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Full text of "Mʹemoires couronnʹes et mʹemoires des savants etrangers, publiʹes par l'Acadʹemie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts"

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^ibrar»  oî  tbc  Sluseum 

OP 

COMPARATIYE    ZOÔLOGY, 

AI  HARVARD  COLLEGE,  CAMBRIDGE,  MASS. 

jFounlcîi  i)»  prfbate  suliscrfptfon,  fn  1861. 

*=-  S^RJ^VI^NVCXO 

No.   V?^*"-* 

* 

MEMOIRES  COURONNÉS 


MÉMOIRES  DES  SAVANTS  ÉTRANGERS 


PIBL1ES    PAR 


L'ACADEMIE  KOYALE 

DES    SCIENCES.     DES     LETTRES    ET    DES    BEAUX- ARTS    DE    BELGIQUE. 


MÉMOIRES  COURONNÉS 


ET 


MEMOIRES  DES  SAVANTS  ÉTRANGERS 


PUBLIES    l'AK 


L'ACADÉMIE  ROYALE 


DES  SCIENCES,   DES  LETTRES  ET  DES  BEAUX-ARTS  DE  BELGIQUE. 


TOME  XLYII. 


BRUXELLES, 


P.   HAYEZ,    IMPRIMEUR    DE    L'ACADÉMIE    ROYALE, 

rue  de  Louviiin.   108 


vi»»\ 


1S86 


\0 


TABLE 


MÉMOIRES   CONTENUS    DANS    LE    TOME   XLVII. 


CLASSE  DES  SCIENCES. 


1.  Recherches  anatomiqucs  sur  les  organes  végétatifs  de  VUrtica  dioica,  L.  (avec  23  planches); 

par  A.  Gravis. 

2.  Démonstration  élémentaire  de  la  loi  suprême  de  Wronski;  par  Ch.  Lagrange. 

3.  Formules  de  la  notation  annuelle;  par  P.  Ubaghs. 

4.  Recherches  sur  le  spectre  du  carbone  dans  Tare  électrique  en  rapport  avec  le  spectre  des 

comètes  et  le  spectre  solaire  (avec  3  planches);  par  Ch.  Fievez. 

'>.  Eludes  sur  l'aspect  physique  de  la  planète  Jupiter  (avec  4  planches);  par  F.  Tcrby. 

6.  Sur  certains  développements  en  séries;  par  J.  Deruydts. 

7.  Observations  des  surfaces  de  Jupiter  et  de  Vénus  (ailes  en  1884  et  1885  à  l'Institut  astrono- 

mique annexé  à  l'Université  de  Liège  (avec  1  planche);  par  L.  de  Bail. 

8.  Détermination  de  la  direction  et  de  la  vitesse  du  transport  du  système  solaire  dans  l'espace 

(lre  partie);  par  P.  L'baghs. 

9.  Sur  l'étude  des  événements  arithmétiques;  par  Ernest  Cesàro. 


RECHERCHES  ANATOMIQUES 


SIR  LES  ORGANES  VEGETATIFS 


deiURTICA   DIOICA, 


PAK 


A.    GRAVIS, 


DOCTEUR    EN    SCIENCES    .NATURELLES, 

ASSISTANT    DU    COURS    DE    BOTANIQUE    A    L'UNIVERSITÉ    DE    LIÈGE, 

SECRÉTAIRE    DE    LA    SOCIÉTÉ    BELGE    DE    MICROSCOPIE. 


(Présenté  à  la  Classe  des  Sciences  le  i5  décembre   1882.) 


INTRODUCTION 


Le  mémoire  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie  a  pour  objet 
l'étude  anatomique  des  organes  végétatifs  d'une  plante  dans  toute  leur  étendue 
et  à  tous  leurs  âges.  Le  résultat  de  ce  travail  est  la  connaissance  des  varia- 
lions  que  la  structure  de  ces  organes  éprouve  dans  le  temps  et  dans  l'espace. 

Mes  recherches  sur  Tanatomie  de  ÏUrlica  dioica  L.  n'eurent  d'autre  but, 
à  l'origine,  que  la  préparation  d'une  base  pour  une  élude  générale  et  com- 
parative de  la  famille  des  Urlicées.  Devant  l'importance  et  la  variété  des  faits 
observés,  j'ai  cru  convenable  de  faire  connaître,  dès  maintenant,  les  résultats 
déjà  acquis.  J'ai  été  amené,  en  effet,  dans  celle  élude  des  organes  végétatifs 
de  l'Ortie  à  traiter  : 

Des  membres  et  de  leur  symétrie; 

Des  tissus  en  général  et  de  leur  groupement  en  systèmes  dans  la  tige,  la 
feuille  et  la  racine; 

De  la  structure  des  sommets  végétatifs  et  de  la  différenciation  des  tissus 
primaires; 

Des  zones  génératrices  secondaires  ainsi  que  de  la  nomenclature  des 
tissus  secondaires  ; 

De  la  distribution  des  tissus  aux  différents  âges; 

De  la  structure  des  régions  nodales; 

Tome  XLV1I.  a 


„  INTRODUCTION. 

Du  parcours  des  faisceaux  et  de  la  composition  hislologicpie  dans  les 
diverses  régions  des  membres; 

Des  causes  de  variations  de  la  structure  suivant  la  hauteur; 

De  rinlluence  des  conditions  de  vie  sur  la  composition  des  tissus; 

De  Taxe  hypocotylé  et  de  la  mise  en  rapport  de  la  tige  avec  la  racine 
principale; 

Des  vaisseaux  latificères,  des  glandes  à  eau,  des  glandes  terminales,  des 
poils,  des  cystolilhes,  etc.,  etc. 

Quelques  recherches  comparatives  faites  sur  divers  genres  appartenant  à 
la  famille  des  Urlicées,  ainsi  qu'aux  familles  voisines,  m'ont  permis  de  géné- 
raliser beaucoup  des  résultats  obtenus.  Je  citerai,  parmi  les  genres  étudiés  : 
Pilea,  Boehmeria,  Parielaria,  Splitgerbera,  Cannabis,  Humulus,  Cellis, 
Ficus,  Morus,  Maclura. 

Ce  qui  m'a  déterminé  encore  à  traiter  d'une  manière  complète  Panatomie 
de  l'Ortie,  c'est  qu'il  m'a  semblé  que  des  éléments  nouveaux  pouvaient  être 
apportés  à  cette  importante  question  du  rôle  de  l'anatomie  comparée  dans  la 
classification  des  plantes. 

Il  y  a  longtemps  déjà  que  l'attention  des  botanistes  s'est  portée  sur  les 
caractères  que  l'anatomie  pourrait  fournir  à  la  systématique.  On  a  recherché 
d'abord  s'il  était  possible  de  différencier  anatomiquement  les  genres  et  les 
espèces  appartenant  à  un  même  groupe  naturel.  Il  suffira  de  rappeler  les 
travaux  de  M.  J.  Duval-Jouve  sur  les  Graminées  (*),  de  M.  C.-E.  Bertrand 
sur  les  Conifères  (**),  de  .M.  J.  Vesque  sur  les  Capparidées,  les  Renonculacées 


(*)  J.  Duval-Jouve,  Des  comparaisons  histotaxiques  et  de  leur  importance  dans  l'étude 
critique  des  espèces  végétales.  Paris,  1871,  in  4°. 

Le  même,  Étude  hislotaxique  des  Cyperus  de.  France.  Paris,  1874,  4  planches. 

Le  même,  Étude  anatomique  de  quelques  graminées.  Paris,  1870,  5  planches. 

(**)  C.-E.  Berthand,  Analomie  comparée  des  liges  et  des  feuilles  chez  les  Conifères  et  chez 
les  Gnètacèes;  Annales  des  sciences  naturelles,  t.  XX,  a"'  série,  1874. 


INTRODUCTION,  ni 

el  les  Magnoliacées  (*) ,  de  M.  Friedrich  Thomas  sur  l'anatomie  comparée 
des  feuilles  des  Conifères  (**),  de  M.  Gr.  Kraus  sur  l'anatomie  des  folioles 
des  Cycadées  (***) Les  résullats  obtenus  jusqu'ici  ont  été  assez  iné- 
gaux. Ainsi,  tandis  que  dans  certaines  tribus  de  la  famille  des  Graminées, 
M.  J.  Duval-Jouve  parvenait  à  caractériser  les  genres  et  les  espèces,  dans 
d'autres,  au  contraire,  il  ne  pouvait  distinguer  que  les  sous-tribus,  ou  tout 
au  plus  les  genres.  Dans  le  groupe  des  Cupressinées,  M.  C.-E.  Bertrand  n'a 
pu  établir  la  diagnose  des  genres,  alors  que  dans  les  autres  groupes  de 
Conifères  les  genres  et  les  espèces  même  étaient  nettement  caractérisés. 
M.  J.  Vesque,  à  son  tour,  semble  avoir  été  plus  heureux  dans  les  Cappari- 
dées  que  dans  les  Renonculacées. 

On  a  demandé  aussi  à  Panalomie  des  caractères  de  famille  et  même  de 
groupes  supérieurs.  Les  premiers  essais  tentés  dans  cette  voie  ne  furent  pas 
heureux.  La  structure,  tantôt  très  uniforme  dans  une  famille  naturelle,  se 
montre  tantôt,  au  contraire,  extrêmement  variable  d'un  genre  à  un  autre. 
Il  fut  bientôt  reconnu  que  certains  caractères  analomiques  sont  le  résultat 
d'une  adaptation  à  un  genre  de  vie  particulier.  Les  familles  dans  lesquelles 
la  structure  parait  si  variable  sont  précisément  celles  dont  les  représentants 
vivent  dans  les  milieux  les  plus  divers.  Toutes  les  plantes  grasses,  toutes 
les  lianes,  tous  les  végétaux  aquatiques,  etc.,  possèdent  certains  caractères 
communs,  quelle  que  soit  la  famille  à  laquelle  ces  plantes  appartiennent. 
Ces  caractères,  très  intéressants  au  point  de  vue  physiologique,  ne  peuvent, 
en  aucune  façon,  nous  renseigner  sur  les  aflinités  réelles  des  plantes. 

(*)  J.  Vesque,  De  l'espèce  considérée  au  point  de  vue  anatomù/ue  ;  Annales  des  sciences 
naturem.es,  6""  série,  t.  XII. 

Le  même,  Etude  des  Capparidèes  ligneuses  ;  Ibio. 

Le  même,  Recherches  sur  l'anatomie  comparée  des  Renonculacées ,  Magnoliacées  et  des 
groupes  voisins;  Annales  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 

(**)  Friedrich  Thomas,  Zur  vergleichenden  Ânatomie  der  Coniferen-Laubblàlter ;  Jahrrucher 
fur  wiss.  Botanik  de  Pringsheim,  t.  IV. 

(***)  Gr.  Kraus,  Ueber  den  Bau  der  Cycadeenfiedern ;  Ibid.,  t.  IV,  planches  XIX,  XXIU. 


,v  INTRODUCTION. 

Mais  à  côlé  de  ces  caractères  il  en  existe  d'autres  qui  sont  indépendants 
des  conditions  biologiques  :  ces  derniers  pourraient  servir  à  la  diagnose  et 
au  groupement  systématique  des  familles.  La  tâche  qui  incombe  actuellement 
à  l'anatomie  est  précisément  la  recherche  de  ces  caractères  dans  les  divers 
groupes  du  règne  végétal. 

Malgré  les  consciencieux  efforts  d'un  grand  nombre  de  savants,  l'anatomie 
n'a  pas  encore  conquis,  en  botanique,  la  place  d'honneur  qu'elle  occupe  en 
zoologie.  Dans  celle  dernière  science,  en  effet,  nous  voyons  la  classification 
basée  sur  l'anatomie  et  l'embryogénie,  les  grandes  divisions  du  règne  carac- 
térisées par  la  disposition  des  appareils  nerveux,  squelettaire ,  circulatoire, 
respiratoire,  etc. 

Pourquoi  n'en  est-il  pas  de  même  en  botanique?  On  a  émis  l'idée  que  les 
végétaux  se  trouvant  fixés  au  sol,  sont  entièrement  soumis  à  l'action  des 
causes  modificatrices,  de  sorte  que  leur  structure  intime  a  dû  maintes  fois  se 
modifier,  s'adapter  à  de  nouvelles  conditions  de  vie.  Les  animaux,  au  con- 
traire, grâce  à  leur  faculté  de  locomotion,  ont  pu  rechercher  le  milieu  qui 
leur  convenait  le  mieux  et  ainsi  n'éprouver  que  des  variations  relativement 
peu  étendues  :  aussi  leur  organisation  est-elle  restée  presque  identique  dans 
de  grands  groupes,  comme  ceux  des  Mammifères,  des  Oiseaux,  des  Pois- 
sons, etc.  (*). 

Il  y  a  peut-être  une  autre  raison  pour  laquelle  l'anatomie  végétale  n'a  pas 
fourni  jusqu'ici  tout  ce  qu'on  pouvait  espérer  d'elle.  Pour  connaître  l'organi- 
sation d'un  animal  quelconque,  les  zoologistes  l'étudient  tout  entier  et  à  divers 
âges;  ils  le  suivent  dans  ses  métamorphoses.  En  botanique,  on  s'est  trop 
souvent  borné  à  l'examen  d'une  coupe  transversale  et  d'une  coupe  longitudi- 
nale pratiquées  en  un  point  indéterminé  d'une  tige  ou  d'une  racine.  On  a 


(*)  De  l'anatomie  des  tissus  appliquée  à  la  classification  des  plantes,  par  M.  J.  Vesque. 
Nouvelles  Archives  du  Muséum,  2""  série,  t.  IV,  1881. 


INTRODUCTION  v 

volontiers  supposé  que  ces  deux  coupes  suffisaient  pour  caractériser  la  struc- 
ture de  l'organe  tout  entier.  Plusieurs  travaux  d'analomie  comparée  ont  pour 
base  des  observations  ainsi  faites  en  des  points  indéterminés  d'un  certain 
nombre  d'espèces.  Il  en  est  résulté  (pie  bien  souvent  les  parties  comparées 
n'étaient  pas  réellement  comparables.  Est-il  étonnant  alors  que  les  conclusions 
d'un  semblable  travail  se  soienl  trouvées  en  désaccord  avec  les  résultats  de 
l'élude  des  organes  floraux? 

Pour  être  moins  grandes  qu'en  zoologie,  les  variations  de  la  structure 
dans  l'étendue  d'un  membre  n'en  sont  pas  moins  réelles;  il  faut  donc  en 
tenir  compte.  Le  présent  travail  démontrera,  j'espère,  en  même  temps  que 
l'amplitude  de  ces  variations,  les  conséquences  qui  en  découlent  pour  l'ana- 
tomie  comparée. 

La  connaissance  de  la  structure  des  organes  végétatifs,  dans  toute  leur 
étendue  et  à  tous  leurs  âges,  nécessite  l'examen  d'un  grand  nombre  de  tiges, 
de  feuilles  et  de  racines  arrivées  à  divers  degrés  de  développement.  Partant 
de  l'embryon  renfermé  dans  la  graine  mûre,  j'ai  suivi  la  plante  dans  toute  sa 
croissance  pendant  la  première  année;  je  l'ai  retrouvée  plus  tard,  alors  qu'elle 
produit  annuellement  des  tiges  aériennes  qui  dépassent  parfois  2  mètres  de 
hauteur.  Pour  chaque  exemplaire  étudié,  j'ai  tenu  compte  des  conditions 
spéciales  dans  lesquelles  la  plante  avait  vécu.  J'ai  même  varié  ces  conditions 
en  faisant  des  semis  dans  divers  terrains  et  à  diverses  époques  de  l'année. 
Les  échantillons  examinés  étaient  les  uns  conservés  à  l'alcool,  les  autres 
étudiés  frais. 

La  structure  dans  toute  la  longueur  d'une  tige,  d'une  feuille  ou  d'une  racine 
ne  peut  être  rigoureusement  déterminée  que  par  la  méthode  des  coupes  trans- 
versales successives.  Des  coupes  radiales  et  tangentielles,  des  préparations  à 
l'aiguille  sont  également  nécessaires.  L'élude  de  VUrlica  dioica  seule  a  exigé 
près  de  15,000  coupes. 


vi  INTRODUCTION. 

Historique.  L'anatomie  de  VUrtica  dioica  n'a  pas  encore  fait  l'objet  de 
recherches  approfondies.  La  famille  des  Urticées  elle-même  a  été  peu  étudiée 
anatomiquemenl.  Comme  travail  d'ensemble,  je  ne  connais  que  les  Recherches 
de  M.  8.  Fugairon  (*).  Cet  auteur  n'a  étudié  que  la  structure  de  la  tige  :  il 
l'a  l'ait  dans  un  grand  nombre  de  genres  et  d'espèces,  il  est  vrai,  mais  en 
des  points  complètement  indéterminés  et  toujours  en  dehors  des  régions 
nodales. 

Par  contre,  les  observations  isolées  sont  assez  nombreuses.  Je  ne  rappel- 
lerai ici  que  les  plus  importantes  parmi  celles  qui  ont  eu  pour  objet  le  genre 
Urlica  ou  les  genres  voisins. 

M.  C.  Nâgeli  a  décrit  et  ligure  le  parcours  des  faisceaux  primaires  dans 
les  cinq  premiers  nœuds  et  entrenœuds  d'une  tige  principale  tfUrlica 
Dodarlii  L  (**).  La  structure  de  la  racine  de  Y  Urlica  dioica  L.  a  élé  repré- 
sentée par  M.  de  Bary  (***).  M.  Flaliault  a  étudié  le  sommet  végétatif  de  la 
racine  de  VUrlica  pilulifera  L  (*i),  et  M.  Gérard  l'axe  hypocotylé  de 
Urlica  dioica  (*:>).  L'histologie  de  quelques  Urlicées,  notamment  du  Boeh- 
meria  biloba,  a  élé  publiée  par  M.  K.  von  Démêler  (*u).  M.  Treub  a  signalé 


(')  Recherches  anatomiques  sur  le  yroupe  des  Urticinées;  Thèse  présentée  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Toulouse,  par  M.  L.  Sophrone  Fuc.airon.  Toulouse,  Ed.  Privai,  imprimeur,  1879. 

(")Diis  Wachsthum  des  Slammes  und  der  Wurzel  bei  Ge/asspflanzcn  und  die  Anordnung 
der  Gelàsslrànge  im  stengt;  in  Beitrage  zur  VVissenschaftliciien  Botamk  de  C.  Nàgeli.  Pre- 
mière partie.  Leipzig,  Willielm  Engclmann,  éditeur,  1838. 

(**')  Vergleichende  Anatomie  der  Vegelationsorgane  der  Phanerogamen  und  Fam  ;  in 
Handbich  der  physiologischen  Botamk  de  Will.  Hofmeister,  t.  III.  Leipzig,  1877.  W.  Engelman, 
éditeur. 

Çù  Recherches  sur  l'accroissement  terminal  de  lu  racine  chez  les  Phanérogames  ;  Annales 
des  science*  naturelles,  6™"  série,  t.  VI,  1878. 

Ç-j)  Recherches  sur  le  passage  de  la  racine  à  la  tige;  Annales  des  sciences  naturelles, 
(}"•'  série,  t.  XI,  1881. 

("c)  Az  Uriicaceàk  szovettanahoz  kiilônos  tekintettel  a  Boehmeria  bilobâra.  Kèt  fényképnyo- 
matû  tdblàval.  (Zur  Histologie  der  Urticaceen,  mit  besonderer  Berùchsichtigtmg  der  Boehmeria 
biloba.  Mit  zwei  photolithoyr.  Tufeln).  Klausenburg,  1881.  Analysé  dans  le  Botanjsches 
Centralblatt,  1881,  t.  VII,  n"  57,  p.  528. 


INTRODUCTION.  vu 

lu  présence  de  plusieurs  noyaux  dans  les  fibres  libériennes  et  dans  les  latici- 
fères  de  l'Ortie  (*).  La  constitution  et  le  développement  des  corps  proto- 
plasmiques  ont  été  recherchés  par  M.  Fr.  Kallen  dans  les  tissus  de  YUrtica 
urens  L  (**).  Les  cyslolithes,  découverts  par  J.  Meyen,  ont  fait  l'objet  de 
nombreux  travaux,  notamment  de  la  part  de  Payen,  Schleiden,  H.  Schacht, 
Weddel  (***).  Les  poils  de  YUrtica  dioica  ont  été  le  sujet  d'une  note  spéciale 
de  M.  J.  Duval-Jouve  (**).  Enfin,  Weddel  (*s),  Guillard  (*6)  ainsi  que 
MM.  de  Bary  (*7)  et  R.  von  Demeter  (*«)  ont  fait  quelques  observations  sur 
les  fibres  libériennes  et  ligneuses,  sur  les  lalicifères,  les  cristaux,  etc. 

Mes  recherches  ont  été  faites  au  laboratoire  de  botanique  de  la  Faculté 
des  sciences  de  Lille.  Je  me  fais  un  devoir  de  présenter  à  M.  le  professeur 
C.-E.  Bertrand,  directeur  de  ce  laboratoire,  l'expression  de  ma  reconnais- 
sance. Je  ne  saurais  assez  le  remercier  de  l'accueil  sympathique  qu'il  m'a 
fait  ainsi  que  des  conseils  qu'il  m'a  donnés  pendant  mon  travail.  C'est  à  son 
enseignement  rempli  de  vues  originales  que  je  dois  la  première  notion  des 
variations  de  la  structure  suivant  la  hauteur.  Celte  notion  féconde  est  peu 


(*)  Sur  les  cellules  végétales  à  plusieurs  noyaux;  extrait  des  Archives  néerlandaises,  t.  XV 
(15  août  1879). —  Voyez  aussi  une  notice  préliminaire  dans  les  Comptes  rendus  du  ("septembre 
1879. 

(**)  Das  Verhalten  des  Protoplasma  in  dem  Geweben  von  Urtica  urens  entvncklungsge- 
schiclitlich  dargestelll;  Inaug.  Dissertation.  In  Flora,  LXV,  1882,  N0"  5-7.  I  planche.  Bonn  1882. 
Analysé  dans  le  Botakisches  Centralblatt,  -1882,  t.  XI,  n°  H,  p.  386. 

(***)  Sur  les  cyslolithes  ou  concrétions  calcaires  des  Urticées  et  d'autres  végétaux;  Annales 
des  sciences  naturelles,  4me  série,  t.  II,  p.  267. 

(**)  Bulletin  de  la  Société  Botanique  de  France,  XIV,  5(i,  1. 1. 

(*is)  Monographie  de  la  famille  des  Urticées;  Archives  du  Muséum  d'histoire  naturelle, 
t.  IX,  1856-57. 

(*6)  Presse  scientifique  des  deux  mondes,  Revue  de  botanique,  t.  II,  n"  10  (16  niai  1861), 
p.  309. 

(*7)  Vergleichende  Analomie. 

(*8)  Rosanoff-fèle  Kristâlycsoportok  az  Urticaceâkban.'  (liosanoff'sche  Krystalldrusen  in 
Urlicaceen.)  Magyar  Nôvénytani  Lapok,  V,  1881,  n°  51/52,  p.  ."2.  —  Analysé  dans  le  Bota- 
nisches  Centralblatt,  1881,  t.  VI,  n°  10.  p.  341. 

Tome  XLVII.  6 


vin  INTRODUCTION. 

connue  encore;  je  me  suis  efforcé  de  la  mettre  en  relief  dans  le  présent 
mémoire. 

J'ai  profité  d'un  séjour  que  j'ai  l'ait  au  nouvel  Institut  botanique  de  l'Uni- 
versité de  Liège  pour  étudier  l'organogénie  des  feuilles  et  tout  ce  qui  a  rapport 
au  développement  des  tiges  et  des  racines.  J'ai  pu  y  mettre  à  profil  de  nom- 
breux semis  et  des  cultures  faites  dans  diverses  conditions.  Je  prie  .M.  le 
professeur  Éd.  Morren  d'agréer  mes  sentiments  de  profonde  gratitude  pour 
l'intérêt  qu'il  n'a  cessé  de  témoigner  à  mes  études. 

Je  présente  également  mes  sincères  remercimenls  à  M.  F.  Crépin,  qui  a 
bien  voulu  mettre  à  ma  disposition  un  pied  de  toutes  les  Urlicées  cultivées 
au  Jardin  Botanique  de  l'État.  Ces  matériaux  m'ont  été  d'un  grand  secours  : 
leur  étude  a  servi  de  contrôle  aux  observations  faites  sur  YUrlica  dioica  et 
m'a  fourni,  en  même  temps,  les  premiers  éléments  d'un  travail  général  sur 
la  famille. 

Ce  mémoire  se  divise  naturellement  en  trois  parties  :  la  première  est 
consacrée  à  la  Tige,  la  deuxième  à  la  Feuille,  la  troisième  à  la  Racine. 
Chacune  de  ces  parties  renferme  un  certain  nombre  de  chapitres  subdivisés 
en  paragraphes  de  la  manière  suivante  : 


PREMIERE    PARTIE. 


LA    TIGE. 


Pages 

I 


GENERALITES 

CHAPITRE  I.  —  STRUCTURE  DU  SEGMENT  i   DE  LA  TIGE  PRINCIPALE    .     .  12 

%  \.  Structure -à  la  base  du  segment l  à  tous  les  âges " 

Annexe  ai:  S  1 .  Considérations  générales  sur  les  zones  génératrices  secondaires.  30 

§  2.  Structure  du  segment  '  dans  toute  son  étendue 34 


INTRODUCTION.  ix 

CHAPITRE  II.  —  STRUCTURE  DES   SEGMENTS  SUPERIEURS  AU  SEGMENT  ' 
DE  LA^TIGE  PRINCIPALE^ 

Section  1.  —  Parcours „des  faisceaux  primaires  et  des  uames  libéro-ligneuses  secon- 
daires DANS  LES  SEGMENTS  SUPÉRIEURS  AU  SEGMENT,1  DE  LA  TIGE  PRINCIPALE.  40 

§  1.  Généralités 40 

§  2.  Tige  principale 48 

§  3.  Tiges  de  deuxième' et  troisième  ordre 59 

§  4.  Tiges  d'un  ordre  plus  élevé 63 

§  5.  Rapports  anatomiques  des  \tiges  de  divers  ordres  insérées  les  unes  sur  les 

autres 68 

§  6.  Comparaison  des  tiges  de  divers  ordres 73 

Section  2.  —  Histologie  des  segments  supérieurs  au  segment  *  de  la  tige  principale.  76 
Annexe  au  CHAPITRE  II.  —  Considérations  générales  sur  la  cause  des  variations 

DE    LA    STRUCTURE    SUIVANT    LA    HAUTEUR 92 

CHAPITRE  III.— DÉVELOPPEMENTJJES  TISSUS  DANS  UN  SOMMET  VÉGÉTATIF 

DE  GRAND  DIAMÈTRE 96 

§  1.  Structure  à  la  base  des  segments  de  plus  en  plus  âgés 96 

§  2.  Structure  dans  toute  l'étendue  des  segments 104 

Annexe  au  CHAPITRE  III.  —  Considérations  générales  sur  la  différenciation  des 

TISSUS  ET  SUR  L'ORIGINE  DES  SYSTÈMES  DE  FAISCEAUX  .       .  106 

CHAPITRE  IV.  —  STRUCTURE  DE  L'AXE  HYPOCOTYLÉ 116 

§  1.  Généralités.    ........ 116 

§  2.  Structure  vers  le  milieu  de'l'axe  hypocotylé  à  tous  les  âges 122 

§  3.  Structure  de  l'axe  hypocotylé  dans  toute  son  étendue 129 


DEUXIEME    PARTIE. 
LA    FEUILLE. 

GÉNÉRALITÉS    . 135 

CHAPITRE    L  —  STRUCTURE  DES  COTYLÉDONS 139 

CHAPITRE  IL  —  STRUCTURE  DES  FEUILLES  *  DE  LA  TIGE  PRINCIPALE.     .  143 

§  1.  Organogénie  des  feuilles  *; 143 

§  2.  Structure  des  feuilles  '  dans  toute  leur  étendue 146 

§  3.   Variations  de  la  structure  des  feuilles  *  suivant  les  conditions  biologiques  .  148 


x  INTRODUCTION. 

Ha.,-.. 

CHAPITRE  III.  —  STRUCTURE  DES  FEUILLES  SUPÉRIEURES  AUX  FEUILLES  * 

DE  LA  TIGE  PRINCIPALE 152 

S  l.  Complication  de  la  structure  des  feuilles  le  long  des  tiges  aériennes.    .    .    .  152 

S  2.  Dégradation  de  la  structure  des  feuilles  le  long  des  tiges  souterraines  .    .  164 

CHAPITRE   IV.  —  STRUCTURE  D'UNE  FEUILLE  COMPLIQUÉE 168 

S  1.  Organogénie  d'une  feuille  compliquée 168 

S  2.  Structure  d'une  feuille  compliquée  à  divers  âges 111 

Annexe  a   la  DEUXIÈME   PARTIE.  —  Considérations  générales  sur  la  structure 

des  feuilles 178 


TROISIEME    PARTIE 


LA    RACINE. 

GÉNÉRALITÉS 185 

CHAPITRE  L—  STRUCTURE  DE  LA  RACINE  A  TOUS  LES'AGES,  EN  UN  POINT 

QUELCONQUE 188 

CHAPITRE  IL—  STRUCTURE  DES  RACINES  DE  DIVERS  ORDRES  DANS  TOUTE 

LEUR  ÉTENDUE 196 

S  1.  Racine  principale 196 

§  2.  Racines  nées  sur  les  tiges  aériennes  ou  souterraines 198 

S  3.  Racines  de  divers  ordres  nées  sur  d'autres  racines 201 

CHAPITRE  III.  —  STRUCTURE  DU  SOMMET  VÉGÉTATIF  DE  LA  RACINE    .    .  204 

S  1.  Sommet  végétatif  de  la  racine  principale  de  l'embryon 204 

§2.  Sommet  végétatif  d'une  jeune  racine  née  au  nœud  d'une  tige 207 

Annexe  ai    CHAPITRE  III.  —  Considérations  générales  sur  la  différenciation  des 

TISSUS    PRIMAIRES     DE    LA    RACINE    COMPARÉE    A    CELLE 

DES    TISSUS    PRIMAIRES    DE    LA    TIGE  .......  209 


RÉSUMÉ  ET  CONCLUSIONS 216 


G 


RECHERCHES  AMTOMIQUES 


SUR  LES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 


deiURTICA   DIOICA 


L 


PREMIÈRE  PARTIE. 


LA    TIGE. 


GENERALITES. 

I.  —  La  graine  de  VUrlica  dioica  renferme  un  embryon  pourvu  d'un  axe 
hypocolylé,  de  deux  cotylédons  appliqués  l'un  contre  l'autre  et  d'un  sommet 
végétatif  dont  les  deux  premières  feuilles  sont  déjà  assez  développées.  Lors 
de  la  germination,  ce  sommet  végétatif  (gemmule)  donne  naissance  à  une 
tige  principale  ou  de  premier  ordre  garnie  de  feuilles  opposées-décussées. 

A  l'aisselle  de  chacune  des  feuilles  de  la  lige  principale  existe  un  bourgeon 
nu  qui  se  développe  en  une  pousse  plus  ou  moins  vigoureuse.  Celte  pousse 
constitue  une  tige  de  deuxième  ordre  garnie  également  de  bourgeons  axil- 
laires,  d'où  naissent  des  liges  de  troisième  ordre.  Je  n'ai  pas  eu  l'occasion 
d'observer,  sur  des  liges  principales,  la  présence  de  pousses  d'ordre  plus 
élevé. 

Les  bourgeons  axillaires  des  premiers  nœuds  de  la  lige  principale,  notam- 
ment du  nœud  cotyiédonaire,  fournissent  ordinairement  des  tiges  rampantes 
garnies  seulement  de  feuilles  rudimentaires.  Les  premiers  nœuds  de  ces  liges 

Tome  XLVII.  i 


2         ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

produisent  égalemenl  dos  pousses  grêles  rampantes.  Ainsi  se  développe,  à 
la  hase  des  fortes  liges  principales,  un  nombre  assez  considérable  de  dra- 
geons qui  rayonnent  en  Ions  sens,  s'insinuent  dans  le  sol  et  deviennent  des 
liges  souterraines.  Celles-ci  se  ramifient  par  bourgeonnement  axillaire  et 
forment  bientôt  un  système  souterrain  d'axes  de  divers  ordres  le  long  des- 
quels apparaissent  des  racines  advenlives,  surtout  dans  les  régions  nodales. 
Les  travaux  de  terrassement  el  de  défrichement  séparent,  disséminent  ces 
axes  qui  forment  bouture  avec  la  plus  grande  facilité. 

Des  tiges  souterraines  s'échappenl  des  pousses  qui  sortent  de  terre,  se 
couvrent  de  feuilles,  s'élèvent,  se  ramifient,  se  garnissent  d'inflorescences, 
drageonnent  à  leur  base,  en  un  mot,  jouent  le  rôle  de  tige  principale.  Ces 
sortes  de  liges  forment  la  1res  grande  majorité  de  celles  qui  croissent  spon- 
tanément. Il  n'est  plus  possible  de  trouver  leur  rapport  avec  la  véritable  lige 
principale,  qui  a  disparu  depuis  des  années.  Je  désigne  ces  tiges  sous  le  nom 
de  lige  d'ordre".  Les  ramifications  axillaires  de  ces  liges  seront  d'on/rc""*"1, 
el  les  branches  que  ces  dernières  fourniront  seront  dordren+*. 

Toute  lige  aérienne  ou  souterraine,  de  quelque  ordre  qu'elle  soit,  possède 
une  région  d'insertion  ou  de  mise  en  rapport  avec  le  membre  qui  lui  sert 
de  support;  une  région  plus  ou  moins  étendue  dans  laquelle  l'accroissement 
longitudinal  est  terminé;  enfin,  une  région  de  développement  qui  se  termine 
par  le  sommet  végétatif. 

Toute  lige  aussi  est  formée  d'une  succession  de  nœuds  el  d'enlrenœuds. 
A  chaque  nœud  sont  insérées  deux  feuilles  opposées  el  quatre  stipules  cauli- 
naires.  Il  faut  excepter  cependant  le  nœud  cotylédonaire  el  le  premier  nœud 
de  la  lige  principale,  qui  n'ont  pas  de  stipules.  Les  liges  souterraines  ne 
portent  que  des  organes  appendiculaires  rudimentaires. 

La  longueur  des  entrenœuds  est  1res  variable.  Les  premiers  entrenœuds 
de  chaque  pousse  sont  d'abord  1res  courts,  parfois  même  indistincts;  les 
entrenœuds  suivants  s'allongent  davantage.  D'une  façon  générale,  les  entre- 
nœuds des  tiges  aériennes  sont  plus  longs  (pie  ceux  des  tiges  souterraines. 

Pour  faciliter  les  descriptions  analomiques  qui  vont  suivre,  je  crois  utile 
de  désigner  par  le  terme  segment  une  portion  de  tige  formée  de  la  moitié 
supérieure  d'un  entrenœud,  d'un  nœud  et  de  la  moitié  inférieure  de  l'entre- 


DE  L'URTICA  DIOICA.  3 

nœud  suivant.  Nous  venons  par  la  suile  que  la  structure  peul  varier  beaucoup 
d'un  segment  à  un  autre,  qu'elle  varie  aussi,  dans  un  même  segment,  suivant 
l'âge  et  les  conditions  de  vie.  Malgré  cela,  tous  les  segments  se  laissent 
ramener  aisément  à  un  seul  type  de  structure,  de  sorte  qu'on  peut  considérer 
chacun  d'eux  comme  formant,  un  (oui,  une  unité  morphologique.  Une  tige 
quelconque  résulte  de  la  superposition  d'un  nombre  indéfini  de  ces  unités, 
orientées  les  unes  par  rapport  aux  autres  suivant  certaines  lois  (.Phyllotaxie). 
Dans  l'Ortie,  chaque  segment  porte  deux  feuilles  insérées  en  face  l'une  de 
l'autre.  Appelons  plan  médian  du  segment  le  plan  qui,  passant  par  l'axe  du 
segment,  divise  les  deux  feuilles  en  deux  parties  symétriques.  Un  segment 
quelconque  est  orienté  de  telle  façon  que  son  plan  médian  fait  un  angle 
de  90°  avec  le  plan  médian  du  segment  précédent ,  les  axes  des  deux  seg- 
ments se  trouvant  dans  la  continuation  l'un  de  l'autre.  Tous  les  segments 
impairs  sont  donc  orientés  de  la  même  manière;  il  en  est.  de  même  de  tous 
les  segments  pairs.  De  là  résulte  la  disposition  opposée-décussée  des  feuilles. 

2.  —  On  sait  qu'en  pratiquant  des  coupes  successives  dans  un  segment, 
on  reconnaît  que  la  structure  varie  d'une  coupe  à  une  autre,  surtout  dans  la 
région  nodale.  Pour  connaître  la  structure  d'un  segment  quelconque,  il  est 
donc  nécessaire  d'étudier  toutes  les  coupes  successives  pratiquées  dans  ce 
segment.  Les  modifications  ainsi  constatées  dans  toute  l'étendue  d'un  même 
segment  forment  ce  que  nous  appellerons  les  variations  de  la  structure 

SUIVANT  LE  NIVEAU. 

On  sait  aussi  qu'un  même  segment  se  modifie  dans  le  temps.  On  a  étudié, 
dans  un  certain  nombre  de  plantes,  la  différenciation  des  tissus  primaires, 
mais  on  est  généralement  porté  à  croire  que  la  production  des  tissus  secon- 
daires, une  fois  commencée,  se  fait  uniformément  sans  amener  de  nouveaux 
changements  de  structure.  Nous  aurons  l'occasion  de  constater,  dans  l'Ortie, 
que  tous  les  segments  se  modifient  constamment  pendant  toute  la  vie  de  la 
plante.  Ces  modifications  dans  le  temps,  soit  avant,  soit  après  la  différen- 
ciation des  tissus  primaires,  constituent  les  variations  de  la  structure 
suivant  l'âge. 

Deux  segments  choisis  à  des  hauteurs  différentes  le  long  d'une  lige 
ne   sont    pas   toujours   semblables,    lors    même   qu'on    les  considérerait 


i  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

quand  ils  sont  arrivés  exaclemenl  au  mémo  degré  île  développement.  Nous 
verrons,  eu  effet,  que  la  structure  des  divers  segments  qui  se  superposent 
les  uns  aux  autres  pour  former  une  tige  quelconque  d'Ortie  se  compliquent 
de  plus  en  plus,  indépendamment  de  leur  âge.  Ces  variations,  dont  l'étude 
est  trop  souvent  négligée,  constituent  les  variations  de  la  structure  suivant 

LA  HAUTEUR  (*). 

Enfin,  deux  segments  de  même  âge  et  de  même  hauteur  (pris  par  consé- 
quent sur  deux  tiges  différentes  de  même  ordre)  ne  sont  pas  toujours  iden- 
tiques. Leur  structure  est  d'autant  pins  différente  que  les  liges  dont  ces 
segments  font  partie  se  sont  développées  dans  des  conditions  de  vie  plus 
diverses.  Nous  désignerons  celte  dernière  catégorie  de  variations  sous  le  nom 

de  VARIATIONS  DE  LA  STRUCTURE  SUIVANT  LES  CONDITIONS  BIOLOGIQUES. 

Le  niveau,  l'âge,  la  hauteur,  les  conditions  biologiques,  tels  sont  les 
principaux  facteurs  des  nombreuses  variations  de  structure  que  nous  aurons 
à  constater  dans  la  lige  de  l'Ortie.  On  pourrait,  â  la  rigueur,  les  réduire  à 
deux,  le  temps  el  l'espace  :  les  indications  du  niveau,  de  la  hauteur  et  du 
milieu  ne  servant,  en  définitive,  qu'à  préciser  le  point  de  l'espace  considéré. 

3.  —  Après  avoir  reconnu  l'existence  de  tant  de  variations  dans  la  struc- 
ture des  segments,  il  devient  bien  difficile  de  faire  connaître  celle  structure 
en  peu  de  mots.  Je  vais  cependant  tâcher  d'exposer  ici  un  type  moyen  de 
structure.  Cet  exposé,  fort  incomplet,  est  simplement  destiné  à  faciliter 
l'étude  anatoinique  détaillée  (pie  nous  ferons  ensuite. 

Je  suppose  donc  (pie  nous  choisissions  un  segment  appartenant  à  la  région 
moyenne  d'une  lige  d'Ortie  assez  jeune  et  développée  dans  des  conditions 
ordinaires  de  végétation.  Notre  segment  ne  contient  encore  (pie  des  formations 
primaires. 

Pratiquons  d'abord  une  coupe  transversale  à  la  base  de  notre  segment, 

(")  Les  segments  qui  forment  une  tige  quelconque  seront  toujours  numérotés  de  bas  en  haut, 
à  partir  du  premier  segment  au-dessus  de  l'insertion  de  la  lige.  Le  segment  '  de  la  lige  prin- 
cipale, dont  il  sera  question  au  chapitre  premier,  est  le  premier  segment  formé  par  le  bourgeon 
gemmulaire  au-dessus  du  nœud  cotylédonaire.  D'une  façon  générale,  la  hauteur  d'un  segment 
quelconque  est  désignée  par  le  numéro  que  ce  segment  porte  d'après  le  procédé  de  notation 
adopté. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  ô 

c'esl-à-dire  au  milieu  de  l'enlrenœud  inférieur.  Le  contour  général  de  celle 
section  a  la  forme  d'un  hexagone  dont  deux  angles  opposés  seraient  aigus. 
Elle  nous  montre  seize  faisceaux  rangés  à  côté  les  uns  des  autres  sur  un  seul 
cercle  (pi.  VI,  lig.  9).  Ces  faisceaux  sont  disposés  en  quatre  groupes  de  la 
manière  suivante  :  deux  groupes  opposés  l'un  à  l'autre  et  formés  chacun  de 
trois  faisceaux  sont  placés  sous  les  angles  aigus  de  l'hexagone;  le  plan 
médian  du  segment  passe  par  le  milieu  du  faisceau  médian  de  chacun  de 
ces  groupes  que  nous  appellerons,  pour  cette  raison ,  groupes  médians  (M). 

Les  deux  autres  groupes,  formés  chacun  de  cinq  faisceaux,  alternent  avec 
les  précédents,  de  telle  sorte  qu'ils  se  trouvent  de  part  et  d'autre  du  plan 
médian  de  segment.  Pour  celle  raison,  nous  les  nommerons  groupes  laté- 
raux (L). 

Chacun  des  seize  faisceaux  est  formé  d'une  partie  ligneuse  interne,  d'une 
parlie  libérienne  externe  et  d'une  zone  génératrice  secondaire  intermédiaire, 
(les  faisceaux  sont  entourés,  réunis  parmi  tissu  fondamental  dans  lequel  on 
peut  distinguer  topographiquement  une  région  interne  (moelle),  une  région 
externe  (hypôderme,  couche  herbacée),  et  des  prolongements  inlerfascicu- 
laires  (rayons  médullaires  primaires  des  auteurs).  Le  tout  est  recouvert  par 
1'épiderme. 

Indiquons,  maintenant,  quelle  est  la  structure  dans  toute  l'étendue  du 
segment.  Pour  cela,  suivons  d'ahord  le  trajet  des  faisceaux  qui  forment  les 
deux  groupes  médians  et  que  nous  nommons  W,  m,  M' (lig.  4,  pi.  VI). 
Ces  faisceaux  s'élèvent  en  marchant  à  peu  près  parallèlement  jusque  près  du 
nœud.  Là,  on  reconnaît  que  le  faisceau  médian  (m)  de  chacun  de  ces  groupes 
sort  de  la  tige  pour  constituer  le  faisceau  médian  d'une  feuille.  Après  celle 
sortie,  les  deux  faisceaux  voisins  (M1'  et  M'1),  qui  sont  des  faisceaux  répara- 
teurs, se  trifurq uent  :  les  deux  branches  internes  s'anastomosent  en  une 
seule  de  manière  à  former,  avec  les  quatre  autres,  un  groupe  de  cinq 
faisceaux.  Dans  le  segment  suivant,  ce  groupe  sera  latéral,  puisque  les  plans 
médians  de  deux  segments  consécutifs  sont  perpendiculaires  l'un  à  l'autre. 

Si  maintenant  nous  suivons  le  parcours  des  faisceaux  qui  composent  les 
systèmes  latéraux,  c'esl-à-dire  des  faisceaux  ls,  P,  L"',  /'',  >.'',  nous  voyons 
que  ces  faisceaux  s'élèvent  parallèlement  jusqu'au  nœud;  là,  les  faisceaux 


G  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

extrêmes  do  chaque  groupe  (>.)  s'écarleni  pour  laisser  sortir  les  faisceaux  /; 
ceux-ci  se  ramifient  eu  plusieurs  branches  dont  Tune  se  rend  dans  la  feuille 
voisine  el  les  autres  dans  la  stipule  la  plus  proche. 

Après  cette  sortie,  les  faisceaux  >.  se  rapprochent  du  faisceau  médian  du 
groupe  (Lm),  lequel  vient  de  se  trifurquer;  les  faisceaux  /  s'anastomosent 
avec  les  branches  latérales  de  cette  trifurcalion,  de  manière  à  former,  avec 
la  branche  médiane,  un  groupe  de  trois  faisceaux.  Ce  groupe  constitue  l'un 
des  groupes  médians  du  segment  suivant.  Signalons  encore  l'existence,  dans 
la  région  nodale,  de  quatre  petites  branches  anaslomoliques  qui  vont  des 
faisceaux  M  aux  faisceaux  /. 

4.  — ■  En  suivant  ainsi,  dans  toute  retendue  du  segment,  les  faisceaux 
appartenant  à  un  même  groupe,  on  reconnaît  que  ces  faisceaux  forment  un 
système  distinct,  n'ayant  de  connexion  avec  les  autres  systèmes  que  par 
une  petile  branche  anaslomotique  dans  les  nœuds.  J'ai  tâché  d'exprimer  ce 
Fait  par  les  notations  mêmes  données  aux  divers  faisceaux. 

Des  quatre  systèmes,  deux  sont  médians  et  désignés  par  la  lettre  .M;  deux 
autres  sont  latéraux  et  représentés  par  la  lettre  L.  Les  faisceaux  d'un  même 
système  sont  désignés  par  une  même  lettre  écrite  en  caractères  minuscules 
ou  majuscules  ou  en  caractères  grecs,  suivant  le  rôle  spécial  dévolu  à  chacun 
de  ces  faisceaux.  Ainsi,  les  faisceaux  sortants  sont  toujours  représentés  par 
un  caractère  minuscule  [m  ou  /);  les  faisceaux  réparateurs ,  par  un  carac- 
tère majuscule  (M  ou  L).  D'autres  faisceaux,  qui  paraissent  également  jouer 
le  rôle  de  réparateurs,  présentent,  presque  toujours,  un  aspect  particulier  ou 
même  font  complètement  défaut.  Je  les  distingue,  pour  celle  raison,  des 
faisceaux  réparateurs  proprement  dits  en  les  désignant  par  un  caractère 
grec  (>.)  (*). 

(*)  Dans  les  segments  suffisamment  âgés,  les  faisceaux  réparateurs  sont  ordinairement  plus 
développés  que  les  faisceaux  sortants.  Dans  les  segments  jeunes,  au  contraire,  ce  sont  toujours 
les  faisceaux  sortants  qui  sont  les  plus  volumineux".  J'éviterai  <lonc  de  me  servir  des  expres- 
sions grands  el  petits  faisceaux,  comme  l'a  fait  M.  S.  Fugairon.  Les  six  faisceaux  que  cet  auteur 
appelle  petits  faisceaux  isolés  ou  bien  petits  faisceaux  faisant  face  aux  arcs  inlerfasciculaires 
ne  sont  que  les  massifs  ligneux  primaires  des  deux  faisceaux  sortants  médians  (m)  et  des 
quatre  sortants  latéraux  (/).  Ceux  qu'il  nomme  petits  faisceaux  complémentaires  sont  ceux 
que  je  désigne  par  ).. 


DE  LIKTICA  1)10 ICA  7 

Les  deux  systèmes  symétriques,  de  même  que  les  faisceaux  semblables 
d'un  même  système,  seront  distingués  les  uns  des  autres  par  l'indication  de 
la  place  qu'occupe  le  système  ou  le  faisceau  par  rapport  à  l'observateur. 

Celle  indication  sera  mise  sous  forme  d'exposant  à  côté  de  la  lettre  qui 
désigne  un  système  ou  un  faisceau.  Nous  ferons,  pour  cela,  usage  des  abré- 
viations suivantes  :  a  =  antérieur,  p  =  postérieur,  d  =  droit,  y  =  gauche. 

Les  seize  faisceaux  d'une  coupe  telle  que  celle  de  la  figure  9,  planche  VI, 
seront  donc,  notés  comme  suit  : 

M"6,  m\  M"6;  ).",  P,  L™8,  /J",  À4a;  .M8,1,  m\  Mpd  ;  /J|',  f",  Lmt,  F,  À"1'. 

Nous  pourrons  dire  aussi,  en  simplifiant,  que  la  figure  9  de  la  planche  VI 
montre  deux  systèmes  31,  l'un  gauche,  l'autre  droit,  formés  de  Mp,  m,  M'; 
et  deux  systèmes  L,  l'un  antérieur,  l'autre  postérieur,  composés  de  Xg, 
l\  L"',  /d,  Xd. 

Enfin,  les  systèmes  ou  les  faisceaux  d'un  segment  seront  distingués  des  sys- 
tèmes ou  des  faisceaux  correspondants,  appartenant  à  un  autre  segment,  par 
le  numéro  du  segment  dans  lequel  ils  remplissent  le  rôle  qui  leur  est  dévolu. 

8.  — ■  Dans  le  nouveau  procédé  de  notation  des  faisceaux  que  je  viens 
d'exposer,  chaque  faisceau  reçoit  un  symbole  qui  indique  sa  fonction,  c'est- 
à-dire  le  rôle  qu'il  doit  remplir  (sortant,  réparateur...),  la  place  que  ce 
faisceau  occupe  dans  la  tige,  ainsi  que  la  hauteur  du  segment  dans  lequel  il 
remplit  sa  fonction.  Celle  méthode  consiste  à  désigner  chaque  faisceau  par 
une  lettre  écrite  en  un  certain  caractère  et  affectée  d'exposants.  La  lettre 
désigne  le  système  auquel  appartient  le  faisceau;  le  caractère  indique  le  rôle 
rempli  par  ce  faisceau;  les  exposants  déterminent  la  place  occupée  par  le 
faisceau  et  le  segment  dans  lequel  il  s'acquitte  de  la  fonction.  Ainsi, 
/""  désigne  un  faisceau  qui  appartient  au  système  latéral  antérieur  cl  se 
trouve  dans  la  partie  droite  de  ce  système;  que  le  faisceau  ainsi  appelé  est 
un  faisceau  sortant  latéral  du  segment  ',  c'est-à-dire  un  faisceau  qui  doit, 
au  nœud  du  segment  ',  fournil'  une  branche  à  la  feuille  droite  et  d'autres 
blanches  à  la  stipule  droite  antérieure.  Connaissant  le  rôle  et  la  position 
d'un  faisceau  quelconque,  on  peut  en  déduire  que  ce  faisceau  doit  présenter 


S  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

nécessairement  certains   caractères   trop  longs  à  énumérèr  ici,   niais  que 
nous  reconnaît  ions  par  la  suite. 

Outre  leur  précision,  ces  notations  ont  donc  l'avantage  de  rappeler  à  l'esprit 
certaines  particularités  propres  au  faisceau  considéré;  elles  ont  encore  le 
privilège  de  pouvoir  se  simplifier,  se  modifier  suivant  les  besoins  de  l'expo- 
sition. On  pourra,  par  exemple,  parler  des  faisceaux  du  système  L'1, 
voulant  désigner  par  là  les  cinq  faisceaux  >.*",  F',  L""1,  /''",  >.'la|,  qui 
forment  un  groupe  nettement  défini  dans  le  segment1.  On  pourra  encore 
désigner  très  simplement  tous  les  faisceaux  qui  jouent  un  même  rôle  dans 
un  même  segment,  comme  les  faisceaux  /',  etc. 

6.  —  On  conçoit  que  pour  se  servir  utilement  de  ces  notations,  il  est 
indispensable  de  bien  préciser  la  position  de  l'observateur  :  c'est  ce  que 
nous  allons  faire. 

Dans  sa  Théorie  du  faisceau  (*),  M.  C.-E.  Bertrand  suppose  toujours 
l'observateur  placé  sur  l'axe  du  membre  étudié,  la  tète  dirigée  vers  le  point 
de  végétation,  les  pieds  à  l'opposé  et  le  visage  regardant  le  premier  faisceau 
sortant  médian.  L'observateur  voit  alors  les  faisceaux  de  la  lige  disposés  en 
cercle  autour  de  lui  :  parmi  ces  faisceaux,  les  uns  se  montrent  à  sa  droite, 
d'autres  à  sa  gauebe,  d'autres  encore  en  face  de  lui  (faisceaux  antérieurs), 
d'autres  enfin  derrière  lui  (faisceaux  postérieurs). 

Nous  adopterons  celte  méthode,  qui  permet  de  déterminer  rigoureusement 
la  position  de  tous  les  faisceaux. 

L'étude  que  nous  allons  faire  des  liges  dans  toute  leur  étendue  établira 
que,  dans  l'Ortie,  la  lige  ne  possède  que  deux  plans  de  symétrie.  Dans  un 
segment  quelconque,  l'un  de  ces  plans  coïncide  avec  le  plan  médian  du 
segment,  l'autre  lui  est  perpendiculaire.  Il  sera  démontré,  de  plus,  que  dans 
la  région  inférieure  de  la  tige,  l'un  de  ces  plans  constitue  un  plan  principal 
de  symétrie  qui  peut  servir  à  fixer  l'orientation  de  la  tige.  Ce  plan  coïncide 
avec  le  plan  médian  du  nœud  colylédonaire  et  de  tous  les  segments  pairs. 
Nous  serons  aussi  amenés  à  nommer  plan  d'insertion  de  la  tige  l'autre  plan 

(')  Bulletin  scientifique  du  Département  du  Nord ,  2m«  série,  5me  année,  1880,  n"5  %  5  et  i. 
Paris,  Octave  Doin,  éditeur. 


DE  L'URTICA  D101CA.  9 

de  symétrie  qui  est  perpendiculaire  au  plan  principal  de  symétrie.  Ce  plan 
d'insertion  coïncide  avec  le  plan  médian  de  tous  les  segments  impairs. 

Le  plan  principal  de  symétrie  des  tiges  forme  un  plan  de  repère  qu'il  est 
facile  de  retrouver  lorsqu'on  connaît  analomiquemenl  la  région  d'insertion 
du  membre  considéré.  L'existence  de  ce  plan  permet  d'orienter  de  la  même 
manière  toutes  les  tiges  étudiées;  elle  permettra  aussi  à  l'observateur  qui 
examine  une  tige  dans  toute  son  étendue  de  conserver  une  orientation 
constante. 

Dans  le  nœud  cotylédonaire,  l'observateur,  placé  au  centre  de  la  tige, 
comme  il  a  été  dit,  regarde  l'un  des  cotylédons.  Le  plan  de  symétrie  de 
l'observateur  coïncide  alors  avec  le  plan  principal  de  symétrie  de  la  lige. 
En  s'élevant  dans  celle  tige  avec  les  faisceaux,  Y  observateur  conserve  celte 
même  orientation ,  de  sorle  que  dans  tous  les  segments  impairs,  les  feuilles 
et  par  conséquent  les  systèmes  M  sont  situés  à  sa  droite  et  à  sa  gaucbe, 
tandis  que  les  systèmes  L  sont  l'un  antérieur  et  l'autre  postérieur.  Au  con- 
traire, dans  tous  les  segments  pairs,  les  feuilles  et  par  suite  les  systèmes  M 
sont  situés  en  avant  et  en  arrière  de  l'observateur,  en  d'autres  termes,  sont 
antérieur  et  postérieur,  tandis  que  les  systèmes  L  sont  droit  et  gaucbe. 

Il  en  est  exactement  de  même  pour  les  tiges  axillaires  dans  lesquelles 
l'observateur,  orienté  de  la  même  manière,  tourne  le  dos  à  la  tige-mère. 

7.  -  Après  avoir  esquissé  la  structure  d'un  segment  jeune  et  avoir 
précisé  la  position  ainsi  que  le  parcours  des  faisceaux  qu'il  renferme,  il 
nous  reste  à  dire  quelques  mots  des  variations  suivant  l'âge  et  la  bailleur  du 
segment. 

A  un  âge  plus  avancé,  un  segment  tel  que  celui  que  nous  avons  étudié 
présente,  oulre  ses  faisceaux  libéro-ligneux  primaires,  un  nombre  variable 
de  lames  libéro-ligneuses  secondaires,  c'est-à-dire  de  massifs  composés  des 
éléments  secondaires  du  faisceau  (vaisseaux,  fibres,  cellules  grillagées). 
Quelques-unes  de  ces  lames  correspondent  à  certains  faisceaux  primaires, 
d'autres  sont  isolées.  Il  est  toujours  possible,  cependant,  de  les  ramener  à 
l'un  des  quatre  systèmes  des  formations  primaires.  Ces  lames  porteront  les 

Tome  XLVII.  2 


10  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

mêmes  notations  que  les  faisceaux  auxquels  elles  correspondent  ou  devraient 
correspondre  dans  le  cas  de  lames  isolées. 

En  comparant  des  segments  de  hauteur  différente,  on  constate  d'impor- 
tantes variations.  Nous  ne  parlerons  ici  que  des  variations  du  nombre  des 
faisceaux.  Les  faisceaux  primaires,  à  la  base  des  segments,  peuvent  être  au 

nombre  de  4,  8,  12,  16,  20 ;  au  niveau  de  la  sortie,  on  compte,  dans 

ces  mêmes  segments,  12,  16,  20,  20,  28 faisceaux.  Quel  que  soit  leur 

nombre  sur  une  coupe  transversale  quelconque,  les  faisceaux  primaires 
forment  toujours  quatre  systèmes  distincts.  Le  nombre  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  est  bien  plus  variable  encore  :  j'en  ai  observé  de  h 
à  68  à  la  base  des  segments. 

Quant  au  parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro-ligneuses 
secondaires,  il  se  modifie  dans  les  divers  segments  en  raison  même  du 
nombre  de  ces  faisceaux  et  de  ces  lames. 

8.  ■ —  La  méthode  qui  a  été  employée  pour  l'élude  des  parcours  est  la 
méthode  du  levé  des  coupes  successives  et  du  développement  de  ce  levé.  Les 
procédés  de  dissection,  de  décortication  ou  de  macération  auxquels  on  a 
parfois  recours  étaient  tout  à  fait  insuffisants  pour  les  recherches  qui  font 
l'objet  du  présent  travail.  C'est  à  celte  même  méthode  du  développement 
d'un  organe  étudié  par  des  coupes  successives  que  MM.  Hanstein,  Frank 
et  Nàgeli  doivent  les  précieux  résultats  de  leurs  beaux  travaux.  C'est  cette 
méthode  aussi  que  les  zoologistes  modernes,  reconnaissant  l'insuffisance  des 
procédés  ordinaires  de  dissection,  appliquent  avec  tant  de  succès  aux  éludes 
délicates  d'embryogénie. 

Pour  faire  le  développement,  c'est-à-dire  le  déroulement  sur  un  plan,  de 
la  surface  du  cylindre  formé  par  les  faisceaux,  j'ai  toujours  supposé  la  lige 
fendue  suivant  la  génératrice  du  cylindre  comprise  dans  le  plan  principal  de 
symétrie  et  du  côté  postérieur.  Le  développement  a  été  fait  ensuite  dans  le 
plan  tangent  à  la  génératrice  opposée  (*).  Dans  les  figures  qui  représentent 
un  développement,  les  faisceaux  et  les  lames  libéro-ligneuses  portent  les 
notations  données  à  ces  faisceaux  et  à  ces  lames  avant  leur  développement. 

(•)  Procédé  de  M.  C.-E.  Bertrand. 


DE  L'URTICA  DI01CA.  tl 

Toutes  les  figures  représentant  des  coupes  transversales  ont  été  disposées 
de  façon  que  la  trace  du  plan  principal  de  symétrie  de  la  lige  soit  toujours 
verticale,  la  lige-mère  étant  supposée  vers  le  bas.  La  partie  antérieure  d'une 
figure  est  donc  celle  qui  est  tournée  vers  le  haut  de  la  planche. 

9.  —  En  terminant  ces  généralités,  il  me  reste  à  indiquer  la  marche 
(pie  nous  suivrons  dans  l'élude  détaillée  que  nous  allons  faire  des  tiges  de 
différents  ordres,  dans  toute  leur  étendue,  à  tous  leurs  âges  et  dans  diverses 
conditions  biologiques. 

Nous  commencerons  par  l'étude  complète  du  segment  •  de  la  lige  princi- 
pale :  au  point  de  vue  des  formations  primaires,  ce  segment  est,  en  effet,  le 
plus  simple  de  tous.  Pour  connaître  entièrement  ce  segment,  il  nous  faudra 
d'abord  rechercher  quelle  est,  à  tous  les  âges,  sa  structure  à  sa  base,  puis 
l'examiner  dans  toute  son  étendue  aux  principaux  âges  reconnus.  En  passant, 
nous  aurons  l'occasion  de  faire  quelques  remarques  générales  sur  les  zones 
génératrices  secondaires,  qui  jouent  un  si  grand  rôle  dans  la  structure  de 
l'Ortie. 

Nous  comparerons  ensuite  à  ce  segment  '  les  segments  supérieurs  qui 
forment  les  liges  de  différents  ordres  que  nous  prendrons  à  divers  degrés 
de  développement  et  dans  diverses  conditions  biologiques.  Pour  tous  ces 
segments,  nous  suivrons  le  parcours  des  faisceaux  primaires  ainsi  que  celui 
des  lames  libéro-ligncuses  secondaires  et  nous  mentionnerons  les  principales 
modifications  histologiques  qu'ils  présentent.  Des  considérations  générales 
sur  la  cause  des  variations  de  la  structure  suivant  la  hauteur  nous  amèneront 
à  rechercher  comment  se  fait  le  développement  des  tissus  dans  un  sommet 
végétatif  de  grand  diamètre.  Cette  étude  nous  fournira  encore  des  données 
générales  sur  la  différenciation  des  tissus  et  la  formation  des  systèmes  de 
faisceaux. 

Nous  terminerons  par  l'examen  d'une  région  tout  à  fait  spéciale  :  celle  de 
l'axe  hypocotylé  et  du  nœud  cotylédonaire. 


12  AN  ATOME  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


CHAPITRE    PREMIER. 


STRUCTURE   DU   SEGMENT1    DE   LA   TIGE   PRINCIPALE. 


§   1.   Structure  a  la  base  du   segment1 
a  tous  les  ages. 

Pour  faire  celle  élude,  il  esl  nécessaire  de  pratiquer  des  coupes  transver- 
sales vers  le  milieu  de  l'enlrenœud  1  dans  des  plantes  de  plus  en  plus  âgées, 
en  commençant  dès  le  début  de  la  germination. 


1°  Stade  mérislématique. 

Je  l'ai  observé  au  moment  où  les  deux  cotylédons  se  dégageant  du  sper- 
moderme  commencent  à  s'écarter  l'un  de  l'autre.  Les  feuilles  de  la  première 
paire  existent  déjà  à  l'état  de  mamelon  conique.  La  bailleur  de  l'entrenœud  ' 
tout  entier  est  alors  à  peu  près  égale  à  l'épaisseur  d'une  coupe  mince. 

La  section  de  renlrenœud  '  esl,  en  ce  moment,  elliptique,  le  grand  axe  de 
l'ellipse  étant  perpendiculaire  au  plan  de  symétrie  des  cotylédons  (fig.  1  et  2, 
pi.  I).  On  y  dislingue  une  assise  extérieure  dont  tous  les  éléments  se  divisent 
perpendiculairement  à  la  surface  de  l'organe.  Celle  assise  constitue  le  derma- 
togène.  A  l'intérieur  esl  un  massif  de  cellules  qui  se  cloisonnent  en  tous  sens  : 
c'est  le  mérislème  primitif  proprement  dit. 

Toutes  les  cellules  de  ce  massif  présentent  sensiblement  les  mêmes  carac- 
tères; cependant  on  observe  déjà,  suivant  le  grand  axe  de  l'ellipse,  deux 
groupes  d'éléments  un  peu  plus  petits,  c'est-à-dire  deux  régions  où  la  division 
cellulaire  s'opère  avec  plus  d'intensité.  Ces  deux  groupes  opposés  l'un  à  l'autre 
représentent  l'origine  de  deux  cordons  procambiaux.  Ceux-ci  se  trouvent 
respectivement  en  dessous  des  feuilles  de  la  première  paire  et  seront  appelés 


DE  L'URTICA  DIOICA.  15 

cordons  médians  (Ms  et  Md)  parce  que  chacun  d'eux  doit  fournir  le  faisceau 
médian  de  Tune  de  ces  feuilles.  Sur  la  section  (fig.  2)  la  trace  du  plan  médian 
du  segment  '  coïncide  donc  avec  le  grand  axe  de  l'ellipse.  Quant  aux  cordons 
latéraux,  ils  ne  sont  pas  encore  indiqués. 

2°  Stade  procambial. 

Je  l'ai  trouvé  dans  une  petite  plante  dont  l'enlrenœud  '  mesurait  environ 
Omm,4  de  hauteur,  et  se  terminait  par  une  paire  de  petites  feuilles  dépourvues 
de  dents  latérales. 

La  section  de  l'enlrenœud  '  est  encore  un  peu  elliptique,  mais  la  différence 
des  deux  axes  de  l'ellipse  est  ici  beaucoup  moindre  qu'au  stade  précédent 
(fig.  3). 

Le  dermatogène  esl  1res  net  :  plusieurs  de  ses  cellules  ont  produit  des 
poils  glandulifères  qui  seront  décrits  plus  loin. 

Sous  cet  épidémie  naissant  se  montrent  de  grands  éléments  à  section 
polygonale,  tous  semblables  entre  eux.  Ces  éléments  environnent  quatre 
massifs  de  cellules  plus  petites  disposés  en  croix. 

Dès  ce  moment  nous  constatons  donc  la  répartition  des  tissus  en  trois 
groupes  ou  systèmes  ; 

Le  système  épidermique  représenté  par  le  dermatogène; 

Le  système  libéro-ligneux  constitué  ici  par  quatre  cordons  procambiaux 
non  encore  différenciés; 

Le  système  fondamental,  sorte  de  gangue  commune. 

Nous  remarquerons  en  outre  que  ces  trois  systèmes  sont  caractérisés,  dès 
l'origine,  par  le  mode  et  Yinlensilè  de  la  division  cellulaire.  La  division  des 
cellules  se  fait  toujours  perpendiculairement  à  la  surface  dans  le  dermatogène. 
Elle  s'opère  en  tous  sens  dans  les  deux  autres  systèmes.  .Mais  tandis  que  son 
intensité  se  ralentit  de  bonne  heure  dans  le  système  fondamental,  celle  intensité 
se  conserve  plus  longtemps  dans  les  cordons  procambiaux,  où  elle  se  localise 
en  quelque  sorte  (*). 

(*)  Lignes  de  maximum  d'accroissement  de  M.  C.-E.  Bbhtrand  (Théorie  du  faisceau.,  dans 
le  Bulletin  scientifique  du  département  du  Nom»,  2mc  série,  5""  année,  1880,  irs  :>,  ô  et  4). 


ii  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

En  même  lemps,  la  division  des  cellules  ne  se  fait  plus  également  en  tous 
sens  :  dans  les  cordons  procambiaux,  les  cloisonnements  longitudinaux  com- 
mencent à  prédominer.  Les  cellules  du  système  fondamental  sont  donc,  à  ce 
stade,  de  grands  éléments  polyédriques  à  peu  près  isodiamélraux  ;  les  cellules 
des  cordons  procambiaux  sont,  au  contraire,  plus  petites  et  plus  allongées. 

Dans  le  cas  présent,  les  quatre  cordons  procambiaux  sont  semblables  deux 
à  deux.  Les  cordons  correspondant  aux  faisceaux  La  et  Lp  sont  formés  d'élé- 
ments tous  équivalents.  Ces  cordons,  parfaitement  homogènes,  ne  présentent 
pas  encore  la  moindre  différenciation. 

Au  contraire,  les  cordons  correspondant  aux  faisceaux  Mg  et  Mà,  qui  étaient 
déjà  indiqués  au  stade  précédent,  sont  ici  encore  un  peu  en  avance.  Chacun 
d'eux  présente,  en  effet,  sur  la  coupe  transversale,  une  cellule  dont  la  paroi 
est  beaucoup  plus  épaisse  (pie  celle  des  cellules  voisines.  Cet  élément  diffé- 
rencié est  une  trachée  qui  apparaît  constamment  vers  le  bord  interne  du 
cordon  procambial  et  constitue  le  centre  de  la  différenciai  ion  ligneuse  (*). 

La  première  trachée  ne  se  trouve  jamais  en  contact  immédiat  avec  le  tissu 
fondamental  :  elle  en  est  toujours  séparée  par  au  moins  une  cellule  qui,  dans 
le  cas  présent,  ne  se  différencie  pas,  et  sera  plus  lard  confondue  avec  le 
parenchyme  formant  le  tissu  fondamental  interne  ou  moelle  (**). 

De  même,  tout  autour  du  cordon  procambial,  on  remarque  une  série  de 
cellules  dont  la  taille  est  intermédiaire  entre  celle  des  cellules  du  parenchyme 
fondamental  et  celle  des  éléments  intérieurs  du  cordon.  Plus  tard  ces  cellules 
formeront  une  zone  de  transition  autour  du  faisceau  différencié. 


(*)  C.-E.  Bertrand,  Théorie  du  faisceau. 

(**)  Dans  certaines  plantes  assez  rares,  il  est  vrai,  parmi  les  Phanérogames  actuelles,  les 
cellules  procambiales  situées  entre  la  première  trachée  et  le  tissu  fondamental  interne  se 
transforment  en  éléments  libériens  parfaitement  caractérisés.  Dans  ces  plantes,  le  faisceau 
primaire  se  compose  donc  d'un  bois  primaire,  d'un  liber  primaire  externe  et  d'un  liber  pri- 
maire interne  (la  Bryone,  par  exemple).  Dans  ce  cas,  il  se  produit  souvent  deux  zones 
génératrices  intrafasciculaires  :  une  zone  cambiale  externe  et  une  zone  cambiale  interne  qui 
produisent  l'une  et  l'autre  du  bois  secondaire  et  du  liber  secondaire  (Théorie  du  fuisceau). 

Dans  l'Ortie,  il  n'y  a  pas  de  liber  primaire  interne  caractérisé  et  il  ne  se  forme  pas  de  zone 
cambiale  interne.  Les  productions  externes  du  faisceau  existent  seules.  Dans  le  présent  travail, 
je  me  dispenserai  donc  de  répéter  le  qualificatif  externe  pour  chacune  des  parties  primaires  ou 
secondaires  du  faisceau. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  15 

3°  Différenciation  liber o-ligne use  primaire  et  apparition  d'une  zone 
génératrice  secondaire  inlrafasciculaire. 

La  différenciation  des  lissus  primaires  est  très  précoce  :  je  l'ai  vue  s'opérer 
vers  le  milieu  de  l'enlrenœud  '  au  moment  où  les  feuilles  de  la  première  paire, 
munies  déjà  d'une  ou  deux  dents  de  chaque  côté,  découvraient  les  feuilles  de 
la  seconde  paire. 

La  seclion  transversale  de  l'enlrenceud  '  a  maintenant  la  forme  d'un  carré 
dont  les  angles  seraient  arrondis  et  dont  les  côtés  seraient  creusés  d'un  large 
sinus.  Les  deux  axes  rectangulaires  passant  par  le  milieu  des  faisceaux 
sont,  en  effet,  sensiblement  égaux.  Les  quatre  faisceaux,  d'ailleurs,  sont 
arrivés,  à  très  peu  près,  au  même  slade  de  développement  (fig.  V). 

Chacun  des  quatre  cordons  procamhiaux  de  la  coupe  précédente  a  subi 
une  double  différenciation  :  les  éléments  les  plus  rapprochés  du  centre  de  la 
tige  se  sont  transformés  en  bois;  les  éléments  les  plus  éloignés  de  ce  centre 
se  sont  transformés  en  liber  (fig  5).  Entre  la  première  trachée  formée  el  le 
centre  de  figure  du  cordon  procambial,  se  sont  différenciées  deux  autres 
trachées  reconnaissables,  comme  la  première,  à  leurs  parois  épaisses  (*).  Les 
trachées  constituent  les  éléments  caractéristiques  du  bois  primaire.  Derrière 
elles,  on  voit  cinq  ou  six  éléments  non  encore  différenciés,  mais  qui  se 
transformeront  en  vaisseaux  et  en  fibres  ligneuses. 

A  l'extrémité  opposée  du  faisceau  se  montrent  les  cellules  grillagées  qui 
caractérisent  le  liber  (**). 

Entre  ces  deux  groupes  d'éléments  différenciés,  on  remarque  quatre  ou 
cinq  cellules  qui  sont  en  voie  de  division  :  la  cloison  nouvellement  formée  y 
est  tangentielle,  c'est-à-dire  perpendiculaire  au  rayon  de  la  lige  passant  par 
la  cellule-mère.  Ce  recloisement  va  produire  un  tissu  générateur  nouveau, 
un  cambium  (***). 


(*)    ('e  fait  confirme  la  règle  de  différenciation  ligneuse,  posée  dans  la  Théorie  du  faisceau 
(")    Cet  autre  fait  vérifie  la  règle  de  position  lihéro-ligneuse  (loc.  cit.). 
("")  Conformément  à  la  règle  de  position  des  zones  cambiales  (loe.  cit.). 


16  AJNATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

La  différenciation  libéro-ligneuse  des  faisceaux  de  l'entrenœud  '  de  l'Ortie 
nous  offre  deux  faits  intéressants  : 

1°  Le  petit  nombre  des  éléments  primaires  ligneux  et  libériens.  Pour  le 
bois,  ce  nombre  est  d'une  dizaine  seulement; 

2°  L'apparition  précoce  de  la  zone  cambiale.  Tous  les  éléments  ligneux 
et  libériens  ne  sont  pas  encore  complètement  différenciés,  que  déjà  les 
recloisemenls  tangentiels  se  manifestent.  Il  semble  qu'il  n'y  ait  pas  eu  le 
moindre  temps  d'arrêt  entre  les  divisions  cellulaires  des  cordons  procambiaux 
et  les  recloisements  de  la  zone  cambiale. 

De  même  que  nous  avons  vu  la  période  mérislématique  prendre  fin  par  la 
localisation,  dans  les  cordons  procambiaux,  du  cloisonnement  rapide  des 
cellules,  de  même  nous  voyons,  à  la  fin  de  la  période  procambiale,  les  divi- 
sions cellulaires  se  localiser  encore  et  se  réfugier  dans  une  région  déterminée 
des  cordons.  Les  éléments  qui  cessent  de  se  cloisonner  se  différencient 
en  parenchyme  fondamental  après  le  stade  mérislématique,  en  éléments 
conducteurs  (bois  et  liber)  après  le  stade  procambial. 

Remarquons,  en  outre,  qu'en  même  temps  que  les  divisions  cellulaires 
se  localisent  de  plus  en  plus,  la  direction  générale  des  cloisonnements  se 
détermine  également  de  plus  en  plus.  Dans  le  méristème  primitif,  le  cloison- 
nement se  faisait  en  tous  sens;  dans  les  cordons  procambiaux,  le  cloisonne- 
ment était  surtout  longitudinal;  dans  la  zone  cambiale,  il  est  longitudinal  et 
de  plus  tangenliel. 

Quant  au  système  fondamental  qui  environne  les  faisceaux  en  voie  de  diffé- 
renciation (fig.  4  et  5),  il  est  formé  d'un  parenchyme  à  peu  près  homogène, 
mais  dans  lequel  on  peut  distinguer  topographiquement  : 

Un  tissu  fondamental  interne  (moelle); 

Un  tissu  fondamental  interfasciculaire  (rayons  médullaires  primaires  des 
auteurs); 

Un  tissu  fondamental  externe  (parenchyme  cortical,  subdivisé  en  couche 
herbacée  et  hypoderme). 


DE  L'URTICA  DIOICA  17 


4°  Etablissement  d'une  zone  génératrice  secondaire  interfasciculaire. 

Ce  stade  a  été  observé  au  milieu  d'un  entrenœud  '  qui  mesurait  environ 
1  centimètre  de  longueur;  l'enlrenœud2  commençait  à  s'allonger  el  les  feuilles 
de  la  seconde  paire  s'étalaient  à  leur  tour  (*). 

La  section  transversale  de  l'enlrenœud  a  conservé  à  peu  près  la  forme 
qu'elle  avait  au  stade  précédent  (fig.  7).  Les  quatre  faisceaux  à  peu  près 
identiques  montrent  une  zone  cambiale  inlrafasciculaire  en  pleine  activité. 
Celle-ci  produit  des  éléments  ligneux  secondaires  contre  le  bois  primaire  et 
des  éléments  libériens  secondaires  contre  le  liber  primaire  (fig.  8). 

Mais  le  pbénomène  caractéristique  de  ce  stade  est  un  recloisonncmenl  qui 
se  manifeste  dans  certaines  cellules  du  tissu  fondamental  interfasciculaire.  Les 
cloisons  nouvelles  sont  tangenlielles  el  ne  se  produisent  que  dans  la  bande 
cellulaire  qui  va  d'une  zone  cambiale  à  l'autre.  Les  nouvelles  cellules  ainsi 
produites  continueront  à  se  diviser  surtout  tangenliellement,  pour  donner 
naissance  à  de  nouveaux  tissus  vers  l'intérieur  et  vers  l'extérieur. 

A  partir  de  ce  moment,  il  existe  donc  des  zones  génératrices  secondaires 
inlrafasciculaires  et  des  zones  génératrices  inlerfasciculaires  (pi.  II,  fig.  d,  2, 3 
et  4).  La  suite  du  développement  de  la  lige  se  réduit  au  fonctionnement  de 
ces  zones  génératrices,  sujet  qui  va  maintenant  fixer  noire  attention. 

5°  Fonctionnement  des  zones  génératrices  secondaires. 

Les  zones  génératrices  ne  fonctionnent  pas  d'une  manière  identique  pendant 
toute  la  durée  de  la  période  secondaire. 

Il  me  paraît  utile  de  distinguer  les  premiers  temps  de  leur  fonctionnement 


(*)  Les  quatre  premiers  stades  du  développement,  au  milieu  de  l'enlrenœud  ',  ont  été 
observés  sur  de  jeunes  plantes  provenant  d'un  semis  fait  dans  un  sol  riche.  Les  stades  ulté- 
rieurs ont  été  observés  dans  des  plantes  spontanées.  Il  est  à  remarquer  que  les  conditions  de 
milieu  (humidité,  chaleur,  nature  du  sol,  etc.)  influent  beaucoup  sur  le  moment  d'apparition 
des  phénomènes  que  nous  venons  d'étudier. 

Tome  XLVIL  3 


18  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

sous  le  nom  de  période  secondaire  ancienne,  par  opposition  à  une  période 
secondaire  plus  récente.  11  est  bien  entendu,  toutefois,  que  cette  division  est 
quelque  peu  artificielle,  aucun  phénomène  spécial  ne  marquant  nettement  la 
fin  de  la  période  secondaire  ancienne  et  le  début  de  la  période  secondaire 
récente  (*). 

*   PÉRIODE    SECONDAIRE    ANCIENNE. 

La  figure  6,  planche  II,  représente  l'ensemble  de  la  section  transversale 
à  la  base  du  segment1  d'une  plante  ayant  cinq  enlrenœuds  extérieurement 
distincts  (**).  Cette  section  tend  à  s'arrondir  de  plus  en  plus.  Les  planches  III 
et  IV  sont  des  dessins  détaillés  de  portions  de  la  même  coupe,  ainsi  que  de 
coupes  radiales  et  langentielles  pratiquées  au  même  niveau. 

Système   libêro  -  ligneux. 

Formations  primaires. 

On  reconnaîtra  aisément,  dans  la  figure  G,  planche  II,  les  quatre  massifs 
ligneux  primaires  qui  s'avancent  en  forme  de  coin  vers  le  centre  de  la  tige. 
La  pointe  du  coin  est  occupée  par  la  première  trachée.  Derrière  celle-ci  se 
trouvent  quelques  autres  trachées  d'un  diamètre  un  peu  plus  grand  et  entre- 
mêlées d'éléments  ligneux  mal  caractérisés,  à  parois  minces.  Cet  ensemble 
forme  le  bois  primaire  (pi.  III,  fig.  1). 

Le  liber  primaire  est  refoulé  vers  la  périphérie.  Outre  les  cellules  grilla- 

(*)  Les  périodes  primaire  et  secondaire  sont,  au  contraire,  parfaitement  caractérisées  et 
délimitées.  Tous  les  tissus  primaires  proviennent  de  la  différenciation  d  éléments  fournis  par 
le  méristème  primitif,  soit  directement,  soit  par  l'intermédiaire  du  procambiura.  Les  tissus 
secondaires  sont  le  résultat  de  la  différenciation  d'éléments  produits  par  des  zones  génératrices 
secondaires.  L'apparition  de  ces  dernières  établit  la  limite  entre  la  période  primaire  et  la 
période  secondaire. 

(**)  J'indiquerai  le  développement  atteint  en  longueur  par  les  tiges  que  nous  étudierons  en 
précisant  le  nombre  d'entrenœuds  extérieurement  distincts,  c'est-à-dire  visibles  à  première 
vue  en  dessous  du  bourgeon  terminal  en  végétation.  Ce  bourgeon  comprend  plusieurs  entre- 
nœuds  encore  très  courts  et  eacbés  par  les  jeunes  feuilles.  Je  crois  néanmoins  que  cette  indica- 
tion du  nombre  des  entrenœuds  distincts  est  d'une  exactitude  suffisante  dans  les  cas  ordinaires. 


DE  L'CRTICA  D10ICA.  19 

gées,  il  comprend  des  cellules  prismatiques  à  parois  minces  et  des  fibres  de 
grand  diamètre  à  parois  épaisses. 

Sur  une  coupe  transversale,  ces  derniers  éléments  se  montrent  d'abord 
comme  de  grandes  cellules  à  contour  polygonal  arrondi,  d'un  diamètre  de 
Omm,12  environ.  Leurs  parois  sont  fortement  épaissies,  jamais  cependant  au 
point  d'oblitérer  la  cavité  cellulaire.  Ces  fibres  s'écrasent  facilement  sitôt  (pie 
commence  l'accroissement  diamétral  secondaire  de  la  tige  et  prennent  alors 
l'aspect  d'anneaux  déformés,  brillants,  dont  le  grand  axe  peut  mesurer  0mm, 2 
(pi.  III,  fig.  1).  Isolées  par  la  macération  des  tiges,  elles  sont  si  longues 
qu'on  en  trouve  rarement  les  deux  extrémités.  Celles-ci  sont  amincies  en 
une  longue  pointe  (fig.  8,  pi.  III).  Ces  éléments  présentent  parfois  succes- 
sivement des  étranglements  el  des  dilatations,  comme  l'a  très  bien  fait 
remarquer  M.  S.  Fugairon.  Vue  de  face,  leur  paroi  montre  de  nombreuses 
stries  obliques  (fig.  7).  Quant  au  contenu,  il  semble  avoir  disparu  des  fibres 
complètement  développées;  quelquefois,  cependant,  on  y  aperçoit  par  place 
une  matière  granuleuse  comparable  à  du  latex  (fig.  8). 

Il  me  parait  que  ce  sont  ces  grands  éléments  que  M.  Treub  regarde  comme 
vaisseaux  laticifères  lorsque,  dans  son  travail  sur  les  cellules  végétales  à  plu- 
sieurs noyaux  (*),  il  s'exprime  ainsi  :  «  Je  range  ici  parmi  les  laticifères,  les 
grands  tubes,  bien  distincts  des  fibres  libériennes,  surtout  dans  les  jeunes 
parties  des  liges,  qui  se  trouvent  dans  les  couches  internes  de  l'écorce  chez 
VUrlica  dioica  ;  à  la  rigueur,  je  n'en  ai  pas  le  droit,  car  ces  tubes  ne  pro- 
duisent pas  de  latex  ;  ils  ressemblent  beaucoup  aux  laticifères  du  Vinca  minor, 
où  le  latex  n'est  d'ailleurs  guère  plus  visible.  » 

M.  Treub  signale  la  présence  de  plusieurs  noyaux  dans  les  vaisseaux  lati- 
cifères, ainsi  que  dans  les  fibres  libériennes  de  l'Ortie.  Les  nombreux  noyaux 
<pie  j'ai  observés  dans  de  jeunes  fibres  étaient  plus  allongés  que  ceux  que  cet 
auteur  a  figurés;  ils  ressemblaient  davantage  aux  noyaux  fusiformes  des  fibres 
libériennes  du  Houblon. 

(*)  Extrait  des  Archives  néerlandaises,  t.  XV  (la  août  1879).  Voyez  aussi  Fr.  Kallen,  Das 
Verhalten  des  Protoplasma  in  dem  Gcweben  von  Urtica  urens  entwickhmgsgeschichtlig 
durgesleUt.  Inaug  —  Dissertation  (Flora  LXV,  1882,  Heflo-7.)  Analysé  dans  le  Butanisches 
Centralblatt,  Jahrgang  III  (1882),  Band  M,  n"  1 1,  p.  586. 


20  ANATOM1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Formations  secondaires. 

La  zone  génératrice  contenue  clans  les  faisceaux  (pi.  III,  fig.  1  et  2,  C6)  se 
compose  de  cinq  ou  six  rangs  de  petites  cellules  disposées  en  séries  radiales 
et  se  divisant  langenliellement.  Ces  cellules  sont  longues;  la  coupe  langen- 
tielle  montre  que  les  cloisons  transversales  sont  presque  toutes  très  obliques 
(fig.  5). 

Cette  zone  génératrice  a  produit  du  bois  secondaire  contre  le  bois  primaire 
et  du  liber  secondaire  contre  le  liber  primaire. 

Le  bois  secondaire  est  constitué  par  des  vaisseaux  et  des  fibres  ligueuses. 
Les  vaisseaux  (pi.  III,  v)  sont  isolés  ou  groupés  par  deux,  trois  ou  quatre, 
plus  rarement  par  cinq  à  huit,  et  alors  ils  se  déforment  les  uns  les  autres. 
Leurs  parois  sont  ornées  de  larges  ponctuations  simples,  elliptiques  et  dis- 
posées transversalement,  ou  de  petites  ponctuations  aréolées,  très  nom- 
breuses et  très  rapprochées,  dont  le  contour  extérieur  est  hexagonal.  Les 
cellules  vasculaires  sont  assez  longues,  de  grand  diamètre,  et  après  leur 
fusion  elles  laissent  voir  un  reste  des  cloisons  transversales  sous  la  forme 
d'un  anneau  saillant  à  l'intérieur  du  tube. 

Les  fibres  ligneuses  (pi.  III,  f.b.)  ont  une  section  irrégulièrement  polygo- 
nale à  cavité  arrondie.  Leurs  parois,  assez  épaisses,  sont  munies  de  petites 
ponctuations  traversées  par  une  fente  oblique.  Les  extrémités  sont  pointues 
sur  la  coupe  radiale  atissi  bien  que  sur  la  coupe  langenlielle  (fig.  3  et  6). 
Pendant  la  période  de  végétation,  elles  contiennent  beaucoup  d'amidon. 

Le  liber  secondaire  (liber  mou)  renferme  un  grand  nombre  de  cellules 
grillagées,  ou  tubes  criblés,  longues,  assez  étroites  et  réunies  par  groupes. 
Elles  montrent  parfaitement  les  épiclèlhres,  plus  difficilement  la  plaque  gril- 
lagée qui  est  transversale,  légèrement  oblique  sur  la  coupe  radiale  (fig.  2), 
très  oblique  sur  la  coupe  tangentielle  (fig.  4).  Le  liber  secondaire  comprend, 
en  outre,  des  cellules  prismatiques  dont  plusieurs  sont  recloisonnées  transver- 
salement en  un  grand  nombre  de  petites  cellules.  Dans  chacune  de  celles-ci 
se  trouve  une  petite  màcle  d'oxalate  de  chaux,  en  forme  d'oursin.  On  observe 
également  quelques  fibres  de  faible  diamètre  (Omm,01  seulement)  et  tellement 
épaissies  que  la  cavité  est  réduite  à  un  simple  point  (fig.  1,  /'.  L). 


DE  LURTICA  DIOICA.  21 


Systèmes  fondamental  et  epidermir/ue. 
Formations  primaires. 

Le  tissu  fondamental  interne  et  le  tissu  fondamental  interfasciculaire  n'ont 
pas  subi  de  modifications  importantes.  Leurs  éléments  de  forme  cylindrique 
se  sont  accrus,  et  plusieurs  d'entre  eux  se  sont  subdivisés  par  des  cloisons 
longitudinales  et  transversales  en  un  nombre  variable  de  petites  cellules 
occupées  chacune  par  une  màcle  d'oxalate  de  chaux  (pi.  IV,  fig.  11).  (les 
mâcles  sont  beaucoup  plus  grosses  et  plus  anguleuses  (pie  celles  du  liber 
secondaire.  On  n'observe  pas  d'amidon  dans  ce  tissu. 

Le  tissu  fondamental  primaire  externe  comprend  trois  ou  quatre  assises 
seulement. 

La  plus  extérieure  (hypoderme)  se  compose  de  cellules  à  parois  un  peu 
épaissies,  légèrement  collenchymaleuses  même,  en  face  des  faisceaux.  La 
couche  sous-jacenle  ou  enveloppe  herbacée  est  constituée  par  de  grandes 
cellules  cylindriques  qui  laissent  entre  elles  des  méats  intercellulaires;  ces 
cellules  contiennent  de  la  chlorophylle  dans  le  jeune  âge.  Les  cellules  de  celle 
zone  se  recloisonnent  fréquemment,  pour  se  prêter  à  l'accroissement  diamé- 
tral de  la  lige. 

Un  phellogène  s'établit  dans  l'assise  la  plus  intérieure  du  tissu  fondamental 
externe  par  un  recloisonnement  tangenliel  des  cellules  de  celte  assise  (fig.  1 
des  pi.  III  et  IV,  Lg).  Celte  zone  génératrice  secondaire  ne  produit  guère  (pie 
quelques  éléments  externes  qui  se  subérifienl,  provoquant  ainsi  la  décorlica- 
lion  du  tissu  fondamental  primaire  externe  et  de  l'épiderme.  Celte  décorticalion 
ne  se  produit  plus  sur  les  enlrenœuds  élevés  de  la  tige. 

L'épiderme  n'offre  pas  de  caractères  particuliers,  si  ce  n'est  la  présence  de 
poils  dont  quelques-uns  sont  élevés  sur  une  proéminence  du  tissu  fondamental 
recouverte  par  l'épiderme.  Les  productions  épidermiques  seront  étudiées 
plus  loin. 


22  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Productions  secondaires. 

La  zone  génératrice  qui  s'est  constituée  dans  le  tissu  fondamental  primaire 
inlerfasciculaire  se  compose  maintenant  de  deux  ou  trois  rangs  de  cellules 
disposées  en  séries  radiales  et  se  divisant  tangentiellement  (pi.  IV,  fig.  \,Cbf). 
Leur  taille  est  sensiblement  plus  grande  que  celles  des  cellules  de  la  zone 
génératrice  inlrafasciculaire  Cb.  Leur  forme  est  cependant  la  même  :  les 
cloisons  transversales  se  montrent  horizontales  sur  la  coupe  radiale  (fig.  3) 
et  très  obliques  sur  la  coupe  tangentielle  (fig.  6). 

Les  tissus  formés  par  les  zones  génératrices  interfasciculaires  ont  été 
rapportés  au  bois  et  au  liber  secondaires  par  M.  S.  Fugairon.  Je  ne  puis 
partager  celte  opinion,  attendu  que  les  tissus  secondaires  interfasciculaires  ne 
présentent  pas  les  éléments  caractéristiques  du  bois  «  les  vaisseaux  »  (*),  ni 
les  éléments  caractéristiques  du  liber  «  les  cellules  grillagées  ».  Je  rapporte 
donc  au  système  fondamental  ces  tissus  qui  offrent,  d'ailleurs,  des  caractères 
spéciaux  que  nous  allons  étudier. 

M.  S.  Fugairon  a  lui-même  reconnu  comme  un  fait  général  que  les  arcs 
interfasciculaires  sont  dépourvus  de  vaisseaux.  Il  a,  de  plus,  parfaitement 
constaté  dans  YUrtica  cannabina  l'absence  des  tubes  criblés  dans  les  parties 
de  l'écorce  qui  correspondent  à  ces  mêmes  arcs  interfasciculaires. 

Je  désignerai  donc  sous  le  nom  de  (issu  fondamental  secondaire  interne, 
les  tissus  formés  à  l'intérieur  de  la  zone  génératrice,  lorsque  ces  tissus  ne 
renferment  pas  de  vaisseaux;  je  nommerai  tissu  fondamental  secondaire 
externe,  ceux  qui,  produits  à  l'extérieur  de  cette  même  zone,  ne  contiennent 
pas  de  cellules  grillagées (**).  Dans  le  segment  qui  nous  occupe  en  ce  moment, 

(*)  Par  vaisseaux,  il  faut  entendre  ici  les  éléments  ligneux  que  l'on  considère  comme  dérivés 

de  la  trachée  (vaisseaux  annelés,  rayés,  ponctués,  scalariformes )  à  l'exclusion  des  vaisseaux 

laticifères  qui  peuvent  exister  partout  et  des  vaisseaux  grillagés  ou  cellules  grillagées  qui  appar- 
tiennent au  liber. 

(**)  Ces  termes  sont  un  peu  longs,  mais  ils  sont  nécessaires  pour  bien  préciser  tes  tissus  que 
nous  décrivons  en  ce  moment  et  pour  montrer  leurs  relations  avec  d'autres  tissus  que  nous 
rencontrerons  bientôt.  Je  crois  d'ailleurs  pouvoir  faire  usage,  sans  préjudice  pour  la  clarté  de 
l'exposition,  de  l'abréviation  T/'  pour  désigner  le  tissu  fondamental  secondaire  dont  il  sera  si 
souvent  fait  mention  dans  ce  mémoire.  Ce  sera  la  seule  abréviation  employée. 


DE  L'URTICA  D10ICA.  25 

lesT/'2  interne  et  externe  sont  situés  entre  les  faisceaux  :  ils  sont  donc  inler- 
fasciculaires. 

Sur  la  coupe  transversale  (pi.  IV,  fig.  1),  le  Tf-  interfasciculaire  interne 
se  montre  formé  de  cellules  à  section  polygonale  (rectangulaire,  penlagonale 
ou  hexagonale),  les  unes  à  parois  minces,  les  autres  à  parois  épaisses,  toutes 
disposées  en  séries  radiales  qui  font  suite  aux  séries  de  la  zone  génératrice 
correspondante.  Les  méats  qu'elles  laissent  entre  elles  sont  généralement  de 
forme  quadrangulaire. 

Parfois,  tous  les  éléments  du  Tf-  interne,  du  moins  dans  de  jeunes  plantes, 
ont  conservé  leurs  parois  minces;  d'autres  fois,  tous  se  sont  fortement  épaissis, 
sclérifiés;  le  plus  ordinairement  on  observe  une  alternance  d'éléments  mous 
et  d'éléments  durs  disposés  en  zones  concentriques  plus  ou  moins  épaisses. 
Les  figures  3,  5  et  6,  planche  II,  montrent  la  distribution  des  parties  dures 
et  molles  du  Tf'2  interfasciculaire  interne,  à  la  base  de  segments  '  appar- 
tenant à  des  plantes  ayant  de  quatre  à  sept  enlrenœuds  distincts.  On  voit  que 
la  distribution  de  ces  deux  variétés  de  tissus  est  très  variable  :  elle  semble 
dépendre  des  conditions  de  milieu  dans  lesquelles  la  plante  a  vécu.  Un  sol 
riche  et  humide  provoque  le  développement  des  tissus  mous. 

Morphologiquement,  aucune  importance  ne  me  parait  devoir  être  attribuée 
à  la  distribution  des  zones  dures  et  molles  du  Tf-  interne. 

Une  coupe  radiale  passant  entre  deux  faisceaux  (pi.  IV,  fig.  3)  nous  fait 
voir  les  cellules  du  Tf"2  interne  comme  de  longs  prismes,  tous  de  même 
hauteur  et  parfaitement  alignés.  Ces  prismes  se  recouvrent  les  uns  les  autres 
par  leurs  extrémités,  et  se  terminent,  en  haut  et  en  bas,  par  une  arèle 
horizontale.  Le  diamètre  des  cellules  à  parois  épaisses  est  plus  petit  que  celui 
des  cellules  à  parois  minces,  mais  la  forme  est  la  même  pour  toutes. 

Une  coupe  tangentielle  passant  par  une  zone  d'éléments  mous  (fig.  5,  pi.  IV) 
montre  que  les  prismes  qui  constituent  le  Tf"2  interne  se  terminent  en  pointe, 
ou  plutôt  en  biseau.  Ce  sont  ces  biseaux  qui  se  recouvraient  dans  la  coupe 
précédente.  Cette  forme  de  cellule  est  d'ailleurs  la  même  que  celle  des  cellules 
génératrices  correspondantes  (fig.  6). 

Une  coupe  parallèle  à  la  précédente  et  passant  par  une  zone  de  cellules 
sclérifiées  (fig.  4)  confirme  ce  que  les  autres  coupes  nous  ont  appris,  à 


24  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

savoir  que  les  cellules  à  parois  épaisses  ont  la  même  l'orme  que  les  cellules  à 
parois  minces.  Comme  conséquence  de  leur  sclérificalion,  les  premières 
montrent  de  petites  ponctuations  avec  fente  oblique  (*). 

Toutes  les  cellules  du  T/2  interfasciculaire  interne,  sclérifiées  ou  non, 
renferment  beaucoup  d'amidon.  Celui-ci  n'a  été  représenté  que  dans  quelques 
cellules  des  figures  h  et  5. 

Quelques  coupes  radiales  (fig.  8)  m'ont  laissé  voir,  dans  le  T/'2  inter- 
lasciculaire, des  bandes  dirigées  radialement  et  formées  de  petites  cellules 
disposées  à  peu  près  comme  les  briques  d'un  mur.  Ces  bandes,  hautes  de  sept 
à  dix  cellules,  larges  d'une  cellule  seulement,  traversent  perpendiculaire- 
ment toutes  les  séries  cellulaires  du  T/"2  interne  et  externe;  elles  rappellent 
entièrement  ce  que  les  auteurs  désignent  sous  le  nom  de  rayons  médullaires 
secondaires  dans  le  bois  secondaire  de  beaucoup  d'arbres  dicotylés.  Des 
coupes  tangenlielles  passant  par  une  zone  d'éléments  sclérifiés  (  fig.  9  )  ou 
par  une  zone  d'éléments  mous  (fig.  10)  rencontrent  ces  bandes  perpen- 
diculairement ,  et  nous  montrent  que  leur  formation  est  due  à  un  recloi- 
sonnement transversal  d'une  cellule  prismatique  semblable  aux  autres  cellules 
du  T/'2.  Dans  les  zones  d'éléments  mous,  les  petites  cellules  de  la  bande 
radiale  ont  conservé  également  leurs  parois  minces;  dans  les  zones  d'éléments 
durcis,  elles  se  sont  sclérifiées  de  la  même  manière.  A  part  quelques-unes 
qui  renferment  une  mâcle  d'oxalale,  toutes  ces  petites  cellules  contiennent 
de  l'amidon.  Leurs  dimensions  dans  le  sens  radial  et  tangenliel  étant  sensi- 
blement les  mêmes  que  les  dimensions  des  cellules  voisines,  on  conçoit 
qu'il  soit  impossible  de  reconnaître,  sur  la  coupe  transversale,  la  présence 
des  bandes  radiales  dont  nous  nous  occupons.  Ce  fait,  joint  à  leur  rareté 
relative,  explique  sans  doute  comment  elles  ont  complètement  passé  inaper- 
çues jusqu'ici. 

Le  T/"2  interfasciculaire  externe  est  entièrement  mou.  11  est  bien  moins 

(')  La  difficulté  d'obtenir  des  coupes  parfaitement  radiales  explique  comment  la  majeure 
partie  des  coupes  longitudinales  doit  montrer  des  cellules  plus  ou  moins  pointues  aux  deux 
extrémités.  De  là  vient  peut-être  aussi  le  rapprochement  qu'on  avait  cru  pouvoir  faire  entre 
les  cellules  épaissies  du  T/'2  interne  et  les  fibres  ligneuses.  La  comparaison  des  pi.  III  et  IV 
suffit  pour  faire  ressortir  les  notables  différences  qui  existent  entre  ces  éléments. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  25 

développé  que  le  tissu  interne  correspondant.  Le  liber  secondaire  présente 
d'ailleurs  le  même  fait  par  rapport  au  bois  secondaire. 

Les  éléments  du  T/2  externe  sont  encore  des  cellules  prismatiques,  mais 
qui,  pour  la  plupart,  se  recloisonnent  longiludinalement  et  transversalement. 
Par  suite  de  ces  divisions,  l'arrangement  primitif  de  ces  éléments  disparait 
plus  ou  moins  complètement.  Peu  à  peu  ils  prennent,  sur  une  coupe  trans- 
versale, l'aspect  d'un  liber  secondaire  (pi.  IV,  fig.  1  et  2).  Comme  dans  le 
liber  secondaire,  d'ailleurs,  nous  trouvons  ici  de  longs  prismes  subdivisés  en 
petites  cellules  superposées  renfermant  cbacune  une  mâcle  d'oxalate  en  our- 
sin (fig.  3  et  7).  Nous  trouvons  aussi  quelques  fibres  de  petit  diamètre  et 
fortement  épaissies.  Lorsque  la  disposition  en  séries  radiales  peut  se  recon- 
naître, ces  petites  fibres  se  trouvent  rarement  dans  une  de  ces  séries;  sou- 
vent, au  contraire,  elles  alternent  avec  ces  séries  et  se  trouvent  entre  quatre 
cellules  (fig.  2).  Leur  section  est  alors  carrée  et  orientée  de  telle  façon 
que  l'un  des  angles  est  tourné  vers  le  centre  de  la  lige.  Dans  ce  cas,  on 
est  tenté  de  croire  à  un  épaississemenl  des  parties  de  quatre  cellules  qui 
circonscrivent  un  méat.  Quoi  qu'il  en  soit,  ces  petites  fibres  isolées,  plus 
rarement  groupées  par  trois,  quatre  ou  cinq,  n'exislent  pas  toujours  :  leur 
présence  parait  dépendre  des  conditions  de  vie  de  la  plante. 

Le  T/"2  interfasciculaire  externe,  de  même  que  le  liber  secondaire,  ne  con- 
tient jamais  d'amidon.  Le  premier  diffère  cependant  essentiellement  du  second 
par  l'absence  de  cellules  grillagées. 


PERIODE    SECONDAIRE    RECENTE. 


La  structure  subit  de  très  notables  changements  pendant  la  période 
secondaire  récente.  C'est  ce  que  va  établir  l'examen  de  trois  sections 
transversales  pratiquées  à  la  base  du  segment  '  de  trois  tiges  principales 
d'âge  différent. 

Tome  XL  VIL  4 


26  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


a.  —  Section  transversale  à  la  base  du  segment1  d'une  tige  principale 
qui  comptait  dix  enlrenœuds  distincts  (pi.  II,  fig.  7). 

Système  libéro  -  ligneux. 

Formations  primaires. 

Il  suflira  do  mentionner  l'écrasement  de  plus  en  plus  complet  du  liber 
primaire,  refoulé  à  la  périphérie  par  le  grand  accroissement  diamétral  de  la 
tige. 

Productions  secondaires. 

Les  quatre  faisceaux  MB,  M'1,  L",  Lp  ne  sont  plus  identiques. 

Dans  les  faisceaux  L,  la  zone  génératrice  a  continué  à  fonctionner  réguliè- 
rement pendant  toute  la  durée  de  la  période  secondaire.  Elle  s'est  élargie  à 
mesure  qu'elle  s'éloignait  du  centre  de  la  lige,  de  sorte  que  le  massif  ligneux 
secondaire  est  devenu  lui-même  de  plus  en  plus  large.  Les  éléments  du  bois 
secondaire  récent  sont  les  mêmes  que  ceux  du  bois  secondaire  ancien. 
La  même  observation  est  à  faire  au  sujet  des  éléments  du  liber  secondaire 
récent. 

Dans  les  faisceaux  M,  on  remarquera  un  massif  d'éléments  ligneux  secon- 
daires qui  se  sont  formés  de  bonne  heure  :  c'est  du  bois  secondaire  ancien. 
Derrière  ce  massif,  les  éléments  secondaires  plus  récents  du  faisceau  se  sépa- 
rent en  deux  lames  qui  divergent  suivant  deux  rayons  et  sont  séparées  par 
des  tissus  présentant  tous  les  caractères  du  T/2.  Ces  derniers  tissus  seront 
donc  étudiés  plus  loin. 

Chaque  lame  secondaire  des  faisceaux  M  est  formée  des  mêmes  éléments 
que  la  partie  secondaire  récente  des  faisceaux  L,  c'est-à-dire  de  bois  secon- 
daire récent,  d'une  zone  génératrice  et  de  liber  secondaire  récent.  Ce  sont  ces 
massifs  secondaires,  séparés  les  uns  des  autres  par  du  tissu  fondamental 
secondaire,  que  je  désigne  sous  le  nom  de  lames  libéro-ligneuses  secondaires. 

De  même  que  nous  venons  de  voir  le  T/2  interne  diviser  radialement  cer- 


DE  L'URTICÀ  DIOICA.  27 

lains  faisceaux,  de  même  ce  Tp  interne  peut  également  interrompre  trans- 
versalement les  lames  libéro-ligneuses.  C'est  ce  que  nous  montre,  vers  son 
milieu,  la  lame  postérieure  du  faisceau  W,  et-,  près  de  son  origine,  la  lame 
antérieure  du  même  faisceau  (fig.  7,  pi.  11). 

Ce  fait  est  important  à  noter  :  il  nous  permettra  d'interpréter  certaines 
dispositions,  bizarres  en  apparence,  de  tissus  que  nous  rencontrerons  par  la 
suite. 

Enfin,  entre  les  quatre  faisceaux  de  la  tige  on  observe,  sur  la  section  qui 
nous  occupe,  quatre  groupes  libéro-ligneux  analogues  aux  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  des  faisceaux  M.  Ces  quatre  nouveaux  groupes  sont 
complètement  isolés,  c'est-à-dire  sans  rapport  visible,  à  celle  hauteur,  avec 
les  productions  primaires  de  la  tige.  Ils  se  trouvent  plongés  dans  le  T/'2 
interfasciculaire  et  commencent  beaucoup  plus  vers  l'extérieur  que  les  lames 
libéro-ligneuses  M,  ce  qui  indique  qu'ils  ont  apparu  assez  tard  pendant  la 
période  secondaire.  Ils  sont  constitués  seulement  par  du  bois  et  du  liber 
secondaire  récents  séparés  par  une  zone  génératrice  à  petits  éléments.  Ce 
sont  donc  des  faisceaux  secondaires,  lesquels  sont,  comme  on  sait,  carac- 
térisés par  l'absence  de  trachées. 

Nous  aurons,  par  la  suite,  à  constater  certaines  relations  entre  les  faisceaux 
secondaires  dont  il  vient  d'être  question  et  les  faisceaux  que  nous  avons 
appelés  1  dans  les  Généralités  sur  la  tige.  Nous  serons  ainsi  amenés  à 
considérer  les  faisceaux  secondaires  du  segment  '  comme  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires,  sans  rapport  visible,  à  celte  hauteur,  avec  des  forma- 
tions primaires  qui  existent  plus  haut.  D'après  leur  position,  les  quatre 
faisceaux  secondaires  ou  lames  libéro-ligneuses  isolées  de  la  figure  7, 
planche  11,  seront  qualifiés  de  Xga,  Xlla,  Xgp,  Xdp. 

Systèmes  fondamental  et  épider inique. 

I  ni  -millions  primaires. 

Le  tissu  fondamental  primaire  externe  et  l'épiderme  sont  décortiqués;  on 
n'en  retrouve  plus  que  des  débris  au-dessus  du  liège  qui  constitue  mainte- 
nant la  surface  de  la  lige,  à  la  hauteur  de  l'enlrcnœud  '. 


28  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Le  lissu  fondamental  primaire  interne  et  le  tissu  inlerfascieulairc  ne 
sont  pas  modifiés. 

Productions  secondaires. 

Le  T/"2  interfasciculaire  interne  présente  de  quatre  à  dix  arcs  concen- 
Iriques  alternant  plus  ou  moins  régulièrement  :  les  uns  sont  formés  d'élé- 
ments durs,  les  autres  d'éléments  mous  identiques  à  ceux  que  nous  avons 
fait  connaître  au  stade  précédent. 

Le  T/'2  interfasciculaire  externe  est  semblable  aussi  à  celui  que  nous 
connaissons  déjà. 

En  parlant  des  faisceaux  M,  nous  avons  constaté  entre  les  deux  lames 
libéro-ligneuses  qui  le  prolongent  l'existence  d'un  T/"2  intrafasciculaire.  Non 
seulement  la  forme  et  le  contenu  des  cellules  de  ce  tissu  sont  les  mêmes 
(pie  dans  le  T/"2  interfasciculaire,  mais  on  retrouve  ici  la  même  disposition 
en  bandes  alternantes;  les  bandes  se  correspondent  même  exactement  des 
deux  côtés  de  chaque  lame  libéro-ligneuse. 

L'ensemble  de  ce  T/2  intrafasciculaire  interne  est  engendré  par  une 
zone  génératrice  à  grands  éléments  qui  produit  aussi  un  Tf-  intrafascicu- 
laire externe  identique  au  T/2  interfasciculaire  externe. 

I).  —  Section  transversale  à  la  base  du  segment  '  d'une  tige  principale 
qui  comptait  dix-sept  entrenœuds  distincts  (pi.  Il,  fig.  8). 

La  section  précédente  (fig.  7)  présentait  quatre  faisceaux  primaires  et 
dix  lames  libéro-ligneuses  secondaires.  La  section  dont  nous  allons  nous 
occuper  (fig.  8)  offre  douze  faisceaux  primaires  et  vingt-huit  lames  secon- 
daires. 

Le  nombre  douze  des  faisceaux  primaires  est  en  quelque  sorte  anormal. 
La  section  pratiquée  à  la  base  du  segment  que  nous  éludions  a  rencontré 
certains  faisceaux  qui,  dans  le  segment1  des  autres  tiges  principales,  ne 
prennent  naissance  que  plus  haut. 

Ces  douze  faisceaux  se  groupent  en  quatre  systèmes  :  un  système  gauche 


DE  LURTICA  D10ICA.  29 

et  un  système  droit  formés  de  M1',  m,  Ma;  un  système  antérieur  et  un  sys- 
tème postérieur  formés  de  /g,  Lm,  /''. 

Conformément  à  la  convention  faite  dans  les  Généralités  sur  la  lige,  les 
faisceaux  désignés  par  une  lettre  en  caractère  minuscule  [m  et  /)  sont  les 
faisceaux  sortants.  On  remarquera  que  ces  faisceaux  sont  réduits  à  leurs 
formations  primaires.  Derrière  le  petit  groupe  ligneux  primaire  de  chacun 
de  ces  faisceaux  s'est  formé,  en  effet,  du  T/9  pendant  un  certain  temps; 
plus  tard  cependant,  une  lame  libéro-ligneuse  secondaire  s'est  montrée  sur 
le  prolongement  du  rayon  passant  par  chacun  d'eux.  Ces  lames  libéro- 
ligneuses  seront  désignées  par  les  mêmes  lettres  que  les  faisceaux  primaires 
correspondants. 

Les  faisceaux  primaires  qui  ne  sortent  pas  de  la  tige  au  nœud  suivant 
(faisceaux  réparateurs  Mp,  Ma,  Lm)  montrent  derrière  eux  une  lame  libéro- 
ligneuse  secondaire  qui,  un  peu  plus  tôt  ou  un  peu  plus  tard,  se  divise 
en  deux  lames  séparées  par  du  T/"2. 

Entre  les  deux  lames  lihéro-ligneuses  secondaires  qui  correspondent  à 
chacun  des  faisceaux  primaires  L'",  a  apparu  bien  tard  une  petite  lame 
isolée.  Lorsque  nous  suivrons  le  trajet  des  trois  lames  qui  existent  actuelle- 
ment derrière  chacun  des  faisceaux  L1",  nous  serons  amenés  à  nommer  ces 
lames  M"s,  m1,  M2d. 

En  suivant  également  le  trajet  des  deux  lames  libéro-ligneuses  secondaires 
qui  correspondent  à  chaque  faisceau  Mp  ou  Ma3  nous  reconnaîtrons  que 
l'une  de  ces  lames  accompagnera  plus  haut  le  faisceau  primaire  sortant 
latéral  du  nœud";  d'après  nos  conventions  des  Généralités,  cette  lame  doit 
donc  s'appeler  /-.  L'autre,  qui  accompagnera  le  faisceau  W  ou  M'1,  portera, 
suivant  le  cas,  l'une  ou  l'autre  de  ces  deux  notations. 

Nous  retrouvons  ici  aussi  les  quatre  lames  libéro-ligneuses  isolées,  ou 
faisceaux  secondaires  nommés  dans  la  section  précédente  :  Xga,  Xda,  Xgp,  Adp. 

Enfin,  quatre  autres  lames  analogues  aux  quatre  précédentes,  mais 
apparues  plus  tardivement,  jouent  dans  le  nœud-  le  rôle  que  les  lames 
précédentes  remplissent  dans  le  nœud  '.  Elles  seront  donc  nommées  À2. 

Les  vingt-huit  lames  que  nous  venons  de  passer  en  revue  peuvent  se 
grouper  en   quatre  systèmes  :  deux  systèmes,   l'un  gauche,  l'autre  droit, 


30  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

formes  de  rp,  /"'',    Mip,  m\  M1',  f2il,  /-";  deux  systèmes,   l'un  antérieur, 
l'autre  postérieur,  formés  de  >.l?,  /'K,  M28,  m1,  M2d,  /'d,  >.'''. 

Au  niveau  de  la  section  représentée  par  la  figure  8,  planche  11,  la  lame 
secondaire  À-1'1'  est  double,  mais  ;i  un  niveau  un  peu  supérieur,  celle  lame 
divisée  redevient  simple. 

C.  —  Section  transversale  à  In  base  du  segment  '  d'une  tige  principale 
plus  âgée  encore  (pi.  II,  lig.  9). 

Celte  section  montre  quatre  faisceaux  primaires  et  une  quarantaine  de 
lames  libéro-ligneuses  secondaires.  Parmi  celles-ci,  on  retrouve  loules  les 
lames  énumérées  au  sujet  de  la  section  précédente;  les  autres  prennent 
naissance  de  plus  en  plus  loin  du  centre  de  la  tige. 

Le  T/'2  esl  ici  formé  d'une  douzaine  de  zones  sclérifiées,  alternant  avec 
un  nombre  égal  de  zones  dont  les  cellules  ne  sonl  pas  épaissies. 

Les  éléments  qui  forment  les  divers  tissus  (bois  et  liber  primaires  et 
secondaires,  tissu  fondamental  primaire  et  secondaire,  zones  génératrices....) 
sont  les  mêmes  que  ceux  que  nous  avons  décrits  précédemment. 

Remarquons  en  terminant  que  les  modifications  que  la  structure  subit  à 
la  base  du  segment1  pendant  toute  la  durée  de  la  période  secondaire, 
peuvent  se  résumer  très  simplement  en  ceci  :  Augmentation  graduelle  du 
nombre  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  qui  prennent  naissance  de 
plus  en  plus  loin  du  centre  de  la  lige. 

Annexe  au  §  1. 
Considérations  générales  sur  les  zones  génératrices  secondaires. 

Maintenant  que  nous  connaissons  la  structuré  secondaire  et  que  nous 
avons  constaté  que  celte  structure  résulte  du  fonctionnement  des  zones  géné- 
ratrices secondaires,  nous  allons  porter  notre  attention  spécialement  sur  ces 
zones.  Celle  étude  nous  donnera  la  clef  de  toutes  les  complications  surve- 
nues depuis  la  période  primaire. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  31 

Toutes  les  zones  génératrices  secondaires  présentent  des  caractères  com- 
muns très  importants,  qui  sont  : 

1°  Leur  moment  d'apparition  postérieur  à  la  différenciation  libéro- 
ligneuse  des  cordons  procambiaux; 

2°  Leur  mode  de  formation  par  recloisonnemenl  d'éléments  quelconques 
ayant  conservé  leur  vitalité; 

3°  Leur  mode  de  division  cellulaire  qui  se  fait  surtout  parallèlement  à  une 
direction  déterminée  (*)  ; 

i°  Leur  faculté  de  produire  des  tissus  secondaires,  les  uns  internes,  les 
autres  externes. 

Mais  elles  présentent  aussi  des  différences  notables  : 

1°  Au  point  de  vue  topograpbique  :  les  zones  génératrices  secondaires 
peuvent  apparaître,  soil  à  l'intérieur  des  faisceaux,  soit  à  l'extérieur,  dans  le 
tissu  fondamental.  Dans  le  premier  cas,  elles  seront  dites  inlrafasciculaires; 
dans  le  second  cas,  elles  seront  interfasciculaires; 

2°  Au  point  de  vue  du  fonctionnement  :  dans  les  unes,  la  division  cellu- 
laire s'opère  plus  fréquemment;  les  jeunes  cellules  qui  constituent  ces  zones 
sont  par  suite  plus  petites  et  disposées  sur  plusieurs  rangs.  Dans  les  autres,  la 
division  des  cellules  se  fait  plus  lentement;  leurs  éléments  sont  alors  plus 
grands  et  forment  un  moins  grand  nombre  de  rangs  (pi.  II,  fig.  2  et  4,  CM 
et  Cbf). 

Dans  le  premier  cas,  les  cellules  nouvellement  produites  se  transforment 
en  éléments  conducteurs  :  bois  et  liber  secondaires.  Dans  le  second  cas,  les 
nouvelles  cellules  forment  des  tissus  dont  les  éléments  conservent  ordinai- 
rement leur  disposition  en  séries  radiales  ou  bien  se  recloisonnent  de  manière 
à  dissimuler  celle  disposition  primitive;  ces  mêmes  éléments  conservent  sou- 
vent leur  forme  et  la  minceur  originale  de  leurs  parois,  mais  ils  peuvent 
aussi  se  modifier,  s'épaissir  et  prendre  tel  aspect  ou  tel  autre  sans  jamais 
cependant  se  transformer  en  vaisseaux  ou  en  cellules  grillagées.  L'ensemble 
de  ces  tissus  constitue  le  tissu  fondamental  secondaire,  dans  lequel  on  peut 


(*)  Dans  les  cas  que  nous  avons  eu  l'occasion  d'observer  à  la  base  du  segment1,  celte  direc- 
tion était  langcnticlle,  c'est-à-dire  parallèle  à  la  surface  de  la  tige. 


,n 


ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


distinguer  un  If-  interne  formé  vers  le  centre  de  l'organe  et  un  T/-  externe 
formé  du  côté  opposé  (*). 

Remarquons  de  suite  qu'il  n'y  a  pas  de  rapport  constant  entre  la  position 
d'une  zone  génératrice  et  son  mode  de  fonctionnement. 

M.  C.-E.  Bertrand  désigne  spécialement  sous  le  nom  de  zone  cambiale 
ou  de  cambium  les  zones  génératrices  secondaires  dont  les  éléments  se  trans- 
forment en  bois  et  en  liber  secondaires.  Il  réserve  le  nom  de  zone  cambi- 
fonne  ou  de  cambi forme  (**)  aux  zones  génératrices  secondaires  dont  les  élé- 
ments se  transforment  en  tissu  fondamental  secondaire  et  en  liège  (***), 
c'est-à-dire  en  tissus  dépourvus  de  vaisseaux  et  de  cellules  grillagées,  mais 
pouvant  prendre  toutes  les  autres  formes. 

Ces  termes  sont  utiles  et,  à  ce  titre,  je  m'en  servirai  volontiers,  en  faisant 


i*)  Un  fait  qui  frappera  sans  doute  le  lecteur  est  la  relation  qui  existe  entre  l'intensité  du 
cloisonnement  cellulaire  dans  les  zones  génératrices  et  la  différenciation  des  éléments  issus  de 
ces  zones. 

Peut-être  suffira-t-il  de  faire  remarquer  que,  à  part  les  vaisseaux,  les  éléments  ligneux  et 
libériens  ont  un  diamèlrc  plus  petit  que  celui  des  éléments  du  T/2  non  recloisonnés.  Pour 
former  des  cellules  ligneuses  et  libériennes,  la  zone  génératrice  devra  donc  se  cloisonner  en 
petits  éléments,  et  comme  elle  doit  fournir  plus  de  cellules  en  un  temps  donné,  ses  cloison- 
nements deM'ont  être  plus  nombreux. 

(**)  Quelques  auteurs  donnent  le  nom  de  cellule  en  m  bi  forme  à  tout  élément  prismatique  à 
parois  minces.  C'est  ainsi  que,  pour  M.  S.  Fugairon,  »  la  couche  la  plus  interne  du  phloème 
(liber  secondaire  et  T/2  externe)  est  composée  de  cellules  cambiformes,  c'est-à-dire  allongées 
dans  le  sens  de  Taxe  du  végétal  ».  Le  même  anatomistc  désigne  également  sous  le  nom  de 
parenchyme  cambiforme  les  éléments  à  parois  minces  de  mon  If-  interne. 

Il  est  inutile  de  faire  remarquer  que  le  terme  cambiforme  est  pris  par  M.  C.-E.  Bertrand 
dans  un  tout  autre  sens.  Pour  lui  la  zone  cambiforme  est  une  zone  génératrice  comparable  en 
quelques  points  au  cambium,  mais  qui  s'en  dislingue  par  la  nature  des  tissus  engendrés. 

("*)  M  C.-E.  Bertrand  a  fait  remarquer  [Théorie  du  faisceau)  que  les  zones  cambiformes  se 
cloisonnent  parallèlement  à  une  surface  libre  naturelle  ou  accidentelle.  Il  nomme  liège  «  les 
produits  d'un  cambiforme  compris  entre  celui-ci  et  la  surface  libre  (naturelle  ou  accidentelle)  » . 
Il  appelle  tissu  fondamental  secondaire  c  les  produits  d'un  cambiforme  plus  éloignés  que  lui- 
même  de  la  surface  libre  ». 

Par  le  terme  liège,  M.  C.-E.  Bertrand  désigne  donc  un  tissu  formé  d'une  certaine  manière 
(comme  le  liège  des  auteurs)  et  nullement  un  tissu  dont  les  parois  cellulaires  ont  subi  la 
transformation  chimique  nommée  subérisation. 

Pour  éviter  tout  malentendu,  j'ai  remplacé  dans  le  présent  travail  le  terme  «  liège  »  par  le 
terme  «  tissu  fondamental  secondaire  externe  ». 


DE  LURTICA  DIOICA.  33 

remarquer  toutefois  qu'ils  désignent  deux  tissus  bien  voisins  dont  la  distinc- 
tion est  fondée  sur  l'activité  variable  du  cloisonnement  des  cellules  généra- 
trices, et  surtout,  sur  le  mode  de  différenciation  des  éléments  nouvellement 
produits. 

Appliquons  maintenant  à  l'Ortie  les  considérations  générales  qui  précèdent. 

.Normalement,  les  zones  génératrices  inlrafasciculaires  sont  des  zones 
cambiales  qui  donnent  naissance  à  du  bois  secondaire  contre  le  bois  pri- 
maire et  du  liber  secondaire  contre  le  liber  primaire  (pi.  III,  fig.  \,  2  et  5). 
Normalement  aussi,  les  zones  génératrices  interfasciculaires  sont  des  zones 
cambil'ormes  qui  engendrent  du  T/'2  interne  vers  le  T/'1  interne  et  du 
T/'J  externe  vers  le  T/1  externe  (pi.  IV,  fig  1,  3  et  6). 

Mais  dans  les  segments  plus  élevés  de  la  tige  nous  aurons  l'occasion  de 
voir  la  zone  génératrice  de  certains  faisceaux  être,  dès  l'origine,  un  véritable 
cambiforme.  Les  éléments  ligneux  et  libériens  secondaires  feront  donc  com- 
plètement défaut  dans  ces  faisceaux,  et  leurs  bois  et  liber  primaires  se  trouve- 
ront séparés  l'un  de  l'autre  par  une  importante  formation  de  T/"2  interne 
et  externe.  Ce  cas  se  présente  fréquemment  pour  les  faisceaux  sortants 
(fig.  I,  pi.  VIII). 

De  plus,  l'Ortie  fournit  de  très  fréquents  exemples  du  remplacement  d'un 
cambium  par  un  cambiforme  et  réciproquement. 

L'intensité  des  cloisonnements  vient-elle  à  se  ralentir  dans  une  zone  cam- 
biale, les  éléments  formés  s'y  différencient  moins  et  forment  du  T/'2  interne 
et  externe  (*);  la  zone  cambiale  est  devenue  cambiforme.  C'est  ce  qui  s'est 
produit  dans  la  partie  médiane  des  faisceaux  réparateurs  Ma,  M1',  L"1  pendant 
la  période  secondaire  récente.  La  division  de  ces  faisceaux  en  deux  lames 
libéro-ligneuses  n'a  pas  d'autre  cause. 


(')  A  ce  point  de  vue,  les  cellules  sclérifiées  du  T/2  interne  pourraient,  à  la  rigueur,  être 
considérées  comme  des  fibres  ligneuses  incomplètement  développées.  Je  ne  m'opposerais 
même  pas  à  ce  que  le  T/2  interne  tout  entier  (cléments  durs  et  mous)  fût  appelé  parenchyme 
ligneux  secondaire  et  le  T/-  externe  parenchyme  libérien  secondaire,  pourvu  qu'on  veuille 
■n'accorder  que  ces  parenchymes  ligneux  cl  libérien  se  présentent,  dans  l'Ortie,  d'une  façon 
spéciale,  telle  que  leur  localisation  en  massifs  bien  distincts  d'autres  massifs  formés  par  les 
éléments  ligneux  et  libériens  secondaires  parfaitement  caractérisés. 

Tomf.  XLVII.  3 


34  AINATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

D'autres  Ibis,  au  contraire,  l'intensité  des  cloisonnements  grandi!  tout  à 
coup  dans  une  portion  de  zone  cambiforme.  A  cet  endroit,  le  cambiforme  est 
remplacé  par  un  cambium  et  les  nouveaux  éléments  produits  sont  du  bois 
secondaire  et  du  liber  secondaire.  Telle  est,  par  exemple,  l'origine  des  lames 
libéro-ligneuses  secondaires  X  (pi.  II,  fig.  7  et  8;  pi.  VIII,  fig.  4). 

Très  souvent  enfin,  une  zone  cambiale  se  transforme  en  cambiforme 
momentanément  pour  reprendre  ensuite  ses  caractères  primitifs.  Ces  trans- 
formations peuvent  se  faire  périodiquement,  comme  le  témoignent  beaucoup 
de  lames  libéro-ligneuses  secondaires  qui  montrent  des  interruptions  de  Tf'1 
de  distance  en  distance.  Ces  interruptions  sont  quelquefois  si  grandes  et  les 
massifs  ligneux  si  petits  qu'on  pourrait  croire  à  la  présence  de  vaisseaux 
isolés  dans  le  Tf'1  interne. 

Lorsque  nous  connaîtrons  la  structure  de  la  tige  de  l'Ortie  dans  tonte  son 
étendue,  il  nous  sera  possible  de  généraliser  les  cas  de  transformation  de 
zones  génératrices  les  unes  en  les  autres  que  nous  venons  d'observer  dans  le 
segment1. 

§  2.   Structure  du  segment  l  dans  toute  son  étendue. 

La  structure,  à  la  base  du  segment  ',  étant  connue  à  tous  les  âges,  il 
faudrait,  pour  connaître  complètement  ce  segment  *,  rechercher  à  chaque 
âge  aussi  le  parcours  des  faisceaux  dans  toute  son  étendue.  Il  nous  suffira 
de  le  faire  à  quatre  moments  précis  : 

4°  A  la  période  primaire; 

2°  A  la  période  secondaire  ancienne; 

3"  A  deux  moments  de  la  période  secondaire  récente. 

\°  Parcours  des  faisceaux  dans  un  segment  '  ne  renfermant 
que  des  productions  primaires. 

A  la  base  du  segment  (fig.  4-,  pi.  I)  nous  distinguons  quatre  faisceaux  : 
M,1g,  Mtd,  L1',  Llp.  En  s'élevant  dans  la  partie  supérieure  de  Pentrenœud  l, 
ces  quatre  faisceaux  marchent  parallèlement   sans   subir   de   modification 


DE  L'IRTICA  D10ICA.  35 

(pi.  V,  fig.  1  ).  En  approchant  du  nœud  ',  les  faisceaux  L  s'élargissent,  puis 
se  divisent  peu  à  peu  en  trois  brandies.  Bientôt  les  faisceaux  M  se  trifurquenl 
à  leur  tour,  de  sorte  que  la  section  transversale  de  la  tige,  à  un  niveau  un  peu 
inférieur  à  l'insertion  des  feuilles,  montre  douze  faisceaux  groupés  en  quatre 
systèmes  :  un  système  gauche  et  un  système  droit  formés  de  Mp,  m,  .M';  un 
système  antérieur  et  un  système  postérieur  composés  de  /",  L'",  ld. 

Bientôt  on  voit  les  deux  faisceaux  m  (m8  et  md)  s'écarter  du  centre  de  la 
tige,  se  courber  et  sortir  dans  la  première  paire  de  feuilles.  Presque  aussitôt 
les  quatre  faisceaux  /  (P,  /'',  F,  /dp)  se  déplacent  également  :  ils  sortent 
d'abord  du  cercle  formé  par  les  autres  faisceaux,  puis,  passant  derrière  les 
faisceaux  M1'  et  Ma,  ils  se  rendent  également  dans  les  feuilles  (fig.  3,  pi.  VII  ); 
chaque  feuille  reçoit  donc  trois  faisceaux  :  /gp,  ms}  lg3,  pour  la  feuille  gauche; 
/dp,  mA,  /'la,  pour  la  feuille  droite. 

Sitôt  après  la  sortie  des  faisceaux  /,  des  branches  anaslomoliques  dirigées 
presque  horizontalement  vont  des  faisceaux  Lm  aux  faisceaux  Mp  et  Ma  les 
plus  voisins  (pi.  V,  fig.  1).  Au  même  niveau,  les  faisceaux  M1'  et  M1  émettent 
une  branche  dirigée  vers  le  plan  médian  du  segment.  Les  deux  branches 
émises  par  les  faisceaux  Mps  et  HP",  par  exemple,  se  rendent  dans  le  bourgeon 
qui  se  trouve  à  l'aisselle  de  la  feuille  gauche.  Il  en  est  de  même  du  côté  droit. 

Tout  bourgeon  axillaire  reçoit  ainsi  deux  faisceaux  que  je  nomme  fais- 
ceaux d'insertion  des  bourgeons  axillaires  (faisceaux  i). 

Après  la  sortie  de  ces  derniers  faisceaux,  on  voit  les  faisceaux  M1' et  iM:i 
gauche  et  droit  se  rapprocher  l'un  de  l'autre,  puis  se  réunir,  s'anastomoser 
en  un  seul  faisceau  (pi.  V,  fig.  1  ). 

Au-dessus  du  nœud  ',  la  tige  est  donc  formée  encore  de  quatre  faisceaux 
disposés  en  croix.  En  les  suivant  jusque  dans  le  nœud  -,  on  verrait  que  les 
deux  faisceaux  formés  par  la  réunion  des  M1'  et  M-1  se  trifurquenl  et  fournissent 
les  sortants  latéraux  des  feuilles  -.  Ces  deux  faisceaux  jouent  donc,  dans  le 
nœud  -,  le  même  rôle  que  les  faisceaux  L1  dans  le  nœud  '  :  pour  celte  raison, 
nous  les  nommerons  L2.  On  verrait  de  même  que  les  deux  autres  faisceaux, 
ceux  qui  forment  la  continuation  des  faisceaux  L,m,  fournissent  les  sortants 
médians  des  feuilles2,  c'est-à-dire  qu'ils  jouent  dans  le  nœud  -  le  rôle  des 
faisceaux  M'  du  nœud  '  :  nous  les  appellerons  M2. 


56        ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Au  sommet  du  segment  ',  nous  retrouvons  donc  la  même  disposition  des 
faisceaux  qu'à  la  base,  sauf  que  l'ensemble  a  tourné  d'un  quart  de  circonfé- 
rence :  dans  le  segment  2,  les  faisceaux  M2  sont  donc  l'un  antérieur  et  l'autre 
postérieur,  tandis  que  les  faisceaux  L~  sont  l'un  droit  el  l'autre  gauche. 


2°  Parcours   des  faisceaux   dans    un   segment  '    renfermant 
des  productions  primaires  et  secondaires  anciennes. 

Dans  ce  segment  dont  la  base  est  représentée  planche  II,  figure  3,  le 
parcours  des  premières  trachées  a  été  étudié  en  même  temps  (pie  le  parcours 
des  productions  secondaires  anciennes  des  faisceaux. 

Il  a  été  constaté  que  les  formations  primaires  ont  subi  un  léger  étirement 
par  suite  de  la  croissance  de  la  tige.  Quant  aux  productions  secondaires 
anciennes  des  faisceaux,  elles  accompagnent  les  formations  primaires,  se 
ramifient  el  s'anastomosent  avec  elles,  mais  ne  suivent  pas  les  branches 
(pli  sortent  dans  les  appendices  (pi.  V,  fig.  2). 

Ce  fait  s'explique  par  la  disposition  des  zones  cambiales  el  cambiformes, 
disposition  qui  nous  est  révélée  par  la  coupe  transversale  pratiquée  à  un 
niveau  un  peu  inférieur  à  la  sortie  des  faisceaux  m  et  /  (fig.  1 ,  pi.  Vlll  ). 
La  zone  génératrice  contenue  dans  les  faisceaux  réparateurs  (M1',  M",  L'")  est 
un  cambium  qui  a  produit  du  bois  et  du  liber  secondaires.  Au  contraire,  la 
zone  génératrice  contenue  dans  les  faisceaux  sortants  (m  et  /)  est  un  cambi- 
forme  qui  a  formé  du  Tf2  intrafasciculaire  interne  el  externe,  de  sorle  que 
le  bois  el  le  liber  primaires  de  ces  faisceaux  sont  maintenant  séparés  l'un  de 
l'autre  par  du  Tf'1.  Au  niveau  de  la  sortie,  le  T/'"  intrafasciculaire  s'inter- 
rompt, le  bois  et  le  liber  primaires  des  faisceaux  m  el  Ise  rejoignent  pour 
former  un  faisceau  primaire  ordinaire  qui  se  rend  dans  l'appendice. 

Nous  aurons  fréquemment  à  constater,  au  milieu  même  des  entrenœuds, 
le  remplacement  des  éléments  ligneux  et  libériens  secondaires  des  faisceaux 
sortants  par  du  Tf"2;  nous  Pavons  déjà  signalé  à  la  base  du  segment  '  d'une 
lige  vigoureuse  (fig.  8,  pi.  II). 


DE  LURTICA  DI01CA.  37 


3°  Parcours  des  faisceaux  dans  un  segment  '  renfermant  des  productions 
primaires,  secondaires  anciennes  ci  secondaires  récentes. 

Dans  le  segment'  dont  la  figure  7,  planche  II,  reproduit  la  coupe  trans- 
versale à  la  base,  imaginons  trois  cylindres  emboîtés  :  l'intérieur  passant 
par  les  premières  trachées,  le  deuxième  par  le  bois  secondaire  ancien,  le 
troisième  enfin  se  trouvant  à  la  périphérie  du  bois  secondaire  récent.  Le 
développement  des  deux  premiers  cylindres  a  fourni  des  parcours  analogues 
à  ceux  des  figures  1  et  2,  planche  V.  Le  développement  du  troisième 
cylindre  est  représenté  par  la  figure  3  avec  l'indication  des  faisceaux 
primaires  sortants. 

Un  simple  coup  d'œil  jeté  sur  cette  figure  fait  voir  que  le  parcours  des 
lames  libéro-ligneuses  secondaires  récentes  diffère  beaucoup  des  deux  par- 
cours précédents  (fig.  1  et  2).  A  la  base  du  segment,  nous  avons  constaté 
dix  lames  secondaires  récentes  (fig.  3)  :  les  lames  L'a  et  L1'1  correspondant 
aux  formations  primaires  de  même  nom;  les  lames  Mlag,  cl  Mlps  correspon- 
dant au  faisceau  primaire  M,g;  les  lames  Mlad  et  l\I'1Hl  correspondant  de 
même  à  M1'1;  enfin  les  lames  A1ga,  Àlda,  /'-'',  /,llp  qui,  dans  toute  l'étendue  du 
segment1,  ne  correspondent  à  aucun  faisceau  primaire. 

En  montant  vers  le  nœud1,  on  voit  les  lames  Lhl  et  L'1'  se  bifurquer: 
au  delà  du  nœud  ',  les  quatre  nouvelles  branches  ainsi  produites  corres- 
pondent respectivement  aux  faisceaux  primaires  M"sn,  M2da  d'une  part,  et 
iM2gp,  M2dp  d'autre  part;  elles  porteront  donc  ces  mêmes  notations. 

Sitôt  après  la  sortie  des  faisceaux  /,  chacune  des  lames  À1  s'anastomose  en 
arcade  avec  la  lame  M2g  ou  M2'1  la  plus  voisine,  et  cela  un  peu  au-dessus  de 
l'origine  de  ces  dernières  lames. 

A  droite  et  à  gauche,  les  lames  M,a  et  Mlp  s'élèvent  en  marchant  d'abord 
parallèlement,  puis  en  divergeant.  Bientôt  elles  se  bifurquent,  puis  se  réunis- 
sent de  nouveau  de  manière  à  former  comme  une  ouverture  fusi forme 
(cette  disposition  est  bien  plus  accentuée  dans  les  nœuds  suivants).  Après 
la  sortie  des  faisceaux  m  et  /,  les  lames  M'1'  et  Mlp  se  courbent  l'une  vers 


38        ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

l'autre  pour  s'anastomoser;  en  même  temps  elles  donnent  naissance,  exté- 
rieurement à  l'arcade,  à  de  nouvelles  lames  libéro-ligneuses.  Les  quatre 
lames  ainsi  produites  n'ont  aucun  rapport,  dans  le  segment-,  avec  les  forma- 
lions  primaires.  Ce  sont  les  lames  à2pg,  X2"8,  >.-'"',  /.""'.  Quant  aux  deux  lames 
formées  par  l'anastomose  des  lames  Mla  et  M'1',  elles  correspondent  au  delà 
du  nœud'  aux  faisceaux  primaires  L2. 

Au  sommet  du  segment1,  nous  retrouvons  donc  dix  lames  libéro-ligneuses 
secondaires  dont  l'ensemble  a  tourné  de  90°  par  rapport  aux  lames  de 
même  nom  qui  se  trouvent  à  la  base  du  même  segment.  Ces  nouvelles 
lames  sont  groupées  en  quatre  systèmes,  savoir  :  un  système  antérieur  et 
un  système  postérieur  formés  de  M2g5  M"'1;  un  système  droit  et  un  système 
gauche  formés  de  X2p,  L'2,  >.2a. 

Tel  est  le  parcours  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires,  lorsque  ces 
lames  sont  au  nombre  de  dix.  Mais  nous  savons  que,  à  mesure  (pie  la  tige 
principale  se  développe,  le  nombre  des  lames  augmente  à  la  base  du 
segment1.  Cherchons  encore  quel  est  le  parcours  de  ces  lames  lorsqu'elles 
sont  au  nombre  de  vingt-huit. 

La  figure  4,  planche  V,  est  le  développement  des  lames  libéro-ligneuses 
les  plus  récentes  du  segment1  dont  la  base  est  représentée  par  la  figure  8, 
planche  11.  Au  paragraphe  précédent  nous  avons  groupé  ces  vingt-huit  lames 
de  la  manière  suivante  :  un  système  gauche  et  un  système  droit  composés 
des  lames  X2p,  f2p,  M1p,  m\  M1'1,  /2",  /2a;  un  système  antérieur  et  un  système 
postérieur  composés  des  lames  /lg,  Vs,  M2?,  m1,  M'1',  /''',  X'1'. 

Le  parcours  de  ces  lames  diffère  du  parcours  des  lames  de  la  figure  3  : 

1°  Par  la  présence  de  lames  libéro-ligneuses  secondaires  qui  suivent  les 
faisceaux  primaires  m1  et  /'  jusqu'à  un  niveau  un  peu  inférieur  à  leur  sortie, 
puis  se  jettent  sur  les  lames  voisines; 

2°  Par  le  remplacement  de  chacune  des  deux  lames  L'  par  trois  lames  : 
M2g,  m-,  M2d.  Ces  trois  lames  marchent  parallèlement  dans  toute  l'étendue 
du  segment1.  Un  peu  au-dessous  du  niveau  de  la  sortie,  les  lames  M2g  et 
M2'1  donnent  naissance  aux  lames  lA  et  celles-ci  aux  lames  >3; 

3°  Par  la  présence  des  lames  libéro-ligneuses  A2  et  /2  qui  traversent  tout 
le  segment'  pour  aller  remplir  leur  rôle  dans  le  segment2. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  39 

Conclusion.  —  En  terminant  le  §  I  du  présent  chapitre,  nous  faisions 
remarquer  que  les  modifications  de  structure,  à  la  base  du  segment  '  pen- 
dant la  période  secondaire,  peuvent  se  résumer  en  ceci  :  augmentation  du 
nombre  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  apparaissant  de  plus  en  plus 
loin  du  centre  de  l'organe. 

En  terminant  ce  §  2,  nous  pouvons  conclure  qu'à  mesure  que  le  nombre 
des  lames  libéro-ligneuses  augmente  à  un  niveau  déterminé,  leur  parcours 
se  modifie  dans  foule  l'étendue  du  segment. 

L'élude  attentive  des  zones  génératrices  secondaires  nous  a  démontré 
que  toutes  les  modifications  de  la  structure  secondaire,  à  la  base  du  seg- 
ment', proviennent  de  la  transformation  de  certaines  portions  de  zones  cam- 
biales en  zones  cambiformes,  et  réciproquement.  Ce  sont  ces  mêmes  trans- 
formations de  zones  génératrices  qui,  en  s'opérant  dans  toute  l'étendue  du 
segment',  ont  amené  les  modifications  du  parcours  que  nous  avons  eu  à 
constater. 


CHAPITRE    II. 

STRUCTURE  DES  SEGMENTS  SUPÉRIEURS  AU  SEGMENT' 
DE  LA  TIGE  PRINCIPALE. 

Nous  avons  étudié,  dans  le  chapitre  précédent,  la  structure  du  segment  ' 
dans  toute  son  étendue  et.  à  tous  les  âges.  Nous  allons  maintenant  comparer 
à  ce  segment  '  les  segments  suivants  qui  composent  la  tige  principale  et  les 
liges  de  divers  ordres. 

L'histoire  du  segment  '  a  montré  (pie  la  structure  se  modifie  beaucoup,  non 
seulement  pendant  le  temps  de  la  différenciation  des  tissus  primaires,  mais 
encore  pendant  toute  la  durée  de  la  période  secondaire,  c'est-à-dire  pendant 
toute  la  vie  de  la  plante.  Nous  savons  en  outre  que  la  structure  varie  encore 
suivant  les  conditions  de  milieu  dans  lesquelles  la  plante  a  vécu.  Pour  établir 


10  ANATONI-E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

une  comparaison  entre  deux  segments  quelconques,  il  faudrait  donc  que  ces 
segments  fussent  pris  exactement  au  même  âge  et  dans  les  mêmes  condi- 
tions biologiques. 

Pratiquement,  il  serait  bien  dillicile  de  comparer  ainsi  entre  eux  tous 
les  segments  qui  composent  de  longues  liges.  On  ne  peut  donc  qu'étudier, 
dans  toute  leur  étendue,  un  certain  nombre  de  tiges  de  divers  ordres  arrivées 
à  des  degrés  différents  de  développement  en  tenant  compte  des  variations 
amenées  par  Page  et  le  milieu. 

Ce  qui  frappe  d'abord  lorsqu'on  examine  une  série  de  coupes  pratiquées 
à  des  niveaux  correspondants  mais  à  diverses  hauteurs,  c'est  le  nombre 
extrêmement  variable  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro -ligneuses 
secondaires.  Nous  verrons  par  la  suite  que  ce  nombre  est  en  rapport  avec, 
le  parcours  même  des  faisceaux  et  des  lames.  Nous  commencerons  donc  par 
rechercher  quel  est  le  parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  dans  la  lige  principale  et  dans  les  liges  d'ordre  plus 
élevé.  Nous  indiquerons  ensuite  les  principales  particularités  histologiques 
observées  à  différentes  hauteurs. 

SMIIO>      I. 

PaHCOUKS    DES   FAISCEAUX    PRIMAIRES    ET    DES   LAMES  LIBÉHO-LIGNEUSES  SECONDAIRES 
DANS  LES   SEGMENTS   SUPÉRIEURS  AU    SEGMENT  '   DE  LA  TIGE  PRINCIPALE. 


§    1.  Généralités. 

En  parcourant  de  bas  en  haut  une  tige  quelconque,  on  reconnaît  bien 
vile  que  le  trajet  des  faisceaux  du  segment  -  diffère  du  trajet  des  faisceaux 
du  segment  '  ;  qu'une  différence  semblable  existe  entre  le  segment 3  et  le 
segment  ',  entre  le  segment  'l  et  le  segment  :i,  et  ainsi  de  suite.  Le  parcours 
des  faisceaux  se  modifie  donc  d'un  segment  à  un  autre  et  loules  les  modifi- 
cations qui  sont  de  même  sens  s'accumulent  successivement.  On  peut  s'en 
convaincre  par  l'examen  de  la  figure  1,  planche  VII,  qui  est  le  développe- 


DE  L'URTICA  DIOICA.  U 

ment  du  parcours  des  faisceaux  dans  une  lige  principale  ayant  sept  enlre- 
nœuds  extérieurement  distincts. 

Beaucoup  plus  haut  dans  la  tige,  la  différence  entre  deux  segments  consé- 
cutifs devient  moindre,  sans  cependant  disparaître  entièrement.  La  structure 
tend  donc  à  s'uniformiser  à  mesure  qu'on  s'élève  dans  la  tige. 

En  comparant  deux  à  deux  une  série  de  segments  et  en  tenant  compte 
des  modifications  que  l'âge  a  amenées  pour  le  segment  inférieur,  il  a  été 
possible  d'apprécier  ce  qui  est  dû  à  la  différence  de  hauteur  seule.  Voici 
l'énoncé  du  fait  général  duquel  résultent  les  variations  du  parcours  suivant 
la  hauteur  : 

Si  l'on  considère  le  parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  dans  une  série  de  segments  consécutifs,  tous  arrivés 
au  même  degré  de  développement,  on  constate  que  le  parcours  se  modifie, 
suivant  la  hauteur,  par  suite  de  la  ramification  de  plus  en  plus  précoce  des 
faisceaux  et  des  lames.  En  d'attirés  termes,  à  mesure  qu'on  s'élève  dans  une 
tige,  on  voit  tous  les  massifs  libéro-ligneux  [primaires  et  secondaires)  se 
détacher,  s'individualiser  de  plus  en  plus  bas,  et  parcourir,  par  conséquent, 
un  trajet  de  plus  en  plus  long. 

C'est  ce  que  montre  déjà  un  coup  d'œil  jeté  sur  la  figure  1,  planche  VU. 
Dans  ce  parcours,  on  remarquera  que  les  faisceaux  L1  se  trifurquent  en 
arrivant  au  nœud  ',  et  donnent  naissance  l'un  et  l'autre  à  un  système  com- 
posé de  /'s,  L1m,  /ld.  On  remarquera  en  outre  que  dans  le  segment  suivant, 
les  faisceaux  L2  se  trifurquent  à  un  niveau  plus  bas,  à  une  certaine  dislance 
en  dessous  du  nœud  "2;  que  la  ramification  des  L3  se  fait  irrégulièrement  dans 
l'étendue  de  l'entrenœud3;  que  la  trifurcalion  des  L4  date  de  la  base  de 
l'entrenœud  ';  que  celle  des  faisceaux  L;;  s'opère  déjà  dans  la  partie  supé- 
rieure du  nœud4,  etc....  Dans  ce  dernier  cas,  les  faisceaux  sortants  latéraux  (/) 
parcourent  donc  librement  toute  l'étendue  d'un  entrenœud. 

La  même  chose  a  lieu  pour  la  trifurcalion  des  faisceaux  M. 

Dans  les  segments  très  élevés,  l'origine  des  faisceaux  sortants  m  et  /  se 
trouve  même  en  dessous  du  nœud  qui  précède  celui  où  ils  sortent.  Le  trajet 
de  ces  faisceaux  est  alors  plus  long  que  l'étendue  d'un  enlrenœud. 

On  conçoil  que  le  résultai  de  ces  ramifications  de  plus  en  plus  hâtives  est 

Tome  XLVII  6 


42  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

l'augmentation  du  nombre  des  faisceaux  et  des  lames  libéro-ligneuses  sur 
une  coupe  transversale  quelconque.  En  pratiquant  des  sections  transversales 
au  milieu  d'entrenœuds  pris  de  plus  en  plus  haut  le  long  d'une  tige  princi- 
pale développée  dans  les  conditions  ordinaires  de  végétation,  on  trouve  en 
effet  que  le  nombre  des  faisceaux  primaires  est  de  : 

4  à  la  base  du  segment  ', 

8  id.        du  segment  4, 

12  id.         du  segment  6, 
16         id.         du  segment  l0, 
20         id.        du  segment  ,B  (*). 

Le  parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro-ligneuses  secon- 
daires se  complique  donc  à  mesure  qu'on  s'élève  dans  la  tige,  mais  il  est  à 
remarquer  que,  quel  que  soit  le  nombre  des  faisceaux  et  des  lames,  la  sortie, 
les  ramifications  et  les  anastomoses  se  font  toujours  de  la  même  manière  que 
dans  le  segment1.  Le  parcours  est  constant  dans  toute  la  plante  quoique  le 
nombre  des  faisceaux  et  des  lames  soit  très  variable.  Ce  parcours  forme  un 
type  qui,  d'après  mes  observations,  est  identique  pour  toutes  les  Urlicées  à 
feuilles  opposées,  mais  qui  subit  quelques  modifications  dans  les  Lrlicées 
à  feuilles  alternes. 

Ce  type  de  parcours  étant  réalisé  avec  un  nombre  variable  de  faisceaux, 
on  peut  reconnaître  dans  ce  type  unique  plusieurs  formes  dérivées  les  unes 
des  autres  par  augmentation  du  nombre  des  massifs  parcourants.  En  compa- 
rant les  segments  les  plus  divers  appartenant  à  des  tiges  principales,  ainsi 
qu'à  des  tiges  de  différents  ordres  (**),  j'ai  pu  distinguer  un  certain  nombre 
de  formes  principales  ou  modèles  de  parcours  que  nous  prendrons  comme 


(')  Ces  chiffres  peuvent  varier  d'un  individu  à  un  autre;  ils  varient  surtout  beaucoup 
lorsqu'on  considère  des  pieds  qui  se  sont  développés  dans  des  conditions  de  vie  très  différentes. 

(")  Plus  de  soixante-quinze  segments  ont  été  étudiés  dans  toute  leur  étendue  par  la  méthode 
du  levé  des  coupes  successives  et  du  développement  de  ce  levé.  Près  de  cent  cinquante  autres 
segments  ont  été  explorés  par  quelques  coupes  transversales  pratiquées  à  des  niveaux  déter- 
minés (base  et  sommet  du  segment,  niveau  de  la  sortie...  .). 


DE  L'URTICA  D10ICA.  43 

points  de  repère.  Je  me  bornerai  à  faire  connaître  ces  principaux  modèles  (*) 
et  à  indiquer  ensuite  où  el  quand  ils  se  rencontrent  dans  les  tiges  de  divers 
ordres.  De  celle  manière,  j'éviterai  de  devoir  décrire  et  figurer  un  nombre 
considérable  de  segments  pris  à  toutes  hauteurs  et  à  tous  âges. 

Parcours  du  modèle  I  (pi.  VI,  fîg.  1). 

A  la  base  du  segment  il  n'existe  que  quatre  faisceaux  :  deux  faisceaux  M 
el  deux  faisceaux  L.  La  trifurcation  de  ces  faisceaux  s'opère  presque  en 
même  temps,  à  la  base  du  nœud.  Au  niveau  de  la  sortie,  il  y  a  douze 
faisceaux  :  deux  systèmes  M1',  m,  M',  el  deux  systèmes  /g,  Lm,  /''.  Après  la 
sortie  des  faisceaux  m  el  /,  des  arcs  anastomoliques  presque  horizontaux 
vont  des  faisceaux  L"1  aux  faisceaux  M1'  et  Ma  les  plus  voisins.  Puis  s'opère 
l'anastomose  des  faisceaux  W  et  M '. 

Au  sommet  du  segment",  ou  si  l'on  veut,  à  la  base  du  segment  "+l,  nous 
retrouvons  encore  quatre  faisceaux  :  deux  L  el  (\ci\x  M,  mais  ces  faisceaux 
alternent  avec  les  faisceaux  de  même  nom  du  segment  "  (**). 

Dans  ce  modèle,  les  faisceaux  sortants  onl  dans  la  tige  un  trajet  exlrè- 
memenl  court. 

Parcours  du  modèle  II  (pi.  VI,  fîg.  2). 

A  la  base  du  segment  on  trouve  huit  faisceaux  :  deux  faisceaux  M  et 
deux  systèmes  F,  Lm,  /d. 

La  trifurcation  des  faisceaux  M  se  fait  à  quelque  dislance  en  dessous  du 
nœud.  Les  arcs  anastomoliques  prennent  naissance  en  dessous  du  niveau  de 
la  sortie,  de  manière  qu'à  ce  dernier  niveau  il  y  a  maintenant  seize  faisceaux  : 
deux  syslèmes  Mp,  m,  M'1;  deux  systèmes  l*,  Lm,  ld;  plus  quatre  faisceaux 
anastomoliques. 

(*)  Pour  rendre  tes  parcours  facilement  comparables,  je  les  supposerai  tous  réalises  dans 
des  segments  impairs  :  de  celle  manière  les  systèmes  M  seront  toujours  droit  cl  gauche,  tandis 
que  les  systèmes  L  seront  antérieur  et  postérieur. 

(**)  En  désignant  par"  le  numéro  d'un  nœud  ou  d'un  segment  quelconque,  °+l  indiquera 
le  numéro  du  nœud  ou  du  serment  suivant. 


U  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Après  la  sorlie  des  faisceaux  m  el  /,  les  anastomotiques  rejoignent  les 
faisceaux  L"1,  puis  les  faisceaux  M1'  el  M"  opèrent  leur  réunion  pour  former 
le  faisceau  L  du  segment  suivant.  Ce  faisceau  se  trifurque  bientôt,  de  sorte 
qu'au  sommet  comme  à  la  base  du  segment  nous  retrouvons  huit  faisceaux. 

Dans  ce  modèle,  les  faisceaux  l  parcourent  librement  plus  de  la  moitié 
d'un  entrenœud;  les  faisceaux  m  sont  moins  longs  que  la  moitié  d'un  entre- 
nœud. 

On  trouve  parfois  ce  modèle  II  réalisé  d'une  manière  un  peu  différente.  La 
base  du  segment  montre  encore  huit  faisceaux,  mais  ce  sont  deux  L  et  deux 
systèmes  M1',  m ,  Ma.  La  trifurcalion  des  faisceaux  51  a  ici  précédé  celle  des 
faisceaux  L.  Le  reste  du  parcours  est  identique  à  celui  qui  vient  d'èlre  décrit. 

Parcours  du  modèle  III  (pi.  VI,  fig.  3). 

La  base  du  segment  offre  douze  faisceaux  :  deux  systèmes  Mp,  m,  M%  et 
deux  systèmes  /%  L'",  /',  c'est  dire  que  la  trifurcalion  des  faisceaux  L  et  M 
date  du  segment  précédent. 

Un  peu  en  dessous  du  niveau  de  la  sortie  naissent  les  anaslomotiques, 
et  en  même  temps  se  manifeste  la  Irifurcation  qui  produit  les  faisceaux  M8, 
m,  M'1  du  segment  suivant.  Au  niveau  de  la  sorlie,  on  observe  donc  vingt 
faisceaux  :  deux  systèmes  (Mp,  m,  Ma)n;  deux  systèmes  lsn,  (Mg,  m,  Md)n+I,  /,ln, 
plus  quatre  anaslomoliques. 

Au-dessus  du  niveau  de  la  sortie,  les  anaslomoliques  se  réunissent  aux 
faisceaux  Mgn+1  ou  M'ill+I  les  plus  voisins.  Puis  les  faisceaux  Mpn  et  Man 
s'anastomosenl  pour  former  le  faisceau  L'"  du  nœud  suivant;  mais  avant 
cela  chacun  d'eux  émet,  du  côlé  opposé  à  l'anastomose,  une  branche  qui 
constitue  le  faisceau  la+i. 

Dans  ce  modèle,  la  trifurcalion  des  faisceaux  L,  c'est-à-dire  l'origine  des 
faisceaux  sortants  latéraux  (/)  d'un  segment",  se  trouve,  dans  le  segment n_1, 
un  peu  au-dessous  du  niveau  de  la  sorlie;  la  Irifurcation  des  faisceaux  M  a 
lieu  un  peu  au-dessus  de  ce  même  niveau.  De  cette  manière,  les  faisceaux 
sortants  /  el  m  parcourent  librement  tout  un  entrenœud,  et  la  section,  à  la 
base  comme  au  sommet  du  segment,  rencontre  douze  faisceaux. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  45 

Parcours  du  modèle  IV  (pi.  VI,  fig.  4). 

À  la  base  du  segment  se  montrent  seize  faisceaux  :  deux  systèmes  (Mp, 
m,  iM')'1;  deux  systèmes  (/g,  Lm,  /l1)";  plus  quatre  faisceaux  X"  qui  ont  pris 
naissance,  en  même  temps  que  les  faisceaux  /,  dans  le  segment  précédent. 

Bien  en  dessous  du  niveau  de  la  sortie  se  produit  la  trifurcation  qui 
fournit  les  faisceaux  (Ms,  m,  Md)n+I;  puis  apparaissent  les  faisceaux  anaslo- 
motiques.  Chacun  de  ces  derniers  rencontre  bientôt  un  faisceau  1  avec  lequel 
il  s'unit,  de  sorte  qu'au  niveau  de  la  sortie,  il  n'y  a  que  vingt  faisceaux: 
deux  systèmes  (Mp,  m,  W)n;  deux  systèmes  F,  {W,  m,  M'')"",  F;  plus 
quatre  faisceaux  anaslomoliques  fusionnés  à  quatre  faisceaux  ln. 

La  terminaison  des  faisceaux  anaslomoliques  et  l'origine  des  faisceaux 
(/p,  Lm,  /a)n+1  sont  les  mêmes  que  dans  le  modèle  précédent.  Seulement,  en 
même  temps  que  prend  naissance  le  faisceau  /'1+l,  se  détache  également  une 
autre  branche  qui  forme  le  faisceau  >.n+l. 

Ici  encore,  les  faisceaux  sortants  m  et  /  parcourent  librement  tout  un 
entrenœud.  D'ailleurs,  ce  modèle  IV  ne  diffère  guère  du  précédent  que  par 
la  présence  des  quatre  faisceaux  1  qui  portent  de  douze  à  seize  le  nombre 
des  faisceaux  visibles  à  la  base  et  au  sommet  de  l'enlrenœud.  Ces  faisceaux  A 
parcourent,  depuis  leur  origine  jusqu'à  leur  anastomose,  toute  la  longueur 
d'un  entrenœud. 

Parcours  du  modèle  F  (pi.  VI,  fig.  5). 

A  la  base  du  segment,  on  compte  vingt  faisceaux  groupés  de  la  manière 
suivante  :  deux  systèmes  (M1',  m,  Ma)n  et  deux  systèmes  (Às,  /s)",  (Mg,  m, 
Md)n+1,  (/d,  A')'1. 

A  un  niveau  inférieur  à  la  sortie,  les  faisceaux  (M1'  et  M')"  donnent  nais- 
sance aux  faisceaux  ln+l  et  >.n+1,  en  même  temps  qu'aux  branches  anaslo- 
moliques. La  section  au  niveau  de  la  sortie  rencontre  donc  vingt -huit 
faisceaux,  savoir  :  deux  systèmes  (V,  /p)n+1,  (M>>,  m,  M'1)",  (l\  Xa)n+1;  deux 
systèmes  F,  (Mg,  m,  iMd)n+1,  F;  plus  quatre  anaslomoliques  fusionnés  aux 
quatre  faisceaux  A". 

La  terminaison  des  faisceaux  anaslomoliques  et  l'anastomose  des  fais- 


46  AN ATONIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

ceaux  (Mp,  M3)"  se  produisent  ici  comme  dans  les  modèles  III  et  IV.  A  peine 
constitué,  le  faisceau  (L'")"+l  se  Irifurque  el  forme  (Mp,  m,  Ma)n+2.  C'est  ce 
fait  qui  amène  au  sommet  comme  à  la  base  du  segment,  la  présence  de 
vingt  faisceaux. 

Les  faisceaux  m  parcourent  maintenant  deux  enlrenœuds  avant  de 
sortir;  les  faisceaux  /  ont  un  trajet  plus  long  qu'un  entrenœud,  mais  plus 
court  qu'un  entrenœud  et  demi.  Quant  aux  faisceaux?-,  leur  longueur  est  de 
plus  d'un  enlrenœud. 

On  remarquera  que  chacun  des  cinq  modèles  de  parcours  qui  viennent 
d'être  décrits  diffère  du  modèle  précédent  par  addition  de  quatre  faisceaux. 
En  continuant  à  ajouter  ainsi  quatre  faisceaux,  on  obtiendra  des  modèles  de 

plus  en  plus  compliqués,  caractérisés  par  24,  28,  32,  36,  40 faisceaux 

ou  lames  libéro-ligneuses  à  la  base  des  segments.  Le  nombre  des  lames 
s'est  élevé  à  soixante-huit  à  la  base  de  certains  segments  très  développés. 

Il  serait  fastidieux  de  décrire  les  formes  de  parcours  correspondant  à  des 
nombres  aussi  élevés.  Il  suflira  de  faire  observer  qu'en  divisant  par  quatre  le 
nombre  des  faisceaux  ou  des  lames  observés  à  la  base  d'un  segment  quel- 
conque, on  obtient  le  chiffre  qui  désigne  le  modèle  auquel  il  faut  rattacher 
le  parcours  de  ces  faisceaux  ou  de  ces  lames. 

Le  tableau  ci-joint  (p.  47)  résume  ce  qui  précède  el  caractérise  chaque 
modèle  de  parcours  par  la  longueur  des  faisceaux  sortants  et  des  faisceaux  /. 
De  l'origine  de  plus  en  plus  précoce  de  ces  faisceaux  résultent,  en  effet, 
l'augmentation  du  nombre  des  faisceaux  aux  diverses  hauteurs,  ainsi  que 
les  modifications  de  leur  parcours. 

Tels  sont  les  principaux  modèles  de  parcours  observés  dans  le  seul  Urtica 
dioica.  On  conçoit  qu'entre  chacun  de  ces  modèles  puissent  exister  des 
formes  intermédiaires  en  nombre  plus  ou  moins  grand  et  variable  suivant 
les  liges  considérées.  Les  faisceaux  primaires  m'ont  fourni  des  exemples  des 
cinq  premiers  modèles  de  parcours;  dans  certains  segments  très  développés, 
les  lames  libéro-ligneuses  secondaires  ont  réalisé  successivement  les  modèles 
de  parcours  I  à  XVII.  Dans  les  liges  étudiées  le  nombre  des  faisceaux 
primaires,  à  la  base  des  segments,  n'a  donc  jamais  dépassé  vingt,  tandis  que 
celui  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  a  atteint  parfois  soixante-huit. 


DE  L'URTICA  DI01CA. 


47 


Modèles 

de 
parcours. 

Faisceaux  m. 

Faisceaux  /. 

Faisceaux  ,.. 

Nombre 

de  faisceaux 
à  la  base 

du  segment 
considéré. 

Longueur 
Origine                      des 

des  faisceaux  m.     I   f''isceaux 
m. 

Origine 
des  faisceaux  /. 

Longueur 

des 

f.iisceaux 

/. 

Origine 
des  faisceaux  /. 

Longueur 

des 
faisceaux 

/. 

1 

Tout  pics  du  nœud 

du 
segment  considéré. 

Presque 

nulle. 

Toul  près  du  nœud 

du 
segment  considéré. 

Presque 

nulle. 

Pas  de  faisceaux  /. 

4 

II 

Dans 

la  partie  supérieure 

du  segment 

précédent. 

Plus 

grande  que 

un  demi- 

entreDœuil. 

Dans 

la  partie  inférieure 

du  segment 

considéré. 

Plus 
petite  que 
un  demi- 
entrenond. 

Id. 

8 

111 

Au  nœud 
du  segment 
précédent. 

Égale 

à  un 

cnlrenrejil. 

Au  nœud 

du  segment 
précéden  l. 

Égale 

à  un 
enlrenœod. 

Id. 

12 

IV 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Au  nœud 

du  segment 

précédent. 

Égale 

à  un 

eotrepœud. 

16 

V 

Au  deuxième  nœud 

en  dessous 

du 

segment  considéré. 

Égale 

à  deux 

enlrenicuds. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

20 

VI 

Id. 

Id. 

Au  deuxième  nœud 
en  dessous 

du 
segment  considéré. 

Égale 

à  deux 

ênlreniruils. 

Id. 

1(1. 

24 

VII 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Au  deuxième  nœud 

en  dessous 

du 

segment   considéré. 

Égale 

à  deux 

folrenœnds. 

28 

48  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Le  fait  général  des  variations  île  hauteur  étant  reconnu,  nous  avons  pu 
établir  un  certain  nombre  de  points  de  repère  ou  modèles  de  parcours.  Il 
nous  reste  à  étudier,  avec  l'aide  de  ces  données,  la  tige  principale  et  les  tiges 
de  divers  ordres  dans  toute  leur  étendue  et  à  tous  leurs  âges. 


§    2.  Tige    principale. 
Fa  iscea  ux  prima  ires . 

Le  tableau  suivant  (p.  49)  résume  l'élude  que  j'ai  faite  de  sept  tiges 
principales  arrivées  à  divers  degrés  de  développement.  Ce  tableau  exprime 
le  parcours  des  faisceaux  primaires  tel  qu'il  s'est  montré  au  moment  de 
l'observation  dans  tous  les  segments  de  ces  liges.  Pour  le  dresser,  il  a  suffi 
d'indiquer  par  un  chiffre  romain  à  quel  modèle  se  rapportait  le  mieux  le 
parcours  dans  chaque  segment  considéré  isolément. 

En  remontant  les  colonnes  verticales  qui  correspondent  chacune  à  une 
lige  différente,  on  constate  la  complication  graduelle  et  plus  ou  moins  rapide 
du  parcours  primaire  (*). 

Les  quatre  premières  tiges  ont  été  recueillies  le  même  jour  dans  une 
môme  station  :  le  long  d'une  haie  morte.  On  remarquera  que  dans  ces  quatre 
tiges  la  gradation  des  modèles  est  d'autant  plus  rapide  que  la  lige  considérée 
avait  pris  un  plus  grand  développement. 

Les  trois  dernières  tiges  ont  été  récollées  ensemble,  vers  la  même  époque 
de  l'année,  mais  dans  une  autre  station  :  au  bord  d'un  fossé  bourbeux.  Ces 
dernières  liges  portaient  des  inflorescences,  et  l'on  observera  que  les  inflores- 
cences ont  apparu  d'autant  plus  bas  que  la  gradation  des  modèles  de  parcours 
a  été  plus  rapide.  Il  n'y  a  cependant  pas  de  relation  constante  entre  le  par- 


(')  Lorsque  plusieurs  segments  qui  se  succèdent  de  bas  en  haut  sont  indiqués  comme  appar- 
tenant à  un  même  modèle,  ils  ne  sont  pas  pour  cela  identiques  :  le  parcours  des  faisceaux 
continue  à  se  modifier  dans  ces  segments  tout  en  restant  cependant  du  même  modèle.  On  peut 
souvent  en  dire  autant  de  chaque  série  horizontale  qui  forme  ordinairement  une  gradation 
croissant  de  la  gauche  vers  la  droite  du  tableau. 


DE  L'URTICA  DIOICA. 


49 


PKEMIEK   TABLEAU. 


Parcours  actuel  (*)  des  faisceaux  primaires  dans  sept  liges  principales 
arrivées  ù  divers  degrés  de  développement. 


~  i. 

2 

3. 

4. 

0. 

t>. 

7. 

Un  seul 

Quatre 

Sept 

Dix 

Quinze 
entrenœuds 

Treize 
entrenœuds 

Dix- sept 
entrenœuds 

Segments. 

entrenœud 

eulrenœuds 

entrenœuds 

entrenœuds 

distincts. 
Inllorescences 

distincts. 
Inflorescences 

distincts 
Inflorescences 

distinct. 

distincts. 

distincts. 

distincts. 

à  partir 
du  nœud  ". 

à  partir 
du  nœud  9. 

à  partir 
du  nœud  3. 

17 

V 

16 
lo 
14 
13 
12 
11 
10 
9 

7 
0 
5 
4 

V 

IV 

V 

IV 

V 

IV 
IV 
IV 
IV 

III 
III 
III 
III 
III 
m 

IV 
IV 
IV 
IV 
IV 
IV 
IV 

III 
III 
III 

IV 
IV 
IV 
IV 
IV 
IV 
IV 
IV 

III 
III 

IV 

III 
III 
III 
III 
m 
m 

III 
III 
III 
III 

11 

3 

1 

II 

m 

h 

II 

III 

2 

1 

I 

h 

ï 

I 

III 

1 

1 

I 

I 

i 

i 

I 

III 

Récolte  du  -ï  août  1881. 

Récolte  du  -16  août  188A 

Station  :  le  long  dune  haie  morte. 

Station  :  bord  d'un  fossé  bourbeux. 

(*)  En  qualifiant  d'actuel  le  parcours  des  faisceaux  primaires  dans  ces  tiges  plus  ou  moins  âgées,  j'ai  voulu  ne  rien  préjuger  au  sujet  du 
parcours  de  ces  faisceaux  à  l'époque  primaire. 


Tome  XL  VU. 


50  AINATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

cours  dans  un  segment  et  la  présence  d'inflorescences  à  la  hauteur  de  ce 
segment.  Ainsi  les  inflorescences  qui  se  sont  montrées  pour  la  première  fois, 
respectivement,  aux  segments  11,  9  et  5  des  trois  liges  considérées,  coïnci- 
daient avec  un  modèle  IV  de  parcours  dans  les  deux  premières  tiges,  avec 
un  modèle  III  dans  la  dernière. 

Nous  avons  déjà  parlé,  au  chapitre  premier,  du  fait  spécial  qu'offre  le  par- 
cours des  faisceaux  primaires  (modèle  111)  dans  le  segment  *  de  la  dernière 
de  ces  liges  principales,  celle  de  dix-sept  entrenœuds  distincts.  Les  segments 
suivants  forment  gradation  et  arrivent  au  modèle  V  dès  le  segment  u. 

Lames  libéro-ligneuses  secondaires. 

En  faisant  l'histoire  du  segment  ',  nous  avons  constaté  la  transformation 
de  certaines  portions  de  zones  cambiales  en  camhiformes,  ainsi  que  la  trans- 
formation de  certaines  parties  de  zones  camhiformes  en  camhium.  Il  en 
résultait  l'apparition  de  lames  lihéro- ligneuses  secondaires,  les  unes  en 
rapport  avec  les  formations  primaires,  les  autres  sans  rapport  avec  les  forma- 
lions  primaires  du  même  segment. 

J'ai  suivi  le  trajet  de  ces  lames  dans  un  grand  nombre  de  segments,  et 
toujours  je  leur  ai  trouvé  un  parcours  analogue  à  ceux  que  j'ai  fait  connaître 
pour  les  segments  '  âgés  de  tiges  principales. 

Reportons-nous  à  la  figure  3,  planche  V,  qui  représente  le  développement 
des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  les  plus  récentes  d'un  segment 1  assez 
développé  puisqu'il  renfermait  dix  de  ces  lames.  Si  l'on  compare  celle  figure 
au  parcours  des  faisceaux  primaires  du  modèle  IV  (fig.  4,  pi.  VI),  on  ne 
trouve  entre  ces  deux  parcours  qu'une  seule  différence  :  les  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  qui  correspondraient  aux  faisceaux  sortants  m  et  / 
n'existent  pas.  Ceci  ne  doit  pas  nous  étonner,  puisque  très  généralement  la 
zone  cambiale  des  faisceaux  sortants  se  transforme  de  bonne  heure  en  cam- 
biforme.  Je  me  crois  donc  autorisé  à  donner  aux  dix  lames  libéro-ligneuses 
de  la  figure  3,  planche  V,  les  noms  que  portent  les  faisceaux  correspondants  du 
modèle  IV  et  à  rapporter  à  ce  modèle  IV  le  parcours  des  lames  libéro-ligneuses 
du  segment  que  nous  considérons.  Ces  lames  peuvent  se  grouper  en  quatre 


DE  L'URTICA  D101CA.  M 

systèmes  de  la  manière  suivante  :  un  système  gauche  et  un  système  droit 
composés  de  Mp,  Ma;  un  système  antérieur  et  un  système  postérieur  composés 
de  Xg,  Lm,  ?.'';  les  deux  lames  m  et  les  quatre  lames  /  ne  sont  pas  caractérisées. 
Au  même  niveau,  il  n1y  avait  que  quatre  faisceaux  primaires,  dont  le  par- 
cours était  du  modèle  I. 

Un  second  exemple,  plus  frappant  encore,  est  fourni  par  la  figure  4, 
planche  V,  qui  représente  le  parcours  le  plus  récent  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  d'un  segment  *  plus  développé  que  le  précédent.  Ces 
lames  sont  au  nombre  de  vingt-huit  à  la  hase  du  segment  :  une  lame  lihéro- 
ligneuse  apparue  tardivement  se  trouve  ici  en  face  du  massif  ligneux  primaire 
de  chaque  faisceau  sortant  et  raccompagne  jusque  près  de  la  sortie  (fig.  8, 
pi.  Il  :  wiVlga,  /'Vx'V'V"'). 

Le  parcours  de  la  figure  4,  planche  V,  appartient  au  modèle  VII,  tel  qu'il 
a  été  caractérisé  dans  le  tableau  de  la  page  47.  Les  vingt-huit  lames  de  la 
base  du  segment  porteront  donc  les  notations  suivantes  :  deux  systèmes,  l'un 
gauche,  l'autre  droit,  composés  de  (/.'',  Z1')2,  (M1',  m,  M")  1,  (/',  }')-;  deux 
systèmes,  l'un  antérieur,  l'autre  postérieur,  composés  de(As,  /s)  ',  (Ms,  m,  M'1)  -, 

(/",  a")  «. 

Les  faisceaux  primaires,  au  même  niveau,  étaient  au  nombre  de  douze 
et  leur  parcours  était  du  modèle  III. 

Ces  deux  exemples  suffisent,  me  semble-t-il,  pour  démontrer  : 

4"  Que  les  lames  libéro-ligneuses  secondaires  ont  un  parcours  propre, 
distinct  du  parcours  des  faisceaux  primaires  du  même  segment; 

2°  Que  le  parcours  de  ces  lames  est  en  rapport  avec  leur  nombre,  exacte- 
ment comme  pour  les  faisceaux  primaires; 

3°  Que  les  lames  libéro-ligneuses  de  plus  en  plus  récentes  du  segment  ' 
parcourent  successivement  ce  segment  de  la  même  manière  que  les  faisceaux 
primaires  parcourent  les  segments  de  plus  en  plus  élevés;  c'est-à-dire  en 
réalisant  des  modèles  de  plus  en  plus  compliqués. 

Les  mêmes  faits  se  manifestent  pour  les  lames  libéro-ligneuses  secondaires 

des  segments",  3,  f qui  composent  la  tige  principale.  C'est  ce  que  démontre 

suffisamment  le  tableau  suivant  qui  indique,  pour  toutes  les  hauteurs  et  pour 
tous  les  âges,  le  parcours  dans  deux  liges  principales  très  développées  (p.  53). 


52  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

La  première  de  ces  liges  est  celle  de  dix-sept  enlrenœuds  distincts  :  en 
remontant  la  première  colonne  verticale,  on  voit  que  le  parcours  des  fais- 
ceaux primaires  des  cinq  premiers  segments  appartient,  actuellement  du 
moins,  au  modèle  III;  que  le  parcours  de  ces  mêmes  faisceaux  est  du 
modèle  IV  dans  les  segments  six  à  treize  et  du  modèle  V  dans  les  segments 
suivants. 

En  suivant  de  gauche  à  droite  la  rangée  inférieure  qui  correspond  au 
segment  ',  on  remarquera  de  plus  que  le  parcours  des  lames  libéro-ligneuses 
secondaires  fut  d  abord  du  même  modèle  que  le  parcours  des  faisceaux  pri- 
maires, mais  que  dans  la  suite  de  la  période  secondaire,  ce  parcours  s1esl 
peu  à  peu  modifié  en  passant  par  les  modèles  IV,  V,  VI,  pour  arriver 
enfin  au  modèle  VII,  celui  qui  a  été  développé  dans  la  figure  i,  planche  V. 

Les  segments  -  cl  :i  présentent  la  même  chose.  Les  segments  '  à  s  montrent 
une  succession  analogue,  mais  se  terminant  de  plus  en  plus  tôt,  parce  que 
ces  segments  plus  jeunes  renferment  de  moins  en  moins  de  productions 
secondaires. 

Enfin,  les  segments  suivants  ne  contiennent  que  des  productions  secon- 
daires anciennes  dont  le  parcours  est  le  même  que  celui  des  faisceaux 
primaires. 

Nous  avons  étudié  déjà  (p.  2K)  la  ligure  8,  planche  II,  qui  reproduit  exac- 
tement l'aspect  de  la  coupe  pratiquée  à  la  hase  du  segment  '  de  la  tige 
principale  de  dix-sept  enlrenœuds  dont  nous  nous  occupons  ici.  La  ligure  5, 
planche  V,  n'est  qu'un  dessin  schématise  de  la  même  coupe  sur  lequel  on  a 
tracé  des  cercles  concentriques.  Le  cercle  intérieur  passe  par  les  faisceaux 
primaires  au  nombre  de  quatre;  les  cercles  suivants  passent  [tardes  produc- 
tions secondaires  de  plus  en  plus  récentes  et  rencontrent  respectivement  8, 
12,  Mi,  20,  2'i  et  28  massifs  ligneux.  Le  segment  qui  repose  sur  celle  hase 
peut  être  considère  comme  forme  de  cinq  cylindres  emboîtés  et  correspondant 
aux  cinq  cercles  concentriques  de  la  ligure  schématique.  Le  développement 
du  premier  cylindre  (celui  qui  correspond  au  cercle  intérieur)  donnera  un 
parcours  du  modèle  I;  le  développement  des  cylindres  2,  3,  4,  5,  (>  et  7 
donnera  respectivement  des  parcours  des  modèles  II,  III,  IV,  V,  VI  et  VIL 

Dans  l'Ortie,  toutes  les  productions  secondaires  des  faisceaux  ne  se  carac- 


DE  L'URTICA  DIOICA. 


53 


DEUXIEME  TABLEAU. 


Parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires , 
dans  deux  liges  principales  très  développées. 


Tige  de 

dix-sept  entrenœuds  distincts. 

Tige  de  vit 

gt-quatre  enlrenœuds  distincts  (*). 

ta 

a 

Parcours 

Parcours 

Diamètre 
(en  millimètres) 

Parcours 

Parcours 

des 

Diamètre 
(en  millimètres] 

g 

dos 

des 

de  la  section 

îles 

lames  liborti-lifniMisfs 

de  la  section 

a> 

faisceaux 

lames 

ibéro- 

ligneuses  secondaires 

transversale 

faisceaux 

secondaires 

transversale 

primaires. 

de 

plus 

en  plus  récentes. 

à  la  base 
des  segments. 

primaires. 

de  plus  en  plus 
récentes. 

à  la  base 
des  segments. 

17 

V 

V 

1,8 

16 

V 

V 

2 

15 

V 

V 

2 

14 

V 

V 

2,8 

13 

IV 

IV 

3 

12 

IV 

IV 

:;,;; 

11 

IV 

IV 

4 

10 

IV 

IV 

4,8 

9 

IV 

IV 

.*> 

8 

IV 

IV 

V 

.'),.'> 

7 

IV 

IV 

V 

6 

6 

IV 

IV 

V 

VI 

li 

S 

III 

III 

IV 

V      VI 

6,8 

4 

III 

III 

IV 

V       VI 

6,S 

III 

III     à     IX 

8 

3 

III 

III 

IV 

V       VI      VII 

7 

III 

III      à      X 

X 

2 

III 

III 

IV 

V       VI      VII 

7 

II 

Il      à      X 

8,8 

1 

III 

III 

IV 

V       VI      VII 

7,5 

1 

1       à      X 

9 

(")  La  base  de  cette  tige  seulement  a  été  étudiée. 


U  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

lérisenl  pas  :  une  partie  d'entre  elles  est  remplacée  par  du  T/'"2  identique  à 
celui  de  la  gangue  commune.  La  figure  5,  planche  V,  n'est  schématique  qu'en 
ce  qu'elle  ne  tient  pas  compte  de  ce  fait,  lequel  est  un  l'ail  physiologique, 
c'est-à-dire  qui  dépend  des  conditions  de  vie  de  la  plante  et  qui  pourrait  très 
bien  ne  pas  se  produire  dans  certaines  circonstances. 

Pour  montrer  les  relations  qui  existent  entre  celte  figure  et  la  tige  princi- 
pale de  dix-sept  entrenœuds  du  tableau  précédent,  il  suffit  de  faire  remarquer 
qu'en  enlevant  par  la  pensée  les  deux  premiers  cercles  (vers  l'inté- 
rieur), la  figure  donne  la  base  des  segments  ',  -  et  3  de  celle  lige;  qu'en 
enlevant,  en  outre,  le  septième  cercle  (le  plus  extérieur),  la  figure  repro- 
duit la  base  des  segments  4  et  5;  qu'en  supprimant  encore  le  troisième 
cercle,  on  obtient  la  base  du  segment  6;  qu'en  supprimant  le  sixième  cercle, 
on  obtient  les  segments  '  et  8;  qu'en  enlevant  enfin  le  cinquième  cercle, 
le  dernier  restant,  le  quatrième,  représente  la  structure  à  la  base  des 
segments  9  à  n. 

Je  ne  puis  me  dispenser  de  faire  remarquer,  en  passant,  la  ressemblance 
que  la  figure  S,  planche  V,  présente  avec  les  dessins  par  lesquels  les  meil- 
leurs auteurs  modernes,  à  la  suite  de  Schacht,  schématisent  la  disposition 
des  rayons  médullaires  secondaires.  On  peut  voir,  en  effet,  dans  celle  figure 
quatre  faisceaux  considérablement  accrus,  dans  lesquels  de  larges  lames 
rayonnantes  prennent  naissance  à  des  distances  de  plus  en  plus  grandes 
du  centre  de  la  tige.  Ces  lames  rayonnantes  sont  ici  constituées  par  du  T/-; 
elles  sont  interposées  aux  lames  libéro-ligneuses  secondaires  de  manière  à 
former  de  véritables  cloisons  radiales  dont  la  hauteur  est  d'au  moins  un 
entrenœud.  Dans  la  figure  i,  planche  V,  les  parties  laissées  en  blanc  entre 
les  lames  libéro-ligneuses  ombrées  représentent,  à  la  surface  du  cylindre 
développé,  la  disposition  des  lames  rayonnantes  du  T/'-  dans  le  segment  '. 
Cette  disposition  est  la  même  que  celle  des  grands  rayons  médullaires 
secondaires  de  certaines  plantes  telle  que  la  Clématite. 

Je  me  borne  pour  le  moment  à  signaler  ces  faits  :  je  continuerai  à 
nommer  lames  rayonnantes  de  T/"2  les  tissus  qui  isolent  les  unes  des  autres 
les  lames  libéro-ligneuses  secondaires. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  55 

La  partie  droite  du  deuxième  tableau  (p.  53)  indique  la  structure,  à  tous 
les  âges,  des  quatre  premiers  segments  d'une  lige  principale  qui  est  la  plus 
développée  de  toutes  celles  que  j'ai  rencontrées.  A  la  base  du  segment  ',  il 
n'y  a  que  quatre  faisceaux  primaires,  ce  qui  dénote  un  parcours  primaire  du 
modèle  I.  Les  lames  libéro-ligneuses  secondaires,  d'abord  au  nombre  de 
quatre,  se  sont  multipliées  à  mesure  que  le  diamètre  de  la  lige  grandissait. 
Au  moment  de  l'observation,  on  pouvait  compter  une  quarantaine  de  ces 
lames,  dont  le  parcours  a  successivement  réalisé  les  modèles  1  à  X.  Les 
segments  suivants  ne  présentent  rien  que  nous  ne  connaissions  déjà. 

En  résumé,  l'étude  de  la  tige  principale,  dans  toute  son  étendue,  a 
démontré  deux  faits  capitaux  : 

1°  L'augmentai  ion  du  nombre  îles  faisceaux  primaires  et  la  complication 
graduelle  de  leur  parcours  dans  la  série  des  segments  superposés  ; 

2°  L'augmentation  du  nombre  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  et 
la  complication  graduelle  du  parcours  de  ces  lames  dans  un  même  segment. 

Ces  deux  ordres  de  complications,  complication  de  la  structure  primaire 
en  hauteur  et  complication  de  la  structure  secondaire  suivant  le  rayon,  se 
manifestent  dans  toutes  les  liges,  mais  elles  se  produisent  plus  ou  moins 
rapidement  selon  les  individus  considérés.  Le  premier  tableau  (p.  4-9)  nous 
a  fait  pressentir  déjà  que  le  milieu  dans  lequel  la  plante  a  vécu  a  une 
influence  marquée  sur  les  variations  de  structure.  Il  est  temps  de  préciser 
cette  influence  par  l'étude  comparée  de  plantes  développées  dans  des  condi- 
tions de  vie  différentes  et  nettement  déterminées. 

On  conçoit  quel  champ  immense  s'ouvre  devant  l'expérimentateur  à  celle 
question  de  l'influence  des  milieux  sur  la  structure  d'une  espèce  déterminée. 
Il  faudrait  pour  traiter  ce  sujet  être  à  même  de  cultiver  les  plantes  dans  les 
milieux  les  plus  divers,  voire  même  dans  des  milieux  artificiels,  de  façon  à 
exagérer  l'effet  produit.  Je  n'ai  eu  ni  le  lemps  ni  les  installations  nécessaires 
pour  tenter  de  semblables  recherches.  Je  me  bornerai  donc  à  comparer  la 
structure  de  deux  plantes  bien  différentes  au  point  de  vue  de  la  vigueur  de 
la  végétation. 

Le  3  avril,  des  graines  d1 Urtica  dioica  furent  semées  dans  un  pot  conte- 


m  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

nanl  de  la  terre  "de  bruyère;  ce  pot  fut  placé  sur  la  tablette  d'une  fenêtre 
et  recouvert  d'une  cloche  de  verre  qui  ne  l'ut  enlevée  que  dans  le  courant 
de  juin.  Le  pot  fut  conservé  en  appartement  jusqu'à  la  fin  de  l'expérience. 
La  germination  s'est  produite  lentement  :  les  jeunes  plantes  furent  d'abord 
très  grêles,  effilées;  les  premières  feuilles,  1res  petites,  furent  d'une  grande 
simplicité. 

Le  9  juin,  des  graines  récollées  en  même  temps  que  les  précédentes 
furent  semées  en  couche  froide  et  sous  verre.  La  germination  se  produisit 
rapidement.  Les  premières  feuilles,  très  amples,  étaient  munies  d'une  nerva- 
tion assez  compliquée  déjà.  L'abri  fut  enlevé  dès  que  les  plantes  eurent 
atteint  un  décimètre  de  hauteur.  Le  semis  fui  alors  éclairci  et  la  végétation 
continua  rapidement  dans  le  sol  riche  et  humide  de  la  couche  exposée  au 
midi. 

Le  14  septembre,  l'aspect  des  deux  cultures  formait  un  contraste  frappant. 

D'un  côté,  des  tiges  grêles  hautes  de  deux  décimètres  environ  et  comptant 
au  plus  une  dizaine  d'entrenœuds  distincts.  La  partie  inférieure  de  ces 
tiges  n'ayant  pu  se  dresser  faute  de  vigueur  était  couchée  sur  le  sol. 
L'axe  hypocotylé  légèrement  lubérisé  était  facilement  reconnaissable  à  son 
diamètre  plus  grand  que  celui  de  la  lige  et  de  la  racine.  Les  feuilles 
inférieures  flétries  s'étaient  détachées;  les  supérieures,  petites  et  minces, 
garnissaient  seulement  le  sommet  des  liges.  Celles-ci  ne  portaient  ni  ramifi- 
cations axillaires  ni  inflorescences.  Tel  élail  le  résultat  de  cinq  mois  et  demi 
d'une  végétation  lente  et  affaiblie. 

De  l'autre  côté,  des  tiges  robustes,  dressées  dès  la  base,  hautes  de  5  à  G 
décimètres  el  comptant  une  quinzaine  d'entrenœuds  distincts.  De  fortes 
racines  s'étendaient  au  loin  dans  le  sol.  L'axe  hypocotylé  se  confondait  avec 
le  sommet  de  la  racine  et  la  base  de  la  lige  principale.  Celle-ci  portail  des 
tiges  de  deuxième  ordre  au  nœud  colylédonaire  ainsi  qu'aux  dix  ou  douze 
premiers  segments.  Les  plus  vigoureuses  de  ces  tiges  de  deuxième  ordre 
étaient  elles-mêmes  ramifiées.  A  la  surface  du  sol  rampaient  de  nombreux 
drageons.  Les  inflorescences,  enfin,  se  montraient  le  long  de  la  lige  principale 
à  partir  des  nœuds3 ou6.  Tel  élail  le  résultat  de  trois  mois  seulement  d'une 
végétation  rapide  el  luxuriante. 


DK  LLRTICA  D101CA.  o7 

Une  plante  fui  choisie  dans  chaque  culture  et  sa  tige  principale  fut  étudiée 
dans  toute  son  étendue.  Les  résultats  de  cette  étude  sont  consignés  dans  le 
tableau  suivant  (p.  58). 

Parcours  des  faisceaux  primaires. 

Dans  la  première  tige,  la  plus  âgée,  la  structure  primaire  ne  s'est  modifiée 
(|ue  lentement  de  manière  à  atteindre  le  modèle  III  au  segment :i  seulement. 
Les  segments  suivants  ont  conservé  la  structure  propre  au  modèle  III. 

Dans  la  seconde  tige,  la  plus  jeune  mais  la  plus  vigoureuse,  la  structure 
primaire  s'est  modifiée,  au  contraire,  très  rapidement,  de  sorte  (pie  le  seg- 
ment 2  est  déjà  du  modèle  III  ;  le  modèle  V  est  réalisé  dès  le  segment7.  Dans 
les  liges  principales  qui  se  sont  développées  spontanément,  nous  avons 
trouvé  le  modèle  V  réalisé  au  plus  tôt  par  le  segment  u  (voyez  premier 
tableau,  p.  49). 

Parcours  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires. 

La  première  tige  principale  n'avait  pris  (pie  peu  d'accroissement  diamétral 
secondaire,  puisque  le  diamètre  à  la  base  du  segment1  n'était  que  de  lmm. 
Aussi  voyons-nous  dans  toute  l'étendue  de  celte  lige  les  productions  secon- 
daires être  toujours  du  même  modèle  que  les  formations  primaires. 

Dans  la  seconde  lige  un  accroissement  secondaire  considérable  s'est 
produit  :  le  diamètre  à  la  base  du  segment  '  mesure  8mm.  Les  lames  libéro- 
ligneuses,  dont  le  nombre  décroît  à  mesure  qu'on  s'élève  dans  la  tige,  ont 
réalisé  successivement  les  modèles  de  I  à  VIII  dans  le  segment'. 

La  comparaison  que  nous  venons  de  faire  établit  qu'une  végétation  lente 
et  affaiblie  donne  naissance  à  une  structure  qui  varie  peu  el  n'arrive  jamais 
à  un  haut  degré  de  complication;  qu'une  végétation  rapide  et  luxuriante 
amène,  au  contraire,  de  rapides  variations  dans  la  structure  qui  atteint 
bientôt  un  haut  degré  de  complication.  D'une  façon  générale,  la  vigueur 
d'une  plante  qui  se  développe  augmente  graduellement  jusqu'à  atteindre  un 
certain  maximum  :  la  structure  traduit  ce  fait  par  ses  variations. 

Tome  XLVII.  8 


58 


ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


TROISIEME    ÏAHEE.U. 


Parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libêro-ligneuses  secondaires 
dans  deux  tiges  principales,  l'une  très  faible .  l'autre  1res  vigoureuse. 


Culture  on  pol  et  en  apparteinen 

. 

Culture  en  couche  froide. 

Semis  du  3  avril. 

Semis  du  ?  juin. 

a 

s 

£13 

Récolte  du  14  septembre. 

Age  :  5  mois  et  demi  environ. 

Récolte  du  14  septembre. 
Age:  3  mois  environ. 

Faisceaux 

Lames 
lihéro-ligneuses 

Diamètre 

cil 

Faisceaux 

Lames 
libéro-ligneuses 

Diamètre 
en 

primaires. 

secondaires. 

millimètres. 

primaires. 

secondaires. 

millimètres. 

i 

14 
13 

12 

11 

Y 
Y 
Y 
V 

\ 

V 

1 ..'! 

III 

III 

0.6 

10 

III 

III 

V 

V 

9 

III 

III 

V 

V 

S 

III 

III 

V 

V 

7 

III 

III 

\ 

\ 

li 
•  i 

III 
.11 

III 
III 

IV 

IV 

IV    et    V 

l\    el    \ 

i 

II 

II 

III 

III    ,i    VI 

.i 

H 

II 

III 

III    à    VI 

"2 

1 

1 

III 

III    à    VI 

1 

1 

1 

!■„„, 

1 

1    à    VIII                    H""" 

Tige  principale  haute  de  0mS3  et  ayant  quatorze  enlrcnœuds 

Tige  principale  haute  de  (P'^S  el  ayau 

onze  enlre- 

distincts    Des  inflorescences  à  partir  du  noeud8.  Tiges  de 

nœuds  distincts  Pas  d'inflorescences ,  ni 

de  branches 

deuxième  ordre  depuis  le  noeud  cotylédonaire  jusqu'au  seg- 

axillaires. 

ment  ".  Tiges  de  troisième  ordre  sur  les  tiges  de  deuxième 
ordre  insérées  au  nœud  cotvlédonaire  et  au  nœud  '. 

DE  L'URTICA  DI01CA  59 

Les  variations  de  structure  tant  primaire  que  secondaire  sont,  en  effet, 
d'autant  plus  rapides,  dans  l'étendue  d'une  même  tige,  que  lu  végétation 
s'est  produite  avec  plus  de  vigueur.  En  d'autres  termes  :  Les  variations  de 
structure  sont  corrélatives  aux  variations  de  vigueur  de  la  végétation. 

De  ce  (|iii  précède  il  résulte  aussi  que  les  termes  âge  et  degré  de  dévelop- 
pement ne  sont  pas  synonymes.  L'âge  indique  le  temps  qui  s'est  écoulé 
depuis  l'apparition  d'un  être  ou  d'une  partie  de  cet  être;  le  degré  de 
développement  indique  l'état  plus  ou  moins  avancé  de  différenciation  et  de 
complication  auquel  l'être  ou  le  membre  est  arrivé.  Deux  êtres  semblables  à 
l'origine  parviennent,  après  avoir  vécu  pendant  un  même  temps  dans  des 
conditions  biologiques  différentes,  à  des  degrés  de  développement  très  divers. 
Pour  que  l'indication  de  l'âge  puisse  servir  de  mesure  au  degré  de  dévelop- 
pement, il  est  donc  nécessaire  que  les  êtres  comparés  aient  été  placés  dans 
des  conditions  de  vie  aussi  semblables  que  possible. 

Lorsque  nous  étudierons  les  variations  histologiques,  je  donnerai  un 
exemple  des  modifications  amenées,  par  les  conditions  de  vie,  dans  la 
composition  des  tissus  eux-mêmes.  Cet  exemple  complétera  les  courtes 
indications  qui  précèdent  sur  les  variations  de  la  structure  suivant  les 
conditions  biologiques. 


§  3.  Tiges  de  deuxième  et  de  troisième  ordre. 

Les  liges  de  deuxième  ordre  sont  celles  qui  se  développent  à  l'aisselle  des 
feuilles  de  la  lige  principale.  Leurs  ramifications  axillaires  constituent  des 
tiges  de  troisième  ordre. 

Parmi  les  liges  de  deuxième  ordre,  ce  sont  celles  qui  proviennent  des 
bourgeons  axillaires  du  nœud  colylédonaire  qui  sont  toujours  les  plus  fortes. 
Les  liges  sont  parfois  rampantes  et  garnies  d'appendices  rudimentaires; 
d'autres  fois,  au  contraire,  elles  sont  dressées  et  rivalisent  de  vigueur  avec  la 
tige  principale,  au  point  même  de  porter  des  inflorescences  avant  elle. 

Occupons-nous  d'abord  de  ces  liges  de  deuxième  ordre  insérées  au  nœud 


(iO 


AINATOWIE  DES  OKUAftES  \  KGKTATIFS 


QUATRIEME   TABLEAU. 

Parcours  des  faisceaux  primaires  dans  trois  liges  de  deuxième  ordre  insérées 
au  nœud  colylédonaire  de  (rois  liges  principales  arrivées  à  divers  degrés 
de  développement. 


Tige  principale 

Tige 

Tige  principale 

Tige 

Tige  principale 

Tige 

de  deuxième  ordre 

avanl 

de  deuxième  ordre 

ayant 

de  deuxième  ordre 

Segments. 

sept  entrenœuds 
distincts. 

ayant 
quatre  entrenœuds 

distincts. 

quinze  entrenœuds 

distincts. 

inflorescences 

avant 

onze  entrenœuds 

distincts. 

Inflorescences 

ilii-sep!   eulreBŒOils 

distincts. 

Inflorescences 

ayant 

dix  entrenœuds 

distincts. 

l'as 

Pas 

à  partir 

à  partir 

à  partir 

l'as 

d'inflorescences. 

d'inflorescences. 

du  nœud  ". 

du  nœud  9. 

du  nœud  5 

d'inflorescences. 

17 

V 

16 

V 

1S 

IV 

V 

14 

IV 

V 

13 

IV 

IV 

12 

IV 

IV 

11 

IV 

IV 

IV 

10 

IV 

IV 

IV 

V 

9 

III 

IV 

IV 

V 

s 



111 

IV 

IV 

V 

7 

III 

III 

IV 

IV 

IV 

li 

III 

III 

III 

IV 

IV 

.'i 

III 

III 

III 

III 

IV 

■i 

III 

III 

III 

III 

III 

IV 

:•! 

II 

III 

II 

III 

III 

III 

2 

1 

II 

1 

III 

III 

III 

1 

1 

1 

1 

II 

III 

III 

DE  L'URTICA  DIOICA.  61 

colylédonaire.  Leur  structure  primaire  se  trouve  résumée  dans  le  tableau  sui- 
vant, (|ui  montre  en  même  temps  la  structure  primaire  des  tiges  principales 
correspondantes. 

Si  nous  considérons  les  tiges  de  deuxième  ordre  en  elles-mêmes,  nous 
voyons  que  le  parcours  de  leurs  faisceaux  primaires  se  complique  de  plus  en 
plus  en  s'élevant.  Ici  nous  constatons  donc,  comme  dans  les  liges  principales, 
la  gradation  des  modèles  de  parcours. 

Si  nous  comparons  entre  elles  ces  mêmes  liges  de  deuxième  ordre,  nous 
observons  qu'ici  aussi  la  gradation  est  d'autant  plus  rapide  que  la  tige  a 
pris  plus  de  développement.  Dans  les  liges  principales,  la  structure  du 
segment'  est  remarquablement  constante  puisque,  à  part  un  seul  cas,  ce 
premier  segment  a  toujours  été  trouvé  du  modèle  I.  Dans  les  pousses  de 
deuxième  ordre  insérées  au  nœud  colylédonaire,  au  contraire,  le  segment  ' 
peut  être  du  modèle  I,  II  ou  III,  selon  les  circonstances.  On  remarquera 
que  sa  structure  est  d'autant  plus  compliquée  que  la  pousse  dont  il  forme 
la  base  est  plus  vigoureuse. 

Si  enfin  nous  comparons  chaque  tige  de  deuxième  ordre  à  la  tige  prin- 
cipale correspondante,  nous  trouvons  que  la  gradation  des  modèles  est  plus 
rapide  dans  la  tige  de  deuxième  ordre  que  dans  la  tige  principale  qui  lui 
correspond. 

Les  tiges  de  deuxième  ordre  que  nous  venons  de  comparer  entre  elles  et 
à  leur  lige-mère  sont  d'âge  différent,  mais  elles  ont  toutes  la  même  hauteur 
d'insertion  puisqu'elles  sont  toutes  insérées  au  nœud  colylédonaire.  Il  nous 
faut  maintenant  étudier  des  liges  insérées  à  diverses  hauteurs. 

Le  tableau  ci-après  nous  fournit  sept  liges  de  deuxième  ordre  de  divers 
âges,  insérées  à  des  hauteurs  différentes  le  long  d'une  même  lige  principale. 

Ce  tableau  prouve  que  deux  liges  insérées  sur  des  segmenls  voisins  sont 
sensiblement  les  mêmes;  que,  insérées  au  contraire  sur  des  segments  éloi- 
gnés (tels  que  le  segment  '  et  le  segment 7),  elles  diffèrent  en  ce  (pie  la  plus 
élevée  débute  par  un  segment  dont  la  structure  esl  plus  compliquée. 

La  structure  des  divers  segments  d'une  tige  de  deuxième  ordre  se  modifie 
avec  l'âge,  par  l'apparition  de  lames  libéro-ligneuses  secondaires  de  plus 


62 


A  >' ATONIE  DES  OK<;\i\ES  VEGETATIFS 


CINQUIEME  TABLEA1  . 


Parcours  des  faisceaux  primaires  dans  sept  lie/es  de  deuxième  ordre 
insérées  à  des  hauteurs  différentes  sur  une  même  lige  principale. 


. 

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nœud  '. 

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M 

« 

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M 

« 

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5 

III 

4 

III 

m 

III 

3 

III 

m 

111 

III 

2 

II 

m 

III 

III 

111 

1 

1 

h 

II 

II 

II 

III 

III 

on  plus  nombreuses.  Le  parcours  de  ces  lames  est  en  rapport  avec  leur 
nombre. 

En  résumé,  les  tiges  de  deuxième  ordre  manifestent  les  mêmes  phéno- 
mènes (pie  les  liges  principales,  à  savoir  : 

1°  La  complication  graduelle  du  parcours  des  faisceaux  primaires  et  des 
lames  libéro-ligneuses  secondaires; 

2"  Le  rapport  entre  la  vigueur  de  la  pousse  el  la  complication  des  par- 
cours. 

De  plus,  dans  les  tiges  de  deuxième  ordre,  le  parcours  des  faisceaux  pri- 


DE  L'URTICA  DIOICA.  65 

maires  débute  ordinairement  par  un  modèle  plus  compliqué  el  se  modifie 
plus  rapidement  que  dans  les  tiges  principales. 

Les  tiges  de  troisième  ordre  sont  rares  :  celles  que  j'ai  trouvées  étaient 
insérées  le  long  d'une  forte  tige  axillaire  du  nœud  colylédonaire.  Elles  étaient 
jeunes  encore  el  ne  comptaient  (pie  trois  ou  quatre  segments,  lous  du 
modèle  III. 

§  4.  Tiges  d'un  okdre  plus  élevé. 

Les  drageons  qui  se  développent  à  la  base  de  la  lige  principale,  comme 
il  a  été  dit  dans  les  Généralités,  constituent  des  liges  souterraines  qui  con- 
linuent  à  se  ramifier  par  bourgeonnement  axillaire.  Certaines  pousses  d'un 
ordre  élevé  et  ordinairement  indéterminable  se  redressent ,  forment  une  lige 
aérienne  souvent  baute,  ramifiée  el  garnie  d'inflorescences  (liges  d'ordre  "). 
Nous  étudierons  d'abord  ces  tiges  aériennes  et  leurs  ramifications,  puis 
nous  rechercherons  les  différences  que  peut  présenter  la  structure  des  tiges 
souterraines. 

1°   Tiges  aériennes. 

Le  tableau  ci-après  (p.  64)  résume  la  structure  primaire  et  secondaire 
de  deux  liges  d'ordre"  inégalement  développées  et  récollées  en  des  stations 
et  à  des  dates  différentes. 

La  première,  haute  de  0m.40,  comptait  seize  entrenœuds  distincts  el  ne 
portait  pas  d'inflorescences;  ses  ramifications  axillaires  étaient  peu  dévelop- 
pées. La  seconde,  qui  comptait  Irenle-sepl  entrenœuds  distincts,  mesurait 
'2'". 20  de  bailleur;  elle  portait  des  inflorescences  depuis  le  segmenl  "'  el  de 
forles  branches  axillaires  à  lous  les  segments  de  la  région  moyenne;  ces  bran- 
ches elles-mêmes  étaient  ramifiées  et  garnies  d'inflorescences. 

Le  parcours  des  faisceaux  primaires,  au  moment  de  l'observation,  a  élé 
trouvé  à  peu  près  le  même  pour  les  deux  tiges.  Les  sepl  ou  huit  premiers 
segments  appartenaient  au  modèle  III  ;  les  quatre  ou  six  suivants  au  modèle  IV, 
les  autres  au  modèle  V. 


04 


ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


SIXIEME    TABLEAU. 


Parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro-lîgneuses  secondaires 
dans  deux  tiges  d'ordre"  arrivées  à  divers  degrés  de  développement. 


s 

4) 

e 

o 
y} 


37 
36 

35 
34 
33 
32 
31 
30 
29 
28 
"27 
20 


23 
22 
21 
20 
19 


Tige  ayant  seize  entrenreuds  distincts 
et  ne  portant  pas  d'inflorescences.  Les 
cinq  premiers  segments  se  trouvaient 
sous  ie  sol. 


Faisceaux 
primaires. 


Lames 
libéro-ligneuses 

secondaires. 


Tiiio  ayant  trente-sept  entrenœuds  distincts  et  portant 
des  inflorescences  à  partir  du  nœud  l:'.  Les  sept  premiers 
segments  se  trouvaient  sous  le  sol. 


Faisceaux 
primaires. 

V 
Y 
V 
V 
V 
V 
V 
V 

\ 

V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 


Laines 
libero-ligneuses 

secondaires. 


V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 
V 


VI 

VII 

VII 

VIII 

IX 

XI 

XIII 

XIII 

XIV 

XIV 

XV 


Diamètre 

en  millimètres 

de  la  section 

à  la  base 
des  segments. 


v) 


2,0 
3 

3,5 

i 

4,5 
■> 

5,5 
li 

6,b 
7 
8 

8,5' 
9 

9,5 
9,5 
H) 

lu,;, 

11,0 


DE  L'IIRTICA  DIOICA. 


65 


Soite  du  SIXIEME  TABLEAU. 


Tige  ayant  seize  enlrenœuds  distincts 

Tige  avant  trente-sept  cntrenœuds  distincts  et  portant 

el  ne  portant  pas  d'inflorescences.  Les 
cinq  piemicrs  segments  se  trouvaient 

des  inflorescences  à  partir  du  nœud  ,9.  Les  s 

ept  premiers 

'Si 

sous  le  sol. 

segments  se  trouvaient  sous  le  sol. 

Diamètre 

- 

Faisceaux 

Lames 

Faisceaux 

Lames 

eu  millimètres 

lihéro- ligueuses 

libéro-ligneuses 

de  la  section 

primaires. 

seconda  ires. 

primaires. 

secondaires. 

à  la  base 
des  segments. 

18 

V 

Y       à       XVI 

14 

17 

Y 

V       à       XVI 

14,8 

16 

Y                  V 

Y 

V       â       XVII 

16 

15 

v           y 

V 

Y       à       XVII 

16 

li 

Y                  V 

Y 

Y       à       XVI 

13,5 

13 

Y                  V 

IV 

IV      ;t       XY 

lo 

\± 

Y                  V 

IV 

IV      à       XIII 

1  i,5 

li 

IY                  IY     Y 

IV 

IV      à       X 

14 

10 

IV                  IY     Y 

IV 

IV      à       VIII 

13 

il 

IV                 IV     Y     VI 

IY 

IV      à       VI 

11 

s 

IV                 IV     Y 

IY 

IV     à      VI 

Kl 

7 

III                III     IV 

III 

III      à       Y 

i) 

6 

III                 III     IY 

111 

III      à       V 

8,5 

5 

III                 III     IV 

III 

III      à       V 

8,8 

4 

III                 111     IV 

III 

III     à       V 

8,8 

\\ 

III                 III     IY 

II! 

111      et      IV 

8,5 

"1 

111                 III     IY 

111 

111      et      IV 

8 

1 

III                 111     IY 

III 

111      et      IV 

8 

Los  productions  secondaires  étaient  peu  développées  dans  la  première  lige 
el  parcouraient  les  divers  segments  à  peu  près  de  la  même  manière  que  les 
faisceaux  primaires  des  mêmes  segments.  On  remarquera  que  c'est  dans  le 


Tome  XLV1I. 


66  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

segment 9,  c'est-à-dire  à  une  certaine  dislance  au-dessus  du  sol ,  que  les 
productions  secondaires  étaient  le  plus  développées. 

La  seconde  lige,  au  contraire,  avait  pris  un  accroissemenl  diamétral 
secondaire  considérable,  surtout  dans  sa  région  moyenne.  Aussi  voyons-nous, 
dans  cette  tige,  les  productions  libéro-ligneuses  secondaires  former  de  nom- 
breuses lames,  les  unes  convergeant  vers  l'un  des  faisceaux  primaires,  les 
autres  sans  rapport  avec  ces  faisceaux.  Le  nombre  de  ces  lames  s'est  élevé  à 
soixante-buit  à  la  base  des  segments  quinze  et  seize  (pi.  VIII,  fig.  5),  ceux 
précisément  dont  le  diamètre  est  le  plus  grand.  En  divisant  par  quatre,  comme 
il  a  été  dit  plus  haut,  le  nombre  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  de 
ces  segments,  nous  trouverons  le  chiffre  qui  doit  représenter  le  modèle  du 
parcours  des  lames  les  plus  récentes.  C'est  ainsi  que  nous  dirons  que  ces 
parcours  dans  les  segments  13  et  "j  sont  du  modèle  XVII. 

Les  segments  inférieurs ,  quoique  étant  les  plus  âgés,  renferment  un  bien 
moins  grand  nombre  de  lames  libéro-ligneuses  que  les  segments  de  la  région 
moyenne.  Nous  reviendrons  plus  loin  sur  ce  fait.  Les  segments  supérieurs 
aux  segments  1S  et  16  sont  de  plus  en  plus  jeunes  :  aussi  montrent-ils  des 
productions  secondaires  de  moins  en  moins  développées,  c'est-à-dire  des 
lames  libéro-ligneuses  de  moins  en  moins  nombreuses. 

Il  nous  reste  encore  à  parcourir  les  ramifications  axillaires  des  liges 
précédentes,  c'esl-à-dire  les  liges  d'ordre  "  +  l.  La  structure  primaire  de 
quelques-unes  de  ces  tiges  est  indiquée  dans  le  septième  tableau  (p.  07). 

Le  premier  segment  est  du  modèle  III,  les  suivants  forment  une  gradation 
ascendante  d'autant  plus  rapide,  et  les  inflorescences  apparaissent  ordinai- 
rement d'autant  plus  bas  que  la  tige  d'ordre  n  +  l  est  plus  vigoureuse. 

La  seconde  tige  du  septième  tableau  élait  1res  grêle  dans  loule  son  étendue. 
Sa  structure  est  remarquablement  constante  :  les  faisceaux  /  y  font  complète- 
ment défaut  et  les  inflorescences  se  montrent  à  la  hauteur  de  segments  qui 
ne  sont  que  du  modèle  III. 

Quant  aux  tiges  d'ordre  n+2,  la  seule  que  j'aie  examinée  se  trouvait  insérée 
sur  le  segment 3  de  la  dernière  des  tiges  du  septième  tableau  :  son  premier 
segment,  très  jeune  encore,  appartenait  déjà  nettement  au  modèle  IV. 


DE  LURTICA  DIOICA. 


67 


SEPTIEME  TABLEAU. 


Parcours  des  faisceaux  primaires  dans  quatre  tiges   d'ordre n+l   insérées 
à  diverses  hauteurs  et  arrivées  à  divers  degrés  de  développement. 


Tige 

Tige  très  grêle 

Tige  assez  vigoureuse 

Tige  très  vigoureuse 

■n 

ayant  trois  entrenœuds 

ayant  dis  entrenœuds 

ayant  douze  entrenœuds 

ayant  seize  entrenœuds 

p 

distincls. 

distincts. 

distincts. 

distincts. 

Pas 

Des  inflorescences 

Des  inflorescences 

Des  inflorescences 

d  inflorescences. 

à    partir    du    nœud   \ 

a   partir  du   nœud  s. 

à   partir    du    nœud  s. 

10 

III 

t 

• 

9 

III 

• 
* 

• 

8 

III 

IV 

V 

7 

III 

IV 

V 

fi 

III 

m 

V 

.'i 

III 

m 

V 

i 

III 

m 

IV 

0 

111 

m 

m 

IV 

-) 

111 

m 

m 

IV 

1 

III 

m 

m 

III 

Cette  tige  était  insérée 

Cette  tige  était  insérée 

Celte  tige  était  insérée 

Celle  lige  était  insérée 

au  segment9  de  la  ]ilus 

sur  un  segment  du  mo- 

au segment  '*  de  la  plus 

au  segment  "  de  la  plus 

petite   des  deux   tiges 

dèle  IV  primaire  appar- 

grande des   deux  tiges 

grande   des  deux   tiges 

d'ordre  n     du    tableau 

tenant  à  une  tige  d'or- 

d'ordre" du  tableau  pré- 

d'ordre "  du  tableau  pré- 

précédent. 

dre  "  assez  haute. 

cédent. 

cédent. 

2"   Tiges  souterraines. 

La  slruclure  des  liges  souterraines  esl  plus  uniforme  que  celle  des  tiges 
aériennes.  Le  nombre  des  faisceaux  primaires  varie  de  cpialre  à  seize;  celui 
des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  ne  dépasse  pas  vingt-huit  dans  les  plus 


68  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

gros  rhizomes.  Le  parcours  de  ces  faisceaux  et  de  ces  lames  est  le  même  que 
dans  la  tige  aérienne. 

Dans  les  premiers  segments  d'une  pousse  souterraine,  le  parcours  des 
faisceaux  primaires  est  du  modèle  I  et  II;  plus  haut  le  parcours  est  du 
modèle  III,  rarement  du  modèle  IV.  Les  parcours  secondaires  se  rattachent 
fréquemment  aux  modèles  III  ou  IV,  plus  rarement  aux  modèles  V,  VI  ou  VIL 

Sur  une  section  transversale,  on  n'observe  généralement  que  six  ou  dix 
massifs  lihéro- ligneux  secondaires  :  dans  le  premier  cas,  les  six  massifs 
correspondent  aux  faisceaux  réparateurs;  dans  le  second  cas,  il  y  a  en  plus 
quatre  lames  lihéro-ligneuses  correspondant  aux  faisceaux  ),  représentés  ou 
non  comme  formations  primaires.  Les  six  faisceaux  sortants  sont  presque 
toujours  réduits  à  leurs  éléments  primaires;  ce  n'est  (pie  dans  un  très  gros 
rhizome  (pie  j'ai  vu  des  lames  lihéro-ligneuses  secondaires  se  former  en  face 
de  ces  faisceaux. 

La  présence  de  nomhreuses  racines  advenlives  le  long  des  rhizomes 
amène  des  perturbations  dans  le  trajet  des  lames  lihéro-ligneuses,  trajet 
qui  est  parfaitement  recliligne,  au  contraire,  dans  les  cnlrenœuds  des  tiges 
aériennes. 

§    5.    I» APPORTS    ANATOMIQUES    DES    TIGES    DE    DIVERS    ORDRES 
INSÉRÉES    LES    UNES    SUR    LES    AUTRES. 

La  lige  principale,  en  sa  qualité  de  tige  primaire,  ne  se  trouve  insérée 
sur  aucune  autre  lige.  Il  y  a  cependant  une  région  inférieure  au  segment  ' 
désignée  sous  le  nom  d'axe  hypocolylé.  Un  chapitre  spécial  sera  consacré 
à  l'élude  de  celle  région.  Je  crois  cependant  utile  d'indiquer,  dès  maintenant, 
le  parcours  des  faisceaux  primaires  dans  l'axe  hypocolylé. 

Dans  la  partie  supérieure  de  ce  membre,  il  existe  deux  faisceaux  opposés 
l'un  à  l'autre.  Le  plan  passant  par  le  milieu  de  ces  faisceaux  est  perpendi- 
culaire au  plan  commun  de  symétrie  des  cotylédons.  En  arrivant  au  noeud 
colylédonaire,  chacun  de  ces  faisceaux  se  Irifurque.  Les  branches  médianes 
continuent  leur  trajet  cl  forment  les  faisceaux  M  du  segment  '.  Les  branches 
latérales   s'anastomosent   entre   elles   de  chaque   côté   pour   constituer   les 


DE  L'LRTICÀ  D10ICA.  69 

faisceaux  L  du  segment  '  (|)l.  VII,  fig.  1);  à  l'intérieur  des  arcades  anasto- 
motiques  ainsi  formées  s'insèrent,  sur  les  branches  latérales  de  l'arcade, 
deux  faisceaux  qui  se  rendent  immédiatement  dans  le  bourgeon  axillaire  du 
cotylédon  correspondant. 

De  même,  à  chaque  nœud  des  segments  suivants,  les  bourgeons  axillaires 
reçoivent  deux  faisceaux  dont  l'insertion  se  trouve  également  dans  l'arcade 
anaslomoliquc  (pi.  VII,  fig.  4).  Si  Ton  suit  ces  deux  faisceaux  (fig.  2), 
on  les  voit  bientôt  se  trifurquer  :  les  branches  médianes  deviennent  les 
faisceaux  M  du  segment  '  de  la  pousse  axillaire;  les  branches  latérales 
s'anastomosent  deux  à  deux  et  forment  les  faisceaux  L  du  même  segment. 

Toutes  les  tiges  axillaires,  à  quelque  ordre  quelles  appartiennent,  s'insè- 
rent ainsi  sur  la  lige  -  mère  par  une  région  dont  la  structure  rappelle 
entièrement  celle  de  l'axe  hypocolglé  (*). 

Les  premiers  entrenœuds  des  tiges  axillaires  sont  souvent  1res  courts, 
quelquefois  même  indistincts  et  alors  privés  d'appendices,  ce  qui  n'entraîne 
pas  l'absence  de  rameaux  insérés  dans  les  arcades  anaslomotiques  à  la  façon 
des  rameaux  axillaires.  Tel  me  parait  être  le  cas  du  nœud  '  des  pousses 
axillaires  du  nœud  colylédonairc  et  parfois  des  pousses  axillaires  du  nœud  '  de 
la  lige  principale.  En  effet,  dans  l'aisselle  même  des  cotylédons  et  des  feuilles  ', 
on  observe  ordinairement  trois  branches  axillaires,  la  médiane  étant  un  peu 
plus  développée  que  les  latérales.  De  ces  trois  bourgeons,  le  médian  porterai! 
donc  les  deux  autres  à  son  premier  nœud  indistinct. 

Ceci  m'entraîne  à  dire  un  mol  de  l'insertion  des  inflorescences.  Étant 
donnée  une  tige  d'ordre  ",  par  exemple,  ramifiée  et  garnie  de  fleurs,  on  remar- 
quera que  les  inflorescences  se  trouvent  par  quatre  à  chacun  des  nœuds,  et  en 
se  bornant  aux  caractères  extérieurs,  on  pourrait  croire  que  les  inflorescences 


(')  Tout  à  fail  a  la  base  de  fortes  liges  axillaires  d'ordre™"1"1,  j'ai  rencontré  parfois  un  petit 
bourgeon  inséré  sur  cette  tige,  du  côté  opposé  à  la  tige  d'ordre",  en  d'autres  termes,  silué 
entre  la  tige  d'ordre""*"1  et  la  feuille  dans  l'aisselle  de  laquelle  se  trouvait  celle  dernière  lige. 
Ce  petit  bourgeon  est  inséré  dans  l'arcade  anastoniotique  de  la  région  d'insertion  de  la  tige 
d'ordre""*"1.  Il  correspond  donc  au  bourgeon  axillaire  antérieur  du  nœud  cotylédonairc.  On 
conçoit  que  le  bourgeon  axillaire  postérieur  ne  puisse  se  développer,  attendu  qu'il  se  trouverait 
comprimé  entre  la  lige  d'ordre"  et  la  tige  d'ordre""*"'. 


70  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

sont  insérées  réellement  où  on  les  voit,  c'est-à-dire  au  nœud  de  la  lige 
d'ordre  ".  L'étude  anatomique  m'a  démontré,  au  contraire,  que  chacune  des 
quatre  inflorescences  observées  à  l'un  des  nœuds  d'une  tige  d'ordre  "  repré- 
sente une  branche  axillaire  insérée  au  nœud  '  indistinct  d'une  tige  d'ordre  "+  '. 
Ce  nœud  '  est  rudimentaire,  dépourvu  d'appendices  et  comme  engagé  encore 
dans  la  lige  d'ordre  ".  Parfois,  cependant,  lorsque  l'entrenœud  '  des  liges 
d'ordre  n  +  l  est  plus  long,  on  voit  manifestement,  même  extérieurement,  que 
les  inflorescences  procèdent  des  rameaux  d'ordre  "  +  l  (*). 

Si  les  tiges  d'ordre  "+l  sont  aussi  garnies  d'inflorescences,  celles-ci  sont 
insérées,  en  réalité,  au  nœud  '  des  pousses  d'ordre  "  +  ",  ordinairement  peu 
ou  pas  développées. 

La  structure  des  axes  de  l'inflorescence  paraît  différer  notablement,  à 
première  vue  au  moins,  de  la  structure  des  axes  végétatifs.  Elle  n'a  pas  fait 
l'objet  de  mes  recherches. 

Nous  venons  de  dire  que  les  premiers  segments  sont  courts  et  parfois 
indistincts;  ils  présentent  souvent,  en  outre,  des  modifications  de  structure 
assez  intéressantes.  Dans  sa  jeunesse ,  le  bourgeon  axillaire  se  trouve  com- 
primé entre  la  feuille  et  la  tige-mère,  de  sorte  que  la  section  des  premiers 
entrenœuds  jeunes  est  toujours  très  elliptique.  De  plus,  le  côté  tourné  vers 
la  tige-mère  est  moins  large,  dès  l'origine,  et  prend  par  la  suite  moins 
de  développement  que  le  côté  opposé.  Il  en  résulte  que  le  plan  passant  par 
les  deux  faisceaux  d'insertion  divise  les  premiers  segments  en  deux  moitiés 
qui  ne  sont  pas  rigoureusement  symétriques.  La  moitié  comprise  entre  ce 
plan  et  la  tige -mère  compte  souvent  moins  de  faisceaux  primaires  et  de 
lames  libéro-ligneuses  secondaires  que  l'autre  côté  qui  a  pu  se  développer 
plus  librement;  c'est  ce  que  montre  la  figure  5,  planche  VII,  dans  laquelle 
la  flèche  indique  la  position  de  la  tige-mère. 

Une  autre  disposition  bien  singulière  est  celle  que  j'ai  observée  à  la  base  du 


(*)  Weddel  avait  déjà  reconnu  que  «  les  inflorescences  géminées  ne  sont  que  les  rameaux 
opposés  d'un  axe  qui,  ordinairement,  ne  se  développe  pas  ».  (Monographie  de  la  famille  des 
Urlicées,  dans  les  Akchives  du  Muséum,  t.  IX,  1850-1857,  p.  7.) 


DE  L'URTICA  DIOICA  71 

segment2  d'une  branche  axillaire  insérée  au  nœud  colylédonaire  de  YUrlica 
pilulifera  (pi.  VII,  fig.  &).  Les  faisceaux  l  el  /.  postérieurs  faisaient  complè- 
tement défaut.  Ce  fait  donnait,  à  la  section  pratiquée  au  niveau  indiqué,  une 
symétrie  trompeuse,  puisqu'il  paraissait  n'y  avoir  que  quatre  faisceaux 
sortants  et  huit  faisceaux  réparateurs.  Ce  n'est  qu'à  un  niveau  un  peu  infé- 
rieur au  nœud  2  qu'apparaissaient  les  faisceaux  Pê  et  /|Hj.  Quant  aux  faisceaux  / 
postérieurs,  ils  ne  se  montraient  pas  dans  toute  l'étendue  du  segment  -. 

En  résumé,  la  tige  principale,  ainsi  que  toutes  les  liges  qui  en  dérivent 
par  ramification  axillaire  débutent  par  deux  faisceaux  qui  bientôt  se  trifur- 
quenl  et  s'anastomosent  par  leurs  branches  latérales,  de  manière  à  constituer 
quatre  faisceaux  disposés  en  croix.  On  peut  appeler  plan  d'insertion  d'une 
tige  quelconque  le  plan  qui  passe  par  le  milieu  des  deux  faisceaux  d'inser- 
tion de  celle  lige. 

Les  premiers  enlrenœuds  d'une  tige  sont  ordinairement  très  courts;  les 
premiers  nœuds,  souvent  indistincts,  peuvent  porter  néanmoins  des  bour- 
geons insérés  comme  les  bourgeons  axillaires;  exemple  :  les  bourgeons  axil- 
laires  latéraux  du  nœud  colylédonaire.  L'axe  de  l'inflorescence  est  aussi  un 
bourgeon  inséré  au  nœud  1  indistinct  de  pousses  axillaires  de  différents  ordres. 

Dans  leur  région  inférieure,  enfin,  les  tiges  axillaires  n'ont  qu'un  seul  plan 
de  symétrie  qui  est  le  plan  perpendiculaire  au  plan  d'insertion  de  la  tige. 
Considéré  dans  l'ensemble  de  la  tige,  ce  plan  s'appellera  plan  principal  de 
symétrie  du  membre. 

L'axe  hypocotylé  de  l'Ortie,  du  moins  pendant  la  période  primaire,  possède 
deux  plans  de  symétrie  :  le  plan  d'insertion  (*)  el  le  plan  perpendiculaire  au 
précédent.  Dans  la  suite,  l'axe  hypocotylé  se  développe  presque  toujours 
inégalement,  de  manière  que  sa  symétrie  devient  bilatérale,  le  plan  de 
symélrie  étant  perpendiculaire  au  plan  d'insertion.  Il  est  possible  que  celte 


(")  Quoique,  à  proprement  parler,  la  tige  principale  ne  soit  insérée  sur  aucun  autre  membre, 
je  crois  pouvoir  désigner  sous  le  nom  de  faisceaux  d'insertion  les  deux  faisceaux  de  l'axe 
hypocotylé,  auxquels  ressemblent  les  deux  faisceaux  d'insertion  de  toute  tige  axillaire.  De  là 
la  dénomination  de  plan  d'insertion  donnée  au  plan  passant  par  le  milieu  des  deux  faisceaux 
de  l'axe  hypocotylé. 


72  AIN  ATONIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

inégalité  de  développement,  pendant  la  période  secondaire,  ne  l'ail  qu'accen- 
tuer une  différence  existant  déjà,  quoique  insensible,  pendant  la  période 
primaire  (*).  La  lige  principale  aurait  donc  aussi  un  plan  principal  de  symé- 
trie et  celui-ci  sérail  perpendiculaire  au  plan  d'insertion  comme  dans  les 
liges  axillaires. 

On  remarquera  que  le  plan  commun  de  symétrie  des  deux  cotylédons  de 
l'Ortie  coïncide  avec  le  plan  principal  de  symétrie  de  la  lige  principale. 
Des  deux  cotylédons,  l'un  est  donc  antérieur  et  l'autre  postérieur  par  rapport 
à  l'observateur  (**). 

On  remarquera,  en  outre,  que  dans  toutes  les  liges  les  segments  impairs 
sont  tous  orientés  de  telle  façon  que  leurs  faisceaux  sortants  médians  (m)  se 
trouvent  dans  le  plan  d'insertion  de  la  tige;  tous  les  segments  pairs,  au  con- 
traire, ont  leurs  faisceaux  médians  dans  le  plan  principal  de  symétrie.  Dans 
tous  les  segments  impairs,  les  faisceaux  sortants  médians  sont  donc  qualifiés 
de  gauche  et  de  droit;  dans  tous  les  segments  pairs,  ils  sont  dits  antérieur 
et  postérieur. 

Lorsque  le  premier  nœud  d'une  lige  axillaire  porte  une  paire  de  feuilles 
développées,  le  plan  commun  de  symétrie  de  ces  deux  feuilles  est  perpendi- 
culaire au  plan  de  symétrie  des  feuilles  du  segment  sur  lequel  la  lige  est 
insérée. 

Enfin,  si  l'on  suppose  toutes  les  branches  axillaires  d'une  lige  quelconque 
redressées  le  long  de  la  tige-mère,  on  reconnaîtra  que  le  plan  principal  de 
symétrie  de  chaque  pousse  axillaire  des  segments  impairs  est  perpendiculaire 
au  plan  principal  de  symétrie  de  la  lige-mère;  tandis  (pie  le  plan  principal  de 
symétrie  de  chaque  pousse  axillaire  des  segments  pairs  coïncide  avec  le 
plan  principal  de  symétrie  de  la  tige-mère. 


(*)  Dans  certaines  espèces,  l'axe  hypocolylé  possède  toujours  une  symétrie  bilatérale  plus 
ou  moins  nettement  accusée  dès  la  période  primaire. 

(")  On  se  souvient  que  nous  avons  supposé  l'observateur  placé  sur  l'axe  de  la  tige  étudiée, 
la  tête  dirigée  vers  le  sommet  végétatif  et  les  pieds  à  l'opposé.  Cet  observateur  est  tourné  de 
façon  que  son  plan  de  symétrie  à  lui  coïncide  avec  le  plan  principal  de  symétrie  du  membre, 
et  que  son  regard  se  porte  vers  le  côté  du  grand  développement  (dans  les  liges  axillaires, 
l'observateur  tourne  donc  le  dos  à  la  lige-mère). 


DE  LURTICA  DIOICA.  73 

Dans  rOrlie,  les  plans  de  symétrie  considérés  dans  une  même  tige  ou  dans 
un  ensemble  de  tiges,  ont  donc  une  disposition  rectangulaire  qui  se  trahit  au 
dehors  par  la  disposition  des  feuilles  et  des  rameaux. 

g  6.  Comparaison  des  tiges  de  divers  ordres. 

Dans  YUrlica  dioica,  chaque  tige,  de  quelque  ordre  qu'elle  soit,  est  con- 
stituée par  une  seule  pousse.  Je  veux  dire  par  là  que  le  sommet  de  chaque 
tige  se  développe  d'une  façon  continue  et  indéfinie  sans  jamais  s'entourer 
d'écaillés,  hiverner  et  former  ensuite  une  seconde  pousse  dans  la  continua- 
tion de  la  première.  Selon  leur  point  d'insertion,  les  tiges  sont  entièrement 
aériennes  ou  bien  possèdent  une  région  inférieure  souterraine.  Pendant 
l'hiver,  les  premières  sont  entièrement  détruites,  tandis  [que  les  secondes 
perdent  seulement  leur  portion  aérienne.  Les  parties  souterraines  persis- 
tantes constituent  le  rhizome  duquel  partent  sans  cesse  de  nouvelles  pousses 
axillaires  ayant  une  portion  inférieure  souterraine  qui  persistera  et  une 
portion  supérieure  aérienne  qui  sera  bientôt  détruite. 

Toute  tige  est  formée  :  1°  d'une  région  d'insertion;  2°  d'une  succession 
indéfinie  de  segments  superposés. 

1 .  —  La  région  d'insertion  ne  renferme  que  deux  faisceaux  (faisceaux 
d'insertion)  disposés  symétriquement  de  part  et  d'autre  du  plan  principal  de 
symétrie  de  la  tige.  Après  un  trajet  ordinairement  très  court,  ces  faisceaux 
se  Irifurquent,  les  branches  latérales  s'anastomosent  deux  à  deux,  les 
médianes  se  prolongent,  de  sorte  que  quatre  faisceaux  disposés  en  croix  sont 
bientôt  constitués. 

La  région  d'insertion  de  la  tige  principale  comprend  la  partie  supérieure 
de  l'axe  hypocotylé  et  le  nœud  cotylédonaire.  Deux  appendices  (cotylédons) 
et  deux  liges  axillaires  sont  insérés  sur  cette  région.  Chaque  cotylédon  reçoit 
un  faisceau  formé  par  la  réunion  de  deux  branches  issues  latéralement  des 
faisceaux  d'insertion;  chaque  tige  placée  dans  l'aisselle  d'un  cotylédon  reçoit 
deux  faisceaux  insérés  dans  l'arcade  anaslomotique. 

Tome  XLVII.  10 


74  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

La  région  d'insertion  des  tiges  axillaires  (liges  de  deuxième,  troi- 
sième,  ",  n+\  n+2 ordre)  est  très  courte,  souvent  même  elle  est 

encore  entièrement  engagée  dans  la  tige-mère.  Elle  ne  porte  pas  d'appen- 
dices, mais  parfois  un  petit  bourgeon  inséré  dans  l'arcade  anastomotique 
antérieure. 

2.  —  Chacun  des  segments  qui  composent  une  lige  quelconque  porte  en 
son  milieu  un  nœud  auquel  sont  insérées  deux  feuilles  opposées,  quatre 
stipules  caulinaires  et  deux  tiges  axillaires,  une  dans  l'aisselle  de  chaque 
feuille. 

Le  segment  '  des  tiges  principales  a  toujours  une  structure  primaire  simple, 
correspondant  au  modèle  I.  Seul,  il  est  privé  de  stipules,  mais  il  porte  deux 
feuilles  et  deux  liges  axillaires  vigoureuses. 

La  structure  primaire  du  segment  '  des  tiges  axillaires  est  bien  moins 
constante.  D'une  façon  générale,  on  observe  que  le  segment  '  est  d'autant 
plus  compliqué  que  la  pousse  dont  il  forme  la  base  est  d'un  ordre  plus  élevé. 
En  effet  : 

Le  segment  '  des  liges  principales  est  du  modèle  I  ; 

de  deuxième  ordre  est  du  modèle  I,  II  ou  III; 
de  troisième  ordre  est  du  modèle  III; 
d'ordre  °  est  du  modèle  III  ; 
d'ordre  n+l  est  du  modèle  III  ou  IV; 
d'ordre  "+2  est  du  modèle  IV. 

D'une  façon  générale  encore,  on  remarque  que  le  segment  '  des  tiges 
d'un  même  ordre  est  d'autant  plus  compliqué  (pie  la  lige  dont  il  forme  la  base 
est  insérée  plus  haut  sur  la  tige-mère.  C'est  ce  que  nous  a  démontré  le 
cinquième  lableau. 

Enfin,  parmi  les  tiges  d'un  même  ordre  insérées  à  une  même  hauteur,  on 
constate  que  la  structure  primaire  du  segment  '  est  d'autant  plus  compliquée 
que  la  pousse  dont  ce  segment  forme  la  base  est  plus  vigoureuse.  Le 
quatrième  tableau  a  suffisamment  établi  ce  fait. 


Kl. 

id. 

1<I. 

id. 

ld. 

id. 

Id. 

id. 

ld. 

id. 

DE  L'URTICA  DIOICA.  75 

En  comparant  une  série  de  liges  axillaires  d'un  même  ordre  (quel  que 
soil  d'ailleurs  cel  ordre)  el  insérées  à  des  hauteurs  diverses,  le  long  d'une 
même  tige-mère,  on  voit  que  le  segment  '  des  tiges  inférieures  est  généra- 
lement assez  distinct  et  porte  deux  bourgeons  axillaires  plus  ou  moins 
développés  et  garnis  de  feuilles;  on  reconnaît,  au  contraire,  que  le  segment1 
des  tiges  supérieures  est  généralement  indistinct,  c'est-à-dire  engagé  encore 
dans  la  lige-mère,  et  porte  deux  bourgeons  axillaires  transformés  en  axe 
d'inflorescences.  Or,  d'après  ce  qui  précède,  le  segment1  des  liges  supé- 
rieures est  plus  compliqué  que  celui  des  tiges  inférieures  ou,  si  l'on  veut, 
plus  vigoureux  (puisque  la  complication  de  la  structure  résulte  de  l'accrois- 
sement de  la  vigueur).  Les  inflorescences  n'apparaissent  donc  que  quand  le 
segment1  (le  seul  qui  porte  des  inflorescences)  a  atteint  un  certain  degré 
de  vigueur.  C'est  la  résultante  de  ce  fait  analomique  que  nous  percevons 
extérieurement  déjà,  et  que  nous  exprimons  en  disant  :  la  plante  fleurit,  c'est- 
à-dire  se  dispose  à  propager  son  espèce,  lorsque  elle-même,  comme  individu, 
est  arrivée  à  un  degré  de  vigueur  suffisant. 

3.  —  Dans  toute  tige,  les  segments  supérieurs  au  segment1  forment 
une  gradation  ascendante  dont  le  premier  terme  est  déterminé  par  la 
structure  primaire  du  segment1  lui-même.  Celte  gradation  est  d'autant  plus 
rapide  que  la  tige  considérée  est  plus  vigoureuse.  Or,  la  vigueur  de  la  lige 
considérée  est  d'aulant  plus  grande  au  début  que  le  segment -support 
(appartenant  à  la  tige-mère)  élait  lui-même  plus  vigoureux.  Aussi  voyons- 
nous  généralement  la  gradation  marcher  plus  vile  dans  les  tiges  d'ordre 
élevé,  et  dans  les  tiges  insérées  plus  haut,  parmi  celles  d'un  même 
ordre. 

Un  fait  important  domine  et  résume  tout  ce  qui  précède,  c'est  l'accrois- 
sement continu  de  la  vigueur  d'une  plante  en  végétation.  Dans  chaque 
pousse,  la  végétation  est  comparable  à  un  mouvement  qui  s'accélère  de  plus 
en  plus  jusqu'à  ce  qu'une  cause  extérieure  vienne  le  ralentir  ou  l'arrêter 
brusquement.  Il  sera  peut-être  un  jour  possible  d'évaluer,  au  moyen  d'une 
unité  morphologique,  l'accélération  produite  par  la  végétation  dans  un  milieu 


76        ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

déterminé,  comme  il  a  été  possible  d'évaluer  numériquement  l'accélération 
produite  par  la  pesanteur  en  un  point  déterminé  de  la  surface  du  globe  (*). 
Quoi  qu'il  en  soit,  on  peut  admettre  dès  maintenant  que  chaque  tige 
constitue  un  tout,  une  individualité  morphologique,  composée  d'une  région 
d'insertion  et  d'un  nombre  indéfini  de  segments  qui  sont  comme  autant 
d'unités.  Chacun  de  ces  segments  est  lui-même  une  individualité  d'un  ordre 
inférieur  dans  laquelle  on  peut  reconnaître  une  série  de  niveaux  super- 
posés. 

se  ii  io\   ii. 

Histologie  des  segments  supérieurs  au  segment1  de  la  tige  principale. 

L'étude  (pie  nous  venons  de  faire  du  parcours  des  faisceaux  primaires 
et  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  explique  les  variations  du  nombre 
de  ces  faisceaux  et  de  ces  lames  suivant  le  niveau,  la  hauteur,  l'âge  et  les 
conditions  biologiques.  Il  nous  reste  maintenant  à  indiquer  les  principales 
variations  que  présentent  les  tissus  eux-mêmes  dans  le  temps  et  dans 
l'espace.  Le  chapitre  suivant  est  d'ailleurs  consacré  à  l'histoire  complète 
d'un  segment  pris  à  une  assez  grande  hauteur  sur  la  lige;  nous  nous  bor- 
nerons donc  ici  à  examiner  les  tissus  complètement  différenciés. 

1°   Système  libéro-ligneux. 

Sur  une  simple  coupe  transversale,  il  est  presque  toujours  possible  de 
reconnaître  les  faisceaux,  c'est-à-dire  de  savoir  quel  rôle  ils  ont  ;i  remplir 

(*)  J'emploie  le  ternie  vigueur  de  végétation  dans  le  sens  donné  habituellement  à  ce  mol  en 
jardinage.  A  notre  point  de  vue,  il  y  a  lieu  de  distinguer  la  vigueur  de  la  végétation  primaire 
pendant  le  temps  de  la  formation  des  tissus  primaires  et  la  vigueur  de  la  végétation  secondaire 
pendant  la  période  de  la  formation  des  tissus  secondaires.  Dans  les  deux  cas,  un  degré  de 
vigueur  plus  grand  dans  la  végétation  rorrespond  à  un  nombre  plus  élevé  de  massifs  libéro- 
ligneux  ,  à  un  développement  plus  considérable  et  à  une  différenciation  plus  marquée  de  tous 
les  tissus. 

Gomme  nous  le  verrons  dans  la  suite,  on  peut  prendre  pour  mesure  du  degré  de  vigueur  de 
la  végétation  primaire  d'un  segment  quelconque,  la  largeur  diamétrale  du  sommet  végétatif 
dans  lequel  ce  segment  s'est  organisé. 


DE  L'URTICA  D101CA.  77 

dans  le  segment  considéré,  en  un  mot  de  les  dénommer.  Pour  cela,  il  suffît 
de  considérer  les  caractères  suivants  : 

Les  faisceaux  sortants  (m  et  /),  depuis  leur  apparition  comme  cordons 
procambiaux  jusqu'au  moment  de  rétablissement  des  zones  génératrices 
secondaires,  sont  sensiblement  égaux  entre  eux,  mais  toujours  plus  gros 
(pie  les  autres  faisceaux.  Ils  sont  disposés  à  peu  près  en  hexagone  :  ceux 
qui  se  trouvent  sous  les  angles  aigus  de  la  section  sont  les  sortants  médians, 
les  autres  sont  les  sortants  latéraux  (*). 

Les  productions  ligneuses  et  libériennes  secondaires  de  ces  faisceaux  sont 
ordinairement  peu  nombreuses,  quelquefois  même  nulles,  c'est-à-dire  rem- 
placées, partiellement  ou  totalement,  par  du  T/'2.  Les  faisceaux  sortants 
paraissent  alors  être  les  plus  petits  de  tous  les  faisceaux  (pi.  VIII,  fig.  1, 
4,  8).  Ce  n'est  cependant  pas  toujours  le  cas,  car  dans  les  segments  vigou- 
reux les  productions  secondaires  se  forment  normalement  dans  les  faisceaux 
sortants  (  fig.  6).  Ceux-ci  peuvent  même,  quoique  rarement,  être  divisés 
en  plusieurs  lames  libéro-ligneuses  secondaires  (fig.  5)  (**). 

Les  faisceaux  réparateurs  sont  les  faisceaux  Mp,  M",  Lm  :  les  deux  pre- 
miers se  montrent  de  chaque  côté  des  sortants  médians;  le  dernier,  entre 
les  sorlants  latéraux.  La  grosseur  de  ces  faisceaux,  à  la  période  primaire, 
n'est  ordinairement  pas  uniforme  :  les  faisceaux  Mp  et  Ma  sont  presque  tou- 
jours plus  gros.  Cela  provient  de  ce  que  le  faisceau  Lm  se  trifurque  dès 
qu'il  a  atteint  une  certaine  largeur  :  dans  le  modèle  V,  le  faisceau  Lm  d'un 

(')  La  position  des  grands  et  des  petits  faisceaux,  par  rapport  à  la  forme  générale  en 
hexagone  de  certaines  sections  transversales,  a  été  considérée  par  M.  S.  Fugairon  comme  un 
caractère  propre  à  distinguer  diverses  espèces  d'Ortie.  J'ai  déjà  fait  observer  que  suivant  l'âge 
les  plus  gros  faisceaux  sont  tantôt  les  faisceaux  sortants  et  tantôt  les  faisceaux  réparateurs; 
que,  de  plus,  la  forme  de  la  section  dépend  du  degré  de  développement  atteint  par  la  lige, 
ainsi  que  de  la  hauteur  et  du  niveau  auxquels  la  coupe  a  été  pratiquée.  S'il  est  vrai  qu'on 
peut,  dans  le  jeune  âge  et  en  certains  points,  reconnaître  une  forme  générale  en  hexagone, 
cette  forme  se  modifie  plus  tard  et  devient  un  polygone  plus  ou  moins  régulier  à  douze  côtés 
ou  même  un  cercle.  M.  S.  Fugairon  fait  alors  coïncider  les  angles  de  son  hexagone  tantôt  avec 
les  faisceaux  sortants  et  tantôt  avec  les  faisceaux  réparateurs.  Il  en  résulte  une  confusion  qui 
lui  permet  de  voir  des  différences  spécifiques  là  où  il  n'y  a  que  des  différences  d'âge,  de 
hauteur  ou  de  niveau. 

(*')  Ces  faisceaux  sortants,  dont  les  productions  libéro-ligneuses  secondaires  sont  bien  déve- 
loppées, sont  précisément  ceux  qui  se  rendent  dans  les  feuilles  les  plus  grandes. 


78  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

segment",  par  exemple,  esl  remplacé  dès  la  base  même  du  segment  par 
les  faisceaux  (Ms,  m,  Md)  n+1. 

Les  faisceaux  iMp  et  Ma,  au  contraire,  se  ramifient  plus  difficilement,  et 
seulement  à  une  faible  dislance  des  nœuds.  Il  en  résulte  que  ces  derniers 
faisceaux  réparateurs  sont  souvent  très  larges.  Ils  montrent  alors  plusieurs 
rangées  radiales  de  trachées,  c'est-à-dire  plusieurs  lignes  de  différenciation 
ligneuse  (fig.  5)  (*). 

Le  bois  et  le  liber  secondaires  se  développent  toujours  dans  les  faisceaux 
réparateurs.  A  une  période  suffisamment  avancée,  les  productions  secon- 
daires de  ces  faisceaux  sont  toujours  découpées  dans  les  tiges  aériennes, 
par  des  lames  radiales  de  T/"2,  en  un  nombre  plus  ou  moins  considérable 
de  lames  libéro-ligneuses  distinctes.  Celles-ci  se  montrent  d'abord  dans  les 
faisceaux  L"',  puis  dans  les  faisceaux  Mp  et  W.  Dans  les  tiges  souterraines, 
le  bois  et  le  liber  secondaires  forment  ordinairement  des  massifs  continus, 
indivis;  on  n'observe  de  lames  libéro-ligneuses  (pie  dans  les  plus  gros 
rhizomes. 

Quant  aux  faisceaux  1,  ils  n'apparaissent  comme  faisceaux  primaires 
cpie  dans  les  segments  assez  larges  pour  (pie  leurs  formations  primaires 
soient  du  modèle  IV  ou  V.  Par  contre  on  observe,  même  dans  les  segments 
les  plus  étroits  (**),  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  isolées  qui  par 
leur  position  et  leur  parcours  correspondent  exactement  aux  faisceaux  ?.. 
Ces  lames  libéro-ligneuses  peuvent  aussi  se  diviser  en  plusieurs  autres. 

En  étudiant,  au  point  de  vue  des  faisceaux  /,  tous  les  segments  d'une 
lige  principale,  j'ai  pu  constater  que  l'apparition  de  ces  faisceaux,  comme 
massifs  d'éléments  primaires,  se  fait  de  la  façon  suivante.  Dès  le  segment 3 
ou  4,  on  observe  à  la  place  que  doit  occuper  le  faisceau  1  une  fibre  libé- 
rienne primaire  complètement  isolée.  Les  cellules  du  T/2  externe  formées 
contre  celte  fibre  se  sont  recloisonnées  de  manière  à  former  un  groupe  de 

(*)    Théorie  du  faisceau. 

(**)  Je  me  sers,  pour  abréger,  des  expressions  segment  large  et  segment  étroit.  Il  faudrait 
dire  :  segments  produits  par  un  sommet  végétatif  de  grand  ou  de  petit  diamètre.  Étant  donné 
un  segment  quelconque  complètement  développé  ou  même  âgé,  on  peut  juger  approximative- 
ment de  la  largeur  du  soromçt  végétatif  qui  l'a  produit  d'après  la  distance  qui  sépare  diamé- 
tralement deux  faisceaux  opposés  (voyez  la  note  au  bas  de  la  page  7C). 


DE  L'URTICA  DIOICA.  79 

pelils  élémenls;  la  figure  2,  planche  VIII,  représente  celle  formation  dans 
un  segment7  assez  jeune.  Lorsqu'il  se  développe  une  lame  libéro-ligneuse 
secondaire  /.,  celle-ci  apparaît  en  face  de  Tunique  fibre  libérienne  dont  je 
viens  de  parler. 

Dans  un  segment  plus  élevé,  on  observe  dès  le  stade  procambial  un  groupe 
formé  de  quelques  petites  cellules  qui  ne  se  différencient  pas.  Plus  haut 
encore,  on  voit  se  caractériser  dans  ce  groupe  procambial  une  seule  trachée 
et  quelques  éléments  libériens  (lig.  3).  Après  rétablissement  de  la  zone 
cambiforme,  ces  éléments  primaires  si  peu  nombreux  sont  repoussés,  écra- 
sés par  le  T/2.  Ce  n'est  que  dans  les  segments  vigoureux  des  modèles  IV 
et  V  que  les  faisceaux  l  se  caractérisent  complètement  dés  la  période 
primaire. 

Élémenls  constitutifs  des  faisceaux  primaires  et  des  lames 
libéro-ligneuses  secondaires. 

La  composition  du  bois  et  du  liber  tant  primaires  que  secondaires  nous 
est  connue  (*);  j'ajouterai  seulement  que  dans  les  vieux  rhizomes,  les  vais- 
seaux sont  parfois  comblés  de  thylles  (**). 

La  disposition  des  massifs  ligneux  primaires  varie  peu  avec  l'âge;  celle 
des  massifs  libériens  primaires  est,  au  contraire,  susceptible  de  modifications 
assez  grandes.  Celles-ci  proviennent  de  ce  que  le  liber  primaire,  étant  placé 
à  l'extérieur  de  l'anneau  générateur,  est  obligé  de  se  prêter  à  l'accroissement 
diamétral  secondaire  de  la  tige.  Observé  dès  la  période  primaire,  le  liber 
primaire  est  toujours  disposé  en  massifs  parfaitement  distincts,  correspon- 
dants chacun  à  un  massif  de  bois  primaire  (pi.  I,  fig.  4,  7,  cl  pi.  Il,  fig.  \, 
3,  5,  6).  Dans  l'Ortie,  comme,  dans  toutes  les  plantes  vasculaires,  chaque 
faisceau  est  composé  de  bois  et  de  liber.  A  une  époque  plus  ou  moins 
avancée  de  la  période  secondaire,  la  disposition  du  liber  primaire  se  modifie 
aussi  bien  dans  les  segments  qui  renferment  peu  de  faisceaux  que  dans 
ceux  qui  en  contiennent  beaucoup. 

(')   Voyez  chapitre  premier. 

("*)  Ce  fait  est  signalé  déjà  dans  le  Verqleichcnde  Anatomie,  de  M.  le  professeur  A.  de  Baiu. 


80  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Lorsqu'un  segment  qui  ne  renferme  que  quatre  faisceaux  primaires,  par 
exemple,  a  pris  un  accroissement  diamétral  secondaire  considérable,  chacun 
des  quatre  massifs  libériens  primaires  s'est  beaucoup  étendu  tangenlielle- 
ment  pour  suivre  l'accroissement  du  périmètre  de  la  tige.  Ce  résultat  est 
atteint  par  l'élirement  de  tous  les  éléments  et  par  le  recloisonnement  de 
plusieurs  d'entre  eux.  Les  grandes  fibres  libériennes  primaires  sont  alors 
déformées  et  comme  éparpillées.  Quel  que  soit  le  nombre  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  formées  dans  chaque  faisceau,  chacun  des  quatre 
massifs  libériens  primaires  étiré  en  longue  bande,  surmonte  chacun  des 
quatre  systèmes  de  lames  libéro-ligneuses  (pi.  II,  fig.  7,  S,  9;  pi.  V, 
fig.  5,  et  pi.  VIII,  fig.  4,  5). 

Lorsque  les  faisceaux  primaires  sont  nombreux,  les  massifs  libériens 
primaires  sont  encore  distincts  au  début,  quoique  plus  rapprochés  les  uns 
des  autres.  Mais  dès  que  la  tige  commence  à  manifester  un  accroissement 
diamétral  secondaire,  ces  massifs  se  déforment,  s'étirent  :  ceux  qui  appar- 
tiennent à  des  faisceaux  très  voisins,  comme,  ceux  qui  composent  un  même 
système,  se  fusionnent,  de  sorte  qu'à  une  période  secondaire  même  peu 
avancée,  on  trouve  le  liber  primaire  disposé  en  quatre  bandes  qui  corres- 
pondent à  chacun  des  quatre  systèmes  de  faisceaux  (pi.  VIII,  iig.  6). 

Que  les  segmenls  contiennent  peu  ou  beaucoup  de  faisceaux  primaires, 
la  disposition  du  liber  primaire,  lorsque  ces  segments  ont  pris  un  certain 
développement  secondaire,  est  donc  la  même  :  il  forme  quatre  bandes 
ondulées  plus  ou  moins  continues  correspondant  à  chacun  des  quatre  systèmes 
de  faisceaux.  On  pourrait  dire  aussi  qu'il  constitue  une  zone  circulaire  ordi- 
nairement interrompue  sous  les  quatre  sillons  de  la  lige. 

Le  liber  secondaire  forme  des  massifs  toujours  distincts  les  uns  des  autres 
et  correspondant  exactement  aux  massifs  ligneux  secondaires.  Ces  massifs 
libériens  secondaires  sont  compris  entre  la  bande  de  liber  primaire  et  la 
zone  cambiale.  Ils  sont  séparés  les  uns  des  autres  par  du  T/'-  externe,  ne 
renfermant  jamais  de  cellules  grillagées,  comme  M.  S.  Fugairon  l'a  d'ailleurs 
parfaitement  observé  dans  YUrlica  Cannabina.  Sur  une  simple  coupe  trans- 
versale, l'aspect  du  liber  secondaire  et  du  T/'-  externe  est  à  peu  près  le 
même.  Dans  ces  deux  tissus,  on  rencontre,  en  effet,  des  cellules  cristalli- 


DE  L'URTICA  DIOICA.  81 

gènes  et  des  fibres  de  petit  diamètre  tellement  épaissies  que  la  cavité  cellu- 
laire est  réduite  à  un  point  obscur  (*). 

Le  nombre  des  fibres  libériennes  de  grand  diamètre  est  assez  variable  : 
ce  sont  les  segments  du  modèle  V  qui  en  renferment  le  plus.  Nous  en  tirerons 
une  conséquence  qui  pourrait  devenir  précieuse,  si  l'industrie  cherchait  à 
utiliser  les  fibres  de  l'Ortie,  comme  on  l'a  déjà  proposé  à  plusieurs  reprises. 
Pour  obtenir  la  plus  grande  quantité  de  fibres  libériennes  primaires  (celles 
de  grand  diamètre,  souples  et  longues),  il  sera  nécessaire  de  cultiver  la 
plante  de  manière  qu'elle  prenne  un  très  grand  développement  primaire, 
c'est-à-dire  un  grand  développement  dès  le  début  de  la  végétation.  Un  fort 
accroissement  secondaire  ne  sera  utile  que  si  l'on  veut  récolter,  en  même 
temps,  les  fibres  libériennes  secondaires  qui,  comme  nous  le  savons,  sont 
plus  étroites  et  plus  dures. 

A  une  période  secondaire  très  avancée,  les  éléments  du  liber  primaire 
écrasés  passent  à  l'état  de  tissus  cornés  et  deviennent  peu  reconnaissables. 


(')  Ce  qui  préeède  montre  ic  peu  d'exactitude  des  affirmations  suivantes  : 
«  Ils  (les  tubes  libériens)  ne  sont  jamais,  comme  dans  beaucoup  d'autres  familles,  distribués 
en  faisceaux  distincts,  courbés  en  arc  ou  chenal  correspondant  à  chaque  faisceau  de  trachées 
du  verticille;  mais  ils  forment  un  cercle  lâche,  un  manchon  continu,  parfois  incomplet,  dont 
l'épaisseur  varie  de  deux  à  huit  ou  très  rarement  dix  tubes.  »  (Guillard  in  S.  Fugàiron, 
loc.  cit.,  p.  12.) 

Au  sujet  de  YUrlica  dioica,  M.  S.  Fugàiron  s'exprime  ainsi  :«  Ces  fibres  (les  6bres  libériennes 
de  grand  diamètre)  forment  dans  l'écorce  une  couche  continue,  mais  lâche,  dont  l'épaisseur 
varie  d'une  à  trois  fibres  »  (loc.  cit.,  p.  17).  Dans  YUrtica  urens,  le  même  anatomiste  dit  que 
«  les  fibres  libériennes  qui  forment  un  cercle  à  peu  près  complet  dans  YUrtica  dioica,  figurent 
ici  quatre  arcs  de  cercles  correspondants  aux  points  de  la  tige  où  se  trouvent  placés  les  faisceaux 
ligneux  principaux.  Ces  arcs  sont  plus  épais  en  leur  milieu  que  vers  les  extrémités  ».  (Loc.  cit., 
p.  21.) 

L'existence,  chez  les  Urticées,  de  fibres  libériennes  de  petit  diamètre  et  complètement 
épaissies,  a  été  niée  par  Guillard.  M.  S.  Fugàiron  a  reconnu  la  présence  de  ces  fibres  dans 
plusieurs  plantes  de  la  famille,  mais  il  ne  les  a  pas  signalées  dans  YUrtica  dioica. 

Il  était  utile  de  faire  ces  rectifications  parce  qu'on  a  voulu  trouver,  dans  la  répartition  des 
fibres  libériennes  chez  les  Urticées,  un  caractère  propre  à  distinguer  cette  famille  de  la  plupart 
des  Dicotylées.  Je  crois  avoir  démontré  que  dans  l'Ortie,  comme  dans  toutes  les  Phanérogames, 
le  liber  forme  primitivement  des  massifs  correspondants  aux  massifs  ligneux;  des  modifications 
ultérieures  peuvent  se  manifester,  mais  on  ne  peut  leur  accorder  une  bien  grande  importance. 

Tome  XLYÏI.  il 


82  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

2°  Systèmes  épidermique  cl  fondamental. 

a.  —  L'épidcrme  est  formé  do  cellules  tabulaires  allongées  dans  le  sens 
de  Taxe  (pi.  Il,  fig.  10).  Lorsque  la  lige  prend  un  accroissement  secondaire 
considérable,  comme  dans  les  premiers  segments,  les  cellules  épidermiques  se 
divisent  par  des  cloisons  transversales  (fig.  11),  puis  longitudinales  (fig.  12). 
Il  en  résulte  une  disposition  quadrillée  assez  régulière,  dans  laquelle  on 
reconnaît  encore,  grâce  à  leur  épaisseur  plus  grande,  les  cloisons  des  cellules 
primitives. 

L'épidcrme  porte  diverses  sorles  de  poils  qui  ont  été  étudiés  par  plusieurs 
auteurs,  notamment  par  iM.  J.  Duval-Jouve  (*).  Je  résumerai  ici,  après  les 
avoir  contrôlées  et  complétées,  les  observations  de  mes  devanciers. 

Les  poils  de  l'Ortie  sont  de  trois  sortes  : 

1.  Poils  urlicanls  ou  stimulus  (fig.  15,  pi.  XVII)  :  ils  sont  unicellulaires 
et  surmontent  une  glande.  Ils  mesurenl,  en  moyenne,  un  peu  plus  de  2mm  de 
longueur,  la  glande-support  comprise. 

La  cellule  qui  forme  le  poil  est  une  cellule  épidermique  considérablement 
accrue  et  à  laquelle  on  peut  reconnaître  trois  parties  :  un  bulbe  basilaire 
recouvert  par  les  cellules  de  la  glande;  un  long  poinçon  conique  dont  la 
paroi  est  creusée  de  vacuoles  inlerslicielles  qui  figurent  des  stries  spiralées; 
enfin  un  petit  bouton  terminal  incliné  dont  la  cavité  communique  avec  la 
cavité  du  poinçon  et  du  bulbe. 

La  glande  est  constituée  par  une  éminence  du  parenchyme  sous-épider- 
mique  recouverte  par  l'épidémie.  Elle  est  creusée  en  un  godet  dans  lequel  la 
partie  bulbeuse  du  poil  est  enchâssée.  On  suppose  que  le  liquide  brûlanl  est 
sécrété  par  les  cellules  de  la  glande  et  passe  ensuite  dans  le  poil. 

Bahrdl  a  signalé  des  courants  dans  les  cordons  protoplasmiques  des  jeunes 
poils  urticanls.  J'ai  pu  observer  ce  phénomène  avec  une  grande  netteté  :  les 
choses  se  passent  d'ailleurs  comme  dans  les  poils  slaminaux  des  Tradescantia. 
La  figure  15,  planche  XVII,  en  donne  une  idée; 

(*)  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France,  XIV,  3<>,  t.  I. 


DE  L  URTICA  DIOICA.  85 

2.  Poils  piquants  non  urlicants  (fig.  20)  :  quoique  un  peu  moins  longs 
que  les  précédents,  ces  poils  sont  encore  visibles  à  l'œil  nu.  Us  sont  unicel- 
lulaires  et  dépourvus  de  glande.  Leur  large  base  occupe  la  place  d'une  cellule 
épidermique.  Les  cellules  épidermiques  voisines,  plus  petites,  s'élèvent  un 
peu  contre  la  première,  comme  pour  lui  faire  un  support.  Le  poil  est  long, 
conique,  terminé  en  pointe  aiguë.  Il  est  souvent  implanté  obliquement,  la 
pointe  en  avant.  Sa  surface  est  recouverte  de  verrues  qui  correspondent  à 
autant  de  vacuoles  creusées  dans  l'épaisseur  de  la  paroi  (fig.  27).  Plus  tard, 
cet  aspect  disparaît  et  la  surface  devient  lisse.  A  partir  d'un  certain  niveau 
marqué  par  une  ligne  circulaire,  la  paroi  s'épaissit  fortement,  de  sorte  qu'à 
une  distance  assez  grande  de  la  pointe,  la  cavité  cellulaire  est  oblitérée  par 
les  couches  d'épaississement  de  la  membrane. 

Les  poils  de  ces  deux  premières  catégories  sont  répandus,  sans  ordre,  sur 
les  liges  et  occupent  principalement  les  parties  saillantes. 

On  n'a  pas  encore  signalé,  je  crois,  l'existence  de  formes  intermédiaires 
entre  les  poils  urticanls  portés  par  une  glande  et  à  pointe  renflée  d'une  part, 
et  les  poils  piquants  sessiles,  à  pointe  aiguë,  d'autre  part.  J'en  ai  observé, 
cependant,  plusieurs,  notamment  sur  l'enlrenœud  '  de  la  tige  principale 
jeune.  Les  figures  28  et  29  représentent  des  poils  sessiles  ou  presque 
sessiles,  à  parois  peu  épaisses  et  terminés  par  un  boulon  creux.  La  partie 
inférieure  ressemble  à  celle  des  poils  piquants,  la  partie  supérieure,  à  celle 
des  poils  urlicants.  Les  figures  26  et  27  montrent,  au  contraire,  des  poils 
portés  sur  une  éminence  ou  même  plongés  en  partie  dans  celle-ci,  à  la  façon 
des  poils  urlicants,  tandis  que  la  portion  libre  est  effilée  en  pointe  aiguë  et 
munie  d'une  paroi  épaisse,  verruqueuse,  comme  celle  des  poils  piquants.  Les 
formes  intermédiaires  confirment  donc  l'interprétation  que  l'on  a  donnée  de 
la  glande  et  de  la  cellule  terminale  du  poil  urticanl; 

3.  Poils  glandulifères  invisibles  à  l'œil  nu  :  ils  se  composent  d'un  support 
et  d'une  tête.  Dans  le  jeune  âge  le  support  est  une  cellule  cylindrique  plus 
ou  moins  arquée  qui  s'isole  de  bonne  heure,  par  une  cloison  transversale,  de 
la  cellule  épidermique  productrice  du  poil.  La  tète  est  formée  par  une  cellule 
sphérique  remplie  de  protoplasme  et  contenant  un  noyau  (fig.  22).  Bientôt 
cette  cellule  se  divise  en  deux,  plus  souvent  en  deux,  puis  en  quatre  cellules 


Si  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

par  lies  cloisons  verticales.  Chacune  des  cellules- (illes  conserve  pendant 
quelque  temps  un  protoplasme  pariétal  el  un  noyau  (fig.  23,  24,  25).  La 
cellule-support  reste  simple,  son  protoplasme  disparait  bien  vile.  Plus  tard, 
le  contenu  de  chaque  cellule  de  la  tête  est  une  grosse  goutte  réfringeante  qui 
prend,  par  l'action  de  la  potasse,  une  teinte  d'un  rouge  vineux  vif. 

Les  poils  glandulifères  apparaissent  très  tôt  :  on  les  trouve  déjà  tout  formés 
sur  la  tige  et  les  feuilles  d'un  bourgeon  en  végétation.  Ils  tombent  de  bonne 
heure  par  la  désarticulation  du  support. 

I).  —  Le  tissu  fondamental  primaire  peut  être  divisé  topographiquemenl 
en  une  région  interne,  une  région  externe  et  des  régions  interfasciculaires. 

Le  tissu  fondamental  primaire  interne  (moelle)  est  toujours  composé  de 
cellules  parenchymateuses  dont  plusieurs  sont  recloisonnées  et  renferment 
des  macles  d'oxalate  de  chaux.  Ce  tissu  contient  souvent  de  l'amidon  dans 
les  liges  souterraines,  mais  très  rarement  dans  les  tiges  aériennes.  L'espace 
qu'il  occupe  est  d'autant  plus  grand  que  les  faisceaux  primaires  sont  plus 
nombreux.  En  comparant  la  base  d'un  segment  du  modèle  I  à  la  base  d'un 
segment  du  modèle  V,  ces  deux  segments  étant  pris  exactement  à  un  même 
âge,  on  constate  que  le  diamètre  de  la  moelle  dans  le  premier  segment 
étant  1,  le  diamètre  de  la  moelle  dans  le  second  est  7  ou  8.  Les  figures  6 
à  10,  planche  VI,  dessinées  toutes  à  un  même  grossissement,  montrent 
d'ailleurs  ces  variations  dans  toute  leur  évidence. 

Lorsqu'il  n'a  qu'un  faible  diamètre,  le  tissu  fondamental  primaire  interne 
est  persistant;  au  contraire,  lorsque  son  diamètre  est  considérable,  comme 
dans  les  segments  de  la  région  supérieure  des  tiges  aériennes  ou  souter- 
raines, il  se  résorbe  bientôt  presque  entièrement,  laissant  alors,  au  centre  de 
l'organe,  une  vaste  lacune  interrompue  seulement  aux  nœuds. 

Le  tissu  fondamental  primaire  externe  ou  parenchyme  cortical  est  diffé- 
rencié en  deux  couches  :  un  hypoderme  et  une  couche  herbacée.  L'hypo- 
derme  est  sous-jacent  à  l'épidémie;  ses  cellules  sont  prismatiques,  unies  sans 
méals  et  à  parois  molles,  quoique  souvent  assez  épaisses,  surtout  sous  les 
angles.  Dans  les  segments  les  plus  inférieurs  des  tiges  aériennes,  les  cellules 
de  l'hypoderme  ne  sont  pas  épaissies,  si  ce  n'est  sous  les  angles  de  la 


DE  L'URTICA  DI01CA.  83 

section.  Plus  haut  les  cellules  collenchymateuses  sonl  en  plus  grand  nombre 
cl  Ibrmen l  de  petits  massifs  séparés  les  uns  des  autres.  Ce  n'est  que  bien 
haut  sur  les  tiges  quoi)  observe  une  couche  continue  de  collenchyme  épaisse 
de  deux  à  trois  rangs  de  cellules;  sous  les  angles,  cette  couche  constitue  des 
massifs  comptant  de  six  à  sept  rangs  de  cellules. 

La  couche  herbacée  est  composée  de  trois  ou  quatre  assises  de  cellules 
cylindriques  qui  laissent  entre  elles  des  méats  et  dont  les  parois  sont  toujours 
minces;  elles  renferment  de  la  chlorophylle  dans  les  liges  aériennes  et 
parfois  une  matière  colorante  rose  qui  rougit  par  les  acides,  bleuit,  puis 
se  décolore  par  les  bases.  Cette  matière  colorante  existe  aussi  quelquefois 
dans  Thypoderme  et  dans  les  cellules  périphériques  du  tissu  fondamental 
primaire  interne. 

L 'épidémie  et  le  tissu  fondamental  primaire  externe  des  tiges  souterraines 
ainsi  que  des  deux  ou  trois  premiers  segments  de  la  partie  aérienne  des 
liges  principales  el  d'ordre  "  sont  décortiqués  de  bonne  heure  par  suite  de 
la  formation  d'un  phellogène  dans  l'assise  cellulaire  la  plus  profonde  du  tissu 
fondamental  primaire  externe.  Le  liège  produit  par  ce  phellogène  est  toujours 
peu  développé  :  son  épaisseur  est  de  deux  ou  trois  cellules,  rarement  de  cinq 
ou  six. 

H  n'y  a  pas  de  décorticalion  dans  les  segments  véritablement  aériens; 
mais  lorsque  ceux-ci  prennent  un  grand  développement  secondaire,  il  se 
produit,  à  leur  surface,  des  fentes  longitudinales  ou  lenticelles.  Celles-ci 
sont  le  résultat  de  la  formation  d'éléments  subéreux  localisés  sous  l'épiderme 
distendu  et  crevassé. 

Quant  au  lissu  fondamental  primaire  hiterfasciculaire,  il  est  composé  d'élé- 
ments semblables  à  ceux  du  tissu  fondamental  primaire  interne,  mais  plus 
petits.  Il  y  apparaît  une  zone  génératrice  secondaire  qui  fonctionne  d'abord 
comme  cambiforme,  mais  qui  se  transforme  ensuite  partiellement  en  cam- 
bium  de  manière  à  produire  dans  le  T/"2  interfasciculaire  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  isolées  telles  que  /  (fig.  4.,  pi.  VIII). 

Le  tissu  fondamental  secondaire  se  développe  donc  d'abord  dans  les 
espaces  compris  entre  les  faisceaux,  mais  il  se  forme  aussi  plus  ou  moins  tôt 


86  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

dans  la  partie  secondaire  des  faisceaux  lorsque  le  cambium  se  Iransforme 
en  câmbiforme  (*).  Su  i  va  ni  que  celte  transformation  est  temporaire  ou  défi- 
nitive, partielle  ou  complète,  la  distribution  du  T/"2  inlrafasciculaire  varie 
beaucoup. 

1°  Remplacement  temporaire  du  cambium  par  un  câmbiforme  :  Si  ce 
remplacement  est  partiel,  il  y  a  formation,  dans  le  bois  et  le  liber  secon- 
daires, d'ilôts  de  T/"2;  s'il  est  complet,  au  contraire,  des  bandes  langentielles 
de  T/"2  se  développent  à  travers  toute  la  largeur  des  massifs  libéro-ligneux 
secondaires  (lig.  5,  pi.  VIII). 

Le  T/"2  interne,  lorsqu'il  est  formé  d'éléments  non  sclérifiés,  se  reconnaît 
facilement  dans  le  bois  secondaire;  par  contre,  l'aspect  du  T/""  externe  dif- 
fère peu,  sur  une  simple  coupe  transversale,  de  l'aspect  du  liber  secondaire. 
Dans  les  dessins  d'ensemble  qui  accompagnent  ce  mémoire,  le  T/"2  externe 
n'est  pas  représenté  dans  les  massifs  libériens  secondaires  à  cause  de  la 
faible  épaisseur  de  ces  derniers. 

Dans  les  liges  aériennes  ces  remplacements  temporaires  de  zones  cam- 
biales par  des  cambiformes  se  répètent  fréquemment,  de  sorte  que  les  lames 
libéro-ligneuses  secondaires  sont  souvent  interrompues,  segmentées  par  de 
nombreux  massifs  de  T/2  inlrafasciculaire  irrégulièrement  disposés.  Dans 
les  tiges  souterraines,  au  contraire,  les  lames  libéro-ligneuses  secondaires 
sonl  peu  nombreuses,  mais  ordinairement  elles  sont  parfaitement  continues. 
On  ne  peut  cependant  voir  dans  ce  fait  une  influence  de  la  vie  souterraine, 
attendu  que  dans  les  racines  les  lames  libéro-ligneuses  sont  fréquemment 
interrompues  par  du  T/"2. 

A  un  niveau  donné,  ces  remplacements  d'éléments  ligneux  et  libériens 


(*)  Qu'on  ne  s'étonne  point  de  l'apparition  d'un  T/"2  au  milieu  des  éléments  secondaires  des 
faisceaux.  Les  meilleurs  auteurs  admettent  la  présence  des  éléments  secondaires  du  faisceau 
dans  le  T/2  sous  le  nom  de  faisceaux  secondaires.  Les  lames  libéro-ligneuses  secondaires  isolées 
de.  l'Ortie  nous  en  fournissent  de  nombreux  exemples.  D'ailleurs,  telle  qu'elle  a  été  exposée  ci- 
dessus,  la  production  des  éléments  libéro-ligneux  secondaires  ou  des  éléments  du  T/'2  résulte 
du  fonctionnement  variable  des  zones  génératrices  secondaires.  Il  est  naturel  que  ces  éléments 
puissent  se  substituer  les  uns  aux  autres  suivant  les  besoins  de  la  plante. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  S7 

secondaires  par  des  éléments  peu  différenciés,  identiques  à  ceux  du  Tf~ 
inlerfasciculaire,  altèrent  plus  ou  moins  profondément  la  symétrie  des  lames 
libéro-ligneuses  secondaires  et  cachent  les  rapports  que  ces  lames  ont  entre 
elles  ou  avec  les  faisceaux  primaires.  Ce  n'est  donc  que  sur  un  grand  nombre 
de  coupes  qu'on  peut  reconnaître,  d'une  manière  certaine,  cette  symétrie  et 
ces  rapports.  Mais,  pour  cela,  il  est  nécessaire  de  faire  abstraction  des  inter- 
ruptions produites  dans  les  lames  libéro-ligneuses  par  le  T/"2.  C'est  ce  que 
nous  avons  fait  dans  l'étude  du  parcours  de  ces  lames.  D'ailleurs  les  rempla- 
cements temporaires  des  zones  cambiales  par  des  cambiformes  paraissent  être 
sous  la  dépendance  des  conditions  biologiques.  Ils  peuvent,  en  effet,  faire 
complètement  défaut  comme  dans  la  plupart  des  rhizomes. 

2°  Remplacement  définitif  du  cambium  par  un  cambi forme  :  Lorsque  ce 
remplacement  définitif  est  en  même  temps  complet,  c'est-à-dire  intéressant 
une  zone  cambiale  dans  son  enlièreté,  le  T/"2  se  substitue  aux  éléments 
ligneux  et  libériens  secondaires  qui  cessent  de  se  produire  dans  le  faisceau 
(pi.  VIII,  fig.  4). 

Ce  phénomène  ne  s'observe  que  dans  les  faisceaux  sortants  et  encore  pas 
toujours.  Dans  les  liges  souterraines  la  zone  génératrice  des  faisceaux  m  et  / 
est,  dès  le  début,  une  zone  cambiforme.  Les  faisceaux  sortants  des  rhizomes 
n'ont  donc,  comme  éléments  ligneux  et  libériens  caractérisés,  que  ceux  qui 
se  sont  formés  aux  dépens  du  méristème  primitif,  c'est-à-dire  que  ceux  qui 
sont  primaires  (fig.  4  et  8,  pi.  VIII)  (*).  Dans  la  région  inférieure  des  tiges 
aériennes,  les  faisceaux  m  et  /  ont  d'abord  une  zone  cambiale  qui  se  trans- 
forme bientôt  tout  entière  en  zone  cambiforme.  Les  faisceaux  sortants  des 
premiers  segments  aériens  ont  donc  des  éléments  libéro-ligneux  primaires  et 
secondaires  anciens  (fig.  5,  pi.  VIII).  Lorsque  ces  segments  prennent  un 
grand  accroissement  diamétral  secondaire,  on  voit  ordinairement  la  zone 
cambiale  réapparaître  en  face  des  faisceaux  sortants  (pi.  II,  fig.  8).  Enfin, 
lorsque  la  tige  a  atteint  toute  sa  vigueur,  c'est-à-dire  lorsque  les  segments 

(*)  Ces  faisceaux  se  rcndcnl  dans  des  appendices  mdimentaires. 


88  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

sont  du  modèle  V  et  que  les  inflorescences  apparaissent,  alors  la  zone  cam- 
biale des  faisceaux  sortants  ne  se  transforme  plus  en  cambiforme,  ou,  si  elle 
le  fait,  c'est  seulement  d'une  façon  temporaire,  comme  dans  les  autres 
faisceaux  (fig.  6,  pi.  VIII)  (*). 

Lorsqu'on  fin,  le  remplacement  d'un  cambium  par  un  cambiforme  est 
définitif,  mais  partiel  (c'est-à-dire  n'intéressant  qu'une  portion  de  la  zone 
cambiale),  il  se  forme,  dans  la  partie  secondaire  des  faisceaux,  des  lames 
rayonnâmes  de  Tf'2  qui  isolent  des  lames  libéro- ligneuses  secondaires 
(fig.  o,  pi.  VIII,  faisceaux  M). 

On  peut  observer  ce  phénomène  dans  tous  les  faisceaux.  La  disposition 
des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  étant  connue  dans  toute  l'étendue  des 
liges,  il  suffira  de  faire  remarquer  que  les  lames  rayonnantes  de  Tf2  sont 
interposées  aux  lames  libéro-ligneuses;  que,  par  suite,  elles  constituent  de 
véritables  cloisons  radiales  dont  la  hauteur  est  d'au  moins  un  entrenœud. 

Quelle  que  soit  sa  position,  le  Tf"2  interne  est  composé  de  cellules  prisma  • 
tiques  dont  les  extrémités  sont  rectangulaires  sur  la  coupe  radiale  et  pointues 
sur  la  coupe  tangentielle.  Ces  éléments,  tantôt  sclérifiés,  tantôt  à  parois 
minces,  sont  disposés  en  zones  concentriques  alternantes.  Dans  les  liges  sou- 
terraines, les  zones  d'éléments  mous  sont  généralement  plus  larges  que  dans 
la  tige  aérienne.  Le  T/"2  externe  est  constitué  de  cellules  cylindriques 
fréquemment  recloisonnées  et  entremêlées  de  quelques  fibres  de  petit  diamè- 
tre complètement  épaissies  (**). 

Le  bois  secondaire  et  le  Tf-  interne  sont  deux  tissus  qui,  dans  l'Ortie,  se 
remplacent  l'un  l'autre  avec  la  plus  grande  facilité  selon  les  besoins  de  la 
plante.  La  fonction  dévolue  à  ces  deux  tissus  est  d'ailleurs  entièrement 
différente  :  le  bois  sert  à  la  circulation  des  liquides  absorbés,  le  Tf'2,  au 
dépôt  des  réserves  alimentaires  élaborées  (amidon). 

M.  S.  Fugairon  suppose  aux  «  cellules  cambiformes  iniraligneuses  »  (cel- 
lules non  sclérifiées  du  T/'-  interne)  la  faculté  de  se  multiplier  et  d'amener 

(*)  Ces  faisceaux  se  rendent  dans  des  appendices  1res  développés. 
('*)  La  description  complète  des  éléments  constitutif-,  du  Tf-  a  été  faite  au  chapitre  premier. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  89 

ainsi  «  la  dislocation  des  faisceaux  et  la  rupture  des  arcs  interfasciculaires  » . 
Il  attribue  à  ce  phénomène  purement  fictif  un  grand  rôle  dans  le  dévelop- 
pement diamétral  de  la  tige.  Le  fonctionnement  des  zones  cambiales  et 
cambiformes,  leur  remplacement  réciproque,  d'une  part,  la  faculté  que  pos- 
sèdent les  cellules  nouvellement  formées  d'épaissir  leurs  parois  ou  de  les 
conserver  minces,  d'autre  part,  suffisent  pour  expliquer  les  dispositions  en 
apparence  les  plus  singulières.  Les  massifs  ligneux  ne  sont  donc  pas  dislo- 
qués, éparpillés  ultérieurement  à  leur  formation,  mais  ils  naissent  comme 
nous  les  voyons,  c'est-à-dire  entourés  et  entrecoupés  de  Tf".  De  même,  les 
arcs  interfasciculaires  de  T/"2  sclérifié  ne  sont  pas  rompus  ultérieurement  à 
leur  formation,  mais  la  sclérification  ne  se  manifeste  que  dans  certaines 
zones  continues  ou  non  du  T/"2  interfasciculaire.  Ce  phénomène  n'a  qu'une 
importance  tout  à  fait  secondaire. 

J'ai  pu,  il  est  vrai,  observer  dans  quelques  gros  rhizomes  une  sorte  de 
prolifération  des  éléments  mous  du  T/"2  interne,  mais  ce  phénomène  ne  se 
manifeste  que  dans  des  conditions  tout  à  fait  particulières  et  n'a  rien  de 
commun  avec  l'accroissement  diamétral  de  la  tige.  Dans  les  larges  zones 
formées  de  cellules  à  parois  minces  du  Tf"1  interne  des  tiges  souterraines, 
il  se  produit  parfois  des  fentes  tangentielles  disposées  de  manière  à  former, 
par  leur  ensemble,  deux  ou  trois  cercles  concentriques  interrompus.  Les 
cellules  qui  limitent  ces  fentes  font  hernie  dans  celles-ci  à  la  façon  des 
thylles,  puis  se  recloisonnent,  s'enchevêtrent  et  forment  un  tissu  lâche  qui 
remplit  la  lacune.  Lorsque  ces  productions  sont  terminées,  on  croirait  voir, 
dans  le  Tf"1  interne,  des  zones  concentriques  d'éléments  arrondis,  irréguliers 
et  de  grand  diamètre.  Ces  sortes  de  thylles  renferment  de  l'amidon  comme 
les  thylles  qui  occupent  l'intérieur  des  vaisseaux. 

Il  convient  de  signaler  ici  la  facilité  avec  laquelle  se  cicatrisent  les  bles- 
sures faites  aux  rhizomes  de  l'Ortie  dioïque.  Il  est  rare,  en  effet,  de  trouver 
un  de  ces  rhizomes  intact  sur  une  grande  longueur.  Les  efforts  qu'on 
fait  pour  extirper  cette  mauvaise  herbe  ne  servent,  le  plus  souvent,  qu'à  la 
propager  par  boutures.  L'exemple  le  plus  curieux  est  celui  d'un  morceau 
de  rhizome  à  section  presque  carrée  :  la  surface  recouverte  de  liège  à  l'ordi- 

Tome  XLVII.  12 


90  ANATOM1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

naire  était  très  lisse  et  dépourvue  de  nœuds  visibles.  La  coupe  transversale 
(figure  7,  planche  VIII)  montre  que  nous  avons  à  faire  ici  à  un  lambeau  de 
tige  souterraine,  lambeau  qui  ne  contient  que  trois  lames  libéro-ligneuses 
secondaires.  Après  la  déchirure  qui  a  isolé  ce  fragment  de  tige,  une  couche 
subéreuse  s'est  établie  parallèlement  à  la  surface  accidentellement  produite. 
En  même  temps,  une  zone  cambiforme  s'est  constituée,  parallèlement  encore 
à  la  surface  accidentelle,  dans  le  T/"2  qui  primitivement  isolait  deux  lames 
libéro-ligneuses  voisines.  Celle  zone  cambiforme,  qui  a  peu  fonctionné,  fait 
suite  aux  zones  cambiales  antérieures  à  l'accident. 

Nous  avons  ici  un  bel  exemple  d'appropriation  physiologique  :  un  lam- 
beau de  lige  continue  à  vivre  et  se  refait  non  seulement  une  nouvelle 
surface  subéreuse,  mais  encore  une  nouvelle  zone  génératrice  orientée  par 
rapport  à  celte  même  surface.  Celte  double  reconstitution  a  marché,  comme 
l'indiquent  les  flèches  de  la  figure  7,  de  la  partie  qui  était  extérieure  dans  la 
tige  primitive  vers  la  partie  qui  était  intérieure  :  elle  n'est  pas  complète  de 
ce  côté,  mais  elle  aurait  pu  sans  doute  le  devenir  avec  le  temps. 


Influence  des  conditions  de  vie  sur  les  tissus. 

Je  ne  citerai  de  cette  influence  qu'un  seul  exemple  très  simple  et  en  même 
temps  très  démonstratif.  Il  s'agit  de  comparer  la  structure  des  tissus  arrivés  au 
même  degré  de  développement  sur  deux  coupes  pratiquées  au  même  niveau 
et  à  la  même  hauteur  dans  deux  plantes  ayant  vécu  dans  des  milieux  diffé- 
rents. Après  quelques  tâtonnements,  j'ai  trouvé  que  les  deux  plantes  repré- 
sentées en  grandeur  naturelle  par  les  figures  6  et  9  de  la  planche  I  réunissaient 
les  conditions  exigées  à  la  base  de  leur  segment  *.  Ces  deux  plantes  sont 
cependant  bien  différentes  extérieurement  :  la  plus  petite  (fig.  6)  est  âgée 
d'une  quinzaine  de  jours  seulement  et  provient  d'un  semis  fait  en  couche. 
Son  axe  hypocolylé,  relativement  épais  et  charnu,  porte  deux  cotylédons  à 
l'aisselle  desquels  on  voit  déjà  apparaître  des  bourgeons  axillaires.  La  tige 
montre  deux  entrenœuds  distincts,  mais  courts. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  91 

L'autre  plante,  plus  âgée  certainement,  s'est  développée  spontanément  au 
pied  d'une  haie  morte.  Son  axe  hypocotylé  est  plus  grêle;  les  cotylédons  sont 
tombés  et  les  bourgeons  axillaires  sont  restés  latents.  Trois  longs  enlrenœuds 
forment  la  tige  principale. 

Les  figures  8  et  10,  planche  I,  représentent,  à  un  même  grossissement, 
l'un  des  quatre  faisceaux  visibles  sur  la  coupe  transversale  pratiquée  à  la 
base  du  segment  '  de  chacune  de  ces  deux  plantes;  on  remarquera  que  dans 
les  deux  coupes,  les  tissus  sont  arrivés  exactement  au  même  degré  de  déve- 
loppement, quoique  les  plantes  qui  ont  fourni  ces  coupes  soient  d'un  âge  bien 
différent.  De  part  et  d'autre,  en  effet,  on  constate  l'apparition  de  la  zone 
génératrice  interfasciculaire,  la  même  largeur  de  zone  cambiale  et  la  même 
quantité  de  bois  et  de  liber  secondaires. 

Dans  la  plante  spontanée  (fig.  10),  le  bois  est  formé  de  fibres  ligneuses, 
fortement  sclérifiées,  et  de  vaisseaux  dont  le  diamètre  diffère  peu  de  celui  des 
fibres.  Le  liber  primaire  montre  des  fibres  libériennes  facilement  reconnais- 
sablés  à  leur  largeur  et  à  leurs  parois  épaissies.  Dans  la  plante  de  semis, 
au  contraire  (fig.  8),  les  vaisseaux  seuls  se  sont  consolidés;  leur  diamètre  est 
notablement  supérieur  à  celui  des  fibres  ligneuses.  Celles-ci  ont  conservé 
la  minceur  primitive  de  leurs  parois.  Dans  le  liber,  on  ne  dislingue  guère  les 
fibres  libériennes  primaires  dont  les  parois  sont  restées  minces;  le  diamètre 
de  ces  derniers  éléments  ne  diffère  pas  de  celui  des  cellules  voisines.  La  sclé- 
rification  des  fibres  ligneuses  et  libériennes  s'est  seulement  manifestée,  dans 
les  plantes  du  semis,  lorsque  ces  plantes  eurent  acquis  un  développement 
notablement  plus  grand  que  celui  de  la  plante  étudiée  ci-dessus  (fig.  G). 

Les  différences  histologiques  observées  portent  donc  principalement  sur  le 
diamètre  des  éléments  el^sur  leur  sclérification  :  Dans  un  sol  riche  et  humide 
les  vaisseaux  ont  un  diamètre  plus  grand,  les  tissus  se  développent  vile,  mais  la 
sclérification  des  fibres  ligneuses  et  libériennes  est  tardive.  Dans  un  sol  plus 
pauvre  et  plus  sec,  les  vaisseaux  sont  d'un  calibre  moindre,  les  tissus  se 
développent  lentement,  mais  leurs  éléments  se  caractérisent,  se  sclérifient 
fortement  au  fur  et  à  mesure  de  leur  apparition. 


92  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


ANNEXE  AU  CHAPITRE  II. 

Considérations  générales  sur  la  cause  des  variations  de  structure 

suivant  la  hauteur. 

Par  ce  qui  précède  on  a  pu  se  convaincre  que  les  variations  de  structure 
de  la  tige  suivant  la  hauteur  sont  surtout  des  variations  dans  le  nombre  ainsi 
que  dans  le  parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro-ligneuses 
secondaires;  les  variations  hislologiques  sont  moins  grandes.  On  peut  se 
demander  quelle  est  la  cause  des  variations  du  nombre  des  massifs  libéro- 
ligneux  primaires  et  secondaires.  Quant  aux  variations  de  parcours,  nous 
savons  maintenant  qu'elles  sont  corrélatives  aux  variations  du  nombre  des 
massifs  parcourants. 

Occupons-nous  d'abord  des  faisceaux  primaires.  Les  figures  6  à  10  de  la 
planche  VI  représentent  des  coupes  transversales  pratiquées  à  la  base  de 
segments  tous  arrivés  au  même  degré  de  développement  (au  moment  de 
.l'apparition  des  zones  génératrices  inlerfasciculaires),  mais  de  hauteur  diffé- 
rente. Ces  cinq  segments  appartenant  à  cinq  tiges  principales  arrivées  à 
divers  degrés  de  développement  ont  été  choisis  de  façon  à  correspondre  aux 
cinq  premiers  modèles  de  parcours. 

Ce  qui  frappe  tout  d'abord,  quand  on  examine  ces  figures,  ce  sont  les 
différences  de  diamètre  que  présentent  ces  sections  dessinées  toutes  à  un 
même  grossissement.  Dans  le  tableau  suivant  se  trouvent  réunis  l'indication 
de  la  hauteur  des  segments,  le  nombre  des  faisceaux  à  la  base,  le  modèle 
du  parcours  des  faisceaux  primaires  qui  ont  été  suivis  dans  tout  leur  trajet 
et  enfin  les  distances  diamétrales  qui  séparent  deux  faisceaux  opposés.  Pour 
obtenir  ces  dernières  données,  j'ai  pris  comme  unité  l'intervalle  compris 
diamétralement  entre  les  deux  faisceaux  M  de  la  première  coupe;  au  moyen 
de  cette  unité,  j'ai  mesuré  la  distance  qui  sépare  l'un  de  l'autre  les  fais- 


DE  L'CRTICA  D10ICA. 


93 


ceaux  m  des  coupes  suivantes.  J'ai  évalué  de  même  les  dislances  diamétrales 
des  deux  faisceaux  L"'  en  prenant  comme  unité  l'écart  des  faisceaux  L 
dans  la  première  coupe.  Cette  seconde  unité  est  à  la  première  comme  13 
est  à  4  i. 

En  opérant  ainsi,  j'ai  trouvé  sensiblement  les  chiffres  consignés  dans  le 
tableau  suivant  : 


Hauteur  des  segments 

Nombre 

Modèle 

Distance 

Distance 

sur  des  tiges  princi- 

des 

du 

qui 

qui 

pales  arrivées  à  divers 
degrés  de  développe- 

faisceaux primaires 
à  ia 

parcours  des  faisceaux 

sépare  les  faisceaux  M 
ou 

sépare  les  faisceaux  L 
ou 

ment. 

base  des  segments. 

primaires. 

les  faisceaux  m. 

les  faisceaux  L™. 

Segment  i    .  .  . 

4 

I 

1 

1 

Segment  *  .  .  . 

8 

11 

2,5 

2 

Segment  ?  .  .  . 

12 

III 

3,5 

3,5 

Segment  *o.  .  . 

16 

IV 

6 

5,5 

Segment  *'..•. 

20 

v 

8 

7 

Le  nombre  des  faisceaux  augmente  donc  à  mesure  que  grandit  la  distance 
diamétrale  qui  les  sépare. En  d'autres  termes,  le  nombre  des  faisceaux  dépend 
ilu  diamètre  qu'avait  le  sommet  végétatif  au  moment  où  ces  faisceaux  se  sont 
différenciés. 

Ces  faits  nous  conduisent  à  l'énoncé  suivant  :  l'augmentation  du  nombre  des 
faisceaux  primaires  que  l'on  constate  en  s'élevant  dans  une  tige  quelconque 
est  corrélative  à  l'accroissement  diamétral  du  sommet  végétatif. 

Comme  continuation  on  peut  faire  la  remarque  que  quand  le  nombre  des 
faisceaux  est  le  même  dans  chacun  des  quatre  systèmes,  les  deux  diamètres 
de  la  section  sont  sensiblement  égaux  :  c'est  le  cas  pour  les  modèles  I  et  III. 
Lorsque,  au  contraire,  deux  systèmes  opposés  comptent  plus  de  faisceaux  que 
les  deux  autres  (modèles  II,  IV,  V),  il  y  a  toujours  une  différence  sensible 
entre  les  deux  diamètres,  le  plus  grand  étant  celui  qui  passe  par  le  milieu 
des  systèmes  M  qui  sont  composés  d'un  moins  grand  nombre  de  faisceaux. 


94  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

Passons  aux  lames  libéro-ligneuses  secondaires.  Il  a  été  établi  précédem- 
ment t|ue  ces  lames  ont  un  parcours  propre  en  rapport  avec  leur  nombre. 
En  se  rapportant  aux  deuxième,  troisième  et  sixième  tableaux  (pp.  53,  58 
et  64  ),  on  pourra  constater  en  outre  le  rapport  qu'il  y  a  entre  le  diamètre 
des  segments  et  le  nombre  des  lames  libéro-ligneuses  qu'ils  renferment  et,  par 
suite,  le  rapport  existant  entre  le  diamètre  et  le  parcours. 

Les  premiers  segments  de  la  plus  haute  des  deux  tiges  d'ordre  "  du 
sixième  tableau  (p.  64)  sont  certainement  les  plus  âgés  et  cependant  ils 
montrent  un  bien  moins  grand  nombre  de  lames  libéro-ligneuses  secon- 
daires que  les  segments  de  la  région  moyenne  de  la  tige  :  16  ou  20  lames 
au  lieu  de  64  et  68.  Si  l'on  consulte  la  dernière  colonne  qui  indique  le  dia- 
mètre de  chaque  segment  mesuré  à  la  base  suivant  la  direction  des  fais- 
ceaux sortants  médians,  on  reconnaîtra  que  si  les  segments  inférieurs  sont 
les  plus  âgés,  les  segments  de  la  région  moyenne  sont  les  plus  développés. 
Le  nombre  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  et  par  suite  leur  par- 
cours ne  dépendent  donc  pas  de  l'âge  du  segment,  mais  du  degré  de  déve- 
loppement que  ce  segment  a  acquis,  c'est-à-dire  de  la  vigueur  de  la  plante 
à  l'endroit  et  au  moment  où  ces  lames  se  sont  formées. 

Dans  le  deuxième  tableau  (p.  53),  se  trouve  consignée  l'indication  des 
diamètres  et  de  la  structure  de  deux  tiges  principales  âgées.  Ce  tableau 
confirme  les  observations  que  nous  venons  de  faire  au  sujet  d'une  lige 
d'ordre".  Seulement,  tandis  que  la  lige  d'ordre"  est  fusiforme,  c'est-à-dire 
ayant  ses  productions  secondaires  les  plus  développées  dans  les  segments 
de  la  région  moyenne  ,  les  tiges  principales  sont  coniques,  c'est-à-dire 
que  le  maximum  de  développement  secondaire  se  trouve  au  segment1. 

Il  nous  est  maintenant  permis  de  poser  cet  autre  principe  :  l'augmenta- 
tion du  nombre  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  que  l'on  constate  dans 
un  segment  quelconque  est  corrélative  à  l'accroissement  diamétral  de  ce 
segment  pendant  la  période  secondaire. 

En  rapprochant  ce  second  énoncé  du  premier,  on  voit  que  la  vigueur 
croissante  de  la  plante  en  végétation  est  la  cause  première  de  l'augmentation 
du  nombre  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro-ligneuses  secon- 
daires. Cet  accroissement  de  vigueur  se  produit  graduellement;  nulle  part, 


DE  L'URTIC/V  DIOICA.  95 

dans  les  tiges  étudiées,  nous  n'avons  pu  constater  un  maximum  au  delà 
duquel  la  vigueur  de  la  plante  diminuerait.  Nulle  part,  en  effet,  nous 
n'avons  eu  à  noter  une  diminution  du  nombre  des  faisceaux  primaires  indi- 
quant un  affaiblissement  du  sommet  végétatif.  Il  est  vrai  que  ce  pbénomène 
ne  se  manifeste  probablement  qu'à  l'approche  des  premiers  froids  de  l'hiver. 
Je  n'ai  pas  eu  l'occasion  d'étudier  les  tiges  à  cette  époque  de  l'année. 

Ces  considérations  nous  amènent  à  penser  que  les  variations  de  la  struc- 
ture suivant  la  hauteur  dont  l'étude  a  fait  l'objet  du  chapitre  II  ne  sont,  en 
définitive,  que  le  résultat  des  variations  de  la  vigueur  de  la  végétation,  en  un 
mol,  ne  sont  que  des  variations  biologiques.  On  comprend  maintenant 
pourquoi  ces  variations  suivant  la  hauteur  sont  plus  ou  moins  rapides,  plus 
ou  moins  accentuées  selon  le  milieu  dans  lequel  la  plante  a  vécu.  Lorsque 
la  végétation  est  pénible,  lente,  la  structure  se  modifie  peu  suivant  la  hau- 
teur. Lorsque,  au  contraire,  la  végétation  est  rapide,  vigoureuse,  la  structure 
se  complique  rapidement,  à  mesure  que  la  plante  se  développe.  C'est,  d'ail- 
leurs, ce  que  le  troisième  tableau  (p.  58)  a  mis  en  pleine  lumière. 


%  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 


CHAPITRE    III. 


DEVELOPPEMENT   DES  TISSUS   DANS   UN   SOMMET   VÉGÉTATIF 
DE  GRAND  DIAMÈTRE. 


§  I.  Structure  a  la  base  des  segments 

DE    PLUS    EN    PLUS    ÂGÉS. 

Le  chapitre  précédenl  a  été  consacré  à  l'élude  de  la  lige  principale  et  des 
liges  de  différents  ordres  dans  toute  leur  étendue.  Il  a  été  constaté  que  les 
divers  segments  qui  composent  ces  tiges  diffèrent  les  uns  des  autres,  dès  la 
période  primaire,  par  le  nombre  et  le  parcours  des  faisceaux  qu'ils  renfer- 
ment. Il  a  élé  reconnu,  en  outre,  que  ces  variations  de  nombre  et  de  parcours 
suivant  la  hauteur  sont  corrélatives  à  l'accroissement  diamétral  du  sommet 
végétatif. 

Par  l'élude  faite  au  chapitre  premier,  nous  connaissons  l'histoire  com- 
plète du  segment  '  de  la  lige  principale,  c'esl-à-dire  d'un  segment  formé 
sous  un  sommet  végétatif  de  diamètre  minimum;  le  parcours  des  faisceaux 
primaires  y  était  du  modèle  I.  Il  nous  reste  à  rechercher  l'histoire  du  déve- 
loppement iVun  segment  formé  sous  un  sommet  végétatif  plus  large,  par 
exemple,  d'un  segment  appartenant  au  modèle  IV. 

Le  segment  '  de  la  tige  principale,  grâce  à  sa  position,  est  toujours  facile 
à  retrouver;  de  plus,  sa  structure,  sauf  dans  des  cas  extrêmement  rares, 
est  comparable  d'un  individu  à  un  autre.  Ces  deux  circonstances  nous  ont 
permis  de  suivre  pas  à  pas  le  développement  de  ce  segment  '  sur  un  grand 
nombre  de  pieds  de  plus  en  plus  âgés.  Il  ne  serait  guère  possible  d'opérer 
de  la  même  manière  pour  un  autre  segment,  puisque,  d'un  individu  à  un 


DE  L  LRTICA  DIOICA.  97 

autre,  les  segments  de  même  hauteur  ne  sont  pas  toujours  comparables. 
J'ai  donc  dû  recourir  à  une  autre  méthode. 

J'ai  l'ail  choix  d'une  pousse  d'ordre  ",  longue  de  4  centimètres  seulement. 
Les  pousses  semblables  sont  ordinairement  claviformes,  c'est-à-dire  d'un 
diamètre  plus  grand  vers  leur  sommet  qu'à  leur  hase  (fig.  1,  pi.  IX).  Ce  l'ait 
trahit  extérieurement  déjà  l'élargissement  progressif  du  sommet  végétatif. 
L'échantillon  choisi  comptait  sept  entrenœuds  distincts;  le  bourgeon  terminal 
en  végétation  renfermait  sept  autres  enlrenœuds  très  courts,  recouverts  par 
les  stipules  et  les  jeunes  feuilles.  Des  coupes  transversales  successives  très 
minces  ont  été  pratiquées  de  la  hase  au  sommet  de  la  pousse.  L'élude  du 
parcours  des  faisceaux  el  des  cordons  procambiaux  non  encore  différenciés 
a  montré  que  chacun  des  sept  premiers  segmenls  appartient  au  modèle  III  et 
que  chacun  des  sept  autres,  en  voie  de  développement,  est  du  modèle  IV. 

Ces  derniers  segments,  tous  du  même  modèle,  sont  sensiblement  compa- 
rables entre  eux,  surtout  au  niveau  que  nous  allons  considérer.  Nous  allons 
donc  rechercher  d'abord  quelle  est  la  structure,  à  la  base  de  chacun  de  ces 
segmenls,  en  commençant  par  le  supérieur  :  nous  trouverons  ainsi  les  varia- 
lions  d'âge,  à  un  môme  niveau,  dans  des  segmenls  que  nous  pouvons 
regarder  comme  équivalents. 

lu  Slade  méristémalujiie. 

La  première  coupe  (pi.  X,  fig.  1)  a  enlevé  le  point  végétatif  qui  se 
présente  sous  la  forme  d'un  pelil  boulon  entouré  par  les  sections  des  feuilles 
el  des  stipules  les  plus  proches.  Lorsque  nous  étudierons  les  organes  appen- 
diculaires,  nous  reviendrons  sur  les  caractères  que  présentent  ces  sections. 

Le  point  végétatif  lui-même  montre  le  dermalogène  vu  de  face  (pi.  IX, 
fig.  3).  Les  petites  cellules  qui  forment  ce  dermalogène  se  divisent  par  des 
cloisons  perpendiculaires  à  la  surface,  mais  orientées  de  diverses  manières, 
ne  formant  aucune  file  permettant  de  les  rattacher  à  un  groupe  de  cellules 
qu'on  pourrait  considérer  comme  initiales.  A  une  certaine  distance  du  sommel 
du  cône,  les  cellules  tendent  à  se  diviser  principalement  par  des  cloisons 
horizontales. 

Toiur.  ALVll.  15 


98  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Une  autre  préparation  faite  à  l'aiguille  (fig.  2,  pi.  IX)  fait  voir  de  profil 
un  point  végétatif  semblable.  Ce  point  végétatif  est  remarquablement  large  et 
aplati;  les  premières  feuilles  forment  de  petites  proéminences  alors  que  les 
stipules  font  à  peine  saillie.  Il  est  intéressant  de  rapprocher  ce  large  somme! 
végétatif  environné  d'un  grand  nombre  de  feuilles  et  de  stipules  en  voie  de 
développement  du  sommet  végétatif  si  étroit  qui  correspond  au  segment  '  de 
la  tige  principale  (fig.  i,  pi.  XVI).  Ce  dernier  sommet  est  à  peine  visible 
entre  les  feuilles  de  la  première  paire  déjà  très  développées,  mais  les  seules 
qui  existent  ici;  quant  aux  stipules,  elles  font  défaut  au  nœud  de  la  tige 
principale. 

Le  contour  de  la  deuxième  coupe  est  hexagonal.  Vers  les  angles  de  l'hexa- 
gone, on  aperçoit  six  cordons  symétriquement  disposés  par  rapport  au  centre 
de  l'organe  (pi.  X,  fig.  2).  Pour  le  moment,  ces  cordons  paraissent  entiè- 
rement semblables  entre  eux  et  ne  peuvent  être  distingués  que  par  la  position 
(pic  chacun  d'eux  occupe  par  rapport  aux  organes  voisins.  Ces  six  cordons  se 
rendent  dans  les  deux  feuilles  et  les  quatre  stipules  du  nœud  l,;  que  la  pre- 
mière coupe  avait  déjà  rencontrées.  On  doit  considérer  ces  cordons  comme 
sortis  de  la  tige  et  appartenant  déjà  aux  appendices. 

Sur  la  même  coupe  et  dans  l'espace  compris  entre  les  six  cordons  pro- 
cambiaux  disposés  en  hexagone,  se  montre  un  massif  de  jeunes  cellules  se 
cloisonnant  en  tous  sens  :  c'est  le  ntéristème  primitif  de  la  lige. 

Une  coupe  radiale  a  été  pratiquée  dans  le  sommet  végétatif  d'une  pousse 
semblable  à  celle  qui  a  fourni  les  coupes  transversales  (pi.  IX,  fig.  4).  Le 
dermatogène  y  recouvre  le  point  végétatif,  les  jeunes  feuilles  et  les  stipules. 
En  dessous  du  large  plateau  formé  par  le  sommet  de  la  tige,  on  observe 
deux  assises  de  cellules  qui  paraissent  se  diviser  surtout  perpendiculaire- 
ment à  la  surface.  Au-dessous  d'elles,  se  trouve  un  massif  d'éléments  qui  se 
cloisonnent  en  tous  sens  et  constituent  le  méristème  primitif  proprement  dit. 
Il  est  limité  vers  le  bas  par  des  cellules  plus  grandes  qui  laissent  entre  elles 
des  méats  remplis  d'air  :  c'est  le  tissu  fondamental  primaire  interne  qui  com- 
mence à  se  différencier.  Sur  les  côtés  et  sous  les  appendices,  des  cellules  plus 
étroites  manifestent  la  tendance  à  se  cloisonner  surtout  suivant  leur  grand 


f)E  L'URTICA  DIOICA.  99 

axe,  lequel  esl  parallèle  à  la  surface  du  cône.  Telle  est  la  première  ébauche 
des  cordons  procambiaux  qui  se  caraclérisenl  plus  bas  et  qui,  vers  le  haut, 
vont  se  perdre  dans  le  méristème  primitif. 


2"  Localisation  du  méristème  primitif. 

Quelques  coupes  plus  bas,  vers  la  base  du  segment  ",  la  section  de  la  lige 
a  la  forme  d'un  hexagone  dont  deux  angles  opposés  seraient  aigus  (pi.  X, 
lig.  3).  Celle  section  montre  quatre  massifs  mérislémaliques  semblables  deux 
à  deux  et  disposés  en  croix.  Ces  massifs  sont  entourés  de  tissu  fondamental 
primaire  en  voie  de  différenciation.  Chacun  deux  esl  destiné  spécialement  à 
produire  un  groupe,  un  système  de  faisceaux.  Pour  celte  raison,  je  nomme 
les  quatre  massifs  générateurs  de  la  figure  3,  massifs  ou  cordons  de  méris- 
tème primitif  spécial,  par  opposition  au  méristème  primitif  général  du  slade 
précédent  (*). 

Les  deux  cordons  de  méristème  primitif  spécial  qui  sont  placés  sous  les 
angles  aigus  de  l'hexagone  (à  droite  et  à  gauche  dans  la  figure  3)  ont  une 
section  Iransversale  à  peu  près  triangulaire;  ils  se  trouvent  sous  les  feuilles 
du  nœud  suivant  (nœud  ")  et  donneront  naissance  aux  faisceaux  primaires 
W,  m,  M1  du  segmenl  ".  C'est  dire  qu'ils  correspondent  aux  systèmes 
médians  (M). 

Les  deux  autres  cordons  de  méristème  primitif  spécial  alternent  avec  les 
précédents  et  occupent  les  côlés  antérieur  et  postérieur  de  l'hexagone.  Leur 
seclion  esl  elliptique  avec  un  prolongement  intérieur  à  chaque  extrémité.  Ils 
produiront  les  faisceaux  (>.g,  tA,  L"',  /',  À'1)  "  et  correspondent  donc  aux  sys- 
tèmes latéraux  (L). 

Le  tissu  fondamental  primaire  dans  lequel  sont  plongés  les  qualre  cordons 
de  méristème  primitif  spécial  esl  dérivé,  comme  ces  derniers,  du  méristème 
primitif  général.  Pour  le  distinguer  d'un  aulre  tissu  fondamenlal  primaire 

(")  Pour  abréger  je  me  servirai  parfois  de  l'expression  «.cordon  méristématique  ». 


100  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

t|ue  nous  allons  voir  apparaître  au  stade  suivant,  je  dirai  qu'il  est  chrono- 
logiquement de  première  forma/ion  et  topographiquement  inter systéma- 
tique. 

3°  Stade   procambial. 

A  la  hase  du  segment  10,  nous  retrouvons  l'indication  des  quatre  cordons 
de  méristème  primitif  spécial.  Chacun  d'eux  renferme  maintenant  plusieurs 
cordons  procamhiaux  séparés  par  un  tissu  en  voie  de  différenciation  (pi.  X, 
fig.  4). 

Les  deux  cordons  médians  (M)  de  méristème  primitif  spécial  sont  ici,  l'un 
antérieur,  l'autre  postérieur;  ils  renferment  l'un  et  l'autre  trois  cordons  pro- 
camhiaux comme  le  montre  la  figure  6,  planche  IX,  qui  représente,  à  un  fort 
grossissement,  l'un  de  ces  cordons  mérislématiques  en  voie  de  fractionne- 
ment. Les  trois  cordons  procamhiaux  de  cette  figure  correspondent  respec- 
tivement aux  faisceaux  primaires  Mg,  m,  M'1  du  segment  '".  On  remarquera 
que  le  cordon  procamhial  médian  (correspondant  au  faisceau  primaire  mw) 
est  plus  gros  et  présente  déjà  une  première  trachée  caractérisée,  alors  que 
les  cordons  procamhiaux  latéraux  (correspondant  aux  faisceaux  MgllJ  et  M'"") 
n'offrent  pas  encore  la  moindre  différenciation. 

Ces  trois  cordons  procamhiaux  sont  entourés  de  cellules  jeunes  encore, 
mais  plus  grandes,  ne  laissant  entre  elles  aucun  méat.  Ce  tissu  n'est  autre 
chose  qu'une  partie  du  méristème  primitif  spécial  du  stade  précédent  qui  se 
transforme  en  tissu  fondamental.  Ce  tissu  fondamental  esl  intrasystémalique 
et,  quoique  de  seconde  formation,  il  ressemhlera  plus  lard  entièrement  au 
tissu  fondamental  intersvstémalique  ou  de  première  formation  au  point  de 
ne  pouvoir  plus  en  être  distingué.  Tous  les  deux  sont  d'ailleurs  primaires, 
c'est-à-dire  dérivés  du  méristème  primitif  (par  opposition  au  tissu  fonda- 
mental secondaire  dérivé  d'une  zone  génératrice  secondaire  (*). 

Pour  le  moment,  le  tissu  fondamental  intersystématique  se  reconnaît 
aisément  à  ses  éléments  de  grand*;  taille  qui  laissent  entre  eux  des  méats 

(*)  Le  tissu  fondamental  primaire  est  donc  inlersyslèmatique  ou  bien  inlrasystématique. 
Nous  savons  déjà  que  le  T/'-  esl  interfàsciculaire  ou  inlrafasciculaire. 


DE  L'URTICA  D10ICA.  101 

remplis  d'air.  Il  environne  de  lonles  paris  le  massif  de  mérisième  primitif 
spécial  en  voie  de  différenciation  (fig.  6,  pi.  IX). 

Les  deux  cordons  latéraux  (L)  de  méristème  primitif  spécial  sont,  à  la 
hase  du  segment  10,  l'un  gauche,  l'autre  droit;  ils  offrent  le  même  phéno- 
mène de  différenciation  que  les  cordons  méristématiques  M,  sauf  qu'ils 
renferment  cinq  cordons  procamhiaux  correspondant  aux  cinq  faisceaux 
suivants  :  (/'',  /'',  L"1,  f,  /.')  "'.  Deux  de  ces  cordons  procamhiaux  sont  plus 
gros  et  montrent  leur  première  trachée  caractérisée  :  ce  sont  les  cordons 
correspondant  aux  faisceaux  sortants  /''  et  l\  Par  contre,  deux  autres  sont 
liés  peu  marqués  encore  :  ce  sont  les  cordons  /•'  et  A'1. 

Dès  ce  stade,  la  section,  à  la  hase  du  segment,  montre  donc  seize  cordons 
procamhiaux  groupés  en  quatre  systèmes. 


/(•"  Différenciation  libéro-ligneuse  et  apparition  de  la  zone  génératrice 
secondaire  inlrafasciculaire. 

La  différenciation  des  seize  cordons  procamhiaux  se  fait  de  la  même 
manière  que  celle  des  quatre  cordons  procamhiaux  du  segment  '  de  la  lige 
principale.  Seulement  la  différenciation  libéro-ligneuse  ne  se  manifeste  pas 
en  même  temps  dans  tous.  Ce  sont  les  cordons  correspondant  aux  faisceaux 
sortants  (ni  et  l)  qui  se  différencient  les  premiers  ;  les  cordons  réparateurs 
Ma,  AI1'  et  L"'  se  différencient  ensuite  et  enfin  les  cordons  A.  C'est  ce  que 
montre  la  coupe  pratiquée  à  la  hase  du  segment  9  dans  laquelle  les  cordons 
sortants  ont  deux  ou  trois  trachées  caractérisées;  les  cordons  Ma,  Mr'  et  L1" 
iront  qu'une  seule  trachée,  tandis  que  les  cordons  A  sont  encore  entièrement 
homogènes.  Sur  celte  coupe  la  différence  d'aspect  entre  le  tissu  fondamental 
intersystémalique  et  le  tissu  fondamental  intrasyslématique  diminue  beau- 
coup. 

Bientôt  apparaissent  les  zones  génératrices  inlrafasciculaires  :  elles  se 
montrent  successivement  dans  les  divers  faisceaux  suivant  l'ordre  de  diffé- 
renciation de  ces  derniers.  Selon  les  conditions  biologiques,  la  zone  généra- 
trice intrafasciculaire  est  tantôt  un  cambium  dans  tous  les  faisceaux,  tantôt, 


1(^2  AiNATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

au  contraire,  un  cambium  dans  les  faisceaux  réparateurs  et  un  cambi forme 
dans  les  faisceaux  sortants.  Ce  dernier  cas  se  montre  généralement  dans  les 
tiges  souterraines. 

S0  Apparition  des  zones  génératrices  secondaires  inlerfasciculaires. 

Vers  la  base  du  segment  8  le  tissu  fondamental  inlersyslémalique  recloi- 
sonne tangentiellemenl  une  partie  de  ses  éléments  et  forme  quatre  zones 
cambi  formes.  Un  peu  plus  tard,  des  zones  cambiformes  apparaissent  égale- 
ment dans  le  tissu  fondamental  intrasvslémalique.  Le  recloisonnement  des 
cellules  du  tissu  fondamental  se  produit  ici  comme  il  a  été  dit  au  sujet  du 
segment  '  de  la  lige  principale. 

6°  Fonctionnement  des  zones  génératrices  secondaires. 

Les  figures  7  et  8  de  la  planche  IX  montrent  la  section  transversale  des 
faisceaux  M  et  m,  à  la  base  du  segment  "  et  du  segment  ::.  Rappelons-nous 
que  ces  segments  font  partie  de  la  portion  souterraine  de  la  pousse  et  que 
le  parcours  de  leurs  faisceaux  primaires  est  du  modèle  III,  ce  qui  revient  à 
dire  que  les  faisceaux  À  n'existent  pas  à  celle  hauteur.  Dans  ces  segments,  la 
zone  génératrice  comprise  dans  les  faisceaux  réparateurs  est  un  cambium, 
tandis  que  celle  comprise  dans  les  faisceaux  sortants  est  un  cambiforme. 

A  la  base  du  segment3  (tig.  7),  nous  voyons,  dans  le  faisceau  M,  une 
zone  génératrice  composée  de  petits  éléments  disposés  sur  quatre  ou  cinq 
rangs;  à  l'intérieur,  du  bois  secondaire  fait  suite  au  bois  primaire;  vers 
l'extérieur,  du  liber  secondaire  existe  contre  le  liber  primaire.  Une  zone 
cambiforme  traverse  le  tissu  fondamental  interfasciculaire  et  se  prolonge  à 
travers  le  faisceau  m.  Elle  présente  d'ailleurs  les  mêmes  caractères  dans  ces 
deux  portions  et  consiste  en  cellules  plus  grandes  et  moins  nombreuses 
que  celles  de  la  zone  cambiale  voisine.  Ce  cambiforme  a  produit,  dans  le 
faisceau  m  aussi  bien  qu'en  dehors,  du  T/'2  interne  à  cellules  sclérifiées  et  du 


DE  L'URTICA  DIOICA.  103 

T/'-  externe.  Le  bois  primaire  du  faisceau  m  est  donc  séparé  du  liber 
primaire  correspondant  par  une  zone  cambi tonne  el  par  du  Tp  dont 
l'épaisseur  va  croissant. 

C'est  ce  que  fait  voir  la  coupe  des  mêmes  faisceaux  Al  el  m  à  la  base  du 
segment3  (fig.  8).  Le  cambium  du  faisceau  M  a  continué  à  fonctionner 
régulièrement  en  s'élargissanl  de  plus  en  plus.  En  même  temps,  la  zone 
cambiforme  a  produit,  à  l'intérieur  comme  à  l'extérieur  du  faisceau  m,  une 
zone  de  T/"2  interne  dur,  puis  une  zone  de  T/"2  interne  mou.  Par  la  suite, 
un  nombre  de  plus  en  plus  grand  de  zones  scléritiées  et  de  zones  paren- 
chymaleuses  s'étendront  ainsi  concentriquement. 

Plus  tard,  dans  le  cours  de  la  période  secondaire,  apparaîtront  de  nou- 
veaux massifs  libéro-ligneux  secondaires  dont  nous  avons  déjà  indiqué  le 
mode  de  formation. 

Résumons  les  diverses  phases  du  développement  d'un  segment  apparte- 
nant au  modèle  IV. 

Le  méristème  primitif  général  recouvert  par  le  dermatogène  forme  un 
large  point  végétatif.  Les  divisions  cellulaires  s'opèrent  avec  une  égale 
intensité  clans  loutes  les  parties  de  ce  méristème  primitif  général.  Mais 
bientôt  elles  vont  graduellement  se  localiser  dans  des  régions  de  plus  en 
plus  restreintes. 

Première  localisation.  Certaines  portions  du  méristème  primitif  général 
passent  à  l'état  de  tissu  fondamental  primaire  délimitant  quatre  cordons  de 
méristème  spécial;  chacun  de  ces  massifs  correspond  à  un  système  de  fais- 
ceaux. Pour  celle  raison,  le  tissu  fondamental  primaire  de  première  forma- 
lion  a  été  appelé  intersystématique. 

Deuxième  localisation.  Dans  chacun  des  cordons  de  mérislème  primitif 
spécial,  apparaissent  bientôt  trois  ou  cinq  cordons  procambiaux  correspon- 
dant à  autant  de  faisceaux  primaires.  Le  reste  du  cordon  mérislématique 
se  transforme  en  lissu  fondamental  primaire  de  seconde  formation  ou  tissu 
fondamental  primaire  intrasystémalique. 

Troisième  localisation.  Chaque  cordon  procambial  manifeste  la  différen- 


104 


ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


cialion  libéro-ligneuse  :  une  région  éiroito  outre  le  bois  et  le  liber  primaires 
sert  de  dernier  refuge  à  l'activité  des  cellules  génératrices  en  voie  de  cloi- 
sonnement. 

domine  nous  lavons  déjà  remarqué  à  propos  du  segment1  de  la  lige 
principale  ,  ces  localisations  successives  des  cloisonnements  cellulaires 
intenses  se  produisent  en  même  temps  que  la  détermination  de  plus  en  plus 
précise  de  la  direction  des  cloisons  nouvelles.  Celles-ci  s'orientaient  de  toutes 
les  façons  dans  le  méristèmc  primitif  général;  elles  sont  presque  toutes  longi- 
tudinales et  langenlielles  dans  les  zones  génératrices  secondaires. 

La  série  des  phénomènes  de  localisation  et  de  différenciation  qui  aboutit 
à  rétablissement  des  tissus  primaires  d'un  segment  du  modèle  IV  peut  être 
représentée  par  le  tableau  suivant  : 


Première  localisation 

ri 

première 

différenciation  : 


Deuxième  localisation 

et 

deuxième 

différenciation  ; 


Troisième  localisation 

et 

troisième 
différenciation  : 


Méristème  primitif  général. 
/ 

Quatre   cordons   de   méristème   primitif  -| ial  correspondant  à 

autant  île  '-vt.lémes  de  faisceaux.  —  Apparition,  dans  chacun  de  ces 
cordons ,  de  : 


X 


Trois  ou  cinq  cordons  procambiaux  corres- 
pondant à  autant  de  faisceaux  primaires.  - 
Formation ,  dans  chacun  de  ces  cordons,  de  : 


/ 


\ 


Une  zone  génératrice 
inlrafasciculaire. 


Bois  et  liber 
primaires. 


\ 


Tissu  fondamental 

primaire 

inlr. [systématique 

ou  de  deuxième 

formation. 


\ 


Tissu  fondamental 

primaire 
intersystématique 

ou  de  première 
formation. 


§  2.  Structure  dans  toute  l'étendue  des  segments. 


Nous  connaissons  déjà  (chapitre  II)  le  parcours  des  faisceaux  pri- 
maires dans  îles  segments  du  modèle  IV  tels  que  ceux  qui  composent  le 
sommet  végétatif  dont  nous  venons  d'examiner  certains  niveaux  au  para- 
graphe précèdent.  Quelques  remarques  sont  encore  à  faire  au  sujet  de  la 


DE  LURTICA  DIOICA.  105 

distribution  des  tissus  avant  l'époque  de  la  différenciation  libéro-Iigneuse 

primaire. 

La  figure  5,  planche  X,  représente  la  projection  sur  un  plan  horizontal 
des  huit  segments  que  renferme  le  cône  végétatif  que  nous  venons  d'étudier. 
Un  remarquera  notamment  la  convergence  des  quatre  systèmes  de  faisceaux 
représentés  par  la  teinte  ombrée,  ainsi  que  la  disposition  des  feuilles  et  des 
stipules  en  verticilles  alternants. 

La  figure  suivante,  montre  l'un  des  quatre  fuseaux  qu'on  peut  supposer 
découpés  à  la  surface  du  même  cône  végétatif.  Ce  fuseau  correspond  au 
système  antérieur.  Le  méristème  primitif  général  occupe  le  sommet  du 
fuseau;  au-dessous  on  voit  un  large  cordon  méristématique  environné  de 
tissu  fondamental  primaire  intersystématique  ou  de  première  formation. 
Aux  dépens  du  cordon  méristématique  se  forment  des  cordons  procambiaux 
et  du  tissu  fondamental  primaire  intrasyslématique  ou  de  seconde  formation. 
La  différenciation  libéro-Iigneuse  survient  ensuite.  Plus  lard  encore  le 
cambiforme  apparaît  d'abord  dans  le  tissu  fondamental  intersyslémalique, 
puis  dans  le  tissu  fondamental  intrasyslématique.  Tous  ces  phénomènes 
sont  exprimés,  dans  la  figure  6,  par  certains  signes  dont  l'explication  est 
donnée  par  la  légende  placée  au-dessous. 

Le  segment11  ne  contient,  dans  toute  son  étendue,  que  quatre  cordons 
méristématiques  :  Ms,  V,  Md,  L1'  (fig.  7).  En  s'élevanl,  ces  cordons  mar- 
chent parallèlement;  arrivés  au  nœud",  les  cordons  M  fournissent  une 
branche  médiane  m  qui  sort  aussitôt  dans  la  feuille.  Au  même  niveau,  les 
cordons  L  fournissent  deux  branches  latérales  /  qui  sortent  également. 
Immédiatement  après  la  sortie,  quatre  arcs  anaslomotiques  presque  hori- 
zontaux se  dirigent  des  cordons  L  vers  les  cordons  M.  Dans  la  partie  supé- 
rieure du  segment",  quatre  cordons  méristématiques  existent  encore  et 
constituent  les  M  et  les  L  du  segment  suivant.  Ce  parcours  est  exactement 
celui  du  modèle  1. 

Par  la  suite,  les  quatre  cordons  méristématiques  vont  se  différencier  en 
cordons  procambiaux  et  en  tissu  fondamental  primaire  de  seconde  forma- 
lion.  C'esl  ce  qui  est  déjà  arrivé  pour  le  segment  9,  lequel  montre,  à  sa 
base,  seize  cordons  procambiaux  dont  le  parcours  est  du  modèle  IV.  La 

Tome  XLV1I.  U 


101)  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

différenciation  libéro-ligneuse  des  cordons  procambiaux  produit  des  faisceaux 
primaires.  Le  nombre  des  massifs  parcourants  restant  !e  même,  le  parcours 
n'est  pas  modifié. 


ANNEXE  AU  CHAPITRE  III. 

Considérations   générales  sur   la   différenciation   des  tissi  s 
et  sur  l'origine  des  systèmes  de  faisceaux. 

Nous  venons  de  voir  que  dans  un  sommet  végélalif  de  grand  diamètre  les 
phénomènes  de  la  différenciation  des  tissus  ne  sont  pas  les  mêmes  que  dans 
un  sommet  végétatif  étroit.  Nous  connaissons  aussi  la  relation  qui  existe 
entre  la  largeur  du  sommet  végétatif,  d'une  part,  le  nombre  et  le  parcours  des 
faisceaux  primaires  d'autre  part.  Nous  pouvons  conclure  que  les  phénomènes 
de  différenciation  doivent  varier  à  chaque  terme  de  la  série  des  modèles  de 
segments  que  nous  avons  adoptés.  Ces  phénomènes  étant  connus  pour  deux 
termes  de  la  série  (modèle  I  et  modèle  IV),  il  nous  sera  facile  de  concevoir 
ceux  qui  doivent  se  manifester  pour  les  autres  termes.  Nous  allons  esquisser 
rapidement  cette  intéressante  série  de  variations,  en  nous  bornant  à  dire  ce 
qui  a  lieu  à  un  niveau  déterminé,  à  la  base  des  segments. 

Dans  tous  les  cas,  la  différenciation  débute  de  la  même  manière  :  au  sein 
du  mérislème  primitif  général,  le  tissu  fondamental  de  première  formation  se 
caractérise  d'abord,  limitant  quatre  cordons  de  mérislème  primitif  spécial. 
Dans  chacun  de  ces  cordons,  apparaît  bientôt  le  tissu  fondamental  de  seconde 
formation  qui  environne  un  nombre  variable  de  cordons  procambiaux.  Ceux-ci 
subissant  enfin  la  différenciation  lihéro-ligneuse  se  transforment  en  faisceaux 
primaires. 

Lorsque  le  sommet  végétatif  n'a  qu'un  faible  diamètre,  il  produit  des  seg- 
ments du  modèle  I.  Pour  cela,  chacun  des  cordons  méristématiques  devient 
bientôt  un  cordon  procambial,  de  sorte  que  le  stade  de  mérislème  primitif 
spécial  n'est  pas  distinct  du  stade  procambial  (fig.  8,  pi.  X). 


DE  LURT1CA  DI01CA.  107 

Lorsque  le  sommet  végélalif  est  un  peu  plus  large,  les  segmeuls  produits 
sont  du  modèle  II.  Les  cordons  méristéinaliques  L  donnent  alors  naissance  à 
trois  cordons  procambiaux  :  1%  L"1  /'.  Les  cordons  méristémaliques  M  ne 
fournissent  qu'un  setd  cordon  procambial  (fig.  9). 

Un  sommet  végélalif,  plus  large  encore,  engendre  des  segments  du 
modèle  III.  Les  cordons  procambiaux  se  forment  alors  au  nombre  de  trois 
dans  chacun  des  cordons  méristémaliques  (flg.  10). 

Dans  un  sommet  végétatif  correspondant  à  des  segments  du  modèle  IV,  les 
cordons  méristémaliques  M  fournissent  encore  trois  cordons  procambiaux  : 
M1',  m,  Ma.  Les  cordons  méristémaliques  L,  au  contraire,  en  fournissenl 
cinq  :  Àg,  Ie,  L1",  /'',  Àd  (fig.  11). 

Enfin,  dans  les  sommets  végétatifs  les  plus  larges,  s'organisent  des  seg- 
ments du  modèle  V.  Dans  ce  dernier  cas,  les  cordons  méristémaliques  M 
correspondent  aux  mêmes  cordons  procambiaux  M1',  m  ,  W  ;  mais  les  cordons 
méristémaliques  L  se  compliquent.  Leur  méristème  primitif  spécial  se  localise 
en  un  cordon  central  de  chaque  côté  duquel  apparaissent  deux  cordons 
procambiaux  (/  et  1)  et  du  tissu  fondamental  inirasyslématiquc  de  seconde 
formation.  Finalement,  le  cordon  mérislématique  central  engendre  trois 
autres  cordons  procambiaux  séparés  par  du  tissu  fondamental  de  troisième 
formation.  Ces  trois  derniers  cordons  deviendront  les  faisceaux  Mg,  m,  M'1  du 
segment  suivant  (fig.  12). 

Ainsi  compris,  les  phénomènes  de  la  différenciation  des  tissus  primaires 
nous  conduisent  à  énoncer  le  principe  suivant  :  Le  développement  d'un 
segment,  dans  un  large  sommet  végétatif,  reproduit  successivement  et  d'une 
façon  temporaire,  les  dispositions  qui,  à  l'état  permanent,  se  trouvent  espa- 
cées dans  la  tige  de  bas  en  haut.  La  tige  elle-même  étant  formée  de  segments 
superposés  qui  se  développent  les  uns  après  les  autres,  on  peut  dire  aussi  que 
Yorganogénie  de  la  tige  répèle  l'onlogénie  de  la  tige. 

En  effet,  l'étude  des  liges  de  différents  ordres  nous  a  fait  voir  que  le 
sommet  végélalif  d'une  jeune  pousse  quelconque  est  d'abord  relativement 
étroit,  qu'il  organise  des  segments  renfermant  un  petit  nombre  de  faisceaux 
primaires;  puis,  à  mesure  que  la  pousse  devient  plus  vigoureuse,  la  largeur  du 


108  ANATOM1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

sommet  végétatif  augmente  et  en  même  temps  le  nombre  et  le  parcours  des 
faisceaux  primaires  se  modifient.  En  parcourant  donc  de  bas  en  haut  une 
lige  quelconque,  on  trouve  pour  ainsi  dire  fixée,  par  l'état  des  formations 
primaires,  l'histoire  du  développement  de  celle  lige,  son  ontogénie. 

Considérées  dans  toute  retendue  d'une  lige  suffisamment  longue,  les  forma- 
lions  primaires  forment  un  tronc  de  cône  très  allongé  et  renversé,  c'est-à-dire 
tournant  sa  base  la  plus  large  vers  le  haut.  Les  sections  transversales  prati- 
quées à  diverses  bailleurs,  mais  à  des  niveaux  et  à  des  âges  correspondants, 
seronl  donc  d'autant  plus  larges  et  montreront  d'autant  plus  de  faisceaux 
primaires  qu'elles  seront  faites  plus  haut  (*). 

Le  sommet  végétatif  a  aussi  la  forme  d'un  cône,  mais  c'est  un  cône  très 
court,  dont  la  pointe  est  en  haut.  Ce  cône  s'accroit,  s'élève,  de  sorte  qu'à  un 
niveau  déterminé,  le  diamètre  de  la  section  transversale  grandit  rapidement 
et  en  même  temps  le  nombre  des  cordons  méristématiques  ou  procambiaux 
augmente,  leur  parcours  se  modifie.  Le  développement  d'un  segment,  Vorga- 
nogénie  de  la  tige,  se  fait  donc  de  la  même  manière  que.  le  développement 
de  la  lige  elle-même  dans  son  ensemble. 

Les  considérations  qui  précèdent  sonl  susceptibles  encore  de  généralisa- 
tion. Toute  l'histoire  du  développement  dans  le  sommet  végétatif  peut  se 
résumer  en  ceci  :  localisation,  ou,  si  l'on  veut,  fractionnement  des  massifs 
générateurs.  Les  éléments  qui  cessent  de  faire  partie  de  ces  massifs  se  diffé- 
rencient d'une  façon  ou  d'autre;  le  diamètre  de  l'organe  s'accroit. 

Mais  ces  phénomènes  ne  sont  pas  limités  à  la  période  du  développement 
qui  précède  la  différenciation  des  éléments  primaires  :  ils  se  manifestent 
encore  pendant  toute  la  durée  de  la  période  secondaire,  c'est-à-dire  aussi 
longtemps  que  l'organe  continue  à  se  développer,  à  s'accroître.  N'avons-nous 
pas  eu,  en  effet,  à  constater  maintes  fois  la  multiplication  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires,  phénomène  cpii  n'est  que  la  conséquence  de  la  multi- 
plication des  zones  cambiales  elles-mêmes? 

(*)  La  plupart  îles  liges  affectent,  il  csl  vrai,  la  forme  d'un  cône  allongé  dont  le  sommet 
est  dirigé  vers  le  haut,  mais  cela  résulte  du  développement  plus  grand  que  prennent  ordinai- 
rement les  productions  secondaires  dans  les  segments  inférieurs. 


DE  LURTICA  D101CA.  109 

Le  tissu  générateur  forme  d'abord  un  massif  unique,  simple,  qui,  dans 
lotis  les  segments,  se  fractionne  ensuite  de  la  même  manière,  se  localise 

successivement  en  4,  8,  12,  16,  20,  24,  28,  32,  36 massifs.  La  direction 

des  cloisonnements  se  détermine  en  même  temps  de  plus  en  plus.  Seul ,  le 
moment  de  la  différenciation  libéro- ligneuse  primaire  varie  considérable- 
ment. Cette  différenciation  se  manifeste-l-elle  dès  le  stade  quatre,  les  fais- 
ceaux primaires  seront  alors  du  modèle  I;  se  manifesle-l-elle  seulement  aux 
stades  8,  12,  16,  20....,  la  structure  primaire  appartiendra  aux  modèles  II, 
IH,  IV,  V (*). 

La  différenciation  libéro-ligneuse  primaire  n'interrompt  pas  la  série  des 
phénomènes  commencés  :  les  modèles  de  parcours  qui  ne  sont  pas  réalisés 
avant  la  période  primaire  par  des  cordons  mérislémaliques  ou  procambiaux, 
le  sont  après  par  les  zones  cambiales  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires. 
Et  ainsi  toutes  les  variations  d'âge,  tontes  les  variations  suivant  la  hauteur 
ne  sont  que  les  manifestations  d'un  même  phénomène  :  le  fractionnement  des 
massifs  générateurs,  suivi  de  la  différenciation  des  éléments  produits. 

Pour  mieux  !e  comprendre,  supposons  un  massif  générateur  simple,  termi- 
nal :  le  méristème  primitif  général,  par  exemple.  Il  est  formé  déjeunes  cellules 
qui,  en  se  divisant  sans  cesse  en  tous  sens,  engendrent  de  nouveaux  éléments. 
Mais  en  même  temps  qu'un  certain  nombre  d'éléments  nouveaux  apparais- 
sent, un  certain  nombre  d'autres  éléments  perdent  la  faculté  de  se  diviser, 
du  moins  d'une  façon  continue,  et  se  différencient.  Si,  dans  un  temps  donné, 
la  différenciation  enlève  au  méristème  un  nombre  d'éléments  précisément  égal 
au  nombre  d'éléments  engendrés  dans  le  même  temps,  la  masse  génératrice 
ne  fait  que  se  déplacer,  ses  dimensions,  sa  disposition  intérieure  restent  les 

(•)  La  différenciation  libéro-ligneuse  peut  même  surgir  avant  le  complet  fractionnement  du 
mérislèmc  primitif.  Dans  ce  cas,  les  cordons  procambiaux  et  par  suite  les  faisceaux  primaires 
ne  sont  plus  parfaitement  distincts;  ils  restent  fusionnés  plus  ou  moins  complètement  vers  le 
centre  de  la  lige.  De  nombreux  exemples  de  cette  manière  d'être  nous  sont  fournis  par  les 
plantes  aquatiques  dont  la  structure  plus  ou  moins  dégradée  forme  une  série  si  bien  mise  en 
lumière  par  M.  C.-E.  Bertrand  (Archives  botaniques  du  nord  de  la  France,  n°  2,  mai  1881  ). 

Dans  ces  plantes,  en  effet,  le  sommet  végétatif  reste  extrêmement  étroit.  Chez  les  végétaux 
monocotylés  tels  que  les  Palmiers,  au  contraire,  la  différenciation  libéro-ligneuse  est  tardive  : 
les  faisceaux  primaires,  très  nombreux  et  très  développés,  se  forment  sous  un  sommet  végétatif 
d'une  largeur  considérable. 


HO  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

mêmes.  Les  tissus  permanents  produits  successivement  sont  formés  dans  les 
mêmes  conditions,  leur  structure  reste  constante.  On  a  dit  (pie  la  vie  est  un 
mouvement  intrinsèque,  nous  avons  ici  l'image  d'un  mouvement  uniforme. 
Si,  au  contraire,  le  nombre  des  éléments  produits  par  le  mérislème  excède 
le  nombre  des  éléments  qui  se  différencient,  la  masse  génératrice  augmente 
de  volume,  le  sommet  végétatif  s'élargit.  Chose  remarquable,  la  masse  géné- 
ratrice ne  peut  s'accroître  indéfiniment  :  à  mesure  qu'elle  augmente,  elle  se 
fractionne  en  un  nombre  croissant  de  massifs  ou  cordons  (4,  8,  12,  10,  20...). 
C'est  l'image  d'un  mouvement  accéléré  dont  on  peut  retrouver  la  trace  dans 
la  structure  même  des  tissus  permanents.  Ceux-ci,  en  effet ,  formés  dans  des 
conditions  nouvelles,  présentent  des  caractères  nouveaux,  une  disposition 
différente  en  rapport  avec  celle  des  massifs  générateurs.  Le  fractionnement 
des  masses  génératrices  se  montre  comme  une  conséquence  même  de  leur 
accroissement.  Ce  phénomène  est  d'ailleurs  général  :  l'élément  fondamental 
de  tout  organisme,  la  cellule,  se  divise  dès  qu'il  a  atteint  une  certaine  taille 
spécifique  qu'il  semble  ne  pouvoir  dépasser. 

Des  systèmes  de  faisceaux. 

Jusqu'ici,  nous  avons  donné  le  nom  de  système  à  certains  groupements 
reconnaissables  de  faisceaux  primaires  ou  de  faisceaux  primaires  et  de  lames 
libéro-ligneuses  secondaires. 

Chaque  faisceau  sortant  médian  (m)  forme  avec  les  deux  faisceaux  répa- 
rateurs voisins  M1'  et  Ma  un  système  facile  à  retrouver  (pi.  VI,  fig.  8,  9,  10, 
et  pi.  VIII,  fig.  4,5,  6).  De  même,  les  faisceaux  sortants  latéraux  (/s  et  /d) 
forment  avec  le  faisceau  réparateur  L'"  un  autre  système,  auquel  viennent 
souvent  s'adjoindre  deux  ou  quatre  faisceaux,  pour  ne  citer,  comme  exemple, 
que  des  systèmes  constitués  par  des  faisceaux  primaires  seulement. 

Sur  une  section  transversale  pratiquée  dans  un  entrenœud,  les  faisceaux 
primaires  appartenant  à  un  même  système  sont  ordinairement  rapprochés 
les  uns  des  autres  de  manière  à  former  un  petit  groupe. 

Quelle  est  la  signification  de  ces  groupements  si  constants,  que  faut-il 
entendre  par  l'expression  système  de  faisceaux? 


DE  LTRTICA  DIOICA.  1H 

Un  système  de  faisceaux  primaires  cl  de  lames  libéro- ligneuses  secon- 
daires est  le  résultat  du  fractionnement  progressif  cl  de  la  différenciation 
d'un  cordon  mérislcmatique. 

Quatre  cordons  formés  d'abord  de  mérislème  primitif  spécial  apparaissent 
par  localisation  du  mérislème  primitif  général.  Chacun  de  ces  cordons  subit 
une  série  indéfinie  de  fractionnements.   La  différenciation  libéro- ligneuse 

primaire  arrive,  selon  les  cas,  après  le  1er,  le  2e,  le  3e terme  de  cette 

série.  Le  fractionnement  des  zones  cambiales  se  continue  pendant  toute  la 
période  secondaire  et  produit  les  lames  libéro-Iigneuses  secondaires. 

Le  nombre  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro-Iigneuses  secon- 
daires qui  composent  un  système  à  une  hauteur  déterminée  est  donc  très 
variable  et  en  rapport  avec  le  développement  que  la  lige  a  pris  au  point  con- 
sidéré. Dans  les  segments  les  plus  simples,  chaque  système  n'est  représente 
•pie  par  un  seul  faisceau  primaire.  En  général ,  le  nombre  des  faisceaux 
primaires  qui  constituent  un  système  quelconque  est  d'autant  plus  grand 
(pie  la  différenciation  libéro-ligneuse  primaire  s'est  faite  plus  tard,  c'est-à-dire 
que  le  développement  primaire  est  plus  considérable.  De  même,  le  nombre 
des  lames  libéro-Iigneuses  secondaires  qui  existent  dans  un  système  quel- 
conque est  d'autant  plus  grand  que  ce  segment  a  pris  un  développement 
secondaire  plus  considérable. 

Dans  tout  segment,  il  y  a  deux  systèmes  opposés  qui  fournissent  l'un  et 
l'autre  un  faisceau  sortant  médian;  pour  celle  raison,  ces  deux  systèmes  sont 
dits  médians  (M),  quelle  que  soit  leur  position  par  rapport  à  l'observateur. 
Deux  autres  systèmes  placés  entre  les  précédents  fournissent  les  faisceaux 
sortants  latéraux  :  ils  sont  appelés  systèmes  latéraux  (  L),  quelle  que  soit 
d'ailleurs  leur  position. 

Les  deux  systèmes  M  d'un  segment  alternent  avec  les  systèmes  de  même 
nom  appartenant  au  segment  précédent  ou  au  segment  suivant.  Il  en  est  de 
même  des  deux  systèmes  L.  En  suivant  un  même  système  à  travers  une 
série  de  segments,  on  verra  donc  ce  système  fonctionner  successivement 
comme  système  médian  (M)  et  comme  système  latéral  (L).  Le  système  anté- 
rieur, par  exemple,  fonctionne  comme  système  L  dans  tous  les  segments 
impairs  et  comme  système  .M  dans  tous  les  segments  pairs. 


H2  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

Le  système  peut  aussi  être  considéré  comme  le  résultat  de  la  tendance 
que  manifestent  tous  les  faisceaux  à  se  diviser  et  spécialement  à  se  trîfurquer. 
Si  un  faisceau  quelconque  se  Irifurque  avant  de  subir  la  différenciation 
libéro-ligneusé  primaire,  nous  disons  qu'il  est  remplacé  par  trois  faisceaux 
distincts.  S'il  ne  se  divise  qu'après  la  période  primaire,  nous  disons  qu'il 
présente  plusieurs  lames  libéro- ligneuses  secondaires.  Chacun  des  trois 
faisceaux  primaires,  chacune  des  trois  lames  libéro -ligneuses  secondaires 
peuvent  se  diviser  à  leur  tour  et  ainsi  de  suite. 

Il  résulte  de  ces  divisions  successives  un  groupe  de  faisceaux  primaires 
et  de  lames  libéro-ligneuses  secondaires  ou  seulement  un  groupe  de  lames 
libéro- ligneuses  secondaires  correspondant  à  un  seul  faisceau  primaire  :  ce 
sont  ces  groupes  que  nous  avons  nommés  systèmes. 

Dans  ce  qu'il  y  a  de  plus  général,  le  problème  se  réduit  donc  à  l'énoncé 
suivant  :  comment  se  fait  la  division  d'un  faisceau  quelconque? 

Un  faisceau  se  divise  lorsque  certaines  portions  du  massif  générateur  de 
ce  faisceau  se  transforment  en  tissu  fondamental.  Par  massif  générateur  d'un 
faisceau,  j'entends  aussi  bien  le  cordon  mérislémalique  ou  procambial  qui 
doit  se  différencier  en  faisceau  primaire  que  la  zone  génératrice  intrafasci- 
culaire  qui  doit  produire  les  éléments  secondaires  du  faisceau.  Si,  dans  un 
cordon  méristéma tique,  certains  éléments  se  transforment  en  tissu  fonda- 
mental primaire,  le  tissu  générateur  se  trouvera  localisé  en  un  certain 
nombre  de  cordons  procambiaux,  lesquels  se  transformeront  en  autant  de 
faisceaux  primaires  distincts.  De  même,  si  dans  une  zone  cambiale  inlrafas- 
ciculaire  certains  éléments  se  différencient  en  tissu  fondamental  secondaire, 
la  zone  cambiale  se  trouvera  découpée  en  un  certain  nombre  de  petites  zones 
qui  donneront  naissance  chacune  à  une  lame  libéro- ligneuse  secondaire 
distincte. 

Un  faisceau  quelconque  peut  donc  se  diviser  plus  ou  moins  lot  :  d'une  façon 
générale ,  la  division  se  fait  d'autant  pins  vile  que  la  végétation  est  plus 
vigoureuse.  Ainsi,  elle  peut  s'opérer  à  la  période  secondaire  récente,  à  la 
période  secondaire  ancienne,  à  la  période  primaire,  ou  même  dès  le  stade 
procambial.  Dans  chacun  de  ces  cas,  l'aspect  du  système  produit  est  diffé- 
rent, comme  le  démontre  le  tableau  schématique  de  la  planche  XI,  qui 


DE  L'URTICA  DIOICA.  113 

résume  les  variations,  dans  le  temps  et  dans  l'espace,  d'an  faisceau  quel- 
conque. 

Ce  tableau  est  à  double  entrée  :  les  colonnes  verticales  reproduisent  les 
variations  que  subit  dans  le  loups  un  même  faisceau  considéré  en  un  point 
déterminé  de  l'espace.  Les  rangées  horizontales,  au  contraire,  montrent  les 
variations  dans  Yespace  de  plusieurs  faisceaux  considérés  après  un  même 
temps. 

En  descendant  la  première  colonne  verticale,  on  voit  le  méristème  primitif 
général  aux  dépens  duquel  se  forme  un  cordon  de  méristème  primitif  spécial. 
Celui-ci  ne  produit  qu'un  seul  cordon  procambial  qui  se  différencie  en  un 
seul  faisceau  primaire.  Les  productions  libéro-ligneuses  secondaires  se  for- 
ment normalement  dans   le  faisceau;  celui-ci   reste  toujours  simple. 

La  deuxième  colonne  montre  un  faisceau  dont  le  développement  se  fait 
de  la  même  manière  jusqu'à  la  période  secondaire  ancienne.  Plus  lard,  le 
bois  et  le  liber  secondaires  récents  constituent  trois  lames  libéro-ligneuses 
distinctes.  La  trifurcation  du  faisceau  ne  date  que  de  la  période  secondaire 
récente. 

En  descendant  la  troisième  colonne,  on  observe  le  développement  d'un 
autre  faisceau  dans  lequel  la  zone  génératrice  secondaire,  sitôt  formée, 
fonctionne  de  façon  à  produire  trois  lames  libéro-ligneuses  secondaires.  Les 
extrémités  de  ces  lames  aboutissent  aux  massifs  ligneux  et  libérien  primaires. 
La  trifurcation  du  faisceau  s'est  opérée  dès  la  période  secondaire  ancienne. 

La  quatrième  colonne  montre  de  même  rétablissement  d'un  cordon  pro- 
cambial dans  lequel  trois  rangées  radiales  de  trachées,  c'est-à-dire  trois 
lames  de  différenciation  ligneuse,  apparaissent  presque  en  même  temps.  Le 
faisceau  primaire  est  large  et,  quoique  simple  encore,  témoigne  une  tendance 
manifeste  à  se  diviser.  Trois  lames  libéro-lii>neuses  secondaires  correspon- 
dent à  ce  faisceau,  dont  la  trifurcation  est  indiquée  dés  la  période  primaire. 

Dans  la  dernière  colonne,  enfin,  un  cordon  de  méristème  primitif  spécial 
donne  naissance  à  trois  cordons  procambiaux  qui  se  différencient  chacun  en 
un  faisceau  primaire  parfaitement  distinct.  La  trifurcation  date  ici  du  stade 
procambial. 

Si,  au  lieu  de  considérer  aux  différents  âges  un  faisceau  en  un  point 

Tome  XLVII.  15 


114  AJNATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

déterminé,  nous  suivons  de  bas  en  haut  un  faisceau,  à  un  moment  donné, 
et  cela  dans  une  région  où  ce  faisceau  se  divise,  nous  observons  divers  aspects 
tels  que  ceux  que  montre,  de  gauche  à  droite,  la  rangée  horizontale  inférieure 
du  tableau  de  la  planche  XI. 

Supposons,  à  la  base  d'un  segment  suffisamment  âgé  (dans  lequel  un 
faisceau  est  sensiblement  de  même  âge  dans  toute  son  étendue),  supposons, 
dis  je,  un  faisceau  dont  les  formations  primaires  et  secondaires  ne  constituent 
qu'un  seul  massif  continu.  En  s'élevant  dans  le  segment,  nous  verrons  les 
éléments  secondaires  les  plus  récents  se  diviser  en  trois  lames  libéro- 
ligneuses.  Un  peu  plus  haut,  la  division  devenant  de  plus  en  plus  profonde, 
les  irois  lames  seront  formées  d'éléments  secondaires  récents  et  anciens.  Plus 
haut  encore,  on  verra  le  faisceau  primaire  lui-même  s'élargir  et  présenter 
trois  lignes  de  différenciation  ligneuse.  Près  du  nœud,  enfin,  on  conslatera 
Irois  faisceaux  primaires  distincts  ayant  chacun  leurs  productions  secon- 
daires anciennes  et  récentes. 

Si,  enfin,  on  considère  des  faisceaux  de  même  nom,  à  un  même  niveau 
(base  des  segments,  par  exemple),  mais  à  diverses  hauteurs  le  long  d'une 
tige,  on  fait  varier  en  même  temps  deux  facteurs  :  le  temps  et  l'espace.  Les 
aspects  observés  seront  ceux  qu'on  trouve  en  parcourant  obliquement  de  bas 
en  haut  et  de  gauche  à  droite  notre  tableau  schématique. 

C'est  donc  une  grave  erreur  que  de  croire  qu'il  suffit  de  pratiquer  des 
coupes  transversales,  dans  le  milieu  d'enlrenœuds  pris  vers  le  haut,  le  milieu 
et  le  bas  d'une  lige,  pour  obtenir  les  variations  de  la  structure  de  cette  lige 
avec  l'âge.  La  structure  observée  sur  ces  diverses  coupes  sera  la  résultante 
de  deux  causes  de  variations  :  le  temps  et  l'espace. 

Dans  la  nature,  les  choses  sont  plus  compliquées,  ou  plutôt  moins  faciles 
a  reconnaître  que  dans  le  tableau  de  la  planche  XI,  et  cela  pour  plusieurs 
raisons  :  d'abord,  chacune  des  lames  libéro- ligneuses  ou  chacun  des  fais- 
ceaux produits  par  la  trifurcalion  se  divise  â  son  tour  et  les  premières  phases 
de  cette  nouvelle  division  peuvent  se  superposer  aux  dernières  phases  de  la 
première  trifurcalion.  Ensuite,  les  lames  ne  se  caractérisent  pas  toutes;  nous 
savons  que  celles  qui  correspondent  aux  faisceaux  sortants  font  ordinaire- 


DE  LTKTICA  DIOICA.  lia 

ment  défaut,  c'est-à-dire  qu'elles  sont  remplacées  par  du  T/'2.  Enfin,  les 
lames  libéro-Iigneuses  caractérisées  sont  fréquemment  interrompues,  seg- 
mentées par  du  T/"2,  plus  ou  moins  abondant. 

En  supposant  que  le  tableau  de  la  planche  XI  représente  les  divers  modes 
de  trifurcation  d'un  faisceau  M  de  l'Ortie,  on  observera,  au  lieu  des  dessins 
schématiques  de  ce  tableau,  des  aspects  tels  que  ceux  qui  sont  figurés 
au-dessous. 

La  considération  des  systèmes,  en  nous  permettant  de  grouper  les  fais- 
ceaux et  les  lames  libéro-Iigneuses,  nous  a  été  très  utile  pour  l'élude  du 
parcours  dans  les  tiges.  Nous  pouvons  remarquer,  en  outre,  qu'au  point  de 
vue  organogénique  et  ontogénique,  le  système  parait  avoir  une  certaine 
importance.  En  effet,  tout  ce  qui  précède  fait  ressortir  les  points  suivants  : 

1°  Toute  lige  de  YUrlica  dioica  est  constituée  par  quatre  systèmes  con- 
tinus, parfaitement  distincts  et  n'ayant  de  rapport  entre  eux  que  par  une 
petite  branche  anastomotique  à  chaque  nœud  ; 

2°  Les  quatre  systèmes  sont  homologues,  mais  alternent  deux  à  deux; 
en  d'autres  termes,  tandis  que  deux  systèmes  opposés  fonctionnent  comme 
médians,  à  une  hauteur  déterminée,  les  deux  autres  systèmes  fonctionnent 
comme  latéraux.  Il  s'ensuit  que  connaître  l'histoire  et  le  parcours  d'un  sys- 
tème, c'est  connaître  l'histoire  et  le  parcours  de  tous  les  autres; 

3°  Quel  que  soit  le  nombre  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro- 
Iigneuses  secondaires  qui  composent  un  système  à  une  hauteur  déterminée, 
tous  ces  faisceaux  et  toutes  ces  lames  correspondent,  dans  le  bas  de  la  lige, 
à  un  seul  faisceau  primaire  et,  dans  le  haut,  toujours  à  un  seul  cordon 
méristématique.  Le  système  est  comme  un  fuseau  qui  serait  découpé  longi- 
ludinalement  dans  sa  partie  renflée. 

Quelle  est  la  valeur  du  système  au  point  de  vue  phyllogénélique?  C'est  ce 
ipie  Panatomie  comparée  apprendra  par  la  suite.  J'ajouterai  cependant  que 
dans  toutes  les  Urticées  dont  j'ai  suivi  le  parcours  des  faisceaux,  même  dans 
celles  à  feuilles  alternes  comme  la  Pariétaire,  j'ai  pu  constater  l'existence  de 
quatre  systèmes  de  faisceaux  comme  dans  YUrlica  dioica. 


M6  AN  ATONIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


CHAPITRE    IV. 


STRUCTURE  DE  L'AXE  HYPOCOTYLÉ. 


§  1.  Généralités. 

Comme  son  nom  l'indique,  Taxe  hypocotylé  esl  cette  portion  de  l'axe  de 
l'embryon  qui  se  trouve  en  dessous  de  l'insertion  des  cotylédons.  Il  comprend 
la  ligelle  et  la  radicule  des  auteurs.  L'axe  hypocotylé,  en  effet,  montre  géné- 
ralement, dans  sa  portion  supérieure,  la  structure  caractéristique  de  la  lige, 
tandis  (pie  la  portion  inférieure  offre  celle  de  la  racine. 

D'après  M.  C.-E.  Bertrand  (*),  la  racine  principale  n'est  jamais  le  prolon- 
gement pur  et  simple  de  la  radicule;  c'est  un  organe  qui  surgit  du  sein 
de  la  région  inférieure  de  l'axe  hypocotylé,  tantôt  latéralement,  tantôt  dans 
son  prolongement  apparent.  En  un  mot,  la  racine  principale  est  toujours 
d'origine  endogène.  D'autres  auteurs,  comme  Hanslein  et  M.  J.  Sachs  (**), 
sont  arrivés  au  même  résultat  par  l'élude  de  l'embryogénie. 

Pour  sortir  de  l'axe  hypocotylé,  la  racine  principale  doit  donc  déchirer, 
rejeter  les  tissus  superficiels  qui  la  recouvrent;  ceux-ci  forment  parfois  une 
sorte  de  gaine  plus  ou  moins  visible  nommée  Coléorhize. 

Dans  la  graine  mûre  de  l'Ortie,  la  racine  principale  est  déjà  très  déve- 
loppée à  l'intérieur  de  l'axe  hypocotylé;  les  tissus  superficiels  rejetés  se 
réduisent  à  une  seule  couche  de  cellules,  la  Coléorhize  n'existe  pus  connue 
gaine  distincte. 


(')  Traité  de  botanique  dans  les  Archives  botaniques  du  nord  de  la  France,   I"  année, 
n°  3  (1881).  Paris,  0.  Doin,  éditeur. 

(")  Traité  de  botanique,  traduit  par  M.  Ph.  Van  Tieciiem,  p.  194. 


DE  LURTICA  DIOICA.  117 

Extérieurement ,  rien  ne  permet  de  fixer  la  limite  entre  la  partie  supérieure 
appelée  ligelle  et  la  partie  inférieure  ou  radicule.  D'ailleurs  le  collet,  c'est- 
à-dire  la  surface  suivant  laquelle  les  éléments  de  la  racine  se  mettent  en 
rapport  avec  ceux  de  la  tige,  n'est  pas  un  plan  :  les  Recherches  de  M.  R.  Gérard 
sur  le  passage  de  la  racine  à  la  tige  (*)  ont  montré  suffisamment  que  cette 
surface  d'insertion  comprend  ordinairement  toute  la  région  supérieure  de 
l'axe  hypocotylé  et  peut  même  parfois  se  prolonger  jusque  dans  le  quatrième 
entrenœud  de  la  tige  principale  (**). 

Considéré  dans  la  graine  mûre,  l'axe  hypocotylé  de  l'Ortie  est  un  corps 
cylindrique  légèrement  aplati  dans  le  sens  antéro-poslérieur  (***)  cl  se  termi- 
nant inférieu rement  par  un  cône  arrondi  (pi.  XXII,  fig.  I). 

Lors  de  la  germination,  l'extrémité  supérieure  pointue  de  l'Achainc  se 
détache  en  forme  de  petite  coiffe,  le  péricarpe  et  le  spermoderme  se  fendent 
longitudinalemenl  et  bientôt  on  voit  sortir  la  pointe  de  l'axe  hypocotylé 
(radicule)  qui  immédiatement  se  courbe  vers  le  sol  (pi.  XIII,  fig.  1). 

La  surface  de  celte  pointe  est  d'ahord  lisse,  mais  bientôt  une  sorte  de  dénu- 
dalion  se  produit  à  une  petite  distance  du  sommet.  On  remarque,  dès  lors, 
que  ce  sommet  est  recouvert  d'une  pilorhize  dont  le  bord  est  libre.  La  partie 
récemment  découverte  se  renfle  légèrement  et  produit  des  poils  radicaux 
(fig.  2).  La  partie  de  l'axe  hypocotylé  non  dénudée  reste  lisse  et  glabre 
(fig.  3).  A  partir  de  ce  moment,  on  distingue  donc  une  portion  lisse  supé- 
rieure et  une  portion  garnie  de  poils  inférieure.  L'une  et  l'autre  continuent  à 


(')  Thèse  présentée  à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris,  G.  Masson,  éditeur,  I88I. 

("*)  M.  R.  Gérard  définit  le  collet  :  «  une  région  plus  ou  moins  étendue  dans  laquelle  l'axe 
présente  des  états  transitoires  entre  les  structures  types  de  la  racine  et  de  lu  tige.  Le  change- 
ment d'épiilerme  n'est  qu'une  des  phases  (ou  mieux  qu'un  des  niveaux)  de  ce  passage  ». 
(Loc.  cit.,  p.  26.)  —  C'est  bien  là,  en  effet,  le  caractère  anatomique  du  collet,  niais  ces  «  états 
tratisitoires  entre  les  structures  types  de  la  racine  et  de  ta  tige  »  ne  sont  que  la  conséquence 
de  la  mise  en  rapport  de  ces  deux  organes ,  c'est-à-dire  du  contact,  des  adhérences  intimes 
que  la  racine  endogène  établit,  dès  le  moment  de  sa  formation,  avec  la  tige  dans  laquelle  elle 
s'organise. 

('**)  L'embryon  étant  orienté  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  c'est-à-dire  de  façon  qu'un  de  ses 
cotylédons  soit  antérieur  et  l'autre  postérieur  par  rapport  à  l'observateur  supposé  dans  l'axe 
même  du  végétal. 


IIS  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

s'allonger.  Ordinairement  on  observe,  du  moins  dans  les  premiers  temps,  un 
étranglement  à  la  limite  de  ces  deux  portions  (fig.  k  et  5). 

La  portion  qui  porte  les  poils  radicaux  est  légèrement  renflée  vers  le  haut 
et  s'atténue  insensiblement  vers  le  bas.  Son  sommet  est  protégé  par  la  pilor- 
hize.  Elle  constitue  la  racine  principale  dont  l'allongement  est  indéfini  :  elle 
forme  le  pivot  qui,  dans  VUrtica  dioica,  ne  prend  pas  beaucoup  plus  de  déve- 
loppement (pie  les  racines  de  deuxième  ordre  prenant  naissance  sur  les 
flancs  de  la  racine  principale.  Quant  à  la  portion  lisse,  nous  continuerons  à 
l'appeler  axe  bypocotylé  :  elle  est  toujours  cylindrique,  à  surface  lisse,  d'un 
blanc  brillant;  elle  ne  porte  ni  poils  radicaux,  ni  aucune  des  productions 
pileuses  de  la  lige.  Supérieurement,  elle  se  termine  par  un  léger  renflement 
sur  lequel  s'insèrent  les  cotylédons.  Sa  longueur,  au  moment  où  les  deux  coty- 
lédons s'étalent,  est  ordinairement  de  1,5  à  2  centimètres,  mais  elle  peut 
atteindre  7  à  8  centimètres  lorsqu'on  sème  les  graines  profondément  ou 
simplement  dans  l'obscurité. 

Un  peu  plus  tard,  Taxe  bypocotylé  se  décortique  et  sa  surface  devient 
subéreuse.  Lorsque  la  tige  principale  mesure  de  1  à  2  décimètres,  l'axe 
bvpocolylé  est  ordinairement  renflé,  c'est-à-dire  que  son  diamètre  est  un 
peu  supérieur  à  celui  de  la  tige  et  de  la  racine  principales;  il  est  lubérisé. 
Cet  état  de  l'axe  bypocotylé  se  remarque  surtout  dans  les  plantes  qui  ont 
poussé  dans  des  conditions  peu  favorables  (fig.  6).  Si  la  mauvaise  saison 
surprend  la  plante  en  cet  état,  la  plus  grande  partie  de  la  tige  périt,  mais 
au  printemps  suivant,  du  nœud  cotylédonaire  et  des  premiers  nœuds  qui  ont 
survécu  partent  de  nouvelles  pousses  dont  la  végétation  est  alimentée  par  les 
réserves  que  contient  l'axe  hypocotylé  lubérisé. 

Si,  au  contraire,  la  plante  continue  normalement  et  vigoureusement  sa 
croissance,  la  base  de  la  lige  et  le  sommet  de  la  racine  ont  le  même  diamètre 
que  l'axe  bypocotylé.  L'insertion  des  branches  axillaires  du  nœud  cotylédo- 
naire, ainsi  que  les  caractères  anatomiques,  permettent  cependant  de  recon- 
naître toujours  l'extrémité  supérieure  de  l'axe  bypocotylé;  mais  plus  rien,  ni 
extérieurement,  ni  intérieurement,  ne  peut  distinguer  la  portion  de  la  racine 
formée  dans  l'axe  hypocotylé  de  celle  développée  au  dehors. 

Des  racines  de  deuxième  ordre  se  trouvent  souvent  insérées  sur  la  por- 


DE  L'URTICA  DIOICA.  119 

lion  inférieure  de  Taxe  hypocotylé  absolument  comme  sur  la  racine  prin- 
cipale. 

Analomiquemenl,  Taxe  hypocotylé  réalise  toujours  vers  le  haut,  mais 
(rime  manière  plus  ou  moins  complète,  la  structure  caractéristique  de  la  lige  : 
on  y  observe  plusieurs  faisceaux  primaires  monocenlres.  Vers  le  bas,  au 
contraire,  on  n'y  voit,  comme  dans  la  racine,  qu'un  seul  faisceau  primaire 
polycentre,  dont  le  centre  de  figure  coïncide  avec  le  centre  de  l'organe  (*). 

Entre  la  région  supérieure  qui  possède  une  structure  de  lige  et  la  région 
inférieure  dont  le  faisceau  est  semblable  à  celui  de  la  racine,  il  existe  une 
région  de  mise  en  rapport  de  ces  deux  axes  :  lige  et  racine.  Cette  dernière 
région,  dont  l'étendue  varie,  est  située  plus  ou  moins  haut  dans  l'axe 
hypocotylé;  parfois,  elle  se  prolonge  jusque  dans  la  base  de  la  tige  princi- 
pale. D'après  M.  C.-E.  Bertrand,  la  mise  en  rapport  de  faisceaux  tels  que 
ceux  de  la  tige  avec  celui  de  la  racine  s'établit  toujours  par  l'intermédiaire 
de  trachées  très  courtes  et  de  façon  à  permettre  le  plus  grand  nombre  possible 
de  contacts  trachéens  (**). 

Dans  VUrtica  dioica,  la  région  de  mise  en  rapport  est  extrêmement  courte 
et  1res  rapprochée  du  nœud  cotylédonaire.  Presque  loule  retendue  de  l'axe 
hypocotylé  est  donc  occupée  par  un  faisceau  bicenlre,  qui  n'est  autre  que 
celui  de  la  racine  (***). 

Au  point  de  vue  de  la  mise  en  rapport  des  éléments  de  la  lige  avec  ceux 
de  la  racine,  on  observe,  d'un  individu  à  un  autre,  quelques  variations  dues 
à  l'âge,  aux  conditions  dans  lesquelles  la  germination  s'est  produite,  et,  sans 
doute  aussi,  au  développement  que  l'embryon  a  pris  dans  la  graine.  A  ce 
même  point  de  vue,  les  diverses  espèces  d'Ortie  présentent  des  différences 
bien  plus  marquées  encore.  Je  vais  donc  faire  connaître  le  cas  (pie  je  consi- 
dère comme  typique;  j'indiquerai  ensuite  dans  quel  sens  s'opèrent  les  varia- 
tions. Le  cas  que  je  vais  décrire  me  parait  constituer  en  même  temps  un 

(*)  Voyez  Définitions  des  membres  des  plantes  vasculaires  par  M.  C.-E.  Bertrand  dans  les 
Archives  botaniques  du  nord  de  la  France,  i"  année,  n"  1  et  suivants. 

(*')  Théorie  du  faisceau. 

{'")  L'emploi  que  je  fais  ici  des  termes  faisceau  polycentre,  faisceau  bicenlre  sera  juslilié 
ilans  la  troisième  partie  consacrée  à  l'étude  de  la  Racine. 


120  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

grand  type  de  structure  d'axe  hypocotylé  pour  les  plantes  dont  la  tige  prin- 
cipale a  deux  faisceaux  d'insertion,  la  racine  un  faisceau  bicentre  et  dont 
chaque  cotylédon  ne  reçoit  qu'un  seul  faisceau. 


Formations  primaires. 

Les  figures  1  à  9,  planches  XIV,  représentent,  par  des  dessins  schémati- 
ques, une  série  de  coupes  transversales  pratiquées  dans  un  axe  hypocotylé. 
Parlons  de  la  coupe  3  qui  montre  deux  faisceaux  monocentres  opposés 
l'un  à  l'autre  et  orientés  comme  les  faisceaux  de  la  lige.  Ces  faisceaux  sont 
ceux  que  nous  avons  appelés  faisceaux  d'insertion  (faisceaux  f).  Ils  sont  ordi- 
nairement larges  et  rapprochés  l'un  de  l'autre;  leur  bois  primaire  n'est  repré- 
senté que  par  quelques  trachées. 

A  un  niveau  supérieur  (coupe  i),  chacun  de  ces  faisceaux  émet  latéralement 
une  petite  branche  :  par  suite  de  la  disposition  donnée  à  l'axe  hypocotylé, 
deux  de  ces  petites  branches  sont  antérieures,  les  deux  autres  sont  posté- 
rieures. 

Plus  haut  (coupe  5),  les  deux  petits  faisceaux  antérieurs  se  sont  rappro- 
chés l'un  de  l'autre  tout  en  conservant  leur  orientation,  de  sorte  qu'ils  se 
louchent  maintenant  par  leurs  premières  trachées,  leur  grand  axe  étant  per- 
pendiculaire au  rayon  de  la  tige  qui  passerait  entre  eux.  Il  en  est  de  même 
des  deux  petits  faisceaux  postérieurs. 

Plus  haut  encore  (coupe  6),  les  deux  petits  faisceaux  exécutent  un  mou- 
vement de  charnière  autour  d'un  point  qui  coïncide  à  peu  près  avec  leurs 
premières  trachées.  Ils  se  fusionnent  ensuite  plus  ou  moins  complètement  en 
un  faisceau  monocentre  dont  le  bois  est  tourné  vers  le  centre  de  l'axe  hypo- 
cotylé. En  même  temps,  ils  se  courbent  vers  l'extérieur  et  se  rendent  dans 
les  cotylédons  dont  ils  constituent  la  nervure  médiane.  On  observe,  dans  la 
même  coupe,  une  nouvelle  trifurcation  des  faisceaux  i. 

Dans  la  coupe  7,  les  deux  faisceaux  latéraux  de  la  dernière  trifurcation 
donnent  naissance  à  de  petites  branches  qui  se  dirigent  immédiatement  vers 
les  bourgeons  axillaires  des  cotylédons. 


DE  LUKTICA  DIOICA.  121 

La  coupe  8  montre  le  rapprochement  graduel  des  faisceaux  latéraux  qui 
bientôt  s'anastomosent  en  arcade  au-dessus  de  l'insertion  des  cotylédons 
(coupe  9). 

A  partir  de  ce  moment,  quatre  faisceaux  disposés  en  croix  se  trouvent 
constitués  et  nous  reconnaissons,  à  ce  niveau,  la  structure  du  premier  entre- 
nœud  de  la  tige  principale. 

Si,  maintenant,  nous  descendons  au-dessous  de  la  coupe  3,  nous  voyons 
les  deux  faisceaux  i  se  rapprocher  l'un  de  l'autre  et  entre  eux  apparaître  de 
nouveaux  vaisseaux  qui,  peu  à  peu,  se  disposent  de  manière  à  former  une 
lame  qui  n'est  autre  chose  que  la  partie  ligneuse  du  faisceau  hicenlre  de  la 
racine  (coupe  2). 

Plus  bas,  les  éléments  ligneux  des  faisceaux  i  s'éteignent,  tandis  que  les 
massifs  libériens  de  ces  mêmes  faisceaux  font  suite  aux  deux  massifs  libériens 
de  la  racine  (coupe  1). 

La  figure  10  est  le  développement  des  coupes  précédentes.  On  y  voit  les 
faisceaux  i  donner  naissance  aux  petits  faisceaux  cotylédonaires,  puis  se 
trifurquer  une  seconde  fois  pour  constituer  les  faisceaux  de  la  tige.  La  région 
de  mise  en  rapport  des  deux  faisceaux  i  avec  l'unique  faisceau  hicenlre  est 
comprise  entre  les  niveaux  b  et  c.  Au-dessus  se  trouve  le  nœud  cotylédo- 
naire,  au-dessous  le  faisceau  hicenlre  se  prolonge  dans  toute  la  longueur  de 
la  racine  principale. 

Productions  secondaires. 

Les  productions  secondaires  se  forment  dans  tous  les  faisceaux  qui  ne 
sortent  pas  :  par  conséquent,  dans  le  faisceau  hicenlre,  dans  les  deux  fais- 
ceaux i,  ainsi  que  dans  les  ramifications  médianes  et  latérales  qui  constituent 
les  quatre  faisceaux  de  la  lige.  On  comprend  que  par  suite  même  de  la  position 
qu'occupent  les  faisceaux  i  par  rapport  au  faisceau  hicenlre,  les  productions 
libéro-ligneuses  secondaires  de  ces  deux  faisceaux  i  doivent  se  continuer 
directement  avec  les  productions  libéro-ligneuses  secondaires  du  hicenlre. 

Dans  l'Ortie  les  lames  libéro-ligneuses  secondaires  de  la  lige  s'étendent 
peu  à  peu  dans  l'axe  hypocolylé  et  descendent  même  plus  ou  moins  bas  dans 

Tome  XLVII.  16 


122  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

la  racine  principale.  Ici,  comme  toujours,  il  y  a  donc  continuité  entre  les 
tissus  secondaires  de  la  tige  et  ceux  de  la  racine. 

Indiquons  maintenant  les  variations  dont  le  type  qui  vient  d'être  décrit  est 
susceptible.  Ces  variations  paraissent  très  grandes  lorsqu'on  se  borne  à 
examiner  des  séries  de  coupes  transversales  pratiquées  dans  divers  axes 
bypocotylés.  En  réalité,  toutes  celles  que  j'ai  observées  se  laissent  ramener 
au  fait  suivant  :  la  région  de  mise  en  rapport  du  faisceau  bicenlre  primaire  de 
la  racine  avec  les  faisceaux  monocenlres  primaires  de  la  lige  peut  être  plus 
ou  moins  longue  et  située  plus  ou  moins  près  du  nœud  cotylédonaire. 

Ainsi,  dans  VUrlica  bulearica,  dont  l'axe  hypocotylé  est  beaucoup  plus 
fort  (pie  ceux  de  VUrlica  dioica  et  de  YUrtica  urens,  les  faisceaux  i  ont 
une  grande  longueur  et  montrent  très  bien  l'origine  des  faisceaux  colylédo- 
naires;  le  faisceau  bicentre  n'apparaît  que  beaucoup  au-dessous  du  nœud 
cotylédonaire. 

Dans  la  plupart  des  axes  hypocotylés  de  YUrtica  dioica  et  de  VUrlica 
urens,  au  contraire,  le  faisceau  bicenlre  se  caractérise  à  un  niveau  très  peu 
inférieur  à  la  sortie  des  faisceaux  cotylédonaires.  La  mise  en  l'apport  des 
faisceaux  primaires  de  la  tige  avec  le  faisceau  primaire  de  la  racine  s'opère 
alors  très  rapidement  et  l'interprétation  des  phénomènes  observés  serait  bien 
difficile  si  les  espèces  voisines  ne  venaient  nous  éclairer. 

Les  productions  secondaires  répondent  toujours  au  type  décrit  ci-dessus. 

Dans  l'élude  de  l'axe  hypocotylé,  nous  suivrons  la  même  marche  que  celle 
que  nous  avons  suivie  pour  le  segment  '  de  la  tige  principale.  Nous  examine- 
rons donc  d'abord  la  structure  à  tous  les  âges  en  un  point  déterminé  (milieu 
de  l'axe  hypocotylé),  puis  nous  parcourrons  cet  organe  dans  loute  son  étendue 
à  différents  âges. 

§  2.  Structure  vers  le  milieu  de  l'axe  hypocotylé  a  tous  les  âges. 

1 .  Stade   procambial. 

On  peut  l'observer  dans  l'axe  hypocotylé  de  l'embryon  lorsque  la  graine 
est  arrivée  à  maturité.  La  section  transversale  vers  le  milieu  de  l'axe  hypo- 


DE  L'UKTICA  D10ICA.  125 

colylé  offre,  en  ce  moment,  un  contour  elliptique;  le  grand  axe  de  l'ellipse 
esi  perpendiculaire  au  plan  commun  de  symétrie  des  deux  cotylédons.  On 
observe,  sur  celte  coupe  (fig.  1,  pi.  XII  ),  de  l'extérieur  vers  l'intérieur  : 

1°  Un  dermatogène  parfaitement  caractérisé; 

2°  Un  parenchyme  cortical  composé  de  trois  rangs  de  cellules  qui  laissent 
entre  elles  quelques  méats; 

3°  Une  assise  formée  de  cellules  particulières  s'unissanl  les  unes  aux 
autres  par  des  cloisons  parfaitement  radiales.  Celte  assise  constitue  la  gaine 
protectrice  de  l'unique  faisceau  cenlral; 

4°  Un  massif  de  très  petites  cellules  ou  cordon  de  procambium.  A  la  péri- 
phérie de  ce  cordon  on  aperçoit  une  couche  de  cellules  plus  grandes  qui 
alternent  avec  celles  de  la  gaine  protectrice.  C'est  la  membrane  rhizogène  ou 
péricambium. 

2.  Formations  primaires. 

Lorsque  par  la  germination  l'embryon  se  réveille,  le  développement 
momentanément  interrompu  continue  son  cours.  La  coupe  représentée  par 
la  figure  2,  planche  XII,  a  été  pratiquée  vers  le  milieu  de  l'axe  hypocotylé  au 
moment  où  les  deux  cotylédons  venaient  de  s'étaler.  Elle  montre  déjà  les 
formations  primaires  parfaitement  caractérisées,  savoir  : 

1°  L'épiderme  dépourvu  de  toutes  productions  pileuses; 

2°  Le  parenchyme  cortical  composé  de  grandes  cellules  polyédriques; 

3°  La  gaine  protectrice  dont  les  cloisons  radiales  montrent  les  renflements 
caractéristiques; 

4°  L'unique  faisceau  qui  occupe  le  centre  de  l'organe.  Ce  faisceau  ne 
renferme  que  six  éléments  ligneux  caractérisés  et  disposés  sur  une  seule  ligne 
qui  est  perpendiculaire  au  grand  axe  de  l'ellipse  formée  par  le  contour  du 
faisceau.  Une  coupe  longitudinale  (fig.  4)  montre  que  ces  six  éléments  sont 
des  vaisseaux  :  les  deux  extrêmes,  dont  le  diamètre  est  minimum,  sont  des 
vaisseaux  spiro-annelés;  derrière  chacun  d'eux  on  voit  une  trachée  d'un 
calibre  un  peu  plus  grand,  puis,  un  vaisseau  d'un  diamètre  plus  grand 
encore  muni  de  larges  ponctuations  simples.  Les  vaisseaux  spiro-annelés 


124  AN ATONIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

sont  séparés  de  la  gaine  prolectrice  par  le  péricambium  ;  ils  se  sont  différen- 
ciés les  premiers,  les  Irachées,  puis  les  vaisseaux  ponctués  se  sont  caractérisés 
successivement.  La  différenciation  ligneuse  a  donc  marché,  ici  encore,  de  la 
périphérie  vers  le  centre  du  faisceau;  seulement  elle  s'est  manifestée  simul- 
tanément en  deux  points  opposés.  Ce  faisceau  présente  donc  deux  centres  de 
différenciation  ligneuse,  c'est  un  faisceau  hicenlre  (*).  Au  niveau  considéré, 
les  deux  lames  ligneuses  primaires  se  sont  rencontrées  au  centre  du  faisceau. 

Les  éléments  libériens  de  ce  faisceau  forment  deux  massifs  disposés  de  part 
et  d'autre  de  la  double  lame  ligneuse  (fîg.  2,  L1). 

Entre  les  éléments  ligneux  et  libériens  primaires  nettement  caractérisés 
s'observent  des  cellules  allongées  à  section  polygonale,  à  parois  minces, 
qui  ne  sont  autre  chose  que  des  cellules  procambiales  peu  différenciées. 
M.  C.-E.  Bertrand  les  nomme  fibres  primitives.  De  même,  à  la  périphérie 
du  faisceau  et  en  contact  avec  la  gaine  protectrice,  se  trouve  une  assise  de 
cellules  peu  différenciées  qui  constituent  le  péricambium  dont  nous  avons 
déjà  signalé  la  présence  au  stade  précédent. 

3.  Apparition  de  zones  génératrices  secondaires  dans  le  faisceau. 

Bientôt  les  éléments  non  différenciés  qui  existent  dans  le  faisceau,  entre 
le  bois  et  le  liber  primaires,  se  recloisonnent  tangenliellement  et  constituent 
deux  zones  cambiales.  Dans  la  figure  5,  ces  zones  ont  déjà  produit  quelques 
éléments  ligneux  secondaires  de  chaque  côté  de  la  lame  formée  par  les  vais- 
seaux primaires. 

Par  la  suite,  ces  deux  zones  génératrices  secondaires  s'élargissent  :  les 
cellules  du  péricambium  situées  en  face  des  lames  ligneuses  se  recloison- 
nent aussi  tangenliellement,  de  manière  à  compléter  l'anneau  générateur 
secondaire.  Mais  ces  nouvelles  portions  de  la  zone  génératrice  n'engendrent 
que  du  T/'-;  elles  fonctionnent  donc  comme  cambiformes. 

La  figure  6  représente  une  coupe  pratiquée  vers  le  milieu  de  l'axe  hypo- 

(*)   Théorie  du  faisceau. 


DE  LURTICA  DIOICA.  123 

colylé  d'une  jeune  plante  dont  la  gemmule  avait  déjà  développé  un  entre- 
nœud  assez  long.  Elle  montre  rétablissement  des  deux  ponts  de  cambiforme 
qui  réunissent  les  deux  arcs  de  cambium.  On  peut  y  observer  aussi  que 
presque  toutes  les  cellules  de  la  membrane  rhizogène  ou  péricambium  com- 
mencent à  se  recloisonner  radialement  et  tangenliellement. 


k.   Fonctionnement  des  zones  génératrices  secondaires. 
Tubérisalion  de  l'axe  hypocolylé. 

Le  fonctionnement  des  zones  cambiales  du  faisceau  amène  la  formation  de 
deux  lames  libéro-ligneuses  secondaires  opposées  l'une  à  l'autre  et  dont  la 
direction  est  perpendiculaire  à  celle  de  la  double  lame  primaire.  En  même 
temps,  les  zones  cambiformes  produisent,  entre  ces  deux  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires,  un  abondant  Tf-  interne  et  externe  (fig.  7).  A  cet 
âge,  la  membrane  rbizogène  a  tellement  recloisonné  ses  éléments,  que 
ceux-ci  sont  maintenant  confondus  avec  ceux  du  Tf-  externe.  La  gaine 
protectrice  et  le  tissu  cortical  ont  recloisonné  radialement  leurs  cellules  pour- 
suivre l'accroissement  du  périmètre  de  l'organe.  La  plante  qui  a  fourni  la 
coupe  de  la  figure  7  avait  deux  entrenœuds  distincts. 

Tôt  ou  tard,  l'axe  bvpocotylé  se  décortique.  Cette  décorlication  est  le 
résultat  de  l'apparition  d'un  pbcllogène  (*)  dans  les  éléments  déjà  recloi- 
sonnés de  la  gaine  protectrice  (fig.  8,  pi.  XII). 

L'anneau  générateur  continue  ensuite  à  fonctionner  activement.  Cet 
anneau  étant  cambiforme  dans  la  plus  grande  partie  de  son  étendue,  le  T/"2 
interne  se  développe  abondamment  et  amène  la  tubérisalion  de  l'organe. 
La  figure  8,  planche  XIII,  représente  l'ensemble  de  la  coupe  pratiquée 
vers  le  milieu  d'un  axe  bvpocotylé  tubérisé;  la  figure  9  représente  la  région 
centrale  de  l'organe  et  la  figure  10  une  portion  de  la  région  périphérique  de 
la  même  coupe. 

(*)  Un  phellogène  est  un  cambiforme  qui  engendre  extérieurement   des   cellules   qui   ne 
tardent  pas  à  se  subériser. 


1-26  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

La  section  d'un  axe  hypocotylé  arrivé  à  ce  stade  montre  donc  du  centre 
vers  la  périphérie  : 

1°  Deux  lames  ligneuses  primaires  dans  le  prolongement  Tune  de  l'autre 

(fig.9); 

2°  Perpendiculairement  à  celles-ci,  deux  lames  ligneuses  secondaires, 
composées  de  fibres  et  de  vaisseaux  (fig.  10);  ces  lames  sont  interrompues, 
de  distance  en  dislance,  par  du  Tf-; 

3°  Entre  les  lames  ligneuses  secondaires,  un  If-  interne  abondant  formé 
de  cellules  prismatiques  à  parois  minces  disposées  en  files  rayonnantes  et 
semblables  aux  éléments  mous  du  Tf-  interne  des  liges.  On  en  voit  une 
partie  dans  la  figure  10.  Ce  tissu  est  rempli  de  réserves  amylacées; 

4°  Un  anneau  générateur  secondaire  complet,  fonctionnant  comme  cam- 
bium  en  face  des  lames  ligneuses  secondaires  et  comme  cambiforme  en  face 
du  Tf-  interne; 

5°  Une  zone  corticale  en  apparence  homogène,  mais  dans  laquelle  on  doit 

distinguer  : 

a.  Les  massifs  libériens  secondaires  compris  entre  le  cambium  et  le  liber 
primaire  écrasé  :  ils  sont  composés  de  cellules  grillagées,  de  fibres  libériennes 
de  petit  diamètre  à  parois  très  épaissies  et  enfin  de  parenchyme  libérien; 

b.  Le  Tf-  externe  qui  s'étend  entre  les  massifs  libériens  :  il  est  formé  de 
fibres  el  de  parenchyme,  mais  il  est  dépourvu  de  cellules  grillagées; 

G"   Une  surface  subéreuse. 

L'axe  hypocotylé  constitue  alors  un  axe  tubérisé  facilement  reconnaissable 
extérieurement  déjà  à  son  diamètre  ordinairement  plus  grand  que  celui  de 
la  tige  et  de  la  racine  principale.  Si  la  plante  continue  son  développement, 
de  nouvelles  modifications  apparaissent  dans  l'axe  hypocotylé.  Nous  allons 
les  passer  en  revue. 

5.  Apparition  de  laines  libéro- ligneuses  secondaires  isolées  et  de  couches 
concentriques  d'éléments  sclérifiés  dans  le  Tf-  interne. 

Lorsque  l'axe  hypocotylé  et  la  racine  principale  ont  pris  un  grand  déve- 
loppement secondaire,  plus  rien  extérieurement  ni  analomiquemcnt  ne  peut 


DE  L'URTICA  DIOICA.  127 

servir  de  limite  entre  ces  deux  organes.  En  effet,  le  faisceau  bicentre  primaire 
que  nous  avons  observé  vers  le  milieu  de  l'axe  hypocolylé  se  continue  sans 
interruption  dans  la  racine  principale;  d'autre  part,  les  productions  secon- 
daires de  la  tige  se  prolongent  jusque  dans  la  racine  en  traversant  l'axe 
hypocolylé  dans  toute  sa  longueur. 

Dès  que  l'axe  hypocolylé  dépasse  un  certain  diamètre,  on  voit  donc 
apparaître  successivement  à  l'intérieur  de  l'anneau  générateur  des  lames 
libéro-ligneuses  secondaires  isolées  parfaitement  caractérisées.  Lorsque  nous 
suivrons  ces  lames  dans  toute  leur  étendue,  nous  serons  amenés  à  les 
considérer  comme  les  homologues  des  lames  libéro-ligneuses  de  la  lige  et  à 
leur  donner  les  mêmes  notations. 

La  figure  11,  planche  XIII,  reproduit  l'ensemble  de  la  coupe  transversale 
pratiquée  dans  un  axe  hypocolylé  mesurant  5mn'  suivant  son  plus  grand 
diamètre.  Celle  coupe  a  un  contour  rhomboïdal  et  montre  quatre  massifs 
libéro- ligneux  secondaires  que  nous  nommerons  Lg,  L'1,  Ma,  M1'.  Enlre  ces 
massifs  s'étendent  deux  zones  sclérifiées  qui  traversent  le  T/'"2  interne. 

Dans  la  section  représentée  par  la  figure  12,  nous  notons  onze  lames 
libéro-ligneuses,  savoir  :  un  système  droit  el  un  système  gauche  formés  de 
/.'',  L,  /.';  un  système  antérieur  et  un  système  postérieur  composés  de  Mg  et  Md. 
La  lame  L'1  est  dédoublée  en  deux  lames  qui  correspondent  aux  faisceaux 
M"1  et  M1'1'  du  segment  '.  On  remarquera  que  les  dix  lames  libéro-ligneuses 
qui  viennent  d'être  énumérées  correspondent  à  des  faisceaux  réparateurs 
(aux  faisceaux  réparateurs  d'un  segment  du  modèle  IV).  Comme  nous 
l'avons  souvent  constaté  déjà,  les  lames  qui  correspondraient  aux  faisceaux 
sortants  ne  se  sont  pas  caractérisées. 

Ici,  comme  dans  les  tiges,  la  production  des  lames  libéro-ligneuses  secon- 
daires est  due  à  la  transformation  en  cambium  de  certaines  portions  de  la 
zone  cambiforme. 

A  la  même  figure  12  on  observe,  dans  le  T/"2  interne,  quatre  zones 
d'éléments  sclérifiés,  alternant  régulièrement  avec  des  zones  d'éléments 
parenchymaleux. 

J'ai  eu  l'occasion,  au  chapitre  précédent,  d'annoncer  que  les  productions 
secondaires  de  l'axe  hypocotylé  se  développent  souvent  inégalement  des  deux 


128  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

côtés  du  plan  d'insertion  de  la  tige.  La  figure  13  nous  en  donne  un  bon 
exemple.  Le  plan  d'insertion  passe  par  les  points  ii'.  D'un  côté  de  ce  plan  se 
trouvent  dix  lames  libéro-ligneuses  et  seulement  six  de  l'autre  côté. 

Les  lames  libéro-ligneuses  Ls  et  L1  se  sont  divisées  en  deux  lames  qui 
correspondent  aux  lames  Ma  et  M1'  du  segment  '.  A  ce  système  se  rattacbe 
aussi  une  lame  antérieure  1  qui  se  prolonge  jusque  dans  le  segment2.  Les 
lames  W:'  et  Mdasont  bifurquées  :  les  deux  lames  intérieures  formeront,  par 
leur  anastomose  au-dessus  du  faisceau  cotylédonaire  sortant,  la  lame  L""  ' 
(nous  désignerons  donc  chacune  de  ces  deux  lames  intérieures  par1',"); 
les  deux  lames  extérieures  sont  Xga  '  et  Xd:i  '. 

Il  résulte  de  ces  divisions  que  les  lames  libéro-ligneuses  postérieures  sont 
au  nombre  de  six,  savoir  :  M1*1,  XM,  Mgp,  M1'1',  /'"',  M1"'1  (*).  Elles  corres- 
pondent aux  faisceaux  réparateurs  d'un  modèle  IV  de  parcours. 

Les  lames  antérieures,  au  contraire,  sont  au  nombre  de  dix;  ce  sont  : 
M381,  r°2,  Xag,  ?.«■*,  ~ ,  ^,  Xdal,  Xad,  ?/"'-,  Madd.  Elles  correspondent  aux 
faisceaux  réparateurs  d'un  modèle  VIII. 

En  cet  état,  les  productions  secondaires  de  l'axe  bypocotylé  manifestent 
une  symétrie  bilatérale  évidente  par  rapport  au  plan  perpendiculaire  au  plan 
d'insertion,  c'est-à-dire  par  rapport  au  plan  principal  de  symétrie  de  la  lige. 
Celle  symétrie  bilatérale  entraîne  une  forme  particulière  du  contour  de  la 

section. 

L'insertion  de  racines  latérales  sur  l'axe  bypocotylé  amène  des  déplace- 
ments et  des  anastomoses  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires.  Ces 
déplacements  et  ces  anastomoses  altèrent  souvent  la  régularité  sur  une  certaine 
étendue. 

L'axe  bypocotylé,  dont  la  figure  \K  représente  une  section  transversale, 
avait  mieux  conservé  sa  symétrie  primitive  par  rapport  à  deux  plans  rectan- 
gulaires. La  section  forme  une  ellipse  presque  régulière  dont  le  grand  axe 


(')  Les  lames  portant  en  exposant  le  chiffre  1  ou  le  chiffre  2  sont  celles  qui  se  continuent 
sans  modification  jusque  dans  le  segment  '  ou  le  segment  -  pour  y  remplir  le  rôle  qui  leur  est 
dévolu.  Celles  qui  ne  portent  pas  de  chiffre  en  exposant  appartiennent  à  l'axe  hypoeolylé. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  i29 

mesure  Hmm.  Elle  montre  une  trentaine  de  lames  libéro-ligneuses,  parmi 
lesquelles  on  reconnaît  facilement  les  suivantes  qui  composent  les  systèmes 
antérieur  et  postérieur  (  5!,  t»  t»  ^  )  '•  Les  systèmes  gauche  et  droit  se 
composent  de  âp,  V,  ainsi  que  d'un  certain  nombre  de  lames  plus  ou  moins 
distinctes,  provenant  de  la  division  des  grands  massifs  L. 

En  résumé,  la  structure  vers  le  milieu  de  Taxe  hypocotylé  se  réduit,  pendant 
la  période  primaire,  à  un  faisceau  bicentre  entouré  d'un  parenchyme  cortical 
et  d'un  épidémie.  La  période  secondaire  commence  par  la  tubérisation  de 
l'axe  hypocotylé;  plus  tard,  apparaissent  des  lames  libéro-ligneuses  isolées, 
dont  le  nombre  va  croissant  à  mesure  que  le  diamètre  de  l'organe  aug- 
mente. 

§  3.   Structure  de  l'axe  hypocotylé  dans  toute  son  étendue. 

Nous  avons  à  rechercher  maintenant  la  structure  de  l'axe  hypocotylé  : 

\°  Dans  la  région  supérieure  au  niveau  que  nous  venons  d'étudier  (milieu 
de  l'axe)  :  nous  y  verrons  comment  s'opère  la  mise  en  rapport  des  faisceaux 
primaires  de  la  tige  principale  avec  le  faisceau  primaire  qui  se  prolonge  dans 
toute  la  longueur  de  la  racine  principale;  nous  y  verrons  aussi  comment 
s'effectue  le  passage  des  productions  secondaires  de  l'un  de  ces  organes  dans 
l'autre; 

2°  Dans  la  région  inférieure  au  milieu  de  l'axe  hypocotylé,  région  dans 
laquelle  la  racine  principale  se  dégage  entièrement  de  l'axe  hypocotylé. 

Nous  étudierons  l'axe  hypocotylé  dans  toute  son  étendue  à  trois  moments  : 

1°  A  la  période  primaire; 

2°  A  la  période  secondaire  ancienne  ; 

3°  A  la  période  secondaire  récente. 

1.  Période  primaire. 

Au  moment  où  les  cotylédons  viennent  de  s'étaler,  les  formations  primaires 
de  l'axe  hypocotylé  sont  généralement  caractérisées.  Si  du  milieu  d'un  axe 
hypocotylé  arrivé  à  ce  degré  de  développement  (pi.  XII ,  fig.  2)  nous  remon- 

Tome  XLVII.  17 


130  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

tons,  par  une  série  de  coupes  transversales,  nous  reconnaissons  que  la  struc- 
ture observée  au  milieu  de  l'axe  se  continue  jusqu'à  un  niveau  très  rapproché 
du  nœud  colylédonaire.  Là,  le  faisceau  bicentre  arrive  au  contact  des  fais- 
ceaux i  et  souvent  aussi  des  faisceaux  cotylédonaires. 

Si  nous  nous  reportons  à  la  figure  10  de  la  planche  XIV,  il  faut  supposer 
que  le  faisceau  bicentre,  au  lieu  d'apparaître  dans  la  région  b  c,  se  carac- 
térise dès  le  niveau  a  de  celle  figure.  De  plus,  la  mise  en  rapport  s'opère  sur 
un  espace  très  court,  de  sorte  qu'il  semble  que  les  trachées  des  faisceaux 
cotylédonaires  ne  sont  que  la  continuation  des  trachées  du  faisceau  bicentre. 
Celte  apparence  pourrait  même  faire  croire  à  la  sortie,  dans  les  cotylédons, 
des  éléments  vasculaires  de  la  racine,  il  n'en  est  rien,  cependant,  car  dans 
quelques  axes  hypocotylés  plus  vigoureux  que  les  autres,  j'ai  pu  constater 
que  les  faisceaux  cotylédonaires  sont  bien  les  branches  latérales  d'une  pre- 
mière trifurcation  des  faisceaux  i  (fig.  13). 

La  figure  11,  planche  XIV,  est  le  développement  des  faisceaux  primaires 
de  l'axe  hypocolylé,  du  nœud  colylédonaire  el  du  premier  enlrenreud  de  la 
lige  principale.  La  double  lame  ligneuse  du  faisceau  bicentre  se  trouve  dans 
un  plan  perpendiculaire  au  plan  du  développement.  Dans  la  figure  11  comme 
dans  la  figure  13,  la  trace  de  ce  plan  est  indiquée  par  les  flèches  llj  et  /'p  qui 
représentent  les  premières  trachées  (l'une  antérieure,  l'autre  postérieure)  des 
deux  lames  ligneuses  du  faisceau  bicentre.  La  région  du  contact  entre  le 
faisceau  de  la  racine  el  les  faisceaux  de  la  lige  est  comprise  entre  les 
niveaux  a  et  a',  c'est-à-dire  à  la  base  même  du  nœud  colylédonaire. 

Trois  coupes  au-dessous  de  la  sortie  des  faisceaux  cotylédonaires,  la  section 
transversale  montre  encore  la  même  structure  que  la  coupe  pratiquée  vers  le 
milieu  de  l'axe  hypocolylé.  Vus  longiludinalement,  les  éléments  ligneux  du 
bicentre  sont,  à  ce  niveau  :  à  chaque  extrémité  un  vaisseau  annelé;  derrière 
celui-ci,  une  trachée  à  une  seule  spirale  lâche,  puis  une  trachée  à  une  seule 
spirille  serrée,  puis  enfin  une  trachée  à  plusieurs  spirules  serrées  (pi,  XIII, 
fig.  7).  Le  diamètre  de  ces  trachées  va  croissant  de  l'extérieur  vers  l'intérieur 
du  faisceau. 

Les  faisceaux  cotylédonaires  sortent  de  l'axe  hypocolylé  avant  d'avoir 
opéré  le  mouvement  de  charnière  dont  j'ai  parlé  dans  les  Généralités  de  ce 


DE  L'URTICA  DIOICA.  151 

chapitre.  Au  moment  où  ils  s'incurvent  pour  sortir,  ils  montrent  longiludi- 
nalemenl  leurs  éléments  ligneux.  Ceux-ci  sont  disposés  sur  une  seule  ligne 
qui  est  perpendiculaire  au  rayon  de  la  lige  et  laissent  voir  au  milieu  deux 
trachées  de  faible  diamètre  à  une  seul  spirule  lâche;  de  chaque  côté,  une 
trachée  de  diamètre  moyen  à  une  seule  spirule  serrée;  à  chaque  extrémité, 
enfin,  une  trachée  de  diamètre  maximum  à  plusieurs  spirules  serrées 
(pi.  XV,  fig.  6).  Cette  disposition  est  donc  l'inverse  de  celle  des  éléments 
vasculaires  du  faisceau  bicenlre.  On  peu!  retrouver  cette  orientation  des 
éléments  des  faisceaux  colylédonaires  dans  le  pétiole  même  des  cotylédons 
(figure  5  de  la  môme  planche). 

Vers  le  niveau  de  la  sortie. des  faisceaux  eotylédonaires,  les  faisceaux  i  se 
trifurquenl  :  les  branches  latérales  s'anastomosent  en  arcades  à  l'intérieur 
desquelles  s'insèrent  les  faisceaux  qui  se  rendent  dans  les  bourgeons  axil- 
laires.  Dans  le  cas  présent,  les  quatre  faisceaux  du  premier  entrenœud  de  la 
tige  principale  sont  encore  à  l'état  de  cordons  procambiaux  qui  se  perdent 
dans  le  méristème  primitif. 

Cette  région  supérieure  du  nœud  colylédonaire  rappelle  entièrement,  par 
le  parcours  de  ses  faisceaux,  la  région  la  plus  inférieure  des  liges  axillaires, 
celle  que  nous  avons  appelée  région  d'insertion  de  ces  tiges. 

Si  du  milieu  de  l'axe  hypocotylé  nous  descendons,  par  une  série  de 
coupes  successives,  nous  voyons  que  la  structure  primaire  observée  vers  le 
milieu  de  l'axe  se  perpétue,  sans  modification,  jusqu'à  l'extrémité  inférieure 
de  cet  axe,  jusqu'à  l'étranglement  qui  limite  l'axe  hypocotylé  de  la  partie 
libre  de  la  racine  principale.  Là,  nous  trouvons  encore  le  même  faisceau 
bicentre,  un  parenchyme  cortical  formé  du  même  nombre  d'assises  cellu- 
laires, mais  Pépiderme  a  été  remplacé  brusquement  par  Wissise  pilifère 
(pi.  XXI,  fig.  3,  partie  antérieure).  Ce  changement  s'est  produit  par  la 
division  tangentielle  de  toutes  les  cellules  de  l'épidémie  et  par  la  chute  de 
l'assise  extérieure  ainsi  produite.  Aussitôt  dénudées,  les  cellules  de  l'assise 
intérieure  se  sont  prolongées  en  forme  de  poils  radicaux.  C'est  à  cette  dénu- 
dalion,  à  celle  sorle  de  renouvellement  de  la  surface  vers  la  poinle  de  l'axe 
hypocolylé  que  se  réduit,  dans  l'Ortie,  le  rejet  des  tissus  extérieurs  qui 


132  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

permet  à  la  racine  principale  de  sortir  de  l'axe  hypocotylé.  La  coléorhize 
n'existe  pas  comme  gaine  caractérisée. 

Lorsque  nous  étudierons  la  racine,  l'examen  que  nous  ferons  de  la  coupe 
radiale  du  sommet  végétatif  de  la  radicule  de  l'axe  hypocotylé  confirmera  ce 
que  je  viens  de  dire  au  sujet  de  la  manière  dont  la  racine  principale  est  mise 
en  liberté. 

Après  avoir  fonctionné  pendant  un  certain  temps,  l'assise  pilifère  tombe  à 
son  tour  et  les  cellules  du  parenchyme  cortical  qui  sont  ainsi  découvertes 
prennent  un  peu  l'aspect  des  cellules  épidermiques  (pi.  XXI,  fig.  3,  partie 
postérieure). 

Plus  lard  encore,  le  liège  produit  par  le  recloisonnement  tangentiel  de  la 
Saine  prolectrice  provoque  la  décortication  de  l'axe  hypocotylé.  A  partir  de 
ce  moment,  l'axe  hypocotylé  se  trouve  réduit  aux  éléments  primaires  et 
secondaires  de  son  faisceau.  Or,  ces  éléments  sont  précisément  ceux  qui 
se  continuent  sans  changement  dans  la  racine  principale  elle-même;  dès 
lors,  il  n'y  a  plus  lieu  de  rechercher  les  rapports  existant  entre  les  tissus 
de  l'axe  hypocotylé  et  ceux  de  la  racine  principale. 


2.  Période   secondaire  ancienne. 

Dans  un  axe  hypocotylé  tubérisé,  tel  que  celui  dont  la  figure  8,  planche  XII, 
représente  la  coupe  transversale  vers  le  milieu  de  son  étendue,  les  produc- 
tions libéro-ligneuses  secondaires  constituent  les  lames  Lg  et  Ld  situées  dans 
le  plan  perpendiculaire  au  plan  du  bicentre.  En  remontant,  par  une  série  de 
coupes  transversales,  on  voit  que  ces  deux  massifs  secondaires  se  continuent 
directement  avec  les  massifs  secondaires  des  deux  faisceaux  i.  Au  niveau  de 
la  mise  en  rapport  des  faisceaux  primaires  de  la  lige  avec  le  faisceau  primaire 
de  la  racine  (pi.  XII,  fig.  9),  on  observe  quelques  trachées  placées  de  part 
et  d'autre  de  la  double  lame  ligneuse  primaire  du  faisceau  bicentre.  Ces 
(radiées  représentent  les  éléments  ligneux  primaires  des  faisceaux  /en  contact 
avec  les  éléments  ligneux  primaires  du  faisceau  de  la  racine.  Un  massif  ligneux 
secondaire  fait  suite  aux  trachées  ii. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  133 

Les  productions  secondaires  n'accompagnent  que  les  faisceaux  réparateurs 
(pi.  XIV,  fig.  12). 

Dans  la  partie  supérieure  du  nœud  cotylédonaire,  on  remarque  souvent 
l'insertion  d'une  racine  au-dessus  de  chacun  des  arcs  anastomoliques  qui 
niellent  en  communication  les  divers  systèmes  de  la  tige. 


3.  Période  secondaire  récente. 

Vers  le  milieu  d'un  axe  hypocotylé  plus  développé,  nous  avons  trouvé  dix 
lames  libéro-ligneuses  groupées  en  quatre  systèmes  :  un  système  droit  et  un 
système  gauche  composés  de  /.'",  L,  Xa;  un  système  antérieur  et  un  système 
postérieur  formés  de  M"  et  W]  (fig.  12,  pi.  XIII).  Les  lames  L  sont  la 
continuation  des  lames  qui,  dès  le  commencement  de  la  période  secondaire, 
se  sont  montrées  de  chaque  côté  de  la  double  lame  ligneuse  primaire.  La 
figure  13,  planche  XIV,  est  le  développement  des  faisceaux  primaires  de  cet 
axe  hypocotylé;  la  figure  suivante  reproduit  le  développement  des  lames 
libéro-ligneuses  secondaires  les  plus  récentes  du  même  axe. 

Dans  cet  axe  hypocotylé,  on  voyait  assez  nettement  que  les  faisceaux 
cotylédonaires  sont  formés  par  deux  branches  fournies  par  les  faisceaux  i 
(fig.  13,  pi.  XIV).  La  longueur  de  ces  deux  derniers  faisceaux  primaires 
était  d'ailleurs  plus  grande  que  d'ordinaire  et  la  région  de  mise  en  rapport 
a  a'  se  trouvait  un  peu  abaissée.  La  figure  15,  planche  XIII,  nous  fait  voir 
les  éléments  ligneux  primaires  des  deux  faisceaux  i,  au-dessus  de  la  région 
de  mise  en  rapport.  On  remarquera  que  leur  orientation  est  bien  celle  qui 
caractérise  la  tige. 

Ici,  comme  dans  la  tige,  les  lames  libéro-ligneuses  secondaires  récentes 
ont  un  parcours  indépendant  de  celui  des  faisceaux  primaires.  Les  deux 
lames  M  cheminent  parallèlement,  laissent  sortir  entre  elles  le  faisceau  cotylé- 
donaire, puis  s'anastomosent  en  arcade  pour  former  la  lame  Lma  du  segment  '. 
Mais  avant  cela,  les  lames  M  donnent  naissance,  dans  la  partie  supérieure 
du  nœud  cotylédonaire,  aux  lames  ls  et  )d  du  segment  '. 

Les  lames  À1',  L,  Xa  s'élèvent  en  ondulant;  à  la  base  du  nœud  cotylédo- 


I.14  ANATOMIi:  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

naire,  la  lame  L"  se  bifurque  pour  fournir  les  lames  Mp"  et  Mag  du  même 
segment  '.  La  lame  Ld  est  déjà  divisée  vers  le  milieu  de  Taxe  hypocolylé 
(fig.  12,  pi.  XIII).  Dans  la  partie  supérieure  du  nœud  cotylédonaire,  les 
lames  /.''  et  //'  se  jettent  dans  les  lames  formées  par  la  division  des  lames  L. 

On  reconnaîtra  (pie  ce  parcours  des  lames  libéro-ligneuses  de  Taxe  hypoco- 
lylé que  nous  venons  d'étudier  est  bien  celui  des  faisceaux  réparateurs  du 
modèle  IV.  On  observera,  en  effet,  que  ce  parcours  est  identique  à  celui 
des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  du  segment  '  de  la  tige  principale  qui 
surmontait  l'axe  que  nous  venons  d'examiner  (fig.  3,  pi.  V). 

Dans  la  région  inférieure  de  l'axe  hypocolylé,  le  trajet  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  est  fort  tourmenté  :  ces  lames  se  multiplient,  la  plupart 
d'entre  elles  se  continuent  dans  les  racines  qui  se  sont  développées  le  long 
de  l'axe  de  l'hypocotylé  ;  quelques-unes  se  prolongent  cependant  dans  la 
racine  principale,  notamment  les  lames  Xpg,  Lg,  Xag,  Ld,  Mdp,  Mgp.  Ces  lames 
auraient  pu,  avec  le  temps,  s'allonger  davantage  dans  la  racine  principale. 

Le  présent  chapitre  peut  être  résumé  brièvement  comme  suit  : 
Chez  /'Urtica  dioica,  la  partie  supérieure  de  l'axe  hypocolylé  possède,  dès 
la  période  primaire,  une  structure  de  tige,  mais  cette  région  est  très  courte 
et  très  voisine  du  nœud  cotylédonaire.  Elle  renferme  deux  faisceaux  qui 
sont  les  faisceaux  d'insertion  (ï)  de  la  tige  principale  :  ces  faisceaux  don- 
nent naissance  aux  faisceaux  cotylédonaires ,  puis  se  Ir  if arquent  et  s'anas- 
tomosent de  manière  à  former  les  quatre  faisceaux  du  premier  entrenœud 
de  la  lige.  C'est  dans  la  région  inférieure  du  nœud  cotylédonaire  même  que 
les  deux  faisceaux  [i)  et  souvent  aussi  les  faisceaux  cotylédonaires,  se  mettent 
en  rapport  avec  le  faisceau  bicentre  de  la  racine  principale  endogène.  Celle-ci 
est  déjà  très  développée  dans  l'embryon  et  sa  sortie  n'exige. que  la  chute 
d'une  assise  cellulaire  extérieure  formée  aux  dépens  de  l'épiderme. 

Les  lames  libéro-ligneuses  secondaires  de  la  lige  se  prolongent  dans  l'axe 
hypocolylé  et  de  là  dans  la  racine  principale.  Le  nombre  et  le  parcours  de 
ces  lames  est  en  rapport  avec  le  développement  secondaire  atteint  par  cet 
organe.  Après  sa  décor  lieu  t  ion ,  la  partie  inférieure  de  l'axe  hypocolylé  se 
confond  avec  la  racine  principale. 


DEUXIÈME  PARTIE. 


LA    FEUILLE. 


GENERALITES. 

La  feuille  esl  l'appendice  primaire  de  la  tige  :  ses  faisceaux,  tous  mono- 
centres,  sont  symétriquement  disposés  par  rapport  à  une  seule  surface  de 
symétrie  qui,  à  l'origine  au  moins,  passe  par  l'axe  de  symétrie  de  la  tige. 
L'existence  de  cette  unique  surface  de  symétrie  ne  peut  parfois  être  reconnue 
(pie  par  l'examen  de  la  distribution  des  faisceaux  dans  toute  l'étendue  du 
membre  (*). 

Pour  étudier  la  feuille,  nous  supposerons,  avec  M.  C.-L.  Bertrand,  que  cet 
organe  est  redressé  le  long  de  la  tige  dont  il  dépend  et  (pie  l'observateur, 
restant  placé  au  centre  de  la  lige,  se  tourne  vers  la  feuille  qu'il  veut  examiner. 
Le  faisceau  médian  du  pétiole  et  de  la  nervure  médiane  se  trouve  alors  en  face 
de  lui,  les  autres  faisceaux  se  montrent  à  sa  droite  et  à  sa  gauche.  La  face 
qui  est  qualifiée  de  supérieure  lorsque  le  limbe  de  la  feuille  est  placé  horizon- 
talement dans  sa  position  naturelle,  se  trouve  maintenant  appliquée  contre  la 
tige  :  elle  esl  donc  interne  ou  antérieure.  La  face  désignée  ordinairement 
comme  inférieure  est  tournée  vers  le  dehors  lorsque  la  feuille  est  redressée  : 
elle  est  donc  externe  ou  postérieure  par  rapport  à  l'observateur. 


(*)  Définitions,  des  membres  des  piaules   vasculaires,  pur   M.  C.-E.    Bertrand,   dans  les 
Archives  botaniques   du   nord  de  la   France,   1"  année  (1881). 


15(5        ANATOMIK  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

Chaque  segmenl  des  liges  de  l'Ortie  porte  deux  feuilles  opposées  et  quatre 
stipules  caulinaires.  Les  feuilles  de  deux  paires  consécutives  sont  disposées 
en  croix,  elles  sont  décussées.  Chacune  d'elles  se  compose  d'un  pétiole  plus 
ou  moins  long,  canaliculé  antérieurement,  et  d'un  limbe  dont  les  dimensions 
sont  très  variables.  La  base  du  limbe  est  cordée,  son  sommet  est  ordinaire- 
ment aigu.  Dans  les  premières  feuilles,  la  longueur  du  limbe  est  sensiblement 
égale  à  sa  plus  grande  largeur,  mais  à  mesure  qu'on  s'élève  le  long  de  la  lige, 
la  longueur  augmente  proportionnellement  à  la  largeur  :  la  feuille  s'allonge 
alors  au  point  de  devenir  trois  ou  quatre  fois  plus  longue  que  large.  Sur  les 
liges  souterraines,  au  contraire,  les  feuilles  rudimentaircs  sonl  souvent  plus 
larges  que  longues.  Les  bords  du  limbe  sont  garnis  de  dents  dont  le  nombre 
varie  de  0  à  47. 

Dans  les  ouvrages  descriptifs,  la  nervation  des  feuilles  de  l'Ortie  est  dite 
palmée,  rarement  trinerve,  plus  souvent  à  cinq  ou  sept  nervures  principales. 
Pour  peu  qu'on  la  regarde  de  près,  cette  nervation  montre  une  grande  poly- 
morphie.  Avant  d'en  commencer  l'étude,  rappelons  la  nomenclature  usitée 
pour  désigner  les  nervures  d'une  feuille. 

Suivant  leur  point  d'insertion,  on  dislingue  : 

1°  Des  nervures  primaires  ou  de  premier  ordre  qui  rayonnent  du  sommet 
du  pétiole,  ou,  si  l'on  veut,  de  la  base  du  limbe;  on  peut  aussi  les  appeler 
nervures  basilaircs.  L'une  d'elles  esl  médiane  (M),  les  autres  sont  laté- 
rales (  L)  ; 

2"  Des  nervures  secondaires  ou  de  deuxième  ordre  insérées  sur  les  précé- 
dentes. Elles  sonl  qualifiées  de  secondaires-médianes  lorsqu'elles  naissent  sur 
la  nervure  médiane,  de  secondaires-latérales  lorsqu'elles  parlent  d'une  nervure 
basilaire  latérale; 

3°  Des  nervures  tertiaires  ou  de  troisième  ordre  nées  sur  les  nervures 
secondaires  et  ainsi  de  suite. 

Dans  l'Ortie ,  les  nervures  primaires  aboutissent  toujours  à  une  dent  du 
limbe;  parmi  les  nervures  secondaires  et  tertiaires,  les  plus  fortes  seulement 
se  terminent  également  sous  une  dent.  Ces  nervures  sont  les  seules  qui  carac- 
térisent la  nervation.  Celle-ci  se  compose  : 

1°  D'une  nervure  médiane  toujours  nettement  caractérisée; 


DE  L'URTICA  DIOICA.  137 

2°  D'une,  deux  ou  (rois  nervures  basilaires  latérales  de  chaque  côlé  de  la 
médiane.  Ces  nervures  seront  désignées  par  L1g,  L2g,  L3g,  Lld,  L2d,  L"1;  V  étant 
les  plus  rapprochées  de  la  médiane.  L1  sont  aussi  les  nervures  latérales  les 
plus  fortes,  L"  sont  un  peu  moins  importantes,  L/*  sont  ordinairement 
faibles; 

3°  D'une  à  quatre  paires  de  nervures  secondaires -médianes  qui  font 
cependant  parfois  défaut; 

4°  D'un  nombre  très  variable  de  nervures  secondaires-latérales; 

5°  De  nervures  secondaires,  tertiaires plus  ou  moins  nombreuses  sui- 
vant les  dimensions  du  limbe  et  formant  un  réseau  à  mailles  serrées  entre 
les  nervures  plus  importantes. 

Les  stipules  sont  toujours  caulinaires,  d'une  forme  lancéolée  et  relative- 
ment plus  larges  sur  les  rhizomes  que  sur  les  tiges  aériennes,  où  elles 
s'allongent,  au  contraire,  beaucoup.  Elles  font  presque  constamment  défaut 
au  premier  nœud  de  la  lige  principale.  La  nervation  des  stipules  se  compose 
d'un  à  sept  faisceaux  simples  ou  ramifiés  vers  le  haut. 

Tous  les  tissus  qui  entrent  dans  la  composition  d'une  feuille  ou  d'une 
stipule  se  rattachent  à  l'un  des  trois  systèmes  de  tissus  de  la  tige  : 

1°  Le  système  libéro-ligneux  est  représenté  par  des  faisceaux  ordinaire- 
ment étalés  en  éventail.  Les  productions  secondaires  de  ces  faisceaux  forment 
toujours  un  massif  continu,  elles  ne  constituent  jamais  de  lames  libéro- 
ligneuses  séparées  par  du  T/"2; 

2°  Le  système  fondamental  comprend  un  parenchyme  incolore,  un  paren- 
chyme vert  et  un  hypoderme  collenchymaleux; 

3°  Le  système  épidermique  formé  par  l'épiderme  garni  de  poils  de  diverses 
sortes. 

Anatomiquement,  il  convient  de  distinguer  dans  une  feuille  quelconque  : 

1°  Une  région  de  mise  en  rapport  des  faisceaux  de  la  tige  avec  ceux  du 
pétiole.  Cette  région  est  comprise  en  partie  dans  la  tige,  en  partie  dans  la  base 
du  pétiole; 

2°  La  région  pétiolaire; 

XOme  XLVIL  1» 


138  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

5°  Une  région  de  mise  en  rapport  des  faisceaux  du  pétiole  avec  ceux  des 
nervures  basilaires.  Celle  région  comprend  le  sommet  du  pétiole  et  la  base 
du  limbe; 

4°  Les  nervures  de  divers  ordres; 

5°  Le  parenchyme  foliaire  qui  réunit  les  nervures. 

La  structure  des  feuilles  ne  varie  pas  moins  que  leurs  caractères  extérieurs. 
Nous  aurons  à  rechercher,  comme  pour  la  tige,  les  variations  suivant  Vâge , 
le  niveau,  la  hauteur  et  les  conditions  biologiques.  Une  feuille,  comme  un 
segment  de  la  lige,  se  développe,  en  effet,  dans  le  temps  et  présente 
un  certain  nombre  de  niveaux  qu'il  convient  de  préciser  aussi  exactement 
que  possible.  La  hauteur  d'une  feuille  est  l'indication  du  numéro  que  cette 
feuille  porte  dans  le  procédé  de  notation  adopté  pour  les  segments  de  la  tige. 
Ce  procédé,  on  s'en  souvient,  consiste  à  numéroter  les  segments  et  les  feuilles 
de  bas  en  haut,  à  partir  du  premier  segment  au-dessus  de  l'insertion  de  l'axe 
considéré.  Les  feuilles  *  de  la  lige  principale  sont  donc  celles  qui  se  montrent 
immédiatement  au-dessus  des  cotylédons.  Quant  aux  conditions  de  vie,  elles 
semblent  avoir  encore  plus  d'influence  sur  la  structure  des  feuilles  que  sur 
celle  de  la  tige. 

Une  vingtaine  de  feuilles  d'Ortie,  prises  à  divers  âges,  à  diverses  hau- 
teurs et  dans  différentes  conditions  de  vie,  ont  été  étudiées  dans  toute  leur 
étendue  par  la  méthode  des  coupes  successives.  Le  parcours  des  faisceaux 
de  ces  feuilles  a  été  levé  et  développé  comme  celui  de  la  lige.  Dans  les  plan- 
ches qui  accompagnent  ce  mémoire,  les  figures  représentant  des  coupes  trans- 
versales du  pétiole  ou  du  limbe  sont  toujours  disposées  de  façon  que  la  trace 
du  plan  de  symétrie  de  l'organe  soit  verticale,  le  centre  de  la  tige  dont  la 
feuille  dépend  étant  vers  le  bas  de  la  planche.  La  partie  antérieure  ou  interne 
d'une  semblable  coupe  est  donc  tournée  vers  le  bas  et  l'épiderme  que  l'on 
qualifie  ordinairement  d'inférieur  se  trouve  donc  vers  le  haut  de  la  planche. 
Celte  disposition  de  la  figure  est  nécessitée  par  la  position  que  nous  avons 
supposée  à  l'observateur;  elle  a,  d'ailleurs,  l'avantage  de  conserver,  à  la 
plupart  des  faisceaux  de  la  feuille,  l'orientation  qui  leur  est  donnée  habituel- 
lement dans  les  figures,  c'est-à-dire  les  trachées  dirigées  vers  le  bas.  Quant 


DE  Ll'RTICA  DIOICA.  139 

aux  développements  du  parcours  des  faisceaux,  ils  ont  été  obtenus  en  suppo- 
sant le  pétiole  fendu  suivant  le  sillon  longitudinal  antérieur  et  les  faisceaux 
étalés  dans  un  plan  postérieur  perpendiculaire  au  plan  de  symétrie  de 
l'organe. 

La  marche  que  nous  suivions  pour  l'étude  détaillée  des  organes  appcndi- 
culaires  sera  la  môme  que  celle  (pie  nous  avons  adoptée  pour  l'élude  de  la 
tige.  Nous  examinerons  d'abord  le  cotylédon,  puis  la  feuille1  de  la  lige  prin- 
cipale dont  la  structure  est  relativement  simple;  nous  comparerons  ensuite 
à  celle  première  feuille  les  suivantes  qui  sont  élagées  le  long  des  liges  de 
différenls  ordres;  nous  reconnaîtrons  que  ces  feuilles  forment  une  série  à 
complication  croissante  le  long  des  tiges  aériennes  el  une  autre  série  à  com- 
plication décroissante  le  long  des  tiges  souterraines.  Pour  le  cotylédon,  la 
feuille  '  et  une  feuille  choisie  parmi  les  plus  compliquées,  nous  déterminerons 
avec  soin  Torganogénie,  les  caractères  extérieurs,  la  structure  à  certains 
niveaux  déterminés  el,  enfin,  le  parcours  des  faisceaux  dans  loule  l'étendue 
de  l'organe. 


CHAPITRE     PREMIER. 


STRUCTURE  DES  COTYLÉDONS. 


L'embryon,  dans  la  graine  mûre,  possède  deux  cotylédons  appliqués  l'un 
contre  l'aulre.  Chacun  de  ces  cotylédons  présente,  lorsqu'il  a  atteint  tout  son 
développement,  un  pétiole  assez  long  el  un  limbe  orbiculaire,  muni  d'un 
sinus  terminal.  La  longueur  lolale  de  l'organe  esl  en  moyenne  de  5mm  et  le 
diamètre  du  limbe  égale  environ  3""".  On  observe,  dans  le  sinus  terminal, 
une  niasse  glandulaire,  insérée  sur  la  face  antérieure  (pi.  XV,  fig.  2).  Celte 
glande  est  un  amas  cellulaire  arrondi,  lobé  el   brièvement  pédoncule.  Elle 


]  iO  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

parait  êlre  en  pleine  activilé  dès  le  début  de  la  germination,  mais  elle  ne 
tarde  pas  à  se  flétrir  longtemps  avant  la  chute  des  cotylédons. 

Après  avoir  rendu  le  limbe  transparent  par  l'action  de  la  potasse,  on 
observe  la  nervation  représentée  par  la  figure  1,  planche  XV.  Un  large  fais- 
ceau parcourt  le  pétiole  ;  arrivé  à  quelque  distance  du  limbe,  ce  faisceau  émet 
de  chaque  côté  une  petite  branche  qui  marche  d'abord  parallèlement  au 
faisceau  médian,  puis  émet  à  son  tour  une  ramification.  Celle  dernière  rami- 
ficalion,  qui  manque  souvent  ou  du  moins  est  extrêmement  délicate,  se  porte 
vers  le  faisceau  médian  et  s'anastomose  avec  lui. 

Le  faisceau  médian  constitue  la  nervure  médiane,  les  deux  faisceaux  laté- 
raux forment  les  nervures  basilaires  latérales  qui  sont  peu  marquées.  Un  peu 
plus  tôt  ou  un  peu  plus  tard,  la  nervure  médiane  donne  naissance  à  deux 
fortes  nervures  secondaires  qui  s'écartent  suivant  un  angle  d'environ  50°, 
puis  se  courbent  et  viennent  s'anastomoser  avec  la  terminaison  de  la  nervure 
médiane.  Quelques  nervures  tertiaires  forment  un  réseau  peu  serré  entre  les 
nervures  précédentes. 

La  structure  des  cotylédons  varie  peu  d'une  plante  à  une  autre.  Celle 
uniformité  est  sans  doute  la  conséquence  de  ce  fait  que  les  cotylédons,  étant 
tout  formés  dans  la  graine,  ne  sont  guère  soumis  à  l'influence  des  milieux 
dans  lesquels  la  germination  se  produit. 

.Nous  savons  déjà  que  chaque  cotylédon  reçoit  de  l'axe  hypocolylé  deux 
faisceaux  à  peine  fusionnés  en  un  seul.  Une  coupe  transversale  pratiquée  vers 
le  milieu  du  pétiole  du  cotylédon  montre  ces  deux  faisceaux  rapprochés  de 
façon  que  les  deux  massifs  ligneux  se  trouvent  en  regard  l'un  de  l'autre  et 
presque  en  contact  (pi.  XV,  fig.  3  et  5).  Ces  faisceaux  ont  encore  celte  même 
orientation  lorsqu'ils  donnent  naissance  aux  deux  petits  faisceaux  latéraux. 
Mais  bientôt  ils  opèrent  un  mouvement  de  charnière  autour  d'un  point  situé 
entre  leurs  premières  trachées  et  se  fusionnent  en  un  seul  faisceau  dont  le  bois 
est  tourné  vers  la  lige.  Au  sommet  du  pétiole,  il  y  a  donc  trois  faisceaux, 
savoir  :  /s,  m,  /''  (fig.  4). 

A  la  base  du  limbe,  les  faisceaux  l"  cl  /''  envoient  au  faisceau  >n  une 
petit»!  branche  anaslomolique,  puis  se  rendent  dans  les  nervures  basilaires- 


DE  L'URTICA  DIOICA.  \ii 

latérales  (fig.  1);  le  faisceau  m  se  continue  dans  toute  retendue  de  la  nervure 
médiane.  Toutes  les  nervures  du  cotylédon  sont  constituées  par  un  seul  fais- 
ceau et  se  terminent  soit  par  une  anastomose  avec  une  autre  nervure,  soit  en 
pointe  libre  dans  le  parenchyme. 

Lorsqu'on  examine,  par  transparence,  la  région  supérience  d'un  cotylédon, 
on  voit  que  le  nombre  des  trachées  appartenant  à  la  nervure  médiane  diminue 
à  mesure  que  cette  nervure  approche  du  sommet.  A  une  petite  distance  du 
sinus  terminal,  les  trachées  de  la  nervure  médiane  s'infléchissent  à  droite  et 
à  gauche  et  se  mettent  en  rapport,  se  continuent,  pour  ainsi  dire,  avec  les 
trachées  des  deux  nervures  secondaires  médianes  (fig.  I).  Au  point  où  se  fait 
celle  anastomose,  on  observe  une  sorte  d'ampoule  de  forme  elliptique,  longue 
de  0mm,3  au  plus.  Une  section  transversale,  pratiquée  à  travers  celte  ampoule, 
nous  montre  qu'elle  fait  saillie  à  la  face  antérieure  du  cotylédon  (fig.  10). 
On  aperçoit,  sur  celle  coupe,  une.  dizaine  de  trachées  délicates  qui  repré- 
sentent à  ce  niveau  la  partie  ligneuse  du  faisceau  extrêmement  réduit  de  la 
nervure  médiane.  En  avant  de  ces  trachées  existe  un  gros  massif  de  cellules 
de  très  petit  diamètre  el  dépourvues  de  chlorophylle.  Ce  massif  est  recouvert 
directement  par  l'épidémie  antérieur,  dont  les  éléments  sont  fort  amincis  en 
cet  endroit;  on  y  voit  aussi  l'ouverture  d'un  petit  slomale. 

Du  côté  postérieur,  deux  rangs  de  cellules  séparent  les  trachées  de  l'épi- 
derme.  Cel  épidémie  est  celui  qui  esl  inférieur  lorsque  le  cotylédon  étale  son 
limbe  au  moment  de  la  germination;  vu  de  face,  il  montre  des  cellules  engre- 
nées el  de  nombreux  et  grands  stomates.  Au-dessus  de  l'ampoule,  comme  tout 
le  long  de  la  nervure  médiane,  les  stomates  font  défaut  el  les  cellules  épider- 
miques  sont  rectangulaires  (fig.  1  I  ). 

L'épiderme  de  la  face  opposée  (face  antérieure)  esl  supérieur  lorsque  le 
cotylédon  occupe  sa  position  normale.  Au  point  où  il  recouvre  l'ampoule,  cet 
épidémie  se  compose  de  cellules  plus  petites  que  dans  les  autres  parties  et 
montre  une  douzaine  de  petits  stomates  qui  font  complètement  défaut  partout 
ailleurs  (fig.  12). 

H  résulte  de  cette  structure  que  la  petite  ampoule  qui  termine  la  nervure 
médiane  du  cotylédon  doit  être  regardée  comme  une  glande  à  eau,  c'est-à-dire 


142  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

comme  un  organe  destiné  à  remédier  à  l'excès  de  tension  dans  l'appareil 
aquifère  (*). 

Le  parenchyme  qui  réunit  toutes  les  nervures  est  formé  d'un  tissu  fonda- 
mental ou  mésophvlle  dont  la  constitution  n'est  pas  partout  la  même.  En 
certains  points,  il  se  compose  de  trois  ou  quatre  rangs  de  cellules  presque 
isodiamétrales  qui  ne  laissent  entre  elles  (pie  de  très  petits  méats  (fig.  8  et  9). 
Dans  d'autres  points,  le  mésophvlle  ne  compte  que  trois  rangs  de  cellules 
constituant  une  couche  en  palissade  formée  d'éléments  coniques  dont  la  hase 
s'appuie  contre  l'épidémie  antérieur  et  une  couche  très  lacuneuse,  composée 
d'éléments  irréguliers,  mais  toujours  allongés  parallèlement  à  la  surface  du 
limbe  (lig.  7). 

Toutes  les  cellules  du  mésophvlle  contiennent  beaucoup  de  grains  de 
chlorophylle  et  entre  ceux-ci  de  petits  granules  arrondis,  blancs,  qu'on 
aperçoit  dans  la  figure  8,  et  mieux  encore  dans  la  suivante,  où  ils  ont  été 
représentés  seuls.  Ils  forment  ordinairement  un  groupe  à  l'intérieur  de  chaque 
cellule.  Le  diamètre  de  ces  grains  varie  de  I  à  2  y.  environ  (**).  Les  solutions 
d'iode  sont  sans  action  sur  eux,  à  moins  qu'elles  ne  renferment  de  l'acide 
ioflhydrique,  auquel  cas  on  voit  les  granules  se  dissoudre  lentement  et  sans 
dégagement  de  bulles  gazeuses.  Pendant  qu'ils  se  dissolvent,  ces  petits  corps 
sont  ordinairement  animés  d'un  mouvement  de  trépidation  comparable  au 
mouvement  brownien.  La  dissolution  ne  laisse  aucun  résidu.  L'acide  acétique 
dissout  rapidement  ces  granules  sans  formation  de  bulles  gazeuses.  Je  me 
suis  assuré  (pic  les  solutions  d'iode  renfermant  de  l'acide  iodhydrique  et 
l'acide  acétique  dissolvent  le  carbonate  de  chaux  (de  la  craie)  sans  efferves- 
cence, c'est-à-dire  sans  dégagement  de  gaz  appréciable  au  microscope:,  chaque 
fois  qu'on  opère  sur  une  quantité  suffisamment  petite.  Le  gaz  carbonique 
produit  se  dissout  alors  intégralement  dans  le  liquide  de  la  préparation.  Je 
crois  donc  que  les  petits  granules  blancs  qui  forment  comme  un  essaim  dans 
chaque  cellule  du  mésophvlle  des  cotylédons  sont  constitués  par  du  carbonate 


I*)  Une  glande  à  enn  cxisle  également  au  sommel  des  coh  lédons  des  Giiiinern  (C..-E.  Berthand). 
(")  fj.  =  '/iooo  de  millimètre. 


DE  LURTICA  DIOICA.  145 

de  chaux.  A  ma  connaissance,  l'existence  de  granules  calcaires  libres  et  sans 
substratum  organique  n'a  pas  encore  été  signalée. 

Le  tissu  fondamental  du  cotylédon  est  recouvert  par  un  épidémie  formé  de 
cellules  engrenées  semblables  à  celles  (pie  nous  observerons  à  la  surface  des 
feuilles  '.  L'épidémie  supérieur  ou  antérieur  porte  des  poils  piquants,  mais 
pas  de  stomates,  excepté  au-dessus  de  l'ampoule  qui  termine  la  nervure 
médiane.  Beaucoup  de  ses  cellules  renferment  un  gros  cyslolithe  (fig.  8  et  10). 
On  remarquera  dans  la  ligure  8  un  cyslolithe  en  voie  de  développement  et  un 
autre  entièrement  formé.  L'épiderme  inférieur  est  garni  de  nombreux  et  grands 
stomates,  excepté  le  long  des  nervures. 


CHAPITRE    II. 


STRUCTURE  DES  FEUILLES  '  DE  LA  TIGE  PRINCIPALE. 

Nous  rechercherons  d'abord  comment  se  fait  le  développement  des  feuilles 
de  la  première  paire;  nous  étudierons  ensuite  la  structure  de  ces  organes 
arrivés  à  l'étal  adulte  et  nous  terminerons  par  l'examen  des  variations  qu'ils 
présentent  suivant  les  conditions  de  vie. 

§  4.  Organogéme  des  feuilles  l. 

Pour  faire  celte  étude  il  est  nécessaire  d'avoir  recours  à  des  plantes  qui 
germent  dans  des  conditions  aussi  identiques  que  possible ,  afin  d'écarter, 
aulant  que  faire  se  peut,  les  variations  biologiques.  En  observant  les  feuilles 
de  la  première  paire  sur  un  grand  nombre  de  plantes  arrivées  à  divers  degrés 
de  développement,  on  peut  reconstituer  la  série  des  phases  par  lesquelles 
passent  les  feuilles  !. 


\U  ANATOMIE  DES  OKGAINËS  VEGETATIFS 

Los  feuilles  de  la  première  paire  existent  déjà  à  l'état  de  mamelon  entre 
les  cotylédons  dans  la  graine  mûre.  Elles  y  sont  surmontées  d'une  glande 
terminale  qu'on  aperçoit  déjà  dans  la  figure  4,  planche  XXII.  La  figure  40, 
planche  XVI,  représente,  vues  de  profil,  les  feuilles  de  la  première  paire 
prises  dans  la  graine. 

Au  début  de  la  germination,  alors  que  les  deux  cotylédons  sont  encore 
enfermés  dans  le  sperinoderme  et  le  péricarpe,  les  feuilles  de  la  première 
paire  ont  la  forme  d'éminences  coniques,  toujours  surmontées  par  la  glande 
que  nous  étudierons  plus  loin  en  détail.  La  figure  4,  planche  XVI,  nous 
montre  les  mamelons  foliaires  en  place,  vis-à-vis  de  l'un  des  cotylédons;  la 
figure  suivante  les  représente  à  un  fort  grossissement. 

Un  peu  plus  tard,  certaines  cellules  épidermiques  se  prolongent  en  un 
long  poil  effilé,  notamment  des  deux  côtés  de  la  glande  terminale  (fig.  3). 
En  môme  temps,  on  voit  se  former  une  dent  sur  chaque  hord  et  vers  le 
milieu  de  la  hauteur  de  la  feuille. 

Lorsque  les  feuilles  de  la  première  paire  commencent  à  se  montrer  entre 
les  cotylédons  étalés,  deux  autres  dents  apparaissent  au-dessous  de  la  pre- 
mière (fig.  4). 

Une  quatrième  dent  ne  larde  pas  à  se  montrer  de  chaque  côté  et  toujours 
en  dessous  des  précédentes.  La  feuille  offre,  en  ce  moment,  un  lohe  terminal 
qui  a  apparu  le  premier  et  quatre  paires  de  dents  qui  sont  (rautanl  moins 
accusées  qu'elles  sont  situées  plus  has  (fig.  5).  La  formation  de  ces  dents  est 
basipèle.  A  ce  stade,  la  nervure  médiane  est  déjà  caractérisée  par  la  présence 
d'une  trachée.  La  surface  de  la  feuille  est  hérissée  de  poils  nombreux  et  de 
trois  sortes.  A  cet  âge  aussi,  le  pétiole  commence  à  se  dessiner. 

Par  la  suite,  les  autres  nervures  se  caractérisent  successivement  et  dans 
l'ordre  de  la  formation  des  dents,  c'est-à-dire  de  haut  en  bas,  comme  le 
montre  parfaitement  la  figure  0.  En  môme  temps ,  les  dents  inférieures  se 
replient  sur  la  surface  antérieure  de  la  feuille.  Les  figures  7  et  8  représentent 
de  profil  et  de  face  une  feuille  arrivée  à  ce  degré  de  développement.  La 
glande  terminale  flétrie  est  sur  le  point  de  tomber. 

Peu  à  peu,  toutes  les  parties  de  la  feuille  grandissent,  le  limbe  se  déploie 
et  l'organe  tout  entier  se  montre  avec  ses  caractères  définitifs  (fig.  9). 


DE  L'URTICA  DI01CA.  US 

Les  feuilles  de  la  première  paire  sonl  presque  toujours  privées  de  stipules; 
parfois  cependant  on  en  trouve  une  ou  deux.  Ce  sont  alors  de  petites  lamelles 
lancéolées,  dépourvues  de  faisceaux  et  munies  seulement  de  quelques  poils 
piquants  sur  leurs  bords. 

La  glande  qui  termine  la  feuille  '  dans  son  jeune  âge  se  compose  d'un 
support  et  d'une  masse  glandulaire  proprement  dite.  Le  support  a  la  forme 
d'une  colonne  haute  de  trois  ou  quatre  cellules  et  épaisse  de  trois;  il  parait 
former  le  prolongement  du  mamelon  foliaire  (fig.  10,  11,  12).  La  masse 
glandulaire  est  arrondie,  lobée  et  comme  circonvoluée;  elle  est  primitive- 
ment presque  aussi  volumineuse  que  le  mamelon  foliaire  lui-même.  Elle  est 
composée  d'un  grand  nombre  de  cellules  d'abord  riches  en  protoplasme. 
Plus  lard  le  contenu  des  cellules  se  modifie  et  présente  assez  bien  l'aspect  de 
celui  des  cellules  qui  constituent  la  tête  des  poils  glandulifères. 

(lelle  glande  est  déjà  toute  formée  dans  la  graine  mure;  elle  parait  être  en 
pleine  activité  dès  le  début  de  la  germination.  Elle  se  flétrit  bientôt  et  tombe 
ordinairement  avant  que  la  feuille  ail  atteint  tout  son  développement.  On 
l'observe  généralement  au  sommet  de  la  feuille  entre  les  deux  longs  poils  qui 
naissent  près  de  ce  point;  mais  on  la  trouve  parfois  à  quelque  dislance  du 
sommet,  ce  qui  semble  indiquer  qu'elle  n'a  aucun  rapport  avec  la  termi- 
naison de  la  nervure  médiane. 

Celle  glande  ne  diffère  de  celle  que  nous  avons  constatée  au  sommet  du 
cotylédon  que  par  son  plus  grand  développement.  Elle  n'exisle  que  sur 
les  feuilles  de  la  première  paire,  les  feuilles  suivantes  en  sont  toujours 
dépourvues. 

Aucun  organe  semblable  n'a  encore  été  signalé,  je  pense,  chez  aucune 
piaule.  Des  recherches  spéciales  sonl  nécessaires  pour  préciser  la  fonction  de 
cette  glande  qui  pourrait  bien  être  la  môme  que  celle  des  poils  glandulifères 
si  abondants  à  la  surface  des  tiges  el  des  feuilles  dans  leur  premier  âge. 
En  attendant,  nous  pouvons  considérer  les  glandes  terminales  des  cotylé- 
dons et  des  feuilles  de  la  première  paire  de  l'Ortie  comme  des  organes 
embryonnaires  dont  la  signification  ne  peut  être  dévoilée  que  par  la  recherche 
d'organes  homologues  dans  les  familles  voisines. 

Tome  XLV11.  19 


146  AJN ATONIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

§  2.  Structure  des  feuilles  '  dans  toute  leur  étendue. 

Une  feuille  adulte,  choisie  parmi  les  plus  régulières,  est  représentée 
planche  XVI,  ligure  9.  Cette  feuille,  dont  nous  allons  étudier  la  structure, 
montre  trois  nervures  basilaires  et  neuf  dents.  La  dent  terminale  ou  dent 1 
reçoit  l'extrémité  de  la  nervure  médiane;  les  deux  moitiés  de  la  feuille  étant 
parfaitement  symétriques,  il  nous  suffira  d'examiner  l'une  d'elles.  Dans  la 
partie  droite,  par  exemple,  nous  voyons  une  nervure  secondaire-médiane 
aboutir  à  la  dent  -;  la  nervure  hasilaire- latérale  se  termine  sous  la  dent3; 
les  dents  i  et  "  reçoivent  chacune  une  nervure  secondaire-latérale.  La  lon- 
gueur du  limbe,  sensiblement  égale  à  sa  plus  grande  largeur,  mesure  12n,m. 

Etablissons  d'abord  quelle  est,  en  un  certain  nombre  de  niveaux  déter- 
minés, la  composition  bistologique  de  la  feuille  dont  nous  venons  d'indiquer 
les  caractères  extérieurs;  nous  rechercherons  ensuite  quel  est  le  parcours  des 
faisceaux  dans  toute  son  étendue. 

1°  Structure  de  la  feuille  à  certains  niveaux  déterminés. 

La  section  transversale  pratiquée  vers  le  milieu  du  pétiole  montre  trois 
faisceaux,  un  médian  et  deux  latéraux  plus  petits  (pi.  XVI,  fîg.  13).  Nous 
les  désignerons  par  /lg,  m,  /'''.  Dans  chacun  de  ces  faisceaux,  le  massif  ligneux 
primaire  se  compose  d'une  première  trachée  tournée  vers  la  lige  et  de  quel- 
ques vaisseaux  d'un  faible  diamètre.  Le  massif  libérien  primaire  est  dirigé 
vers  la  face  postérieure  de  la  feuille  :  il  est  formé  d'éléments  très  étroits. 
Entre  le  bois  et  le  liber  on  observe  quelques  cellules  divisées  par  une  cloison 
tangentielle.  C'est  là  l'indication  d'une  zone  cambiale,  peu  active,  il  est  vrai 
(fig.  il). 

Le  tissu  fondamental  qui  réunit  les  trois  faisceaux  du  pétiole  se  compose 
de  grandes  cellules  dont  la  section  est  arrondie.  L'épidémie  est  formé  de 
cellules  plus  petites  sur  la  face  postérieure  et  sur  les  côtés,  plus  grandes  et 
moins  culicularisées  sur  la  face  antérieure.  Il  porte  les  trois  sortes  de  poils 
«pie  nous  connaissons. 


DE  LURTICA  DIOICA.  1  i7 

Une  coupe  faite  à  la  base  du  limbe  (fig.  15)  a  rencontré  les  trois  nervures 
basilaires.  La  nervure  médiane  offre  trois  faisceaux  :  un  médian  semblable 
au  faisceau  m  de  la  coupe  précédente  et  deux  petits  faisceaux  latéraux.  Les 
deux  nervures  basilaires-lalérales  ne  renferment  qu'un  seul  faisceau.  L'orien- 
tation est  la  même  que  dans  la  coupe  précédente. 

Vers  le  milieu  de  sa  longueur,  la  nervure  médiane  n'offre  plus  qu'un  seul 
faisceau  entouré  d'un  parenchyme  fondamental  incolore  (fig.  16).  Les  ner- 
vures basilaires-lalérales  (fig.  17),  de  même  que  les  nervures  secondaires, 
tertiaires,....  sont  constituées  par  un  seul  faisceau  dont  le  volume  décroit  de 
plus  en  plus. 

Le  mésopbylle  est  formé  par  un  rang  de  cellules  en  palissade  et  un  ou 
deux  rangs  de  cellules  composant  un  tissu  très  lacuneux  (fig.  18).  Toutes 
ces  cellules  renferment  de  gros  grains  de  chlorophylle.  L'épiderme  antérieur 
(supérieur)  est  formé  de  cellules  engrenées  (fig.  20);  beaucoup  d'entre  elles 
renferment  un  long  cyslolilbe  dont  le  pédicule  est  bien  visible  (fig.  18,  19 
et  20).  Les  cellules  de  l'épiderme  postérieur  (inférieur)  ont  des  contours  plus 
sinueux;  elles  ne  contiennent  que  rarement  des  cystolilhes;  par  contre,  les 
stomates  sont  nombreux  (fig.  21  et  18). 

2°  Parcours  des  faisceaux  dans  toute  l'étendue  de  la  feuille. 

La  feuille  *  reçoit  de  la  tige  trois  faisceaux.  Au  point  d'émergence,  le 
faisceau  sortant  médian  se  trifurque  et  les  branches  latérales  de  celte  trifur- 
cation  rencontrent  bientôt  les  faisceaux  sortants  latéraux  avec  lesquels  elles 
se  fusionnent  (pi.  XVII ,  fig.  12).  Trois  faisceaux  seulement  se  rendent  donc 
dans  le  pétiole.  L'observateur  étant  supposé  en  face  de  la  feuille  ',  ces  trois 
faisceaux  seront  désignés  par  les  notations  suivantes  :  lis,  m,  lià.  Ils  marchent 
parallèlement  dans  toute  la  longueur  du  pétiole  sans  subir  aucune  modifi- 
cation. 

En  approchant  du  sommet  du  pétiole,  les  faisceaux  /lg  et  /l(i  s'élargissent, 
puis  émettent  une  petite  branche  du  côté  du  faisceau  m.  Ces  deux  petites 
branches  se  rapprochent  de  plus  en  plus  du  faisceau  m  et  en  même  temps 
les  faisceaux  li%  et  /ld  s'écartent  l'un  vers  la  gauche,  l'autre  vers  la  droite. 


148  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Los  trois  nervures  basilaircs  sont  dès  lors  constituées  (pi.  XVI,  fig.  15)  : 
les  nervures  basilaires-latérales  ne  possèdent  qu'un  seul  faisceau,  tandis  que 
la  médiane  en  comprend  trois,  savoir  :  le  faisceau  m  et  les  deux  petites 
branches  latérales  issues  des  faisceaux  f'B  et  /ld.  Ces  trois  faisceaux  marchent 
d'abord  parallèlement,  mais  bientôt  les  deux  petits  latéraux  se  rapprochent 
du  faisceau  m  et  se  confondent  avec  lui.  A  partir  de  ce  niveau ,  la  nervure 
médiane  ne  présente  plus  qu'un  seul  gros  faisceau  (pi.  XVI,  fig.  16). 

L'origine  des  nervures  secondaires  médianes  et  latérales  est  très  simple  : 
en  approchant  du  point  d'émergence  de  la  nervure  secondaire,  on  voit  le 
faisceau  de  la  nervure-mère  s'élargir  un  peu,  puis  fournir  une  branche  qui 
s'écarte  aussitôt  pour  constituer  une  nervure  nouvelle.  Les  nervures  d'ordre 
plus  élevé  prennent  naissance  de  la  même  manière. 

Les  trois  nervures  basilaires,  deux  nervures  secondaires-médianes  et 
quatre  nervures  secondaires-latérales  aboutissent  respectivement  à  Tune  des 
neuf  dents  de  la  feuille.  Elles  se  terminent  à  quelque  distance  du  sommet  de 
la  dent  par  un  renflement  en  forme  de  massue  :  ce  renflement  est  une 
glande  à  eau  semblable  à  celle  qui  termine  la  nervure  médiane  des  cotylé- 
dons. En  y  pénétrant,  les  trachées  du  faisceau  s'étalent  en  pinceau,  puis  se 
terminent  brusquement  (pi.  XVI,  fig.  22).  Quelques  petites  nervures  secon- 
daires et  tertiaires  se  terminent  également  près  du  bord  par  une  glande  de 

plus  petites  dimensions.  Les  autres  nervures  secondaires,  tertiaires, 

s'anastomosent  de  manière  à  former  un  réseau  plus  ou  moins  serré.  Un  assez 
grand  nombre  d'entre  elles  se  terminent  cependant  en  pointe  libre.  Pour  cela, 
la  partie  ligneuse  du  faisceau  se  réduit  à  une  seule  trachée  qui  s'arrête  au 
milieu  des  cellules  du  parenchyme. 

§  3.  Variations  de  la  structure  des  feuilles  *   suivant  les  conditions 

biologiques. 

La  structure  des  feuilles  de  la  première  paire  offre,  d'une  plante  à  une 
autre,  des  variations  assez  grandes  qui  portent  à  la  fois  sur  les  dimensions 
du  limbe,  sur  le  nombre  des  dents  et  sur  la  nervation.  Considérons  d'abord 
la  nervation. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  i 49 

Les  principales  modifications  que  subit  la  nervation  de  la  feuille  '  ont  été 
représentées  schéma! iquement  dans  le  tableau  de  la  page  suivante.  Elles  y 
sont  groupées  en  deux  séries  :  la  première  série  montre,  de  chaque  côté  de 
la  médiane,  une  seule  nervure  secondaire-médiane  importante  et  une  nervure 
basilaire-latérale  qui  fournil  0,  1,  2,  3  ou  k  nervures  secondaires  impor- 
tantes. Outre  ces  nervures  importantes,  il  en  est  un  grand  nombre  d  autres 
moins  considérables  qui  forment  le  réseau  anastomolique  sans  concourir  à 
caractériser  l'ensemble.  La  nervation  la  plus  commune  est  celle  dans 
laquelle  il  y  a  deux  nervures  secondaires-latérales,  comme  dans  la  figure  9, 
planche  XVI. 

Dans  la  seconde  série,  chaque  moilié  de  la  feuille  offre  deux  nervures 
secondaires-médianes  importantes;  la  nervure  basilaire-latérale  donne  nais- 
sance à  \,  2  ou  3  nervures  secondaires. 

On  remarquera  que  les  feuilles  de  la  première  paire  de  la  tige  principale 
possèdent  toujours  une  seule  nervure  basilaire-latérale  de  chaque  côté  de  la 
médiane. 

Outre  ces  types  réguliers,  on  observe  un  certain  nombre  de  nervations 
anormales  ou  douteuses.  Très  rarement,  une  nervure  tertiaire  remplace  une 
nervure  secondaire  et  aboutit  à  une  dent. 

Le  nombre  des  dents  de  la  feuille  '  est  en  général  égal  au  nombre  des 
nervures  importantes  que  nous  venons  de  considérer;  il  n'est  jamais  supé- 
rieur, mais  il  est  fréquemment  moindre.  On  observe  souvent,  en  effet,  que  la 
nervure  secondaire-médiane  n'aboutit  qu'à  une  denl  très  petite,  faisant  à 
peine  saillie,  ou  môme  que  celle  dent  fait  défaut.  Le  lobe  terminal  est  alors 
généralement  plus  grand  et  arrondi  (pi.  XIX,  fig.  3).  La  nervure  secondaire- 
latérale  inférieure  ne  correspond  pas  toujours  non  plus  à  une  découpure 
du  limbe.  Le  nombre  des  dents  de  la  feuille  *  varie  de  0  à  13;  il  est  le  plus 
communément  de  9. 

Remarquons,  en  passant,  que  les  deux  feuilles  de  la  première  paire  sont 
rarement  identiques  sous  le  rapport  de  la  nervation  et  du  nombre  des  dents. 
Les  deux  moitiés  d'une  même  feuille  ne  sont  pas  toujours  parfaitement 
symétriques  non  plus. 

Les  dimensions  de  la  feuille  '  varient  énormément;  la  longueur  du  limbe, 


150 


ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


„  O  ta 

3      g." 


a. 


** 


3       £•      S 


a 


a 


DE  L'URTICA  DIOICA.  151 

qui  n'est  que  de  3mm  dans  les  plus  petites,  atteint  18mm  dans  les  plus  grandes. 
La  largeur  maximum  du  limbe  est  presque  toujours  à  peu  près  égale  à  la 
longueur. 

D'une  façon  générale,  on  observe  une  relation  entre  les  dimensions  de  la 
feuille  1,  d'une  part,  le  nombre  de  ses  dents  et  sa  nervation,  d'autre  part. 
Or,  les  dimensions  de  la  feuille  '  dépendent  évidemment  de  la  vigueur  avec 
laquelle  la  végétation  se  produit  au  début.  Les  variations  de  la  nervation  et 
de  la  structure  des  premières  feuilles  résultent  donc  des  conditions  biolo- 
giques spéciales  dans  lesquelles  la  plante  s'est  trouvée.  L'observation  directe 
des  faits  a,  d'ailleurs,  pleinement  vérifié  ces  prévisions. 

Au  sortir  de  l'hiver,  j'avais  semé  en  pot  quelques  graines  d'Ortie;  la 
germination  se  produisit  très  lentement  et  beaucoup  de  plantes  périrent 
avant  d'avoir  développé  leurs  premières  feuilles.  Quelques-unes  survécurent 
et  parmi  elles  plusieurs  montrèrent  des  feuilles  très  petites  et  entières 
(pi.  XIX,  fig.  1).  La  végétation  étant  très  lente,  une  de  ces  plantes  ne 
parvint  qu'après  plusieurs  semaines  à  la  taille  de  4  centimètres  environ. 
Elle  était  alors  pourvue  de  Mois  entrenœuds  distincts.  Un  cotylédon  et  une 
feuille  de  chacune  des  trois  premières  paires  développées  sont  représentées 
planche  XX,  figures  2  à  5.  Les  cotylédons,  plus  petits  que  de  coutume, 
possèdent  cependant  une  nervation  normale.  Les  feuilles  de  la  première  paire 
sont  entières  el  de  la  grandeur  des  cotylédons  ordinaires.  Leur  limbe  ne 
mesure,  en  etTet,  que  3mm  de  long.  Leur  nervation  se  compose  de  deux 
nervures  secondaires-médianes  el  d'une  nervure  basilaire-lalérale  dépourvue 
de  ramification  importante  (fig.  ô).  Ces  feuilles,  dans  leur  totalité,  ressemblent 
beaucoup  aux  cotylédons. 

Un  semis  fait  ensuite  réussit  mieux,  mais  les  premières  feuilles,  assez 
petites  encore,  eurent  une  nervation  assez  simple  :  la  figure  3,  planche  XIX, 
représente  l'une  des  plus  compliquées.  Un  dernier  semis  fait  en  juin,  dans 
un  terreau  riche,  fournit  des  plantes  vigoureuses  dont  les  feuilles  ',  relative- 
ment très  grandes,  comptaient  jusque  onze  et  même  treize  dents.  Leur  limbe 
mesurait  jusqu'à  18mm  de  long  el  leur  nervation  offrait  une  complication 
inconnue  aux  feuilles  précédentes.  Les  figures  6,  7  et  8  de  la  planche  XX 


152  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

représentent  une  feuille  de  chacun  de  trois  premiers  nœuds  de  l'une  des 
tiges  les  plus  vigoureuses  de  ce  semis.  La  comparaison  de  cette  série  avec 
celle  des  ligures  3,  i  et  5  de  la  même  planche  est  intéressante  :  elle  fait 
clairement  ressortir  l'influence  du  milieu  sur  le  développement  des  appen- 
dices. 


CHAPITRE  III. 

STRUCTURE  DES  FEUILLES  SUPÉRIEURES  AUX  FEUILLES  « 
DE  LA  TIGE  PRINCIPALE. 

Nous  avons  examiné,  dans  le  chapitre  précédent ,  la  structure  des  feuilles  ' 
de  la  lige  principale.  Il  nous  reste  à  comparer  à  ces  feuilles,  relativement 
simples,  les  feuilles  qui  garnissent  la  lige  principale  el  les  liges  axillaires  de 
divers  ordres. 

Le  développement  des  feuilles  n'étant  pas  indéfini  comme  celui  des  seg- 
ments de  la  tige,  il  nous  sera  permis  de  regarder  toutes  les  feuilles  adultes 
comme  étant  de  même  âge,  c'est-à-dire  de  considérer  comme  provenant  des 
différences  de  hauleur,  les  variations  offertes  par  une  série  de  feuilles  succes- 
sives entièrement  développées.  En  étudiant  de  has  en  haut  les  appendices 
insérés  le  long  d'une  lige  aérienne  quelconque,  on  reconnaît  hien  vite  que 
ces  appendices  manifestent  une  complication  croissante.  Les  appendices 
insérés  sur  les  liges  souterraines,  au  contraire,  présentent  les  caractères 
d'une  dégradation  évidente.  Nous  aurons  donc  à  étudier  séparément  ces  deux 
séries  de  feuilles. 

§  1.  Complication  de  la  structure  des  feuilles 
le  long  des  tiges  aériennes. 

Examinons  d'ahord  les  caractères  que  les  feuilles  peuvent  nous  fournir 
exlérieurement.  La  nervation  de  la  feuille  ',  malgré  ses  variations,  est  carac- 
térisée par  une  nervure  médiane  de  chaque  côlé  de  laquelle  se  monlrenl  une 
ou  deux  nervures  secondaires-médianes,  toujours  une  seule  nervure  basilaire- 


DE  L'URTICA  DIOICA.  io3 

latérale,  un  nombre  variable  de  nervures  secondaires-lalérales  el  de  nervures 
tertiaires.  Le  nombre  des  dents  est  ordinairement  égal  au  nombre  des  ner- 
vures secondaires -médianes  et  latérales  importantes  plus  trois  (une  dent 
terminale  el  deux  dents  correspondant  aux  nervures  basilaires-latérales);  ce 
nombre  est  parfois  réduit,  de  sorte  qu'il  oscille  entre  0  et  13.  La  longueur 
du  limbe  varie  de  3  à  18mn',  la  plus  grande  largeur  étant  ordinairement 
égale  à  la  longueur. 

Si  Ton  examine  successivement  et  de  bas  en  haut  toutes  les  feuilles  qui 
garnissent  une  tige  principale,  on  constate  que  les  feuilles  de  la  deuxième 
paire  sont  plus  grandes  que  les  feuilles  de  la  première  paire,  qu'elles  comp- 
tent un  plus  grand  nombre  de  dents ,  que  leur  nervation  est  plus  compliquée. 
La  même  différence  s'observe  entre  les  feuilles  3  et  les  feuilles  2,  entre  les 

feuilles  4  et  les  feuilles  3  et  ainsi  de  suite Les  feuilles  qui  se  succèdent  de 

bas  en  haut  le  long  d'une  tige  principale  forment  donc  une  gradation  crois- 
sante. D'une  lige  principale  à  une  autre,  on  reconnaît  que  celle  gradation 
est  plus  ou  moins  rapide  et  qu'elle  commence  par  un  terme  (feuille  *)  dont 
la  complication  est  variable  d'un  pied  à  un  autre. 

La  comparaison  des  feuilles  insérées  le  long  des  tiges  axillaires  conduit 
aux  mêmes  résultais.  Les  feuilles  du  premier  nœud  de  chacune  de  ces  tiges, 
celles  qu'on  nomme  souvent  les  préfeuilles  du  rameau,  sont  généralement 
allongées  et  d'une  nervation  assez  simple.  En  rapprochant  les  préfeuilles  de 
rameaux  insérés  à  des  hauteurs  de  plus  en  plus  grandes  le  long  d'une  tige- 
mère,  on  constate  une  gradation  ascendante.  Il  suffira  de  comparer  l'une 
des  préfeuilles  d'une  pousse  axillaire  née  au  nœud  '  de  la  tige  principale 
(pi.  XIX,  fig.  4)  à  l'une  de  celles  qui  appartiennent  à  une  pousse  axillaire 
insérée  plus  haut  sur  la  tige  (fig.  5). 

J'aurais  pu  dresser  des  tableaux  analogues  à  ceux  de  la  tige  pour  repré- 
senter les  variations  de  la  structure  des  feuilles  suivant  la  hauteur  et  suivant 
les  conditions  biologiques.  J'en  ai  été  détourné  par  cette  considération  que  la 
polymorphie  des  feuilles,  le  long  d'une  môme  tige,  est  un  fait  reconnu, 
quoique  incomplètement  expliqué  encore,  et  qu'ensuite  les  variations  obser- 
vées d'une  plante  à  une  autre  sont  telles  qu'il  est  impossible  de  trouver  deux 

Tome  XLVII.  20 


V.ii  AINATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

séries  identiques.  Deux  faits  que  je  vais  signaler  suffiront,  je  pense,  pour 
mellre  en  évidence  l'étendue  de  ces  variations. 

Le  premier  résulte  de  la  comparaison  des  feuilles  des  trois  premières  paires 
appartenant  à  deux  jeunes  tiges  principales  développées,  l'une  dans  de  mau- 
vaises, Pau  Ire,  dans  d'excellentes  conditions.  Les  feuilles  de  la  série  des 
figures  3,  k  et  5,  planche  XX,  appartiennent  à  une  plante  haute  de  4  centi- 
mètres seulement,  dont  la  végétation  fut  très  lente  et  pénible.  La  feuille  ' 
(fig.  3)  a  été  décrite  au  chapitre  précédent.  La  feuille2  (fig.  4)  est  un  peu 
plus  grande  et  munie  d'une  dent  de  chaque  coté;  chacune  de  ses  moitiés 
présente  deux  nervures  secondaires-médianes,  une  nervure  basilaire-lalérale 
et  un  assez  grand  nombre  d'autres  nervures  moins  importantes.  La  feuille  :; 
(fig.  S)  porte  onze  dents;  sa  structure  est  celle  que  nous  avons  trouvée  aux 
feuilles  '  un  peu  compliquées  :  une  nervure  secondaire-médiane  et  une  ner- 
vure basilaire-lalérale  produisant  trois  nervures  secondaires.  Chose  digne  de 
remarque,  la  structure  de  la  lige  présentait  la  même  simplicité  (pie  celle  des 
feuilles.  Les  segments  i  et 2  étaient  du  modèle  I,  le  segment :i  arrivait  à  peine 
au  modèle  IL 

Les  feuilles  de  la  série  des  figures  6,  7  el  8  de  la  même  planche  XX 
appartiennent,  au  contraire,  à  une  jeune  plante  très  vigoureuse,  provenant 
d'un  semis  fait  en  été.  La  feuille  '  est  une  des  plus  compliquées  que  j'aie 
rencontrées.  Les  feuilles2  et:)  oui  pris  un  développement  énorme,  compara- 
tivement à  celui  des  feuilles  de  la  plante  précédente. 

Le  second  fait  nous  esl  fourni  par  la  comparaison  de  feuilles  choisies  à  une 
même  hauteur  (des  feuilles  de  la  deuxième  paire,  par  exemple)  sur  un 
grand  nombre  de  tiges  développées  dans  les  conditions  les  plus  diverses. 
Celte  comparaison  peut  se  faire  aisément  par  le  moyen  du  tableau  schéma- 
tique de  la  page  156.  Ce  tableau  contient  trente-quatre  formes  observées 
sur  une  centaine  de  feuilles  environ,  mais  de  ce  nombre,  près  d'une  tren- 
taine de  feuilles  ont  dû  être  rejelées  pour  cause  d'indécision.  Celle  indécision 
résulte  souvent  de  ce  qu'une  dent  recevant  une  nervure  formée  par  l'anasto- 
mose de  deux  autres,  il  n'est  pas  possible  de  décider  si  c'est  la  nervure 
supérieure  ou  l'inférieure  qui  aboutit  à  cette  dent.  Elle  peut  résulter  aussi  de 
ce  que  certaines  nervures  secondaires-lalérales  sont  insérées  si  bas  qu'on  se 


DE  LURTICA  D10ICA.  iao 

demande  si  ces  nervures  ne  sont  pas  plutôt  basilaires-lalérales.  La  figure  l"2, 
planche  XIX,  fournil  un  exemple  de  ces  deux  causes  d'indécision. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  nervations  rigoureusement  observées  sont  groupées, 
dans  le  tableau  de  la  page  suivante,  en  séries  horizontales  d'après  le  nombre 
de  leurs  nervures  basilaires-latérales  et  de  leurs  nervures  secondaires-médianes. 
Elles  sont  en  même  temps  disposées  en  colonnes  verticales  d'après  le  nombre 
des  nervures  importantes  aboutissant  généralement  chacune  à  une  dent  du 
limbe.  On  remarquera  que  les  feuilles  à  nervation  simple  proviennent  des 
plantes  faibles  obtenues  par  le  semis  fait  au  sortir  de  l'hiver,  tandis  que  les 
nervations  compliquées  se  montrent  dans  les  plantes  vigoureuses  du  semis 
fait  en  été.  La  longueur  du  limbe  de  ces  feuilles  a  oscillé  entre  6  et  37mm ; 
la  plus  grande  largeur  était  encore  égale  à  la  longueur.  Au  sujet  du  nombre 
des  dents,  les  mêmes  remarques  sont  à  faire  que  pour  la  feuille  '.  Un  rapport 
assez  constant  a  été  observé  entre  la  nervation  de  la  feuille  -  et  celle  de  la 
feuille  '  sur  les  pieds  les  plus  différents;  toujours  la  feuille  2  s'est  montrée 
plus  grande  et  plus  compliquée  (pie  la  feuille  '. 

Ces  deux  faits  prouveront,  me  semble-t-il,  que  je  ne  pouvais  entrer  plus 
avant  dans  le  détail  des  faits  sans  être  entraîné  très  loin.  Il  suffira,  je  pense, 
d'indiquer  la  marche  du  phénomène,  c'est-à-dire  de  préciser  dans  quel  sens 
se  fait  la  complication  des  appendices. 

Si,  parlant  de  l'insertion  d'une  tige  quelconque,  on  considère  successive- 
ment toutes  les  feuilles  insérées  le  long  de  celte  tige,  on  voit  d'abord  aug- 
menter le  nombre  des  nervures  secondaires  importantes  (celles  qui  se  rendent 
à  une  dent);  puis,  au  lieu  d'une,  on  constate  deux  et  finalement  trois  nervures 
basilaires-lalérales  de  chaque  côté.  Très  fréquemment,  une  nervure  basilai re- 
latérale donne  naissance  à  une  nervure  secondaire  presque  aussi  forte  qu'elle 
et  celle  nervure  secondaire  est  insérée  si  bas,  qu'à  première  vue  on  la  pren- 
drait pour  une  nervure  basilaire  (pi.  XIX,  lig.  5  et  G,  pi.  XX,  fig.  1). 

D'autres  fois,  la  nervure  L1,  après  une  première  ramification,  dévie  de 
sa  direction  primitive  et  semble  alors  avoir  subi  une  dicholomie  (pi.  XIX, 
fig.  9,  pi.  XX,  fig.  4  et  16). 

La  forme  et  les  dimensions  du  limbe  se  modifient  également.  La  feuille 


io6 


ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 


Nervation  de  la  feuille 


Nombre 

fies  nervures 

hasilaires -latérales 

de  chaque  côté. 


Une. 

Plantes  du  semis 

fait  au  sortir  do  l'hiver 

et  en  pots. 

(  Plantes  faibles.) 


Deux. 

Plantes  du  semis 

fait  en  été  et  en  couche. 

(Plantes  vigoureuses.) 


Nombre 

des  nervures 

secondaires-médianes 

de  chaque  côté. 


Une. 


Deux. 


Une. 


Deux. 


Nombre 

des  nervures 

secondaires-latérales 

insérées  sur  L(. 


Trois. 


Quatre. 


Deux. 


Trois. 


Deux. 


Trois. 


Quatre. 


Onze 

nervures 

importantes. 


/ 


Deux. 


Trois. 


Quatre. 


Treize 

nervures 

importantes. 


/ 


/ 


. 


Quinze 
nervures  importantes. 


V 


/ 

/ 


A 


. 


V 


4     4 


v     le 


'£ 


/ 


DE  L'URTICA  DI01CA. 


157 


de  la  lige  principale. 


Dix-sept 
nervures  importantes. 


Dix-neuf 
nervures  importantes. 


Vingt  et  une 
nervures  importantes. 


Vingt-trois 
nervures  importantes. 


% 


y 


/ 


r 


/ 


/ 


/ 


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/ 


/ 


1> 


/ 


r^ 


4 


U 


158  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

s'allonge,  son  sommel  devient  de  plus  en  plus  aigu,  la  base  restant  cordée 
(pi.  XIX,  fig.  7  et  8).  Il  y  a,  alors,  deux,  trois  et  même  quatre  paires 
de  nervures  secondaires-médianes,  dont  plusieurs  portent  des  nervures 
tertiaires.  En  même  temps,  le  nombre  des  dents  augmente  beaucoup.  Ces 
dents  sont  tantôt  petites  et  aiguës,  tantôt,  au  contraire,  très  larges  et  obtuses 
(fig.  1,  pi.  XX),  tantôt  même  denticulées  (fig.  6,  pi.  XIX). 

Quant  aux  stipules,  celles  des  premiers  nœuds  des  tiges  principales  et 
axillaires  sont  assez  petites  et  ne  montrent  qu'une  seule  nervure  simple 
(pi.  XIX,  fig.  10).  Aux  nœuds  suivants,  les  stipules  se  développent  de  plus 
en  plus,  offrent  trois,  cinq  et  finalement  six  et  sept  nervures  qui,  vers  la 
pointe,  se  ramifient  un  certain  nombre  de  fois  (fig.  11). 

La  structure  anatomique  des  feuilles  subit  des  variations  aussi  importantes 
que  celles  que  manifestent  les  caractères  extérieurs.  Après  avoir  étudié,  par 
la  méthode  des  coupes  successives,  un  assez  grand  nombre  de  feuilles  dans 
toute  leur  étendue,  j'ai  reconnu  que  toutes  appartenaient  à  un  même  type 
de  structure,  mais  qu'il  y  a  lieu  de  distinguer  plusieurs  modèles  comme  pour 
la  structure  des  segments  de  la  lige. 

Pour  faciliter  l'exposition,  je  décrirai  séparément  le  parcours  des  faisceaux 
depuis  leur  sortie  de  la  lige  jusqu'à  leur  arrivée  dans  la  base  du  limite,  puis 
le  parcours  des  faisceaux  dans  le  limbe. 


ln  Parcours  des  faisceaux  depuis  la  tige  jusque  dans  le  limbe. 

Parcours  du  modèle  I  (pi.  XVII,  fig.  9). 

Les  six  faisceaux  que  reçoivent  les  appendices  d'un  nœud  de  l'Ortie  sont 
les  deux  faisceaux  sortants-médians  et  les  quatre  faisceaux  sortants-latéraux. 
Chacun  des  faisceaux  sortants-médians  se  trifurque  au  moment  d'émerger 
dans  une  feuille,  tandis  que  chacun  des  faisceaux  sortants-latéraux,  avant 
de  pénétrer  dans  une  stipule,  fournil  une  forte  ramification  qui  va  rejoindre 
l'une  des  branches  latérales  de  la  trifurcalion  des  faisceaux  sortants-médians. 


DE  L'URTICA  DI01CA.  *59 

Ces  ramifications  cl  ces  anastomoses  s'opèrent  dans  la  tige  en  dehors  du 
cercle  des  faisceaux  réparateurs. 

A  partir  du  point  où  il  se  détache,  le  pétiole  renferme  donc  trois 
faisceaux  (/lg,  m,  lM)  ;  ceux-ci  marchent  parallèlement  les  uns  aux  autres 
jusqu'à  la  hase  du  limbe,  Là,  chacun  des  faisceaux  /'  émet  une  branche 
du  côté  opposé  au  faisceau  m;  soit  /-  celle  branche.  Un  peu  plus  haut,  entre 
les  faisceaux  /'  el  l"1,  prend  naissance  la  nervure  hasilaire- latérale.  Pour  la 
constituer,  le  faisceau  Z1  fournil  une  grosse  ramification  et  l-  une  plus  faihle. 
Ces  Jeux  ramifications  se  fusionnent  en  un  seul  faisceau  qui  s'écarte  aussitôt 
du  coté  opposé  au  faisceau  médian.  Après  cela,  les  deux  faisceaux  /'  el  l- 
s'anaslomosent  en  arcade  au-dessus  de  l'insertion  de  la  nervure  basilaire- 
lalérale  qui  vient  de  se  constituer.  Le  faisceau  provenant  de  celle  anas- 
tomose se  rapproche  du  faisceau  m  pour  former  avec  lui  la  nervure 
médiane.  Cette  nervure  se  compose  donc  d'un  gros  faisceau  médian  et  de 
deux  petits  faisceaux  latéraux.  Ces  derniers  ne  tardent  pas  à  se  fusionner 
avec  le  médian. 


Parcours  du  modèle  II  (pi.  XVII,  fig.  10). 

Dans  ce  modèle,  la  feuille  reçoit  encore  de  la  lige  trois  faisceaux, 
mais  les  faisceaux  sortants- latéraux  se  trifurquent  et  deux  de  leurs  branches 
se  rendent  dans  la  stipule  voisine,  tandis  que  la  troisième  s'anastomose, 
comme  dans  le  cas  précédent ,  pour  former  le  faisceau  /'  du  pétiole. 
De  plus,  au  lieu  de  n'apparaître  qu'au  sommet  du  pétiole,  le  faisceau  i1 
se  montre  ici  dès  la  base  de  cet  organe.  Le  pétiole  contient  donc  cinq 
faisceaux  (/2g,  /lg,  m,  lld,  t2d)  qui  s'avancent  parallèlement  jusqu'à  la  base 
du  limbe.  Là,  le  faisceau  /-  donne  naissance  au  faisceau  lA  du  côté  opposé 
au  faisceau  m.  Entre  l%  et  (A  s'insère  la  nervure  basilaire-latérale  L2  de  la 
même  manière  que,  dans  le  modèle  précédent,  la  nervure  L'  s'insérait 
en  ire  /'  et  t1. 

Au-dessus  de  la  nervure  latérale  L",  le  faisceau  li  se  réunit  au  faisceau  l*. 
Bientôt  entre  l2  et  /'  apparaît  la  nervure  latérale  L1  qui  prend  naissance  de 


160  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

la  même  façon  que  la  nervure  L2,  sauf  que  les  deux  branches  fournies  par 
les  faisceaux  C2  et  /'  ne  se  fusionnent  pas  immédiatement.  La  nervure  V  se 
compose  donc,  dans  sa  portion  inférieure,  d'un  gros  faisceau  ainsi  que 
d'un  faisceau  plus  petit  el  plus  écarté  de  la  nervure  médiane  que  le  premier. 
A  une  certaine  dislance,  le  petit  faisceau  se  réunit  au  plus  gros. 

Dès  que  celle  nervure  V  s'esl  écartée,  le  faisceau  l2  s'unit  à  /'.  Le  faisceau 
résultant  de  cette  union  se  dirige  alors  vers  le  faisceau  qui  lui  correspond  de 
l'autre  côté  du  plan  de  symétrie  el  s'anastomose  avec  lui  en  arcade.  Le 
faisceau  m  passe  derrière  celte  arcade  sans  contracter  de  rapport  avec  elle;  il 
est  bientôt  rejoint ,  dans  la  nervure  médiane,  par  deux  petits  faisceaux  déta- 
chés de  l'arcade  anaslomotique.  La  région  inférieure  de  la  nervure  médiane 
comprend  ici  encore  un  faisceau  médian  et  deux  latéraux.  Ces  derniers  se 
réunissent  au  médian  plus  haut  que  dans  le  modèle  précédent. 


Parcours  du  modèle  III  (pi.  XVII,  fig.  41). 

La  région  de  mise  en  rapport  des  faisceaux  de  la  lige  avec  ceux  du  pétiole 
offre  la  même  disposition  que  dans  le  cas  précédent,  sauf  que  chaque  stipule 
reçoit  ici  trois  faisceaux  el  que  les  faisceaux  t2  se  détachent  un  peu  plus  bas. 
Dans  les  feuilles  les  plus  vigoureuses,  on  observe,  en  outre,  un  très  petit 
faisceau  de  chaque  côté  du  faisceau  m.  Ces  petits  faisceaux  supplémentaires, 
très  rapprochés  du  faisceau  principal ,  se  réunissent  à  lui  en  un  point  quel- 
conque de  l'étendue  du  pétiole. 

Le  faisceau  (A  prend  naissance  dans  la  région  inférieure  du  pétiole  el  porte 
à  sept  le  nombre  des  faisceaux  que  renferme  cet  organe;  ce  sont  :  fà,  l2»,  ltg,  m, 
lli,  P,  P. 

Près  de  la  base  du  limbe,  le  faisceau  /:i  donne  naissance  à  /4.  Entre  l'  et  /3 
s'insère  la  nervure  basilaire- latérale  L3,  comme  L2  dans  le  modèle  II  el 
comme  L1  dans  le  modèle  I. 

La  nervure  latérale  L2  se  forme  entre  /3  et  l2  de  la  même  manière  que  la 
nervure  L'  dans  le  modèle  IL  Quant  à  la  nervure  latérale  L1,  elle  apparaît 


DE  LLRTICA  D101CA. 


161 


entre  /-  et  /'  de  la  façon  suivante  :  le  faisceau  /'  fournit  une  première 
branche  assez  forte,  puis,  un  peu  plus  haut,  une  seconde  plus  faible  ;  le 
faisceau  f- ne  donne  (prune  seule  ramification  faible;  la  nervure  V  renferme 
donc  trois  faisceaux,  du  moins  dans  sa  partie  inférieure,  car  les  deux 
petits  finissent  par  se  réunir  au  faisceau  principal. 

La  nervure  médiane  se  compose,  comme  dans  le  modèle  11,  du  faisceau  m 
et  de  deux  faisceaux  insérés  sur  l'arcade  anaslomotique  qui  termine  le  pétiole. 
Un  peu  plus  tôt  ou  un  peu  plus  lard,  les  faisceaux  latéraux  de  la  nervure 
médiane  se  fusionnent  au  faisceau  m. 

Dans  le  tableau  suivant,  les  trois  modèles  de  parcours  qui  viennent  d'être 
décrits  sont  caractérisés  :  1"  par  le  nombre  des  faisceaux  qui  parcourent  le 
pétiole;  2°  par  le  nombre  et  la  constitution  des  nervures  basilaires.. 


MODÈLES 

de 
parcours. 

NOMBRE 

de 

faisceaux  parcourant 

le  pétiole. 

NOMBRE 

de 
nervures  basilaires. 

CONSTITUTION 

des 
nervures  basilaires  dans  leur  région  inférieure. 

I 

3 

3 

II 

5 

5 

III 

7 

7 

On  remarquera  (pie,  dans  l'Ortie,  le  nombre  des  faisceaux  parcourant  le 
pétiole  est  précisément  égal  au  nombre  des  nervures  basilaires. 

Tome  XLV11.  21 


162  AXATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

La  figure  13,  planche  XIX,  est  un  dessin  schématique  représentant  la 
projection  sur  un  plan  horizontal  d'un  nœud  de  la  tige;  on  y  voit  la  mise  en 
rapport  îles  faisceaux  de  l'axe  avec  ceux  des  organes  appendiculaires.  L'arc 
anastomotique  figuré  en  pointillé  n'existe  pas  dans  l'Ortie,  mais  seulement 
dans  le  Houblon  (*).  La  figure  suivante  est  un  autre  dessin  schématique 
reproduisant  la  projection  horizontale  de  la  région  dans  laquelle  s'opère  la 
mise  en  rapport  des  faisceaux  du  pétiole  avec  ceux  des  nervures  basilaires 
dans  le  cas  d'un  modèle  III  de  parcours. 

On  conçoit  (pie  de  nombreuses  formes  de  parcours  existent  entre  les  trois 
modèles  que  nous  avons  choisis  comme  autant  de  points  de  repère.  Il  nous 
reste  à  indiquer  approximativement  la  répartition  de  ces  points  de  repère  le 
long  des  tiges. 

Le  modèle  I  de  parcours  se  trouve  réalisé  dans  les  feuilles  n'ayanl  que  trois 
nervures  basilaires  comme,  par  exemple,  les  feuilles  de  la  première  paire 
de  la  lige  principale  (pi.  XIX,  lig.  2),  un  certain  nombre  de  préfeuilles  de 

rameaux  (pi.  XIX,  fig.  4),  les  feuilles  des  deuxième,  troisième, nœuds 

des  tiges  faibles. 

Le  modèle  II  est  réalisé  dans  les  feuilles  munies  de  cinq  nervures  basi- 
laires, comme  celles  qu'on  trouve  à  quelque  distance  de  l'insertion  des  tiges 
aériennes,  quelquefois  aussi  dans  les  préfeuilles.  Les  feuilles  représentées  à  la 
planche  XIX,  figures  5  et  9,  possédaient  ce  parcours. 

Quant  au  modèle  III,  c'est  le  plus  répandu  de  tous  :  il  s'observe  dans 
toutes  ies  feuilles  pourvues  de  sept  nervures  basilaires,  comme  celles  des 
figures  6,  7  et  8  de  la  planche  XIX,  ainsi  que  de  la  figure  1,  planche  XX, 
choisies  sur  diverses  tiges  et  à  différentes  hauteurs. 

2°  Parcours  des  faisceaux  dans  le  limbe. 

Quel  (pie  soit  le  nombre  des  faisceaux  qui  constituent  une  nervure  près 
de  son  point  d'insertion,  ces  faisceaux  finissent  toujours  par  se  fusionner  en 

(')  On  saii  que  les  stipules  du  Houblon  sont  interpétiotaires,  c'est-à-dire  insérées  sur  la 

tige  et  fusionnées  deux  à  deux  entre  les  feuilles  opposées. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  105 

un  seul  dont  la  grosseur  va  ensuite  en  diminuant.  Le  parcours  des  faisceaux 
dans  le  limbe  est  donc  suffisamment  indiqué  par  la  disposition  des  nervures, 
mais  il  est  un  point  qui  doit  fixer  maintenant  noire  attention  :  c'est  le  mode 
d'insertion  des  nervures  des  divers  ordres. 

L'insertion  des  nervures  secondaires,  tertiaires se  rattache  au  même 

type  que  l'insertion  des  nervures  basilaires  que  nous  venons  d'étudier.  Elle 
présente  de  nombreuses  variations  qui  sont  en  rapport  avec  l'importance  de 
la  nervure  plutôt  qu'avec  l'ordre  auquel  celle  nervure  appartient. 

Ainsi,  lorsqu'une  nervure  secondaire  est  relativement  très  importante, 
c'est-à-dire  très  volumineuse  et  donnant  naissance  à  beaucoup  de  nervures 
tertiaires,  son  insertion  ressemble  à  celle  des  nervures  basilaires-lalérales  les 
plus  faibles.  En  parcourant  alors  la  nervure-mère  (pi.  XVII,  fig.  5),  on  voit, 
à  une  petite  distance  de  l'origine  de  la  nervure  secondaire,  le  faisceau  de 
celte  nervure-mère  produire  une  petite  branche  que  nous  désignerons  sim- 
plement par  /.  C'est  entre  ce  petit  faisceau  et  le  faisceau  principal  que  s'insère 
la  nervure  secondaire.  Deux  faisceaux  concourent  à  sa  formation  :  un  plus 
gros  fourni  par  le  faisceau  principal  de  la  nervure-mère,  l'autre  plus  faible 
produit  par  le  faisceau  /.  Ces  deux  faisceaux  d'insertion  se  réunissent  aussitôt 
en  un  seul  faisceau  qui  parcourt  la  nervure  secondaire.  Sitôt  après  son  départ, 
le  faisceau  /  se  rapproche  du  faisceau  principal  et  se  fusionne  avec  lui. 

Lorsque  la  nervure  secondaire  ou  tertiaire  est  moins  importante,  le  faisceau 
de  la  nervure  mère  s'élargit,  puis  donne  naissance  à  un  faisceau  qui,  avant 
de  s'écarter  complètement,  envoie  une  petite  branche  anastomotique  au 
faisceau  dont  il  vient  de  se  détacher  (pi.  XVII,  fig.  6).  Ce  mode  d'insertion 
ne  diffère  du  précédent  qu'en  ce  que  plusieurs  faisceaux  restent  fusionnés, 
indistincts. 

Si  la  nouvelle  nervure  est  moins  importante  encore,  le  faisceau  de  la 
nervure-mère  s'élargit,  puis,  fournit  par  ramification  un  faisceau  pour  la 
nouvelle  nervure.  Une  sorte  d'épatement  s'observe  cependant  encore  à  l'ori- 
gine du  nouveau  faisceau,  mais  aucune  branche,  pas  même  l'anastomotique, 
ne  s'isole  de  la  masse  (fig.  7). 

Enfin,  l'insertion  la  plus  simple  est  celle  de  beaucoup  de  nervures  secon- 
daires peu  importantes  et  de  toutes  les  petites  nervures  qui  forment,  entre  les 


IGi  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

fortes  nervures,  un  réseau  plus  ou  moins  serré.  Ces  peliles  nervures  reçoi- 
vent un  faisceau  qui  n'est  qu'une  simple  ramification  du  faisceau  de  la 
nervure-mère  (fig.  8). 

§  2.  Dégradation  de  la  structure  des  feuilles 
le  long  des  tiges  souterraines. 

Vers  la  fin  de  l'été  on  trouve,  à  la  base  des  liges  principales  et  des  tiges 
d'ordre  indéterminé  qui  en  remplissent  le  rôle,  des  tiges  rampantes  qui 
rayonnent  en  toussons.  Une  de  ces  tiges,  longue  de  6  décimètres  environ, 
et  composée  d'une  vingtaine  de  segments  distincts,  avait  réussi,  à  partir  du 
neuvième,  à  pénétrer  dans  le  sol. 

Sur  la  portion  aérienne  de  cet  axe,  les  feuilles  formaient  une  série  dont 
les  termes  successifs  se  compliquaient  de  plus  en  plus  de  la  même  manière 
que  le  long  des  pousses  axillaires  ordinaires.  La  nervation  de  la  septième 
feuille  montre,  en  effet,  de  chaque  côté  de  la  nervure  médiane,  deux  ner- 
vures secondaires-médianes,  trois  nervures  basilaires-latérales,  cinq  nervures 
secondaires-latérales  et  une  nervure  tertiaire  importante.  Le  limbe,  qui  ne 
mesure  que  13mm  de  longueur  et  autant  de  largeur,  compte  cependant  vingt- 
trois  dents. 

Au  delà  du  septième  segment,  les  feuilles  cessent  de  se  compliquer;  elles 
manifestent,  au  contraire,  une  régression  assez  rapide.  La  quatorzième,  déve- 
loppée dans  le  terreau ,  offre  un  limbe  long  seulement  de  2n,ra,5  et  large  de 
3""", 5.  La  nervation  se  compose,  de  chaque  côté  de  la  médiane,  d'une  nervure 
secondaire-médiane,  de  deux  nervures  basilaires-latérales,  de  quatre  ner- 
vures secondaires-latérales  et  d'une  nervure  tertiaire  importante;  total  dix- 
sept  dents.  Le  pétiole  est  court  (1""",5),  mais  large. 

Près  de  l'extrémité  de  la  pousse  souterraine,  le  limbe,  plus  réduit  encore, 
ne  montre  que  neuf  dents  (pi.  XX,  fig.  9).  La  nervure  médiane  ne  porte 
plus  de  nervures  secondaires,  tandis  que  de  chaque  côté  Y  unique  nervure 
basilaire-latérale  fournit  encore  deux  nervures  secondaires  et  une  nervure 
tertiaire.  Le  pétiole  est  devenu  très  large  relativement  à  sa  longueur.  Quant 


DE  LURT1GA  DIOICA.  165 

aux  stipules,  elles  sont  larges  aussi  et  munies  de  trois  ou  quatre  nervures  peu 
ramifiées  (fig.  10). 

A  partir  du  huitième  segment  de  la  tige  que  nous  venons  de  considérer,  la 
série  des  appendices  témoigne  donc  une  dégradation  évidente  et  cette  dégra- 
dation est  le  résultat  de  la  vie  souterraine.  Les  trois  termes  que  nous  venons 
d'analyser  démontrent  que  celle  dégradation  se  manifeste  par  la  réduction 
rapide  des  dimensions  de  l'organe,  par  l'élargissement  du  pétiole  qui,  en 
même  temps,  devient  plus  court,  par  la  réduction  du  nombre  des  dents  du 
limbe  et  des  nervures  importantes.  Le  premier  signe  de  dégradation  est  la 
réduction  des  dimensions,  surtout  en  longueur:  aussi  voit-on  que  les  feuilles 
qui  constituent  les  premiers  termes  d'une  série  décroissante  présentent  un 
nombre  de  dents  et  de  nervures  très  considérable  relativement  à  la  grandeur 
de  l'organe.  En  les  regardant,  on  ne  peut  s'empêcher  de  les  considérer 
comme  des  organes  arrêtés  dans  leur  développement.  Notons  encore  la  pré- 
dominance que  prennent  les  nervures  latérales,  tant  primaires  que  secondaires, 
vis-à-vis  des  nervures  primaire  et  secondaires  médianes.  Le  limbe  devient 
donc  plus  large  que  long,  tandis  que  sur  les  tiges  aériennes  le  limbe  tend  à 
s'allonger  de  plus  en  plus. 

Lorsque  la  tige  est  née  sous  le  sol,  ses  appendices  se  composent  encore, 
à  chaque  nœud,  de  deux  feuilles  et  de  quatre  stipules.  Les  feuilles  sont  parfois 
si  réduites  qu'elles  se  présentent  sous  la  forme  d'une  simple  écaille  longue 
de  lmm,5  seulement  (pi.  XX,  fig.  11).  Cette  écaille  est  parcourue  par  trois 
faisceaux  qui,  près  du  sommet,  montrent  quelques  ramifications  sans  impor- 
tance. Les  stipules,  relativement  moins  réduites  que  les  feuilles,  montrent 
un  seul  faisceau  (fig.  12). 

Si,  au  lieu  de  considérer  une  lige  aérienne  qui  devient  plus  loin  souter- 
raine, nous  suivons  un  rhizome  dont  l'extrémité  se  redresse  et  se  continue 
en  une  pousse  aérienne,  nous  passerons  par  les  mêmes  termes,  mais  en  sens 
inverse. 

Parlons  de  la  feuille  représentée  par  la  figure  13,  planche  XX  :  celte 
feuille  nous  présente  une  nervure  médiane  et  de  chaque  côté  une  nervure 
latérale  qui  produit  une  nervure  secondaire  et  celle-ci  une  nervure  tertiaire. 
Le  limbe  compte  sept  dents. 


166  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

Au  nœud  suivant  apparaît,  de  chaque  côté  de  la  médiane,  une  nervure 
secondaire-médiane  qui  porte  à  neuf  le  nombre  des  dents  du  limbe  (fig.  4  4). 

Un  peu  plus  haut,  une  feuille,  dont  le  limbe  est  beaucoup  plus  large  que 
long,  présente  treize  dents  et  la  nervation  suivante  :  une  nervure  médiane, 
une  nervure  basilaire-lalérale,  deux  nervures  secondaires-latérales;  chacune 
d'elles  portant  une  nervure  tertiaire  (fig.  15). 

Ce  n'est  que  quand  la  pousse  est  devenue  aérienne  (pie  les  feuilles  pos- 
sèdent deux,  puis  trois  nervures  basilair es- latérales  de  chaque  côté  de  la 
médiane.  Les  premières  feuilles  aériennes  conservent  cependant  quelques-uns 
de  leurs  caractères  de  dégradation.  Leur  limbe  peu  développé  est  arrondi,  et, 
malgré  ses  faibles  dimensions,  montre  un  grand  nombre  de  dents  et  souvent 
même  de  petites  dents  arrêtées  dans  leur  développement  (fig.  16).  La  nervure 
médiane  n'a  pas  encore  reconquis  toute  son  importance,  tandis  que  les  trois 
nervures  latérales  portent  plusieurs  nervures  secondaires. 

Dès  que  la  pousse  s'élance  résolument  vers  la  lumière,  les  appendices  de 
la  tige  reprennent  leurs  caractères  normaux  et  commencent  une  série  à  gra- 
dation croissante. 

Si,  maintenant,  nous  examinons  les  caractères  auàtomiques  des  feuilles 
dont  nous  venons  de  considérer  les  caractères  extérieurs,  nous  reconnaîtrons 
(pie  les  feuilles  dégradées  de  l'Ortie  présentent  les  mêmes  modèles  déstructure 
que  les  feuilles  normales.  Ainsi,  le  péliole  est  parcouru  par  trois,  cinq  ou  sept 
faisceaux;  le  nombre  et  l'insertion  des  nervures  des  divers  ordres  offrent  les 
mêmes  variations  que  dans  les  feuilles  aériennes.  Un  caractère  distingue 
cependant  la  structure  des  feuilles  dégradées:  c'est  d'abord  la  disparition  des 
arcades  anastomoliques  au-dessus  de  l'insertion  des  nervures  basilaires;  c'est 
ensuite  le  peu  de  netteté  de  l'insertion  de  ces  nervures  qui  semblent  alors 
n'être  que  la  continuation  des  faisceaux  du  péliole. 

Le  parcours  des  faisceaux  de  la  feuille  représentée  planche  XX,  figure  4  6, 
appartient  au  modèle  III.  En  effet,  la  mise  en  rapport  des  faisceaux  de  la 
tige  avec  ceux  du  péliole  se  fait  exactement  comme  dans  ce  modèle.  Le 
pétiole  renferme  les  faisceaux  fi,  /-,  1%  m,  /ld,  F,  Z3d(p).  XVIII,  fig.  43) 
A  la  base  du  limbe,  la  nervure  médiane  se  montre  formée  par  le  faisceau  m 


DE  LURTICA  DIOICA.  167 

el  par  deux  petites  branches  fournies  par  les  faisceaux  /'  du  pétiole.  La  pre- 
mière nervure  basilaire-latérale  (L1)  est  constituée  par  deux  branches  issues 
de  V  et  par  une  branche  issue  de  P.  La  deuxième  nervure  basilaire-laté- 
rale (L2)  prend  naissance  entre  /-et  l3  par  le  moyen  de  deux  branches  seule- 
ment. La  troisième  nervure  latérale  (L3)  parait  être  une  simple  ramification 
du  faisceau  P  dilaté.  Les  nervures  basilaires  ont  donc  bien  la  même  insertion 
que  dans  les  feuilles  aériennes.  Seuls,  les  arcs  anastomotiques  font  complè- 
tement défaut  au-dessus  de  l'insertion  de  ces  nervures. 

Si  nous  cherchons  quel  est  le  parcours  des  faisceaux  dans  une  feuille  plus 
dégradée,  par  exemple,  dans  la  feuille  représentée  par  la  figure  1 5,  planche  XX, 
nous  trouvons  que  ce  parcours  se  rattache  au  modèle  I,  caractérisé  par  trois 
faisceaux  dans  le  pétiole  el  une  nervure  basilaire-latérale  de  chaque  côté 
du  limbe.  Le  développement  du  parcours  (pi.  XVII,  fig.  4  4)  fait  voir  que  la 
nervure  médiane  n'est  formée  que  par  un  seul  faisceau  qui  donne  naissance, 
par  simple  ramification,  aux  faisceaux  des  nervures  secondaires-médianes.  Il 
n'y  a  plus,  à  proprement  parler,  d'insertion  de  nervures  basilaires-latérales  : 
ce  sont  les  faisceaux  du  pétiole  qui  paraissent  se  continuer  directement  dans 

ces  nervures.  Le  faisceau  de  chacune  des  nervures  secondaires,  tertiaires, 

latérales  n'est  qu'une  simple  ramification  du  faisceau  de  la  nervure-mère. 
Toutes  les  nervures  de  la  feuille  représentée  par  la  figure  45,  planche  XX, 
ont  d'ailleurs  peu  d'importance  et  leur  insertion  répond  au  modèle  le  plus 
simple  (pi.  XVII,  fig.  8). 

On  peut  remarquer  extérieurement  que  dans  la  feuille  que  nous  venons 
d'étudier  (fig.  45,  pi.  XX),  le  pétiole,  très  court,  mais  très  large,  se  confond 
insensiblement  avec  le  limbe;  il  n'existe  donc  pas  de  limite  précise  entre  ces 
deux  parties  de  la  feuille.  La  même  indécision  existe  au  point  de  vue  analo- 
mique,  puisque  l'insertion  des  nervures  basilaires  n'est  pas  caractérisée  et 
que  les  arcades  anastomotiques  du  sommet  du  pétiole  n'existent  plus.  La 
feuille  devient  donc  sessile,  non  par  suppression  du  support,  mais  par  la 
disparition  des  caractères  extérieurs  et  des  caractères  anatomiques  qui 
tracent  la  limite  entre  le  limbe  el  le  pétiole. 


168  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 


CHAPITRE  IV. 


STRUCTURE  DUNE  FEUILLE  COMPLIQUÉE. 

La  feuille  '  que  nous  avons  étudiée  en  détail  au  chapitre  II  possède  une 
structure  simple,  puisqu'elle  appartient  toujours  au  modèle  I.  Nous  devons 
maintenant  étudier  avec  le  même  soin  une  feuille  à  structure  compliquée. 
Nous  en  rechercherons  d'abord  l'orgauogénie ,  puis  la  composition  hislolo- 
gique  à  différents  niveaux  et  à  divers  âges.  Quant  au  parcours  des  faisceaux, 
il  nous  est  suffisamment  connu. 

§  1.  Organogénie  d'une  feuille  compliquée. 

Pour  étudier  le  développement  des  organes  appendiculaires,  les  organo- 
génistes  se  contentent  ordinairement  de  comparer  entre  elles  les  feuilles  qui 
se  recouvrent  les  unes  les  autres  dans  un  bourgeon.  En  opérant  sur  un 
nombre  suffisant  de  bourgeons,  on  finit  par  trouver  les  stades  intermédiaires 
que  ne  montrent  pas  deux  feuilles  successives,  prises  le  long  d'un  même 
axe.  Mais  il  est  une  cause  d'erreur  qu'on  peut  difficilement  corriger  :  c'est 
celle  qui  provient  de  ce  que  les  feuilles  comparées  ne  sont  pas  toujours  réel- 
lement comparables.  Ce  cas  est  fréquent  lorsque  la  nervation,  le  nombre  de 
dents....  sont  sujets  à  de  nombreuses  variations  d'une  feuille  à  une  autre. 

Une  seconde  méthode  consiste  à  rechercher,  sur  un  grand  nombre  de 
pieds  arrivés  à  divers  degrés  de  développement,  une  feuille  dont  la  hauteur 
est  rigoureusement  déterminée.  Cette  méthode  suppose  que  les  feuilles  de 
même  bailleur  sont  toujours  comparables,  c'est-à-dire  appelées  à  présenter 
les  mêmes  caractères  à  l'étal  adulte.  Dans  les  cas  ordinaires,  celle  condition 
n'est  pas  remplie,  comme  le  témoignent  suffisamment  les  variations  si  consi- 
dérables (pie  subit,  par  exemple,  la  nervation  de  la  feuille  -,  C'est  néanmoins 


DK  L'URTICA  IJIOICA.  169 

celle  seconde  méthode  que  j'ai  dû  employer  pour  l'élude  de  Porganogénie  de 
la  feuille  '  (chapitre  II).  Il  est  vrai  que,  grâce  à  sa  simplicité,  la  structure  de 
celle  feuille  était  relativement  peu  variable. 

Le  meilleur  moyen  d'éviter  les  inconvénients  inhérents  aux  deux  méthodes 
précédentes  serai!  évidemment  l'observation  dune  même  feuille  pendant 
tout  le  cours  de  son  développement.  Malheureusement,  les  instruments  que 
nous  possédons  ne  permettent  pas  une  observation  aussi  délicate. 

Les  remarques  qui  précèdent  n'ont  d'autre  but  que  de  nous  faire  apprécier 
les  avantages  et  les  inconvénients  des  méthodes  en  usage  et  de  nous  pré- 
munir contre  l'abus  que  nous  pourrions  en  faire  en  leur  demandant  ce  qu'elles 
ne  peuvent  nous  donner. 

Pour  étudier  l'organogénie  des  feuilles  aériennes  supérieures,  nous  aurons 
recours  à  la  première  méthode  exposée  ci-dessus,  c'est-à-dire  à  l'examen  de 
feuilles  de  hauteurs  différentes  insérées  le  long  d'une  même  lige.  Mous  pren- 
drons le  bourgeon  terminal  destiné  à  celle  recherche  à  une  hauteur  telle 
sur  la  tige  que  les  jeunes  feuilles  qu'il  renferme  appartiennent  toutes  au 
modèle  III. 

Les  deux  feuilles  opposées  que  porte  chaque  segmenl  de  la  lige  apparais- 
senl,  près  du  sommel  végétatif,  sous  la  forme  de  deux  petites  éminenccs, 
bientôt  accompagnées  de  quatre  autres  plus  petites  qui  deviendront  des 
stipules  (pi.  IX,  fig.  2,3  et  4).  Les  mamelons  foliaires  croissent  rapidement 
et  s'infléchissent  au-dessus  du  sommet  végélalif,  tandis  que  les  stipules 
dont  le  développement  est  (oui  aussi  rapide  viennent  recouvrir  les  jeunes 
feuilles. 

Arrivée  à  ce  stade,  chacune  des  feuilles  du  nœud  "  constitue  une  petite 
écaille  dont  le  sommel  arrondi  montre  déjà  deux  longs  poils  et  les  bords 
trois  ou  quatre  mamelons  à  peine  indiqués  (pi.  XVIII,  fig.  1). 

Les  feuilles  du  nœud  "~1,  c'est-à-dire  du  nœud  immédiatement  inférieur 
au  précédent,  sont  naturellement  plus  avancées  :  elles  offrent  une  longue 
dent  terminale  surmontée  des  deux  poils  déjà  mentionnés  et  cinq  mamelons 
latéraux  nettement  accusés  (fig.  2  et  3).  Chacun  de  ces  mamelons  est 
d'aulanl  plus  petit  qu'il  est  plus  rapproché  de  la  base.  Les  cinq  premières 

Tome  XL  VIL  22 


170        ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

dénis  se  sonl  donc  formées  en  direction  basipète,  c'est-à-dire  de  haut 
en  bas. 

Les  feuilles  ""-sont  plus  grandes  encore,  munies  de  cinq  dents  bien 
marquées  et  garnies  de  poils  (fig.  4  et  5);  elles  ne  nous  apprennent  rien  de 
nouveau. 

Au  nœud  "-:i,  les  feuilles  montrent,  de  chaque  côté,  sept  dents  qui,  à 
première  vue,  paraissent  encore  développées  de  haut  en  bas  (fig.  6  et  7). 
Il  se  pourrait,  cependant,  qu'il  y  ait  eu  interposition  de  deux  dents  entre  les 
cinq  premières.  Les  bords  inférieurs  du  limbe  se  sonl  repliés  vers  la  nervure 
médiane,  ce  qui  explique  l'aspect  que  présente  la  feuille  vue  de  profil. 

Aux  feuilles  du  nœud  n_i  (fig.  8  et  9),  nous  retrouvons  sept  grandes 
dents  formées,  en  apparence  au  moins,  de  haut  en  bas.  Entre  ces  dents 
apparaissent  des  dents  plus  petites  qui  ne  tarderont  pas  à  se  développer. 

En  effet,  les  feuilles  du  nœud  D_s  (fig.  40)  offrent  de  chaque  côté  neuf 
grandes  dents  et  plusieurs  dents  interposées  en  voie  de  formation. 

Le  développement  des  stipules  ne  présente  rien  d'intéressant  à  signaler. 

De  celle  élude  organogénique  de  la  feuille  on  ne  peut  conclure,  me  semble- 
l-il,  (pie  ce  qui  suit  :  le  sommet  de  la  feuille  apparaît  d'abord;  la  dent  terminale, 
et  avec  elle  la  nervure  médiane,  se  constitue  la  première;  un  certain  nombre 
de  dents  latérales  se  forment  ensuite  de  haut  en  bas  avec  les  nervures  qui 
correspondent  à  ces  dents;  finalement,  des  dents  et  des  nervures  nouvelles 
s'interposent  à  celles  déjà  constituées,  mais  leur  ordre  de  formation  ne  peut 
être  précisé. 

N'abandonnons  pas  le  bourgeon  terminal  sans  dire  un  mol  de  la  vernalion 
des  feuilles.  La  figure  44,  planche  XVIII,  reproduit  une  coupe  transversale 
pratiquée  dans  un  bourgeon  en  végétation  un  peu  au-dessus  du  sommet 
végétatif  de  la  lige.  Les  feuilles  opposées  deux  à  deux  sonl  recouvertes  par 
les  stipules  du  même  nœud,  comme  on  le  voit  1res  bien  pour  les  feuilles  et 
stipules  "  '.  Sitôt  qu'il  commence  à  se  former,  le  limbe  des  feuilles  applique 
ses  deux  moitiés  l'une  contre  l'autre,  puis,  à  mesure  qu'il  se  développe,  il 
se  plisse  suivant  chaque  nervure  el  ramène,  vers  la  nervure  médiane,  les 
deux  bords  inférieurs  du  limbe.  Dans  le  dessin  de  la  figure  41,  les  nom- 
breux poils  qui  garnissent  la  surface  des  appendices  ont  été  supprimés. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  171 


§  2.  Structure  d'une  feuille  compliquée  a  divers  âges. 

Nous  allons  examiner,  au  point  de  vue  du  développement  des  organes 
appendiculaires,  la  série  des  coupes  transversales  successives  dont  nous  nous 
sommes  servi  pour  étudier  l'organogénie  anastomotique  de  la  tige  (première 
partie,  chapitre  III). 

Au  centre  de  la  première  coupe  (pi.  X,  fig.  î),  on  remarque  le  sommet 
végétatif  de  la  tige  et  deux  mamelons,  l'un  antérieur,  l'autre  postérieur.  Ces 
mamelons  représentent  les  feuilles  du  nœud  u;  ils  sont  réunis  l'un  à  l'autre 
par  un  bourrelet  circulaire  qui  fait  très  peu  saillie  et  correspond  aux  quatre 
stipules.  Celles-ci  ne  larderont  pas  à  apparaître  et  à  se  développer  rapi- 
dement. 

Autour  de  celte  partie  centrale,  on  voit  les  sections  transversales  des 
feuilles  et  des  stipules  les  plus  proches.  Ce  sont,  à  droite  et  à  gauche,  les 
feuilles  et  les  stipules  du  nœud  ' ;,  qui  contiennent  chacune  un  cordon  de 
méristème  primitif  spécial,  puis  les  feuilles  et  les  stipules  antérieures  et 
postérieures  du  nœud  '-  renfermant  chacune  trois  cordons. 

La  deuxième  coupe  (fig.  2)  a  rencontré  la  région  inférieure  des  appen- 
dices |:!  et  12  dont  nous  avons  vu  la  région  supérieure  dans  la  coupe  précé- 
dente. Le  centre  de  la  section  est  occupé  par  le  méristème  primitif  de  la 
tige;  tout  autour  s'étend  un  tissu  fondamental  en  voie  de  différenciation,  et 
dans  celui-ci  on  remarque  six  cordons  mérislémaliques  symétriquement 
disposés  en  hexagone  par  rapport  au  centre  de  l'axe.  Ces  cordons,  que  nous 
avons  désignés  par  /PS,  ms,  /ag,  /"',  md  et  /'"'  sont,  peut-on  dire,  sortis  de  la 
tige;  ils  appartiennent  déjà  aux  deux  feuilles  et  aux  quatre  stipules  du 
nœud  1,!.  Ces  feuilles  et  ces  stipules  forment  actuellement  un  verticille  dont 
les  parties  sont  encore  fusionnées  entre  elles  et  avec  la  tige.  Chacune  des  six 
pièces  du  verticille  possède  un  cordon  de  méristème  primitif  spécial  et  ces 
cordons  sont  si  semblables  entre  eux  qu'on  les  dislingue  seulement  par 
la  position  que  chacun  d'eux  occupe  par  rapport  aux  organes  voisins.  Ces 
cordons  sont  cependant  appelés  à  prendre  un  développement  bien  différent  : 
chacun  des  deux  cordons  m,  qu'on  pourrait  appeler  foliaires,  est  destiné  à 


172  ANATOMIE  DES  OKGANES  VP:CETATIFS 

se  ramifier  et  à  produire  le  système  des  faisceaux  d'une  feuille;  les  quatre 
cordons,  qu'on  pourrait  nommer  slipulaires,  appartiennent  à  autant  de 
stipules,  mais  ils  fournissent  jaussi  une  forte  branche  qui  va  renforcer  les 
faisceaux  de  la  feuille  voisine.  Les  deux  cordons  ln  et  /ag  contractent  donc 
des  rapports  avec  le  cordon  me,  tandis  que  les  cordons  /ad  et  /|d  contractent 
les  mêmes  rapports  avec  le  cordon  m'1. 

En  généralisant,  nous  dirons  (pie  dans  l'Ortie  des  rapports  analomiques 
s'établissent  entre  deux  faisceaux  slipulaires  et  un  faisceau  foliaire  situé  entre 
eux,  mais  qu'il  ne  s'établit  pas  de  rapport  entre  deux  faisceaux  slipulaires 
voisins.  Dans  le  Houblon,  au  contraire,  les  deux  faisceaux  slipulaires  voisins 
(fs  et  /'"',  par  exemple)  s'unissent  par  une  branche  anaslomotique  semblable 
à  celle  qui  unit  un  faisceau  slipulaire  à  un  faisceau  foliaire.  La  figure  sché- 
matique 13,  planche  XIX,  qui  est  une  projection  horizontale  d'un  nœud,  rend 
parfaitement  compte  de  celle  disposition.  Les  deux  arcs  anastomotiques  (racés 
en  pointillé  n'existent  que  dans  le  Houblon  qui  possède,  comme  on  sait,  des 
stipules  interpétiolaires. 

Ces  considérations  nous  conduisent  à  une  interprétation  nouvelle  des 
feuilles  et  des  stipules  de  l'Ortie.  Chaque  segment  de  la  tige  porterait  un 
verlicillc  de  six  appendices  recevant  chacun  un  faisceau  semblable.  Plus  tard, 
ces  faisceaux  se  comporteraient  différemment  et  des  six  pièces  du  verlicille, 
deux  opposées,  très  développées,  deviendraient  des  feuilles,  tandis  que  les 
quatre  autres  formeraient  des  stipules  caulinaires.  Celles-ci  constitueraient 
donc  des  pièces  homologues  des  feuilles  (fig.  13,  pi.  XIX).  L'examen  des 
figures  2  et  5,  planche  X,  montre  que  deux  verlicilles  successifs  sont  dis- 
posés de  façon  que  les  pièces  de  l'un  alternent  avec  les  pièces  de  l'autre. 

On  conçoit  l'importance  de  cette  remarque,  si  des  recherches  ultérieures 
permettent  de  la  généraliser.  La  disposition  verticillée  des  feuilles,  si  fréquente 
dans  les  plantes  anciennes,  se  trouverait  ainsi  reliée  à  la  disposition  opposée 
et,  par  l'intermédiaire  de  celle-ci,  à  la  disposition  spiralée  qui  est  la  plus 
répandue  chez  les  végétaux  actuels. 

Une  observation  qu'on  peut  invoquer  en  faveur  de  l'idée  émise  ci-dessus, 
c'est  l'absence  complète  des  faisceaux  /  (ceux  que  nous  venons  de  nommer 


DE  L'URTICA  DIOICA.  175 

slipulaires) chez  le  Pilea  trianlhemoïdes,  plante  qui  est,  on  effet,  dépourvue 
de  stipules.  Chez  celle  Urlicée,  les  feuilles  sont  opposées  comme  dans  l'Ortie, 
mais  elles  ne  reçoivent  qu'un  seul  faisceau,  le  faisceau  m. 

Méprenons  l'examen  de  la  coupe  de  la  figure  2,  planche  X.  Les  feuilles  et 
les  stipules  du  nœud  12,  distinctes  au  niveau  de  la  coupe  précédente,  sont 
ici  fusionnées  en  un  anneau  qui  se  divise  en  une  portion  antérieure  et  une 
portion  postérieure  comprenant  chacune  trois  cordons  de  méristème  primitif 
spécial.  Ces  six  cordons  alternent  régulièrement  avec  ceux  du  verlicille  inté- 
rieur. Au  niveau  de  la  coupe  précédente,  ils  étaient  trifurqués  de  façon  à 
fournir  trois  hranches  à  chaque  feuille  et  stipule.  Les  feuilles  et  stipules  du 
nœud  "  sont  déjà  presque  entièrement  séparées. 

Ouelqucs  coupes  plus  has  (fig.  3),  la  section  a  rencontré  les  appendices 
du  nœud  ,0  un  peu  au-dessus  de  leur  insertion.  Du  côté  droit,  on  observe  la 
ramification  des  cordons  slipulaires.  Après  cette  ramification,  chaque  pétiole 
et  chaque  stipule  renferment  trois  cordons,  comme  on  le  voit  du  côté  gauche, 
la  coupe  étant  un  peu  oblique  de  ce  côté. 

Sur  les  coupes  suivantes,  on  constate  la  différenciation  libéro-ligneuse 
primaire  des  cordons  procambiau*  des  feuilles  et  des  stipules.  Cette  différen- 
ciation se  manifeste  d'abord  dans  les  cordons  médians,  puis  successivement 
dans  les  cordons  latéraux  et  dans  l'ordre  même  de  leur  position. 

Un  jeune  faisceau  stipulaire  est  dessiné  planche  XVIII,  figure  19.  Deux 
premières  trachées  et  trois  autres  éléments  non  encore  caractérisés  forment 
la  partie  ligneuse.  La  zone  cambiale  est  déjà  indiquée  par  le  recloisonnement 
langentiel  de  quelques  cellules.  La  portion  libérienne  se  reconnaît  aisément. 
Ce  faisceau  se  différencie  donc  de  la  même  manière  que  les  faisceaux  mono- 
centres de  la  tige. 

Occupons-nous  maintenant  de  l'histologie  d'une  feuille  adulte,  par  exemple, 
de  celle  représentée  à  la  figure  7,  planche  XIX.  Cette  feuille  a  été  choisie 
parmi  les  plus  compliquées  de  celles  qui  garnissaient  une  tige  florifère  très 
vigoureuse.  Le  parcours  de  ses  faisceaux  appartient  au  modèle  III  (pi.  XVII, 
fig.  11);  sa  nervation  se  compose,  de  chaque  côté  de  la  médiane,  de  trois 


174  AN  ATONIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

nervures  secondaires-médianes,  l'inférieure  donnant  naissance  à  deux  ner- 
vures tertiaires  importantes;  de  trois  nervures  basilaires-lalérales  :  la  ner- 
vure L1  produisant  cinq  ou  six  nervures  secondaires,  la  nervure  L2  portant 
seulement  deux  el  la  nervure  L3  enfin  (rois  nervures  secondaires.  Le  limbe, 
assez  allongé,  mesure  13  centimètres  de  longueur  sur  6,5  dans  sa  plus 
grande  largeur;  il  compte  quarante  et  une  dents. 

Lue  coupe  transversale  pratiquée  vers  le  milieu  du  pétiole  (pi.  XVIII, 
(ig.  13)  offre  un  contour  réni forme  et  l'ait  voir  sept  faisceaux  disposés  en  fer 
à  cheval.  On  pourra  comparer  celle  disposition  des  faisceaux  dans  le  pétiole 
d'une  feuille  du  modèle  III  à  la  disposition  dans  un  pétiole  de  feuille  (\u 
modèle  II  (pi.  XVIII,  fig.  12)  et  du  modèle  I  (pi.  XVI,  fig.  13). 

Le  faisceau  médian  est  le  plus  volumineux,  les  autres  sont  d'autant  plus 
petits  qu'ils  sont  plus  éloignés  du  médian.  Tous  ces  faisceaux  sont  orientés  de 
telle  façon  que  leur  bois  est  tourné  vers  la  partie  centrale  de  la  région  qu'ils 
circonscrivent.  Tous  sont  composés  des  mêmes  éléments,  de  sorte  qu'il  nous 
suffira  de  faire  la  description  de  l'un  d'eux,  par  exemple,  du  faisceau  médian 
(  pi.  XVIII,  fig.  20).  Ce  faisceau  comprend  : 

1°  Un  important  massif  ligneux  dans  la  constitution  duquel  les  éléments 
secondaires  entrent  certainement  pour  une  large  part,  quoiqu'il  ne  soit  guère 
possible  de  tracer  la  limite  entre  le  bois  primaire  et  le  bois  secondaire.  Des 
fibres  à  parois  minces,  et  des  vaisseaux,  tantôt  isolés,  tantôt  groupés  en 
petit  nombre,  composent  le  bois: 

2°  Une  zone  cambiale  parfaitement  caractérisée; 

3°  Un  massif  libérien  postérieur,  formé  de  cellules  grillagées  et  de  cellules 
parenebymateuses  dont  un  grand  nombre  renferment  des  màcles  arrondies 
d'oxalale  de  chaux.  Quelques  éléments  périphériques  écrasés  appartiennent 
au  liber  primaire,  le  reste  est  secondaire; 

1°  Un  groupe  de  fibres  primitives,  d'un  diamètre  assez  faible,  représente, 
en  avant  du  faisceau,  un  liber  antérieur  non  caractérisé. 

Les  faisceaux  du  pétiole  sont  réunis  par  un  tissu  fondamental  composé 
d'éléments  parenchymateux,  pour  la  plupart  de  grand  diamètre,  (le  tissu  est 
entièrement  primaire.  En  effet,  on  ne  voit  pas  ici,  comme  dans  la  lige,  des 
zones  génératrices  secondaires  inlerfasciculaires.  L'accroissement  diamétral 


DE  L'CRTICA  DI01CA.  175 

des  élémenls  primaires  a  permis  au  tissu  fondamental  de  prendre  l'extension 
nécessitée  par  le  développement  des  faisceaux.  Ce  développement  est  d'ailleurs 
très  limité. 

Les  grandes  cellules  du  parenchyme  fondamental  contiennent  quelques 
grosses  macles  d'oxalate  de  chaux.  Dans  les  échantillons  conservés  à  l'alcool 
j'ai  parfois  trouvé  des  sphéro-crislaux  d'inuline.  Sous  l'épidémie,  les  cellules 
sont  plus  petites  et  collenchymateuses.  Cet  hypoderme  comprend  ordinaire- 
ment quatre  ou  cinq  couches  cellulaires,  mais  il  est  bien  plus  épais  sous  les 
saillies  du  pétiole.  Il  est  interrompu ,  de  distance  en  distance  et  principale- 
ment sous  les  sillons  du  pétiole,  par  des  massifs  de  petites  cellules  à  parois 
minces,  arrondies  et  remplies  de  chlorophylle.  Ces  derniers  éléments  laissent 
entre  eux  de  nombreux  méats  et  lacunes. 

L'épiderme  se  compose  de  petites  cellules  dont  quelques-unes,  beaucoup 
plus  grandes,  contiennent  un  cystolithe.  Sur  les  parties  saillantes  du  pétiole, 
certaines  cellules  épidermiques  se  modifient  et  se  transforment  en  poils 
piquants,  tandis  que  les  poils  glandulifères  et  les  stomates  se  trouvent  localisés 
au-dessus  du  parenchyme  vert ,  c'est-à-dire  principalement  dans  les  sillons. 
Quelques  poils  urticanls  se  rencontrent  aussi  de  distance  en  distance;  ils 
s'élèvent  sur  un  support  cylindrique  allongé  (pi.  XVII,  fig.  21). 

Une  coupe  pratiquée  à  la  base  du  limbe  (pi.  XVIII,  fig.  14)  nous  montre 
la  structure  des  sept  nervures  basilaires  près  de  leur  point  d'insertion.  La 
nervure  médiane  se  compose  de  trois  faisceaux  ,  le  médian  cunéiforme,  les 
deux  latéraux  très  larges.  La  première  nervure  latérale  (L1)  comprend  trois 
faisceaux  qui  s'unissent  latéralement  pour  se  fusionner  ensuite  en  un  seul. 
La  nervure  L2  est  formée  par  un  gros  faisceau  à  contour  réniforme;  L/1  est 
formée  par  un  faisceau  plus  petit. 

Vers  le  milieu  de  sa  longueur,  la  nervure  médiane  (fig.  15)  ne  possède 
plus  qu'un  seul  faisceau  fortement  arqué  et  formé  par  la  réunion  des  trois 
faisceaux  observés  sur  la  coupe  précédente.  Le  parenchyme  fondamental  est 
entièrement  incolore.  L'hypoderme  forme  une  couche  continue,  mais  mince 
du  côté  postérieur,  et  un  massif  épais  du  coté  antérieur,  c'est-à-dire  sous  le 
sillon  longitudinal  de  la  nervure.  Celte  structure  reste  constante  jusqu'au 
sommet  de  la  nervure  médiane,  mais  à  mesure  qu'on  monte,  les  productions 


I7fi  AJNATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

secondaires  du  faisceau  deviennent  de  moins  eu  moins  nombreuses,  et  en 
même  temps  le  parenchyme  fondamental  réduit  le  nombre  de  ses  éléments. 

Les  nervures  basilaires-latérales  et  les  nervures  secondaires  importantes 
possèdent  la  même  structure  que  la  nervure  médiane  à  partir  du  point  où 
celte  nervure  n'est  constituée  (pie  par  un  seul  faisceau.  Les  figures  16, 17  et  18 
représentent  les  sections  pratiquées  vers  la  base,  le  milieu  et  le  sommet  de 
la  nervure  V  :  le  faisceau  est  réniforme  dans  la  première,  étalé  en  éventail 
dans  la  deuxième,  cunéiforme  dans  la  troisième. 

Les  autres  nervures  sont  formées  par  un  faisceau  ordinairement  cunéi- 
forme; les  plus  petites  ne  font  plus  saillie  à  la  surface,  elles  correspondent, 
au  contraire,  à  un  sillon  creusé  sur  les  deux  faces  du  limbe  (pi.  XVIII, 
fig.  22). 

Les  nervures  basilaires,  ainsi  que  les  nervures  secondaires  et  tertiaires 
importantes,  aboutissent  à  une  dent,  sous  le  sommet  de  laquelle  elles  se 
terminent  par  une  glande  à  eau  semblable  à  celle  dont  nous  avons  étudié  la 
structure  dans  le  cotylédon.  Les  nervures  les  plus  délicates  forment  un  réseau 
qui  montre  çà  et  là  des  renflements  aux  points  où  plusieurs  nervures  s'anas- 
tomosent ,  plus  rarement  à  l'extrémité  de  petites  ramifications  (fig.  23).  Ces 
renflements  sont  également  des  glandes  à  eau,  mais  qui  ne  font  pas  saillie  à 
la  surface.  La  coupe  d'une  de  ces  glandes  est  représentée  par  la  figure  24-  : 
la  nervure  y  est  réduite  à  quelques  trachées  en  avant  desquelles  on  voit  un 
massif  de  très  petites  cellules  à  parois  minces  et  dépourvues  de  chlorophylle. 
Ce  massif  est  directement  recouvert  par  1'épiderme  antérieur  (supérieur),  dont 
les  cellules  sont  amincies.  La  coupe  de  la  figure  24  a  rencontré  un  stomate 
et  un  poil  glandulifère  flétri.  Vu  de  face,  cet  épidémie  antérieur  montre,  en 
effet,  au-dessus  de  chaque  glande,  un  certain  nombre  de  petits  stomates 
très  rapprochés  les  uns  des  autres;  ces  stomates  font  défaut  partout  ailleurs. 
L'épidémie  postérieur  (inférieur)  est,  au  contraire,  muni  de  nombreux  et 
grands  stomates,  excepté  le  long  des  nervures  el  par  conséquent  au-dessus 
des  glandes  (*). 

(*)  On  trouve  également  des  glandes  à  eau  aux  lionls  des  feuilles  de  Bégonia,  chez  les 
(Jrassulaeécs  et  les  Saxifragées,  ainsi  que  dans  un  grand  nombre  de  Fougères  (renseignement 
communiqué  par  M.  C.-E.  Bertrand). 


DE  L'URTICA  DIOIGA.  177 

Le  tissu  fondamental  du  limbe  ou  mésophylle  se  compose  d'une  couche 
de  longues  cellules  disposées  en  palissade  et  d'un  parenchyme  lacuneux 
formé  ordinairement  de  quatre  assises  de  cellules  irrégulières  (fig.  22). 

Les  cyslolilhes  sont  surtout  fréquents  et  volumineux  à  la  face  antérieure  des 
feuilles.  Ceux  de  l'épidémie  des  cotylédons  et  des  premières  feuilles  ont  la 
forme  de  bâtonnets  irréguliers  dont  le  grand  axe  est  parallèle  à  la  surface.  Ils 
sont  représentés,  suivant  les  trois  directions  de  l'espace,  par  les  figures  18, 
19  et  20  de  la  planche  XVI.  Au  contraire,  les  cyslolilhes  des  feuilles 
aériennes  supérieures  ont  généralement  la  forme  de  longs  cônes  implantés 
perpendiculairement  à  la  surface  (pi.  XVIII,  fig.  22),  et  montrent,  vus  de 
face,  une  base  arrondie  (fig.  21).  Cet  exemple  de  polymorphie  est  intéres- 
sant à  signaler,  parce  qu'on  a  reconnu  à  la  forme  des  cyslolilhes  une  grande 
valeur  au  point  de  vue  de  la  diagnose  des  espèces  et  des  genres  (*). 

Les  poils  que  porte  l'épidémie  sont  de  trois  sortes  : 

1°  Les  poils  glandulifères  qu'on  observe  abondamment  sur  les  feuilles 
dans  leur  première  jeunesse  (pi.  XVII,  fig.  22  à  25)  et  qu'on  retrouve  par- 
fois flétris  sur  les  feuilles  entièrement  développées; 

2°  Les  poils  piquants  répandus  partout  à  profusion.  Les  jeunes  feuilles 
voisines  du  sommet  végétatif  montrent  ces  poils  dans  leur  premier  âge,  alors 
qu'ils  renferment  encore  un  noyau  et  des  cordons  protoplasmiques  (pi.  XVII, 
fig.  16  à  20); 

3U  Les  poils  urlicants  portés  ordinairement  par  un  long  support  cylin- 
drique. Une  coupe  longitudinale  (fig.  21)  démontre  que  le  parenchyme 
fondamental  et  l'épidémie  du  support  sont  bien  la  continuation  du  paren- 
chyme et  de  l'épidémie  de  la  nervure  qui  portait  ce  poil.  La  différence 
d'aspect  que  présentent  les  deux  tissus  dans  le  support  et  dans  la  nervure 
provient  de  ce  que  les  éléments  sont  coupés  longiludinalement  d'une  part  et 
transversalement  de  l'autre.  Les  poils  urticants  se  rencontrent  surtout  le  long 
des  grosses  nervures. 

(')  La  forme  des  cyslolilhes  parait  dépendre  des  conditions  biologiques  el  être  en  rapport 
avec  le  développement  plus  ou  moins  grand  que  les  feuilles  ont  pris.  Ainsi  dans  les  feuilles 
délicates  de  plantes  cultivées  en  appartement,  j'ai  trouvé,  même  à  une  grande  hauteur  le  long 
des  tiges  principales  et  des  tiges  de  deuxième  ordre,  des  cystolithes  ayant  exactement  la  môme 
forme  que  les  cystolithes  des  cotylédons  et  des  feuilles  '  ordinaires. 

Tome  XLVII.  25 


178  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

ANNEXE  A  LA  DEUXIÈME  PARTIE. 

CONSIDÉRATIONS    GÉNÉRALES    SUR    LA    STRUCTURE    DES    FEUILLES. 

Dans  celle  deuxième  partie,  j'ai  cherché  à  faire  connaître  la  structure  des 
organes  appendiculaires  de  l'Ortie  et  les  modifications  que  celle  structure 
présente  suivant  le  niveau,  la  hauteur,  l'âge  et  les  conditions  biologiques. 
Je  crois  avoir  montré  que  sous  ces  quatre  rapports  la  structure  des  feuilles 
et  des  stipules  présente  des  variations  semblantes  à  celles  des  segments  de  la 
lige,  que  les  variations  de  la  feuille  el  de  la  lige  sont  toujours  de  même  sens 
et  jusqu'à  un  certain  point  corrélatives. 

Pour  le  cotylédon,  la  feuille  ',  une  feuille  compliquée  el  une  feuille 
dégradée,  les  variations  suivant  le  niveau  ont,  été  rigoureusement  détermi- 
nées par  l'élude  de  la  composition  histologique  en  certains  points  déterminés 
el  du  parcours  dans  toule  l'étendue  de  l'organe. 

En  étudiant  le  parcours  des  faisceaux,  nous  avons  eu  surtout  à  rechercher 
le  mode  d'insertion  des  nervures  «asilaires,  ainsi  que  des  nervures  secon- 
daires, tertiaires Nous  avons  reconnu  que  celte  insertion,  susceptible  de 

modifications  nombreuses,  se  fait  toujours  cependant  d'après  un  même  type. 

Etudiée  dans  une  feuille  compliquée,  la  nervure  médiane  nous  montre  à 
sa  base  : 

1°  Un  faisceau  médian  qui  passe  directement  du  pétiole  dans  la  nervure; 

2°  Deux  faisceaux  latéraux  insérés  sur  l'arcade  anaslomolique  formée  par 
la  terminaison  des  faisceaux  /lg  et  /'ll  du  pétiole  (pi.  XVII,  fig.  2).  Ces 
faisceaux  /'K  et  /ld  sonl  eux-mêmes  des  ramifications  du  faisceau  sortant 
médian  de  la  tige. 

On  ne  peut  s'empêcher  de  rapprocher  celle  disposition  des  faisceaux  de 
celle  qui  s'observe,  dans  la  tige,  au  point  d'insertion  de  chaque  feuille 
(pi.  XVII,  fig.  1).  Les  faisceaux  lis  el  /ld  du  pétiole  se  comportent  comme  les 
faisceaux  M'A  el  M'1  de  la  lige;  le  faisceau  m  du  pétiole  passe  directement  dans 
la  nervure  médiane,  comme  le  faisceau  m  de  la  lige  sort  dans  le  pétiole;  les 
faisceaux  latéraux  de  la  nervure  médiane  sont  insérés  sur  l'arcade  anastomo- 
tique  du  pétiole,  comme  les  deux  faisceaux  qui  se  rendent  dans  le  bourgeon 


DE  L'URTICA  DIOICA.  179 

axillaire  (faisceaux  i)  se  trouvent  insérés  sur  l'arcade  anaslomotique  de  la  tige. 

La  ressemblance  est  donc  parfaite  entre  l'insertion  de  la  nervure  médiane 
sur  le  pétiole,  d'une  part,  l'insertion  de  la  feuille  et  du  bourgeon  axillaire  sur 
la  tige,  d'autre  part  (par  insertion  de  la  feuille,  il  faut  entendre  de  la  feuille 
seule,  c'est-à-dire  sans  les  stipules,  comme,  par  exemple,  le  cotylédon  et  la 
feuille  primordiale)  (*).  Il  y  a  cependant  une  différence  que  voici  :  dans  la 
nervure  médiane,  les  deux  faisceaux  latéraux  que  nous  venons  de  comparer 
aux  deux  faisceaux  d'insertion  d'un  bourgeon  axillaire  forment  un  seul 
organe  avec  le  faisceau  médian,  tandis  que  les  deux  faisceaux  d'insertion 
du  bourgeon  axillaire  de  la  tige  (faisceaux  i)  se  séparent  pour  constituer  un 
axe  distinct  de  l'organe  qui  reçoit  le  faisceau  m,  c'est-à-dire  de  la  feuille. 

Le  plan  de  symétrie  de  la  feuille  passe  par  le  milieu  de  la  nervure  médiane, 
de  sorte  que  la  région  d'insertion  de  celte  nervure  est  divisible  en  deux  parties 
symétriques  par  rapport  au  faisceau  m. 

L'insertion  des  nervures  basilaires  latérales  les  plus  volumineuses  présente 
exactement  la  disposition  des  faisceaux  que  nous  venons  de  rappeler,  sauf 
que  l'ensemble  n'est  plus  divisible  en  deux  parties  symétriques.  Celte  diffé- 
rence s'explique  d'ailleurs  par  le  fait  que  les  nervures  basilaires  latérales  ne 
se  trouvent  pas,  comme  la  médiane,  sur  le  plan  de  symétrie  de  la  feuille. 
L'insertion  de  chaque  nervure  basilaire  latérale  est  comme  déformée;  mais, 
de  l'autre  côté  de  la  médiane,  se  trouve  une  nervure  qui  présente  une  défor- 
mation symétrique  de  la  première. 

Dans  le  dispositif  reproduit  par  la  figure  3,  planche  XVII,  les  faisceaux 
/ld  cl/-d  représentent  les  faisceaux  Mg  et  Md  de  la  lige;  le  faisceau  médian  de 
la  nervure  V  reste  longtemps  fusionné  à  celui  des  faisceaux  /,  qui  est  le  plus 
rapproché  du  plan  de  symétrie  de  la  feuille,  à  ll.  Il  se  détache  enfin  et  passe 
derrière  l'arc  anaslomotique  sans  contracter  de  rapport  avec  lui.  Les  faisceaux 
latéraux  de  la  nervure  L1  prennent  naissance  sur  l'arc  anaslomotique  qui 
termine  les  nervures  /ld  et  tM. 

Les  autres  nervures  basilaires,  ainsi  que  toutes  les  nervures  secondaires, 

(*)  Plusieurs  auteurs  désignent  sous  le  nom  de  feuille  primordiale  la  saillie  cellulaire  qui 
constitue  la  première  ébauche  de  la  feuille  près  du  sommet  végétatif  de  la  tige.  Dans  l'Ortie 
cette  feuille  ne  renferme  qu'un  seul  cordon  méristématique. 


180  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

tertiaires, ....  offre  ni  le  même  mode  d'insertion  :  les  variations  portent  sur 
le  degré  d'isolement  des  faisceaux.  D'une  façon  générale,  les  faisceaux  sont 
d'autant  moins  distincts,  dans  la  région  d'insertion  d'une  nervure  quelconque, 
que  cette  nervure  est  plus  faible. 

Dans  la  figure  i,  le  faisceau  médian  de  la  nervure  nouvelle,  L2  par 
exemple,  reste  fusionné  au  faisceau  latéral  de  cette  nervure  qui  est  compris 
entre  lui  et  le  plan  de  symétrie  de  la  feuille. 

Dans  la  figure  S,  le  deuxième  faisceau  latéral  s'unit  de  bonne  heure  aux 
deux  autres  faisceaux  de  la  nervure  déjà  fusionnés. 

Dans  la  figure  6,  tous  les  faisceaux  restent  indistincts,  sauf  celui  de  l'arc 
anaslomotique.  Dans  la  figure  suivante,  ce  dernier  faisceau  n'est  plus  distinct. 
Finalement,  le  faisceau  de  la  nouvelle  nervure  se  détache  comme  une  simple 
ramification  de  la  nervure-mère  (fig.  8). 

Un  grand  nombre  d'intermédiaires  relient  entre  eux  les  modèles  choisis 
comme  points  de  repère.  Ces  intermédiaires  nous  font  passer  insensiblement 
de  la  disposition  si  bien  caractérisée  de  la  figure  2  à  celle  de  la  figure  8,  qui 
ne  l'est  plus  du  tout. 

Celle  remarquable  série  permet,  me  semble-t-il,  de  tirer  la  conclusion 
suivante  :  L'insertion  des  nervures,  quel  que  soil  leur  ordre  de  génération, 
appartient  toujours  à  un  même  type,  et  ce  type  n'est  qu'une  modification  du 
parcours  des  faisceaux  qui,  dans  la  tige,  concourent  à  la  production  d'une 
feuille  cl  d'un  bourgeon  axillaire. 

Les  considérations  qui  précèdent  m'ont  élé  suggérées  par  la  seule  compa- 
raison d'un  grand  nombre  de  faits  relatifs  à  la  structure  des  feuilles  de  l'Orlie. 
J'ai  cru,  cependant,  devoir  les  exposer  ici,  parce  qu'il  m'a  semblé  qu'elles 
pourraient  peut  être  servir  de  réponse  à  une  question  relative  à  l'interpré- 
tation de  la  feuille. 

Mes  recherches  étaient  terminées  et  mes  résultais  formulés,  lorsque,  en 
parcourant  la  littérature  au  sujet  des  organes  appendiculaires,  je  rencon- 
trai, dans  la  Théorie  de  la  feuille  de  M.  Casimir  de  Candolle,  le  passage 
suivant  : 

«  De  même  que  la  naissance  de  chaque  feuille  primordiale  sur  le  cône 
»  terminal  du  rameau  est  suivie  de  la  formation  de  faisceaux  correspondants 
»  dans  ce  dernier,  de  même,  la  naissance  de  chaque  partie  d'une  feuille  sur 


DE  L'URTICA  DIOICA.  KSI 

»  la  partie  d'ordre  précédent  est  suivie  de  la  formation  de  faisceaux  corres- 

»  pondants  dans  cette  dernière.  L'analogie  de  la  feuille  et  du  rameau  serait 

»  donc  établie  si  l'on  prouvait  (pie  les  faisceaux  de  deux  parties  foliaires,  nées 

»  l'une  sur  l'autre,  sont  disposés  entre  eux  de  la  même  manière  que  ceux  de 

»  la  feuille  primordiale  et  du  rameau  le  sont  entre  eux  (*).  » 

Je  crois  avoir  démontré  que,  dans  l'Ortie,  «  les  faisceaux  de  deux  parties 
foliaires  nées  l'une  sur  l'autre  »  (comme,  par  exemple,  les  faisceaux  d'une 
nervure  basilaire  insérés  sur  les  faisceaux  du  pétiole,  ou  bien  les  faisceaux 
d'une  nervure  secondaire,  tertiaire, insérés  sur  les  faisceaux  d'une  ner- 
vure primaire,  secondaire, )  sont  réellement  «  disposés  entre  eux  de  la 

même  manière  »  que  celui  de  la  feuille  primordiale  et  ceux  du  bourgeon 
axillaire  le  sont  par  rapport  aux  faisceaux  de  la  tige  (**).  Je  serais  heureux  si 
celte  observation  pouvait  fournir  un  argument  en  faveur  de  la  théorie  émise 
par  le  savant  botaniste  de  Genève. 

Les  feuilles  dégradées  de  l'Ortie  nous  ont  montré  la  disparition  des  arcs 
anastomotiques  et  souvent  le  peu  de  netteté  de  l'insertion  des  nervures  résul- 
tant de  ce  que  plusieurs  faisceaux  restent  fusionnés  en  une  seule  masse. 
Les  faisceaux  du  pétiole  paraissent  alors  passer  directement  dans  le  limbe. 
C'est  probablement  de  cette  manière  que  s'établit  la  transition  entre  les  feuilles 
monomères  et  les  feuilles  polymères  (***). 

Nous  ne  nous  sommes  pas  arrêté  longtemps  à  l'examen  des  variations  que 
subit  la  structure  des  feuilles  suivant  la  hauteur,  parce  que  la  structure  plus 
ou  moins  compliquée  des  organes  appendiculaires  se  trahit,  pour  ainsi  dire, 
au  dehors  par  les  caractères  de  la  nervation.  Nous  avons  cependant  comparé 
les  feuilles  les  plus  diverses  au  point  de  vue  de  leurs  dimensions,  de  leur 
forme,  du  nombre  de  leurs  dents,  de  leur  nervation,  de  leur  composition 
histologique  et  enfin  du  parcours  de  leurs  faisceaux.  Nous  avons  pu  recon- 


(')  Théorie  <le  la  feuille,  par  M.  Casimir  de  Candolle,  lire  des  Archives  des  sciences  de  la 
Bibliothèque  universelle,  Genève,   18(>8,  p.  6. 

("*)  Le  faisceau  de  la  feuille  primordiale  est  le  faisceau  sortant  médian,  les  faisceaux  des 
bourgeons  axillaires  sont  les  deux  faisceaux  d'insertion  de  ce  bourgeon,  faisceaux  que  nous 
avons  désignés  par  i  dans  la  première  parlic  de  ce  travail. 

(***)  Théorie  de  la  feuille,  p    15. 


182  ANATO.MIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

nailre,  avec  .M.  Casimir  de  Candolle,  que  «  chaque  axe  produit  successivement 
une  série  de  types  foliaires  dont  la  structure  interne  va  en  se  compliquant 
de  plus  en  plus,  depuis  celle  des  cotylédons  de  la  jeune  plante  ou  des  pré- 
feuilles du  rameau,  jusqu'aux  feuilles  proprement  dites,  dans  lesquelles  la 
complication  atteint  un  certain  maximum  propre  à  chaque  espèce  (*).  » 

Les  caractères  extérieurs  et  anatomiques  portent  comme  l'empreinte  des 
conditions  biologiques  dans  lesquelles  la  plante  s'esl  trouvée.  De  la  vigueur 
avec  laquelle  se  produit  la  végétation  résulte  la  complication  plus  ou  moins 
grande  de  la  structure  primaire.  Une  vie  souterraine  amène  une  dégradation 
dont  le  principal  caractère  est  le  peu  de  division,  de  distinction  des  parties 
qui  restent  fusionnées,  confondues.  Le  pétiole  n'est  plus  distinct  du  limhe 
parce  que  ce  pétiole  est  élargi  et  que  les  faisceaux  qu'il  renferme  ne  forment 
plus  d'arcades  anastomotiques  au  sommet  de  l'organe.  L'insertion  des  ner- 
vures hasilaires  n'est  plus  distincte  parce  que  les  faisceaux  qui  concourent 
à  celle  insertion  restent  fusionnés  en  une  seule  masse  et  qu'ainsi  les  faisceaux 
du  pétiole  semhlent  passer  directement  dans  les  nervures.  Les  caractères 
extérieurs  el  anatomiques  sont  impuissants  à  fixer  la  limite  entre  le  pétiole 
et  le  limhe,  entre  les  faisceaux  du  pétiole  et  ceux  des  nervures.  II  faut  ajouter, 
à  celle  confusion  des  parties,  la  réduction  des  dimensions  et  la  simplicité 
des  formes,  qui  sont  aussi  des  caractères  propres  aux  organes  rudimentaires. 

Chose  remarquahle,  les  cotylédons  présentent  ces  trois  caractères  :  petite 
taille,  contour  arrondi,  confusion  des  faisceaux  du  pétiole  avec  ceux  du 
limhe.  Celle  confusion  est  véritablement  complète  lorsque  les  petits  faisceaux 
qui  forment  les  nervures  hasilaires  latérales  se  détachent  de  l'unique  faisceau 
du  pétiole  sans  même  lui  envoyer  un  petit  arc  anastomotique  (fig.  1,  pi.  XV, 
comparée  à  la  fig.  2,  pi.  XX). 

Les  cotylédons  sont  donc  des  feuilles  rudimentaires  formées  par  l'embryon 
plongé  au  milieu  des  réserves  alimentaires  dont  sa  mère  l'a  entouré.  Les 
appendices  écailleux  des  rhizomes  (pi.  XX,  fig.  11)  sont  également  des 

(*)  Analomie  compurée  des  feuilles  chez  quelques  familles  de  Dicotylédones,  par  M.  Casimir 
de  Candolle;  lire  des  Mémoires  de  la  Société  de  physique  et  d'Histoire  naturelle  de  Genève, 
1.  XXVI,  deuxième  partie  (1879),  p.  6. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  183 

feuilles  radimentaires  développées  à  l'abri  de  la  lumière.  Une  différence 
existe  cependant  entre  ces  deux  organes  en  raison  précisément  de  leurs  fonc- 
tions :  les  cotylédons  destinés  à  jouer  un  rôle  important  dans  la  nutrition  et 
la  respiration  de  l'embryon,  lors  de  la  germination,  possèdent  un  limbe  très 
large;  les  appendices  écailleux  du  rhizome  qui  n'ont  pas  d'autre  fonction  que 
de  proléger  le  sommet  végétatif  de  l'axe  n'ont  presque  plus  de  limbe,  ils  sont 
réduits  à  leur  pétiole.  On  observe  la  même  chose  dans  les  écailles  qui  forment 
la  pérule  des  bourgeons  de  beaucoup  d'arbres. 

Nous  avons  recherché,  enfin,  les  principales  variations  de  la  structure 
suivant  Vâge,  c'est-à-dire  aux  stades  méristémalique,  procambial,  primaire 
et  secondaire.  Nous  avons  étudié  aussi  l'organogénie  d'une  feuille  simple 
(feuille  '),  puis  celle  d'une  feuille  compliquée.  L'histoire  du  développement 
des  organes  appendiculaires  reconstituée  par  l'organogénie  et  l'analomie  pré- 
sente quelques  points  intéressants  que  je  vais  résumer. 

Six  mamelons  disposés  en  verlicille  apparaissent  autour  du  sommet  végé- 
tatif de  la  tige.  Un  cordon  de  méristème  primitif  spécial,  fourni  par  le  méris- 
tème  primitif  de  la  tige,  se  rend  dans  chacune  des  pièces  de  ce  verlicille. 
Les  six  cordons  méristémaliques  sont  susceptibles  de  se  transformer  en  un 
seul  faisceau  libéro-ligneux  (comme  dans  quelques  stipules  qui  ne  renferment 
qu'un  seul  faisceau)  ou  bien  de  se  fractionner  en  trois,  cinq  ou  sept  cordons 
procambiaux.  La  différenciation  libéro- ligneuse  primaire  de  ces  cordons 
procambiaux  se  fait  exactement  comme  dans  la  tige  et  produit  des  faisceaux 
monocentres.  Pendant  ce  temps,  les  six  pièces  du  verlicille  qui  étaient 
primitivement  sensiblement  égales  ont  pris  un  développement  différent; 
deux  d'entre  elles,  plus  favorisées,  sont  devenues  des  feuilles,  tandis  que  les 
quatre  autres  ont  formé  des  stipules  caulinaires. 

Le  nombre  de  cordons  procambiaux  produits  par  le  fractionnement  du 
cordon  méristémalique  est  en  raison  de  la  puissance  de  végétation  que  les 
appendices  possèdent  au  début,  puissance  qui  dépend  elle-même  de  la 
vigueur  du  sommet  végétatif  de  la  tige.  Plus  la  feuille  est  grande  et  compli- 
quée, plus  nombreux  ont  été  les  fractionnements,  plus  distincts  sont  les 
faisceaux.  Au  chapitre  III,  nous  avons  caractérisé  les  divers  modèles  de 
structure  des  feuilles  par  le  nombre  des  faisceaux  qui  parcourent  le  pétiole. 


184  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

On  voit  maintenant  que  ce  nombre  exprime  réellement  le  degré  de  vigueur 
de  la  feuille  au  début  et  le  degré  de  complication  auquel  elle  parvient.  Les 
divers  modèles  de  structure  des  segments  de  la  tige  étaient  de  même  carac- 
térisés par  le  nombre  de  faisceaux  primaires  que  ces  segments  montraient 
à  leur  base. 

Tous  les  faisceaux  qui  parcourent  le  pétiole  forment  un  seul  système  qui 
offre,  dans  le  temps  el  dans  l'espace,  de  remarquables  ressemblances  avec 
l'un  quelconque  des  quatre  systèmes  de  la  lige.  Le  système  foliaire,  de  même 
que  l'un  des  systèmes  caulinaires ,  subit  une  série  plus  ou  moins  longue  de 
fractionnements  et.  de  différenciations  qui  aboutit  à  l'établissement  de  plusieurs 
faisceaux  réunis  par  un  tissu  fondamental.  D'autre  part,  le  système  foliaire 
ou  système  des  faisceaux  du  pétiole  donne  naissance  à  plusieurs  faisceaux 
correspondant  aux  nervures  basilaires;  sur  ces  derniers  apparaissent  les 
faisceaux  correspondant  aux  nervures  secondaires  et  ainsi  de  suite L'inser- 
tion de  tous  ces  faisceaux  les  uns  sur  les  autres  appartient  au  même  type  que 
l'insertion  des  faisceaux  destinés  à  une  feuille  et  à  un  bourgeon  de  la  tige. 
Elle  est  seulement  plus  ou  moins  modifiée,  dégradée,  selon  l'importance 
même  de  la  nervure  nouvelle.  Certaines  nervures,  comme  la  nervure  médiane 
et  souvent  aussi  la  première  basilaire  latérale,  renferment  trois  faisceaux 
distincts.  La  région  d'insertion  de  ces  nervures  présente  une  disposition  de 
faisceaux  entièrement  semblable  à  la  disposition  des  faisceaux  qui,  dans  la 
lige,  concourent  à  former  une  feuille  et  un  bourgeon.  Lorsque,  au  contraire, 
le  système  libéro-ligneux  d'une  nervure  est  indivis,  c'est-à-dire  composé 
d'un  seul  faisceau,  l'insertion  de  ce  faisceau  se  fait  sur  une  masse  confuse 
dans  laquelle  on  ne  peut  plus  distinguer  les  brandies  homologues  de  celles 
de  la  tige. 

Le  mamelon  foliaire  qu'on  désigne  souvent  sous  le  nom  de  feuille  primor- 
diale, contient  un  seul  cordon  de  méristème  primitif  spécial,  c'est-à-dire  un 
seul  système  de  faisceaux  :  ce  système  n'est  divisible  en  deux  parties  symé- 
triques que  par  un  seul  plan.  La  tige,  au  contraire,  renferme  quatre  systèmes 
disposés  de  manière  à  former  un  ensemble  symétrique  par  rapport  à  deux 
plans  rectangulaires. 


TROISIÈME  PARTIE. 


LA    RACINE. 


GENERALITES. 

L'œuf  fécondé,  l'oospore,  subit  une  série  de  divisions  cellulaires  qui 
aboutit  à  la  formation  d'un  embryon  dont  l'axe  (axe  hypocotylé)  se  termine 
supérieurement  par  un  sommet  végétatif  (gemmule).  Celui-ci  doit  donner 
naissance  à  la  lige  principale  de  laquelle  naîtront  des  tiges  de  deuxième 

ordre  et  sur  celles-ci,  des  liges  de  troisième  ordre Nous  avons  terminé 

l'étude  de  cet  ensemble  d'axes,  ainsi  que  des  appendices  qui  s'y  rattachent. 

A  une  époque  plus  ou  moins  avancée  du  développement  de  l'embryon, 
un  autre  sommet  végétatif  s'organise  dans  l'intérieur  et  vers  le  bas  de  l'axe 
hypocotylé  :  ce  nouveau  sommet  est  celui  de  la  racine  principale.  Dans 
POrtie,  comme  dans  beaucoup  de  plantes,  celle  racine  se  forme  de  bonne 
heure  et  dans  le  prolongement  même  de  l'axe  hypocotylé,  de  sorte  que  son 
sommet  végétatif  (radicule)  se  trouve  sous  le  point  d'attache  du  suspenseur. 
A  l'époque  de  la  maturité  de  la  graine,  cette  racine  est  déjà  très  développée; 
au  moment  de  la  germination,  elle  se  dégage  des  tissus  superficiels  de  l'axe 
hypocotylé  et  s'enfonce  clans  le  sol  pour  constituer  le  pivol. 

Le  long  de  celte  racine  principale  apparaissent,  en  direction  acropète, 
d'aulres  racines  qui  sont  des  racines  de  deuxième  ordre;  le  long  de  celles-ci 

Tome  XLVII.  24 


186  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

naissent,  de  la  même  manière,  des  racines  de  troisième  ordre  el  ainsi  de  suile. 

Outre  celle  première  série  de  racines,  on  observe  bientôt,  dans  VUrtica 
dioica,  la  formation  de  racines  qui  naissent  avec  la  plus  grande  facilité  dans 
les  régions  nodales  des  liges  souterraines,  quelquefois  même  le  long  des 
entrenœuds.  A  tous  les  nœuds  des  liges  souterraines,  ainsi  que  des  tiges 
aériennes  rampantes,  se  montrent,  avec  une  régularité  remarquable,  quatre 
racines  qui  s'allongent  de  bonne  heure.  Chacune  d'elles  se  trouve  dans  Tais- 
selle  de  l'une  des  quatre  stipules.  Ces  racines  se  développent  plus  ou  moins; 
ordinairement  une  seule  persiste  el  prend  un  très  grand  développement.  Le 
long  de  celle  racine  apparaissent  des  radicelles  de  la  même  manière  que  les 
racines  de  deuxième  ordre  ont  apparu  sur  la  racine  principale. 

Dans  l'Ortie,  nous  pouvons  donc  distinguer  les  catégories  de  racines 
suivantes  : 

1°  La  racine  principale  qui  s'insère  de  bonne  heure  dans  la  région  infé- 
rieure de  l'axe  hypocolylé  de  manière  à  mettre  son  faisceau  primaire  poly- 
centre  en  rapport  avec  les  faisceaux  primaires  monocentres  de  la  tige; 

2°  Les  racines  de  deuxième  ordre  qui  apparaissent  de  bonne  heure  et  en 

ordre  acropète  sur  la  racine  principale;  les  racines  de  troisième,  quatrième 

ordre,  nées  sur  les  racines  de  deuxième  ou  de  troisième  ordre,  comme  les 
racines  de  deuxième  ordre  ont  pris  naissance  sur  la  racine  principale; 

3°  Les  racines  nées  sur  les  tiges  aériennes  ou  souterraines,  notamment 
dans  l'aisselle  des  stipules;  une  ou  plusieurs  d'entre  elles  prennent  un  grand 
développement  et  remplacent  la  racine  principale  lorsque  celle-ci  a  disparu; 

4°  Les  racines  nées  sur  les  précédentes,  comme  les  racines  de  deuxième, 
troisième ordre,  sont  nées  sur  la  racine  principale. 

Celle  dernière  catégorie  diffère  si  peu  de  la  deuxième  que  nous  pourrons, 
sans  inconvénient,  réunir  ces  deux  catégories  de  racines  sous  le  litre  de 
racines  de  divers  ordres  nées  sur  d'autres  racines. 

D'une  façon  générale,  les  racines  de  l'Ortie  sont  longues,  grêles  et  cylin- 
driques dans  leur  jeune  âge;  plus  tard,  leur  section  devient  elliptique.  Leur 
diamètre  varie  peu  sur  une  1res  grande  étendue.  Le  long  d'une  racine-mère, 
les  radicelles  forment  deux  séries  longitudinales. 


DE  L'URTICA  D10ICA.  187 

Certaines  racines  paraissent  se  diviser  dichotomiquement,  quelquefois 
même  plusieurs  l'ois  de  suite  (pi.  XXIII,  fig.  10  et  11).  Nous  verrons  plus 
loin  ce  qui  produit  ces  apparences  trompeuses. 

Anatomiquemenl,  la  racine  de  l'Ortie  est  caractérisée  par  un  type  de 
structure  remarquablement  constant;  à  quelque  ordre  qu'appartienne  la 
racine  que  Ton  considère,  celle-ci  montre,  en  effet,  dans  toute  son  étendue, 
un  seul  faisceau  primaire  bicenlre,  entouré  d'un  système  de  tissus  corticaux. 
Ceux-ci  sont  bientôt  décortiqués.  Les  productions  secondaires  sont  toutes 
inlra-fasciculaires  :  elles  se  composent  de  deux  massifs  libéro-ligneux  secon- 
daires, d'abord  simples  et  séparés  l'un  de  l'autre  par  du  T/"2;  plus  lard,  ces 
deux  massifs  se  découpent  en  plusieurs  lames  libéro- ligneuses  distinctes. 
Rarement  on  observe  des  lames  libéro-Iigneuses  isolées. 

La  structure  de  la  racine  varie  donc  avec  Yâge  dans  des  limites  assez 
grandes.  Les  variations  de  la  structure  suivant  la  hauteur  et  suivant  les 
conditions  biologiques  sont,  par  contre,  bien  moins  importantes  que  dans  la 
tige.  Quant  aux  variations  suivant  le  niveau,  elles  n'existent  pas  ici.  La  racine 
étant  dépourvue  d'organes  appendiculaires  ne  présente,  en  effet,  ni  nœuds, 
ni  entrenœuds  :  elle  n'est  donc  pas  divisible  en  segments  comme  la  lige. 

Les  variations  de  la  structure  de  la  racine  suivant  la  bailleur  et  les  condi- 
tions biologiques  se  réduisent,  du  moins  dans  l'Ortie,  à  des  variations  dans 
le  nombre  des  éléments  qui  composent  chaque  tissu.  Les  principales  varia- 
tions que  nous  aurons  à  noter  seront  donc  des  variations  dans  le  degré  de 
développement  soit  des  tissus  primaires,  soit  des  tissus  secondaires. 

Dans  une  racine  quelconque,  on  peut  distinguer  utilement  pour  l'élude 
trois  régions  : 

1°  Une  région  d'insertion  de  la  racine  sur  un  organe  support  (axe  bypo- 
cotylé,  lige  ou  racine); 

2°  Une  région  plus  ou  moins  étendue  dans  laquelle  les  tissus  primaires 
sont  caractérisés  et  dans  laquelle  l'élongation  est  terminée; 

3°  Une  région  de  développement  ou  sommet  végétatif  dans  lequel  se  fait 
la  différenciation  des  tissus  primaires. 


ISS  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

La  marche  que  nous  suivrons  dans  l'étude  de  la  racine  sera  celle-ci  :  nous 
rechercherons  d'abord  quelles  sont  les  variations  de  la  structure,  à  tous  les 
âges,  en  un  point  quelconque  de  la  racine.  Nous  étudierons  ensuite  la  struc- 
ture dans  toute  Télendue  des  racines  des  divers  ordres;  nous  terminerons  par 
l'examen  du  sommet  végétatif  de  la  racine  et  la  comparaison  de  ce  sommet 
avec  celui  de  la  lige. 


CHAPITRE    PREMIER. 


STRUCTURE   DE   LA    RACINE   A   TOUS    LES   AGES, 
EN  UN  POINT  QUELCONQUE. 

La  constance  que  manifeste  le  type  de  la  structure  des  racines,  soit  que 
Ton  considère  ces  racines  dans  toute  leur  étendue,  soit  qu'on  les  compare 
entre  elles,  nous  permet  de  faire  très  simplement  l'étude  des  variations  de  la 
structure  suivant  l'âge.  Il  nous  suffira  de  pratiquer  des  coupes  transversales  à 
diverses  hauteurs  dans  une  même  racine  ou  dans  des  racines  différentes. 
Nous  n'aurons  à  tenir  compte  que  de  la  vigueur  avec  laquelle  l'organe  s'est 
développé. 

1.  Stade  procambial. 

Une  coupe  transversale  pratiquée  très  près  du  sommet  végétatif  d'une 
racine,  dans  la  région  encore  recouverte  par  la  pilorhize  (pi.  XXI,  fig.  1), 
montre  de  l'intérieur  vers  l'extérieur  : 

1°  Un  cordon  central  de  procambium,  composé  d'une  quantité  de  petits 
éléments  à  section  transversale  polygonale,  sensiblement  égaux  entre  eux. 
Les  cellules  périphériques  de  ce  cordon  sont  cependant  un  peu  plus  grandes  : 
elles  constituent  Yassise  périphérique  du  cylindre  central  ou  péricambium. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  189 

Celte  zone  est  encore  appelée  membrane  rhizogène  parce  cpte  ses  éléments 
sont  susceptibles  de  se  recloisonner  et  d'engendrer  une  nouvelle  racine 
insérée  sur  la  première; 

2°   Une  série  de  couches  concentriques,   dans  lesquelles  on  distingue  : 

a.  Un  parenchyme  cortical  formé  de  plusieurs  couches  de  cellules  dont  la 
plus  profonde  est  la  gaine  protectrice  ou  endoderme.  Celle-ci  se  reconnaît  à 
ses  éléments  aplatis  dans  le  sens  du  rayon  et  alternant  avec  ceux  du  péri- 
cambium.  Les  couches  suivantes  sont  formées  de  cellules  à  section  poly- 
gonale; 

b.  Une  assise  de  petites  cellules  qui,  après  la  chute  de  la  pilorhize,  produira 
les  poils  radicaux  et  constituera  alors  Yassise  pilifère.  Des  considérations  que 
je  ferai  valoir  plus  loin  me  portent  à  rattacher  à  l'assise  pilifère  la  pilorhize, 
dont  les  éléments,  au  point  que  nous  considérons,  commencent  déjà  à 
s'isoler  du  tissu  sous-jacent.  Elle  est  ici  constituée  par  deux  ou  trois  rangs 
de  cellules  à  parois  subérisées. 

2.    Formations  primaires. 

En  remontant  le  long  de  la  racine,  on  observe  quelques  coupes  après  celle 
que  nous  venons  d'étudier,  l'exfolialion  de  la  pilorhize  et  la  différenciation 
du  cordon  central  de  procambium.  Ce  dernier  phénomène  se  manifeste  pro- 
gressivement de  la  manière  suivante  : 

On  constate  d'abord  aux  deux  extrémités  d'un  même  diamètre,  l'apparition 
simultanée  de  deux  petits  éléments  à  paroi  sombre.  Ce  sont  deux  vaisseaux 
annelés,  spiro-annelés  ou  spirales  (pi.  XXI,  fig.  3  et  4);  ils  se  montrent  vers 
le  bord  du  cordon  procambial,  mais  ils  sont  toujours  séparés  de  la  gaine 
protectrice  par  les  cellules  du  péricambium.  Derrière  ces  deux  premiers 
vaisseaux  se  caractérisent  successivement  et  de  dehors  en  dedans,  un  nombre 
plus  ou  moins  grand  de  vaisseaux  dont  le  calibre  va  croissant.  Ce  sont  des 
trachées  à  plusieurs  spirilles  serrées  ou  des  vaisseaux  ponctués  (pi.  XXI, 
fig.  5  et  6).  Les  deux  lames  vasculaires  marchent  l'une  vers  l'autre  :  ordi- 
nairement elles  se  rencontrent  au  centre  du  faisceau  et  se  trouvent  alors  dans 
le  prolongement  l'une  de  l'autre. 


190  AN ATONIE  DES  OHGANES  VEGETATIFS 

De  chaque  coté  de  la  ligne  formée  par  les  deux  lames  ligneuses  primaires, 
se  montre  un  groupe  de  cellules  grillagées  à  parois  souvent  brillantes  (fig.  3 
et  4).  Ces  cellules  sont  prismatiques  et  leurs  cloisons  transversales  seules 
sont  criblées  (fig.  7  et  8). 

Les  deux  massifs  libériens  primaires  sont  séparés  de  la  gaine  prolectrice 
par  le  péricambium  et  des  massifs  ligneux  primaires  par  quelques  éléments 
allongés  dans  le  sens  de  Taxe,  à  parois  minces  et  à  section  transversale 
polygonale.  On  peut  regarder  ces  derniers  éléments  comme  des  cellules 
procambiales  qui  ne  se  sont  pas  différenciées,  mais  seulement  accrues. 
M.  C.-E.  Bertrand  leur  donne  le  nom  de  fibres  primitives. 

La  gaine  protectrice  ou  endoderme  recouvre  le  faisceau  :  les  cellules  qui 
la  constituent  sont  disposées  sur  un  seul  rang  et  sont  unies  entre  elles  par  des 
cloisons  radiales  marquées  d'un  renflement  sombre. 

Les  cellules  du  parenchyme  cortical  sont  de  grand  diamètre,  à  section 
polygonale  et  laissent  entre  elles  quelques  petits  méats.  A  cet  âge,  la  dispo- 
sition rayonnante  des  éléments  se  reconnaît  difficilement.  J'ai  observé  parfois 
la  présence  de  cystolithes  dans  les  cellules  les  [dus  extérieures  du  parenchyme 
cortical  déjeunes  racines  développées  aux  nœuds  inférieurs  des  liges  aériennes 
(pi.  XXI,  fig.  11). 

L'assise  pilifère  se  compose  de  petites  cellules  cylindriques  qui  se  prolon- 
gent en  tubes  longs,  flexueux  ,  parfois  ramifiés  et  connus  sous  le  nom  de  poils 
radicaux  (pi.  XXI,  fig.  3  et  4,  et  pi.  XXII,  fig.  11  et  12).  Après  avoir 
fonctionné  pendant  un  certain  temps  comme  surface  absorbante,  l'assise 
pilifère  se  flétrit,  puis  tombe  et  met  ainsi  à  nu  la  couche  périphérique  du 
parenchyme  cortical.  Les  cellules  de  celte  couche  appelées  alors  à  remplir, 
pendant  un  certain  temps,  la  fonction  de  surface  extérieure,  prennent  assez 
bien  l'aspect  des  cellules  épidermiques  en  épaississant  la  portion  superficielle 
de  leur  membrane.  Celte  couche  est  parfois  désignée  sous  le  nom  de  mem- 
brane épidermoïdale.  La  figure  3,  planche  XXI,  représente  une.  coupe  trans- 
versale pratiquée  en  un  point  où  se  produit  l'exfoliation  de  l'assise  pilifère  ;  la 
partie  postérieure  est  déjà  entièrement  dénudée. 

Le  mode  de  différenciation  du  système  libéro-ligneux  de  la  racine  me 


DE  L'URTICA  DIOICA.  191 

décide  à  me  ranger  de  l'avis  de  MM.  Nâgeli,  Russow,  de  Bary,  Sachs  et 
Bertrand,  qui  regardent  la  racine  comme  pourvue  d'un  seul  faisceau  pri- 
maire (*).  Ce  qui  précède  démontre,  en  effet,  que  le  cordon  procambial  de 
la  racine  se  différencie  absolument  comme  un  quelconque  des  cordons  pro- 
cambiaux  de  la  lige,  à  part  ce  fait  qu'il  y  apparaît  plusieurs  centres  de 
différenciation  ligneuse  au  lieu  d'un  seul.  Les  ressemblances  que  manifestent, 
dans  leur  développement,  les  faisceaux  primaires  de  la  tige  et  le  faisceau 
primaire  de  la  racine  sont  d'ailleurs  clairement  exposées  dans  les  Règles  de 
différenciation  ligneuse  et  de  position  libéro-ligneuse,  posées  par  31.  C.-E.  Ber- 
trand dans  sa  Théorie  du  faisceau.  Nous  verrons  plus  loin  que  les  règles  de 
position  des  zones  cambiales  et  de  formation  des  tissus  secondaires  des 
faisceaux  s'appliquent  aussi  bien  au  faisceau  de  la  racine  qu'aux  faisceaux 
de  la  tige. 

L'unique  faisceau  primaire  de  la  racine  est  désigné,  par  les  auteurs  alle- 
mands, sous  le  terme  de  radiale  Biindel;  M.  C.-E.  Bertrand  le  nomme 
faisceau  polyeenlre  pour  rappeler  sa  caractéristique  principale,  l'apparition 
simultanée  de  plusieurs  centres  de  différenciation  ligneuse.  Les  faisceaux  de 
la  tige  des  Phanérogames  n'ont,  au  contraire,  qu'un  seul  centre  de  différen- 
ciation ligneuse  :  ce  sont  des  faisceaux  monocentres. 

Dans  le  cas  particulier  de  l'Ortie,  le  faisceau  de  la  racine  est  un  faisceau 
bicenlre  (urspriingliche  diarche  Gefdssplattc  des  auteurs  allemands)  et  la 
structure  primaire  de  cette  racine  peut  se  résumer  ainsi  : 

1°  Système  libéro-ligneux  :  Il  est  représenté  par  un  seul  faisceau  bicentre 
dont  l'axe  coïncide  avec  l'axe  de  la  racine  elle-même.  Le  bois  primaire  est 
constitué  par  deux  lames  ligneuses  placées  dans  la  continuation  l'iinc  de 
l'autre;  chacune  d'elles  est  formée  de  vaisseaux  dont  le  diamètre  va  croissant 
de  l'extérieur  vers  l'intérieur  du  faisceau.  Le  liber  primaire  forme  deux 


(*)  M.  Ph.  Van  Tieghem,  au  contraire,  distingue  dans  la  racine  plusieurs  faisceaux,  les  uns 
uniquement  ligneux,  les  autres  uniquement  libériens  et  disposés  de  façon  que  les  premiers 
alternent  avec  les  seconds.  Il  nomme  tissu  conjonctif  interne  le  tissu  qui  isole  les  uns  des  autres 
ces  derniers  faisceaux.  Dans  son  récent  Traité  de  botanique,  M.  Pli.  Van  Ticghem  désigne  ce 
même  tissu  par  les  noms  de  moelle  et  de  rayons  médullaires. 


192  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

massifs  disposés  de  part  et  d'autre  du  bois  primaire  et  séparés  de  celui-ci 
par  des  libres  primitives. 

Le  faisceau  est  limité  par  la  membrane  rhizogène  ou  péricambium. 

2°  Système  cortical  :  Il  se  compose  de  tous  les  tissus  qui  recouvrent  le 
faisceau,  c'est-à-dire  : 

a.  Du  parenchyme  cortical  qui  commence  par  une  gaine  protectrice  par- 
faitement caractérisée;  les  couches  suivantes  sont  formées  de  cellules  de  plus 
en  plus  grandes; 

b.  De  Yassise  pilifère  composée  de  petites  cellules  qui  se  prolongent  en 
un  poil  absorbant.  La  pilorhize  est  déjà  exfoliée. 

Le  nombre  des  cellules  qui  constituent  ces  divers  tissus  varie  notablement 
suivant  la  vigueur  du  sommet  végétatif  sous  lequel  ces  tissus  se  sont  orga- 
nisés. Le  diamètre  de  la  section  transversale  des  racines,  à  la  période  primaire, 
varie  de  Omm,4  à  lmm.  Dans  les  racines  grêles  à  l'origine,  telles  que  la  racine 
principale  et  les  racines  qui  se  forment  aux  nœuds  des  tiges,  le  nombre  des 
éléments  vasculaires,  dans  la  double  lame  primaire,  n'est  que  de  cinq  ou 
six  ;  le  parenchyme  cortical  est  alors  formé  de  quatre  couches  de  cellules 
seulement  (pi.  XXI ,  fig.  3,  et  pi.  XXIII,  fig.  3).  Dans  les  racines  vigoureuses 
dès  l'origine,  telles  que  celles  qui  prennent  naissance  sur  d'autres  racines, 
il  y  a  jusqu'à  quatorze  éléments  vasculaires  primaires  et  huit  assises  cellu- 
laires dans  le  parenchyme  cortical  (pi.  XXI,  fig.  4,  et  pi.  XXIII,  fig.  5). 
A  la  figure  4-,  planche  XXI,  on  voit  encore  des  cloisonnements  tangentiels 
s'opérer  dans  l'assise  cellulaire  la  plus  profonde  du  parenchyme  cortical  et 
on  peut  s'y  rendre  compte  de  l'origine  de  la  gaine  protectrice. 

3.  Établissement  de  zones  génératrices  secondaires  dans  le  faisceau. 

A  peine  les  formations  primaires  sont-elles  complètement  établies  que  les 
éléments  non  différenciés  situés  entre  le  bois  et  le  liber  primaires  se  recloi- 
sonnent tangenliellement  et  constituent  bientôt  deux  zones  cambiales.  Lorsque 
celles-ci  sont  en  pleine  activité,  chacune  d'elles  se  compose  de  six  ou  sept 


DE  L'URTICA  DIOICA.  193 

assises  de  petites  cellules  en  voie  de  cloisonnement.  De  part  et  d'autre,  on 
observe  des  cellules  qui  s'accroissent  et  se  transforment  peu  à  peu  en  fibres 
ou  en  vaisseaux  d'un  côté;  en  fibres,  en  cellules  grillagées  ou  en  parenchyme 
libérien  de  l'autre  côté.  Ces  deux  zones  cambiales  donnent  donc  naissance 
à  du  bois  secondaire  contre  le  bois  primaire  et  à  du  liber  secondaire  contre 
le  liber  primaire  (pi.  XXI,  fig.  9  et  10).  Celui-ci  est  peu  à  peu  écrasé  et 
lorsque  la  racine  a  pris  un  développement  secondaire  assez  considérable,  on 
ne  peut  plus  le  retrouver. 

Peu  après  l'apparition  des  zones  cambiales,  le  péricambium  recloisonne 
tangenliellement  tous  ses  éléments  et  produit  un  liège  qui  provoque  la  décor- 
lication  du  parenchyme  cortical,  y  compris  la  gaine  protectrice.  Les  cellules 
extérieures  du  parenchyme  cortical  sont  d'ailleurs  déjà  complètement  flétries 
(pi.  XXI,  fig.  9).  Dans  son  grand  travail  sur  la  Racine,  M.  Ph.  Van  Tieghem 
a  montré  que  le  procédé  de  décorticalion  que  je  viens  de  décrire  est  fréquent 
chez  les  Dicotylées.  Dans  l'Ortie,  la  zone  génératrice  formée  aux  dépens  du 
péricambium  donne  simplement  naissance  à  quelques  assises  de  cellules 
subéreuses  qui  constituent  le  revêtement  superficiel  de  la  racine  après  la 
période  primaire. 

Pendant  que  tous  ces  changements  s'opèrent,  de  nouvelles  zones  généra- 
trices relient  entre  eux  les  arcs  cambiaux  que  nous  avons  vu  apparaître 
entre  le  bois  et  le  liber  primaires.  Ces  nouvelles  zones  fonctionnent  comme 
ca m bi formes  :  à  l'époque  même  de  leur  pleine  activité,  elles  se  composent  seu- 
lement de  quatre  ou  cinq  rangs  de  grandes  cellules  en  voie  de  cloisonnement 
(lig.  10)  (*).  Elles  engendrent,  vers  l'intérieur,  des  éléments  prismatiques, 


(*)  M.  de  Bary  (  Vergleickende  anatomie,  p,  481»)  fait  remarquer  justement  que  dans  les 

racines  A'Urtica,  de  Cannabis la  division  cellulaire  tangenlielle  est  manifestement  moins 

active  dans  les  zones  génératrices  secondaires  situées  en  face  des  lames  vasculaires  que 
dans  les  zones  génératiices  platées  devant  les  massifs  grillages  primaires.  Il  applique  le  nom 
de  rayons  médullaires  aux  tissus  produits  par  les  zones  génératrices  à  grands  éléments.  On  a 
pu  remarquer  que  pour  la  tige  aussi  bien  que  pour  la  racine,  j'ai  évité  de  me  servir  de  l'ex- 
pression rayon  médullaire,  parce  que  je  crois  que  sous  ce  terme  on  confond  généralement 
plusieurs  choses  bien  distinctes.  Selon  moi,  la  question  des  rayons  médullaires  réclame  de 
nouvelles  recherches. 

Tome  XLV1I.  2o 


194  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

à  parois  lanlôl  minces,  tantôt  sclérifiées,  dont  la  section  transversale  est  poly- 
gonale et  primitivement  presque  rectangulaire;  ces  éléments,  régulièrement 
disposés  en  séries  radiales,  ressemblent  entièrement  à  ceux  du  T/'-  interne  des 
liges.  Comme  eux,  ils  forment  des  zones  alternativement  sclérifiées  et  paren- 
chymateuses ,  se  remplissent  d'amidon  et  laissent  souvent  entre  eux  de  petits 
méats  quadrangulaires.  Vers  l'extérieur,  les  zones  cambiformes  ne  produi- 
sent qu'un  petit  nombre  de  cellules  dont  plusieurs  se  recloisonnent ,  tandis 
que  les  autres  s'épaississent  fortement  à  la  façon  des  fibres.  Ce  tissu  corres- 
pond au  Tf"2  externe  des  liges.  Comme  lui,  il  ressemble  beaucoup,  sur  une 
simple  coupe  transversale,  au  liber  secondaire;  jamais,  cependant,  il  ne 
contient  de  cellules  grillagées  (pi.  XXI,  fig.  10). 


k.  Période  secondaire. 

A  partir  du  moment  où  le  parencbyme  cortical  a  été  décortiqué  par  un 
liège  produit  sous  la  gaine  protectrice,  tous  les  lissus  de  la  racine  sont,  ou 
bien  les  formations  primaires  du  faisceau,  ou  bien  des  productions  secon- 
daires apparues  dans  ce  faisceau.  Dans  les  premiers  temps  de  la  période 
secondaire,  la  racine  est  donc  constituée  comme  suit  (pi.  XXI,  fig.  10,  et 
pi.  XXII 1,  fig.  4)  : 

lu  Au  centre  deux  lames  ligneuses  primaires; 

2°  De  cbaque  côté  un  massif  plus  ou  moins  important  de  bois  secon- 
daire ; 

3°  Entre  ces  deux  massifs,  un  Tf-  interne  formé  de  cellules  à  parois 
minces  et  remplies  d'amidon; 

4°  Un  anneau  générateur  secondaire  composé  de  deux  zones  cambiales 
correspondant  aux  massifs  ligneux  secondaires  et  de  deux  zones  cambiformes 
correspondant  au  T/-  interne; 

5°  Un  anneau  en  apparence  continu,  en  réalité  formé  de  deux  massifs 
libériens  et  de  deux  massifs  de  T/'2  externe  respectivement  opposés  au  bois 
secondaire  et  au  Tf-  interne; 

6°  Une  zone  subéreuse  superficielle. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  195 

Le  contour  de  la  section,  qui  était  parfaitement  arrondi  aux  stades  procam- 
bial et  primaire,  est  devenu  elliptique,  le  grand  axe  de  l'ellipse  étant  perpen- 
diculaire à  la  double  lame  ligneuse  primaire.  Au  commencement  de  la  période 
secondaire,  le  T/2  est  abondant,  tandis  que  les  massifs  libéro-ligneux  secon- 
daires ont  la  forme  de  deux  lames  étroites;  les  zones  cambiales  n'occupent, 
dans  la  figure  10,  planche  XXI,  que  la  cinquième  ou  même  la  septième 
partie  de  la  circonférence  de  l'anneau  générateur.  Plus  tard,  les  massifs 
libéro-ligneux  secondaires  deviennent  plus  importants  par  suite  de  l'exten- 
sion des  zones  cambiales  qui  occupent  alors  plus  de  la  moitié  de  l'anneau 
générateur  (pi.  XXIII,  fig.  4).  A  cette  époque  aussi,  le  cambium  se  trans- 
forme fréquemment  en  cambiforme,  mais  d'une  façon  partielle  et  temporaire. 
On  peut  constater,  en  effet,  dans  le  bois  secondaire,  de  nombreux  îlots 
irréguliers  de  cellules  prismatiques  à  parois  minces,  rangées  en  séries 
radiales,  en  un  mol  identiques  à  celles  du  Tf~  interne.  Ces  éléments  donnent 
au  bois  secondaire  récent  un  aspect  tout  particulier  (pi.  XXIII,  fig.  6).  A  cet 
âge,  on  observe  souvent  que  les  vaisseaux  du  bois  secondaire  ancien  sont 
remplis  de  thylles. 

Lorsque  la  racine  prend  plus  de  développement  encore  (ce  qui  n'arrive 
guère  que  dans  la  partie  supérieure  de  la  racine  principale,  ainsi  que  dans 
la  région  voisine  de  l'insertion  des  autres  racines),  les  deux  grands  massifs 
libéro-ligneux  secondaires  (L)  se  divisent  en  un  nombre  de  plus  en  plus 
grand  de  lames  libéro-ligneuses. 

Un  bel  exemple  de  ces  formations  nous  est  fourni  par  la  figure  5,  plan- 
che XXII,  qui  représente  une  coupe  dans  la  région  supérieure  d'une  racine 
principale  très  développée.  Celte  coupe  montre  dix-huit  lames  libéro-ligneuses 
secondaires  qui  sont  les  prolongements  des  lames  libéro-ligneuses  de  l'axe 
hypocolylé,  savoir  :  deux  systèmes,  l'un  gauche,  l'autre  droit,  composés  de 
lp,  A1'2,  M'1,  Ma4,Xa2,  Xa;  un  système  antérieur  formé  de  Agl,  Mg,  M*1,  À'11;  un 
système  postérieur  ne  comprenant  que  Ms  et  Md. 

Sur  cette  même  coupe,  on  constate  qu'il  s'est  formé,  dans  leT/-  interne, 
cinq  zones  d'éléments  sclérifiés  alternant  avec  autant  de  zones  parenchyma- 
tcuses  exactement  comme  dans  la  lise. 


196  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

D'autres  fois,  les  lames  libéro-ligneuses  sont  plus  nombreuses,  entre- 
coupées de  T/2  et  flérangées  de  leur  position  par  suite  de  l'insertion  de 
radicelles  sur  la  racine  considérée;  on  ne  pourrait  plus  alors  (pie  bien  diffici- 
lement leur  donner  les  notations  propres. 


CHAPITRE    II. 


STRUCTURE  DES  RACINES  DE  DIVERS  ORDRES 
DANS  TOUTE  LEUR  ÉTENDUE. 

.Nous  étudierons  successivement  : 

1"  La  racine  principale,  c'est-à-dire  celle  qui  est  insérée  dans  l'axe  hypo- 
colylé; 

2"  Les  racines  nées  en  d'autres  points  de  la  tige; 

3°  Les  racines  de  divers  ordres  nées  sur  des  racines. 

Pour  chacune  de  ces  catégories  nous  aurons  à  examiner  la  région 
d'insertion  et  la  région  plus  ou  moins  longue  dans  laquelle  les  tissus  primaires 
sont  caractérisés.  Vu  son  importance,  l'étude  de  la  région  de  développement 
(sommet  végétatif)  fera  l'objet  d'un  chapitre  spécial.  Dans  chacune  des  deux 
régions  (pie  nous  considérerons  ici,  nous  aurons  à  tenir  compte  des  formations 
primaires  et  des  productions  secondaires. 

§    1.    Racine    principale. 
1°  Formations  primaires. 

La  région  dans  laquelle  s'opère  la  mise  en  rapport  du  faisceau  primaire  de 
la  racine  principale  avec  les  faisceaux  primaires  de  la  tige  est  courte  et  située 
dans  la  partie  inférieure  du  nœud  colylédonaire.   Mais  c'est  seulement  à 


DE  L'URTICA  DIOICA  197 

l'extrémité  inférieure  de  l'axe  hypocotylé  que  se  forme  la  pilorhize  et  que  se 
montre  l'assise  pilifère  après  une  première  dénudalion.  Dans  le  chapitre 
consacré  à  l'axe  hypocotylé,  nous  avons  étudié  la  région  d'insertion  de  la 
racine  principale  et  nous  avons  reconnu  que  l'orientation  de  cet  organe  est 
telle  que  le  plan  déterminé  par  les  deux  centres  de  différenciation  ligneuse 
du  faisceau  hicentre  coïncide  avec  le  plan  principal  de  symétrie  de  la  tige  : 
il  nous  reste  à  étudier  la  racine  principale  en  dessous  de  son  insertion. 

A  son  début,  la  racine  principale  est  grêle,  son  sommet  végétatif  n'a  qu'un 
faible  diamètre.  En  effet,  les  éléments  ligneux  primaires  caractérisés  sont 
seulement  au  nombre  de  six,  le  parenchyme  cortical  ne  compte  (pie  quatre 
assises  de  cellules  (*)  (pi.  XXI,  fig.  3).  Lorsque  la  racine  principale  se 
développe  dans  de  bonnes  conditions,  elle  s'allonge  rapidement  et  son  sommet 
végétatif  devient  de  plus  en  plus  vigoureux,  c'est-à-dire  de  plus  en  plus  large. 
Le  bois  primaire  compte  alors  de  huit  à  dix  vaisseaux  et  le  parenchyme 
cortical  de  cinq  à  sept  couches  cellulaires. 

Les  variations  de  la  structure  primaire  suivant  la  hauteur  se  réduisent 
donc  à  des  variations  dans  la  quantité  des  éléments  produits.  Elles  sont 
corrélatives  à  l'accroissement  du  diamètre  du  sommet  végétatif,  elles  dépendent 
donc  de  la  vigueur  avec  laquelle  se  produit  la  végétation  à  l'époque  de  la 
différenciation  des  (issus  primaires  au  point  considéré. 

2°  Productions  secondaires. 

Comme  nous  avons  pu  nous  en  convaincre  par  l'étude  de  l'axe  hypocotylé, 
les  productions  secondaires  de  la  racine  principale  ne  sont  que  les  prolonge- 
ments des  productions  secondaires  de  la  tige. 

Les  coupes  représentées  planche  XXII,  figures  5  à  8,  ont  été  pratiquées 
de  distance  en  dislance  le  long  d'une  racine  principale  très  développée. 
Toutes  ces  coupes  montrent,  de  chaque  côté  de  la  lame  ligneuse  primaire 
bicenlre,  une  lame  de  bois  secondaire  qui  se  continue  directement  avec  le 

(*)  Ces  deux  indications  donnent  une  mesure  suffisante  de  l'importance  du  faisceau  central 
d'une  part ,  des  tissus  qui  le  recouvrent  d'autre  part. 


198  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

bois  secondaire  des  faisceaux  i  de  l'axe  hypocotylé.  Ces  deux  premières  lames 
s'élargissent  cl  se  divisent  ensuite  en  un  nombre  de  plus  en  plus  grand  de 
lames  libéro-Iigneuses  secondaires:  celles-ci  ne  sont  que  la  continuation  des 
lames  libéro-Iigneuses  qui  composent  les  systèmes  latéraux  (L)  de  l'axe 
hypocotylé.  Les  lames  libéro-Iigneuses  M  de  l'axe  hypocotylé  se  prolongent 
également  plus  ou  moins  loin  dans  la  racine  principale. 

La  première  de  ces  coupes  (fig.  5)  a  été  étudiée  au  chapitre  précédent  : 
elle  montre  dix-huit  lames  libéro-Iigneuses  secondaires  et  cinq  zones  scléri- 
fiées  dans  le  T/"2  interne. 

Dans  la  deuxième  coupe  (fig.  6)  pratiquée  3  centimètres  plus  bas,  les 
lames  libéro-Iigneuses  1,  À1,  Xa  qui  étaient  les  moins  développées  dans  la  coupe 
précédente,  n'ont  pas  encore  apparu.  Cette  deuxième  coupe  ne  compte  que 
dix  lames  libéro-Iigneuses  et  deux  zones  sclérifiées  dans  le  T/"2.  Elle 
ressemble  complètement  à  la  partie  intérieure  de  la  première  coupe. 

Trois  centimètres  plus  bas,  nous  trouvons  l'aspect  reproduit  par  la  figure 
7  :  les  deux  massifs  libéro-ligneux  L  commencent  seulement  à  se  diviser, 
l'un  en  deux,  l'autre  en  quatre  lames  libéro-Iigneuses. 

Enfin,  la  section  pratiquée  3  centimètres  plus  bas  encore  (fig.  8)  montre 
seulement  deux  massifs  libéro-ligneux  secondaires  simples. 

Si,  au  lieu  de  descendre,  nous  remontons  le  long  de  la  racine  (en  nous 
rapprochant  de  la  base  de  l'organe),  nous  voyons  que  les  zones  cambiales,  à 
mesure  qu'elles  s'élargissent,  se  segmentent  de  plus  en  plus  et  produisent  des 
lames  libéro-Iigneuses  distinctes  dont  le  nombre  va  croissant.  Dans  la  racine 
comme  dans  la  tige,  le  fractionnement  des  zones  cambiales  accompagne 
toujours  leur  extension. 

Ce  qui  précède  permet  d'affirmer  que  dans  la  racine  principale,  les  varia- 
tions de  la  structure  secondaire  sont  corrélatives  à  l'accroissement  diamétral 
secondaire;  qu'elles  dépendent  de  la  vigueur  avec  laquelle  se  produit  la  végé- 
tation après  l'époque  de  la  différenciation  primaire  au  point  considéré. 

§  2.  Racines  nées  sur  les  tiges  aériennes  ou  souterraines. 

J'ai  dit,  dans  les  Généralités  sur  la  racine,  qu'à  chaque  nœud  des  liges 
souterraines  et  des  tiges  aériennes  rampantes,  il  nail  régulièrement  une  racine 


DE  LURTICA  D10ICA.  199 

dans  l'aisselle  de  chacune  des  quatre  stipules.  Éludions  Tune  de  ces  racines 
dans  toute  son  étendue. 

1°  Formations  primaires. 

Le  faisceau  bi centre  de  celle  racine  est  inséré  sur  le  pelit  arc  anaslomo- 
lique  qui,  après  la  sortie  des  faisceaux  foliaires,  établit  la  communication 
entre  deux  systèmes  de  faisceaux  de  la  tige.  Son  orientation  est  telle  que  le 
plan  passant  par  les  deux  premières  trachées  du  bicentre  passe  aussi  par 
Taxe  de  la  lige.  C'est  ce  que  montre  le  développement  du  nœud  '  d'une 
branche  axillaire  insérée  à  un  nœud  colylédonaire  (pi.  XXIII,  fig.  13). 

Cette  jeune  racine  est  d'abord  assez  grêle  puisque  sa  lame  vasculaire 
bicentre  ne  compte  que  cinq  ou  six  éléments  (pi.  XXIII,  fig.  3).  Mais  en 
suivant  la  racine  dans  toute  sa  longueur,  on  reconnaît  que  le  nombre  des 
vaisseaux  primaires  s'accroît,  c'est-à-dire  que  la  vigueur  augmente.  Dans  la 
figure  5,  on  peut  compter  une  douzaine  d'éléments  ligneux  primaires. 

Une  racine  insérée  à  l'un  des  nœuds  inférieurs  d'une  jeune  pousse  aérienne 
m'a  offert,  dans  son  étendue,  des  variations  d'un  autre  ordre.  Celle  racine, 
jeune  encore,  mesurait  15"""  environ  de  longueur.  A  3mm  de  son  insertion, 
toutes  les  formations  primaires  étaient  parfaitement  caractérisées  et  normales, 
seulement  le  faisceau  était  tricentre  (pi.  XXI,  fig.  11).  La  lame  ligneuse 
anlérieure  comptait  sept  vaisseaux;  les  deux  lames  postérieures  se  trouvaient 
plus  rapprochées  l'une  de  l'autre  que  de  la  lame  antérieure  :  celle  de  gauche 
montrait  six  éléments,  celle  de  droite,  cinq  seulement.  Trois  massifs  libériens 
alternaient  régulièrement  avec  les  trois  lames  ligneuses.  Les  éléments  situés 
vers  le  centre  du  faisceau  étaient  restés  à  l'état  de  fibres  primitives. 

Six  millimètres  plus  loin,  la  lame  antérieure  comptait  quatre  éléments 
vasculaires,  la  lame  postérieure  gauche  trois,  et  la  lame  postérieure  droite, 
un  seul. 

Quatre  millimètres  plus  loin  encore,  celte  dernière  lame  avait  disparu 
entièrement  et  les  deux  centres  restants  s'étaient  placés  aux  extrémités  d'un 
même  diamètre. 


200  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

La  présence  de  Irois  centres  de  développement  est  une  anomalie  assez 
rare  dans  les  racines  de  l'Ortie.  Lorsqu'une  racine  à  faisceau  tricenlre  conti- 
nue à  s'accroître,  il  y  a  formation  de  Irois  massifs  libéro-ligneux  secondaires 
alternant  avec  les  lames  ligneuses  primaires. 

2°  Productions  secondaires. 

Lorsque  Tune  des  quatre  racines  formées  à  un  nœud  d'une  lige  s'est 
allongée  au  point  de  mesurer  six  à  sept  décimètres,  sa  section  transversale  a 
la  forme  d'une  ellipse  dont  les  grands  côtés  seraient  creusés  d'un  large  sinus 
peu  profond.  Dans  les  deux  sillons  longitudinaux  correspondant  à  ces  sinus, 
se  montrent  un  très  grand  nombre  de  radicelles  toutes  ordinairement  peu 
développées.  Le  diamètre  de  celte  longue  racine  diminue  très  lentement  d'une 
extrémité  à  l'autre.  Aussi,  sa  slruclure  est-elle  remarquablement  constante, 
à  pari  seulement  la  région  la  plus  voisine  de  l'insertion.  Celle  région  est 
toujours  renflée,  au  point  même  que  parfois  le  diamètre  de  la  racine  y  est 
égal  à  celui  du  rbizome  sur  lequel  elle  est  insérée.  La  coupe  transversale 
pratiquée  dans  cette  région  voisine  de  l'insertion  présente  un  contour  arrondi 
et  montre  un  grand  nombre  de  lames  libéro-ligneuses  secondaires  rayonnantes 
ainsi  que  plusieurs  anneaux  d'éléments  sclérifiés  dans  le  T/'2  interne.  Lames 
et  anneaux  sont  ici  fréquemment  interrompus  par  du  T/2  parencbymateux 
(pi.  XXIII,  iig.  1).  D'autres  fois,  au  contraire,  les  éléments  sclérifiés  sont 
plus  nombreux  el  forment  un  large  anneau  bien  complet. 

Les  lames  libéro-ligneuses  secondaires  des  racines  nées  sur  les  liges  ont 
des  rapports  très-intimes  et  très  nombreux  avec  les  lames  libéro-ligneuses  de 
l'axe-supporl.  En  effet,  les  deux  lames  libéro-ligneuses  de  la  tige  entre 
lesquelles  la  racine  passe  pour  sortir,  s'unissent  l'une  à  l'autre  par  deux  lames 
libéro-ligneuses  anastomoliques  l'une  au-dessus,  l'autre  au-dessous  de  la 
racine.  De  l'espèce  d'anneau,  ainsi  formé,  parlent  les  lames  libéro-ligneuses 
qui  se  rendent  dans  la  racine  (pi.  XXIII,  fig.  14). 

A  une  petite  dislance  de  l'insertion  déjà,  les  nombreuses  lames  libéro- 
ligneuses  de  la  figure  1  se  groupent  à  droite  et  à  gauche  (fig.  2).  On  n'observe 
plus  alors  qu'une  seule  zone  sclérifiée  dans  le  T/"-  interne. 

Un  décimètre  plus  bas  (fig.  4),  les  éléments  libéro-ligneux  secondaires  ne 


DE  L'URTICA  DI01CA.  2(H 

forment  plus  que  deux  grands  massifs  latéraux  et  le  contour  de  la  section  est 
devenu  elliptique.  La  zone  sclériliée  du  T/2  interne  a  disparu. 

Trois  décimètres  plus  bas,  nous  trouvons  la  même  disposition  et  c'est  à 
peine  si  le  diamètre  de  la  section  est  un  peu  plus  petit. 

En  résumé,  l'élude  d'une  racine  insérée  au  nœud  d'un  rhizome  nous 
montre  : 

1°  Le  développement  de  plus  en  plus  grand  des  formations  primaires  à 
mesure  qu'on  s'éloigne  du  point  d'insertion; 

2°  La  constance  de  la  structure  secondaire  dans  toute  la  partie  dont  le 
diamètre  varie  peu;  le  grand  nombre  de  lames  libéro-ligneuses  distinctes 
dans  la  région  renflée  voisine  de  l'insertion. 

Si  maintenant  nous  comparons  la  racine  née  au  nœud  d'une  tige  avec  la 
racine  principale,  nous  trouvons  qu'en  dehors  des  régions  d'insertion  qui 
sont  différentes,  ces  deux  racines  ont  la  même  structure  primaire,  tandis  (pie 
la  structure  secondaire  est  légèrement  différente.  En  effet,  à  un  moment 
suffisamment  avancé  de  la  période  secondaire,  la  racine  principale  possède 
des  lames  libéro-ligneuses  médianes  (M);  au  contraire,  quelque  âgées  que 
soient  les  racines  nées  sur  des  tiges,  ces  racines  ne  possèdent  que  des  lames 
libéro-ligneuses  latérales  (L).  La  racine  principale  montre  aussi  un  plus 
grand  nombre  de  zones  sclérifiées  dans  le  T/'2  interne.  La  figure  S , 
planche  XXII,  et  la  figure  4-,  planche  XXIII,  montrent  les  différences  que  je 
viens  de  signaler. 

§  3.  Racines  de  divers  ordres  nées  sur  d'autres  racines. 

Nous  étudierons  dans  ce  paragraphe  toutes  les  racines  qui  prennent  nais- 
sance sur  d'autres  racines.  La  structure  si  constante  de  toutes  ces  racines  nous 
permet  de  ne  pas  tenir  compte  des  divers  ordres  auxquels  elles  appartiennent. 

1°  Formations  primaires. 

On  sait  que  chez  toutes  les  Phanérogames,  les  radicelles  qui  se  forment 
de  bonne  heure  et  en  ordre  acropèle  le  long  d'une  racine-mère,  se  dévelop- 

Tome  XLVII.  26 


202  ANATOMIE  DES  ORGAiNES  VEGETATIFS 

penl.  aux  dépens  de  plusieurs  cellules  de  la  membrane  rliizogène  et  généra- 
lement en  face  de  l'un  des  centres  de  différenciation  ligneuse  du  faisceau  de 
la  racine-mère  (*).  Dans  ce  cas,  les  vaisseaux  de  la  radicelle  se  mettent  en 
contact  avec  les  vaisseaux  de  la  racine-mère  par  quelques  trachées  courtes 
(fig.  7  et  8,  pi.  XXIII).  De  celle  position  des  radicelles  en  face  des  lames 
ligneuses  primaires  résulte  la  disposition  de  ces  radicelles  en  deux  séries 
longitudinales  le  long  de  la  racine-mère.  Le  bicentre  de  la  radicelle  se  trouve 
dans  le  même  plan  que  celui  de  la  racine  et  il  lui  esl  d'abord  perpendiculaire 
(pi.  XXIII,  fig.  9).  Une  coupe  transversale  rencontrant  la  radicelle  el  la 
racine-mère  nous  montrera  donc  les  deux  bicenlres  dans  le  prolongement 
l'un  de  l'autre  (fig.  12).  Il  y  a  longtemps  déjà  que  M.  Van  Tiegbem  a 
reconnu  la  généralité  de  ce  fait  chez  les  Phanérogames  dont  les  radicelles 
ont  une  structure  binaire. 

En  suivant  les  formalions  primaires  dans  loulc  rélenduc  de  racines  de 
deuxième  el  de  troisième  ordre,  j'ai  constaté  les  mêmes  variations  de  struc- 
ture (pie  dans  la  racine  principale  et  les  racines  nées  sur  les  tiges,  à  savoir  : 
l'accroissement  de  la  vigueur  du  sommet  suivi  de  l'augmentation  du  nombre 
des  éléments  dans  chaque  tissu  primaire. 

2°  Productions  secondaires. 

Nous  prendrons  d'abord  comme  exemple  une  racine  de  deuxième  ordre 
1res  développée  qui  se  Irouvail  insérée  dans  la  partie  supérieure  d'une  forte 
racine  principale. 

Une  coupe  pratiquée  à  une  petite  dislance,  du  point  d'insertion  montre  un 
contour  arrondi  el  un  assez  grand  nombre  de  lames  libéro-ligneuses 
distinctes,  rayonnantes,  ainsi  que  plusieurs  zones  concentriques  d'éléments 
sclériliés  dans  le  T/2  interne  (pi.  XXII,  fig.  9).  Les  lames  libéro-ligneuses 
de  la  radicelle  ne  sont  que  les  ramifications  des  lames  libéro-ligneuses  de  la 
racine-mère,  comme  le  monlre  le  développement  de  l'axe  hypocolylé  âgé  qui 
esl  représenté  à  la  planche  XIV,  figure  14  (r). 

(')  E.  ni;  Janczewski  :  Recherches  sur  le  développement  des  radicelles  dans  les  Phanéro- 
games. —  Annales  des  sciences  iNatubelles,  'i™  série,  t.  XX  (1874). 


DE  L'URTICA  DIOICA  205 

Un  centimètre  plus  bas,  on  observe  neuf  lames  libéro-iigneuses  qui,  par 
leur  position,  rappellent  les  lames  M1,gl,  Magl,  Mga,  Mda,  Xdai,  Madl,  Mpdd,  M'11' 
et  Mgp  de  la  racine  principale  ou  de  Taxe  hypocotylé  (pi.  XXII,  fig.  10). 

Deux  centimètres  plus  loin,  on  ne  trouve  que  les  lames  M1'1,  M'1  droites  et 
gauches;  deux  centimètres  plus  loin  encore,  il  n'y  a  plus  que  deux  massifs 
latéraux. 

Quant  aux  racines  de  deuxième  ordre,  insérées  sur  les  racines  qui  ont 
pris  naissance  sur  les  tiges,  elles  sont  généralement  trop  peu  développées 
pour  montrer  des  lames  libéro-iigneuses  distinctes. 

Il  convient  de  dire  ici  quelques  mots  au  sujet  de  certaines  ramifications 
de  racines  qui,  à  première  vue,  pourraient  passer  pour  des  dichotomies.  Les 
figures  10  et  11,  planche  XXIII,  donneront  une  idée  de  ces  sortes  de  rami- 
fications qui  sont  fréquentes  chez  l'Ortie  dioïque.  La  figure  12  de  la  même 
planche  représente  une  coupe  transversale  pratiquée  à  la  hauteur  d'une  de 
ces  pseudo-dichotomies. 

L'aspect  de  ces  ramifications  peut  provenir  de  l'une  des  deux  causes 
suivantes  : 

Dans  le  premier  cas,  qui  parait  le  plus  fréquent,  il  s'est  formé,  non  loin  du 
sommet  végétatif  d'une  racine  quelconque,  une  radicelle  qui  a  pris,  grâce  à 
des  conditions  favorables,  un  si  grand  développement  qu'elle  a  bientôt  rivalisé 
avec  la  racine-mère.  Celle-ci  a  dévié  alors  de  sa  direction  première  au  point 
d'insertion  de  la  radicelle. 

Dans  le  second  cas,  il  s'est  formé,  très  près  du  sommet  d'une  racine-mère 
et  à  peu  près  à  la  même  hauteur,  deux  radicelles  opposées  l'une  à  l'autre. 
Ces  radicelles  se  sont  également  bien  développées  et  ont  comprimé  entre  elles 
la  racine-mère,  dont  on  peut  retrouver  les  restes  dans  l'angle  de  la  bifur- 
cation. 


204  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 


CHAPITRE  III. 


STRUCTURE  DU  SOMMET  VÉGÉTATIF  DE  LA  RACINE. 

Nous  étudierons  d'abord  le  sommet  végétatif  de  la  racine  embryonnaire, 
c'est-à-dire  de  la  racine  principale  d'un  embryon  encore  enfermé  dans  la 
graine.  La  structure  du  sommet  végétatif  d'une  racine  insérée  à  l'un  des 
nœuds  des  liges  rampantes  fixera  ensuite  notre  attention.  Nous  comparerons, 
enfin,  le  sommet  végétatif  de  la  racine  à  celui  de  la  tige. 

§  1.  Sommet  végétatif  de  la  racine  principale  de  l'embryon. 

Une  coupe  radiale  d'un  embryon  pris  dans  la  graine  mûre  a  été  pratiquée 
dans  le  plan  perpendiculaire  à  la  surface  des  deux  cotylédons  (pi.  XXII, 
lig.  !)(*).  Celle  coupe  nous  montre,  en  même  lemps  (pie  la  structure  du 
sommet  végétatif  de  la  racine  principale,  les  rapports  de  cette  racine  avec 
les  autres  parties  de  l'embryon. 

Dans  toute  la  région  comprise  entre  les  niveaux  a  et  d  de  la  figure  1, 
planche  XXII,  Taxe  hypocotylé  montre  : 

1°  Un  cordon  central  de  procambium  qui,  en  se  différenciant,  doit  former 


(*)  L'embryon  représenté  planche  XXII,  figure  \,  est  un  embryon  d'Vrtica  iirens  et  non 
d'Vrlica  dioica.  La  structure  de  ces  deux  embryons  est  d'ailleurs  la  même,  sauf  que  dans  le 
premier  le  parenchyme  cortical  (gaine  protectrice  comprise)  compte  ordinairement  cinq  assises 
cellulaires  au  lieu  de  quatre  comme  dans  le  second.  Il  faut  donc  tenir  compte  de  cette  légère 
différence  en  comparant  la  figure  I  de  la  planche  XXII  à  la  figure  I  de  la  planche  XII.  Cette 
dernière  Ggurc  représente,  en  effet,  une  coupe  transversale  pratiquée  vers  le  milieu  de  l'axe 
hypocotylé  d'un  embryon  d'Urlicu  dioica. 


DE  LTIRTICA  DIOIOA  205 

un  faisceau  bicenlre,  tel  que  celui  de  la  figure  2,  planche  XII.  On  reconnaît 
déjà,  à  la  périphérie  de  ce  cordon,  les  cellules  qui  doivent  constituer  le  péri- 
eamhium  ou  memhrane  rhizogène; 

2"  Un  parenchyme  cortical  composé  ici  de  cinq  couches  de  cellules  :  la 
couche  la  plus  intérieure  deviendra  la  gaine  prolectrice  ou  endoderme.  On 
remarquera  que  toutes  ces  cellules  ont  la  forme  de  petits  disques  empilés, 
hauts  seulement  de  7  p  (pi.  XXII,  fig.  2).  Lors  de  la  germination,  ces 
cellules  s'allongent  énormément,  deviennent- des  prismes  hauts  de  500  u  el 
provoquent  ainsi  rélongalion  de  Taxe  hypocotylé  (fig.  3)  (*); 

3D  Un  épidémie  lisse  qui  sera  toujours  dépourvu  de  toutes  productions 
pileuses. 

Au-dessus  de  la  région  a  d,  le  cordon  procamhial  aboutit  au  mérislème 
primitif  de  la  gemmule,  au-dessous  duquel  il  se  met  en  rapport  avec  les 
cordons  procambiaux  qui  se  rendent  dans  les  cotylédons.  Le  niveau  a  passe 
par  le  nœud  colylédonaire.  L'épiderme  de  Taxe  hypocotylé  se  prolonge  à  la 
surface  des  cotylédons.  Entre  ceux-ci  on  observe  Tune  des  feuilles  de  la 
première  paire  assez  développée  déjà  el  surmontée  (rime  glande  terminale. 

Au-dessous  de  la  région  a  il ,  le  cordon  central  de  procambium  se  poursuit 
jusqu'au  méristème  primitif  de  la  radicule,  où  il  se  termine  par  un  petit 
nombre  de  cellules  génératrices.  Le  parenchyme  cortical  se  prolonge  aussi, 
mais  le  nombre  de  ses  assises  cellulaires  diminue  de  plus  en  plus  et  se  réduit 
à  deux  dans  le  sommet  végétatif.  Au  contraire,  en  approchant  du  sommet  de 
la  radicule,  l'épidémie  se  divise  en  deux,  puis  trois,  quatre  el  cinq  couches 
qui  se  recouvrent  les  unes  les  autres  el  constituent  la  pilorhize.  Celle-ci  revêt 
le  méristème  primitif  de  la  racine  principale.  Tout  à  l'extrémité  de  la  radicule 


(')  Les  ligures  2  et  7> ,  plnnchë  XXII,  ont  été  dessinées  toutes  les  deux  au  grossissement  de 
200  diamètres  :  elles  représentent  les  eoupes  longitudinales  radiales  de  deux  eellules  du 
parenchyme  cortical,  l'une  prise  dans  un  axe  hypocotylé  encore  enfermé  dans  la  graine,  l'autre 
dans  un  axe  hypocotylé  jeune  mais  dont  l'élongation  était  terminée.  Ces  ligures  montrent 
d'une  façon  saisissante  l'accroissement  d'une  cellule  dont  le  diamètre  a  passé  de  v22  ^  à  70  /j. 
et  la  hauteur  de  7  p  à  300  p.  Elles  peuvent  donner  une  idée  de  l'activité  cellulaire,  notam- 
ment de  l'absorption  des  liquides  et  de  l'accroissement  des  parois. 


206  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

se  trouve  le  point  d'attache  du  suspenseur  (s),  qui  est  très  court  d'ailleurs 
dans  POrlie. 

On  peut  donc  reconnaître,  dans  le  sommet  végétatif  de  la  racine  embryon- 
naire : 

4°  Les  cellules  initiales  du  faisceau  polycentre  :  elles  forment  un  petit 
groupe  d'éléments  de  très  petites  dimensions  (i*  et  r).  Par  leurs  cloison- 
nements fréquemment  répétés,  ces  éléments  allongent  de  plus  en  plus 
le  cordon  procambial  qui,  plus  tard,  se  différencie  en  un  seul  faisceau 
bicenlre; 

2°  Les  cellules  initiales  du  parenchyme  cortical  :  elles  sont  plus  grandes 
ipie  les  cellules  initiales  précédentes  et  sont  disposées  sur  deux  rangs  (t3  et  «4). 
Le  rang  extérieur  produit  la  couche  extérieure  du  parenchyme  cortical;  le 
rang  intérieur  produit,  latéralement  des  cellules- filles  qui  se  recloisonnent 
radialement  et  langenliellemenl,  de  manière  à  donner  naissance  aux  quatre 
couches  du  parenchyme  cortical.  La  couche  profonde,  celle  qui  est  appliquée 
contre  le  faisceau,  formera  la  gaine  prolectrice; 

3°  Les  cellules  initiales  de  la  coiffe  et  de  l'assise  pilifère  (ï3)  :  elles  sont 
disposées  en  une  seule  couche  dont  les  éléments  se  cloisonnent  radialement 
de  manière  à  suivre  l'allongement  de  Taxe  et  tangenliellement  de  manière  à 
former  plusieurs  couches  emboîtées  les  unes  sur  les  autres.  Ces  couches 
constituent  la  coiffe  ou  pilorhize.  Lors  de  la  germination,  les  éléments  subé- 
risés  de  celle  coiffe  ne  peuvent  suivre  l'allongement  de  l'axe;  ils  s'exfolient 
et  découvrent,  à  partir  du  niveau  d,  la  couche  profonde.  Aussitôt  dénudée, 
celle-ci  allonge  ses  cellules  en  forme  de  poils  radicaux  et  devient  assise 
pilifère. 

Celle  structure  du  sommet  végétatif  de  la  radicule  de  l'Ortie  est  conforme 
à  celle  de  la  plupart  des  Angiospermes  dicolylées,  telle  que  Hanstein  l'a  fait 
connaître  le  premier.  On  y  voit,  en  effel,  que  l'assise  interne  de  la  coiffe, 
facilement  reconnaissable  à  son  contour  extérieur  en  forme  d'escalier,  se 
transforme  en  assise  pilifère  après  l'ex foliation  des  couches  superficielles  de 
la  pilorhize. 


DE  LURT1CA  DIOICA.  207 

§  2.  Sommet  végétatif  d'une  jeune  racine  née  au  noeud  d'une  tige. 

La  coupe  représentée  planche  XXII,  figure  i,  a  été  pratiquée  clans  le 
sommet  végétatif  d'une  jeune  racine,  longue  de  15mm  et  insérée  à  l'un  des 
nœuds  d'une  tige  rampante. 

Au  niveau  n  n'  correspondant  à  la  coupe  transversale  de  la  figure  1, 
planche  XXI,  nous  observons  : 

i°  Un  cordon  central  de  procambium  composé,  à  l'intérieur,  de  cellules 
allongées  dans  le  sens  de  l'axe  et,  à  la  périphérie,  de  deux  couches  de  cellules 
presque  isodiamétrales.  Ces  dernières  constitueront  le  péricambium; 

2°  Un  parenchyme  cortical  formé  de  cinq  couches  de  cellules  dont  la  plus 
profonde  deviendra  la  gaine  protectrice; 

3°  Une  assise  qui  deviendra  pilifère  après  l'exfolialion  de  la  pilorhize  dont 
les  éléments  sont  ici  en  voie  de  régression. 

Si  maintenant  nous  examinons,  un  peu  plus  loin,  le  mérislème  primitif 
de  cette  racine,  nous  y  trouvons  : 

1°  Un  groupe  de  petites  cellules  isodiamétrales  se  cloisonnant  en  tous  sens 
el  donnant  naissance  à  des  éléments  procambiaux.  Dans  ce  cordon  procam- 
bial se  différencieront  plus  lard,  en  direction  centripète,  les  lames  ligneuses 
et  les  massifs  libériens  primaires  séparés  par  des  fibres  primitifs.  Les  cellules- 
mères  de  ce  cordon  sont  donc  les  cellules  initiales  du  faisceau  (/'  et  r).  Il 
semble  même  qu'on  puisse,  à  la  périphérie  du  groupe  d'initiales  /',  recon- 
naître les  cellules  r  comme  les  initiales  propres  de  la  membrane  rhizogène; 

2°  Deux  rangs  de  cellules  exactement  superposées,  mais  alternant  avec 
les  dernières  cellules  initiales  du  groupe  précédent.  Les  cellules  du  rang 
extérieur  ne  se  divisent  que  radialement  de  façon  à  produire  la  couche 
extérieure  du  parenchyme  cortical.  Les  cellules  du  rang  intérieur  se  divisent 
aussi  radialement,  mais  les  cellules-filles  formées  sur  les  côtés  se  dédoublent 
par  des  cloisons  langentielles  de  manière  à  former  bientôt  cinq  assises  cellu- 
laires. Les  six  cellules  disposées  sur  deux  rangs  sous  les  initiales  du  faisceau 
sont  donc  les  cellules  initiales  du  parenchyme  cortical  (r{  et  s'4)  ; 


208  ANATOMIÏï  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

3°  Une  couche  do  cellules  qui  alternent  avec  les  cellules  initiales  précé- 
dentes :  elles  se  divisent  langenliellemenl  de  façon  à  produire  les  diverses 
couches  de  la  coiffe.  Celle-ci  est  formée  d'éléments  disposés  d'abord  bien 
régulièrement  en  séries  radiales  et  en  calottes  concentriques.  Ces  éléments  se 
flétrissent  cl  se  désagrègent  en  approchant  de  la  surface.  Au  sommet  de  la 
racine,  l'assise  calyplrogène  (r1)  régénère  sans  cesse  la  pilorhize  qui  con- 
serve son  épaisseur;  à  une  petite  dislance  du  sommet,  au  contraire,  celle 
assise  cesse  de  se  cloisonner  langenliellemenl  ;  elle  ne  fonctionne  plus  comme 
calyplrogène,  mais  se  transforme  en  pilifère  dès  que  la  destruction  progres- 
sive de  la  coiffe  Ta  mise  à  nu.  La  couche  is  engendre  donc  la  coiffe  et  devient 
ensuite  l'assise  pilifère;  on  peut,  par  conséquent,  la  considérer  comme  com- 
posée des  cellules  initiales  de  la  coiffe  et  de  l'assise  pilifère  (*). 

Le  sommet  végétatif  d'une  jeune  racine  d'Ortie  répond  donc  parfaitement 
au  troisième  des  cinq  types  que  M.  de  Janczewski  a  distingué  dans  la  struc- 
ture des  sommets  végétatifs  des  racines  chez  les  Phanérogames  (**).  Ce  type, 
qui  est  très  répandu  chez  les  plantes  angiospermes  dicolylées,  est  caractérisé 
par  la  présence  de  trois  tissus  générateurs  :  un  tissu  générateur  du  cordon 
central  ou  faisceau  polycentre;  un  tissu  générateur  de  l'écorce;  un  troisième 
enfin  qui  engendre  la  coiffe  el  se  transforme  ensuite  en  assise  pilifère. 

La  comparaison  des  ligures  1  et  i,  planche  XXII,  peut  donner  une  idée 
des  variations  du  diamètre  du  sommet  végétatif  de  la  racine.  Quant  à  la  struc- 
ture de  ces  deux  sommets,  elle  est  presque  identique. 

(*)  C'est  celle  zone  que  M.  J.  Eriksson  a  nommée  dermo-calyptrogène.  Ce  nom  serait  très 
heureux  si  l'on  pouvait  conserver  à  l'assise  pilifère  le  nom  d'épiderme  que  plusieurs  aulcurs 
lui  ont  donné.  M.  L.  Olivier,  clans  ses  Recherches  sur  l'appareil  tégumenlaire  des  racines,  a 
montré  que  l'assise  pilifère  ne  mérite,  en  aucune  façon,  le  nom  d'épiderme.  Nous  verrons 
bientôt  qu'il  n'existe,  à  la  surface  des  racines,  aucun  tissu  qu'on  puisse  homologuer  à  l'épi- 
démie de  la  tige. 

("*)  De  Janczewski  :  Recherches  sur  l'accroissement  terminal  des  racines  duits  les  Phané- 
rogames (Annales  des  sciences  naturelles,  5mc  série,  t.  XX). 


DK  LLKTICA  DIOICA.  209 


ANNEXE  AU  CHAPITRE  III. 

Considérations  générales  sur  la  différenciation  des  tissus  primaires 
de  la  racine  comparée  a  celle  des  tissus  primaires  de  la  tige. 


L'élude  que  nous  venons  de  faire  du  méristème  primitif  de  la  racine  de 
TOrlie  permet  de  reconnaître,  dans  ce  méristème,  deux  groupes  de  cellules 
génératrices  nettement  caractérisées  par  la  direction  de  leurs  cloisonnements, 
ainsi  que  par  les  tissus  permanents  qu'elles  produisent.  Ce  sont  : 

1°  Un  groupe  profond,  composé  de  quelques  cellules  isodiamélrales 
(/'  et  r)  qui  se  divisent  sans  cesse  et  constituent  le  méristème  primitif  pro- 
prement dit.  Les  cellules-filles  formées  du  côté  du  sommet  reprennent  les 
caractères  des  cellules-mères  et  régénèrent  le  méristème;  les  cellules-filles 
formées  vers  la  base  de  la  racine  se  recloisonnent  surtout  longiludinalemenl 
et  donnent  naissance  à  un  cylindre  central  composé  de  jeunes  éléments 
allongés  dans  le  sens  de  l'axe,  c'est-à-dire  à  un  cordon  de  procambium.  Ce 
cordon  doit  se  différencier  ensuite  en  un  seul  faisceau  polycentre; 

2°  Le  second  groupe  est  composé  d'éléments  qui  semblent  aplatis  radiale- 
ment  parce  qu'ils  se  divisent  surtout  par  des  cloisons  langentielles  à  la  façon 
des  zones  cambiformes.  Ces  éléments  surmontent  le  méristème  primitif  pro- 
prement dit,  et  dans  l'Ortie  ils  forment  deux  zones  qu'on  peut  facilement 
distinguer,  grâce  à  l'alternance  que  les  éléments  de  l'une  manifestent  par 
rapport  aux  éléments  de  l'autre.  La  zone  intérieure,  composée  des  cellules 
i8  et  î4,  engendre,  en  direction  centripète,  le  parenchyme  cortical  dont  la 
couche  interne  constitue  la  gaine  protectrice.  La  zone  extérieure  composée 

Tome  XLV11.  27 


210  ANATO.MIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

des  cellules  /"produit,  en  direction  centripète,  également,  les  couches  con- 
centriques de  la  pilorhize  dont  la  plus  profonde  se  transforme  en  assise  pilifère, 
après  l'exfoliation  des  couches  superficielles. 

L'étude  de  la  différenciation  des  tissus,  dans  le  sommet  végétatif  de  la 
racine  de  l'Ortie,  justifie  donc  la  nomenclature  et  le  groupement  adoptés 
dans  les  chapitres  précédents  pour  les  formations  primaires  de  celle  racine. 
En  effet,  les  tissus  primaires  de  la  racine  forment  deux  systèmes  distincts  : 

1°  Le  système  libéro-ligneux ,  représenté  par  un  faisceau  polycentre  dont 
l'axe  coïncide  avec  l'axe  de  l'organe  tout  entier.  Dans  le  sommet  végétatif, 
on  voit  (pie  ce  faisceau  dérive  du  mérislème  primitif  proprement  dit  («'  et  r)\ 

2°  Le  système  cortical  qui  entoure  le  faisceau  central.  Ce  système  dérive 
des  cellules  génératrices  à  cloisonnement  tangentiel  qui ,  dans  le  sommet 
végétatif,  se  trouvent  au-dessous  du  méristème  primitif  proprement  dit  (f,  i\ 
i°).  Les  tissus  corticaux  de  la  racine  de  l'Ortie  sont  le  parenchyme  cortical 
centripète,  d'une  part,  l'assise  pilifère  et  la  coiffe,  d'autre  part.  Ces  tissus 
n'ont  pas  la  valeur  morphologique  du  tissu  fondamental  primaire  de  la  tige  ; 
aucun  d'eux  ne  constitue  un  véritable  épidémie.  Leur  mode  de  formation  est 
tout  différent.  Pour  le  prouver,  il  nous  suffira  de  rappeler  quelle  est  l'origine 
de  chacun  des  tissus  qui  recouvrent  le  faisceau  de  la  racine. 

Le  parenchyme  cortical  de  l'Ortie  dérive  des  initiales  i  et  r;  il  est  produit 
par  une  série  de  cloisonnements  tangentiels  qui  marchent  de  dehors  en 
dedans  :  sa  croissance  est  donc  centripète  (*).  C'est  ce  que  montrent  parfai- 
tement les  figures  i  et  4  de  la  planche  XXII.  L'assise  extérieure  (c1)  du 
parenchyme  cortical  est  déjà  distincte  au  sommet  même  où  elle  est  repré- 
sentée par  les  initiales  «4,  qui  sont  évidemment  en  rapport  génétique  avec  les 
initiales  i\  En  s'éloignant  du  sommet,  on  voit  les  initiales  i8  se  diviser  tan- 
genliellement;  des  deux  couches  ainsi  produites,  l'intérieure  se  divise  encore 
tangenliellement  et  ainsi  de  suite.  Les  couches  c1,  ë\  à...  apparaissent  donc 
successivement  cl  toujours  de  plus  en  plus  vers  l'intérieur.  Suivant  la  vigueur 


(*)  La  zone  que  plusieurs  auteurs   nomment  parenchyme  cortical  centrifuge  n'existe  pas 
chez  l'Ortie. 


DE  L'UUTICA  DI01CA.  2 H 

du  sommet  végétatif,  le  nombre  de  ces  couches  est  plus  ou  moins  considé- 
rable: dans  la  figure  1,  planche  XXI,  et  les  figures  1  et  4 ,  planche  XXII, 
ce  nombre  est  de  cinq;  dans  la  figure  4,  planche  XXI,  il  est  de  six  ou  sept. 
Toujours  la  dernière  couche,  celle  qui  est  en  contact  avec  le  cordon  procam- 
bial, se  transforme  en  gaine  protectrice. 

Une  coupe  transversale  pratiquée  très  près  du  sommet  du  cône  végétatif 
d'une  racine  (pi.  XXI,  fig.  2)  confirme  le  mode  de  formation  indiqué  par 
les  coupes  radiales.  On  voit,  en  effet,  le  parenchyme  cortical  constitué  de  cinq 
couches  de  cellules  disposées  en  séries  radiales  d'une  régularité  parfaite. 
La  couche  profonde  qui  s'est  cloisonnée  la  dernière  n'a  pas  encore  pris  les 
caractères  de  la  gaine  protectrice.  Les  couches  suivantes  sont  formées  d'élé- 
ments d'autant  plus  larges  qu'on  les  considère  plus  près  de  la  périphérie. 
Plus  lard,  la  disposition  en  séries  radiales  régulières  disparait  par  suite  du 
développement  de  certaines  cloisons  primitivement  très  réduites. 

Dans  la  même  figure  2,  on  voit  le  parenchyme  cortical  recouvert  par  une 
assise  qui  deviendra  pilifère  et  que  l'on  reconnaît  facilement  parce,  que  ses 
éléments  ne  peuvent  se  ramener  aux  séries  radiales  des  couches  précédentes. 
Celte  assise  est  entourée  elle-même  par  les  éléments  de  la  coiffe  qui  ont  déjà, 
au  niveau  de  la  coupe,  perdu  la  disposition  radiale  si  manifeste  sous  le  sommet 
végétatif  de  la  coupe  figure  4,  planche  XXII.  Celle  même  coupe  radiale 
montre,  d'ailleurs,  comment  les  cellules  parfaitement  sériées  au  sommet 
deviennent  alternantes  près  des  bords  de  la  coiffe. 

L'assise  pilifère  et  la  coiffe  dérivent,  par  cloisonnement  langenliel,  d'une 
même  zone  d'initiales  f'.  Dans  l'Ortie,  comme  dans  beaucoup  d'Angiospermes 
dicolylées,  l'assise  pilifère  n'est  que  la  couche  la  plus  profonde  de  la  pilo- 
rhize.  Celle  couche,  mise  à  nu  par  l'exfoliation  des  couches  superficielles, 
fonctionne  pendant  quelque  temps  comme  surface  absorbante,  puis  lombe 
à  son  tour. 

Résumons  maintenant  la  structure  du  sommet  végétatif  de  la  lige  de 
TOrlie.  Nous  avons  constaté  que  ce  sommet  se  compose  d'un  groupe  de 
cellules  qui  se  cloisonnent  en  tous  sens  et  constituent  le  méristème  primitif 
proprement  dit.  Il  est  difficile  de  reconnaître  dans  ce  groupe  des  cellules 


212  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

initiales  correspondant  aux  divers  tissus  de  la  tige.  Par  contre,  l'élude 
attentive  des  coupes  transversales  successives  pratiquées  dans  cette  région 
nous  a  démontré  que  le  mérislème  primitif  subit  une  série  plus  ou  moins 
longue  de  fractionnements  et  de  différenciations,  d'où  résulte  l'apparition  de 
deux  systèmes  de  tissus  permanents  :  le  système  liber o-ligneux  et  le  système 
fondamental. 

Le  mérislème  primitif  proprement  dit  de  la  tige  est  recouvert  d'un  derma- 
togène,  c'est-à-dire  d'une  seule  couche  de  cellules  qui  ne  se  divisent  que  par 
des  cloisons  perpendiculaires  à  la  surface  et  qui  prennent  plus  lard  les 
caractères  des  cellules  épidermiques.  Le  dermatogène  est  donc  composé  des 
initiales  du  système  épidermique. 

Il  nous  sera  facile  maintenant  de  comparer  le  sommet  végétatif  de  la 
racine  à  celui  de  la  tige  et  de  tirer,  de  celte  comparaison,  des  conséquences 
qui  me  paraissent  de  nature  à  bien  faire  apprécier  les  principales  différences 
analomiques  qui  existent  entre  ces  deux  sortes  d'axes. 

Le  mérislème  primitif  proprement  dit  de  la  racine  se  réduit  à  quelques 
cellules  (/',  r)  situées  profondément,  c'est-à-dire  à  l'abri  de  tissus  déjà  diffé- 
renciés (coiffe).  Quelle  que  soit  la  vigueur  de  la  végétation,  ce  mérislème 
primitif  ne  se  fractionne  jamais  comme  celui  de  la  lige  :  il  ne  produit  qu'un 
seul  cordon  de  procambium  qui  se  différencie  ultérieurement  en  un  seul 
faisceau  polycenlre.  Pour  une  même  piaule,  le  diamètre  du  sommet  végétatif 
de  la  racine  varie  d'ailleurs  dans  des  limites  assez  étroites. 

Le  mérislème  primitif  proprement  dit  de  la  racine  est  surmonté  d'un 
nombre1  plus  ou  moins  grand  de  cellules  génératrices  qui  se  cloisonnent 
surtout  langentiellement.  Ces  cellules  génératrices  donnent  naissance  à  des 
(issus  de  revêtement  qui,  dans  le  cas  de  leur  plus  grande  complication, 
sonl  le  parenchyme  cortical  centripète,  le  parenchyme  cortical  centrifuge 
et  la  coiffe.  La  gaine  protectrice,  la  membrane  épidermoïdale ,  l'assise 
pilifère....,  ne  sont  que  des  couches  appartenant  à  l'un  de  ces  trois  tissus  (*). 


(*)  L'assise  pilifère  se  rattache  à  la  pilorhize  chez  les  Dicotvlées,  tandis  qu'elle  fait  partie 
du  parenchyme  cortical  chez  les  Monocotvlées  (Gh.  Flahault). 


DE  LIRTICA  D101CA.  215 

Très  généralement,  les  tissus  corticaux  de  la  racine  subissent  une  série 
cTexfo-liations.  La  surface  de  la  racine  se  renouvelle  donc  plusieurs  fois  : 
d'abord  protectrice  (coiffe),  elle  devient  absorbante  (assise  pilifère)  pour 
redevenir  protectrice  (membrane  épidermoïdale).  Finalement,  les  tissus  corti- 
caux primaires  sont  décortiqués  par  un  liège  que  produit  ordinairement  le 
péricambium. 

Le  méristème  primitif  proprement  dit  de  la  lige,  au  contraire,  se  compose 
d'un  plus  grand  nombre  de  cellules  et  il  est  presque  superficiel.  Ce  méristème 
primitif  proprement  dit  subit  une  série  de  fractionnements  qui  aboutit  à 
rétablissement  de  plusieurs  cordons  procambiaux.  Ces  cordons  sont  d'autant 
plus  nombreux  et  plus  distincts  que  la  végétation  se  produit  avec  plus  de 
vigueur.  Pour  une  même  plante,  le  diamètre  du  sommet  végétatif  de  la  lige 
est  d'ailleurs  susceptible  de  grandes  variations. 

Chacun  des  cordons  procambiaux  se  transforme  en  un  faisceau  monocentre. 
L'espace  compris  entre  les  faisceaux  est  occupé  par  le  tissu  fondamental  dont 
les  éléments  dérivent  du  méristème  primitif  proprement  dit,  au  même  titre 
que  les  éléments  du  faisceau. 

Le  revêtement  du  méristème  primitif  est  réduit  ici  à  une  seule  couche  de 
cellules  qui  constituent  le  dermalogène.  En  se  divisant  par  des  cloisons  tou- 
jours perpendiculaires  à  la  surface,  les  éléments  de  ce  dermalogène  produisent 
l'épiderme  qui  n'existe  pas  à  la  surface  de  la  racine. 

La  surface  de  la  tige  ne  varie  pas  pendant  la  période  primaire;  elle  persiste 
même  parfois  pendant  toute  la  période  secondaire.  C'est  seulement  lorsque 
l'accroissement  diamétral  secondaire  est  considérable  que  l'épiderme  est 
décortiqué  et  souvent  en  même  temps  que  le  tissu  fondamental  primaire 
externe. 

De  grandes  différences  se  manifestent  donc  entre  la  structure  primaire  de 
la  tige  et  celle  de  la  racine  dès  le  sommet  végétatif  de  ces  deux  sortes  d'axes. 
Chercher  à  homologuer  tous  les  tissus  primaires  de  la  racine  à  ceux  de  la 
tige,  c'est  méconnaître  les  caractères  distinctifs  les  plus  essentiels  des  tissus, 
ceux  fournis  par  l'origine  même  de  ces  tissus. 


214  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

On  observe,  il  es!  vrai,  dans  la  lige  el  dans  la  racine  des  lissus  qui  pré- 
sentent un  aspect  presque  identique;  je  citerai  :  le  tissu  fondamental  interne 
cl  inlerfasciculaire  de  la  lige  el  le  tissu  composé  des  fibres  primitives  inter- 
posées aux  massifs  ligneux  el  libériens  du  faisceau  de  la  racine;  le  lissu 
fondamental  externe  de  la  tige  et  le  parenchyme  cortical  de  la  racine;  l'épi- 
derme  de  la  tige  et  la  membrane  épidermoïdale  de  la  racine Les  lissus  que 

je  viens  d  enumérer  sont  analogues,  c'est-à-dire  que  leur  fonction  est  à  peu 
près  la  même  dans  la  lige  et  dans  la  racine.  C'est  pour  celte  raison  que  leur 
aspect  est  semblable.  Leur  origine,  c'est-à-dire  leur  mode  de  formation  étudié 
dans  le  sommet  végétatif,  prouve  qu'ils  ne  sont  pas  homologues;  en  d'autres 
termes,  qu'ils  n'ont  pas  la  même  valeur  morphologique  (*). 

Dans  celle  exposition  de  la  structure  des  sommets  végétatifs  de  l'Ortie,  j'ai 
lâché  de  tenir  compte  des  résultais  acquis  par  mes  devanciers.  Il  ne  faut  pas 
oublier,  en  effet,  (pie  dans  la  série  végétale,  la  structure  des  sommets  végé- 
tatifs de  la  tige  el  de  la  racine  est  sujette  à  de  nombreuses  variations.  Pour 
ne  parler  (pie  des  végétaux  pourvus  de  plusieurs  cellules  génératrices  el  non 
d'une  seule  cellule  terminale,  on  sait,  depuis  les  beaux  travaux  de  HLM.  Nâgeli, 
Hofmeisler,  Hanslein,  Reinke,  Russow,  Strasbiirger,  Sachs,  de  Janczewski, 
Holle,  Treub,  Eriksson,  Flabault,  Scbwendener....,  (pie  le  nombre  des  zones 
de  cellules  initiales  varie  considérablement;  en  d'autres  termes,  que  la  spécia- 
lisation des  cellules-mères  est  poussée  plus  ou  moins  loin  dans  le  sommet 
végétatif.  Il  m'a  paru  que  foules  ces  zones  pouvaient  se  ramener  à  deux 
groupes  :  les  unes  formant  le  mérislcme  primitif  proprement  dit,  lequel  donne 
naissance  aux  faisceaux  et  au  tissu  fondamental  de  la  lige,  ou  bien  à  l'unique 
faisceau  de  la  racine;  les  autres  constituant  des  zones  de  recouvrement, 
telles  que  le  dcrmalogène  qui  produit  l'épiderme  de  la  tige,  telles  encore 
que  les  couches  de  cellules  à  cloisonnement  tangentiel  qui  engendrent  les 
lissus  corticaux  de  lu  racine.  Dans  quelques  cas  spéciaux,  ces  deux  grands 


(*)  Dans  sa  Théorie  du  faisceau,  M.  C  -E  Bertrand  a  appelé  l'attention  des  anatomistes  sur 
cette  importante  distinction.  Les  zoologistes,  de  leur  côté,  se  gardent  bien  de  confondre  les 
organes  analogues  et  les  organes  homologues. 


DE  LUKTICA  DIOiCA. 


21: 


groupes  sont  confondus  en  un  seul  formé  des  initiales  communes  à  lous  les 
lissus  primaires  de  Taxe. 

Les  considérations  qui  précèdent  nous  permettent  de  résumer  la  structure 
primaire  de  la  tige  et  de  la  racine  par  le  tableau  suivant  : 


TIliE. 


KACINF. 


SOMMET 
VÉGÉTATIF. 


IÏSSl'S    l'KKMANKNI'S. 


Uernialogène. 


Méristème  primitif 
proprement  dit. 


Cellules  génératrices 
don!  les  cloisonue- 
ments  soin  surluul 
langentiels. 


Méristème    primitif 
proprement  dit. 


1"  Système  épidermique  formé  par  l'épidémie  et  ses  dépendances 
tels  que  poils,  glandes,  etc. 

i"  Système  tibèro-liyneux  toujours  représenté  par  plusieurs  faisceaux 
monocentres  composes  chacun  de  bois  et  de  liber.  Ces  faisceaux 
sont  groupés  en  systèmes  nettement  définis  par  leur  origine  et 
par  leur  rôle. 

ô"  Système  fondamental  dans  lequel  on  peut  distinguer  lopographi- 
quemenl  une  région  externe,  des  régions  inlerfasciculaires  et  une 
légion  interne.  Il  se  caractérise  souvent  en  plusieurs  fois  et  on 
peut  dés  lors  reconnaître  dans  le  tissu  fondamental  des  portions 
intersystématiques  et  des  portions  intrasystématiques. 

Des  différenciations  plus  ou  moins  importantes  se  manifestent 
dans  ce  système  et  produisent  des  tissus  tels  que  l'hypoderme,  la 
couche  herbacée,  la  gaine  ou  les  massifs  mécaniques,  etc.' 


1°  Système  cortical  compose  (lors  de  sa  plus  grande  complication) 
d'une  pilorhize,  d'un  parenchyme  cortical  centrifuge  et  d'un 
parenchyme  cortical  centripète.  L'assise  pilifère,  la  membrane 
épidermoïdale,  la  gaine  protectrice  ne  sont  que  des  assises  spé- 
ciales se  rattachant  à  l'un  de  ces  trois  tissus. 

2"  Système  libéro-liyneux  toujours  représenté  par  un  seul  faisceau 
polyceutre  formé  de  bois  et  de  liber  ainsi  que  d'éléments  peu 
déférenciés,  tels  que  les  libres  primitives  et  le  péricambium. 


216  ANAT0A11E  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 


RÉSUMÉ  a-  CONCLUSIONS. 


Il  ne  sera  pas  inutile,  en  terminant  cette  longue  élude  des  organes  végé- 
tatifs de  rOrlie,  de  résumer  brièvement  les  principaux  résultais  auxquels  nous 
sommes  arrivés,  et  de  montrer  leur  application  à  l'analomie  comparée. 


PREMIERE    PARTIE. 


LA    TIGE. 

Nous  avons  commencé  par  l'étude  complète,  dans  le  temps  el  dans  l'espace, 
du  segment  '  de  la  lige  principale,  segment  dont  la  structure  esl,  en  effet, 
la  plus  simple.  A  ce  premier  lerme  nous  avons  ensuite  comparé  les  segments 
suivants,  qui  composent  les  tiges  aériennes  et  souterraines  de  divers  ordres; 
celles-ci  ont  été  prises  dans  différentes  conditions  biologiques.  Un  segment 
choisi  à  une  assez  grande  hauteur  a  été  étudié  en  détail  et  à  tous  les  âges  : 
sa  structure  compliquée  a  été  comparée  à  la  structure  simple  du  segment  '. 
Nous  avons  terminé  par  l'élude  complète  d'un  segment  tout  spécial  compre- 
nant la  partie  supérieure  de  l'axe  hvpocolylé  el  le  nœud  colylédonaire.  Celte 
région  nous  a  montré  de  quelle  façon  se  fait  la  mise  en  rapport  des  éléments 
de  la  racine  principale  avec  ceux  de  la  lige. 

Pour  chaque  segment  étudié  d'une  manière  complète,  nous  avons  d'abord 
recherché  quelles  sont,  à  un  même  niveau,  les  variations  de  la  structure 
suivant  Wige ;  nous  avons  ensuite  étudié  la  structure  dans  toute  Yêlendue  de 
ce  segment  el  dans  diverses  conditions  biologiques. 

Toute  lige,  de  quelque  ordre  qu'elle  soit,  constitue  un  lotit,  une  indivi- 
dualité morphologique  composée  d'une  région  d'insertion  et  d'un  nombre 


DE  L'URTICA  DIOICA.  217 

indéfini  de  segments  superposés.  Ceux-ci  sont  comme  autant  d'uni  lés  d'un 
ordre  inférieur. 

Outre  les  faisceaux  colylédonaires,  l'axe  hypocotylé  renferme  deux  fais- 
ceaux qui  se  trifurquenl  et  s'anastomosent  par  leurs  branches  latérales  de 
manière  à  constituer  les  quatre  faisceaux  de  la  tige  principale.  La  région 
d'insertion  des  tiges  axillaires  possède  une  organisation  semblable,  mais  est 
dépourvue  des  appendices  qui  correspondraient  aux  cotylédons.  Les  faisceaux 
de  la  tige  sont  disposés  symétriquement  par  rapport  à  deux  plans  :  l'un  de 
ces  plans  passe  par  les  deux  faisceaux  d'insertion  et  peut  s'appeler  plan 
d'insertion;  l'autre  est  perpendiculaire  au  premier  et  constitue  un  plan  prin- 
cipal de  symétrie. 

Chaque  segment  porte,  en  son  milieu,  un  nœud  auquel  sont  insérés  deux 
feuilles  opposées,  quatre  stipules  caulinaires  et  deux  bourgeons  axillaires.  Il 
a  été  reconnu  que  la  structure  varie  aux  divers  niveaux  d'un  segment  et  que 
l'organisation  des  divers  segments  varie  suivant  leur  âge,  leur  hauteur  sur 
la  lige,  ainsi  que  suivant  les  conditions  biologiques.  Rappelons  ces  principales 
variations. 

I"  Suivant  le  niveau. 

Chaque  segment  renferme  six  faisceaux  sortants,  savoir  :  deux  faisceaux 
foliaires  ou  médians  (/>/)  qui  se  rendent  respectivement  dans  l'une  des  feuilles 
et  quatre  faisceaux  slipulaircs  ou  latéraux  (/)  qui  se  ramifient  en  pénétrant 
dans  les  stipules.  Vaw  ramification  de  chacun  de  ces  faisceaux  se  dirige  vers 
la  feuille  et  s'anastomose  avec  l'une  des  branches  latérales  de  la  trifurcation 
des  faisceaux  médians. 

Chaque  segment  renferme,  en  outre,  des  faisceaux  réparateurs,  savoir  : 
quatre  faisceaux  M  qui,  par  leurs  anastomoses  et  leurs  ramifications,  doivent 
constituer  les  deux  systèmes  L  du  segment  suivant;  deux  faisceaux  L  et 
souvent  quatre  faisceaux  /  qui,  par  leurs  anastomoses  et  leurs  ramifications, 
doivent  constituer  les  deux  systèmes  M  du  segment  suivant.  Quatre  petits 
arcs  anaslomoliques  réunissent  les  faisceaux  M  aux  faisceaux  /.,  un  peu  au- 
dessus  du  niveau  de  la  sortie.  Les  bourgeons  axillaires  enfin  reçoivent  chacun 

Tome  XLVII.  u2S 


218  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

deux  faisceaux  insérés  dans   l'arcade  anastomolique  formée  par   les  deiix 
faisceaux  M  au-dessus  de  la  sortie  de  m. 

Les  divers  faisceaux  que  renferme  un  segment  ont  été  désignés  par  des 
notations  qui  indiquent  le  rôle  et  la  position  de  chacun  d'eux.  Quel  que  soit 
leur  nombre,  ces  faisceaux  forment  toujours  quatre  groupes  que  nous  avons 
appelés  systèmes.  Le  groupement  des  faisceaux  en  systèmes  a  été  justifié  par 
l'histoire  du  développement  de  la  lige. 

2°  Suivant  la  hauteur. 

Arrivés  à  un  même  âge,  par  exemple  à  la  période  primaire,  les  divers 
segments  qui  composent  une  lige  quelconque  ne  sont  pas  identiques.  Quoi- 
que appartenant  tous  à  un  même  type,  ils  manifestent  des  différences  très 
notables  qui  portent  principalement  sur  le  nombre  et  le  parcours  des  faisceaux. 
En  suivant,  de  bas  en  haut,  une  série  de  segments  consécutifs,  on  constate, 
en  effet,  que  la  ramification  des  faisceaux  réparateurs  devient  de  plus  en  plus 
précoce,  c'est-à-dire  qu'elle  s'opère  à  un  niveau  de  plus  en  plus  inférieur 
dans  les  divers  segments.  Le  trajet  des  faisceaux,  comme  branches  distinctes, 
s'allonge  donc;  leur  parcours  se  modifie  dans  retendue  du  segment  en  même 
temps  que  leur  nombre  augmente  aux  divers  niveaux. 

Sous  le  nom  de  modèle,  nous  avons  décrit  les  principales  formes  du 
parcours  des  massifs  libéro-ligneuses  primaires  et  secondaires.  Ces  modèles 
constituent  desimpies  points  de  repère  dans  la  longue  série  des  variations.  Ils 
peuvent  aisément  se  caractériser  par  le  nombre  des  faisceaux  ou  des  lames 
libéro-ligneuses  secondaires  à  un  niveau  déterminé,  par  exemple,  à  la  base  du 
segment. 

Un  grand  nombre  de  tiges  de  divers  ordres  ont  été  étudiées  à  divers  degrés 
de  développement.  Des  tableaux  synoptiques  résumant  la  structure  de  ces 
tiges  nous  ont  démontré  l'augmentation  du  nombre  des  faisceaux  et  la  com- 
plication graduelle  de  leur  parcours  dans  une  série  de  segments  superposés. 

L'augmentation  du  nombre  des  faisceaux  primaires  que  l'on  constate,  en 
s'élevanl  dans  une  lige  quelconque,  est  corrélative  à  l'accroissement  diamé- 
tral du  sommet  végétatif.  Les  variations  du  parcours  ne  sont  qu'une  consé- 


DE  L'URTICA  D10ICA.  219 

quence  des  variations  du  nombre  des  massifs  parcourants.  La  largeur  du 
sommet  végétatif  peut  servir  de  mesure  à  la  vigueur  de  la  végétation.  Les 
variations  de  la  structure  suivant  la  hauteur  sont  donc  le  résultat  des  varia- 
lions  de  la  vigueur  de  la  végétation.  Celle-ci  peut  être  comparée  à  un  mou- 
vement accéléré  dont  la  trace  est  conservée  par  la  structure  primaire. 

Faible  au  début,  la  végétation  de  chaque  pousse  nouvelle  augmente 
graduellement  de  vigueur  jusqu'à  ce  (prune  cause  extérieure  vienne  mettre 
un  terme  à  sa  croissance.  Si  longues  que  fussent  les  tiges  d'Ortie  étudiées, 
nous  n'avons,  en  effet,  pu  trouver  l'indication  d'une  série  de  segments  à 
structure  décroissante  succédant  à  la  série  croissante.  Ce  fait  semble  indiquer 
«pie  dans  des  conditions  favorables,  les  liges  de  YUrlica  dioica  pourraient 
prendre  un  très  grand  développement  et  peut-être  même  devenir  arbores- 
centes. Les  types  ligneux  ne  sont  d'ailleurs  pas  rares  dans  la  famille  des 
Urlicées. 

3°  Suivant  les  conditions  biologiques. 

Les  conditions  de  vie  influent  beaucoup  sur  la  vigueur  de  la  végétation. 
Aussi  voyons-nous  que  les  variations  de  la  structure  suivant  la  hauteur  sont 
d'autant  plus  rapides  et  plus  étendues  que  les  plantes  se  sont  développées  dans 
des  conditions  plus  favorables.  Nous  avons  comparé  la  végétation  à  un  mou- 
vement accéléré;  nous  ajouterons  (pie  Y  accélération  produite  par  la  végétation 
est  un  coefficient  variable  dont  la  valeur  dépend  du  milieu  dans  lequel  le 
phénomène  se  produit. 

On  peut  remarquer  que  la  structure  de  l'axe  hypocolvlé,  de  même  (pic 
celle  du  segment  '  de  la  tige  principale,  se  laisse  peu  influencer  par  les 
conditions  dans  lesquelles  se  fait  la  germination.  L'organisation  de  ces  deux 
régions  est  déjà,  en  effet,  ébauchée  dans  l'embryon. 

Les  conditions  de  vie  ont  également  une  influence  directe  sur  la  composi- 
tion des  tissus,  comme,  par  exemple,  sur  le  diamètre  des  vaisseaux,  l'épais- 
sissement  des  fibres  ligneuses  et  libériennes,  la  sclérification  des  éléments 
du  T/2  interne,  la  quantité  des  éléments  libéro- ligneux  secondaires  par 
rapport  au  T/"2,  etc. 


220  ANATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 


4°  Suivant  l'âge. 

Le  somme)  végétatif  de  la  tiajc  se  compose  d'un  mérislème  primitif  pro- 
prement flii  recouvert  par  un  dermatogène.  Au  sein  du  mérislème  primitif  se 
manifeste  une  première  différenciation  :  celle  d'un  tissu  fondamental  de  pre- 
mière formation  qui  circonscrit  quatre  cordons  mérislématiques.  Ces  quatre 
cordons  correspondent  aux  quatre  systèmes  de  faisceaux.  Dans  les  segments 
étroits,  chacun  des  quatre  cordons  mérislématiques  se  transforme  en  un  seul 
cordon  procambial.  Dans  les  segments  larges,  les  cordons  mérislématiques 
subissent,  au  contraire,  une  série  plus  ou  moins  longue  de  fractionnements. 
Dans  ce  dernier  cas,  il  y  a  formation  d'un  nombre  variable  de  cordons 
procambiaux  isolés  par  du  tissu  fondamental  de  deuxième  et  parfois  de  troi- 
sième formation.  La  différenciation  libéro-ligneuse  se  manifeste  successive- 
ment dans  les  divers  cordons  procambiaux  qui  se  transforment  en  autant  de 
faisceaux  primaires  monocenlres.  Dans  ceux-ci  se  montre  de  bonne  heure 
une  zone  génératrice  secondaire.  Peu  de  temps  après,  des  zones  génératrices 
apparaissent  également  dans  le  tissu  fondamental  interfasciculaire. 

Le  mérislème  primitif  de  la  lige  donne  donc  naissance  à  deux  systèmes 
de  tissus  primaires  :  le  système  libéro-ligneux,  toujours  représenté  par  plu- 
sieurs faisceaux,  le  système  fondamental  qui  isole  ces  faisceaux.  Le  derma- 
togène produit  le  système  épidermique,  c'est-à-dire  l'épidémie  et  ses 
dépendances. 

Nous  avons  reconnu  (pie  les  zones  génératrices  secondaires  ne  fonction- 
nent pas  toutes  de  la  même  manière.  Suivant  la  fréquence  des  cloisonnements 
cellulaires,  ainsi  (pie  d'après  le  mode  de  différenciation  des  éléments  produits, 
il  \  a  lieu  de  distinguer  des  zones  cambiales  et  des  zones  cambiformes. 

La  zone  génératrice  secondaire,  formée  de  bonne  heure  dans  chaque 
faisceau,  est  généralement  un  cambium  qui  produit  du  bois  secondaire 
contre  le  bois  primaire  et  du  liber  secondaire  contre  le  liber  primaire.  Les 
zones  interfasciculaires  sont  primitivement  toutes  cambiformes,  c'est-à-dire 
qu'elles  engendrent  du  If-  interne  et  externe.  Le  premier  de  ces  deux  tissus 
se  compose  d'éléments  prismatiques,  les  uns  parenchymaleux ,   les  autres 


DE  LURTiCA  DIOICA.  221 

forlemenl  sclérifiés;  ces  deux  sortes  d'éléments  sont  disposés  par  bandes 
concentriques,  parfois  irrégulièrement  interrompues  (*). 

Tôt  ou  lard  le  fonctionnement  des  zones  génératrices  secondaires  se  modifie. 
Les  zones  cambiales  se  transforment  en  cambiformes  d'une  manière  totale 
ou  partielle,  temporaire  ou  définitive.  Les  productions  libéro-ligneuses  des 
faisceaux  se  découpent  en  un  nombre  de  plus  en  plus  grand  de  lames  libéro- 
ligneuses  séparées  par  des  lames  rayonnantes  de  Tfs.  Du  remplacement  de 
certaines  portions  des  zones  cambiformes  par  de  petits  arcs  cambiaux  résulte 
la  formation  de  lames  libéro-ligneuses  secondaires  isolées  dans  le  T/'2.  Ces 
lames  isolées  occupent  la  place  de  certains  faisceaux  primaires  (/.)  qui  ne  se 
montrent  que  plus  liant  dans  la  lige.  C'est  ce  fonctionnement  variable  des 
zones  génératrices  secondaires  qui  donne  aux  tissus  de  l'Ortie  un  aspect  tout 
particulier  et  une  disposition  en  apparence  anomale. 

La  composition  si  singulière  des  faisceaux  sortants  dont  le  bois  cl  le  liber 
primaires  sont  ordinairement  séparés  par  du  T/'-,  s'explique  par  la  présence 
d'une  zone  cambiforme  dans  ces  faisceaux.  Lorsque  les  faisceaux  sortants  se 
rendent  dans  des  feuilles  très  développées,  ils  renferment,  au  contraire,  une 


(*)  M.  S.  Fugairon  a  étudié  le  développement  des  (issus  sous  le  sommet  végétatif  d'une  tige 
d'Or  fie.  Il  a  trouvé  que  ce  développement  présente  «  une  ressemblance  remarquable  »  avec 
le  développement  de  l'axe  hypocotylè  du  Hiein  décrit  par  M.  J.  Sachs  dans  son  Traité  de 
botanique.  En  réalité,  M.  S.  Fugairon  n'a  observé  que  le  développement  des  productions 
secondaires  et  la  ressemblance  remarquable  dont  il  parle  se  réduit  à  ce  fait  que,  dans  le  Ricin 
comme  dans  l'Ortie,  il  se  forme  des  zones  génératrices  secondaires  entre  les  faisceaux.  Or, 
cette  ressemblance  on  la  retrouve  entre  presque  toutes  les  Dicolylées  dont  la  lige  présente  un 
accroissement  secondaire.  A  raison  de  cette  similitude  et  de  quelques  autres  caractères  peu 
importants,  M.  S.  Fugairon  se  croit  autorisé  à  rapprocher  la  famille  des  Urticécs  de  celle  des 
Euphorbiacées. 

«  L'ne  certaine  analogie  »  (pie  le  même  auteur  signale  entre  l'Ortie  cl  les  Pipéracées  à 
double  système  ligneux  n'est  pas  plus  heureuse.  Pour  qui  a  compris  le  fonctionnement  des 
zones  cambiformes,  il  ne  peut  être  question  du  moindre  rapprochement  à  faire  entre  les 
massifs  Lir;xEux  primaires  des  faisceaux  sortants  de  l'Ortie  et  les  faisceaux  liréro-ligneux 
réparateurs  qui  occupent  la  région  centrale  des  liges  de  beaucoup  de  Pipéracées. 

J'ai  cru  devoir  faire  ces  observations  parce  que,  comme  M.  S.  Fugairon,  je  suis  persuade 
que  YAnatomie  est  appelée  à  rendre  d'utiles  services  à  la  Systématique,  mais  c'est  à  la  condi- 
tion que  la  structure  de  chaque  type  soit  parfaitement  interprétée  et  qu'on  fasse  un  choix 
judicieux  des  caractères. 


222  ANAT0M1E  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

zone  cambiale  cl  des  productions  libéro-ligneuses  secondaires  parfaitement 
caractérisées. 

Le  nombre  des  lames  libéro- ligneuses  augmente  rapidement  avec  l'âge. 
Celle  augmentation  csl  corrélative  à  l'accroissement  diamétral  du  segment 
pendant  la  période  secondaire.  Quel  qu'en  soit  le  nombre,  il  esl  toujours 
possible,  par  une  élude  attentive,  de  rattacher  les  lames  libéro-ligneuses 
aux  quatre  systèmes  des  faisceaux  primaires.  Les  premiers  massifs  libéro- 
ligneux  secondaires  ont  le  même  parcours  que  les  faisceaux  primaires,  mais 
à  mesure  que  le  nombre  des  lames  augmente,  leur  parcours  se  modifie  el 
réalise  des  modèles  de  plus  en  plus  compliqués.  Ceux-ci  appartiennent  tou- 
jours au  même  type  que  les  parcours  des  faisceaux  primaires;  seulement  les 
lames  libéro-ligneuses  qui  correspondraient  aux  faisceaux  sortants  ne  se 
caractérisent  ordinairement  pas. 

Les  lames  libéro-ligneuses  sont  séparées  les  unes  des  autres  par  des  lames 
rayonnantes  de  If1.  Ces  dernières  rappellent,  par  leur  disposition,  les 
grands  rayons  médullaires  qui,  dans  la  Clématite  el  d'autres  plantes,  ont 
une  longueur  au  moins  égale  à  un  enlrenœud.  Dans  ces  longues  lames  paren- 
chymateuses,  on  observe  des  bandes  radiales  étroites  el  de  faible  bailleur, 
formées,  comme  les  petits  rayons  médullaires  de  beaucoup  de  nos  arbres, 
par  des  cellules  allongées  dans  le  sens  du  rayon. 

En  étudiant,  dans  toute  leur  étendue  cl  de  bas  en  haut,  des  liges  de  divers 
ordres,  nous  avons  trouvé  fixée,  par  l'étal  des  formations  primaires,  l'his- 
toire du  développement  de  ces  liges  :  leur  onlogénie,  peut-on  dire.  D'autre 
part,  l'histoire  du  développement  d'un  segment  à  structure  compliquée  nous 
a  révélé  que  ce  segment  passe,  pendant  la  période  qui  précède  la  différencia- 
tion des  tissus  primaires,  par  une  série  d'étals  qui  sont  permanents  clans  les 
segments  situés  plus  bas  le  long  de  la  même  tige.  C'esl  ainsi  que  nous  avons 
été  amené  à  dire  que  Yorganogéiiie  de  la  lige  répèle  non  onlogénie.  En  effet, 
les  variations  du  parcours  des  faisceaux  suivant  la  hauteur  el  les  conditions 
biologiques  sont  de  même  ordre  que  les  variations  du  parcours  des  cordons 
mérislémaliques  el  procambiaux,  des  faisceaux  primaires  el  des  lames  libéro- 
ligneuses  secondaires  dans  un  même  segment. 


DE  L'URTICA  DIOICA.  223 

L'élude  de  la  distribution  des  massifs  libéro-ligneux  à  tous  les  âges  a  été 
singulièrement  facilitée  par  la  notion  des  systèmes  de  faisceaux  primaires  et 
de  lames  liber o-ligneuses  secondaires.  Un  système  semblable  résulte  du  frac- 
tionnement progressif  et  de  la  différenciation  d'un  seul  cordon  méristémalique. 
Il  se  compose  de  toutes  les  branches  issues  les  unes  des  autres  par  ramifica- 
tion. Celle  ramification  des  faisceaux  se  fait  d'autant  plus  vile  «pie  la  végétation 
est  plus  vigoureuse.  Ainsi  s'explique  le  remplacement  d'un  faisceau  mono- 
centre à  une  seule  Hachée  première  par  un  faisceau  monocenlre  à  plusieurs 
trachées  premières  et  finalement  par  plusieurs  faisceaux  monocentres.  L'appa- 
rition de  lames  libéro-Iigneuses  secondaires  n'est  même  que  le  prélude  de  la 
division  des  faisceaux,  comme  le  démontre  le  tableau  de  la  planche  XI.  Ce 
tableau  résume  les  variations,  dans  le  temps  et  dans  l'espace,  d'un  faisceau 
quelconque. 

Considéré  dans  l'ensemble  de  la  lige,  chacun  des  quatre  systèmes  fonc- 
tionne successivement  comme  médian  et  comme  latéral.  En  se  superposant, 
les  divers  segments  d'une  lige  s'orientent  donc  de  manière  que  le  plan  médian 
d'un  segment  quelconque  est  perpendiculaire  au  plan  médian  du  segment 
précédent.  De  là  résulte  la  disposition  opposée-décussée  des  feuilles. 

Toute  lige  d'Ortie  est  constituée  par  quatre  systèmes  homologues.  Pour 
connaître  d'une  manière  complète  l'organisai  ion  de  la  lige,  il  suffit  donc  de 
connaître  l'histoire  du  développement  et  le  parcours  d'un  quelconque  de  ces 
systèmes.  Fondée  sur  Porganogénie,  la  notion  des  systèmes  de  faisceaux  paraît 
appelée  à  devenir  utile  à  l'analoraie  comparée. 


DEUXIEME    PARTIE. 


LA     FEUSLLE. 


Nous  avons  fait  d'abord  l'étude  complète,  dans  le  temps  et  dans  l'espace, 
de  la  structure  des  cotylédons,  ainsi  que  des  feuilles  '  de  la  lige  principale. 
A  ces  feuilles  ',  dont  la  structure  est  la  plus  simple,  nous  avons  ensuite  coin- 


±U  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

paré  les  feuilles  suivantes  qui  garnissent  les  axes  de  divers  ordres.  Nous  avons 
distingué  une  série  à  complication  eroissante  le  long  des  liges  aériennes  et 
une  série  dégradée  le  long  des  rhizomes.  Nous  avons,  enfin,  examiné  en 
détail,  à  tous  les  âges  et  dans  toute  son  étendue,  une  feuille  choisie  parmi  les 
plus  compliquées. 

Pour  chaque  feuille  étudiée  d'une  manière  complète,  nous  avons  recherché 
son  organogénie,  ses  caractères  extérieurs  à  l'étal  adulte,  le  parcours  des 
faisceaux  dans  toute  retendue,  la  composition  histologique  à  divers  niveaux 
et  à  divers  âges,  et  enfin  l'influence  des  conditions  biologiques. 

Nous  avons  reconnu  que  la  structure  des  organes  appendiculaires  varie 
suivant  les  mêmes  fadeurs  (pie  la  structure  des  segments  :  de  plus,  les 
variations  de  la  feuille  et  de  la  tige  sont  toujours  de  même  sens  et  jusqu'à  un 
certain  point  corrélatives.  Nous  nous  bornerons  à  rappeler  les  principales 
modifications  de  la  structure  : 

I"  Suivant  le  niveau. 

La  feuille  primordiale  ne  reçoit  qu'un  seul  faisceau  :  le  faisceau  sortant 
médian  de  la  tige.  Chaque  stipule  reçoit  un  faisceau  sortant  latéral.  Au  moment 
de  sortir,  les  faisceaux  médians  se  trifurquent  et  leurs  branches  latérales 
s'anastomosent  avec  une  ramification  fournie  par  chacun  des  faisceaux  laté- 
raux ou  faisceaux  slipulaires.  Trois  faisceaux  pénètrent  donc  dans  chaque 
pétiole. 

L'insertion  des  nervures  des  divers  ordres  est  susceptible  de  grandes  varia- 
lions  en  rapport  avec  l'importance  de  ces  nervures.  Néanmoins,  celte  inser- 
tion se  fait  toujours  d'après  un  même  type.  Celui-ci  n'est  qu'une  modification 
du  parcours  des  faisceaux  qui,  dans  la  tige,  concourent  à  la  production 
d'une  feuille  primordiale  et  d'un  bourgeon  axillaire.  Ce  fail  est  intéressant 
au  point  de  vue  de  la  théorie  de  la  feuille. 

La  feuille  ne  possède  qu'un  seul  plan  de  symétrie  qui  passe  par  le  faisceau 
médian  et  par  l'axe  de  la  lige. 

Les  cotylédons  et  les  feuilles  '  de  la  lige  principale  nous  ont  offert  un 
organe  embryonnaire  nouveau  :  une  glande  terminale.  Les  cotylédons  possè- 


DE  L'URTICA  DIOICA.  225 

dent  également  une  glande  à  eau  à  l'extrémité  de  leur  nervure  médiane. 
Toutes  les  feuilles  possèdent  des  organes  semblables  à  l'extrémité  des  ner- 
vures les  plus  importantes,  ainsi  que  sur  le  réseau  anastomotique  formé  par 
les  nervures  les  plus  délicates. 


2°  Suivant  la  hauteur. 

A  mesure  qu'on  s'élève  le  long  d'une  tige,  on  reconnaît  que  les  caractères 
analomiques  des  appendices  se  compliquent  en  même  temps  que  leurs  carac- 
tères extérieurs.  Le  nombre  de  faisceaux  distincts  augmente  en  raison  de  la 
puissance  de  végétation  que  les  appendices  possèdent  au  début,  puissance 
qui  dépend  elle-même  de  la  vigueur  du  sommet  végétatif  de  la  lige.  Aussi, 
voyons-nous  les  appendices  se  compliquer  en  même  temps  que  la  structure 
des  segments. 

Des  ramifications  qui  se  produisent  ;'i  la  base  du  pétiole  portent  de  trois  à 
cinq  et  même  à  sept  le  nombre  des  faisceaux  pétiolaires.  Quel  que  soit  leur 
nombre,  ces  faisceaux  ne  constituent  qu'un  seul  système.  Trois  modèles  prin- 
cipaux ont  été  reconnus  dans  les  feuilles.  Ces  modèles  appartiennent  tous  à 
un  même  type  et  peuvent  se  caractériser  par  le  nombre  de  faisceaux  qui  par- 
courent le  pétiole. 

Le  nœud  colylédonaire  ne  porte  pas  de  stipules  :  les  faisceaux  sortants 
médians  existent  seuls  et  ne  se  ramifient  que  pour  donner  naissance  aux 
nervures.  Au  point  de  vue  des  caractères  analomiques,  aussi  bien  que  des 
caractères  extérieurs,  les  cotylédons  sont  des  feuilles  rudimenlaires. 


3°  Suivant  les  conditions  biologiques. 

Les  conditions  de  vie  ont  une  influence  plus  marquée  sur  la  structure  des 
feuilles  que  sur  celle  de  la  lige;  il  faut  cependant  excepter  les  cotylédons 
dont  l'organisation  est  déjà  ébauchée  dans  la  graine.  Les  variations  suivant 

Tome  XLVII.  29 


226  ANATOMIE  DES  ORGANES  VÉGÉTATIFS 

les  conditions  biologiques  sonl  de  même  ordre  que  les  variations  suivant  la 
hauteur.  L'un  des  caractères  de  la  dégradation  des  feuilles  le  long  des  rhi- 
zomes est  le  peu  d'isolement,  de  distinction  des  parties  qui  restent  fusionnées, 
confondues. 

i"  Suivant  l'âge, 

L'organogénie  a  montré  que  les  appendices  apparaissent  sous  forme  de  six 
mamelons  disposés  en  verlicille  autour  de  Taxe.  Chacune  des  pièces  de  ce 
verticille  reçoit  un  cordon  mérisléma tique.  De  même  que  chacun  des  cordons 
mérislématiques  caulinaires,  le  cordon  mérislématique  foliaire  est  susceptible 
de  se  transformer  en  un  seul  faisceau  ou  de  subir  une  série  de  fractionne- 
ments et  de  différenciations  qui  aboutit  à  la  formation  d'un  système  de 
faisceaux  monocenlres.  Ceux-ci  montrent  de  bonne  heure  une  zone  cambiale. 
Les  productions  libéro-ligneuses  secondaires  forment  un  massif  continu  qui 
ne  se  divise  jamais  en  lames  libéro-ligneuses  comme  dans  la  lige.  Il  ne  se 
forme  jamais  non  plus  de  zones  génératrices  secondaires  dans  le  tissu  fon- 
damental. 

Les  tissus  de  la  feuille,  comme  ceux  de  la  tige,  appartiennent  à  l'un  des 
trois  systèmes  suivants  :  système  libéro-liyneux,  système  fondamental  et 
système  épidermique. 

L'organisation  des  six  mamelons  qui  était  sensiblement  la  même  pour  tous 
au  début  se  diversifie  :  deux  appendices,  plus  favorisés,  se  transforment  en 
feuilles,  tandis  que  les  quatre  autres,  homologues  des  précédents,  deviennent 
des  stipules.  Des  quatre  systèmes  de  faisceau  que  renferme  un  segment  quel- 
conque de  la  tige,  les  deux  médians  fournissent  donc  un  faisceau  à  chaque 
feuille,  tandis  que  les  deux  latéraux  fournissent  un  faisceau  à  chaque  stipule. 
Ces  quatre  systèmes  sont  disposés  symétriquement  par  rapport  à  deux  plans 
rectangulaires;  l'unique  système  de  faisceaux  de  la  feuille  ne  présente  qu'un 
seul  plan  de  symétrie. 


DE  l/URTICA  DIOICA.  227 


TROISIEME    PARTIE. 


LA  RACINE. 

La  structure  de  la  racine  a  été  étudiée  d'abord  à  tous  les  âges  en  un 
poinl  quelconque.  Elle  a  élé  ensuite  examinée  dans  toute  retendue  des  racines 
de  divers  ordres.  Le  somme!  végétatif  a  fait  l'objet  de  recherches  spéciales 
et  son  organisation  a  élé  comparée  à  celle  du  sommet  végétatif  de  la  tige. 

La  racine  n'étant  poinl  divisible  en  segments  ne  présente  pas  de  variations 
suivant  le  niveau.  Les  variations  suivant  les  conditions  biologiques  sont  peu 
importantes,  de  sorte  que  nous  ne  rappellerons  ici  que  les  variations  suivant 
l'âge  et  l'étendue. 

1°  Suivant  l'âge. 

Le  sommet  végétatif  de  la  racine  embryonnaire,  aussi  bien  que  celui  d'une 
racine  quelconque  en  voie  de  développement,  se  compose  d'un  mérislème 
primitif  proprement  dit,  recouvert  par  un  nombre  plus  ou  moins  grand  de 
cellules  génératrices  dont  les  cloisonnements  sont  surtout  langenliels.  Le 
mérislème  primitif  proprement  dit  est  réduit  à  quelques  cellules  et  ne  subil 
jamais  de  fractionnement;  il  produit  un  seul  cordon  procambial  qui  se  trans- 
forme en  un  seul  faisceau  primaire  polycenlre.  L'axe  de  ce  faisceau  coïn- 
cide avec  l'axe  de  l'organe  tout  entier.  Le  système  libéra- ligneux  est  donc 
indivis,  le  système  fondamental  n'existe  pas.  L'absence  de  dermalogène 
entraîne  également  l'absence  de  système  épidermique. 

Les  cellules  génératrices  à  cloisonnement  tangenliel  donnent  naissance  à 
la  coiffe,  au  parenchyme  cortical  centrifuge  et  au  parenchyme  cortical  cen- 
tripète. Dans  leur  ensemble,  ces  tissus  constituent  le  système  cortical  qui 
recouvre  le  faisceau. 

Les  tissus  primaires  de  la  racine  de  l'Ortie  comprennent  un  faisceau 
bicentre,  un  parenchyme   cortical  centripète  qui  commence  par  la  gaine 


228  AINATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS 

protectrice,  et  une  pilorhize  dont  l'assise  la  plus  profonde  devient  pilifère. 
Les  (issus  secondaires  sont  tous  intrafasciculaires.  Ils  se  composent  de  massifs 
libéro-ligneux  disposés  souvent  en  lames  rayonnantes  et  d'un  T/'2  abondam- 
ment développé. 

2°  Suivant  l'étendue. 

A  mesure  qu'il  s'éloigne  de  la  base,  le  sommet  végétatif  de  la  racine 
s'élargit  graduellement,  mais  cet  accroissement  de  vigueur  est  très  limité. 
Les  variations  de  la  structure  suivant  la  hauteur  se  réduisent  à  une  augmen- 
tation du  nombre  des  éléments  qui  composent  chacun  des  tissus  primaires. 


Le  présent  travail  a  fait  connaître,  j'espère,  en  même  temps  que  la  struc- 
ture d'un  type  dicotylé  intéressant  à  plusieurs  points  de  vue,  l'amplitude  des 
variations  que  la  structure  d'une  plante  peut  subir  dans  le  temps  et  dans 
l'espace.  Il  me  reste  à  indiquer,  par  un  exemple,  les  conséquences  qui 
résultent,  pour  l'analomie  comparée,  de  l'existence  de  ces  variations. 

M.  S.  Fugairon  a  étudié  analomiquement  la  lige  dans  un  grand  nombre 
de  genres  et  d'espèces  d'Urticées.  Pour  chaque  espèce,  il  s'est  borné,  mal- 
heureusement, à  l'examen  de  quelques  points  complètement  indéterminés; 
la  structure  des  régions  nodales  a  été  entièrement  négligée.  M.  S.  Fugairon 
a  cherché  cependant  à  distinguer,  par  des  caractères  anatomiques,  un  certain 
nombre  de  genres  et  d'espèces.  Pour  faciliter  celle  distinction,  il  a  établi  des 
clefs  dichotomiques.  Je  ne  puis  m'occuper  ici  que  du  tableau  qui  contient 
la  diagnose  de  huit  espèces  appartenant  au  genre  Urtica.  J'ai  le  regret  de 
devoir  dire  qu'aucune  des  particularités  signalées  dans  ce  tableau  ne  me  paraît 
constituer  un  caractère  spécifique  absolu,  attendu  que  toutes  ces  particularités 
se  retrouvent  dans  le  seul  Urtica  dioica  à  certains  âges  et  en  certains  points. 

Les  particularités  indiquées  comme  caractéristiques  de  diverses  espèces 
d'Ortie  sont  : 

1°  Le  nombre  déterminé  ou  variable  des  faisceaux  ligneux  ;  leur  disposi- 
tion symétrique  ou  l'absence  de  cette  disposition.  Le  nombre  des  massifs  ligneux 


DE  L'URTICA  DIOICA.  229 

n'est  jamais  constant.  Le  nombre  des  faisceaux  primaires  varie,  dans  une 
même  tige,  suivant  la  hauteur  du  segment  considéré  et  suivant  le  niveau 
dans  un  même  segment;  il  varie  aussi  d'une  tige  à  une  autre  suivant  les 
conditions  biologiques.  Le  nombre  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  se 
modifie  non  seulement  suivant  la  hauteur,  le  niveau  et  les  conditions  biolo- 
giques, mais  il  augmente  encore  avec  Page  en  un  point  quelconque. 

La  symétrie  existe  toujours  par  rapport  à  deux  plans  rectangulaires,  mais 
elle  peut  être  dissimulée  par  le  développement  plus  ou  moins  irrégulier  des 
lames  libéro-ligneuses  secondaires; 

2°  La  présence  ou  l'absence  de  faisceaux  ligneux  intramédultaires.  Ce  que 
l'auteur  nomme  faisceaux  ligneux  intramédullaires  n'est  que  la  partie  ligneuse 
primaire  des  faisceaux  sortants.  Ordinairement  les  productions  libéro-ligneuses 
secondaires  de  ces  faisceaux  sont  remplacées  par  du  tissu  fondamental  secon- 
daire et  les  trachées  paraissent  alors  isolées  dans  la  moelle.  Dans  les  segments 
vigoureux  situés  à  une  hauteur  assez  grande,  les  faisceaux  sortants  montrent, 
au  contraire,  du  bois  et  du  liber  secondaires  parfaitement  caractérisés.  Dans 
ce  cas,  M.  S.  Fugairon  dit  qu'il  n'y  a  pas  de  faisceaux  ligneux  intramé- 
dullaires. 

Toute  la  différence  se  réduit  donc  au  mode  de  fonctionnement  des  zones 
génératrices  secondaires  comprises  dans  les  faisceaux  sortants.  Ces  zones  géné- 
ratrices fonctionnent  tantôt  comme  cambiforme  et  tantôt  comme  cambium, 
selon  la  hauteur  du  segment  considéré  et  suivant  les  conditions  de  vie  de  la 
plante; 

3°  La  présence  ou  l'absence  des  faisceaux  complémentaires  (faisceaux  A). 
Suivant  l'âge  et  la  hauteur  des  segments,  ces  faisceaux  peuvent  faire  complè- 
tement défaut,  ou  bien  être  représentés  par  une  lame  libéro-ligueuse  secon- 
daire ou  même  par  un  faisceau  primaire  qui  se  développe  ensuite  nor- 
malement; 

4°  La  position  des  grands  et  des  petits  faisceaux  par  rapport  aux  côtés 
et  aux  angles  d'un  hexagone.  Dans  le  tout  jeune  âge,  les  plus  grands  faisceaux 
sont  les  faisceaux  sortants,  plus  lard  ce  sont  les  faisceaux  réparateurs.  La 
forme  de  la  section  dépend  du  nombre  et  de  l'importance  relative  des 
faisceaux  :  elle  se  modifie  donc  suivant  les  quatre  facteurs  que  nous  avons 


230  A1NATOMIE  DES  ORGANES  VEGETATIFS,  etc. 

distingués  et  surtout  suivant  l'âge.  Il  arrive  même  qu'à  cerlain  moment  le 
contour  de  la  section  est  tel  qu'on  peut  indifféremment  faire  coïncider  les 
angles  de  l'hexagone  soit  avec  les  grands,  soit  avec  les  petits  faisceaux; 

o°  La  présence  ou  l'absence  de  zones  de  parenchyme  intraligneux.  La 
présence  de  parenchyme  (T/-2  interne)  dans  le  bois  secondaire  est  le  résultat 
de  la  transformation  totale  ou  partielle  de  l'arc  cambial  en  cambiforme. 
Celui-ci  reprend  plus  lard  les  caractères  du  cambium  pour  se  transformer 
de  nouveau  en  cambiforme  et  ainsi  de  suite.  Ces  modifications  de  l'activité 
des  zones  génératrices  sont  sous  la  dépendance  des  conditions  de  vie; 

6°  L'épaisseur  de  la  couche  collenchymateuse  de  l'hypoderme,  le  diamètre 
des  fibres  corticales,  des  fibres  ligneuses  et  des  vaisseaux.  Ces  caractères 
varient  également  suivant  la  hauteur  du  segment  et  les  conditions  biolo- 
giques. 

Les  caractères  auxquels  M.  S.  Fugairon  a  eu  recours  pour  distinguer  les 
diverses  espèces  d'Ortie  varient  trop  pour  qu'on  puisse  s'en  servir  d'une 
manière  absolue,  c'est-à-dire  sans  l'indication  des  circonstances  de  temps  et 
de  lieu.  D'ailleurs,  en  analomie  comparée,  comme  en  photographie,  il  faut 
choisir  les  caractères  spécifiques;  mais,  pour  choisir  en  connaissance  de 
cause,  il  est  nécessaire  de  connaître  d'abord  quelles  sont  les  variations,  leurs 
lois  et  leur  amplitude.  Lorsqu'on  aura  étudié  la  structure  d'un  cerlain  nombre 
de  types  d'une  manière  complète  dans  le  temps  et  dans  l'espace,  on  ne  sera 
plus  exposé  à  considérer  comme  caractéristiques  certaines  dispositions  qui 
dépendent  de  l'âge,  du  niveau  ou  de  la  hauteur  du  point  que  l'on  considère. 

Puisque  la  structure  varie  suivant  l'âge,  le  niveau,  la  hauteur  elles  condi- 
tions biologiques,  il  est  indispensable  de  préciser  ces  quatre  facteurs  lorsqu'on 
décrit  la  structure  en  un  point  quelconque.  Négliger  celle  précaution,  c'est 
s'exposer  à  comparer  des  points  qui  ne  sonl  pas  réellement  comparables.  Il 
ne  peut  résulter  d'une  étude  semblable  que  des  conclusions  erronées. 

Je  crois  donc  que,  dans  l'étal  actuel  de  la  science,  l'analomie  comparée 
des  végétaux  exige  la  connaissance  de  la  structure  dans  toute  l'étendue  et  à 
tous  les  âges  de  la  plante. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Toutes  les  ligures  qui  accompagnent  ce  mémoire  ont  été  dessinées  à  la 
chambre  claire  et  pour  la  plupart  à  un  1res  fort  grossissement.  Les  dessins 
ainsi  obtenus  ont  ensuite  été  réduits  par  la  photographie.  Le  grossissement 
réel  est  indiqué  à  côté  de  chaque  figure. 


Abréviations. 


ass.  p. 

Assise  pilifère. 

ax.   li. 

Axe  hypocotylé. 

B«. 

lîois  primaire. 

B2. 

Bois  secondaire. 

Cl». 

Cambium. 

Cbf. 

Cambifonne. 

Cf. 

Coiffe  ou   pilorhiz 

C.  gr. 

Cellule  grillagée 

Cot. 

Cotylédon. 

Cv. 

Cystolithe. 

ép. 

Épidémie. 

fe. 

Feuille. 

f.  b. 

Fibre  ligneuse. 

f.  1. 

Fibre  libérienne. 

f.  pr. 

Fibre  primitive. 

gl.  e. 

Glande  à  eau. 

si.  I 

Glande  terminale. 

Gp. 

Gaîne  protectrice. 

L'. 

Liber  primaire. 

IA 

Liber  secondaire. 

Lg- 

Liège. 

m.  pr.  Méristèmè  primitif. 

m.  ili.  Membrane  rhizogènc. 

n.  Nœud. 

ox.  Oxalale  de  (baux  (marie  d'). 

pcb.  Procambium. 

p.  cort.  Parenchyme  cortical. 

P-  g'- 
p.  p. 

p.  ur. 
r. 

s. 
st. 

t. 

l«, 

Tf«. 

Tf2. 


'g- 
v. 


Poil  glandulifère. 

Poil  piquant. 

Poil  urticant. 

Racine. 

Suspenseur. 

Stipule. 

Trachée. 

Première  trachée  (centre  de  différen- 
ciation ligneuse). 

Tissu  fondamental  primaire. 

Tissu  fondamental  secondaire. 
En  exposant  :  e  =  externe. 
t  =  interne. 

Tige. 

Vaisseau 


232  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Nolalion  des  faisceaux  de  la  lige  : 

M.  Faisceau  réparateur  du  système  médian. 

m.  Faisceau  sortant  médian  on  faisceau  foliaire. 

L.    Faisceau  réparateur  du  système  latéral. 

/.     Faisceau  sortant  latéral  ou  faisceau  stipulaire. 

i.     Sorte  de  faisceau  réparateur  du  système  latéral. 

/.     Faisceau  d'insertion 

c.     Faisceau  cotylédonairc. 

En  exposant:  m.  =  médian. 

(I.    =  droit. 

y.    =  gauche. 

a.    =  antérieur. 
p.    =  postérieur. 
Les  exposants  numériques  indiquent  le  numéro  du  segment  dans  lequel  le  faisceau  considéré 
remplit  son  rôle. 


Nolalion  des  faisceaux  du  pétiole  : 

m  Faisceau   médian    du   pétiole;   il  forme  la  continuation  du  faisceau  sortant  médian  de 

la  lige. 
/ -i  vi  /<«     Faisceaux  latéraux  droit  et  gauche  les  plus  voisins  du  faisceau  m. 
lu  et  tn.    Faisceaux  latéraux  droit  et  gauche  plus  éloignés  de  m  que  lu  et  V%. 
P  et  l\   Etc. 


Nolalion  des  nervures  basilaires  : 

M.  Nervure  médiane. 

I.''et  L'8.  Nervures  hasilaires-latérales  les  plus  voisines  de  M. 

Lw  et  Lîg.  Nervures  hasilaires-latérales  plus  éloignées  de  M  que  L1J  et  LlB. 

L3J  et  L\  Etc. 


PLANCHES  I  à  XXIII. 


Tome  XLVI1.  30 


234  EXPLICATION  DES  PLANCHES 


PREMIÈRE    PARTIE. 

LA   TIGE. 

Planche    I. 

Base  du  segment  '  de  la  tige  principale.  —  Structure  à  tous  les  âges. 

Fig.  1.  Section  transversale  d'ensemble  au  stade  méristématique. 

2.  La  même  section  à  un  fort  grossissement  montrant  le  derraatogène  et  le  méristème 
primitif  avec  l'indication  de  deux  cordons  procambiaux. 

5.  Section  transversale  au  slade  procambial  :  dans  chacun  des  faisceaux  M  une  première 
trachée  déjà  différenciée  constitue  le  centre  de  la  différenciation  ligneuse  du  faisceau. 

4.  Section  transversale  d'ensemble  au  moment  de  la  différenciation  libéro-ligneusc  pri- 
maire. 

b'.  Un  faisceau  M  de  la  coupe  précédente  grossi  davantage.  On  y  remarque  l'apparition 
précoce  d'une  zone  génératrice  secondaire  (cambium)  intrafasciculaire. 

f>  Une  jeune  plante  d'Urtica  dioica  âgée  d'une  quinzaine  de  jours  et  provenant  d'un 
semis  fait  dans  un  terrain  riche  et  humide,  n  indique  le  niveau  auquel  a  été  prati- 
quée la  coupe  suivante  (fig.  7  et  8). 

7.  Section  transversale  d'ensemble  au  moment  de  l'établissement  de  la  zone  génératrice 

secondaire  (cambiforme)  interfasciculaire. 

8.  Un  faisceau  M  de  la  coupe  précédente  grossi  davantage. 

',).  Une  jeune  plante  d'Urtica  dioica  provenant  d'une  graine  ayant  germé  spontanément 
au  pied  d'une  haie  morte  dans  un  sol  sec.  Cette  plante' est  certainement  beaucoup 
plus  âgée  que  celle  de  la  ligure  G.  n,  indique  le  niveau  auquel  a  été  pratiquée  la  coupe 
suivante  (fig.  10). 

10.  Un  des  faisceaux  M  au  niveau  n  de  la  plante  précédente.  Ce  faisceau,  arrivé  exactement 
au  même  degré  de  développement  que  celui  de  la  figure  8,  en  diffère  cependant 
notablement  par  le  diamètre  et  le  mode  d'épaississement  des  éléments  qui  le  com- 
posent. 


Mém.de   l'Acad  .Royale  de  Belgique    T.XLVII 


Anatomie    de  ll'rtica   dioica.  PI  I 


cot.       /< 


cot 


A  Gravis    ad  nat  del 


BASE  DU  SEGMENT1  DE  LA  TIGE   PRINCIPALE 
STRUCTURE  A  TOUS   LES  ÂGES. 


G-  Severeyns.lith  Bruxelles 


Mini    clr-    L'Acad  Royale  de  Belgique .  T. XL-VU . 


Anatomie   de  l'Urtica  dioica.  PI.  II 


A  Gravi;    \d  nat  del 


BASE1,  DU  SEGMENTEE  LA  TIGE    PRINCIPALE 

STRUCTURE  A  TOUS   LES  ÂGES. 


ievereyns.lith  Bruxelles 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  235 


i^lEuxclie    II. 

Base  du  segment  '  de  la  tige  principale.  —  Structure  à  tous  les  dues  (suite). 

Fit;.  I.  Section  transversale  d'ensemble  peu  après  l'établissement  de  la  zone  génératrice  secon- 
daire intcrfasciculaire. 

2.  Un  faisceau  M  de  la  coupe  précédente  grossi  davantage. 

ô.  Section  transversale  d'ensemble  à  la  période  secondaire  ancienne. 

4.  Faisceau  Ma  de  la  coupe  précédente.  Les  zones  cambiale  et  cambil'orruc  sont  en  pleine 

activité. 

» 

5,  0.  Sections  transversales  d'ensemble  à  la  base  du  segment  '  de  tiges  principales  ayant 

six  ou  sept  entrenœuds  distincts.  On  remarquera  la  distribution  variable  des  zones 
sclérencbymateuses  et  parenchymaleuses  qui  composent  le  T/-  interne. 

7.  Section  transversale  d'ensemble  à  la  base  du  segment  '  d'une  tige  ayant  dix  entrenœuds 

distincts. 

8.  Section  transversale  d'ensemble  à  la  base  du  segment1  d'une  tige  principale  ayant  dix- 

sept  entrenœuds  distincts. 

9.  Section   transversale  d'ensemble  à   la   base  du   segment  '  d'une  lige  principale  plus 

développée  encore. 

10,  \\,  12.  Épidémie  de  l'entrenœud  '  d'une  tige  principale  à  trois  âges  différents. 


336  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Planelxe     XII. 

Base  du  segment  '  de  la  tige  principale.  —  Histologie. 

Fig.   1.  Portion  d'une  coupe  transversale  montrant  les  productions  primaires  et  secondaires 
du  faisceau. 

2  Coupe  radiale  passant  par  le  milieu  d'un  faisceau. 

5.  Suite  de  la  coupe  précédente. 

4.  Coupe  tangentielle  passant  par  le  liber  secondaire. 

a.  Coupe  tangentielle  passant  par  le  carabium. 

G.  Coupe  tangentielle  passant  par  le  bois  secondaire 

7.  Région  moyenne  d'une  libre  libérienne  primaire. 

8.  Extrémité  de  la  même. 


Mèm.de   l'Acad  Royale  de  Belgique    TXLV11 


1' 


Anatomie    de  l'Urtica   dioica     PI  III 

Cb.  B2 


rmmm 

mJtw3J4 


6.     (^4  8  W 

■ 


BASE  DU  SEGMENTEE  LA  TIGE   PRINCIPALE 

HISTOLOGIE. 


Mi'in   de   l'Acad.. Royale  de  Belgique    TX1.VI1 

ep.     Tf1-     15  CM. 


Anatomie   de  l'Urtica   dioica.  PI  I  \* 


8.   (^ 


9.    W) 


10.  (™) 


7.  Pf) 

■  I   nat  dei 

BASE  DU  SEGMENT1  DE  LA  TIGE    PRINCIPALE. 


HISTOLOGIE  . 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  257 


Planclie    I~V. 

Base  du  segment  '  de  la  tige  principale.  —  Histologie  (suite). 

Fig.  1.  Portion  d'une  coupe  transversale  montrant  les  formations  primaires  et  secondaires  du 
tissu  fondamental. 

2.  Portion  d'une  coupe  transversale  duT/2  externe  montrant  de  petites  fibres  très  épaissies 

dont  la  plupart  alternent  avec  les  séries  cellulaires  radiales. 

3.  Coupe  radiale  passant  entre  deux  faisceaux. 

4.  Coupe  tangentielle  passant  par  une  zonesclérenchymateusedu  T/2  interne    Dans  celte 

ligure,  de  même  que  dans  la  précédente,  les  grains  d'amidon  qui  remplissent  les 
cellules  n'ont  été  représentés  que  dans  quelques-unes  d'entre  elles. 

■j.  Coupe  tangentielle  passant  par  une  zone  parenchymateuse  du  même  T/"3  interne. 

G.  Coupe  tangentielle  passant  par  le  eambiforme. 

7.  Coupe  tangentielle  passant  par  le  T/  -  externe. 

8.  Coupe  radiale  à  travers  le  T/"2  interfaseiculaire  montrant  une  lame  formée  de  petits 

éléments  allongés  radialement  (rayon  médullaire  secondaire  des  auteurs).  Le  centre 
de  la  lige  se  trouve  du  côté  droit  delà  ligure. 

9.  10.  Coupes   tangentielles  dans   le  T/2  interne   rencontrant  une   lame   semblable.  La 

première  eoupe  passe  par  une  zone  .sclcrenchymateu.se,  la  seconde  par  une  zone 
parenchymateuse  du  T/'2  interne. 

11.   Portion  du    tissu  fondamental   primaire   interne  (coupe  transversale)  montrant  une 
cellule  recloisonnée  qui  contient  quatre  màcles  d'oxalate  de  chaux. 


238  EXPLICATION  DES  PLANCHKS. 


Planche  v. 


Segment 1  de  la  tige  principale.  —  Parcours  des  faisceaux  primaires 
et  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  à  différents  âges. 


Fie.  I.  Parcours  des  faisceaux  primaires  dans  le  segment  '  d'une  lige  principale  n'ayant  qu'un 
seul  entrenœud  distinct.  (La  base  de  ce  segment  est  représentée  par  la  figure  4,  pi.  I.) 

2.  Parcours  des  productions  secondaires  anciennes  dans  le  segment  '  d'une  tige  principale 
ayant  quatre  entrenœuds  distincts.  (La  base  de  ce  segment  est  représentée  par  la 
figure  3,  pi.  II.) 

3  Parcours  des  productions  secondaires  récentes  dans  le  segment  '  d'une  lige  principale 
ayant  dix  entrenœuds  distincts.  (La  base  de  ce  segment  est  représentée  par  la  figure  7, 
pi.  IL) 

4.  Parcours  des  productions  secondaires  les  plus  récentes  dans  le  segment  '  d'une  lige 
principale  ayant  dix-sept  entrenœuds  distincts.  (La  base  de  ce  segment  est  représentée 
par  la  figure  8,  pi.  II.) 

ii.  Dessin  schématique  représentant  la  structure  à  la  base  du  segment  '  de  la  tige 
principale  de  dix-sept  entrenœuds  distincts  (pi.  II,  fig.  8).  Il  montre  les  relations 
existant  entre  les  faisceaux  primaires,  les  lames  libéro-ligneuses  secondaires  et  les 
lames  rayonnantes  de  T/-  (rayons  médullaires  secondaires  des  auteurs). 


Mém   de    l'Acad  Royale  deBelgique    T  XLVIÏ 


Anatomic    de  l'Urtica   dioica      IM  V 


;        :  -         '■'-  I  "' 


■_-V"'  i  ■  '■■'  ■   '  :  '  '         M       ' :     ,,       ;       : 


■  u^ 


WiWVVWMMV  atW*mP)*Qëa-lZILW?     '  ' 


4. 


SEGMENTEE  [A  TIGE    PRINCIPALE 
ARCOURS  DES  FAISCEA1  JC  PRIMAIRES  ET  DES  LAMES  LLBER0-L1GNE1  SES  SECONDAIRES 


Anatomie    de  ll'iUca   dioica.    PI. VI. 


Mein   de   L'Acad. Royale  de  Belgique.  T. XL VII 

rMP       Lg        M?      L4       M.ï]  ?j  (MP       (ÎÏM?)!    M1        (l*L??K)J      MP)2|(mMg)P(lPL™I?-)9  (M9m.Md)3  (lî  L™  l?)d(Md  mj? 


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A 


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A 


V 


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\ 


L?     M3       La      Md       LP 


)i|    [Lm|9)p   M9       (l9L"HdV     Ma      (l^L1^   (Lm19)    (MP  m  M3)  9  (l3  Lm  ld)a  (Ma 


ld  L" 


1.  2 

(m     M9)?(XP1P    L"'    1*A?)9(M9    m    m4)?(2?1»   L"'   lPXP)dMdn^|  (m       M3)P(^1P      J£         2,a)9  (M9.      m       Md  '  , 


flF-  19  3i9)p(MP    m    Ma)3(.\919     LP1  ld  Xrt  )?  (  Ma   m     MP)dL\dld   L"L]!J  (  L™    19X9)?(MP      m      M3)?(A9i9     L"5"    ldAd)MMa    &      Mp)d(Xd  ld  Lm  1 

4.  5. 


■ 


-  Miaelles. 


MODÈLES.     I>K      PARCOURS 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  239 


Planclie     ~\7"I. 


Modèles  de  parcours 


Fig.   1.  Modèle  I. 

"2.  Modèle  II. 

3.  Modèle  III. 

4.  Modèle  IV. 
a.  Modèle  V. 

G.  Base  d'un  segment  du  modèle  I. 

7.  Base  d'un  segment  du  modèle  II. 


8.  Base  d'un  segment  du  modèle  III. 


0.  Base  d'un  segment  du  modèle  IV. 
Ht.  Base  d'un  segment  du   modèle  V. 


Ces  einq  dernières  figures  représentent,  au  grossissement  uniforme  de  ",  des  coupes  prati- 
quées à  la  base  de  segments  tous  arrivés  au  même  degré  de  développement,  au  moment  de 
l'apparition  des  zones  génératrices  secondaires  intcrfasciculaircs. 


240  EXPLICATION  DES  PLANCHES 


PlancUe    vil. 


La  tige  dans  toute  son  étendue. 


Fiç.  \.  Développemenl  du  parcours  des  faisceaux  primaires  dans  l'axe  hypocotylé  et  dans  les 
segments  consécutifs  d'une  lijjr  principale  ayant  six  entrenœuds  distincts.  Les  régions 
internodales  ont  été  supprimées,  le   trajet  des  faisceaux  étant  rectiligne  dans  ces 


2.  Parcours  des  faisceaux  dans  la  région  d'insertion  et  le  segment1  d'une  tige  axillaire. 

ô.  Section  transversale  d'un  segment  '  d'une  jeune  tige  principale  au  niveau  de  la  sortie 
des  faisceaux  m  et  /. 

4.  Section  transversale  à  la  base  du  segment-  d'une  branche  axillaire  insérée  au  nœud 
eotylédonairc  de  l'Urtka  pilulifera.  Cette  section  offre  une  symétrie  altérée  par 
suite  du  grand  développement  pris  par  le  coté  antérieur. 

b.  Section  transversale  à  la  base  du  segment1  d'une  branche  axillaire  de  VUrtica  ilioira. 
On  remarquera  le  grand  développement  du  côté  antérieur.  Dans  cette  ligure  comme 
dans  la  précédente  la  flèche  indique  le  centre  (c)  de  la  lige  sur  laquelle  se  trouvait 
insérée  la  branche  axillaire  considérée. 


M, -m    de    L'Acad.  Royale  de  Belgique    T.XLVII 


Anatomie   de  l'Urùca   dioica.  PI   Vil 


1     (wm)^     lU3        (ph)f(w.Mj)?(b  I^MM'^MV  I  "  M?      I"    M 


Bruxelles 

LA  TIGE    DANS    TOUTE    SON  ETENDUE. 


Mrm   de   l'Acad. Royale  de  Belgique.  T. XLVI1 


Anatomie   de  L'Urtica   dioica.  PI   VI 11 


4.  (*) 


A  Gr  avis .  a  à  t 


LA  TIGE    DANS    TOUTE     SON    ÉTEND!   K 


■■    .  ■ 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  241 

Fl£tXl.CXl.e     "VIII. 

La  tige  dans  toute  son  étendue  (suite). 

Fis-  1  •  Portion  d'une  coupe  transversale  pratiquée  dans  le  segment  '  d'une  tige  principale  assez 
jeune  et  à  un  niveau  un  peu  inférieur  à  celui  de  la  sortie  des  faisceaux  m  et  /.  On 
remarquera  que  les  productions  libéro-ligneuses  secondaires  du  faisceau  La  sont 
normalement  développées,  tandis  que  celles  du  faisceau  lia  sont  remplacées  par 
du  T/'-.  Le  bois  et  le  liber  primaires  de  ce  dernier  faisceau  sont  donc  maintenant 
séparés  l'un  de  l'autre  par  une  zone  canibiforme  et  par  les  tissus  secondaires  que 
cette  zone  a  engendrés  (T/2  interne  et  externe). 

2.  Portion  d'une  coupe  transversale  pratiquée  dans  le  segment7  d'une  tige  principale 
assez  jeune.  On  y  voit  une  fibre  libérienne  primaire  isolée,  occupant  la  place  du 
faisceau  >.d\ 

5.  Un  faisceau  A  dans  un  segment  plus  élevé  que  le  précédent.  Le  bois  primaire  n'est 
représenté  que  par  une  seule  trachée. 

4  S,  6.  Coupes  transversales  pratiquées  à  des  niveaux  correspondants,  mais  à  des  hauteurs 
différentes  le  long  d'une  vigoureuse  lige  d'ordre  n.  Cette  lige  comptait  Irentc-scpl 
entrenœuds  distincts,  les  sept  premiers  segments  étant  souterrains.  La  première 
de  ces  coupes  a  été  pratiquée  à  la  base  du  segment  '  de  cette  tige,  c'est-à-dire 
dans  la  portion  souterraine  de  l'axe.  La  seconde  a  été  faite  à  la  base  du  segment  " 
qui  était  celui  dont  les  productions  secondaires  étaient  le  plus  développées;  ce 
segment  ne  portait  pas  d'inflorescences.  La  dernière  enfin  constitue  la  base  du 
serment27,  lequel  appartenait  à  la  région  de  l'axe  qui  était  garnie  d'inflorescences. 

7.  Section  transversale  d'ensemble  d'un  fragment  de  rhizome  cicatrisé.  Ce  fragment  ne 

contenait  que  trois  lames  libéro-ligneuses  secondaires. 

8.  Portion  prise  vers  l'intérieur  de  la  coupe  transversale  du  rhizome  représentée  par  la 

figure  4  ci-dessus.  Le  faisceau  /ga  est  réduit  à  ses  éléments  primaires  tandis  que  le 
faisceau  V  est  normalement  développé. 


)5 


Tome  XLVII. 


51 


24,2  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 

Planche    izx:. 

Segment  large.  —  Développement. 

Fig.  I.  Jeune  pousse  d'ordre"  au  moment  où  son  sommet  apparaît  à  la  surface  du  sol  On 
remarquera  la  forme  en  massue  de  la  tige  et  la  disposition  verticilléc  des  appendiees 
(feuilles  et  stipules  eaulinaires). 

2.  Sommet  végétatif  de  la  pousse  précédente  vu  de  profil. 

5.  Ce  même  sommet,  vu  par  en  haut,  à  un  fort  grossissement, 

i.  Section  radiale  d'un  sommet  végétatif  semblable.  -  On  y  voit  le  dermatogène  le 
mensteme  primitif,  l'ébauche  des  cordons  procambiaux  et  le  tissu  fondamental  interne 
en  vote  de  différenciation.  -  Ce  dernier  tissu  contient  déjà  de  l'air  dans  ses  méats. 

5.  Portion  centrale  de  la  coupe  8,  planche  X,  montrant  le  méristème  primitif  en  coupe 

transversale. 

6.  Cordon  méristématique  antérieur  de  la  coupe  3,  planche  X.  Aux  dépens  de  ee  cordon 

mer.stématique  se  forment  trois  cordons  procarobiaux  qui  correspondent  aux 
faisceaux  M«,  m,  W  ;  le  médian  offre  une  première  trachée  différenciée.  Le  tissu 
fondamental  primaire  intersystématique  ou  de  première  formaion  (T/"')  contient 
déjà  de  l'air  dans  ses  méats  et  circonscrit,  de  toutes  parts  le  cordon  méristématique 
en  voie  de  fragmentation.  Le  tissu  fondamental  primaire  inlrasyslématique  ou  de 
deuxième  formation  (T/  '  ")  commence  seulement  à  se  caractériser. 

7.  Section  transversale  des  faisceaux  M  et  m  peu  après  rétablissement  des  zones  généra- 

trices secondaires.  Celles-ci  fonctionnent  comme  eambimn  dans  le  faisceau  M  et 
comme  cambiforme  dans  le  (issu  fondamental  ainsi  que  dans  le  faisceau 


m. 


8.  Section  transversale  des  mêmes  faisceaux  M  cl  m  un  peu  plus  lard.  Le  T/s  se  compose 
maintenant  dune  zone  sclércnchymateuse  et  d'une  zone  parenchvmateusc. 


Mem    de   lAcad  Royale  de  Belgique.  T.  XL\'I  I 


Anatomie    de  IT'rtica    dioica     PI    IX. 

fe. 


7.  W 


8.    i^f5) 


A  Gravis    ad  nat  iel 


G    Severeyns.  hth  Bruxelles 


SEGMENT  LARGE.  DEVELOPPEMENT 


Mém   de    l'Acad   Royale  de  Belgique    T.XLVII 


Ânatomie    de  L'Urtîca   dioica,  PI  X 


■ 


SEGMENT  LARGE.-  I>E\  ELOPPEMENT 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  245 


Planebe    zxl. 
Segment  large.  —  Développement  (suite). 

Fig.   1   ;i  '<    Coupes  transversales  pratiquées  à  divers  niveaux  dans  le  sommet  végétatif  de  la 
pousse  représentée  planche  IX,  figure  1. 

1.  Coupe  qui  a  enlevé  le  point  végétatif. 

'2.  Coupe  pratiquée  immédiatement  au-dessous  de  la  précédente. 

5.  Coupe  passant  par  la  base  du  segment  ". 

4.  Coupe  passant  par  la  base  du  segment l0. 

'j.  Projection  sur  un  plan  horizontal  des  buit  segments  que  renferme  le  cône  végétatif 
étudié.  Les  quatre  systèmes  de  faisceaux  représentés  par  la  teinte  ombrée  convergent 
vers  le  centre  et  se  confondent  dans  le  mérisième  primitif.  On  remarquera  aussi  la 
disposition  des  appendices  en  verlicilles  alternants. 

i;  Un  des  quatre  systèmes  de  la  ligure  précédente  montrant  les  fractionnements  et  les 
différenciations  qui  s'opèrent  successivement  dans  ce  système. 

7.  Développement  du  parcours  des  quatre  cordons  méristématiques  que  contient  le 
segment  "  dont  la  base  est  représentée  par  la  figure  5  de  cette  planche. —  Le  parcours 
de  ces  cordons  méristématiques  appartient  au  modèle  I  alors  que  le  parcours  des 
faisceaux  primaires  qui  devaient  se  former  dans  le  même  segment  aurait  été  du 
modèle  IV. 

8  à  12.  Figures  schématiques  montrant  comment  s'opère  le  fractionnement  d'un  cordon 
méristématique  médian  et  d'un  cordon  méristématique  latéral  dans  un  segment 
de  chacun  des  cinq  premiers  ruodèles. 


214  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Planelie    XI. 


Variations  dans  le  temps  et  dans  l'espace  de  la  structure  d'un  faisceau  quelconque. 
(Pour  l'explication  de  ce  tableau  voir  pages  H 2  à   113.) 


Mém.de   l'Acad   Royale  de  Belgique .  T.  XLVI] 


Anatomie   .lr-  l'Urtica   dioica.  PI. XI. 


Pas  <!•'  division 
'  I  n 
faisceau 

simple  ) 


Du  isum 

,i  lu  période 

secondaire 

récente 


Du>i 
d  Iti  période 
secondaire 

il/IOU  ■..;• 


J)i  i'isi  on 

indiau  ee 

dés  l<i  période 

pruiKurc 


Ih  i  '/    ( 

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procambioU 

1  Trois  faisceaux 
primaires  j 


Meristèm  e 

pn  ni  i  1 1 1 
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tuéristèm  f 

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ri  i    îÀ  oat  iel 


VARIATIONS. DANS  LE  TEMPS  ET  DANS  T,'ESPACE,DE  L4  STRUCTURE  D'UN  FAISCEAU  QUEI£ONQUE 


M. -ni   de   l'Acad   Royale  île  Belgique    T  X1.V1I 


Anatomie    de  l'Urtica   Aiok;i     PI  XII 


pcb.  fc= 


7. 


ep     pcort     Lg    L1    lz  Cb  B; 

8.     (^) 


•vurelles 


A\K     HYPOCOTYLE 
STRI  CTURE  A  TOUS   LES   ÂGES 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  *245 


Flanelle     XII. 


Axe  hypocotylé.  —  Structure  à  tous  les  âge 


Fig.   1.  Coupe  transversale  vers  le  milieu  d'un  axe  hypocotylé  au  stade  procambial.  Celte  coupe 
provient  d'un  embryon  pris  dans  une  graine  nuire. 

2.  Coupe  transversale   pratiquée    vers   le   milieu    de  l'axe  hypocotylé    de   la    ligure    \, 
planche  XIII.  Formations  primaires. 

^>.   Lame  vasculaire  bicentre  du  faisceau  central  de  la  coupe  précédente. 

4.  La    même  vue    sur  une  coupe  radiale.  Les  flèches   indiquent    les   directions  suivant 

lesquelles  la  différenciation  ligneuse  s'est  produite. 

5.  Apparition  des  deux  zones  cambiales. 

6.  Etablissement  de  deux  arcs  cambiformes  réunissant  les  deux  zones  cambiales  apparues 

d'abord. 

7.  Fonctionnement  des  zones  génératrices  secondaires  (cambium  et  cambifornie). 

8.  Période  secondaire  ancienne.  Apparition  du  liège  qui  doit  décortiquer  le  parenchyme 

cortical. 

9.  Portion  centrale  d'une  coupe  transversale  pratiquée  près  du  nœud  colylédonaire.  On  y 

voit  les  trachées  (t.  i.)  des  faisceaux  i  en  contact  avec  celles  du  faisceau  bicentre. 


246  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Plancue     XIII. 

A.ve  hypocotylé.  —  Structure  à  tous  les  âges  (suite  . 
Fig.  1,  2,  5.  Graines  d'Urtica  dioica  en  germination. 
4.  Jeune  plantule. 

îi.  Extrémité  inférieure  d'un  axe  hypocotylé  au  moment  où  sort  la  racine  principale. 
0    Axe  hypocotylé  tubérisé. 

7.  Lame  vasculaire  bicentre  vue  sur  une  coupe  radiale  à  un  niveau  peu  inférieur  au  nœud 

colylédonairc. 

8.  Coupe  transversale  vers  le  milieu  d'un  axe  hypocotylé  tubérisé  tel  que  celui  représenté 

figure  C  Le  parenchyme  cortical  est  décortiqué. 

9.  Portion  centrale  de  la  coupe  précédente  grossie  davantage  et  montrant  la  lame  vasculaire 

primaire  bicentre. 

10.  Portion  prise  vers  la  périphérie  de  la  même  coupe  montrant  une  laine  libéro-ligneuse 

secondaire  environnée  de  'i'f'2. 

11,  12,   13,   14.  Coupes  transversale-,  pratiquées  vers  le  milieu  d'axes  hypocotylés  de  plus 

en  plus  développés. 

15.  Portion  centrale  d'une  coupe  transversale  pratiquée  dans  le  même  axe  hypocotylé  que 
celui  de  la  figure  12,  mais  à  un  niveau  supérieur.  On  y  constate  la  présence  des  deux 
faisceaux  i. 


Méro   de   I'Acad. Royale  de  Belgique.  T. XLVI] 


Anatomie    di    I  I   rtica    dioica.  PI  X11I 


M3Ï  M°P 

13.  rf) 


14,.  f 


■  nat  Ael. 


il        ruxeELes. 


AXE    HYPOCOTYLE 
STRUCTURE  A  TOUS   LES    VGES 


Mcin   de   l'Acad   Royale  de  Belgique    TXI.VII 


iiiatomie    de  I  1  i  in-,i   dioiea.  l'I   XIV 


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15. 

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\XE     HYPOCOTYLE 


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l'ARCOI  RS  DES  FAISCEAI  \  PRLM  \IRES  ET  DES  LAMES   LtBERf  i   LIGNE!  SES  SECONDAIRES 


EXPLICATION  l>f;s  PLANCHES.  247 


T^rsfcxxcrixe    xi"v. 

Axe  hypocotylé.  —  Parcours  des  faisceaux  primaires  et  des  lames  libéro-lùjmuses 

secondaires 


Fig.  i  à  !).  Dessins  schématiques  représentant  une  série  de  coupes  transversales  pratiquées 
à  divers  niveaux  dans  un  axe  hypocotylé.  Ces  dessins  montrent  de  quelle  façon 
s'opère  la  mise  en  rapport  des  faisceaux  monocentres  de  la  tige  avec  le  faisceau 
bicentre  de  la  racine. 

10.  Développement  des  faisceaux  rencontrés  par  les  coupes  transversales  précédentes.  Les 

niveaux  numérotés  à  droite  de  la  figure  correspondent  à  ces  coupes.  La  mise  en 
rapport  des  deux  faisceaux  i  de  l'axe  hypocotylé  avec  le  faisceau  bicentre  de  la  racine 
s'opère  dans  la  région  comprise  entre  les  niveaux  b  et  c. 

1 1.  Parcours  des  faisceaux  primaires  dans  l'axe  hypocotylé  dont  la  figure  2,  planche  XII, 

représente  la  structure  vers  le  milieu.  Les  flèches  I1"  et  (•'  représentent  les  deux 
premières  trachées  du  faisceau  bicentre  de  la  racine.  La  mise  en  rapport  des  deux 
faisceaux  i  avec  le  faisceau  de  la  racine  s'opère  dans  la  région  a  a' . 

12.  Parcours  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  anciennes  dans  l'axe  hypocotylé  dont 

la  figure  8,  planche  XII,  représente  la  section  transversale  vers  le  milieu,  lî'2  r  désigne 
les  deux  massifs  libéro-lignrux  secondaires  de  la  racine. 

13.  Parcours  des  faisceaux  primaires  dans  l'axe  hypocotylé  dont  la  figure  12,  planche  Mil, 

représente  la  section  transversale  vers  le  milieu.  Les  flèches  (,a  et  (ln  ont  la  même 
signification  que  dans  la  figure  11.  n  a'  indique  la  région  de  mise  en  rapport  des 
faisceaux  î  de  l'axe  hypocotylé  avec  le  faisceau  bicentre  de  la  racine. 

14.  Parcours  des  lames  libéro-ligneuses  secondaires  les  plus  récentes  du  même  axe  hypo- 

cotylé. On  y  remarque  I  insertion  de  plusieurs  racines  (r).  Le  niveau  m  ni  passe  par 
le  milieu  de  l'axe  hypocotylé  et  correspond  à  la  coupe  représentée  par  la  ligure  \-l, 
planche  XIII. 


248  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


DEUXIÈME    PARTIE. 

LA  FEUILLE. 

T=»l  £t,lT.c3  lie    XV. 

SI  rue!  me    d'un    cotylédon. 

Fig.   1.  Nervalion  d'un  cotylédon. 

i>.  Glande  terminale  du  même  à  un  fort  grossissement. 

iï.  Section  transversale  d'ensemble  vers   le  milieu  du  pétiole.  La  (lèche  indique  la  position 
du  centre  de  l'axe  (c)  dont  dépend  l'appendice  considéré. 

4.  Section  transversale  d'ensemble  à  la  base  du  limbe. 

5.  Portion  centrale  de  la  coupe  ligure  3,  amplifiée  davantage.  On  y  remarque  l'orientation 

pa'r Meulière  des  deux  faisceaux. 

6.  Partie  ligneuse  des  deux  faisceaux  cotylédonaires  au  niveau  de  leur  sortie  de  l'axe 

hypocotylé.  Les  flèches  indiquent  dans  quelle  direction  s'est  opérée  la  différenciation 
ligneuse  dans  chacun  de  ces  faisceaux. 

7.  8,  9.  Coupes   transversales  pratiquées  en  différents  points  du  limbe  d'un  cotylédon. 

Les  cellules  du  mésophyllc  de  la  figure  8  contiennent  de  gros  grains  de  chloro- 
phylle et  des  granules  calcaires  libres  généralement  plus  petits.  Dans  la  figure  i) 
ces  granules  ont  été  représentés  seuls. 

10.  Coupe  transversale  du  limbe  d'un  cotylédon  passant  parla  glande  à  eau  qui  termine  la 

nervure  médiane  de  ce  cotylédon.  On  y  remarque  un  stomate  ordinaire  à  la  face 
postérieure  et  un  stomate  beaucoup  plus  petit  au-dessus  de  la  glande  du  côté  antérieur. 

11.  Epidémie  postérieur  (inférieur)  montrant  quelques  grands  stomates.  Ceux-ci  font  défaut 

dans  la  région  qui  correspond  à  la  glande  à  eau. 

12.  Épidermc  antérieur  (supérieur).  On  y  remarque  une  douzaine  de  petits  stomates  sur  le 

renflement  qui  correspond  à  la  glande  à  eau.  On  observe  aussi  la  glande  terminale 
flétrie. 


Mém   de    l'Acad. Royale  de  Belgique    '1'  XI. VII 


Anatomie   de  l'Urtica   dioica.  PI  XV 


STRUCTURE     D  l   X     CO'H  I.KDON 


Mciii    de    L'Acad    Royale  d^  Belgique     I    \1.VI 


Anatomie    de  l' Ur  tic  a   dioica     l'I   XVI 


A  Gravis,  ad  nat  ciel 


17 

"  ■   ■  ■ 


STRI  CTI  RE  D'1  NE  FEt  ILLE^DE  fATIGE  PRINCIPALE 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  219 


Planene   xvi. 

Structure  d'une  feuille  '  de  la  tige  principale. 

Fig.  1.  Un  cotylédon  pris  dans  une  graine  mûre  avec  les  feuilles  de  la  première  paire.  On 
remarquera  la  glande  qui  termine  chacun  de  ces  appendices. 

2.  Les  feuilles  de  la  préparation  précédente  grossies  davantage. 

3  à  8.  Feuilles  '  de  la  tige  principale  en  voie  de  développement.  Elles  proviennent  de 
plantes  en  germination  de  plus  en  plus  âgées.  On  y  constate  la  formation  basipète  des 
dents  et  des  nervures. 

9.  Feuille  '  de  la  tige  principale  adulte  choisie  parmi  les  plus  régulières  et  les  plus  normales. 

10.  Feuilles  de  la  première  paire  prises  dans  une  graine  mûre  et   montrant,  à   un   fort 
grossissement,  les  glandes  terminales  portées  par  un  support. 

H   et  12.  Feuilles  de  la  première  paire  au  début  de   la  germination.  Certaines  cellules 
épidermiques  commencent  à  s'allonger  pour  former  des  poils  piquants. 

13.  Section  transversale  d'ensemble  pratiquée  vers  le  milieu  du  pétiole  de  la  feuille  repré- 

sentée figure  9  ci-dessus. 

14.  Le  faisceau  médian  de  la  coupe  précédente  grossi  davantage. 

15.  Section  transversale  d'ensemble  pratiquée  à  la  base  du  limbe  de  la  feuille  figure  9. 

16.  Section  transversale  pratiquée  vers  le  milieu  de  la  nervure  médiane  de  la  même  feuille. 

17.  Section  transversale  pratiquée  vers  le  milieu  d'une  nervure  basilaire  latérale. 

18.  Coupe  transversale  pratiquée  dans  le  limbe.  Cette  coupe  a  rencontré  un  stomate  et 

deux  cystolithes  vus  de  côté  et  par  leur  petit  bout. 

19.  Portion  d'une  coupe  transversale  du  limbe  montrant  un  cystolilhe  vu  de  côté  et  en  long. 

20.  Epiderme  antérieur  (supérieur)  de  la  même  feuille.  Les  cystolithes  sont  vus  de  face. 

21.  Epiderme  postérieur  (inférieur).  Les  stomates  sont  abondants  et  les  cystolithes  rares. 

22.  Terminaison  d'une  nervure  dans  une  glande  à  eau. 


Tome  XLVII.  32 


250  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Plancbe    XVII. 

Parcours  des  faisceaux. 

Fig.  1.  Parcours  des  faisceaux  de  la  tige  qui  concourent  à  la  formation  d'une  feuille  primor- 
diale et  d'un  rameau  inséré  à  l'aisselle  de  cette  feuille.  Os  faisceaux  sont  ceux  qui 
composent  un  système  M. 

2.  Insertion  d'une  nervure  médiane. 

5  à  8.  Insertion  des  nervures  basilaires  latérales   et   des   nervures   secondaires,    ter- 
tiaires, etc. 

9.  Parcours  des  faisceaux  dans  une  feuille  du  modèle  I. 

10.  Parcours  des  faisceaux  dans  une  feuille  du  modèle  II. 

1 1.  Parcours  des  faisceaux  dans  une  feuille  du  modèle  III. 

12.  Parcours  des  faisceaux  dans  la  feuille1   d'une  tige  principale.  Cette  feuille  est  repré- 

sentée par  la  figure  9,  planche  XVI,  cl  la  figure  2,  planche  XIX. 

I  ô.  Parcours  des  faisceaux  dans  la  feuille  de  la  planche  XX,  figure  I  G. 
14.  Parcours  des  faisceaux  dans  la  feuille  de  la  planche  XX,  figure  15. 


Productions  épidermiques. 

15.  Poil  urticantdans  lequel  se  manifestent  des  courants  protoplasmiques. 

10,  18  et  19.  Poils  piquants  en  voie  de  développement  et  renfermant  encore  un  noyau  ainsi 
que  des  cordons  protoplasmiques. 

1 7 .  Bord  d'une  jeune  stipule  garni  de  poils  piquants  et  glandulifères. 

20.  Un  poil  piquant  complètement  développé. 

21.  Un  poil  urlicant  coupé  longitudinalement. 

22.  Poil  glandulifère  très  jeune. 

25,  24  et  25.  Poils  glandulifères  adultes. 

26  à  29.  Formes  anormales  de  poils  provenant  de  l'entrenœud  '  d'une  jeune  tige  principale. 


Ml  M  11 


de   l'Acad  Royale  de  Belgique    T.XLVII. 


Anatomie    de  l'Urtica   dioica    PI  XVII 

M  Tli 


15  22.  (A5i)    23.        24.PP-)  25 

■  I   ctat  del 


21.  7, 


27.  W 


29.>^> 


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PARC01  RS   DES  FAISCEAUX  ET  PRODUCTIONS  EPIDERMIQ1  ES  DES  FEUILLES 


Mém    de    L'Acad  Royale  de  Belgique    T  XLVfl 


Anatomie   de  l'Urtica   dioica.  PI.XVIII. 


20.   '-■■•(■•-■■ 


21.  W 


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EXPLICATION  DES  PLANCHES.  251 


PlancJie    XVIII. 

Structure  d'une  feuille  compliquée. 

Fig.  1  à   10.  Feuilles  en  voie  de  développement  prises  dans  un  bourgeon  terminal  au  moment 
où  ce  bourgeon  ne  renfermait  que  des  feuilles  du  modèle  III. 
1.  Une  des  feuilles  du  segment  \ 
2  et  3.  Feuille  du  segment  n~'. 

4  et  5.  Feuille  du  segment n_î,  vue  de  face  et  de  profil. 
6  et  7.  Feuille  du  segment  n_:5. 
8  et  !).  Feuille  du  segment n_i. 

10.  Feuille  du  segment  "~s. 

Les  deux  premières  feuilles  sont  reproduites  au  grossissement  de  50  diamètres; 
les  deux  suivantes  au  grossissement  de  20,  et  les  deux  dernières,  au  grossissement 
de  12  diamètres. 

11.  Section  transversale  d'un  bourgeon   terminal  montrant  le  mode  de  vernation.   Les 

nombreux  poils  qui  garnissaient  les  appendices  ont  été  supprimés. 

12.  Section  transversale  d'ensemble  pratiquée  vers  le  milieu  du  pétiole  d'une  feuille  du 

modèle  II. 

13.  Section  transversale  pratiquée  vers  le  milieu  du  pétiole  d'une  feuille  du  modèle  III 

(feuille  de  la  figure  7,  planche  XIX). 

14.  Section  transversale  pratiquée  à  la  base  du  limbe  de  la  même  feuille. 

15.  Section  transversale  pratiquée  vers  le  milieu  de  la  nervure  médiane. 

16.  17  et  18.  Sections  transversales  pratiquées  vers  la  base,  le  milieu  et  le  sommet  de  la 

nervure  basilaire  latérale  L'. 

19.  Un  faisceau  de  stipule  montrant  l'indication  d'une  zone  cambiale. 

20.  Faisceau  médian  de  la  coupe  13  grossi  davantage. 

21.  Fragment  d'épiderme   antérieur  (supérieur)  de  la   feuille  représentée  planche  XIX, 

figure  7.  On  y  voit  trois  cystolithes  de  face. 

22.  Coupe  transversale  d'une  portion  du  limbe  de  la  même  feuille  avec  deux  cystolithes  vus 

de  profil. 

23.  Portion  du  réseau  formé  par  les  plus  petites  nervures  de  la  même  feuille  (vue  par  la  face 

antérieure).  Des  glandes  à  eau  s'observent  au  point  de  terminaison  et  plus  souvent  au 
point  d'anastomose  de  ces  petites  nervures. 

24.  Coupe  transversale  du  limbe  rencontrant  une  glande  à  eau  de  la  figure  précédente. 


252  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


Planche    xix. 


Nervation. 


Fig.  I.  Jeune  plante  d'Urtiea  dioica  ayant  germé  très  lentement  dans  des  conditions  défavo- 
rables. Les  feuilles  de  la  première  paire  sont  dépourvues  de  dents  et  ressemblent 
beaucoup  aux  cotylédons. 

2.  Feuille  '  de  la  tige  principale  choisie  parmi  les  plus  normales  (grandeur  naturelle).  Cette 
même  feuille  est  amplifiée  deux  fois  à  la  planche  XVI,  figure  9. 

5.  Feuille'  d'une  tige  principale  assez  faible  grossie  trois  fois.. 

4.  Préfeuillc  d'une  tige  axillaire  insérée  au  nœud1  d'une  lige  principale. 

b'.  Préfeuillc  d'une  tige  axillaire  insérée  à  un  nœud  beaucoup  plus  élevé. 

f>.  Feuille  d'une  tige  d'ordre"  encore  dépourvue  d'inflorescences  et  ayant  crû  spontané- 
ment au  bord  d'un  fossé  herbeux. 

7.  Feuille  d'une  tige  d'ordre"  mesurant  2m,2S  de  haut.  Cette  feuille  provient  de  la  région 

moyenne  de  cet  axe  et  était  insérée  sur  un  segment  qui  portait  des  inflorescences. 

8.  Feuille  prise  vers  le  sommet  d'une  tige  d'ordre"  moins  grande  que  la  précédente. 

9.  Une  feuille  insérée  à  l'un  des  segments  inférieurs  d'une  tige  principale  développée 

spontanément  au  pied  d'une  haie  morte. 

10.  Une  des  stipules  du  segment2  d'une  tige  principale. 

I  I.  Une  des  stipules  d'un  segment  très  élevé  appartenant  à  une  lige  d'ordre". 

\1.  Portion  de  la  base  d'une  feuille.  Dans  cet  exemple,  il  n'est  pas  possible  de  déterminer 
l'ordre  de  la  nervure  qui  aboutit  à  la  dent5,  ni  de  décider  par  l'examen  extérieur  s'il 
y  a  une  ou  deux  nervures  basilaires  latérales  de  chaque  côté  de  la  médiane. 

13.  Projection,  sur  un  plan  horizontal,  d'un  nœud  de  la  tige.  Les  rapports  des  faisceaux  de 

l'axe  avec  ceux  des  appendices  et  les  rapports  de  ces  derniers  faisceaux  entre  eux 
semblent  indiquer  que  les  quatre  stipules  caulinaires  sont  homologues  des  deux 
feuilles.  Les  arcs  tracés  en  traits  interrompus  n'existent  pas  chez  l'Ortie,  mais  seule- 
ment chez  le  Houblon,  dont  les  stipules  sont  interpétiolaires. 

14.  Projection  sur  un  plan  horizontal  de  la  hase  du  limbe  d'une  feuille  du  modèle  II.  On 

y  voit  la  mise  en  rapport  des  faisceaux  du  pétiole  avec  ceux  du  limbe. 


Mcn,   de   L'Acad  Rivale  de  Belgique    T.XLVI1 


Anatoraie    île  l'L'rtica    dioica.   l'I   MX 


'...     1.-1   r.  il  Hei 


■    ■  ■  ■  . 


\  E  R\  ATI  0  N 


yïém    <!<     i   Vcad    Royale  <le  Belgique    T.XLYÏÏ. 


Anatomic    de  11 "rtica    dioica.   PI  XX 


A  .Gravis ,  ad  nat  del 


■ 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  253 


Planche    ^c^c. 


Nervation  (suite). 


Fig  1.  Feuille  d'une  tige  d'ordre"  ayant  poussé  spontanément  dans  un  jardin  et  ne  portant 
pas  encore  d'inflorescences.  Cette  feuille  était  insérée  au  cinquième  segment  au-dessus 
du  sol. 

2  à  5.  Un  cotylédon  et  une  feuille  de  chacun  des  trois  premiers  segments  d'une  plante 
ayant  germé  très  lentement  en  appartement  au  sortir  de  l'hiver.  —  Le  cotylédon  et  la 
feuille  *  sont  grossis  cinq   fois;  les  deux  autres  feuilles  sont  amplifiées  trois  fois. 

6,  7  et  8.  Une  feuille  de  chacun  des  trois  premiers  segments  d'une  plante  ayant  germé 
en  été  dans  le  sol  riche  et  humide  d'une  couche  (grandeur  naturelle).  La  compa- 
raison de  ces  feuilles  à  celles  de  la  série  précédente  met  en  évidence  l'influence 
des  conditions  biologiques  sur  la  forme  des  appendices. 

9.  Feuille  dégradée  prise  vers  le  sommet  de  la  portion  souterraine  d'une  tige  d'abord 
rampante  à  la  surface  du  sol. 

10.  Une  des  stipules  insérées  sur  le  même  segment  que  la  feuille  précédente. 

11.  Feuille  plus  dégradée  encore  provenant  d'une  lige  entièrement  souterraine. 

12.  Stipule  correspondant  à  la  feuille  précédente. 

13  à  16.  Feuilles  prises  à  diverses  hauteurs  le  long  d'une  lige  d'ordre  n  dont  la  portion 
inférieure  seule  est  souterraine. 

15.  Feuille  de  l'un  des  segments  de  la  portion  souterraine. 

14.  Feuille  du  segment  suivant. 

15.  Feuille  d'un  segment  situé  très  près  de  la  surface  du  sol. 

16.  Feuille  d'un  segment  aérien. 


Toi  EXPLICATION  DES  PLANCHES. 


TROISIÈME    PARTIE. 

LA   RACINE. 

F»ianoHe   xxi. 

Structure  de  la  racine. 

Fiç.  1.  Coupe  transversale  pratiquée  très  près  du  sommet  végétatif  d'une  racine  dans  la  région 
encore  recouverte  par  la  pilorhize.  —  Stade  procambial. 

2.  Portion  d'une  coupe  transversale  pratiquée  plus  près  encore  du  sommet  de  la  racine 
et  montrant  le  mode  de  formation  du  parenchyme  cortical. 

5.  Coupe  transversale  de  la  racine  principale  d'une  plante  en  germination  en  un  point  où 
s,c  produit  l'exfoliation  de  l'assise  pilifère.  La  partie  postérieure  est  déjà  entièrement 
dénudée.  Les  tissus  primaires  de  cette  racine  peu  vigoureuse  à  l'origine  sont  complè- 
tement différenciés. 

4.  Coupe  transversale  d'une  racine  vigoureuse  née  sur  une  autre  racine.  Période] primaire. 

5.  Moitié  droite  de  la  lame  ligneuse  primaire  d'un  faisceau  bicentre  en  coupe  transversale. 

6.  La   même  vue  sur  une  coupe  radiale. 

7.  Portion  d'un  massif  libérien  primaire  en  coupe  transversale. 

8.  Portion  d'un  massif  libérien  en  coupe  longitudinale. 

9.  Coupe  transversale  d'une  racine  après  l'établissement  des  deux  zones  cambiales.  Les 

cellules  de  la  membrane  rbizogène  se  sont  déjà  recloisonnées  pour  former  la  couche 
de  liège  qui  doit  décortiquer  le  parenchyme  cortical. 

10.  Portion  de  la  coupe  transversale  d'une  racine  après  rétablissement  des  arcs  cambi- 

formes.  —  Période  secondaire. 

11.  Coupe  transversale  pratiquée  près  de  l'insertion  d'une  jeune  racine  insérée  à  l'un  des 

nœuds  inférieurs  d'une   pousse  aérienne  rampante.   Le   faisceau  est    ici    tricentre 
(anomalie). 


Mém    de   VAcad.  Royale  de  Belgique.  T.XLV11 


Anatonuc    de  L'Urtica   dioica.  PI. XXI. 


A  Gravis  ,  ad  rvat  del 


G  Severeyns,  litli  Bruxelles 


STRUCTURE     DE     LA     RACINE. 


Mêm.de   l'Acad  Royale  de  Belgique    TXLVII 


Anatomîe    de  l'Urtica    dioica.  Pl.XXM 


Cf.      p_cort_Op_  pd>  C'C'C'C'C1  „„       n 


■ 


..  ■    ■  th.I  ruxdles 


STRUCTI   RE     DE     LA      R  \  C  [  NE. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES.  255 


Piancne    xxn. 

Structure   de  la  racine  (suite). 

Fig.  I.  Coupe  radiale  d'un  embryon  pris  dans  une  graine  mûre  d'Urtica  urens.  La  section  est 
perpendiculaire  à  la  surface  des  deux  cotylédons  et  montre  en  même  temps  que 
la  structure  du  sommet  végétatif  de  la  racine  principale,  les  rapports  de  cette  racine 
avec  les  autres  parties  de  l'embryon.  Cette  coupe  ne  passe  pas  par  le  milieu  du  point 
végétatif  de  la  gemmule,  mais  par  l'une  des  feuilles  de  la  première  paire  (fe1);  cette 
feuille  est  surmontée  d'une  glande  terminale  (gl.  t.).  —  Lors  de  la  germination,  la 
couche  superficielle  de  l'axe  hypocotylé  sera  exfoliée  au-dessous  du  niveau  </. 

2.  Coupe  radiale  optique  d'une  cellule  du  parenchyme  cortical  d'un  axe  hypocotylé  pris 
dans  la  graine. 

5.  L'ne  cellule  semblable  après  la  germination  pour  montrer  l'énorme  accroissement  dont 
celte  cellule  est  le  siège. 

4.  Coupe  radiale  du  sommet  végétatif  d'une  jeune  racine  d'Urtica  dioica  insérée  à  l'un 
des  nœuds  d'une  lige  rampante.  Le  niveau  n  n'  correspond  à  la  coupe  représentée 
par  la  figure  i,  planche  XXI. 

S  à  S.  Coupes  transversales  pratiquées  de  dislance  en  distance  le  long  d'une  racine 
principale  très  développée. 

9  et  10.  Coupes  transversales  dans  une  racine  de  deuxième  ordre  1res  développée. 

1 1.  Jeunes  poils  radicaux. 

12.  Un  poil  radical  plus  âgé  et  garni  des  particules  terreuses  auxquelles  il  s'est  soudé. 


256  EXPLICATION  DES  PLANCHES 

Plancbe    XXIII. 

Structure    de    ta    racine   (suite). 

Fie.   1.  (loupe  transversale  pratiquée  près  de  l'insertion  d'une  ratine  née  à  l'un  des  nœuds 
d'un  rhizome.  Cette  racine  très  développée  mesurait  six  décimètres  de  longueur. 

2.  Coupe  transversale  pratiquée  quelques  millimètres  au-dessous  de  la  précédente. 

ô.  Région  centrale  de  la  coupe  précédente  montrant  un  bicentre  réduit  a  cinq  éléments 
vasculaires. 

4.  Coupe  transversale  pratiquée  un  décimètre  au-dessous  de  la  coupe  figure  2. 

5.  Région  centrale  de  la  coupe  précédente.  Le  bicentre  est  ici   composé  d'une  douzaine 

d'éléments  vasculaires. 

(i.  Portion  de  la  coupe,  figure  4,  prise  vers  la  périphérie  et  grossie  davantage.  On  y  voit 
un  massif  ligneux  secondaire  entremêlé  de  Tf-  interne. 

7.  Section  transversale  d'ensemble  d'une  racine  au  niveau  de  l'insertion  d'une  radicelle. 

8.  Portion  grossie  de  la  section  précédente  montrant  la  mise  en  rapport  des  trachées  de 

la  radicelle  avec  les  trachées  de  la  racine-mère. 

9.  Coupe  radiale  d'une  racine  dans  le  plan  du  bicentre  montrant  également  l'insertion 

des  radicelles. 

10  et  11.  Racines  nées  au  nœud  d'un  rhizome  et  offrant,  de  fausses  dichotomies. 

12.  Section  transversale  au  niveau  d'une  de  ces  fausses  dichotomies. 

13.  Parcours  des  faisceaux  primaires  dans  un  nœud  de  la  tige  souterraine.  On  remarquera 

l'insertion  de  quatre  racines  à  l'aisselle  des  stipules  et  l'orientation  du  faisceau  de 
ces  racines. 

14.  Région  d'insertion  d'une  racine  âgée  près  du  nœud  d'un  rhizome  très  développé.  On 

peut  reconnaître,   dans  cette  figure,  la  continuité  des  productions  libéro-ligneuses 
secondaires  de  la  tiare  avec  celles  de  la  racine. 


od~)ëpo 


Mém   île    l'Acad  .Royale  de  Belgique .  T.XLVII 


Anatomie    de  IVrtica    dioica    PI  .XXIII 


13. 


lcI  aat  del 


1.  (f) 


STRUCTURE     DE     LA     RACINE 


■  :  eynE  hth  Bruxelles 


DEMONSTRATION  ELEMENTAIRE 


DE  LA 


LOI  SUPREME  DE  WRONSKI; 


PAii 


Ch.  lagrakge, 


Astronome  u  l'Observatoire  royal  de  Bruxelles 


(Préseuté  à  la  Classe  des  sciences  dans  la  séance  du  ~2  aoûl  1884.  ) 


Tome  XLV11. 


DEMONSTRATION  ÉLÉMENTAIRE 


DE   LA 


LOI  SUPRÊME  DE  WRONSKI, 


I.  J'ai  démontré  (*)  que  si  Fa;  y,ar  y^x  ...  <snx  sont  finies  et  continues 
ainsi  que  leurs  v  premières  dérivées  (y  £  n  -+-  \  )  de  x  =  a  à  x  =  a  -f-  H , 
leurs  n  premières  dérivées  étant  d'ailleurs  finies  et  déterminées  pour  x  =  a, 
on  a,  de  x  =  a  à  x  =  «  +  H,  la  formule 

(1) Fx  =  a„  -+-  «i<Pi*  ■+■  ajCfija;  +  •••  +  u„<p„x  +  R, 

où  le  coefficient  général  a  ,  supposé  d'ailleurs  déterminé,  est  donné  par 

|   cpga  <pjq  <pfr  ■ . .  <pg  :ja  F^q  qflflq  . . .  qfri   | 

et  le  reste  R  par 

<pSo<p|q...<p;q  Fv'"+9o9i-9-.»)   | 
(3)     •    •     •     •    R=  |  *•«....«.  I  #tV,..Mi^H«(,'-0'l'>.-"'). 

?„  +  ,#  étant  une  fonction  finie  et  continue  ainsi  que  ses  v  premières  dérivées 
dea;  =  aà<r  =  a-|-  H,  et  nulle  ainsi  que  ses  n  premières  dérivées  poura?=a. 
Le  symbole  v{a-\-  9a9{ ...  Bvli),  où  h  =  x  —  a,  indique  qu'il  faut  prendre 
la  dérivée  Seme  et  y  faire  x  =  a  +  909i...9.Ji 

».  — *.  0  <  e,  <  t 
1  o  <  i,  <  \ 

Pour  v  =  n  +  1 ,  9,, _,_  t a?  =  (a?  — «)"  +  l,  le  reste  R,  en  posant  d'ailleurs 
0O0,  ...9y  =  9,  0  <  û<  1,  prend  la  forme 

|   cp;aq>;a...^aF"+,(»+e'"  |         (x  -  a)"*' 

(4) K  == ; ; - . 

I   (p,q  <p2a  . . .  y"a   \  i  .  2 . 3  . . .  w  -+-  i 

(')  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  sciences  de  Paris,  9  juin  1884. 


4  DEMONSTRATION  ELEMENTAIRE 

II.  La  loi  suprême  de  Wronski  consiste  dans  le  fait  en  une  forme 
particulière  (suite  de  ternies  dépendants  des  indices  p,  p  +  1,  ^-f-  2,  ...) 
donnée  au  coefficient  général  aM  de  la  relation  indéfinie 

(5) Fx  =  «0  -+-  0|f|Z  •+-  »2(p2x  +  ■■•-+-  a^^x  -+   •••à  l'infini. 

Parlant  de  cette  relation  indéfinie,  Wronski  calcule  en  fonction  des  diffé- 
rences finies  des  fonctions,  sous  forme  de  suites  infinies,  les  coefficients 
«0  a,  ...  a  ,  ...;  il  remplace  ensuite  dans  chacun  des  termes  de  ces  suites 
les  différences  finies  par  les  différentielles  des  fonctions. 

Suivant  la  remarque  de  M.  De  Tilly  (*),  il  résulte  de  celte  manière  de 
procéder  que  la  loi  de  Wronski,  tout  en  reproduisant,  ainsi  que  le  constate 
un  rapport  célèbre  de  Lagrange  et  Lacroix,  la  forme  des  coefficients  de 
différentes  formules  déjà  connues,  n'est  pas  démontrée  exacte,  et  qu'on  peut 
même  affirmer  qu'elle  n'est  pas  exacte  en  général. 

III.  Je  vais  d'abord  faire  voir  que  la  forme  remarquable  donnée  par 
Wronski  à  ses  coefficients  aQ  n[  ...  a  ...  se  déduit  très  simplement  de  la 
formule  (2)  sans  passer  par  le  théorème  compliqué  dont  il  se  sert  (Philoso- 
phie de  la  technie,  lre  section,  pp.  188-222). 

D'après  l'expression  (2),  «„«,  ...  a„  sont  les  racines  du  système  des  n  -f- 1 
équations  du  premier  degré 

!Fx  =  H0(puX  ■+-  <(|<pi£  -+-•••  +  «„<p„JC  (tto) 
F'j  =  a^x  +  a,<p',x  -+-  •  •  •  -+-  «„<p>  (a,) 
F"x  =  a0<p|i'x  -♦-  a,(pjx  -i-  •  ■  •  -i-  anylx     (a„) 

où  l'on  fait  x  =  a  et  où  l'on  suppose  ytix  =  1. 

Prenons  sur  l'équation  (4)  les  dérivées  premières  des  deux  membres  et 
divisons  ensuite  les  deux  membres  de  l'équation  résultante  par  le  coefficient 
de  a,  dans  cette  équation  (coefficient  qui  sera  ici  <?\x);  prenons  de  même 
sur  cette  équation  ainsi  transformée  par  la  division,  les  dérivées  premières 
des  deux  membres  et  divisons  ensuite  les  deux  membres  de  l'équation  résul- 

(')  Bulletin  fie  l'Académie  îles  sciences  de  Belijique,  5e  série,  t.  V,  n"  S. 


DE   LA  LOI  SUPREME  DE  WRONSKI. 


tante  par  le  coefficient  de  a.,  dans  cette  équation;  prenons  de  nouveau  les 
dérivées  premières  sur  celle  équation  ainsi  transformée  par  la  division, 
divisons  l'équation  résultante  par  le  coefficient  de  «:1,  et  opérons  ainsi  de 
suite  n  fois;  en  supposant  que  les  diviseurs  successifs  ne  sont  pas  nuls  et  en 
remarquant  que  pour  x  =  a,  les  termes  qui  proviennent  du  reste  K  dans 
ces  opérations  successives  sont  tous  égaux  à  zéro,  nous  obtiendrons  facile- 
ment pour  la  détermination  des  coefficients  a0  «,  ...  a„  le  système  (b)  équi- 
valant à  (a)  : 

|  Fx     =  f'o  -•-  (ii^x  -+-  afflux   -+-  •■ 

|   F(l)  =  a,        -h  a,<p(l|, -h  •• 

F(2)=  a2         +  ■• 

(■») 


rrucpvx    -+-  • 

•  +-  an<pnx 

uvtp(l)v  h  • 

•  -t-  a„<p  (  1  ), 

av<p("2)v  -*-  • 

•  +  «.?(»). 

(x=a). 


FW  = 


Ov<p(M)v  ■ 


"M^n 


\  F(n)  =  a„ 

où  les  fonctions  auxiliaires  générales  ?(/*),  <f{p)v  sont,  d'après  le  mode  de 
formation  indiqué  plus  haut,  données  par  les  relations 


(b,) 


?(l)v  = 


(2)»  = 


<p(5)u 


?(F)v 


<p„x 

y'(3J. 
<pV  —  *)v 


et 


F(l)  =  — 


F  (2): 

F  (3): 


F'(l) 

V(*)* 
F'(2) 


»n        FV--I) 
1  (")  =  ITT 


P'(f  —  0/«  ?'(f  — !)/• 

Pour  tirer  des  équations  (b)  l'expression  du  coefficient  général  a  ,  dési- 
gnons par 

des  quantités  à  déterminer,  puis  multiplions  respectivement  par 
les  deux  membres  de  la 

ji+l'     ^  -t-  2°     fi-+-3'...fi-Hy+l*...«-+-le 

des  équations  (b),  et  ajoutons  ensuite  membre  à  membre  ces  équations  ainsi 


0  DÉMONSTRATION  ÉLÉMENTAIRE 

multipliées.  En  égalant  à  zéro  dans  l'équation  résultante  les  coefficients 
de  aF+l  au+»  ...  cip+y  ...  a„,  on  obtient,  pour  la  détermination  des  n  —  p 
quantités  à  déterminer,  les  n  —  p  équations  du  premier  degré 

I  —  Mp)i  =  <P(f*V-H 

-  +(ft),      =<p(f»V+j-+-+(c)i<p(/* +  !),«+, 


(6) 


—  +  (f*)»        =?icWv+f((«)l?(f+  1V+vH M(p)v    i<p(fA-*-V — i)/*+v 

—  +(f*).-^  =<Kf»)n     +*(p)i<P(f  +  ')„     +  —  +  *(f»)»_i9((i+v— i)„  ->-  •••  -+-  +(p)„^,<p(n  -1)„ 

et  avec  ces  valeurs  l'équation  résultante  se  réduit  à 

(7).     .     .     a/l  =  F(fi)  -+-  ^),F(m-+-  1)  -*-  ...  -+-  ^F^-t-  v)-t-  -  -+-  f(^)n_MF(n) 

qui  donne  le  coefficient  «^  sous  la  forme  d'une  suite  de  termes  dépendants 
des  indices  p,  p  -f-  1>  p  +  2,  ...,  ». 

Il  ne  reste  plus,  pour  avoir  au  en  fonction  immédiate  des  dérivées  des 
différents  ordres  des  fonctions  F.v  y,ar  ^x  ...  <j>„x,  qu'à  exprimer  les  fonc- 
tions auxiliaires  <P(;j.).,,  F(p),  ou  encore  [à  cause  de  (6)]  f(p)„,  F(i"),  à  l'aide 
de  ces  mêmes  dérivées. 

De  plus,  en  remarquant  que,  d'après  (b,),  y(l)y  y(2)v  ...  y^),  sont 
formés  à  l'aide  de  fyx,  identiquement  comme  F(l)  F(2)  ...  F(p)  à  l'aide 
de  Fx,  on  voit  qu'il  suffira  pour  avoir  9 (/*).,  de  remplacer  Fx  par  yvx  dans 
l'expression  de  F(^). 

Expression  de  F(^).  Si  l'on  faisait  n  =  ^  dans  l'équation  primitive  (a0), 
elle  deviendrait 

(a't)  Fx  =  «i<p„x  -t-  a'i<p,x  +  ••■-+-  a^çyr, 

a0  a\  ...  aM  désignant  de  nouveaux  coefficients  déterminés  par  les  équa- 
tions (b')  [correspondantes  à  (h)], 

Fx    =  a'0  -+-  uj(p,x  -+-•••■+■  fl^tp^x 
(b')     F(''=  a'       -*-•■  +  <VP0V 

F(M)  =  o^ 

dans  lesquelles  les  fonctions  auxiliaires,  en  vertu  de  leur  construction  (b,) 


DE  LA  LOI  SUPREME  DE  WRONSKl.  7 

conservent  identiquement  les  valeurs  qu'elles  ont  dans  (b).  La  dernière  des 
équations  (i»)  donne  F(^)  =  a'a.  D'un  autre  côté,  si  l'on  prenait  sur  l'équa- 
tion primitive  («[,)  les  dérivées  Ie  2e  ...  pe,  on  obtiendrait  un  système 
analogue  à  (a),  qui  donnerait  pour  au  par  la  théorie  générale  des  détermi- 
nants l'expression  connue 

|  <$£  <p|x  <fjx  . . .  <$.z\x  F^x 


i  cpjx  cpix  (pj'x  . . .  cpjMx  cp£x 

On  a  donc  aussi 


(ç0x  =  1). 


(8)  F(   v  _    I  <r  «Pi»  Çî*  •  •  •  î£=l*  F"*  ! 


92x<p;x<psx...<p£::;x<p£x  | 

Expression  de  rf{y.).,.  La  formule  précédente  donne  immédiatement,  d'après 
la  remarque  faite  plus  haut  sur  l'identité  des  constructions  (b,), 

|    (p°„X(p;X(j3;x...(pJl!xÇ;fx    I 

('JJ <P  <")v  =  1—5 i ^ 7TT, û — T' 

I  cp!ij<p1x(p,x...<p£_;x<p£x 

où  il  faut  remarquer  que,  d'après  les  relations  (6),  on  aura  toujours  v  >  ,u. 

Résumé.  Le  coefficient  général  au  de  la  loi  (1)  peut  donc  se  mettre  sous 
la  forme 

(7)    aa     =  F(^)  -+-  f(fî)iF{fi  +  1)+-+  MaOvFV  +  »)■*-  ■■■  -4-  ♦(/«),,_,,  F(n),   où  l'on 
a  pour  des  indices  généraux  ,«,  ^  : 

'  <pSa  cpja  ...  tp^~'or  F^o 
(c)  (  |  <pSa tp',a...  cpjïrja <p£a 


(8)     F(^)  =  ;  |B0   Y;    "•■;•',      „       (m  =  0,  I,  2,  ...  n)  (<p0x  =1), 

/ 1  (6)   iW»  =  —  [(p('aV+»  ■+■  *(iK)i<p(i"  +  <Wï  ■+■  •••  -+-  *(/")»-t?(i"  -+-  "  —  <W»], 

)/o\     ^  \         |  çpjjayia.-.^I.'ttcpS'a  | 

f  (il)     œf,u  v=  — . 

|  (p;a(p,a  ...  <pï_J«  qpjïïa  ] 

Le  reste  R  conserve  sa  forme  (3)  ou  (4). 

Le  caractère  particulier  de  la  décomposition  (c)  du  coefficient  «„,  c'est 
que  si  l'on  donne  une  suite  indéfinie  de  fonctions 

<piX,     tp2x  . . .  ff,,x  ...,  etc., 

et  que  l'on  prenne  les  11  premières  de  ces  fondions  pour  développer  Fa;  par 


8        DEMONSTRATION    DE  LA  LOI  SUPREME  DE  WRONSKI. 

la  loi  (4),  le  coefficient  général  a  esl  la  somme  des  n-- p  -\-  1  premiers 
termes  de  la  suite  indéfinie 

F(*),     ffc),F(p  +  *),     *(i")*F(<"  +  2),  ...,  *(^vF(ac  +  »),  ....  etc., 

termes  dont  chacun,  ainsi  qu'on  le  voit  par  les  expressions  («•),  ne  dépend 
ipie  des  indices  qu'il  contient  et  esl  indépendant  de  n.  Lorsque  pour  lim  -  ==  0 
on  a  lim  R  =  0  el  que  la  série  F(p)  +  <f(u,)  F(p  +  1)  +  M^b*  +  2)  -+■  ... 
à  l'infini,  esl  d'ailleurs  convergente,  le  coefficient  a  de  (5)  sera  donné  par 
cette  série,  et  l'on  aura 

(10) v  =  F  M  +  f  C^),FCf£  +  1  )-+-•■•+  *  (m)vF((x  +  »)  -+-  -  (*) 

IV.  C'est  l'expression  donnée  par  Wronski.  .Mais  on  voit  qu'elle  ne  peut 
erre  considérée  comme  satisfaisant  à  la  forme  indéfinie  (S)  (Loi  suprême  de 
Wronski),  4°  que  si  le  reste  R  (3)  ou  (4)  de  la  loi  (4)  tend  vers  zéro  avec  n 
vers  l'infini;  2°  et  que  si  la  série  (40)  est  convergente,  car  la  démonstration 
de  la  loi  (4)  suppose  essentiellement  que  au,  donné  par  (2),  esl  fini  et  déter- 
miné. (Voy.  Comptes  rendus,  loc.  cit.) 

Quand  ces  conditions  sont  remplies,  les  calculs  par  lesquels  Wronski 
déduit  de  sa  formule  (dans  la  Philosophie  de  la  technie,  2e  section)  les  for- 
mules générales  déjà  connues  pour  le  développement  des  fondions,  sont 
exacts  (formules  indéfinies  de  Taylor,  Paoli,  Rurmann,  Lagrange).  La  for- 
mule (4)  donne  d'ailleurs  la  forme  du  reste  pour  chacune  de  ces  formules. 

(')  n„  n'est  indépendant  de  n  que  dans  des  cas  spéciaux,  d'ailleurs  très  étendus. 


FORMULES 


DE  LA 


NUTATION   ANNUELLE; 


PAR 


P.  UBAGHS, 

assistant  des  cours  d'AsIroDoniie  et  Je  Géodésie  à  l'Université  Je  Liège, 


(Présenté  à  la  Classe  des  sciences  dans  la  séance  du  2  février  1884.) 


Tome  XL  Vil. 


PRÉLIMINAIRES. 


I .  Le  travail  que  M.  Folie  vient  de  publier  sur  la  précession  et  ia  nulation 
annuelles  (*),  a  mis  en  évidence  certaines  erreurs  qui  se  sont  glissées  dans 
les  formules  de  Pelers(*+),  relatives  à  la  nulation.  Ces  erreurs,  parfaitement 
appréciables,  exposent  l'astronome  aux  plus  graves  mécomptes,  dans  des 
recherches  théoriques  d'une  nature  délicate. 

Celle  raison  nous  parait  déjà  suffisante  pour  justifier  nue  révision  sérieuse 
des  formules  théoriques  de  la  nulation  annuelle;  d'ailleurs,  la  précision 
toujours  croissante  des  observations  astronomiques,  les  déterminations  plus 
récentes  de  certaines  constantes  et  surtout  la  nouvelle  théorie  de  la  nulation 
diurne  (***)  exigent  impérieusement  rétablissement  des  formules  exactes  de 
la  nutation  annuelle. 

Nous  avons  pensé  être  utile  aux  astronomes  en  reprenant  complètement 
les  calculs  relatifs  à  la  précession  et  à  la  nulation  annuelles,  en  y  conservant 
les  termes  qui  contiennent  les  excentricités  des  orbites  terrestre  et  lunaire, 
ainsi  que  l'inclinaison  de  l'orbite  lunaire  sur  le  plan  de  l'éclipiique,  jusqu'au 
4e  ordre  inclusivement.  Dès  lors  il  était  nécessaire  de  tenir  compte  des  prin- 
cipales inégalités  périodiques  de  la  longitude  vraie  de  la  Lune,  c'est-à-dire 

(  *  )  «  Théorie  des  mouvements  diurne,  annuel  et  séculaire  de  l'axe  du  monde.  »  Mémoires 
de  l'Académie  royale  de  Belgique,  t.  XLV,  1884. 

(**)  «  Numerus  constans  nutaiiouis.  »  Mémoires  de  l'Académie  impériale  de  S'-Pétersbourg, 
6e  série,  t.  III. 

(***)  Mémoires  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  t.  XLV,  1884. 


i  PRELIMINAIRES. 

de  l'équation  annuelle,  de  l'évection  et  de  la  variation,  jusque  dans  leurs 
termes  du  ¥  ordre,  comme  étant  des  quantités  de  Tordre  de  celles  que  nous 
avons  conservées.  Toutefois  il  sera  fait  abstraction  des  influences  dues  à 
l'attraction  des  planètes,  à  la  figure  de  la  Terre,  aux  inégalités  du  mouvement 
apparent  du  Soleil  autour  de  la  Terre,  comme  des  inégalités  séculaires  en 
général. 

Pour  ne  pas  interrompre  la  suite  naturelle  des  calculs  et  aussi  pour  faci- 
liter au  lecteur  la  comparaison  de  nos  formules  avec  celles  de  M.  Folie,  nous 
réunirons  dans  les  préliminaires  le  tableau  des  notations  employées,  iden- 
tiques à  celles  employées  dans  le  mémoire  en  question,  et  les  formules 
auxiliaires  dont  nous  aurons  besoin. 


2.   Nous  désignerons  par  : 

C,  la  longitude  moyenne  de  la  Lune,  dans  son  orbite; 

O.  »  »  du  Soleil; 

Q,  »  »         du  nœud  ascendant  de  l'orbite  lunaire; 

r',  »  »         du  périgée  lunaire; 

r,  »  »         du  périgée  solaire; 

x,  la  longitude  vraie  de  la  Lune  et  du  Soleil; 

4,  l'obliquité  moyenne  de  l'éeliptique; 

i,  l'inclinaison  moyenne  de  l'orbite  lunaire  sur  l'éeliptique; 
m,  le  rappori  des  moyens  mouvements  de  la  Lune  cl  delà  Terre; 
c',  l'excentricité  de  l'orbite  lunaire; 

e,  l'excentricité  de  l'orbite  terrestre; 
m',,  le  moyen  mouvement  de  la  Lune; 
.s,  ==  sin  S  ;     c,=  cosô;     s2=siu24;     c2=eos24;     L=tgt. 


3.   En  vertu  de  la  loi  des  aires  de  Kepler,  on  a  la  relation  : 

i 

-  I  )-'(/«  =  Kdi, 
2 

K  représentant  Taire  décrite  dans  l'unité  de  temps, 


xah        ■nd?  V  1  —  e"" 


T  T 

et  T  désignant  la  durée  de  la  révolution  totale  de  Tasire. 


PRELIMINAIRES  S 

Si  donc  m[  désigne  la  vitesse  moyenne  angulaire  de  la  Lune,  on  obtient  : 

tr  dl 

ou  bien,  en  vertu  de  l'équation  polaire  de  l'ellipse, 

(1-e'2)"' 

m,  dl  = ; dv , 

(1  m-  e  cosuf 

ou  encore, 

m'.dl  =  \  1  — 2e'  cos  i>  -+-     -  e'2  h —  e'*    cos  2u  —  e'3  cos  ôv  h —  e''  cos  4t>    rfv. 
|  \2  4      /  8  ) 

On  déduit  de  là,  en  désignant  par  ^  la  constante  arbitraire, 


wi,7-t-a,  =  f — r'  =  »  —  2e' sin  u-*-  -  e'2   3  ■+-  -  e'2    sin  2r e'3sin  3t;  h e"  sin  4u,    (I) 

v  4      \         2      /  3  3-2 

et  au  moyen  de  la  formule  de  Lagrange, 

u=£_r'+(2e'--e's)siiH(C-r')-t-(-e's e'1)  sin2((f-r')4--^e'3siii3((£-r')-*-— ^  e"sin  4(<T-r').     (2) 

\  4     /  \i  24     /  12  Jo 

4.  Soient  ^E  et  LI)  les  plans  de  l'écliplique  et  de  l'orbite  lunaire;  L  une 

position  quelconque  de  la  Lune  et  P'  le  périgée 
lunaire;  v  l'anomalie  vraie  de  la  Lune;  le  tri- 
angle LQL,  donne  la  relation  : 


—  - 


lg  (*  —  fi)  =  eos  i  tg  (v  +  r  -  Q), 

d'où  l'on  lire 

l>  +  r'-Q  =  l  — Q  +  -sin  2(A  —  Q)+  —  si„4(A  —  Q)  (3) 

4  02 

et  par  suite 

i2  i 

x=«+r'--(l-4B's)sin2(C:— Q)+-eV  jsin((>r'— 2Q)-sin(n<C— I"— 2Q)j 

5 

-  -  e'V  sin  (4Ç-  2r'-2Q)  -  -^e'Vsin  2(I"-Q) -t- ^sin  4(Ç-  Q). 


PRELIMINAIRES. 


5.   L'élimination  de  v,  entre  les  équations  (2)  et  (4),  donnera  l'expression 
de  la  longitude  vraie  de  la  Lune  en  fonction  de  la  longitude  moyenne  : 


î 


h     \ 


_  _  e'3J  sin  (C-  n  ,-  (-  e-  -  _  e"j  sin  ri  (C  -  r')  +  L  e«  sin  g  (c  _  r.} 

-  p'4  «in  / 

96 


(S) 


5) 


103      ,  r.2 

+  -^  e    Sln  4  (€  -  H  -  -  (1  -  4e")  sin  2  (Ç  -  Q)  -  -  eV  sin  (3£  -  r'  -  2Q) 

I  15  •       ï 

+  -  eV  sin  (C  +  r'  -  2fi)  _       e'V2  sin  (4Ç  -  21"  -  2Q)  -  —  e'V  sin  2  (r' 

i.' 
+  ^s.n4(C;-Q); 

et  réciproquement,  pour  la  longitude  moyenne  du  Soleil, 

0  =  A-2esin(*-r)+  Q*-*-  ~e")  sin  2  ().  -  r)  -  1  e=si„  3  (;.  -1)  +  1  e«sin  4  (A_r).    (6) 

La  formule  (a),  qui  concorde  avec  celle  donnée  par  Delaunay  (*)  dans  sa 
Théorie  du  mouvement  de  la  Lune,  résulte  du  mouvement  elliptique.  Comme 
nous  avons  pour  but  de  tenir  compte  de  l'action  perturbatrice  du  Soleil,  nous 
avons  à  compléter  cette  formule  en  y  ajoutant  les  trois  inégalités  principales 
en  longitude  de  la  Lune.  Nous  avons  pris  ces  trois  termes  dans  l'ouvrage 
précité  de  Delaunay  (**),  de  sorte  (pie  la  formule  complète  de  la  longitude 
vraie  de  la  Lune,  dans  les  limites  indiquées,  devient  : 

e----eijs,n2(C-l")  +  _(/=sin5(C-i"i 

loâ  ,  .  e  1 

+  _  e    sin  4  (C  -  T')  -  _  (1  -  4e'2)  sin  2  (Ç  -  Q)  —  -  ev  sin  (5Ç  -  r'  -  2Q) 


1+  [-2e  —  -e'3jsin(C  —  r'j   . 


1    ,  ,    ■  15  i 

-  e  >.-  sin  (C  +  r  —  2Q)  -  —  e'V  sin  [4Ç-  2r'_  2Q)  -  _  e'V  sin  2  (i"  -  fi) 


32 


27 


27 


^  î>  8  8      /  k; 


55 


sin4((C—  fi)' 

3    .,     75    , 

-  —  n e-\m-.  , 

ICi  16      /  \8        64 

13    ,      3   ,.      73       \  263  48217 

_  e  —  -  e  1  —  — -  e-e     m  +  ——  e'nr  h e'm5 

4  2  8        /  H)  768 


735 


11       47  .      1101 


64 


l(i 


5!) 


e  —  —  e*  ib'h m5 


895 


12  72 

j 

sin(Ç— 2©  +  r' 


sin  (O  —  r) 

sin2(<T-0) 


(7) 


(*)  Mémoires  de.   V Académie    des  sciences   de  l'Institut  impérial  de   France,   1.  XXVIII, 
pp.  56,  57. 
(**)  Idem,  t.  XXIX,  pp.  803,  815  cl  821. 


PRELIMINAIRES.  7 

Nous  avons  négligé  toutes  les  autres  inégalités  de  la  longitude  de  la  Lune, 
même  celles  qui  modifient  certains  termes  du  mouvement  elliptique,  comme 
étant  d'un  ordre  inférieur  à  celles  que  nous  avons  conservées. 

6.  L'équation  polaire  de  l'ellipse  donne  : 


«\5  9    ,      21     ,  ,  /         13     \  3   „  ,„       „        -I    , 

-    =1  h —  en e    -h  oe  (  I  ^ ë~  I  cost>  +  -  e  -(I  -+-  oe  -)cos2i;  h —  e'  cos3i;. 

d/  a        2 


'    N e'2  coso  -4-  -  e'2(l  h-  3e's)cos2u  -\ —  e'3 

\  4       /  2  ;  4 


Par  la  formule  (3)  on  a  : 

U-  (  

cos/c  =  rns/(A  — l")  h \cos(l  h-  2)  —  fr"—  2Q)  —  cos(/  —  2A  —  if  +  2Q)  j 

8  f 


où  l'on  donnera  à  /  successivement  les  valeurs  1,  2  et  3. 
L'expression  de  (V\"  prend  ainsi  la  forme  : 


la?  1»         21  /       15     \  5    .  1    . 

\—}=i  +  -e'î-A e'4H-5e'[  l-\ — e    cos(A  — r')-t--e'2(l-t-5e'-ieos2(A— r  )-+--e'"cos3(/— r') 

D  2  2  \        4      j  2  4 

+  5e't4cos(3i-r'-2Q)-cos(x+T'-2Q)  H-^e'V  eos(4A-2r'-2Q)-cos2(r'-Q) 


(8) 


7.   En  formant  le  développement  de  sin  (&  -j-  P)  on  trouvera,  toutes 
réductions  faites  : 

sin  (/A  -4-  P)  = 


4     /        C4  64  4 


g  «s 


256  64 


sin(/(T>P) 


'   e'V (-/-+-  —  /2+f)sin(/C:-+-2r'-2Q  +  P)+4«'2,-2(^-  —  r+r>in  (/<C-2r'+2Q-4-P) 
\9>  4  /  I  ()  \v2         4  ; 


16 


9  9 

-4-  -/Vm2sin(/C  -+■  2©  —  2r  -+-  P)  -+-  -reWsin  (/C  —  20  +  2r  -t-  P) 
8  8 


1  «  «     /          263 
-  re  -»i    1  h  h mi 


re  Wh re  2»r 

128  32 


sin(fÇ>20-2r'+P 


265 

re  m    15  h m 


8 

h re  'nr re  m 

128  52 


(9) 


sm(/Ç-20+2r,+P) 


PRELIMINAIRES. 


/Vm»  sin  {If  +  2©  —  2Q  -t-  P)  -*-  —  (V»i!  sin  (/Ç  —  20  -+-  2Q  -+-  P) 


128 


V      -        27     ■       27  -, 
-  (    —  ae  h er e  e 

2    \  8  8 


—  e5 1  m  -i lem'"-*-  - Penem 


8     I  32 


sin(/(>©-J'-t-P)- 


I28 

I 


27  27 

„  l[ —  5e  h e-.2 e'2e 

8  8 


27  *\        735,     ,    5„;s 
e  \  m  h lem  +  -  le  em 


sin(/C-©+i'+P) 


-  re   h re  m 

8  128 

'1  ,/           1     ,\      I  ,-   - 
/  2e' e'°   +  -  JV3 

2    \  4/2 


sin  (/-+-1Ç  —  ï"  +  P)- 


-  le   -t re  m 

8  1 28 


1    „\       1 


A     I      2 


sin(J  —  lÇ-^r'-t-P) 


+  -A2  (2/  +  r")sin<Z-t-  1C  +  r'—  2Q  -+-  P)  —  -eV(2/  —  /2)sin  (/ —  1Ç  —  r'  -h  2Q  -+-  P) 
8  8 

-  -  Pe'em  sin  (l  TTC  -+-  ©  —  r'—  r  -+-  P)  —  -  Pe'em  sin  (/"^TC  -0+f+r  +  P) 

h-  -  ft'em  sin  (/  -f-  1Ç—  ©  —  [''-+-  r  -+-  P)  -+-  -  Pe'em  sin  (/—  1f  +.  ©  h-  T'  —  r  -+-  P) 

\  g         /         g    \  ^  g  /         g    \ 

—  e'3!w  /s-t-  -.P  sin  (/  ■+-  1Ç  -+-  2©  —  5r'-+-  P)  h e'3m  <3 P  sin  (/  —  iÇ  —  2©  +  5i"  -t 

16         \         4    /  16         \        4    / 


P) 


1  n  ■  r°  ■ 

-  re  m   -  l 
8  \4 


75 


M  59 


—  m  - 
9 


■-4- 

2  \\i 
2CÔ   , 


m 


10 


4 

15 

—  i 
8 

75 

Y1 

48217       ,) 

■  e  m  > 


708 


sin(/-i-l£  — âO+r'-t-P)- 


-  re.  »i    -  r e 

8  \4  4 

Il  39      \      18 

—  m m    h /ue  m 

2  3/8 


I    (  15 
26ô 


.     5  , ,     7S  ,  ^ 
e  — e  r e  e  m 

2  8        /' 


,    ,      48âl7  ,    , 

—  e  w'H e  j«° 

1 6  768 


sin(/— l(T-(-2©-r'-f-P) 


-  Pe\Sn  sin  (/  -*- 1 C  +  2©  —  r'—  2Q  +  P)  -\ Pe'ihn  sin  (/  — 1Ç.  —  2©  +  r'-+-  2fi  +  P) 

64  64 

45  . 45  

-  Pee'wr  sin  (/  -+-  1  f  —  ©  +  r'  —  r  -+-  P) Pee'm?  sin  (/  —  If  +  ©  —  r'  t-  r  -+-  P) 

16  16  ' 

4g  45  

-/2ee'y(rsin(/-+-lC—  50-+-T'+  r  -v-  P)  h-  —  Pee'm*  sin  (/  —  1f  -+-  3©  —  r'  —  r  -4-  P) 
16  16 


Suite. 


PRELIMINAIRES. 


2  \      4    /    24 

(i  8 


I/P. il.. 

2   U  24 


sin(i  +  2C— 2r'-+-  P)-+- 


2     \         4     /      24 

_/V"-t--/V« 
fi  S 


1  ,/5     ,       Il 

2  H  24 


sin(f  —  2C  -+-  2l'  ■+■  1') 


i  /y  V  -  -  If  (  I  —  4e'5)  +  -  Pe'h 
2  8  '8 


lpe-l*+-U*f\—  4e")  —  i/V« 
2  8  '8 


sin(/  +  2C-2Q+  P) 
sin(/*^2Ç-t-2Ê3  +  P) 


22b'  225  . 

-  /VWsin  (/  -.-  2Ç  — 40  +  2r'-f-  P)  h Pe'Wsin  (l  —  if  +  i©  —  21"  -+-  P) 

-128  128 


-re   ni  I.jh j»  |-  — -(  c  -nr 


8 


i       /      I  (i 


V,    fr.     265     \     II  .,] 

-le  m  l>+ —  »h — le  m 
8  t  10 


+  -( ish e  ■)m+\ —  IU '.-h e*  «i-*-  — 

2    \     1(3         16     y        \8     .  '2     l     10        10/         \8 

sin  /+2f — 2©-t-P  -t- 
47  „     1101     .     55     \  '         47    .      1101  55 


—  i'h e  ' c-  ur 

04  0i  l(i 


59     .      895     , 

—  m  h m 

12  72 


64  64  10 

5!)     .      895 

—  »ijh ne 

12  72 


e    wr 


sin(i— 2Ç-+-20+P) 


i(») 

'Swlr. 


/1S  5 

—  I  — /Vse»!  -+-  -  Pe'Vm]  sin  (l  -t-  2C  -+-  O  —  2r'—  r  -+-  P) 


15 


-  Pe'}em Pe'-cm   sin  (/  —  2C  —  O  +-  2r'  -+-  r  +  P) 

(i  4  / 


IS 


-Pe'~ein  h —  l'c''le,in    sin  (/  -t-  2f"  —  O  —  2r'-t-  i'  •+• 
(i  i  / 


la  5 

_  /V"-fm fe'^m  )  sin  (/  —  2(T  -*-  .©  +  2J"—  r  -+-  P) 

1 6  4 


—  /Wm  sin  (/  -t-  2Ç  ■+-  O  —  r  —  2Q  +  P)  -t-  —  Pet'/n  sin  (/  —  2Ç  —  ©  -+-  r  -*-  2Q  -t-  P) 
10  10 

—  IWm  sin  (/  h-  2£  —  ©  +.  r  —  2Q  4-  P) Pei*m  sin  (/  ^2<C  -+-  ©  —  r  -+-  2Q  -+-  P) 

—  Pemz  sin  (/  -+-  2Ç  —  O—  r-t-P)  —  —  Pem*  sin  (/  —  VJÇ  +0+T+P) 

Tome  XLVII.  2 


10 


PRÉLIMINAIRES. 


00 

5-1 


rem3  sin  (/-+-2£—  30-4-f-i-P)H PenfsinU  —  2£-+-  30  -  r  ■+-  P 


-  re  SH <e  sh —  re 

8  24  (i 


sin(/-t-5f—  5t'h-P)- 


5»,S         13,--,  *»," 

-  re (e le 

8  24  fi 


sin  (/  —  3C  ■+■  51"  -+-  P) 


rW+  t/s'i")  sin(/  +  3C—  r'—  2Q  +  P)  —  f-rVi' /fi''.'2)  sin(/-  31+  i"h-2Q-+-P) 


1  p  ,     /S  ..     7.',  1 1 

8  U  4  2 

—  nv\ /-('  "m le  m 

7,  04  10 


sin(/+ûC-20-r'+P)- 


8 


1  „  ,     /3  ,     7K    ,.,      1 1 

-  le  ni  - t, e  " m 

S  U  i  2 

59     ,      75,,,        15  ,  . 

5       I     04  16 


sin  (i— 3(C+2Q+r'+P) 


I  g  .j  5  

—  —  Pe'fm  sin  U-\-  3Ç  —  2©  +  r'—  2Q  -f-  P) /V -.«/h  sin (/  —  5f  -+-  2©  —  l"  ■+■  2Q  +  P) 

04  04 

165  „      .         , 165  

—  hi'm-  sin  (/  -t-  3C  -  40  -+-  r  -t-  P)  -*-  —  Pe'm*  sin  (/  —  ô£  -+-  4©  —  r'  -+-  P) 


128 
l'IOâ 


/10Ô  25  15,  5  I         \  . 

le* /Y4 Pe"  +  —  /Je" /Y4    sin  (/  —  4f  -t-  ir'  -+-  P 

\192  128  24  10  24        / 


121 


"*-    TT~ lV—  7T7  ''•'   sin  ('  —  *C  +  4Q  -+-  P)  -+-  77- :  Pm'  sin  (/  —  4C  -h  4©  -t-  P) 
\I2!S  oi     /  ;>12 


15 


21 


-  fe'V-4-  —  Pe'V /YV   sin(Z— 4f  -t-  2r'-t-  2Q  -f-  P) 

32  10  04  /  ; 


11 


II 


—  Pe'hïP Pe'W  sin  (/  —  4£  +  2©  -t-  2r '  -h  P) rW sin  (/  —  4Ç-4-2©  -+- 2Q -h  P). 

28  32  /       v  y       128 


(9) 

/  Suite. 


Formons  encore  le  développement  de  t.,'"  (/©  +  P),  à  laide  de  la  for- 
mule (G);  on  obtient  : 


Sin(to-4-P)  =  (i-rV)S'n(k+P) 

COS  cos 


le--Pe* /Y)  S'n  (/-t-  1>  — l'  +  P)-+-  \le-t--Pe3 /Y' ]  M"  tt  —  U  -t-  r  -t-  P) 

8  2       /  cos v  \         8  2       /  cos v  ; 


-JV-h-W         (/  +  2a  — 2r  +  P)-t-    -res--/es         (/  —  2l  -+-  2r  -t-  P) 
2  8      /  cos  \2  8      /cosv 

—  f-  res+-fe3+- Pe3] sm  (iT3>  -  3r  +  P)— (-  /V- - Y'-  -/Y  ) S'"  (/^5A  -t-  3r  +  P). 
\8  0         0       /cosv  \S  6  0       /cosv  ' 


PRELIMINAIRES.  Il 

8.  On  sait  que  les  équations  différentielles  du  mouvement  de  rotation  de 
la  Terre,  sous  la  double  influence  des  attractions  du  Soleil  et  de  la  Lune,  sont  : 

dl  h  dm       a  An       A  —  JJ 

_=__„(,„ -w/);     _  =  _m{/+p)s     -=—  lm;  (10) 

A,  B,  C  désignant  les  moments  d'inertie  de  la  Terre  autour  de  ses  axes  prin- 
cipaux; a  et  b  les  différences  C  —  A,  C  —  B;  l,  m  et  u  représentant  les 
vitesses  angulaires  de  la  Terre  autour  des  trois  axes;  p  et  q  des  quantités 
données  par  les  relations  : 

m\  xz  m\  yz 

»  =  3 )  r/  =  5 ?  (11) 

'  n   Ds  '  n   D2  ^     ' 

x  et  z  désignant  les  coordonnées  ét|uatoriales  de  l'astre  attirant. 

Comme,  d'une  part,  les  quantités  /  et  m  sont  toujours  fort  petites  parce 
(pie  l'axe  de  rotation  de  la  Terre  s'écarte  très  peu  de  l'axe  principal  z,  et 
(pie,  d'autre  part,  A  et  B  diffèrent  extrêmement  peu  l'un  de  l'autre,  -^  sera 
sensiblement  nul  et  le  mouvement  de  rotation  de  la  Terre  autour  de  son  axe 
peut  être  regardé  comme  uniforme. 

L'intégration  des  formules  (10)  donnera  les  valeurs  de  /,  m  et  n  en  fonc- 
tion du  temps.  Il  reste  alors  à  fixer  la  position  des  axes  principaux  par  rapport 
à  un  système  d'axes  fixes,  ce  qui  se  fait  à  l'aide  des  équations  : 

do  .  cty       ,   . 

—  =  —  l  cos  ;>  -4-  /m  sin  f  —  sin  9  — -  =  l  sin  y  -+-  m  cos  y  ,  (I  i) 

dt  dt 

dont  les  intégrales  exprimeront  le  mouvement  de  la  ligne  des  équinoxes  et  la 
variation  de  l'obliquité  de  l'écliptique,  ou  les  phénomènes  de  la  précession 
luni-solaire  des  équinoxes  et  de  la  nulation  de  l'axe  terrestre. 

Les  circonstances  favorables  qui  accompagnent  le  mouvement  de  rotation 
de  notre  globe  avaient  permis  d'effectuer  l'intégration  des  équations  (10) 
et  (12),  sinon  rigoureusement,  du  moins  à  l'aide  d'approximations  présen- 
tant un  grand  degré  d'exactitude.  Mais,  grâce  à  la  méthode  d'intégration  de 
M.  Folie,  ces  intégrales  ont  été  obtenues  sous  forme  finie  et  toute  la  difficulté 
du  problème  s'est  trouvée  réduite  à  la  formation  des  expressions  de  p  et  q 
en  fonction  des  longitudes  moyennes  des  deux  astres  attirants. 


12  PRELIMINAIRES. 

Nous  renvoyons  au  mémoire  de  M.  Folie  (*)  pour  l'exposition  du  procédé 
d'intégration  et  nous  nous  bornons  ;i  rappeler  ici  les  formules  que  nous 
appliquerons  dans  l'intégration.  Elles  sont,  suivant  le  cas  : 


U  f*(l±V*)  —  o  .  U  fi(i±Vt)  —  o     . 

A<i«= — —  — cosut,  sin  û&t  = sinvt, 

V     {idbVtf—  O  V    (1  ±l>2)2— a 

I  K  „  U  f*  .  U  fi 

cl  Ae  = -cosut,  snHAi  =  -  —  sin  r/. 

v  1  ±  «g  -t-  /*  r  1  ±  i-j  -+-  ^ 


*)  Mémoires  de  l'Académie  royale  île  Ucltiitjite,  I.  .\LV,  1884. 


(15) 


FORMULES 


DE    LA 


NUTATION  ANNUELLE. 


-oooçaepo 


9.  Soient  X,  Y,  Z  les  coordonnées  rectangulaires  de  la  Lune,  rapportées 
à  l'écliptique  d'une  certaine  époque,  prise  pour  plan  des  XV,  et  à  l'équinoxe 
de  la  même  époque,  par  lequel  [tasse  Taxe  des  X;  si  /3  et  x  représentent  les 
coordonnées  sphériques  de  l'astre  rapportées  au  même  plan  et  à  la  même 
origine,  on  a  les  relations  : 

X  =  1)  cos  [ï  cos  X,         Y  =  D  cos  |3  sin  A,         Z  =  D  sin  fi.  ( 1 4) 

Si  maintenant  o  désigne  l'obliquité  de  l'écliptique;  $,  l'angle  que  fait 
l'intersection  de  l'équateur  et  de  l'écliptique  avec  l'axe  X;  y,  l'angle  que  fait 
l'axe  principal  de  la  Terre,  x,  avec  cette  intersection;  et  si  nous  comptons 
ces  angles  dans  le  sens  du  mouvement  de  rotation  de  la  Terre,  nous  aurons 
les  formules  : 

x  =  cos  8  sin  f(  —  X  sin  4.  ■+-  Y  cos  +)  -+-  cos  ?(X  cos  ty  ■+-  Y  sin  f  )  —  Z  sin  9  sin  y,     ^ 
.z  =  sin  6  ( —  X  sin  ip  -+-  Y  cos  1).)  -+-  Z  cos  â.  ] 

On  aura  ainsi  : 

—  =  cos  [i  [(  I  +  Ci)  cos  (k  -  ty  —  f)  ■+■  (\  —  ci)  sin  (A  —  f  -4-  ?)J  —  2s,  sin  ?  sin  [3, 

—  =  s,  cos  (3  sin  (k  —  f  )  -t-  c,  sin  (i. 


H 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE 


Pour  exprimer  x  cl  z  en  fonction  de  la  longitude  vraie  de  l'astre  attirant, 
nous  devons  nous  servir  des  relations 


X  —  if.  =  X         et         tang  (5  =  i  sin  (A  —  Q), 


d'où 


sin  (3  =  '.  (  I  —  -  i*  )  sin  (A  —  Q)  -+-  -  •:'  sin  5(a  —  Q), 


(17) 


?=,-4  +  cï^iLT-rjcos-(A-Q)"wlicos4(>-Q)- 


2x 


On  obtient  ainsi  : 

9     ,\|       (l-4-C,)C0S(X— f) 


I)     \,       4     64 

1     /         5 


(1 — c,)eos(A-+--T 


■t-a.i  1 


C0S(1  — Q-Hf) 

-cos(i— Q— r) 


-+-  -S,'. 

8 


(I  +c,)[cos(3i-2Q  -  ?)-+-eos(A  -2Q  +  ,)] 
+(i-c,)[cos(3i— 2£  +  f)-+-cos(x-2Q  — f)j 


128 


D-*,"4+«4lJ",,J  +  e,ll|-8lJ,,,,(i"0)+,'8    4-4l 


cos(3a — 3Q  +  ?) 
— cos(3i  — 5Q  —  y) 
(I  +  c,)cos(5a—  4Q-+-?) 
-+-(1— c,)cos(3l— 4Q-y) 

sin(ÔA-2Q) 
sin(V-2Q) 


1  5 

-t-  -c,i*sin5(A  — Q)  —  —  «,1*5111  (5>  —  4Q). 

O  1  Jo 


(18) 


10.  Nous  déduisons  des  expressions  (18)  : 


ij-s        /       o  ,      y  ,\  .  i       1   ,     o   , 

Di         -\        2  8    /       '  \        2         8 


(-Ï 


(l-+-c,)sin(2>  —  ?) 
(I— c,)sin(2/-+-?) 

I 


•-s,i*(1-ir 


(Cl  +  Cï)[sin(2i-Q— f)— sin(Q-?)| 
(c,— cs)[sin(2i— Q-f-f)  —  sin(Q-+-y)] 


•S,lS(1  —  r.'2) 


sin(2i-2Q-y) 

-sin(2A-2Q+?) 

(lH-c,)sin(2Q-f) 
+  (1-c,)sin(aQ  +  rt 


1   . 


•7s,'.2(l-'-' 
4 


(c,  -t-  Cj)  sin  (2x—  5Q  -4-  ?) 
(c,— c,)sin(2A  — 3Q  —  y) 

(l+e,)sin(4l-ÏQ-?: 
+(l_C4)sin(4x-2Q+f; 


1 

Te 


(I  -4-c,)sin(2A—  *Q  +  f) 
-+-  (1  —  c.)  sin  (21  —  4Q  —  y) 


(f,  +  c2)sin(4i  —  3Q-  y) 
+(c,-cs)  sin  (4x— 5Q-t-y) 


21 
{ 

128 


sin(4A~4Q-+-?) 
-sin(4A-4Q— f) 


11.   En  multipliant  par  l'expression  de  f^r  obtenue  dans  la  formule  (8), 


on  a  : 

-    =  s,    I '.h — c  -  h —  '.' ern e  '  sin?  -  -.    I  —  >.  +--e 

I)2  \I)/  V         2  2  8  4  2      /       r        \       4        2 


1  'i        5        y            'M 
,.,|  | — i«+_e'»+_t« e'Vn e" 

2  2         8         4  2 


(I  -t-  c,)  sin  (2A —  ?) 
■+-(l-c,)sin(2A-»-y) 


lu 


(c,-t-c,)sin(Q  —  ?) 
4- (c,-c,)  sin  (Q-t- y) 

;i  +  c,)sin(2Q-?) 
+  (l-Cl)sin(2Q  +  ?) 


(10) 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


15 


3      „ 
h-  -s,e 

4 


I  - 


■  oe 


(1-+-  c1)sin(2r'— y) 
+  (I-  c,)  sin  (2r' -t-  y) 


(r,  +  et)  sin  (2T'—  Q  —  y) 
+  (c,— c,)sin(2T'— Q  h- y) 


8   ' 

-+-  i  f  I 


sin(2r'-2Q-y) 
_si„(2r'-  2Q-+-  y) 


—  s,c  V 
10 


(I  +c,)sin(4r'— 2Q-?) 

+  (l  —  ,-,)  sin  (4i"  -  2Q -t- y) 


3  ,      9   , 
•-'.-+--  e 

4  2 


(c,  +  cs)  sin  (S»  -  Q  —  y) 
(c,  —  e,)siD(S)  -  Q  +  f) 


o 

—  -  «ni 


17 


-i e 


sin(2l— 2Q 

■  sin  (2a  -  2Q 


<?) 
f) 


(r,  +  Ct)  sin  (2 A  —  5Q  -t-  y) 
-h  (r,  —  c,)  sin  (2A  —  5Q  —  y) 


l(i 


(I  -+-  c,)  sin  (2)  —  4Q  +  y) 
(I  —  c,)sin(2A  — 4Q  — y) 


I 
4* 


15 


e  " 


(1  +  c,)  sin  (4)  -  2Q  —  y) 
+  (l  -  c,)  sin  (41  —  2Q  -t-  y) 


1    . 

r  ^ 

4  ' 


(r ,  +  cs)  sin  (41  —  3Q  —  y) 
-+-  (c,  —  Cj)  sin  (4l  —  3Q  -»-  y) 


21 

Ï28 


S.'.' 


sin(4A  —  4Q  -+-  y) 
—  sin(4A  —  4Q  —  y) 


o  „       la 

-  s.>e'   1 '.-  h e' 

9  \  9 


sin  (A  —  r'  ■+•  y) 
—  sin  (l  —  r' —  y) 


•«•[i-i* 


9 


3        /        I 
-*,e'    1 

9  \  9 


13 

—  i 
4 

13 


(I  -+- c,)  sin  (A -»-  T'— y) 
-H  (I  —cO  sin  (A  -i-  r'-»-  y) 

(I  -*-f,)  sin  (3l  —  r' —  y) 
-+-  (I  —  c,)  sin  (3A  — I"  -t-  ?) 


s,e'3 


h —  s..e  ' 
8 


(I  -+  c,)  sin  (i  —  3r'  h-  y) 
-t-  (I  — c,)  sin  (A—  51"—  y) 


sin  (31  —  5r' 
—  sin  (3a  —  3r' 


4  ■      V        2 


-Cl — 1'+-« 
2     \       8         4 


sin  (2a  —  2r'-t-y) 
sin  (21  —  IV—  y) 


5      /        1 

■  -e  il 

9      \        9 


(crt-c.2)sin(A-l"-Q+y) 
-(c,— cs)siri(i-r'-Q—  y) 


e  -.  I '. 

2      \        2 


0    ■  I 
-eu 

2      \ 

9 
ÏÔ 

<) 


7  o       13   , 

-i!h e 

8  4 


(c, 


f4)sin  (5a  —  r'—  Q 


-+-  (cf — c.,)sin  (3l  —  V  —  Q  -+-  ■ 


15 


•  s,e  i* 


(r-,-t-cs)sin(i-t-J"—  Q- 
-t-(ct— çs)sin(A-t-r'—  Q-t 

(c,+cs)  sin(l— V-+-Q- 
-(c,  — c2)sin(l— J''+Qh 

sin(A  +  r'-2Q  — y) 

-sin  (A -+-!"—  2Q-*  y) 


-f) 

•y) 

-f) 
-f) 


(1  +  c,)  sin  (i  —  r'—  2Q  +  y) 
+  (l-c,)sin(A-r'-2Q  — y) 

(c,  -f-  Cs)  sin  (5i  —  r'  —  5Q  -*-  y) 
+  (c,  —  cs)  sin  (5a  —  r'  —  3Q  —  y) 


21 

s,e 

16   ' 

e  '.  \i 

8 


sin  (51 -r'—  2Q  —  y) 

—  sin(5A  —  V—-2Q  -t-  y) 


a'*. 


.  —  r 
9  ' 


Ul9) 
/  Suite. 


1    ,  /  -,       3 

eue '. 

8       \  2 


(c,-+-Cs)sin(3l  — 3r'-t-  Q  —  y) 

-+-  (f,  —  c,)  sin  (3a  —  ôr'-t-  Q  -+-  y) 


h —  e'i 
8 


(d-t-  Cj)sin(l  — 3T'-t-Q  +  y) 

■+-  ('•!  —  c2)sin(i—  5l"-t-Q  —  y) 

(c,  -t-  Cs)  sin  (5 A  —  51" —  Q  ■+■  y) 
-t-  (c,  —  Cs)  sin  (3A  —  5r'  —  Q  —  y) 


o 

—  s..e' 
10    " 


—  s,e  i 


sin(l  —  5l"+2Q  —  y) 
—  sin  (a  —  5r'  -*-  2Q  -*-  y) 


10 


s.e 


(I  -t-  e,)  sin  (5A  —  51"  -+-  2Q  —  ?) 
+  (I  —  c,)  sin  (5A  —  ôr'  -+-  2Q  -+-  y) 


10 


(1  +  Cl)sin(l  +3T'  — 2Q  — y) 
-t-(l  —  c,)  sin  (A -t- ôr'—  2Q-+-?) 


h e  i.  ' 

10 


(c,  +  Ci)  sin  (A  -t-  51" —  5Q  —  y) 
■  (c ,  —  çs)  sin  (i  -t-  5l"  —  3Q  -*-  y) 


16 


FORMULES  DE  LA  NOTATION  ANNUELLE. 


ù 

—  e\ 
16 


°-e'h 


(c,  +  c,)  sin  (A  —  31"  -+-  3Q  —  ?) 
r  (c,  —  Ct)  sin  ().  —  51"  -t-ZQ-hf) 

(c,h- cO  sin  (4x  —  2r'—-Q  —  ?) 

-*-  (''i  — ''•>)  sin  (4a  —  2r'  —  Q  -+-  ?) 

(c,+  c.) sin  (2A  —  2r'  —  Q  +  v) 
+  (c,—  Ci)sin(2l  —  2r'—  Q  —  ?) 


1 

**e    f|- 


9 


(l-t-Pi)sin(4A  — 21"— ?) 
-t-  (I  —  p,)sin(4A —  2r'-t-  ?) 


3     ,   |       ('•,  4-  f.,)  sin  (2a  —  2J"  -+-  Q  ■ 
-  e  ''- 


21"  +  Q  +  r 


?)! 


8*        I  +  (I-  p,)sin(2>  —  2i"-2Q--r) 


lseJV\       s!n(4A  —  2T'  —  2Q  —  r) 

4  |  —  sin  (4A  —  21"  —  2Q  -+-  y) 


.S.,(î 

10 


sin  ('2,  —  41''  +  2Q  —  ?) 

-  sin  (2a  -  41-  +  2Q  +.  •,) 


,#>'V 


16 


(I  +  r,)  sin  (4A  —  4r'  -♦-  2Q  — 
-+-(!  —  c,)  sin  (4a  —  41"  +  2Q  + 


(19) 

Sllilc 


12.  En  remplaçant  enfin  À  par  sa  valeur  en  fonction  de  1,  donnée  par 
la  formule  (9),  on  obtiendra,  toutes  réductions  effectuées  : 


o 
+-s«e' 


4ar:/«y         /        3,3,3         9 

— —  —    =*»M t*-t--e!+  -i' 

D5  \U/  \       2         2  2         4 


!,-'+!e^s(      (l+c,)sin(2Q-5.)j 


15 

"s" 


li+Se«]j       (Ci+c2)sin(Q-?) 
*"2      /  I  -+-(c,-Cî)sin(Q  +  f) 


10         4 


2 


225 


3  .    ^  „\(    sin(C-r'+f)j       (,     3  , 
2      8    /j_8iii(C-r'-f)j 


-9e m e'2m! 

16 


(^-t-c*)  sin  (2Ç-Q-?)) 


|     (4.+  c.)sin(2C-f)j 

121       j/  +  (|-r,)sin(2(T-+-^) 

M 

64      J 
Il  5 


y/+(c1-cî)sin(2c:-Q+?))     4 


—  ?M, v 

2  4 


59 


(c,+c2)sin(2Q-Q-?)j 

-(r1-c,)sin(2Q-Q+?)) 


7         123 
-2F'"-V6 


165 


(il 


II 


59 


2  3 


/o 


e'2_ 


-  c  '.    I  —'.--+--  e'- 
2       \  8 


sin  (Ç— 20  +  !"-+--,)(       3 
■sin(f—  2©  h-  r'  —  P)(      2  e'' 


(c,  h-  c,,)  sin  ((T—  r'  —  Q-+- 


(c,-4-c2)sin(C— T'+Q—  ?) 
+  (c,  -  c.,)  sin  (iT—  r'  -»-  Q  -*-  f) 


1 


I    ,  /       3  ^ 

(p,  — c8)sin(C— I"— Q  — •/))        2e    V      4'       8l   /  (-♦- (p,  — c,)sin((T-t-r'  — Q  +  ? 


21    .,       123      W       (Cl  +  Cï)sin(3C-r'-Q— f)l        5       ,.,     /  263 

—  v e-\\  )  h s.,e  -m    1  ■■>  + wi  |  \ 

4  8        /(+  (p,—  Ci)sin(3Ç  —  r' —  Q  -t-  =,))        Ifi  ■  \  4       /  (—  sin  (2(T—  2©  —  ?)j 


(p,  +  Pi)sin(!T  +  i"  —  Q  —  ?) 

»((>?'— Q  +  ?) 

sin(2£— 20  +  ?)) 


(1  +  Cl)si„{3C;-r'-?)|_  1/   _l.tl_ie,i+l«S     \j     (l+cdsin(C+r'-?)j     )  (20) 
/|  +  (1  — Pi)sin(5C— 1"-h?)S       2  '     \        2         8  16       /(  +  (l  -  c,)sin  ('C+r'-+-  ?)) 


FORMULES  DE  LA  MUTATION  ANNUELLE. 


17 


3      , 
-  s,e  m 
4 


Sie'm 

4 


0/    „        2t) 

5—  -i' e 


67 

—  i 
16 

565 

'le' 


157 


25 

—  e*H 

8 

4835 


m 


64 


-m 


(1  -t-c,)sin(3<£  —  20  +  r'  —  ?))      3       „    /         307 

i s,e  tn\  15  ■+■ 

+  (1—  c))sin(3C;—  20  +  r'  +  f)j      16   ï       \ 


sin(2©  —  2r'-t-f) 
/(— sin(2©  — 2r'— f) 


.„      267         45  75 

15 i2 e'* 1 


16 
713 

ir 


16 

64265 


(l  +  c,)sin(C:+20-r'-f))      i_$  /9e„_27e„iJ  +  7    \  (      sin(2(T-2r'-+-?)  j 
-4-(l  —  c1)sin((T+20— r'-+-y)j      4*1  2  /  |  —  sin(2Ç— 2r'— ?)  j 

î       \  2     /(-sin(2C-2Q-f))     32  *       |-sin(2©-2Q-f)j     2*1  2  12      / j+(i-C))sin(4(T-2r'H-?)S 


■  -s,m 

4 


11 


165 


59 


91            55 
-t-518e'2m i2m 

A  a  i. 


-  3s,e/n 


16 


13        35 

1 i2 e'2 

8  8 

9  ,      2*5    , 
16 


e'"»i  ■ 


893 


■m- 


(l  +  c,)sin(4C-20-?))     1_ 
-(l-c,)sin(4(;-20-t-?))     //''" 


11         32    59    t     549   ,s 

— m  — 1'-\ — m e  m 

2  4        5  8 

91  ,         55  ,         893     , 

vm e  m  h m 

16  4  18 


(H-c,)sin(2©- 

h(l-c,)sin(20- 


■f)S 


S 


(l-f-ç,)sin.(2C+0— r— f)j 

-(l-c,)sin(2C+0-r+?)r+"DSiem 


i — -e 


55 


9  ,      245 

-+--e2 m 

8  16 


(1  -*■  f,)sin(2C—  O  +  T  —  y) 
-+-  (1  —  c,)sin(2<C—  ©-+-  r  +  j.) 


s(e'm 

16 


11  5 

— -  m  —  r 
2  4 

59  75    , 

h nu e 

5  4 


(l  +  c,)sin(C—  20  —  r'-t-?)/      »     „,{      (1  +  c,)  sin  (2C—  2r'-t-2Q  —  r)| 
+  (l-c,)sin(C—  20  —  r'—  ?)T   8*'"  l  \  +  (1— Cl)sin(2<C—  2r'-t-2Q  +  ?)J 


J(20) 
Suite. 


165      ,    .(      1-t-c,  sin(f— 40-4-T 

s,em° 

52  -t-fl- 


■(l-c,)sin(C;-4Q-t-r'-?)i     2  |-4-(l- 


(lH-c,)sin(2C+20  — 2r  —  ?)j     9 
■(l-c,)sin(2C+20-2T  +  ?)  "* 


1       „     /           5483 
—  —Ste  *m  I  255h : — m 


16 


11       ,    , 
32 


(d  +  c,)sin(2<O20— 2r'—  P)l        5 


/<+(l-c,)sin(2(f>20-2r'  -TZ^V 


?)) 
(1  +  c^  [sin  (2Ç>  20  -  2Q  —  ? )  —  sin  (2(T—  2G 


263 


9     s     (    (l+c,)sin(2(;-20+2r-f) 
(+(1-c,)sin(2C-20+2r  +  5,) 

(1  -t-  c,)  sin  (2Ç—  2©-h  2r'—  ?)  1 
-(1— c1)sin(2{;— 20+2r.'+f)) 


-c-W--e' 


—  —  Sie" 


55     , 

-  te  ' 


16 


(l-+-c,)Lsin(2C;+20-2Q  — f)  — sin(2(T— 2Q-+-2Q  — ?)]|_9  <      (|  +  C|)sin(2<T— 2r'_2Q  +  ?) 

(1— c,)[sin(2C-4-20— 2Q-k?)— sin(2Ç—  2Q+2Q  +  ?)]|     8*'"  l  |  +  (1— c,)sin(2<C—  2r'—  2Q— f) 

A     j      (l  +  Cl)sin(4C-2Q_?))       5  f      (I  +  Cl)[sin(C-r'+  2Q-  ?)_sin(Ç-r  -2Q  +  , 

/     (-+-('— fi)sin(4(T— 2Q  +  V)j       4  '       (  +  (1  —  c,)[sin  ((T— I"+  2Q  +  ?)  —  sin  (£— r'—  2Q  —  Wj 

(l  +  Cl)sin(C;— 8T'+f)j_  J_se, t(     (l  +  c,)sin(2!C— 4r'+?)l      9     ,s(      (cI  +  c2)sin(2(T— 2r'+  Q  —  ?)) 
+  (1— c,)sin(C— 5r'-?)j      24S,e    j  +  (l— c,)sin(2C— 4r'—,)J      4  Le  "j  +  (Cl-c2)sin(2C—  2r'+  Q  +  ?)J 

(c1+cï)sin(3C— 3r'H-Q  — P;)      17g/ï  (    (c1+c2)sin(4(T-  2T'-Q-?))     J_    ,    (    (e,+  f2)sin((;-5r'+QH-?)) 
+-(r,—  c2)sin(3<T—  5r'+Q+  ?)j+  2  "    <l-(c1-cî).sin(4C-2ï'-Q+f)|     48  "  ''(  +  (c,-f2)sin(C;-5r'-+-Q-f)| 
Tome  XLVII.  3 


18 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


21      ,A     sin(ÔC-r'— 2Q  +  f)|_3      ,,l      sin((>  r'_2Q  +  y) 
+  8  8,ei    -3in(3C-r'-2Q-f)j      8  *  "  j_sin((>r'-2Q-y) 


M  i      sin(4C— 2r'-2Q+f) 

8  S,C  l  )_sin(4C— 2r'-2Q-y) 


3^        (      sin(4C  — 4Q  +  P)i       77         <      sin  (4C  —  4r'-4-  f)i       1_  ,|      (c,  +  c,)  sin  (2<C  —  5Q  -t-  y) 

h  *  «  $i°   j_  sin  (4C  -  4T'—  f)  J  +  4  '  (  -t-  (c,  -  c,)  sin  (2(T  -  3Q  —  y) 


128 


■  sin(4r_4Q  —  f))       16 


7    ,5|      (c,+  f2)sin(3C— r'— 3Q  +  y)j_le,i3|      (Cl+cs)sin(Or'— 3Q  +  y)  j_J_s  ^ 
S6'   (  +  (fi—  f2)sin(5(C—  r'—  3Q—  y)J     8    l  |  +(«,—  f2)  sin  (£>!"—  3Q— y)j     16  ' 


(l  +  c,)siii(2C— 4Q+f)| 

.(l_c,)sin(2C— 4Q— f)| 


53        f     sin(5(T— 5r'+y))      9g,2  (      (c.-*-c2)sin(2(r—  2r'—  Q  ■*■?))      53 ?„  (      (c,  +  c,)sin(3C—  3r'—  Q-»-?)) 
^lë^   (—  sin^C;—  3r'—  ?))+4e  '"(-«-(c,— c2)sin(2(Ç—  2r'—  Q— y)  )  "*"  16e  lj  -t- (c,-cs)  sin  (3^  —  5r'—  Q  —  y)i 


51      ,      (     (i+r,)rsin(500— r'— r  — ,)— sin(3(C-0  — I"-J-T  —  y)])      15      ,      (     (l  +  c,)sin((Ç-0-»-r'-t-r-f) 

Siéent]  t  ,,} s,eeml 

4  (+(1  — c,)[sin(3(;-4-0— r'-r-Hf)— sin(3C;— 0— r'-+-r-+-?)jj      4 


-(1  — c,)sin((;-0+r'-t-r-+-f) 


15     ,      ('     (l  +  c,)sin(([>o-4-r'— r  —  ?) 

—  Sj6  6t)l  \ 

4  (-+-(1—  c,)  sin  ((;-+- O -HT'—  r  +  j>) 


11 


165 


ïffl  +  7e 

3  ,      59     , 

—  7  l  "*-  ~  w 

4  o 


(c,+  c,)sin(4C—  20  — Q  — P) 


713 

1 5  h m 

8 


(c,  -t-  cO  sin  (C  +  2© — r'-  Q  —  y)  , 
■  (c,  -  c)  sin  (C  -+-  2©  —  r'—  Q  +  y)  | 

255  i      (c,+  c2)sin(2£>20— 2r'— Q  — y) 

j e  '.m  { 

.(C|— c,)sin(4C— 20  — Q  +  j»))        16  |  -»-  (c,-c2)  sin  (2^+2©  —  2f—  Q  +  y) 


51         j    (c1+c2)[sin(ô(T-0-r'-+-]-Q-y)-sin(3C+©-r'-r-Q-y)]^ 
4  ea"i(+(c1-f2)[sin(3(;-©-r'-+-r-Q-t-y)-sin(5C:+©-r'-r-Q-+-y)j|","326  ""  i+(f,-c2)sin(C-2©-Hr'-t-Q+y) 


35  ,      (    (c,-t-c2)sin((C-2©+r'+Q-y; 
e  wn 


33  ,     .(     (Cl-t-f2)sin(5C— 20— r'— Q  +  y))      45         j     (c1  +  c2)[sin(2Q  —  2r'-Q-*-y)-sin(2<Ç—  2©  —  Q  +  y)| 
32  jH-(f1_c2)sin(3C-2©— r'-Q-y))      16  (  +  (Cl_Cs)[sin(20— 2r'-Q— f)-sin(2C—  2Q-'QJ  —  y)] 

_?e'eimi     ^1+  f*)[sin(OG>— r~ r'—  Q  +  f)— sin(C—  ©+r—  r'— Q  +  ?)]j    225^  ^     <     (H-e,)sin(4©-2r'-?); 
4ee"'"i(-t-(c1— c2)[sin((TH-0— r-r'-Q— y)— sin(t— O+T  — r— Q— y)jT   32  S'e  "*  j  +  (l-c,)sin(4©-2r'+P); 


00  3 

s,e»r 

8 


(1  -+-  c,)[sin  (O  -+-  r  —  y)  —  sin  (3©—  r  —  y)  —  sin  (4(£—  5©  -+-  r  —  y)  -t-  sin  (4£—  ©  —  r  —  y)] 
+  (1 —  c,)[sin(©  +  r  -+-  y)  —  sin  (3©  —  r  -t-  y)  —  sin  (4{£—  5©  -+-  r  -+-  y)  -t-  sin  (4<£ — ©  —  r  -+-  y)] 

(l-t-f,)sin(3C-+-2© -3r'— y))      15  i      (I  +  c,)  sin  (3(>  2©  —  r'—  2Q  —  y) 


345       , 

s,e  m , 

8  |-t-(l  — c,)sin(5(£-t-20  — 3r'-+-y))      16  !  -+-  (1  —  c,)sin  (3^-t-  2©  —  r'—  2Q  -i-  f) 

_45      ,      (    (l+r,)[sin(3C;—  ©+r'-r-f)-t-sin(<00  — r'-t-r-y)-sin(3<C—  3©-»-r'-*-r-P)-sin(030— r'-r— ?)]j 
4    '         (+(1-  c,)[sin(3C-©+r'— r-Hf)+sin(C+0— r'+H-y)— sin(3C— 3©+r'+r-4-f)— sin(C-t-3Q— r'— r+y)]j 


(20) 

Suite. 


15  (    (l+c,)sin(C-2©+r*-4-2Q-y))     121 

16  (-4-(l-c,)sinvC-2©+r'+2Q+y)S     128 


vl+c1)sin(2(C-4©4-y))     225     „     (    (l+c,)sin(4C-4©+2r'-y)) 

>     I  Ç  fi     ïîJ    <  ï 

1— c,)sin(2C-40-y)j      52    '         (+(l-c,)sin(4(;-40+2r'-t-y)) 


«9      „      (    (1-»-f1)rsin(4C-+-©-2l"-r-y)-sin(4C-©-2r'-t-r-y)lj     15      ,       (    (l+c1)sin(C-20-t-r'-2OH-f) 


-s,e'em 


•(l-f1)[s.in(4(r+©-2r'-r+y)-sin(4(;-©-2r'+r-4-y)]|     16 


-—  ste  im 


-(l-c,)sin(C-2©-t-r'-2Q-  y)J 


FORMULES  DE  LA  NUTATIOIS  ANNUELLE. 


i9 


(l  +  c,)[sin(4C-i-0-r-2Q-j.)-8in(4C-0-*-r  +  2Q-T)])      11 


4S,eim|+(l_Cl)fsin(4C:+0-r-2Q  +  ?)-sin(4C:-0+r  +  2Q+?)] 
(1  +  c,)  [sin  (©  —  r  —  2Q  h-  y)  -4-  sin  (©  -  r  -+-  2Q  —  ?)] 


3       , 
4 


.(l_c,)îsin(0  —  r-2Q-?)+sin(©  —  r-t-2Q  +  y)]j  "'"lC*26  "  i  4£- 


32 


DD 


33           (    sin(4(T-20-2Q-?)]     75  ,.     (    (c,+c2) sin(2<C-20+2r'-Q-î>))     15 
—  .«„r»r<  > e  u«      .         .  . ,    „      ,? — r 


e  ei7»M 


(l+c,)sin(2(C-20-2Q-+-y) 
+  (l-c,)sin(2C-20-2Q-?) 

sin(4(C— 20  — 21"-+-  y)) 
sin(4£—  2©  —  2r'—  y)j 

(c,+c,)  sin(C-©+r'+r-Q- j.) 


~32S2'n,|-sin(4C-20-2Q+?)S     le'  U>ii+(c1-cî)sin(2<C-20+2r'-Q+?))      4       '    i+Cc.-cOsin^-O+T'+r-Q+y)) 

_        i     (c,-t-c2)[sin(2C+0-r-Q-f)-sin(2(C-0  +  r-Q-f)])       15e,eiw|     (c,+  c,)sin(C+0H-r'-r-  Q-y)) 
aeunj  +  (C|_C2)[sin(2C+0-r-Q  +  f)-sin(2C-0  +  r-Q-t-y)])       4  j  +  (c,-c,)  sin  (C+O  +  r'-  r-Q+f)] 


e'im(5+VW)i 


(c,  +  c,) sin  (5<C-  2©  +  r'—  Q  —  ?))_  53  e,     J      (c,  -+-  ca)  sin  (C-  2©  —  r'  +  Q  +  y) 
-  (c,—  cs)  sin  (3<C—  2©  -h  r'—  Q  -*-  y))      32  e  "n  j  +  (Ct_ c,)  sin  (C—  2©  —  r'  +  Q  —  y) 


(Cl+cs)[sin(3C— 20— r'+Q-f)  +  sin(C— 2©  +  r'— Q  +  ?)])      9siSemj     sin(20©—  r—  2Q-y)j 
.(c1-c,Usin(3f-2©-r'+Q  +  ?)  +  sin(r-20-t-l'— Q-y)1i      4   2        |_sin(200— r  — 2Q-hp)Î/ 


45  „     j      (c1+c,)[sin(2C-2©  +  Q-f)— sin(2©-2r'+R-?)]j      9gi,mj      sin(2C~G 
~Ï6e  tm(  +  (c,-Cî)[sin(2C;-20H-Q  +  ?)-sin(2©-2r'+QH-P)]i      4  2        (_sin(2C-e 


-0+T-2Q  — y) 
©+r  —  2Q-*-f) 


9 


(Cl+c2)[sin((C+Q-r-r'-HQ-?)-sin(C-©H-r-r'+Q-?)])     ^        < 
4 (-j-(c,-c2)[sin(C;+0-r-r'+Q-+-f)-sin(C-Q+r-r'-)-Q+?)]j      4  ' 


-e  eim 


(l-t-Cl)sin(4C-0  +  r-2Q-y) 
:+(l-c1)sin(4C-Q  +  r-2Q  +  f) 


(20) 

Suite. 


sin(2(C-+-©  —  r  — 2r'-t-  ?) 


+  45SeVmi     -MC-2Q-r'-2Q-y)-sin(3C-2Q^r'_2Q_y)j_9 

+  Ï6S2etm|_sin(C;H-2o-r'-2QH-y)  +  sin(3C-2Q  +  r'-2Q  +  y)j     2  (-sin(2(>  0-r-2r'—  ,) 


-  s2e"em 


sin(2(C—  O-t-r  —  2r'+y) 
■  sin  (2<Ç—  ©  -t-  r  —  2r'—  y) 


9     , 
-sse  em 
4 


45 


(      sin(C-*-2©-3r'-+-  ,, 
8  s'e  mi_sin(C-t-2©-3r'-y)|       16 


H 


sin(Ç—  ©  +  r  — r'-Hy)  — sin(C-+-©  — r  —  r'+?)] 

•  sin(C— ©  -t-  r  — r'— y)  +  sin(<C-*-  ©  — r  — r'— y)j 

59 


m  -+-  —  m 
i  5 

195    „      3  , 

4  4 


sin(5C— 2©  — r'-f-y)» 
—  sin  (3(C—  2©  —  r'—  y) | ' 


A  celte  expression  il  faut  encore  ajouter  les  termes  qui  proviennent  de 
Faction  du  Soleil;  il  est  clair  que,  pour  les  obtenir,  il  suffit,  dans  l'expres- 
sion précédente,  de  faire  <  =  0,  m  =  0,  de  remplacer  C  par  ©  et  de  supprimer 
les  indices  des  quantités  e'  et  r'.  On  obtient  ainsi  les  termes  suivants  : 


1+ieî+ye*)sin''-H*1(1~2e,'+"ï^ 


(1-HCl)sin(20-f))      S      L     .9, 
-(1  —  c,) sin (2©-+- y))       2      \       8 


sin(©  —  r  -+-y) 
-sin(©  — r  — y) 


2  '  V        8   ej|+(l_Cl)sin(3Q-r+   ~ 


I 
8 


(l+c,)sin(©+r-f))      1      ,(9+7-j    sin(2©-2r  +  y) 


.  -s2ea(9-+-7e2h 
(1— c,)sin(©  +  r  +  y))      4  '(-8111(2© 


-2r+y)^ 
-2r-y)( 


20  FORMULES  DE  LA  NOTATION  ANNUELLE. 

+  ise«fl7_i^e«)j     («  +  «0dnf4O -»—,))_£       i     (1  +  C()sin  (©  -  3r  +  f)| 
2'     \  12     /|+(1  — c,)sin(40  — 2r  +  y)S       48*    (  +  (1  —  c,)  sin  (Q  —  3r  —  ?)j 

1         (      (1 -t- c,)  sin  (2©  —  4r-f-?)l       77      ,<      sin  (4©  —  4r  -4-  ?)>       53      ,(      sin  (3©  —  3r 


■s,e'{      ,.  ._  .  >  h s3e 


^        .:_  *~       *-  H 


24       (+(i—  c,)8iii(20  —  4r  —  f))       16  •    (—  sin(4©  —  4r  —  ?)j       16  2    j—  sin  (3©  -  3r—  f) 

Pour  obtenir  l'expression  de  fr(^)3,  il  suffit  de  changer  ?  en  |  +  ?,  dans 
l'expression  précédente. 


II 


13.  Si  nous  représentons  par  : 

f,  le  rapport  de  l'action  de  la  Lune  à  celle  du  Soleil; 
m,,  le  moyen  mouvement  du  Soleil; 
ml,  le  moyen  mouvement  de  la  Lune; 

ûj,,  le  moyen  mouvement  du  nœud  de  l'orbite  lunaire; 

Tiy  le  moyen  mouvement  du  périgée  solaire; 

ri,  le  moyen  mouvement  du  périgée  lunaire; 

TOj,  «(j,  Of,  yit  yj,  les  rapports  des  moyens  mouvements  au  mouvement  diurne; 

fi,  la  quantité  -  I  -  -+-  -I; 

ah 

S,  la  quantité  —  ; 
'       H  AB 

et  si  nous  appliquons  les  formules  (13)  à  chacun  des  termes  de  la  for- 
mule (20),  nous  obtenons,  en  laissant  de  côté  le  terme  en  sin  y,  qui  se  rap- 
porte à  la  précession  : 

14.  A6=-— 7 l-iV-e"M    c,  +  cs)^ g— -  +  (c,-C,r;        ;;     .  cosQ 

4  m  «j  \  2     /(  (1  —  »2) — «  (!-«-»}) — w) 


5  m;  - 

4       ^ 


/         »  .      5    ,\  (21) 

1         \         4  2     /  (       1  +  c,  1  -  c,       j 

- 12 1 cos  2Q 

4  a,  (  1  —  2u3  ■+-  p       1  -+-  2«2  -t-  ,«  ) 


(')  Conformément  aux  assertions  de  Serret  et  de  Folie,  on  remarquera  que  la  formule  (20) 
ne  contient  plus  aucun  terme  dépendant  du  périgée  de  la  Lune  et  du  Soleil. 


FORMULES  DE  LA  INUTATION  ANNUELLE. 


21 


Si 

2m; 


1 is e    +-i+-ev 

2  2  16  4 


I  -+-  Ci 


1  —  c, 


13  225    ,    .      121         (  1  —  2mi  -4-  fi       I  ■+■  2mi  -4-  /u 

,• — e'*  —  9e"»n" e'-wr —         m4' 

\      16  16  64 


cos  2(£ 


(-Î 


,       9    , 
r  •+-  -  e 

8 


m,  —  y, 


I  —  j/ij  4-  yt  ■+■  p        1-4-  »»i  —  ri  +  i« 


-  cos(C  —  r') 


4  2     /  (  c(  -4-  c2 


Ci        c2 


2m|  —  a,  M  —  2»»i  -t-  Uj  -h  ^       1  ■+-  2mi  —  sj  +  f 


cos(2C-Q) 


/Il  3  ,      59    , 

y»    —  m i  h m 

1        \2  4  3 


Cl  —  Cj 


/        7  ,       125    ,       i6 
e'    7--i* e'2 

1  V        2  8  16 

-  «I ; r 

2  ôm,  —  n 


e     1 r en m- 

1  \       2  8  16 


1  —  2»Wj  -4-  U2  -+-  fi  1-4-  2wij  —  £J2  -4-  fi 

125  165 


cos  (2©  —  Q) 


j  1  -»-  c, 


i— C, 


1 1  —  5mi  -+-  <y\  •+-  ft       1-4-  ùin'i  —  r'i  •+■  f* 
1-c, 


cos  (5(C—  r') 


1  -i-  c. 


IM,  -+-  ri 

11         59    ,    75  „    3 

—  m  h un e 1 

2  3  4         4 


\  1  —  Mo  —  7'j  -H  fi  1-1-  mi  -I-  7'j  -4-  ^ 


cos(Or') 


16 


s»- 


1 


mj —  2m,  -t-  ri  (l— mi-4-2m2  —  ri-+-/"     i-4-mi  — 2»»^-+-^-*-/"} 


C0S(C—  20+1" 


e'il  I  —  i*-«-  -e'2 
3      \  8 


c,  -t-  c, 


c,  —  c. 


2     »îj  —  ri  -+-  «i     1 1  —  m s  -•-  ?/2  —  »j  -+-  (x       1  -t-  mi  —  ri  -+-  us  -+-  f*. 


c,  -t-  c2 


c(  —  c2 


2     m|  —  ri  —  ui     (1  -+-  »'i  —  ri  —  «2  -+- 1<*      1  —  «*,  -t-  ri  -t-  «s  ■+■  /«' 
1 


*W 


'-8e 


C,   -4-    C2 


Cf  — C2 


2      rni  -4-  ri  —  »i      (1  —  »»i  —  ri  -4-  »2  -+- 1"       i  -+-  mi  -t-  ri  —  "2  -+-  /" 

/       21  ,      123   ,,\ 

e'i  7 1.2 e'2 

1      \        4  8       / 


cos  (ç_  r'  +  Q) 


cos(C-r'-Q) 


cos  (C  -t-  r'  -  Q) 


(21) 
Suite. 


Ci  -4-  C2 


C,  —  Ct 


2        3mi  —  ri  —  »i        (1 — 3 mi  -4- ri -*- "a -+- /"       1-4- ami  —  ri — u2-4-,u 


cos(3(C—  r'—  Q) 


22 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


s"»i  M 


263 

e'in    15+  - —  m 
3  \  4 

Sj . 

16  2»»,  —  2m,        {\ — 1mt  -+-  2m,  ■+-  ^       1  -+-  2»i,  —  2m, -+- ,u 


I       67        2S  ,    -157     \ 

5 r—  —  en m 

16        2  8 

565    ,       4833    , 


cos(2(T— 2©) 


e'm 


, e    h m' 

3  <         1 6  64         M  1  •+-  r ,  1  —  c, 

-  S, ' ! — 1 ; ; — 

4  ôffij  —  2m, -+- ?!  (l  —  5m,-+-2m,  — ?-,-+•(«     1-+-3m,— 2»ij -+-?'» -+-/", 


cos(3(T—  20-t-r' 


.    /  307     \ 

ri»  15  h ml 


■+-  —  s,- 


I 


1 


16  2m,  —  -2r\         (  1  —  2m,  -t-  2>-;  -4-  n      1  -+-  2m;  —  2rJ  +  u- 

267  ,     45   „      \ 

15 1* e" 

16  16 


cos  (20  —  21") 


e  m 


75  .    713         64265    , 

1 e r-\ m  h m 

12  8  768 


s 


1  -+-  c, 


1  — c, 


4   '  ni,  -h  2m,  —  r\ 

27 

9e" e'V+7e" 

1  2  | 1 

4Si         2mi  —  %-\         \  1  —  2mi  -t-  2ri  ■+■ 


1— i«i— 2»ift-yi+A«      l-t-m,-t-2m,—  ri+p 


cos  (<£-+- 2© — r') 


; |cos(2C— 2r') 

^      1  -f-  2m,  —  2rs  -t-  ,«  ) 


i*l  —  i' 


•-r") 


D 

4  2       2m|  —  2«,        (1  —  2m,  -+•  2w,  -+-  t*.       1  ■+-  2m,  —  2œs  ■+•  ,k 
1  1 


cos(2<C-2Q) 


32  *  2m,  —  2u,  (  1  —  2m,  -t-  2«,  -+-  p       1  -+-  2ms —  2a,  -+-  jx 


cos  (2©  —  2Q) 


1 

-S) 

2 


/  17  445      \ 

'17 i« e" 

\  2  12       / 


1  -4-  C, 


1— C, 


4»nj  —  2ri  (1  —  4m,  -+-  2râ  -t-  f*       1  -*-  4m,  —  2rî  ■+■  f- 


cos(4C—  2r') 


11         3  ,    165  „     59 
—  m  --i2h e  'h » 


i'-f-518e"m) 


1         \ 
-  s,m — 


91   ,         55   ,  893    , 

—  Cm e'm  h m 

16  4  18 


4m|  —  2m, 


1  -t-  c. 


1-c, 


1  —  4mî-t-2m2-t-|U      l-+-4m,— 2m,-+-p 


cos(4C— 20) 


em 


3s, 


8  8 

9    ,      245 
\      8  16       / 

2mi -+- m,  —  ri        |l— 2mi  — m8  +  rsH-i«      1-+- 2m, -<-}»,  — y,-»- p 


1  -t-  c, 


1-c, 


cos  (2^-4-  O  — r) 


(21) 

Suite. 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


23 


8  8 

em 

9  ,      245 

h —  e m 

\      8  16 


oSi 


1  -4-  C, 


1  — C. 


2m| — m,  -+-  y,       |1  —  2»«j-+-»i2  —  7  -,  -+-  /u.       1  -4-  2mj—  m3  -+-  y,-*-  ft 


cos(2(Ç—  O  +  r) 

y»  •+•  p) 


em 


77  «i 


—  m i* 

2  4 

59     .     75 

h nr-i e 

\      3  4      ' 


1  -+-  c, 


1-c, 


16  m\ — 2m,  —  ri       (  •  +  "'  î  —  2»n2  —  yi-t-p       1  —  mi -»- 2«ij -t- y, 

e"m  ( 
1  \ 


; C0S(C;—  20  —  r') 


5483 
15+ m 


;Si- 


1  -»-  c, 


1-c, 


16       2m', -4- 2m,  —  2yi    (1  —  2mi— 2ma+2yi-»-/t<      l-+-2mi4-2m,— 2yi-f-{* 

/  263     \ 

e'Jm  1 5  h m 

5  \  4      / 


|cos(2(Ç-»-20-2r') 


1  -t-  c. 


1-c, 


16  '  2mJ —  2m,-»-2ri  |l  —  2mi  +  2m, —  2ri-+-p   '    l-+-2mi— 2m2-t-2yi-«-/u 


cos(2(;-20-t-2r') 


a  et 

■s 


1  -+-  c, 


1  — C 


4     m|  —  y| -t- 2«, (  1  —  m\  ■+■  rj  —  2«, -t-  /*       d  -t-  mî  —  yi  -t-  2% -+-  /n. j 

1  -t-  c,  1  —  c, 


o 

7S< 


4   '  m\  —  y',  —  2»,  )  1  -f-  mi  —  y\  —  2mj  -+-  /x       i  —  mi  -+-  y\  -+-  2«j  -+-  f*  \ 
9  e'5i  (  c ,  -+-  c3 


4  2m|  —  2yJ  •+•  U|  f  1  —  2mi  -t-  2yi  —  u3  -+-  /*  1  -+-  2wj  —  2yi  -t-  m,  -t-  ,« 

17            e'*i           (                c,  -+-  r j  c,—  c2 

2  4mi  —  2yi  —  «1  \  1  —  4mi  -+-  2yi  -+-»,-»-,«  I  -t-  4mi  —  2yi  —  ot-t-  p 

21               eV            (                    1  1 

St < ; ; 

8      3m,  —  yj  —  2«,  (  1 —  3m,  -t-  y,  -t-  2a,  -t-  ^  1  +  .)m,  —  y,  —  2«j  -+-  ^ 

1  1 


jcos(C-r'+2Q) 
cos((C— r'-2Q) 
cos(2C-2r'-+-Q) 
cos(4C-2r'  — Q) 
cos(3C— r'— 2Q) 


3 

-  s 


8     m\  -t-  yj  —  2«,  (  1  —  m%  —  y\  -t-  2e,  -t- ,«       1  -+-  »«i  +■  ri  —  2»,  -+-  ju 
t.3        (  Cj  +  c,  c,  —  c  2 


cos(£>r'  —  2Q) 


4  2mj  —  5«,  (  1  -t-  2mi  —  5a,  -t-  ,u       1  —  2mi  -+-  5«,  -1-  ^ 

53  e'3        (  î  1 

—  sa ? . . 

1 6     3m,  —  3y,  (  1  —  3m,  •+-  3y,  -+-  ,u       1  -1-  5w,  —  5y,  -+-  p. 
9  e'\  {  e,  •+-  c,  c,  —  c. 


2m|  —  2yj  —  »,  1 1  -+-  2mi  —  2yi  —  w,  -4-  ^       1  —  2»ii  -+-  2yi  h-  u,  -t-  ^ 


cos(2C;-5Q) 

cos  (3(Ç—  31") 

|cos(2C—  2r'-Q) 


(21) 

Soilr. 


24 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


51 


15 


e  em 


1  -+-  c, 


1  — c, 


5***<'-t-***i  —  r\—  ri  M— 5***j  —  j«2-4-rJ-+-7'3+1u      l-j-3»ii-+-m. 


e  e**t 


1  -I-  c, 


1  —  f 


A      m\  —  *n,  +  ?i-+-?'i(l  —  m'î  +  m, — y't — ? -2-+-p       1  +«ii — «ts-*-ri-o-y»-t-/« 


-A. jcos(3C+©-r'-r)l 

— Yt— Yr*-P-\ 

cos(<t — 0-+-r'n-r) 


51  e  em 

■s 


1  -+-  Cj 


4      5»iJ  —  »h, — ?'i-»-7'i  (1 — 3mi  +  ms+yj — TV'-/"      1  + 

15        (  C'flll  (  1   -4-  C,  1   C, 

Si  j — ; ; ]—    — ; — ; -    -f-  ; ; 

4      (w|-t-)H  ,-t-ri  —  v,  (1  —  »»i  —  *'*•> — r»+  Yi+  c-       1  -+-  m,-+-Jni+  ?'2 — 72+  f* 


^ >cos(3(£—  O— r'-t-r) 

5***2 —  Wi —  rî+rr^f1) 

cos(C-*-o+r'— r 


/  713 

e  uii    15  h m 

1  l  8 


c,  +  cs 


c,  — c. 


4  mJ+Sjw,  —  ?|  —  W|  (I  —  »i2 — 2»io-+-ri-+-"i-t-,"      1  +  >**2  -+- 2?**2—  rj — w2 -+-/«) 


cos(<T-4-20-r'-Q) 


C(        c2 


-3 


/Il         105  „     3  ,     59    , 

'„***   — m-i e i'h >**  , 

1       \2  2  4      __5 /  j  r,  -4-  c2 

4  4***J —  2**î, —  u,  [I  —  4w2  +  2()l2H-W2-*-pi        I  -+-  4***â  —  2)**2—  co2-*-,u; 

€UH  (  C,  -4-  f2  e,  —  c2 


cos(4C-2Q-Q) 


2***i  -+-  ***!  —  ?  i — W|  (1  —  2***4 — »lj-t-  rj+  w2"*-  i"        I  -4-2l**2  -4-  )**2—  9 's — a2-4-  fi 
eun  Ci  —  c2 


2»hJ  —  *»*,-+- 7- , —  u,  (I  —  2m2-t-W!2 — y2-t-«2-4-ft        1  -t-  2i**-2  —  ***2-4-r2 — »s  +  f- 
(  1  1 


9  e'e*** 

-s, 


—  ^2 ;  )  ; ; —  " ; ; 

4     ***,  —  m,-t-Yi—  Yi  (I  —  »h~*~  niï— •r2-+-?2-4-p       1 -4- ***2  -***2+r2 — r2-+-/" 
(  1  1 


9  e'cm 

tS, 


4        J*ij  "+-***(—  ?,—  7'|  (I ***2 H*2-4-y2-4-r2-t-  i"  1-*-  1**2  H- »*2 ?2 ?'2  +  /" 


eos(2£>0-r-Q) 

1(21) 
cos(2<C-0-4-r-Q)  s' 

cos((T— Q-4-  r  —  r') 

cos((T+0  — r  — r' 


157 

e'un   5  H m 


c.  -4-  c. 


C,        Ci 


i  3***j  — 2*i*1-4-ri  — ajl  -  3*Hs+2»ii— yi+»s+/K      1-4-5***2  —  2*)*2+r2— w2-t-,a 


Il  59      \ 

—  m  h »** 

2  5 

195    ,     3  , 

H e'- 1 

\       4  4 


cos(3C;-20  +  r'-Q) 


e  m 


I 


I 


3 

—  s2 
16        3***| —  2***,  —  Yi     (1 — 3***2  -+-  2***.,  -4-  Yî  -+-  /"       1  -i-  5***2  —  2***2 — 

e'V  (  1  -4-  c,  1  —  r 


cos(5(£—  20  -r') 


9  e'V  ( 

-Si I 

8     2mi  — 2?-; -4- 2a,  (I  — 2***2-i-2r2  — 2u2  +  /«       1  +  2***.j  —  2r2  +  2ws-t-,u) 

1  -4-  c ,  1  —  c ,  ) 


1G5  e'm 

•s 


52      m\  —  4***i  +  ?j  (I -4- »**i  —  4d*2  -+-  Yi  ■+-  m-       1 — »"2  -+-  4»j3 


a —  Yt  ■+■  f) 


cos(2(T-2r'-4-2Q) 
cos  (;T—  4©  -h  r') 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE.  25 


9 

2»»/,' 

e*«r 

( 

1  -+-  c, 

1  -  c,                j 

cos(2{;-»- 

20- 

-2r) 

2   ' 

-t-2m,- 

-2ri 

(1— 2m;- 

-2m,-» 

-2ys-*-f*       l-i- 2m; 

•+-  2m, — 2yj-f-/t 

9 

2mi 

e2m2 
—  2m,  -i-  2y, 

( 

l  +  c, 

1  — c, 

cos  (2Ç- 

-20 

-t-2r) 

2  ' 

[l  —  2mj-+-2m2- 

-2y2-+-,«   '    l-t-2m.. 

2»!2-f-  2v2-+-  p. 

11 

i*m 

( 

l  +  c 

1-c, 

-j  cos(2(T 

M) 

+2© 

-2Q) 

52 

2m 

i  -t-  2m, 

-2« 

|l-2m; 

—  2m, 

-+-  2a2  -v-  ,u       1  -t-  2» 

;  ■+-  2/HS — 2w2  -+- 

II 

!'  2m 

'.2m2 
-2m, 

H- 2» 

i 

1  -»-  e, 

1  —  c, 

cos  (2(T- 

-2Q-+-2Q) 

52 

(i— 2mi  ■ 

+-2m,- 

— 2w2H-;x       l-+-2m; 

—  2m2  -+-  2«2  +  ,« 

9 

Si 

8 

e'V 

s 

1 

+  «i 

1  —  c,                ) 

cos  (2Ç — 

2r'- 

2Q) 

2m,'  ■ 

-2ri- 

-2u,  ( 

l-i-  2m;  — 

2?-;— 

2«2  -+-  p       1  —  2m;  -*-  2?-;  •+•  2u2  -+-  fi) 

1 

s, 

8 

>:■  (  l2 

45 

e 

2 

■)( 

1  -4- 

c. 

1—  c, 

2Q) 

4» 

ij  — 2» 

u 

—  4m;  ■+ 

2cJ2  ■+• 

f*       1-+-  4m;  —  2»s 

COS  (4^_  — 

1 

e"       ( 

i  +  c, 

1  — c,           ) 

cos  (<£—  5r') 

48 

i 
m. 

-5ri| 

I  -t-  mj  —  3rj 

+■  P 

1  —  m;  -i-  ôr;  ■+-  (*  ! 

1 

_  24* 

e'4 

j 

1  -+-C, 

1-c, 

) 

1  2m 

-4-; 

H  + 

2m;  — 4? 

;  +  <« 

1  —  2m;  •+-  4?;-f- 

M 

53 

e'3'. 

I 

ct  -+ 

«••2 

Cj- 

"Cs              1.../ 

cos(Ç-  5r'-+-  Q) 


1 G  5m|  —  ôt'i  -t-  a,  (  1  —  3m;  -t-  3yi  —  sij+(i        I  -+-  5mi  —  3y;  -t-  w2  -t-  ^t 
i  e'zi  t  c,  -+-  c2  c,  —  c, 

48  m; — 3yj  -+-  u,  ji  ■+-  m;  —  5i-;  h-  Kj  -+-  ^c     i  —  »»;  -t-  s?-;  —  w2  -+-  ^ 

51  e'V  (  1  i  ) 

Y  Sî  4m;  — 27-;  — 2»,  |l  —  4m;  +  2ri  +  2«2 -t- ^  ~~~  i-+-4m;-2ri— 2«î-*-ft)  C°S  ^L~  2r  ~~  2^ 

_3_     _  _S ( 1 l_  | 

1 28  Sa  4m,'  —  4<u,  1 1  —  4m;  h-  4a,  +  /*       1  -i- 4mi  — •  ~4~^T7  J  C°S  ^  _  4^ 

1  1 


(21) 

Suite. 


4 (S  '  4mi  —  4i-;  1 1  —  4m;  -+-  4?-;  h-  ^       1  -+-  4m;  —  4?-;  -+-  fi 

C.  ■+-  C,  c,  —  c 


cos(4(^  4r') 

cos(3(T—  r'—  5Q) 


8  5m;  —  rj  —  5»,  1 1  -t-  3»/;  —  y;  —  3ua  -t-  fi       1  —  3m;  ■+-  <y\  -t-  5«2  -+-  u 

1  eV  (  <-,-+-  c2  f .  —  c2  ) 

»- r- —    , i r^ +  : .     '    , cos((>r'-3Q) 

8  m,  -+-  Yi  —  Ou,  (  1  -+-  m2  -t-  y2 —  oa2  -t-  fi        I  —  m2  —  y,  -t-  oco2  -+-  ft.) 

\  i4         l  I  -t-  c,  1  —  c,  ) 

—  S,  — ■ — h ■ ■    cos  (2<f  —  4Q) 

\  0     2m,  —  4a,  '  1  ■+■  2m2  —  4«2  -+-  fi       1  —  2»i2  ■+■  4«2  -+-  /u.  \ 

Tome  XLVII.  4 


26  FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 

+  ™ ^ j «±* + ^~Ca jcos(ÔC-3r_Q) 

16  5m,'  —  5:  i  —  a,  \\  ■*■  3?w2 —  3râ  —  "%•*■  t*       i  —  %m'i  +■  3}'2  "*"  «*■*■  f) 

253  i C-l^l + «=* icos(2C-H2Q-2r'-Q) 

]  (i  Zm'ct-Zmr-  1y\—  a,  (1— 2m2— 2m2+27-2-t-a2-+-,«;      l-+-2ftj;+2ntï— 2ri— «*+■/*) 

+^ *!5 i 5L±* + ;_*=£ |cos(3C-0-rVr-Q) 

4  3»n|— m,— ?  i-*-y  — =",(1—  ôi«î4-/ns+7's— n+ot+P     l+om»— »%— T-yt-y»— «r+w 

51  e'eim             (                 c,  -+-  c2                                     e,— c,  )      ,_,    ^    „,    „    ~, 
; ; -t-,    ,    , ; cos(oOO-r'-r-Q) 

4  5ml+ml—yi—yi—  a,!l—  3»Hj-»ns+rs+rs-t-Bî+i"     l-+-3m,-»-wjj— v2— y,— «j+^j 

33  e'MK*  (  c, -t-fj  Ci—  ct  )        ,r    a^     _,     _, 

-t-  — : ; — z i +  1 i — « : cos(Ç-20  +  r+Q) 

52  m,  —  2îh,-hi  ,-+-  «(  M — ms-j-2»Mj — yt  —  w2-*-p       i  -t-rw, — 2îh2+7/2-*-£B2+(") 

53  eW  (  c,  -+-  c2  c,—  c,  ) 

h ! ; ' =— ; ; cos(3<T-20  — r'—  Q) 

52  3»h|  —  2»»»!—  r\  —  s>i(l-»-5»i2  —  2«i2—  y2— u2+y"      'l-aiH!+2mj+r!+ffl,+^] 

! ? 1 î ; cos  20— 2r'— Q) 

1 6  2h!(  —  2ri  —  «i  fi  — >—  2m,  —  2y2  —  «,  -t-  p       1  —  2m2  -+-  2>-2  -+-  u2  ■+-  /*] 

h { h ; cos(2£—  2Q  —  Q)  i 

1 6  2wi  —  2m,  -D]|l  +  2»i2  —  2)«2  —  a*-*-  p       1  —  2»is  ■+-  2m,  -+-  u2  h-  /k  1  \ 

_                   ,                       ,  i  Suite. 

9              e  eu»                              r,  ■+-  c 2                                      c,  —  c2  ) 

-7-r-     — r-       -h ; —, +1 1 ; cos  OO-r'-r-Q) 

4w,H-M,— 7,  — 7,  — <w,  (l-+-W2-+-»i2— y2—y2— U2-l--,«  1—  »*2  —  »i2+?'2+7'2+«2-h,<i) 

9  e'eun  (  O  -+-  c2  Ci  —  C2  )       .  ^ 

+  7- 1 ; —^ +  -. ; —t1 —  cos(C-©-r'+r-Q 

4  «i,  —  )», —  yt+y, — »,(1-i-m2  — »i2— y2+ys— «j-t-p     ^  — w2-+-m2-t-?'2 — 7'2-+-u2-i-|«) 

55  em3  (  1  -+-  c,  1  —  c,  )       ,.~ 

H S,  —  -+- ; cos(4îT —  oO  -+-  r) 

8      4w,  —  5m,  -+-7,(1  —  4»)2  -+-  3m,  —  y,  ■+■  fi       i  -t-  4m2  —  3»n2  -t-  y%  ■+-  fi) 

53  em3  (  I  -t-  c,  i  —  c,  ) 

s, 1 ; cos(4(;— 0  — r) 

8      4«ij  —  »«,  —  y,  {  i  —  4wî2  -t-  nii  +ys+(i       1  ■+-  4m2  —  »h2 —  ys  -+-  p  1 

225  e' V       (  1  -t-  c,  i  —  c,  ) 

h s, ! h ; — cos  4©  —  21") 

52      4m,  —  2y,  M  —  4m2  -+-  2y,  -+-  /a       ^  ■+■  4»«2—  27'2  •+-  fi  ) 

345  e'hn  (  1  -+-  c,  1  —  ct  )/-*-««      ~^ 

s, | : h  ■ — =-; cos(o(^h-2o  -  or  ) 

8       5mJ  -+-  2»), —  37'i(l  —  5»(2  —  2»i2-t-  57'2  •+-  fi       i ■+■  3mt  ■+■  2ms — 3ys  +  iK) 

"•5  e't'm  (  ! -+- c,  1  —  c,  )  , 

—  s, ■ + — ; ; cos(3(>20  — r'— 2Q) 

16     3»ii-4-2»it-7 1—  2»,  (1—  5»i2— 2/h2+7'2+2cj2+,«      l-+-5»«2-t-2w2— 7'2— 2u,-+-/a) 

45  eW  (  1  -*-  c,  1 — c,  ) 

—s, —        --»-- ; — cos(3(f-Q-t-i  "-r) 

4      ôm't  —  >n,-f-y;  — y,  (I  — 3m2-+-w2-yi-t-y2-t-^       l  +  otn,- »ia-+-ya  —  y2-t-f) 


s 


Ts" 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE.  27 

45  e'em1  I  1  -t-  c,  1  —  c.  ) 

-  —  Si— ; ; ; H ; ; \  COS  (£  -t-  O  —  T'  -t-  T) 

4      wt,-4-m, — y,-+-fyi{\  —  »»2 — »Hj-i-y2 — ?'2-t-i«       1-t- »i2-t-wi2 — r2-<-r2-*-p) 

45  e'e»»2  (  I  -t-  c,  i  —  c,  ) 

-ys,— — ; \- — — — ; h- — — — ; cos(3£;-3Q-t-r'-t-r) 

4      om,  -  onii+i i  +-?i(l  —  3i/i)+oms-;'î-rî+f<     1+dhij — 3»i.2-i-rj-t-r2+/") 

45  e'em2  (  1  -t-  c,  1  —  c,  ) 

-  -rs<— — ; ; h ; — = : +  -. ; — ; ; cos((>3©-r'-r) 

1 5  eVm  (  l  +  c,  1  —  e,  ) 

—  S,—, ; \ ; ; 1 ■ >cos(f— 2©-+-r'-l-2Q) 

16  m,  —  2m,-+-7-,-»-2ul(l  —  wi2+2m2—  7'2-2«2+,a      1-i-mi2  — 2M»2-t-7"2-+-2«2-t-,«\ 

121  m'         l  1-+-C,  1  —  c,  )        _      ,    N 

■  S,  — ; — h  — — cos  (2f—  4© 

128      2/o,  —  4m,  (  I  -t-  2»>»2  —  4m2  -+-  ^        1  —  2m2  +-  4»i2  -<-  fi) 

225  e'^m2  (  1  -+-  c,  1  —  c,  ) 

s, 1 cos  (if —  4©  -+-  2r') 

32      im'i  —  4m,-f-  1y\  (1  —  4m,  -+-  4m2—  2y,  -+-  n       1  -t-  4m2  —  4m,+  %\  -+-  p.) 

69  e'2em  (  1  -t-  c.  1  —  c.  ) 

—  s, — —         —y— — H +  ■ ; ^ cos(4f>©-2r'— r) 

2      4/»»,-*- m,— 2ri— ?'i(l— 4»»2— «i2-+-2r2H-?-2-f-fi      I -t- 4m2 -t- »»»2—  27'2— r^i^) 

69  e'^em  (  1  -t-  c ,  I  —  r,  ) 

— «i  — ; 7T-, ; ; h — ; cos(4f -©  — 2r'-+-r) 

2  4m,— m,— 2r, h-7'i  (1  — 4«i2+j)(»+27'2— r2-*-/«     l-t-4»»2  —  m,—  2r2+?'2+i") 

3  et,2»»  (  1  -4-  c,  1  —  c,  ) 

--s, —  ; s ■ ; ! — ?; cos(4f-t-©-r-2Q 

4  4HI, -+-«»,—  7-,—  2«,  (1  —  4m,—  Hi.2-+-?'2-t-2w2+p         l-f-4»(j  +  Hîs—  7'2—  2w2-t-^) 

5  ei2»»  (  1  -h  c,  1  —  c,  ) 

--s, ■ h-     — ; cos(4f-©-t-r-+-2Q 

4     &m't  —  iiii+ri+S»!  (1  —  4m,-t-m,—  y,— 2»,h-/k      1  +  4»i2  — »i2+7-2+2u2+^) 

15  c't2»»»  I  1  -+-  c,  1  —  f,  )  , 

-— «,■ ; î 1 ; : ; cos  f-2©  +  T'-2Q 

16  m',—  2m1-t-y,-2<»,(l-4-m,—  2«ï2-t-rs— 2»,-+-^      l-m,+2m,— y,-t-2o>s-t-/") 

--s, --+- ! |cos(Q  — r  — 2Q) 

4  m, —  i, —  2«|  M  -+-  m, — y, — 2«2-+-/tt       1  —  i«!+)'i+2»i  +  F) 

5  ei'm  (  1 -t- c,  1  —  Ci  ) 

-7S< S"    î 4 +i 5 cos(©-r  +  2Q) 

4      »H,  —  yt  ■+-  2a-,  (  1  —  IWj  +  7'2 —  2w>  -I-  ^         1  -t-  »*2 —  T2  +  2(1-2  -+-  (J.) 

i  1  l'wt*  1  1  -+-  c,  1  —  c,  )        , 

1 s, h ; cos(2(r—  2©  —  2Q 

32  2»iJ  —  2m,—  2«,  (l  +  2ms  —  2w2—  2«2+/"       '  —  2mi,-+-  2m.2-t-  2«2-t-  ft)       K 

33  e'*m!  (1  I  ) 

s» \ }cos(4r  — 2Q  — 2r') 

16     4m,  —  2m, —  27,(1  —  4m,  +  2»nj-*-  2y,  +  fi       1 -4- 4m2  —  2ms—  2ys  +  ^) 

33  lV  (1  1  j 

4 ss ; cos  4(T  — 2©  — 2Q 

32     4m»;  —  2m, —  2o>,  (1-t-  4mi2  —  2wi, —  2«2-+-  ^       1  —  4»/»2 -*-  2/»2+2co2+  fi) 


(21) 
'  Snitn. 


28  FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 

|cos(2C-2©+2r'-Q) 


C, -4-  c2 


I  (i  2/«;  —  "2ml+"2y\  —  »,  (  1  —  2mi-+-2m,  -  2? v4-»2-t-,u      1  -4-2>»,  —  2m,-t-2yi—  «,-t-j* 
15  e'e'.»i  (  Cj-t-Cj  c,  —  c2 


4  mi  - m,-»-7'i+Ti— «iH  —  mi-t-m,— yi— yt+syt-p     l+i»i— m»+yi+y«—  «rH4! 
1 S  e'eim  (  ct  ■+■  c,  c,  —  c,  j 

! ; 1 ; ; 

A  iHJ-t-»î,-4-r,'— ■?',  — ça,  (1  —  m,—  w2-  y,-t-y ,+«,-+-/«    l-*-mv+-m,+y,— y,— w,-*v] 

55  e'tm'  (  c,  -+-  c,  c,  —  c2 


52  mj  — 2m, —  >-l  -+-  »,  (1  -+-  »hj— 2m2 — 7'2  ■+■  «2+ 1«      1  —  »'i  •+■  2m,-4-  7-j  —  »2  -4-  ^ 
55  e'iwi2  (  c,  -+-  c2  r,  —  c2 


52  5)»i  -  2m,—  yJ-*-»i(l-  5»i2-4-2m2-4-7",  —  ».,-+- /*      l-4-5mj  —  2m2—  7-2-4-»2-4-,« 
55  e'tm'  (  c,  -+-  c2  c,  —  c2 


cos(C-©+-T'-t-r-Q) 
cos{£+0+T'-T-Q) 

cos(C-2Q-r'+Q) 
jcos(3C-20-r'+Q) 

!cos(C-20+r'-Q) 


52  m[  —  2m, -+-?-;  —  »,  (1  -4-  m2 —  2m,-4-yi — »2+^       1 — m2-t-  2mt—  ?-2-+-  »,-t-  p. 

9  t.~em  i  1  1  )       .,_  __, 

-s, ; cos(2(>0  -r-2Q) 

4  "2mi-t-»î,—  ?-,—  2u1(l-*-2m,-Hm,—  y,—  2»s+^       1— 2m,-m,-4-y,-4-2o,+,t{] 


{  c,  -t-  c,  c,  —  c2  ) 

-+- r-1 cos  2<T-  2©  -+- Q) 

(  1  —  2m2  -4-  2m, —  »,  -+-  fi       1-4-  2m2  —  2m,  -+-  »2  -t-  /x  ) 


45  e'5u>i 

1 6  2m',  —  2m,  -4-  »,  (  1  —  2m2  -+-  2m, —  »,  -t-  a       1  +  2w2  —  2m,  -4-  »2  -t-  ft 

1(21) 
Ci+Cs  -  C'~Ci  icos(2©-2r'  +  Q)        /«■«•• 


1C  2w,  —  2ri  •+-»,(  1  —  2»)i2  -+-  27 ,  —  »,  -+-  p.        1  -t-  2m, —  2y2  -+-  w,  -+-  p. 

-+-0-r'-r-+-Q) 


!l  eeun  c, -4- c2  c,— c2 

J . h- —  ,  —  cos(C- 

it»i+lllr  yj  —  7  ,-+-»,(  1—  »H2—  »n,-t-7Vt-y2—  »,-<-/*       1 +  »>,  +  »«,—  7'2  —  7'2-+-»2+/a) 

1)  e'eud 


4)»;  —  »),  —  9-;-*-?  -,-+-»,  (1  —  m2+Hi2-t-7-2— 7 ■,—  »2+/(i      I  -+-»?,  —  m,— r,+?' 2+^2+1"' 


cos(C-©-r'+r+Q) 


'."em 


(1  1 

; cos  (2f  —  ©  -h  r  —  2Q) 

4  "2wi  —  »!,-+-?,—  2»,  (l-4-2mi  — m,-+-y,— 2»,-*-,k       1— 2m,+m,— y,-t-2»,+  /tt) 

45  eV2»i  11  1  ) 

_Ss ■ ; ; COS  (f -4-20- r'-2Q 

16     mi-4-2mj-ri— 2»1(l+m,-t-2m,-r!— 2»s-t-i«      1— m,— 2m,+y,-t-2œ,+f1) 


45  e'vm  (  1  1 


-4-  —  s 


\(>     5mi  — 2m,+7-;-2»,  (l+5>»2— 2m,-4-7J— 2»2+^4     1  —  5mj+2«i,—  yj-»-2»2-4-,u 


cos(5<G-20+r'-2Q) 


'•'  "  em  (  1  1  )       .„_  _  ,, 

.-s, ; cos  2(>0  —  r  — 21") 

2     2mi -4-»i,—  ?-,—  27-,  (1  —  2w2—  m,-4-r,-4-2?',-4-ia      l+2m,+m,— y,—  2y,-t-^t) 


45  e'3m  (  d 

-4-  —  «a 


I ■ i  cos  (£-t-  2©  —  ôr  ' 

(1  —  m't —  2»)2-4-  57-, -4-  ^       \  -+-  wî2-4-  2»»2 —  S?-,  -4-  fi) 


8       mj  -4-  2»), —  3yi(l  —  m2 — 2»i,-+-  57-,  -4-  ^       1  -4-  m2  -4- 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


29 


eim  ( 


1   -4-  f, 


1-C, 


4'  '  4,),;_ nir+-ri_ 2«,(l  —  4m2-i-m2—  y2-t- 2u2-t- f*       t-*-4»»4 — «is-t-rs—  2»,-»-f« 


cos(4C-On-r-2Q) 


■  S.JIi 


ao  em 

-s 


Il  3  „      59     .      549        \ 

—  m '.  -t »r e  m 

2  4  3  8 

91  55  ,         895     . 

fm e  m  h m 

\         16  4  18 


2>», 
1  +  e, 


1  -+-  c, 


i  —  d        } 
1  —  2m2  +fi   '    1  +  2m,  -t-  ^  j 

1  — c, 


cos  20 


8      m,  -t-  y,  (  1  —  m.,—  y,  -+-  ^        1  +  m2  -+-  y,  -+-  /"• 
I  •+-  r  i  1  —  c, 


53  em" 

-s. 


8    '  5m, —  t  ,  (  I — 3m2  -t-  y,  -+-  m-        1  H-  3m, —  y» -*- i« 


cos  (O  -t-  r) 
cos  (ôO  —  r) 


5  m\ 

4  n 


e    1  -+-  -  e- 
5        \         8 


5  15    , 

1  _  _  e»  -h  _  e* 

2  1 0      (        1  +  c, 


9 


~C'       I 


2m,  (1  —  2m.,  +  ^       l  +  2n!.2+fi| 


cos  20 


1 


1 


2        m,  —  y,      (1  —  m2  -t-  y,  -t- 1*       1  ■+-  m2  —  y,  +  p 
1  -t-  c,  1  —  c. 


cos(©  —  r) 


2M      5m, —  y,      (1  —  3m,  +  y, -t- ,u      1  -t-  5ms — y,-+-,« 


cos(5©  —  r) 


1 

e  1 1 e 

1  \         8 

-  s 


1  -t-  Cj 


1-c, 


2         (H, -i-?-,      (1  —  m2 — 7'2+-fi        1 -t- m, -+- y2  h- ," 
»w  1  1 


cos  (O  -t-  r) 


1      e!(9  ■+-  7el) 


4      2m,  —  2y,  (  1  —  2m2  -t-  2y,-t-  /^       1  -4-  2m, 
445 


(  cos  (2©  —  2r) 

—  2ys  -+-  a<  ' 


r    17- 


12 


1  -+-  c, 


1-c, 


1 

2  4m,  —  2y,        (  1  —  4m,  +■  2y,  •*-  m-       1  -+-  4m2  —  2y,  -+-  ," 


cos  (4©  —  2r) 


1  ei 

:S, 


1  -t-  C, 


1-c, 


48     m,  —  5y,  (  1  -t-  m2  —  3y,  -+-  t*       1  —  m2  -+-  5y,  ■+-  a* 


cos  (O  —  3r) 


—  Si 


!  -+-c, 


1— r, 


24      2m, —  4y,  (  1  -+-  2m, —  4y,  +  m       1  —  2m,  -t-  4y,  -+-  ^ 


77 


1 


1 6     4m,  —  4y,  1 1  —  4m2  -t-  4y2  -t-  m       1  •+•  4m2  —  4y,  -t-  p 


cos  (2©  —  4r) 


cos  (4©  —  4r) 


53 


I 


I 


16     ôm, —  3y,  (l  —  5m2-t-  3y, -t-  p       1 -t- 3m2 — 3y,-f-  ft 


cos  (5©  —  3r). 


(21) 

Suite. 


30 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE 


1 5.  On  aura  aussi  : 


o  m; 


—  sin9AW  = -f 


4  n 


3  m; 

4  n 


w,    —  ta 


I  —  '.    ■+-  -  e  2 }  {  Ci  -1-  Cj)  — (c,  —  c.) 


^|SillS] 


1  \         4  2 


1  -i-  r. 


1  -c, 


1  —  2ojj  -t-  fi       1  -t-  2k2  -+- 


sin2Q 


1 r e  "  h i*  -i-  -  e  V 

4  2  16  4 

15  225  121 

h e  *  —  9e8»i' e'W m' 

»      16  16  64 


1  -i-  r. 


1  —  c, 


1   2/HJ  -+-   ,tt  2  -H  2»! 


2  ■+"   P 


sin  2(T 


3   2        9 
al         2  8 

~*  ; ; — 

2  »i,  —  7-, 

3  .       5 

1 1* e" 

4  2       ( 


I 


I 


sin  ((£  —  r' 


1  —  mj  -+-  ri  -+-  f*       i  •*•  m'i  —  ri  -+-  fj-  \ 

sin(2C-Q) 


c,  -t-  c, 


2mJ  —  a,       i  i  —  2m,  -+-  w2  -+-  p       1  -t-  2mi  —  s>2  -+-  ^ 


/n 

im   — 

1        V2 


3  2       59     . 
m 1  h m 

4  3 


2m,  —  », 


1  —  2m2  h-  «j  -+-  f»       1  -+-  2m»  —  «2  -+-  ,u 


sin  (2©  -  Q) 


2 


123    ,       165 

—  e m 

2  8  16 

om[  —  ri 
1  1     .       165 


1  -+-  c. 


1  — C 


e'  Il i2 e 


16 


s, 

2 


»it  +  r) 


1  —  3)»2  -i-  rî  -+-  /«       1  -+-  3mi  —  ri  ■+■  P 

1    -t"    f  j  1 C, 


sin  (5C—  r' 


1  —  »»i  —  ri  ■+•  f*        1  -+-  »h 


t  ■*-  Tt  -*•  f* 


sin  ((£  h-  r') 


,     /«  S»     ,      75  5 

5  \2  5  4  4 

H S2 ; 

16  m,  —  2mt-+-n  (1  —  m2-H2»i2 — ri-*-/«      1-t-mi  —  2m2-4-ri-*-f* 


I 


sin((£-20+r' 


.  2  9      ,■ 

1  —  r  -t-  -  e 
3   ,  8 

—  e  i  ■ 


c,  -t-  c2 


ct       c2 


2      m',  —  ri  -+-  «i  (  1  —  mi  +  ri  —  "s  +  a*       1  -t-  »"i  —  ri  ■+■  <»i  +•  f 


sin(C-r' 


-r'+Q) 


1  —  t.2  -+-  -  e'' 
3                      8 
Tel — ; ; i 

2         ni,  —  ri  ■ —  «i    (  1  H-    »l    —  Ti  —  W2  -4-  ,"  1 »Mj  -H  7'j  -1-  u2  -f-  fi. 


c,  -+-  c2 


c(  —  c2 


8in(C— T'— Q) 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


31 


1  4  8 

-e' 


c,  ■+-  c2 


2       m|  h-  ri  —  »i    (  1  —  m't  —  y't  -+-  a%  -+■  a*      1  -+-  »*i  -+-  r,  —  u2  •+•  p 


sin(C+i"— Q) 


21   ,      125    „ 

7 ,} e" 

1  ,  4  8  (  c,  -t-  C,  Ci—  Cj  ) 

-  «i  — = — ; i 5 ; 1 ; ; 

2  3/»!  —  y,  —  a,  (I  —  ônii  -+-  ?'j  -+■  a2  -+-  ,«       1  +  3»i,  —  ri  —  «,  -+-  m  ' 


sin(ô<C-r'—  Q) 


I 


i 


.    /          263 
e  »i    1 5  h m 

5  \  4 

Sj  <  -     -+-    -         ; 

16  2m,  —  2»i,         (  1  —  2m,  -+-  2m,  h-  ,«        1  -+-  2w2  —  2m,  h-  ^ 

67  .       25    .       157 


sin(2<C—  2©) 


/  0/  20  10/ 

5 i2 e2H 

16  2  8 


m 


e  m 


56S  4853 


** 


\         '    16 


64 


m 


I  +-  c, 


\-ct 


Zm\ —  2m, -4- ri  (1  —  5»ij-t-2/»2 — ri  +  /«       l-t-3mj — 2m,+  ri-*-,al 


sin  (5£- 2© -4-1" 


I 


I 


e'2m    1 5  -4 m 

5  \  4 

1 6   2        2m,—  2ri         1 1  —  2m,  •+-  2yJ  -h  ^   "    1  -*-  2m,  —  2?\2  -+-  (* 

i  267  ,      45   „      75    . 

(I5 i2 e'2 e2 

16  16  2 


sin  (20  —  2r') 


(22) 

Suite. 


713  64265     , 

m  h m 

8  768 


1  -+-  c, 


1  —  c, 


mî  ■+■  2m, —  ri  (' — '"i  —  2/n,-4-ri-t-ft       l  +  mî  +  2m, — r,-4-/« 


sin(Ç+20— r' 


27 


9e'2 e'V-j-  7e'1 


2mJ  —  2ri  '  1  —  2mj  -+-  2r»  ■+■  /«      1-4-  2mJ  —  2?-^  -h  p 


>sin(2^—  2r') 


5         \  2      /  (  1 

-  S, ; l -  -4-    -      ; 

4  2m, —  2«,        M  —  2m.2  -t-  2«2  h-  p       1  ■+•  2m2 — 2»2-4- ,«) 


sin(2C-2Q) 


od  nu' 


52     2m, —  2ui  (  1  —  2m2  •+-  2»,  -+-  fc       1-4-  2m,  —  2«a  -t-  ^ 

,/  17  445      \ 

■17 t' e'2 

\  2  12      y 


sin  (20  -  2Q) 


s,- 


1  +  f , 


1  —  C 


4mi  —  2ri  (1  —  4mj  -»-  2y ',-*-  ^       1 -4- 4m2 — 2ri  -t-  i« 


sin  (4<£—  2r') 


52 


FORMULES  DE  LA  NUTAÏION  ANNUELLE. 


s, m 


I         "  3  165   „      59    , 

2  4  2  5 

l  -+-  d  1 8e  m i  m <rm  h m 

16  4  18 


I  +  r, 


i—  c, 


4»i,'  —  2w, 


—  os.em 


13  .      35    „      9   ,      245     , 

1  —  —  r e  *  h —  <r wr 

8  8  8  1(5 


(I  —  4tnî  +■  2ttts+  ^       1  -t-  4mj — 2>«2-4-  /x 
I  -+-  c,  1  —  f, 


sin('.(T—  2©) 


%m',  ■+■  m, —  V|  (I  —  2wj —  »lj-»-?'j-4-|U  I -4- 2t»i -4- »!j — ra+f 


3s.em 


13  55  9  245 

1 r en —  e s 

8  8  8  16 


2»<i  —  m,  ■+-  t, 


1  -t-  c, 


1  —  c, 


5 

—  s.e'm 
16 


»  ,      39     ,      75    „ 
—  »h n m  h e 


11 

2~  3  4 


1  —  2«î2-4-»i2 — y<i-*- h-      1  •+-  2mâ  —  ms+yj-4-/u 

1  -4-  C,  1  —  C, 


sin(2<0  0  —  r) 


sin(2(T— 0  +  ]') 


1  -t-mj  —  2ïH2 — ri  +  ,u  I  — })ij-f-  2»f2-4-  Ti  +  f/.[ 


sin(f— 20— r') 


1 

—  —  s. 


e-m    255 


5485 


;  -*-  2wi4 —  2ri     11— 2»4  — 2»H2H 


1  —  c. 


16        2m 


e  Hi    15-i m  i 

5  \  4       /  j 

s. 


2+  2rj  ■+■  i"       1  -+■  2»i  j  -t-  2m2 —  2y2  -i-  « 

1  -4-  C,  1 C, 


■sin(2(£>2©  — 2l") 


' 

16      2m;  —  2m,-t-2yi    (  1  —  2m2 -+- 2»i2 — 2y2  -4-  p        1  -H  2mi  —  2m,  -+-  2ri  -t-  /(*  \ 


sin(2T— 20  ■+-  2r') 


Suile. 


o  e  i 

■s. 


1  -t-  r, 


\  —  c 


4      mj —  ri  -+-  2»,  (1  —  m't  -4-  rî —  2&)2-+-  ^       I  -f-  »h2  —  rî  -+-  2&j2  ■+-  n) 

eV  (  1  +  r,  1  —  c, 

m[  —  y\  —  2»,  (1  ■+-  wij  —  rî —  2«2  •+-  fi        1  —  »i2  -+-  rî  -4-  2u2  -4-  p 


5 
-  s 


e\ 


c{  -4-  c2 


c,  — c2 


4  2»(i  —  2ri  +  «i  (i  —  2m2  -*-  2rî  —  »2  -4-  ^       1  -t-  2»i2  —  2?-j  -4-  «2  -4-  m 


sin  (C—V  +  2Q) 
sin(C-r'-2Q) 
sin(2C-2r'+  Q) 


17 


e'h  ( 


f ,  -t-  r2 


ct  —  c2 


2  4»hJ  —  2rî  —  «i  (  I  —  4»H2  -4-  2rj  -1-  a2  -4-  /a       1  -4-  4jh2  —  2y 2  —  u2  -h  ^ 
(  1  1 


21  eV  ( 

—  s2 j- -h — 

8       5wJ  —  y,  —  2b,  (1  —  ô»u  ■+-  7'2  -4-  2w2  -h  fi       I  -4-  ô»i2 —  y2  —  2»2  -4-  p 

'  1  1  » 


sin(4(T-2r'-Q) 
sin(5(T—  I"-  2Q) 


e  t 


-* — Sî — r 


8     m\  -4-  ri  —  2co,  (  I  —  «ij  —  ri  -4-  2w2  -4-  fi       1  +-  w2  +  rj  —  2u2 


/") 


sin(£>r'—  2Q) 


Ci  "H  Cî 


c,  — c2 


4  2mi  —  ou,  f  1  -4-  2«i2  —  3o)2  -t-  fi       1  —  2»i2  -4-  5co2  -4-  fi 


sin(2C-5Q) 


FORMULES  DE  LA  INUTATION  ANNUELLE.  53 

-«,       .'"       ,1,       .    .    '        .       -  +  ,       -    ■   '   ,    ■ {  sin  (5C-  31") 

16     3m,  —  a? -,  (1  —  am2  -»-  3yj  ■+■  p       1  -+-  a»"»  —  37*  ■+■  i") 

<  Uin(2C-2T'-Q) 


4  2m;  —  2r;  —  a,  (  I  -*■  2m2  —  2rj  —  «i  ■+■  /*       *  —  2'"s  +  -?'j  -t-  »»+  A» 

51  e'em  (  I  •+-  c,  •  —  c,  )    . 

—  s, ; —r- -, — — : sin(oOO-r'-r) 

4       5m,  -+-  m,  —  y,  —  y,  (1  -ai«,-m,+  r,+  ?'*-+-/«      1  •+-  om2  +  m2 — y,  —  ys-f-  /*) 

15  e'em  (  1-+-'',  I  —  e,  |    .  . 

—  g,—  , ; ; ; -; Sin(C—  O-t-1    +1) 

4      m,  —  m,  +  y,  -+■  y,  (  I  —  hjj-whî — yj  —  ?'j+ f*       I -t- w2 —  m»+ 7"2-*- y2-+- p  J 


51  e'em  (  1  -+-  e,  1  —  e, 

4    '  5mi  — m,— ?i -t- y,|l— ÔHij-t- »i2-»- ?'j  —  rs+ f*       1 -t- 3m2  —  m2 — y>-+-ys-*-f* 

1 5  e'em  \  l  -+-  c,  1  —  c, 


s 


sin(3Ç,— O—  r'  +  r) 
sin({;+  o  -+-  r'— r) 


r»î  h-  m,  -+-  yi  —  y,  j  1  —  »«2  —  m2 —  yj  -+-  <yt+  /i       1  -+-  m2  -+-  m2  -+-  yi  —  y*-»-  p- 

715 

1 5  h m  . 

!,«_ L, L ,       C'+C\ ,      yC\ «n(C+«0-r'-Q) 

4         m,  -h  2m1—  y,  —  »,(1—  »i2 —  2w,+  y, -hw,-«-  ^       1  -h  m2  -+-  2m2 — y,  —  w2-+-  p) 


H  165  5  ,      59 

—  »n e  * r  h m1 

12  2  4  3        (  Ci+Ci  cl—ci 

-  i»t  — 


-jsin(4(T-20-Q)     M22 
/")  Suilf. 


4m ',  —  2m, —  a,  (  1  —  4m2-t-  2m2-+-  u2-+-  /x       1 -t- 4m2 —  2m2 — «2- 

,       "m 1        „    ,     c'*c' 1     ,    .     C'~r' Jsin(2C+0-r-Q) 

2m,  -+-  m,—  7',—  a,  (1 — 2»!, — Mii+yj-»-  »2-h ,«       1  +  2m2  +  m2 — ys — »2-+-,«J 

'sin(2(C-0  +  r-Q) 


2m|  —  m,  +  7,  —  ra,  (1  —  2mj  -t-  m2 — yj-f-  <a2-+-  ac       1  ■+-  2m2 — m2-t-72 —  «2-*-  /"• 
'.m  ( 


157 

e'r.m    5  h m, 

3  \  8       /     (  c,  h-  c2  <•,—  <•-. 


4  3mi  —  2m,  -+-  7 ',  —  w,  (l  —  3m2+  2»i2—  y2-+-«2-+-  jj.       1-*-  ôm, — 2m2-t-7-,  — u2-t-,u 
9  e'em 


siu(û<C—  2Q  +  r'-Q) 


__«,_ —  -  +  -  -isin(C— 0  +  r-r') 

w,—  m, -1-7',—  7-,  (1  —  m,  -+-  m2 — y2-+-7'2  +  1"        1+  wi2  —  »"s+-  r*—  ?'s  +  f*  ' 

,->'r-iJI  •  J 

sin(<C-»-.0  —  r—  r') 

sin  (nÇ-  20  — r' 


4      ml -t- m,— 7  ,— 7"i  |1  — »w3- m2-*  7"2-+-y2-+-/«       1  + m, -t- m5— y2— y2-t- f* 

M  59     ,     195         3    \ 

2  3  4  4    /  (  1  1 


à 

16  '  3mi  —  2m, —  y\  \\  —  5m2-t-  2»is-f-yi-t-  (K    '    l  +  3mi—  2ms—  yi  +  f« 

1  -4-  c,  1  —  c, 


8  '  2/«;  —  2yl  •♦-  2»,  /  I  —  2m;  +  2yi  —  2«2  +  ^       1  ->•  2m2 


in(ar— ar'+2Q) 


Tome  XLVII.  S 


34  FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


\  65  en?  (  1  -+-  <•,  1  —  c, 


-s,  — ; : r  i  i ; ; ; ; ; }  sin  (C  —  4©  -+-  r') 

o2      m,  —  4m,  -h  y,  (  1  ■+■  m,  —  4»n,  +-  y,  -+-  ^       1  —  m,  -4-  4m, —  -,  -+-  p.  ) 

9  eW  (  1  -4-  e,  1  —  c.  ) 

-s,  — ■ ■ : sin  (2(f -+-  2G  —  2r) 

2     2m,  -4-  2»»,—  2y,  (1  —  2m,  —  2m,-*-  2y,-+-  p       1  -+-  2m,  -+-  2m,—  2y,-t-  /*) 

9  e!«i*  l  1  -*-  c,  1  —  c,  ) 

2S'  2m,  — 2m,-t-27",  jl  —  2m;  -+-  2m,-  2y,-*-  n  ~  1 -+- 2mi  -  2m,+ 2y,-+-  fi  "*  (2C_  2°  +  ^ 

41  '-'m8  l  1  -*-  c,  1  —  c,  ) 

52   *2m;  -*-  2m,—  2»,  (1  —  2m;  —  2m, -4-  2»,-+-  ,u  ~  4+  2m,  ■+-  2m,— 2a,-*-  ^)  Sm  ^  ^~*~        _  "^' 

il  t'm'  <  1  -4-  c,  1  — f,  | 

52   '2m;  -2»i,+  2u,  (l  -  2m; -f-  2m,  —  2w, -+-  ,« _  1  -t-  2m;  —  2m,-*-  2a,-*-  p)  S1"  ^  —    ©  "♦"    R) 


9  e'V  (  I  -f-  c,  i—c 

-s 


8     2mj  —  2?;  —  2«,(1  +  2m,  —  2?-;  —  2u,-+- ,u       1  —  2m,  -+-  2y,  -*-  2»,  -+■ 


/") 


■  sin  (2<T—  2r'—  2Q) 


45 

U" e'1  , 

i        V  2      7  1  I  -+-  c,  1  —  c, 

8S'     4m;  — 2«,      / 1  —  4m;  h-  2»,  -*-  ^  ~  1  -*-  4m;  —  2a,  -f  p  |  Sm  '  ^~    ^ 

1  e'5       (  1  -t-  c,  1  —  e,  ) 

777*1-1 —  h ; =-: 7 ; t~< sin(C—  3r') 

48     m,  —  oy,  (  1  -t-  m,  —  ûy,  -*-  fi        1  —  w2  -f-  07',  h-  /x) 

i_  e"         |  I  -h  f, l  —  c,  , 

'  U S'  2mi  —  4ri  (  1  +  2m,  -  4y,  +  p  ~  1  —  2m,  -1-  4y,  -*-  ^  1  Sl"  ^  —  2l'  +  Q) 

55  e'5i  (  f ,  ■+-  c2  c,  —  c,  ) 

7-77 » — ; 7T-; i 7 = — ■ s-; 7 ^~- ^~i sin(5(T—  5r'  -+-  Q) 

1 6  om,  —  ay,  -+-  u,  (  1  —  om,  -4-  3y,  —  a,  ■+-  £c       1  -+-  5m,  —  072  -*-  a,  -4-  ^  \ 


48  m\  —  5yJ  -+-  a,  (  i  ■+-  m;  —  5?  ;  -4-  a,  -4-  p       i  —  mî  -+-  5?-;  —  a,  -t-  p 
51  e'V  (  1  d 


(  sin(<C—  5r'-t-Q) 


8"  "2  4»»;  —  2ri  —  2«,  (  1  -  4m;  -t-  27-;  -*-  2«,  +  p  "*"  1-4-  4m,  —  2y,  —  2»,  +  ?  )  Sm  ^      2P       2^^ 


5  '.4  (  i  1  ] 

— —   S,   ; j   ; ^-       

1 28     4m ,  —  4»,  (  1  —  4m,  -4-  4u,  -4-  /u.       1  -4-  4m;  —  4«,  -4-  /x  \ 


sin(4C—  4Q) 


77  e"         (  1  li 

—  s, 5 ■ 1 ■}  sin  (if —  4r') 

16     4m,  —  4y,'  (  I  —  4?h,  -4-  4y,  -\-  n       1+  4m,  —  4?-;  -4-  ^c) 

1  i°         (  c,  -4-  c,  c,  —  c,  ) 

4  2mi  —  5",  (  d  -4-  2m;  —  5<a,  -4-  ^       1  —  2m;  -4-  5»,  -4-  p  j 

7  e'i3  (  c,+  c?  c, —  c,  / 

0  ^^ ; — r-  7 — ,    .       . — sin  (3f  —  r'  —  50) 

8  .5«(,  —  y,  —  3co,  (  1   -4-  3m,  —  r,  —  û«2  -4-  fx.         |  —  Dm,  -4-  ?  2  -4-  -)a2  -4-  fi.  \ 


FORMULES  DE  LA  NLTATION  ANNUELLE.  35 

sin((f>  I"— 5Q) 


c,+  c2 


8  m\  -+-  r\  —  3co,  (  1  ■+-  m\  ■+-  y't —  5&j2  -y-  /j.       1  —  »i4  —  7-j  -t-  5&-2  -4-  ,") 

s, ! — sin  (2(C —  4Q 

16     2m|  —  4",  (  1  -t-  2m2  —  4oj2  -4-  /u.       1  —  2»i2  -4-  4«2  -+-  p.  ) 

53  e"i  (  r,  -t-  c2  c, —  c2  j    . 

+  —  =— ; ; • r-1 — 4 =— r1 ' Uin  (5f  —  5r' —  Q) 

16  ôm\  —  5?-,  —  cj,  (  I  -4-  ônh,  —  ôr*  —  M2  -+-  m       I  —  3i/i2  -4-  5t-2  -4-  a2  -4-  p  ) 

255  C'+f2  C'~CJ  -|rin(«C+«0T*'-O) 


16  2jHi-t-2j»»i—  2yJ  -  a,  (1  —  2m2  -  2(*i2+2rj  +  «2+/"     l-4-2»Hs-t-2wi8— 2yj  —  «j-t-^ 
51  e'eun  (  c,  -+-  f2  r, —  c2 


4  5m|— mt— yi+ri— »i(l— 3iwi-«-»îj+ri  — yj+cg-i-jK     l-t-3m.2  —  »i2— ri-t-ys- «s+i" 
51  e'etm  (  c,  -t-  c2  c,  — ■  c2 


4  3/Hi-+-Hi,— 7i  — ?i— W|(l  — ô»h2— »i2-t-r!+rj+«2+F  1+3»Wî+»«s—  y, — yj—  «*+-/* 

33  e'im*  (  c,  -4-  e2  c,  —  c2 

32  »ij —  2m,+  ri  -+-wi  (1  —  wj -t- 2w2 — ?-j  — co2+  /*  1-4-  m2 —  Sn^H-yi-*-  bj-h  ^ 

33  e'im1  (  c,  -+-  c, 

52  5m| —  2m, — ri  —  "1  (I  -4-3hi2  —  2m2 — yâ —  ««+  /"       1  —  3m2  -4-2m2-4-y2  -+-  "2-4- ,« 

45  e'-'im  l  <-,  -+-  c^  f,  —  c. 


sin(3C-0-r'+r-Q) 

sin(5(«>©-r'-r-Q) 
sin(C—  2©  +  l"+Q) 


(  C,  -4-  C,  f ,  —  C2  ) 

! —. sin(3(T-20-I"-Q) 

(I  -+-5m2 —  2m2 — ra  —  «î-+- 1«       1  —  3m,  -4-  2m2-4-r2  -t-  «s+ a<) 

sin  (2©  —  2r'  -  Q) 


16  2m,  —  2rj  —  <a,  (l  —  2m2-+-  2y2  -4-  «2-4-  /x       1  -h  2m2 —  2y,  —  »j-t-  p 

45  e'*un  (  Ci-+-  c»  c, —  c2  )   .    ,„_  -, 

— ! = : sin  2<£— 2©  —  Q) 

16  2hi'i  —  2m, —  «,  (  1  +  2m2  -4-  2m.. —  »8-4-  ju       1  —  2m2  —  2m,  +  w..-4-  ^) 

lJ  e'eim  (  c,  -4-  c,  c,  —  c2  j  . 

-— ; ; ; ; ; —  Um  ((>  0  "l     ~I     -  Q) 

4  »«,-4-HI,—  7'|—  ?'i  —  «i  (1  4-H»j4-»lj—  7'2  —  7'j  —  U2-4-^  1  — Hl2— W2-4-7'2-4-7-2-4-W2-4-f(\ 

9  e'eun  C<  +  Cl  c<-c*  'sin(C_0+r-r'-Q) 


(22) 

Suilt. 


4  m|—  Mi-4-?-,-  r[ — '•"!  [i+mî — m,t+yt—  y\—  »s+i"       1  — »ii-4-»i2— ys+yi+Wî+jf 
33  ems  i  1  -t-  c,  1  —  c. 


8      4mJ —  3mt-4-yi(l  —  4»h2 -4- 5m2 — y*-*- f*       I -4- 4m2 — 3ms -t- ys -t- /* 


sin  (4(C—  3©  -4-  r) 


35  em3  l  1 -4- c,  1  — fi  )    .    ,.,       _       _, 

s, ] ; — ; Vsm(4(T—  ©  —  r) 

8      4mi  —  m,  —  r,  (  1  —  4mj  -4-  )«2  -4-  ?-,  -4-  ft       1  -+-  4»i2  —  i«2 —  ys  -4-  «  ) 

225  e"m'       (  1-4-r,  1  — c,  )   .    „„      _„„ 

h Sl _ !_^ ±-, sin  (4©  —  2r') 

32       im, —  27-;  (1  —  4jh,  ->~  2>-2  -4-  /*       1  -+-  4m2  —  2?'2  -4-  ,«) 


545  e'3Hî  (  1  -4-  c,  1  —  c4 
—s, 


8     '  3»ij  -4-  2m, —  3yJ  (1  —  3»i2  —  2»i2-4-  3?  j  -4-  p       1-4-  3i«2  -t-  2/»2—  5?i  -4-  ^' 


sin(3C-4-  2Q— 3r') 


36  FORMULES  DE  LA  MUTATION  ANNUELLE. 

1  a  e'fm  j  1  -+-  c,  1  —  c< 


I  j  e  Cm  l  1  -+-  c,  1  —  c<  ) 

16  ' 3m'l  —  2mi—y'l—2al\i  —  3m'î-h%mt-i-yî-i-%ai-+-fi      1-+-ow2-2hî2—  y2  —  2ai+fi)      *  *-       '~    ~~   *«' 

sin(3Ç — ©  -t-T' —  r) 
sin(<£+  ©_r'-4-r) 


43  e'e»i2  (  1  -i-  r.  \  —  c. 

■s 


4       ôwj  —  »i,-t-  ?'!—?'i  M  —  3»!j-t-»l, —  yi  +  ys-t-/a        1 -i- 3m2 —  m 


2  —  »n2-t-y2 —  ?'sh-/k) 


43  e'e»»'  i  1  -4-  r,  1  —  c 


m\  -+-  j», —  yj  -+-y,  'i_n,^ — m2+  ?/  —  Yi-t-  fi       1  -t-  hi,  -+-  m2- 


?'î  "+"  ?'2+  p  1 


43  e'em2  j  I  -t-  c,  1  —  c  ) 

~TS'^~ ■ — ^T    ~^T~\\ — — — = ■ ,     ,    . — z ; sin(3f—  30  +  r+T) 

45  e'em8  (  1  -+-  c,  I  —  c,  ) 

4    '  »i;-t-.ïiH,  — ?■;  —  y,(l  — w;-3w.i+r;  +  vs+|K      1  -+-  »j,-t-5»js—  rî— r*-t-M  +  ~~  ' 

15  fi''.'N2  (  I    +  c,  1  c, 

'2-t-  2B2-H/£ 


i6*1»;-2mt+y;+ftal  l-m;+2ml-y;-S8r4-f,       l  +  »i;-2i«s+ri+2«.-t-^ S'"  ^      2©  +  r'-+-2Q) 


15  e'i*m  1  I  +  c,  1  —  c. 


16     m\  -2/H)-i-ri  —  2b,  (  l  +  mj  —  2m2-»-y2— 2«j+/u       1—  m2-+-2m2— y2H-2B2-+-ft 


sin(C—  20  +  r'—  2Q) 


5  e\."-)n  (  l  +  c,  1  —  c,  ) 

-Sl ! ! sin  (q  _  r  _  an) 

4      Ml, —  y, —  2(0,(1  -t-  Ml, —  y, —  2fiîj-H/a         1  —  ni,  -+-  r,  -+-  2«2  -+-  fi  * 


5  ets»i  (  1  -f-  r,  1  —  c 

-s 


'-^— jsin(Q-r  +  2Q) 

-j  -+-   2a2  -+-  fi  ) 


4      «I, —  y,  -t-  2b,  |  I  — ■  j/i2-|-  y2 —  2b2  -t-  fi         1  -+-  m, —  ? 

I  I  vnr  I  l  +  c, 

—  s, 

52      2hi,—  2ih,  — 2b,  (l-t-2m2 — 2mi, — 2b2  +  p        1  —  2m, -+- 2m2 -h  2«2  +  ^ 


i  »r  I  1  -+-  c,  i  —  c,  ) 

.,si^-^ r~       — ; sin(2f  —  20  —  2Q) 


121  m4        i  l  +  c,  1  —  r ,  ) 

~  128  Sl  2»i;-4»i,  !  1  +  Si»;  —  4m2+  m  _  1—  2m2 -t- 4m2+ a  (  S1"  (2C  ~~  40) 

225  e'W  (  1  -+-  r,  1  —  c,  ) 

h «, ; j ■ }  sin  (if  ■—  4n  -*-  qr') 

32      4»/,  — /im,+ 2?',  (I  — 4m2-t-4m2  — 2v2-+- ,«       l-t-4m2 —  4m2-+-2y2-i-  p)  y 

69  e-'em  {  1  -+-  c,  1  —  r,  )  )  '22' 

s, ■ ■(  sin  (4f  +n 2r' ii      '  Suile- 

2      4>«,  +  TO,-2y;— y,  (l-4mj— jns-+-2y2-4-?v+-|U       l-t-4»i2+ w2— 2yj-?-2-+-A) 

69  £%)!  (  i   -h  C,  1  C,  ) 

2      4«j—  i»,— 2yJ+y,  (1—  4»ij -h  »»..-+- 2y2—  y^-h/a       l-t-4m2  — 1«2— 2y2-t-y2-t-^j 

5  eL*m  (  1  -+-  r,  1  —  c,  J 

4  4-//* ,' -+- **? ,  —  t,—  2»,  1 1  —  4mj  —  «i2-»-7-2-+-2«.,-t-|U       l-t-4i(/2-t-»î.2— 1-2—  2w2-i-,a(  ' 

5  evm  l  1  -+-  c,  1  —  c,  J 

-i — *i  — ; ■ }  sin(4(f — Q  -t-  r  ■+-  2Q1 

4     4m,  —  »/,-4-^ ',-i-2m,  (  I  —  4)H2-f-/».,  —  t4—  2w2-t-p        l-+-4m2  — OT2+yj-H2u2+/u)  *"  i"5' 


FORMULES  DE  LA  INUTATION  ANNUELLE.  37 

[4f—  20  —  2T) 


35  c'hn-  (I  I  ) 

,  e     7 _j_ 1 

1 1>  2  im',  —  a»ij —  *ly\  1 1  —  4»/^  -+-  2»Hj+  2y,  -+-  ^       1  +  4m; — 2m, —  2r2  -4-  f*l 


!!Sl ^ S l- -  ; -  i  sin  (4C-  20  -  2Q) 

52     4»*,—  2m,—  2m,  (  1  —  4iHî  +  2m, -t-  2«s  •+- ^        I  -t-  4m,  —  2m2  —  2"2-t-  ^] 

Z! ^ S ^^ ,      ''-"    , |sin(2C-20-*-2T'-Q) 

16  2mj  —  2m, -t- 2?-i  —  «,  (1  —  2/«i+2»ws-  ^.  +  0,+  ^        l-+-2m,  —  2f«,+2rî— "j-t-f*) 

15  e'«m  1  c,  -h  cs  c, —  c2 


4  mj  —  m,-4-?  j-4-y,—  <>-,  (l  —  mi-+-»ij  -  yj  —  ?  2+»2-t-^      l+nij  —  m2-i-?'2-i-y2—  aî-*-/" 
1 5  e'eim  (  r,  -4-  r2  c,  —  c2  j 


4  mi-f-m,-+-vj  —  y, —  »i(l  —  W*-  Wj—  yj-t-yj-t-osj-Hfi       I -t- ml-+- m2-4-r2— y2— a2-4-,a 
55  e'ijn*  (  c,  -t-  c2  c,  —  c2 


52  m| —  2m, —  ri-4-«,  (1  -*-m2  —  2ms— ys+  a2-4-p  1 — m2-t-  2«n2-4-yi—  o2-4-," 

33  e'im2  j  ct -t- c,  c, —  cs 

32  3m|  —  2m,— ij-4-a,(l  — 5m2-4-2m2-4-y2  — a2-4-,a  1-4-5m2  — 2m2—  y2-4-a2-t-,u 

53  e'\nr  {  c ,  -4-  c  c, —  c 


sin(C-O-ï-r'-t-r-Q) 
sin(C+0  +  r'-r-Q) 
sin  ((C —  20  —  r'+  Q) 


lt     ,    .     T".  -  r^T^F^ |sin(3C-2©-r'+Q) 

(  1  —  ùuii  -4-  2m2+  y2  —  "2+  a       "  -+-  3Wj  —  2m2—  ?'j  -+-  »î-+-  w 

sin(C— 2Q  +  r'— Q) 


52  m',  —  2i»,-t-?'i  —  a,  (I-4-  m2  —  2m2-*-r2—  us+  /<*       1  —  m2-»-2m2 — y2-4-  ^-t-p 

9  '-2e'w  (  1  !  )  .    «.^  „^ 

-s. 1 ; sin  2Ç+0— r  — 2Q) 

4     2»!,-+-/»,— ?-,—  2a,  (1  —  2m2  —  w2-H7'24-2c2-t-A*       i+aiWi-t-m» —  y2—  2œs+/i) 

sin(2C-20  +-Q) 

sin! 2Q  — 21"-+-  Q) 

jsin(OO-J'-r'-t-Q) 
sin(Ç-©+T-r'-*-Q) 


(22) 

Suilf. 


16  2mj  —  2m,  -t-  a,  (1  —  2m2  -h  2m2  —  a2  -4-  /a       1  -t-  2m2  —  2m2  -4-  «2  -+-  m 
45  e''im  (  c,  -4-  c2  c,  —  c2 


1G  2m, —  "2y[  -t-  a,  M  —  2m2  +  2yî  — ■  a2  -+-  ^       I  -t-  2m,  —  2v2  -+.  a2  -4-  «  ] 
9  e'c.m  (  e,  ■+-  c2  c,  —  c, 

; ; J ; ; ; ; [  ' 

4  m ,-*-m,—  yt — r,-4-&j,  (1 —  mi  —  m.l+yï-+yi  —  a2-4-/x        l-4-m2-4-m2—  y2 — y2-t-a2-4-(i) 

9  e'eim  j  c,  -t-  c2  c,  —  c2 

4  wij — m,-4-y,—  ?i-HUi(l  —  mi+JMj— yj-t-yi—  a.2-4-,u       l-t-m2  —  m2-4-?-2 — y2-4-a2-4-,c^ 

9  i2em  (1  1  ) 

-Si ; 1 Uini2(T — O  +  r  — 2Q) 

4     2m,  —  m,-+- y,—  2»,  (  1  —  2m2 -1-  m2—  y2-4-  2a,+  ^       I  -+-  2m2  —  m2-t-  y,  -  2a2-i-  u.) 

45  eVm  (  \  1  ) 

s2 1 ; sin((f+20  —  r'— 2Q) 

16       «1,-4-2»*!—  y,  —  2a,  (I  — m2— 2»ï2-4-?'2-4-2a2-4-p         l-4-«i2-t-2m2— 7'2  — 2a2-4-fi) 

4S  e''.sm  (  1  1  ).„-,«,    «^ 

•— ss 1 ; sin(5(C-2o-+-r'-2Q) 

16     3»*i  —  2*»,-4-7'i  —  2a,  (1— 5m2-4-2m2— T-2-4-2a2-4-^       l-4-5»*2  — 2m2-t-?-2— 2a.2-i-^) 


38 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


9 


;s2 


I 


1 


2     2m,'-Hm,— y,— 2rî  (1  —  2mj  —  Hi2-+-?-2-t-2?i  +  ^       l-f-5tm't-t-mt—  yt—  2ri+i 


9 


I 


—  t;s2 


1 


2  2»»)'  -  î«,+  7'i— 27,'  (1  —  2»nj  -h  w2-  rj+27'i  +  yu       l+2mj— mj+rs— 2ri-i-/" 
45  e'3»i  (  1  l 

Ss  ; ;  < +    ■ 

8      m,  -»-  2m,  —  57'f  (1  —  m't  —  2ms  h-  3yâ  +  /«       1-t-  »»j  -+-  2m.j —  3rî  -4-  ^ 

3  ei'm  (  1  -4-  c,  1  —  r, 


4     4m  j — »t(+ri — 2«,  [\ — 4ms-4-m, — ys-i-2sjs-t-fi        I  -t-  4m,—  mj-t-rs — 2»j+ 


sin  (2<£+  O  — r  — 2r') 
sin  (2<C—  O  +T  —  2T') 
sin(C;-+-  20  —  3l") 

sin(4C-0+r-2Q) 


n        3  ,    59   ,    349  ,.  \ 

—  m 1  h m e  w 

2  4  3  8 


91 


893 


1 1  m c  m  h m 

1  <        16  4  18 

-  s,m 

4  2m, 


1  -+-  c, 


1-e, 


53         em 

s, 


1 1  —  2mj  h-  ,u       1  -+-  2m,  -t-  ;* 

1  -t-  Cj  1  — c. 


sin  2© 


—  o\ \ — 

8        m,  ■+-   7)  '  1  —  IHS  —  r«  "t"  f*         1  ■+■  »MS  -t-  7'2  -4-  ,u 


sin  (O  -t-  r) 


33  em3       j  1  -t-  c ,  1  —  c, 

~ô"  S'  5 1  '. - '. 

O         OUI,  —  ?',  M  3HI,  +  r,+  ^  1-4-  Offlj — r?  ■+-  fi 


sin  (30—  r) 


4  n 


1 e  -\ e4 

2  16l        1  -t-  c. 


1  — c, 


O 


m, 


e    1-t-  -e! 
3        \         8 


1  —  2»h»  -t-  «       1-t-  2m,  +  u  i 


sin  20 


I 


I 


2       m,  —  y, 

123 

7 e 

1  8 

H — s,e 


-,c 

2        5m,— 7',    (1  —  onit 


\  —  m»  -t-  o-,  -t-  p       1-t-  Wj  —  r2  -t- 1« 
1  -4-  r ,  1  —  c , 


1   . 
1  — -e- 

1  8 

-s,e 

2  m,  -4-  ri  (  1  —  m2  —  rs  -t- 1"       '  ■+■  »«!  -1-  7'2  -t- ," 


1  -4-  c, 


fJ-  1   +    3»H» 7  j  -t-   f* 

1-c, 


sin  (O  —  r] 


sin  (ôO  —  r) 


sin  (O  -4-  r] 


1     e2(9-4-7e2 

Sj— - 

4     2?n 


;  \ -4 sin  (20  —  2r 

—  2v,  (  1  —  2»ij  ■+-  2rs  -+■  M-      1  +  2m2  —  2?'S  +  /*) 


/  445   , 

e     17 e 

1  \  12 

■  s, 


I  -4-  c, 


1-c, 


2  4m,  —  27-,       (  1  —  4ms -+-  2rs  +  1"       1  +  4m2  —  272 -t-  a< 


sin  (4Q  —  2r) 


,(22) 

Suite. 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE 


39 


I  +c{ 


1-c, 


i  ê 

—  s, 

48     «i,  —  5v,  M  -+-  i«î —  ûy,  -h  ,u        I  —  m2  h-  oy.,  -t-  p 


sin  (O  —  3r) 


1  -+-  e, 


1-C 


1  e*  ( 

—  Si 5 

24     2»n, —  4?-,  (  1  -+-  2m2 —  4y2  +  /a       I  —  2»!4  -+-  4y,  ■+-  p 


77 


:*»■ 


1 


1 


16     4m,  —  by,  (  1  —  4wi,  4-  4ys  -4-  m       1  -+-  4>«j —  4ys  -+-  p. 

53  e3         (  1 

—  s, < 1 

16     3m,  —  3?',  (  I  —  am3  -+-  ar,  -+-  ^        1-4-  ont, 


sin  (2©  —  4r) 


sin  (4©  —  4r) 


{  sin(3Q  — 3r)   . 

—  3?-,-f-  ft) 


(22) 

Snilf. 


III. 


16.  Pour  effectuer  les  calculs  numériques  des  coefficients  des  différents 
ternies,  nous  avons  adopté  les  valeurs  suivantes  pour  les  diverses  constantes 
qui  y  entrent  : 


f=  2.18053 
[0.3385621] 

N  =  9".2231 

[0.9648769] 

-w,=  0.337572 
[9.5283666] 

e=  0.0167712 
[8.2215642] 

9,M0  =  25°27'54".22 


,ji  =  0.00328 
[7.5158738] 

»i,=  6.28508 
[0.7981723] 

y,  =  0.0000559 

[5.7474118] 

,.'=0.054857 
[8.7594271] 

m  =  0.0748013 
[8.8759093] 


ù  =  |a2=  0.0000107 
[5.0517476] 

m,  =  85.99710 

[1.9242642] 

Y,'  =  0.710185 
[9.8515704] 

i  =  0.0900295 
[8.9545851] 


Nous  avons  ainsi  obtenu,  en  négligeant  tous  les  termes  dont  les  coeffi- 


40 


FORMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


cients  sont  inférieurs  à  0".0001,  les  expressions  suivantes  pour  AO  et  ±1, 
exprimées  en  longitudes  moyennes  : 


17. 


A6  = 


ISOO. 

9  "2231  cosQ 
0.0902,  cos  2Q 


1900. 

9:'2240  cos  Q 
0.0902,  cos  2Q 


-+-  0.09360  cos  2(] 
+  0.0194,  cos  (2(T-Q) 
-+-  0.0126,  cos  (ôÇ—r') 
-0.0050,  cos  (Ç-t-I") 

—  0.0056,  cos  (f  -*-  2Q  —  1") 

—  0.0031,  cos  (C-r'+Q) 
+- 0.0029,  cos  ((£  —  r'— Q) 
-+-  0.0023,  cos  (5<T  —  r'—  Q) 

—  0.0025,  cos  (2©  -  Q) 
4-  0.001 3,  cos  (4Ç—  21") 

—  0.0010,  cos  (£>!"  —  Q) 

—  0.0009g  cos  (£— r') 

-h  0.0008,  cos  (4<£—  2©) 

—  0.0007»  cos  ((+20-  r'—  Q) 


—  0.00046  cos  (2<£  +  2©  —  2r') 
-t-  0.0003,  cos  (2<T—  ©  +  r) 

—  0.0003,  cos  (2Ç  +  ©  —  r) 

-+-  0.00028cos  (5Ç— 2©  +  T'—  Q) 
-+■  0.0001  , cos  (3C—  2©  h-  r') 
-*-  0.0002,  cos  (4(T  —  2i"—  y) 
-4-  0.0001g  cos  (2©  —  21"  -v-  Q) 

—  0.0001,  cos  (2©  —  2r'—  Q) 
+  0.00016  cos  (4(f—  2©  —  Q) 

—  0.000 1 s cos  ((—  2©  -  r') 

—  0.0001 ,  cos  (2<T  —  2©  -+-  2r') 
■+-  0.0001,  cos  (2(T—  2T'  —  Q) 

—  0.0001,  cos  (2Ç— 2l"  -+-  Q) 


■  HOO. 

-f-  0.5404s  cos  2© 

-  0.02l68cos(3© 

—  0.0093,  cos  (©  h 


r) 


-  0  0006,  cos  (4©  • 
0.0001 ,  cos  (©- 


1900. 

0.5401,  cos  2© 
0.02 16,  cos  (5©  —  r) 
■0.0092,  cos  (©  +  r) 


-2T) 


18.  isoo 

A<j;  =  —  17'.'2421,sin  Q 
-+-    0.2079,  sin  2Q 


1900. 

17:'2S91,sinQ 
0.2079,  sin  2Q 


—  0.2l81cssin2C; 

-+-  0.0680,  sin  (£—  r') 

-  0.0577,  sin  (2Ç—  Q) 
-0.0297»  sin  (5(T-  J") 
h-  00117,  sin  (£-+-  l") 

4   0.0085,  sin  ((T-+-  2©  —  I" 
+  0.0060,  sin  (V—r' -4-  Q) 


-t-  0.0003,  sin  (2(T—  2©) 
+  0.0003,  sin  (f—  2©  -    l") 

—  0.0005,  sin  (2©  —  21  '  +  Q) 
+  0.0005,  sin  (3(T  —  1"  —  2Q) 
+  0.0005,  sin  (2£—  2©  +  2r') 

h  0.0003,  sin.(2©  —  2r'—  Q) 

-  0.0005,  sin  ('.(f  —  2©—  Q) 


FORMULES  DE  LA  INUTATION  ANNUELLE. 


41 


-  0.00546  sin  (20  -  21") 
-0.0054,  8in(C— I"— Q) 

-  0.0051,  sin  (5<C—l"—Q) 
+  0.00439  sin  (2©  -  Q) 

—  0.0035„  sin  (5(_—  2©  +  I") 

—  0.0031,  sin  (4<C  —  2r') 
-i-  0.00280sin(2C-  2r'j 
+  0.0024,  sin  (2C—  2Q) 
+  0.0019,  sin  (O  l'—Q) 

—  0.0019,  sin  f4{]— 20) 

-4-  O.OOI43sin((C-+-20  —  r'—  Q) 
-4-  0.0010c  sin  (2Ç  -4-  2©  —  2r') 

—  0.00078  sin  (2Ç—  ©  -4-  r) 
-4-  0.00072  sin  (2<C  +■  O  —  T) 

—  0.0005,  sin  (4<C—  2r'  -  Q) 

—  0.00056  sin  (W—  2©  -t- l"  -  Q) 

—  0.00042  sin  (£—  2©  +  r') 


+  0.0002,  sin  (2£—  2r'  +  Q) 

—  0.00026  sin;(2C—  21"—  Q) 

—  0.0002,  sin  (2©  —  2Q) 

—  0.000 1 ,  sin  (4©  —  2r') 

—  0.000 1»  sin  (Ç—r'-t-  2Q) 
h-  0.000l5sin  (ô(T —  31') 

—  0.0001,  sin  (2Ç-  ©  -t-T-Q) 
H-;0.0001,sin  (3<C—  2©  —  r') 

—  0.0001,  sin  (5<T—  ©  —  r'  -4-  1") 

—  0.0001,  sin  (C+r'— 2Q) 
-+-  0.0001,  sin (£—  r'—  2Q) 

+  0.0001»  sin  (2<0  0  — r-Q) 
+  0  0001 3  sin  (5Ç  +  ©  —  r'—  r) 
+  0.0001 3  sin  (2Ç  +  2©  -  2r'  —  Q) 

—  0.00012  sin  (C  +  ©  -+-  r'  — r) 
-4-  0.0001,  sin  (<Ç—  ©-+-!"-+-  r) 


1800. 

—  1  24Gl8sin2© 
■+-  0.1276.2sin(©- 

—  0.0500,  sin  (3© 
-+-  0.0214,  sin  (©  h 


r) 


teoo. 

—  1.2463,  sin  2© 

+  0.12730sin(©  — r) 

—  0.04990  sin  (3©  —  r) 
-+-  0.0214,  sin  (©  -4-  r) 


-+-  0.001 60  sin  (2©  —  2r) 
—  0.001 5,  sin  (4©  —  2T) 


19.  Pour  que  nos  formules  soient  plus  facilement  comparables  à  celles 
de  Pelers  et  de  Nyren  (*),  nous  transformerons  encore  la  longitude  moyenne 
du  Soleil  en  longitude  vraie,  au  moyen  de  la  formule  ((5);  les  termes,  relatifs 
au  Soleil,  dans  AO  et  ^  deviennent  ainsi  : 


1800. 

0.54109cos2© 
0  0088,  cos  (©  n 
0.0035c  cos  (3© 


—  0.0001  o  cos  (© 
-4-  0.0000,  cos  2r 


n 


1900. 

0.54079  cos  20 
0.0088,  cos  (©  +  V) 
0.00350  cos  (5©  —  r) 


(*)  Bestimmuny  der  Nutation  der  Erdachse  (Mémoires  de  l'Académie  impériale  de  Sainï- 
Pétersbourg,  VIIe  série,  t.  XIX,  n"  2. 


Tome  XLV1I. 


6 


ii. 


KOHMULES  DE  LA  NUTATION  ANNUELLE. 


el 


1.2273»  sin  2© 
0. 1276,  sin  (©  —  P) 
0.0203,  sin(Q  +-  «') 
0.00823  sin  (50  —  r) 


0.0005,  sin  (2©  —  2r) 
0.0000.  sin  2r 


—  I.2274,sin2© 

■i-  0.1  ïlô,  sin  (©—  T) 

—  0.0205j  sin  (©  -+-  r) 

—  ((0081,,  sin  (50  —  r 


Cela  étant,  les  résultats  de  la  comparaison  peuvenl  se  résumer  clans  le 
tableau  suivant,  où  nous  avons  consigné  les  termes  pour  lesquels  la  différence 
atteint  au  moins  0".002  : 


P                                                  N 

l 

U 

+  0.0886  cos  2<f 

-t-  0.0888  cos  2(C 

-4-  O.U9560cos2<T 

-  0.001 1  cos  (£+  2©— r') 

—  0.0011  cos(Ç>2©—  i) 

—  0.0056g  cos  (<£-+-  2©  —  I") 

+  0.0024  cos  (3Ç—  r'  —  Q) 
—  0.0007  cos  (2©  -  Q) 

-i-  0.00258cos(ô(T-  1"  — Q) 
-  0.0025,  cos  (2©  —  Q) 

—  0.0067  cos  (2©  -  Q) 

+  0.0023  cos(5([—  20  +  r') 

-f-  0.0025  cos  ( ôÇ— 2© -i-i  ) 

-+-  0.0001,  cos  (5(T- 2© -*-I") 

-+-  0.5510  cos  a© 

+  0.5465  cos  2© 

-<   0.54109cos2© 

($ 

—  0.2041  sin  2(£ 

—  0  2046  sin  2C 

—  0.21 816  sin  2<T 

-  0.0539  sin  (2C  -  Q) 

—  0.0343  sin  (2£— Q) 

—  0.0377. 8in(«C-Q) 

—  0.0201  sin(ô(T—  ('') 

—  0.0262  sin  (3Ç—I") 

—  0.0297,  sin  (5£  —  r') 

-4-  0  0025sin(C-+-2©  —  r') 

-4-  0.0026  sin  (Ç>  2©-  L") 

+  0.00855sin  (C+2©  —  ï'j 

+  0.0053  sin  (2©  —  21") 

-f-  0.0054  sin  (2©  —  21") 

—  0.00546  sin  (2©  —  21") 

-+-  0.0057  sin(Ç— r'— Q) 

-4-  0.0057  sin  (<£— r'-Q) 

—  0.0054,  sin  (C  -  I"      Qi 

+  0.01 25  sin  (2©  — Q) 

+  0.0125  sin  (2©  -  Q) 

+  0.0043,  sin  (2©  —  Q) 

-h  0.0150  sin  (C-  2Q-+-I") 

+  0.0145  sin  (f  —  2©  *  1") 

—  0.0004s  sin  (Ç— 2©  -+-  1") 

+  0.0061  sin(2(T  —  "-©) 

-*-  0.0000  sin  (2<T  —  2©) 

-4-  0.00058sin(2f  —  2©) 

—  0.0024  sin  (-2©  -  2Q) 

—  0.001 4  sin  (2©— 2Q) 

—  0.0002,  sin  (2©  —  2Q) 

—  1.2094  sin  20 

—  1 .2588  sin  2© 

—  1.2273,  sin  2© 

RECHERCHES 


Sl'K 


LE  SPECTRE  DU  CARBONE 

DANS  L'ARC  ÉLECTRIQUE 

EN   RAPPORT 

AVEC  LE  SPECTRE  DES  COMÈTES  ET  LE  SPECTRE  SOLAIRE, 

l'Ait 

GH.  FIEVEZ, 

ASTRONOME   A   L'OBSERVATOIRE   ROYAL  DE  BRUXELLES. 


(Présentées  à  la  Classe  dos  sciences  dans  la  séance  Mu  (i  décembre  1  h -<  i 


Tome  ALYÏI. 


RECHERCHES 


SUR 


LE   SPECTKE   DU   CARBONE 

DANS   L'ARC  ÉLECTRIQUE 


EN     RAPPORT 


AVEC  LE  SPECTRE  DES  COMÈTES  ET  LE  SPECTRE  SOLAIRE. 


On  sait  que  le  spectre  des  comètes  est  caractérisé  par  la  présence  de 
quatre  bandes  faiblement  lumineuses  (une  jaune,  une  verte,  une  bleue  et  une 
violette),  dont  l'intensité  décroit  plus  ou  moins  uniformément  depuis  le  côlé 
le  moins  réfrangible  du  spectre,  où  elle  est  maxima,  jusqu'au  côté  opposé,  où 
elle  s'évanouit. 

Ces  bandes,  d'éclat  différent,  ne  sont  pas  toutes  également  visibles  dans  le 
spectre  comélaire  :  la  bande  verte,  qui  est  la  plus  brillante,  peut  être  encore 
aperçue  dans  le  spectre  de  la  queue  des  comètes  lorsque  les  autres  bandes 
ont  déjà  cessé  d'être  visibles.  La  bande  violette  a  seulement  été  reconnue 
dans  le  spectre  de  la  comète  b  de  1881  et  dans  celui  de  la  grande  comète 
de  1882. 

Le  faible  éclat  des  bandes  cométaires  ne  permet  guère  de  les  étudier 
avec  des  speclroscopes  puissants.  Les  progrès  de  l'analyse  spectrale  des 
comètes  dépendent  en  grande  partie  des  perfectionnements  réalisés  dans  la 
construction  des  miroirs  et  des  lentilles  de  grande  ouverture,  et  dans  les 
procédés  photographiques  rapides  des  rayons  de  toute  couleur.  On  sait  qu'à 


4  RECHERCHES  SUR  LE  SPECTRE  DU  CARBONE 

laide  de  la  photographie,  W.  Nugginsa  pu  constater  la  présence  des  raies 
de  Fraunhofer  dans  le  spectre  de  la  comète  b  de  1881  '. 

Étant  donné  la  rareté  d'apparition  des  brillantes  comètes  el  la  nécessité 
de  se  servir  de  speclroscopes  peu  dispersifs  pour  les  étudier,  on  ne  peut 
guère  espérer  actuellement  d'acquérir  des  notions  beaucoup  plus  complètes  sur 
la  structure  de  leur  spectre,  sans  recourir  à  une  méthode  indirecte  permettant 
l'usage  de  moyens  d'investigation  plus  puissants. 

L'emploi  de  cette  méthode  repose  sur  la  certitude  que  nous  avons  de 
l'identité  des  bandes  d'une  comète  avec  celles  d'une  autre  comète,  el  aussi 
avec  les  bandes  spectrales  du  carbone. 

Celle  identité  des  bandes  d'une  comète  avec  celles  d'une  autre  comète 
résulte  de  la  concordance  du  grand  nombre  d'observations  des  spectres  (\os 
comètes  parues  depuis  1864;  elle  résullo  aussi  de  l'observation  directe  :  car, 
le  22  juillet  1881,  les  comètes  b  el  c  étant  toutes  deux  visibles,  j'ai  pu 
m'assurer  qu'au  même  instant  el  dans  les  mêmes  conditions  d'observation, 
le  bord  de  la  bande  verte  de  la  comète  b  coïncidait  absolument  avec  le  bord 
de  la  bande  verte  de  la  comète  c  2. 

L'identité  des  bandes  comélaires  el  des  bandes  carbonées  a  été  constatée 
pour  la  première  l'ois  directement  par  W.  Iluggins  ?,  indirectement  par 
Seccbi  i,  el  après  eux  par  un  très  grand  nombre  d'observateurs. 

De  plus,  le  spectre  de  la  flamme  du  gaz  d'éclairage  peut  être  rendu  abso- 
lument semblable  à  celui  d'une  comète  en  réduisant  l'éclat  de  la  flamme  el 
en  employant  un  speclroscope  de  faible  dispersion  s. 

Il  résulte  de  l'ensemble  de  ces  faits  que  la  constitution  des  bandes  comé- 
laires peut  être  déduite  de  la  constitution  des  bandes  carbonées  en  tenant 
compte  des  modifications  qui  peuvent  résulter  de  leur  différence  d'intensité 
lumineuse. 

L'intensité  lumineuse  du  spectre  d'une  comèle  peut  dépendre  de  la  tempé- 
rature de  l'astre  ou  de  l'état  de  diffusion  de  la  matière  qui  le  constitue. 

1  W.  Huggins,  Preliminary  noie  ou  tlie  Photographie  Speclrum  of  Cornet  b  ISS!  Proree- 
dinys  of  the  Royal  Society,  n"  215,  1881. 

2  Cette  observation  est  inédite  :  je  crois  que  c'est  la  seule  de  ce  génie  que  l'on  connaisse. 

3  VV.  Huggins,  Philosoplrical  Transactions,  ISGS,  p.  50!'. 
*  Secciii,  Le.  Soleil,  2'  partie,  p.  410. 

3  J.-S.  Stas,  Rapport  sur  un  mémoire  île  M.  von  Konkoly,  Bulletin  de  l'Acad.  iioy  de 
Belgique,  3'  série,  t.  VII. 


DA.NS  L'ARC  ELECTRIQUE.  5 

La  matière  comélaire  étant  dans  un  étal  de  diffusion  tel  qu'elle  n'exerce 
aucune  influence  appréciable  sur  les  observations  astronomiques  les  plus 
délicates,  il  en  résulte  que  le  faible  éclat  des  bandes  spectrales  doit  être 
attribué  à  cet  élal  de  diffusion  plutôt  qu'à  la  température  peu  élevée  de 
l'astre,  car,  quelle  que  soit  celle  température,  elle  peut  devenir  excessivement 
élevée,  supérieure  même  à  toutes  celles  que  nous  pouvons  produire  artificiel- 
lement, lorsque  la  comète  arrive  dans  le  voisinage  du  Soleil  '. 

L'augmentation  d'éclat  des  bandes  carbonées,  lorsque  les  comètes  s'ap- 
prochent du  Soleil,  et  la  présence  des  raies  sodiques  dans  le  spectre  de  la 
comète  Wells  (1882)  confirment  d'ailleurs  cette  assertion. 

On  est  donc  certain  de  ne  pas  s'écarter  de  la  constitution  des  bandes 
comélaires  en  étudiant  les  bandes  carbonées  avec  les  moyens  les  plus  éner- 
giques dont  on  dispose  dans  les  laboratoires. 

Les  bandes  carbonées  sont  visibles  dans  le  spectre  de  Tare  électrique  (jail- 
lissant entre  deux  électrodes  de  charbon)  -  avec  une  intensité  lumineuse 
suffisante  pour  être  analysée  par  un  puissant  spectroscope  tel  que  celui 
employé  à  Y  Élude  du  spectre  solaire  5. 

Lorsqu'on  dirige  un  faisceau  de  rayons  parallèles,  émanant  de  l'arc,  sur 
la  fente  de  ce  spectroscope,  on  observe  un  spectre  continu  sur  lequel  les 
bandes  carbonées  se  détachent  avec  éclat  :  c'est  le  spectre  intégral  de  l'arc. 

.Mais  lorsque  l'image  des  électrodes  est  projetée  sur  la  fente  de  ce  spectro- 
scope, on  reconnaît  que  les  bandes  carbonées  sont  visibles  dans  l'espace 
existant  entre  les  pointes  de  charbon,  et  que  leur  éclat  varie  inversement  avec 
la  dislance  des  électrodes  et  directement  avec  l'intensité  électrique. 

Ces  bandes  se  montrent  parfois  dans  le  spectre  de  l'électrode  positive 
lorsque  l'intensité  considérable  du  courant  désagrège  rapidement  cette 
électrode. 


1  Suivant  J.  Heiischel  {Oultincs  of  Aslronoiny,  p.  401),  lu  comète  de  1845  s'est  approchée  à 
une  distance  de  la  surface  solaire  égale  au  septième  du  diamètre  du  Soleil  :  la  température  de  la 
comète  devait  alors  être  le  triple  de  celle  produite  au  foyer  de  la  grande  lentille  de  Parker,  où 
l'agate  et  le  cristal  de  roche  entraient  en  fusion.  Tyndall  (La  Lumière,  p.  185)  prétend  au  con- 
traire que  la  température  d'une  comète  ne  peut  pas  se  conclure  de  sa  proximité  du  Soleil. 

2  Cet  arc  électrique  était  produit  par  le  courant  d'une  machine  donnant  30  ampères  et 
70  volts  aux  bornes  de  la  lampe. 

3  C.  Fievez.  Voir  Etude  du  Spectre  solaire,  Annales  de  l'Obsehvatoire  royal  oe  Bruxelles, 
t.  IV,  nouvelle  série. 


6  RECHERCHES  SUR  LE  SPECTRE  DU  CARBONE.  ETC. 

Los  bandes  carbonées  ainsi  produites  sont  résolues  en  raies  lumineuses 
d'intensités  diverses  el  semblent  ne  différer  entre  elles  que  par  la  condensa- 
lion  plus  ou  moins  giaude  de  leurs  cléments  constituants. 

Pour  permettre  d'apprécier  jusqu'à  quel  point  la  résolution  des  bandes  a 
pu  être  ainsi  poussée,  j'ai  cru  nécessaire  de  donner  un  spécimen  de  celle 
résolution  comprenant  le  nombre,  l'intensité  el  la  distance  normale  des  raies 
composantes. 

Ce  travail  a  élé  exécute  pour  les  trois  bandes  jaune,  verte  el  bleue  ',  en 
juxtaposant  le  spectre  de  l'arc  électrique  au  spectre  solaire  dans  le  but  de 
déterminer  avec  exactitude  la  position  des  raies  carbonées  par  rapport  à 
celle  des  raies  solaires  les  plus  voisines. 

Les  planches  ci-jointes,  ne  comprenant  pour  chaque  bande  (pie  100  lon- 
gueurs d'onde,  c'est-à-dire  la  cinquième  partie  à  peine  de  leur  longueur 
totale,  sont  suffisantes  pour  faire  ressortir  leur  similitude  de  structure  et  le 
nombre  considérable  des  raies  qui  les  composent  ;  ces  planches  donnent  en 
même  temps  la  position  exacte  (par  rapport  aux  raies  solaires) du  commen- 
cement de  chacune  de  ces  bandes. 

Les  raies  carbonées  sont  représentées  par  des  lignes  de  diverses  longueurs, 
suivant  leur  intensité  relative.  Les  raies  les  plus  intenses  de  la  bande  verte  et 
de  la  bande  bleue  sont  même  doubles  lorsqu'on  les  observe  avec  une  fente 
très  fine  :  celle  duplication  n'est  pas  indiquée  sur  les  planches. 

La  plupart  des  raies  constituant  les  bandes  carbonées  ne  coïncident  pas 
avec  les  raies  solaires;  on  peut  en  conclure  qu'elles  n'existent  pas  dans  le 
spectre  solaire  à  l'état  de  raies  d'absorption,  mais  on  ne  peut  pas  affirmer 
qu'elles  n'existent  pas  à  l'état  de  raies  brillantes,  étant  donnée  la  difficulté 
actuelle  d'une  pareille  vérification. 

Enfin,  on  voit  par  ce  qui  précède  qu'il  est  possible,  en  usant  des  ressources 
que  nous  offre  le  laboratoire  du  physicien,  et  après  avoir  épuisé  les  moyens 
directs  d'investigation,  d'acquérir  des  notions  plus  complètes  sur  la  consti- 
tution des  corps  célestes. 

1   La  bande  violelte  étnil  trop  peu  intense  pour  être  dessinée  dans  ces  conditions. 


x.  |  v  .,,!    R I.    de   Belgique 


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ÉTUDES 


SUH 


L'ASPECT  PHYSIQUE  DE  LA  PLANÈTE  JUPITER 


PREMIERE   PARTIE  : 

DESCRIPTION  DES  DESSINS  EXÉCUTÉS  A  LOLVAiN  PENDANT  L'OPPOSITION 
DE  1881-1882,  A  LAIDE  DE  LA  LUNETTE  DE  SECRETAN,  ET  OBSERVATIONS 
DE  LA  TACUE  ROl'GE; 


F.  TERBY, 


DOCTEUR     EN     SCIENCES. 


(Présentées  à  la  Classe  des  sciences  dans  la  se.tuce  du  10  janvier  1883 


Tomi  XLV1I. 


INTRODUCTION. 


Depuis  l'année  1881,  j'ai  porté  à  la  planète  Jupiter  une  attention  plus 
spéciale  '  ;  pour  ne  point  retarder  davantage  la  publication  des  faits  nom- 
breux qui  ont  été  enregistrés  à  Louvain  concernant  cette  planète,  je  me 
décide  aujourd'hui  à  présenter  à  I'Académie  une  description  détaillée  des 
dessins  se  rapportant  à  l'opposition  de  1881-1882  et  la  série  de  mes 
observations  des  passages  de  la  tache  rouge  pour  la  même  époque.  J'aurai 
l'honneur  de  soumettre  successivement  à  ce  corps  savant  la  continuation  de 
ces  travaux,  tantôt  sous  forme  de  discussion  des  résultats  obtenus  précé- 
demment et  déjà  publiés,  tantôt  sous  forme  de  description  des  observations 
nouvelles. 

J'ai  employé  à  ces  recherches  le  réfracteur  de  Secretan,  que  j'ai  eu  déjà 


'    Voy.  mes  observations  précédentes  de  Jupiter  dans  le  Bull,  de  l'Acad.  roy.  de  Belgique: 

Aspect  de  Jupiter  en  4872,  2'  série,   XXXIV,    n°'   il   et  10; en  1875,  2e  série,  XXXVI, 

n"  1 1  ; en  1874,  2'  série,  XXXVIII,  n"  \  t  ;  Aspect  de  l'ombre  du  Satellite  If  le  2S  mars  1874, 

1 

2'  série,  XL,  n*H;  Observations  de  Jupiter  et.  de  la  tache  rouge  en  1879-80,  2e  série,  XLIX, 
n°  3;  Phénomènes  des  Satellites  de  Jupiter  pendant  la  nuit  du  14  octobre  et  passage  du  Satel- 
lite fil  le  19  novembre  18P3,  3"  série,  VI,  n»  12. 


I  INTRODUCTION. 

souvent  l'occasion  de  signaler  à  I'Académie  j  ;  je  rappelle  que  l'ouverture 
utile  de  celle  lunette  est  de  9  centimètres  et  que  ses  grossissements  le  plus 
fréquemment  utilisés  sont  de  420  et  de  180  fois;  dans  des  circonstances 
particulièrement  favorables  j'ai  employé  aussi  le  grossissement  de  240  fois. 

Les  dessins  ont  été  exécutés  avec  le  plus  grand  soin  et  avec  le  plus  de 
célérité  possible  pour  éviter  les  inconvénients  résultant  du  déplacement 
rapide  des  détails  par  la  rotation  de  Jupiter;  à  cet  effet,  je  notais  l'heure  en 
commençant  le  dessin,  je  fixais  rapidement  la  position  des  détails  par  rapport 
au  diamètre  vertical  et  au  diamètre  horizontal  apparents  du  disque  ei 
j'annotais  l'heure  aussitôt  après;  la  position  des  divers  accidents  planétaires 
pouvait  donc  être  considérée  comme  se  rapportant  à  l'heure  moyenne  com- 
prise entre  ces  deux  instants  extrêmes  et  rapprochés;  je  continuais  ensuite 
l'observation  pour  compléter  et  perfectionner  mon  dessin. 

Après  avoir  terminé  la  série  de  mes  observations,  j'ai  calculé  la  longitude 
jovigrapbique  du  méridien  central  de  tous  les  dessins,  en  m'aidant  des 
Éphémérides  publiées  par  M.  Mafith  2  et  en  adoptant  pour  chaque  figure 
l'heure  moyenne  citée  plus  haut.  Les  soins  que  j'ai  pris  à  contrôler  la  marche 
de  l'excellente  montre  à  secondes  qui  me  servait,  comme  on  le  verra  d'ailleurs 
par  le  chapitre  II  de  ce  mémoire,  me  permettent  de  considérer  les  instants 
indiqués  comme  exacts  dans  les  limites  de  \  minute,  ce  qui  est  suffisant 
pour  le  but  proposé. 

Le  méridien  central  de  chaque  dessin  une  fois  fixé,  j'ai  cherché  à  me 


'  La  lunette  de  Secretan  sert  à  mes  observations  depuis  vingt  ans;  les  premières  recherches 
que  j'ai  communiquées  à  I'Académie  et  faites  à  l'aide  de  ce  réfracteur  datent  de  1804.  J'ai  la 
satisfaction  d'annoncer  à  ce  corps  savant  que,  dans  un  avenir  très  prochain,  je  pourrai  continuer 
ces  travaux  à  l'aide  d'un  équalorial  de  huit  pouces  actuellement  en  construction  pour  moi  chez  le 
célèbre  opticien  de  Dublin  M.  Cm  un  Ce  bel  instrument  sera  installé  dans  une  coupole  à  dôme 
tournant  que  j'achève  de  faire  construire  en  ce  moment. 

*  Ephem.  for  phys.  nh.t.  of  Jupiter  1881-82:  Mojithi.y  Not.,  XU,  n°  7,  May  1881,  p.  364. 


INTRODUCTION.  S 

rendre  compte  de  la  posilion  des  détails  les  plus  intéressants  que  renfermaient 
les  figures  et  j'ai  préparé,  à  cet  effet,  sur  papier  transparent,  des  diagrammes 
de  la  grandeur  des  disques  et  munis  de  cercles  de  longitude  espacés  de 
15°  en  15°.  La  dislance  en  longitude  de  chaque  détail  au  méridien  central 
a  été  mesurée  avec  soin  et  à  plusieurs  reprises  et  la  longitude  jovigraphique 
de  l'accident  en  question  en  a  été  déduite.  Je  n'exagère  nullement  en 
évaluant  à  6,000  au  moins  le  nombre  des  mesures  que  j'ai  effectuées  de 
celte  façon.  Je  suis  loin  d'attribuer  à  ce  procédé  une  exactitude  plus  grande 
qu'il  ne  mérite  et  je  me  hâte  de  reconnaître  que  les  longitudes  signalées  de 
cette  façon  ne  sont  autre  chose  que  des  approximations.  Il  m'a  semblé 
pourtant  qu'elles  pourraient  être  consultées  avec  fruit  et  je  me  suis  assuré 
plusieurs  fois  que,  généralement,  elles  ne  sortaient  point  des  limites  que  Ton 
serait  en  droit  d'exiger  pour  un  tel  résultat  :  je  les  ai  comparées,  en  effet, 
plusieurs  fois,  aux  longitudes  plus  exactes  déduites  des  instants  du  passage 
des  mêmes  détails  par  le  méridien  central. 

Les  dessins  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  à  I'Académie  renferment  un 
grand  nombre  de  particularités  intéressantes  dont  une  discussion  approfondie 
mènera,  croyons-nous,  à  des  résultats  importants;  pendant  le  cours  de  la 
description  qui  va  suivre,  je  mets  déjà  en  relief  quelques-unes  de  ces 
particularités,  de  ces  comparaisons,  et  j'en  lire  les  résultats  qui  s'offrent  à 
première  vue.  Un  travail  ultérieur  en  contiendra  la  discussion  complète,  à 
laquelle  je  convie  d'ailleurs  tous  les  astronomes  qui  s'occupent  de  Jupiter. 

Il  est  fort  difficile  de  rendre  exactement,  dans  ces  dessins,  les  différences 
souvent  presque  insensibles,  quoique  réelles,  qui  se  montrent  entre  les 
bandes  sous  le  rapport  de  leur  degré  plus  ou  moins  grand  d'obscurité  ou 
d'éclat;  c'est  pourquoi  j'ai  cherché  à  indiquer  par  des  chiffres  ces  nuances 
délicates  :  les  chiffres  arabes  qui  accompagnent  les  dessins  sont  destinés  à 
marquer  le  degré  relatif  d'obscurité  des  bandes  sombres,  ces  chiffres 
augmentant  de  valeur  à  mesure  que  la  région   sombre  s'affaiblit;   ainsi, 


6  INTRODUCTION. 

parmi  les  régions  désignées  par  1,  2,  3,  4,  5,  c'est  celle  qui  est  accompagnée 
du  chiffre  1  qui  était  la  plus  sombre  et  celle  qui  est  désignée  par  5  qui  était 
la  plus  faible;  les  autres  chiffres  indiquent  les  degrés  intermédiaires;  j'ai 
suivi  le  même  procédé  pour  les  bandes  brillantes  en  employant  les  chiffres 
romains  I,  II,  III...;  I  sera  la  bande  la  plus  brillante,  III  la  plus  sombre,  etc.. 
Mes  procédés  de  mesure  n'ayant  été  qu'approchés,  comme  je  Je  dis  plus 
haut,  la  rotation  de  Jupiter  entraînant  d'ailleurs  certaines  erreurs  inévitables 
dans  la  situation  des  détails  représentés,  je  n'ai  pas  cru  devoir  rechercher 
une  exactitude  illusoire  en  tenant  compte  soit  de  la  phase  de  la  planète,  soit 
de  son  elliplicité. 


ETUDES 


sua 


L'ASPECT  PHYSIQUE  DE  LA  PLANÈTE  JUPITER. 


i 

DÉTAILS    DES    OBSERVATIONS. 


1881. 

Le  19  août,  à  Hb37m  (t.  m.  de  Bruxelles);  L  (Longitude  jovigraphique 
du  méridien  central)  =  &i°l. 

Ciel  serein;  observation  rapide  et  incomplète  à  cause  du  vent;  le  dessin 
n'est  qu'approché. 

La  tache  rouge  est  près  du  bord  occidental  ';  bande  31  2  grise  et  en 
chapelet  dans  la  moitié  orientale  ;  petite  bande  inclinée  bien  visible  dans  la 
région  311;  bande  3111  grise;  bande  4-  rouge,  pâle,  moins  sombre  que  31  et 
3111.  Je  ne  dislingue  pas  de  séparation  cl  entre  4  et  5. 

Un  premier  résultat  de  la  comparaison  de  ce  dessin  avec  ceux  que  j'ai 

1  Dans  les  descriptions,  on  a  entendu  par  bord  occidental ,  le  bord  situé  réellement  du  côté 

de  l'Occident  pour  l'observateur  terrestre  qui  a  devant  lui  le  disque  de  Jupiter. 

2  Les  différentes  bandes  de  la  planète  ont  été  désignées  ici  d'après  la  notation  adoptée  par 
Loi\d  Rosse  dans  son  mémoire  sur  Jupiter  observé  en  1872  et  1875  (Monthly  IVot.,  mars  1874). 
Cette  notation  est  représentée  dans  la  figure  1bi'  de  ce  mémoire-  Xous  rappelons  ici  que  (es 
chiffres  arabes  et  romains  qui  accompagnent  nos  figures  n'ont,  eux,  aucun  rapport  avec  cette 
notation,  ?ii  avec  notre  texte. 


8  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

faits  en  1879  '  est  que  la  bande  3III,  très  rouge  en  1879,  est  grise  le 
19  août  1881;  tandis  que  la  bande  4,  grise  et  très  peu  marquée  en  1879, 
est  devenue  rouge  et  fort  accentuée  en  1881. 

Le  24  septembre,  de  9h30m  à  10h15m;  L  =  10°6  (pour  iOH'fr'kl', 
instant  du  passage  du  milieu  de  la  tache  rouge). 

Ciel  serein,  image  très  bonne  par  moments;  néanmoins  dessin  incomplet. 

La  tache  rouge  est  effilée  en  pointe  à  son  extrémité  occidentale  ;  bande 
31  grise;  bandes  3 1 II  et  4  roses,  moins  colorées  que  la  tache  rouge;  la 
bande  4  longe  la  calotte  polaire  nord;  je  ne  vois  pas  de  bande  claire  d,  par 
conséquent. 

Le  29  septembre,  de  9*21 m  à  9h31m;  L  =  14°5  ;  fig.  18  2. 

Ciel  serein. 

Calotte  polaire  sud  bordée  par  une  bande  interrompue  depuis  L  =  4°  à 
L  =  24°  environ;  tache  rouge  pointue  aux  deux  bouts.  La  bande  31  est  la 
plus  sombre,  avec  une  dentelure  au  bord  septentrional,  à  la  longitude  de 
12°  environ. 

Dans  la  zone  311,  la  dentelure  est  suivie  par  une  tache  blanche  3,  brillante, 
elliptique,  dont  le  milieu  correspond  à  peu  près  à  L  =  25°. 

Dans  cette  même  zone  règne  une  bande  fine  qui  semble  interrompue 
dans  le  voisinage  de  la  dentelure,  de  L  =  4°  à  L  =  21°  environ. 

Bande  3III  rose;  bande  4  formée  de  deux  zones  parallèles,  la  supérieure 
moins  apparente,  grise,  l'inférieure  rose. 

Entre  la  bande  4  et  la  calotte  polaire  septentrionale  on  voit  la  zone 
brillante  d  bien  marquée  et  dans  laquelle  on  soupçonne  une  bande  très  fine 
restée  douteuse. 

Le  30  septembre,  de  9h33m  à  9l'42m;  L  =  172°4,  fig.  61. 

Ciel  serein. 

La  calotte  polaire  sud  n'est  bordée  par  aucune  bande. 

1  Voy.  Bull,  de  l'Aead.,  2e  série,  XLIX,  n°  3. 

*  Pour  faciliter  la  comparaison  ultérieure  des  dessins,  nous  les  avons  rangés  par  ordre  de 
longitude  du  méridien  central. 

3  Le  contour  des  taches  blanches  proprement  dites  a  été  pointillé  dans  les  dessins,  de  même 
que  celui  «les  régions  très  brillantes. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  9 

La  bande  31  est  grise,  moins  large  aujourd'hui  que  3 1 1 1  qui  est  la  plus 
large  du  disque. 

Tache  brillante  dans  la  zone  311,  à  l'occident  du  méridien  central,  ayant 
L  =  143°.  Dans  cette  même  zone,  tronçon  de  bande  fine  de  L  =  157°  à 
L  =  187°  environ. 

La  bande  3III,  très  large,  passe  sur  le  centre;  elle  est  rose. 

La  bande  4  semble  formée,  comme  le  29  septembre,  de  deux  zones 
parallèles,  la  supérieure  faible,  grise,  l'inférieure  rose,  plus  accentuée.  La 
calotte  5  est  très  faible,  mais  séparée  de  la  bande  4.  La  zone  c  est  visiblement 
plus  large  et  plus  brillante  que  la  zone  311. 

Le  2  octobre,  de  9h36m  à  9h34m;  le  dessin  a  clé  fait  plus  spécialement 
de  9h36m  à  9h46m  ;  L  =  4  45°6,  fig.  ië. 

Ciel  serein. 

Calotte  4  bordée  par  une  bande  interrompue  de  L  =  400°  à  L  =  44o° 
approximativement. 

Bande  31  plus  péde  à  l'occident  de  la  longitude  de  80°,  munie  d'une 
dentelure  dont  L  =  4  45°. 

Deux  taches  blanches  brillantes,  elliptiques,  situées  dans  la  région  311,  de 
part  et  d'autre  de  la  dentelure;  leurs  centres  ont  pour  L  :  96°  et  420°;  la 
tache  orientale  étant  la  plus  marquée,  la  plus  brillante.  Dans  celle  même 
région  311  règne  une  petite  bande,  dans  la  moitié  orientale  du  disque,  et 
suivant  la  seconde  tache  blanche. 

La  bande  3111  est  large,  rouge  sombre,  plus  pâle  à  l'Orient,  à  partir 
de  L  ==  440°.  Avec  le  grossissement  de  420,  31  et  3111  sont  également 
grises  et  foncées;  avec  480,  31 II  est  rouge  foncée  et  31  grise. 

La  bande  4  est  rose,  plus  fine  et  plus  péde  dans  sa  partie  occidentale,  à 
partir  de  L  =  95". 

La  zone  d  est  bien  visible. 

Le  3  octobre,  de  9h20m  à  9\31m;  L  =  256°7. 

Ciel  serein  d'abord  ;  les  nuages  survenus  ensuite  rendent  l'observation 
insuffisante. 

Je  vois  les  calottes  4  et  5,  celle-ci  paraissant  en  contact  avec  la  bande  4; 
Tome  XLVII.  2 


W  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

la  bande  31  est  grise,  1res  sombre,  les  bandes  3III  et  4  sont  roses;  3 1 1 1  est 
à  peine  plus  sombre  que  4;  3111  parait  double,  c'est-à-dire  bordée  de  gris  du 
côté  méridional. 

Le  S  octobre,  de  9h17m  à  9h2Sm;  L  =  4  9o°l  ;  fig.  63.  Quelques  nuages; 
image  ondulante. 

Calotte  1  sans  bordure  plus  sombre;  la  bande  31,  grise,  est  plus  fine  aux 
deux  bords  du  disque. 

Dans  la  région  311,  figure  une  petite  bande  partielle,  très  fine,  un  peu 
douteuse,  dans  la  moitié  orientale  du  disque;  elle  commence  à  droite  du 
méridien  central,  à  la  longitude  d'environ  21 5°. 

La  bande  3111  est  rose  au  bord  inférieur  et  offre  une  proéminence  centrale, 
rose,  marquée,  dont  le  point  culminant  peut  correspondre  à  L  =  191°;  la 
seconde  moitié,  supérieure,  de  31 1 1  est  grise,  notablement  plus  large  dans 
la  moitié  occidentale  du  disque  que  dans  la  moitié  orientale. 

Bande  4  également  formée  de  deux  moitiés  :  l'une,  inférieure,  rose,  l'autre, 
supérieure,  grise;  celle-ci  plus  étroite  vers  le  bord  occidental  que  dans  le 
restant  du  disque. 

La  bande  31  était  visiblement  plus  près  du  centre  que  la  bande  4. 

Le  10  octobre,  de  9h5™  à  .9'7/m;  L  =  219°4. 

Ciel  nébuleux  empêchant  de  voir  les  détails  de  la  planète;  on  ne  perçoit 
pas  de  couleurs;  on  voit  et  dessine  1,  a,  b,  31,  311,  3111,  c,  4,  d,  S;  l'obser- 
vation est  insuffisante.  Le  calme  de  l'image  permet  toutefois  de  bien  fixer 
la  position  des  bandes;  on  constate  que  311 1  passe  exactement  sous  le  centre. 

Le  16  octobre,  de  8h3m  à  8h12m;  L  =  G°7  ;  fig.  12;  le  dessin  a  été 
complété  ensuite  de  8h22m  à  8h25m  et  de  8''41n'  à  8''43m. 

Ciel  assez  beau;  image  souvent  ondulante;  quelques  nuages;  très  bon 
dessin  néanmoins. 

Bande  très  faible  longeant  la  calotte  1  ;  celte  bande  change  de  direction  à 
la  longitude  d'environ  47°,  voisine  de  l'extrémité  orientale  de  la  tache  rouge, 
qu'elle  contourne  en  partie;  elle  continue  ensuite  sa  route  jusqu'au  bord 
oriental,  mais  à  une  latitude  plus  élevée. 

La  tache  rouge  est  arrondie  aux  extrémités  et  très  colorée. 


DE  LA  PLAlNETE  JUPITER.  H 

La  bande  31  est  grise  pendant  celle  observation,  de  même  que  4;  31  est 
un  peu  plus  sombre  que  4.  La  bande  3 III  est  très  sombre  et  très  rouge. 
Mais,  à  8h4.1m,  je  trouve  que  31  et  4  sont  devenues  rosées,  tandis  que  3III  a 
pris  une  teinte  grise  sombre;  ce  changement  de  coloration  après  un  si  court 
intervalle  est  fort  remarquable. 

La  bande  31  est  largement  entamée  à  son  bord  septentrional  par  une  lâche 
blanche,  à  la  longitude  d'environ  19°. 

Dans  la  zone  311,  brille  celte  belle  lâche  blanche,  elliptique,  à  grand  axe 
incliné  par  rapport  à  l'équateur;  son  centre  correspond  à  L  =  21°. 

Une  petite  bande  partielle  règne  vers  le  bord  orienlal  à  partir  de  L  =  37° 
et  suit  la  tacbe  blanche;  celle  bande  n'a  été  observée  qu'à  8h43ra. 

La  bande  311 1  est  forlement  élargie  au  milieu,  le  point  culminant  corres- 
pondant à  L  =  7°  à  8°. 

Pas  de  trace  évidente  de  séparation  d. 

Le  48  octobre,  de  9h47m  à  9Xt42m  ;  L  =  357",4  ;  fig.   40. 

On  a  complété  le  dessin  jusqu'à  10b22m. 

Serein,  image  assez  baveuse,  mais  très  bon  dessin. 

Calotte  polaire  1  contenant  une  bande  qui  est  légèrement  arquée  et  accuse, 
près  du  bord  oriental,  vers  l'extrémité  de  la  tache  rouge,  la  même,  allure  que 
celle  du  16  octobre. 

La  tache  rouge  semble  se  terminer  à  ses  deux  bouts  par  une  pointe 
émoussée. 

La  bande  31  est  grise,  peut-être  très  légèrement  rosée,  munie  de  trois 
dentelures  dont  L  est  respectivement  :  357°,  15°,  23"  en  allant  du  bord 
occidental  au  bord  oriental;  la  troisième  dentelure  est  restée  un  peu 
douteuse. 

Dans  la  zone  311  on  voit  deux  taches  blanches,  assez  brillantes,  situées 
entre  les  dentelures  de  31,  la  première  plus  grande  à  L  =  7°,  la  seconde 
à  L  =  17°;  une  bande  fine,  interrompue,  sillonne  aussi  cette  région  dans 
les  deux  moitiés  orientale  et  occidentale  du  disque. 

La  bande  3III  est  la  plus  sombre,  très  rougeâlre,  munie  d'une  proéminence 
marquée  dont  le  point  culminant  correspond  à  L  =  4°. 


42  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Bande  4  rosée,  séparée  peu  netlemenl  de  5. 

Les  calottes  1  et  S  peu  accusées. 

Si  nous  comparons  les  dessins  du  18  et  du  16  octobre,  nous  constatons 
qu'à  ces  deux  dates  ie  phénomène  des  taches  blanches  et  brillantes  se 
montrait  au  bord  septentrional  de  la  bande  3I,  à  des  longitudes  correspon- 
dant à  celles  de  la  tache  rouge  ;  mais  les  taches  du  18  octobre  accusent  un 
mouvement  marqué  vers  l'Ouest,  relativement  à  cette  tache. 

L'on  est  porté  de  même  à  supposer  que  le  point  culminant  du  bord 
méridional  de  3 1 1 1  s'est  avancé  par  rapport  à,  la  tache  rouge,  participant 
ainsi  au  mouvement  des  taches  blanches. 

Le  29  octobre,  de  9hS1m  à.  10]'4m;  L  =  230°5;  fig.  71.  On  a  continué  à 
compléter  le  dessin  jusqu'à  10hll'". 

Serein  d'abord,  puis  nuages  par  moments;  enfin  couvert. 

La  bande  3I  est  grise,  très  sombre,  plus  pâle  depuis  L  =  208°  jusqu'au 
bord  occidental;  elle  est  munie  d'une  dentelure  dont  L=  225°. 

On  voit  des  tronçons  de  bande  fine  dans  la  zone  3Il;  l'un  d'eux  pari  de 
la  dentelure  et  se  dirige  en  forme  d'arc  vers  le  bord  oriental,  où  il  tend  à 
se  confondre  avec  31  II. 

La  bande  3 1 1 1  est  rouge  sombre. 

Dans  la  zone  c,  bande  fine  visible  surtout  vers  le  méridien  central. 

La  zone  4  est  double  :  rose  claire  à  son  bord  septentrional,  grise  au  bord 
méridional. 

J'observe  aussi,  mais  avec  quelque  doute,  une  bande  légère  dans  la  zone  d; 
celle  zone  est  très  large  aujourd'hui  et  la  calotte  polaire  5  est  très  sombre. 

Le  4  novembre,  de  8h57'n  à  9h5m;  L=  49°2;  fig.  20.  Le  dessin  a  été 
confirmé  et  complété  jusqu'à  9h32m. 

Ciel  toujours  plus  ou  moins  nuageux  ou  nébuleux;  il  s'éclaircit  seulement 
à  la  fin.  Image  faible,  sans  détails. 

La  calotte  l  contient  une  région  plus  brillante;  cette  calotte  polaire  est 
bordée  par  une  bande  bien  visible,  mais  partielle,  s'étendant  de  L  =  34° 
jusqu'au  bord  oriental. 

La   tache  rouge,  très  colorée,  est  suivie  par  une  région  très  brillante 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  13 

dont  l'extrémité  antérieure  (par  rapport  au  mouvement  de  rotation)  corres- 
pond à  L  =  29°. 

Dans  311  règne  une  bande  très  fine  mais  certaine.  311  est  visiblement 
plus  grise  que  c  qui  est  brillante.  Notons  Y  absence  de  taches  brillantes  dans 
la  région  311,  alors  que  les  29  septembre,  16  et  18  octobre  nous  en  avions 
constaté  de  très  marquées  en  mouvement  plus  rapide  que  la  lacbe  rouge  '. 

La  calotte  5  renferme  une  région  très  sombre. 

Au  commencement  de  l'observation,  les  bandes  3 1 II  et  4  étaient  grises  et, 
à  la  (in,  très  légèrement  rosées.  Ce  dernier  détail  peut  être  attribué  à  l'état 
du  ciel,  car  ce  n'est  qu'à  la  fin  des  observations  que  celui-ci  est  devenu  beau. 

Le  7  novembre,  de  8b30m  à  8*5  4™  ;  L  =  93°9;  fig.  40. 

Éclaircie,  image  admirable,  très  calme  et  très  nette;  bon  dessin,  mais 
inachevé  à  cause  des  nuages  survenus  à  8h34ra. 

La  bande  qui  borde  la  calotte  1  s'arrête  à  L  =  124°.  La  bande  31,  grise, 
est  la  plus  large;  elle  est  munie  d'une  dentelure  dont  L  =  134°  environ. 

Dans  la  zone  311,  on  voit  une  tache  blanche,  brillante,  elliptique,  inclinée 
par  rapporta  l'équaleur  et  précédant  la  dentelure;  la  longitude  de  son  centre 
est  de  121°;  la  dentelure  est  suivie  par  un  autre  espace  brillant  situé  trop 
près  du  bord  pour  que  l'on  puisse  bien  juger  de  sa  nature. 

Dans  la  même  zone  règne  une  bande  très  fine  qui  semble  en  rapport  avec 
la  dentelure  citée  plus  haut. 

La  bande  3111  est  étroite  et  d'un  rouge  très  sombre. 

4  est  plus  large  et  rosée. 

La  zone  d  est  très  marquée. 

Le  8  novembre,  de  5b58m  à  6h8m;  L=  154°4;/fy.  56.  Le  dessin  est  con- 
firmé jusqu'à  6h18m. 

Ciel  serein,  bonne  observation,  image  un  peu  ondulante. 

Calotte  1  à  bord  arqué,  avec  dentelure  dont  L-=  179°. 

Dans  la  zone  a26,  région  brillante  précédant  la  dentelure  dont  il  vient 
d'être  question. 

1  Les  intéressantes  observations  de  M.  Denning  ont  déjà  eu  pour  principal  résultat  de  montrer 
ce  mouvement  plus  rapide  des  taches  blanches  comparées  à  la  tache  rouge. 


14  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Le  satellite  1,  accompagné  de  son  ombre,  conliguë,  se  voit  très  bien  au 
bord  méridional  de  31. 

La  bande  31  est  munie  d'une  dentelure  en  forme  de  lâche  très  noire  dont 
L  =  174°;  c'est  la  région  la  plus  sombre  du  disque. 

Dans  311,  on  distingue  une  bande  fine  dont  les  trois  prolongements  dirigés 
vers  le  Sud  atteignent  la  bande  31,  en  circonscrivant  deux  régions  plus  pâles 
précédant  la  dentelure  très  sombre;  le  troisième  de  ces  prolongements 
semble  aboutir  à  la  dentelure. 

Les  longitudes  de  ces  trois  prolongements  de  la  bande  fine  paraissent  être 
voisines  de  117°,  147°  et  165°. 

La  bande  3111  est  rouge  foncée  et  fine;  la  bande  4  rose,  plus  marquée 
et  plus  large  ;  la  zone  c  est  la  plus  brillante  du  disque. 

L'intervalle  (/  est  assez  étroit. 

Les  zones  d,  c,  311,  a"2b  sont  placées  ainsi  par  ordre  de  largeurs  croissantes. 

Le  8  novembre,  de  8h3m  à  8h45m;  L  =  2306;  fig.  72.  L'observation  a 
été  continuée  jusqu'à  8h22m. 

Ciel  serein. 

Calotte  polaire  d  bordée  par  une  bande  faible,  inclinée,  à  bord  ondulé. 
La  région  a26  est  très  brillante. 

Bande  31  plus  étroite  que  3 1 1 1  et  à  peine  plus  sombre,  munie  d'une  dente- 
lure inclinée  en  sens  inverse  de  la  rotation  et  dont  L=  247°. 

Une  tache  blanche  se  montre  dans  311,  à  l'occident  du  méridien  central  ; 
elle  est  difficile  à  voir,  sa  longitude  est  de  497°;  une  seconde  tache  blanche 
brillante  est  à  l'Est,  suivant  la  dentelure  de  31,  et  a  pour  L  :  260°. 

3 1 1 1  est  rouge  claire  dans  sa  moitié  inférieure  et  grise  au-dessus;  cette 
bande  est  renflée  vers  le  milieu  du  disque. 

4  est  rosée,  aussi  sombre  que  3111  ;  d  est  très  large;  5  est  sombre,  bien 
limitée,  mais  peu  étendue. 

Le  9  novembre,  de  6h42m  à  6h48m  ;  L  =  330°4;  fig.  S. 
Ciel  serein. 

La  calotte  1  a  un  bord  concave,  s'approchant  à  droite  de  la  tache  rouge; 
celle-ci  est  au  bord  oriental. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  15 

31  est  munie  d'une  dentelure  très  noire,  dont  L  =  310°. 

La  zone  311  renferme  une  bande  fine,  plus  accentuée  à  partir  de  l'extré- 
mité de  la  dentelure  précédente,  avec  laquelle  elle  semble  en  communication; 
cette  bande  se  continue  ensuite  en  arc  et  envoie  un  second  prolongement 
vers  31,  à  la  longitude  de  338". 

La  bande  3 1 1 1  est  plus  mince  que  4. 

La  calotte  5  est  nettement  séparée  de  4  par  l'intervalle  d  très  large;  5  est 
marquée,  bien  limitée  et  bleuâtre. 

Le  9  novembre,  de  8h10m  à  S'7Sm;  L=  24°2  ;  fig.  24.  J'observe  depuis 
7h50™. 

Ciel  serein. 

Calotte  1  bordée  par  une  bande  depuis  L  =  24°,  ou  depuis  la  tache  rouge, 
dans  la  moitié  orientale  du  disque. 

31  contient  une  tache  très  noire  dont  L  =  39°;  celle-ci  suit  une  tache 
blanche  très  brillante  qui  entame  profondément  le  bord  nord  de  la  bande  31 
à  la  longitude  de  22°. 

Une  dentelure  précède  à  son  tour  la  tache  blanche  et  sa  longitude  =  18°. 

Dans  311  règne  une  bande  étroite,  renforcée  sous  la  tache  blanche,  à  partir 
de  la  dentelure,  par  conséquent. 

Entre  la  bande  31  et  cette  strie,  311  est  grisâtre  ;  entre  la  bande  fine  et 
3111,  311  est  plus  brillante. 

La  bande  3111  est  plus  fine  que  4;  d  est  très  large;  5  est  bien  limitée, 
bleuâtre. 

Le  45  novembre,  de  6h3Sm  à  6h43m;  L  =  150°;  fig.  53. 

Ciel  serein  d'abord,  puis  nuages;  le  dessin  est  resté  un  peu  incomplet. 

Calotte  polaire  1  bordée  par  une  bande  très  faible,  inclinée. 

La  zone  2  est  représentée  par  une  ombre  très  faible  qui  est  sur  le  point  de 
disparaître  au  bord  occidental  ;  ce  n'est  point  la  tache  rouge. 

La  bande  31  est  sombre,  rougeâlre. 

3 1 1 1  est  grise,  moins  foncée  que  4  ;  elle  semble  double  en  certaines  régions, 
notamment  dans  la  moitié  orientale  du  disque  et  vers  le  centre;  peut-être  y 
a-t-il  là  un  effet  de  la  bande  fine  souvent  constatée  dans  311.  Entre  cette 


46  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

bande  fine  et  3III  on  voit,  vers  le  centre,  une  ligne  brillante  dont  le  milieu 
peut  avoir  L=  4  42°. 

Une  lâche  très  noire,  dans  3 III,  à  droite  du  centre  de  Jupiter,  région  la 
plus  sombre  du  disque,  avec  la  bande  31,  correspond  à  L  =  160°. 

La  bande  4  est  rosée. 

La  calotte  li  est  bien  tranchée  et  la  zone  d  très  large. 

Le  1$  novembre,  de  9h42m  à  9*50m;  L  =  263"4. 

Ciel  serein  d'abord,  nuageux  ensuite.  Image  très  bonne,  très  calme,  mais 
on  aperçoit  peu  de  détails. 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  très  faible. 

Une  bande  fine  règne  en  311;  on  en  soupçonne  également  une,  très  fine, 
presque  imperceptible  dans  la  région  d. 

La  calotte  5  a  un  bord  convexe. 

Le  16  novembre,  de  6h33m  à  6h44m;  L  =  300°4. 

Éclaircies,  vent  fort;  bonne  image;  peu  de  détails. 

La  calotte  4,  très  faible,  est  bordée  par  une  zone  très  peu  accusée,  à  bord 
concave,  et  inclinée  par  rapport  à  l'équaleur. 

Dans  la  région  aUb  on  voit  un  espace  très  brillant,  s'étendant  entre  les 
longitudes  de  270°  et  de  310°  environ. 

Bande  fine  dans  la  zone  311. 

Calotte  o  très  marquée. 

Le  16  novembre,  de  9h8m  à  9h16m;  L  =  33°2;  fig.  2S. 

Le  dessin  a  été  complété  et  vérifié  jusqu'à  9h24m. 

Même  étal  du  ciel  et  mêmes  conditions  qu'à  l'observation  précédente. 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  faible,  partielle,  depuis  L  =  33°  jus- 
qu'au bord  oriental. 

La  tache  rouge  est  suivie  par  une  surface  brillante  s'étendant  de  L  =  34  °  à 
L  —  63°. 

Bande  31  plus  fine  vers  le  bord  occidental,  à  partir  de  L  =  3°. 

Trois  taches  blanches,  brillantes,  petites  et  assez  difficiles  à  voir  entament 
le  bord  septentrional  de  la  bande  31  ;  les  deux  premières  sont  arrondies,  la 
troisième  elliptique;  elles  répondent  à  L  =  43°,  24°,  40°. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  17 

Celle  fois,  par  une  exception  remarquable,  la  zone  311  esl  très  claire. 
La  bande  3111  esl  d'un  rose  plus  foncé  que  4. 

La  calolle  5  est  étendue  el  plus  marquée  que  4;  la  séparation  d  est  assez 
étroite. 

Le  il  novembre,  de  9hî8"'  à  9x'2Gm;  L  =  489°7  ;  fig.  64.  —  Je  continue 
l'observation  jusqu'à  9h34u\ 

Éclaircies,  vent;  très  bonnes  images. 

Calolle  1  peu  étendue,  bordée  par  une  bande  très  faiblement  rosée, 
arquée  et  munie  d'une  dentelure  dont  L  =  167°. 

A  9h44m,  la  bande  longeant  la  calolle  1  était  devenue  parfaitement 
rectiligne. 

31  est  très  sombre  et  faiblement  rosée  ;  elle  s'amincit  vers  le  bord  occidental 
à  partir  de  L  =  194°;  elle  esl  munie  de  deux  dentelures  :  la  première  dont 
L  =  194°,  la  seconde  sous  forme  de  tache  très  noire,  dont  L  =  216°. 

La  région  311  contient  une  tache  blanche,  brillante,  elliptique,  inclinée, 
dont  L  =  188°;  elle  esl  couchée  le  long  et  à  droite  d'une  expansion  de  3 1 1 F . 

Bande  3III,  rosée,  claire,  inférieuremenl;  très  large,  se  prolongeant  en 
gris  le  long  de  la  tache  blanche,  à  la  longitude  de  172°.  Une  bande  très  fine 
règne  au-dessus  de  3III,  dans  la  moitié  orientale  du  disque,  depuis  la  tache 
blanche  jusqu'à  L  =  224°;  à  partir  de  celle  longitude,  3 1 II  est  surmontée 
d'une  zone  grise  jusqu'au  bord  oriental.  Entre  celte  bande  très  fine 
et  3111,  on  voit  un  espace  clair  allongé  qui  a  pour  son  milieu  une  longitude 
de  211°. 

4  est  rosée  claire,  s' amincissant  vers  le  bord  occidental,  à  partir  de 
L  =  479°. 

Calolle  5  de  plus  en  plus  accentuée  à  mesure  qu'on  s'approche  du  pèle. 

Le  18  novembre,  de  6h2Sm  à  6h32m;  L  =  235°3;  fig.  74. 
Le  dessin,  exécuté  de  ()''25m  à  6l'32,n  pour  fixer  la  position  des  détails,  a 
été  continué  el  complété  jusqu'à  7h2'u. 

Ciel  serein,  excellente  image,  surtout  à  7h2m. 

Calotte  1  bordée  par  une  bande  très  faible  avec  dentelure  dont  L  =  245°. 
Tome  XLVIL  3 


18  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

La  région  a'ïb  est  ombrée  près  du  bord  occidental;  a'ib  est  plus  brillante 
que  c. 

31  est  d'un  rose  foncé  et  munie  de  trois  dentelures  dont  L  =  223", 
255°,  280°. 

Dans  311  on  voit  une  tache  blanche,  brillante,  elliptique,  parallèle  à 
l'équaleur  et  dont  L  =  240°;  elle  est  située  entre  les  deux  premières  dents 
de  31;  on  remarque  aussi  la  bande  très  fine  qui  envoie  trois  prolongements 
dans  la  direction  des  trois  dentelures  de  31. 

3111  s'amincit  vers  le  bord  oriental. 

31 II  et  4  sont  doubles,  formées  d'une  bande  rose  en  dessous  et  d'une  bande 
grise  au-dessus  (vu  à  7h2m). 

Cette  fois  la  région  d  renferme  une  bande  fine  très  délicate,  mais  certaine, 
vue  à  7h2m. 

Le  18  novembre,  de  8h57m  à  8h5/'";  L  =  34  7°3;  fig.  I. 

Dessin  confirmé  jusqu'à  8ho9m.  Image  très  bonne  d'abord,  se  troublant 
de  plus  en  plus  à  la  fin. 

Calotte  1  bordée  par  une  bande  arquée,  concave;  l'ombre  du  satellite  III  se 
projette  près  du  bord  de  la  planète,  elle  est  visiblement  elliptique.  Tache 
rouge  au  bord  oriental. 

La  région  311  renferme  de  nombreux  détails  trop  difficiles  à  préciser,  et 
une  bande  fine  vue  avec  grande  certitude. 

La  bande  31 II  est  rouge  sombre. 

4  est  rose;  dans  la  région  d,  je  vois,  pendant  un  moment  seulement, 
mais  d'une  façon  tout  à  fait  certaine,  une  bande  excessivement  fine. 

Le  19  novembre,  de  ShS9m  à  6u7m  ;  L  =  10°5;  fig.  15. 

L'observation  a  été  continuée  jusqu'à  6h30m. 

Serein,  mais  image  baveuse. 

La  calotte  1  est  bordée  à  l'Orient  par  une  bande  commençant  à  la  tache 
rouge,  c'est-à-dire  à  la  longitude  de  30°. 

31  est  grise  et  moins  foncée  que  3111;  il  y  a  deux  dentelures,  dont 
L  =  17°  et  35°. 

Dans  311,  on  voit  deux  taches  blanches,  brillantes,  quoique  très  faibles;  la 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  19 

seconde  correspond  à  l'intervalle  des  dentelures  précédentes;  leurs  centres 
ont  pour  L  :  6°  et  26°;  elles  sont  allongées  dans  le  sens  de  Péquateur  et 
elliptiques. 

On  voit  aussi,  dans  celle  zone,  une  bande  fine  très  faible,  un  peu  douteuse, 
qui  traverse  tout  le  disque. 

3111  est  rouge  foncée,  c'est  la  bande  la  plus  sombre  celte  fois;  elle  s'amincit 
vers  les  deux  bords  du  disque,  ayant  sa  plus  grande  extension  vers  le  Sud 
à  la  longitude  de  10"  environ. 

i  est  rosée;  dans  la  zone  d,  on  voit,  à  6h30m,  une  bande  excessivement 
fine,  à  peine  perceptible. 

Le  19  novembre,  de  8*1 5m  à  8h27m;  L  =  93°9  ;  fig.  59. 

Le  dessin  a  été  complété  ensuite  jusqu'à  8''40m. 

Image  troublée;  les  détails  de  311  n'ont  pu  èlre  remarqués  que  grâce  à 
l'emploi  du  diaphragme  réduisant  l'ouverture  de  l'objectif  à  77mm,5;  de  cette 
façon  ces  détails  se  voient  d'une  façon  persistante. 

1  renferme  un  espace  clair  dont  le  milieu  peut  correspondre  à  L  =  86°; 
le  bord  arqué  de  la  calotle  est  muni  d'une  dentelure  dont  L  =  11 9°. 

Je  soupçonne  encore  une  trace  de  la  tache  rouge  au  bord  occidental. 

Dans  311,  on  voit  une  petite  bande,  au  centre,  de  L  =  84.°  à  L  =  104°. 

Une  bande  fine  va  du  bord  occidental  à  L  =  119°,  c'est-à-dire  jusqu'à  la 
tache  brillante. 

Entre  la  bande  fine  et  311 1  se  voient  deux  stries  lumineuses  dont  le 
milieu  a  pour  L  :  93°  et  108°. 

La  grande  tache  blanche,  de  forme  elliptique, inclinée,  a  pour  longitude  135°. 

La  bande  311 1  est  rosée,  avec  tache  très  sombre,  dont  L=  128°.  La 
largeur,  plus  grande  au  centre  qu'aux  bords,  de  cette  bande,  a  sensiblement 
augmenté  depuis  5h59m,  tandis  que  la  nuance  en  est  devenue  moins  sombre. 

Le  21  novembre,  de  6h10m  à  0b/Sm;  L  =  317°3;  fig.  2. 
Observation  continuée  jusqu'à  6h19m. 
Courtes  éclaircies,  image  mauvaise,  ondulante,  vent. 
La   calotle   1    est  bordée   par  une   bande  arquée,  avec   dentelure   dont 
L  =  309°. 


20  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Je  soupçonne  la  lâche  rouge  au  bord  oriental. 
La  bande  3111  est  étroite. 

Le  21  novembre,  de  8h26m  à  8h36m;  L  =  41°;  fig.  26.  L'observation  a 
été  complétée  jusqu'à  8h53m. 

Image  admirablement  nette  et  calme,  mais  le  vent  et  les  nuages  gênent 
beaucoup. 

La  calotte  4  est  bordée  par  une  bande  fort  marquée,  surtout  depuis  la 
tache  rouge  (L  =  31°)  jusqu'au  bord  oriental;  celle  bande  semble  loucher  la 
tache.  Celle-ci  est  suivie  par  une  surface  brillante  qui  échancre  la  bande; 
le  centre  de  celle  surface  a  pour  L  :  44°. 

31  a  trois  dentelures,  dont  L  =  26°,  43°,  68°. 

Dans  la  région  311,  on  voit,  enlre  les  deux  premières  dentelures,  un 
espace  peu  brillant,  et,  entre  les  deux  dernières,  une  ligne  brillante  inclinée, 
longeant  et  précédanl  la  dernière  dentelure  sous  forme  de  tache  blanche 
allongée.  Les  milieux  de  ces  espaces  clairs  ont  respectivement  pour  L  :  34° 
et  57°. 

Une  bande  fine  règne,  avec  quelques  interruptions  très  difficiles  à  préci- 
ser, de  l'un  à  l'autre  bord  du  disque,  en  s'accenluant  sous  les  taches  claires. 

Le  25  novembre,  de  8h5m  à  8h44m;  L  =  328°5;  fig.  4. 

Observation  continuée  jusqu'à  8''36m;  serein  d'abord,  puis  nuageux. 

La  calotte  \  est  1res  faible,  à  bord  concave  aboutissant  à  droite  à  la  tache 
rouge.  Celle-ci  est  précédée  d'une  région  très  brillante,  étincelante,  appelant 
l'attention,  s'étendanl  en  partie  sous  la  tache,  dans  la  zone  b,  par  conséquent. 
Le  milieu  de  celle  région  brillante  correspond  à  L  =  24°. 

31  est  plus  mince  aux  deux  bords  du  disque,  avec  proéminence  du  côté 
septentrional  et  dont  L=  306°. 

La  bande  fine  de  311  est.  trop  difficile  à  dessiner  avec  détails. 

3 1 II  est  rosée,  1res  foncée,  plus  étroite  que  31  et  4,  plus  foncée  que  4; 
elle  s'amincit  vers  les  bords. 

Le  25  novembre,  de  9hMm  à  9h28m;  L  =  12°3  ;  fig.  /7. 
•;  L'observation  a  été  continuée  jusqu'à  9h45m. 

Vent  et  nuages  par  momenls;  belle  image;  bonne  observation. 


DE  LA  PLANÈTE  JUPITER.  21 

La  calotte  1  esl  bordée  par  une  bande  depuis  la  tache  rouge  (L  =  12°), 
qu'elle  semble  toucher,  jusqu'au  bord  oriental. 

La  tache  rouge  est  précédée  et  suivie  par  deux  espaces  très  brillants,  le 
premier  dont  L  =  5°,  le  second  dont  L  =  52°  ;  le  premier  s'avance  sous  la 
tache. 

La  bande  31  semble  inclinée  par  rapport  à  l'équateur,  à  9hi  4m  ;  mais  il  y 
a  peut-être  là  une  illusion  d'optique  provenant  des  (rails  sombres  inclinés, 
si  visibles,  surtout  à  la  fin  des  observations,  entre  les  bandes  31  et  3111. 

La  bande  31  esl  munie  de  cinq  dentelures,  dont  la  troisième  et  la  qua- 
trième sont  très  apparentes;  ces  dentelures  se  prolongent  dans  les  traits  incli- 
nés dont  il  vient  d'être  question.  Les  longitudes  de  ces  cinq  dents  sont  :  347", 
9°,  19°,  32°,  57°. 

Dans  la  région  311  se  voient  trois  taches  blanches  situées  entre  les  quatre 
dernières  dentelures  et  correspondant  à  L=  13°,  25°,  46°.  Ces  taches  sont 
peu  brillantes,  les  deux  premières  sont  arrondies,  la  troisième  est  allongée 
et  un  peu  inclinée. 

De  fines  bandes  inclinées  partent  des  dentelures  signalées. 

3 1 1 1  est  rosée,  sombre,  plus  foncée  que  4  et  plus  large  qu'à  8h3m. 

Dans  la  région  d,  on  voit  une  bande  très  fine  et  douteuse. 

Le  24  novembre,  de  6h44m  à  7h2m;  L  =  73°4;  fig.  33. 

Nébuleux;  vent;  images  calmes  mais  faibles  et  insuffisantes;  les  couleurs 
ne  sont  pas  perceptibles,  à  l'exception  de  celle  de  la  tache  rouge. 

Calotte  \  très  faible,  bordée  par  une  bande  inclinée. 

Tache  rouge  au  bord  occidental;  cette  fois  elle  ne  parait  pas  suivie  d'une 
tache  brillante. 

Dans  la  région  311  on  voit  deux  parties  claires  s'étendant  l'une  de 
L  =  54°  au  bord  occidental,  l'autre  de  L  =  88°  au  bord  oriental. 

Une  bande  partielle  très  fine  s'étend  de  l'une  à  l'autre  de  ces  régions 
claires  en  passant  par  le  méridien  central. 

Le  bord  sud  de  3111  se  relève  au  milieu  du  disque  pour  atteindre  son 
point  culminant  dans  le  méridien  central  et,  sous  l'arc  ainsi  formé,  on 
remarque  une  ligne  claire,  dont  le  milieu  a  pour  L  :  73°. 


22  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Le  24  novembre,  de  8h37m  à  8h53m;  L  =  1  il°l  ;  fig.  52. 

Mêmes  conditions  qu'à  6h44ro  ;  très  bon  dessin  ;  couleurs  à  peine  percep- 
tibles. 

Calotte  1  à  bord  arqué,  très  faible  ;  aucune  bande  accusée  ne  la  termine. 

Une  région  brillante  règne  dans  «26,  depuis  L  =  153°  jusqu'au  bord 
oriental. 

31  a  une  dentelure  dont  L  =  151°. 

311  est  ombrée  près  du  bord  occidental;  cette  région  contient  une  tache 
très  brillante,  qui  étincelle  par  moments  à  la  longitude  de  144°,  et  qui  se 
prolonge  dans  une  position  inclinée,  le  long  de  la  dentelure  de  31  jusqu'à 
L  =  156°. 

La  bande  31 II  est  rougeâtre  ;  elle  a  deux  expansions  marquées  :  l'une  dont 
le  point  culminant  se  trouve  à  la  longitude  de  133°  et  qui  précède  immédiate- 
ment la  tacbe  brillante  de  311,  et  la  seconde  dont  L  =  188°. 

La  bande  4  est  rosée  également. 

Dans  la  zone  d,  on  voit  une  région  très  brillante  s'étendant  de  L  =  108° 
à  L  =  171°. 

La  calotte  5  est  bordée  par  une  bande  excessivement  fine,  restée  un  peu 
douteuse. 

Le  27  novembre,  de  6h44m  à  6b50m;  L  =  161°3;  fig.  58. 
Vent  violent  ;  image  très  bonne,  mais  dessin  seulement  approché. 
Une  bande  longe  le  bord  de  la  calotte  1. 

La  région  311  est  grisâtre.  La  bande  3111  a  une  proéminence  marquée  vers 
le  méridien  central;  son  point  culminant  a  pour  L  :  159°. 
Les  bandes  31  et  311 1  sont  également  sombres. 

Le  3  décembre,  de  6h7m  à  6h  10m  ;  L  =  321°1  ;  fig.  3. 
Observation  et  dessin  inachevés  à  cause  des  nuages. 
Une  bande  fort  faible  el  arquée  longe  la  calotte  1. 
La  région  a26  est  beaucoup  plus  large  au  bord  oriental  qu'au  bord  occi- 
dental à  cause  de  la  position  inclinée  de  celte  bande. 
Tache  rouge  au  bord  oriental. 
La  bande  31  a  une  dentelure  dont  L  =  326°. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  23 

Dans  311,  on  voit  au  moins  une  tache  blanche  dont  la  position  n'a  pu 
être  fixée  à  cause  des  nuages  survenus;  on  voit  aussi  une  bande  fine  parcou- 
rant une  partie  du  disque. 

Bande  très  fine  et  très  certaine  dans  la  région  d. 

Les  couleurs  ne  sont  pas  perceptibles. 

Le  9  décembre,  de  8h44m  à  Sh2/m;  L  =  222°;  fig.  69.  L'observation  a  été 
continuée  jusqu'à  8h31m. 

Éclaircies  plus  ou  moins  nébuleuses;  bonne  image. 

La  calotte  1  est  faible,  bordée  par  une  bande  légèrement  arquée,  et  ren- 
ferme une  région  plus  brillante  au  bord  occidental. 

La  région  a26  est  très  brillante. 

La  bande  31  a  une  dentelure  très  noire  dont  L  =  21  7°. 

Dans  la  région  311  règne  une  bande  fine  plus  accusée  sous  la  dentelure. 

La  bande  3111  passe  contre  le  centre  par  son  bord  méridional;  elle  est 
rosée,  foncée,  étroite. 

La  bande  4  est  rosée,  plus  large  que  3111. 

La  calotte  5  est  mal  limitée,  mais  nettement  séparée  de  4  par  la  région  d 
très  large. 

J'ai  encore  observé  de  8h47m  à  8h56m;  l'image  était  magnifique,  le  ciel 
beaucoup  plus  découvert;  l'existence  de  la  bande  fine  dans  311  a  été  pleine- 
ment confirmée;  on  y  soupçonnait  des  interruptions  très  difficiles  à  voir;  et 
la  calotte  polaire  5  semblait  encore  mal  limitée.  Dans  ces  circonstances  favo- 
rables, je  n'ai  pas  remarqué  de  trace  de  bande  fine  dans  la  région  (/. 

Le  12  décembre,  de  5h22m  à  5h35m;  L  =  211°3;  fig.  68.  Observation 
continuée  jusqu'à  5h48m. 

Éclaircies  toujours  nébuleuses;  image  faible,  observation  des  détails  diffi- 
cile; néanmoins  bon  dessin. 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  à  peine  indiquée  mais  arquée. 

La  bande  31  est  munie  de  trois  dentelures  très  noires,  apparaissant  d'abord 
comme  des  taches  ou  des  points  noirs;  leurs  longitudes  sont  :  214°,  226°, 
241°.  La  nature  de  ces  taches  n'a  été  reconnue  qu'à  Sh48. 

Une  bande  fine  règne  dans  311,  marquée  surtout  sous  les  deux  premières 


21  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

dentelures,  entre  les  longitudes  de  204°  et  de  231°;  mais  les  relations 
de  cette  bande  avec  les  dentelures  et  aussi  sa  continuité  sont  restées  dou- 
teuses. 

La  bande  3111  est  plus  mince  et  plus  foncée  que  4. 

La  calotte  5  est  mal  limitée. 

Le  12  décembre,  de  8b38m  à  8h45m;  L  =  328°.  Observation  commencée 
depuis  8''13m. 

Serein;  l'image  est  tellement  mauvaise  qu'un  dessin  complet  est  impos- 
sible; je  n'obtiens  un  résultat  passable  qu'en  diaphragmant  l'objectif.  Je  ne 
vois  avec  assurance  que  3I,  3 III  et  4,  la  première  grise  foncée,  les  deux 
autres  roses. 

31  est  munie  d'une  dentelure  à  la  longitude  de  342°,  se  recourbant  vers 
l'Est  et  se  prolongeant  en  une  bande  fine  jusqu'à  L=  12°. 

Le  18  décembre,  de  4bS9m  à  ùh10m;  L  =  19°5  ;  fig.  21.  L'observation  a 
été  continuée  jusqu'à  5h41tn. 

Ciel  serein  d'abord;  puis  des  nuages  passent;  vent;  image  très  belle. 

Couleurs  peu  sensibles. 

La  calotte  1  contient  une  région  claire  et  est  bordée  par  une  bande  qui 
présente  une  concavité  accusée  le  long  du  bord  de  la  tache  rouge. 

La  zone  aUb  est  un  peu  plus  brillante  à  l'orient  de  la  tache  rouge,  par 
conséquent  à  partir  de  L  =  35°  jusqu'au  bord  oriental. 

La  bande  31  est  un  peu  plus  large  à  droite  qu'à  gauche. 

La  région  311  présente  des  tronçons  de  bande  fine  reliés  par  une  sorte 
d'arc  ou  de  pont  dont  la  forme  est  très  caractéristique;  la  longitude  du 
milieu  de  cet  arc  est  à  peu  près  32°. 

Le  18  décembre,  de  6h33m  à  6h50m;  L=  78°2;  fig.  35. 

Serein. 

Calotte  1  bordée  par  une  bande  faible,  arquée,  avec  dentelure  dont 
L  =  415°. 

La  tache  rouge  est  an  bord  occidental  ;  elle  n'est  pas  suivie,  celte  fois,  par 
un  espace  plus  brillant. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  25 

La  bande  31  est  munie  de  trois  dentelures  aux  longitudes  de  68°,  91", 
128°.  La  deuxième  se  présente  sous  forme  de  taehe  très  noire. 

Dans  311,  on  voit  deux  lâches  blanches,  allongées,  parallèles  à  l'équaleur  : 
la  première,  plus  brillante,  entre  les  deux  premières  dentelures,  et  dont  le 
milieu  a  pour  L  :  80°;  la  seconde,  moins  éclatante,  entre  la  2e  et  la  3e  dente- 
lure, et  dont  le  milieu  a  pour  L  :  4  0S°. 

Traces  de  bande  fine,  d'abord  à  la  longitude  de  54",  puis  sous  les  deux 
taches  blanches. 

La  calotte  -5  présente  à  son  bord  une  proéminence  remarquable,  plus 
sombre,  dont  le  point  culminant  a  pour  L  :  90°. 

Couleurs  très  faibles. 

Le  18  décembre,  de  8h18m  à  8h24m;  h  =  138°3;  fig.  51.  Observation 
continuée  jusqu'à  8h28m. 

Serein,  mais  vent,  néanmoins  bonne  observation. 

La  bande  qui  longe  la  calotte  polaire  1,  arquée  depuis  le  bord  occidental, 
prend  une  direction  rectiligue  depuis  L=  160°,  en  devenant  beaucoup  plus 
sombre  en  ce  point,  et  se  continue  ainsi  jusqu'au  bord  oriental. 

La  bande  31  a  une  dentelure  dont  L  =  100°. 

Dans  311  on  voit  une  tache  blanche  près  du  bord  occidental,  précédant 
celle  dentelure  ;  sa  longitude  très  approximative  est  voisine  de  88°. 

Une  bande  fine  parcourt  la  plus  grande  partie  de  la  zone. 

La  bande  3 1 II  est  étroite. 

La  région  d  est  beaucoup  plus  étroite  que  lors  des  deux  précédentes 
observations  du  même  jour. 

Colorations  faibles. 

Le  19  décembre,  de  Sh5m  à  5h16m;  L  =  173°;  fig.  62.  Observation 
continuée  jusqu'à  5''19m. 

Serein. 

La  calotte  polaire  1  est  assez  claire. 

La  bande  longeant  1  est  presque  recliligne  de  L  =  136°  jusqu'au  bord 
oriental,  tandis  que  de  la  même  longitude  au  bord  occidental  elle  se  relève 
en  arc  très  accusé,  déterminant  ainsi  une  dentelure  à  cette  longitude. 
Tome  XLV11.  4 


26  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Bande  31  munie  de  deux  dentelures,  la  première  très  noire  ayant  L  =  1  72°, 
la  seconde  plus  claire  dont  L  =  189°. 

Dans  311  on  ne  voit  pas  de  taches  blanches  proprement  dites  entre  les 
dentelures.  Il  y  a  une  faible  bande  interrompue  dont  les  tronçons  semblent 
en  rapport  avec  ces  dentelures. 

Une  bande  très  fine,  noire,  borde  la  calotte  polaire  5. 

Colorations  faibles. 

Le  20  décembre,  de  6h25m  à  6h52m;  L  =  10°6;  fig.  16.  Observation 
continuée  jusqu'à  6h45m. 

Serein,  puis  de  plus  en  plus  nuageux;  finalement  couvert;  éclairs  depuis 
6h32m;  vent.  Bonne  image. 

Calotte  1  en  partie  claire,  limitée  par  une  bande  interrompue  sous  forme 
de  tache  à  la  longitude  de  354°  ',  puis  sous  forme  de  zone  sombre  depuis  la 
tacbe  rouge  (L  =--  4-0°)  jusqu'au  bord  oriental. 

Tache  rouge  précédée  et  suivie  par  des  régions  claires  et  brillantes;  la 
première,  qui  précède,  s'avance  sous  la  tacbe. 

La  bande  31  est  écbancrée  à  la  longitude  de  69°  par  une  tache  blanche, 
brillante,  située  près  du  bord  oriental. 

Dans  la  zone  311,  on  retrouve  les  tronçons  de  bande  fine  reliés  par  le 
pont  ou  l'arc  dont  il  a  été  question  plus  haut  (18  déc.  4ho9m).  Le  milieu  de 
cet  arc  a  pour  L  :  20°.  Il  s'est  visiblement  avancé  par  rapport  à  fa  tache 
rouge  depuis  le  18;  j'ai  porté  une  attention  spéciale  à  la  position  relative  des 
deux  tacbes. 

3111  est  toujours  plus  étroite  que  4. 

Le  20  décembre,  de  8h15m  à  8h29m;  L  =  79°8,  fig.  36. 

Serein,  mais  le  vent,  en  agitant  l'instrument,  rend  le  dessin  difficile  et  un 
peu  incomplet;  nuages  ensuite. 

Calotte  1  bordée  par  une  bande  complète,  inclinée. 

La  tache  rouge  est  au  bord  occidental,  sans  région  plus  brillante  à 
sa  suite; 

'  Cette  tache  présente  une  grande  analogie  avec  celle  que  M.  BARNAnn,  de  Nashville  (E.  U),  a 
observée  en  1880,  sous  la  même  latitude.  (Lettre  de  M.  Barnard.) 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  27 

La  bande  31  a  trois  dentelures  aux  longitudes  de  59°,  84°  et  104°.  La 
dentelure  du  milieu  est  très  marquée  et  noire. 

Dans  la  zone  311  sont  deux  taches  blanches  assez  brillantes,  placées 
entre  les  dentelures  signalées  plus  haut,  allongées  parallèlement  à  l'équaleur; 
la  seconde  est  plus  courte;  leurs  longitudes  sont  :  72°  et  92°. 

Une  bande  fine  règne  surtout  sous  les  taches  blanches. 

La  calotte  5  offre,  à  son  bord,  une  proéminence  sombre,  marquée,  dont  le 
point  culminant  a  une  longitude  d'environ  96°. 

Il  est  impossible  de  comparer  les  dessins  du  4  8  décembre  à  6h33m  (fig.  35) 
et  du  20  décembre  à  8h4  5m  (fig.  36),  sans  admettre  que  les  denlelurçs 
de  31,  les  deux  taches  blanches,  d'une  part,  la  tache  rouge  et  la  proéminence 
de  la  calotte  boréale,  de  l'autre,  ont  changé  de  position  relative.  Le  4  8,  la 
dentelure  médiane  la  plus  foncée  était,  à  fort  peu  près,  à  la  même  longitude 
que  la  protubérance  de  la  calotte  5;  le  20,  la  longitude  de  la  dentelure  a 
évidemment  beaucoup  diminué  par  rapport  à  celle  de  la  proéminence. 

A  l'inspection  de  ces  deux  dessins,  on  est  porté  à  croire  que  la  bande  31 
et  les  taches  blanches  sont  animées  d'un  mouvement  commun  plus  rapide  que 
celui  de  la  tache  rouge  et  de  la  calotte  5. 

La  comparaison  des  dessins  du  48  décembre  à  4h59m  (fig.  21)  et  du  20 
à  6b23m  {fig.  16)  conduit  à  la  même  conclusion  d'un  mouvement  de  la  bande 
311  plus  rapide  que  celui  de  la  tache  rouge,  puisque  la  tache  en  forme  de 
point  que  contiennent  les  dessins  de  ces  dates  s'est  visiblement  avancée  par 
rapport  à  la  tache  rouge. 

Le  21  décembre,  de  8b19m  à  8h31m;  L  =  232";  fig.  73. 

Toujours  plus  ou  moins  nuageux;  mauvais. 

La  calotte  4  est  bordée  par  une  bande  complète. 

Il  est  impossible  de  dessiner  avec  certitude  les  détails  de  31 1  qui  se 
manifestent  d'une  façon  trop  fugitive. 

On  voit,  dans  celle  zone,  une  bande  confuse,  étroite,  munie  d'une  proé- 
minence voisine  de  L  =  227°. 

Les  bandes  3111  et  4  sont  très  roses  et  plus  larges  qu'à  l'ordinaire. 

L'intervalle  (/  est  étroit. 


28  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Le  22  décembre,  de  4h$S">  à  5h42m;  L  =  260°6  ;  fig.  80. 

J'ai  continué  à  observer  jusqu'à  5h18m. 

Observation  difficile;  images  constamment  affaiblies  et  voilées  par  les 
vapeurs;  néanmoins  très  bon  dessin;  les  détails  font  nécessairement  défaut. 

La  calotte  4  est  bordée  par  une  bande  inclinée. 

La  bande  31  est  grise,  à  peine  plus  sombre  (pie  3111,  avec  dentelure  dont 
L  =  270°. 

Dans  311,  on  voit  un  fragment  de  bande  étroite,  sous  la  dentelure,  à  la 
longitude  de  272"  et  également  entre  L  =  282°  et  L  =  315°.  Ces  deux 
fragments  apparaissent  comme  deux  petits  traits  dont  le  second  a  été  bien 
vu  seulement  vers  5h48m. 

3111  est  rose,  plus  large  dans  la  moitié  occidentale  du  disque  jusqu'à 
L  =  245». 

Calotte  5  plus  sombre  que  d'ordinaire. 

Le  22  décembre,  de  SuS9m  à  6h40m;  L  =  297»5,  fig.  86. 

Mêmes  conditions  qu'à  4h55m;  observation  difficile,  mais  très  digne  de 
confiance  pourtant. 

La  bande  qui  longe  la  calotte  4  a  une  concavité  marquée. 
'  La  bande  31  est  plus  noire  et  plus  large  du  bord  oriental  jusqu'à  L  =  289°; 
elle  s'affaiblit  et  s'amincit  vers  le  bord  occidental  à  partir  de  cette  longitude, 
où   elle  est  peut-être  même  interrompue.   En  tous  cas,  à  la  longitude  de 
289°,  il  y  a  un  brusque  changement  de  nuance  dans  la  bande. 

La  bande  fine  de  311  est  restée  douteuse. 

La  région  (/  est  très  large. 

De  8h6'n  à  8h24m,  l'image  est  trop  mauvaise  pour  permettre  de  dessiner; 
je  constate  le  passage  de  la  tache  rouge  et  je  puis  m'assurer  qu'une  tache 
blanche,  située  sous  la  bande  noire  31,  suit  de  très  près  l'extrémité  orientale 
de  la  tache  rouge  et  se  trouve  encore  assez  près  du  bord  oriental  du 
disque. 

J'ai  encore  essayé  d'observer  après  9  heures,  mais  une  image  détestable 
a  empêché  tout  résultat. 

Le  23  décembre,  de  4hù4m  à  Sh7m  ;  L  =  49°3  ;  fig.  29. 

L'observation  a  été  commencée  à  4''30m  ;  mais  l'image  a  été  si  mauvaise 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  29 

que  je  n'ai  pu  faire  le  dessin  qu'à  4h54m.  Encore  celui-ci  est-il  resté  très 
imparfait. 

Serein. 

Une  bande  complète,  un  peu  arquée,  longe  la  calotte  1  ;  elle  semble 
toucher  la  tache  rouge.  Celle-ci  n'est  pas  suivie  d'un  espace  brillant. 

La  bande  31  est  très  noire  vers  le  méridien  central;  elle  devient  brusque- 
ment moins  foncée  à  la  longitude  de  34°,  et  jusqu'au  bord  occidental;  cette 
diminution  d'intensité  dans  31  est  tellement  brusque  que  l'on  croirait  à  une 
solution  de  continuité.  Par  moments,  la  région  noire  apparaît  comme  une 
tache  isolée. 

Dans  311,  on  croit  voir  deux  taches  blanches,  faibles,  très  peu  brillantes, 
qui  entament  la  bande  31  à  la  longitude  de  20°  et  à  celle  de  31°,  c'est-à-dire 
dans  un  lieu  précédant  immédiatement  la  région  sombre  de  31.  Ces  deux 
taches  blanches  sont  un  peu  en  retard  par  rapport  au  milieu  de  la  tache 
rouge. 

Le  23  décembre,  de  6h8m  à  6hi '8m  ;  L  =  93°1  ;  fig.  38.  Observation  con- 
tinuée jusqu'à  6h23m. 

Serein;  image  détestable;  je  ne  parviens  à  faire  un  dessin  qu'en  diaphrag- 
mant l'objectif,  réduit  ainsi  à  77mn,,5  d'ouverture. 

La  bande  de  la  calotte  1  est  arquée. 

La  bande  31  a  une  dentelure  bien  marquée  dont  L  =  93°;  une  trace  de 
dentelure  apparaît  aussi,  très  faible,  en  L  =  63°. 

En  311  on  soupçonne  une  tache  claire  entre  les  deux  dentelures  de  31  ;  sa 
longitude  serait  78°. 

La  calotte  5  a  une  proéminence  marquée,  son  point  culminant  ayant  pour 
longitude  93°.  C'est  évidemment  la  proéminence  observée  déjà  les  18  décem- 
bre, à  6h33"',  et  20  décembre  à  8h15'n. 

De  7b34m  à  7h59m,  image  trop  mauvaise;  je  ne  vois  pas  de  taches 
blanches. 

Le  24  décembre,  de  tfh/3m  à  6]'28m;  L  =  248°;  fig.  77.  Observation 
commencée  à  5h54m. 

Serein,  mais  images  très  mauvaises;  je  ne  parviens  à  compléter  mon 
dessin  qu'en  diaphragmant  l'objectif  et  de  6h13n'  à  6b^8m. 


50  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Une  bande  à  peine  distincle  borde  la  calotte  1  ;  peut-être  est-elle  très 
légèrement  arquée? 

L'ombre  du  Satellite  I  se  projette  sur  alb  près  du  bord  oriental. 

La  bande  31  a  une  dentelure  dont  L  =  213°.  Une  seconde  dentelure  est 
soupçonnée  à  la  longitude  de  238°. 

Dans  la  bande  311  on  voit  des  espaces  clairs  au  nombre  de  trois  :  4°  pré- 
cédant la  première  dentelure,  à  la  longitude  de  193°;  2°  entre  les  deux  den- 
telures, à  la  longitude  de  229°,  et  3°  suivant  la  deuxième  dentelure  à  la 
longitude  de  255"  ;  ce  ne  sont  pas  des  taches  blanches  et  brillantes  propre- 
ment dites. 

Au-dessous  de  ces  régions  claires  règne  une  zone  grisâtre  qui  semble 
reposer  sur  la  bande  3III;  généralement  la  région  de  311  qui  repose  sur  3III 
est  plus  claire  que  la  région  qui  touche  31,  la  séparai  ion  entre  ces  deux 
zones  d'éclat  différent  se  faisant  par  la  bande  fine  souvent  signalée  ;  mais 
aujourd'hui  l'on  constate  que  la  région  longeant  immédiatement  3III  est  plus 
sombre,  au  contraire. 

Dans  cette  ligne  sombre  on  dislingue,  parlant  de  la  première  dentelure, 
une  portion  de  bande  1res  noire;  celle-ci  s'étend  jusqu'à  la  longitude  de  la 
deuxième  dentelure,  bornant  ainsi  au  Nord  l'espace  clair,  ou  tache  blan- 
châtre, signalé  entre  les  deux  dentelures. 

Les  bandes  3III  et  4  sont  d'un  rose  très  faible  ;  la  région  d,  séparant  4 
de  5,  est  très  large. 

Le  30  décembre,  de  4h2/ro  à  4b2Sm;  L  =  359°4;  fig.  H.  Observation 
continuée  jusqu'à  5h34m. 

Ciel  serein,  léger  brouillard;  clair  de  lune;  image  d'une  admirable  netteté. 

Calotte  1  divisée  en  deux  parties  par  une  zone  brillante  qui  en  sépare 
complètement  une  bande  sombre  très  légère;  celle-ci  est  munie  d'une  dente- 
lure précédant  l'extrémité  occidentale  de  la  tache  rouge,  dentelure  plus 
sombre,  sous  forme  de  tache  isolée,  dont  L  =  356°.  Cette  bande  contourne 
la  tache  rouge  au  Sud  et  semble  presque  en  contact  avec  elle. 

La  tache  rouge  est  clairement  terminée  en  pointe  à  son  extrémité  occi- 
dentale; elle  est  précédée  et  suivie  par  des  régions  brillantes  très  marquées; 
ce  sont  les  surfaces  les  plus  brillantes  du  disque. 


DE  LA  PLANÈTE  JUPITER.  31 

La  bande  31,  grise,  présente  cinq  dentelures  dont  L  =  327°,  337°,  3°, 
34°,  51°.  Son  bord  méridional,  d'antre  part,  offre  une  saillie  en  arc  à  la 
longitude  de  42°,  c'est-à-dire  entre  les  deux  dentelures  les  plus  orientales. 

Entre  ces  dentelures  on  voit  quatre  régions  claires,  dont  les  deux  dernières, 
surtout,  sont  de  véritables  taches  blanches  ;  ces  régions  sont:  1°  à  la  longi- 
tude de  334°,  petite  tache  blanchâtre;  2°  à  la  longitude  de  352°,  tache 
claire  plus  allongée;  3°  L=19°,  assez  belle  tache  blanche  allongée; 
4°  L  =  44°,  tache  blanche  arrondie,  vue  seulement  un  peu  avant  4h48m. 

A  la  suite  de  la  quatrième  tache  blanche,  la  bande  31  est  brusquement 
interrompue  h  une  longitude  qui  peut  correspondre  à  54°;  puis  la  bande  se 
continue,  mais  plus  faiblement  accusée. 

Sous  les  taches  blanches  régnent  de  fins  tronçons  de  bande  semblant  partir 
des  dentelures  et  se  dirigeant  vers  l'Est,  avec  une  inclinaison  marquée  par 
rapport  à  l'équateur;  cet  aspect  rappelle  celui  du  23  novembre,  à  9h14m, 
fig.  17,  comparable  sous  plus  d'un  rapport  avec  le  dessin  d'aujourd'hui. 

La  bande  311  est  claire  sous  ces  tronçons  de  bande  fine. 

3III  est  rosée  foncée,  mais  étroite. 

La  bande  4  est  formée  d'une  zone  rose  en  dessous  et  d'une  zone  grise 
au-dessus. 

Entre  4  et  5,  dans  la  zone  d,  très  fine  bande  certaine,  mais  excessivement 
difficile. 

Ce  dessin  est  excellent  et  reproduit  très  fidèlement  la  position  des  divers 
détails  et  notamment  celle  des  taches  blanches,  des  dentelures  et  leur  situation 
relativement  à  la  tache  rouge. 

Le  30  décembre,  de  ShS8m  à  6h47m  ;  L  -  62"6  ;  fig.  32. 

Image  encore  bonne,  mais  pas  aussi  stable  ;  très  bon  dessin. 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  légèrement  arquée,  touchant  presque 
la  tache  rouge.  On  ne  distingue  plus  l'espace  brillant  qui  suivait  cette  tache 
à  4h21m. 

La  bande  31  est  fort  remarquable  et  parfaitement  observée  :  il  y  a  trois 
dentelures  dont  L  =  37°,  72°,  99°;  la  dernière  est  inclinée  vers  l'Est;  la 
première  est  la  quatrième  du  dessin  précédent  [fig.  //)  d'après  lequel  je  lui 
attribuais  une  longitude  de  34°. 


32  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Une  solution  de  continuité  a  pour  L  :  55°;  c'est  la  même  que  je  figurais 
au  bord  oriental  dans  le  dessin  de  4h21m  et  à  laquelle  j'attribuais  une  longi- 
tude de  54.°. 

La  cinquième  dentelure  du  dessin  précédent  (L  =  51°)  est  encore  repré- 
sentée ici,  à  la  rigueur,  immédiatement  avant  l'interruption  de  la  bande 
(L  =  54°). 

Depuis  L  =  55°,  lieu  de  cette  interruption,  la  bande  se  continue,  mais 
beaucoup  plus  noire,  jusqu'au  bord  oriental. 

On  retrouve  également  la  saillie  du  bord  méridional  delà  bande  (L  =  47°);  le 
dessin  précédent (/fy,  //.)  me  faisait  attribuer  à  ce  détail  une  longitude  de  42°. 

La  région  faible  delà  bande  31  se  continue  à  partir  de  celte  longitude,  au 
delà  de  la  solution  de  continuité,  le  long  du  bord  méridional  de  la  région 
noire,  jusqu'à  L=  85°. 

On  retrouve  également  les  deux  taches  blanches  les  plus  orientales  du 
dessin  précédent,  et  qui  occupent  ici  la  moitié  occidentale  du  disque;  elles 
ont  pour  L:  14°  et  47°;  le  dessin  précédent  a  donné  19°  et  44°;  une 
troisième  tacbe  blanche  figure  au  bord  oriental  et  a  pour  longitude  112°. 

Ces  taches  blanches  sont  peu  brillantes. 

De  la  première  dentelure  part  une  bande  fine  inclinée  qui  se  dirige  vers 
l'Est  el  parcourt  une  partie  de  la  zone  311. 

La  bande  3III  est  plus  large  qu'à  4h21m. 

La  calotte  5  est  fort  remarquable  :  elle  renferme  une  région  plus  sombre, 
comme  l'indique  notre  dessin;  cette  région  fait  saillie  au  bord,  à  la  longitude 
de  80°  (point  culminant). 

Il  faut  comparer  cette  saillie  à  celle  qui  a  été  observée  le  23  décembre  à 
6h8m  {fig.  58),  et  surtout  à  celles  du  20  décembre  à  8hlom  (fig.  56)  et  du 
18  décembre  à  6h33m  {fig.  3S);  celle  du  20  avait  pour  longitude  de  son 
point  culminant  96°;  celle  du  18  avait  90°. 

Le  50  décembre,  de  7h42m  à  7h47m;  L  =  121°2  ;  fig.  47. 

L'observation  a  été  rapide  à  cause  de  la  grande  hauteur  de  Jupiter  qui 
la  rendait  très  incommode;  bonne  image;  dessin  un  peu  approché  pour  ce 
motif;  détails  incomplets. 


DE  LA  PLAiNETE  JUPITER.  33 

La  bande  qui  longe  la  calotte  1  est  arquée. 

La  bande  31  a  trois  dentelures,  dont  L  =  91°,  411",  141°. 

Dans  la  zone  311  on  voit  une  lâche  blanche  qui  semble  identique  avec  la 
troisième  du  dessin  précédent  (fig.  32),  mais  le  dessin  actuel  donne  la  lon- 
gitude de  99°  au  lieu  de  11 2°,  comme  donnait  la  figure  32.  Une  telle  diffé- 
rence peut  être  attribuée,  d'un  côté,  à  la  proximité  à  laquelle  la  lacbe  se 
trouvait  du  bord  lors  de  la  première  observation  el,  d'autre  part,  aux  con- 
ditions moins  favorables  dans  lesquelles  se  faisait  la  seconde. 

La  dentelure  précédant  la  lacbe  blanche  et  qui,  ici,  a  pour  L  :  91", 
semble  identique  avec  celle  pour  laquelle  le  dessin  de  5hS8m  avait 
donné  99°. 

On  voit  une  bande  fine  dans  la  zone  311;  elle  est  interrompue  sous  la 
première  dentelure  et  sa  continuation  part  de  cette  dentelure  inclinée  vers 
l'Est  el  va  jusqu'au  bord  orienlal,  en  passant  à  gauche  de  la  tache  blanche 
et  sous  elle. 

Cette  direction  des  dentelures  et  des  bandes  fines  qui  en  émanent 
semble  un  fait  général  observé  très  fréquemment  durant  celle  opposition. 

La  bande  3111  est  assez  large. 

Le  3Î  décembre,  de  4h39<"  à  4h30'";  L  =  162°8;  figure  59.  L'obser- 
vation a  été  continuée  jusqu'à  5L35m. 

Éclaircies  plus  ou  moins  nébuleuses;  des  nuages  passent  constamment. 

La  calotte  polaire  1  est  bordée  par  une  bande  grise  rectiligne  depuis 
L  =  140°  jusqu'au  bord  oriental.  A  la  longitude  de  140°  cette  bande 
change  de  direction  et  s'enfonce  dans  la  calotte  polaire  pour  atteindre  le 
bord  occidental  beaucoup  plus  près  du  pôle.  La  calotte  1  se  continue  sans 
bordure  depuis  L  =   140°  jusqu'au  bord  occidental. 

La  zone  a26  esl  ombrée  depuis  L  =   172°  jusqu'au  bord  orienlal. 

La  bande  31  esl  munie  de  quatre  dents  certaines,  la  troisième  excessive- 
ment visible  el  noire;  leurs  longitudes  sont  127°,  149°,  176°,  206°. 

Dans  311,  on  voit  une  tache  blanche  entre  la  troisième  dentelure  el  la 
quatrième,  par  conséquent  à  la  longitude  de  191°.  Celte  tache  est  allongée, 
tin  peu  inclinée  à  Péquateur,  dans  le  .eus  généralement  observé,  c'est-à-dire 

Tome  XLV11.  S 


54  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

de  haut  en  bas  et  de  gauche  à  droite;  elle  brille  surtout  lors  de  sou  passage 
au  méridien  central. 

On  voit  de  plus  une  bande  très  fine  allant,  dans  311,  du  bord  occidental 
jusque  près  de  la  dentelure  principale  (L  =  172°). 

Une  bande  en  forme  d'arc,  très  noire,  bien  dessinée,  part  de  cette  dente- 
lure très  sombre,  contourne  la  tache  blanche  et  va  au  bord  oriental  '. 

Cette  fois,  la  bande  3111  est  plus  claire  que  4. 

La  calotte  S  est  bordée  d'une  ligne  excessivement  fine,  mais  noire,  et  la 
région  d  est  très  marquée. 

A  4h50m,  le  Satellite  III  apparaît  au  bord  du  disque,  sur  la  calotte 
polaire  1,  puis  effectue  sa  sortie. 


1882. 


Le  4e'  janvier  1882,  de  5b20m  à  Sb29m;  L  =  337°4;  fig.  7.  L'obser- 
vation a  été  continuée  jusqu'à  5''37m. 

Éclaircies,  vent. 

La  calotte  1  est  très  pâle,  elle  s'étend  à  l'Occident  jusqu'à  une  bande  qui 
va  du  bord  occidental  à  L  =  322°,  avec  une  direction  inclinée  à  l'équateur. 

Une  bande  partielle  en  forme  de  tache  isolée  se  voit  ensuite  jusque  contre 
la  tache  rouge,  également  au  bord  de  la  calotte  polaire,  entre  L  =  349°  et 
L  =  14°  2;  celle-ci  n'atteint  de  cette  façon  qu'une  latitude  plus  élevée  au 
bord  occidental. 

La  zone  «26  est  d'un  blanc  d'argent  et  la  tache  rouge  est  précédée  d'une 
tache  très  brillante  s'étendant  aussi  sous  la  tache  rouge  elle-même. 


1  Mes  observations  de  1875  renferment  des  exemples  de  bandes  en  are  semblables  à  celle  ri. 
V.  1.  c.,  fii).  2,  5,  4,  9  et  //. 

2  A  comparer  aux  figures  15,  16,  elc. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  55 

La  bande  31  est  munie  d'une  série  de  petites  dentelures,  sous  forme  d'on- 
dulations de  son  bord,  vers  la  longitude  de  317°,  et  d'une  très  grande  den- 
telure dont  L  =  349°.  Celle  bande  semble  interrompue  brusquement  près 
du  bord  oriental  à  une  longitude  approchée  «le  23°;  on  constate  qu'elle  se 
continue  ensuite,  mais  beaucoup  plus  pâte. 

En  311  on  voit  une  série  de  petites  taches  blanches  peu  brillantes,  corres- 
pondant aux  intervalles  des  petites  dentelures  signalées  à  la  longitude 
de  317°,  et  un  grand  espace  clair,  qui  n'est  pas  une  tache  blanche  brillante 
proprement  dite,  suit  la  grande  dentelure  '. 

Des  tronçons  de  bande  fine  se  montrent  de  L  =  287°  à  L  =  341°  et 
depuis  L  =  356°  à  L  =  37°;  cette  ligne  sombre  est  donc  interrompue 
sous  la  grande  dentelure  et  semble  continuer  ensuite  celle-ci  au-dessous  de 
la  grande  tache  claire  qui  suit. 

Le  1er  janvier,  de  6h7m  à  6h25m;  L  =  7°9;  fig.  15.  L'observation  a  été 
continuée  jusqu'à  7''6m. 

Mêmes  conditions  qu'à  5h20m. 

La  calotte  1  est  encore  très  faible;  une  légère  ombre  la  borde  au  limbe 
occidental;  on  retrouve  la  tache  isolée  précédant  la  tache  rouge;  le  dessin 
actuel  lui  donne  pour  L  :  de  348°  à  8°. 

Une  ombre  légère  borde  la  calotte  vers  le  bord  oriental  depuis  la  tache 
rouge  (L  =  33°). 

La  tache  rouge  est  précédée  et  suivie  par  des  régions  plus  brillantes. 

La  bande  31  a  trois  dentelures,  dont  L  =  358°,  25°,  41°;  elles  s'incli- 
nent, comme  toujours,  vers  PEst. 

Il  est  évident  que  la  première  dentelure  du  dessin  actuel  est  identique 
avec  la  grande  dentelure  du  dessin  précédent  (fig.  7),  qui  lui  donnait 
pour  L  :  349°. 

1  II  faut  distinguer  quatre  points  importants  dans  ce  dessin  :  a)  l'extrémité  occidentale  de  la 
lâche  isolée  bordant  la  calotte  I  et  précédant  la  lâche  rouge,  6)  l'extrémité  occidentale  de  la  tache 
rouge,  c)  le  lieu  du  changement  brusque  d'intensité  dans  la  teinte  sombre  de  51,  </)  la  grande 
dentelure. 

En  comparant  ce  dessin  à  la  figure  8,  on  constate  que  les  points  a,  c,  d  sont  doués  d'iM) 
mouvement  de  déplacement  commun  par  rapport  au  point  6  (tache  rouge). 


56  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

La  deuxième  dentelure  (L  =  25°)  précédait  donc  l'interruption  contenue 
dans  le  dessin  de  5''20'"  et  n'était  pas  encore  visible  à  cause  de  sa  proxi- 
mité du  bord;  l'interruption  elle-même  était  due  à  l'espace  clair  qui  entame 
profondément  la  bande  à  la  suite  de  celle  deuxième  dentelure;  à  7h6m,  alors 
que  cette  région  approchait  du  méridien  central,  on  ne  voyait  pas  de  solu- 
tion de  continuité  réelle. 

Enfin  la  troisième  dentelure  (L  =  4-1°)  est  plutôt  le  commencement 
d'une  région  beaucoup  plus  sombre  de  31,  qui,  ici,  suit  donc  immédiate- 
ment la  tache  rouge  à  une  longitude  de  4-3°.  Cette  teinte  plus  foncée  n'a 
été  remarquée  que  lorsque  la  région  en  question  s'était  plus  avancée  sur 
le  disque. 

Ce  dessin  renferme,  dans  la  zone  311,  deux  fâches  blanches,  brillantes  à 
leur  passage  par  le  méridien  central,  placées  précisément  entre  les  trois 
dentelures,  par  conséquent  aux  longitudes  de  4  2"  et  30°. 

On  reconnaît  ici  les  deux  taches  blanches  du  30  décembre;  dans  les  des- 
sins de  ce  jour,  à  4b24m,  fig.  11,  et  à  Sh58™,  fig.  52,  on  leur  attribue  les 
longitudes  de  14-°  et  19°  pour  la  première  et  de  47°  et  14"  pour  la  seconde. 
Leur  position,  relevée  avec  beaucoup  de  soin  relativement  à  celle  de  la  tache 
rouge,  conduit  inévitablement  à  conclure  à  leur  déplacement  dans  le  sens 
direct  ou  de  la  rotation,  par  rapport  à  celle  tache;  à  ce  déplacement  parti- 
cipent aussi  les  dentelures  qui  les  limitent  et  la  région  plus  noire  qui  les 
suit. 

Sommes-nous  en  présence  des  mêmes  taches  blanches  et  dentelures  que 
le  20  décembre,  à  8hlom  (fig.  56),  accidents  qui,  depuis  cette  date,  sont 
venus  atteindre  les  mêmes  longitudes  que  la  lâche  rouge,  par  un  mouvement 
plus  rapide  vers  l'Ouest  que  celui  de  cette  tache? 

Dans  la  zone  311,  on  voil  de  plus  des  tronçons  de  bande  fine  avec  inter- 
ruptions sous  les  dentelures  et  placés,  par  conséquent,  sous  les  taches 
blanches. 

Les  bandes  3111  et  4  sont  roses;  mais  4  va  en  s'amincissant  vers  le  bord 
occidental. 

Vers  6h37"',  3111  est  beaucoup  plus  étroite  que  4;  celle-ci  esl  devenue 
d'une  largeur  uniforme. 


DE  LA   PLANÈTE  JUPITER.  7,7 

Le  4  janvier,  de  5h33m  à  Sh4Jm;  L  ==  76 "1  ;  fig.  54.  L'observation  a  été 
continuée  jusqu'à  5''50m. 

Des  nuages  passent  constamment,  puis,  à  la  fin,  le  ciel  se  couvre  entière- 
ment. Dessin  incomplet  pour  les  détails  de  311. 

La  bande  qui  longe  la  calotte  1  a  un  aspect  granule  depuis  la  tache 
rouge  jusque  L  =  81°.  Celte  bande  est  inclinée  sur  l'équaleur,  mais  rectiligne. 
La  calotte  1  est  assez  marquée,  mais  moins  sombre  que  5. 

Je  ne  vois  pas  de  tache  brillante  suivant  la  tache  rouge. 

La  bande  31  est  très  sombre,  noire,  avec  dentelure  dont  L  =  49°. 

Dans  311  on  voit  une  bande  fine,  dont  les  détails  sont  incomplètement 
figurés. 

La  bande  3111  est  plus  sombre  que  i,  elle  est  rose  et  a  une  proéminence 
au  méridien  central  (L  =  74°,  point  culminant). 

La  calotte  o  a  une  proéminence  marquée  à  son  bord  supérieur;  le  point 
culminant  a  pour  L  :  110°.  Rappelons  que  les  18  décembre,  à  6h33m 
(fig.  35),  20  décembre  à  8'M  5'"  (fig.  36),  23  décembre  à  6h8m  (fig.  38), 
30  décembre  à  o''o8m  (fig.  32),  nous  avons  remarqué  une  proéminence  de 
la  calotte  5  aux  longitudes  :  90°,  96°,  93°,  80°. 

L'examen  de  ces  dessins  porte  à  conclure  que  la  bande  31,  ses  dentelures 
et  taches  blanches  sont  animées  d'un  mouvement  de  rotation  plus  rapide  que 
la  tache  rouge  et  cette  proéminence,  car  ces  deux  derniers  accidents  ont 
conservé  à  peu  près  la  même  position  relative.  Quant  aux  taches  blanches 
et  aux  dentelures  de  31,  observées  le  30  décembre  (fig.  H  et  52)  et  le 
1er  janvier  (fig.  13),  au-dessous  de  la  tache  rouge,  elles  ne  se  montrent 
plus  le  4  janvier,  dans  la  même  région  ;  c'est  probablement  l'effet  de  la 
rapidité  plus  grande  de  leur  mouvement  par  rapport  à  la  tache  rouge,  rapi- 
dité constatée  déjà  le  1er  janvier,  quand  nous  les  avons  trouvées  sous  la 
tache  rouge,  après  les  avoir  vues  en  arrière  de  cette  tache  le  20  décembre 
[fig.  56). 

Le  7  janvier,  de  5h40m  à  5h22m;  L  =  454°5;  fig.  57.  Observation  com- 
mencée depuis  5h,  souvent  interrompue  par  des  nuages;  on  a  continué  ensuite 
jusqu'à  r>h27ni. 


58  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

La  calolle  1  esl  composée  de  trois  parités  que  le  dessin  indique  mieux 
que  toute  description  :  1°  une  calotte  polaire  proprement  dite  très  pelite; 
2"  une  bande  recliligne,  plus  sombre,  depuis  L=  169°  jusqu'au  bord  oriental, 
se  recourbant  vers  le  Sud  à  partir  de  celte  longitude  et  continuant  sa  roule 
vers  le  bord  occidental  à  une  latitude  plus  élevée;  3"  une  bande  légère 
allant  du  bord  occidental  à  L  =  134". 

Dans  la  zone  «2/>  une  bande  très  faible,  observée  pour  la  première  l'ois, 
au-dessus  de  31,  va  de  U  =  116"  à  L  =  156°. 

Lt  bande  31  a  4  dentelures,  dont  L  =  1 1 4°,  157°,  159°,  1  74°. 

Dans  311  on  voit  trois  lâches  blanches,  assez  brillantes,  entre  ces  dente- 
lures; leurs  longitudes  sont  respectivement  :  125°,  148°,  166";  le  reste  de 
la  zone  311  esl  ombré  jusqu'à  la  bande  fine  qui  règne  surtout  sous  les  taches 
blanches. 

La  bande  3111  est  rose  et  plus  sombre  que  4  qui,  d'ailleurs,  esl  rose 
également. 

La  calotte  5  est  bordée  par  une  très  fine  bande  noire. 

Le  7  janvier,  de  .^o9m  à  tfhS";  L  =  482°3;  fig.  65. 

Observation  continuée  jusqu'à  6h19m;  ciel  d'abord  serein,  puis  des  nuages 
passent. 

La  bande  longeant  la  calolle  1  est  munie  d'une  dentelure  vers  le  bord 
occidental,  probablement  celle  que  j'ai  vue  également  à  5h10m  à  la  longi- 
tude de  169°.  Le  dessin  actuel  lui  attribue  une  longitude  moins  considérable 
(137°  environ). 

La  bande  31  est  interrompue  à  la  longitude  de  243°,  sans  que  je  sois  à 
même  de  bien  juger  la  nature  de  cette  solution  de  continuité  apparente. 

La  zone  311  contient  une  bande  fine  incomplète,  surtout  dans  la  moitié 
occidentale  depuis  L  =  180°. 

La  zone  3 1 1 1  est  rose,  plus  sombre  que  4,  qui  est  rosée  également;  ôlll  a 
une  protubérance  grise  donl  L=-  24  4°. 

Une  bande  grise  longe  la  calotte  3  au  commencement  de  l'observation,  et 
en  est  séparée. 

Le  8  janvier,  de  5h42m  à  Sh20m  ;  L  =  304°8. 
Nuageux,  vent,  puis  couvert. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER  39 

Dessin  insuffisant  à  cause  de  l'état  du  ciel;  la  bande  31  a  une  dentelure 
1res  prononcée  don!  L  =  304"  environ. 

Le  9  janvier,  de  Sb39m  à  SbSOa  ;  L  =  112°, 4  ;  fig.  44. 

Dessin  continué  jusqu'à  5''59m  el  à  6h12rael6h22m,  à  la  faveur  d'éclaircies; 
des  nuages  passent  constamment. 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  très  faible. 

Les  ombres  des  Satellites  I  el  II  se  projettent  sur  la  zone  a'Xb,  la  première 
près  de  la  bande  31. 

La  bande  31  a  quatre  dentelures,  les  trois  dernières  inclinées  visiblement 
vers  l'Est;  les  longitudes  en  sont  :  82°,  105°,  128°,  162°. 

Les  régions  de  311,  comprises  entre  les  dentelures,  sont  les  plus  brillantes 
de  la- zone;  les  traits  blancs  qui  longent  la  troisième  dentelure,  en  avant  et 
en  arrière,  sont  minces  et  très  brillants. 

La  bande  3111  est  rose  et  bordée  de  gris  dans  la  région  311. 

La  calotte  5  a  une  proéminence  à  son  bord,  à  la  longitude  de  82°  (point 
culminant),  probablement  la  même  dont  il  a  été  déjà  question  (Voy.  4  janvier, 
d  5h33<°). 

Les  nuances  relatives  des  bandes  ont  été  annotées  à  6h12m,  à  la  faveur 
d'une  éclaircie. 

A  6h22m,  la  bande  longeant  la  calotte  I  devient  très  noire  vers  le  bord 
oriental. 

L'ombre  du  Satellite  II  semblait  grise  et  celle  du  Satellite  I  noire.  En 
s'avançant  plus  loin  sur  le  disque,  l'ombre  du  Satellite  II  devint  plus  noire, 
presque  aussi  foncée  que  celle  de  1;  arrivée  plus  près  du  bord  occidental, 
l'ombre  du  Satellite  II  redevint  grise.  Pendant  l'observation  suivante,  l'ombre 
du  Satellite  I  resta  noire  durant  tout  le  passage  '. 

Le  9  janvier,  de  6h41m  à  6hS4m;  L  =  150°5;  fig.  S4. 

La  calotte  1  est  très  claire,  bordée  par  une  bande  arquée  jusqu'à  la  dentelure 
qui  a  pour  longitude  103°;  puis  cette  bande  devient  rectiligne  et  très  noire 
jusqu'au  bord  oriental.  C'est  évidemment  la  même  dentelure  qui  a  été  observée 

1  Voy.,  sur  ['Aspect  de  l'ombre  du  Satellite  II,  ma  notice  insérée  dans  le  Bull,  de  l'Acad., 
2'  série,  XL,  n°  11. 


40  ÉTUDES  SUR  L  ASPECT  PHYSIQUE 

aussi  le  7  janvier,  à  5''10m  (fig.  57);  le  dessin  de  celle  époque  lui  attribue 
L  =  169°. 

Une  bande  légère  part  du  bord  occidental  et  se  dirige  vers  la  dentelure, 
qu'elle  atteint  à  peu  près  ;  elle  reste  séparée  de  la  calotte  polaire. 

L'ombre  du  Satellite  H  longe  cette  bande  faible;  elle  devient  plus  grise 
en  s'approchant  du  bord. 

La  bande  51  a  deux  dentelures,  dont  L  =  114°  et  170°;  la  première 
semble  être  celle  qui,  à  3h39n'  (fig.  44),  occupe,  d'après  le  dessin,  la  longitude 
de  128°. 

Ces  deux  dentelures  ont  les  mêmes  longitudes  que  la  première  et  la  qua- 
trième du  7  janvier,  à  5h10m  (Jig.  57),  et  la  position  de  celle  qui  a  pour  L  : 
176°,  relativement  à  la  dentelure  de  la  calotte  polaire,  est  sensiblement  la 
même  qu'à  cette  date. 

Une  bande  fine  règne  dans  311. 

Le  bord  de  la  calotte  5  est  proéminent  à  la  longitude  de  182°. 

Les  Satellites  I  et  II,  après  leur  sortie,  se  rapprochent  excessivement  ; 
à  6h23ni,  ils  ressemblent  à  une  jolie  étoile  double;  à  6''42"'  a  lieu  le  plus 
grand  rapprochement. 

Le  10  janvier,  de  5h26m  à  5h32m;  L  =  253°4  ;  fig.  78. 

L'observation  a  été  continuée  jusqu'à  5h44m,  à  6h7m  et  à  6h23w. 

Serein,  mais  le  vent  gène  au  commencement. 

La  calotte  \  est  bordée  par  une  bande  légèrement  arquée. 

31  est  munie  de  quatre  dentelures,  dont  L  =  248°,  260°,  275"  et  293°. 

La  deuxième  dentelure  est  petite,  la  troisième  se  prolonge  en  bande  fine 
dirigée  vers  l'Est,  comme  d'ordinaire. 

Entre  ces  dénis  on  voit  trois  taches  blanches  dont  L  =  255",  265°,  282°; 
les  deux  premières  sont  très  brillantes. 

La  bande  31  a  une  proéminence  à  son  bord  méridional,  au-dessus  de  la 
première  lâche  blanche. 

La  région  311  contient  plusieurs  bandes  inclinées  partant  des  dentelures 
et  une  bande  fine  plus  marquée  sous  les  taches  blanches. 

La  bande  3111  est  plus  étroite  (pie  4  et  d'un  rouge  marqué. 


DE  LA  PLANÈTE  JUPITER.  M 

A  Gh23m  la  troisième  tache  blanche  est  au  méridien  central  ;  nous  déduisons 
de  ce  passage  une  longitude  de  286°,  alors  que  le  dessin  exécuté  de  5''26m  à 
5h32m  conduit  à  282°. 

Des  nuages  persistants  empêchent  l'observation  jusqu'au  26  janvier. 

Le  26  janvier,  de  4hS8m  à  5h5'u;  L  =  121°8;  fig.  48.  L'observation  a 
été  continuée  jusqu'à  5''21ra. 

Ciel  serein,  image  très  bonne  et  très  calme. 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  arquée,  avec  dentelure  dont  L  =  1 49°. 
La  bande  est  rose  depuis  le  bord  occidental  jusqu'à  la  dentelure;  depuis 
celle-ci  au  bord  oriental  elle  est  noire. 

La  bande  31  est  rose  pâle  dans  sa  moitié  supérieure,  depuis  le  bord  occi- 
dental jusqu'à  la  longitude  de  122°;  elle  est  ensuite  très  faiblement  rosée 
jusqu'au  bord  oriental. 

La  moitié  orientale  de  31,  depuis  le  méridien  central,  est  plus  foncée;  il 
y  a  trois  dentelures,  dont  L  =  416°,  130°,  144°. 

Dans  311  on  voit  deux  lâches  blanches  entre  les  dentelures;  les  longitudes 
en  sont  :  125°  et  437°;  elles  sont  très  visibles. 

On  voit,  dans  3H,  surtout  au-dessous  des  taches  blanches,  une  bande 
faible,  mais  assez  élargie,  qui  embrasse  ces  taches;  elle  part  de  L  =  87°  et 
va  jusqu'à  L  =  142°. 

La  bande  3 1 II  est  plus  étroite  que  4,  mais  rouge  sombre  comme  elle. 

La  dislance  du  pôle  sud  à  31  était  manifestement  plus  grande  que  celle 
du  pôle  nord  à  la  bande  4. 

Le  26  janvier,  de  8h19m  à  8h33'n;  L  =  245°4;  fig.  76. 

L'observation  est  reprise  encore  de  8h  I0m  à  SHS™. 

Serein;  image  baveuse  par  moments;  cependant  bonne  observation. 

La  calotte  \  est  bordée  par  une  bande  légèrement  arquée  et  peut-être  rosée. 

La  bande  31  a  une  dentelure  dont  L  =  290n;  cette  dentelure  est  peut- 
être  suivie  d'une  tache  blanche;  ces  détails  sont  trop  près  du  bord  et  ne  se 
voient  que  de  %hkOm  à  8h45m. 

Une  bande  fine  marquée  règne  dans  311. 

3111  est  rouge  et  étroite;  4  est  rosée. 

Tome  XLVII.  (i 


42  ETUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Le  bord  de  la  calolle  5  est  convexe. 

La  dislance  du  pôle  sud  au  bord  méridional  de  31  esl  plus  grande  que 
la  dislance  du  pôle  nord  au  bord  septentrional  de  h. 

Le  27 janvier,  de  4hSSm  à  5h2m;  L  =  270°3;  ficj.  82. 

Observation  continuée  jusqu'à  5h8m,  puis  de  5h24m  à  5h32m. 

Serein,  sauf  quelques  nuages  épars. 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  légère,  inclinée  sur  l'équateur. 

La  bande  31  a  trois  dentelures,  dont  L  =  280°,  297°,  314-°;  la  moyenne 
esl  très  petite,  la  troisième  a  été  remarquée  seulement  à  5''24-m,  alors  qu'elle 
était  déjà  plus  avancée  sur  le  disque. 

Dans  la  zone  311  on  voit  deux  taches  blanches  mal  définies,  dont  les  lon- 
gitudes sont  :  291°  et  305°,  entre  les  dentelures,  par  conséquent. 

Il  y  a  des  traces  de  bande  fine  au-dessous  des  taches  blanches  surtout. 

On  voit  une  bande  fine  presque  certaine,  mais  très  faible  dans  la  zone  d. 
Une  tache  noire  se  remarque  dans  la  calotte  5  à  la  longitude  de  285°. 

Le  27  janvier,  de  7h47m  à  Sh/6'm;  L  =  20°9  ;  fig.  22. 

Serein  ;  léger  brouillard;  image  baveuse;  dessin  fort  difficile,  mais  bon 
néanmoins. 

La  calotte  1  est  très  claire.  La  bande  qui  la  borde  est  interrompue  depuis 
le  bout  occidental  de  la  tache  rouge  jusqu'à  son  bout  oriental,  le  premier 
tronçon,  compris  entre  les  longitudes  de  345°  et  de  20',  formant  une  tache 
séparée. 

La  tache  rouge  esl  précédée  et  suivie  par  des  régions  très  brillantes;  elle 
semble  moins  nette  el  moins  colorée  que  d'habitude. 

Il  y  a  une  bande  fine  dans  311. 

Le  29  janvier,  de  ShS3m  à  ShS9m;  L=  245°6. 

Des  nuages  passent  constamment;  mauvaise  observation  ;  dessin  insuffisant. 
La  calotte  \  est  bordée  par  une  bande  inclinée. 

La  bande  31  a  une  dentelure  dont  la  position  est  restée  douteuse;  elle  peut 
correspondre  à  L  =  245°. 

La  bande  3111  est  étroite,  et  4  esl  plus  large  que  d'ordinaire  et  plus  pâle. 


DE  LA  PLANÈTE  JUPITER.  43 

Le  29  janvier,  de  8u/8m  à  8h29m  ;  L  =  334°7. 

Grande  éclaircie;  les  nuages  arrivent  avant  que  le  dessin  soit  terminé. 

La  bande  3111  est  très  rose. 

Le  34  janvier,  de  /tbS6">  à  5h6m  ;  L  =  1 52u9  ;  fig.  55. 

Observation  continuée  jusqu'à  5''15m. 

Serein;  image  admirablement  nette  el  calme. 

La  calotte  polaire  I  est  bordée  par  une  bande  recliligne  depuis  L  =  127° 
jusqu'au  bord  oriental. 

A  partir  de  la  dentelure  qui  occupe  la  longitude  de  127°,  la  bande  s'en- 
fonce dans  la  calotte  polaire  en  se  recourbant  el  va  rejoindre  le  bord  occi- 
dental plus  près  du  pôle.  Le  31  décembre  4  881,  de  4''39m  à  4''oOm  (fig.  59) 
(L  =  162°8),  j'ai  observé  une  dentelure  et  une  configuration  tout  à  fait 
identiques  dans  la  calotte  polaire;  ces  détails  se  rapportent  à  la  même  lon- 
gitude à  très  peu  près  (140°  pour  la  dentelure  du  31  décembre  et  162°8 
pour  le  méridien  central)  et  semblent  devoir  être  identifiés.  On  peut  dire  de 
même  du  dessin  du  19  décembre  1881,  de  5b3m  à  5hl(>m,  L  =  173°, 
fig.  62,  qui  donne  pour  la  dentelure  de  la  calotte  polaire  136°. 

La  bande  31  a  quatre  dentelures,  dont  L  =  123°,  148°',  163°,  188°  '.  Les 
dents  médianes  sont  plus  petites. 

Dans  311,  entre  ces  dentelures,  sont  trois  taches  blanches  aux  longitudes 
de  135°,  157°,  17o°;  la  deuxième  est  moins  brillante  que  les  autres; 
celles-ci  sont  très  blanches;  peut-être  une  quatrième  tache  blanche  suit-elle 
la  quatrième  dentelure  à  la  longitude  de  202°. 

La  bande  3III  est  plus  étroite  que  4. 

L'espace  cl  est  très  restreint. 

Le  31  janvier,  à  9b36m,  ciel  serein;  image  trop  mauvaise  pour  dessiner; 
je  vois,  au  bord  oriental,  une  tache  sombre  dans  la  région  «26;  est-ce  la 
tache  rouge  qui  doit  arriver  au  méridien  central  vers  llh20m?  La  calotte  1 
est  limitée  par  une  bande  visible  seulement  vers  les  bords  du  disque;  la 


1  Comparez  également  ces  longitudes  à  celles  des  quatre  dentelures  de  31  dans  la  figure  59, 
du  51  décembre  1881,  de  4h39m  à  4"50ra  :  127°,  149°,  176°,  200°. 


U  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

portion  de  celle  bande  siluée  au  bord  orienlal  accompagne  et  précède  la 
lâche  rouge. 

Le  i*  février,  de  8],3m  à  8h22m  ;  L  =  59"5  ;  fig.  34. 

Serein;  images  1res  troublées  d'abord,  puis  devenant  un  peu  plus  calmes; 
dessin  approché. 

La  calotte  1  est  limitée  par  une  bande  courbée,  légèrement  inclinée,  par- 
lant de  la  tache  rouge  (L  =  39°)  et  allant  jusqu'au  bord  oriental.  Celte 
bande  parait  toucher  la  tache  rouge  et  est  interrompue  au-dessus  de  celle-ci 
jusqu'au  bord  occidental. 

La  zone  a%b  est  brillante  à  l'Orient  de  la  tache  rouge. 

La  bande  31  a  trois  dentelures,  dont  L  =  64°,  84°,  104°. 

La  troisième  dentelure  se  continue  par  une  région  très  noire,  dans  la 
bande,  jusqu'au  bord  oriental. 

Dans  la  zone  311,  on  trouve  deux  taches  blanches  entre  les  dentelures; 
elles  correspondent  aux  longitudes  de  73°  et  94°.  Il  y  a  aussi  une  bande 
fine  allant  de  l'un  bord  à  l'autre  du  disque  et  limitant  les  deux  taches 
blanches  au  Nord. 

La  calotte  5  contient  une  région  beaucoup  plus  noire  qui  s'étend  jusqu'au 
bord  orienlal. 

La  longitude  du  méridien  central  de  ce  dessin  diffère  peu  de  celle  du 
30  décembre  4884,  de  &5Sm  à  6h4  7'»  (L  =  62°6,  fig.  32).  Nous  avons 
signalé,  à  cette  date,  la  région  plus  sombre  et  proéminente  de  la  calotte  S. 
Celte  région  a  été  vue  encore  à  d'autres  dates  que  nous  avons  mentionnées; 
nous  la  retrouvons  donc  aujourd'hui  et  sa  position,  relativement  à  la  tache 
rouge,  est  encore  sensiblement  la  même. 

Le  2  février,  de  5h17m  à  ëh33m\  L  =  407°9;  fig.  43. 

Sereip;  assez  bonne   observation;  mais    l'image    est    presque    toujours 

troublée. 

La   calotte  4   est  limitée  par   une  bande  arquée,  avec  dentelure  dont 

L  =77°. 

La  bande  31  est  très  noire  h  partir  de  L  =  74°  jusqu'au  bord  oriental  : 
elle  présente  deux  dentelures,  dont  L  =  98°  et  448°. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  45 

Dans  la  région  311  figurent  deux  taches  blanches,  l'une,  dont  L  =  56°, 
s'avançant  dans  la  partie  claire  de  31;  l'autre,  peu  brillante,  allongée,  entre 
les  deux  dentelures  et  ayant  pour  L  :  140°;  celle-ci  est  limitée  au  Nord  par 
un  Irait  grisâtre;  on  ne  peut  vérifier  positivement  si  ce  trait  se  confond  avec 
la  bande  fine  bien  marquée  régnant  d'un  bord  à  l'autre  et  passant  sous  les 
tacbes  blanches. 

La  bande  3III  est  plus  rouge  que  4,  mais  plus  étroite. 

Le  2  février,  de  7hS9m  à  8h17m;  L  =  206°4;/fy.  66.  Observation  pro- 
longée jusqu'à  8h30m.  Image  mauvaise  d'abord;  elle  devient  meilleure  à  la 
fin.  Serein,  léger  brouillard. 

La  bande  qui  longe  la  calotte  1  est  très  rose  et  légèrement  arquée. 

La  bande  31  est  munie  de  deux  dentelures,  dont  L  =  202"  et  224  ". 

Une  bande  fine  règne  dans  311. 

La  bande  3III  est  rose;  4  est  grise. 

La  zone  d  est  très  étroite. 

Le  3  février,  de  4hS4m  à  Sh3m;  L  =  242°2;/fy.  75. 
Observation  continuée  jusqu'à  5b14m. 
Ciel  serein,  léger  brouillard. 

Une  bande  borde  la  calotte  1  ;  celle-ci  est  assez  marquée. 
31  est  munie  de  deux  dents  soupçonnées  près  du  bord  oriental  aux  longi- 
tudes de  271°  et  de  303°. 

Une  trace  de  bande  fine  existe  dans  311,  surtout  sous  les  dentelures. 

Le  3  février,  d  8h27n;  L  =  8"2;  fig.  44. 

Serein,  léger  brouillard;  image  souvent  troublée;  observation  très  diffi- 
cile. 

La  bande  qui  longe  la  calotte  1  est  encore  interrompue  au-dessus  de  la 
tache  rouge;  celle-ci  est  précédée  et  suivie  par  des  régions  brillantes. 

31  a  deux  dentelures  noires  vues  à  91,14m;  leurs  longitudes  sont  :  34° 
et  72°. 

Une  bande  fine  règne  dans  311. 

A  8h56m,  j'ai  constaté  que  3III  et  31  n'étaient  pas  parallèles;  elles  étaient 
plus  distantes  au  bord  oriental. 


46  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

A  9u25m3  je  découvre  une  lâche  blanche,  brillante  suivani  la  deuxième 
dentelure,  fig.  28. 

Le  3  février,  à  9h25m;  L  =  43°2;  fig.  28. 

Serein,  léger  brouillard.  Dessin  inachevé;  mêmes  détails  qu'à  8''27m. 

Le  dessin  actuel  donne  pour  longitudes  des  deux  dentelures  :  36°  et  60°. 

La  luehe  blanche  qui  suit  la  seconde  dentelure  a  pour  L.  :  66°. 

La  bande  31  est  très  noire  à  la  suite  de  celle  tache  blanche,  depuis  la 
longitude  de  73°  jusqu'au  bord  oriental.  Le  commencement  de  cette  région 
plus  sombre  a  donc  lieu  à  la  même  longitude  à  très  peu  près  que  le 
2  février,  de  5h4  7-  à  5h33m,/fy.  43. 

Le  10  février,  de  8h9"'  à  8h23'n;  L  =  333°2;  fig.  6. 

Serein  ;  très  bonne  image. 

La  calotte  1  est  très  claire;  une  bande  partielle  rose  la  borde  depuis  L  = 
333°  jusqu'au  bord  oriental;  celle  bande,  étroite  à  son  extrémité,  s'élargit 
vers  le  bord;  elle  ressemble  à  la  tache  rouge  comme  forme  et  couleur. 

La  tache  rouge,  au  bord  oriental,  est  précédée  par  un  espace  brillant. 

A  8h23m,  je  soupçonne  une  tache  blanche  au  bord  septentrional  de  31, 
sous  l'extrémité  occidentale  de  la  tache  rouge. 

Dans  la  zone  311,  on  voit  une  bande  fine  inclinée,  aboutissant  à  une  petite 
tache  grise,  dont  L  =  321°,  et  qui  appartient  à  la  bande  3111;  celle  tache 
ressemble  à  l'ombre  d'un  Satellite,  et  pourtant  aucune  ombre  ne  peut  en 
rendre  compte  en  ce  moment. 

La  bande  3III  est  plus  large,  moins  marquée,  moins  sombre  que  4,  mais 
rose. 

Le  10  février,  de  9h28m  à  9h43m;  L  =  21°3;  fig.  23.  Observa  lion  con- 
tinuée jusqu'à  9hS5m. 

Serein  ;  image  parfaitement  nette  et  calme. 

La  calotte  supérieure  est  claire;  la  bande  qui  la  termine  est  interrompue  le 
long  de  la  tache  rouge. 

Celle-ci  n'est  précédée  par  aucun  espace  brillant. 

La  bande  31  est  composée  de  deux  parties  séparées  par  une  solution  de 
continuité,  dont  L  =  21°;  depuis  celte  longitude  la  bande  est  plus  large  et 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  47 

plus  noire  jusqu'au  bord  oriental;  je  n'ai  pu  vérifier  avec  assez  de  certitude 
l'existence  d'une  lâche  blanche  dans  la  solution  de  continuité. 

La  zone  311  esl  plus  largo  que  c;  elle  est  traversée  par  la  bande  fine 
inclinée  partant  de  la  solution  de  continuité  de  31  et  allant  au  bord  occi- 
dental. 

La  bande  3111  est  beaucoup  plus  étroite  que  4. 

Le  41  février,  de  6h20m  à  6h39m;  L  =  59°4  ;  fig,  30. 

Serein,  très  bonne  observation. 

Le  long  d'une  parlie  de  la  calotte  \,  1res  faible,  se  voit  une  sorte  de  bande 
ou  nuage  rouge  qui  rivalise  pour  la  couleur  avec  la  tacbe  rouge;  elle  pari 
de  L  =  44°  et  va  au  bord  oriental. 

La  tache  rouge  n'est  précédée  ni  suivie  par  aucun  espace  brillant. 

La  bande  31  commence  à  s'amincir  vers  la  longitude  de  59%  en  allant 
vers  le  bord  occidental  ;  elle  semble  interrompue  près  de  ce  bord  vers  la 
longitude  de  U°.  Par  suite  de  cet  amincissement  de  31,  il  y  a  une  dépression 
exactement  sous  la  tache  rouge;  aucune  trace  de  ce  détail  ne  se  montrait 
encore  le  4 er  février,  ni  le  3 ;  le  10  février,  de  grands  changements  s'étaient 
produits  sous  la  tache  rouge;  il  y  avait  en  ce  point  une  solution  de  conti- 
nuité; nous  pouvons  donc  conclure  que  la  dépression  dont  nous  parlons  s'est 
produite  ou  a  pris  place  sons  la  tache  rouge  entre  les  instants  des  observa- 
lions  du  10,  à  9h28m,  cl  du  11,  à  6u20m.  Ce  fait  a  de  l'importance,  car  la 
dépression  dont  il  s'agit  ici  a  beaucoup  occupé  depuis  les  observateurs  '. 

La  bande  3III  est  plus  étroite  que  k. 

La  calotte  5  est  très  marquée,  à  bord  un  peu  convexe. 

Le  11  février,  de  8h4m  à  8h15m;  L=  119°6;  fig.  46. 

Observation  continuée  jusqu'à  8h27m;  ciel  serein. 

La  calotte  1  est  rosée  ainsi  que  la  bande  qui  la  borde  ;  celle-ci  a  une 
dentelure  dont  L=156°;  elle  est  plus  foncée  à  partir  de  cette  longitude 
jusqu'au  bord  oriental. 

1  Mon  dessin  20  de  1879  renferme  un  aspert  analogue  (voy.  lieu  cilc).  Mes  observations 
de  1885-'!  884,  que  je  soumettrai  à  I'Académib  dans  un  avenir  aussi  prochain  que  possible,  feront 
connaître  exactement  la  configuration  de  celle  dépression. 


48  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

La  bande  31  a  une  saillie  à  son  bord  méridional  à  la  longitude  de  119° 
environ,  el  trois  dentelures  donl  la  médiane  est  1res  petite;  leurs  longitudes 
sont  :  100°,  149°,  141°.  Les  deux  plus  grandes  dentelures  sont  visibles 
même  avec  le  grossissement  de  80  fois  j. 

La  zone  311  renferme  deux  taches  blanches,  peu  brillantes,  entre  les  den- 
telures signalées;  les  longitudes  en  sont  :  112°  et  126°;  elles  sont  presque 
confondues,  la  dentelure  qui  les  sépare  étant  très  petite. 

Une  bande  fine,  reliant  les  deux  grandes  dentelures,  passe  sous  les  lacbes 
blanches. 

La  bande  3III  est  rose;  4  est  grise. 

Le  12  février,  de  6h22m  à  6h31">  ;  L  =  207°6;  fig.  67. 

Observation  continuée  jusqu'à  6h40m.  Ciel  serein. 

La  calotte  1  est  très  pâle,  limitée  par  une  bande  très  rose,  rectiligne. 

La  bande  31  est  munie  de  trois  dentelures,  donl  L  =  1 92%  222°,  247°. 

Une  bande  fine  règne  dans  la  zone  311. 

La  bande  3III  est  très  rouge;  4  est  plutôt  grise. 

Le  12  février,  de  7hSSm  à  8bSm;  L  =  26 4M  ;  fig.  81. 

L'observation  est  continuée  jusqu'à  8h9m.  Ciel  serein.  Image  moins  bonne, 
détails  plus  difficiles  à  voir. 

La  calotte  1  est  très  pâle,  bordée  par  une  bande  rose  ;  l'ombre  du  Satel- 
lite III  se  projette  sur  la  calotte  polaire. 

La  bande  31  n'a  pas  de  dentelure  visible,  mais  on  voit  une  tache  blanche 
dans  la  zone  311;  sa  longitude  est  de  266°;  elle  est  très  brillante. 

Une  petite  bande  noire,  étroite,  se  voit  à  gauche  de  la  laohe  blanche  et 
en  dessous;  sa  longitude  approchée  est  253°. 

La  bande  3111  est  rouge;  4  est  grise  foncée. 

La  calotte  5  est  bien  limitée,  beaucoup  plus  éloignée  de  4  qu'à  6h22m. 

Le  6  mars,  de  6h31m  à  6b43m;  L  =  278°5;  fig.  84. 

L'observation  a  été  continuée  jusqu'à  6h51m;  éclaircies  nébuleuses. 

1  Ce  dessin  est  à  comparer  à  la  figure  47  (30  décembre,  de  7H2m  à  7h47m)  (L  =  I21°2) 
La  figure  47  contient  des  dentelures  situées  à  des  longitudes  presque  identiques  :  91°,  111",  141°. 
On  y  \ oit  une  tache  blanche  qui  a  pour  L  :  !Ml",  el  qui,  dans  la  figure  32,  a  pour  L  :  112° 
(30  décembre,  de  .V'58m  à  6h17m). 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  49 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  rose. 

La  bande  31  a  deux  dentelures  dont  L  =  271°  et  293°. 

Cette  bande  est  beaucoup  plus  pâle  au  bord  occidental  jusqu'à  L  =  251°; 
il  semble  y  avoir  une  solution  de  continuité  à  cette  longitude;  31  diminue 
beaucoup  de  largeur  vers  le  bord  oriental. 

Une  tache  blanche  a  été  soupçonnée  à  la  longitude  de  243°,  sous  la  région 
la  plus  faible  de  31. 

La  bande  31  II  est  rose  pâle;  4  est  rouge  foncée. 

La  calotte  5  est  à  bord  convexe  et  bien  marquée. 

Le  6  mars,  de  8h8m  à  8h22m;  L  =  337°7  ;  fig.  8. 

Serein;  l'image  devient  ondulante.  Teintes  peu  sensibles. 

La  bande  qui  borde  la  calotte  4  se  voit  seulement  depuis  L  =  331°  jusqu'au 
bord  oriental;  son  extrémité  devance  donc  beaucoup  la  tacbe  rouge. 

La  bande  31  pâlit  brusquement  depuis  L  =  17°  jusqu'au  bord  oriental; 
elle  offre  une  dentelure  bien  accusée  dont  L  =  328°,  et  s'amincit  vers  le  bord 
occidental  ;  tous  ces  détails  précèdent  de  beaucoup  la  tache  rouge. 

La  bande  3III  est  rosée  faible,  avec  proéminence  dont  le  point  culminant 
a  pour  L  :  49°. 

La  bande  4  est  grise  et  formée  de  granulations,  comme  lors  de  l'observa- 
tion de  6b31m,  d'ailleurs  {fig.  84). 

On  ne  peut  comparer  cette  observation  avec  celle  du  1er  janvier,  à  5''20m 
{fig.  7),  sans  être  frappé  du  changement  de  position  relative  de  quatre  détails 
qui  paraissent  idenliques,  à  première  vue,  dans  les  deux  dessins  :  a)  l'extré- 
mité occidentale  de  la  tache  rouge;  b)  l'extrémité  occidentale  de  la  bande  qui 
longe  la  calotte  1  ;  c)  la  dentelure  de  31  ;  (/)  le  lieu  où  la  nuance  de  la  bande  31 
s'affaiblit.  Les  points  b,  c,  d  semblent,  d'un  mouvement  commun,  s'être 
avancés  plus  rapidement  que  le  point  a,  de  façon  à  devancer  la  tache  rouge. 

Le  6  mars,  à  9h16m  ;  L  =  U°6;  fig.  19. 

Observation  continuée  jusqu'à  9h40m.  Serein;  image  de  plus  en  plus 
ondulante,  dessin  assez  bon. 

La  calotte  1  est  claire  et  bordée  par  une  bande  grise  assez  irrégulière,  plus 
étroite  au-dessus  de  la  tache  rouge. 

La  tache  rouge  est  précédée  et  suivie  par  des  régions  très  brillantes. 

Tome  XLVII.  7 


50  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

La  bande  31  est  de  largeur  variable  ;  la  plus  petite  épaisseur  correspond  à 
L=U°. 

La  bande  311 1  est  rose,  avec  expansion  marquée,  rose,  à  la  longitude  de 
340°;  celle  expansion  a  l'aspect  d'une  seconde  tache  rouge.  La  bande  5111 
est  plus  pâle  et  plus  faible  dans  la  moitié  orientale. 

La  bande  4  est  grise,  la  calotte  5  a  un  bord  convexe  et  esl  très  sombre. 

Le  12  mars,  de  6b44m  à  6hS2m;  L  =  4  06°2;  fig.  42. 

Éclaircies  d'abord,  puis  nuageux;  observation  continuée  jusqu'à  7hl 5m. 

La  calotte  1  est  bordée  par  une  bande  faible,  avec  concavité  marquée 
jusqu'à  la  longitude  de  121°  [dentelure);  depuis  cette  longitude  jusqu'au 
bord  oriental  la  bande  est  rectiligne  et  plus  marquée. 

31  est  entamée  par  une  tache  blanche,  brillante,  dont  L=423°;  le  grand 
axe  de  cette  tache  est  incliné  par  rapport  à  l'équateur;  elle  suit  une  dentelure 
fine  (L  =  116°)  de  31,  se  prolongeant  en  bande  très  déliée  sous  la  tache 
blanche. 

La  bande  3III  esl  moins  marquée  que  4;  ces  deux  bandes  sont  roses. 

La  calotte  5  esl  mieux  séparée  de  la  bande  A  à  gauche  qu'à  droite. 

Les  teintes  sont  peu  marquées;  la  bande  31  surtout  est  rouge. 

Le  12  mars,  de  8h2Sm  à  8h32m;  L  =  167°;  fig.  60. 
Dessin  continué  jusqu'à  8h44m;  serein;  bonne  image. 
La  calotte  1  esl  très  claire;  elle  est  bordée  par  une  bande  rose,  plus  foncée 
à  droite  à  partir  de  L  =  474°  jusqu'au  bord  oriental. 
31  s'amincit  et  s'affaiblit  près  des  bords. 
Il  y  a  une  bande  fine  dans  511. 

Le  13  mars,  de  6b46"'  à  £h-57m  ;  L  =  258°S  ;  fig.  79.  Observation  con- 
tinuée jusqu'à  7h3m. 

Ciel  serein. 

La  calolle  4  est  rose,  bordée  par  une  trace  de  bande  sombre  près  du  bord 
oriental,  à  partir  de  L  =  265°. 

La  bande  31  a  quatre  dentelures  excessivement  difficiles  à  voir,  mais 
presque  certaines,  dont  L=  243°,  243°,  270°,  299°. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  M 

Très  légère  bande  dans  311. 

3111  est  très  rose;  4  est  rouge  sombre;  l'intervalle  cl  est  très  large. 

Le  13  mars,  de  8h10™  à  8h14m;  L  =  307°2;  fig.  87.  Observation  con- 
tinuée jusqu'à  8h24m. 

Ciel  serein. 

On  ne  voit  pas  de  calotte  1,  Il  y  a  une  bande  partielle  de  L  =  327°  jus- 
qu'au bord  oriental  ;  celte  bande  semble  être  la  tache  rouge,  mais  sa  teinte 
grise  la  distingue  comme  aspect. 

La  bande  31  a  une  dentelure  sous  forme  de  tache  très  noire;  la  longitude 
en  est  :  287°. 

La  bande  3III  s'amincit  vers  les  bords;  elle  est  très  rose. 

La  bande  4  est  très  déliée,  faiblement  rosée. 

La  calotte  5  est  bien  marquée  et  sombre,  nettement  séparée  de  4. 

Le  14  mars,  de  6h34m  à  6h-!>0m;  L  =  43°;  fig.  27.  Observation  continuée 
jusqu'à  7  heures.  Ciel  serein. 

Les  couleurs  sont  peu  marquées,  même  pour  la  tache  rouge. 

La  calotte  1,  très  pâle,  est  bordée  par  une  bande  partielle:  1°  du  bord 
occidental  à  L  =  8°,  2°  de  L  =  43°  au  bord  oriental;  cette  bande  semble 
donc  interrompue  au-dessus  de  la  tache  rouge. 

L'ombre  du  Satellite  II  se  projette  sur  la  bande  près  du  bord  occidental. 

La  tache  rouge  n'est  précédée  ni  suivie  par  aucun  espace  brillant. 

La  bande  31  est  étroite  dans  sa  moitié  occidentale  et  très  large  dans  sa 
moitié  orientale;  ce  changement  de  largeur  prend  origine  à  partir  de  la 
dentelure  dont  L  =  48°. 

Une  très  petite  tache  blanche  suit  la  dentelure;  sa  longitude  est  55°. 

La  calotte  5  a  une  limite  convexe. 

Le  14  mars,  de  8h16m  à  8\26m;  L  =  102°8  ;  fig.  41.  Observation  conti- 
nuée jusqu'à  8h40m;  ciel  serein. 

La  calotte  1  est  légèrement  arquée  ;  son  bord  est  plus  sombre  et  rectiligne 
depuis  L  =  133°  jusqu'au  bord  oriental;  la  calotte  1  renferme  de  nombreux 
détails,  mais  trop  difficiles  à  préciser;  on  y  voit  une  tache  plus  sombre  dont 


52  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

L=113°;  celle  observation  est  possible  surtout  avec  le  grossissement  de 
240  fois. 

La  bande  31  a  une  dentelure  dont  L=  103°,  se  prolongeant  en  bande 
déliée  vers  l'Est,  dans  311.  Une  autre  porlion  de  bande  fine  se  voit  près  du 
bord  oriental  dans  311. 

La  dentelure  est  suivie  par  une  petite  tache  blanche  dont  L  =  108°. 

Le  passage  de  celle-ci  par  le  méridien  central  à  8h27m  lui  donne  une  lon- 
gitude de  106°4  qui  présente  un  accord  1res  satisfaisant  avec  celle  (pie  nous 
déduisons  du  dessin. 

La  région  311  est  plus  large  que  c. 

La  bande  4  est  rosée  et  granulée  ;  la  calotte  5  est  à  bord  convexe. 

Les  couleurs  sont  peu  marquées. 

Le  17  mars,  de  6h28m  à  6u36m;  L  =  127°4;  fig.  49.  Observation  con- 
tinuée jusqu'à  6h50m.  Léger  brouillard;  ciel  serein. 

La  calotte  I  est  arquée  jusqu'à  la  longitude  de  128°  (dentelure);  à  partir 
de  cette  dentelure  elle  est  bordée  d'une  bande  recliligne  jusqu'au  bord  oriental  ; 
la  calotte  est  rosée  légèrement. 

La  bande  31  est  très  large,  mais  s'amincit  au  bord  ;  elle  a  quatre  dente- 
lures dont  L  =  110°,  142°,  154°,  162°.  Entre  celles-ci  on  voit  trois  taches 
assez  peu  brillantes  et  blanches,  dont  L  =  127°,  149°,  157°.  Les  deux  der- 
nières sont  très  petites. 

Une  bande  déliée  longe  les  taches  blanches  dans  311. 

Une  région  plus  sombre  se  remarque  dans  5. 

Le  18  mars,  de  6bS6m  à  7h6m;  L  =  295°1  ;  fig.  85.  Dessin  continué 
jusqu'à  7h12m;  ciel  serein. 

La  calotte  \ ,  très  pâle,  est  bordée  par  une  bande  depuis  L  =  31 7°  jusqu'au 
bord  oriental. 

La  bande  31  a  une  dentelure  dont  L  =  325°. 

La  bande  3III,  rouge,  offre  une  dépression  sous  la  dentelure  précédente 
et,  de  plus,  deux  proéminences  dont  L  =  297°  et  350°. 

La  bande  4  est  large  et  grise. 

Calottes  polaires  confuses;  celle  du  Nord  a  une  limite  indécise. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER.  55 

La  distance  du  bord  méridional  de  3F  au  pôle  Sud  est  visiblement  plus 
petite  (pie  la  dislance  du  bord  septentrional  de  3 1 1 1  au  pôle  Nord. 

Le  18  mars,  de  8h53m  à  8h42m;  L  =  353°5  ;  fig.  9.  Observation  conti- 
nuée jusqu'à  8h47'";  ciel  serein. 

La  bande  longeant  la  calotte  1  est  rosée  et  s'arrête  près  de  la  tache  rouge, 
à  une  longitude  de  28 ". 

La  bande  31  a  deux  dentelures  dont  L  =  333"  et  354-°,  la  seconde  est 
très  petite. 

La  calotte  5  a  un  bord  convexe. 

Le  19mars,de6h47mà  6hS7m;  L  =  79°9  ;fig.  37.  Observation  continuée 
jusqu'à  7h2m.  Ciel  serein,  léger  brouillard. 

Une  bande  partielle  longe  la  calotte  1,  sauf  près  des  bords  du  disque,  c'est- 
à-dire  de  L=50°  à  L  =  145°. 

a%b  est  légèrement  ombrée  près  du  bord  oriental;  l'ombre  du  Satellite  I 
s'y  projette,  elle  est  noire  grisâtre. 

La  bande  31  a  deux  dentelures  dont  L  =  45°  et  14  2°;  elles  se  prolon- 
gent vers  l'Est  par  une  bande  déliée  dans  311. 

La  bande  31  est  largement  entamée  à  la  longitude  de  55°  par  une  tache 
blanche. 

La  bande  31 1 1  est  très  fine;  4  est  assez  large  et  rapprochée  de  la  calotte  5. 
Les  teintes  sont  peu  marquées. 

Le  19  mars,  de  8h16m  à  8h24m;  L  =  133M  ;  fig.  -50. 

On  continue  jusqu'à  8h32m;  ciel  serein;  léger  brouillard. 

Une  bande  rosée  longe  la  calotte  1  sauf  vers  les  bords,  c'est-à-dire  de 
L  =  103°  à  L  =  170°;  elle  a  donc  l'aspect  d'une  grande  tache  isolée. 

La  bande  31  est  munie  de  deux  dentelures  (L  =  97°  et  133"). 

Vers  le  centre  on  voit  une  très  légère  trace  de  bande  déliée  dans  311. 

Jupiter  devient  difficile  à  observer;  les  teintes  sont  presque  imper- 
ceptibles. 

Le  20  mars,  de  6h4-5m  à  6hS2m;  L  =  227»9  ;  fig.  70. 
Observation  continuée  jusqu'à  7h;  ciel  serein. 


î>4  ÉTUDES  SLR  L'ASPECT  PHYSIQLE 

La  bande  qui  longe  la  calotte  1  est  d'un  rose  très  faible;  la  calotte  elle- 
même  est  rosée. 

La  bande  31  a  sa  plus  grande  largeur  au  centre  (L  =  228°),  et  deux 
autres  expansions  vers  le  Nord,  aux  L  =  163°  et  288°. 

La  calotte  5  est  très  petite  et  se  confond  presque  avec  la  bande  4. 

Sa  limite,  confuse  d'abord,  devient  plus  tranchée  ensuite. 

Le  20  mars,  de  8h  à  8h7m;  L  =  273°3;  fig.  83.  Observation  continuée 
jusqu'à  8h42m. 

Des  nuages  passent  constamment;  dessin  incomplet. 

La  calotte  \  est  très  peu  marquée. 

La  bande  3 III  est  rouge,  avec  proéminence  à  la  longitude  de  273°. 

La  bande  4  est  très  étroite;  la  calotte  5  est  étendue,  à  bord  courbé? 

Le  21  mars,  de  8h34m  à  8h42m;  L  =  84°3. 

Ciel  serein;  Jupiter  bas  et  ondulant;  dessin  incomplet  et  imparfait. 

Il  y  a  trace  de  bande  longeant  la  calotte  1  ;  celle-ci  est  fort  claire. 

L'ombre  du  Satellite  II  se  projette  sur  a26. 

La  bande  31  est  interrompue  brusquement  sous  la  tache  rouge,  près  du 
bord  occidental;  je  ne  vois  pas  de  taches  blanches. 

Le  22  mars,  de  8h32m  à  8h3Sm;  L  =  231°7. 

Éclaircies;  ondulant. 

La  difficulté  des  observations  de  Jupiter  augmente  de  jour  en  jour;  la 
calotte  1  semble  rosée;  la  bande  31  est  noire;  la  bande  31 II  est  rouge, 
large  et  près  du  centre.  L'ensemble  des  deux  bandes  est  visiblement  plus 
près  du  pôle  Sud  que  du  pôle  Nord. 

Le  23  mars,  de  6h5Sm  à  6h47m;  L  =  313°9;  fig.  88.  Observation  con- 
tinuée jusqu'à  6h51m;  ciel  serein;  image  médiocre. 

La  bande  longeant  la  calotte  1  apparaît  au  bord  oriental  seulement;  elle 
est  d'un  rose  marqué  et  a  l'aspect  d'une  tache  isolée  que  l'on  prendrait  pour 
la  tache  rouge. 

La  bande  31,  grise,  présente  une  dentelure  fort  difficile  à  voir;  à  droite 
de  celle-ci,  presque  au  méridien  central,  se  trouve  une  petite  tache  blanche 
excessivement  difficile,  mais  certaine. 

Les  bandes  31 II  et  &  sont  roses.  La  calotte  5  est  marquée. 


DE  LA  PLANETE  JUPITER. 


55 


Le  23  mars,  de  &3Sm  à  8H5m;  L  =  139°7. 

Image  trop  ondulante  pour  dessiner.  Jupiter  est  devenu  trop  dillicile  à 
observer. 

Je  vois  la  tache  rouge  dont  le  milieu  n'a  pas  encore  atteint  le  méridien 
central;  on  voit  31,  grise,  et  les  bandes  rosées  3III  et  4.  Il  est  impossible 
de  s'assurer,  d'une  façon  certaine,  si  la  tache  blanche  de  M.  Denning  est 
présente  sous  la  tache  rouge,  comme  cet  astronome  l'avait  prédit  pour  ce 
jour.  (Voy.  Monthly  Nol.,  janvier  1882,  p.  99.) 

Dans  le  tableau  suivant,  j'ai  rangé  les  observations  d'après  les  longitudes 
croissantes  du  méridien  central  : 


ANNÉE. 

JOUR. 

HEURE'. 

L. 

KIGURE. 

ANNÉE. 

JOUR. 

HEURE». 

L. 

FIGURE. 

1881 

16  octobre.   . 

8h   7m30s 

6-7 

12 

1881 

20  décembre. 

8i>22»  0» 

79»8 

36 

1882 

1  janvier .    . 

6   15     0 

7.9 

13 

1882 

19  mars  .    .    . 

6  52     0 

79.9 

37 

1882 

3  février  .   . 

8  27     0 

8.2 

14 

1882 

21  mars.    .    . 

8  38     0 

84.3 

t 

1881 

19  novembre. 

6     3     0 

10.5 

15 

1881 

23  décembre. 

6   13     0 

93.1 

.38 

1881 

20  décembre . 

6  27  30 

10.6 

16 

1881 

19  novembre. 

8  21     0 

93.9 

39 

1881 

23  novembre. 

9  21     0 

12.3 

17 

1881 

7  novembre. 

8  32     0 

93.9 

40 

1881 

29  septembre. 

9  26     0 

145 

18 

1882 

14  mars.    .   . 

8  21     0 

102  8 

41 

1882 

6  mars  .   .   . 

9   16     0 

14.6 

19 

1882 

1 2  mars  .    . 

6  48     0 

106.2 

42 

1881 

4  novembre. 

9     0     0 

19.2 

20 

1882 

2  février  .    . 

5  25     0 

107.9 

43 

1881 

18  décembre . 

5     4  30 

19.5 

21 

1882 

9  janvier  . 

5  44  30 

112.4 

44 

1882 

27  janvier  .    . 

8     1   30 

20.9 

22 

1881 

2  octobre . 

9  41     0 

115.6 

45 

1882 

10  février  .   . 

9  35  30 

213 

23 

1882 

1 1  lévrier  . 

8     9  30 

119.6 

46 

1881 

9  novembre. 

8  14     0 

24.2 

24 

1881 

50  décembre 

7  44  30 

121.2 

47 

1881 

16  novembre. 

9  12     0 

33.2 

25 

1882 

26  janvier  . 

5     1   30 

121.8 

48 

1881 

21  novembre. 

8  31     0 

41.0 

26 

1882 

17  mars.    . 

6  32     0 

127.4 

49 

1882 

1 4  mars  .    •   . 

6  42     0 

43.0 

27 

1882 

19  mars.    . 

8  20     0 

133.1 

50 

1882 

3  février  .   . 

9  25     0 

43.2 

28 

1881 

18  décembre 

8  21     0 

138.3 

51 

1881 

19  août  .    .   . 

11  37     0 

44.7 

« 

1882 

23  mars  . 

8  40     0 

139  7 

0 

1881 

23  décembre . 

5     0  30 

49.3 

29 

1881 

24  novembre 

8  45     0 

141.1 

52 

1882 

11  février  .    . 

6  29  30 

59.1 

30 

1881 

15  novembre 

6  39     0 

150.0 

53 

1882 

1  février  .   . 

8  13  30 

59.5 

31 

1882 

9  janvier  . 

6  47  30 

150.5 

54 

1881 

30  décembre . 

6     7  30 

62.6 

32 

1882 

31  janvier  . 

5     1     0 

152.9 

55 

1881 

24  novembre. 

6  53     0 

73.4 

35 

1881 

8  novembre 

.      6     3     0 

154.4 

56 

1882 

4  janvier  .   . 

5  37     0 

76.1 

34 

1882 

7  janvier  . 

.      5   16     0 

154.5 

57 

1881 

18  décembre . 
eure  ino\  ému 

6  41  30 

78.2 

35 

1881 

27  novembrt 

.      6  47     0 

161.3 

58 

56 


ETUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 


ANNÉE. 

JOUR. 

HEURE  '. 

U. 

FIGURE. 

ANNÉE. 

JOUR. 

HEURE'. 

L. 

FIGURE 

1881 

31  décembre. 

4>>44m30> 

162»8 

59 

1881 

15  novembre. 

91.46m  o» 

263*1 

„ 

1*82 

12  mars     .   . 

8  28  30 

167.0 

60 

1882 

12  février  .   . 

8     0     0 

204.1 

SI 

1881 

30  septembre. 

9  37  30 

172.4 

61 

1882 

27  janvier  .    . 

4  58  50 

270.5 

82 

1881 

19  décembre. 

5     9  30 

173.0 

62 

1882 

20  mars  .    .    . 

8     5  50 

273.5 

8_) 

1882 

7  janvier  . 

6     2     0 

182.3 

65 

1882 

6  mars  .    .    . 

6  37     0 

278.5 

84 

1881 

17  novembre. 

9  22     0 

1897 

64 

1882 

18  mars      .    . 

7      1     0 

295.1 

85 

1881 

5  octobre.    . 

9  21     0 

195.1 

65 

1881 

22  décembre  . 

6     4   30 

297.5 

80 

1882 

2  février  .    . 

8     8     0 

206.4 

66 

1881 

16  novembre. 

6  38  50 

300.5 

1882 

1 2  février      . 

6  26  30 

207.6 

67 

1882 

8  janvier  .    . 

5  16     0 

504.8 

» 

1881 

12  décembre  . 

5  28  30 

211.5 

68 

1882 

13  mars  .    .    . 

8   12     0 

507.2 

87 

1881 

10  oclobre.    . 

9     7     0 

219.4 

1882 

23  mars  .    .    . 

0  41     0 

313.9 

8K 

1881 

9  décembre  . 

8  17  30 

222.0 

69 

1881 

18  novembre 

8  44     0 

517.3 

1 

1882 

20  mars  .    .    . 

6  48  30 

227.9 

70 

1881 

21  novembre. 

6  12  30 

317.3 

~j 

1881 

29  oclobre.    . 

9  57  30 

230.5 

71 

1881 

5  décembre 

6     8  30 

321.1 

3 

1881 

8  novembre. 

8     9     0 

230.6 

72 

1881 

12  décembre  . 

8  41   30 

528  0 

1882 

22  mais .    .    . 

8  33  30 

251.7 

» 

1881 

23  novembre. 

8     8  30 

328.5 

4 

1881 

2i  décembre. 

8  25     0 

232.0 

75 

1881 

9  novembre. 

6  45     0 

330.4 

5 

1881 

|x  novembre. 

6  28  30 

235.3 

74 

1882 

10  février  .    . 

8  16    0 

553.2 

6 

1882 

3  février  .    . 

4  58  30 

242.2 

75 

1882 

29  janvier  .    . 

8  23  30 

534.7 

" 

1882 

20  janvier  .    . 

8  26     0 

245.4 

70 

1882 

1  janvier  .    . 

5  24  30 

537.4 

7 

1882 

29  janvier  .    . 

5  56     0 

245.6 

» 

1882 

0  mars .   .    . 

8  15     0 

337.7 

8 

1881 

24  décembre  . 

6  20  30 

248.0 

77 

1881 

24  septembre. 

9  41     0 

551  0 

.. 

1882 

10  janvier  .    . 

5  29     0 

255.4 

78 

1882 

18  mars  .    .    . 

8  37  30 

555  5 

9 

1881 

3  oclobre.    . 

9  25  30 

256.7 

« 

1881 

18  oclobre.    . 

9  29  30 

357.4 

10 

1882 

13  mars     .    . 

6  51   30 

258  5 

79 

1881 

50  décembre. 

4  23     0 

359.4 

11 

1881 

22  décembre 

5     3  30 

260.6 

80 

<  H 

sure  moyenne. 

DE  LA  PLANETE  JUPITER  57 


REMARQUES   GÉNÉRALES. 


I.  La  calotle  5  a  été  constamment  plus  foncée  que  la  calotte  4,  et  même, 
à  la  fin  des  observations,  en  février  et  mars  1882,  la  calotle  1  était  souvent 
complètement  claire. 

IL  La  calotle  1  s'est  montrée  grise  en  1881,  de  même  que  la  bande  qui, 
souvent,  la  limitait;  il  faut  excepter  une  seule  observation,  faite  le  17  novem- 
bre 1881,  de  9h18m  à  9''2Gni,  pendant  laquelle  celte  bande  était  rosée. 
En  1882,  la  teinte  rosée  est  apparue  plus  fréquemment  dans  ces  régions; 
nous  la  trouvons  le  26  janvier  dans  la  bande  qui  longe  la  calotte  1;  en 
février  et  mars,  la  calotle  1  et  celle  bande  sont  fréquemment  rosées. 

III.  La  bande  31  élaii  généralement  grise,  et  les  bandes  3111  et  h  roses; 
cependant  les  observations  suivantes  ont  fait  exception  à  celle  règle,  la 
bande  31  s'élanl  montrée  rose  également  :  1881,  16  octobre,  de  8''3m  à 
8h12m;  18  octobre,  de  9''17raà  9h42m;  1-5  novembre,  de  G''3om  à  6''43ni: 
17  novembre,  de  9M8m  à  9h26m;  18  novembre,  de  6h25m  à  G''32m;  1882, 
9  janvier,  de  5b39m  à  5h50m;  26  janvier,  de  V'5«m.à  5h5ra;  72  mars,  de 
6hUm  à  6h52m. 

IV.  A  plusieurs  reprises,  les  bandes  311 1  et  4  sont  apparues  doubles,  et 
toujours,  dans  ce  cas,  la  teinte  rose  affectait  leur  moitié  inférieure  ou  septen- 
trionale seulement. 

V.  On  peut  encore  dire,  comme  fait  général,  que  la  bande  31  était,  le 
plus  souvent,  la  plus  sombre  de  toutes.  En  examinant  nos  dessins  on 
trouvera  pourtant  des  exceptions  à  cette  règle  et  nous  croyons  inutile  de  les 
énumérer  ici. 

Tome  XLVII.  8 


58  ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

VI.  De  même,  généralement,  la  région  aUb  élait  la  plus  brillante  parmi 
loules  les  zones  claires,  tandis  que  la  bande  311  avait  le  moins  d'éclat,  surtout 
nu-dessus  de  la  bande  déliée  qui  la  sillonnait;  l'inspection  des  chiffres  qui 
accompagnent  nos  dessins  suffira  pour  faire  connaître  les  exceptions  à  ce  fait 
le  plus  souvent  vérifié. 

VII.  Fréquemment  les  dentelures  de  31  ont  offert  une  inclinaison  vers 
l'Est,  ou  en  sens  inverse  de  la  rotation;  elles  se  prolongeaient  souvent  en 
bandes  déliées  courant  dans  cette  direction. 

VIII.  Les  zones  31,  311  cl  peut-être  3111,  en  y  comprenant  leurs  dente- 
lures, leurs  taches  blanches,  leurs  proéminences,  leurs  taches  noires,  etc., 
ont  paru  douées  d'un  mouvement  de  rotation  plus  rapide  que  la  tache  rouge 
et  que  certains  accidents  de  la  calotte  polaire  septentrionale.  L'identification 
de  ces  détails  est  donc  très  difficile:  peul-étre  la  grande  variabilité  de  la  sur- 
face de  Jupiter  doit-elle  son  origine  autant  à  des  déplacements,  soit  appa- 
rents, soit  réels,  des  détails  observés,  qu'à  des  changements  véritables  de 
forme;  le  mystère  dont  cette  planète  est  encore  enveloppée  git  tout  entier 
dans  la  solution  de  ce  problème  :  Quelles  taches  sont  fixes?  Lesquelles 
sont  mobiles,  lesquelles  sont  variables?  Peut-être  la  discussion  plus  appro- 
fondie de  nos  observations,  que  nous  nous  proposons  de  soumettre  un  peu 
plus  lard  à  I'Académie,  et  les  recherches  que  nous  avons  faites  (1883-4) 
ou  que  nous  ferons  aux  oppositions  suivantes  jetteront-elles  quelque  jour  sur 
celle  intéressante  énigme. 


DE  LA  PLANÈTE  JUPITER.  59 


U 

PASSAGES    DE    LA    TACHE    ROUGE    PAR    LE    MÉRIDIEN    CENTRAL    APPARENT 

DE    JUPITER. 

Afin  de  pouvoir  apprécier  la  valeur  des  résultats  que  j'obtenais  dans  ce 
genre  de  travail,  j'ai  institué  une  série  parallèle  d'observations  des  phéno- 
mènes des  satellites  de  Jupiter,  et  je  crois  intéressant  de  faire  connaître 
d'abord  les  comparaisons  suivantes  : 

1881 ,  novembre  23  ;  éclipse  du  Satellite  I  ;  réapparition. 

Première  apparition,  observée  à  Louvain  (L),  à       .     .  8b48ra3i'    t.  m.  de  Bruxelles. 

ou  à  8  31     5,1  t.  m.  de  Greenwich. 

—       à  Greenwich  (G),  à .     .  8  50  54  —  '. 

—  —       à  Oxford  (0),  à   ...  8  30  38  —  '. 

Réapparition  d'après  le  Nautical  Almanac  (N.  A.),  à  8  30  56  — 

On  a  donc  : 

L  — G=  +-  0b0rall!l 

L  —  0  =  -+-  0  0  27,1 

G—  û  =  +  00  16,0 
N.  A.  —  L  =  —  0  0  9,1 
N.  A.  —  G  =  -+-  0  0  2,0 
N.A.  — 0  =  +  0  0  18,0 

1881 ,  septembre  29 ;  éclipse  du  Satellite  I ;  disparition. 

Premier  obscurcissement,  observé  à  Louvain,  à  9h  49m47'    t.  in.  de  Bruxelles. 

ou  à  9  32   18, 1  t.  m.  de  Greenwich 

—       à  Oxford ,  à  9  52  34 

D'après  le  .Vauticul  Almanac,  disparition,  à.     .  9  34  27  — 

L  — 0=  -  0" 0m 1 5J9 

N.  A   —  I.  =  -+-  0  2     8,9 
N.  A.  —  0=  -+-  (I    I    55,0 


1  Monthly  :Vol.,  mars  1882,  p.  242 
1  Ibid.,  p.  240. 


60  ETUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 

Disparition  complète,  observée  à  Louvain,  à.     .  9h  52m35'    t.  m.  de  Bruxelles. 

ou  à  9  55     4,1  t.  m.  de  Greenwich. 

—  —  —       à  Oxford,  à  ..  9  54  53  — 

D'après  le  Nautical  Almanac,  disparition  à.     .  9  34  27  — 

L— U=  -♦-  0"OmllH 
N.A.—  L  =  — 0  0  37,1 
N.  A.  —  0  =  —  0  0  26,0 

Prenant  les  moyennes  des  deux  observations  de  Louvain  et  d'Oxford,  poul- 
ies comparer  à  l'indication  unique  du  Nautical  Almanac  : 

Premier  obscurcissement,  à  Louvain,  à     9b32n,l8;i  t.  m.  Greenwich.  i  .Moyenne  : 

Disparition  complète,  à     9  55     4,1  j  9b55m4IM 

Premier  obscurcissement,  à  Oxford,  à     9  5-2  34  —  i  Moyenne  : 

Disparition  complète,  —         à     9  34  53  )  9b53œ45;5 

Disparition,  d'après  le  Nautical  Almanac,  a  !)1'34"lu27'. 

L  —  0  =  —  Ob  Om  2;4 
N.  A.  —  L  =  +  0  0  45,9 
N.  A.  -  0  =  +  0  0  45,5 

4882,  janvier  1er ;  éclipse  du  Satellite  J;  réapparition. 

Première  apparition,  observée  à  Louvain,  à.     .         7h 24™  0!5  t.  m.  Bruxelles. 

ou  à     7     C  51, G  t.  in.  Greenwich. 
Réapparition,  d'après  le  Nautical  Almanac,  à.  7     G  44 

N.  A.  —  L=  -t-  01,0ml2!4. 

1882,  janvier  31  ;  éclipse  du  Satellite  I ;  réapparition. 

Première  apparition,  observée  à  Louvain,  à.     .     .     9L57m2G;7  t.  m.  Bruxelles. 

ou  à     9  19  57,8  t.  m.  Greenwich. 
Réapparition,  d'après  le  Nautical  Almanac,  à.     .     9   19  51  — 

N.  A.  —  L  =  —  CO-SG^. 

Ces  observations  de  Louvain  offrent  donc  avec  les  données  du  Nautical 
Almanac  des  écarts  du  même  ordre  que  celles  de  Greenwich  et  d'Oxford; 
elles  ne  s'écartent  pas  plus  des  résultats  de  ces  deux  observatoires  que 
ceux-ci  ne  diffèrent  entre  eux.  L'appréciation  de  l'instant  du  passage  d'un 
point  quelconque  de  la  tache  rouge  au  méridien  central  de  Jupiter  pouvant 
difficilement  se  faire  avec  certitude  avec  une  approximation  plus  grande  que 
celle  de  la  minute,  je  crois  donc  pouvoir  soumettre  avec  confiance  mes  résul- 
tats aux  astronomes. 


DE  LA  PLANETE  JUP1TEK.  61 

Voici  d'ailleurs  les  précautions  que  j'ai  prises  pour  arriver  à  apprécier 
l'instant  du  passage  le  plus  rigoureusement  possible. 

Procédant  simplement  par  estimation  à  l'œil,  sans  aucun  appareil  de 
mesure,  j'imagine  un  méridien  passant  par  l'extrémité  de  la  tache  rouge  et 
rencontrant  la  bande  31;  il  est  plus  facile,  en  effet,  de  noter  l'instant  où  le 
méridien  en  question  coupe  en  deux  parties  égales  l'étendue  visible  de  la 
bande  que  d'apprécier  celui  où  une  extrémité  de  la  tache  se  trouve  au  méri- 
dien central.  Quant  au  passage  du  milieu  de  la  tache,  il  correspond  à  l'instant 
où  les  deux  fragments  de  la  corde  décrite  par  celle-ci  et  joignant  ses  extré- 
mités aux  bords  de  Jupiter  deviennent  égaux. 

J'ai  constaté  une  grande  analogie  entre  le  procédé  que  j'indique  et  celui 
qu'emploie  M.  Barnard,  de  Nashville  (E.  U.)  '  ;  celle  analogie  se  poursuit 
aussi  dans  les  détails  suivants. 

L'astronome  qui  a  pour  but  d'observer  le  passage  du  milieu  de  la  tache, 
par  exemple,  constate  toujours  qu'il  lui  serait  possible  d'indiquer  plusieurs 
instants  successifs,  dans  les  limites  d'une  minute  environ,  au  moins,  comme 
correspondant  au  phénomène  de  ce  passage.  Pour  obvier  à  cet  inconvénient, 
j'ai  noté,  pour  chaque  passage,  trois  instants  successifs;  je  les  désignerai, 
pour  me  faire  comprendre,  par  les  lettres  «,  /3  et  y. 

Supposons  qu'il  s'agisse  du  passage  de  l'extrémité  occidentale  (preceding) 
de  la  tache;  j'ai  ainsi  : 

«  =  instant  où  l'on  commence  à  croire  que  l'extrémité  va  franchir  le  méridien  central 
P  =      —  —  —  —  franchit  — 

y  =      —  —  —  —  a  franchi  — 

J'adopte,  pour  instant  du  passage,  une  moyenne  de  ces  trois  résultats.  J'ai 
donc,  après  avoir  renouvelé  la  même  observation  et  le  même  calcul  pour  le 
milieu  de  la  tache  et  pour  la  seconde  extrémité  : 

I  =  instant  du  passage  de  l'extrémité  occidentale  (preceding). 

B  =  instant  du  passage  du  milieu. 

II  =  instant  du  passage  de  l'extrémiié  orientale  (follotving). 


1  Science,  January  1881,  p.  40. 


62 


ÉTUDES  SUR  L'ASPECT  PHYSIQUE 


El  j'adopte  pour  M,  instant  du  passage  du  milieu,  une  moyenne  de 
I,  B  et  II. 

J'ai  employé  ce  procédé  pour  composer  le  tableau  suivant;  mais  la 
réalisation  de  mon  plan  n'a  pas  toujours  été  complète,  soit  que  des  nuages 
survenus  m'aient  empêché  de  réunir  toutes  les  observations  nécessaires,  soit 
que  j'aie  dû  fixer  mon  attention  plus  spécialement  sur  les  détails  physiques 
du  disque  planétaire,  qui  faisaient  l'objet  principal  de  mon  étude.  Pour  la 
plupart  de  ces  observations,  un  aide  exercé  a  bien  voulu  se  charger  de  noter 
la  seconde,  pendant  que  j'avais  l'œil  à  la  lunette  de  Secretan. 

Voici  les  instants  des  passages  des  deux  extrémités  (I  et  II)  et  du 
milieu  (.M)  de  la  tache  rouge,  en  temps  moyen  de  Bruxelles.  Nous  donnons 
les  longitudes  de  ces  trois  points,  pour  chaque  instant  considéré,  et  la  longueur 
que  l'on  peut  en  déduire  pour  la  tache  en  degrés  de  longitude  jovigraphique. 


PASSAGES  DE  LA  TACHE  ROUGE. 


INSTANTS  DES  PASSAGES 

.ONGITUDES 

LONGUEUR. 

DATES. 

I. 

M. 

11. 

I. 

M. 

11. 

1081.  24  septembre  .    .    . 

9«'41™20' 

10M2'"47' 

551  "6 

io;e 

38;o 

29  septembre 

8  51   48 

9  20     0 

yb44m42» 

555,8 

10,9 

25;8 

32,0 

16  octobre  . 

8     0  51 

8  21      1 

8  44  20 

2,7 

14,9 

29,0 

20,3 

18  octobre  . 

9  29  26 

9  54  59 

10  20  48 

357,4 

12,8 

28,4 

51,0 

*  4  novembre 

*  9  novembre 

8  54  37 

9  21   17 

15,9 

32,0 

32,2 



8     0  22 

8  26  2-2 

15,9 

31,0 

31,4 

*  1G  novembre 



9  11  29 

32,8 

**  19  novembre 

5  49  40 

G   13  52 

6  59  44 

2,4 

17,0 

32,7 

30,2 

21   novembre 

8  21     2 

35,0 

**  25  novembre 

9     5      | 

9  30  54 

9  56     3 

2,6 

18,3 

53,5 

50,8 

*   18  décembre 

5     5  52 

5  34  57 

20,4 

57,7 

34,8 

20  décembre 

6  20  56 

6  45  40 

6,6 

21,6 

29,9 

23  décembre 



4  38   13 

55,8 

»*  50  décembre 

4  35  20 

4  59  58 

5  26  54 

6,9 

21,8 

37,8 

50,9 

*  1882.     1  janvier  . 

6   13  31 

6  37  24 



7,0 

21,5 

28,9 

*  27  janvier    . 

1 



8     8  11 

24,9 

DE  LA  PLANETE  JUPITER. 


63 


DATES. 

INSTANTS  DES  PASSAGES 

i 
I. 

ONGITUDES 

LONGUEUR. 

1                         M.                       11. 

M.       ! 

II. 

1882.     5  février    .... 
♦  10  février    .... 

0  mars 

1 S  mars   .    . 

8h27'»l.ï" 

81,55m  o** 
9  41    58 
9  38  58 

9M9m14l* 
0  41   21 

8:3 

14,4 

25;l 
25,2 
28,5 

39;7 

42,0 

3i;4 

28,2 

9   15  35 

Longueur  moyenne 

5i;i4 

Les  meilleures  observations  sont  marquées  d'astérisques;  parmi  celles-ci, 
on  a  signalé  par  deux  astérisques  celles  qui  ne  laissent  rien  à  désirer. 

V ensemble  des  observations  donne  pour  longueur  de  la  tache,  à  la  surface 
de  Jupiter,  une  moyenne  de  31°  14. 

L'ensemble  des  observations  les  meilleures,  marquées  d'astérisques,  conduit 
à  une  moyenne  de  31°3. 

Enfin,  si  nous  consultons  les  trois  observations  marquées  de  deux  asté- 
risques et  qui  n'ont  rien  laissé  à  désirer,  nous  obtenons  30°6. 

Il  résulte  de  l'examen  de  notre  tableau  que  la  longitude  jovigraphique 
des  trois  points  considérés  dans  la  tache  a  augmenté  pendant  la  période  des 
observations,  la  tache  subissant  un  léger  relard  sur  la  période  de  rotation 
adoptée.  Voici  les  résultats  que  nous  obtenons  en  calculant  la  valeur  diurne 
de  ce  relard  : 


PÉRIODE. 

.a 

£  s 

1.3 

T3 

Z 

O 
H 

< 

35 

o 

<  2 
*-  S 

w  B 
s  -a 

PÉRIODE. 

H     U 

JE      « 

Zs 

T3 

AUGMENTATION 

deL. 

AUGMENTATION 

diurne. 

29  sept.  1881  —  3  fév.  1882  . 

I 

14;5 

o;ii 

4  nov.  1881  —   3  fév.  1882. 

II 

TJ 

0;08 

— 

M 

14,2 

0,11 

19  nov.  1881  —  1  janv.  1882. 

I 

4,6 

0,11 

— 

II 

13,9 

0,11 

— 

M 

4,5 

0,10 

34  sept.  1881  —  6  mars  1882. 

I 

22,8 

0,14 

19  nov.  1881  —  30déc.  1881. 

1 

4,5 

0,11 

— 

M 

17,9 

0,11 

— 

M 

4,8 

0,12 

29  sept.  1881  —  14mars  1882. 
4  nov.  1881  —    3  fév.  1882  . 

II 

M 

16,8 
9,2 

0,10 

0,10 

- 

II 

5,1 

0,12 

i 

MOYENNI 

t.   .   . 

o;ii 

64 


ÉTUDES  SUR  L ASPECT  PHYSIQUE,  ETC. 


Le  lablcau  suivant  contient  la  durée  du  passage  de  toute  la  tache  rouge 
au  méridien  central. 


DATES. 

HEURES. 

DURÉE. 

1881     24  septembre.    .    . 

(10M2m47'  —  9h41™20,)2 

]h  2œ54' 

29  septembre. 

9  44  42   -  8  51  48 

0  52  54 

16  octobre.    . 

8  44  20  -  8     0  51 

0  43  29 

18  octobre.    . 

10  20  48         9  29  26 

0  51    "22     ; 

*     4  novembre  . 

(9  21    17   —  X  54  37  )2 

0  53  20     ; 

*     9  novembre 

(   8  26  22         8     0  22)2 

0  52     0     ; 

**  19  novembre 

6  39  44  —  5  49  40 

0  50     4 

**  23  novembre 

9  56     5  —   9     5     1 

0  51     2     ! 

*  18  décembre 

(  5  34  37    -   S     5  52)2 

0  57  30 

20  décembre 

(   6  45  40    -   6  20  5G  )i 

0  49  28 

**  50  décembre 

5  26  34   —  4  55  20 

0  51    14 

*  1882      l  janvier  . 

!     (   6  37  24         6   13  31  )2 

0  47   40 

*     3  février  . 

9   19   14   -   8  27   13 

n  52     1 

fi  mars  . 

(  9  38  58  —   9   15  35  )2 

0    16   4f,     j 

Moyenne.    .   . 

0h51ra53s 

En  négligeant  la  première  observation  dont  le  résultat  est  plus  fort  et  moins 
valable,  on  a  50m415;  en  prenant  les  meilleures  observations  (astérisques) 
on  obtient  :  5dn'o2s;  et  les  observations  qui  ne  laissent  rien  à  désirer  (**) 
donnent  :  50m475.  On  peut  donc  adopter  pour  durée  du  passage  :  5i'\ 


Mem  Cour  el  Mem  des  Savants  etr  I   M.VII 

a 


PLI. 


■■■■■■ 


/ 


Mi-ni  Cour  et  Mem.des  Savants  etv  l  Xl.VU 


PL  II 


.    <■-■■;■  //&, 


Mem  Coure!  Mem  des  Savants  elr  l  Xl.VII 


PL  III. 


Mem  Cour  el  Mem  d«-s  Savants  etr  I  XLVM 


PI.  IV 


y    ad  nat  dtt 


ù 


SUR 


CERTAINS  DÉVELOPPEMENTS 


EN  SÉRIES; 


l'Ali 


J.  DERIYTS, 


DOCTEUR  EN  SCIENCES  PHYSIQUES  El  MATHÉMATIQUES,  ASSISTANT  A  L'UNIVERSITÉ  DE  I  II  CE 


Mémoire  présenté  à  la  Classe  des  Sciences  dans  la  séance  ri  ci  "  mars  ISS.',,) 


Tome  XL  Vil. 


SUR 


CERTAINS  DÉVELOPPEMENTS  EN  SÉRIES. 


I. 

Le  développement  d'une  fonction  en  série  se  ramène,  clans  la  plupart  îles 
cas,  à  la  recherche  d'intégrales  définies. 

Soit,  en  effet,  une  fonction  <?{x),  développée  en  série  suivant  les  fonc- 
tions Tu(aî),  T,(#),  ... ,  T„(#),  ....  de  manière  que  l'on  ait  : 

<f(x)  =  A„T0(x)  +  A,T,(x)  + +  A„T„(a;)  +  ... , (1) 

A0,  A.,,  ...,  A„, ...  étant  des  constantes. 

Ordinairement, il  existe  une  fonction  $„[x)  telle  que  Yïnlêgra\ef<p„(pc)Tp(x)doc, 
prise  le  long  d'un  certain  contour  ou  entre  certaines  limites,  est  nulle,  excepté 
dans  le  cas  de  p  =  n  :  la  série  (1)  étant,  du  reste,  convergente  dans  tout 
le  champ  d'intégration.  On  déterminera,  par  suite,  la  constante  A„  au  moyen 
de  la  formule 

A    _  ff{x)^n{x)dx 

fr„(xiï„(x)dx  ' 

les  intégrales  étant  relatives  au  champ  d'intégration  dont  il  s'agit. 

Celte  méthode  est  employée  pour  les  développements  en  séries,  suivant 
les  puissances  de  la  variable  ou  suivant  les  polynômes  X„  de  Legendre;  elle 
l'est  également,  dans  le  cas  des  séries  Irigonomélriques. 


6  SUR  CERTAINS  DEVELOPPEMENTS 

Les  fondions  Tu(x)  et  <pn(x)  donnent  encore,  d'une  autre  manière,  des 
valeurs  d'intégrales  définies  et  des  sommations  de  séries. 

Soient  en  effet,  en  séries  convergentes  pour  les  valeurs  de  x  comprises 
entre  c  et  (/  : 

F(x)  =  A0T0(x)  +  A.T»  +••••  +  AJ„(x)  +  ... , 
G(x)  =  B0W*)  +  B^,(x)  +  ■  •  •  +  B„4>n(x)  +  •  • .  ; 

on  aura,  par  les  équations  (3)  et  (4)  : 

/     F(x) .  G(x)dx  =  A0B„  -+-  A,B,  h -4-A„B„  +  ---     .  ...     (10) 

c 

Désignons  par  F„  une  fonction  de  la  forme 

a0T0(x)  -t-  a,T,(x)  -i-  •••  -4-  unTn(x), 

et  représentons  par  $  et  par  fn  les  fonctions 

A0<p„(a;)  -+-  A,^)  h -1-  A„<[>„(x)  +  •  ■  • , 

Oo^)  +  «i'Î'iW  -+-•••  +  «,,<!>,,(*)> 

conjuguées  de  F  et  de  F„. 

On  peut,  au  moyen  de  la  formule  (10),  déterminer  la  fonction  F„  par  la 
condition  que  l'intégrale 

c 

soit  un  minimum. 

En  effet,  on  a,  pour  valeur  de  celte  intégrale  : 

(A0  —  a„)!  H-  (A,  —  «,)"  +•••-+-  (A„  —  a„f  •+-  A*+1  -4-  A;+2  -+-■•• 

La  condition  du  minimum  exige,  par  suite,  que  F„(#)  soit  la  somme 
des  n  -f-  \  premiers  termes  du  développement  de  F(#),  suivant  les  fonc- 
tions T„. 


EN  SERIES. 


II. 


Les  résultats  précédemment  obtenus  se  généralisent  pour  les  fonctions 
de  plusieurs  variables. 
Soit,  en  effet, 

f(x,x,  ,.-•)  =  2  A„,  „., ...  V, , ...  (x,  Xi , . . .); 

on  détermine  ordinairement  les  coefficients  A„  „,.     ,  au  moyen  de  fonc- 
tions V„  „,  ,  (#,  %,u  ...)  telles  que  : 

//•■•  !'„ .„•.     V„ .„., ...  rfj'rfjr,.-.  =  1, 

r. 

ff ..V ,     V„ ,...rfxrfx,.=0. 

L 

la  lettre  L  indiquant  les  limites  d'intégration. 
Si  les  séries 

/'=2A-..-,  ...u„„,,..., 
?=2B -.v«.  ■•.... > 

sont  convergentes  entre  les  limites  représentées  par  L,  on  a  : 

(T..    f.g.dxdx,  •••=--  2  A B., («) 

[. 

Dans  le  cas  de  B„  „,t  =z"z'{...,  on  aura,  par  la  dernière  égalité,  la  valeur 
de ^„, ,,',... z"z'\  •  •-,  connaissant  celle  de  ^A„, „-,... UH> „<..., . 

D'un  autre  côté,  si  l'on  considère  la  fonction  génératrice  des  quanti- 
tés Un,n\..  ?  on  pourra,  au  moyen  du  théorème  de  Cauchy, remplacer  U«,  «-,... 
par  une  intégrale  définie.  La  série  ^V»' •  ^», »',...  se  déduira  ensuite 
de  2^h,m\  ■■z"z" ' -  •  •  j  eommc  dans  le  cas  d'une  seule  variable. 


8  SUR  CERTAINS  DEVELOPPEMENTS 

Soient 

^  =  2a,„„,...v„,„.,...î 

/'<= 2  "»."■•••  u«.»'.  .»>(w  ■+-«'-» — <f0> 

<£  =  2a .-  v>..  »•....>(»  +  n'+  ■■■=^1); 

on  Irouve,  en  appliquant  la  formule  (11),  que  la  fonction 

/i  =  2  A ■... D». »'.-. >(w  -*-«'-*-  •■•^/) 

rend  minimum  l'intégrale 

L 

III. 

Considérons  en  particulier  les  fonctions  T„(#),  pour  lesquelles  on  a  : 

*.(*)  — «»W*)W.     •     •     •     ■  •  •     (12) 

«„  étant  une  constante. 

Il  sera  possible  de  déterminer  la  fonction  F,(#)  par  la  condition  : 

F(z)  =  f  Ft(*M»(x)6(»,  z)rfsc (13) 

entre  les  limites  de  convergence  de  la  série 

G(X,  2)  =  2I=06"T»  •  ="'  (C  ™*   <  f/)  • 

les  quantités  bn  étant  des  constantes. 
Soient,  en  effet  : 

F«(a;)=2LoA"T»' 


EN  SERIES. 
on  aura,  par  l'équation  (10)  appliquée  au  cas  actuel, 

f'  F,(x)^(x)G(x,  z)dx  =  2"=  0  k-^~  ■ 
c 

On  déduit  de  là  et  de  l'équation  (13): 

"~   6.   ' 


si  donc  l'on  pose 

on  obtiendra,  par  la  formule  (8)  : 


ti=       a,  «„ 


F.W=  /'"■■•  X(aM>,)/;[9(x,  »,)]*>„ (14) 


IV. 


Prenons  pour  exemple  le  cas  où  les  fondions  T„(x)  sont  les  quantités  G.  „  (x), 
définies  par  l'égalité  : 

t  »  F(ra  -+-  2y) 

(i-to  +  ,y°L,G-MWT^^ («) 

On  a,  comme  généralisation  de  la  formule  de  Jacobi,  relative  aux  poly- 
nômes X„  de  Legendre  : 

6>.«(aî)  =  2r/-ip,       j      s[nt/~,,s>tx  *  ^/x'—  t  cosu)"rfw. 

ô 

Il  résulte  de  la  comparaison  de  cette  formule  avec  l'équation  (7)  : 

»,  =0,    6)  =  7i , 


6(x.  vp)  =  x  ±  l/x2 —  1  cos  v, . 
Tome  XLV1I. 


10  SUR  CERTAINS  DÉVELOPPEMENTS 

L'égalité (8)  donne  par  suite,  si  Ton  pose 

i  ,  *  . 

TA    '         v)2/     T*(Y)./ 

Pour  appliquer  l'équation  (5)  au  cas  actuel,  nous  ferons  : 

r  =      -  1 ,      (I,  =  -+-   | , 


r  I>  +  2y)        P(2y)  „î*fi 

G„,y(*)(l-x2)   »    ; 


2'v  '     I>  *  1)    ri/2y+  I 


on  a,  en  effet 


ay-' 


/      Gv,„(j  Gv,„,(xj.(1  —  a;*)    *   (U=0, 
- 1 

/'+,[Gv,„(x)]-'(l 


j'2)    2    r/j==  — 


p/fl^M  ; 


I>  -i-  2y)      rs(2y 


On  trouve  facilement,  en  tenant  compte  de  l'équation  (15)  : 


W(z,  x)  =  2J  *»**=- 


YHaY) 


2,y  T 


,J2T  +  1 


(I  —x2»  s 


(I  —  2zx  -t-  s2)^'  ' 


par  suite,  la  formule  (5)  devient  : 

2»v-T*   J 


,+)  ay-i 

(  I   —  i-5)   * 


;i  -2zx  *  z') 


^y/+l  ?ï 


X,<l.l 


La  combinaison  des  égalités  (17)  et  (!'■))  donne  : 


cp(x)  = 


yHSy) 


►+•  ^»^ 


sy    I 


iP  'HyP2 


rfy 


(16) 

(17) 


(18) 


(19) 


?(y)sin1''  Ww,  . .  (20) 


I  u 


EN  SERIES. 


il 


si  l'on  pose,  pour  abréger  : 


ç  =  x  ±  V r1  —  1  cosoj 

Dans  les  formules  (4  3)  et  (14),  faisons  : 

«-*-y  T(n  +  2y)       P(2y) 


(2i; 


W=(l-ïV,      *„ 


28'-'    I>+  1)  r  /2y  t- j\' 
c  =  —  1 ,     d  =  •+■  i , 

**..    -.  i  ^i»„     .  r(«  ■+-  2v) 


i) 


et  par  conséquent, 


nous  aurons  : 


et,  d'après  l'égalité 


&.,= 


I>  +  2y)  _ 


2Ï-/-TS  — 

\      2 


/".W 


*■(*)= 2"a»z"> 

H2y)  l      ,  <<  , 

-  )  yF(x)  +  a;  —  F(x) 


De  là  résulte  l'équivalence  des  relations  : 

/"»  +  I  2/-< 


F,(x)  = 


ç/  (1 

T(2y) 


■wp±i) 


2r/- 


.rfFfê 


sin^-'w  yF(Ç)+  \— p\dto    .     .     (23) 


(22) 


La  combinaison  des  deux  dernières  formules  donne,  pour  les  valeurs  de  z 
comprises  entre  —  1  et  +  1  : 

r(2y) 


F(z)= 


2î-'-T(y)r 


2y-t-1 


(1-x!)  *      (       .      „</F(£)) 
(l—2zx +  «*)>'     w  r/ç  j  v     ' 


12  SUR  CERTAINS  DEVELOPPEMENTS 

Si  Ton  prend 

y  =  l,     *F(«)  =  x(#), 

on  a ,  par  l'équation  (24)  : 


/    +1/(a;  -*-  Vxï  —  l)  —  '/(x  —  Vx1  —  l) 


\/__  1  —  2zx  -+-  z* 


En  remplaçant*^)  par  f(z)  —  f{6),  on  déduit  facilement  de  là  l'inté- 
grale définie  bien  connue  : 

tain  Sa  /(e2'  ^)  -  /(e-*v~) 


A 


.  2z  cos  2x  -+-  z*  21/ I  * 


«te~#(*)--f(o)j,    («<«)•    (25) 


Comme  application  de  la  formule  (19),  soit 

,,,(*)  =  _  i+i-G  (*)+■■..     +  (-  0-'-^  -Jï  g-  (*)  +  ■■■! 

T  1.2    v  »(n  -4-  1)     t,» 

observant  que  GiiH(#)  est  le  wiÈme  polynôme  de  Legendre,  on  a  : 
D'ailleurs, 

/         1\  5  .  2w  -t-  1 

f(*)=(1--)'0  +  *)  =  —*  -*-—*  +  •••  +  (- 1) 


«(«  -+-  1 ) 

Ces  valeurs,  substituées  dans  l'équation  (19),  donnent  : 

■ 1 = U\  -t-  z) (26) 

5       2  z(l  -4-  z)  v  '  y     ! 

(1-2ZX-4-Z2)2 

De  même,  on  peut  poser  : 


r/y\ 

1                                       1 

(*<«). 

l\x)      \ 

1  —  kx         -t          \/\—  2kx  -h  &s 

2 

/*+■*                           dx 

-,(*' 

d'où  : 

_:,(**  <I),     •     •     (27) 
(1  —  ;'z)(l  -  kz)      J        (i  _  -2zx  -+-  z2)ïl/'l  —  2fcr  +  fc' 


EN  SERIES.  13 

Dans  le  cas  de  y  =  \,  on  peut  mettre  ^(x)  sous  une  forme  différente 
de  celle  de  l'équation  (17). 

D'après  une  formule  de  M.  Catalan  (*),  on  a  : 

G,    (x)  =  Xn=-.R  /    2(2cos<)"(xcos«  -+-  is\nt)ndt, (28) 


le  symbole  R  indiquant  qu'il  faut  seulement  considérer  la  partie  réelle  de 
l'intégrale. 

On  a,  par  suite  : 

<Pi(*)  =  2o  A-X»  =  ~  20  A"  •  R  /    !(2cos0"  Ucos«  +  isiatj  dl, 

0 

ou  bien  : 

<p,(x)  =  -R  /  T/'(2xcosî«  -+-  ssin2t)  dl, (29) 

0 

à  condition  que  la  fonction  f(z)  =  2"A,^"  ne  soit  pas  discontinue,  pour  des 
valeurs  de  z,  dont  le  module  est  inférieur  à  2. 
La  formule  (19)  conduit  encore  à  l'égalité  : 


'/'(")  /  +' ,     Plf\  2z  cos2 1  -4-  i  sin  2<  j 

iiiî=R./      rfx/   ''-! g-i<ft (30) 

— z  ^  «/  (1  —  2zx  -+-  z'2Iî 


V. 

Considérons  une  classe  importante  de  fonctions  T„(a:),  définies  par  l'égalité  : 

e«         =  es      T^).  +  ïT1(«)  +  ...+i-ï-— T.(*)  +  ...j,    .     .     .     (31) 

a  étant  une  quantité  positive. 

(*)  Mémoire  sur  les  fonctions  X„  de  Legendre  (Mémoires  de  l'Acadéhie  royale  de  Belgique, 
i.XXI). 


U  SUR  CERTAINS  DEVELOPPEMENTS 

Ces  fonctions,  que  nous  désignerons  par  U„(x),  sont  des  polynômes  de 
degré  /*  :  leurs  propriétés  ont  été  étudiées  par  M.  Hermite  (*). 
D'après  l'équation  (31),  on  a  : 

ai'    An    T    _  ait-] 

on  déduit  de  là,  au  moyen  de  la  formule  de  Cauchy  : 

U„(s)     _  e-       /       e^    dz 

I>  +   1)_  2*7tt/       (z  — a:)-*1' 

c  désignant  un  contour  entourant  le  point  représenté  par  z  =  x,  et  décrit 
par  la  variable  imaginaire  z.  Prenons  pour  ce  contour  un  cercle,  dont  le 
centre  soit  x  et  le  rayon  égal  à  l'unité;  nous  aurons  : 

z  =  x  -+-  e'?  , 

«-»'?  «    a  )  A 


e-""fe   2V         ;rf<p; 


oit  „, 

P.(«)      ,_«'      / 

'(«-*- i)     271,7 

o 

et,  en  remplaçant  r(»j+  1)  par  sa  valeur  en  intégrale  définie  : 

U„(x)=—    /      d<p/     (e-'^ye-1'-^-""''''^ (32) 


La  comparaison  des  formules  (7)  et  (32)  donne  : 

l[x,  vt,  vt)  =  —  e-->-|.2,vi--.«"'<, 
2tt 

9(x,v,,vs)  =  e-"''Vj, 

a,  =  0,     6,  =  27t,     as  =  0,     62  =  ». 

De  plus,  à  cause  des  relations  : 

/      e~^[\Jn{x)ydx  =  \/  —  T>  -t-  l)a", 

yr,+"e-^t,U„(x)U»rfx  =  0, 

(*)  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  année  18(ii,  1"  semestre. 


EN  SÉRIES.  1K 

on  a  : 

,  ,  ,         u.(x)     .  /T  -î.. 

C  =  —   GO  ,       (/  =  -4-   OO  , 

Posons  : 

h(x)=2;a„u„W; 

en  supposant  ces  séries  convergentes  de  x  =  —  qo   à  x=  +x,  nous 
aurons,  par  les  équations  (5)  et  (8)  : 

f(z)^\Z^-J^+\-^'+^H(x)dx (53) 

H(z)  =  ^  /,*r*»i  f  d»,e-","ï,"',~",'°7|e~'"««.] (34) 

O  0 

Ces  deux  dernières  formules  peuvent  être  considérées  comme  résolvant 
un  problème  d'inversion  d'intégrales  définies. 


VI. 

Les  relations  indiquées  plus  haut  (I)  entre  les  fonctions  T„(a?)  et  <p„(x) 
montrent  que,  si  les  séries 

F(x)  =  2A„U„(x). 
F,(x)=2B„U„(x), 

sont  convergentes  de  x  —  —  oo  à  x  =  +  oo  ,  on  a  : 

J       e_arF(x)F1(x)(fx  =  \v/^2r(nH-t)A„Bna"     .  .     (35) 


J6  SUR  CERTAINS  DEVELOPPEMENTS 

De  plus,  le  polynôme  P„  de  degré  n,  pour  lequel  l'intégrale 


e~r[F(x)— P„]1 


dx 


est  minimum,  est  la  somme  S»  =  2p=(A,U,,(#)  des  n  premiers  termes  du 
développement  de  F(x),  suivant  les  fonctions  U„(#). 

Pour  obtenir  la  valeur  de  celte  somme  S»,  nous  nous  servirons  de  la 
relation  connue  :  • 

U„+1(x)  ■+-  axV„[x)  -4-  anU„_,(x)  =  0 (56) 

Si  nous  désignons  Un(x)  par  U„  et  U„(#)  par  V„,  nous  aurons  par  suite  : 

U„+,  -+-  axU„  -1-  ohU„_,  =  0, 

V„+)  +  ay\„  h-  anV,,^  =  0; 

puis 

U„+1V„  -  U„V„+1  -+-  a(x  -  2/)U„V„  -  an  (U„V„_,  -  U^.V,.)  =  0, 

ou  bien,  en  posant  : 

H»(*>2/)  = ^—y ' {Ô7Î 

U„{x,  y)  ==  «U„V„  -*■  anHn_,(x,  y). 

De  là  résulte,  par  le  changement  de  n  en  n  —  1, . . . ,  n  —  p,  ■  ■  ■  : 

H»-i(^'.  Il)  =  «U^.V,,,,  -t-  a(n  —  I  )H„_2(.t,  y), 
ttn-P{x,  y)  =  aV„_p\„_p  -h  a{n  —  /))IIn_p_,(x,  y), 


L'élimination  de  H„_,,...,  H„_p)...  entre  ces  égalités  conduit,  après 
cjuelques  réductions,  à  la  formule  : 

H„(*,y)    _y-       a"U„-PV»-P 


EN  SERIES.  17 


L'application  de  la  formule  (35)  au  cas  de  F[(#)  =  aI"('^/,)  donne  : 


on  pourra  donc  écrire  : 

2     *«-fU"-*— V ;    C     e~iTT(ij)HJx,y)dy.     .     .     .     (39) 

Telle  est  la  valeur  de  la  somme  S»  des  n  premiers  termes  du  développe- 
ment de  F(x),  suivant  les  fonctions  U„(#). 
Semblablement,  soient 

f(x)  =  o0Gy,0(x)  -i-  a,G./A(x)  -(-•••  +  aBG7t„(a:)  -+-  ■■• , 
/i(ar)=60Gy,„(x)  -h  biGy<l(x)  -*-■■■  -+-  &„G./p„(x)  -+-  •••, 

on  a  : 


-^ /         (1— a;'!)~r"/ra;)/;(x)dx=  5      ■ tt^ ~  a „b„    ■    (W) 


Le  polynôme  du  degré  n,  qui  rend  minimum  l'intégrale 

y*' [F(*)  -  pj]^i  -  xy^, 
est  : 

s;=  2  j*pgi.p(x)  ■ 

Aux  formules  (36),  (38)  el  (39)  correspondent  les  suivantes  : 

(M-4-2r)G„+,-2(n  +  r)xG„  +  nGB_1==0,     ...  .    (41) 

I  V(n  +  -2-f  -+-  I )            „,,     ,                    r(w-p-+-2y),       „  ,,„, 

^       r,         n       L-  =  2       «+T-P-K ^--^Gn_„KB_„,  .     (42) 

2     r(«  -+- 1  )  ^p=«  î  («  —  p  -+- 1  ) 

f  rM —  i>-h  î)-. 


2 
Tome  XL VII. 


18  SUR  CERTAINS  DEVELOPPEMENTS  EN  SERIES. 

dans  lesquelles  on  a  : 

G„,J,(x)=G„,     G„,y(y)  =  K„, 

_Gn  +  |Kn  —  K„+)G„ 
x  —  y 

Remarque.  —  On  déduit  facilement  des  équations  (35)  el  (39)  la  formule 
2"    Y(p  +  1)APB„«"  =  — — /  +  Y  +"e-ï("+»,)F(y)F1(ac)H.«fai/y. 

On  a  de  même,  par  les  relations  (40)  el  (43)  : 
F     '  T  ^-T^-L-Jnn+i)^ 


OBSERVATIONS 


DES 


SURFACES  DE  JUPITER  ET  DE  VÉNUS 

FAITES  EN  1884  ET  EN  1885 
A  L'INSTITUT  ASTRONOMIQUE  ANNEXÉ  A  L'UNIVERSITÉ  DE  LIÈGE, 


L.  DE  BALL, 


JCTEUR     EN     PHILOSOPHIE. 


(Présenté  à  la  Classe  des  sciences  dans  la  séance  du  b  juin  1885  ! 


Tome  XLVII. 


OBSERVATIONS 


SURFACES  DE  JUPITER  ET  DE  VÉNUS. 


Les  observations  suivantes  ont  été  faites  au  moyen  du  réfracteur  de  l'insti- 
tut astronomique  annexé  à  l'Université  de  Liège,  à  Ougrée.  Ce  réfracteur  est 
l'œuvre  des  MM.  Cooke  and  Sons  à  York.  L'ouverture  de  l'objectif  est  de 
10  pouces  anglais.  Les  images  que  donne  la  lunette  sont  excellentes, 
comme  j'ai  pu  le  constater  maintes  fois  dans  de  bonnes  conditions  atmo- 
sphériques et  en  employant  de  forts  grossissements.  Malheureusement  il  est 
très  difficile  de  dessiner  tout  ce  que  l'on  voit  ;  il  est  difficile,  surtout,  de 
rendre  les  nombreuses  nuances  de  clarté  et  il  faudrait  un  dessinateur  très 
habile  pour  fournir  une  image  parfaite.  Néanmoins  j'espère  que  mes  quelques 
esquisses  de  Jupiter  ne  seront  pas  tout  à  fait  dépourvues  d'intérêt.  Faisons 
remarquer  que  dans  nos  dessins  nous  avons  laissé  de  côté  tout  ce  qui 
nous  paraissait  plus  ou  moins  douteux.  Les  dessins  représentent  la  planète 
renversée,  telle  qu'on  la  voit  dans  la  lunette  astronomique.  Ordinairement 
chaque  observation  est  accompagnée  de  l'indication  du  temps  moyen  de 
l'observation  et  du  grossissement  employé. 


OBSERVATIONS  DES  SURFACES 


JUPITER. 

Mes  observations  de  Jupiter  commencent  le  27  février  1884-.  A  partir  de 
celte  date  jusqu'au  19  mars  j'ai  fait  plusieurs  esquisses;  les  ayant  considé- 
rées cependant  comme  des  dessins  préparatoires,  je  les  ai  laissées  de  côté. 

4884,  49  mars,  8hlom-8h30m;  gross.  36o.  —  La  bande  c  fort  sombre, 
présentant  dans  la  moitié  gauche  deux  traînées  claires,  qui  n'en  forment 
probablement  qu'une  seule.  La  bande  b  se  compose  de  deux  parties  :  au- 
dessous  du  milieu  de  la  supérieure  un  petit  nuage  très  clair.  Entre  b  et  c 
deux  chaînes  dé  nuages  brillants  '.  Au-dessus  de  la  bande  a  il  y  a  d'abord 
une  zone  terne,  puis  une  chaîne  de  très  petits  nuages  clairs. 

20  mars,  8hIOm;  gross.  320.  —  Deux  traînées  brillantes  dans  c.  Immé- 
diatement en  dessous  de  c,  à  une  dislance  du  bord  gauche  du  disque  que 
l'on  peut  évaluer  à  0.3  du  diamètre  équalorial,  un  petit  nuage  fortement 
lumineux,  accompagné  d'autres  nuages  clairs,  beaucoup  moins  lumineux 
cependant  que  le  dernier.  Le  commencement  de  cette  ebaine  de  nuages, 
comme  presque  toutes  les  autres  chaînes,  présente  une  courbure  à  convexité 
tournée  vers  le  pôle  inférieur  et  au  milieu  du  disque  elle  louche  à  une  bande 
qui  vient  du  bord  précédent  de  la  planète  et  qui  coïncide  presque  exactement 
avec  le  diamètre  équalorial  du  disque.  Celle  bande  va  jusqu'au  bord  suivant 
de  la  planète  et  paraît  être  aussi  le  bord  inférieur  d'une  chaîne  de  nuages 
émergeant  de  c  un  peu  à  droite  du  milieu.  Le  bord  inférieur  de  b  est  dentelé; 
en  dessous  de  b,  à  une  courte  dislance  seulement,  se  trouve  une  bande  terne. 
On  en  trouve  également  une  en  dessous  de  a. 

20  mars,  10h40m-llhom.  —  La  bande  6  et  surtout  la  partie  moyenne 
de  b  donnent  l'aspect  d'une  grande  quantité  de  gouttes  d'un  liquide  sombre, 
pendantes  à  une  barre.  Au-dessous  de  b  un  grand  nombre  de  très  petits 
nuages  ternes;  au-dessus  de  a  également  une  série  de  nuages,  séparée  de  a 

1   Des  chaînes  semblables  se  sont  présentées  en  Ire  b  et  c  chaque  fois  que  j'ai  observé  Jupiter 


DE  JUPITER  ET  DE  VÉNUS.  5 

par  une  zone  terne.  La  bande  oblique  en  dessous  de  a  offre  un  caractère 
nuageux  très  prononcé.  Le  petit  arc  de  nuages  au-dessus  de  c  et  le  nuage 
isolé  entre  les  bandes  supérieures  sont  très  remarquables.  Le  disque  parait 
être  plus  sombre  près  du  pôle  supérieur  (pie  près  du  pôle  inférieur. 

23  mars,  9h7m-37m;  gross.  320.  —  Jupiter  terne  entre  a  et  b,  mais  il  reste 
une  ligne  claire.  En  dessous  de  a  une  bande  nuageuse,  oblique. 

23  mars,  41h35ra-40m;  gross.  320.  —  b  est  rompue.  Bien  que  les  inter- 
valles entre  b  et  a  et  entre  a  et  la  bande  au-dessous  de  a  soient  ternes,  on 
dislingue  dans  chacun  une  ligne  claire. 

28  mars,  7h30m-50m;  gross.  320  et  365.  —  L'image  ressemble  à  la  pre- 
mière de  mars  23,  9''7m-37m.  On  voit  une  énorme  quantité  de  petits  nuages. 
.Mais  les  nuages  au-dessous  de  c,  qui  auparavant  —  jusqu'au  30  mars 
environ  —  se  présentaient  comme  de  petits  globules,  ne  sont  plus  aussi  nets. 
Il  ne  reste  plus  que  la  forme  du  petit  arc  de  nuages  au-dessus  de  c,  que 
l'on  a  vu  mars  20  et  23;  on  ne  dislingue  plus  de  petits  nuages;  aujour- 
d'hui l'arc  n'est  qu'une  bande  courbe,  uniforme  et  terne.  Ce  qu'il  y  a  de  plus 

remarquable,  ce  sont  quatre  taches  fort 
sombres,  qui  se  trouvent  dans  c.  La  pre- 
mière commence  à  la  fin  de  la  grande  baie, 
un  peu  à  gauche  et  en  dessous  du  point  d'où 
sort  l'arc  de  nuages  au-dessus  de  c.  La  distance  entre  le  commencement  de 
la  première  tache  et  la  fin  de  la  quatrième  est  presque  exactement  égale  à  un 
tiers  du  diamètre  équatorial.  La  direction  longitudinale  des  taches  est  presque 
perpendiculaire  à  la  direction  de  c.  (Si  je  puis  m'en  rapporter  à  mes  sou- 
venirs, les  taches  étaient  plus  larges  au  milieu  qu'aux  bouts  inférieurs  et 
supérieurs.)  On  voit  aussi  la  traînée  dans  la  moitié  suivante  de  c,  dessinée  le 
23  mars  9l'7n'-37">;  mais  ce  qui  est  étonnant,  c'est  que  là  où  se  trouvent  la 
troisième  et  la  quatrième  tache,  la  traînée  est  fort  terne,  tandis  qu'ailleurs  elle 
est  très  brillante.  Cependant  là  où  se  trouvent  les  deux  premières  taches,  je  ne 
puis  voir  sûrement  une  traînée,  bien  que  j'en  aie  remarqué  une  le  23  mars 
et  plus  tard  le  23  avril.  Il  est  permis  de  conclure  de  ces  observations  que 
les  quatre  taches  étaient  des  nuages  situés  au-dessus  de  la  bande  c  et  que  l'on 


6  OBSERVATIONS  DES  SURFACES 

voyait  au  travers  de  la  troisième  et  de  la  quatrième  les  parties  plus  profondes 
de  la  planète.  En  faisant  mouvoir  la  lunette  et  en  tournant  les  oculaires,  je  me 
suis  assuré  que  les  taches  ne  provenaient  pas  de  souillures  des  verres,  comme 
je  le  supposais  d'abord. 

Le  bord  gauche  du  disque  est  d'un  clair  brillant,  comme  aussi  le  23  mars 
et  les  jours  suivants;  la  planète  est  déjà  bien  éloignée  de  l'opposition. 

50  mars,  4  0h25m;  gross.  365. —  La  bande  c  fort  sombre  à  partir  du 
milieu  jusqu'au  bord  suivant.  De  c  émanent  trois  chaînes  de  nuages,  mais 
ces  nuages  paraissent  beaucoup  moins  distincts  qu'ils  ne  l'étaient  les  jours 
précédents,  b  est  inclinée  au  diamètre  équatorial.  Près  du  pôle  supérieur  le 
disque  paraît  sombre. 

31  mars,  8h45m;  gross.  365. —  La  bande  c  offre  un  aspect  très  intéres- 
sant. La  partie  des  nuages  en  dessous  de  c,  qui  est  tournée  vers  le  pôle  supé- 
rieur, parait  plus  claire  que  lors  de  la  dernière  observation. 

/5  avril,  9h40m. 

U  avril,  8h20m. 

i  mai,  8''20m  environ;  gross.  320.  —  On  ne  peut  plus  voir  de  trainées 
dans  c;  mais  le  long  du  bord  inférieur,  c  se  présente  moins  sombre  qu'ail- 
leurs. Tout  le  disque  est  peu  clair,  seulement  la  zone  comprise  entre  c  et  les 
bandes  au-dessus  de  c  parait  brillante.  La  moitié  précédente  de  b  est  terne, 
la  moitié  suivante  est  sombre  et  a  la  couleur  connue  brun  rougeàlre.  Dans 
cette  partie  suivante  on  distingue  une  série  de  nœuds  assez  sombres. 

5  mai,  8UOm;  gross.  365.  La  zone  entre  c  et  les  bandes  au-dessus  de  c, 
ainsi  qu'une  ligne  de  la  zone  ab,  paraissent  très  claires  par  rapport  aux  autres 
parties  du  disque.  Près  du  pôle  supérieur  Jupiter  est  bien  sombre.  Des  nœuds 
sombres  dans  la  moitié  droite  de  a  et  à  la  partie  gauche  de  la  bande  en 
dessous  de  a. 

6  mai,  8h10ni ;  gross.  365.  —  c  beaucoup  moins  sombre  que  les  jours 
précédents.  Une  bande  oblique  passe  par  b  avec  des  nœuds  oblongs  et 
sombres. 

il  mai,  9h5m;  gross.  200. —  II  existe  sept  bandes,  dont  une  seule  entre 


DE  JUPITER  ET  DE  VENUS.  7 

a  et  b  se  trouve  dans  une  situation  oblique.  La  baie  de  c  ne  se  présente  plus 
aussi  enfoncée  qu'auparavant,  c  et  b  sont  presque  également  sombres,  tandis 
que  précédemment  c  était  beaucoup  plus  sombre  que  b.  Aussi  ne  distingue-t-on 
plus  une  zone  claire  au-dessus  de  c.  Deux  traînées  en  c. 


/ 888,  1 / avril,  9h5m-20m  ;  gross.  320.  —  D'après  mes  souvenirs  la  bande  c 
est  plus  claire  que  l'année  précédente.  Elle  est  divisée  en  deux  bandes;  dans 
la  supérieure  deux  petites  taches  fort  sombres,  dont  l'une  est  située  en  son 
milieu  et  l'autre  formée  par  un  point  noir  à  gauche  de  la  première,  b  a  une 
structure  granuleuse. 

12  avril,  8h32m-42m.  —  c  se  compose  de  deux  bandes,  mais^la  supérieure 
est  extrêmement  faible,  a  est  granuleuse  et  brun  rougeâtre  à  son  extrémité 
gauche,  partout  ailleurs  elle  est  uniforme,  faible  et  sans  couleur  prononcée. 
En  dessous  de  b  une  zone  claire,  assez  étroite. 

18  avril,  8h44m-51ni.  —  Au-dessus  de  c  une  couronne  oblongue  de  petits 
nuages  sombres,  a  et  le  bord  sombre  de  la  partie  ombrée  entre  b  et  a  sont 
obliques.  En  dessous  de  b  une  zone  lumineuse. 

Les  mesures  micrométriques  '  donnent  pour  les  distances  des  milieux  des 
bandes  aux  pôles  inférieur  et  supérieur  : 

DISTANCES   RÉDUITES 
à  la  distance  moyenns  D  [log  D  =  0.716S!] 
de  Jupiter  au  Soleil. 

Distance  Dislance  Distance  Distance 

BANOE.  au  au  au  au 

pôle  inférieur.      pôle  supérieur.  pôle  inférieur.      pôle  supérieur. 

* 5.3  —                      *.'9                — 

a 7.4  —                        8.9                — 

6 15.2  25.6  14.1               21.9 

c  (la  partie  la  plus  large)  .     .  23.9  —  22.2 

y 29.5  27.4 

Diamètre  polaire     ....  39.5  3(5.5 

LogA  =  0.6838;  A  est  la  distance  entre  Jupiter  et  la  terre. 

16  avril,  9h27m-35m;  gross.  320.  —  Le  bord  inférieur  de  c,  depuis  le 

1  Ordinairement  les  nombres  donnés  ne  reposent  que  sur  un  seul  pointage  pour  les  angles 
de  position  et  sur  une  seule  mesure  de  la  double  distance.  Les  mesures  ont  été  faites  au  moyen 
d'un  micromètre  filaire  et  en  employant  un  grossissement  de  450  fois. 


8 


OBSERVATIONS  DES  SURFACES 


milieu  environ  jusqu'à u  bord  suivant  du  disque,  fort  sombre.  La  planète  claire 
au-dessous  de  b.  Les  mesures  micrométriques  donnent  : 


DISTANCES  RÉDUITES 

à  la  distance  moyenne  D  (log  D  =  0.7162  ] 
de  Jupiter  au  Soleil. 


6  (milieu)  .  .  . 
c  —  .  .  . 
Diamètre  polaire 


Distance 

Distance 

Distance 

Distance 

au 

au 

au 

au 

uôle  inférieur. 

po 

le  supérieur. 

pôle  inférieur. 

pôle  supérieur. 

1 5:5 

24,0 

1 4.4 

22:3 

23.3 

16.2 

21.7 

45.1 

39.6 

— 

3C.9 

— 

LogA  =  0.6851. 


48  avril,  8h6m-20m;  gross.  365.  —  Une  partie  de  c  au  bord  supérieur 
fort  sombre;  on  remarque  aussi  plusieurs  nœuds  sombres  dans  la  partie 
inférieure  de  c.  Vers  le  milieu  du  disque  et  à  gauche  s'élèvent  au-dessus 
de  b  deux  taches  d'un  caractère  nuageux.  Le  bord  gauche  de  la  tache  qui 
se  trouve  au  milieu  est  assez  sombre;  à  partir  de  là  la  tache  devient  plus 
claire,  mais  il  est  difficile  de  reconnaître  son  extrémité.  Sur  la  moitié  droite 
du  disque  deux  chaînes  de  nuages  l'une  sous  l'autre.  Situation  oblique  de  a 
et  de  la  plus  grande  partie  de  la  seconde  bande  au-dessus  de  c.  Des  nœuds 
sombres  en  a.  Les  ombres  de  deux  satellites  sur  le  disque,  pas  dessinées. 

22  avril,  7''37m.  —  c  paraît,  comme  en  avril  12,  sous  forme  de  double 
bande:  une  bande  inférieure,  fine  et  sombre,  et  au-dessus  de  celle-ci,  à  une 
petite  distance,  une  bande  extrêmement  faible,  b  est  tortueuse  et  double  à  son 
entrée.  La  zone  polaire  supérieure  en  grande  partie  couverte  de  flocons,  la 
zone  polaire  inférieure  uniformément  ombrée. 


c  (la  bande  inférieure) 
Diamètre  polaire    .     . 


Angles 

de 

position. 

111°4 
•111. C 


Distance 

au 

pôle  supérieur 

25:0 
16.9 
58.3 


Distances  réduites 

à  la  distance  moyenne 

de  Jupiter  au  Soleil. 

21:8 

16.0 

56.3 


Log.i  =  0.6926. 


Les  angles  de  position  sont  comptés  comme  à  l'ordinaire  et  se  rapportent 
à  la  partie  droite  des  bandes. 


DE  JUPITER  ET  DE  VÉNUS.  9 

27  avril.  —  Le  même  hémisphère  qu'en  avril  15.  Un  peut  voir  distincte- 
ment la  couronne  de  petits  nuages  au-dessus  de  c;  plus  tard  on  voit  aussi  la 
partie  sombre  au  bord  supérieur  de  c  (avril  18).  Immédiatement  au-dessous 
de  h  le  disque  paraît  très  clair,  parfois  il  semble  que  celle  bande  claire  soit 
formée  par  de  petits  nuages.  Elle  est  bordée  en  bas  par  nue  ligne  assez 
sombre.  Situation  oblique  de  a. 

Voici  les  résultais  des  mesures  micrométriques  : 

DISTANCLS  RÉDUITES 

à  la  distance  moyenne  de  Jupiter 

au  Soleil. 

Angle»  Distance  Distance  Dislance  Distance 

de  au  ;tu  an  au 

|Hi-itn>ri  pôle  inférieur,      pôle  supérieur.        pôle  inférieur,     pôle  supérieur. 

Petit  axe -l"i  —  —  —  — 

l'midt*  îiii-dofOtis  île  "    .  ^'.'b  2','4  — 

—  h 108.4  7.11  7.Ô  — 

—  /) ri  2.4  I5.!l  22'.'!)  15.4  220'.' 

—  r  (In  piii-iic  large)  -  H5..'j  2-2.7  14.9  2!. 8  14.5 
Diamèlre.  poiiiirc    ...  —  57.2  —  ">').. s  — 

Los»  a  =  0  fi!>92. 

Le  nombre  donné  pour  la  bande  au-dessous  de  a  ne  repose  que  sur  une 
évaluation  faite  par  rapport  à  la  distance  entre  a  et  le  pôle  inférieur. 

H  n'est  pas  sans  importance  de  connaître  les  dessins  qui  représentent  à  peu 
près  le  même  hémisphère.  En  fixant  la  valeur  de  la  durée  de  la  révolution 
de  Jupiter  à  9.92V',  on  trouve  qu'entre  le  19  mars  8.3h  et  le  23  mars 
11. 6b,  la  planète  a  fait  environ  10  révolutions,  et  entre  le  19  mars  8.3h  et  le 
31  mars  8.7h,  environ  29  révolutions.  En  outre  l'apparition  de  la  baie  danse 
aux  dates  mars  20,  mars  23,  avril  13,  mai  5  apprend  que  l'on  a  observé  à 
peu  près  le  même  hémisphère. 


Tome  XLVII. 


iO 


OBSERVATIONS  DES  SUKFACLS 


VENUS. 


4884,  mars  45,  Gh;  mars  44,  6h30m;  mars  18,  6h30m;  avril  S,  o'MO"'; 
mai  (0,  7h  el  9h;  gross.  200-4-00.  —  Le  bord  précédent  fort  lumineux,  plus 
loin  une  partie  ombrée;  le  lerminaleur  un  peu  plus  clair  que  celle  dernière 
partie. 

46  mai,  23h30m-50m;  gross.  200  et  320.  --  Une  partie  ombrée  commence 

vers  le  milieu  du  disque  et  se  propage  jusqu'au  lerminaleur; 
l'obscurilé  a  son  maximum  auprès  du  lerminaleur  et  il  n'y  a  plus 
de  parlie  plus  claire  le  long  du  lerminaleur  comme  les  jours 
précédents.  Le  lerminaleur  paraît  être  un  parfait  arc  de  cercle. 

47  mai,  6h30'";  gross.  200,  320,  365.  —  Avec  le  grossisse- 
ment 200  on  croit  voir  au  milieu  du  croissant  une  parlie  ombrée. 

47  mai,  8''30'";  gross.  200,  320.  —  La  parlie  ombrée  1res  distincte; 
l'obscurité  croit  jusqu'à  la  limite  suivante  de  l'ombre  ;  celte 
limite  est  à  peu  près  droite,  mais  oblique  par  rapport  à  la 
ligne  qui  joint  les  cornes,  et  en  outre  elle  s'approche  plus  de  la 
corne  inférieure  que  de  la  supérieure.  Le  milieu  de  l'ombre  se 
rapproche  plus  du   lerminaleur  que   du   bord   précédent  de  la 

planète.  Près  des  deux  cornes  le  lerminaleur  a  une  courbure  plus 
forte  qu'ailleurs.  On  a  remarqué  cette  particularité  aussi  à  6b30m  et  le 
10  mai. 

20  mai,  23''30"'.  —  Vénus  est  peu  claire  auprès  du  lerminaleur;  on  ne 
peut  pas  voir  d'ombre  sur  le  croissant. 

24  mai,  81';  gross.  200.  —  A  une  dislance  de  la  corne  inférieure  égale 
au  tiers  du  bord  précédent  compris  entre  les  cornes  de  la  planète,  le  limbe 
lumineux  qui  entoure  ce  bord  paraît  être  plus  étroit  qu'ailleurs.  Tout  près 
du  limbe  lumineux  commence  une  ombre.  La  limite  suivante  de  cette  ombre 


DE  JUP1TEK  ET  DE  VENUS.  il 

passe  à  peu  près  par  le  milieu  du  croissant.  Aussi  à  droite  de  celle  limite 
Vénus  est  peu  claire;  le  long  du  terminateur  la  clarté  devient  un  peu  plus 
grande. 

22  mai,  9hl(P;  gross.  200.  —  L'ombre  est  distincte,  la  limite  à  droite 
assez  rectiligne,  la  limite  gauche  forme  un  arc  et  se  termine 
en  pointes.  Le  milieu  de  la  limite  droite  de  l'ombre  est  situé 
à  la  moitié  suivante  du  croissant,  comme  on  le  voit  distinctement, 
et  le  milieu  de  l'ombre  même  est,  contrairement  à  l'observation  de 
mai  17,  8h30m,  situé  à  la  moitié  précédente  du  croissant. 

Outre  les  observations  que  je  viens  de  communiquer,  j'en  ai 
encore  fait  plusieurs  autres,  surtout  en  vue  de  reconnaître  si  les  change- 
ments de  la  partie  ombrée  ne  fourniraient  pas  de  données  pour  déterminer  la 
durée  de  la  révolution.  Bien  (pie  je  ne  pense  pas  que  les  changements 
ci-dessus  indiqués  reposent  uniquement  sur  une  illusion,  j'ai  remarqué  d'autres 
fois  que  pendant  plusieurs  heures  il  n'y  avait  aucun  changement  dans  la 
position  de  celle  ombre  et  alors  je  n'ai  plus  continué  les  observations. 


Merci    Cour,  et  des  Sav  étranéeTS     Tome  Xl.\  Il 


.). 


-y 


/m Mu*  /"   8hl5mLôH0m  188kMu*20,  10HO'"MI>>5'"         188kMcu*23  <ii<7'"^>h.ï7'"  188kMcu*23,  llh35"Ul"W 


188k  Mars  30,  10Ï26 


korm 


188k  Murs  31,   8-k 


188k  Aonl    13,9^1*0™  188k  Avril  1k   8k20m 


188k  Mai   k.8h  20™  188k  Mai  S.  8h  tf-O'. 


— — 

188k  Mou   6.  8h  10"' 


1885 .  luril  II  .»h5m-  I)h  20  ' 


13 


1k 


■:.  I«iiif»"","'i,i'mw> 


y 


1885.  Xvril,  12  Sh32"'-  Shk2"'  1885Avrd  15,  fHk'?'-  8?' 51'"  1885 Avril  16 


<>>>27"'M>h55"'  1885 Avril  18,  8h  «'"-  8U20>" 


■  • 


DÉTERMINATION 


DI-:    LA 


DIRECTION  ET  Dl  LA  VITESSE  DU  TIUNSPOR 


Df 


SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE, 


P.  IBAGHS, 

DOCTEUK     EN    SCIENCES. 


PREMIERE  PARTIE. 


(Présenté  à  la  Classe  des  sciences  dans  la  séance  du  6  mars  1886.) 


Tome  XLVII. 


DÉTERMINATION 


NE    I.A 


DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


DU 


SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


i.  Lorsqu'au  moyen  des  formules  de  la  précession  annuelle  on  réduit  la 
position  moyenne  d'une  étoile,  donnée  pour  une  époque  /,  à  celle  d'une  autre 
époque  /',  on  constate  généralement  que  la  position  ainsi  calculée  diffère  de 
celle  qui  résulte  d'observations  faites  aux  environs  de  l'époque  V '  ;  celte 
différence  est  ce  que  les  astronomes  désignent  jusqu'à  présent  sous  le  nom 
de  «  mouvement  propre  de  l'étoile  »  pendant  l'intervalle  de  temps  t'  — -  /. 

Ces  mouvements  propres,  dont  presque  toutes  les  étoiles  paraissent  ani- 
mées, semblèrent  de  prime  abord  n'être  soumis  à  aucune  loi  déterminée; 
aussi  était-on  obligé  dès  lors  de  les  considérer  comme  des  erreurs  acciden- 
telles des  observations.  Mais  du  moment  que  les  travaux  de  Herscbel,  Arge- 
lander,  Slruve,  Màdler  et  d'autres  astronomes  avaient  mis  en  évidence 
l'existence  d'une  composante  commune  à  tous  ces  mouvements  propres  et 


4  DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 

avaient  déterminé  approximativement  la  direction  de  ce  mouvement  commun, 
il  était  naturel  de  tenir  compte  de  ce  déplacement  apparent  des  étoiles  dans 
la  détermination  de  leurs  positions  moyennes  pour  une  époque  donnée. 

2.  A  l'exception  du  travail  de  Slruve  sur  la  détermination  de  la  constante 
de  la  précession,  nous  ne  connaissons  guère  d'applications  directes  de  celle 
heureuse  découverte;  elle  présente  cependant  le  plus  haut  intérêt  dans  bon 
nombre  de  questions  relatives  à  l'astronomie  slellaire  et  parait  appelée  à 
reculer  considérablement  les  limites  de  nos  connaissances  relatives  aux  mou- 
vements slellaires  qui  s'opèrent  dans  le  sein  de  notre  nébuleuse.  D'ailleurs  on 
se  rend  aisément  compte  des  principales  raisons  qui  imposaient  une  grande 
réserve  dans  l'application  de  celte  belle  et  importante  théorie.  En  effet,  les 
résultats  obtenus  par  les  astronomes,  concernant  la  position  du  point  vers 
lequel  s'effectue  le  déplacement  commun  des  étoiles  (déplacement  apparent, 
résultant  d'un  mouvement  effectif  du  système  solaire  tout  entier  dans 
l'espace),  n'offrent  pas  une  concordance  suffisante  pour  qu'on  puisse  en  fixer 
définitivement  les  coordonnées  et  surtout  la  déclinaison. 

D'autre  part,  le  déplacement  parallactique  des  étoiles  entraine  nécessaire- 
ment l'existence  d'une  aberration  systématique  dont  on  a  complètement 
négligé  l'effet  jusqu'à  nos  jours  et  sur  laquelle  des  articles  récents  (*)  oui 
appelé  de  nouveau  l'attention  des  astronomes. 

Désireux  de  pouvoir  contribuer  à  élucider  cette  question,  nous  avons  repris 
l'élude  du  mouvement  parallactique  des  étoiles  en  suivant  une  marche  diffé- 
rente de  celle  (pie  les  astronomes  ont  suivie,  et  qui  ne  nous  paraît  pas  la  moins 
propre  à  une  détermination  plus  précise  de  la  direction  du  transport  du 
système  solaire  ainsi  que  de  sa  vitesse. 

3.  Désignons  par  A  et  D  les  coordonnées  équalionales  à  l'époque  /  du 
point  vers  lequel  se  transporte  noire  système  solaire  dans  l'hypothèse  d'un 
mouvement  recliligne  et  uniforme,  par  a  et  cî  les  coordonnées  analogues  appa- 


(')  AsTnoNOMiscHE  Nachhichien,  n°  2007.  —  En  chapitre  inédit  d'astronomie  sphérique, 
par  F.  Folie. 


DU  SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE.  5 

renies  d'une  éloile,  par  «'  el  â'  les  coordonnées  vraies.  Abstraction  faite  de 
l'influence  due  à  l'aberration  systématique,  les  expressions  de  l'influence  du 
déplacement  parallactique  des  étoiles,  pendant  un  intervalle  de  V  —  /  années, 
seront  alors 

(a'  —  a)  COSd'  =  T  COSD  sill  (a  —  A) (I) 

J'  —  S— — t  [sin  I)  cosJ  —  cost)  sin^cos(«  —  A)l; (2) 

où  t  désigne  l'expression-  [V  —  t);  s  la  dislance  de  l'étoile  au  soleil  et  v  la 
vitesse  annuelle  du  transport  du  soleil,  toutes  deux  exprimées  en  rayons  de 
l'orbite  terrestre. 

Comme  la  connaissance  de  la  parallaxe  systématique  des  étoiles  est  encore 
entourée  de  bien  des  incertitudes,  on  ne  pourrait  directement  appliquer  les 
formules  (1)  et  (2)  à  moins  d'éliminer  t  entre  les  deux  équations.  Mais  on 
peut  grouper  les  étoiles  en  différentes  classes  de  grandeur  et  supposer  une 
parallaxe  moyenne,  inconnue,  à  toutes  les  étoiles  d'une  même  classe.  Les 
équations  (1)  et  (2)  se  rapportant  alors  à  loules  les  étoiles  d'une  même  classe 
peuvent  se  mettre  sous  les  formes 

[a'  —  a)  cosrï  =  y  sina — z  cosa  (5),  3' —  3= —  x  cos  (P  4-  y  cosa  sin  3  -t-  z  sin  a  sin  S       (4) 

en  posant 

TsinD  =  x     r  cos A  cos I)  =  y     rsinAcosD^r (5) 

II  suffira  donc  de  choisir  dans  chaque  classe  un  nombre  d'étoiles  assez 
considérable  et  de  traiter  les  équations  correspondantes  par  la  méthode  des 
moindres  carrés,  pour  obtenir  les  éléments  A,  D  el  t  avec  une  assez  grande 
approximation.  Cela  constituera  la  première  partie  de  notre  travail,  que  nous 
avons  l'honneur  de  présenter  à  l'Académie. 

i.  Avant  d'aborder  ces  calculs,  il  y  a  lieu  de  présenter  quelques  remarques 
importantes  concernant  le  choix  des  étoiles  qui  serviront  de  base  à  ce  travail. 
Et  d'abord,  pour  attribuer  au  problème  toute  sa  généralité,  il  est  nécessaire 
de  choisir  des  étoiles  réparties  sur  toute  la  sphère  céleste.  Ensuite  il  est  préfé- 


6  DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 

rable  d'écarter  les  étoiles  dont  le  «  mouvement  propre  »  est  par  trop  considé- 
rable relativement  aux  autres  étoiles  de  même  grandeur,  parce  (pie  leur 
déplacement  parallactique  serait  partiellement  masqué  par  leur  mouvement 
propre  réel  :  aussi  avons-nous  systématiquement  exclu  toutes  celles  dont  le 
mouvement  propre  annuel  dépasse  0,015  en  ascension  droite  et  0",20  en 
déclinaison. 

Nous  ne  nous  sommes  pas  occupé  des  étoiles  de  première  grandeur,  parce 
que  leur  nombre  est  trop  restreint  pour  pouvoir,  à  elles  seules,  constituer  un 
groupe  et  aussi  parce  que  la  grande  différence  d'éclat  de  ces  étoiles  ne  permet 
pas  de  leur  attribuer  une  parallaxe  moyenne. 

Dans  ces  conditions  nous  avons  comparé  le  Catalogue  de  Bradley  (4755), 
revu  et  corrigé  par  Auwers,  avec  le  Fundamenlal  Catalog  de  la  Société  astro- 
nomique (1875);  mais,  comme  ce  dernier  ne  renseigne  pas  encore  les  posi- 
tions moyennes  d'un  nombre  suffisamment  grand  d'étoiles  de  la  quatrième 
grandeur,  nous  avons  été  obligé  de  recourir,  pour  celle  classe,  à  la  comparai- 
son du  R.  A.  C.  (1850)  avec  celui  de  Bradley.  Comme  les  estimations  d'éclat, 
faites  par  Bradley,  sont  en  général  inférieures  à  celles  des  astronomes 
modernes,  nous  avons  étendu  ce  groupe  jusqu'à  la  grandeur  marquée  5  dans 
le  Catalogue  de  Bradley  ;  de  plus  nous  avons  rattaché  à  ce  groupe  les  étoiles 
marquées  3,4  dans  Bradley  que  nous  n'avons  pas  rencontrées  dans  le  Funda- 
mental  Catalog. 

5.  Nous  donnons  à  présent  la  liste  des  positions  moyennes  des  étoiles 
pour  les  époques  extrêmes,  ainsi  que  leurs  grandeurs  et  leurs  mouvements 
propres  annuels  en  ascension  droite  et  en  déclinaison  :  le  premier  groupe 
embrasse  les  étoiles  de  grandeur  2,2  et  contient  56  étoiles;  le  deuxième, 
relatif  aux  étoiles  de  grandeur  3,2,  en  contient  14-5  et  le  troisième,  contenant 
les  étoiles  de  la  quatrième  grandeur,  en  renferme  263. 


DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


ÉTOILES. 


IJ5.V 


1%3.-» 


ASCENSION 
droile 


DÉCLINAISON. 


ASCENSION 
ilroiie. 


DÉCLINAISON. 


MOUVEMENT  PROPRE 


en 
ASC.  DR. 


en 

DÉCLIN. 


5215 

3216 

1 

59 

70 

99 

140 

102 

276 

287 

428 

464 

756 

761 

787 

809 

844 

936 

859 

969 

1023 

1042 

1330 

1523 

1528 

1546 

1605 

1608 


t.  Andromedae  .  . 
|3  Cassiopeae  .    .    . 

y  Pegasi    .... 

a  Cassiopeae  .    .    . 

P  Celi 

y  Cassiopeae  .   .    . 

fi  Andromedae   .   . 

a  Ursae  minoris    . 

Y  Andromède  .  . 
a  Arielis    .... 

a  Celi 

a  Persei    .... 

(3  Tauri 

y  Orionis  .... 

8  Orionis  .... 

s  Orionis    .... 

x  Orionis  .... 

[i  Canis  majoris    . 

p  Aurigae  .... 

Y  Geminorum  .  . 
e  Canis  majoris.  . 
8  Canis  majoris.  . 
a  Hydra  .... 
P  Ursae  majoris.  . 
a  Ursae  majoris.  . 
8  Leonis  .... 
P  Leonis    .... 

Y  Ursae  majoris.   . 


2,0 
2,1 
2,6 
2,5 
2,0 
2,0 
2,3 
2,0 
2,4 
2,0 
2,3 
2,0 
2,0 
2,0 
2,4 
2,0 
2,6 
2,6 
2,0 
2,3 
1,6 
2,0 
2,0 
2,3 
2,0 
2,3 
2,0 
2,3 


358"56'37';00 

359  3  40,72 

0  9  41,50 

6  41  27,63 

7  49  11,70 
10  31  54,09 
14  1  23,94 
10  55  54,40 

27  14  34,96 

28  21  17,30 
42  22  30,40 
46  44  29,89 

77  42  20,20 

78  0  4,00 

79  52  31,23 

80  56  53,86 

84  2  11,98 
92  58  44,88 

85  23  32,40 
95  53  18,79 

102  15  2,16 
104  36  30,81 
138  53  12,00 

161  43  12,94 

162  5  39,52 
165  15  37,51 

174  8  10,80 

175  12  20,08 


+  27"44'12';i3 
+  57  47  53,50 
+  13  49  12,73 
+  55  11   24,05 

-  19  20  7,19 
+  59  23  4,82 
+  34  18  50,02 
+  87  59  41,10 
+  41  8  29,41 
+  22  17  28,07 
+  36  45,34 
+  48  57  58,70 
+  28  22  25,38 
+    66  17,92 

-  0  30     8,24 

-  1   22  49,87 

-  9  46  37,35 

-  17  51  11,26 
+  44  55  29,35 
+  16  35  0,54 
-28  59  17,81 
-26     1   15,38 

-  7  56  36,40 
+  57  41  20,31 
+  63  4  2,21 
+  21  51  59,80 
+  15  56  25,07 
+  55     3  23,50 


01'  1' 
0  2 
0  6 
0  33 
0  37 

0  49 

1  2 
1    15 

1  56 

2  0 

2  55 

3  15 
5  18 
5  18 
5  25 
5  29 

5  41 

6  17 

5  50 

6  30 

6  53 

7  3 
9  21 

10  54 

10  55 

11  7 
11  42 
11  47 


>55;760 
31,067 
48,039 
25,456 
18,875 
10,680 
44,301 

0,610 
13,995 

7,801 
44,780 
24,452 
25,400 
25,610 
57,245 
52,245 
49,686 

11,717 
21,612 
29,435 
42,794 
18,558 
26,688 
17,182 
59,878 
27,515 
40,958 
14,852 


+  28°24'  0';79 
+  58  27  36,74 
+  1 4  29  1 8,55 
+  55  51  5,17 

-  18  40  23,85 
+  60  2  21,38 
+  54  57  26,12 
+  88  58  5385 
+  41  43  45,49 
+  22  52  15,10 
+  3  55  52,72 
+  49  24  51,42 
+  28  29  58,47 
+  6  14  4,08 

-  0  25  57,01 

-  1    17     1,04 

-  9  42  56,87 
-17  53  43,87 
+  44  55  55,41 
+  16  50  15,80 
-28  48  12,61 
-26  11  46,74 
-87  4,45 
+  57  3  7,09 
+  62  25  31,41 
+  21  12  29,62 
+  15  16  14,50 
+  54  23  22,98 


+  0';  1 42 

-0,010 
+  0,052 
+  0,220 
+  0,020 
+  0,216 

+  0,031 
+  0,190 

-  0,043 
+  0,022 
+  0,020 
-0,029 
-0,021 

-  0,027 

-  0,025 

-  0,022 

-  0,090 
+  0,055 
-0,016 

-  0,023 

-  0,029 
+  0,129 

+  0,153 

+  0,147 


-0',156 
-0,190 
-0,013 

-  0,038 
+  0,054 
-0,015 
-0,084 
-0,001 
-0,051 
-0,154 

-  0,073 

-  0,062 
-0,180 
-0,015 

-  0,005 
+  0,006 
+  0,004 
+  0,003 
-0,011 

-  0,055 
+  0,017 
+  0,007 
+  0,052 
+  0,041 
-0,071 
-0,115 

-  0,098 
+  0,008 


DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


U3   — 

as  ~ 

ÉTOILES. 

a 

195S. 

4895. 

fflOUVEKIENT  PROPRE 

ASCENSION 

droite. 

DÉCLINAISON 

ASCENSION 
droite. 

DÉCLINAISON. 

en 
ASC.  DR. 

en 

DÉCLIN. 

1658 

y  Corvi 

20 

180' 

48'35';02 

-  16' 

10'49','61 

12''   9™22;778 

-  16»50'5I';84 

-0';184 

+o;o34 

1075 

o  Corvi 

2,3 

184 

18  16,87 

-  15 

8  54,65 

12  23  23,934 

-  15  49   10,05 

-0,213 

-0,146 

1085 

[i  Corvi 

2,3 

185 

23  52,54 

-22 

2  19,21 

12  27  49,403 

-22  42  19,59 

-  0,049 

-  0,052 

1722 

e  Ursae  majoris 

2,0 

190 

47  36,64 

+  57 

17  42,57 

12  48  51,471 

+  56  58  18,77 

+  0,181 

-  0,030 

1735 

e  Virginis 

2,6 

192 

29  42,56 

+  12 

16  52,70 

12  55  57,275 

+  1 1  37  55,04 

+  0,029 

1770 

Ç  Ursœ  majoris 

2,1 

198 

50   11,14 

+  56 

12  40,99 

13   18  53,557 

+  55  34  43,20 

+  0,201 

-  0,022 

1815 

i)  Ursue  majoris 

2,0 

204 

27  51,00 

+  50 

52  58,45 

15  42  36,826 

+  49  56  16,01 

-0,172 

-0,014 

1894 

a  Libra 

2,3 

219 

20  29,70 

-15 

0  28,04 

14  43  57,947 

-  15  51   10,28 

-0,139 

-  0,072 

1917 

p  Ursa:  minoris 

2,0 

222 

55  54,65 

+  75 

9  25,72 

14  51     5,421 

+  74  59  58,90 

-0,115 

-  0,005 

1934 

P  Librae 

2,0 

225 

57  51,59 

-    8 

27  42,02 

15  10  16,941 

-    8  55  13,17 

-0,118 

-0,017 

1973 

a  Coronae 

2,0 

-251 

4  50,00 

+  27 

55   13,46 

15  29  23,759 

+  27     8   11,53 

+  0,127 

-  0,094 

1990 

a  Serpentis 

2,3 

233 

5   14,40 

+    7 

12  48,12 

15  58     6,711 

+    6  49  12,73 

+  0,118 

+  0,056 

2024 

o  Scorpii 

3,3 

236 

28  23,10 

-21 

54     8,62 

15  52  56,683 

-22   15  51,26 

-  0,027 

-  0,028 

2034 

p  Scorpii 

2,0 

257 

48  30,36 

-19 

6  46,54 

15  58  10,257 

-19  27  41,99 

-  0,039 

-  0,027 

2104 

t|  Draconis 

2,6 

245 

11     .... 

+  62 

4  27,40 

16  22  18,218 

+  61  47  50,99 

+  0,090 

+  0,050 

2100 

p  Herculis 

2,3 

244 

55  30,M8 

+  22 

2  25,12 

16  24  50,806 

+  21  45  47,76 

-0,135 

-0,012 

2218 

a  Ophiuchi    ...... 

2,0 

260 

55  37,00 

+  12 

45  27,49 

17  29     7,955 

+  12  59     9,18 

+  0,099 

2221 

P  Draconis 

2,6 

261 

15  40,99 

+  52 

29  33,46 

17  27  56,572 

+  52  23  40,79 

-  0,030 

+  0,004 

2109 

Ç  Ophiuchi 

2,6 

245 

55  24,82 

-  10 

2  57,18 

16  30   16,618 

-10  18  45,87 

-0,011 

+  0,035 

2171 

7)  Ophiuchi 

2,5 

254 

5  10,12 

-15 

25  51,62 

17     3  12,617 

-  15  54     5,57 

+  0,005 

+  0,097 

2167 

y  Draconis 

2,3 

267 

43  54,18 

+  51 

31   59,75 

17  53  42,244 

+  51  30  15,39 

-  0,027 

-  0,028 

2365 

a  Sagiltarii 

2,5 

280 

0  57,09 

-26 

34  27,50 

18  47  30,841 

-26  26  59,42 

-0,018 

-  0,067 

2624 

Y  Cygni 

2,4 

305 

21   37,29 

+  59 

29     0,59 

20  17   44,582 

+  59  51   26,92 

-0,001 

+  0,019 

2679 

«  Cygni 

1,6 

508 

16   18,90 

+  44 

24  56,67 

20  57   10,285 

+  44  50    3,99 

-  0,004 

+  0,005 

2786 

a  Cephei 

2,6 

318 

10  41,04 

+  61 

33  15,42 

21    15  55,708 

+  62    3  22,86 

+  0,025 

2835 

s  Pegasi 

2,5 

523 

2  18,34 

+    8 

45  47,02 

21   58     2,815 

+    9  18     9,90 

+  0,012 

+  0,011 

3047 

P  Pegasi 

2,4 

342 

58  58,65 

+  26 

45  50,89 

22  57  42,992 

+  27  24  18,05 

+  0,195 

+  0,135 

5050 

a  Pegasi 

2,0 

545 

8  56,30 

+  15 

53  29,51 

22  58  32,116 

+  14  31  58,94 

+  0,042 

-  0,030 

DU  SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


os  3 

g  es 

ÉTOILES. 

as 

- 
- 

es 

I9SS. 

1S9S. 

MOUVEMENT  PROPRE 

ASCENSION 

droite. 

DÉCLINAISON. 

ASCENSION 

droile. 

DÉCLINAISON. 

en 
ASC.  DR. 

en 
DÉCLIN. 

14 

i  Celi 

3,5 

1»44'   8'J07 

-10»  11'   2'J61 

Cl 5"  5;551 

-    9»31'     1"92 

-  0';048 

-  0';o52 

57 

o  Andromède 

5,3 

0  34  19,83 

+  29  50  58,54 

0  52  5*,87l 

+  50  10  55,92 

+  0,150 

-  0,077 

141 

ï,  Ceti 

5,1 

14     4     0,88 

-  11  29  14,67 

1     2  18,115 

-10  50  44,17 

+  0,187 

-  0,12  5 

180 

o  Cassiopea: 

2,8 

17  30     9,45 

+  58  57     7,67 

1    17  59,264 

+  59  55     5,60 

-  0,035 

184 

ç  Ceti 

3,0 

17  56  45,52 

-    9  27  20,40 

1   17  46,502 

-    8  49  44,80 

-0,102 

-0,196 

205 

T|  Piscium  ....... 

3,0 

19  56  13,42 

+  14     4  26,32 

1   24  47,799 

+  14  42    2,21 

-  0,005 

-  0,003 

212 

u  Persei 

3,0 

20  40  21,48 

+  47  22  56,36 

1   30  19,716 

+  47  59  38,47 

+  0,007 

-0,111 

259 

s  Cassiopeae 

5,3 

24  15  47,40 

+  62  26  57,84 

1   45  25,324 

+  03     5   11,70 

+  0,052 

-  0,020 

245 

a  Trianguli 

5,0 

24  47  45,26 

+  28  22  25,09 

1  45  57,610 

+  28  58     7,99 

+  0,006 

247 

r  Celi 

3,0 

24  50  58,80 

-11  33  19,48 

1   45  17,453 

-  10  57  12,65 

+  0,004 

-  0,028 

252 

[3  Arietis 

2,8 

25   17  22,51 

+  19  35  56,66 

1   47  44,257 

+  20  11  45,72 

+  0,075 

-0,102 

2'JO 

j3  Trianguli 

3,0 

28  45  44,07 

+  35  48  53,32 

2     2    6,653 

+  34  25  41,50 

+  0,177 

-  0,055 

585 

y  Celi 

3,5 

57  59  30,04 

+    2  11   20,22 

2  56  49,497 

+    2  42  27,82 

-0,171 

-0,150 

422 

y  Persei 

5,0 

41   48  17,79 

+  52  31  30,95 

2  55  45,238 

+  55     0  54,25 

-0,022 

-  0,002 

413 

T]  Eridaui 

3,0 

41     7     7,11 

-    9  53  16,10 

2  50  19,506 

-   9  25  49,06 

+  0,055 

430 

{3  Persei 

5,0 

45     4  55,60 

+  59  59  27,82 

5     0     2,487 

+  40  28  20,29 

-  0,025 

+  0,010 

477 

o  Tauri 

5,6 

47  54  55,92 

+   88  55,12 

3  18     5,290 

+   8  55  14,63 

-  0,078 

-  0,008 

481 

ç  Tauri 

3,6 

48  48  51,25 

+    8  51  58,19 

5  20  25,788 

+    9  17  42,77 

+  0,048 

-  0,049 

493 

e  Eridani 

3,0 

50  21     5,06 

-10  18  12,05 

3  27     2,512 

-    9  52  58,49 

+  0,011 

499 

o  Persei 

3.1 

51    25  58,20 

+  46  58  47,10 

5  54     1,927 

+  47  23     8,54 

+  0,018 

-  0,057 

515 

S  Eridani 

5,0 

52  52  56,41 

-10  36  54,78 

5  57  15,665 

-  10  U   17,59 

-0,121 

521 

r,  Tauri 

3,0 

55  14  54,26 

+  25  19  35,09 

5  40     5,593 

+  23  43     0,57 

-  0,000 

-  0,040 

554 

Ç  Persei 

5,0 

54  41  52,93 

+  31     7  59,48 

5  40  10,682 

+  5 1   50  57,05 

-0,004 

-  0,002 

539 

s  Persei 

5,5 

55  2.'  25,70 

+  59  16  56,80 

5  49  28,204 

+  59  38  47,53 

+  0,006 

-0  020 

546 

Y  Eridaui 

5,0 

56  59  11,17 

-14  15  22,40 

3  52  11,878 

-15  51  56,48 

+  0,045 

-0,100 

609 

£  Tauri 

5,6 

63  55     8,08 

+  18  56  49,39 

4  21   19,149 

+  18  54     4,15 

+  0,105 

-  0,028 

037 

v  Eridaui 

5,5 

66     1   26,08 

-    5  52  24,81 

4  30     4,419 

-    3  56  35,14 

-  0,055 

+  0,009 

057 

;jl  Eridaui 

5.0 

68  19     1,17 

-    3  45  27,81 

4  59  15,159 

-   5  29     8,03 

-  0,005 

-  0,002 

Tome  XLVII. 


iO 


DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


ÉTOILES. 

< 

•  355. 

1835 

MOUVEMENT  PROPRE 

ASCENSION 

droite. 

DÉCLINAISON. 

ASCENSION 
droite. 

DÉCLINAISON. 

en 
ASC.  IIR. 

en 
DÉCLIN. 

077 

i  Aurigœ 

3,0 

70"  1G'   8,82 

+  32°  45'   5^52 

4h48'°5i;528 

+  32°57'57','10 

+  0';o09 

-0,005 

700 

T|  Aurigie 

3,0 

72  20  41,13 

+  40  52  28,45 

4  57  45,095 

+  41     5  46,65 

+  0,055 

-0,001 

713 

t  Leporis 

3,5 

75  46  50,15 

-22  43     4,50 

5     0  10,206 

-22  32  26,54 

+  0,006 

-  0,008 

715 

fi  Eridani 

3,0 

75  57   15,59 

-    5  25  27,31 

5     1    42,501 

-    5  14  59,40 

-  0,099 

-  0,059 

705 

T)  Orionis 

3,3 

78     2  35,90 

-    2  38  38,78 

5   18   11,535 

-   2  30  50,54 

-  0,022 

+  0,010 

781 

fi  Leporis 

3,2 

79  20  21,04 

-20  58  22,98 

5  22  53,597 

-20  51  38,72 

-  0,022 

-  0,079 

790 

■x  Leporis 

•3.0 

80  29     0,27 

-  18     0  59,70 

5  27   15,042 

-  17  54  48,50 

-0,010 

+  0,010 

800 

u  Orionis 

3,1 

80  51  52.59 

-    0     5  29,30 

5  29   19,133 

-   5  59  57,57 

-0,011 

+  0,007 

800 

1  Tauri 

3,5 

80  45  15,99 

f20  58     3,85 

5  50   10,491 

+  21     5  50,77 

-  0,009 

-  0,024 

843 

Ç  Leporis 

3,0 

85  57  50,07 

-  1 4  55  58,85 

5  41    17,515 

-14  52   12,88 

-  0,027 

+  0,009 

8G3 

ç  Aurig;e 

5,0 

85  45  20,85 

+  37   10     0,32 

5  51    11,887 

+  57   12     5,05 

+  0,055 

-  0,078 

806 

T)  Leporis 

3,0 

86  18  48,96 

-14  15  55,70 

5  50  42,702 

-14    11   52,05 

-0,000 

+  0,146 

929 

(x  Geminorum 

3,0 

92     2     3,04 

+  22  56  47,61 

6   15  23,890 

+  22  34  52,1  1 

+  0,055 

-0,101 

983 

e  Gemiuorum 

3,3 

97  12  44,82 

+  25  20  50,75 

6  50   14,455 

+  25  15     9,04 

-  0,027 

-0,005 

989 

ç  Geminorum 

5,0 

97  53     0,70 

+  15     8  10,42 

0  58   10,599 

+  15     1   41,95 

-0,150 

-0,195 

1003 

0  Gemiuorum 

5,5 

99     9   18,70 

+  54   13  42,65 

G  44  52,902 

+  54     0  54,78 

-  0,005 

-  0  052 

1002 

o  Geminorum 

3,5 

100  22     3,97 

+  22  24  31,88 

7   12  59,579 

+  22  12  57,70 

-  0,037 

+  0,003 

1079 

fi  Canis  minoris    .... 

3,0 

108  27  47,99 

+    8  45  40,50 

7  20  22,282 

+    8  32  21,84 

-  0,003 

-  0,050 

1087 

a  Geminorum 

2,8 

109  45  55,00 

+  32  23  56,55 

7  20  57,104 

+  32     9  37,51 

-  0,079 

111! 

y.  Geminorum 

3,0 

112  24  24,55 

+  24  57  42,8* 

7  50  55,96  i 

+  24  41   44,74 

-0,051 

-  0,055 

1170 

u  Navis 

3,0 

119  10  42,90 

-  23  36  49,78 

8     2   15,243 

-25  50  45,41 

-0,112 

+  0,001 

1180 

fi  Cancri 

3,0 

120  48     9,05 

+    9  55   15,85 

8     9  44,115 

+    9  34     8,88 

-  0,000 

-0,041 

1197 

Bradley  1197 

3,0 

123  21     9,40 

-37  29,08 

8   19  24,829 

-    5  50     0,52 

-0,087 

+  0,007 

1180 

o  Ursse  majoris 

5,3 

122  25  21,48 

+  01  30  50,19 

8    19  51,790 

+  61     8     1.19 

-0,112 

1243 

e  Hydras 

5,5 

128  20  44,05 

+    7  17  59,30 

8  40     9,520 

+    0  52  35,47 

-  0,202 

-  0,023 

1201 

X,  Hydrse 

5,5 

130  36  21,78 

+    G  51   41,02 

8  48  47,115 

+    0  25   11,71 

-0,109 

+  0,019 

1272 

■/.  Ursae  majoris 

5,5 

loi    41   38:58 

+  48     G  19,61 

8  55     5,014 

+  47  58  56,96 

-  0,055 

-0,068 

1312 

40  Lyneis 

5,3 

156  50  52,29 

+  35  24  41,22 

9   15  20,117 

+  54  55   10,84 

+  0,027 

DU  SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


M 


ce  ~ 


ÉTOILES. 


ASCENSION 
droite 


DECLINAISON. 


I  «Ï-. 


ASCENSION 
droite. 


HEcXINAImin. 


MOUVEMENT  PROPRE 


en 
ASC.  DR. 


en 

DÉCLIN. 


1525 

1560 

1568 

1571 

1405 

1421 

14:25 

1454 

1504 

1542 

1548 

1554 

1557 

1572 

1626 

1057 

1047 

1689 

1698/9 

1725 

1725 

1704 

1789 

1821 

1856 

1809 

1871 

1876 


h  Ursae  mnjoris 
o  Leonis. 

z  Leonis.    .   . 
u  Urs;o  majoris 
tj  Leonis.  .    . 
A  Urs;e  majoris 
'   Leonis.   .    . 
[jt.  L'rsœ  majoris 
V  Hydraï.    .    . 
<!fi  Ursae  majoris 
0  Leonis. 
v  Ursa;  majoris 
o  Craleris  .    . 
).  Draconis.   . 
£  Corvi  .    .   . 
8  I  Irsse  majoris 
rj  Virginis .   . 
/.  Draconis.   . 
v  Virginis  med. 
o  Virginis  . 
Can.  ven.  seq 
y  llvdra.'.   . 
'  Virginis  . 
t,   Boolis.    . 
a  Draconis. 
p  Uootis     . 
Y  Boolis.    . 
Ç  Boolis.    . 


5,6 

5,0 

3,6 

5,3 

5,5 

5,0 

3,0 

5,5 

3,1 

3,5 

5,5 

5,5 

3,3 

5,0 

3,4 

5,5 

3,3 

3,3 

5,0 

2,9 

5,2 

5,5 

5,0 

3,5 

3,0 

2,9 

5,5 


IS7°58'46';54  +64"  6'42','62 


142  0  45,10 
142  58  26,59 
145  20  1,36 
148  29  7,55 
150  35  14,19 

150  45  15,94 

151  54  30,01 
159  23  18,45 
105  56  48,61 

165  20  22,95 

166  17  42,07 
166  46  40,85 
169  8  8,07 

179  25  28,47 

180  47  41.04 

181  50  42,57 
185  43  10,74 
187  18  53,34 

190  49  5,92 

191  7  56,37 
196  24  51,95 
200  35  26,37 
205  45  16,78 
209  26  54,45 
215  19  1,47 
215  55  5,92 
217  21   54,84 


+  10  59  55,82 
+  24  55  19,17 
+  60  10  28,18 
+  17  56  45,50 
+  44  7  37,55 
+  24  57  30,94 
+  42  43  15,10 
-14  55  5,18 
+  45  49  22,57 
+  16  45  48,12 
+  34  25  34,29 

-  15  27  25,25 
+  70  40  48,96 
-21  15  25,55 
+  58  25  44,52 
+  0  41  47,50 
+  71     8  51,03 

-  0  6  7,92 
+  4  44  1,30 
+  39  58  45,97 
-21  52  17,90 
+  0  39  55,45 
+  19  38  0,72 
+  65  55  11,40 
+  51  27  28,90 
+  59  25  25,90 
+  14  47  51,49 


9l'21'=59:i54 
9  54  28,685 

9  38  45,191 
9  42  5,150 

10  0  50,996 
10  9  55,083 
10  9  44,112 

10  14  52,564 

10  43  27,495 

11  2  57,773 

11  7  40,753 
Il  11  45,475 
11  15  5,521 

1 1  25  57,724 

12  5  41,905 
12  9  15,901 
12  15  50,665 
12  28  8,179 
12  55  19,620 
12  49  18,452 

12  50  10,709 

13  12  7,694 
15  28  19,470 

13  48  43,982 

1 4  1  0,355 
14  26  26,575 
14  27     2,661 


+  65"36'24,;i5 
+  10  27  55,55 
+  24  20  55,38 
+  59  57  31,59 
+  17  22  16,51 
+  45  52  15,40 
+  24  2  21,83 
+  42     7  58,18 

-  15  52  24,49 
+  45  10  54,54 
+  16  6  44,88 
+  55  46  33,60 

14  6  9,12 
+  70  1  14,85 
-21  55  28,75 
+  57  45  58,15 
+  0  1  40,52 
+  70  28  39,02 

-  0  45  49,04 
+  44  57,76 
+  58  59  57,85 
-22  50  41,69 
+  02  58,00 
+  19  I  50,42 
+  04  58  25,76 
+  50  55  15,58 
+  38  51  20,90 


+  0;207 
-0,150 

-  0,064 

+  0,020 

0,000 
-0,124 
+  0,075 
-0,105 

-  0,088 
+  0,008 
-0,159 
-0,111 
-0,088 
+  0,205 
-0,084 


14  55  10,798    +14   15  56,04 


+  0,030 

-  0,073 
-0,158 
-0,127 
-0,162 
+  0,029 


+  o;'020 

-0,018 

-  0,008 
-0,149 
+  0,002 

-  0,058 
+  0,01/ 
+  0,034 

-  0,056 

-  0,065 
+  0,052 

-  0,027 
+  0,021 
+  0,002 
-0,022 

-  0,002 
+  0,015 
-0,047 
+  0,006 

-  0,058 
+  0,056 

+  0,016 
+  0,125 
+  0,153 
-0,010 


12 


dp;  la  direction  et  de  la  vitesse  du  transport 


NOMBRES 
de  Bradley. 

ÉTOILES. 

a 
< 

1355 

1895. 

MOUVEMENT  PROPRE 

ASCENSION 
droite. 

DÉCLINAISON. 

ASCENSION 

droite. 

DÉCLINAISON. 

en 
ASC  DR. 

en 
DÉCLIN. 

1889 

109  Virginis 

3,6 

218°28'1G';29 

+   2°56'22';22 

14">39m55;817 

+    2° 

25' 

14','80 

-o';i4i 

-0,027 

1913 

y  Scorpil  1  Hev 

3,4 

222  26  51,07 

-24  18 

5,65 

14  50  45,458 

-24 

47 

21,55 

-0,105 

-  0,035 

1918 

(3  Boolis 

3,0 

225   10  47,61 

+  41   22 

7,17 

14  57  14,274 

+  40 

55 

4,40 

-  0,072 

-  0,036 

1936 

o  Boolis 

3,0 

226  24  25,24 

+  54  14 

30,15 

15   10  27,825 

+  33 

46  56,04 

+  0,104 

-0,105 

1957 

i  Draconis 

3,0 

229  55    

+  59  49 

55,47 

15  22     9,047 

+  59 

24 

16,60 

-  0,050 

+  0,022 

1902 

y  Ursae  minoris 

3,0 

229  22    .... 

+  72  42 

19,30 

15  20  56,500 

+  72 

16 

43,78 

+  0,000 

+  0,019 

1990 

fi  Serpentis 

3,5 

233  45  24,16 

+  16  12 

15,72 

15  40  25,155 

+  15  48 

51,77 

+  0,044 

-0,041 

2001 

\i.  Serpentis 

3,3 

254  12  55,08 

-    2  39 

44,38 

15  43     5,874 

-    3 

2 

46,22 

-0,117 

-  0,003 

2005 

i  Serpentis 

3,3 

254  59  20,89 

+   5  13 

58,85 

15  44  55,145 

+    4 

51 

19,52 

+  0,102 

+  0,059 

2005 

o  Ophiuchi.   ...... 

3,0 

240  22  58,44 

-32 

57,98 

10     7  47,770 

-   5 

22 

15,15 

-  0,073 

-0,137 

2073 

z  Ophiuchi 

3,3 

241   20  44,25 

-44 

29,39 

10  11  42,512 

-    4 

23 

10,55 

+  0,000 

+  0,034 

2086 

-  Herculis 

3,3 

245     6    

+  46  34 

52,51 

10  15  59,020 

+  46 

36 

43,00 

-  0,075 

+  0,036 

2084 

y  Herculis 

3,1 

242  46  52,75 

+  19  44 

45,25 

10  10  24,576 

+  19 

26 

52,85 

-  0,075 

+  0,048 

2133 

r,  Herculis 

3,1 

248  57  50,88 

+  39  24 

6,57 

16  38  50,701 

+  59 

9 

40,01 

+  0,042 

-  0,077 

2150 

/.  Ophiuchi 

3,3 

251  51   17,59 

+    9  46 

28,52 

iO  51  45,125 

+    9 

34 

15,20 

+  0,015 

2161 

s  Herculis 

3,5 

252  45  54,10 

+  31    18 

9,89 

10  55  50,405 

+  51 

6 

41,95 

-0,071 

+  0,032 

2183 

y.  Herculis 

3,6 

255  52  18,50 

+  14  41 

18,95 

17     8  50,900 

+  14 

52 

5,51 

-  0,029 

+  0,050 

2185 

S  Herculis 

5,0 

256  14  42,55 

+  25     8 

41,89 

17     9  55,872 

+  24 

59 

16,57 

-  0,042 

-0,155 

2193 

'C  Draconis 

3,0 

257     1  58,54 

+  06     1 

5,24 

17     8  25,710 

+  65 

52 

7,35 

-  0,040 

+  0,022 

2187 

7i  Herculis 

3,1 

256  37  52,81 

+  57     5 

58,82 

17   10  41,044 

+  56 

57 

5,82 

-  0,052 

+  0,005 

2189 

')  Ophiuchi 

3,4 

256  44  49,89 

-24  45 

42,83 

17   14  20,058 

-24 

52 

21,96 

-0,056 

-  0,055 

2217 

t  Serpentis 

3,6 

260  55  56,65 

-15  15 

15,14 

17  50  25,791 

-15 

19 

4,38 

-  0,075 

-  0,047 

2229 

(3  Ophiuchi 

3,0 

262  50  41,58 

+   4  41 

24,94 

17  57  17,871 

+    4 

57 

16,59 

-0,061 

+  0,167 

2233 

i  Herculis 

5,3 

265     8  22,59 

+  46     8 

55,71 

17  35  50,240 

+  46 

4 

25,45 

-  0,007 

-  0,002 

2236 

Y  Ophiuchi 

3,0 

265  54  17,55 

+   2  49 

13,54 

17  41  57,514 

+   2 

45 

21,42 

-  0,055 

-  0,056 

2263 

:  Draconis 

3,3 

267  19  50,13 

+  50  55 

7,S2 

17  51  22,189 

+  56 

53 

54,05 



+  0,077 

2250 

v  Ophiuchi 

3,0 

266  23  12,16 

-    9  43 

12,14 

17  52    8,725 

-    9 

45 

22,07 

-  0,051 

-  0,097 

2258 

:  Herculis 

5,0 

267     4    .... 

+  29  17 

26,22 

17  52  54,481 

+  29 

15 

44,99 

+  0,090 

-  0,028 

DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


15 


ÉTOILES. 


2260 
2275 
2592 
240] 
24  OS 
2406 
2449 
2451 
2475 
2511 
2520 
2550 
2576 
2595 
2609 
2656 
2670 
2681 
2698 
2760 
2797 
2811 
2815 
2890 
2914 
2925 
2943 
2992 


y  Sagitlarii  . 

72  Ophiuchi  . 

y  Ljn;e  .    .  . 

X  Aquikc.  .  . 

Ç  Aquike.  .  . 

Tt  Sagittarii  . 

o  Draconis.  . 

o  Aquilae  .  ■ 
P  Cigui  .    . 

y  Aquihe    .  . 

3  Cigui  .    .  . 

Y  Sagitlarii  . 
0  Aquilae  .  . 
a2  Capricorni. 
(3  Capricorni  . 
3  Delpuini.  . 
v.  Delpbini.  . 
i  Aquarii  .  . 
i,  Cephei.  .  . 
ï  Cygni  .  .  . 
3  Aquarii  .  . 
fi  Cephei.  .  . 
y  Capricorni  . 
y.  Aquarii  .  . 
0  Pegasi.  .  . 
Ç  Cephei    .  . 

Y  Aquarii  .  . 
Ç  Pegasi.    .  . 


5,3 


O,0 


3.3 


Uî". 


ASCENSION 
droite. 


DECLINAISON. 


Ihî." 


ASCENSION 
droite. 


DECLINAISON. 


WOUVEPflENT  PROPRE 


en 
ASC.  DR. 


267"  31' 
268  56 

282  26 

283  18 
283  32 
283  47 
288  6 
288  17 
290  12 

293  39 

294  19 
296  57 
299  39 
501  6 
301  48 

306  30 

307  3 
508  55 
310  4 
315  57 
319  39 
321  21 
521  37 

528  17 

529  27 
330  55 
532  14 
537  18 


y;  10 

7,71 
46,51 
41,15 
18,94 
43,98 
24,50 

9,28 
42,09 

7,60 
46,69 
58,65 
51.25 
57,40 
21,55 
56,05 
54,12 
55,55 

3,28 
50,08 
40,54 

2,85 
14,76 
54,20 
54,75 
52,32 
54,39 
45,49 


-  50»  23' 
+  9  52 
+  52  22 

-  5  13 
+  15  31 
-21  25 
+  67  15 
+  2  58 
+  27  27 
+  10  2 
+  44  52 
+  18  50 

-  1  31 
-13  17 
-15  32 
+  15  45 
+  15  5 
-10  22 
+  60  53 
+  29   14 

-  6  58 
+  69  29 
-17  45 

-  1  50 
+  50 
+  57     0 

-  2  56 
+    9  35 


55'j85 
56,16 

6,45 
40,41 

5,62 
19,02 
51,30 
44,86 
59,45 

2,41 
42,16 
52,87 
48,51 

6,15 


17^57' 
18      1 
18  54 
18  59 

18  59 

19  2 
19  12 
19  19 
19  25 
19  40 
19  41 

19  55 

20  4 
20   11 


9,40'20  15 


28,62 

45,74 

52,25 

54,50 

2,82 

8,00 

19,61 

19,40 

0,51 

6,89 

1,2C 

46,96 

54,96 


20  31 
20  55 
20  40 

20  42 

21  7 
21  24 
21  27 
21   55 

21  59 

22  5 
22  6 
22  15 
22  55 


'46;730 
25,424 
16,074 
56,901 
39,900 
19,778 
51,289 
11,751 
40,844 
19,016 

4,118 
11,905 
51,279 

7,090 
59,252 
41,216 
49,929 
54,504 
44,671 
57,012 
58,664 

2,457 

9,824 
21,794 
55,609 
51,166 
11,973 
15,701 


-  50°  25 
+  9  52 
+  32  51 
-54 
+  13  40 
-21  13 
+  67  26 
+  2  52 
+  27  41 
+  10  18 
+  44  49 
+  19     9 

-  1  11 
-12  55 
-15  10 
-14  9 
+  15  28 

-  9  57 
+  61  21 
+  29  42 
-67 
+  70     0 

-  17   13 

-  0  55 
+  5  55 
+  57  55 
-20 
+  10   10 


24';  17 

51,53 

9,38 

5,90 

44,65 

13,74 

50,04 

1,51 

55,93 

50,07 

35,5 1 

14,12 

27,13 

50,97 

28,85 

41,13 

1 9,95 

7,65 

13,28 

54,15 

12,57 

45,97 

55,29 

54,88 

0,82 

7,98 

59,69 

45,39 


-  0';08 1 
-0,084 

-  0,027 

-  0,057 

-  0,039 

-  0,035 


-  0,020 

-  0,007 
+  0,009 
+  0,045 
-0,002 
+  0,033 
+  0,012 
+  0,082 
+  0,046 

-  0,003 
+  0,190 

-  0,023 

-  0,009 
+  0,018 
+  0,178 
-0,012 

-  0,024 
+  0,102 
+  0,066 


en 
DÉCLIN. 


+o';o«9 
+  0,011 

-  0,080 

-  0,089 

-  0,054 
+  0,079 
+  0,091 

-  0,020 
+  0,008 
+  0,035 
+  0,037 
+  0,014 
+  0,017 
+  0,022 

-  0,029 

-  0,002 

-  0,027 

-  0,066 
-0,001 
-0,012 
-0,013 
+  0,002 
+  0,040 

-  0,006 
+  0,017 
-0,018 


U 


DE  LA  DIRECTION  ET  DE  L\  VITESSE  DU  TRANSPORT 


ÉTOILES. 

ce" 

W 

a 

< 
ce 

■  355 

1835 

MOUVEMENT  PROPRE 

ASCENSION 

droite. 

DÉCLINAISON. 

ASCENSION 
droite. 

DÉCLINAISON. 

en 

ASC.  DR. 

en 
DÉCLIN. 

5003 

il  Pe^asi 

3,0 

537°5ô'14','20 

+  28"56'47';90 

22h57n  8;G85 

+  29° 

34'    4','58 

+  o';ooi 

-  0,035 

5022 

'.  Cephei 

3,4 

540  15  25,52 

+  64  54  59,55 

22  45   14,095 

+  05 

52  35,62 

-0,215 

-0,140 

3025 

o  Aquarii 

3,0 

340  24  19,55 

-17     7     5,0.ï 

22  48     0,890 

-  10 

29     0,71 

-  0,076 

-0,010 

5013 

o  Andromodae  .... 

3,6 

542  40  33,10 

+  41      0  49,86 

22  56   10,392 

+  41 

39    10,10 

+  0,011 

0,000 

3152 

y  Cophci 

3,5 

352  22  34,86 

+  76  15  58,92 

23  54  14,000 

«8 

+  70 
»©. 

50     4,85 

+  0,135 

43 

■/.  C.assiopea.1 

4,0 

4   49     4,89 

+  61  34  36,45 

0  24  50,79 

+  62 

6  12,1 

+  0,000 

+  0,02 

52 

Ç  Cassiopes 

4,0 

5  51  55,08 

+  52  52  42,24 

0  28  58,46 

+  53 

4   14,6 

+  0,105 

+  0,01 

53 

7T  Andromède 

4,5 

5  57  57,30 

+  52  22     0,06 

0  28  52,91 

+  32 

55  54,7 

+  0,060 

+  0,02 

5G 

e  Andromedse 

4,0 

6  2o     0,45 

+  27  58  59,25 

0  50  58,47 

+  28 

29  50,2 

-0,195 

78 

t,  Andromède 

4,0 

8  36     2,85 

+  22  55  40,65 

0  39  25,93 

+  23 

27     2,4 

-0,015 

-0,07 

87 

v  Andromède 

4,0 

9     5  58,06 

+  59  44  22,09 

0  41   55,08 

+  40 

15  58,7 

+  0,000 

-0,01 

101 

jj.  Andromedx  .... 

4,0 

10  48  54,29 

+  57     9  52,17 

0  48  26,80 

+  37 

41     0,1 

+  0,210 

+  0,07 

113 

z  Piscium 

4,0 

12  33  47,95 

+    6  35  52,95 

0  55    9,99 

+    7 

4  55,0 

+  0,060 

+  0,02 

142 

0  Cassiopex 

4,5 

14     5  19.92 

+  53  50  21,52 

1     1   59,76 

+  54 

21     2,0 

0,00 

177 

Andromède  ...... 

5,0 

17     0  29,82 

+  44  14   12,04 

1    13  51,85 

+  45 

15  54,4 

+  0,075 

-  0,03 

178 

ty  Cassiopex      .       ... 

4,5 

17   14  34,86 

+  06  50  27,31 

1   15  24,24 

+  67 

20  41,5 

+  0,195 

+  0,03 

19!» 

|a  Piscium 

5,0 

19  20  37,47 

+    4  52  18,83 

1  22  19,80 

+    5 

22     5,0 

-0,18 

227 

tp  Andromedx   .    . 

5,0 

22     6  48,24 

+  49  20  37,14 

1   34   17,29 

+  49 

55  49,4 

+  0,150 

-0,03 

248 

y  Arietis.   ....... 

4,5 

25     2     2,25 

+  18     4  52,88 

1  45  18,44 

+  18 

55  22,5 

+  0,105 

-0,09 

24!) 

Cornes  Piasc 

4,5 

25     2     2,25 

+  18     5     2,02 

1  45  18,44 

+  18 

53  51,5 

+  0,155 

-0,09 

260 

f  Cassiopex 

4,5 

25  45  43,68 

+  71    15     0,82 

1   50  43,81 

+  71 

41  30,5 

-0,120 

+  0,02 

273 

2  u  Ccli - 

4,5 

27     6  56,67 

-22  16  30,60 

1   52  56,22 

-21 

48  22,7 

+  0,155 

+  0,02 

277 

a  Piscium 

5,0 

27  20  55,00 

+    1   54   10,57 

1   54  17,50 

+    2 

2  15,3 

+  0,135 

+  0,01 

332 

55  Cassiopea1  11  cv   .    .    . 

4,5 

32  18  48,84 

+  00  16  52,22 

2  10  46,55 

+  00 

43  25,9 

-  0,075 

0,00 

347 

73  S2  Celi      

5,0 

33  47  28,91 

+    7  20  55,50 

2  20  11,41 

+    7 

47     6,3 

+  0,090 

0,00 

502 

v  OU. 

4,5 

55  45  41,31 

+    4  50  36,55 

2  28     0,58 

+    4 

50     7,9 

-  0,075 

-0,05 

372 

8  Ccli 

4,0 

36  44  12.18 

-    0  44  32,72 

2  51   48,13 

-    0 

19  18,5 

+  0,120 

-0,03 

DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


la 


ÉTOILES. 


1355. 


ASCENSION 
droite. 


DECLINAISON. 


IliO 


ASCENSION 
droite. 


DECLINAISON. 


MOUVEMENT  PROPRE 


en 

ASC.  DR. 


574 
580 
387 
588 
589 
594 
404 
429 
454 
440 
457 
487 
495 
497 
506 
509 
550 
548 
561 
568 
585 
594 
597 
612 
647 
655 
665 


£  Celi.  . 
a  Persei. 
Arietis.  . 
u.  Celi.  . 
n  Ceti.  . 
Arietis.  . 

1     j).      l'iTM    i 

2  x  Eridani 
p  Persei. 
Eridaui  . 
o  Arietis. 
Ç  Eridani 
Eridani  . 
Eridani  . 
Tauri  .  . 
v  Persei. 
b  Pleidum 
Eridani  . 
À  Tauri  . 
|j.  Persei. 

0  Eridani 
Y  Tauri  . 

1  8  Tauri 
-2  o  Tauri 
1  a  Tauri 
Eridani  . 
Eridaui  . 
Orionis    . 


4,5 

4,0 

4,0 

4,0 

4,0 

4,0 

4,5 

4,5 

4,0 

40 

4,0 

4,0 

4,5 

4,0 

5,0 

4,5 

4,5 

5,0 

4,0 

4,5 

4,5 

4,0 

4,0 

4,5 

5,0 

4,0 

4,0 

4,0 


50°55'54'i31 
50  54     8,34 

37  1 7  7,55 

57  56  2,47 

58  7  7,G8 

58  20  50,53 

38  48  8,70 

39  59  1,24 
4-2  23  32,51 
42  55  58,6-2 

44  -25  0,69 

45  59  15,09 

49  57  13,17 

50  44  40,05 

51  5  51,68 

52  9  38,98 
52  55  39,97 
54  4  4l!,ll 
50  47  4,56 

59  15  9.44 

59  58  50,68 

01  28  15,90 

02  12  34,71 
02  30  3,24 
65  39  10,97 

60  44  57,57 
67  26  2,02 
09  8  25,55 


-12»55'30;98 

+  48  10  20,-20 
+  20  58  55,80 
+  9  5  51,67 
14  54  53,28 
+  28  12  44,75 
+  57  17  28,43 
-22  1  56,55 
+  57  52  10,27 
-24  35  55,51 
+  18  40  55,72 

-  9  44  42.74 

-  5  55  54,50 
-22  28     9,28 

-  0  23  55,02 
+  41  40  53,24 
+  23  19  18,28 
-23  59  20,18 
+  11  40  39,12 
+  47  45  34,01 

-  7  29  42,-28 
+  15  0  50,45 
+  10  5i  42  87 
+  16  51  12,75 
+  15  25  43,42 
-14  48  4,38 
-20  9  35,90 
+    0  50  40,82 


2''52°>18;G9 
2  55  58,80 
2  34  59,09 
2  50  50,35 
2  56  59,15 
2  58  59,23 
2  41  7,91 
2  44  14,15 
2  55  54,81 

2  55  40,82 
5     3     3,59 

3  8  35,02 
3  23  10,75 
3  27  9,79 
3  29  15,43 
5  35  1,24 
5  55  58,50 
5  40  25,78 

3  52  22,49 

4  3  54,02 
4  4  52,77 
4  11  15,74 
4  14  17,35 
4  15  27,'20 
4  20  0,48 
4  51  18,87 
4  53  53,01 
4  41  42,15 


-  I2"3o'41,0 
+  48  35  24,8 
+  27  3  57,9 
+  9  28  40,5 

-  14  29  49,1 
+  28  37  15,2 
+  37  41  50,7 
-21  37  28,9 
+  38  15  19,5 
-24  12  50,1 
+  19  9  20,0 

-  9  22  49,8 

-  5  55  50,0 
-22  8  20,3 

-  0  4  40,9 
+  42  G  0,7 
+  25  58  15,8 
-23  41  43,0 
+  12  3  46,2 
+  48  1  20,0 

-  7  15  58,0 
+  15  15  39,2 
+  17  11  10,3 
+  17  5  55,2 
+  1 5  57  29,2 
-14  50  5,0 

-  19  57  48,5 
+  G  41  41,5 


+  0'jlG5 

+  0,050 

-0,015 
+  0,180 

-  0,045 
+  0,195 
-0,150 
+  0,225 
+  0,015 
+  0,060 

0  000 
-0,105 
+  0,015 
+  0,000 
-0,105 
+  0,050 
+  0,050 

0,000 
+  0,180 
+  0,155 
+  0,105 
+  0,045 

-  0,030 
+  0,060 


-0,10 
+  0,02 
-0,05 

-  0,02 
-0,11 
-0,08 
-0,01 
-0,08 
-0,08 
+  0,01 
+  0,02 

-  0,U5 
-0,03 

0,00 
-0,03 

+  0,01 
-0,06 
+  0,06 

-  0,0-2 

-  0,02 
0,10 

-0,01 
-0,10 
-0,11 
-0,01 


16 


DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


c=  r- 


ÉTOILES. 


1355 


ASCENSION 
droite. 


DÉCLINAISON 


m.->o 


ASCENSION 
droite. 


DECLINAISON. 


MOUVEMENT  PROPRE 


G70     Orionis 

080  2  Orionis    .    .    .    . 

681  Camelopardi  .    .    . 

G90  £  Aurigae    .    .    .   . 

093  Ç  Aurigae  .    .    .    . 

098      i  Tauri 

720  A  Eridaui   .    .    .    . 

727  2  Leporis  .    .    .    . 

742  ~  Orionis   .    .       . 

748  À  Leporis  .    .    .    . 

792  1  f  Orionis  .    .    . 

794  A  Orionis   .    .    .    . 

805  2  <p  Orionis  .    .    . 

814  a  Orionis   .    .    .    . 

848      Tauri 

887  v  Orionis   .    .    .    . 

892  6  Leporis  .    .    .    . 

907  y.  Aurigae  .   .    .   . 

9ii9  rt  Geminorum    .    . 

902      Lyncis 

920  Monocerotis  .    .    . 

939  À  Canis  majoris.    . 

942  v  Geminorum.  .   . 

1008  -  x  Canis  majoris. 

1014  1  o  Canis  majoris. 

1019  i  Canis  majoris. 

1024  Ç  Geminorum    .    . 

1029  2  o  Cauis  majoris. 


ifi 

4,5 
4,5 
4,0 
4,0 
4,5 
4,0 
4,5 
4,0 
4,5 
4,5 
4,0 
5,0 
4,0 
4,5 
4,5 
4,5 
4,0 
4,5 
4,5 
4,5 
4,0 
5,0 
4,0 
4,0 
4,5 
4,0 
4,0 


09»  52'  38';50 
70  22  35,64 

70  26     4,59 

71  6  37,24 

71  21      1,54 

72  7     9,91 

74  21  28,72 

75  lô  12,46 

76  25  49,74 

77  4  29,32 
80  20  46,06 
80  24  52,12 

80  51  54,45 

81  36  52,15 
84  29  4,57 
88  23  4X,82 

88  46  4,77 

89  56  29,04 

90  1  21,22 

89  29  52,44 

90  45  39,75 
93  17  29,49 
95  56  15,87 

100  10  25,25 

100  59  55,05 

101  18  14,02 

102  25  27,95 
105  11  59,08 


+  5»  9' 
+  2  1 
+  60  2 
+  43  25 
+  40  41 
+  21  12 
-95 

12  11 
-77 

13  26 
+  9  18 
+  9  44 
+  98 

2  45 
+  27  31 
+  14  40 

14  55 
+  29  55 
+  22  33 
+  59  5 
-  G  15 
-53  19 
+  20  20 
-52  14 
-23  55 
-16  45 
+  20  54 
-23  29 


52'J54 

3,85 
51,87 
54,19 
22,14 
55,00 
18,08 

0,08 
40,91 
56,03 

1,42 
47,90 

5,84 
47,00 
59,25 
22,50 
57,71 
39,72 

0,47 
41,08 

58,2S 
50,19 
28,51 
41,91 
21,56 
18,48 
55,71 


4b45m15;50 
4  40  20,51 
4  50  5,72 
4  51  12,87 
4  52    0,17 

4  54     8,10 

5  1  58,26 
5  5  18,17 
5  10  19,58 
5  12  40,05 
5  26  55,26 
5  26  52,73 
5  28  39,99 
5  51  15,08 
5  43  54,09 
5  59  0,53 
5  59  22,12 

5  65  49,25 

6  5  49,29 
6  6  23,28 
6  7  52,43 
0  10  58,09 
6  20  3,37 
0  44  14,42 
6  47  54,75 
6  49  26,89 
6  55  12,02 
6  50  45,80 


+  5»20'37';2 
+  2  11  27,0 
+  60  12  55,9 
+  45  55  45,6 
+  40  51  4,1 
+  21  22  15,1 

-  8  57  1,7 
-12  5  12,7 
-70  39,1 

-  13  20  8,2 
+  9  22  59,1 
+  9  49  41,0 
+  9  12  16,1 

-  2  41  28,2 
+  27  54  10,0 
+  14  46  52,2 
-14  55  34,4 
+  29  52  51,3 
+  22  32  33,0 
+  59  5  25,5 

-  0  14  0,9 
-55  21  48,0 
+  20  18  5,0 
-52  20  19,5 
-24  0  0,1 
-10  51  48,9 
+  20  47  7,4 
-25  57  1,4 


+  0';075 
+  0,045 
+  0,060 
+  0,060 
+  0,075 
+  0,155 
+  0,075 
+  0,075 
+  0,090 
+  0,000 
+  0,050 
+  0,050 
+  0,120 
+  0,050 
+  0,060 
+  0,075 
+  0,000 
0,000 
-  0,050 
+  0,150 
+  0,045 
+  0,000 
+  0,045 
+  0,050 
+  0,060 
+  0,015 
+  0,060 
+  0,045 


-  0,00 
0,i  0 

-0,02 
0,00 
0,00 

-  0,04 
-0,02 
-0,02 
-0,03 
-0,02 

-  0,02 
-0,04 

-0,01 
-0,06 

-  0,03 
-0,01 

-0,01 

0,00 

-0,15 

-  0,09 
-0,05 
-0,01 
+  0,01 
+  0,01 
-0,01 
+  0,01 


DU  SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


17 


ÉTOILES. 


1355. 


ASCENSION 
droite. 


DÉCLINAISON. 


I  •..»<► 


ASCENSION 
droite. 


DÉCLINAISON. 


MOUVEMENT  PROPRE 


DÉCLIN. 


1028 

1047 

1059 

1058 

1072 

1110 

1132 

1217 

1250 

1236 

1269 

1303 

1305 

1335 

1398 

1412 

1445 

1451 

1448 

1467 

1475 

1490 

1509 

1515 

1525 

1535 

1545 

1558 


y  Cauis  majoris  .  . 

Monocerolis   .    .  .  . 

Cauis  majoris    .  .  . 

X  Geminorum    .  .  . 

U   ti mu  oui     .    .     . 

Monocerotis  .    .    .    . 

\  Navis 

o  Hydrae    

Y  Cancri 

8  Cancri 

d  Cancri 

a  Hydrae 

Lyncis 

X  Leonis 

7t  Leouis    .   .    .   .   . 

X  Hydra; 

Leonis  minons  .    .   . 

u.  Hydrœ 

Leonis  minoris  .    .    . 

p  Leonis 

Leonis  minoris  .  .  , 
Leonis  minoris  .  .  . 
Leouis  minoris  .    .    . 

Leonis 

a  Hydra  eiCrat.  . 
X  Leonis  .... 
|3  Ilydrœet  Crat. . 
er  Leouis    .... 

Tome  XLVIL 


4,0 

4,5 

4,5 

4,5 

4,0 

4,5 

4,0 

4,0 

5,0 

4,5 

4,0 

4,5 

4,0 

4,5 

4,5 

4,5 

4,5 

4,0 

4,5 

4,0 

4,0 

4,5 

4,5 

4,5 

4,0 

4,5 

4,0 

4,0 


io5»io'io;oo 

104  50  13,89 

106  4     4,45 

105  59  58,78 

107  37  13,47 
112  23  8,79 
114  44  53,76 

126  10     5,61 

127  16  3,00 
127  40  56,02 
131  15  56,17 
155  24  2,10 
135  52  43,89 
139  25  26,34 
146  48  42,29 
149  59  44,66 
152  56  57,59 
155  53  47,76 

155  24  31,39 
154  58  20,74 

156  12  59,52 

158  2  45,08 

159  55  7,36 

160  54  31,59 

161  57  55,49 
165  5  30,42 
164  54  34,26 
167  7  23,52 


-15°17'24';06 
0  6  31,11 
25  56  51,67 
+  16  57  30,74 
+  28  15  34,42 
-  8  59  52,95 
+  24  15  41,13 
+  6  52  24,77 
+  22  19  49,80 
+  19  2  10,70 
+  12  47  20,71 
+  5  19  58,42 
+  37  49  18,05 
+  24  2  0,09 
+  9  12  29,02 
-11  9  12,08 
+  55  2  1,75 
-15  35  40,38 
+  57  57  8,12 
+  10  33  50,62 
+  53  14  25,09 
+  51  57  51,65 
+  35  31  40,09 
+  26  2  57,02 
-  17  0  1,05 
+  8  59  16,00 
-21  29  54,70 
+  7  22  4,44 


6h56m58;50 
7  4  12,27 
7  8  8,47 
7  9  28,21 
7  16  24,57 
7  34  4,89 

7  42  59,55 

8  29  42,77 
8  54  55,95 
8  36  9,28 

8  50  16,77 

9  6  55,53 
9  9  29,81 
9  23  9,30 
9  52  17,07 

10  3  16,75 
10  17  18,53 
10  18  50,40 
10  19  11,80 
10  24  54,65 
10  50  16,07 
10  57  30,86 
10  44  54,49 
10  47  29,24 
10  52  28,25 

10  57  16,77 

11  4  17,27 
11  15  24,05 


-15»  24' 56'J7 

-  0  14  56,7 
-26  5  49,5 
+  16  48  25,9 
+  28     5  27,9 

-  9   12  17,5 

-  24  29  12,2 
+  6  15  26,5 
+  22  0  17,7 
+  18  42  8,0 
+  12  26  8,5 
+  2  56  40,1 
+  37  26  4,4 
+  23  37  55,9 
+  8  45  43,1 
-11  36  51,8 
+  34  33  28,9 

-  16  4  19,4 
+  37  28  26,9 
+  10  4  35,2 
+  52  45  15,7 
+  51  28  18,0 
+  55  1  20,0 
+  25  52  55,6 
-17  50  1,8 
+    88  44,5 

-  22  0  26,4 
+  6  51  5,3 


+  0';075 
+  0,060 
+  0,030 
+  0,030 
-0,045 

-  0,000 
+  0,075 

-  0,030 

-  0,075 
+  0,045 
+  0,075 
+  0,195 
-0,015 
+  0,015 
+  0,030 
-0,150 

0,000 

-  0,090 

-  0,075 
+  0,075 
+  0,060 
+  0,030 
+  0,105 
+  0,075 


+  0,090 
-0,060 


-  c;o3 

-0,01 
+  0,03 
0,00 
-0,09 
-0,02 
+  0,01 
+  0,02 
+  0,03 

-0,03 

0,04 
-0,04 
-0,03 
-0,09 
-0,10 
-0,12 
-0,11 
-0,04 

0,00 
-0,02 

-0,01 
+  0,14 
-0,08 
-0,10 
-0,02 


18 


DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


1300 
1564 
1370 
1576 
1580 
1585 
1586 
1598 
1600 
1601 
1603 
1607 
1623 
1624 
1606 
1681 
1728 
1743 
1744 
1747 
1748 
1813 
1814 
1823 
1829 
1832 
1842 
1846 


ETOILES. 


j  Leonis  .  .  . 
y  Hydra  el  Crat. 
t  Leonis  .  .  . 
c  Leonis  .  .  . 
;  Hydrae  et  Crat. 
y.  Hydrae  et  Crat. 
v  Leonis  .  .  . 
Ç  Hydrae  et  Crat. 
■/  Ursae  majoris 
v  Virginis  .  .  . 
Leouis  .... 
(3  Hydraj  el  Crat. 
o  Virginis  .  .  . 
a  Corvi  .... 
c  Comas  Béiïn.  . 
r)  Corvi  .... 
Comte  Bérin. .  . 
Comae  bérin.  .  . 
ij;  Hydrae  .  .  . 
0  Virginis  .  .  . 
Comas  Bérén..  . 
u  Boolis.  .  .  . 
k  Cenlauri.  .  . 
i  Draconis .  .  . 
t  Virginis  .  .  . 
7t  Hydrae  .  .  . 
v.  Virginis  .  .  . 
o  Virgiuis  .    .    . 


1355. 


ASCENSION 

droite. 


4,0 

4,0 
4,0 
4,5 
4,0 
4,0 
4,5 
4,0 
4,0 
4,5 
4,0 
4,0 
4,5 
4,5 
5,0 
4,5 
4,5 
4,0 
4,3 
4,5 
4,5 
4,0 
4,5 
4,5 
4,5 
4,5 
4,0 
4,0 


167 

168 

168 

109 

170 

171 

171 

173 

173 

173 

173 

175 

178 

178 

183 

184 

191 

193 

193 

194 

194 

204 

204 

206 

207 

208 

209 

210 


'  5','30 

1,27 

1,43 

1,71 

58,33 

2,23 

7,50 

35,55 

12,40 

53,11 

47,88 

51,25 

50,31 

20,64 

25,89 

11,43 

57,57 

3,34 

39,84 

20,47 

57,91 

58,56 

30,13 

10,44 

58,06 

16,39 

55,02 

59,71 


DECLINAISON. 


+  11' 

-16 
+    4 

-  1 

-50 

-  8 
+   0 

-  16 
+  49 
+  7 
+  21 
-32 
+  10 

23 
+  29 
-14 
18 
28 
21 

-  4 
+  18 
+  17 

51 
+  65 
+  2 
-25 

-  9 

-  4 


52'29';82 

20  53,15 
12     7,50 

39  18,85 

30  14,51 
27     0,08 

31  35,90 
59  24,86 

8  12,08 
54  1,94 
54  43,97 
52  43,08 

5  39,25 

21  41,82 
37  58,77 
50  10,85 
44  5,09 
56  45,25 

48  5,63 
15  27,90 

49  52,85 
1  20,64 

40  1,11 
56  24,22 
44  28,25 
29  22,20 

7  15,12 
49  10,58 


i*5© 


ASCENSION 
droite. 


Il  M  6™  6!21 
11  17  25,56 
Il  20  15,50 
1 1  22  59,16 
11    25  58,25 

I  I   29     4,60 

II  29  16,19 
11  37  10,04 
11  58  6,77 
1 1  38  9,00 
Il  40  14,66 
11  45  20,77 

11  57  34,17 

12  0  41,27 
12  19  27,45 
12  24  20,93 
12  51  50,25 

12  59  38,74 
15  O  59,51 
15  2  11,54 
15  2  41,49 
15  42  14,59 

13  43  11,26 

13  47  2,98 
15  54  1,07 
15  57  50,59 

14  4  54,16 
14  8  9,41 


DECLINAISON. 


+  ii»2r2o;o 

-16  51  50,1 
+  5  40  54,7 

-  2  lu  s; 

-31   1  39,2 

-  8  58  21,5 
+  00  13,5 
-17  30  58,5 
+  48  36  40,5 
+  7  22  12,5 
+  21  5  10,7 
-35  4  24,9 
+  9  35  57,6 
-23  53  28,0 
+  29  6  10,9 
-15  21  52,4 
+  18  15  11,5 
+  28  25  55,1 
-22  18  50,9 

-  4  44  12,7 
+  18  19  28,1 
+  16  52  59,6 
-52  14  54,4 
+  65  27  54,3 
+  2  16  22,5 

-  25  57  25,9 

-  9  54  24,6 
-5  16  55,5 


MOUVEMENT  PROPRE 


en 
ASC.  DK. 


+  0,225 

-  0,090 
+  0,075 
+  0,000 
-0,150 
+  0,015 
+  0,045 
+  0,060 

-  0,090 
+  0,090 
-0,120 
-0,015 
-0,135 
+  0,150 

-  0,000 

+  0,015 
+  0,075 
+  0,060 
+  0,015 

-  0,000 
+  0,075 
+  0,045 
+  0,075 
+  0,105 
+  0,105 
+  0,180 


en 

DECLIN. 


-  0,06 
+  0,04 

-  0,03 

-  0,05 

-  0,05 
+  0,01 
+  0,01 
-0,01 
+  0,02 

0,00 
-0,03 

0,00 
-0,01 
-0,11 
-0,07 
+  0,06 
-0,09 
-0,06 
-0,05 
+  0,14 
+  0,05 
-0,1! 
-0,06 
-0,07 
-0,14 
+  0,01 


DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


19 


ÉTOILES. 


ASCENSION 
droite. 


DÉCLIHAISON. 


IfcSO. 


ASCENSION 
droite. 


DECLIN  AISOB. 


MOUVEMENT  PROPRE 


en 
ASC.  DR. 


en 

DÉCLIN. 


1852 

1854 

1850 

1875 

I88U 

1885 

1888 

1911 

1951 

1950 

1955 

1968 

1964 

i960 

1970 

1985 

1995 

1998 

2002 

2010 

2007 

201Ô 

2011 

2017 

2041 

2022 

2029 

2038 


/,  Bootis     .    . 

I  Boolis.    .    . 

X  Virginis  .   . 

a  Urste  minons 

|A  Virginis .    . 

ï)  Bootis    . 

o  Boolis 

o  Librae 
S  Lupi  .  , 
\x  Bootis  . 
(3  Coronac  boi 
0  Coronae  bor 
y  Librae.  . 
Librae.  .  . 
Librae .  .  . 
n  Librae .  . 
X  Ser|ieutis 
X  Lupi  .  . 
x  Serpentis 
o  Coronae  bor 
X  Librae.  . 
p  Serpentis 
8  Librae.  . 
p  Scorpii  . 
X  Ursae  minor 
4/  Librae 
s  Corouae  bor. 
-  Serpentis 


4,0 

4,5 

4,0 

4,0 

4,5 

4,5 

4,5 

4,5 

4,5 

4,0 

4,0 

4.5 

4,5 

5,0 

4,5 

4,5 

4,5 

4,5 

4,0 

4,5 

5,0 

5,0 

4,5 

4,0 

4,0 

5,0 

4,5 

4,5 


2I1»4o'52;ô2 
211  52  12,04 
211  28  24,72 
217  5  45,05 

217  32  41,22 

218  9  49,55 
218  27  13,31 
221  58  45,19 
225  44  55,94 

228  48  57 

229  25  59,14 

230  45  56,64 
230  27  55.79 
250  55  12,46 
230  55  10,29 

252  54  57,94 

253  58  52,79 

255  52  .... 

254  25  50,74 

234  49  56,71 
254  47  20,34 

235  7  44,56 
254  58  41,74 

235  27  14,19 
238  21 

236  7  56,15 

256  51  50,68 

257  56  19,74 


+  47°15'25';08 
+  52  50  22,12 
-12  15  49,19 
+  76  47  5,45 
4  54  45,65 
+  27  54  52,97 
+  18  0  52,77 

-  7  51  49,94 
-29  15  58,45 
+  38  14  56,54 
+  29  57  52,00 
+  52  12  .... 
-15  57  12,54 
-27  18  9,45 

-  28  57     0,85 

-  14  52  20,27 
+  88  15,57 
-52  51  28,08 
+  18  54  51,77 
+  26  50     1,12 

19  24  48,95 
+  21  45  48,82 
15  59  22,10 
28  28  55,78 
+  78  52  0,08 
-15  55  6,08 
+  27  56  8,57 
+  25  50     0,12 


14MO°>40;69 
14  10  51,08 
14  II  0,15 
14  27  54,20 
14  35  9,70 
14  56  49,91 
14  58  14,67 

14  52  57,97 

15  8  43,21 
15  18  49,51 
15  21  58,99 
15  26  52,95 
15  27  8,47 
15  27  55,85 
15  29  27,59 
15  55  58,69 
15  59  10,27 
15  41  26,50 
15  41  59,54 
15  45  18,29 
15  44  58,13 
15  44  40,80 
15  45  17,01 
15  47  58,19 
15  49  51,80 
15  49  47,71 
15  51  22,85 
15  55  50,14 


+  40»  46  45';8 
+  52  3  39,0 
-12  40  39,8 
+  76  21  45,9 
-50  10,6 
+  27  10  6,4 
+  17  56  10,4 

-  7  55  11,4 
-29  55  35,0 
+  57  54  19,8 
+  29  37  52,1 
+  51  52  7,5 
-14  17  6,2 

-  27  57  58,6 
-29  16  46,5 
-15  11  25,3 
+  7  49  37,2 

-  55  9  55 

+  18  50  51,6 
+  26  51  55,5 

-  19  42  50,7 
+  21  23  58,6 

-  10  17  4,0 
-28  46  10,5 
+  78  15  12,2 

-  15  50  29,9 
+  27  18  57,6 
+  25  15  28,5 


-  0';225 
-0,210 
+  0,060 

0,000 
+  0,165 
+  0,075 

0,000 
-0,015 
+  0,045 
-0,150 

-  0,075 

-  0,045 
+  0,090 
+  0,030 

-  0,050 
+  0,105 
-0,120 
-0,015 

0,000 

-  0,090 
+  0,050 

0,000 
+  0,210 
+  0,045 

+  0,015 
+  0,015 
+  0,050 


+  o;i5 

+  0,07 
+  0,05 
-0,05 

+  0,01 
-0,02 
-0,01 
-0,06 
+  0,08 
+  0,07 
-0,02 
+  0,02 
+  0  05 
-0,04 
-0,05 
-0,04 
-0,06 
-0,05 

-  0,05 

-  0,02 
+  0,06 
i  0,15 
-0,02 

0,00 
+  0,01 

-  0,05 
+  0,08 


20 


DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


1- 

ÉTOILES. 

a 

< 

1355. 

1850. 

MOUVEMENT  PROPRE 

ASCENSION 
droite. 

DÉCLINAISON. 

ASCENSION 
droite. 

DÉCLINAISON. 

en 

ASC.   Iili 

en 
DÉCLIN. 

2053 

\  Librœ  

4,5 

257»4-V56';54 

-10°40'37','25 

15' 

56™  7^56 

-  10«57'18';0 

- o;o5o 

-0,02 

2039 

1  a  Scorpii 

4,5 

238     7  46,86 

-  19  59 

1,08 

15 

58     2,51 

-20  15  27,2 

+  0,090 

+  0,01 

2040 

2  u  Scorpii 

4,5 

238   16  12,29 

-20  11 

5,05 

15 

58  56,95 

-  20  27  28,9 

+  0,105 

-0,02 

2055 

v  Scorpii 

4,0 

259  26  57,04 

-  18  48 

7,76 

16 

5   17,15 

-19     5  54,1 

+  0,060 

+  0,05 

2077 

a  Scorpii 

4,0 

241  35     7,51 

-  24  58 

54,28 

16 

12     4,78 

-25   15  40,8 

+  0,030 

0,00 

2094 

<f  Ophiuchi 

4,5 

244   17   13,74 

-  16     5 

23,12 

16 

22  55,65 

-  16   16  50,6 

+  0,060 

-0,03 

2097 

X  Ophiuchi 

4,0 

244  38  56,97 

+   2  52 

22,59 

16  25  21,54 

+   2  18  59,8 

+  0,090 

-0,06 

2105 

h  Herculis 

4,5 

245  17  21,46 

+  12     1 

56,42 

16 

25  55,41 

+  11   48  53,4 

-0,120 

-0,05 

2118 

A  Draconis 

4,5 

247     9    .... 

+  69  17 

50,65 

16 

28  18,07 

+  69     5  52,2 

+  0,075 

+  0,02 

2113 

a  Herculis 

4,0 

246  55  16,15 

+  42  57 

20,22 

16 

29  16,15 

+  42  44  56,5 

+  0,030 

+  0,04 

2150 

x  Ophiuchi 

4,0 

250  56  27,94 

+  10  55 

17,45 

10 

46  54,85 

+  10  24  58,8 

-0,015 

-0,04 

2201 

e  Ursae  minoris 

4,0 

257  59  24,56 

+  82  25 

51,65 

17 

1   29,87 

+  82  16  32,1 

0,00 

2175 

|j.  Draconis 

4,0 

255     4  15,99 

+  54  48 

7,04 

17 

2  15,87 

+  54  40     0,9 

-0,120 

+  0,05 

2184 

Ophiuchi 

4,5 

256     0  44,54 

-08 

52,48 

17 

8  55,17 

-    0   10   16,5 

+  0,075 

-0,06 

2194 

u  Herculis 

4,0 

257     4  21,29 

+  55  22 

44,52 

17 

li   47,24 

+  33   15  54,9 

-0,015 

+  0,02 

2186 

\  Ophiuchi 

4,5 

256  55     7,59 

-20  49 

29,18 

17 

12     1,09 

-20  56  45,9 

-0,19 

2190 

v  Serpenlis 

4,5 

256  46     0,75 

-  1 2  54 

30,56 

17 

12  25,66 

-12  41  20,4 

+  0,090 

+  0,03 

2195 

c  Herculis 

4,5 

257  18  29,04 

+  57  33 

43,15 

17 

12  50,05 

+  57  27     7,9 

-0,015 

H   0,11 

2200 

Ophiuchi 

5,0 

257  56    

-29  37 

2,23 

17 

17  46,77 

-29  45  32,9 

-  0,030 

2207 

p  Herculis 

4,0 

258  48  57,95 

+  57  23 

8,12 

17 

18  50,68 

+  57   17  14,3 

+  0,060 

+  0,02 

2206 

u  Ophiuchi 

4,5 

258  55  54,56 

+    4  22 

26,10 

17 

19     4,47 

+    4   16  29,9 

+  0,075 

+  0,02 

2215 

X  Herculis 

4,5 

260  12  41,91 

+  26  18 

42,89 

17 

24  40,60 

+  26  15  41,1 

+  0,015 

+  0,07 

2225 

6  Serpenlis 

4,5 

261  54  53,00 

-12  45 

15,55 

17 

32  59,25 

-12  47  22,1 

-0,045 

-  0,02 

2258 

u  Draconis 

5,0 

264  56  14,07 

+  68  52 

8,01 

17 

37  50,04 

+  68  49  54,5 

+  0,045 

2256 

0  Herculis 

4,0 

266  57  54,84 

+  57   17 

49,22 

17 

51     6,67 

+  57   16  26,5 

+  0,015 

+  0,05 

2259 

Ophiuchi 

4,0 

267     5  59,84 

+   2  57 

52,82 

17 

55     8,55 

+   2  56  55,5 

+  0,120 

-  0,03 

2281 

o  Herculis 

4,0 

269  29  55,86 

+  28  44 

44,09 

18 

1    41,67 

+  28  44  44,1 

+  0,060 

+  0,02 

2305 

x  Lyrse 

4,5 

272  49  14,11 

+  55  58 

9,27 

18 

14  56,45 

+  56     0     0,5 

+  0,030 

+  0,03 

DU  SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


21 


_  ~ 
es   = 

Ë  X 

o 
«s   o 

ce 

1355. 

f  850 

MOUVEMENT  PROPRE 

ÉTOILES. 

ASCENSION 
droile. 

DÉCLINAISON. 

ASCENSION 
droite. 

DÉCLINAISON. 

en 
ASC.  DR. 

en 
DÉCLIN. 

2510 

À  Sagitlarii   .   .    . 

4,0 

273°12'46';06 

-25°5r49';45 

18' 

18">42;88 

-  25»  29'  58';  -1 

+o;oi5 

2344 

cp  Sagittarii   .    .   . 

4,5 

277  35     8,41 

-27   12  55,71 

18 

36  17,15 

-27     8  22,5 

+  0,165 

-  OjOS 

2376 

0  Serpentis   .    . 

4,5 

281     0  38,28 

+    5  54  14,20 

18 

48  45,78 

+    40  47,1 

+  0,045 

+  0,10 

2373 

2  £  Sagillarii    .   . 

5,0 

280  46  35,62 

-21   24  12,98 

18 

48  46,01 

-  2 1    17   53,2 

+  0,045 

0,00 

2393 

o  Sagillarii    .    .    . 

4,3 

282  29  52,65 

-  22     2  31,85 

18 

55  41,47 

-21   57   19,8 

+  0,090 

-  0,05 

2397 

x  Sagillarii    .   .   . 

4,0 

282  54  26,61 

-  28     0     8,34 

18 

57  54,45 

-27  53     0,1 

-0,015 

2447 

x  Cygni 

4,0 

287  51   30,39 

+  52  55  53,17 

19 

15  57,99 

+  55     5  54,5 

+  0,105 

+  0,09 

2472 

i  Draconis.    .   .    . 

4,5 

290     1   34,08 

+  72  53  34,97 

19 

18  24,87 

+  73     4  29,1 

+  0,08 

2471 

-  Draconis    .    .    . 

4,0 

289  50    .    .. 

+  65  14  41,92 

19 

19  55,50 

+  65  25  32,6 

+  0,135 

+  0,02 

2467 

Vulpeculse  .... 

4,0 

289  37  44,91 

+  24  11     5,93 

19 

22  27,88 

+  24  21  53,0 

-0,155 

-0,09 

2479 

[x  Aquila?   .... 

4,5 

290  31  47,68 

+    6  52  57,80 

19  26  45,71 

+   73  55,6 

-0,09 

2478 

2  h  Sagitlarii    .   . 

4,5 

290  26  38,22 

-25  24     1,96 

19 

27  34,55 

-25   12  55,0 

+  0,120 

0,00 

2482 

x  Aquike   .... 

4,0 

290  55  31,42 

-    7  55     5,13 

19 

28  49,24 

-    7  21   25,0 

+  0,045 

+  0,02 

2498 

9  Cygni 

4,0 

292  28     2,20 

+  49  59  52,58 

19 

52  25,07 

+  49  52  50,5 

-0,015 

2495 

a  Sagitlarii    .    .   . 

4,0 

292  17  13,48 

+  1 7  28     2,06 

19 

33  23,61 

+  17  40  25,4 

+  0,075 

+  0,05 

2497 

'■?  Cygni 

4,0 

292  25  54,86 

+  29  36  11,45 

19 

35  27,16 

+  29  48  57,7 

+  0,015 

+  0,06 

2516 

S  Sagittarii    .    .   . 

4,0 

294     6  59,59 

+  17  56  44,55 

19 

40  42,16 

+  18  10     5,5 

+  0,150 

+  0,05 

2526 

t,  Aquilœ   .... 

4,0 

294  59  49,26 

+    0  25  44,57 

19 

44  49,86 

+    0  57  28,4 

+  0,050 

-0,04 

2549 

'■  Sagiltarii    .   .    . 

4,5 

296   53  20,97 

-28  22     4,88 

19 

55  25,70 

-28     7   17,3 

+  0,090 

+  0,05 

2587 

p  Draconis     .   .   . 

5,0 

300  24  24,99 

+  67  10  55,81 

20 

2     7,46 

+  67  26  45,5 

+  0,030 

+  0,04 

2603 

2  o  Cygni  .... 

4,0 

301  28  47,59 

+  46     0  33,34 

20 

8  54,56 

+  46  17  20,2 

+  0,030 

+  0,05 

2593 

t  a  Capricorni  .   . 

4,0 

301     0  44,70 

-13  14  47,06 

20 

9  19,24 

-  12  58     2,7 

+  0,045 

+  0,02 

2602 

Vulpeculae  .... 

4,5 

301   24  21,73 

+  27     4  55,95 

20 

9  55,56 

+  27  21   27,6 

-0,015 

+  0,06 

2611 

Cygni 

4,5 

301  55  17,49 

+  55  50    .... 

20 

9  54,47 

+  56     6  35,8 

+  0,155 

+  0,04 

2612 

Cygni 

4,5 

301  58  50,09 

+  46  58  21,66 

20 

10  50,05 

+  47   15  21,7 

+  0,015 

+  0,03 

2632 

y.  Cepbei   .... 

4,5 

504  10     4,69 

+  76  57  44,51 

20 

13  50,60 

+  77  15  26,2 

0,000 

+  0,01 

2637 

o  Cygni 

4,5 

504  50  52,08 

+  29  33  52,55 

20 

23   15,66 

+  29  52  15,8 

+  0,050 

+  0,01 

2642 

e  Delpliini .... 

4,0 

505  22  56,34 

+  10  29  11,60 

20 

26     2,85 

+  10  47  49,7 

+  0,050 

0,00 

22 


DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


ce  9 


ÉTOILES. 


I5...Î. 


ASCENSION 

droite 


DECLINAISON. 


i-.-.o 


ASCENSION 

droite. 


DECLINAISON. 


MOUVEMENT  PROPRE 


en 
ASC.  DR. 


en 
DÉCLIN. 


2662 

2078 
2676 
20X6 
2084 
2696 
2709 
2724 
2746 
2761 
2764 
2769 
2770 
2780 
2785 
2810 
282.1 
2845 
28Ô7 
2848 
2856 
2857 
2889 
2899 
2917 
2929 
2957 
2944 


0  Delphini .    .    . 

8  Delphini  .  .  . 
•{/  Capricorui .  . 
Y  Delphini.  .  . 
Aquarii  .... 
|j.  Aquarii  .    .    . 

9  Vulpeculœ  .  . 
v  Cygni  .... 
\  Cygni  .... 
8  Equilse  .  .  . 
a  Equilse  .  .  . 
a  Cygni  .... 
u  Cygni  .... 
c  Pegasi.  .  . 
Ç  Capricorui  .  . 
p  Cygni.  .  .  . 
i  Piscis  australis 

1  7i  Cygni.  .  . 
g  Pegasi  .  .  . 
y.  Pegasi  .  .  . 
Cephei  .... 
Cephei    .... 

-  Aquarii  .  .  . 
u  Pegasi     . 

-  Pegasi  .  .  . 
0  Aquarii  .  .  . 
i  Cephei  .  .  . 
Pegasi     .... 


5,0 
5,0 
4,5 
4,0 
4,0 
4,5 
4.5 
4,0 
4,0 
4,5 
4,5 
4,5 
4,5 
4,0 
4,0 
5,0 
4,5 
4,5 
4,5 
4,0 
4,5 
4,5 
4,5 

4,0 
4,5 
4,5 


506' 
308 
307 
5o8 
308 
509 
311 
512 
314 
515 
515 
516 
516 
317 
518 
321 
322 
525 
523 
323 
324 
324 
528 
328 
529 
330 
531 
552 


51.0-.! 
20,25 
12,72 
25,65 
57,45 
17,95 
54,7; 
45,60 
28,02 
13,14 
34,47 
8,77 
53,52 
2'">,0 1 
52  22 
49,56 
19,54 
18,84 
41,94 

39,24 
46,56 
41,49 
20,44 
59,37 
19,60 
45,51 
58,58 


+  12" 
t  14 
-26 
+  15 

-  5 

-  9 
+  27 
+  40 
+  42 
+  9 
+  4 
+  58 
+  55 
+  18 
-25 
+  44 
-54 
+  50 
+  16 
+  24 
+  70 
+  59 

15 
+  24 
+  31 

-  8 
+  55 

10 


I 


28' 

1 5'J89 

12 

37,62 

7 

55,76 

15 

21,19 

54 

29,54 

53 

8,40 

8 

18,22 

14 

6,29 

57 

40,24 

1 

58,55 

14 

54,56 

22 

45,19 

52 

46,02 

46 

5,72 

27 

24,27 

51 

4,81 

7 

40,53 

4 

49,66 

14 

12,62 

31 

45,65 

11 

13,17 

59  48,57 

2 

49,98 

9 

28,20 

59 

2,49 

59 

50,18 

49 

4i,75 

58 

40,05 

20h51'"39;29 
20  56  27,52 
20  37  1  2,49 
20  39  42,05 
20  59  49,22 
20  44  33,71 
20  48  10,22 
20  51  54,95 

20  59  28,61 

21  7  10,57 
21  8  19,57 
21  11  51,69 
21  11  45,12 
21  15  9,08 
21  18  5,75 
21  28  20,55 
21  56  0,11 
21  56  46,55 
21  57  24,75 
21  37  51,20 
21  39  42,19 
21  41  7,47 

21  58  19,93 

22  0  1,84 
22  3  19,77 
22  8  54,96 
22  9  30,93 
•J-2   14  8  29 


+  12°47'53';3 

+  14  32  23,2 

-25  48  21,5 

+  15  3î  15,1 

-  5  34  24,8 

-  9  32  34,7 
+  27  29  25,6 
+  40  35  31,3 
+  43  19  53,7 
+  9  24  7,5 
+  4  37  49,2 
+  58  46  5,7 
+  54  16  10,7 
+  19  9  55,7 

-  25  3  26,6 
+  44  55  52,0 

-  53  42  26,0 
+  50  30  22,9 
+  10  39  55,5 
+  24  57  27,4 
+  70  57  1  1,5 
+  60  25  46,4 
-14  55  45,1 
+  24  56  52,6 
+  52  20  40,0 

-  8  51  40,8 
+  56  17  49,1 
+  11   27  7,5 


+  0';030 
+  0,050 
-0,015 

0,000 
+  0,050 
+  0,090 
+  0,045 
+  0,045 
+  0,045 
+  0,120 
+  0,120 
+  0,045 
+  0,050 
+  0,180 
+  0,045 
-0,015 
+  0,075 

0,000 
+  0,105 
+  0,045 

+  0,050 
+  0,075 

+  0,050 
+  0,165 

+  0,075 


+  o;o4 

-0,02 
-0,15 
-0,15 
-0,05 
-0,05 
+  0,04 
+  0,05 
+  0,02 

-0,08 
-0,01 
+  0,02 
+  0,09 
+  0,05 
-0,05 
-0,09 
-0,01 
+  0,06 
+  0,05 
+  0,06 
-  0,02 
-0,05 
+  0,05 
+  0,05 
0,00 
+  0,04 
+  0,04 


DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


25 


^    ;- 

g  es 


ÉTOILES. 


1335. 


ASCENSION 

droite. 


Iil.i.l  INUM'N. 


I«.i<> 


ASCENSION 
droite. 


DECLINAISON. 


MOUVEMENT  PROPRE 


en 
ASC.  Dit. 


en 

DÉCLIN. 


2956 
2960 
2964 
2073 
2975 
2979 
2986 
5010 
3016 
3019 
3057 
3062 
3082 
3149 
3191 
3197 
3204 


Lacerlte .  .  . 
Ç  Aquarii  .  . 
P  Piscis  australis 
S  Cephci  .  . 
Laceilœ .  .  . 
tj  Arjuarii  .  . 
z  Piscis  austral 
X  Pegasi  .  . 
[j.  Pegasi    .    . 

1  Aquarii  .  . 
Pegasi    .    .    . 

2  c  Aquarii  . 
y  Piscium  .  . 
x  Andromède 
a)  Piscium  . 
Piscium  .  .  . 
g  Celi    .   .   . 


4,0 
4,0 
4,0 
4,5 
4,0 
4,0 
4,0 
4, F, 
4,0 
40 
4,5 
4,5 
4,5 
5,0 
4,5 
4,5 
4,0 


333"29'35';93 

534  3  9,30 

334  22  41,64 

535  1  50,70 

335  18  40,06 

335  41  25,21 

336  45  49,23 

538  41  18,94 

539  53  4,03 
539  57  17,65 
543  48  8,22 
344  5  15,03 
346  7  1 ,26 
352  6  12,99 
356  41  10,2 
557  20  52,63 
557  47  55,0!» 


+  51»  0'52"27 

-  1  15  56,10 

-  55  55  50,53 
+  57  10  2,0? 
+  4!)  1  47,00 

-  1  22  21,47 
28  18  46,18 

+  22  16  5T,40 
+  23  18  30,5 

-  8  52  36,28 
+  24  9  1 ,02 
-22  29  51.46 
+  1  50  51,15 
+  42  58  44,86 
+  5  50  24,45 

-  7  22  52,89 
-18  42  0,94 


22''  1 7m39;88 
22  21  6,43 
22  22  58,06 
22  25  50,01 
22  25  7,14 
22  27  38,91 
22  32  21,11 
22  39  18,'G 
22  42  46,05 
22  44  47,16 

22  59  48,85 

23  1  26,57 
23  9  25,39 
23  35  1,85 
23  51  56,75 
25  54  16,11 
25  56     5,19 


+  51°  28' 46,1 

-  0  47     8,4 

-  53  0  48,0 
+  57  38  54,7 
+  49  30  44,0 

-  0  55  20,9 

-  27  49  27,9 
+  22  46  40,6 
+  23  48  40,3 

-  8  22  34,2 
+  24  39  55,0 
-21  59  0,2 
+  2  27  52,1 
+  43  30  14,9 
+    6     2     0,5 

-  0  50  51,7 
-18   10  14,8 


-0>50 
+  0,210 
+  0,120 
+  0,060 

+  0,120 
+  0,000 
+  0,0'.I0 
+  0,180 
-0,015 
+  0,075 
+  0,075 

+  0,075 
+  0,225 
+  0,105 
+  0,060 


-  0','  1 7 

+  0,05 
-0,02 

-  0,0  I 
-0,01 
-0,05 
-0,02 
+  0,02 
-0,02 
+  0,06 

0,00 
+  0,08 
+  0,04 
+  0,02 
-0,08 
-0,02 
+  0,02 


24      DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


§  I. 


GROUPE    DES    ETOILES    DE    GRANDEUR    2,2. 


6.  L'application  de  la  formule  (4)  à  chacune  des  étoiles  de  ce  groupe 
fournil  les  équations  suivantes  où  les  coefficients  des  inconnues  et  les  termes 
tout  connus  sont  exprimés  en  logarithmes  : 


9,9-5699  x 

-t-  9,66776  y 

—  7,93345  3 

= 

—   1,27250 

9,72665 

-t-  9,92740 

—  8,14106 

= 

-  1,35793 

9,9872-5 

-4-  9,57817 

-t-  6,82829 

= 

—  0,19512 

9,75653 

-H  9,91140 

-4-  8,98075 

= 

-  0,65896 

9,97479 

—  9,51589 

—  8,65568 

= 

-4-  0,61006 

9,70695 

+  9,92742 

H-  9,19673 

= 

—  0,25527 

9,91696 

-4-  9,75795 

-4-  9,13543 

= 

—  1,00346 

8,54396 

-4-  9,99178 

-4-  9,27744 

= 

—  9,07918 

9,87685 

-4-  9,76711 

-+-  9,47881 

= 

—  0,78675 

9,96627 

-4-  9,52349 

-4-  9,25565 

= 

—  1,20628 

9,99936 

-+-  8,00538 

-4-  8,56345 

= 

—  0,94250 

9,81723 

-t-  9,71543 

-4-  9,73985 

= 

—  0,87157 

9,94443 

-4-  9,00511 

-4-  9,66679 

= 

—  1,55445 

9,99753 

-1-  8,34458 

-4-  9,01715 

= 

—  0,25527 

9,99998 

—  7,18779 

—  7,95598 

= 

—  9,77815 

9,99987 

—  7,57867 

—  8,57643 

= 

-4-  9,85735 

9,99365 

—  8,24658 

—  9,22762 

= 

-4-  9,68124 

9,97856 

-4-  8,20231 

-  9,48595 

= 

-4-  9,55650 

9,85031 

-+-  8,75355 

-4-  9,84725 

= 

—  0,12057 

9,98155 

-  8,46659 

-4-  9,45517 

= 

—  0,62325 

9,94326 

-4-  9,00764 

—  9,67081 

■  = 

-4-  0,50963 

9,95358 

-4-  9,04394 

—  9,62790 

= 

-4-  9,92428 

9,99616 

-4-  8,99902 

—  8,95992 

= 

-4-  0,79518 

9,72796 

—  9,90445 

-4-  9,42359 

= 

-4-  0,69196 

9,65604 

—  9,92858 

-4-  9,45792 

= 

—  0,93044 

9,90759 

—  9,55043 

-4-  8,97652 

= 

—  1,13988 

9,98297 

—  9,43646 

-4-  8,44803 

= 

—  1,07041 

9,75798 

—  9,91215 

-4-  8,85578 

^z 

-4-  9,98227 

DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


23 


9,98245  X 

-4-  9,44504  y 

+ 

7,59557  z 

= 

-4-  0,61066 

9,98404 

-4-  9,41595 

■+■ 

8,29259 

= 

—  1,24555 

9,90704 

-+-  9,57257 

-4- 

8,54731 

= 

—  0,79518 

9,75204 

—  9,91778 

- 

9,19800 

= 

—  0,55030 

9,98994 

-  9,51758 

— 

8,60296 

= 

-4-  0,54158 

9,74518 

—  9,89000 

— 

9,42120 

= 

—  0,42100 

9,80510 

—  9,84685 

— 

9,50481 

= 

—  0,22531 

9,98495 

-4-  9,50161 

■+- 

9,21527 

= 

—  0,93051 

9,40855 

-  9,84992 

— 

9,81843 

= 

—  9,77815 

9,99525 

-4-  9,00981 

-4- 

9,02445 

= 

—  0,50965 

9,94772 

—  9,46550 

- 

9,55018 

= 

—  1,05251 

9,99055 

—  8,87780 

— 

9,00155 

= 

-4-  0,82737 

9,90740 

-+-  9,54594 

-t- 

9,49271 

= 

—  0,52634 

9,97557 

-4-  9,24164 

-4- 

9,44265 

= 

—  0,51054 

9,07055 

-  9.S6909 

- 

9,90117 

= 

-4-  0,77815 

9,90704 

—  9,20149 

— 

9,55154 

= 

—  0,15836 

9,78452 

—  9,08258 

— 

9,89432 

= 

-l-  9,08124 

9,99528 

-4-  8,85258 

■+■ 

9,20224 

= 

-4-  0,62325 

9,98412 

-4-  8,86211 

-4- 

9,40715 

= 

-4-  1,06595 

9,79588 

—  8,49117 

- 

9,89337 

= 

-  0,52634 

9,95151 

—  8,89101 

-4- 

9,64599 

= 

-  0,90525 

9,X8751 

-+-  9,54565 

— 

9,72517 

= 

-t-  0,55795 

9,85587 

-4-  9,65698 

— 

9,75992 

= 

-4-  9,55650 

9,67790 

-4-  9,81640 

— 

9,76815 

= 

-4-  0,47712 

9,99490 

-4-  9,08541 

- 

8,96192 

= 

-4-  0,12057 

9,95081 

-4-  9,05400 

— 

9,11980 

= 

-4-  1,20503 

9.98710 

-4-  9,56129 

— 

8,44272 

= 

—  0,55630 

On  déduit  de  là  les  équations  normales  suivantes 


8,0794  as 

—  2,5787  n 

-4-  1,0540  ; 

=  128,7698 

2,5787 

-4-  10,4685 

-4-  1,5584 

=  -  55,6750 

1,0540 

-4-  1 ,3584 

-4-  5,8657 

=  —  55,8937 

dans  lesquelles  les  coefficients   des   inconnues,  ainsi   que   les   termes  tout 
connus,  sont  exprimés  en  nombres.  Leur  résolution  donne 


1  =  3,4256        y  =  —  1,7988        z  =  —  5,9854 

et  par  suite 

A  =  253°  16'  18"         D  =  -l-  28°  45'  58"        t  =  0';0594. 

Tome  XLV11. 


A 


26      DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


7.  Appliquons  maintenant  la  formule  (3)  à  ce  même  groupe  tLéloiles,  on 
obtient  le  système  des  équations  suivantes  : 


8/26559  y 

- 

9,99995  z 

=r 

-4- 

1,23147 

■+- 

9,06064  y 

— 

9,94894  s 

= 

-4- 

0,44346 

7,4501-2 

— 

9,99999 

= 

— 

0,06514 

-4- 

'.1,07663 

— 

9.94449 

— 

-4- 

1,32257 

9,0fi6ô8 

— 

9,99705 

= 

-4- 

0,54440 

-4- 

9,82865 

— 

9,86850 

= 

— 

0,71179 

9,15375 

- 

9,99594 

= 

+ 

1,59811 

■+■ 

9,86229 

— 

9,83587 

= 

-4- 

0,25491 

0,26195 

— 

9,99262 

= 

-+■ 

0,07865 

-h 

9,99041 

— 

9,51784 

= 

— 

0,55900 

9,58438 

— 

9,98086 

= 

-4- 

1,32721 

■+- 

9,98992 

— 

9,52825 

= 

-4- 

0,58021 

9,99518 

- 

9,24499 

= 

— 

0,40139 

- 

9,85517 

-4- 

9,86466 

= 

— 

0,56221 

9,99456 

- 

9,19680 

= 

- 

0,51045 

- 

9,85667 

-t- 

9,84205 

= 

— 

1,14578 

9,99764 

- 

9,01  fi  00 

= 

- 

0,47084 

— 

9,89100 

■+- 

9,79812 

= 

-4- 

1,15255 

9,99941 

-4- 

8,71577 

= 

- 

0,40006 

— 

9,90266 

-4- 

9,77895 

= 

-t- 

1,14798 

9,90859 

— 

8,90489 

= 

— 

0,88342 

— 

9,92097 

-t- 

9,77420 

= 

— 

0,47689 

9,99770 

■+- 

9,01112 

= 

-4- 

0,00498 

— 

9,92751 

■+• 

9,72052 

= 

— 

0,64469 

9,98999 

■+■ 

9,52682 

= 

— 

0,22595 

— 

9,95794 

-+- 

9,62386 

= 

-4- 

0,70790 

9,98575 

+ 

9,40177 

= 

- 

0,39585 

— 

9,99149 

-4- 

9,19938 

= 

-t- 

1,07482 

9,81703 

+ 

9,87705 

= 

— 

0,53721 

- 

9,95701 

-4- 

9,62716 

= 

— 

1,17740 

9,49645 

-4- 

9,97751 

= 

■+- 

0,92527 

— 

9,99489 

•+■ 

9,18515 

= 

— 

0,54178 

9,40556 

■+- 

9,98547 

= 

■+■ 

1,23542 

— 

9,96047 

-+■ 

9,61061 

= 

— 

0,11549 

8,92211 

■+- 

9,99848 

= 

-4- 

1,01160 

— 

9,98303 

-+- 

9,43801 

= 

-4- 

9,76192 

8,15029 

■+- 

9,99996 

= 

— 

1,32495 

- 

9,99966 

-4- 

8,59740 

= 

— 

0,30465 

8,87541 

■+- 

9,99877 

= 

— 

1,39080 

— 

9,99555 

- 

9,24035 

= 

— 

0,28645 

8,97301 

■+- 

9,99807 

= 

- 

0,73454 

— 

9,92181 

- 

9,74029 

= 

— 

8,96434 

9,27247 

+ 

9,99225 

= 

-4- 

1,07716 

— 

9,89491 

— 

9,79197 

= 

— 

9,55197 

9,50155 

■+- 

9,97695 

= 

-4- 

1,15464 

— 

9,77908 

— 

9,90257 

= 

-4- 

0,15261 

9,61715 

■+■ 

9,95915 

= 

— 

1,12334 

— 

9,46036 

— 

9,98056 

= 

■+- 

1,31751 

9,80205 

-4- 

9/8859 

= 

— 

1 ,20606 

— 

9,46256 

— 

9,98093 

= 

-4- 

0,68831 

Nous  aurons  pour  équations  normales 


25,5901   y 
-  5,7080 


—     5,7080 
-4-  23,6590 


=  8,4005 

=  —  129,3608 


Afin  de  former  un  seul  groupe  de  toutes  les  équations  contenues  dans  les 
nos  G  et  7,  il  sullil  de  rétablir  dans  celles  du  n°  7  l'inconnue  x  avec  le  coeffi- 
cient 0.  La  réunion  des  deux  systèmes  d'équations  normales  donne  alors  le 
système  unique 

58,0794  x        —  2,5787  y        -4-  1,0540  ;    =   128,7698 

-  2  5787      -4-  55,858  i      —  4,5696     =  -  27,2745 

I  0540       •  4,3696      i  29,5027     =  -  163,2343 


DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE 


27 


On  déduit  de  là 

x  =  +  5,4605  y  =  —  1,2252  z  =  —  3,8581 

qui  conduisent  au  résultat 

A  =  258°  10'  D  =  +  50°7'10"  %  =  0';057.  (* 


§    H- 


GROUPE    DES    ÉTOILES    DE    GRANDEUR    5,2. 


8.  La  formule  (4)  appliquée  à  chacune  des  étoiles  de  celle  classe  donne 
les  équations  : 


9,99310  X 

— 

9,24751  y 

—  7,72876  ; 

= 

—  0,58433 

9,93965 

-+- 

9,68969 

-+-  8,75118 

= 

—  0,96567 

9,99121 

— 

9,28596 

—  8,68489 

= 

—  1,17260 

9,71244 

-H 

9,91226 

-+-  9,41105 

= 

—  0,62525 

9,99406 

— 

9,19595 

—  8,70452 

= 

—  1,57144 

9,98677 

■+- 

9,55999 

-l-  8,91163 

= 

—  9,55650 

9,85070 

■+■ 

9,85758 

-t-  9,41658 

= 

-  1,12450 

9,66514 

+ 

9,90750 

-+-  9,50149 

= 

-  0,58021 

9,99111 

— 

9,25955 

—  8,92511 

= 

—  0,52034 

9,97408 

-4- 

9,48180 

-+-  9,15625 

= 

—  1,08778 

9,91952 

-+■ 

9,68828 

-+-  9,42778 

= 

—  0,59769 

9,99968 

-+- 

8,48055 

-+-  8,36799 

= 

—  1,27230 

9,78420 

+ 

9,77201 

-f-  9,72347 

= 

—  9,38021 

9,88451 

-t- 

9,67154 

-+-  9,64244 

= 

-+-  0,07918 

9,99559 

•+- 

8,97775 

-+-  9,02199 

= 

—  0,91169 

9,99479 

■+■ 

9,00905 

-H  9,06192 

= 

—  0,76958 

9,99294 

— 

9,05759 

—  9,13898 

= 

+  0,12057 

(*)  Nous  avons  estimé  qu'à  raison  du  caractère  provisoire  de  ces  valeurs  neus  pouvions  nous  dispenser  de  calculer  les 
erreurs  probables  de  ces  résultats,  à  condition  de  les  calculer  lorsque  nous  aurons  établi  leurs  corrections  dans  un  travail 
ultérieur. 


28      DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


9,83399  x 

■+■ 

9,65908  y 

-4-  9,75692  z 

= 

— 

0,04758 

9,96297 

+ 

9,37468 

h  9,50139 

= 

— 

0,08124 

9,95240 

■+■ 

9,47536 

-+-  9,02527 

= 

— 

9,58021 

9,88879 

+ 

9,55597 

-4-  9,71678 

= 

— 

0,58021 

9,98048 

— 

9,13052 

-  9,51226 

= 

— 

1,10449 

9,97007 

■+■ 

9.15227 

-t-  9,45617 

= 

— 

0,52034 

9,99901 

— 

8,45856 

—  8,79040 

= 

-4- 

0,05542 

9,99909 

— 

8,58021 

—  8,78070 

= 

— 

9,58021 

9,92481 

H- 

9,20100 

-4-  9,70092 

= 

— 

9,55630 

9,87801 

■+- 

9,29770 

-4-  9,79489 

= 

— 

0,86451 

9,96493 

— 

9,03304 

—  9,50905 

= 

— 

0,91169 

9,99800 

- 

8,41712 

—  8,95851 

= 

— 

0,85003 

9,99934 

— 

7,98055 

—  8,05447 

= 

-4- 

0,07918 

9,97023 

— 

8,81692 

—  9,54658 

= 

- 

0,97681 

9,97817 

— 

8,70875 

—  9,48435 

= 

+ 

0,07918 

9,99755 

— 

8,22G;>5 

—  9,02023 

= 

-4- 

9,92428 

9,97025 

■+- 

8,75901 

-4-  9,54801 

= 

— 

0,45939 

9,98508 

- 

8,45281 

—  9,40869 

= 

+ 

0,05342 

9,90139 

■+■ 

8,05041 

-4-  9,77995 

= 

— 

0,97127 

9,98646 

— 

8,19885 

—  9,38977 

= 

-4- 

1,24353 

9,90520 

— 

8,15502 

-4-  9,58404 

= 

— 

1,08350 

9,95604 

— 

8,75057 

-4-  9,02810 

= 

— 

9,77815 

9,98848 

— 

8,49575 

-t-  9,35237 

= 

— 

1,50921 

9,91741 

— 

8,95181 

-t-  9,74455 

= 

— 

0,58455 

9,96591 

— 

9,03112 

-+-  9,50521 

= 

-4- 

9,55650 

9,99491 

— 

8,68340 

-1-  9,15980 

^ 

— 

0,55650 

9,92652 

— 

9,25742 

-H  9,70273 

= 

- 

0,97081 

9,95741 

- 

9,20040 

-4-  9,59124 

= 

— 

0,81954 

9,90202 

-4- 

9,29204 

—  9,54532 

— 

-4- 

0,80451 

9,99546 

- 

8,94560 

-4-  9,17022 

= 

— 

0,69196 

9,99936 

+ 

8,47670 

—  8,65854 

= 

-4- 

9,92428 

9,67855 

— 

9,67525 

-t-  9,87054 

= 

— 

1,12840 

9,99647 

— 

8,89764 

-1-  8,99789 

= 

— 

0,44091 

9,99688 

— 

8,89075 

-1-  8,95762 

= 

-4- 

0,55795 

9,82462 

— 

9,69471 

-+-  9,74494 

= 

— 

0,91169 

9,91117 

- 

9,62508 

-4-  9,60071 

= 

-4- 

0,51054 

9,64010 

- 

9,8250 1 

-4-  9,77975 

= 

-4- 

0,49415 

9,99196 

— 

9,1 7695 

-4-  9,06956 

= 

— 

0,55445 

9,95767 

— 

9,52634 

-4-  9,40586 

= 

- 

9,98227 

9,69607 

— 

9,84255 

-4-  9,71457 

= 

— 

1,25257 

9,97834 

— 

9,41942 

-4-  9,20098 

= 

-4- 

9,38021 

9,85601 

— 

9,78270 

-4-  9,55458 

= 

— 

0,84201 

DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


29 


9,95864  X 

—  9,56061  y 

-4-  9,50875  ; 

=  4-  0,30965 

9.86G09 

—  9,77707 

-+-  9,50441 

-    -4-  0,61066 

9,8451  G 

—  9,83854 

-t-  9,29735 

=  -  0,63548 

9,98114 

—  9,44566 

-+-   8,56530 

=  —  0,87,s.'1;; 

9,91638 

—  9,73971. 

-4-  9,12691 

=  -4-  0,79518 

9,51961 

—  9,96697 

-4-  9,24012 

=  —  0,51054 

9,96940 

-4-  9,55933 

-  7,58578 

=  -4-  0,40140 

9,71937 

—  9,95024 

-  8,07248 

=  +  9,58021 

9,99997 

—  8,08455 

-  6,59259 

=  —  0,42160 

9,50952 

—  9,97587 

—  8,97447 

=  -  9,58021 

0,00000 

-+-  7,24717 

-4-  0,35562 

=  -4-  0,25527 

9,99852 

—  8,90879 

—  8,19005 

=  -  0,75128 

9,88649 

—  9,79660 

-  9,09058 

=  -4-  0,89872 

9,96756 

-t-  9,55310 

-4-  9,02250 

=  —  0,65890 

9,99997 

—  8,05601 

-  7,61000 

:=  -4-  0.82757 

9,61686 

—  9,89915 

—  9,65079 

=  -4-  0,28550 

9,93096 

—  9,62924 

-  9,47957 

=  -4-  1,17609 

9,88809 

—  9,71291 

-  9,56700 

=  -4-  1,26387 

9,98557 

—  9,30752 

'.1,19018 

.—  =  0,07918 

9,99945 

—  8,60368 

—  8,50383 

=  —  0,51054 

9,95971 

-4-  9,48241 

-4-  9,44366 

=  —  0,59769 

9,87554 

—  9,68300 

—  9,65558 

=  -  0,63548 

9,91734 

—  9,58885 

—  9,61012 

=  —  1,10037 

9,70117 

—  9,74592 

—  (>,82051 

■-=   -4-  0,42160 

9,47317 

—  9,79562 

—  9,80008 

=  -h  0,55795 

9,98239 

—  9,21779 

-  9,35215 

=  -  0,69196 

9,99955 

-4-  8,45395 

-4-  8,57612 

=  -  9,55650 

9,99819 

-  8,72232 

—  8,87154 

=  -4-  0,85005 

9,99958 

-4-  8,41900 

-4-  8,66429 

=  -  1,21590 

9,99891 

-t-  8,53245 

-4-  8,79488 

=  -4-  0,61066 

9,85452 

—  9,51905. 

—  9,81576 

=  -4-  0,63548 

9,97569 

—  9,18899 

—  9,47774 

=  -4-  0,76042 

9,88802 

—  9,56424 

—  9,77166 

=  -  0,96567 

9,99565 

—  8,73086 

-  9,20688 

=  -t-  0,25527 

9,95168 

—  9,18816 

—  9.G9560 

=  -4-  0,58453 

9,98557 

—  8,79167 

-  9,59075 

=  ■+■   0,55650 

9,95676 

—  9,00442 

—  9,61565 

=  —  1,20587 

9,60902 

—  9,51180 

—  9,94957 

=  -4-  0,42160 

9,90178 

—  9,14448 

—  9,76853 

=  -4-  9,77815 

9,95825 

-4-  8,92182 

-4-  9,60978 

=  —  0,02325 

9,98449 

-4-  8,61858 

-4-  9,41566 

=  —  0,75128 

9,99854 

—  8,00796 

—  8,90919 

=  -4-  1,30190 

30      DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


9,84060  x 

—  8,95521  y 

—  9,85490  z 

=  —  9.58021 

9,99948 

—  7,71807 

—   8,68955 

=  -  0,82757 

9,75706 

—  8,592-25 

—  9,92271 

=  -4-  0,96567 

9,99372 

-4-  8,02695 

-4-  9,22659 

=  —  1,06595 

9,94059 

—  8,39857 

—  9,68895 

=  —  0,52654 

9,99394 

-  7,48882 

—  9,21974 

=  -4-  1,02857 

9,92666 

-4-  9,06214 

-  9,71853 

—  -t-  0,12057 

9,99819 

—  8,52179 

-+-  8,94777 

=  -  0,98227 

9,98780 

-4-  8,73814 

—  9,35650 

=  —  1,02857 

9,96902 

—  8,93955 

-+-  9,54921 

=  -  0,61066 

9,58773 

-4-  9,45726 

—  9,94270 

=  -t-  0,97681 

9,99954 

-4-  8,16088 

—  8,64177 

=  -4-  1,03822 

9,94803 

-4-  9,20227 

-  9,65624 

=  —  0,38021 

9,99331 

-4-  8,84444 

-  9,20505 

=  —  9,98227 

9,85291 

-4-  9,46089 

-  9,80562 

=  -+-  0,62525 

9,97608 

-t-  9,16571 

—  9,45917 

=  -4-  0,64758 

9,99984 

—  8,12108 

-+-  8,36554 

=  -t-  0,22531 

9,98822 

-  9,07456 

-+-  9,29591 

=  -t-  0,50965 

9,98584 

—  9,14972 

-t-  9,55722 

=  -1-  0,42160 

9,98736 

-1-  9,15080 

—  9,28155 

=  —  0,54158 

9,98482 

-4-  9,19489 

—  9,51675 

=  —  9,58021 

9,99284 

—  9,05059 

-4-  9,14845 

=  —  0,51054 

9,94085 

-t-  9,54297 

—  9,55541 

=  —  0,89872 

9,99708 

—  8,94486 

-4-  8,87589 

=  —  9,07918 

9,54455 

-4-  9,86420 

—  9,76713 

=  —  0,15856 

9,97881 

—  9,57851 

-4-  9,27724 

=  —  0,19312 

9,99985 

—  8,54778 

-4-  8,13854 

=  -4-  9,58021 

9,99854 

-1-  8,87560 

—  8,64645 

=  -4-  0,68124 

9,73611 

-4-  9,86570 

—  9,61462 

=  —  9,85755 

9,99955 

—  8,60580 

-t-  8,32695 

=  -4-  0,30963 

9,99593 

-t-  9,18555 

—  8,80656 

=  —  0,33445 

9,94204 

-t-  9,65165 

—  9,26055 

=  -  0,59769 

9,62750 

-4-  9,93067 

—  9,48567 

=  —  1,22531 

9,98052 

—  9,44295 

-h   8,99436 

=  -  0,07918 

9,87769 

■+-  9,79688 

—  9,29095 

=  00 

9,57549 

-4-  9,98554 

—  9,11016 

=  -4-  1,20951 

De  là  les  équations  normales 


103,6216  * 

-4-  3,1726  y 

-4-  0,0853  z 

=  244,8187 

5,1726 

-4-  17,1049 

-4-  0,5053 

=  -  11,2149 

0,0835 

-4-  0,5053 

+  16,2649 

=  —  93,8994 

DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


31 


qui  donnent 
et,  par  suite, 


*  =  2,5937         y  —  —  0,9299         Z  =  —  5,7565 
A  =  260°  49' 26"         D  = -i- 22°  20' 9"        t  =  0';0525. 


9.   L'application  de  la  formule  (3)  donne  les  équations  suivantes  : 


8,48125  y 

- 

9,99980  ; 

= 

—  0,75440 

9,99759  y 

—  9,02171  z 

= 

- 

0,49574 

9,05803 

- 

9,99714 

= 

-+-  1,19205 

9,99880 

—  8,80928 

= 

-+- 

0,72075 

9,38571 

- 

9,98078 

= 

+  1,54319 

9,99910 

—  8,80818 

— 

- 

0,88526 

9,48871 

— 

9,97855 

= 

-  1,08200 

9,99975 

-+-  8,55011 

= 

-t- 

0,78492 

9,52571 

- 

9,97407 

= 

-  9,54185 

9,99655 

-4-  9,09882 

= 

— 

0,40692 

9,54981 

- 

9,97081 

= 

+  0,73081 

9,99588 

H  9,15722 

= 

— 

1,18180 

9,61570 

9,95985 

= 

-+-  0,45145 

9,99445 

-t-  9,20169 

= 

— 

9,47452 

9,02261 

9,95800 

= 

-t-  9,79928 

9,98204 

-t-  9,44995 

= 

- 

0,61390 

9,62340 

— 

9,95782 

= 

-+-  9,07520 

9,97705 

-t-  9,50065 

= 

— 

0,87308 

9,03002 

— 

9,95025 

= 

-4-  0,92008 

9,96591 

■+-  9,58115 

= 

— 

0,74510 

9,08231 

— 

9,9428 1 

= 

-4-  1,24569 

9,94064 

-t-  9,68936 

= 

— 

1,08951 

9,78000 

— 

9,89854 

= 

-  1 ,5 1  1 70 

9,95596 

-+-  9,70954 

= 

— 

0,89264 

9,82386 

— 

9,87240 

= 

-  0,20075 

9,92184 

t-  9,74020 

= 

- 

1,01789 

9,81798 

- 

9,87700 

= 

-h  0,81567 

9,89588 

-t-  9,79365 

= 

— 

1,58140 

9,83445 

— 

9,80555 

= 

-  0,55854 

9,88036 

-t-  9,81549 

= 

— 

1,11588 

9,87049 

— 

9,82025 

= 

—  0  96658 

9,87515 

-t-  9,82292 

= 

- 

0,64798 

9,87432 

— 

9,82145 

= 

-t-  0,75468 

9,82568 

-+-  9,87(194 

= 

-+- 

1,04505 

9,89294 

— 

9,79510 

= 

+  0,10308 

9,78922 

-+-  9,89661 

= 

— 

1,26502 

9,90108 

— 

9,78004 

= 

-  1,15507 

9,77972 

-+-  9,90220 

= 

— 

0,84491 

9,90375 

— 

9,77702 

= 

—  9,81901 

9,71826 

-t-  9,93070 

= 

•+■ 

0,55994 

9,91173 

— 

9,70184 

= 

—  9,01197 

9,68.892 

-+-  9,94078 

= 

— 

00 

9,91553 

— 

9,75452 

= 

-t-  9,74582 

9,67291 

-+-  9,94557 

= 

— 

1,04282 

9,92187 

- 

9,74013 

= 

-i-  0,69980 

9,54660 

-+-  9,97127 

= 

+ 

0,92055 

9,95212 

— 

9,64822 

= 

-t-  1,07050 

9,44174 

-t-  9,98273 

= 

— 

0,94852 

9,90081 

- 

9,00891 

= 

-  0,02238 

9,40527 

-H  9,98565 

= 

— 

1,00626 

9,96813 

— 

9,50758 

= 

—  9,55550 

9,57400 

-t-  9,98745 

= 

■+■ 

9,90199 

9,97573 

— 

9,52841 

= 

-+-  9,95719 

9,35928 

-+-  9,98834 

= 

— 

1,20728 

9,97'i05 

- 

9,48180 

= 

-t-  0,47505 

9,27529 

-+-  9,99214 

= 

- 

0,65812 

9,98-35 

— 

9,44624 

= 

-i-  9,82282 

8,02657 

-+-  9,99997 

= 

— 

0,99106 

9,98274 

— 

9,44155 

— 

—  1,07299 

—  8,14220 

-t-  9,99996 

= 

-t- 

1,11419 

9,99047 

— 

9,31035 

= 

—  0,42118 

—  8,50781 

-h  9,99977 

= 

— 

1,00346 

9,99258 

— 

9,20512 

= 

—  0,421  18 

—  9,45114 

-t-  9,98194 

= 

-f- 

0,00106 

9,!i9598 

— 

9,21850 

= 

-  0,26172 

—  9,65800 

-+-  9,95457 

= 

— 

0,91811 

9,99  S45 

— 

9,20077 

= 

—  0,11819 

—  9,69158 

-t-  9,95994 

= 

— 

0  84541 

9,99452 

— 

9,20592 

— 

-  0,00540 

-  9,70200 

-t-  9,91107 

= 

- 

1,11040 

32       DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


9,70450  y 

-+-  9,91041  2 

=  —  1,18009 

—  i),99992  y 

-4-  8,26900  s 

=  —  0,99740 

9,783" 

+   9,90025 

=  -4-  0,52798 

-    9,98968 

—  9,35549 

=  —  0,43048 

9,79387 

-+-  9,89372 

=  —  1,22801 

—  9,98817 

—  9,50219 

=  —  0,83535 

9,82923 

-+-  9,86-00 

=  -  1,05839 

—  9,98776 

—  9,3  1940 

=  -  0,05775 

9,83524 

■+-  9,86  Q 

=  —  0,81504 

-  9,98729 

—  9.37741 

=  —  0,50720 

9,85985 

-+-  9,83  i6 

=  -H  1,01590 

—  9,97240 

-  9,53843 

=  —  0,44129 

9,88551 

-+-  9,80912 

=  —  0,26"j00 

—  9,96190 

—  9,00351 

=  —  9,91721 

9,88018 

+■  9,8  372 

=  -1-  0,54074 

—  9,95901 

—  9,01488 

=  -4-  0,70885 

9,90643 

+  9,77209 

=  -4-  0,70587 

—  9,95001 

-  9,65055 

=  -1-  0,70700 

9,90914 

-t-  9,76097 

=  —  1,14075 

—  9,93899 

—  9,69455 

=  -  9,58012 

9,91152 

-t-  9,76230 

=  -4-  1,08022 

—  9,93257 

—  9,71522 

=  -+-  0,58054 

9,95919 

-t-  9,69590 

=  —  0,94175 

—  9,92934 

—  9,72184 

=  -+-  0,14291 

9,94326 

-t-  9,68081 

=  -t-  0,!<5G0G 

—  9,90510 

—  9,77455 

=  -t-  0,97959 

9,95027 

-h  9,05556 

=  —  0,79110 

—  9.90198 

—  9,78012 

=  -4-  0,72591 

9,94903 

-+-  9,66028 

=  _  0,91699 

-  9,89295 

—  9,79509 

=  -  9,54972 

9,96905 

-t-  9,56165 

=  -t-  0,59194 

—  9,88585 

—  9,80868 

=  -4-  1,05802 

9,97997 

-+-  9,47.-55 

=  —  0,86500 

-  9,84465 

—  9,85421 

=  —  0,57968 

9,98606 

-+-  9,58758 

=  —  0,52740 

—  9,81111 

—  9,88208 

=  —  0,03094 

9,98737 

-h  9,37613 

=  —  0,65975 

—  9,79557 

—  9,89204 

=  -+-  9,86825 

9,98878 

-t-  9,35101 

—   —  0,29278 

—  9,79500 

-  9,89427 

=  -+-   1,50907 

9,98807 

-+-  9,56402 

=  —  0,69781 

—  9,72038 

—  9,92982 

=  —  0,15850 

9,98827 

-4-  9,56031 

=  —  0,59320 

—  9,09105 

—  9,94011 

=  -  0,18859 

9,99448 

-4-  9,19940 

=  —  0,93853 

-  9,06806 

—  9.94095 

=  -1-  1,08751 

9,99060 

-t-  9,09536 

=  —  0,S6310 

—  9,58025 

—  9,90502 

=  +  0,89182 

9,99088 

-1-  9,07719 

=  —  9,76547 

—  9,57569 

—  9,90682 

=  -4-  9,01859 

9,99753 

-4-  9,02605 

=  -  0,81904 

—  9,52866 

—  9,97509 

=  —  1,02458 

9,99915 

■h   8,79949 

=  -  0,56421 

—  9,52552 

—  9,97411 

=  —  0,94170 

9,99943 

h-  8,70905 

=  •+-  0,97412 

—  9,47589 

—  9,97982 

=  -t-  9,99599 

9,99959 

-4-  8,63054 

=  —  0,92333 

On  déduit  de  là  les  équations  normales 


73,8620  y        —  4,8587  : 
-  4,8587      -4-  55,1505 


=  —  45,3861 
=  —  230,5304 


En  suivant  la  marche  indiquée  à  la  fin  du  n"  7  on  obtient  le  système 
unique  d'équations  normales 


105,0216  x 

■+-  3,1720  y 

-4-  0,0855  z 

=   244,8187 

5,1726 

-+-  90,9GG9 

—     4,3534 

=  —  54,0010 

0,0833 

—  4,5534 

-4-  69,4012 

î=  —  324,4298 

DU  SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


où 


Elles  donnent 
d'où 


x  =  -4-2,3943         <J  =  —  0,9103        a  =  —  4,7345 
A  =  259»  T         D=:  25"  53' 15"         -  =  0"04i8. 


S     III. 


GROUPE    DES    ETOILES    DE    GRANDEUR    4,0. 


10.   La  formule  (4)  appliquée  à  chacune  des  étoiles  de  celle  classe  donne 
les  équations  suivantes  : 


—  9,67795  x 

-H  9,94267  y 

-+-  8,86844  ; 

=  —  0,27875 

—   9,78400 

-4-  9,89746 

-+-  8,90910 

=  —  0,97772 

—  9,92667 

-4-  9,72628 

-t-  8,74540 

=  —  0,27875 

-  9,96425 

-t-  9,58571 

+  8,76540 

=  -4-  0,82282 

—  9,88590 

-+-  9,80021 

+   9,00478 

=  -t-  9,97772 

-  9,90140 

-t-  9,77333 

-t-  9,05422 

=  —  0,82282 

—  9,99716 

-t-  9,01762 

-t-  8,59504 

=  —  0,27875 

—  9,77089 

+  9,89382 

-4-  9,29345 

=  —     00 

—  9,85520 

-t-  9,82421 

■4-  9,30977 

=  -t-  0,45484 

—  9,59471 

-4-  9,94355 

-t-  9,43544 

=  —  0,45484 

—  9,99843 

-+-  8,90382 

-H  8,44919 

=  -t-  1,25299 

—  9,81305 

-4-  9,84750 

-+-  9,45638 

=  +  0,45484 

—  9,97800 

-4-  9,44903 

-4-  9,11837 

=  -4-  0,93196 

—  9,97800 

-t-  9,44910 

-4-  9,11844 

=  -+-  0,93196 

—  9,50780 

-4-  9,93078 

■+-  9,61437 

=  —  0,27875 

—  9,96632 

—  9,52813 

—  9,25747 

=  —  0,27875 

—  9,99984 

-4-  8,58614 

-t-  8,09980 

=  —  9,97772 

—  9,00449 

-4-  9,88860 

-4-  9,68966 

=  00 

—  9,99643 

-+-  9,02572 

-4-  8,85129 

=  —   oo 

—  9,99866 

+  8,80488 

-t-  8,66234 

=  +  0,45484 

-  9,99996 

—  8,01633 

—  7,88929 

=  -t-  0,45484 

-  9,82404 

-4-  9,77517 

-+-  9,65074 

=  -t-  0,97772 

—  9,95124 

-4-  9,54662 

-4-  9,43410 

=  —  0,27875 

—  9,99454 

-4-  9,09388 

-t-  8,98565 

=  -4-  0,67669 

—  9,98513 

—  9,30627 

—  9,20093 

=  -4-  0,27875 

Tome 

XLVII. 

54      DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


9,94508  x 

-4- 

9,50908  y 

-4-  9,46752  : 

=  -f-  1,01911 

9,90008 

-t- 

9,67409 

+  9,57939 

=  -t-  0,88081 

9,90708 

— 

9,45844 

-  9,38200 

=  -t-  9,97772 

9,89759 

-f- 

9,65047 

-4-  9,61688 

=  -+-  0,88081 

9,93809 

— 

9,48120 

—  9,45234 

=  -4-  0,88081 

9,97024 

-+- 

9,56166 

-4-  9,35282 

=  —  9,97772 

9,99.309 

— 

9,07044 

—  9,08541 

=  -  0,27875 

9,99708 

— 

8,82576 

-  8,89010 

=  -4-  0,45484 

9,90571 

— 

9,38555 

—  9,47121 

=  -t-  0,45484 

9,87250 

-+- 

9,61145 

-4-  9,72115 

=  —    00 

9,90298 

-t- 

9,58109 

-4-  9,49700 

=  -4-  0,45484 

9,99070 

+ 

9,04849 

-+-  9,23215 

=  —  9,97772 

9,82755 

-*- 

9,57800 

-f-  9,80365 

=  -4-  0,75587 

9,99029 

— 

8,81404 

—  9,05287 

=  —  0,75587 

9,98491 

-+- 

9,09247 

+  9,55717 

=  -t-  0,27875 

9,98072 

-t- 

9,15518 

■+-  9,41155 

=  -4-  0,27875 

9,98095 

-+- 

9,12669 

-H  9,41022 

=  QO 

9,98413 

■+■ 

9,07122 

-+-  9,57040 

=  -4-  9,97772 

9,08555 

— 

9,00580 

—  9,57005 

-4-  -4-  1,58184 

9,97254 

— 

9,12141 

—  9,50277 

=  •+-  1,01911 

9,99720 

-t- 

8,00017 

-4-  9,02518 

=  -4-  9,97772 

9,99824 

■+- 

8,49775 

-4-  8,92603 

=  -4-  0,45484 

9,99973 

-+- 

8,07296 

-t-  8,52007 

=   00 

9,09854 

-+- 

9,46261 

-+-  9,91189 

=  -4-  0,27875 

9,80105 

-+- 

9,34748 

-+-  9,81523 

=  —     00 

9,87981 

-H 

9,51907 

-+-  9,79079 

=  —     00 

9,90955 

■+■ 

9,04574 

-+-  9,53705 

=  -4-  0,57978 

9,99431 

- 

8,02950 

-  9,18215 

=  -4-  0,27875 

9,99011 

— 

8,75120 

—  9,30977 

=  -4-  0,27875 

9,99004 

— 

8,46420 

—  9,08154 

=  -4-  0,45484 

9,88792 

- 

8,71619 

—  9,35543 

=  -4-  0,27875 

9,99425 

-4- 

8,45301 

-t-  9,20227 

=  -4-  0,27875 

9,99309 

-4- 

8,45010 

-t-  9,22253 

=  -4-  0,57978 

9,99950 

— 

7,84698 

-  8,67846 

=  -t-  9,97772 

9,94782 

■+- 

8,04759 

-+-  9,66279 

=  -l-  0,75587 

9,98540 

■+■ 

7,85350 

+  9,40635 

=  -t-  0,45484 

9,98508 

— 

7,74554 

—  9,41099 

=  -4-  9,97772 

9,9654G 

— 

6,15597 

-t-  9,58578 

—  -4-  9,97772 

9,71107 

-4- 

7,87598 

-t-  9,95332 

=  00 

9,99744 

+ 

7,13857 

—  9,03454 

=  -4-  1,09166 

9,92197 

-4- 

8,49893 

—  9,73919 

=  -4-  0,95196 

9,97204 

— 

8,35945 

-4-  9,54024 

=  -4-  0,45484 

DU  SYSTÈME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


00 


9,92727  x 

-4-  8,97420  y 

—  9,72025  z 

= 

-h   9,97772 

9,96102 

-+-  8,88790 

—  9,59955 

= 

-  9,97772 

9,98116 

+  8,75212 

-  9,45152 

= 

—  9,97772 

11,97040 

—  8,88404 

-4-  9,54221 

= 

-4-  9,97772 

9,90242 

-4-  8,95915 

-  9,58895 

= 

—  9,97772 

9,98434 

-4-  8,77875 

—  9,40955 

= 

-4-  0,45484 

0,00000 

-4-  0.08495 

—  7,20180 

= 

-4-  9,97772 

9,95585 

-4-  9,08315 

—  9,62372 

= 

—  0,45481 

9,98009 

-  8,90523 

-t-  9,44774 

= 

—    00 

9,94188 

-  9,15632 

-4-  9,05442 

= 

-4-  0,95190 

9,99402 

-t-  8,77499 

-  9,1002! 

= 

-4-  0,27875 

9,95981 

-+-  9,25556 

-  9,57189 

= 

—  9,97772 

9,99717 

—  8,8274S 

■+-   8,90356 

= 

-  0,27875 

9,90015 

—  9,56180 

-4-  9,48054 

= 

—  0,45484 

9,98909 

—  9,  i  0435 

-4-  9,22112 

= 

-4-  0,45484 

9,89758 

—  9,05206 

-+-  9,05054 

= 

-4-  0,57978 

9,90062 

—  9,49044 

-4-  9,42510 

= 

-4-  0,57978 

9,99457 

-  9,12084 

-4-  8,94247 

= 

-4-  0,45484 

9,99172 

-+-  9,22258 

-  8,98992 

= 

-4-  0,93196 

9,91319 

—  9,70804 

-t-  9,41075 

= 

-4-  0,97772 

9,98371 

-+-  9,58150 

—  9,07804 

= 

-t-  1,05090 

9,89082 

—  9,74032 

-4-  9,43979 

= 

-4-  1,01911 

9,99258 

—  9,22020 

-4-  8,88942 

= 

-4-  0,57978 

9,92241 

—  9,70035 

-t-  9,54450 

= 

—   oc 

9,92802 

—  9,09102 

-4-  9,29012 

= 

-4-  0,27875 

9,95548 

—  9,01716 

-4-  9,10449 

== 

-4-  9,97772 

9,98000 

-+-  9,44407 

—  8,95075 

= 

—  1,12585 

9,99503 

—  9,15827 

+  8,04112 

= 

-4-  0,88081 

9,90870 

-4-  9,54870 

—  8,97950 

= 

-4-  097772 

9,99640 

—  9,09090 

■+-  8,45048 

= 

-4-  0,27875 

9,99001 

—  9,50345 

-4-  8,65887 

= 

-4-  0,75587 

9,98209 

-4-  9,43995 

—  8,70116 

= 

-  0,57978 

9,99885 

—  8,85665 

■+-  8,15199 

= 

-4-  0,45484 

9,99982 

-+-  8,45527 

—  7,72335 

= 

-4-  0,67669 

9,95550 

-+■  9,09919 

—  8,95451 

= 

-4-  0,45484 

9,99526 

-t-  9,16187 

—  8,55827 

:= 

—  9,97772 

9,99998 

—  7,95780 

t-  7,15254 

= 

-  9,97772 

9,98002 

-4-  9,46253 

—  8,54580 

— 

-4-  9,97772 

9,81575 

—  9,87566 

+  8,94806 

= 

—  0,27875 

9,90845 

—  9,50507 

-4-  8,59692 

— 

30 

9,92582 

-H  9,72919 

—  8,05807 

= 

-4-  0,45484 

9,99523 

—  9,24548 

-4-  7,74544 

— 

-4-    X 

36      DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


9,96286  X 

-+-  9,59822  y 

—  7,85894  z 

=  -4-  0,57978 

9,9391 2 

—   9,69525 

—   8,50082 

=  -4-  0,01911 

9,98528 

-t-  9,40677 

-4-  8,55720 

=  -4-  0,82282 

9,97636 

—  9,49764 

—  8,81578 

=  —  0,75587 

9,94205 

—  9,07202 

—  9,06595 

=  -4-  0,93190 

9,96778 

-4-  9,55677 

-4-  8,95282 

=  -4-  0,75587 

9,99882 

-t-  8,85304 

-t-  8,26011 

=  -4-  0,07669 

9,97610 

-  9,49483 

—  8,90799 

=  —  1,12385 

9,98055 

—  9,42580 

—  9,08285 

=  —  0,67669 

9,92952 

-4-  9,68060 

-+-  9,50812 

—  -4-  1,01911 

9,61  Oôô 

-  9,91395 

—  9,60545 

=  -4-  0,75587 

9,99951 

—  8,62856 

—  8,54112 

=  -4-  0,82282 

9,95550 

-+-  9,57925 

-1-  9,50714 

=  -4-  1,12385 

9,99448 

-4-  9,15777 

-i-  8,89859 

=  —  9,97772 

9,85190 

—  9,79523 

—  9,58704 

=  -  1,09166 

9,78459 

—  9,82854 

—  9,62214 

—   —  0,82282 

9,99005 

-4-  9,25691 

-t-  9,04578 

=  —  0,45484 

9,55909 

—  9,89014 

—  9,76877 

=  -4-  0,45484 

9,94761 

-  9,50115 

—  9,45651 

=  -  9,97772 

9,97817 

—  9,58414 

—  9,28405 

=  -4-  0,27875 

9,99024 

+  8,98860 

-4-  8,94279 

=  -4-  9,97772 

9,94086 

-4-  9,55240 

-t-  9,54575 

=  -4-  0,75587 

9,89505 

-  9,61054 

—  9,66828 

=  —  0,88081 

9,93769 

—  9,51164 

—  9,57911 

=  —  0,82282 

9,92747 

—  9,52769 

-  9,61569 

=  -4-  0,27875 

9,98699 

-4-  9,18610 

-4-  9,26945 

=  —  0,27875 

9,94870 

-+-  9,46454 

-4-  9,54926 

=  —  0,45484 

9,94205 

-t-  9,48451 

-4-  9,57490 

=  -4-  0,57978 

9,98520 

-4-  9,19501 

-4-  9,50933 

=  -4-  0,67669 

9,99561 

—  8,92385 

—  9,05690 

=  +  0,57978 

9,92429 

-4-  9,50505 

-4-  9.64166 

=  -4-  0,75587 

9,97589 

—  9,27544 

-  9,42106 

=  -4-  0,676u9 

9,95052 

—  9,41496 

—  9,56704 

r=  -4-  0,45)84 

9,97458 

-+-  9,28251 

-4-  9,43388 

=  -4-  0,27875 

9,96799 

—  9,52546 

—  9,48233 

=  —  0,75587 

9,98287 

-t-  9,19889 

-4-  9,55531 

=  —  1,09106 

9,94400 

-+-  9,45197 

-t-  9,59408 

=  -4-  0,27875 

9,29835 

—  9,71118 

-  9,92131 

=  OC 

9,98774 

-+-  9,11595 

-4-  9,28903 

=  —  9,97772 

9,94752 

—  9,40558 

-  9,58881 

=  -4-  0,45484 

9,96240 

—  9,52565 

—  9,52883 

=  —  0,88081 

9,99241 

-4-  8,99524 

-4-  9,19494 

=  -4-  0,27875 

DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


57 


9,97303  X 

-+-  9,25634  y 

-+-  9,46274  ; 

= 

-  9,97772 

9,97248 

-*-  9,25880 

-h   9,46758 

= 

-H  0,27875 

9,97619 

-+-  9,21438 

-f-  9,44536 

= 

—  0,45484 

9,95734 

-4-  9,50512 

-+-  9,56990 

= 

—   oc 

9,98272 

-+-  9,07918 

H-  9,59654 

= 

-t-  0,45484 

9,99958 

—  8,27820 

—  8,60251 

= 

-t-  0,75587 

9,99035 

-  8,94025 

-  9,27752 

= 

-f-  0,67669 

9,54841 

—  9,56020 

—  9,95552 

= 

—  0,27875 

9,86444 

-  9,45517 

-  9,79600 

= 

—  0,57978 

9,99254 

—  8,78559 

—  9,25885 

= 

-i-  0  57978 

9,12154 

—  9,51440 

-  9,98656 

= 

30 

9,76075 

—  9,32529 

—  9,89740 

= 

-  0,45484 

0,00000 

-f-  6,79485 

-+-  7,39849 

= 

-t-  0,75587 

9,92 1 7 1 

—  9,09021 

-  9,72935 

= 

—  0,27875 

9,97066 

-+-  8,91633 

-+-  9,53885 

= 

+  1,25647 

9,9X946 

-+-  8,69757 

-+-  9,52621 

= 

—  0,45484 

9,89910 

—  9,12691 

—  9,77451 

= 

-  0,01911 

9.90015 

—  9,07124 

—  9,77497 

= 

—  0.27875 

9,99874 

-  8,17852 

-  8,87560 

= 

—  0,27875 

9,95250 

—  8,87713 

-  9,64029 

= 

—  0,82282 

9,98920 

+  8,49095 

-t-  9,35848 

= 

-+-  0,27875 

9,90065 

—  8,50622 

—  9,78182 

— 

—  0,07669 

9,99942 

—  7,41860 

—  8,71510 

= 

-1-  0,45484 

9,94288 

—  7,62438 

—  9,68206 

= 

—  0,27875 

9,90815 

-h   8,46092 

—  9,76858 

= 

—  0,45484 

9,94904 

—  8,78083 

+  9,65641 

= 

-i-  0,45484 

9,99899 

-+-  8,11406 

-  8,82498 

= 

—  0,97772 

9,96897 

—  8,83401 

-+-  9,55449 

= 

30 

9,96703 

—  8,90962 

-f-  9,56594 

= 

-t-  0,45481 

9,78021 

+   9,38859 

-  9,88047 

= 

—  0.93196 

9,46859 

-t-  9,51493 

—  9,95525 

= 

—  0,88081 

9,62195 

-+-  9,48870 

—  9,95158 

= 

-  0,27875 

9,96010 

-h   9,13871 

-  9,58645 

= 

-1-  0,95196 

9,99686 

-+-  8,62316 

-  9,04975 

= 

-+-   0,93196 

9,95585 

-  9.17559 

-1-  9,60415 

= 

—     X 

9,9962:.' 

—  8,67150 

-t-  9,08902 

= 

—  0,27875 

9,97950 

-+-  9,05597 

—  9,44363 

= 

—  0,45484 

9,93926 

-4-  9,27520 

—  9,65957 

= 

-  0,75587 

9,97834 

-+-  9,09999 

—  9,44904 

= 

—  0,07669 

9,99999 

-+-  7,46507 

—  7,79646 

^=i 

-+-  0,57978 

9,94444 

—  9,33222 

-t-  9,62715 

= 

-  0,67669 

9,58571 

+  9,66886 

—  9,90055 

= 

—  0,57978 

58       DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


9,84170  x 

-+-  9,57483  y 

-  9,78786  z 

= 

—  0,07069 

9,98829 

—  9,07209 

-+-  9,29311 

= 

-  0,27875 

9,94959 

-+-  9,37510 

-  9,58958 

= 

—  0,75587 

9,74943 

-4-  9,64098 

—  9,84051 

= 

-  0,57978 

9,80400 

-4-  9,58784 

-  9,79247 

= 

—  0,45484 

9,55552 

h-  9,73810 

—  9,90638 

= 

—  9,97772 

9,93942 

-+-  9,45014 

—  9,00737 

= 

—  9,97772 

9,99268 

-+-  9,02271 

-  9,17142 

= 

—    vz 

9,98905 

-+-  9,11170 

—  9,25786 

= 

—   0,57978 

9,98650 

H-  9,17945 

—  9,28655 

= 

-t-  0,27875 

9,95317 

—  9,43213 

-+-  9,54109 

= 

-1-  1,15381 

9,98442 

-+-  9,21739 

—  9,51175 

= 

-t-  1,15581 

9,99709 

—  8,80859 

+  8,90488 

= 

-4-  0,45484 

9,99331 

—  9,04148 

-+-  9,11991 

= 

-+-  0,45484 

9,94934 

-t-  9,47652 

—  9,55667 

= 

—  0,57978 

9,88275 

-4-  9,05581 

—  9,08122 

= 

—  0,45484 

9,80140 

+   9,07551 

—  9,69034 

= 

-  0,27875 

9,99880 

■4-  8,72586 

—  8,71232 

= 

-+-  0,88081 

9,89428 

-+-  9,65678 

—  9,02715 

= 

-+-  9,97772 

9,911119 

-+-  9,61000 

—  9,58024 

= 

-  0,27875 

9,97628 

-t-  9,57658 

—  9,55561 

= 

—  0,95196 

9,90254 

—  9,47210 

+  9,42412 

= 

—  0,07669 

9,85311 

-t-  9,73751 

—  9,04282 

= 

+  0,67669 

9,91797 

—  9,04888 

-t-  9,55273 

= 

-1-  0,95196 

9,80734 

-t-  9,78915 

—  9,06065 

= 

-+-  9,97772 

9,98252 

-t-  9,55020 

—  9,22372 

= 

—  0,75587 

9,95892 

+  9,52285 

—  9,59562 

= 

—  0,45484 

9,53012 

-¥■   9,88452 

—  9,75680 

= 

-  0,75587 

9,69902 

-f-  9,84875 

—  9,70044 

= 

+  0,27875 

9,98485 

—  9,34414 

+  9,15494 

= 

+  0,07669 

9,96020 

-+-  9,51465 

—  9,52502 

= 

—  0,07609 

9,92850 

-+-  9,66060 

—  9,42582 

= 

—  0,45484 

9,99465 

—  9 15571 

-t-  8,87990 

= 

—     00 

9,74948 

-4-  9,86106 

—  9,59018 

= 

—  0,57978 

9,99198 

H-  9,22719 

—  8,94615 

= 

-  0,57978 

9,79879 

-t-  9,84231 

—  9,54019 

= 

H-  0,20817 

9,99989 

—  8,29798 

-t-  7,98515 

= 

—  0,67609 

9,92004 

-  9,69799 

-t-  9,57885 

= 

-l-  0,27875 

9,73115 

-t-  9,88179 

—  9,54986 

= 

-+-  9,97772 

9,81008 

+  9,83055 

-  9,49885 

= 

-t-  9,97772 

9,99988 

—  8,55900 

+  7,99392 

= 

-+-  0,67669 

9,94466 

—  9,65930 

-+-  9,27211 

= 

-t-  0,27875 

DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


39 


9,96629  x 

H-  9,54806  y 

-  9,15926  : 

=  —  0,27875 

9,96501 

H-  9,56917 

—  9,14075 

=  -t-  0,27875 

9,99477 

—  9,16125 

•*-  8,72558 

=  —  0,75587 

9,96022 

+  9,59426 

—  9,05759 

=  00 

9,96505 

—  9,56582 

+  9,02081 

=  -  0,88081 

9,99975 

-+-  8,51858 

-  7,91156 

=  -  0,57978 

9,86427 

-i-  9,82948 

—  8,97154 

=  —  0,27875 

9,99799 

-+-  8,98157 

—  7,74407 

=  +  0,88081 

9,99659 

—  9,10805 

+  7.77579 

=  -l-  0,27875 

9,97645 

—  9,50566 

-i-  8,09166 

=  -  0,27875 

On  déduit  de  là  les  équations  normales 


189,2062  x 

-  12,2202 

-  5,7072 


—  12,2202  y 
+  27,5271 
+     0,6115 


5,7072  : 
0,6113 
27,7453 


=  268,8930 
=  -  17,2566 
=  -  1 07,6389 


qui  donnent 
d'où 


;  =  — 4,0841         .</  =  +  0,1341         £  =  +  1,5099 
A  =  271°  52' 48"         D  =  20"  16' 45"        t  =  0';0458. 


11.  L'application  de  la  formule  (3)  donne  les  équations  suivantes 


8,92423  y 

-  9,99846  s 

= 

+ 

0,42000 

9,77680  ; 

—  9,90384  y 

= 

+    1,05689 

9,00937 

-  9,99773 

= 

+ 

0,77766 

9,77877 

—   9,90274 

= 

+  1,18476 

9,01677 

—  9,99765 

= 

+ 

0,67998 

9,78252 

-  9,89484 

= 

+  0,40446 

9,04829 

-  9,99727 

= 

— 

1,21166 

9,79049 

-  9,89583 

= 

—  0.13976 

9,17478 

—  9,99509 

= 

— 

0,11637 

9,79270 

-  9,89446 

= 

+  1,17039 

9,19907 

—  9,99450 

= 

+ 

0,63846 

9,80792 

—  9,88436 

= 

—  0,59924 

9,27511 

—  9,99222 

= 

+ 

1,19833 

9,82879 

—  9,86858 

= 

+■  1,16276 

9,35750 

-  9,98948 

= 

+ 

0,75256 

9,83297 

—  9,86483 

= 

-  1,11582 

9,46614 

—  9,98058 

= 

+ 

0,70028 

9,84502 

—  9,85386 

= 

+  1,54213 

9,47192 

—  9,98005 

= 

+ 

0,85341 

9,85684 

—  9,84187 

= 

+  0,14797 

9,57570 

—  9,96682 

= 

+ 

0,96251 

9,88182 

—  9,81148 

= 

+  0,75580 

9,62650 

-  9,95716 

= 

+ 

0,97572 

9,88895 

-  9,80125 

= 

QO 

9,62650 

-  9,95716 

= 

+ 

1,08486 

9,89110 

-  9,79797 

= 

—  1,19520 

9,65815 

—  9,95454 

= 

- 

0,55401 

9,89749 

—  9,78777 

= 

+  0,02420 

9,65877 

—  9,94945 

= 

+ 

1,07581 

9,90002 

—  9,78351 

= 

+  0,71781 

9,66219 

—  9,94855 

= 

+ 

1,10778 

9,90840 

—  9,76839 

= 

—  0,96007 

9,72799 

—  9,92695 

= 

- 

0,44936 

9,92228 

—  9,73862 

= 

+  0,44515 

9,74521 

-  9,91964 

= 

+ 

0,92794 

9,93421 

—  9,70864 

= 

+  0,28016 

9,76672 

—  9,90926 

= 

- 

0,85117 

9,93745 

—  9,69922 

= 

—   rc 

iO       DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DE  TRANSPORT 


9,94378  y 

9,94678 

9,94795 

9,95207 

9,90320 

9,96541 

9,97 1 7 1 

9,97402 

9,97417 

9,97590 

9,97057 

9,97850 

9,98301 

9,98539 

9,98771 

9,98880 

9,99380 

9,99390 

9,99440 

9,99533 

9,99798 

9,99983 

9,99990 

0,00000 

0,00000 

9,99998 

9,99990 

9,99929 

9,99914 

9,993 1 2 

9,99190 

9,99149 

9,98977 

9,98837 

9,98843 

9,98527 

9,98270 

9,98284 

9,97913 

9,90597 

9,95816 

9,90704 


—  9,G7908 

—  9,60861 

—  9,60440 

—  9,04719 

—  9,59643 

—  9,58405 

—  9,54343 

—  9,52651 

—  9,52489 

—  9,51021 

—  9,50485 

—  9,4X719 

—  9,45070 

—  9,40082 

—  9,37037 

—  9,34902 

—  9,22454 

—  9,22147 

—  9,20074 

—  9,10385 

—  8,98278 

—  8,44078 

—  8,55245 

—  7,00552 
-4-  0,57019 

—  7,94264 
-+-  8,10579 
-4-  8,75903 
-4-  8,79835 
-4-  9,24707 
-+-  9,28035 
-+-  9,29229 
-4-  9,53160 
-4-  9,35859 
-4-  9,55761 
-t-  9,40850 
+  9,44215 
-t-  9,44053 
-4-  9,48105 
-4-  9,58075 
-4-  9,02185 
-4-  9,77090 


-1-  1,21740 

+-  1,08821 

+  1,17558 

-t-  0,01458 

—  0,44058 
-1-  0,72890 
-4-  0,85090 
-4-  0,63061 
-i-  0,45200 
-4-  0,61574 
-+-  0,75154 
-l-  1,07711 
-+-  0,84746 
-4-  0,84310 
-4-  0,92X71 
-+-  0,74400 
-+-  0,44899 
-4-  0,44842 
-h  1,05127 
-+-  0,45456 
-+-  0,70552 
-4-  0,85810 
-4-  0,74090 

—  ac 

—  0,42052 
-4-  0,86495 
-+-  0,02855 
-+-  0,07766 
-4-  0,60308 
-t-  0,38164 
-t-  0,71660 
-4-  0,15472 
-4-  0,72605 
-t-  0,59294 
-t-  0,85087 
-t-  0,75587 
-4-  0,40814 
-t-  0,45588 

—  0,57650 

—  0,75025 
-+-  0,81185 

—  0,45227 


9,90082  y 

9,89841 

9,87602 

9,84645 

9,84273 

9,81522 

9,75829 

9,70538 

9,65780 

9,04850 

9,05091 

9,02040 

9,60501 

9,57271 

9,53645 

9,52188 

9,41556 

9,54846 

9,52547 

9,51188 

9,28704 

9,26266 

9,22880 

9,19110 

9,18942 

9,08011 

9,06990 

9,00001 

9,05155 

8,92732 

8,50174 

8,20065 

—  8,80070 

—  9,50702 

—  9,57912 

—  9,58500 

—  9,59530 

—  9,01634 

—  0,01675 

—  9,04292 

—  9,06147 

—  9,07533 


-+-  9,78214 
-+-  9,78024 
-+-  9,81925 
-+-  9,85251 
-4-  9,80505 
-+-  9,88050 
-4-  9,92200 
-4-  9,95604 
-+-  9,94909 
-+-  9,95202 
-+-  9,95144 
-t-  9,95718 
-t-  9,96140 
+  9,96751 
-+-  9,97266 
-f-  9,97455 
-4-  9,98476 
-4-  9,98894 
-4-  9,99005 
-+-  9,99067 
-+-  9,99170 
-4-  9,99260 
-+-  9,99508 
-4-  9,99470 
-t-  9,99474 
-4-  9,99684 
-4-  9,99698 
-4-  9,99704 
-+-  9,99748 
-t-  9,99844 
-t-  9,99978 
-t-  9,99995 
-H  9,99911 
-t-  9,99088 
-4-  9,98719 
-t-  9,98695 
-4-  9,98629 
-4-  9,95931 
-4-  9,95925 
-+-  9,95540 
-l-  9,94871 
-4-  9,94544 


=  -  0,31995 
=  -4-  0,60758 
=  -4-  0,84247 
=  -4-  1,26717 
=  —  0,05565 
=  -4-  0,11579 
=  -4-  0,44974 
=  —  1,14485 
=  —  oc 
=  -  0,91465 
=  —  0,75240 
=  -4-  0,84603 
=  -4-  0,08067 
=  -4-  0,38574 
=  -t-  0,91210 
=  -4-  0,80809 
=  -4-  0,89910 
=  -  0,75276 
=  -4-  1,32151 
=  —  0,91288 
=  -4-  0,85188 
=  -4-  0,75556 
=  —  1,08674 
=  -4-  0,14846 
=  -4-  0,63095 
=  -+-  0,75525 
=  —  0,75227 
=  -4-  0,92856 
=  —  1,02690 
=  —  0,07705 
=  —  1,10197 
=  +  1,11491 
=  —  0,69720 
=  -4-  0,13147 
=  -4-  0,79696 
=  -4-  0,72207 
=  -4-  0,15255 
=  -  0,75751 
=  -+-  0,78002 
=  -+-  0,24924 
=  -4-  0,85244 
=  -4-  0,95275 


DU  SYSTEME  SOLAIRE  DANS  L'ESPACE. 


U 


9,69851  y 

-t-  9,95769  z 

=  -4-  0,99282 

—  9,98885  y 

-4-  9,34971  s 

=  -  0,07609 

9,70931 

-+-  9,95597 

=  -+-   1,25114 

—  9,98851 

-+-  9,55967 

=  -+-  0,92122 

9,7-2134 

-+-  9,92953 

=  —  1,16548 

—  9,98925 

-t-  9,54185 

=  —  0,05356 

9,72263 

-+-  9,92905 

=  -  1,08808 

—  9,99030 

-4-  9,52025 

=  -  0,59560 

9,71770 

-1-  9,93089 

=  -4-  0,74515 

-  9,99166 

-t-  9,28793 

=  -4-  0,65657 

9,78043 

-t-   9,90180 

=  30 

—  9.99135 

-4-  9,29619 

=  -t-  0,85157 

9,78489 

-+-  9,89921 

=  -»-  1,19554 

—  9,99563 

-4-  9,25047 

=  -t-  0,10662 

9,79092 

-1-  9,89550 

=  -4-  0,80200 

—  9,99566 

-4-  9,14815 

=  —  0,62002 

9,79371 

-+-  9,89582 

=  00 

—  9,99807 

-+-  8,97352 

=  -4-  0,18868 

9,82534 

-t-  9,87121 

=  —  0,14965 

—  9,99939 

-t-  8,72379 

=  -4-  0,05458 

9,85509 

-t-  9,84374 

=  H-  0,57023 

—  9,99944 

-4-  8,70494 

=  -t-  1,05655 

9,87653 

-1-  9,81859 

=  —  1,05090 

-  9,99998 

-+-  7,94250 

=  -t-  0,09875 

9,88001 

-4-  9,81514 

=  —  0,79194 

—  9,99948 

—  8,69202 

=  -4-  0,30280 

9,88906 

-+-  9,81)106 

=  —  0,55997 

-  9,99952 

—  8,74055 

=  -t-  0,10950 

9,88719 

H-  9,80584 

=  -+-  0,91832 

—  9,99018 

—  9,12060 

=  -f-  1,14454 

9,88774 

-+-  9,80302 

=  -4-  0,40224 

—  9,99195 

—  9,i8101 

=  -1-  0,62980 

9,89001 

-+-  9,79962 

=  —  0,39547 

—  9,99227 

—  9,27179 

=  -+-  0,60021 

9,89995 

-4-  9,78365 

=  -t-  0,98346 

—  9,9*958 

—  9,35526 

=  -4-  0,89926 

9,90598 

-t-  9,77293 

=  —  1,05284 

—  9,98889 

—  9,34900 

=  —  0,10021 

9,90722 

-4-  9,77001 

=  —  0,07058 

—  9,97855 

-  9,48607 

=  -1-  0,77744 

9,91051 

-4-  9,76469 

=  -   oc 

-   9,97344 

—  9,53050 

=  -t-  0,72700 

9,91248 

-1-  9,76040 

=  —  0,88304 

-  9,97400 

—  9,52020 

=  -t-  1,06754 

9,9 1 224 

-4-  9,76087 

=  -t-  0,42801 

—  9,97175 

-  9,54319 

=  -4-  1,01544 

9,91405 

-1-  9,75718 

=  -   » 

—  9,97037 

—  9,55285 

=  -t-  0,02754 

9,91325 

-+-  9,75885 

=  -4-  1,28216 

—  9,90372 

-  9,58225 

=  —  9,90301 

9,91575 

-4-  9,75364 

=  -4-  0,57571 

-  9,90628 

-  9,57862 

=  -4-  9,85178 

9,91921 

-4-  9,74615 

=  -4-  0,14101 

—  9,90585 

—  9,58148 

=  -t-  0,09217 

9,92292 

-4-  9,75769 

—  +   0,10240 

—  9,90034 

-  9,61129 

=  -4-  1,15160 

9,92815 

-4-  9,72495 

=  -t-  0,41814 

—  9,95729 

—  9,62590 

=  -4-  0,45481 

9,92714 

-t-  9,72744 

=  —  0,44085 

—  9,95051 

—  9,05540 

=  -t-  0,87740 

9,92903 

-+-  9,72203 

■=  -t-  0,90425 

—  9,93574 

—  9,70427 

=  -4-  0,05806 

9,92970 

-+-  9,72092 

=  -+-  0,97061 

-  9,95080 

-  9,71783 

=  -t-  0,29453 

9,93510 

-4-  9,70012 

=  -t-  0,75137 

-  9,95301 

—  9,71199 

=  -4-  0,01971 

9,94425 

-4-  9,67747 

=  -t-  0,41151 

-  9,95120 

—  9,71692 

=  —  0,10230 

9,9547 1 

-t-  9,65755 

=  -t-  0,73810 

—  9,92879 

-  9,72326 

=  -t-  0,85439 

9,95601 

-4-  9,65170 

=  4-  0,93160 

—  9,92854 

—  9,72391 

=  -+-  9,96551 

■  9,95829 

-4-  9,02122 

=  —  1,04760 

—  9,91772 

—  9,74944 

zzz   —    go 

-  9,96451 

-4-  9,58919 

=  -4-  0,40529 

-  9,91417 

—  9,75694 

=  -4-  0,59293 

-  9,96258 

•4-  9,59975 

=  -4-  0,52074 

-  9,91155 

—  9,70204 

=  -t-  0,44708 

-  9,97465 

-t-  9,52117 

=  —  0,14659 

—  9,90355 

—  9,77757 

=  -t-  0,44392 

-  9,98509 

-t-  9,11098 

=  —  0,81906 

—  9,89050 

—  9,78940 

=  -f-  0,44070 

-  9,98693 

-4-  9,58529 

=  -t-  0,85278 

—  9,897 20 

—  9,78821 

=  -  0,10819 

Tome  XLVII" 


42      DE  LA  DIRECTION  ET  DE  LA  VITESSE  DU  TRANSPORT 


9,89158  y 

—  9,79722  ; 

= 

— 

•x 

ït  89255 

—  9,79604 

= 

■+■ 

0,45278 

'1,88518 

—  9,80675 

= 

4- 

0,92591 

'.1,87757 

-  9,81722 

= 

-4- 

0,57889 

9,87103 

—  9,82562 

= 

-1- 

0,51138 

9,85687 

-  9,84184 

= 

-4 

0,49270 

9,84400 

—  9,85426 

= 

-t- 

1,05103 

9,84201 

-  9,85615 

= 

-4- 

1,05548 

9,83410 

—  9,86379 

= 

-4- 

0,52285 

9,83406 

—  9,86388 

= 

-4- 

0,37203 

9,89810 

—  9,86907 

= 

4- 

1,20822 

9,82417 

-  9,87215 

= 

-4- 

0,59477 

9,79702 

—  9,89171 

= 

— 

0,00382 

9,78373 

-  9,89988 

= 

-4- 

0,77284 

9,77587 

—  9,90437 

= 

— 

00 

9,77717 

—  9,90365 

= 

-t- 

0,98027 

9,77541 

-  9,90462 

= 

-H 

0,58835 

9,76292 

-  9,91121 

— 

-1- 

0,14813 

9,72061 

-  9,92981 

= 

-4- 

0,83853 

9,70180  ;/ 

—  9,93658  z 

=  -4-  0,38114 

9,68595 

—   9,94170 

=  -4-  1,19037 

9,66054 

—  9,94740 

=  -4-  0,84405 

9,64964 

—  9,95176 

=  —  0,24919 

9,64102 

-  9,95385 

=  -4-  1,29990 

9,63591 

—  9,95505 

=  -4-  0,97994 

9,62545 

-  9,95738 

=  -4-  0,4843î 

9,61454 

—  9,95968 

=  -4-  1,05685 

9,59607 

—  9,96320 

=  -4-  0,70251 

9,56045 

-  9,96923 

=  -4-  0,89070 

9,54329 

—  9,97173 

=  -4-  1,19456 

9,53499 

—  9,97286 

=  —  0,14915 

9,44555 

-  9,98240 

=  -4-  0,81125 

9,43S02 

9,98303 

=  -t-  0,82000 

9,13795 

—  9,99587 

=  -t-  0,71351 

8,76197 

—  9,99927 

=  -4-  1,52749 

8,00550 

—  9,99954 

=  -4-  0,99580 

8,58567 

—  9.99967 

=  -4-  0,75565 

Les  équations  normales  qui  s'en  déduisent  sont 


131,3738  ;/ 
—  6,2217 


-       6,2217 
-4-   112,0747 


=  —    23,2760 
=  —  298,6098  ; 


en  les  réunissant  à  celles  du  n°  10  on  obtient  le  système  unique 


189,2062  x         —     12,2202  y         -4-       5,7072  z         =       268,8930 

-   12,2202  -4-   158,9009  5,6104  =—    40,5326 

3,7072  -       5,0104  -4-139,8200  =-406,2487 


Leur  résolution  fournil  pour  les  inconnues  les  valeurs  suivantes 


x  =  -4-  1 .4651         y  =  —  0,2469 


2,9541 


d'où 


A  =  265»  1 5'  20"         D  =  -4-  26»  1 6'         z  =  0';0276. 


DU  SYSTEME  SOLAIRE  DAiNS  L'ESPACE. 


45 


12.  Conclusion. 
suivant  : 


—    Résumant    les   résultats   obtenus   dans   le  tableau 


CLASSE 

17SB. 

X 

A 

D 

2 

3 

A 

258"  lO'O 
259"  07'0 
265*  I3'5 

30"  07'0 
25»  53'0 
26»  16'0 

o;057 
0';045 

o;o28 

on  voit  que  le  résultat  moyen  pour  la  direction  actuelle  du  transport  du 
système  solaire  dans  l'espace  ne  s'écarte  pas  sensiblement  des  résultats 
obtenus  par  Argelander,  Struve,  Màdler  et  d'autres  astronomes.  Aussi,  c'est 
en  nous  basant  sur  ces  valeurs  approchées,  que  nous  nous  proposons  de 
rechercher  la  valeur  de  la  vitesse  du  transport. 


SUR    L'ÉTUDE 


DES 


/  / 


EVENEMENTS  ARITHMETIQUES 


PAR 


i\l.    ERNEST   GESARO. 


anime  un  vaste  miroir,  brisé  sur  la  poussière, 
réfléchit,  dans  l'obscur,  des  fragments  ite  lumière 


I   ill  kRTINE. 


(Présenté  a  la  Classe  des  sciences  dans  la  séance  fin  fi  février   1886.) 


Tome  XLVII. 


SUR  L'ÉTUDE 


DES 


ÉVÉNEMENTS  ARITHMÉTIQUES. 


Soit 

X  =  )  j", ,  ar, ,  x-,  ...  j'„,  j 

une  quantité  quelconque,  engendrée,  au  moyen  d'opérations  données,  par 

les  nombres  a?,,  xî}  a?,„ ,  que  nous  supposerons  entiers,  pour  fixer 

les  idées.  11  existe  un  principe  général,  permettant  d'évaluer  très  simple- 
ment la  probabilité  que  le  nombre  X  soit  doué  d'une  propriété  û.  Évidem- 
ment, si  la  fonctionna?) est  1  ou  0,  suivant  que  a?  appartient  ou  n'appartient 
pas  au  système  û  (c'est-à-dire  au  système  des  nombres  doués  de  la  pro- 
priété û),  la  probabilité  dont  il  s'agit  est 

lorsque  les  entiers  a?  sont  pris,  au  basard,  parmi  les  n  premiers  nombres 
naturels.  Il  suffit  de  faire  augmenter  n  indéfiniment  pour  obtenir  la  proba- 
bilité demandée;  car,  à  cause  de  la  nature  même  du  problème,  on  peut 
affirmer  a  priori  que  $„  tend  vers  une  limite  déterminée  p. 

Cela  posé,  dans  la  somme  qui  exprime  n""pn,  distinguons  par  a,(n)  la 
partie  relative  aux  n""  '  termes,  dans  lesquels  x,=n,  et  désignons  par  #,  la 
fréquence  de  Q  dans  le  système  de  ces  termes,  lorsque  n  augmente  indéfini- 
ment. Autrement  dit,  soit 

nm 


i  SUM  L'ÉTUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMÉTIQUES 

Si  Ton  pose,  pour  abréger, 

on  ii 

l=n 

(«V  +    ",'"P„v+„  —  («V)'".l?„v    =    ^    "t""    ■+"  0. 

où  Ton  ne  tient  pas  compte  des  sommes  relatives  aux  quantités,  pour  les- 
quelles deux  ou  plusieurs  nombres  x  sont  égaux  à  n.  Les  sommes  a  sont 
essentiellement  positives  :  si  o(nv  -\- p)  est,  clans  la  série 

-    iiv    \      il.    <j(nv  -t-  2),    (7(»Jv  -4-  5),    .    .  ,    ff(wy  -+■  «    , 

le  plus  petit  terme,  t(vv  +  q)  le  plus  grand,  et  si  Ton  pose 

/'  'i 

lilll  -  ==  a,        lui)  -  =    . . 

on  a,  pour  w  lixe  et  n  indéfiniment  croissant, 

lira -'-  <  [(»  +  1 T  -  >'"    P  <  lira ^ . 

ou  bien 

Si,  maintenant,  on  fait  croître  v,  on  trouve,  à  la  limite, 

S  =  -(tfi  +  JF. +  *»-•-•  -+JFJ (M 

Ces  raisonnements  subsistent  encore,  moyennant  quelques  modifications 
visibles,  dans  le  cas  où  les  limites  «  et  /3  ne  sont  pas  déterminées  :  il  sullit 
d'observer  que  les  rapports  £■  et  |  ne  cessent  jamais  d'être  compris  entre 
zéro  et  l'unité. 


SUR  L'ÉTUDE  DES  EVENEMENTS  ARITHMÉTIQUES.  5 

La  formule  (1)  a  été  employée,  pour  m  =  2,  dans  nos  Excursions 
arithmétiques.  Pour  en  montrer  une  application,  assez  curieuse,  propo- 
sons-nous de  répondre  à  la  question  que  voici  :  Quelle  probabilité  y  a-t-il 
que,  dans  une  division  quelconque,  le  quotient  le  plus  approché  soit  le  quotient 
par  défaut?  Ici,  la  fonction  Q  est,  si  l'on  veut, 


Q(j  i  =[x|  - 


et,  d'après  le  principe  (1),  la  probabilité  demandée  est  la  moyenne  arithmé- 
tique des  fréquences-limites  des  termes  des  deux  séries 


II 

n 

h 

H 

I' 

"2 

5 

n 

1 

2 

3 

n 

/( 

>i 

n 

n 

qui  donnent  la  valeur  1  à  la  fonction  L>.  On  a 


*-:ÏIG]-|H 


ou  bien,  en  vertu  de  transformations  connues, 


*■— iltëH 


2n 

2i i-4-  1 


,2(1  —  log2). 


Il  est  évident,  d'ailleurs,  que  #a  =  g.  Par  conséquent, 


*  =        2        =  -  -  log  2  =  °'5ÎS685  "  ■ 


H  y  a  donc  environ  49  à  parier  contre  39  que,  dans  une  division  quel- 
conque, le  quotient  par  excès  est  moins  approché  que  le  quotient  par  défaut. 


SUR  L'ÉTUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMETIQUES. 


Avant  de  passer  à  d'autres  applications  du  principe  (1),  cherchons  avec 
rigueur  ce  que  devient  la  fonction  Q,  définie  par  la  relation 


«Q(»W 


II 

T 

+  A 

n 

+  / 

n 

'[;]• 


lorsque  n  augmente  indéfiniment,  en  supposant  que  la  fonction  f{x)  ne  puisse 
jamais  devenir  infinie.  En  vertu  de  la  transformation  asymptotique  habi- 
tuelle, on  peut  écrire 


mQ(*)-2  i 


2  !A')-A«-i) 


A  cause  de  l'hypothèse  faite  sur  la  fonction  f,  la  première  somme  n'est  pas 
d'un  ordre  supérieur  à  celui  de  [/n  :  il  en  est  de  même  de  la  quantité  que 
l'on  vient  à  négliger  dans  le  second  membre,  lorsqu'on  y  remplace  | -- 1  par 
-,  puisque  l'erreur  commise  sur  chaque  terme  est  finie  et  que  le  nombre 
des  termes  est  \/ n.  D'après  cela,  on  a 


Q(*)=2 


f{i)-f[i-\) 


On  démontre,  de  la  même  manière,  que  si  l'on  pose,  plus  généralement, 


„-HQ»  =  f    - 


n 

1 

-t-  27 

n 
1 

+  yf 

n 
3 

»T 


on  a 


Qr    °°  )  = 7  2     ^ 

?•    -4-    1    S  îr+* 

Cela  étant,  lorsque  la  propriété  à  laquelle  doit  satisfaire  la  fraction  —  est 
une  propriété  du  plus  grand  nombre  entier  qu'elle  renferme,  il  est  aisé 
d'exprimer  p  au  moyen  de  la  fonction  Q,  en  laissant  à  celle-ci  toute  sa  géné- 
ralité. En  effet,  si,  du  système  Q,  on  exclut  zéro,  on  peut  écrire,  en  premier 
lieu,  5F2  =  0  ;  puis  : 


2 


Q(i)  —  Q(i—l) 


SL1H  L'ETUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMETIQUES.  7 

Donc 

IIÛ(I)       Q(g)       Q(3)        Û(4)  ) 

*        4  1      1  3  6  10  ( 

En  d'autres  termes,  si  le  système  a  est  constitué  par  les  nombres 

«,,  «,,  «8,  !<4,  M,  ... . 

on  a 

•r       2-f  i/,(»,-t- 1) 

De  même,  dans  le  cas  où  l'on  prend  au  hasard  trois  nombres  entiers  et 
Ton  en  divise  un  par  la  somme  des  deux  autres,  on  a  d'abord  fa  =  #3  =  0; 
puis  : 

fl~ rf/ii^Ui,fU('")"U(^')- 


Enfin  : 

1    (3û(i)       5Û(2)       712(5)        9Û(4)  i 

*^       24|     t2  3'  6*  I0S  ( 

Par  exemple,  si  a  est  le  système  des  nombres  impairs,  on  a 

B  =  -  \^  î -^—  =  —  =  0,13707... 

Telle  est  la  probabilité  que  le  plus  grand  nombre  entier  contenu  dans  le 
quotient  d'un  entier,  pris  au  hasard,  par  la  somme  de  deux  autres  entiers, 
pris  au  hasard,  est  impair.  Plus  généralement,  si 


x= 
on  a 


B  =  ±fj±__L_|. 

Lorsque  la  fonction  X  est  symétrique  par  rapport  à  ses  variables,  il  est 
clair  que 

.ff,  =  JFs  =  tf3  =  •••  =  #.»  =  £• 


S  SUR  L'ETUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMÉTIQUES. 

Si,  par  exemple,  la  fonction  dont  il  s'agit  est  le  plus  grand  commun  divi- 
seur des  nombres  xs,  a?a,  x7„ ,  xm,  il  suffit  de  considérer  la  somme 

<r,{n)=  2û(»i3r„*3,..    ,xj 

Soit  u(x)  une  fonction  telle  cpie,  si  Ton  appelle  a,  b,  c, tous  les 

diviseurs  de  n,  on  ail  toujours 

a(a)  -+-  a[b)  ■+-  <u(c)  -4   •  •  •  =  û(m). 

Il  est  clair  que  «(a)  entre  dans  a, (m)  autant  de  fois  qu'il  est  possible  de 

trouver,  pour  x,,  x-, ,  xm,  des  valeurs  divisibles  par  a,  non  supérieures 

à  n.  Il  y  a,  pour  chaque  variable,  -  de  ces  valeurs.  Conséquemment,  si  l'on 
pose  en  général, 

o>(a)         a(6)         a(c) 


hr  ,,  -  =  ^K 


on  a 


»)  =  J  "        »(o)  =  n-«Û..,(n) 


puis 


Or,  nous  avons  démontré,  ailleurs,  que  Ton  a 


Par  conséquent, 


,  »(i)     »(a)     «(5) 


En  d'autres  termes  : 


iiii 
1        i        i        ï~ 

1 H 1 

lm       2™        3"'       V" 


SUR  L'ÉTUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMETIQUES.  0 

Il  esl  inutile,  pensons-nous,  de  multiplier  les  exemples.  Appelons  seule- 
ment l'attention  des  géomètres  sur  le  rôle  important  que  ces  fondions 
indicatrices  Q  jouent  dans  l'étude  des  faits  arithmétiques.  On  peut  étendre 
leur  signification  en  supposant  qu'elles  prennent  des  formes  différentes 
suivant  que  la  variable  appartient  à  tel  ou  tel  système  de  nombres.  Si  le 
produit  de  deux  termes  quelconques  de  Q  appartient  à  L>,  tandis  que  le 
produit  d'un  terme  de  il  par  un  terme  extérieur  à  Q  est  aussi  extérieur  à  ce 
système,  nous  disons  que  12  est  un  groupe.  Il  faut  distinguer  le  groupe  ouvert 
du  groupe  fermé,  suivant  que  le  produit  de  deux  termes  extérieurs  est  tou- 
jours intérieur  ou  toujours  extérieur  au  groupe  considéré.  Tout  autre 
groupe  est  mixte,  et  son  ouverture  est  mesurée  par  la  probabilité  que  le 
produit  de  deux  termes  extérieurs,  pris  au  hasard,  appartienne  au  groupe. 
Il  est  possible  que  des  distinctions  semblables  trouvent  leur  utilité  dans  la 
théorie  des  substitutions  :  bornons-nous  à  observer,  ici,  que  l'on  a  un 
exemple  remarquable  de  groupe  ouvert  dans  le  groupe  alterné.  On  verra, 
dans  d'autres  recherches,  qu'il  est  souvent  utile  de  faire  en  sorte  que  la 
fonction  indicatrice  d'un  groupe  soit  douée  de  la  propriété 

Q{x)Q(y)  =  Q(xy). 

Alors,  si  Q(x)  esl  susceptible  des  valeurs  a  ou  ,5,  suivant  (pie  le  nombre  r 
est  intérieur  ou  extérieur  au  groupe,  on  a  d'abord,  par  définition,  a  =  a, 
«/3  =  /3,  d'où  a=\.  En  outre,  on  doit  avoir  aussi  (?  =  a  ou  /52=/5,  suivant 
que  le  groupe  est  ouvert  ou  fermé.  Il  en  résulte  /S  =  —  I,  dans  le  premier 
cas,  et  ,5  =  0  dans  le  second.  Ainsi,  la  fonction  indicatrice  d'un  groupe  fermé 
est  1  ou  0,  suivant  que  la  variable  esl  intérieure  ou  extérieure  au  groupe  : 
pour  un  groupe  ouvert,  la  fonction  indicatrice  prend  respectivement  les 
valeurs  -f-  4  ou  — -4,  dans  les  mêmes  circonstances.  Dans  le  système  des 
quantités  réelles,  les  quantités  positives  constituent  un  groupe  ouvert.  Dans 
le  système  des  nombres  entiers,  les  produits  de  facteurs  premiers,  égaux  ou 
inégaux,  en  nombre  pair,  forment  aussi  un  groupe  ouvert  :  les  carrés 
forment  un  groupe  mixte  ;  les  nombres  impairs,  les  puissances  successives 
d'un  nombre  premier  quelconque,  etc.,  forment  autant  de  groupes  fermés. 
Tome  XLV1I.  2 


10  SUR  L'ÉTUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMÉTIQUES. 

Nous  avons  ainsi  des  exemples  de  toutes  les  espèces  de  groupes.  Enfin, 
remarquons  que  les  nombres  communs  à  deux  groupes  constituent  un  nou- 
veau groupe  :  si  les  deux  groupes  sont  fermés,  tel  est  aussi  le  groupe 
commun.  Ces  systèmes  particuliers  de  nombres  jouissent  de  propriétés  spé- 
ciales, que  nous  nous  promettons  d'examiner,  avec  plus  de  soin,  dans  une 
future  communication. 

Voici,  cependant,  une  propriété  caractéristique  des  groupes  fermés,  qui 
mérite  d'être  immédiatement  signalée  :  «  Pour  qu'un  groupe  de  nombres 
soit  fermé,  dans  le  système  des  nombres  entiers,  il  faut  et  il  suffit  qu'il  ren- 
ferme les  diviseurs  de  chacun  de  ses  éléments  ».  —  La  démonstration  est 
aisée.  Cela  étant,  si  l'on  s'appuie  sur  les  résultats  de  notre  NoteV/</onw  a 
(aluni  determinanti  aritmetici,  publiée  dans  les  Comptes  rendus  de  l'Aca- 
démie des  Lincei  (4885,  p.  709),  et  si  l'on  représente  par  u\  h.,,  u-,  ...  les 
éléments  du  groupe,  préalablement  rangés  par  ordre  de  grandeur  croissante, 
on  peut  écrire 

F(«.,  ",)i,  =  /'(«.)  A»'*)  Ai «.-.i  ■•■/("„), 

où  le  premier  membre  représente  le  déterminant,  de  degré  n,  dont  l'élément 
général,  aux  indices  i  et  /,  est  une  fonction  F  du  plus  grand  commun  divi- 
seur de  u,  et  u3.  En  outre,  on  suppose  que  l'on  ait  toujours 

f(a)  +f(b)+  /•(<;)+•••  =  F  (n). 

Par  exemple, 

l(«..  «j)\„  =  f(ul)f(ut)f(uz)...  .(II,,). 

ce  qui  généralise  un  théorème  de  Smith. 

Pour  le  moment,  nous  laisserons  de  côté  ces  questions,  et  nous  nous 
attacherons  plus  particulièrement  à  montrer  comment  les  notions  de  fréquence 
cl  de  fonction  indicatrice  peuvent  être  utilisées  dans  l'étude  des  événements 
arithmétiques.  Supposons,  pour  fixer  les  idées,  que  le  nombre  X  soit  uni- 
quement susceptible  de  valeurs  réelles,  positives,  et  qu'il  puisse  toujours 
différer,  aussi  peu  qu'on  le  désire,  d'une  valeur  positive  quelconque. 
Désignons  par  3$(x)  la  densité  des  nombres  X  autour  de  la  valeur  x  :  c'est 


SUR  L'ÉTUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMETIQUES.  Il 

la  facilité  avec  laquelle  cette  valeur  peut  se  présenter.  En  d'autres  termes, 
^{x)dx  représente  la  probabilité  que  le  nombre  X  soit  compris  entre  x  et 
x  +  dx,  de  sorte  que 

f*  ®(x)dx=\. 

o 

Cela  étant,  si  une  fonction  f  de  la  quantité  X  admet  une  valeur  moyenne 
constante,  cette  valeur  est  évidemment  donnée  par  l'égalité  moyenne 

f(X)=f*f(x)H>(x)dx. 

0 

Le  calcul  des  valeurs  moyennes  exige  donc  que  l'on  procède,  avant  tout, 
au  calcul  de  la  densité.  Cette  évaluation  ne  présente  pas  de  difficultés;  car, 
si  Ton  conçoit  que  le  système  ii  soit  constitué  par  les  valeurs  possibles  de  X, 
comprises  entre  x  et  x  4-  dx,  la  probabilité  "®(%)dx  que  X  soit  contenu  dans 
cet  intervalle  se  calcule  aisément  en  appliquant  le  principe  (1). 

Des  exemples  remarquables  ont  été  donnés  dans  les  Excursions  arith- 
métiques. Nous  citerons,  en  particulier,  celui  qui  répond  à  l'hypothèse 


r2 


Alors,  si  x  est  compris  entre  zéro  et  l'unité,  il  est  évident  que 

f,  =  o,    f,  =  dx, 


et,  par  suite, 


®(*)=i- 


Si  x  surpasse  l'unité,  on  a  5^  =  0,  et  l'on  calcule  jf,  en  posant,  pour  » 
indéfiniment  grand, 


M  II 

—  =  x  +  dx,      . : 

i  i  -+-  r 


12  SUR  L'ETUDE  DES  EVENEMENTS  ARITHMÉTIQUES. 

d'où 

r        1  1  (/.« 

&  =  -= T=— • 

n       x       x  ■+■  dx       x 

Par  conséquent, 

1 

La   formule   générale,    qui  donne  les  valeurs  moyennes  des  fonctions 
de  — ,  est  donc 

m=\flf{x)dx^-fmMdx. 

o  i 

On  peut  lui  donner  la  forme  que  voici  : 

f^-l./t\f{X)+f(x)\lU'- 

0 

mais  il  est  souvent  utile  de  la  laisser  soiis  la  première  forme.  Il  est  aisé  d'en 
déduire  les  formules  particulières  obtenues  plus  haut. 
De  même,  si  Ton  fait 


x, 

jx,,  *t,X-A  = 


X«  H—  ■( '* 


on  trouve,  pour  x  inférieur  à  -2, 


f.=0,     Jfa  =  ^3=-rfx, 


tandis  que,  pour  x  supérieur  à  l'unité,  on  a 


SUK  L'ÉTUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMÉTIQUES. 


i3 


Enfin,  si  x  est  compris  entre  -x  et  1, 


l\  tlx  I—  X* 


H  en  résulte 


15  (x)  = 


1 

1 

pour 

x<  - 

-   2 

1 

x*~ 

1 

1 

5 

» 

1 

2  <      = 

i 

• 

» 

1  <  x. 

Conséquemment 


z"1  4       z^1  /"(x)  1       y00  tïx) 


Si,  par  exemple,  on  fait 


on  trouve  l'égalité  moyenne 


f(x)  =  x  —  [x], 


AX)  =  log2-g+lj  = 


Lorsque  f(x)  est  une  fonction  indicatrice,  les  formules  précédentes  servent 
à  résoudre  des  questions  de  probabilités.  Dans  tous  les  cas,  ces  formules 
sont  très  utiles  pour  étudier  la  distribution  d'un  système  de  nombres  dans 
un  autre  système.  Si  l'on  parvenait  à  imaginer  un  système  convenable,  par 
rapport  auquel  la  distribution  des  nombres  premiers  fût  aisée  à  étudier,  et  si 
la  répartition  des  nombres  du  système  auxiliaire,  relativement  au  système 
des  nombres  entiers,  pouvait  être  étudiée  par  les  formules  précédentes,  il 
est  clair  que  l'on  arriverait  à  résoudre,  au   moyen  de  ces  formules,  des 


U  SUR  L'ÉTUDE  DES  ÉVÉNEMENTS  ARITHMÉTIQUES 

questions  de  la  plus  haute  importance.  Pour  le  moment,  nous  n'avons  su 
rien  tenter  dans  celte  voie,  et  nous  sommes  obligé  de  joindre  une  nouvelle 
recherche  infructueuse  à  nos  travaux  antérieurs.  Comme  autant  de  fragments 
épars  d'un  seul  miroir,  ils  réfléchissent  une  même  lumière,  et  il  n'est  pas 
impossible  que  cette  lumière  parvienne  un  jour  à  dissiper  une  partie  des 
ténèbres  qui  entourent  la  mystérieuse  science  des  nombres. 


I    11  I   I  lillll    II    II     ll'li    :'     I    II,,,,, 

3  2044  093  258   127 


Date  Due 


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