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Full text of "Mémoires de la Société royale des sciences de Liège"

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MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY 


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DÉPOTS : < 
PARIS, BERLIN , Ge 
“chez Herwanx, libraire, chez Frixpcinper u. Sohn 
rue de la Sorbonne , 6. Karlstrasse, 11. 


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; DES SCIENCES 


MÉMOIRES 


DE LA 


SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES 
DE LIÈGE 


Nec temere, nec timide. 


TROISIÈME SÉRIE 


TOME X 


DEÉPOTS : 


LONDRES, PARIS, BERLIN , 
chez Wirriams et Noneate, chez Herman, libraire, chez Frispcänper u. Sohn, 
Henrietta Str., 14. rue de la Sorbonne, 6. Karistrasse, 11. 
BRUXELLES 


HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE 


Rue de Louvain, 112 


1914 


2. 
. Observation sur le problème de la division d’un hémisphère 


10. 


TABLE 


MÉMOIRES CONTENUS DANS LE TOME X. 


. Étude optique des cristaux de duleine et de saccharine en 


vue de leur recherche dans la bière, par ARTHUR ABRAHAN. 


Sur certains groupes de trois cercles coaxiaux, par J. NEUBERG. 


en deux parties équivalentes par un plan parallèle à sa base, 
par G. CESARO. 


. Développements asymptotiques dans les équations différen- 


tielles linéaires à paramètre variable (errata et addenda), par 
Pauz NoaïLLon. 


. Sur les équicentres de deux systèmes de n points, par 


J. NEUSERG. 
Sur les carrés panmagiques, par EbouARD BARBETTE. 


. Carré magique du 16% ordre à symétrie complète, par 


EpouArD BARBETTE. 


. Sur la compensation des angles d’un quadrilatère, par 


M. KRAÏTCHIK. 


Les actions pondéromotrices des corps électrisés, par 
S. PIENKOWSKI. 


Coup d'œil sur les méthodes employées pour déterminer la 


rigidité du globe, par HENRY JANKE. 


LISTE 


DES 


MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 


QUIN 1914). 


PMLUrTE à Ù : 


Président, MM. J. Neurerc. 
Vice- Président, H. Micueers. 
Secrétaire général, Cu LE PAIGE, 
Trésorier-Bibliothecaire, J. Famon. 


Membres effectifs. 


1878 LE Pace, C., administrateur inspecteur de l’université, 
membre de l’Académie royale de Belgique. 


1879 JorissEN, A., professeur à l’université, membre de l’Aca- 
démie royale de Belgique. 

1880 Neusere, J., professeur émérite à l’université, membre 
de l'Académie royale de Belgique. 


1884 Deruyrs, J., professeur à l’université, membre de l'Aca- 
démie royale de Belgique. 


1884 


1885 


1887 


[890 


1897 


1898 


1900 


1902 


1906 
1909 


1912 


ETvmn:) 

Uracus, P., docteur en sciences, répétiteur émérite à 
l'université. 

Gravis, AÀ., professeur à l’université, membre de l’Aca- 
démie royale de Belgique. 

Lonesr, M., professeur à l’université, membre de lAca- 
démie royale de Belgique. 

De H&gen, P., professeur à l’université, membre de 
l’Académie royale de Belgique. 


Beaurain, J., docteur en seiences, ingénieur en chef 


au corps des mines. 


Cesäro, G., professeur à l’université, membre de l’Aca- 
démie royale de Belgique. 


MicueeLs, H., docteur en sciences, professeur à l’Athénée 
royal de Liège. 


Hugerr, H., professeur à l’université, ingénieur en chef 
au corps des mines. 


Lonay, H., docteur en sciences, chargé de cours à l'École 
spéciale de commerce annexée à l’université. 
$ 


DEnazu, M., docteur en sciences, chargé de cours 
à l'université. 


FarRon, J., docteur en sciences, chargé de cours 
à l'université. 


ABRAHAM, À., docteur en sciences, répétiteur à l’université. 


GoB, A., professeur de mathématiques à l'Athénée royal 
de Liége. 


JANNE, H., docteur en sciences, répétiteur à l’université. 


Daumas, D., docteur en ‘sciences, chargé de cours à 
l'université. 


Membres correspondants. 
I. — Sciences physiques et mathématiques. 


1867 Barnarp, président de l'École des mines, à New-York. 


1871 Masrers, MaxweLz T., membre de la Société royale, 
à Londres. 


1875 Dargoux, G., membre de l’Institut, à Paris. 


1875 Mawsiow, P., professeur émérite à l’université de Gand, 
membre de l’Académie royale de Belgique. 


DEWALQUE, Fr., professeur à l’université de Louvain. 


1876 Bazrour, Th. G. H., membre de la Société royale, à 
Londres. 


1377 TissanDiER, Gaston, rédacteur du journal la Nature, 
à Paris. 


1879 CzusEr, professeur, à Prague. 
1881 SÉBERT, à Paris. 


ANGor, À., directeur du bureau central météorologique de 
France, à Paris. 
Quincke, professeur à l’université d'Heidelberg. 


LAISANT , C.-A., à Paris. 


1883 Mirrac-LerrLer, G., professeur à l’université de Stock- 
holm. 


1885 


1885 


1887 


1888 


1898 


1902 


190% 


1905 
1909 


1912 


(x) 

Gouès TeixEIRA, F., directeur de l’Académie polytech- 

nique de Porto. 
Scaur, Fréd., professeur à l’université de Dorpat. 
PICQUET, répéuteur à l'École polytechnique, à Paris. 
VANËGEK, J. S., professeur, à Jicin (Bohème). 
Guccra, professeur à l'université de Palerme. 
Paazzow, directeur de l'École technique de Berlin. 


OcacxE (Maurice D’), professeur à l'Ecole des ponts et 
chaussées, à Paris. 
KorTEWEG, D.-J., professeur à l'université d'Amsterdam. 


Lampe, Em., directeur du Jahrbuch über die Fortschritte 
der Mathematik, professeur à Berlin. 


Maraias, Em., professeur à l’université de Toulouse. 
BrocarD, H., ancien officier du génie, à Bar-le-Duc. 


VersLuys, W.-A., docteur en sciences, professeur à l'École 
polytechnique de Delft. 


Lerca, Math., professeur à l’université de Brünn. 
SCHÔNFLIESS, professeur à l'université de Kœnigsberg. 
Meyer, Franz, professeur à l’université de Kænigsberg. 
W. KaPrrTeyn, professeur à l’université d'Utrecht. 

Trauge, professeur, à Charlottenbourg. 

HATON DE La GOUPILLIÈRE, membre de l’Institut, à Paris. 
DicksTEIN, S., professeur à Varsovie, 

Lesow, E., professeur agrégé de l’université, à Paris. 


Mau er, E., docteur ès sciences mathématiques, à Bourg- 
la-Reine. 


PicarD, E., membre de l'Institut, à Paris 


(x) 


1912 Pamncevé, P., membre de l'Institut, à Paris. 


DE LA VALLée Poussin, Ch., professeur à l’université 
de Louvain, membre de l’Académie royale de 


Belgique. 
Demouuix, À., professeur à l’université de Gand, membre 
de l'Académie royale de Belgique. 


1914 Servais, CI. professeur à l’université de Gand. 


II. — Sciences naturelles. 


1854 Drouër, H., naturaliste, à Dijon. 


1864 THomson, J., membre de la Société entomologique de 
France, à Paris. 


1866 RopriGuez, directeur du Musée zoologique de Guaté- 
mala. 


1867 GosseLer, J., professeur à la faculté des sciences de Lille. 


RaDoszkoFFski, président de la Société entomologique 
de Saint-Pétersbourg. 


1870 Mazaise, C., professeur émérite à l’Institut agronomique 
de Gembloux. 


1871 CaPELLINI (commandeur G.), professeur de géologie à 
l’université de Bologne, recteur de l’université. 


1875 DE Carvazno (Pedro Alphonso), docteur en médecine, 
directeur de l'Hôpital de la Miséricorde, à Rio 


de Janeiro. 
Moreno, F. P., paléontologiste, à Buenos-Ayres. 
ARESCHOUG, professeur à l'université de Lund. 


1874 WaLDEyer, professeur à l’université de Berlin. 


1875 


1876 


1877 


1878 


1879 


1881 


1885 
1884 
1898 


1904 


( xn ) 
Ray-LankEsTER, directeur du Britisch Museum (Natural 
history). 
PackarD, professeur à l’université de Salem. 


Bazrour, |. B., professeur de botanique à l’université, 
à Oxford. 


Mac LacHLan, Rob., membre de la Société entomologique, 
à Londres. 


HerrwiG, R., professeur à l'université de Munich. 
BronGniarT, Charles, à Paris. 

WerrerBy, professeur à l’université de Cincinnati. 
Bozivar, L, professeur, à Madrid. 


RiTSEMA, conservateur au Musée royal d'histoire naturelle, 
à Leyde. 


TaramELLI (commandeur), professeur à l’université de 
Pavie, recteur de l’université. 


GESTRO, D' R., conservateur au Musée d'histoire naturelle 
de Gênes. 


Sazvapori (comte Th.), professeur à l’université de Turin. 
Huzz, Edward, directeur du Geological Survey d'Irlande. 
TRINCHESE, professeur à l’université de Naples. 


BERTRAND, C.-E., professeur de botanique à la Faculté des 
sciences de Lille. 


BLANCHARD, Raphaël, professeur à la faculté de médecine, 
à Paris. 

Barrois, C., professeur à l’université de Lille, membre 
de l'Institut. 

BouLe, Marcellin, professeur au Museum, à Paris. 


OEnLerT, D., conservateur du Musée de Laval (Mayenne). 


( xt ) 


1904 Porrtis, A., professeur à l'université de Rome. 
von KOENEN, A., professeur à l’université de Gœttingen. 
DE LorioL, P., géologue, à Fontenex. 


GRAND'Eury, F., ingénieur, à Saint-Etienne, correspon- 
dant de l'Institut. 


DE ROUVILLE, P., doyen honoraire, à Montpellier. 


LISTE 


DES 


SOCIÊTÉS SAVANTES, REVUES, ET. 


AVEC LESQUELLES 
LA SOCIÈTÉ DES SCIENCES DE LIÈGE 
échange ses publications. 


+ 


BELGIQUE. 


Bruxelles. Académie royale des sciences, des lettres et des 
beaux-arts de Belgique. 
Observatoire royal. 
Société entomologique de Belgique. 
Société malacologique de Belgique. 
Société royale belge de géographie. 
Musée royal d'histoire naturelle. 
Société royale belge de botanique. 
Société belge de microscopie. 


Liége. — Société géologique. 
Association des élèves des Écoles spéciales. 


Mons. Sociélé des sciences, des lettres et des beaux-arts du 
Hainaut. 
Gand. — Mathesis, directeurs : MM. P. Mansion et J. NEUBERG. 
ALLEMAGNE. 
Berlin. — ÆXônigliche Akademie der Wissenschaften. 


Deutsche geologische Gesellschaft. 

Entomologischer Verein. 

Jahrbuch über die Fortschritte der Mathematik, directeur : 
M. Laure (Kurfürstenstr., 159). 

Deutsche entomologische Gesellschaft. 


( 2vr.) 


Bonn. — Vaturhistorischer Verein der preussischen Rheinlande 
und Westphalens. 
Breslau. — Schlesische Gesellschaft für vaterländische Cultur. 


Colmar. — Socièlé d'histoire naturelle. 


Erlangen. — Physikalisch-medicinische Societät. 


Franefort. — Senckenbergische naturwissenschaftliche Gesell- 


schaft. 


Vaturforschende Gesellschaft. 


Oberhessische Gesellschaft für Natur- und Heilkunde 


Fribourg. 


Giessen. 


Gôrlitz. — Vaturforschende Gesellschaft. 
Oberlausitzische Gesellschaft der Wissenschaften. 


Gôttingue. — Xünigliche Gesellschaft der Wissenschaften und 
Georg-August-Universiutät. 
Halle. — Vaturforschende Gesellschuft. 
Kaïserliche Leopoldinisch-Carolinische deutsche Akademie 
der Naturforscher. 


Kiel. — Vaturwissenschaftlicher Verein. 


Kônigsherg. Kôünigliche physikalisch-ükonomische Gesell- 


scha/t. 
Landshut. 


Botanischer Verein. 

Naturforschende Gesellschaft. 
Magdebourg. — Museum für Natlur und Heimatkunde 
Metz. 


Munich. — Xünigliche bayerische Akudemie der Wissenschaften. 
Künigliche Sternwarte. 


Leipzig. 


Académie des lettres, sciences, arts et agriculture. 


Munster. — West/älischer Provincial-Verein für Wissenscha/ften 
und Kunst. 


Offenbach. — Offenbacher Verein für Naturkunde. 

Stuttgart. Verein für vaterländische Naturkunde in Wür- 
temberg. 

Wiesbaden. — Vassauischer Verein für Naturkunde. 

Wurzbourg. — Physikalisch-medicinische Gesellschaft inWürz- 
burg. 

Zwickau. — Verein für Naturkunde. 


( xvn ) 


AUTRICHE-HONGRIE. 


Agram. — Académie Sudo-Sluve des sciences. 


Cracovie. — Académie des sciences. 


Hermannstadt. — Siebenbürgischer Verein für Naturwissen- 
schaften. 
 Innspruck. — Vaturwissenschaftlich-medicinischer Verein. 


Prague. — Xôüniglich bühmische Gesellschaft der Wissenschaften. 
Kaiserlich-Künigliche Sternwarte. 
Ceske Akademie Cisare Frantiska Josepha. 


Vienne. — ÂXaiserliche Akademie der Wissenschaften. 
Kaiserlich-Künigliche zoologisch-botanische Gesellschaft. 
Kaiserlich-Künigliche geologische Reichsanstalt. 
Monatshefte für Mathematik und Physik, rédacteurs : 

MM. Escaerica et VWIRTINGER. 


DANEMARK. 


Copenhague. — 7idskrift for Mathematik : D' Juez et Fouo- 
BERG (Romersgade, 9). 
Académie royule des sciences. 


ESPAGNE. 


Madrid. — Real Academia de Ciencias. 


FRANCE. 


Agen. — Société d'agriculture, sciences et arts. 
Béziers. — Société d'étude des sciences naturelles. 


Bordeaux. — Académie des sciences, belles-lettres et arts. 
Société linnéenne. 
Société des sciences physiques et naturelles. 


Caen. —— Société linnéenne de Normandie. 


Cherbourg. — Société des sciences naturelles. 


Dijon. — Académie des sciences. 


{ xvin) 


Lille. — Société des sciences, de l’agriculture et des arts. 
Université. 
Lyon. — Académie des sciences, des belles-lettres et des 
arts (Palais des Arts), 
Société d'agriculture. 
Société linnéenne. 
Universite. 


Faculté des Sciences. 


Marseille. 

Montpellier. — Académie des sciences et lettres. 

Société des sciences (ancienne Société des sciences natu- 
relles de Strasbourg). 

Wantes. — Société des sciences naturelles de l’Ouest de la France. 


Naney. 


Paris. — Sociélé philomatique. 

Muséum d'histoire naturelle. 

Sociélé mathématique de France. 

Ecole polytechnique. 

L'intermédiaire des mathématiciens, M. LaisaxT (quai des 

Augustins, 5). | 

oucn. — Société des amis des sciences nalurelles. 

Académie des sciences. 


Toulouse. Académie des sciences. 
Faculté des Sciences. 


Troyes. — Société académique de l’Aube. 


GRANDE-BRETAGNE ET IRLANDE 


Cambridge. — Philosophical Society. 


Dublin. — Royal Irish Academy. 
Royal Society. 


Édimbourg. — Geological Society. 
Mathematical Society. 


Glasgow. — Vairral history Society. 
Philosophical Society. 


Geological Society. 


Londres. 
Linnean Society. 
Royal Society. 


Manchester. — Litlerary and philosophical Society. 


E'MIX: à) 


ITALIE. 


Bologne. — 4ccademia delle Scienze (classe des sciences physiques 
et mathématiques). 
Accademia delle Scienze (classe des sciences morales). 


‘atane. — Accademia gioenia di Scienze naturali. 
Florence. — /nstitul supérieur. 
Gênes. — Reule Universila. 


Modène. Societa dei naturalisti. 


Milan, — fieale istituto lombardo di Scienze e Lettere. 
Societa lombarda di Scienze mediche e biologiche. 
Naples. — Societa Reale. 
Palerme. — Societa di Scienze naturali ed economiche, Regia 
Universiti. 
Circolo matematico. 
Pise. — Societa di scienze naturali. 
Nuovo Cimento, rédacteurs : MM. Feuicr, BATELLI et VOLTERRA. 
Portici., — Reule scuola superiore die agricultura. 
Rome. — Reale Accademia dei Lincei. 
Accademia pontificia de” Nuovi Lincei. 
R. Comitato geologico d'Italia. 
Société italienne pour l'avancement des Sciences. 


Turin. — Reale Academia delle Scienze. 


LUXEMBOURG. 


Luxembourg. — Znstitut royal Grand-Ducal, section des sciences 
naturelles et mathématiques. 
Société des naturalistes luxembourgeots. 


NÉERLANDE. 


Aumsterdam. — Xoninklijke Academie van wetenschappen. 
Société mathématique. 


Delft. — Académie technique. 
Harlem, — Société hollandaise des sciences. 
Musée Teyler. 
Rotterdam. — Bataafsch Genootschap der proefondervindelijke 
wijsbegeerte. 


( XX } 
NORWÈGE. 
Bergen. — Museum. 
Christiania. Kongelige Frederiks Universitet. 


Videnskabs Selskabst. 
Gôteborg. — Xongl. Vetenskaps och Vitterhetssamhälle. 
Stavanger. — Museum. 


K. Norske Videnskabers Selskabs. 


Throndhjem. 


PORTUG Ai. 
Lisbonne. — Académie des sciences. 
Porto. — Académie polytechnique, directeur : M. Gomès TeixEtRA 
« 
RUSSIE. 
Helsingfors. — Société des sciences de Finlande. 
Kazan. — Société physico-mathématique. 


Kharkoff. 


Kischinewv. — Société des naturalistes de Bessarubie. 


Sociélé mathématique. 


Juriew. — Universile. 


Moscou. — Société impériale des naturalistes. 


Saint-Pétershourg. — Académie impériale des sciences. 
Archives des sciences biologiques. 
Société d'archéologie et de numismatique. 
Société entomologique. 


Varsovie, — Wiadomosci matematyczne. 


SUÈDE. 


Stockholm. — Académie royale des Sciences. 
Entomologiska [üreningen, 94, Drottninggatan. 
Acta mathematica, rédacteur : M. MiTraG-LerFLer. 


Upsal. — Société royale des Sciences. 


{ XXI ) 


SUISSE. 


Berne. — Vatur/crschende Gesellschaft. 
Société helvétique des sciences naturelles. 


Genève. — L'enseignement mathématique, directeurs : MM. Feur 
et LAISANT. 

Neuchâtel. — Société des sciences naturelles. 

Zurich. — Vaturforschende Gesellschaft. 


AMÉRIQUE. 
ÉTATS-UNIS. 


Arbor (Mich). — University of Michigan (Library) 
Austin. 


Texas Academy of sciences. 


Baltimore. — American Journal of mathematics. Johns Hopkins 
University.) 
Berkeley (Col.) — University of California (Press). 


Boston. — American Academy of arts and sciences. 
Society of natural History. 


Cambridge (Mass). — Museum of comparative Zoology. 
Chicago. — Field Museum of natural history. 


Cincinnati (0.) — American association for the advancement 
of sciences. 


Cold Spring Harbor (N.Y.). — Carnegie Institution (station 
{or experimentale evolution ; directeur : M C. B. Davenport). 


Colorado. — Colorado College (bureau des publications), 


Des Moines (lowa). — Geological Survey. 


Lawrence (Kan). 
Lincoln (Neb.). — University of Nebraska. 


Madison. — Wisconsin Academy of sciences, letters and arts. 
Geological Survey. 


The Kansas University. 


New-Haven. — Connecticut Academy of arts and sciences. 


( XXI ) 


New-York. — Academy of sciences. 
Museum of natural history. 
American Mathematical Society. 


Philadelphie. — Academy of natural sciences. 
American philosophical Society. 
Wagner free Institute of sciences. 
Portland. — Vatural History Society. 
Rochester. — Academy of sciences. 


Saint-Louis (Mo). — Botanical Garden. 
Salem. — Essex Institute. 
San-Franeisco. — Cali/ornian Academy of sciences. 
Urbana (11l.). — University of Illinois library. 
Washington. — Smithsonian Institution. 

Bureau of ethnology. 


CANADA. 


Halifax. — Vova Scotian Institute of natural Science. 
Ottawa. — Geological Survey of Canada. 


Toronto. — Canadian Institute. 


CHILI. 


Santiago. — Société scientifique du Chili. 


MEXIQUE. 


Merida. — Observatoire. 
Mexico. — Société Antonio Alzate. |, 
Observatoire météorologique central. 


Tacubaya. Observatoire national. 


RÉPUBLIQUE ARGENTINE. 


Buenos-Ayres. — Universidad. 


CXXUIT 


URUGUAY. 


Montevideo. — Museo «le historia natural. 


ASIE. 


. INDES ANGLAISES. 


Calcutta. — Asiatic Society of Bengal. 
INDES HOLLANDAISES. 
Batavia. — Æoninklijke naluurkundige vereeniging in Neder- 


landsch Indië. 
Koninklijke magnétisch en météorologisch Observatorium. 


SIBÉRIE. 


Irkutsk. Ostsibirische Abtheilung der K. Russischen geogru- 
phischen Gesellschaft. 


AUSTRALIE. 


Adelaïde. — Royal Society of South Australia. 
Hobart-Town, — Tusmania society of natural sciences, 
Melbourne. — Observatoire. 

Sydney. — Australian Association [or adrancement of science 


Linnean Society. 
Royal Society of New South Wales. 


ÉTUDE OPTIQUE 


RISAUX DE DULINE ET DE SACUARI\E 


DE LEUR RECHERCHE DANS LA BIÈRE 


Arthur ABRAHAM 
ÉPÉTITEUR A L'UNIVERSITÉ DE LIÉ 


ÉTUDE OPTIQUE 


DES 


CRISTAUX DE DULCINE ET DE MACCIIARINI 


EN VUE 


DE LEUR RECHERCHE DANS LA BIÈRE 


|. — Dulcine. 


La duleine se présente en petits cristaux blancs lamellaires 
qui, examinés au microscope, se montrent sous deux aspects 
différents : en petites lamelles rectangulaires ou en aiguilles 
assez allongées et aplaties. 


PREMIER TYPE. — Sous la forme de minces lamelles rectan- 
gulaires, ces cristaux peuvent atteindre 3 à 4 centièmes de 
millimètre de large sur 6 à 8 de long; ils montrent, en lumière 
parallèle et nicols croisés, une teinte de polarisation basse, 
qui, dans la plupart des cas, par superposition du mica quart 
d'onde, monte au jaune de premier ordre ou descend à la 
compensation. 

Les axes de l’ellipse de section sont dirigés suivant les côtés 
du rectangle et la superposition du mica quart d'onde indique 
que l'allongement est positif. 


(4) 


En lumière convergente, on voit les deux branches hyper- 
boliques (sans lemniscates) caractéristiques des biaxes, branches 
qui montrent le plan des axes optiques perpendiculaire à la 
direction d’allongement. 


BIRÉFRINGENCE. — 1" lamelle : R — 16,5; e — 2,1, X — 8,3 
2e ]amelle : R = 18,6; e — 2,2, X —8 
3° lamelle : R — 15,6; e — 2,1, X — 7,4 


En raison des difficultés que l’on éprouve à déterminer 
avec exactitude des épaisseurs aussi faibles par la double mise 
au point, on peut évaluer la biréfringence de ces lamelles très 
approximativement à 8. 

De ces différentes considérations, on peut donner à ces 


lamelles l’orientation optique représentée par la figure 1 ci- 
contre et les définir comme suit : 

Lamelles rectangulaires blanches, optiquement orthorhombiques, 
teinte de polarisation basse, allongement positif, plan des axes 
optiques perpendiculaire à la direction d'allongement, biréfrin- 
gence 8. 


(9) 


SECOND TyrE. — Cette seconde espèce de cristaux de dulcine 
se présente en aiguilles aplaties, formées par la superposition 
de minces lamelles soudées par leur plan d’aplatissement. Les 
extrémités en sont toujours brisées, ce qui ne permel pas 
d’assigner une dimension précise à la longueur des aiguilles. 
La largeur ne dépasse que rarement 10 à 12 centièmes de 
millimètre. 

Vues sur la tranche, ces aiguilles sont striées longitudinale- 
ment; ces stries sont les traces des plans de jonction des 
_ lamelles. Dans cette position, aucune détermination optique 
n’est possible. 

Vues à plat, les aiguilles sont striées transversalement; ces 
stries, différentes des précédentes, sont les traces suivant 
lesquelles plusieurs plages d’une même lame se soudent. 

Examinées en lumière parallèle et entre nicols croisés, on 
remarque dans ces lamelles une teinte de polarisation sensi- 
blement supérieure à celle du type 4. Ce fait provient, comme 
nous le verrons tantôt, de ce que les lamelles sont plus épaisses. 

Cette teinte de polarisation n’est pas uniforme dans une 
même aiguille; de plus, les différentes plages d’une même 
aiguille sont différemment orientées, car elles ne s’éteignent 
pas toutes en même temps entre nicols croisés. Ce sont les 
limites de ces différentes plages qui constituent les stries 
transversales signalées ci-dessus. 

En rapportant à la direction d’allongement des aiguilles 
l’angle sous lequel l'extinction des différentes plages se produit, 
on trouve que cet angle est de 30° dans un sens pour certaines 
plages, et 50° dans le sens opposé pour les autres. 

Cette disposition constitue un groupement maclé dont la 
figure 2 donne une idée. Ainsi les plages numérotées 3 et 5 
s’éteignent alternativement sous un angle de 30° avec la direc- 
ion d’allongement de l'aiguille. On remarque aussi que 
certaines plages, telles que 4, ne s’éteignent jamais entre 
nicols croisés. Ce fait est dû au chevauchement des deux plages 
3 et 5 l’une sur l’autre dans toute l'étendue de la plage 4. Ce 
fait, qui dans ce cas n’intéresse que la plage 4, c’est-à-dire une 


* 


( 6) 


partie de l'aiguille, se présente parfois sur toute l'étendue 
d'une même aiguille. 


Par superposition du mica quart d'onde, on trouve que l’axe 
qui est à 50° de la direction d'allongement est négatif. 

En lumière convergente, on n’aperçoit, dans la plupart des 
cas, que deux branches hyperboliques, qui placent le plan des 
axes optiques suivant la direction négative des plages. Le plan 
des lamelles est donc, comme dans le type 1, perpendiculaire 


: Ur 
à la bissectrice - . 
c 


Parmi les nombreuses aiguilles que j'ai examinées, je n’en 
ai rencontré que quelques-unes d’épaisseur et de surface suffi- 
santes qui montraient très nettement la figure complète des 
biaxes : lemniscates et branches hyperboliques. J'en ai profité 
pour répéter la détermination optique que J'ai trouvée absolu- 
ment conforme à ce qui précède. J'ai, de plus, déterminé très 
nettement au moyen du biseau de quartz le signe positif du 
cristal. 


BIRÉFRINGENCE. — {re lamelle : R — 58,82; e— 7, X—8,3 
2me]amelle : R — 47,15; e — 5,8, X — 8,1 
4% lamelle : R — 39,4; e — 4,6, X —8,5 


Le second type des cristaux de duleine représenté par la 
figure 2 peut se définir comme suit : 
Aiguilles aplaties, striées transversalement, blanches, & teinte 
de polarisation légèrement supérieure à celle du type 1, formées 


AU 


de plages maclées s’éteignant à 50° de la direction d'allongement. 
C’est suivant cette direction d'extinction que se trouve le petit axe 
de l'ellipse de section et le plan des axes optiques. Cristaux positifs, 


biréfringence 8. 


INTERPRÉTATION DES DEUX TYPES DE CRISTAUX DE DULCINE. — 
Les deux types de cristaux que nous venons d'examiner et qui 
paraissent si dissemblables ne sont en réalité qu’un même 
cristal : simple dans le premier cas, il est maclé dans le second. 
Ils ont même biréfrmgence et même surface d’aplatissement 


perpendiculaire à —. 
C 
Dans le second cas, les plages à extinction oblique se 


LL 
4 ' 
DOTE 


MAT 


| 

(l 

l 

l 

1 

| 
Ûl 

i 
Û 
| 
i 
l 
Ù 
l 
1 
[l 


2 ) 


maclent suivant la loi de Malard. En effet, supposons une telle 
macle constituée de six éléments (fig. 3). Les axes de l’ellipse 


eæ Ld l 4 o LA 1 
de section sont représentés dans chaque élément par— et Tel 
a 


dirigés suivant les diagonales du losange de la face p d’un 


prisme orthorhombique de 120°. 
En supposant qu’une lamelle vienne à se développer dans 


(8) 


un tel système, parallèlement aux faces m et de telle sorte 
qu'elle se limite à la partie représentée par le pointillé de la 
figure 5, c'est-à-dire aux éléments 3 et 4, nous aurons réalisé 
la macle telle quelle se présente dans le second type de duleine. 


II. — Saccharine. 


La saccharine affecte la forme de petits cristaux blancs, 
trapus, le plus souvent à contours irréguliers; 1ls mesurent 
environ deux dixièmes de millimètre de côté et montrent 
parfois une tendance à s’allonger suivant une direction qui 
n'est pas toujours la même; cet allongement n’est d’ailleurs 
jamais très accentué : il atteint parfois le double de la largeur. 

Ce qu'il y a de commun à tous ces cristaux, C’est qu'ils 
présentent une face d’aplatissement assez marquée qui est 
toujours la même. C’est au travers de cette face seule qu'ont 
été faites les recherches optiques que nous allons exposer. 

En lumière parallèle et nicols croisés, la teinte de polarisa- 
ion est presque nulle. 

En lumière convergente, on aperçoit excentriquement une 
branche hyperbolique avec cercles concentriques : un seul axe 
optique d’un cristal biaxe perce donc excentriquement le 
champ du microscope. Il en résulte donc que la face d’aplatis- 
sement est presque perpendiculaire à un axe optique et que sa 
teinte basse de polarisation indiquée ci-dessus est due à ce que 
la section est presque circulaire. 

Quoique la plupart des cristaux se présentent, comme il 
vient d’être dit, avec des contours assez irréguliers, on en 
trouve cependant qui sont bien formés et qui permettent une 
détermination plus complète. 

Un premier type, représenté par da figure 1, permet de 
mesurer au microscope les angles de 120° et de 150° tels qu'ils 
sont renseignés sur la figure. 

Il pourrait caractériser la forme orthorhombique pmhtg1 par 


(9) 


suite de la valeur des angles indiqués ci-dessus et parce que 
les extinctions en lumière parallèle se font suivant les diago- 
nales du losange mm. 


Seulement la figure d’interférence que donne la lumière 
convergente étant excentrique, la face p n’est pas perpendicu- 
laire à un axe d’élasticité. On est donc forcé de ranger Île 
cristal dans le système clinorhombique : lorsqu’en tournant la 
platine du microscope, on amène en lumière convergente la 
branche hyperbolique en coïncidence avec la section prinei- 
pale du polariseur, l'axe optique perçant vers le spectateur, on 
remarque que la face d’aplatissement p est perpendiculaire au 
plan des axes optiques qui est g!. 

Nous adopterons cette notation et cette orientation optique, 
car elle permet de préciser l'orientation d’autres eristaux qui 
paraissent très différents de celui que nous venons de voir et 
qui ne s’en distinguent que par une autre direction l’allon- 
gement. 

Ainsi le cristal représenté figure 2 présente un allonge- 


(10 ) 


ment latéral avec un développement irrégulier de certaines 
faces. | 


F2 


Le cristal figure 3 présente un allongement latéral avec un 
égal développement des faces de même espèce. 


_. # 
dy « 
d L / 
1 150” 
Æ du 
A “ 120° 
Lo. J.- 


Quant au cristal figure 4, il ne montre aucune tendance à 
l’allongement. 
Le moyen pratique d'orienter ces cristaux est donc de placer 


(11) 


le plan des axes optiques suivant la section principale du 
polariseur, ce que l’on obtient en faisant coincider en lumière 


convergente la branche hyperbolique avec cette section, la 
figure excentrique se trouvant vers le spectateur. | 

C’est cette disposition que nous avons adoptée dans les 
différents exemples figurés. 


*x 
*xk * 


RECHERCHE DE LA DULCINE ET DE LA SACCHARINE DANS LA BIÈRE. 
— Le procédé d'extraction employé actuellement donne en fin 
de compte un résidu éthéré dans lequel on identifie la saccha- 
rine et la duleine par coloration. | 

Malheureusement cette coloration ne se manifeste pas 
toujours, surtout pour la duleine, avec la netteté désirable. 

L'emploi des propriétés optiques qui viennent d'être 
décrites obvie à cet inconvénient et permet d'identifier avec 
certitude la duleine et la saccharine. 

Pour arriver à un bon résultat, il est toutefois indispensable 
d'obtenir un résidu éthéré bien cristallisé ; dans ce but, la solu- 
tion éthérée devra être évaporée très lentement de façon que 


(12) 


la cristallisation se fasse dans de bonnes conditions. Une 
évaporalion trop rapide donne un résidu granuleux où l’on 
n’aperçoit pas de cristaux. 

L'identification eristallographique a donné de très bons 
résultats en opérant sur des échantillons obtenus par lappli- 
cation des méthodes d'extraction actuellement employées dans 
les laboratoires. I] reste toutefois à établir d’une façon défini- 
tive, au point de vue pratique, les conditions les plus favorables 
dans lesquelles le résidu doit être obtenu. Il en est de même 
pour la dulcine. 


Les résultats de ces recherches pratiques feront l'objet d’une 
prochaine communication. 


SUR 


CERTAINS GROUPES 
TROIS CERCLES COAXIAUX 


J. NEUBERG 


E à; FE "Si ‘2 A 4 — 


CT CAE 
. … 


SUR 


CERTAINS GROUPES 


DE 


TROIS CERCLES COAXIAUX (‘) 


1. Je me propose de traiter le problème suivant : 

Étant donnés, dans un même plan, deux triangles A1AoA;=T, 
el P,P,P; = T,, on décrit les trois cercles U,, Us, U; qui passent 
respectivement par un sommet P,, Po, Ps de T, et ont pour centre 
le point de rencontre S;,So,S> du côté correspondant de T, avec 
une transversale s. Quand ces trois cercles ont-ils deux points 
communs N, N' ou sont-ils coaxiaux? 

Soient : M,, Mo, M; les milieux des côtés de T,,; H,, H, H; 
les pieds des hauteurs de T,; L,, Lo, L; les projections de 
l'orthocentre H sur les côtés du triangle H,H,H;; enfin, 
B;, Bo, B; les sommets du triangle qui a pour côtés les paral- 
lèles aux côtés de T, menées par les sommets opposés. 

Plusieurs cas particuliers du problème énoncé ci-dessus sont 
déjà connus. 

a. Le cas de P,P,P; = B,B,B; se ramène à une proposi- 
tion classique. En effet, les points de rencontre B;, B;, B, des 
droites B,S1, BoSo, B;S; avec BoB;, B;:B1, B1Ba étant colli- 


(*) Les Anglais appellent cercles coaxiaux (de même axe radical) des 
cercles appartenant à un même faisceau. 


(4) 


néaires, les cercles U,, Us, U; ont pour diamètres les diago- 
nales B,B;, B2B9, B,B; d'un quadrilatère complet; on sait 
que ces cercles sont coaxiaux. 

b. J'ai traité le cas de P,P,P; = A,A9A; dans mon 
Mémoire sur le tétraèdre (*) et dans deux articles sur la parabole 
de Kiepert qui ont paru dans les Annales de la Société scienti- 
fique de Bruxelles, 1. XXXIV, et dans les Mitteilungen der natur- 
forschenden Gesellschaft in Bern (1910); ce dernier recueil (1908; 
renferme aussi un article de M. Schenker (**} sur la même 
question. 

c. Le cas de P,P$P; = MMM; m'a été communiqué der- 
nièrement par M. Degel, professeur à Bayreuth. 

d, M. Schenker a proposé, dans l’Archiv für Math. und Phys., 
3° série, t. XV, p. 260, le cas de P,P.P;=—L,Lol;, dont 
une solution analytique par M. Degel paraîtra prochainement, 

Dans les cas a et d, la transversale s peut être quelconque; 
dans les cas b et d, elle doit toucher la parabole de Kiepert du 
triangle T,. 

Une correspondance avec MM. Degel et Schenker m’a amené 
à étudier le problème général. 


2. Cette question se ramène à celle-ci : Chercher les points N 
tels que les médiatrices (**) des droites P,N, PSN, P;N 
rencontrent respectivement les droites A9A;, A;A;, AyAo en 
trois points collinéaires Si, So, S5. 

Pour abréger, posons 


AN, AN—=p, AN—Pp:, 
Abe nas dela = on Asus Ts 
AP, = rer oi = Toy Pete 


(*) Mémoires de l'Académie royale de Belgique. 1884, pp. 61-72. 

(**) Cet article, avec de nouveaux développements, fait partie de la 
dissertation inaugurale Das Dreieck und die Kiepert'sche Parabel, présentée 
part M. Schenker, en 1911, à Berne et imprimée en 1912. 

#*) La médiatrice d'un segment de droite est la perpendiculaire élevée 


au milieu de ce segment. 


(5) 


Les quantités p4, po, o; sont les coordonnées tripolaires du 
point N, T, étant le triangle de référence; elles joueront sou- 
vent le rôle de coordonnées courantes. 

Soient (x, Y1), (To, Yo), (ts, y), (x, y) les coordonnées car- 
tésiennes des points A4, A», A;, N par rapport à deux diamètres 
rectangulaires du cercle A,AA; de centre O et de rayon R. 


Le passage aux coordonnées cartésiennes se fait par les for- 
mules 
pi (œ— a + (y — vi} 
— (a? + y? — R?) — 222, + yy: — À). 


Posons encore 
+p—R=U, 2x +yy —R=t;; 


les équations U — 0, f; — O représentent respectivement le 
cercle A4A,AÀ,; et sa tangente en A;. D'après cela 


(1) =U—2, p—U—28, p—=U—28. 


3. Soit maintenant 


SX + S2Xo + S3X3 = 0 


(6) 


l'équation de la droite s en coordonnées barycentriques 
(X4, Xo, X;) par rapport au triangle T,, de sorte que 


—— , = —— y 
S3 A3 SoAy S9 S3A2 


Projetons les points A9, A;, S, en C, D, E sur la droite P,N; 


alors 
Se à 


Sa Ft ED 


le 


E étant le milieu du côté P,N des deux triangles A9P,N 
et A;P,N, un théorème connu donne 


2 


AP, — AN —92P,N.EC, AP, — AN — 2P,N.ED. 


On déduit de là le rapport EC : ED ; par suite 


2 2 2 2 2 2 

(2) S2 Po — Tu  S3 Tete a Pa — Ts 

2 — —= Ce — + — = —— , — = ————. 
1 2 2 2 2 2 2 

S3 BTE , 053 Pi — Ta  S& Pre — T3 


Si l’on considère les s comme fixes et les o comme variables, 
les équations (2) ont lieu pour un point quelconque de U,, U, 
ou U;; ce sont donc les équations de ces cercles. 

Introduisons encore les notations 


à AE DA 2 Rs na 
(3) D Ne — ee 03 — Ty — Ke etc. 


Les équations K;, — 0, K;;, — O représentent les cercles 
décrits des points A3, A; comme centres et passant par P4. 
L'axe radical des cercles K.:, K; (*) a pour équation 


(*) Suivant un usage reçu, le même symbole désigne à la fois une ligne 
et le premier membre de son équation. 


0?) 
On à identiquement 
di + 4 + 43 = 0, 


et par suite les axes radicaux des couples de cercles K K, 
K:,K,3, KyKoy Concourent en un même point, si 


(4) 1% + 15 + a = Th + 1% + Th 


Soient P;, P;, P; les projections des points P;,, P,, P; sur les 
droites Ao4;, A5A,, AA; l'égalité (4) se transforme en celle-ci 


Done STD Fe DT STE «V7 em ui TL 


AP; 14 AP: Qu A; HU AP; He AP: ni A,P;, 


qui exprime que les droites P,P;, P,P;, P,P; sont concou- 
rantes. Par suite, l'égalité (4) à lieu, si les triangles A,AoA;, 
P,P,P; sont orthologiques (*). 

Avec les notations (3), les équations (2) des cercles U,, Uo, U; 
peuvent s’écrire 


Kx K RARE, ÉLrR 
0 =  — —0, U,——< °—-0 

S2 S3 S3 Sy S4 S9 
ou encore 


2 S3 So S3 
2 2 2 2 
Ts F5 
3 nl 32 42 
(6) U IS RELON — — — | — 0, 


(*) On a done ce théorème peut-être nouveau : Sotent AiAoA;, PiPeP; 
deux triangles tels que les trois perpendiculaires abaissées des sommets de 
l'un sur les côtés correspondants de l’autre soient concourantes. Les axes 
radicaux des couples de cercles (A4, A1Po) et (A9, A9P4). (A9. A9P3) et (Az, A5Po), 
(A5, AsP4) et (A, A4P3) sont concourants. La notation cercle 0, R: désigne le 
cercle de centre 0 et de rayon R. 


(8) 


Pour que ces cercles soient coaxiaux, il faut et il suffit qu'il 
existe une relation linéaire entre les premiers membres de 
leurs équations. Or, on voit immédiatement que 


(7) NN AN VAE 


>Jourvu que l’on ait 
| q 


Ve —T ris T2 Tu T4 — 
(8) UE La PA 


Si No S3 


Par conséquent, si l'égalité (8) est véritiée, les cercles 
U;, Us, U; appartiennent à un même faisceau. L’équation du 
lieu de leurs points communs N, N'se déduit facilement des 
équations (5); on trouve 


(9) LEE ce Kay 
ou 
(10) (eè — 14) (pi — 1%) (Co — 143) — (p3 —— 14) (pi — 1%) (p3 — 733). 


L’axe radical des cercles U,, Uo, Ü;, que nous désignerons 
par u, à pour équation 


U U U 
(11) sie 


car, après substitution des valeurs (1) de 2, ps, ps, les termes 
en U disparaissent. En se rapportant aux égalités (5), on trouve 
aussi pour u 


(12) SK — Ky) + SK — Kys) + S3( Kyo — K:) — 0 
ou 
(13) Sa + See + 853 = 0. 


Nous examinerons successivement différentes hypothèses. 


(9) 


4. L'égalité (8) a lieu pour toutes les transversales s du 
triangle T,, Si | 


(14) = tionlle = lus lu = Ts) 


l'égalité (9) devient alors une identité. Par conséquent : 

Si les sommets du triangle T, sont situés sur les médiatrices 
des côtes correspondants du triangle T,, une transversale quel- 
conque rencontre les côtés de T, en trois points tels que les cercles 
décrits de ces points comme centres et passant respectivement par 
P,, Po, P; sont coaxiaux. En d’autres termes, tout point N du 
plan A,AQA; jouit de la propriélé que les médiatrices des droites 
P,N, PoN, P;N rencontrent respectivement AoA;, A5A, A1Ao 
en trois points collinéaires. | 

L'égalité (4) étant vérifiée, l’axeradical u des cercles U,, Us, Us, 
représenté par l'équation (15) passe constamment par l'intersection 
des axes radicaux 41, qe, q3 des couples Ka,K3, KaWis, KyoN one 

Le cas de P,P9P; = LiLoL;, indiqué par M. Schenker, 
présente celte particularité que les triangles T,, T, sont homo- 
thétiques. 


5. Si une seule des égalités (14) à lieu, par exemple r,, — r, 
on déduit de (8) et (10) les deux solutions 


(15) 4 —=0, p—rk — 0; 


(16) { So 3 — 1%) + 8375 — 7à) = 0, 
| (ei rs) (ei — 1%) = (e3 — 1%) (p5 — 1%). 


La solution (15) donne pour s toutes les droites passant 
par A,; alors So = S; = A,, et les cercles U, U; se confon- 
dent en un seul de centre A, et passant par les deux points 
Po, P;. Ce cercle est le lieu des points correspondants N, N’. 
L'axe radical w, qui a pour équation 599 + 5:45 — 0, passe 
constamment par le point gog3, qui appartient aussi à la droite 
P,P;, puisque q + gs —=ps - p> — (ru — ra). 

La solution (16) donne pour s toutes les droites passant par 


(10) 
le point S; de A9A; qui à pour coordonnées barycentriques 
0, Tu— TR Ta —7a. 
La seconde des équations (16) est vérifiée par 


(17) Pe = Ty Ps —= Ty, 


(18) Per Ts hs Te 


Les égalités (17) donnent N — P,. Pour obtenir la position 
correspondante de s, menons la médiatrice de la droite P,P, 
qui coupe AA; en $,, et la médiatrice de la droite P,P; qui 
coupe AA en S,; la droite SS; rencontre A9A; au point S;, 
et il est facile de voir qu’elle correspond à trois cercles 
coaxiaux U,, Uo, Us. 

Aux égalités (18) correspondent les points d’intersection 
Z, L' des cercles K3, Ks; la médiatrice de la droite ZP, passe 
par S;; la transversale s est maintenant A9A; (*). La seconde 
des équations (16) se réduit à 


pa( ù — 1%) + 02 — Va) = 1 — AT; 


le lieu des points N, N’ est donc la circonférence de centre S; et 
passant par P,. L’axe radical des cercles Uy, Us, U; passe 
encore par un point fixe de la droite qg,, c’est ce qu'on voit en 
éliminant s; entre l’équation (13) et la première des équa- 
tions (16). Les deux points fixes par lesquels passe l’axe radical 
dans les deux solutions (15) et (46) sont évidemment sur une 
perpendiculaire à la droite A;S;; ils coincident lorsque les 
triangles T,, T, sont orthologiques. 


6. Supposons maintenant 


Vp = Ty Ta = Ty Tu + lo 


(*) Cette interprétation des systèmes d'équations (17) et (18) et de leurs 
analogues s’appliquera également aux hypothèses des paragraphes qui vont 
suivre. 


( 11) 


L'équation (8) rendue entière est vérifiée par s1 — O et par 
so — 0; donc les transversales cherchées s sont les droites 
menées par A, et celles qui passent par A. Le lieu des points 
N, N'se compose des cercles ayant respectivement pour centres 
les points À,, À, et passant l’un par P,etP;, l’autre par P;et P,. 
Les axes radicaux passent par le point commun aux trois 
droites go, 43, P,P: ou aux trois droites gs, q1, PoP2. 


BAS rTon à 
Vie Æ Tags Tu Elo la Æ l'y) 


l'équation (8) représente une conique Ÿ inscrite au triangle T, ; 
cette courbe est l'enveloppe des droites s auxquelles correspon- 
dent trois cercles coaxiaux. Pour abréger, nous appellerons W 
le lieu des points N, N’. 

On a pour 2 une parabole lorsque les triangles T,, T, sont 
orthologiques. En effet, si l’on prend pour s la droite de l’in- 
fini, les cercles U,, Us, U; sont remplacés par les droites 
(indéfinies) P,P;, P,P:, P:P;; donc ces droites doivent con- 
courir en un même point P; ce point fait partie de W. D’ail- 
leurs, pour que les coordonnées (1, 1, 4) de la droite de linfini 
vérifient l’équation (8), on doit avoir la relation (4) dont la 
signification a déjà été indiquée. 

Supposons P,P9P; = A1A9A;; alors si 4, &, a; désignent 
les longueurs des côtés de T,, on a 


Ty = Ta = ds Ta —=Tg =, Ty — Vis — 
et les équations (8) et (10) deviennent 


Œ— GG  G—Ë  — 


19) a À 
“4 S2 S3 


(20) (pè— a5) (ps — ai) (pi — 5) = (pi — a) (pi — 45) (p2 — di), 


elles représentent respectivement la parabole de Kiepert et une 
cubique circulaire. Pour les propriétés de cette cubique, voir 
les Mémoires cités au $ 1, b. 


(142) 
8. Examinons le cas de P4P9P; = MMM; ; alors 


1 1 1 


PT = OR Re 9 dry Tu —1æ— 9 3° 


On trouve pour È la parabole de Kiepert, proposition qui 
m'a été signalée par M. Degel. La courbe W a pour équation 


(21) Ko K 31 40 ee Ka KW, 


ou encore 


(eee 


L'équation (21) exprime que le produit des puissances d'un 
point de W par rapportaux trois cercles décrits des points A1, A9, A; 
comme centres el passant respectivement par les points Mo, M>;, M, 
est égal au produit de ses puissances par rapport aux trois cercles 
décrits des mêmes centres et passant respectivement par M;, M,, M. 

L'équation (22) donne immédiatement quelques points de W 
et conduit à des propositions très curieuses. Elle admet les 
solutions 


1 1 
(23) PR gr Ps QU 
7... 1 1 
(24) pp =gu PS 
(25) MR 


et d’autres analogues. La solution (23) donne les points d’in- 
tersection Z, Z' des cercles décrits des points A, A; comme 
centres et passant respectivement par M;, M, ; elle correspond 
à la position AA; de s. Le centre du lé passant par les 
points Z, Z',M, est le point de contact de E avec A9A;. La solu- 


(13) 


tion (24) indique le point M, ; pour obtenir la position corres- 
pondante de s, cherchons les points de rencontre de AoA;, 
A;A1, A1 respectivement avec les médiatrices des segments 
A4M4, AoM;, A:M,; ces points sont situés sur une tangente à 
la parabole de Kiepert. Enfin, la solution (25) montre que le 
centre O du cercle A,A,A; est situé sur W; elle correspond à 
la tangente à l'infini de la parabole de Kiepert. 

L'équation (22) admet l'interprétation suivante : Si l’on porte 
sur une droite, à partir d'une méme origine, six abscisses propor- 
tionnelles aux quantités 

2 Î 2 2 Î 2 2 q 
PA» 4 Qi, Pas ñ Q@,  P3; ; 


leurs extrémités sont trois couples d'une méme involution. 
Cette interprétation suggère d’autres formes de la rela- 
tion (22), notamment la suivante : 


1 
1 Phyzé ap 
(26) 1 G+-e ap] 0, 
; (A 
1 Ge mr (EE 


de laquelle on pourrait également déduire les points déjà 
connus de W et qui en suggère d’autres. 

L'équation (26) admet la solution ai94 — Gopo — 4593 qui 
correspond aux points d’intersection des trois cercles d’Apol- 
lonius de T,, c’est-à-dire aux centres isodynamiques. 

La solution 


44 FOURS ESS 2 
M mx PT PT A 


indique le centre du cercle qui coupe aux extrémités de trois 
diamètres les trois cercles décrits des points A1, A9, A; comme 


1 1 1 a 
centres avec les r'aYONS à Gi, 5 do ÿ U5- Ce point, que nous dési- 


(14) 


gnons par €, est à l'intersection des trois droites représentées 
par 


| ! 1 
2 2 2 2 2 2 2 - 
Fe Pan MAT HR 


ces droites sont les axes radicaux des couples KK, Kg] Kg, 
K;,kK. Pour les déterminer, mettons la première équation 
sous la forme 


9 1 9 9 
PE — p5 — 16 — Q3) 


et observons qu’elle donne successivement, V désignant Ja 
projection de e sur AoA3, 


Em — AN = ? (AH — AH) 


1 1 
24,45. MV — 2e AA. ME, MN = © MB 


Par suite, la droite Ve divisant la droite OH dans le rapport 1 :3 
passe au milieu de la distance entre l’orthocentre O du triangle 
MMM; et le centre du cercle M,MM;. Il en résulte que e est 
le centre du cercle des neuf points du triangle M,M,M;. 

Si, dans l’équation (26), on remplace pi, p5, p3 par les 
valeurs (1), on la ramène facilement à la forme 


1 
Au U—2118 a | +2] 1 af af | —0, 


les déterminants étant dénotés par leur première ligne. 
La courbe W est donc une cubique cireulaire. 
Dans le cas actuel, on a 


1 
U= Kg — Ky — BE ne (a5 — di), …; 


(15 ) 


par conséquent, l'équation (13) de l’axe radical des cercles 
U,, LU, U; devient 


4 1 
LS — 53) (a + n ARE 0: 


D'où l’on conelut que cet axe passe constamment par le 
point e. 


9. Plus généralement, la courbe X est une parabole, lorsque 
les points P,, P,, P; sont situés respectivement sur les média- 
trices M,0, M0, M;0 des côtés du triangle A,A9A; (*); car la 
droite de l'infini considérée comme une position de s donne 
pour les cercles U,, Uo, U; ces trois médiatrices et pour N le 
point O. D'ailleurs, comme on a 


PR ll ES Ty Ty —%, 


œ, %, a; étant trois longueurs qu’on peut prendre arbitraire- 
ment, l'équation (2) se change en 


A — 0  d—a — 0 
— — —— ———— , 


Si S2 S3 


et représente une parabole touchant les trois côtés de T, et la 
droite 


Ai. À, .,.X: 


a a a 
Le lieu des points N, N’ a pour équation 


(pi — a)(p5 — af) (p5 — af) — (pi — adf)(pË — a) (05 — À), 


(*) Si l’on renverse les rôles des ArA2A;, P1P4P;, on retombe sur le cas 
considéré au $ 3. 


(16) 


ou encore 
[1 pra ap 
EEE ARE 
L'p+o aps 


La courbe W passe par le point O et par le point défini par 
les égalités 


ce dernier point est le centre 7 du cercle qui coupe aux extré- 
mités de trois diamètres les trois cercles décrits des points 
A,, Ao, A; avec les rayons &,, 4, «3. Ce centre est à l'intersec- 
tion des axes radicaux des couples KaK3, Ka1Ky3, KyoKoy COM- 
prenant deux des cercles U,, Us, U; qui correspondent à la 
transversale s confondue avec un côté du triangle T,. L’axe 
radical d’un triple quelconque U,UQU; passe par ”. 


10. Pour terminer ces développements, considérons deux 
triangles quelconques T, et T,. Les transversales s auxquelles 
correspondent trois cereles coaxiaux U,, Us, U; enveloppent 
une conique centrée Ÿ, représentée par l’équation (8) que, pour 
abréger, nous écrirons ainsi 


(27) +R LE 0. 
S4 S2 


S3 


Les points N, N' ont pour lieu géométrique une quartique 
circulaire W représentée par l'équation (10), qui, après substi- 
tution des valeurs (1), prend la forme 


AU? + BU+C—0; 


À est une constante différente de zéro, B et C sont des fonc- 
tions du second degré de £,, to, ts. 
L’axe radical u des cercles U,, Us, U; a pour équation 


(28) Sala + Sao + Sas = 0; 


(17) 


où g — 0, go = 0, g; — 0 sont les équations des axes radicaux 
des couples KaK:,, Ka1K3, KyoKo,; Ces axes ne sont pas con- 
courants. 

On peut déterminer facilement quelques éléments des 
courbes X et W. Les côtés du triangle T, sont tangents à la 
conique Ÿ. Par exemple, si l’on fait coincider s avec A9A>, on 
a So = A3, S3 = A9; les cercles U et Ü;, qui deviennent K,, 
et K.., se coupent en deux points Z, Z'; on prendra pour S, le 
centre du cercle passant par les trois points Z, Z’, P,, et ce 
centre sera le point de contact de A,A; avec Z. On obtient de 
celle manière pour W les six points d’intersection des couples 
RER, Kio KoK 0: 

La courbe W passe par les points P,, Pa, P;. Par exemple, 
les médiatrices des droites P,P,, P,P; rencontrent respective- 
ment A,4;, A,A, en des points S;, S; et la droite S;S; coupe 
A9A; en un point S;; ies points S;, S;, S; sont situés sur une 
même langente à ©, et les cercles correspondants U,, Us, U; 
ont en commun le point P,. 

L’axe radical u du triple U,UQU>; enveloppe une conique 
tangente aux trois droites q;, 4», gs. En effet, si l’on considère 
41» de, gs Comme des coordonnées ponctuelles par rapport au 
triangle g4go4s el 54, So, S3 Comme des coordonnées langen- 
tielles par rapport au même triangle, l'équation (24) représente 
l'enveloppe de u en coordonnées tangentielles; l’équation 
ponctuelle correspondante est 


D Von —0 


REP STE —— 


NO. ur és OU : 


RO 


+ AE er LL 


pb } + ” | “ei 


à | 4 Vs: ÿ , (48 E ai) dt 4 ES d LE L 
2 Ua D 
EU è pi ES L or. F PTE N ‘© ". 
& PAR, # CT 4 4 È 
; tt " 41 7 ii | 
A " FENTE 150 H 
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re trot. e €. 0 1960) 
U | E NO. 
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[| 
LL 
L 
: “4 ; 


OBSERVATION 


SUR 


LR PROBLÈME DE LA DIVISION DEN HÉNISPHÈRE 
EN DEUX PARTIES ÉQUIVALENTES 


UN PLAN PARALLÈLE À SA BASE 


PAR 


G.  — 


D à PL 
Professeur de cristallogre me à l’'Un é de Liége 


OBSERV ATION 


SUR 


LE PROBLÈME DE LA DIVISION D'UN HEMINPHERE 


EN DEUX PARTIES ÉQUIVALENTES 


PAR 


UN PLAN PARALLÈLE A SA BASE 


Je ne sais si l’on à observé que la division d’un hémisphère 
en deux parties équivalentes, par un plan parallèle à sa base, 
revient à diviser en trois parties égales l’arc de 30°. 

En effet, si x est le segment que le plan inconnu coupe sur 
la hauteur de l'hémisphère, à partir du centre, l’équation à 
résoudre est 


di — 3R2% + R3 — 0, 
R étant le rayon de la sphère; or, en posant 
x — 2Rsine, 


cette équation devient 


ou 


(#4) 
On en déduit : 
30 — 30° et @ — 10 (*). 


* 
* * 


Plus généralement : Sectionner une sphère par un plan, de 
manière que le segment enlevé soit la ne partie de la 
sphère, revient à diviser en trois parties égales l’arc qui à pour 
1 
SINUS : —— . 
n 
Effectivement, si æ est la distance du plan inconnu au 


centre de la sphère, l'équation à résoudre est 


(R — x} (2R + x) — - R3. 


Or, si l’on prend encore comme inconnue le rapport de x 
au diamètre de la sphère, en posant 


x = 2R sin v, 
l'équation devient 
2 
sin 3@ — À — —. 
in 39 - 
Donc 
1 2 
— 2kR sin {— arcsin (4 — =). 
= n 
ou bien 


— 2R sin (so — - arcsin =). 


; n 


Pour n — 4, on retrouve le résultat obtenu dans le para- 
graphe précédent. 


(*) æ—2R sin 100— 0,3473 R. 


(5) 


Si l’on considère deux plans parallèles voisins enlevant l’un 
la nème partie du volume, l’autre la ne partie de la surface 
de la sphère, ces plans ne coïncident que dans les positions 
extrêmes : n — 2, plans passant par le centre de la sphère; 
n — æ, plans tangents à la sphère. Si l’on fait varier n depuis 
2 jusqu’à æ, ces plans, d’abord en coïncidence, se séparent, 
et si x et y représentent leurs distances respectives au centre 
de la sphère, la distance y — x de ces plans, toujours posi- 
tive (*), va d’abord en augmentant, atteint un maximum, puis 
décroit de nouveau jusqu’à zéro. Ce maximum se détermine 
facilement en conservant la variable auxiliaire © employée 
ci-dessus : comme 


y = R sin 3e, 
on à 
y—æ—Rsine({—4sine) (*); 


le maximum de cette distance correspond à 


sin? L ét”. Siné : 
© —= — — ——; 
12 ; 31/3 
on en déduit 
1  9—43 
— 7 — 0,1150998 (**). 
n 18 fe 


(*) Cette valeur est positive, car de 


LÉ t E R 
on déduit 
00 < y < 30°. 
(**) Dans cette position, le segment enlevé est donc approximativement 
1 
9 de la sphère. 


(6) 
Les valeurs de x et y correspondant à l’écartement maximum 


sont 


R 


Vues, "M 
V3 


la distance maxima est donc 


R 
y— x — —— —0,1924501 R. 
31/3 


On peut observer que la position où les plans enlevant, l’un 
le nème du volume, l’autre le n'ème de la surface de la sphère, 
se trouvent à la distance maxima, peut être obtenue à l’aide 
de la règle et du compas. 


DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES 


EQUATIONS DIFFÉRENTIELLE LINEAIREN 


PARAMETRE VARIABLE 


Paul NOAÏILLON 
SCIENCES PHYSIQUES ET MATHÉMAT 


ERRATA ET ADDENDA 


ERRATA 


N. B. — La notation : page 17,095 signifie page 17 à 9,5 centimètres en 
dessous de la première ligne imprimée (généralement le numéro de la 
page) 


Page. Dans le signe : Remplacez : 
47,11 — La barre | par une courbe ( 
20,07 » » 
105 » 
12 » » 
21,015 » » 
,02 » » 
,025 » » 
05 » » 
10 » » 
151,07 » » 
,09 n » 
10 » ) 
179,065 » » 
198,065 » » 
20,14 EE La première barre | par une 
courbe ) 
et la deuxième barre | par une 
courbe ( 


165 : : 


Page. Dans le signe : 
76,115 m1 à 
84,045 » 
198,07 » 
Dans l'expression : 
A AE DRE PR Lo Pa PURE PU Yn-+4) 
MAS UN ee 
W(Y Yo... Yr... Yn-11) 
Dre UT S CE Pen NE 
145,07 HR AS A | 
= Wu PER Te 
146.05 
146,05 | SANT REC | 
09 W(Za... Zr... Zn) 
W(L: .….. Lr... Zn) 
Wa Ve V 
LAS RP 
W(Vi.. Ve. Vn) 
150,04 W, == T, .. j PR ces a 
,065 Wa Pas Tu or 
Au lieu de : 
8,065 Pole ln 
18,145 3 + 90 
29,03 classe A 
39,17 M— ex 
38,03 j > J(n) 
,065 » 
055 non décroissante quand n croît. 
39,06 au n° 1. 
44,16 CR: 
47,06 polygone. 
90,072 Â9! 
.078 Ag 
70,05 capitale. 


Remplacez : 
les barres || par deux courbes })( 
» 


» 


Barrez ostensiblement : 
Y> dans W(Y1Yo... Yr .… Yn44) 
au numérateur. 
Y, au numérateur et au déno- 


minateur de ce premier facteur 
entre [ |. 


Zy au numérateur et au déno- 
minateur de ce premier facteur 
entre | |. 


L, au numérateur. 


V, au numérateur. 


1 


Lisez : 
AE 
3 +50 
classe À 
M — ex°2°-23 
j = (n) 
» 


croissant avec » jusqu’à l’c. 


aux n°s 57 et 58. 


_—— 


an 1 
polynome. 
AUT 
A2 


radicale. 


Page. 


70.075 

71,078 
095 

15,05 


79,025 


87,098 


94,04 
105,065 
145 


16 
111,085 
112,10 
113,095 


“Et 


115,12 
117,08 


117,075 
145 

118,045 

119,16 


17 


120,09 
196,13 
197,057 


(9) 


Au lieu de : 


numéros 70 et suivants. 
capitale. 


» 


les y sont réels et décroissants. 


polynome. 
(F,D). 
P(X). 


(d’après le n° .… par sc). 


Fa à 
donc s°="ù0 + —. 
). 


B, est de la classe a. 
TY:, —00.T; 
0, == 0; = 4, — 0% 


(après avoir remplacé … 
… parce que #y + 00). 


puisque l’on n’a pas #1 — 00. 


P(x) 
ca 


premier nombre. 


» 


Lisez : 
numéros 71 et suivants. 
radicale. 

) 


yaYe .… sont des constantes 
réelles, de plus en plus petites. 


polvgone. 
(FD). 


TX). 


Supprimez toute cette parenthèse. 


celarésulte d’ailleurs directement. cela résulte directement. 


Supprimez ces mots. 


B,est de la classe a. 
Y: — 00. dira 
PE ACER — 0, —” à 


Supprimez toute celte parenthèse. 


en multipliant les deux membres 
par apart, 
c’est-à-dire telle que 
W{(Y, Yo) = 00 


(A) 

» 

& — 9 — F1 

on à, à cause de (9), 

T 
To 

& — Eg — #1 

premier membre. 


») 


Page. 
128,012 
133,105 
139,06 

105 


129 
16 


155,14 


166,095 
195 

174158 

(77,11 


(6) 


Aù lieu de : 
seront encore compris. 


Po +0 


LES 
PRO 
1w, 


En vertu de (8) 
W(V1... Vn +0 


Lisez : 
seront compris. 


Po + 00 


En vertu de (8) et (11) 
W(Va.. Vn) Æ 00 - 


1(x, 3) 
ZN 


Transportez ce signe après 166,125 
» de). 
Q:, Q:, .… Qh-1 
\ Or, par le n° 49 (avec adden- 
dun) cette relation résulte de 
y 3 
\ 
f 


7 at CSST 


Tr — 
Y —=T(2) (Gter) 


1 


Il 
2xN 
() 
» 
Q,, Q. … Ont 
| NT ART MERE CNRS TE DR 
. on obtient enfin |! letde 
Ne n 
% Ne: 
| | 
v(x v(a +1) 


U(E). 12-20) 


Ne 
31 


34 
42 


43 
47 


49 


49 


60 


Page : 
95,115 


96,045 
30,08 


30,11 
32,06 


33,03 


33,199 


38,105 


ADDENDA 


Après : 


a—f$<tmn 


… prises par 


rapport à 3. 


.… y Sera AUSSI 


Ajoutez : 


Les trois premières notations sont du n° 2. 
La notation & représente, conformément au 
n° 6, tout ce qui n’est pas co. 


ou a = B + 0U 


1 : 
Notation du n° 98 : de représente 


toute fonction qui tend vers zéro avec -. 
T 


Notation du no 99. 


et où de plus les parties réelles des expo- 
sants &« sont toutes inférieures à un même 
nombre fixe. 


, et ces deux inverses seront asymptotique- 
ment égales. 


; x 4-3 4 
Les deux fonctions inverses f et - seront 
(] 


asymptotiquement égales, car on a 


US : g on D 2 = 0 

=—-=(g—-/f}.=.-—=0.3%.3%— 

TE. [ ÿ 

Parce que J(n) est une fonction croissante, 
la relation 

Eh 
sera équivalente à 
J:K) _ J(n) 
donc, par (4), elle sera équivalente à la con- 
dition 
j Z Wn) 

du n° 7. 


No Page : 
62 40,005 
63 40,135 
64 41,10 
18 50,135 
136 81,085 
185 113 02 


192 117,045 


Aprés : 
pour j > Jo 


Et l’on a ainsi 


h=n 


d’après le 
n°07. 


radicale +, 


(8) 
Ajoutez : 
et > J n). 


, Pour ÿ > jo. (Quant à la condition j Z J(n), 
elle est équivalente, d’après l’addendum au 
no 60, à n < K. Elle est donc satisfaite, 
puisque n — K.) 


ainsi que leurs dérivées successives par rap- 
port à %. 


(Voir relation (9) du n° 88.) 


Au n° 87, en posant ® — x%1{, nous avons 
obtenu l'identité 


» FO—K; Gt) + : H,(4) | (A2is) 


où K est une certainé puissance de x. Cette 
identité est due aux relations : 
D— xt, D2— 22482, .., Dr — gun (Adter) 
Or, si l’on remplace les lettres ® et t res- 
pectivement par D et à (qui représentent des 
opérateurs), les relations (19ter) subsistent 
sous la forme 
D = x 410, D? — 22%102, .., Dr — grriûr 
Donc l'identité (12biS) subsistera sous la 
forme (19). 


En multipliant les deux membres par #7, 
on obtient 


Y cs 
AUDE 2 TS TER 
Ka 


et telle que 
Y — To -U 
où 
(5 v,dz 
15 + e 


Dee NE TE 09 Go 
Uo —= Go + xtutetyt00 
avec 
[a] > nombre positif fixe 


(quand % varie dans l'intervalle 3,%o). 
Pour réaliser cette dernière condition, on 


[No 


201 


202 


25 


216 


259 


256 


Page : 


195,125 


127,018 


137,14 


137,16 


164,025 


164,085 


Aprés : 


= (ŒE®) 


ils sont finis 


(9) 
Ajoutez : 


fractionnera éventuellement l'intervalle 1% 
et l’on choisira convenablement Ÿ, dans 
chaque intervalle partiel. Le théorème du 
n° 188, vrai pour chacun de ces intervalles 
partiels, sera vrai pour l'intervalle total. 


On a aussi 


en vertu de l’addendum au n° 199. 
en vertu de l’addendum au n° 192. 


D'une manière plus précise, nous voulons 
dire qu'on pourra trouver un nombre fixe 


L'ESNTERR) 


tel que l’on ait (pour x, j suffisamment 
grands) : 


u—=A.M, —X.M,..v,—1.M 


Ces solutions formelles seront choisies de 
telle sorte que, non seulement 


"4 
5 — Æ) 
l'> 

mais encore 
| à LE — 
TE) 


= in) 

Pour établir que cela est possible, il suffit 

de remplacer l'indice 7 par l'indice 7 dans 

le raisonnement des nes 273 à 279 (avec 
addendum au n° 279). 


Nous disons bien 3 — x et non pas ?—=%4. 


, comme en vertu du n° 49 (complété par 
addendum) la relation 


Ÿ Les 
D +00 (9) 
jointe à 
ji 
== (ht) (Gter) 


No 


279 


Page : 


171,115 


Après : 


(AUD 


Ajoutez : 
entraîne 
dE se 
— == 
y Y 
ou 
Re L 
PEAR) 
y ET 
on aura, par (6ter), 
| Nr Le 
a P(x) (Qter) 
RP 


m étant la multiplicité de T,, il est possible 
de construire un système de » facteurs 
secondaires. 


/ 


ip ’ 21 
Us Ms ms Mas ST 


dont les m génératrices 


PO PR NE M 
[ur] = 1? +xtit TS 
(h= 1,25 
soient linéairement et uniformément indé- 
pendantes, et telles que les modules des 
premiers termes 


fé, 181, 14}, [él 
restent tous > À quand % parcourt #12 
Il suffira, en effet, de prendre 
= U — Clg + Cola +. + Crtlm 
et, pOur É — 2,3; Me 


h 
nec. 


g étant un nombre fixe = modules de 


(0) 50 0 40 
A ee 


quand # parcourt 24%. 


SUR LES ÉQUICENTRES 


DE 


DEUX SYSTÈMES DE 2 POINTS 


J. NEUBERG 


PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ DE LIÉGE 


SUR LES ÉQUICENTRES 


DE 


DEUX SYSTÈMES DE # POINTS 


Pour abréger le discours, appelons équicentre de deux 
systèmes de n points A,A9 .. A,, A;A; ... A, tout point qui est 
centre de gravité des mêmes masses 11, Lo, ... Lu, attachées 
respectivement aux points A,, A9, .… A, où aux points 
AA: À. 

La présente note s'occupe des cas de n — 3, 4, 5. Le cas de 
n — 5 S’est déjà rencontré dans plusieurs questions de géomé- 
trie récente du triangle (*}, mais n’a pas été discuté complète- 
ment. 


1. Soient A;AoA;, AAA, deux triangles coplanaires. Si 
l’on désigne par (x,, y,), (x, y,), (x, y) les coordonnées des 
points À,, À, et d’un équicentre M de ces triangles, par rapport 
à deux axes quelconques Ox et Oy, on à les égalités 


’ Es \' ! 
Lt, Zu sie Lu Zu 


1 — ——— 


(*) Voir, par exemple, nos mémoires : 

Sur les projections et contreprojections d’un triangle fixe... (Mém. cour. 
et autres Mém. publiés par | Acad royale de Belgique, t. XUIV, 1890); Sur les 
cercles podaires (Bull. del'Acad royale de Belgique, 1910); Sur une transfor- 
mation par affinité (Ann. de la Soc. scientifique de Bruxelles, t. XXXVIT, 
1912-1913). 


(4) 


le signe sommatoire s'étendant aux trois indices 4, 2, 3, et la 
somme 111 + Mo + 13 élant supposée différente de zéro. 
Posons æ, — x, — a,, y, — y, = B,; à, et B, sont les coor- 
données de l'extrémité du rayon vecteur ON, parallèle au 
vecteur A,A,. Le système des quatre équations (4) à quatre 
inconnues x, y, tu : Lo : 13 est équivalent au suivant 


Zu — 0, DAC — 0, (2) 
DA puy 
XL — Su, , LÉ 5 " ‘ (3) 


Si les équations (2) sont distinctes, on en tire 


% % 3 |(*) 


Ha è Me è Us — è ; 
& 
B, P2 83 


donc les masses 4, mo, m3 Sont proportionnelles aux aires des 
triangles ON9N;, ON3N;, ONiNo. En d’autres termes, deux 
triangles coplanaires A4A,A;, ASASAS ont en général un seul 
équicentre M, dont les coordonnées barycentriques par rapport à 
l’un ou l’autre de ces triangles sont égales à celles du point O par 
rapport au triangle NiNoN;. 

La construction suivante de l’équicentre m'a été commu- 
niquée par M. Sollertinsky : 

Par chaque sommet de l'un des triangles AjAoÂA;, ASASA; 
on méne une parallèle au côté opposé; on obtient ainsi leurs 
triangles anticomplémentaires B,B2B;, B;B5B:. Soient C4, Co, Cz 
les points d’intersection des côtés homologues des triangles donnés, 
et D,, Do, D; ceux des côtés homologues des triangles B;,B2B>, 
B;B;B;. Les droites CiD,, CoDo, C;D>; passent par l'équicentre. 


(*) J'emploie ici une notation usitée «hour indiquer la solution d’un 
système de » équations linéaires homogènes à » + 1 inconnues les incon- 
nues prises alternativement avec les signes + ou — sont proportionnelles 
aux déterminants qu’on déduit de la matrice des coefficients de ces équations 
en supprimant la première colonne, ou la deuxième, ete. 


ar 


Le quadrangle ON,NSN; ne change pas de forme si les 
droites A,A;, Ao4:, A;A3 tournent d’un même angle autour des 
points A4, A», À; ou sont multipliées par un même nombre. 
Il en résulte que dans trois figures directement semblables, 
tous les triples de points homologues ont le même centre de 
gravité quand on charge ces points de certaines masses 


His Has Hs 
2. Les équations (2) sont identiques, si 


Yi — Vi Ve — V2 
2 


Vi — di Lo — TX 


Ya — Ys 
Ts — Le 


les droites A,A;, AoA;, A-A, sont alors parallèles, et les points 
O, N,, No, N; sont collinéaires. 

Le système (1) ne comprend plus que trois équations 
distinctes, qu’on peut écrire ainsi : 


Zu,(r — 2) = 0, Zu(y — y) = 0, Lu 05 


en éliminant x, mo, 5, On obtient l'équation du premier 
degré en x et y 


veu y, a, | —=0 () 


Par conséquent, si les sommets de deux triangles AjAoA:, 
A,ASA, sont situés sur trois parallèles AjA;, AoÂs, A5A:, ces 
triangles ont une infinité d'équicentres situés sur une même droite. 
Cette droite est l’axe d’homologie de ces triangles; car le point 
de rencontre de deux côtés homologues est un équicentre pour 
trois masses dont l’une est nulle (**). 


(*) Pour abréger, nous n’écrirons que la première ligne d’un déterminant 
quand elle suffit pour faire connaitre les autres. 

(**) Si les droites AjA,. A34, seules sont parallèles, les triangles ont un 
seul équicentre situé à l'intersection des droites A,A9, A,A;; la masse u; — 0. 


(6) 


8. Si Zu + 0, le centre de gravité M des points A;, Ao, A; 
chargés des masses 114, mo, x3 jouit des propriétés suivantes : 
Les droites A4M, A9M, A;:M rencontrent les droites A9A3, 
A:A1, A,A2 en des points E,, K, E; satisfaisant aux égalités 


Ab + 4e AsËs nr AE Le 2. (4) 
E,A; He E,A, M3 EsAe Ua” 
de plus 
E,M LU E,M Lo E, M Les G 
BEA JD AOANPSS  ApAN SE 


Supposons Zu, — 0, et déterminons encore sur les côtés du 
triangle A,A2A; les points E,, Es, E; d’après les égalités (4). 
Il est facile de voir que les droites A,E,, A9E;, A;E,; sont 
parallèles ; nous dirons maintenant que les masses 114, Lo, li 
ont un centre de gravité M à l'infini dans la direction de ces 
parallèles; d’ailleurs les relations (5) rejettent également le 
point M à l'infini. 

Le coefficient angulaire de la droite A,E,, dans l’hypothèse 
Eu, — 0, a pour expression 


Pre T Haÿs 


À 


Lo + Us F2 PaYa + He + H3ÿ3 
Dale + Miss Paula + Loto + Usds? 
Le + Hs 


on peut donc dire qu'il est égal au rapport . déduit des 
égalités (3), abstraction faite de la relation Zu, — 0, ou aussi 
que les coordonnées cartésiennes homogènes du point M sont 
ZT, DIPULE 0. 

Nous admettons que deux triangles A,A°A>, A; AA, ont un 
équicentre à l'infini pour des masses 14, 2, 13 dont la somme 
est nulle, si les droites A,E,, A;EË; qui divisent les droites 
A2A;, A2A; dans le rapport 3 : w sont parallèles entre elles. 


AS 


En admettant pour un moment que les quantités u4, o, b5 
vérifient les trois équations 


Zuu—0, Euf, 0, Eu — 0, 
et qu’on élimine 1, Lo, 43, On trouve 
Has | 0: 


donc les extrémités des vecteurs ON,, ON:, ON; équipollents 
aux vecteurs A4A;, AoÂ;, A;A, sont maintenant en ligne droite. 
Cependant les masses 4, mo, u; ne sont plus proportionnelles 
aux aires ONN;, ONN,, ON,No. 

On doit avoir maintenant, À désignant le coefficient angu- 
laire de la droite A,E, : 


à L \' ! 

; Zu =: 
—— a —— , 

à Eee +: ! 

DTA = Hids 


(6) 
ou 


Zu(ya F7 À) — 0, Zu(y = À) = 0. 


En éliminant p4, mo, u; entre ces équations et la relation 
Zu, — 0, on obtient 


[Y—A0 y—Àx 1) —0. (7) 


Donc les triangles proposés admettent deux équicentres à 
l'infini; ces points peuvent être réels et distincts ou confondus 
ou imaginaires. Les masses uw, do, u; Sont proportionnelles 
aux mineurs relatifs à la troisième colonne du déterminant (7). 

Pour construire ces équicentres, imprimons au triangle 
A;A°A; une translation parallèle qui amène A’ en A,; alors les 
droites A,E,, ASE; coïncideront. Or, les droites qui divisent 
les droites A,A:, ASA: en parties proportionnelles, enveloppent 
la parabole qui touche les quatre droites A2A;, A°A:, Ao4:, 
A;43. Par suite la droite A,E, est l’une des tangentes menées 
par À, à cette parabole. 


(8) 
On pourrait remplacer les équations (6) par les suivantes : 
Eur, = pla, Etui = PEU, 


joindre à celles-ci l'équation y, — 0, puis éliminer 14, 49, u3; 
ce qui conduit à l'équation déterminant l’inconnue auxiliaire o, 
à Savoir 

[Up y—pn 11=0. (8) 


Les masses cherchées 11, 49, 3 sont proportionnelles aux 
mineurs relatifs à une même colonne du déterminant (8). 


4. Si les triangles A,AoA;, AAA; sont situés dans les 
deux plans x et +’ qui se coupent suivant la droite d, soient 
(x, y,, 2,), (æ,, y, z), (x, y, 2), les coordonnées des points 
À,, A; et d’un équicentre M rapportés à trois axes quelconques 


Ox, Oy, Oz; nous aurons. 


2 
Dr AH 
\' ! 

DATA _) =Haiÿa 9 

L ed ÿ 4 MY? ( ) 
fa an we: 

er DITES an DITES 
“ Zu Zu (l 


Posons %; —%, = @,, y} y; 8, )æ, SN NE 
seront les coordonnées de l’extrémité du vecteur ON, équi- 
pollent au vecteur A,A,. 

Des équations (9) on déduit 


\' ÿ ÉL'RELZ x er . 


(*) Des deux premières des équations (40) on déduit que les masses sont 
proportionnelles aux aires des projections des triangles ONSN;, ON;N1, ONINo 
sur le plan +0y et par suite aux aires de ces triangles. 


bé 94) 


par suite, si les équations (10) sont distinetes, on doit avoir 
| Pa Yi l—=0, 


condition qui exprime que les droites ON,, ON:, ON; sont 

dans un même plan ou que les droites A,A;, A9A:, AA, sont 

parallèles à un même plan. Si cette condition est remplie, les 

deux triangles ont un équicentre unique situé nécessairement 

sur la droite d et correspondant encore à des masses qui sont 

proportionnelles aux aires des triangles ONSN;, ON;N;,, ON, No. 
Si l’on à 


me 
= 

8e | 
LA] t© 
F IS 


les droites ON,, ON, ON; sont situées dans un même plan 
passant par l’axe Oz; par suite les droites A,A;, AA, A;A; sont 
parallèles à ce même plan, et l’on rentre dans le cas précédent. 

Les trois équations (10) sont identiques lorsque les droites 
AjA;, Ao4:, A:A, sont parallèles entre elles; les deux triangles 
admettent alors une infinité d’équicentres dont le lieu géomé- 
trique est la droite d. 

Examinons l'hypothèse Eu, — 0. L’équicentre, s’il existe, 
est nécessairement à l'infini sur la droite d; par suite les 
parallèles à d menées par A, et A; doivent diviser les droites 
AoA>, AA; dans un même rapport. 

Pour traiter cette hypothèse par le calcul, prenons pour axe 
des y la droite d, pour axes des x et des y deux droites 
quelconques menées par un point O de d l’une dans le plan x, 
l’autredans le plan x’; alors z, — z9 — 33 —0, æ — % — x3 —0. 
Lorsque les axes coordonnés sont quelconques, les équations 
des droites A4E4, A;E; sont 


("104 


Le choix particulier des axes les ramène à 


on Svp 


DAT Euy 0 
T'Y. 


NS Epayi F DA 


Les droites A,E,, ASE: étant parallèles, on doit avoir 
2 — D EU (41) 
et leurs équations deviennent 
Dreose ne SRE 


ce qui montre bien que ces droites sont parallèles à d. 
En éliminant u,, m, u; entre les équations (11) et Ex, — 0, 
on trouve 


Cette condition admet l’interprétation suivante : Les trois 
plans parallèles à x menés par A’, A;, A; coupent respectivement 
< à : ! ve LU : 
J 
les trois plans parallèles à rx’ menés par A4, A9, A; Suivant 
trois droites parallèles qui sont situées dans un même plan. 


5. Considérons deux quadrangles coplanaires A,AoA;A;, 
A;A4SA.A;. Un équicentre satisfait aux équations (2) et (5), le 
signe sommatoire étant étendu aux quatre indices 1, 2, 3, 4. 

Si les équations (2) sont distinctes, elles admettent pour les 
rapports 14 : mo: us: ua une simple infinité de solutions. En 
éliminant u4, vo, us, a entre les équations (2) et les équa- 
tions (3) mises sous la forme | 


Ep(x — di) —.0, Eu(y — y) = 0, 


on trouve 


PL Y—Y 4 fi: =0. 


Donc, en général, deux quadrangles coplanaires ont une 
infinité d'équicentres situés sur une méme droite. Cette droite 
contient évidemment les équicentres des quatre couples de 
triangles (A4A9A3, A;A:A:), (AoA:A;, ASASA;), etc. 

Si les droites A,A, (r — 1, 2, 5, 4) sont parallèles entre 
elles, on n’a plus que trois équations distinctes 


Zur — dy) = 0, Zuu(y — Yi) = 0, DA = 0, 


et tout point (x, y) du plan est un équicentre pour les masses 
satisfaisant à ces équations. 


6. Passons au cas de deux tétraèdres A,A9A:;4,, AAA: A, ; 
les équations (9) et (10) sont maintenant à étendre aux quatre 
indices 1, 2, 3, 4. Si les dernières sont distinctes, on en déduit 


RTE ST ol 
Pa © Mo Ms: Li — Ba A 6, B, : (11) 


Yi Y2 Y3 Ya 


On en conclut que deux tétraèdres ont, en général, un seul 
équicentre M qui a les mêmes coordonnées barycentriques dans 
chacun de ces tétraèdres quele point O dans le tétraëdreN,NoN;N;. 

Le point M peut se construire comme :1l suit : 

Les faces homologues des tétraèdres proposés se coupent suivant 
quatre droites fi, fo, [s, [13 les plans menés respectivement par 
A, et À, et parallèles aux plans AoA;A;, AGASA; se coupent 
suivant une droite g1; soient ÿ», gx, 91 les trois droites analogues 
à g1. Alors les plans f191, [o92, (93, [192 passent par M. 

Remarquons aussi la proposition suivante : 

Etant données sur quatre droites quelconques de l’espace quatre 
ponctuelles semblables, il existe, en général, quatre masses Ho 


Ho) 


(12) 


Us, 4 qui, placées en quatre points homologues quelconques de ces 


i 5L 


ponctuelles, ont toujours le même centre de gravité. 


77. Les trois équations (10) se réduisent à deux, si leurs 
coeflicients vérifient les relations 


pas + qe + sy, =0, (r — 1,92, 3,4). (12) 


Elles admettent alors une simple infinité de valeurs des 
rapports ty : Lo : 15 : 4. Les égalités (12) expriment que les 
points N4, No, N>, N, sont situés dans le plan px + qy + sz = 0 
ou que les droites A,A, (r — 1, 2, 3, 4) sont parallèles à un 
même plan. La détermination d’un équicentre dépend mainte- 
nant de cinq équations 


Zu(x — x) = 0, Luu(y — Yi) = 0, Zu,(z — #) = 0, 
DNTICA == 0, Zu,6, = 0. 


En éliminant u,, 4», u3, u4 On trouve deux équations du 


premier degré en x, y, z, à Savoir 


|T— 2 Y—Y 2—% | = 0, (13) 
[T—u y—Yy 2—ù P,|—=0. 


Il'existe donc maintenant une droite d’équicentres. Les quatre 
couples de faces correspondantes des deux tétraèdres admettent 
chacun en équicentre, et les quatre équicentres sont colli- 
néaires. 

Voici deux cas particuliers remarquables rentrant dans 
l'hypothèse précédente. 

Si les droites A,A;, AoÂ;, AA, sont parallèles entre elles, 
la droite d’intersection des plans A,A9A;, AAA, est une 
ligne d’équicentres pour les triangles A4A9A;, A;ASA: ($ 4); 
c'est aussi une ligne d’équicentres pour les deux tétraèdres 
AyAoA:A3, AASASA,, la masse 4, étant supposée égale à O. 
D'ailleurs, si l’on suppose 


UE ES ES . 1 Le . . 
Ua Ya Gibo:Ve= ft y 


(13) 


les équations (10) ont la forme 


Du + Modo À Moda + Duo — 0, 
Pa + Hate + acts + lus = 0, 
Dada + Lo + ss + l'huya = 0 


et exigent 


ba = 0,  puos + Mode + lus = 0. 


Supposons les droites A,A; et A,A, parallèles entre elles, 
ainsi que les droites A;A; et A,A;, et soient P l'intersection 
des droites A,A2 et A:A;, P’ celui des droites A;A, et A;A;. 
Comme on à 


as PAPAS, P'A,:P'A, — P'A.:P'A, 


tout point de la droite PP’ est un équicentre. Les équa- 
tions (10) se réduisent maintenant à ya; + uo%o — 0, 
U505 + ya = 0. 

Les équations (10) se réduisent à une seule si les droites 
A,A, (r — 1, 2, 5, 4) sont parallèles entre elles. Alors tout 
point du plan représenté par l'équation (13) est un équicentre 
des deux tétraèdres. 


8. Pour trouver le centre de gravité M des masses u,, mo, 
U5, 1, placées en A,, A9, A;, À,, on peut chercher les centres 
de gravité F,, Fo, F3, F, des triples (1, LL. Li) (us. 4 ui) Fos 
les droites A,E, (r — 1, 2, 3, 4) concourent en M, et l’on à 
PR An. Zu. Si Zu — 0, les droites A,F, sont 
parallèles et l’on dit que M est à l'infini dans la direction de 
ces parallèles. 

Les paramètres directeurs de la droite A,F, sont propor- 
tionnels aux quantités 


Te Lots À ads nc LE Boÿs EF page 
Mo + Ms + ba TT 


A 4 


( #4 ) 


si l’on remplace 2 + u3 + 44 par — 4, on est conduit à 
prendre pour ces paramètres 


SL j" 
buts EtuYÿy Due 


Deux tétraèdres A;A9A3:4,, AjASASAY sont dits avoir un 
équicentre à l'infini, si les droites A,F,, A;F° qui joignent les 
sommets A, A; aux centres de gravité F,, F; des mêmes 
masses po, 45, 144 attachées respectivement en Ao, A5, À; ou 
en À;, A;, À, sont parallèles entre elles. 

L'existence d’un tel équicentre dépend des quatre équations 


Lu — p Et, buy = 2 pus, Lu = purs, Zu, =0, (14) 
° étant une inconnue qui est racine de l’équation 
| di — pr L'ÉÉES oYi n—9% | —=0. (15) 


Le problème suivant conduit à la même équation cubique (15) : 
Trouver un plan qui partage les quatre droites A,A', AoA, 
A:A;:, A,A; dans un même rapport. | 

Imprimons au tétraèdre A;ASASA' une translation parallèle 
qui amène A; en À, ; alors les droites A,F4, A;F; coincideront. 
Or, si G;, G; sont les centres de gravité des mêmes masses 
vo, Vs, v4 altachées respectivement en A, À;, À, ou en 
A;, A:, À,, les droites A,G4, A;G; sont des éléments homo- 
logues de deux gerbes collinéaires dont A,E, est un rayon 
double. La question est ainsi ramenée à une question connue. 


9. Pour terminer, considérons deux systèmes de cinq points. 
La recherche d’un équicentre dépend des six équations 


Hdi DUR DUT 
== —— — ET EE ;; Sr 16 
Zu, DTA Eu, (IS) 


qui renferment sept inconnues æ, y, z, pu © Ho : Us © lg © Pise 
Si les équations (17) sont distinctes, elles donnent pour les 


(15 ) 


rapports des masses une simple infinité d’équicentres situés 
sur la droite qui a pour équations 


Et I rl Em 0, (18) 
RTE qi 2 2% 0x y, | = 0. 


Les équations (17) se réduisent à deux, si leurs coefficients 
vérifient une même relation 


PEU, —0 2(r—1,2,... 5) 


Les droites A,4, sont alors parallèles à un même plan et les 
deux systèmes de points [A,|, [A;] admettent un plan d’équi- 
centres représenté par l’équation (18). Ce plan contient néces- 
sairement les droites lieux des équicentres des cinq couples de 
tétraèdres (AyAoÂA:A;, ASASAGA), AoÂsA As, ASASAGAS), 

Les équations (17) se réduisent à une seule, si les droites 
A,A, sont parallèles entre elles; alors un point quelconque 
de l’espace est équicentre pour des masses convenablement 
choisies. 

Dans ce qui précède, nous avons considéré les cas princi- 
paux. Mais on peut encore envisager des hypothèses particu- 
lières, par exemple celles où deux, trois ou quatre seulement 
des cinq droites A,A; sont parallèles entre elles ou celle de 
deux droites parallèles à une direction et deux autres parallèles 
à une autre direction, etc. 


SUR 


CARRES PANAIAGIQUEN 


PAR 


EpouaArp BARBETTE 


DOCTEUR EN SCIENCES PHYSIQUES ET MATHÉMATIQUES, 
PROFESSEUR A L'ÉCOLE INDUSTRIELLE DE LIÉGE, 
DIRECTEUR DES ÉTUDES A L'INSTITUT FRANCKEN. 


SUR 


LES CARRÉS PANMAGIQUES 


On donne actuellement le nom de carrés panmagiques aux 
carrés magiques dont la direction horizontale, la direction ver- 
ticale et les deux directions diagonales sont magiques. | 

Le Proft Édouard Lucas les avait qualifiés de diaboliques, on 
ne sait trop pourquoi; ces carrés avaient été entrevus, avant 
Lucas, par de La Hire, Euler et Sauveur. | 

De l’étude que nous avons faite sur les carrés magiques (*), 
il résulte qu'un carré du m° ordre sera panmagique si la 
somme des premiers indices, comme celle des seconds, de 
cliäcune des lignes horizontales, de chacune des lignes verti- 
cales, de chacune des lignes parallèles aux deux directions 


diagonales et de chacune des diagonales elles-mêmes du carré 
m(m + {) 


symbolique générateur, égale (1 + 2+3 +... +m) où ——— 


(*) A consulter : Les carrés magiques du m° ordre. Supplément : Les 
piles merveilleuses, par E. BARBETTE. Vol. in-8° de vu-244 et 16 pages, avec 
3 planches, dont l’une en couleurs. Friæ : fr. 1.50, chez l’auteur, 18, rue 
D’Archis, Liége. 


(#) 


1 
A. — Carrés panmagiques d'ordre 2" = 4n et de symétrie 1 


Les carrés panmagiques d'ordre 2* et de symétrie 1 sont 
ceux que nous déduisons de carrés symboliques renfermant 
®k ofliciers de 2} régiments distincts et 27 grades différents, — 
l'élément s, de ces carrés symboliques représentant un officier 
de régiment s et de grade {, — chacune des lignes horizon- 
tales, comme chacune des lignes verticales de tels carrés, con- 
tenant 2 officiers de régiments distincts et de grades diffé- 
rents. 


: À LE 
Les carrés panmagiques d'ordre 2x et de symétrie 7 sont les 


plus difficiles à construire; voici l’une des lois qui régissent 
les carrés symboliques générateurs : 


PREMIÈRE LIGNE HORIZONTALE DU CARRÉ SYMBOLIQUE. 
Premiers indices : 


À; 3n; 3n —1; 2; 3; 3n—V%; 3n —3; 4; «….; n—3; 2n +4; 
2n+H3sn—2;n—1,2n+I;, nm +l;n; 

3n +1; 2n; 2n —1,; 3n +2; 3n +3; 2n —V; 2n —3; 5n +4; 
…; An — 3; n +4n+S; 4än —2; An—1; n +2; n +1; 4n. 


Seconds indices : 


1; 8n—1; 3; 3n—3; …; n—3; 2n +3; n—1; In +1; 
3n + 1;,2n—1;3n+3,2n—3;...;4n —3;:n+3; 4n—1;n +1; 
n;, 2 +2; n— 2; 2n +4; +; 4; 3n — 9; 2; 3n; 

4n; n +2; 4än—2; n +4; ..; 3n +4; 2n —2; 3n +9; In. 


PREMIÈRE DIAGONALE. 


Premiers indices : 


1 fois —. _—— In fois —_  _— n fois —__ 
4: 4; 45: ds Ans-dns Anis Ans ASP 


(5) 


Seconds indices : 
1, 4n,2;4n — 1:3;4n—2;..;n —3; 3n +4; n —9; 3n + 3: 
n—1; 3n +2; n; 3n + Î; 
An; 1: An—1; 2; An —2; 3; 3n +4; n—3; 3n +3: 
n—2; 3n+2;, n—1; 3n +1; n. 


AUTRES LIGNES HORIZONTALES. — Les autres lignes horizon- 
tales se déduisent facilement de la première, par symétrie, les 
indices de la première diagonale servant de points de repère. 

En opérant ainsi, la somme tant des premiers indices que 
des seconds de chacune des lignes horizontales, de chacune des 
lignes verticales, de chacune des lignes parallèles aux deux 
directions diagonales et de chacune des diagonales elles-mêmes, 
égale la constante magique 2n (4n + 1), et la condition de 
panmagie est satisfaite. 

La loi énoncée n’est pas applicable au carré du 4 ordre et 


de symétrie 7; Mais un tel carré se détermine facilement. 


Si, dans le carré symbolique obtenu, on remplace l'élément 
s, par À, + a,, la somme des nombres de chacune des horizon- 
tales et de chacune des verticales est constante, et il est facile 
d'écrire les relations qui doivent exister entre les nombres A 
et a pour rendre le carré panmagique. 

Si, de plus, on y prend 


D ANT A; — Snr, : A — (4än —1)4nr 
el 


U—=0; Œœ—a+rT; 03—=0+Èr;....…. :Anm—=a4+(in— tjr, 


on forme un carré panmagique renfermant les termes suivants, 
en progression arithmétique : 


a; a+r; a+ 2r; a+ 37; +... s a+ (AG — 1)r; 


enfin si, dans ce dernier carré, on fait a — 1 et r — 1, on 
obtient un carré panmagique des 16n°? ou 2°* premiers nombres. 


Observation. — Du panmagique obtenu en suivant la règle 
énoncée, on en déduit facilement d’autres en changeant dans 


(6) 


les premiers indices 4 en h et 4n en 4n — h + 1, et récipro- 
quement, — ou encore en changeant dans les seconds indices 
l'un quelconque d’entre eux À en 4n — h + 1, et réciproque- 
ment, — ou enfin, dans tous les carrés obtenus, en changeant 
les premiers indices en seconds, et réciproquement. 

Nous nous contenterons, dans chacun de nos exemples, de 
donner le carré symbolique type, puis le carré littéral à termes 
en progression arithmétique et le carré NL: qui s’en 


déduisent; dans le carré littéral, le symbole ©, se lira a + pr. 


pr 


Propriétés. — 11 est possible de grouper les éléments d’un 
carré symbolique de façon à découvrir, par voie d’addition des 
indices qui interviennent dans les groupements, les propriétés 
du panmagique qui s’en déduit. Par exemple, considérons le 
carré symbolique, dont nous venons d'indiquer la construction, 
partagé en deux parties égales par une horizontale : la somme 
des premiers et des seconds indices de chacune des demi- 
colonnes ainsi formées étant constante, la somme des nombres 
intervenant dans les demi-colonnes correspondantes du carré 
littéral et du carré numérique (pour n > À) sera la même pour 
chacune d'elles. 

Pour n = 1, pas n’est besoin de double vue pour découvrir 
les propriétés du carré numérique par voie d’addition des 
indices des éléments groupés du carré symbolique. 


CARRÉS PANMAGIQUES DU #° ORDRE ET DE SYMÉTRIE T° 


Carré symbolique. 


EF) 


Carré littéral. Carré numérique. 


a a a 
14 GT VA 9 

Le 4 a a a 
F2 PF : + /07 
a. a a a 
97? PA à 15t | $t 
«a [ea a le + 
4e | St + JT 


"= LA 1 
CARRÉS PANMAGIQUES DU 8° ORDRE ET DE SYMÉTRIE L : 


Carré symbolique. 


(8) 


Carré litteral. 


BE re, 6: a 127 lt "1-02 
see Le 7e de 


Carré numérique. 
CEprppT 
een 
DOUDOU 
CICIPIPTICI CIE 


(97) 


ES 


CARRÉS PANMAGIQUES DU 16° ORDRE ET DE SYMÉTRIE — : 


= 


Carré symbolique. 


SE 
Le 
& 
% 
he 
x 
EN 
N 
ns 
LS 
Ds 


APP APIEACE 
DPARPAAUAP 
CAPI AEAEA A7 
ANNE 


PE Sue 
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AAGPPAPIZ2AZEAAPA AU 
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LS 


(10) 


Carre litteral. 


a a a 
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a a a a | 
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Carré numérique. 


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AQ 


ss 


B. — Carrés panmagiques impairs. 


Les carrés panmagiques impairs sont ceux que nous dédui- 
sons de carrés symboliques renfermant (2n + 1)? officiers de 
(2n + 1) régiments distincts et de (2n + 1) grades différents, 
chacune des lignes horizontales, comme chacune des lignes 
verticales de tels carrés, contenant (2n + 1) officiers de régi- 
ments distincts et de grades différents. 

Sauf pour les carrés de côté 5t, le tableau 


renferme les .premiers indices d'une solution symbolique du 
(2n + 1)° ordre, la suite &, æo &s ++. Lo +, représentant la série 
des nombres 1, 2, 5, ..., 2n + 1 écrits dans un ordre arbi- 
traire. Le carré symbolique s’en déduira par superposition des 
bandes horizontales ou verticales de rangs complémentaires, 
c'est-à-dire de rangs z et 2n — z + 2. 

Dans le carré ainsi formé, non seulement chacune des lignes 
horizontales, comme chacune des lignes verticales, renfermera 
(2n + 1) officiers de régiments distincts et de grades différents, 
mais les directions diagonales posséderont la même propriété. 

Si l'on y remplace l'élément s, par A, + a,, la somme des 
nombres de chacune des lignes parallèles à la direction hori- 


(HS) 


zontale, à la direction verticale et aux deux directions diago- 
nales, sera constante et le carré sera panmagique sans aucune 
condition. 

Si l’on y prend 


A—0; A,—(2n+1l)r; A3—2{2n+1l)r; «5 Au —2n(9n+1}r, 
ET aa 2r, |: -:.; a, —a—+ nr, 


on formera un carré panmagique renfermant les termes suivants, 
en progression arithmétique : 


4 ; a+r: a+2r; a+3r; -..... , a + Anin + A}r; 


enfin si, dans ce dernier carré, on fait a — 1 et r — 1, on 
obtiendra un carré panmagique des (2n + 1}? premiers nom- 
bres. 

La loi que nous venons de donner n’est pas applicable aux 
carrés de côté 2n + 1 — 56, car les éléments contenus dans 
les parallèles à la seconde diagonale du tableau (4) sont alors 
les suivants : 


Ti 4 d'; DO bar 80 das ai. 2; 
Lo d; Lg 0 os 7 ar 4 41, 
L3 6 Lo °° Lys Lys Lx  ; Q) 


dy nn nu "sr x do du ; 
DinnTirs, Diig * * Leg Lis Lis . 


Mais en choisissant les æ de façon que la somme des élé- 
1 
ments de chacune des lignes de la suite (2) égale le _ de 
(St +1) 
2 
encore un carré panmagique; ce résultat sera facilement atteint 
en idenutiant les x de cette suite avec les nombres d’un carré 


magique du {° ordre. 
Il n'existe pas de carré panmagique du 5° ordre. 


H+2+5+...+31t), c'est-à-dire , on obtiendra 


(9 


CARRÉS PANMAGIQUES DU 3° ORDRE. 
Carré symbolique. 


EAEACAENEA 


AAA 


CAPTER 


EAEEZ 


PP 


Carré liuteral. Carré numerique. 


ca a a &ä 

LECTU] frere 
a 

AE DOUCE 


a 
a 7 1% 


Ha 


JPJET ET 


CARRÉS PANMAGIQUES DU 7° ORDRE. 


Carré symbolique. 


BAD 
AAPBATE 
GAPA2UrEZ 
AAUBBAEE 
AAA 


Carré littéral. 


lines D à MAR avt à] 
AAARARE 
a a a ex s- Ce x ËE 
ERAAABR 
a a LS a ES a 
BARRE 
a L3 [23 LA æm a a 
AAA 
LA) am a a An 
FARSAEAE 
Le LS [1 nu L,3 a 
FARBEAEE 
ARABE 
Sr | Æraltsr|sar | reel 3578 


Carré numérique. 


IEEE] 


15 | J4 46| 3 | 28 
false fre 
opetepetz Le 
DE 
i #/|/0|2e2 


CTalfete 


CARRÉS PANMAGIQUES DU 9% ORDRE. 


Carré symbolique. 


BABA 
GEAPIAPEAEEZ 
AAA AE 
DATA 
AAA 
AAAAGZAEAEZ 
Hold |salreltel 18) 7el# 


APAAEEAEEA 2 


( 16 ) 


Carré littéral. Carré numérique. 


ox EX sA gr nés ARE 39 
OGC F 
free belote 

s || sale J4|53|4371|20 
lle el z efsr)ze ls [50 
PAAPARAER ce 
EE) | GAP EME EE, 


Le carré du 9,° ordre en (A, a), qui se déduit du carré 
symbolique en remplaçant l'élément s, par A, + a; n’est 
panmagique que si les nombres A et a satisfont aux conditions : 


(42 + À; + À:) — J(À3 + À4 + À) — J(A4 + À; + A9) 
= A, + A, + A; +. + A, 
el 
(de + A6 + dr) = 3(43 + A4 + 8) = 8 (4 + ds + d9) 
= dy + 4 + 43 + ++ + 9. 


C. — Carrés panmagiques d'ordre 2*+'.n 


| 
et de symétrie 5 (Eh 
n 


1 
2n 
sont ceux que nous déduisons de carrés symboliques conte- 
nant 4!*1.n? officiers de 2**1,n régiments distincts et de 
2:*1,n grades différents, chacune des lignes horizontales de 
tels carrés renfermant 24+1.n officiers de 2 régiments distincts 
et de grades différents, chacune des lignes verticales renfer- 


Les carrés panmagiques d’ordre 2#*1,.n et de symétrie 


(17) 


mant 2*1,n officiers de 2 grades différents et de régiments 


distincts. 
9Kk 


Ces carrés répondent à une symétrie roro 


1" HYPOTHÈSE : k = 1. 


Carré symbolique d'ordre An et de symétrie EE 


/n Ai NET A TS APN SN 
e és 4h. on-1 tnt] 4n| 2|4n-4 4|4n-4 6 
07/27 4-1 gn1|\2 |41|2 1-1 |£ 4 
4n- snr1 | 4 J | 4%4- 5 | #r- 2n-/ 
7 DE 4-2 | 3 sa: ? id # Fe J 
4-3 ss 2n+ /n 4n-2 4-4, 
Ter 4N-3 = 4-3 #3 4 MTS #3 4 e 
| ” 4h- 4h- sht4 :s 4n- AL 4h- 
4-4 H-4\5  |4H-4 5 |4-4 pt re S LR 57 La | : 
44-/ é #H- 2n-{| ên+/ 4n-£ 4h- / 
14 A F5 4h-S| 6 sd feat 
À 4n- ,#- tnt1| 2n S 4n-J 4n- 
DEEE [omperepeee | ae 
l n- 4n-3 2n-1| îhe 4-2 4h- ns 
| ya à en! RS ons 2n+1 | 2h LS 2n cut 2n 1$. en ans! | En 
4H- 4n- 1He1) on "- 4H: n- n-/| 1n#1 
SAAB CHÉRRM RM ENT TE 
4n-i 4n-J #n-, 2n-/| 2ne/ n-L 4n-4 ne 
254 yn-! | 2 La me 4h-1 APR Rs Le an-! 
A 4 | 4n- 2e 4n1- IEP TR 2 2H+1/ 
5H 4 4-2 4n-2 4-2 rl A See 
É: 7 H 2n-/ SA 11 4n- 4n- A ! 
4-3 | 4 4-3 4-5 4-3 H-3 | 4 Lo A 
2 | 4h-2 4 LA 6 ni 2n 4n-J\ 5 A !| înr 
#4 S ak 5 |#-415 4h-4| 5 re 4n-4\ 5 |4H4-4 fe 
| “n-1 4n-J € 4n- 2n-A 2n+ on-2 4 | #n-4 2ns2 Le 
doi né sis a 4n-5|\ 6 |4n-S y 4H-S 4n-S 
= fi “: 4n- 4n-3 4h- en 2n+/ 
it 2] |5 ce 2h-1 |?2n°1 éh12 (2-1 |2 £nr2 |?n- ; nr! Fa ên12 . ent2 |\2H-/ 
#k-/ 4h-J |. an-/| int  4n 4n-2 n- 2nr2| en 
ges F 2 in . 2 en 2h41 Ent | 2H = en |£h+/ 
4h-2 4n tnsZ In ÿ 4n- “E 5h] S | n- 2H-1| 2n+1 


(AS 


Chacune des lignes parallèles aux deux directions diagonales , 


de ce carré renferme 4n officiers de grades différents et de 
régiments distincts. 

Si l'on y remplace l'élément s, par A, + a,, le carré devient 
panmagique pourvu que les nombres À et a satisfassent aux 
conditions : 


L'A+ a) 
A, + A ne A + Ant a À; + VE = A, + Ages TT —— a 
el 
Z{A— a) 
+ din = 0 + Ann = + Une = UT ns" ie à 
Si l’on y prend 
À,—10; À,—=änr; “ A —8nr: … À, — (4n — 1)4nr 


et 


U=a;, A=a+r; a =a+r: ce; an = a+ (En — 4), 


on obtient un carré panmagique renfermant les termes sui- 
vants, en progression arithmétique : 


a; a+r; a+ Dr; ; a + (16n? — fr. 


Enfin si, dans ce dernier carré, on fait a — À et r = 1, on 
trouve un carré panmagique des 16n? premiers nombres. 


Propriétés. — La somme, tant des premiers indices que des 
seconds, d’un compartiment de 4 cases placé en n’importe quel 
point du réseau formé par le carré symbolique, étant une 
constante (8n — 2), la somme des nombres d’une grille de 


4 cases placée n’importe où dans le carré panmagique, est aussi 


: HAS , 
constante et égale à nn pour le carré en (A, a), à 


4a + 2(16n? — 1)r pour le carré en (a, r), à 2(16n? + 1) pour 


te ÉÉ 


( 19 ) 


. je carré numérique. Il s'ensuit que la somme des nombres, 
. composant chacun des quatre compartiments de 4n? cases 


LE . « 


“du carré panmagique, est la même. 

- La somme des indices des lignes verticales de rang impair 
- des compartiments À et B du carré symbolique, ainsi que 
. des lignes verticales de rang pair des compartiments C et D, 
… étant constante, la somme des nombres des lignes verticales 
… correspondantes du carré panmagique l’est aussi; il en est 
“ de même des lignes verticales de rang pair des comparti- 
ments A et B, ainsi que des lignes verticales de rang impair 
… des compartiments C et D. La somme des indices des lignes 
… horizontales de rang impair des compartiments À et C du 
_ carré symbolique, ainsi que des lignes horizontales de rang 
pair des compartiments B et D, étant constante, la somme des 
nombres des lignes horizontales correspondantes du carré 
… panmagique l’est aussi; il en va de même des lignes horizon- 
. tales de rang pair des compartiments A et C, ainsi que des 
_ lignes horizontales de rang impair des compartiments B et D, 
Enfin, la somme des deux constantes, verticales ou horizon- 
…. tales, égale Z(A + a). 


por regie” là 


Fè-nt 


aate de lrt 4 


NA S. (he 


Observation. — En additionnant les indices des éléments 
_ groupés qui entrent dans la composition d’un carré symbo- 
. Jique, on découvre les propriétés du panmagique correspon- 
- dant; nous nous bornerons ici à celles que nous avons données, 
—. mais il existe encore d’autres relations que le lecteur trouvera 
. facilement en opérant ainsi que nous l’avons indiqué. On 
_ découvre de même les propriétés des panmagiques dont nous 
| D on plus loin. 


( 20 ) 


n 1 
CARRÉS PANMAGIQUES DU 4° ORDRE ET DE SYMÉTRIE à 


Carré symbolique. 


Carre littéral. 


a a Le] 
RAR 

a a a LA 
AAA 
a a a a | 
AREAE 
7 a a CES 
SABRE 


: 1 
CARRÉS PANMAGIQUES DU 8° ORDRE ET DE SYMÉTRIE Tv? 


Carré symbolique. 


SSSSSQS 
SSSS NS SS 


Bu D SI ÈS EE 


a 
SSSSRENS 


(21) 


Carré litteral. Carré numérique (*). 


BALE LADA) Erlels lee lsele leo) 
Eee A) flottes 
eee ele) Toletetetelselee 
Belette) [éofsejrelreluslelusles 
ae Le Eelrlelstelelele 
Basse LA) Lelwlelels else) 
Biel LA LALAT Lelelestereel lee 
ALL) Cheb: ble LA 


; k 1 
CARRÉS PANMAGIQUES DU 12° ORDRE ET DE SYMÉTRIE 5° 


Carré symbolique. 


APATPATAAZPAZ 
D ere bhe 
PET ANA 
PAPA AA EArZ2IZ C1 
AAA PA EPA 
PARACEUA CELA PUR PUALE 24 
CAP DA EPA PAPA 
able tee, 
PPAPCPPAPATE 
PANAAAG2AA A 


(*) Ge carré se rencontre dans les travaux de M B. Free de Toulouse, 
in s'est occupé tout particulièrement des carrés panmagiques à grilles, de 
module 8 (de symétrie >) 


(22) 


Carré littéral. 


« CES a _ PA <a a FA a <a 

2742 Hot] 47 |/38? 12/3312] 97 |1357| ÿ? |/Yx 

ET « «a j a «a ET «a LS < a « 
Hal ss |agsl 154 |'e7 2 F2 eor| 222 222) sat} sel a+ 
Ca mn EP] m em a LES - … “« a « 
Put 8x 86: | 6t| 282] #2: 391|/092|1 33% | 71/4] J/2 1/34 
LS Le <« a a ET « ES _ a a « 
. JXr|/osal 39e log: 4/2 se: | 20e | 98+| #44 |/o0:|vt4 
HE 
a [2 a a . A 5 < ES « Pr FE 
232 |/ern | 7e |/232| 9e vesel 127 |/402| /4a | /28:| /6+| 1262: 
a m 7 e ES «a C2 LS LS _ « FA 
1882\ 34% | not] 32%] /122| 307 //92t| 251|//72| 272 | /S1]| €. 
PPS ERP ER Pa 


Carré numérique. 


AE TU 
A A 2 CE 
GE Ca A A 
etape flo teeqetes 
20000000 ORE 
alelefelefe pre lepr|e 
2 2 EE CEE LA CA 
DUDUBS Un. 
eee 


090004002070 


Er bebrelerelert tent ertetor 


D © © 


# (23) 


2 HYPOTHÈSE : k — 2. 


Carré symbolique d'ordre 8n et de symétrie de 


&k- Éa 7 8-1 ee ? 
"1 #8 8h-3, #H- LE ” LE 
| sh 5 mn TE ne dut æ 
dh-£ ë, pra DL A Fa se Di 
#) É. d-3| J = 2 Hs 7 A 1 es 2 
à = 6 | #n- LE FAN H-J £8n- Fa 
Le TA #H-J Us ds LE ct LL PAR] 8H-3\4  |8n-t …_ 
1 _e 4) 4n- #H- 4 | &n-£ 6 | &n- & | 4n-6 
4 4 x FE Pr 3 ane ee 
L: | sn nrj Ps ge re A 
6 . us _. mr A gs ee? ri de 
d 2 | 4-1 LE en Re 4»- a 
hi 7 |} ee F5 te re nc 
#n- &n- £n- FA 5 7 Fe 
= Arr He 4 "7 a | 
gr 4 dn-J Se #n-} ps Er, " TR 


Le _ an sr &n-1 4h 72 
: E: 4 Le &n-2 4h-4 £h- 
3 ‘fl 8h-/ 4x-/ {n #x-/ 
“4 Sr 6 A: _ 4x-J 4H- 
à4ù ee dpi 4n-J| 4 - gn-2 S UE Fa 
_£n Fe ae & | 8n- £H-i 4u-J FES Fa 
Le LA 5 " 8-3 727 4 _. 7 
nn 4 8x- Lé sn 4-1 #4- #h- 
| PR da rer re er m2 sh-S "+ = 415 ne 
r48 &n #n-} . Te éh- 6 | 4n-6 
‘4 ms — 1 Ts 1723 + 4 #H- ra 4 
. d #4 jf Us #x- 4n-3 #x- » TE 
7 "1 da pee Sn a E 6| 7 
4|4 se én-/ FAT 
LA Pr) re re éxZ F 
id = ES pe Fa | Pr 4 


En particulier, on trouve pour n — 1 et pour n — 2, les 


panmagiques suivants : 


: Ë | 
CARRÉS PANMAGIQUES DU 8° GRDRE ET DE SYMÉTRIE — « 


2 


Carré symbolique. 


Carré littéral. 


€ a a a a « æ 
BAR 
a a ES « « cuENe a 
SRAABAAE 
Ca a a a & a a a 
ARBRE 
a « a a a a «x a 
BABBEBAEAE 

LS a m a æ | a 
RABAAREAE 
… a a a PA ES — cm 
AFABRAARE 
a = a a a a « a 
GRAABARE 
ps m pr ES a a a = 


& 


“ 


"ne 


GA APE 
CAE AAA 
GABA 
AMAACUEAr 
CEA CA CA EEREA 


Carré numérique. 


CEE 
eee 
apafepefalelerts 
Etepelefupepefe 
Bbtetetels le 
GORGUNE 
Fe [rsbepree te pres 
Prtotefreelele 


CT 


(25 ) 


ES 


CARRÉS PANMAGIQUES DU 16° ORDRE ET DE SYMÉTRIE —- 


Le 


Carré symbolique. 


RECETTES 
PA EACAD CAP D CA PA CA A A A AL 
ep deEee Lee 
PAPAPANE PAPE ZE 
2PDADP BE ADR ER 
PAPA AAA APP ACPLE 
D cbbeerreer 
PA CATA PAPA CAP PA PAPA PA TA ER 
AAA CA AAA A AA AA AA EP 
Bale pa epepeefs Late pee. pas Le 
DO PA 2 PA PA 2 AA A A Ce 
PPDDPDAP ARR DATE 
ete eee Pole peepuje vejrprle 
A A AE A AA PA AA A A EP 
nr cebrerebtt 
PAZ AAC AC AA D AP AC 


A 


Carré numérique. 


CEE TEETERET EE 
Palette foule toute fret foto pete tt 
Prfeaefelutertele People felete 
eleleebole tele leleteepeleprefe 
eretretaetoelepetefpeeete 


PA 2 A CC 
D PP EE 
pafeterte fee fente fore frfeefen er 
Eefeie tefefes ete fe 
Eafeteetefed spi 
Epettepepee tartes Fe 
etaletetepelelelelrleelerlrefrfee 
eee tetrtdetaleteteteletelr 
41|uS|/55|/01|/37 
PRE Pen EC 2 


Re 
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I 
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LU 


ré] ve arol cela l ac [raclée leo ee ete ee 


ME en re PR re 


1e 


K° HYPOTHÈSE. 


_ Carré "Hnperque d'ordre 2k*1n et de symétrie £ 


Posons, pour plus de facilité dans la notation, 2*1.n — m; 
| nous allons indiquer la composition du carré des premiers 
= indices c’est-à-dire du carré donnant la manière dont il faut 
| disposer les régiments POBr obtenir une solution panmagique : 


ES: PREMIÈRE VERTICALE. 
7. - 


_ Amd; à :Mm—3; 5 :M—D; 6e Rd de 
M : 2 2 
2 m2, £! ;m—4; 6 :;.…. 5 + à 


_ PREMIÈRE HORIZONTALE. 
Période : 


M 2 Ml; 3; me 2: 4: m—3; …; 2421, 
D | m—9" 442, 2%. m—2%1+1,. 


DEUXIÈME HORIZONTALE. 
| Période : 


; DRE Am 93. m — 2-14 1: 


ml; 2; m; 1; 
$ Qt. mit 2; Ji 1, 


_ La-suite de ces indices est celle des indices de la première 
ie les éléments de cette ligne pris 4 à 4 étant écrits 
en sens contraire. 


AUTRES VERTICALES. — Les autres lignes verticales, dont on 
connaît deux éléments, se déduisent facilement de la première, 
_ par symétrie. 

Le carré des seconds indices, c’est-à-dire le carré donnant 
h manière de disposer les grades, est l'inverse du carré des 


( 28 ) 


premiers indices : en d’autres termes, les lignes horizontale 
de l’un sont les verticales de même rang de l’autre. 

Par exemple, si nous prenons k == 3 et n — 1, nous obte- 
nons le carré suivant : 


Carré symbolique d'ordre 16 et de symétrie = 


APArRAPAEPAP EAP 
PAPAPACTEAP7A227E 
EPAB2AZAEZ 2722 AC 
DOPAGE CAAPTPEEZAr 
GPAP2AA2A22PAA0C2rA 
CPP AE AA EPA A FA 
PCOCAPAC AAA BA 
DREACA PA A ACAEA PACA AAA AE 
GBABASEP2ACAT AZI 
PAUAZ2E2TA27A7A2EZ 
ZA AAAET7Ar AAA 
Re nana ne 
PAEAUATA LA TA EATA UP EAP CTP AZ 
CAAAPAA2ACA2AAAL 
GAAP2PPABTA7ATAZE 
CAEA PA A CA CAEAL2 AAA CA AAA 


Ce carré donne naissance à un panmagique numérique des 
256 premiers nombres qu’il est facile de former en remplaçant 
le symbole s, par (s — 1) 16 + £ et à un panmagique littéral 
(en progression arithmétique) en remplaçant ce même symbole 
par a +[(s —-1)16+{(t—1)]r.. 


LS IRIX 


Observation. — Puisqu’il est impossible de disposer en 
carré m2 — | (2n + 1)22{° officiers de m régiments différents et 


È 
: 
3 


(29) 


de m grades distincts de manière que, sur chaque colonne 
horizontale et sur chaque colonne verticale, il y ait : 

1° m officiers de chaque grade et de chaque régiment, 
SLA = 14 et n = 1, 

2 2P groupes identiques de (2n + 1)2*—? officiers de grades 
ou de régiments différents, ss k=pZ>1 et n >1, 


nous en concluons qu'il est aussi impossible de former les 
carrés panmagiques correspondants. 

Il existe aussi des carrés panmagiques dissymétriques, c’est- 
à-dire ne répondant pas au problème des 56 officiers d’'Eulér, 
problème que nous avons généralisé; voici, pour terminer, un 
exemple de carré panmagique symétriquement dissymétrique, 
dont chaque ligne horizontale, ainsi que chaque ligne verticale, 
renferme 16 officiers de 8 régiments différents et de 8 grades 
distincts : 


Carré symbolique. 


GPA CAT 
CPAVA AAA 


13 
PAP A2 PAPA 
APP AP PE ZE 
ln taf Re AU le Pre 
AP PAP AAC AE 
AU PAPAPADEAAUPrA 
APP A0 EN 202 
ANA CIRE 
AAC POP AT 
PCA PAPA AAA 
| 1/04! #5) Snlée Vol 35) 41] al ro Ge En |E2| dy 09 
PAPE PP PE 
GAP APEB CAT BEA 


( 30) 


Carré numérique. 


see enfer eteete fupote 
aofefo etape fetoprpe 
l 244 
Perdfrrfropeponrepre(er far 
feel tete tete etes 
eee Pace jee 
Htrlotepeste 
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Later fr tete 
ele feteprte 

2e 
18 we 


raererfrafre 

pertes fouprnfes 
eee breprefotesfecpederteelreerten 
eee CE 
PE A EE PA SES EC 


Ce dernier carré renferme, entre autres propriétés, 128 com- 
partiments de 4 cases tels que la somme des nombres qui 
composent chacun d’eux est constante et égale à 514. 

Des conditions de magie horizontale et de magie verticale 
d’un carré magique d'ordre pair, 1l résulte que la somme des 
nombres de chacun des quartiers opposés A et D du carré est 
la même, ainsi que la somme des nombres des quartiers 
opposés B et C. Nous avons rencontré des carrés panmagiques 
symétriques d'ordre pair dont les quartiers A, B, C et D 
étaient tous égaux; observons, pour terminer, qu'il ne peut 
exister de tels carrés panmagiques dissymétriques d’ordre 
2(2n + 1) pour n Z 1, car la somme des nombres 


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à PR RO , 42n + 17, 


qui interviendraient dans ces carrés, n’est pas divisible par 4. 


rés panmagiques dont les termes sont en progression 
ométrique; on déduit les propriétés des panmagiques géo- 


ICation. 


Liége, mars 1913. 


ALAtAL 
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Je « F Le a. 


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\RRE MAGIQUE DU 16° ORDRE 


SYMÉTRIE COMPLÈTE 


PAR 


M. ÉDOUARD BARBETTE 


V2 


CARRE MAGIQUE DU 16 ORDRE 


LA 


SYMÉTRIE COMPLÉÈTE 


+ s » Lo 
PÉPPABPEE ÉÉBBRE LS 


: a z ea 
CA 5 & CA ec LES 
D Æ 2 = 
< | < SX X 
| en” 
a | S 
DS 
Pi 
£ 


Ce carré donne une solution du problème des 36 officiers 


d'Euler étendu à 162 officiers, A,a, représentant un officier de 


: chacune des lignes horizontales, 


t r et de grade s 


£ 


régimen 


(4) 


comme chacune des lignes verticales, renferme 16 officiers de 
régiments différents et de grades différents; les deux diago- 
nales possèdent en plus la même propriété. 

Si l’on y remplace l'élément A,a, par (A, + a,), la somme 
des éléments de chacune des bandes horizontales, de chacune 
des bandes verticales et de chacune des deux diagonales est 
constante. Si, de plus, on y fait 


A,= 05 À, — "16 AS ON ERREUR 


et 


Œ—=d; Da +r,; G—0Q+Ûr; ...: 043 — A PAST, 


on obtient un carré magique renfermant les termes suivants, 
en progression arithmétique : 


a; a+r; a +Ÿr; a +3r; ...; a + 255r: 


enfin si, dans ce dernier carré, on prend a = 1 etr — 1, on 
obtient un carré magique des 256 premiers nombres de con- 
stante 2056. 

Ajoutons, pour terminer, que le carré donné est géome- 
trique : le produit des éléments de chacune des lignes hori- 
zontales, de chacune des lignes verticales et de chacune des 
deux diagonales est constant. Si l’on y fait 


À, = 1; A 765 À, 78: À, = 


UŒ— A; A —=Q0T; A—Q; . .; A = UF, 


on obtient un carré magique géométrique, dont les termes 
sont en progression géométrique et dont la constante est 
a1672040 

Le problème général, pour m? éléments, se trouve traité 
dans l’ouvrage que je viens de faire paraître sous le titre : 
Les carrés magiques du m° ordre: 


SUR 


LA GOMPENSATION DES ANGLE 


QUADRILATERE 


M. KRAIÏITCHIK 


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(EL + PY 


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LE 


À 


C 


Le 0 CAR 2 T7 


LA COMPENSATION DES ANGLES 


D'UN QUADRILATÈRE 


_ Désignons par a, la valeur observée de l'angle à (à — 4, 2, 3, 


(4 


On aura les relations suivantes entre les valeurs exactes des 
angles a, : 
ds + di + & + 43 = 180", 
dy + 43 + di + a; = 180", (1) 
ds + Q5 + d6 + à = 180", 
a + 3 + 45 + à = 180", 


sin 4, sin @ Sin @, Sin 4, — Sin 4, sin 4, sin 4, sin @g (*). (2) 


En général, les valeurs observées a, … des angles ne satisfont 
pas aux relations (1). Soient C;, Co, C;, C; les erreurs de 
fermeture des quatre triangles DAB, ABC, BCD, CDA, et y, la 
correction de la valeur de a,, en vue de satisfaire aux rela- 
tions (1), c’est-à-dire 


CG = 43 + + @ + 43 —180° où y + Yi + Ye + V5 = —C 
Ce = 9 + 03 + di + as — 180 » y + Ya + Yi + Y = —C, (3) 
CG = 4, + 0 + de + 47 —180° » y + Y + Ye + Y—= —Cs 
C,= 4, + à, + d3 + 4 —180 » y; + y + Ys + Y = —0C 


Les équations (3) ne forment que trois équations distinctes, 
car les erreurs de fermeture ne sont pas indépendantes 
(C1 + Cs = Co + Cu). | 

Cependant, on ne peut pas prendre cinq valeurs de y; arbi- 
traires pour en déduire les trois autres, car les différents 
déterminants du 3° ordre qu’on peut déduire du tableau 


1:11 0007061 
0 LAIT 0700 
DOME TED 
1 0 070 0 2204 


sont nuls 


(*) Pour démontrer cette relation, on écrit les proportions connues et on 
les multiplie membre à membre : 


DC DA DA AB AB BC BC CD 


= _— 


E Te , = = à 5 = + = 
SIN 44 SIN Œg SIN 43 SIN g SINn Gy Sin Go SIN 7 SIN y 


La relation (2) tient implicitement compte de la grandeur des côtés du 
quadrilatère. C’est pourquoi elle est dite « relation due aux côtés ». 


(5) 


1° fl serait logique de supposer que y; est une fonction 


_ linéaire de deux valeurs de C se rapportant aux deux triangles 


qui renferment cet angle, c’est-à-dire de poser 


D 1 — kC, na IC, Y—=kG+IC, y= kG+IC, = kC + lC, 
N:  p=iC+IC Y:— kCi+ ls, y — CG +IC, yes = kC + C4 


En substituant ces valeurs dans ys + Ya + Ye + Ys = — Cu, 
on aura 


KG + C + ©) + H2C, de LIT Cr 
ou 
(EE (20, EC + C) = — 0 
ou, puisque 
ÉOEULC, 
(& + 1) (80 + GC) = — CG; 


de même les autres équations donneront 


(k + 1) (3C, ns C) = — Cy 
(k rt Î) (8C; +E C)) FN Cs, 
(k + 1) (80 + C) = — C, 


système, en général, incompatible. 


2 On peut admettre que chaque correction y, est une fonc- 
tion linéaire de deux erreurs de fermeture de deux triangles 
dont l’un contient l’angle en question, et l’autre est formé par 
les trois sommets restants. Ainsi 


nm kC, + IC, W— kCe + ÎCs Ys— kC, + IC, Ya — KG + IC, 
3 : Fous kC 4 IC, Ye —= kC, 2 IC; = kCs + Co = EC, + Ce. 


(6) 
Le système (3) devient 
k(3C4 si C:) + l(3C; 4 C;) ET C,, 
k(3C, F C) Se KBC, nu C:) TT C, 
| 
—+- 


k(3C; + C,) l3C, + C3) et Et 
k(3C, + C:) l(3C, - C) ü DEA CG. 


En ajoutant la première et la troisième (ou la 2 et la 4°), 
on obtient 


4k + A = —1. 


- En les retranchant, on aura 


— 2 + A — —1, 
d’où 
FR D 
—3 1 
Ainsi on peut adopter 
By, — —3C+Cs Sy = — 30 + Cy 8ÿs = — 30 +C, 


Sy: Hs NT 3C:; do C, 


8y:—= — 30 + C&, Sy — — 30 + GC, Sy; = —3G FC, 
dpi -BCJE) & 


(4) 


Les angles corrigés a; = a, + y; sont tels que les nouvelles 
erreurs de fermeture sont nulles, les relations (1) étant vérifiées. 
En général, la relation (2) n’est pas vérifiée. On peut l'écrire : 


lg sin a; + lg sin a; + lg sin a; + lg sin « 
— Îg sin a; + lg sin a; + ‘lg sin a; + lg sin ai. 


Soit 


D — Zg sin a;,_, — Ëlg sin a;, (1 =4 264 


(0 ) 


et À, les différences tabulaires de {g sin a; par 4/! (i = 1, 2,5, 
4, 5, 6, 7, 8). Soit encore 


SA? 
ee pe 


Les corrections 


2 Aÿ (5) 


=:| 


_ appliquées aux angles a; auront pour effet de rendre D — 0, 


comme l'exige (2). 


D’après (5), la correction z;, (en secondes) est positive (ou 
négative) pour tous les angles de rang pair (ou impair) et 
négative (ou positive) pour tous les angles de rang impair 
(ou pair) suivant que D est positif ou négatif. 

Cependant, dans le cas d’un angle a; compris entre 90° et 
180°, le signe de z,; doit être changé, car le sin décroit quand 
l’angle croît entre 90 et 180°. 


Après avoir corrigé les angles a; de la quantité z,, on constate 
que la relation (2) est vérifiée, mais (1) n'existe plus. Les deux 
corrections agissent sur a, au détriment l’une de l’autre. 
Cependant les erreurs de fermeture diminuent, donc les nou- 
velles valeurs sont plus rapprochées des valeurs exactes. 


Comme dans la méthode des approximations successives, on 
répète sur les nouvelles valeurs a; + z, le même calcul pour 
en déduire des nouvelles valeurs encore plus rapprochées, les 
erreurs de fermeture et les D — Zg sin a,;,, — Ëlg sin a,, dimi- 
nuant continuellement. 


En pratique, deux applications de cette méthode donnent des 
valeurs assez rapprochées des valeurs exactes pour pouvoir les 
remplacer. | 


(+8: ) 


EXEMPLE NUMÉRIQUE : 


Compenser à moins de 0”1 les angles 


a — 11°10'01/8, as — 141804", 

a; — 16°59'0412, as — 17°05'00/'4, 

a; — 103°44/16"2, a: — 10538390 

a = 4438196, as — 48206276. 
On trouve 


Ci = —< 1008 UC ASS 
Gé 26, CE HE, 
C+Cs=—128 — -128= GI, 


On dispose le calcul de la manière ci-contre (voir tableau, * 
p. 9). 


Dans la deuxième colonne sont inscrites les valeurs obser- 
vées. Dans la troisième, les corrections telles qu’elles résul- 
tent des formules (4); dans la colonne suivante, les valeurs 
corrigées des angles. On n’a recopié que les secondes. On a 
relevé la somme de ces colonnes en vue de vérification. La 
différence de 02 provient de ce qu’on a négligé dans les cor- 
rections les décimales donnant les centièmes d’une seconde. 

Dans la colonne suivante, on a inscrit les log sin des angles 
corrigés dans deux colonnes pour les angles de rang pair et 
impair. On trouve D — 1026 (dix-millionièmes). 

Puis on trouve ZA? — 28194, q = 27.8. 

Les corrections pour les côtés sont inscrites dans l’avant- 
dernière colonne. 

On répète la même opération avec les valeurs corrigées (voir 
lableau, p. 10). 


Les nouvelles erreurs de fermeture sont : 


GC, 2546n6 C, = + 0", 
GÉRÉE HRSEET 


(9) 


8116090087 Lu0 + 
OuYEISEGOT | Gui0 + 
YA0GYOoLY GG + 
EuO/8VoYF Ou6 — 
F4008So7Y 810 + 
G10GYYoEOT | Gu0 + 
AT AC Guo + 
GuSGI6007F GG 


9109 


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D UOT199J10") 


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10°98 
SG 097 
9L 5589 
TG SYY 
10 95 
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9S"69ETT 


S'LG — GOT : 767 SG — 


9GOF — 0LS9 — 961 — A 


0ZS97S9 96SLYS9 


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6'8T L6OSFLS "6 
VAL 0LSL86 "6 
S 89 LYLG6L9Y"6 
9°c8 GSSLGGE "6 
TG OLLT6YS "6 
F$ YCO6L86 6 
069 9S66S97 "6 
9°90T 9F70L8& 6 
uv] utS 61 uIs 67 


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9161:8G0YY 
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8:10/0F° TT 


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*99A49540 


INA[LA 


4) 


Pour les log sin, on n’a besoin que des quatre derniers chiffres, 
car les angles sont peu modifiés pour affecter les premiers 
chiffres. On n’a pas besoin de recopier les deux colonnes 
intitulées Ag sin/1''et 4, car ces colonnes ne sont pas modifiées. 

Les valeurs définitives sont inscrites dans la dernière 
colonne. 

L'erreur de fermeture ne dépasse plus tr: 

On trouve 


bc, — CE OT. 


Ces valeurs peuvent être admises pour les valeurs exactes 
à 071 près. 
REMARQUE. 
Toutes les formules restent applicables à un quadrilatère 


concave, sauf quelques changements de signe dans (1) et (3), 
pourvu qu'on numérote les angles comme ei-contre. 


A 


LES 


ACTIONS PONDEROMOTRICES 


DES 


CORPS ÉLECTRISES 


PAR LE 


D' S. PIENKOWSKI 


Mémoire couronné par l’Académie royale de Belgique 


dans la séance du 17 décembre 1912 


LES 


. ACTIONS PONDÉROMOTRICES 


DES CORPS ÉLECTRISÉS 


PREMIÈRE PARTIE 


CHAPITRE PREMIER 


Recherches qualitatives. 


$ 1. — Toutes les recherches historiques confirment que la 
première observation d’un phénomène électrique fut celle 
de l'attraction des corps légers par l’ambre frotté; le fait a 
été constaté par Thalès, de Milet, l’un des sept sages de la 
Grèce (640-548 av. J.-C.). Ce phénomène est resté absolument 
isolé pendant plusieurs siècles et on l’a attribué exclusivement 
à l’ambre jaune comme étant sa propriété particulière. 

Quelques centaines d'années plus tard, cette propriété a été 
aussi observée pour le lynkurion par Théophraste (né à Érèse 
571-286 av. J.-C.); toutefois on ne peut préciser quel était le 
minéral désigné par le nom lynkurion. Théophraste dit, de plus, 
que le lynkurion attire non seulement la paille et les brins 
de bois, mais encore les morceaux de cuivre et de fer. 


(=) 


Dans les écrits de Pline, notamment dans son histoire 
naturelle, on retrouve que le minéral carbuneulus possède la 
propriété d'attirer les corps légers après avoir être frotté. 
Pline à remarqué que la même propriété apparaît lorsque le 
minéral est simplement chauffé au soleil. On ignore aussi quel 
est le minéral désigné par Pline par le nom de carbunculus; 
il est pourtant probable qu'il s’agit de la tourmaline (*). 


$2. — Un progrès n'est réalisé que seulement au XVI: siècle 
à la suite des recherches de William Gilbert (**, qui prouva que 
la propriété d'attirer les corps après le frottement appartient 
à une classe très étendue de substances, parmi lesquelles il 
mentionne (***) le verre, la cire, le soufre, la colophane, le sel 
marin et de multiples pierres précieuses. Il à montré, de plus, 
que le frottement est nécessaire pour faire apparaître l’attrac- 
tion et que certains corps ne sont pas capables d’être électrisés, 
notamment les métaux qui ne s’électrisent pas par le frotte- 
ment. 

Versé dans l’étude du magnétisme, 1l appliqua la même 
méthode à l'étude de l'attraction électrique. Il fixa une tige 
de trois à quatre pouces de longueur sur une pointe, ce qui 
permit à la tige d’osciller librement ainsi qu’une aiguille 
aimantée. En approchant les corps frottés, il constatait la 
déviation de la tige. De cette façon, 1l a pu constater que 
tous les métaux, le bois, les pierres, etc., subissent l’attraction 
électrique. Pour l'étude des liquides, 1l suspendait une gout- 
telette à un corps sec et, en approchant le corps frotté, il 
observait que la gouttelette sphérique prenait la forme d’un 
cône, dont le sommet était dirigé vers le corps électrisé. Dès 
lors 1l classa tous les liquides parmi les corps qui sont attirés 
par un corps électrisé. Au contraire, les corps incandescents, 


(*) J, GC. POGGENDORFF, Geschichte der Physik, p. 34. 

(**) Gilbert ou Gilberd, né à Colchester (1540-1603). 

(kk*) GIULIELMI GILBERTI, De Magnete, Magneticisque corporibus, et de 
magno magnete tellure. London, 1600. 


de. 


(5) 


les gaz, les flammes ne seraient pas, d’après Gilbert, influencés. 
Il à remarqué pourtant qu'une fumée épaisse est sensiblement 


attirée (*). 


. En comparant les actions magnétiques et électriques, il 
constata que l'attraction électrique était promptement détruite 
par l’interposition d'écrans, tandis que l'attraction magnétique 
n’était pas influencée. 

Il est étonnant que Gilbert, travaillant avec l’électricité de 
deux signes du verre (+) et du soufre (—), n’ait pas remarqué 
la force répulsive, mais cela s'explique par le fait qu'il sou- 
mettait toujours un corps non électrisé à l’action d’un corps 
électrisé ; c'était donc l’action des charges induites qui se mani- 
festait dans tous les cas. | 

Gilbert expliquait les phénomènes observés par la présence 
d'une sorte d’atmosphère matérielle entourant les corps 
électrisés, qui serait libérée par le frottement. Pour lui, la 
matière ne pouvait pas agir là où elle n’existait, et puisque 
un corps électrisé attire les corps qui l’environnent, il doit 
être entouré d’une atmosphère matérielle (**). Le phénomène 


d'attraction lui apparaissait analogue à celui de l'attraction des 


corps par la terre, et il assignait à l’air le rôle de fluide, dont 
le mouvement serait la cause de l’attraction dans ce dernier cas. 
Ces idées ont été soutenues aussi par d’autres contempo- 
rains de Gilbert, notamment par Nicolas Cobeo, Sir Kevelen 
Digby, Robert Boyle et d’autres. Certains écrivains d'époque 
imaginaient la présence d’eflluves formant des tourbillons 
autour des corps électrisés. 

Les recherches de Gilbert furent reprises par Nicolas 
Cabeo (***), qui a ajouté les noms de quelques corps capables 


(*) Joan CarL FiscHer, Geschichte der Physik, p. 239, Bd. II, Gôttingen, 
1802. 

(**) E. T. WHITHAKER, À history of the theories of aether and electricity. 
Dublin, 1910, p. 30. | 


- (**) Philosophia magnetica, inqua magnetis natura penitus explicatur… ; 


autore NiCOLAO CABEO FERRARIENSI, Societ. Jesu, Coloniae, apud Joannem 
Kinckium anno MDDXXXIV. : 


(6) 


d’être électrisés par frottement à la série étudiée par Gilbert : 
c’est le cas, par exemple, pour la cire blanche et le gypse. 

Cette liste a été encore allongée par Robert Boyle (1627- 
1691), qui montra, de plus, que l’action attractive ne dépendait 
pas de l'air, car en plaçant l’ambre dans un vase d’où il 
extrayait l'air, il observait les mêmes effets. 

On suppose (*) que Cabeo fut le premier qui ait observé une 
répulsion des corps légers après qu'ils étaient d’abord attirés. 

Pourtant Poggendorff affirme (**) que ni Cabeo ni les physi- 
ciens florentins, étudiant après lui les phénomènes électriques, 
ne parlèrent que de l'attraction. 

La répulsion, sûrement constatée comme due à une électri- 
sation, à été reconnue par Otto von Guericke (***), qui avait 
produit des quantités plus considérables d'électricité au 
moyen d'un globe en soufre tournant autour d’un axe. 
D'autre part, Hawksbee, quoiqu'il disposàt aussi de charges 
assez grandes et de signes différents, produites par le frotte- 
ment avec la main sur des sphères tournantes de susbstances 
différentes, n’a pas observé la répulsion, quoiqu'il ait été 
un observateur remarquable, ainsi que le montrent ses tra- 
vaux (”). 

C'est seulement après la mort de Hawksbee (1713), que la 
science électrique s'enrichit par les recherches de Stephan 
Gray (1756) et, au point de vue des forces pondéro- 
motrices, 1l est à noter l’observation que l’action électrique 
s'exerce à travers le vide, ce qui avait été déjà constaté par une 
autre expérience par Boyle, et qu’elle n’est pas empêchée par 
un aimant. 


(*) E. WITHAKER, À history of the theories of aether and electricity, 
p. 31. « … Nicolo Cabeo an Italian Jesuit who was perhaps the first to 
observe that electrified bodies repet as well as attract. » 

(**) J. C. POGGENDORFF, Geschichte der Physik, p. 832. 

(***) OTTONIS DE GUERICKE, Experimenta nova (ut vocantur) magdeburgia. 
Amsterdam, 1672. 

(iv) HAWKSBEE, Physico-mechanical experiments. London, 1709. 


“gi 


Dans l’entretemps apparaît l'ouvrage de ’s Gravesande (*), 
où cet auteur attribue les phénomènes électriques à des vibra- 
üons produites par le frottement dans un fluide qu’il suppose 
inséparable des corps électrisables. Le verre contiendrait à 
l'intérieur et autour de sa surface, d’après ’s Gravesande, une 
certaine atmosphère qui, par le frottement, est mise en vibra- 
ion : ce qui est la cause de l'attraction et de la répulsion des 
corps électrisés. Le frottement dérange l’état d'équilibre des 
particules, qui, à cause de leur élasticité, entrent en vibration 
et communiquent leur mouvement au fluide environnant. 

Dans la suite, on en revient à imaginer des mouvements 
tourbillonnaires de ce fluide. Citons comme défenseur ardent 
de cette idée Jean-Théophile Desaguliers. 11 y a plus. On voit 
les tourbillons qui ne constituent plus une supposition, mais 
une réalité accessible à nos sens (**). On en trouve facilement 
la preuve dans le fait qu’en approchant un corps électrisé du 
visage, on éprouve la même sensation que si l’on avait ren- 
contré un fil d’araignée. 


$ 3. — Les recherches de Stephan Gray avaient attiré l’atten- 
tion de ses contemporains sur les phénomènes électriques, et ce 
sont surtout les travaux de Charles-François du Fay (1698- 
1739) qui firent alors progresser la science électrique. A la suite 
de ses recherches (***), 1l formula clairement et envisagea dans 
toute leur généralité les lois qualitatives des actions électri- 
_ques. C’est le même auteur qui a établi le premier l'attraction 
des corps chargés d'électricité de deux noms et ce fait lui a 
permis d'établir la distinction de deux espèces d'électricité. 

Il énonça clairement qu'un corps électrisé attire tous les 
corps qui ne le sont pas, mais lorsque ces derniers touchent le 


(*) WILHELM JACOB S'GRAVESANDE, Physices elementa mathematica expe- 
rimentis confirmata. Leyden, 1720. 

(**) Histoire de l’Académie royale des sciences. Paris, 1733, p. 6. 

(***) Mémoires de l'Académie des sciences. Paris, 1733, pp. 23, 73, 233, 
457; 1734, pp. 341, 503; 1737, p.86. — Phil. Trans., 1734, XXXVIIT, p. 258. 


(1:94 


corps électrisé, l'électricité se répand sur les deux corps et 
ils se repoussent, Du Fay attribuait les actions mécaniques à la 
présence des tourbillons d'un fluide subtil qui se trouve dans 
l’espace entourant le corps électrisé. Une feuille d’or 
rapprochée vers un tube en verre électrisé serait enveloppée par 
ces tourbillons et ainsi attirée, mais au moment du contact 
elle acquerrait elle-même des propriétés électriques et s’entou- 
rerait de ses propres tourbillons. Deux systèmes de tourbillons 
tendant tous les deux à s'étendre se repousseraient et, puisque 
l’électrisation du tube est plus forte, ce serait la feuille d’or qui 
serait repoussée. Il était donc certain pour du Fay qu’un corps 
électrisé par contact avec un autre est repoussé par ce dernier, 
mais il alla plus loin et il s’est demandé s’il serait également 
repoussé par un autre corps électrisé (*) et si deux corps de 
diverses natures étant électrisés ne diffèrent que par l'intensité 
de leur électrisation. Pour résoudre ce problème, 1l avait 
chargé la feuille d’or par contact avec un tube de verre élec- 
trisé et en rapprochant un morceau de copal préalablement 
frotté, il avait constaté que la feuille d’or, au lieu d’être 
repoussée, était attirée. En poursuivant ces recherches, 1l con- 
stata que lorsque la feuille d’or est électrisée par contact avec 
le verre frotté, elle était attirée par toutes les substances rési- 
neuses électrisées et qu’elle était repoussée par ces dernières 
lorsqu'elle était attirée par le verre. Il y à donc, conelut-1l, 
deux électricités de natures différentes, et les corps possédant 
l’électricité de même nature se repoussent, tandis que ceux 
possédant l'électricité de nature différente s’attirent. Pour les 
distinguer, 1l leur avait donné les noms d'électricité vitreuse et 
résineuse. 

Cette distinction nette de deux espèces d'électricité et 
l'énoncé clair des lois générales de leurs actions mutuelles 
firent époque dans la science électrique. 

Plus tard, Jean-Théophile Desaguliers (1683-1744) continua 


(*) Mémoires de l’Académie, 1733, p. 464. 


(98) 


les recherches expérimentales (*) et montra, d’une façon 
ingénieuse, l'attraction subie par l’eau en faisant dévier la 
veine liquide par rapprochement d'un tube de verre électrisé. 

Dans la première moitié du XVII siècle, l'abbé Jean- 
Antoine Nollet publia divers mémoires sur les phénomènes 
électriques et leur à donné l'explication qui était en vogue 
dans son temps, bien qu’elle fût de beaucoup inférieure à celle 
de du Fay. Nollet supposait que les phénomènes électriques 
sont dus au mouvement d’un fluide très subtil, toujours pré- 
sent dans tous les corps (**). Le frottement aurait pour effet de 
faire écouler le fluide à travers les pores du corps; le fluide 
retournerait dans le corps par un autre courant. En plaçant un 
corps léger soit dans l’un, soit dans l’autre de ces courants, 
on observerait l'attraction ou la répulsion. Ces idées ne pou- 
vaient pas résister à l’épreuve de l'expérience, et bientôt les 
travaux de Benjamin Franklin (1706-1790) en montrèrent 
l'impossibilité. 

La théorie d’un seul fluide, dont les premières idées ont été 
émises par William Watson (1715-1787), qui attribuait les 
actions électriques (***) à la présence d’un « éther électrique », 
a été d’une façon indépendante développée par Franklin, qui 
n'avait pas eu connaissance des travaux de Watson. Franklin 
admettait que les particules du fluide électrique se repoussent, 
mais qu’elles sont attirées fortement par la matière. L’électricité 
vitreuse étant due au surplus de fluide et résineuse à un 
manque de celui-ci, l'attraction des corps chargés de deux élec- 
tricités différentes et la répulsion de ceux chargés d'électricité 
vitreuse devenait compréhensible. Mais l'expérience montra que 
les corps possédant la charge résineuse se repoussent aussi. Ce 
fait restait inexplicable en s’en tenant aux deux propriétés assi- 
gnées au fluide électrique. Puisque l'action entre les corps 


(*) DESAGULIERS, À curse of experimental philosophy, 2 vol. in-4. 
London, 1734. 

(**) NoLLET, Recherches, 1749, p. 245. 

CE) Phil. Trans., 1146, p. 118. 


(10) 


électrisés se manifestait également lorsque ces corps ne se 
touchaient pas, le fluide en question devait former une 
« atmosphère électrique » (*) entourant les corps et qui se 
maintenait dans leur voisinage par l’action attractive de la 
matière. Il remarque (**) que l’air n’a pas d'influence et n’est 
pas lui-même influencé par le fluide électrique, car le courant 
d'air sec ne l’enlevait pas et ne dérangeait en rien les actions 
attractives et répulsives. 

Étant amené, par l'étude de la bouteille de Leyde, à consi- 
dérer le verre comme impénétrable pour le fluide électrique, 
il lui était impossible de se rendre compte du fait que l’attrac- 
tion électrique n’élait pas détruite par interposition d’une 
plaque en verre entre les corps agissants. Il fut done conduit à 
supposer (***) que la surface voisine du corps électrisé était 
excitée directement et qu’elle était à son tour capable d’exercer 
une influence sur l’autre surface à travers le verre, et que 
c'était à l’action de cette dernière qu’on devait l'attraction 
observée. 

On voit clairement dans la pensée de Franklin, qu'il ne 
songait pas à l’action à distance. Au contraire, 1l imaginait 
que le fluide électrique se répandait en une « atmosphère », 
pour produire un effort mécanique qui ne pouvait se mani- 
fester que là où elle existait. 

Dans le cas de l’action à travers le verre, 1l imaginait 
l’induction de charge sur deux surfaces, tant l’action directe 


4 


à distance était étrangère à son esprit. Mais l’idée de la 
possibilité d’une telle action à travers un milieu qui était 
considéré comme impénétrable au fluide et l’hypothèse d’une 
action répulsive entre les particules de fluide, amenaient 
implicitement la conception d’une action à distance qui com- 
mença à se développer après Franklin. 


La supposition de Franklin que le verre est impénétrable 


*) New Experiments, 1750, $15. 
(**) Letter, NIL, 1751. 
(***) New Experiments, 1750, $ 34. 


CA) 


au fluide électrique a été généralisée par François Ulrich 
Théodore Aepinus (1724-1802) et son collaborateur Johann 
Carl Wilcke (1732-1796) à tous les corps non conducteurs. 
Son adoption même pour l'air a été faite à la suite de la 
production du condensateur plan avec la couche d’air à la 
place du verre. Comme conséquence logique on dut alors 
admettre que l'atmosphère électrique de Franklin entourant 
les corps électrisés n'existait pas, car le fluide ne pénétrait pas 
dans l’air. 

D'autre part, l’expérience de Stephan Gray montrant que la 
charge d’un parallélipipède plein et d’une boîte de même 
forme et de mêmes dimensions, était la même, avait conduit 
Aepinus à l’idée précise que le fluide ne se trouve qu’à la sur- 
face des conducteurs et exerce une action directe à distance. 

Ce passage des idées de Franklin à celles d’Aepinus est très 
intéressant au point de vue du développement de la théorie. 
On voit comment une simple hypothèse de Franklin concer- 
nant l’impénétrabilité du verre dans une bouteille de Leyde, 
a conduit fatalement à l’idée de la nécessité d’une action à 
distance. 

Aepinus, supposant avec Franklin que les particules d’élec- 
tricité vitreuse se repoussent mutuellement et sont attirées par 
la matière, avait admis encore pour rendre compte de la répul- 
sion des charges résineuses, que les particules de la matière se 
repoussent. La force s’exerçant entre deux corps était donc 
toujours la résultante des actions du fluide électrique de deux 
corps, de l’action de ceux-ce1 sur la matière et enfin de l’action 
mutuelle des particules matérielles. 

Dans ses recherches, il s’aperçut que les forces attractive et 
répulsive varient ayee la distance entre les corps électrisés, et 
il supposait qu'elles diminuaient à mesure que la distance 
augmente, mais 1l n’avait pas pu déterminer la loi de cette 
variation. 


(12) 


CHAPITRE IE 
Établissement de la loi élémentaire. 


S 4 — Comme je l'ai mentionné plus haut, Aepinus 
s'occupait de la loi de variation de la force en fonction de la 
distance entre les corps électrisés, mais n'avait donné aucune 
indication quantitative. 

Déjà en 1760, Daniel Bernouilli supposait (*) que l'attraction 
électrique varie en raison inverse des carrés des distances, 
mais l'indication plus précise en fut donnée par Joseph Pristley 
(1733-1804). 

Pristley étant un ami de Franklin, avait fait, à sa demande, 
l'expérience qui est maintenant considérée comme la preuve 
la plus certaine de l'exactitude de Ja loi de Coulomb. Franklin 
fit savoir à Pristley que l’expérience lui avait montré qu’une 
balle en liège, placée à l’intérieur d'un vase métallique élec- 
trisé, n’est nullement influencée par la charge de celui-ei, et lui 
demanda de répéter cette expérience en lui laissant la liberté 
de la rendre publique. 

Le 21 décembre 1766, Pristley électrisa (**) un vase métal- 
lique placé sur un support en bois desséché, et il observa qu’une 
couple de balles de sureau suspendues à l'extrémité d’un 
bâton de verre étaient, à l’extérieur du vase, fortement attirées, 
tandis qu’elles restaient non influencées quand elles étaient 
plongées à l’intérieur du vase. Poursuivant l’expérience, 1l 
chercha si l'électricité se trouvait à l’intérieur du vase. Il con- 
stata qu’au fond du vase il n’y en a pas, mais qu’en s’appro- 
chant vers le bord, les charges étaient de plus en plus grandes. 
Ces expériences démontrèrent done qu’à l’intérieur d’un conduc- 


(+) Socin, Acta Helvetica, IV, p. 214. 
(**) J. PRISTLEY, The history and present state of electricity with original 
experiments. London, 1767, p. 731. 


(13) 


teur il n’y à pas de champ et que la surface intérieure ne porte 
pas de charges. Pristley se rendait parfaitement compte de 
l'importance de cette expérience et il écrivait (*) : « May we 
not infer from this experiments, that the attraction of electri- 
city is subject to the same laws with that of gravitation, and is 
therefore according to the squares of the distances; since it is 
easily demonstrated, that were the earth in the form of a 
schell, a body in the inside of it would not be attracted to an 
side more than another ». 

Cette conclusion de Pristley est passée pourtant inaperçue et 
la loi énoncée n'avait pas été aperçue. 

Treize ans plus tard, Sir John Robinson a cherché à la 
déterminer par l'expérience directe et 1] a trouvé que la force 
agissante varie en raison inverse de la 2,06" puissance de la 
distance (**). Je ne connais pas la méthode qu'il a employée. 

Henry Cavendish (1731-1810), dans un remarquable 
mémoire (***) qui date de 1771, étant favorable à l’idée de 
l'inverse du carré des distances, ne la spécifia pas et supposa 
que la force est inversement proportionnelle à une puissance 
plus petite que la 3°, de la distance, en remarquant toutefois 
que les phénomènes se passent comme si la loi était celle de 
l'inverse du carré. 

Il redémontra, avec beaucoup plus de précision que ne l'avait 
fait Pristley, que l’intérieur d’un conducteur est dépourvu de 
charge et 11 fournit ainsi une preuve importante de la loi de 
l'inverse du carré des distances. Mais ce travail n’a été retrouvé 
qu'après sa mort par W. Thomson et publié seulement (1v) en 
1879 par les soins de J.-C. Maxwell. 

Ces idées sur la loi quantitative des actions électriques ont 


(*) J. PRISTLEY, The history and present state of electricity with original 
experiments. London, 1767, p. 732. 

(**) E.-T. WHITHAKER, À history of the theories of aether and electricity. 
Dublin, 1910, p. 51. 

(#*) H. CAvVENDISH, 'Attempt io explain some of the principal pheno- 
mena. (PHIL. TRANS., LXI, p. 584, 1771.) 

(iv) The electrical researches of the Hon. Henry Cavendish. 


(46) 


été très peu connues du temps de leur découverte, et c’est à 
peine si elles ont exercé une influence quelconque sur le 
développement de la science. Leurs auteurs ne leur ont pas 
donné non plus la forme d’une loi générale et certaine, régis- 
sant l'attraction et la répulsion électriques, mais leur ont 
donné plutôt la forme d’une hypothèse, qui semblait être 
confirmée par certaines expériences. 

La gloire d’avoir établi les lois quantitatives sous une 
forme précise et générale appartient à Charles-Augustin Cou- 
lomb (1736-1806). Ce savant, en effet, a réellement découvert 
ces lois et 1! ne les a pas seulement vérifiées, comme le veut 
Whithaker (*), car il n'avait eu connaissance n1 des travaux de 
Robinson ni de ceux de Pristley ni de ceux de Cavendish. 


$ 5. — LES EXPÉRIENCES DE COULOMB. 


C’est grâce à l’instrument si précieux pour la mesure des 
forces très faibles que représente sa balance de torsion, que 
Coulomb à pu aborder la détermination directe des lois des 
actions électriques. 

La balance de torsion est trop connue pour qu’il soit néces- 
saire d’en donner ici la description et la théorie; rappelons-en 
cependant le principe. 


(*) E.-T. WHITHAKER, loc. cit., p. d6. 


ur" Ï 


(15) 


Soit b une balle tixe et a celle fixée à l’extrémité de 
l’aiguille ac suspendue à un fil très fin en o. 

Les deux sphères a et b étant d’abord en contact, on les 
électrise et, par suite, a est repoussé avec une force F, dont le 
moment doit être équilibré par le moment de torsion du fil. 
Soit $ l’angle total de torsion et « celui de deux directions ob 
et oa, dans la position d'équilibre. Le moment M du couple de 
torsion est proportionnel à l'angle & : 


mr 
Ce moment équilibre le moment de la force électrique F et 
à l’état d'équilibre on a donc 


CB — fl = Fl cos © 


en appelant { la distance du fil jusqu’au centre de la sphère. 
Supposons maintenant que l’on torde le fil et soit £' le nouvel 
angle total de torsion. La boule a va se rapprocher de b, de 
façon que l’angle «’ sera déterminé par 


[ 


2 
AI = KE! 
cp! = Flcos —. 


“à 


De ces deux relations on tire 


a! 

S — 

ARR 
=D —+ (1) 

terres 

2 


Par la mesure des angles «, ’, 6, 6’, on peut déterminer le 
rapport des forces et, connaissant la distance de deux boules 
dans le premier et le deuxième cas, établir la loi de variation 
de F avec la distance r. 

La balance dont se servait Coulomb ayantun fil de torsion très 


(46) 


fin et d'une longueur de 75°"8 était excessivement sensible : à un 
degré de torsion correspondait la force 0,00041 gr. em. seu—2. 
La cage avait la forme d’un cylindre en verre de 32:48 de 
diamètre et de même hauteur. Les sphères agissantes étaient 
de 0°45-0°"68 de diamètre. Au moyen de cet instrument, il 
effectua probablement de multiples mesures, mais n’en a 
publié qu'une. Voici quelles sont les données qu’il nous a 
laissées : 


Je présenterai seulement ici, écrit-il (*), quelques essais qui sont faciles 
à répéter et qui mettront tout de suite sous les yeux la loi de la répulsion. 


Premier essai. — Ayant électrisé les deux balles avec la tête d’épingle, 
l'index du micromètre répondant à 0, la balle a de l’aiguille s’est éloignée 
de la balle b de 36o. 


Deuxième essai. — Ayant tordu le fil de suspension au moyen du bouton o 
du micromètre du 126°, les deux balles se sont rapprochées et arrêtées à 
180 de distance l’une de l’autre. 


Troisième essai. — Ayant tordu le fil de suspension de 567, les deux 
balles se sont rapprochées à 85°. 


Ce sont les seules données qui ont été publiées par Coulomb 
concernant les forces répulsives. On s'assure facilement que 
les forces sont sensiblement inversement proportionnelles aux 
carrés des distances des deux balles, ce qui à conduit Coulomb à 
énoncer cette loi précise (**) : « La force répulsive de deux petits 
globes électrisés de la même nature d'électricité, est en raison 
inverse du carré de Ja distance du centre des deux globes ». 

Pour déterminer la loi d'attraction, Coulomb n’a pas pu se 
servir de la balance de torsion, car les halles s’attirant arrivent 
toujours à être ramenées au contact. C’est la méthode des 
oscillations du pendule horizontal qui fut mise en œuvre. 

Une grande sphère de 32 centimètres de diamètre avait été 
posée sur quatre pieds en verre, et, à une certaine distance, 


(*) CouLomB, Premier mémoire sur l'électricité et le magnétisme. (Hisr. 
DE L'ACAD. ROY. DES SCIENCES, 1785, p. 572.) 
(+) :Loc..cit., p.572 


ENT à 


GER) 


Coulomb suspendait à un fil de cocon une aiguille de gomme- 
laque, dont l'extrémité la plus proche de la grande sphère était 
munie d'un petit disque en papier doré, de 1°"8-2:"2 de dia- 
mètre, qui était chargé négativement par influence, tandis que 
la grande sphère recevait des charges positives. Coulomb 
déterminait, pour différentes valeurs de la distance du disque à 
la sphère, les durées d’oscillation de l'aiguille, qui était amenée 
hors de la position d'équilibre par rotation autour de son axe 
et était attirée par la sphère. D’après les lois connues d’oscilla- 
üon d’un pendule, les durées d’une oscillation étant inverse- 
ment proportionnelles à la racine carrée de la force agissante, 
on a donc pour deux distances différentes : 


+ F' 
TE! F 


Et si la loi des attractions électrostatiques est celle des 
inverses du carré, on devait avoir 


Lo 
AN 0 


Voici les données de Coulomb (*) : 


Premier essai. — La plaque {, placée à 3 pouces (8m19) de distance de la 
surface du globe, ou à 9 pouces (24x36) de son centre, 
a donné 15 oscillations en 20 secondes. 


Deuxième essai. — La plaque /, éloignée de 18 pouces (48em73) du centre du 
globe, on a eu 15 oscillations en #1 secondes (**). 


Troisième essai. — La plaque /, éloignée de 24 pouces (64cm97) du centre du 
globe, on a eu 15 oscillations en 60 secondes. 


(*) CouLoms, Second mémoire sur l'électricité et le magnétisme. (HIST. DE 
L'ACAD. ROY. DES SCIENCES, 1785, p. 983.) 

(**) Dans le tableau original il est indiqué 49/, mais la discussion qui 
suit ces mesures montre que c’est 41” qui est le temps vrai. 


2 


(18) 


En comparant les données ainsi obtenues à celles fournies 
par la loi de la raison inverse du carré des distances, Coulomb 
dressa le tableau suivant (*) : 


Premier essai. — Distance du centre : 9 pouces, 1à oscillations en 
20 secondes. 
Deuxième essai. — Distance du centre : 18 pouces, 15 oscillations en 
M secondes. 
Troisième essai. — Distance du centre : 24 pouces, 15 oscillations en 
60 secondes. 
Les distances sont ici comme les nombres . . . 3 6 8 
Les temps d'un même nombre d’oscillations . . 20 41 60 secondes. 
Par la théorie, ils auraient dû être. . . . . . 90 40 54 » 


Les mesures durant quatre minutes, 1l était nécessaire de 
tenir compte de la déperdition qui, mesurée le jour même par 
Coulomb, était d’une valeur telle qu’en une minute l’action 


totale diminuait de . En introduisant cette correction, Cou- 
lomb obtint le chiffre théorique pour la dernière expérience, 
57 secondes au lieu de 54 secondes, ce qui ne diffère que de 
5 °/ de la valeur expérimentale. 

En se basant sur ces nombres, Coulomb écrit : « ... Ainsi 
nous pouvons en conclure que l'attraction réciproque du fluide 
électrique appelé positif, sur le fluide électrique nommé 
ordinairement négatif, est en raison inverse du carré des 
distances. » 

Ce sont là toutes les données qui ont été publiées par 
Coulomb. 

Il est vraiment difficile de comprendre par suite de quel état 
d'esprit, heureux pour la science, une loi aussi fondamentale, 
établie sur ces quelques mesures, ait inspiré aux théoriciens 
une telle confiance qu’ils n’ont pas hésité à la prendre pour 
base de leurs belles recherches, ce qui fait que l’électrostatique 
théorique était déjà bien développée avant d’avoir reçu des 


(#) Loc. cit , p. 584. 


“tél tit délit) ES te en D ne ot à 


ét. ls HO rm Ed de SD Sd in As à on él à mé L Al | 


LE 


démonstrations plus rigoureuses. Cela est d’autant plus éton- 
nant que ces mesures présentent une difficulté énorme. 

Prenons, par exemple, les données concernant les actions 
répulsives publiées par Coulomb. 


L’angle de l'écart des balles à : 360, 18, 8030. 
L’angle de torsion du fil $ : 360, 1440, 5760. 


Le moment du couple de torsion étant proportionnel à 
l’angle B, les forces sont dans le rapport 36 : 144 : 576. 
La loi de la raison inverse du carré des distances donne 


el | 
Sin — 
p. 


F r'\?2 è 
r-(©)- a 


sin 9 


et en égalant à (1) on obüent 


B 3 œ Br si se CA 
SIN — IS — — sin — — — CONSI 
9 °9 9 59 


Dans les expériences de Coulomb, cette constante a pour 
valeurs 


3,614 3,008 3,169. 


Ces différences se comprennent pourtant si l’on tient compte 
des erreurs inévitables. Les observations durant deux minutes, 
la charge dans les deuxième et troisième mesure était un peu plus 
faible par la perte d'électricité. Coulomb avait déterminé la 
déperdition le jour des expériences et il avait trouvé que, sous 
une torsion de 50°, l’aiguille parcourait un degré en trois 
minutes, Ce qui nous explique déjà en grande partie l'écart. 
De plus, les sphères ayant les dimensions finies, leur 
influence mutuelle changeait la distribution uniforme, et les 
distances des points d'application des résultantes étaient plus 
éloignées que les centres des sphères. Cette augmentation de 


(20) 


distance est plus sensible à de petites qu'à de grandes 
distances. Cependant, dans les expériences de Coulomb, la 
distance entre les sphères a été toujours suffisamment grande, 
comparativement à leurs dimensions, pour que cette erreur soit 
absolument négligeable. 

Les balles électrisées n'étant qu’à 4 centimètres de la paroi de 
la cage en verre, leurs champs étaient nécessairement perturbés, 
et celte perturbation différait pour des positions différentes de 
deux balles. La tige de l'aiguille maintenant la balle produisait 
aussi une perturbation qui tendait à diminuer l'écart de 
deux balles, car le point d'application de la résultante était 
déplacé vers le centre de la cage. 

L'erreur de lecture de l'angle d'écart de deux balles peut 
conduire à des écarts notables, dont le sens ne peut être 
prévu. 

Cet examen rapide montre que les causes d’erreur sont 
- multiples et que le résultat peut être, facilement, tout à fait 
erroné. C’est grâce à son talent d’expérimentateur que Cou- 
lomb a pu mettre l'expérience dans des conditions telles que 
les erreurs n’ont pas couvert la vraie loi des actions élec- 
lriques. : 

Nous verrons tantôt comment plusieurs physiciens, entre- 
prenant les mêmes études, ont été conduits à des résultats 
tout à fait divergents. 


$ G. — RECHERCHES DE SIMON, PARROT, YELIN, 
MAYER, EGEN. 


Le résultat que Coulomb avait pu obtenir grâce à l’extrême 
sensibilité de sa balance de torsion, dont il savait se servir avec 
une maëstria remarquable, ne fut pas d'emblée admis univer- 
sellement. C'était surtout en Allemagne que les physiciens 
conservaient une attitude réservée (*). Certains d’entre eux 


(*) P. N. EGEN, Pogg. Ann. d. Phys. u. Chemie, Bd V, 1895, p. 199. 


PAST d'hiss 


(21) 


reprirent les mesures de Coulomb avec la balance de torsion, 
d’autres cherchèrent des méthodes nouvelles. 

Les mesures de Simon (*) furent effectuées dans de bonnes 
conditions expérimentales et laissent facilement rechercher les 
erreurs probables. Simon avait mesuré la répulsion de deux 
sphères, dont l’une avait été maintenue fixe au moyen d’une 
tige isolante graduée pouvant glisser le long d’un support 
muni de divisions; l’autre sphère avait été fixée à l’extrémité 
du fléau d’une balance permettant d'évaluer 0,2 gr. em. sec—?. 

Les deux sphères avaient été placées de façon que leurs 


centres soient sur la même verticale; la force répulsive avait 


été équilibrée par des poids connus. Des résultats qu’il avait 
obtenus, l’auteur conclut que les forces répulsives varient en 
raison inverse de la 4"° puissance de la distance. 

Or, Egen à montré (**) que les données de Simon ne font 
que confirmer la loi de Coulomb et que la fausse conclusion de 
Simon provient de ce que ce physicien a pris dans ses calculs, 
non pas les distances entre les centres des sphères, mais les 
distances entre leurs surfaces. 

Parrot et von Yelin ont observé les oscillations d’un pendule 
vertical ou horizontal, se mouvant entre deux pôles d’une 
pile de Zamboni. Les changements de la distance entre les deux 
pôles font varier le temps d’oscillation. C’est de l’étude de 
celle-ci qu’ils voulurent urer la loi des actions électriques. On 
le voit, les conditions d'expérience étaient bien complexes, 
alors que ces auteurs ont envisagé le problème d’une façon 
trop simpliste, et leur théorie est fautive. Quoique les résultats 
de Parrot se rapprochaient très bien de la loi de Coulomb et 
bien que la même concordance ait été observée par lui en 
employant la balance de torsion, il conclut néanmoins qu’on 
doit se servir de la loi de Simon, c’est-à-dire de l'inverse de 
la 4" puissance des distances. 


(*) Gilbert, Ann. d. Phys., Bd XXVIIT, p. 277. 
(**) Pogg. Ann. d. Phys. u. Chemie, 1825, Bd V, p. 288. 


(22) 


Moins satisfaisants sont les résultats de von Yelin, qui trouve 
une loi fort complexe. Le calcul plus exact (*) indiqué par 
Brandes, appliqué aux données de von Yelin, donne des 
résultats aussi bien différents de la 4° que de la 2° puissance. 

Des recherches très soigneuses ont été exécutées par 
Mayer (**}, qui a pris des précautions minutieuses et a déve- 
loppé des caleuls fort intéressants concernant ses expé- 
riences. Tout le travail paraît être à l'abri de la critique; 
seules les hypothèses admises dans les calculs sont fautives. 
Mayer avait employé un instrument de mesure très simple, con- 
sistant en un électroscope dont une feuille est fixe et l’autre 
mobile. Les dimensions de l’ensemble étaient appropriées con- 
venablement à ce genre de mesures. Par le calcul, Mayer 
avait cherché comment devrait varier l’angle de la feuille fixe 
avec la feuille mobile pour des charges différentes dans l’hypo- 
thèse de la loi de l'inverse de la 1'° et de la 2° puissance des 
distances. Par un hasard dû à une coincidence vraiment éton- 
nante, il trouva les valeurs suivantes, que je cite à titre de 
curiosité : 


RE 


Les angles 
calculés 
Observés. 
d’après la loi d’après la loi 
du carré. de la {re puissance. 
64,6 05,8 99,9 
47,3 39,0 34,6 
34,5 215 20,2 


95,1 19,6 11,8 


(*) EGEN, loc. cit., p. 219. 
(**) Comm. Soc. Reg. scient. Gott. rec. class. math., t. V. 


(23) 


La conclusion ne paraissait pas douteuse pour lui, que c’est 
la loi de l'inverse de la 1"° puissance qui est la vraie. 

Cet étrange résultat s'explique si l’on tient compte de ce que 
Mayer avait admis la distribution uniforme d'électricité sur les 
feuilles de son instrument. 

En se basant sur les résultats de Simon, de Parrot, de Mayer 
et de ses propres mesures, Kaemtz trouva (*) également que la 
force répulsive varie en raison inverse de la 1,2% puissance des 
distances. 

Au contraire, les mesures soigneuses d’Egen (**), qui avait 
repris la méthode de Simon en la perfectionnant de façon à 
obtenir la plus grande sensibilité, lui ont donné pour l’expo- 
sant de la puissance 1.93 en moyenne, ce qui est très voisin 
de la loi de Coulomb, qu'Egen considère comme la loi réelle. 


$ 7. — RECHERCHES DE Harris, RiEss ET Marié Davy. 


W. Snow Harris à effectué une série très étendue de me- 
sures concernant les forces pondéromotrices des conducteurs 
électrisés, mais ses expériences furent faites dans des conditions 
si mauvaises et si complexes qu'il est impossible de déga- 
ger une loi exacte, même en appliquant les raisonnements 
exacts. Jamais l'isolement des conducteurs dans l’espace n’était 
suffisant, et tout au voisinage de ceux-ci, se trouvaient des 
parties métalliques des instruments, ce qui, évidemment, chan- 
geait complètement les résultats. Il est étrange qu'il n'ait pas 
perfectionné ses appareils à ce point de vue, car 1l se rendait 
parfaitement compte de l'influence néfaste des parties métal- 
liques voisines (***). Il est donc inutile de décrire ces recherches 
et Je ne citerai que les résultats qu'il a cru établir : 

1° La force attractive s’exerçant entre un conducteur élec- 


(*) KAEMTZ, Dissertatio de legibus repulsionum electricanum mathematicis. 
Halle, 1893. 

(**) P. N. EGEN, Pogg. Ann. d. Phys. u. Chemie, Bd V, 1895, p. 294. 

(#*) W. Snow Harris, On some elementary laws of electricity. (Pix. 
TRans., 1834, p. 221.) 


Lrisé et un conducteur influencé non isolé n’est pas influencée 
par la forme des parties ne se trouvant pas en face des deux 
conducteurs. 

2 La force est directement proportionnelle au nombre des 
points agissants et inversement proportionnelle au carré de la 
distance. 

3° La force attractive entre les disques circulaires inégaux 
n’est pas plus grande que celle s’exerçant entre deux disques 
dont chacun a les dimensions du plus petit disque. 

4 La force attractive entre un simple anneau et un disque 
cireulaire n’est pas plus grande que celle s’exerçant entre 
deux mêmes anneaux. 

5° La force s’exerçant entre une sphère et un segment sphé- 
rique de même courbure n’est pas plus grande que celle s’exer- 
çant entre les deux mêmes segments sphériques égaux au 
segment donné. 

La loi de la raison inverse du carré de la distance est con- 
statée par Harris dans le cas de l’action des disques ou d’un 
disque et d’un anneau circulaire; au contraire, pour les sphères 
ou des conducteurs d’autres formes, la loi est plus compliquée. 

Dans la deuxième série de ses recherches (*), Harris avait 
employé une balance de torsion très sensible, mais malheureu- 
sement les parties métalliques y abondaïent aussi. En exami- 
nant la force s’exerçant entre deux disques chargés, l’auteur 
arrivait aux résultats suivants : 

{° Les disques étant chargés d’une même quantité d'électricité, 
la force varie en fonction inverse du carré de la distance. Mais 
lorsque les charges ne sont pas égales, cette loi cesse d’être 
vraie. Pour de petites distances, notamment, la force est inver- 
sement proportionnelle à la distance, et dans d’autres cas la loi 
devient irrégulière (*). 


(*) W. Snow Harris, Inquiries concerning the elementary laws of electri- 
city, second series. (PHiL. TRANS., 1836, pp. 117-452.) 

(**) Ceci concorde très bien avec la loi de Coulomb. Voir V. SCHAFFERS. 
La loi de Coulomb. (REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, avril 1907, $ 4.) 


y 4 Le de 


(195 ) 


æ A : 
2° Les écarts de la loi R apparaissent surtout lorsque Îles 


forces sont faibles, lorsque l'inégalité des charges est plus 
grande et la distance plus petite. 

3° Les charges des corps qui se repoussent ne sont pas tou- 
jours proportionnelles aux forces. 

L'auteur remarquait que, quoique ces lois paraissent anor- 
males et non sausfaisantes, il se peut qu’elles se trouvent en 
accord complet avec les lois générales des actions électriques, et 
il supposait que c’est le phénomène de l'influence électrique 
qui complique les faits. Les données numériques de ses 
mémoires montrent effectivement de grandes variations et, à 
cause de cette complexité, l’auteur concluait que les forces 
mesurées dépendent de l'instrument dont on se sert. Harris se 
donna beaucoup de peine pour trouver une loi générale, mais 
il n'a pu y arriver par suite de la mise en expérience trop 
défectueuse. De plus, dans ses raisonnements, il ne tint pas 
suffisamment compte de la distribution de l'électricité, de 
laquelle pourtant tout dépendait. 

W. Thomson, en examinant (*) le travail de Harris, trouva que, 
qualitativement, on pouvait se rendre compte de ses résultats, 
mais que l’analyse quantitative était impossible. Certains cas 
pourtant concordent bien avec la loi de Coulomb. 

Des expériences mettant bien nettement en évidence la loi 
de Coulomb furent celles de Riess (**), dont les résultats, obte- 
nus avec la balance de torsion, sont les suivants (voir tableau, 
page 26). 

La concordance est très bonne. 

Pour les distances plus grandes, Riess a employé la balance 
ordinaire indiquée par Egen. Les balles avaient été ramenées 
au contact avant l’électrisation, après laquelle on les éloignait 
jusqu’à ce que le fléau de la balance ait pris la position hori- 


(*) W. THOMSON, On the mathematical theory of electricity in equilibrum. 
(Reprint of PAP. OF ELECTR. AND MAGN., London, 1879, pp. 15-37. 

(**) PETER THeopui Riss, Die Lehre von der Reibrungselektricität, 
Berlin, 1853. 


Mesures de Riess. 


Oo 


L’angle de torsio Les angles de répulsion 
: angle de torsion 


du fil. 


observés. calculés. 
Oo 420 : 490 
700 98° 97044 
4100 930 93049 


zontale. En ajoutant des poids déterminés sur un côté du fléau, 
l’équilibre avait pu être atteint à d’autres distances. En partant 
d’une mesure, on pouvait calculer les forces correspondantes aux 
autres distances dans l'hypothèse de la loi de Coulomb et com- 
parer les valeurs ainsi obtenues avec celles données directe- 
ment par l’expérience. Je citerai ici quelques-uns de ses résul- 
tats où pour les mêmes charges les forces avaient été mesurées 
à deux distances différentes et d’après la deuxième mesure sont 
calculées les forces correspondantes à la première, d’après la 
loi de Coulomb. La distance est celle mesurée entre les centres 
des balles et est exprimée en _ de pouce (00135). 

L’inspection du tableau suivant (page 27) montre qu’effecti- 
vement lés forces entrant en jeu ohéissent à la loi de Coulomb. 

Les écarts constatés doivent être attribués à l'influence 
mutuelle des deux balles ainsi qu'aux erreurs d'expérience. 

En ce qui concerne l'attraction, Riess ne cite pas ses mesures 
el il relate seulement les expériences de Coulomb. 

En 1830, Marié Davy (*) a effectué de nouvelles recherches 
sur la question, mais avec des instruments plus perfectionnés, 


(*) Mémoires de l’Académie de Montpellier, Section des Sciences, t. IT, 
p. 190. 


(27) 


Mesures d'Egen. 


R—ELELELELELELELEULELELELELECCELELELELELELEEL 


Les forces 
Distance des centres. 
observées. éaliléeé 
sur la 
fre mesure. | 2e mesure. | re mesure. | 2e mesure. | 1"° Mesure. 
276 211 0,9 13 0,76 
263 204 0,7 4,4 0,84 
256 189 4,2 1,8 0,98 
263 290 1,8 Ra 1,89 
267 201 2,8 5,8 3,29 
207 193 2,5 1,1 9,01 
243 156 2,6 6,3 2,60 
313 173 2,6 7,3 9,93 
298 *:: 175 2,6 8,3 9,86 
312 151 2,6 10,7 2,51 


251 163 2,1 6,6 2,78 


dans des conditions bien déterminées et en faisant varier les 
distances dans des limites assez étendues. Comme instrument 
de mesure, il se servait soit d’une balance de Lorsion, soit d’une 
balance ordinaire. De ses mesures, faites très soigneusement, 
il croit pouvoir conclure que, dans la répulsion de deux sphères, 
la loi de la raison inverse du carré des distances se vérifie 
d'une façon approximative à partir d’une distance cinq à neuf 
fois plus grande que le rayon des sphères; pour des distances 
plus petites, l'expérience s’en écarte notablement. 

Il a également expérimenté avec des disques métalliques. 

« Ne pouvant point admettre la loi du carré des distances 
dans la répulsion des corps conducteurs électrisés... », dit-il 


(98) 


dans son mémoire. Mais ici il à eu tort, car il n’a pas tenu 
suflisamment compte de la distribution sur les sphères. La 
théorie ne donne point la loi de la raison inverse du carré des 
distances comme une loi intégrale, mais seulement comme 
une loi ponctuelle. Chaque expérience porte sur les corps 
chargés de dimensions finies, et, par suite, la loi de variation 
avec la distance sera différente pour chacun des corps consi- 
dérés. Les données de Marié Davy confirment la loi de Coulomb 
si l’on tient compte de la distribution, comme l’a montré 
Mascart. 

Pour l’étude de la loi d'attraction, Davy s’est servi de Ja 
balance ordinaire, et 11 conclut que « l’attraction d’un conduc- 
teur mis en communication avec le sol par un corps électrisé 
s'éloigne de lois de l’inverse des carrés de distances plus 
même que la répulsion des corps électrisés de la même 
manière; enfin, qu'elle s'éloigne en sens inverse ». lei aussi 
les mêmes remarques s'appliquent que celles vues plus haut, 
et bien que ces expériences ne soient pas à l'abri des critiques, 
leurs résultats ne font que confirmer la loi de Coulomb. 

Toutes ces mesures plus ou moins concordantes se rappor- 
tent à des valeurs relatives qui ne sont comparables que pour 
des mesures obtenues pour une charge donnée; car les procé- 
dés de charges ont toujours été très mal déterminés et on ne 
pouvait s'attendre à charger les conducteurs plusieurs fois au 
même potentiel. 


S 8. — DÉMONSTRATION INDIRECTE DE LA LOI ÉLÉMENTAIRE. 


Par cet aperçu de travaux expérimentaux que je viens de 
résumer, on peut se rendre compte des difficultés que présente 
l'étude expérimentale des actions pondéromotrices des corps 
chargés. Et même si ces recherches donnaient les résultats 
concordants, elles ne seraient point suffisamment sûres pour 
être considérées comme la démonstration indéniable d’une loi 
fondamentale. Mais, heureusement pour la science électrique, 
Coulomb lui-même et plusieurs autres physiciens étudiant 


ed Pt a dt 


(29) 


l'électrostatique adoptèrent ces mesures et, les ayant prises 
pour bases, ils purent édifier toute cette élégante théorie de 
l'électrostatique qui constituent, comme le dit Duhem (*), 
«… un ensemble des notions abstraites et des propositions 
générales, formulées dans un langage clair et précis de la 
géométrie et de l'algèbre, reliées entre elles par les règles 
d’une sévère logique ». 

Si l’on applique actuellement la loi de Coulomb avec toute 
confiance aux phénomènes électriques, ce n’est pas à cause des 
démonstrations expérimentales, car celles-e1 n’ont jamais été 
suffisamment précises, mais parce que les démonstrations indi- 
rectes excluent toute autre loi. 

La première de ces preuves, qui est en même temps consi- 
dérée comme la plus probante, est celle de l’absence de champ 
à l’intérieur des conducteurs chargés, ce qui avait été remarqué 
premièrement par Franklin et ensuite vérifié et publié par 
Pristley, qui a fait voir, de plus, qu'à l’intérieur il n’y a pas de 
charge. Mais ce fait ne fut établi de façon sûre que par la 
célèbre expérience de Cavendisch, dans laquelle ce savant 
voyait la conséquence nécessaire de la loi de Coulomb. Ensuite, 
la même expérience a été reprise par Maxwell qui a constaté, 
avec une précision de A que l'intérieur d’un conducteur 
est dépourvu de charge et qui démontre (**) aussi que le fait de 
la distribution exclusivement superficielle est incompatible avec 
toute autre loi que celle de Coulomb. Une démonstration 
rigoureuse manquait pourtant, et c'est seulement Laplace (***) 
qui l’a établie et Bertrand l’a simplifiée. La méthode consistait 
à calculer la force s’exerçant en un point intérieur de la sphère 
par toute la charge superticielle, et le résultat montre que cette 
force ne peut être nulle que pour la loi de Coulomb. Cette 


(*) P. Dune, La théorie physique, p. 109. 

(F#) J. GC. MAxWELL, Traité d'électricité et de magnétisme, t. I, pp. 87 et 
suiv. 

(P6+) LAPLACE, Mécanique céleste, t. EX, p. 2. 


( 30 ) 


démonstration, si élégante au point de vue mathématique, a le 
défaut de supposer qu'à l’intérieur des conducteurs le champ 
existe, mais que la force totale est nulle par le fait qu’en 
chaque point les forces sont égales et de sens contraire. Or, 
c'est une hypothèse arbitraire sur laquelle d’ailleurs nous 
reviendrons plus loin. 

Mais avant les démonstrations de Laplace- Bertrand, les 
physiciens avaient développé les premières théories électriques, 
dont les débuts ont illustré les brillantes recherches de Poisson, 
de Gauss, de Green, de Claussius et de tant d’autres qui ont 
fondé ainsi la théorie de l’action à distance. 


(31) 


CHAPITRE HI. 


Théorie de l’action à distance. 


$ 9. — SIMPLE APPLICATION DE LA LOI DE COULOMB. 


Cette théorie a régné jusqu'à l'époque de Faraday. A l'heure 
actuelle, son domaine est limité aux actions pondéromotrices 
s’exerçant entre les charges en équilibre et placées dans le vide. 
Elle se base sur les propositions suivantes : La force pondéro- 
motrice n’a de signification que lorsqu'on à en présence 
deux corps électrisés; elle ne dépend que de la distance 
entre deux corps et nullement de la nature physique du milieu 
qui les sépare, et elle se manifeste instantanément à toute 
distance. La loi quantitative qui régit toute la théorie et qui 
est supposée applicable dans tous les cas est celle de Coulomb, 
et elle dit que la force pondéromotrice s’exerçant entre deux 
charges ponctuelles est directement proportionnelle au produit 
des charges et inversement proportionnelle au carré des 
distances, c’est-à-dire que 

I 
BEC air 


v? 


En prenant pour l'unité de quantité d'électricité lunité 
C. G. S. électrostatique, c’est-à-dire celle qui agit sur une 
quantité égale placée à 1 centimètre de distance avec la force 
d’une dyne, la constante C — 1, et l’on a 

de! 
Re (2) 
r° 
en supposant que la répulsion est comptée positivement et 
l’attraction négativement. 


(32) 


Si sur une charge e agissent plusieurs autres e,, €o .… €4, 
la force totale est la résultante des forces partielles exercées 
par chacune des charges e, séparément. Si, au lieu d’un certain 
nombre de charges distinctes, on a une distribution continue, 
on divise la charge totale en parties élémentaires auxquelles 
on applique la loi de Coulomb. Soient, par exemple, deux 
systèmes électrisés S; et S,, dont l’action réciproque est à 
déterminer. Définissons les densités. cubiques + et superfi- 
cielles & par 


de de 
PT FSU 
dt dS 


di et dS étant respectivement le volume et l’aire élémentaire 
possédant la charge de. Soient e,5, les densités cubique et 
superficielle au point æ;y,3, du système $,; et 1959 ceux du 
système So au point Zoÿo2o (*); l'application directe de la loi 
de Coulomb donne immédiatement pour la composante X, sur 
l’axe des x de l’action s’exerçant entre deux systèmes : 


fifi | —* — d)pip2de dydz dr >dy2 le 
[a — D) + (y ee Y2) 4e (& GE AE 
TPE IE GE 2) + (ya Lu y2Ÿ ns (2 A 2,) |? 


où l'intégration par rapport à æ1y1z1 est étendue à toutes les 
charges solides ou superficielles du système S, et celle par 
rapport à ZoYo79 à Celles du système S:. D'une façon analogue, 
on obtient les deux autres composantes de la résultante. 


(*) IL est évident qu'au point æ:y14, il y a ou une charge cubique de 
densité p, ou une charge superficielle de densité 5; æ, y, » veut dire seule- 
ment que le point appartient au système Si. 


(33) 


F L'étude de ces forces est pourtant grandement facilitée par 
+ 5 de la fonction potentielle, dont je ne donne ici que 
e qui est strictement nécessaire pour l'étude des forces pon- 
É di léromotrices. 


‘ 6} 
“€ / 


. & 10. — La FONCTION POTENTIELLE DES CHARGES DISCONTINUES. 
_ Soit F la force pondéromotrice des composantes XYZ 
_s’exerçant entre deux charges e et e', placées aux points À 
. et À! de coordonnées xyz et x'y'z', et soit r la distance AA’; 
#4 ayant la direction AA’, on a 


AL 


| X—Fcos(rx) Y — F cos (ry) Z = F cos (rs), 


Eu z — | Rd 3 —x! 
cos (7) a cos (ry) = 19 cos (r 3) es 
r r r 
donc 
b æ — x! AD 2 Pa LS N ds 
= F = 00 ——— Y — ee! —@p! 1: —. 
0e 7 r3 T3 


_ Or, en remarquant que 


Sn 


D 0.0 —--:0 


on obtient 


E. ! ; 
| ox \r oy \Tr 2% \T 


Done, les composantes XYZ de la force s’exerçant sur la 
5 


Éd « 


(34) 


charge e — 1 sont égales aux dérivées partielles changées de 
signe d’une certaine fonction 


! 
== (3) 


; 
Une telle fonction est appelée la fonction potentielle de 
la charge e. Son existence peut être démontrée d’une manière 
rigoureuse. 
Si la force s'exerce sur la charge e, ses composantes sont 
déterminées par les formules (3) que l’on peut écrire 


X — — 8, (=) ALES ré (+) p.22 2 (+) (3) 
0XÆ\r oO \T TT kr 


et l’on voit que, dans ce cas, les composantes XYZ sont égales 
aux dérivées partielles changées du signe d’une fonction 


qui porte le nom de potentiel. 

On généralise facilement ces notions aux plusieurs char- 
ges 6169 .… €, placées aux points %1Y1%1 ... ÆyUnzns AONt les 
distances à la charge e placé au point xyz sont riro .:.r,. 

On a, en effet, 


= Var) +(u—yÿ +? 


el 


0 0 €; 1=0 A 6; 
ù — —— = — 7 = — e == = jh, 
D oy & D or a 


i=n in 
DM Se 
VS = —e) (= 
el og Ti 


(1302) 


ou, en posant 
LEE (4) 


on obtient 


expression analogue à (3), 
La fonction V déterminée par (4) est la fonction potentielle 
du système e, …. e,. 


$ 11. — La FONCTION POTENTIELLE DES CHARGES CONTINUES, 


Supposons les charges réparties d’une façon continue 
dans un ou plusieurs volumes v, ... v,, et soit o, la densité 
cubique correspondante, déterminée en chaque point x,y,z, 
d’un volume v,. La fonction potentielle de ce volume est déter- 
minée par 


FR > ||| | e,dæ;dy;d%; (5) 
ue, V@— mi) + y — y} + — 2} 


l'intégration étant étendue à tout le volume v, et la sommation 
a tous les n volumes. 

S1 la charge est répartie d’une façon continue sur une ou 
plusieurs surfaces S avec une densité superficielle 5, la fonction 
potentielle de ce système sera 


i=n AS; 
V — Î| a (6) 
2 7 VC — a) + QG — y + (6 — 2} 


l’intégration étant étendue à toute la surface S,; et la somma- 
tion a toutes les surfaces S, …. S,. 


(36) 


En supposant les charges réparties d’une façon continue sur 
de certaines lignes L, ..… L, avec une densité linéaire n, 
définie par 


dl étant un élément de la ligne chargée L,, on aura la fonction 
potentielle correspondante 


es ‘ nid 

mn 
|: ‘, (x Gi GRR 
l'intégration étant étendue à toute la ligne L, et la sommation 
à toutes les lignes L, .… L,.. 

Si, en même temps, on à des charges donnant les fonctions 
potentielles V,Vs .… V,, la fonction potentielle de tout le 
système est donnée par 


in 


V= DV. (8) 
1—1 
Ainsi donc, dans tous les cas, la fonction potentielle est par- 
failement déterminée par les formules, soit (3'), soit (4), 
soit (5), soit (6), soit (7), soit enfin plusieurs d’entre elles et la 
formule (8). 


S 12. — L'ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE DE LA FONCTION 
POTENTIELLE, 


Partant de (5), on peut établir facilement l’équation ditié- 
rentielle de la fonction potentielle. Mais limitons-nous au cas 
d’un seul volume chargé, la généralisation se faisant très faci- 
lement. 

De (5) on a 

oV (x — æ)dtp V pdt pdi(x — æ,Ÿ 
EC 
EE: r à 


2° Draé 7° 


LA 


He db. 


( 3T ) 
de même 


9°V Ve +3 1e di 


22V Le +3 [ES — A}, 


et en ajoutant on obtient 


SV SV aV 
peur : — — 0, 9 
D of a D @) 


l’équation différentielle de la fonction potentielle qui est 
connue sous le nom de l’équation de Laplace et qui s’écrit 
simplement 


AV = 0. (9") 


L'équation de Laplace doit être vérifiée par chaque fonction 
potentielle aux points extérieurs aux charges. 

Si le point potentié P se trouve à l’intérieur de la masse 
agissante, divisons le volume total v en deux parties, dont 
l’une v, est une sphère de rayon R entourant le point considéré 
et v la partie restante de v. La portion de AV provenant de v 


est nulle, puisque le point est extérieur à vo. 


Soit r la distance du point P au centre de la sphère v,; on 
trouve alors facilement 


et ensuite 
a Aro oV, 4to V, Aro 
= he —- a EE bé 
FT 5) 9y 5: “ 02 M 
V, Es V, + NV MS Aro 
ua 1132100 1) 08 


AV, — — Amp. 


(884) 
Pour les points intérieurs aux masses agissantes, on a donc 
AV = — Amp, (10) 


ce qui est l’équation de Poisson. 


Cette équation permet de déterminer la distribution fi 
masses si l’on connaît la fonction potentielle. 


SN 42. — La COMPOSANTE DE LA FORCE DANS UNE 
DIRECTION DONNÉE. 


Les différentes formes de la fonction potentielle que nous 
avons données permettent de déterminer sa valeur en chaque 
point xyz de l’espace. Les surfaces ayant pour l’équation 


V(æye) = C" 


sont appelées surfaces équipotentielles, et leurs trajectoires 
orthoganales, les lignes de force. 


À l’état d'équilibre sur un conducteur où on suppose que 


sur les charges n’agissent que les forces électriques, leur 
résultante doit être nulle, donc 


V 2V V 
Ra AS AE (14) 
oæ oy 2% 


par suite, 


ce qui entraine en vertu de (10) 
p = 0; 


c’est-à-dire que l’intérieur d’un conducteur en équihbre est 
dépourvu de charge. 


(39) 


Les relations (41) ont lieu en n'importe quel point du con- 
ducteur, donc en tous ses points on à 


VC 


c’est-à-dire que dans un conducteur en équilibre électrique, la 
fonction potentielle a la même valeur en tous ses points. Par 
suite, sa surface est une surface équipotentielle. 

Avant d’aller plus loin, établissons une propriété remar- 
quable de la fonction potentielle, très souvent utilisée dans les 
études des forces pondéromotrices. [Imaginons que, sous 
action de la force F, une charge unitaire est déplacée de ds ; 
le travail effectué dT est 


AT = Fds cos (Fds) 


ou, en appelant «By les angles de F et ÀAuy ceux de ds avec les 
axes coordonnées, on à 


AT — Fds(cos a cos À + cos $ cos a + cos y cos y) 
— Xda + Ydy + Zdz. 


or, 
V V oV 
es 0% | ACER SERRE I 
4 0y 02 
donc 
21 #08 av oV 
dT = —| — dx + — di — d3.) = — dN. 19 
(= n. A ae ) (12) 


Le travail élémentaire est donc mesuré par la chute élémen- 
taire de la fonction potentielle. Par intégration depuis le point 
de départ A jusqu’à point d'arrivée B, on obtient 


VE NL 


c'est-à-dire que le travail effectué par la force électrique se 


( 40 ) 


mesure par la différence des valeurs de la fonction potentielle ou 
de potentiel si la charge déplacée n’est pas unitaire. 

Soit F, la composante de la force électrique dans une direc- 
tion /; une charge unitaire étant déplacée dans cette direction 
de dl aura absorbé un travail F,d! qui, en vertu de (12), est 


F;dl = — N, 
d'où 
2V 
FE, = — — 
! dl Sie 


Décomposons la résultante des forces électriques en un 
point donné de l’espace suivant la normale extérieure n, à la 
surface équipotentielle passant par ce point et suivant deux 
directions {4 là situées dans le plan tangent à ladite surface. 
En vertu de (13), ces composantes seront 


Or, /, et W étant situées dans le plan tangent, 


2V 0 2V 
dl, dl, 


et nous voyons que la résultante est toujours normale à la sur- 
face équipotentielle, c’est-à-dire tangente à la ligne de force 
passant par ce point. De cette dernière propriété dérive le 
nom de ligne de force. 


S 13. — LE THÉORÈME DE Gauss. 


Soit S une surface géométrique fermée qui contient à l’inté- 
rieur un certain nombre de charges e4 62... e,, el soit F, la 
force électrique au point P de la surface provenant de la 
charge e,, sa composante normale est F;,. 


2 ra ( 41 ) 

[ ic: des produits F,,4S est appelée flux de force d 
raversant l'élément de surface dS, c’est-à-dire 
=: 

EM A = 
ni db = Ÿ F,dS 


2—À 


TT (/ 
1=1 
S 


Has - cos a AS = ed; 


> im im 0 im 

à eut = Ÿ (ed, = Y'ei | dt = 4m Ye (12) 
! = i—1 D et i—1 

| , S S - 


- C'est le théorème de Gauss, disant que le flux total traver- 
_ sant une surface fermée est égale à 4x fois la charge totale 
comprise à l’intérieur de la surface. 


(42) 


N 44. — La FORCE AU VOISINAGE DE LA SURFACE CHARGÉE. 


Soient So la surface d’un conducteur chargé, de densité 
superficielle s, N, et N, ses normales 
extérieure et intérieure. Limitons sur 
S, une aire dS, le long du contour de 
laquelle les lignes de force forment les 
génératrices d’un cylindre très court, que 
nous limiterons par deux bases menées 
parallèlement à dS,. L'application du 
théorème de Gauss (14) à ce cylindre 
nous donne | 


oV oV 
Ge = &) dS, = 4rodS,. 


FiG. 3. 


Or, la base de la normale N, se trouve à l’intérieur du con- 
ducteur, où on a V = c’ et par conséquent 


2V 
INT 
et ensuite 
ca — 4. (15) 
oN, 


La formule (15) définit la force électrique en un point 
infiniment voisin de la surface chargée. 

Je reviendrai dans la deuxième partie sur la force s’exerçant 
sur la surface chargée elle-même. 


$ 15. — L'ÉNERGIE D'UN SYSTÈME ÉLECTRIQUE. 


A. Un système électrisé, étant capable d'effectuer un travail, 
possède de l’énergie qui, puisqu'elle dépend des positions mu- 
tuelles des corps électrisés, est une énergie potentielle et elle 
est égale au travail total que peut effectuer le système. 


( 43 ) 


En vertu de la formule (12) ($ 12), le travail dépensé pour 
apporter une quantité d'électricité ôe depuis le point où le po- 
tentiel est nul jusqu’au point où le potentiel est V sera 


dT — Voôe ; 


ce travail se retrouve dans l'accroissement correspondant de 
l'énergie du système. | 

Cela étant, supposons tout d’abord le système dépourvu de 
toute charge et au potentiel O, et chargeons simultanément les 
différentes parties du système de la n°"° partie de leur charge 
finale; en conséquence, leurs potentiels ne seront que les 
ne parties de leurs potentiels définitifs. 

À un moment donné, les potentiels seront respectivement : 
nV,,nVo...,nV,,; si, alors, on apporte les charges e;dn.. e,,dn, 
1! faudra dépenser le travail 

| i=m 
A RES Πn V;e;dn, 
i—1 
et pour leur donner la charge totale, on devra varier n de O à 1, 
et, par suite, le travail total dépensé sera 


DM ( Â im 


Eire ndn = à Ÿ Vies 


2 


Ce travail se retrouve totalement dans l’énergie W du sys- 
tème, donc 


4 1=Mm 


= - }> Vie; (16) 

4 1=4 
B. Dans la suite, nous aurons besoin d’une autre forme de 
l’expression de l’énergie électrique qu’il est bon d'établir ici. 
Soient P et Q deux fonctions continues, ainsi que leurs pre- 
mières dérivées dans le domaine déterminé v de l’espace 
limité par une surface S. Le théorème de Green donne alors 


28290 5P 30 5P 50 
T Des : A ne. + 
(ÊS+ Dors .)orfeort (rs dS — 0. 


( 44) 
Appliquons ce théorème au cas d’une fonction potentielle 
er ter 


On aura 


. aV\2 2V\? oV 
\ (ÈS +(2 + (afro fie (17) 


Supposons que la fonction V est une fonction potentielle des 
charges réparties dans les domaines finis avec une densité 
cubique p et avec une densité superficielle co. 

Les dérivées de la fonction potentielle subissent des discon- 
unuités sur les surfaces chargées et, par suite, l'intégrale 
superficielle doit être divisée en deux et l'intégration effectuée 
de deux côtés de la surface de Tor be dS' un 


w 
élément de cette surface et PRE 


les valeurs de A de deux 


oN, F 
côtés de la surface, alors 
F4 19 2V oV 
# ue à ds. 18 
RÉEL UNICRE ag 
Or, 
oV 2V 
— + — — — Aro, 
ON; 2; 
par suite (18) peut s’écrire 
de | v= dS — ir | Vous! (19) 


L'intégrale de volume de (17) peut s’écrire, d’après l’équa- 
tion de Poisson (10, S 12), 


E | VAVE— 4m | put (20) 


sd gatts) bn 


(4) 


D’après (19) et (20), la formule (17) prend alors la forme 


ACDC Ca «ff free 


D’après la formule (16), on voit que la partie droite de (21) 
est 8x fois l'énergie du système, c’est-à-dire que 


Le 1 eV 2 av 2 oV 1 . 
À =; | (ace OI G2) 


0V oV 3V 
ou, en se rappelant que — —» ——: —— sont les compo- 
OX SV 07% 


santes de la force électrique F, on obtient 


1 
D — Fdu 22! 
&r (22) 
$S 16. — DÉTERMINATION DE LA FORCE PONDÉROMOTRICE 


EN PARTANT DE L'ÉNERGIE DU SYSTÈME. 


Considérons un corps À, appartenant au système, effectuant 
sous l’action de la résultante des forces pondéromotrices un 
déplacement dx, et soit F, la composante de la résultante F 
suivant la direction x. Le travail positif effectué par le système 
est égal à la diminution de son énergie potentielle, c’est- 
à-dire à 


F,dx = — dW, 
d’où 
F be 9 
des ra 5x d ( 3) 


Imaginons que le corps mobile A peut tourner et soit ç 
l’angle qui mesure la rotation à partir d’une position initiale 


( 46) 


quelconque. W est aussi une fonction de ®. Soit M le moment 
d'un couple auquel est soumis A de la part des autres corps du 
système, la rotation de d absorbe un travail Mde qui est pris 
aux dépens de l’énergie W du système, c’est-à-dire 


Mde = — dW, 
d’où 
w 
MATE, (24) 
2p 


Les formules 23 et 24 nous donnent les expressions remar- 
quables de forces pondéromotrices et qui sont déterminées dès 
que l’on connaît W. 

Un système électrique placé dans des conditions déterminées 
tend à prendre une certaine configuration d'équilibre. Suppo- 
sons qu’une configuration quelconque subisse un changement 
infiniment petit sous l’influence des forces pondéromotrices du 
système, la variation correspondante de l’énergie est négative 
et elle a pour valeur, d’après la formule (16, $ 15), 


OR i=m 


1 
dW—== 3 2 Vide, + = D edVs. (25) 


Pour simplifier la question, envisageons deux cas séparé- 
ment : 


a) Les charges des conducteurs sont invariables. 
Alors 


de; —= 0 
t (25) devient 
iW=; 2 dv 


Or dW étant négatif, il en doit être de même de dV, c’est- 
à-dire : un système donné tend à effectuer, sous l’action des 


CAT 


forces électriques intérieures, des mouvements qui diminuent 
les potentiels. 

Le système tend à réduire son énergie au minimum pour 
autant que les conditions le permettent. 


b) Les potentiels sont maintenus constants. 

Pour maintenir les potentiels des corps A. constants, 
relions-les à des sources B d'électricité de capacités considé- 
rables. Le travail effectué sera pris aux dépens des énergies 
de À et de B, c’est-à-dire que 


AT = — (aW, + dW3). (26) 
‘Or, 


W, — ; NE 


et pour W,, en remarquant que 
É — CVs 


c, étant la capacité de B,, on peut écrire 


I 
Wi=, )à Vic, 


À | 
auW, — e D Vde (27) AW = D cVaV. (28) 
Le principe de conservation de l'électricité donne 


Yde+ Y cdV — 0 
A B 


ou puisque À et B sont au même potentiel 


Ÿ Vde + Ÿ eVaV — 0. (29) 
À B 


( 48 ) 


Alors les formules (27), (28) et (29) donnent 
… HR RE 
d'A RAT d ete (30) 
et (26) devient, par conséquent, 
1 
AT = + dW, = — 9 AW. 


On voit donc que le travail des forces électriques est main- 
tenant égale à l’accroissement de l’énergie du système A. La 
formule (30) montre de plus que ce travail est effectué aux 
dépens de l’énergie des sources B qui en perdent une quantité 
double; une moitié sert à produire le travail, l’autre à accroître 
l'énergie du système À qui tend vers un maximum de l'énergie 
pour autant que les conditions le permettent (*). 


S 17. — DÉMONSTRATION INDIRECTE DE LA LOI DE COULOMB 
EN PARTANT DE LA FONCTION POTENTIELLE. 


Nous avons vus plus haut que la démonstration de Laplace- 
Bertrand n’est pas à l’abri de toute critique, car elle admet 
qu’à l’intérieur d’un conducteur les forces agissent réellement 
mais s’équilibrent toujours et donnent la résultante nulle. Une 
démonstration plus parfaite est celle donnée par Graetz (*). Ce 
physicien se base sur le fait que la fonction potentielle d’une 
sphère est indépendante de son rayon, ce qui n’est possible que 


lorsqu'elle est de la forme 


b 
a + —; 
» 


(*) Une démonstration excessivement simple de cette propriété remar- 
quable est donnée dans Drude-Künig Physik des Aethers, Stuttgart, 1949; 
p. 412; elle est basée sur la considération des tubes de force. 

(**) Handbuch d. Physik de Winkelmann, t. IV, p. 23. 


(49) 


d’où la conclusion que, seule, la loi de Coulomb est possible. 

Pourtant, dans cette démonstration, la fonction potentielle 
est calculée comme si toutes les charges se trouvaient dans un 
milieu homogène. On néglige done ainsi la nature physique 
de conducteur. La valeur de la fonction potentielle au point P 


A B . 


Fic. 4. 


est donnée par 


Vs | ch(r)ds, 


l’intégration étant étendue sur toute la sphère, en supposant 
que le milieu est homogène. Or, s’il s’agit, par exemple, de la 
charge placée en A, la distance r se compose de deux parties : 
l’une AB se trouve dans le métal et l’autre BP dans l’air. Le 
milieu n’est donc pas homogène et, par suite, la démonstration 
de Graetz n’est pas absolument satisfaisante (*). 


(*) Voir également : V. SCHAFFERS, La loi de Coulomb, Bruxelles, 1907, 
p. 28. 


( 50 ) 


CHAPITRE IV. 
Théorie du champ électrique. 


S 18. — [INFLUENCE DE LA NATURE DU MILIEU SÉPARANT 
LES CORPS ÉLECTRISÉS. 


La simple théorie de l’action à distance ne pouvait être 
jugée suffisante qu’en présence de connaissances très limitées 
sur les phénomènes électriques. Déjà von Muschenbroek, Wilke, 
Cuthbersan et Cavendisch avaient observé que la nature des 
corps isolants influe sur les phénomènes électriques, mais c’est 
seulement Faraday (* qui, par des recherches méthodiques, a pu 
mettre en évidence les propriétés sr importantes des isolateurs, 
et qu'il avait dénommé propriétés diélectriques, les substances 
elles-mêmes corps diélectriques. | 

Faraday, écrit Helmholhz (**, appartenait à cette classe de 
physiciens qui n’ont pas cru à l’existence des forces agissantes 
à distance, sans apporter aucune modification aux milieux à 
travers lesquelles elles agissent. L’admission de cette concep- 
tion est contraire à l'esprit humain. Cependant, les brillants 
résultats obtenus en mécanique céleste par l’admission de la 
loi de Newton conduisaient les physiciens à construire la phy- 
sique suivant le même modèle. L'esprit de Faraday ne se plait 
pas pourtant à cette forme de pensée et il commença une série 
de recherches ayant pour but d'étudier l'influence du milieu 
séparant les diverses parties d’un système électrique. Immé- 
diatement, il à pu reconnaître que la force répulsive ou attrac- 
tive entre les corps électrisés est considérablement changée 


(*) M. FaRADaAY, Experimental researches, XI, XII, XIII, XIV. 
(**) H. von HELMHOLHZ, Vorlesungen über die elektromagnetische Theorie 
des Lichts, Leipzig, 1897, p. 10. 


és he ce à 


RE 


ES) 


par l'introduction d’un isolant entre les corps agissants. Il en 
conclut que l’isolateur lui-même doit subir dans les champs 
certaines modifications afin de pouvoir corroborer au change- 
ment observé. 

D’autre part, l’étude des corps faiblement para- ou diama- 
gnétique lui montra que le champ magnétique exerce une 
influence sur la matière en y produisant certaines modifica- 
tions. Les phénomènes magnétiques trouvaient leur explication 
par l’hypothèse des petits aimants moléculaires s’orientant 
sous l’action de forces magnétiques extérieures. Faraday 
élendit cette idée aux phénomènes électriques, en supposant 
que, dans les diélectriques, il se produit un phénomène 
analogue et, notamment, que les charges électriques d’une 
molécule neutre se séparent sous l’action du champ extérieur 
et, ne pouvant pas quitter la molécule, s’assemblent en deux 
points différents pour former ainsi deux pôles électriques. La 
droite joignant les deux pôles, appelée l'axe de la molécule, 
est évidemment dirigée suivant la direction de la force produi- 
sant la polarisation, et cela aura lieu pour toutes les molécules 
qui vont se ranger ainsi dans la direction des lignes de force. 


Pic: D: 


Le long d’une rangée, chaque pôle positif d'une molécule se 
trouvera en face d’un pôle négatif de la molécule voisine et 
leurs attractions se manifesteront comme une tension le long 
de la ligne de force, qui se transmet de proche en proche 
jusqu'aux surfaces des conducteurs produisant le champ et qui 
seront par suite soumis à une force attractive. Les molécules 
polarisées de deux rangées voisines auront leurs pôles de 


même signe les plus proches, ce qui aura pour effet d'amener 
une répulsion entre les deux rangées consécutives. Une ligne 
de force n’est plus une ligne géométrique, la trajectoire 
orthogonale des surfaces équipotentielles, elle a une significa- 
ion physique. Elle représente un état, caractérisé par une 
tension le long des lignes et une répulsion dans la direction 
perpendiculaire entre les diverses lignes. C’est au moyen de 
ce mécanisme que Faraday explique les attractions et les répul- 
sions électrique et magnétique. La première idée de la polari- 
sation avait déjà été émise par Wilke (*. 

Cette image que je viens d’esquisser n’était chez Faraday 
que qualitative et, par suite, 1l n’était pas possible d'affirmer 
si la grandeur de ces forces moléculaires peut être suffisante 
pour rendre compte des forces mesurées. Les recherches de 
Faraday ont fourni la preuve suffisante de l'existence d’un 
effet de polarisation, mais elles n’ont pas démontré qu'il n’y a 
pas, en outre, une action à distance. En effet, les actions 
électriques ayant lieu dans le vide, pour en rendre compte par 
le même mécanisme, il aurait fallu de nouvelles hypothèses 
concernant la nature d’un milieu qui serait dépourvu de 
matière, mais pouvant être polarisé; de plus, on se demande 
comment agissent les deux pôles voisins de deux molécules 
polarisées? L'hypothèse de l’action à distance n’est donc pas 
totalement écartée dans la théorie de la polarisation. 


S 19. — THÉORIE DE LA POLARISATION DIÉLECTRIQUE DANS UN MILIEU 
HOMOGÈNE ET ISOTROPE. 


La théorie de la polarisation a été traitée par Poisson, 
Mossotti, Clausius, Helmholtz et plusieurs autres physiciens, 
dont les résultats généraux sont les mêmes, mais pour lesquels 
le mécanisme de la polarisation est un peu différent. 


(*) WiLkE, Abh. d. K. Schwed. Akad., 1758, pp. 241, 265. 


( 53 ) 


Clausius admet (‘) qu'un diélectrique est parsemé de parti- 
cules conductrices qui, sous l’action du champ extérieur, 
* acquièrent leur polarité comme dans le phénomène de l’in- 
fluence électrique. Helmholtz suppose (**) que les particules, 
disons les molécules, d’un diélectrique sont toujours bipolaires, 
mais que leurs axes ont toutes les directions dans l’espace et 
s’orientent seulement sous l’action d’un champ extérieur. Dans 
la théorie des électrons, on admet que les électrons de chaque 
molécule soient déplacés de leur position d'équilibre habituelle 
par les forces du champ extérieur et ainsi apparaissent les 
pôles de la molécule. Quel que soit d’ailleurs le mécanisme, 
on arrive toujours à un dipôle. 

Soit un dipôle dont les charges sont + q et — q et les 
coordonnées respectives æyz, x'y'z'. La valeur de la fonction 
potentielle v’ en un point distant de r du pôle — gq et de r’ 
du pôle + q est 


Mais 


j à 
13 


| 
—— 
| 
— 
2 | - 
a 
+- 
| 


en se limitant aux termes du 4% ordre vu les dimensions 
de la molécule. On a donc 


1 l 1 
o— dE = 
= 7 | de 
\ 0& oy 02 é 
mais, en posant 
qdx = à qdy = 8 qd —"Y, 


*) R. CLausius, Mechanische Wärmetheorie, 2, 64 (2. Aufl.), 1879. 
(+) H.-v. HELMHOLHZ, Journal de Crelle, 79, p. 57, 1870. 


on peut écrire 


comme l'expression de la fonction potentielle d’un dipôle. 
Supposons que les grandeurs caractéristiques &, $, y sont 
les composantes d’un secteur dont la valeur algébrique est 


M=Væe +84 


et que la direction déterminée par les angles {mn est 


cos = © cos m = Ÿ cos n = À 


Ce vecteur est appelé le moment électrique de la molécule 
et sa direction est son axe électrique. Soit d{ la distance de 
deux pôles, on a alors 


dx dy dx 
.=M— = M — M 
M EL a dl 
et, par suite, 
Re . 
VDM rdæ  ‘rdy r dr |. PR 
7 ls di “y dd = 41008 


La molécule considérée, de volume d', fait partie d’un 
diélectrique de volume déterminé, dont le moment par unité 
de volume nous désignons par À y, de sorte que 


a — Àdt PAT Ÿ —=YdE 


3 chatte <td 0 de den 


| 


(55 ) 


Par suite, la fonction potentielle de tout le diélectrique 
polarisé sera donnée par 


ce, + Fe 
re drdydz. (31) 


où r est la distance entre le point potentié et le volume 
dxdydz et dont l'intégration est étendue à tout le volume 
du diélectrique. 

Remarquons que l'introduction d’un vecteur (Av) est né- 
cessaire, car « 5 y sont bien déterminés pour une molécule, 
mais dans les espaces intermoléculaires elles sont nulles et, 
par suite, l’intégration dans tout le volume du diélectrique 
rencontre des difficultés analytiques parce que les fonctions à 
intégrer sont discontinues dans l’espace d'intégration et que 
pour l’effectuer 1l serait nécessaire de connaître toutes les 
discontinuités et subdiviser convenablement les intégrales, ce 
qui présente des difficultés insurmontables. 

Supposons maintenant que les corps électrisés créent un 
champ dont la fonction potentielle est V et dont l'intensité à 
pour composantes 


Sous l’action du champ, le diélectrique se polarise et donne 
la fonction potentielle V’ ainsi que l’intensité correspondante 
provenant de la polarisation 


En admettant que le moment électrique soit proportionnel 


( 56 ) 


à la force électrique s’exerçant au point considéré et que k 
soit le coeflicient de proportionnalité, on a 


. 2V oV' ONF EN 
NEpeR TROT = LT TETE 
Am (5 + 0) OUR CHERS 


ou, en désignant par ®, le potentiel total, 


P = V + V' (32) 
on à 
: ad 9 9® - 
À = — k —— = — ——— = — » 
OX F k y * à 0% (33) 


ce qui, étant substitué dans la formule (30, $ 19), donne 


1 1 
O — 
2 (D 
— — } -[fC ——— He PSE + — : cs dxdydz. (84) 
0% SN OY OY 02 0% 


Par transformation, au moyen de la formule de Green, on 


obtient 
NS 1 5D 
von a [[ (2 dupe +8 | [SE as. (35) 


La deuxième intégrale de (35) se rapporte à la surface qui, 
en général, est une surface de discontinuité. On la remplace 
donc, comme d’habitude, par 


9® 0D\1 
k — WU 0S, 
l Î ee N) : 


comme on l’a vu plus haut ($ 45 B), et alors (35) s'écrit 


es [| ee dudyds + | (+ e. DE (36) 


(97) 


. La formule (36) nous montre que la fonction potentielle d’un 
diélectrique polarisé est équivalente à la fonction potentielle 
d’une charge solide de densité cubique p/ 


91 ou 0Y 
er Lo LL 
F ee dy 02% (7) 
et d’une charge superficielle de densité superficielle o/ 
0P , 
En TS à — — L(Fx, + FX.) (38) 


qui ne sont que les densités apparentes. 

En même temps, le diélectrique peut posséder la charge 
vraie de densité cubique & et superficielle < dont la fonction 
potentielle sera donnée par 


[| , dxdydz + Î| - ds 
et, dans ce cas, V’ deviendra 
TE Le — ë + : + æ.). dxdydz 
+ [ft —KP + Fous. (39) 


On voit que (39) est équivalente à la fonction potentielle des 
charges distribuées d’une façon continue de densité cubique p, 


À Ou 9y 10 
= p— (++ À) (40) 


et de densité superficielle 5, 


So — 5 —H(Fx, + Fx,). (41) 


( 58 ) 


Les densités 5559 sont appelées les densités de l’électricité 
libre, celles 27 de l'électricité vraie, et celles p'5’ de l’électri- 
cité apparente. 

On voit que c’est l'électricité hbre qui détermine la fonction 
potentielle dans un diélectrique de la même façon que le ferait 
l'électricité vraie dans le vide, et qu’ainsi tous les résultats de 
la théorie de l’action à distance peuvent être utilisés. 

Déterminons encore les densités vraies p et 5. 

L'équation de Poisson donne 


1 
et, d’après (40), on obtient 


AUS ES + 4x) LH) OU | (49) 


4 0% y 0% 


D'une façon analogue, les conditions à la surface donnent 


1 f/3D 09 
= +R) (43) 


AT oN, © 2 


Si, de plus, nous appelons p, et ps les polarisations des 
deux côtês de la surface, on a, en vertu de (33), 


UT = kF,, Pe —= KEY, 


et alors de (41) et (43) on tire 
1 
s— Le LFx, + 47pi) + (Ex + 472) (44) 


Les formules (43) et (44) déterminent les densités vraies. 
La constante k que nous introduisons à partir des formules 
(53) est une constante caractéristique de chaque milieu diélec- 


trique et qui est appelée la susceptibilité électrique du diélec- 


20 ae GR: 


(59) 


trique (*). On peut trouver facilement la signification physique 
de la constante k en cherchant le moment électrique d’une 
sphère diélectrique dans un champ uniforme. Le calcul montre 
que k est numériquement égal au moment électrique d’une 
sphère de l’unité de rayon polarisé dans un champ dont l’in- 
tensité est égale à l’unité. 

Supposons maintenant que les limites de diélectrique sont 
les surfaces conductrices et que le diélectrique ne possède pas 
de charge vraie. L’équation de Poisson jointe à la formule (37) 
donne 


AV! — —_ 4rkAD (45) 
Or, 
V+V'— ©; 


de plus, en vertu de l'équation de Laplace, on à en tous les 
points du diélectrique 


AN 6 
il s'ensuit que 


AV! — Ad, 
et (45). donne alors 


AVI— 0, AD—0 


et l'expression (35) de la fonction potentielle devient 
ani | à sys, (46) 
l'intégration étant étendue à toute la surface du diélectrique. 


(*) Dans les ouvrages allemands on l'appelle Dielektrixirungs+ahl. 


( 60 ) 


Or, actuellement, nous supposons cette surface formée par 
un certain nombre de surfaces conductrices A, .… AÀ,,, donc 


D étant une fonction continue vérifiant l'équation AP — 0, 
peut être transformé, par application du théorème de Green (*) 


RAS P 
et représenté par les valeurs de ® et . sur la surface 


à (| 
© — 
1 r 1 4 5 
D = -— ist ]] =S, 
| 2N 4 Ne 


À. 


ce qui, dans notre cas, deviendra 


{ 

© — 
14 5 2 D 
1 2N A à oN; 


Les surfaces étant supposées conductrices on a toujours 
®, = É 


RRIES 


D'après (49), la formule (48) devient 
m ae” | 24 
—_ kr — les As 
4rD » | y (50) 
A 


(*) L. GRAETz, Handbuch d. Physik de Winkelmann, Bd IV, pp. 19 et 82. 


et d’iei 


RP 


PAL 


(61) 
qui, étant comparée à (47), donne 
VE 4rkD. 
D'autre part, d’après (32), 
M—= dv", 
donc 
V = DA + 4rk) = KD. (51) 


La nouvelle constante K est appelée la constante diélectrique 
ou le pouvoir inducteur spécifique de diélectrique; elle est 
reliée à la susceptibilité électrique Æ par la relation importante 


K — 1 + 4xk (52) 


(51) donne, pour le potentiel total ®, dans un milieu homo- 
gène et isotrope de constante diélectrique K 


D =; D9 

. (55) 

S1 nous plongeons donc un système électrique donné en un 

milieu de constante diélectrique K, les valeurs de la fonction 

potentielle à chaque point de l’espace ne seront que les K° par- 
tes de leurs valeurs primitives. 


S 20. — LES FORCES PONDÉROMOTRICES DANS UN MILIEU 
HOMOGÈNE ET ISOTROPE. 


Les composantes de la force en un point étant égales aux 
valeurs des dérivées partielles changées de signe de la fonction 
potentielle, on obtient immédiatement de (53) 


4 9V À 5V À 9V 
X— —- —, Y— — -—, ZL— — - —, 54 
K 5x K oy K 93 C5) 


c'est-à-dire, elles ne sont que la K®° partie de la force qui se 
serait exercée dans le vide. 

On voit immédiatement que l'expression numérique de la 
loi de Coulomb sera également modifiée, comme d’ailleurs un 
simple calcul le démontre. Soient deux charges ponctuelles 
e etes, placées à la distance r et plongées dans un milieu de 
constante diélectrique K. Leur énergie sera donnée par 
l’expression | 


( 
W — 9 LeP + e,D, |, 


ce qui, en vertu de (53), peut s’écrire 


l 
W=— SK [eV + eV, |; 
d'autre part, 
V —_— A, V, == _ 
r r 


donc 


1e: 4e e; 
W=— + —|— — 
ne F # Kr 


et, par suite, 


2W AA 
+ —<. 
ar Kr? 


(55) 


c’est-à-dire que la force s’exerçant entre deux charges ponc- 
tuelles est directement proportionnelle au produit des charges, 
inversement proportionnelle au carré de la distance et inverse- 
ment proportionnelle à la constante diélectrique du milieu 
séparant deux charges. Les expériences confirmant les formules 
(54) et (55), on voit donc qu’au point de vue des forces pondé- 
romotrices la théorie de la polarisation rend parfaitement 
compte de l'influence des milieux diélectriques. 


( 63 ) 


 S21. — RECHERCHES EXPÉRIMENTALES BASÉES SUR LES FORMULES 
(54) et (55) POUR LA DÉTERMINATION DES CONSTANTES DIÉLEC- 
TRIQUES. 


Plusieurs physiciens se sont servis des propriétés indiquées 
au $20 pour déterminer la constante diélectrique K des diffé- 
rents diélectriques, par la mesure des forces pondéromotrices 
s'exerçant soit entre les conducteurs chargés, soit sur un 
diélectrique placé dans le champ. La dernière question ne ren- 
trant pas dans notre sujet, occupons-nous seulement de la 
première. 


1. Méthode de Lefèvre (*). — Cette méthode est basée sur la 
détermination de l’action mutuelle de deux plateaux électrisés 
distants de d et entre lesquels se trouve une couche de diélec- 
trique à étudier d'épaisseur h. Lorsqu'on établit entre le pla- 
teau la différence de potentiel », le calcul élémentaire montre 
que chaque unité de surface sera attirée avec une force 


2 
Sa — hi + r) (58) 


où K est la constante diélectrique du diélectrique étudié. 
Celui-ci étant enlevé, on aura 


F — 


d'où 


F, h\°? 
(a—n+ ) 


(*) J. LEFEVRE, Comptes rendus 113, p. 688, 1891 ; 114, p. 834, 1892. 


(64) 


la formule qui permet de déterminer K par la mesure de F et 
de Fo. 

Cet auteur à aussi employé la mesure de l’action mutuelle 
de deux sphères chargées entre lesquelles 1! avait interposé une 
couche de diélectrique, les forces ayant été mesurées par la 
balance de torsion. 

Les valeurs de constante K ainsi obtenues par Lefèvre con- 
cordent bien avec celles obtenues par la méthode plus parfaite 
des oscillations hertziennes. 


2. Méthode de Ziloff (*). — Elle est basée sur la formule (54). 
Ziloff à construit un électromètre à cadrans, de type très 
simple, se composant d’un vase cylindrique en verre sur la 
paroi intérieure duquel sont collées quatre bandes d’étain 
reliées métalliquement en croix. L’aiguille est formée de 
lames de platine parallèles aux génératrices du vase cylin- 
drique, et qui, reliées par un fil rigide, sont suspendues à un 
fil de torsion. L'une des paires des bandes d’étain est reliée 
à la terre, tandis que l’autre paire est reliée au pôle d’une 
batterie, dont l’autre pôle est mis à la terre. 

On mesure tout d’abord la force F, s’exerçant entre l’aiguille 
et les cadrans dans l’air, et, ensuite, on remplit tout l’électro- 
mètre avec le liquide à étudier, ce qui fait varier la force; soit 
F sa nouvelle valeur. Le rapport de ces deux forces fournit 
immédiatement la valeur de la constante K. 


Fo 
F 


Cette méthode donnant de très bons résultats avait été beau- 
coup utilisée dans la suite et elle a subi certaines modifications 
ne changeant pourtant en rien ses traits généraux. Les données 
numériques obtenues se trouvent dans les travaux de Tomas- 


(*) D. SiLOrFF, Pogg. Ann., 156, p. 389, 1875. 


<4 


: dite tes RATE 


t 63 ) 


zewski (*)}, Cohn et Arons (*), Gouy (**), Heerwagen ("), 
Franke ("), Tereschin (), Rosa (), Landolt et John ("1 
Smale, (*), Perot (*). 

La méthode n’est évidemment applicable qu'aux liquides. 
En se servant de courants alternatifs, on a pu déterminer les 
constantes diélectriques des électrolytes. Ces mesures impor- 
tantes ont montré que la constante K croît en général avec la 
quantité de sel dissous, mais aucune loi n’a pu cependant être 
établie. 

Cohn (*’), par exemple, a montré que lorsque la conducti- 
bilité de l’électrolyte s’est accrue de 7,4.10 719 à 455.101, la 
constante diélectrique n’est augmentée que de 7 °/.. 

Smale a étudié également l'influence des solutions des sels 
dans l’eau sur la constante diélectrique et, ainsi, il trouve 
notamment que pour une teneur de 0.01 de la solution nor- 
male la constante diélectrique s'élevait, par rapport à celle de 
l’eau pure, de 11.3 °} pour KCI, 12.6 °/, pour HCI, 8.6 °/, pour 
CuSO,, etc. 

Ces résultats indiquent que la force électrique s’exerçant 
entre deux charges plongées dans un électrolyte — en suppo- 
sant qu’on a empêché leur décharge — est d'autant plus faible 
que la conductibilité de l'électrolyte est plus élevée. Mais nous 
ne savons pas jusqu’à quelles limites cet accroissement de la 
constante K se produirait. 

Les expériencés de Drude ("), par exemple, montrent que la 


(*) FE. TomaAsrEwsx1, Wied. Ann., 33, p. 33, 1888. 

(+) E. Con und L. Arons, Wied. Ann., 33, p. 24, 1888. 

(+) M. Gouy, Comptes rendus, 106, pp. 540 et 930, 1888. 

(IV) F. HEERWAGEN, Wied. Ann., 36, p. 7192, 1889. 

(Y) A. FRANKE, Wied. Ann., 50, p. 163, 1893. 

(V1) S. TERESCHIN, Wied. Ann., 36, p. 792, 1889. 

(Vu) E. Rosa, Phil. Mag. (5), 31, p. 188, 1891. 

(ur) H. LaNDozT und H. Joux, Zts. f. phys. Chem. 10, p. 282, 1892. 
(x) F. J. SMALE, Wied. Ann., 51, p. 215, 1896; 60, p. 627, 1897. 
(*) A. PEror, Journal de Physique (2), 10, p. 149, 1891. 

(1) E. Cox, Wied. Ann., 45, p. 375, 1892. 

(20) P. DruDE, Wied. Ann., 59, p. 61, 1896. 


© 


( 66 ) 


variation de K n'est pas toujours la même; sa méthode des 
oscillations électriques ne donne pas toujours le même résul- 
tat que celui obtenu par la méthode statique, ce qui s'explique 
d'ailleurs par la dispersion électrique. 


5. — Méthode de Quincke (*). — C'est une modification de 
la méthode de Lefèvre. Quincke à mesuré l'attraction mutuelle 
des plateaux d’un condensateur horizontal plan, qui est plongé 
dans le liquide à étudier. Le plateau inférieur est immobile, le 
plateau supérieur est suspendu au fléau de la balance par 
l'intermédiaire de laquelle 1! est mis à la terre; le plateau 
inférieur est chargé au potentiel V. En désignant par d la 
distance entre les plateaux et S leur surface, on a 


KSV? 
Sr 


ie 


formule qui s'obtient de (56) et qui permet de calculer K. 

Les valeurs de K ainsi obtenues ont été comparées à celles 
fournies par des méthodes différentes et les résultats étaient 
assez concordants. 


S 22. — THÉORIE DE LA POLARISATION ET LES FORCES PONDÉRO- 
MOTRICES DANS LES MILIEUX DÉFORMABLES ET A K VARIABLE. 


Dans les formules (35), nous avons posé que les compo- 
santes du moment électrique sont proportionnelles aux com- 
posantes correspondantes de la force électrique. C'était une 
supposilion, et un examen plus complet montre que ce n’est 
là qu’une première approximation. 

L'énergie d’un système électrique contenant des régions de 


(*) G. QuincxE, Wied. Ann., 19, p.795, 1883. 


RD de Ld … din dt à 


CO) 


l’espace chargées de densité cubique b et des surfaces chargées 
de densité superficielle « est donnée par 


_- ; || [1 “odædydz ie || VodS, (57) 


ou encore, en vertu de la formule [(22), $ 15 B|, 


{ TE ANNEGLr ON \? OV A 
dde il | (£) ". er sf So De) 


En soustrayant (58) de (57) multiplié par 2, on obtient 


wv (({ y | =) 2V\° oV\?2 due 
…LAIONOMOIRS 


Se | | VsdS. Si 


Si notre système est plongé dans un diélectrique, cette 
expression n'est plus exacte, car on doit tenir compte de 
l'énergie potentielle des dipoles. Soit ®, la valeur de la 
fonction potentielle (totale) au point occupé par le pole q, et 
® celle au point occupé par le pole — q, alors l'énergie de ce 
dipole est 


Ï 24 2 
q®, — g® — q e x ie ra —- Es ta) 


en se limitant aux termes de premier ordre. 

En étendant la notion du moment au volume unitaire, 
comme nous l'avons vu au $ 19, on obtient l'énergie de tout 
diélectrique par rapport au système 


UT 24 ad 2 
| û Hu + y — à Jdrdydz. 


ox y 


( 68 ) 


Remarquons que à, u, » entrent 101 à Uitre formel et ne sont 
pas définis par les relations (55). 

En outre, le diélectrique lui-même, ayant subi des modifica- 
tions, possède une certaine énergie propre qui est, évidemment, 
une fonction de la polarisation p. Soit f(p) cette fonction. 
L'énergie totale du système sera donc donnée par 


W — = | | | he + ut) + in 


he : PEN 
1 ab 2 D 2 tt fe 
Le (Se) FA eo ” (Æ Hi dxdydz + | | Pou. 
OT ox oy 07 =) 


N’étudiant que le phénomène électrostatique, nous devons 
envisager un état d'équilibre correspondant, par conséquent, 
à l'énergie potentielle minimum. Done, pour toutes les varia- 
üons de À, x, y on devra avoir (*) 


(60) 


3W — 0. (61) 


En considérant :, « et ® comme constantes, on à 


STÉ of d à of d 
w= [|| | 32 (D + Se) + Bu ( T+iT 


ef a (62) 
: ©] ap : 
+ Ôy e + — + re) dx dydz ; 
5h, du, dy étant indépendantes, (61) exige 
D EE) ap 2D. ‘of dp:" 02 | SN (63 
PRET" dd Sr LI du 9% Un op dx ) 
Or, 
2 ad 2 
RUE SD PAIE 22 


(*) H. vox HELMHOLTZ, Vorlesungen über Elektrodynamik und Theorie des 
Magnetismus, Leipzig, 1907. 


PRET bi 14 Ch dé re 
‘ dé. 
L 
‘ 
#1 


_(69) 


sont les composantes de la force électrique, donc les for- 
mules (63) donnent la relation entre cette force et la polarisa- 
tion et elles permettent de déterminer la première, si la 
fonction f(p) est connue. Mais la fonction f(p) n’est pas connue 
exactement, les expériences montrent que pour de petites 
valeurs de p elle est proportionnelle à p?, mais pour des 
valeurs plus grandes elle croit plus vite et elle atteint enfin 
une limite qu’elle ne dépasse pas, même pour des champs très 
forts. L’étude expérimentale de la question présente plusieurs 
difficultés, car les diélectriques, même les plus parfaits dont on 
dispose, sont toujours un peu conducteurs, et, par conséquent, 
pour des champs plus élevés, les phénomènes se compliquent 


considérablement ; la formation de la charge résiduelle apporte 


aussi une sérieuse perturbation. 
En supposant que, dans un certain intervalle, on a effective- 


1 
ment une proportionnalité à p? et soit — 


DE le coefficient de 


proportionnalité, on obtient 


! 
fo) = Le (65) 
et, ensuite, en vertu de (63) 
en p dp | 
l'ARN CRT EACEE 
Mais 
Las ÀS + u? + V2 
donc 
l + 
p — À, et ap. = x, 
Pa dÀ bp 


par suite, (65) devient 


X — 


À 
OL von + XX (66) 


(70) 
et d’une façon analogue 
ER à v = KZ. (66) 


On reconnait facilement les formules (33). L'hypothèse uti- 
lisée ici consiste à admettre que l'énergie propre du diélec- 
trique polarisé est proportionnelle au carré de la polarisation. 

Si, pourtant, on dépasse les limites entre lesquelles la for- 
mule (64) est vraie, les composantes de la force, en un point 


de diélectrique, seront données par 


OURS RE CP 
2pp pp ile 


qui peuvent donner des valeurs plus ou moins différentes de 
celles obtenues par la simple hypothèse (66). L'étude de la 
marche de la polarisation présente un grand intérêt même pour 
les forces pondéromotrices. Celte étude et celle des phéno- 
mènes de la charge résiduelle, qui s’y rattache immédiatement, 
ont été faites par plusieurs physiciens : citons ici les travaux 
de Wüllner (*}, Gaugain (*), Hopkinson (**), Giese ("), 
Bouty (‘), Bedell et Kinsley (1), Wilson (") et Naceari ("". 
Les formules ci-dessus se rapportaient à un diélectrique par- 
fait où la polarisation est indépendante du temps, c’est-à-dire 
s'établissant instantanément; de plus sa conductibilité était 
supposée nulle. Dans les diélectriques tels que ceux dont nous 
disposons, les choses se compliquent, et la polarisation, après 


(*) A. WüLLNER, Pogg. Ann., 153, p. 29, 1874. Wied. Ann.. 1, p. 247, 1871 ; 
32,:p.. 19, 1881, 

(+) À. GAUGAIN, Ann. Chim. Phys. (4), 2, p. 313, 1864, 

(F**) J. Hopxnson, Phil. Trans , 167, p. 599, 1877. 

(v) W. GIEsE, Wied. Ann., 9, p. 161, 1880. 

(”) E. Boury, Comptes rendus, 110, p. 1326, 1890 ; Ann. Chim. Phys. (6), 27, . 
p. 02, 1892. 

(1) F, BEDELL and C. KiNsLEY, Phys. Review, 9, p. 170, 1894. 

("11) J. Hopxinson and E. Wizson, Phil. Trans., 189, p. 109, 1893. 

(vnr) A, Naccari, Nuov. Cim. (4), 11, p. 50, 1900. 


(71) 


avoir acquis presque instantanément une certaine valeur, con- 
tinue à croître après l'établissement du champ, pendant un 
intervalle de temps considérable, de sorte que la constante 
diélectrique K paraît avoir des valeurs dépendantes de la durée 
de l’action du champ. Elle s'approche asymptotiquement vers 
une certaine valeur finale qui paraît être indépendante du 
champ. Cela paraît résulter des recherches de Thornton (*). 
Cependant, les travaux faits très soigneusement par Quincke (**) 
semblent montrer que la constante diélectrique obtenue par 
l'emploi des champs élevés est toujours plus petite que celle 
obtenue avec les champs faibles. A ce sujet, il convient de 
mentionner également le travail intéressant de Hooz {***, 
Mais la question est toujours ouverte. 

Remarquons pourtant qu'il est peu probable que, pour les 
champs suffisamment forts, la polarisation eroisse linéairement 
avec le champ jusqu’au potentiel disruptif. La proportionnalité 
existant dans de larges limites cesserait peut-être d’exister 
pour des valeurs du champ s'approchant de celles correspon- 
dantes à la décharge disruptive. 

Pour étudier la marche de la polarisation dans le temps, 
Waüllner approchait une plaquette conductrice électrisée reliée 
à un électromètre et placée au-dessus d’un diélectrique solide 
ou liquide, jusqu’à une distance de 0°"293 de sa surface. Par 
le fait du rapprochement, la capacité de la plaque augmentait 
el, par suite, son potentiel initial V, diminuait jusqu'à une cer- 
taine valeur V. Pour l’eau, V acquiert instantanément une 
valeur finale ne variant plus; au contraire, chez le sulfure de 
carbone (CS?), la variation dans le temps est considérable; ainsi 


7 


quarante secondes après le rapprochement, le rapport - avait 
0 


la valeur 0.828 ; ce n’est qu’au bout de quatre-vingts minutes 
| 


És Le 2 3 L ; A 
qu'il descendait jusqu’à CRD 0.405; le pétrole a donné, après 


(*) W. M THORNTON Phil. Mag., 19, pp. 390-407, 1910. 
(+) G QuincrE, Wied. Ann., 19, p. 705, 1883. 
(*%#) M. v. Hooz, Elektrotechn. Zts., 2, pp. 170, 187-213, 1901. 


(72) 


V 

vingt secondes nt 0.855, après quatre-vingts minutes 
V # ET 2 | em : Y 
7 0.597; pour l’ébonite, le décroissement variait de V, 
— 0.501 jusqu'à 0.559. 

On voit que la proportionnalité supposée ne s’établit que 
bien lentement. Par conséquent, les simples formules (54, $ 20) 
ne sont vraies que pour cet état d'équilibre définitif, à moins 
de supposer K différent à chaque instant, ce qui ne serait 
pourtant qu'un artifice fait pour maintenir la généralité des 
formules ne répondant pas à la notion théorique de la con- 
stante K. En réalité, ce sont probablement des faits parasites, 
dus à ce que le diélectrique est imparfait, qui font que les 
phénomènes se passent comme si K était variable. 

Pour chaque instant de cet état initial et au delà des limites 
de proportionnalité entre la polarisation et le champ, ce sont 
les formules (67) qui déterminent les valeurs de trois compo- 
santes de la polarisation, et, par suite, l'expression de la fonc- 
tion potentielle et de ses dérivées servant à déterminer les 
composantes de la force pondéromotrice seront aussi plus 
complexes. 

Cela étant, cherchons les expressions générales des compo- 
santes de la force en un point du diélectrique. 

Admettons l’expression (60) de l’énergie et, par application 
du principe de la conservation de l'énergie, cherchons les 
composantes de la force. 

La formule (60), d'après la relation 


f(p) = . CRE er 2 
devient 


W — ill de LC + 4h) TE ( El 


dxdydz + | Ps4S, 


>- + 


si a disnia dtls 


at 2 0) 


ou, en remplaçant, pour simplifier, les charges superficielles 
par les charges à densité cubique très élevée, et en remar- 
quant que 
K = 1 + 4x, 
on obtient 
(68) 


AR ONDES 
TC OX oy 0% \ 


Soient dx, dy, dz les composantes d’un déplacement virtuel 
au point æyz qui sera, après ce déplacement, occupé par Île 
point matériel, dont les coordonnées étaient x — Ôx, y — Ôy, 
z — Ôz. Ce déplacement aura pour effet de faire varier K au 
point æyz de la quantité 


k oK , 2K,  oK 
IK — RE ES h F2 =” , .# Û 
ON — é 0x + : Oy + à ds) (69) 


De plus, le déplacement en question est accompagné, en 
général, d’une déformation : ce qui entraînera la variation ’/K 
de K au même point matériel. Cette question de l’influence de 
la déformation sur la constante diélectrique a donné lieu à 
plusieurs travaux expérimentaux dont les résultats sont cepen- 
dant divergents. Ercolini (*}, dans plusieurs expériences, con- 
Stata une augmentalion de la constante K du verre soumis à la 
traction; Corbino (**), au contraire, trouva une diminution. 
Plusieurs physiciens ont effectué des bonnes mesures, mais 
tandis que les uns (***) trouvaient une variation négative, c’est- 
àa-dire une diminution de K avec la traction, les autres (”), au 


(*) G. ERco1INt, Acc. dei Lincei (5), 7, I, pp. 179, 183, 1898; Nuov. Cim. 
(4), 8, p. 306, 1898. 

(**) 0. M. CorgiNo, Rend. Acc. dei Lincei (5), 8, IX, p. 238, 1899. 

(%) 0. M. CorgiNo, Nuov Cm. (4), 8, p. 240, 1896; (4). 114, p. 136, 1900; 
0. M. Corgino et F. Cannizzo, Nuov. Cum. (4, 8, p. 311, 1898; M. PANICHI, 


. Nuov. Cim. (4,8, p. 89, 1898; P. SaceRDoTE Comptes rendus, 199, 282, 1899. 


. (IN) P. DEssau, Rend. Acc. dei Lincei (5), 3, I, p. 488, 1894; ERCOLINI, 
Rend. Acc. dei Lincei (5). 7, IL, pp. 172, 183, 1898. 


(Re) 


contraire, observaient une variation positive, c’est-à-dire une 
augmentation, et d’autres (*), enfin, ne trouvaient pas 
d'influence. Tout récemment, M. Schiller (*) a effectué des 
mesures très soignées sur la variation de la constante diélec- 
trique du caoutchouc avec une tension exercée perpendiculai- 
rement aux lignes de force du champ. Il en résulte que K 
diminue avec la traction et qu’elle passe notamment de 3,67 
à 5,51 lors d’une dilatation de 30 °/,. 

Quoique la nature de toutes ces variations soit presque 
inconnue, 1l est certain qu’elles existent, ce qui légitime 
l'introduction du terme ©'"'K. 

La déformation étant limitée à une dilatation, la varia- 
uon à'K peut être supposée proportionnelle à la dilatation 


_ odv 2 ; SUN + 
spécifique Fr" de volume élémentaire dv, c’est-à-dire que 


È èdv\ [oûx  oùy 908 
GR Die} 6} Es = h 70 
(a) EyYr ay +5) to 


en désignant par — 0 le coefficient de proportionnalité. En 
général, la variation de K sera donc donnée par 


OK —0K+OK— te 07 ER OY RE E 
3 ox 9 0% 


D'une façon analogue, le déplacement considéré plus haut 
fera varier la densité d'électricité vraie & de ÿ'o, 


s ÉE 6 1 ee 
TS TE ET LE mt 
\od op d 


(72) 


) L. T. More, Phil. Mag. (5), 50, p. 198, 1900; {6), 2, p. 527, 1901; : 


P. SACERDOTE, Journ. de Ph. (31, 10, p. 200. 
#) L. SCHILLER, Diss. Leipzig. (ANN D. Pays., 35, p. 931, 1911.) 


PORT T T DD 


( 75) 


et la déformation qui l’accompagne de ©'5. Mais iei le principe 
de la conservation de l'électricité nous permet de déterminer 
plus exactement ü"'o. 

En effet, d’après ce principe, on a 


edv — const., (73) 


en remarquant que, dans un diélectrique, la charge ne peut 
pas quitter la molécule. De (75) on tre 


dv 
Il 4: PEN POP RE | SAME 
Ô''(odu) — dud''p + Didv = dv (Be © æ) 
mais, on en a vu dans (70) 
OAV  9JÔT 90  oùz 
PET et da 


par suite, 


en tenant compte de (73). 
La variation totale Ôs sera donc donnée par 


on fo, 0,67 qu 
ch y 22 

Soit maintenant X, Y, Z les composantes de la force pondé- 
romotrice s’exerçant au point æ, y, z dans un volume élémen- 
taire dædydz et qui, pendant le déplacement Ôx, dy, dz, pro- 
duira le travail 


ou en considérant tous les déplacements dans le volume total 
du diélectrique, le principe de la conservation de l’énergie 
donnera 


BW + | | | ôr + Yôy + Zôc)dædyds — 0. (15) 


(76) 


Caleulons maintenant 3W en partant de la formule (68), où 
on suppose constant. 


3)? ad er e 2 
SW — | | | da Les -|- ———. | dædyds, 
chi oY 


ou, en substituant les valeurs de à ôs et oK données par les for- 
mules (74) et (71), 


Cr a(pôx) 1 PL NE 9)? 9°? 
ÔW — CT CENDRES EE =. LE 
| | ( œ 8 LE à (2 7 (SE 
oK | QÙZ | a(o00 l a® “ 2% ? 
Ë SU + TE ae | + e À 
Lox ox | | y 8x |\e ey / 
/aB\21 FXK sùy o(pèz) 1 
EEE ô nds va 2 
A s ce UE x US É ) 
9®\? 3d\21 PK aù 
+ GARGIEETE 
oy 0% © 0% 
ce qui, après transformation, devient 
Mere | 5 1 3K F/ad\? 92 
ÈW — SN PRE 25 
11] | à | 5x # ST 0% ES is El 
PT 15 2DY /ab\ ab || 
EC CO 
03, 87 0% | chi 27 02 
É 2P 1 EL AIDE 2? ad? 
DR OMC) 
OY  ÔT y dx ay 22 


dædydz, 


nu D fab | 
Lee 
SV 3® 12K[/2B\ ob ay 
8 hé mers e +(2)+ (©) 
L° 23 8x 9z | \ox ay 22 
\ 


2®\? ad? ad? 
NÉE RAT ur: 
pH oy OZ 


la >) 
AT 


: (T6) 


Sn né 


(7) 


en introduisant (76) dans (75), et remarquant que (75) doit 
être vérifiée pour toutes les valeurs de 5x, y, èz, on obtient 


nr ONCE 
TP 5x S8roxl\5x ay 22 
+ 9° 9D\? oD\?| | 
550 A ME Fe a 
TR () i «4 a ER | 
- 2 1 5K | /oB\? 2? FLAC 
_ STORE) 
oy ST O1) ox ay \ 07 


Î \ 9P\2 LUE 92 
Pa} A Qu CAE SNMP 
T8 | ()+ er: É3iR 


nn CHE) 

io ST 92 OX Oy 0 

ORCH 

ÔT | cp oy 27 | 
Sous celle forme, on voit immédiatement les raisons phy- 
siques de l'existence de diverses parties de chaque composante. 
Ces expressions nous montrent que, même au point où la 
densité d'électricité vraie est nulle, les forces électriques agis- 
sent, et que tout point où la constante K est variable se com- 
porte comme portant une charge. La simple loi de Coulomb 


est loin de pouvoir rendre compte de ces expressions com- 
plexes. 


(77) 


( 78 ) 


CHAPITRE V. 


La théorie Faraday-Maxwell. 


S 25. — LES FORCES PONDÉROMOTRICES COMME RÉSULTAT 
DE LA TENSION DE L'ÉTHER. 


Bien que la théorie de la polarisation des diélectriques rende 
compte de l'influence de ces derniers sur les phénomènes 
électriques et que ses conséquences se vérifient pour un cer- 
tain nombre de faits, elle n’est pourtant pas satisfaisante, car 
elle n’embrasse pas tous les phénomènes et qu’à la base gise 
l’idée de l’action à distance. Il est vrai que ce n’est plus la 
transmission instantanée à toute distance, car la polarisation 
se propage d'une couche polarisée à une autre qui ne l’est pas 
encore avec une vitesse finie, celle de la lumière; mais cette 
action d’une couche polarisée sur sa voisine se fait, dans la 
théorie de la polarisation, par l’action directe à distance qui se 
manifeste même aussi chez le diélectrique totalement polarisé 
dans l’action mutuelle des pôles appartenant soit à une même 
rangée de molécules, soit à des rangées différentes. Au fond 
donc, au point de vue du mécanisme des actions électriques, 
la théorie de la polarisation n’a fait qu’échanger l’acuon 
directe à grande distance par l’action directe à petite distance 
séparant les pôles des molécules polarisées. 

Pour Faraday, la polarisation fournissait une image maté- 
rielle de lignes de force, et sur leurs deux propriétés fonda- 
mentales il s'exprime nettement de la façon suivante (*). « On 
peut concevoir la force directe d’induction comme s’exerçant 
suivant les lignes comprises et limitées par deux surfaces con- 
ductrices électrisées et accompagnées d’une force latérale ou 


(*) M. Farapay, Experimentals Researches, XI (1297) 


(79) 


transversale, dont l'effet revient à écarter ou à repousser les 
lignes représentatives. » Un mécanisme qui permet de se 
rendre compte de ces propriétés essentielles est indiqué par la 
polarisation des molécules du diélectrique en imaginant la 
séparation des charges en deux pôles de signes contraires. Et 
Faraday ajoute que : « ou bien encore la force d'attraction 
qui agit entre les molécules du diélectrique dans le sens de 
induction est accompagnée d’une force répulsive ou diver- 
gente dans la direction transversale ». 

IL est incontestable que dans les diélectriques, le champ 
électrique produit les phénomènes de nature polaire, mais 
cette polarité peut être conçue aussi comme Île résultat des 
autres mécanismes. Maxwell, notamment, comprend la pola- 
risation d’une manière plus générale. « On peut dire, 
écrit-1l (*)}, qu'un élément d'un corps est polarisé quand il 
acquiert des propriétés égales et contraires sur deux faces 
opposées. » Étant donné les propriétés des lignes de force 
indiquées par Faraday, Maxwell suppose ces tensions et ces 
pressions comme des réalités dans le milieu sous la forme de 
déformations mécaniques. « Si nous examinons alors l’état 
mécanique du milieu dans l'hypothèse que l’action mécanique 
observée entre les corps électrisés s'exerce au travers et par 
l'intermédiaire d’un milieu, comme dans les exemples famil- 
liers où un corps agit sur un autre par l’intermédiaire d’une 
corde tendue ou d’une tige comprimée, nous trouvons que le 
milieu doit être dans un état de déformation mécanique (**). » 
Et Maxwell créa la théorie de continuité par excellence, où la 
polarisation est, pour ainsi dire, un effet secondaire produit 
sous l’action de l’état caractéristique d’un milieu, d’un éther 
élastique et incompressible qui remplit tout espace libre de 
matière. Imaginons un corps conducteur que nous allons 
charger à un moment donné; la charge aura pour effet de pro- 


(*) J. G. MaxwELL, Traité d'électricité et de magnétisme, vol. 1, p. 69. 
C*) J. C. MaAxWELL, loc. cit., vol. I, p. 67. 


( 80 ) 


duire dans la couche immédiatement voisine de la surface du 
conducteur un état particulier dont la nature d'ailleurs n’est 
pas bien connue; cet état va se transmettre d’une couche à 
l’autre avec la vitesse de la lumière jusqu’à la limite du 
champ. En supposant que la déformation en question est une 
déformation élastique, c’est-à-dire dont les lois obéissent à la 
théorie de l’élasticité, on peut trouver quels doivent être les 
efforts pour rendre compte des actions des corps électrisés. 

Considérons un milieu élastique de constante diélectrique K 
comme siège d’un champ électrique dont la fonction potentielle 
est V. Désignons, de plus, par p,, p,, p., les efforts s’exerçant 
sur les aires unitaires perpendiculaires à l’axe des x, des y et 
des z respectivement, leurs composantes seront notées par 


Pa ( Pyx | Dzæ 
Pæx À Pay Py S Puy lz Pzy 
Pas | Dyz PDzz- 


Ces neuf éléments suffisent toujours pour déterminer lPeffort 
s’exerçant sur un élément de surface orienté d’une manière 
quelconque. 

D'après la théorie de l’élasticité, 


Pay = Vyx Paz — Pzx Pyz = Pzy 


et les composantes P,, P,, P. de l’effort s'exerçant en un point 
donné seront 


Le; == = 


+ dre, 
0% oy oz 


Pay OPyy OPzy ES 
pt RE SE 18 
THEUVDE ‘1 y 22 ed 
OPxz OPyz OPzz 
et ps Ph CRE RE 
0Z oy op< 


Si l’on veut donc que les. actions pondéromotrices du champ 


a ad ti LISE é * 


(#1) 


électrique soient expliquées par des déformations élastiques 
de milieu, on doit déterminer les six quantités 


Vaœsx Puy» Dz2» Pyz> Dzx» Pay» 


de façon que les composantes de la force électrique soient P,, 
P,, P,. Or, la fonction potentielle du champ étant ici V et la 
densité cubique un point donné :, on a 


ox ©Pyo zx {6 aV 
9x 0ÿ 0% Er 

don bn 0Pz A 2 
Pay Puy | 9 a (T8) 
ZT oy 07 oy 

FA oy 0% OZ 


Pour déterminer ces six inconnues, nous n’avons que trois 
équations. Par conséquent, le problème est indéterminé et 
admet une infinité de solutions. 

Maxwell à choisi les suivantes : 


K aV\? JUS oV\2| 
els) Gi) Gi) 
K aV\? aV\? 9V\2 
00e ( 
(O0 
87 02 O4 0y 
K aV av 
Pyz — Pzy — Fa a 22 , 
K 9V oV. 
Dzx —= Pxz — Te 2% ox’ 
K 2V 5V 
Day = l’yx 4  E y « 


On s'assure facilement que le système (79) satisfait à (78). 
s 6 


En effet, 


0Πaa? y 0x0 0% 0407 
OPyx K J'Y OST .) 


e V OV &V aV —.) 


ay An \ox 0 ‘| oy oo 
El : ee AV _3V at 


2% 4nr \9x 92° 0% 070% 


ce qui, substitué dans la première équation (78), donne 


OV CON, NO K oV Fe 
dt, Von oh x FR 


D'autre part, d’après léquation de Poisson, on a 


et, par suite, la première équation (78) se ramène à une iden- 
tité. D'une façon analogue, on s’assure que les deux dernières 
équations (78) sont également satisfaites. 

Pour voir la disposition des efforts, prenons la direction de 
la force électrique pour l’axe des x qui, avec deux autres axes 
des y et des z, forme un système trirectangle. Dans ce système 


d’axe, on à 
A 


LE, 
0x 


V V 
oV. 0 ON 
y 07 


et les équations (79) donnent alors 


{2 


-ek 
RE VU = Pit EC 
Paxx Se > Puy Pz Sr (80) 
Dys = Vzy = Pos = Pre = Voy = Pyx = 0. 


Ces relations montrent que, le long de la ligne de force, l’effort 
se traduit par une tension, dans des directions perpendi- 


à sa 


( 83 ) 


culaires, par des compressions dont les valeurs sont pourtant 
les mêmes. 

Il paraît donc que les formules (79) résolvent la question, 
mais il n’en est pas ainsi. Dans un milieu élastique, auquel les 
équations de la théorie d’élasticité sont applicables, les efforts 
résultant de petits déplacements sont des fonctions. linéaires 
des composantes de la déformation qui, dans ce cas, représente 
le déplacement électrique de Maxwell, 1l en résulte que les 
efforts devraient dépendre linéairement des charges, ce qui est 
contredit par l’expérience. En doublant les charges, les forces 
seront quadruplées. 

Maxwell lui-même se rendait parfaitement compte que cette 
théorie n’est pas parfaite. « Il faut se souvenir, dit-il (*}, que 
nous n'avons fait qu’un seul pas dans la théorie des actions 
transmises à distance. Nous avons supposé que ce milieu est 
dans un état de tension, mais nous n'avons en aucune façon 
rendu compte de cette tension, ni expliqué comment elle se 
maintient... Je n’ai pas réussi à faire le second pas, à 
rendre compte, par des considérations mécaniques, de ces 
tensions du diélectrique. » 

L'analyse approfondie qu'en ont fail Poincaré (*) et 
Duhem (***) a fait voir en effet de notables incohérences dans 
cette théorie. 

Le système (79) n’est qu'un, d’une infinité d’autres solutions 
possibles, de sorte que les efforts ainsi déterminés contiennent 
une large part d’arbitraire. Drude (*) a remarqué qu’on ne 
peut déterminer de tension sur une surface dS que lorsqu'on 
connaît la variation de l’énergie potentielle provoquée par un 
déplacement de chaque élément dS. Or, cette variation n’est 
connue que lorsque dS possède une charge. Tous les calculs 


(+) J. C. MAxWELL, Traité, t. I, p. 174. 

(**) H. PoINcaRÉ, Électricité et optique. 

(tt*) P. DuHEM, Leçons sur électricité et magnétisme, t. Il; LIENARD, La 
lumière électrique, t. LIL, pp. 7, 67. 1894. 

@Y) O0. DRuDE-KÔNIG, Physik des Aethers, Stuttgart, 1919, p. 109. 


( 84 ) 


des expressions de tensions et de pressions à l’intérieur de 
l’éther présentent donc un problème indéterminé. 

Quelles que soient d’ailleurs les expressions de ces ten- 
sions, elles sont avant tout des forces dans le sens méca- 
nique que l’on peut toujours concevoir dans un diélectrique 
matériel. L’éther ou l’espace vide n’est pas un milieu matériel, 
et les tensions de Maxwell doivent également y exister, comme 
dans les diélectriques matériels si elles doivent représenter 
l’état du champ électrique. On devrait donc chercher à con- 
struire un milieu ayant les propriétés de l’éther au moyen de 
propriétés de la matière. Mais alors on se buterait à des difi- 
cultés insurmontables, car dans un milieu solide élastique :1l 
est impossible de combiner les déformations de telle sorte 
qu'elles donnentun ensemble de tensions équivalent à celui de 
Maxwell. | 


K 24. — PASSAGE DE LA THÉORIE DE LA POLARISATION AUX TENSIONS 
DE MAxWELL. 


Les équations (77), comme l’a montré Helmholtz, permet- 
tent aussi, après quelques transformations, d'exprimer les com- 
posantes de forces pondéromotrices par les tensions de 
Maxwell. 

La formule (42) $ 19 


4 9% 0y 0% 


A FR 4m) (NH 4m) (2 Fm) 
4x h 
d’après les relations connues 


À = EX, TN à y —18 
K — 1 + 4xk, 


devient 


At NE (he 


je E > ” A(KY) ee 
2 oy 9% 


(85) 


Introduisons cette expression dans la première équation (71), 


on à 


cu 1 9K =) 2)? ee 2 
for 8x ee dE QE az 
il 2 2 24 2 2 2 
HARAS Éil fe. 
CRC MOII 
1 9 22 2 2% 5% à 
LES MER PIÈCES 2 DR PARES Se 
FA ee. il ch s Le 


et la première équation (77) deviendra 


SALE ©] Le K (EE) a. es $ 
ST oy 
AU 24 LUE 
tot [Ge)+ G)+ CG) 
DRCCIMARCE 
ay LE 0æ 0y 92 LEE 22 9% 
ce € | K (Se) É )- UD 
| 
oy | 8x | \0y 2% £a : 
1 9d\? ad? >D\ 
VISE 34 


o [Ko cha à GR hi 2P 
AT oy 9% 


| HÉREM) 
(0) C1 


2 + +i 2B 0] 


| AT 9% 9T y 


At 0% 0y 


Li dideniel.onét int dt ESS 


— 


(82) 


( 86 ) 


On voit facilement, en comparant (82) et (78!), que (82) peut 
se mettre sous la forme (78') si on pose 


Ve he A CL 


= 


De 


K D\? 3%? 2 
PERTE be HT sal EE ce (35) 
8T | \ oz 2æ y 
1 ad? 2? 3 1 
ÉTÉ + es 
UE Re ee 
K 2 50 
} = RE 
Pyz = Pzy Er OU 92 
K 5% op 
as === og LS RE 
lzx — Poz ee A 
K 5% 2P 
Pay — Dyx . Er U 


Les forces pondéromotrices, dont les valeurs ont été établies 
par la théorie de la polarisation, peuvent, par conséquent, 
s'interpréter au moyen de tensions élastiques dont les compo- 
santes sont données par (83) et qui concordent avec les solu- 
tions admises par Maxwell (sauf cependant le terme avec 8). Si 
on fait un choix convenable des axes, les résultats de ces for- 
mules indiquent bien la tension le long de lignes de force et 
la pression dans les directions perpendiculaires. 

Supposons d’ailleurs que la constante diélectrique K n'est 


FU PURES CN 


( 87 ) 


pas influencée par la déformation provoquée par le champ, 
c’est-à-dire posons 


CRT 


On voit que le système (83) est identique à (79). 

Si on tient compte de la variation de la constante diélec- 
trique, aux tensions et compressions analysées plus haut 
s'ajoute soit une pression, soit une tension uniforme de valeur 


mi 
Sr . 


$ 25. — DÉMONSTRATIONS INDIRECTES DE LA LOI DE (OULOMB 
D'APRÈS CETTE THÉORIE. 


1. Dans l’étude du champ au moyen de tubes de force, Ber- 
trand (*) a démontré très simplement que la loi d'attraction en 
raison inverse du carré de la distance, lorsque la force est 
dirigée vers le point attiré, est la seule qui permette l'emploi 
de tubes de force. 

Supposons que le corps attirant se réduise à un point. 
L'attraction étant proportionnelle à une fonction f (r) de la 
distance, les lignes de forces seront des droites partant du 
point attirant. Si l’on prend pour une surface initiale, sur 
laquelle on les distribue, une sphère ayant ce point pour 
centre, le nombre de lignes de forces partant d’un élément do 
de cette sphère sera proportionnel à dw, puisque sur une sur- 
face sphérique l’intensité est constante. A une distance r du 
centre d'action, la surface r’dw sera traversée par le nombre 
de lignes de forces qui traverse du ; si N est de ce nombre, l'in- 


e 4 Ca ’ N , . 
tensité sera représentée par Mo et, par conséquent, inverse- 


ment proportionnelle au carré de la distance. 


(*) J. BERTRAND, Leçons sur la théorie mathématique de l'électricité, 
Paris, 1890. 


( 88 ) 


2. M. Bragg a donné une démonstration complète de la loi 
de la raison inverse du carré de la distance en se basant sur 
l’idée du déplacement élastique de l’éther dans le champ. Cet 
éther, étant supposé. incompressible et isotrope, doit obéir 
nécessairement à la loi de Coulomb. Au moment de la charge 
d’une sphère, par exemple, la déformation, sous la forme d’un 
déplacement élastique vers l'extérieur, se propage autour de la 
sphère. L’éther est donc repoussé symétriquement dans toutes 
les directions et les surfaces de niveau sont elles-mêmes des 
surfaces sphériques. Or, dans l'hypothèse de l’incompressibilité 
de fluide, la quantité totale de fluide déplacé à travers n’im- 
porte qu’elle surface sphérique est la même, et puisque ces 
surfaces croissent avec le carré du rayon, les déplacements 
correspondants dans la direction du rayon sont en raison 
inverse de ce dernier. Comme, d'autre part, les forces élastiques 
sont proportionnelles au déplacement, on voit que la force 
varie également en raison inverse du carré de la distance. 

On constate que ce raisonnement n’envisage que Île champ 
d’un seul corps électrisé et, strictement parlant, qu’il ne donne 
pas encore la loi de l’action mutuelle de deux charges, car 
l'introduction de la deuxième charge va changer complètement 
la distribution des déplacements considérés ici. Notre simple 
raisonnement ne s'applique donc plus. On peut pourtant géné- 
raliser et étendre la même méthode, soit par application du 
principe de la superposition des états électriques, soit par le 
calcul direct comme l’a fait M. Bragg (*) et que Schaffers (*) 
a un peu simplifié. 

Tout autour d’un point portant la charge Q, l’éther sera 
repoussé uniformément dans tous les sens, et le déplacement 
suivant le rayon à une distance r de la sphère sera donné 


RE R UC s 
par 5 à Cause de l’incompressibilité de l’éther. On suppose 


%) W. H. BRrAGG, Phil. Mag., 34, p. 18, 1899. | 
(+) V. SCHAFFERS, Revue des questions scientifiques, avril 4907. ou « La 
loi de Coulomb », p. 39. 


(89) 


ici que le volume total déplacé se mesure par Q. En appelant 
E la force élastique correspondante au déplacement égal à 


PR? E ’ ne , La \ . 
l'unité, _. représentera la force élastique à la distance r. A 


cette force s'ajoutent les efforts de toutes les couches extérieures 
à celle du rayon r, et la force totale ou la pression en ce point 
sera donnée par la somme des produits du déplacement nor- 
mal par la force élastique correspondante, considérée le long 
d’un rayon de la sphère depuis r jusqu’à l’infini. Le caleul fait, 


E 


on trouve que la dite pression a pour valeur 


4 Tr 
On sait que l'énergie d’un milieu élastique en un point 


duquel s'exerce une force f est donné (*) par 
ave x. 
W=; | ai 


En un point, l’énergie est donc proportionnelle à la force 
élastique multipliée par le volume correspondant. Il suit de là 
qu’à la distance r d’un point chargé de Q l'énergie sera donnée 
1 E ; so 4 
= 2 À étant une constante; c’est aussi l’énergie à la 
surface d’une sphère conductrice chargée de rayons r. Soient 
deux sphères S, et S, de rayons r, et r, et de charges Q, et Qo: 


la sphère S, possède à sa surface une énergie propre A = En 
A TCT 
mais, de plus, elle se trouve à la distance c de la sphère So 
dont la charge produit également une déformation au point 
occupé par S,. En supposant que le rayon r soil tellement 
petit que la force élastique est sensiblement constante sur la 
longueur r, on aura, pour l’énergie élastique totale à la surface 
de S4, 
1EQZ2 BB EQ,Q, 


W = A- 
2 Arr d “Antec 


2 


(*) Voir, par exemple, RIEMAN- WEBER, Die partiellen Difterential gleishun- 
gen der mathematischen Physik, Bd I, p. 156, Braunschweig, 4910. 


(90) 


B étant une constante. En faisant varier la distance c de de, on 
aura 
BEQ,Q;, 


= — lc. 
adW Se «le 


Or, cette variation de l'énergie est égale au travail de la 
force s’exerçant sur S,, soit F cette force; on a alors 


B é 
Fde — dW = — E0,Q, de, 
STC? 
d'où 
pi a 2% 
2 


qui est l'expression de la loi de Coulomb. 


: ES 


CHAPITRE VI. 


$ 26. — THÉORIES MÉCANIQUES. 


Ramener les phénomènes électriques tellement complexes à 
de simples phénomènes de mouvement, voilà le problème que 
se sont posés les créateurs des théories mécaniques. Le pro- 
blème se ramène à imaginer un ensemble mécanique, disons 
un mécanisme qui, tout en obéissant aux lois fondamentales 
de la mécanique, donne, en même temps, l'interprétation de 
phénomènes électriques connus. Certaines des théories visent 
seulement une partie des phénomènes ne tenant nullement 
compte des autres parties de la science électrique comme par 
exemple les théories traitant les propriétés de substances 
ferromagnétiques, certains phénomènes électrooptiques, etc. 
Cette limitation du domaine doit être envisagée comme faite 
seulement à titre provisoire, mais ces théories, n’embrassant 
pas les faits fondamentaux, ne peuvent être envisagées comme 
théories mécaniques de l'électricité. Malgré les multiples essais, 
nous ne sommes cependant que bien peu avancés dans la voie 
de l'explication mécanique. Toutes les théories mécaniques 
qui ont été émises sont absolument insuffisantes. 

Dans tous les domaines électromagnétiques entrent en jeu 
deux énergies : 1° l’énergie électrique; 2 l'énergie magné- 
tique qui s'expriment en fonctions des vecteurs électrique et 
magnétique. D'une façon analogue, dans un mécanisme entrent 
également deux énergies : 4° l’énergie cinétique T ; 2° l’éner- 
gle potentielle U. 

Pour pouvoir construire un mécanisme rendant compte des 
phénomènes électromagnétiques, il n’est guère possible d’ima- 
giner plus de six espèces de mécanismes différents : 1° toutes 
deux énergies sont potentielles; 2 l’une est totalement ciné- 
tique, l’autre totalement potentielle; 3° toutes deux sont ciné- 


( 92 ) . 


tiques; 4° l’une est partiellement cinétique, l’autre totalement 
potentielle; 5° toutes deux sont partiellement cinétique, par- 
tiellement potentielle ; 6° l’une est partiellement l’autre totale- 
ment cinétique. 

Les plus plausibles paraissaient les théories de la deuxième 
espèce sur lesquelles les premières recherches sont dues à 
Lord Kelvin, et les diverses modifications ont été développées 
ensuite par Sommérfeld, Boltzman et Ebert qui ont épuisés 
tous les cas possibles. L'énergie cinétique d’un élément d’un 
milieu continu à pour expression soit 


Ô 
adT — 9 v?dti 
ou bien 
B 
aT — = dt 


21 


où à désigne la densité, v la vitesse de translation, w la vi- 
tesse augulaire de l’éther, Ôt un volume élémentaire. D'autre 
part, les expressions de l’energie électrique et magnétique 
sont 

K ER 

1 TRE et di — HE, 

ST ST 
K étant la constante diélectrique et x la perméabilité magné- 
tique du milieu, E et H les intensités respectives des champs 


électrique et magnétique. 
Les plus simples des hypothèses sont donc à poser 


4rè Ar 
soit E— v (1) soit HE v (2) 
K le 
s J4rB 4rB 
soit Le W (3) soit = ve w (4). 
| F 


PO TT TT 


Adi ie 


(93) 


La théorie correspondante à l’hypothèse (1) a été développée 
par Lord Kelvin, celle correspondant à (2) par Sommerfeld, 
celle correspondant à (3) par Boltzman et enfin (4) a été 
utilisée par Ebert. 

La discussion de ces différentes théories sort du cadre de ce 
travail et je renvoie le lecteur à l'ouvrage de H. Witte (*) dis- 
cutant en détails cette question. La discussion fait voir 
qu'aucune de ces théories n’est suffisante à réfrésenter les 
phénomènes électriques. 

Quant aux théories appartenant aux cinq espèces restantes, 
elles ont été toutes développées, mais elles se sont montrées 
encore moins satisfaisantes. Comme l'avait montré Witte, il. 
n’est pas possible de construire une théorie mécanique d’élec- 
tricité en se basant sur la mécanique de l’éther continue. 

Dans le dernier temps, 1l commence à se développer des 
théories n’admettant plus la continuité dans le champ élec- 
trique et magnétique. Une conception régit ces théories, c’est 
celle de l’existence réelle de lignes de force constituant le 
champ. Citons les théories de De Heen, de J.-J. Thomson et 
de Lénard, dont les différences sont cependant assez marquées. 
De Heen admet que les deux énergies électrique et magnétique 
sont toutes deux cinétiques et que toutes deux s'expriment en 
fonction de la vitesse angulaire de mouvement tourbillonnant 
de l’éther. 

Lénard pense autrement. Il suppose également que les deux 
énergies sont cinétiques, mais que l'énergie électrique s’ex- 
prime par une fonction de la vitesse angulaire, tandis que 
l'énergie magnétique s'exprime par une fonction de la vitesse 
de translation de l’éther. 

Ces théories n’étant qu’en voie de formation, il n’est pas 
possible de se prononcer à l'heure actuelle sur leur importance 
pour l’avenir. Sous leur forme actuelle, elles possèdent un 


(*) H. Wire, Ueber der gegenewärtigen Stand der Frage nach einer me- 
Chanischen Erklärung der elektrischen Erscheinungen, Berlin, 1906. 


(94) 


grave défaut que le vecteur électrique est, dans ces théories, 
axial, tandis que les faits montrent que c’est le vecteur magné- 
lique qui est axial, tandis que le vecteur électrique est polaire. 

En résumé, dans l’état actuel de la science, nous ne possé- 
dons aucune théorie mécanique permettant d'expliquer quanti- 
tativement les phénomènes électriques et, en particulier, les 


forces pondéromotrices du champ électrique. 
& 


CHAPITRE VIT. 


S 27. — Forces PONDÉROMOTRICES ÉLECTROSTATIQUES 
DANS UN CHAMP MAGNÉTIQUE VARIABLE. 


+ 
4 
, 
6 
# 
, 
\ 
4 


Les découvertes d’Oersted et d'Ampère ont fait voir qu'il 


existe une relation étroite entre les perturbations électriques 


sous la forme de courant et le magnétisme. 


Les travaux de Faraday, de Weber, de Rieman et de Clau- 
sius n’ont fait qu'accentuer de plus en plus lexistence des 
relations étroites entre les phénomènes électriques et magné- 
tiques. Mais c’est Maxwell qui a su résoudre complètement ce 
problème important en établissant les équations reliant les 
composantes des champs électrique et magnétique pour les 
corps en repos. Pour notre but, 1l ne nous intéresse qu’au 


second système de ses équations et notamment 


L, M, N étant les composantes de l’intensité du champ magné- 
uque H; X, Y, Z étant les composantes de l'intensité du 
champ électrique E; x la perméabilité magnétique du milieu; 


c la vitesse de la lumière. 


On voit, d’après ces équations, que lorsque le champ magné- 
tique varie, 11 prend naissance au champ électrique dont le 


e ge À , 0H 
curl de l’intensité est proportionnel à = ae 


(*) E entrant dans ce système est mesuré dans le système électrostatique 


d'unité. 


( %6) 


Donc une charge électrique placée dans un champ magné- 
tique variable sera soumise à l’action d’une force d’origine 
électrique. | 

Indépendamment, Lippman, à la suite des expériences de 
Rowland, démontre (*)}, en envisageant la réversibilité des 
phénomènes observés, que le champ magnétique variable doit 
exercer une action pondéromotrice sur une charge statique. En 
effet, le raisonnement simple le fait voir. 

Les expériences de Rowland et de ses continuateurs ont 
démontré qu’une aiguille aimantée placée au voisinage d’une 
charge en mouvement est soumise à l’action d’une force pon- 
déromotrice qui tend à la dévier. Or, dans ce phénomène, il 
ne s’agit évidemment que de mouvement relatif de la charge 
par rapport au pôle magnétique et, par suite, le phénomène 
ne changera pas si c’est le pôle magnétique qui sera animé 
d’un mouvement par rapport à la charge. 11 s'ensuit donc que 
le mouvement d’un pôle magnétique doit engendrer un champ 
électrique capable d’agir sur une charge statique. 

Les premières recherches expérimentales sont dues à 
0. Lodge (**) qui, guidé par la théorie de Maxwell et les expé- 
riences de Rowland, avait cherché à mettre en évidence la 
force en question. Voici le principe du dispositif qu'il avait 
employé. 

Un anneau en fil de fer formait le noyau d’un électroaimant, 
dont l’enroulement à simple couche était divisé en deux 
moitiés réunies d’un côté par un interrupteur, tandis que de 
l’autre les fils étaient mis aux bornes d’une batterie d’accumu- 
lateurs dont le milieu était relié au sol. 

Au centre de l'anneau était suspendu, dans une cage en 
verre, une aiguille en gomme laque, portant à ses extrémités 


(*) G LippMAN, Action du magnétisme en mouvement sur l'électricité 
statique. (COMPTES RENDUS, p. 151, 1879.) 

(**) 0. LopGE, On an electrostatic field produced by varying magnetic 
induction. (PriL. MA6, (5), 27, p. 469, 1889.) 


EL 


deux petits cylindres conducteurs chargés d'électricité de noms 
contraires. 

Le point très délicat de l’expérience était de régler l'aiguille 
de telle façon que l'effet électrostatique dû au champ élec- 
trique du courant magnétisant soit négligeable, ce qui n’était 
réalisé qu'approximativement dans les expériences de Lodge. 
Eu fermant le courant synchroniquement avec les oscillations 
propres de l'aiguille, cet auteur est parvenu à obtenir des 
déviations appréciables.., «le fil du spot lumineux oscillait de 
2 à 3 millimètres quand on faisait fonctionner le commutateur 
synchroniquement avec les oscillations de l’aiguille ». On voit 
que de telles déviations pourraient être également produites 
par la variation du potentiel de l’enroulement, vu que le 
réglage de l'aiguille n’était pas parfait, 

Le résultat est donc douteux. 

La méthode analogue a été appliquée ensuite par 
F.-£. Wolf (*) qui a produit le champ variable en lançant dans 
l'enroulement d’un puissant électroaimant un courant variable. 
Mais les difficultés expérimentales considérables n’ont pas 
permis de mettre en évidence l’action cherchée. Dans la suite, 
le même auteur a employé une autre méthode (**) (les 
recherches non publiées) dont le principe consiste à charger 
aiguille destinée à déceler la force électrique synchronique- 
ment avec la variation du champ magnétique, mais, dans son 
dispositif, le changement de phase et les effets parasites ont 
masqué l’action cherchée et il n’a pas pu obtenir aucun résul- 
{at bien net. 

En 4897, V. Cremieu {***) a repris l'étude de la question, 


&) EF. E. Wor, Berechnung und Versuch zum Nachweis der ponderomoto- 
rischen Wirkung von verürderlichen magnetischen Feldern auf elektro- 
statisch geladene Kôrper. ({NAUG. Diss., Greifswald, 1899.) 

(**) K. Henricx, Nachweïs der elektrostatisch ponderomotorischen Wirkung 
der Induktion. ({NAUG. Diss., Marburg, 1910, p. 10.) 

(#*) V. CREMIEU, Recherches expérimentales sur l’électrodynamique des 
corps en mouvement. (THÈSE, Paris, 1901.) 


1 


(98) 


mais les résultats ont été nettement négatifs. Dans son dispo- 
sitif, un disque circulaire, fixé à une monture en verre, était 
suspendu par un fil métallique qui, longeant le cadre en verre, 
communiquait avec le disque. Le cadre entourait un électro- 
aimant à circuit magnétique fermé et dans le champ duquel se 
trouvait le disque. Pour l'expérience, on chargeait le disque et 
en même temps on lançait le courant dans l’électroaimant; on 
renversait ensuite alternativement le courant magnétisant et la 
charge du disque. En calculant le couple moteur qui devrait 
se manifester el en mesurant le couple antagoniste de la 
torsion du fil de suspension, Cremieu a caleulé les déviations 
qui devraient avoir lieu. Ainsi dans les dispositifs différents, on 
devrait observer les déviations de 45, 14, 94 millimètres de 
l’échelle, tandis qu’en réalité les expériences ont donné 
toujours la déviation nulle. 

Wilson (*) a objecté que les déviations ne doivent pas effec- 
tivement avoir lieu, car au moment du renversement de la 
charge dans le fil communiquant avec le disque et longeant le 
cadre qui entourait l’électroaimant, parcourait un courant 
subissant une action de la part du champ magnétique. Cette 
action était d’ailleurs de signe contraire à celle qui devait 
s'exercer sur le disque chargé. Bien que dans les expériences 
de Cremieu le cireuit magnétique était fermé, mais, néanmoins, 
le champ magnélique n’était pas probablement tout à fait 
concentré dans le noyau, et l’action, dont parlait Wilson, 
pourrait exister effectivement. 

Les recherches furent reprises sous une autre forme par 
Righi (**) qui a placé une aiguille chargée en papier dans le 
champ d’un électroaimant, et pour la préserver du monvement 
de l’air et du champ électrique du courant magnétisant, 1l l’a 
placée dans une boîte en zinc, ce qui écarte certains effets 
parasites, mais insuffisamment cependant, car aucun résultat 
certain n'a pu être tiré par Righi de ses recherches. 


(*) H. A. Wizson, Phil. Mag., t. IL, pp. 144-150, 4901. 
(**) RiGHI, Phys. Zts, 3, p. 454, 1901-1902. 


+ 


(99 ) 


Plus significatifs sont les résultats d’un travail de Henrich (*). 
Voici le principe de la méthode suggérée par le Prof’ 
Richartz : une tige diélectrique étant placée dans un champ 
électrique constant, se polarise et tend à se placer parallèle- 
ment aux lignes de force du champ. Si on suspend done une 
tige en verre, par exemple, dans un champ magnétique 
variable, le champ électrique produit pendant l'état variable 
va polariser le verre, et la tige sera, par suite, soumise : 
l’action d’un couple tendant à la ramener dans la direction des 
lignes de force du champ électrique polarisant. Si Fa variation 
du champ magnétique change de signe, le champ électrique 
changera également de signe et il en sera de même de la pola- 
risation, par conséquent le couple agissant sera de même sens. 
Si on remplace la tige diélectrique par une tige métallique, le 
champ électrique créé agira sur des charges induites par lui- 
même et la tige tendra également à se placer dans la direction 


de lignes de force du champ électrique. 


Le champ a été produit par deux anneaux à noyau en fer 
doux et a double enroulement spécial pour que les actions 
électrostatiques de deux enroulements s’entre détruisent. Cet 
électroaimant à été alimenté par un courant alternatif de 
60 périodes, de 65 volts et 6,5 ampères. Dans ces conditions, 
la tige en tôle d’alluminium de 2 centimètres de longueur et 
de 04 de largeur suspendue à un fil de quartz (le tout se 
trouvant dans le vide) à donné des déviations facilement obser- 
vables. Le courant continu de 65 volts et 6,5 ampères était 
sans influence. Les tiges de colophane ont donné les mêmes 
résultats. L'auteur conclut que le champ électrique engendré 
par un champ” magnétique variable fait tourner une aiguille 
diélectrique dans la direction des lignes de force de la même 
façon que le ferait un champ électrostatique et que cela 
peut s'expliquer seulement par hypothèse que le champ en 
polarisant la tige met en évidence les charges libres à ses 


(*) K. HENRICH, Loc. cit. 


(100 ) 


extrémités et qu'il agit sur celles-ci comme le ferait un champ 
électrostatique ordinaire. 

La bonne concordance quantitative entre la théorie et l’expé- 
rience se trouve réalisée dans les recherches de Kuehne (*), qui 
n’a pas eu connaissance du travail de Henrich et même peut- 
être qu’il l’a précédé. 

Kuehne à construit un condensateur plane formé par vingt 
couples d’anneaux circulaires dont une vingtaine avaient été 
fixés sur le noyau en fer d’un électroaimant, comme sur axe. La 
deuxième vingtaine avait été rendue solidaire avec un cadre en 
bois suspendu à un fil en bronze permettant les déviations du 
cadre autour de l’axe de noyau de l’électroaimant. 

Les plateaux mobiles avaient été chargés, par intermédiaire, 
de fil de bronze, par le secondaire d’un transformateur, dont 
le primaire avait été monté en parallèle avec le circuit magné- 
tisant. La différence de potentiel qui chargeait le condensateur 
| était ainsi décalée à peu près de : par rapport au flux magné- 
tique. Ce dernier, étant variable, engendre, conformément aux 
équations de Maxwell, un champ électrique dont les lignes de 
force entourent le noyau de transformateur el sont parallèles 
aux plans des disques du condensateur. Sous l’action de ce 
champ, le cadre portant les disques dévie d’un certain angle 
dont la mesure permet de calculer l'intensité du champ qui la 
provoqué. 

Les déviations observées par Kuehne variaient de 05 à 
10 centimètres de l'échelle et les valeurs du champ ainsi 
mesurées ne diffèrent que de quelques pour cent des valeurs 
théoriques. - 

Ainsi donc la théorie à été pleinement confirmée par l’expé- 
rence. 


(*) J, M. Kuzsaxe, Phys. Rev., 29, pp. 558-559, 1909. Phil. Mag, (6), 19, 
pp. 461-476, 1910. Le Radium, T, p. 320, 1910. 


CAO) 


CHAPITRE VIIT 


S 28. — CHAMP ÉLECTROSTATIQUE DES COURANTS. 


Chaque partie d’un conducteur parcouru par un courant est 
à un certain potentiel et, par suite, l’isolant qui l'entoure est 
le siège d’un champ électrique. 

La distribution des potentiels à l’intérieur et à la surface de 
conducteur est parfaitement déterminée par la loi d'Ohm. 
Cette loi ne fournit cependant aucune indication sur la distri- 
bution de potentiels dans le champ qui entoure le conducteur. 

Le problème électrostatique est le suivant (*) : 

« Étant donné, par les lois d’Ohm, la distribution perma- 
nente des potentiels à la surface des conducteurs parcourus par 
les courants, et les potentiels ou les charges des conducteurs 
isolés, trouver le champ électrique dans l’isolant homogène 


qui les entoure et, par conséquent, la distribution des densités 


superficielles sur tous les conducteurs. » 

Le cas général est celui où on a en présence plusieurs cir- 
cuits parcourus par des courants et des corps chargés statique- 
ment. Si on fixe l’attention sur un circuit, tous les autres cir- 
cuits peuvent être considérés comme les conducteurs chargés à 
potentiel variable le long du conducteur, et le problème énoncé 
peut être partagé en deux problèmes partiels : 

1° Le cireuit considéré est parcouru par un courant, tandis 
que les autres conducteurs ont leurs potentiels nuls ; 

2° Le cireuit est au potentiel nul et les autres conducteurs 
sont aux potentiels connus. 

Le deuxième problème est celui de la distribution d’électri- 


(*) M. BRILLOUIN, Propagation de l'électricité, p. 447, Paris, 1904. 


( 102 ) 


cité sur un système de conducteurs en équilibre, problème 
purement électrostatique. 

Le premier problème peut être résolu si on connaît la fonc- 
tion de Green, relative à la configuration donnée des condue- 
teurs. El faut remarquer que, même pour ces cas, la discussion 
et les calculs sont peu abordables. 

Si le premier problème est résolu, on n’a qu’à ajouter aux 
densités superficielles déterminées les densités des charges 
induites calculées dans le deuxième problème pour avoir la dis- 
tribution complète. 

Cependant la résolution de la première et de la deuxième 
question est très difficile et la fonction potentielle du champ 
électrostatique des courants n’est connue que pour quelques 
cas seulement. 

Le champ électrique d’un fil cylindrique parcouru par un 
courant constant et éloigné de tout autre conducteur est indé- 
terminé (*), et on ne peut rien dire sur la forme de surfaces 
équipotentielles. C’est seulement lorsque le fil est entouré 
d’une enveloppe concentrique au potentiel nul que l’on peut 
déterminer le champ. 

Dans ce cas, sur le fil de rayon R on à 


'ÉERRE 7 
et sur la surface de l’enveloppe de rayon R’ 
DE. - 


Dans l’espace intermédiaire 


| 
| 
| 
SV o2V >2V 
+ + ——=0. 
o21? OV? 02? 
‘*) M. BRILLOUIN, loc. cit., p.149. 


os mt de à Se. ÉD RSS hé sd - 


7 © x. Drouin loc. cit, pp. 151-158. Champ électrostatique permanent 
+ variable d'une obine parcourue par un courant électrique. (ANN. CHIM. 


DEUXIÈME PARTIE 


CHAPITRE PREMIER 


Étude des actions de sphères électrisées. 


INTRODUCTION. 


Dans la première partie, nous avons vu que la théorie de la 
polarisation basée sur la théorie de l’action à distance et celle 
de Faraday-Maxwell sont équivalentes au point de vue mathé- 
matique et que toutes deux expliquent les lois fondamentales. 
Cette concordance existe-t-elle sur tous les points? Évidem- 
ment non. Si à l’heure actuelle il ne paraît pas y avoir de 
divergence, c’est seulement à cause d’une connaissance insuffi- 
sante des phénomènes et cela ne préjuge en rien sur l'avenir. 
L'analyse approfondie faite par C. Neumann (* des deux types 
de théories lui a montré qu’il y à des discordances dans les lois 
différentielles, notamment en ce qui concerne les couches de 
passage du diélectrique (**); mais, en cherchant des lois imté- 
grales, il a trouvé une concordance (***. Cet auteur ajoute 


(*) C. NEUMANN, Uber die Maxwell-Hertzsche Theorie. (Aëx. D. K. SACnS, 
GESELL. D. Wiss. MATH.-PHYs. KL., XXVII, pp. 213-348, 1901.) 

(+) Loë.cit., 19/p.7995. | 

(#+) C. NEUMANN, Abh. d. k. Sächs, Gesell. d. Wiss. Math.-Phys. K1., 
pp. 793-860, 1902. 


(105 ) 


qu’il lui est impossible de tirer une conelusion définitive : 
« .… car les recherches expérimentales qui, seules ici, peuvent 
être décisives, sont, dans l’électrostatique et dans la distribution 
du magnétisme, à mon avis, trop incertaines ». 

Effectivement, les recherches faites dans ce domaine, pré- 
sentant des difficultés considérables, ne donnent pas assez de 


- certitude et de plus elles fournissent seulement des valeurs 


relatives; c’est ce qui à forcé les physiciens, nous l'avons vu, à 
chercher à établir la loi élémentaire en partant de certains faits 
plus accessibles à l’expérience. C’est ainsi que la loi de Cou- 
lomb, comme loi ponctuelle, a été hors du moindre doute. 
Nous pouvons être sûr que quelles que soient les idées que l’on 
se fera sur la nature des phénomènes électriques, cette loi 
subsistera tant que l’on ne voudra l’extrapoler trop. Mais la 
confiance n’est point aussi grande en ce qui concerne ses applt- 
cations. Chaque loi physique n’est vraie que dans certaines 
conditions bien déterminées pour chacune d'elles. Une lot élé- 
mentaire étant vraie peut ne pas être applicable dans sa plus 
simple expression dans certains cas. Supposons, par exemple, 
deux charges ponctuelles placées même dans le vide et étant 
toutes deux en repos par rapport à la terre ; à ces deux charges 
la loi paraît être applicable en toute rigueur. Il n’en est cepen- 
dant rien. Les théories modernes montrent que deux charges 
se mouvant par rapport à l’éther, qui est le siège de son champ, 
n obéissent plus à la simple loi de Coulomb et que leurs actions 
mutuelles dépendent de leur orientation par rapport au mou- 
vement de la terre et à la vitesse de cette dernière. 

Une des applications douteuses de la loi élémentaire est 
celle qui se rapporte aux charges réparties sur les conduc- 
teurs. En effet, 1l semble bien étonnant qu’une loi aussi 
variable avec les conditions qu'est la loi des actions électriques 
reste rigoureusement vraie dans les conducteurs dont les pro- 
priétés électriques les différencient aussi profondément des 
corps diélectriques. A ce point de vue même, l’analogie avec 
les phénomènes magnétiques, si souvent invoquée, parle plu- 
tôt contre cette application. Les lignes de forces magnétiques 


(106 ) 


existent, en effet, à l’intérieur des aimants comme on peut s’en 
persuader en creusant une cavité dans le métal et en y plaçant 
une aiguille aimantée, mais rien de pareil ne-s'observera dans 
l'électrostatique; à l'intérieur d’un conducteur chargé, il n'ya 
pas de force. L'hypothèse done de lapplicabilité de la loi est 
toute singulière, mais elle est maintenue, car les expériences 
ne la contredisent pas. Or, cette applicabilité de la loi (seule- 
ment au point de vue mathématique) peut être soumise à 
l'épreuve de l'expérience par les mesures directes des valeurs 
absolues des forces dont les expressions sont données par la 
théorie, et c’est, dans ce but, que j'ai entrepris des mesures, 
en valeurs absolues, des forces répulsives et attractives, s’exer- 
çant entre des sphères de grand diamètre et que je résume ici. 


PRINCIPE DE LA MÉTHODE. 


Le principe de la méthode suivie dans ces mesures est très 
simple : des sphères de dimensions connues sont placées dans 
de bonnes conditions d'isolement et, à une distance bien déter- 
minée, on les charge d'électricité de même signe ou de signes 
contraires à des potentiels connus et on mesure la force s’exer- 
çant entre elles. 1 

Bien que le principe soit simple, l'exécution de ces recher- 
ches m'a demandé de longues études préparatoires, et c’est 
seulement au bout de quatre ans que j'ai pu obtenir des résul- 
tats définitifs. 

Examinons successivement les différentes parties de l’instal- 
lation complète. 


[. Les sphères. — C’est la seule forme de conducteurs que 
j'ai employée dans les mesures définitives, car les caleuls de la 
distribution, déjà très longs pour le cas des sphères, deviennent 
presque inabordables pour d’autres formes de conducteurs. 
Les sphères employées ont été construites en tôles de laiton 
d'épaisseur telle qu’elles ne pouvaient peser plus de 200 à 
250 grammes. Les sphères de 15 et 20 centimètres de dia- 


( 107 ) 


mètre devaient être construites en aluminium, pour conserver 
un faible poids, ce qui était nécessaire pour l’une au moins 
des sphères de chaque couple étudié, car, étant suspendue au 
plateau de la balance, elle ne devait pas l’alourdir trop, afin de 
lui garder sa sensibilité. La fabrication des sphères présentait 
de grandes difficultés techniques, mais nous sommes parvenus 
néanmoins à obtenir des sphères dont les dimensions et la 
sphéricité étaient exactes à O‘"O1 près, comme j'ai pu m’en 
assurer par des mesures au moyen d'un sphéromètre de pré- 
cision. 


Il. Les conditions d'isolement. — Ces conditions étaient de 
grande importance, car tout le caleul suppose des sphères iso- 
lées dans l’espace. Chaque corps se trouvant au voisinage des 
corps électrisés déforme le champ, et l’action mesurée ne 
peut, par conséquent, être en concordance avec les valeurs 
fournies par le calcul. Toutes les expériences faites jusqu’à 
présent au sujet de vérification directe de la loi de Coulomb 
avaient été faites dans des cages dont les dimensions dépas- 
saient rarement 50 centimètres. Me proposant de rechercher 
la valeur absolue de la force s’exerçant entre les conducteurs 
chargés et non seulement la loi de la variation de cette force, 
je fus bientôt obligé de renoncer à l'emploi des cages de 
pareilles dimensions. Je ne donnerai pas les résultats que J'ai 
oblenus avec des cages cubiques et cylindriques, dont les 
dimensions allaient jusqu'à 2°50, car ils furent loin d’être 
satisfaisants, les perturbations subies étant toujours trop consi- 
dérables. Je suis arrivé enfin à faire une cage de toute la salle 
d’un laboratoire, dont la hauteur était de 4"50 et la surface de 
1613 X 6°85. Au début, la balance servant à mesurer les 
forces avait été placée sur un support suspendu au plafond de 
ce laboratoire, et cela dans le but de l’éloigner des conducteurs 
électrisés et de la soustraire aux trépidations. L’expérimenta- 
teur effectuant la mesure était également placé sur un pont 
suspendu à la voûte du plafond. Ainsi il restait un espace libre 
de 3 mètres de hauteur. Pour voir si, dans ces conditions, on 


( 108 ) 


est à l’abri de perturbations sensibles, j'ai effectué quelques 
mesures en maintenant deux sphères de rayons r; — 2°"5 et 
ro — 7°"5 à la même distance, mais en plaçant le centre de 
la grande sphère r4 à des distances L différentes du parquet 
du laboratoire. Les résultats ont été bien nets : 


Distances L . 65 cm 95 cm 165 cm 190 cm 
Forces . . .  0s'0058 08r0045 08r0060 080061 


La force apparente croît à mesure que l’on se rapproche du 
plafond, ce qui se comprend. C’est l’action des charges in- 
duites sur le plafond qui se manifestait. Il en résulte que ce 
dispositif était encore insuffisant pour le but poursuivi. 

Pour augmenter davantage l’espace disponible, on a enlevé 
ensuite le pont, et la balance a été placée dans une salle de 
l'étage supérieur. Seul le fil auquel était attachée la sphère 
descendait au rez-de-chaussée par une ouverture pratiquée 
dans le plafond. Ainsi done les sphères se trouvaient dans la 
cage, dont la plus petite dimension mesurait 450. Toute 
cette salle avait été bien dégagée et les autres parties de l’instal- 
lation s’y trouvant avaient été éloignées d’au moins 4 mètres 
des sphères étudiées. 

J'ai tenu à voir si, dans ces conditions, l'influence du pla- 
fond et du parquet était encore sensible et, dans ce but, j'ai 
repris la même couple de sphères que plus haut placées à la 
même distance des centres et à des distances L différentes. 
Voici les chiffres obtenus : 


L — 190 cm 150 em 190 em 240 cn: 268 cm 
EF — 080050 080052 050053 080056 050058 ; 


et pour une autre distance des centres (12:"5) : 


L — 105 cm 237 cm 
F — 00073 080077 


REST | 


( 109 ) 


On remarque encore une faible action attractive des charges 
induites, toutefois cette action est minime, car dans le cas cité, 
le plus défavorable, elle n'était que 050008 pour une varia- 
tion de L de 163 centimètres, ce qui, évidemment, n’arrivail 
jamais dans les mesures. 

Mais on peut objecter que ces chiffres indiquent seulement 
la faible variation de la force parasite, alors qu’elle-même 
pourtant peut ne pas être négligeable. Il n’en est pas ainsi, 
comme J'ai pu m'en assurer en comparant les valeurs de la 
force parasite calculée à celle donnée par la mesure directe. 

A cause des grandes distances existantes entre les sphères et 
le plafond, je puis supposer que les charges des sphères sont 
concentrées en leurs centres, et Je puis rechercher l'influence 
du plafond considéré comme une surface plane conductrice et 


_indéfinie. Si une charge q se trouve à la distance d de plan en 


question, elle induit sur ce dernier une couche d'électricité de 
signe contraire, dont l’action est identique à celle d’une charge 


— q placée à la distance d de lautre côté du plan; — g est 


appelée l'image électrique de la charge gq. 


1. Soient deux sphères A, et A2 possédant des charges 


di» do; Soient d leur distance et ° —-Qz 
| la distance entre A et le plan P. de À 
D mésurce est celle s'exer- | P———x—— 
çant sur À,. En l’absence du plan U SA a: 
P, l’action de deux sphères est don- v o A; a 
née par Fi. 6. 

p — 4. 

d? 


Si on introduit le plan P, chacune des deux charges va 
induire uve couche sur le plan, dont les actions seront iden- 
tiques aux actions des deux images — q4 et — q», et, par suite, 
la force répulsive apparente sera 


EVE EVE qi 
F' = — a — a 
d FA (1 — du? h (21 — d? 


(110) 


La présence du plan P a augmenté la force de. 


qiQe qé - 
CUS re. AU PEER t- 
4(— 4 | @—d} 


que l’on peut toujours calculer et introduire comme terme 
correctif dans les valeurs obtenues par la mesure directe. C'est 
d’ailleurs ce que j'ai fait dans tous les cas où cette correction 
n'était pas absolument négligeable. 

Pour s'assurer que la formule correspond aux fcrces exis- 
tantes réellement, j'ai eu soin de faire quelques mesures avec 
une seule sphère placée dans l’espace à différentes distances du 
plafond ; les valeurs trouvées ont été comparées aux valeurs 
théoriques. 

Voici quelques données : 


F calculé — 0&00032 0:r00011 030006 
F observé — 05'0004 050002 080005 


La concordance est satisfaisante vu la difficulté des mesures 
et la petitesse de la force. Il est à remarquer que la distance 
entre la sphère la plus proche du plafond et ce dernier dépas- 
sait rarement 180 centimètres. 


2. Supposons maintenant que À, et A, portent les charges 
de signes contraires, gi et — go. La force attractive en l'absence 
du plan P est 


= — di . 
trie 


La présence du plan P fait apparaître les images — g1 et q 
de A, et A», de sorte que la force totale deviendra 


pr. 32448 Use: rates 
®  A(—dÿ  (2—uÿ 


(CAF) 
d’où 


gs es re sb Malais 
4(l — dR QI — a? = a? 


suivant que KE’ — F est positif ou négatif la force mesurée doit 
être augmentée où diminuée de F7 —-F. 
Pour donner une idée de la valeur de cette correction, je 


_ cite quelques exemples numériques : 


Pour deux sphères de même rayon (r = 7m5), chargées au 
potentiel de + 8000 volts, 


d — 61ÿ l — 224 cm. FE! — F — 0210001 
d = 49cm L — 294 cm. Et — EF — 0600008. 


Pour deux sphères de même rayon (r — 10 centimètres), 


- chargées au potentiel de + 8000 volts, 


d = 5) cm. PE 252 cm. FE! — F — 0500009. 


On voit donc que, même pour les sphères de grand rayon et 
distantes d’un demi-mètre, la correction est négligeable. 

Cela n’a pas toujours lieu pour les forces répulsives pour 
lesquelles 1l faut bien tenir compte de l’influence du plafond. 
Ainsi, par exemple, pour deux sphères de même rayon (r — 7°"5) 
chargés au potentiel + 8000 volts, 


d— 615 l— 224 cm. FE! — F = 0800070 
d — 45 cm. l = 255 cm. F'— F — 000045. 


Par ces quelques exemples, on voit que la perturbation 
apportée par les ce les plus voisins de nos sphères doit être 
bien faible et qu’on peut les considérer comme se trouvant 
dans les conditions exigées par la théorie. 

En même temps, ceci nous montre qu’il m'était inutile 
d'employer la méthode de Lord Kelvin des images successives 


(112) 


sur deux plans entre lesquels se trouvaient les sphères, qui, 
il est vrai, donne des résultats plus exacts, mais dont la 
valeur de la correction s'exprime par la somme de trois séries, 
toutes très lentement convergentes et, par suite, ne se prêtant 
pas à des calculs numériques. 


SUSPENSION DES SPHÈRES. 


Les fils de suspension étaient des fils de soie imprégnés 
d’ozokérite et dont le diamètre était de 0°"05. Dans certains 
cas, où la sphère était trop lourde, on augmentait le nombre 
de ces fils. La sphère inférieure maintenue fixe a élé suspendue 
sur deux crochets A et B, munis de glissières permettant le 


F1G. 7. 


déplacement dans une direction perpendiculaire au plan de la 
figure. De plus, les fils se terminaient par des vis f permettant 
un déplacement équivalent à l'allongement du fil. La sphère a 
pu être reliée aux fils par deux procédés différents : 

a) Au milieu da fil ASB, sur une longueur d'environ 60 à 
80 centimètres, le fil a été dédoublé comme l'indique le cro- 
quis. Deux fils étant écartés, on les a fixés à la partie inférieure 
de la sphère en les collant au moyen d’ozokérite qui adhère 
bien au métal. De cette façon, il n’est pas besoin de faire un 


bain dé — = 


CAIN 


trou dans la sphère comme cela à lieu dans la suspension 


ci-dessous (b). 


b) Le fil ASB passe, comme l'indique le trait pointillé, par 
deux ouvertures € et d de 0°"05 à O1 de diamètre faites 
dans la sphère. Cette suspension s’est montrée plus pratique. 

Cette sphère inférieure était toujours choisie assez lourde, 


de façon que l’action du fil au moyen 
duquel on l'avait chargée (voir plus loin) 
ne puisse produire des osetllations. 

Le poids de la sphère supérieure, qui 


était suspendue à la balance, devrait être: 


nécessairement faible, mais alors chaque 
rapprochement de fil servant pour la charge 
l’écartait de sa position d'équilibre et pro- 
duirait ainsi un mouvement oscillatoire, et 
la mesure étail par suile rendue impos- 
sible. [1 était donc nécessaire de l’immo- 
biliser au moins dans un plan. Ceci a été 
atteint au moyen du dispositif suivant. Au 
plateau P de la balance avait été fixé un 
cadre rigide c en tube d'aluminium. Aux 
extrémités du tube b de ce cadre étaient 
attachées deux vis f, soutenant des fils de 
soie servant à maintenir la sphère. Le tube b 
pouvait reposer sur deux supports a ré- 
glables au moyen des vis et fixés à l’extré- 
mité d’un levier pouvant tourner autour de 


l’axe o et dont l’autre bras pouvait être 


arrêté par un arrêt à vis d. En agissant sur 
le bras 0e, on pouvait soulever le tube b, 


et, avec lui, la sphère, d’une fraction de millimètre et la main- 
tenir fixe dans cette position. Ce dispositif a done permis de 
maintenir la sphère immobile pendant le mouvement du fil de 
charge, mais aussitôt que la sphère était chargée et le fil éloi- 
gné, on abaissait le levier dans la position c’b' et la sphère était 
alors librement suspendue à la balance. Ainsi, toute oscillation 


est devenue impossible. 


8 


( 114) 


ACTION DU CHAMP SUR LES FILS DE SUSPENSION. 


La première précaution à prendre était celle de garantir la 
pureté du diélectrique imprégnant les fils de soie et la propreté 
des fils, car les plus minimes impuretés produisent des pertur- 
bations importantes. Ainsi, dans certains cas, la force répul- 
sive de deux sphères chargées d'électricité de même signe a été 
dépassée par une force attractive bien nette, qui à disparu dès 
qu’on à échangé les fils de suspension. Pour nos mesures, les 
fils ont été renouvelés chaque semaine. 

Ces fils imprégnés d'ozokérite constituent les corps diélec- 
triques sur lesquels le champ exerce une action tendant à les 
rapprocher vers les points où le champ est le plus intense. 
Recherchons l'importance de cette force perturbatrice. 

Les composantes F,, F,, F,, de la force pondéromotrice F 
agissant sur l’unité de volume d’un diélectrique, sont données 
par les formules générales (*) 


NA TR 


F ; 
(530 2y 2% 
B B B: 
Ft SRG PA MER (4) 
SAS Vo 
TE Gta te 


où A, C, dans le champ d'intensité E et dans le cas d’an 
diélectrique homogène, de constante diélectrique K, sont don- 
nées par 


K K 
del —E IE BE —E— EE] 
K 
C,=—[H—E—#] (2) 
K K K 
=(,= — {€ 29 x = 3 y Mg 5 x == Cr ? 
BC EE GA EE, A,=B=.-10E, 


dans le système C.G.S. d'unités électrostatiques. 


(*) Pockels Encykl. d. Math. Wiss.. Bd V, 2, p. 394. 


(115) 


Supposons, pour plus de simplicité, que nos fils se trouvent 
dans le champ d’une sphère, ces formules prennent alors une 
forme plus explicite. Soit R le rayon de la sphère chargée au 
potentiel V, et x, y, z les coordonnées d’un point de l’espace par 
rapport aux axes dont l’origine coïncide avec le centre de la 


sphère, et soit 


Pate EU EX. 


Alors 
æ y z 
pe NR— BEN Ps TR 
d’où 
K L—ÿ — 2° K ÿ — & — À 
AÀ,, — — V'R? > ; By, V'R? Te » 
C, Xe) X V2R2 x? y” — a 
8T 6 
BC Red, oc — a, — À pt? 
DU 76? PRES 1e = à 
K xy 
De Dr 


D'après ces relations, le calcul simple donne 


VAE = V2R2 Ë “ee 2 — (22? — y? — | 


TT r° 


in vie | 2 4 L yet | (3) 


AT 


3K 
, = — V? “4 9 Dy2 _ #2 alé 
F à R Ë = Ce œ 2] 


Pour le cas de nos expériences, considérons un fil suivant 
l'axe des z, et auquel est suspendue la sphère chargée; suppo- 
sons qu'il a la forme cylindrique de rayon p et soit ! sa lon- 


(16) 


gueur et K sa constante électrique. A cause de la symétrie, 
F, —0,F, — 0.11 nous suflira donc de calculer seulement F,. 
Nous supposons 1e1 que c’est le champ de la sphère même qui 
exerce la force pondéromotrice en question, et ainsi la valeur 
calculée sera nécessairement plus grande qu'elle n’était en 
réalité. Par suite de la petitesse de p, on peut considérer F 
comme constante dans toute une section du fil perpendiculaire 
à l’axe des z, et alors on a 


À S (4) 
? 2 C 5K 2\V2R2 z 3 922 2 2 
Nr op es LE R aus RE no dz. 
R KR 
Dans notre cas, on peut poser 
D SUD, 


donc | 


et ensuite 


3k 1/1 4 KV /1 1 

LL — V212-2 RER M RE A DT © ss 

BA | È JL 16% u n G) 
kR 


À 


et puisqu'on avait, dans les expériences, deux fils de suspen- 
sion, la force Lotale sera 


I SPP re (6) 
Ti ST R°/: 
Le signe — indique qu’il y à une attraction. Remarquons 
que le passage de (5) à (6) renforce encore l'expression théo- 
rique de F,s, car deux fils ont été en réalité écartés et placés 
done dans un champ plus faible. 
Prenons ce cas de nos mesures où 


Cha OcxOT5, L —=19200€n, R = 5 co. 


| 
| 
| 


ciné dit dé 


(LEFT) 


La constante K du fil de soie imprégné d’ozokérite ne m'est 
pas connue et j'admets qu'elle est égale à 2. Pour ces dimen- 
sions, on voit qu’on peut négliger R£ devant { et la formule (0) 


devient 


F 9K V?2° 
EE 


ee qui réduit en nombre, pour V — 8000 volts, donne 


F, — — 0800002. 


Cette perturbation est donc tout à fait négligeable. 


RÉGLAGE DES SPHÈRES. 


Deux sphères étant suspendues, comme je viens de le dire, 
il faut les placer à une distance bien connue et de façon que 
leurs centres soient sur la même verticale. Ponr satisfaire à 
celte dernière condition, on a placé deux cathétomètres soi- 
gneusement réglés, distants des sphères de 4 à 5 mètres, de 
façon que les lignes de visées forment un angle droit, ce 
qui à permis de ramener toujours le centre de la sphère infé- 
rieure sur la droite d’intersection de deux plans verticaux, 
déterminés par le centre de la sphère supérieure et les axes des 
deux cathétomètres dont la verticalité était certaine. Pour la 
mesure de la distance, je me suis servi d’un cathétomètre de 
précision muni d'un tambour micrométrique donnant facile- 
ment 1/200 millimètres. Cet instrument avait été placé sur un 
socle en maçonnerie. La visée se faisait en ramenant le fil 
horizontal du réticule de la lunette à être tangent au bord de 
la sphère. Ce procédé n’a pas permis d’uliliser toute la préei- 
sion du cathétomètre, et les distances ont été déterminées à 
O01 — 002 près. Il est à remarquer que les fils de soie 
nouvellement préparés ne conservent pas une longueur con- 
stante. Avant de faire les mesures, les fils ont été tendus en y 


(118) 


suspendant des poids pendant quarante-huit heures, et alors 
seulement ils ont été employés pour les suspensions. Par pré- 
caution, après chaque mesure, la distance a été revéritiée et, 
dans les rares cas où la variation a été observée, je prenais une 
moyenne. 


PROCÉDÉ DE CHARGE, 


Pour pouvoir comparer les valeurs des forces observées avec 
celles données par la théorie, 1l est nécessaire de connaître 
exactement la charge fournie aux sphères ou leurs potentiels. 
C'est ce dernier que J'ai mesuré. 

Le procédé de charge et l'évaluation du potentiel des sphères 
constituent la partie la plus délicate de ces recherches et 
demandent le plus de soins. Pour obtenir la source d’électri- 
cité de deux signes à potentiel assez élevé (8000 à 10000 volts) 
et maintenu constant pendant quelques heures, un dispositif a 
été appliqué, dont le schéma est indiqué par la figure 9. 


| Li dede © À 


Chaque pôle d’une machine de Wimshurst à 4 plateaux, mue 
par un moteur électrique, communique avec les armatures inté- 
rieures de 8 jarres reliées en parallèle, d’une capacité totale de 
407* microfarads; les armatures extérieures sont mises à la terre. 
Chacune de ces batteries est reliée avec une plaque P, munie 


En the vs 


+ 
1 $ 


449 ) 


de 56 pointes en platine, devant laquelle est placée une autre 
plaque métallique mise à la terre; la distance entre les pointes 
et la plaque peut être modifiée par degrés insensibles au moyen 
d’une petite crémaillère. En faisant varier cette distance, on 
agit de même sur la décharge par pointes, et, avec un peu 
d'habitude, lors de la marche uniforme de la machine, on peut 
obtenir un potentiel constant à 20 volts près sur 10000 volts. 
Pour les pointes, il est nécessaire d'employer du platine, car 
les autres métaux s’oxydent facilement, de sorte qu'après quel- 
ques heures les pointes ne fonctionnent plus régulièrement. 

Le potentiel a été mesuré au moyen de deux électromètres 
de Lord Kelvin à cadran verticaux; la lecture se faisait d’après 
les indications d’un index se déplaçant devant une échelle 
graduée; j'ai placé sur une partie de cette dernière une bande 
de miroir, et ainsi on pouvait observer avec beaucoup plus de 
précision et apprécier notamment 20 volts sur 10000 volts. 
Cette précision n’est pourtant que relative; on peut l’admettre 
pour une division donnée de l’électromètre sans toutefois affir- 
mer que celte indication correspond au voltage effectif avec 
autant de précision, car l’étalonnage ne donnera que 1,5 — 
2 °,, de précision. 

Chaque fil reliant les condensateurs avec l’électromètre pos- 
sède une bifurcation communiquant avec des supports D, Do 
parfaitement isolés au moyen d’ébonite et de paraffine. 

Tout le cireuit était fait de fil de cuivre isolé par du caout- 
chouc, paraffine, et renfermé dans des tubes en verre. A chaque 
support D était attaché un boudin en acier à spires d’un rayon 


ê 


D 


F1. 40. 


de 8 centimètres, dont l’autre extrémité avait été fixée à l’extré- 
mité a du fil ad (fig. 40), que nous appellerons le fil de charge 
et qui est placé dans l’axe d’un tube en verre b, tube rempli de 


( 120 ) 


parafline et recouvert extérieurement de feuilles d’étain c. 
Lorsqu'on veut charger la sphère, on prend le tube rigide 
entourant le fil de charge et on relie ainsi la surface extérieure 
du tube de verre avec la terre; en tendant le boudin, on 
approche le pendule à la sphère que l’on touche avec le 
cylindre d du pendule. Ce dernier est un cylindre en sureau 
métallisé à sa surface et suspendu dans l’anneau K, de façon 
qu'il reste toujours perpendiculaire au fil a. Le contact de la 
sphère avec le pendule l’a relie avec les condensateurs et son 
potentiel est alors celui qui est indiqué par l’électromètre cor- 
respondant. Le petit cylindre d étant suspendu librement 
donne un léger choc à la sphère qui n’est point par là influen- 
cée à cause de la faible masse du pendule. 


EVALUATION DE POTENTIEL EFFECTIF DE LA SPHÈRE 
AU MOMENT DE LA MESURE DE LA FORCE. 


Nous avons vu comment on charge la sphère. Si on éloigne 
le fil de charge après le contact, la sphère reste chargée, mais 
son potentiel n’est plus celui indiqué par l’électromètre. Au 
moment du détachement du pendule d, la sphère possède une 
certaine charge au potentiel de l’électromètre, mais lorsqu'on 
éloigne le fil, il y a diminution de la capacité de la sphère et 
l'induction de la charge de signe contraire par le fait du mou- 
vement du fil chargé. 

L'influence du mouvement du fil de charge sur le potentiel 
de la sphère est élucidée par la question suivante : Étant 
donné deux conducteurs, la sphêre A isolée et possédant une 
charge constante et le fil de charge — appelons-le B — main- 
tenu à un potentiel constant, quelle est la variation que subira 
le potentiel de À si on déplace B? Dans nos expériences, B se 
subdivise en deux parties : 1° B, — le pendule chargé et 2 Ba 
— la tige couverte d’étain et reliée constamment à la terre. 

L'influence du mouvement de B, se voit facilement. Consi- 
dérons deux états : a) À et B, sont très rapprochés; b) A et Be 


re 


* 


(2) 


sont séparés par une grande distance. Dans l’état a), l'énergie 
du système est 


;| | À 
W, — ÿ JaVa Je 9 JeNe = 9 Ga Va, 


car 


Dans l’état b), 
AE A, 
W, — 5 qaVas 
donc la variation d’énergie est 
 
Wa — Wo = à Ga(Va — Vi). 


Or, lorsque B est tout près de A, cette dernière induit une 
charge de signe contraire à celle qu’elle porte elle-même, donc il 
existe entre À et B, une force attractive et, lors du déplacement 
de B, les forces électriques effectuent un travail négatif — T 
qui est égal à la variation de l'énergie du système, c’est-à-dire 


r 1 ÿ & / 
—T— 9 GaCVa Fe i) 
d’où 
à > ve 


c'est-à-dire que, par le fait de l'éloignement de la tige mis à la 
terre, le potentiel de la sphère croît. 

Pour voir l'influence du mouvement de B,, appliquons le 
théorème de Gauss (*) donnant la relation 


DIET AE 


(*) Gauss Werke, Bd V. « Ueber die im umgekehrten Verhältniss des 
Quadraten der Entfernung wirksamen Kräfte », $ 19, p. 211. 


(12%) 


où gY.sont les charges et les potentiels dans un certain état, 
et g'V' dans un autre état d’un système électrique invariable. 

Comme premier état, prenons celui où la sphère A est au 
voisinage de B, et, dans ces conditions, soient s sa densité 
superficielle et V le potentiel, avec les mêmes données 5,V 
pour B. Le deuxième état sera défini par 5’ V’ sur la sphère et 
5, — 0 sur B,. Le théorème de Gauss donne 


e 2 


Vo'dS — ( V'olS + | V'o,dS,. 
À B 


L 4 


A 

Les surfaces A et B étant conductrices, on à 
\ | s'dS — V! | sdS = V' : ds. 
À A B | 


Si on suppose À isolé pendant tout le temps, on a de plus 


| s'AS — | sdS — Q, 


Le rt 
el, par suile, 
QACV — V') = V' | sAS,. 


Dans le cas qui nous intéresse, les charges de A et de B ont 
été de même signe, donc 


Q4 


il s'ensuit que 


VIEN 


Passons maintenant à un troisième état où B, est transporté 


| 


| 


| 
| 
4 


(423 ) 


hors du champ.{Pendant ce passage, la force s’exerçant entre A 
et B, est nulle, car os, — O0, mais on sait que 


eW 
== 5r , 
donc 
2W Ep 
or 
et, par suite, 
WEc 
Or, dans notre cas, 
V! 
Me ( sus, (7) 


par conséquent, la relation (7) entraînera nécessairement 
Nr 


Lors de cette deuxième modification de passage du deuxième 
état au troisième, le potentiel ne change pas. 

Le passage du premier état au troisième correspond précisé- 
ment au mouvement de fil B, dans mes expériences et il a, comme 
nous le voyons, pour effet de diminuer le potentiel de la sphère. 
Nous avons vu que l'éloignement du tube mis à la terre qui 
entoure le fil de charge à pour effet d'augmenter le potentiel; les 
deux causes perturbatrices agissent donc dans un sens contraire. 

Et c’est la raison pour laquelle le fil de charge a été con- 
struit de la façon indiquée plus haut. Dans mes expériences, la 
parue du fil de charge sortant du tube protecteur n'était que 
très petite, et cela dans le but de diminuer autant que pos- 
sible son influence et aussi la chute du potentiel qui en résulte. 


(12%) 


Au contraire, le tube protecteur était comparativement gros et 
long et il protégeait parfaitement la sphère contre l'influence 
du fil qui s’y trouvait, comme le ferait un cylindre de Faraday, 
et, de plus, l'effet dù à son propre éloignement était toujours 
plus grand que celui du pendule restant libre, c’est-à-dire que 
l'éloignement du fil de charge de la sphère à été toujours 
accompagné d’une augmentation de potentiel de cette dernière, 
ainsi que J'ai pu m'en assurer pendant toute la durée du 
travail. 

Une dernière remarque au sujet des considérations que je 
viens d'énoncer. Dans le troisième état que nous avons 
envisagé, B, ne porte pas de charge, tandis que dans les expé- 
riences, 1l reste chargé au potentiel V. 

Pour ne pas négliger ce petit détail, remarquons que lorsque 
B, est théoriquement éloigné à linfini, si nous le chargeons au 
potentiel V, on voit que cette charge ramenant le cycle théo- 
rique à celui ayant lieu dans les expériences ne change en rien 
le potentiel de la sphère A. 

Les corrections à introduire à cause des perturbations du 
potentiel que nous venons d'analyser seront données plus loin. 


MESURE DES FORCES. 


Pour mesurer la force qui s’exerçait entre deux sphères élec- 
trisées, je me suis servi d'une balance de précision de sensi- 
bilité de O80001 près. Le mouvement de l'aiguille était 
observé au moyen d’une lunette permettant de suivre les plus 
petits déplacements. Aïnsi que j'en ai fait la remarque plus 
haut, la balance était placée à l'étage surmontant le laboratoire 
des mesures. Afin d'éviter le mouvement de l’air dans l’ouver- 
ture entre la salle d’en bas et celle d’en haut, la balance était 
entourée de cloisons formant une petite chambre mesurant 
280 X 200 X 180 centimètres, qui étail tapissée Intérieurc- 
ment et qui communiquait avec la salle inférieure par une 
ouverture de 280 x 68 centimètres. Dans certains cas, cette 
précaution n’était pas encore suffisante et il était nécessaire de 


Ré NT ETS 


CE NET EN RE ER PEN. ON A RTS RER CT Re: L'E QUT 1 QE Le « VAR 


(195) 


Lerre M : la machine de Wimshurst. 


A et B : les deux batteries de 


condensateurs. 
TM E, et E> : les électromètres. 

À. 

no Ë : ; : 

_ K, et Ke : les cathétomètres de 
B réglage. 

(| 8 

| FE : la chambre de la balance. 

| 

| 

683 


| 
| 
ch U Ü4 | 
E, l 
| | 
(l 
Û | 
324 | 
! | 
PEDE 
L | 
O ; v v Ha 
| 
| 
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| . 
| 
| 
600 
( 
| 
| 
| 
i 
l 
l 
| 
OK, * 
Fic. 11. 


(1% ) 


placer dans la chambre de la balance un poêle à gaz permettant 
de maintenir une température plus élevée d'environ 5 à 10 de- 
grés, l'air étant alors moins dense dans la chambre; sa circula- 
lion vers le has était ainsi écartée. 

La disposition relative de plusieurs parties de l'installation 
est montrée par la figure 14, où sont indiquées également les 
dimensions générales. 


MÉTHODE ET CORRECTIONS DES MESURES. 


Comme je viens de le montrer, la mesure de la distance 
entre les sphères se faisait aisément, l’inflaence de fils de sus- 
pension élait négligeable, l'influence des objets environnants, 
dont le plus proche était le plafond, était aussi très minime 
(sauf les cas extrêmes). Voyons maintenant comment on a 
_ évalué le potentiel correspondant au moment de la mesure de 
la force. Nous avons vu que l'éloignement du fil chargé avait 
pour effet de diminuer le potentiel de la sphère, l'éloignement 
du cylindre de Faraday qui l’entourait provoquait, au contraire, 
son augmentation. De plus, il s'ajoute encore une 3" pertur- 
bation, entraînée, notamment, par la diminution du potentiel 
par décharge lente, due à la présence des ions dans l’air. Pour 
mesurer ces diverses perturbations, J'ai procédé de la façon 
suivante : 

Imaginons d’abord deux sphères de même rayon, mises en 
présence et électrisées toutes deux par des charges de mêmes 
signes ou de signes contraires. À cause de la symétrie, les per- 
turbations pour les sphères seront les mêmes et on peut, par 
suite, limiter les mesures à une sphère. 

Au-dessous de la sphère inférieure, et à une distance d’envi- 
ron 400 centimètres, était placé un électromètre de Lord Kelvin, 
dont les cadrans étaient reliés avec un fil de cuivre s’engageant 
à l’intérieur d’une tige rigide en diélectrine à l’extrémité 
supérieure de laquelle il plonge dans du mereure, dont quel- 
ques gouttes remplissent et par leur convexité surpassent les 
bords d’une petite excavation pratiquée dans la tige en diélec- 


à: 


trine et destinée à ce mercure. L’électromètre muni de ce 


ART ER 


(127 ) 


conducteur était placé sur un pied très stable, pouvant être 
déplacé dans le sens vertical d’une façon uniforme par l’action 
d’une vis et on pouvait ramener ainsi ie ménisque convexe du 
mercure en contact avec la sphère sans que la position mutuelle 
des sphères soit changée. L’électromètre indiquait alors tous 
les changements du potentiel se produisant dans le système. 
Soient c la capacité de l’électromètre comptée jusqu’au niveau 
du mercure dans la tige, dont j'ai parlé tantôt, S la capacité 
de la sphère placé à une distance déterminée de l’autre sphère, 
S! la capacité de la sphère en présence de la tige de charge, 
N le potentiel indiqué par l’électromètre relié aux armatures 
des condensateurs. 

Lorsque les sphères sont en contact avec les fils de charge, 
l’électromètre relié avec la sphère inférieure indique le poten- 
tiel V; au moment où l’on éloigne les fils de charge, le poten- 
tiel change brusquement et prend la valeur V’ qui sera déter 
minée par l'équation 


V(S' + ©) — q = V{S + 0), (8) 


en désignant par q la valeur équivalente à la perte de charge 

produite par l’éloignement de la partie du fil appelé plus haut B,. 
La relation (8) suppose que la capacité du système — sphère 

plus électromètre —est égale à la somme des capacité de la sphère 

etdel’électromètre prises séparément; ceci n’est vrai qu’approxi- 

mativement, maisne s’écarte pastrop, dansnotre cas, de la réalité. 
En divisant ces deux parties de (8) par S, on à 


> MN q US C 


Supposons maintenant que l’on éloigne l’électromètre et que 
les sphères soient isolées, on aura, en répétant la même opé- 
ration, 


ENS 0) 


( 198 ) 


en désignant par V’! le potentiel de la sphère immédiatement 
après l'éloignement du fil de charge. Les dimensions de la 
partie du fil de charge extérieure au cylindre de protection 
ne mesurant que 4 centimètres environ; de plus, le fil étant 
de faible diamètre, le champ correspondant créé n’est sensible 
qu'à une petite distance, et, par suite, si le fil est en contact 
avec la sphère, l’action directe de son champ sur le fil reliant 
la sphère avec l’électromètre est absolument négligeable, ce 
qui à été vérifié expérimentalement de la façon suivante : 
L'électromètre restant en place, on a écarté les sphères et on 
a approché les deux fils de charge dans leur position répon- 
dant au cas où l’on charge deux sphères. En touchant la surface 
convexe du mercure au moyen d’un des fils, on ramène l’élec- 
tromètre au potentiel de la batterie des condensateurs. En éloi- 
gnant ensuite les fils de charge, on voit l’aiguille de l’électro- 
mètre reculer un peu pour descendre ensuite lentement, à 
cause d’une déperdiion par les ions de l'air. Cette expérience 
montre que, même dans les cas les plus désavantageux, la 
partie de la quantité qg provenant de l’action directe sur l’élec- 
tromètre est négligeable, ce qui nous amène à poser 


el, dans ces conditions, (9) et (10) fournissent 
| Rene RE 
VI = VE OPEN (41) 


La formule (11) nous donne le potentiel V/’ immédiatement 
après l'éloignement du fil de charge; or, la mesure ne peut se 
faire qu’un certain temps : après, et, pendant ce temps, le poten- 
tiel V'’ baisse encore par le fait de la décharge lente par les ions 
de l'air. Soit A,V la chute du potentiel de la sphère dans les 
conditions de la mesure et pendant le temps !, le potentiel 
correspondant effectivement à la mesure de la force est alors 


donné par 


VE NS ANNE NE su =) AM (12) 


sb 


(129 ) 


C’est cette valeur V, que j'appelle le potentiel effectif. 
Toutefois, pour pouvoir calculer V, d’après (12), il faut con- 


naître V’ A,Vet 


D C ee 
Détermination du rapport s — Les deux sphères étant pla- 


cées à une distance déterminée, on installe en dessous l’électro- 
mètre de telle façon que le ménisque convexe du mercure soit 
distant de 1 centimètre environ de la sphère inférieure. Pour 
diminuer la déperdition, dont on a d’ailleurs toujours tenu 
compte, on remplit la chambre de fumée du tabac pour alour- 
dir les jons et diminuer leur mobilité (*) ; de plus, on opère à 
des potentiels inférieurs à 5000 volts, où la sensibilité de l’élec- 
tromètre est double. Le régime habituel de marche de la ma- 
chine étant établi, on relie l’électromètre avec les condensa- 
teurs et on le laisse ainsi pendant dix minutes, afin de polariser 
complètement les parties diélectriques de l'instrument. Après 
avoir enlevé les connexions avec les condensateurs, un obser- 
vateur installé en face de l’électromètre et muni d’un chrono- 
mètre battant le 1/5 de seconde suit le mouvement de l’aiguille, 
tandis que son aide fait monter tout l’électromètre au moyen 
d’une vis. Tant que le ménisque de mercure ne touche pas la 
sphère, l'aiguille descend à peine, mais,au moment du contact, 
la charge se répand sur la sphère et le potentiel tombe brus- 
quement. Au même moment, l'observateur déclanche son chro- 
nomètre. Les oscillations de l'aiguille provoquées par le chan- 
gement brusque du potentiel sont arrêtées et, lorsque l’équilibre 
est atteint, l’observateur fait la lecture au chronomètre. Soient 
NV, l'indication de l’électromètre au moment de la chute et Vo 


après le temps t, indiqué par le chronomètre et séparant deux 


lectures. Pendant ce temps !, l’électromètre est en connexion 
métallique avec la sphère et perd sa charge d’une façon conti- 
nue par les ions de l’air. Soit A,V la chute occasionnée de ce 


(*) H. SCHERING, Der Elster Geitelsche Zerstreuungsapparat und. (DISsER- 
TATION GÔTTINGEN), 1906, p. 29. 


9 


( 130) 


chef. De plus, tenant compte de ce que les capacités de lélec- 
tromètre pour les deux potentiels sont C, et C, on a la rela- 
uion 


VC = NE, APE) (13) 


Toutefois, C; diffère peu de C et nous pouvons admettre 
que, dans un petit intervalle, elles sont égales à la moyenne 


C — 4-6 et, ainsi, on obtient, de (15), 
C V, L'AY 
RE TeE2A L ET (14) 


lire 6 
La valeur g Ainsi obtenue, se rapporte seulement à une di- 


vision déterminée de l’électromètre. 

On abaisse ensuite l’électromètre pour rompre le contact 
avec la sphère et on décharge cette dernière. Ainsi, on se 
trouve de nouveau dans les conditions d’avant la première 
mesure, mais le potentiel de l’électromètre est plus bas. On 
répète les mêmes opérations et observations, ce qui fournit une 


C SE 
nouvelle valeur de & correspondant à une autre division de 
l’électromètre. 

On parcourt ainsi l'échelle tout entière de l’électromètre en 


déterminant des valeurs de S° des positions différentes de 


l'aiguille et en maintenant $S invariable, c’est-à-dire un couple 
de sphères déterminées, placées à une distance fixe. La même 
série d'observations est répétée plusieurs fois et les chiffres 


: DAS our 
obtenus servent à tracer une courbe de rapports ç © fonction 
des divisions de l’électromètre. Cette courbe est nécessaire, car 

: C 
les mesures directes donnent les valeurs de 5 Se rapportant à 


des divisions différentes de l’échelle de l’électromètre et, de 
plus, elles nivellent légèrement les erreurs expérimentales. 


| 


Elles fournissent, enfin, la valeur de — pour n’importe quelle 


S 
division de l’électromètre et pour un S donné. 


PO TT 


(131) 


On change alors la distance entre les deux sphères, ce qui 
fait varier S, et on répète la même série d'observations fournis- 


C 
sant une nouvelle courbe du rapport S 


Ayant obtenu 6 ou 7 telles courbes correspondant à 6 oa 
7 distances différentes des sphères, on mesure, sur chacune 


C She »4 
d'elles, la valeur de g Pour la déviation de l'échelle correspon- 


dant au potentiel auquel on charge les sphères pour la mesure 
des forces. Ces valeurs sont portées sur une nouvelle courbe où 
on donne en abscisses les distances entre les sphères et en 


CG, 
ordonnées les valeurs ci-dessus de rc C'est seulement cette 
dernière courbe qui fournit directement la valeur de rapport 
D: . 
g qui doit être portée dans la formule (12). 


_Ll nous reste à indiquer le procédé de mesurerde À, V À, Vet V’, 
Supposons l’électromètre amené en contact avec la sphère et 
chargé à un potentiel un peu plus élevé à celui auquel on tra- 
vaille habituellement. La déperdition lente sur tout le système 
se manifeste par la descente continue de l'aiguille de l’éleetro- 
mètre, dont le mouvement est suivi par un observateur muni 
. d'un chronomètre et qui note les indications de l’électromètre 
- dans des espaces réguliers de temps. Le tableau ainsi obtenu 
permet de calculer la chute du potentiel AV causée par des 
déperditions dans le système comprenant l’électromètre et la 
sphère pendant le temps donné :. Supposons maintenant l’élec- 
tromètre pris 1solément et effectuons les mêmes mesures. Ces 
observations permettent de calculer la chute du potentiel A;V 
sur l’électromètre seul pendant le même temps £. 

Or, la perte totale du système composé de l’électromètre et 
de la sphère est égale à la somme des pertes partielles subies 
par l'électromètre et la sphère pris isolément, donc A,V sera 

déterminé par l'équation 


AVC + S) = AVS + AVC, 
d'où 


C 
AV = (AV — AV) + AV. (15) 


(132) 


Quant à V',il n’est pas donné directement par la lecture, 
car celte dernière ne peut se faire qu’un certain temps après 
l'éloignement du fil de charge et, pendant ce temps, le poten- 
tiel diminue un peu. Si on fait la lecture :**: après l’éloigne- 
ment, la déperdition provoque la chute AV, et, par suite, la 
lecture donne le potentiel V, qui permet de déterminer V' par 
la relation 


Ÿr pa AY (16) 


La formule (12) devient ainsi 
: C 
Ve Vo + S (Vo V + AN) + AV — AV, (17) 


où toutes les valeurs sont mesurables expérimentalement. 


C À à : 
Les valeurs de V et & Sont toujours invariables, mais A,V, 


A, V et, par suite, V, varient d’un jour à l’autre et doivent être 
déterminées le jour où l’on mesure la force. 


La marche d’une série d'expériences est donc la suivante : 
Ayant choisi un couple de sphères de même rayon, on déter- 


mine la courbe des valeurs de £ en fonction des distances 


entre leurs centres. Les fils de suspension étant préalablement 
bien tendus, on règle la position ainsi que la distance entre 
deux sphères. Cela étant, on place l’électromètre au-dessous 
des sphères et, par les observations décrites ci-dessus, on déter- 
mine V,, AoV, A;V, qui ne sont vraies que pour la distance 
donnée et pour ce jour seulement. On écarte ensuite l’électro- 
mètre et on mesure la force s’exerçant entre les sphères. 
L’observateur mesurant les forces, muni d’un chronomètre 
battant le 1/5 de seconde, immobilise la sphère suspendue à la 
balance, comme je l’ai indiqué plus haut. Son aide, vetllant 
sur la constance de voltage, rapproche, à un moment donné, 
les fils de charge et, par contact, charge les sphères. Au moment 
de l'éloignement des fils de charge, l'observateur placé devant 


SLA à 


( 133 ) 


la balance déclanche le chronomètre et ensuite rend la liberté 
à la sphère, mais ne décale la balance que huit secondes plus 
tard. La visée de l’aiguille de la balance au moyen de la lunette 
permet de s'assurer en quatre ou cinq secondes si la force, 
d’origine électrique, est équilibrée par les poids placés d'avance 
sur le plateau de la balance, et, conformément à l'indication, 
on ajoute ou on soustrait un poids. On charge de nouveau et 
on observe de nouveau l'aiguille. En répétant un certain 
nombre de fois la même opération, en chargeant chaque fois 
de la même façon, on arrive à trouver deux valeurs a et b, telles 
que la force cherchée f soit comprise entre elles, c’est-à-dire que 


dl, 
mais 
b— a < 0,0005 gr., 
on prend alors pour la valeur de la force la moyenne 


_b+a 
MENT 


li 


Dix au moins et, dans les cas plus difficiles, jusqu’à cinquante 
valeurs ainsi obtenues de f sont prises pour calculer la moyenne 
d’une série. Après chaque série, les sphères étant déchargées, 
on équilibre de nouveau la balance et soit f’ le poids corres- 
pondant. Alors, la force, d’origine électrique, est donnée par 
la différence 


Une série de mesures étant terminée, on change la distance 
entre les sphères, on reprend la mesure de V,, AV, A;V,deK 
et ainsi de suite. 

Il est à remarquer que pendant la durée du travail la salle a 
toujours été fermée, car chaque fois que la porte était ouverte 


(134) 


et que l'air nouveau s’introduisait, A, V et A;V étaient modi- 
liées, ce qui à d’ailleurs été également remarqué par Sche- 
ring (*) dans ses recherches. 


Comme on le voit, la méthode de travail était très pénible, 
mais elle permettait de tenir compte quantitativement de toutes 
les perturbations. 


CHUTE DE POTENTIEL LE LONG DU CIRCUIT. 


Le cireuit de l’électromètre au fil de charge ayant environ 
7 mètres de longueur, on peut se demander si le potentiel à 
l'extrémité du fil est bien celui indiqué par l’électromètre. Or, 
en chargeant le deuxième électromètre par contact avee le fil 
de charge, j'ai pu m'assurer que, si cette chute existait, elle 
était inférieure à 20 volts. 


DONNÉES THÉORIQUES. 


Je ne traiterai pas ici le problème général des deux sphères, 
mais Je donnerai cependant les formules dont Je me suis servi 
dans les calculs. Parmi les multiples formules données par 
différents auteurs, 1l a fallu choisir celles qui sont le plus faci- 
lement évaluables en chiffres, et J'ai été même amené à 
employer des formules différentes pour les différentes distances. 
J'ai profité également des tables fournies par Russel et Lord 
Kelvin, qui m'ont donné, dans certains cas, les valeurs des 
coefficients. 

Tout récemment, A. Russel (*) a indiqué une solution très 
simple pour l’action mécanique de deux sphères placées à une 
petite distance l’une de l’autre. L'auteur part de l'expression 
de l’énergie de deux sphères et, en développant un théorème 


(FFÉGCE CIE: 

(**) ALEXANDER RUSSEL, The coefficients of capacity and the mutual attrac- 
tion or repulsion of two electrified spherical conductors when close HpeRr. 
(Proc. Roy. Soc. Lonpon (A), 82, pp. 524531, 1909.) 


(135) 


mathématique étudié pour la première fois par Schiômilch (*), 
il obtient une grande simplification dans l'expression de cette 
énergie. Ses formules sont assez facilement évaluables en 
chiffres pour le cas où les sphères sont très rapprochées. Soit 
W l'énergie électrique du système de deux sphères de rayons 
a et b, dont les potentiels sont respectivement v, et vo, on sait 
que 
12 FILS Li Ft 
W — 9 kuvi + 9 K0s + Kyovive, 

Où kyy yo ao Sont les coeflicients de capacité. Si on désigne 
par x la plus petite distance entre les sphères et par c la dis- 
tance entre leurs centres, 


T—=C—a—b; 


on aura, pour la valeur de la force F, l'expression 


2W ( Ska 


2 Ok =) 
Pot 


| 
0: pit 5 
a C > x 


Si W augmente avec x, c'est-à-dire lorsque les charges sont 
des signes contraires, F est négative, c’est-à-dire que la force 
est attractive, et si F est positive, la force est répulsive. 

Pour le cas de sphères égales et les distances x petites devant 
2 a, les formules de Russel donnent 


Oku bein PE W? 
D ue Vs 


49w* + 96 1w° n. 161290° + He 
86400 20321980 ‘ 2322432000 | 161864220672 | 


| dk ky C À [l u? 
CERN 


704 310) 1270 D 11010 | l 


(18) 


10800 635040 18144000  316141056 


(*) Zeitschr. f. Math. und Phys., 27, p. 673, 1886. 


er. 


en déterminant À, w, Kyy, Kyo, par les formules suivantes : 


a? À À \ 
= ax + nr W — 2.| © + À + = | \ 


À LR &  4Jo! 
Rae ps |2,6560572 — lo — 114 — 345600 
961w$ 161290 261121 w1° 
7 1921927680 148579456000 el ce 
À 10 
— kg — cl 2103628 — yo +2 se ne 
3109 1270 Slot 
T 5810240 * 14518200 is 


Dans son mémoire, BI donne un petit tableau des 


valeurs de 2 es et de 2 
2-07 OX 


Ces formules ne ee: pourtant servir que pour des dis- 
tances très petites, pour des distances plus grandes il est 
nécessaire d'employer la formule donnée par Lord Kelvin (*, 
en application de sa belle méthode des images électriques, 
combinée avec celle des influences successives de Murphy. Le 
problème de la distribution ne nous intéressant pas directe- 
ment, J'indiquerai seulement la voie suivie et le résultat 
obtenu. Soient $, et S, les deux sphères, a et b leurs rayons. 
La méthode de Murphy consiste à déterminer une série de 
couches successives de la manière suivante : On met sur la 
sphère S, une couche capable de donner un potentiel 4, couche 
uniforme dont la masse sera désignée par a. Cette couche agit 
à l'extérieur comme si elle était concentrée au centre A de Ja 
sphère S,. On la fixe et on détermine la couche induite sur la 
surface de la seconde sphère S, non isolée, ce qui revient à 
déterminer l’image A’ par rapport à S, d’une masse + a en A. 
On fixe ensuite la couche équivalente à A’ et on détermine son 


*) W. THouson, Reprint of papers, $ 158. 


(137) 


influence sur la sphère S, non isolée, c’est-à-dire la nouvelle 
image A// de A’, et ainsi de suite. On répète la même opéra- 
tion, en commençant par la sphère $,, et on muluplie par des 
coeflicients convenables toutes les masses ainsi déterminées. 
Chacune des masses et des densités pouvant être calculée exac- 
tement, on en déduit la loi de distribution finale. La distribu- 
lion étant connue, on trouve l’action réciproque de deux 
sphères en cherchant l'expression de l'énergie du système, dont 
la dérivée par rapport à c donne la valeur de la force. En pro- 
cédant ainsi, Lord Kelvin a trouvé 


_ CHOSES 
=, He b,. P, PEN : 5 


Del 4 
He +at)l 


avec la notation 


1 c — b? 2 — a? — b? 
RE  ù  "— 
1 er En le 
Qi QE Qu 0,0, ) Gi 
C _ @—a@—b? C2 — a? — b? 
4 Te So == Fe 49 Sy ab Sn ES D 1 


Les formules résolvant la question sont toutefois d’un emploi 
très pénible. 
Pour le cas de sphères égales, 


et F prend la forme 
F — 2Buyv, — Avi + v), (22) 


E étant positif pour la répulsion et négatif pour l'attraction. 


(138) 


Les constantes À et B peuvent être calculées au moyen de 
formules indiquées plus haut et dont un certain nombre sont 
données dans une table de Lord Kelvin (*) pour la valeur de = 
allant jusqu'à 2. 

Pour les distances plus grandes et les sphères de même 
rayon, on peut se contenter dela formule approchée de 
Mascart (**), qui a simplifié la formule de Lord Kelvin en 
admettant que les images successives provenant de l’induction 
mutuelle de deux sphères soient concentrées aux points conju- 
gués du centre de chaque sphère par rapport à l’autre. Soient 
deux sphères S, et Ss de même rayon a, chargées aux poten- 
tiels v, et w, et dont la distance des centres c — da. 

a 
d 
un point À situé sur la ligne des centres de S, et S, et à une 


La charge initiale de S, à son image de charge — - w en 


2 
distance — du centre de S,. L'image de la charge de S, de 


a | | a? 
charge — g V1 est en un point B à la distance — du centre de 
S2. L'image de A, d’après l'hypothèse de Mascart, sera en B et 
a 
| Fm à 
La n°" image en A aura la charge 


aura une charge + dy. 


Er? 
AC 


et la n°" image en B aura la charge 


ad®—? ‘ 
= 1)" (d es  Diver Ve 


pour n pair, l'inverse aura lieu pour n impair. 
Faisant la somme de toutes ces images, on peut considérer 


(+) W. Thomson, Reprint of papers, $ 142. 
(**) MascarT, Sur l’action réciproque de deux sphères électrisées. (JouRN. 
DE PH., 1884, p. 165.) 


(139 ) 


l’action réciproque de deux sphères comme la résultante des 
actions s’exerçant entre leurs charges propres concentrées aux 
centres et leurs images respectives. On obtient ainsi 


24 
5 i+u— Vie =) 


M Ed (dd 1 (23) 
+ vv[ (2 — 1P + dE] — (0? + Te — 1) { (& — LR 
(d — 2} (d2 — Es ŒP 


Dans nos expériences, on avait toujours soit 0, — va = V; 
SOIT La = — Vy = — V. 
Dans le premier cas, la formule générale ci- He devient 


1 A (& —1Y 
D V2 EE ———————— |, (9 
ï | d2 @—=D@+A— 1) | (2 + d—1p ) 
C’est la formule pour la répulsion. 
Dans le deuxième cas, on obtient 
LU 24 (d — 1} : 
eve a |, (0: 
‘ | La ere  en os 


Dans le travail de Mascart, qui doune la formule (24), celle-ei 


. contient des fautes d'impression, et c’est pour cela qu’elle diffère 


de (24). Cette dernière n’est applicable que pour des distances 
telles que d > 4, mais à partir de cette valeur ses résultats sont 
suffisamment exacts. Ainsi, par exemple, pour d = 4%, 
V = 8000 volts, la formule (24) donne la valeur F, — 050273, 
tandis que la formule exacte de Lord Kelvin donne 
F, — 0,027284. 

Et même, pour faciliter les calculs on peut se borner à quel- 
ques termes d’un développement en série 


ve ù 


es (il — —— — 2 
D lie — _ Del. (26) 


( 140 ) 


: «#4 16 si ÿ à 
En limitant la série au terme 7” 91 obtient F; — 0,027277, 


valeur qui ne diffère que 0,025 °/, de la valeur exacte. 

La formule (25), pour les forces attractives, ne peut être 
employée pour d — 4, car, pour cette valeur, elle donne un 
écart allant jusqu'à 4,7 °, de la valeur exacte. Elle n’est appli- 
cable avec une précision suffisante qu’à parür de d — 6. 


Ainsi donc, il est plus commode d'employer pour de petites 
distances les formules de Russel, pour des distances plus 
grandes jusqu’à d — 4 celle de Lord Kelvin. Pour des distances 
plus grandes encore la formule de Mascart est suffisamment 
exacte. 


RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. 


Ï. — Action répulsive. 


1. Deux sphères de même rayon (r, = r, — 10 centimètres). — 
Pour montrer le chemin suivi, je donne également les déter- 


NE C 
minations du rapport => dont la connaissance est nécessaire 


pour l’évaluation du potentiel effectif. Les résultats de mesures 
effectuées de la façon indiquée plus haut sont inscrits dans le 
tableau I. Rappelons que x désigne la distance entre les deux 
points les plus rapprochés de deux sphères, D, la division de 
l’électromètre qui correspond à la capacité C de ce dernier (voir 
formule 14). 

Ces chiffres ont servi à tracer les courbes des variations du 


rapport =: en fonction de la position de l'aiguille de l’électro- 


mètre et qui sont représentées par les figures 12, 13, 14. 
J’ai toujours travaillé avec le potentiel de 8000 volts, ce qui 
correspond à la division 40 de l’électromètre. Dans les courbes 


\ G *“ 
a, b, c, d,e, on relève les valeurs de S correspondant à la 


division 40, et on les porte sur un diagramme représenté:par 
la figure 15 ; sur l’axe des abscisses sont portées les distances x 
et sur l’axe des ordonnées les valeurs correspondantes du rapport 


€ que j'ai rassemblées dans le tableau IT. (Voir p. 142.) 


TABLEAU I. 
———— —————————————— 
x — 0,46 JO L00t æ — 17,64 = 98,01 
49,3 | 3,86 | 43,0 | 4,33 | 41,6 | 4,22 | 44,5 | 4,44 | 45,5 | 5,49 
20,9 | 3,74 | 29 6 | 3,71 | 30,9 | 4,46 | 33,3 | 4,19 | 36,0 | 5,04 
29,92 | 3,46 | 16,7 | 3,47 | 37,0 | 4,44 | 94,9 | 4,39 | 28,9 | 4,53 
43,0 | 4,93 | 44,2 | 4,89 | 27,9 | 4,51 | 18,6 | 4,40 | 21,5 | 4,51 
44,6 | 4,14 | 33,0 | 3,90 | 20,8 | 4,02 | 44,3 | 4,53 | 449 | 5,35 
33,5 | 4,02 | 24,0 | 3,72 | 41,0 | 4,62 | 33,2 | 4,4 | 35,3 | 5,01 
949 | 3,18 | 17,6 | 3,69 | 30,6 | 4,21 | 95,0 | 4,50 | 27,7 | 4,62 
48,2 | 3,74 | 36,4 | 4,11 | 22,5 | 4,00 | 18,8 | 4,33 | 924,0 | 4,39 
32,5 | 3,56 | 26,9 | 4,06 | 43,2 | 4,19 | 44,3 | 4,64 | 45,1 | 5,2 
93,6 | 3,74 | 19,6 | 3,86 | 32,8 | 4,12 | 33,6 | 4,44 | 35,3 | 4,90 
47,14 | 3,48 | 42,1 | 4,93 | 24,1 | 3,96 | 25,4 | 4,39 | 20,0 | 4,40 
43,5 | 3,93 | 31,2 | 4,02 | 17,5 | 3,19 | 19,0 | 4,95 | — — 
34,7-|"3,67 | 22,5 | 3,92 | 492,9 | 4,06 | 45,0 | 4,50 | — — 
9 100 46,5113.53 | 31,8 | 4,17 | 33,9 | 4,34}. — — 
Courbe a Courbe b Courbe € Courbe d Courbe e 
fig. 12 fig. 15 fig. 12 fig. 14 fig. 43 


(141) 


(14) 


La distence X 


1 
QD} = & 
a 2 a 
=} 
[eà (en) 
e 29 + 
= " 
— Y Y 
— c'e e 
LA Y# (ex 
QO y # 
+4 
bd A mr =e00ce Lee th dr 
# s 
(ae) + 
2 2 la 1 
Ë ER A x. “ _ 
è Fr @ (= 20 
è y = (SEE = 
S S 
Ê £ 
Ë \ = 
ÿ X æ: —— 
Ÿ à 
l = oe 
S Se 
a © a 2 
$ < css 
à à x = 
S = 8 = L= 
S 2 [== 
Lo $ D D] LS 
5 D en. Sd 
È 7/0dde1 97 3 240dde1 27 
Q I 


Fig. 15 


( 143 ) 


La courbe g correspond à la division 40 de lélectromètre et 
h à la division 30. Comme on le constate, la différence est 
marquée dans toute échelle des x. 


C 
La courbe g donne les valeurs de g POur chaque valeur de x, 


et ce sont ces valeurs qui sont introduites dans la formule (47) 
pour calculer le potentiel effectif. Ce potentiel est différent 
pour chaque série de mesures, les différences d’ailleurs ne sont 
pas grandes. Si on le connaît, on ramène chaque fois la force 
mesurée à celle qu’elle devait être si le potentiel était de 


8000 volts; ce qui s'obtient facilement en la multipliant par 


80002 
y, car les forces sont proportionnelles aux carrés des 


€ 
potentiels. Seules ces valeurs ramenées à 8000 volts sont com- 
parables. 
Les résultats obtenus sont fournis par le tableau HT. 


TABLEAU lIIl. 


Distance Force F gr. 


e à Écart 
centres. observée. calculée. ‘Jo. 
Centimètres. | Gentimètres. 
20.0 0 . 0,0530 0,0335 Eo 
24,0 4,0 0,0483 0,0477 + 1,2 
96,0 6,0 0,0436 0,0448 _ 2,6 
28.0 8,0 0,0492 0,0420 Pol 
30,0 10,0. 0,039! 0,0392 — 0,2 
34,0 14,0 0,0327 0,0339 — 3,5 
38,0 18,0 0,0290 0,0293 — 1,0 
44,0 24.0 0,024 0,0237 HAT 
50,0 30,0 0,0196 0,0195 0,5 
60,0 40,0 0,0146 0,014 + 0,6 


( 144 ) 


Chacune des données indiquées représente une moyenne de 
4 à 6 séries séparées de mesures faites à diverses reprises. 

J'indique en même temps la valeur théorique de la force 
pour chacune, ainsi que l'écart de la valeur expérimentale de 
la valeur théorique en pourcentage. 

Ces valeurs sont portées sur la figure 16, où b représente la 


LA mm 
Fe Ra oi 


Force répulsive en milligr 
à n 
LS] S 
+ 


ee à 
LE © 


5: 10 75 2o 25 E7 25 40 cn: 
La distance X 


Fic. 16. 


courbe théorique. Les points marqués par de petits cercles sont 
ceux obtenus par mesure. On le voit, la courbe expérimentale 
se confond complètement avec la courbe théorique. L’inspec- 
tion du tableau II montre quel haut degré de précision et de 
concordance on à pu obtenir. On ne pouvait espérer une pré- 
cision plus grande que 4 °/,; or, le tableau TIF montre qu’on 
est allé beaucoup plus loin. A des distances plus grandes, je 
n'ai pu effectuer de mesure, car l'influence du plafond, quoique 
distant encore de 190 centimètres, troublait encore trop le 
champ. De plus, les corrections calculées n'étaient pas assez 
cerlaines. 


2. Deux sphères de méme rayon (r, — r, — 7°"5). — Toutes 
les mesures ont été faites de la même façon que pour le cas 
précédent. 


(145 ) 
Voici tout d’abord le tableau (IV) indiquant les mesures 


; D & C 
obtenues dans la détermination du rapport S' 


TABLEAU IV. 


x —1:"02 x —= 4cn(8 x — 6136 x = 1469 a — 28cm95 


nl © 


De 


Ya Ee2 


G 
“1, 


NS 


D, 


18,4 | 4,10 | 20,0 | 5,50 | 19,8 | 5,30 | 20,4 | 6,31 | 21,2 | 7,08 
199. | 4411 | 21,9 | 5,65 | 20,1 | 5,20 | 19,4 | 6,50 | 23,9 | 6,96 
90,1 | 4,99 | 905 | 5,41 | 94,7 | 5,48 | 49,6 | 6,50 | 96,7 | 7,06 
24,3 | 4,43 | 24,4 | 5,60 | 24,6 | 5,59 | 19,8 | 6,65 | 98,8 | 7,01 
5,8 | 4,12 | 25,9 | 5,18 | 96,8 | 5,78 | 29,4 | 6,71 | 34,7 | 7,04 
31,3 | 4,95 | 96,6 | 5,55 | 29,8 | 5,60 | 29,8 | 6,98 | 33,8 | 7.20 
34,4 | 4,40 | 981 | 5,46 | 30,3 | 5,89 | 32,3 | 6,6 | 37,2 | 7,06 
40,2 | 4,30 | 30,1 | 5,76 | 36,2 | 6,00 | 36.6 | 7,00 | 37,6 | 7,25 
41,9 | 4,48 | 32,0 | 5.62 | 38,9 | 6.18 | 37,4 | 6,86 | 40,1 | 7,20 
39,0 | 4,50 | 39,0 | 6,00 | 41,8 | 6,20 | 39,9 | 7,95 | 40,7 | 7,21 
| — | 430 | 6,00 | 449! 6,20 | 43,3 | 7,24 | 42,0 | 7,37 


a 69610! 45,5 | 69% — | — | — | — 


Courbe a Courbe b Courbe € Courbe d Courbe e 
fig. 17 fig. 17 tig. 18 fig. 18 fig. 17 


Les courbes des figures 17 et 18 ont été construites au 
moyen de ces données. 


: avec les 
S 


i différentes positions de l'aiguille pour une distance donnée 
… entre les sphères. 


Elles montrent chacune la variation du rapport 


10 


LE, 


40 45 50 


35 


Fig 17 
Fig 18 


30 


4 
D 


ÿ 
ê 
S 
ÿ 
Ÿ 
à 
v 
“ 
«a 
© 
M] 
C 
. 
S 
xd 
> 
= 
Q 


20 


20 
Divrsions de l'electromètre 


o 
15 


= S © 
4 + Le] D = 
© o © Fa > 2/0dde. 297 


+ vi oi a 
£ 220dd#s 27 


LA 
6.0 
5,0 


30 


25 


10 15 
F 
1 


K2 
Divisions de l'el/ectrométre 


Le ant V7 
2 + 
‘ 


(141) 


Les valeurs de < correspondant aux divisions 40 et 50 de 


l’électromètre, relevées sur les courbes a, b, c, d, e, ont servi 


+=: C : 
pour tracer les courbes des variations de S avec la distance x 


entre les sphères et qui sont représentées par la figure 19. La 
courbe g correspond à la division 40, la courbe h à la division 
50 de l’électromètre. 

En se servant de la courbe g pour évaluer le potentiel effectif 
et en introduisant toutes les autres corrections mentionnées 
plus haut, les résultats des mesures des forces ramenées au 
potentiel de 8000 volts sont résumées par le tableau V. 


TABLEAU V. 


Distance Force F er. 


des Ga de 
centres c. observée. calculée. oo. 
Centimètres, Centimètres,. 
15,0 0 0,0322 0.0535 —_9,4 
15,75 0,75 0,0518 0,0521 — 0,6 
18,0 3,0 0,0472 00479 Pa 
19,5 4,5 0,034 0,0448 — 9,0 
91,0 6,0 0,0415 0,0420 — 19 
94,0 9,0 0,0367 0,0365 + 0,5 
98,5 13,5 0,0290 0,0293 — 1,0 
33.0 18,0 0,0243 0,0237 + 0,8 
39,0 24,0 0,0184 0,0184 0,0 
45,0 30,0 0,0156 0,0160 49,5 
54,0 39,0 0,0105 0,0107 re 


Ces valeurs sont portées sur la figure 16, et les points sont 
marqués par de petits triangles À qui se logent le long de la 
courbe a qui est la courbe théorique. Ici, done, la courbe expé- 
rimentale se confond également avec la courbe théorique. 


(148 ) 


Il. — Action attractive. 


1. Deux sphères de méme rayon (r, — r, — 10 centimètres). — 
Les données auxiliaires ont déjà été déterminées plus haut 
pour l'étude des actions répulsives. On s’est servi done de la 


: C 
courbe g (fig. 15) pour rechercher la valeur du rapport +. Les 


<- 
autres données servant à calculer les corrections étaient déter- 
minées pour chaque cas séparément. 

Je rappelle que les deux sphères étaient chargées en 
même temps par contact avec les fils de charges reliés chacun 
à une batterie de condensateurs dont les armatures étaient main- 
tenues à des potentiels + 8000 et 0 volts, — 8000 et 0 volts. 

Toutes les corrections étant rapportées et les résultats rame- 
nés à la force correspondant à 8000 volts, nous obtenons le 
tableau VI. 


TABLEAU VI. 


Distance Force F gr. SE 
des x = 

centres €. observée. calculée. ‘le. 

Centimètres. | Centimètres. 
22,0 2,0 1,924 1,5823 — 3,0 
23,0 3,0 1,0002 1,0038 — 0,3 
25,0 9,0 0,214 __0,5915 — 1,7 
28,0 8,0 0,2992 0,3078 — 9,7 
30,0 10,0 0,2309 0,2302 + 0,3 
33,0 13,0 0,1610 0,1617 — 0,4 
31,0 17,0 0,1117 0,1108 + 0,8 
40,0 20,0 0,0993 0,0917 —+ 0,6 
45,0 25,0 0,0640 0,0624 + 9,9 
90,0 30,0 0,0486 0,0471 + 2,3 


De sent EL ni Éd. à Lite 


(149 ) 


Pan. À - 


valeurs sont portées sur la figure 20, où les points cor- 


(150 ) 


2, Deux sphères de même rayon (r, — r, — 4 centimètres). — 

4 Oh tient 5 
La détermination du rapport Ç à LÉ faite comme plus haut; Je 
crois inutile de donner toutes les mesures et je noterai seule- 


C : AT? : 
ment les valeurs du rapport S correspondant à la division 40 


Le} 


Le rapporë “& 


C3 
La distance X 


Fié.-21; 


de l’électromètre et à différentes distances qui ont servi pour 
tracer la courbe de la figure 21, indiquant les valeurs du 


C : 
rapport © pour toutes les distances x. 


Ces valeurs sont données dans le tableau VIT. 


TABLEAU VII. 


un] 
—_ 
a 
(EE) 
— 
=> 
(@ »] 
= 
CL 
—1 


140 | 444 | 148 


Les résultats des mesures de forces, corrigées et ramenées 
aux valeurs correspondant aux potentiels + 8000 volts et 
_— 8000 volts, sont résumées dans le tableau VIT. 


(151) 


TABLEAU VIII. 


Distance Force F gr. Foot 

des CN ai0 

centres €. observée. calculée. Jo. 

Centimètres. Centimètres, 
10,0 2,0 0,5780 0,5565 + 3,8 
19,0 4,0 0,2302 0,2300 + 0,08 
14,0 6,0 0,1348 0,1324 + 1,81 
18,0 10,0 0,0607 0,0624 — 9,7 
99,0 14,0 0 0358 0,0368 MCE 
28,0 20,0 0,0206 0,0204 + 0,9 
38,0 30,0 0,0107 0,0101 — 


Ces valeurs sont portées sur la figure 20, où les points 
correspondants se placent le long de la courbe b qui est la 
courbe théorique. La courbe expérimentale se confond égale- 
ment avec la courbe théorique. L’inspection du tableau VIIT 
montre pourtant que la précision ici n’est plus aussi grande que 
dans les cas précédents, mais cela se comprend facilement. Les 
sphères étant maintenant de faible diamètre, toutes les pertur- 
bations sont beaucoup plus sensibles, et leur détermination 
exacte beaucoup plus difficile. L'accord est cependant encore 
remarquable. 


FORCES ATTRACTIVES ET RÉPULSIVES ENTRE SPHÈRES 
DE RAYONS DIFFÉRENTS. 


Cette étude était encore beaucoup plus pénible, car aussi 
bien les perturbations initiales que la déperdition continue 
devaient être mesurées pour chacune des deux sphères; toutes 
les données auxiliaires, dont la détermination a été décrite plus 
haut, étaient ici en nombre double, et, par suite, l’étude d’une 
couple de sphères demandent un temps excessivement long. 


0 di 
LT AE 
LA 
’ 


(152) 


Quoi qu'il en soit, ce travail étant fait, j'ai obtenu également 
la même concordance remarquable entre la mesure directe et 
les données théoriques que dans le cas de l’action des sphères 
de même rayon. 


CONCLUSIONS. 


Les résultats des mesures indiquées dans ce travail montrent 
que les valeurs absolues des forces pondéromotrices s’exerçant 
entre les charges réparties sur des conducteurs différents sont, 
dans les limites de précision de nos expériences, celles indi- 
quées par les caleuls théoriques basés sur l'application de la 
loi de Coulomb à toutes les charges présentes. 

En même temps, une concordance remarquable entre les 
données théoriques et expérimentales montre l'exactitude de la 
méthode qui a été appliquée. 

A la question posée dans l'introduction, l'expérience répond 
affirmativement, c’est-à-dire que la résultante de forces pondé- 
romotrices est égale à celle que l’on obtient en appliquant la loi 
élémentaire à toutes les charges réparties sur deux conducteurs. 

Quant à conclure de là que l’hypothèse même dont on est 
parti est également vraie, c’est-à-dire que les charges agissent 
effectivement suivant les lignes droites qui les joint à travers 
le milieu métallique, la question ne me parait pas possible. : 

L'expérience nous donne toujours la valeur d’une certaine 
intégrale qui peut être obtenue de plusieurs autres fonctions. 

Imaginons un conducteur isolé dans l’espace et chargé. 
Toutes les théories s'accordent à dire que la surface du condue- 
teur est soumis à l’action d’une force dirigée vers l'extérieur. 
Mais, d’après la simple théorie de l’action à distance, où on 
suppose la loi de Coulomb applicable aux charges réparties sur 
un même conducteur, cette force provient de la répulsion de 
toutes les charges réparties sur le conducteur, et, d’après la 
théorie du champ, elle est due à la tension des lignes de forces, 
ou peut-être à leurs pressions transversales. C’est à essayer 
d’éclaireir cette question que je consacrerai le chapitre suivant. 


> 
4 
ES 
# 
LS 
% 
+ 
ar, 
= 


(183 ) 


CHAPITRE I. 


Études sur la tension électrostatique. 


Dans le premier mémoire écrit sur la théorie mathématique 
de l'électricité statique, et qui est dû à Poisson (*), ce savant a 
établi qu'en un point du conducteur chargé s'exerce, en vertu 
des forces agissant suivant la loi de Coulomb, une pression 
dirigée suivaut la normale extérieure à la surface et dont la 
grandeur (**) est 


F — 970? 


en désignant par s la densité électrique superficielle. C’est 
cette force F qu'on appelle pression ou tension électrostatique. 
La preuve expérimentale de l’existence de cette pression man- 
quait alors, et c’est seulement en 1831 que l'abbé Fontana (***) 
observa l’augmentalion de volume d’un condensateur pendant 
sa charge et a montré que le fait prévu par le savant géomètre 
existait effectivement. 
Telle était, du moins, l'interprétation de Volta. 

Mais cette observation fut oubliée et le fait fut redécouvert 
par Volpicelli (”), qui, en plaçant la boule d’un thermoscope 
de Rumford, couvert de métal à sa surface, dans le champ élec- 
trique, vit l'index se déplacer vers la boule induite. Mais 1l 


(*) Poisson, Mémoire sur la distribution de l'électricité à la surface des 
corps conducteurs. (MËÊM. DES SAVANTS ÉTRANGERS, Paris, 1821.) 

(**) On sous-entend dans tout ce qui suit que le diélectrique entourant le 
conducteur est l'air. 

(***) Lettere inedite di Alessandro Volto, Pesaro, 1831, p. 30. 

() VozpicELLr, Sur l'induction électrostatique. (ARCH. DE SC. EXACT. ET 
NAT., 1856, vol. XXXIL.) 


attribua le déplacement à une variation de température et non 
à l’action pondéromotrice du champ. 

Dix ans plus tard, l'expérience de Govi (*) a de nouveau 
mis en évidence l’action en question. 

Toutes ces observations, quoique montrant l'existence d’une 
action, n'ont rien donné ni sur sa nature ni sur sa grandeur. 
Les premières recherches méthodiques sont dues à Duter (**). 
Ce physicien a démontré que le volume de l’armature intérieure 
d’une bouteille de Levde augmente pendant la charge. Cette 
dilatation étant supposée produite par l’action de la tension 
électrostatique, le simple calcul montre que la variation de 
volume doit être directement proportionnelle au carré de la 
différence de potentiel entre deux armatures et inversement 
proportionnelle au carré de l'épaisseur de la lame isolante. Les 
recherches de Duter n’ont vérifié que partiellement la théorie. 
Il à trouvé que la variation du volume est directement propor- 
tionnelle au carré de la différence du potentiel, mais inverse- 
ment proportionnelle à la 4" puissance de l’épaisseur de la lame 
isolante. Des résultats analogues ont été obtenus par Righi (**), 
qui a mesuré l’allongement d'un condensateur cylindrique. 

Les recherches ultérieures de Quincke (”) ont mis en doute 
les résultats de Duter et de Righi, car il semble en résulter que 
la variation de volume est inversement proportionnelle au carré 
de l’épaisseur de la couche isolante. Tout récemment, la ques- 


tion fut reprise par Wüllner et Wien (‘), qui ont déliniuive- 


ment montré que la variation de volume des condensateurs est 
plus petite que ne l’exige la simple théorie de la tension élec- 
trostatique. 

Mais au fond, ces expériences et même beaucoup d’autres 
sur celte question ne se rapportent pas au simple phénomène 


(*) Govi, Nuov. Cim., 1866, t. XXI, p. 18. 

(**) DüTER, Sur la dilatation électrique des condensateurs pendant la charge. 
(Compte rendu, 1879, t. LXXXVIIT, p. 1260.) 

(#*) Riçxi, Compte rendu, 1879, p. 1962. (Journ. d. Ph., XI.) 

(V) QuincxE, Wied. Ann., 10, p. 161, 1880. 

() WüLLner und Wien, Ann. d. Ph., p. 1217, 1902. 


( 155 ) 


de la tension électrostatique, mais à un phénomène très com- 
plexe de déformation des diélectriques placés dans un champ 
électrique, question qui à été beaucoup étudiée théoriquement 
et expérimentalement, mais qui ne nous intéresse qu'indirec- 
tement. 

Par contre, l’étude des forces et des déformations subies par 
un conducteur isolé, en vertu de son électrisation, a été aban- 
donnée et n’a fait l’objet que d’un nombre très restreint de 
travaux exclusivement théoriques. La question présente cepen- 
dant une grande importance au point de vue théorique. 

Dans la suite, nous aurons à comparer les valeurs théoriques 
des forces à celles obtenues par l’expérience; rappelons donc 
brièvement les différentes méthodes dont on se sert pour établir 
l'expression de la tension électrostatique. 

D'une manière générale, on peut distinguer trois sortes de 
méthodes : 

Dans la première, on considère l’action mutuelle des charges 
suivant [a loi de Coulomb; dans la seconde, ce sont les forces 
du champ extérieur produites par le conducteur qui agissent 
sur les charges réparties sur la surface de celui-ci ; dans la troi- 
sième, on ne fait aucune hypothèse sur la nature de la cause 
de l’action, mais on suppose le système obéissant aux lois de 
la thermodynamique. Certains auteurs emploient la combinai- 
son de deux de ces méthodes. 

C'est la première méthode qui se trouve exposée dans la 
plupart des traités. En supposant que deux charges placées en 
deux points quelconques de la surface du conducteur agissent 
suivant la loi de Coulomb, nous pouvons former l'intégrale 
exprimant l’action des charges, réparties sur toute la surface, 
sur la charge placée en un point déterminé de cette dernière. 
La valeur, ainsi obtenue, de la tension s’exerçant sur l’unité 
de surface, où la densité superficielle est s, est 


Comme on le remarque, cette force est ici de nature répul- 


( 156 ) 


sive. Cette méthode a subi des critiques aussi bien au point de 
vue physique qu'au point de vue mathématique. On sait, en 
effet, que la loi de Coulomb est applicable aux cas où, entre les 
deux corps chargés, 1! n’y à que l’éther. Or, dans le cas consi- 
déré ici, les charges se portant sur la surface extérieure du 
conducteur, l’espace séparant deux charges quelconques est 
occupé par le métal. On applique aussi la loi, qui n’est établie 
que pour les diélectriques, aux cas de corps conducteurs; ce 
qui est « une hypothèse assez singulière », d’après l RE 
juste de Chwolson (*). 

Jusqu'à maintenant, cette hypothèse n’a cependant pas été 
contredite par l’expérience. Au point de vue mathématique, la 
démonstration, sous la forme que lut à donnée, par exemple, 
Duhem (**), est absolument à l'abri de toute critique. 

Dans la deuxième méthode indiquée par Maxwell (Er la 
surface du conducteur est envisagée comme étant plongée dans 
le champ, dont l'intensité sur la surface elle-même a une valeur 
déterminée. Les lignes de force du champ étant perpendieu- 
laires à la surface équipotentielle du conducteur, exercent une 
tension vers l'extérieur. La valeur physique de la tension est 
ici opposée à celle indiquée par la première méthode. Au lieu 
d'une répulsion, on considère 1ei une traction vers l'extérieur. 
Puisque les lignes de force doivent se terminer nécessairement 
quelque part, le conducteur, dit « isolé », n’est que celui qui 
est fort éloigné de tous les autres, et cette tension est donc 
équivalente à l'attraction des conducteurs voisins chargés par 
influence. 

Si, pourtant, nous supposons un conducteur placé, par 
exemple, dans les espaces interstellaires, cette attraction devrait 
disparaitre; néanmoins le calcul montre que la force sera tou- 


(*) 0. CHWOLSON, Traité de physique, vol. IV, fase. 4, p. 42. 

(**) P. Duneu, Leçons sur l'électricité et le magnétisme, A891, vols E, 
pp. 71-98. 

(##) J. CG. MAxXWELL, Traité d'électricité et de magnétisme, vol. I, pp. 100, 
163, 176. 


D de on dé 


( 157 ) 


jours la même. Nous reviendrons plus loin sur ce point. 

H. Pellat (*) a traité la question de la manière suivante : Il 
considère une couche électrique d'épaisseur finie. Puisque, à 
l'intérieur du conducteur, l'intensité du champ est nulle, et 
qu'immédiatement à l'extérieur elle acquiert une valeur finie, 
il est nécessaire d'admettre qu'elle varie dans l’épaisseur de la 
couche. La résultante de l’action de ce champ intérieur au con- 
ducteur est précisément la force de la tension électrostatique. 
L'expression de cette tension est 


F — 92x02. 


Dans la troisième méthode, on fait parcourir au conduc- 
teur, ou à un système de conducteurs, une suite de modifica- 
tions qui obéissent aux lois de la thermodynamique et, de là, 
on déduit l'existence et la grandeur de la tension. On doit à 
C.-A. Mebius (**) une démonstration élégante de l’expression 
de la tension d’après cette méthode. 

Ce physicien fait subir au conducteur les modifications sui- 
vantes : 

4° Une charge au potentiel V; 2 un échauffement de dt°; 
3° une décharge; 4° un refroidissement à la température primi- 
tive. En appliquant la loi de la conservation de l'énergie, cet 
auteur montre la nécessité d'admettre l'existence d’une pres- 
sion provenant de l’électrisation du conducteur, dont la valeur 
esl 


p=2Rc 


C’est aussi en faisant subir à un condensateur plan deux 
transformations isothermiques et réversibles (1° charge et 
écartement des armatures; 2° écartement des armatures et 
charge) que Pellat parvient à établir la valeur de la tension 


(*) PELLAT, Cours d'électricité, vol, I, p. 67. 
(**) C. À. MeBius, Wied. Ann., 61, pp. 638-640, 1897. 


(158 ) 


électrostatique, dont l'existence et la nature physique ont été 
expliquées comme Je viens de l'indiquer. 

Comme on le voit, les physiciens, en suivant des voies très 
différentes, arrivent à la même formule finale, qui, ainsi, paraît 
être inébranlable. Mais, en 1888, P. Duhem (*) a publié un 
mémoire remarquable où, par une analyse profonde, il parvint 
à établir une expression de la tension électrostatique différente 
de celle qui est généralement admise. Ne pouvant analyser ici 
cet important travail, résumons-en seulement les résultats. Le 
savant physicien, en suivant la voie de Helmholtz, introduit de 
nouvelles forces, non encore envisagées par d’autres physi- 
ciens, et, notamment, l’action de la matière du conducteur sur 
l'électricité qu'il contient. La force qu'exerce une particule 
matérielle de masse m sur une charge q distante de r peut 
s'exprimer, d'après Helmholtz (**), par 


F — mqf(r). 


La forme de la fonction f(r) ne dépend que de la nature et 
de l’état de la masse m. Ces actions ne peuvent s'exercer qu’à 
des distances très faibles de r ; dès qu’elles dépassent une cer- 
taine quantité pu, très petite, F devient égal à zéro. Duhem a 
démontré (***), en admettant que la loi de Coulomb soit appli- 
cable aux charges réparties sur un conducteur, que le potentiel 
thermodynamique interne d’un système a alors pour expression : 


F —E(T — TS) + W + Y00, 


en désignant par F l'énergie interne que posséderait le sys- 
tème si on ramenait à l’état neutre chacun des corps qui le 
constituent et en laissant à chacun d’eux sa densité et son état 


(*) P. DuHEM, Ann. scientifiques de l'École normale supérieure, vol. V, 
pp. 97-146. 

(**) H, v. HELMHOLTZ, Ueber die Enhaltung der Kraft, p. 41. 

(t#*) P. Dune, Le potentiel thermodynamique et ses applications, 1886, 
pp. 191-209. 


physique ou chimique invariables, en appelant S l’entropie que 
posséderait le système dans les mêmes conditions, W l'énergie 
électrique du système, et © une quantité qui dépend unique- 
ment de la nature du système et qui est définie par 


2 
9" | F(r)dm. 
C4 
L'intégration s'étendant à toutes les masses matérielles 
élémentaires comprises dans la sphère, dont le centre se trouve 
au point considéré à l’intérieur du conducteur et dont le rayon 
est u, F(r) étant définie par 


TO = je 


dr 
Le signe 2 désigne la sommation étendue à toutes les charges 
électriques du système. Si le système subit une modification 
isothermique virtuelle, on aura 


Bt SR ÊT, 


en désignant par ÔT le travail non compensé et par ÔT le tra- 
vail des forces extérieures. Les conditions d'équilibre seront 
données par 


ÔT — 0 ou ÔF — OT. 


En supposant que la dite modification est une simple dila- 
tation, l’auteur développe la dernière formule et aboutit, entre 
autres, à ce résultat remarquable que : « l’électrisation d’un 
fluide à pour effet d'exercer aux divers points de sa surface 
libre une traction ayant pour valeur 


FL es mr fr (27) 


M étant le poids du conducteur, v le volume spécifique, Q la 
charge ». 


(460 ) 


Les deux derniers termes dépendent de 6, donc de la nature 
du corps électrisé; le premier n’en dépend pas, c’est l’an- 
cienne expression de la tension électrostatique. 

La formule (27) est établie pour les conducteurs liquides, 
mais comme Île remarque l’auteur lui-même : « il n’y a aucune 
raison pour que celte expression change dans le cas d’un con- 
ducteur solide ». 

Dans cette théorie, comme dans celles de Pellat et d’autres, 
on admet l'existence de l'électricité dans une couche superfi- 
cielle intérieure au conducteur. Nous n’avons pas d’indica- 
tions exactes sur la distribution de charges dans la couche. On 
doit à M. Foeppl (*) un mémoire sur la théorie de cette distri- 
bution. IT part de l'hypothèse que le fluide électrique à l’inté- 
rieur du conducteur n’est pas seulement soumis à l’action des 
forces agissant suivant la loi de Coulomb, mais aussi à l’action 
des forces élastiques. Par le fait de l’augmentation de la den- 
sité cubique du fluide de b, à p', 1l se développe une pression 
élastique 


p = Cp" — po), 


c étant une constante. 

En se basant sur cette hypothèse, on arrive à ce résultat que 
la densité o, en un point intérieur de la couche, distant de à 
de la surface, est déterminée par la relation 


o C Pa 
5 Le RERO AA 
NA J ? 


où o, est la densité sur la surface libre et e, la densité du fluide 
à l’état neutre. 

La théorie électronique des métaux, de laquelle 11 faut 
attendre plus de détails sur cette question, ne donne à l'heure 
actuelle aucune indication. 


(*) ForpPz, Wied. Ann., 29, p. 591, 1886. 


mm fai ns nd à 


( 161 ) 


Dans les diverses théories mécaniques proposées, on ne se 
préoccupait presque pas de la force de tension électrostatique 
qu’on croyait pouvoir ramener à la loi de Coulomb. P. De Heen, 
en développant ses considérations sur la nature physique du 
champ électrostatique, admet l'existence de lignes de force dis- 
tinctes dans le champ sous la forme de tourbiilons éthérés. Il 
le suppose en un état d’agitation continuelle, analogue au 
mouvement d’agitation des molécules gazeuses, et 1} attribue la 
force de tension électrostatique à leurs actions mutuelles. La 
surface du conducteur étant la surface de départ des tourbillons, 
tous les efforts auxquels elles sont soumises se transmettent 
jusqu’au conducteur et se traduisent par des forces mécaniques 
appliquées au conducteur, L’agitation des tourbillons étant de 
faible amplitude, les forces provenant de leurs actions mutuelles 
se réduisent sensiblement aux composantes perpendiculaires à 
son axe, et, par suile, la force mécanique à laquelle est sou- 
mis le conducteur se réduit presque exclusivement à la compo- 
sante tangentielle à la surface. 

Dans toutes les théories du cham; électrique qui admettent 
l'existence réelle des lignes de forces, sous quelque forme que ce 
soit, on peut donner la même interprétation à la force de ten- 
sion électrostatique sur un conducteur isolé. Cette force peut 
provenir soit d’une tension de lignes, soit de leurs actions 
mutuelles les unes sur les autres. C’est P. De Heen qui, le 
premier, a émis celle idée. 

Ainsi, nous sommes en présence de quatre résultats théo- 
riques différents : 

1° D'après la théorie généralement admise, la tension élec- 
trostatique est une force s’exerçant normalement sur la surface 
du conducteur chargé et dont la grandeur est 


(*) P. De Heex. Bull. de l’Acad. roy. de Belgique (Classe des sciences), 
1909, pp. 1226-1242. 
11 


( 162) 


2 La théorie de Duhem, qui considère aussi la tension 
comme une force normale à la surface, mais ayant pour expres- 
sion 

pi: on EL SR 
AN M 5% 

3° La théorie de Foeppl, qui introduit, sauf les forces agis- 
sant suivant la loi de Coulomb, des forces d’origine élastique ; 

4 La théorie de De Heen, qui attribue les phénomènes dus 
à la tension à l’action mutuelle des lignes de forces et non 
point à leur tension longitudinale. 


L'expérience seule pourra établir lequel de ces résultats 
correspond à la réalité des choses. 


Il est facile de s'assurer, par la dilatation qu’éprouvent les. 
bulles de savon au moment de leur électrisation, de l’existence 


des forces de tension électrostatique. Mais c’est là un phéno- 


mène purement qualitatif et, sur ee point, toutes les théories 


sont d'accord. Les recherches quantitatives, elles, n’ont pas été 
faites jusque maintenant. Le conducteur électrisé étant soumis 
aux forces de tension subit certaines déformations, mais les 
forces étant très faibles, les déformations correspondantes ne 


se prêlent guère aux mesures. Il en résulte que la mesure des. 


forces elles-mêmes s’imposait. 


PRINCIPE DE LA MÉTHODE. 


Considérons une surface conductrice fermée S ayant en 


chaque point des rayons de courbures finis. Supposons-la char- 
gée d’une densité superficielle s, son niveau potentiel ayant la 


valeur V. Limitons sur la surface S une partie S’ (fig. 22) au 


moyen d’une courbe continue fermée /. Imaginons, de plus, que le 
diélectrique environnant soit homogène et isotrope autour deS, 
et soit K sa constante diélectrique. Chaque élément dS' de la 
surface S' est soumis à la force de tension électrostatique 


AU 7SVNE 
D —— | dS', 
£ 8TK = k 


( 163 ) 


Désignons par {mn les cosinus directeurs de la normale et 
par a y ceux d’une droite u, sur laquelle nous projetons dF ; 
on aura alors 


DONS 
j. dE = — | — 245! 
pro). d SK (5) (la + mf + nyÿdS 


et la projection de la résultante de ces forces, s’exerçant sur la 
surface S’, dans la direction u, est 


pe | | Ye + ny}dS'; 
$ — pro). Fer. (SR) Ce + m8 +) : 
S/ 


l'intégration étant étendue à tous les éléments de la surface S. 
C’est la force F qui a été mesurée. 


/ 


Hic: 99 


DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL. 


_ L'ensemble des appareils servant pour ces mesures a été 
celui décrit dans le chapitre premier, mais avec de petites 
modifications suivant le genre de mesures. 

Les surfaces employées ont été réalisées en tôle de laiton. 
Elles ont été découpées en deux ou plusieurs parties par des 
plans perpendiculaires à leurs axes de révolution. Les surfaces 
de juxtaposition devaient être très soigneusement travaillées 
pour permettre une juxtaposition parfaite des parties, sans tou- 


(164) 


tefois que l’adhérence puisse se manifester. Leurs dimensions 
ont été vérifiées à OO! près. 

Supposons le conducteur divisé, par exemple, en deux par- 
ties. L'une d’elles est maintenue fixe par une tige a en verre, 
k d'un diamètre de 04 et d’une hauteur de 
F 150 centimètres, qui est encastrée en bas 
_g dans un croisillon b en bois muni de vis de 
rappel f également en bois, et qui est sur- 
monté en haut par un cylindre de 10 à 
15 centimètres de longueur et 1 à 15 
de diamètre en ozokérite, auquel est fixée, 
par l’ozokérite même, la partie inférieure 
du conducteur étudié. Pour donner plus de 
stabilité à la partie supérieure de la tige, 
elle était maintenue fixe par quatre fils c 
(en soie paraffinée), tendus par des vis. Le 
tout était posé sur un pied en bois non, 
représenté sur la figure. 

L'autre partie du conducteur avait été 
suspendue par trois fils e de soie paraffinée 
et munis de petites vis g, à un crochet h. 
Ce dernier était suspendu au plateau de la 
balance par l’intermédiaire d’un fil de soie 
muni d’une vis K. Les vis g et K, de O2 
de diamètre, servaient pour le réglage de la 
partie suspendue. Au moyen des vis g, on 
peut faire varier l’inclinaison de la partie » 
suspendue par rapport à la partie fixe; la 
vis K donne le déplacement d'ensemble. La distance des vis g 
à la surface étudiée étail en moyenne de 150 centimètres. La 
distance de la surface conductrice au support en bois et au 
parquet du laboratoire était respectivement de 150 cenu- 
mètres et de 230 centimètres. 

Le conducteur, étant ainsi éloigné de toutes les autres sur- 
faces conductrices, peut être considéré pratiquement et avec 
toute sûreté comme « isolé dans l’espace ». 

Les méthodes de charge, de mesure du potentiel et des forces 


( 165 ) 


ont été les mêmes que dans le cas des actions des sphères. 
Quelques modifications d'ordre technique vont cependant être 
indiquées. 


EVALUATION DU POTENTIEL EFFECTIF. 


Nous avons déjà vu dans le chapitre précédent que cette 
détermination demande le plus de soin. L'emploi de l’électro- 
mètre de Kelvin ne donnait pas, dans le cas actuel, des résul- 
tats suffisamment exacts, surtout à cause de sa grande capacité 
en comparaison de celle des conducteurs étudiés. Il était néces- 
saire d'employer un électromètre de capacité plus faible et 
donnant une plus grande précision. Dans ce but, j'ai construit 
un appareil du type de l’électromètre d'Ebert. Dans une cage 
en verre, recouverle intérieurement de feuilles d’étain, sont 
placés verticalement deux disques en laiton entre lesquels on 
peut créer un champ électrique uniforme. Au milieu de ce 
champ est suspendu, sur un bifilaire, un ellipsoide de révolu- 
tion, construit en aluminium, qui est mani d’un miroir et d’un 
amortisseur d’oscillations. L’ellipsoide et un des disques sont 
mis à la terre, tandis que l’autre disque est relié au conducteur 
dont le potentiel doit être déterminé. L’ellipsoide étant réglé 
par un procédé optique de façon que son axe soit dirigé à 45° 
des lignes de force du champ, on établit le champ sous l’action 
duquel l’ellipsoïde tournera d’un certain angle autour de l’axe 
du bifilaire. Pour mesurer cet angle, on projette l’image du fil 
d’une lampe à incandescence sur le miroir, et le mouvement de 
ce dernier déplace le faisceau de lumière réfléchie tombant 
sur une échelle en verre mat, placée à une certaine distance 
(200 centimètres dans nos expériences). L’étalonnage se fait 
Soit par comparaison avec les indications de l’électromètre de 
Kelvin, soit par la décharge d’une capacité connue à travers un 
galvanomètre balistique. 

Au moyen de cet instrument, qui montrait une division par 
8 volts pour un voltage voisin de 8000 volts, j'ai mesuré les 
corrections nécessaires à l'évaluation du potentiel effectif. Le 


procédé de mesure de € de À,V A,V..., ainsi que le calcul 


( 466 ) 


correspondant étaient identiques à ceux décrits dans le chapitre 
Li RES | 
précédent. Dans les mesures de $ qui fournit une donnée 


importante pour les mesures, J'ai tenu à m'assurer que les 
valeurs mesurées sont exactes en les comparant à celles don- 
nées par le calcul théorique. Je donnerai plus loin ces chiffres. 
Disons ici que la concordance est très bonne. 

Il nous reste à examiner les défauts possibles de la méthode 
et leur influence sur les résultats. 


INFLUENCE DU SUPPORT. 


On pouvait objecter que le conducteur étant au voisinage et 
même au contact du diélectrique du support, tout le champ est 
déformé, puisque les lignes de force sont plus concentrées vers 
le bas et que, par suite, la force mesurée ne correspond pas à 
celle qui aurait été obtenue dans le cas d’une sphère entourée 
d’un diélectrique homogène. 

Pour m'assurer que cette influence n’est pas considérable et 
ne peut, par suite, changer les résultats, j'ai utilisé les résul- 
tats obtenus dans l’action des sphères à distance. Un couple 
de sphères, de rayon r, = r, = 7°"5, étant suspendues à une 
distance connue, j'ai mesuré la force répulsive s’exerçant entre 
elles; j’ai obtenu ainsi 


F = 020550. 


Alors, sans rien changer dans la disposition des deux 
sphères, j'ai placé au-dessous de la sphère inférieure et en 
contact avec elle le support employé dans les mesures actuelles 
et décrit tantôt. Deux séries de mesures effectuées dans ces 
conditions ont donné 


F, = 0,0545, F, — 0,0554, 


soit en moyenne 0,0549, valeur identique à celle obtenue sans 
l'emploi du support. 


(467) 


Ainsi donc, 1l se trouve démontré que cette modification du 
champ, existant sûrement, ne produit pas un effet sensible sur 
les forces observées. De plus, au cours des expériences, en 
employant les tiges en ozokérite de diamètres variables, je n’ai 
constaté aucune Influence appréciable. 


INFLUENCE DES FILS DE SUSPENSION. 


L'action pondéromotrice sur le diélectrique des fils peut se 
calculer de la même façon que je l’ai fait dans le chapitre pré- 
cédent. Les formules générales (3) peuvent s'appliquer ici. 

Supposons, pour plus de simplicité, que les fils e soient per- 
pendiculaires au plan de séparation des deux parties du con- 
ducteur. 

De plus, supposons-les de forme eylindrique, de rayon p, de 
longueur !, et soit K leur constante diélectrique. Prenons le 
plan de séparation des deux parties pour le plan des xy, et une 
perpendiculaire passant par le centre de la section circulaire 
de conducteur, pour l'axe des z. 11 nous suffira seulement de 
calculer F,. 

Vu la petitesse de o, on peut considérer F comme constant 
dans toute une section de fil, faite perpendiculairement à son 
axe, et alors la force totale s’exerçant sur un fil est donnée par 


| 3Kk | z 
Be — rp° | de ra pV?R? | É + = Cr es 2] dz. 


L 4 


O0 


Intégrons séparément les deux parties 


rite tel 4 1 
Si TEE) 75 (Rp) 


Res Fes a? — y?)dz }- ik 2(22 — R?) 
the | J G@+RY ” 
(0) 


(0) 


( 168 ) 


en prenant dans l'intégration par partie 


d 
u — 22° — R?, dv — HO RUE , 
(22 + R?)' 
on obtient 
E D 1h 
FE — K 2VR2 LRO MELUN À 
46 R{ (ie + R?ÿ 


L'action totale sur trois fils de suspension est, par consé- 


quent, 
5 | 3P— RP? 
Fi — = KwWn ue 
‘ Im + ml 


Cette force, dirigée vers les points où le champ est le plus 
intense, à pour effet de diminuer la force répulsive des deux 
parties du conducteur. 

Dans mes expériences 


| = 150 cm, p = 00015; 


en prenant, en outre, la constante diélectrique K = 2, on 
trouve, pour la sphère de rayon r — 10 centimètres, chargée 
au potentiel de 8000 volts, 


F — 0s'000029. 


Cette perturbation est donc absolument négligeable. 

Le calcul suppose pourtant que le 
champ n'est influencé en rien par la 
présence des fils; je me suis assuré 
qu'il en était ainsi. 

En supposant que cette perturbation 

ig soit sensible, elle serait nécessairement 
; changée par le changement de position 
Fig. 24. desfils de suspension. J’avais fait varier 

les points d’attache des fils sur la 

demi-sphère supérieure en les collant à des diverses distances 
curvilignes à à partir de la ligne de séparation des deux parties, 
et pour chaque position j'avais fait une série de mesures. Les 


édite de: à ji mé. à fem À. sit 


(169) 


résultats pour une sphère de rayon r — 10 centimètres, ont 
été les suivants : 


O7 


— 4cm 9cm3 43em7 15cm7, 
FE — 0,0795, 0,0795, 0,0799, 0,0790 ; 


ces nombres démontrent que ces fils de suspension ne pro- 
duisent pas de perturbations sensibles. 

Si, de plus, nous tenons compte de ce que la méthode d’éva- 
luation du potentiel effectif s’est montrée exacte dans les 
mesures de l’action des sphères à distance, et que la chute du 
potentiel le long de notre circuit est négligeable, on voit que 
les conditions expérimentales sont bien appropriées pour être 
comparables aux conditions théoriques. 


ETUDE DE L'ACTION DE DEMI-SPHÈRES. 


Considérons une sphère de rayon R divisée en deux parties 
S, et So par un plan P, la coupant suivant 
un petit cercle de rayon r. Supposons-la 
chargée au potentiel V, et calceulons la 
force répulsive des deux parties. 

Sur un élément ds, de la surface S, agit 
une force normale à ds, et dont la grandeur 
est 


Fig. 25. 


Cette force, projetée sur une droite perpendiculaire au 
plan P, donne 


où, en remarquant que ds, eos « est la projection de ds, sur le 
plan P, dont l'élément est ds', il vient 


1 (av 2 [aN\° 
F — — CLERE 
dd) Ro 8 \9R /, 


CF} 


Mais 
si 
V =? et e ) = — a 
co Ro 
par suite 
V2 7? 
RE Se 
8 R 


Dans le cas particulier, où S, est une demi-sphère, on a 
F — —, (28) 


c'est-à-dire que la force répulsive s’exerçant entre deux demi- 
sphères est indépendante du rayon de la sphère. 


Pour vérifier la formule (28), j'ai employé une série de 
sphères en tôle de laiton. Les deux demi-sphères, étant super- 
posées, formaient un seul conducteur sur lequel la ligne de 
séparalion ne se marquait que par une rale très fine. Une 
moitié était fixée sur le support décrit plus haut et l’autre était 
suspendue au plateau de la balance. 

Les valeurs des rapports RE obtenues pour différentes sphères, 


ont été les suivantes : 


Si l’on calcule pour S la valeur de C, en supposant S donnée 


par le rayon de la sphère, on devrait avoir pour C une valeur 
constante. Avec les chiffres ci-dessus, on obtient 


C = 27,0 26,5 26,5 25,9, 


nombres qui sont bien concordants, étant donné que la suppo- 


sition faite dans les calculs, notamment que la capacité du 


DL 27 


6 F4 


système électromètre plus sphère est égale à la somme des capa- 
cités de ces deux corps pris séparément, n’est pas rigoureuse- 
ment vraie. 

Seule la valeur de C du rapport pour la sphère r — 10 centi- 
mètres s’en écarte plus. En se rapportant à la formule (17), 


déterminant le potentiel effectif, on voit que si le rapport = 
est trouvé plus faible qu’il n’est en réalité, le potentiel V, cal- 
culé sera plus petit que celui que la sphère possède réellement, 


car dans nos expériences on avail toujours 
\ FE à 


Il s'ensuit donc que le potentiel effecuf calculé est V,, tandis 
qu’il est réellement V',, et l’on a 


NS 


En réduisant la mesure correspondante au potentiel de 
8000 volts, on obtient pour F, 


80002 
E=F( ): 
V, 


tandis qu’on doit avoir pour Fo 


d'où 
en PP 


c'est-à-dire que l'erreur en question a pour effet d'augmenter 
la force. Il en résulte que nos valeurs trouvées ne peuvent être 
que trop grandes. 

J'ai tenu à m’assurer par une autre voie encore que les résul- 
tats obtenus sont exacts, et en même temps à comparer les 
valeurs ci-dessus avec celles obtenues au moyen de l’électro- 


(14430 


mètre de Kelvin. Soit c, la capacité de ce dernier et © celle 
de l’électromètre bifilaire employé dans ces dernières expé- 
riences. Chargeons l’électromètre de Kelvin à un potentiel v 
et, à un moment donné, relions-le par l'intermédiaire d’un fil 
de diamètre d et de longueur !, avec l’électromètre bifilaire; le 
potentiel v' commun aux deux électromètres sera donné par 
l'équation 


vG=v | a+ + 
po (29) 
- 


le terme désignant la capacité du fil de jonction (*). 


ge — 


m 


De (29), on obtent 


À A em l 
PALIN PER UDENE 30 
v 2, (30) 
Ÿ de 


C, 
Mais on connait la valeur de < et, par suile, on peut avec (30) 


calculer co si l’on mesure v et v’. 
De cette façon, J'ai obtenu 


2 — DO 


Une concordance aussi grande obtenue par voie aussi 
détournée prouve l’exactitude de la méthode de travail. 

Passons maintenant aux résultats des mesures des forces. 
Pour chaque sphère, J'ai effectué plusieurs séries de mesures 
dont chacune se composait d'environ 50 mesures sûres, répé- 
tées à diverses reprises. Les résultats sont rassemblés dans le 
tableau IX. 


(*) K. R. Jonxson, Ofv. Svensch. Vet. Akad. Kôrh. 59, pp. 53-56, 1902, 
Beiblätt, 27, p. 67, 1903. 


non 


(173) 


TABLEAU IX. 


Rayon Force en gr. pour V — 8,000 volts. ji 
de la 
sphère. À | 2 3 | 4 5) | 6 || Moyenne. | Théorique. ‘le 


c!m 


410,00 | 0,0791 | 0,0778 | 0,0795 | 0,0790 | 0,0792 | 0,0795 || 0,0790 | 0,0906 | 12,8 
7,50 | 0,0771 | 0,0791 | 0,0766 | 0,0750 | 0,0770 | 0,0782 || 0,0771 | 0,0906 | 14,9 
4,50 | 0,0721 |0,0739 | 0,0752 | 0,0744 | 0,0732 | 0,0734 || 0,0747 | 0,006 [ 47,5 
3,50 | 0,0726 | 0,0692 | 0 0717 | 0,0701 | 0,0691 | 0,0705 || 0,0705 | 0,0906 | 29,1 
9,95 1 0,0624 | 0,0615 | 0,0620 | 0,0619 | — — |10,0619 | 0,0906 | 31,6 


Les chiffres indiqués ont servi pour la construction de la 
courbe représentée par la figure 26; sur l’axe des abscisses 


courbe theorigue 


rillier 
AE 


4 


Force reépu/sive en 
N 
S 


3 4 C1 6 7 & 9 70 C 


7 2 
Rayons des Sphères en cm. 


Fic. 26. 


(174 ) 


sont portés les rayons des sphères; sur l’axe des ordonnées, les 
forces. En même temps, on y verra tracée la courbe théorique. 

L'inspection du tableau IX montre la très grande concordance 
des valeurs des différentes séries, si l’on tient compte des diffi- 
cultés des mesures et de ce que tous ces chiffres ont été obte- 
nus à diverses reprises et, dans beaucoup de cas, avec certaines 
modifications dans la technique des expériences. 

Ainsi, par exemple, en ce qui concerne la sphère de rayon 
de 10 centimètres, les séries 1, 2, 3 ont été obtenues en juin 
et en octobre 19114, en employant pour l'évaluation du poten- 
tiel effectif l’électromètre de Kelvin avec trois procédés de 
charges différents. Les séries 4, 5, 6 sont fournies par les 
mesures du mois d'avril 1912, avec l’électromètre bifilaire et 
diverses modifications dans la tige de charge et le support de 
la partie inférieure. Des remarques analogues se rapportent aux 
autres cas, et cependant, malgré les variations multiples des 
détails expérimentaux, la force mesurée conservait sa valeur 

A propos de la plus petite sphère de rayon r = 2°"925, je dois 
faire une restriction, parce que la détermination du potentiel 
effecuf a été ici très difficile et que les chiffres correspondants 
ne sont pas aussi Cerlains que pour les autres sphères. En tout 
cas, il est peu probable que la force exacte soit plus grande 
que celle donnée 1e1. 

La courbe représentative (fig. 26) montre que la force dimi- 
nue avec le rayon de la sphère et que les différences constatées 
ne peuvent s'expliquer par des erreurs expérimentales ou par 
des conditions ne correspondant pas à celles exigées par la 
théorie. 

La courbe expérimentale se rapproche de la courbe théorique 
à mesure que le rayon de la sphère augmente, et 1l se peut que 
la valeur indiquée par la théorie ne corresponde qu’au cas limite. 

Si l’on compare ces données à celles que J'ai obtenues 
dans des recherches antérieures (*) sur la même question, on 


(+) S. Prenxowskt, Bull. de l'Acal. roy. de Belgique (Classe des sciences), 
1910, pp. 435-511. 


LA 
hr 
£ F 


( 175 ) 


remarque que l'allure de la courbe est la même, mais que, 
cependant, les valeurs absolues diffèrent, car ces recherches ont 
eu pour but de tracer le tableau général et non pas des mesures 
précises. 

Ces résultats expérimentaux nous montrent que |la théorie 
classique de la tension électrostatique n’est pas suffisante pour 
expliquer les phénomènes. 

Voyons si la théorie de Duhem rend suffisamment compte 
des faits. Plus haut, j'ai rappelé l'expression de la tension 
donnée par Duhem. En l’appliquant au cas d’une sphère, on 
obtient 


où d est la densité de conducteur. On voit que, d’après cette 


théorie, le terme - ne constitue qu'une partie de l'expression 
de la force totale; à cette partie s'ajoute une deuxième, dont 
la valeur est proportionnelle au rayon de la sphère et dépend, 
en outre, de la nature du conducteur; la troisième partie 
dépend de sa nature, mais non de la dimension de la sphère. 
De plus, la formule montre que la force F varie linéairement 
avec le rayon de la sphère, ce qui se rapproche beaucoup plus 
de la réalité que les résultats calculés d’après la théorie don- 
nant F — 2xo°. Mais bien que plus parfaite, la théorie de 
Duhem est encore insuffisante pour rendre compte des phéno- 
mènes observés. 

Voyons maintenant si la théorie de Foeppl n’explique pas 
mieux les faits. Cet auteur admet l'existence de pressions élas- 
tiques qui dépendent des coordonnées du point, et la pression 
s'exerçant sur un élément de surface est indépendante de 
l'orientation de celui-ci. Si, en un point à l’intérieur de la 
couche électrique, la densité d'électricité libre est o, la pres- 
sion développée est, en désignant par c une constante, 


C2 


D — ch- 


Pour appliquer cette théorie à nos expériences, il faut donc 


(176) 


tenir compte de deux actions : celle des forces agissant sui- 
vant la loi de Coulomb et la pression élastique. 

Caleulons d'abord la première, en supposant que la distribu- 
on de l'électricité dans la couche soit donnée par la formule 
de Foeppl, citée plus haut. Dans ce calcul, je suivrai la méthode 
de Pellat. | 

La loi de Coulomb donne l'expression de la force agissante 
sur l'unité de charge placée en un point infiniment voisin de la 
surface électrisée 

| TT. 


Considérons une surface conductrice dont les rayons de 
courbure soient grands par rapport à l'épaisseur de la couche 
électrique. En un point de cetie surface, menons le plan 
tangent que nous prenons pour le plan des xy; l'axe des z 
positifs est dirigé vers l’intérieur de la surface. Soit, de plus, 
| l'épaisseur de la couche électrique. Dans le plan tangent, tra- 
çons une courbe fermée €, entourant une aire S très petite, et 


Z 
Fic. 27. 


sur celte courbe élevons un cylindre droit. L’aire de la surface 
découpée par le cylindre sera, à des quantités d'ordre supé- 
rieur près, égale à S. Deux plans, z — 24 et z — 3, — dz vont 
découper dans le cylindre une tranche B M D E. Alors l'unité 
de charge placée au point N, dans cette tranche, sera soumise 
à l’action d’une force 


où g est la charge du volume B KT M. 


PRES ET EN 
d: h 
RES PES. 7 . n." 
ù ) «| + # … ne 2 - 
abs PAST " 
) dE AE dl 
ED AE k 
2 Ha jt x 
: a 
h LE 
ESS 
D «am 
A 


la formule de Foeppl, la densité p à la distance z 
est 


Es 
abrégé, 
É 
À — 
40 
e, la force f'est 
M ur [a = == =£ 
LE Fr Sp °dz — 4rpa\ (e F6 ‘) 
n° 2% l ? à , : 


on, sur toute l’électricité de la tranche BMDE, 


| ME LE L 
dF — 4rpéASe * (e À —e i} dé; 


Fe 
ei 


force totale s’exerçant sur S est 

#4 Of _2n Ita 
sas | # mg. * Ja = — 2mpaas (1 — € à). 

12 , 


renant S — 1, et développant en série, 
. “4 e à l 7 L2 1 9 
|| LATIN ; 

| Leu 14 Cours is = = ) 


— 


ne conservant que les termes du second degré en !, 


ee k F a — 2rpil. 


* 


Exprimons F en fonction de la densité superficielle & définie 
dq 
S — —, 
ds 
42 


(178 ) 


la quantité d'électricité renfermée dans un pe à droit de 
section ds est 


1 3 u 
dq = ds | ose" FUME (i é À) 


ca 
0 


l 1 l : D. 
mu TORCY nr | 


d’où 


à re P I(2A — 1) 
qi Pa 5 5)- — Pa 2A x 


et 


ax 2Ac 
Fa TRES 


Introduisant celte valeur de p, dans l'expression de F, on 
obtient 


l 
On voit qu'en négligeant dans cette expression 5 a devant 


l'unité, on obtiendrait la valeur 27c?. 

Évaluons maintenant la valeur de la pression élastique qui 
s'ajoute à F. La différence de pression entre deux points infi- 
niment voisins dans la couche est 


Pass: 
lp = id ; 
dp e ‘dx 


et la pression sur la surface S, 


se 
n 


0 
n= |" JS Re — i), 


l 


(4179 ) 
en développant en série et négligeant les termes de degré 
supérieur à 2, 


ci(2A - — m2 
US où 


ET (2noE + 6 VAncoo ;: 


TNT 


Le Signe moins indique que celte force est dirigée vers 
’extérieur de la surface. 

… En appliquant cette formule au cas de la répulsion de deux 
demi-sphères chargées au potentiel V, on obtient 


\E 1 
LR LT 


8 Gi 5 9 
C 


. Cette formule montre que la théorie de Foeppl prévoit des 
variations de F avec R, mais cette loi de variation est linéaire 
et, par suite, la théorie est insuffisante quoique dans le résultat 
général s’approchant plus de la réalité. 

… Si l’on envisage que la répulsion de deux demi-sphères est 
provoquée par les efforts entre les lignes de force, c'est-à-dire 
comme la force tangentielle à la surface du conducteur, les 
résultats ci-dessus se comprennent, sans que l’on puisse toute- 
fois affirmer qu’il en est ainsi, car aucune loi numérique n’est 
donnée. 

ou faut remarquer qu'au point de vue mécanique cette force 


12 
CR 
A 


( 180 ) 


dirigée perpendiculairement à la direction des lignes de force, 
telle qu’elle est conçue par de Heen, n’a qu'une analogie éloi- 
agnée avec les pressions transversales de Maxwell. 


ÉTUDE DE L'ACTION SUR LES ZONES SPHÉRIQUES. 


C’est cette étude qui semble militer plus en faveur de l’action 
tangentielle. | 

Le problème de la distribution de l'électricité sur une calotte 
sphérique conductrice et infiniment mince a été résolu, pour 
la première fois, par lord Kelvin (*), par l'application de sa 
méthode des images électriques. 
Ultérieurement, quelques mathé- 
maliciens ont donné des formes dif- 
férentes à la démonstration, mais 
c'est la forme de lord Kelvin qui 
nous est la plus commode. La con- 
naissance de cette distribution nous 
permet de calculer la projection sur 
une direction donnée de ia résul- 
tante de l’action de la tension élec- 


C trostatique sur une partie de la 
Fig. 28. calotte, c’est-à-dire sur une zone 
sphérique. 


Soit une calotte sphérique conductrice infiniment mince 
D CB (fig. 28), détachée d’une sphère de rayon R. En désignant 
par r la distance CP et par a la distance CB, la densité élec- 
trique superficielle s en un point P de la face extérieure de la 
calotte électrisée au potentiel V est donnée par 


A FÉlm) PNéle 
FC —= —— —— | — arc ang œ 
. 4T2R 7 F a — 7? 4TR 


(*) W. THomson, Reprint of papers on electr. and magn., p. 178. 


(181) 


: É dre | V ARS 5 : AR2 a ; 
- Q — mp Jar rarc tang pers Ee : 
RP AR CET RE 


En exprimant a et r en coordonnées sphériques, on a 


ÿ f 
a —2R cos n— 2h 00s à 
suite 
4, 0, 
7 AE a 
CA —— 
| (cos? d COS Ù - cos? % — COS? k 31 
9 2 2 2 
: y 
AR 
= . 0 TUE É 
É v 2 sin 5 | sn | 7 
— À ——_—_—_— a rC ANG ———— 32) 
E (cos % — COS? ) (os :! — COS? ) 


ds — R? sin deb, 


si la densité superficielle est 5, la tension électrostatique 
rçant sur l'élément ds est 


( 182) 

Remarquons que la calotte porte la charge aussi sur sa face 
interne, et, par suite, sur un élément ds de cette dernière 
s'exerce aussi une tension normale à la surface, c’est-à-dire 
dirigée vers le centre de la sphère, et la valeur de sa projection 
sur l’axe des z est 

df; = — rR?s" sin 26dedb, 
et la somme de ces deux composantes sera 


dE = rR{0? — 5/2?) sin 26dedû 


où, en substituant les valeurs de 5 5, 


Sc 
; * - SIn 9 
RAR F4 G\1 
(eos — — COS? 2) 
7 
sin 
— arc {ang sin 204040. 


( 2 ÿ, 2 ) 
COS COS 
9 a) |] 


La valeur de F pour une zone déterminée par les angles 6, 
et 0, est 


06 27 j 6, 
PEJEE sin — 
= 2 
— AGT { 1 + SA LE ÿ q ï 
Sri 2 _ |? 
" (cos > + ;) 
. 6, | 
nt 
— arc {ang — sin 20dedû 


( 183 ) 
À Ge Be 27 0 2+ 
2 ve | sin à = 
F: Ts sin mes LÉ SEURE sin 26dedb 
D: # É, CE COS s) 
J D fi 0 “A 
C2 8) 
È à y: FAR _ 
8 En. arc sf ET sin 26dodÔ. 
Te CET ‘ 


_ La première intégrale s'obtient immédiatement : 
j ] 
eo 2T 


se = / 
Te = || sin 20d:d0 — ge (0, + 9,) sin (0, — 0,). (34) 


# 
A. 1 


De 27 4, 
sin à sk 
sr eee qu sin 20406 
(=: COS? — — COS? ) 


2 


V2 cr ms sin 26048 
"" 2 2 ee 
(oo À 008 a) 


| 174 


e qui peut s’écrire : 


V2 6, (#2 sin 8 cos Gd4 
= sin = | —— 


he ï 
V2 2 a (cos 0, — cos 8) 


(184) 


arbitraire € aussi pelite que l’on veut, on peut lui faire corres- 
pondre une quantité positive n telle que l’on ait 
| (ie sin 0 cos 040 


<epour|h}|et |! <n. 


|. V/cos 4, — cos ! 
| Pa —R 


Dans le cas considéré ici, on a toujours 


et, dans ces conditions, la quantité 


sin 0 
1 
(cos 0, — cos 0} 


ne change pas de signe; par suite, en appliquant le théorème 
de la moyenne, on a 


“hs sin 8 cos 8d8 Ph sin Bd 
(in sind eos ht ge fe sintdi 


, 


1 
in (cos 8, — cos 0} Sn (cos, — cos 0* 


ÿ' étant compris entre 0, —h et 0, — h. 
L'intégration donne, 


"ah sin 0 cos 
RE 

l 

fan (cos 8, — cos 0} 


5 1 
= 2 cos f'[{cos 0, — cos (8, — h,)} — (cos 8, — cos (8, - 2)? |. 
Jen ) 


Appelons e' la plus grande des quantités, 


4 4 
2 “ = 
(cos 5, — cos (4, — h,) et (cos 0, — cos (0, — h) }, (35) 
on peut donc écrire 


#Qi—h: : ( 
| Liepbare, ne < 4 |cosd'|e<e, (36) 


1 
| ñn (cos 3, — cos ÿ} 


RÉ nd te 


PT Dent el re à : 


(18) 


e>4|cos' le, 


b- Pour les formules (35), quand e est donné, on peut toujours 


se trouve vérifié le fait que l'intégrale L à un sens. 
Pour trouver sa valeur, intégrons par parties, en prenant 


u = cos À in is D 
(cos 1, — cos 0} 


ce qui donne 


| gr = 
J, = V'sin = Æ [cos (cos 6, — Cds 6ÿ] : 


CE 1 
+ | (cos 0, — cos 4} sin 048 


la 


LPS 


à 


et, ensuile, après les simplifications 


9) 


0,7. 4 +0 0, —4,\1 
Be; V2 sin — (sin : ës HN ) (cos 0, + 9 cos 4). (37) 
Passons à l'intégration de I; : 


Le 


LA 2T b, 


Be | E= — arctang Fr crane sin 20de dû 
(eos . — cos? 5) 


_ arctang sin 0 cos 0 «6. 


. 
ta (cos 1, — cos 0} 


( 186 ) 


Posons 


PA 
A= 2 sin B — cos b, 


et intégrons par parties, en posant 


\ 
u — arctang — dy = sin Ô cos 8 db, 
(B — cos 0Ÿ 
cela donne 
v? 1 A le 
l, — É | in à cos’ÿ arctang | 
| : (B— cos0Ÿ], 
Te (38) 
AE cos? 0416 < 
Le 


Æ 
ü (B LL AË -L cos 0) (B— cos ff | 


Désignant la dernière intégrale de (38) par |’, et effectuant 
le changement de variable 0 en Ÿ défini, par 


 
sind — É cos 4, (39) 
on obtient 
5 2 
Shin AB° sin” Ldb 
ie res so 
: B "3 


2 et Ê étant exprimés par 


LDEN ; .… [cos B\S 
a — arc Sin fr D arc 
Bb B 


( A8T) 


_ L'intégrale J'; peut s’écrire 


# 
à 
4 | 
y 


TS \ 3 4 

“# AB? 3B + 24°. 1 
1 EL = — , | D opm # + 3 cos Ÿ sin Ÿ 
+3 : 


B + A° 
LEA sn 


| 
B À pau 
8 ro 


et en intégrant 
ll 1 3 


4 ' 
h. 3B + 24° A B° 
7 LB: — ) cos Ÿ — PT: cos? d 
y (40) 
(B + A°Ÿ B? 8 
DAS CN arctang de cos Ÿ € 
La formule (59) donne 
B — cos 
M (5 cos > 
.. 
ce qui, étant introduit dans (40), fournit 
14 (3B + 24) À 
? 2 AE Dés PDT, 2 
L: 3 | n (B — cos 0) T (B — cos 6) 
Re. 4 
me  (B:+ A°} — ços 875 
Le _— 50 A ) arctang res) ip, 
+4 2 À Ga 
1% Par suite, 1; devient 
D | 
De V° d À B 2)A : 
=— | 3 cos’0 arctang DATE PUS GB 24°) (B— cos6} 
(B — cos 0) 
1-92 
A 8 (BL A°} dé 5 
— — (B — cos LRU) arctang cB ns . 
4% | A CA 


( 188 ) 


Remplaçons A et B par leur valeur et introduisops les limites; 


après simplifications, il vient : 


= #4) 
9 V2 sin — 
[ Lis 2 ; 2 
L— ra er cos” 0, arctang MER ES 
ù (cos 1, — cos 0, 
Fat . | 
+ - sin — (cos 0, — cos 1, (2 cos 0, + cos 8, + 6) (41) 
62" "2 
À 
1 cos 8, —cos®}  : 
— —arctang ee FRA | 
92 sin a 


En portant les valeurs (34) (37) et (41) dans la formule (35), 
nous obtenons : 


72 


V 
= F sin (8, + 4,) sin (4 


ee L 
16 ) (sin f, —|- 4, Jens 6, +} (cos 6, — 9 COS 0,) 


5,) 


act eh 
He 9 5 


19 cos À arctans = 
: É € 6, ) 6, re () 1 
(sin PL es - ) (42) 


RE 0, + 0 DE 
3 (sin = * sin — À ( cos 0, + cos, + 6) 


2 


Beer UN ME 
sit ( D ) sin Eh 
2 — ————————— — COS | 


+ 2 arctang j 


sin — 
9 


= 


Telle est la valeur théorique de la projection sur l'axe des z 
de la résultante de la tension électrique s’exerçant sur une zone 
sphérique déterminée par les angles 0, et 1, dont les plans des 
bases sont perpendiculaires à l'axe de z et électrisée à un 


CE TE NI: ag, à 


( 189 ) 


5 Y. La formule (42) est applicable au cas d’une demi- 
| | sphère Il suffit de poser 


tr 
Lee 
| 
= 
57 
| 
à 


_ et l'on obtient 


… c’est-à-dire la valeur trouvée directement plus haut. 
-_  Appliquons la formule (42) à un cas particulier où le plan 
… de la base inférieure de la zone passe par le centre de la sphère; 


= alors do — 5 (42), ce qui donne 


: eh ! 
D LL — e (1 — x) cos? 0, + LE sin = cos” 0,(7 cos 0, — 3) 
3 | : (48 
+: cos? 0, . 


+ 2 arctang 6 
V2 sin - 


ÉTUDE EXPÉRIMENTALE. 


Pour l'étude de l’action sur les zones, j'ai employé une sphère 
de rayon r — 10 centimètres, construite en aluminium et dont 
une moitié se composait de quatre zones de 25 de hauteur 
_ chacune. Celles-ci étaient ajustées de façon que, superposées, 
. elles formaient une demi-sphère entière. Ces quatre zones asso- 
ciées à une demi-sphère, faite d’une pièce, constituaient une 
. sphère complète. Les surfaces de séparation avaient été parti- 
culièrement soignées afin que la superposition se fasse exacte- 
. ment. Il est à remarquer que les zones ont été découpées dans 


( 1490 ) 


deux demi-sphères fabriquées séparément dans le but de main- 
tenir les dimensions exactes ; dans les zones découpées simple- 
ment dans une demi-sphère, 1l manquerait toujours, en hau- 
teur, la largeur de la fente nécessaire 
pour sectionner. 

Pour évaluer le potentiel effectif, j'ai 
procédé de la même façon que dans les 
mesures précédentes. 

En indiquant les zones, comme Île 
montre le croquis ci-contre (fig. 29), j'ai 


obtenu pour les valeurs du rapport c 


Fig. 99. 


S désignant maintenant la capacité de la 
demi-sphère plus un certain nombre des zones, les chiffres 
suivant(s : 


TABLEAU X. 


ADDED IEP APE LA D EE NE EE IEP EDR EP EIRE CE OCR ACIER CRE EE NI I CE SE 
I, U, HE. 


Demi-sphère plus les zones. | L'ILE 


1,99 2.00 9,19 9,99 


| 


J'ai cru nécessaire d’avoir 1e1 également la preuve que les 
valeurs ainsi obtenues correspondaient à la réalité. 

Dans ce but, j'ai cherché la valeur théorique de la capacité 
d’une calotte sphérique, en partant de la formule de la distri- 
bution. 

Les formules (31) et (32) donnent les densités sur les faces 
extérieure et intérieure de la calotte. La charge d’une aire élé- 
mentaire sur une calotte sphérique découpée dans la sphère de 
rayon R est 


dQ = (5 + s')ds = (s + s')R? sin Gd0de, 


Me = té 2 


| V 
= arctang — "| + 0) R'sin Üdedt = 


sin — sin 4 


Et mue | “8 CONTE 
ei — — COS 5) 


T \ 
+7 = 


— À arctang ———— sin 040 }. 


| G, NE 
i 2 gs . \2 
. (eos 9 —(C0S :) 


ii" = g Sin ] 
he == es et 1 d8 — — 9 sin 4, 
(es — — COS? ) 


| sin — 
À —= arctang CE) sin (a 
COS* — — COS — 
O4 2 ra 2 
A ) 
V9 sin F 


— { a |) : 
arciang RÉ TREN sin 4:10, 


Un 


(44) 


( 492-) 
que l’on intègre par parties, en posant 
= Ut 
V9 sin = 


—_—  ——-, dv — sin 648, 
(cos D, — cos À) AE 


u — arclang 
et notant, pour plus de simplicité, 


SE an 
A=V2sin — Dec 


on à 


ÈS | — cos } arctang a 
LB — cos 814 


VE sin 0 cos dû 
2 (A2 + B cos 0)|/B — cos à 
La dernière intégrale se résout en posant 


cos Ü — B sin’, 


et, après simplification, on obtient 


0 


LL = 0, + = (cos 8, — 1) + sin 4, 


tO| 


En introduisant les valeurs de 1, et I dans la formule (44), 
on à 


AUTEUR 
Q=— [7 + sin 6, — 6], 
d’où il résulte que la capacité S est donnée par 


R 
S— — (x + sin 0, — 6,). (45) 


La représentation graphique de (45) est fournie sur la 


( E93 ) 


+ figure 50, où, en abscisses, sont portées les valeurs des angles 
_ 6, et en ordonnées, les capacités en centimètres données 
_ par (45). 

En profitant du tableau X, j'ai calculé les valeurs de capacité 
des ealottes, d’après les données expérimentales qui sont don- 


êtres 


im 


cenk. 


e en 


Ca pacit 


20 40 60 #80 


J00 120 140 160 180 
Les angles-0, en degrés 


Fic. 30. 


+ 


… nées dans le tableau XI, et en même temps j'ai inscrit les capa- 
._ cités théoriques. | 
_ Ces valeurs sont portées aussi sur la figure 30, où les points 
_ correspondants (o) se placent sur la courbe théorique. 
| 13 


(19%) 


TABLEAU XI. 


Demi-sphère plus les zones. 


Système. 


LIL EU,AV À DU, | IH. L. 
Anpies 0} APE (Ù 41024857 | 60000! | 75031/20! 
théoriques." = 10,0 9,605 9,494 8,883 
Capacité 
expérimentale . . 10,0 9,9 9,4 5,9 


Cette concordance remarquable prouve encore une fois 
l'exactitude de la méthode expérimentale employée. 


Les résultats de mesure des forces répulsives sont résumés 
dans le tableau XII. 


TABLEAU XII. 


Système Force répulsive en grammes. 
repoussé, 
Zones. dre sér.| 2e sér. | 3e sér. | 4e sér. | 5e sér. | 6" sér. | Moyeune. 


| 


I, L, IX, 1V. | 0,0791 | 0,0790 | 0,0778 | 0 0795 | 0,0792 | 0,0793 | 0,0790 
1,11 li, | 0,0832 | 0,089 | 0,0822 | 0,0830 | 0,0821 | 0,0830 | 0 0830 
1, Il 0,0910 | 0,0886 | 0,0888 | 0,0922 | 0,0879 | 0,6914 | 0,0900 

L. 0,0209 | 0,0909 | 0,0917 | 0,0908 | 0.0936 | — | 0,0916 


\ 


La figure 31 représente les courbes relatives à ce cas. La 
courbe À est la courbe théorique dont l'équation est donnée, 
par équation (43). La courbe B est celle qui est tracée d’après 
quelques points obtenus par l’expérience. Toutes les deux cor- 
respondent à un potentiel de 8000 volts de la calotte. La courbe 


oh 


MM ts © à de — 


_ 160 


re 
NS TNRER 
PENSE 

2.488 NI 
“nas 
“ste 
Li 


À 


Sn 

| 
: 12 ‘ 
NN ESsitR 
BTE 


10 30 — #40 MOUUCEN 70 80 \ 
Les angles 6, 


FIG: 91. 


( 196 ) 


expérimentale montre que la force varie peu lorsque la hauteur 
de la zone diminue. Il est difficile pourtant de préciser l'allure 
de la courbe expérimentale, mais il est certain que pour 


— 
LA 


6, — 5: F — 0. Mais il ne serait possible de dire comment 
elle se comporte au delà de 0, — 75°31'20"”, ce qui corres- 
pond à la dernière zone employée dans nos expériences, qu’en 
faisant des mesures avec des zones encore plus étroites, mais 
cela est à peine réalisable, car les difficultés aussi bien d’exécu- 
tion de telles zones que de mesures de la force sont alors con- 
sidérables. Il est cependant probable qu’elle ait la forme que 
j'ai indiquée sur Ja figure. 

L'écart entre les courbes théorique et expérimentale est trop 
considérable et la méthode de mesure trop soignée pour qu'on 
puisse aftribuer ce désaccord aux erreurs expérimentales. 

Mais 1l se peut, tout simplement, que la formule générale de 
tension ne soit pas applicable aux conducteurs ouverts et que, 
dans ce cas, il faille considérer directement les charges comme 
formant une couche de densité & + 5, et os’ + 5’,, dont les 
éléments obéissent à la loi de Coulomb. Voyons si cette hypo- 
thèse ne rend pas compte des résultats observés. 

Soient cô et #4! l’azimut et la colatitude des points situés 
respectivement sur la ealotte fixe et sur la zone suspendue, cette 
dernière étant déterminée par les deux angles ÿ, et D; soient, 
de plus, 55, et s'o/, les densités électriques superficielles sur 
les faces extérieure et intérieure de la calotte de la zone. Chaque 
élément de surface doit être considéré comme possédant Îa 
densité 5 + 5,. Les charges d’une aire élémentaire de la calotte 
et de la zone seront alors 


RS + 5,)sin 6dedÿ et Rs" + 5;) sin d'do'dh'. 
La composante suivant l’axe des z de leur action mutuelle 
est 
’ Ro + 5) (5! + 5) sin 4 sin #' (cos 0! — cos Ü)dode'didh" 
= ———— 


3 
21/2141 — cos Ô cos #' — sin 8 sin 4! cos (g! — &)? 


ee 


(497 ) 


et la composante de la résultante 


BTS ie s,)s+5,)sin8 sin 8'(cos0'—cosÜ)dodc' ie 46) 


92 


fe” (0 Ô — cos 4! cos 6 — sin Î sin 8 cos (v! Are 


En remplaçant les os par leurs expressions données par 
Kelvin, on obtient une valeur indépendante du rayon de la 
sphère et une fonction des limites de l'intégration 0, et 49. Il 
est inutile de développer de longs calculs, car le simple raison- 
nement montre que f de (46) donne des valeurs s’écartant plus 
encore que F de (43) des données expérimentales. En effet, pour 

T re Li 
6, = 0, 0 — 5 nous obtenons évidemment la valeur =: 
le point initial de (46) coïncide avec le point imitial de (45). I 


en est de même pour le point final quand 8, — 5 09 = 5 Mais, 


pour toutes les valeurs intermédiaires, les charges de la face 
intérieure donnent les termes négatifs pour (43) et positifs 
pour (46). Il s’ensuit que toutes les valeurs de (46) seront plus 
grandes que celles de (43). 

Dans les théories modernes, où l’on considère que le champ 
est constitué par des tubes de force, la notion du conducteur 
absolument isolé n’est plus admise, car les tubes de force par- 
tant du conducteur doivent nécessairement se terminer sur une 
autre surface électrisée, plus ou moins éloignée. Si la distance 
entre les éléments correspondants des tubes partant d’un con- 
ducteur est très grande, celui-e1 est dit isolé. En se plaçant à 
ce point de vue, les tubes de forces partant de notre zone 
trouvent des éléments correspondants sur les objets voisins, et 
la torce mesurée n’est que l’attraction de ces derniers. Mais, sui- 
vant celte idée, la force doit être sensiblement proportionnelle 
au carré de la charge, ce qui n’est pas le cas. D'ailleurs les 
mesures de la force répulsive entre les cylindres que j'ai obte- 
nues montrent que cette hypothèse n’est pas applicable à nos 
expériences. 


( 198 ) 


ZONES COUVERTES. 


Imaginons maintenant que l’on couvre la base supérieure de 
la zone par une surface plane conductrice; le conducteur sera 
alors fermé et possédera une surface plane chargée où la force 
s’y exerçant sera mesurable totalement, et il semblerait donc 
que la force répulsive doive ainsi augmenter. Or, l'expérience 
montre le contraire. En mesurant les forces correspondantes à 
ce cas, J'ai obtenu les valeurs suivantes : 


TABLEAU XIII. 


Force répulsive en grammes. 


Partie 
repoussée. {re sér. | 2e sér. | 3e sér. | 4e sér. | 3e sér. | 6e sér. [Moyenne. 
Li on 0,0832 | 0,0829 | 0,0822 | 0,0830 | 0,0821 | 0,0830 | 0,0830 
, 11, I } 
couv. | 0,0705 | 0,0713 | 0.,0709 | 0,0709 — — 0 0709 


| ouv. 0,0910 | 0.0886 | 0,0888 | 0,0922 | 0,0879 | 0,0914 | 0,0900 


" loouv. | 0,084 | 0,c818 | 0,0827 | 0,0832 | 0 0830 | — | 0,0830 
ouv. | 0,0909 | 0,0909 | 0,0917 | 0,0908 | 0,0936 | — | 0,0916 
% 


couv. | 0,0823 | 0,0855 | 0,0809 | 0,0814 | 0,0809 | — | 0,0822 
| 


Les valeurs obtenues avec les zones couvertes sont toutes 
inférieures à celles fournies par les zones ouvertes (*). Les 
points représentatifs correspondants sont portés sur la courbe C, 
figure 31. 

Tous ces faits, incompatibles avec la théorie, donnant pour 


la tension électrostatique l’expression 2r0?2, peuvent se conce- 
) 


(*) Il est sous-entendu que toutes les corrections ont été déterminées iei 
séparément, n’empruntant rien des données précédentes. 


| 
| 
1 
| 


nee er 


(1997) 


voir aisément en admettant l'hypothèse de l’action tangentielle. 
D'après cette hypothèse, la force s'exerce perpendiculaire- 
ment et le long du plan passant par la courbe de sépara- 
tion des deux parties. Et lorsque la hauteur de la zone diminue, 
la base restant la même, la résultante devrait rester aussi la 
même si des faits nouveaux ne s’y ajoutent pas. Mais à mesure 
de la diminution de la zone, 1l peut se former à l’intérieur un 
champ d'intensité d’abord très faible. Par conséquent, au com- 
mencement, la force doit à peine légèrement augmenter. Ce 
champ intérieur croît de plus en plus, à mesure que langle 8, 
augmente el, ainsi, à la force agissante sur la face extérieure 
s'ajoute celle agissant sur la face extérieure, d’où augmentation 
de la force. C’est effectivement ce que montre la courbe expé- 
rimentale. En couvrant les zones, on détruit le champ intérieur 
et, par suite, la force diminue, mais elle ne retombe pas sur la 
valeur correspondant à la 
répulsion de demi-sphères, 
car la configuration du 
champ est différente. 


On peut se rendrecompte cf 
de l'existence de ces forces VIRE 
tangentielles, non seule- 
ment en imaginant des (21 


mouvements de lignes de 
force, ainsi que le fait P. 
De Heen, mais encore en 
se basant sur la considéra- 
ion de tubes de force ou 
de tension, tels que ceux 
conçus par Faraday et la Fi. 32. 

plupart des physiciens mo- 

dernes. Les tubes de tension se terminent à la surface du 
conducteur sur laquelle ils possèdent une mobilité parfaite. A 


. l'état d'équilibre, la direction de la tension le long des tubes 


à la surface du conducteur doit être, par conséquent, perpen- 


diculaire à cette dernière. Mais à côté de cette tension longi- 


( 200 ) 


tudinale, il existe des pressions transversales qui, à l’état 
statique des charges, s’'équilibrent mutuellement. 

Imaginons qu’une partie S’ de la surface conductrice, où se 
terminent un certain nombre de tubes de tension, puisse se 


détacher. Les pressions telles que p p, seront alors équilibrées 


par les actions antagonistes des autres tubes de tension distri- 
bués sur la partie restante du conducteur. Mais les pressions 
telles que p' p;, si elles ne sont pas égales et de sens opposé, 
vont donner une résultante qui tendra à entrainer la partie S’ 
dans sa direction. Ne perdons pourtant pas de vue que ce n’est 
qu'une image. 


ÉTUDE DES CYLINDRES. 


J'ai déja mentionné qu'on pourrait peut-être chercher 
l'explication de nos résultats dans l'attraction des charges 
induites sur le plafond, car les tubes de force partant de con- 
ducteur étudié doivent nécessairement aboutir quelque part. Si 
on remarque que la distance du conducteur au plafond était de 
250 centimètres, on rejeitera celte objection. Néanmoins, J'ai 
cherché à résoudre la question expérimentalement de la façon 
suivante : Imaginons un cylindre condueteur sectionné par des 
plans perpendiculaires à l’axe en plusieurs parties à des diffé- 
rentes distances x de l'extrémité du cylindre. Les dites parties 
étant superposées forment un cylindre que lon chargera; de 
chaque section émanent un certain nombre de tubes de force 
dont les autres extrémités se fixeront au plafond. Si c'est la 
tension de ces tubes qui se manifeste dans nos mesures, la force 
répulsive de deux parties du cylindre va varier sensiblement 
avec la longueur de la partie repoussée, car le nombre de tubes 
de force entrant en jeu est variable. Au contraire, si ce sont les 
pressions transversales qui interviennent, la force doit rester 
sensiblement constante, quelle que soit la partie du cylindre 
repoussée, à part de petits écarts causés par la non-uniformité 
de la distribution le long d’un cylindre de longueur finie. 

Dans nos expériences, le cylindre était formé d’une suite 


SOS D LS EL à à 


( 201) 


d’anneaux en laiton de même diamètre, qui, par juxtaposition, 
ont formé un cylindre de longueur constante qui pouvait être 
divisé en deux parties à des distances x différentes. Les anneaux 
étant superposés, les lignes de séparation étaient à peine 
visibles. Une partie du cylindre était maintenue fixe au moyen 
d’un support en paraffine; l’autre, suspendue au plateau de la 


balance, permettait de mesurer la force répulsive. Jai expéri- 


45 m/ar. 


30 dass Prr 


25 75 mm 


S0 
Le cylindre d - 30 mm. L, = 50 mm. 


FIG. 93. 


menté avec deux cylindres dont le diamètre d, — 150 milli- 
mètres et do — 60 millimètres et de L, — 150 millimètres et 
Lo = 270 millimètres de longueur. Les résultats des mesures 
sont représentés par la figure 33. Sur l’axe des abscisses sont 
portées les distances x de la section considérée à l’extrémité 
du cylindre; sur l’axe des ordonnées, les forces observées, 
Chaque courbe représente donc la variation de la force répul- 
sive en fonction de la distance x à un potentiel donné. 

Je ne donne pas les chiffres, car ils n’ont qu’une valeur 
relative. 


(202) 


Pour le plus grand cylindre, j'ai obtenu un résultat absolu- 
ment analogue. Les courbes montrent que la variation de la 
force est à peine sensible. à 

La réponse à la question posée plus haut est bien nette : ce 
ne sont pas les tensions longitudinales des lignes de force qui 
se manifestent dans les actions observées. 


DISQUES CIRCULAIRES. 


On peut se rendre compte de toutes les expériences 
résumées ci-dessus, sans toutefois les expliquer quanti- 
tativement, en admettant que les forces actives sont ici 
les pressions transversales. Mais, alors, si l’on considère un 
disque isolé dont une partie pour- 
rait se détacher, on ne doit con- 
stater aucune force, semblerait-il. 
Or, l'expérience démontre le con- 
traire. 

Recherchons d’abord la résul- 
tante de l’action de la tension élec- 
trostatique S’exerçant sur un disque 

Fic. 34. cireulaire de rayon r découpé dans 

un autre, concentrique et de rayon R 

plus grand. La densité, en un point d'un disque infiniment 
mince, chargé au potentiel V, est donnée par (*) 


V 
2 V/ANME 


G 


AB étant une corde quelconque passant par le point M. En 
appelant o et 8 les coordonnées polaires d’un point du disque, 
la force de tension s’exerçant sur une aire élémentaire est 


\2 ededh 


€ 9? 
28 R? — 0° 


(*) C. MaAxWELL, Traité d'électricité et de magnétisme, t. 1. p. 332. 


vs. 


4 


… ds CAS A R 


( 203 ) 


et l’action totale sur le disque central 


V2 fr (” edodi F2 ( =) , 
SES © = — — log | À — — |. (47 
il | VIN 1e 07 +2 0 R2 (AT) 


0 (0 


Cette formule montre que la force dépend seulement du 
rapport des rayons r et R et non de leurs valeurs absolues, 
c'est-à-dire que, dans de systèmes semblables, la force est 
indépendante des dimensions linéaires du système. 

Le cas théorique est irréalisable : on ne peut expérimenter 
qu'avec des disques d'épaisseur finie qui, toutefois, peut être 
très faible par rapport au rayon du disque. Pour pouvoir mesu- 
rer la force, 1l est nécessaire d'employer un dispositif tel 
qu'une des faces seulement du disque étudié porte une charge. 
Pour se rendre compte de la valeur de la force, j'ai employé le 
dispositif suivant : 

Pans un disque circulaire AB (fig. 35), on a pratiqué une 
ouverture conique ab, où l’on à placé une pièce D, ayant la 


A EC  z D b B 
LLLLL LL LX dl LL d'L LL 1 TA L LIL L LL LL LL LL LL A 
LD LL LL db dd dl LL LL 2 2717017771 177 TT TT TT 177777] ? 7??? 7777 LIT TT LL LL 122 TT 2L0A 


7 "4 
Fic:-95: 


forme de deux troncs de cône superposés et dont la partie plus 
large, ayant seulement une hauteur de 0""2, s’appuyait contre 
les parois de l'ouverture. Cette pièce D étant mise en place, les 
deux surfaces du disque AB et du disque D formaient un seul 
plan, sur lequel la circonférence de séparation était à peine 
visible et semblait une raie très fine. Le disque AB a été super- 
posé sur un autre A'B/ par l'intermédiaire de petites cales métal- 
liques C de 0""1 d'épaisseur. La surface latérale a été fermée 
par une bande métallique. Ainsi le système total ne formait 
qu'un seul conducteur de la forme d’un disque de 2 millimètres 
d'épaisseur, dont une partie D, portant la charge d’un côté 


( 204 ) 


seulement, pouvait se détacher. Le disque central D a été sus- 


pendu au plateau de la balance et la partie restante à été main- 
tenue fixe par la tige en parafline. 

Les mesures sont très difficiles à effectuer ici, et même en 
s'entourant de toutes les précautions possibles, on ne peut pas 
obtenir de résultats convenables. Mais j'ai pu me rendre 
compte que la force mesurée s’approchait assez bien de sa 
valeur théorique si l’on lient compte de ce que les conditions 
expérimentales ont été assez éloignées des conditions exigées 
par la théorie. J’ai pu même véritier la propriété remarquable 
indiquée par la formule (47) et voir que, dans les systèmes 
semblables, la force est la même. Tout cela évidemment n’a pu 
être fait que grossièrement. 

P. De Heen explique (*) ce cas par l’inclinaison des lignes 
de force sur le plan du disque : ce qui à lieu évidemment. 
À cause de cette inclinaison, il y a une composante dirigée 
perpendiculatrement au plan du disque, mais son origine est 
toujours l’action perpendiculaire aux lignes de force. L'idée de 
l’agitation des lignes, c’est-à-dire des tourbillons, soutenue par 
P. De Heen, présente des difficultés. Au fond, dans ce cas, le 
champ n’est plus électrostatique, 11 ÿ a un champ électroma- 
gnétique variable, car, en chaque point de l’espace, la force 
électrique varie constamment; les lois d’un tel champ seront 
toutes différentes de celles du champ électrostatique. Ce champ 
doit de plus rayonner de l'énergie. P. De Heen admet toutefois 
que cette perte d'énergie est extrêmement petite. 


CONCLUSIONS. 


Les désaccords observés entre la théorie et l'expérience ne 
peuvent pas être attribués à des défauts de la méthode expéri- 
mentale, puisque celle-ei a fourni de multiples preuves d’exac- 


(*) Bull. de l'Acad. roy. de Belgique (lasse des sciences), 1910, p. 431. 


APR 


( 205 ) 


titude dans les études de l’action à distance, où la concordance 
entre la théorie et l'expérience est tout à fait remarquable. 

Par conséquent, nous devons forcément conclure que la 
théorie classique de la tension électrostatique est insuffisante. 

Si nous analysons la nature physique des forces auxquelles 
peut être soumis un élément de surface d’un conducteur élec- 
trisé, on peut formuler trois hypothèses : 

4° La charge de l'élément considéré est repoussée par toutes 
les autres, réparties sur la surface, qui agissent suivant la loi de 
Coulomb, comme si elles étaient isolées. C’est le point consi- 
déré dans la théorie de l’action à distance. 

Autrement la question sera résolue par les théories du 
champ. La charge de l'élément considéré étant susceptible de 
produire des déformations dans l’éther et ces dernières étant 
capables d'exercer une force mécanique sur la charge de la 
matière chargée, c’est une action de l'extérieur du conducteur 
qui s’exercera sur l’élément de surface en question. Mais les 
efforts produits par les lignes de force (ou tubes de tension si 
l’on veut) peuvent être dus soit à leurs tensions longitudinales, 
soit à leurs pressions transversales : les premières se mani- 
festent dans l’attraction des corps chargés; les secondes, dans 


leurs répulsions (*). 


2° Il est done possible que la tension électrostatique soit 
due à la tension le long des lignes de force. 

3° Ou qu’elle soit due à leurs pressions transversales. 

Examinons successivement ces trois possibilités. 

On sait que la simple loi de Coulomb est parfaitement appli- 
cable aux cas des charges placées dans le vide et, par suite de 
Pintroduction de la constante diélectrique, dans un milieu 
homogène et isotrope, dont la constante diélectrique est une 
quantité bien déterminée et connue. Si le milieu séparant les 
deux charges n’est pas homogène ou s’il est anisotrope, 


(*) Il est évidemment indifférent quelle est la nature mécanique de ces 
pressions. 


(206 ) 


l'expression de la force pondéromotrice se complique de plus 
en plus. Considérons pourtant les charges réparties sur un 
conducteur et qui seront donc toujours séparées l’une de l’autre 
par un milieu métallique. Quelle sera la force agissant entre 
les charges dans ce cas? On admet qu'elle est indiquée par la 
plus simple forme de la loi de Coulomb. On l’admet parce que 
les faits cadrent avec cette hypothèse et, comme preuve, on 
considère, comme fait expérimentalement établi, qu’à l’inté- 
rieur d’un conducteur il n’y à pas de champ. Cette expérience 
ne me paraît cependant pas nt probante ni décisive. En effet, 
un point peut être en équilibre soit quand agissent sur lui deux 
forces égales et de sens opposé, soit lorsqu'il n’est soumis à 
aucune force. De même en un point de l’espace, on peut avoir 
l'obscurité soit par interférence des ondes, soit parce qu’elles 
n’y arrivent pas. Et c’est avec raison que Barnett (*) insiste 
sur le fait que de l'expérience de Cavendish ne résulte 
pas nécessairement la loi de Coulomb. Supposons une 
sphère métallique infiniment mince dont l’intérieur pourrait 
être rempli de n'importe quel diélectrique. Si les charges 
agissent à travers les conducteurs, on devrait constater une 
variation de la force répulsive des deux hémisphères lorsqu'on 
change la nature du diélectrique remplissant la sphère. Mais, 
pourtant, en se basant sur le fait de la non-existence de champ 
à l’intérieur et sur la formule F — 2r5?, on peut assurer que 
la force ne sera point influencée par le changement en ques- 
tion. 

J'avais fait cette expérience toute superflue et dont le résul- 
Lat n’était pas à douter; la force répulsive de ses deux hémi- 
sphères n’est changée en rien si on remplace l'air par de la 
parafline à l’intérieur de la sphère. | 

Mais il y à un autre argument en faveur de l’hypothèse en 
question. Elle dérive des lois de la distribution, dont les résul- 
tats ont été vérifiés à maintes reprises. Ces recherches de 


(*) S.-J, BARNETT, Phys. Review, 78, pp. 175-177, 1902. 


DORE TT, OT 


il E 
e 
] 


( 207) 


- Coulomb (*}, de Riess (**}, de Mathiesen (**) et d'autres sont 


trop connues pour les décrire ici. Au cours même du présent 
travail, j'ai calculé la capacité de la calotte sphérique en par- 
tant de la formule de la distribution, et les résultats sont par- 
faitement concordants avec l’expérience. La solution fournie 
par la théorie de l’action à distance peut être sûrement obte- 
nue par l'application de méthodes différentes. Ce problème 
revient également à trouver la distribution des extrémités des 
tubes de force possédant une mobilité parfaite sur la surface 
conductrice et entre lesquels s’exercent des actions détermi- 
nées. L'étude de cette question n’est pas suffisamment avancée 
pour permettre de démontrer que les lois obtenues sont les 
mêmes, mais tout porte à croire que le problème sera résolu 
en ce sens. 

H. Pellat (*) donne comme la meilleure preuve de l’exacti- 
tude de l'expression F — 27°, pour la force de tension élec- 
trostatique, le fait expérimental de la détermination du rapport 
v de l’unité électromagnétique à l'unité électrostatique de quan- 
tité d'électricité, où les résultats obtenus par des méthodes 
différentes ont donné la valeur. Mais remarquons que, dans 
toutes les méthodes où l’on à mis en jeu les forces d’origine 
électrostatique, par exemple, dans celle de W. Thomson ("), de 
Mac Kichan (1), de Maxwell ("), ces forces s’exerçaient entre 
deux disques chargés de l’électromètre de W. Thomson, où la 
charge totale, entrant en jeu, se porte sur les côtés des disques 
restant en face. On à done un système de conducteurs même 
fort rapprochés, dont les charges agissantes ne sont séparées 
que par l'air, ce qui diffère essentiellement de nos conditions 


(*) Bior, Traité de pnysique, ?, pp. 273-277; CouLomB, Mém. de l’Acad. 
de Paris, p. 447, 1787. 

(**) D.-F. Ress, Reibungselektricität, 1, p. 156. 

(**) L. MATHIESEN, Fortschr. der Phys., p. 423, 1861. 

(Y) H. PeLLar, Bull. de la Soc. philomatique, t. V, p. 35, 1880. 

(*) J.-C. MaxWELL, Traité, elc., t. Il, p. 479, Paris, 1885. 

(1) M. KicHAN, Phil. trans., p. 409, 1873. 

Qu) J.-C. Max WELL, loc. ci, t. IL, p. 473. 


( 208 ) 


expérimentales. La même remarque s'applique au travail de : 
K. Waitz (*), qui a mesuré le potentiel par la dilatation d’une 
bulle de savon constituant l’armature interne d’un condensa- 
teur sphérique. L'intéressant travail de O. Dôrge (**) est, dans 
sa partie expérimentale se rapportant aux bulies électrisées, 
purement qualitatif. 

Au point de vue théorique, c’est seulement dans la démon- 
stration de Mebius (***) que l'hypothèse n’entre pas, semble-t-il, 
et malgré cela on arrive à la même valeur de la force de tension. 
Mais il est facile de voir que sa solution n’est pas unique. Ce 
physicien fait subir au conducteur les quatre modifications 
suivantes : 1° la charge, 2° l’échauffement, 3° la décharge, 
% le refroidissement, mais, lors de la dilatation dans la modi- 
fication 2, on ne tient compte que du travail mécanique fpdv 
et on néglige le travail des forces électriques. Au fond, 
M. Mebius émet l'hypothèse que la pression du milieu environ- 
nant le conducteur sur ce dernier n’est pas la même dans l’état 
électrisé et dans l’état non électrisé. Cela admis, il applique le 
principe de la conservation de l’énergie et 1l obtient la valeur 
de cette différence de pression. 11 suffit de rappeler ici le tra- 
vail de V. Schaffers (Ÿ) qui montre qu’une telle hypothèse 
n’est pas conforme à l’expérience. Elle est donc illégitime. Et 
supposant, à titre d’hypothèse également gratuite, que, sur la 
surface d’une sphère conductrice isolée, 1l existe une tension 
tangentielle analogue à la tension superficielle capillaire et en 
faisant parcourir à la sphère le même cycle; désignant de plus 
par M la charge communiquée à la sphère dans la modification 4, 
par R le rayon de la sphère, par dQ la quantité de chaleur 
fournie dans la modification 2, par dv l'accroissement de 
volume dans la même modification, par à le coefficient de dila- 
tabilité linéaire du métal de la sphère, par f la tension par 


(+) K. Warrz, Wied. Ann., 37, pp. 330-337, 1884. 

(*#) 0. DôRrGE, Ann. de phys., 1, pp. 1-16, 1990. 

c++) C -H. Megius, Wied. Ann., 61, pp. 638-640, 1897. 

(av) V. ScHarrers, Ann. de la Soc. scient. de Bruxelles, 29, 2e parte. 


( 209 ) 


unité de longueur, on trouve, par un calcul facile, que le prin- 
cipe de la conservation de l'énergie appliqué à ce cycle donne 


2 


— dQ + pdv = 0, 


M? 
Lo LL Grade 2 2 
 oRG Lou) 
d’où f aurait la valeur 
V? 
Lx 167R 


et, en l’appliquant au cas de la répulsion de deux hémisphères, 


on obtient 
V? 
F——, 
8 


valeur identique à celle obtenue par la considération des pres- 
sions normales. Évidemment cela veut dire seulement qu’il 
n'est point nécessaire de supposer que la pression sur la sur- 
face d’un conducteur à l’état électrisé est différente de celle 
qu'il subit à l’état non électrisé et que la solution donnée 
par A. Mebius n’est pas unique. 

En supposant même l’applicabilité de la loi élémentaire aux 
milieux de conductibilité aussi élevée que celle des métaux, il 
serait nécessaire de connaître leur constante diélectrique. Or, 
sauf quelques indications très vagues, cette constante est, pour 
ainsi dire, absolument inconnue. Nous avons vu plus haut, à 
propos de l’emploi des forces podéromotrices pour la détermi- 
nation des constantes diélectriques dans les électrolytes, que 
cette dernière croît avec la conductibilité. Ainsi, par exemple, 
la force répulsive de deux charges dans une solution 0,0s nor- 


1 Un. 
mal de KCI ne serait que gà partie de celle qui s’exercerait dans 
le vide. Quelle serait cette force dans un milieu métallique ? 


Nous n’en savons rien. 


Il résulte de toutes ces considérations que la première hypo- 
thèse doit être écartée. 


14 


( 20 ) 


L'expérience faite avec les cylindres suffit pour écarter aussi . 


la deuxième. 

Il ne reste donc que la troisième hypothèse, qui attribue les 
phénomènes de tension électrostatique aux pressions transver- 
sales des lignes de force. Elle peut rendre compte effectivement 
de tous les faits observés, même de l’action sur une partie d’un 
disque plan, si l’on suppose que la force entre les lignes ne 
s'exerce pas seulement au voisinage immédiat de la surface, 
mais encore le long de toute la ligne. 


Mais évidemment, ce n’est qu'une image que l’on peut 


employer comme à titre d'hypothèse de travail. Vu l’état actuel 
de la théorie de l’éther et des théories mécaniques en général, 
il faut la considérer comme provisoire. 


art À 
re 


de 


ERRATA ; 


En 7 i=n 3 
v=-#2(" CE (#) 
i=1 9Y \ri . 


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L— —e È Ke “) RD TEE ps) 
i—4 d% Vi/ 


mL 92 2Y moL 92 y 
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m 9M  0X 2Z ps OM 2X ey/ 
c0x 9% 0x c AN dr 9x 
um ON OY  5X mu ON 9Y ax 
COX 0% 4 C A 2% 4 
H 
DURE: = egrl E FLE à — Curl E 
| c dt 
95, dernière ligne 
2H 2H 
en EL: 


ns les D billèus qui détermine le Sie électrique, c’est-à-dire que 
( dernier est caractérisé par un vecteur polaire. 


y 


x 
UCA 


; 17 
ab 4 
&. 


sir: 


TABLE DES MATIÈRES 


PREMIÈRE PARTIE 


CHAPITRE PREMIER. — Recherches qualitatives 


CHAPITRE II. — Établissement de la loi élémentaire. 


Les recherches précédant celles de Coulomb 

Les expériences de Coulomb $ 
Recherches de Simon, Parrot, Yelin, Mayer, Egen. 
Recherches de Harris, Riess et Marié-Davy . 
Démonstration indirecte de la loi élémentaire . 


CHAPITRE IIL. — Théorie de l’action à distance. 


Simple application de la loi de Coulomb. 

La fonction potentielle des charges discontinues 

La fonction potentielle des charges continues 

L’équation différentielle de la fonction potentielle . 

La composante de la force dans une direction donnée. 

Le théorème de Gauss . Ut ‘ 

La force au voisinage de la surface chargée. 

L'énergie d’un système électrique. 

Détermination de la force pondéromotrice en partant de l’éner- 
gie du système. tn D Ch de nd 

Démonstration indirecte de la loi de Coulomb en partant de la 
fonction potentielle 


CHAPITRE IV. — Théorie du champ électrique. 


Influence de la nature du milieu séparant les corps électrisés 


Théorie de la polarisation diélectrique dans un milieu homogène 
etisotrope . 


48 


J0 


D2 


(214 ) 


Les forces pondéromotrices dans un milieu homogène et iso- 
trope. 


Recherches expérimentales basées sur les formules (54) et (55) 
pour la détermination des constantes diélectriques . 


1. Méthode de Lefèvre 
2. Méthode de Ziloff . 
3. Méthode de Quinecke LEE, EPP 
Théorie de la polarisation et les forces pondéromotrices dans les 
milieux déformables et à K variable 
CHAPITRE V. — La théorie Faraday-Maxwell. 


Les forces pondéromotrices comme résultat de la tension de 
l'éther TO EN ER hu 
Passage de la théorie de la polarisation aux tensions de Maxwell. 


Démonstrations indirectes de la loi de Coulomb d’après cette 
théorie . 


CHAPITRE VI. 


Théoriés métanIquEs + 7, JS RUES 


CHAPITRE VII. 


Forces pondéromotrices électrostatiques dans un champ magné- 
tique variable . 


CHAPITRE VIIL. 


Champ électrostatique des courants 2% 4 1.000 


DEUXIÈME PARTIE 


CHAPITRE PREMIER. — Étude des actions de sphères électrisées. 


INTRODUCTION . Pr à 
Principe de la méthode de mesures . 


Les Sphères employées! 1101 GONE PINS 
Les conditions d'isolement  :°. CC 
SUSPENSION TES SPhÈFESS M OO 
Action du champ sur les fils de suspension . 
Réglage des sphères. EE | 
Procédé de charge, a 2 sun ent 


Évaluation du potentiel effectif de la sphère au moment de la 
mesure de la force. .: , CO 


Mesure des forces. 


401 


104 
106 
106 
107 
112 
114 
117 
118 


1920 
124 


SL 


(25 ) 


Méthode et corrections des mesures . . . «+ . .. . . 1% 
ne dupoientellelons/du cire . : : . -. .”. . 434 
A OI ne à .  . : , .. 434 
Résultats expérimentaux : 
AO OREGON US à ©, , à . ,-., 44 
RONA IAGEe 0 De OU. Lo oO © = , 448 
Forces attractives et répulsives entre sphères de rayons diffé- 
Eu te … AS 
0 0... 45 


CHAPITRE IL. — Études sur la tension électrostatique. 


0 CO E *, : . à; 453 
+rmeipe de la méthode des mesures à - :., . . .. . ,. 46 
Bbisposithexpérimental. . .-.-. . . . 6. 20 
Évaluation du DR DONC De 2. .... ... 4165 
RO de ne © + +: . 465 
D JARIS de sUSpEnsIOn 0. . . . . , . . (67 
Étude de l’action de demi-sphères . . . . . . . . . 169 
Étude de l’action sur les zones sphériques . . . . . . . 180 
UT) … . . . . . +. 189 
D, 7 + , 498 
ee Un. . . . . . . 900 
D D 0 à 0: ..,. 209 
LE . | . . . . 904 
4 


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SUR LES 


[ÉTHODES EMPLOYÉES 


POUR DÉTERMINER 


LA RIGIDITÉ DU GLOBE 


dE "a | À PAR 


Ko) OS" 


Henry JANNE 


Docteur en sciences physiques et mathématiques, 
Ingénieur civil des Mines, Ingénieur électricien, 
Répétit ur à l’Université de Liége, 

Membre de la Société royale des sciences de Liége, 
de la Société scientifique de Bruxelles, etc. 


COUP FICÉSE: 
_ MÉTHODES EMPLOYÉES 


LA RIGIDITÉ DU GLOBE” 


INTRODUCTION 


. L'hypothèse d'un globe terrestre sphérique, homogène et 
pa rfaitement rigide est insoutenable (?). 

N Tout d’abord les mesures géodésiques montrent que la Terre 
affecte, très sensiblement, la forme d’un ellipsoide de révolu- 
tion aplati dont l'axe mineur coïncide avec la position moyenne 
de son axe de rotation et dont l’aplatissement est environ 


de de 1/27. 
… D'autre part, la densité moyenne de la Terre, prise dans 


no Cet Article a un caractère purement encyclopédique et nullement ana- 
lytique. Aussi en avons-nous exclu toute recherche mathématique un peu 
e omplète. Nous nous proposons d’ailleurs de revenir plus tard sur les 
4 ories analytiques de l'équilibre et du mouvement oscillatoire d’une 
sphère élastique. 

@ Cf. notre Rapport présenté à la Société scientifique de Bruxelles sur le 
émoire de M. E. PASQUIER intitulé : Sur les variations de la latitude et les 
déviations de la verticale. (Ann. Soc. Sc. Bruxelles, 36e année, 2e fasc., 
janvi er 1919; Comptes rendus des séances, pp. 111-114.) 


É 4 


LS 


son ensemble, est à peu près de 5,55 grammes-masse par 
centimètre cübe et vaut ainsi presque le double de la densité 
moyenne des roches superficielles (environ 2,67), déterminée 
par mesure directe. On ne peut, dès lors, admettre que le 
globe soit homogène. 

En troisième lieu, les diverses substances minérales (métaux, 
cristaux, roches, etc.) que l’on «x, dans les laboratoires, 
soumises à expérience, ont toutes présenté un certain degré 
de compressibilité et de plasticité (visqueuse ou élastique). II 
serait donc souverainement 1rrationnel de supposer que les 
matières composant le globe offrent, dans leur ensemble, une 
incompressibilité et une rigidité parfaites. 

D'ailleurs certaines considérations cosmogoniques, certains 
phénomènes d'ordre géologique ou astronomique paraissent 
demander qu'au moins une partie de l’intérieur du globe soit 
susceptible de se déformer. 

Si maintenant, pour ces diverses raisons, on imagine que la 
Terre ait une constitution quelconque, autre que celle d’un 
solide parfaitement rigide et incompressible, on doit immé- 
diatement conclure que cette Terre doit céder, au moins dans 
une certaine mesure, aux réactions centrifuges qu’évoque sa 
rotation et aux forces attractives qui émanent de la Lune, du 
Soleil et des planètes, comme le font les océans qui recouvrent 
sa surface. Ces déformations propres du globe (marées 
terrestres) peuvent s’évaluer, comme l'a montré Lord Kelvin, 
par la mesure précise de la réduction qu’elles font subir aux 
marées océaniques apparentes. C'est un premier moyen — le 
plus direct — de déterminer le degré de plasticité du globe, 
mais non pas le seul, ni même le plus aisé. 

Un fil à plomb, ou encore un pendule horizontal, placé en 
un lieu géographique, doit, en vertu même de la déformation 
de la masse attractive de la Terre et du changement de posi- 
tion, relative à cette Terre, des astres perturbateurs, subir une 
déviation propre, en même temps que Île plan tangent au 
sphéroïde terrestre, au lieu considéré (qui est le plan de réfé- 
rence pour les déplacements du pendule), doit éprouver un 


T2 7x à. 


(D) 


changement d'orientation. Pour ce double motif, le fil à 
plomb doit, vis-à-vis de ce plan, changer de position; et 


* comme sa direction définit la verticale du lieu, on dit qu'il se 


produit une déviation de la verticale. La mesure de la déviation 
de la verticale constitue un deuxième moyen de déterminer le 
degré de plasticité du globe. 

Enfin, comme la Terre n'est plus supposée parfaitement 
rigide et que, de plus, on constate journellement qu’il se 
produit des déplacements relatifs à sa surface et des change- 
ments dans la répartition des masses à la partie supérieure de 
son écorce (d'ordre volcanique, glaciaire, hydrologique, 
météorologique, etc.), on ne peul plus logiquement appliquer 
au globe les lois du mouvement d’un corps solide autour d’un 
point fixe, et on doit recourir à la théorie du mouvement de 
rotation d'un corps variable (5). Les circonstances de son 
mouvement deviennent beaucoup plus complexes; en particu- 
lier son axe instantané de rotation (#), en éprouvant des 
variations de direction régies par une loi moins simple, 
engendre un cône à directrice entortillée, même si les hypo- 
thèses que l’on fait sur sa constitution sont élémentaires. 

Les pôles instantanés de rotation, c’est-à-dire les intersec- 
tions de l’axe instantané avec la surface du globe, doivent 
donc décrire des courbes presque inextricables. Il nous reste 


à dire quel est le phénomène qui permet de déterminer ces 


trajectoires complexes et le mouvement des pôles sur ces 
trajectoires, et par là-même de donner des indications sur le 
degré de rigidité du globe. 
La colatitude géographique d’un lieu est l'angle que fait la 
verticale du lieu avec l’axe instantané de rotation de la Terre. 
Comme nous venons de le dire, la verticale, outre un 


(5) Voyez, par exemple, notre Travail : Sur la variation des latitudes 
(Mém. Soc. roy. Sc. de Liége, [3], t. VIIT, 1909, 3e partie.) 

(#) On peut encore parler d’ «axe instantané de rotation » lorsque le corps 
n'est plus rigide, grâce à une convention. (H. JANNE, Mém. cité à la note 3, 
3e partie.) 


(6) 


déplacement apparent dû au changement d'orientation du plan 
de référence, subit encore une déviation propre due aux varia- 
tions de forme ou de position des différents astres et évidem- 
ment aussi aux variations des réactions centrifuges causées par 
le déplacement de l'axe de rotation. En vertu même de ce 
dernier déplacement et de la déviation de la verticale, l’angle 
que font ces deux droites doit varier, c’est-à-dire qu’il doit se 
produire une variation de latitude géographique, variation que 
l’on peut déceler par des observations astronomiques faites 
avec soin. D'où l’on déduit un troisième moyen de déterminer 
expérimentalement la plasticité de la Terre. 

Une quatrième méthode repose sur la théorie de la propaga- 
tion des ondes sismiques. Il est bien clair que la vitesse et 
d’autres caractéristiques du mode de propagation des ondes 
d'ébranlement (qui constituent les tremblements de terre ou 
leurs frissons précurseurs), déterminées avec précision, permet- 
tront d'obtenir des indications précieuses sur la constitution 
élastique de l'écorce terrestre. 


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(91p) 


Ces quatre méthodes reposent elles-mêmes sur la théorie 
de l’équilibre et du mouvement vibratoire d’une sphère 
élastique. 

Les premiers qui se soient préoccupés de l'équilibre d’une 
sphère élastique, soumise à des forces quelconques s’exerçant 
à sa surface, paraissent être G. Lamé (5) et H. Résal (6); ces 
auteurs supposaient la sphère homogène, incompressible et 
isotrope, et n'avaient pas égard aux forces « de volume » pou- 
vant s'exercer sur les différents points de la sphère. 

Indépendamment de ces auteurs, Lord Kelvin, reprenant la 
théorie des harmoniques sphériques, déja employée du reste 
par ceux-e1 et P.-S. de Laplace, a donné, en 18653, une étude 
beaucoup plus complète et susceptible de féconds développe- 
ments (7), étude qui a été, depuis lors, reproduite dans divers 
Ouvrages du même auteur (8). Kelvin étudie l'équilibre 
élastique d’une couche sphérique homogène, isotrope et incom- 
pressible, dont les déplacements ou les tensions aux sphères- 
limites sont données et dont les molécules sont soumises à des 


(5) Mémoire sur l'équilibre d’élasticité des enveloppes sphériques (Journal 
de Mathématiques pures et appliquées [Liouville], t. XIX, 1854, pp. 51-87); 
Leçons sur les coordonnées curvilignes, Paris, 1859, 17e, 18° et 19% leçons. 

(6) Sur les équations de l’élasticité et leurs applications à l'équilibre d'une 
croûte planétaire, Paris, 1855. Traité élémentaire de mécanique céleste, Paris, 
1865. , 

C£. aussi [. TODHUNTER et K. PEARSON, History of Elasticity, Londres, 
1893, 4, $ 561, p. 385; H. BURKHARDT, Entwickelungen nach osxillierenden 
Funktionen, Leipzig, 1901-1908, $ 93, p. 1034. 

(7) Dynamical Problems regarding Elastic Spheroidal Shells and Spheroids 
of Incompressible Liquid (Philosophical Transactions of the Royal Society, 
Londres, t. CLIIT, 2e partie, 1863, art. 28, pp. 583-616.) | 

(8) W. Tuomson et P.-G. Tair, Treatise on Natural Philosophy, Cambridge, 


… «II, 4sédit., 4903. 55 735-737, pp. 284-997, et SS 834-849, pp. 497-439; Mathe- 


matical and Physical Papers, Cambridge, t. IT, 1890, pp. 351 et suiv. 


(54 


forces extérieures « de volume » admettant un potentiel W : 
ce dernier satisfaisant d’ailleurs à V?2W = 0 en tout point de 
la masse; il en déduit, comme cas particulier, la théorie de 
l'équilibre élastique de la sphère. Il montre aussi que, pour 
arriver à la solution, il y a avantage à employer les coordonnées 
cartésiennes rectangulaires æ, y, 3; ses prédécesseurs avaient 
fait usage de coordonnées polaires. 

G. H. Darwin (?) à montré comment le procédé synthétique 
qu'emploie Kelvin pour combiner les effets de l'attraction 
mutuelle des molécules, avec ceux de la cohésion élastique, 
peut être remplacé avantageusement par une méthode analy- 
que. Il s’est demandé aussi si l’on ne pourrait appliquer la 
théorie de Kelvin aux sphéroïdes visqueux et élastico-visqueux 
incompressibles; cette dernière étude a été reprise depuis lors 
par H. Lamb (10). Trois ans plus tard, Darwin à publié une 
belle étude de l’application à la Terre de la théorie de l’équi- 
libre élastique concernant les tensions qui doivent régner en 
son intérieur (11). 

Dans son mémoire de 1863, Kelvin à donné aussi quelques 
indications sur les vibrations d’une sphère liquide (12). 


(#) On the bodily Tides of viscous and semi-elastic Spheroiïds.. (Phil. 
Trans., Londres, t. CLXX, lre partie, 1879, art. 4er, pp. 1-35); Note on a 
previous Paper (Proceedings of the Royal Society, Londres, t. XXXVIT, 
1885, pp. 322-398). Quant au premier point, voyez spécialement le Mémoire 
cité en premier lieu, $ 2, p. 5; Natural Philosophy, t. I, 4e édit. (revue par 
DARWIN), Cambridge, 1903, art. 840”, pp. 437-439 : C. CHREE, The equations of 


an isotropie solid in polar and cylindrical coordinates (Transactions of 


the Philosophical Society, Cambridge, t. XIV, 1889, pp: 250-369), spécia- 
lement section IV, pp. 278-286; et surtout A. E. H. Love, The mathematical 
Theory of Elasticity, Cambridge, 2e édit., 1906, chap. XI, art. 481, p. 950. 

(40) On the Oscillations of a viscous Spheroïd (Proceedings of the Mathe- 
matical Society, Londres, t. XIII, 1881, pp. 51-66.) Au sujet de la dénomi- 
nation « élastico-visqueux », cf. J. G. BuTcHER, On Viscous Fluids in Motion 
(Jbidem, t. VIT, 1876, pp. 103-135.) 

(11) On the Stresses caused in the Interior of the Earth by the Weight of 
Continents and Mountains (Phil. Trans., Londres, t. CLXXIII, 4re partie, 
1882, pp. 187-230.) | 

(42) Mémoire cité à la note 7, 6 55-58, pp. 608-610. 


RS à sé à 


4 


C8) 


Avant lui, G. Lamé (15), reprenant après S.-D. Poisson (14) 
et G. Stokes (15) le problème de la vibration d’un milieu élas- 
tique homogène et isotrope (16), avait appliqué sa solution à la 
sphère; toutefois il commettait une erreur, qui a été signalée 
depuis lors par H. Lamb (17). 

A. Clebsch (#), L. Henneberg (!), P. Järisch (20), C. Chree (2) 
ont aussi étudié les oscillations élastiques d’une sphère 1iso- 
trope et ont apporté, à leur théorie, des contributions impor- 
tantes. C’est Järisch et £Lamb qui ont donné la classification 


générale des oscillations normales. 


Lord Rayleigh s’est demandé si, dans un milieu élastique, 
homogène et isotrope, limité par une surface, 1l ne se pro- 
page pas des ondes n'affectant pratiquement que les régions 
voisines de la surface et a ainsi découvert les ondes super- 
ficielles qui portent son nom (??). 


(23) Leçons sur la théorie mathématique de l’élasticité des corps solides, 
Paris, re édit., 1859, 11° leçon. 

(4) Mémoires de L’Ac. des Sc., Paris, t. VIIL, 4829; t. X, 1831. Voir aussi 
G. GREEN, Trans. Phil. Soc., Cambridge, t. VII, 1839, pp. 121 et suiv,; 
Papers, pp. 293 et suiv. 

(15) On the dynamical Theory of diffraction (Trans. Phil. Soc., Cam- 
bridge, t. IX, 1849, pp. 1 et suiv.; Math. and Physical Papers, t. II, pp. 243 
et suiv. 

(4) Voyez aussi G. WERTHEIM, Mémoire sur la propagation du mouvement 
dans les corps solides et liquides (Comptes rendus Ac. Sc., Paris, t. XXIX, 
1849, pp. 697-760; Ann. Chimie et Phys., (3), t. XI, 4851, pp. 19-36). 

(47) On the Vibration of an elastic Sphere (Proceed. Math. Soc., Londres, 


DC XIIL, 1882, pp. 189-212), spécialement p. 195. Voyez aussi, du même 


PATES pie ‘44 


auteur, On the Vibrations of a spherical Shell (Jbidem, t. XIV, 4882, pp 50-56). 

(8) Ueber die Reflexion an einer Kugelfläche (Journal für die reine und 
angewandite Mathematik [Crelle], t. LXI. 1863, pp. 195-262); Theorie der 
Elastizität fester Kôrper, Leipzig, 1862. $ 20. Voyez aussi A. WANGERIN, 
Ueber das Gleichgewicht elastischer Rotationskôrper, Berlin, 1873. 

(1) Ueber die elastische Schwingungen einer isotropen Kugel (Annali di 
Matematica, [2]. t. IX, 1819, pp. 173 et suiv.). 

(2; Ueber die elastische Schwingungen einer isotropen Kugel (Journal f. 
dr. and a. Math. [Crelle], t. LXXXViII, 1880, pp. 131-145); Allgemeine 
Integration der Elasticitätsgleichungen.… (1bidem, t. CIV, 1889, pp. 177-210). 

(21) Mémoire cité à la note 9, chap. VII. 

(2) On Waves propagated along the plane Surface of an elastie Solid. 


(10) 


T. J. VA. Bromwich (#5) à recherché l'influence que peut 
avoir la self-attraction des molécules d’un milieu élastique 
incompressible sur son mode de vibrations; et tout récemment 
A. E. HE. Love (24) a complété son étude en l'affranchissant de 
l'hypothèse de l'incompressibilité. K. Zôppritz (25), E. Wie- 
chert (°6), . Lamb (27) et C. G. Knott (8) ont entretemps 
publié des Travaux pleins de valeur sur la propagation des 
ondes dans un milieu élastique limité. 

Mais revenons un peu en arrière. C. Chree (??) a publié une 
série d’études de premier ordre relatives à nos deux problèmes, 
études qui servent souvent aujourd'hui de point de départ pour 
les recherches analytiques. A. E. H. Love à écrit aussi des 
Mémoires fort importants dont les premiers (50) s’attachent à 


(Proc. Math. Soc., Londres, t. XVII, 1885, pp 4-11; Papers. 1. If, pp. 4H 
et suiv.) Voyez aussi A. E. H Love, Ouvrage cité à la note 9, chap. XHI, $ 244, 
pp. 295-297; M. P. Rupzxr, Physik der Erde, Leipzig, 1911, chap. V, $3, 
pp. 151-158 

(%) On the Influence of Gravity on elastie Waves. (Proc. Math. Soc., 
Londres, t. XXX, 1898, pp 98-120.) | 

(21) Some Problems of Geodynamics, Cambridge, 4911, chap.X, pp 126-143. 

() Constitution of the Interior of the Earth (Quarterly Journal of the 
Geological Society, Londres, t. LXII, 1906, pp. 456- +18) et avec WIECHERT 
l'Article de la note suivante. 

(25) Ueber Erdbebenwellen (Nachrichten der K. Gesellschaft der Wiss., 
Gôttingen, {Sc. math.-phys.], 4907, pp. 415-549); etc. 

7: On Warve-propagation in two dimensions “Proc. Math. Soc. Londres. 
t. XXXV, 1902, pp. 141 et suiv.); The Propagation of Tremors... (Phil. 
Trans. Roy. Soc. Londres, A. t. CCIIT, 1904, pp. 1-42.) 

(28) The Physics of Earthquake Phenomena, Oxford, 1908, et divers 
Articles parmi lesquels : EÉarthquakes and Earthquake Sounds... (Trans. 
Seismol. Soc. of Japan, t. XI, 1888, pp. 115-136; Philos. Mag., Londres, 
juillet 4899); Seismic radiations. ‘Proc. Roy. Soc., Edimbourg, t. XXVIHI, 
3e partie, 4908, n° 19, pp. 217-230), etc. 

(2) Transactions of the Philosophical Society, Cambridge, t. XIV, pp. 250, 
467; t. XV, pp. 1, 439, 318, 339; t. XNI, pp. 14, 133; t. XVII, p. 2; Quar- 
terly Journal of Mathematics, Londres, t. XXI, 1886, p. 193; t. XXIII, 1588, 
p. 41; Philosophical Magazine, Londres, (5), t. XXII, 1891, pp. 233, 342. 
Voyez aussi K. PEARSON, Quarterly Journal of Mathematics, Londres, 
t. XVI, 1879, pp. 75 et suiv. 

(5) On Sir W. Thomson’s estimate... (Trans. Phil. Soc., Cambridge, 


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compléter la solution que Kelvin a donnée du problème de 
léquilibre élastique, en étudiant notamment les elets d’un 


certain degré de compressibilité. 


G. H. Darwin semble être le premier qui ait recherché (51) 
l'influence, sur les résultats de Kelvin, de l’hétérogénéité ; 


mais la loi des densités qu'il admet paraît un peu artificielle. 


G. Herglotz à donné une magnifique extension (%?) de la 
théorie de Kelvin en supposant que la sphère est incompres- 
sible et à une densité variant suivant la loi de Roche, puis 
suivant celle de Wiechert. Avant lui, S. S. Hough (55) et 
M. P. Rudzki (54) avaient déjà fait diverses applications de 
la théorie de Kelvin. 

W. Schweydar (55), en partant des équations en coor- 
données polaires données par Chree, à réussi aussi à en 
faire un beureux usage. 

J. H. Jeans (56) à étudié la stabilité de l'équilibre d’une 


t. XV, 1890, pp. 107-118) et aussi (Proc. Math. Soc., Londres, t. XIX, 1888, 
pp. 470 et suiv.). Ces Mémoires ont été corrigés et complétés par l’auteur 


dans son Elasticity, chap. XI. 


(51) Note on Thomson’s theory of the Tides of an elastic Sphere (Messen- 
ger of Mathematics, Londres, t. VIIT, 1879, pp. 23-26; Scientific Papers, 
t. IL pp. 33 et suiv.). 

(2) Ueber die Elastizität der Erde bei Berücksichtigung ihrer variablen 
Diehte (Zeitschrift für Mathemathk und Physik |Scazômicx], t. LI, 1905, 
pp. 275-299). 

(35) The Rotation of an elastic Spheroïd (Phil. Tr ans. Roy. Soc., Londres, 


—…. A, 1. CLXXXVIT, 1896, art. 8, pp. 319-344). 


(54) Teorya fizyeznego stanu kuli ziemskiej (Rozxprawy Wydziatu mate- 
Mnatyczno-prryrodnicxnego Akademii Umiegetnosci, Cracovie, t. XXXVII, 
pp. 225-490); Theorie des physischen Zustandes der Erdkugel (Bull. intern. 


Ac. Sc., Cracovie, 1899, no 31, pp. 283-311), et autres Mémoires dans le 


même volume. 

(5 Ein Beitrag zur Bestimmung des Starrheitskoeflizienten der Erde 
(Beiträge zur Geophysik [GERLANr |, t. IX, 4907, pp. 41-77). Voyez aussi ses 
récents Travaux cités à la note 41. 

(36) The Stability of a Spherical Nebula (Phil. Trans. Roy. Soc.. Londres, 
A, t. CXCIX, 4901, pp. 1 et suiv.); On the Vibrations and Stability of a Gravi- 
tating Planet (Ibidem, t. CCI, 1903, pp. 157-184). 


(12) 


nébuleuse sphérique, puis d'une planète sphérique élastique, 
en considérant les effets dus à la self-attraction des molécules. 

Lord Rayleigh (57) a discuté et corrigé certains points du 
second Mémoire de Jeans et, en particulier, a montré lim- 
portance de la considération de la « tension initiale »; 
A. E. H. Love, s'inspirant des remarques de Rayleigh, a traité 
magistralement le problème de la stabilité de gravitation (58). 
Dans un Mémoire postérieur (5°), il a démontré aussi que la 
restriction de Herglotz, quant à l’incompressibilité, peut 
être levée; et, dans son dernier Ouvrage (#0), il a donné les 
résultats de ses recherches, aussi profondes qu’originales, sur 
les problèmes de l'équilibre et du mouvement d’une sphère 
élastique. Tout récemment, W. Schweydar (#) a publié un 
Travail important où il étudie principalement l'influence que 
peut avoir une mince couche de magma fluide, située sous une 
écorce peu épaisse, sur les déformations de cette écorce et sur 
les déviations du pendule ; il examine aussi l’influence que les 
mers peuvent avoir sur la période de libre précession, pour- 


(57) On the dilaiational Stability of the Earth (Proc. Roy. Soc., Londres, A, 
t. LXXVII, 4906, pp. 486-499). 

(58) The gravitational Stability of the Earth (Phil. Trans. Roy. Soc. 
Londres, A, t. CCVITI, 1998, pp. 171-241). Pour une analyse de ce Mémoire 
et des deux précédents, on peut consulter le Rapport de E. H. Huzss cité 
plus bas, à Ja note 417. Voyez aussi la dissertation de A. BRILL mentionnée 
à la note 44. 

(®) The Yielding of the Earth to disturbing Forces (Proc. Roy. Soc., Lon- 
dres, A, t. LXXXII, 1909, ne 551, pp. 73-88; extrait paru dans Monthly 
Notices of the Roy. Astron. Sic., Londres, t. LXIX, 1909, ne 6, pp. 476-479). 
Voyez aussi J. LArMoR, The Relation of the Earth’s free Precessionnal Nuta- 
tion to its Resistance against tidal Deformation (Proc. Ray. Soc., Londres, 


A, t. LXXXII, 4909, no 551, pp. 89-96; Monthly Notices Roy. Astron. Soc., | 


Londres, t. LXIX, 1909, n° 6, pp. 480-486). 

(#) Ouvrage cité à la note 24. 

(#) Untersuchungen über die Gezeiten der festen Erde und die hypo- 
thetische Magmaschicht (Verü/ffentlichung des Küniglich Preussischen Geodäü- 
tischen Institutes, Potsdam, 1919, nouvelle série. n° 54). Voir aussi un second 
Mémoire du même auteur, paru tout récemment : Harmonische Analyse der 
Lotstôrungen durch Sonne und Mond (/bidem, 1914, nouvelle série, n° 59). 


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(15 ) 


suivant ainsi les recherches de Rudzki (42), Herglotz (#5) et 
Brill (44). | 

T. Shida (#5) a publié aussi un Travail important relatif à ces 
problèmes ardus. 

Nous avons à dessein exclu de notre résumé toute allusion 
aux Travaux qui résolvent ces problèmes par la « méthode des 
singularités » (46) au lieu de la « méthode des séries harmo- 
niques » (47). 

Pour ce qui concerne le problème de l’équilibre de la sphère 
élastique, on consultera avec fruit l’excellent Traité de 
A. E. H. Love, The Mathematical Theory of Elasticity, Cam- 
bridge, 2° éd., 1906, ch. XI, et l’Encyklopädie der mathema- 
tischen Wissenschaften, 1. IV, art. 25 (O0. Tedone et A. Timpe, 
Spezielle Ausführungen zur Statik elastischer Kôrper), spéciale- 


(2) Mémoire cité à la note 34. 
(45) Mémoire cité à la note 39. 
(#) À. BRiLz, Ueber die Elastizität der Erde, Gôttingen (dissertation). 1908. 
(#5) T. Smipa, On the elasticity of the Earth and the Earth’s crust (Memoirs 
of the College of Science and Engineering, Kyoto Imperial University. Kyoto, 
novembre 1919, t. IV, n° 1). 
(45, Cf. Love, Elasticity, Introduction, p. 15. 
(#) Voici une liste que donne l’Encyklopädie der mathematischen Wissen- 
— schaften pour les Travaux employant la méthode des singularités : 
V. CERRUTTI, Assoc. fr. Avanc. des Sc. (Comptes rendus), 14 session, 
Je partie, 1885, p. 68; Rendiconti d. Accad. d. Lincei, Rome, (4), t. I, 1, 
1886, pp. 461, 586; t. V, 2, 1889, p. 489; Mem. d. Accad. d. Lincei, Rome, (4), 
t VIT, 4894, p. 9%; 11 Nuovo Cimento, Pise, (3), t. XXXIHIT, 1893, pp. 97, 145, 
209, 259. 
C. SOMIGLIANA, Ann. Sc. Norm., Pise, t. IV, 1887, p. 101. 
R. MARCOLONGO, Rendiconti d. Accad. d. Lincei, Rome, (4), t. V, 2, 1889, 
p.349; (5), t. I, 1, 1899, p. 335; Ann. di Mat.. (2), t. XXII, 1895, p. 111. 
G. LauRICELLA, Ann. Sc. Norm., Pise, t. VIE, 4895, p. 81 ; Ann. di Mat., (3), 
t. VI, 1904, p. 289. 
E. ALMANSI, Mem. Accad. Rend. d. Sc., Turin, (2), t. XLVII, 1897, p. 103; 
Ann. di Mat., (5), t. 11, 1898, p. 34. 
E. et K. CossERaT, Comptes rendus Acad. Sc., Paris, t. CXXVI, 1898, 
mp. 1089; t. CXXXII, 1901, p. 326. 
J. H. MicHeLz, Messenger of Mathematics, Lordres, (2), t. XXX, 1900, p. 16. 
J. HapamARD, Ann. Éc. Norm., Paris, t. XVIIT, 4901, p. 343. 
O. TEDONE, Ann. di Mat., (3), t. VIIL, 1909, p. 147; Rendiconti di Cire. 
—… mat., Palerme, t. XVII, 1903, p. 241. 


( 14) 


ment n'* 3-4, pp. 135-145 ; el pour le problème des vibrations, | 
Love, Elasticity, ch. XIT, et Encyk. d. m. Wiss., t. IV, art. 29 
(H. Lamb, Schwingungen elastischer Systeme ..), Spécialement 
n° 8, pp. 501-510, et aussi H. Lamb, {lydrodynamics, Cam- 
bridge, 3° éd., 1906. 

Disons pour terminer que le dernier Travail de Love (cité 
à la note 24) expose admirablement les derniers progrès que les 
géomètres modernes ont faits dans la résolution de ces pro- 
blèmes difficiles. 


ET 


Nous admettrons, pour les théories qui vont suivre, 
que la Terre est sphérique (##) et de densité moyenne 
5,55 grammes-masse par centimètre cube (4); la plupart des 


(#) Pour ce qui concerne la détermination de l’aplatissement du globe, 
an moyen de la mesure d’arcs de méridien, de l'étude des variations de la 
gravité, des phénomènes de précession et de nutation luni-solaires, des 
inégalités du mouvement de la Lune, etc., on peut consulter, par exemple : 

AiRY, Encycl. Metropol., Londres, 1830; The Figure of the Earth, Londres, 
1830. 

BessEL, Abhandlungen, t. WI; Astr. Nachr., Kiel, t. XIV, 1837, 

I. Bruns, Die Figur der Erde, Berlin, 1878. 

CLARKE, Geodesy, Oxford, 1880. 

E. Hi, Lunar Inequalilies due to the Ellipticity of the Earth, Washing- 
ton, 1884. 

K, R. HELMERT, Die mathematischen und physikalischen Theorien des 
hôüheren Geodäsie, Leipzig, t. II, 1884. 

Harkxess, The Solar Parallax and its related Constants (Washington 
Observ. for 1885, App. 3, pp. 138 et suiv.) 

F. TisseraND, Traité de Mécanique céleste, Paris, t. H, 1891, chap. XX et 
XXL. 

F. R HELMERT, Die Grôsse der Erde (Sitxungsberichte der Kg. Ak. d. 
Wiss., Berlin. 4906, pp. 525 et suiv.). 

H. BucanoLz, Das mechanische Potential…, Leipzig, t. I, 1908. 

M. P. Rupzxi, Physik der Erde, Leipzig, 1911, chap. I, $ 7, pp. %5et 
suiv., etc., etc. 

(4) Pour ce qui se rapporte aux mesures du coefficient d'attraction et de 
la densité moyenne de la Terre, mentionnons : 

H. Cavexbisn, Experiments to determine the Density of the Earth (Phil. : 


PE PET CNRS PE NP te a dé ét es mi) ni 


(15) 


auteurs (50) ont jugé qu’on peut admettre ici le principe de la 
. superposition des petites déformations et que, en conséquence, 
_ on peut ajouter aux variations d'ellipticité dues aux forces 
_ perturbatrices une ellipticité permanente; Love a examiné, 
récemment, les choses de plus près (51). 
Par mesure directe, nous ne pouvons connaitre que la den- 
… sité des roches voisines de la surface du globe et de quelques 
_ laves. Rosenbusch indique (5?) 


4 Tuf volcanique . 1,40 Lave de trachyte 92,63 || Schiste argileux. 2,81 
Roches calcaires Granit . . . 9,68 | Lave de basalte 9,99 
_  etsiliceuses . 92,10 k 

Syénite + . . 2,04 — 


É en unités C.G.S. D’après la Table dressée par Damour, dans 
3 l'Annuaire du Bureau des longitudes pour 1910, page 355 : 


Calcaire grossier. 1,94 à 2,06 || Porphyre. 2,61 à 2,94 || Marbres calcaires 2,65 à 2,47 
Jrès des Vosges . 2,19 à 2,95 | Syénite . 2,63 à 2,75 || Schiste . . . 2,64 à 2,90 


vpse. . . . 247à99%0 Granit . 263à9,75|Trachyte. . . 970 à 9,80 


rès quartzeux . 2,55 à 2,65 | Quartzite. 2,65 — | Dolomie . . . 9,82 à 9,85 
" #2 +2 Baëalle ©. . 2164310 


Trans. Roy. Soc., Londres, 1798, II, pp. 469-596); traduction française par 
N. M. CHompré (Journ. de l'École polyt., Paris, 1815, t. XVII, pp. 263 320). 
A. Cornu et J.-B. BALLE, Méthode pour déterminer la densité de la Terre 
(Comptes rendus Acad. Sc., Paris, 1. LXXVE, 4873, pp. 954-958, ett. LXXX VI, 
1818, pp. 699-702). 

…. J. EH. PoynriNG, On a method... and its Employment to determine the 
mean Density of the Earth (Proc. Roy. Soc., Londres, t. XXVIII, 1878 
pp. 2-35); Bull. astr., Paris t. Il, 1884, p. 260. 

— PH. von JoLLy, Annalen der Physik und Chemie (WiEDEMANN\, nouv. série, 
1V, 1879, p. 119, et t. XIV, 1881, p. 331; 

Enfin les Travaux de BOUGNER, MASKELINE, HUTTON, CARLINI, REICH, BAILY, 
-AIRY, JAMES, CLARKE, MENDENHALL, VON STERNECK, KONIG, RICHARZ, KRIGAR- 
MENZEL, WuisiNG, LASKA, Boys. etc. résumés dans les synthèses : 

J. H. PoynTinG, On a Determination of the mean Density of the Earth 
(Phil Trans. Roy. Soc., Londres, A, t. CLXXXUH, 4894, pp. 565-656) et 
Dev. Boys, La constante de la gravitation (Revue des sciences pures et 
appliquées, Paris, t. VII, 1897, pp. 46-59). 

D (9) Cf. les mé Morte cités de KELVIN, DARWIN, Houcn, Rupzxt, etc. 

ne Ouvrage cité à la note 24, chap. VI, pp. 75-88. 

EU) ie par Rupzxt, Ouvrage mentionné à la note 22, chap. IV, $ 4, p. 99. 


( 16 ) 


E. Roche prend 2,384 comme densité moyenne des roches 
superlicielles (5); mais Harkness imdique (4) 2,67 pour la 
densité « continentale » et 2,40 pour la densité moyenne de 
la croûte, à 10 milles anglais de profondeur. 

En comparant ces chiffres à la densité moyenne 5,55 de la 
Terre, prise dans son ensemble, nous sommes amenés 
à conclure qu'on ne peut considérer la Terre comme homo- 
gène, et que les parties du globe voisines du centre doivent 
être composées de substances très denses, de densités com- 
parables à celles des métaux. 

D'autre part, les expériences de Tresca (5%), de Saint- 
Venant (56), de Wertheim (57), de Kohlrausch (58), de Macleod 
et Clarke (5°), de Voigt (60), d’Amagat (51), de Searle (62), de 
Gray (65), de Nagaoka (64, de Kusakabe (55), d’Adams et 
Coker (66), etc., ont montré que les constantes élastiques à, 
des diverses substances minérales ont toutes des valeurs finies, 
ayant pour ordre de grandeur 1011 ou 1012 dynes par centi- 
mètre carré. 

Notre but est précisément d'exposer le principe des méthodes 
qui permettent, indirectement, de déterminer les constantes 
élastiques de ces substances in situ, et non de faire cette déter- 


(55) Mém. Acad. Sc., Montpellier, 1848; Comptes rendus Acad. Sc., Paris, 
t. XXXIX, 1854. 

(#4) Mémoire cité à la note 48; et Snuthsonian Physical Tables, t. LVIH, 
n° À, 1910, table 89, p. 108. 

(55) Mém Suav. étr., Paris, t. XVIII. 

(55) Comptes rendus Acad. Sc., Paris, t. XVII, 1843, et t. XIX, 1844. 

(57) Ann Chim. Phys.,13),t. XII, 1844, et Pogg. Ann., t. LXXVIII, 1849. 

(58) Pogg. Ann., t. CXLI, 1871. 

(59) Cité par KELVIN (art. Elasticity dans Encycl. Brit., $ 65). 

(60) Wied. Ann., t. XLVIIL, 1893. 

(81) Comptes rendus Acad. Sc., Paris, t CVIIL, 1899. 

(62) Phil. Mag., Londres, (5), t. XLIX, 1900. 

(65, Proc. Roy. Soc., Londres, t. LAVII, 4900. 

(64) Public. Earthquake Inv. Comm., Tokyo, 1900, n° 4. 

(65) Jbidem, 1900, no 922. 

(86) Publ. Carnegie Inst., 1906, n° 46. 


EMA 


CE dE 


mination directement, en extrayant du sol quelques échantil- 


A 


lons et en soumettant ces derniers à des expériences de 


_ laboratoire, telles que les essais de traction, compression, 


flexion, etc. 
_ Adams et Coker donnent les résultats suivants de mesures 
faites sur des échantillons de diverses substances (67) ; en les 


_ supposant homogènes et isotropes, leurs constantes X, sont 
4 | FR 1 
reliées au module de Young E et à l'inverse m — - du rapport 
À de Poisson s par (68) 
4 1 Em Es 
. (n+D(m—2 A+s(A—2%) 
#4 Em E 
4 F Xm+t A1+o) 
5 
_ et le module de compressibilité est donné par 
k Em E 
Mn —2)..,3(1— 20) 
| Adams et Coker ont mesuré directement E et m et ont 
_ calculé o, k, et un certain module de glissement; nous-même 
_ avons calculé X et p. 
| E À D. ki 
SUBSTANCES. en 4011 (} en 4011 en 4011 en 1041 
, dynes dynes dynes dynes 
par Cm?. par cm», par cm?, par cm?*, 
. “2 Es HE ral rer (e 
M ODIDrSÉé … « .  . . 19,37 0,2500 9,631 7,566 14,680 
RS  : . . . 10,34  0,2500 4,014 4,014 6,897 
… Marbre noir de Belgique. 7,24 0,2780 3,548 2,833 5,736 
Marbre de Carrare . . 5,04 0,9744 9,644 9,174 4,090 


_ Calcaire de Montréal. . D, 009622 9.560 … 9.555 4,950 


Granite de Baveno. . 4,71 0,2528. . 1,993 1,880 3.179 
Syénite néphéline. . . 6,29: . 0,2560 . 2,627... 9,504 : 4,929 
_ Diabase de Sudbury . . 9.49  0,2840 4,858 3,695 7,329 
Mons d'Ohio. . . . . 1,58 : 0,2909 0,847 0,613 1,250 
0 . |. . Re OT ET. 2450 ,:: 59 050 4,439 


(67) Article cité à la note 66, p. 69. 
(68) Cf. Love, Elasticity, chap. LT, art, 70, &, p. 101. 


19 


(18) 


Il est clair que ces exemples ne sont donnés que pour 
montrer l’ordre de grandeur de la compressibilité et de la 
rigidité des roches : ces substances ne peuvent, en aucune 
façon, être considérées comme isotropes (5°). 

Quelque modifiées que puissent être les propriétés élastiques 
lorsque ces substances font parte du globe (70), on ne peut 
cependant imaginer que ces substances possèdent alors une 
rigidité et une incompressibilité parfaites (4 = œ, k = œ). 


IEE. 


x 


Comme nous l’avons fait observer dans l’Introduction, des 
géologues, géophysiciens, hydrodynamistes, astronomes, etc., 
ont exposé tour à tour les raisons pour lesquelles, d’après eux, 
la Terre devrait être, au moins en partie, suseeptible de se 
déformer (71), Nous ne pouvons absolument pas entrer ici dans 
le détail de leurs discussions ; nous nous bornerons seulement 
à renvoyer le lecteur à quelques-uns de leurs Travaux. | 


(9) Voyez aussi Smithsonian Physical Tables, t. LVIIL, n° 4, tables 47-59, 
pp. 74-76; J. D. EveRETT, Fluctuations of the C. G. S. Units, Londres, 1891: 
AMAGAT, Journal de Physique, (2), t. VIIT, 1889; etc. 

(70) CF. Rupzki, Ouvrage cité à la note 29, ch. V, $ 4, p. 461. 

(71) Voyez, par exemple, W. Hopxins, Researches in physical Geology 
(Phil. Trans. Roy. Soc., Londres, 1839, pp. 381-4924; 1840, pp. 193-208; 
1842, pp. 43-55); H. HENNESsSY, Phil. Trans. Roy. Soc., Londres, 1851; 
Lord KELviN, On the Rigidity of the Earth (Phil. Trans. Roy. Soc:, Londres, 
t. CLIHT, 1863, pp. 573-582); DELAUNAY, Comptes rendus Ac. Sc., Paris, 
t. LXVIS, 1868, pp. 65-70; H. FAYE, Ibidem, passim; F. FoLIE, Bull. Ac. 
roy. Belg., Bruxelles, passim; R. RADAU, Bull. astr., Paris, passim; BELL, 
Giorn. 1. R. I1st. Lombard., nouv. série, t. X, 1851; E. Ronkar, Sur l'in- 
fluence du frottement … et Sur l'entrainement mutuel de l'écorce et du noyau 
terrestre, Bruxelles, 1888 et 1889; À. Rirrer, Wied. Ann., 1876, etc., etc., 
résumés dans : F.-R. HELMERT, Ouvrage et tome cités à la note 48; 
P. ScHWAHN, Ueber Aenderungen der Lage.…, Berlin, 1887 ; F. TisSERAND, 
Ouvrage et tome cités à la note 48 ; M.-P. Rupzxt, Ouvrages cités aux notes 22 
et 34; H. JANNE, Mémoire cité à la note 3, 2e partie, $ 1; etc. 

Voyez aussi CH. CONTEJEAN, Éléments de Géologie et de Paléontologie, 
Paris, 1874; A. DE LAPPARENT, Traité de Géologie, Paris, 3° éd, 1893; 
E. HauG, Traité de Géologie, Paris, 1907, ete. 


Adele ie ss nt à Mn à tin 


4%) 


d'A ETEE 


. Première méthode : Détermination de la rigidité du globe 
au moyen de la mesure des marées océaniques appa- 
rentes. 


Si l’on suppose done, pour toutes ces raisons, que la Terre 
ait une constitution quelconque, autre que celle d’un solide 
parfaitement rigide et incompressible (soit celle d’un fluide 
parfait, soit celle d’un fluide visqueux, soit celle d’un solide 
élastique, soit celle d’un corps composé de parties solides, 
liquides et même gazeuses, etc.), on doit immédiatement con- 

. clure que cette Terre doit céder, au moins dans une certaine 
mesure, aux réactions centrifuges qu'évoque sa rotation (7?) et 
aux forces attractives qui émanent de la Lune, du Soleil et 
des planètes (75), comme le font les océans qui recouvrent sa 

_ surface (7). | 
Ces déformations propres du globe, qu'on nomme marées 

terrestres par opposition aux marées proprement dites que l’on 
appelle dès lors marées océaniques, peuvent s’évaluer, comme 


(2) Puisque la Terre tourne vis-à-vis d’axes fixés au « solide stellaire », 
« par rapport auxquels les principes fondamentaux de la Dynamique sont 
— vrais, au moins d’une manière très approchée [ef. E. PAsQuiER, La Terre 
—… tourne-t-elle? (Revue de l'Univ. de Bruxelles, mars 1904), p. 17 et H. JANNE, 
… Les nouvelles expériences relatives à la démonstration mécanique de la 
rotation de la Terre (Revue des questions scientifiques, Louvain, t. XXIV, 
{er fasc., juillet 1913), ST, pp. 9-13]. 
… (5) L'influence des planètes est absolument négligeable vis-à-vis de 
_ J'action luni-solaire. 
(#) Pour ce qui concerne le problème des marées, consultez M. Lévy, 
— Théorie des marées, Paris, 1898; Pu. Harr, Des marées (Encycl. Léauté, 
- n° 1198); Théorie élémentaire des marées (Ann. Bur. Longit., Paris, pour 
— 1904, notice B, pp. 1-53 et pour 1908, notice A, pp. 1-74), ete., et surtout 
G.-H. Darwin et S.-S. Houcx, Bewegung der Hydrosphäre (Encyklopädie 
der mathematischen Wissenschaften, Leipzig, t. VI, 1re partie, B, art. 6, 
1908); H. Poincaré, Traité de Mécanique céleste, Paris, t. I, 1910; 
…G-H: DARWIN, article « Tide » dans Encycl. Brit., Londres, 11e éd., 
DA910-1911. 


l'a fait remarquer Lord Kelvin (5), par la réduction qu’elles 
font subir aux marées océaniques. 

IL est clair que si la Terre était parfaitement fluide ou plutôt 
aussi fluide que les mers, en l’absence de points fixes de 
repère on ne pourrait observer trace de marée : le pêcheur, en 
pleine mer, ignore la marée (T6). 

Au contraire, si le globe était absolument rigide, les marées 
océaniques, du moins les ondes lentes peu troublées par 
l'inertie ou la viscosité des eaux, offriraient, en moyenne, 
une amplitude égale à celle qu'indique la théorie élémentaire 
de ces marées (77). 

En fait, les mouvements des mers, par rapport aux rivages, 
sont perceptibles; mais l'amplitude en est moindre que celle 
calculée pour un globe rigide. 

C’est une preuve que le globe cède aussi, dans une certaine 
mesure, aux forces qui produisent les marées océaniques ; et le 
rapport des deux nombres en fournit une mesure. 

Lord Kelvin a indiqué les résultats suivants, devenus désor- 


mais classiques (7$). 
En supposant que la Terre fût sphérique (de rayon égal à 
son rayon moyen), homogène (de densité égale à sa densité 


(5) Mém. cité à la note 71, spécialement pp. 575-578. 

(78) Comme Articles de vulgarisation, consultez CH. LALLEMAND, Mouve- 
ments et déformations de la croûte terrestre (Ann. Bur. Longit., Paris, pour 
1909, notice B); Les marées de l'écorce et l’élasticité du globe terrestre 
(Ibidem, pour 1910, notice B) ; L’élasticité du globe terrestre et les marées 
de l'écorce (Bull. astr., Paris, t. XXIX, 1911, pp 369-388); G.-H. DARWIN, 
The Rigidity of the Earth (Rivista di Scienxza : Scientia, Bologne, 3° année, 
t. V, 1909, pp. 230-240). 

(77) Voyez les Ouvrages cités à la note 74. Comme excellent article de vulga- 
risation, relatif aux trois premières méthodes, signalons aussi E. PASQUIER, 
Sur les variations de la latitude et les déviations de la verticale (Ann. Soc. 
Sc., Bruxelles, 36° année, 4er fasc., octobre 1911). 

(8) Natural Philosophy, t. I, art. 849-843, pp. 439-440; Mathematical 
and Physical Papers, t. I, art. 45; Popular Lectures….., t. II, p. 238; 
Mémoire eité à la note 71, p. 974. Voyez aussi LALLEMAND, Article de 1910 
cité à la note 76, pp. 4et 59, etc. 


(2) 


moyenne), isotrope et incompressible, les marées océaniques 
à longues périodes seraient déjà réduites aux ?/; de leur ampli- 
tude théorique, si on attribuait au globe la rigidité très consi- 
mérablérde acier (x — "7,7 X 10°), et aux ?};, si on lui 
attribuait la rigidité trois fois moindre du verre (u —2,4 x1011). 
Il à montré (7°), en se basant sur quelques mesures de marées 
lunaires à longues périodes, que la hauteur de ces marées 
n’alteint environ que les 7/,, de sa valeur théorique, et a conclu 
que la rigidité du globe, pris dans son ensemble (tidal effective 
rigidilty), n’est pas inférieure, avec les hypothèses prémention- 
nées, à celle de l'acier. Mais le nombre d'observations qu'il 
employait ne suffisait pas pour obtenir une conclusion certaine 
relativement au degré de rigidité « effective » de la Terre, 
puisque, comme on sait, des phénomènes météorologiques 
he sont pas sans influence sur les marées à longues périodes. 

La conclusion de Kelvin est à peu près confirmée, — au 
moins pour l’ordre de grandeur, — par les observations nom- 
breuses et précises, de divers genres, qu’on a faites récemment. 
Mais si, 1] y à cinquante ans, elle semblait rigoureusement 
déduite, elle doit être considérée à l'heure actuelle plutôt 
comme le pressentiment d’une intuition géniale que comme le 
résultat d’une véritable démonstration (50). 

Au fond la théorie de Kelvin repose sur les quatre hypo- 


thèses simplificatrices suivantes. Elle admet : 1° que les 


marées terrestres suivent une loi d'équilibre, c’est-à-dire que, 
dans leur calcul, on ne doit pas tenir compte de l’inertie; 
2° qu'il en est de même pour les marées océaniques; 3° que la 
Terre peut être traitée comme un corps homogène et 4° qu’elle 
peut être traitée comme un corps Incompressible (81). 


(9) Natural Philosophy, t. 1, art. 843-848, pp. 440-460, spécialement 
art. 848, p. 459 et G.-H. DARWIN, À numerical Estimate of the Rigidity of the 
Earth (Report of the 524 Meeting of the British Assoc. f. Adv. of Sc., 
Southampton, août 1882, A, n° 7, pp. 472-474), spécialement p. 474. 
Cf. Keuvin, Mém. cité à la note 71, $$ 17-20, pp. 577-578. 

(80) G.-H. DARWIN, Article cité à la note 76, spécialement p. 231. 

(M) LOvE, Ouvrage cité à la note 24, ch. IV, $ 55, p. 50. 


(22) 


1° D'une manière générale, nous pouvons admettre que la 
théorie de l'équilibre élastique est applicable aux marées 
terrestres, quel que soit le degré de rigidité du globe; car la 
période de l'oscillation naturelle d’une sphère fluide de mêmes 
dimensions et de même masse que la Terre est d'environ 
4 heure 54 minutes (8?) ; et si les substances composant le 
globe ont la rigidité de l’acter et que leur ensemble puisse êtré 
considéré comme homogène et incompressible, cette période 
est d'environ 1 heure 6 minutes (85). Or, ces périodes sont très 
courtes relativement à une période quelconque de marée; et il 
est très improbable que quelque constitution admissible de la 
Terre, autre que l’homogénéité isolrope, puisse exiger une 
période considérablement plus longue. Malgré cela, Love s’est 
donné la peine d'élaborer une théorie dynamique des marées 
terrestres (84) et a montré notamment l'insignifiance de l'effet 
gyroscopique dû à la rotation (5). 

Un doute peut cependant subsister quant au point de savoir 
si Oui ou non, on peut appliquer la « théorie d'équilibre » à un 
globe composé d’un noyau sphérique et d’une écorce solide 
séparés par une couche mince constituée par un magma fluide 
plus ou moins visqueux, tel que celui proposé par E. Wie- 
chert ($6) et admis par W. Schwevydar (87); mais Love à com- 
battu énergiquement ($$) une telle hypothèse, en se basant sur 


(8) Mémoire de KELvIN cité à la note 7, $ 58, p. 610 et celui cité à la 
note 71, $ 3, p. 073. 

(85) Premier Mémoire de Lam cité à la note 17, $ 48, p. 212. Cf. H. PoIn- 
CARÉ, Ouvrage et tome cités à la note 74, ome partie, chap. XVIL, $ 265, 
p. 445. 

(84) Ouvrage cité à la note 24, ch. V, pp. 58-74. 

(85) Voyez plus bas la note 144. 

(86) CF. Ueber die Massenverteilung im Innern der Érde NÉ Eh En der 
K. Gesellschaft der Wissenschaften, Gôüttingen, Math.-naturw. KI., 1897, 
3e fase., pp. 221 et suiv.). | 

(87) Cf. Mémoire cité à la note 35, ch. IV, p.77. 

(88) Cf. Mémoire cité à la note 39, $ 20, p. 88; Ouvrage cité à la note 24, 
ch. IV, 895, p. 51 et surtout $ 63, p. 96. 


1 
. 
1 


(23) 


les observations de O. Hecker (5°), dont nous parlerons plus 
bas, et en montrant l'invraisemblance-de ses conséquences. 

20 Avant de discuter la légitimité de la deuxième hypothèse 
simplificatrice, disons que G.-H. Darwin a notablement 
augmenté la collection des données d'observations relatives 
aux marées dans les dernières éditions du Treatise on Natural 
Philosophy (%); mais c’est incontestablement Schweydar (?1) 
qui à réuni le plus de matériaux. 

Lord Kelvin avait proposé (*) de soumettre à l'observation 
la marée lunaire de quinzaine; d’après lui, c'était, avec la 
marée mensuelle, celle qu’il convenait d'employer pour déter- 
miner la rigidité de la Terre; les ondes lentes étaient moins 
affectées par l’inertie et les effets de celles-ci devaient 
d’ailleurs être partiellement amortis par les îles et les conti- 
nents formant obstacle au mouvement. [Il se basait, pour cela, 
sur un argument de P.-S. de Laplace (3). Celui-ci avait déve- 
loppé des considérations tendant à prouver que les marées à 
longues périodes, telles que la marée de quinzaine, devaient, 
en conséquence du frottement des fluides, obéir assez exacte- 
ment à la théorie d'équilibre. Il admettait, de plus, que cette 
théorie ne devait pas subir de modification, au cas où les mers 
ne recouvriraient pas entièrement le globe; mais, quant à ce 
dernier point, Kelvin ne partageait pas son avis. Airy et 


(85) Beobachtungen am Horizontalpendeln .…. (Verüffentlichungen des Kgl. 
Preusz. Geodät. Instit., Berlin, nouvelle série, 1907, n° 39, et 1911, no 49). 
(90) Cambridge, t. LL, 4e éd., 1903, $ 848, e, pp. 453-460. Voyez aussi pre- 

mier Mémoire de Darwin cité à la note 9, Appendice, pp. 31 -35, et Articles 
du même auteur cités à la note 76, pp. 239-933 et à la note 79, pp. 472-474. 
(%1) Mémoire cité à la note 35, ch. II, pp. 67-74. 

… (2) Mémoire cité à la note 62, $ 16, p. 577. Comparez G.-B AirY, Tides and 
Waves (Encycl. Metropol., Londres, $$ 45, 54, 539, etc ); Philos Magaxine, 
Londres, (4), t. L, 4875, pp. 277 et suiv.; W. FErReL, U. S Survey…., 1873; 
 Philos Mag., Londres, (5), t. 1, 876, pp. 482 et suiv. ; Astron. Journ. Boston, 
t. IX, 1889, pp. 41 et suiv., et t. X, 1890, pp. 121 et suiv.; Smithson. Misc. 
Collection, n° 843, ete. 

(5) Mécanique céleste, Paris, livres IV et XIII; QEuvres complètes, t. II. 
On sait que l'argument de Laplace relatif au frottement n'est valable que 


(2%) 


Ferrel (4) avaient contesté la légitimité de la conclusion de 
Laplace relative à la théorie d'équilibre; Kelvin et Darwin 
l'ont d’abord défendue (%). Mais, un peu plus tard, Darwin 
s'est mis à douter de la rigueur du raisonnement par lequel 
Laplace croyait avoir prouvé que les marées à longues périodes 
devaient obéir approximativement à la loi d'équilibre. En 
étudiant le problème des marées lentes au point de vue « dyna- 
mique », sur un globe entièrement recouvert par les eaux, il 
a trouvé (%) qu'elles pouvaient différer considérablement en 
hauteur de celles qui obéiraient à la théorie statique. Ceci 
semblait donc laisser planer un doute sur la conclusion 
d’après laqueile la Terre devait être aussi rigide que l'acier, 
tout en confirmant l’idée que le degré de rigidité de la Terre, 
dans son ensemble, devait être très élevé (°7). 

Mais, plus tard, Lord Rayleigh a fait voir (8) que les 


pour l’onde de marée qui a pour période 18 ans ?/; :Saros). Cf. POINCARÉ, 
Ouvrage et tome cités à la note 74, {re partie, chap. VIII, pp. 182-204; 
S.-S. Houcx, Proceedings of the Mathematical Society, Londres, t. XXVIII, 
décembre 1896; Phil. Trans , A, t. CLXXXIX, 1897, pp. 139 et suiv.; et 
t. CXCI, 1898, pp. 201 et suiv. ; Article cité à la note 74, nes 19-13, pp. 17-21. 

(%4, Cf. Memoires cités à la note 92. | 

(5) C£. KELVIN, Philos. Mag. Londres, (4), t. L, 1875. pp. 227, 279, 388; 
DarwIN, art. Tide dans la 9e éd. (t. XXIIT, 1880) de l’Encycl. Britannica, 
Londres, p. 360. 

(95) La présence des continents oblige déjà à modifier les résultats de la 
théorie statique. Cf. KeLviN, Nat. Phil., 1. IL. $848, c, pp. 447-451 ; PoINCARÉ, 
Journal de math. pures et appl. (Liouvizee), (5), t. 1, 4896, pp. 7 et suiv. ; 
Ouvrage et tome cités à la note 74, passim ; LÉVY, Ouvrage cité à la note 74, 
chap. I, K 10-11, pp. 1316 ; BrizLz, Mémoire cité à la note 44, $ 7, pp. 42-43; 
Darwix et HouGx, Article cité à la note 74, n° 6, pp. 12-13; DARWIN, On the 
Correction to the Equilibrium Theory of Tides for the Continents (Proc. Roy. 
Soc., Londres, t. XL, 1886, pp. 303-315) (en collab.avec H. H. TURNER); 
Scientific Papers, t. 1, pp. 361 et suiv. Voyez aussi Harris, Manual of Tides, 
2e partie, Londres, 1897. 

(97) La théorie dynamique de DARWwIN était basée sur l'hypothèse que le 
déplacement de l’océan n’est fonction que de la latituce, ou, en d’autres 
termes, que les marées pouvaient être calculées comme s’il n'existait pas 
des continents formant obstacle aux ondes de marée. 

(8) Note on the Theory of the Fortnightly Tide (Philos. Magazine, 
Londres, (6), t. V, 1903, pp. 136-141). 


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(25 ) 


barrières solides que constituent, pour les mers, les bandes 
continentales, que Darwin avait négligé de considérer dans son 
étude, devaient avoir pour effet d'empêcher la formation de 
certains courants se produisant suivant les parallèles et ayant 
pour conséquence d'amener l'écart signalé par Darwin entre la 
théorie dynamique et ia théorie statique. Il parait dès lors qu'on 
peut admettre, avec une approximation suffisante pour la 
détermination en question, que la marée de quinzaine obéit à 
la loi de l’équilibre (°%). 

3° Le fait que la Terre ne peut, en réalité, être homogène, 
provoque la question : Comment, dans quel sens et de com- 
bien une hétérogénéité bien déterminée obligera-t-elle à modi- 
fier les conclusions de la théorie de l'équilibre élastique d’un 
globe homogène? 

Cette question a été résolue, pour la première fois, par 
Darwin (100), qui adoptait, pour la répartition des densités à 
l’intérieur du globe, une loi plus ou moins plausible et qui 
concluait que, avec une telle loi (suivant laquelle d’ailleurs la 
densité augmentait de la surface vers le centre), la Terre devait, 
dans son ensemble, céder un peu moins (environ 5 °/,) aux 
forces perturbatrices que si elle était homogène ; 1! conservait 
toujours l'hypothèse de l’isotropie en chaque point, celle de 
l « homogénéité élastique » d'un point à un autre et celle de 
l'incompressibilité. 

La question à été, depuis, reprise par Herglotz (101), qui l’a 


(%) Pour tout ce qui concerne cette question, consultez, outre les Ouvrages 
renseignés à la note 74 (spécialement celui de H. POINCARÉ, 1re partie, 
chap. VII, pp. 162-204 et 5° partie, chap. XVIH, pp. 431-450), l'excellent 
Artücle de G.-H. DaRwIN et S.-S. HouGx cité à la note 74 et une Note de 
E. Ficuor, Sur la production des marées statiques. (Comptes rendus Ac. Sc. 
Paris, t. CLV, janvier 1913, pp. 211-213). 

(10) Mémoire cité à la note 31. Cette diminution de 3 c/, concerne le self- 
potentiel du globe déformé. 

(1) Mémoire cité à la note 32. Il semble bien que HERGLoO"Z fait une confu- 
sion concernant les coefficients h, k dont il sera question plus loin). Comparez 
note 264. — On peut aussi considérer Rupzkr comme un prédécesseur de 
HErRGLoOrz [cf. A. Brizz, Mémoire cité à la note 44, Introduction, pp. 2-8]. 


(26) 


traitée magistralement dans une analyse profonde; il admet- 
lait, pour loi des densités, celle de Roche (1°2), et il a conclu 


nd 


que la réduction de 5 ‘,, indiquée par Darwin, devait être 


portée, dans ces conditions et avec la rigidité de l'acier, à 


20 °.. On peut cependant lui reprocher (105) d’avoir supposé 
la substance absolument incompressible, ce qui d’abord est 
contraire aux faits et de plus enlève une grande part de vrai- 
semblance à la loi de Roche. 

Depuis Darwin, Schweydar à réuni (104) une énorme quantité 
de mesures de marées océaniques lunaires et à réduit les obser- 
vations de ces marées lunaires à longues périodes (mensuelle 
et de quinzaine) d’un grand nombre de ports répartis sur la sur- 
face du globe tout entière, pour 194 années d'observation. Il a 
essayé de concilier les résultats de ces mesures avec la théorie 
de Wiechert relative à la constitution de globe (13) et y est 
bien parvenu. Il à trouvé que les marées atteignent une hauteur 


comprise entre les 0,60 et les 0,62 de leur hauteur théorique, 


alors que Darwin avait indiqué auparavant 0,67. Mais, de l'avis 
même de ce dernier (106), le poids à attribuer aux conclusions 
de Schweydar est, naturellement, beaucoup plus élevé que 
celui qu’on peut attribuer à celles de Darwin lui-même, con- 
clusions qui se basent sur des données d'observations beaucoup 
moins nombreuses. | | 

Les résultats un peu exagérés que Schwevdar à obtenus, 
relativement à la rigidité respective du noyau et de l'écorce 
terrestres, l'ont amené à croire que l’anomalie pouvait être 
expliquée par l'existence d’une couche plus ou moins fluide, 
intermédiaire entre le noyau et l’écorce; mais, comme nous 


1) Mémoire cité à la note 93. 

(105) Cf. H. JANNE, Extension de la Théorie de Laplace due à Herglotz 
(Ann. Soc. Sc., Bruxelles, 37e année, 4er fasc., janvier 1943, pp. 118-152); 
et le Rapport que P. DuHEM a présenté sur ce Travail (1bidem, Gomptes 
rendus des séances, pp. 65-66). 

(194) Mémoire cité à la note 35, chap. IL. 

(1%) Mémoire cité à la note 86. 

(106) Cf, Article cité à la note 76, pp. 233-234. 


£ sat 


Le di be Dés De. mA 11 à . 


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(27) 


l'avons dit ci-dessus (107), cette hypothèse ne peut supporter 
un examen approfondi. 

4 On peut également faire une recherche analogue sur l’in- 
 fluence que peut avoir, sur les conclusions générales, un 
certain degré de compressibilité. Kelvin, Darwin, Hough, 
Rudzki, Herglotz, Schweydar, Brill (108) ont tous supposé 
qu'on pouvait considérer les substances composant le globe 
comme incompressibles; ils se plaçaient dans cette hypothèse 
non seulement parce que cette dernière rendait le problème 
plus abordable à Flanalyse (10%), mais encore parce qu’une 
remarque, un peu concise et assez hâtive de Kelvin (110) sem- 
blait leur donner raison; et que d’ailleurs, si l’on écartait cette 
hypothèse, on pouvait se demander à juste titre si, aux parties 
centrales du globe (où doivent régner des pressions énormes), 
les limites d’élasticité ne sont pas dépassées et si, dès lors, on 
était encore en droit de leur appliquer la loi de Hooke, sur 
laquelle sont basées les équations ordinaires de la théorie de 
l’élastieité (111). 

Mais Love, après avoir partagé, pendant quelque temps, 
leur opinion relativement à l'insignifiance de linfluence 
que pouvait avoir, sur la hauteur des marées, un certain 
degré de compressibilité (112), à eu des doutes (115), à fini par 


(107) Cf. IV, 4e, notes 88 et 89: H. PoincakÉ, Note sur la XVIe Conférence 
de l'Association géodésique internationale (Ann. Bur. Longit., Paris, 


F pour 1911, pp. 11-12); E. PAsQuIER, Mémoire cité à la note 77, chap. IE, $ 5, 


p. 82. Il est juste de dire que, dans un de ses derniers Mémoires (premier 


…— Mémoire cité à la note M, chap. III, pp. 15-31, spécialement p. 31), 
— Schweydar a démontré la non-légitimité d’une pareille hypothèse. 


(108) Mémuires cités aux notes 7, 8, 9, 31, 33, 34, 32, 35, 44. Voyez cepen- 
dant Darwin, Mémoire cité à la note 11, $ 10, pp. 215-218. 

(109) Cf. Love, Mémoire cité à la note 39, $ 15, p. 83. 

(0) Natural Philosophy, t. 1, art. 837-838, pp. 434-435. 

(14) Cf. Encykl. d. m. Wiss., Art. cité à la note 99, n° 37, pp. 61-62 ; Love, 
Ouvrage cité à la note 9, chap. XI, art. 181, pp. 248-250, et aussi chap. HI, 
art. 75, pp. 107-109 ; JANNE, Mémoire cité à la note 103, art. IV, pp. 126-127. 
- (22) Premier Mémoire cité à la note 30, Introduction, pp. 107-108 et $$ 9-19, 


. pp. 115-118. 


(#5) Mémoire cité à la note 39, $ 14, p. 89 (troisième note). 


(2%) 


la prendre en considération (114) et a prouvé (115) que la com- 
pressibilité tend à augmenter la valeur du rapport de Pampli- 
tude de la marée effective à celle de la marée théorique. 

Entretemps Jeans (116) et Rayleigh (117) ont émis des opinions 
très intéressantes sur l'influence que pouvait avoir la compres- 
sibilité sur la stabilité de l'équilibre élastique d’un globe dont 
les molécules sont douées d'attraction ; le premier a fait notam- 
ment remarquer qu’une disposition sphérique et concentrique 
des couches d’égales densité, dans le globe, cesse d’être stable 
dès que le degré de compressibilité de la substance dépasse 
une certaine valeur (118); le second a montré l'importance de 
la considération de la « tension initiale » due à la self- 
attraction (11). 

On peut résumer qualitativement les conclusions de Love 
relatives à l'hétérogénéité et à Ja compressibilité en disant (120) : 
une évaluation de la rigidité du globe, faite avec l'hypothèse de 
l’homogénéité, est trop grande, tandis que celle faite avec 
l'hypothèse de l’incompressibilité est trop petite (121). 

Voyons ce que peuvent nous donner les mesures de marées. 

Admettons que le globe soit primitivement sphérique, de 
rayon a, composé de couches sphériques concentriques, indé- 
finiment minces, qui en sont les surfaces d’égale densité o; 


(14) Ouvrage cité à la note 24, chap. VIT; voyez aussi Mémoire cité à la 
note 38. 

(45) Ibidem, art. 127, p. 110. 

(6) Second Mémoire cité à la note 36. 

(47) Mémoire cité à la note 37. 

(48) Second Mémoire cité à la note 36, $ 34, pp. 178-179. 

(43%) Mémoire cité à la note 37, pp. 486-489. Comparez LOvE, Mémoire cité 
à la no‘e 36, K 1-3, pp. 171-176; Ouvrage cité à la note 9, chap. IL, art. 75, 
pp. 4107-10), et chap. XI, art. 481, pp. 248-250; Ouvrage cité à la note 24, 
chap IL, art. 16-19, pp. 12-14, et chap. VII, art. 102-103, pp. 89-90. 

(12) Ouvrage cité à la note 24, art. 127, p. 110. 

(124) Une bonne analyse des Travaux cités a paru dans le « Report of the 
Council to the 19% Annual General Meeting » (Monthly Notices Roy. Astr. 
Soc., Londres, t. LXX, n° 4, février 1910); spécialement l'Article Geodyna- 
mics and the Figure of the Earth (pp. 382-388) par E.-H. His. 


LE Lo F#r ; 


(29) 


el, d’une façon plus générale, que le globe possède la symétrie 
sphérique, c'est-à-dire que les constantes physiques soient les 
mêmes en tout point de chaque couche élémentaire. 

Prenons trois axes rectangulaires Ox, Oy, Oz ayant leur ori- 
gine au centre de figure O du globe. 

En un point M (x, y, z), la densité est seulement fonction 


de r, par hypothèse, 
nt (1) 
1 


où r — (x? + y? + x?) est la distance radiale OM. On admet 
souvent, pour simplifier l'analyse, 4° que la constitution de 
la substance est la même en tous les points relativement à la 
résistance élastique qu'elle offre aux déformations [homo- 
généité élastique (122)]; 2 qu’en chaque point, cette con- 
stitution est la même dans toutes les directions (isotropie) 
bien que ces hypothèses ne soient vraisemblablement pas 
admissibles, grâce à la différence qui peut exister entre Îles 
densités en deux points distincts (123). Mais ceci n’est nulle- 
ment indispensable pour ce qui suit. 

Nous supposerons d’ailleurs qu’une « théorie d'équilibre » 
soit applicable au globe. 

Désignons par u, v, w les composantes du déplacement MM’ 
du point M (x, y, z) suivant les trois axes rectangulaires. Alors 
Si g — ux + vy + wz, la composante radiale du déplacement 
MM’ est 


U—r 4, (2) 


et la dilatation cubique 


: ou Ov oW 
À — div (u, 0, w) = — + — + —. 
où y | 0% 


(3) 


(22) Que nous nommons ailleurs symétrie. [ CF. Mémoire cité à la note 108, 
art. Il, p. 124, note 2.] Cette appellation a été critiquée par P. Duxem. Voyez 
encore $ VII. 

(#5) On fait ces hypothèses pour pouvoir « avancer ». [Cf. LOVE, Ouvrage 
cité à la note 24, chap. VIT; spécialement art. 106, p. 92.] 


F 


F4 


( 30 ) 
La densité en M (x, y, z), après une déformation du globe 
due à l’ensemble des déplacements des points, est (124) 


p=p—U pa. (4) 


Supposons que les forces « de volume », qui agissent sur 


les diverses masses élémentaires constituant le globe, en pro- 


duisant la déformation de ce dernier, admettent un poten- 
tiel W, satisfaisant à l'équation 9? W — 0 en tout point pour 
lequel O0 < r < a : y? représente l'opérateur laplacien 


o* o æ 


div. grad = — + — + —. 
$ où Of 0% 
D'après un théorème connu (1%), W est développable en 
série d’harmoniques sphériques solides W, de degrés n réels, 
entiers et positifs 


W—>wW,. (5) 


Quelle que soit la loi que l’on adopte pour la constitution 
du globe, pourvu que les hypothèses prémentionnées soient 
respectées ; les grandeurs U et A seront exprimables par des 
séries telles que 


( U— EH, (r). W,, | (6) 
| A = (r).W, (D 


où W, est l’harmonique solide du degré n figurant dans (5) et 


(12) C£. Love, Mémoire cité à la note 39, $ 3, p. 79 [form. (4)]; Jeans, 
Second Mémoire cité à la note 36, $ 6, p. 160; RAYLEIGH, Mémoire cité à la 
note 37, p. 490; Love, Mémoire jcité à la note 38, $ 3, p. 175 (form. [7}) et 
surtout Ouvrage cité à la note 24, art. 106, p. 91. 

(25) Voyez, par exemple, KELVIN, Mémoire cité à la note 7, $ 7, pp. 984-585 ; 
Natural Philosophy, t. I, chap. I, App. B, h, pp. 181-182; H. POINCARÉ, 
Théorie du potentiel newtonien, Paris, 1899, art. 93-96, pp. 204-211, etc. 


(31) 


H, (r), f, (r) sont des fonctions de r seulement, convenablement 
D choisies . 

D'autre part, d’après (4), si V désigne la valeur en M du 
potentiel attractif du globe avant la déformation, le potentiel 
» attractif V’ du globe après la déformation sera la somme : 
_ A°de V; > du ÉESA dû à une distribution de volume, de 
densité cubique — Ü Es = oN, Uans la région ÔO < r < 4; 
3° du potentiel dû à UE Misribution superficielle, de densité 
[bU|;—, sur la sphère r — a (127). Ainsi le potentiel V' différera 
_ de V par des termes qui seront les produits des harmoniques 
4 solides W, par des fonctions K, de r : 


YO ER) W. (S) 


Dans les cas les plus importants au point de vue de la 

théorie des marées (réaction centrifuge, attraction émanant 
d’un astre éloigné, etc.), la série ZW, se réduit à un seul 

terme [harmonique solide zonale du second degré]. 

Par exemple, négligeons la rotation et ne considérons que 

- l'effet attractif dû à la Lune. Alors le potentiel de la force qui 

- produit les marées est, en M (128), 


M 3 1 
WW = W, — Es 1° (3 cos*0 — :) (9) 


où 4 est l’angle que fait OM avec la droite qui joint le centre O 
de la Terre au centre L de la Lune, R la distance OL, M la 


(1%) Cf. Love, Ouvrage cité à la note 24, chap. IV, art. 59, pp. 52-54; 
… Mémoire cité à la note 39, $ 4, pp. 75-76. 

(127) IBinem et JEANS, Second Mémoire cité à la note 36, $ 6, p. 160 (y 
compris la note de cette page). 

- (4%) Imipem et Natural Philosophy, t. AI, art. 834, p. 432; Article de 
“lEncykl. d. m. Wiss. cité à la note 99, B, n°9; etc. 


t 02) 


masse de la Lune et f la constante d'attraction. Les séries (6), 
(7) se réduisent aussi à un seul terme, et nous écrivons 


ji a sul | 
—= (tr) ré (10) 
W, : 
a fr Gi 


où g, constante qui n'est introduite que pour faciliter les 
comparaisons, désigne l'intensité de l'attraction du globe non 
déformé en un point de sa surface. 

Si nous supposons, pour un instant, que le globe soit 
recouvert d’une masse fluide d'épaisseur infiniment petite 
(dont on puisse négliger l’inertie, l'attraction par le globe et la 
self-attraction de ses parties, etc.), et que, au contraire, le globe 
lui-même soit parfaitement rigide, la hauteur de la marée 
fluide sera (12?) 


W; ” 
He pour r — 4, (12) 
q 


ce qui est le déplacement radial donné par (10) pour r — a et 
H (a) — 1. Posons h = H (a); h mesure alors le rapport de la 
marée du globe élastique à la hauteur d'équilibre, et l’équation 
de la surface extérieure est, après la déformation, 


W: 
r=a+h or (13) 


où W, est la valeur de W, pour r — a. 


(42%) Cf. Article de l’'Encykl. d. m. Wiss. cité à la note 90, B, n° 3, 
pp. 9-10; Lévy, Ouvrage cité à la note 74, chap. I, n° 3, pp. 3-5; etc. Pour les 
corrections dues à la self-attraction, à l’existence des continents, consultez 
le même article de l'Encyklopädie, nos 5-9. Voyez aussi les Ouvrages et 
Mémoires cités à la note 96. 


( 33 ) 
D’après (8), V’ aura pour valeur, dans le cas particulier con- 
sidéré, 
V'=V + K(r). W, (14) 
ce qui devient, en un point de la surface r — a, 


V'(a) = V(a) + K(a). W,. (45) 


On trouve, après quelques calculs (150), en désignant K (a) 
par k, 


k = K(a) —° È fe | . Cr, H(r)] — 76. f(x) ? dr, (16) 


A 


où p, désigne la densité moyenne du globe. 
| Alors le potentiel du globe déformé sera, en un point de la 
- sphère r — a, 


+ V'(a) = V(a) + KW, : (AT) 


… on peut dire que À et Æ mesurent respectivement la hauteur 
de la marée du globe et la variation du self-potentiel, et on 
peut appeler h le coefficient de hauteur et k le coefficient de 
potentiel. Il est clair que h et Æ sont des nombres abstraits. 

Cherchons maintenant quel est, en fonction de h et k, le 
coeflicient de réduction de la marée d’un océan (doué des pro- 
priétés idéales énoncées plus haut), infiniment mince, répandu 
à la surface du globe élastique : la surface libre de cet océan 
sera une surface équipotentielle, dont l’équation sera 


fl 4 + VE VA 7 ve De 


? (18) 


| (150) Voyez, par exemple, HERGLOTZz, Mémoire cité à la note 32, chap. I, 
—……p. 219, form. (10); Love, Mémoire cité à la note 39, $ 3, p. 76, form. (6); 
— SHibA, Mémoire cité à la note 45, Introduction, K 4, pp. 14-15. 


: 3 


( 34 ) 


tandis que l'équation de la surface externe du noyau sera 


L A 


—a+h _ (13) 


La hauteur, comptée suivant la direction radiale, de la marée 
océanique apparente sera 


W 
Lerer=ei he (49) 
Comparant à (12), nous obtenons 


Le ESS (20) 


D’après ce que nous avons dit plus haut (151), les mesures 
les plus précises des marées océaniques, lunaires, à longues 
périodes, ont donné 


Nu à { 1bl Es 
H — 2 rès sensiblemen 
en sorte que nous avons 
2 
ALE—hRh— 3 (21) 
d’où 
h — k — À (A) 
141$ 


Cette valeur expérimentale est indépendante de toute hypo- 
thèse particulière sur la constitution du globe, autre que les 
postulats mentionnés. 

Nous verrons plus loin ce qu'une telle valeur peut nous 
apprendre relativement aux constantes élastiques du globe. 


(131) C£. W. ScHWEYDAR, Mémoire cité à la note 35, chap. IT ; A.-E.-H. LOvE, 
Mémoire et extrait cités à la note 39; Ouvrage cité à la note 24, chap. IV, 
art. 99, pp. 53-04; E. H. HizLs, Rapport cité à la note 111 ; Fes A. 
deux derniers Aie cités à la note 76. 


(35) 


V. 


Deuxième méthode : Détermination de la rigidité du globe 
au moyen de la mesure des déviations de la verticale. 


Comme nous l’avons dit dans l’Introduction, un fil à plomb 
placé en un lieu géographique doit, en vertu même de la 
déformation élastique, sous l’action des forces perturbatrices, 
de la masse attractive de la Terre et du changement de posi- 
tion, relative à cette Terre, des astres perturbateurs (principa- 
lement Lune et Soleil), subir une déviation propre, vis-à-vis 
d’axes tournant avec la Terre; en même temps que le plan 
tangent au sphéroïde terrestre, au lieu considéré (qui est le 
plan de référence pour les déplacements du fil à plomb), doit 
éprouver un changement d’orientation (152). 

Pour ce double motif, le fil a plomb doit, vis-à-vis de ce 
plan, changer de position; et comme sa direction définit la 
verticale du lieu, on dit qu’il se produit une déviation de la 
verticale. La mesure de la déviation de la verticale constitue 
un deuxième moyen de déterminer la rigidité du globe. 

Disons de suite que des actions étrangères à la déformation 
élastique globale, telles que celle des protubérances des marées 
océaniques peuvent aussi produire des déviations de la verti- 
cale (155) : ainsi dans l'exemple cité, le flux, arrivant à un 


(12) Cf. F. KLEIN et A. SOMMERFELD, Ueber die Theorie des Kreisels, 
Leipzig, 3e fasc., 1903, chap. VII, B, $ 7, pp. 705-706; M. Srarrer, Le 
mouvement de rotation de la Terre d’après MM. Klein et Sommerfeld (Ann. 
Observat., Bordeaux, t. XIV, 1919, chap. V, $ 9, d, p. 50); H. JANNE, Mémoire 
cité à la note 3, 2e partie, $ 4, pp. 115-116 ; etc. 

(155) C£. A. D'ABBADIE, Ann. Soc. Sc., Bruxelles, t. V, 2e fasc., 1881, pp. 37 et 
Suiv. ; G.-H. DARWIN, Rep. 52th Meet. Brit. Assoc. f. Adv. of Sc., Southampton, 
1882, pp. 95-106 et 106-109; Phil. Mag., Londres, (5), t. XIV, 1889, et 
t. XXIX, 1897; KELvIN, Natural Philosophy, t. IL, art. 818, pp. 389-391 : 
F. Omori, Publ. Earthquake Invest. Comm., Tokyo, 1905, n° 21, pp. 5 et 
suiv.; Bull. Intern. Earthq. Invest. Comm., 1907, pp. 167 et suiv.; 
E. PASCHWITZ, Beiträge zur Geophysik (GERLAND), t. Il, 1895, pp. 339 et 
Suiv. ; CH. LALLEMAND, Premier Article cité à la note 67, p. 30; 0. HeckeRr, 


(36) 


port où est installé un fil à plomb, exerce une attraction sur 
ce dernier, en même temps qu'il cause un affaissement, local 
el temporaire, de l’écorce terrestre. 


On à aussi à se garder, au moins si l’on se sert de pendules 


rigides, d’une influence thermique diurne, due au rayonnement 
solaire, qui masque, lorsqu'on n’a pas soin de l’éliminer par 
des moyens judicieux, celle, beaucoup plus faible, due à 
l'attraction du Soleil (154); de plus, les courants d’air, l’humi- 
dité qui gonfle le sol, les mouvements des fondations et des 
piliers qui soutiennent l'appareil ou son plan de repère peuvent 
fausser les résultats (155), 

Dès 1852 on s’est préoccupé de la mesure des déviations de 
la verticale ; mais les conclusions des recherches ont été plutôt 
négalives, à cause de la petitesse de ces déviations, tant qu’on 
s'est servi du fil à plomb et jusqu'au moment auquel von 
Rebeur-Paschwitz à inventé, ou plutôt remis au Jour, le pendule 
horizontal, qui permet d’amplifier presque indéfiniment ces 
déviations (156). 


Mémoires cités à la note 89; E. MAZELLE, Mitteilungen der Erdbebenkom- 
mission der Akad. der Wiss., Vienne, t. XIX, 1900; W. SCHWEYDAR, 
Mémoires cités à la note 1 ; Comptes rendus des séances de la XVIIe Confé- 
rence de l’ Assoc. géodés.intern., 4er vol., Berlin, 1943, p. 53; Skip, Mémoire 
cité à la note 45. 

(454) C£. R. EnLerr, Beiträge zur Geophysixk (GERLAND), t. ILE, 1896, pp. 431 
et suiv.; G. H. DARWIN, Article cité à la note 76, p. 235; CH. LALLEMAND, 
Premier Article cité à la note 76, p. 18; etc. 

(155) Voyez les études de HENRY, ELLIS, FÔRSTER, etc. sur ce sujet.[Cf.F. Tis- 
SERAND, Ouvrage et tome cités à la note 48, chap. XXX, $ 222, p. 547.] 

(156) Voici quelques Travaux relatifs aux déviations de la verticale : 

J. GRUITHUISEN, Neue Analekten, Münich, 1839, t. I, 1re partie ; L. HENGLER, 
Poiytechn. Journal (DINGLER), Stutigart, 1832, t. XLIII, pp. 81 et suiv., 


C.-A.-F. PETERS, Bull. Ac. Sc., Saint-Pétersbourg, t. IT, 1844; Astr. Nachr., 


Kiel, 1845, n° 507 ; A. PERROT, Comples rendus Ac. Sc., Paris, t. LV, 1862, 
pp. 798 et suiv.; F. ZôLLNER, Ann. Phys. Chem., t. CL, 1873, pp. 134, 134, 
140 ; Verh. d. Sächs. Gesell. d. Wiss., Leipzig, t. XXI, 1869, p. 281; t. XXII, 
1871, p. 479; t. XXIV, 1879, p. 183; A. SaraRik, Bôhm. Gesell., 1872; 
Ann. Phys. Chem.; t. CL, 1873, p. 150; A. D'ABBADIE, Assoc. fr..... , Bor- 
deaux, 14872; Mémoire cité à la note 133; G. et H. DARWIN, Rep. Brit. Assoc. 
Adyv. Sc., 1881, p. 93 ; 1882, pp. 95 et 106; G.-H. DARwIN, Scientific Papers, 
t. 1, p. 389; C. Wozr, Comptes rendus Ac. Sc., Paris, t. XCVII, 1883; 


F3 


| 


CON}. 


Après lui, Ehlert, Kortazzi et surtout Schweydar, Hecker, 
Meissner, Orloff et Shida (157) ont obtenu, au moyen du pen- 
dule horizontal, des résultats excessivement importants. 
W. Schweydar a fait la réduction des observations de Pasch- 
witz et d'Eblert à Strasbourg, de Kortazzi à Nicolajew et de ses 
propres observations à Heidelberg (158); ses résultats (159) indi- 
quaient que les déviations de la verticale sont, en amplitude, 
environ les deux tiers de ce qu’elles seraient sur un globe rigide 
et confirmaient la conclusion tirée de la mesure des hauteurs des 
marées, puisque, comme nous le verrons plus loin, le coefficient 
de réduction des déviations de la verticale est le même que 
celui des marées. 

Finalement, entre les mains habiles de O0. Hecker (140), le 


GAILLOT, Bull. astr., Paris, t. 1, 1883, pp. 90, 113, 217; BOUQUET DE LA 
GRYE, Comptes rendus Ac. Sc., Paris, t. XCIX, 1884; J.-G. HAGEN, Astr. 
Nachr., Kiel, t. CVIL, 1884, n° 2568; voN REBEUR-PASCHWITZ, Beiträge zur 
Geophysik (GERLAND), t. II, 1895, pp. 16, 211, 332; Rep. Brit. Assoc. Ad. Sc., 
1893, pp. 309 et suiv.; Astr. Nachr., Kiel, 1889, n° 2874 ; Bull. astr., Paris, 
t. IV, 1887, p. 54, et t. VI, 1889, p. 183; Astr. Nachr., Kiel, 1900, nos 3001- 
3002; R. EnLerT, Mémoire cité à la note 134; J.-T. KoRTAZZI, Investia 
Russk. Astr. Obshchestva, t. IV, 1895, p. 24, et t. V, 1896, p. 301 ; F. Omort, 
Rapports cités à la note 133; W. ScHWweypar, Betträge sur Geoph., t. VII, 
1905, et Mémoire cité à la note 35; O0. HECKER, Mémoires cités à la note 89; 
W. ScHWEYDAR, Geographische Mitteilungen (PETERMANN), août 1911, 
pp. 74-75; OrLorF, Astr. Nachr., Kiel, 1910, n° 4446; Bull. Ac. Sc., Saint- 
Pétersbourg, 1910, pp. 775 et suiv.; M. Had, Comptes rendus de la 
XVIIe Conf. Ass. aéodés. intern., Berlin, 1913, Annexe A. Xb; G.-H. DARWIN, 
Article cité à la note 77, pp. 234-239; CH. LALLEMAND, Premier Article cité à 
la note 76; E. PASQUIER, Mémoire cité à la note 77, p. 10 et 74-78; K. Tis- 
SERAND, Ouvrage et tome cités à la note 48, pp. 544-547; A. E. H. Love, 
Mémoire cité à la note 39; E. I. Hizzs, Rapport cité à la note 121 ; etc. ; les 
six derniers Mémoires mentionnés donnent d'excellentes analyses des Tra- 
vaux précédents. Voyez aussi l’Article de l’Encykl. d. math. Wiss., cité à la 
note 90, n° 21, et surtout W. SCHWEYDAR, Mémoires cités aux notes 138, 35 
et #1; T. Sxipa, Mémoire cité à la note 4. 

(157) Vovez leurs Mémoires cités à la note précédente. 

(158) W. Scnweypar, Untersuchung der Oszillationen der Lotlinie... 
[Beiträge zur Geophysik (GEerLAND), t. VIT, 1905.] 

(159) Mémoire cité à la note 35, chap. IT. 

(10) Mémoires cités à la note 89, Voyez aussi DARWIN, Article cité à la 
note 76; LALLEMAND, Articles cités à la note 76; etc. 


( 38 ) 


problème a reçu une solution analogue, mais plus complète, 
méritant peut-être encore plus de confiance et dont l'exactitude 
ne semble pas prêter au doute; la réduction de ses observa- 
tions indique encore qu’en fait les déviations du pendule sont 
à peu près les deux tiers de ce qu'elles seraient sur une terre 
rigide. La courbe traduisant ces déviations a deux boucles; 
elle montre, chose très curieuse, que le rapport de réduction 
n’est pas le même dans les directions N.-S. et E.-W. : il 
est plus faible dans le sens du méridien (c’est-à-dire que la 
réduction est plus forte dans ce sens) que dans le sens perpen- 
diculaire et que les déviations, dans ces sens respectifs, sont, 
entre elles, en moyenne, dans le rapport de 4 à 6 (141). 
Au reste, les déviations sont toujours très sensiblement en 
coincidence de phase avec les forces perturbatrices : ceci 
semble montrer d’une façon décisive qu'il est légitime d’appli- 
quer in fine la théorie d'équilibre et que, en conséquence, 
l'existence d’une couche plastique, inférieure à l’écorce, est 
très improbable. Lallemand à cru voir dans l’anomalie du 
rapport de réduction des amplitudes (#2) une preuve de la 
conformation tétraédrique du globe. 

Pour Darwin (!#5), cela résulterait d'une différence entre les 
propriétés élastiques de l'écorce dans ces deux directions, et 
cette différence elle-même pourrait, du moins en partie, 
trouver sa cause dans un phénomène de « rigidité gyrosco- 
pique »; il a rappelé à cette occasion les intéressantes 
recherches de Kelvin sur les coefficients d’élasticité des corps 


(1#) ORLOFF trouve un rapport plus faible. 

(1) Premier Article cité à la note 76, p. 34. Relativement au point précé- 
dent, 1l semble cependant, d’après les dernières recherches de Schweydar 
[Premier Mémoire cité à la note 4, Introduction, p.14 et ch. I, pp. 12 et 15; 
Comptes rendus de la XVIIe Conf. Ass. géodés. intern., 1er vol., Berlin, 1943, 
p. 53], qu’il soit nécessaire de tenir compte des différences de phase. Enfin, 
relativement à l’existence peu probable d’une couche plastique intermé- 
diaire (entre l'écorce et le noyau rigides), voyez encore SHipA, Mémoire cité 
à la note 45, re partie, S7, p. 114. 

(45) Comptes rendus des séances de la XVIe Conférence de l'Association 
géodésique internationale, 1er vol., Berlin, 1910, pp. 36-37. 


( 39) 


en rotation. Mais il a déclaré lui-même qu'il ne savait si ce 
* phénomène pourrait rendre compte, quantitativement, de la 
différence, relativement grande, que l’on observe entre les 
constantes élastiques de l’écorce, suivant les deux directions 
perpendiculaires. Depuis lors, Love (14) à étudié analytique- 
ment les conséquences de cette hypothèse et a conclu que l’effet 
de la rotation est de produire effectivement un aplatissement 
de la couche des déviations dans le sens observé, mais que la 
force relative additionnelle, qui cause cet aplatissement, est, 
pour un globe d’acier, d’un ordre de grandeur beaucoup trop 
petit pour qu’on puisse constater expérimentalement ses effets. 

Darwin (145) à remarqué de plus que l’une des deux boucles 
de la courbe est déplacée vers l’est et l’autre vers l’ouest. 
Hecker (146) a pensé que cela pouvait encore être dû à une 
différence d’élasticité entre les directions rayonnant du lieu 
considéré, et Darwin a fait remarquer que cette explication est 
probablement valable pour Potsdam, lieu des observations de 
Hecker, qui n’est pas très éloigné du bord occidental du 
grand continent Europe-Asie. Hecker (147) et Darwin (148) ont 
aussi tenté une explication analogue de la première anomalie. 

Schweydar (141) a critiqué d’ailleurs ce genre d'explications, 
basées sur l'influence de certaines circonstances locales; :l 
attribue (150) plutôt l’aplatissement de la courbe à une flexion 
de la croûte produite par les protubérances des marées océa- 


niques. 


(14) Cf. Ouvrage cité à la note 24, chap. V, spécialement art. 81, p. 74, et 
aussi chap. IV, art. 64, pp. 56-57. 

(1) Article cité à la note 76, p. 238. 

(146) Cité par DaRWIN dans l'Article mentionné à la note précédente. 

(17) Cité par Love, Ouvrage indiqué à la note 24, chap. IV, art. 64, p. 97. 

(48) Article cité à la note 76, p. 237. | 

(14) Ueber die Deformation des Erdkôrpers [Geographische Mitteilungen 
(PETERMANN), Gotha, 57e année, août 1911, pp. 74-795]; spécialement p. 75, 
%e colonne, et Untersuchungen... (Mémoire cité à la note 41), chap. IV, 
pp. 32-36. 

(150) Untersuchungen... (Mémoire cité à la note M), chap. F, p. 12, Sur 
une influence secondaire des marées océaniques, voyez encore SHIDA, 
Mémoire cité à la noie 45, 1re partie, $$ 7-8, pp. 92-117. 


( 40 ) 


Reprenant les considérations analytiques précédentes, dues 
à Love, nous allons voir que la déformation élastique du 
globe sous l'influence des forces perturbatrices réduit les 
déviations de la verticale (telles qu’elles se produiraient sur un 


globe parfaitement rigide) dans le même rapport Eee 


que celui dans lequel elle réduisait la hauteur des marées océa- 
niques (151), au moins si nous admettons que les déviations, 
très petites, du pendule sont proportionnelles aux forces qui les 
produisent. 

Négligeons encore la réaction centrifuge due à la rotation 
de la Terre et l’action attractive du Soleil. 

Si nous nous servons d’un pendule horizontal, l’écart entre 
la position instantanée el la moyenne d'équilibre est propor- 
tionnel à la composante, suivant une normale à l'axe de 
l'instrument, de la résultante des forces perturbatrices. 

Puisque les forces perturbatrices, agissant en un lieu géo- 
graphique M, sont toutes dirigées dans le plan MOL contenant 
le lieu M, le centre OÔ de la Terre et le centre L de la Lune et 
que nous supposons que l'axe vertical du pendule reste cons- 
tamment normal, en M, à la surface du globe, la composante 
en question sera évidemment celle mesurée suivant la tangente, 
en M, au méridien elliptique du globe compris dans le plan MOL. 

Il nous suffit donc, pour notre objet, de déterminer cette 
composante. 

Les trois forces perturbatrices dont nous devons déterminer 
la composante suivant la tangente au méridien sont : 4° la 
force attractive de la Lune, de potentiel W, ; 2° la force attrac- 
tive additionnelle due à la déformation de la Terre (sous 
l'influence de la Lune), de potentiel & W, ; 5° la force attrac- 
tive de la Terre, supposée non déformée, de potentiel V (152). 


(451) Cf. Love, Mémoire cité à la note 39, $ 4, pp. 76-77 ; Ouvrage cité à la 
note 24, art. 69, p. 59; SipA, lbidem, {re partie, $ 7, pp. 92-93. 

(2) La composante tangentielle de cette troisième force, n'étant plus 
nulle dès que le globe s’est déformé, doit entrer dans l'expression de la 
résultante tangentielle qui produit la déviation du pendule. 


+ AT UPS 


(M9 


Les composantes tangentielles de la première et de la deu- 
xième force sont respectivement 


1 5W, k 9 
— et 
a 94 a 


et dirigées dans le sens des À décroissants pour 0 < 4 < à . Pour 


trouver la composante tangentielle de la troisième en fonction 
de Wo, nous devons tenir compte de la déviation propre de la 
tangente due à la déformation élastique du globe et de ses 
méridiens. L’équation de la surface du globe déformé étant 


un | 


on trouve aisément (lt) que le carré de son aplatissement e est 
donné par 


3fh 
> LR (29) 
gi 


où les notations sont les mêmes que plus haut. L’angle à que 
fait la normale au sphéroïde elliptique (sphère déformée) avec le 
prolongement extérieur du rayon vecteur OM, compté dans le 
sens des 6 croissants, est donné avec une approximation sufli- 
sante par 


sin Ô — — 


AA in RE auideosd 1203) 
Li 


7 = sin 0 cos 0 — 
di €" SIN ÿ COS 


(155) Il nous suffit, pour une approximation du premier ordre, de calculer 
les composantes des deux premières forces suivant la tangente du globe 
non déformé. 


(154) Il suflit pour cela de comparer l'équation (13), où Wa a la valeur 
déduite de (9), à l'équation 


7 | 
T=—=@ É +5 (cos) | 


de l'ellipsoïde de révolution de rayon moyen a et d'aplatissement e, 


(42) 


ce qui peut s'écrire, d’après la valeur de W, tirée de (9), 


Sin Ô = — - - ——. (24) 


sera alors 


(25) 


composante qui est dirigée, pour 0 < 0 < .. dans le sens des 


ÿ croissants. 
La force qui produit la déviation du pendule est donc 


_1+k—h2W, 
ER a 28 


F' (26) 
dans le sens des 8 décroissants, pour 0 < 8 < 7 

Si le globe était parfaitement rigide, on aurait 4 — k — 0 
et 


FR | (7 


Si l’on admet que les déviations du pendule sont propor- 
tionnelles aux forces qui les produisent, on obtiendra, en 
désignant ces déviations par D’ et D : 


D! EE O 1+k—h 
ZE ————————————— } 28 
D F 1 (8) 


, = 


ce qui est bien le coefficient (20) de réduction des marées. 

Il est bien clair d’ailleurs que les coefficients À et k sont les 
mêmes pour l’action combinée de la Lune et du Soleil que 
pour celle de la Lune seule. 


MORE TS 


(4) 


Les expériences de Schweydar, Hecker, Meissner, Orloff et 
Shida ont montré qu'ici encore 


D' , 
gp — 3 cnviron, 
ce qui donne de nouveau 
P. 
1+h—h = (29) 
d’où 
EP ee B 
h—k 3 (B) 


résultat identique à (A) (15). Ainsi nous n’obtenons pas de 
nouvelle relation unissant k et k. Pour avoir une donnée qui 
nous permette d'obtenir À et k séparément, il nous faut recourir 
à une troisième méthode. 


VI. 


Troisième méthode : Détermination de la rigidité du globe 
au moyen de la mesure des variations de la latitude. 


On sait (156) que si la Terre était un corps de révolution, 
aplati suivant son axe de symétrie, parfaitement rigide, son 
mouvement « naturel » se composerait d’un mouvement de 
rotation uniforme autour d’un axe instantané de rotation et 


(5) Il semble cependant, d’après les récentes recherches de Schweydar 
sur les ondes diurnes lunaire, luni-solaire et solaire 0, K, et P fcf. Premier 
Mémoire eité à la note 4, Introd., p. 3 et chap. VIT, p.152; second Mémoire 
cité à la même note, chap. IT, p. 72; Comptes rendus de la XVIIe Conf. Assoc. 
géodés. intern., A vol., Berlin, 1943, p. 53], que la valeur de 1 + k — h soit 
plus proche de 5 que de 3 Shida pense qu'il convient, pour certaines 
raisons, de modifier le même coefficient de Hecker de 3 à 2’ _. trouve 
lui-même, par des observations directes, une valeur proche de g) après 
comparaison, il se décide pour 0,78 [Mémoire cité à la note 45, {re partie, 
$ 8, B, pp. 114-116]. 

(56) Comparez ce que nous avons dit à la note 72. 


(44) 


d'un mouvement conique de balancement de ce dernier axe. 
Celui-ci, dans son mouvement vis-à-vis d’axes absolus (157), 
engendrerait, avec un mouvement angulaire uniforme, un cône 
droit à base circulaire, et vis-à-vis du globe lui-méme engen- 
drerait aussi, avec un mouvement uniforme, un cône droit à base 
circulaire ayant l’axe mineur (c’est-à-dire l’axe de révolution) 
du globe pour axe de symétrie. L'intersection de l’axe instan- 
tané de rotation avec l’ellipsoide d'inertie du globe donne ce 
qu'on nomme les pôles instantanés 1. D’après ce que nous 
venons de dire, l’un quelconque I de ces pôles, par exemple 
celui qui se trouve dans l'hémisphère boréal, décrirait autour 
de l'extrémité C, de l’axe de révolution (nommée aussi pôle 
d'inertie) une circonférence d’un mouvement angulaire uni- 
forme. On peut montrer facilement (158) que, comme le globe 
de révolution est aplati, le mouvement de [ autour de C, est 
direct, c’est-à-dire de même sens que le mouvement diurne de 


A:-16 See 
ox jours sidé- 
raux, À et C désignant les moments d'inertie équatorial et 
polaire du globe. | 

On sait d’ailleurs que l’action luni-solaire produit non seu- 
lement un balancement, vis-à-vis des axes absolus, de l’axe du 
couple résultant des quantités de mouvement et par conséquent 
aussi un mouvement absolu assez complexe de l’axe polaire 


d'inertie OC (1%), mais encore introduit des oscillations 


rotation de la Terre, et que la période est de 


(#7) Voyez les Traités classiques de mécanique, par exemple P. APPELL, 
Traité de mécanique rationnelle, Paris, t. IT, 2 édit., 1904, chap. XX, no 390, 
pp. 164-166; F. TiIsSERAND, Ouvrage et tome cités à la note 48, chap. XXIX, 
no 211, pp. 494-496 ; F. KLEIN et A. SOMMERFELD, Ouvrage cité à la note 132, 
4er fase., 1897, chap. II, $ 2, pp. 146-154; et aussi H. JANNE, Mémoire cité 
à Ja note 3, Introduction. 

(158) Cf. JANNE, lbidem, spécialement pp. 19-95. 

(159) C£., par exemple, J.-A. SERRET, Ann. Observ., Paris, t. V; Mémotres 
Inst., Paris, t. XXXV; Porxsor, Add. Connaiss. Temps, Paris, pour 1858 ; 
F. TISSERAND, Ouvrage et tome cités à la note 48, chap. XXII-XXVIT, pp. 371- 
443; ete., et surtout F. KLEIN et A. SOMMERFELD, Ouvrage cité à la note 132, 
3° fase., chap. VIE, pp. 633-672. 


PP 


(45) 


- « forcées » (160) dans le mouvement du pôle L autour de C,; 


ces dernières sont assez faibles et nous en ferons totalement 
abstraction (161). La théorie de la précession et nutation luni- 
solaires nous permet d’ailleurs d'obtenir, par des observations, 
la valeur du rapport a qui vaut (162) environ 505. 

Ainsi donc, si la Terre était parfaitement rigide et animée 
d’un mouvement de rotation naturelle, son pôle instantané de 
rotation I décrirait, autour de son pôle d'inertie C,, une circon- 
férence avec un mouvement angulaire uniforme et direct : il 
accomplirait une révolution complète en un laps de 505 jours, 
soit dix mois environ. Celte période est nommée période eulé- 
rienne, parce que c’est le célèbre géomètre bâlois L. Euler qui 
a signalé le premier (165) la possibilité de son existence. 


Cela rappelé, considérons un lieu géographique M de la 


surface du globe. La colatitude géographique de ce lieu est, 


par définition, l'angle que fait la verticale du lieu avec laxe 
instantané OI. Nous avons vu, au $ V, que la verticale du 
lieu subit des déviations; supposons qu'ici elle soit inva- 
riable (164), Le mouvement de OI dans le globe doit causer une 
variation périodique de l’angle en question, donc une variation 
de la latitude. On peut montrer (165) que cette variation à la 


(160) CF. F. TISSERAND, Ouvrage et tome cités à la note 48, pp. 420 et 496. 

(161) Voyez cependant R. Rapau, Bull. astron., Paris, t. VII, 1890, p. 359; 
H. JANNE, Mémoire cité à la note 3, pp. 49-50. 

(16) Cf. TH. von Opporzer, Lehrbuch der Bahnbestimmung, t. 1; trad. 
française de E. PASQUIER, Paris, 1886, chap. V, 1, i, p. 182. 

(165) L. EULER, Mecaanica sive motus scientia, Saint-Pétersbourg, 1736, 
3e partie, chap. XVI, $$ 839 et suiv. ; Du mouvement de rotation des corps 
solides autour d’un axe variable (Mém. Ac., Berlin, 1758, pp. 154-193); 
Theoria motus corporum..., Greifswald, 1765, chap. XII, $ 711, 717-739. 

(154) La variation de latitude causée par le déplacement propre de la 
verticale est inférieure à 0,01, tandis que celle due au mouvement de l’axe 
de rotation atteint 0,3. [Cf. E. PAsquiER, Mémoire cité à la note 77, p. 67.] 

(165) Cf., par exemple, E. FERGOLA, Vierteljahrschrift der Astr. Gesell. 
Leipzig, 1876, pp. 94-103 ; F.-R. HELMERT, Ouvrage et tome cités à la note 48, 
p. 393 : G.-H. DARWIN, Bull. Ac. Belgique [C1. des sc.], 1903, n° 1, pp. 147 
et suiv.; C. LE PAIGE, Ibidem, pp. 17 et suiv.; etc. 


( 46) 


même période que le mouvement du pôle I. Ainsi, si la Terre 
était parfaitement rigide, les fluctuations de la latitude d’un 
lieu devraient présenter un caractère périodique de 305 jours. 

Les astronomes ont essayé de déceler cette période dans les 
latitudes (166). Soupçonnée par Bessel, Brioschi, Pond (467), 
Airy (168), la variation de la latitude d’un lieu à été franchement 


\ 


reconnue par C.-A.-F. Peters (16%) en 1844. Tour à tour, 
M. Nyrén (170), J. C. Maxwell (171), S. Newcombh (172), 
A. Gaillot (175), Y. Villarceau (174), Downing (15), E. Fer- 
gola (176), A. Nobile (177), L. de Ball (178), F. Folie (17°) se 
sont livrés à l'étude de ce phénomène. I! semble que ce soit 
les observations de A. Nobile et de F. Küstner (150) et plus 
encore celles de Th. Albrecht (181) et Marcuse (152) qui 


(166) Pour l’analyse de leurs Travaux, voyez F. TISSERAND, Ouvrage et 
tomes cités à la note 48, chap. XXX, $ 209, pp. 489-495 ; F. TISSERAND et 
R. Rapau, Bulletin astronomique, Paris, passim ; H. JANNE, Mémoire cité à la 
note 3, 1re partie, $ 1, pp. 26-42; CH. LALLEMAND, 2 art. cité à la note 76, 
pp. 5-9; E. PASQUIER, Mémoire cité à la note 77, chap. I, $ 1-9, pp. 11-31; etc. 

(167) Cités par F. TISSERAND, Ouvrage et tome cités à la note 48, chap. XXX, 
$ 209, p. 490. J 

(168) Memotrs of the Astron. Society, t. XXXII. 

(169) Bull. Ac. Sc., Saint-Pétersbourg, 1844 ; Astr. Nachr., t. XXII, 1844, 
n° 512; Mém. Observ., Saint-Pétersboursg, t. I, 1853. 

(170) Bull. Ac. Sc., Saint-Pétersbourg, t. XIX, 1871, et t. XXI, 1873. 

(4) Transactions Roy. Soc., Édimbourg, t. XXXII, 1857. 

(172) Cité par KELvIN, Rep. Brit. Assoc. Adv. Sc., Londres, 1876; ete. 

(175) Comptes rendus, Paris,novembre 1878 ; Ann. Observ., Paris, t. VII, 1862. 

(174) Ann. Observ., Paris, t. VIII, 1862. 

(45) Monthly Notices Roy. Astr. Soc., Londres, 1880, t. XL. 

(176) Determinazione della latitudine del R. Osserv., Capodimonte, 1872. 

(177) Ibidem, 1883, 1885 et 1888. 

(178) Cf. Bull. astr., Paris, t. V, décembre 1888. 

(179) Mém. Ac. Belgique, Bruxelles, t. XLV, 1884; Bull. Ac. Belgique, 
Bruxelles, passim. 

(180) Neue Methode zur Bestimmung der Aberrationsconstante..., Berlin, 
1888. 

(14) Resultate der Beobachtungsreihen betreffend die Veränderlichkeit der 
Polhôühen, 1890. Voyez aussi Bull. astr., t. VII; Astr. Nachr., t. CXXVW. 

(&) Resultate der fortgesetzten Berliner Beobachtungsreihen betrefjend die 
Veränderlichkeit der Polhôühen, 1890. 


( #h) 


aient forcé l'attention en montrant d’une facon irrécusable 
la périodicité de la fluctuation. Toutefois, c’est seulement en 
1890 que l’astronome américain S. C. Chandler (185), après 
avoir procédé à l’analyse harmonique des mouvements du 
pôle I, a reconnu que ce pôle ne possède pas un mouvement 
circulaire d’une périodicité de 305 jours, mais bien un mou- 
vement plus complexe, épicycloïdal, se composant d’un mou- 
vement circulaire uniforme d’une périodicité de 427 jours 
environ, soit à peu près quatorze mois, autour d'une position 
moyenne Î,; et d’un mouvement elliptique de ce dernier pôle 
moyen L,, autour du point fixe C,, d’une périodicité de 565 jours, 
soit environ douze mois ; quelques irrégularrtés périodiques se 
montraient aussi. Depuis lors, Chandler à continué ses études 
pour affermir et compléter ses conclusions (14), et d’autres 
astronomes lui ont prêté main-forte; parmi ces derniers, nous 
citerons F. Gonnessiat (1%), Th. Albrecht (156), H.-G. et 
E.-F. van de Sande Bakhuyzen (187), L. Courvoisier (158), 
A. Pannekoek (1%), F. Harzer (1%), R. Schumann (1?1), 
E. Grossmann (1%), B. Wanach (1%5), H. Kimura (1%), Hira- 
yama (1%), Bonsdorff (1%). En 1894, au Congrès d’Innsbrück, 


(185) Astronomical Journal, Boston, t. XI, 1891, nos 248-949, 

(181) Astronomical Journal, Boston, t. XI et suivants, passim. 

(185) Bull. astr., Paris, t. XV, 1898; Comptes rendus Ac. Sc., Paris, t. CVI, 
1888; t. CXXIV, 1897, et t. CXXVI, 1898. 

(48) Bericht über den Stand der Erforschung der Breitenvariationen, 
Berlin, 1896 et années suivantes ; Astr. Nachr., Kiel, 1898, no 3532; 1899, 
n° 3633; etc. 

(487) Bull. Ac. Sc., Amsterdam, 4898 et 1900; Arch. néerl., Harlem, (2), 
t. II, 4899 ; Astr. Nachr., Kiel, 1904, no 3937; etc. 

(188) Astr. Nachr., Kiel, 1904 et 1905, nos 3990, 3991, 4019, 4031. 

(189) Jbidem, 1905, nos 4008, 4024. 

(190) Jbidem, 1905, n° 4098. 

(194) Jbidem, 1903, no 3877 ; 1907, nos 4149, 4143. 

(12) Jbidem, 1907, n° 4159; Bull. astr., Paris, t. XXIX et t. XXVI. 

(195) Astr. Nachr., Kiel, 1907, n° 4167. 

1%) Jbidem, nos 3783, 3932, 3981, 4040, 4041, etc.; Astr. Journal, Boston, 
passim. 

(15) Astr. Nachr., Kiel, n° 4281. 

(2%) Mitteilungen Nikolai-Hauptsternwarte, Poulkova, t. III, ne 33. 


( 48 ) 


on à émis un vœu en faveur de la création d’un Service inter- 
national, chargé de l'observation systématique des variations 
de latitude. Ce Service à été créé peu après et a commencé à 
fonctionner en 1899 (197). 

Les résultats obtenus par le Service international des lati- 
tudes, dirigé avec tant de compétence par Th. Albrecht, 
confirment les conclusions de Chandler. Les observations de 
H. Kimura ont cependant montré que dans l'expression de la 
variation de la latitude intervient un terme annuel 3 qui 
semble indépendant de la position du pôle; plusieurs hypo- 
thèses ont été proposées pour expliquer l’origine de ce 
terme (1%), mais nous ne les examinerons pas ici. 

La différence entre la conclusion de la théorie eulérienne et 
les résultats des observations de Chandler provient évidemment 
de ce que la première part d’une hypothèse trop simple : elle 
suppose que la Terre est parfaitement rigide et elle fait abstrac- 
tion de l'influence des phénomènes perturbateurs d'ordre géolo- 
gique, météorologique, etc., qui peuvent se produire en son 
intérieur ou à sa surface. | 

Si l’on suppose que la Terre est, au moins en partie, douée 
de plasticité, le problème de sa rotation devient beaucoup plus 


(497) Pour les détails concernant ce Service, voyez le Rapport annuel 
publié par TH. ALBRECHT sur les Travaux exécutés par lui, Resultate des 
internationalen Breitendienstes, et les Analyses publiées par le Bull. astr., 
t. XIII, XVI, XVIII, XX, XXII, etc.; et surtout E. PASQUIER, Mémoire cité 
à la note 77, chap. I, K 4. 

(198) R. SCHUMANN, Astr. Nachr., Kiel, no 3877; W. DE SITTER, lbidem, 
n° 3981 ; L. COURVOISIER, deux premiers Articles cités à la note 188; A. PANNE- 
KOEK, Astr. Nachr., Kiel, nos 4008, 4012, 4024, 4031; P. HARZER, lbidem, 
n° 4098 ; Boccarpi, Comptes rendus, Paris, 1909 ; Bull. astr., Paris, 1900 ; 
BonxspoRFF, Article cité à la note 196 ; HiRAYAMA, Article cité à la note 195; 
H.-G. VAN DE SANDE BAKHUYZEN, Astr. Nachr., Kiel, n° 3937 ; H. POINCARÉ, 
Article cité à la note 107, p. 7; H. JANNE, Mémoire cité à la note 3, Appen- 
dice, pp. 237-240; F. E. Ross, Astr. Nachr., Kiel, n° 4593; SRINZO SHINJO, 
Ueber die physikalische Bedeutung des +-Gliedes in der Polhôhenschwan- 
kung (Memoirs of the College of Science and Engineering, Kyoto Imperial 
University, Kyoto, t. IV, n° 2, décembre 1942); etc. 


( 49 ) 


complexe, et les équations classiques, dites d’ « Euler », ne 
suflisent plus pour déterminer les lois du mouvement. De plus, 
si l’on admet même que la Terre est solide dans toutes ses par- 
ües, elle ne peut cependant posséder qu'une rigidité relative et 
doit donc se déformer sous l’action de sa propre rotation et de 
la vertu attractive des autres astres : cette déformation est très 
complexe et réagit sur le mouvement. Si, au contraire, on 
suppose un noyau fluide, ou au moins une couche visqueuse, 
- on devra tenir compte du frottement des parties fluides entre 
elles et de ces dernières sur les parties solides, ete. (199). Nous 
allons revenir de suite sur l'étude de la déformation élastique 
du globe; mais, auparavant, disons un mot des phénomènes 

+.  perturbateurs auxquels nous venons de faire allusion. 
Les changements géologiques que nous invoquons pour 
expliquer certains accidents de la eroûte terrestre, ou que nous 
voyons actuellement s’opérer sous nos yeux, ont eu ou ont 
encore une répercussion snr la rotation de la Terre. A cette 
catégorie de phénomènes appartiennent les éruptions voleani- 
ques, les tremblements de terre, le soulèvement ou l’abaisse- 
ment séculaire de certaines contrées (200), la formation de nou- 

- veaux continents ou de nouvelles montagnes, etc. 


(19) Consultez, à ce sujet, HopkiNS, HENNESSY, DELAUNAY, KELVIN, FAYE, 
Foie, BeLLi, Ronkar, etc., Mémoires cités à la note 71, et surtout les Analvses, 
citées à la même note, de TISSERAND, HELMERT, RUDZKkI, JANNE, etc. De 
plus, voyez H. Gy1.DÉN, Bull. Ac. Sc., Saint-Pétersbourg, t. IV, 1870; Nova 
Acta Soc. Reg , Upsala, (3), t. VITE, 1871; Astr. Nachr., Kiel, 1878, n° 2926 ; 
Bull. Ac. Sc., Stockholm, 1878, n° 7, et 1879, n° 3; G.-H. DARWIN, Pull. 
Trans. Roy.Soc., Londres,1877,t. CLX VIT et premier Mémoire cité à la note 9; 
AiRy, Nature, Londres, t. XVIII, 1878; S. OPrPENHEIM, Stézungsberichte 
d'K. Ak. d. Wiss., Vienne, t. XCI, 185 ; Astr. Nachr., Kiel, 1885, n° 2701; 
S S. HouGx, Phil. Trans. Roy. Soc., Londres, A, 1895, t. CLXXXVI; 
J.-V. ScHIAPARELLI, 11 Nuovo Cimento, (3), t. XXX, 1891; Ta. SLuDSkY, Bull. 
Soc. Impér. Natur., Moscou, 1895, n° 2, et 1896, no 1; Bull. astr., Paris, 
… t. XVII, juin 1900; J. Larmor, Proc. Phil. Soc., Cambridge, t. IX, mai 1896. 
On trouvera des indications plus complètes dans notre Mémoire eité à la note 3. 
20) Cf. P. ScHWA4N, Mémoire cité à la note 71, & 8-9; G.-H. DARWIN, Phil. 
Trans. R. S., Londres, 1877, t. CLXVII, $K 4; J.-V. SCHIAPARELLI, Mémoire 
cité à la note 199. art. 2 et 3; L. Picarr, Ann. Observ., Bordeaux, t. VIT, 1897, 


4 


( DO ) 


Nous devons également tenir compte de l'existence des 
océans : les protubérances qu'ils forment sous l’action com- 
binée de l'attraction du Soleil, de la Lune et des réactions 
centrifuges (201), le frottement des marées sur la surface du 
globe (2°?) influent, eux aussi, sur la rotation de ce dernier. Les 
courants marins, même s'ils ne changent guère la répartition 
des masses à la surface du globe, introduisent dans les équa- 
tions différentielles du problème des quantités de mouvement 
relatif et modifient de ce chef les circonstances du mouvement 


de la Terre (265). | 
Nous en dirons autant des perturbations atmosphériques, 

qui, cependant, peuvent peut-être produire, en outre, des 

inégalités plus sensibles dans la répartition des masses (?04). 


$ 45; S. HAUGHTON, Proc. Roy. Soc., Londres, 1878; E. Iliz, Proc. Roy. 
Soc., Cambridge, t. IT, 1868 ; Hayrorp et BALDWIN, Movements in the Cali-- 
fornia, Earthquake, GoAsT AND GEOD. SURVEY, 1906-1907, App. 3, p. 97; etc. 
Sur l'influence exercée ou subie par les tremblements de terre, voyez parti- 
culièrement, J. MILNE, Brit. Assoc. Reports, 1896-1919, et F. ne MoNTEssus 
DE BALLORE, Variations des latitudes et tremblements de terre, COMPTES 
RENDUS AC. Sc., Paris, t. CXLVIT, 1903, pp. 665 et suiv. ; T. Sipa, Mémoire 
cité à la note 45, 5e partie, pp. 265-276. 

(201) CF. F. TISSERAND, Ouvrage et tome cités à la note 48, pp. 535-536 ; 
R. Rapau, Bull. astr., Paris, t. VIL, septembre 1890; Comptes rendus 
Ac. Sc., Paris, t. CI, octobre 4890; F -R. HELMERT, Ouvrage et tome cités 
à la note 48, chap. V; Astr. Nachr., Kiel, 1891, n° 3014. 

(202) E. J. SToxE, Monthly Notices Roy. Astr. Soc., Londres, mars 1867; 
H. GYLDÉN, Mémoires cités à la note 199; F. KLEIN et A. SOMMERFELD, Ouvrage 
cité à la note 132, 3° fase., pp. 726 et suiv.; H.JANNE, Ouvrage cité à la note 3, 
pp. 231-237; et surtout G.-H. DarwiN, Phil. Trans. Roy. Soc., Londres, t. C, 
1879, 1880, 1882 ; Scientific Papers, t. 11; The Tiles, Londres, 1898; art. Tide 
dans ENCYCL. BRITANNICA, 11° édit.; Encyk. d. in. Wiss., t. VI, 1, B, art. 1, 
hitt. E; etc. 

(205) Voyez surtout V. VoLTERRA, Aéti d. R. Acc. d. Sc., Turin, 18%; 
Annali di Matematica, 1895 et 1896; Rend. d. R. Acc. dei Lincei, Rome, 
septembre 1895; Astr. Nachr., Kiel, 1895, nos 3291-3999; Acta Mathematica, 
t. XXII, 1898; F. KLEIN et A. SOMMERFELD, Ouvrage cité à la note 132, 3e fasc., 
p. 715; J. Lamp, Astr. Nachr., Kiel, 1894, n° 3014; etc. 

(204) R. SpirALER, Denkschrifiten d. K. Ak. d. Wiss., Vienne, t. LXIV, 
4897; Geogr. Mitteilungen (PETERMANN), Gotha, 1901, no 137; Sitzungs- 
berichte d. K. Ak. d. Wiss., Vienne, IT A, t. CXIV, 1905; L. GRABOWSKI, 
Ibidem, Vienne, IT A, t. CVII, 1898; etc. 


FE. 


Ta PP Pr? 


( 51 ) 


La fonte des glaces polaires (205), le déplacement, la forma- 
lion ou la disparition des glaciers sont encore autant de causes 
capables d'amener des perturbations dans le mouvement du 
globe. 

Le ruissellement des fleuves, l’arrachement et la désagréga- 
lion des roches ou des terrains déjà formés, le dépôt des allu- 
vions aux embouchures des cours d’eau (06), le desséchement 
de lacs ou de mers intérieures (207), l’action dissolvante des eaux 
de ruissellement (2%), etc., peuvent aussi apporter des fluctua- 
tions dans ce mouvement. 

Enfin, comme causes extérieures, on à même songé à invo- 
quer un couple d'origine magnétique, en rapport avec les 
taches du Soleil (20) et aussi les chutes de météorites qui 
introduisent de nouvelles masses dans l'écorce du globe. 

Nous n’avons pas l'intention de citer iei tous les phénomènes 
perturbateurs de ce genre (?10) : ce que nous venons de dire 
suffit pour faire comprendre combien est complexe le problème 
de la rotation de la Terre. 


(2%) KELviN, Report Brit. Assoc. f. Adv. of Sc., Londres, 1876; A. WAYERS, 
Trans. Litt. and Phil. Soc, Manchester, t. IV, 1877; F.-R. DELMERT, 
Ouvrage et tome cités à la note 48, chap. V; etc. 

(206) A. DE LAPPARENT, Ouvrage cité à la note 71; La destinée de la terre 
ferme, Paris, 1904; J. Murray, Scottish Geographical Magazine, 1887-1889 ; 
A. WaTers, Trans. Litt. and Phil. Soc., Manchester, t. VI, 1879 ; TWISDEN, 
1bidem, t. V, 1878; Quarterly Journal Geol. Soc., Londres, 1878; L. MORGAN, 
Geol. Magazine, Londres, 1878; P. ScHWAN, Mémoire cité à la note 71, 
S7;etc. 

(207) A. Waters, Mémoire cité à la note 206; K. ZüpPRITZ, Geographisches 
Jahrbuch, Gotha, t. VII, 4890; etc. 

(208) J. Murray, Mémoire cité à la note 206; T. MELLARD READE, American 
Journal of Science, (3), t. XIL; Addr. Soc. Geol., Liverpool, 1895; 
A. L. Ewinc, American Journal of Science (3), t. XXIX ; etc. 

(20) J. Hazm, Astr. Nachr., Kiel, nos 3619, 3649 ; W. THACKERAY, lbidem, 


. ne 3635: etc. 


(210) Pour l’ensemble de ces phénomènes, voyez surtout G.-H. DARWIN, 


Influence of geological changes on the Earth’s axis of rotation (Phil. Trans- 
- Roy. Soc., Londres, t. CLXVII, 1877); S. HauGaTon. Notes on physical 
- Geology (Proc. Roy. Soc., Londres, t. XXVI, 1878); F. TISSERAND, Ouvrage 


et tome cités à la note 48; F.-R. HELMERT, Ouvrage et tome cités à la note 48; 


- P. ScHwauN, Mémoire £ité à la note 71. 


( 52) 


On montre facilement (211) que le mouvement circulaire 
uniforme du pôle de rotation T autour de sa position moyenne 1, 
peut voir la période de dix mois de son mouvement se changer 
en période de quatorze mois (période chandlérienne) si l'on fait 
entrer en ligne de compte l'élasticité de la Terre; que le mou- 
vement elliptique, de période annuelle, de 1, autour du point 
fixe Cy peut être causé par des phénomènes perturbateurs tels 
que ceux que nous venons de considérer, spécialement les 
déplacements atmosphériques (212), si l’on observe que lin- 
fluence de ces derniers peut être notablement amplifiée par 
une sorte de « résonance » (215) qui se produit grâce à la 
faible différence qui existe entre les périodes de douze et de 
quatorze mois; et qu'enfin les oscillations irrégulières peuvent 
trouver aussi leur explication dans des phénomènes perturba- 
teurs non périodiques. 

Il est clair que, dans ce Travail, nous ne nous préoccuperons 
que du premier point, savoir l'influence de l’élasticité du globe 
sur la durée de la période de libre précession; et, inversement, 
des renseignements que peut nous donner sur l’élastieité du 
globe la période des variations des latitudes nouvellement 
découverte par Chandler. s 

C'est S. Newcomb (14) qui, en s'appuyant sur les résultats 
classiques obtenus par Kelvin relativement à la rotation des 
sphères élastiques, à le premier signalé l’élasticité du globe 
comme cause capable d’amplifier la période eulérienne de dix 
mois. Sa conclusion étaitque, pour que cette période devint celle 
de Chandler, la Terre devait céder un peu moins aux réactions 
centrifuges dues à sa rotation que si elle possédait la rigidité de 
l'acier. Ses considérations étaient basées sur un raisonnement 


(211) Pour les détails, consultez notre Mémoire cité à la note 3. 

(2?) Voyez les Mémoires cités à la note 204, et notre Mémoire cité à la 
note 3, pp. 192-194 et 218-991. 

(25) A laquelle correspond la multiplication de Rapau. [Cf. Rapau et 
HELMERT, Mémoires cités à la note 201.) 

(24) On the Dynamics of the Earth’s rotation with respect to the periodic 
Variation of Latitude (Monthly Notices Roy. Astr. Soc., Londres, t. LIL, 
n° », mars 1899, pp. 336 et suiv.) 


( 93 ) 


cinématique un peu simpliste ; de plus elles étaient légèrement 


erronées en ce qu’il ajoutait à une certaine ellipticité primitive, 
une ellipticité supplémentaire, au lieu de l’en retrancher, 
comme cela doit être (215). 

S. S. Hough (216) à repris l'étude de la rotation d’une sphère 
élastique, homogène, isotrope el incompressible, lui a donné 
une forme plus mathématique et à corrigé l’erreur de Newcomb. 
Il a démontré le théorème suivant qui Joue un rôle capital dans 
la théorie de la libre précession : La période de libre précession 
d'une sphère élastique, homogène, isotrope et incompressible est 
égale à celle d'une seconde sphère identique, mais parfaitement 
rigide, dont la forme serait celle que prendrait la première si 
la rotation venait à cesser (217) : théorème que plus tard, 
J. Farmor à montré être vrai pour un globe hétérogène et 
compressible (215). Toutefois le procédé de Hough était exposé 
à une grave objection (21%), que G. Herglotz a d’ailleurs for- 
mulée dans un Travail postérieur (220), Hough admettait pour 
période de libre précession du globe non déformé T — 305 jours, 
donc supposait implicitement qu’il n’était pas homogène (221); 


(25) Cf. S. S. Houcx, Mémoire cité à la note 33, pp. 341-342, et notre 
Mémoire cité à la note 3, pp. 113-114. 

(216) Mémoire cité à la note 33. 

(217) CE. Tbidem, $8; F. KLEIN et A. SOMMERFELD, Ouvrage cité à la note 132, 
3e fasc., chap. VIII, B, $ 7, 4e problème, pp. 698-709, et aussi chap. VIL, $ 8, 


. p.607; H.JANNE, Mémoire cité à la note 3, 2 partie, $ 3, pp. 75-80; M. STAPFER, 


Mémoire cité à la note 139, 2e partie, ch. If, $3, pp. 36-37. 

(218) Cf. Mémoire cité à la note 39; Proc. Roy. Soc., Londres, p. 482, et 
Monthly Notices Roy. Astr. Soc., Londres, p. 91. Voyez aussi J. LARMOR et 
E. M. Iizzs, The irregular Movements of the Earth’s axis of Rotation 
(Monthly Notices Roy. Astr. Soc., Londres, t. LXVIT, n° 4, 1906, pp. 22-34), 
spécialement p. 24; et Bull. astr., Paris, t. XXVII, juillet 1910, p. 276. 
Comparez nos considérations élémentaires sur le même sujet (Mémoire cité 
à la note 3, 2e partie, $ 3, pp. 19-86). 

(219) Cf. F. KLEIN et A. SOMMERFELD, Ouvrage cité à la note 132, 3e fasc., 


pp. 701-702; H. JANNE, Mémoire cité à la note 3, pp. 110-111. 


(22) Mémoire cité à la note 32, p. 276. 
(21) Sans quoi, il aurait dû prendre T — 9232 jours. [Voyez les Traités de 
mécanique céleste.] 


(54) 


mais pour calculer le facteur d'augmentation, il se plaçait dans 
l'hypothèse de l’homogénéité; cect eût été vraiment une 
inconséquence, si Hough ne l'avait proposé uniquement comme 
expédient. 

G. Herglotz (22?) à vivement ceriliqué cette manière de faire. 
Dans ses recherches personnelles, 1l a supposé le globe incom- 
pressible et a admis, pour la répartition des densités, la loi de 


Roche, puis celle de Wiechert, et a trouvé respectivement pour le 
4 


facteur d'augmentation 73 1,975 et 1,590, alors que Hough 
avail indiqué 1,475. | 

M. P. Rudzki (225) à donné un commentaire explicite des 
Travaux de ses devanciers et a, le premier, traité en détail 
l'influence que pouvait avoir, sur leurs conclusions, la présence 
d’un océan répandu sur la surface du globe, point qui n'avait 
été qu'effleuré par d'autres auteurs mais qui a été repris, depuis 
lors, par Brill (24), W. Schweydar (2) s’est tout d’abord borné à 
enregistrer les résultats obtenus par Herglotz. Mais A. E. H. Love 
est parvenu à obtenir la formule de Herglotz, que nous allons 
établir tout à l'heure,sans avoir recoursà l'hypothèse (de lhomo- 
généité n1 à celle) de l’incompressibilité (226) ; il admet seule- 
ment qu'une théorie d'équilibre est applicable et que les 
surfaces d’égale densité, à l’intérieur du globe, sont mainte- 
nues sous la forme elliptique (stratification concentrique). 
D'ailleurs J. Larmor à montré que ce dernier postulat n’est 


(2?) Mémoire cité à la note 32. 

(5) Mémoire cité à la note 34; pour le dernier point, spécialement chap.V, 
pp. 339-308. Comparez note 276. 

(221) CE. S. Newcoms, Article cité à la note 214; R. S. WooDWaRp, Astrono- 
mical Journal, Boston, t. XV, 1896, no 349, pp. 61-72; H. PoiNCARÉ, 
Article cité à la note 77, p. 12; E. Pasquier, Mémoire cité à la note 107, 
p. 83; H. JANNE, Mémoire cité à la note 3, pp. 116-117; J. LarmoR, On the 
free Eulerian Precession (Proc. Phil. Soc., Cambridge, t. IX, mai 1896); 
A. BRiLz, Mémoire cité à la note 44. 

(2%) Mémoire eité à la note 35, chap. IV, pp. 70-77. 

(2%) Mémoire cité à la note 39, $ 8, form. (15) de la p. 80. Voyez aussi 
T. SHibA, Mémoire cité à la note 45, Introduction, $ 4, p 15. 


Liber 


À mr gt dus à 


ibmré 


| 


- 
{7 


même plus nécessaire (227); toutefois nous l’admettrons encore 
pour nous rapprocher de ce qui précède. 

Love a en même temps indiqué, en une élégante synthèse 
que nous reproduisons ici, la manière la plus convenable d’en- 
visager l’ensemble des trois premières méthodes dont il est 
question dans ce Travail. 

Ch. Lallemand (8) et E. Pasquier (??*) ont donné aussi 
d'excellents résumés des résultats obtenus par leur devanciers. 
Enfin Love vient de publier, dans un Ouvrage récent (50), 
les conclusions de ses belles recherches sur les principaux pro- 
blèmes de la Géodynamique. | 

Indiquons sucemmetement comment la période observée (dans 
les latitudes et par conséquent) dans les mouvements du pôle 
instantané | peut nous renseigner sur le degré d’élasticité du 
globe; nous suivons, dans cet exposé, comme nous venons de 
le dire, la méthode de A. E. H. Love (251). 

Supposons que le corps de la Terre soit de révolution et 
aplati et soit animé initialement de la rotation uniforme w 
autour de son axe de révolution; cette rotation uniforme pro- 
duit déjà une déformation statique élastique, si l’on prend 
pour état « non déformé » de référence celui qui s’établirait si 
le globe n'avait pas de rotation vis-à-vis des axes absolus. Pre- 
nons de nouveau l’origine des axes au centre de figure O de la 
Terre, Oz dirigé suivant l’axe de révolution, de rotation et 
principal d'inertie OC, ; prenons Ox, Oy quelconques, mais à 
angle droit, dans le plan équatorial : ces axes sont aussi prin- 
cipaux d'inertie. Imaginons que par suite d’une perturbation 
quelconque l’axe de rotation OI cesse de coincider avec Oz, mais 


(227) Cf. J. Larmor, Mémoire cité à la note 39; Proc. Roy. Soc., Londres, 
p. 94; Monthly Notices Roy. Astr. Soc., Londres, pp. 484-485. Voyez aussi 
E. H. Hizzs, Rapport cité à la note 121, p. 387. 

(223) Articles cités à la note 76. 

(2%) Mémoire cité à la note 77. 

(230) Ouvrage cité à la rote 24. 

(251) Mémoire cité à la note 39, $ 8-9, pp. 78-80, et aussi Ouvrage cité à la 
note 24, chap. IV, art. 60, p. 54; Shida emploie comme nous le procédé 
analytique de Love (Mémoire cité à la note 45, Introduction, $ 4, pp. 14 15). 


(56 ) 


ne s’en écarte que d’un angle très petit, que nous considérons 
comme « petit du premier ordre »; soient {, m, 4 les cosinus 
directeurs (aux termes du second ordre près) de la nouvelle posi- 
tion de OT vis-à-vis des axes Ox, Oy, Oz; la rotation w est d’ail- 
leurs supposée rester la même (en module). Dans ce cas, si Pon 
considère le mouvement de rotation naturelle du sphéroïde ter- 
restre, les seules forces qui produisent la déformation élastique 
du globe proprement dite sont des forces relatives centrifuges 
(résultant de la suppression des réactions centrifuges due à la 
rolalon w autour de Oz et de l'introduction de celles dues à la 
rotation w autour de la nouvelle position de Of) dérivant du 
potentiel 


W= W, = — o(lx + my}, (30) 


harmonique sphérique solide du second degré (252). 
Nous avons encore 


| U = H(r). … (81) 
W, 
A =}; (32) 


Le déplacement (u, v, w) d'un point M du sphéroiïde doit se 
superposer au déplacement (compté à partur de la position 
d'équilibre relatif, pour une rotation nulle) dû à la rotation w 
autour de Oz. Or il est facile de voir que si, avant la déforma- 
tion proprement dite, les moments et produits d'inertie, par 
rapport à Ox, Oy, Oz, du globe sont respectivement. 


SE À, C, 


(252) Love, Ibidem ; HouG, Mémoire cité à la note 33, K 8, p. 34 ; Rupzxi, 
Mémoire eité à la note 34, chap. IV, p. 299: Her GLoTz, Mémoire cité à la 
note 32, chap. IV, p. 290; BriLz, Mémoire cité à la note 44, chap. I, $ 5, 
pp. 29-30. S. NEWCOMB avait négligé de considérer l'effet dû à la dispo- 
sition des premières réactions centrifuges, et c’est ce qui l’a conduit à une 
méprise concernant les ellipticités [C£. note 215 et Houcx, lbidem/]. 


(37) 


après la déformation due à la déviation de Of, ces moments 
et produits d'inertie sont, aux termes du second ordre près (255), 


A, À, C, 
D, E, 0 


où D, E ont les valeurs suivantes : 


8 \ 
D — — 1 rmi, (33) 
8 
E — — Fe ril, (34) 
avec 
2 pa l : ; 
= - { p _- LS H(r)] — 7%.f(r) : dr. (35) 
0 
Posons encore 
CR À 
| == l 2 + (? e)dr, (36) 
0 
et 
Se (37) 
y — L | 


e désignant l’aplatissement dû à la rotation w autour de Oz. 
Alors comme (254) 


CARPE, (38) 
(2) 


(25) Cf. HERGLOTZ, LOVE, Jbidem. BRILL, en supposant le globe incom- 
pressible (et successivement homogène, puis composé suivant l'hypothèse 
de WiecHERT) et recouvert partiellement (à peu près comme l’indique KELVIN) 
d'océans, on arrive à trouver que, contrairement aux formules (39), (40) 
ci-après, les coefficients de m et /, dans les expressions de D, E, ne sont 
pas les mêmes, mais légèrement différents. Le cercle chandlérien se 
transforme alors en une ellipse de faible excentricité. [A. BRiLz, Mémoire 
cité à la note 44, chap. II, K 9, pp. 63-67.] 

(254) Cf., par exemple, F. TISSERANb, Ouvrage et tome cités à la note 48, 
p. 206; H. Bucaozz, Ouvrage et tome cités à la note 48, p. 282 ; etc. 


(58) 

il vient, par (53), (54), (37), 
| D + VC Ant, (39). 
PRESENT T HER (10) 


Dès lors, les composantes du vecteur «impulsion » sont, si 
p — low, {4 — mo, © sont les composantes de w, | 


9x = Ap + vlw(C — A), | (41) 
Gy — Ag + vmow(C — A), : (42) 
= Co, / | (45) 
et les deux premières équations différentielles du mouve- | 
ment (255) 
QUES 
—— z Vo 0, 
di SA UE TUy 
dg, ue, 0 
= 1x — PQ: = Ù, 
dt ÿ.: Pg 
deviennent 
d \ 
_ + wE(l — v)qg = 0, 
si | (44) 
. — WE — v)p = 0, 
où 
C — A 
2 45 
e < (45) 


Les équations (44) nous montrent que le mouvement de f 
est encore circulaire et uniforme, mais que sa période est 
Ir 


Fausse (46) 


we WE(1 — v) 


(5%) Voyez F. KLEIN et A. SOMMERFELD, Ouvrage cité à la note 139, 4er fase., 
p. 140; H. JANNE, Mémoire cité à la note 3, p. 195; etc. 


| période eulérienne d’un globe parfaitement rigide (y 
Le rapport des périodes de libre précession est 


È T' 1 
PDP 1; 
à Nous en déduisons 
; 
E- y —= À ue T' 2 


à 2 
#1 pd 
0e 9 
É ( 2q 

— , 

? 5 ca | 

il 
9 Pa 


4 + 846 aw? 


Ph 


? 


nd nous déduisons de nouveau de (49) 


(EX) 


— 0). 


(7). 


(48) 


(49) 


(50) 


(51) 


Telle est la formule que Herglotz a donnée le premier et que 


Love, puis Larmor ont généralisée. 


3. H. PraTr, The Figure of the Earth, 1865, p. 19; etc. 


Cette formule nous montre que le phénomène des varia- 


L. (236) Cf., par exemple, F. TISSERAND, Ouvrage el tome cités à la note 48, 
p. 206; G. HERGLOTZ, Mémoire cité à la note 32, chap. IV, p. 293; 


( 60 ) 


tions des latitudes nous permet de déterminer Æ séparément ; 
. alors (20) ou (28) nous fournira h. 
Pour la Terre, nous avons, en unités C. G.S., 


dr au? | 


— 6,51 X 10°, ] —= 981, = ?) — = ——— 
MS TE “BG  g 989 


Si de plus nous prenons T — 505 jours sidéraux, 

1 : : ; 
TE aplatissement réel de la Terre donné 
par les mesures géodésiques, nous trouvons, par (52), 


T' — 427 jours et e — 


4 
k — Tr environ. (C) 
En comparant (C) avec 


1 
h— k— 3 environ, (A ou B) 


nous trouvons 
‘) = 


h2= ; environ. (AC) (57) 


VIT. 


Avant d'aborder l'étude de la quatrième méthode, 11 faut au 
préalable montrer ce que peuvent nous renseigner les valeurs 
(A ou B), (C), (AC) relativement à la rigidité du globe. Comme 
on à pu le remarquer, les raisonnements sur lesquels est basé 
l'établissement des formules (20), (28) et (52), bien qu'exigeant 
la légitimité de l'application au globe d’une théorie d'équilibre 
en couches concentriques stratifiées, ne présupposent nulle- 


(257) Nous désignerons dorénavant par le symbole (MNP...) une valeur 
déduite de la comparaison des formules (M), (N), (P), .... — Sur l'existence 
d'une différence entre le coeflicient & qui intervient dans la deuxième 
méthode et celui qui joue un rôle dans la troisième méthode, voyez SHipA, . 
Mémoire cité à la note 45, 6e partie et remarque terminale, pp. 277-286. 


.. Sévol nads. à dé. és dd 5 ch 


fu: ne is Son Sd dd Sd D ss 


dt an id à lc rc à bé. ss ar du Ch dé dé Se D "E 


(61 ) 


ment que l’on ait adopté telle ou telle hypothèse particulière 


concernant l’hétérogénéité, l’anisotropie ou la DOS 
de la substance qui le compose. 

Mais il est clair que, pour pouvoir parler ici de « rigidité » 
ou de « compressibilité » du globe ou de l’une de ses parties, 
force nous est de faire quelque supposition particulière concer- 
nant ces propriétés physiques et respectant le postulat fonda- 
mental. 

Nous dirons qu’un corps est homogène, sans plus, quand la 
densité cubique de la substance est la même en tous les points. 
Par opposition, nous dirons qu'un corps possède l’homogé- 
néilé élastique (258) quand la résistance élastique qu'offre sa 
substance aux déformations est la même en tous ses points; 
analyliquement, les trente-six coeflicients des six éléments 
€» €9, €, Yi Ya, Y5s de la déformation, dans les expressions 
des six tensions de Cauchy N,, No, N>, Ts, To, T; sont alors 
des constantes pour tous les points, c’est-à-dire sont indépen- 
dants des coordonnées de ces points (25°). Lorsque, de plus, 
la constitution élastique est, en chaque point, la même pour 
toutes les directions émanant de ce point, nous dirons que la 
substance composant le corps est isotrope; dans ce cas, les 
trente-six coefficients constants du cas plus général précédent, 
qui se réduisent déjà à vingt el une constantes par la considé- 
rauon du principe de la conservation de l'énergie (240), peuvent 
toutes s'exprimer, dans ce €as particulier, en fonction de deux 
constantes seulement (2#1); nous prendrons, pour ces dernières, 
les constantes élastiques À, w de Lamé (°°), 


(258) Cf. note 1929. 

(2%) Voyez, par exemple, P. APPELL, Mécanique rationnelle, Paris, t. III, 
dre édit, 1903, chap. XXX VII, art. 798, p. 907 ; A. E. H. Love, Elasticity, 
Cambridge, 2e édit., 1906, chap. IE, art. 66, p. 97; etc. 

(25) CF. G. GR&EN, Trans. Phil. Soc., Cambridge, t. VIT, 1839; KELVIN, 
Nat. Phil, 1. II, art. 673, pp. 213-216; Love, lbidem et Introduction, 


Hp Pr; etc. 


(24) Cf. Love, Ibidem, art. 68, pp. 99-100; Apprii, Ibidem, art. 799, 


pp- 907-511 ; etc. 


(22) G. LAMÉ, Leçons sur la théorie mathématique de l'élasticité des corps 
solides, Paris, 4re édit., 1857. 


(62) 


Lorsque la substance sera à la fois homogène quant à la 
densité et quant à l'élasticité, et isotrope, nous dirons qu’elle 
possède une homogénéité parfaite. 

Une substance « parfaitement homogène » peut d’ailleurs 
être compressible ou incompressible, aussi bien qu’une substance 
hétérogène et anisotrope. 

Enfin, un corps peut se composer de plusieurs parties, 
homogènes séparément et de dimensions finies. 

Ces définitions précisées, nous pouvons considérer suecessi- 
vement les trois hypothèses suivantes, qui comptent parmi les 
plus importantes de celles proposées pour le globe : 

Homogénéité parfaite (25) ; 

2. Homogénéité élastique et isotropie; répartition des den- 
sités suivant la loi de Roche ; 

3. Hypothèse de Wiechert ; homogénéité parfaite du noyau 
et de l'écorce, séparément. 


1. Homogénéité parfaite. — Données : rayon moyen du globe 
— a — 6,37 X 10$ centimètres ; densité — densité moyenne 
— p — 5,53 grammes-masse par centimètre cube; g — 981 
centimètres par (seconde)?. 


Inconnues : sk$ LL. 

En admettant que h et k sont les données expérimentales, 
on a, d’après Love (2##), la solution du problème en résolvant, 
par rapport à À et w, les deux équations 


ES" ils 
Q 
€ 
a 
[au] 
SJ 
ne 
| 
né 1e 
e 
LT, 
Fe 
! 
QUE 
en 
PS 
S) 
TE 
S 
É 
p "+ 
— — 


| see (53) 
Pr UE 1, 60 + 2x) à 
| PRES À + 2u | \/: à: A 


(25) Il est clair, d'après ce que nous avons dit au $ Il, que cette hypo- 
thèse simpliste n’est proposée que dans le but d'obtenir des renseignements 
généraux sur l’ordre de grandeur de la rigidité de la Terre. 

(24) Ouvrage cité à la note 24, chap. VIL- VIII, pp. 89-110. 


PT 


ann ct Ad dl au ot DUR : “6 ds 


A ds dns 


| 
| 
| 
| 


( 63) 
où + et 8 sont eux-mêmes solutions des deux équations trans- 


cendantes 


1 
2 6 a — ape AcQe— SA + 22 —Ee B;y2 ue 3 B;y1— h, | 


6) oser, rar 
| ») (54) 


AV AE + G—1—hk, 


dans lesquelles on a employé les abréviations suivantes 


aa COS A — Sin a 


1 LES ERREUR 


a? 


| 
l 
(3 — aa?) sin aa — 3xa cos «a 
Te ue 
Ba cosh Ba — sinh ba 
NE RANCE An 
(3 + Pa?) sinh Ba — 36a cosh Ba 


Ga” 
et où A», Bo, C sont solutions des trois équations 


at | me site u+ + +) k 
a RAS 25 AA B?a? 15 
À + (+ + a)+T a | 


9 2 FX CS 


2 


2} 3002 —f?) LES 
0 
B, { (382 + o?)(a2 — B2)(105%: — 2y1) — (38? —« Rays}, Ê 

/ 


(56 


D À, Ja +- Ge? B, 3? . (e LS 
bg ouhpvtou pl 

Mais il est clair que de telles équations sont, pratiquement, 
irrésolubles directement : on doit nécessairement procéder par 
tätonnements. 


4) PREMIERS TATONNEMENTS. — On suppose la substance 
incompressible k, — À — æ ; il reste à déterminer p. Il est 


(64) 


facile de montrer (2) que, si x reste fini, mais que > tende 


vers zéro, « et Ê tendent tous deux vers zéro, et £ tend vers 


l'unité; que d a tend vers — à Lo (aa) vers _ 41 (Ba) 


1 ; 
vers 3, 42 (Ba) vers 5 ; et qu'enfin À tend vers 


5 5 

9 pile 
h 5 NUE 37 
pr ttenlé pa one (7) 

2 goa 


ce qui est précisément le résultat mdiqué par lord Kelvin (26). 
On conclut aussi de (54) que 


3 
kb = h, (b8) 
ce qu'on peut déduire encore de (16), en faisant p — »,, 
Fr) = 0. 
Nous voyons immédiatement que la relation (58) est incom- 
patible avec le système (A), (C) des valeurs données par l’obser- 
valion. | 


Estimation I. — On peut se servir de (A) et de (58) pour 
déterminer h et k. On obtient 


=, re (A, 58) 


ce qui contredit 
RE 3 


(235) Love, 1bidem, art. 193, p. 108. Pour une comparaison analogue à la 
nôtre, voyez SHiDA, Memoire eité à la note #5, Introduction, $ 4, pp. 16-20. 

(236) Natural Philosophy, t. IL, art. 840, pp. 436-437; voyez aussi LOVE, 
Elasticity, chap. XI, art. 184, p. 254; SxivA, Ibidem, n° 4, p. 16; etc. 


( 65 ) 


A ” Si cependant on calcule 4. par (A, 58) et (57), on obtient 


D) 4 4 
. ms — 19 Pa 5 * 3,5 X 102—7,6 X 104 dynes par cm?. (A,58,57) 


— 
28, 


= C’est le résultat de lord Kelvin (247) : la rigidité obtenue est 
_ à peu près celle, 7,7 x 4011, qu’il adoptait pour l'acier. 


FE 


Estimation 11. — On peut combiner (C) et (58). On a alors 


h 


RNA LERERS (C, 58) 
ce qui contredit d’ailleurs 


hi: CAPE se By À — 


… puis, pour la rigidité, on obtient, par (57), 


# ag 
æ co = gp 100 x 10%, (C, 38, 7) 


Q 


87 . . # 


_ rigidité plus de deux fois aussi grande que la précédente (245). 


Estimation III. — On peut aussi — cela semblera peut-être 
| encore plus arbitraire — partir de h — : (AC); on a alors, 
_ par (58), 

À 9 

F k — — (AC, 58), 

4 25 

_ et, par (57), 


«| 
U = 3 gea — 11,7 X 1041. (AC, 57) 
Ë . (47) Natural Philosophy, t. 1, art. 837-840, pp. 434-437; Sin, lbidem, 


Duel, p. 46. 
_ (2%) Smipa, Ibidem, n° 2, p. 16. 


( 66 ) 


Estimation 1V. — Remarquons que ‘es deux dernières 
valeurs de x ont été obtenues au moyen de 4 — Fe (C). Cette 
valeur à elle-même été trouvée, en employant (52) et en y 
faisant “— — _ T = 505 Jours, T' — 427 jours, e — TE 
On peut se demander s’il est parfaitement légitime de choisir 
ces nombres ; en effet, on sait que, pour un globe homogène, 
l'aplatissement e est égal à l’excentricité e (24) et que la 
période de libre précession est donnée par T — = jours (250) ; 
si l’on suppose le globe homogène, il semble que l’on doive 
prendre T — = — 252 jours (#51) au lieu de T — 505 jours ; 
alors (52) donne # — 0,685 (C'), puis (58) fournit h — 1,142 
(C’, 58); et enfin (57) donne 


ee Jon CDN (C', 58, 57) 

4088 É | ps 
Estimation V. — Hough (%?) à conservé T — 305 jours, 

Mais à pris e — _ On trouve, si l’on accepte cette pe 


un peu hybride, au moyen de (52), & — 0,4226 (C/’), e 
par (58), k — 0,704 (C/’’, 58); enfin, par (57), 


x 49 
LL — me goa — 9,4 x 104. (C!', 58, 57) 


On voit que les chiffres diffèrent beaucoup d’une estimation 
à l’autre (255). 


(24) C£., par exemple, HerGLoTrz, Mémoire cité à la note 32, p. 295. 

(250) Voyez notre Mémoire eité à la note 3, 2 partie, K 3, p. 80. 

(251) C£., par exemple, HERGLOTZ, Mémoire eité à la note 32, p. 295 ; SHipA, 
Mémoire cité à la note 45, Introduction, n° 2, p. 17. 

(252) Cf. Mémoire cité à la note 33, $ 7, pp. 337-339. Le chiffre que nous 
obtenons est assez différent de celui 8,19 X 101 que HouGx adopte pour 
l'acier; Sxiba, Ibidem, n° 2, pp. 16-17. 

(255) A. BRILL trouve, dans l hypothèse de l’homogénéité, en tenant compte 


de l'influence des océans, 
pe 9,812 1081: 


Voyez plus bas (note 286). 


( 67 ) 


B) SECONDS TATONNEMENTS. — On ne suppose plus la 
substance incompressible. A cause de la difficulté de lesti- 
- mation, Love se borne (254) à l’étude de deux cas simples et il 
É procède d’ailleurs à cette recherche en suivant une méthode 
inverse. | 


| Estimation VI. — 11 fait une hypothèse qui simplifie nota- 
—. _ blement les caleuls et qui consiste à prendre aa — 3, Ba — 2 (59), 
ce qui lui donne | 


DR Hé ci 


9, 53 
46 (5 ) 


et = "u— 19,15.X 104, 
e 55 F o X 10 


et il cherche les valeurs de h et k correspondantes. Il trouve 


h = 0,932, 
| (59,53, 55, 56, 54) 
k=0,543;: | 


ce qui donne h — k — 0,419. Ces valeurs contredisent (A), 
(C), (AC). 

Il faut observer que les valeurs de & et À (59, 55) ne sont 
. pas absolument arbitraires : & correspond à peu près à la rigi- 
. dité de l’acier ; de plus, le rapport - est compris entre 1 et 2, 
ce qui arrive pour presque toules les substances que l’on 
connaît. | | 

Love calcule aussi les valeurs de h et k qui résulteraient de 
. l'hypothèse d’une même rigidité u = 7,16 x 1011, combinée à 
celle de l’incompressibilité } — æ, et obtient ainsi 


h—0,889; ; 
k — 0,503, 


(25) Ouvrage cité à la note 24, chap. VIE, art, 495 et 196, pp. 108-110. 


( 68 ) 


et en conclut que l'hypothèse de la compressibilité augmente 
d'environ 10 °, la valeur de h, tandis que celle de k n’est 
accrue, de ce chef, que d’une quantité insignifiante. 


Estimation VII. — Love procède d’une façon identique en Ç 


prenant œ«a — 5,5, fa — 3,1, (60), ce qui lui donne 


u — 6,955 x 104 
2041 (60, 53) 


et Er Le 1,303 X 104 
puis 

h — 1,044, 

k — 0,595, (60, 53, 55, 56, 54) 
el Oh —k— 0,521, 


ce qui est encore en contradiction avec (A), (C), (AC). Avec la 
même rigidité LL et une incompressibilité parfaite, 1l trouve 


h — 0,855, 
| k — 0,513. 


L'augmentation de h, due à la compressibilité, va Jusque 
20 ©, ; celle de k reste peu sensible. 


Conclusion de l'examen de la première hypothèse (homogénéité 
parfaite). — Ces calculs et ces considérations ne doivent pas 
faire douter de la conclusion générale à laquelle lord Kelvin 
était parvenu, à savoir que la Terre, dans son ensemble, doit 
être très rigide et d’une rigidité comparable à celle de l’acier. 


Toutefois, il semble illusoire de vouloir chercher une déter- 


mination numérique précise, car les tàtonnements sont très 
pénibles et d’ailleurs l'hypothèse admise contredit ouvertement 
les faits. Suivant Love (255), la valeur de Kelvin, soit une 


(#5) Mémoire cité à la note 39, art. 19, p. 81, 2% note. Il s’agit ici, bien 
entendu, d’une opinion basée sur la comparaison des résultats des trois 
premières méthodes seulement. 


(69) 


rigidité comprise entre 7 x 1011 et 8 x 1011 dynes par centi- 
mètre carré, semble plus probable, pour la « Earth’s tidal 
effective rigidity », que la valeur de Hough, qui est voisine de 
9rx 4011. 


2. Homogénéité élastique et isotropie; répartition des densités suivant 
la loi de Roche. — Données : rayon moyen du globe = a 
— 6,57 X 10$ centimètres; g — 981 centimètres par (seconde)2. 


Loi de Roche : 
RES 1 —_ 0,764 (7) (61) 


Où po — densité centrale — 10,1 grammes-masse par centi- 
mètre cube et, par conséquent, densité superficielle 0, — 2,384 
grammes-masse par centimètre cube. 


Inconnues : À, u. | 

Herglotz, qui s’est placé dans cette hypothèse, a admis, vu 
la difficulté du sujet, que la substance est incompressible : 
À — œ. Dès lors, il ne reste plus qu’à déterminer u. La solu- 
tion que Herglotz a donnée (256) du problème de la défor- 
mation élastique ne permet pas de déterminer directement u au 
moyen de X, comme cela était possible, par (57), dans la 


(256) Mémoire cité à la note 39%, chap. H-HE, pp. 283-289. Antérieurement 
DARWIN avait recherché l'influence de l’hétérogénéité, en admeitant que les 
ellipticités des couches concentriques d'égale densité fussent reliées à celle 
de la surface extérieure par la même loi que dans le cas de l’homogénéité 
et en admettant aussi que la loi des densités fût celle de LAPLACE 
[Cf. Mémoire eité à la note 31]; il avait obtenu, dans ces conditions, pour k 
les 0,972 de la valeur k, de k dans le cas d'un globe identique, mais 
homogène, isotrope et incompressible (voyez Première hypothèse), ayant 
pour densité pm — 9,9; la loi de LAPLACE ou de LEGENDRE qu'il admettait 
était 


ni D 
1 — 

— =. #7 4 a =— 6 - . 
— pie RE” ivec Ps AIR — 2,6 et 0 — 14%); 


r désignait le rayon moyen de la couche d'égale densité. 


(70) 


solution de Kelvin; mais il à suivi le procédé inverse en se 
donnant 4 el en caleulant h ou k. 

Les recherches de Herglotz comprennent trois points 
1° détermination de À, pour un x donné, dans le cas en 
question, au moyen de la déformation élastique ; 2° déter- 
mination de k, pour un x donné, dans la même hypothèse, au 
moyen de la variation des latitudes ; 3° un problème identique 
au 2, mais avec la loi discontinue des densités de Wiechert, 
à la place de celle de Roche : problème qui sera traité succinc- 
tement plus loin. 

Nous ne nous occupons maintenant que du 4° et du 2°. 


1° Détermination de h. — Il trouve qu'avec l’hypothèse de 
l’homogénéité élastique, de l’isotropie, de la loi de Roche et 
une rigidité uniforme égale à celle de l’acier, qu’il prend égale 
à u = 7,65 X 1011, on doit obtenir 


195,4 


4 898,4 


hy — 0,807 h, (62) 


h, étant la valeur de h pour un globe identique, mais homo- 
gène de densité o — 5,5, el incompressible (voyez Première 
hypothèse) (257). Dans l'estimation 1, nous avons ‘trouvé, pour 
un globe possédant l’homogénéité parfaite et l’incompressi- 
bilité absolue, avec une rigidité très voisine de la précédente, 
soit m — 7,6 x 1011, 


6] 
ho = =? | À, 58 
nr: (A, 58) 


en nous basant sur la donnée expérimentale provenant de la 


(257) Il semble que HERGLOTZ se soit mépris, en confondant la variation 
‘de h avec celle de k. D’après lui (Mémoire cité à la note 32, ch. III, p 289), 
0,807 doit remplacer le chiffre de 0,972 (voyez note 256) de DARWIN; or 
0,972 se rapporte à k, tandis que 0,807 correspond à À. 


LR be dé 


ES EE 


PURE OR OR NT 


LL. sk, LA 


L 
J 
k 
: 
À 


(TH) 


mesure des marées océaniques ou des déviations de la verticale. 
Alors, combinant cette valeur de À, avec (62), nous avons : 


h= = (A, 58, 62) 
pour le globe de Herglotz. 


2 Détermination de k. —- Comme nous l'avons dit ci-dessus, 
la formule (52) est due, au fond, à Herglotz. En l’appliquant à 


l'hypothèse actuelle, c’est-à-dire celle dans laquelle le globe 


possède l’homogénéité élastique, l’isotropie, l'incompressibilité 
et des densités variant suivant la loi (614) de Roche, après avoir 


Lil 608,8 
pris, avec Herglotz, D Rr (65), on trouve, avec e = 5 
au»? 1 
Mio 980? 

k — 0,346. (52, 63) 


Comparant les valeurs de h et k, on à 
h — k — 0,321, 


ce qui est voisin de À — k — = (A ou B), d’où nous sommes 
partis pour trouver la valeur de k. Ce résultat est done relati- 
vement satisfaisant; mais la période T/ — 481 jours n’est pas 
la période chandlérienne. 


9. Loi des densités de Wiechert; homogénéité parfaite : 4) du globe tout 
entier, 5) du noyau et de l'écorce, séparément. 


_ Données : rayon du noyau sphérique — rayon de la surface 
interne de l’écorce — b — 0,78a; rayon de la surface externe 
de l'écorce — a — 6,57 x 108 centimètres; g — 981 centi- 
mètres par (seconde)?, à la surface externe de l’écorce; densités : 
noyau, 9, — 8,206 grammes-masse par centimètre cube; écorce, 
Pe = 5,2 grammes-masse par centimètre cube. 


Inconnues : à) À, x du globe; $) },, u, du noyau et À,, y, de 
l'écorce. 


(124 


Herglotz, Brill, Schweydar et Love, qui ont traité ces cas, 
ont supposé, pour simplifier, que la substance composant le 
noyau et celle composant l'écorce sont toutes deux incom- 
pressibles, c'est-à-dire que, dans à, À — et, dans 8, 
À, = À$ = %. Dès lors, il n’y a plus pour eux qu’une 
inconnue, x, dans le premier cas et deux inconnues, u, et a, 
dans le second. Adoptons cette hypothèse simplificatrice. 


x) Cas des rigidités égales nu, — u, =. — Schweydar trouve, 
pour h, la valeur (258) 


Re 0,00939 + 0,4099m 
 0,00481 + 0,2712m + m2 


Re 
age 


ù (64) 


avec m 


En prenant encore la rigidité de l'acier = 7,65 X 10f1 et 
les valeurs ci-dessus de a, g, o,, 1l trouve 


— 0,805ho, (65) 


valeur qui se rapproche beaucoup de celle, (62), que Herglotz 
a obtenue, avec la loi des densités de Roche. Il faut remarquer 
que la forme de l’expression (64) permet de trouver facile- 
ment x, lorsqu'on s’est donné préalablement k : l’équation à 
résoudre n’est, en effet, que du second degré. 

Herglotz à obtenu d’ailleurs, avec l'hypothèse de Wie- 
chert, la valeur (25%), à très peu près équivalente à (64), 


1,089 47,5m (5) 
0,558 + 31,4m + 116m° À 


a 3 se 
Si l’on se donne à — : (AC), comme il résulte des observa- 


(#8) Mémoire cité à la note 35, chap. I, p. 57, form. (20). 
(2%) Mémoire cité à la note 32, chap. V, p. 298, form. (15). 


PS 


(78 ) 


tions des marées, des déviations de la verticale et des varia- 
tions des latitudes, on obtient, pour m, l’équation 


m? — 0,4123m — 0,01084 — 0 


dont la racine positive est m — 0,437 ; à celte racine corres- 
pond 
u = 8,11 x 104, (AC, 64) 


ce qui contraste violemment avec les valeurs 


um — 6,1 X 104, (260) 
ui — 0,0 X 10%, | (66) 
u— 0,5 X'10#, 


indiquées par Schweydar comme résultant des mesures respec- 
tives de la marée océanique lunaire bimensuelle, de la marée 
océanique lunaire mensuelle et des déviations de la verti- 
cale (261), Love trouve aussi (262) 


u = 6,3 X 104 (67) 


pour valeur de la rigidité déduite des observations au pendule. 
En ce qui concerne k, Herglotz trouve (265) une formule qui 
revient au fond à 


2ge 1 + 49,2m 
k — es 66 
(CE ) 1+56,39m + 208,4m° (ee) 
4 $ a aw? 1 1 
Avec k — 5 (C), c'est-à-dire pour = gg € = 5j 


(260) Mémoire cité à la note 35, chap. IL, p. 74; SHipa, Mémoire cité à la 
note 45, Introduction, n° 3, p. 18. 
(61) C£. Ibidem, chap. Il, p. 61, form. (10). 

(2) Mémoire cité à la note 39, $ 13, p. 82. Les calculs ne sont pas exposés 
en détail. 

(255) Mémoire cité à la note 32, chap. V, p. 298, form. (17). 


(74 ) 


T = 505 jours, T' — 427 jours, on trouve, en résolvant cette 
équation par rapport à m, puis en déduisant de la solution 
la valeur de u, 
Le THOSE UE 
d'après Herglotz (264), ou (C,68) 
u — 11,52 x 10, 


d’après Love (265). 

Le contraste complet qui existe entre les valeurs (66) ou (67) 
déduites des mesures des déviations de la verticale et les 
valeurs (C, 68) obtenues au moyen des mesures des variations 
de la latitude, montre, d’après Love (266), que l’hypothèse 
d’ane rigidité identique, pour le noyau et pour l’écorce, est 
absolument inadmissible. Aussi Schweydar, Brill et Love en 
sont-ils arrivés à considérer l'hypothèse suivante. 


6) Cas des rigidités différentes nu, = u.. — Ce cas comporte 
la détermination de deux inconnues u, et nu. 
Herglotz a donné la formule suivante (267), d’où nous avons 


déjà tiré (68) : 
1 h + PR ARC 
(69) 


| 
ë n+è—E pas 


où h, est le coeflicient analogue à À se rapportant à la 
surface du noyau; h', h,; désignent les valeurs de À et h, pour 


u, — u, — 0. Voici comment Schweydar utilise cette formule 


(264) Jbidem, p. 299: Sxina, Mémoire cité à la note 45, Introduction, n° 3, 
p.47. 

(25) Mémoire cité à la note 39, K 13. p. 82; Smipa, Ibidem. 

(266) Jbidem. 

(257) Mémoire cité à la note 32, chap. V. p. 298, form. (16); cf. SCHWEY- 
DAR, Mémoire cité à la note 35, chap. IV, p. 76, form. (1); Bizz, Mémoire 
cité à la note 44, Introduction, p. 6. BriLL considère en outre l’influence 
des océans : aussi le numérateur de sa formule, analogue à :69), contient 


ce EU et mn 


(ASS 


et d’autres pour déterminer u, et , (268). Il ne passe pas par 
. la détermination de !a valeur de k, analogue à (68), que l’on 
. déduirait facilement de la comparaison de (52) et de (69); mais 
_ il emploie les formules suivantes. 

Tout d’abord, il fait observer que À et h; peuvent s'exprimer 
au moyen de u,, x, au moyen des équations (26°) 


x h 8 + hf, = à, | 


70 
R£' Sa laBs Sr. ù’, ( 


où les coeflicients ont pour valeurs, en fonction de € ns (74), 
n 


TT CT 


B — M + 0,3869c + 1,0764e + 0,7892 + 0,0633, 


; | 
| H—  0,40616 + 1,0203€ + 0,6390c, 
B—  0,4766@ + 1,1742& + 0,7083c — 0,0199, 
= M:+ 0,5430c + 1,3926c2 + 0,8988c, ke 
à —  A1,M870+ 3,7419% + 2,3299c+ 0,0998, | 
S —  1,54676 + 3,9394c + 2,502, | 
An 
avec M — — (0,0274c + 0,2333c2 + 0,4678c + 0,2693). 
YPe à 


Remarquant ensuite que 


Des -E OL — 9,162, (13) 
Pe 


. comme on le déduit de (70) et (72), où l’on a eu soin de poser 
D 10), et de ? = 0,78, 0, — 8,206, o, = 3,2, et adoptant, 


. 60 ; es ; / 
il un terme en plus, soit L" —, ps étant la densité de l’eau des océans et h!! se 


rapportant à la surface libre de ceux-ci. Schweydar fait de même dans un Tra- 
 vail plus récent [Premier Mémoire cité à la note A chap. VIII, p.34, form. (31]. 

(268) Mémoire cité à la note 35, chap. IV, pp. 75-76. 

(26) Jbidem, chap. I, p. 57, form. (19) et (19 a). 

(20) Car dans (70) et (72), on posera p — pe avant de les annuler toutes 
deux, puisque la formule (69) de HERGLOTZz est établie pour Um — be. 
- L'application ultérieure de cette dernière formule pour un >< pe semble être 
- un défaut du procédé de SCHWEYDAR. 


( 16 ) 


avec Schweydar, la valeur de T’ que Kimura à proposée 
en 1905 (au lieu de T’ — 427 jours), soit T' — 4534 jours, nous 
oblenons, par (69), 


h + 0,579h, — 0,820. (74) 


Cette relation est done basée uniquement sur la mesure de 
la période (de Kimura) des variations de latitude. 

Pour obtenir une seconde équation, Schweydar a recours, 
comme nous l’avons fait nous-même, à la théorie des marées 
élastiques et des déviations de la verticale (271) et obtient 


0,656 — 0,199, — 0,339 (75) 
En résolvant le système (74), (75), 1l a 


h — 0,622, h; =: 0,348; SONT) 


ces valeurs introduites dans (70), où les coefficients ont les 
expressions (72) avec c £ 1, permettent, par la résolution d’une 
équation du troisième degré qui à une seule racine réelle 
positive, de trouver 


c — 0,042, 


nr 17 
tandis que M—0,235. | (D) 


De là il déduit, pour les coefficients de rigidité de l'écorce 


el du noyau (272), 
e— 0,9 x 104, | 
à (18) 


ln — 20,2 108) 
Brill (275) prend pour x la valeur 


u, = 1,13 x 10 


(24) C£ Ibidem, chap. IX, p. 61, form. (10) et chap. IV, p. 76, form. (2). 

(22) 1bidem, pp. 76-77; Sniva, Mémoire cité à la note 45, Introduction. 
n° 3, p. 18. 

(275) Br, Mémoire cité à la note 44. 


sa C0 NE 


(71) 


correspondant à la vitesse de propagation trouvée par Wie- 
chert (274) pour les ondes sismiques B de distorsion dans 
l'écorce, et en déduit, par la considération de la période de 
Kimura, la rigidité du noyau : 


un = 14,48 x 10. 


Love (275), en refaisant les calculs de Schweydar et en prenant 
des données légèrement différentes, a obtenu 


de — 0,86 x 104, . 
ee DEC 104. + 

Schwevdar trouve, avec raison, les valeurs (78) invrai- 
semblables. D’après lui, elles permettent de conclure qu’il doit 
exister, en dessous de l'écorce, une couche plastique recouvrant 
un noyau très rigide; les déformations relativement fortes que 
cette couche pourrait subir sous l’action de la Lune et du 
Soleil auraient leur répercussion sur celles de l'écorce et 
augmenteraient ainsi les marées de celte dernière. 

Love, comme nous l'avons déjà dit ci-dessus, à soumis cette 
hypothèse au calcul (276). Il suppose qu’une théorie d'équilibre 
est applicable à la couche intermédiaire (277), que le noyau est 
parfaitement rigide (x, — œæ), que la couche à la même 
densité que l'écorce. et est très mince. Il trouve dans ce cas, 
pour la rigidité de l'écorce, 


u, — 35 x 104, (80) 


| GO 


en partant de k — : (AC) : cela lui semble inadmissible. 


© 


(24) Mémoire cité à la note 26. Voyez le ch. VII et la note 289. 

(25) Mémoire cité à la note 39, $ 13, p. 82. Ici non plus les opérations ne 
sont pas détaillées. Voyez aussi SHIDA, 1bidem. 

(276) Love, 1bidem, $$ 14-90, pp. 82-88. 

(27) CE. Ibidem, $ 1, p. 74, note ajoutée, et Ouvrage cité à la note 24, 
chap. IV, art. 55, p. 90. et surtout art. 63, p. 56; enfin Sxipa, fbidem, p. 19. 


(78) 


Il fait remarquer que l'influence de la couche plastique, 
imaginée par Schweydar, est telle que, pour rendre compte 
des faits observés, une écorce ayant une épaisseur notable, soit 
1,400 kilomètres, devrait posséder une rigidité cinq fois supé- 
rieure à celle de l'acier ! Et si on lui supposait seulement une 
épaisseur de 64% kilomètres, sa rigidité devrait devenir 
soixante-six fois aussi grande que cette dernière rigidité ! 
I] admet cependant qu'une couche plastique peut recouvrir 
certaines parties du noyau, mais seulement par plages isolées. 

Mais tout récemment Schweydar (278) a étudié de plus près 
les conditions d'existence d’une telle couche de magma fluide 
et tiré d’autres conclusions. 

Ces dernières sont que, sous l’écorce, il ne peut exister une 
couche fluide, composée, par exemple, de métaux fondus, de 
quelque épaisseur. 


Il nous reste à dire un mot de l'influence des mers. 

S. Newcomb (27%) à pensé que le quart de la différence 
existant entre la période eulérienne et la période chandlérienne 
pourrait être attribué à l'influence des océans, qui recouvrent 
environ Îles trois quarts de la surface du globe. 

R. S. Woodward (280) est allé jusqu’à dire que l’écart tout 
entier peut être attribué à cette influence. 

Comme nous l'avons dit ci-dessus, c’est M. P. Rudzki qui à, 
le premier, traité celte question d’une manière un peu appro- 
fondie (281). 

I se place dans l'hypothèse de Hough, c'est-à-dire celle, 
étudiée ici en premier lieu, où le globe est « parfaitement 
homogène » et incompressible ; cependant, 1l prend une 


(278) Premier Mémoire cité à la note 41, chap. II-III, pp. 15-32; spécia- 
lement p. 31. 

(279) Mémoire cité à la note 214, p. 337. 

(280) Mémoire cité à la note 224; cité par HouGx, Mémoire mentionné à la 
note 33, p. 343. : 

(28) Mémoire et extrait cités à la note 34; respectivement chap. V, 
pp. 335-368 et 283-311. Voyez aussi la dissertation de BriLL citée à la 
note 44, chap. IT, $$ 6-8, pp. 30-60. 


PAR 


CTP CT EN 117 


(79) 


densité moyenne généralement inférieure à celle (5,53) que 
nous avons admise ci-dessus, dans l’expression du potentiel 
des réactions centrifuges, parce que, selon une indication de 
Newcomb (2%?) que lui-même adopte (55), ces réactions étant 
surtout importantes pour les régions voisines de la surface et 
étant proportionnelles à la densité, l'effet de ces réactions, que 
l’on calculerait en prenant p,, — 5,5, serait exagéré. Newcomb 
avait choisi pour cette densité moyenne 0, qu'il appelait 
« effective density », les 0,6 de la densité de l'acier, soit 
environ 4,48 grammes-masse par centimètre cube ; Rudzki fait 
diverses hypothèses ; il prend successivement pe = 2,2; 3; 4; 
4,5; 5,5, valeurs qui sont comprises entre la valeur de la 
densité superficielle 5, — 2,2 que Rudzki choisit et celle de la 
densité moyenne proprement dite 0, — 5,5. Il faut remarquer 
en outre que, seconde exception à l'hypothèse de l’homo- 
généité, Rudzki fait figurer, dans l’expression des variations 
du self-potentiel attractif du globe, dues aux déformations, 
non p, Où p,, mais bien la densité superficielle 6, — 2,2, 
puisque les élévations ou les abaissements qui se produisent, 
par rapport à la surface sphérique, sont composés de la 
substance formant la matière de sa surface (?84). Moyennant 
ces deux remarques relatives à la densité du globe et l'adoption 
de la densité o' — 1 pour les eaux de l’océan, qui est supposé 
couvrir tout le globe, Rudzki trouve les rigidités suivantes (285) : 


‘ pour p, = 2,2, mu — ÿ,67 X 101 dynes par cm?, 
» D'EL  « » 8,19 » , 
» 4, ES » SAUCE) 
» 4,5, » 20,36 » F 
» D,D, » 26,91 » Mr 


(28) Mémoire cité à la note 214, p. 339. j 

(25) Mémoire cité à la note 34, chap. V, p. 336; extrait cité à la note 34, 
pp. 287-288. 

(281) Jbidem, respectivement aux pp. 335-340 et 2953. 

(2%) Jbidem, respectivement aux pp. 366 et 311; Sxipa, Mémoire cité à la 
note 45, Introduction, no 9, p. 17. 


( 80 ) 


tandis que lorsqu'il néglige l'influence des océans et qu'il 
prend pour densité effective b, — 2, = 5,5, il trouve, pour la 
rigidité du globe, | 


u — 12,50 X 104, environ. (82) 


D'après lui, une densité effective, pour être admissible, doit 
être voisine de 4 : si l’on prend p, — 4, on trouve une rigidité 
plus de deux fois aussi grande que celle de l'acier. 

Plus récemment A. Brill, dans une intéressante disserta- 
tion (56), a repris l'étude détaillée de l'influence des mers sur 
la valeur du coefficient de rigidité x du globe (hypothèse de 
l'homogénéité) ou de son noyau (hypothèse de Wiechert). 
Il admet, à très peu près, la répartition des mers indiquée par 
Lord Kelvin (?$7) et trouve que, si l’on veut que la nouvelle 
période de libre précession atteigne 436,6 jours, comme 
l’a indiqué H. Kimura (255), au lieu de 305,2 jours, on doit 
adopter les rigidités suivantes : 


1° Homogénéité. — x — 9,81 x 1011 dynes par centimètre 
Carré ; 


2° Jlypothèse de Wiechert. — Avec la valeur u, — 7,13 X 10H 
dynes par centimètre carré que l’on déduit, pour la rigidité de 
l'écorce, de la vitesse de propagation (5,25 kilomètres par 
seconde) des ondes sismiques de distorsion [indiquée par 
E. Wiechert et K. Zôppritz (?289)], u, = 14,48 X 1011 dynes par 
centimètre carré. 


(286) Citée à la note 44. 

(287) Cf. Natural Philosophy, t. II, 1903, $ 848, p. 449; M. LÉvy, Théorie 
des marées, Paris, 1898. 1re partie, chap. 1, pp. 14-15; A. E. H, Love, 
Mémoire cité à la note 38, K 57-61, pp. 996-939 : A. BriLL, Mémoire cité à la 
note 44, chap. IL, $ 7, pp. 51-52; etc. 

(288) Astr. Nachrichten, Kiel, t. CLXVI, 1904, ne 3981. 

(28) Mémoire cité à la note 26; A. BriLr., Mémoire cité à la note #4, Intro- 
duction, p. 4. et chap. II, $ 8, pp. 59-60; Sipa, Mémoire cité à la note 45, 
Introduction, pp. 19-20. Voyez le chap. VIIT et la note 274. 


| 
| 


(81) 


Dans les deux cas, le cercle chandlérien se transforme en 
une ellipse de faible excentricité. 

Enfin, il y a deux ans, W. Schweydar (2%) à examiné la 
même question et obtenu comme moyennes de valeurs corres- 
pondant à diverses hypothèses : 


| ue — 6,8 X 10“ dynes par cm. 
lp, — 149,7 x 104 : 


VI: 


Quatrième méthode : Détermination de la rigidité du 
globe au moyen de la mesure des vitesses de propa- 
gation des ondes sismiques. 


Il convient d’abord de décrire brièvement les phénomènes 
sismiques (291). 

Il existe des contrées, telles que le Japon, le Chili, où les 
tremblements de terre sont des phénomènes presque journa- 


(20) Untersuchungen... (Premier Mémoire cité à la note A), chap. VIII, 
pp. 93-07, spécialement p. 56. 

(2%) Pour ce qui concerne la Sismologie,on peut consulter, entre autres : 

F. DE MoNTESSuSs DE BALLORE, Les tremblements de terre (Géographie 
séismologique, Paris, 1906); La science séismologique, Paris, 1907; etc. 
J. MILNE, Seismology, Londres, 1898; Reports of the Seismological Committee 
of the British Assoc. for the Adv. of Sc., passim, depuis 1898 jusque 1945; 
Quarterly Journal of the Geological Society, Londres, t. XXXIX, 1883; etc. 
E. Rupozpa, Beiträge zur Geophysik (GERLAND), t. VI, 1903. R. D. OLbHaM, 
Mem. Geol. Survey Ind., t. XXIX, 1899. A. Scaminr, Wellenbewegung und 
Erdbeben... (Jahresheft des Vereins für Vaterländ. Naturk. in Würtemberg, 
t. XLIX, 1888). H. BENNDORF, Witteilungen der Erdbebencommission der Ak. 
d. Wiss., Vienne, t. XXIX, 4905, ett. XXXI, 1906. B. BeRLoTY, Études, 1906. 
GRABLOWITZ, Boll. della Soc. Sismol. Italiana, passim. R. SriATEssr, Boll. 
d. Soc. Meteorolog. Ltal., (3), t. XXV. AGAMENNONE, Boll. d. Soc. Sismol. 
[tal., t. IV, 1898. A. Cancanr, Ann. d. Uffic. Cant. Meteor. et Geodyn. 
Italiano, (2), t. XV, 1894; Atti d. R. Acc. Lincei, Rome, t. I, 1904; Boll. 


6 


(82) 


liers; d’autres où ils sont relativement rares; d’autres enfin où 
ils ne se sont jamais fait sentir. 

Dans un Ouvrage (°°?) de vaste érudition, F. de Montessus 
de Ballore à étudié, par l'examen de 171434 tremblements de 


\ 


terre enregistrés un peu partout, la répartition à la surface du 
globe des centres d’ébranlements sismiques ; il a distingué les 
contrées séismiques, les contrées pénéséismiques et les contrées 
aséismiques. 

Lorsqu'un tremblement de terre se produit en un lieu, non 
seulement le sol, en cet endroit, peut éprouver des chocs 
violents el par suite être animé de mouvements de grande 


d. Soc. Sismol. Ital., t. 11, 1896. Laska, Mitleilungen, t. XXII, XXIX, 
R. KÔVESLIGETHY, Math. naturw. Berichte aus Ungarn, Budapest, 1897 
et 1905; Seismonomia, Modène; Mathematikai Értesitü, t. XXIX, 1906. 
SCHLÜTER, Beiträge æur Geophysik (GERLAND), t. V, 1903; G.-B. Rizzo, 
Memor. d. R. Acc. d. Sc., Turin, (;, t. LVII, 1906. Like, Wôchentliche 
Erdbebenberichte des Geogr. Institutes, Gôttingen, 1907, n° 8. Articles 
innombrables de J. MINE, C. G. Knotr, H. NAGAOKA, IMAMURA, EF. Omoni, 
T. SHipa, S. HiROTA, ... dans les Transactions of Seismological Society of 
Japan, Seismological Journal of Japan, Publications of the Earthquake 
Investigation Committee, Bull. Imp. Earthq. Invest. Comim., Tokyo, passim. 
Articles de J. MiLNE, RocksTROH, T. SHiDa, .... dans Nature, Londres, 
passim; du prince GALITZIN dans le Bull. Ac. Impér. Sc., Saint-Péters- 
bourg, passim, etc. Observations de F. AKERBLOM, C-F. KOLDERUP, G. AN- 
GENHEISTER, O. EPPENSTE'N, F. ETZoLD, R. ScHüTr, O0. HECKER, etc., etc. 
Spécialement GC. G. KNorr, Travaux cités à la note 98 et Scottish Geogr. 
Magazine, t. XV, 1899. O. Fisner, Proceed. Phil. Soc., Cambridge, t. XII, 
4904; M.-P. Rupzkt, Beiträge zur Geophysik (GERLAND), t. IH-IV, 1898-1900; 
Mémoire cité à la note 34, chap. VI; Bull. Ac. Sc., Cracovie, octobre 1914 
et janvier 1919, ctc.; Traité cité à la note 22, chap. V; etc. CH. JORDAN, 
Revue gén. sc, Paris, t. XVIIL, 1907. A. E. H. Love, Ouvrage cité à la note 24, 
chap. X et XI. E. WiecHeRT et K. Züpprirz, Mémoire cité à la note 26. 
L. GEIGER et B. GUIENBERG, Mémoire cité à la note 377. Et comme syn- 
thèse d'observations: R.-D. OLpHaM, Phil. Trans. Roy. Soc., Londres, A, 
t. CXCIV, 1900. Cu. Jorpax, Article cité. KnorrT, Rupzki, LOVE, Traités cités. 
WiecHERT et Züpprr1z, Mémoires cités. GALITZIN, Vorlesungen über Seismo- 
metrie, Leipzig, 1914, etc. Enfin, les considérations très intéressantes et 
pleines de bon sens que H. BouAssE émet au sujet de l'application de la 
Théorie de la propagation des ondes (dans un milieu homogène et isotrope) 
à l'étude des tremblements de terre [Cours de Physique, Paris, t. I, 2% éd., 
1913, ch. IE, $$ 86-93, pp. 99-108]. 
(22) Premier Ouvrage cité à la note 291. 


(85 ) 


amplitude, mais encore le sol des pays situés dans un rayon de 
plusieurs milliers de kilomètres, subit des vibrations que l’on 
nomme vibrations ou secousses sismiques : autrement dit, un trem- 
blement de terre n’est jamais local, au sens rigoureux du mot. 

On a imaginé des appareils nommés sismographes (2%), qui 
enregistrent graphiquement les secousses, faibles ou fortes, du 
sol d’un lieu, en traçant des sismogrammes. 

La comparaison des sismogrammes, tracés en divers endroits, 
et des époques précises où 1ls ont été enregistrés permet de 
reconnaître, dans une secousse transmise au loin (félésisme), 
tout d’abord que cette secousse ne se propage pas instan- 
tanément, mais qu'elle est transmise, de proche en proche, 
d’un endroit à l’autre avec une vitesse finie; et ensuite que ses 
différents aspects (phases) ne sont pas les mêmes simultané- 
ment en tous les endroits. Cela montre que la secousse se 
transmet d’ane manière analogue à celle dont se propage une 
onde d’ébranlement dans un milieu élastique. Voilà pourquoi 
on parle d'ondes sismiques. | 

Enfin la durée de l’ébranlement en un endroit augmente 
avec la distance de cet endroit à la source de l'ébranlement, 
en est ainsi fonction. Il en résulte que la source émet, dans un 
temps limité (qui est généralement très court), des ondes qui 
se propagent avec des vitesses différentes, el peut-être aussi 
suivant des chemins différents, et qui parviennent ainsi succes- 
sivement, et avec des retards croissants, aux divers lieux 
d'observation. 

Lorsqu'un tremblement de terre, causé par un ébranlement 


4 
; 
| 


(2%) Quant à la théorie de ces appareils, voyez E. WiecHerRT, Theorie der 
automatischen Seismographen. (Abhandlungen d. Kgl. Gesellschaft d. Wiss., 
Gôttingen, nouvelle série, t. IL.) Pour la classification générale des sismo- 
graphes, consultez R. EHLERT, Zusammenstellung... der wichtigsten 
Seismometer {Beiträge zur Geophysik (GERLAND), t. IL, 4897, pp. 350-475], 
et aussi E.-M.-S. NAVARRO-NEUMANN, S. J., Aperçu des instruments les plus 
usités en sismologie (Bull. Soc. belge d’astron., Bruxelles, 14° année, 1909, 
nos 7-8, pp. 295-326.) Quant à l'exactitude de leurs tracés, cf. H, ARNOL», 
Die Erdbewegung... [Beiträge zur (Geophysik (GERLAND), t. IX, 1907, 
pp. 269-317.] 


( 84) 


ayant son origine à grande distance, va se propager et pro- 
duire ses effets en un lieu, on remarque que le sol du lieu en 
reçoit d’abord comme le pressentiment : il est agité de frissons 
avant-coureurs qui durent généralement jusqu’à ce que l’ébran- 
lement principal se fasse sentir. 

Dans le cours de ces frissons, on distingue généralement 
deux . go encore que, très souvent, la seconde ne soit guère 
discernable de la première : la distinction entre les deux 
phases semble provenir surtout de la théorie analytique qu'on 
veut leur appliquer (224). 

On croit avoir reconnu que les mouvements vibratoires de 
la première phase ont des périodes plus courtes que ceux de 
la seconde et peut-être aussi des amplitudes un peu infé- 
rieures (2%). La vitesse de propagation des ondes de la pre- 
mière phase est évidemment supérieure à celle des ondes de 
la seconde; voie quelques chiffres (vitesses en kilomètres 
par seconde) : 


Vitesse de propagation Vitesse de propagation 
des ondes. des ondes. 
SISMOLOGUES. 1re phase. 2€ phase. SISMOLOGUES. 1re phase. 2e phase. 
Cancani (2%) . D 9,5 Oldham (2%) . 14,5 8,8 
Jordan (291). « 19, — Knott (50) , , 412,2 1 
Wiechert (2%) . 7 3,9 Love (54) . . 10 ) 


(24) Cf. M.-P. Rupzki, Ouvrage cité à la note 22, chap. V, $ 5, p. 168. 
Voyez plus loin. 

(2%) Ibidem et CH. JoRDAN, La propagation des ondes sismiques (Revue 
générale des sciences pures et appliquées, Paris, t. XVIII, 1907, n° 43, 
pp. 931-544, et no 44, pp. 571-578), spécialement p. 544. Voyez aussi KNoTT, 
Ouvrage cité à la note 28, pp. 200 et 250, et Bouasse, Ouvrage et tome cités 
à la note 291. ch. II, K 88, p. 102. 

(2%) Mémoire mentionné à la note 291; cf. R. D. OLpHam, Article men- 
tionné à la note 299, p. 136. 

(297) Article cité à la note 295, p. 544. 

(28) Mémoire cité à la note 26, pp. 939 et 469. 

(2%) On the Propagation of Earthquake Motion to great Distances (Phil. 
Trans. Roy. Soc., Londres, A, t. CXCIV,1900, pp.135-174), spécialement p. 1 

(500) Ouvrage cité à la note 98, p. 251. 

(54) Ouvrage cité à la note 24, chap. XI, art. 193, p. 176, et Mémoire cité 
à la note 38, $ 40, p. 244. 


PPPPRRE = ? 


( 8 ) 


S. Kusakabe (502) à donné les résultats suivants : 


ROCHES. ire phase. 2e phase. 
Mnohes Nrimitives LC... : | +91, à 0492 2,70 à 4,40 
Dr Daléozoiques” : :. : 2,10 à 5,68 4,03 à 4,33 
DD ÉPLIAITES de +. de — 0,43 à 1,80 
DPMIOSOZOIQUueES ts" 5,1"! 2,09 à 5,30 — 
»  éruptives quaternaires. . — 0,97 à 1,76 


Pour que ces chiffres aient un sens, il est indispensable 
d'adopter l’hypothèse de tel ou tel chemin de propagation ; 
dans les chiffres précités, on a généralement adopté l'hypothèse 
d’une propagation presque rectiligne au travers du globe, tout 
d’abord parce que ces mesures semblent montrer que la 
distance parcourue n’est proportionnelle au temps que dans 
celte hypothèse, ensuite parce qu’il y a, comme nous allons le 
voir, une raison analytique, plus ou moins plausible, pour qu’il 
en soit ainsi. 

Après les frissons précurseurs, qui se succèdent sans discon- 
ünuité, arrivent les ondes de l’ébranlement principal, du 
tremblement de terre proprement dit, qui ont évidemment 
une amplitude beaucoup plus grande et une vitesse de propa- 
gation moindre que celles des frissons précurseurs. Läska, 
Stiatessi, Rizzo indiquent 5,98 kilomètres par seconde pour 
celte vitesse; [mamura, 4,5; Wiechert, 3,5; Love, de 5 
à 3,5 (505). 

Cet ébranlement présente aussi plusieurs phases. La pre- 
mière est caractérisée par des amplitudes moyennes et des 
périodes relativement longues; de plus, les mouvements hori- 


(52) Kinetic Measurement of the Modulus... (Journal of the College 
of Science, Tokyo, t, XX, n° 10); Rigidity of Rocks and Hysteresis Function 
(1bidem, n° 6). 

(55) Mémoires cités à la note 291. Il est bon de comparer ces chiffres aux 
résultats des expériences de Fouqué et LÉvy, de H.-L. ABBor, de J. MINE, 
de MALLET : ces expériences se rapportaient à l'étude de la propagation 
d'ondes élastiques causées par des explosions « artificielles ». Voyez 
FouQuÉ et Lévy. Mission d’Andalousie... (Mém. Ac. Sc., Paris, (2), t. XXX, 
4889, pp. 57-77); M.-P. Rupzxi, Mémoire cité à la note 34, chap. VI, pp. 368- 
388); etc. e 


( 86 ) 


zontaux du sol, pendant cette phase, ont des composantes 
transversales (c’est-à-dire normales à la direction de propaga- 
tion) considérables, vis-à-vis des composantes longitudinales : 
c'est ce qu'on peut appeler une prépondérance du mouvement 
transversal. La deuxième phase présente aussi une telle pré- 
pondérance, mais semble avoir des périodes plus courtes. La 
troisième se distingue nettement des deux premières, car le 
mouvement longitudinal y prédomine, les périodes sont encore 
plus courtes que celles de la deuxième et d’ailleurs diminuent 
graduellement (50%), Après l’ébranlement principal vient la 
«queue » du tremblement de terre, phase dans laquelle les oscil- 
lations diminuent petit à petit en amplitude, mais perdurent 
sénéralement longtemps : en un mot, l’amortissement est lent. 

Après un fort tremblement de terre, on remarque ordinaire- 
ment plusieurs «chocs en retour», plus faibles, naturellement, 
que l’ébranlement direct, et qui vont graduellement en s’affai- 
_blissant et se faisant plus rares; leur durée peut d’ailleurs être 
assez longue (5%) (aftershocks des Anglais). Parfois on remar- 
que, en un endroit, une série de petites oscillations qui ne 
peuvent en aucune façon être baptisées du nom de « tremble- 
ments de terre » proprement dit; on peut les appeler tremble- 


(504) Cf. Knorr, Rupzkt, LOVE, Traités cités respectivement aux notes 98, 
22, 94, spécialement celui de Knorr, chap. XI, p. 200, et aussi BOUASSE, 
Ouvrage et tome cités à la note 291, ch. ILE, $$ 88, p. 102. On peut se former 
une juste idée des circonstances du phénomène des tremblements de terre 
en consultant les dix-sept Rapports du Seisinological Committee of the British 
Association for the Advancement of Science : Liverpool, 14896, pp. 180-229 ; 
Toronto, 1897, pp. 129-206; Bristol, 1898, pp. 179-276; Douvres, 1899, 
pp. 161-938 ; Bradford, 1900, pp. 59-120; Glascow, 1901, pp. 40-54; Belfast, 
‘1902, pp. 59-75; Southport, 1903, pp. 77-85; Cambridge, 1904, pp. M-51 ; 
Afrique du Sud, 1905, pp. 83-94; York, 1906, pp. 92-103; Leicester, 1907, 
pp. 83-93; Dublin, 190$, pp. 60-112; Winnipeg, 1909, pp. 48-65 ; Sheffield, 
4910, pp. 41-71 ; Portemouth, 1911, pp. 30-67; Dundee, 1919, pp. 69-103. On 
peut également avoir un aperçu des Travaux des précurseurs de la Sismo- 
logie er consultant les Comptes rendus de la même British Association, des 


années 1844, 1849, 1843, 1844, 1847, 1850, 1851, 1859, 1854, 1858, 4861, etc. 


(5%) Cf. E. Opponr, Quelques constantes séismiques (Verüfjentlichung des 
Intern. Seismol. Zentralbureaus, Strasbourg, 1907.) 


4 + slt ati ASS D 


( 87) 


ments en essaim. Enfin il peut arriver qu'une vibration faible 
puisse déclancher de grandes forces, provenant de tensions 
internes arrivées à un haut degré et en état d'équilibre instable : 
un télésisme de faible intensité peut alors être cause d’un trem- 
blement de terre beaucoup plus important ; on peut appeler ce 
dernier genre de tremblement tremblement de relais, comme le 
font les auteurs allemands (506) (Relaisbeben). Les tremblements 
de terre consistent non seulement en des mouvements horizon- 
taux du sol, mais encore en des mouvements verticaux, qui 
sont généralement enregistrés par des appareils spéciaux (507). 
F. de Montessus de Ballore ne trouve (5%), dans la série 
innombrable de tremblements de terre qui ont succédé au 
terrible bouleversement de la Calabre en 1783, que vingt-deux 
cas où l’œil humain à pu apercevoir nettement ce mouvement 
du sol; au tremblement de terre de l’Assam en juin 1897, les 
ondulations du sol avaient un mètre d'amplitude! 


Cette description faite, examinons quelles sont les explica- 
tions théoriques que l'on a proposées pour les mouvements 
sismiques. 

S. D. Poisson a montré (50°) qu’un millieu illimité élastique, 
homogène et isotrope peut transmeltre deux espèces d'ondes 
planes possédant des vitesses de propagation différentes; et 
qu'à une distance suffisamment grande de la source de l’ébran- 
lement, le mouvement vibratoire de l’onde la plus rapide est 
longitudinal, c'est-à-dire que le déplacement des éléments se 
fait parallèlement à la direction de la propagation, tandis que 
celui transmis par l’onde la plus lente est transversal, c’est-à- 


dire normal à cette direction. 


(506) CF. Rupzxi, Traité cité à la note 22, chap. V, $ 8, p. 184. 

(507) C£, par exemple, E.-M.-S. NAvARRO-NEUMANN, S. J,, Article eité à la 
note 293, K IL, pp 323-326. 

(508) Cf, La science séismologique, Paris, 1007, p. 436. 

(59) Mémoire sur la propagation du mouvement dans les milieux 
élastiques. (Mém. Ac. Sc., Paris, t. X, 1831); cf. H. BURKHARDT, Ouvrage 
cité à la note 6, t. I, $ 64, pp. 607-619, spécialement p. 610. 


( 88 ) 


Environ vingt ans plus tard, G. G. Stokes (510) à prouvé que 
l'onde rapide est une onde de dilatation irrotationnelle, tandis 
que la seconde est une onde, dite «de distorsion » (suivant 
l'expression anglaise), ne produisant pas de changement de 
volume, mais étant caractérisée par la rotation des éléments 
en chaque point du milieu. Les vitesses des deux ondes sont 
respectivement 


k +9 
EL sm p= \/: (83) 
e e 


où o est la densité uniforme et À, 1 les deux constantes élasti- 
ques de Lamé du milieu « parfaitement » homogène. 

Stokes à aussi fait voir que, si la distance séparant le lieu 
considéré de la région originaire est suffisamment grande, les 
deux ondes sont complètement séparées. 

Pendant un certain temps, savoir les quelques années suivant 
la date d'invention des sismographes et de découverte des fris- 
sons avant-coureurs, les sismologues ont cru que l’onde 
À (511) produisait ces frissons et que l’onde B amenait l’ébran- 
lement principal; mais cette opinion à été bientôt abandonnée. 
On va en voir de suite la raison. La théorie de Stokes concernant 
les ondes de dilatation et de distorsion ne tient pas compte de 
l'influence d’une surface-frontière limitant le milieu. G. Lamé 
pensait (512) qu’une telle surface ne changerait pas la nature 
des ondes venant la rencontrer, mais en cela il se trompait (513). 
Lorsque les ondes atteignent la surface, elle s’y réfléchissent, 


(510) Mémoire cité à la note 15. Cf. G. WERTHEIM, Mémoire cité à la 
note 16. 

(51) Nous disons, par ellipse, onde A pour onde de dilatation de vitesse 
de propagation A, etc. L'idée en question semble être venue de A. CANCANI 
et avoir été tout d'abord défendue par KNorTT et MILNE, au contraire com- 
battue par AGAMENNONE. Voyez à la note 291 les Travaux de ces auteurs. 

(512) Ouvrage cité à la note 13, 14° leçon. 

(515) Cf. H. Lang, Premier Mémoire cité à la note 17, p. 195. 


titi at x 
etre TRS IR 


“oi SR a 


"LA Mi A à æ . 


(89 ) 


comme pourraient le faire des ondes sonores, lumineuses ou 
électro-magnétiques; mais le phénomène est complexe, car, en 
général, l’onde A donne naissance, par réflexion, à des ondes 
d'espèce A et d'espèce B, et il en est de même pour l'onde B. 
On peut dès lors essayer de se représenter l’état de vibration 
d’un corps limité, tel que le globe, en superposant ces ondes 
les unes aux autres. Mais il est très difficile, sans employer 
l’outil de l’analyse, de suivre toutes les phases du mouvement 
vibratoire auquel une telle superposition, et combinaison, 
peut donner lieu et de se rendre un compte exact des diffé- 
rentes circonstances de ce mouvement. Une découverte, 
faite il y a environ vingt-neuf ans, a complètement changé la 
théorie des mouvements sismiques. Lord Rayÿleigh (514) à 
montré qu'une vibration de dilatation sans rotation et une 
vibration de distorsion sans dilatation peuvent être telles 
qu'aucune des deux ne pénètrent profondément sous la surface- 
frontière d’un corps limité possédant l'homogénéité parfaite, 
et que celte surface resle sans tension. Dans son étude il 
néglige l'influence de la pesanteur et suppose que la surface 
est un plan indéfini. De telles ondes superficielles sont planes; 
elles sont à présent nommées ondes de Rayleigh. 

Si nous supposons que la surface-limite soit un plan hori- 
zontal, les vibrations de ces ondes ont une composante hori- 
zontale longitudinale et une composante verticale. La compo- 
sante horizontale est plus faible que la verticale; le rapport de 
ces deux composantes est exprimé par (515) 


(2 
\: — 


RE — (84) 


(514) Mémoire cité à la note 29, ainsi que les autres références don- 
nées dans la même note. 
(515) Voyez, par exemple, Rupzxi, Ouvrage cité à la note 22, chap. V, $ 3, 


( 920) 


où B est la vitesse (83) et C la vitesse de propagation des ondes 
en question Cette dernière vitesse est indépendante de la lon- 
sueur d'onde et vaut 


| C—0,9554 8, pour À — œ,(incompressibilité), | 


aidies (85) . 
et } C—0,9194B, pour À — u,(hypothèse de Poissox), | 
valeurs auxquelles correspondent respectivement 

| s — 0,5437, | 
(86) 
| s—0,6812. | 


Dans son Mémoire, Lord Rayleigh émettait l’opinion que des 
ondes du type en question pouvaient peut-être jouer un rôle 
important dans le phénomène des tremblements de terre : 
« It is not improbable (hat the surface waves here investigated 
play an important part in earthquakes... » (516). Puisque ces 
ondes ne peuvent pénétrer profondément sous la surface- 
limite (517), elles ne se répandent, pratiquement, que suivant 
deux dimensions et acquièrent ainsi, vis-à-vis d’autres ondes 
se propageant suivant trois dimensions, une prépondérance 
qui augmente constamment avec le chemin parcouru (518). 
L'opinion de Rayleigh sur l'importance des ondes supertfi- 
cielles dans l’explication des phénomènes sismiques n’a pas 
été tout d’abord bien accueillie par les sismologues : on lui 
objectait principalement que les sismogrammes enregistrés ne 


p. 154, form. (261. Pour ce qui concerne l’ensemble de la théorie des ondes 
de RAYLEIGH, voyez, outre les Mémoires et Ouvrages mentionnés à la 
note 314, E. WiecHERT, Mémoire cité à la note 26, $ 14, pp. 461-466; etc. 

(36) Mémoire cité à la note 29, p. 11. 

(37) Lorsqu'on parle d'ondes superficielles, on ne veut pas entendre que 
ces ondes n’affectent. rigoureusement parlant, que la surface-limite même, 
mais, comme les phrases précédentes l’ont fait prévoir, que leurs amplitudes 
décroissent rapidement avec la profondeur. Cf. Rupzxt, Traité eité à la 
note 22, chap. V, $ 3, p. 155. 

(515) Rupzxi, 1bidem. 


(91) 


montraient pas une prépondérance des mouvements verticaux 
de l'écorce vis-à-vis de ses mouvements horizontaux, comme 
cela devait être, d’après (86). 

R. D. Oldham a essayé (51%) de paralléliser les recherches 
analytiques et les observations. D'après lui, les frissons avant- 
coureurs présentent deux phases bien distinctes, et ces phases 
sont reçues, aux diverses stations d'observation, à des époques 
qui correspondent au passage, à travers le globe, d'ondes sphé- 
riques se propageant avec des vitesses pratiquement constantes, 
mais différentes l’une de l’autre. Il a done proposé d'identifier 
la première et la seconde phase des frissons précurseurs res- 
pectivement avec les ondes de dilatation A et les ondes de 
distorsion B de Stokes. Au contraire, il regarde l’ébranle- 
ment principal comme un choc propagé par les ondes super- 
ficielles de Rayleigh (5*0), 

L'idée que la première et la seconde phase des frissons 
avant-coureurs correspondent à l’arrivée des ondes A et B de 
Stokes à été bien accueillie par les sismologues (521). Mais 
l'identification des vibrations de l’ébranlement principal avec 
les ondes de Rayleigh à été combattue : on a objecté qu’en fait 
on ne conslale pas de prédominance de mouvements verti- 
caux, dans les oscillations du sol, et que, de plus, la théorie 
de Rayleigh ne rend pas compte des mouvements horizontaux 


(51) Mémoire cité à la note 299. Voyez encore BouassE, Ouvrage et tome 
cités à la note 291, ch. HE, $ 91, pp. 105-106. 

(520) OLbHAM, Jbidem, pp. 173-174, conclusions 6 et 8. OLDHAM constatait 
certaines variations dans les vitesses, mais nous n’en parlerons pas ici. 

(54) Comme un fluide parfait ne peut transmettre des ondes de distorsion, 
plusieurs sismologues ont cru, en admettant cette explication, pouvoir 
établir que la Terre est solide jusqu’à une très grande profondeur, si pas 
entièrement. O. FISHER a combattu cette manière de voir. R. D. OLDHAM 
croit qu’à une pression de plusieurs millions d’atmosphères les substances 
liquides naturelles ne pourraient plus être regardées, même approxima- 
ivement, comme des fluides parfaits et qu’en conséquence elles devien- 
draient capables de transmettre des ondes de distorsion (Cf. OLDHaM, 
Mémoire cité à la note 95, et renseigné là-même, par inadvertance, comme 
étant écrit par K. ZôPPRITz.) 


(92) 


normaux à la direction de propagation qui, au contraire, se 
manifestent nettement. 

Les sismologues japonais pensent que l’ébranlement prin- 
cipal n’a rien à voir avec les ondes superficielles; toutefois 
l'explication que F. Omori (52?) veut donner de la propagation 
de cel ébranlement n’est pas heureuse, est même très criti- 
quable (5%5). Mais le fait que les ondes de l’ébranlement prin- 
cipal semblent, à partir d’une distance de 1000 à 2000 kilo- 
mètres de l’épicentre (524), avoir une vitesse supertlicielle 
pratiquement constante, aussi bien dans les ondes directes que 
dans celles de réflexion (car ces ondes semblent, au moins quand 
l’ébranlement est fort, subir une sorte de réflexion aux anti- 
podes de l’épicentre), plaide fort en faveur de lhypothèse que, 
en réalité, ces ondes se propagent le long de la surface. Ajou- 
tons encore que le fait de la « réflexion » dont il vient d'être 
question et qui donne un choc en retour montre que la perte 
d'énergie que subissent ces ondes dans leur propagation est 
relativement faible : cette propriété semble mieux être en 
rapport avec la théorie des ondes superficielles qu'avec celle 
d'ondes analogues aux ondes de Stokes (525). 

La propagation d’un ébranlement partant d’une région de 
dimensions finies d’un corps parfaitement homogène et limité 
par un plan indéfini a été étudiée très complètement par 
H. Lamb (526), L’ébranlement perçu en un point distant de la 
région originaire commence brusquement à l'instant où les 


(82) The Great Indian Earthquake of 1905 (Public. Earthquake Investiy. 
Comm . Tokyo, 1907, n° 93); spécialement p. 273. 

(3%) Cf. Rupzkt, Ouvrage cité à la note 29, ‘chap. V, $ 8, p. 157, et $ », 
p. 164. 

(4) Point de la surface du globe où les premiers symptômes d’un trem- 
blement de terre se manifestent. 

(65) Cf. Rupzki, Ibidem, p.156. Pour ce qui concerne la grandeur de la 
perte d'énergie, consultez G. ANGENHEISTER, Bestimmung der Fortpflanzungs- 
geschwindigkeit und Absorption von Erdbebenwellen, . . (Nachr. d. Kgl. 
Ges. d. Wiss., Gôttingen, 1906, pp. 110-120.) 

(525) Deux Mémoires cités à la note 27. 


a d Te dd taie de 


(93 ) 


ondes A de Stokes y parviennent; la surface se soulève, puis 
s’affaisse graduellement sans oscillation. Lorsque les ondes B 
arrivent au point considéré, une légère secousse à lieu ; mais 
lorsque les ondes superficielles C de Rayleigh surviennent, la 
secousse est beaucoup plus forte : après quoi le mouvement 
diminue graduellement, et cet affaiblissement se prolonge — 
en théorie — indéfiniment. La théorie de Lamb rend très 
bien compte de certaines particularités que l’on observe dans 
les sismogrammes, savoir les deux phases de frissons avant- 
coureurs et celle de l’ébrantement principal ; elle rend compte 
également de l’effacement graduel du mouvement que l’on 
remarque dans la « queue ». Mais elle, non plus, n’explique 
l'existence des mouvements horizontaux, normaux à la direc- 
tion de propagation, qui se manifestent non seulement dans 
l’ébranlement principal, mais encore dans la seconde phase 
des frissons précurseurs. Cette dernière particularité peut s’ex- 
pliquer, si l’on imagine que l’ébranlement initial soit d’une 
nature un peu spéciale (527); mais la difficulté subsiste pour 
l’'ébranlement principal : en effet, dans un corps homogène et 
isotrope, il ne peut se produire des ondes transversales qui, 
pratiquement, soient limitées aux régions superficielles. 
Lamb (58), puis Love (52°) ont tenté une explication; celle de 
ce dernier est particulièrement intéressante et repose sur la 
considération de l'influence que peut avoir une écorce d’une 
autre constitution que le noyau. Avant lui, E. Wiechert (530) 
et C.-G. Knott (551) avaient proposé une explication du même 


genre. 


Au fond, ils expliquent ces mouvements transversaux par 
des réflexions et réfractions successives aux surfaces limitant 


(27) Cf. Love, Ouvrage cité à la note 24, chap. XI, $ 162, p. 147. 

(528) Second Mémoire cité à la note 27. 

(5%) Ouvrage cité à la note 24, chap. XI, art. 182-193, pp. 165-177, et 
Introduction, p. xxv. 

(55) Mémoire cité à la note %6, K 5, p. 499 et surtout $ 16, p. 470. 

(51) Traité cité à La note 98, chap. XII, p. 257. 


(94) 


l'écorce et celles séparant les couches sphériques d’égale den- 
sité dont cette écorce hétérogène serait composée. Mais rien 
n'empêche, dans leurs théories, que les ondes en question ne 
pénètrent profondément dans le noyau (57?). 

Maintenant on doit se demander quelle est la raison pour 
laquelle on n’observe pour ainsi dire jamais un repos complet 
entre les diverses phases des vibrations sismiques. On peut 
donner, du phénomène de la continuité des ébranlements, 
plusieurs explications (555). 

Tout d’abord on peut supposer que, dans les périodes d’in- 
terruplion qui, théoriquement, doivent séparer les diverses 
phases, parviennent en retard certaines ondes de phases anté- 
rieures, qui ont subi une série de réflexions ou de réfractions 
sur les surfaces de délimitation. 

On peut admettre aussi que les ondes sismiques subissent 
une dispersion quelque peu analogue à la dispersion lumi- 
neuse (554), mais non identique. D’après F. Omori (55), les 
ondes se mouvraient, à diverses profondeurs, parallèlement à la 
surface et n’y parviendraient que successsivement : cette 
atteinte d’une surface à laquelle les ondes devraient rester 
parallèles implique une vraie contradiction (556). Enfin, une 
quatrième explication consiste à attribuer la continuité de 
l’ébranlement à des oscillations « propres » de l’appareil 
qui a tracé le sismogramme, ce qui peut facilement être 
constaté et ne correspond d’ailleurs à aucun mouvement réel 
du sol, et surtout à des oscillations « propres » des couches de 
l'écorce terrestres sur lesquelles repose le sol du lieu consi- 
déré. Dans les sismogrammes enregistrés en un même lieu, on 
constate souvent la prédominance d’une période : il est permis 


(5%) Pour les relations qui unissent ces théories à l'hypothèse d’une 
couche plastique inférieure à l'écorce, cf. E. WiEcHERT, Mémoire cité à la 
note 26, $ 15, p. 468. 

(555) Cf. Rupzki, Ouvrage cité à la note 22, chap. V, $ 5, pp. 163-167. 

(554) Voyez à ce sujet, RuDzxi, Ibidem, pp. 164-165, et BouASSE, Ouvrage 
et tome eités à la note 294, ch. IL, $ 90, pp. 104-105. 

(55) Mémoire cité à la note 322. 

(556) Cf. note 393, 


(95) 


de penser que les oscillations possédant cette période sont 
dues à des vibrations « propres » des couches avoisinantes, 
déclanchées par les ondes sismiques proprement dites. C’est 
à Wiechert (337) qu'est due cette remarque; toutefois la 
conclusion qu'il en üre (55%) relativement à l'épaisseur de 
l'écorce terrestre semble bien devoir être rejetée (33°). Knott a 
montré (540), après Omori, que les sismogrammes qui ont servi 
à enregistrer, à Tokyo, les tremblements de terre du Japon mon- 
trent toujours une prépondérance des vibrations ayant la période 
4,6 secondes dans les frissons précurseurs aussi bien que dans 
les petites puisations habituelles des périodes de calme relatif 
qui parviennent à Tokyo : d’après lui, cette période de 
4,6 secondes serait la période naturelle de vibration de la 
plaine où Tokyo est assise. Omori (51) distingue, pour un 
endroit déterminé, plusieurs périodes suivant presque toutes 
la loi de décroissance harmonique. 

La « queue » des tremblements de terre peut aussi être 
expliquée au mojen d’oscillations naturelles du sol, s’'amor- 
tissant peu à peu; cependant on remarque parfois, dans Îa 
« queue », certains renforcements temporaires de l'amplitude, 
ce qui ne permel donc pas à celte explication de rendre 
compte de la totalité du phénomène. 

L'existence d’une écorce ayant des propriétés différentes de 
celles du noyau a pour conséquence que les frissons avant- 
coureurs ne peuvent se propager rigoureusement en ligne 
droite à l’intérieur du globe, mais, en subissant des réfractions 
en passant d'un milieu dans un autre, doivent dévier ; a for- 
tiori, si l'écorce et le noyau ne sont pas, séparément, parfaite- 
ment homogènes, la propagation rectiligne des ondes de 
Stokes est-elle rendue impossible. L'étude des réflexions et 
réfractions de ces dernières ondes est très complexe; nous ne 


(557) Mémoire cité à la note 26, K 15, pp. 466-469. 

(558) [BIDEM, p. 468. 

(55%) Cf. Rupzxi, Ouvrage cité à la note 22, chap. V, $ 5, p. 166. 

(55) Ouvrage cité à la note 98. 

(54) Mémoire cité à la note 322, p. 211, et Rupzki, lbidem, pp. 166-167. 


(96 ) 


pouvons pas entrer 1ei dans les nombreux développements 
qu'elle comporte. Nous nous bornons à renvoyer le lecteur au 
beau Mémoire de E. Wiechert et K. Züppritz plusieurs fois 
cité (32), ainsi qu'aux Travaux classiques de Benndorf, Milne, 
Kôvesligethy, Zôppritz, Rudzki, Oldham, Knott, Kusakabe, 
Galitzin, etc., mentionnés également ci-dessus (343). 

L'affirmation que les vibrations A, B, C ont une vitesse de 
propagalion indépendante de leur longueur d’onde et sont 
absolument indépendantes entre elles repose sur l'hypothèse 
faite sur la constitution du milieu (homogénéité parfaite) et, au 
moins pour ce qui concerne les vibrations de Stokes, sur 
l'hypothèse simplificatrice de l’absence de surface-limite. De 
plus, dans leur théorie, on n'a pas tenu compte de l’existence 
possible d'une tension initiale, ni de l'influence que pouvait 
avoir la self-attraetion des molécules du milieu sur leur jeu 
oscillatoire, etc. 

Nous venons de dire que nous ne pouvons étudier en détail 
la théorie des réflexions et réfractions des diverses ondes; en 
effet, une telle étude nous mènerait beaucoup trop loin. Quant 
à l'influence de la self-attraction sur le jeu des oscillations, c’est, 
avons-nous dit ei-dessus (544), T, J. l'A. Bromwich qui l’a con- 
sidérée le premier (3), mais son étude est incomplète, car il 
suppose la substance vibrante Incompressible. Lord Rayleigh a 
montré (346) l’importance que doit avoir l'existence d’une 
tension initiale considérable, telle que celle qui résulterait des 


(88) Cf. note 26. Voyez aussi E. WiECHERT, Die Erdbebenforschung, ihre 
Hilfsmittel und ïhre Resultate für die Geophysik (Vortrag von der 
T9ten Naturforscherversammlung zu Dresden) [Physikalische Zeitschrift, 
1908, t. IX, n° 1.] 

(55) C£ note 291. Voyez aussi l'hypothèse de la couche de vitesse maxima 
proposée par H. NAGAoKA, Elastie Constants of Rocks... (Public. Earthquake 
Investig. Comm., Tokyo, 1900, n° 4). Pour la variation de la vitesse de pro- 
pagation avec la profondeur, voyez encore T. Sxipa, Mémoire cité à la 
note 45, ch. IV, pp. 225-248, spécialement n°5 8-9, pp. 243-248. 

(5#) Voyez note 93. 

(55) Mémoire cité à la note 93. 

(55) Voyez notes 37 et 119. 


PR 


nt 0 
vi Lee ; 
à E 


(97) 


forces newtoniennes s’exerçant sur chacune des molécules 


composant un globe, doué d'attraction, de dimensions compa- 


rables à celles de la Terre. C’est A.-E.-H. Love qui, s’inspi- 
rant des Travaux de ces deux physiciens et de Jeans (47), à su 
donner, le premier, une théorie vraiment satisfaisante de la 
vibration d'un globe parfaitement homogène et compres- 
sible (3458). 

Le premier résultat que Love obtient est celui-ci : les ondes B 
se propagent de la même façon que dans un globe où n’existe- 
rait pas d'attraction, tandis que le mode de transmission des 
ondes A est changé. D'ailleurs, des ondes À de dilatation ne 
peuvent être, dans ce cas, purement irrotationnelles. De plus, 
leur vitesse de propagation n’est plus constante, mais dépend 
en partie de la consüitution physique du globe au lieu atteint 
et en partie de la longueur d'onde, les ondes de longueur faible 
se propageant plus rapidement que celles de grande longueur ; 
ce qui indique qu’il se produit une « dispersion » (54). Love 
trouve aussi que la vitesse de propagation des ondes C de Ray- 
leigh n’est que peu affectée par la gravitation, mais doit eroitre, 
lentement il est vrai, avec la longueur d'onde (350), 

La principale objection qu'on élève contre l’assimila- 
tion des ondes d’ébranlement principal d’un tremblement 
de terre avec les ondes superficielles C réside danis ce que les 
oscillations horizontales du sol que l’on observe sont principa- 
lement transversales (351) : on sait, en effet, que, dans un corps 


homogène, les ondes C ont une composante horizontale longi- 


tudinale, et aucune autre espèce d’ondes que celle-là ne peut se 


(547) Voyez notes 36 et 116. 

(548) Cf. Mémoire cité à la note 38, et Ouvrage cité à la note 24, 
chap. X-XI. 

(5) Ouvrage cité à la note 24, chap. XI, art. 165-170, pp. 149-154. 
CF. Mémoire cité à la note 38, SN 41-43, pp. 215-216. 

(550) Jbidem, chap. XL, art. 171-175, pp. 194-160. 

(51) Voyez note 329. Le mot « horizontales » veut dire (composantes) 
dans le plan tangent à la surface-limite. Cf. WiecHEeRT et ZôPpriTz, Mémoire 
cité à la note 26, K 16, pp. 470-473. 


—1 


\ 8 ) 


borner à n’affecter que les régions superticielles. Pour tourner 
la dificulté, Love admet l'existence d’une écorce mince ayant 
des propriétés physiques différentes de celles du noyau, et 
découvre ainsi qu'il peut se produire, dans un corps présen- 
(ant une telle hétérogénéité, des ondes superficielles transver- 
sales (552). Love cherche aussi ce que deviennent, dans une 
telle hypothèse, les ondes de Rayleigh proprement dites (353) 
et obtient ainsi des résultats très intéressants que nous ne 
pouvons rapporter en détail. Venons maintenant à la détermi- 
nation qui nous intéresse, savoir celle de la rigidité du globe. 

I est clair que, vu les complications effroyables qu'une 
constitution du globe telle que celle que nous avons admise 
ci-dessus, dans l’exposé des trois premières méthodes (savoir 
une distribution en couches concentriques d’égale densité) 
doivent apporter dans la théorie de la propagation des ondes 
élastiques, nous serons obligés de nous borner à considérer le 
olobe comme « parfaitement » homogène et compressible et 
d'admettre que toutes les ondes, dont on à mesuré la vitesse de 
propagation, sont « directes » et non pas des ondes réfléchies 
ou réfractées. Nous admettrons encore que les ondes des deux 
phases des frissons avant-coureurs se propagent en ligne 
droite au travers du globe respectivement avec les vitesses 
constantes A, B des ondes de Stokes (554), et que les ondes de 
l’ébranlement principal se propagent le long de la surface avec 
la vitesse constante C des ondes superficielles de Rayleigh. 
Il est clair que les résultats que nous obliendrons n'auront 
aucune valeur quantitative; mais ils pourront cependant nous 


555) Quvrage cité à la note 24, chap. XI, art. 182-193, pp. 165-177. 

554) Pour l'influence de la température, de la pression, etc. sur la vitesse 
de propagation des ondes, consultez (outre les Traités mentionnés de 
Knorr, RUDZKI, LOVE) M.-P. Rupzxi, Ô rochodzenia sie drgän... (Rosprawy 
Wydziatu mat.-przyr. Akademii Umicjetnosci, Cracovie, 1896, t. XXXIII); tra- 
duction allemande : Ueber die scheinbare Geschwindigkeit der Verbreitung 
des Erdheben [Besträge zur Geophysik (GERLAND), t. IIf, 1898, pp. 485-518 ; 


voyez aussi même périodique, t. IV, 4900.] 


en OT 


D Le 


« 


ones alt 


: Lime RER 


(99) 


renseigner sur l’ordre de grandeur de la rigidité « dynamique » 
du globe, pour autant que les assimilations faites ci-dessus 
soient admissibles. 

Relativement à la légitimité de ces assimilations, nous signa- 
lerons l'opinion de l’éminent sismologüe C.-G Knott (355) : 
« The existence of three distinct types of earthquake radiations 
is now generally admitted, the most energetic part known as 
the large waves or principal portion being almost certainly 
transmitted through the comparatively thin heterogeneous 
laver which forms the so-called erust of the Earth. The first 
and second phases of the preliminary tremors must be regarded 
as essentally elastie vibrations transmitted from the earth- 
quake focus along brachistochronie paths to all parts of the 
Earth’s surface. My own opinion is that these paths are concave 
outward but nearly rectilinear in their deeper portions so that 
in most cases they do not deviate far from lines of chords ». 
Pour Wiechert (356), l'assimilation des ondes d’ébranlement 
principal avec les ondes de Rayleigh ne doit être faite qu'avec 
certaines précautions; d’ailleurs Knott pense de même (#57), 
Ce dernier trouve (358) pour la vitesse des ondes A de dilata- 
tion, au travers du globe, 12,2 kilomètres par seconde, en 
admettant que ces ondes produisent la première phase des fris- 
sons précurseurs; de plus il obtient & — 1,74 pour rapport des 
vitesses À, B des ondes de Stokes. Cela lui donne B — 7 kilo- 
mètres par seconde pour la vitesse de propagation des ondes 
amenant la seconde phase des frissons avant-coureurs. Alors, 
par (85), | 


= (1,74) — 3 environ, 


À + 2u 
FF 


d'où À — y très sensiblement (relation de Navier et Poisson). 


(55) Ouvrage cité à la note 28, chap. XII, p. 240. 
(555) Mémoire cité à la note 26, $ 16, pp. 471-473. 
(57) Ouvrage cité à la note 28, chap. XI, pp. 256-257. 
(58) Ouvrage cité à la note 28, chap. XII, p. 251, 


( 100 ) 


ch: :0ù 
V he ri 19,2 km/sec. 
k | 


A—=u— 32,1 X 101 dynes par cm, : (87) 


On tire de 


la valeur 


si l’on admet pb — 6,47 grammes-masse par centimètre cube : 
ce dernier chiffre est obtenu en supposant une densité moyenne 
du globe entier de 5,55, ce dernier possédant cependant une 
écorce de densité 5 et d’une épaisseur valant le dixième du 
rayon: 9 est alors la densité moyenne du noyau au travers 
duquel la propagation des frissons précurseurs se fait en 
majeure partie (5%). La rigidité que l’on obtent par ce 
procédé dynamique est énorme, €ar elle est quatre fois environ 
aussi grande que la valeur la plus probable que nous avons 
trouvée ci-dessus. 

Comme nous l'avons dit plus haut (560), Brill emploie 
simultanément la troisième et la quatrième méthode pour 
déterminer les rigidités de l’écorce et du noyau d’un globe 
composé suivant l'hypothèse de Wiechert. Les recherches de 
Wiechert et de Zôppritz (56!) montrent que la: vitesse de 
propagation des ondes B croît uniformément de 4 kilomètres- 
seconde à 6,75 kilomètres par seconde de la surface du globe 
jusqu’à 1500 kilomètres de profondeur, puis reste constante 
et égale à 6,75 kilomètres par seconde de 1500 à 4000 kilo- 
mètres de profondeur; quant à la vitesse au delà de cette 
dernière profondeur, on ne connaît rien de certain. Brill (562) 
prend pour vitesse moyenne dans l'écorce B — 5,25 kilomètres 


(5%) Il ne s’agit donc pas ici d’une homogénéité « parfaite » du globe 
enter. Cf. Rupzxt, Ouvrage cité à la note 22, chap. V, $ 6, p. 173. 

(560) Cf. note 286. 

(54) Mémoire cité à la note 26. Voyez aussi l'important Article de E. Wie- 
CHERT cité à la note 342, et le Mémoire de T. SipA cité à la note 45, ch. IV, 
n° 8, p. 243. Le globe de BriL (incompressible) ne peut transmettre d'ondes 
de dilatation. A 7° es 

(582) Mémoire cité à la note 44, chap. IL, $ 8, pp. 59-60. 


| 
| 


( TON ) 


par seconde et pour densité p, — 3,2 grammes-masse par cen- 
timètre cube et en déduit, par une formule qui nous parait 
imexacte, u, — 7,15 X 101 dynes par centimètre carré. En 
introduisant alors cette dernière valeur dans les formules rela- 
tives à l'allongement de la période eulérienne (troisième 
méthode ci-dessus), 11 trouve a, — 14,48 X 1011, Il est à remar- 
quer que si u, varie de 5,9 x 10f1 à 14,4 x 1011, u, ne varie 
que de 14,25 X 10! à 14,75 X AO!1. 
Love prend comme résultats d'observation (36%) 


A — 10 km/sec., B — 5 km/sec., C — 3 km/sec., 


et ajoute : « The identification of the three sets of distur- 
bances with the three sets of waves which are theoretically 
known seems to be inevitable, and the discrepancy between 
the ratio of velocities of equivoluminal (B) and superficial (C) 
waves and the ratio of velocities of the second set of tremors 
and the main shock (#64) may be explained by the supposition 
that, while the velocity of transmission of these tremors 
depends upon the mean rigidity of the Earth as a whole, the 
velocity of transmission of the main shock depends upon the 
average rigidity of surface rock ». 
Il obtient d’abord, par (85), 


UE 2u G) 
—— —— — 4, 
U D 


i 


d'où À=2p; puisu— (5 X 105) 5,5 — 15,75 X 1011, et 
À = 27,5 X 1011 (88). Tandis que pour la rigidité de l'écorce 


il part de 
0,9 ve = 3 x 10 
one 


(365) Mémoire cité à la note 38, $ 40, pp. 214-215. KNorr a donné, comme 
résultats des premières mesures de Mine : A — 9,17; B — 6,25; C—3 
[Cf. Ouvrage cité à la note 98, ch. XII, p. 226]. Ces dernières valeurs sont 
aussi à peu près celles qu'adopte BouassEe [Ouvrage et tome cités à la 
note 291, ch. II, & 90, pp. 103-104]. 


(554) Ce rapport - — 0,6 est très différent du coefficient théorique, qui est 
À 


voisin de 0,9 [cf. nos formules (85;1. 


( 109 ) 


et obtient 


9,9 
u, =(3 X 1. — = 9,5 x 1011: 
us, = (9 X 10°) boat X (89) 


’ 


quant à À,, il ne le détermine pas. 

[Il remarque lui-même que, pour obtenir ces valeurs, 1! n’a 
pas tenu compte de la « tension initiale » et de la gravitation, 
circonstances auxquelles nous avons déjà fait allusion plus 
haut (365), et 1l montre que, lorsqu'on y a égard, la loi théo- 
rique de l'indépendance de la vitesse de propagation et de la 
longueur d'onde (et de la position du lieu d'observation) est en 
défaut; d'où il résulte que notre procédé, pour déterminer y, 
est trop simpliste. Comme nous l'avons dit ci-dessus (366), 
Love a étudié d’une manière beaucoup plus détaillée les cir- 
constances de la propagation des ondes, dans un Ouvrage paru 
récemment. 

Après avoir remarqué que l'influence quantitative de la 
gravité sur les ondes de Rayleigh proprement dites est très 
faible, il fait voir que si l’on néglige la difficulté provenant 
des mouvements superficiels transversaux, que l’on admette 
l’homogénéité parfaite du globe (567) et qu’on substitue dans 
la formule précédente 


Lee : 
0,9 \/: — 3 x 16, 
[o) 


la valeur b, — 2,8 de la densité moyenne des roches super- 
ficielles, on obtient 


de = 2,8 X 10# (90) 


pour rigidité moyenne de ces roches : ce qui n’est pas très 


565 


565) Cf. notes 345 et 346. 
566) Cf. notes 348-353. 
) 


- if 4 Vathatas dt ds tinel 


( 403 ) 


éloigné des chiffres d'Adams et Coker pour les marbres (368) 


de la surface. 
Avec l'hypothèse d'une écorce distinete du noyau, supposé 


sphérique, il peut se produire des ondes superficielles trans- 


versales (36%), et ces ondes semblent avoir encore plus de 


parenté avec les ondes d’ébranlement principal que les ondes 
de Rayleigh proprement dites. En faisant l'assimilation en 
question, on pourrait en déduire une nouvelle valeur de la 
rigidité x, de l'écorce. 

Dans un exemple numérique particulier (370), Love trouve 
que la valeur de la vitesse C’ des ondes superficielles transver- 
sales n'est supérieure à celle C des ondes de Rayleigh que de 
1°,; comme dans le caleul précédent, nous n’avons fait figu- 


rer, dans le coefficient de Ve que les dixièmes d’unité et 
avons ainsi négligé les centièmes, nous obtenons la même 
valeur approchée (90) de 1, en adoptant la conclusion de Love, 
donnée dans un cas particulier (un peu différent il est vrai). 

Ces derniers calculs sont parfaitement grossiers et con- 
duisent à des résultats assez différents de ceux trouvés par les 
trois premières méthodes. Il semble, d'une façon générale, que 
celle quatrième période donne une plus grande valeur, pour la 
rigidité du globe, que les premières (371). 

Relatant les ingénieuses expériences directes que S. Kusa- 
kabe a faites pour déceler la différence qui existe entre les 
valeurs statiques et dynamiques des coellicients élastiques de 
certaines substances, C. G. Knott dit (372), après avoir men- 
tionné les chiffres d’Adams et Coker (375) : « In all these cases 


(568) Cf. note 66. 

(36) Cf. notes 351 et 352. 

(30) Ouvrage cité à la note 24, chap. XI, $ 187, pp. 171-172. On suppose, 
entre autres, que les densités du noyau et de l'écorce sont les mêmes, tandis 


que les rigidités sont dans le rapport = sp 319, elc. 
(54) Cf. Article de l’Encykl. d. Re Wiss. cité à la note 74, n° 37, 


p- 69. 
(572) Ouvrage cité à la note 98, chap. IX, pp. 165-166. 


(375) Cf. note 66. 


( 404 ) 


il is the static modulus which 1s being mesured; but in the 
propagation of elastie disturbances through the material it is 
the kinetie modulus which comes into play. In the cases of 
metal wires, the kinetic and static values of à particular modu- 
lus differ slightiv; and, according to Kusakabe’s ingenious : 
experiments, the difference between the kinetic and static 
values of the flexural rigidity in rocks is in many cases of 
considerable magnitude... » Puis, après avoir décrit la méthode 
du physicien japonais : « Bearing in mind the imperfect 
elastieity of rock as evidenced by the vielding during appli- 
cation of stress, we should expect the static modulus to be less 
than the kinetic modulus, since in the latter case the strains 
are smaller and there is no opportunity for the time lag to 
declare 1tself, This was what Kusakabe found to be generally 
the case; but there were à good many instances in which the 
kinelic modulus was the smaller. This is probably to be 
referred to the different condition of the material in the two 
experiments... » Il semble donc que nous avons eu quelque 
raison de distinguer le module « dynamique » de rigidité des 
roches du module « statique ». Toutefois le même sismo- 
logue C. G. Knott veut trouver (374) un accord satisfaisant entre 
les deux coellicients de rigidité, statique et dynamique, déduits 
respectivement des considérations de Hough (375) sur les varia- 
tions des latitudes pour un globe élastique incompressible et 
des mesures (376) de la vitesse des ondes de distorsion qu'il 
détermine lui-même, en employant les corrections de Benn- 
dorf. 

Il obtient, par la valeur (C/, 58,57) de l'estimation V précé- 


dente, 
JA x 100 
B — * XP" 448 Late 
PRE TENTE 


(54) Ouvrage cité à la note 98, chap. XIII, pp. 266-267. 
(575) C£. notes 33, 216, 252. 


(575) Ouvrage cité à la note 98, chap. XII, pp. 246-249, et Proceed. Roy. 
Soc., Édimbourg, 1908. 


| 


( 105 ) 


ce qui ne diffère que peu de la valeur 5,45 kilomètres par seconde 
qu'il déduit des mesures directes de la vitesse, comptée suivant 
la surface, des ondes de distorsion ; d’ailleurs il à soin de dire: 
« It may be assumed that the parts of the Earth which have 
most effect in producing this change of period are those furthest 
away from the axis of rotation that is, in the superficial equa- 
torial regions ». D'autre part 11 fait observer que les valeurs 
maxima obtenues par Kasakabe (en faisant des mesures directes 
sur la rigidité des roches superficielles) 5,22 X 1011 (serpentine 
des terrains archéens, densité : 2,71) et 4,9 X 4011 (pyroxénite 
des terrains paléozoïques, densité : 2,9) et donnent par consé- 
quent B — 4,4 et 4,53 kilomètres par seconde respectivement, 
ce qui concorde assez’ bien avec les résultats précédents. Mais il 
faut remarquer que, pour obtenir ces dernières valeurs, il à 
posé o — 2,71 ou 2,9 au lieu de ob — 5,55, comme il avait fait 
tout d’abord : ce qui peut sembler un peu arbitraire. I finit 
par dire : « The agreement 1s certainly remarkable, although 
it must be remembered that Hough’s calculation cannot apply 
Without reservation to the Earth, the material of which is to an 
appreciable extent compressible ». 

Tout récemment L. Geiger et B. Gutenberg (377) ont trouvé, 
d’après la mesure de la vitesse de propagation des ondes B de 
distorsion, que, si l’on admet avec Wiechert une densité de. 
8,2 à une profondeur de 2500 kilomètres, la rigidité du globe 
doit y atteindre 36 X 1011 dynes par centimètre carré. Cette 
valeur énorme conduit W. Schwevdar (?78) à conclure que l’on 


(57) Konstitution des Erdinnern, erschlossen aus des Intensität longitudi- 
naler und transversaler Erdbebenwellen | Physikalische Zeitschrift, Leipzig, 
4949, t. XIII] 

(58) Premier Mémoire cité à la note 41, chap. VII, pp. 96-57. Ceci est 
directement contraire à ce que J. Mix disait en 1903 [Reports of the 
British Assoc. f. Adv. of Sc., Southport, 1903, p. 84] : « … The high values 
0f 40,5 to 12 km. per second suggest a high rigidity for the world, whilst the 
approximate uniformity of speed within its core indicate approximate uni- 
formity in those properties which determine the rate at which it transmits 
vibrations. Unless it is assumed that as we descend in the earth elasticity 
and density increase in the same ratio, to which hypothesis there are objec- 


(106) 


ne peut supposer le noyau de la Terre homogène, comme on le 
fait dans l'hypothèse de Wiechert,. 

Voilà les résultats qu'il nous à paru intéressant de rassem- 
bler. On trouvera sans doute que nous ne sommes pas assez 
calégoriques en tirant nos conclusions et surtout que nous ne 
donnons pas d'appréciation suffisamment nette sur les valeurs 
définitives proposées par les divers auteurs pour la rigidité du 
globe. Mais le problème est hérissé de difficultés : en particulier, 
l’étude de la propagation des ondes sismiques dans un elobe 
hétérogène est d'une complication effroyable, surtout lorsque 
l’hétérogénéité est combinée à une anisotropie quelconque (37°). 

Nous nous proposons d’ailleurs de publier le plus tôt possible 
une étude analytique approfondie du problème des déforma- 
ions et des vibrations d’une sphère élastique, en mettant à 
profit les remarquables Travaux de V. Volterra relatifs aux 
phénomènes héréditaires (350). 


Liége, juin 1914. 


tions, the inference is that the nucleus of the world has a density more 
nearly uniform than is generally assumed... » Voyez aussi les intéressantes 
remarques de T. Saipa à ce sujet (Mémoire cité à la note 45, Introduction, 
pp. 18-19). 

(59) Pour l’étude de l’anisotropie, on peut consulter avec fruit les belles 
études de Rupzki et du prince GALITZIN (Mémoires cités à la note 294). 
Enfin il est bon de remarquer que, pour que le globe puisse avoir une 
figure d'équilibre stable, il est nécessaire que la rigidité soit supérieure à 
une certaine limite [voyez les Travaux de LOVE, JEANS, RAYLEIGH cités aux 
notes 38, 36, 37] : ceci peut encore donner des indications. 

(580) V. VoLTERRA, Leçons sur les équations intégrales et les équations 
intégro-différentielles, Paris, 1915; Leçons sur les fonctions de lignes, Paris, 
1943 spécialement ch. VI et VIII), et les Mémoires auxquels il renvoie dans 
ces Ouvrages (renseignements complétant ceux donnés à la note 47). Au 
chapitre IX (p. 150) de ce dernier Ouvrage il dit : « .… Cette question de 
la sphère élastique soumise à des tensions données dans le cas hérédi- 
taire se rencontre dans l'étude de la rotation de la Terre. Il est évident, 
en effet, que si l’on veut tenir compte de l’élastieité de la Terre, il est 2mpos- 
sible de négliger les phénomènes d’hérédité.…. » 


EP 


Pages. 


10 
10 


12 
153 


14 


46 


47 


4T 


48 
48 


49 


Notes. 


101 
136 


178 


191 


196 


198 


ERRATA ET ADDENDA 


Lignes. 


[2 


4 


dernière 


© 


3 


dernière 


5 


dernière 


11 


Au lieu de : 
K. Züppritz 


et avec WIECHERT 


note 417 
a. 


1906. 


note 252 


et 41. 


1888. 


4145. 


t. ER n° 95. 


BONNSDORFF 


etc: 


sur l'étude 


Lire’: 
R. D. Oldham. 


et K. ZôPppRrirz, avec E. WIE- 
CHERT, 


note 121 


241. Voyez aussi les indica- 
tions de la note 380. 


1906; J. HapamaRD, Leçons 
professées au Collège de 
France sur la propagation 
des ondes et les équations de 
l'Hydrodynamique, Paris, 
1903. 


note 257 


et A; et Beobachtung der 
Aenderung der Intensität 
der Schwerkraft durch den 
Mond (Sitxungsberichte d. 
Kgl. Preuss.Akad.d.Wiss., 
Berlin, 1914, nos XIV-XV, 
pp. 454-465). 


1888; et Astr. Nachr., Kiel, 
t. CIX, pp. A-45. 


4143; et Denkschriften d. K. 
Akad. d. Wiss., Vienne, 
1943, t. LXXXIX. 


t. 1, 4907, n° 43 et t. LIL, 1910, 
no 33; enfin Bull. Astr., 
Paris, 1911, p. 48. 


BONSDORFF. 


F. Biske, Astr. Nachr., Kiel, 
1907, no 4182; HiRayAMA, 
Ibidem, 1907, n° 4207; etc. 


à l'étude. 


lis ir SA nd ssh 


TABLE DES MATIÈRES 


nn nt Lo, or, 
S I. — Aperçu sur l’historique du problème de la sphère élastique. 
A ER CHERE. LL. DS SO LS OS à 
D 1 -MAIQuE générale.) |. us . 0, 


$ IV. — 11e méthode : Détermination de la rigidité du globe au moyen 
de la mesure des marées océaniques apparentes . . 


$ V. — 2% méthode : Détermination de la rigidité du globe au moyen 
de la mesure des déviations de la verticale. 


S VI. -— 3e méthode : Détermination de la rigidité du globe au moyen 
de la mesure des variations de la latitude . 


$ VIT. — Combinaison des trois premières méthodes. 


S VIIE. — 4° méthode : Détermination de la rigidité du globe au moyen 
de la mesure des vitesses de propagation des ondes 


sismiques. — Conclusion . . . 
ÉRRATA ET ADDENDA: . . . . . 
TABLE DES MATIÈRES . +. 
—— 00 "Ne — 


107 
109 


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