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Full text of "Memoires de la Société (Royale) des sciences, de l'agriculture et des arts à Lille"

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MÉMOIRES 


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SOCIÉTÉ IMPÉRIALE 
DES SCIENCES 
DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS 


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DE LILLE. 


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ANNÉE 1854. 


IE SÉRIE. — L'VoLunE. 


LILLE 
CHEZ TOUS LES LIBRAIRES: 


PARIS 
. CHEZ DERÂCHE , RUE DU BOULOY, N.° 7, AU PREMIER. 


1855. 


MÉMOIRES 
SOCIÈÉTÉ IMPÉRIALE 
DES SCIENCES 
DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS 


DE LILLE. 


: KYLE 
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MEMOIRES 
SOCIÉTÉ IMPÉRIALE 
DES SCIENCES 
DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS 


DE LILLE. 


ANNÉE 1854. 


IL° SÉRIE. — LT VOLUME. 


ÉTUE 
LP 


—— 


LILLE 


CHEZ TOUS LES LIBRAIRES. 
PARIS 
CHEZ DERACHE , RUE DU BOCULOY, N.° 7, AU PREMIER, 
1855. 


AVIS. 


Le présent volume est le premier de la seconde série des 
Mémoires de la Sociélé impériale des Sciences, de l'Agricul- 
Lure et des Arts de Liile. 

La première série se compose de trente-quatre volumes : 
le premier est formé de cinq cahiers devenus aujourd’hui 
très-rares , qui rendent compte des séances publiques tenues 
par la Société des Amateurs des Sciences ct des Arts de Lille, 
en 1806 , 1807, 1808 , 1811 et 1819 ; les trente-deux volumes 
suivants comprennent les travaux de 1819 à 1853 inclusive- 
ment. Le (rente-quatrième et dernier, maintenant sous 
presse, contiendra quelques pièces omises, ainsi qu'une table 
des matières imprimées tant dans les trente-quatre volumes 
de la première série que dans les onze volumes des Notices 
agricoles, publication spéciale émanant également de la 
Société , sous la direction de sa Commission d'agriculture. 


NOTE 
SUR LE TON DES ORCHESTRES ET DES ORGUES , 


Par M. DELEZENNE, mebre résidant. 


(Séance du 4.% septembre 1854.) 


Parmi les sujets divers traités dans l’appendice de ma notice 
sur les principes fondamentaux de la musique , se trouvent les 
détails d’une expérience faite en © 48 pour déterminer le nombre 
d'oscillations du {a à l'orchestre du théâtre de Lille. J'ai trouvé 
879,29. Ce résultat repose sur la proportionnalité inverse entre 
les longueurs des parties d’une même corde et les nombres d'os- 
cillations. En 1850, j'ai prouvé expérimentalement que cette 
proportionnalité , écrite dans la formule de la corde vibrante, 
n'estpratiquementexacte que pour des cordes extrêmement minces, 
n'ayant que douze à quinze centièmes de millimètre d'épaisseur, 
et qu'au delà de cette limite les erreurs croissent d'autant plus 
vite que la corde est plus grosse et plus courte. J'avais opéré sur 
une corde d'acier près de cinq fois trop épaisse pour donner des 
résultats exempts de cette cause d'erreur ; il en résulte que le 
nombre 879,29 est trop faible. Pour le rectifier, j'ai mis sur 
mon sonomètre une corde d'acier épaisse de 0,6154 et prise dans 
le même paquet que celle de 1848. A côté j'ai mis une corde de 
cuivre épaisse de 0,1280, et pour me retrouver dans les conditions 
de l'expérience de 1848, je les ai tendues à l'unisson du diapason 
de 256 oscillations pour une longueur commune de 700 millimètres. 
(a) Mettant le curseur à la distance de 203,8 observée en 1848 


(a) Bien que cet ut soit l’octave aiguë de celui du violoncelle, il est assez grave 
pour exiger beaucoup d'attention quand on veut tendre à l'unisson la fine corde de 
700 millimètres. On vérifie cet unisson par celui de la corde de 350 millimètres avec 
le diapason de 512, et encore par celui de la corde 175 millimètres avec le diapason 
de 1024 oscillations. Quand ces trois diapasons vibrent deux à deux, à la tempéra- 
ture moyenne , il ne font entendre aucun battement. 


(2) 


j'ai retrouvé le a de l'orchestre tel qu'il m'avait été donné à cette 
époque par une réunion de musiciens et tel que je l'avais fixé dans 
un diapason. Mesurani alors la longueur de la corde de cuivre à 
Vunisson de la corde d'acier, j'ai trouvé 198,9 dont la différence 
4,9 avec 203,8 est due à la grosseur de la corde d'acier. On a 


ainsi pour le nombre réel et rectifié des ostillations de ce La : 
é 


Le : RE : 256 : y —= 900,9552... 

Le nombre 198,9 ci-dessus est la moyenne entre de nombreuses 
mesures doni les plus écartées ne diffèrent que d’une petite fraction 
de millimètre. 

L'erreur en commas due à la grosseur de la corde d'acier est 
de 1°,9591.... C’est la valeur de x dans l'équation. 


203,8 81 \zx 
198,9 (a) 

Le nombre 900,9552. . est fort élevé et confirme l’opinon des 
musiciens sur l'extrême hauteur du la au théâtre de Lille. Néan- 
moins j'ai voulu mesurer de nouveau ce la qui pouvait avoir 
changé depuis 4848. M. Colin, l’un des hautbois du théâtre, 
sait manier la lime; c’est lui qui m'a donné le {a en 1848. 
Je l'ai prié de raccourcir peu à peu , ensemble et également, 
les deux branches d'un diapason que j'ai tenu exprès trop 
grave, et de faire l'opération à l'orchestre entre les actes 
d'un opéra. Le diapason à accorder ne devait pas être touché afin 
d'éviter l'élévation de température par le contact des doigts. A 
cet effet 1l était tenu entre-deux petites planchettes. 

L'opération a été faite le 27 avril , par des essais renouvelés 


entre les actes de Robert. Les artistes de l'orchestre se sont obli- 
geamment prêtés à juger soigneusement si l'unisson était atteint 


(3) 
Ensuite , par des mésures prises successivémient âvec plusieurs 
musiciens, J'ai trouvé précisément 198,9 pour la moyenne , ce qui 
reproduit exactement, en 1854, le tôn de 1848. Les diapasons 
des deux époques sont d’ailleurs à l'unisson. 

De peur que le hasard soit pour quelque chose dans cette coïn- 
éidence remarquable , j'ai prié M Colin d'accorder un nouveau 
diapason. L'opération a ‘été faite lé 2 maï avec le concours des 
musiciens de l'orchestre et avec les mêmes précautions que pour 
l'opération du 27 avril. 

Ce nouveau diapason , et le précédent, mis en vibration l’un 
près de l’autre sont à l'umisson parfait, aucun battement ne se fait 
entendre quand ils sont à la même température. Si on les avait 
accordés l’un sur l’autre on n'aurait pas mieux réussi. gs 

Quand on a chauffé un instant sous l’aisselle l’un des trois dia- 
pasons il fait des battements avec les deux autres. \Éret 

Lors du festival de Lille ; en 1851, M. Mazingue , chargé de 
disposer l'orgue, a mis un diapason à l'unisson du Za adopté pour 
cétté solennité musicale. Ce diapason de M: Mazingue est dé! 
893,542 oscillations ; il est plus grave que le précédent 4 deux 
tiers de comma seulement. 

De tous les {a venus à ma connaissance celur du théâtre de Lille 
est le plus élevé, commé on le voit par 1e tableau ci-joint où je les” 
ai rangés suivant l'ordre croissant d’acuité. J'ai puisé dix de ces 
nombres dans le mémoire de M. Vincent sur la théorie des batte_ 
ments, d’après Scheibler; quatre dans le’traité de M. Pouillet, 
première édition , et deux dans l’acoustique de Chladui. J'ai dé-’ 
términéles valeurs des autres diapasons, Parmi ceux-ci Se trouvént 
les diapasons de Milan, Turin, Vienne et Florence. Je les tiens de 
M: Marloye qui a eu l'obligeance de m'expédiér ceux-là mêmes qui 
lui ont’été apportés d'Allemagne et d'Italie, il y a neuf ans. 

* La première colonne du tableau donne la date de l'observation ! 
la seconde lenom de l'observateur ; la troisième le lieu ou la} per 
sonne dont ünä mesuré le diapason : la quatrièmelé nombre dès 


(4) 
oscillations ; la cinquième la valeur de l’ut du violoncelle : la der- 
nière le numéro d'ordre et de renvoi. 

Les nombres obtenus par Scheibler, sans l'intervention de l'oreille 
et par la méthode des battements, sont d'une exactitude parfaite. 
Les miens résultent de l'unisson de 175 et 350 millimètres de ma 
fine corde avec les diapasons de 1024 et 512 osallations, et de 
l'unisson avec le son à mesurer. Quand la fine corde est près de 
l’unisson , on entend à peine des battements dont l'intensité s'af- 
faiblit à mesure qu'on approche du but; mais on n’est pas sûr 
d'avoir atteint l’unisson absolu quand ils se dérobent aux efforts 
de l'attention , ce qui oblige de prendre une moyenne entre plu- 
sieurs mesures successives qui d’aileurs différent très peu. Mes 
nombres sont d'une exactitude suffisante, même en admettant que 
l'erreur sur quelques uns d’entre eux puisse s'élever jusqu’à trois 
dixièmes de comma. Je tiens pour trop faibles de plus d’un comma 
les nombres obtenues par Fischer , en 1822 et 23, parce que les 
opérations ont été faites sur des cordes certainement un peu grosses 
puisqu'elles étaient tendues par des poids. Les nombres de Sarti 
et Marpurg sont trop faibles aussi, car il n’est pas supposable que 
ces savants aient fait usage de cordes d’une extrême minceur, 
condition indispensable cependant pour avoir de bons résultats , 
condition que j'ai moi-même ignorée jusqu’en 1850. 

Le N.° 2 est un très vieux diapason trouvé dans les ateliers de 
M. Français père , luthier à Lille. À en juger par sa construction 
et celle de son étui, on peut lui supposer une centaine d'années. 
Le N.° 6 est dans la famille de M. Cohen depuis plus de 50 ans; 
l’étui est d’une forme ancienne. Le N.° 24 provient de la vente 
du marquis d’Aligre. Ses branches ont 174 millimètres de lon- 
gueur; c'est un mi de 328,506 oscillations. Il correspond à un 
la de 876,96 . sixte de l’ut; le /a diapason , triple quinte de cet 
ut, est de 887. Enfin, le N.° 17 est le diapason normal, tel qu'il a 
été adopté dans le congrès tenu à Stuttgard, en 1834. 

Le nombre 843,75 du N.° 1 n’a pas été directement observé ; 


(5) 


Marperg a opéré sur l'uf du violencelle, tel qu'il était en 1752, et 
il a trouvé 125. Or, le a à vide du violoncelle est Ja triple 
quinte de l’ut , et le {4 du violon ou du diapason est à une octave 
plus haut. Ce {a est donc 125 x (2)? x 2 — 843,75. On ferait une 
erreur d'un comma si l'on considérait le /a du violon comme étant 
la sixte de la double octave de l'ut, quatrième corde à vide du 
violencelle. 

L'intervalle en commas du plus grave au plus aigu de tous ces 
diapasons est de 5°,2847. C'est la valeur de x dans l’équation. 


901 81 \x 
843,75 ( 80 ) 


Aimsi , en cent et deux ans le ton des orchestres en Europe a 
monté de 5 commäs ei 1/4, c’est-à-dire d’un demi-ton majeur. Et 
si l'on tient compte de ce que le nombre 843,75 est trop faible , 
la différence sera de 1 à 2 commas au moins au-dessous d’un 
demi-ton. 

Lorsqu'ils ne choisissent pas un diapason à leur convenance, 
les facteurs modernes construisent leurs instruments pour le 
diapason le plus généralement adopte de leur temps et dans leur 
locahté. Les anciens facteurs prenaient sans doute plus soigneu - 
sement encore cette importante précaution. Or, si l’on fait résonner 
l'air des violons de Stradivarius on trouve pour tous et con- 
stamment, dit M. Savart , en nombre rond et exact, 512. Le /a 
du diapason correspondani à ce nombre 512 est de 864 occillations. 
Il diffère peu du N.0 10 de M. Petitbout. 

Stradivarius construisaii au commencement du 18.° siècle ; le 
diapason n'aurait donc monté depuis cette époque, c’est-à-dire 
depuis environ un siècle et demi, que de 3°,3755, ou moins qu'un 
demi-ton mineur, si on le compare au diapason actuel de Lille et 
seulement de moins d'un tiers de comma si on le compare au 
diapason de l'Opéra en 1834. 


(6) 


A Berlin , de 1752 à 1834, c'est-à- -direen 82 ans, le diapason 
de orchestre a nonté de 3,683, qu'on peut réduire à à moins de 3 
commas à cause du nombre trop faible de 1752. 

J'ai trouvé dans le commerce cinq diapasons de l'opéra, me. 
de la même fabrique. Quatre sont parfaitement à l'unisson, ils fon£ 
des battements avec le cinquième que j'ai rejeté. Si ces diapasons 
bien réglés entre eux étaient également bien accordés sur le la 
actuel de l'Opéra, celui-ci serait de 874,8 oscillations. Il serait plus 
grave que ce celui de Lille du quart d'un ton majeur. 

On trouve aussi maintenant dans le commerce des diapasons à 
anche libre qu'on met en vibration par le: soufle de la bouche. 
Ceux pour l'opéra sont à. l'unisson. Adaptés à un bouchon troué 
et mis deux à deux à une souflerie, ils ne font point de battements. 
: J'ai trouvé 896,50. Si l'on s'en rapportait à ces diapasons , le ton 
del’Opéra serait presque aussi élevé que celui dé Lille. On entend 
en effet des battements peu rapides lorsque cette. anche libre et 
le diapason d'acier de Lille , vibrent loin ou près l'un de l'autre 
et ces battements disparaissent par l'intervention d’une petite 
masse de liège employée comme on le dira plus loin. Ceux pour 
l'Opéra comique m'ont donné 896. Celui de l'Opéra italien à Paris 
est de 884,94 oscillations. 

De 1836 à 1839 M. Leibner était chargé, à l'Opéra, d'entretenir 
au ton de l'orchestre les trois pianos des sailes de répétitions. Il se 
servait pour cela d’un diapason , et lors des répétitions des 
Huguenots , M. Meyerbeer s'est assuré que ce diapason était au 
ton de l'orchestre. De plus, lorsqu'en 1849 M. Verroust est venu 
se faire entendre à Lille , M. Leibner a mis le piano au ton du 
hautbois de M. Verroust et ce piano s’est trouvé juste avec le 
diapason. C’estle hautbois qui donne le /a à l'orchestre de l'Opéra. 

M. Leibner m'a confié son diapason ; j'ai trouvé 882,05. 

On m'a aussi communiqué un diapason d'acier, N.° 18, qu'on 
m'a ditavoir été mis par M. Pleyel au ton de l'Opéra. J'ai trouvé 
880,941, nombre:tres voisin du précédent el qui est presquele 
la normal adopté en 1834 au congrès de Stuttgard. 


(7) 


M. Sannier , organiste , marchand de musique et de pianos , à 
Lille, m'a communiqué le diapason sur lequel M. Pleyel accorde 
ses instruments. Il est inscrit au N.° 27 du tableau. 

M. Mazingue , compositeur de musique sacrée et facteur d’or- 
gues , a trouvé ici , chez un marchand de vieilles ferrailles , un 
diapason qu'il faut approcher de l'oreille pour l'entendre vibrer 
un court instant. Il fait 768,54 oscillations. Il me paraît très-vieux; 
sa grosse queue est sans bouton. {la probablement servi à quel- 
que facteur pour accorder le /a des avciens orgues à réparer et 
dont on voulait élever un peu le ton de chapelle pour qu'en 
transposant d’une seconde majeure on ait le ton d'orchestre de 
l'époque. Et comme en multipliant 768,54 par + on tombe sur le 
la 864,60 des violons de Stradivarius , on peut conjecturer que 
ce diapason est vieux d'un siècle et demi. C’est peut-être sur lui 
qu'a été réglé l'orgue de Saint-Sauveur { Voir plus loin). 


Dans la masse des diapasons de pacotille que les fabricants de 
Paris jettent dans le commerce, il est rare d’en trouver quelques-uns 
qui soient à l'unisson ; et quand par hasard on en trouve, on est 
réduit à croire le marchand sur parole , s’il vous dit que tel dia- 
pason est celui de l'Opéra, ou du Conservatoire, ou des Italiens, 
etc. Le plus souvent le marchand ne sait rien de ce que repré- 
sente le diapason qu'il vend au hasard , comme on le lui a livré. 
Ilest fort douteux qu'un luthier puisse montrer un diapason qui 
soit réellement au ton d’un orchestre connu. On ne se sert même 
plus de diapason ; devenu inutile depuis que les instruments à vent 
se multiplient dans les orchestres ; c’est une flûte, ou un haut- 
bois ; ou une clarinette qui donne le /«. Le ton de l'orchestre est 
ainsi livré au caprice d’un facteur ; il dépend aussi de l'embou- 
chure de l'artiste , car j'ai reconnu sur mon sonomètre , que la 
même flûte rend des sons différents , selon la personne qui fait 
l’expérience. De plus , j'ai constaté avec M. Hermann , lauréat 


(8) 


du Conservatoire et première ilûte au théâtre de Lille, qu’on peut 
faire varier de 5€, 4, c'est-à-dire de plus d'un demi ton majeur, 
le son d'une flûte selon qu'on serre plus ou moins les lèvres ; 
selon la force avec laquelle on dirige la lame d’air sur le bord ou 
sur le milieu du trou. C’est ce qui m'a fait renoncer à rechercher 
es anciens tons d'orchestre sur de vieilles flûtes que j'avais ras- 
semblées dans ce but. 

Pour sortir de cette anarchie , il faudrait que Messieurs les 
compositeurs, les chefs d'orchestres, les chanteurs , les pro- 
fesseurs et les facteurs d'instruments adoptassent , comme en Alle- 
magne , un /a moyen qui püt convenir à tous les orchestres de 
France, et qui permit de chanter les anciennes musiques sans trop 
d'efforts et dans le ton où elles sont écrites. Mais on retomberait 
bien vite dans le désordre si l'on s'adressait encore à cette foule 
de limeurs qui , pour un franc ou deux , vous baclent un diapason 
vaille que vaille. Je m abstiens de nommer l'homme bien connu , 
le savant artiste qui ne tromperait la confiance de personne. 

Si l'on veut avoir en commas l'iniervalle approché entre deux 
quelconques des /a« ou des ut du tableau, on divise 80 fois la 
différence des deux nombres par la moitié de leur somme. Par 
exemple , les deux /a 892 et 872 différent de 20 oscillations ; on 
muluplie 20 par 80 et l'on divise le produit 1600 par la demi- 
somme 882. On trouve ainsi 12,814 qui diffère du nombre exact 
1 ,835 de deux centièmes de comma. 

Soient encore les deux ut 133,48 et 125 qui diffèrent de 8,48. 
On divise 80 fois 8,48 ou 678,4 par la demi somme 129,24. On 
trouve ainsi 2°,249 qui ne diffère du nombre exact 5°,284 que de 
trois centièmes de comma. 

Entre deux ut l'intervalle est le même qu'entre les deux a 
correspondants. 

Voir, à la fin, la note sur la mesure des intervalles musicaux). 


{9 


1 


J'ai voulu avoir le {a des différents orgues ( a ) des églises de 
Lille. Pour l'obtenir, j'ai usé d’un moyen très-simple que je dé- 
crirai sur un exemple, parce qu'il peut être utile. 

J'ai écarté les branches d’un diapason d'acier pour les rendre 
parallèles et distantes de 14 millimètres. Je leur ai donné à la 
lime une largeur et une épaisseur uniforme dans toute leur lon- 
gueur. Ainsi préparé , ce diapason fait 931 oscillations par se- 
conde. 

Sur une face plane d’un liége compacte et bien homogène, je 
fais une rainure un peu moins profonde que l'épaisseur de la 
branche de diapason qui doit y entrer à frottement. Enfin j'y colle 
une lame de liége épaisse de 6 millimètres. Je termine cette pièce 
en Jui donnant la forme d'un cube de 25 millimètres de côté. Dans 
cet état , elle pèse 3,14 grammes. 

Quand ce cube adapté à une branche en affleure l'extrémité , le 
diapason ne fait plus que 807 oscillations par seconde ; il baisse 
de 11 commas et demi , c’est-à-dire de 5 quarts de ton. Si je des- 
cends ce cube d’un centimètre à la fois , le son remonte, à chaque 
déplacement , d'environ 3 commas en moyenne, de sorte que 
chaque mouvement d’un millimètre fait monter le son d’environ 
un quart de comma. On peut donc mettre ce diapason à l'unisson 
exact d'un son compris entre 934 et 807 oscillations. Si le son à 
mesurer est plus grave , on adapte à la seconde branche un cube 
pareil et de même poids. Les limites sont alors 931 et 692 oscil- 
lations , ce qui répond à une différence de 23,886 commas ou 
l'intervalle d’une quarte. 

Le son baisse davantage quand les masses sont plus pesantes ; 
on peut aller jusqu'à la sixte, et même au-delà de l'octave, en 
cachetant au sommet des cubes une pièce de monnaie plus ou 
moins pesante. 


om) 


(a) Je ferai orgue masculin au pluriel comme au singulier. 


4* 


(10) 

La forme des masses égales où inégalés est assez indifférénte : 
néanmoins le diapason sonne mieux et plus long-témps quand les 
deux masses , bien ajustées et ne faisant pour ainsi dire qu'un 
tout avec les branches , ont les mêmes dimensions et le même 
poids. 

Deux diapasons peuvent paraître à l'unisson bien qu'ils fassent 
dés battements. Pour reconnaître le plus aigu , on adapte à l’un 
d'eux une petite masse de liége qu’on déplace jusqu'à ce que les 
battements disparaissent. Cela réussit quand c'est le plus aigu 
qu’on à chargé de liége. 

Si les branches d’un diapason ordinaire sont effilées et se rap- 
prochent par le bout , il suffit de faire au canif une rainure lon- 
gitudinale sur les deux tronçons d’un bouchon de bouteille et d'y 
introduire à force les branches d'acier. 

Quand on est près de l'unisson, ce que l'on reconnaît à des 
battements lents, on parvient à les faire disparaître et l'on arrive 
à l'unisson parfait en déplaçant un peu à la fois, également ou 
inégalement, les deux masses de liége. Il ne reste plus qu'à 
prendre l'unisson sans battements sur la fine corde du sonomètre 
pour calculer le nombre d'oscillations du /a de l'orgue , ou d'un 
instrument ou d’un orchestre. Il est bien entendu que dans le 
cours des opérations, on évite de toucher avec les doigts les bran- 
ches du diapason plus aigu que le son à mesurer. 

Voici les résultats en commençant par le plus grave : 


: à ; 2 _- Intervalles en commas. 
Ancien {a de chapelle (voir plusloin). 743,97 


2,076 

Orgue de Saint-Sauveur : . - . . 769,1 . . 2 898 
La MAdEIPMEr 7 se. DT JT, 1.718 
Saint-Maurice . : ,. . . 814,5 . . 4,786 
Saint-André . . . . . . 864,4 . . 0,898 
Saint-Etienne . . . . . 874,1 . . 0,633 


Sainte-Catherine . . . . 881,0 . 


(M4) 


AL faudrait multiplier ces nombres par À pour avoir la triple 
quinte de l’ut du prestant. 

L'orgue de Saint-Etienne a été refait à neuf en 1841. Celui de 
Saint-Sauveur a élé réparé en 1851, et les autres à diverses 
époques. 

L'orgue de Seclin porte sur son buffet la date de 1752, écrite 
en gros caractères saillants ; mais il a été modifié ; il est au- 
jourd'hui à un ton majeur au-dessous du diapason de M. Ma- 
zingue , N.0 29. 

L'ancien orgue de Saint-Pierre , à Aire , a aussi été restauré. 

J'ai su trop tard que l'on coupait les tuyaux de l'orgue de la 
cathédrale à Saint-Omer. 

J'ai été ainsi privé de la satisfaction de mesurer directement le 
ton de chapelle, en quelque sorte officiel , sur quelque vieil orgue 
resté intact. 


Dans le traité des orgues de Mersenne , qui remonte à 1635 ; 
dans celui plus récent (1769) de Don Bédos , il n’est jamais donné 
d'autres dimensions en longueur, pour les ut, que2, 4,8, 16, 
ou 32 pieds de roi Ces auteurs savaient bien , cependant , que 
si l'ut du prestant est juste de 4 pieds , l’ut de la doublette doit 
avoir moins de ? pieds pour sonner à l’octave aiguë. C'est sur le 
prestant qu'on accordait et qu'on accorde encore les orgues ; les 
dimensions indiquées en nombres ronds par tous les auteurs ne 
s'appliquent donc , avec quelque rigueur, qu'au prestant dont 
l'ut, constituant le ton de chapelle , doit être un tuyau ouvert de 
48 pouces. Il n'est pas dit si cette longueur est comptée à partir 
de la lumière ou à partir de l’arète de la lèvre supérieure. Les 
dimensions de la bouche ne sont pas rigoureusement fixées , non 
plus que la taille , c'est-à-dire les dimensions de la section inté- 
rieure du tuyau. On fait la bouche et la taille plus grande ou plus 
petite, selon le vent qu'on peut donner au tuyau et selon qu'on 


(12) 


veut le faire parler avec plus ou moins d'énergie. Je crois, d'après 
cela, qu'on doit mesurer la longueur à partir de la lumière, 
suivant la coutume des facteurs actuels. Mersenne dit avoir expé- 
rimenté que deux tuyaux identiques en apparence dans tous les 
détails de leur construction , ne sonnent pas toujours à l'unisson 
parfait, ce qui oblige de recourir aux divers moyens connus pour 
accorder les tuyaux sans rien-changer à leur longueur. Il résulte 
de là , que deux orgues pareils , construits par le même facteur 
et sur les mêmes patrons , pourraient bien n'être pas à l’unisson. 
A plus forte raison peut-il y avoir plus d'un comma de différence 
entre le ton de chapelle de deux orgues construits par deux fac- 
teurs qui n'ont pas adopté la même taille et les mêmes dimensions 
de la bouche, tout en se conformant à l'usage consacré de donner 
48 pouces de longueur à l'ut du prestant. Sauf ces légères causes 
de différence, le ton de chapelle est resté fixe pendant plus de 
trois siècles, car en démontant, pour le réparer en 1840 , l'orgue 
de Gonèse, près Paris, on a trouvé une longueur de 2" 60 
(8 pieds ) au plus grand des tuyaux primitifs de Ja montre. Cet 
orgue portait la date de 1508. 

Outre le ton de chapelle , il y avait dans les anciens orgues 
des jeux au ton plus élevé des orchestres du temps. Aujourd'hui 
le ton d'orchestre , dans les anciens orgues restaurés , comme 
celui de Saint-Sauveur à Lille, s'obtient en transposant d’une 
seconde majeure au-dessus du ton dit de chapelle. En France et 
en Belgique , les orgues neufs sont montés au ton de l'opéra. 

Pour retrouver, sinon exactement , du moins à très-peu près 
le ton de chapelle normal , celui des plus anciens orgues, il suffit 
donc de mesurer le son rendu par un tuyau ouvert de 48 pouces, 
qui est l’uf du prestant. Le tuvau que j'ai fait faire dans ce but a 
1" 30 de longueur, depuis la lumière jusqu'à l'extrémité. Sa 
section intérieure est un rectangle de 86 millimètres sur 72. La 
distance de la lumière , au tranchant de la lèvre supérieure , est 
de 16 millimètres. 


(13) 


M. E. Français et moi, nous avons mesuré tour-à-tour le son 
rendu par ce tuyau de 48 pouces. Nous avons eu successivement , 
pour la longueur de la corde , en négligeant les petites fractions 
du millimètre : 

801, 808, 796, 806, 803,5, 797, 807,5, 7195, 809, 808, 801. 

Ces nombres disent assez qu'il est difficile de mesurer avec 
précision le son de ce luyau , à cause de sa gravité et des petites 
variations qu'il éprouve par l'inégalité du vent de ma petite 
soufflerie. Cependant, comme l'intervalle entre les deux valeurs 
extrêmes 795 et 809 n’est que de 1°, 405, l'erreur sur la moyenne 
doit être au-dessous d'un demi-comma. Cette moyenne est 802,91, 
ce qui donne pour l'ut de chapelle : 


256 x 700 


"80291 — 223,1881... oscillations pour seconde. 


Cet ut de chapelle est au-dessous de l’octave grave de l’ut de 
Stradivarius de 11°,0408 , ce qui est la valeur de + dans l’équa- 
tion 


5 19 = (5) 


C'est un ton majeur plus un comma et der à. Il est assez probable, 
d'après cela, que déjà, au temps de Stra divarius , il y a un siècle 
et demi , le ton d'orchestre s'obtenait sur l'orgue , dans quelques 
localités , en transposant d’une seconde majeure au-dessus du 
ton de chapelle. 

L'octave aiguë de la sixte majeure de cet ut de chapelle est de 
743,97 ; c'est le la de chapelle. 

La triple-quinte de cet ut du prestant ancien est 753,27. La 
distance de ce la, à celui du théâtre de Lille, est de 14° 4244... 
C'est, ensemble , un ton majeur et près d’un demi-ton majeur. 

En prenant l’ut d'orchestre des orgues à une seconde majeurs 


(1#) 


au-dessus de celui de chapelle , il n’y aura plus qu’un peu moins 
d'un demi-ton de différence entre le ton d'orchestre d'autrefois et 
celui plus aigu de l’époque actuelle. Résultat conforme à celui 
déjà obtenu plus haut par une autre voie. 


J'avais étudié le tuyau de 4 pieds et écrit ce qui précède, lors- 
que J'ai trouvé, à l'hospice Comtesse, un petit orgue délabré , 
depuis long-temps hors de service, Bien que son soufflet déchiré 
soit moderne , cet orgue est vieux de plus de cent cinquante ans, 
selon M. Mazingue , qui a vu beaucoup d'orgues comme facteur. 
[n'y à plus de buffet , point de date et point de signature. L'ut 
du prestant est un tuyau bouché, dont la longueur, depuis la 
lumière jusqu'au fond, est de 610 millimètres ; je compte un 
millimètre pour l'épaisseur de la peau qui recouvre ce fond et 
celui-ci comme aussi épais que les parois. La section intérieure 
est un rectangle de 75 millimètres sur 58. 

Ce bourdon est en chêne ; il parle mal : le temps ayant altéré 

le tranchant de la lèvre supérieure. Mis sur ma petite soufflerie 
avec celui de 48 pouces , on entend quelquefois de rares batte- 
ments. [ls paraissent à l'unisson. Nous avons pris , tour-à-tour , 
M. E. Français et moi , les douze mesures suivantes : 
802, 807, 501, 801,5, 803,5, 804, 796, 805, 802, 792, 799, 797. 
Les extrêmes 807 et 792 ne diffèrent que de 1 4/2 comma. La 
moyenne 800,833 de ces douze valeurs conduit à un ut de cha- 
pelle plus aigu de 0°, 2085 , ou 1/5 de comma , que celui du 
tuyau de 48 pouces. C'est ce qui explique les battements quel- 
quefois entendus : les petites variations intermittentes qu'éprouve 
la pression de l'air dans mon soufflet n'ayant pas la même in- 
fluence sur les deux tuyaux. 


(15) 


Noms des lieux Oscillations K méros 


Oscillations 


Pate: OR des Defelutes du: la EU d'ordre 
4752 Marpurg. Berlin. 843,75 125,00 1 
; Très-vieux diapason. 845,29 125,23 2 
1823 Ficher. Théâtre italien. 848,34 195,68 3 
1834  Scheibler. Ancien. M. Petitbout. 853,59 126,44 4 
1823  Ficher. Feydeau. 855,22 126,69 5 
M. Cohen. 857,41 127,02 6 
1823 Fischer. Grand-Opéra 862,68 127.80 ri 
Vieux diapascn. 865,70 125,25 8 
1834  Scheibler. Vienne Minimum. 866 00 128,29 9 


1834  Scheibler. Opéra, M. Petitpout. 867,50 128,52 10 
1834  Scheibler. Conservatoire. M- Gand. 869,90 128,87 11 


183%  Scheibler. M. Gand. 870,10 128,90 12 
1796  Sarti. Saint-Pétersbourg. 872,00 1298187; 13 
1845 Florence. 873,40 129,39 14 
1823 Fischer. Berlin, Théâtre. 874,64 129,57 15 
1845 Turin. 879,88 130,:2 16 
1834 Slutlgard. Congrès. 880,00 130,37 17 

Opéra. M. Pleyel. 880,94, 130,51 18 


183%  Scheibler. Vienne, M. Blahctka. S8i,40 130,58 19 

Opéra. M. Leibner. 882,05 130,67 20 
1834  Scheibler. Berlin. De f.re source. 883,25 130,85 21 
183%  Scheibler. Vienne. M. Streicher. 886,00 14020 22 


1834  Scheibler. Paris. M. Wolfel. 886,50 151,33 23 

Märquis d’Aligre. 887,00 131,41 24 
1834  Scheibler. Vienne. Maximum. 890,00 131,55 25 
1845 Vienne. Conservatoire. 890,88 131,98 26 

Pianos de M. Pleyel, 892,00 134197 97 
1845 Milan. 893,14 132,31 28 
1851 Lille. Festival. 893,94 132,37 29 


1848 et 54 Lille. Théâtre. 901,00 133,48 30 


NOTE 


SUR LA MESURE EN COMMAS DES INTERVALLES MUSICAUX. 


La valeur générale de x dans l'équation 


n+d 81\zx _ log. (n + d)— log. n n 
F7 = (5) FN SNS log. #1 — log. 80 

s'obtient facilement au moyen d'une table de logarithmes quel- 
conque; mais il faut faire une division un peu laborieuse. Quand 
la table de logarithmes a pour base la fraction £* le diviseur se 
réduit à l'unité et l’on n'a plus qu'une Es à faire. Mal- 
heureusement la table que j'ai publiée dans Je mémoire sur les 
principes fondamentaux de la musique est beaucoup trop restreinte 
puisqu'elle s’arrêle au nombre 160. Néanmoins, quand le 
numérateur n + d de la fraction irréductible est plus grand que 
160 la table peut encore servir dans beaucoup de cas ; mais alors 
elle re peut conduire qu'à un résultat approché. Soit par exemple 
n+d _ 5243 
[on 4359 
et on ja remplacerait par la réduite dont le numérateur appro- 
cherait le plus de 160; mais ce calcul serait plus long que par 
l'emploi des logarithmes vulgaires et le résultat peu exact. Il est 
plus simple de diviser les deux termes par un nombre entier tel 
que le nouveau numérateur approche le plus possible de 160. Par 
exemple, je divise les deux termes par 33, j'ai aiasi 


. On réduirait cette fraction en fraction continue 


5243 158,8888.. 
4359 — 132,0 ,0909. 


je réduis cette fraction à +55 et la table donne pour l'intervalle 


(17) 


cherché 14€,9829. La valeur exacte est 14°,8646 , l'erreur n’est 
que de 0c,1183. 

Le musicien qui n’a pas de tables de logarithmes , ou qui n’en 
connaît pas l'usage , peut avoir recours au procédé employé à la 
page 8 ; mais ce procédé a besoin d’être justifié sur des exemples 
variés. 

C'est ce que je vais faire. 


L'équati Po Gi) revient à { + Lee, 
CNE ml -: V80/ n — (80ÿ 


En développant le binôme (80 + 1)" et réduisant on trouvera : 


t—-1 x—2 1 
24 (80) 


x 
= CE EE ee 
1 


< 80.d À 
ce qui prouve que —— ne peut donner pour x qu'une valeur 
; P P 


trop grande , mais qui sera acceptable si le second terme et les 
suivants de la série convergente sont assez petits pour être 
négligés. 

Par exemple, quand l'intervalle + à mesurer est un ton mineur 
ou 8 commas, le second terme est ? — -Z ou un peu plus qu'un 
tiers de comma qu’on peut souvent négliger. Le troisième terme 
se réduit à + et peut toujours être négligé ainsi que les suivants. 

Aïnsi, pour que l’erreur, toujours en excès , soit tolérable il 
faut qu'on ait 


80.d 
a D d <S- 


n 


Soit pour 1.9 exemple +24. La différence d — 49 étant beaucoup 


Rp 
plus petite que 68,2 — 10 l'erreur en exces sera au-dessous 


(18) 


; 80x49 ai , 
d'un tiers de comma. En effet _ = 5,1418... et l'excès 
sur la valeur exacte 5°,5853 n’est que de 0c,1620. 

2 me Exemple. Soit à trouver l'intervalle de 845 oscillations 
80x104 

— 9c,84615. 

Si5 84 Ce 
nombre excède la vraie valeur 9°,34376, de 0°,50229, quantité plus 
grande qu'un tiers de comma parce que 104 — d est plus grand 
n 
a 

Si l’on veut plus d’exactitude on fractonnera l'opération ; on 
fera d = 52 + 52 et l’on calculera l'intervalle 


a 949. Ici d — 10%. On aura donc 


que 84,5 — 


de 845 à 897 — 845 + 52, 
puis l'intervalle de 897 à 949 — 897 + 52. On trouvera ainsi 


80 x 52 80 x 52 
PE 0230 nêt. de 


S15 an = 4,63761. 


La somme 9°,56068 de ces deux intervalles sera l'intervalle cherché 
de 845 à 949. L’excès sur l'intervalle vrai 9c,34376 ne sera plus 
que 0c,21692 ou 1/5 de comma. 

Si l'on veut un résultat encore plus exact, on fractionnera 
davantage l'opération en faisant 104 = 26 + 26 + 26 + 26, et 
on Calculera l'intervalle 


de 845 à 871 — 845 + 26 
de 871 à 897 — 871 + 26 
de 897 à 923 — 897 + 26 
de 923 à 949 — 923 + 26, 


D'après ce mode de partage , chaque dividende sera 
80. d — 80 x 26 — 2080 ; les diviseurs étant successivement 


845, 871, 897, 923. 


(49) 
La somme 9c,42167 des quotients , ou l’intervalle cherché de 845 
à 949, n'excédera plus la vraie valeur 9c,34376 que de 0°,07791 


ou 8 centièmes de comma. 
Soit pour 3.° exemple à calculer l'intervalle de 111 à 155. 


Comme la différence 44 — d est plus grande que 11,1 — 5 
il faut fractionner l'opération ; il faut, pour les opérations par - 
tielles , que d soit plus petit que 11,1. Je ferai donc : 


44 = 4 + 10 + 10 + 10 + 10 


| 80.4 
et je calculerai successivement, par la formule ——— , l'intervalle 
n 


de 141:à 115 = 111 + 4 
145 à 195 — 115 + 10 
195 à 135 — 125 + 10 
135 à 145 = 135 + 10 


445 à. 155 — 145 + 10. 


La somme de ces intervalles partiels est 27°,68256 , elle excède 
la vraie valeur 26°,87835 de 0,80421 ou 8 dixièmes de comma. 

Si je faisais!44 = 8 + 9 + 9 + 9 + 9 ou 44 — 4 + 8 +8 + 
8 + 8 + 8 l'erreur se réduirait respectivement à 0°,75 ou 0,61. 

Plus les valeurs partielles de d sont petites et plus l'erreur di- 
minue ; mais aussi le nombre des divisions à faire augmente. 


2 


4359 


Pour dernier exemple je reprendrai la fraction lei 


d — 884, et comme ce nombre est plus grand que 435,9 — r 


il faudra partager d en portions plus petites que 435,9 , et à peu- 


(20) 


près égales entr'elles, afin d’avoir une approximation satisfaisante. 
Je ferai donc : 


.… 884 — 294 + 294 + 296 


et je calculerai l'intervalle 


de 4359 à 4653 = 4359 + 294 
de 4653 à 4947 — 4653 + 294 
et de 4947 à 5243 — 4947 + 296. 


La somme des trois intervalles excède l'intervalle exact de 0c,3727 
Plus d surpasse 10 plus il faut fractionner l'opération pour dimi- 


nuer l'erreur de chaque intervalle partiel et de leur somme. Cela 
entraîne à des calculs qui peuvent devenir rebutants par leur 
longueur. Par exemple , lorsque d est égal à x ou en diffère peu 
il faut préparer au moins 8 diviseurs , faire 8 divisions et addi- 
tionner les 8 quotients. Voyons done s’il y a quelque moyen plus 
ou moins empirique d’abréger ces calculs. 

A cet effet je reprends le second exemple où il s’agit de trouver 
l'intervalle de 845 à 949, où la différence d — 104 est partagée 
en quatre portions égales et où l’on a par conséquent à diviser 


d : 
80. ip successivement par : 


d d d 
845, 8 —, “ 845+2 —, 845 + 3 —. 
4 LA 45 + n 45 + ñ 


qui donnent des quotients décroissants. 
Il y à un diviseur z de 80. d qui donnerait un quotient égal à 
l'intervalle cherché et total, et je remarque que ce diviseur 
80.4 


x — — — 890,4338... 
9,34376 : 


n'est pas tres éloigné de la moyenne 884 entre les quatre diviseurs 


(2%) 


ci-dessus. De plus, en disant 80 x 104 par cette moyenne on 
trouve 9°,411719 qui ne diffère de l'intervalle exact 9°,34376 
que de 0°,06796 , tandis que l'opération fractionnée conduit au 
nombre 9°,42167 un peu moins exact. 

Nous savons qu’en fractionnant beaucoup plus la différence d , 


d d 4 
en prenant mr et divisant 80, — successivement par chacun des 
2 


q diviseurs, la somme des quotients approchera davantage du 
résultat exact ; il est donc présumable qu'en divisant 80.d par la 
moyenne entre les g diviseurs, on aurait une approximation d'au- 
tant plus satisfaisante queg serait plus grand, du moins à en juger 
par l'exemple ci-dessus. 


En opérant ainsi , les diviseurs successifs sont : 


d d d d d 
Roof, n+2—, n+3—,..n+ q—2)—, n+(g—1}—. 
q q q q 


q 
dont la somme est = 
d g—1 7% d qg—1 
qu ra et le diviseur moyen rte 


RARES —1 
Lorsque le nombre arbitraire q est très grand , le facteur ste 
q 
ne diffère presque plus de l’unité, et le diviseur moyen se réduit 
; d À 
SL OI La formule qui conduit à l'intervalle cherché est 


donc 


d'où résulte la règle suivante : 
Pour avoir en commas l'intervalle entre-deux nombres donnée 


(22) 


d'oscillations , divisez 80 fois leur différence par la moitié de leur 
somme. 

Dans les applications de cette règle à des exemples variés , les 
plus grandes erreurs s'élèvent à peine à la trentième partie de la 
valeur exacte , elle est ; par exemple, de 2c,464 sur l'octave > 
ou 55°,798 et de 0‘,0268 sur le demi-ton mineur :+ ou 3°,0861. 
Les intervalles calculés sont tous plus petits que les intervalles 
exacts, ce qui prouve qu'avec un diviseur plus petit que 


n + On arriverait à des résultats encore plus satisfaisants. Soit 


ñn + pd ce diviseur, on aura : 


80 d d'oi 80d—nx 
— %; = — . 
n+pd ee d æ 


Si pour l’octave + on fait æ — 55,797682 on trouve p — 0,433751. 


Pour le demi-ton <=. .... LE. :3,286192%. ....- p = 0,344703 
Pour 55... .d— 28,353420........ p —0,453106. 
etc. elc. 


45 


Entre les diverses valeurs de p j'ai choisi la fraction = parce 
qu'elle facilite les calculs et que la formule 


80 d 
n +0,44 d 


donne de très bons résultats, ainsi qu'on peut en juger parle 
tableau suivant où la plus grande erreur ne s'élève pas à la 
deux-centième partie de la vraie valeur. 

Bieu que les calculs avec le diviseur n +0,44 d soient quelque 


ie d .. MPATÉ 
peu plus longs qu'avec le diviseur n + 3’ ils sont aussi rapides 


(23) 


que par les tables de logarithmes vulgaires et les résultats presque 
aussi exacts. 

J'ai développé cette manière commode , rapide et suffisamment 
exacte de calculer les intervalles musicaux, dans l'espoir d’être utile 
aux personnes qui n'ont point de tables de logarithmes ou qui 
répugnent à en faire usage. 


Intervalles Intervalles Différences. 
exacts. calculés. 

26 3,2861 3°2733 + 0,0128 
$ 5,1953 2,1804 + 0,0149 
2 9,3437 9,3508 — 0,007! 
+ 12,7675 12,7832 — 0,0157 
re 14,8646 14,8948 — 0,0302 
ie 18,8720 13,9347 — 0,0627 
+ 26,8783 27,0022 — 0,1239 
a 28,353 28,4857 — 0,1323 

5 37,8348 37,9747 — 0,1399 

LS 46,3163 46,3576 — 0,0413 

F 50,6024 50,5415 + 0,0609 

ten 51,5115 51,4237 + 0,0878 


? 95,7977 53,5559 + 0,242? 


+ 
T4 28 


M RE “ 
x DE 


PASS 


are 


DIPTÈRES EXOTIQUES 
NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS, 


Par M. J. MACQUART, Membre résidant. 


5.2 SUPPLÉMENT. * 


( Séance du 5 novembre 1854.) 


INTRODUCTION. 


. Depuis la publication , en 1850, du 4.° supplément de cet 
ouvrage, j'ai reçu un grand nombre de Diptères exotiques en 
communication , de mon collègue et ami M. Bigot, dont la collec- 
tion toujours croissante est devenue très considérable. Le monde 
entomologique sait que M. Bigot a entrepris un travail important 
sur la classification de cet ordre d'insectes ; une première partie 
qui a paru dans les annales de la Société entomologique de 
France, fait attendre la suite avec impatience. 

Les Diptères exotiques que M. Bigot a mis à ma disposition 
proviennent de divers points du globe qui avaient été peu explorés 
encore, et particulièrement du royaume de Gabon en Afrique, du 
nord de la Chine, de la colonie d’Adélaïde dans la Nouvelle-Hol- 
lande, de Moreton Bay , du cap des Aiguilles en Océanie et de 
Baltimore dans l’Amérique Septentrionale. J'y ai trouvé un 
nombre d'espèces nouvelles, proportionné au peu de recherches 
antérieures qui y avaient été faites. 

Les recherches auxquelles j'ai dû me livrer pour reconnaître des 
espèces nouvelles au milieu de celles qui ont été décrites, se sont 
fort accrues depuis peu d'années. La connaissance des Diptères 
exotiques s’est enrichie, grâce à quelques opuscules allemands 
publiés dans les annales de la Société entomologique de Stettin, 
et à un travail anglais très considérable, le Catalogue des Diptères 
du musée britannique, contenant la description de nombreuses es- 
pèces exotiques nouvelles. Les premiers sont dus à M. le professeur 
Loew , de Posen ; ils concernent.quelques Diptères de l'Asie mi- 


* Pour les suppléments, voir les années 4838, 4840, 1841, 1842, 4844, 1846,4847,1849 et48b0. 
3 


(26) 


neure; et font partie de la série des travaux de l'auteur sur cet 
ordre d'insectes. Quoique ces travaux ne soient généralement 
relatifs qu'aux Diptères d'Europe, nous nous permettons une 
digression pour en faire connaître l'importance et, en même 
temps , pour répondre à quelques critiques que l’auteur a faites 
sur mes ouvrages. Depuis l'établissement de la Société entomo- 
logique de Stettin, en 1840 , et la publication de ses annales, 
M. le professeur Loew y a inséré presque tous les ans, des mé- 
moires dont l'ensemble a fort accru la science diptérologique. Ils 
présentent souvent des révisions de genres à l’occasion de quel- 
ques espèces nouvelles, quelquefois des monographies appro- 
fondies. Le plus considérable de ces ouvrages concerne les 
Asiliques d'Europe ; c'est un remaniement des trois anciens 
genres , Dasypogon , Laphbrie et Asile, divisés en groupes nom- 
breux , distingués entr’eux par des caractères fondés sur des mo- 
difications organiques souvent découvertes par l'auteur. Cet 
ouvrage , ainsi que les précédents , est riche en observations nou- 
velles et place son auteur dans un rang distingué parmi les 
Diptérologistes. 

Pour faire la part de la critique, particulièrement par rapport à 
ce travail considérable, je ferai observer que l'auteur donnant 
in extenso la description des espèces, a négligé, dans les détails 
des nervures des ailes, une partie qui fournit de nombreux carac- 
tères spécifiques : Je veux parler de la petite nervure transversale 
des ailes qui forme la base de la première cellule postérieure, et 
qui s’insère en des ponts très différents de la nervure extérieure 
de la cellule discoïdale. M. Loew omet également de mentionner 
les différences quelquefois très prononcées dans les points où 
aboutissent au bord postérieur de l'aile les deux nervures de 
la cellule sous-marginale. Il ne parle pas non plus de la direction 
perpendiculaire ou plus où moins oblique que prend la nervure 
qui ferme souvent la quatrième postérieure. 

Venant aux critiques que M. Loew a faites sur mes travaux 


(27) 


diptérologiques, il censure la brièveté et l'insuffisance de mes 
descriptions, sans spécifier celui de mes ouvrages qu'il a en vue, 
et laissant croire qu'illes attaque tous. 

Or, il ne peut être question que de l’histoire naturelle des 
Diptères, faisant partie des suites à Buffon, édition Roret. Lecadre 
trop restreint, de deux volumes , dans lequel j'ai dù me renfermer 
m'a forcé d’abréger les descriptions lorsque je pouvais croire que 
la détermination n’en souffrirait pas. Quant à mes autres ouvrages 
et particulièrement aux Diptères du nord de la France , et aux 
Diptères exotiques , j'ai ordinairement pris pour modèle les des- 
criptions si exactes de Meigen et de Wiedemann , en y ajoutant 
même souvent divers détails omis par ces auteurs , et le secours 
de nombreuses figures, comme complément des descriptions. 

La description spécifique doit différer de nature suivant le 
genre de travail pour lequel elle est faite. S'il s'agit d’une mono- 
graphie, elle «oit être complète; si c’est un species, surtout d’une 
famille ou d'un ordre entier, elle ne doit plus avoir que des di- 
mensions compatibles avec l'étendue de l'ouvrage, en remplissant 
toutefois les conditions indispensables, celle de faire connaître 
complètement l'espèce typique du genre et celle de signaler toutes 
les différences qui distinguent les autres entr'elles. 

M. Loew me critique encore d'avoir décrit et nommé comme 
nouveaux, plusieurs genres qui l'avaient été antérieurement , et je 
le reconnais, mais j'allègue pour excuse que ce petit nombre de 
genres publiés avant les miens, l'avaient été à mon insçu peu 
avant l'apparition de mes ouvrages, et le plus souvent dars des 
recueils scientifiques allemands peu répandus en France , à cette 
époque déja éloignée. 

Nous quittons l’entomologie allemande pour l'anglaise, et nous 
abordons le Catalogue des Diptères du musée britannique, publié 
par M. J. Ed. Gray, ouvrage fait avec beaucoup de soin , et que 
la science attendait avee une impatience proportionnée à l'impor- 
tance présumée du vaste dépôt zoologique dont il fait connaître 


(+28 ) 


cette partie. Les Diptères exotiques y sont au nombre de 1,900 
espèces environ , dont 1,700 sont nouvelles et ont été décrites 
par M. Walker, à la demande de M. Gray, qui s'est réservé la 
rédaction générale de ce catalogue. La classification adoptée est 
celle qui a été introduite par Meigen, et les descriptions sont 
généralement calquées sur celles de ce père de la diprérologie. 
Les 1,700 espèces exotiques nouvelles, décrites par M. Walker, 
proviennent de la plupart des régions extra-européennes du 
globe, et particalièrement de celles, en grand nombre, appartenant 
aux Anglais ou explorées par eux. Ces Diptères ont été capturés 
par des colons , ou des voyageurs ou des collectionneurs, qui en 
ont fait don au musée britannique. Ainsi, ceux de l'Afrique mé- 
ridionale l'ont été par MM. À. Smith et Children , ceux des Indes 
orientales par MM. Parry et Clerk, ceux de la Chine { Huang- 
Kong) par MM. Lay , Buvring , Reeves, et Birche, ceux de la 
Nouvelle-Hollande, par MM. Hunter, le comte de Derby, Sinclair, 
Lambert-Brown, Gould, Captain-Gray , ceux du Brésil par 
MM. Stewart , Noel , Mornay-Tucker , ceux de la chute de St.- 
Martin, rivière d Albanie, baie d'Hudson, par M. Barnston (1). 
Les descriptions des espèces nouvelles de ces Diptères sont bien 
faites et généralement suffisantes pour les déterminer, M. Walker 


(4) Nous citons encore : ceux de l'Afrique occidentale par M. Fraser, du Bengale 
septentrional par Miss Campbell , ceux de Madras par M. Elliot, ceux du Silhet par 
MM. Stainforth et Sowerby , ceux de Ceylan par M. Wenham , ceux de Corée par 
M. Belcher , ceux de l'Australie occidentale par M. Clifton et Wenham , ceux de la 
terre de Diemen par MM. Ewing, Butler, Beaufort ; ceux de la rivière des Cygnes par 
MM. Richardson et Dring , ceux de Ja Nouvelle-Zélande par MM. Sinclair , Earl, 
Pelerin, ceux desîles Sandwich par M. Beechey, ceux du Chili par M. Leadbeater et 
Cuming , ceux de Para par MM. Smith , Reginald-Graham , et Gordon , ceux de 
Monte-Video par M. Darwin, ceux de la Jamaïque par M. Gosse , ceux de Honduras 
par M. Coffin, ceux de la Floride par M. Doubleday , ceux de la Géorgie par M. 
Abbot, ceux de la Nouvelle-Ecosse par M. Redman , ceux de la Chüte du Trenton 
(Trenton’s falls) par M. Doubleday, ceux du Messachusset par M. Sheppard, ceux des 
Ulinois par M. Newman, 


(- 297) 


y a mis l'exactitude de Meigen. Cependant je regrette que ce 
mérite même de la conformité avec son excellent modèle, lui ait 
fait négliger des détails qui me paraissent devenus nécessaires par 
le grand accroissement du nombre des espèces décrites depuis 
l'ouvrage du maître. Par exemple, dans la description des Taons, 
M. Walker fait très peu mention des modifications du 3.2 article des 
antennes , el cependant cet organe en présente un assez grand 
nombre dans les dimensions de la dent dont il est armé. 

Pour les nervures des ailes, M. Walker se borne également à 
imiter Meigen, et à n’y voir ie plus souvent que des caractères 
génériques. Cependant, nous croyons avoir prouvé dans nos ou- 
vrages qu'elles offrent souvent un moven puissant de subdiviser ces 
genres, même de distinguer quelquefois les espèces entr’elles ; 
et le savant anglais aurait dû peut-être, dans les descriptions de 
ses Pangonies, par exemple, rendre moins difficile la détermi- 
nation de ses nombreuses espèces, en y faisant mention des 
modifications que présentent ces nervures. 

M. Walker adopte rarement les genres qui ont été formés en 
subdivisant ceux établis par Meigen., el nous n’en faisons pas 
l’objet d’une critique, quoiqu'il s’écarte ainsi de la méthode 
prédominante aujourd'hui. On ne peut considérer que comme 
née d'un système qu'il est très permis de ne pas adopter, cette 
grande multiplicité de genres qui surgissent chaque jour, et que 
l’on peut tout aussi bien considérer comme de simples divisions 
des genres voisins. L'essentiel pour la science est que jes modi- 
fications organiques soient signalées et que les groupes qu’elles 
circonscrivent soient suffisamment définis, n'importe sous la 
dénomination de genre, de sous genre ou de simple division. 

La même conformité à son modele a fait adopter à Walker, 
la classification de Meigen dans plusieurs parties défectueuses. 
Par exemple, la famille des Xylophagiens, suivie de celle 
des Tabaniens et séparée par plusieurs autres de celle des 
Notacanthes, présente évidemment une interversion de l’ordre 


( 30) 


naturel qui forme de ces trois familles un groupe inséparable , 
caractérisé par le dernier article des antennes divisé en plusieurs 
segments et présentant une série et une filiation incontestables (1). 

Nous avons dit que le nombre des Diptères exotiques nouveaux 
du musée britannique , était d'environ 1,700. Pour donner un 
aperçu de l'importance comparative du travail de M. Walker, 
nous dirons que, des deux ouvrages généraux qui existaient avant 
le sien sur les Diptères exotiques, celui de Wiedemann contient 
2,000 espèces , en y comprenant celles décrites précédemment 
par Fabricius , et que celui que nous avons publié sous le titre 
de Diptères exotiques nouveaux ou peu connus, en contient 
2,300 inédites dont une partie considérable nous a été commu- 
niquée par l'administration du Museum de Paris. 

Ces trois chiffres portent à 6,000 , le nombre approximatif des 
Diptères exotiques connus. 

C’est bien peu en comparaison des espèces connues des Co- 
léoptères et en raison des fonctions que les Diptères remplissent 
dans l’économie générale; mais il faut considérer que pendant très 
ongtemps l'ordre des Diptères à été fort dédaigné par les entomo- 
logistes, très peu recueilli par les voyageurs , et que ce n'est que 
depuis peu de temps qu’il est l’objet des investigations, mais dans 
un degré bien moindre que celui des Coléoptères. 

Du reste, il est facile de reconnaître que la mine est récemment 
ouverte, en voyant le grand nombre d'espèces nouvelles dans 
chaque collection qui se présente à déterminer, même lorsqu'elles 
proviennent de régions déjà plusieurs fois explorées. Quoique 


(4) Parmi les autres travaux de l’entomologie anglaise sur les Diptères exotiques 
nous devons signaler encore ceux de M. Westwood dans plusieurs ouvrages qui con- 
tiennent des descriptions d'espèces nouvelles (archiv. entom., Lond. and Edimb. 
phil. mug., oriental entomologie naturalist librairie) ; The zoologie of Erébus 
and terror, par M. White; Narrow Surv. coats of Australia , par M. King; North 
amerie, zool., par Kirby. 


(#1) 


M. Walker soit venu après Wiedemann et moi, il n’a trouvé, parmi 
les Diptères exotiques du musée britanique, qu'un petit nombre 
d'espèces précédemment décrites , et il est probable qu'il en sera 
encore longtemps de même. 

Cependant, il y a une raison de croire ce nombre moins consi- 
dérable que nous venons de le présumer : c’est le cercle assez res- 
treint des types organiques dans lequel il est renfermé. Ce sont 
généralement les mêmes qu’en Europe; et plusieurs d'entre eux, que 
la nature semble affectionner particulièrement, se produisent en 
espèces extrêmement nombreuses, tandis que les autres restent plus 
ou moins dans un état de médiocrité. Parmi les premiers se pré- 
sentent les Tipules , les Taons , les Pangonies , les Asilis, les An- 
thrax, les Eristales , les Tachines , les Lucilies, les Anthomyies , 
les Téphriles. 

Cette grande muluplicité d'espèces dans ces types privilégiés 
paraît surtout provenir de ce qu’elles appartiennent à toutes les 
parties du globe. Quelqu'isolé que soit une île de l'Océanie, 
quelque à l'écart que soit un ravin des Montagnes Rocheuses , 
nous sommes certains de retrouver ces genres, comme d'y dé- 
couvrir des espèces nouvelles. 

On objectera peut-être contre notre opinion sur le petit 
nombre des types organiques, que pour en juger, le globe n'est 
pas assez connu, et qu'il en sera probablement découvert de nou- 
veaux dans les régions non encore visitées. Cependant cette proba- 
bilité s’affaiblit à mesure que les explorations se multiplient et que 
lesrésultats en sont connus. Depuis la découverte de l'Océanie, cette 
cinquième partie du monde, si différente des autres, pouvait faire 
présumer l'existence de modifications très importantes dans l'or- 
ganisation des Diptères , et cependant on n’y a trouvé qu'un seul 
genre nouveau qui y füt indigène, à la vérité très remar- 
quable par la grandeur , l'éclat , et le nombre des individus , les 
Rutilies, mais appartenant à la tribu commune partout des 
Dexiaires , dont il ne présente même qu'une légère modification. 


(32) 


Notre opinion sur le petit nombre des types organiques , s’est 
fort corroborée par le travail de M. Walker sur les Diptères 
exotiques du musée britannique. D'après ce que nous avons ditde 
la provenance de cette collection , on a vu combien d’explorations 
diverses avaient contribué à la former. Au grand nombre des 
points du globe sur lesquels des insectes de cet ordre avaient été 
recueillis, les Anglais en ont ajouté tant d’autres par l'immense 
étendue de la puissance que leur donne le Trident, qu'ils ont laissé 
très peu de mines considérables à ouvrir, avec la chance d'y dé- 
couvrir des tribus, des familles nouvelles. Il ne nous reste guère 
qu'à pénétrer dans l’intérieur de la Chine, de l'Afrique et de l’Aus- 
tralie, et encore , relativement à cette dernière région , la con- 
naissance géodésique de ses contours a-t-eile fait juger que l'in- 
térieur doit être privé de tout cours d’eau , de toute végétation 
et de toute animalité. 

Au surplus, nous pouvons assigner une cause à ce petit nombre 
de types organiques et surtout à leur dissémination sur la surface 
du globe : c'est le genre uniforme de nourriture que prennent 
généralement les Diptères à l'état ailé. Pourvus d’une trompe et 
de tout l'appareil propre à humer un aliment liqude, ils vont 
butiner sur les fleurs le suc des nectaires , et, comme toutes les 
plantes phanérogames présentent ces sucs à peu près inva- 
riablement, quelle que soit l'infinie diversité des fleurs, des fruits 
et de toutes les autres parties des végétaux répandus sur le globe, 
ils’en suit qu'un petit nombre de modifications leur suffit dans l'or- 
gane de !a nutrition pour satisfaire à leurs besoins. Les Diptères 
exotiques nous en présentent un exemple remarquable qui nous 
montre en même temps une harmonie parfaite entre une espèce 
etsa fleur nourricière. La Nemestrina longirostris, Wied., du cap de 
Bonne Espérance , arrive à l’état parfait au commencement d’oc- 
tobre, en même temps que commence à fleurir une espèce de 
Glayeul ; la fleur se prolonge en un étroit et long tube au fond 
duquel les nectaires se gonflent de miel. Inacressible aux autres 


(33) 


insectes , ce miel est à portée de la Némestrine par la longueur 
excessive de la trompe qui égale celle du tube. Il ne reste que la 
difficulté de l'y introduire; mais l’imsecte est doué d'ailes puis- 
santes, aux nervures exceplionnellement réticulées, qui lui per- 
mettent de planer à l'ouverture de la corolle , et de la patience 
nécessaire pour vaincre les difficultés que lui font rencontrer soit 
l'étroite embouchure soit le moindre vent qui fait vaciller la fleur. 

Maigré cet exemple, il n'en est pas moins vrai que les Diptères 
exotiques n'aient généralement un air européen, et que même 
dans les régions intertropicales , où la végétation , les fleurs , les 
fruits, sont si différents des nôtres , nous retrouvions, à chaque 
pas , les formes connues de nos Diptères indigènes. 

Mais autant les Diptères , à l’état adulte, vivent à peu près 
uniformément du suc des fleurs , autant présentent-ils de diversité 
dans le berceau qu'ils choisissent pour leurs œufs, et dans l’in- 
stinct de leurs larves dont les unes vivent dans les eaux, d’autres 
dans la terre, d’autres sur toutes les parties des végétaux, d’autres 
dans les animaux : mais dans cette diversité même apparaît une 
loi commune, celle de contribuer puissamment à la dissolution de 
tout ce qui a cessé de vivre , et de restreindre les multiplications 
excessives. C’est ainsi que les larves de plusieurs tribus (1) se dé- 
veloppent dans les champignons et en opèrent la décomposition , 
que d’autres (2) vivent en mineuses entre les deux membranes 
des feuilles dont elles dévorent le parenchyme; que d’autres (3) 
déterminent, sur différentes parties des végétaux, des excroissances 
souvent élégantes dans lesquelles elles vivent. Parmi les larves 
zoophages , les unes ont leur berceau sur les cadavres (4) et en 


(1) Les Tipulaires fungicoles, les sciomyzides. 
(2) Les Phytomyzes. 

(3) Les Cécidomyies. 

(4) Les Mouches. 


(34) 


hâtent la dissolution , d'autres vivent en parasites dans les larves 
d'autres insectes (1)etmême dans le corps des grands animaux (2). 

Ces mœurs si diversifiées des larves de Diptères , qui font con- 
traste avec la manière de vivre de ces insectes à l'état parfait , ne 
sont presque connues encore que dans les espèces européennes , 
c'est dire quelle ample récolte est promise aux recherches des 
Réaumur , des Degeer, des Dufour, des Perris qui appliqueront 
leur génie observateur aux races exotiques. La diversité , la sm- 
gularité que nous offrent les unes , nous est garant de tout ce qui 
se préséntera d'imprévu, d'insolite dans les autres. 

En attendant ce lent enchaïînement des investigations futures, 
nous en sommes encore à faire connaître les Diptères exotiques 
dans leur état adulte. Ce nouveau supplément de notre travail 
qui contient comme les précédents , un grand nombre d'espèces 
appartenant aux genres les plus connus , acquiert quelqu'intérêt 
par plusieurs types génériques nouveaux qui relèvent la vul- 
garité des autres. 


(4) Les Tachinaires. 
(2) Les OEstrides. 


(35) 


NÉMOCÈRES , Nemocera. 


CHIRONOMIDES , Carroxomin#. 
G. TANYPE, Tanveus. 


1. TERNIPUS BALTIMOREUS, ob. 


Cinereus. Thorace vittis nigris. Abdomine nigro , fasciis albis. 
Pedibus rufis. Alis lineola obliqua nigra. Hateribus fuscanis. 


Long. 4 3/4, 1.9 . Palpes fauves, d’un cendré clair. Antennes man- 
quent. Thorax à larges bandes noires. Abdomen noir; bord postérieur 
des segments blancs. Pieds fauves : tarses obscurs. Balanciersbrunâtres. 
Pieds fauves; tarses obscurs. Balanciers brunâtres. Aïles grisâtres, à 


ligne oblique noire ; nervures normales. 


De Baltimore. M. Bigot. 


TIPULIDES, Trruzinæ. 
G. PACHYRHINE, PacayriNaA. 


40. PAcHYRHINA BOMBAYENSIS. Nob. 


Ferruginea. Thorace vittis tribus nigris. Abdomine sinqulo 
segmento nigro maculato. Alis macula stigmatica fuscana ; Cellula 
discoidali parva. (Tab. 1, fig. 1.) 


Long. 6. À. Ferrugineuse. Palpes un peu brunâtres à l’extrémité. 
Antennes brunes ; les trois premiers articles ferrugineux. Thorax à trois 
bandes noires, n’atteignant pas le bord antérieur. Abdomen : une tache 
triangulaire noire au bord postérieur de chaque segment ; armure co- 
pulatrice petite. Cuisses : un peu de noirâtre à l'extrémité; jambes an- 
térieures brunâtres: tarses brunâtres. Ailes irisées, un peu jaunâtres ; 
cellule stigmatique branâtre ; discoïdale petite. 


D'Asie, Bombay. M. Bigot. 


36) 


G. TIPULE,, Tru. 


24. TiPuLA NIGRICAUDATA. Nob. 

Thorace flavido, vittis fuscis. Abdomine ferrugineo, apice nigro. 
Antennis fuscis , basi rufis. Pedibus fuscis , femoribus basi rufis. 
Alis subhyalinis, cellula mediastina fusea. (Tab. 1, fig. 2.) 


Long. 6. |. “es Trompe et palpes obscurs ; rostre de longueur 
ordinaire, fauve, d'un noir grisâtre en dessus. Front d'un noir grisâtre, 
à bords plus clairs. Antennes : les deux premiers articles fauves ; les 
autres noirs, cylindriques. Thorax d'un jaune grisâtre, pâle, à quatre 
bandes noires : les deux latérales plus eourtes que les intermédiaires ; 
écusson cendré. Abdomen ferrugineux ; 5. 6.2 et 7°. segments 
uoirâtres : armure copulatrice peu dilatée ; oviducte ferrugineux, à ex- 
trémité obscure. Pieds d'un brun noirâtre:; cuisses à moitié basilaire 
faave. Balanciers fauves , à tête obscure. Aïles hyalines ; nervures lé- 


gèrement bordées de brunâtre pâle; cellule médiastine brune. 


De la Nouvelle-Hoïlande, Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 


95. TIPULA ALBO VARIEGATA. Nob. 


Ferruginea. Thorace testaceo, albo variegato. Alis fuscanis , 
albo maculatis. (Tab. 1. fig. 3.) 


Long 6. 1. de Trompe obscure : lés palpes manquent; rostre de 
longueur ordinaire. Front testacé, à protubérance jaune en avant. 
Antennes : les deux premiers articles noirs; les autres manquent. Tho- 
rax d'un testacé foncé; quatre petites taches blanches au bord antérieur 
de la suture , les deux intermédiaires moins petites; une antre au mi- 
lieu du bord postérieur du thorax ; deux autres arrondies , sur l'écus- 
son; une bande blanche, large, bifide, de chaque côté en avant de 
l'insertion des ailes; les flancs à trois grandestâches blanches, contiguës. 
abdomen ferrugineux ; un peu de brunâtre aux incisions sur les côtés; 
armure copulatrice petite, non saillante ni dilatée. Pieds ferrugineux : 


cnisses à extrémité noire: larses obscurs. Balanciers ferrugineux, à tête 


(37) 


brune, Ailes brunâtres , à taches hyalines, assez nombreuses , les unes 


aux bords extérieur et intérieur, les autres dans les cellules. 


De la Nouvelle-Hollande , Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 


G. RHAMPHIDIE, RHampxipiaA. 


2. RHAMPHIDIA FLAVIPES. Mob. 


Fuscana. Pedibus flavidis, femoribus tibiisque apice nigris. 


(Tab. 1. fig. 4.) 
Long. 3. L. À. Tête brune ; museau un peu plus long que la tête. 


Antennes : les deux premiers articles obscurs; les autres manquent. 
Thorax brun , à duvet jaunâtre. Abdomen brun , glabre ; chaque seg- 
ment à 4 sillons transversaux : armure copulatrice jaunâtre, Pieds d'un 
jaunâtre pâle; cuisses et jambes à extrémité noire, un peu renflée. 


Balanciers jaunâtres, Ailes claires ; tache stigmatique brune. 


Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 

Les nervures claires de cette espèce différent de celles de la 7. 
seapularis, principalement ainsi qu'il suit : 1.2 la base dela cellule 
marginale est plus éloignée de celle de l'aile; 20la 1." postérieure 
commence en pointe. 


BIBIONIDES , Biron. 


G. BIBION, Brio. 


12. Bisro BALTIMORICUS. Nob. 


Niger. Pedibus flavis. À. Alis margine externo flavicante , 
macula mediastina fusca. 


Long. 21/21. 0 7. Voisin du B. Johannis. Trompe, palpes, an- 
tennes noirs. Protubérance frontale ocellifère, luisante. Thorax d’un 
noir luisant , à poils blanchâtres; cotés à léger duvet blanchâtre, Abdo- 


wen d'un noir luisant, à poils blanchâtres. Pieds jaunes ; hanches noires ; 


( 38) 
cuisses : un peu de noir à l'extrémité + antérieures garnies d'un peu de 
poils jaunes en dessous ; jambes : un peu de noir à l'extrémité; prolon- 
gement des antérieures fauve, à extrémité noire ; Tarses : les deux pre- 
miers articles jaunes , à extrémité roire; le 3.e noir, à base jaune; les 
4.9 et 5.€ noirs. Balanciers jaunes, à tête brune. Ailes assez claires, mais 
un peu grisâtres ; bord extérieur jaunâtre; nervaresbrunâtres normales ; 
tache stigmatique brune. Dans l'individu observé, la nervure trans- 
versale formant la base de la 3.° cellule postérieure paraît rudimentaire 


et échappe presque à la vue. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


BRACHYCÈRES , BRACHYCERA. 


ENTOMOCÈRES , EnromocerA. 


TABANIENS . Tapanu. 


G. PANGONIE, PanGonra. 
58. PANGONIA FUSCANIPENNIS. Nob. 

Thorace nigro, flavo-iomentoso. Abdomine cyaneo-nigro. Pedibus 
rufis. Alis fuscanis ; cellula postica 1.2 clausa. (Tab. 1. fig. 5.) 

Long. 6 1. Z. Tsompe longue d’une ligne 3/4 ; lèvres terminales 
un peu renflées ; palpes bruns , velus, un peu renflés au milieu, ter- 
miués en pointe. Barbe brunâtre. Face et base du front d'un testacé 
brunûtre, luisant, bordés de duvet d’un jaune doré; pas d’ocelles distincts. 
Antennes : les deux premiers articles testacés, courts: le 3.° manque. 
Yeux nus. Derrière de la tête d'an blanc jaunätre. Thorax (dénudé) 
des taches de poils d’un jaune doré aux bords antérieur, postérieur et 
latéraux ; côtés à poils noirs. Abdomen d’un noir bleuâtre, à bords 
latéraux droits ; ventre de la même couleur. Hanches antérieures à poils 
noirs; cuisses d'un testacé brunâtre; jambes fauves, à duvet jaune ; pos- 


térieures brièvement ciliées : tarses fauves. Ailes et nervures brunâtres ; 


(39) 

9.6 cellule sous marginale appendiculée : 4 .'e postérieure fermée sans 
5 PP® 

pétiole. 


De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 


59. PANGONIA ALTERNANS. Nob. 


Nigra. Thorace quinque vittis flavido tomentosis. Abdomine 
incisuris alternatim albis flavidisque. Antennis nigris, basi rufis. 
Pedibus rufis. Alis hyalinis nervis transversis fusco marginatis ; 
cellula postica prima aperta. 


Long. 41/21. ©. Trompe longue de 21.; palpes noirs. Barbe, 
face et partie antérieure du front blancs ; partie postérieure de celui-ci 
à duvet d'un gris jaunâtre; des ocelles. Antennes noires ; les deux 
premiers articles fauves. Yeux nus. Thorax à cinq bandes de duvet et 
de poils jaunâtres ; une bande de poils blancs s'étendant depuis l’in- 
sertion des ailes jusqu'au bord postérieur ; côtés à poils blancs et bande 
de duvet jaunâtre. Abdomen à bord postérieur des 2.° et 4.° segments, 
blanc ; celui des autres jaunâtre ; du testacé peu distinet sar les côtés 
des deux premiers ; ventre : les deux premiers segments testacés, à du- 
vet blanc, les autres noirs à incisions blanches. Pieds fauves; tarses noirs 
1. article des intermédiaires testacé. Ailes; nervures transversales 
bordées de brun; 2.2 sous-marginale appendiculée. 4.'e postérieure 
ouverte. 


De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 


60. PANGONIA suLcIFRONS. Nob. 


Nigra. Thorace albido tomentoso. Abdomine incisuris albidis. 
Fronte fuleata. Tibiis flavis apice nigris. Alis hyalinis , nervis 
fuseo marginatis macula sub-apicali cellula submarginali secunda 
appendiculata. 

Long. 5 1/2 1. ©. Trompe longue d'une ligne un tiers. Barbe, 
poils de la face et du front blanchâtres : ce dernier à sillon longitudinal 


au milieu ; pas d’ocelles distincts. Antennes noires; les deux pre- 


(40 ) 


iniers articles à poils blanchâtres. Yeux nus. Derrière de la tête à duvet 
et poils blanchâtres. Thorax à poils d’un blanc grisâtre , sans bandes 
distinctes; côtés à duvet et poils blancs ; une touffe de poils d’un fauve 
orangé au bord postérieur sous la base des ailes. Abdomen d'un noir 
luisant à poils noirs; hord postérieur des segments à duvet blanc ; der- 
nier terminé par des poils fauves ; ventre comme l'abdomen. Guisses 
noires , à poils blanchâtres; jambes antérieures noires; les autres jaunes, 
à duvet et poils blancs et extrémité noire; tarses noirs ; 1. article des 
intermédiaires et postérieurs fauves. Ailes à nervures longitudinales 
bordées pour la plupart de brunâtre:; les transversales, de brun: la 
sous-marginale bordée de brun , formant une tache oblongue près de 
l'extrémité ; 2.9 cellule sous-marginale à appendice assez long ; 1.* 


postérieure rétrécie à l'extrémité; 4.° ouverte. 


De l'Océanie, cap des Aigulles. M. Bigot. 


64. PaNGoNIA Z1G-ZA6. Nob. 


Nigra. Thorace lineis quatuor albis. Tibiis tarsisque testaceis. 
Alis fuscis maculis tribus versus apicem punctoque hyalinis. (Tab. 
1. fig. 6.) 

Long. 6 1. Q@- (la tête manque). Thorax d’un noir luisant , quatre 
lignes longitudinales de duvet blanc; un peu de testacé au bord anté- 
rieur. Côtés à duvet ardoisé. Abdomen assez large, déprimé et luisant. 
Cuisses noires ; jambes et tarses testacés. Ailes brunes; un point hyalin 
à l'extrémité de la cellule basilaire externe; trois taches hyalines vers 
l’extrémité, séparées par une bande brune en zigzag : nervures pâles, 


normales ; 4."° cellule postérieure ouverte. 


Patrie inconnue, mais probablement du cap des Aiguilles, l'in- 
dividu s’étant trouvé placé parmi des insectes de ce pays. 
M. Bigot. 


61. PANGONIA ALBO-NOTATA. Nob. 


Nigra. Thorace lateribus albo viltatis. Abdomine maculis dor- 


(M) 


salibus lateralibusque albis oeulis hirtis, Alis fuscanis maculis 
hyalinis. 

Long. 8 L. 9. Trompe longue d'une ligne un quart , à lèvres 
épaisses ; palpes d'un bran noirâtre. Barbe, face et front noirs ; ce der- 
nier à petite callosité.Des ocelles. Antennes : les deux Le'$ articles noirs; 
le 3.2 manque. Yeux brièvement velus, Thorax à bande de poils blancs 
au-dessus de l'insertion des ailes : une petite tache de poils semblables 
sous cette insertion et sur les côtés du bord postérieur, Abdomen dépri- 
mé : des taches dorsales de poils blancs, plus où moins effacées , et des 
taches latérales semblables an bord postérieur des segments : dernier 
segment bordé postérieurement de petits poils blancs ; ventre à deux 
taches ventrales et deux latérales semblables, au bord des segments, 
Pieds noirs. Ailes brunâtres, l'intérieur des cellules médiaires, marginale, 
sous-marginale et discoidale clairs ; 2.€ sous-marginale sans appendice. 


1.'C postérieure fermée sans pétiole, 4.2 ouverte. 
P ) 


De la Nouvelle-Hollande. Sydney. M. Bigot. 


62. PANGONIA LIMBINEVRIS. Nob. 


Nigra. Abdomine maculs dorsalibus lateralibusque albis. Oculis 
hirtis. Antennis ? pedibusque testaceis. Alis nervis fuscano 
limbatis. 


Long. 7 1. Q. Trompe longue d’une ligne un quart, à lèvres peu 
épaisses : palpes testacés. Barbe blanche, Face testacée à duvet cendré : 
joues roirâtres. Front noir, bordé de duvet blanc , des ocelles. Antennes: 
les deux premiers articles testacés: le 3.2 manque. Yeux brièvement 
velus. Thorax (dénudé) : côtés à taches testacées et poils blancs. Abdo- 
men déprimé,d’un noir luisant à taches dorsales de poils blancs souvent 
effacées ; des taches latérales de poils semblables, au bord postérieur des 
segments; dernier bordé postérieurement de petits poils blancs: ventre : 
des vestiges de poils blancs au bord postérieur des segments, Pieds 


testacés ; jambes postérieures non terminées par des pointes, Ailes assez 


(42) 
claires ; les nervures bordées de brunâtre plus foncé sur les transversales: 
2.e cellule sous marginale sans appendice ; première postérieure fermée: 
4.e ouverte. 


De la Nouvelle-Hollande. Sydney. M. Bigot. 


63. PANGONIA LIMBITHORAX. Nob. 
Nigra. Thorace utrinque albo vittatis. Barba fuloa. 


Long. 6 1. Q@. Trompe longue de 2, Long.; lèvres terminales un peu 
renflées, palpes noirâtres. Face couverte de petits poils noirs. Barbe 
d'un fauve branâtre. Front d'un noir glabre à léger duvet blanchâtre ; 
deux petits tubereules velus, d’un noir velouté , près de la base des 
antennes; une tache transversale du même noir au mwilieu du front. 
Des ocelles. Antennes : les deux premiers articles noirs : le 3.° manque. 
Yeux brièvement velus, Thorax d'un noir l'aisant , un peu bleuâtre ; une 
bande de poils d’un blanc un peu jaanâtre passant au-dessus de l'in- 
sertion des ailes, côtés d’un noir glabre, à bande velue passant sous l’in- 
sertion des ailes. Abdomen d’un noir assez luisant, à léger duvet 
blanc ; côtés droits. Pieds noirs. Aïles assez claires, à extrémité un peu 


risâtre ; re cellule postérieure très ouverte. 
; P 


Patrie inconnue. M. Bigot. Cette espèce, voisme du P. leu- 
comelas. Wied , en diffère surtout par la couleur de la barbe. 


G. CADICÈRE. Canicera. Nob. 


Voisin des Pangonies. Trompe menue , allongée , dirigée verti- 
calement en bas; lèvres terminales peu distinctes ; palpes épais, 
assez courts, terminés en pointe , dirigés horizontalement. Face 
courte , saillante, nue. Front allongé, légèrement ridé, peu large, 
nu. Pas d'ocelles distincts. Antennes insérées sur une pete 
élévation et beaucoup plus bas que la ligne médiane des yeux, 
un peu inclinées vers le bas et n'atteignant pas la longueur de Ja 
tête ; les deux premiers articles nus ; le premier ur peu allongé ; 
conique; le second court, cyathiforme; le troisième ne dépassant 
guères la longueur des deux premiers réunis , conique, composé 


( 43 ] 


de huit divisions , dont la première est plus longue que les autres. 
Yeux nus. Thorax et abdomen nus; ce dernier plus large que le 
premier. Pieds presque nus, jambes intermédiaires et postérieures 
armées d’ergots ; tarses peu allongés. 

Nous formons ce genre pour une espèce de T'abanien , voisin 
des Pangonies , mais qui, par les caractères que nous venons 
d’énoncer , en diffère trop pour y être comprise. L'insertion fort 
basse des antennes lui donne un facies particulier, el ces organes 
sont tellement rapprochés des palpes épais et dirigés en avant, 
qu'ils semblent concourir avec ces derniers pour protéger la 
trompe à sa base, dans la situation horizontale qu’elle prend sans 
doute lorsqu'elle est en action. 

Le nom générique fait allusion à l'insertion basse des antennes. 
Le type est de l'Océanie. 


CADICERA RUBRA-MARGINATA. Macq. 

Nigra nitida. Abdomine cæruleo micante , basi lateribusque 
rubris alis fuscis. (Tab 1. fig. 7.) 

Long 71. ©.Barbe noire. Front à peu près mat; une callosité 
luisante près de In base. Thorax à point blanc aux épaules. Abdomen : 
une longue tache dorsale, d’un rouge ponceau, s'étendant depuis la 
base jusques près du bord postérieur du 3.€ segment ; une bande du 
même rouge, bordant les côtés. fort rétrécie an 6.9 et 7.° segments, 
et reproduite sous le ventre ; pas de tache ventrale. Pieds noirs ; jambes 
postérieures très brièvement ciliées en dedans. Ailes ridées. d'un brun 
noirâtre : 2 € cellule sous marginale appendiculée ;  {.'€ postérieure 
fermée: les autres ouvertes. 


De l'Océanie , cap des Aiguilles. Collection de M. Bigot. 


G. TAON. TABANUS. 


110. TABANOS GARONENSIS. Nob. 
Thorace (denudato) nigro , vitlis flavidis. Abdomine fusco, vitta 
dorsali flava. Antennis nigris. Pedibus alisque fuscis. 


(44) 


Long. 4 1, @. Palpes jaunàtres, Face et front d’un gris jaunâtre ; 
ce dernier assez étroit, à callosité brune, allongée. Antennes noires: à 
dent ordinaire. Thorax à dos moir ; trois bandes de duvet d'un gris 
roussâtre; côtés à duvet gris ct poils jaunâtres. Abdomen d'un brun 
rougeâtre; une bande étroite, continue, d’un jaune fauve; ventre 
d'ua brun noirâtre , à incisions jaunätres. Cuisses et tarses d'un brun 
noirâtre ; jambes testacées ; postérieures brunes; antérieures brunes: 


base des antérieures blanchâtres. Ailes brunes ; nervures normales 


Afrique. Royaume de Gabon. M. Bigot. 


111. Tapanus nicropicrus. Nob. 


Testaceus (denudatus). Thorace vittis nigris, pectore nigro. Alis 
claris, nervis fuscano marginatis. 

Long. 8 1. Q. Palpes fauves, allongés. Barbe jaunâtre. Face et 
front testacés ; ce dernier à callosité de la même couleur. prolongée en 
ligne. Antennes: les deux premiers articles testacés; le 3.2 manque 
Yeux nus. Thorax {dénudé) testacé , à trois larges bandes noires ; côtés 
à vestiges de duvet jaunâtre ; poitrine noire; écusson testacé. Abdomen 
(dénudé) testacé: ventre testacé , à incisions moins foncées ; celles des 
5.6 et 6.€ segments jaunes. Pieds testacés ; les deux derniers articles 
des tarses bruns. Ailes à bord extérieur brunâtre ; nervures normales , 


bordées de brunâtre ; tache stigmatique d’un brun rougeâtre. 


De l'Inde. M. Bigot. 


112. TagANUS Y40. Noë. 


Niger. Thorace cinereo pubescente. Abdomine nigricante, ma- 
culis dorsalibus albidis, incisuris rufis. Antennis rufis apice 
nigris. Pedibus rufis. Alis cellula submarginali secunda appen- 
diculata. 


Long. 91. ®. Palpes fauves. arbe blanche. Face à duvet blanc ; 
côtés à duvet jaune. Front antérieurement à duvet blanc; ensuite d’un 


gris jaunâtre ; callosité antérieurement testacée, prolongée par une 


(481) 


ligne noire. Antennes fauves : les quatre dernières divisions da 3.° ar— 
? 
tiele noires; cet «article à dent ordinaire. Yeux nus. Thorax à duvet 
cendré ; et poils jaunâtres. Abdomen noirâtre, à tâches dorsales trian- 
gulaires de duvet d’an blanc grisâtre, ainsi que le bord postérieur des 
segments sur les côtés: côtés des trois premiers quelquefois d'un fauve 
brunâtre : ventre fauve : les trois derniers segments noirâtres, à bord 
L 
postérieur fauve. Pieds fauves; hanches antérieures à poils jaunâtres. 
Ailes un peu jaunûâtres, nervures normales, à l'exception de la 2€ cel- 
peu , Ê P 


lule sous marginale appendiculée. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 

Ce Taon ressemble fort au T. Confucius , et comme je n’ai ob- 
servé que des mâles chez celui-ci et des femelles chez celui-là , il 
semble qu'ils appartiennent à la même espèce. Cependant l'ap- 
pendice de la cellule sous-marginale qui ne se trouve que dans 
le T. Yao, est une différeuce que nous n'avons jamais vue 
sexuelle , et qui nous détermine à considérer ces deux espèces 
comme distinctes. 


113. TABANUS CLAUSACELLA. Nob. 

Niger. Thorace cinereo pubescente. Abdomine incisuris rufis ; 
segmento 2.9 lateribus testacers. Antennis articulo 3.9 basi 
testateo. Tibiis albidis apice nigris. Alis cellula postica prima 
clausa. 


Long. 6 | de Palpes d’un blanc jaunâtre. Face, barbe et front 
blancs. Antennes : les deux premiers artieles et les petites divisions du 
3. noirs, première division du 3.€ fauve, dent médiocre, Thorax à 
duvet d’un gris un peu jaunâtre : côtés d'un gris blanchâtre. Abdomen 
à incisions fanves, terminées par du jaune; 2.€ segment à tache latérale 
testacée atteignant les deux bords ; ventre à duvet et incisions blan- 
châtres. Pieds noirs ; jambes d'un blanc jaunâtre, à extrémité noire. 
Ailes claires: tache stigmatique brunâtre, première cellule postéricure 
fermée près de l'extrémité, 


De la Chine. M. Bigot. 


(46 ) 


114. Tapanus conrucrus. Nob. 


Niger. Thorace vittis albidis. Abdomine lateribus incisuris 
que testaceis. Antennis rufis apice nigris. Pedibus rufis. 


Long. 8 L. À. Palpes brunâtres, à dernier article ovale. Barbe fauve. 
Face à duvet blanc ; côtés à duvet fauve. Front antérieurement à duvet 
blanc. quelquefois traversé longitadinalement par une bande bru- 
nâtre. Antennes fauves ; les quatre dernières divisions du 3.2 article 
noires ; cet article à dent ordinaire. Yeux nus. Thorax à bandes peu 
distinctes de duvet d'an gris jaunâtre ; côtés à duvet gris et poils fauves; 
une petite bande noire quelquefois peu distincte ; poitrine à duvet et 
poils blanchâtres. Abdomen : les côtés testacés avançant plus où moins 
vers le milieu, quelquefois ne laissant aux 2.2 et 3.° segments qu'une 
tache dorsale noire ; les quatre derniers à bord postérieur d'un testacé 
poneeau ; à liseré postérieur jaune; ventre testaeé ; les trois derniers 
segments noirs, à bord postérieur testacé, Pieds d’un testacé terne ; 
hanches antérieures pâles, à poils jaunes; jambes postérieures bru- 
nâtres an côté postérieur. Ailes assez claires à bord extérieur un peu 


brunâtre ; nervures normales, comme celles du T, bovinus. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


115. Tapanus HoANG. Nob. 


Thorace flavido pubescente. Abdomine nigro, incisuris flavis, 
lateribus testaceo maculatis. Antennis rufis. Pedibus flavis. 
Alis cellula submarginali appendiculata. 


Long. 5 1/2 1. Q. Voisin du T. fulvus. Meig. de forme assez étroite. 
Palpes jaunâtres. Barbe blanche, Face et front d’un gris jaunâtre pâle; 
ce dernier à deux petites callosités noires, arrondies. Antennes fauves ; 
les deux premiers articles à duvet jaunâtre, le 3.° à dent petite, Yeux 
aus. Thorax et côtés à duvet d'un gris jaunâtre sur un fond noir ; 
épaules à fond testacé, Abdomen : les deux premiers segments à duvet 
d'un gris jaunâtre; les autres noirs, à incisions jaunes, 3€ et 4.0 à 


tache testacée sur Les côtés ; celle du 4.° n'aboutit pas au bord extériem 


(AN. y 28 


Ventre à duvet jaunâtre, Pieds jaunes ; jambes à base blanchâtre ; farses 
antérieurs noirs; intermédiaires et postérieurs avec les trois derniers 
articles noirs. Ailes claires. à base jaunâtre : nervures normales , à 2.° 


cellule sous marginale appendiculée. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


116. TaBaNus RUBICUNDUS. Macq. 1. Supp. 


Nous avons décrit la femelle; nous donnons la description d'un 
mâle. 

Long. 61. !. Palpes jaunâtres. Barbe blanche. Face et front d'un 
blanc un peu jaunâtre. Antennes testacées : 3 © article à dent ordinaire, 
et dernières divisions noires. Yeux : partie supérieure brune, inférieure 
noire. Thorax à duvet d'un gris jarnâtre: une bande testacée, à duvet 
grisâtre passant au-dessus de l'insertion des ailes ; côtés à duvet cendre. 
Abdomen testacé : incisions des segusents un peu jaunes (vues de côté] : 
7.€ segment brun: ventre de même. Pieds fauves; cuisses noirâtres ; un 
peu de fauve à l'extrémité; tarses brunâtres. Ailes claires; bord ex 


térieur et tache stigmatique jaunâtre ; nervures normales. 


De Java. M. Bigot. 


117. TaBanus PROPINQUUS. ob. 
Niger. Thorace vittis cinereis. Abdomine trifarium maculs 
dorsalibus albidis. Antennis nigris articulo 3.° basi testaceo. 


Tibis testaceris. Alis basi fuscana. 


Long. 9. 1. ©. Voisin du 7. flavifacies. Nob. Palpes et barbe 
blanchâtres. Face à duvet d’un blane jaanâtre au milieu , fauve sur 
les côtés et à la base du front: le reste de ce dernier noir, à bande 
transversale de duvet gris vers le tiers de la longueur; callosité peu 
allongée. Antennes : troisième article à dent médiocre ; première 
division testacée, Yeux nus. Thorax à quatie bandes étroites de 
duvet blanchâtre; côtés à duvet ceudré. Abdomen à taches dorsales 


triangulaires, d'un blanc jaunâtre; côtés à tâches Jaunâtres également 


( 48 ) 


triangalaires, mais disposées dans un sens opposé ; les quatre derniers 
segments manquent ; ventre à duvet cendré et large bande noirâtre. 
Cuisses et tarses roirs ; jambes testacées: antérieures à duvet blanc 
antérieurement et extrémité noire. Ailes assez claîres: base et bord 


extérieurs un peu roussätres ; nervures normales. 


De la Nouvelle-Hollande. Sydney. M. Bigot. 


118. TaBANUS BREVIDENTATUS. Nob. 


Niger. Abdomine incisuris testaceis , seymento 2.9 lateribus 
testaceis. Tibiis lestaceis. Antennis basi rufa, dente brevi. Oculis 
nudis. Alis hyalinis, cellula submarginali 2." appendiculata. 


Long. 4. 1. ©. Palpes jaunâtres. Barbe blanche. Face testacée. à 
duvet blanchâtre. Front d'un noir mat ; callosité allongée. Antennes 
noires; les deux premiers articles fauves: le troisième à dent presque 
nulle; un peu de fauve en-dessous. Yeux nus. Thorax (dénude ): 
côtés à deux taches testacées. Abdomen { dénudé} , à bord postérieur 
des segments testacés ; deuxième segment à côtés testacés gagnant un 
peu sur le premier; ventre à bord postérieur des segments plus 
large. Cuisses noires ; un peu de testacé à l'extrémité des antérienres: 
jambes testacées ; antérieures à extrémité noire; postérieures à base 
noire; tarses noirs; premier article testacé. Ailes claires, basé et 
tache stigmatique roussâtres : deuxième cellule sous-marginale appen- 
diculée ; les autres normales. 


De la Nouvelle-Hollande. Sydney. M. Bigot. 


119. TABANUS RUFIFRONS. Nob. 


Thorace nigro. Abdomine fusco, vel rufo, incisuris macu- 
lisque dorsalibus albidis , sublus rufo. Antennis testaceis, apice 
nigris. Pedibus rufis. Alis cellula submarginali 2. appendiculata. 

Loug. 5. 1. ©. Palpes jaunes. Barbe et face blanches, Front occupé 
par une grande callosité d'un fauve terne, bordé de duvet blane ; 


base à duvet semblable, Antennes testacées ; les quatre dernières 


(49) 


divisions du troisième article noires; dent ordinaire. Yeux nus. Thorax 
noir, à lignes de duvet blanchâtre: côtés à épais duvet gris. Abdomen 
à fond tantôt brun, tantôt roux ; à taches dorsales et bord postérieur 
des segments blanchâtres ; ventre fauve, à incisions blanchâtres. 
Pieds fauves ; derniers articles des tarses obscurs. Balanciers bru- 
nâtres. Ailes hyalines ; cellule médiastine brune; deuxième sons- 


marginale appeudiculée ; les autres normales. 


De la Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 


120. Tapanus PusiLLus. Nob. 


Niger. Abdomine segmento 2.0 lateribus testaceis. Tibiis rufis. 
Antennis rufis apice fuscis; dente breve. Oculis nudis. Ahs 
hyalinis ecllula submarginali 2.‘ appendiculata. 


Long. 3 1/21. Q. Palpes jaunes, à duvet blanc, Barbe blanche. 
Face : base du front fauve, à duvet blanc. Front d’un noir mat, à petite 
callosité. Antennes fauves: les trois dernières divisions du troisième 
article brunes: dent courte. Yeux nus. Thorax (dénudé); côtés et 
écusson à duvet cendré. Abdomen (dénudé) : deuxième segment à côtés 
testacés; les deuxième et troisième à légère incision fauve; ventre à 
duvet cendré, et bord postérieur des segments fauves, bordé de blane. 
Cuisses noires ; intermédiaires à extrémité fauve; jambes fauves; extré- 
mité des antérieures nvires ; tarses noirs. Ailes claires; tache stigma- 
tique roussâtre; deuxième cellule sous-marginale appendicnlée: les 
autres normales. 


De la Nouvelle-Hollande. Sydney. M. Bigot. 


121. TABANUS MARGINENEVRIS. Nob. 

Thorace nigro, flavido tomentoso. Abdomine antennisque tes- 
taceis. Alis nervis testaceis, posticis ciliatis fusco limbatis. 

Long. 7.1. ®. Palpes d'un jaune pâle. Barbe blanche, Face et 
front gris; callosité de ce dernier linéaire. Antennes d'un testacé 


obscur ; troisième article à dent ordinaire et dernières divisions noires. 


(50) 


Thorax à duvet d'un gris roussâtre; côtés à duvet cendré; écusson 
testacé. Abdomen {dénudé) d'un testacé uniforme; ventre testacé, à 
léger duvet et incisions blanchâtres. Jambes antérieures a base testacée : 
postérieures d’un testacé obseur, brièvement ciliées en dehors, Aïles : 
nervures normales, bordées de brunâtre: bord extérieur el tache stig- 


matique d'un brun roussâtre. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


122. Tapanus uNIVITTATUS. Nob. 


Thorace nigro. Abdomine rufo, vitta dorsali nigra. Antennis 
rufis apice nigris. Pedibus nigris, tibiis intermediis posticisque 
rufis. Alis hyalinis. 

Long. 4. 1. À. Trompe noire ; palpes d'un jaune pâle. Face à duvet 
ardoisé. Front antérieurement ardoisé. Antennes fauves ; troisième 
article à dent médiocre, et extrémité noire, Thorax noir, à vestiges de 
duvet cendré; une petite bande fauve s'étendant depuis l'insertion des 
ailes jusqu'au bord antériear : côtés à duvet ardoisé. Abdomen fauve, 
à léger duvet blanc. et large bande dorsale noire; incisions des cinq 
derniers segments fauves ; une petite tache noirâtre , à poils noirs sur le 
bord extérieur des cinq derniers segments ; ventre fauve; premier seg- 
ment noir, à duvet ardoisé ; deuxième, à large bande ventrale noire ; 
troisième , à baude ventrale noire , élargie au bord postérieur, Cuisses 
et tarses noirs; jambes antérieures noires , à base fauve ; les intermé- 
diaires et postérieures fauves ainsi que le premier article des tarses. 


Ailes hyalines ; cellule stigmatique jaunâtre ; nervures normales. 


De l'Amérique méridionale au bord du fleuve des Amazones. 
M. Bigot. 


193. TABANUS DORSOVITTATUS. Nob. 

Thorace nigro , vittis rufis. Abdomine rufo, tribus vittis flavis. 
Antennis tlestaceis. Pedibus rufis. Alis cellula submarginali se- 
cunda subappendiculata. 


(51) 


Long. 6.1. ©. Palpes d’un blanc jaunâtre. Barbe blanche. Face 
jaune , à duvet blanc ; côtés noirs, à duvet blanc. Front fauve; callo- 
sité arrondie. Antennes : un peu de noir à l'extrémité des deux pre- 
miers articles ; le troisième à dent ordinaire. Thorax : dos noir, avec 
deux lignes longitudinales fauves : une large bande fauve au-dessus de 
l'insertion des ailes; côtés fauves, à léger duvet blanc; écusson fauve. 
Abdomen d'un fauve devenant brunâtre à l’extrémité ; les bandes d’un 
jaune pâle: l'intermédiaire s'étendant jusqu'au sixième segment inclu- 
sivement ; les latérales distantes de celle-ci, et ne dépassant pas le 
quatrième; ventre d’un fanve uniforme , à léger duvet blanc. Cuisses 
et tarses fauves; jambes jaunes; antérieures à base blanche et extrémité 
noire: postérieures brièvement ciliées en dehors, tarses noirs. Ailes 
claires, un peu jaunâtres ; tache stigmatique fauve ; deuxième cellule 


sous-marginale à appendice très-court. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


124. TABANUS MACULINEVRIS. ob. 


Thorace testaceo. Abdomine rufo, maculis dorsalibus incisu- 
risque flavis. Antennis testaceis. Pedibus rufis. Alis nervis fusco 
punctatis. 


Long 6. 1. Ÿ. Palpes d'un fauve pâle. Barbe blanche. Face et 
front testacés; ee dernier a callosité luisante. Antennes : troisième 
article à dent petite et peu distincte; dernières divisions brunes. Thorax 
(dénudé) d’un testacé vif; côtés à poils blancs. Abdomen d'un fauve 
devenant brunätre sur les derniers segments; chaque segment à tache 
triangulaire d'un jaune pâle , dont la base se lie à la bande postérieure. 
Pieds fauves. Ailes claires . à nervures brunes ; transversales tachées de 
brun ; première cellule postérieure rétrécie à l'extrémité ; tache stigma- 


tique d’un bran roussâtre. 


Amérique méridionale. M. Bigot. 


(52 ) 
125. TABANUS LONGIAPPENDICULATUS. Nob. 


luscano-testaceus (denudatus). Antennis pedibusque testaceïs. 
Alis subfuscanis, cellula submarginali 2.° appendiculata. 


Long. 5 1/2.1. ©. Palpes d'un testacé brunâtre. Face à duvet d’un 
jaune clair; quatre enfoncements au bord antérieur. Front assez étroit ; 
base et callosité testacées , luisantes ; cette dernière prolongée en ligne ; 
côtés à duvet brunâtre. Antennes entièrement testacées ; dent normale. 
Yeux nus. Thorax et abdomen (en grande partie dénudés) d'un testacé 
brunâtre ; des vestiges de duvet d’un roux clair; poitrine à duvet d'un 
jaune grisâtre ; ventre d'un testacé luisant. Pieds testacés ; les deux 
derniers articles des tarses noirâtres. Ailes d’un branâtre pâle: appen- 


dice de la deuxième cellule sous-marginale assez longue. 


De Honduras. M. Bigot. 
Assez voisin , mais distinct des 7. oculus et bipartitus, Gray. 


126. TABANUS COESIO-FASGIATUS. ob. 


Thorace fusco, vittis testaceis, scutello nigro, apice testaceo 
marginato. Abdomine nigro , segmentis apice cœsiis. Antennis 
rufis. Pedibus testaceis.  Alis subflavidis , margino externo 
fulvido. 


Long. 9. 1. À. Trompe noire ; palpes fauves, à léger duvet blanc. 
Barbe d'un blanc jaunâtre. Face à fond noir, couvert de duvet d’un 
blanc jaunâtre. Front linéaire, antérieurement à duvet d'un blanc jau- 
nâtre. Antennes d'un beau fauve; les deux preniers articles un peu 
plus foncés ; dent du troisième article de grandeur ordinaire. Yeux nus, 
composés entièrement de fort petites facettes. Thorax d'un brun 
obscur, à quatre bandes d’un testacé foncé, et léger duvet blanchâtre; 
une tache carrée, d’un testacé foncé , au milieu du bord postérieur ; 
côtés noirs, à poils et duvet d’un jaune grisâtre : écusson noir, à léger 
duvet blanc et bord postérieur testacé, Abdomen de forme ordinaire, 


noir ; les cinq premiers segments à bord postérieur d’un bleu ardoisé , 


( 58 ) 


plus large au milieu , et liseré blanc ; ventre d'un brun foncé ; chaque 
segment à liseré blanc ; duvet bleuâtre sur les côtés. Pieds testacés ; 
hanches antérieures à léger duvet blanchâtre. et poils jaunâtres ; 
jambes intermédiaires et postérieures brunes au côté extérieur ; posté- 
rieures très-brièvement ciliées de noir, au côté postérieur ; tarses d'un 
brun noirâtre. Balanciers d’un blanc jaunâtre. Ailes d'un gris jaunâtre 
clair; bord extérieur d’un fauve an peu brunâtre; nervures noires, 


normales. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


127. TABaAnNuS FuLcIFRONS. Nob. 


Thoruace vittis fuscis, lineis albidis. Abdomine testaceo fuscano, 
maculis dorsalibus albis. Antennis basi apiceque nigris , medio 
rufo. Ales fuscanis , fusco maculatis. 


Long 9. 1. ©. Trompe noire ; palpes d'an livide brunâtre. Barbe, 
face et front blanchâtres : ce dernier à deux callosités brunes ; l’anté— 
rieurce lisse , ovale ; l’autre sillonnée longitudinalement. Antennes : les 
deux premiers articles noirs ; le troisième fauve avec les quatre der 
nières divisions noires ; dent moyenne. Yeux nus; toutes les facettes 
petites. Thorax à bandes brunes, lignes blanchâtres et léger duvet 
blane ; côtés bruns à duvet gris. Abdomen tantôt bran, tantôt d’un 
testacé plas ou moins brunâtre; les cinq premiers segments à tache 
dorsale triangulaire blanche; ventre testacé. Pieds d’an brun plus ou 
moins foncé; jambes à base blanchâtre ou fauve. Balanciers jaunes. 
Ailes brunâtres; l'intérieur des cellules gris; bord extérieur brun; 
base des nervures brune; première cellule postérieure un peu rétrécie 


à l'extrémité : le reste normal. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


128. TABANUS HIRTI-OCULATUS. Nob. 


Thorace nigricante. Abdomine fuscano-testaceo , incisuris 


( 64 ) 


albidis. Antennis rufis, apice nigris. Oculis hirtis. Pedibus 
testacers. 

Long. 5 3/4 1. À. Trompe noire; palpes d'un jaune blanchâtre. 
Barbe, face et partie antérieure du front blanches, Antennes fauves : 
les quatre dernières divisions du troisième article noires; dent nn peu 
allongée. Yeux à duvet jaunâtre. Thorax ( dénudé) d’un brun noirâtre 
à sutures blanchâtres, peu distinctes ; côtés à fond testacé, duvet et 
poils blanchâtres. Abdomen d'un testacé brunâtre; les deux premiers 
segments à tache dorsale triangulaire, et deux taches latérales blanches; 
les autres à incisions d’un blane jaunâtre; ventre d'un testacé foncé, 
à léger duvet blanc, à reflets, incisions d’un blanc jaunâtre. Pieds 
testacés; trochanters noirs; cuisses à léger duvet blanc, dessous garni 
de poils blancs ; tarses noirs. à premier article testacé. Balanciers jau- 
nâtres. Ailes claires; tache stigmatiqüe brunâtre; nervures normales, 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


129. TABANUS BALTIMORENSIS. Nob. 


Ater. Abdomine vitta dorsali flava , vittis lateralibus testaceis. 
Antennis rufis, apice nigris. Pedibus nigris , tibiis rufis. 

Long. 4 3/41. Q. Trompe noire; palpes d'un jaune pâle. Barbe 
d'un blanc jaunâtre. Face noire { dénudée) à vestiges de duvet d’un 
blanc jaunûtre. Front noir. à duvet d'un gris jaunâtre; callosité anté- 
rieure en forme de cloche; l’autre ovalaire, plus grande. Antennes 
fauves; les quatre ‘lernières divisions du troisième article noires ; dent 
petite. Thorax noir (dénudé) , des vestiges de duvet jaune: côtés à duvet 
et poils jaunes. Abdomen noir; la bande dorsale formée de duvet 
jaune; les latérales testacées ne s'étendant que jusqu'au cinquième 
segment, munies de duvet jaune sur les bords extérieurs; ventre 
fauve, à léger duvet blanc ; une tache noire sur les denx premiers 
segments ; les trois derniers noirs, à duvet jaunâtre, et incisions 
fauves. Pieds noirs; un peu de fauve à l'extrémité «les cuisses ; jambes 


antérieures à base d’un fauvé blanchâtre ; les autres fauves à extrémité 


( 55 ) 
noirâtre; premier article des tarses à base fauve. Balanciers d’uu blanc 
jaunûtre. Ailes claires à base et bord extérieur d’un jaune pâle : pas 


de tache stigmatique ; nervares normales. 


. De l’Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


130. Tapanus rurIcEPSs. Nob. 


Thorace nigro, rufo-villoso. Abdomine testaceo , vitta dorsali 
nigra. Capite pedibusque rufis. 

Long. 3 3/4 À. Trompe testacée; palpes jaunes. Barbe, face, 
partie antérieure du front et antennes fauves ; troisième article de ces 
dernières à dent petite. Yeux nus; partie supérieure à facettes plus 
grandes que l’inférieure. Thorax noir, à petits poils fauves; côtés à 
poils et duvet fauves. Abdomen testacé, à bande dorsale noire , égale ; 
ventre fauve, Pieds fauves; jambes et tarses assez pâles. Balanciers 
jaunes. Ailes claires, à base, bord extérieur et nervures d’un jaune 
pâle. 

De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


G. CHRYSOPS, Carysors. 


19. Carysops SUBFASCIPENNIS. Nob. 

Thorace testaceo. Abdomine flavo , duabus vittis interruptis 
nigris apice testaceo. Antennis elongatis , nigris, basi rufis. 
Pedibus rufis. Alis hyalinis, fascia fusca fenestrala, apice 
fuscana. 

Long. 51/21. ©. Trompe noire ; palpes fauves. Face d'un testacé 
luisant ; sommet et joues à duvet jaune. Front testacé, à callosité bru- 
uâtre. Antennes assez distantes à leur base, une fois plus longues que 
la tête ; les trois articles d’égale longueui ; le premier fauve , les deux 
autres noirs. Thorax testacé. Abdomen : les quatre premiers segments 
jaunes; une bande noire, longitudinale, étroite, de chaque côté entre le 


milieu et les bords latéraux , s'élendant depuis la base du deuxième 


(56 ) 


segmuen jusqu à l'extrémité du troisième; les cinquième, sixième et 
septième testacés ; ventre d'un fauve uniforme. Pieds fauves; jambes 
antérieures un peu dilatées: les deux derniers articles des tarses noi- 
râtres. Ailes : la bande transversale brune , à cellules discoïdale , 
quatrième et cinquième postérieures hyalines au moins au milieu ; l’ex- 
trémité branâtre séparée de la bande brune par une bande hyaline fort 
étroite; tache stigmatique d'un fauve brunâtre; nervures normales ; 
interno-médiaire bordée de brun. 


De l'Amérique méridionale, au bord du fleuve des Amazones. 


20. CarysoPs TERMINALIS. Nob. 


- 


Thorace nigro, lateribus flavo-tomentosis. Abdomine flavo. 
Antennis rufis. Pedibus flavis ; tibiis tarsisque anticis nigris. Alis 
hyalinis , apice nigris. 

Long. 3. 1. ©. Trompe noire; palpes d’un jaune pâle. Face d'ou 
noir luisant; côtés à duvet brunître. Front noir, à duvet bran ; base 
d’un jaune blanchâtre, suivie d'une callosité d’un noir luisant, Antennes 
presque contigües à la base, d'une longueur médiocre, fauves; premier 
article peu allongé, épaissi; deuxième assez court; troisième trois 
fois aussi long que le premier ; ie tiers postérieur noir. Thorax à dos 
et écusson d'un noir luisant (peut-être dénudés}; bords antérieur et 
latéraux à duvel jaune , excepté au milieu du premier et en avant de 
l'insertion ; côtés à duvet jaune et bande noire. Abdomen jaune; deux 
bandes longitudinales, à peine distinctes, d'un jaune un peu brunätre, 
entre le milieu et les côtés : ventre sans bandes. Pieds d'un jaune pâle: 
antérieurs à jambes un peu épaissies , brunes , et tarses noirs. Ailes 
hyalines, extrémité noirâtre , à partir de la base de la deuxième cel- 
lule sous-marginale , s'éclaircissant au bord postérieur ; tache stigma- 


tique jaune ; nervures normales. 


De l'Amérique méridionale , pays des Amazones. M. Bigot. 


21. Carysops uNIVITTATUS. Nob. 


Thorace fusco, duabus vittis virescentibus. Abdomine nigro, 


(57) 


vitta dorsali flava; basi marginibus flavis. Pedibus rufis. Alis 
fascia apiceque fuscis. 

Long. 2 3/41. Q. Face fauve , à callosités brunes Front à duvet 
d’un gris jaunâtre ; callosités noires. Antennes fauves ; premier article 
de longueur médiocre, troisième à extréinité branâtre. Thorax brun , 
à deux bandes vertes et duvet grisâtre ; côtés à duvet jaunâtre et bande 
d'un noir luisant, Abdomen noir ; bande dorsale jaune, ne dépassant 
pas le quatrième segment ; an léger liseré jaune aux suivants ; an peu 
de jaune sur les côtés des deux prewiers; ventre brunâtre, Pieds fauves ; 
cuisses intermédiaires et postérieures à base noire; jambes antérieures 
à extrémité noire, un peu de brun aux genoux et à l'extrémité des 
autre; tarses noirs; premier article des intermédiaires et postérieurs 
fauves. Balanciers jannâtres, Ailes à bande transversale brune , trian- 


gulaire, et extrémité brunâtre; nervures normales. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


22. Carysops virrarus. Wed. 


Flavus. Thorace abdomineque fusco nittatis. Alis costa, apice, 
fasciaque fuseis. ©. 


Nous considérons comme variété de cette espèce, une femelle 
qui diffère de la description de Wiedemann , ainsi qu'il suit : 


Les callosités de la face ne, sont pas brunâtres , inais fauves comme 
la face même ; les bandes du thorax et de l'abdomen sont noïves au lieu 
d’être brunes ; celle intermédiaire du thorax ne se prolonge par sur 
l’écusson; la base des cuisses postérieures et l'extrémité des jambes 


antérieures ne sont pas brunes. 


De l’Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


(38 ) 


NOTACANTHES , Noracanrna. 
SICAIRES , SICARIE. 
G. CÆNOMYIE , CÆNomY1A. 


1. CÆNOMYIA PALLIDA. Say. 
Ferruginea. Abdomine pallido. Alarum venis flavo-limbatis. 


Cette espèce me paraît différer du festaceus par la couleur en- 
tièrement ferrugineuse des antennes , et par la cellule anale des 
ailes qui est ouverte au lieu d'être fermée. 


De l’Amérique boréale. M. Bigot. 


XYLOPHAGES, XyLoPnaGi. 


G. BÉRIS, Bénis. 


6. BéRis FLAvISPINOSA. Nob. 

Thorace viridi nigro, scutello 4 spinis flavis. Abdomine cyaneo- 
nigro. Antennis pedibusque rufjis. 

Long. 3. 1. de Face noire. Front petit, triangulaire, bran , luisant. 
Antennes d'un fauve terne, à extrémité noire. Thorax et abdomen 
{dénudés): écusson bordé. Pieds fauves avec les quatre derniers 


articles des tarses bruns. Ailes branâtres. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


G. ANACANTHELLE , ANACANTHELLA. Nob. 


Voisin des Béris. Palpes hérissés de poils. Front presque 
linéaire, !. Ecusson sans pointes, abdomen large, disciforme, de 5 
segments distincts. Jambes intermédiaires terminées par deux 
petites pointes. Ailes à cinq cellules postérieures. 


(59) 


Nous formons ce genre pour un petit Notacanthe, voisin du 
genre Béris. Outre les caractères essentiels ci-dessus énoncées, il 
en diffère encore par la trompe qui , se relevant et se logeant 
dans une petite cavité dela face à sa base, ne se montre que vue 
de face. Le bas de la tête est garnie de poils; les pieds ne pré- 
sentent aucun renflement , ni aux jambes , ni au métatarse. Le 
type de ce genre se distingue encore par l'éclat de couleurs mé- 
talliques. 

L'absence de pointes à l’écusson rapproche un peu ce genre de 
celui que nous avons formé sous le nom de Metoponia dans le 
2.€ supplément des Diptères exotiques. Ce caractère se retrouve 
aussi dans le Béris later, Gray, de New-Yorck ; mais ce Diptère 
est très distinct de l’un et de l’autre. 

Le nom que nous donnons à ce genre fait allusion à l'absence 
de pointes à l'écusson. 

Ce joli Diptère habite la Nouvelle-Hollande dans la partie 
appelée Adélaïde. Collection de M. Bigot. 


ANACANTHELLA SPLENDENS. ob. 


Thorace viridi aureo. Abdomine cyaneo nitido. Antennie nigris. 
Pedibus rufis. (Tab. 1. fig. 3.) 

Long. 2 1/2 1. À. Trompe et palpes noirs. Face d'un vert bril- 
lant, presque cachée par an duvet et des poils blancs. Front d’un 
vert doré brillant. Derrière de la tête d'un vert brillant, à poils blancs. 
Antennes (l'un noir brunâtre, Yeux très- brièvement velus. Thorax doré, 
très-brillant , à légers reflets verts; côtés plus verts. Abdomen d'un 
bleu foncé assez luisint , à légers reflets violets. Pieds d’un fauve clair; 
hauches antérieures d’un noir luisant , à reflets bleus : tarses noirs , un 
peu de fauve à la base da premier article. Balanciers d'un jaune blan- 
châtre. Ailes assez claires , un peu jaunâtres : la troisième nervure pos- 
iérieure , n’atteignant pas l'extrémité. 

De la Nouvelle-Hollande, colonie d'Adélaïde. Collection de 
M. Bigot. 


60 ) 


STRATIOMYDES , Srraromyoz. 


G. CYPHOMYIE, Cyrromyia. 
5. CyPHOMYIA vioLacEA. Nob, 
Cyaneoviolaceu. Capite flavido. Q . Metatarsis albis. Alis fuscis. 


Long. 4. 5.1. Q. Voisin da (, leucocephalis. Trompe noire. Face, 
front et derrière de la tête d’un jaune pâle; la première an pen sail- 
lante sous les antennes . à léger duvet blanc : partie postérieure du 
ront n'atteignant pas le bord postérieur du derrière de la tête, derrière 
es yeux. (Tandis qu'élle le dépasse dans le €. auriflamma). Antennes 
noires, premier article très-briévement veln. Thorax et 1bdomen d’un 
bleu violet : point de bande ni de taches blanches. Pieds noirs ; inéta- 
tarses d’un blanc jaunâtre, postérieur à extrémité noirâtre, Ailes d’un 


brun noirâtre, 


Du Brésil. Para. M. Bigoi. 


6. CXPHOMYIA FLAYISPINIS. Macq. 


Nigro-cyanea. Scutello spinis flavis. Adomine maculis late- 
ralibus albis. Türsis basi albis. 


Long. 4. l. Ü @.Trompe noire, Face jaune, à duvet blanc pa pu ©. 
Front ct derrière de la tête jaunes ©. Vertex jaune À. Antennes noires. 
Thorax et abdomen d’un bleu noirâtre; les pointes de l’écusson jaunes, 
aues et aigües. Abdomen : troisième , quatrième et cinquième segments 
à tache latérale de duvet blanc au bord antérieur ; ventre à léger 
duvet blanc. Pieds noirs; genoux antérieurs blancs ; tarses antérieurs 
et intermédiaires avec les deux premiers articles, et les postérieurs à 
premier article blanc. Balanciers blancs. Ailes brunes , à base claire ; 


nervures normales ; tache stigmatique brune. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


| 64) 
G. HERMÉÈTIE, HerMerA. 


Al. HERMETIA SCUTELLATA. Nob. 


Nigra. Scutello rufo. Abdomine basi albido, tibiis anticis rufis ; 
tarsis flavis. Alis apice fuscis. 

Long. 61/2 1. Q@. Trompe fauve, Face d'un jauue blanchâtre ; nne 
tache noire triangulaire de chaque côté sons les antennes. Front noir, 
à léger duvet gris dans les sillons. Antennes noires : les deux pre- 
miers articles assez velus; troisième peu renflé à la base; dernière 
division presqu’une fois plus longue que les autres réunies. Thorax 
noir, à bande de duvet jaune de chaque côté, passant au-dessus de 
l'insertion des antennes ; écusson d’un fauve lerne, Abdomen noir; 
deuxième segment d’un blanc jaunâtre transparent, à bord extérieur, 
et bande dorsale noirs: cette dernière élargie vers le bord postérieur : 
troisième et quatrième à tache latérale luisante, blanchâtre, à lécer 
duvet blanc, atteignant le bord postérieur, une ligne fauve sur les 
côtés des mêmes segments: ventre noir : deuxième segment blanc ; 
sans bande dorsale. Guisses noires; éxtrémité des intermédiaires, et 
moitié postérieure des antérieures fauves ; jambes antérieures et posté 
rienres fanves, postérieures noires ; tarses antérienrs d'un fauve plus 
pâle; intermédiaires d’un blanc jaunâtre, postérieurs noirs, avec les 
trois derniers segments blancs. Ailes assez claires , un pen jaunâtres : 
extrémité brune, à partir de la cellule discoïdale exclusivement ; tache 
stigmatique brune prolongée derrière la cellule discoïdale : nervures 
uormales. 

De l'Amérique méridionale , sur les bords du fleuve des Ama- 
zones. M. Bigot. 


5. HerMETIA GENIGULATA. Nob. 

Nigra. Pedibus posticis basi albis, tarsis albidis. Alis fuscis. 
(Tab. 1. fig. 9). 

Loug. 6. 1. ©. D'an noir asséz Tnisant ; 4 léger duvet gris, Hront 


assez avancé, Antennes : deuxième article un peu allongé ; troisième , 


(62 ) 


les sept premières divisions {considérées ensemble) peu allongées , assez 
grèles, pas renflées à la base: huitième {style), trois fois aussi longue 
que les autres réunies , élargie au milieu. Abdomen sans tache blanche 
au deuxième segment. Jambes postérieures blanches dans le quart 
antérieur de leur longueur ; genoux antérieurs testacés ; tarses anté- 


rieurs jaunâtres ; postérieurs blanchâtres. Ailes brunes. 


De l'Amérique méridionale. 


G..STRATIOMYIE , SrratTIOMY1A. 
7. SIRATIOMYIA RUFIPENNIS. Nob. 


Nigra. Thorace scutello limbo postico dentibusque rufis. 
Abdomine segmentis fasciis rufis interruptis. Tibiis tarsisque basi 
albidis. Alis rufescentibus. 


Long. 5. 1. @. Face d'un noir luisant | probablement dénudée) ; 
partie supérieure à poils blancs ; côtés jaunes, à poils blancs. Front d'uu 
noir Jluisant; côtés antérieurement jaunes ; une tache jaune derrière la 
tête et le front. Antennes noires. Thorax noir, à duvet jaunâtre; côtés 
à duvet blanc ; écusson à bord postérieur fauve, entre les pointes éga- 
lement fauves. Abdomen noir, bord extérieur et postérieur des segments 
fauves ; le dernier interrompu au milieu; le premier fort étroit aux 
troisième et quatrième ; quatrième à ligne dorsale fauve; ventre noir; 
bord postérieur des segments fauve; deuxième, couvert de duvet 
blane , excepté au bord antérieur, Pieds noirs; jambes antérieures et 
intermédiaires à moitié antérieure d'un fauve blanchätre, postérieures 
fauves, à extrémité noire ; tarses : les trois premiers articles fauves, 
Ailes roussâtres , à extrémité hyaline: nervures normales. 

De la Chine boréale. M. Bigot. 

Cette espèce a des rapports avec le S. Barca, Gray, qui est 
aussi de la Chine ; mais elle s'en distingue par plusieurs diffe- 
rences telles que les pointes de l’écusson entièrement fauves , au 
lieu d'être terminées de noir. 


- (63) 
G. ODONTOMYIE , Ononromyla. 
37. OponrToMYIA PERUVIANA. Nob. 


Thorace nigro, scutello flavo, basi nigro. Abdomine viridi 
vitta nigra. Facie antennisque testaceis. 


Long. 3. 1. d Trompe noire, Face testacée, assez saillante, carénée, 
à léger duvet blanc sur les côtés ; front très-petit , triangulaire, à duvet 
blanc. Antennes d'un testacé fauve. Thorax (dénudé) noir; un peu de 
duvet jaunätre sur les côtés ; flancs testacés, à duvet blanchâtre : poi- 
trine noire ; éeusson à moitié antérieure noire, postérieure jaune ; 
pointes brunes , assez courtes , obtuses. Abdomen d'un jaune verdâtre 
(vert sans doute pendant la vie); la bande noire assez étroite sur les 
trois premiers segments, assez large sur les derniers; ventre vert, 
Pieds fauves. Balanciers blanchâtres. Ailes hyalines ; cellale marginale 
jaunâtre; tache stigmatique bruuâtre ; nervures normales, pâles ; 


quatre cellules postérieures. 


Du Pérou. Quito. M. Bigot. 


38. ODONTOMYIA BREVIFACIES. Mob. 


Thorace nigro, lateribus, scutelloque viridibus. Abdomine 
véridi vitta nigra. Facie antennisque rufis. Pedibus flavis. 


Long. 5 1. À. Voisin de l'O. chloraspis. Wied. Trompe noire. Face 
peu saillante, trés courte par le prolongement de la bouche en un sil- 
lon jusque près de la base des antennes, Front très petit, triangulaire , 
fauve. Antennes: les deux premiers articles fauves; le 3.° manque. 
Thorax (dénudé) noir, à côtés verts; poitrine noire ; écusson vert, à base 
noire et pointes jaunes. Abdomen vert, à bande dorsale noire, formée 
d’une tache triangulaire sur chaque segment, ventre vert. Pieds d'un 
jaune un peu fauve; les deux derniers articles des tarses un peu bru- 
nâtres. Balanciers verts. Aïles hyalines, à bord extérieur et nervures 


jaunes; quatre cellules postérieures. 


( 64) 


Cette espèce diffère particulièrement de l'O. chloraspis, Wied., par 
l'absence du point noir de chaque côte de la face. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


G. CHRYSOCHLORE , CarysochLorA. 


3. CHRYSOCHLORA BICOLOR. Nob. 


Thorace cyaneo-viridi. Abdomine testaceo , basi cyaneo. Oculis 
hirtis. Antennis pedibusque nigris ; tibiis basi albis ; tarsis albis. 


. 

Long. 5 1, à. Barbe blanche. Face et front pointellés, à poils noirs , 
courts ; la première verte, à reflets bleus; le second bleu, à reflets verts : 
base à deux taches fauves, contiguës. Antennes comme dans | Améthys- 
tina. Yeux à poils noirs. Thorax luisant, bleu , à reflets verts et à léger 
duvet blanchâtre, Abdomen luisant: les deux premiers segments bleus, à 
reflets verts, les autres d'un testacé foncé; ventre de même, Pieds 
noirs ; jambes à base blanche: tarses antérieurs et intermédiaires 
blanes avec les derniers articles bruns: postériears noirs, avec la base du 
métartase blanc. Balanciers d'un vert pâle. Ailes à moitié antérieure 
assez claire, postérieure brunâtre: cinq cellules postérieures; nervure in- 


termédiaire épaisse. 


De l'Océanie. Ile de Tonga-Tabou. M. Bigot. 


A1. CHRYSOCHLORA SINILIS. Nob. 


Cerinus. Thorace nigro-vittato. Abdomine fusco fasciato. Alis 
limbo externo fuscano. 


Long. 6 !. @. Semblable au C. vespertilio : il en diffère par la face 
sans protubérance, par les ailes sans la tache brune à l'extrémité 
et àla bace de la cellule discoïdale, et par la disposition de la 
nervure transversale formant la base de la 4e cellule postérieure : 
Cette nervure est située au quart de la longueur de la cellule discoïdale, 
au lien de l’être au milieu. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot, 


(68) 


Gr. SARGUS , SarGus. 


12. SARGUS NATALENSIS. Nob. 


Ater. Abdomine segmento 2.0 translucido, albido, tertio, quarto, 
quintoque maculis lateralibus albis. Tarsis albis. 


Long. 51. 0. Trompe d'un jaune pâle. Face noire. Front un peu 
étroit, noir; une tache blanche à la base, à sillon longitudinal. An- 
tennes noires; style presqu'apical, à base testacée. Thorax et abdo- 
men d’un noir mat; 2. segment de ce dernier d'un blanc transparent ,un 
peu jaunâtre , à tache noire triangulaire. échancrée sur les bords, ap- 
puyée au bord postérieur ; une petite bande noire , de chaque côté du 
bord extérieur ; 3° 4.8 et 5° à tache latérale de duvet blanc soyeux, 
chacune gagnant un peu sur le segment suivant ; ventre : 2.e segment 
complétement blanc; 4. couvert de duvet blanchâtre. Pieds noirs ; 
genoux antérieurs et intermédiaires jaunâtres ; tarses intermédiaires à 
1.8" et 2.6 articles blancs. Balanciers bruns. Aïles d’un brun roussâtre 


pâle; cinq cellules postérieures. 


D'Afrique. Port-Natal. M. Bigot. 


13. SARGUS TENEBRIFER. Gray. 


Niger. Clypeo (facie) flavo. Scutelli margine postico fulvo. 
Abdominis segmentorum marginibus posticis albo pilosis ; segmento 
2.0 flavo maculis tribus nigris. Antennis pedibusque migris ; tibiis 
anticis basi flavis. Alis nigro fuscis. 

M. Gray a décrit la femelle : nous avons observé le mâle qui en 
diffère ainsi qu'il suit : le front antérieurement blanc; le 2.e 
segment de l'abdomen dénué des trois taches noires ; les deux 
premiers articles des tarses postérieurs blancs. Ailes d’un brun 
clair. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


( 66 | 
14. SarGuS iNsIGNIS. Nob. 


Ferrugineus. Abdomine nigro fasciato. Alis apice fuscis. 
Tarsis anticis apice fuscis. 


Long. 7 1. À. Trompe d’un ferrugineux vif. Face courte, assez étroite, 
d'un vert métallique, mais couvert de duvet blanc et garni de poils fer 
rugineux. Front ferrugineux, peu luisant : partie antéreure courte , tri- 
angulaire, un peu bombée, quelquefois d’un vert métallique, à reflets 
blanchâtres ; un sillon au milieu , w’attcignant nila base ni l'extrémité; 
des poils ferrugineux vers la base ; partie postérieure longue, linéaire à 
sa base, triangulaire, à poils bruns ; tubercule ocellifère noir. Antennes 
ferrugineuses : 3° article presque lenticulaire , terminé un peu carré- 
ment ; style allongé, brun, à base ferrugineuse, Yeux grands, nus. 
Thorax ferragineux, quelquefois brunâtre sur le dos: côtés à poils 
courts ; écusson assez court, obtusément triangulaire. Abdomen ferru- 
gineux; 3.€ segment à bande transversale, noirâtre, étroite, n’atteignant 
ni les bords antérieur et postérieur, ni les côtés; 4.2 et 5.€ à bande noire 
large, n’atteignant que lebord antérieur; ventre ferrugineux; les 4° et 5° 
segments d'un noir bleuàtre. Pieds ferrugineux : les trois derniers articles 
des tarses antérieurs courts , bruns, Ailes jaunes: bord extérieur fauve; 
bord intérieur d'un jaunâtre pâle : nervures ferrugineuses: le quart pos- 
térieur brun, à nervures noirâtres; la petite transversale qui sépare la 
cellule externomédiaire de la première postérieure, située au milieu de 


la discoïdale qui est assez courte. 
De la Chine boréale. M. Bigot. 


Cette espèce ressemble, au premier abord, au Chrysochlora 
Vespertilio ; mais la forme des antennes est différente et la retient 
parmi les Sargus. 


16. SarGus viripicers. Nob. 


Capite thoraceque  viridibus.  Abdomine cupreo. Antennis 
pedibusque rufis. Tibiis posticis basi nigris. 


(67) 


Long. 41. Q®. Voisin de S. Reaumurii. Trompe fauve. Faceet front 
d’un vert brillant; la première à duvet blanc. Ocelles à égale distance 
l'an de l’autre Antennes fauves: 3.° article ovale, Thorax d’un vert 
brillant. Abdomen d’un cuivreux brillant. Pieds fauves: jambes posté- 
rieures à base noire ; tarses postérieures aux trois derniers articles bruns. 
Balanciers fauves. Ailes un peu jaunâtres; tache stigmatique d'un 


jaunâtre pâle ; nervure comme dans le S. Reaumurüi. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


17. SARGUS LONGIPENNIS. Wüed. 
Obscure æneus. Abdomine ferrugineo-fasciato. (Tab. 1 fig. 11). 


Wiedemann a décrit Je mâle. Nous avons observé la femelle 
qui en diffère surtout par les ailes à peine un peu brurâtres à l'ex- 
trémité, au lieu du brun noirâtre que présente le mâle. 

Dans cette espèce, l'abdomen est étroit et les ailes longues , les 
nervures diffèrent particulièrement de celles des autres Sarqus 
en ce que la nervure transversale qui forme la base de la première 
cellule postérieure, s’anastomose à la cellule discoïdale plus près 
de l'extrémité que de la base de celle-ci, aux deux tiers de sa 
longueur. 

Dans l'individu que nous avons observé , le thorax était d'un 
viclet brillant avec le bord antérieur et les côtés ferrugineux; 
l'abdomen d’un noir luisant, à reflets violets, à bandes ferrugineuses 
au bord postérieur des quatre premiers segments; le ventre à 
les trois premiers segments entièrement ferrugineux. 


De Java. De la collection de M. Serville l'individu observé est 
passé à celle de M. Bigot. 


(64) 


APLOCÈRES, ApPLOGERA. 


TÉTRACHOETES , TerRACnOETE. 


ASILIQUES , Asrriror. 


DASYPOGONITES , DasyPoconires. 


G. MICROSTYLE , MrcrosryLum. 
18. MiCROSTYLUM RUFINEVRUM. Vob. 


Nigrum. Mystace albo. Abdomine lateribus albis. Alis fuscanis, 
nervis rufis. 


Long. 9 1. Q@. Palpes à poils noirs. Barbe, monstache et derrière 
de la tête blancs. Face et front d'un blane jaunâtre. Antennes noires. 
Thorax noir, à duvet brun. Les quatre premiers segments de l'abdomen 
d’un noir mat; et bordés latéralement de duvet blane, les trois derniers 
entièrement d’un noir luisant. Pieds noirs; hanches à poils blancs; 
cuisses et jambes à léger davet blanc et pointes noires en dessus , 
blanches en dessous ; tarses : premier article à duvet blanc en dessus. 


Balanciers roux. Ailes brunâtres ; nervures rousses , normales. 


D'Afrique, royaume de Gabon. M. Bigot. 


19. MiCROSTYLUM FLAVIVENTRE. Marg. 


Nous avons décrit le mäle, 4° supplément. Depuis, 
nous avons observé des femelles que nous rapportons à cette espèce 
et qui en diffèrent non-seulement par les caractères sexuels or- 
dinaires, mais par la moustache blanchâtre au lieu de noire et par 
le ventre testacé au lieu de jaune. 

Dans les trois individus que j'ai observes, la nervure terminale 


, (69) 


de la cellule discoidale présente un angle auquel se joint uu rudi- 
ment punctiforme de nervure. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


20. MICROSTYLUM ALBIMYSTACEUM. ob. 


Nigrum. Abdomine apice æneo. Palpis setis mystaceque albidis. 
As fuscanis. 


Long. 13 1. ©. Barbe blanche. Palpes à poils d'un blanc jaunâtre. 
Face d'an gris cendré : moustache d'un blanc jaunâtre. Front noir, 
mêlé degris: derrière de la tête à poils noirs. Antennes noires. Fho- 
rax (dénudé) d’un noir un peu bleuâtre ; côtés à duvet gris. Abdomen : 
les deux premiers segments d’un noir mat; les 3.° et 4.® d'un testacé 
brunâtre mat ; les quatre mèmes à poils d'un blanc jaumâtre sur les 
côtés ; les 5.°, 6.6 et 7. ainsi que l'appareil génital , d’un testacé bru- 
uâtre fort luisant, à légers reflets cuivreux. Pieds noirs, à pointes noires; 
hanches à poils d’un blanc grisâtre ; cuisses postérieures à léger duvet 
blanchâtre, et quelques petites soies blanches , en dessous ; jambes in- 
termédiaires et postérieures avec quelques petites soies Jaunâtres en des- 


sous. iles brunâtres ; nervures normales. 


Patrie inconnue. M. Bigot. 


G. DASYPOGON, DasyroGon. 
76. Dasyrocon incisus. Nob. 


Niger. Thorace rufo-tomentoso. Abdomine nitido, lateribus 
albido puñescentibus. Tibis rufis. Alis cellula postica prima 
quartaque clausis. 


Long. 3 1/2 1. À. Palpes à poils jaunes. Barbe blanche. Face à duvet 
d'un gris jaunâtre: moustache assez courte, d'un jaune blanchäfre, 
couvrant toute la face. Front à duvet d'un gris jaunâtre. Antennes : les 


deux premiers articles noirs ; le premier à poils d’an blanc jaunâtre en 


(70) 


dessous ; 3.° manque. Thorax couvert, surtout en avant, de poils 
fauves , courts ; côtés à duvet gris et poils d'un blanc jaunâtre, Abdo- 
men déprimé , à incisions profondes et très marquées ; côtés et ventre à 
duvet et petits poils blanchâtres. Pieds assez courts ; hanches à duvet 
et poils blanchâtres ; caisses assez épaisses, à petites pointes noires, et 
poils blancs en dessous; genoux fauves; jambes assez épaisses d'un 
fauve clair ; antérieures sans ergot ; tarses bruns. Balanciers fauves. 
Ailes un peu brunâtres, à base et bord extérieur jaunâtres ; 1." et 4.€ 
cellules postérieures ferntes près du bord: 4.€ à nervure terminale 
oblique : la nervure transversale formant la base de la 1."e cellule pos- 


térieure située au tiers de la discoïdale, 


De l'Inde. M. Bigo. 


77. DASYPOGON TESTACEO-virTATUs. Nob. 


Ater, cinereo pubescens. Thorace testaceo abdomineque lateribus 
testaceis. Barba mystaceque albis. Pedibus nigris, tibiis anticis 
rufis À. Atis brevibus cinereis, apice fuscants. (Tab. 2 fig. 1). 


Long. 6. I. de 8 ©. Palpes noirs, à soies blanches. Barbe blanche. 
Face à fond testacé , couverte de duvet blanchâtre : moustache blanche, 
s’élevant jusqu'aux antennes. Front noir, à duvet blanchâtre. Antennes 
noires ; les deux premiers articles à poils blancs en-dessous. Thorax 
noir, à duvet cendré et bandes noires ; côtés testacés , à duvet blanc, 
et taches noires. Abdomen allongé, plus étroit que le thorax , un peu 
effilé, noir, à léger duvet cendré et poils blanchâtres; une bande tes- 
tacée, étroite, de chaque côté, Cans toute la longueur; ventre testacé ds 
noir @. Pieds noirs, à duvet cendré , et soïes blanches ; jambes anté- 
rieures et intermédiaires fauves À, d'un brun noirâtre Q : antérieures 
sans ergot. Ailes assez courtes , grisâtres, à extrémité un peu obscure : 
première nervure transversale située au-delà du milieu de la cellule 


discoïdale. 


De la Nouvelle-Hollande , Nouvelle-Adélaïde , M. Bigot. 
Cette espèce par aît voisine du D. Aoris. Gray. 


(4) 
78. DASYPOGON LIMBINEVRIS. Vob. 


Ater. Abdomine segmento 5.9 testaceo. Mystace albo. Pedivus 
nigris. Alis nevris fusco limbatis. 


Long. 6. 1. ©. Barbe et moustache blanches ; cette dernière simple. 
Face noire, à léger duvet blanchätre. Front noir. Antennes : les deux 
premiers articles noirs; le premier un peu allongé; le troisième manque. 
Thorax noir, à bandes de duvet gris, peu distinct. Abdomen d’un 
noir mat, afténué vers l'extrémité; quatrième segment à bord posté 
rieur testacé; cinquième, testacé, luisant, sixième et septième lui 
sants:; ventre entièrement noir. Pieds noirs; jambes antérieures munies 
d'un ergot. Ailes assez claires, à nervures bordées de brun, normales ; 


première transversale située au-delà du milieu de la cellule discoïdale. 


De l'Océanie. Sydney. M. Bigot. 
G. ACNÉPHALE, ACNEPHALUM. 


&. ACNEPHALUM PUNCTIPENNIS. 1Vob. 


Atrum. albido hirsutum. Alis hyalinis, fusco punctatis ; cellula 
submarginali 2. appendiculata. 


Long. 5. 1. © Palpes à poils noirs. Face ct front à duvet blanc. 
Barbe et moustac. 1e blanches. Antennes : les deux premiers articles 
courts, à poils noirs ; le troisième manque, Thorax à épais duvet blane, 
mêlé de gris roussâtre. Abdomen à poils blancs au bord postérieur des 
segments. Pieds à duvet et poils blancs, et soies noires. Ailes à taches 
brunes sur les nervures transversales; cellules comme dans le D., 


dorsale. Macq. 
De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 


G. SÉNOBASE, SENOBASIS. 
3. SENOBASIS MACULIPENNIS. ob. 


Nigra. Thorace vittis flavidis. Abdomine basi testacea. Pedibus 
testaceis. Alis limbo externo fusco, apice fuscano. 


(72) 


Long. 6. |. ®. Palpes fauves, à poils noirs. Barbe et, moustache 
blanches: cette dernière ne garnissant que le bas de la face : face et 
front à duvet d’un blanc grisätre. Antennes noires: troisième article 
fusiforme, peu renflé. Thorax à duvet d’un gris jaunâtre, et bande 
dorsale noire ; côtés testacés , à léger duvet gris; écusson fauve, Abdo- 
men : les deux premiers segments testacés, à léger duvet jaunâtre ; 

“troisième brun; les quatre derniers d’un noir un peu luisant. Pieds 
testacés; hanches antérieures et intérieures à duvet blanc ; les jambes 
antérieures à ergot assez petit, noir; tarses à ongles peu divergents ; 
antérieurs à pelotte étroite; intermédiaires ct postérieurs à pelottes 
nulles ou rudimentaires. Balanciers jaunes. Ailes à bord extérieur d'un 
brun roussâtre; extrémité et partie postérieure du bord extérieur bru- 
nâtre ; partie antérieure à tache irrégulière à la base de la ce:lule dis- 
coïdale , et une autre tache plus petite nu milieu de la première posté- 
rieure, d'un blanc jaunâtre; nervure terminale de la quatrième peu 


arrondie. 


Patrie inconnue. M. Bigot. 


LAPHRITES, LaPpaRites. 


G. LAPHRIE, Lapania. 
A3. LaPHkiA BiPARTITA. Nob. 


Thorace nigro , incisuris flavo pubescentibus. Abdomine nudo , 
fuscano-testaceo , incisuris flavis. Pedibus nigris. Alis basi fla- 
vidis, apice fuscis. (Tab. 2, fig. 2.) 

Long. 7. 1. À. Barbe fauve. Palpes à soies noires. Face à duvet 
blanc et reflets fauves: protubérance d’un noir luisant : moustache 
n'occupant que le bas de la face, noire dans la partie supérieure , 
fauve dans l’inférieure. Front noir; un peu de dnvet blanc sur les côtés. 
Antennes à base noire; le reste manque. Thorax (dénudé) noir: duvet 
dans toutes les incisions, jaune sur les côtés, et l’écusson. Abdomen : 


premier segment noir, à bord postérieur testacé: les autres testacés , 


(78) 


plus ou moins brunâtres sur le dos, à incisions jaunes: armure copu- 
latrice noire. Cuisses et jambes munies de poils lougs , touffus et fauves 
en-desseus ; cuisses postérieures épaisses , un peu arquées ; jambes pos- 
térieures fort arquées; tarses à duvet fauve en-dessous. Ailes à moitié 
antérieure, d'un jaunâtre clair; postérieure brune ; nervures comme 


dans la L. flava. 
De Java. M. Bigoi. Collection Serville. 


44. LarxerA piversipes. Nob. 


Nigra. Thorace abdomineque lateribus albo maculatis. Femo- 
ribus testaceis, tibiis flavis, tarsis nigris. Alis fuscanis, basi 
hyalina ; cellula postica quarta aperta. 

Long. 5. 6. 1. ©. Palpes à poils noirs. Barbe et moustache d'un 
blanc jaunâtre. Face à duvet jaunâtre. Front d'un gris blanchâtre: 
Antennes noires; premier article à poils noirs en-dessous; troisième , 
un peu allongé, droit en dessus, convexe en-dessous. Thorax à taches 
scapulaires blanchâtres ; du duvet jaunâtre sur les sutures et sur les 
côtés ; écusson à duvet gris. Abdomen luisant ; les deuxième , cinquième 
segments à tache de duvet blanc sur les côt's du bord postérieur. 
Rayons de l'appareil génital roux. Hanches noires ; cuisses testacées 
avec un peu de noir aux genoux ; antérieures à poils blanes eu-dessous, 
postérieures non renflées; jambes jaunes, à l'extrémité, pointes noires; 
postérieures droites ; tarses noirs; premier article à base jaunâtre. 
Balanciers jaunes. Ailes à moitié postérieure brunûtre ; quatrième cel- 
lule postérieure entr'ouverte: première nervure iransversale située au 
deux tiers de la discoïdale. 

De l'Océanie. Sydney. M. Bigot. 


LAPHRIA OLBUS. Gray. 


(‘yanea. Abdomine æneo-cyaneo. Antennis nigris. Pedibus pur. 
Pureo-cyaneis. Alis nigro purpureis. (Tab. 2 fig. 3.) 


M. Gray a décrit la femelle de cette espèce. Nous y rapportons 
un mâle qui en diffère ainsi qu'il suit : 


or 


(T4) 

Loug. 11. 1. Thorax d'un pourpre brillant , à reflets noirs: un duvet 
bisné sur le prothoras et les incisions, formant deux taches sur les 
épaules : écusson d'un bleu à reflets verts comme l'abdomen : septième 
segment court: base de l’armure copulatrice de la même couleur, 
bordée d’un rang de longues soies onduleuses, Hanches à duvet gris et 
longs poils blancs: cuisses et jambes garnies en-dessous de longs 
poils blancs et de quelques noirs. 

Dans cette espèce , la trompe est terminée en pointe: la barbe du 
mâle est blanche. 


tél .. 
De l'Amérique septentrionale. Honduras M. Bizot. 


45. Larnria arrinis. Nob. 

Ater. Thorace sulphureo. Capite lateribus pilis sulphureis. 
Pedibus pitis sulphureis. 

Long. 8. 1. à. Voisin du L. thoracica. Palpes à poils noirs. Barbe 
blanchätre. Face à duvet blanc sur les côtés: moustache noire, entre- 
inélée de quelques poils blancs. Front à poils noirs ; côtés de la tête à 
poils jaunes. Antennes noires. Thorax à fourrures d’un jaune de soufre, 
ainsi que le prothorax ; côtés à poils noirs. Abdomen un peu étroit, à 
poils noirs, cuisses et jambes à poils jaunes ; postérieures à poils noirs 
en-dessous. Balanciers fauves. Ailes à nervures bordées de gris jaunâtre 


pâle; nervures comme dans le L. thoracica. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


ASILITES , Asiiræ. 


G. MALLOPHORE , Mazcopnona. 


28. MALLOPHORA TESTACEITARSIS. AN 6. 

Nigra. Palpis elongatis. Mystace nigro. Tibiis larsisque tes- 
taceis. Alis flavidis. 

Long. 5. |. Q@. Barbe blanche, mélée de poils noirs. Palpes attei- 


{ 75) 


goant presque l'extrémité de la trompe, à poils noirs. Face et front 
d'un noir luisant un peu bleuâtre; moustache noire, touffue dans le bas, 
peu fournie dans le haut. Antennes noires, Thorax (dénudé) : des poils 
noirs sur les côtés. Abdomen presque nu , luisant (peut-être dénudé) ; 
les quatre premiers segments à petits poils noirs sur les côtés ; les cin- 
quième, sixième et septième à poils jaunes sur les côtés; ventre à poils 
noirs. Pieds d'un noir brunâtre, à pointes et poils noirs ; jambes anté- 
rieures et intermédiaires d'un testacé foncé ; postérieures presque noires, 
brièvement mais fortement ciliées en dehors ; tarses d’un testacé foncé; 
premier article brun. Ailes jaunâtres ; nervures comme dans le Z. 
ardens. 


De l’Amérique méridionale. M. Bigot. 


29. MALLOPHORA AURO-MYSTAGEA. Nob. 


Nigra, flavo pilosa ano albo. Mystace flavo. Tibiis anticis rufis 
tarsis testaceis. Alis flavidis. 


Long. 5. |. & Barbe et poils des palpes d’un jaune d’or, ainsi que 
la moustache qui recouvre tonte la face, épaisse dans le bas, peu 
fournie dans le haut. Face et front d'un noir luisant. Antennes : les 
deux premiers articles noirs, à poils jaunes ; le troisième manque. 
Thorax et les trois premiers segments de l'abdomen noirs, à fourrure 
Jaune ; les quatre derniers segments de ce dernier d’un violet brillant, 
également à poils jaunes: armure copulatrice noire, couverte en dessus 
de poils blancs. Hanches noires, à poiis jaunes ; cuisses noires, presque 
nues ; antérieures à moilié:; antérieure en dessous testacée , à petits 
poils jaunes ; jambes antérieures et intermédiaires fauves, brièvement 
ciliées de jaune en dehors postérieures noires, brièvement ciliées de 
noir en dehors; tarses testacés, à poils jaunes, et ongles noirs; les deux 
premiers articles des postérieurs à poils noirs. Ailes jaunâtres; nervures 


päles, disposées comme dans le M. ardens. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


(6) 
G. TRUPANÉE , TRUPANEA. 


52. TRUPANEA TESTACEIPES. Nob. 


Thorace griseo-tomentoso , vittis nigris. Abdomine cinereo, 
singulo segmento macula magna nigra. Mystace flavo. Pedibus 
testaceis. Alis flavidis, apice striga fusca. 

Long. 12.1. @ . Trompe terminée par des petits poils fauves, Palpes 
noirs, à soies noires, môêlées de fauve. Barbe jaune. Face à duvet 
jaune ; saillie assez prononcée: moustache jaune, s'étendant jusqu'à la 
base des antennes; moitié supérieure formée de soies grèles, peu allon- 
gées, d'un jaune soyeux assez pâle; moitié inférieure , sur la saillie, 
de soies fortes , assez allongées, d'un jaune fauve. Front noir, à duvet 
jaunâtre, et poils noirs sur les côtés ; derrière de la tête à poils jaunes: 
un rang de soies noires , s'étendant depuis la cavité frontale jusqu'au 
quart du bord extérieur, Antennes noires, à petites soies noires * pre- 
mier article avec quelques petits poils jaunes en-dessous; style peu 
renflé à l'extrémité. Thorax (dénudé de son duvet) noir, à petits poils 
noirs; des vestiges de bandes de fortes soies au-dessus de l'insertion 
des ailes et dans la région postérieure; prothorax à poils jaunes, et muni 
d'un rang de soies noires ; flancs à duvet gris et poils jaunes; écusson 
à duvet gris et poils jaunes relevés. Abdomen à poils jaunes sur les 
eôtés et incisions fauves; premier segment noir; deuxième , troisième 
et quatrième à duvet d'un gris jaunâtre ; troisième et quatrième à tache 
transversale noire; cinquième noir, à duvet ardoisé; sixième et septième 
d'un noir luisant; oviducte conique, triangulaire, comprimé. Pieds 
fauves; hanches noires; cuisses à poils jaunes en-dessous ; quelques 
pointes parsemées ; un peu de noir aux genoux ; jambes à poils jaunes, 
et pointes noires : postérieures à duvet roux ; tarses antérieurs testacés , 
à soies noires qui les font paraître noirs; dernier article noir : intermé- 
diaires et postérieurs noirs: premier article testacé, à duvet d’un roux 
vif; pelottes jaunes ; ongles noirs. Ailes d’un brun roussâtre clair; une 


bande brune occupant le centre de la première cellule sous-marginale, 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


(7) 


53. TRUPANEA ALBO-PILOSA. Nob. 


Nigra, albo pilosa. Thorace vittis nigris. Mystace albo. Pe- 
dibus nigris, tibiis testaceis Q. Alis pallidis, apice striga cinerea. 
(Tab. 2. fig. 4.) 

Long. 9. 101. ! Q@. Trompe terminée par de petits poils jaunâtres. 
Palpes à soies noires. Barbe blanche. Face à duvet d'un gris blanchätre: 
saillie assez prononcée: moustache d'un blanc jaunâtre, s’élevant 
jusqu'à la base des antennes, moitié supérieure formée de soies grèles , 
et de peu de noires: moitié inférieure sur la saillie, formée de soies 
fortes , entourée de soies noires. Front d’un noir velouté, antérieurement 
à duvet gris; derrière de la tête mani de quelques soies noires , seule- 
ment près de la cavité frontale. Antennes noires : premier article à 
petits poils blanchâtres en-dessous; style non renflé à l'extrémité, Thorax 
(en partie dénudé) : duvet blane sur les sutures ; des soies vers le bord 
postérieur. Prothorax muni d'un rang de petites soies noires ; côtés à 
duvet gris et poils blancs; éeusson à deux ranos de soies. Abdomen 
d’un mat à poils blancs sur les côtés et en-dessous: bord postérieur à 
duvet gris D. Armure copulatrice À et oviduete Q d'un noir luisant. 
Pieds noirs : hanches garnies de poils blancs ; cuisses antérieures à poils 
blancs en-dessous , et d’un peu de poils noirs en-dessus ; intermédiaires 
à poils blancs en-dessous , et pointes noires en-dessous sur les côtés ; 
postérieures à poils blancs au côté intérieur, et pointes noires en-dessous 
et au côté extérieur ; deux en-dessus . vis-à-vis l’une de l’autre, vers 
l'extrémité ; jambes antérieures noires, à base d'un testacé obscur 1 
testacé à extrémité noirâtre Q@. Dans l’un et l’autre sexe, de longues 
pointes noires et de longs poils blancs en-dessous et sur le côté exté- 
rieur, et un duvet fauve sur l'intérieur ; intermédiaires à poils blancs, 
et pointes noires de tous les côtés: postérieures à pointes noires an Côté 
extérieur et duvet roux à l'intérieur; tarses noirs , à pointes noires sur 
les côtés et duvet roux en-dessous. Ailes d'un jaunâtre pâle: une bande 
grise occupant le centre de la première cellule sous-marginale:; ner- 
vures comme dans le 7. /estaceipes. 


De la Chine boréale. M. Rigot. 


(78) 


54. TRUPANEA VIRIDIVENTRIS. Nob. 


Nigra. Thorace rufo-tomentoso. Abdomine viridi nitido, duobus 
segmentis anticis rufo-tomentosis. Mystace flavo. Pedibus nigris ; 
tibiis externe-testaceis. 


Long. 9. 1. Le Palpes à poils jaunes. Barbe, face et moustache 
jaunes ; cette dernière occupant toute la face, Front à léger duvet gris 
et poils jaunes ; derrière de la tête bordé de soies noires dans la partie 
supérieure , et de poils jaunes sur les côtés. Antennes noires : premier 
article à poils jaunes en-dessous. Thorax noir ; prothorax muni d’un 
rang de soies noires; mésothorax et écusson à fourrure fauve ; côtés à 
duvet gris et poils fauves. Abdomen d'un vert brillant, à reflets bleus : 
les deux premiers segments couverts de poils fauves. Pieds nous, à 
pointes noires: cuisses à poils jaunes en-dessous; jambes testacées an 

té extéricur qui est couvert de duvet fauve: antérieures à duvet 
blanchâtre ainsi que le premier article des tarses en-dessous. Ailes bru- 


nâtres: bord extérieur clair; nervures comme celles du 7, atbopilosa. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


55. TRUPANEA PALLIPENNIS. N6b. 


Thorace nigro, flavido tomentoso. Abdomine cinereo, magna 
macula nigro in sinqulo segmento. Mystace flavo. Pedibus nigris , 
tibiis, rufis, alis hyalinis. 

Long. 8. 1. À. Palpes à poils jaunes. Barbe, face et moustache 
jaunes: cette dernière occupant toute la face, mais assez courte dans la 
partie supérieure. Front à léger duvet gris et poils jaunes: derrière de 
la tête bordé de soies noires dans la partie supérieure et de poils jaunes 
sur les côtes. Antennes noires : premier article à poils jaunes en-dessous. 
Thorax noir (dénudé) : des vestiges de poils jaunes: prothorax muni 
d'un rang de soies noires; côtés à duvet d’un gris jaunâtre. Abdomen 
d'un gris clair; côtés à poils jaunâtres ; chaque segment à grande tache 
d’un noir mat , arrondie aux côtés du bord postérieur ; septième et 


armure copulatrice d’un noir luisant, Pieds noirs, à pointes noires; 


(119 } 


cuisses antérieures et intermédiaires à poils jaunes en-dessous ; posté- 
rieures à léger duvet d’un gris jaunâtre ; jambes d’un fauve vif, à poils 
jaunes en-dessous et sur les côtés; un peu de noir à l'extrémité des 
intermédiaires et des postérieures ; tarses postérieurs à duvet fauve en 
dessons. Ailes claires, un peu jaunâtres: nervures brunâtres disposées 


comme celles du Ÿ°. albopilosa. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


G. PROCTACANTHE, ProcrAcaNTHUs. 


14. PROCTACANTHUS FUSCANIPENNIS. Nob. 

Niger rufo tomentosus. Mystace rufo. Tihiis testaceis. Alis 
fruscanis. (Tab. 3. fig. 5.) 

Long. 9. 1. ©. Palpes à poils fauves. Barbe Jaunâtre. Face noire 
(duvet effacé). Moustache fauve {la partie supérieure détruite). Front 
à léger duvet roussâtre : derrière de la tète à poils fauves : des petites 
soies noires dans la partie supérieure. Antennes noires. Thorax (dénudé) : 
des vestiges de duvet roussâtre sur les sutures et les côtés; des soies 
noires vers le bord postérieur. Abdomen {dénadé, : des vestiges de duvet 
roux, un peu de testacé aux incisions. Pieds noirs, à pointes peu nom- 
breuses : hanches à poils jaunes; jambes testacées, nn pen de brun à 


l'extrémité ; pétales fauves. Ailes d’un brun roussâtre. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


15. ProcracanTaUs TEstacercoRNis. Nob. 

Niger, flavida pubescens. Mystace flavo. Antennis lestaceis. 
Tibiis rufis. Alis fuscanis. 

Long. 8. 1. À. Palpes à poils jaunes. Barbe, face et monstache d’un 
jaune clair: cette dernière occupant loute la face, mais courte dans sa 
partie supérieure. Front à duvet jaunâtre, derrière de la tète à poiis 
blancs. Antennes : les deux premiers articles testacés: Île premier à 


poils jaunes en-dessous ; le troisième manque, Thorax (dénudé) à duvet 


#0) 


jaunâtre sar les sûtures : côtés à duvet d’un gris jaunâtre. Abdomen 
d'un noir mat , à duvet roussâtre; armure copulatrice d’un brun lui- 
sant. Pieds noirs: hanches antérieures à poils d'un blanc jaunâtre ; 
cuissés antérieures et intermédiaires sons pointes , à léger duvet jaunâtre 
sur les côtés: postérieures à pointes noires en-dessous et sur les côtés : 
jambes fauves, à léger duvet d’un jaune pâle et quelques pointes noïres: 
un peu de noir à l'extrémité; tarses antérieurs à prernier article muni 
de duvet jaunâtre en-dessous. Ailes un peu brunâtres:; nervures comme 
dans le P. fuscanipennis. 

De la Chine boréale. M. Bigot. 

Celte espèce ne diffère guère du P. fuscanipennis que par la 
couleur testacée des antennes et par les pointes des cuisses. 


G. OMMATIE, Oumarius. Nob. 
10. Oumarius coarcrATus. Nob. 


Thorace nigro lineis flavidis. Abdomine rufo basi coarctata, 
articulis 5.9, 6.° que nigris. Pedibus testaceis. 


Long. 5. |. @. Palpes noirs, à poils jaunes. Barbe blanche, Fate 
peu proéminente , s’élargissant vers le bas, à duvet d’un jaune doré et 
moustache fauve, s'étendant jusqu'aux antennes. Front noir, à duvet 
Jjaunâtre. Antennes : les deux premiers articles assez courts , testacés : 
troisième, allongée, conique, noir; style moins long, noir. Yeux à reflets 
verts. Thorax noir, à duvet jaunâtre sur les sutures; côtés d’un jaune 
grisâtre. Abdomen fauve, à base étroite, s'élargissant aux einquième 
et sixième segments qui sont noirs, à bord postérieur fauve; septième 
et huitième fauves. Pieds testacés: les quatre derniers articles des tarses, 
bruns. Ailes à moitié extérieure jaunâtre , et intérieure brunätre. 


De Madagascar. M.'Bigot. 
G. ASILE, Asrcus. 


78. AsILUS GABONICUS. Nob. 
Ater , griseo pubescens. Barba alba; mystace infra flavido , 
supra nigro. Femoribus piceis ; tibiis rufis . tarsis testacers. 


("84 ) 


Long. 7. 1. À. Barbe blanche. Palpes à poils noirs. Face et front d'un 
gris jaunâtre; moustache atteignant la base des antennes ; le quart 
inférieur à soies d'un jannâtre pâle, le reste noir. Antennes noires : 
les deux premiers articles à poils noirs. Thorax à trois bandes noires. 
Abdomen à duvet d’un gris jaunâtré; armure copulatrice noire, allongée 
et relevée comme dans les Erun. Hanches noirts, à duvet d’an blanc 
jäûnâtre: cuisses d'an brun rougeâtre à pointes noires ; jambes fauves ; 
à extrémité testacée: pointes noires antérieures à poils ét duvet d'un 
jaune pâle au côté intérieur; tarses testacés, à pointes noires. Ailes 
grisâtres, moitié antérieure assez claire; toutes les cellules de la pos- 


térieure brunâtres, bordées de clair: nervures comme l’À. germanicus. 


D'Afrique, royaume de Gabon. M. Bigot. 


79. AsiLus NATALICUS. Nob. 


Ater. Thorax rufo pubescente vittis nigris.. Abdomine incisuris 
cinereis. Mystace rufo, supra nigro. Femoribus nigris , tibais 
testaceis. 

Long. 9.1. ©. Barbe d’un blanc jaunâtre. Palpes à poils Jauuâtres. 
Face à duvet d’un gris jaunâtre ; protabérance et moustache couvrant 
presque toute la face; cette dernière fauve, surmontée de soies noires. Front 
noir, Antennes noires ; les deux premiers articles à poils noirs. Thorax : 
les bandes séparées par un duvet fauve; l'intermédiaire divisée par une 
ligne de duvet: côtés à duvet d’un gris roussâtre. Abdomen d'un noir 
luisant , à incisions d'un gris blanchâtre. Cuisses noires, à pointes 
noires ; antérieures à touffes de soies noires près de la base en-dessous ; 
jambes antérieures d’un testacé clair, un peu de noir à l'extrémité ; 
les intermédiaires et postérieures d'un testacé brun ; tarses antérieurs : 
les trois premiers articles testacés ; les deux autres noirs; les intermé- 
diaires et postérieurs noirs. Ailes grisâtres; un peu de clair au centre deg 


cellules ; nervures disposées comme dans FA. crabroniformis. 


D'Afrique. Port-Natal. M. Bigot. 


( 82 | 
80. AsiLus EPHIPPIUM. Nob. 


Niger Thorace dorso rufo. Abdomine apice rufo. Pedibus rufis. 
Alis rufis apice fuscis. 


Long. 6 1 À. Voisin de | À. barbarus. Barbe blanche. Trompe un peu 
arquée en dessous, noire, à base testacce en dessous. Palpes testacés ainsi 
que ses poils. Face et front testacés. un peu bordés de jaune ; moustache 
testacée ne couvrant que l'extrémité de la face, Antennes testacées. Dos 
da thorax et écusson fauves ; côtés el poitrime noirs, Les cinq premiers 
segments de l'abdomen noirs; an peu de duvet blanc sur les côtés des 
2.tet 3.°, au bord postérieur; les 6.2 et 7.2 fauves ainsi que l’armure 
copulatrice. Pieds fauves, à pointes jaunes: hanches noires. Ailes fauves, 


à extrémité brune; nervures comme dans l'A. barbarus. 


D'Asie. Inde. M. Bigot. 


81. ASILUS MACULIFEMORA. Nob. 


Niger. Thorace cinereo-pubescente vittis nigris. Abdomine rufo 
pubescente. Mystace albo , flavo, nigroque mixto. Pedibus nigris, 
tibiis rufis, femoribus hirtis ; anticis basi rufo maculatis. (Tab. 2. 
fig. 7.) 

Long. 9. 10.1: @. Palpes à poils noirs. Barbe blanche. Face à duvet 
d'un gris jaunâtre ; moustache occupant la moitié antérieure , blanche 
dans le bas, ja me au milieu, noire dans le baut.Front à duvet roussätre; 
derrière de la tête à poils jaunâtres ; quelques soies noires dans le haut, 
Antennes noires; 4°" article à poils jaunâtres en dessuus. Thorax à duvet 
gris sur les sutures et les côtés. Abdomen d’un noir mat , à léger duvet 
roussâtre ; des poils jaauâtres sur les côtés ; oviducte d’un noir luisant , 
long , à poils noirs, clair-semés, en dessous. Pieds noirs ; hanches an- 
térieures à poils blancs ; cuisses antèrieures à soies noires, fortes vers 
la base de la cuisse, faibles vers l'extrémité: une tache fauve à la base 
en dessous : intermédiaires hérissées de fortes pointes noires sur les 


côtés: postérieure: à pointes noires en dessous : jambes fauves ; à extré- 


83) 


mité noire, antérieures à petites pointes fauves; intermédiaires et posté- 
rieures à pointes noires clair-semées ; pelottes brunes. Ailes jaunâtres : 


extrémité plus ou moins brunûtre, 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


82. Asrzus ARMATIPES. Nob. 


Niger. Thorace griseo pubescente. Barba alba. Facic, mystace 
antennis pedibusque rufis ; femoribus tibiisque anticis et inter- 
mediis setis armatis. (Tab. 2. fig. 8.) 


Long.8l. d 91. © .Palpes à poils noirs. Barbe blanche.Face saillante, 
d'un fauve testacé; moustache n’occupant que le tiers inférieur de la 
face, d'un fauve jaunâtre, quelquefois blanchätre, bordée de quelques 
soies noires. Front à duvet d’un grisjaunâtre; derrière de la tête à petites 
soies noires. Antennes fauves; à style noir. Thorax noir; trois larges bandes 
à duvet d’un gris roussâtre ; sutures à duvet d’un gris clair un peu ar- 
doisé : côtés à duvet d'un gris jaunâtre. Abdomen d'un noir un peu 
luisant ; un peu de soies noires sur les côtés : des poils jaunes vers l’ex- 
trémité:; armure copulatrice courte, à crochets obtus. Pieds fauves ; 
hanches noires: antérieures à poils blancs; cuisses antérieures armées en 
dessous de soies noires, plus nombreuses vers le quart de la longueur ; 
intermédiaire à soies semblables, plus nombreuses et touffues; postérieures 
presque nues ; jambes antérieures munies d'un petit nombre de longues 
soies en dessous : intermédiaires, d’un rang de fortes soies allongées en- 
dessous; postérieures presque nues: une pointe près de la base, en-dessus: 
tavses fauves à pointes noîres ; un peu de noir à l'extrémité de chaque 


article. Ailes grisâtres, a base et centre d’un jaunâtre pâle. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


83. ASILUS LIMBIPENNIS. Nob. 

Niger flavido pubescens. Abdomine carinato.  Mystace supra 
nigre, tufra flavido. Pedibus brunneis , femoribus nigris. Alis 
hyalinis marginibus fuseis. (Tab. 2 fig. 9.) 


{ 8# ) 


Long. 7 1. 1. Palpes à poils noirs: Barbe d’un blanc jaunâtre. Face 
noire: duvet jaunâtre dans le haut et sur les côtés ; moustache occupant 
les deux tiers de la face: moitié supérieure noire, inférieure jaune, 
Front noir, à duvet jaunâtre sur les côtés : derrière de la tête à poils 
jaunâtres , des soies noires dans le haut. Antennes noires ; 1. article 
à poils noirs en dessous. Thorax à duvet d'un grisjaunâtre sur les sutures; 
des soies noires sur les côtés et au bord postérieur ; côtés à duvet cen- 
dré, Abdomen caréné, d'un noir mat, à duvet jaunâtre; armure copu- 
latrice assez petite, d'un noir luisant, Hanehes noires, à poils d’un 
blanc jaunâtre : cnisses noires, à poils jaunâfres en dessous ; antérieures 
et intermédiaire sans pointes ; postérieures à pointes noires, clair-semées: 
jambes antérieures ‘testacées; intermédiaires brunes : postérieures 
noires ; jambes antérieures à poils blanchâtres et longues soies 
noires sur les côtés ; intermédiaires et postérieures à pointes noires. Ailes 


claires au milieu, bordées de brun. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


84. Asus Misao. Nob. 


Niger flavido pubescens. Mystace supra nigro infra flavo. 
Pedibus nigris. Alès hyalinis apice fuscanis. 


Long. 6 1. ©.Palpes à poils noirs. Barbe jaunâtre ou blanche. Face 
et front à duvet jaune ou d’un blanc jaunâtre : moustache occupant les 
deax tiers de la face: moitié supérieure noire, inférieure jaune ; der- 
rière de la tête à poils jaunâtres on blancs ; des soies noires dans le haut. 
Antennes noires ; 4.7 article à poils noirs en dessous. Thorax à duvet 
d’un blanc jaunâtre sur les sutures ; des soies noires sur les côtés et au 
bord postérieur; côtés à duvet cendré. Abdomen d’un noir mat , pres- 
que nu ; oviducte Juisant. Hanches antérieures à poils jaunâtres ou 
blancs : cuisses antérieures et intermédiaires sans pointes et à poils jau- 
nâtres en dessous ; postérieures à pointes noires en dessous ; jambes an- 


iérieures à poils blanchâtres et longues soies noires sur les côtés ; inter- 


( 85 } 


médiaires et postérieures à pointes noires. Ailes claires; extrémité bra- 


nâtre; nervures comme dans l'A. lémbipennis. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


85. ASILUS SETIFEMORATUS. Nob. 


Ater,. cinerea pubescens. Thorace vittis nigris. Abdomine in 
singulo segmento magna macula nigra rotunda. Mystace albido 
femoribus anticis setis munitis. Tibiis rufis. Alis hyalinis. 

Long. 51. @. Palpes noirs, à poils noirs. Barbe blanche. Face à 
duvet gris et moustache d’un blanc jaunâtre, Front à léger duvet gris, 
Antennes noires ; les deux premiers articles à petits poils blancs en-des- 
sous. Thorax à bandes noires presque cntiguës. Abdomen : chaque 
segment à grande tache noire arrondie ; ventre à duvet b'anc. Pieds 
noirs ; jambes fauves, à extrémité noire; Cnisses antérieures un peu 
renflées , munies de quatre soies noires assez fortes en-dessous. Ailes 
hyalines, un peu grisâtres à l'extrémité ; les nervures comme dans l'A. 
armalipes. 


De la Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 


86. ASILUS RUFO-METATARSUS. Nob. 


Ater, cinereo pubescens. Thorace vittis nigris. Abdomine nigro 
nudo.. Mystace albo. Femoribus basi rufis ; tibris metatarsisque 
rufis, alis hyalinis. (Tab. 2. fig. 10.) 

Long. 4 1: © .Barbeet moustache blanches ; faceet front à duvet gris. 
Antennes noires. Thorax et abdomen noirs (dénudés). Pieds noirs; un 
peu de fauve à la base des cuisses ; jambes fauves, à extrémité noire ; 


mélatarse fauve. Ailes hyalines un peu grisâtres à l'extrémité. 


De la Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 


87. ASILUS LONGIVENTRIS. Nob. 
Thorace nigro. Abdomine longo , eæile, supra testaceo , subtus 


( 86) 


nigro. Ano breve. Pedibusitestaceis ; tarsis nigris. Mystace flavido. 
Alis brevibus. 

Long. 9 1. Palpes à poils noirs. Barbe blanche. Face noire à duvet 
jaunâtre ; moustache jaunâtre avec quelques soies noires au-dessus, front 
nuir, assez étroit. Antennes noires. Thorax (dénudé), noir; côtés à duvet 
d’un gris pâle. Abdomen grêle, à peu près trois fois aussi long que le 
thorax , transparent, testacé , ventre noir à duvet blanc. Armure copu- 
latrice courte , arrondie , noire, velue. Pieds testacés ; genoux postérieurs 
bruns . tarses noirs, à duvet fauve en-dessous. Ailes brunâtres n'attei- 
gnant que les deux tiers de l’abdomen ; bord extérieur gauffré, nervures 
normales. 


De l'Océanie. Sydney. M. Bigot. 


88. ASILUS TENUIVENTRIS. Nob. 


Ater. Thorace flavo pubescente, vittatis nigris. Abdomine tenui 
basinigro apice testaceo , ano nigro. Mystace, antennis pedibusque 


nigris. (Tab. 2. fig. 14.) 


Long. 81. À. Barbe blanche. Palpes à poils noirs. Face et frout 
d'un gris jaunâtre; moustache noire occupant la moitié de la face, 
quelques soies blanches dans le bas; les deux premiers articles des an- 
(ennes à poils noirs ; le premier un peu allongé: style un peu renflé 
à l'extréinité. Thorax à duvet d'un jaunâtre doré; bande intermé- 
diaire divisée par une ligne de duvet ; côtés à duvet gris et poils blancs. 
Abdomen menu ; les-trois prewiers segments et le bord antérieur du 4.° 
à duvet et poils blancs sur les côtés ; les quatre derniers testacés ; ar- 
mure copulatrice noire, Pieds noirs ; à pointes noires; jambes antérieures 
et intermédiaires d'un testacé brun, Ailes: moitié antérieure assez claire; 
postérieure un peu brunâtre. 2. cellule sous-marginale un peu 
allongée. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


EMPIDIES , Empniæ 


G. EMPIS , Euwris. 


9. Emris pizrriBra. Nob. 


Nigra. Thorace cinereo, trivittato, tibiis intermediis pilosis. 
Alis fuscanis, nervo postico primo incompleto . 


Long. 2 3/41. i. Trompe atteignant la longueur du corps. Palpes 
uu peu saillants , velus. Face et front à léger duvet cendré. Antennes. 
Thorax cendré, à trois bandes noires. Abdomen à léger duvet gris. 
Pieds noirs ; jambes intermédiaires garnies de po:ls nombreux. Ailes 


brunätres ; nervures comme dans l'E. heteroptera. 


Du Cap. M. Bigot. 


VÉSICULEUX , InrLara. 


G. HENOPS , Hewors. {llig. Océodes, Luts. 


1. Henops nispar. Nob. 

l'errugineus aut fuscus. Abdomine incisuris albis. ( Tab. 2. 
fig. 12.) 

Deux individus, piqués à la même épingle, diffèrent par la 
couleur , mais nous paraissent appartenir à la même espèce. Je 
n'ai pu distinguer de caractères sexuels. 

Long. 2 1. L'un des individus est d'un jaune ferrugineux luisant. 
Les yeux occupant toute la tète et les antennes d'un brun noirâtre. 
Thorax à léger duvet d’un blanc jaunâtre. Abdomen lisse ; côtés noi- 
râtres, incisions des segments blancs ; ventre : segments à bord anté- 
rieur noir, postérieur blanc et milieu ferrugineux. Pieds ferrugineux ; 
les trois derniers articles des tarses d’un brun noirâtre. Cuillerons jau- 


uâtres. Balanciers jaunes. Ailes claires, un peu jaunâtres ; tache 


(83) 


stigmatique d'un brun noirâtre: les nervures transversales à la base des 
cellules ; postérieures nulles. 

L'autre individu en diffère par le thorax brunâtre; côtés plus pâles . 
jaunâtres. Abdomen d’un bran noirâtre; incisions d’un blauc jaunâtre ; 
ventre de même. Pieds d'un jaune brunâtre. 

Cette espèce se distingue du type générique par l'oblitération 
des nervures transversales des ailes ; mais elle présente tous les 
autres caractères du genre, et nous ne croyons pas pouvoir l'en 
séparer. 

De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


LEPTIDES , Leprnes. 


G. ATHERK , PR 


1. ATHErIx PUSILLA. Nob. 
Atra. Pedibus nigris, tibiis rufis. Alis griseis. 


Long. 2 1. @. Noire (dénudée) quelques vestiges de duyet blanc. 


Pieds noirs; jambes fauves. Ailes grisätres ; cellule stigmatique brune. 


De la Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Adélaïde, M. Bigot. 


BOMBYLIERS , BompyLiaru. 
G. EXOPROSOPE , ExoProsopaA. 


64. ExoProsopa ExIGUA. Nob. 


Atra. Thorace flavido hirto. Abdomine basi lateribus testacers. 
Alis fuscis , maculis duabus , margine interno apiceque hyalinis. 


(Tab. 3. fig. 1.) 
Long. 3 1/2 1. © .(Dénudée) Trompe un peu saillante. Face et front 


à vestiges de duvet jaunâtre. Antennes noires. Thorax : bord antérieur 


t côtés à fourrure jaunâtre , écusson testacé. Abdomen: les deux pre- 


(89 ) 


miers segments avec un peu de teslacé sur les côtés, 3.% à large bande 
testacée, interrompue aa milieu ; 4.° à bande semblable, mais étroite : 
les trois autres noires; ventre presqu'entièrement testacé. Pieds noirs. 
Ailes brunes; les principales nervures basilaires bordées de roux ; près 
de la base une tache allongée oblique, n'atteignant pas le bord exté- 
rieur, vers le milieu une autre tache au milieu de la cellule discoïdale , 
bord intérieur et extrémité hyalins. 


Du cap de Bonne-Espérance. M. Bigot. 


65. ExoPROSOPA ARGENTIFRONS. Nob. 


Nigra rufo-hirta.Fronte argentea. Abdomine lateribus testaceis 
apice albo tomentoso. Alis dimidiato fuscis, emarginatis. (Tab. à. 
fig. 2.) 

Long. 2 3/4 1. !. Un grand espace couvert d’écailles argentées sur 
la face et le front ; extrémité de la faec et sommet du front (dénudés) 
noirs, côtés de la face à duvet jaune. Antennes noires, 3.° article un 
peu allongé, conique Thorax à fourrure fauve : écusson assez court , à 
bord postérieur testacé. Abdomen à fourrare fauve: 2,2 3.° et 4.° 
segments à côtés testacés : 6.8 et 7.2 à duvet blanc; ventre nu, fauve. 
Hanches, cuisses et jambes testacées : tarses noirs. Ailes à moitié anté— 


rieure et extérieure brune , échancrée et anguleuse. 


Du cap de Bonne-Espérance. M. Bigot. 


66. ExoprosopA BINOTATA. Nob. 


Âtra. Thorace rufo hirto. Abdomine segmento tertio duabus 
maculis albis. Alis fuscis: quitta, excisura, limbo interno api- 
ceque hyalinis. 


Long. 51/2 1. . Trompe un peu saillante. Face à léger duvet gris. 
Front (dénndé). Antennes noires. Thorax (dénude) ; bord antérieur et 
côtés à fourrure d’un roux vif; une petite touffe de poils blancs de 
chaque côté du bord postérieur. Abdomen (dénudé), bordé de petits 


LI 


( 90 | 


poils noirs; 3.° segment orné de chaque côté d'une tache arrondie à 
écailles blanches. Pieds noirs. Ailes brunes ; un point à la base de la 
cellule discoïdale, bord intérieur à compter du tiers de la longueur, 


échancrure vers le milieu, et extrémités hyalins. 


De l'Inde. M. Bigot. 


67. ExoPRosOPA FLAVOFASCIATA. Mob 


Nigra. Thorace flavo-tomentoso. Abdomine segmentis duobus 
intermediis flavo-tomentosis. Alis fusci  apice margineque in- 
terno hyalinis, quatuor cellulis submarginalibus. (Tab. 3. fig. 3.) 

Long. 5 1/2 1. À. Face et partie antérieure du front à duvet jaune. 
Antennes noires ; 3.e article conique, un peu allongé. Thorax (déaudé); 
des poils d’un jaune doré sur les côtés. Abd en : 2.€ et 5.° segments 
couverts de duvet jaune. Pieds noirs. Ailes brunes à extrémité et bord 


intérieur clairs; quatre cellules sous-marginales. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


68. ExoPROSOPA ADELAIDICA. Nob. 


Ater. Thorace flavido hirto. Abdomine lateribus testaces ; 
squamis albis. Alis fuscis, quitta macula apiceque hyalinis. 


(Tab. 3. fig. 4.) 


Long. 5 1. d: Trompe dépassant la face du tiers de la longueur de la 
tête. Face et front à duvet d’un gris brunâtre ; des poils noirs au milieu 
du front. Antennes : les deux premiers articles noirs ; le 3.° manque. 
Thorax (dénudé) à poils jaunätres au bord antérieur et sur les côtés ; 
une petite tache de pcils blancs au-dessus de l'insertion des ailes: écusson 
testacé. Abdomen (dénudé) : 1." segment entièrement noir, 2.6, 3.e 
et 4.2 testacés sur les côtés de manière à ne Jaisser qu'une bande dorsale 
noire, assez étroite, élargie sur les bords antérieur et postérieur des 
segments. Les 5 ©, 6.€ et 7, ne présentant que peu de testacé; bord 


extérieur du premier et de la moitié antérieure du 2.6, à poils d'un 


(:94,) 


jaune blanchâtre , 3.2 et suivants à vestiges d'écailles blanches. Pieds 
noirs : cuisses antérieures d’un testacé brunâtre ; jambes brunes. Ailes 
brunes ; un point à la base de la cellule discoïdale , une tache allongée, 
oblique, échancrée, atteignant le bord intérieur, dont le sommet oc- 
cape le inilieu de la cellule discoïdale et extrémité hyalins : trois cellules 
sous-marginales. 


Nouvelle-Hollande, colonie d'Adélaïde. M. Bigot. 


69. ExoPROSOPA ALTERNANS. Nob. 


Nigra, fulvido-tomentosa. Abdomine alternatim incisuris albis. 
Alis dimidialo fuscanis duabus maculis fuscis : puncto hyalino. 
(Tab. 3. fig. 5.) | 

Long. 6 4/2 1. ©. Trompe rentrée dans la cavité buccale. Face et 
front testacés, à duvet fauve; le dernier à petits poils noirs. Antennes : 
le premier article testacé; les deux autres noirs; le 3.e conique. Le 
derrière de la tête noir, à duvet blanc; le bord des yeux testacé en- 
dessous. Thorax à duvet roussitre, des bandes longitudinales noires 
peu distinctes ; une bande de poils blancs passant au-dessus de l’inser- 
tion des ailes ; côtés testacés , à poils blancs : écusson testacé , à duvet 
fauve et poils noirs sur les bords. Abdomen : segments à bord antérieur 
noir, à bord postérieur testacé et duvet roussâtre ; 4.r,.8.e, 6.2 et 7.e 
à duvet blanc ; ventre à fond fauve et duvet blanc. Pieds noirs; hanches 
testacées, Ailes hyalines ; moitié extérieure brunâtre ; nervures trans- 


versales brunes; un point hyalin à la base de la cellule discoidale. 


De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 


10. ExoPROSOPA PENNIPES Wed. 

Nigra, squamis cyaneis. Pedibus posticis pennatis. Alis nigris. 
apice hyalinis, nervis partim hyalino-marginatis. 

Antrax pennipes. Wied. 


Long. 6. |. 8 Trompe el palpes rentrés dans l'ouvertare buccale. 


Face et front d'un testacé branître (la première dénudée) le second 


(92) 


petites écailles jaunätres, à deux bandes transversales d'épais duvet 
noir : l'une large , située assez près de l'insertion dés antennes ; l'autre 
qui en est voisin est étroite, Antennes d'un téstacé brünâtre ; les deux 
premiers articles à poils noirs ; base du 5.° à très petits poils én-dessus, 
Thoras {le dos dénudé à ligne longitadinale blanche) bord antérieur à 
touffes de poils alternativement blanches et noires : épaules testacées, 
une bande étroite d'épais duvet noir passant 1u-dessous de l'insertion des 
ailes ; une callosité testacée aux côtés du bord postérieur : côtés à duvet 
noir ; écusson (dénudé) testacé, à léger reflets violets. Abdomen à 
écailles bleues et légers reflets verts; 1. segment d'un testacé branâtre 
à petits poils bruns : ventre sans écailles , et léger dnvet blanchâtre. 
Pieds noirs , jambes antérieures d'un testacé brunâtre ainsi que tous les 
tarses ; un peu de testacé aux genoux: cuisses postérieures cilices d'é- 
cailles noires depuis le tiers de la longueur jusqu’à l'extrémité ; jambes 
postérieures également cilites. mais dans toute leur longueur. Ailes 
noires, à reflets bleus ; les deux cuillerons bordés de poils d'u blanc 
jaunâtre, changeant en fauve. Extrémité des ailes hyaline ; une petite 
tache fauve en forme de croissant ; de petites taches et de petites lignes 
hyalines , en petit nombre , le long des nervures: trois cellules sous- 


marginales. 


De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 


71. Exoprosopa siNuATIFASCIA. Nob. 


Nigra. Thorace fuscano tomentoso. Abdomine lateribus testa- 
ceis, basi apiceque albo fasciatis. Tibiis testaceis. Alis hyalinis , 
parte externa fusca, sinuata ; cellulis submarginalibus quatuor. 


(Tab. 3. fig. 6.) 

Long. 5 1. L. Face et front testacés à duvet jaunâtre; ce dernier à 
ligne transversale de petits poils noirs vers le tiers de la hauteur. An- 
tennes : les deux premiers articles testacés ; le 5.€ brun , conique; der 
uière de la tête testacé , sordé de duvet blanc. Thorax à petits poils bru- 
râtres : trois bandes longitudinales de duvet blanc souvent peu distinct ; 


nue petite bande de poils blancs sur les côtés au-dessus de l'insertion 


(93 ) 


des ailes, côtés et écusson testacés. Abdomen: côtés des quatre pre- 
miers segments testacés ; 2.e, 5.€ et 6.° segments à duvet hlane, ventre 
testacé, à léger duvet blanc. Guisses et jambes antérienres et interme- 
diaires testacées; postérieures noirâtres ainsi que les tarses. Ailes à moitié 
extérienre d’un brun noirâtre jusqu'aux trois quarts de la longueur, à 
bord intérieur sinué et échancre, un point hyalin à la base de la cellule 
discoïdule. 
De l'Océanie, Moreton-Bay. M. Bigot. 


72. Exorrosopa 1xs1GNIS. Nob. 

Nigra. Thorace flaso-hirto. Abdomine segmentis, secundo , 
quinto, sexlo septimoque fascia albu interrupta. Alis fuscis basi 
rufa apice limboque interno hyalino. (Tab. 3. fig. 7.) 

Long. 9 1. À. Voisin de l'E. Audouimi. Face fauve, à duvet jaune. 
Front: base à duvet jaune; le reste à duvet brun. Antennes : les deux 
premiers artieles d'un fauve obscur, à petits poils noirs: 3.€ noir, co- 
nique. Derrière de la tête à duvet blanc. Thorax à duvet et poils fauves; 
côtés à poils d'un blane jaunâtre ; écusson d’un testacé brunâtre. Abdo- 
men : ®.€ segment à bande de duvet blane, n'atteignant pas le bord 
postérieur et allant en pointe et interrompue au milieu ; 5.8, 6.° et 7.e 
à bande de duvet blanc atteignant les deux bords et interrompue au 
milieu : ventre: les trois premiers segments à duvet blane formant une 
grande tache triangulaire qui n'atteint pas les côtés; 5.2 à bande 
blanche. Pieds noirs. Ailes à base d'un fauve vif; bord extérieur d'un 
brun noirâtre qui s'étend au-delà du milieu de Ja largeur ; estrémité et 
bord intérieur clairs, se fondant avec le brun ; quatre cellules sous- 


marginales. 
De l'Océanie , baie de Moreton. M. Bigot, 


73. Exoprosopa PRoMETHEUS. Nob. 


Thorace nigro , lateribus flavis. Abdomine hasi testaceo apice 
nigro albo pubescente. Alis fuscanis limho interno , excisura api- 


ceque hyalinis, "Tab. 3. fig. 8. 


(94) 


Long. 6 |. À. Face testacée bordée de quelques poils noirs à l’extré- 
mité, Front d'un gris jaunâtre ; on vestige de tache transversale noirâtre 
vers le milieu. Antennes : les deux premiers articles testacés : le 3.e 
manque. Thorax (dénudé) noir; une bande jaune sur les côtés, pas- 
sant au-dessus de l'insertion des ailes; flancs testacés, à légér duvet 
grisâtre et poils noirs clair-semés ; écusson jaune, Abdomen {presque 
dénudé)à poils noirs sur les côtés ; 1.%7 segmeni noir ; les trois sui- 
vants testacés, à tache dorsale noire; les cinquième, sixième, et septième 
noirs , à vestiges d'écailles blanches ; cinquième à bord postérieur tes- 
tacé. Pieds d'un testacé brun: tarses noirs; premier article brun. Ailes 
d'un brun peu foncé, à bord intérieur, échancrure et extrémité hyalins; 


quatre cellules postérieures. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


G. ANTHRAX, ANTHRAX. 


91. ANTHRAX CONFUSE- MAGULATA. Nob. 


Nigra. Thorace albido. Abdomine flavido hirtis. Alis fuscis, 
hyalino-maculatis. (Tab. 3. fig. 9.) 


Long. 41/2 1. À. Face à léger duvet gris et petits poils noirs, Front 
{dénudé), Antennes noires de forme normale. Thorax et abdomen ({dé- 
nudés) le premier à vestiges de fourrure de blane grisâtre au bord an- 
térieur. \bdomen à vestiges de fourrure blanche sur les côtés du pre- 
mier segment; côtés des sixième el septième à écailles jaunes et reflets 
blancs. Pieds noirs. Ailes à fond d’un brun noirâtre , à taches hyalines, 
plus grandes vers l'extrémité; nervure intérieure de la deuxième cel- 
lule sons-marginale anguleuse et appendiculée. 


D'Afrique. Port-Natal. M. Bigot. 


92. ANTHRAX APPENDICULATA. Nob. 


Nigra. Alis dimidiato fuscis fusca punctatis ; cellulis duabus 
submarginalibus bas? appendiculatis. (Tab. 3. fig. 10.) 


Long. 51. Q@. Corps (dénude); des vestiges de duvet hlanchâtre 


( 98?) 


3 


sur la face et le front. Les antennes inanquent. Pieds noirs. Ailes à 
moitié antérieure oblique ; brune: des petites taches brunes à la base 
des cellules, les deux sous-marginales appendiculées à leur base : la 


nervure extérieure de la deuxième anguleuse. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 


93. ANTHRAX BIAPPENDICULATA. /Vob. 


Nigra, albido nigroque hirta. Alis kyalinrs , punctis duobus 
fuscanis ; cellulis submarginalibus appendiculatis. (Tab. 3. 
fig, 14.) 

Long, 3 1/2 1. d. Face à poils blancs ; épistome bordé de poils noirs. 
Front: bord antérieur à poils blancs, le reste à duvet jaunâtre et poils 
noirs, Antennes noires, Thorax (en partie dénudé) à duvet jaunâtre ; des 
vestiges de poils blancs et de noirs. Abdomen à fourrure blanchâtre , 
mêlée de poils noirs au hord postérieur des segments et de touffes noires 
sur les côtés ; ventre à duvet blanc. Guisses et tarses noirs ; jambes d'un 
fauve terne. Ailes hyalines , à base des cellules marginales et sous-mar- 
ginales bordée de brunâtre : bords brunâtres aux autres nervures trans- 
versales ; nervures normales, mais les deux cellules sous-marginales 
appendiculées. 

De l'Océanie , cap des Aiguilles. M. Bigot. 

L'Anthrax fimbriata. Meig , se trouve au cap des Aiguilles 
comme en Europe. 


94. ANTHRAX BASALIS. Nob. 


Nigra (denudata.. Abdomine incisuris testaceis; ventre rufo. 
Alis hyalinis, basi fuscis. Cellula-submarginali 2. appendiculata. 
(Tab. 3. fig. 12.) 


Long. 4 1. À. Face et base du front à duvet jaunâtre ; partie pos 


- 


térieure de ce deruier d’un noir velouté. Antennes noires. Cétés du 
thorax à poils Jaunâtres : eeusson bordé de testaté brunâtre. Abdomen 


les vestiges de duvet blane su les deux premiers et les dernierssegment 


( 96 } 


ventre fauve, à poils blanes, Pieds noirs ; cuisses postérieures à base jau- 
nâtre au côté intérieur. Aites hyalines ; une petite touffe de poils 
blanes à leur insertion ; base brune jusqu'à celle des cellules médiaires: 


médiastine brunâtre; deuxième sous marginale appendiculée. 


De l'Océanie, Moreton-Bay. M. Bigot. 


95. ANTHRAX LEUCOPYGA. IVob. 


Nigra. Abdomine apice albo. Alis dimidiato nigris. (Tab:3. 
fig. 13.) 

Long. 3 1. @. Face à léger duvet gris et petits poils noirs. Front 
(dénudé}. Antennes noires, normales, Thorax et abdomen (dénudées) ; 
côtés du premier à duvet cendré. Abdomen : les cinquième, sixième , 
et septième segments à écailles d’un blanc argenté sur les eôtés, Pieds: 
noirs. Ailes hyalines , à partie antérieure brune , un peu concave. 

De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 

Cette espèce ressemble à l’A. melaleuca, Wied; mais elle en 
diffère en ce que, dans cette dernière, la longueur du corps est de 
5.L,en ce que le brun de l'aile n'atteint pas le bord intérieur 
de l'aile, et en ce qu’au bord extérieur, le brun atteint l'extrémité 
de l'aile. ” 


96. ANTHRAX CONNEXA. Nob. 


Rufa hivta. Abdomine lateribus albo-pilosis. Fronte nigra. Alis 
hyalinis, margine antico fuscano, basi nigro-pectinato. 


Long. 5 1/2 1. $. Semblable à l'A. flava : excepté, Front à petits 
poils noirs. Abdomen (dénudé) à poils d’an blanc argenté sur les côtés: 
une touffe de poils noirs sur les côtés des cinquième et sixième 


segments ; extrémité à poils blancs. Ailes à bord extérieur brunâtre. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


97. ANTHRAX SEX NOTATA. Nob. 


Nigra albo nigroque hirta. Abdomine incisuris rufis, apice 


(97) 


testaceo. Tibiis setulosis. Alis hyalinis fusco notatis. (Tab. 3. 
fig. 14.) 

Long. 4 1/21. ©. Face à duvet blanc: bord postérieur garni de 
petits poils noirs. Front à poils noirs ; bords latéraux entièrement à 
duvet blanc ; une petite bande transversale de davet blanc vers le mi- 
lieu de la longueur. Antennes noires, de forme normale, Thorax (dénudé); 
des vestiges de poils noirs; côtés à fourrure blanche. Abdomen [en 
partie dénudé) incisions fauves : les cinquième , sixième et septième seg- 
ments testacés ; côtés du premier à fourrure blanche; ceux du deuxième 
à fourrure noire et les autres ainsi alternativement ; ventre testace , à 
fourrure blanche. Hanches noires ; cuisses noires avec un peu de testacé 
en-dessous, garnies de petites suies en dehors ; jambes d'un jaune gri- 
sâtre , garnies de petites soies en dehors ct en dedans. Ailes hyalines , à 
base et bord extérieur gris ; de petites taches brunes à la base des cel- 
lules; deuxième sous-marginale appendiculée, 


Patrie inconnue. 


G. COMPTOSIE , ComprtosiA. 
9. CowprosiA MORETONH. Nob. 


Nigra flavo tomentosa; facie flavido tomentosa. Alis fuscis, 
vitta flavida, apice alba. (Tab. 3. fig. 15.) 

Long. 3 1/21. L.D’un noir mat. Face à poils d'un jaune blanchâtre. 
Front à léger duvet blanc à la base et petits poils noirs. Antennes noires, 
Thorax à poils d'un jaune pâle. Abdomen (dénudé) ; des vestiges de 
poils jaunes sur les côtés ; ventre à poils d’un gris jaunâtre. Pieds noirs. 
Ailes brunes, à moitié basilaire occupée par une demi bande jaunûtre, 
et le bord intérieur gris ; extrémité blanche ; des espaces clairs à la base 


de la première cellule sous-marginale et de la première postérieure, 


De l'Océanie. Moreton-Bay. M. Bigot. 


G. BOMBYLE , Bomevuiws. 
62. Bomeviius crassiLaABris. Nob. 


Ater, rufescentehirtus. Rostro breve labiis crassis. Pedibusrufis. 


( 98) 


Alis limbo externo fusco, cellula submarginali 2., appendiculata. 
(Tab. 4. fig. 1.) 

Long. 5 1. à Trompe perpendienlaire, d'une ligne 1/4 ; lèvres ter- 
minales assez épaisses. Palpes noirs. Face à poils jaunâtres. Antennes 
noires : troisième article grèle , allongé: style court. Thorax à fourrure 
d’un roussâtre clair, à reflets blancs. Abdomen (en partie dénudé) des 
vestiges d'écailles fauves ; côtés à poils fauves, entremelés de touffes de 
poils noirs: dessous du corps à poils blancs. Pieds fauves ; tarses d'un 
brun noirâtre. Ailes claires, à bord extérieur bran : petite nervure 
trausversale oblique , située aux trois quarts de la longueur de la discoi- 
dale; deuxième cellule sous-marginale appendiculée; première postérieure 


ouverte, 


De la Nouvelle-Hollande. Sydney. M. Bigot. 


63. BompyLius NoTATIPENNIS. Nob. 


Ater, flavido hirtus. Pedibus rufis. Alis limbo externo fusco, 
cellulis basi fuscano notatis ; postica prima clausa (Tab. 4. fig. 2.) 

Long. 4. 1. ©. Trompe normale , longue de trois lignes. Face à 
léger duvet cendré ; bord de l’épistome fauve. Front antérieurement à 
duvet d'un blanc jaunätre, Antennes noires ; premier article à poils jau- 
nâtres en-dessous ; troisième, à style court. Thorax et abdomen (dénu- 
dés) à vestiges de fourrure jaunâtre. Pieds fauves, Ailes claires; bord 
extérieur brun: des taches brunâtres à la base des cellules, petite 
nervure transversale située au huitième de la longueur de la discoïdale; 


première postérieure fermée. 


De l'Oceanie , Sydney. M. Bigol. 


64. BomByLius NIVEUS. Nob. 

Ater, albo-hirtus. Tibiis tarsisque flavis. Alis albis, fuscano 
punctatis. (Tab. 4 fig. 3) 

Long. 4. 1. b @: Trompe longue de 2 1. Barbe, face, front, 
thorax et abdomen à fourrare d'un blanc de neige; partie postérie ? 


(1991) 


du front munie de soies noires. Antennes noires, Thorax à bande peu 
distincte de poils jaanâtres de chaque côté, passant an-dessus de l'in- 
sertion des ailes. Abdomen à soies noires au bord postérieur des seg- 
ments. Pieds à duvet blanc; cuisses noires; jambes jaunâtres ; posté - 
rieures noires ; larses jaunâtres, Ailes blanches; une pétile tache 
brunâtre à la base de chaque cellule; l'intérieur des cellules postérieures 


grises: petite nervure transversale située au tiers de la cellule discoïdale, 


De l'Océanie , cap des Aiguilles. M. Bigot. 


65. BouexLius BicoLORIcORNIS. Nob. 


Alter, flavido hirtus. Antennis basi rufis. Pedibus rufis. (Tab. 
4. fig. 4.) 

Long. 3 ou 4. 1. Q. Trompe longue d’une ligne et demie. Barbe 
blanche. Face fauve à poils blancs. Front à poils et duvet jaurâtres. 
Antennes : les deux premiers articles fauves, à poils jaunâtres; le 
troisième noir, allongé. Thorax el abdomen {en partie dénudés) à poils 
jannâtres: poitrine et ventre à fourrare blanche, Pieds fauves; Îes 
deux derniers articles des tarses noitâtres. Ailes claires, à base jaunâtre; 
petite nervure transversale située aux deux tiers de la longueur de la 
cellale discoïidale ; première cellule postérieure fermée vers le milieu de 


la deuxième sous-marginale. 


De l'Océanie , cap des Aiguilles. M. Bigot. 


66. BoupyLius GUrrATIPENNIS. Nob. 


Ater, pilis nigris albisque hirtus. Thorace lateribus pilis cine- 
reis. Alès limbo externo maculisque rotundis fuscis. (Tab. 4. 
fig. 5.) 

Long. 3 1. À ©. Trompe longue d’une ligne et demie. Face à 
poils blancs; un peu de poils jaunâtres dans la partie supérieure, Front : 
moitié antérieure à poils blancs; postérieure à poils noirs. Antennes : 
les deux premiers articles couverts de poils noirs qui atteignent l'extré- 


mité du troisième: troisième grêle, assez allongé : derrière de la tête 


( 400 ) 


à poils blancs. Thorax couvert de poils blancs, soyeux (vu d'avant en 
arrière et de côté), de poils gris (vu de derrière en avant); une bande 
de poils gris, passant au-dessus de l'insertion des antennes , et s'éten- 
dant jusqu'au bord antériear. Abdomen à poils blancs, soyeax ; bord 
postérieur des segments à longues soies noires ; côtés à tonffes de poils 
noirs. Pieds à duvet blane en-dedans: cuisses noires; jambes fauves. 
Ailes grises, à bord extérieur brun et taches brunes arrondies, quelque- 
fois confluentes à l'extrémité des nervures et sur les transversales : la 
petite transversale située au milieu de la longueur de la discoïdale : 


la première postérieure fermée au milieu de la deuxième sous-marginale. 


De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 


67. Bompyzius RUrFILABRIS. Nob. 


Ater, flavido hirtus, labro rufo. Antennis basi rufis. Pedibus 
rufis. Alis cellula postica prima aperta. (Tab. 4. fig. 6.) 

Leng. 5. 1. ©. Trompe longue d’une ligne; lèvre supérieure fanve. 
Barbe blanche. Face fauve, à poils blanes. Front fauve, à poils fauves. 
Antennes : les deux premiers articles fauves ; à poils jaunâtres : le troi- 
sième noir, allongé. Thorax et abdomen (en partie dénudés) à fourrure 
fauve ; poitrine et ventre à poils hlanes, Pieds fauves ; les deux derniers 
articles des tarses noirâtres. Ailes claires, à base jaunâtre ; petite 
nervure transversale située au quart de la longueur de la cellule dis- 
coïdale : première cellule postérieure ouverte. 

De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 

Cette espèce ressemble fort au B. bicoloricornis , à l'exception 
des ailes dont les nervures présentent deux différences consi- 
dérables. 


68. BomByLius ALBIFACIES. Nob. 
Ater, flavo hirtus. Barba facieque albis. Abdomine angusto. 
Alis hyalinis, cellula postica prima aper ta. 


Long. 2 4/2 L. !. Trompe longue ; à peine d'une demi ligne. Barbe 


(1404) 


et fourrure de la face d’un blanc de neige. Antennes atteignant presque 
l'extrémité de la trompe; le premier article garni de poils blancs en- 
dessous, jaunes en-dessus. Derrière de la tète, thorax et abdomen à 
{ourrure d'un jaune pâle, à reflets blancs; ce dernier moins large que 
le thorax : poitrine à fourrure blanche. Aïles : petite nervure trans- 
versale située aux deux tiers de la longueur de la discoïdale ; première 


cellule postérieure ouverte, 


De l'Océanie , cap des Aiguilles. M. Bigot. 


69. Bomavuius FuLvicErs. Nob, 


Ater, rufo hirtus. Pedibus rufis. Alis limbo externo fuscano, 
cellula postica prima aperta. (Tab. 4, fig. 8. 


Long. 2 1/2 1. Q®. Trompe noire, longue d’une ligne. Barbe 
blanche. Face et front à poils roux, Antennes noires ; les deux premiers 
articles à poils roux. Thorax et abdomen à fourrure fauve ; poitrine et 
ventre à poils jaunâtres. Pieds fauves; les trois derniers articles des 
tarsés noirâtres. Ailes claires, base et bord extérieur brunâtres ; petite 
nervure transversale située un peu au-delà du milieu de la longueur de 


l cellule discoïdale ; première cellule postérieure ouverte. 


De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 


. 70. Bomeyzius minimus. Nob. 


Mininus. Ater , albo hirsutissimus. Pedibus flavis. Als 
hyalinis. (Tab. 4. fig. 9.) 


Long. 1/3 1. ©. Trompe longue d'une demi ligne ; labre parais- 
sant fauve. La tête, le thorax et l'abdomen à longue fourrure blanche. 
Antennes atteignant l'extrémité de la trompe; premier article à lengs 
poile blanes, Pieds jaunes; derniers articles des tarses noirâtres, Ailes : 


petite nervure transversale située au tiers de la longueur de la discoïdale. 


De l'Océanie, cap des Aiguilles. M. Bigot. 


( 402) 


71. Bomgyzius ALBiPEcrus. ob. 


Ater, rufo hirtus. Thorace lateribus pectore barbaque albis. 
Alis margine externo fusco, sinuato. (Tab. 4. fig. 10.) 


Long. 3 1. ©. Trompe longue de deux lignes. Barbe blanche. Face 
et front à fourrure fauve , avec reflets jaunes. Antennes : les deux pre- 
miers articles noirs; le troisième manque: derrière de la tête à reflets 
blancs. Thorax à fourrure fauve ; côtés à reflets blancs; poitrine à 
fourrure blanche. Abdomen à fourrure fauve; ventre à tache de poils 
blancs de chaque côté du deuxième segment. Pieds testacés. Ailes assez 
étroites, à moitié extérieure brune, à bord intérieur sinuf; petite 


nervure transversale située au tiers de la longueur de la discoïdale, 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


72. BomByLius FuLvIBASIS. Nob. 


Ater , rufo hirtus. Barba alba. Pedibus rufis. Alis basi margi- 
nêque externo fulvis. 


Long. 2 3/41. ©. Trompe longue de deux lignes. Barbe blanche. 
Face d’un noir luisant. Front : le tiers antérieur d'un noir mat, à léger 
duvet fauve ; les deux tiers postérieurs d'un noir luisant, à poils noirs. 
Antennes noires ; derrière de la tête à poils fauves. Thorax à fourrure 
fauve; poitrine à fourrure blanche. Abdomen (presque dénudé) à ves- 
tiges de fourrure fauve, Pieds d’un fauve jaunâtre. Ailes : base et bord 
extérieur jusqu'aux deux tiers de leur longucur, d’un fauve brunâtre ; 
petite nervure transversale située au tiers de la longueur de la cellule 
discoïdale ; première cellule postérieure fermée en-deça de la moitié de 
la nervure intérieure , de la deuxième cellule sous-marginale. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


G. LASIOPROSOPE , Lasrorrosopa. Nob. 


Voisin du genre Bombyle. Tête hémisphérique insérée à la 
hauteur du thorax, aussi large que le thorax et l'abdomen. 
Frompe menue , à peine de la longueur de la tête ; les lèvres ter- 


(403) 


minales très menues, terminées en pointe, un peu fléchies à l’extré- 
mité ; labre atteignant la base des lèvres terminales. Palpes courts. 
Face très-large, pleine, arrondie, très-velue , encadrée de petites 
soies. Front retréci postérieurement, ©, luisant, garni de poils peu 
touffus ; un sillon longitudinal au milieu. Antennes allongées, sur- 
passant la longueur de la tête, atteignant presque l'extrémité de la 
trompe, peu divergentes; premier article peu allongé, cylindrique ; 
deuxième surpassant la longueur du premier, très menu , cylin- 
drique ; troisième moins allongé que le deuxième, un peu renflé, 
style peu distinct. Yeux nus, assez étroits. Thorax velu , peu 
convexe ; écusson hémisphérique. Abdomen velu ne dépassant pas 
la largeur du thorax, conique ; obtus à l’extrémité. Pieds menus; 
postérieurs, de longueur médiocre ; cuisses velues. Ailes peu 
écartées, non pectinées à la base. 

Ce nouveau genre des Bombyliers se distingue des autres par 
un grand nombre de légères différences quenous venons dénoncer, 
et surtout par la conformation des antennes, dont le second 
article est allongé et par l’épaisse fourrure de la tête. 

Le nom générique exprime ce dernier caractère. 

Le type est de l'Océanie. 


1. Lasioprosopa Bicorn. Nob. 
Ater, flavo hirta. Pectore infra nigro lrto. (Tab. 4. fig. 14.) 


Long. 2 3/41. À. Face à fourrure jaune encadrée de poils noirs. 
Thorax et abdomen à fourrure jaune; poitrine à fourrure noire. Ailes 
claires ; petite nervure transversale située aux trois quarts de la lon- 
guear de la cellule discoïdale; première postérieure ouverte , cinquième 
fermée. 

De l'Océanie , cap des Aiguilles. M. Bigot. 


G. USIE,, Usa. 


10. Usra Bicocor. Nob, 


Thorace viridi. Abdomine cæruleo. Alis hyalinis. 


(404 ) 


Long. 4 4/41. @. Semblable à l'O. pusilla. Meig. Front noir: à 
reflets verts. Thorax d’un vert et abdomen d’un bleu luisant. 
De l'Egypte. M. Bigot l'a trouvé au Caire. 


G. CYLLENIE, CyLcenra. 
2. CYLLENIA PLURICELLATA. Nob. 


Nigra. Thorace flavido tomentoso, nigro vittato , lateribus 
scutelloque testaceis. Abdomine fasciis albidis. Pedibus testaceis. 
Alis fuscanis maculis fenestretis, cellulis marginalibus tribus. 


(Tab. 4 fig. 12.) 
Long. 3 1/2 |. Q. Joues d’un blanc jaunâtre. Front testacé, à 


duvet d’un roux jaunâtre et poils noirs; côtés plus clairs. Antennes : 
les deux premiers articles testacés, à poils noirs; le troisième noir. 
© Thorax à duvet d'un jaune grisâtre; deux bandes intermédiaires , 
noires, étroites ; divergentes , se réunissant au bord antérieur; deux 
bandes latérales noires , ne laissant souvent apercevoir, à travers le du- 
vet, qu'une petite tache vers le milieu. Abdomen : bord postérieur des 
premier, lroisième, cinquième et septième segments à duvet blanc ; 
celui des deuxième, quatrième et sixième à duvet jaune. Pieds tes- 
tacés ; tarses bruns. Ailes brunâtres ; une tache hyaline à la base de 
chaque cellule ; cellules postérieures hyalines dans leurs bords; trois 
cellules marginales par l'effet de deux nervures transversales qui divi- 
sent la cellule ordinaire. 

Il est possible que les deux nervares qui forment trois cellules mar- 
ginales ne soient qu'accidentelles, cependant je les ai trouvées sur les 
deux individus de cette espèce que j'ai observés. 


Du cap de Bonne-Espérance. M. Bigot. 


DOLICHOPODES , Dozicnopopa. 
G. PSILOPE, Psizorus. 


31. PsiLopus TUBERCULIGORNIS. Nob. 


Thorace viridi. Abdomine aureo viridi, Antennis nigris, stylo- 


(168) 


apice tuberculato. Pedibus rufis, femoribus nigris. Tarsis albo- 
annulatis. Alis hyalinis. (Tab. 4. fig. 13.) 


Long. 2 1/21. À. Trompe fauve. Face verte, à reflets violets et 
duvet blanc dans la partie inférieure, Front violet. Antennes noires ; 
troisième article un peu allongé, conique; style long de la moitié du 
corps, terminé par un tubercule ovale, à duvet blanc, Thorax d’un vert 
brillant. Abdomen à incisions noires ; les deux premiers segments verts; 
autres d'un vert doré ; armure copulatrice noire , terminée carrément 
et accompagnée de filaments. Cuisses noires , à genoux fauves: posté 
rieures pourvues de poils en-dessous ; jambes et tarses testacés ; tarses 
intermédiaires et postérieurs à large anneau blanc à Ja base des premier 
et deuxième articles. Ailes à reflets irisés: nervure externo-médiaire à 
angle obtus, puis arquée; deuxième transversale sinueuse , oblique. 


Des îles Marquises. M. Bigot. 


SYRPHIDES, SyrrHID. 
G. APHRITE, Argriris. 


Â4. APHRITIS ANGUSTIVENTRIS. Nob. 


Thorace viridi, flavo tomentoso. Abdomine elongato, angusto, 
nigro basi rufo. Antennis fuscis basi rufis. Pedibus rufis. Anten- 
nis flavidis , macula fusca. (Tab. 5, fig. 1). 

Long. 5 1/21. À. Face jaune, à léger duvet blanc; la partie des 
joues contigüe à la face, d’un brun noirâtre; la partie inférieure, fauve. 
Front noir. Antennes une fois plus longues que la tête ; premier article 
un peu moins long que la tête, fauve; un peu de noir à l'extrémité ; 
deuxième nu; troisième plus long que le premier, grèle, d'un brun 
noiâtre; style n’atteignant pas l'extrémité du troisième article. Thorax 
d'un vert métallique foncé, à duvet d’un jaune doré sur les sutures ; 
côtés testacés , à côtés blanchâtres ; écusson à bord postérieur et petites 
pointes testacées. Abdomen allongé, plus étroit que le thorax ; les deux 
premiers segments fauves: deuxième à ligne dorsale brune, élargie 

7 


{406 ) 


postérieurement ; les autres noirs, à légers reflets verts. Pieds fauves, 
Ailes jaunâtres dans la moitié antérieure; une tache brunâtre au-delà : 
le reste gris. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


G. MEGASPIS , Mecaspis. 
2. MEGasris ZONALIS. Feb. 


Niger. Thorace flavido hirto. Abdomine basi fascia flava ; 
ano fulvo. 


Eristalis zonalis. Fab. Wicd. 


La femelle seule a été décrite. Nous avons observé le mâle qui 
en diffère par les caractères sexuels ordinaires et par le duvet 
jaunâtre, au lieu de blanchâtre , de Ja face. 

Dans cette espèce, comme dans le genre Chrysopygus, les 
deuxième, troisième et quatrième segments de l'abdomen ont le 
fond d’un noir mat, avec une tache dorsale, et le bord postérieur 
d'un noir luisant: les nervures des ailes sont disposées comme 
dans la même espèce. 


Les individus que j'ai observés sont de la Chine boréale. 
M. Bigot. 


G. ERISTALE , ErisraLis. 
67. ERISTALIS PLURIVITTATUS. Mob. 


Niger. Thorace plurivittato ; scutello rufomarginato. Abdomine 
segmentis 1.° 2,9 3.0 que rufo vittatis. 

Long. 3 1/21. @. Face avancée, à duvet d'un gris jaunâtre; proé- 
minence nue. Front à duvet jaunâtre. Antennes noires; style nu. Thorax 
à cinq bandes longitudinales de duvet jaunâtre dont l'intermédiaire 
linéaire; quatre autres bandes d'un gris d'acier poli, séparées des cinq 
premières par des lignes d'un noir mat; côtés à léger duvet gris; 
écusson noir, bordé de fauve. Abdomen d'un noir mat: premier seg- 


ment fauve, à base noire sous l’écusson ; deuxiéme à bordure anté- 


{107 ) 


rieure noire, linéaire , ensuite une bande fauve , élargie sur les côtés, 
un peu échancrée au milieu: troisième à bande semblable, mais 
étroite; les deuxième, troisième ct quatrième à bord postérieur d'un 
noir luisant, élargi au milieu; cinquième entièrement luisant ; ventre : 
les trois premiers segments tantôt fauves, tantôt noirs, à côtés fauves. 
Pieds noirs ; cuisses postérieures non renflées; jambes d’un blanc jau- 
nâtre, à extrémité brune ; postérieures un peu arquécs, ciliées de noir, 
brunes, à base blanche ; tarses antérieurs et intermédiaires testacés , à 
premier article d’un blanc jaunâtre, Ailes un peu roussâtres; cellule 
basilaire externe, s'étendant jusqu'au milieu de la discoïdale. 


D'Afrique , royaume de Gabon. M. Bigot. 
68. ErisrALis TaRsALIS. Nob. 


Niger, viridi micans. Thorace antice albo bilineato. Abdomine 
velutino, segmentis margine postico nigro œneo nitido ; 2.9 3.0 
que antice fascia nigra, nitida albido pubescente. Tibiis basi tar- 
sisque duobus articulis primis rufis. 

Long. 4. 1, À @. Voisin de l'E. sepulcralis. Face à reflets verts ; 
côtés à léger duvet gris. Front à reflets verts ou bleus ; un peu de tes- 
tacé brunâtre à la base des antennes; © milicu d’un noir velouté ; 
base et extrémité d’un vert noirâtre luisant. Antennes d’un noir bru- 
nâtre:; style et yeux nus. Thorax antérieur à lignes de duvet blanc plus 
ou moins effacées. Abdomen d’un noir velouté ; les segments à bord pos- 
térieur d'un noir verdâtre luisant; deuxième et troisième antérieurement 
à bande un peu oblique, échancrée au milieu ; duvet blanc sur un 
fond d’un noir verdâtre luisant. Pieds noirs ; cuisses à genoux fauves : 
postérieures un peu renflées; jambes à tiers antérieur fauve; postérieures 
assez arquées et un peu ciliées ; tarses : les deux premiers articles fauves. 
Ailes hyalines ; nervures normales. 


De la Chine boréale. M. Bigot. 
69. ERiISTALIS BIFASCIATUS. Mob. 


Niger. Thorace duabus fasciis albidis. Abdomine lateribus 
incisurisque flavis. Oculis hirtis. Antennis pedibusque nigris. 


| 408 } 


Long. 4. 1. À. Face à duvet blanc, et bande noire. Front antérieur, 
noir. Antennes noires : style nu. Yeux velus. Thorax mat, à bande de 
duvet blanchâtre au bord antérieur et sar la suture ; la première à deux 
lignes longitudinales noires au milieu ; écusson jaune. Abdomen mat, 
à incisions jaunes; les deuxième et troisième segments à côtés jaunes, 
et bande dorsale noire: troisième et quatrième à bande luisante 
transversale au milieu quatrième et cinquième noirs: ventre jeune, 
à troisième, quatrième ct cinquième segments noirs. Pieds noirs : 
cuisses postérieures noires. Ailes claires ; nervures normales. 


Du Brésil. M. Bigot. 


70. ERISTALIS coLoMBICUS. Nob. 


Niger. Thorace flavido tomentoso , scutello testaceo. Abdomine 
incisuris testaceis ; segmento secundo maculis lateralibus testaceis. 
Oculis hirtis. Antennis pedibusque nigris. 


Long. 61. ©. Face à duvet roussâtre , bande intermédiaire et proé- 
minenee nues, luisantes, ainsi que le bas des joues. Front noir, à poils 
jaunûtres. Antennes noires, à style brun, un peu velu vers la base 
(vu à la loupe). Yeux velus de noir. Thorax à poils jaunâtres ; côtés à 
duvet gris; éeusson d'un testacé jaunâtre. Abdomen noir; deuxième 
segment à taches latérales testacées , arrondies en arrière, n'atteignant 
pas le bord postérieur, qui a un liseré testacé , ainsi que les segments 
suivants. Pieds noirs ; cuisses postérieures , grèles, à base d'un testacé 
brunâtre : jambes antérieures à base jaunâtre ; intermédiaires testacées : 


tarses intermédiaires testacés. Ailes claires : nervures normales. 


De la Colombie. M Bigot. 


71. EristaLIS NIGRIPENNIS. Nob. 
Niger nitidus. Scutello testaceo-limbato. Pedibus rufis. Alis 
nigris. e 

Long. 4 1/2 1. FA Face d’un noir brunâtre luisant: un peu de duvet 


grisâtre dans le hant. Front antérieurement d’un noir luisant , à petits 


(109) 


poils noirs. Antennes insérées sur une saillie du front , brunes ; {roi- 
sième article arrondi : style nu, brunâtre. Thorax et abdomen d'un 
noir luisant , à légers reflets verts: écusson noir, bordé de testace. 
Pieds fauves: cuisses postérieures un peu renflées , un peu échancrées 
sous la base : jambes postérieures élargies , un peu arquées , ciliées de 
noir. Cuillerons et balanciers d'un blanc jaunâtre. Aïles d’un noir bra- 
nûtre; bord intérieur clair ; cellule basilaire externe s'étendant jus- 
qu'aux deux tiers de la discoïdale : marginale fermée près de l'extrémité 
de la nervure marginale. 


De la Colombie. M. Bigot. 


72. ErisraLis RurIrARSIS. Nob. 

Niger nitidus. Bas tibiarum tarsorumque rufa. 

Long. 4. |. à Face d'un noir mat, à proéminence lisse, Front lisse. 
Antennes noires; style nu. Thorax à légers reflets verts et bleus, Abdomen 
à reflets d’un bleu d'acier. Pieds noirs; cuisses postérieures grèles : 
jambes à base fauve: premier article des tarses fauve, un peu noir 
à l'extrémité. Ailes hyalines, à nervures normales: cellule marginale 


atteignant presque l'extrémité de la nervure marginale. 
De la Colombie. M. Bigot. 


73. ERistALIS QUITENSIS. Vob. 


Niger. Scutello testaceo. Abdomine velutino, maculis nitidis, 
incisuris rufis. 


Long. 4. 1. Q. Face et front à duvet d'un gris jaunâtre. Antennes 
noires ; style nu. Thorax (dénudé) : côtés à duvet cendre : écusson d'un 
testacé brunâtre, à base noire. Abdomen d'un noir velonté: les 
deuxième , troisième et quatrième segments, à {ache dorsale au bord 
postérieur, et taches latérales au bord antérieur, d’un noir luisant ; inci- 
sions des mêmes segments fauves. Pieds noirs: un peu de festacé aux 
genoux anférieurs ; cuisses postérieures épaisses, Ailes grises : nervures 
à bordure hyaline: première cellule scus-marginale appendiculee : 


basilaire extérieure s'étendant jusqu’au milieu de la discoïdale. 


(410) 


De l'Amérique méridionale. Quito. M. Bigot. 
G. MÉRODON, MEropon. 
4. MEronoN EDENTULUS. Nob. 


Ater. Thorace flavido hirto ; scutello flavo. Abdomine nudo inci- 
suris rufis. Pedibus nigris femoribus basi flavidis ; posticis eden- 
tulis ; tarsis testaceis. 

Long. 41/2 1. Q. Face à poils blancs; bande intermédiaire et 
joues nues , luisantes ; une lègère proéminence. Front : moitié anté- 
rieure à duvet et poils d'un jaune grisâtre ; postérieure à poils noirs. 
Antennes presque couchées , noires ; style bran. Yeux à poils jaunâtres. 
Thorax à poils d’un jaune grisätre; écusson jaune, à base brune, et 
poils blanchâtres. Abdomen luisant, à incisions fauves; premier seg- 
ment blanchâtre: deuxième à base fauve étroite, interrompue au 
milieu ; les troisième, quatrième et cinquième munis d’un peu de 
duvet blanc au bord antérieur : ventre à poils blanes, moitié antérieure 
fauve , postérieure noire, Pieds noirs; cuisses à base jaune et poils 
blancs , postérieures épaisses , sans dent: jambes postérieures brunes, 
élargies, brièvement ciliées : tarses testacés. Ailes claires ; nervures 
normales. 


Du cap de Bonne-Espérance. 


5. MERODON ANGUSTIVENTRIS. Nob. 


Ater. Flavo tomentosus. Abdomine angusto. Fronte porrecta, 
rufa, albo micante. Femoribus posticis edentulis. Alis limbo 
externo fuscano. (Tab. 5, fig. 2.) 


Long. 3 1/21. 1e Face à duvet d’un gris blanchâtre:; bande inter- 
médiaire d’an noir luisant. Front fort saillant, à duvet fauve changeant 
en blanc. Antennes noires , presqu'aussi longues que la face, dirigées 
en avant, un peu inelinées; deuxième article un pen allongé ; troi- 
sième trois fois aussi long que le deuxième, un peu élargi à la base : 
style fauve. Yeux à poils blancs. Thorax et abdomen couverts d’une 
paisse fourrure d'un beau jaune soyeux ; dessous nu, Abdomen plus 


(1H) 


étroit que le thorax. Pieds noirs: cuisses à poils jaunes , postérieures 
épaisses , sans dent; un sillon en-dessous , dans la partie interinédiaire 
de la longueur ; jambes à base testacfe ; intermédiaires à duvet et poils 
jaunes; postérieures à poils jaunes antérieurement , et noirs postérieure- 
ment , tarses testacés. Ailes claires : bord extérieur brunàtre : nervures 
normales. 


Patrie inconnue. 


G. TROPIDIE, Tropibra. 
2. TROPIDIA SINENSIS, Nob. 


Thorace nigro, flavo hirto, vittis albis ; scutello rufo. Abdo- 
mine angusto, rufo, fulvo hirto, maculis dorsalibus nigris. 
Facie fronteque flavis. Antennis nigris basi testaceis. Pedibus 
nigris, tibiis anticis rufis. 

Long. 5. 1. À. Trompe noire, un peu allongée; palpes bruns. Face 
à carène peu distincte, d'un jaune fauve, à duvet blanc. Front fauve , 
à vertex noix. Antennes : les deux premiers articles d'un testacé bru- 
nâtre ; le troisième noir, patelliforme; style fauve. Thorax d’un noir 
mat, à poils jaunes , et quatre bandes blanches ; écusson fauve , à base 
brunâtre. Abdomen assez étroit, fauve, à poils fauves; premier segment 
fort court, noir, avec les côtés fauves ; deuxième à bande noire, élargie 
aux bords antérieur et postérieur, ne s'étendant pas jusqu'à ce dernier ; 
troisième à tache noire dorsale, oblongue, sans tache: anus noir, 
arrondi. Pieds noirs: cuisses à poils d’un jaune blanchâtre en-dessous ; 
postérieures à dent médiocre; jambes antérieures et intermédiaires 
fauves, postérieures à base fauve; tarses à duvet roux en-dessous, Ailes 
claires ; cellule sous-marginale, pédiforme. 

De la Chine boréale. M. Bigot. 


G. EUMÈRE , Euwerus. 
5. Eumerus quaDrimacuraTus. Vob, 


Niger viridi micans. Abdomine quatuor maculis rufis , alho- 
micantibus. Oculis hirtis. (Tab. 5. fig. 3.) 


(.142,) 


Long, 2 1/21. ©. Face noire , à léger duvet gris, et poils noirs ; 
épistome un peu saillant. Front noir, à poils noirs. Antennes noires ; 
troisième article assez large, un peu ovalaire. Yeux à léger duvet blanc. 
Thorax d'un noir luisant, à reflets verts, et petits poils noirs ; côtés 
d'un noir mat, à poils blanchâtres, Abdomen assez court, d’un noir 
verdâtre peu luisant; deuxième et troisième segment à deux grandes 
taches latérales, fauves, couvertes de duvet d'un blanc argenté, à 
reflets ; ventre à duvet blanc. Cuisses noires : jambes testacées, à extré- 
mité noire: tarses testacés, métatarse postérieur épais. Ailes’ assez 
claires. 

Du cap de Bonne-Espérance. M. Bigot. 


G. SYRITTE 3 Syritra. 
6. SyrITTA occANIcA. Nob. 


Nigra. Abdomine segmento secundo maculis flavis ; 3.0, 4.° que 
incisuris flavis interruptis. Femoribus posticis nigris, tibiis rufo 
annulatis. 

Long. 3. 1. ©. Palpes petits, noirs. Face nn peu concave , à duvet 
argenté, et bande noire au milieu, Front antérieurement à duvet blanc: 
le reste d'un noir luisant, prolongé en pointe en avant. Antennes : les 
deux premiers artieles d'un testacé brunâtre; le troisième noir, brun 
en-dessous. Thorax d'un noir luisant ; côtés à duvet blanc. Abdomen 
d’un noir mat; deuxième segment à deux taches jaunes, laisantes , 
appuyées au bord antérieur; troisième et quatrième à incisions jaunes , 
interrompues ; troisième à deux taches luisantes: quatrième entière- 
ment luisant. Cuisses antérieures et intermédiaires noires , à extrémité 
fauve ; postérieures entièrement noires ; jambes antérieures et intermé- 
diaires noirâtres , à base fauve; postérieures noires , à genoux et anneau 
au milieu fauves ; tarses noirs, à premier article fauve. Balanciers 
fauves. Ailes claires ; nervures normales. 

De l'Océanie , Otaïti et Nouvelle Zélande. M. Bigot. 


G. TOXOMÈRE. Toxowerus. Nob. 


Corps étroit. Tête hémisphérique ; face courte, saillante , sans 


(13) 


proéminence, ne descendant pas plus bas que les yeux, serelevant 
en pointe à l'extrémité. Front linéaire &., allongé, sans saillie. 
Antennes inclinées , insérées au tiers de la hauteur de la tête; 
le premier article court ; deuxième cyatiforme ; troisième ovalaire; 
style nu. Yeux nus, grands À. Écusson non bordé. Abdomen 
étroit, allongé , à cotés presque droits. Cuisses postérieures ar- 
quées , un peu épaisses, convexes en dessus, un peu concaves 
en dessous , mutiques ; jambes postérieures arquées en sens con- 
traire des cuisses. Nervures des ailes comme dans les Syrphes. 

Le type de ce nouveau genre est une Syrphide au corps 
étroit, aux cuisses postérieures renflées, voisin des genres 
Xylote , Syritte, Eumère, mais très distinct des trois. Il se 
distingue de tous par l'insertion fort base des antennes qui rac- 
courcit singulièrement la face et allonge le front. Il en diffère 
encore par les cuisses postérieures qui ne sont ni denticulées , ni 
convexes en dessous. [l en résulte que les jambes qui sont fort 
arquées, ne forment nullement des serres avec les cuisses, et ” 
qu'il reste un grand intervalle entre elles, ce qui rend raison de 
l'absence des denticules, mais non de cette conformation des pieds 
postérieurs. 

Le nom que nous donnons à ce genre exprime la forme arquée 
des cuisses postérieures. 


Le type est de l'Amérique septentrionale. 


1. ToxomEerus xorarus. Nob. 


Niger. Facie , fronte antennisque rufis. Thorace vitta lateral 
rufo ; scutello nigro, rufo marginato. Abdomine segmento 2.0 
rufo fasciato, 3.9, 4.9 que fascia rufa lala, macula lineari nigra. 
Pedibus flavis, femoribus posticis nigris. (Tab. 5. fig. 4.) 

Long, 2 3/41. À. Trompe noire, à lèvres terminales, fauves ; langue 
prolongée au-delà de la trompe de la longueur de cette dernière. Face 
fauve , à duvet blanc sur les côtés. Front antérieurement fauve. 


Antennes. fauves : thorax d'un noir luisant; une ligne fauve sur 


(AT) 


les côtés; écusson noir, bordé de fauve. Abdomen d'un neir luisant ; 
deuxième segment à bord antérieur fauve, étroit; troisième et qua- 
trième à large bande fauve au bord antérieur , renfermant une sorte 
de fer à cheval noir au milieu: ventre fauve , à extrémité noire, Pieds 
jaunes ; cuisses postérieures noires, à base et genoux jaunes; jambes 


postérieures. Ailes hyalines. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 
G. MILESIE , Micesia. 


9. MizesiA ANIA. Gray. 


Nigra. Thorace pilis flavis bimaculato et unifasciato ; seutello 
ferrugineo. Abdomine rufo , fascia postica flava , apice ventrequo 
cyaneis. Antennis pedibusque nigris, alis subcinereis ad costam 
luscis. 


Long. 7 1. &. Gray, dans sa description ne dit pas que la face a 
* deux bandes longitudinales testacées, à duvet blanc. Les ailes ont la 


première cellule postérieure pédiforme, 


De la Jamaïque. 


G. SYRPHE , Syrruus. 
66. SyrPHUS INCISURALIS. Nob. 


Thorace viridi, lateribus scutelloque flavis. Abdomine flavo 
incisuris nigris. Antennis pedibusque rufis. 


Long. 4 1. Q. Trompe noire , à lèvres terminales jaunes, grèles. 
Face jaune , à duvet blanc, excepté sur la poéminence qui est légère. 
Front jaune, à duvet blanc. Antennes fauves : troisième article ter- 
miné en pointe mousse, un peu de brun au-dessus ; style à base fauve, 
et extrémité noire, Thorax d'un vert foncé, à reflets noirs, et un peu 
de duvet blanc : côtés jaunes, à duvet blane sous l'insertion des ailes ; 
écusson jaune, à reflets verts. Abdomen ovalaire comme dans le S$. 
corollæ, jaune, devenant roussâtre vers l'extrémité: le bord postérieur 


des segments noir, étroil: ventre jaune, sans bord Jaune Pieds fauves. 


(418) 


Ailes claires, un peu jaunâtres; nervures normales ; sous-marginale 


arquée, entrant un peu dans la première cellule postérieure. 


De l'Inde. M. Bigot. 


57. SYRPHUS NOVÆ ZELANDIÆ. Nob. 


Thorace viridi, scutello flavescente. Abdomine angusto nigro , 
fasciis tribus angustis, interruptis. Antennis pedisbusque nigris. 


Long. 41. © . Face à duvet blanc et reflets roussâtres ; proéminence 
d’un noir luisant, Front d'un noir luisant, un peu de duvet blanc sur 
les côtés en avant. Antennes noires. Thorax d'un vert bronzé ; côtés à 
duvet et poils blanchâtres ; écusson d'un jaune branâtre. Abdomen peu 

5 J 
luisant , à reflets mats; deuxième, troisième et quatrième segments à 
bande fauve, étroite , interrompue , atteignant le bord extéricur ; cin- 
, , pue ; 
quième d'un noir luisant ; ventre d’un noir luisant, Pieds noirs ; jambes 
antérieures brunes. Balanciers bruns. Ailes grisâtres: nervures nor - 
males. 


De l'Océanie, Nouvelle-Zélande. M. Bigot. 


58. SYRPHUS FUSCANIPENNIS. Nob. 


Thorace scutelloque æneis. Abdomine lineari ; À rufo, linea 
dorsali incisurisque nigris. Pedibus rufis ; metatarso postico 
nigro. Alis fuscanis. 


Long. 3 1/21. À. Trompe et palpes noirs, Face noire , à léger duvet 
gris, excepté la proéminence et le bord antérieur qui sont luisants 
Front linéaire , à base et extrénité d'un noir luisant, Antennes noires. 
Thorax entièrement d'un vert luisant , noirâtre. Abdomen fauve ; les 
segments à ligne dorsale et bord postérieur, noirs, Anus d'un noir lui- 
sant ; ventre entièrement fauve, Pieds fauves : hanches noires ; ante- 
ricurs à arses courts, munis d'un léger duvet blanchâtre ; trochanters 
postérieurs : jambes à {tache ou demi-anneau noir au côté extérieur, prés 


de l'extrémité ; tarses à premier article noir, un peu renflé , convexe en 


(6) 


dessus ; quatrième et cinquième noirs : pelottes fauves. Ailes brunâtres : 
nervures normales. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


G. SPHÆROPHORIE, SrnÆroPHoRIA. 
6. SPHÆROPHORIA ANNULIPES, Nob. 


Thorace nigro-ænco , linea laterali scutelloque flavis. Abdomine 
fasciis flavis, prima interrupta. Antennis rufis , supra nigris. 
Pedibus rufis: femoribus posticis apice fuscis : tibiis posticis 
annulo fusco. 

Long. 31. ©. Voisin du S$. scripta. Tête jaune. Front à baude 
noire. Antennes fauves; troisième article noir en-dessus, Thorax d'un 
vert noirâtre , bordé latéralement d'une ligne jaune: côtés noirs, à 
bande jaune à la hauteur des pieds intermédiaires: écusson jaune. 
Abdomen noir, à quatre bandes jaunes : première interrompue ; la 
quatrième consistant en un liseré au bord postérieur du segment. Pieds 
fauves; cuisses postérieures à base Jaune: moitié postérieure brune ; 
jambes postérieures à anneau brun au milieu, Balanciers jaunes. Ailes 


claires ; nervures normales. 


Des îles Marquises. M. Bigot. 
G. CHRYSOGASTRE , CarysoGastER. 


2, CHRYSOGASTER AUSTRALIS. Nob. 


Cupreus. Abdomine holasericeo margine nitido. Halteribus 
fuscis. Alis basi flavidis. 

Long. 3 1. £. Face et front d'un vert fonct , lisse : la première à dé- 
pression sous les antennes ; le dernier à léger sillon longitadinal, An- 
tennes brunes ; {roisième article patelliforme. Thorax pointillé d'an 
cuivreux, rougeâtie, à poils noirs. Abdomen d'un noir velouté , bordé 
de vert brillant, Pieds entièrement noirs. Balanciers bruns. Ailes 


grises , à base et bord extérieur jaunâtres ; nervures normales. 


De la Nouvelle-Hollande. M. Bigot. 


( fit 
G. PSILOTE , PsiLora. 


2. PsiLora FLAVIDIPENNIS. Nob. 


Nigra, flavido tomentosa, metatarso testaceo. Alis flavidis. 
(Tab. 5. fig. 5.) 


Long. 3 1. À. Face à léger duvet gris, saillante dans le bas , un peu 
convexe dans le haut ; épistome saillant. Front proéminent. Antennes 
noires; premier article un peu allongé, troisième oblong. Yeux velus 
de jaunâtre. Thorax d’un noir luisant, à poils jaunâtres. Abdomen 
un peu plus étroit que dans le P. anthracina, d'un noir mat et à 
poils jaunâtres ; quatrième segment luisant, Pieds noirs; base des 
jambes et métatarse testacés. Ailes d'un jaune roussâtre assez pâle. 

De l'Amérique septentrionale. Philadelphie. M. Bigot. 

Cette espèce est intermédiaire entre les Psilotes et les Pipizes. 


DICHOETES , Drcaorra. 


MUSCIDES , Muaes. 
CALYPTERÉES , CALYPTERATÆ. 
TACHINAIRES , TACHINAREEZ. 
G. JURINIE , Jurinia. 

17. JurinrA ausrTraLISs. Nob. 


Tharace nigro, flavido pubescente. Abdomine nigro nitido, apice 
fusco albido pubescente. Antennis basi testaceis, apice nigris. 
Pedibus nigris. Alis griseis, basi limboque externo flavidis. 

Long. 4 1/2. 1. ©. Trompe et palpes ne dépassant pas l’épistome, 
ces derniers fauves. Barbe d’un blanc jaunâtre. Face jaune, à duvet 
blanc. Front à bande fauve; côtés noirs , à duvet cendré. Antennes : 
les deux premiers articles testacés ; le deuxième allongé ; le troisième 
un peu moins long, ovale, peu élargi, noir ; avec un peu de testacé en 
dessous. Thorax couvert de duvet d’un gris jaunâtre: écusson testacé , 
couvert d'un semblable duvet. Abdomen d’un noir luisant, à légers 


reflets verts ou bleus; quatrième segment d'un bran noirâtre, à 


(148) 


duvet d'un blanc soyeux à reflets. Pieds noirs, à pelottes des tarses 
fauves. Cuillerons jaunâtres à reflets blancs. Ailes d’an gris clair ; base 
et bord extérieur jaunâtres; nervure esterno-mediaire à angle un peu 
aigu, ensuite droite ; deuxième transversale sinueuse, située aux deux 


tiers entre la première et l'angle. 


De la Nouvelle-Hollande. M. Bigot. 


G. GONIE , Gonra. 
15. GoniA RECTICORNIS. Nob. 


Nigra. Thorace albo-pubescente ; Scutello testaceo. Abdomine 
albo-subpubescente : lateribus testaceis. Antennis rectis. 


Long, 5. 1. Q. Palpes fauves. Face et front testacés, à duvet blanc. 
Antennes noires; deuxième article peu allongé; troisième long , non 
coudé. Yeux nus. Thorax noir, à léger duvet blanc ; une tache tes- 
tacée au bord postérieur et au dessus de l’insertion des ailes; écusson 
testacé. Abdomen noir, à léger duvet blanc, troisième et quatrième 
segments testacés sur les €ôtés. Pieds noirs. Cuillerons jaunes. Ailes 


brunâtres ; nervures normales. 
Patrie inconnue. M. Bigot. 


Les individus observés , ayant été dans un liquide , ne parais- 
sent pas avoir conservé leurs couleurs intactes. 


G. MICROPALPE , MicropALPus. 
19. MicroPALPUS ANALIS. Nob. 


Thorace griseo. Abdomine testaceo ; apice nigro. Rostro elon- 
gato. Pedibus nigris. 

Long. 4. 1. ©. Voisin du FM. longirostris. Trompe allongée, me- 
nue, noire. Face noire, à duvet blanc. Front à bande fauve et côtés 
jaunes , à duvet blanc. Antennes noires ; deuxième article peu allongé; 
troisième double du deuxième. Yeux nus, Thorax noir, à duvet blanc et 
lignes noires; une bande fauve passant au-dessus de l'insertion des 
ailes: nne tache fauve, carrée, au bord postérieur ; écusson fauve. 


(449;) 


Abdomen testacé ; le premier segment , bord postérieur du quatrième 

Fa ? P le] ? , 

et le cinquième, nois:; ventre testacé. Pieds noirs ; jambes d’un testacé 

obscur. Cuillerons blancs. Ailes claires, à base jaunâtre ; première 

cellule postérieure aboutissant avant l'extrémité; nervure externo-mé- 
P ; 

diaire à angle droit au coude, ensuite droite ; deuxième transversale 
5 , ; 

peu sinueuse , située aux quatre cinquièmes entre la première et le 

coude. 


D'Afrique , royaume de Gabon. M. Bigot. 


20. MiCROPALPUS ALBOLINEATUS, 2Vob. 


Thorace nigro , griseo-pubescente ; scutello abdomineque tes- 
taceis ; villa dorsali nigra, lineaque dorsali alba ; segmento quarto 
albo , apice nigro. Alis fuscanis. 


Long. 3. 1. À. Trompe ct palpes (détruits). Face testacée, à duvet 
d'un blanc soyeux à reflets. Front à bande noire et grande tache an- 
térieure testacée, triangulaire; côtés noirs, à duvet gris: soies ne 
dépassant pas la base des antennes , celles-ci à premier article testacé ; 
les autres manquent. Yeux nus. ‘lhorax d'un noir à reflets verts ; 
duvet d’un gris jaunâtre , à lignes noires, Abdomen testacé , à bande 
dorsale noire , assez large, au milieu de laquelle s’étend la ligne blan- 
che ; quatrième segment à moitié antérieure couverte d’un duvet blanc, 
sur fond testacé ; moitié postérieure noire. Pieds noirs; jambes d’un 
testacé obscur. Cuillerons d’un gris branâtre, bordés de blanc. Ailes 
d'un brun roussâtre clair ; première nervure transversale et angle de 
la nervure médiaire bordés de brun ; cet angle aigu situé aux deux tiers 
de la nervure ; pas d'appendice ; deuxième transversale peu sinueuse , 


située aux trois quarts entre la première et l’angle. 


De la Colombie. M. Bigot. 
L'absence des antennes et des palpes nous laisse douter si cette 
espèce appartient au genre Micropalpe. 


G. EXORISTE, ExorisrA. 
4. Exorisra crucrATA. Wied. 


(120) 


Thorace albido, cruce maculisque duabus atris. Abdomine 
utrinque et apice rubidis ; vitta maculisque trigonis atris. 

Tachina cruciata. Wied. 

Cette jolie espèce se distingue généralement des autres par les 
soies frontales qui forment une touffe épaisse descendant jusqu’au 
milieu de la face. 

Du cap de Bonne-Espérance. M. Bigot. 


G. MASICERE. Masicera. 
23. MagiceRA cAPENsIs. Nob. 


Nigra. Thorace albido pubescente ; scutello apice testaceo. 
Abdomine fasciis albis, lateribus testaceis. 

Long. 2 1/4. [. À. Palpes noirs, menus, cylindriques, terminés en 
pointe. Face blanche; épistome non saillant. Front à bande noire, 
côtés blancs , à reflets ardoisés ; soies descendant jusqu'au milieu de la 
face. Antennes noires, à peu près couchées, n’atteignant pas l’épistome ; 
Deuxième article assez court ; troisième prismatique , quatre fois aussi 
long que le deuxième ; style renflé jusqu'au milieu. Thorax à duvet 
blanchâtre et lignes noires : écusson à base noire et extrémité testacée, 
à duvet blanc. Abdomen ovalo-conique, d’ua noir luisant ; bord anté- 
rieur des segments à duvet blanc; deuxième à tache triangulaire de 
duvet blanc, changeante : côtés des trois premiers testacés ; pas de soies 
au milieu. Pieds noirs; jambes postérieures à longues soies. Cuillerons 
blancs. Ailes claires; première cellale postérieure aboutissant assez loin 
de l'extrémité; nervure externo - médiaire presque droite au-delà du 
coude ; deuxième transversale sinucuse , située aux deux tiers entre la 


première et le coude. 


Du cap de Bonne-Espérance. M. Bigot. 


24. MAsICERA NIGRICALYPTRATA. Nob. 

Nigra. Thorace cœsio pubescente. Abdomine nitido, cyaneo 
micante ; palpis rufis. Tibiis posticis ciliatis. Alis basi limboque 
externo fuscanis , calyptris nigris. 


(lu) 


Long. 5 1/2. |. 2. Corps large. Palpes d’un fauve testacé, Face à 
duvet d’un blanc ardoisé ; des soies s'étendant jusqu'au milieu ; épistome 
peu saillant. Front à bande noire ; côtés à duvet d’un gris bleuûtre; 
soies descendant jusqu’au quart de la face. Antennes noires, couchées, 
n’atteignant pas l’épistome; les deux premiers articles courts ; troi- 
sième prismatique, six fois aussi long que le deuxième ; style renflé 
jusqu’au milieu. Yeux nus. Thorax à duvet ardoisé et lignes noires. 
Abdomen ovale, luisant , d’un noir à reflets bleus. Pieds noirs, assez 
courts; jambes postérieures à cils courts et serrés. Cuillerons noirs. 
Ailes d’un grisâtre clair, à base et bord extérieur d’un brun roussâtre, 
ce dernier ne s'étendant pas jusqu'à l'extrémité ; première cellule posté- 
rieure aboutissant avant l'extrémité ; nervure externo-médiaire à angle 
droit, puis arquée; deuxième transversale peu sinueuse, située aux 
deux tiers entre la première et le coude. 


De l'Amérique méridionale , bords du fleuve des Amazones. 
M. Bigot. 


25. MASICERA ARCUATIPENNIS. Nob. 


Nigra. Thorace griseo pubescente ; scutello medio testaceo. 
Abdomine brevi, nitido. Palpis testaceis. Alis magnis arcuatis , 
fuscis. 


Long. 3 1/2 1. Ÿ. Corps large. Palpes testacés, à extrémité brune. 
Face à duvet roussâtre; épistome fort saillant. Front à bande noire : 
une petite tache triangulaire testacée , à la base des antennes ; côtés à 
duvet gris; soïes ne s'étendant que jusqu'à l'extrémité du deuxième 

gris ; 
article des antennes. Celles - ci noires, couchées, peu allongées; 
deuxième article assez court ; troisième prismatique, quatre fois aussi 
L , 
long que le deuxième ; style renflé jusqu'au milieu. Yeux nus. Thorax 
dénudé) à vestiges de duvet blanc: écusson testacé à base et bord 
5 
postérieur noir. Abdomen ovale, assez court, d'un noir luisant, à 
reflets bleus ; deux soies au milieu des deuxième et troisième segments. 
Pieds nairs. Cuillerons bruns. Ailes grandes , arquées , brenes ; première 
? 7 


cellule postérieure aboutissant avant l'extrémité ; nervure externo-mé- 


8 


(422) 


diaire à angle droit , ensuite droite ; deuxième transversale peu oblique, 


sinueuse , située aux trois quarts entre la première et le coude, 


Du Pérou , Quito. M. Bigot. 


G. PHOROCÈRE,, PnorocerA. 
: 149. PHOROCERA HYALIPENNIS. Nob. 


Nigra albido pubescens. Scutello rufo. Abdomine ovato , late- 
ribus rufis. Palpis rufis. Antennis basi testaceis. Pedibus nigris. 
Calyptris albis. 

Long. 4. 1. À. Face testacée, à léger duvet blanc ; les soies s'étendant 
jusqu'aux deux tiers de la hauteur ; épistome peu saillant, Front noir ; 
une petite tache testacée en avant; côtés à duvet d’un gris ardoisé : 
soies médiocres , descendant jusqu’au quart de la face. Antennes : les 
deux premiers articles testacés; le troisième noir, six fois aussi long 
que le deuxième. Yeux velus. Thorax à duvet blanchâtre et bandes 
noires ; écusson un peu allongé, fauve. Abdomen noir, à duvet blanc; 
les trois premiers segments à côtés fauves, pas de soies au milieu des 
deuxième et troisième. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes hyalines ; 
nervure externo-médiaire arquée , au-delà du coude, ensuite droite : 
deuxième transversale sinueuse , situce aux deux tiers entre la première 
et le coude. 

De la Nouvelle-Hollande; colonie d’Adélaïde. 


20. PaorocerA FLAvIPALPIS. Nob. 


Nigra cinereo pubescens. Scutello rufo. Abdomine ovato, linea 
dorsali nigra, lateribus macula rufa. Antennis basi rufis. Palpis 
flavis (Tab. 5, fig. 6.) 

Long. 4. 1.  Palpes jaunes, à extrémité élargie. Face à duvet 
blanc, l'épistome et les arêtes jaunes; soies s'étendant jusqu'aux 
trois quarts. Front à bande d'un noir velouté; côtés à duvet d'un 
blanc ardoisé; soies descendant jusqu'au tiers de la face. Antennes 
couchées ; les deux premiers articles fauves; troisième noir, prisma- 


tique, n'atteignant pas l'épistome, quatre fois aussi long que le 


( 4234) 


deuxième; style renflé jusqu'au milieu. Yeux à duvet blanc, Thorax à 
bandes noires: écusson fanve ; à léger duvet blanc. Abdomen à duvet 
d'un blanc grisâtre; ligne dorsale noire; les deux premiers segments 
à côtés testacés; pas de soies au milieu , ventre noir, à duvet blanc 
soyeux, Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes claires ; première cellule 
postérieure aboutissant avant l'extrémité; nervure externo-médiaire 
arquée au-delà du coude; deuxième nervure transversale sinueuse, 


insérée aux deux tiers entre la première et le coude. 


De l'Océanie. Sydney. M. Bigot, 


G. TOXOCNÈME,, Toxocvemis. Nob. 

Corps peu élargi. Tête hémisphérique. Trompe à peu près une 
fois plus longue que la tête, menue; lèvres terminales assez 
grandes; palpes dépassant un peu l'épistome, assez menus, 
cylindriques. Face perpendiculaire, nue; épistome saillant. Front 
saillant, un peu rétréci J'; soies assez menues , ne dépassant pas 

_ la base des antennes. Celles-ci couchées , n'atteignant pas l'épi- 
stome; deuxième article assez court; troisième prismatique, trois 
fois aussi long que le deuxième; style nu, renflé jusqu'aux deux 
tiers. Yeux nus, assez petits. Abdomen elliptico-conique , un peu 
velu; premier segment moins long que les suivants; pas de soies 
au milieu des deuxième, troisième et quatrième. Pieds menus, 
allongés ; jambes postérieures, antérieurement très-menues et 
arquées en dehors; tarses presqu'une fois plus longs que les 
jambes. 

Nous formons ce genre pour une Tachinaire qui ne se rapporte 
à aucun autre ; il présente, à la vérité, quelques traits de ressem- 
blance avec les Myobus par la conformation des antennes, la 
forme de l'abdomen, la disposition des nervures alaires, et même 
par la coloration du corps ; mais il en diffère par plusieurs carac- 
tères importants , tels que la longueur de la trompe, la nudité du 
style des antennes, la longueur des pieds et la configuration en 
arc des jambes postérieures 


(12) 


Le nom que nous lui donnons exprime ce dernier caractère. 
Le type de ce genre est de la Nouvelle-Hollande. 


4. Toxocxeuis vittaArA. Nob. 


Thorace nigro. Abdomine flavo. Palpis , antennarum basi pedi- 
busque rufis. (Tab. 5 , fig. 7.) 


Long. 4. 1. À. Trompe noire. Face jaune , à reflets de duvet blanc. 
Front à bande brune; côtés jaunes , à duvet d’un gris jaunâtre. Celles- 
ci: les deux premiers articles fauves ; troisième d’un noir brunâtre , à 
base fauve, style noir. Thorax noir, à léger duvet gris et lignes noires; 
côtés d’un gris jaunâtre ; écusson d'un jaune grisâtre. Abdomen jaune, 
à léger duvet blanc; bande dorsale noire, un peu élargie au bord 
postérieur du deuxième segment; troisième à bord postériear noir, 
quatrième fauve, à bande étroite, Pieds fauves ; jambes intermédiaires 
un peu brunäâtres; postérieures brunes avec un anneau testacé, peu 
distinct, au-delà du milieu , tarses noirs, Cuillerons d’un blane grisâtre 
bordé de jaune. Ailes claires, un peu jaunâtres ; première cellule posté- 
rieure aboutissant près de l'extrémité; nervure externo-médiaire presque 
droite et un peu convexe au-delà du coude ; deuxième transversale fort 
oblique, un peu sinueuse, située aux deux tiers entre la première et le 
coude. 


De la Nouvelle-Hollande , colonie d’Adélaïde. M. Bigot. 


G. SUMPIGASTRE , Sumricasrer. Nob. 


Corps assez étroit. Tête hémisphérique. Trompe ne dépassant 
pas l'épistome, a lèvres terminales épaisses ; palpes cylindriques, 
de la longueur de la trompe. Face nue, perpendiculaire ; épistome 
non saillant. Front assez large , peu saillant; soies ascez 
longues, ne descendant que jusqu’à la base des antennes. Celles- 
ci presque couchées, atteignant à peu près l’épistome ; les deux 
premiers articles courts, le troisième prismatique , assez menu, 
six fois aussi long que le deuxième; style ‘assez brièvement velu , 
à base peu renflé. Yeux nus. Abdomen assez étroit, comprimé, 


(12% ) 


un peu allongé ; à soies allongées; premier segment aussi long que 
le deuxième ; deuxième et troisième pourvus de soies au milieu. 
Pieds postérieurs à cuisses assez longues ; jambes moins longues 
et tarses moins longs. Cuillerons à valve inférieure beaucoup plus 
grande que la supérieure. 

Nous formons ce genre pour une Tachinaire voisine des Hypo- 
sthènes, mais qui en diffère par le front assez large dans les mâles, 
par la longueur du troisième article des antennes , par l’abdomen 
muni de soies au milieu des segments, et par quelques légères diffé- 
rences dans la disposition des nervures alaires ({). [se rapproche 
aussi des Fallenia, des Tryphera, des Melania, mais en présen- 
tant des différences plus considérables. 

Le nom générique exprime la compression de l'abdomen. 

Le type du genre est de l'Océanie. 

1. SUMPIGASTER FASCIATUS. Nob. 

Niger. Abdomine nitido fascis albis. Palpis fuscis apice rufis. 
Alis basi flavis , limbo externo fuscano. (Tab. 5, fig. 8.) 

Long. 2 3/4. 1. À. Palpes bruns , à extrémité fauve, Face et côtés 
du front d'un blane satiné , à reflets noirs : bande frontale noire. An- 
tennes noires. Thorax à léger duvet d’un gris ardoisé. Abdomen : 
deuxième, troisième et quatrième segments à moitié antérieure d’un 
blanc un peu ardoisé. Pieds noirs. Cuillerons blanes. Ailes assez claires, 
mais à base jaune , bord extérieur brunätre et les nervures bordées d’un 
brunâtre pâle ; première cellule postérieure presque fermée au bord 
postérieur ; nervure externo-médiaire à angle un peu aigu , et arquée 


# 4 


au-delà ; première transversale située à peu près à la hauteur de Ja 


(4) Nous remarquons que la figure donnée par Meigen , du gevre /{ypostena , 
tab. 71, fig. 4, diffère des caractères du genre tels qu'ils les a décrits , tom. 7, p. 239. 
Suivant la figure , la première cellule postérieure des aïles est entr'ouverte et la deux- 
ième nervure transversale est située aux deux tiers entre la première et l'angle , tan- 
dis que suivant la description , la première cellule postérieure es fermée sans pétiole 


el la deuxième nervure transversale est située vers la moitié entre la première et l'angle, 


( 1%) 


médiastine intérieure ; deuxième sinueuse , située en deçà des deux 
tiers entre la première et l'angle ; pas de pointe au bord extérieur. 


De l'Océanie. Moreton-Bay. Collection de M. Bigot. 


DEXTAIRES, DexraRi#. 
G. RUTILIE, Roma. 


29. RuTiLIA VitrraTA. ob. 


Thorace albo pubescente , vittis nigris : scutello testaceo. Abdo- 
mine violaceo, nigro micante, albo pubescente ; lateribus testacets, 
facie testacea albo pubescente. Alis macula fusca. 


Long. 5. 1, ©. Palpes testacés. Face testacée, à duvet blanc. Front 
à bande noire ; côtés à duvet d’un blanc grisâtre. Antennes noires: style 
médiocrement plumeux. Thorax à fond noir et bandes de duvet blanc, 
l’un et les autres changeant réciproquement en blanc et en noir; 
épaules testacées, à duvet blanc ; une tache testacée an bord postérieur; 
côtés noirs, à davet blanc; écusson testacé. Abdomen d'un violet bril- 
lant foncé ; premier segment d’un noir velouté ; les trois autres à duvet 
blanc changeant; bord antérieur de ces segments testacé ; ventre 
testace , à duvet blanc. Cuisses et tarses noirs : jambes testacées. Cuil- 
lcrons d’un gris jaunâtre. Ailes assez claires ; tache basilaire brune ; 
nervure externo-médiaire au-delà du coude et deuxième transversale 
presque droites. 


De la Nouvelle-Hollande, colonie d’Adélaïde. M. Bigot. 
G. DICHOETOMETOPIE , Dicaogromeropra. Nob. 


Tête hémisphérique descendant beaucoup plus bas que les 
veux. Trompe à lèvres médiocres; palpes cylindriques. Face 
assez courte, perpendiculaire , bordée de petites soies dans une 
grande partie de sa hauteur ; épistome peu saillant. Front largeQ, 
velu ; soies ne dépassant pas la base des antennes ; deux soies 
une fois plus longues que la tête, perpendiculaires, un peu 
flexueuses , insérées vers le verlex. Antennes assez courtes, cou- 


(127) 


chées ; deuxième article assez court; troisième droit en dessous, 
un peu concave en dessus, arrondi à l'extrémité en-dessous , trois 
fois aussi long que le deuxième; style nu. Yeux assez petits, 
velus. Abdomen ovalo-elliptique, sans soies. Pieds médiocre- 
ment allongés. Ailes : première cellule postérieure ouverte. 

Ce nouveau genre appartient à la tribu des Dexiaires, par la 
brièveté des antennes plus que par la longueur des pieds. Il se 
distingue des autres par l'ensemble des caractères, particulière- 
ment par la tête, descendant beaucoup plus bas que les yeux, 
par la nudité du style des antennes, par les yeux velus. Il se sin- 
gularise entre tous par les deux longues soies qui s'élèvent sur le 
front, et dont nous ne connaissons des analogues parmi les Dip- 
tères que chez les Ceratitis, de la tribu des Téphritides. 

Le nom que nous donnons à ce genre exprime ce caractère. 

Le type de ce genre est du Port Natal. 


1. DicaogromgTopiA RurIVENTRIS. Nob. 

Nigra. Abdomine rufo, albo micante, maculis dorsalibus 
nigris. [Tab. 6, fig. 1.) 

Long. 5.1. ©. Trompe et palpes noirs. Face noire, à léger duvet 
gris. Front d’un noir mat, un peu luisant sur les côtés. Antennes 
noires. Thorax d'un noir mat; écusson bordé postérieurement de testacé ; 
duvet blanc. Abdomen d'un roux testacé, tacheté de duvet blanc à 
reflets ; premier segment à grande tache dorsale noire, arrondie sur les 
côtés ; deuxième à tache semblable moins grande , partagée en deux par 
une ligne dorsale de duvet blanc élargie aux deux extrémités ; troissème 
à bande dorsale noire, également partagée par une ligne de duvet: 
quatrième à ligne dorsale noire; ventre à bande noire, étroite, uni- 
forme. Pieds noirs. Cuillerons d’an blane jaunâtre. Aïles clares : 
nervure externo-médiaire à angle droit, pais droite ; deuxième trans- 
versale presque droite située en-decçà des deux tiers entre les premiere 


et le coude, 


D'Afrique. Port Natal. 


SARCOPHAGIENS , Sarcopnagir. 


G. SARCOPHAGE. SarcopnaGa. 
38. SARCOPHAGA NOTATA. Nob. 


Nigra, albido pubescens. Thorace vittis migris. Abdomine albido 
pubescente vitta dorsali nigra : singulo segmento duabus maculis 


margineque postico, nigris, micantibus ; ano rubro. Capite 
flavido. 


Long. 4. |. Q Palpes noirs. Face et côtés du front à duvet d’un 
jaune pâle; bande frontale noire. Antennes noires. Abdomen (vu 
d'arrière en avant) à duvet blanchâtre; une bande dorsale , bord posté- 
rieur de chaque segment, et une tache irrégulière au bord antérieur, 


noirs. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes assez claires ; nervures nor- 
males, 


De l'Amérique méridionale. 
39. SARCOPHAGA AUREICEPS. Nob. 


Albida. Capite aurato. Thorace nigro viltato. Abdomine nigro 
tessellato, ano flavo pubescente. 

Long. 2 1/2. 1. Ÿ. Palpes noirs. Facc et côtés du front d'un jaune 
d'or: bande frontale noire. Antennes noires. Thorax blanchâtre, à 
bandes noires. Abdomen marqueté de blanchâtre et de noir ; quatrième 
segment à deux taches friangulaires et ligne dorsale noires et duvet 


jaune. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes claires; nervures nor- 
males. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 
G. CYNOMYIE, Cyowvia. 


4. CyNomyiA 4. vrrrara. Nob. 


Thorace nigro vittis albidis ; scutello abdomineque viridibus 


nitidis. Antennis pedibusque nigris. Calyntris fuscis. (Tab. 6, 
fig. 2.) 


{429 ) 


Long. 3 1/2, 1. À. Palpes noirs, face noire, à duvet blanc. Front à 
bande noire et côtés à duvet blanc. Antennes noires. Thorax noir . à 
quatre bandes de duvet blanc; éensson et abdomen d'un vert brillant 
et poils noirs. Pieds noirs. Cuillerons brurs, bordés de blanc. Ailes 
claires; deuxième nervure transversale presque droite, peu oblique, 
située aux quatre cinquièmes entre la première et le coude. 


De l'Inde. M. Bigot. 


MUSCIES, Musciz. 
G. RHYNCHOMYIE, RayncnomyrA. 
6. RayNcHomyiA GRAGILIPALPIS. Nob. 


Thorace viridi, cinereo pubescente. Abdomine rufo. Capite 
antennisque rufis. Pedibus nigris, tibiis rufis. (Tab. 6, fig. 3.) 

Long. 2 1/2. 1. À. Palpes grêles, fauves. Face fort saillante , fauve, 
à léger duvet blanc sur les joues. Front antérieurement fauve, bordé de 
duvet blanc. Antennes fauves , dépassant à peine la moitié de la face ; 
un peu de noirâtre à l’extrémité du troisième article, style un peu 
renflé à la base. Thorax d'un vert luisant, foncé, à poils noirs et 
léger duvet blanchâtre formant des bandes peu distinctes. Abdomen 
assez court, fauve, à poils noirs au bord postérieur des segments. 
Cuisses noires: jambes fauves; tarses noirs, à premier article fauve. 
Cuillerons jaunàtres. Ailes hyalines; nervures comme dans le R. énci- 
suralis. 


De la Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 
7. RuyncHomyia pugra. Nob. 


Thorace nigro. Abdomine rotundato, supra violaceo, subtus 
rufo. Antennis nigris, basi rufis. Capite pedibusque rufis. (Tab. 6, 
fig. 4.) 

Long. 2 1/4. 1. Ÿ. Trompe noire ; palpes cachés, Face fauve ; épi- 
stome fort saillant. Front d’un fauve obscur. Antennes atteignant les 


deux tiers de la longueur de la face: les deux premiers articles courts, 


(130 ) 


fauves ; le troisième prismatique , noir , quatre fois aussi long que le 
deuxième: le style manque. Thorax noir (dénudé). Abdomen d’un violet 
brillant en dessus, fauve en dessous. Pieds fauves : tarses noirs. Cuil- 


lerons jaunâtres. Ailes hyalines. 
De la Nouvelle-Hollande , Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 


Cette espèce diffère des autres par la longueur des antennes et 
par les nervures des ailes, et elle pourra constituer le type d'un 
nouveau genre , lorsque les palpes et le style des antennes seront 
connus. 


G. CALLIPHORE , CacriPHoRA. 


30. CALLIPHORA PUSILLA. Nob. 


Nigra. Abdomine aureo viridi. Palpis rufis. Calyptris flavis. 
Alis flavidis. (Tab. 6, fig. 5.) 

Long. 1 1/2 à 2. I. {. Paipes fauves: face noire , à léger duvet gris. 
Front noir. Antennes noires; style brièvement velu. Thorax noir (dénudé) 
Abdomen d'un vert doré. Pieds noirs. Cuillerons jaunâtres. Ailes un 
pen brunâtres : première cellule postérieure presque fermée , à nervure 
externo-médiaire presque droite au-delà du coude : deuxième nervure 
transversale peu sinueuse , peu oblique, insérée un peu au-delà du 


milieu entre la première et le coude. 


De la Nouvelle-Hollande , Nouvelle-Adélaïde. M. BigoL. 


31. CALLIPHORA AUREOPUNCTATA. Nob. 


Thorace nigro, puncto scapulari aureo. Abdomine cœrulen 
nitido. Palpis rufis. 

Long. 1/2.4 1. ‘à Palpes fauves , assez larges. Face et joues noires, 
à léger duvet blanc. Front à large bande noire; côtés à duvet jaune, 
un peu doré qui descend un peu sur les côtés de la face. Antennes 
noires. Thorax noir , à légers rellets verts, léger duvet blanc et lignes 
noires. Une petite tache scapalaire et ane autre à l'insertion des ailes 


d'un jaune orangé. Abdomen d'un bleu brillant . à légers reflets verts. 


(4134) 


Pieds noirs. Cuillerons brunâtres, bordés de blanc. Ailes grisâtres; 


nervures normales. 


De la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Zélande. M. Bigot. 
G. OCHROMYIE. OcaromyiA. 


12. Ocaromyra Nunisryzum. ANob. 


Ochracea. Thorace dorso nigro. Abdomine lato, vitta nigra. 
Antennarum stylo nudo. (Tab. 6. fig. 6.) 


Long. 3. 1.@. Tête ochracée :; épistome assez avancé ; côtés de la 
face à léger duvet blanchâtre: front fort large: côtés à duvet gris; 
huit soies de chaque côté sur deux rangs. Antennes couchées, n’at- 
teignant pas l’épistome : les deux premiers articles ochracés ; deuxième 
un peu allongé; troisième brunâtre , à léger duvet blanc, trois fois 
aussi long que le deuxième , élargi à l'extrémité et terminé carrément. 
Yeux brièvement velus. Thorax à dos d'un noir luisant ; écusson ochracé. 
Abdomen, large, luisant ; bande dorsale noire, assez large, ne s'étendant 
que sur les trois premiers segments ; troisième bordé postérieurement 
de soies ; quatrième à léger duvet blanc changeant. Pieds testacés. Cuil- 
lerons blancs. Ailes claires; première cellule postérieure aboutissant 
près de l'extrémité; deuxième nervure transversale située aux trois 


quarts entre la première et le coude. 


De la Nouvelle-Hollande, colonie d'Adélaïde. M. Bigot. 


G. LUCILIE. Luca. 
58. LucILrA RECTINEVRIS. Nob. 


Viridi-cæruleo. Facie albà. Fronte cœruleo. Calyptris albis. 
(Tab. 6: fig. 7.) 

Long. 3 1/21. Q. Palpes noirs. Face non bordée de soies , d'un 
blanc argenté : joues à reflets d'un bleu luisant, Front à bande étroite, 
noire ; côtés larges, d'un bleu brillant , àreflets verts et violets. An- 
tennes noires. Thorax et abdomen d’un bleu brillant, à reflets verts 


et violets, Pieds noirs : cuisses bleues. Cuillerons blancs, Aïles claires ; 


(132) 


nervure externo-médiaire droite au-delà du coude ; deuxième transver- 


sale sinueuse , peu oblique. 


Des Indes. M. Bigot. 


59. LucizrA NIGRO FASscrATA. Nob. 


Auro-viridis. Abdomine fasciis migris. Capite albido pubescente. 
Palpis nigris. (Tab. 6. fig. 8.) 


Long. 3. 1. @. Palpes noirs. Face bordée de poils , à duvet blan- 
châtre. Front à bande noire et côtés à duvet blanchâtre. Antennes 
noires. Thorax et abdomen d’an vert doré; ce dernier à premier seg- 
ment et bord postérieur des deuxième et troisième noirs, assez larges. 
Pieds noirs. Cuillerons blancs. Aïles claires , bord extérieur un peu 
brunâtre: nervure externo-médiaire fort arquée au-delà du coude ; 
deuxième transversale fort oblique, peu sinueuse, située au trois quarts 
entre la première et le coude. 

De l’Amérique méridionale. Fernando. M. Bigot. 


60. Lucia FERNANDICA. Nob. 


Auro-viridis. Capite albo. Palpis rufis. Antennis nigris. (Tab. 
6. fig. 9.) 


Long. 31. Q. Palpes fauves. Face bordée de soïes ; partie intermé- 
diaire brunâtre; côtés et joues d'un blanc argenté. Front à bande 
noire; côtés d'un blanc argenté: vertex d’un vert bleuûtre luisant , à 
reflets noirs. Antennes noires, Thorax d’un vert doré, Abdomen : les 
deux premiers segments d'un vert bleuâtre ; incisions du deuxième 
bleues ; les deux derniers d’un vert doré. Pieds noirs. Guillerons blancs. 
Ailes claires : nervure externo-médiaire presque droite au-delà du coude; 
deuxième transversale droite, située aux deux tiers entre la première 


et le coude. 
De l'Amérique méridionale. Fernando. M. Bigot. 


61. LuciniA ELEGANS. Nob. 


Thorace cœruleo viridi, albido pubescente, vittis miqris. Ab- 


(133) 


domine segmentis duobus anticis violaceo cœruleis, albido pubes- 
centibus ; posticis aureo-viridibus. Capite pedibusque nigris. Alis 
macula basilari fusca. 

Long. 2 3/4 1. Es Palpes noirs. Face non bordée de soies, noire ; 
une bordure de duvet blane sur les côtés ; joues à poils blancs. Front 
nvir, linéaire, Antennes noires. Yeux entièrement à petites facettes, 
Thorax vert, à reflets bleus et duvet blanchâtre; deux bandes noires , à 
reflets pourpres, interrompues à la suture. Abdomen: premier segment 
noir ; deuxième bleu , à reflets verts, duvet blanc; bande dorsale vio- 
lette et bord postérieur noir, large; troisième et quatrième d'un vert 
doré ; troisième à bord postérieur noir, étroit ; quatrième terminé par 
deux appendices divergents, assez courts, noirs. Pieds noirs. Cuillerons 
brunâtres. Ailes claires ; une petite tache noirâtre à la base ; deuxième 
nervure transversale sinueuse , fort oblique, située au trois quarts entre 
la première et le coude. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


62. LucizrA coRuLEIvIRIDIS. Nob. 


Cœrulei-viridis. Facie testaceo , lateribus albo-pubescentibus. 
Palpis testaceis. Antennis fuscis, vertice viridi. Pedibus nigris. 
Alis limpidis. 

Long. 31. ss Palpes testacés. Face testacée; côtés à duvet blanc ; 
bas des joues verdâtre, à léger duvet gris. Front assez étroit , mais non 
linéaire, à bande noire; côtés à duvet blanc ; vertex d’un vert brillant. 
Antennes noirâtres, à duvet gris. Thorax et abdomen d’un vert brillant, 
à reflets bleus. Pieds noirs. Cuillerons blanchâtres. Ailes claires , pre- 
mière cellule postérieure aboutissant près de l'extrémité ; nervure exter- 
no-médiaire fort arquée au-delà du coude qui est assez arrondi; deuxième 
transversale peu sinueuse , située aux deux tiers entré la première et le 
coude. 


De l’Amérique septentrionale, Baltimore. M. Bigot. 
Je considère comme une variété de cette espèce , un individu 


(434 ) 
femelle qui se distingue ainsi qu'il suit de la description précé- 
dente , indépendamment des différences sexuelles : ailes moins 
claires ; base et bord extérieur légèrement brunâtres ; nervure 
externo-médiaire moins arquée au-delà du coude. 

De la même localité. 


G. PYRELLIE. PyreLua. 


13. PyRELLIA FLAvIcALyYPTRATA. Nob. 


Viridi-cærulea. Capite pedibusque nigris. Calyptris flavis. Alis 
hyalinis. (Tab. 6. fig. 10.) 

Long. 2 1/2 1. À. Palpes noirs. Face d'un noir mat ; côtés à reflets 
de duvet blanc; joues d'un bleu luisant ; épistome saillant. Front noir, 
linéaire. Antennes noires, Thorax et abdomen bleus, à reflets verts. Piods 
noirs. Cuillerons jaunâtres, bordées de fauve. Ailes claires. 


D’Afrique , royaume de Gabon. M. Bigot. 


14. PyReLLIA ANALIS. Nob. 

Cyanea. Capite nigro. Ano rufo. (Tab. 6. fig. 11.) 

Long. 31. Q. Palpes noirs. Face noire, à duvet blanc: joues d’un 
noir luissant, Front à bande d’un noir mat; côtés d'un noir luisant. 
Antennes noires, Thorax et abdomen d’un bleu brillant, à légers reflets 
verts et violets et léger duvet blanc; cinquième segment de l'abdomen 
d'un fauve vif. Pieds noirs; jambes brunes, Cuillerons grisâtres , bordés 
de noir. Ailes assez claires ; première cellule postérieure aboutissant à 
l'extrémité, deuxième nervure transversale presque droite, située au 


delà du milieu entre la première et la courbure. 


De la Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Adelaïde ? M. Bigot. 


15. PyreLcia RurIPALPIS. Nob. 
Violaceo-cyanea. Capite nigro. Palpis rufis apice inflato nigro. 
Long. 2 1/21.Q. Palpes fauves, à extrémité renflée, noire. Face 


d'un noir luisant ; côtés à léger duvet blanc. Front assez large , hande 


(438) 


d'un noir mat, terminée en pointe antérieurement; côtés d’un noir 
luisant. Antennes d'un brun noirâtre. Thorax et abdomen bleus, à reflets 
violets, Pieds noirs. Cuillerons jaunâtres. Ailes claires ; première cellule 
postérieure aboutissant à l'extrémité ; nervure externo-médiaire très 
arrondie au lieu du coude; deuxième transversale presque droite, 
oblique , située en-deca des deux tiers entre la première et la conr- 


bure. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 


G. MOUCHE, Musca. 
20. Musca GABoNENsIs. Nob. 


Thorace nigro, vittis albidis. Abdomine ferrugineo, vitta ano- 
que nigris. Facie albo pubescente. 


Long. 3 1. à: Palpes noirs. Face noire , à duvet blanc. Front liné- 
aire, noir, Antennes noires. Thorax noir, à quatre bandes de duvet 
blanc changeant en noir. Abdomen d'un jaune ferrugineux, à bande 
dorsale noire assez étroite ; bord postérieur des troisième et quatrième 
segments noir ; troisième à tache de duvet blanc de chaque côté de la 
ligne dorsale. Pieds noirs. Cuillerons d'un blanc jaunâtre. Ailes claires: 
nervures normales. Voisine de la H. spectanda. Wied. 


D’Afrique, royaume de Gabon. M. Bigot. 


G. POLLÉNIE. PoLLENIA. 
3. PorLENIA AURO-NoraTA. Nob. 


Thorace nigro , lateribus duabus maculis aœureis. Abdomine 
cyaneo nitido. Pedibus nigris. Calyptris fuscis. 

Long. 3. 41. Q@. Palpes noirs. Face noire, à léger duvet gris; un 
peu de fauve au bord antérieur de l’épistome. Front à bande noire : 
côtés à leger duvet gris; une petite tache fauve, luisante, à la base des 
antennes. Celles-ci noires ; deuxième article terminé par du duvet blanc ; 
style à poils peu allongés. Yeux velus. Thorax dénudé de duvet , mais 


à poils noirs; une petite tache de davet doré sous les épaules et une à 


(436 ) 


y'insertion des ailes. Abdomen d’un bleu très brillant : ventre d'un noir 
luisant , à reflets bleus. Pieds noirs. Cuillerons brans, bordés de blanc. 


Ailes claires ; nervureexterno-médiaire peu arquée au-delà du coude. 


De la Nouvelle-Zélande. M. Bigot. 


4. POoLLENIA MORETONENSIS. Nob. 


Nigra. Abdomine viridi-nigro , nitido. Pailpis antennis calyp- 
trisque rufis. 

Long. 5 1. À. Palpes grèles, d'un fauve assez pâle. Face d’un noir 
luisant, à duvet cendré : fossettes profondes et carène saillante ; épi- 
stome bordé finement de fauve: joues testacées, à petits poils jaunes. 
Front linéaire noir, à poils noirs. Antennes ne descendant guères que 
jusqu’au milieu de la face, fauves; troisième article trois fois aussi 
long que le denxième, style noir. Thorax (dénudé) d'un noir mat : 
côtés à poils jaunes, Abdomen d'un noir luisant, à légers reflets verts. 
Pieds noirs. Cuillerons d’un fauve jaune. Ailes à base et bord extérieur 
jaunâtres ; nervures comme dans le P. rudis. 


De l'Océanie , Moreton-Bay. M. Bigot. 


G. CYRTONÈVRE. CyrToNEvRrA. 
10. CYRTONEVRA MIcCANS. Nob. 


Nigra. Thorace cœruleo micante, vütis «lbis. Abdomine viridi 
micante ; segmento-ultimo lateribus cinereis. Facie albicante pu- 
bescente. 


Long 2 3/41. © .Trompe et palpes noirs. Face à duvet blanchâtre. 
Front noir ; bande veloutée , côtés à duvet blanchâtre. Antennes noires. 
Thorax à reflets bleus, et trois bandes de duvet blanc. Abdomen à 
reflets verts ; dernier segment à duvet cendré sur les côtés. Pieds noirs. 
Cuillerons d'un blane jaunâtre. Ailes claires ; deuxième nervure traus- 
versale un peu oblique, située au milieu entre la première et le coude. 

De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


(137) 


ANTHOMYZIDES. Antony. 
G. ARICIE. Anrcra. 


12. ARICIA FLAVICORNIS. Nob. 


Ferruginea. Capite flavo , albo pubescente. Antennis flavis. 
(Tab. 6. fig. 12.) 


Long. 3 1/2 1. @. Trompe et palpes jaunes. Face à duvet blanc sur 
un fond jaune. Front jaune; côtés à duvet blanc. Antennes jaunes; 
style noir, à poils de langueur médiocre. Thorax ferrugineux ; dos 
brunâtre, à bandes de duvet blanc (vu d'avant en arrière). Abdomen 
ferrugineux , incisions un peu brunâtres. Pieds ferrugineux; les quatre 
derniers articles des tarses brans. Cuillerons ferruginenx. Ailes d'un 
jaunâtre gris pâle; première cellule postérieure élargie à l'extrémité ; 
première nervure transversale située en face da milieu entre les médi- 
astines ; deuxième peu sinueuse , située un peu en-decça du milieu entre 
la première et l'extrémité. 


De l'Amérique méridionale. Saint-Fernando. M. Bigot. 


13. ARICIA DICHROMA. Wäed. 


Mellea. Thorace fascia lata nigra. Abdomine apice nigro. (Tab. 
6. fig. 13.) 


Anthomyia dichroma. Wied. 


Wiedemann a décrit la femelle ; nous avons observé le mâle 
qui en diffère , outre les caractères sexuels ordinaires , par une 
bande dorsale noire sur le deuxième segment de l'abdomen. 

Dans cette espèce , la première cellule postérieure des ailes est 
un peu rétrécie à l'extrémité ; la deuxième nervure transversale 
est peu sinueuse , située au-delà du tiers entre la première et la 
courbure. 


Du Brésil. M. Bigot. 


14. ARICIA BICOLOoR. Nob. 


(438) 


Ferruginea. Abdomine nigro basi ferrugineo. Antennis fuscis 
basi ferrugineis. (Tab. 6. fig. 14.) 

Long. 3. |. ©. Palpes ferrugineux., Face noire, à duvet blanc. 
Front à bandes noires ; côtés d'un blanc un peu ardoisé ; sommet à tache 
triangulaire blanchâtre. Antennes : les deux premiers articles ferru- 
gineux ; le troisième brun ; style noir. Thorax ferrugineux, à bandes 
peu distinctes. Abdomen d'un noir assez luisant ; les deux premiers 
Segments d'un ferrugineux foncé; un peu de fauve au bord postérieur 
des troisième et quatrième. Pieds fauves; les trois derniers articles des 
tarses bruns. Cuillerons ferrugineux. Ailes d'un jaunûtre gris pâle ; 
première cellule postérieure élargie à l'extrémité : deuxième nervure 
externo-médiaire , perpendiculaire , un peu sinueuse, située au tiers 


entre la première et l'extrémité. 


Du Brésil ? M. Bigot. 
G. SPILOGASTRE, SPILOGASTER. 


6. SPILOGASTER NITENS. Nob. 

Viridis, nitens. Palpis , antennis pedibusque nigris. | Tab. 6. 
fig. 15.) 

Long. 3. 1. À. Face et front noirs, bordés de duvet blanc. Style 
des antennes à poils assez longs. Yeax nus. Thorax et abdomen d’un vert 
brillant, à reflets bleus ; le premier à léger duvet blanc en avant, Cuille- 
rons blancs. Ailes hyalines; deuxième nervure transversale sinueuse , 
située en-deça du milieu de l’externo-médiaire, 


De la Nouvelle-Hollande , Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 


G. HYDROTÉE. Hyprotea. 


3. HyproTEA cyANEIvENTRIS. Nob. 
Thorace nigro. Abdomine cyaneo nigro. Facie alba. 


Long. 2. 3/4. L. À. Palpes noirs. Face noire, à duvet blanc sur les 
côtés. Front et antennes noires. Thorar d'un noir luisant, à faibles 


(139) 


reflets bleus, Abdomen ovale, d'un bleu luisant. Pieds noirs ; les anté- 
rieurs manquent ; jambes postérieures à longs poils en dedans et en 
dehors. Cuillerons brunâtres. Ailes claires ; nervures comme dans l’Ay- 
drotea fuscocalyptrata. 


De la Nouvelle-Hollande. Adélaïde. M. Bigot. 


4. HyYpROTEA FUSCO-CALYPTRATA. Nob. 


Nigra. Facie punctoque frontali albis. Femoribus anticis sub- 
tus unispinosis À. Calyptris fuscis. (Tab. 6. fig. 16.) 


Long. 3. 1. À. Palpes noirs. Face à duvet blanc changeant en noir. 
Front noir ; un point blanc, triangulaire, à la base des antennes. Celles- 
ci noires. Thorax et abdomen d'un noir luisant , à bandes luisantes. 
Pieds noirs; cuisses antérieures à une seule épine ; jambes brunes ; 
antérieures faiblement échancrées à la base. Cuillerons bruns. Aüles 
un peu brunâtres ; deuxième nervure transversale sinueuse , située au 


tiers entre la première et l'extrémité. 


De la Nouvelle-Hollande. M. Bigot. 


G. LIMNOPHORE. Limnornora. 
3. LimNopnorA RUrICOxIS. Nob. 

Nigra, cinereo pubescens. Thorace lineis nigris. Coxis ti- 
bisque rufis. Calyptris flavidis. Alis puncto fusco. (Tab. 6. 
fig. 17.) 

Long. 2 1/2. 1. ©. Palpes noirs. Face à duvet gris. Front brun, 
Antennes noires, à style tomenteux. Thorax à duvet gris et lignes 
noires: Abdomen ovale, à duvet gris. Pieds noirs ; hanches et jambes 
fauves. Cuillerons jaunâtres. Ailes hyalines; une petite tache brune sur 
la première nervure transversale; deuxième droite, presque perpendi- 


culaire , située au-delà du tiers de l’externo-médiaire. 
De la Nouvelle-Hollande, Nouvelle-Adélaïde. M. Bigot. 
Cette espèce diffère des autres par l'abdomen ovale. 


(440 ) 


ACALYPTRÉES. ACALYPTRATÆ. 
SCIOMYZIDES. Sciomyzines. 
G. SAPROMYZE. Sarromyza. 
26. SAPROMYZA LATELIMBATA. Nob. 


Rufa. Alis flavidis, margine externo fusco , postice latiore, 
nervis transversis fusco-limbatis. (Tab. 6. fig. 18.) 


Long. 1 3/4. 1. À. Corps, tête, palpes, antennes et pieds d'un fauve 
rougeñtre, Balanciers jaunâtres. Derniers articles des tarses obscurs. 
Ailes jaunâtres , à bord extérieur brun, étroit depuis la nervure mé- 
diastine interne jusque vers les deux tiers de la longueur ; ensuite 
élargi jusqu’à l'extrémité de la nervure interno-médiaire; les deux 
transversales largement bordées de brun. 

Du Brésil. Fernambuco. M. Bigot. 


ORTALIDÉES. ORTALIDEZ. 
G. PLATYSTOME. P£LaTysromA. 
9. PLATYSTOMA TRILINEATA. Nob. 


Thorace nigro. Abdomine viridi nitido. Tarsis testaceis , apice 
nigris. Alis nigris, tribus lineis transversis, hyalinis. (Tab. 7. 
fig. 1 et 2.) 


Long. 4.1. Q@. Tête, trompe , palpes et antennes d’un noir bru- 
nâtre. Thorax ( dénudé ) d’un noir mat. Abdomen d’un vert noirâtre, 
brillant ; un petit oviducte. Pieds noirs ; tarses intermédiaires : les deux 
premiers articles testacés ; pieds postérieurs manquant. Ailes d'un noir 
un peu brunâtre ; trois bandes hyalines linéaires obliquement transver- 
sales ; la première aux deux tiers de la longueur, longeant la première 
nervure transversale ; la deuxième au-delà de la deuxième nervure 


transversale ; la troisième près de l'extrémité ; une petite tache au bord 


(44 ) 


extérieur, entre la première et la deuxième; un point hyalin à 
LU 
l'extrémité. 


De la Guinée. M. Bigot. 


10. PLrarysToMa ANNULIPES. Nob. 


Atbido fuscoque maculata. Femoribus nigris; tibiis nigris, 
tribus annulis albis ; tarsis rufis. Alis fusco marmoratis. 


Long. 1 1/2. 1. Face blanche ; une petite tache ronde, d’un noir 
luisant , de chaque côté. Front tacheté de noir; un peu de fauve à la 
base des antennes; celles-ci : les deux premiers articles fauves; le 
troisième manque. Thorax et abdomen tachetés de brun. Pieds, cuisses 
noirs: un peu de fauve aux genoux; jambes noires avé trois anneaux 
blancs ; tarses fauves ; les deux derniers articles bruns. Ailes tachetées 
et ponctuées de brun ; nervures normales; deuxième transversale 


oblique. 
De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


G. RICHARDIE. RicHaRpiA. 
3. RicuarpiA FLAviraRsis. Nob. 


Viridi-cyanea. Tarsis flavidis. Alis macula fusca trifida. (Tab. 
7. fig. 3.) 


Long. 2 1/2. 1. À. Trompe et palpes noirs. Face brune, à léger duvet 
blanc ; chaperon d'un noir luisant à reflets bronzés. Front d'un noir 
mat; un peu de jaune pâle au bord antérieur ; la tache triangulaire un 
peu luisante. Antennes : les deux premiers articles testacés ; le troisième 
testacé en-dessous, noir en-dessus ; style nn. Thorax et abdomen d’un 
bleu vert brillant, Pieds d’un violet brillant ; cuisses postérieures fort 
épaisses ; jambes noires ; tarses : les trois premiers articles d’un jaune 
pâle ; les deux autres noirs. Ailes un peu jaunâtres ; une tache brune 
trifide , couvrant la cellule médiastine et la base de la première ner- 
vure transversale et des nervures postérieures, 


Des îles Marquises. M. Bigot. 


(442) 
G. CAMPIGASTRE. Campicaster. Nob. 


Face inclinée , assez longue; chaperon petit, bordé de poils. 
Front saillant , à poils fort courts. Antennes inclinées , une fois 
moins longues que la face; les deux premiers articles courts ; 
troisième prismatique , un peu atténué à l'extrémité , au moins 
quatre fois aussi long que le deuxième ; style nu , menu , une fois 
plus long que le troisième article. Yeux oblongs. Thorax nu, de 
la largeur de la tête ; écusson hémisphérique , bordé de petites 
soics. Abdomen nu , de cinq segments , les trois derniers fléchis. 
Pieds nus ; cuisses épaisses ; jambes arquées. Ailes assez longues. 

Nous formons ce genre pour une Ortalidée qui ne se rapporte à 
aucun autre. [| manque même d'un caractère de la tribu : la tête 
étant hémisphérique au lieu d'être sphéroïde ; mais il présente 
les autres, et particulièrement le chaperon de la face et les cellules 
basilaires allongées des ailes. Par les cuisses épaisses et les jam- 
bes arquées , il se rapproche un peu des Ropalomères ; mais 1l 
s’en distingue par un grand nombre de différences , telles que la 
conformation des antennes , de l’écusson , la nudité des pieds , la 
disposition des nervures des ailes. Il a aussi quelques rapports 
avec les Richardies ; mais celles-ci n'ont pas les cuisses posté- 
rieures épaisses, et elles en diffèrent encore par la forme de la 
têle. 


Le nom générique signifie abdomen fléchi. 


L'espèce que nous décrivons est de la Nouvelle-Hollande. 


‘4. CAMPIGASTER TESTACEUS. Nob. 
Testaceus. Alis flavidis. (Tab. 7. fig. 4.) 


Long. 3 1/21. ©. Trompe et palpes noirs. Face à moitié supérieure 
et côtés blancs: moitié inférieure d'un testacé vif: poils du chaperon 


noirs, Front testacé: un petit sillon transversal près du bord ante- 


(143) 


rieur. Antennes testacées; style brun, à base testacée, Abdomen testacé; 
derniers segments à légers reflets verts, Pieds testacés : tarses à léger 


duvet blanchâtre, Ailes jaunâtres , à cellule médiastine jaune. 


De la Nouvelle-Hollande. M. Bigot. 
G. HÉRINE. Heria. 


7. HERINA RurirARSIS. Nob. 


Viridi cyanea. Tarsis rufis. Alis tribus fasciis transversis 
margineque externo , interruplo , fuscis. (Tab. 7. fig. 5.) 


Long. 2 1/4 1. Q. Trompe et palpes noirs. Face d'un noir luisant, 
Front d’un brun noirâtre. Antennes brunes, Thorax , abdomen et pieds 
d'un vert brillant, à reflets bleus; tarses fauves : les deux derniers 
articles noirâtres. Ailes claires; la première bande transversale brune 
oblique, située avant le milieu ; la seconde passant sur la première 
nervure transversale: la troisième sur la deuxième : le bord extérieur 
brun depuis la base jusqu'à la deuxième bande , et depuis la troisième 


jusqu'à l'extrémité ; nervures normales. 


De l'Amérique. Baltimore. M. Bigot. 


TÉPHRITIDES. TernnitiÆ. 


G. UROPHORE. Urornora. 
16. UroPnora RurITaRSIS. Nob. 


Viridi-nigra , nitida. Capite aurantiaco. Alis hyalinis, tribus 
fasciis , tribus maculis punctoque fuscis. (Tab. 7. fig. 6.) 


Long. 1 1/21. 9. Palpes, face, front ct antennes orangés. Tho- 
rax et abdomen d’un noir verdâtre, luisant. Pieds noirs: tarses fauves : 
dernier article brun. Aïles hyalines , à base jaunâtre: les trois bandes 
traversant la largeur : les trois taches au bord extérieur ; la première 


entre la deuxième et la troisième bande: les deux autres au-delà de la 


( 168, 


troisième ; le point sous la nervure externo-médiaire, entre la troisième 
bande et l'extrémité. 


Du cap de Bonne-Espérance. M. Bigot. 


17. Urornora B1coLor. Nob. 


Testacea. Thorace abdomineque supra fuscis. Alis fuscis , ma- 
culis sex hyalinis , basi hyalina fusco varieqata (Tab. 7. fig. 7.) 


Long. 3 1. Q. Tête, palpes et antennes testacés. Thorax à dos 
bran, à bord antéricur et lignes testacées; écusson testacé ; à côtés 
bruns. Abdomen à dos et oviduete bruns. Pieds testacés. Ailes branes , 
à taches hyalines ; une petite, triangulaire, vers le milieu da bord exté- 
rieur ; deux petites, arrondies on ovales, entre les nervures sous- 
marginale et externn-médiaire, de chaque côté de la première transver- 


sale; une grande, triangulaire , au bord intérieur au-delà de la 


deuxième nervure transversale : une bande étroite, séparée de la tache 
précédente par une bande brune , également étroite, et s'étendant 
depuis le bord intérieur jusqu'à la nervure externo-médiaire; une plus 
grande , triangulaire , au bord intérieur, rapprochée de la base: base 


hyaline , variée de brun; les deux nervures transversales rapprochées. 


De la Nouvelle-Hollande, Adélaïde. M. Bigot. 


48. UroPHORA NIGRIVENTRIS. Nob. 


Testacea. Abdomine nigro. Alis fuscis , margine externo dua- 
bus maculis , interno una macula, disco duobus punctis limpidis. 


Loag. 2 3/41. ©. Trompe , palpes , face ; front et antennes testa- 
cés. Thoras testacé; dos brunâtre , à léger duvet blanchâtre, Abdomen 
d'un noir luisant, Pieds fauves, les derniers articles des tarses bruns. 
Balanciers d'un blanc jaunâtre, Ailes brunes; deux taches hyalines, 
triangulaires , vers le milieu du bord extérieur ; l'intervalle entre les 


deux taches, jaune ; une tache semblable au bord interieur, plus rap- 


(148) 


prochée de l'extrémité; deux petites taches oblongues , également 
hyalines , vers le milieu du disque ; nervures normales. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


19. UroPxora FuLviIFRONS. Nob. 


Viridis nitida. Fronte pedibusque fulvis. Alis fasciis duabus 
apiceque fuscis (Tab. 7, fig. 8.) 


Long. 1 3/4. 1. À. Trompe testacée. Face verte, à léger duvet 
blane. Front d'ua roux vif; vertex vert. Antennes : les deux premiers 
articles fauves ; le troisième manque. Fhorax et abdomen d'un vert 
brillant. Pieds fauves. Ailes claires, à base jaunâtre ; la première 
bande transversale n'atteignant pas le bord intérieur, passant sur la 
première nervure transversale; la deuxième passant sue la deuxième ; 


nervures normales. 


De l'Amérique. Baltimore. M. Bigot. 


G. TÉPHRITE. Terariris. 


20. Tergriris FLAVONOrATA. Nob. 


Testacea. Thorace flavo vittalo. Alis limpidis, quatuor strigis 
fuscanis maculaque in medio marginis externæ (Tab. 7, fig. 9). 


Long. 3. 1. ©. Trompe, palpes, face, front et antennes fauves. 
Thorax testacé , à quatre bandes, taches scapulaires et écusson d'un 
jaune verdätre, Abdomen testacé, Pieds fauves. Balanciers testacés. Ailes 
à trois bandes transversales, une quatrième au bord extérieur vers 
l'extrémité , et une petite tache vers le milieu du bord extérieur , entre 


les deux bandes transversales extérieures ; nervures normales. 


De l'Amérique septentrionale. Baltimore. M. Bigot. 


G. TÉRELLIE. TeRELLIA. 


2. TERELLIA IMMACULATA. Nob. 


(446) 
_ Rufa. Thorace dorso cinereo. Alis immaculatis. 


Long. 2 1/2.1. (Sans l’oviducte) © . Palpes et antennes orangés, Face 
jaune, à duvet blanchâtre. Front fauve; un peu de jaune en avant; la 
tache triangalaire cendrée. Thorax cendré en dessus, à reflets blan- 
châtres ; une bande dorsale fauve s'étendant du bord postérieur au milieu : 
eôtés fauves ; poitrine noire, à léger duvet gris ; écusson d'un jaune 
blanchâtre. Abdomen fauve, brun en dessus ; oviducte long , déprimé, 
fauve ; un peu de noir à l'extrémité. Pieds fauves ; cuisses à davet gris. 


Ailes sans (aches : nervures normales. 


Des iles Marquises. M. Bigot. 


LEPTOPODITES. Lerroronirx. 
G. CALOBATE. CaroBara. 


20. CALOBATA DIVERSICOLOR. Nob. 


Nigra. Capite testaceo. Femoribusposticis annulis duobus albis. 
Uno nigro , unoque rufo. Alis hyalinis , fascia fusca. 


Long. 3. 1. à: l'ace testacée, à duvet blanc. Front testacé, à som 
met noirâtre, Antennes : le premier article brun : les autres manquants 
Thorax noir, un peu luisant; côtés à reflets verts et duvet blanc, Ab- 
domen noir; un peu de duvet blanc aux incisions, Les pieds antérieurs 
manquent ; intermédiaires : cuisses noires: un anneau blanc aux trois 
quarts de la longueur ; extrémité fauve ; postérieurs : hanches noires ; 
cuisses à anneau blanc à la base, ensuite un anneau noir, puis un 
deuxième anneau blanc plus étroit, enfin un anneau fauve à l'extrémité ; 
jambes intermédiaires et postérieures fauves avec le tiers antérieur brun, 
un peu de brun à l'extrémité, tarses bruns ; premier article fauve ; à 
duvet blanc en dessous. Ailes : une tache brune irrégulière, située 
entre les deux nervures transversales: extrémité à peine brunâtre ; ner- 


vure anale allongée. 


Amérique , au bord du fleuve des Amazones. M. Bigot. 


(447) 


21. CALOBATA PALLIDE FASCIATA. Nob. 


Nigra. Alis hyalinis , fascia apiceque fuscanis ; cellula anal 
breve. ! Tab. 7. fig. 10). 


Long. 3 4/2. Face et front noirs, à léger duvet blanchâtre. An- 
tennes noires. Thorax d’un noir assez luisant , à reflets verts, Abdomen 
noir, à duvet blanc sur les incisions. Pieds antérieurs noirs, sans an- 
neaux; les autres manquent. Ailes à bande au-delà du milieu et extré- 


mité d'un brunâtre pâle. 


De l'Amérique méridionale. M. Bigot. 
PUPIPARES. Purrpara. 


CORIACES. Cortacez. 


G. STRÉBLA. STREBLA. 
2. STREBLA AVIUM. Nob. 
Ferruginea, glabra. Pedibus rufis. Alis flavis. 
Long. 1. 1. Voisin du St. Vespertilionis. Fab., Wicd. Corps 


entièrement d'un ferrugineux foncé. Pieds d’un fauve vif. Ailes d’un 


jaune clair, ainsi que les nervures qui atteignent toutes le bord del’aile. 
De Saint-Domingue , sur les Perroquets et les Colombes. 


Cette espèce diffère particulièrement de Ja S. Vespertilionis , 
1.0 par une taille plus petite ; 2.° par la couleur ferrugineuse, 
comme le thorax et l'abdomen ; 3.° par la couleur jaune des ailes, 
au lieu de brunâtre. Fabr., 4.9 par les nervures qui sont entières, 
tandis que les trois longitudinales intérieures n atteignent pas le 
bord de l'aile ; 5.” enfin parce qu'elle est parasite des Perroquets 
et des Colombes au lieu de la Chauve-Souris Vespertilion. Cepen- 
dant ce n'est peut-être qu'une variété. 


(148) 
G. HIPPOBOSQUE. Hiproposca. 


5. HiPPOBOSCA ALBO-MACULATA. Nob. 


Thorace testaceo, albo-maculata. Scutello rubro , lateribus 
albis. Pedibus testaceis. 


Long. 3. 1. Trompe, palpes et antennes noirs. Front : letiers an- 
térieur d'un blanc jaunâtre, luisant , à sillon longitudinal au milieu ; 
le reste : bande frontale branâtre, matte; côtés jaunâtres, luisants, Thorax 
d'un testacé brunâtre, à douze petites taches d'un blane jaunâtre ; 
éeusson d'un rouge vif, accompagné d'une tache blanche de chaque 
côté; côtés testacés, à deux taches blanches. Pieds testacés ; tarses in- 
termédiaires et postérieurs noirs, le premier article testacé. Ailes un 


peu roussätres. 


De l'Océanie , cap des Aiguilles. M. Bigot. 


(449) 


SSD EEE 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Planche 1.'° 


. Pachyrhina Bombayensis. 


2. Tipula caudata {ala). 


albo-variegata 
(ala). 


. Rhamphidia flavipes (ala). 
. Pangonia fuscanipennis 


(ala).… 
a. Antenna. 


zig-zag (ala) 


. Cadicera rubro-marginata 


a. Caput. à. Antenna. 


. Anachantella splendens. 


a. Caput. 


9. Hermetia geniculata {ala). 


et 11 Sargus longipennis 
(ala). 


Planche 9. 


. Dasypogon testaceo-vit- 


tatus (ala). 


2. Laphria bipartita (ala). 


olbus (ala). 


. Trupanea albo - pilosa 


(ala). 


. Proctacanthus fuscani- 


pennis (ala). 


. Ommatius coarctatus. 


a. Caput. 


. Asilus maculi-femora (ala) 
. Asilus armatipes (ala). 


a. Anus. — b, Femur 


FigMei 
10. 


LU LE 
12: 


— 


13 


© © 


IT D OO &æ 0 rw 


Asilus limbipennis (ala). 
— rufo-metatarsus/ala). 


— tenui-ventris (ala). 
Henops dispar (ala). 


. Atherix pusilla (ala) 


Planche 3. 


. Exoprosopa tenuis (ala). 


argentifrons (ala). 
flavo-fasciata (ala). 
adelaidica (ala). 
alternans (ala). 
sinuati-fascia. 
insignis (ala). 


Prometheus (ala). 


. Anthrax confuse-maculata 


(ala). 
appendiculata (ala). 
biapperdiculata(ala) 
basalis (ala). 
leucopyga (ala). 

— sex-notata (ala). 


. Comptosia moretonii (ala). 


Planche À. 


. Bombylius crassilabris 


(ala). 


notati-pennis (ala). 


. Bombylius niveus {ala). 


— bicolori-cornis (ala). 
— guttati-pennis (ala). 
— ruf-labris (ala). 


Fig. 


(450) 


7. Bombylius albifacies (ala) 
8. — fulviceps (ala). 
9. — minimus (ala). 
10. — albipectus (ala). 
411. Lasioprosopa Bigotii. 

a. Caput. — b. Antenna. 

12. Cyllenia pluricellata {ala). 


— 13. Psilopus tuberculi-cornis. 


Fig. 


Fig. 


(ala) — a. Anus. 


Planche 5. 
4. Apbritis angustiventris 
(ala). 
2. Merodon angustiventris 
(caput.) 
3. Eumerus quadrimaculatus 
(caput.) 
a. Ala. 
4. Toxomerus 
a. Caput. 
b. Antenna.— c. Pes pos- 
ticus. 


notatus. 


5. Psilota flavidipennis (ac- 
put.) 
a. Ala. 
6. Phoroceraflavipalpis lala) 


7. Toxocnemis  vittata. 
a. Caput. 


$. Sumpigaster fasciatus. 
a. Caput. 


b.vAla; 
Planche 6. 


1. Dichætometopia rufiven- 
tris. 


a. Caput. — b. Antenna. 


2. Cynomyia - quadrivittata 
(ala). 


Fig. 


3. Rhynchomyia gracilipal- 
pes. (caput.) 

#. —  dubia. (caput.) 
a. Ala. 

. Calliphora pusilla (ala). 

. Ochromyia nudistylum. 
(caput), — a. Ala. 

7. Lucilia rectinevris (ala). 


A © 


8. — nigro-fasciata (ala). 
9. — fernandica {ala). 
40. Pyrellia flavicalyptrata 
(ala,. 
VE analis (ala). 
412. Aricia flavicornis (ala). 
13. — dichroma (ala). 
14. — bicolor {ala). 
15. Spilogaster nitens (ala). 
16. Hydrotea fusco-calyptrata 
(ala). 
17. Limnophoraruficoxis (ala) 


18. Sapromysa latelimbata 
(ala). 


Llanche 7. 


g. 1 et 2. Platystoma trilineata 


(ala). 

3. Richardia flavitarsis (ala\. 
4. Campigaster testaceus. 

a. Caput. — b. Anus. 
5, Herina ruftarsis (ala). 
6. Urophora rufitarsis (ala). 
7. —  bicolor (ala). 
8. —  fulvifrons (ala). 
9. Tephritisflavo-notata (ala) 


10. Calobata pallide-fasciata 
(ala). 


eee emeeriepeseeseere me 
© < 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES MATIÈRES. 


ACALYPTRATÆ. ........ A 2 
AGNEPHALUM: ae DENT 


— punctipennis... 71 
BNAGANTHELLAS A ONE 58 
— splendens.... 59 
ANTHOMYZIDÆ.......... of LE 
ARR LOU ee MAR 9# 
—  appendiculata..... 94 

—  basalis...... Sr 


—  biappendiculata ... 95 
—  confuse-maculata.. 94 
—  Connexa ....,. Se ROIE 
— Jeucopyga........ 96 


SEX NOtALA. ie 96 
J, 5: 11) 6 ACIER CR REC EE 105 
—  angustiventris . 105 
APÉCGRRANPORMRNE  e à e MAG 
ARTOTR EN e sMOD 137 


ARIGTA = DICO set oi 137 
=" UICDEOMA ee eee. AT 
—  flavicornis...,..... 137 

ASIDIGTS de Ne SARA e NU TO 

ASE TR LR TRS ee 74 

ETES e haie LS nn BD 
— armatipes......... 82 
— ephippium........ 82 
—  gabonicus........ . 80 


—  limbipennis.. ..... 83 
—  Jongiventris......,. 85 
En NNISAO Ne ele een ele LOUE 
—  maculi-femora...,... 82 
—— ATAIAlICUS eee. 81 
—  rufimetatarsus .,... 85 
—  seti-femoratus ..... 88 
—  tenuiventris ....,.. 86 
ATHRRIN re 2 2 ele cle DS 


ATRERIX pusilla........... 
BEM PR. SALONS CR 
— flavi-spinosa......... 
Brio... 
— baltimoricus....,...., 
BIBIONDES: 2er ee Me 
BOMBYLIARIL 4. à. SAN 
BoMBYLIUS NE ee 
—  albifacies ......, 
—  albipectus..... 
—  bicoloricornis .. 
— crassilabris. ...., 
fulvibasis ....... 
fulviceps........ 
guttatipennis..... 
MIDIMUS- CEE 
NIVOUS.2 Le ce 


notatipennis , . 
rufilabris 


BRACHYCERA AU RC -e 
CADIGRRA ME MPERCANNE RNRR 
rubro-marginata. .. 


CAELIPHORAS PRE 


aureo-punctata .. 


—  pallide-fasciata... 
CALYPTRATÆ . . 
CaAMPIGASTER. . . ... LEE SUR 


/ testaceus...... 


(152) 


88 
58 
58 
37 
37 
37 


CaaysocHLonA bicolor...... 64 

— similis...... 64 
116 
australis.... 1146 
CHBYSOPS ue à Ép ep: . . “55 
subfascipennis.. ... 55 
terminalis........ 56 


UDIVILEANNS 20 sa DB 


CHRYSOGASTER.. . . .. ... ... 


— 


AMvittaius.. ........ 57 
CoExomyia...... terne 58 
—  palida.-......,. 58 
COMPIGn  n e 97 
—  moretonii....... . 97 
CORIACEÆ . .... SE Ne loge AE 
CYELENTA. se 00 ee PRE 
— _ pluricellata........ 104 
CyNomyia ...... 2 ris 128 
—  quadrivittata..... 128 
CYEHOME Lee cE ie à Sierre 60) 
—  flavispennis ..... 60 

— : NIOMCER. ste d 60 
CHRTONEVRA dt. 0 pré 126 
— MICANSE fast 1212 6 
Dasreocon .%:..1#thansd .. 69 
_— INCIEUM ARTE 69 


limbinevris ..... 71 


testaceo-vittatus., 70 


DasyPoGONITÆ ...... bi LUS 
Danmadæ lt eitaubaliie se LAS 6 
Digadeta >. , 200 « re 
DicHOETOMETOPIA ......... 126 

— rufiventris.. 127 
Dobienoronai ire MU 104 


( 453 ) 


MMPIDIÆ sv cet 0 les 87 
ŒMPIS2 ct ce pion. : 187 
— pili-tibia . ......... 87 
ENTOMOCERAN pustiorsia te ee à 38 
ERISTALIS: sas sn. 406 
—  bifasciatus. 107 

— colombicus...,.. 408 

—  nigripennis......-108 

—  plurivittatus. .... 106 

— quitensis.....,.. 109 

—  ruftarsis........ 109 

PE farenlis Le 107 
BUMERTS. Annee a 
—  quadrimaculatus. .. 114 
HgaprodopA.:.. :.:.. Hit SS 
— Adelaidica....: 90 

_— alternans. ..... 91 

— argentifrons ... 89 

— binotalar 20189 

— OXIEUR LE... (O8 

— flavofasciata... 90 

_— IDSIGDIS. tas  » +93 

Sn penmpes: . 194 

— Prometheus, ... 93 

— sinuati-fascia .. 92 
DDR ec UE La 119 
A CRUCIAtA.. ee 419 
GoN1A. .... DEN . 118 
En TECUICOFIUS 1e AIS 
Hekope 2 ea CE Si 
D RDAr... un : 87 
Bou Rs. 145 
En. TUDLATSIS EEE à 7. . 143 


HeRMeTrA RES ne 


geniculata . ..... 
HermerrA seutellata ....... 
HbPOBOSCA. ALORS : 

—  albo-maculata ... 
HYDROTEA. ....... S'LENSSPR 

—  cyaneiyentris.... 
—  fuscicalyptrata... 
ENRÉATA CRE. 2 ce 


JURINIA. ste 
australis 4e 


een. 


LaprHRIA ; 
ADS ES ARE - 7. 


bipartita ........ 


diversipes ::,.. .. ... 


= OIDUSS 5 lale 5 o .0 52 


LasioprosopA . .. 


Bigotii,:). je. 


LIMNOPHORA.-. 2... .. 0e 

— THACOXIS 
PTCIDTA TR Te = 
cœruleiviridis ... ... 


elégans.: 
fernandica .…. 


— 


nigrofasciata. ...... 
TECHINEVTIS. « « « . « spvye 


MALLoPHoRA... 


auro—-mystacea.. 
testaceitarsis . . 
Masrcera. ..,.. 


10 


(154) 


Masicera arcuati-pennis.... 121 
—  capensis........ +. 120 

—  nigri-calyptrata... 120 
MEGaspis........ là : 00 106 
— z0nalis. 21... i06 
MERODON...... SrALE be 440 
— angustiventris..... 110 
—  edentulus ........ 110 
MicroPALPUS....... RO REC 118 
_— albo-lineatus... 119 

-- ANORRT EAUUR. | 118 
MICROSTYLUM. . ....... As PNG 
— albi-mystaceum. 69 

_— flaviventre .... 68 

— rufinevrum.... 68 
Masra::: 77 PAIE . A1£ 
—  ania...... 114 
MORAL PNR 198 
— Gabonensis......... 135 
MUSCLE Sn na de SO 
Muscnz....... Nb D Le 
NÉNOGERANS NS a PAR D 
Naracarei SE Lens, 68 
Ocnomera. "re PR one Le 
—  nudistylum...... 131 
Obéromna ‘5,700: 63 
— brevifacies ..... 63 

— peruviana. .... . 63 
OMARIOS RSR: 780 
— coarctatus....... 80 
ONTALDER PRINT LEO 
PECATERINA TN ER, 2 1 


bombayensis... 25 


PANGONIA UE 4 TE, AE 
—  albo-notata....... 
—  alternans........ 
—  fuscanipennis..... 


—  limbinevris....... 
limbithorax. ,.... 


—  sulcifrons....... ; 

—  2ig-7ag ....... . 
PHOROCERA AU MEMMENN, - 21 
—  flavipalpis...... 3 
—  hyalipennis...... 
PrATYSTOMA. : : SUN. : , ! 
— annulipes...... 
_ trilineata..:... 
POLLENIA LS 25325250 2 ANR 
—  auro-notata....... 
— moretonensis...... 
PROGTACANTHUS. ........ Èr 
— fuscanipennis. 
2 testaceicornis . 
PSILOPUS PPS LT 


— tuberculicornis,.. 


PSILOTAS SP au 
—  flavidipennis....... 
PUPIPARA PRE re 
PYRELLIAL ET etes ete rater 
= 7 NAS CERN, 
—  flavicalyptrata..... 
—  rufipalpis. ..... td 
RHAMPHIDIA ER AU 
red DAMES EE ee 


RAYNCHOMYIA, EU 
dubia.,.... 7. 


40 
122 
122 
122 
140 
141 
140 


RayNcHOMYIA gracilipalpis. . 
RICHARDIAN ce DM ie old 
— aVIbArSIS Re : . = 
ROTICEAN ES MARNE... Le 
—! “vittafan rar, 
BAPROMYZA MS UUT I... 
—  latelimbata . .... 


SABCOPHAGA =. LOU, Ds 
aureiceps ..... 


DOLALAE LS 
SARCOPHAGIE: PME, 
MARGES. Sun de aie au nn or e 

— insignis 


—  longipennis..... DE 
— NAtAlONSiS. 5 4e ne 
—  tenebrifer......:.. 
—  viridiceps ......... 
DAIOMIAIDE: - sous se  « th 
DRNOBASIS nn din ee cu 
—  maculipennis..... 
SIC ue a ce pe 
SPHÆROPHORIA . .......... 
— annulipes ..... 
BDILURASTER 2 - + sm « : 
ee IUIENS- 1... 
DTRATIOMYDE . « : . sem es o 
STRATIOMYIA........ Ne Le 
— rufipennis. .... 
DARMATEN e à Sein te à etdte e 
—  avium,...... 


SUMPIBASTER. sn « oo 


MURLITA - .... 0 Re 


fasciatus...... 


(155) 


129 
141 
141 
426 
126 
140 
140 
128 


140 


SYRITTA OCEANICA . ,.,..... 
SIRPHIDE, POSE, . ee 
SYRPHUS. . .. 
—  fuscanipennis ..... 
— incisuralis........ 
Novæ-Zelandiæ ... 
TABANH- : DRE S'rr.28 
ÉABANDS : : HONDA NENr. 43 
—  Baltimorensis..... 54 


—  brevidentatus..... 48 
—  cæsio-fasciatus .... 52 
—  clausacella....... 45 
CONIUCHIS AE. .- este. AG 
dorsovittatus...... 50 
inllglioniocoanenc 8 
—  Gabonensis....... 43 


hirti-oculatus... ... 53 


—  longiappendiculatus. 52 
maculinevris. ..... 54 
margine-nevris .... 49 
—  nigro-pictus....". #4 
propinquus....... 47 
—— | pusllus Lt. CL SN A9 
—  TUDICUNOUS.--. ... 47 
FUCEPS ....- + DD 

= LL ITUNITONS eee ee 11e 48 

—  univittatus........ 50 
MAEHINARIE à eve st ee 
MANTEUS 7. + + de one 35 

—  Baltimorensis ..... 35 
TEPHRIDIDÆ . se 20e AMAR LE 


(456 | 


TRAITÉS. sua cut 88 
—  flavo-notata..... 145 
DeRELIIL 260 ch y ers/rte APR 145 
—  immaculata..... 145 
TETRACHOETE. ......: PA UGS 
TuLA. éshoalt ol "1: 36 
— albo-variegata ..... 36 
—  nigricaudata...... « 36 
TIPULIDE . . - .. Molle se Li 85 
ToxocNEME asbl : ee 123 
— vittatalase. .. LM2E 
TOXOMERUS. .- ess u per UE 
——, nofalusmifeie.. 4143 
ÉROPIDIA. niiyasadie + MA À 


TroPiprA sinensis, ....,... 


TRUPANEA: ; cu s ee » sie , 
—  albo-pilosa...... 
—  pallipennis .,.... 
—  testaceipes ...... 
—  viridi-ventris .... 


UROPHORA........ ER AR 
— .,cbicolor ... scsi 
21 Nine 2 : 
—  nigriventris ..... 
— ‘ rufitarsis .jst piétete 


EHbicolor-t "nets. 


XYLOPHAGIT Laltanits De 


— ll) A E— 


LEE 


(487) 


PLANTES HERBACÉES D'EUROPE 
ET LEURS INSECTES . 


POUR FAIRE SUITE AUX ARBRES , ARBRISSEAUX , ETC. , 


Par M. J. MAcQUuART, Membre résidant. 


2.e PARTIE. 


( Séance du 29 décembre 1864.) 


ORDRE. 
DICOTYLÉDONES. 


Ces plantes se distinguent des Monocotylédones par deux 
cotylédons. 


DIVISION. 


DICOTYLÉDONES POLYPÉTALES. 

Dans cette division , la corolle est formée de pétales libres. 

Nous avons vu dans les Monocotylédones un seul cotylédon ou 
feuille séminale destinée à fournir le premier aliment à l'embryon 
autour duquel elle s'enroule. Ce caractère est si important qu'il 
paraît déterminer l’ensemble de l’organisation de ces plantes au 
tronc simple et cylindrique, aux feuilles groupées au sommet 
en forme de parasol , aux racines semblables entr'elles : c’est la 
manière d’être la plus simple des plantes phanérogames. Dans les 
Dicotylédones, qui présentent l’organisation végétale dans toute 
sa perfection , l'embryon est pourvu de deux cotylédons , et, à ce 
caractère se joint toujours le tronc conique, qui se termine en 
cime rameuse, la multitude infinie des feuilles attachées aux 
branches , et la racineramifiée. Elles se distinguent encore par la 


(158) 


composition du tronc formé d’une moelle centrale et de couches 
ligneuses concentriques, par une écorce complexe, par les 
feuilles à nervures rameuses, et par les fleurs munies généra- 
lement d'une corolle et d'un calice , et organisées d’après le type 
quinaire et ses multiples. Exceptionnellement et sans que cela 
influe sur le reste de l’organisation, le nombre des cotylédons est 
supérieur à deux dans quelques uns de ces végétaux et parti- 
culièrement dans les Conifères. Il y en a trois dans le Cupressus 
pendula ; le Pinus Inops en a quatre, le Pinus Laricio, cinq, le 
Cupressus Calvus, six , le Pinus Strobus, huit, le Pin pignon 
dix ou douze. Quelquefois , au contraire , les deux cotylédons se 
soudent et semblent n'en former qu'un seul, comme dans le 
Marronnier et certaines espèces de Chênes. 

Les Dicotylédonessont les plus nombreuses des plantes. Elle for- 
ment les quatre cinquièmes des Phanérogames , et se divisent en 
polypétales , monopétales et apétales. Nous considérons les pre- 
mières comme moins avancées en organisation que les autres, 
parce que les pétales ne sont pas réunis entr'eux par une suture 
comme dans les secondes , et parce que les dernières sont le plus 
souvent diclines et contiennent généralement les végétaux les plus 
composés , les arbres forestiers , les Conifères. 

Les Polypétales forment la division la plus considérable de son 
ordre. Composées de nombreuses familles, telles que les Poly- 
carpiques, les Rhœadées , les Caryophyllées, les Columnifères, les 
Ombellifères , les Calophytes , elles présentent un grand nombre 
des plantes qui charment nos yeux , flattent notre goût , calment 
nos souffrances, nous présentent une utilité immense pour l’agri- 
culture , l'industrie , les arts, et elles s’introduisent ainsi dans 
les grands intérêts matériels des peuples. Pour justifier cet éloge, 
nous dirons, sous le rapport de la beauté. qu'elles en présentent 
le type même dans la Rose ; elles offrent à la délicatesse de notre 
palais les fruits les plus exquis : la Pêche, le Melon , la Fraise, 
le Raisin, l'Orange; elles rafraichissent notre sang par la Mauve, 


(159 ) 


le stimulent par l'Angélique , le purifient par l’antiscorbutique 
Chou; ellesenrichissent l’agriculture par les Légumineuses, essence 
de nos prairies artificielles, à qui nous devons l'abolition de la ja- 
chère et l'abondance des bestiaux : le Colza, le Lin, le Coton, la 
Betterave, la Garance, qui alimentent nos industries les plus pré- 
cieuses ; le Pavot, base de l'opium , est encore une des Dicoty- 
lédones les plus importantes par les qualités de cette substance 
salutaire, comme médicament pour les peuples de l'occident, meur- 
trière pour les orientaux, par l'abus qu'ils en font, yftrouvant une 
ivresse délicieuse, mais de courte durée, dont ils ne peuvent 
renouveler la jouissance que par une consommation toujours 
croissante et de plus en plus funeste. C’est ainsi que l’opium est 
non-seulement une cause de mort pourjles individus, mais 
que, devenu un objet de commerce immense , il a suscité entre 
l'Angleterre et la Chine, une guerre dans laquelle la justice n'é- 
tait pas du côté de nos voisins. 


CLASSE. 


OMBELLIFLORES. UmezuirLoræ. Bartl. 

Voyez les arbres. 

Cette classe comprend surtout la famille des Ombellifères, en- 
tièrement composée de plantes herbacées. 


FAMILLE. 


OMBELLIFERES. Umsecuirerz. Juss. 

Pétales rétrécis à la base, involutés avant l'anthèse. Disque 
épigyne. Péricarpe à deux coques indéhiscentes , accolées face à 
face, se désunissant à la maturité. Axe central persistant. Fleurs 
en ombelle. 

Cette famiile présente un type si souvent reproduit dans la na- 
ture avec de nombreuses, mais légères modifications, elle conserve 
si bien l'unité de composition, qu’elle est éminemment naturelle, 
quoique son caractère le plus apparent ne consiste que dans la 


| 460 | 


disposition des fleurs entr'elles. Elle nous offre en quelque sorte 
parmi les Plantes Polypétales ce que nous voyons dans les Compo- 
sées, parmi les Monopétales : des agrégations de petites fleurs qui 
en composent de grandes. Ici, elles prennent la forme de larges 
ombelles souvent garnies à leur base d’élégantes collerettes; et, 
pour rendre leur analogie avec les Composées plus sensible, les 
fleurs marginales ont souvent leurs pétales extérieurs allongés à 
l'instar des rayons des Radiées , telles que les Päâquerettes. 

La même tnité de composition se manifeste dans les substances 
qui se trouvent dans le tissu des Ombellifères. Leurs racines con- 
tiennent une matière résineuse, et leurs graines une huile volatile. 

Mais autant ces plantes présentent d'unité dans leurs caractères 
constitutifs, autant elles se diversifient en nombreuses modifica- 
tions dans les mille espèces connues. La forme des diverses parties 
des fleurs et surtout des graines varie à l'infin, et elle a donné 
lieu aux travaux les plus ardus surtout pour la classification de la 
famille. 

Des modifications presqu’aussi nombreuses affectent les sub- 
stances du tissu, et ilen résulte des propriétés qui, bien que géné- 
ralement aromatiques et stimulantes, se diversifientsingulièrement 
par leur plus ou moins d'intensité et leurs combinaisons. C'est 
ainsi que les graines ou les racines de la Coriandre, du Cumin, 
de l’Ache, de l'Impératoire, du Carvi, du Persil et du Cerfeuil 
offrent chacune une qualité particulière et qu’elles sont employées 
à titres divers dans la médecine et l’économie domestique. 
Quelquefois ces propriétés ont une énergie telle qu’elles devien- 
nent vénéneuses, comme dans la Grande et la Petite Ciguë, 
l’Ænante et quelques autres. D'autres fois elles s'adoucissent et 
nous leur devons l’Angélique, l’Anis et le Fenouil. 

La culture produit sur quelques espèces une transformation qui 
nous est fort utile : les racines dures et âcres de la Carotte, du 
Panais, du Céleri , dans leur état naturel, deviennent douces , suc- 
culentes, parfumées, par le mucilage , le sucre , la fécule qui s’y 
développent. 


(161) 


Plusieurs Ombellifères exotiques produisent des substances 
dont quelques-unes ont de la célébrité. L’Assa-fœtida, dont les 
Orientaux font leurs délices, est une gomme-résine qui provient 
d’une espèce de Ferula; l'Opoponax de nos pharmacies découle 
par incision d’un Héracleum de la Grèce ; la Gomme ammoniaque 
est le suc d'un Dorema de la Perse; le Galbanum de l'Afrique 
provient d’un Zubon. Les racines aromatiques d'un Anisorhiza 
sont un mets délicieux pour les habitants du Cap; les tubercules 
de l’Arracacha sont, dans la Colombie, une ressource alimentaire 
à la fois abondante et agréable, et l’on a fait récemment en France 
des essais de culture dans l'espoir d’y naturaliser cette. plante et 
de la substituer à la Pomme de terre malade ; mais la différence 
de température paraît s'y opposer. 

Les insectes qui se nourrissent des tiges et des racines 
des Ombellifères ne sont qu’en nombre médiocre ; mais ceux 
qui, à l’aide d’une trompe, viennent butiner sur leurs fleurs 
sont innombrables : les Diptères, les Hyménoptères, les Lépi- 
doptères tourbillonnent autour de toutes les ombelles, s’y abattent, 
s’y succèdent avec la plus grande vivacité. 


TRIBU. 
RHYNCHOSPERMÉES. RuyncosrermeÆ. Tausch. 
Péricarpe contracté bilatéralement, rostré ou rétréci au sommet, 
nu ou hispidulé. Coques de cinq à neuf côtes. 
SECTION. 
SCANDICINÉES. Scannianez. Tausch. 


Coques à cinq côtes filiformes ou rarement carénées. 


G. CERFEUIL. Caosrorayzium. Linn. 


Limbe calicinal inapparent. Cinq pétales tronqués ou échan- 
crés, terminés en languette infléchie. Disque conique. Styles 
dressés ou recourbés. Péricarpe linéaire. Coques contractées aux 
bords, canaliculées. 


(462) 


Comme il est bon, autant qu’on le peut, d'appeler les choses 
par leur nom, je n’adopte pas le genre Anthriseus pour le Cerfeuil 
proprement dit qui cesserait d'être ce qu'il a toujours été chez les 
anciens et les modernes, en médecine comme en botanique, quoi- 
qu'il ne se trouve pas, l’on ne sait comment, parmi les plantes 
décrites par Théophraste, le plus ancien des botanistes. L'Herbe 
au gai feuillage (Chœærophyllum) était pour les Grecs, comme elle 
l'est pour nous, modérément aromatique, stimulante, très-amie 
de l'estomac et douée de plusieurs autres propriétés véritablement 
salutaires, indépendamment des vertus imaginaires qui lui ont été 
attribuées. N'omettons pas son utilité dans le pot-au-feu , ses qua- 
lités potagères, qui rendent plus sapides et plus sains les bouil- 
lons , les consommés si l’on veut, dans lesquels intervient son 
agréable parfum. 

Insectes des Cerfeuils. 


COLÉOPTÈRE. 


Molorchus dimidiatus. Feb. — V. Saule. Il vit sur le C. odo- 
ratum. Muls. 
LÉPIDOPTÈRES. 


Odezia chœrophyllaria. B. — Cette Phalénide vole en plein 
soleil comme les Lépidoptères diurnes. La chenille est fort effilée ; 
elle se métamorphose dans une coque légère, à la surface de la 
terre , sur le C. lemullum. 

Tanagra chœrophyllata. Dup. 

Hæmilis chœærophynella. Dup. 

Adela (Eutyphia.) Hubn. Subzerella. Zell. — V. Saule. Elle 
paraît vivre sur le C.isylvestre. Zell. 


DIPTÈRES 


Dolichopus chœærophylli. Meig. Cette espèce et plusieurs de 
ses congénères se trouvent sur les fleurs du Cerfeuil 
Tetanoccra chærophylli. Meig.— La larve vit sur le Cerfeuil. 


(163) 


TRIBU. 
ACANTHOSPERMÉES. Acanrmosrenmeæ. Tausch. 
Péricarpe cylindrique ou comprimé. Côtes sétifères ou ali- 
formes et découpées en spirale. 


SECTION. 
CAUCALIDÉES. Cavcaunex. Tausch. 


Coques à neuf côtes ; primaires sétifères ; les deux latérales si- 
tuées sur la commissure ; côtes secondaires aliformes. 


G. DAUCUS. Davcus. Tourn. 


Limbe calicinal marginiforme, à cinq dents. Pétales cordi- 
formes, connivents, inégaux, terminés en languette infléchie. 
Styles longs. Péricarpe elliptique-lenticulaire. 

Il paraît que le Daucus n’était connu des anciens qu'à l’état 
sauvage; mais ilsle confondaient quelquefois avec le Panais dont ils 
cultivaient la variété à grosse racine. Ils employaient la graine du 
Daucus en médecine comme très-stimulante, très-échauffante , et 
cette qualité a donné lieu à son nom qui dérive du verbe brûler. 
Quant au nom de Carotte qui était connu de Mathiole, au 
XVIe siècle, il est dérivé, suivant Ménage et à cause de la couleur 
de sa racine , de Crocata qui a changé en Carocota, Carota. 

La Carotte sauvage, remarquable par la large ombelle blanche, 
au centre de laquelle se trouve une petite fleur rouge, est devenue, 
par une merveillc e la culture, une de nos meilleures plantes 
potagères. Sa racine naturellement sèche et àpre, a grossi, s’est 
ramollie, gonflée de sucs, et est devenue douce, tendre, succu- 
lente, parfumée, et en même temps nourrissante, salubre, de 
facile digestion , et aussi émolliente que sa graine est restée 
chaude et piquante. 

Cultivée comme plante fourragère, la Carotte présente les 
mêmes avantages pour la nourriture des bestiaux et surtout pour 
la production et la bonté du lait. 


( 164) 


Les insectes de la Carotte sont : 
COLÉOPTÈRE. 


Phytonomus fasciculatus. Herbst. — Ce Curculionite se déve- 
loppe sur le feuillage. 

HÉMIPTÈRE. 

Aphis dauci. Linn. — V. Cornouiller. 
LÉPIDOPTÈRES. 

Papilio machaon, Linn. — V. Poirier. 
Hæmilis daucella. W. W. — V. 
Cinea daucella. Fab. —V. Clématite. 

DIPTÈRE. 


Un grand nombre de Tachinaires fréquentent les fleurs des 
Daucus. 
Phora dauci. Meig. — Cette Muscide se trouve sur les fleurs. 
TRIBU. 
PTÉRIGOSPERMEES. Prericoseermex. Tausch. 
Péricarpe cylindrique ou comprimé à quatre, huit ou dix ailes 
entières ou rarement lobées. 
SECTION. 
ANGÉLICÉES. Anceuceæ. Tausch. 


Péricarpe cylindrique ou comprimé dorsalement. Coques à cinq 
côtes. 

G. LIVÈCHE. Levisricuw. Koch. 

Limbe.calicinal inapparent; cinq pétales égaux, arrondis, in- 
divisés, terminés en languettes obtuses. Disque convexe, à bord 
crénelé. Styles finalement recourbés , péricarpe elliptique , à dix 
ailes. 

Peu de plantes ont recu autant de noms des anciens et des mo- 
dernes ; les premiers l'ont appelé Ligurticum, de la Ligurie, sa pa- 
trie, Libysticum, Levisticum, Panacea; les derniers, Séséli ou Ache 


(165 } 


ou Angélique de montagne, Sevmontaine, Levesche et Livêche qui 
dérive de Levisticum et de Ligusticum. Cette plante, des Appen- 
nins, des Alpes et des Pyrénées , jouit d’un grand nombre de 
vertus médicinales qu’elle doit à sa nature éminemment aroma- 
tique; toutes ses parties exhalent une odeur forte et contiennent un 
suc d’une saveur chaude, âcre, amère. Ses graines et ses racines 
surtout ont des propriétés très-énergiques et sont particuliè- 
rement stimulantes. 

Insectes des Livêches : 

COLÉOPTÈRE. 

Apion levistici. Kerby. — V. Tamarisc. 

G. ANGÉLIQUE. AwGerica. Linn. 

Limbe calicinal minime, à cinq denticules; cinq pétales égaux, 
ovales, acuminés. Disque plane, crénelé aux bords. Styles 
courts; péricarpe elliptique, subéreux, à quatre ailes, coques 
ailées aux bords, à trois côtes. 

Cette belle et précieuse plante, qui ne paraît pas avoir été 
connue des anciens, à moins qu’elle n’ait été confondue avec la 
Myrrhis, possède, depuis le XVI. siècle et au-delà, la plus 
brillante réputation. Ses propriétés, ses vertus, sont reconnues , 
constatées ; elle est la plante aromatique, stimulante, tonique par 
excellence; elle est un bienfait du Ciel, et c’est à la reconnais- 
sance des horimes qu’elle doit les noms d'Angélique, d’Archan- 
gélique, d'Herbe du Saint-Esprit. Cependant, telle est l'instabilité 
des choses d’ici-bas, qu'après avoir été préconisée contre la 
plupart des aflections qui assaillent la triste humanité, elle est 
tombée dans l'oubli, le dédain des médecins, et, de toutes ses 
glorieuses attributions, il ne lui reste guère que de servir de 
salade en Laponie et de confiture en France. 

Insectes de l’Angélique officinale : 


COLÉOPTÈRE. 


Scymnus minimus. Cyll. — V. Pin silvestre. 11 détruit les 
Acarus des Angéliques. Bouché. 


( 166) 


HYMÉNOPTÈRE. 
Cryptus angelicæ. Jurine. — V. Ronce framboisier. 


HÉMIPTÈRE. 
Aphis archangelicæ. Linn. — V. Cornouiller, 
LÉPIDOPTÈRES. 
Papilio machaon. Linn. —. V. Poirier. 
Lygæna angelicæ, Zell. — V. Cytise. 
Chelonia aulica. Linn. — V. Cerisier. 
Hæmilis angelicella. Hubn. — V. Cerfeuil. 


DIPTÈRES. 
Limnophila dispar. Meig. — La larve de cette Tipulaire vit 
dans les tiges sèches. Perris. 
Lonchæa nigra. Meig. — La larve de cette Muscide vit dans 
les tiges sèches. Perr. 
Anthomyia angelicæ. Meig. — Cette Muscide se trouve sur 
cette plante. 
SECTION. 


LASERPITHIÉES. Laserrrrmeæ. Tausch. 

Péricarpe ordinairement comprimé dorsalement, coques à neuf 
côtes ; les coques primaires filiformes ; les deux latérales situées 
sur la commissure. 

G. LASERPITHIUM. Laserriraium. Tournef. 

Limbe calicinal marginiforme, à cinq dents ; cinq pétales égaux, 
cordiformes, terminés en languette infléchie. Styles finalement 
divariqués ou recourbés. Péricarpe à huit ailes. 

Ces belles plantes que nous trouvons en gravissant les flancs de 
nos montagnes pierreuses ou aux bords des torrents, présentent, 
dans les sucs laiteux d’une extrême âcreté dont elles sont impré- 
gnées, des propriétés si énergiques que la médecine vétérinaire 
s’en est emparée. Cette destinée diffère étrangement de l'antique 
célébrité du Laserpithium proclamée par Théophraste, Strabon, 
Pline, Dioscoride. Le Laser des Romains, Sylphion des Grecs. 


(167) 


cette gomme-résine qui en était extraile, et qui n'était autre chose 
que l’Assa-fœtida, provenait de la Cyrénaïque et de la Médie, et 
il était si recherché pour toutes ses propriétés et si précieux, que 
“Néron le comprenait dans ses trésors. Maintenant encore les 
Indiens et les Persans en font usage; ils le mangent, ils lui 
trouvent, malgré son odeur fétide et son extrême âcreté, un goût 
exquis, et ils l’appellent le mets des dieux , tandis que les Alle- 
mands en sont affectés bien différemment et lui donnent le nom 
de Stercus diaboli, tant les goûts sont arbitraires. 

Du reste, le Laserpithium des anciens, dont la racine produit 
cette substance, est le Ferula assa fœtida, Linn. C'est par 
erreur que son nom a été donné aux plantes qui le portent main- 
tenant et qui, à la vérité, présentent des qualités analogues. 

Insectes du Laserpithium : 

COLÉOPTÈRES. 

Hoplia squamosa. Fab. — Ce Lamellicorue se trouve sur les 
fleurs du L. silaus. 

Liparus glabratus. Fab. — V. Myrte. 

Leptura virens. G. L. B. — V. Hêtre. Sur le L. latifolium. 
Krachbaum. 

— _interrogationis. Feb. — V. Ibid. 
— A maculatus. Feb — V. Ibid. 
HYMÉNOPTÈRE. 
Tenthredo laserpithii. Lepell. — V. Groseiller. 
G. THAPSIA. Tuapsra. Tourn. 


Ce genre est tres-voisin du précédent ; une espèce commune en 
Caiabre attire particulièrement un Coléoptère : 
Mordella aculeata. Linn. — V. Aubépine. Br. 
TRIBU. 
DICLIDOSPERMÉES. DicuivosrerEs. Tausch. 
Péricarpe comprimé ou aplati, marginé ou ailé. Commissure 
dlane. Coques ordinaires à cinq côtés. 


( 168 } 


SECTION. 
PEUCÉDANÉES. Peucepange. Tausch. 


Péricarpe lenticulaire, ailé aux bords. Côtes latérales des 
coques généralement peu apparentes. 


G. ANETH. Axeraum. Tourn. 


Limbe calicinal minime, à cinq denticules. Cinq pétales égaux, 
entiers, enroulés. Disque presque plane. Styles courts. 

L’Aneth qui croît spontanément et en culture dans l’Europe 
méridionale, qui exhale dans toutes ses parties une odeur aroma- 
tique très-forte et dont la graine a une saveur pénétrante qui la 
fait employer dans l'économie domestique , a joui dans l'antiquité 
d'une destinée célèbre. Il donnait la force, il inspirait le plaisir. 
Chez les Romains, les gladiateurs le mélaient à leurs aliments 
avant leurs combats. Les Grecs s’en parfumaient, ils s’en cou- 
ronnaient dans les festins comme d'un symbole de joie. Alcée et 
Sapho, les deux illustres poètes contemporains, de Lesbos, dès le 
VIe siècle avant notre ère, nous l’apprennent dans leurs poésies 
pleines d'un charme que le temps ne détruira jamais. 

Un seul insecte a été signalé sur l’Aneth : 


LÉPIDOPTÈRE. 
Papilio machaon. Linn. — V. Poirier. 
G. PEUCÉDANUM. Peucenanum. Linn. 


Limbe calicinal à cinq denticules , cinq pétales égaux , ovales, 
divergents, terminés en languette. Disque convexe. Styles courts. 
Péricarpe aplati. 

Le Peucédanum officinal est une des plantes qui témoignent le 
plus hautement contre l'instabilité des jugements humains. Après 
avoir acquis chez les anciens une réputation de vertus qui s’éten- 
dait à la guérison de la plupart de nos maux et dont nous admi- 
rons la longue énumération dans Pline et Dioscoride, après s'être 
soutenu dignement dans le moyen-âge, il est tombé dans le dédain 


(469 } 


et jusque dans l’ignoble bassesse des noms vulgaires qui lui ontété 
donnés : la Queue de Pourceau, le Fenouil de Cochon désignent main 
tenant le Peucedanum dont le nom, dérivé de Peuke, (Pin) fait allu- 
sion aux feuilles en aiguilles et à l'odeur de résine qu'exhale le suc 
visqueux des racines. Cette odeur est si pénétrante que lorsqu'on 
les déterrait, il failait user de précautions pour n'être pas pris de 
vertiges. Nous trouvons cette plante dans les prairies humides et 
dans les forêts des environs de Paris. 

Insectes du Peucedanum. 

COLÉOPTÈRE. 

Cestala bicolor. Fab. — V. Tilleul. M. Schmidt a trouvé une 
multitude de Cestela bicolor et sulphurea qui ne sent que les deux 
sexes d’une même espèce, sur les fleurs du P. oreosclinum. 

LÉPIDOPTÈRE. 

Zyovena peucedani. Esp. — V. Cytise. 


G. IMPÉRATOIRE. Iwperaroria. Linn. 


Limbe calicinal oblitéré. Cinq pétales égaux, ovales, diver- 
gents, terminés en languette. Disque convexe, à bords crénelés. 
Styles courts. Péricarpe orbiculaire ou elliptique , ailé aux bords. 

Bien différente dans sa destinée du Peucedanum avec lequel elle 
a les plus grands rapports botaniques , l'Impératoire n’a pas été 
connue des anciens ; car c'est sans fondement qu'elle a été rap- 
portée au Sylphium et au Smyrnium des Grecs , et elle a conservé 
la haute réputation dont elle est en possession depuis le moyen- 
âge, son rang très-distingué parmi les plantes stimulantes. Sa 
racine en effet excite vivement la plupart des systèmes de l’éco- 
nomie animale. 

L'époque de la Renaissance a trouvé l'Impératoire investie de sa 
gloire et de son nom qui, suivant Linnée, exprime la vertu de sa 
racine , vis radicis, pour relever les forces abattues. C’est à la 
même puissance que fait allusion son nom allemand, WMeis- 
terwurz, la maîtresse racine, On l’appelait aussi le Benjoin fran- 
çais, sans doute parce que l'on extrayait du suc laiteux de cette 


11 


(470 ) 


racine une sorte de baume analogue au Benjoin de l'Inde. Enfin 
on la nommait en latin Astrentia, Ostrutium , traduit en français 
par Otruche, Autruche, qui est encore son nom vulgaire, et qui 
dérive du premier d'où est venu ensuite celui d'Astrantia que 
Tournefort a donné à une autre Ombellifère. 

L'Impératoire croît sur les pâturages des Alpes , des Pyrénées, 
du Mont-d'Or, etc. 

Un seul insecte a été observé sur l'Impératoire. 

LÉPIDOPTÈRE. 

Caradrina Selini. And. — La chenille de cette Noctuélite est 
courte, aplatie; elle se renferme , pour se métamorphoser, dans 
une coque ovoïde composée de terre et de soie, et enterrée assez 
profondément. 

G. PANAIS. Pasrinaca. Linn. 

Limbe calicinal inapparent, ou à cinq denticules. Cinq pétales 
égaux enroulés. Disque crénelé au bord. Styles courts. Péricarpe 
aplati, solide, largement marginé. 

Le Panais, comme la Carotte, à acquis par la culture une 
racine épaisse, douce , tendre , sucrée, alimentaire, au lieu de 
sa sécheresse, de sa dureté, de son âcreté natives; c'est une 
sorte d'éducation dont les heureux fruits récompensent nos soins. 
Devenu plante potagère déjà chez les anciens, qui de plus attri- 
buaient plusieurs vertus médicinales à sa graine, le Panais s'est 
répandu, vulgarisé dans toute l'Europe; il est employé non- 
seulement à l'usage culinaire, mais encore comme plante fourra- 
gère. On en fait aussi de la bière en Irlande, du sucre en Thu- 
ringe. Sa dissémination et sa popularité sont encore attestées par 
tous les noms et leurs dérivés qui lui ont été donnés : Séaphilinos 
en grec, Lezar, Gezar en arabe, Canaoria en espagnol, Pastinaca 
en latin, d’où il a passé en se modifiant diversement dans le fran- 
çais, l'italien, l'allemand, l'anglais. Et quant à l'étymologie de ce 
dernier nom , devenu presque enropéen , nous la trouvons fort in- 
certaine. Selon Tournefort, Pastinaca dérive de Pastus, parce que 
la racine en est alimentaire , ou de Pastinare, parce qu'on se sert 


(171) 


de la houe pour la retirer de la terre. Suivant Ménage , les méde- 
cins de Lyon ont écrit que Pastinaca avait été dit a pascendo : 
quia sponte in agris nascitur, eamque plebs sæpissime depascitur. 
On peut choisir ous’abstenir. 
Insectes observés sur le Panais : 
HÉMIPTÈRE. 
Aphis pastinacæ. Linn. — V. Cornouiller. 
LÉPIDOPTÈRES. 
Hæmilis heracliella. H. — V. Anthrescus. 
— _ pastanacella. Zeller. — V. Ibid. 
—  badulla. — V. Ibid. 
La chenille vit sur le Panais dans le Dessau. 


G. HERACLÉE. Heraczæum. Lion. 

Limbe calicinal à cinq denticules : cinq pétales cunéiformes , 
en général Inégaux {les extérieurs plus grands, bilobés), terminés 
en languette. Disque conique. Péricarpe aplati, solide, largement 
marginé. Côtes des coques très-fines , égales. 

L'Héraclæum sphondylium, vulgairement la Berce , se fait re- 
marquer dans les prairies humides et sur la lisière des bois , par 
l'ampleur de son ombelle aux fleurs irrégulières. Cette plante 
n'est guère utilisée qu'en Russie et en Pologne, où l'on en fait, 
par la fermentation, de l’eau-de-vie appelée parst, et une sorte 
de bière. 

Ce nom de Parst aurait-il quelque filiation avec celui de Berce, 
dont nous ignorons l'origine ? Quant à l'étymologie d'Heraclæum 
ei de Sphondylium , le premier de ces noms, selon Dioscoride , a 
été donné à cette plante en l'honneur du père d'Hippocrate, qui 
le portait en qualité de descendant d'Hercule. Celui de Sphon- 
dylium provient de l’odeur qu'elle exhale, semblable à celle du 
ver auquel les Grecs donnaient ce nom. 

La Berce, ainsi que l’Acanthe , porte aussi le nom de Branc- 
Ursne, griffe d'ours, par lequel les Italiens ont exprimé la forme 
des feuilles. 

Aucune fleur, à ma connaissance, n’attire autant d'insectes 


(17) 


que la large ombelle des Berces. Tous ceux qui, à l’aide d’une 
trompe, s’abreuvent du suc des nectaires, paraissent la recher- 
cher aux rayons du soleil ; ils y courent de fleuron en fleuron, 
avec une activité extrême, et la diversité de leurs races y repro- 
duit en petit l’aspect des grandes villes maritimes où abordent 
toutes les nations. Les Diptères surtout y dominent, et, parmi 
eux, les Tachinaires, assez rares ailleurs, s’y montrent nom- 
breux. C'est la plante favorite de cette famille immense, si re- 
marquable par l'extrême diversité de ses modifications organiques 
et par le singulier instinct des larves qui, comme celles des 
Ichneumons , vivent en parasites dans les chenilles. 

Les insectes qui se développent dans les diverses parties de la 


Berce sont : 
COLÉOPTÈRES. 


Cryptocephalus sericius. Linn. Suff. — V. Cornouiller. 

Scymnus minimus. Gvll.—V. Pin Silvestre. Il détruit les Acarus 
{(Tetranychum tetarius) des Heraciæum. 

LÉPIDOPTÈRES . 

Hæmilis pastinacella. Zell. — V. Cerfeuil. La chenille vit sur 
l'H. Sph., dont elle ronge les graines vertes qu’elle réunit en 
paquet au moyen d'un réseau de soie dans lequel elle se retire 
dès qu’elle a mangé. M. Bruand. 

Hæmilis heracliella. H. — V. Ibid. 

—  depressella. Fab. — V. Ibid. 

— albipunctella. H. — V. Ibid. 

—  Saucella. W. W. — V. Ibid. 

DIPTÈRES. 

Scatopsie notata. Linn. — V. Buis. 

— nigra. Meig. — V. Ibid. 
Callomyia elegans. Fab. — Cette Platypézine vit sur les fleurs. 
Tephritis heraclei. Loew. — Cette espèce est identique avec le 


T. Centaureæ. 
Ulidia demandata. Fab. -— Cette Muscide vit sur les fleurs. 


Agromyza heraclei. Bon. — V. Céréales. La larve mine les 
feuilles de l’H. Sph., en creusaut des galeries sinueuses. Bouché. 


(173) 


Phytomyza nigra. Meig. — V. Houx. La larve mine également 
les feuilles dans lesquelles elle trace une galerie simple, filiforme, 


flexueuse. 
TRIBU. 


DISASPIDASPERMÉES. Disasrmasrerue. Tausch. 
Péricarpe lenticulaire, comprimé bilatéralement. Coques de 


cinq à neuf côtés filiformes. 
SECTION. 


HYDROCOTYLÉES. Hyprocoryeæ. Tausch, 

Péricarpe échancré, soit au sommet , soit à la base , ou aux 
deux bouts. Coques à cinq côtés. Ombelles simples ou paniculées. 

G. HYDROCOTYLE. Hypnocoryce. Linn. 

Limbe calicinal oblitéré. Cinq pétales ovales, pointus. Disque 
plane. Styles filiformes. Péricarpe didyme. Coques aplaties, caré- 
nées au dos. 

L'Hydrocotyle ou (Gobelet d'eau doit ce nom à ses feuilles ar- 
rondies et concaves. Elles sont de plus remarquables par le pétiole 
inséré au milieu du disque, comme dans la Capucine. Ses fleurs 
présentent aussi quelque chose d’anormal dans leur agrégation , 
qui n’est pas régulière etsymétrique comme dans les autres Om- 
bellifères, quoiqu'elle en offre d’ailleurs les principaux caractères; 
aussi a-t-elle été méconnue par Bauhin, qui en a fait une Re- 
noncule. Cependant, elle offre les principaux caractères de sa 
classe et particulièrement plusieurs qualités utiles : elle est dé- 
tersive , vulnéraire , apéritive. Elle est accusée, il est vrai, d'être 
dangereuse pour les moutons; mais on ne peut douter qu'ils 
n'aient l'instinct de l’éviter. 

Cette petite plante croit au bord des eaux, dans les marécages, 
les tourbières ; sa tige rampante est coupée de distance en dis- 
tance par des nœuds où naissent des racines , une feuille et une 
hampe portant en tête six à huit fleurettes blanches. 

Insecte observé sur l'Hydrocotyle : 

HÉMIPTÈRE. 

Apbhis nympheæ. Fab. — V. Cornouiller. Il se trouve aussi 

sur l'Hydrocotyle vulgaire. 


(4174 


TRIBU. 

PLEUROSPERMÉES. Preurosrermeæ. Tausch. 

Péricarpe cylindrique ou comprimé bilatéralement. Coques à 
cinq côtes ordinairement filiformes ou carénées. 

SECTION. 

AMMINÉES. Awmneæ. Tausch. 

Péricarpe didyme. Coques subcylindriques. Commissure con- 
tractee. 

G. BUPLÈVRE. Burcevrux. Linn. 

Limbe calicinal oblitéré. Cinq pétales égaux, enroulés, ter- 
minés en pointe tronquée. Disque plane. Styles courts. Péricarpe 
didyme 4 comprimé bilatéralement , solide. 

Parmi les nombreuses espèces de ce genre , qui appartiennent 
a l'Europe méridionale, les anciens n'en connaissaient qu'une 
qu'ils avaient nommée Buplevron , Côte-de-Bœuf, à cause de la 
raideur des feuilles. Hippocrate la mentionne comme plante pota- 
gère ; Glaucon, Nicander et Pline lui attribuent plusieurs pro- 
priétés médicinales, telles que de guérir de la morsure des 
serpents. 

Cette espèce paraît être le B. perce-feuille qui croît dans les 
champs et les terrains secs et sablonneux. Elle doit son nom à la 
manière dont les feuilles embrassent les tiges et semblent les 
percer. On l'appelle vulgairement l’Oreille de lièvre , à cause de 
la forme de ces mêmes feuilles. 

Insectes du Buplèvre : 

LÉPIDOPTÈRE. 

Chlorochroma buplevraria. Linn. 

La chenille de cette Phalénide est lisse , effilée ; elle se méta- 
morphose dans un léger réseau entre les feuilles. 

G. CIGUE. Corus. Linn. 

Limbe calicinal oblitéré; cinq pétales presqu'égaux, cordi- 
formes , terminés en languette. Disque convexe , crénelé au bord. 
Styles recourbés. Péricarpe ovoïde , comprimé bilatéralement, 
coques arquées. 


(175) 


La Ciguë se rattache au souvenir d’un si grand homme, elle a 
été l'instrument d’une mort si belle, qu'elle inspire un sinistre 
intérêt et une sorte de terreur à la pensée de sa funeste puissance. 
Son aspect, d'accord avec ces impressions, accroît encore la ré- 
putation dont elle est le fatal objet. La sombre verdure de son 
feuillage , les taches livides de sa tige, semblables à celles des 
serpents, l'odeur fétide et nauséabonde qu'elle exhale; les ruines, 
les décombres, les cimetières qu’elle habite , tout nous porte à la 
fuir, tout nous prémunit contre ses mortels poisons. La Provi- 
dence nous éloigne d'elle autant qu'elle nous invite à cueillir un 
fruit arrondi, velouté , parfumé et savoureux. 

Cependant, les qualités délétères de la Ciguë ne sont dan- 
gereuses que pour l'homme. Les bestiaux la broutent impu- 
nément ou l’évitent par instinct. Les oiseaux en dévorent la graine; 
les insectes n'en recherchent pas moins les fleurs que celles 
de l’Angélique. 

Au surplus, la science humaine à su tirer de la meurtrière 
Ciguë de salutaires moyens de guérison. Tandis que les sucs rem- 
plissaient la coupe présentée à Socrate, les feuilles et les racines 
offraient aux Grecs mêmes un remède contre les douleurs de 
toutes les parties extérieures du corps, et chez les modernes, le 
baron de Storck y trouvait une merveilleuse panacée dont la 
vertu , ilesi vrai, n’a pas été sanctionnée par l'expérience. 

La Ciguë, cause de mort et de salut, a été le supplice à jamais 
infamant pour les Athéniens qui l'ont infligé au plus vertueux de 
‘ leurs concitoyens, mais elle a terminé glorieusement cette vie par 
laquelle il a plu à la sagesse divine de montrer à quelle hauteur 
pouvait s'élever l'humanité avec le secours seul de la raison, 
exemple qui a été signalé même par plusieurs pères de l'Eglise, 
mais qui, par son contraste même avec les mœurs du paganisme 
en général, montre combien étaient nécessaires au monde les 
lumières et les autres bienfaits du Christianisme. 

Insectes observés sur la Ciguë : 


(1%) 


COLÉOPTÈRES. 

Lixus turbatus. Feb. — V. Spartier. La larve vit dans l'inté- 
rieur des tiges de la Ciguë. 

Lixus gemellatus. Fab. — V. Ibid. Il vit sur le C. virens. 
Deckhof. 

G. ACHE. Arros. Linn. 

Limbe calicinal oblitéré; cinq pétales égaux, arrondis, in- 
divisés. Disque conique ou presque plane. Styles courts. Péri- 
carpe ovoïde. 

Ce genre comprend le Céleri et le Persil, deux plantes très- 
connues des anciens comme des modernes , comme potagères et 
médicinales, mais dont la vulgarité a été rehaussée chez l'une 
d'elles par une brillante destinée. 

Le Céleri, Ache des marais, Apium graveolens, n'était pas 
connu des anciens comme plante potagère , mais il était employé 
en médecine. Ce sont les Italiens du moyen-àge qui, par une 
culture perfectionnée , ont converti son âcreté et sa sécheresse en 
une saveur agréable et succulente. Le nom de Céleri lui vient 
aussi d'eux, mais il paraît dériver de Selinon , l’un de ses noms 
grecs. (1) 

« Le Céleri , dit le docteur Roques , tendre , frais, mangé en 
» salade et assaisonné avec du vinaigre aromatique, avec de 
» l'huile de Provence et un peu de vinaigre fin, est vraiment 
» délicieux ; il réveille l’action de l'estomac, donne de l'appétit 
» et une sorte d’alacrité qui se prolonge pendant quelques 
» heures. » 

Mais si le Céleri a une saveur agréablement aromatique, que 
dirons-nous du Persil, Petroselinum , l'Apium cultivé des an- 
ciens , alors comme aujourd’hui l'indispensable condiment de la 
plupart des mets? Son arôme pénétrant stimulait le cerveau, 
exaltait l’imagination , excitait la verve poétique. Aussi, cette 
plante inspiratrice eut-elle l'honneur de servir de couronne pour 


(4) Selinon, Selinum, Selinarium, Celerium, Céleri. Ménage. 


(477) 


les vainqueurs des jeux isthmiques et néméens. Elle couronnait 
également les convives des banquets, et Horace J'unissait au 
Myrte dédié au plaisir : 

Oblivium Iævia Massia 

Ciboria exple : funde capicibus 

Unguenta de conchis, quisudo 


Deproperare Apio coronas 
Curatve Myrto ? (1) (Horace, ode 7, livre M). 


L'étymologie des noms latin et français de cette plante n'est 
pas sans intérêt. Apium, suivant Saint-Isidore de Sévilie, dérive 
d’Apex, parce qu'on en couronnait les vainqueurs , et Ache pro- 
vient d’Apex par le changement assez fréquent de p en ch, 
comme dans prope proche , spina échine , apua anchoix. 


Insectes des Apiun : 
DIPTÈRE. 


Tephritis heraclei. Meig. —V. Berberis. M. Westwoud a trouve 
la larve dans les feuiiles du Céleri. 

G. AEGOPODIUM. Agcoronium. Linn. 

Limbe calicinal oblitéré ; cinq pétales égaux , terminés en lan- 
guette. Disque convexe, déprimé. Styles courts. Péricarpe solide, 
oblong ; vallécules sans bandelettes. 

Le genre Ægopodium , Pied de chèvre, présente des caractères 
qui le rapprochent tellement de plusieurs autres, que la seule 
espèce qui le compose a été promenée successivement parmi les 
Carum, les Sison, les Podagraria, les Tragoselinum, Îles 
Pimpinella, les Ligusticum , les Seseli, en attendant les autres 
pérégrinations au, quelles l’exposent encore ses affinités et les évo- 
lutions de la science. 

Cette espèce porte le nom vulgaire de Podagraire, fondé sur la 
propriété qui lui a été longtemps attribuée de guérir de la goutte; 
mais c'était une des nombreuses illusions auxquelles les plantes 
ont donné naissance ; elle a été supplantée par bien d’autres 


(4) Remplissons les coupes de ce vin de Massique qui fait oublier les maux : 
tirons des parfums de ces larges conques ; qu'on se hâte de nous faire des couronnes 
d’Ache et de Myrte. 


(478) 


remèdes qui sont tombés à leur tour, à l'exception de la flanelle et 
de la patience. Le seul mérite qui soit resté à cette plante est de 
servir de salade dans quelques contrées septentrionales. 

Insectes de l’Ægopodium : 


COLÉOPTÈRE. 
Ademera podagrariæ. Dej. — V. Chène. Il vit sur les fleurs 
en ombelle et particulièrement sur l'Ægopodium podagrariæ. Sch. 


HÉMIPTÈRE. 

Aphis ægopodii. Scop. —-- V. Cornouiller. 

DIPTÈRES. 

Dolichopus. — Les petites espèces de Dolichopodes volent par 
essaims sur l’Ægopodium podagrariæ. Meig. 

Agromyza pinguis. Bremi. — V. La larve mine les feuilles de 
l’'Ægopodium podagrariæ. 

G. PIMPINELLE. PimPinezca. Linn. 

Limbe calicinal oblitéré ; cinq pétales égaux , terminés en lan- 
guette. Disque convexe. Styles longs, divergents. Péricarpe 
solide, ovoïde. 

Ces plantes, qu'il ne faut pas confondre avec la Pimprenelle , 
mais dont le nom dérive également de bipinella, bipinnata, de 
la forme des feuilles, comprennent deux espèces principales, bien 
voisines en botanique, bien éloignées sous le rapport économique, 
et qui, dans la longue suite des Ombellifères , dans les modifica- 
tions si nombreuses de qualités analogues, se trouvent sous 
quelques rapports aux deux extrémités de la série : le Boucage et 
l’Anis. Le premier a l'odeur repoussante du bouc, qui lui a donné 
son nom, à la saveur âcre, amère , virulente; le second univer- 
sellement en faveur pour son parfum suave, sa saveur chaude, 
doucement pénétrante, toutes ses vertus salutaires. Toute l'anti- 
quité a signalé ses précieuses qualités. Depuis Hérodote, Pytha- 
gore et Hippocrate jusqu’à Galien et Plutarque, tous chantent 
ses louanges : Pline avec sa verbeuse abondance, Dioscoride avec 
une concision et une vérité telles qu'il n'y a pas un mot à y 


(479) 


changer, à y ajouter. Pour les modernes , l’Anis est également en 
possession inébranlable des propriétés médicinales et économiques 
les plus étendues ; il entre dans une multitude de préparations 
pharmaceutiques , il aromatise le pain des Allemands, il s’enve- 
loppe de sucre dans les dragées de Verdun , il nous délecte dans 
l’anisette de Hollande et de Bordeaux. 

Si nous recherchons l’étymologie du nom de l’Anis, nous ne 
trouvons que de l'invraisemblance dans les opinions qui ont été 
émises. Suivant Pline , les hommes qui ne font pas d'exercice ont 
recours à l'Anis, que, pour cette raison , ils appellent Anicetum. 
Vossius dit que l’Anis a reçu ce nom parce qu'il diminue , dissipe 
(Anihsi) les flatuosités ; d’autres dérivent ce nom des feuilles iné- 
gales de l'Anis. (Anisa Phylla.) Il paraît que les Grecs ont 
adopté ce nom de la langue arabe. (1; 

Insectes de la Pimpinelle : 

COLÉOPTÈRE. 
Anthrenus pimpinellæ. Feb. — Ce Clavicorne vit sur les fleurs. 


HÉMIPTÈRE. 
Pentatoma ornata. Linn. — V. Génevrier. Sur la P. Saxifrage 


en Lithuanie. Gorski. 
LÉPIDOPTÈRES. 


Papilio machaon. Linn. — V. Poirier. 

Zygæna minos. W. W. — V. Cytise. — La chenille vit sur la 
P. Saxif. Zeller. 

Eupithecia n'"rcliaria. Feb. — V. Tamarisc. 

Anacampsis pimpinellella. Dup. — V. Peuplier. 

DIPTÈRE. 

Cecidomyia pimpinellæ. Perris. —V. Groseiller. Elle pique les 
ovaires de la P. magna , qui grossissent souvent comme des petits 
pois, et, dans leur intérieur devenu creux , on trouve les larves, 
et . plus souvent encore , celles d’un Eulophe , son parasite. 


(4) Le Scholiaste de Théocrite sur l’idylle 763. Aniton to palatron. Aniton to 
glucanison. (Ménage). 


{ 480 


G. BERLE. Siu. Linn. 

Calice à cinq dents. Cinq pétales égaux. Styles finalement re- 
courbés. Péricarpe oblong. 

Ce genre comprend quelques espèces aquatiques et d’autres 
terrestres, parmi lesquelles nous comptons le Chervi, originaire de 
la Chine ou du Japon, plante potagère, dont la racine mucila- 
gineuse et sucrée, présente un aliment délicat, léger et adoucis- 
sant. Les anciens ne connaissaient qu'une espèce aquatique, 
Laver, en latin, que Pline confondait avec le Cresson , et à laquelle 
il attribuait un grand nombre de vertus. 

Le nom de Berleétait déjà connu de Matthiole au XVIL.®siècle , 
et Ménage lui donne une étymologie qui paraît fort contestable : 
Il le fait venir de Laver, en passant par Laveris, Laverinus , 
Vernus, Vernulus, Vernula, Bernula et Berla. 

Le nom de Chervi n’a pas fait moins de chemin suivant les mé- 
decins de Lyon, dont nous avons déjà cité le travail étymolo- 
gique. Græce Sisaron,. latine etiam Sérsarum et Siser dicitur, 
nonnulli Servilla vel Chervilla,, Gallis Cheroy, Germanis Gerlin 
el Güerlin. 

Insectes des Berles : 

COLÉOPTÈRES. 

Phytonomus arundinis. Fab. — V. Roseau. La larve vit en 
famille sur le Sium latifolium, dont elle détruit les fleurs en les 
enveloppant de äls. Boie. 

Lixus paraplecticus. Fab. — V. Spartier. La larve se nourrit 
du S. lutif. Dickhoff. 

Helodes phellandrii. Fab.—V. Saule. La larve se trouve un 
peu au-dessus de la racine dans la tige du S. /atif. Boie, Suff. 
LÉPIDOTÈRES . 

Orthosia cæcimacula. Fab. — V. Houx. La chenille vit sur le 


S. falcaria. 
SECTION. 


SÉSÉLINÉES. Seseuixeæ. Tausch. 
Péricarpe subcylindrique. Coques sub-semi-cylindriques. Com: 
missure non contractée. 


(18) 


G. FENOUIL. Forxicuum. Adans. 

Limbe calicinal oblitéré. Cinq pétales égaux, enroulés , termi- 
nés en languette. Disque convexe, crénelé au bord. Styles très- 
courts. Péricarpe oblong , solide. 

Le Fenouil, l’une des plantes aromatiques les plus remar- 
quables, est employé pour ses vertus médicinales et pour ses 
qualités culinaires. Sous le premier rapport , dès une haute anti- 
quité, ses graines, ses racines, ses feuilles étaient reconnues 
comme digestives , excitantes, apéritives, sudorifiques, et elles 
étaient en usage dans le traitement d’un grand nombre d’affections. 
Sous le rapport culinaire, la racine et la tige blanchie comme le 
Céleri, le Cardon, sont un mets très-goûté en Italie. Les jeunes 
pousses se mangent en salade dans le Languedoc. Dans le nord de 
la France, le seul usage qu'on en fasse est d'envelopper de ses 
feuilles les maqueraux , avant de les mettre sur le gril, pour en 
rendre la chair plus ferme, et, de cette habitude, est venue 
l'expression vulgaire d’enfenouillée en parlant d’une personne qui 
se charge tellement de menus soins qu’elle en est absorbée. 

Fenouil dérive de Fœniculum diminutif de Fænum , foin, qui 
est la traduction du grec Maratron. 

Insecte observé sur le Fenouil. 

LÉPIDOPTÈRE. 

Papilio Machaon. Linn. — V. Poirier. 

G. XATARDIE. Xarannra. Mein. 

Ce genre, très-voisin du précédent, nourrit un Coléoptère longi- 
corne : Vesperus xatardiæ. De]. 

G. OENANTHE. OExanrae. Linn. 

Calice à cinq dents très-apparentes. Cinq pétales terminés en 
languette; ceux des fleurs marginales inégaux , plus grands ; ceux 
des autres fleurs égaux. Disque plane ou convexe. Styles dressés. 
Péricarpe solide, couronné. 

Ce genre comprend plusieurs espèces indigènes qui présentent 
un mélange de bonnes et de mauvaises qualités qu'il faut savoir 
discerner sous peine de s’empoisonner. L’OEnanthe fistuleux , à la 


(182) 


tige creuse, de nos prairies marécageuses, offre des propriétés 
vénéneuses qui sont utilisées, dit-on , contre les taupes , ce fléau 
de l’agriculture: des noix bouillies dans la décoction de cette 
plante et introduites dans une taupinière, les font mourir. 

L'OEnanthe Pimprenelle a pour racines des tubercules comes- 
tibles, de saveur sucrée, recueillis par les habitants de l’ouest 
qui lesappellent Jouanettes, Abernotes, ete., etmalheureusement on 
confond quelquefois avec ces tubercules ceux de l'OEnanthe à suc 
jaune, qui sont un poison très-vioient, et il en résulte des acci- 
dents funestes. 

L'OEnanthe Phellandre, plus connue sous les noms vulgaires de 
Fenouil d'eau, de Ciguë aquatique, croît dans les eaux stagnantes. 
Les graines en sont antiscorbutiques, fébrifuges, pulmonaires, 
mais la plante même est vénéneuse surtout pour les bestiaux. 

Insectes des OEnanthes, 

COLÉOPTÈRES. 

Lixus paraplecticus. Fab. — V. Spartier. Degeer a observé la 
larve sur l'OEnanthe phellandre. Lorsque la femelle veut 
pondre , elle se pose sur la tige de la plante et la perfore avec son 
bec jusqu'à la moëlle. Elle introduit ensuite son oviducte dans le 
trou et y dépose un œuf. Linnée attribue à cet insecte la mala- 
die dont les chevaux sont attaqués après avoir mangé de cette 
plante. 

Donacia crassipes. Linn. —V. Potamogeton. Linnée a découvert 
la nymphe dans une coque fixée aux racines de l’OEnanthe phel- 
landre. 

Lema cyanella. Fab. — V. Lis. Il vit sur l’'OEnanthe phel- 
landre. 

Helodes phellandrii. Fab. — V. Saule. Suff. 

DIPTÈRE. 

Lonchœa pusilla. Meig. — Ce Diptère se trouve sur l'OEnanthe 
phellandre. 

G. ÆTHUSE. Ærausa. Linn. 

Limbe calicinal oblitéré. Cinq pétales inégaux, terminés en 


(183) 


languette. Disque convexe. Styles courts. Péricarpe ovalo-glo- 
buleux. 

_ Les anciens donnaient à plusieurs Ombellifères vénéneuses le 
nom d’Æthusa (brülante) que les modernes ont appliqué particu- 
lièrement au genre qui comprend l’Æthusa cynapium, appelée 
vulgairement Petite Ciguë à cause de ses rapports avec la grande. 
Ses propriélés délétères, quoique moins violentes, sont plus 
dangereuses par sa ressemblance avec le Persil près duquel elle 
croit quelquefois spontanément dans nos jardins où elle occasionne 
de funestes méprises. Ses effets sont de troubler l'esprit, d’exciter 
des vertiges, des convulsions, des délires, des accès de frénésie. 
I est donc très-utile de connaître les différences qui la distinguent 
d'avec cette plante potagère. Les feuilles de l’Æthuse sont plus 
luisantes, plus découpées, d’un vert plus foncé; les tiges sont 
glauques et non cannelées ; les fleurs sont blanches ; les ombelles 
ont de longues collerettes inclinées , enfin l'odeur de la plante est 
nauséabonde, 

Au surplus, si la Petite Ciguë empoisonne comme la grande, 
elle présente comme elle des qualités utiles : elle est apéritive, 
cordiale, sudorifique; la médecine vétérinaire l’emploie avec 
succès. 

Insectes de l’Æthusa cynapium : 


DIPTÈRE. 


Dolichopus chærophylli, Meig.—V.Chærophyllum. Ilse trouve 
souvent sur les fleurs. 


TRIBU. 
APLEUROSPERMÉES. ArLEUROSPERMEE. Tausch. 


Péricarpe prismatique ou subeylindrique, écarté, le plus souvent 
squamelleux ou spinelleux. Fleurs en capitules ou en ombelles 
irrégulières. 

G. PANICAUT. Eryxeruu. Tourn. 

Limbe calicinal à cinq folioles glumacées , persistantes ; cinq 


(184) 


pétales égaux, connivents, bilobés au sommet. Disque concave , 
crénelé aux bords. Péricarpe couronné. 

Les Panicauts sont des plantes singulièrement déguisées et 
trompeuses : aux yeux du publie, ce sont des Chardons ; ils en ont 
l’aspect, les épines , les fleurs disposées en forme sphérique, et 
c’est ainsi que l'espèce la plus commune a recu le nom vulgaire de 
Chardon Roland {1) ou Chardon à cent têtes. Pour les botanistes , 
ce sont des Ombellifères; les fleurs en présentent tous les carac- 
tères essentiels ; et de plus, les graines en sont aromatiques 
comme celles de toute cette classe et douées des mêmes propriétés 
médicinales. 

Plusieurs espèces méritent la culture dans les jardins comme 
plantes d'agrément; le Panicaut améthiste surtout est remar- 
quable par le bleu charmant des fleurs , des collerettes , des tiges, 
et même des feuilles supérieures. 

Le nom d'Eryngium que les Grecs donnaient à ces plantes, 
signifie poil de bouc; quant à celui de Panicaut, l’étymologie en 
a été recherchée, mais elle est encore incertaine. Suivant Callard 
de la Ducquerie, et Mathias Martinius, Panicault dérive de 
Panicaulis, du grand nombre de tumeurs (têtes) que donnent les 
tiges. Ménage, considérant que cette plante est fort commune 
dans le Languedoc , voisin de l'Espagne, soupconne que Pani- 
cault vient de Spanicus cardus, Spanicaldus. 

Insectes des Erynqium. 

COLÉOPTÈRES. 

Anthaxia hypomelæna. III-— V. Cerisier. Sur l'Eryngium cam- 
pestris. Jacquelin Duval. 

Ripiphorus bimaculatus. Fab. — Cette Trachelide vit sur 
l'Eryagium maritimum. Jacquelin Duval. 

Mordella angustata. Dej. — V. Néflier. Sur l'Eryngium mari: 
timum. Jacquelin Duval. 


(4) Ou roulant. Ce nom lui vient de ce que les vents d'automne brisent sa tête 
desséchée , la roulent au loin et l’entassent contre les haies ou dans les ravins. C'est 
là que les pauvres vont la ramasser pour la brüler, Thieb, de B. 


( 185 ) 


Zonitis prœusta. Fab. — Ce Vésicant vit sur l’Eryngium cam- 
pestris. J. Duval. 

Stenostoma rostrata. Fab. — Ce Sténélytre vit sur l'Eryngium 
maritimum. 

Clytus ornatus. Fab. — V. Erable Sycomore , sur l'Eryngium 


campestris. 
Dibolia eryngii. Chev. — Cette Chrysoméline vit sur les 
Eryngium. 


HÉMIPTÈRE. 
Aphis Isatis. Fons-Col.—V. Cornouiller. Sur l'Eryngium camp. 
LÉPIDOPTÈRES. 


Thanaos Tages. Linn. —Cette Hespéride a les antennes à massue 
fusiforme. La chenille est lisse et roulée au milieu ; la chysalide a 
un tubercule sur la tête. 

Zygœna balearica. B. D. — V. Cytise. La chenille vit sur les 
Eryngium qui croissent sur les dunes de la Bretagne. 

——— contaminei. — V. Ibid. Sur l'Eryngium bourgatii. 

——— sarpedon. B. — V. Ibid. Il vole sur l'Eryngium des 


dunes. 

——— punctum. O. — Ibid. Il vole particulièrement sur 
l’Eryngium bourgatii. Pierr. 

Agrous tritici. Linn. — V. Bruyère. Sur les fleurs de l’Eryn- 


gium mar. Colin. 
——— Yalligera. Fab. — V. Ibid. Ibid. 
——— cursoria. Borkh. — V. Ibid. Ibid. 
DIPTÈRES. 
Ocyptera brassicaria. Fab. — Cette Ocyptérée vit sur les 
fleurs de l'Eryngium vulgare. Meig. 
Sarcophaga ruralis. Meig. — Cette Muscide se trouve sur les 
Eryngium. - 
CLASSE. 


POLYCARPIQUES. Pozxcarriceæ. Bartl. — Voyezles arbres, 


12 


(18) 


FAMILLE. 
RENONCULACÉES. RaxuveuLaceÆ. —Juss. Voyez les arbres. 
TRIBU. 


RENUNCULÉES. Rexuncuzæ. Sparh. 

Sépales imbriqués avant la floraison. Pétales en même nombre 
que les sépales. Lame souvent creusée à sa base d’une fovéole 
nectarifère. Ovaires en général agrégés et en nombre indéfini. 


SECTION. 


RENONCULINÉES. RexuncuLiNEz. Sparh. 

Sépales généralement au nombre de cinq. Onglet en général 
très-court. Anthères latéralement déhiscentes. Ovaires à ovule 
renversé. 

G. FICAIRE. Ficarra. Dillen. 

Sépales de trois à cinq, un peu prolongés au-delà de leur base. 
Pétales de huit à douze , à fovéole appendiculée. Etamines nom- 
breuses , courtes. 

La Ficaire fausse Renoncule, la seule du genre, est cette 
humble plante qui, sous les noms vulgaire d'Éclairette, de Petite 
Chélidoine, de Petite Scrophulaire, fleurit dès le mois d'avril, dans 
les prés humides, les buissons, les bois; qui, exempte de l’âcreté 
délétère trop commune dans cette famille, présente dans ses 
feuilles une saveur légèrement piquante qui la fait manger avec 
plaisir en salade dans une grande partie de l'Europe septentrio- 
nale. Au temps où l’on croyait plus qu'aujourd'hui aux vertus des 
plantes, on lui attribuait celle de guérir du fic , espèce de tumeur 
qui ressemble à une figue, et c’est ainsi qu'elle s'appelle Ficaire. 

Insecte observé sur la Ficaire. 

COLÉOPTÈRE. 

Darytomus dorsalis. Fab. — Sur la F. fausse Renoncule. 

G. RENONCULE. RaxuxcuLus. Linn. : 

Cinq sépales persistantes ; pétales brièvement onguiculés ; on- 
glets fovéolés. Etamines nombreuses; filets filiformes ; ovaires 
lenticulaires. 


(187) 


Ce genre comprend, seulement en Europe, près de 50 espèces 
qui se répartissent à tous les sols, à tous les sites, à toutes les 
températures : la Renoncule alpestre et plusieurs autres habitent 
les hauteurs des Alpes et des Pyrénées , soit dans les interstices 
des rochers, ou dans les pâturages , ou dans le voisinage des 
neiges ; la R. hbulbeuse croît dansles plaines, les champs incultes, 
les prairies sèches ; la R. rampante, qui est notre simple Bassinet, 
se plaît dans les vergers , dans les lieux cultivés, dans les bois ; 
la R. âcre, nommée vulgairement Grenouillette, qui est la tra- 
duction de Ranunculus, préfère les prés humides ; la R. flam- 
mule, les marais; la R. aquatique, Linn. , Pafrachium aquatile, 
De Cand., habite les étangs, les ruisseaux. Suivant M. Thiébant de 
Bérneaud , une variété remarquable de cette espèce vit dans le lac 
d'Escoubous , situé sur le sommet des Hautes-Pyrénées; elle v 
forme des gazons très-étendus, amarrés au fond de l'eau par les 
radicules qui poussent jusqu à l'extrémité de ses tiges. Là, con- 
trairement aux lois qui déterminent les plantes aquatiques à chercher 
l'air libre pour y fleurir et accomplir le mystère de la reproduction, 
elle demeure constamment immergée, étalant ses femlles fine- 
ment découpées . ainsi que ses corolles blanches, à fond doré; 
elle v est fécondée et s'y reproduit sans jamais gagner la surface. 
On explique cette singulière modification dans les habitudes de 
cette espèce, par la présence d'une bulle d'air, née durant le Lra- 
vail de la végétation, retenue entre les pétales avant l'épanouisse- 
ment, et dans laquelle les anthères lancent le pollen. 

Les propriétés des Renoncules varient comme leurs stations ; 
leur âcreté naturelle passe par tous les degrés; nulle, dans la Re- 
noncule printannière , elle est à peine sensible dans la R. ram- 
pante dont on mange les jeunes feuilles comme herbe potagère, 
dans plusieurs contrées de l'Europe. Cette àcretée augmente dans 
la R. laineuse, et prend de plus en plus d'intensité dans les KR. 
flammule, âcre , et Thora dont les anciens chasseurs helvétiens 
se servaient pour empoisonner leurs flèches. Enfin la R. scélérate, 
Linn., Heratonia palustris. Lour., est caustique au point de 


( 488 ) 


servir de vésicatoire dans la médecine populaire, et l’un des symp- 
tômes de l'empoisonnement causé par cette plante, consiste en 
une sorte de rire sardonique. 

En compensation de ces qualités malfaisantes, plusieurs Re- 
noncules plaisent par leurs fleurs et brillent dans nos jardins. 
Nous devons à la culture nos Boutons d'or qui sont des variétés à 
fleurs doubles des R. rampante, âcre et bulbeuse, de même que 
nos Boutons d'argent qui sont la R. à feuille d’Aconit, en même 
temps que la Matricaire parthenium. Mais aucune n’approcse de 
la R. asiatique dont les fleurs présentent un éclat et une diversité 
admirables de couleurs. L'un des trophées des Croisades, ensuite, 
au XVIL. siècle, rapportées de Constantinople et enlevées peut- 
être des jardins du sultan Mahomet IV, qui attachait une grande 
importance à leur possession exclusive, ces charmantes Renon- 
cules sont devenues comme les Anémones , les Tulipes, les OEil- 
lets , les Oreilles d'Ours, les fleurs favorites d'amateurs passion- 
nés , avant l'importation de la multitude de plantes exotiques 
qui, en agrandissant indéfiniment le domaine de l'horticulture 
actuelle, a accru le goût et restreint la passion des fleurs. 

Insectes observés sur les Renoncules. 


COLÉOPTÈRES. 


Anthidium minutum. Fab. {Anthobium ranunculi. Grav.)— Ce 
Brachélytre vit sur les fleurs. 

Omalium ranuneuli. Grav. — Même observation. 

Leiosomus cribrum. Perris. La larve vit dans les racines du 
R. repens. On la trouve en juin au collet ou plus bas; puis elle 
s'enfonce dans la terre, d’où l'insecte parfait sort en mai de 
l’année suivante. 

Meloe proscarabœus. Linn — Ce Vésicant fréquente les fleurs. 

Chrysomela pyritosa. Oliv. —V.Saule. Surles fleurs de Renon- 
cules. Suff. 

————— armoriacæ. Linn. — V. fbid. Sur la R. Flammula 
et aquatilis. Suff. 

Helodes marginella. Linn, — Sur les R. aquatiques. 


° { 489 ) 
HYMÉNOPTÈRE. 
Aphis ranuneuli. Linn. — Sur le R. acris. 
HÉMIPTÈRES. 


Cydrus scarabæoïdes. Linn. — Cette Cimicide vit sur les fleurs. 
Thrips urticæ. Fab. — V. Vigne. 
Melanothrips obesa. Fab. — V. ibid. 


LEPIDOPTÈRES. 


Micropteryx calthella. Linn. — V. Cornouiller. Cette Tinéide se 
pose en société sur les fleurs des R. repens et acris. Zeller. 

Coleophora alcyonipennella. Koll. — V. Tilleul, I vole surtout 
autour des fleurs de la R. acris. Zeller. 

DIPTÈRES. 

Cecidomyia ranuneuli. Brem. — V. Groseiller. Dans les feuilles 
déformées du R. bulbosus. 

Phytomiza flava. Meig.— V. Houx. La larve mine les feuilles de 
la R. acris. Elle y trace des galeries filiformes très-tortueuses, qui 
se rencontrent quelquefois pour former des espèces de chambres. 


SECTION. 


ADONIDÉES. Avonine#. Spach. 

Sépales de cinq à huit. Pétales de cinq à vingt. Onglet court. 
Anthères latéralement déhiscentes. Ovaires à ovule suspendu au- 
dessous du sommet de l'angle interne. 

G. ADONIS. Aponis. Linn. 

Sépales cinq, subpétaloïdes, non persistants. Pétales de cinq à 
neuf. Etamines à filets subulés. Ovaires nombreux, ascendants. 

L’Adonis des poètes, que nous cultivons dans nos jardins, croît 
spontanément dans toute la région méditerranéenne. La goutte de 
sang à laquelle ressemble sa corolle fermée est son titre à la célé- 
brité ; 11 lui doit son nom et sa gloire. Il est le bel Adonis méta- 
morphosé par Vénus désespérée de sa mort ; il est l'objet des fêtes 
que célébrait l'antiquité païenne pour pleurer sa mort et se réjouir 
de sa résurrection. C'est ainsi que l'imagination gracieuse des 


( 190 ) , 


Grecs répandait un charme poétique sur toute la nature, que ces 
ingénieuses fictions donnaient du prix aux objets les plus vul- 
gaires. 

Insectes observés sur l'Adonis : 


COLÉOPTÈRES. 


Chrysomela dorsalis. Fab. — V. Saule. Sur l'A. vulgaire. Suff. 

Entomoscelis Adonidis. Fab. — Cette Chrysoméline vit égale- 
ment sur le même Adonis. 

SECTION, 

ANÉMONINÉES. AxemoniNeæ. Spach. 

: Sépales de trois à vingt. Pétales nuls. Anthères latéralement dé- 
hiscentes. Ovaires à ovule ordinairement suspendu un peu au- 
dessous du sommet de l'angle interne. 

G. PIGAMON. Taazicrrum. Linn. 

Sépales quatre ou cinq, cymbiformes. Etamines dix à trente , 
dressées ou pendantes, à filets longs. Anthères linéaires, tétra- 
gones. Ovaires de trois à dix. Styles très-courts. 

Le Pigamon jaune, la plus vulgaire des cent espèces connues 
de ce genre, n’est pas seulement une plante remarquable par 
l'élévation et l'élégance de son port, par la légèreté et la grâce 
de ses grandes panicules de fleurs, il se recommande encore par 
ses propriétés salutaires qui lui ont valu le nom de Rhubarbe 
des pauvres. À la vérité, ilne se trouve plus dans nos officines et 
sa longue destinée pharmaceutique est suspendue par le système 
actuel ; mais il n’a pu perdre les qualités que tant de siècles lui 
ont attribuées, que Dodonœus et Boerhave ont constatées ; et les 
pauvres campagnards savent très-bien encore recueillir cette 
plante dans les prairies pour le soulagement de leurs maux 

Insectes observés sur les Thalictrum : 


HEMIPTÈRE. 
Thrips urticæ. Fab. — V. Vigne. 
LÉPIDOPTÈRES. 
Calpe thalictri, Borkh. — Ce genre de Noctuélides ne com- 


(1H) 


prend que cette espèce en Europe , tandis qu'il en renferme plu- 
sieurs dans l'Amérique du nord. Il se fait remarquer par le 
thorax partagé en cinq zônes transversales de poils ; la chenille 
de cette espèce est allongée , épaisse, moniliforme, très-lisse. 
Elle se renferme dans un léger tissu, entre des débris de feuilles. 

Cidaria sagittariæ. Borkh. — V. Berberis. Elle a été trouvée 
une fois sur les fleurs d’un Thalictrum , en Allemagne. 

G. HÉPATIQUE. Hepanica. Dillen. 

Sépales de six à neuf, pétaloïdes. Involucre caliciforme. Eta- 
mines pauci-sériées, à filets capillaires, épaissis au sommet. 
Ovaires nombreux. 

Ce genre, qui a été détaché des Anémones auxquelles il est 
étroitement lié, ne comprend que l'Hépatique proprement dite, 
cette petite plante, dont les jolies fleurs, d'un bleu de ciel ou 
roses, égaient les bois et nos jardins dès le mois de février. Elle 
Joint à ce merite, ses propriétés tonique, apéritive, vulnéraire 
et particulièrement la vertu de guérir les affections du foie, d’où 
dérive son nom, qui présente l'inconvénient d’avoir été donné à 
une grande famille de plantes Cryptogames, auxquelles est 
accordée la même attribution. Cependant cette sorte de rivalité a 
été mise d'accord par la pharmacie actuelle, qui n'emploie pas 
plus l’une que les autres. 

Insectes observés sur l'Hépatique : 


LÉPIDOPTÈRES. 


Lithosia rubricollis. Linn. — V. Tilleul. 

Paedisca hepaticana. Tr. — V. Chêne. 

G. ANÉMONE. ANemoxe. Tourn. 

Sépales en nombre indéfini, de cinq à vingt, pétaloïdes. Eta- 
mines nombreuses, à filets capillaires, épaissis au sommet. 
Ovaires nombreux , agrégés. Styles ascendants, subulés. 

Peu de fleurs sont aussi belles que les Anémones ; elles réunis- 
sent l'élégance de la forme à l'éclat des couleurs, et ces dernières 
presentent une merveilleuse diversité dans les espèces cultivées. 
Elles sont en même temps au nombre des plus poétiques. L'Ané- 


492) 


mone est née ‘du sang d'Adonis ou des larmes de Vénus pleu- 
rant sa mort ; elle est Adonis lui-même, métamorphosé par la 
Déesse (1). S'épanouissant au souffle du vent , elle lui doit son 
nom (2) ; et, aussi éphémère que belle , elle est l'emblème des 
choses fragiles. Elle exprime la vanité de la gloire : gloria vento 
discutitur ; la fragilité de la beauté : tenuis discutitur aura ; la 
rapidité de la vie : brevis est usus. L'une d'elles, l'Anémone 
pulsatille, est le gracieux symbole de la mélancolie, par sa fleur 
violette, s’inclinant naturellement vers la terre. 

L'Anémone des fleuristes n’est pas moins que la Renoncule, la 
Tulipe , l'OEillet , l'objet de l'admiration, de la convoitise, de la 
jalousie, de l'enthousiasme , du culte plutôt que de la culture de 
l'heureux possesseur. Pour obtenir celle qu'il convoitait, un 
amateur , conseiller au Parlement , alla faire, en robe de palais, 
une visite au célèbre fleuriste Bachelier , connu par ses refus 
obstinés de céder aucune de ses fleurs. Tout en lui exprimant son 
admiration pour la beauté de ses Anémones , il laissa flotter le 
pan de sa robe sur quelques-unes des plus remarquables. Comme 
les graines étaient en pleine maturité , elles purent S'y attacher 
facilement à l'aide du duvet qui les recouvre. Bachelier ne 
s'aperçut de rien alors; mais grande fut sa surprise quand , 
l’année suivante, il vit se multiplier dans tous les jardins voisins, 
une plante dont il avait refusé des sommes considérables. I. J. 

Insecte observé sur les Anémones : 


LÉPIDOPTÈRE. 


Adela degeerella. Linn. — V. Saule. 
Sur j'A. nemorosa. Dup. 


Se mo 


(DIRE . Flos de sanguine concolor ortus , 
Qualem quæ lento celant sub cortice ranum 
Punica ferre solent : brevis est tamen usus in illo. 
Namque male hærentem , et nimia levitate caducum 
Excutiunt idem qu perflant omnia ventis. 
Ovid. hb. 10. 
(2) Flos nunquam se aperit nisi vento spirante ; unde et nomen ejus. 


Plin. lib. 6. 


(193) 


FAMILLE. 


HELLEBORACÉES. Herresonacez. Loisel de L. 

Calice non persistant. Sépales de trois à cinq, ou en nombre 
indéfini. Pétales en nombre également indéfini, à filets filiformes. 
Ovaires en nombre indéfini. 

Cette petite famille se fait remarquer par quelques fleurs 
agréables , comme la Rose de Noël , ou bizarres dans leur con- 
formation , telles que les Nigelles , les Ancolies. Elle comprend 
des plantes célèbres : l'Ellébore , à laquelle on suppose une si 
grande vertu , l'Aconit, l’un des plus formidables poisons. 

Les insectes qui vivent sur ces plantes sont peu nombreux. 


TRIBU. 


HELLÉBORÉES. HezLesorgx. Spach. 
Calice marcescent. Etamines hypogynes. Anthères adnées, plus 
ou moins comprimées. 


SECTION. 


CALTHINÉES. Cazraixeæ. Spach. 

Calice régulier. Sépales au nombre de cinq ou en nombre 
indéfini. Pétales nuls ou linguliformes. 

G. CALTHA. Carta. Linn. 

Sépales cinq, pétaloïdes. Pétales nuls. Etamines nombreuses, à 
filets filiformes. Anthères oblongues. Ovaires de cinq à dix, 
unisériées. Styles courts, obtus. 

Le Caltha vulgaire , qui est le Pupulage , le Souci d'eau de 
nos prairies marécageuses , y brille par ses grandes fleurs d’un 
jaune d'or, dont la forme élégante est celle d’une corbeille, 
calathos, d'où dérive son nom. A la vérité, les Grecs donnaient 
ce nom au Souci des jardins ; mais Linnée en a détourné le sens 
en faveur du Pupulage , par une de ces licences permises au 
génie. 

Cette plante nous paie son tribut d'utilité par sa vertu déter- 
sive utilement employée contre les ulcères. 


Insectes du Caltha : 


(494) 


COLÉOPTÈRES. 


Anthaxia quadripunctata. Fab. — V. Cerisier. 

Chrysomela hannoverana. Fab. — V. Saule. Sur le C. palustris. 
Suff. 

HÉMIPTÈRE 
Chermès calthæ. Linn. — V. Tamarisc. 
LÉPIDOPTÈRES. 
Micropteryx calthella. Linn. — V. Cornouiller. 
SECTION. 

NIGELLINÉES. NiGELLINEZ. Spach. 

Calice régulier , pétaloïde. Sépales au nombre de cinq , ongui- 
culés. Pétales au nombre de cinq, bilabiés, lèvre extérieure 
euculliforme ; intérieure recouvrant un capuchon. 

G. NIGELLE. Nicezsa. Tourn. 

Sépales égaux , planes. Lèvre extérieure , grande ; intérieure , 
petite. Etamines trois-cinq , sériées , disposées en huit faisceaux; 
ilets filiformes. 

Les Nigelles ou Nielles sont au nombre des fleurs que nous 
aimons à voir dans les Blés, qui les égaient de leurs vives cou- 
leurs. Le Coquelicot , le Bleuet, le Pied d’Alouette , la Coque- 
lourde concourent avec elles pour donner à nos champs cet air de 
fête qui précède la moisson ; elles fournissent des fleurs aux 
couronnes que se tressent les jeunes villageoises , aux guirlandes 
dont elles parent les autcis. 

Les Nigelles des contrées méridionales, transportées dans nos 
jardins , n'y ont pas moins de succès : celle d'Espagne , aux 
grandes corolles panachées de blanc , de bleu et de violet ; celle 
de Damas, dont l'élégante collerette lui a valu le nom de Cheveux 
de Vénus { comment concevoir qu'on lui ait donné aussi celui de 
Patte d'Araignée }, se trouvent dans tous les parterres. 

Aux agréments de leurs fleurs, les Nigelles joignent les pro- 
priétés de leurs graines, qui sont aromatiques, brülantes, stimu- 


( 195: ) 


lantes , et les mettent au nombre des condiments sous les noms 
de poivrette, de toute-épice, de faux-cumin L'usage en est 
immémorial en Orient , et l’on croit le reconnaître dans un pas- 
sage de l’ancien Testament | Esdras , 28. 25 . 

Insectes observés sur les Nigelles : 


HÉMIPTERES. 
Trigonosoma (Tetyra) Nigillæ. Fab. — Cette Cimicide vit sur la 


N. Sativa. 
Cimex Cervnthus. Linn. — Même observation. 


» SECTION. 


ELLÉBORINÉES. ELuesorixee. Spach. 

Calice non-persistant, régulier. Sépales au nombre de cinq, 
pétaloïdés. Pétales en nombre indéfini, tubuleux, non-éperonnés. 

G. ELLÉBORE. Ecceporus. Linn. 

Sépales persistants , inonguiculés. Pétales de cmgq à vingt , as- 
cendants, tubuleux. Etamines nombreuses, à filets filiformes. 
Ovaires de trois à douze, subeylindriques. 

Célèbre entre toutesles plantes médicinales des anciens, l'Ellébore 
guérissait la plupart des maux et surtout l'aliénation mentale. 
Depuis que le berger Mélampus avait rendu à la raison les filles 
de Prætis , depuis la guérison, aux îles Anticyres, d'Hercule de- 
venu furieux , cette plante Jouissait d’une réputation immense ; 
tous les grands médecins de la Grèce et de litalie l'employaient 
avec succès. Navigare Antieyras était l'ordonnance qu'ils donnaient 
à tous ceux qui étaient atteints de folie ; et , comme si les poètes 
y avaient été les plus exposés , la nature avait donné une grande 
supériorité à l’Ellébore recueilli sur le Parnasse et l'Hélicon. Les 
Grecs en prenaient aussi de légères infusions , comme nous pre- 
nons le café, pour entretenir l’activité de l'esprit. 

Pendant le moyen-âge et les temps modernes , l'Ellébore a 
continué à inspirer beaucoupide confiance , et, jusques dans notre 
siècle de scepticisme, on accorde à cette plante héroïque un grand 


( 19% ) 


nombre de propriétés salutaires (1) indépendamment de celle re- 
lative à l’aliénation mentale, pour laquelle on l'emploie moins 
cependant que le calme , l'air de la campagne , l'exercice , le ra- 
fraîchissement du sang , l’assoupissement des passions , le retour 
aux douces affections de la famille, pour combattre la plus hidense 
des maladies qui affligent l'humanité. 

Insectes observés sur les Ellébores : 


COLÉOPTÈRE. 
Staphylinus hellebori. Linn. — V. Hêtre. 
SECTION. 


ISOPYRINÉES. IsopyriNee. Spach. 

Calice réguher, pétaloïde , non-persistant. Cinq sépales; cinq 
pétales bilobés ou cuculliformes. Foilicules unisériées , verticillés. 

G. ANCOLIE. AquiceGra. Linn. 

Sépales planes, onguiculés. Pétales dressés , à lame indivisée , 
plane, prolongée postérieurement en long éperon tubuleux , des- 
cendant. Elamines nombreuses , pluri-sériées , filets filiformes , 
élargis à la base. Cinq ovaires. 

Les Ancolies nous plaisent par la conformation bizarrement har- 
monieuse de leurs fleurs renversées, aux pétales prolongés en 
longs éperons recourbés, semblables au bec ou aux serres de 
l'aigle (2). Cette singularité devient fantastique dans les fleurs 
doubles de nos jardins, dont toutes les étamines se transforment 
en pétales également éperonnés, et la beauté capricieuse qui en 
résulte s'accroît encore par la vivacité et la diversité des couleurs. 

Les Ancolies, ainsi déguisées, masquées, conservent cepen- 
dant les caractères de la famille et particulièrement l’âcreté , la 
causticité de leurs sues. On a pu s'en servir comme apéritives et 


(4) Les auteurs de matière médicale s'accordent à la considérer comme vomitive , 
purgative, diurétique, emménagogue, sternutatoire, altérante, anthelmintique , 
apéritive, anliphthisique, etc., etc. 


(2) Origine de leur nom. 


(497) 


sudorifiques ; mais elles sont aussi narcotiques, délétères , et 
l'emploi en est dangereux. 


Insectes des Ancolies : 


LÉPIDOPTÈRES. 


Dianthæcia Chi. Linn. — La chenille de cette Noctuélide est 
rase , atténuée aux deux extrémités. Elle se renferme dans une 
coque de terre peu solide et enterrée assez profondément. 

Tephrosia crepuscularia. W. W. — V. Bouleau. 


DIPTÈRE. 


Phytomyz2 miniuscula. Gour. — V. Houx. La larve mine les 
feuilles de l'A. vulgaris. Elle creuse de vastes galeries, au point 
que le parenchyme en est quelquefois entièrement enlevé. 


SECTION. 
ACONITINÉES. AconITINEZ. Spach. 


Calice irrégulier. Sépales au nombre de cinq , dissemblables, 
le supérieur redressé , soit en forme de casque non éperonné, soit 
à lame plane où cuculliforme. Pétales soit au nombre de deux, cu- 
culliformes, éperonnés postérieurement, soit au nombre de quatre, 
dont les deux inférieurs à lame plane , non éperonnée. 


G. DAUPHINELLE. DELPHNIUM. 


Sépales à iame plane ; le supérieur éperonné ; les quatre autres 
onguiculés. Corolle en forme de gaîne trilobée , prolongée en 
éperon inclus dans l’éperon du calice. Etamines de douze à vingt, 
à filets subulés. Ovaire solitaire. 


Ces plantes , qui doivent leur nom à la forme de Dauphin que 
prennent leurs fleurs avant d'être épanouies, comprennent, entre 
autres éspèces, le Pied-d'Alouette, qui se mêle au Coquelicot et au 
Bleuet pour égayer nos champs de blé, et la Dauphinelle Ajax , 
qui personnifie le fils de Télamon , métamorphosé par les dieux, 
et dont le nom est écrit à la base de la corolie. Cette fleur par- 


(198) 


tage d'ailleurs avec celle de l'Hyacinthe la gloire d’être née du 
ag de l'ami d'Apollon. (1) 
insectes des Dauphinelles : 
COLÉOPTÈRE. 
Chrysomela adonidis. Fab. — V. Saule. Suff. 
LÉPIDOPTÈRES. 

Xanthia Echii. Hering. — V. Saule. La chenille vit dans les 
capsules du D. consolida. 

Dianthæcia Chi. Linn. — V. Ancolie. 

Chariclara Delphinii.— Linn. Cette Noctuélide a la trompe très- 
longue. La chenille est allongée, moniliforme, lisse. Elle vit sur je 
D. Ajax, dont elle ronge les fleurs et les graines. Elle se ren 
ferme dans une coque de terre et de soie, enterrée assez profon- 
dément. 

Heliothis marginata. Fab. — V. Coudrier. 

G. ACONIT. Aconir. Linn. 

Cinq sépales subonguiculés ; le supérieur en forme de casque. 
Deux pétales petits, cuculliformes , inclus dans le casque, épe- 
ronnés postérieurement. Etamines nombreuses , courtes, à filets 
subulés. Ovaires de 3 à 6. 

De toutes les plantes aux sucs âcres, délétères ; aucune ne pré- 
sente ce caractère au même degré que les Aconits, et particulie- 
rement le Napel de nos climats ; il n'en est pas de plus véné- 
neuses. Les anciens et les modernes sont unanimes pour en attester 
les funestes effets. Les Grecs avaient horreur de l'Aconit au point 
qu'ils le faisaient naître de l'écume de l’affreux Cerbère : Médée 
en composait les plus noirs poisons. 


Hujus in exitium miscet Medea quod olim 
Attulerat secum seythicis Aconiton ab oris. Ovid. 


Les guerriers en employaïent les sucs pour rendre leurs flèches 


(Sein Rubefactaque sanguine tellus 
Purpureum viridi genuit de cespite florem . 
Qui prius Æbalio fuerat de vulnero natus. 
Littera communis mediis pueroque viroque 
Inscriptis est folüs , hæc nominis , illa querulæ. 


(199 ) 


plus meurtrières. Mais ils s’en servaient aussi pour détruire les 
animaux malfaisants , et telle a été l’origine de plusieurs des noms 
donnés à l’Aconit : Pardalianche ‘1}, Lycoclonos (2) , Cynocto- 
non (3), Myoctonon (4). Quant au nom même d’Aconit , il dérive, 
selon Pline, des lieux où il croît : Nascitur in nudis cautibus , 
quas Aconas nominant. 

Comme tous les poisons , l'Aconit peut devenir remède : les 
Hindoux préparent avec ses racines une huile qui passe pour un 
spécifique contre le choléra. Le médecin autrichien Stæren , à la 
suite de nombreuses expérimentations faites quelquefois sur lui- 
même , a exalté les vertus de l'Aconit. Il regarde le suc épaissi 
de ses feuilles comme un excellent moyen de combattre un grand 
nombre de maladies ; mais l'expérience a peu confirmé ses asser- 
üons, et l'hydropisie est la seule affection contre laquelle l'extrait 
d'Aconit puisse efficacement servir de remède. 

Insectes de l’Aconit : 

COLÉOPTERE. 

Cbrysomela lussilaginis. Suff. — V, Saule, Elle vit sur l'A. 
Napel. 

LÉPIDOPTÈRES. 

Polyommatus Ægon. Bortkh. — La chenille de cette Lycænide 
a la forme de Cloporte. Elle s'attache, pour se transformer, comme 
les papillons , par la queue et par un lien transversal. 

Plusia moneta. Fab. —V, Lonicère. Il paraît que la chenille vit 
sur l'Aconit. Freyer. 

CLASSE. 

RHÉADÉES. Rnoapga. Bartl. 

Pétales et étamines hypogynes. Ovaire symétrique, inadhérent, 
Placentaires pariétaux. 


(1) Etrangle Léopard. 
(2) Tue Loup. 

(3) Tue Chien. 

(&) Tue Rat. 


{ 200 ) 


Cette classe considérable présente à la fois un ensemble de ca- 
ractères essentiels qui semble indiquer une uniformité de compo- 
sition , et en même temps une diversité remarquable des carac- 
tères secondaires qui ont donné naissance à de nombreuses 
familles (1) fort étrangères en apparence les unes aux autres. Par 
exemple, les Crucifères, les Papavéracées, les Résédacées, les Po- 
lygalées, ont chacune une manière d'être qui rend fort mysté- 
rieux le lien qui les unit. Il en résulte que le nom de Rhéadées , 
qui a été donné à la classe et qui vient de Rhæas, nom latin du 
Coquelicot , est fort arbitraire. 


FAMILLE. 

CRUCIFÈRES. Crucireræ. Juss. 

Sépales et pétales au nombre de quatre. Six étamines tétrady- 
names. Deux placentaires , périsperme nul. 

Cette famille , éminemment naturelle par son organisation , ne 
l'est pas moins par sa composition chimique. Un principe âcre 
et volatil, répandu dans toutes les parties et la présence de 
l'azote , la caractérisent aussi généralement que la fleur en croix 
et les six étamines inégales. C’est à cette composition intime que 
sont dues les propriétés stimulantes , anti-scorbutiques que toute 
cette famille possède, et qui sont d'autant plus précieuses , provi- 
dentielles , que les Crucifères croissent particulièrement dans les 
climats humides et froids. 

Cependant , autant cette famille offre-t-elle d'unité , autant y 
trouvons-nous de diversité dans les modifications. Cette diversité 
est attestée par les douze cents espèces qui la composent, 
réparties en un grand nombre de tribus et de genres, savamment 
élaborés par l'élite des botanistes. Parmi les particularités que 
présentent ces modifications , nous mentionnerons les suivantes : 
les feuilles radicales des Cardamines produisent souvent des ra- 
cines aux nervures de leur face inférieure, et des rosettes de 


(4) Ces familles sont : les Capparidées , les Crucifères , les Papavéracées , les Fu- 
mariacées , les Résédacées , les Polygalées et les Tremandrées. 


(201) 


folioles sur les nervures supérieures ; une espèce de Dentaires se 
singularise, à l'aisselle des feuilles, par la production de bulbilles 
qui se développent, tombent et forment de nouvelles plantes, 
mode supplémentaire de multiplication, dont les Dicotylédones 
ne présentent pas d'autre exemple; le Raïfort, presqu'inodore 
lorsqu'on le coupe longitudinalement , développe , par la section 
transversale , un principe volatil tellement âcre, que les yeux ne 
peuvent le supporter et se remplissent de larmes. 

La même diversité se manifeste dans les propriétés des Cruci- 
fères par l'effet des différentes combinaisons des principes consti- 
tutifs, et il en résulte que ces plantes intéressent grandement la 
médecine , l'économie domestique et l'industrie. La médecine leur 
emprunte des remèdes souverains pour combattre non-seulement 
le scorbut , mais encore un grand nombre d’affections cutanées, 
lymphatiques, pulmonaires. L’hygiène y trouve des moyens telle- 
ment puissants pour conserver la santé, que le capitaine Cook 
attribuait à l’une d'elles , la Choucroûte, la plus grande part dans 
la conservation presque miraculeuse de son équipage de 118 
hommes , lors de son voyage autour du monde, pendant une pé- 
nible navigation de trois années. 

Sous le rapport de l'économie domestique , nous devons aux 
Crucifères un aliment abondant pour nous et nos bestiaux : Le 
Chou, sous toutes les formes que la nature et la culture lui ont 
données , satisfait les appétits les plus grossiers comme les plus 
délicats. [ls nous fournissent en assaisonnements , le Cresson, la 
Moutarde , le Raifort de l’automne , le Radis printannier. 

L'industrie trouve en eux les graines oléagineuses du Colza , 
de la Navette, de la Cameline, dont l'agriculture retire tant 
d'avantages ; et pendant bien des siècles, une substance colo- 
rante , le Pastel, fut une production précieuse jusqu'au moment 
où il fut supplanté par l'Indigo. 

Les Crucifères intéressent aussi l’horticulture par les Juliennes, 
les Giroflées , les Thlaspi, les Corbeilles d'or, dont se parent nos 
jardins. Enfin une petite plante de l'Orient pique la curiosité 

13 


( 202 ) 


par ses propriétés hygrométriques, et elle est l'objet de croyances 
populaires dues à son origine : la Rose de Jéricho (1) se dilate 
tous les ans au jour et à l'heure de la naissance du Christ ; et les 
jeunes femmes , au moment de devenir mères pour la première 
fois , la plongent dans l’eau et attendent son épanouissement 
comme le signal de leur délivrance. 

Les insectes qui vivent sur les Crucifères ne sont pas nombreux 
en espèces, mais ils sont quelquefois innombrables en individus , 
et ils compromettent souvent la récolte des plantes cultivées. 
Parmi les Coléoptères , les Altises commettent de grands ravages 
dans les champs de Colza , sous la forme de larve et d’insecte 
parfait. Plusieurs espèces de Charençons attaquent le Sisym- 
brium , l’Alliaire , le Cochléaria, la Cameline. Les Lépidoptères 
sont particulièrement les Piéris, dont les chenilles dévastent les 
Choux , les Navets, au point de les détruire si l’on n’y apporte 
pas d'obstacle. Les Anglais font passer dans leurs champs de 
Turneps des troupes de canards qui opèrent parfaitement 


l'échenillage. 
TRIBU. 


LOMENTEUSES. Louexrosæ. Spach. 

Ovaire uniloculaire (dès l’origine) , ou biloculaire avant la flo- 
raison , parfaitement continu , plus tard étranglé. Péricarpe arti- 
culé au point correspondant à l’étranglement de l'ovaire. 


G. CRAMBÉ. CramBe. Tournef. 

Sépales réfléchis ou étalés. Pétales brièvement onguiculés. 
Lames étalées. Quatre glandules. Filets des étamines filiformes. 
Les deux impairs un peu plus courts , convergents, inappendi- 
culés ; les quatre autres divergents au sommet. Anthères sagit- 
tiformes. Ovaire uniloculaire. 

Le nom de Crambé(2), aride, que les Grecs donnaient au Chou, 
parce que l'espèce qu'ils connaissaient croissait dans les lieux 
secs, a été limité par Tournefort, au Chou-Marin, devenu le type 


(4) Anastatica hygrometrica. 
(2) Le nom Arabe Korumt a la même origine. 


( 203 } 


d'un genre. Cette plante croît naturellement sur les plages 
sablonneuses , dont ses racines sont propres à fixer les dunes par 
leur abondance. Cependant il est cultivé dans les potagers , sur- 
tout en Angleterre. Ses jeunes pousses , étiolées (blanchies), sont 
abondantes , précoces , et leur saveur participe de celle de VAs 

perge et du Brocali. 


Insectes du Crambé : 
DIPTÈRE. 


Phytomysa geniculata. Macq. —- V. Chou. La larve mine les 
feuilles du Crambé. 

G. RAPHANUS. Rapyanus. Linn. 

Sépales ascendants, connivents , naviculaires ; les deux laté- 
raux plus larges. Pétales longuement onguiculés. Etamines à 
filets inappendiculés. Ovaire grêle, columnaire. 

Le Raifort et le Radis sont les modifications extrêmes d’un type 
inconnu , présentant les mêmes qualités plus ou moins intenses, 
sous les apparences les plus contrastantes ; l'un et l’autre doués 
de propriétés salutaires, particulièrement antiscorbutiques, comme 
toutes les Crucifères, très-digestifs et pourtant indigestes. Le Rai- 
fort automnal , souvent énorme , noir, dur , sec , âcre , prodigue 
ses vertus aux estomacs robustes. Le Radis, qui nous annonce le 
retour du printemps , est mignon, couleur de rose, tendre, 
succulent, d’une saveur doucement piquante. Sa vue seule, déjà, 
provoque l'appétit, et il brille au premier rang des hors-d’œuvre : 
les Olives , les Anchois , les Saucissons et autres friandises de 
même nature. 

Leur origine est , dit-on , chinoise. Leur culture était connue 
dans la Grèce antique, où ils ont pris leur nom générique, plus 
ou moins altéré dans plusieurs langues de l’Europe (1) ; et qui, 
suivant Théophraste , exprime la facilité avec laquelle les graines 
lèvent. En français, Raphanus paraît se retrouver dans Ravenelle, 
d'où est venue Rave. Le nom de Radis (2) dérive de radix , qui 
lui a été donné par Varron et plusieurs autres anciens : toute son 


(4) En italien Ravano , Ravanello , en espagnol Rabano. 
(2) En anglais Radish , en allemand Rettig , en suédois Raettika. 


( 204 ) 


importance résidant dans sa racine. Quant à celui de Raifort , il 
semble au premier abord une altération de Raphanus ; mais il 
n’en est rien : c’est une contraction de Radix fortis, racine forte , 
à cause de son âcreté. 

Le Raifort, dit M. Le Maout, est presqu'inodore lorsqu'on le 
coupe longitudinalement , c'est-à-dire dans le sens de ses vais- 
seaux ; tandis que, par la section transversale , ou la contusion , 
il développe un principe volatil d'une telle âcreté, que les yeux 
ne peuvent le supporter. Cette circonstance , dit le savant et 
judicieux pharmacologue Gulbourg, indique que le principe âcre, 
volatil du Raifort , n’est pas tout formé dans la racine , et qu'il 
ne prend naissance que quand , par la rupture des vaisseaux el 
par l'intermédiaire de l’eau qu'ils contiennent , des principes 
différents , isolés dans des vaisseaux particuliers , viennent à se 
mêler et à réagir les uns sur les autres. Les chimistes ont analysé 
cette précieuse racine, et ils en ont retiré de l’albumine, de 
l’amidon , de la gomme , du sucre , une résine amère , des sels 
de chaux , et surtout une huile volatile très-âcre, contenant du 
soufre , à laquelle le Raifort doit ses propriétés. 


Insectes des Raphanus : 
GOLÉOPTÈRES. 


Tropinota crinita.Charp.—Ce Brachélytre vit sur les Radis.Perris 

Ceutorhynchus raphani. — V. Bruyère. 

Gastrophysa raphani. Fab. — Cette Chrysoméline ronge Îles 
feuilles des R. 

Chrysomela raphani. Fab. —V. Saule. Elle vit sur les R. Suffr. 

HÉMIPTÈRES. 

Aphis raphani. Schv. — V. Cornouiller. 

— Isatis. Fons Col. — V. ibid. 
LÉPIDOPTÈRES. 

Eriopus latreillei. Dup. — La chenille de cette Noctuélide est 
rase, un peu atténuée antérieurement. Elle se renferme dans une 
coque légère, enterrée peu profondément. 

Chariptera polymita. Linn. — La chenille de cette Noctuélide 
est rase , aplatie en dessous , atténuée aux extrémités et munie 


(205 } 


de deux tubercules sur les trois derniers segments. Elle s’en- 
fonce un peu dans la terre pour se transformer. 
TRIBU. 

SILIQUEUSES. Siciquose. Spach. 

Ovaire biloculaire , continu. Péricarpe linéaire ou columnaire, 
inarticulé, biloculaire. Ù 

G. CHOU. Brassica. Linn. 

Sépales étalés ou presque dressés, naviculaires. Pétales ongui- 
culés; quatre glandules. Etamines à filets anisomères. Anthères 
saginiformes. Ovaire grêle. Silique comprimée. 

De toutes les plantes potagères , le Chou est la plus popu- 
laire , la plus répandue , celle dont la culture a le plus modifié le 
type, et qui présente le plus d'utilité. Il est si vulgaire , si trivial, 
si prosaïque, que Delille ne put jamais le placer dans un 
vers , quelque désir qu'il en eût. Le Chou est répandu dans tous 
les temps comme dans tous les lieux. Il remonte aux premiers 
âges du monde; et l'homme l'a transporté avec lui sur tous les 
points du globe. 

Aucune plante potagère n'a été aussi modifiée par la culture 
que le Chou. H prend les couleurs, les formes , les dimensions 
les plus diverses. Son feuillage est tantôt diffus , frangé , frisé ; 
tantôt il se concentre et s’arrondit en tête, sous le nom de 
Cabus (1), et peut grossir au point de peser 40 kilog. Quelque- 
fois la tige s’épaissit à sa base, et le Chou semble une Rave. 
D'autres fois, les organes de la floraison se tuméfient , s'accu- 
mulent, s'agglomèrent en masse énorme , et le Chou-fleur est un 
bouquet qui nous est agréable à plus d’un titre. Parfois le Chou 
s'élance ; sa cime s'étend comme celle du Palmier , dent il porte 
le nom ; et, cultivé en grand nombre, il forme des simulacres 
d'épaisses forêts dans lesquelles nous nous promenons à l’abri de 
toutes les intempéries. Par contraste , le Chou de Bruxelles nous 
présente sa petite rosette, dont la délicatesse a assuré le succès 
dans le monde gastronome. 


(4) Cabus vient de caput , nom qu'il portait encore au 15.° siècle, 


( 206 ) 


Toute cette diversité multiplie l'utilité du Chou et l'importance 
de ses attributions dans l’économie domestique. En agriculture , 
il se recommande comme plante fourragère dont la feuille fournit 
aux bestiaux, pendant une partie de l'hiver, un aliment frais , 
sain et abondant. 

Partie importante de la nourriture du pauvre et du cam- 
pagnard , le Chou paraît aussi sur la table du riche et du citadin. 
Il'entre dans plusieurs combinaisons culinaires chères aux gour- 
mets : la Perdrix aux Choux , où l'un semble fait pour l’autre ; la 
Garbure des Pyrénées, qui prend place dans Jes souvenirs de 
Bagnères-de-Luchon , du Val d’Andorre et du lac de Gaube. Le 
petit salé aux Choux, sur lequel l'empereur Claude consulta un 
jour le sénat, comme Domitien le fit sur la sauce du Turbot. 

Le Chou prend un plus haut degré d'utilité et d'importance , 
au moins dans le Nord de l'Europe, lorsque la fermentation en 
fait la Choucroute {Sauer kraut, herbe aigrie). Non-seulement 
c'est un aliment dont on fait un grand usage, mais qui est en 
même temps plus digestif et salubre. Elle rend un immense ser- 
vice à la marine, par sa vertu antiscorbutique , et le capitaine 
Cook lui attribuait la plus grande part dans la conservation pres- 
que miraculeuse de son équipage de 118 hommes , lors de son 
voyage autour du monde, pendant une pénible navigation de 
trois années. 

A cette qualité hygiénique , le Chou joint beaucoup d’autres 
propriétés salutaires , mais qui, pour la plupart, sont tombées 
en discrédit. C’est à peine si l'on croit encore à l'efficacité du 
bouillon pectoral du Chou rouge. Que les temps sont changés ! 
Toute l'antiquité vénérait le Chou : Pythagore, Hippocrate, 
Théophraste, Aristote , Varron, Caton l’ancien , Pline , célé- 
brèrent ses vertus ; Chrysippe écrivit un gros livre sur toutes ses 
éminentes qualités. Il servit de remède universel à Rome pendant 
la longue expulsion des médecins. Diogène en fit ses délices dans 
son tonneau ; enfin Martial dit, à la vérité plaisamment, que 


(207) 


le Chou-Rave sert encore d'aliment à Romulus dans le ciel. 
Hæec tibi brumali gaudentia frigore rapa 
Quæ damus , in cœlo Romulus esse solet. 
(Epigr. lib. XIII.) 

Parmi les opinions et les préjugés des anciens sur le Chou, 
nous ne citerons que les suivants : Au milieu du concert de 
louanges qui lui étaient données , des voix discordantes s’éle- 
vaient dans la Grèce, en disant : Deux fois du Chou, c’est la 
mort. Aristote, Théophraste , Varron, lui accordaient la pro- 
priété de prévenir et de dissiper l'ivresse, et il paraît que cette 
erreur se liait à celle d'une prétendue antipathie entre la Vigne et 
le Chou. Suivant Pline, les Raves provenaient de la vieille graine 
de Chou , et les Choux de la vieille graine de Rave. 

Les Grecs lui donnaient le nom de Krambe , korambé , que l'on 
retrouve dans Korumb en arabe. Les Romains l’appelaient Bras- 
sica, dont on ignore l’origine , à moins qu'on ne le fasse dériver 
du celtique Brésia ; ils le nommaient aussi Caulis , qui, par une 
coïncidence singulière , ressemble à Kohl , le nom germanique ; 
de sorte que nous ne savons pas si le nom de Chou provient de 
l'un ou de l’autre. 

Insectes observés sur les Choux : 


COLÉOPTÈRES. 

Staphylinus brassicæ. Linn. -— V. Hêtre. Brez. * 

Anisoplia horticola. Fab. — V. Rosier. La larve vit dans les 
racines du B. Capitata. 

Baianinus brassicæ. Fab. — V. Noyer. 

Baris picinus. Germ. — V. Bouleau. Les larves vivent dans les 
collets des vieux Choux. Ce Charençon , dans le midi dela France, 
perfore les tiges , arrête la sève , et fait languir la plante. 

Baris cuprirostris. Fab. — V. Ibid. 

Ceutorhynchus fulcicollis, Fab. — V. Bruyère. Les larves 
occasionnent des tubercules au collet. Elles en sortent pour se trans- 
former, s'enfoncent dans la terre et se construisentune coque ronde. 

Ceutorhynchus napi. Koch. — V. Ibid. 

Phyllotreta brassicæ.Fab.--Cette Chrysoméline vit sur les Choux. 


(208) 


Psyllioides chrysocephala.Panz.-Mème observation sur les Colzas 
Psyllioides napi. Fab. — V. Ibid. 
Chrysomela hyosciami. Linn. — V. Saule. Brez. 
HYMÉNOPTÈRE. 
Allantus rapæ. Jur. — La larve de cette Tenthrédine fait quel- 


quefois de grands dégats. 
HÉMIPTÈRES. 


Aphis brassicæ. Linn. — V. Cornouiller. 
—-— Isatis. Fons. Col. — V. Ibid. 
Aleurodes chelidonii. Linn. — Cet Hémiptère se tient sous les 


feuilles des Choux. 
LÉPIDOPTÈRES. 


Papilio podalirius. Linn. — V. Poirier. 

Pieris brassicæ. Linn. — La chenille de ce papillon est pubes- 
cente. Elle s'attache, pour se transformer, par la queue et par un 
lien transversal. La chrysalide a l'abdomen mobile. 

Pieris rapæ. Linn. — V. Ibid. 

—-— napi. Linn. — V. Ibid. 

—-— daplidice. Linn. — V. Ibid. 

Anthocharis cardamines. Linn. — La chrysalide de ce papillon 
est arquéc , et elle a l'abdomen immobile. 

Leucopharra sinapis. Linn. — La chrysalide de ce papillon 
diffère de celle de l’Anthocharis par l'abdomen non-arqué. 

Arctia fuliginosa. Linn. — V. Poirier. 

Cerastis silené. W. W. — V. Buis. 

Hadena brassicæ. Linn. — V. Spartier. 

Agrotis segetum. W. W. — V. Bruyère. 

Pionea forficalis. Linn. — V. Tamarisce. 

Pterophorus mictodactylus. Zell. — V. Rosier. La chenille vit 
des feuilles de Choux et se tient sur la surface inférieure. Bouché. 

DIPTÈRES. j 

Cecidomyia brassicæ. Loew. — V. Saule. La larve vit dans les 
pousses des différentes espèces de Choux. Win. 

Ocyptera brassicaria. Fab. — Cette Muscide se trouve souvent 
sur les Choux. 


( 209 | 


G. SÉNEVÉ. Sinaris. Linn. 

Caractères des Choux, dont il ne diffère que par la silique à 
bec très-grèle. 

Le Sénevé , dont le nom dérive du nom latin {1}, porte aussi 
celui de Moutarde, Mustum ardens , qui en exprime la substance 
rendue brûlante par l’adjonction de la graine de cette plante. 
Nous devons à l'acrimonie de cette graine ses propriétés en éco- 
nomie domestique et en médecine. Elle nous fournit l’assaison- 
nement que l’art culinaire a perfectionné au gré des palais les 
plus experts. Sous le rapport thérapeutique , cette graine éner- 
gique et irritante est surtout employée en sinapismes , ce moyen 
si puissant de réveiller l’action générale du système nerveux. 

Le grain de Sénevé jouit d'une autre célébrité aussi répandue 
que le livre sacré qui en fait mention. Le royaume de Dieu est 
semblable à un grain de Sénevé qu'un homme a pris, et qu'il 
a semé dans son champ. Ce grain de Sénevé, la plus petite des 
semences, c'est l’abjection de la naissance de Jésus-Christ dans 
une étable, l’humble condition de son père présumé , sa vie 
obscure , le choix de ses apôtres, sa mort qui montre tous les 
traits de la faiblesse et de l'impuissance. 

Mais, lorsque le Sénevé a cru, il ést plus grand que tous les 
légumes , et il devient un arbre , de sorte que les oiseaux du ciel 
viennent se reposer sur ses branches. Cet arbre , c’est le Chris- 
tianisme qui s’est étendu sur tout le monde et qui l’a régénéré. 

Insectes du énevé : 


HÉMIPTÈRE. 
Aphis isatidis. Fons Col. — V. Cornouiller. Kaltenbach l’a 
observé sur la Moutarde. 
LEPIDOPTÈRES 


Leucophasia sinapis. Linn. — V. Chou. 

Arctia fuliginosa. — V. Poirier. 

G. JULIENNE. Hesperis. Linn. 

Sépales dressés , connivents. Pétales onguiculés ; deux glan- 


(1) Sinapis est formé de deux mots grecs qui signifient nuisible aux yeux à cause 
de sa grande acrimonie. 


{ 240 } 


dules. Les filets des deux élamines impairs, filiformes ; ceux 
des quatre autres, subtrigones. Ovaire biloculaire. 

La Julienne, Hesperis matronalis, s'est tellement embellie en 
passant des bois dans les jardins , qu'elle est aux mois de mai et 
de juin, et depuis un temps immémorial , le plus bel ornement de 
nos plates-bandes, par ses fleurs doubles, blanches ou violettes , 
groupées en bouquets touffus. L'’odeur suave qu'elle exhale, 
surtout le soir, ajoute encore à la faveur dont elle jouit sans rien 
devoir à l'engouement de la mode. 

C'est à ses parfums du soir qu'elle doit le nom d'Hesperis , 
qu'elle portait déjà au temps de Pline. Linnée lui a donné celui 
de Matronalis, pour exprimer la prédilection qu'avaient pour 
elle les mères de famille en Suède. Nous ignorons l'origine des 
noms de Julienne, de Girarde, de Beurrée , de Damas , qu'elle 
porte en différentes parties de la France. 

Insectes des Hespéris : 

LÉPIDOPTÈRE. 

Alucita porrectella. L. ( A. Julianella. Lut.) — La chenille de 
cette Tinéïde est fusiforme ; elle vit cachée sous un tissu lâche, 
attachée aux feuilles ; et elle se fabrique, dans l'intérieur de ce 
tissu , une coque artistement travaillée en treillis, avant de se 
transformer. Elle commet quelquefois de grands dégats dans les 
potagers. 

G. GIROFLÉE. Cnerranraus. Linn. 

Sépales dressés , connivents. Pétales onguiculés ; six glandules. 
Etamines à filets tétragones. Ovaire tétraèdre, biloculaire. 

Les Giroflées , comme les Juliennes, doivent à la culture leur 
beauté et le rang qu'elles occupent dans nos jardins. Les pre- 
mières, dont le parfum se rapproche de celui du Girofle, qui lui 
a donné son nom, jouissent particulièrement de la faculté de 
prospérer dans les pots à fleur, ce qui les rend précieuses pour 
l’ornement des cours, des vestibules, des appuis de fenêtres , 
c'est-à-dire les jardins des gens qui n’en ont pas. Elle est la fleur 
favorite du pauvre artisan. Le savetier du coin en pare son 


(211) 


échoppe, et, à l’aide de la chanson apprise de son sansonnet, il 
entretient sa gaîté qui importune l'ennui du financier 

Insectes des Giroflées : 

LÉPIDOPTÈRES. 

Triphœna pronuba. Linn, — V. Hêtre. 

Solenoptera meticulosa. Linn. — La chenille de cette Noctuélite 
est glabre , amincie vers la partie antérieure ; la tête est petite et 
globuleuse ; elle se cache sous les feuilles pendant le jour. La 
chrysalide est renfermée dans une coque légère, à peine enfoncée 
dans la terre. 

Alucita xylostella. Linn. — La chenille, qui est fusiforme , vit 
sous un tissu lâche, attaché aux feuilles dont elle se nourrit. Avant 
de se métamorphoser, elle se construit dans ce tissu un cocon en 
treillis. 

DIPTÈRE. 


Phytomyza geniculata.. Macq. — V. Houx. La larve mine les 
feuilles de la G. odorante. Gour. 


G. BARBARÉE. Banparea, Rob. Br. 


Sépales naviculaires. Pétales onguiculés ; six glandules. Eta- 
mines à filets filiformes, anguleux. Ovaire biloculaire , tétragone. 

La modeste plante qui croît solitairement sur le bord sablon- 
neux des ruisseaux et des rivières, qui n'attire nos regards ni par 
l'élégance des fleurs, ni par la suavité du parfum, possède cepen- 
dant des vertus L'enlaisantes qui n’ont pu rester cachées, et qui 
fui ont valu une réputation populaire. Sous les noms d’herbe de 
Sainte-Barbe, des Charpentiers, de Rondette , de Julienne jaune, 
la Barbarée officinale se recommande dans la médecine domes- 
tique comme détersive, vulnéraire, dépurative ; les jeunes feuilles 
en salade valent le Cresson des fontaines. Enfin cette plante est 
d'autant plus utile que , par une rare exception, elle est répandue 
sur toute la surface septentrionale de l'Europe , de l’Asie et de 
l'Amérique. 


Insectes des Barbarea : 
COLÉOPTÈRE. 
Cryptocephalus barbaræ. Linn. — V. Cornouiller. Il vit sur 
les fleurs de la B. vulgaris. Brez. 


DIPTÈRE. 


Cecidomyia sisymbrii. Schr. — V. Saule. Dans la fleur dé- 
formée du B. vulgaris. Winn. 


G. SISYMBRIUM. Sisywsrion. Linn. 

Sépales naviculaires. Pétales brièvement onguiculés ; six glan- 
dules. Etamines à filets filiformes , divergents. Ovaire bilocu- 
laire, cylindrique. 

Les Sisymbrium de Théophraste, ceux de Linnée et ceux de 
l'époque actuelle , présentent trois phases bien différentes de la 
Botanique. Théophraste , en décrivant ces plantes , tombe dans 
une erreur qui nous confond d'étonnement dans un disciple d'Aris- 
tote, mais qui nous montre la science dans son berceau. Il dit 
que le Sisymbrium ( S. hortense) se convertit en Menthe ( M. 
aquatica) quand cetie plante n’est pas cultivée ; phénomène qu'il 
explique en disant que par le défaut de culture, les racines gros- 
sissent et changent la substance de la plante dont les tiges s’affai- 
blissent et l’odeur s’adoucit, comme si, dit Matthiole , la ressem- 
blance des deux espèces ne provenait que de l'odeur et du germe, 
comme si ces changements existaient dans la nature. 

Linnée, l’Aristote moderne en histoire naturelle, fonda le 
genre Sisymbrium sur les bases les plus solides. 

Dans l'état actuel de la Botanique , les Sisymbrium sont di- 
visés en plusieurs genres (1), dont les caractères différentiels 
attestent l'étude approfondie de l’organisation 

Le nom grec a évidemment la mème origine que le nom arabe 
Sisnaber. 

Insectes des Sisymbres : 


(4) Les genres Alliaria, Adans, Clandestinaria, Spach, Nasturtium, C. 
Bauh. Chumeplium, Walt, Toripa , Bess. 


(23) 


COLÉOPTÈRES. 
Cleonis sisymbri. Dahl. — V. Bruyère. 
Ceutorhynchus sisymbrii. Fab. — V. Bruyère. 
Teinodactyla sisymbrii. Fab. — Cette Chrysoméline vit sur le 


S. Sophia. Brez. 
LÉPIDOPTÈRES. 


Scopula sophialis. Fab. — V. Prunier. La chenille vit sur le 
S. Sophia. 

Rhinosia vitella. Linn. (R. Sisymbrella. W. W.) — V. Gé- 
névrier. 

Alucita xvlostella. W. W. — V. Hesperis. 

DIPTÈRES. 

Cecidomyia sisymbrii. Sch. — V. Saule. La larve vit dans la 
fleur déformée du S. sylvestre. Winn. 

G. ALLIAIRE. Arzraria. Adans. 

Sépales cadues, naviculaires ; pétales onguiculés ; quatre glan- 
dules. Etamines à filets filiformes, anguleux. Ovaire biloculaire, 
grèle, tétragone. 

L'Alliaire doit son nom à une particularité physiologique sin- 
gulière, à une analogie étonnante avec une autre plante dont elle 
diffère complètement sous les autres rapports : avec l’Ail. Elle 
en a l'odeur la plus prononcée, et si intense qu’elle se commu- 
nique au lai! des vaches et aux œufs des poules qui en mangent 
le feuillage ; les habitants des campagnes en expriment le suc sur 
le pain. Enfin elle présente toutes les propriétés médicinales de 
l’Ail, et en est la succédanée dans les régions septentrionales. 


Insectes de l’Alliaire. 
COLÉOPTÈRE. 


Curculio alliariæ. L. — Il perfore les tiges de l’A. officinal. 
LÉPIDOPTÈRES. 
Adela (Eutyphia. Hubn.) rufimitrella. Scap. — V. Saule. La 
chenille se nourrit des fleurs de l'A. offic. Schlag. 
G. NASTURCE. Nasrurrium. C. Baub. 
Sépales naviculaires; pétales onguiculés; quatre glandules. 
Etamines à flets filiformes. Ovaire cylindrique. 


(24) 


Le Cresson des fontaines , type de ce genre , possède des qua- 
lités à la fois si agréables au goût, et si énergiques, qu’il joue un 
rôle important en économie domestique et en médecine. Il est 
l'objet d'une prodigieuse consommation culinaire, grâce à Ja 
combinaison de l’amertume et de l'âcreté finement mitigés, qui 
constitue l'un des assaisonnements les plus chers aux gourmets 
comme au vulgaire. En hygiène, il est proclamé la Santé du corps 
par la voix du peuple. En médecine, c'est un puissant stimulant 
qui produit les effets les plus salutaires, et qui, au contraire de 
tant de plantes tombées en discrédit, jouit de la même faveur 
dont il était en possession chez les anciens. Ils préféraient entre 
tous le Cresson de Babylone, et ils reconnaissaient à cette plante 
une multitude de vertus, telles que de donner de l'esprit à ceux 
qui en manquent. Nous pouvons croire qu’ils lui trouvaient des 
qualités plus violentes que nous, si nous en jugeons par son nom 
de Nasturtium qui exprime la torsion du nez, effet qu'ils lui 
attribuaient , ainsi que disait Varron : Nasturtium nonne vides 
ab eo dici, quod nasum torqueat ? Pour nous, il irrite beaucoup 
moins l'organe de l’odorat qu’il ne flatte celui du goût. 

Le Cresson croît spontanément dans les ruisseaux , les sources, 
les fontaines ; s'il cache le cristal des eaux, il le recouvre du tapis 
le plus vert, le plus frais ; mais toutes les fontaines et les ruisseaux 
sont loin de fournir aux exigences de la consommation, et il a 
fallu recourir aux cressonnières artificielles, aux ruisseaux fac- 
tices, aux baquets , et même aux toiles imbibées sur lesquelles le 
Cresson semé se développe rapidement, conformément à l’étymo- 
logie de son nom français, a crescendi celeritate. 

Insectes du Nasturtium. 

COLÉOPTÈRES. 


Poophagus nasturtii. Span. — Il vit sur le N. officinale. 
Teinodactyla nasturti. Fab. — V. Sisymbrium. 


HÉMIPTÈRE, 
Thrips urticæ. Fab. — V. Vigne. 


( 215) 

G. CHAMAEPLIUM. Caamærcium. Walir. 

Sépales quatre, égaux, presque dressés. Pétales spathulés. 
Glandules insérées par paires devant les deux sépales latéraux. 
Etamines à filets filiformes. Ovaire conique. 

La seule espèce de ce genre est le C. officinale, le Vélar, cette 
herbe si commune partout, qui depuis Théophraste jusqu’à nos 
jours , a été préconisée pour ses propriétés médicinales, et parti- 
culièrement comme héroïque dans les toux invétérées qui altèrent 
la voix , ce qui l’a fait nommer l’Herbe au chantre. 

Insectes du Chamæplium. | 

COLÉOPTÈRE. 

Ceutorhynchus erysimi. Gyll. — V. Bruyère. 

G. CARDAMINE. Carpamine. Linn. 

Sépales naviculaires. Pétales onguiculés. Quatre ou six glan- 
dules. Etamines au nombre de six ou de quatre (par manque des 
deux impaires), à filets filiformes.. Ovaire biloculaire, linéaire, 
comprimée. Silique tronquée. 

La Cardamine, connue sous le nom de Cresson des prés, offre 
en un @egré inférieur, les propriétés de celui des fontaines ; à 
défaut de celui-ci, elle en tient lieu , comme en Suède où elle est 
très usitée; mais elle rachète l’infériorité de ses qualités utiles 
par l'élégance de ses jolies fleurs et leur doux parfum. La variété 
à fleurs doubles obtient les honneurs de la culture dans les par- 
terres des jardins. 

Les folioles des feuilles radicales présentent un phénomène sin- 
gulier qui a été signalé par Goldbach dans les mémoires des 
naturalistes de Moscou. Elles produisent assez souvent des racines 
aux nervures de leur face inférieure, et des roseties de folioles ou 
des ramules , soit à leur aisselle, soit aux nervures de leur face 
supérieure. 

Le nom de Cardamine est le nom grec du Cresson. 

Insectes des Cardamines. 

COLÉOPTÈRE. 

Phyllotreta nemorum. Fab. — V. Brassica. 


(246) 


LEPIDOPTÈRES. 


Anthocharis cardaminis. Linn. — V. Brassica. 
Adela Frischella. Linn. — V. Saule. Sur les fleurs de la Car- 
damine pratensis. Zeller. 
Adela rufimitrella. Scop. — V. ibid. Sur les fleurs de la €. 
pratensis. Zel. 
DIPTÈRES. 


Cecidomyia cardaminis. Winn. — V. Saule. La larve vit dans 
les fleurs déformées du C. pratensis. 

Empis pennipes. Lion. — Cette Empidie vit sur les fleurs de la 
C. prat. 

G. DENTAIRE. Denraria. Linn. 

Sépales dressés, les latéraux naviculaires , les autres presque 
planes. Pétales onguiculés. Quatre ou six glandules. Etamines à 
filets filiformes, rectilignes. Ovaires subtétragones. Silique apla- 
tie, sublancéolée. 

Voisines des Cardamines auxquelles elles ont été réunies par 
Robert Brown, les Dentaires croissent dans les forêts qui couvrent 
le flanc des montagnes. Elles s’y font remarquer par leurs grandes 
fleurs blanches ou purpurines, élégamment groupées, qui les font 
quelquefois cultiver dans les jardins. Leur analogie, quoique 
éloignée avec le Cresson , rend l’une des espèces usuelle dans la 
Caroline où elle sert d’assaisonnement. 

Une autre espèce présente une singularité organique, rare 
surtout parmi les plantes Dicotylédones : ce sont les bulbilles 
qui, au lieu des bourgeons, se produisent à l’aisselle des feuilles , 
et qui, parvenues au terme de leur développement, tombent et 
forment de nouvelles plantes. Ce mode supplémentaire de multi- 
plication, semblable à celui que présentent des espèces, également 
isolées, des genres Lis, Crinum, Ail, Agavé, paraît déterminé, soit 
par une infériorité dans les produits de la génération normale, 
soit par une nécessité que ces espèces soient plus fécondes que 
les autres, considérations bien dignes des investigations de la 
Physiologie végétale. 


(27) 


Insectes des Dentaires. 
COLÉOPTÈRE. 


Phyllotreta nemorum. Fab. — V. Brassica. Sur le D. bulbi- 
fera. Brez. 

TRIBU. 

SILICULEUSES. SiicuLosx. 

Ovaire court, inarticulé, biloculaire. Péricarpe plus large que 
ong, où orbiculaire, ou peu allongé 

G. COCHLÉARIA. Cocacearia. Linn. 

Sépales presque cuculliformes, égaux. Pétales brièvement 
onguiculés ; quatre glandules. Etamines à filets filiformes, ascen- 
dants. Ovaire subdidyme. 

Peu de plantes dévoilent aussi manifestement que le Cochléaria 
la bonté secourabie de la Providence. Il croît en abondance sur 
les grèves sablonneuses des mers septentrionales où les hommes 
sont le plus exposés aux ravages du scorbut, et il est éminemment 
antiscorbutique, il est le correctif le plus puissant des émanations 
salines aux plages scandinaves. Ses effets sur la santé des marins 
sont merveilleux , et se résument en quelque sorte dans un fait 
rapporté par le médecin Bachstrom. Un matelot mourant du scor- 
but, et abandonné sur les côtes désertes du Groënland, était privé 
de l'usage de ses pieds et de ses mains, pouvant à peine ramper 
sur la grève et réduit, pour ne pas mourir de faim, à brouter le 
Cochléaria qui abondait autour de lui, il se trouva en peu de jours 
entièrement guéri et rendu à sa rude carrière. 

Le Cochléaria doit son nom à la forme en cuiller de ses feuilles 
radicales. 

Insectes des Cochléaria. 

COLÉOPTÈRES. 


Centorhynchus cochleariæ. Gyll. — V. Bruyère. 
Phyllotreta armoriacæ. Linn. — V. Brassica. Suf. 
———— cineta. Dej. — Ibid. 

Phædon cochleariæ. Fab. — V. Bouleau. 


14 


( 248;) 
Coccinella 13. punctata. Fab. — V. Pin maritime. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Picris brassicæ. Fab. — V. Brassica. 
Pionea forficalis. Linn. — V. Tamarisc. 
Melanthia fluctuaria. B. — V. Poirier. 


G. ARMORACIE. Anmoracra. Flor. Wett. 


Sépales cymbiformes, égaux. Pétales onguiculés ; six glandules. 
Etamines à filets filiformes, divergents. Ovaire ellipsoïde. 

L'Armoracie n’a pas, comme le Cochléaria, auquel elle a été 
longtemps réunie, une destination en quelque sorte spéciale et 
indiquée par une station à peu près exclusive sur les grèves mari- 
times et septentrionales ; elle est répandue sur la plus grande 
partie de l'Europe, croissant dans les prairies et aux bords des 
ruisseaux. En harmonie avec cette plus grande difiusion, ses 
propriélés pharmaceutiques et son utilité sont plus étendues ; elle 
est vermufuge , diurétique, stimulante; appliquée fraiche sur la 
peau, elle y produit l'effet d'un sinapisme. En économie domes- 
tique, sa racine est employée, surtout en Bretagne, en Allemagne 
et en Angleterre, comme assaisonnement, à l'instar de la mou- 
tarde, en la râpant et la délayant dans le vinaigre. 

Sa vulgarité lui a valu un grand nombre de noms populaires. 
Indépendamment de celui d'Armoracia que lui donnaient les 
Romains, on l’a nommée Cochléaria de Bretagne, Raïfort sauvage, 
Grand Raifort, Cranson de Bretagne, Cranson rustique, Cran des 
Anglais, Cran de Bretagne, Moutardelle, Moutarde des Allemands. 
Moutarde des Capucins. Je me souviens d'en avoir fait autrefois 
usage en Suisse, où elle assaisonnait le bœuf allernativement avec 
les poires et les prunes, et sa saveur, agréablement piquante, m'a 
laissé le regret de ne la voir jamais figurer sur ma table. 

Insectes de l’Armoracie. 


COLÉOPTÈRE. 


Chrysomela armoriaciæ. Linn. — V. Saule. Sur A. officinalis. 


(219) 


LÉPIDOPTÈRE. 
Phalæna prasina. Linn. — Sur l'A. officinalis. 


G. CAMELINE. Camecina. Crantz. 

Sépales subnaviculaires, dressés. Pétales brièvement ongui- 
culés ; quatre glandules. Étamines à filets filiformes , inappendi- 
culés. Ovaire ellipsoïde. 

La Cameline intéresse l'agriculture ; elle est une de nos 
bonnes plantes oléagineuses ; peu difficile sur la qualité du sol , 
ne l'occupant que pendant trois mois, pouvant être semée tard 
et remplacer les cultures manquées. Elle produit une huile abon- 
dante, très-propre à l'éclairage, siccative, et même pouvant 
servir aux fritures quand elle a perdu l'odeur pénétrante d'ail 
qu'elle exhale étant fraîche. 

Son nom, tiré du grec, signifie Petit Lin, mais devrait 
s'écrire Chameline. | 

Insectes de la Cameline : 

COLÉOPTÈRES. 

Lytta myagri. Ziegl. — V. Catalpa. 

Lixus ascanii. Fab. — V. Spartier. 

—  myagri. Oliv. — Ibid. 

Psyllioides chrysocephalum. Fab. -- V. Chou. 

G. LEPIDIUM. Lei. Latr. 

Sépales cymbiformes. Pétales quelquefois nuls ; quatre ou six 
glandules. Étamines au nombre de six ou de deux filets filiformes. 
Ovaire comprimé. Silicule comprimée en sens contraire au 
diaphragme. 

Les Lepidium présentent les qualités bienfaisantes des Cruci- 
fères , diversement modifiées et utilisées. Ils étaient employés 
comme cosmélique par les anciens, et leur nom exprime les 
écailles , les gerçures de la peau qu'ils faisaient disparaître. Le 
L. latifolium que nous mangeons en salade, pour stimuler l'appétit 
et combattre la sciatique , a été l’un des mille remèdes vainement 
préconisés contre l'hydrophobie, d’où son nom français de Pas- 


(220) 


serage ; le L. ruderale, Cresson des ruines, guérit les Russes de la 
fièvre et chasse les punaises ; le L. piscidium , enivre le poisson 
et sert aux habitants de l'Océanie à faciliter la pêche; le L. 
oleraceum, de la Nouvelle-Zélande, eut l'insigne honneur de 
rendre la santé a l’équipage du capitaine Cook, mourant du 
scorbut, après une longue traversée. La Providence en fit l'instru- 
ment de salut dont elle se servit pour seconder ce grand homme 
qui, comme Christophe Colomb, découvrait un nouveau monde 
et achevait la grande investigation du globe. + 


Insectes des Lepidium : 
COLEOPTÈRE. 


Phyllotreta lepidii. Ent. Heft. — V. Brassica. 
LÉPIDOPTÈRE. 


Agrotis signifera. Linn. — V. Bruyère. Sur le Lepidium faux 
Cochléaria. 

G. THLASPI. Tazaspi. Tounef. 

Sépales presqu'étalés. Pétales longuement onguiculés ; six 
glandules. Etamines à filets filiformes. Ovaire comprimé, échancré. 
Silicules comprimées en sens contraire au diaphragme, échancrées 
au sommet , à deux vulves creusées en carène. 

Ces plantes, parmi lesquelles il ne faut pas comprendre les 
Thlaspis des jardins, qui sont des Ibéris, sont usuelles et parti- 
cipent plus ou moins aux propriétés salutaires des Crucifères. Le 
Thlaspi cultivé est le Cresson alénois qui ne le cède qu'au Cres- 
son des fontaines en saveur agréablement piquante et en vertu 
stimulante. Le Thlaspi alliacé se recommande comme vermifuge , 
et doit plaire aux Gascons par le goût d'ail qu'il donne au lait 
des bestiaux qui le broutent. Le Thlaspi des champs se fait remar- 
quer par la forme pleine et arrondie de la silique qui a fait donner 
à la plante le nom de Monoyère; ses graines sont oléagineuses. 
Le Thlaspi Bourse à-Pasteur était pour Buerhaave, comme pour 
les anciens, un remède presqu'universel que le prestige de ce 
nom si justement célèbre n’a pu préserver de l'oubli. 


Le nom de Thlaspi fait allusion à la forme comprimée de la 
graine. 

Insectes des Thlaspis : 

HÉMIPTÈRES 
Aphis Thlaspi. Ch. — V. Cornouiller. 
—  Isatis. Fons. C. — Ibid. Sur le T. bursa pastoris. 
LÉPIDOPTÈRES. 
Anthocharis cardaminis. Linn. — V. Brassica. Brez. 
Tryphæana pronuba. Linn. — V. Hêtre. 
TRIBU. 

CARCÉRULEUSES. CarCERULOSE. Spach. 

Ovaire un quart ovulé. Péricarpe caduc ou persistant, indé- 
hiscent , le plus souvent monosperme. 


G, PASTEL. Isaris. Ch. Baubhin. 


Sépales subnaviculaires, égaux. Pétales brièvement ongui- 
culés ; six glandules. Etamines à filets filiformes. Ovaire tétra- 
gone. Carcérule spathulé. 

Cette plante tinctoriale a eu une destinée si remarquable qu'elle 
inspire un grand intérêt, même après qu'elle est tombée dans 
l'obscurité ; c'est une puissance détrônée dont nous retrouvons 
des souvenirs de gloire jusques dans une haute antiquité. Signalée 
sous le nom d’Isatis (Feu), par Démocrite, au V.° siècle avant 
notre ère, célébrée chez les Celtes sous celui de Wadda (1), elle 
fournissait une teinture dont se servaient les Gaulois, les Ger- 
mains, les Pictes, pour se colorer le corps en bleu ; et qui don- 
nait aux femmes le moyen de rendre noire leur chevelure blonde. 
Plus tard, dans le moyen âge et jusqu’à l'introduction de l'In- 
digo (2), le Pastel donna lieu à une culture, à un commerce 


(4) C’est de Wadda que sont dérivés Wouède, Guède, Gueste, Glastum, Glass 
et, de ce dernier, Vitrum. 

(2) L'Indigo qui est originaire des Indes orientales était connu en Europe depuis 
l'antiquité, mais il y était peu employé. Ce n'est que lorsqu'il a été transporté et 
cultivé en Amérique qu'il est venu supplanter notre Pastel, 


(222) 


immenses ; il fut, pour une partie de la France, une source de 
richesses et d'abondance telles que le pays de Cocagne était 
celui qui produisait les coques formées des feuilles de cette 
plante. (1) 

Mais toute cette prospérité et cette célébrité s'évanouirent par 
l'introduction de l’Indigo ; rien ne put les préserver du désastre ; 
a peine de mort mênie, prononcée , en 1609, contre ceux qui 
emploieraient cette drogue fausse et pernicieuse , fut impuissante, 
et l'agriculture française fut. dépossédée de l’une de ses plus pré- 
cieuses productions. Cette perte est d’autant plus à regretter que 
la chimie moderne a singulièrement perfectionné la teinture du 
Pastel et qu'elle l'a égalée à celle de l'Indigo. 

Le nom du Pastel, qui dérive de Pasellon en grec, de Pastellum, 
Pastillum en latin, et qui était dejà français au XI.° siècle , ne 
désigne pas seulement notre plante tinctoriale , mais encore les 
crayons qui prmitivement en étaient produits , et même les des- 
sins et les peintures qui en proviennent. 

Insectes du Pastel : 

COLÉOPTÈRE. 

Psyllioides chrysocephala. Panz. — V. Chou. 

HÉMIPTÈRES. 

Aphis lsatidis. Fons-Col. — V. Cornouiller. Sur l'1. tinctoria 
Kaltenb. 

FAMILLE. 

PAPAVERACÉES. PapaverAcEz. Juss. 

Calice disépale. Corolle régulière, tétrapétale. Etamines libres. 
Graines périspermées. 

Cette famille est l’une des moins nombreuses du règne végétal. 
Elle contient à peine 40 espèces ; mais l’une d’elles, celle dont 
elle à emprunté son nom, a acquis une célébrité qui s’est étendue 
thon Man RL. | ele ol ntm wall. 


(1) Particulièrement le Lauragais, aux environs de Toulouse dont une partie des 
grandes fortunes a pour origine la culture du Pastel. 


{ 223 ) 


à tous les temps et à tous les lieux. Le Pavot dont le suc propre 
est l’'Opium, l’une des plus précieuses substances qu'emploie la 
médecine, est en même temps la boisson la plus attrayante et 
la plus fatale aux hommes par l'abus qu'ils en font dans la 
partie orientale de l'ancien monde. L'action énervante qu'elle 
produit sur les populations , l'usage excessif et la consommation 
immense qui en sont failes, l'ont mis au nombre des objets de 
commerce les plus malheureux dans leurs effets. Le gouvernement 
de la Chine, prétendant sagement en prohiber l'entrée dans ce 
vaste empire, et l'Angleterre voulant l'y introduire en foulant 
aux pieds les lois de l'humanité en faveur de ses intérêts matériels, 
se sont fait une guerre qui fait peser sur la puissance victorieuse 
une bien grande responsabilité morale. 


TRIBU. 
PAPAVÉRÉES , ParaAverEæ. Spach. 


Ovaire ordinaire, uniloculaire. Ovules renversés. Péricarpe à 
placentaires intervalvaires, persistants. 


' SECTION. 
PAPAVERINÉES. PapAvERINEE. Spach. 


Capsule déhiscente au sommet en 3-20 valvules persis- 
tantes. 


G. PAVOT. Papaver. Linn. 


Etamines nombreuses, à filets capillaires. Ovaire incomplè- 
tement de 5 à 20 loculaires. Ovules amphitropes. 

Le Pavot a recu de la Providence une mission si diversifiée , 
et ses destinées présentent une progression d'importance telle 
que, simple herbe des champs, il égaie de ses fleurs la mo- 
notone .verdure de nos moissons, et que ses sucs épaissis, 
l'opium, produisent des effets immenses en bien et surtout en 
mal, énervent les populations , ébranlent les états, déterminent 
le fléau de la guerre. 


Connu depuis la haute antiquité, le Pavot a été signalé par 


(22%) 


Homère , dans l’Iliade (1); il était cultivé dans les jardins de 
Rome, du temps de Tarquin qui en abatlait les têtes les plus 
élevées pour faire connaître mystérieusement à son fils que, 
pour s'emparer de Gabies, il fallait en sacrifier les princi- 
paux habitants. Virgile le nomme Papaver vescum , faisant allu- 
sion à l'usage alimentaire que les Romains faisaient de la graine 
torréfiée pour la bouillie (2), le pain, les gâteaux, usage qui s'est 
perpétué, surtout en Italie. Ils en faisaient aussi de l'huile , 
comme nous , sous le nom d'Olietta , diminutif d’Ollium. (3) 

Sous le rapport médicinal , le Pavot ou plutôt l'Opium , était 
usité dès le temps d'Hippocrate , 400 ans avant notre ère, etil 
est resté en possession d'une réputation qui l'élève au rang le 
plus élevé des substances salutaires. Employé en menues doses, 
il est un léger stimulant qui exerce sur tous les organes une heu- 
reuse influence, qui guérit un grand nombre d'affections, qui 
assoupit toutes les douleurs. 

L'Opium, le plus précieux des médicaments pour l’Europe, est, 
pour l'Asie, une liqueur séduisante qui, remplaçant le vin pour 
les Mahométans, leur procure une ivresse délicieuse , leur cause 
une exaltation délirante , les plonge dans un ravissement plem 
de charme ; mais ces effets sont de courte durée. Pour les éprou- 
ver de nouveau, il faut revenir à l'Opium, en augmenter pro- 
gressivement l'usage et le convertir peu à peu en poison meurtrier. 
C'est pour prévenir ces funestes effets dans ses vastes états, que 
l'Empereur de la Chine a voulu récemment interdire l'introduction 
de l'Opium; mais l'Angleterre avait intérêt à conserver cette 


(4) Plusieurs savants ont prétendu que le fameux Nepenthèse d'Homère n’était 
autre chose que l'Opium. 


(2) D'après l’une des étymologies du nom de Papaver : il vient du mot papa qui 
signifie la bouillie dont on nourrit les enfants et dans laquelle on mettait autrefois de 
la graine de Pavot. Suivant Ménage , pavot dérive de Peppus, Pappatus, Pavotus. 
Pappus signifie le duvet des pavots. 


4 
(3° Le nombre des graines contenues dans chaque capsule est évaluée à 32,000. 


(22%) 


branche de commerce, afin de pouvoir s’approvisionner de Thé, et 
c'est ainsi que deux faibles plantes ont porté le trouble dans une 
partie du globe , et produit les désastres de la guerre. 


Insectes des Pavots : 
COLÉOPTÈRES. 


Cryptorhynchus macula alba. Herbert. — V. Bruyère. Sur les 
Pavots. [Il exerça récemment de grands ravages dans les champs 
d'œillettes, à Darmstadt. Klingeloffen. 


HÉMIPTÈRE. 
Aphis papaveris. Fab.—V.Cornouiller. Sur le Pavot des jardins. 
DIPTÈRES. 


Cecidomyia papaveris. Loew. — V. Saule. La larve se trouve 
dans les capsules des P. ræhcas et dubium. 

Cecidomyia collida. Loew. — Ibid. avec le précédent. 

Ulidia demandata Meig.— Cette Muscide se nourrit surtout des 
sucs fournis par les petites glandes pédicellées des sommités 
tendres des végétaux , et se complait aussi dans la société des 
pucerons du Pavot oriental. M. L. Dufour a fréquemment vu ce 
parasite lécher avec ses grosses lèvres, les produits qui exsudaïent 
des plaies faites par le bec des aphidiens. Dans son allure grave 
et compassée, elle meut ses pattes antérieures à la manière de 
balanciers, comme pour palper et tâtonner au loin devant elle. 
Elle à pour parasite le Diplolepis papaveris. Perris. La larve 
détermine la galle du Pavot douteux; le Cyrtosoma (Cynips) 
papaveris. Perris, Parasite du Diplolepis, et le Cynips papaveris. 
Perris , également parasite du même. 

Phytomyza geniculata. Macq. — V. Houx. La larve mine les 
feuilles du Pavot des jardins. Goureau. 

G. ARGÉMONE. Arçemoxe. Linn. 

Trois sépales. Six pétales éphémères. Etamines nombreuses , à 


filets filiformes. Ovaire uniloculaire. Ovules anatropes. 
L'Argémone , Pavot épineux , Chardon bénit des Américains , 


(2% ) 


est naturalisée en Europe comme plante d'agrément ; mais elle 
jouit au Brésil de la réputation d'être un excellent antidote con- 
tre la morsure des serpents. Aux Antilles , ses graines sont em- 
ployées comme purgatif. Egalement indigène ou transplantée aux 
Indes, elle est employée par les médecins Indous contre 
l'ophthalmie et les maladies cutanées. 


Insectes de l’Argémone : 
COLÉOPTERE.. 


Tæniotes farinosus. Fab. — Ce Cérambycin vit sur une Argé- 
mone du Mexique. Brez. 


SECTION. 
CHÉLIDONINÉES. CneciponingE. Spach. 


Silique déhiscente, en deux à quatre valves caduques. Placen- 
taires nerviformes. 


G. GLAUCIUM. Graucius. Tourn. 


Etamines de douze à trente , à filets capillaires. Ovaire unilo- 
culaire. Ovules amphitropes. 

Connu sous le nom vulgaire de Pavot cornu , le Glaucium, 
ainsi que son nom et la couleur de son feuillage l'indiquent , 
croit sur les grèves maritimes ; mais on le trouve aussi dans les 
sols rocailleux et même sur les murs. Le sue de cette plante est 
utilisé par l’art vétérinaire pour la cautérisation des ulcères. 


Insectes des Glaucium : 
HÉMIPTÈRE. 
Cephalocteus histéreoides. — M. Mariani, de Sens , a trouve 
cet Hétéroptère enfoncé dans le sable , au bord de la mer, dans 
un endroit où abonde le Glaucium luteum. 


G. CHELIDOINE. Cuecrmonium. CI. Bauch. 
Sépales colorés. Pétales fugaces. Etamines de vingt à trente, à 


filets filiformes , spatulés. Ovaire uniloculaire. Ovules anatropes. 
La Chélidoine a une histoire curieuseet remarquable par la diver- 


site des propriétés qui lui ont été attribuées et des usages auxquels 
elle a été successivement employée depuis l'antiquité jusqu'à nos 
jours. Son nom, qui dérive du nom grec de l’Hirondelle, est inter- 
prété de deux manières : il a été donné à la Chélidoine parce 
qu'elle commence à fleurir à l'arrivée de cet oiseau et qu'elle cesse 
à son départ, ou bien parce que les Hirondelles se servent de cette 
plante pour guérir la cécité de leurs petits, assertion qui a été 
longuement commentée par Aristote. Dès la même époque, le suc 
amer et âcre en était employé contre les ophthalmies et plusieurs 
autres maladies ; il est resté longtemps en possession de la con- 
fiance publique , et son nom français d'Éclaire provient de l'effet 
qu'on lui attribuait sur la vue. Lors de l'invasion de l’alchimie, 
le nom de la Chélidoine a été traduit en celui de Cæli donum, et la 
plante, réduite en quintessence , a été exaltée dans les plus bril- 
lantes rêveries. Plus tard , l’abondance de la sève de cette plante 
l’a fait appliquer à la teinture en jaune , mais l’emploi en a été de 
courte durée. De nos jours, c’est sur la Chélidoine et sur son suc, 
ou latex, orangé, que l’on a fréquemment étudié les mouvements 
circulatoires que M. Schultz a décrits comme s’opérant constam- 
ment dans les vaisseaux laticifères des plantes, mouvements qu'il 
a regardés comme constituant une véritable circulation. On sait 
que l'existence de cette circulation a été niée récemment par des 
observateurs du plus grand mérite, notamment par M. Hugo Mobhl. 
Enfin, de toutes les propriétés qui ont été attribuées à la Chéli- 
doine , la seule qui lui soit restée se réduit à extirper les verrues, 
ou bien, dans l'art vétérinaire, à cautériser les ulcères. 


Insectes des Chélidoines : 
HÉMIPTÈRE. 

Aleurodes chelidonii. Lat. — Ce petit Homoptère se tient sous 
les feuilles. La ponte ne paraît pas excéder treize à quatorze œufs, 
et cependant, par de nombreuses générations, ces insectes peuvent 
produire 200,000 individus d’une seule femelle, les générations 
se succédant de quinze en quinze jours pendant la belle saison. 


(228) 


LÉPIDOPTÈRE. 
Tinea proletella. Linn. — V. Tinea. 


FAMILLE. 
RÉSÉDACÉES. Resenaceæ. De Cand. 


Pétales déchiquetés. Ovaire uniloculaire , ouvert au sommet. 
Périsperme mince. 

Cette petite famille, formée du seul genre Réséda, de Linnée, 
qui a été divisé en plusieurs autres, se singularise par les anomalies 
que présentent les différentes parties de la fructification. 


SECTION. 
RÉSÉDINÉES. Resennez. Spach. 


Pistil à ovaire de trois à six styles. Placentaires suturaux. Péri- 
carpe polysperme, évalve. 


G. RÉSÉDA. Resepa. Linn. 


Calice divisé en six ou sept parties. Sépales réfléchis ou diva- 
riqués, inégaux. Six ou sept pétales très inégaux, arrondis, con- 
caves. Disque cupuliforme. Étamines de seize à vingt-quatre. 

Ces plantes présentent des qualités utiles, agréables, singulières 
et intéressantes qui les recommandent à tout le monde. Leur uti- 
lité se manifeste dans le Réséda tinctorial, la Gaude, dont les 
Celtes et les Gaulois se servaient déjà , qui, dans le moyen-âge, 
s'appelait /'Herbe aux Juifs, parce qu'il servait à teindre la toque 
de ces malheureux réprouvés , et qui est encore l'Herbe à jaunir, 
cultivée et employée dans la teinture. 

Comme plante agréable,le Réséda odorant, originaire d'Égypte, 
a sa place dans les parterres et les bouquets, pour le parfum doux 
et suave de ses fleurs, qui, comme celui de la Violette, décèle 
souvent la présence de l’humble plante; quoique dénuée de 
beauté, les Anglais lui ont donné le nom de Migonnette. Quant à 
son nom propre, il dérive, suivant Pline, de sedare, parce que le 
Réséda était employé à apaiser les inflammations. 

La singularité observée dans ces plantes consiste dans la confor- 


(229) 


mauon des fleurs, qui s'écartent tellement d’un état normal, 
qu'elles ont donné lieu aux explications les plus différentes de 
chacune de leurs parties. MM. Auguste Saint-Hilaire et Lindley 
les ont surtout interprêtées de la manière la plus savante. Suivant 
le premier, la fleur se composerait : 1.0 d’un calice; 2.° d'un 
verticille de pétales alternes avec le calice ; 3.° d’un second ver- 
ticille de pétales opposés aux premiers et soudés avec eux; 4 ° d’un 
verticille d’écailles nectariennes alternes avec le double verticille 
de pétales; 5.° du verticille des étamines; G.° du pistil. 
M. Lindley, dans la première édition de son système naturel de 
Botanique , considérait le calice comme un involucre , les pétales 
comme des fieurs mâles avortées , et le disque comme le calice 
d'une fleur centrale hermaphrodite. 

À toutes ces singularités le Réséda tinctorial joint l'intérêt avec 
lequel nous voyons sa grappe de fleurs suivre exactement le cours 
journalier du soleil, c’est-à-dire qu'elle s'incline vers l’est le 
matin, vers le sud à midi, vers l’ouest l'après-midi et vers le nord 
la nuit. C’est Linnée qui le premier fit cette observation d'autant 
plus curieuse que ces mouvements s'opèrent même par un temps 
couvert et pluvieux. 


Insectes du Réséda. 
HÉMIPTÈRES. 


Rhyparochromus resedæ. Perris. — Cette Géocorise vit sur le 
R. odorant. 

Celeothrips fasciata. Linn. — Ibid. 

Melanothrips obesa. Hel. — Ibid. 


LÉPIDOPTÈRE. 
Pieris daplidice. Linn. — V. Brassica. La chenille se trouve 
ur le R. lutea. 
CLASSE. 


HYDROPELTIDÉES. Hyprorecrineæ. Bartl. 


Pétales et étamines hypogynes ou périgynes , insérées à un 


( 230 ) 


disque. Granes périspermées. Embryon basilaire, recouvert d'une 
enveloppe particulière qui le fait paraître monocotylédone. 


FAMILLE. 


NYMPHÉACÉES. Nyweneacez. Salisb. 
Ovaires disjoints, biovulés logés dans les fovéoles d’un gros 
réceptacle tronqué au sommet. 


G. NYMPHEA. Nywruxa. Linn. 

Calice quatre-parti, inadhérent. Disque charnu , adné à toute 
la surface de l'ovaire. Pétales minces, inonguiculés, périgynes. 

Cette classe comprend les famiiles des Nymphéacées et des 
Nélombacées , dont les fleurs ont une beauté célèbre qui fait le 
plus bel ornement des eaux. Admirables par leur grandeur, leur 
forme, leurs couleurs , ces fleurs ne le cèdent en somptuosité ni à 
la Rose, ni au Lis, auxquels on les compare (1), et, quelquefois, 
elles les dépassent incomparablement. 

Dans leur magnificence progressive , nous admirons successi- 
vement notre Nymphea blanc, l’Azuré qui fait l’ornement du Nil, 
l’Euryale des lacs du Bengale et de la Chine, si remarquable par 
la rare structure de ses fleurs et l'ampleur de ses feuilles ; le Né- 
lombium de l'Inde, dont rien n’égalait la grandeur et la beauté 
avant la découverte du Victoria regia, par le cèlèbre Haenke, 
sur les lacs voisins du Rio-Manoré de l'Amérique méridionale. 
La fleur de cette plante gigantesque a quatre pieds de circon- 
férence. Exhalant une odeur suave, elle est, quand elle s'ouvre, 
d’un blanc pur qui devient rose et puis d’un rouge vif. La feuille 
atteint l'énorme dimension de dix-huit pieds de circonférence ; sa 
surface ronde se relève sur les bords et offre assez de solidité pour 
supporter le poids d’un enfant. 

La célébrité des Nymphéacées remonte à une haute antiquité. 
Le Nélombium surtout dut à la beauté de ses fleurs l'honneur 
d’être consacré aux divinités les plus révérées des peuples de 


(4) Les noms vulgaires du Nymphéa blanc sont la Rose d’eau , le Lys des étangs. 


(231) 


l'Inde et même de l'Egypte; car on ne saurait méconnaître son 
identité avec le Lotus sacré des Egyptiens, d’après la forme parti- 
culière du fruit qui est représenté dans les hiéroglyphes. A la 
vérité, il ne croît plus dans ce pays, et l’on considère à tort comme 
le Lotus un Nymphea à fleurs roses , commun dans le Nil, mais 
dont le fruit ne ressemble pas à celui consacré à Isis et à Osiris. 
I faut admettre que le Nelombium y existait autrefois, du moins 
à l'état cultivé. 

Les Nymphéacées se recommandent encore par les propriétés 
alimentaires de leurs tubercules, qui contiennent une grande 
quantité de fécule. Les peuples de l'Asie équatoriale en font un 
grand usage, ainsi que les Egyptiens. Elles ont aussi des qua- 
lités médicinales et ont été souvent employées en faveur de la 
chasteté. 

Nous rapportons au N. alba les insectes qui ont été observés 
sur les Nénuphars sans indication d'espèce et qui vivent proba- 
blement aussi sur le N. lutea. 


COLÉOPTÈRES. 


Ceutorhynchus punetum album. L. — V. Bruyère. 

Donacia nymphææ. Fal. — V. Potamogeton. 

Donacia crassipes. Fab. — V. Sagittaria. M. Aubé a observé 
sous les radicules du N. lutea, des cocons assez petits et dans les- 
quels il a trouvé l'insecte parfait quise nourrit des feuilles. 

Galeruca nymphœæ. Fab. — V. Viorne-Obier. La larve se 
nourrit des feuilles du N. alba. Perris. 


HÉMIPTÈRES. 


Jassus cebasphedus. Am. — Cet Hémiptère vit sur les feuilles. 
Aphis nymphæ&. Fab. — V. Cornouiller. 
—  aquatilis. Linn. — Ibid. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Hydrocampa nymphæalis. Tr. — V. Potamogeton. 


(232) 


Hydrocampa potamogalis. Tr. — Les chenilles vivent et se 
transforment sous l'eau sans y être asphyxiées , les unes étant 
pourvues de filets membraneux qui sont des espèces de branchies 
à l'aide desquelles elles respirent comme les larves des Ephémères; 
les autres, parce qu’elles sont logées dans des tuyaux qu’elles se 
fabriquent en sortant de l'œuf. Ces chenilles se nourrissent du 
parenchyme des feuilles snbmergées des Nymphæa, et leurs pa- 
pillons ne s’éloignent jamais de l'endroit où ils sont nés. Dup. 


CLASSE, 


PÉPONIFÈRES. Pgroxirere. Bart]. 

Pétales insérés à la gorge du calice. Ovaire symétrique, unilo- 
culaire. Placentaires pariétaux. 

Cette classe , dont le nom est emprunté des Courges et des 
Melons, contient un assez grand nombre de familles (1) quelquefois 
très différentes les unes des autres en apparence, mais réunies 
par des caractères fondamentaux qui révèlent souvent leurs affi- 
nités les plus cachées. 

Nous avons dû nous occuper des Grossulariées dans notre ou- 
vrage sur les arbres et arbrisseaux. Dans celui-ci nous n’avons 
à traiter que des Cucurbitacées, sur lesquelles , du reste, on n'a 
observé qu'un petit nombre d'insectes. 


FAMILLE. 


CUCURBITACÉES. Cucurmiraceæ. Juss. 

Fleurs monoïques ou dioïques. Corolle à cinq pétales souvent 
connés. Cinq étamines. Anthères très-longues , flexueuses. Ovaire 
adhérent. Placentaires de trois à cinq. 


(1) Les Nopalées , les Grossulariées , les Cucurbitacées, les Loasées, les Turné- 
racées, les Passiflorées , les Homalinées et les Samydées. 


ns 


(233) 


TRIBU, 
CUCURBITÉES. Cucursirex. De Cand. 


Fleurs monoïques. Anthères souvent syngénèses. Bourses 
flexueuses. 

Cette famille nous paraît très naturelle quand nous la considé- 
rons dans ses principaux genres, les Lagénaires, les Courges , les 
Melons, les Pastèques, qui, dans leurs nombreuses espèces et va: 
riétés , nous offrent tous une pulpe succulente propre à notre 
alimentation et à celle de nos bestiaux, quelquefois délicieuse par 
son parfum et sa saveur. Il n’en est pas de même quand nous 
rencontrons la Coloquinte , le Momordique , la Bryone, aux sucs 
amers , âcres , vénéneux. Il nous semble impossible que de tels 
contrastes puissent appartenir à la même famille , et cependant, 
ils ne sont dus qu'au degré d'intensité des sucs propres de ces 
plantes et à la présence de quelques principes accessoires tels que 
le sucre, dans leur composition chimique. 

La connaissance des Cucurbitacées date d'une haute antiquité, 
d'où elle est descendue d'âge en âge jusqu’à nous. Les Courges 
étaient cultivées par les antiques Égyptiens , qui en nourrissaient 
les Hébreux pendant leur captivité. L'Ecriture Sainte fait mention 
du Concombre des prophètes, dont se nourrissent encore les 
Arabes. 


G. COURGE. Cucurgrra. Linn. 


Fleurs monoïques. Mâles : calice campanulé, à cinq lobes. 
Disque triangulaire. Trois étamines monadelphes. Anthères syn- 
genèses. Femelles : calice à cinq parties. Corolle comme celle 
des mâles. Disque cupuliforme. 

Ce genre, qui contient le plus grand nombre de Curcubitacées, 
est en même temps le plus utile par les produits qu'en obtiennent 
l’agriculture et la culture maraichère. A la vérité il ne comprend 
pas le Melon , l'honneur du jardin potager, mais les nombreuses 
variétés de Pepons, de Citrouilles , de Giraumons, de Patissons, 


15 


(234) 


de Potirons qui, cultivées en grand dans une partie du midi et 
de l'intérieur de la France, entrent utilement dans l’assolement 
des terres et donnent les produits les plus abondants pour la nour- 
riture des bestiaux et en même temps pour celle des cultivateurs. 
Le Potiron surtout , par ses qualités supérieures et par sa mon- 
strueuse grosseur, qui peut atteindre le poids de 200 kilogr., est 
l'objet d’une consommation considérable même à la ville, où l’art 
culinaire sait en faire des mets délicats, tandis qu'à la campagne 
on l'appelle le pain des pauvres. 

Parmi les variétés que présentent les Courges, plusieurs se font 
remarquer par des formes singulières, élégantes, fantastiques, 
dont quelques-unes ont été utilisées. Nous y voyons l’Artichaud, le 
Turban, la Couronne impériale, la Gourde du pèlerin, la Trompette 
qui fait danser les nègres. La Courge s’allonge quelquelois en 
replis tortueux qui imitent ie serpent d’une manière effrayante. 

Insectes des Courges : 

DIPTÈRE. 


Trichocera annulata. Perr. — Les larves de cette Tipulaire 
vivent en société dans les Courges pourries , ainsi que dans les 
Agarics. Elles ont les stigmates défendus par les lobes du dernier 
segment. Perris. 

G. CUCUMIS. Cucumis. Linn. 

Fleurs monoïques. Mâles : calice turbiné, à cinq lobes. Disque 
triangulaire. Trois étamines à filets courts, libres. Femelles : 
calice urcéolé, à cinq lobes. Corolle comme celle des mâles. Disque 
cupuliforme. 

Ce genre a pour type le Melon , ce fruit délicieux , au parfum 
suave, à la chair fondante, sucrée, rafraîchissante, qui, originaire 
de l’Asie équatoriale , fut importé dans la Grèce et appelé Mélo- 
pepon, pour exprimer la douce saveur (1) de cette espèce de 


(1) Nous adoptons l’opinion qui fait dériver Melo, Melon, par abréviation de 
Melopepon, contrairement à celle de Ménage, qui le fait dériver de Melone, grosse 


pomme. 


( 235 } 


Courge. Plus tard, à Rome, Tibère cultivait le Melon sous des 
châssis (Pline) comme nous le faisons au nord de la France. Ils 
furent mentionnés, décrits, chantés par Pline, Varon, Columelle, 
Horace, Martial. Virgile décrivit le Concombre dans ses Géor- 
giques : 

Tortuusque per herbam 

Crescerit in ventrem Cucumis. 


Ensuite, tous les médecins du Bas-Empire et du moyen-âgeattri- 
buèrent aux Courges et aux Concombres un grand nombre de 
vertus que les modernes ont réduites presqu'à zéro. 

Répandus maintenant sur la plus grande partie du globe, admi- 
rablement cultivés à Paris, diversifiés en nombreuses variétés, 
nous savourons les Melons de Honfleur, de Malte, de Perse , les 
Sucrins , les Prescott et surtout les Cantaloups , qui, apportés 
d'Arménie à Rome et cultivés dans la maison de plaisance des 
papes, à Cantalupo, furent introduits en France par Charles VIT. 

Insectes des Cucumis : 

DIPTÈRE. 


Phytomyza cucumidis. Macq. — V. Houx. J'ai observé les 
larves minant les feuilles des Melons et y vivant en société. 


G. MOMORDIQUE. Momornica. Linn. 


Fleurs monoïques. Mâles : calice quinquetide. Cinq étamines. 
Femelles : ovaire triloculaire , multiovulé , rétréci au sommet. 

Ce genre, tel que l'avait formé Linnée , et dont le nom fait 
allusion à la forme pour ainsi dire rongée et mordue des graines, 
comprend deux espèces principales qui ont eu une brillante répu- 
tation de vertus médicales fondées sur l’énergie brûlante du suc 
de leurs fruits , que l’on pouvait également traduire en poisons. 
La Momordique élatérine , connue dans le midi: sous le nom de 
Concombre sauvage ou aquatique , était considérée chez les 
anciens comme douée d'une mullitude de qualités salutaires que 
Pline a longuement énumérées , mais dont il ne reste que la pro- 
priété purgative. 


( 236) 


La M. Balsamine , originaire de l'Inde, donne pour fruit la 
Pomme de merveille , qui l'a rendue non moins célèbre que la 
première et qui n'a pu la préserver également de l'oubli, si ce 
n’est comme plante d'agrément. Nous aimons encore à voir ce si- 
mulacre de Pomme d’Api, vivement coloré comme elle, s’ouvrant, 
à sa maturité, en trois valves, comme sous l'impulsion d’un res- 
sort, et lançant ses semences. 


Insectes des Momordiques : 
COLÉOPTÈRES. 


Epilachna argus. Fouri. — Ce Trimère vit sur le M. elaterium. 
————- chrysomelina. Fab. — Il vit sur la même plante 
dans l’état de larve et d'insecte parfait. 


G. BRYONE. Bryonia. Linn. 


Fleurs monoïques ou dioiques. Calice cupuliforme, à einq 
dents. Corolle rosacée. Fleurs mâles : trois à cinq étamines 
libres. Anthères inappendiculées. Femelles : ovaire globuleux , 
triloculaire. 

Cette plante vivace , dont le nom grec, Bruon , fait allusion à 
sa végétation puissante, à qui la forme de ses feuilles , ses vrilles, 
ses sarments, ont valu le nom vulgaire de Vigne blanche , qui doit 
à sa nature rampante et tortueuse celui de Couleuvrée , et celui 
de Navet du Diable à sa grosse racine blanche et virukente, la 
Bryone présente à l’art de guérir des sucs d'autant plus salutaires 
qu'ils peuvent être plus dangereux. Sa racine produit les mêmes 
effets que le Jalap, le Senéet l'Ipecacuanha. Cependant, comme il 
est facile de lui enlever l’âcreté de ses sucs, et qu'elle contient 
une grande quantité de fécule, on la compare alors à l'Arum , au 
Manioc, etelle devient substance alimentaire.Les anciens Romains, 
du temps de Dioscoride, mangeaient les jeunes pousses de la 
Bryone comme celles de l’Asperge. 


Les insectes des Bryones sont en partie les mêmes que ceux des 
Momordiques. 


( 237.) 


COLÉOPTÈRES. 
Epilachna argus. Fourc. —- V. Momordica. La larve vit des 
feuilles dela 2. dioica. Perr. 
— Chrysomelina. Fab. — Ibid. Il vit sur les feuilles de 
la B. dioica dans l'état de larve et d'insecte parfait. 


DIPTÈRES. 
Cecidomyia bryoniæ. Bouché. — V. Groseiller. Sur la B. alba. 
Winn. 
Tephritis Wiedemannii. Meig. —V. Berberis. 
CLASSE. 


CISTIFLORES. Cisrircorx. Bart]. 

Pétales et étamines hypogynes. Pistil symétrique. Placentaires 
pariétaux, prolongés, quelquefois en cloisons adnées à l'axe 
central. 

Des familles qui composent cette classe (1) , nous avons déjà 
fait connaître les Tamariscinées et les Cistinées. Nous allons nous 
occuper des Violariées. Quant aux autres , elles ne présentent , à 
très-peu d’exceptions près , que des plantes exotiques, peu cul- 
tivées, dans nos serres. L'espèce la plus remarquable est la 
Dionée Attrape- Mouche, de la famille des Droséracées , et qui se 
lie à l’entomologie par le curieux phénomène qu'offrent ses 
feuilles. Au moindre attouchement , les deux moitiés, écartées 
lune de l’autre , dans l’état naturel de la plante, rapprochent 
brasquement leurs bords et les cils raides dont ils sont bordés 
s’entrecroisent ; c’est ainsi que les insectes, qui viennent sucer la 
liqueur distillée par les glandes , se trouvent renfermés à l’in- 
stant comme dans une cage. Les lobes de la feuille ne se rouvrent 
que lorsqu'épuisé de fatigue où privé de vie, l’insecte cesse de 
se débattre. Spach. 

FAMILLE. 

VIOLARIÉES. Vioartee. Ging. De C. 


(4) Les Tamariscinées , le Droséracées , les Violariées, les Cistinées, les Bixinées, 
les Marcgraviacées , les Flacourtianées. 


(238 ) 


Pétales et étamines au nombre de cinq. Style indivisé. Capsule 
trivalve. 

Cette famille , qui doit son nom à la Violette , contient un assez 
grand nombre de plantes, la plupart exotiques , dont les fleurs 
sont généralement belles , et dont les racines ont des propriétés 
émétiques plus ou moins prononcées. 

G. VIOLETTE. Viora. Linn. 

Cinq sépales inégaux , appendiculés à la base. Pétales dissem- 
blables , les deux supérieurs réfléchis ou redressés. 

Ce genre, par une singularité remarquable, comprend la 
Violette et la Pensée, qui présentent un contraste frappant 
entr’elles : l'une parle à l'âme ; l’autre à l'esprit: l'une charme 
tous les cœurs par sa simplicité, sa pureté, sa modestie, son bumi- 
lité, elle ne révèle sa présence qu'en répandant la suavité de 
son délicieux parfum ; l’autre , fière de sa piquante beauté, re- 
cherche l'éclat de la lumière , se tourne vers l’astre du jour, et 
brille à tous les veux. 

De ces deux plantes, celle qui est le symbole des douces vertus 
jouit depuis l'antiquité de la plus grande faveur, Elle était la 
fleur favorite des Athéniens , qui retrouvaient dans son nom leur 
origine lonienne , et dont ils faisaient remonter la généalogie 
jusqu’à la nymphe lo, qui en avait fait sa première nourriture 
après sa métamorphose. Constamment louée, chantée, exaltée 
par la poésie (1), elle ne cesse pas d’être la fleur du sentiment. 


(4) Voici les vers faits en son honneur par Ange Potition au 15.€ siècle : 
Molles o Violæ , veneris manuscula nostræ , 
Dulce quibus tanti pignus amoris inest ; 
Quæ vos , quæ genuit tellus? quo nectare adoras 
Sparserunt Zephiri molles et aura comas? 
Daus une idylle de Mme. Beaufort d'Hautpoul , la Violette figure ainsi qu'il suit : 
O fille du printemps , douce et touchante image 
D'un cœur modeste et vertueux , 
Du sein de ces gazons tu remplis ce bocage 
De tes parfums délicieux. 
Que j'aime à te chercher sous l’épaisse verdure 
Où tu crois fuir mes regards et le jour. 
Au pied d’un chêne vert qu'arrose une onde pure 


( 239 ) 


La Violette ne se borne pas à nous offrir le symbole des mo- 
destes vertus , elle nous en prodigue d’autres que recèlent ses 
fleurs , ses semences , ses feuilles , ses racines. Qui n’a éprouvé 
l'effet pectoral , adoucissant, du sirop de Violettes ? 

Si nous recherchens l’étymologie de cette plante , nous trou- 
vons facilement que Violette vient de Viola , son nom latin. Mais 
d'où les Romains l’avaient-ils tiré ? Ce n’était ni du grec ni de 
l'arabe (1). 

Quant à la Pensée, son nom dérive, selon Sylvius , de Pensata, 
Pensée, pro sententia et mente, ac etiam Viola autumnalis , a 
pensata. Suivant Ménage , il dérive de Pansata , de pando , dans 
le sens d'expando , parce que la fleur est fort épanouie. 


Insectes des Violettes : 
LÉPIDOPTÈRES. 


Argynnis Dia. Linn. B. — V. Citronnier. 

———— aglaria.E. B. — V. Ibid. 

—-—— adippe. L. Sur la V. odorata et tricolor. Br. — 
V. Ibid. 

———-- paphia. L. Sur la V. canina. Br. — V. Ibid. 

——— euphrosine. Sur la V. montana. — V. Ibid. 

—----— niobe. L. Sur. La V. tricolore. — V. Ibid. 

Adela violella. W. W. — V. Saule. 


FAMILLE. 
CISTACÉES. Cisraceæ. Lindl. 
Etamines en nombre indéfini. Graines nues. 


L'air embaumé m'annonce ton séjour. 
Mais ne redoute pas cette main généreuse : 
Sans te cueillir , j'admire ta fraîcheur , 
Je ne voudrais pas être heureuse 
Aux dépens même d'une fleur. 


(4) Le nom arabe de la Violette est Seneffigi , Sonofrig ou Benefefegt. 


(240) 


| TRIBU. 

CISTÉES. Cisrge. Spach. 

Sépales de trois à cinq. Réceptacle presque plane. Disque cu- 
puliforme. Cinq pétales caducs, insérés sous le disque. Etamines 
insérés sous le disque. 

SECTION. 

CISTINÉES. Cisrineæ. Spach. 

Etamines toutes anthérifères. Filets jamais moniliformes. 
Ovules ordinairement dressés. 

G. HÉLIANTHÈME. Herranraemum. Tourn. 

Cinq sépales ; les deux extérieurs petits. Cinq pétales. Sept à 
vingt étamines et souvent plus. Filets capillaires. Anthères 
didymes. Ovaire uniloculaire ou incomplètement triloculaire : 

Places sur l'extrême limite des plantes herbacées et ligneuses, 
les Hélianthèmes , comme le Serpolet , avec lequel on confond 
quelquefois l'espèce commune quand elle n'ést pas fleurie , crois- 
sent dans les térrains secs et pierreux , au bord abrupte des sen- 
Uers , sur la lisière des boïs. Généralement stationnée dans la 
région Méditerranéenne , une des espèces s'avance jusqu'à la 
forêt de Fontainebleau, où nous avons cueilh avec plaisir les 
jolies ombelles de ses fleurs. Plus communs, mais dépaysés , dans 
nos jardins , ils y fleurissent abondamment depuis le mois de mai 
tusqu'en septembre, méritant, par l'éclat de leurs corolles , leur 
nom vulgaire d'Herbe d'or, et leur ancien nom de Fos solis, 
qui a été traduit en grec par le savant botaniste Cordus , ami de 
Conrad Gessner, qui en publia un des principaux ouvrages après 
sa mort prématurée. 

Insectes des Hélianthèmes : 

COLÉOPTÈRES. 

Apion rugicolle. Fab. — V. Tamarise. [l dépose ses œufs dans 
les boutons de la fleur de l’Æ. alyssoides. La larve ronge les éta- 
mines et l'ovaire. Lorsque ces organes sont consommés , la larve 
est devenue adulte (en juiv), et elle se transforme dans la fleur 
même qui, ne s’ouvrant pas , lui forme une coque. Perris. 


(241) 


Apion aciculare. Fab. — V.Tamarisc. Il vit sur l’H. vulgare 
Aubé. 

—  chevrolatii. — V. Ibid. La larve vit dans l’intérieur des 
tiges de l'A. guttatum. Perr. 

Tychius asperatus. Dej. — V. Spartier. La larve se nourrit des 
capsules de l’H. guttatum. Lorsque la capsule s'ouvre , l’insecte 
tombe à terre , s’y enfonce et y subit sa métamorphose. Perr. 

Tychius saturalis. — V. Ibid. 

Nanophyes flavidus. — V. Ibid. M. Aubé croit qu'il vit sur 
l'A. vulgare. 

Altica oleracea. Linn.—V. {variété à petite taille). La larve vit 
sur les feuilles de l'A. guttatum. Perr. 


HÉMIPTÈRES. 

Pentatoma helianthemi. Per. — V. Genévrier. 

Rhyparochromus contractus. Perr. — Cet Hétéroptère vit sur 
les Hélianthèmes. 

————-—-— arenarius. — V. Ibid. 

————-—-— varius. — V. Ibid. 

Tingis strichnocera. Perr. — V. Poirier. 

Anomaloptera helianthemi. Perr. — Ce Corticicole vit sur l'A. 
vulgare. 

CLASSE, 


GUITIFÈRES. Gurnreræ. Bartl. 

Sépales imbriqués. Pétales hypogynes. Ovaires trois à cinq , 
connés. Placentaires multiovulés , adnés aux bords rentrants des 
valves. 

Cette classe , composée d’un petit nombre de familles , (1) doit 
son nom à la sécrétion des sucs propres résineux qui , dans plu- 
sieurs espèces , constituent la gomme-gutte. Elle comprend par- 
ticulièrement les Hypéricinées qui sont le plus souvent des 
plantes herbacées , propres à l'Europe. Les autres familles appar- 


(4) Les Garciniées , les Hypéricinées , les Frankéniacées et les Sauvagésiées. 


(243) 


tiennent généralement à la zône tropicale, et présentent des 
arbres quelquefois très-remarquables , tels que les Clusia des 
Antilles , parasites d’autres arbres , et le Tacamahaca de l'Inde, 
qui sécrèle une gomme aromatique, connue dans nos officines , 
et dont toutes les parties de la végétation sont utilisées par les 
Hindous. 

FAMILLE. 


HYPÉRICINÉES. Hyrgricinee. De Cand. 
Etamines en nombre indéfini. Anthères incombantes. Styles 
stvliformes. 
TRIBU. 


HYPÉRICÉES. Hyrericeæ. Spach. 

Pétales ordinairement inéquilatéraux. Etamines libres, ou à 
peine monadelphes par la base. Glandes hypogynes nulles. Péri- 
carpe capsulaire. 

SECTION. 

HYPÉRINEÉES. Hyrgringe. Spach. 

Sépales, cinq. Pétales, cinq, persistants. Etamines triadelphes. 
Ovaire triloculaire. 

G. MILLEPERTUIS. Hyrericum. Lion. 

Sépales presqu'égaux ou inégaux. Pétales lancéolés. Anthères 
cordiformes, glandulifères. Ovaire triloculaire. 

Les Millepertuis se font remarquer à l’élégance de leurs fleurs, 
aux nombreuses étamines groupées en légers panaches. [ls se 
distinguent par les globules gommo-résineux , souvent trans- 
parents , qui occupent le parenchyme des feuilles et auxquels ils 
doivent leur nom par l'apparence d'ouvertures que donne cette 
translucidité. Ils ont joui long-temps d’une grande réputation de 
vertus médicinales qui s'étendaient à tous nos maux physiques , 
et même au-delà , si nous en jugeons par le nom de Fuga dæmo- 
num qui leur était donné ; celui de Toute-Saine, que porte l'un 
d'eux , indique les nombreuses qualités qui lui étaient attribuées. 

De toutes ces vertus vantées , depuis Théophraste jusqu'à, nos 


(243) 


jours , il n'est resté qu'une action légèrement stimulante qui mé- 
rite à peine d'être mentionnée. 

Insectes des Millepertuis : 

COLÉOPTÈRES. 

Agrilus hyperici. Creutz. — V. Vigne. 

Cryptocephalus moræi. Linn. — V. Cornouiller. Sur les Hy- 
pericum perforatum , montanum , hirsutum, quadrangulare. 
Suff. 

Chrysomela varians. Fab. — V. Saule. Sur les Hvp. perfo- 
ratum , quadrangulare, etc., Suff. 

ee subserialis. Suff. — V. Ibid. Sur l'A. perforatum. 

———-— fucata. Fab. — V. Ibid. Rosenhauer a trouvé l'in- 
secte parfait et la larve sur l'A. perforatum. 

Chrysomela didymata. Scriba. — V. Ibid. Sur les Hypericum. 
Suff. 

———-— hæmoptera. Fab. — V. Ibid. Brez. 


HÉMIPTÈRE. 

Coceus hyperici. Linn. — V. Tamarise. 

LÉPIDOPTÈRES. 

Cloantha perspicillaris. Linn. — V. Prunier. La chenille vit sur 
l'H. perforatum. Freyer. 

Cloantha hyperici. Fab, — V. Ibid. 

Anaitis plagiaria. B. — V. Pin sylvestre. Sur les Hypericum. 

Xanthosetia striaca. H.—V. Chêne. Sur l'A. quadrangulata. 
Br. 

Grapholitha hypericana. Hubn.— V. Ajonc. Sur les Hype- 
ricum. 

Hæmilis hypericella. Hubn. — V. Alstroemère. 

Adela violella. WW. — V. Saule. Elle vole en petits essaims 
autour des fleurs des H. perforatum et quadrangulare , en Alle- 
magne et au midi de Ja France. 

DIPTÈRES. 
Cecidomyia byperici. Gen. — V. Groseiller. La larve se déve- 


(244) 


loppe dans des bourses dont elle cause la formation sur les feuilles 
de V’'H. perforatum. Brémi. 

Cecidomyia serotina. Loew. — V. Ibid. Dans des bourses sem- 
blables , sur les feuilles de l'A. humifusum. 


CLASSE. 


CARYOPHYLLINÉES. CanvornyLuineæ. Bartl. 

Etamines hypogynes ou périgynes, en nombre défini. Ovaire 
indivisé. Placentaires centraux. Périsperme ordinairement fari- 
neux. 

Cette classe, dont le nom dérive du nom grec de l'OEillet, se 
divise en familles assez nombreuses (1) et bien diversifiées entre 
elles. Ses caractères essentiels semblent perdre leur importance 
quand on les voit appartenir à des groupes aussi disparates en 
apparence que les Silénées et les Chénopodées, les Alsinées et les 
Amaranthacées. Parmi les caractères secondaires qui distinguent 
ces familles, le plus:important est la présence ou l'absence de la 
corolle. De cette différence dépend ordinairement la beauté des 
leurs, excepté cependant chez les Amarantes dont nous admirons 
les superbes crêtes de coq qui doivent leur éclat aux calices. 

Cependant, si les Caryophyllées pourvues de corolles sont 
généralement agréables et si elles sont en grand nombre cultivées 
dans nos jardins, celles qui en sont dénuées se rendent souvent 
utiles par leurs propriétés comme plantes potagères, fourragères, 
médicinales, industrielles ; elles nous fournissent la soude ; nous 
leur devions autrefois la Cochenille du Scléranthe, supplantée par 
celle du Nopal ; nous leur devons maintenant le sucre de la Bette- 
rave, identique avec celui de Ja Canne. 


FAMILLE. 
SILÉNÉES. SILENEæ. De Cand. 
Calice tubuleux. Quatre ou cinq denté. Réceptacle Lantôt colum- 
naire, tantôt court. Pétales hypogynes. Ovaire multiovulé. 


oo 


(4) Les Silénées , Alsinées ; Portulacées ; Paronychiées, Scleranthées, Phyto- 
lacéés , Amaranthacées , Chénopodées. 


( 245) 


Cette famille qui comprend particulièrement les OEillets , les 
Saponaires, les Lychnides et les Silènes, appartient en grande 
partie à l'Europe où nous trouvons ces plantes dans les bois , les 
prairies, au bord des eaux. Comme elles sont généralement jolies, 
elles ont été en assez grand nombre transportées dans les jardins 
dont elles contribuent à orner ies parterres. Quelques -unes 
exhalent les parfums les plus suaves. 

Quoique les différents genres qui composent cette famille soient 
très-distincts entre eux, ils se rapprochent par une affinité que 
reconnaissent non-seulement les botanistes, mais même les 
insectes ; car nous voyons plusieurs races des Cassides, des Dian- 
thœæcies, vivre indifféremment sur les uns et les autres. 


G: OEILLET. Dranraus (1) Linn. 


Calice tubuleux , 5 denté, muni à sa base de 2 à 20 bractées 
squamiformes, imbriquées. Pétales à cinq onglets planes, presque 
linéaires, munis en-dessus d’une lamelle longitudinale. Etamines 
10, saillantes, plus courtes que les pétales. 

Les nombreuses espèces d'OEillets qui ornent et parfument nos 
parterres, y ont été successivement appcrtées depuis le XVI® siècle, 
de différentes régions de l’ancien monde. Plusieurs sont propres 
au midi de la France, quelques-unes ont été enlevées aux rochers 
des Alpes; l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, la Grèce, la Crimée, 
la Perse, le Liban, le Caucase , la Chine, nous ont enrichis des 
plus remarquables. Leurs fleurs présentent une multitude de 
modifications dans leur forme , leur grandeur, leurs couleurs et 
surtout leurs agrégations entre elles en bouquets, en panicules, 
en corymbes, en fascicules. La faveur dont elles jouissent leur a 
valu quelques noms, tels que Mignardise, Jalousie, Bouquet tout 
fait, OEillet de poète, OEillet superbe. Cependant une espèce 
domine toutes les autres par la grande distinction des fleurs et la 


(1) Le nom d'OEillet dérive d'Ocellus qui a été primitivement donné à une espèce, 
et celui de Dianthus , qui est dû à Linnée , signifie fleur de Jupiter. 


{ \ 


suavité du parfum : c'est l'OEillet des fleuristes ou de Flandre 
qui est monté à un rang très élevé parmi les fleurs les plus recher- 
chées , et la culture en a si diversement nuancé et panaché les 
couleurs, que les variétés en sont devenues innombrables. Cet 
OEillet par excellence brille aux fenêtres de la mansarde comme 
à l'étagère la plus élégante, et son histoire présente quelques 
traits remarquables. Il paraît avoir été distingué et cultivé avec 
succès, pour la première fois, par Réné d'Anjou, vers la fin du 
XVe siècle, lorsque ce prince oubliait la perte de son trône de 
Naples dans les jouissances que procurent la nature et les arts. 
Le grand Condé, se reposant de ses glorieuses campagnes, mar- 
cottait ses OEillets dans les somptueux parterres de Chantilly. La 
reine Marie-Antoinette, non pas dans les splendeurs de Versailles, 
mais dans la sombre tour du Temple, reçut, caché au sein d'un 
OEillet, un message qui aurait pu favoriser son évasion sans les 
précautions extrêmes de ses exécrables gardiens. 

Insectes des OEillets. 

COLEOPTÈRES. 

Sphenoptera dianthi. Stev. — Ce Sternoxe vit sur les OEillets. 

Cassida limbata. Linn. — V. Peuplier. Il vit sur le D. carthu- 
sianorum. Brez. 

HÉMIPTÈRES. 

Aphis dianthi. Schr. — V. Cornouiller. 

Physapus atralus. Haled. — Ce Thripside vit sur les OEïillets. 
LÉPIDOPTÈRES. 

Dianthæcia dianthi. Hubn.—La chenille de cette Noctuélide est 
rase, atténuée aux deux extrémités. Elle mange les graines et se 
tient dans les capsules des fleurs. Elle se renferme, pour se trans- 
former, dans une coque de terre peu solide et enterrée assez pro- 
fondément. 

Dianthæcia comta. Fab. — [bid, La chenille vit sur l'OE. des 
dunes. Graslin. 

G. SAPONAIRE. Sapowaria. Linn. 


(247) 


Calice non bractéolé, tubuleux. Pétales cinq, brusquement 
rétrécis en onglet ; lames bidentées. Onglets aussi longs que le 
calice. Etamines dix. 

Les Saponaires réunissent l’utile à l'agréable à un degré peu 
ordinaire : comblées des dons de la nature, elles réunissent à la 
beauté et au parfum suave des fleurs, des qualités qui nous inté- 
ressent sous les rapports agricole, économique et médicinal. L'une 
d'elles présente un fourrage si abondant, si goûté des bestiaux 
qu'elle porte vulgairement le nom de Blé de vache. Une autre, 
par sa décoction dans l’eau, donne une lessive qui en fait le savon 
des pauvres paysannes dans beaucoup de contrées, d'autant plus 
qu'elle croît le plus souvent près des ruisseaux et des rivières. 
Enfin, la même espèce est douée de vertus apéritives, dépuratives 
et sudorifiques qui, exaltées ou négligées suivant le caprice de la 
vogue, ne sont contestées par personne. 

Insectes des Saponaires. 


COLÉOPTÈRES. 


Cassida azurea. Fab. — V. Peuplier. Il vit sur la S. officinalis. 
Suff. 

Cryptocephalus hirtus. Linn. —V. Cornouiller. Brez. 

Lasia globosa. Schneid. — Il vit sur la S. offic. Mulsant. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Neuria sa; snariæ. Esp. — La chenille de cette Noctuélide est 
lisse, à écusson brun sur les deux premiers segments. Elle se 
nourrit des graines encore vertes, et s'enfonce dans la terre pour 
se transformer. 

Coleophora saponariella. Schœæff. — La chenille vit sur la S. 
offic. Zeller. 

G. LYCHNIDE. Lycanis. Lion. 

Calice tubuleux , cinq denté, dix costé. Pétales cinq , brusque- 
ment rétrécis en onglet non caréné. Lames appendiculées à la 
base. Etamines dix. 

Les Lychnides présentent quelque intérêt à ètre comparées 


” | 248 | 


dans leur état moderne et dans leur état chez les anciens. Elles 
sont pour nous un genre de plantes assez nombreux dont la plu- 
part ont des fleurs agréables. Aux deux espèces communes dans 
les prairies, les Lychnides dioïque et laciniée, que nous cultivons 
à fleurs doubles dans nos jardins, nous avons joint successivement 
la Croix de Jérusalem ou de Chalcédoine , la Lychnide à grandes 
fleurs aurores, du Japon, la Lychnide éclatante, de Sibérie , et 
quelques autres. Nous ne considérons que leur beauté. Les Grecs, 
qui ne connaissaient que les deux premières, en faisaient des 
plantes utiles ; ils employaient les tiges velues de la Lychnide 
divique à l'usage de mèches pour les lampes dont le nom, lychnis, 
a été donné à la plante. Les graines étaient réputées salutaires 
contre les humeurs cholériques et les morsures des scorpions , et 
Galien les proclamait chaudes au 2.° degré, voire même au &%. 
Quant aux fleurs, elles plaisaient alors comme à présent; les 
jeunes filles s'en faisaient des chapeaux. Pline, sans doute par 
erreur, mettait les Lychnis au rang des roses de Grèce. 

Insectes des Lychnis. 

COLÉOPTÈRES. 

Sibinia cana. Schon. — V. Orme. La larve vit dans les cap- 
sules du L. vespertina. 

Sibinia nana. Fab. — V. Ibid. La larve vit et se transforme 
en société dans les capsules du L. dioica. Perr. 

Sibinia vescariæ. Linn.— V. Ibid. 1] vit sur le L. viscaria. 

Cynegetis globosa. Fab. — La larve de ce Trimère dévore les 
feuilles du L. dioica. 

HÉMIPTÈRE. 


Aphis lychnidis. Linn. — V. Cornouiller. Il vit sur les tiges 


du L. dioica. Kaltenb. 
LÉPIDOPTÈRES. 

Anchocelis pistacina. Fab. — La chenille de cette Noctuélide 
est rase. Elle vit sous les feuilles des Lychnis et se transforme 
dans une coque ronde, de terre peu solide et enterrée assez pro- 
fondément, 


( 249 | 


Dianthæcia capsincola. E. — V. OEillet. La chenille vit dans 
les capsules du L. dioica. Hering. 

Dianthæcia cucubali. WW. — V. Ibid. La chenille vit sur le 
L. chalcedonica. Har. 


Larentia bilineata. Linn. — V. Tamarisc. La chenille vit sur 
le L. dioica. Brez. 
Coleophora albifuscella. Zell. — V. Tilleul. Le fourreau de la 


chenille se trouve sur la partie inférieure des capsules du L. 
viscaria. 
DIPTÈRES. 


Cecidomyia lychnidis. Macq. — V. Groseiller. La larve se 
développe dans une galle velue qui couvre les feuilles. Avant de 
se métamorphoser, elle s’enferme dans une coque blanche et 
soyeuse. 

Tepbritis Lychnidis. Fab. — V. Berberis. 

G. CUCUBALE. Cucusazus. Linn. 

Calice ovoïde ou campanulé , vésiculeux , membraneux , strié, 
cinq denté. Pétales cinq; lame palmatifide ou bi-partie , onglets 
planes ou concaves. Etamines dix. 

Le nom seul de Cucubale, altération de Cacobolus, indique les 
tiges difformes, diffuses, rampantes, de cette plante qui a aussi 
reçu celui de Paresseuse , de Couchée, enfin celui de Behen qui 
remonte au moyen-âge. On lui attribuait alors des vertus médi- 
cinales tombées depuis en discrédit, mais elle est réellement un 
excellent fourrage pour les bestiaux, et, à ce titre, elle est cul- 
tivée dans plusieurs contrées de l'Allemagne. On en utilise aussi 
les jeunes tiges en les mangeant comme les asperges. 

Insectes des Cucubales : 

COLÉOPTÈRES, 

Phytonomus Pollux. Gyll. — La Ne de ce Charençonite vit 
dans le C. Behen. 

Cassida lucida. Fab. — V. Peuplier. Elle vit sur les Cu- 
cubales. 


{ 250 ) 


Cassida hemispherica. Herbst. — Ibid. 
—  nobilis. Fab. — Ibid. 
—  nebulosa. Fab. — Ibid. 
Cynegetis globosa. Fab. — V. Lychnis. Les larves dévorentles 
feuilles du Cucubale. 
LÉPIDOPTÈRES. 


Dianthoecia cucubali. WW. — V. OEillet. Guen. 

Eupithecia venosaria. B. — V. Tamarise. La chenille vit sur le 
C. Behen. 

Lupithecia silenaria. Stev. Ibid. La chenille se nourrit surtout 
de la fleur du C. Behen , et ensuite de la feuille. Standfuss. 

Coleophora otitæ. Zeil. — V. Tilleul. La chenille vit en mi- 
neuse dans les feuilles du C. Otites. Sa présence se trahit par les 
espaces clairs des feuilles. Zeller. | 


G. SILÈNE. Sisexe. Linn. 


Calice claviforme ou turbiné, cinq denté, dix nervé, sou- 
vent renflé vers le sommet. Pétales cinq, souvent bifides. Onglets 
eunéiformes. Étamines dix. 

Linnée, en donnant à ce genre un nom mythologique qui fait 
‘allusion à la rotondité du calice, semblable à celle du compagnon 
de Bacchus, lui a donné un air antique qui ne lui convient pas. Des 
deux cents espèces dont ilest composé, aucune n’a élé mentionnée 
par les anciens, et l'on peut s’en étonner lorsqu'on sait qu'elles 
appartiennent, en assez grand nombre, à la région méditerra- 
néenne. Mais les Grecs et les Romains faisaient peu de cas des 
plantes quineleur présentaient pas quelque propriété utile, etil faut 
convenir que les Silènes ne se recommandent pas sous ce rapport, 
seulement elles nous plaisent assez par leurs fleurs et nous en 
admettons plusieurs dans nos parterres. Telles sont le S. peint, 
dont la corolle blanche est élégamment réticulée de violet ; le S. 
aux cinq plaies ; le S. de Virginie, aux grandes fleurs d’un 
pourpre éclatant ; le S. chancelant se singularise par sa corolle qui 
s'épanouit le soir et qui se referme peu après le lever du soleil en 


{ 251 


se roulant en dedans ; enfinleS. attrape-mouche, dont les tiges sont 
tellement visqueuses qu'elles retiennent les petits insectes qui 
viennent s'y poser. 

Insectes des Silènes : 

LÉPIDOPTÈRES. 

Zygæna anthillidis. B. D. — V. Cytise. Elle se repose très- 
souvent sur la fleur du S. acaulis, Pierret. 

Luperina luteago. Fab. — V. Pin silvestre. Elle pond un œuf 
qui se colle sur la tige du S. énflata, non loin d'un nœud, ou sur 
une feuille. 

Hadena marmorosa. B. — V. Spartier. Elle se repose sur le S. 
acaulis. Pierret. 

Dianthœæca magnolii. B. D. — V. OEillet. Elle voltige autour 
du S. viscosa. Bill. 

Dianthæcia corsica. Ramb. — V. ibid. Elle butine le soir sur 
les fleurs du S. inflata. 

Dianthæcia albimaeula. Tr. — V. ibid. La chenille vit sur les 
S. nutans et inflata. 

Dianthœcia Chi. Linn. — V. ibid. Il vole sur les feuilles du 
S. inflata. Bell. 

Spælotis simplonia. Hubn. — La chenille de cette Noctuélide 
est glabre. Elle se repose sur le S. acaulis. Sa métamorphose a lieu 
dans la terre. Pierret. 

FAMILLE. 

ALSINÉES. Arsiveæ. Bartl. 

Calice quatre ou cinq parti. Pétales subpérigynes. Ovaire 
uniloculaire , multiovulé. 

Autant la famille précédente abonde-t-elle en plantes dont les 
fleurs sont vivement colorées , autant celle-ci présente-t-elle géné- 
ralement des fleurs blanches, qui indiquent les stations alpestre et 
polaire qu'elle occupe le plus souvent , conformément à la loi qui 
coordonne la fécondation des plantes à la température des fleurs , 
et qui donne à ces dernières d'autant plus de chaleur, qu’elles 


(252) 


sont blanches, parcequ'’elles réfléchissent avec plus d'intensité les 
rayons du soleil. 

G. STELLAIRE. SrezcariA. Lion. 

Calice à cinq sépales. Pétales cinq fois bifides. Etamines dix. 
Stigmates trois. Capsule unilocualire , déhiscente de haut en bas, 
en six valves. Graines chagrinées. 

L'espèce la plus connue de ce genre est la S. Mouron, le 
Mouron blanc ou des oiseaux , la Morgeline enfin , noms qui at- 
testent son ancienne vulgarité. Non seulement elle servait de 
nourriture aux oiseaux , mais elle était au nombre des plantes mé- 
dicinales, humectantes et rafraichissantes. Les Grecs l'appelaient 
Alsine, les Romains Auricula muris , de la forme de ses feuilles . 
ensuite Hippia, et vulgairement Morsus gallinæ, qui provient du 
goût que cet oiseau a pour elle, et d'où sont dérivés , non seu- 
lement Morgeline, mais encore la plupart des noms que porte 
cette plante dans les autres langues de l'Europe. 

Insectes des Stellaires : 

COLÉOPTÈRES. 


Cassida obsoleta. Illig. — V. Peuplier. Il vit sur les S. 
holostea et graminea. Suff. 
Cassida nobilis. Fab. — V. ibid. Sur la S. Graminea. Suff. 
Chrysomela carniolica. Meg. — V. Saule. Sur leS. Nemorum. 
Suff. 
HÉMIPTÈRE. 
Aphis cerastii. Kattenb. — V. Cornouiller. Sur le S. holostea. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Chelonia villica. Linn. — V. Cerisier. Elle se trouve sur le 
S. media. Brez. 

Tryphæna subsequa. WW. V. Hêtre. Sur le S. media. 

Chersotis multangula. Hubn. — V. Bruyère. La chenille vit 
sur la Stellaire. Freyer. 

Coremia (ferrugaria, ferrugata. Linn.) WW.—V. Troëne. Sur le 
S. media. 


(253) 


Adela (Eutyphia. Hubn.) degeerella. Linn. —V. Hétre. La che- 
nille vit sur la S. mouron. 


G. CÉRAISTE. Cerasrio. Linn. 

Calice à cinq sépales. Pétales cinq fois bifides. Étamines dix. 
Stigmates trois. Capsule uniloculaire , déhiscente au sommet , en 
dix dents recourbées. Graines réniformes. 

Les nombreuses espèces de Céraistes se recommandent comme 
nourriture des bestiaux. Plusieurs sont dignes de la culture dans 
les jardins paysagistes , par l'effet que produisent leurs touffes 
gazonneuses et leurs fleurs abondantes sur les rocailles ; l’Argen- 
tine surtout, €. tomentosum, s'étend en larges tapis de feuilles 
satinées et de jolies fleurs en clochette, d’un blanc de neige, qui 
se groupent en gracieuses corymbes. 

Insectes des Céraistes : 


HÉMIPTÈRES. 


Psylla cerastii. Loew. — V. Buis. La larve détermine une dé- 
formation du C. vulgatum. La partie supérieure de la tige se rac- 
courcit et s'enfle ; les feuilles du calice prennent la forme de 
chaperon; les pétales deviennent verts et grandissent jusqu’à égaler 
souvent quatre fois la longueur naturelle, et prennent différentes 
formes irrégulières : la capsule s’enfle et devient irrégulièrement 
bossue et les graines avortent. Loew. 


Aphis cerastit. Kattenb. — V. Cornouiller. Il vit sur le C. 
arvense. 
Chermes cerastii, Linn. — V. Tamarisc. Il habite les feuilles 


réunies en capitules du C. viscosum. 


G. SPARGOUTE. SrercusA. Linn. 

Calice cinq sépales. Pétales cinq entiers. Etamines dix. Stig- 
mates cinq. Capsule à cinq valves, polyspermes. Graines lenti- 
culaires. 

La Spargoute des champs présente de l'intérêt. Cultivée en 
prairie artificielle , prospérant dans les sols frais et sablonneux, 
elle donne d’abondantes récoltes de fourrage vert qui plaît fort 


(254) 


aux bestiaux et surtout aux vaches laitières. C'est à cet aliment 
qu'est attribuée l'excellence du beurre de Dixmude qui ne le cède 
pas à celui d'Isigny et de la Prévallée. 


Insectes des Spargoutes : 
COLÉOPTÈRES. 


Cassida nobilis. Linn. — V. Peuplier. Elle vit sur la Sp. ar- 
vensis. Suff. 
Cassida viridula. Payk. — ibid. 
—  oblonga. II. — ibid. 
Psylleoides spergulæ. Gyll. — ibid. 


FAMILLE. 


SCLÉRANTHÉES. Sczerantuez. Barll. 

Corolle nulle. Étamines périgynes. Carcerule monosperme. 

G. SCLÉRANTHE. Scceranraus. Linn. 

Le Scleranthus perennis, qui pour nous. représente la famille 
entière, à eu une grande importance avant la découverte de 
l'Amérique. Il nourrit sur ses racines un insecte, le Coccus polo- 
nicus qui fournit une substance tinctoriale, l'objet, pendant 
longtemps , d’un commerce et d’une consommation considérables. 
Cette Cochenille , qui était en possession de fournir la pourpre du 
moyen-âge , à été supplantée par celle du Nopal, lorsque le pro- 
duit du Mexique se montra rival de celui de la Pologne. Il n’est 
plus employé que par les Cosaques. 

Insectes du Scléranthe : 

HÉMIPTÈRE. 

Kermes poloricus. Linn. — V. Tamarisc. 

FAMILLE. 

CHÉNOPODÉES. Cnexoronse. De C. 

Corolle nulle. Étamines cinq ou moins, périgynes. Ovaire 
uniloculaire, uniovulé. 

Les Chénopodées présentent les caractères essentiels des Caryo- 
phyllinées dans toute leur sévérité et sans l’ornement ordinaire 


(255) 


d’une corolle; mais elies semblent vouloir racheter l'absence de 
la beauté par l'utilité, et nous trouvons en elles un grand nombre 
d'herbes potagères ; la Betterave s'est élevée au rang le plus élevé 
parmi lesplantes industrielles en nous fournissant le sucre.Beaucoup 
d’autres, croissant sur les grèves maritimes , ou les marais salins, 
se transforment en soude, cetautre sel qui alimente tant d’autres 
d'industries. 

Cette Famille nourrit un assez grand nombre d'insectes. 

G. SALICORNE. SazicorniA. Linn. 

Fleurs hermaphrodites, non bractéolées. Calice utriculaire. 
Étamines deux on une seule, insérées au réceptacle. 

Ces plantes à l'aspect bizarre, aux tiges sans feuilles, aux 
fleurs sans corolle, abondent sur les grèves maritimes, en har- 
monie avec la sévérité de l'Océan, l’âpreté des vents et aussi avec 
les besoins des marins par leurs verlus antiscorbutiques. 

Insectes des Salicornes : 


LÉPIDOPTÈRE. 


Anthophila Wimmerii. Tr. — Dans cette Noctuélide, les palpes 
sont ascendants, les ergots des pieds postérieurs très-longs, les 
ailes supérieures larges. Les premiers états sont inconnus. La 
chenille vit sur les Salicornes. 

G. SALSOLA. Linn. 

Fleurs hermaphrodites, bractéolées. Calice à cinq sépales. Dis- 
que annulaire, hypogyne. Étamines cinq ou trois. 

C'est particulièrement à ces plantes que nous devons la 
soude {{), cette substance qui exerce une action si complexe dans 
l’économie domestique , à qui nous devons tant de choses utiles 
et principalement le verre , entré de tant de manières dans le do- 
maine de l'industrie pour servir à nos besoins , à notre luxe, à 
nos arts, à nos sciences. 

La Soude s'obtient par l’incinération des tiges sèches de ces 


(4) C'est le nom vulgaire de l'hydrate de protoxyde de sodium. 


( 256 } 


plantes , ainsi que des Salicornes , et même de quelques autres 
communes également sur les bords de la mer. 

Insectes des Sa/sola : 

Dasytes cylindricus. Linn. — Ce Malacoderme se trouve sur 
les Soudes. Jacquelin Duval. 

Colotes rubripes , Perris. — Ce Malacoderme vit sous les touffes 
du S. Kali. 

Tagenia intermedia. Fab.— Cet Hétéromère vit sous les Soudes. 
Jacquel. Dur. 


Cataphranetis brunnea. Jacquel. D. — Il vit sur les Soudes, 
Duy. 
Cleonus punctiventris. Geron. — V. Bruyère. Au pied des 


Soudes , ibid. } 
Coccinella undecim punctata. Linn. — V. Pin maritime. Il vit 
sur la Soude. Mulsant. 


HÉMIPTÈRE. 
Phytocoris asplenactes. Am. — V. Poirier. Sur le S. Kali. 
Perr. 
LÉPIDOPTÈRE. 


Hadena sodæ. Ed. — V. Spartier. sur les S. Guinée. 


G. ÉPINARD, Srixacia. Linn. 

Fleurs dioïques , non bractéolées ; mâles : Calice à quatre ou 
cinq divisions. Étamines quatre ou cinq. Femelles : calice urcéolé, 
à quatre ou cinq dents. Ovaire inclus. Sigmates deux, quatre. 

Les Épinards , originaires de la Perse où Olivier les a souvent 
trouvés à l’état sauvage, introduits en Espagne par les Arabes, 
et signalés dès le XIVe siècle comme plantes potagères, occupent, 
malgré leurs détracteurs, une position considérable dans l’art 
culinaire et dans l'art médical. Leur insipidité naturelle se cor- 
rige par l’assaisonnement et surtout la muscade; très-peu nutritifs, 
mais d’une digestion facile, ils rafraïîchissent les entrailles en- 
flammées, et c'est ainsi qu'ils sont les balais de l'estomac. 

Insectes des Epinards : 


{ 257 ) 
LÉPIDOPTÈRES . 


Chelonia villica. Linn. — V. Cerisier. Elle vit sur l’Épinard. 
Brez. 

Noctua C. nigrum. Linn. — La chenille est rase. Elle se trans- 
forme dans une coque de terre très-fragile, enterrée plus ou moins 
profondément. 

Scotophila tragopogonis. Linn. — La chenille de cette Noctu- 
hde est lisse, atténuée aux deux extrémités. Elle se transforme 
dans une coque informe , composée de débris de végétaux retenus 
par quelques fils. 


G. BETTE. Bera. Linn. 

Fleurs hermaphrodites, non bractéolées, calice à cinq divisions, 
adhérent par la base. Disque cuculliforme. Étamines cinq , insé- 
rées aux bords du disque, Ovaire suborbiculaire. 

Ce genre présente deux espèces principales qui, par leurs 
destinées bien différentes, excitent de l'intérêt : la Bette propre- 
ment dite, ou la Poirée, est depuis l'antiquité l’une des herbes 
potagères les plus vulgaires. Elie était de plus, chez les Romains, 
considérée comme plante médicinale, douée d’un grand nombre de 
propriétés salutaires. Dépossédée de ce prestige, elle ne nous 
offre plus qu'un des éléments du bouillon des convalescents , 
mais l'usage alimentaire en subsiste toujours, en corrigeant toute- 
fois son insipidité par l'acide de l'Oseille, tandis que Martial con- 
seillait de l’assaisonner avec du vin et du poivre. 

Ut sapiant fatuæ fabrorum prandia Betæ , 
O quam sæpe petat vina, piperque cocus ! 
é (Epig., lib. 13.) 

La Betterave, moins anciennement connue, doit à sa racine une 
importance, une célébrité qui l'élève à un rang très-élevé parmi 
les plantes industrielles. Transformée en sucre par une des belles 
applications de la chimie à nos produits agricoles, et devenue ainsi 
la rivale de la Canne, elle s’est trouvée investie d'un rôle consi- 
dérable, non-seulement dans l’agriculture à laquelle elle apportait 


{ 258.) 


un puissant moyen d'amélioration, mais encore dans l'industrie , 
le commerce, la marine. Ses intérêts se sont trouvés en oppo- 
sition avec ceux de la France méridionale, des villes maritimes, 
des colonies. Elle a donc eu à soutenir une lutte longue, acharnée, 
remplie de dangers et de péripéties, d’où elle n’est sortie victo- 
rieuse qu'après des prodiges de perfectionnement, de persévé- 
rance, de résistance, et c’est ainsi que l’agriculture française 
s’est enrichie de la plus belle industrie. 

Récemment la maladie de la Vigne ayant diminué considérable- 
ment la production de l'alcool, la Betterave a été appelée à en 
produire elle-même; mais espérons que l'invasion de l'Oïdium 
ne sera pas de longue durée et que cette nouvelle transformation 
n'aura fait que passer. 

Insectes des Bettes : 

COLÉOPTÈRES. 

Agriotes segetis. Fab. — V. Vigne. Il dévore les racines des 
jeunes Belteraves. Macq. 

Atomaria linearis. Steph. — Ce Cryptophage, malgré sa peti- 
tesse , fait de grands ravages dans les semailles des betteraves, 
en rongeant les jeunes plantes. 

Lixus ascanii. Fab. — V. Spartier. La larve vit et se transforme 
dans la tige de la B. vulgaris. 

Gastrophysa polygoni. Linn. — V. Raphanus. 

LÉPIDOPTÈRES. 

Hadena persicariæ. Linn. — V. Spartier. La chenille vit des 
feuilles de la B. poirée. Herring. 

Hadena brassicæ. Linn. — Ibid. La chenille ronge les feuilles 
de la Betterave et y cause des dégâts. 

Solenoptera meticulosa. Linn. — V. Ciste. 


DIPTÈRE. 


Phytoniyza Betæ. Macq. — V. Houx. La larve mine les feuilles 
de la Betterave. 


( 259 ) 


G. ARROCHE. Arriezex. Linn. 

Fleurs polygames ou monoïques, ou diviques , hermaphrodites , 
calice à trois ou cinq divisions. Etamines en même nombre que 
les divisions du calice. Mâles : calice et étamines comme dans les 
hermaphrodites. Femelles : calice bifide , comprimé, Ovaire cou- 
ronné par deux stigmates sessiles. 

L'espèce commune , cultivée dans l'antiquité comme herbe po- 
tagère et comme plante salutaire , se recommande encore aujour- 
d'hui par les mêmes qualités. Vingt siècles ont passé sans y 
apporter le moindre changement ; son nom même, en changeant 
de langue, est resté le même, et Atraphuaæis est devenu Atriplex 
en latin, Arropice en italien et Arroche en français. Quant à son 
nom vulgaire de Belle ou Bonne Dame, j'en ignore l'origine. 

Insectes des Arroches : 

COLÉOPTÈRES. 
Baris atriplicis. Oliv. — V. Bouleau. 
Cassida nebulosa. Linn. V. Peuplier. Elle vit sur l'A. nitens. 


HÉMIPTÈRES. 


Apbis atriphicis. Fab. — V. Cornouiller. 

— hortensis. Linn. — V. ibid. Surles sommités. Brez. 
LÉPIDOPTÈRES. 

Arctia lubricipeda. Fab. — V. Poirier. 

Hadena atriplicis. Linn. — V. Spartier. 

Miselia oxyacant 2. Linn. — V. Aubépine. 

Noctua signum. WW. — V. Epinard. 

Calocampa exoleta. Linn. — La chenille de cette Noctuélide 
est rase , atténuée aux extrémités; elle vit à découvert , s’enferme 
dans une coque de terre très-fragile et s'enterre profondément. 

Anthophila wimmerii. Tr. — V. Salicorne. 

Lita atriplicella . F. V R. — V. Bouleau. 

Coleophora aurogillella. FR. — V. Tilleul. La chenille vit sur 


les À. laciniata, pertella, latifolia, dont elle dévore la graine. 
Zeller. 


( 260 |} 


DIPTÈRES. 


Pegomyia atriplicis. Gour. — La larve de cette Anthomyzide 
ronge les feuilles de l’Arroche. 


G. CHÉNOPODE. Cuexoronium. Linn. 

Fleurs hermaphrodites, non bractéolées. Calice à cinq divisions 
tombant avec le fruit. Etamines cinq , insérées au réceptacle. 

Ce genre nombreux, dont le nom signifie Patte-d'Oie, de la 
forme des feuilles, et qui pour cela aussi est appelé vulgairement 
Ansérine , ne présente pas d'espèces cultivées, mais plusieurs sont 
utilisées comme herbes potagères , entr'autres le Bon-Henri, qui 
porte ce beau nom en souvenir sans doute de quelque trait de 
bonté populaire émané de la même source que la poule au pot. 

Insectes des Chénopodes : 


COLÉOPTÈRES. 

Cassida nobilis. Linn. — V. Peuplier. Elle vit sur le C. 
album. Suff. 

Cassida nebulosa. Linn. — V. ibid. Suff. 

LÉPIDOPTÈRES . 

Arctia lubricipeda. Linn. — V. Poirier 

Orthosia ambigua. Hubn. — V. Houx. 

Aplecta chenopodiphaga. Ramb. — V. Bouleau. 

Hadena chenopodii. Fab. — V. Spartier. Elle vit sur le C. 
fruticosum. Ramb. : 

Hadena contigua. Fab: — Ibid. La chenille vit sur le C. Bon- 
Henri. 

Hadena peregrina. Tr. — V. ibid. 

Calocampa exoleta. Linn. — V. Arroche. 

Boarmia rhomboidaria. WW. — V. Tulipier. 

Cidaria chenopodiaria. Linn. — V. Berberis. 

Lita atriplicella. Fab. — V. Bouleau. On trouve la chenille au 
mois de septembre , au sommet du C. viride qu'elle roule et dont 
elle dévore les graines. Bouché. 

Butalis (Ochsenhermeria. Zell.) chenopodiella. Dup.— V. Blé. 


( 264 ) 


Coleophora flavogenella. Lieniz. — V. Tilleul. La chenille vit 
sur les fleurs et les graines des €. album et opulifolium. Elle vit 
de la graine, se tenant dans sa jeunesse presque verticalement, et 
obliquement dans sa vieillesse sur la fleur dans laquelle elle 
ronge un trou rond. Zell. 

Coleophora annulatella (Nylander) — V. ibid. La chenille 
paraît vivre sur le Chenopodium. Zell. 

Coleophora unipunctella. FR. — V. ibid. La chenille vit sur le 
Chenop. 

Pterophorus adactylus. Rumb. — V. Rosier. La chenille vit sur 
le C. fruticosur. 


CLASSE. 


SUCCULENTES. Succuzenræ. Bartl. — Voyez les arbres. 

Cette classe , (1) dont nous nous sommes occupés en parlant des 
Séringats, est généralement composée de plantes herbacées qui 
sont en même temps, pour la plupart, épaisses, charnues , im- 
prégnées de sues , connues sous le nom de plantes grasses. Très- 
peu pourvues de racines, elles tirent presque toute leur subsistance 
de l'humidité de l'air et sont évidemment destinées à vivre dans les 
sols pierreux, dans les interstices des rochers ; aussi les voyons- 
nous couvrir les vieux murs, et jusqu'aux toits de chaume. 


FAMILLE. 


SAXIFRACÉES. SaxirrAGEæ. Juss. 

Étamines en nombre défni. Ovaire deux, connés. Herbes à 
feuilles non stipulées. 

G. SAXIFRAGE. SaxirraGa. Lion 

Calice semi-adhérent et à cinq divisions, persistant. Pétales 
cinq. Étamines dix, insérées alternativement devant les pétales et 
les segments du calice. 

Peu de plantes se présentent sous des aspects aussi divers que 


(4) Elle comprend les familles des Cunoniacées, des Saxifragées, et des Cras- 
sulacées, 


{ 262 ) 

les Saxifrages. En conservant leurs caractères génériques, elles 
affectent, surtout dans leur port et la forme de leurs feuilles, 
une sorte d'indépendance qui les rend , en apparence , étrangères 
les unes aux autres ; elles semblent souvent aussi vouloir se dé- 
guiser et prendre la ressemblance d'autres plantes, d'où sont 
venus pour plusieurs les noms de Fausse-Mousse, Faux-Sédon , 
Fausse-Androsace , Faux-Géranion , etc. Quelques-unes sont cul- 
tivées dans les jardins où méritent de l'être, pour l'élégance de 
leurs fleurs, telles que la Saxifrage pyramidale, le Gazon d’Angle- 
terre , la Mignonnette qui défie les peintres. 

Ces plantes ont été connuesdes anciens et ont été l’objet d’un genre 
d'erreur qui, pour n'être pas sans exemple, n’en est pas moins 
remarquable. Les racines de la Saxifrage granuleuse s’insinuent 
dans les interstices des rochers, en détachant des molécules: il en 
est résulté d'abord le nom de la plante, de saxum frango, et, 
ensuite , on à cru quelle possédait la vertu de rompre, de dis- 
soudre les calculs de la vessie. 

Insectes des Saxifrages : 


LEPIDOPTÈRES. 


Parnassius Apollo, Linn. — La chenille de ce papillon est pu- 
bescente , à tentacule retractile sur le cou, elle se renferme dans 
un léger réseau entre des feuilles. Il se trouve sur les S. des 
Alpes. 

Pterophorus mictodactylus. S. V. — V. Rosier. La chenille vit 
sur leS. granulata. Zeller. 


FAMILLE. 


CRASSULACÉES. Crassuracez. De Cand. 
Calice inadhérent. Étamines en nombre défini. Ovaires en 
nombre égal aux segments calicinaux. 
Cette famille, remarquable par la consistance charnue des feuilles 
et des tiges et qui fait partie des plantes grasses , doit à sa nature 
la faculté de puiser dans l'air presque toute sa nourriture et de 
croître dans les sites les plus secs. Elle se compose d’un assez 


( 263 


grand nombre de genres dont les principaux sont les Crassules , 
les Sedum et les Ficoïdes. Ces dernières seules ne comprennent 
pas moins de trois cents espèces, presque toutes du cap de Bonne- 
Espérance. C’est à cette famille qu'appartient la Joubarbe que 
nous aimons à voir fleurir sur les toits de chaume. Elle orne mo- 
destement la cabane du pauvre villageois dont elle soulage, en 
même temps , la plupart des maux par ses vertus salutaires ; elle 
est pour lui de bon augure , lui inspire de la confiance et lui fait 
supporter avec plus de courage les épreuves de la vie. 

G. SEDUM. Sec. Lion. 

Calice ordinairement quinque fide. Pétales ordinairement 
cinq, étalés. Etamines en nombre double des pétales. Filets élar- 
gis à la base. Anthères suborbiculaires. 

Dès l'antiquité , les Sedum , ainsi que leurs voisines les Jou- 
barbes , étaient en possession d'offrir des remèdes à tous les maux: 
Ils n'étaient pas même étrangers à la magie. Le temps et ses péri- 
péties les ont bien ravalés, au moins aux veux de la science. Le 
peuple continue à les employer dans la médecine domestique. 
Des quatre vingt-dix espèces connues , trois ou quatre sont 
usuelles , jouissant d’une grande popularité et portant un grand 
nombre de noms, quelquelois bizarres. Le Sedum  telephium 
s'appelle Herbe des Charpentiers, Reprise , Grassette , Orpin , 
dérivé de Auripigmentum , Auripinum ; le Sedum acre est le 
Poivre de muiaille , la Vermiculaire brülante . le Pain d'oiseau ; 
le Sedum album , petite Joubarbe (Jovis barba) , Trique-Madame 
(Tricot de Madame) ; le Sedum anacampseros, ainsi nommé, 
parce que, suivant Pline , le toucher suffisait, disait-on , pour 
ramener les amants infidèles , ce qui lui vaut encore le nom 
d'Herbe magique. 

Insectes des Sedum : 

LÉPIDOPTÈRES. 

Parnassius Apollo. Linn. — V. Saxifrage. Il vole sur les pla- 
teaux couverts de Sedum. La femelle descend quelquefois dans le 
fond des vallons et se repose sur les Luzernes. Duponchel. 


( 264 ) 


Zygæna Sedi. Fab. — V. Cytise. 

Caradrina respersa. Ochs. — V. Impératoire. La chenille se 
nourrit du S. album. Bruand. 

Yponomenta sedella. Tr. — V. Fusain. La chenille se nourrit 
du S. telephium. 

Lita guttella. Linn.—V. Bouleau. Elle vit sur le S. acre, Brez. 


CLASSE. 

CALICIFLORES. Caciciecoræ. Bart]. 

Pétales et étamines insérés au calice. Ovaire un à quatre. locu- 
laires.Placentaires le plus souvent centraux et soudés en colonne. 

Cette classe , composée de plusieurs familles importantes (1), 
n'est représentée en Europe que par un petit nombre de plantes , 
telles que les Epilobes , les Onagres , les Salicaires. Mais elle en 
comprend une multitude d’autres , réparties sur les diverses par- 
ties du globe , et parmi lesquelles se trouvent des arbres et des 
fleurs de la plus grande beauté , et d'autres végétaux remar- 
quables par quelque particularité. Nous citerons le Quiscalia in- 
dica , dont les fleurs sont d’un blanc pur en s'épanouissant le ma 
tin, d’un rouge pâle dans l'après midi, roses le soir, et d'une 
couleur de sang le lendemain. Nous mentionnerons encore les 
Mangliers ou Palétuviers , qui croissent sur les plages des mers 
tropicales. Leurs racines, semblables à des arcs-boutants, élèvent 
le tronc au-dessus de la surface du sol ; le tronc pousse d’autres 
racines dans presque toute sa longueur; les branches, à leur 
tour, offrent le même phénomène ; les racines qu'elles émettent , 
ayant atteint la terre, s’y fixent, reproduisent de nouveaux 
troncs et finissent par former des forêts impénétrables qui servent 
de demeure à une multitude d’huîtres, de crabes et d'oiseaux 
aquatiques. Spach. Nous signalerons encore le Terminalia ma- 
croptera, de Sénégambie. Outre les fruits ordinaires de cet 
arbre , disent MM. Guillemin et Perrottet , on rencontre sur tous 


(4) Les Combrétacées , les Vochysiéés , les Rhynophorées, les Onagraires, lés 
Lythrariées et les Haloragées. 


( 265 


les individus une grande quantité de panicules d'autres fruits, 
ovoïdes , de la grosseur d’un œaf de pigeon. Cette monstruosité 
orovient probablement de la piqûre d’un insecte (de la famille des 
Cynipsaires \. L'intérieur est composé de cellules rondes , rem- 
plies d’un sue limpide , épais comme du miel, d'une saveur aigre 
et contenant beaucoup d'acide gallique, comme les noix de galle 
qui sont aussi produites par la piqûre d'insectes. 
FAMILLE. 

ONAGRAIRES. Oxacrarræ. Bert]. 

Ovaire adhérent, à quatre loges multiovulées. Graines atta- 
chées à un axe central. 


TRIBU. 
JUSSIEVÉES. Jussi£veæ. Spach. 


G. ISNARDIE. Isxarpra. Linn. 

Tube calicinal non prolongé au-delà de l'ovaire. Graines nues , 
inappendiculées. 

L'Isnardia palustris nourrit la larve de l’Æaltica Lythri, Fab., 
qui en ronge les feuilles. Perris. 

TRIBU. 

ONAGRÉES. Oxacrez. Spach. 

Tube calicinal, plus ou moins prolongé au-delà de l'ovaire. 
Partie inadhérente caduque ; limbe, 4 parti, le plus souvent 
réfléchi. 

SECTION. 

ENOTHERÉES. Æxornerez. Spach. 

Tube calicinal (partie inadhérente) allongé, subeylindrique ; 
limbe à segments réfléchis, colorés. Disque formant un bour- 
relet annulaire. Etamines huit , unisériées , égales. 

La famille des Onagraires, qui ne compte qu'un très-petit 
nombre de plantes européennes, est au contraire très-riche et di- 
versiliée en exotiques. Un grand nombre d’entr’elles ont été im- 
portées dans nos jardins et dans nos serres , où elles brillent par 
leur beauté. Tels sont les Lavauxia , les Xyloplevrum, les Gaura, 
les Godetia , les Clarkia , les Lopezia, et surtout les Fuchsia , 
qui méritent à tant de titres la faveur dont ils jouissent. 


17 


( 266 ) 
G. ONAGRE. OnAcra. Tour. 


Tube calicinal (partie inadhérente) plus long que l'ovaire , un 
peu charnu, cotonneux en dedans ; imbe à quatre segments, mem 
branacés, planes. Pétales, quatre. Etamines, huit. Ovaire 
oblong , conique. 

Le nom d'Onagre , donné par Tournefort aux plantes qui le 
portent aujourd'hui, leur a été attribué arbitrairement ou sur de 
fausses apparences. Le véritable Onagre ou Enothère était une 
plante branchue et haute comme un arbre, décrite par Théophraste 
et Dioscoride, mais qui n’a pas été retrouvée par les modernes. 

Les Grecs croyaient que l'eau où la racine avait trempé, étant 
donnée à boire à un animal sauvage, le rend domestique. Théo- 
phraste , d’après Matthiole, traduction de Du Pinet, dit : « que 
la racine d'Onagra, bue avec du vin, rend la personne plus 
affable et plus accointable. De moi, je ne trouvai jamais personne 
qui m'ait sçue montrer l'Onagra , combien qu'elle soit fort néces- 
saire , non-seulement pour dompter et apprivoiser les bêtes sau- 
vages, mais aussi pour adoucir la brutalité de plusieurs personnes 
qui en ont bon besoin.» Cette boutade de Matthiole n'avance guère 
la question. 


Insectes des Onagres : 
COLÉOPTÈRE. 


Altica Lythri. Fab. — V. Vigne. La larve ronge les feuilles de 


l'O. europæa. Perris. 
HÉMIPTÈRE. 


Cicada œnotheræ. Linn. — V. Vigne. Sur l'O. europæa. Brez. 
LÉPIDOPTÈRE. 

Pteregon ænotheræ. Fab. —La chenille de cette Sphingide se 
nourrit de l'O. europæa. Elle est lisse , à plaque lenticulaire , au 
lieu de corne sur le onzième segment. Elle se métamorphose à Ja 
surface dela terre, dans une coque informe, composée de débris 
de végétaux , réunis par des fils. 

SECTION. 
EPILOBIÉES. EPiLoBiEz. 
Tube calicinal (partie inadhérente) court ou presque nul ; 


( 267 ) 


lhimbe réfléchi ou dressé. Etamines unisériées ou bisériées , alter- 
pativement plus longues et plus courtes. 

G. EPILOBE. EriLogium. Linn. 

Calice 4 fide ; segments dressés. Disque pelliculaire , 4 lobé 
Pétales, quatre, dressés, égaux. Etamines, huit, bisériées. 

L'Osier fleuri, Laurier Saint-Antoine , est une des plus belles 
plantes indigènes. Sa taille élevée , son port élegant , son gai 
feuillage, sa tige souple, flexible, gracicuse , ses jolies fleurs pur- 
purines, légèrement rassemblées en larges épis qui couronnent les 
tiges , tout charme nos regards lorsque nous l’apercevons au bord 
d'un ruisseau, à l'ombre d’un Saule où sur la lisière d’un bois, 
ombrageant à son tour les Violettes et les Anémones. 

La beauté de l'Epilobe devrait le dispenser d’être utile. Cepen- 
dant on cherche dans ses racines la délicatesse de l’Asperge , on 
fait entrer ses feuilles dans la composition de la bière, on demande 
du coton aux aigreltes de ses semences 

Insectes des Epilobes : 

COLÉOPTÈRES. 

Cœlide epilobii. Payk. — La larve de ce Curculiomte vit sur 
l'Epilobe. 

Ceutorhynchus epilobir. Payk — V. Bruyère. 

Altica Iythri. Fab. — V. Vigne. La larve ronge les feuilles des 
E. tetragononum et palustris. Perris. 

HÉMIPTÈRE. 

Pentatoma vernaïis. Wolfuss. — V. Genévrier. Il vit sur l'E. 

spicatum en Lithuanie. Gorski. 
LÉPIDOPTÈRES. 

Deilephila vespertilio. Linn.—V. Vigne. la chenille vit sur l'E. 
angustifolium. Dup. 

Deilephila elpenor. Linn. — V. Ibid. 

————. porcellus. Linn. — V. Ibid. 

———— epilobi. Hubn. — V. Ibid. 

Pterogon Ænotheræ. Fab. — V. Enothère. La chemille vit sur 
VE. angustifolium. 

Elachista epilobiella. W. W.—- V. Houx. 


( 268 ) 


Elachista longiella. Zell, — V. Ibid. La chenille vit sur l'E. 
hirsutum, 
Pterophorus negadactylus. Zell. - V. Rosier. Sur les E. Zeller. 


FAMILLE. 


LYTHRARIÉES. Lyrmnanee. Juss. 

Ovaire inadhérent. Péricarpe capsulaire. 

Cette petite famille ne contient guère qu'une seule plante qui 
habite l'Europe , la Salicaire. Parmi les exotiques, il en est une 
connue et employée depuis la plus haute antiquité, comme elle 
l'est encore aujourd'hui : c'est le Lawsonia, connu des Hébreux 
sous le nom de hacopher, des Arabes, sous celui de henni, et des 
Grecs, sous celui de kypros. La feuille desséchée et réduite en 
poudre, à laquelle on ajoute de la chaux vive et du jus de citron , 
sert à teindre en rouge ou en jaune les ongles et l'extrémité des 
doigts des femmes en Orient, partie essentielle de Jeur toilette, 
et la teinture en est si solide qu'on l’a observée sur des momies 
tirées des hypogées de l'Egypte des Pharaons. 


G. SALICAIRE, Lyrarum. Linn. 

Calice tubuleux, à dents courtes, triangulaires. Pétales six, 
oblongs, divergents. Etamines six ou douze, insérées au milieu 
ou vers la base du tube calicinal. Ovaire oblong. 

La Salicaire qui doit son nom à une certaine ressemblance avec 
le Saule par la forme de ses feuilles, est une de nos plus jolies 
plantes riveraines. Fixée au bord des eaux , et mêlant les longs 
thyrses de ses fleurs purpurines aux touffes des Glayeuls et des 
Roseaux, elle se mire dans les ruisseaux, elle les orne de sa 
présence. 

Le nom de la Salicaire ne remonte pas jusqu'à l’antiquité. 
Matthiole, au XVI siècle, le considérait comme synonyme de la 
Lysimachia (1) de Dioscoride, qui la décrit de manière à ne pou- 
voir douter de l'identité. Pline fait dériver son nom du roi Lysi- 


(4) La Lyshnachia portait aussi le nom de Lytros, suivant Dioscoride. 


! 
{ 269 ) 


maque qui, le premier, en fit usage. Outre ses nombreuses pro- 
priétés médicinales, sa vertu est telle, ajoute Pline, que la mettant 
sur le joug des bœufs qui ne veulent s’accorder à tirer, elle les 
rend paisibles et d'accord. 

Longtemps employée comme astringente, la Salicaire a perdu 
sa vogue, mais non sa qualité salutaire, et la médecine domestique 
sait encore y recourir avec succès. 

Insectes des Salicaires. 

COLÉOPTÈRES. 

Apion ervi. Gyll. — V. Tamarisce. Sur la Salicaire. 

Nanophyes hemisphericus. Fab. — V. Tamarisc. Elle dépose 
ses œufs dans la tige du L. hyssopifolia , et leur présence déter. 
mine une hypertrophie galliforme danslaquelle vivent et se trans- 
forment les larves. Perris. 

Nanophyes Iythri. Fab. —-V. Ibid. La larve vit dans les ovaires 
de la Salicaire. 

Nanodes lythri. Fab, — V. Tamarisc. 

Galeruca lythri. Gyll. — V. Viorne. 

Graptodera oleracea. Fab. — V. Vigne. 

———— nigriventris. Déj. -— V, Ibid. Il ronge les feuilles 
de la Salic. 

Apththona salicariæ. Payk. — V. Ronce. 

HÉMIPTÈRE. 

Aphis lythri. Schr. — V. Cornouiller. 

LÉPIDOPTÈRES. 


Lycæna telicanus. Herbst. — V. Baguenaudier. Il se trouve 
sur les fleurs de la Salicaire. Rumbm. 

Simyra venosa. Borkh. — V. Saule. La chenille vit sur la 
Salic. Hering. 

FAMILLE. 

HALORAGÉES. Hazonacee. Rob. Br. 

Ovaire adhérent, à loges uniovulées. 

Les Haloragées forment une petite famille qui, par quelques 


(270) 


caractères équivoques, par quelques rapports avec les Monoco- 
tylédones, et par sa nature généralement aquatique, a été quel- 
quefois comprise parmi les Hydrocharidées. 


G. MACRE. Trapa. Linn. 

Limbe calicinal persistant. Pétales obovales. Etamines quatre. 

La Macre flottante, le Tribulus des anciens, offrait alors comme 
aujourd’hui, dans son fruit, une substance alimentaire , utilisée 
dans toutes les contrées où elle abonde sur les étangs, les lacs, 
les rivières, où sa tige s'étend sur la surface de l'eau, et se couvre 
de feuilles flottantes. Son nom vulgaire de Châtaigne d'eau 
exprime fort bien sa forme, son goût et l'usage qu'on en fait. 

Insecte des Macres- 

y COLÉOPTÈRE. 


Donacia typhæ. Brahm. — V. Typha. Elle vit sur le Trapa 
natans. Suffr. 


G. MYRIOPHYLLUM. MyrioPayLLUM. 

Fleurs ordinairement monoïques. Mâles : calice quatre parti. 
Pétales quatre, fugaces. Etamines : quatre, six ou huit. Femelles, 
limbe calicinal quatre parti. Corolle nulle. Ovaire quatre lobé. 

Le Myriophyllum, Millefewlle aquatique, vit submergé, à 
l'exception des fleurs qui s'élèvent au dessus de la surface des 
eaux en verticilles de chaque sexe : les mâles s'élèvent au-dessus 
des femelles pour répandre sur elles le pollén de leurs étamines. 

Cette plante, souvent fort abondante, est utilisée comme engrais. 

Insectes des Myriophyllum. 

COLKOPTÈRES. 

Phytobius velaris. Fab. — V. Groseiller. Il vit complètement 
immergé sur le Myrioph. spicatum. L. Duf. 

Phytobius notula.Schupp.—Les larves de ce genre, comme celles 
des Coniatus, les Phitonomus, les Cionus, sont apodes, pourvues 
de trois séries longitudinales de mamelons latéraux et ventraux , 
et recouvertes d’une légère couche de substance visqueuse. Elles 
sont appelées à vivre sur le feuillage, quoique sans pattes pour 


(271 


s'y accrocher ; mais elles ont la faculté de sécréter une humeur 
visqueuse qui se répand sur tout leur corps et les retient assez 
fortement sur le plan de position pour leur permettre de ramper 
le long des tiges des plantes nourricières. La larve du Phytobius 
notula se répand sur tout le corps une couche épaisse qui la 
voile complètement. Elle rejette de petits grains qui se répandent 
sur les segments et, retenus par la matière visqueuse, abritent le 
corps avant que la larve se transforme ; elle se retire dans un pli 
d'une feuille et se forme une coque comme le Phytonomus. 


CLASSE. 


COLUMNIFÈRES. Cocumnireræ. Bartl. 


Voyez les Arbres. 
Cette classe, dont nous n'avons eu à décrire que le Tilleul, est 


considérable et nombreuse surtout en plantes intertropicales. 
Elle se divise en plusieurs familles (1) dont les Malvacées seules 
sont ici de notre ressort et qui nous présentent beaucoup d'intérêt 
par les qualités salutaires que nous trouvons en plusieurs d’entre 
elles et par la grande importance ‘ndustrielle des Cotonniers. Les 
autres familles, qui contiennent un grand nombre de végétaux 
remarquables par la beauté de leurs fleurs , en comprennent aussi 
qui nous sont précieuses par leurs produits. C’est à l’un d’eux 
que nous devons le chocolat, cet aliment exquis, moelleux , fon- 
dant, parfumé, et en même temps réparateur par excellence de 
nos forces affaiblies. 
FAMILLE. 


MALVACÉES. Mauvaceæ. Bartl. 
Calice persistant. Etamines monadelphes. Anthères à une seule 


bourse. 
Cette famille, qui tire son nom des plantes dont les qualités 


salutaires leur ont assuré une si grande popularité, comprend 


(1) Les Malvacées , les Dombevacées , les Hermanniacées , les Byttnériacées , les 


Sterculiacées et les Tiliacées. 


(272) 


encore un grand nombre de végétaux , la plupart exotiques, qui 
présentent un grand intérêt : tels sont les Cotonniers, les Erto- 
dendrons et les Bombax , ces très-grands arbres qui produisent 
aussi du coton, mais trop court pour être filé, et enfin le fameux 
Baobab, ce colosse du règne végétal. 

G. MAUVE. Mazva. Linn. 

Calicule à deux ou trois folioles libres. Calice cinq fide. Pétales 
anq, ordinairement bilobés, étalés. 

Entre toutes les plantes que la Providence a destinées au sou- 
lagement de l'humanité souffrante, il en est peu d'aussi précieuses 
que la Mauve. Il n'en est pas dont les vertus soient aussi univer- 
sellement reconnues. Grâce au mucilage doux et nutritif dont 
elle abonde dans toutes ses parties, elle est éminemment émol- 
liente, ainsi que l’exprime son nom (1), adoucissante, rafraïchis- 
sante. Elle est tellement propre à calmer toutes les inflammations, 
les irritations , qui sont le prélude de la plupart de nos maladies 
qu'elle est presque un remède universel, d'où les anciens l’appe- 
laient omnia-morbida. Aussi l'avons-nous partout sous la main, 
croissant sur le bord des chemins, autour des habitations rustiques, 
dans les décombres, etc. 

Les anciens employaient la Mauve, non seulement comme 
remède, mais surtout comme plante alimentaire. Les Romains 
apprêtaient avec recherche les feuilles radicales et les jeunes 
tiges ; Cicéron s’en donnait une indigestion dont il fait l’aveu 
dans une de ses épitres ; Horace l'accueille dans ses vers comme 
sur sa table : 

Me paseunt olivæ ; 
Me Cichorea, levesque Malvæ. 
Od. 31. lib. 1. 

Parmi les modernes, les Chinois en conservent l'usage alimen- 
taire. 


Insectes des Mauves. 


(2) Mauve dérive de Malve et de Malasso ou de Malatto , j'amollis. 


(273) 


COLÉOPTÈRES. 


Apion malvæ. Fab. — V. Tamarisc. Il dépose ses œufs dans 
les graines de la M. Sylvestris. Perr. 

Apion fuscirostre. Fab. — V. Ibid. Même observation. 

Apion æneum. Fab. — V. Ibid. La larve vit dans les tiges de 
la M. Syb. Perr. 

Apion radiolus. Mursh. — V. Ibid. I vit sur la M. Syl. , et 
il y creuse des sillons. Walton. 

Diodyrhynchus austriacus. Meg. — Ce Curculionite vit sur la 
M. Sytr. 

Lixus angustatus. Fab. — V. Spartier. La larve vit dans les 
tiges des Mauves ; elle en dévore la moelle en y creusant une 
large galerie. Perr. 

Cartallum ruficolle. Fab. — Ce Longicorne vit sur la M. Sylo. 
Jacquel. 

Podagrica malvæ. Ill. — Cette Chrysoméline vit sur les Mauves. 

— ——— fulvipes. Fab. — Ibid. 

——— — fuscipes. Fab. — Ibid. 


HÉMIPTÈRES. 


Cimex apterus. Fab. — V. Tilleul. 
Heliothrips hæmorrhoidalis. Bouché. — Cette Thripside est 
commune sur les Malvacées. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Syrichtus alveolus. H.—La chenille de cette Hespéridea, comme 
les autres, la tête forte, un peu fendue. Elle se transforme entre 
des feuilles repliées sur elles-mêmes. 

Spilothyrus malvæ. Fab. — La chenille vit sur la M. rotundi- 
folia. Hering. 

Acontia malvæ. Esp. — La chenille de cette Noctuélide est 
atténuée postérieurement ; elle se renferme dans une coque molle 
de soie mélangée de grains de terre. 

Cidaria malvata. Linn. —V. Berberis. 


(274) 


Anacampsis malvella. Hubn. — V. Peuplier. 


G. GUIMAUVE. Azruæa. Lino. 

Calicule de cinq à neuf folioles soudées inférieurement. Calice 
cinq fide. Pétales cinq, ordiaairement bilobés, étalés. 

Toutes les qualités bienfaisantes que nous venons de signaler 
dans les Mauves, se reproduisent plus éminentes dans la Gui- 
mauve. Les douces vertus de cette plante semblent même se 
révéler à l'extérieur par le duvet soycux qui revêt toutes ses 
parties, par les teintes moelleuses des couleurs, par l'harmonie 
qui règne dans l’ensemble. Il semble que la nature nous la montre 
du doigt, nous invite à la cueillir pour adoucir les âcretés , les 
irritations , les inflammations de nos viscères. Le mucilage onc- 
tueux de ses racines la rend surtout pectorale. 

C'est à ses bienfaits qu’elle doit son nom grec A/thæa, je sou- 
lage, je guéris. Les Grecs lui donnaient encore celui d’Hibiscus, 
qui a également passé dans la langue latine, ainsi que l’atteste 
ce vers de Virgile : 


Hædorumque gregem viridi compellere Hibisco. Egl. 2. 


et ce nom d'Hibiscus, placé avant celur de Malva, a donné lieu à 
celui de Guimauve, Ibisco-Malva, Biscomalve, Bismalve , Gui- 
mauve, tandis que, placé après, il a produit Malvavisco, nom 
italien et espagnol de cette plante. 

Une autre plante de ce genre est l’un des plus beaux ornements 
de nos jardins : la Rose Trémière, Passe-Rose, Bourdon de Saint- 
Jacques, par son élévation, son élégance , les couleurs éclatantes 
et variées de ses fleurs, mérite la distinction dont elle jouit. 

Insectes des Guimauves. 

COLÉOPTÈRES. 


Apion radiolus, Kirby. -— V. Tamarise. Il creuse des galeries 
dans les Guimauves et leur nuit. Bouché. 

Lixus augustatus. Fab. — V. Spartier. La larve vit dans les 
üges de la Guimauve comme de la Mauve. Perr. 


(278 ) 


HÉMIPTÈRE. 

Jassus pulchellus. Herr. — Cet Homoptère vit sur la G. off- 
cinale. 

G. LAVATÈRE, Lavarena. Linn. 

Calicule à trois ou six folioles plus ou moins soudées. Calice 
cinq fide. Pétales cinq, ordinairement bilobés, étalés. 

Il v a trop de ressemblance organique entre les Lavatères, les 
Mauves et les Guimauves pour pouvoir douter que les premières 
de ces plantes ne participent aussi des propriétés bienfaisantes 
des autres. Elles doivent en être une succédanée précieuse; mais 
on n'en parle pas, et, pour ne pas accuser les Lavatères d’inuti- 
lité, on signale leur écorce fibreuse comme pouvant servir à faire 
des toiles, des cordages et même du papier. Cependant, leur 
qualité par excellence est la beauté , c’est la floraison abondante, 
gaie, charmante. qu'elles nous prodiguent tout l'été, et qui leur 
a valu le nom vulgaire de Mauve fleurie. 


Insectes des Lavatères. 
COLÉOPTÈRES. 
Apion radiolus. Kerby. — V. Tamarisc. Il creuse des galeries 
dans les Lavatères. Bouché. 
Lixus augustatus, Fab.—V. Spartier. La larve vit dans les tiges 
des Lavatères comme de la Mauve. Perris. 
HÉMIPTÈRE. 
Stenogaster lavateræ. Fab. — Cette Cimicide vit sur les L. 
LÉPIDOPTÈRE. 
Spilothyrus lavateræ, Esp. — V. Mauve. 
G. ABUTILON, AguriLon. Tourn. 
Calice non caliculé . persistant, cinq fide. Pétales obovales, 
obtus, flabellinervés. Ovaire cinq , ou pluriloculaires. 
Ce genre nombreux, quoiqu'il ne soit qu’un démembrement des 
Sida de Linnée, ne contient qu'une espèce européenne , et en- 
core n'habite-i-elle que la partie australe; c'est l'Abutilon de 


(276 ) 


Matthiole et d'Avicennes dont on lui a donné le nom. L'écorce de 
ses tiges se file comme le chanvre dans plusieurs contrées. Les 
fleurs en bouton d’une espèce du Brésil servent d'assaisonnement 
culinaire. Plusieurs autres, préservées de la gelée pendant l'hi- 
ver, contribuent à l’ornement de nos jardins par l'élégance remar- 
quable de leurs fleurs en cloches d’or veinées de bronze, gracieuse- 
ment suspendues au milieu d'un beau feuillage palmé. 


Insectes des Abutilons : 
LÉPIDOPTÈRES. 


Syrichtus Sidæ. Fab. — V. Mauve. La chenille se nourrit 
de l’Abutilon. 


G. COTONNIER. Gossyrium. Linn. 

Calicule à trois folioles soudées par la base. Calice cyathiforme, 
à cinq dents obtuses. Pétales presque dressés, convolutés. 

Les Cotonniers ne sont pas connus, comme les Malvacées pré: 
cédentes, pour leurs qualités salutaires , mais ils ont acquis la 
célébrité la plus extraordinaire : l'histoire &e la substance qu'ils 
produisent et de l’industrie qui en a pris naissance s'étend à tous 
les siècles et à tous les lieux. Le coton et ses tissus cachent 
leur origine dans les profondeurs chronologiques de l'Inde, de 
cette terre merveilleuse, où d’après Hérodote , une plante portait, 
au lieu de fruits, de la laine d’une qualité plus belle et meilleure 
que celle des moutons; où, suivant Strabon, la laine croissait sur 
les arbres, et où les Joncs produisaient le miel sans le secours des 
abeilles. 

Les Indiens apprirent à filer et tisser le coton , et, quoique sans 
le secours de nos machines les plus perfectionnées , ils surpassent 
encore aujourd'hui la perfection de quelques uns de nos produits, 
grâce à leur patience, à leur dextérité et à la finesse extrême de 
leurs doigts. 

C'est ainsi que de Mazulipatam , de Moussoul, de Calicut, sor- 
taient ces étoffes remarquables par leur mollesse ainsi que par 
leur blancheur, dont les prêtres Égyptiens portaient des vêtements 


auxquels ils attachaient un grand prix. Au commencement de 
l’ère chrétienne, le coton pénétra dans la Grèce et en Italie. Les 
Arabes transportèrent la culture des Cotonniers et l'industrie du 
coton dans tout le nord de l'Afrique, et de là en Espagne. Pen- 
dant que cette transmission s'opérait de l'Inde vers l'Occident, il 
paraît qu’elle se faisait également vers l'Orient et qu'elle parvenait 
en Amérique, à moins que l’on admette que le coton y ait eu un 
berceau particulier. À l’époque de la découverte du Nouveau- 
Monde, l'industrie cotonnière était parvenue à un haut degré de 
perfection au Mexique; de beaux üssus firent partie des présents 
que Fernand Cortez envoya à Charles-Quint. 

Cependant cette industrie qui était successivement parvenue à 
toutes les parties de l'Europe, était restée simplement manuelle, 
lorsque nous lui vimes, presque de nos jours , prendre un essor 
imouï, dû aux plus ingénieuses applications de la mécanique, et 
opérer toutes les merveilles écloses à Manchester. La Mule-Jenny 
et la machine à vapeur ont accompli le prodige le plus éclatant 
que présentent les annales de l'industrie. 

Insectes observés sur les Cotonniers : 


COLÉOPTÈRE. 
Apate monachus. Linn. — V. Tilleul. Sous les vieilles 
écorces. 
ORTHOPTÈRE. 
Gryllus campestris. Linn. — V. Ciste. Sur les races. 
HÉMIPTÈRE. 
Kermès gossypii. — V. Tamarise. 
LÉPIDOPTÈRE. 


Noctua subterranea. — C’est probablement une Agrous, et 
peut-être l'A. segetum dont la chenille dévore les racines de tou- 
tes plantes 

Noctua gossypii (1). 


(1) Cet insecte, ainsi que les précédents sont mentionnés comme ennemis du 
Cotonnier, à l’article ce cet arbre, Dictionnaire d'Orbigny. 


(2%) 
CLASSE. 


GRUINALES. GruinaLes. Bartl.— Pétales hypogynes ou subpé- 
rigynes. Étamines en nombre défini. Ovaires au nombre de trois 
à cinq , inadhérents. 

Cette classe n’est pas considérable, mais elle renferme l'un des 
végétaux les plus précieux pour l’homme, qui soient sortis des 
mains du Créateur : le Lin. Elle nous intéresse encore en char- 
mant nos yeux par les fleurs de la multitude de Geraniums el 
d'Oxalides qui occupent un rang si distingué en horticulture. 

Le nom de la classe, comme celui de Geranium , fait allusion 
au bec de Grue dont le fruit prend la forme. 


FAMILLE. 


OXALIDEES. Oxauineæ. De Cand. 
Ovaires cinq, connés ; ovules en nombre indéfini, superposés. 


G. OXALIDE. Oxaus. Lin. 

Calice cinq parti. Pétales cinq, onguiculés, très obtus. Éta- 
mines dix, insérées à un court réceptacle, cinq plus grandes. 
Ovaires à cinq loges de un à douze ovules. 

Des nombreuses espèces d'Oxalides , la plupart exotiques , une 
seule , indigène, offre de l'intérêt par ses propriétés apéritives, 
rafraîchissantes, anti-scorbutiques. L'acidité de ses feuilles l'a 
fait employer aux mèmes usages culinaires que l'Oseille , et c'est 
à elle que nous devons l'oxalate de potasse , connu sous le nom 
de sel d'Oseille. Elle est si connue, si commune, qu'elle porte un 
grand nombre de noms populaires tels que Surelle, Oseille de 
Pâques, Alleluia, à cause de l'époque de la floraison, Trèfle aigre, 
Herbe de Bœuf, Pain de Coucou. Quant au nom grec Oxalis, 
comme il a donné naissance à celui d'Oseille, il a été détourné de 
son acception propre en étant appliqué aux plantes qui le portent 
aujourd'hui. 

Les Oxalides sont d'une complexion très-sensible ; très-exci- 
table ; non seulement les fleurs ne s’épanouissent qu'aux rayons 
du soleil, mais, lorsque le ciel est couvert , les folioles se plient 


(279) 


dans leur longueur et se rabattent sur le pétiole commun, et, 
dans les temps orageux , les feuilles s’agitent aussitôt que la main 


s'en approche. 


Insectes des Oxalides : 
COLÉOPTÈRE. 


Phytonomus Oxalis. Herbr. — Ce Curculionite vit sur l'Osu- 


réelle. 
FAMILLE. 


LINÉES. Lixeæ. De Cand. 

Ovaires trois à cinq, connés , renfermant chacun deux ovules. 
Périsperme nul ou très-mince. 

G. LIN. Linow. Linn. 

Calice cmq parti, persistant. Sépales indivisés. Pétales cinq, 
étamines cinq. Ovaire ordinairement à cinq loges incomplètement 
biloculaires, biovulées. 

Après le Blé qui nous nourrit, il n’est pas de plante plus utile 
que le Lin qui nous revêt. Aussi haut que nous remontions les 
siècles primitifs, nous retrouvons le Lin en usage ; chez les Égyp- 
tiens, chez les Celtes, l'art dele convertir en toile a été perfectionné 
suivant les progrès de la civilisation. A Rome, sous les Empereurs, 
on en faisait des tissus d’une telle finesse que Pétrone les appelle 
des nuages de lin. Malgré la haute opinion que cette hyperbole 
uous donne de l'industrie linière chez les Romains , nous doutons 
qu'elle atteignit la délicatesse de nos gazes , de nos dentelles, de 
nos Jinons ; et il existe une branche de cette industrie qu'ils ne 
Possédaient certainement pas . c’est la filature du lin à la méca- 
nique , ce problème dont la solution semblait braver la puissance 
humaine, et que notre Girard a eu la gloire de résoudre. Pour- 
quoi faut-il que ce merveiileux perfectionnement ait porté une 
perturbation dans le travail des femmes en rendant improductifs 
leurs fuseaux et leurs quenouilles? 

Le Lin a bien aussi son importance en médecine. La graine en 
est éminemment propre, par le mucilage doux et abondant qu'elle 


(280 | 


contient , à calmer les organes irrités, à combattre l’inflammation 
du sang. 

Le Lin n'est pas seulement une plante textile et médicinale, 
mais encore oléagineuse et, à ce titre, extrêmement utile dans 
l'économie domestique et les arts. L'huile de Lin alimente la 
lampe qui éclaire nos veilles ; nous lui devons la peinture à l'huile 
qui, depuis Jean Van Eick, a produit tant de chefs-d'œuvre. 
Enfin, ce sont les débris des tissus de Lin qui se transforment en 
papier dépositaire de nos pensées et de nos sentiments. 

Insectes du Lin: 

COLÉOPTÈRES. 


Psyllioides chrysocephala. Fab. — V. Chou. Ces insectes 
pullulent au point de détruire des récoltes entières, si on ne leur 
oppose pas d'obstacles. Les cultivateurs du canton de La Ventie, 
arrondissement de Béthnne, qui cultivent en grandes quantités le 
Lin tardif, dit de Mai , ne parviennent à soustraire leurs semailles 
à la voracité de ces Allises, qu’en convenant entre voisins de 
semer le même jour. Il en résulte que ces insectes, disséminés sur 
des espaces considérables ne produisent qu'un effet insensible , 
tandis qu'ils dévorent tout lorsqu'ils se réunissent sur des semis 
isolés. 

LÉPIDOPTÈRES. 

Eupithecia linaria. B. D. — Tamarisc. 


FAMILLE: 

GÉRANIACÉES. GErANIACEZ. Juss. 

Ovaires cinq, distincts, biovulés, attachés autour d’un axe 
central. Graines dépourvues de périsperme. 

G. GÉRANIUM. Geranium. Linn. 

Calice cinq parti. Segments presqu'égaux , aristés. Pétales 
cinq, obtus, onguiculés, égaux, hypogynes. Etamines dix, 
toutes fertiles, presque libres. 

Les Géranium, en y comprenant les Erodium et les Pelargo- 


{ 281) 


nium , qui en ont été détachés, se recommandent généralement 
par la beauté de leurs fleurs, l'ampleur des corolles, la vivacité 
des couleurs. Les derniers surtout jouissent d’une faveur qui 
s'étend depuis l’échoppe du savetier jusqu'aux splendides collec- 
tions de l'opulent horticulteur. Ils se singularisent comme les 
Bruyères, en offrant un très-grand nombre d'espèces appartenant 
presque toutes au Cap de Bonne-Espérance. M. Sweet en a décrit 
près de 700. A la vérité, ikest permis de croire qu'il s’y trouve de 
nombreuses variétés. L'art de produire des hybrides par des géné- 
rations artificielles, enrichit indéfiniment l'horticulture, mais 
déconcerte la science. 

Les Géraniwm proprement dits sont moins connus par leur 
beauté que par les propriétés médicales qui leur sont attribuées. 
Les vertus astringentes, vulnéraires et résolutives de l'Herbe à 
Robert surtout, ont une réputation qui remonte à l'antiquité, 
mais elles sont contestées , comme tant d'autres, de nos jours. Si 
l’on remonte à l'origine du nom de Robert porté par cette plante, 
dès le XVL.e siècle, il dérive probablement de rubra, ruberta, à 
cause de la couleur rouge de sa tige, de ses feuilles et de ses 
fleurs. 

Insectes des Géranium : 
COLÉOPTÈRES. 
Ceutorhynchus geranii. Payk. — V. Bruyère. 
Limnobius dissimilis. Gyll.—I1 vit sur le G. pratense. Walton. 


HÉMIPTÈRE. 
Alydus geranii. L. Duf. — Cette Cimicide vit sur les Ger. 
LÉPIDOPTÈRES. 


Lycœna eumedon. Esp. — V. Baguenaudier. M. Bellier de la 
Chavinerie l’a trouvé dans les ravins où croît un Geranium dont la 
fleur paraît avoir beaucoup d’attrait pour ce papillon , et dont la 
feuille sert, sans doute , de nourriture à sa chenille. 

Clisiocampa castrensis. Linn, — V. Pommier. 


18 


{ 282 ) 


Orthosia urticæ. Linn. — V. Houx. 

Heliothis marginata. Fab. — V. Coudrier. La chenille res le G. 
pratense. Freyer. 

Plerophorus acanthodactylus. Hubn. — V. Rosier. La chenille 
vit sur le G. robertiana. Zell. 


G. ERODIUM. Exonum. L'herm. 

Calice cinq parti, à segments presque égaux. Pétales cinq , 
obtus , onguiculés. Etamines dix , presque libres ; les cinq inté- 
rieures stériles. 

Pour faire allusion aux liens qui ont longtemps uni ce genre au 
précédent, L'herminier l'a nommé Erodium (Héron), voisin de Ja 
Grue. Letvpe en est l'E. moschatum , si remarquable par son 
odeur. 

Insectes des Erodium : x 

Limncbius mixtus. Sch.- La larve se développe sur l'£r. cicu- 
tarium. Walt. 


CLASSE. 


MALPIGHINÉES. Marrieuiee. Bartl. 
Pétales insérés sur un disque hypogyne, Etamines en nombre 
défini. Ovaires au nombre de deux ou trois. 


FAMILLE, 


TROPÉOLÉES. TroPotoLEE. Juss. 

.… Fleurs irrégulières. Calice éperonné à la base. Péricarpe tri- 
coque. 

G. CAPUCINE, Trororozuu. Linn. 

Calice. cing-parti, -caduc, coloré. Pétales cinq. Etamines 
huit. 

La Capucine, par ses fouilles en forme de parasol, par ses 
grandes fleurs de couleur éclatante , de forme anormale , par son 
tempérament frileux qui lui rend les premières gelées mortelles , 
décèle sa patrie tropicale. Originaire du Pérou, comme la 
pomme de terre., elle n'est pas devenue moins vulgaire que 


(-283 ) 


celle-ci , malgré l'extrême différence de ces plantes dans leurs 
relations avec nous : l'une nous nourrit, l'autre se borne à nous 
plaire; c’est à peine si elle croit devoir joindre à sa beauté l'uti- 
lité de ses boutons, de ses jeunes graines, comme les càpres. Fleur 
du pauvre et du niche, elle tapisse également les murs de la 
chaumière , le kiosque du Jardin paysagiste, 

Nous devons à: l'aimabie fille du grand Linnée la première 
observation du phénomène phosphorique que présente quelquelois 
la Capucine, à l'instar de la Fraxinelle. Avant le lever et après le 
coucher du soleil, elle semble lancer des élincelies que le crépus- 
cule rend visibles. 

Insectes des Capucines : 

LÉPIDOPTÈRES. 

Pieris brassicæ. Linn. — V. Chou. La chenille vit aussi sur la 
C. commune. Brez. 

Pieris rapæ. Linn. — V. ibid. 

Melanthia fluctuaria. B, — V. Poirier. 

DIPTÈRES. 

Notiphila flaveola. Meig. — La larve de cette Muscide mine les 
feuilles de la C.; la galerie qu'elle y creuse est centrale, oblongue, 
assez vaste. 

Phytomyza geniculata. Macq. — V. Houx. La larve mine les 
feuilles de la Capucine. Goureau. 

Phytomyza flaveola. Meig. — V. ibid. re larve mine les feuilles 
de la Cap. Elle s'établit ordinairement au centre de la feuille , au 
point d'où partent les nervures, et se loge sous l’épiderme supé- 
rieur. Elle ronge le parenchyme autour d'elle, et agrandit son 
habitation jusqu'à ce qu'elle ait pris toute la nourriture néces- 
saire à son développement, puis elle se fixe contre la membrane 
inférieure et se change en nymphe. Goureau. 

FAMILLE. 

BALSAMINÉES. Bazsamineæ. A. Rich. 

Fleurs hermaphrodites, irrégulières. Calice inadhérent ; le 
plus souvent quatre sépales, disjoints, bisériés, dont l’un en forme 


("284 ) 


de casque. Corolle hypogyne. Pétales le plus souvent au nombre 
de quatre, disjoints , similaires. 

Peu de plantes ont été, autant que cette famille, l’objet de 
controverses entre les botanistes, et cependant, il n'y a en litige 
que les sépales du calice et les pétales de la corolle. Des hommes 
éminents dans la science, tels que MM. E. Meyer, A. Richard, 
Rœæper, Kunth , Bernhardi, ont interprêté diversement les parties 
de ces organes. Il en est résulté une incertitude encore existante 
sur la place que cette famille occupe dans l'ordre naturel, et ce 
n’est qu'en hésitant que nous les rangeons à la suite des Fro- 
péolées. 

G. BALSAMINE. Iuparies. Linn. 

Fleurs à quatre sépales. Deux pétales. Capsule æing-loculaire 

Ce genre est remarquable surtout par la beauté de l'espèce 
originaire de l'Inde, importée au XVL.e siècle dans nos jardins où 
elle brille à côté de la Reine-Marguerite. Comme cette dernière, 
elle a été perfectionnée par la culture, au point que l’une des 
variétés porte le nom de Camellia. 

Le moment de la maturité des graines détermine chez les Bal- 
samines un phénomène analogue à celui que présentent les 
Genêts. La capsule qui les renferme s'ouvre avec éclat, ses 
cinq valves se roulent en spirale et les graines sont lancées au 
loin. C'est ce qui a valu à la Balsamine les noms d’Impatiens et 
de Noli me tangere. 

Insectes des Balsamines : 

LÉPIDOPTÈRES. 
Papilio huntera. Fab. — V. Poirier. Brez. 
Deilephila elpenor. Linn. — V. Vigne. Brez. 
— .  porcellus. Linn. — Ibid. Brez. 


CLASSE, 
TRICOQUES. Tricoccx. Bart]. 
Pétales et étamines hypogynes ou périgynes. Ovaires presque 
toujours au nombre de trois. 


(288) 


FAMILLE. 


EUPHORBIACÉES. Eurnormiacez. Juss. 

Fleurs unisexuelles, quelquefois incomplètes. Etamines subhy- 
pogynes. 

Les Euphorbiacées, seule famille des Tricoques dont nous 
avons à nous occuper, ne comprennent elles-mêmes, bien qu'elles 
soient composées de plus de 800 espèces, qu'un fort petit nombre 
de plantes indigènes. Les autres appartiennent généralement aux 
régions chaudes du globe , où l’âcreté de leur suc laiteux les rend 
souvent vénéneuses. Plusieurs d’entr'elles sont au nombre des vé- 
gétaux les plus connus par leurs propriétés nuisibles ou utiles : 
tels sont le Mancenilier , le Médicinier, le Ricin , le Manioc qui 
présente à la fois sa sève meurtrière et sa fécule nourricière , le 
Caoutchouc , dont la gomme est tellement élastique , qu'elle se 
prête aux innombrables applications qu'en fait progressivement 
l'industrie humaine. 


G. MERCURIALE. MercurtaLis. Linn. 

Fleurs monoïques ou dioïques. Calice à trois ou quatre divi- 
sions. Fleurs mâles : étamines ordinairement de huit à douze ; 
femelles à ovaire didyme. 

Des deux Mereuriales indigènes, l’Annuelle que nous trouvons 
dans toutes nos cultures, a eu, chez les anciens, la destinée la 
plus brillante , grâce aux vertus qui lui étaient attribuées. Elle 
avait été découverte par Mercure; non-seulement ses qualités 
laxatives et émollientes la rendaient propre à guérir un grand 
nombre d’affections , mais elle jouissait de la propriété merveil- 
leuse de donner aux femmes Ja faculté de procréer les sexes à 
volonté, c'est-à-dire qu’elles engendraient des garcons en faisant 
usage de la plante mâle, et réciproquement. 

Les modernes ayant dépouillé la Mercuriale de cette précieuse 
prérogative, mettent même en doute ses qualités médicinales, 
qui ne sont plus guère reconnues que par les sages-femmes , et 
comme remèdes de bonnes femmes, 


( 286 } 


Quant à la Mercuriale vivace que nous trouvons dans les bois , 
elle est vénéneuse , et l'on ne s’en défie pas assez. 
Insectes des Mercuriales : 


COLÉOPTÈRES. 


Apion germari. Walt. — V. Tamarisc. La larve vit et se trans- 
forme dans la tige et surtout aux nœuds de la M. annua , qui 
s'hypertrophient quelquefois. Perr. 

Barynotus carinatus. Mull. — Ce Curculionite vit sur la M. an- 
nua. Ann. de Stettin 1840. 

Tropiphorus mercurialis. Fab. — Il vit sur la M. perenmis. 

Altica cicatrix. Perr. — V. Vigne. La larve se nourrit des 
feuilles de la M. annua, et l’insecte, parfois, les ronge éga- 
lement. Perr. 

LÉPIDOETÈRE. 

Solenoptera meticulosa. Linn. -— V. Ciste. La chenille vit sur 
la M. perennis. Brez. 

G.'TRAGIA. TraGra. Plum. 

Fleurs monoïques ; mâles : calice tri-parti, étamines deux ou 
trois ; femelles : calice le plus souvent six-parti. Capsule à trois 
coques hispides. 

Ces herbes, comme les Orties , sont redoutables par les piqures 


brûlantes que produit l’attouchemeut des poils dont elles sont 
hérissées. 


Elles nourrissent un Coléoptère : 
Curculio tragiæ. Fab. — Brez. 


G. EUPHORBE. Evrnoreium. Linn. 

Involucre commun, caliciforme ou campanulé ou turbiné, à 
quatre ou cinq divisions. Fleurs mâles, nombreuses, composées 
d’une seule étamine. Femelles solitaires , centrales. 

Le genre Euphorbe , qui porte le nom d'un médecin grec, ne 
compte pas moins de 300 espèces, réparties dans toutes les parties 
du monde , et qui se présentent sous les formes les plus diverses: 


(287) 


quelquefois sans feuilles, d’autres fois pourvues d’épines, ou 
affectant la figure d’un cierge , représentant une tête de Méduse , 
un melon, un cyprès ; mais cet étrange Protée conserve l’intégra- 
lité de ses caractères organiques, et surtout les propriétés si 
communes de ses sucs laiteux. Ces derniers sont toujours d’une 
àcreté extrême , vénéneux ou purgatifs, suivant les doses qu’on en 
prend. Cette àcreté dans les espèces équatoriales est telle , qu'aux 
îles Canaries , les baies de l'Euphorbe des pêcheurs, jetées dans 
les eaux, suffisent pour paralyser le poisson. Parmi les espèces. 
indigènes, l'Epurge et l'Esule tiennent lieu de l’émétique et de 
l'Ipecacuanha. 

Insectes des Euphorbes : 

COLÉOPTÈRES. 

Anthaxia inculta. Germ. — V. Cerisier. 

Malachius marginellus. Fab. — V. Lierre. Il vit sur les Eu- 
phorbes. F. Mirmann. 

Tomicus euphorbiæ. Kuster.—La larve vit et se transforme dans 
la tige de l'E. amygdaloides. Perr. 

Parmena pilosa. Solier. La larve de ce Longicorne se trouve 
dans les tiges sèches del'E. characias. Elle n'y mange pas d'abord 
toute la moelle; mais elle s'y pratique un chemin tortueux et vit 
du reste, en revenant sur ses pas. (Sol.)Elle préfère les tiges qui 
ne sont pas couronnées de fleurs. A l’épaque de ses mues, elle 
ferme, d'un bouchon composé de la matière ligneuse , les extré- 
mités de l’espace dans lequel elle s’est arrêtée. Muls. 

Clytus floralis. Pallas: — V. Erabl: sycomore. On le trouve 
pendant l'été sur les fleurs de l'E. gerardiana. Muls. 

Oberea erytrocephala. Sehr. — V. Chèvrefeuille. Elle vit sur 
l'E. gerardiana. Muls. 

Phytœcia ephippium dulcis. Muls. — V. Vigne. 

Dorcadion lineata. Il. — La larve de ce Longicorne paraît 
vivre sur J'E. gerard. Muls 

Cryptocephalus morœi. Linn.—V. Cornouiller. M. Von Heyden 
a trouvé les larves dans leurs sacs sur l'E. Epurge (Tithymale.) 


( 288.) 


Aphthona Euphorbiæ. Fab. — V. Ronce, Ann. Stett. 1840 . 

Aphthona tithymali. B. — Ibid. 

Psylliodes chrysocephala. Linn. — V. Chou. 

HÉMIPTÈRES. 

Stenocephalus nugax. Fab.—Cette Cimicide se trouve sur l'E. 
cyparissius , en Lithuanie. Gorski. 

Alydus calcaratus, Linn. — V. Geranium. Sur les E. Burm. 

LÉPIDOPTÈRES. 

Deilephila esulæ. B. — V. Vigne. La chenille vit sur l'E. 
esula. 

Deilephila dahlii. Tr. —V. ibid. Sur les E. pratensis et myrsi- 
nites. Rumb. 

Deilephila euphorbiæ. Linn. — V. ibid. Les chenilles vivent 
sur l'E. cyparissius. M. Millière , de Lyon , a fait des expériences 
qui constatent que ces chenilles sont vénéneuses comme la plante. 

Deilephila nycœa. De Prun. — V. ibid. La chenille se nourrit 
de l'E. esula. Bellier. 

Deilephila. Tithymali. B. — V. ibid. Sur l'E. epurge. 

Sesa anthriaxiformis. Rumb — V. Groseiller. La chenille se 
trouve en Corse , sur les feuilles de l'E. myrsinites. Ramb. 

Chelonia hebe. Linn. — V. Cerisier. Sur l'E. epurge. 

Clisiocampa castrensis. Linn. — V. Pommier. Sur l'E. epurge. 

Acronvcta euphorbiæ. Fab. — V. Tilleul. Sur l'E. epurge, 
cyprassus et esula. Hering. 

Simyra nervosa. Fab. — V. Saule. Sur l'E. esula. Hering. 

Actebia prœæcox. Linn. — La chenille de cette Noctuélite est 
lisse, à tête globuleuse. Elle vit sur l'E. cyparissus et s'enfonce 
dans la terre sans former de coque. 

Cucullia scrophulariæ. Ramb. — V. Lychnis. La chenille vit sur 

l'E. epurge. 
* Abrostota urticæ. Hubn. — La chenille de cette Noctuélide est 
moniliforme, à tête petite et plate, à onzième segment relevé en 
bosse. Elle vit sur l'E. characias et se renferme dans une coque de 
soie placée entre des feuilles. 


( 289 ) 


Menoa euphorbiaria. H. — La chenille de cette Phalénide est 
hérissée de poils courts et renflée dans le milieu. Elle vit sur les 
Euphorbes et se renferme dans un léger cocon. 

Sericoris euphorbiana. Zell. — V. Bruyère. 

Micropteryx paykullella. Fab. — V. Cornouiller. Il vit sur les 
fleurs de l'E. characias. 

DIPTÈRES. 


Cecidomyia euphorbiæ. — Loew. V. Groseiller. Elle vit dans 
les feuilles déformées de l'E. cyparissius. 

Xestomyza chrysanthemi. Meig. — Ce Bombylier recherche 
aussi les fleurs d’une Euph. L. Duf. 

Agromyza pusilla. Meig.—V. Blé. La larve mine les feuilles de 
l'E. cyparissius , dans lesquelles elle creuse une galerie oblongue, 
irrégulière , assez vaste. Gour. 


CLASSE. 


TÉRÉBINTHINÉES. Terernrunez. Barll. 

Pétales et étamines hypogynes ou subpérigynes. Ovaires dis- 
Joints ou conjoints. 

Voyez les arbres et arbrisseaux. 


FAMILLE. 

ZYGOPHILLÉES. Zycorayzzes. Rob. Br. 

Pétales et étamines hypogynes. Carpelles connés jusqu'au 
sommet, à deux ou nombreux spermes, s’ouvrant presque toujours 
à la face externe, 

G. FABAGELLE. ZycornyLLum. Liun. 

Calice cinq-parti. Lanières inégales. Pétales cinq. Étamines 
dix. Ovaire cinq-loculaire. Péricarpé à loges non cloisonnées 
en dedans. 

Ces plantes qui sont répandues en Asie , en Afrique et en Amé- 
rique , sont à peine représentées en Europe par une herbe de la 
Russie méridionale qui nourrit un Lépidoptère. 

Deilephila zygophylli. H. — V. Vigne. 


( 290') 


G. TRIBULE. Trisurus. Linn. 

Péricarpe à loges indéhiscentes en dehors, divisées en dedans 
par des cloisons. 

Suivant M. Barèze , de Marseille, le Tribulus terrestris nourrit 
la larve d'un Coléoptère : 

Rhynocyllus lareynii. Jacquelis. Duval. 


FAMILLE. 


RUTACÉES. Ruracex. Baril. 
Pétales hypogynes, onguiculés. Carpelles connés, poly- 
spermés , s’ouvrant par la suture interne. 


G. RUE. Rura. Linn. 

Calice court , de quatre divisions. Pétales quatre. Etamines 
douze. Ovaires quatre. 

La Rue, qui croît spontanément sur les montagnes de l’Europe 
méridionale, est caractérisée par sa saveur amère, nauséabonde , 
par son odeur fétide, pénétrante; les sucs en sont caustiques, 
brülants. Elle est un poison violent ; elle fait commettre de cou- 
pables avortements ; tout semble devoir nous repousser loin d'elle, 
et cependant elle était en possession , dès une haute antiquité, 
d'une grande réputation d'utilité, sous plusieurs rapports. En 
médecine, elle était employée contre une multitude de maladies; 
elle aiguisait la vue, elle guérissait de la morsure des serpents ; 
sa sève, le croirait-on, répandue sur les chats, leur ôtait la 
faculté de dévorer les jeunes poulets (Dioscoride). Les anciens en 
faisaient aussi un grand usage comme assaisonnement , soit à 
l’état de graine ,soit à celui d'herbe fraîche ou desséchée. 

L'emploi de cette plante est fort restreint aujourd’hui ; nous en 
redoutonsles dangers plus que nous n’en espérons les bons effets; 
cependant elle entre dans fa composition du vinaigre des quatre- 
voleurs. Sous le rapport culinaire, on la mange en selade dans 
quelques parties de l'Italie et du nord de l'Europe. Les Napoli- 
taines en portent de petits bouquets pour se préserver du mauvais 
air. 


( 294 ) 


La floraison de cette plante présente de l'intérêt : les étamines, 
au nombre de huit, forment un angle droit avec le pistil et sont 
renfermées deux à deux dans la concavité de chaque pétale. Lors 
de la fécondation , elles se redressent successivement, posentleurs 
anthères sur le stigmate, s'en éloignent ensuite et reprennent leur 
position première. 

Insectes des Rues : 

COLÉOPTÈRE. 

Apion civicum. Germ. — V. Tamarisc. 


LÉPIDOPTÈRE. 
Papilio machaon. Linn. — La chenille vit sur la Rue. 


CLASSE. 


CALOPHYTES. Cazorayræ. Bartl. 

Pétales et étamines périgynes. Ovaires disjoints ou plus ou 
moins conjoints, le plus souvent solitaires. Styles libres, en même 
nombre que les ovaires. 

Voyez les arbres e! arbrisseaux. 


FAMILLE. 


SPIRÉACÉES. Srireacee. Loisel. 
Lobes calicinaux à estivation imbricative. Ovaires en rombre 
défini , inadhérents. 


G. SPIRÉE. Sprroœa. Linn. 

Tube calicinal , subcampanulé. Limbe à lobes étalés. Pétales , 
cinq. Etamines de seize à cinquante (ordinairement vingt). Ovaires 
de cinq à quinze. 

Voyez les arbres ct arbrisseaux. 

Nous nous sommes occupé des Spirea ligneux. Nous devons dire 
un mot des espèces herbacées ; nous ne pouvons passer sous si- 
lence la Barbe-de-Chèvre, la Filipendule, la Keine-des-Prés, dont 
le port, la beauté , la grâce les ont fait passer des prairies dans 
les jardins ; la dernière surtout, l’Herbe aux Abeilles, qui do- 
mine toutes les plantes autour d'elle, dont les amples et légers 


(292) 


fascicules couronnent la tête et que l’horticulture embellit encore 
en doublant la fleur et en la colorant du rose le plus tendre. 
Insectes des Spirées : 
COLÉOPTÈRES. 


Hoplia argentea. Fab.—Sur les fleurs du Sp. ulmaria.Schmidt. 
—  squamosa. Fab. — V. Ibid. Ibid. 

Leptura 4 maculata. Gill. — Sur le Spiræa aruncus. Krie- 
chbaumer. 

Chrysanthia viridissima, Lin.—Sur le Spiræaulmaria. Schmidt. 

Cryptocephalus cordiger. Linn. — Sur le Spiræa filipendula 
Hornung. 

Micropteryx aruncella. Scop. -— Sur le Spiræa aruneus. Sur les 
Alpes. Zeller. 

Cerambyx cerdo. Fab. — Spiræa. Mulsang. 

Aphis onobrychis. Fam. C. — Sur le Sp. ulmariæ. Kalt. 

Obrium brunneum. G. 1. B. — Il vit sur le Spiræa aruneus , 
Kriechbaumer. Der, 

HÉMIPTÈRE 
Cicada arunci. Linn. — Sur les Spirées, dans la Carniole. Br. 
LÉPIDOPTÈRES. 


Sphynx ligustri. Linn. — La chenille vit aussi sur les Spirées.. 
Smerynthus ocellata. Linn. — Id. Br 

Zygœna filipendula. Linn. — Id. 

Bombyx quercüs. Fab. —Id. 

Lusiacampa quercifolia. Fab. — Id. 


DIPTÈRE. 
Cecidomyia ulmaria. Fairmaire. — La larve mine les feuilles 
du SpirϾa ulmaria. 
FAMILLE. 


DRYADÉES. 


G. FRAISIER. Fraçaria. Linn. 
Calice quinquefide. Segments alternant chacun avec une 


(293) 


bractée ; tube concave. Pétales cinq. Etamines et ovaires en nom- 
bre innombrable. 

La Fraise est à nos yeux le fruit qui réunit le plus de titres pour 
nous plaire: elle flatte nos sens, elle nous charme par la saison où 
elle mûrit, par les lieux où elle croît spontanément ; elle nous 
inspire un grand intérêt par toutes ses qualités salutaires. La 
Providence a choisi l’une des plus humbles plantes , l’émule de la 
Violette , pour en faire un don précieux à l'homme. 

Elle flatte ensemble notre vue, notre goût, notre odorat. Sa 
forme , sa couleur sont celles du bouton de rose; sa saveur, à la 
fois douce et acide, jointe à son arôme suave, délecte notre 
palais. Son parfum s'exhale en émanations si fragrantes , qu’elle 
‘en a reçu son nom (1) comme de sa qualité la plus éminente. 

La Fraise, en mürissant au printemps, est un des charmes de 
celte aimable saison; elle nous délivre de la stérilité de l'hiver, 
elle commence seule cette riche guirlande continuée par la Gro- 
seille, la Framboise, la Cerise , l’Abricot, la Pêche , la Prune, 
la Poire , la Pomme, le Raisin et tant d’autres qui nous nour- 
rissent, nous rafraichissent , nous réchauffent de leurs pulpes 
suaves. 

Originaire des bois , elle ne nous paraît jamais plus parfumée, 
plus savoureuse que lorsque nous la cucillons er parcourant la 
lisière fleurie d'une forêt, en gravissant les flancs boisés d’une 
montagne ; elle nous rappelle alors ngs excursions dans les Alpes, 
les Pyrénées, et tous les souvenirs qui en prolongent encore les 
charmantes impressions. 

Cette Fraise des Alpes, que nous avons savourée dans ses pe- 
louses natives, joint au mérite de ses congénères, celui de donner 
des fruits jusqu’en automne; elle multiplie ainsi nos jouissances ; 
elle se place au premier rang par cette prérogauve. Le Capron, 


(1) Fraise s'écrivait et se prononcait : Frage , Fraga, Fragaria. 


{ 294 ) 


l’Ananas, le Wilmot, le Queenberry, le Goliath la surpassent en 
volume, mais la Fraise des Alpes nous rend , en septembre , son 
parfum printannier. 

La Fraise, qui nous procure tant de jouissances, n’est pas 
moins prodigue de bienfaits salutaires : elle est , comme aliment , 
un moyen puissant pour combattre plusieurs maladies, telles que 
la phthisie pulmonaire, le scorbut; c’est en faisant un usage pro- 
longé de Fraises que Linnée se guérit radicalement de la goutte. 

Les anciens ont si généralement connu nos plantes usuelles 
et leurs propriétés, que nous pouvons nous étonner de la voir 
méconnue des Grecs et des Romains. Elle est seulement nommée 
par Pline , sans aucune mention de ses qualités ; mais, dès le 


moyen-âge, elle fut appréciée à sa juste valeur. 
Insectes des Fraisiers : 


COLÉOPTÈRES. 

Melolontha vulgaris. Linn. — V. Erable. Le Ver blanc est le 
plus grand ennemi du Fraisier. 

Rhynchites fragariæ. Stev. — V. Vigne. 

Anthonomus rubi. Fab. — V. Sorbier. Sous le nom vulgaire 
de Lisette, il cause de grands dégâts parmi les Fraisiers , dont il 
coupe les hampes. 

HÉMIPTÈRE. 
Coceus fragariæ. Linn. — V. Tamarisc. Il sert à teindre en Si- 
bérie. Br. 
LÉPIDOPTÈRES. 
Psyche stettinensis. Her. — La chenille vit sur le Fraisier. 
Noctua bella. Linn Id. 
—  brunnea. Fab (Fragariæ). Bork. — Id. 
—  fascelina. Fab —Id. 

Glœæa rubricosa. Fab. —Id. La chenille de cette Noctuélide est 
rase, veloutée, à tête moyenne, subglobuleuse. Elle s’enterre 
avant de se transformer. 

Mecoptera serotina. Ochs. La chenille de cette Noctuélide est 


(295 ) 


rase, un peu atténuée antérieurement, de couleurs sombres. Elle 
vit sur le Fraisier, se cachant pendant le jour, et s’enterre peu 
profondément avant de se transformer. 

Agrotis segetum. Linn. — V. Bruyère. La chenille dévore les 
racines des Fraisiers et commet de grands dégâts. 

Ineurvaria praclatella. W. W. — V. Groseiller. La chenille vit 
sur la surface inférieure des feuilles du Fraisier, Zeller. 


G. POTENTILLE. Porenrzca. Linn. 

Calice persistant , évasé, ordinairement à cinq divisions, alter- 
uant chacune avec une bractée adnée au sommet du tube. Pétales 
cinq.Elamines et ovaires en nombre indéfini, Réceptacle sec. 

Les Potentilles , au nombre de plus de 200 espèces, ne diffèrent 
guère des Fraisiers que par le réceptacle de leurs fruits, qui est 
sec au lieu d’être succulent. Aussi Pline place-t-il ces derniers 
parmi les premières. Il ne dit pas un mot du fruit du Fraisier , 
qui était entièrement inconnu , et il exalte toutes les vertus médi- 
cales de la Potentille, dont on se servait, même pour chasser les 
malins esprits. Par un revirement de fortune, les rôles sont chan- 
gés : la Fraise à pris rang parmi les meilleurs fruits et la Poten- 
tille est tombée dans un profond discrédit. Ce n’est plus qu’un 
léger astringent, fort dédaigné ; seulement, dans quelques loca- 
lités, elle est employée à plusieurs usages domestiques. On 
mange. comme les Epinards, les jeunes feuilles satinées de l’Ar- 
gentine dans quelques cantons de l'Ecosse, et l'on y réduit la 
racine en farine, dont on fait du pain dans les temps de disette. 
On l'emploie aussi à faire de la bière et elle sert aussi au tannage. 

Insectes des Potentilles : 

COLÉOPTÈRE. 

Sibinia potentillæ. Koch. — V. Orme. 

HÉMIPTÈRES. 

Coccus fragariæ. Linn. — V. Tamarisce. 

—  prolonicus. Linn. — Il se trouve sur les racines de la 
Tormentille, genre très voisin des Potentilles. 


( 296 ) 


LÉPIDOPTÈRE. 


Coleophora ochrea. Haworth. — V. Tilleul. Les fourreaux des 
chenilles se trouvent sur le Potentilla argentea. Zell. 


G. COMARUM. Comarum. Linn. 

Le Comarum, voisin des Fraisiers , est une plante rampante 
dont les fleurs pourpres forment de beaux corymbes au sommet 
des rameaux. 

Insectes du Comarum : 


COLÉOPTÈRES. 


Phytobius comari. Panzer. — V. Groseiller. 
Donacia sericea. L. — V. Potamogéton. Sur le C. palustre. Suff. 


G. BENOITE. Geum. Linn. 

Calice cing fide. Pétales cinq. Étamines et ovaires en nombre 
indéterminé. Styles terminaux, continus , géniculés , persistants. 

La Benoite, la Bénite, l'herbe Saint-Benoit, la Galiote, la 
Récise, dont la racine , l'odeur de Girofle, a été pendant des 
siècles le plus puissant des fébrifuges , a dû céder le premier 
rang au sulfate de quinine; mais elle guérit encore l'homme des 
champs, le soldat de nos armées, heureux de l'avoir partout sous 
la main. 

Insectes de la Benoite : 


COLÉOPTÈRE. 


M. Perris a observé que les graines de la Benoite nourrissent 
une larve de Nitidulaire, qui, adulte au mois de juin, s’enfonce 
dans la terre pour se métamorphoser. Il n’a pu obtenir l'insecte 
parfait qui pourrait bien être le Byturus tomentosus. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Noctua baja. Fab.— La chenille vit sur le Geum urbanum. Freye. 

Incurvaria prælatella. W. W. — V. Groseiller. La chenille vit 
sur la surface inférieure des feuilles du G. urb. 

Pierophorus didactylus. Linn.—-La chenille vit sur le G. rivale. 


( 297 ) 


G. ALCHEMILLE. Accugmicia. Linn. 

Calice quadrifide. Corolle nulle. Étamines quatre. Ovaires 
deux, insérés au fond du calice. Styles latéraux, caducs. 

Cette plante, qui doit son nom à Linnée, par allusion aux 
alchimistes qui en ont fait la réputation, est astringente et vulné. 
raire, mais ces propriétés n'ont pas la puissance qui leur a été 
longtemps attribuée , celle surtout 

De réparer des ans l'irréparable outrage. 

Connue en France sous le nom vulgaire de Pied-de-Lion , 
l’Alchemille porte en anglais celui de Ladiesmantle, en allemand 
celui de Frauenmantel, Mantelet de Dames, deses feuilles plissées 
avec beaucoup d'élégance. 

Insectes de l’Alchemille : 

COLÉOPTÈRE. 

Phyllobius viridicollis. Fab. — V. Poirier. Il vit sur l’Atck. 
vulgaris. Walter. 

LÉPIDOPTÈRES. 

Clisiocampa castrensis. Linn. —— V. Pommier. La chenille vit 
sur l'Alch. vulg. B. 

Melanippe alchemillaria. B. — V. Bouleau. Ibid. 


SOUS-CLASSE. 
LÉGUMINEUSES. Lecumnose. Juss. 


Fleurs ordinairement irrégulières. Calice libre. Etamines le 
plus souvent au nombre de dix , fréquemment monadelphes où 
diadelphes. Les graines renfermées dans une gousse ou un 
légume ; les feuilles presque toujours composées. 

Ce groupe, très-naturel, composé de trois familles, les Mi- 
mosées , les Césalpinées et les Papilionacées , est non-seulement 
l’un des plus considérables , mais en même temps des plus im- 
portants et des plus beaux du règne végétal. Il nous inspire un 
haut intérêt par les substances qu'il fournit à notre alimentation, 
à la médecine , aux arts et à l'industrie. Il nous charme par la 


19 


(298 ) 


beauté des fleurs ; il excite notre admiration par les phénomènes 
les plus étonnants de l’excitabilité végétale qui semblent parti- 
ciper de l'instinct animal. Aussi l'a-t-on considéré quelquefois 
comme le plus avancé en organisation. 

Le nom de ce groupe indique les aliments, si abondants en prin- 
cipes nutritifs, qui, sous une grande diversité de formes , de 
saveurs , flattent la sensualité du riche, et apaisent la faim du 
pauvre. Nous lui devons aussi en grande partie les aliments de 
nos bestiaux. Les plantes fourragères , telles que le Trèfle, la 
Luzerne , le Sainfoin , non-seulement nourrissent et engraissent 
nos chevaux, nos bœufs, nos moutons, mais elles sont d'une 
utilité immense en agriculture ; elles suppriment la jachère, 
améliorent le sol par l'azote dont elles l’enrichissent ; elles mul- 
tiplient les troupeaux ct les engrais ; elles constituent ainsi, en 
grande partie, le pâturage , la deuxième mamelle de l'Etat. 

Les substances que les Légumineuses fournissent à la médecine 
ne sont pas moins importantes, moins diversifiées. Depuis 
l'humble et douce Réglisse qui, dès Hippocrate , jouissait de son 
inébranlable popularité , jusqu'à la Casse et au Séné qui, plai- 
santerie à part, purgent le genre humain dès l'arabe Avi- 
cenne ({), la Casse qui prolongea les vieux jours de Voltaire, en 
agissant avec douceur sur les entraillesirritées du vieillard atra- 
bilaire , combien d’autres produits salutaires ne leur devons-nous 
pas ? Tous les baumes du Pérou (2), de Tolu (3), de Copahu (4), 
qui opposent leurs nombreuses vertus à chacun de nos maux ; le 
Cachou (5), la Gomme Kino (6), la résine Sang Dragon (7), et tant 


(4) Nec fuit Hippocrati , nec Cassia nota Galena ; 
Ad medicum sed primus arabs hance attulit us, Posth. 

(2) Qui découle du Myroxylon peruvianum. 
(3) Produit par le Myroxylon toluiferum. 
(4) Par le Copaifera. 
(5) Par l’Acacia catechu. 
(6) Par le Drepanocarpus senegalensis. 
(7) Par le Pterocarpus Draco. 


V 


( 299 } 


d’autres médicaments que nous fournissent les Sophora , les 
Anthyliis, les Arachis , les Astragales. 

L'industrie et les arts doivent aux Légumineuses des substances 
et des matériaux non moins précieux, L’ébénisterie leur em- 
prunte les bois de Palissandre, de Rose (1), d’Amaranthe, 
l’'Ebène du Brésil (2). Plusieurs matières colorantes en provien- 
nent également : le bois &e Campêche (3), de Fernambouc (4), 
de Santal( 5), et surtout l'Indigo !{ 6}, déjà connu de Pline, et 
dont l'usage . l'utilité , sont si répandus. L'un de nos plus beaux 
vernis , le Copal , leur appartient encore (7). 

A tous ces Litres, à l'intérêt qu'elles nous inspirent, les Légu- 
mineuses joignent souvent la beauté. Les fleurs des Papilionacées, 
symétriques dans leur irrégularité , reproduisant la jolie forme à 
laquelle elles doivent lenr nom; l'éclat et la diversité de leurs 
couleurs , leurs agglomérations en bouquet , en panache , en 
couronne , les parfums suaves qu'elles exhalent souvent, les 
metlent en possession du don de plaire et d’une grande place 
dans nos jardins. Le faux Acacia , le Cytise des Alpes, la char- 
manie Glyeine, leClianthus, l'Erythrine, et une multitude d’au- 
tres décorent nos parterres. Si l'imagination nous transporte dans 
l'Inde , nous y admirons la fleur de l'Agaté , grande comme les 
papillons gigantesques des Moluques , et dont la corolle est suc- 
cessivement blanche , jaune, rose et pourpre. Chez les Birmans, 
notre admiration éclate en transports à la vue de l’Amherstia, 
grand arbre , dont les fleurs se groupent en pyramide inclinée, 


(4) Dalbergia latifolia. 

(2) Melanoxylon Brauna. 

(3) Hæmatoxylon cumpechianum, 

(4) Cæsalpinia ochinata. 

(5) Plerocarpus santalinus. 

(6) Indigofera, 

(7) L'est produit par l'Hymeniau verrucosa. 


{ 300 ) 


longue d'un mètre à un mètre et demi de circonférence à sa 
base, et dont chacune d'elles, grande comme la main , présente 
le pédoncule , les bractées , le calice et la corolle teints de l’écar- 
late le plus brillant , tandis que l'éteudard offre un disque blanc, 
dont le sommet est orné d’une tache jaune bordée. d'un cercle 
pourpre. Cette gloire du règne végétal a été découverte par 
M. Wallich , dans l'empire des Birmans, près de la ville de Mar- 
taban. Les fleurs en sont chaque jour portées en offrande à 
Bouddha. 

A côté des beautés que présentent les Légumineuses, se trou- 
vent des singularités ;, se produisent des phénomènes bizarres. Le 
Nam-nam (1) des Moluques est un arbre dont le tronc semble 
une agglomération de plusieurs arbres ; les racines , arquées et 
noueuses , s'élèvent au-dessus du sol et s’entrelacent d'une ma- 
nière extraordinaire. Le feuillage , lorsqu'il commence à se déve- 
lopper, est d'un rouge vif; les fleurs naissent par paquels et .cou- 
vrent de gros tubercules épars sur toute la surface du tronc, 
même sur les racines , et presque jamais sur les branches. 

Deux genres de Papilionacées : les Piscidies et les Tephrosies 
possèdent l'étrange faculté d'enivrer, de stupéfier le poisson. Les 
habitants de la Jamaïque l'utilisent en jetant dans les eaux dou- 
ces , les feuilles broyées , les écorces , les racines de ces plantes, 
pour produire cet eflet et prendre à la main les malheureux pois- 
sons , à l'exception des anguilles qui échappent à cette sorte 
d'ivresse, sans doute en se tenant profondément enfoncées dans 
la vase. : 

C’est enfin, chez les Légumineuses que se manifestent les 
effets les plus remarquables de l’excitabilité végétale. La Sensi. 
tive, aimable emblème de la pudeur , abaisse ses feuilles , relève 
ses folioles à la moindre cause extérieure qui la met en émoi. Elle 
a élé l'objet des expériences les plus délicates qui n'ont fait que 


(4) Cynometra cauliflora. 


(301) 


mettre dans un plus grand jour son extrême sensibilité. Le Sainfoin 
animé, Hedysarum gyrans, est agite par des mouvements plus 
prononcés encore, continus, rapides, saccadés, et d'autant moins 
expliqués qu'ils ne sont provoqués par aucun stimulant extérieur; 
aussi la physiologie végétale n'a-t-elle pu encore pénétrer ce 
mystère. 

Les insectes qui vivent sur les Légumineuses sont assez nom- 
breux et quelquefois redoutables par leur extrême multiplication. 
Parmi les Coléoptères , les Charencons en infestent les graines ; 
les Bruches surtout attaquent les Fèves , les Pois, les Lentilles , 
et nous causent parfois de grands dommages. Les Apions , dans 
leur pétitesse, sont plus en harmonie avec nos plantes fourra- 
gères , et leurs larves se développent dans les menues graines des 
Trèfles, des Luzernes, des Mélilots et y montrent beaucoup 
d'instinct. Quant aux Lépidoptères , les Zygænes paraissent les 
mieux appropriés à nos Légumineuses usuelles , dont la plupart 
en nourrissent une espèce. 

FAMILLE. 

PAPILIONACÉES. Paririonaceæ. Linn. — Corolle perigyne , 
papilionacée. Ovaire ordinaire, inadhérent. Embryon curvi- 
ligne. 

Voyez les arbres, page 162. 

TRIBU. 

LOTÉES. Loreæ. De C. 

Étamines monadelphes ou diadelphes. Légume non articulé, 
ordinairement uniloculaire. Cotylédons planes. 

SECTION. 

GÉNISTÉES. Gexisrge. De C. 

Légume uniloculaire subovoïde. Étamines le plus souvent 
monadelphes. 

G. BUGRANE. Oxanis. Linn. 

Calice campanulé, à cinq lanières linéaires. Étendard grand, 
strié. Étamines monadelphes. Légume comprimé ou bouffi. 


( 302 } 


La principale espèce, l'Arrête-bœuf, a été longtemps consi- 
dérée comme très-utile en médecine. Théophraste, Dioscoride, 
Pline et les modernes jusqu’à nos jours exclusivement lui recon- 
naissaient diverses propriétés, telles que de guérir de la pierre ; 
elle était une des cinq racmes apéritives avant que la supériorité 
du Chien-dent ait été reconnue et qu'elle ait fait renoncer aux au- 
tres. La seule utilité qui soit restée à la Bugrane est dans ses 
pousses que l’on mange en asperges dans quelques lieux. Mais 
cet avantage ne compense pas le tort que fait cette plante à l'agri- 
culture en envabhissant les pâturages et les champs dans les sols 
secs et argileux. Aussi les bons cultivateurs s’efforcent-ils de 
l'extirper, et ils y parviennent par la persévérance et par l’amé- 
lioration du sol. 

Un autre préjudice que la Bugrane leur cause , c'est d'entraver 
le labourage par ses racines longues et tenaces qui résistent aux 
efforts de la charrue , d’où lui est venue le nom d’Arrête-bœuf. 
Parmi les noms latins qui lui ont été donnés est celui de remora 
aratris qui présente le même sens en employant le nom du petit 
poisson auquel les anciens attribuaient la puissance d'arrêter les 
vaisseaux. 

Insectes des Bugranes : 


COLÉOPTÈRES. 


Apion Varipes. Germ.— V. Tamarisc. La larve se nourrit 
de la graine de la Bugrane épineuse et subit ses métamorphoses 
dans les gousses. 

Apion ononidis. Kirby. — Ibid. Sur la B. rampante. 

Sitona grisea. Fab. — V. Houx. Sur la B. arenaria. Jacquelin 
Duvel. 

Otiorhynchus humilis. Germ. — V. Nerprun. Sur la B. are- 
naria. J. D. 

Tychius striatulus. Sch. — V. Spartier. Sur la B. arenaria. 

Clytus trifasciatus. Fab. — V. Érable sycomore. Sur la B. pin- 
guis. Muls. 


{ 303 } 
HÉMIPTÈRES. 


Aphis ononidis. Kaltenb. — V. Cornouiller. Sur la B. spinosa. 
—  onobrychis. Fons Col. — Ibid. Sur la B. rampante. 


LÉPIDOPTÈRES. 

Lycœna Alexis. Fab. — V. Baguenaudier. Sur la Bugrane. 
Brez. 

Heliothis ononis. Fab. — V. Coudrier. Sur la Bugrane. Gué- 
née. 

Fidonia ononaria. Borkh. — V. Marronier. 

Gracillaria Ononiélla. Zell. — V. Érable. Sur la B. spinosa. 

Pterophorus phacodactylus. Zell. — V. Rosier. La chenille vit 
sur les fleurs de la B. repens. Spcyer. 


G. ANTHYLLIDE. Anrayccis. Linn. 

Calice à cinq dents. Carène, ailes et étendard de longueur 
presque égale. Étamines monadelphes. Légume ordinairement 
ovoïde, recouvert par le calice. 

L'Anthyllide des Grecs, que nous appelons Vulnéraire, doit ce 
nom à la vertu que les anciens et les modernes lui ont reconnue. 
Elle a cessé d'être employée, si ce n’est comme partie intégrante 
du Faliranck ou Vulnéraire suisse avec plusieurs autres plantes 
aromatiques recueillies sur les Alpes (1). 

Commune dans les pâturages secs, la Vulnéraire est une bonne 
plante fourragère. Arthur Young a même recommandé de la 
cultiver comme telle. 

La floraison de cette plante présente, suivant M. Damont de 
Courset, un phénomène singulier. Toutes les tiges sont alors cou- 
chées et éténdues sur la terre, elles commencent à se relever en- 


(4) Ces plantes sont l'Achillæa moschata, l'Artemisia mutellina , V Hyssopus 
officinalis, Téucrium montanum, Thymus alpinus, V Asperula adorata, la 
Melissa calamentha, Va Sanicula europæa, la Feronica officinalis, V Arnica 
montana , le Geum montanum, le Gnraphalium divinum , la Scabiosa columbaria, 
le Spiræa ulmaria et la Fiola calcarata. 


( 304 ) 


suite et sont entièrement redressées lorsque les fleurs sont en 
graines. | 
Insectes des Anthyllides : 


COLÉOPTÈRES. 


Tychius schneideri. Suff. — V. Spartier. La larve vit dans le 
calice gonflé de l’A. vulneraria. Suff. 
Cryptocephalus bucephalus. Linn. — V, Cornouiller, Brez. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Zygœna anthyllidis. B. D. — V. Cytise. 
Lita anthyllidella. Hubn. — V. Bouleau. 


SECTION. 


TRIFOLIÉES. Tmroueæ. Bronn. 

Légume uniloculaire. Étamines diadelphes. Feuilles trifoliées 
ou quinque-foliées. 

G. LUZERNE. Menicago. Linn. 

Calice campanulé, quinque-fide. Carène un peu écartée de 
l’étendard. Légume diversiforme , polysperme, plus long que le 
calice. 

Ce genre comprend un assez grand nombre d'espèces qui se 
distinguent entre elles surtout par la forme très-diversifiée du 
légume plus ou moins roulé sur lui-même, de manière à figurer 
une faucille, une spirale, un barillet, une couronne, une sphère, 
un cylindre. Parmi ces espèces, la Luzerne arborescente de 
l'Europe méridionale dispute au Crytise laburnum l'honneur 
d'avoir été le Cytise chanté par Théocrite et Virgile. La Luzerne 
cultivée, qu'Olivier de Serres appelait la merveille du mesnage 
des champs, est la meilleure de nos plantes fourragères, quand on 
peut la semer dans un sol substantiel et profond , légèrement 
humide. Sa végétation est si rapide dans les régions méridio- 
nales qu’on en fait jusqu’à huit coupes annuelles en Algérie. Tout 
le monde sait combien le fourrage en est aimé des bestiaux. 

La Luzerne lupuline, connue vulgairement sous le nom de 


(808 ) 


Minette , offre l'avantage de pouvoir être cultivée avec succès 
dans les terres calcaires, sèches et de médiocre qualité. 

Le nom de Luzerne dérive, selon Delobel , du provençal Lau- 
serdo dont le diminutif Lauzerdina aura fait Luzerne. Le nom 
latin était primitivement Medica , provenant de la Médie et intro- 
duite en Grèce après la guerre contre Darius. (Pline.) 

Insecies des Luzernes : 

Anogcodes ruficollis. Fab. — V. Spirœa à feuilles de Saule. Il 
vit sur les Luzernes. 

OEdemera notata. Fab. — V. Chêne. Sur les Luzernes. 

Melolontha vulgaris. Linn. — Les ravages qu'il cause dans les 
champs de Luzerne doivent nous détourner de la cultiver près des 
bois. 

Bolboceras mobilicornis. Linn. — Ce Lamellicorne vole le soir 
au-dessus des champs de Luzerne, aux environs de Dijon. 
A. Rouget. 

Thylacites fritillum. Panz.— Ce Curculionite est commun dans 
les champs de Luzerne. Ghiliani. 

Sitonus gressorius. Fab. — V. Houx. 

Phytonomus trilineatus. Marsh. — Ce Curculionite vit sur les 
Luzernes. Walton. 

Phytonomus variabilis. Herbst. — Ibid. 

Colaspis barbara. Fab. — La larve de cette Chrysoméline fait 
de grands ravages dans les champs de Luzerne du midi de Ja 
France et surtout de l'Espagne. 

Colaspis atra. — Ibid. 

Hyperaspis hoffmanseggii. Muls. — On trouve ce Trimère sur 
la L. officinale. Mulsant. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Parnassius Apollo. Linn. — V. Sedum. Ce papillon vole sur 
les hauts plateaux couverts de Sedum. La femelle descend quel- 
quelois dans le fond des vallées, et se repose sur la Luzerne. 
Duponc. 


( 306 ) 


Zygœæna medicaginis. Hubn. — V. Cytise. Sur la Luzerne. 
- —  ephialtes. Fab. — Ibid. 

Euclidia Mi. Linn. — La chenille de cette Noctuélite est lisse, 
très-allongée, atténuée postérieurement; elle n’a que douze pattes; 
elle vit sur la Luzerne et se renferme dans un cocon construit 
avec des parcelles de Mousse. Dup. 

Strenia clathraria. Hubn. — La chenille de cette Phalénide est 
lisse, assez mince. Elle vit sur la Luzerne et se métamorphose à la 
superficie du sol, dans un tissu lâche, mêlé de grains de terre. 


DIPTÈRES. 

Cecidomyia loti. Deg. — V. Groseiller. La larve se développe 
dans les fleurs des L. falcala et sativa, dont les pétales s'é- 
paississent et s'agrandissent en forme de bulbe. Winn. 

Agromyza nigripes. Macq. — V. Blé. La larve mine les feuilles 
de la Luzerne. Gour. 


G. MÉLILOT. Meurorus. Tourn. 

Câlice campanulé, à cinq dents. Carène indivisée. Ailes éta- 
lées, plus courtes que l'étendard. Légume plus long que le ca- 
lice, rugueux , un peu renflé, s’ouvrant au sommet, d'un à trois 
spermes. 

Les Mélilots étaient très-connus des anciens. Homère savait 
que les bestiaux, et particulièrement les chevaux, en sont très- 
friands: Dioscoride et Pline leur attribuaient un grand nombre 
de propriétés médicinales ; ils connaissaient l'odeur suave qu'ils 
exhalent et l'avidité avec laquelle les Abeilles les recherchent. [ls 
rapportent aussi que les fleurs en étaient tréssées en couronnes, en 
guirlandes par les jeunes filles de la Campanie. 

Selon Lamark, Melilotus est formé de deux mots grecs dont 
l'un signifie miel et l’autre doux. Je croirais plutôt qu'il doit se 
traduire par Lotus du miel ou des Abeilles. 

Le Melilot officinal, qui abonde dans les prés, dans les champs, 
paraît être identique suivant Pline, Dioscoride et M. Fée, avec 
l'espèce de Lotus des Ésyptiens, plante herbacée et terrestre, bien 


| 307) 


différente des deux autres qui étaient un Nymphœa et un Jujubier. 

Le Mélilot bleu , indigène en Hongrie et en Bohème, est cultivé 
en Suisse, au canton de Glaris où il sert à aromatiser le fromage 
nommé Schabzieger. 

Le Métilot houblon que les Anglais appèlent Timothy, est la 
plante fourragère que les chevaux préfèrent à toute autre. Sui- 
vant Thiébaut de Berneaud, c’est elle sans doute qu'Homère a 
en vue quand il parle du soin qu'Achille mettait à le faire 
recueillir pour ses chevaux. 

Insectes de Mélilots : 

LÉPIDOPTÈRES. 


Zygæna meliloti. Esp. — V. Cytise. 
Strenia elathraria. Hubn. — Luzerne. 


G. TRÈFLE. Trirozum. Linn. 

Calice subtubuleux, évasé, à cinq dents. Pétales libres ou sou- 
dés, persistants. Carène plus courte que les ailes et l'étendard. 
Étamines diadelphes. Légume presque indéhiscent, un-quatre 
spermes. 

De cent espèces connues, trois ou quatre sont cultivées. 
Le Trèfle rouge de Hollande, T. sativum, est la plus précieuse 
de nos plantes fourragères tant pour l'abondance et la qualité de 
ses produits que pour son introduction dans les assolements et 
l'amélioration du sol. La culture n’en est pas ancienne en France, 
et nous la devons à l'Allemagne où elle reçut son essor de Schou- 
bart qui lui dut son anoblissement et son nom Von Kleefeld {champ 
de Trefle.) 

Plusieurs espèces se font remarquer par quelques particularités: 
le Trèfle incarnat, par l'éclat de ses fleurs ; le Fragifère par l'ap- 
parence de fraises que prennent ses petites grappes défleuries ; le 
Trèfle des Alpes à une racine suceulente et sucrée qui lui a fait 
donner le nom de Réglisse de montagne ; le T. souterrain présente 
un singulier phénomène : ses bouquets, après la floraison , s’en- 
foncent dans la terre pour la maturation des graines. 


(308) 


Les anciens connaissaient les Trèfles sans les cultiver èt leur 
attribuaient diverses propriétés. Pline en mentionne un, qui, à 
l'approche dela tempête, dresse ses feuilles, se hérissonne, comme 
s’il voulait s’armer contre elle. 

Les Trèfles sont recherchés par un grand nombre d'insectes, et 
particulièrement par les Abeilles qui, cependant, ne peuvent pas 
prendre de nourriture sur le Trèfle des prés. Les pétales étant 
soudés par la base, forment ur tube allongé , au fond duquel la 
trompe ne peut atteindre pour puiser le suc des nectaires. 

Insectes des Trèfles : 


COLÉOPTÈRES. 


Apion apricans. Sch. —V. Tamarise. La larve se tient à la base 
du calice des fleurons du T. des prés (T. pratense) ; elle ronge la 
graine qui s y trouve , et perce un trou sur le côté de ce fleuron 
pour en sortir; elle se change en nymphe entre les fleurons des 
capitules. 


Apion hookeri. Kirby. — Ibid. Sur le T. des prés. Walton. 
—  varipes. Garm. — Ibid. Sur le T. des prés. W 
— flavipes. Fab. — Ibid. Sur le T. rampant. 
— trifolii. Linn. — Ibid. Sur les T. des prés et des mon- 
tagnes. Walt. 
—  tenax. Kirby. — Tbid. Sur le T. officinal. 
—  meliloti. Kirby. — Ibid. Sur le T. officinal. 
— pyri. Fab. — Ibid. Sur le T. procumbent. Welt. 
Sitonus meliloti. Walt. — V. Houx. Il vit sur le T. offici- 
nal. W. 
Sitonus flavescens. Marsh. — Ibid. 
Phytonomus trilineatus. Marsh. — V. Luzerne. I vit sur diffé- 
rentes espèces de Trèfles. Walt. 
Phytonomus miles. Fab. — Ibid. W. 
Aylesinus (hylurgus) trifolii. — V. Lierre. Muller. 
Cryptocephalus longimana. Linn. — V. Cornouiller. Il vit sur 
le T. des montagnes. Brez. 


( 309 ) 


Lasia globosa. Schnid. — V. Luzerne: La larve vit en mineuse 
dans les feuilles du T. des prés, dont il range le parenchyme, et 
sur lesquelles elle laisse des traces analogues à celles qu'y fcrait 
un peigne à quatre dents. Muls. 


HÉMIPTÈRE. 


Aphis onobrychidis. Fons Col. — V. Cornouiller. Sur les Trèfles 
Kaltenb. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Melithœa cinxia. Fab. — V. Peuplier. Sur le T. des prés. 

Zygœna trifolii. Esp. — V. Cytise. Ibid. 

Dasychira fascelina. Linn. — V. Noyer. Ibid. Brez. 

Bombyx trifolii. Linn. — V. Ronce. Ibid. 

Hadena suasa. W, W. — V. Spartier. [bid. 

Chersotis rectangula. Fab. — V. Bruyère. Ibid. 

Euclidia glvphica. Linn. — V. Luzerne. Ibid. 

Herminia barbatis. Linn. — Cette Pyralide a les palpes infé- 
rieurs plus longs que le thorax et relevés au-dessus de la tête. La 
chenille, munie de seize pattes, est garnie de points verruqueux ; 
elle vit sur le T. des prés, et se renferme dans un tissu sem- 
blable à du crêpe. Dup. 


G. DORYCNIUM. Dorxexium. Tourn. 

Les Doryenium, très-voisins des Trèfles, sont attaqués par 
deux Hémiptères 

Ligia jourdanaria. Am. — V. Spartier. Il vit sur le D. 
monspeliense. 

—  opacaria. H. — Sur la même plante. 

G. LOTIER. Lorus. Linn 

Calice campanulé, à cinq divisions profondes , étroites , pres- 
qu'égales. Étendard étalé. Ailes conniventes. Carène rostrée; style 
recliligne, subulé. Légume aptère, allongé, polysperme. 

Le nom de Lotus a été faussement attribué à ce genre qui ne 
contient aucune des espèces auxquelles les Égyptiens le donnaient. 


(310) 


Seulement, une de ces espèces paraît être un Mélilot, genre assez 
voisin de celui-ci pour que l'erreur fût possible. 

Parmi les Lotiers, une espèce est comestible. Les gousses du 
L. edulis ont un goût semblable à celui des petits pois. On les 
mange en Italie et en Algérie. 

Deux espèces sont remarquables par leur excitabilité. Linnée a 
observé que les fleurs du Lotier d'Arabie se rapprochent les unes 
des autres et s'appliquent contre le pédoncule commun , pendant 
que la bractée les recouvre et leur sert d’abri. Le même phéno- 
mène se produit dans les fleurs du Lotus Pied d'oiseau, qui 
révéla originairement à Garcia de Horto le sommeil des plantes. 

Insectes des Lotus : 

COLÉOPTÈRES. 


Lytta sibirica. Linn. -- V. Catalpa. Il vit sur le L. Corniculatus. 
Brez. 

Bruchus loti. Gyll. — V. Palmier Chamærops. 

Apion vicinum. Kirby. — V. Tamarisc. La larve subit ses mé- 
tamorphoses dans les gousses du L. uliginosus. Schr. 

Apion loti. Kirby. — Ibid. Sur le L. cormculatus. Walton. 

Apion ebeninum. Kirby. — Ibid. Sur le L. major. Walt. 


HYMÉNOPTÈRE. 
Anthidium Loti Perris. — Cet Hyménoptère se trouve sur les 
fleurs du L. uliginosus. 
HÉMIPTÈRES. 


Aphis onobrychydis. Fons Col. —V. Cornouiller. Sur le Lotus. 
Kaltenb. ; 

Thripsphysapus. Linn. — V. Vigne. Sur les fleurs des Lotus 
qu'il rend fermées et renflées. Brez. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Lycæna Amyntas. Fab. — V. Baguenaudier. La femelle dépose 
un œuf sur la fleur en bouton du L. Corniculatus, et la chenille 
s'y développe. Zeller. 


(311) 


* Zygœna achilleæ. Esp. — V. Cytise. Il se repose sur les fleurs 
du L. Cornic. Gour. 
—  charon. B.D.— Ibid. 

Psyche stettinensis. Hering. — La femelle de cette Psychide 
est aptère. La chenille est glabre; les trois premiers segments 
sont cornés ; elle vilet se transforme dans des fourreaux portatifs, 
revêlus extérieurement de débris de végétaux. 

Orgya rupestris. Ramb. — V Rosier. Il vit sur le L. Creticus. 

Clisiocampa Loti. Hubn. — V. Pommier. 

Sidonia plumaria. W. W. — V. Marronnier. Brez. 

Speranza roraria. Esp. — V. Spartier. 


DIPTÈRE. 


Cecidomyia loti. Dez. — V. Grosciller. La larve vit dans les 
fleurs du L. corniculatus dont les pétales grandissent et s’épaissis- 
sent. Winn. 

SECTION. 
CLITORIÉES. Curroneæ. De C. 
Légume uniloculaire. Étamines le plus souvent diadelphes. 


G. PSORALÉE. PsoraLea. Linn. 

Calice cinq-fide, glanduleux. Légume de la longueur du calice. 

Les Clitoriées forment une section presqu'entièrement exotique, 
peu nombreuse, mais elles comprennent plusieurs espèces remar- 
quables par leur beauté, et particulièrement une qui a une 
grande importance industrielle: l'Indigotier, dont le produit s'est 
substitué au Pastel depuis la découverte de l'Amérique. 

Le genre assez nombreux des Psoralées contient une espèce 
dont les tubercules servent d'aliment aux Indiens du Missouri. 
Une seule appartient à l'Europe ; le feuillage en est attaqué par 
la chenille de la 

Zygœna doryenii. O. — V. Cytise. 

SECTION. 
GALÉGÉES. Bron. 
Légume uniloculaire. Étamines ordinairement diadelphes. 


(342) 


Feuilles primordiales dissemblables; l'inférieure simple ; la supé- 
rieure composée. 


RÉGLISSE. GLvcyrnarza. Linn. 

Calice tubuleux, à cinq divisions et deux lèvres : la supérieure à 
quatre dents inégales, l'inférieure à une seule dent linéaire. 
Étendard dressé. Carène dipétale. Légume ovale, comprimé, un- 
quatre spermes. \ 

Depuis les premiers âges du monde la Réglisse est, avec l'orge, 
le principal remède de l’homme condamné à gagner son pain à la 
sueur de son front; elle étanche sa soif, rafraichit son sang, 
calme ses sens agités par les passions. La Providence met encore 
sous la main du pauvre, de l’ouvrier, le Chien-dent, la Sauge, le 
Sureau, la Mauve et quelques autres simples, et les maladies peu- 
vent être prévenues sans recourir à toutes les merveilles de la 
pharmacie chimique. 

Le nom de la douce racine, Glycyrrhiza , s’est singulièrement 
modifié en passant dans nos langues européennes, chacune suivant 
son génie: Réglisse en français, Regolizia en italien, Regaliza en 
espagnol, Licorice en anglais, Lackrizen en allemand, Lakrycya 
en polonais. 

Insectes de la Réglisse : 


COLÉOPTÈRES. 


Bruchus glycyrrhizæ. Stev. — V, Palmier Chamærops. 

Dorcadion glyeyrrhizæ. Fab. — Ce Longicorne vit sur la Ré- 
glisse dans la Russie méridionale. 

Cerambyx ruber. Linn. — Sibérie. Brez. 

Pachybrachis glyeyrrhizæ. Oliv. — V. Saule. 


G. GALEGA. Gazeca. Linn. 


Calice à cinq dents presqu'égales. Étendard oblong. Carène 
obtuse. Étamines submonadeiphes. Légume cylindrique ou com- 
primé ; perisperme obliquement strié. 

Le Galéga présente un exemple remarquable des vicissitudes, 


{ 343 | 


des revers de fortune auxquels les plantes sont exposées comme 
les hommes. Il a joui d'une grande célébrité, d’une popularité qui 
a multiplié ses noms vulgaires de Galec, Avanèse, Lavanèse, Rue 
de Chèvre, faux Indigo, dont la plupart se rapportent aux pro- 
priétés qui lui ont été attribuées. Ses vertus médicinales ont été 
préconisées surtout en Italie. Il guérissait de la peste , de l'épi- 
lepsie, de la morsure des serpents ; il rendait du lait aux nourrices 
comme ilen donnait aux chèvres. Plante tinctoriale, il fournissait 
de l'indigo; fourragère, il formait d'excellentes prairies artifi 

cielles. Les hommes même le mangeaient en salade. Le journal de 
physique de 1782 ne tarissait pas sur ses louanges. Depuis lors, 
tout s'est évanoui. Le Galega s’est trouvé dépossédé de toute son 
illustration ; mais il lui est resté sa place dans nos jardins où il 
plaît par ses grandes touffes fleuries, comme il décore les fraîches 
vallées et les ruisseaux des Pyrénées. 

Insectes du Galega : 
COLÉOPTÈRE. 


Bruchus imbricornis. Panz. (B. Galegæ. Ziegl.) — V. Palmier. 


Chamærops. 
SECTION. 


ASTRAGALÉES. AsTRAGALEE. Adans. 
Légume biloculaire. Étamines diadelphes. 


G. ASTRAGALE. AsrracaLus. Linn. 

Calice à cinq dents. Carène obtuse. Légume biloculaire. 

Des nombreuses espèces qui croissent dans les différentes ré- 
gions du globe, l'A. Glyssyphyllus est la plus indigène , et se 
recommande non seulement comme tenant lieu de la Réglisse, 
mais encore comme plante fourragère dont la culture pourrait 
être fort utile en prairies artificielles dans les terres médiocres. Les 
graines d'une autre espèce , l'A. Bœtica , lorsqu'elles sont torré- 
fiées , simulent le café, moins l'incomparable arôme de la liqueur 
spirituelle. Plusieurs autres, et particulièrement l'A. Cretica, nous 
fournissent la célèbre gomme Adragant qui, recueillie au pied du 

20 


( 344) 


mont Ida et du Liban, est fort usitée en médecine et même 
dans quelques préparations culinaires et industrielles. 

Le nom d’Astragale , vertèbre , fait allusion à la forme noueuse 
des racines. 

Insectes des Astragales : 

COLÉOPTÈRES. 

Lylta sibirica. Linn. — V. Catalpa. Sur l'A. glycyphyllus en 
Sibérie. Brez. 

Apion astragali. Payk. — V. Tamarisc. Sur l'A. Glyc. Walton. 

LÉPIDOPTÈRES. 

Lycœna cyllarus. Fab. — V. Baguenaudier. 

Cloantha perspicillaris. Linn. — V. Prunier. Brez. 

Toxocampa astragali. Ramb. — La larve de cette Noctuélide 
est atténuée postérieurement, un peu renflée au milieu, parsemée 
de poils isolés ; elle se renferme dans des coques légères dans la 
mousse à la surface de la terre. 

Lusoria. Linn. — Ibid. 

Colæphora astragalella. Fer.— La chenille vit sur l'Astragale. 
Zeller. Voir la description du fourrage. 

G. OXYTROPIS. Oxvyrronis. Dde. 

Les Oxytropis, très-voisins des Astragales, nourrissent la 
chenille de la 

Zygæna oxytropis. B. — V. Cytise. 

TRIBU. 


HÉDYSARÉES. Hepysangæ. De C. 
Etamines monadelphes ou diadelphes. Légume ordinairement 


multiloculaire. 
SECTION. 


CORONILLÉES. CoronLLez. De C. 

Fleurs en ombelle. Légume cylindrique ou comprimé. 

G. HIPPOCRÉPIDE. Hirrocrenis. Linn. 

Calice campanulé, à cinq lobes étroits et pointus. Carène dipé- 
tale. Etamines diadelphes. Légume comprimé , arqué , échancré. 


(316) 


L'Hippocrépide , éhaussure ou fer à cheval, croît sur nos 
coteaux calcaires , où il attire nos regards par la singularité de 
ses gousses, dont la forme arrondie et échancrée a donné lieu à 
son nom. Cette forme a aussi occasionné une erreur grossière dans 
un temps où l’on croyait que les proprictés, les vertus des 
plantes nous sont révélées par quelque analogie, quelque signe 
extérieur. Comme on a attribué à la Pulmonaire une action salu- 
taire sur les affections de poitrine , d’après la ressemblance de ses 
feuilles tachetées , avec l'aspect que présente le poumon, l'on a 
imaginé que l'Hippocrépide brisait les fers des chevaux qui la fou- 
laient aux pieds. 

Insectes des Hippocrépides : 


LÉPIDOPTÈRE. 
Zygæna hippocrepidis. O. — V. Cytise. 


SECTION. 


ONOBRYCHÉES. Ovosrycarx. Baril. 

Fleurs en grappe, légumes comprimés. 

G. SAINFOIN, Hepysarum. Linn. 

Calice campanulé, partagé en lanières presqu'égales. Etendard 
ample. Carène obliquement tronquée , beaucoup plus longue que 
les ailes. Etamines diadelphes. Légume moniliforme ou car- 
céolaire , comprimé , à articulations orbiculaires ou elliptiques. 

Nous réunissons , comme l'avait fait Linnée , le genre Sainfoin, 
Hedysarum, au genre Esparcette, Onobrychis, dont le dernier ne 
diffère du premier que par son légume en cellules non articulées. 
Les espèces de l’un et de Pautre portent également le nom vulgaire 
de Sainfoin ; teurs insectes vivent indifféremment sur les unes et 
les autres , et ils ont été quelquefois rapportés à ces plantes sans 
en distinguer l'espèce. 

Le Sainfoin , qu'on écrivait Sainct Foin au XVI. siècle, est 
la plante fourragère la plus saine et en même temps la plus 
agréable aux bestiaux. Il joint à ces avantages celui de se plaire 


(316) 


dans les terres calcaires et de médiocre qualité. Aussi son intro- 
duction dans la culture a-t-elle $té précieuse au point de quin- 
tupler, suivant Arthur Young , la valeur des terres qui y sont 
convenables. 

Parmi les Sainfoins se place une espèce célèbre, l’une des mer- 
veilles du règne végétal , émule de Ja Sensitive, mais plus sen. 
sible encore, et dont la découverte devait appartenir à une femme, 
Jady Monson. C'est en parcourant les bords du Gange qu'elle a 
observé le Sainfoin animé, hedysarum desmodium , gyrans. Lino. 
Des trois folioles qui composent la feuille , la terminale s'incline 
alternativement à droite et à gauche. Cette oscillation se produit 
depuis le lever jusqu'au coucher du soleil. Les folioles latérales 
ont un double mouvement continu de flexion et de contorsion 
qui s'exécute sans l'intervention apparente d'aucun stimulant 
extérieur ; elles tournent sur leur charnière , chacune à son tour, 
rapidement et par saccades; l'une s'élève rapidement pendant 
que l'autres’abaisse , et en même temps elies se rapprochent ou 
s’éloignent de la foliole impaire. Ces mouvements ont lieu la nuit 
comme le jour ; mais pendant la nuit toute la feuille s'abat et 
prend une rigidité qui semble-contraster avec la mobilité des fo- 
lioles latérales. Les plus profondes investigations sur la physio- 
logie végétale n’ont pu encore arracher à la nature son secret sur 
ce phénomène mystérieux. 


Iusectes des Sainfoins : 
COLÉOPTÈRES. 


Apion pisi. Fab. — V. Tamarisc. Il vit de la graine de l'Hed. 
onobrychis sativa. 

Apion reflexum. Scbr. — Ibid. Schaum. C'est le même que 
l'A. livescerum. O. Wallon. 

HÉMIPTÈRE:. 
Aphis onobrychidis. Fons Col. — V. Cornouiller. 
LÉPIDOPTÈRES: 
Lycæna dolus. Hubn. — V. Baguenaudier. Il se pose souvent 


sur Je Sainfoin. 


(317) 


Lycæna damon. Fab. — Ibid. 
Lygæna onobrychydis. Fab. — V. Cytise. 
Spintherops delucida. Hubn. — V. Spartier. La chenille vit 
sur le Sainfoin. Bellier de la Ch. 
Colcophora onobrychydis. FR. — V. Tilleul. La chenille vit 
sur le Sainfoin. 
DIPTÈRES. 


Cecidomyia hedysari. Blot. — V. Grosaller. Elle dépose ses 
œufs sur les boutons des fleurs. Les larves déterminent , en 
suçant la sève , le gonflement de ces fleurs en forme de galles, 
au milieu desquelles elles vivent en sucçant les graines. 

Cecidomyia onobrychidis. B. — Ibid. La larve vit dans les 
feuilles déformées de l'O. sativa. 


TRIPBU. 


VICIÉES. Viciex. Bronn. 

Etamines diadelphes. Légumes inarticulés; cotylédons farineux. 

G. CHICHE. Circer. Tourn. 

Calice gibbeux , en cinq parties et deux lèvres : la supérieure 
à quatre lanières ; l'inférieure à une seule corolle de la longueur 
du calice. Etendard ample. Carène dipétale. Légume boufi, 
oblique. 

Dans tous les temps , le Pois chiche a été cultivé dans les con- 
trées riveraines de la Méditerranée. Les Grecs et les Romains en 
faisaient usage, non-seulement comme aliment , mais comme re- 
mède dans un grand nombre de maladies. Le principal titre qui 
les recommande maintenant , c’est d'être un des principaux élé- 
ments de l'Olla Podrida ; si chère à tout Espagnol; mais sa 
gloire est surtout d'avoir donné son nom à Cicéron , à ce grand 
homme qui représentait la suprême culture du génie latin, mo- 
difié par le génie grec, et dont on a dit : « Que d’admiration 
pour le beau , de vénération pour la vertu , de sensibilité pour 
ce qui est honnête et grand ; que de douceur dans les relations 
sociales , de générosité et de candeur dans la vie privée et d'affa- 


(318) 


bilité dans la vie politique. Comme cette âme se laissait vive 
ment émouvoir et entrainer aux dévoûments splendides et aux 
nobles sacrifices ; avec quelle indignation il reprochait la soif du 
pouvoir à César , la rapacité à Verrès , la débauche à Catilina, la 
cruauté à Sylla.» Philarète Chales. 

Insecte des Chiches : re 

COLÉOPTÈRES. 

Bruchus pectinicornis. Linn. — V. Palmier. M. Stephens je 
croit d'Angleterre, ainsi que M. Waterhouse ; mais M. Walton 
lui donne une origine exotique. I en a recueilli beaucoup d'in- 
dividus du €. arietinum qui se trouvaient sur des vaisseaux de la 
Chine et des Indes , stationnés dans les docks de Londres. 


G. VESCE. Vicra. Linn. 

Calice campanulé , à cinq dents inégales , plus courtes que la 
corolle. Etendard déployé , ascendant. Légume comprimé , po- 
lysperme. 

Ce genre comprend , outre la plante fourragère si connue , les 
Fèves plus connues encore , célèbres même dès une haute anti- 
quité , surtout par la profonde aversion que les Egyptiens avaient 
pour elles. Pythagore , à leur exemple, les interdisait à ses &is- 
ciples qui cachaient rigoureusement le motif de cette interdiction, 
au point qu une pythagoricienne se coupa la langue pour être 
plus sûre de garder le secret. Les philosophes s’épuisaient en hy- 
pothèses à cet égard. Aristote enseignait que la Fève était née en 
même temps que l’homme; que sa conformation offrait une 
grande ressemblance avec celle du corps humain, et que par 
conséquent les Fèves devaient , par suite de la transformation , 
être animées par des âmes humaines. Cicéron pensait que l'inter- 
diction des Fèves aux prêtres était fondée sur ce qu'étant trop 
échauffantes , elles détruisaient le calme nécessaire pour faire des 
songes divinatoires. Saint Jérôme défendait aux religieuses l'usage 
des Fèves , et il en donnait la raison (1). 


(4) In partibus genitalibus titillationes producunt. 


(319) 


Tout cela paraît démontrer que les anciens ne mangeaient pas 
de Fèves comme nous, à demi-formées, assaisonnées de crême 
et de sarriette, et parfaitement innocentes. Cependant je ne puis 
croire qu'Horace les aimait dans toute leur âpreté, lorsqu'il 
disait : « Quand verrai-je, en dépit de Pythagore, un plat de 
Fèves sur ma table ? » etc. 


O quando Faba, Pythagoræ cognatus , simulque , 
3 Ê 
Unetäa satis pingui ponentur oluscula lardo ? 


Sat. Hib.2.1: 

La Fève a aussi joué un rôle politique. Elle était employée par 
les Grecs pour donner leur suffrage. Chez nous, elle se cache 
dans un gâteau pour donner la royauté, Heureux qui ne la prend 
pas dans le siècle où nous sommes. 

Insectes des Vesces : 

COLÉOPTÈRES 


Brucbus affinis. Steph. — V. Palmier. La larve se trouve dans 
les gousses du V. sepium. Walt. 

Bruchus granarius. Fab. — V. Blé. 

—— — rufimanus. Sch. (B. viciæ Sturm.) — V. Ibid. Sur le 
V. arn. 

Apion viciæ. Payk. — V. Tamarisc. La larve subit toutes ses 
métamorphoses dans le V. sativa. 

Apion craceæ. Linn. — V. Ibid. M. Waterhouse a trouvé quel- 
ques individus dans les capsules du V. cracea. M. Walton l'a 
trouvé sur le Chêne et le Frêne, et jamais sur le V. cr. 

Apion pomonæ. Fab. — Ibid. M. Walton l'a trouve sur le 
Ÿ. Sepium. 

Apion punctigerum. Germ.— Ibid. Sur le V. sepium. Walt. 

—-— œthiops. Herbst. — Ibid. Sur le V. sepium. Walt. 

—-— spencei. Kirby. — Ibid. Sur le V. cracea. Walt. 

—— gyllenhalii. Kirby. — Ibid. Sur le V. cracea. 

Phytonomus trilineatus. Marsh. — V. Luzerne. Sur différentes 
espèces de V. Walt. 

Phytonomus variabilis. Herbst. — Thid. 


( 320 ) 


Phytonomus viciæ. Gyll. — Ibid. 
Lasia globosa. Muls. — V. Luzerne. Ibid. 


HÉMIPTÈRES. 


Cimex scarabæoides. Linn. — V. Tilleul. 

Aphis isatidis. Fons Col. — V. Cornouiller. Sur le V. faba. 

—— fabæ. Scop. — Ibid. Ce puceron est quelquefois en si 
grand nombre qu'il détruit la récolte. 

Apbis craceæ. Linn. — Ibid. 


LÉPIDOPTÈRES. 


Colias palæno. Linn. -- V. Cytise. 

Psyche stettinensis. Hering. — V. Lotus. 

Toxocampa craceæ. Fab. — V. Astragale. 

———-— viciæ. Hubn. — Ibid. 

Acidalia aureolaria. Fab. — V. Groseiller. 

——— remutaria. Hubn. — Ibid. 

Coleophora vicinella. Hubn. — V. Tilleul. La chenille vit sur le 
V. cracea. Zeller. 


G. ERS. Ervuw. Linn. 

Calice à cinq lanières égales, de la longueur de la corolle , 
stigmate capitellé. Légume court , comprimé. 

Les Lentilles, l’espèce principale de ce genre, ont dans la Bible 
un brevet irrécusable d'ancienneté comme aliment; le droit 
d’ainesse vendu par Esaï à Jacob était la figure mystérieuse de 
la substitution des Gentils aux Juifs dans la grande promesse de 
la rédemption du genre humain. Les Grecs et les Romains fai- 
saient de ce légume un grand usage comme nourriture et comme 
remède à un grand nombre de maladies ; l'empereur Auguste re- 
connaissait devoir aux Lentilles le rétablissement de sa santé. 
On les faisait germer avant de les cuire et de s’en nourrir, afin 
de Gévelopper leur principe sucré. L'art de les préparér était ré- 
pulé si important, qu'Atliénée, le Pline de la Grèce, qui vivait 
au le siècle, fait dire aux Stoïciens, dans son banquet des 


(32 ) 


philosophes, que Le sage fait bien toutes choses , et qu'il assaisonne 
parfaitement les Lentilles. 
Insectes des Ers. 
COLÉOPTÈRES. 


Bruchus nubilus. Dej. { B. ervi. Ziegl. — V, Palmier cha- 
mϾrops. 
Apion ervi. Gyll. — V. Tamarisc. 


G. POIS. Pisux. Linn. 

Calice campanulé , à cinq divisions foliacées ; les deux supé- 
rieures plus courtes que les inférieures. Etendard ample , relevé ; 
Carène velue en dessus. Légume oblong , non ailé. 

Les Petits Pois, légume par excellence quand ils sont fins, 
tendres , sucrés , à la crême ou au jus, où à l'anglaise: 
quand ïls ne se noient pas dans l’eau; quand ils ne sont 
pas trop hâtifs, parce qu'ils n’ont pas de saveur ; il est vrai qu'ils 
ont alors le mérite d’être chers; quand ils nesont pas tardifs, parce 
qu'on en est las ; en un mot, il faut manger les Petits Pois avec 
les riches, comme les Cerises avec les pauvres. Cependant la Pro- 
vidence y à pourvu pour tout le monde en créant le Pois sans 
parchemin, dont on mange tout et à bon marché. 

Ce légume si recherché et si vulgaire, cultivé dans tous les 
lieux et dans tous les temps, a une origine étrusque, si nous en 
croyons le savant étymologiste St. Isidore de Séville , qui dérive 
Pisum, de Pise, l'antique colonie arcadienne établie sur les bords 
de l’Arno. 

Insectes des Pois. 

HÉMIPTÈRES. 

Aphis oncbrychidis. Fons Col. — V. Cornouiller. I} vit sur les 
Lathyrus. Kults. 

Odontothrips phalerata. Hal. — V. Vigne. Sur les fleurs du 
L. pratensis. 

LÉPIDOPTÈRES. 


Leucophasia lathyri. Hubn. — V. Sinapis. 


( 322) 


Hadena pisi. Linn. — V. Spartier. 

Noctua brunnea. Fab. — V. Saule. 

Calocampa exoleta. Linn. — La chenille de cette Noctuélite est 
rase , atlénuée aux deux extrémités ; elle s’enferme dans une 
coque de terre, profondément enterrée. 

Fidonia atomaria. Linn. — V. Marronier. 

Ephippiphora lathyrana. Hubn. — V. Orme. 

G. OROBE. Orosus. Linn. 

Calice carmpanulé , à cinq divisions ; les deux supérieures plus 
courtes. Légume comprimé, oblong; valves tordues en spirale. 

Le nom d'Orobus et celui d'Ervum qui paraissent provenir l’un 
de l’autre, semblent avoir été employés comme synonymes par les 
anciens pour désigner les Ers. Cependant le premier a été donné 
par les modernes à un genre différent, mais analogue, de plantes 
légumineuses, cultivées dans les jardins pour la beauté de leurs 
fleurs, et qui pourraient l'être avec avantage comme plantes 
fourragères, surtout dans les terrains argileux. L'une des espèces 
a, comme la Gesse tubéreuse , les racines munies de tubercules 
également alimentaires, et employés comme tels en Ecosse. 

Plusieurs espèces croissent dans les Pyrénées , et enir'autres 
celle dont la beauté frappa Tournefort dont elle porte le nom, 
lorsqu'il eut la joie de la découvrir sur le pic de Lhieris, près de 
Bagnères, de Bigorre. 

Insectes des Orobes. 

LÉPIDOPTÈRES. 


Lycœna meleager. Esp. — V.iBaguenaudier , elle vit sur l'O. 
noir. Dup. 
Toxocampa orobi. B. D. — V. Astragale, sur les Oropes. 
Guénée. 
Ephippiphora orobana. Tr. — V. Orme. 
TRIBU. 


PHASÉOLÉES. PnaseoLeæ. Bronn. 


( 323) 

Etamines monadelphes ou diadelphes. Légume polysperme , 
inarticulé. Colvlédons épigés. 

G. HARICOT. Paasgozus. Linn. 

Calice campanulé , bilabié ; lèvre supérieure bidentée; lèvre 
inférieure tripartie. Etamines diadelphes, contournées en spirale 
avec la carène et le style. Légume comprimé ou cylindrique. 

Le Haricot, cette utile légumineuse, est d’origme indienne ; 
il fut peut-être un des trophées d’Alexandre-le-Grand. Son nom 
grec et latin vient de phaselos, petit navire, à cause de la forme 
de la graine , et il s’est modifié en fasiole dans le français du 
moyen âge. Le nom de Haricot a une étymologie plus singulière, 
suivant Ménage. Il dérive de Faba, Fabarius, Fabaricus, Fa- 
baricotus, Faricotus , Haricot ; par le changement ordinaire de 
l’f en k : comme en hors , de foris; en habler, de fabulare , etc. 
I faut ajouter à l'appui de cette opinion d’après laquelle la Fève 
a fait tant de chemin pour arriver au Haricot , que son nom s’ap- 
plique à la plante , et non seulement à la graine qu’elle produit , 
mais encore à celles d'un grand nombre d’autres plantes, comme 
la Fève de Tonka (1), de Moka (2), de Malabar (3), de Cartha- 
gène (4), du Bengale (5), de Saint-Ignace (6). On l’a donné au 
Haricot même qui a été appelé Fève marine , peinte, de Haricot. 
On l’a étendu même , à cause de sa forme , à la chrysalide des 
papillons et à plusieurs coquilles. 

Les Haricots sont d’un usage si utile, si agréable , si étendu, 
que la culture en a produit un grand nombte de variétés , indé- 
pendamment de plusieurs espèces étrangères qui sont venues se 


oo 


(1) Dipterix odorata. 

(2) Café. 

(©) Cassuvium pomiferum. 
(&) Hippocratea scandens. 
(5) Spondias citrina. 

(6) Strychnos. 


(32%) 


Joindre à la vulgaire : c'est ainsi que nous possédons les Haricots 
de Soissons , d'Orléans, du Canada , de Hollande , de Prague, 
de Lima , de la Chine , les Haricots suisse , princesse, flageolet, 
prédome , riz, sabre, ventre-de-biche, nègre , gris de Bagnolet, 
Sophie, mongette et tant d’autres. 

Quant à l'usage des Haricots, il est universel. Is s’harmoni- 
sent tellement avec certains mets qu'ils sont inséparables du gigot 
de mouton ; un autre mets porte le nom de Haricot, parce que ce 
légume en faisait partie obligée ; mais l'usage l’en a banni et le 
non lui reste sans la chose. 

* Parmi les espèces exotiques de ce genre nombreux , plusieurs 
sont cullivées comme plantes d'agrément : telles sont les Haricots 
d'Espagne, dont les fleurs décorent nos tonnelles, le Grand-Éten- 
dard, qui répand une odeur suave dans nos serres , le Carocole 
dont la corolle s’allonge à mesure qu'elle s’épanouit, se contourne 
en spirale et figure une coquille de limaçon. 

Insectes des Haricots : 

COLÉOPTÈRES. 

Scymnus minimus. Gyll. — V. Pin Sylvestre. Il détruit le 
Tetranychus telarius acaridien qui infeste les Haricots. 

Dermestes pisorum. Linn. — V. Hêtre. 

Bruchus pisi. Fab. — V. Palmier. 

Apion pisi. Fab. — V. Tamarisc. 

HÉMIPTÈRES. 

Aphis ononidis. Kuit. — V. Cornouiller. 

—=— Onobrychidis. Frons Col. — Ibid. 

LÉPIDOPTÈRES. 

Hadena pisi. Linn.-- V. Spartier. 

Acronycta pisi. Linn. — V. Tilleul. 

G. GESSE. Laravyrus. Lirn. 

Calice campanulé , à cinq divisions; les deux supérieures plus 
courtes. Elendard simple, redressé. Carène semi-circulaire. Lé- 
gume comprimé, oblong , polysperme. 


(325) 


Les espèces assez nombreuses de ce genre se font remarquer 
par les modifications que subissent toutes les parties. La tige 
ordinairement munie de feuilles et de vrilles, est quelquefois 
dénuée des unes ou des autres ; les fleurs varient de grandeur et 
de couleur; les gousses présentent une grande diversité de forme, 
de dimension , de contexture ; les racines sont quelquefois tuber- 
culeuses et offrent alors un aliment qui, sous le nom de gland 
dé terre, et avec la saveur de la châtaigne, avait eu quel- 
qu'importance avant la pomme de terre. Elles sont encore re- 
cherchées en Hollande. Les graines dela Gesse cultivée sont aussi 
alimentaires; on en mélange la farine avec celle des céréales ; mais 
il faut éviter que la proportion n’en soit trop forte, car il en 
résulte des, paralysies incurables. La même espèce est cultivée 
comme placte fourragère et reconnue excellente dès l'antiquité, 
par Varron, Palladius et Columelle. Enfin une espèce charmante, 
dont Ceylan et la Sicile se disputent l'origine, la Gesse odorante, 
le Pois de senteur, jouit d'une grande popularité due au parfum 
suave de ses jolies fleurs, et elle a sa place au jardin du riche 
comme à Ja fenêtre du pauvre. 

Insectes des Gesses. 

COLÉOPTÈRES. 

Bruchus lathyri. Steph. — V. Palmier. La larve vit sur la L. 
pratensis. Walt. 

Apion subulatum. Kirby. — V. Tamarisc. Sur le L. pratensis. 
Wall. 

——— Ervi. Kirby. — Ibid. 

Apion pomonæ. Fad. — Ibid. La larve se nourrit des graines 
du L. Sylvestris. 

G. DOLIC. noucnus. Linn. 

Calice dibractéolé , campanulé , à cinq dents : les deux supé- 
rieures rapprochées. Étendard suborbiculaire , plissé et calleux 
à la base. Ailes oblongues , obtuses. Carène curviligne , non en 
spirale. Etamines diadelphes. 


(326) 


Ce gerre ressemble assez au précédent pour faire soupçonner 
que l'espèce décrite par Théophraste est un Haricot: le nom fait 
allusion à la longueur de la gousse. Ces plantes, fort nombreuses, 
appartenant toutes aux climats chauds, le midi de la France 
convient à plusieurs d'entre elles. C’est ainsi qu'on y cultive le 
Dolic d'Égypte et celui à œil noir, dont on mange les graines. 
Quelques autres présentent de l'intérêt à d’autres titres. Le Dolic 
bulbeus, de l'Inde, fournit un aliment agréable, dans sa ra- 
cine renflée et arrondie , que l'on peut comparer au Navet et à 
l'Igname. Le Dolic ensiforme, immense liane de l'Amérique mé- 
ridionale, a la gousse en forme de sabre, d’un mètre de longueur. 
Le D. funarius, dont les longues tiges servent de cable au Chili; 
le D. urens, qui doit son nom aux poils roides et piquants de ses 
gousses , se détachant au moindre contact et s'implantant dans la 
peau de manière à causer de très fortes démangeaisons. Quelques 
médecins ont eu et exécuté avec succès , dit-on, la singulière 
idée d'administrer ces poils dans un sirop épais, pour que , pé- 
nétrant dans le corps des vers intestinaux , ils pussent les faire 
périr. Nous mentionnerons enfin le D. Soja , dont les graines 
fournissent aux Japonais l’assaisonnement célèbre que les Anglais 
leur ont emprunté sous le nom de saye. 

Insectes des Dolics. 

HÉMIPTÈRE. 


Aphis Isatis. Fons Col. — V. Cornouiller. Il vit sur les Dolics 
cultivés en Provence. 


FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE. 


(327) 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES PLANTES MENTIONNÉES DANS L'OUVRAGE. 


IMAC CRAN 975 
CO RPE P RMRIOR ES 176 
Acanthospermées......... 163 
PNR à ASS EE En es 198 
AMCONELMIBES à - ne acee eve ue 197 
AADHIMRER 24 7 02 du ode 0 189 
ANT RER RES 189 
Aegopodium ............ {77 
AU G ÉRONSR 182 
PUS NET AU DREAM 297 
RARE Et 0 ann 213 
FLN Et ALISON PT ARE 251 
Ainminées: 5122.04 0% 174 
ROUE: he tue ee an DT 196 
ARÉMOnCS 00.4. Fe 191 
ARÉMONINÉE:. >), 24 70 02 190 
LETTRE RME LL 168 
Anpelitées 1.1... 164 
Angélique . ..... PENSE 165 
Antiyide les. eue. ei 303 
Apleurospermées......... 183 
ATSÉMON asset edie 295 
ArMOMACIB. es. 50 218 
15 4012 COR DR Y AN SENNR DRRERR 259 


Pages. 
PET ee EME NENSE 313 
Astrapalées. 2... 7.2 313 
BAISamne dou 284 
Balsaminbes. ame 283 
RarDaree ere PS 211 
BENOIT ALU DAS 296 
TONER Re ra stdie 257 
dd VRAI 180 
LE RP RP LE 236 
DURTANE se et demie 301 
Buplèvre ..... DT el ares 174 
CATIQIRLORES de rs 264 
CATOPHYTES 25.712. 000 291 
Cana nue APE 193 
CaRbinées EM 193 
Cainelinesser es ne 219 
Capuene, HR. vue 282 
Carceruleuses ::°: 07 291 
Panatinel su Se 215 
CARYOPHYLLINÉES. . ....... 244, 
Caicalidées.": 1:97. 0088 163 
Cemenil2.r. Habetee 161 
(LENS CON A AE 253 
Chomeæpliume sueur 215 


( 328 | 


Chélidoines:; : séfaurane 296 
Chelidoninées ........... 226 
Chénopode.. : 544,240 260 
Chenopodées......:..... 254 
ChICTHE AR Em C TARN: 317 
CREER PO RE 205 
CRE ee EE 174 
Cistagées. 2404 si AURES 239 
CR nes 2 240 
ÉiitéeS 20e FUN Jde 210 
CISTIFLORES 2. eue 237 
Ctarieest ze: 3 Meta 311 
Ébelearin 22e Jeu 217 
Comme unie 276 
[8 ARR NS ARE RASE 232 
COLUMNIFÈRES ........... 971 
CAPI RL OL Lt 296 
Coroniliéesis cut, 314 
Combes. rampe 202 
Crassülacées. "1047: 262 
Gaurifbres is ac Cu 200 
Creubale:t use sas DA 
Came sente 234 
Cucurbitacées ........... 232 
CENT PHÉES Le es 0 233 
LÉ 6 OO PRSAEAER 163 
Dagphinelle”.:....:.:... 197 
Dee di riLennnt 216 
Diclidospermées ......... 167 


DICOTYLÉDONES.. .... 157 
DICOTYLEDONES-POLY- 


PETALES. Rue 157 
Disaspidaspermées ....... 173 


Dorveñniem : .: "ec 
Dryadées uen. ON LU 
Ellébüre, se res 


Engthérées. 25.404 
14 (21 AA Der Sr he 
Epilobiéesk::,.:..1.%% 
Épmard far. di ent 
Erodinmis idée due 


Banhorbe.. 16522 
Euphorbiacées. .......... 
Hibasëllé. ARC Re 
Fénon HR 2er 


Galégées ......... ee a 
(ESA EI T ORAN CE à 


Gétanitm Er ceVRENRe 
Géraniacées. ....:.::..1 


GURTIFÈRES. 25 ER 


Haloragées.! . 00.4... 
HA EE ES en er ent 


Helleboracées . ..:.....:. 
Helleborées. :::::..::.2 
Hélianthème ............ 
Hépatique.. : .:.:.:5. 2. 
HÉGVSRTÉÉS . . less solos 
Héraclée :.:::::50 2 sie 


(329 ) 


Hippocrépide...:..... 314  Myriophyllum............ 270 
Hydrocotyie...... 0 173 Nasturce : .. .... vost 213 
Hydrocotylées. #4 A Nisbllé. 22 0 dti 194 
HYDROPELTIDEES. ......... 229.  Nigellinées..….,.,....... 194 
Hypéricées ed uit 242 : Nymphéacées ..… 2... 230 
Hypéricinées..... AU Arr NY mphea.:......s "nee 230 
Hypérinées... ns Mi Ole 5 0 AS 245 
Impératoire .... .. BV 169. S@Enanthe: 50.502 181 
MnArdie al, buis 26%. #Omphoihfères . : ce 159 
Kopyrinées. ::...:..444 196. OMBELLIFLORES. .......... 159 
Duheane 4.200 OnAgraires -: is 1 1 265 
JuSsIevees. 0. vue 265: :/Onagrées... ....,..., “1065 
Laserpithiées. ....... aa L66: HONASTE "0.1... dust 266 
Laserpithium. :.......... 166:.:Onohrychées. : .. us, 141 315 
AMAR Re nt sr 28: 4 On0bryChIS . 5%... Lu: 315 
LÉGUMINEUSES . :......... CLS 17 IE À 11) CI OENEORER 292 
RÉEL eu Lie M Oralde.. si. 55, cn 278 
|." CASE MEN 279. :@nlidées:. 4 0. 278 
Mmes Ce rer nb 2179  Oxytropis ..... MR RUMAUTE 314 
PNéehé Hu sua Le OS RAMA ES LL Re, 170 
Lomeénteuses ............ D A BARICAUT 2e. vue 183 
Etes ie st de dés 301. .:Papaveracées. ....,.... 222 
DRE ns AU tas 309  Papaverinées.:.......... 223 
Dusepne 5420. . ant 304 :: Papavérées . :........... 223 
Byehnide 24 247: Papilionacées... ....... . 301 
Éytbrariées 1.151: 208 BASteli se. à 221 
. à SJ NPA ENT TO RO BAR ns. de 223 
MALPIGHINÉES. . .... ...... 282. ; Peucédanées . .:..., 2: : 168 
1 15:51 ETES 2 Peucédanum;. 10 168 
Le PAUL IR POSER IE -Phasbolées 7, .: 440, 222 
NOR RSR, SUB AP RPONIRÈRES: . LAN ee 232 
Mercüriales. 50... 2SDE A PISAMON. : LAN RS 190 
Millépertuis 7 :........ 243: Pimpinelle...:...,2.." 178 
Momordique ............ 235  Pleurospermées. ......... 174 


(330) 


POI ENS 321 
POLYCARPIQUES........... 185 
Polentille....:.cx. 928 295 
Psonalée.":s.5 tr Rte 311 
Ptérigospermées ......... 164 
Haphanus ss... 0.6 203 
Héghsse.., 250 -tv7t 312 
Renonculacées. .......... 186 
Renoncule, 2.5.2 "07808 186 
Renunculées ............ 186 
Renonculinées........... 186 
RSA LL ie 228 
Résédacées nu" 2 228 
Résédinées.. ............ 228 
RAMADRES |: UE 199 
Rhynchospermées........ 161 
Mutaebes su VOTE 290 
 * TARETNRASNNRERA EE NL 290 
DAMIGIR ic LT AE 315 
Saléola:. "4 etui 255 
SAMPRTRE Li, ROIS 255 
SALORANE 2". LR CL 268 
SA DONiRe 2 HT EUR 246 
Daxrige.;..; 10735 261 
SHIRTS uses 261 
Scandicinées.... .....,... 161 
Mciéranthe: 2:70... 254 
Scléranthées ..... 7... 254 


SRdU et 2708 CODEC 263 
DÉRÉVÉ se te PAUL 209 
Sésélinées à. 25403008 180 
PMIèNO 200 PANOLTATION 250 
SHénées: 52506 244 
Siliculèuses..….. 204% 217 
Siliqueuses ............. 205 
Sisymbrium......i. 1000 212 
Dparrotte hier ER 253 
Ppiree 22 1. ER 291 
SPIREdCÉeS. . à ats cure COS 291 
Dtelaine.s. 20 2e ARE 252 
SUCCDLENTES. «5. ENTRE 261 
TÉRÉBINTHINÉES....... ... 289 
Dhapsin ss 4. 7e. TM 167 
Maspi. RP 220 
Brad but ENRRUNE 286 
AE. 225 25 PRES 307 
Praibule:. Te re 290 
PRICOQUES. 64222. 00e MI 284 
ErifoHées SSSR RUN 304 
Tropéolées. 7..." 282 
PTT RER PRES | 318 
NICIÉeSL Sr RAM EEE ET ie) (yl 
Violariées m0 237 
Mioletle nude: Ame 238 
Xaltardie . 254: . pin pe 181 
Zygophillées’. ........... 289 


(331 ) 


RECHERCHES 


SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DES SUBSTANCES ALIMENTAIRES DU BÉTAIL, 
DANS LE NORD DE LA FRANCE, 


Par M. B.iu CORENWINDER, Membre résidant, et M. DUFAU , chimiste 
à Lille. 


( Séance du 6 octobre 1854.) 


Nul ne peut méconnaître aujourd'hui les services nombreux 
que la chimie a rendus à l'agriculture, les bonnes pratiques 
qu’elle a introduites dans le ménage des champs, dans la conser- 
vation du fumier. Les données qu’elle a fournies sur la confection 
des litières terreuses , sur la valeur relative des engrais, sur l'ali- 
mentation du bétail, sont aujourd'hui du domaine de l'applica- 
tion et témoignent de l'importance des observations scientifiques 
dans leur rapport avec l'économie rurale. 


Parmi tous les sujets d'étude qui se présentent à l'esprit de 
l'expérimentateur , il n’en est pas de plus digne de fixer son at- 
tention que la recherche des lois qui président au développement 
des végétaux , et à la production de la chair dans les animaux 
destinés à l'alimentation. Outre que ce sujet offre à l'observateur 
un vaste champ de découvertes destinées à améliorer la condition 
des sociétés, il lui ménage aussi des jouissances étendues à me- 
sure que les phénomènes de la création se dévoilent à son esprit 
dans toute leur vérité, dans touie leur splendeur. 


Sans vouloir proclamer l'infaillibilité des sciences physiques 


dans leur rapport avec l’agriculture, on peut attester au moins 
que la science seule peut servir de guide dans les expériences aux- 


(332 ) 


quelles le cultivateur intelligent aurait à se livrer : elle seule peut 
le préserver de ces recherches trop souvent infructueuses ; elle 
seule peut combattre les préjugés et servir d’instrument pour 
comparer les méthodes et les moyens d'application. 


La donnée théorique fournie par l'analyse est bien loin de pré- 
ciser encore la valeur comme aliment des substances végétales. Il 
n'est pas douteux toutefois que ce n’est que par la comparaison 
de la composition chimique de ces substances avec les observa- 
tions faites dans l’étable , qu’on pourra parvenir à établir la vé- 
ritable loi qui fixe cette valeur nutritive ; aussi pensons-nous qu’il 
y a de l'intérêt à multiplier ces analyses, non seulement à ce 
dernier point de vue, mais encore pour l'agriculture en général. 


Il est évident aussi que l'expérience en agriculture ne peut être 
fondée que sur l'alliance intime de l'observation pratique et de 
l'observation chimique. Celle-ci doit avoir pour mission de com- 
battre les théories erronées, et de sanctionner les méthodes qui 
reposent sur des faits judicieusement obstrvés. Le résultat final 
auquella chimie doit atteindre , est de déterminer les variations 
que les substances végétales éprouvent dans leur composition , 
suivant les circonstances climatériques et les engrais utilisés. On 
ne parviendra à ce résultat que par des études multipliées et une 
suite nombreuse d'analyses et de recherches expérimentales. 


Ilexiste déjà dans Ja science un grand nombre d'analyses chi- 
miques de substances végetales. Quelques unes des nôtres s’éloi- 
gnent des résultats obtenus par d’autres observateurs, quelques 
unes s'en rapprochent. Cela devait être: il est évident que la 
composition des végétaux doit éprouver des variations nombreuses 
suivant des circonstances mullipliées. Connaître les lois de ces 
variations, c'est le résultat auquel on parviendra peut-être un 
jour, lorsqu'on aura suffisamment consulté l'expérience et déter- 
miné les influences diverses qui modifient la constitution des or- 
ganes des végétaux. 


( 333 


Nous avons commencé pour le nord de la France , un travail 
que nous continuerons el que nous voudrions voir entreprendre 
pour d’autres localités. Il est certain que c’est par la multiplicité 
des analyses effectuées sur des produits récoltés en différents pays, 
que l'on pourra parvenir à connaître les lois qui régissent le dé- 
veloppement des divers principes des végétaux et qui déterminent 
leur similitude et leurs modifications. 

Nos recherches ont été provoquées et étendues par suite d'une 
expérience première à laquelle nous ne pensions pas donner beau- 
coup de développement. 

Dans le courant du mois de juillet 1853, on a préparé trois sur- 
faces égales de terrain, sur lesquelles on venait de récolter de 
l'hyvernage (seigle et vesce mélangés). Chaque partie avait une 
contenance de 8 ares 86 centiares (un cent de terre de l’arrondis- 
sement de Lille) et fut engraissée séparément avec 

3,500 kilogrammes fumier d’étable, 
16 hectolitres d'urine de vaches, 

3,000 kilogrammes écume de défécation des fa- 
briques de sucre. 

Les écumes de défécation n'ayant jamais été analysées, nous 
avons cru qu'il pouvait y avoir de l'intérêt à déterminer ieur com- 
position chimique d'autant plus que cet engrais est fort estimé 
des personnes qui ont eu l'occasion de l’employer. 


Voici les résultats de notre analyse : 


RAM UL ENS D AUGN AULU AR 8 LIL € NO AN D AP 52, 70 
Matières organiques... .......... 12,96) 16,46 
Subie seit. SP AT EN LES 3,50 | 
Phosphate de chaux. .....  dedist 4,17 

Chan te mit fr Gé «43 614126, 07 TE 


( 334) 


Ces chiffres représentent la composition des écumes fraîches de 
beaucoup de fabriques de sucre de betteraves. 


La richesse en azote de cet engrais a été déterminée par la 
méthode de M. E. Peligot ; 1,000 parties (à l'état frais) nous ont 
donné 5,96 d'azote, c'est-à-dire un peu plus d’un demi pour 
cent. 


Après un labour léger suivi d’un hersage, chaque partie de 
terrain a été ensemencée : 


La première en navets longs à collet violet. (Turneps). 
La seconde en navets ronds à collet vert. 
La troisième en betteraves à sucre. 


À la fin du mois d'octobre on a pesé séparément les trois ré- 
coltes et l’on a obtenu : 


1.° En navets à collet violet, 
3,125 kilogrammes pour 8 ares 86 centiares, soit 33 à 34,000 
kilogrammes à l'hectare. 


2,0 En navets à collet vert, 
2,530 kilogrammes pour 8 ares 86 centiares, soit 27 à 28,000 
kilogrammes à l’hectare. 


3.0 En betteraves à sucre, 
2,350 kilogrammes pour 8 ares 86 centiares , soit 25 à 26,000 
kilogrammes à l'hectare. 


Le dernier rendement aurait été plus satisfaisant , si l'été n’a- 
vait pas été fort sec. Du reste tous les cultivateurs qui plantent la 
betterave savent que dans notre pays la récolte a été peu abon- 
dante en l’année 1853. 


On préfère assez généralement dans le Nord, le navet turneps à 
collet violet au navet à collet vert pour la nournture du bétail. 


Dans le but de déterminer si cette‘préférence est justifiée, nous 
avons analysé successivement les deux espèces de navets et leur 
avons trouvé les compositions suivantes : 


(335 


NAVETS A COLLET VIOLET ; — ALLONGES , — (TURNEPS). — ECHANTIL- 
LONS DE MOYENNE GRANDEUR , LONGUEUR 29 A 30 CENTIMÈTRES , — 
DIAMÈTRE 9 A 40 CENTIMÈTRES, 


(EF PAM I CPAT ANNEES parues sr ses 91, 480 
Sucre (1), cellulose, pectine , albumine etc. 7,36 
Matières grasses. . ..4.::..::r4t4.t 0 0, 454 
Alcali évalué en potasse....... 0,213 
Phosphate de chaux.......... 0,187 0, 630 
Matières minérales diverses. . .. 0, 230 

100,000 


Nous avons fait deux dosages de la quantité d'azote contenue 
dans ces navets et nous avons trouvé : 

1.° 2,479 d'azote pour 100 parties de matière sèche ; 

2.002521 id. id. id. 


NAVETS À COLLET VERT , — RONDS, — LONGUEUR 10 CENTIMÈTRES , — 
DIAMÈTRE 9 A 12 CENTIMÈTRES. 


IT ANR ER SAMOA SR ER CS ASS Je 90, 350 
Sucre? cellulose, pectine, albumine ....... 8, 248 
Matières grasses. .... LE RS er AMOR EAN ie 0,482 
ACROSS in Se ARE 0,241) 
Phosphate de chaux........ LE 0,212 0,920 
Cendress >: 2. dite Re 0,467 

100, 000 


Ces navets à l'état sec contenaient 1,68 d'azote pour 100. 


(4) Le jus de ces navets déféqué par l’acétate basique de plomb, ne donnait 
qu'une déviation peu apparente au plan de polarisation de la lumière. Pour rechercher 
directement si ces racines ne contenaient pas de sucre, nous en avons traité un 
poids de 400 kilog. par les procédés les plus perfectionnés de la fabrication du sucre 
de betteraves et nous avons obtenu un extrait concentré , noir brunâtre, d’une saveur 
salée et amère fort prononcée , et dans lequel , depuis plusieurs mois , il ne s'est 
déposé que quelques légers cristaux de matières salines. Ainsi nous pouvons affirmer 
que les turneps de notre localité ne contiennent qu'une proportion de sucre très- 
minime 


( 336 ) 


Si l’on observe que cent parties de navets violéts contiennent 
2,48 d'azote, on peut calculer que cette racine à l'état normal 
contient 0,214 d'azote pour cent. Son équivalent d'après les 
conventions établies peut donc se représenter par le chiffre 211. 

On trouverait de même par le calcul que le navet vert, à l'état 
normal, contient 0 , 162 d'azote pour cent ; son équivalent peut 
se représenter par le nombre 162 et conséquemment , si l'on s’en 
rapporte à la donnée scientifique, le navet à collet violet est plus 
nutritif que celui à collet vert et leur relation est comme les nombres 
211 et 162 ou 1 1/3 et 1. 

Du reste si l’on considère que le rendement en poids des navets 
turneps a été, dans les essais précédents, de 34,000 kilogrammes 
à l'hectare et celui des collets verts de 27 à 28, 000 kilo- 
grammes seulement, dens les mêmes conditions de culture et 
avec les mêmes frais, on voit qu'il y a avantage dans tous les 
cas à cultiver la première des deux espèces que nous venons d'in- 
diquer, préférablement à la seconde. 


BETTERAVES A SUCRE. 


Nous nous sommes proposé ensuite de déterminer par l'analyse 
si les betteraves obtenues dans les expériences que nous venons de 
relater avaient une richesse saccharine assez élevée quoique ces ra- 
cines n’eussent été semées qu'à une époque fort avancée de lasaison, 

Nos essais ont été faitssur des sujets de dimensions moyennes. 
ayant 20 à 25 cent." de longueur et 8 à 9 cent."*“ de diamètre. 

Voici le résultat trouvé : 


7,0 PNR EN RO RE RE A OR MERE RARE DRAP 82,700 
NE CS Pt AD PORN AREA D Se MECS 8,640 
Matières hfasses 2.545 ie 0 eve 0, 108 
Cellulose , pectine, albumine etc.......... 5, 332 
Alcali évalué en potasse CNSHUE 0,430 

Phosphate de chaux.........". ï 0,350 2, 220 
CERTES EC SM REe NME 1,440 


100, 000 


( 337; 


100 parties desubstance desséchée contenaient 1,584 d'azote, 
soit 0,258 pour cent du poids à l’état normal. 

Ainsi qu'on peut le voir par les analyses suivantes la richesse 
saccharine de ces betteraves n’était pas inférieure à celle des 
mêmes racines semées.en temps ordinaire. Nous avons analysé 
quelques betteraves semées le 29 avril 18353 et fumées avec 2,200 
kilogrammes tourteaux à l’hectare et environ 500 kilogrammes de 
potasse brute indigène. Voici quelle était leur composition : 


4291 LUE ARE NA PT ARE CAE TR SR TETE 86, 300 
SAMOA LANRRNU Cine dHnR 7,500 
Cellulose, pectine , albumine, ete. ......... 5, 664 
DATA AU ON ER NES 0,035) 
Alain els AA 0,289 0, 536 
Céndres ca: Co yet 0,212 

100, 000 


D'autres betteraves fumées avec des tourteaux seulement et 
semées aussi le 29 avril, nous ont donné les résultats suivants : 


RM OT A RE PE RUE 85, 000 
BRÉrC rat ne Pare Set one a Ed AR 9,000 
Pectine , cellulose, albumine, etc .......... 5,470 
om area de Été dos 0,259 
Sel natmiiu blé des nt 0,046 0, 530 
Matières minérales diverses ..... 0,225 

100, 000 


On reproduit dans tous les traités de chimie une seule analyse 
de la betterave qui en établit la richesse saccharine moyenne à dix 
pour cent. Sans nier que cette racine peut quelquefois contenir 
cette quantité de matière sucrée, nous affirmons toutefois que 
celà n’alieu que dans des circonstances tout exceptionnelles. Il 
serait à désirer qu’on s’abstint de mentionner exclusivement cette 
analyse qui peut jeter dans le public des idées fausses sur ja 
valeur commerciale de la betterave et créer des illusions pour 


(338) 


ceux qui établissent des prix de revient en vue de spéculations 
industrielles. 

Il résulte évidemment des faits qui précèdent quele cultivateur 
peut obtenir, en récolte dérobée , un rendement satisfaisant en 
betteraves à sucre qui par leur richesse saccharine sont aussi 
avantageuses pour le fabricant que si elles avaient été semées en 
temps ordinaire. Dans la plupart des cas on peut les récolter 
tardivement , et il n’y a pas à appréhender qu'elles n'arrivent pe 
à maturité. 

Il serait peu rationnel évidemment d'attribuer à la betterave à 
sucre une composition déterminée et constante. Rien n’est plus 
variable que la quantité pondérale de sucre que contient cette ra- 
cine, suivant les localités , les influences atmosphériques , etc. 

Nous avons analysé des betteraves de l'espèce dite de Silésie 
qui nous sont parvgnues de diverses contrées et nous avons trouvé : 

Betteraves venant de 


Naples, 4,80 °/, de sucre du poids du jus. 
Bordeaux (moyenne) 3 à 4 4 d.° 
Alsace (d:2)  6à 7% d.° 
Magdebourg (d.°) 12 à 15 d:2 


L'analyse du jus de betteraves importées de Naples a été faite 
en 1851. Pour apprécier jusqu'à quel point le climat peut influer 
sur la richesse saccharine , nous en avons planté un certain nom- 
bre dans un jardin , au printemps de 1852. La graine récoltée à 
l'automne suivant a été semée en 1853 dans un sol fumé avec des 
tourteaux de colza. Au mois de novembre suivant on a déterminé 
la quantité de sucre contenu dans les betteraves récoltées et on 
a trouvé 10 gr. 5 pour 100 gr. de jus. 

En outre, en 185!, on avait déterminé le sel marin contenu dans 
les betteraves arrivées de Naples; il y en avait 0 gr. 218 
pour cent. À la même époque, des betteraves cultivées à Loos, 
chez M. le professeur Kuhlmann , ne contenaient que 0, 023 pour 
cent de ce même sel, c'est-à-dire à peu près dix fois moins. 

Ces faits expliquent l'échec qu'ont éprouvé des industriels qui 


(339) 


ont établi, il y a quelques années, une fabrique de sucre de bet- 
teraves dans le royaume de Naples. Non seulement le produit 
cristallisé qu'ils ont obtenu était peu abondant, mais encore il 
avait une saveur salée des plus prononcées. Si ces industriels 
avaient consulté la science, ils se seraient épargné des mécomples 
aussi graves. 

On a dù remarquer que les betteraves de la 2.° analyse avaient 
reçu avec leur engrais une certaine quantité de salins de potasse 
indigène. Cette addition a été faite en vue de déterminer l'influ- 
ence des matières alcalines sur ces racines. On sait que l'on a 
tellement exagéré l'importance de la potasse pour la culture de la 
betterave , qu'on a été jusqu'à attribuer à l'absence de cet 
élément dans le sol , la maladie peu apparente qui a attaqué cette 
racine , il y a deux ou trois ans. Si l’on avait soumis la question à 
l'observation chimique, on aurait vu d’abord qu'il ne manque pas 
d’alcali dans les engrais et surtout dans le fumier de ferme qui 
est le type naturel de la matière fertilisante, et qu’ensuite la 
cendre de la betterave contient cet alcahi quel que soit l'engrais 
employé. la quantité seule variant avec la nature de l'engrais. 

Comparantles trois analyses précédentes, on voit que la richesse 
en potasse a été de : 

Pour les betteraves fumées avec des engrais de ferme, des 


urines de väche , etc. ......... AREA. 0,430 pour cent. 
Pour les betteraves fumées avec des tour- 

teaux et des salins bruts, de............ 0,289 pour cent. 
Pour les betteraves fumées avec des tour- 

teaux seulement, de ............ SA 0,259 pour cent. 


Nous pouvons fournir du reste des données plus nombreuses 
sur cette question. Dans un même champ , après une récolte d'a- 
voine qui avait épuisé la terre, nous avons cultivé dela betterave 
en plusieurs lots qui ont été fumés chacun avec des engrais diffé- 
rents.On a employé pour ces essais comparatifs la même espèce de 
graines et le champ tout entier a reçu les mêmes cultures et les 
mêmes préparations. 


(: 340: ) 


A la fin d'octobre , on a râpé successivement et le même jour, 
la récolte totale de chaque lot séparé, et après avoir convenable- 
ment mélangé la pulpe fournie par la ràpe, on a prélevé des 
échantillons moyens d’un poids égal quiont été desséchés , puis 
incinérés avec soin, pour en faire les essais alcalimétriques. 


Voici les résultats obtenus : 


1.27 lot, fumé avec des tourteaux et de la potasse brute. 
Alcali évalué en potasse caustique. 0,337 p. cent 
2.e lot, fumé avecdes tourteaux et du superphosphate de chaux. 


ATOS A ere eee ere 0,241 d. 
3.€ lot, fumé avec du vieux noir et des écumes de clarification. 

ACER e ee Drame ea een ete ira 0,337 d.° 
4.° lot , fumé avec des eaux sûres d’amidonnerie. 

RICA ES sou Pt dns LISTE NES 0,385  d.° 


5.° lot, fumé avec du superphosphate de chaux, puis des 
tourteaux après la levée des jeunes plants. 
AGIT Lee ipbipn tal de 0,289 d.e 
6.° lot, fumé avec de la potasse brute, puis des tourteaux 
après la levée. 


4 fic rem étape tetute dés Suns s  U AUD (4° 
7.-lot, fumé avec des tourteaux seulement. 
AA ne enr cs tte See Mao à 0,318 d.° 


De ces expériences on peut conclure évidemment que la po- 
tasse carbonatée n’influe pas d’une manière sensible sur la teneur 
en alcali des betteraves et qu'on ne doit pas appréhender que les 
engrais ordinaires ne leur en fournissent pas une quantité suffi- 
sante , pour satisfaire aux conditions de leur développement. 

Toutefois, il est possible que la potasse carbonatée ne se trouve 
pas dans un état moléculaire convenable pour être assimilée par 
les végétaux, et que, pour que cette assimilation puisse avoir 
lieu , il faille que cet alcali soit combiné avec des acides orga- 
niques. Ce qui justifierait celte opinion , c'est la plus grande ri- 


(341 


chesse en potasse des betteraves fumées avec des urines de vaches, 
qui contiennent de grande quantités de sels alcalins. 


BETTERAVES A VACHES (Disettes). 


‘On cultive encore, dans les environs de Lille, la betterave lon- 
gue , rouge foncé , destinée à la nourriture des bestiaux. 

Cette espèce atteint quelquefois chez nous des dimensions con- 
sidérables. Nous en avons vu qui avaient 70 à 80 centi- 
mètres de longueur, et dont les trois quarts végétaient hors de 
terre. Celles dont nous donnons l'analyse plus bas avaient été 
semées Je 15 mai 1853, sur ur sol qui avait porté du tabac l’an- 
née précédente. 

Pour produire le tabac , les cultivateurs de ce pays fument 
leurs terres avec une quantité d'engrais considérable. Ainsi, il 
n’est pas rare de les voir employer 10,000 à 11400 kil. tourteaux 
et 50,000 kil. fumier, à l’hectare ; aussi peuvent-ils obtenir des 
récoltes sans fumer pendant plusieurs années. Il est évident, 
conséquemment, que le tabac n'absorbe qu'une partie de ces 
engrais, et l'on se demande s’il n’y aurait pas avantage à les em- 
ployer successivement plutôt que de les exposer pendant le cours 
des saisons aux influences des pluies qui en entraïnent une partie 
dans les fossés, aux influences de la chaleur qui en volatilise 
une autre partie dans l'atmosphère. 

Voici quel est l’assolement suivi assez souvent par nos planteurs 
de tabac : 

Tabac, avec 50,000 kil. fumier et 10,000 kil. tourteaux de 
colza à l'hectare. 

Colza, betteraves ou pommes de terre, sans engrais. 

Blé, sans engrais (les blés de betteraves sont les plus estimés). 

Trèfle., sans engrais. : 

Blé, lumé avec 12 à 1,500 kil. tourteaux à l’hectare. 

Lin, idem. idem. 

Blé, sans engrais. 

Avoine , idem. 


( 342) 


Pour justifier leur manière d'opérer, nos cultivateurs soutien- 
nent généralement que les récoltes sont plus abondantes avec de 
vieux engrais, c'est-à-dire des engrais enfouis pendant les années 
précédentes qu'avec ceux obtenus récemment. C’est une opinion 
qui ne doit pas ètre rejetée sans examen et qui mériterait d’être 
soumise à des expériences suivies. Cependant nous avons lieu de 
penser que si cette opinion est vraie, pour certains cas et pour 
certaines fumures , elle cesse de l'être pour celles qui renfer- 
ment des matières volatiles , qui sont absorbées sans doute pen- 
dant un certain temps par le sol , mais qui à la longue peuvent 
disparaître en partie comme nous le disions précédemment. Nous 
discutons cette question avec réserve; c’est à notre avis, la 
seule manière de procéder dans l’état actuel de l’agriculture. 

Quoi qu'il en soit, voici la composition des betteraves disettes. 
Nous avons cheisi, pour faire des essais, des échantillons de 
demi-dimensions moyennes, ayant 40 à 50 centimètres de lon- 
gueur sur » à 6 centimètres de diamètre : 


Pau ues.. DRE HAE RAR AP AE ES 90, 050 
LT D à ES DA NE LE 2 2 MRC tie 3, 952 
Pectine , albumine, cellulose, etc. ......... : 4, 788 
JU DÉMARC LTD LORS 8 EAN GA D LR 0, 536 | 
Phosphate de chaux. ....... ..... 0,179 24 940 
STI Lo SRE Oo de 1 à ci 0, 495 \ 
100,5.» 


La quantité d'azote contenue dans ces betteraves était de 1,68 
pour cent du poids sec, ou 0,167 pour cent du poids de la betterave 
à l'état normal. 


PULPE DE BETTERAVES. 


La pulpe de betteraves est d’un si grand usage en agriculture, 
pour la nourriture du bétail, que nous avons cru devoir en faire 
l'analyse, d'autant plus que nous ne pensons pas qu'elle ait été faite 
jusqu’à ce jour. 


(342) 


Nous avons opéré sur de la pulpe obtenue avec des presses hy- 
drauliques , qui d'ordinaire extraient en moyenne 80 pour cent de 
jus du poids de la betterave. 


Voici sa composition : 


: EC AAA DS EPS PEN RERR TE PES 71, 420 
BUDTRS AUTO NS MU EL NE teen e 3, 620 
MAIRES SPAS le den ele loto o AN © 0, 628 
Ligneux.: 1.27, AT PE VA DS NE 10, 345 
Pectine , albumine , acides organiques , etc. 11, 815 
POP eo MT Le dE 0,262 
Phosphate de chaux........... 0,514) . 2,172 
(SET NE ARR I ARS ETES UN i, 396 

100, 000 


Azote. Cent grammes de pulpe desséchée contiennent 1 g. 336 
d'azote, soit 0,381 d'azote pour 100 grammes du poids normal. 

Tout le monde sait que la pulpe de betterave bien tassée dans 
des silos s’y conserve fort longtemps , et que le sucre qu'elle con- 
tient se transforme bientôt en acide lactique. En Allemagne , dans 
beaucoup de fabriques de sucre, on entretient en bon état et l'on 
engraisse ensuite un nombre considérable de bœufs avec de la 
pulpe que l'on met par couches dans les silos avec de la courte 
paille de blé et des collets de betteraves. La fermentation de ces 
résidus de betteraves communique à la balle de blé un amol- 
lissement très-avantageux pour l'alimentation, et réciproquement 
celle-ci les maintient dans un état de demi-dessiccation qui est 
très-favorable à leur conservation ; dans les environs de Lille, la 
pulpe est également fort recherchée ; beaucoup de cultivateurs en 
font la base principale de l'alimentation du bétail, qu'ils en- 
graissent avec ce résidu et une légère quantité de fèves , de drèche 
de bière, de tourteaux, etc., suivant les localités. M. Decrom 
becque, de Lens, qu'il faut toujours citer en première ligne, 
quand il s’agit de saine pratique agricole, produit en peu de temps 


(344) 


les animaux les plus remarquables du marché de Lille, en les 
engraissant avec un mélange de : 


20 kilos pulpe. 

2 — foin. 

2 — paille. 

4 — tourteaux (1/3 lin, 1/3 æillette, 1/3 colza.) 
ce qui, avec la main-d'œuvre , coûte environ { fr. 20 c. par 
tête de bétail, et par jour. | 

Chez cet habile et savant cultivateur , tous les fourrages , tant 
verts que desséchés , sont coupés à la mécanique et mis en fer- 
mentation avec les tourteaux etc. , avant de les distribuer aux 
animaux. Cette bonne pratique produit une économie considérable 
sur les moyens ordinairement employés 


CGAROTTES. 


Dans la grande culture , la carotte est généralement cultivée 
dans les environs de Lille, avec le lin. 

Le lin se sème d'ordinaire après avoine, pommes de terre, 
betteraves ou blés. On conduit le fumier avant l'hiver sur le champ 
destiné à porter le lin l’année suivante , on donne au mois d'oc- 
tobre un labour léger pour enterrer l’engrais qui se compose de 
20 à 22 voitures de fumier à l'hectare (40 à 44,000 k.95), puis 
un labour profond en hiver , dès que le moment est convenable. 
Au printemps, avant de semer , on répand sur le sol de 550 à 
1,100 kil., tourteaux d'æillette ou de chanvre , qui sont réputés 
les plus actifs, on herse, on roule, puis on sème le lin en em- 
ployant environ 2 hectolitres 1/2 de graines à l’hectare. 

Aussitôt après on sème la carotte dans les proportions de 5 à 
6 kilos de graines à l'hectare , on herse pour mélanger le tout. 

Au mois de juillet, le lin étant arraché, on sarcle les carottes, 
puis on les arrose avec 150 à 200 tonneaux, de 120 litres de purin, 
par hectare. 

La récolte qu'on obtient est d'environ 15 à 20,000 kil. à l’hec- 
tare. 


( 345 |} 


Voici la composition des carottes jaunes obtenues dans les con- 
ditions de culture indiquées : 


ET MA Re RES. 84,400 
RS De = Drdlime see ta ue 3, 850 
MEME STASSE, Nec lee en ece ee 0,182 
Albumine, pectine, cellulose, amidon, sels, ete 11,568 

100,000 


Axote. Ces carottes contenaient pour 100 parties de matière 
sèche , 1,455 d'azote, soit 0 gr. 226 pour 100 grammes du poids 
normal. 

Dans la petite culture, les carottes sont généralement en- 
graissées avec des engrais animaux et du purin. 


Voici quelques analyses de carottes rouges de Flandre, récoltées 
dans ces conditions. 


CAROTIES DE LA BASSÉE (ARRONDISSEMENT DE LILLE.) 


Raman un rate + PE ORNE 77, 90 
Sartre. il, se SANT sn einer Ul 6, 98 
Cellulose, pectine , albumine , amidon , etc... 13,96 
Matières minérales....................... 1,16 
100,00 
AUTRES DES ENVIRONS DE LILLE. 
Fddesté er EU RS RER LS GRR RÉ AE TER 87,500 
Sue LL ae cr Rene 4, 940 
Pectine, amidon, albumine, ligneux, ete... 6,455 
Alcali évalué en potasse...... mn ONEGT | 
Phosphate de chaux............ ox 27! 1,105 
1 AC RER 0: 721 
100, 000 


Un autre essai a été fait le 17 mai, sur des carottes de la 
récolte précédente et conservées pendant l’hiver. On sait qu'à 


22 


( 346 ) 


cette époque ces racines sont devenues filandreuses, ligneuses, etc., 
et qu'elles ne peuvent plus servir à l’alimentation. 


CAROTTES CONSERVÉES PENDANT L'HIVER. 


Eau ï SN Le SE le Ce 83, 860 
SUCre:.. Nr UT 2e uTae PES SE A 6, 250 
Digabus ir clan ns Ur 4 Or at 1, 800 
Matières grasses, pectine, amidon, albumine, etc 6, 880 
LT GE PES SUR I NN Re 1,210 

1001000 


D'après les analyses de MM. Boussingault et Malaguti, les 
carottes fraiches renferment tout au plus un pour cent de ligneux. 
En vieillissant , ce dernier principe augmente dans une proportion 
considérable ; on sait que ce fait est général pour les betteraves, 
les carottes , les navets , etc. 

En comparant les analyses précédentes , on voit que les carottes 
rouges paraissent devoir être généralement plus sucrées que la 
jaune. La richesse saccharine de ces racines est, du reste, fort 
variable et dépend surtout des terrains et des localités. Dans le 
nord de l'Allemagne, la carotte acquiert une saveur sucrée sur- 
prenante, il en est de même de la betterave , qui est généralement 
beaucoup plus riche que dans nos climats. 

La détermination du sucre dans les essais précédents a été faite 
avec le saccharimètre. Nous sommes convaincus que dans l’état 
actuel de la science , il n’est pas de moyer analytique plus parfait 
et qui donne une approximation plus satisfaisante. I] ne faut pas 
se le dissimuler , l'emploi de la lumière polarisée ne peut pas con- 
duire à la vérité absolue, mais les résultats qu’on obtient dans 
l'analyse des racines saccharifères sont assez rapprochés pour les 
besoins de l’industrie. 

Les carottes, outre du sucre cristallisable, contiennent probable- 
ment une petite quantité de sucre incristallisable. On est autorisé 
à le penser par la manière dont le jus pur se comporte avec la 


{ 347 } 


potasse caustique et avec la liqueur de M. Barreswil. Toutefois, 
en faisant l'acidulation de ce jus, nous n'avons pas trouvé de 
différence notable entre le résultat de l’ebservation directe et celui 
qu'on obtient après inversion, de telle sorte que nous pouvons 
affirmer que les chiffres indiqués dans nos analyses, sont suffi- 
samment exacts pour des recherches du genre de celles qui nous 
ont occupés. 


FOIN DES PRAIRIES DE LA DEULE. 


Ce foin récolté par un temps sec, contient : 


RL EE EN Ale Re. SP 13, 00 
Ligneux , matières grasses, etc............. 18,70 
Matières minérales: .4..:4:.....,::3..,12 8,30 

100, 00 


Cent parties de foin sec contiennent 1,165 d'azote, soit 1,013 
pour cent du poids normal. 


DRÈCHE DE BIÈRE. 


La drèche de bière est de toutes les nourritures humides la 
plus estimée dans l'arrondissement de Lille. Cette matière con- 
tenant presque tous les éléments azotés du grain, plus une certaine 
quantité de dextrine et d'amidon, constitue naturellement une 
nourriture forte, et qui pousse à l’engraissement avec rapidité. 
On l’associe généralement à la pulpe de betteraves, aux fèves , 
aux tourteaux, quelquefois à la graine de lin. 


La valeur de la drèche de bière doit varier en raison de la quan- 
tité d’eau qu'elle contient. Une bonne drèche bien égouttée doit 
renfermer 27 à 28 pour cent de matière sèche. Le cultivateur 
peut s'assurer facilement de l’état d’hydratation de cette nour- 


ritureËen en desséchant un poids connu dans un four chauffé 
modérément. 


Voici la composition chimique d’une drèche de bière des envi- 


( 348 
rons de Lille, ayant recu trois trempes à l’eau bouillante suivant 
l'usage le plus habituel. 


Eau... + FUMER TR Pa RANCE 73,100 
Déntriiés ab gluten, matières s2DNESS, etc. 20,230 
Bien SU, PORN S LME RÉSTAE 4,573 
Matières prassess. "42.10 04 0.04 SES 0,134 
Phosphate de chaux............ 0, 589 
SOON : Le MANS RE a 0, 065 
SUCER LU OO ARTE ES 0, 000 Mani 
DUHCES ELEC LS: Er PE RS 1, 309 

100,000 


Azote. Cette drèche desséchée renferme 2 gr. 618 d'azote pour 
100 parties, soit 0,704 pour cent du poids normal. 


AUTRE DRÈCHE DE LILLE. 


3-1 et 2 Lo pe NÉ 2 72, 000 
Dextrine , amidon , gluten, etc...... Pal 26, 180 
PROMESSE AU RE NA ER nn TEA 1, 820 

100, 000 


La drèche de bière lessivée avec de l’eau donne au saccharimètre 
une déviation considérable à droite, ee qui indique nécessaire- 
ment qu'elle contient encore une notable quantité de dextrine. 
L'iode y décèle aussi beaucoup d'amidon non transformé. Ces 
caractères peuvent évidemment servir aux brasseurs pour appré- 
cer le degré de perfection de leur travail et leur faire reconnaître 
si tous les soins nécessaires sont apportés, chez eux, à l’épui- 
sement des céréales employées pour la fabrication. 


DRÈCHE DE GENIÈVRE. 


La drèche de genièvre que nous avons analysée nous a pré- 
senté la composition suivante : 


Eau .. NRA AE ue nie AC ROUES 91,400 
Ca 2 matières azotées , acide acé- 
LUTTE RTE OS OR RE OCR EE RE 6, 990 
Malières: graisses ete on ui Ci PA 0,831 
À LOLITA NES RC ICSE RE PE Po 0,315 
Phosphate de dus es ue 0,345) 
EDS SAT AO EC TISR PRE EE 0, 119 0,464 
LIN SE ORAN CORRE 0,000 
100, 000 


Azote. 100 gr. de drèche desséchée renferment 4 gr. 702 
d'azote , soit 0,404 pour cent du poids de la drèche fraîche. 

La drèche de genièvre , en raison de la grande quantité d’eau 
qu'elle contient , se conserve avec difficulté. Cependant les culti- 
vateurs qui sont à portée des distilleries trouvent un si grand 
avantage à utiliser ce résidu qu'ils le paient de 50 à 60 centimes 
l'hectolitre, et le transportent quelquefois à des distances consi- 
dérables. Généralement on conserve la drèche dans des citernes 
fraîches , et avant de l’employer , on y fait tremper des tourteaux 
et des fèves moulues pour l'usage du bétail à l'engrais. 

FÈVES. 

Les fèves sont généralement cultivées dans nos contrées sur une 
sole de blé. Le meilleur engrais qui convienne à cette légumi- 
neuse, c'est le fumier de ferme enfoui avant l'hiver. Au prin- 
temps on herse et, après un labour léger , on couche la semence 
* dans le sillon. 

On récolte au mois d'août , septembre; et le rendement moyen 
est de 30 à 33 hectolitres à l’hectare. 

Les fèves , dont nous donnons la composition , étaient de l’es- 
pèce dite, chez nous, Batarde-Coulonnoise. 


LUE ps dot VE Éd un rt LA MATRA eER 177, 50 
Amidon , cellulose , albumine , etc.......... 79,710 
LÉ LEE ea Melon Me PIRE 6 ec) REX — 2, 540 


100, 000 


( 350 } 


Azote. Ces fèves contiennent , à l’état normal , 3,524 d'azote. 
Enfin , pour terminer ce travail, nous donnerons la composition , 
en azote, el en matières grasses des tourteaux les plus utilisés dans 
notre arrondissement. 
TOURTEAUX DE LIN. 


ii Lire Re) er AMENER LUE 7, 500 
Eau et matières végétales. ................ 85,980 
(Er ET Le LÉO de 22 SNA EE AR AE 6, 520 

100, 000 


Azote. 100 parties de tourteaux de lin renferment à l’état nor- 
mal 4,585 d'azote. 
TOURTEAUX DE COLZA. 


À NA APCE NA 6 AE GT 13, 100 
LI LEE Vi ROUE RS BE De dr x 5, 700 
Eau et matières végétales. .......... 2e es 81, 200 

100, 000 


Azote. Le tourteau de colza essayé contenait 5,825 pour 
cent d’azote. 
TOURTEAUX D'OEILLETTE. 


Ven ERREUR Pete PEN RE 94 12, 500 
Cénres RE DRE PANDA TETAINS MAIRES 10,720 
Fat: alone ete" RER ty 76,780 

© 100, 000 


Azote. Nous avons trouvé dans ce tourteau , 5, 410 d’azote ‘ 


pour cent. 
CONSIDERATIONS. 

Nous réunissons dans le tableau suivant les chiffres présentant 
les quantités relatives d'azote, contenues dans les différentes 
matières alimentaires que nous avons analysées, non pas que 
nous admettons d'une manière absolue que ces richesses compa- 
ralives soient la mesure exacte de leur valeur nutritive , mais dans 
le but de fournir au cultivateur des chiffres approximatifs , qui 
doivent servir de base à ses expérimentations. 


( 351 ) 


Nous n’entrerons pas dans de grands détails sur la valeur 
théorique des matières alimentaires des animaux. Ce sujet a été 
soumis par l’illustre M. Boussingault à une discussion des plus 
savantes dans son traité d'économie rurale : nous y renvoyons le 
lecteur comme à la source où il peut puiser sur ce sujet les con- 
naissances les plus positives que la science ait acquises jusqu’à ce 
Jour : 

Matière sèche | Azote dans 


dans 400 g. à 


400 grammes. | l’état normal. 


Navets à collet vert. ............... : 9,65 | 0, 162 
Betterave disette, longue , rouge... nn9s 85: :P10.:167 
Navets à collet violet (turneps). . ..... :. 8, 52 | 0, 211 
Carotte rouge de Flandre... ...:.... 49: 50100, 116 
Garotieauness is Magnets tre : 15, 60 | 0, 226 
Betterave à sucre , dite de Silésie. .... : 16, 30 | 0, 258 

Pulpe de betteraves, obtenue par les : 
DSBOS, UN NS ONU : 28, 58 | O0, 381 

Pulpe id. id. par la macé- 
ration à chaudi 22 122240 : 8, 80 | O0, 141 
Drèche de genièvre................ : 8, 60 | 0, 404 
Drèche de bière (environs de Lille.)... : 26, 90 | 0, 704 
Id. id. de Lille... ! 28, 00 | 0, 734 
Foin des prairies de la Deüle.. ...... i OT, 400 |”1,:013 
Fèves dites bâtardes-coulonnoises. ... ! 82, 25 | 3, 524 
Id. id. id. .... à 82, 00 | 3, 345 
Tourteatx de'lin.: 10202 f ». » | 4, 585 
Id. "MR ARE (0 DA : » » | 4, 227 
Tourteaux d’œillette. .............. i » » | 5, M0 
5, 285 


Id. décolza: 7 Pe SE En. Tip 


(“382 ) 


On admet assez généralement que la richesse en azote est la 
mesure de la valeur nutritive, quand on compare des corps de 
même origine, tels que des racines, etc. Nous croyons cette 
opinion’ trop absolue , et nous pensons que rien n'autorise à ad- 
mettre que les corps d’une composition ternaire n’agissent unifor- 
mément que comme éléments respiratoires. D'après les analyses 
précédentes et en se basant sur la richesse en azote, on atiri- 
buerait à la betterave à sucre, une puissance nutritive plus 
considérable qu’à la carotte , ce qui serait contraire à l'opinion 
des praticiens. La carotte contient, on le sait, une quantité 
votable d'amidon; la betterave n'en renferme que des traces ; 
celle-ci est riche en substance sucrée , celle-là n’en possède géné- 
ralement qu'une proportion moins considérable. Peut-on con- 
fondre le sucre et l'amidon au point de vue de leur action alimen- 
taire? Nous ne le pensons pas; les substances féculentes sont 
généralement reconnues comme très-nutritives, les substances 
sucrées agissent, au contraire, d’une manière défavorable sur 
l’économie animale, quand elles entrent pour une proportion un 
peu considérable dans l'alimentation. Dans nos contrées, on a 
remarqué bien des fois que les petits occupeurs qui sont plus 
particulièrement portés à donner des betteraves à leur bétail et 
en grande quantité, ne produisent généralement que des animaux 
faibles, débilités, prédisposés à des dévoiements liquides qui les 
amaigrissent en peu de temps. Une ration un peu abondante de 
carolies ne produirait certainement pas le même effet. 

Du reste, la betterave, quelle que soit son espèce, ne peut plus 
être considérée dans le nord , pour certains cultivaieurs , comme 
une matière nutritive. Leur intérêt les oblige évidemment à plan- 
ter la betterave à sucre pour les sucreries et les distilleries. Ces 
établissements leur fournissent en retour, et à des prix ayan- 
tageux, une quantité abondante de pulpe qui constitue une 
nourriture saine, généralement reconnue supérieure aujourd'hui 
à la betterave elle-même. D'après les analyses citées plus haut, 


(353 | 


la pulpe contient plus d'azote et plus de matière sèche que la 
betterave, et quand elle a été convenablement conservée dans les 
silos et mélangée à de la courte paille de blé, elle augmente 
encore en puissance nutritive et en qualité. 

M. Boussingault a analysé des carottes qui contenaient plus 
d'azote que certaines betteraves à sucre. Conséquemment les dé- 
ductions qu'on pourrait tirer de nos analyses seraient contraires à 
celles que ce savant peut admettre d’après les siennes. Les va- 
riétés de composition que présentent les végétaux, d'après les 
circonstances de temps, de lieu et de culture empêcheront bien 
longtemps encore le praticien d’avoir confiance dans les données 
fournies par l'analyse chimique des substances alimentaires. 

La drèche de bière et celle de genièvre n'avaient pas encore été 
analysées. Leur richesse en azote, en substances grasses , etc., 
sont des caractères positifs de leur haute valeur nutritive, qui est 
justifiée par l'empressement des cultivateurs à utiliser ces ali- 
ments , quand ils ne sont pas trop éloignés des distilleries ou 
des brasseries. Un animal à l’engrais peut consommer en hiver 
20 à 25 litres de drèche de genièvre et 25 litres de drèche de 
bière en vingt-quatre heures avec une certaine quantité de navets, 
de la pulpe de betteraves, des tourteaux , ete.. suivant les cir- 
constances et les localités. 

La drèche de genièvre sert d’excipient aux fèves moulues , aux 
tourteaux et ce mélange pousse à l’engraissement avec rapidité. 

Les chiffres que nous avons trouvés pour les richesses en azote 
des foins , fèves, etc. , sont à peu près conformes à ceux indiqués 
par M. Boussingault. La puissance nutritive de ces aliments n’a 
pas besoin d’être discutée. 

En résumé , d’après les faits et les considérations qui précédent, 
nous croyons pouvoir conclure que s’il faut admettre que les 
substances les plus riches en azote. sont assez souvent les plus 
nutritives , il n'est pas exact de représenter d’une manière absolue 
leur valeur comme aliment par les quantités d'azote trouvées par 


(354) 


l'analyse chimique, même quand on compare des corps de même 
origine. Nous ne pensons pas qu’on puisse confondre le sucre et 
les substances féculentes au point de vue de l’alimentation , et 
probablement que d’autres principes immédiats ont des actions 
sur l’économie animale qui ne dépendent pas seulement de leur 
composition élémentaire. Du reste, les données fournies par la 
science sur ces questions n’en sont pas moins précieuses et à la 
condition qu'on ne les regarde que comme des approximations 
susceptibles d’être modifiées par des circonstances nombreuses , 
on peutcertainement, dans la pratique, profiter des enseignements 
fournis par les recherches de la chimie. 


Fi la 


nn 
7702 mt 


Fig (5) 


fig. (8.) 


2, 


(355) 


SUR LE FIL DES INSTRUMENTS TRANCHANTS, 


Par M. VIOLETTE, Membre résidant. 


(Séance du 29 décembre 1854.) 


Je me propose de déterminer, par expérience, les conditions à 
remplir pour obtenir le meilleur fil ou tranchant d’un instrument. 
Ce problème intéresse les industries dans lesquelles il faut 
couper et trancher, la chirurgie surtout, et, le dirai-je , les trop 
nombreux patients, condamnés chaque jour à user douloureusement 
l’épiderme du menton avec un mauvais rasoir. Je choisis ce der- 
nier instrument comme type, mais tout ce que je dirai à son 
sujet s'appliquera également à tous les instruments tranchants. 

Le tranchant d’un rasoir qui ne coupe pas, observé au micro- 
scope, présente une ligne droite / ab) continue , sans aspérités, 
(fig. 1). Le tranchant d’un rasoir qui coupe bien, vu de même, 
offre une ligne (ed) hérissée de petites dents , (fig. 2), comme on 
le voit dans une scie. Si les dents sont longues, le fil est dur et 
arrache ; si les dents sont courtes , le fil est doux et tranche faci- 
lement. Ces modifications, invisibles à l’œil nu, s’observent sans 
difficulté à l’aide du microscope. Couper c’est donc scier , vérité 
déjà connue et que je ne fais que rappeler. Pour couper, il ne faut 
pas appuyer fortement l'instrument sur l’objet, qu’on diviserait 
alors péniblement. comme avec un coin , mais faire mouvoir l’in- 
strument d’arrière en avant et d'avant en arrière, comme on le fait 
avec une scie. Cette prescription est trop méconnue, pour que je 
n'insiste pas volontiers sur son observation. 

Dans la scie ordinaire chaque dent a la forme d’un triangle, 
dont les deux côtés extérieurs sont inégaux ; l’un est plus long que 
l’autre , et la dent est inclinée vers le manche, (lig. 3) opposé à 


( 356 ) 


celui qui est saisi par la main de l’ouvrier ; ce dernier, en poussant 
la scie de haut en bas, de (a) en (b }, entame le bois (ce) et tra- 
vaille utilement ; en relevant la scie de bas en haut , de (b) en (a), 
il ne fait que replacer l'instrument dans la première position, 
sans entamer le bois, sans travail utile. L’inclinaison des dents 
donne le mordant à la scie. J'ai supposé, par analogie, que l'in- 
clinaison des dents dans le rasoir était aussi une condition indis- 
pensable pour lui donner le mordant ou le fil, et l'expérience a 
pleinement confirmé cette prévision. 

Avant d'expliquer le procédé, je dois dire, comme consé- 
quence de ce qui précède, qu'un rasoir affilé ne coupera que 
dans un sens, celui correspondant à l’inclinaison des dents , et 
ne coupera pas dans le sens contraire. Ainsi le rasoir dont les 
dents sont inclinées vers le manche, ou de{m)en(m') (fig. 4), 
coupera énergiquement d'avant en arrière, en tirant de (m) en 
(m’}; mais par contre, ilnecoupera pas, ou mal, d’arrièreen avant, 
en poussant de (m') en (m). Le rasoir dont les dents seront in- 
clinées vers la tête, c'est-à-dire de (p') en (p), (fig. 5), tranchera 
fort bien , en poussant en avant de (p') en(p}), mais sera inerte 
en tirant en arrière de (p) en (p'). L’inclinaison des dents n’est 
donc pas arbitraire, puisqu'elle indique le sens dans lequel il faut 
couper. Si l’on a l'habitude de se raser la barbe, par exemple, 
en poussant le rasoir d’arrière en avant , dans le sens du manche 
à la tête de la lame , il faut l’affiler comme l'indique la figure (5). 
Si, au contraire, on manœuvre ordinairement le rasoir d'avant en 
arrière , dans le sens de l'extrémité de la lame vers le manche, 
il faut l’affiler comme le représente la figure (4). Il n’est pas 
permis, dans la même opération, de mouvoir l'instrument tantôt 
dans un sens, tantôt dans l’autre; il faut adopter et conserver un 
seul sens , celui qui correspond à l’inclinaison des dents. Le cou- 
telier intelligent devrait demander à son client comment il se rase, 
pour savoir comment il devrait affiler l'outil. Cette condition ex- 
plique ce fait en apparence étrange, que tel rasoir excellent 


(357) 


pour l’un est mauvais pour l’autre ; c’est que chacun d'eux se sert 
de l'instrument d’une manière différente , le fait mouvoir dans un 
sens différent , dont un seul est bon, parce qu’il correspond à l'in- 
clinaison des dents de l'instrument. 

L'instrument dont je me sers pour affiler et que j’appellerai 
l'Affiloir, (fig. 6), est une petite pierre longue et mince, dont la 
forme se rapproche assez de celle dela tige en bois des porte- 
plumes métalliques. C’est un cylindre de 0°”,006 de diamètre, 
0,20 de longueur, muni d’un manche. Quant à la nature de la 
pierre, c'est du schiste coticule ou novaculaire. 

C’est avec cet outil que j'affile le rasoir , opération qui consiste, 
comme on le sait : 1.° à pratiquer des dents sur le tranchant , 
2.0 à les incliner du côté convenable à la manœuvre de l’affiloir. 
A ceteffet, de la main gauche je prends le rasoir, de la main 
droite l'affiloir, délicatement, du bout des doigts ; je l’applique 
contre l’une des faces de la lame, en appuyant très-légèrement 
sur le tranchant , et je le fais glisser parallèlement à lui-même le 
long de cette lame; je l’applique ensuite contre l’autre face , que 
j'effleure de la même manière, et ainsi de suite, je continue des 
glissements alternatifs et successifs d’une face à l’autre. Quant à 
la direction à donner aux dents, opérez ainsi : s'agit-il de les 
incliner vers le manche, comme l'indique la figure (7), placez 
d’abord l’affiloir sur l’une des faces de la lame, dans la position 
(mn), faites le glisser parallèlement à lui-même jusqu'à la posi- 
tion (m'n'); replacez-le dans la même position (m” n }sur l’autre 
face , faites le glisser jusqu’en (m'n'}), replacez le en (mn )sur 
l’autre face , et ainsi de suite : le sens du glissement fait com- 
prendre que les dents doivent être inclinées vers le manche; 
c’est en effet ce qu'on voit très-facilement au microscope. Ainsi 
affilé, ce rasoir, appuyé légèrement et perpendiculairement sur 
l’ongle ou l'épiderme et tiréun peu d’avant en arrière de(£) en (s), 
coupe , mord , tandis que, poussé d'arrière en avant, ou de {s) 
en (t), il glisse sans entamer. 


(358) 


S'agit-il au contraire d'incliner les dents vers la tête de la 
lame, comme l'indique la figure (8), placez l’affiloir dans la 
première position (p q), faites le glisser jusqu'à (p" g'), replacez- 
le de l’autre côté de la lame dans la position (p g), poussez jus- 
qu’en (p'q'}, ainsi de suite, sur l’une et l'autre face de la lame, 
et continuez ainsi jusqu'à ce que le fil soit suffisant. Dans ce cas, 
on voit très-facilement au microscope les dents dirigées dans le 
sens voulu, de(w) en (v). Essayez le sur l’épiderme du doigt, il 
mord d’arrière en avant, ou de (w)en(v), et glisse, sans en- 
tamer , d'avant en arrière ou de (v) en(u). 

Il faut acquérir par l'habitude, l'adresse et la légèreté de la 
main , en n’appuyant que très-faiblement sur le tranchant, pour 
ne pas trop l’entamer , le trop denteler , ce qui le rendrait dur; 
c’est par des glissements ou frottements très-doux et répétés de 
l'affiloir, qu’on pratique des dents courtes et fines, propres à 
une section douce et nette. Sur un rasoir ordinaire, sur un in- 
strument de chirurgie , trois ou quatre coups de l’affiloir suffisent 
pour leur donner un mordant énergique : car rappelons ici qu'il 
s’agit non d’aiguiser, mais d’affiler seulement. C'est au coutelier 
qu'il appartient d’aiguiser , c’est-à-dire de façonner sur la meule 
le taillant, le biseau, etc., etc., le tout suivant les règles de l'art ; 
c'est l’affilage que je veux pratiquer par l’usage méthodique de 
l'affiloir. 

Le microscope m'a enseigné tout ce qui précède ; j'ai raconté 
ce que j'ai vu. Ai-je énoncé les conditions nécessaires et suffi- 
santes, pour affiler les instruments tranchants, ai-je substitué des 
principes vrais à une routine aveugle et trop souvent impuissante, 
ai-je remplacé les onguents, les poudres , les pâtes du charla- 
tanisme par l'emploi raisonné d’un simple outil ? je le crois, car 
j'en trouve la preuve en moi-même. Après avoir vainement 
amassé un véritable musée de cuirs, de pierres, de préparations 
tant pronées, jen’avais jamais pu parvenir à affiler convenablement 
un seul rasoir, et je subissais chaque jour et depuis longues années 


(359 | 


le supplice de Marsyas, lorsque je pris le parti d'en appeler à un 
examen attentif; j'ai observé, j'ai réfléchi, et guidé maintenant 
par une sorte de théorie, aidé par l’habileté manuelle due à l’ha- 
bitude, je dispose maintenant de rasoirs parfaitement affilés. 
Le sujet est futile en apparence, mais la pratique continuelle qui 
nous est quotidiennement imposée lui donne de l'intérêt ; le chi- 
rurgien le reconnaîtra de son côté, lorsque, au moment d’entre- 
prendre une opération importante , il donnera à son instrument, 
par quelques passes méthodiques de l’affiloir, le fil etle mordant 
qui faciliteront sa manœuvre. 

Tout ce qui précède s'applique aux armes blanches, aux sa- 
bres , dont les dents doivent être inclinées vers la poignée ; les 
sabres droits sont peu propresà trancher, et les sabres courbés, en 
usage chez les Turcs, sont bien plus propres à cet usage. Dans la 
baïonnette des chasseurs d'Afrique , dans le yatagan, avec les- 
quels on coupe en poussant, les dents seront au contraire incli- 
nées vers la pointe, comme cela doit avoir lieu également dans le 
couteau qui sert à la décapitation : dans la hache enfin et dans 
tous les couteaux à main, les dents seront inclinées vers le manche. 
En un mot, la manière de se servir d’un ,instrument ou d’une 
arme détermine l'inclinaison des dents, et par conséquent la ma- 
aière de l’affiler. 


( 360 ) 


———————_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—_———"—…————————————————————— 


NOTE RÉTROSPECTIVE 


SUR LA CULTURE DU POLYGONUM-TINCTORIUM ET L EXTRACTION 
DE SON INDIGO 


Par M. BACHY, Membre résidant. 


{Séance du 17 novembre 1854.) 


En déposant sur le bureau de la Société, pour le Musée indus- 
triel et agricole qu’elle vient de fonder, quelques échantillons de 
l'indigo que j'ai extrait, en 1843 et1844, du polygonum tinctorium, 
siao-lane des Chinois, mon but est de faire connaître , par 
cette exhibition permanente, à un grand nombre de personnes 
qui l'ignorent sans doute, qu'en France et à Lille même ont eu 
lieu des tentatives de culture d’une plante exotique contenant à 
un plus haut degré qu'aucun autre des indigofères proposés jusqu'à 
ce jour pour être cultivés en Europe, le produit précieux que nous 
fournissent les Indes et les régions de l'Amérique. 

La question de culture des indigofères dens notre pays n'a plus 
de nos jours l'importance qu'elle présentait à une autre époque, 
c’est-à-dire au temps où, en vertu du décret impérial de juillet 
1810, les ports de la France furent fermés aux produits des nations 
étrangères. Alors il s'agissait, pour répondre aux besoins du com- 
merce et de l’industrie, de suppléer aux marchandises de prove- 
nance que prohibait la nouvelle mesure, par des produits similaires 
tirés du sol français. Aussi, en ce qui concerne l'indigo, l'empereur 
Napoléon provoqua-t-il la recherche d'une matière qui pût rem- 
placer cette substance , ou l'importation d'une plante qui contint 
abondamment ce principe colorant et qui fût cultivable en France. 
Il fonda à cet effet un prix de cent mille francs pour cette décou- 


( 364 ) 


verte ou cette importation. Mais cet appel ne fut suivi d'aucun 
heureux résultat. L'on se vit alors forcé de jeter ses vues sur le 
pastel (isatis tinctoria), plante autrefois cultivée dans quelques 
parties de la France et dont la culture s’est peu à peu éteinte par 
suite de la découverte du continent américain (1). 

Ne voulant pas s’en tenir au procédé usité de temps immémorial 
pour la préparation de la matière colorante de cet indigofère, 
procédé qui , offrant cette matière en mélange des débris de la 
plante, rend difficile son emploi en teinture; dans l'obligation 
d’ailleurs où l'on se trouvait de satisfaire aux exigences des con- 
sommateurs , habitués depuis longtemps à la manière d’être du 
produit exotique , l'on songea à obtenir l'indigo indigène entiè- 
rement isolé des autres élémenis constituants de la feuille. En 
conséquence, une commission composée de MM. Chaptal , Thénard , 
Gay-Lussac, Roard et Ternaux se mit à l’œuvre et fit paraître une 
instruction sur l’art d'extraire le principe tinctorial de cette succé- 
danée de l’anil (2). 

A cette époque le chimiste Giobert, de Turin, publia, de son côté, 
un traité des plus complets sur la matière (3). D’autres savants 


(4) Le pastel était cultivé très en grand, sous le nom de wède, dans l'arrondissement 
de Lille, On en a trouvé la preuve dans un dénombrement fait en 1549, où sont 
citées vingt-six communes qui, entre elles, comptaient cinquante-quatre cultivateurs. 
En 1811, la culture de cette plante n’était plus connue que dans deux communes des 
environs de Seclin : Herrin et Allennes-lez-Marais, (Mémoires de la Société des 
Sciences de Lille , 4.€ cahier, page 43.) 

La rue de Ban-de-Wedde, en notre ville, rappelle, par sonnom , lemarché qui s’y 
tenait pour la vente de cette plante tinctoriale. (Histoire de Lille par M. Victor 
Derode, 1.27 vol., p. 94.) 

(2) Instruction sur l’art d'extraire l’indigo des feuilles du pastel. Publiée par 
ordre de S. Ex. Mgr. de Montalivet , comte de l'empire , ministre de l’intérieur. — 
Paris 1841. 

(3) Traité sur le pastel et l'extraction de son indigo , par M. Giobert, professeur 
de chimie à Turin , directeur de l’école impériale pour la fabrication de l'indigo, 
membre de plusieurs académies et sociétés savantes. Imprimé par ordre de Sa 
Majesté Impériale et Royale. — Paris 1813. 

23 


(362) 


s’occupèrent aussi de cet objet. Deux membres de la société d’ama- 
teurs des sciences et arts de Lille, MM. Lengjlart fils et Drapiez, 
mirent en pratique les procédés proposés. M. Lenglart montra 
des produits très-satisfaisants et M. Drapiez joignit aux résultats 
de ses propres opérations un état présentant le prix de revient du 
nouvel Indigo (1). 

Les événements politiques de 1814 qui suivirent le grand dé- 
sastre de 1812, en ouvrant l'entrée de la France aux produits de 
l'étranger, arrêtèrent tous les essais entrepris et empêchèrent la 
production des résultats avantageux qu’on en pouvait attendre. 
Dès lors il ne fut plus question de remplacer l’indigo américain qui 
nous arrivait librement, ni même d'en réduire l'importation, lors- 
qu'en 1838 le polygonum-tinctorium , plante de la Chine, récem- 
ment introduite en France, éveilla l'attention du monde savant. (2) 
M. Jaume Saint-Hilaire , de Paris, fut l’un des premiers qui 


(1) Mémoires de la Société des Sciences , de l'Agriculture et des Arts de Lille, 
&.€ cahier, page 44. 

(2) Cette plante tinctoriale s'était déjà montrée en France vers la fin du siècle 
dernier. En effet, dans l'ouvrage intitulé : De la Chine, ou description générale 
de cet empire, par l’abbé Grosier, 7 vol., Paris 4818, nous lisons ce qui suit : 

« Le lane, qui est le véritable anil d'Amérique , croît spontanément dans les 
» provinces méridionales de la Chine, où l’on s’est attaché à le multiplier et à 
» étendre ses produits par de vastes eultures ; mais cette plante, si précieuse pour les 
» teintures, manquait aux provinces seplentrionales , où l’on avait inutilement tenté 
» de l’introduire et de l’acclimater: Les Chinois du nord, privés de cette ressource , 
» ne désespérèrent pas de pouvoir suppléer à l’anil par quelque autre plante. Ils la cher- 
»_chèrent longtemps et la découvrirent enfin dans celle qu’ils ont modestement nommée 
» siao-lane, le petit-bleu ; laquelle leur fournit aujourd'hui un indigo dont la 
» beauté le dispute à celle de l'indigo du midi. La culture du siao-lane s’est ré 
» pandue , dès ce moment , dans toutes les provinces septentrionales. Le P. d'In- 
» carville, qu en avait vu plusieurs champs aux portes de Pékin, en fit mention 
» dans les lettres qu'il écrivait en Europe. MM. de Machault et de Trudaine lui 
» demandèrent des graines du s:ao-lane, des détails sur la manière de le cultiver, 
» d’en extraire l’indigo et d'employer celui-ci dans la teinture. Ce laborieux mission- 
» naire, après de longues et pénibles recherches, satisfit à toutes ces demandes. Nous 
» ignorons si l'on a tiré quelque utile parti de ses mémoires ; il est du moins bien à 


( 363 ) 


s’empara de cette plante pour la soumettre à ses investigations 
expérimentales. Une foule de chimistes, parmi lesquels l’on compte 
des notabilités, s'adonnèrent à la même étude (1) 

Nos honorables confrères, MM. Th. Lestiboudois et 3. Lefebvre 
firent un essai de culture de cet indigofère , mais ils ne s’occu- 
pèrent nullement de l'extraction de son principe colorant (2). 
J'entrepris en 1843 les opérations qui comprennent cette partie. 
J'ai, à cette époque , fait connaître dans un mémoire que j'ai lu à 
la commission d'agriculture , el qui repose en nos archives, le 
détail de mes premières expériences et leurs résultats. J'en avais 
promis pour l'année suivante la suite et le résumé. Diverses cir- 
constances m'ont empêché de remplir cet engagement. Aujourd'hui 
que le polygonum tinctorium semble entièrement abandonné , il 
peut vous paraître hors de propos de me voir vous en entretenir de 
nouveau ; néanmoins, malgré son inopportunité, l'exposé des faits 
principaux de mes opérations pouvant présenter quelque intérêt 
en raison de ce que ces faits concernent le seul essai de ce genre 
qui ait été tenté à Lille et dans son arrondissement, sur cette plante 
nouvelle, j'aurais cru manquer à ce que je dois à la Société 
si je m'étais abstenu de le lui présenter. Je vais en consé- 
quence le lui soumettre d’une manière succincte et sous forme de 
résumé. 

Le polygonum tinctorium offre une culture des plus faciles. 

Semé en place ou repiqué après avoir été semé en pépinière , il 
croit rapidement et donne un beau produit en feuilles. 


» regretter qu'ils se trouvent aujourd’hui perdus pour le public. M. de Jussieu écrivit 
» quelques années après aux missionnaires , pour leur annoncer que les graines de 
» siao-lane, qui lui avaient été remises, avaient parfaitement réussi au Jardin du roi, 
» et qu'il en possédait plusieurs pieds. » 

(4) MM J. Girardin et F. Preisser, dans un mémoire intitulé : Essai chimique et 
technologique sur le polygonum-tinctorium, Rouen 1840, ont traité à fond ce sujet. 

(2) Mémoires de la Société des Sciences, de l’Agriculture et des Arts de Lille, 
année 4844, 2.€ partie, page 100, et Publications agricoles, volume 4, p. 405. 


{ 364 ) 


Semé trop tard, c’est-à-dire vers la fin d'avril, ses fleurs ne pa- 
raissent pas assez à temps pour que sa graine arrive à maturité. 

Les feuilles seules du polygonum contiennent de l'indigo. 

Cet indigo s'obtient par la macération des parties foliacées de 
la plante, qu'on laisse séjourner dans l’eau pendant quelques jours 
quand cette eau est à la température ordinaire de l’été, et pendant 
une heure quand l’eau est élevée à la température de 30 à 35 
degrés. 

Le procédé des colonies et des Antilles, qui consiste dans le 
battage de l'eau de macération ne peut , au point de vue manu- 
facturier, être appliqué au polygonum , parce qu'il réclame un 
temps considérable et un grand nombre de bras, et que la plante 
de la Chine n’est pas assez riche en indigo pour couvrir les frais 
d'une pareille main-d'œuvre. 

Le procédé par précipitation au moyen d’un lait de chaux, mis 
en pratique par plusieurs expérimentateurs , ne m'a pas réussi. 
L'acide chlorhydrique n’a pu dégager le principe colorant de lal- 
cali qui lui était uni. 

Cette uuion intime et indissoluble de la chaux avec l'indigo et 
les autres éléments : la chlorophylle , l’albumine, le tannin, la 
gomme, etc., qui l'accompagnent dans la feuille du polygonum , 
est un fait connu, en un autre temps, à l'égard de l'isatis tinctoria, 
lorsque cet indigofère faisait l’objet des mêmes études. Giobert 
l'a signalé dans son traité sur le pastel et a déclaré que dans toute 
opération où l’on introduisait de la chaux pour obtenir l’indigo de 
la plante dont il s'agissait alors , nul réactif n'avait la puissance 
de séparer cette substance tinctoriale de l’alcali qui avait servi à 
sa préparation. Or, l'analyse a prouvé que l’indigo pur est identi- 
que , uniforme, jouissant constamment des mêmes propriétés, de 
quelque plante , de quelque climat, de quelque terrain qu'il pro- 
vienne. Il n’est pas étonnant alors que la chaux produise sur leprin- 
cipe colorant du,polygonum , l’effet qu'a mentionné le savant de 
Turin. 


( 365) 


L'emploi de l’eau de chaux marquant 2 degrés m'a donné un 
produit moins défectueux. Il présente toutefois un inconvénient, 
en ce qu'il exige une quantité considérable de cette eau alcalisée 
pour la précipitation d’une quantité d’indigo relativement petite. 

J'ai obtenu par l'acide chlorhydrique employé seul et directement 
sur l’eau de macération un indigo se rapprochant davantage du 
produit américain , mais manquant de légèreté et ne prenant pas 
le cuivré par le frottement. 

Ce défaut de qualité , dans la matière colorante précipitée par 
l'acide chlorhydrique, ne saurait être attribué au procédé lui- 
même , que je n'ai pas répété et qui a procuré en d’autres mains 
d'excellents résultats. Ce procédé , d’ailleurs , a été recommandé 
et employé pour le pastel comme étant supérieur à tout autre. 
M. Girardin l’a aussi appliqué avec avantage au polygonum tinc- 
torium. Je pense en conséquence qu'il a fait ses preuves et qu'il 
devrait préférablement être adopté 

Les échantillons que j'ai déposés sur le bureau comprenneni : 


1.° Semences du polygonum tinctorium ; 

2.9 Indigo précipité par un lait de chaux et restant uni à 
l’alcali malgré l'intervention de l'acide chlorhydrique ; 

3.0 Indigo obtenu par précipitation au moyen de l’eau de chaux 
et laissant paraître quelque trace de chaux ; 


4.° Indigo produit par le seul emploi de l’acide chlorhydrique et 
n'ayant pas atteint le degré de pureté ni la qualité que devait lui 
procurer ce procédé. 


( 366 | 


MONNAIES 


QUI AVAIENT COURS DANS LES VILLES DE LILLE ET DE DOUAI, AU XIV.°, 
XV © ET XVI.® SIÈCLES. — LEURS VARIATIONS DIVERSES ; (1) 


Par M. DE LA FONS MELICOCQ, Membre résidant! 


(Séance du 6 octobre 1854.) 


LILLE. DOUAI. 
1341. Angle d’or, à Lx Ss. 

1341-88. Angele d’or. 

1343. Moyen-angele , à 11]. ; — 


1346. Angele-moyen d'or, à 
XXII S. VI d. 


1521. Ung angelot d'or, vi]. 1521. Ung angelot d'or, vi |. 
1531. Ung  angelot et deux DE 
réaux, XV XIII S. 1543. Ung angelotd'or, zx s. 


1335. Aigniaus d'or. — XX ai- 
gniaus, val. xu 1. — 1341. à 
xvuI gros el 11 mites; val., 
jadis, xxXxH 8. 


1343. Un clhinquet, xvur d. 


1414-29. Ung cliquard d'or, 
xxxvii s. — On parle de vrixx 
et x cliquars receus aux comp- 
tes de le hanse, à xxxvII s. 
vi d. le pièce , et alloués dans 
la ville de Bruges pour xxxvi 
s. la pièce ; — à xXXXVIN s. 


(4) Au sujet des monnaies qui avaient cours dans le nord de la France, voy. le Bul- 
letin des Comités historiques , juillet et août 4849 , p.-215-2284, 


( 367 ) 


LILLE. 


(1417-1432), à x1 s. (1424), 
(1) 1445. Cliquard guillermus, 
à XL S. — 1450. On donne 
trois guillermus de vr 1. au roy 
de le pye et à ses compai- 
gnons, archiers de N.T.R.S., 
pour occasion de ce qu'ilz fai- 
soient leur royalme en ceste 
ville, et meismement pour hon- 
neur de ce que N. D T.R.S 
estoit en icelle. 


1468. Guillermus, à xLvis., réd. 
à XLITS. 


1497. Demi-guillermus, à xxvins. 
1459. Huyt chucquarts(sie)phlus. 
de xu 1. 


1341. Couronne , à xL s. ; — à 
xxxIx s. (1399). 


1392. Donné pour Dieu et en 
courtoisie , à Grégoire , éves- 
que de Aquil , ou pret de Jhé- 
rusalem , liquelx avoit voé cer- 
tains péleringes : est a scavoir 
à saint Denis, en France, et 
à saint Jacques, en Gallisce , 
si qu'il disoit et qu’il pooit ap- 
paroir par lettres, que par 
l'inspection d’icelles apparoient 
estre scellées du seel du pa- 
triarche de Jhérusalem. Pour 
ce que ledit évesque se disoit 
estre desrobés souz le mer 
esdis voiages, 11 couronnes 
d'or du roy, de Lxxvnrs. 


DOUAI. 


1428. Clincquart d’or, à xxxvirs.; 
à xxXVIN S. ( 1437); à xxx s. 
(1443). 


1460. Deux guillermus, val.xxrm 
8.; — 1485. Pour le frainte 
d'ung guillermus , vis. 


1394. LXXVIS. pour 11 couronnes; 
— vixx lib. pour Lx couronnes 
du roy. — 1396. 1 cour., val. 
LVI,S: IX d. ; -— à XXXVII s. 
vit d. ; xxxvis. vin d. (1395); 
— à x1i1 gros (1410); — à xzu 
s., Lx S. (1491 }; — à xLvs. 
(1423). 

1421. xzu camahieux pour la 
couronne. 


oo 


(4) 1429. La ville fait présenter deux clinquars d'or aux noches du barbier de 


Mgr. de Bourgongne. 


(368) 


LILLE. 


1394. Couronne du roy, à XXXVII 
Us, vi d.; — à xxxVI 5. (1398). 
— On donne une couronne du 
roy , de xxxvis., à Andrieu 
dou Pont, de Tournay, pour 
ce que, le XILI.® Jour de 
février, ou matin , il avoit ap- 
porté nouvelles aux comptes 
de le Hanse delle ville de Lille, 
que mess. Jaques Le Noir, de- 
morant à Tournay, et canonnes 
del église Nostre -Dame en 
icelle ville de Tournay, le- 
quelx avoit sur ledite ville de 
Lille grandes rentes viagères , 
estoit alée de vie à trespas. 
Couronne d’or, à xxxvu s. (1402); 
— à xur s (4411) ; — à xin 
s. vid. (1412) ; — à xLuI s. 
febles (1413); — à xLv S. 
(1417); — à xzurs. (1419) ; — 
à xLIX s. (1427). 
1418-48. La couronne à xxx s. 
forte monnaie de Flandre ; — 
autre . à XVIUS. 


1513. On envoie vers madame 
de Savoye, pour scavoir se 
daulphins et autres monnoyes 
averoyent Cours. 


1570-Daldres , à xxxI patars. 
1574. On porte aux magistrats 
d'Anvers x dalders de plui- 
seurs coings. — 1581. À Je- 
han Bridoul , pour avoir livré 
ung daldre pour faire l'essay , 
LXvI s. ; à Herman Schalabre, 
orphevre et chamgeur , pour 
avoir fait essay et preuve de 
quattre dadres, sk 


DOUAI. 


(369 | 


LILLE. 


1341. Doubles d'or. 


Doubles, à Lu s. vi d., Lis., 
Lui s.—1/407. Doublesblancs, 
à tt s. — 1407. On envoie 
vers le duc de Bourgogne, 
pour ce que on ne se pooit ap- 
pointier ne ordener en ceste 
ville sur les blans doubles du 
roy, qui, au grand préjudice 
de la ville, n’avoient cours que 
pour xv d. la pièce. On ob- 
tient qu'ils auront cours pour 
XVI d. 


1448. Vingt blans de xvr s. 


1456. vi blans, val. 11 s. vi d. ; 
— 1468. Grant blan , à mr s. 
vi d., mis à nn s.; — petit 
blan, à xvan d., mis à xvi d. 


1489. Double à deux lyons, val. 
Ix gros de Flandres. 


On envoie à Malines. par de- 
vers le Conseil du roy et M.S. 
l’archiduc , leur porter lettres 
closes , affin d’avoir déclara- 
cion se l’on entendoit les dou- 
bles à deux lyons Maria, et 
ceulx de la forge de Gand, 
estre repputtez pour billon, 
pour tant que es lettres pu- 
bliées touchantlesd. monnoies, 
n'estoit faite mencion fors des 
doubles forgiés du temps de 
M. S. le duc Charles. 


1493. Doubles à deux Ivons, val. 
ON S.:;— à nn s. vi d. (1496). 


DOUAI. 


1404. Cascun vies gros pour 
un doubles blans ; — xLvn s. 
de blans ; — 1419. 17 ras de 
blé , à xvrn doubles blans la 
ras. ; autre, à xvir doubles 
blans ; à xvr doubles blans et 
1 petit. 

1421. 1 blanc double et xzvn ca- 
mahieux. 


1504. Lx blans, val. Lxv s., pour 
lc relief du chasteau d'Es- 
caillon et tierch Cambelage. 


1497. Double à deux lions, val. 
vs. — 1499. xcvrr doubles, 
val.:x 1.'xXVI 5. 


1485. Pour le framte de vin 
blans de Savoye , sur chaseun 
Hi d. 


( 370 } 


LILLE. DOUAI. 


1385. vi s. 1x d. douesians ; — 
13914. xxx s. de Jaq. Mouton, 
pour no part ( Saint-Amé ), 
d'une amende de 1x doues., 
pour saquier son cautiel à le 
maison Hellin ; — 1404. 115. 
pour vi s. douez ; — xxx d. 
pour vu s. doues. ;, — 1412. 
V s- vi d. pour n douessians 
et 11 capons ; — 1416. xLvIIs. 
de blans et x1 s. doues. faisant 
xx s. VI d. ; — 1427. xxx s. 
doues. d’Arthois comptez rx d. 
doues. pourrnd. p. monn.roy; 
—1454. xu doueskians, val. va 
d.;— 1488. xx d. p. pour vs. 
doues. ; — 1516. ini s. vi d. 
doues. 


| 1450. Ducat à Lis. 
1521. Ducat hongrois, val. un. 1521. Ducat hongrois, val. 1m |. 


1562. Petit ducat de Meureghe à MIS: 
un L.,réd. à cxxvur s. ; — 1948. Perte sur les doubles du- 
autre semblable ducat, val. cats , 11 patarts. (1) 
XXxIX pattars. 


1341. Ecus d'or, à xv1s., xvuI 
S., XXXIII S., XXXVI S.; — 
1342. A’ LVS. , LVIS., LVILS., 
LVII $s. et Lx S — 1344. 
Escu, à x111s. 1 d., à XIII S., 
à x s. IX d. (1345) ; — à 
xv 5. (1346); — à xxvIn s. 
(1347); — à xvIN s. vid., 
xIX 5. (1348); —àxx s. vi d., 
Ex 8 VITE de OO SN d..; 
XXII S. VII d., à xxXvS. (1349); 
— à XVI S VIH A, XVI ss. 
nr d., xvir s. febles, à xxvris. 


———_—_—— mm, 


(1) Voy. Rabelais, Prognostication pantagrueline, ch. VI. 


(374) 


LILLE. 


vi d. à xxvur vi d. (1350); —à 
xxx 8. (1352) ; — à xxxv s. 
(1354); - escu Jehan, à xir s. 
vid. , xvirs. vi d.(1352); —escu 
à xXXVIL S., XXXVUI S. (1355); 
— escu d'or vies de xLHII S- 
(41380). — 1381. À Char ros- 
tie, envoyel à Paris, pour et 
en récompensation de une clo- 
que , r franc et x blanques 
mailles du roy, dont es bos de 
Senlis il fu, en revenant, se 
qu'il dist et affrema par sen 
serment en halle , par devant 
eschevins , desreubés par 1m 
reubeurs, payet 11 eseus d’or 
vies den l vus. 


Escu d’or à la couronne , à 
xvII s. (1407-21). Escu, à xL 
s. febles (1414) : — à xLv s. 
febles (1415-22) ; — à xurr s. 
febles, xzn s. (1418); — à Ls. 
(4427) ; — à xLvir s. ( demi- 
escu à XXII S.), à XXI S. 
rit d. , ob. monn. roy. (1429- 
48) ; — à xx11s. dite monn. 
14445); -— à xLIx 8. (1464) ; 
— à LIS. (1469 ; — à Lvurs. 
(1492-93) ; — demi-escu d’or 
à xxx 5. (1497) ; — escu 
d’or, à mur l., réd. à LxxvIr s. 
11516) ; — à nu |. (1522) ; — 
à LXXVI S. (1545) ; — à ru |. 
nn s (1562). 


1422. On parle d'ung namptis- 
sement d’'escus en monnoie de 
xxx s., forte monn. de Fland.. 
nommez demi- tarkares pour 
l'escu. 4424. 1 faut xv plac- 
ques, monn. de Fland., pour 
chascun escu. -— 1427. On 


DOUAI 


1420. Escu d’or, à xLvi 5. ; — à 
xLvIN gros. (1429-49) ; — à 
XLIX S.( 1429 }; — [xx s. 
(1484) ; — à LV S., LXX S. 
(1493) ; — à LxXS., LXXIS. 
(14499) ; — à LXXI S., LXXII S. 
(1508); — à rxxvi s. (1534) ; 
— à LXXVIN S. (1542). 
Demi-escu d'or, à xxxvH s. 
(1484) ; — à xL s. (1485). 


1548. Escu d'or d'Engicterre à 
Lxx s., au lieu de run À. Fland. 

1429. Escu de Dourdrecke, à 
XXXVIL S. 


1497. Escu defBretaigne, à nr | 
vrs., réd. à un L tirs. 


1499. Escu à le rose, à Lxvis., 


(372 | 
LILLE. DOUAI. 


parle d’une rente qui doit être perte mir s.; — autres, à XXXII 
payée en placques. — 1428. alars, perte vint s.; — 1528. 
Miquiel Haverlant est envoyé Ur escu à le rose, nn |. 

à Gand porter lettres closes 

par devers les assaieurs de le 

monnoie , adfin d’estre adcer- 

tenés seurement, combien xxx 

gros appellez de demi-plac- 

ques , que fist en son temps 

forgier feu de noble mémore le 

duc Jehan, que Dieux par- 

donnist, povoient valoir à rap- 

porter à la monnoie, que a 

cours présentement en le conté 


de Flandres. 

1352.Escu phus,àxvs., xixs.;— 1438. Philippus d’or, à XLVII $.; 
1433. Phus, d’or à xLvinr s. ; -— à xxl S. (14992) ; à L s. 
— à xxx s. (1450); — à LS. (1504) ; — Lxxix |. mn s. pour 
(1498 ) — demi-philippus à xxx philippus, qu'on dist 
XXY S. riddres ; — à Lun s. (1521) ; 


PTE ; — Lu S., LV S. (1529 ); LS. 
1517. Un individu est condamné 1530). 


à une amende de vi phlus 

d'or, pour avoir porté trois Demy-philippus d'or, xxv s. 
foiz à diverses personnes, pré- (1508). 

senté et volu alouer ung phlus 

d'or Hs XXVYI patars, en quoy 

la ville a le tierch, portant cs. 


1564. Escu de Meneghe, à an |. 
uu s., réd. à muni |. 


1337. ni fiertons, val. xxxHI s. ; 
— 1390. 1 fierton d'argent, 
uns. de gros, de xLvurs. fors. 


1318. Florenche, à xur s. ; — à 
XXVII $. ; — à XXV S. (1941); 
— à XLI S. VI d. xLIm et 
xLun s. (1343). 


(373 ) 


LILLE. 


1337. Pour balaine acatée à 
Bruges pour envoyer là où es- 
kevin et wit homme l'ordon- 
nèrent, z flerenches, val.xxvnr 1. 
xs 


1372. Flourin , à zr1 gros, à xL 
ros, à XLVIII et XLIX gros ; — 
orin, à XLIII s. p. (1382). 

1386. 1 florin de xvin s. p., val. 

1 franc, et le vie d'un de 
XLVIII s. Xi d., pour un cappel 
de bevres (loutre). 


1388. Florin d'or, nommé escu 
du roy, à L gros. 

1416. Florin de Durdrech, à 
XXXVII S. VI d. 

4422. Florin , à xxxvI s. — À 
Bauduin Vrete, pour avoir, ou 
nom de ledite ville, mis sur le 
première pierre de le fonda- 
cion del ouvrage du pont de 
Maugré, pour estre les ma- 
chons en récréacion, ung flo- 
rin de XXXVIS. 

1422-29. Florin, à xxx s.; — à 
xxx s. (1424). Lotard Fre- 
mault, maisre d’eschevins, 
donne deux florins de zx s., le 
jour du baptisement d’une 
cloche de l’éghse St.-Estienne, 
comme parin avoec autres pour 
la ville. 

1432. On envoie à Douai et à 
Tournai, pour savoir comment 
on use de blanche monnoie au 
champge à florins. 


1438. Florin, à xzvin1s. 


1461. 11 florins postulas de nn |. 
xl d 


DOUAI. 


1492. Florin d'or, à XLIIII S. 


1428. Flourin de Dourdrech , à 
XVIII S. 


1439. Duredrechzen or, à xxIx s. 


(374) 


LILLE. 


1472. x1 florins de Rin, d’or, 
val. xxun 1. 1111 s. 

1476. Florin de Utrech, à xzns.:; 
— 11 florins d'Utrecht, val. 
vil. vis., donnés au chauffe- 
chire de la chanchelerie de 
ms. le duc, le jour de ses 
nopces. 


Florin d'Utrech à xzvi s. (1493). 


1489. Florin à le croix St.-An- 
drieu, à XLVIII S. OU XII patars 
doubles à deux lvons. 


1492. Florin d'or à la croix, 
de xix karats d'or fin et de 
LxxII de compte au marck de 
Troye, ou x11 doubles (ailleurs 
doubles patars à deux lyons ) 
à deux lyvons, à x d. d'alloy 
et auxx de compte au marck. 


En 1496, des rentiers de la ville, 
dont on veut racheter la rente, 
exigent que le rachat en soit 
fait en doubles ne seingles , se 
ils n’avoyent florin d’or de 
poix ou x doubles de rrr1xx 
au mark pour chescun florin. 


1527. Deux tableaux pour mettre 
les figures des monnoies , tels 
que florins , etc. , sont fournis 

ar l’escringnier Mathieu Mol- 
et, moyennant xxSs. 


1362. 1 franc, dexvirs.:vifr., val. 
CV S. 

1363. Franc dou conte, à xxvur 
gros, à xxvu gros (1364). 


DOUAI. 


1488. Florin d'Utrech, à mn 1. 
VIII S., réd. à ni D vi s.; à 
un À. un s. (1491 ;. 


1485. Pour la frainte de 11 flo- 
rins de Bourgogne, x11s. 


1498. On perd ut s. sur deux 
florins d'Allemagne, au monde. 


1582. 1x escus sol., val. xxx flo- 
rins XII pat. 


1420. Flourette, val. xn s. 


(375) 


LILLE. 


1365. Fr. de xvr s. — Pour fres 
de notare, escripture et seel 
de le lettre impétrée pour les 
monnoyers constraindre de 
wettier as portes, 1 franc de 
XVI S. 


Onparle, en 1366, des siergans, 
coppeurs de monnoie. 


1385. Franc, à xs. 


1382. Quart de franc, à 1x s. 
111 d. ob. 


1388. Accat de frans en le ville 
d'Arras, alencontre de angles 
d'or et escus d'or de Malines. 


1407. Fr. de xxxn s. fors, val. 
XVI S. 


1421-48. xxxu s. pour le franc. 


1448. Deux francs de Lxxn1 s. : 
f, 2 à xxxn s., en 1453-74 ; à 
XxXxIII s. , en 1545. 


1489. 11 mo. fr., val. 111 m. nc. ]. 


1341. Gros , val. xx1 à xx d. ; 
— 1345. xu gros, val. var s. ; 
— 1350. vin gros , de v s. 
mu d. fors; — 1368. 11 gros 
de xin1 d. ; — 1410-18-93. 
Petit gros , de x11 d. ; double 
gros de xx1muI d. 


1485. Gros nouvellement forgiez. 


1486. On envoie à Bruges de- 
vers les maistres des mon- 
noyes, pour avoir leur advis 
et déclaration sur le fait des 
monnoyes , touchant les nou- 
veaulx gros , où avoit escript 
moneta. 


DOUAI. 


1388. Frans du roy, à xcimn et 
XLVI S. 


14114. Fr. à xxxvis. 


1436. Fr. à xxx s. 
1460. xxx gros pour le fr. 


1394. ur gros petis val., xxxvi 
s. ; — 1411. xxxv vies gros, 
dont les x11 val. 1 franch. 
franchois ; — une couronne 
pour xvu gros ; — 1419. Blé, 
à xx pelis gros la rasière ; — 
1427. 11 gros de Fland. pour 
chascun viez gros ; — 1440. 
Viez gros, val. ur s. 


(376) 


LILLE. 


1345. xs. x d. de gros, val. 
LxxvI s.; — 1348. 1 s. de 
gros, Val. XVIII S., — XX S. 
fors (1350 F — 1463. xvu |. 
de gros, val. ar c. mr]. 


1424. Heaume, à xL s., nouvelle 
monnoie de Flandre. Le duc 
de Bourgogne demande à la 
ville de Lille un aide de mil 
heaumes d’or, du cuing et 
forge de feu de noble mémore 
le duc Jehan, que Dieu ab- 
soille. 


1481. Ung jacques vis. 


1347. Kayère d'or, à xxv s. 1 d.; 
à xxx gros (1364 ). 


1523. Karolus d'or, à xLHII S. ; 
à xz s. ( 1527 ). 


1536. Un individu est condamné 
à deux amendes de xv L.x1s., 
pour deux liards trouvez en sa 
maison , n0D marcquiez. 


1340. Lyon d'or, à xxxv s.; — 
à LV 8., LX, LXIt LXIIS. 
(1343); — à xvS., XV S.Ix d., 
XV S. x d:, xx S. nn d. 
(1346) ; — à xL gros | 1367) ; 
— à xuix gros (1370).— 15372. 
van lions, de xx 1. — 1386. im 
lions, de 1x 1. ;—lion, à xLvIrs. 
vi d. (1390 ). 


DOUAI. 


1439. Trois liv. degros, val. 
xxxvi L. : — 1462. vin 1. de 
gros , val. Lxumt 1. ; — 1499. 
xxx |. de gros, val. 1 c. x 1., 
pour un pont fait à Meureville 
sur le Lys. 


1544. Ung incudalle, de Lvrs. 


1531. Karolus d’or, à xL s. ; — 
à xL gros ( 1565 ). 


1454-59. Lyon d'or, à Lx $. ; — 
1496. Lion, à l.vrs., réd. à 
nu |. un s.; à cui s. (1524). 


LILLE. 


1453. Petit lvon , à x1 s. ; — à 
Lx 8. (1463); — ixus. (1467); 
LXXII S., réd. à LxIt S. (1468) ; 
— à nn 1. (1478 ) ; — à un ]. 
1 8. (1496). 

1456. Ung tierch de lyon et une 
maille de rin, Lx s. 


S, 


> 


1320. xuui 1. t., val. x1 1. p. ;— 
1344. unir 1. feules, val. xvrs. 
p.; — 1351. v s.1., val. nirs. 
fors. ; — 1432. 1x ]. vi d., 
monn. roy., val. x 1 vs. 
monn. de Fland.; — 1456. 
VHLS. p., Val. XVI S., monn. 
de Fland.; — 1562. vi m. 
liv. de franche, val.#x1 m. vi c. 
LXVI L. xXus s. ni d., monn. de 
Fland. 


1489. Livre, à x11 gros. 


1330. Blancques mailles, à 1 d.; 
— 1344. unxx  blancques 
mailles, val. xv1 s. p.; — mt 
mailles blancques, de x115.x d. 
(1354 ). 

1344. Mailles d’or, à x s. ; — à 
x s. vid. (1347); — à 
XII S. VI d. , XIIIS. , XINS., 
xs. 111 d. (1348); —à xrs. 


DOUAI: : 


1388. xv 1. vr s. vin d. pour 
XL |., monn. de Fland. ; — 
1412. viril. x1s. pour nur frans 
franchois; —1418. vi c. xLix 1. 
IX S. 1 d., monn. roy., val. 
VUT COMM RE TMNE, 
monn. de Fland.; — 1493. 
xvil. viis., monn. de Fland., 
val., monn. de Henaut, xt |. 
IHI S. 


1519-29, Magot, à xx s.—1519. 
A. Mons. Le doyen en céste 
église (St. Amé), pour ung 
magot qu'il avoit donné, par 
l'ordonnance de mess., à unig 
messagier, lequel avoit ap- 
porté nouvelles comment le 
roy catholique estoit sacré à 
Ays, roy des Romains, futur 
empereur. 


ms 


1396. Maille d'or, à xu s. vid. 


24 


378 ) 


LILLE. 


1406. Maille d'or du Ryn, à 
XXXIII S., XXXVS. ( 1417); — 
xxxix s. 1 d. (1418); — 
xxix 8. 11 d. (1421) ; — xxx s. 
(1427-32); — xxvur s. (1429); 
— xxxvi s. (1432 }; — xLs. 
(1456) ; — xLns. (1467) ; — 
XLIL S. (1472 ;. 

Maille d’or, àxxxvur s.(1437-54); 
— xx 5. (1446 ). 

1453. vi mailles postulates , de 
vu Î. vi s. On donne chincq 
postulas , de vi L., aux roy et 
compaignons de le pye. 


1456.Maille postulate, à xxvirt s. 
— 1463. vi mailles postulas , 
val. vi À, 11 s. ; — 1468. 
Maille postulas , à xxIx s. ; à 
xxVII S.;—1493. un postulas , 
val. xs. 


1469. x mailles Ernoldus, de 
LXVI S.; — 1482. Maille Er- 
noldus, val. xxvuI s. 


1469-86. Maille d'Utrecht , val. 
XLII S. 


1478. Maille à le croix St.-An- 
drieu , à LIMI $. ; — à LXVII S. ; 
à Exvi s. (1485); — à xs. 
de gros; à vi, vi et vu s. de 
gros ( 1489). 


1335.Lemarc d'argent, axxvul., 
à xxx L.; — à xxv l. (1348). 


1357. Mouton, à XXII, XXV S., — 
y moutons, de vi |.;—11 mou- 


DOUAI. 


1428. Maille du Rin, à x£vurs. ; 
— 1429. uvr s. pour deux 
mailles de Rin , offertes par le 
chapitre de St.-Amé à une 
jeune mariée , comme présent 
de noces. 


1449. Maille d'or, à xxvinr s. 


1454. 11 mailles postula , val. 
ot |. 1 s. 


1449. Maille d'or Arnoldus, à 
XXI 8. 


1388. xxviir |. XUI S. pour mt 
mars d'argent ; — 1418. Le 
marc d'argent, à x |. vis. 
vur d.; —à x | vins. 
(1456). 


379 ) 


LILLE. 


tons , de LVI gros ; — à XXI S. 
(1361); — à xxs. (1362); 
mouton dou conte, à xvIf s. 
ix d. (1363 ); — 11 moutons 
dou conte de lepremière forge, 
pour ur escus ( 1366 ). 


1370. Ung mouton, de xLvs. ; 
— 1417. Deux nouvaulx mou- 
tons de France LxxHHS. Virr d. 
febles ; — mouton d'or, à xxx 
8. (1492); — à xxxirs. (1427). 

1421. Ung moutonchiel d’or, de 
XX VIII . 


1394. xvr nobles de Bourgogne, 
val. Lvn 1. xs. — 1405. On 
envoie vers le duc de Bour- 
gogne , afin d'obtenir que les 
rentiers soient forcés de rece- 
voir les nobles de Bourgongne 
pour LxxI 5. le pièce ; — à 
LXxXIII S. (1450) ; — à cv, 
c s. (1468). 

1412. Noble d’or de la nouvelle 
monnaie , à Lx $.; — 1418. 
Noble d’or, de mir |. 11 8., 
réd. à Lxxvi s. de la nouvelle 
monnaie {1}; — à LxXxXII S. 
(14437); — à on |. x s. 
(4450);— à nul. xvi s. (1453). 


DOUAT. 


1388. Mouton du roy, à Lu s. vr 
d.; —à Lun, Lits. (1400). 


1420. xx 1. xIX s. vi d. pour 
trois moutonchiaux , xLvI1 ca- 
mabieux et 1 blanc double. 


13914.vi L. Xurs. nn d., pour x1. 
petite monnoie ; — xvII s. 
vi d., pour xxvin s. petite 
monnoie ; — xxIx s. ft d., 
pour xLHH s. petite monnoie. 


1409. vu . un s., pour 11 nobles; 
— 1416 Le noble de Bour- 
gogne , à LXXVIIT S. 


(1) 4422. v nobles, de xvu liv.— En parlant d'un rentier, on dit qu'il prent sa rente 
sur la ville de Lille en nobles d’or, du coing et forge de feu le duc Phlè, que Dieux 


pardonist. 


( 380 | 


LILLE. 


4414.Noble d'Engleterre, à nur I. 
vi s. febles. 

1468. Noble de Sallus, val. vi L., 
réd. à CII S. 


1521. Ung noble à la roze et 
cincq riddres d'or xxx |. 


1382. Obole d’or, à xxxXIHIS. 
1481. Obole d'Utrecht, à Ls. 


1489. Obole à le croix saint An- 
drieu , à XL $.; — à LIN S. 
(1493) ; Lvr s. (1495). 


1346. Once d'or, à x s. VII d. ; 
XI S. ; — à XVII S., XXI S., XVI 
s. vid. (4347); — à XVII S. , 
xx s. (1349); — à xx s. febles, 
x s. fors (1350); —à xxXxINI S. 
febles (1351); — à xx11s. vid. 
(4352) ; — à xx s. (1354 ) ; 
— à XAVIN 8 (1855); à XIIS. 


DOUAI. 


1440.Noble d'Engleterre, à nu |. 
xvin s.; — deux nobles d'En- 
gleterre , val. 1x |. xnts. ; — 
1454. Le noble d'Engleterre 
réduit cette année ; — 1485. 
ar s. de frainte sur ung demy- 
noble d'Engleterre. 


1396. Une obole d’or, x s. 

1450. Obole d’or Arnoldus, val. 
XXI S. 

1457. Une obole de rin xLs. ; — 
à xxxix s. (1454). 

1453. Obole postulas, val. xxvu 
S., puis XXHII S. 

1485. Obole des r11 forges, val. 
LXVL. S. 

1498. On perd mn s. 
oboles de Juilliers. 

1499. Perdu 1x s. sur une obole 
au monde. 

1524. Obole de Hornes, val. 
xxvI 8. — 1544(V. S.). Donné 
par mess. ( de Saint-Amé }, à 
ung messagier , lequel vint 
anunchier le concille général à 
Trente , en Aliemane , au do- 
minica de Letare prochain,une 
obole de Hornes, de xx s. 


sur deux 


( 381 ) 
LILLE. DOUAI. 


(4357), — à xxxunt s. (1385); 
— 1388. Une onche d’or, de 
XII S. p., val. 111 quars et le 
xvi.e d'un franc, de xxxvir s. 
ui d. ob. 1499. Onche d'or, à x. s. 


1515. On porteplainte aux Etats 1485. Unzain, à 115. 
tenus dans la ville de Bruxel- 
les, qu'à cause de la hauche 
des monnoies estant en France, 
le pays de M.S.se trouve des- 
nué de bon or et argent, et 
remply de petis onzains de 
France , parquoy estoit néces- 
sité de trouver quelque expé- 
dient , adfin que le bon or et 
argent demourast es pays de 
M. D. S., et que l'en fust 
quicte desd. légiers onzains. 


1517. Billon et onzain. 


1524. À Piere de le Flye, or- 
phevre, pour despens et frainte 
d’avoir, par ordonnance d'es- 
chevins, fait assay des onzains 
et hardis de France , adfin de 
bailler advis à N.T.R.S., pour 
mettre provision sur le fait des 
monnoies, X S. VI d. — 
1597. À Robert de Lattre, or- 

hevre , xv florins , pour par 
uy avoir, par charge du ma- 
gistrat de ceste ville, fait 
l’assay de douze sortes d’on- 
Zains nouveau , pour une par- 
tie, et, pour aultre partie, 
cinquante-six pattars enchillez 
ausdits essais, et retenus pour 
monstres , revenans lesdites 
deux parties ensamble à xxxvil, 
XII S. 


( 382 ) 


LILLE. 


1332. Patart d'or, à 11 gros. 


1484. vi doubles patarts, val. 
xxxu11 s.; — 1487. Patar dou- 
ble, à vi gros, réd. à v et 
demi ; patar saingle, à in s., 
gros , réd. à 11 gros IX d. 

4489. Patar à deux Iyons, val. 
XL S.; — 1551. xxx patars, 
val. LxS. 


1340.11 pavellons d'or, val. rn 1. 
nn s. ; — 1343. Pavellon, à 
LIX , LXIII 8. , LXINI S., LXV S.; 
— a xvis. (1345); — à xvIs. 
vi d. (1347). 


1442-58. Pietre d’or, à xXxv15.; 
— à LxxVI S. (1468). 


1445. Riddre, à L s., à 1xS, 
ut $. (1468) ; — demi-riddre 
d'or, à xxxvis. (1497). 


1523. Real d’or, à vil. x $. ; — 
à vi 1. (1527). Demi-real d'or, 
à LXVI 6. ; — à Lx 5. (1534). 


1536. Real d'argent. 


1589. Reaulx d'Espaigne , tant 
doubles que singles, légiers et 
non pesans avecq aulcuns tes- 
tons de Portugal, déclarez 
billon et non alouables. 


DOUAT: 


1424. 1 patart de Flandres, pour 
xxii d., monn. de Henaut. 


1485. Pieche de vs. vi d. ; pieche 
de vis. ; perte, sur chacune , 
vi d. 


1440. Pietre d’or, à XXXvI. $. 


1439. Pour dix riddres en or, 
payées par maistre Pierre Bru- 
net, pour la première entrée 
de révérend Pèreen Dieu M. S 
l’évesque d'Arras, nommé 
Fortigarius , lequelle il fist en 
le ville de Douay le penultime 
jour de march., et au pris de 
LS. lepièce , xxv I. 


1460. Demy-riddre, à xxVI S$. ; 
—1529. vur demy-reaulx, val. 
XXI À, Vu 8. 


1565. Reaulx d'or, a Lx Ss. 


LILLE, 


1336. Royauls, val. xxvi s. ; — 
XII S. VI d. (1345) ; — xin et 
x s, (1346). 


1341. Royauls d'or, vai. xvni 
gros (1341), jadis xxx s. ; 
— Li, LI S. (1343). 


1361. Petis royaulz, val. xx 
gros et VII mittes. 


1365. cc royauls d'or dou quing 
feu le roy Jehan, val. rapporté 
à frans dou roy, à compter 
XXII gros pour le royal, con- 
tre xxvin gros le franc, vixx 
vu frans dou roy et xvi gros, 
qui vallent , à xvis. le franc, 
cit À. XVII. 11 d. 


1368. On compte vin royaus pour 
vii frans. 


1428. Salut d’or, de xLvIn à 1. s. 
— Un salut d’or de L s., 
donné à maistre Gilles de Lan- 
noy, advocat en le chambre 
du conseil , pour son sallaire 
d’avoir playdoyé à Courtray, 
en flameng, une cause pour la 
ville; — à Lu s. (1429) ; — 
LviI s., monn. de Fland. ; 


DOUAI. 


1529. Rogembo, roguembo, à 
XLV S.; —à xLS. (1530). — 
1530. Le xvinr décembre dé- 
livré à maistre Jehan Bon, me- 
dechin , pour ses paines et sa- 
laires d'avoir baillié certain 
advis touchant le fait des mé- 
réaux, forguez pour les chapel- 
lains (de Saint-Amé) , ung ro- 
gembos de x1s.—En 1458, on 
porte en compte vis Î. vu s. 
vi d., pour l’estoffe et fachon 
de ung milier et trois quartrons 
de méreaulx de vicaires fait à 
Valenchiennes. — En 1459, les 
échevins de Lille communic- 
que avoec les dépputés de 
l'église Nostre-Dame de Cam- 
bray, appelés à Lille par le 
magistrat, pour mieulx et plus 
au vif interroghier George de 
P...., prisonnier, pour avoir 
contrefait les coins où l'en forge 
les méreaulx, qui ont cours de 
par ladite église de Cambray. 
L'argentier nous apprend que 
d’iceulx coins, gravés et contre- 
faits, il avoit forgié jusques au 
nombre de xv à xvr milliers 
d'iceulx méreaulx. 


1438. Salut d'or, à xLvu s. : — 
XLVHI S. (1439) ; — à xcix s. 
(1454), réd. cette année ; — 
à ont D. (4484). 


( 384 ) 


LILLE. 


XXII S., MOND. rOY., Val. XLIX S. 
vi d. ou environ, monn. de 
Fland. (1432) ; — à Lvurs. , 
Lu s. (1468). 


1526. Un individu de Mons , qui 
avoit volu acheter à Lille des 
snaphans d'argent , qui estoit 
monnoie deffendue par la dar- 
rennière publication , est con- 
dempné en deux florins d'or 
d'amende ( vi |. ti s.), à em- 
ployer en achat de bricques 
pour la fortiffication de la ville. 


1355. Sessekin, val. vi gros. 


1344. 1x s. feules val. xn 5. p. 


1386. On donne zur blans , val. 
XLVII S. HI d.; au roy des ri- 
baus (nommé aussi roy de l'a- 
moureuse vie), pour, au Com- 
mandement d'eschevins, lui 
ne, avoir battu de verghes 
1 poure valeton qui avoit em- 
blé 11 hanaps. 


1520. Ung scutekin d’or, val. 
LXXI S. 


1526. Un individu, pour avoir 
volu alouer ung weston à l'ours, 
deffendu par la darrenière pu- 
blication , est condempné au 
valleur de deux testons, qui 
ont valu xxxvi s. vi d.:; le 
tierch aux juges qui ont esté 
eschevins , le second tiers aux 


DOUAL. 


1508. Ung teston de Meclan { Mi- 
lan), xvunt s. 


(385 ) 


LILLE, DOUAI 


sergans , le surplus à la ville : 
icy pour la part de lad. ville , 
XII S. 11 d. 


1351. Les vi compaingnons qui 
wetièrent à le porte dou Mo- 
linel , le nuit que mesires de 
Flandres fu à Wasemmes, 
recurent calcun x11 trufes. 


Le truffet, à 1 d. ou n1 t. 
1344. Le tueur de kiens reçoit 
aux d. feulles du kien , ou 11 d. 


p:; —unestrelin dou kien, 
en 1358. 


1354. Zessekin d'or, à x s. vi d. ; 
XII $. 


( 386 | 


ESSAI 


SUR L ANALYSE ET LA SYNTHÈSE DES ÉLÉMENTS PHONÉTIQUES DES 
LANGUES ET SUR L'ÉCRITURE , 


Par M. CANNISSIÉ, membre résidant. 
(Séance du 21 janvier 1354.) 


PREMIÈRE PARTIE : LANGUE FRANÇAISE. 


Introduction et Analyse. 


Il n'existe point dans la nature de phénomène plus merveilleux 
et plus digne des investigations du philosophe que le langage. 

Mais si le grand nombre d'auteurs éminents qui se sont occupés 
de cette matière en démontre l'importance, la divergence de 
leurs doctrines sur ce sujet en fait voir aussi l'extrême difficulté. 

L'analyse des éléments phonétiques des langues n’en est pas la 
partie la moins épineuse. 

Bien que les savants travaux de Des Brosses, d'Olivet, Dan- 
geau, Duclos, Beauzée, Court de Gébelin, Destutt de Tracy, 
Volney et autres, aient contribué à jeter un grand jour sur cette 
branche de la grammaire, il reste, à mon avis, encore des points 
à éclaircir, d’autres à rectifier ou à mieux préciser par la défi- 
nition de quelques termes vagues ou équivoques. 

Quant à l'utilité d’une analyse exacte de ces éléments , elle ne 
peut pas être méconnue lorsque l’on considère qu'elle est le seul 
moyen d'arriver à une réforme orthographique plausible, à une 
bonne transcription des langues orientales, et même à une trans- 
cription universelle; qu'elle est destinée à produire des mé- 
thodes pour enseigner la prononciation des langues modernes , 
si utiles à nos relations internationales, surtout depuis que la 
vapeur a commencé à rapprocher les peuples les plus éloignés: 


( 387 ) 

qu'enfin elle tend à nous faire cdnaître la nature de l'accent et 
de la quantité dans les iangues tant anciennes que modernes, 
sujet que l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a toujours 
jugé digne d’être mis au concours. (En 1852 elle proposa pour le 
concours de 1853 une médaille en or de 2,000 fr. pour le meilleur 
traité sur l'emploi de l'accent tonique dans la langue des 
Romains. 

Je n'ai pas la présomption de croire que j'ai réussi à déméler la 
vérité entre toutes les opinions contradictoires des grammairiens 
qui se sont occupés de cette matière. J'ai seulement fait des efforts 
pour atteindre ce but, en me metiant au fait de leurs discussions 
et surtout en cherchant des points de comparaison dans les prin- 
cipales langues de l’Europe et de l'Asie. 


Je vais exposer ici très succinctement le résultat de mes recher- 
ches. Le lecteur appréciera. 

Pour procéder, suivant la méthode la plus rationnelle, du connu 
à lmconnu, de ce qui est plus à notre portée à ce qui l’est moins, 
nous chercherons d'abord à reconnaître les éléments phonétiques 
qui existent dans notre langue française, puis successivement ceux 
des autres langues vivantes, et en dernier lieu ceux que possèdent 
les langues mortes, autant que les renseignements puisés dans les 
ouvrages des anciens grammairiens et autres nous permettront de 
les démêler. 

Pour éviter toute équivoque, je préviens que je ne m'occuperai 
d’abord que de la parole prononcée et non de la parole écrite, qui 
bien que corrélatives,n'en sont pas moins très-distinctes, la première 
étant du domaine de l’ouïe, et la seconde du domaine de Ja vue. 
Si j'insiste sur ce point, c'est qu'on a trop souvent confondu ces deux 
choses en attribuant à l’une ce qui devait être attribué à l’autre. 
Ainsi, par exemple, on entend tous les jours encore confondre 
sous les mêmes noms de voyelles et de consonnes les éléments de 
la langue parlée et ceux de la langue écrite. 

La voix humaine est parlante ou chantante. 


(388) 


Le chant se compose de sons qui diffèrent entre eux par le plus 
ou le moins d'élévation en rapports appréciables et fites avec un 
son fondamental appelé tonique, tandis que la parole, indépen- 
damment de son caractère spécial, que nous allons examiner, 
n’a que des inflexions variables et en rapports inappréciables. 

Ainsi du moment qu'on peut déterminer des intervalles fixes 
entre les sons que notre voix profère , ce n’est plus parler, mais 
chanter. 

Si donc Denis d'Halicarnasse prétend que le chant (ou plutôt 
accent) du discours se mesure ordinairement par l'intervalle 
d’une quinte, ou il se trompe, ou l’on ne comprend pas bien le sens 
de ses paroles. Car comment aurait-on pu distinguer le chant du 
discours? et comment César aurait-il pu dire à un mauvais lec- 
teur : S2 cantas, male cantas, si legis , cantas. (1) 

La parole est sonore ou chuchotée. 

Elle est composée de mots qui se prononcent d'une ou de plu- 
sieurs émissions de voix appelées syllabes. 

La syllabe paraît de prime-abord l'élément le plus simple des 
mots. Mais en l’observant avec plus d'attention on s'aperçoit 
qu’elle est toujours composée au moins de deux éléments. 

En prononçant la syllabe a dans le mot dme, par exemple, je 
sens que j'exhale l’air de mes poumons de manière à le faire 
vibrer et retentir dans le larynx (probablement entre les lèvres de 
la glotte qui forme l'extrémité supérieure du larynx), en tenant , 
en même temps, la bouche ouverte d’une certaine façon requise 
pour produire ce son. 

Nous appellerons ce son vocal (2), réservant le terme voyelle pour 
désigner la lettre écrite. 


(4) Quintilien., li. 4, ch. 5. 

(2) Beauzée et d’autres grammairiens l’appellent voix ; mais comme voix à déjà sa 
signification propre , je préfère le mot vocal, de vocalis, d'où l'on a formé aussi 
voyelle. Cette formation de deux mots francais d’un seul mot latin est justifiée par 
une foule d'exemples : ainsi . de fragilis on à fait frêle et fragile; de directus; droit 


et direct ; de vitrunt , verre el vitre ; etc 


{ 389:) 

L'expiration de l'air qui accompagne ce son est cette aspira- 
tion faible représentée en grec par l'esprit doux ( }(rù rweüue 
ou»), en hébreu par l’aleph (N), en arabe parl’élif ( } ). (1) 

Nous l’appellerons consonnant , qui signifie accompagnant le 
son, le terme de consonne désignera la lettre servant à repré- 
senter le consonnant. 

Nous ne possédons pas de signe analogue à l’esprit doux. 

Si dans komme, heure, etc., paraît avoir cette destination , 
il faut se souvenir qu'il n’est là que comme signe orthographique 
(ou étymologique) représentant une aspiration forte du mot latin 
dont il dérive. 

Îlest bon d'observer que ce qu’on appelle » aspirée ne se pro- 
nonce pas plus fortement que * dans homme. Cette lettre , dans 
ce cas, marque seulement qu'il faut s'abstenir de toute liaison 
euphonique et de l’élision indiquée par l’apostrophe. 

Comme nous venons donc de le voir, la syllabe « dans âme est 
composée de deux éléments : d’une aspiration faible et d’un vocal. 

-Cevocal a n’a d'autre nom en français que le son même, tandis 
qu'en grec il est appelé &9x (alpha). 

Les arabes nomment êlif l'aspiration faible représentée par ce 
signe ou lettre ({ | , etils désignent sous le nom de fatah le vocal 
figuré par ce petit trait oblique (7) placé au-dessus de la con- 
sonne. 

L'hébreu possède le signe aleph (N) pour cette aspiration, et les 
signes gamès et patah placés sous la consonne pour le vocal. 


41) Une expiration d'air plus forte produit une aspiration plus forte, telle que 
celle marquée en grec par l'esprit rude ( ‘) (TÔ myeduu d'usd), en hébreu par le hè 
(7) en arabe par le hê (8), en allemand par le ha (b), en sanserit par le ha EF, 

U existe dans quelques langues une troisième espèce d'aspiration encore plus 
forte : c'est le hèth (n) des hébreux ét le ha res des arabes , qui se prononcent 


comme le toscan profère le c de la première syllabe de cavallo. 


| 390 ) 

Les deux parties constitutives de l'a y sont, comme on le voit, 
exprimées séparément. 

En examinant d'autres syllabes telles que € dans étre, u dans 
use, o dans ose, on retrouvera toujours deux éléments comme 
nous en avons reconnu dans la syllabe « de âme, à cette diffé- 
rence près que les syllabes, a, é,u, o, etc., se prononcent avec 
des ouvertures de bouche différentes. 

Les vocaux de cette nature, que nous nommerons purs , pour 
les distinguer d’autres que nous indiquerons plus loin, sont au 
nombre de dix dans la langue française 


Les voici accompagnés d'exemples : 


1. a dans ami. 6. ou dans outil. 

2. è dans ermite. 7. o dans odorat. 

3. é dans été. 8. eu dans feu. 

4. à dans ici. 9. eù (1) dans heurter. 
5. u dans utile. 10. o (4) dans octave. 


Tous ces vocaux, comme nous en avons fait laremarque au sujet 
de a, n’ont pas de noms spéciaux en français; ils se nomment 
comme ils sonnent. 

On peut voir aussi, à l'inspection du tableau précédent, que nous 
ne possédoas pas un signe spécial , ou lettre , pour chaque vocal. 
Le son £ est représenté par la lettre e surmontée d'untrait penché 
en arrière, et appeié très-improprement accent grave (2). Dans 
quelques mols, tels que terre, e seul suffit pour rappeler ce vocal; 
dans d’autres, c’est ai ou ei qui remplissent le même office, comme 
dans balai, reine. Le son é est figuré par e surmonté d'un trait 
penché en avant. Ou n’a pas de signe simple pour le représenter; s 


(1) Pour distinguer les lettres représentant le son de eu dans heurter, et celui de 
o dans octave , je les marquerai toujours d’un point placé sur l’u et sur l’o. 

(2) Les signes appelés accent aigu, accent grave et accent circonflexe servaient aux 
Grecs à marquer la prosodie , que les Romains désignaient par le mot accentus. 
Nous les employons comme signes diacritiques pour distinguer, ê et €, et même 
des mots de même prononciation tels que {a et là, ou et où. 


(39 A 

il en faut réunir deux : o et w, qui, chacun pris isolément, dési- 
gnent d’autres sons. © peut s’écrire de deux manières, par o et 
par au. Mais on n’a qu’une seule lettre pour écrire o dans ose et o 
dans or; car on n’emploie pas même un point diacritique. 

Le vocal eu prononcé comme dans jeu a pour signe e seul ou e 
uni àu; mais les lettres e u servent aussi à représenter le vocal 
eu prononcé comme dans heurter. 

Ainsi il n'y à pas de corrélation exacte entre nos voyelles et nos 
VOcaux. 

Ce n'est pas ici le lieu d'examiner si c’est un défaut ou non. 
Bornons-nous pour le moment à constater le fait. 

L'ordre dans lequel j'ai rangé les vocaux n’est pas arbitraire ; 
il est fondé sur leur nature et leur filiation. En effet , la pronon- 
ciation de l’a exige la plus grande ouverture de la bouche, les 
mâchoires se rapprochent à mesure qu’on prononce les vocaux sui- 
vants, jusques et compris À ; les ièvres se rapprochent ensuite pour 
la prononciation de «; elles s’avancent pour ou, elles s’ouvrentet 
s’arrondissent pour o; même position pour eu, si ce n’est que la 
langue s'élève pour rétrécir le canal. Pour ex les mâchoires se 
desserrent un peu, et bien davantage pour 6; une plus grande 
ouverture reproduirait a. Cette filiation des vocaux se démontre 
aussi par les changements qui s’opèrent d’un vocal à un autre 
voisin, soit dans les conjugaisons, les déclinaisons etles dériva- 
tions , soit dans le passage d’un mot d'une langue à une autre. 

En voici quelques exemples que je pourrais multiplier si je le 
voulais. 

A changé en é, ou vice-versà ({) : 

En français, apparier, paire, pareil ; facile , faire. 

En latin, parco, peperci. 


En allemand, vater, père; pluriel , vüter | prononcez fétr } : gb, 
donna ; subjonctif, sübe ( prononcez guébe), donnât. 


(4) On sait que le son à s'écrit en francais pare; êé;lai;er. 


(392) 


Ea passant d'une langue à une autre : 

Du latin au français, par, pair ; carus, cher; caro, chair; 
clarus, clair; mare, mer ; amarus, amer. 

E changé en é : 

Très-fréquent en français , espérer, espère ; léger, légère; cher, 
chérir. 

E changé en: : 

En latin , lego, colligo ; rego , erigo. 

En allemand, ich sebe, je vois ; sie) (prononcez zi), vois. 

I changé en u : 

En français, lire , je lis , je lus , lu. 

Les grecs modernes ont changé la prononciation de |, (upsilon) 
en i, de même que les allemands méridionaux prononcent le i de 
la langue allemande comme :. De plus, les poètes allemands font 
rimer ü avec i. 

U changé en ou : 

Les u des mots latins (1) devenus français sont dans cette der- 
nière langue « ou bien ou, lupus, loup ; musa, muse. 

En allemand x { prononcez ou ) se change en à { prononcez u } 
dans les déclinaisons et les conjugaisons : 

Srader (prononcez broudre), frère ; pluriel , brüer ; ic) wucde (pro- 
noncez wourde), je devins; subjonctif, würèe, devinsse. 

Ou changé en o : 

Du latin au français , dissolvere, dissoudre : molere, moudre ; 


amor, amour. 
En passant du latin à l'italien , torre du latin turris, molto de 


multus. 


0 changé en eu : 
Du latin au français , focus, feu, nodus, nœud ; votum, vœu. 


(4) L'u des Romains sonnait ou. C'est ainsi que le prononceut encore les Italiens. 
les Espagnols , les Portugais, les Hongrois et les Polonais. 


(393 ) 

En allemand , dans les déclinaisons et les conjugaisons , o se 
change en à (prononcez eu) : sobx, fils; pluriel, sübne; flo), s'enfuit; 
subjonctif, flie. De même pour le comparatif : gros; grand; 
grüszer, plus grand. 

Eu ( 8.° vocal ) en eù | 9.° voc.) 

En français, peureux (8.2 voc. ), peur (9. voc. |, rajeunir 
8.e voc. ) , jeune ( 9.e voc. ). 

Eù (9.2 voc. } en 6 ( 10.° voc. ) : 

En français : cœur, cordial, meurs, mort. 


En allemand l'échange entre « et à se fait du singulier au plu- 
riel et de l'indicatif au subjonctif. 


0 (10.° voc.) en a : 

En russe o se prononce souvent a(1) ; cosaka (sovaka), chien, 
prononcez savaca. 

En anglais a dans le mot al! qui, anciennement , se prononçait 
comme all en allemand , c’est-à-dire a/ , se prononce aujourd'hui 
comme o dans or. 

Cette série de vocaux forme comme un cercle dont a et ou oc 
cuperaient les deux extrémités d'un diamètre. 


et uw 


Ou bien, ce qui revient au même, ces vocaux forment deux 
séries parallèles commençant au vocal a et aboutissant au vocal ou. 
CNE MIE 

k ou 
6 ‘eù eu 0 
En parcourant le syllabaire français on rencontre encore quatre 
espèces de vocaux correspondant à a, ë, eù el 6, mais qui en dif- 
fèrent parce qu'on les fait retentir dans les fosses nasales. 


— 0 


(1) Dans le dialecte de Moscou. ‘ 


(394) 
Ce son! : an, in, un, on. 
Je les appellerai vocaux nasalés. 


Voici le tableau de ces vocaux avec les vocaux purs auxquels 
ils correspondent et des exemples à l'appui. 


1. an dans an | substanlif) correspondant à a. 
2. in — pin (substantif) — — à. 
3. un — un (adject. de nombre) — — " ù. 
4. on — on(pronom) — — 6. 


Nous aurions pu avoir dans notre langue autant de vocaux 
nasalés que nous en avons de purs. 

Ilest certain que du temps de Dangeau on prononçait comme 
un À nasalé in dans incorporé au lieu de eincorporé, comme c’est 
l'usage de nos jours. Ce son existe dans le dialecte provençal et 
dans le portugais, qui possède en outre le nasalé de ou, qu'on 
écrit um. Dans l'Art de prononcer parfaitement la langue fran- 
gaise, par J. Hindret, imprimé en 1696, par conséquent en 
plein siècle de Louis XIV, on lit : « La monophthongue im ne se 
» trouve guère qu'au commencement des mots. Elle a une pro- 
» nonciation très-difficile en notre langue pour ceux qui n'y sont 
» point accoutumés , et particulièrement pour les Parisiens qui 
» n’ont pas étudié, ou qui n'ont pas encore fait de séjour dans 
» les provinces , car on remarque que les gens de province n'ont 
» pas tant de peine à le prononcer... Prononcez donc ces mots : 
» importun, ümpie, imparfait, comme vous prononceriez les 
» premières syllabes de ces mots latins : émportunus, impius , 
» imperfectus (4), sans pourtant faire sonner votre m, el non pas 
» comme s’il y avait ainportun , ainpie, ainparfait , comme fait 
» la plupart de la bourgeoisie de Paris et même quelques gens au- 
» dessus d'eux , les uns faute de savoir le bon usage, et les autres 
» manque de l’observer. » 


ro 


(1) On prononcait ces mots comme le font encore aujourd'hui les Belges. 


{ 395) 

On voit que ce que cet auteur appelle le bon usage a fini par 
céder la place au mauvais usage dont il se plaint, puisque nous 
prononçons aujourd’hui émpie comme aëmpie. 

Nous n'avons donc que quatre vocaux nasalés ; les six autres 
correspondant à é, à, u, Ou, o, eu , nous manquent. 

Voici des exemples qui établissent la corrélation qui existe entre 
les vocaux purs et les nasalés correspondants : paysan, paysanne, 
chien, chienne, un, un ami, qui se prononce eune ami, bon, 
bonne (1). 

En continuant à examiner les syllabes françaises composées 
seulement de deux éléments, dont l’un l'aspiration faible et l’autre 
un vocal, nous remarquerons qu'il y en a dont le vocal se pro- 
nonce bref et d’autres long , de sorte que nous trouverons a long 
et a bref, é long et e bref, et ainsi de suite. De plus je pense que 
cette longueur et cette brièveté qu'on appelle quantité, n’est pas 
relative , comme on l'a prétendu, mais absolue , que, par consé- 
quent , l’ereille fait très-bien la différence entre un vocal long et 
le même vocal bref, même élant prononcés isolément. En effet, 
la prononciation de l'a bref s'arrête tout court, tandis que celle 
de l'a long se prolonge plus ou moins. Il en est de même des 
autres VOCaux. 


En voici le tableau comparatif : 


VOCAUX PURS. 


Longs. Brefs. 
1. a dans ame..... DE A ee . à dans ami. 
Da re A TN rene è — ermitage. 
MAUR Rs CU ERA. A, Café. 
Mie 116: LAS STE CRE | À 
RO AT ER sus. 4  —  ustensile. 


(1) Les adjectifs terminés en uz font au féminin une parcequ'anciennement un se 
prononcait comme un w nasale , tandis qu'aujourd'hui il sonne eur, 


Longs. Brefs. 
6: où — boue:......... ... où — boutique. 
T0: = TU, ANT PE NP Te Ar: 
5 A IT ST LT: 5 Gel de .. EU — crever. 
9. eù — meurs........ se... eù — meurtre. 
100 d' — port. .....:.11.... ô — porter. 
VOCAUX NASALÉS. 

Longs. Brefs. 
1. andanstante......,..... an dans tan. 
2. in — pinte..... serons. EN  — pin. 
3: un — défunte. ......... . un — parfum. 
A. on — sonde............. on — Son. 


Notre prosodie ayant été fort négligée par nos grammairiens , 
elle est restée assez indécise dans un grand nombre de mots, mal- 
gré les efforts faits par d'Olivet et autres pour la fixer. 

Tous les quatorze vocaux peuvent se prononcer distinctement 
en chuchotant. 

Dans ce cas ils sont seulement privés de leur sonorité. Cette 
sonorité ne constitue donc pas essentiellement le vocal. 


Passons maintenant à l'examen d’autres espèces de syllabes. 


Que l'on prononce bé , première syllabe de bâton , on y recon- 
paîtra le vocal long, a, combiné avecun mouvement des deux lèvres 
qui se joignent, et se séparent ensuite pour laisser passer l'air vi- 
brant qui sonne a. L'effet produit par ce mouvement des lèvres, 
nous l’appellerons aussi consonnant , puisque, comme l'aspiration, 
il accompagne le vocal. 

En prenant note de toutes les syllabes françaises dans lesquelles 
un vocal est précédé ou suivi du mouvement d'un organe tel que 
les lèvres et la langue , en dehors du mouvement que nécessite la 
prononciation du vocal , on découvrira tous les consonnants que 
possède notre langue. 


(F3 7) 


En voici le tableau : 


Faibles. Forts. Neutres. 
1. b dans bas. p dans pas. m dans ma. 
2, © — va ff — fat. 
3. d — doux. t — toux. »* dans nid, / dans /a, r dans 
mari, r ( dans rat. 
Mn A0Ie eue RO 
5. 7j —- joue. ch — choux, 
6. y, — yeux. 
7.g — gaz. c — case® 
8. — héros. 


Ces éléments sont au nombre de dix-neuf. 

Tous ces consonnants sont classés suivant les organes qui les 
produisent et selon le point du canal de bouche où s'opère le 
mouvement ou la touche de ces organes en commençant par les 
lèvres. [ls forment en outre trois séries corrélatives, les sons 
faibles, les forts et les neutres. Ces derniers sont ce que les an- 
ciens grammairiens appelaient les liquides. 

Dans le tableau ci-dessus, nous voyons figurer au n.° 3 deux 
sortes de r, le faible et le fort. 

Ce dernier avait été complètement négligé; mais depuis quel- 
ques années on a cherché à remettre en usage ce son énergique 
qui produit un très-bon effet dans certains mots tels que terreur, 
horreur, trembler, roue , rouler, tonnerre et une foule d’autres. 
Mais un trop fréquent emploi de ce consonnant répugnerait à une 
oreille délicate. Je pense que le plus sage serait de prononcer le 
r fort, 1.° au commencement des mots ; 2.0 au milieu de quel- 
ques-uns dont le sens comporte une certaine énergie ; 3.° dans les 


(4) Le r fort pourrait être distingué du faible par un point placé au-dessus de la 
lettre, 
(2) Lorsque nous emploierous les lettres # et c isolément elles représenterent pour 


nous les consonnants qui commencent les mots gaze et case. 


(398 ) 


combinaisons br, pr, or, fr, dr, tr, gr, cr. Dans tout autre cas il 
faudrait préférer le r faible. 

Au N°6, nous avons y, qui ne représente pas ici le vocal à, 
mais un consonnant tel qu’on l'entend dans le mot yeux. En pro- 
nonçant ce y on presse le milieu de la langue contre le palais; 
or, dès qu'il s'opère un contact, il en résulte un consonnant ; les 
vocaux au contraire se produisent , comme nous l'avons dit, dans 
le larynx et avec une ouverture de bouche plus ou moins grande, 
selon l’espèce de vocal à émettre. 

Nous n'avons admis avec Beauzée qu'une seule espèce de g et 
de 6. Il a jugé que la différence qu'on aperçoit entre le g de ga et 
le g de gai, et entre le c de ca et le c (représenté par qu) de quai, 
ne procède pas d'une articulation différente, mais de ce que 
» l'effet en est modifié, dit-il, par la position particulière de la 
» bouche dans l’émission de telle ou telle voix (vocal). » I fallait 
ajouter que pour la prononciation de ga et de ca la langue touche 
le palais plus au fond de la bouche que pour celle de gai et quar. 
Or, puisqu'il y a différence de son et de touche on peut être fonde 
d'admettre aussi, avec Volney, deux sortes de g et de c. 

Le classement des consonnants a été fait d’après les touches des 
organes qui les produisent en commençant par les plus exté- 
rieures et allant graduellement jusqu'aux intérieures. 

La première espèce, b, p, m, se prononce par les deux lèvres 
en interceptant le souffle ; 

La deuxième , v, f, par la lèvre inférieure appliquée contre les 
dents supérieures en laissant passer le souffle ; 

La troisième, d,t,n, l, r faible, r fort, par la pointe ex- 
trême de la langue appliquée contre les racines des dents supé- 
rieures en interceptant le souffle pour d, t, n, et en le laissant 
passer pour /, r faible et r fort. Pour prononcer ces derniers on 
fait vibrer le bout de la langue plus ou moins selon qu'il s’agit 
de r fort ou de r faible. 

La quatrième , z, s, par le bout de la langue appliqué contre 
les racines des dents supérieures en laissant passer le souffle ; 


(399 ) 


La cinquième, ;, ch, par le bout de la langue appliqué un peu 
plus haut que pour la quatrième en laissant passer le souffle : 

La sixième, y, par le milieu de la langue pressé contre le 
palais , en laissant passer le souffle ; 

La septième , g, c, par la racine de la langue pressée contre 
le palais , de manière à intercepter le souffle; 

La huitième, k, en poussant le souffle du fond de la poitrine. 


Tous les consonnants se prononcent donc à l’aide du souffle, avec 
cette différence que les uns, tels que p, f, ne se manifestent que 
par l'explosion de l'air qui force le passage intercepté soit par les 
lèvres, soit par la langue ; leur prononciation ne peut pas être 
prolongée à moins que la résistance des organes ne contraigne 
l’air de passer par les fosses nasales, ce qui a lieu pour m et n. 
Les autres, tels que f, s, laissant passer le souffle, peuvent être 
prolongés indéfiniment jusqu’à perte d’haleine (1). 

On peut donc es classer d'après ces données en deux classes , 
dont la première en deux sections : 


“4 EN CNE NON APE EC re 
2. v,f,1, r'faible, rfort,z,s,j, ch, y, h. 

La première section de la première classe comprend les conson- 
nants qu on a appelés les muettes, et la seconde ceux qu’on a 
désignés sous le nom de nasales. Quant aux autres, on ne les a 
jamais réunis sous une dénomination commune. Nous pourrons 
les appeler semi-vocaux, à l'exemple des Grecs qui donnaient le 
nom de suipove { demi-voyelles) aux lettres 2, 2, », p, 6,6, 6, +, 


(1) Si l'on veut expérimenter si le souffle joue réellement, dans l'émission des 
consonnants , le rôle que nous lui attribuons , qu'on essaie d’aspirer l’ari en pronon- 
cant ceux de la deuxième classe et ceux de la deuxième section de la première classe: 
on en reconnaîtra l'impossibilité. De plus, en prolongeant leur émission , on sera 
bientôt à bout de respiration. Le même effet se produirait si l’on faisait un effort 
continu pour prononcer un des consonants b, p,d,1, g, 0, sans cependant en 
déterminer l'explosion, 


( 400 ) 


aux trois dernières à tort, puisqu'elles représentent chacune deux 
consonnants. 

Les consonnants de la première section de la première classe , 
que nous appellerons muets, à défaut d'autre nom , ne peuvent 
se prononcer saps être suivis soit d'un vocal , soit d’un semi-vocal 
(2.me classe), soit d'un son indéterminé qu'on nomme e muet (1) 
et que Beauzée appelle cheva (2). 

En considérant que les consonnants sont produits par le mouve- 
ment soit des lèvres, soit de la langue , soit des poumons , nous 
obtiendrons la classification suivante : 


les deux Jèvres, b,p,m. 

la lèvre inférieure, », f. 

2. Par la langue, d, t, n, l, r faible, r fort, z, s, j, ch, y, g, c. 
3. Par les poumons, k. 


1. Par les lèvres. | 


On voit par ce tableau que le plus grand nombre de nos con. 
sonnants se produisent par le mouvement de la langue et qu'iln'y 
en à que cinq qui résultent du mouvement des lèvres. 

L'ordre adopté pour le classement des consonnants au tableau, 
page 395 , peut encore se justifier par les échanges qui s’opèrent 
entre eux soit dans les différentes formes des mots, soit dans leur 
passage d’une langue à une autre. 

Dans beaucoup de langues , entre autres dans l'allemand , le 
polonais et le russe, les consonnants faibles qui se trouvent au 
milieu des mots se changent en forts lorsque , pour une cause 
quelconque, ils viennent à occuper la fin de ces mêmes:mots. 


(4) Dans beaucoup de cas, la voyelle appelée e muet se prononce à la fin des 
mots comme eu bref; c'est alors un vocal formant , avec le consonant qui le suit, 
une syllabe ; tandis que le son indéterminé qui accompagne un consonant muet ne 
forme avec ce dernier qu'une espèce de syllabe muette que l’on néglige souvent de 
compter. Par exemple, adopter qui ne compte que pour trois syllabes, a-dop-ter, 
en a réellement quatre , &-do-pe-ter ; maïs p étant privé de sonorité se joint à la pré- 
cédente et n’en forme qu'une avec elle. 


(2) Ce mot est un emprunt fait à la grammaire hébraïque, 


(-404 ) 


De même, en français on dit : grant homme, bien qu'on écrive 
grand avec un d , et qu'au féminin on dise grande. 

Voici d'autres exemples d'échanges : 

b et p : absorber, absorption ; scribe, inscription , tous les deux 
de scribo. 

b et m: Jacobus, en italien Giacomo , en anglais James. 

v et f: veuf, veuve, neuf , de novem , neuf arbres (prononcez 
neuv arbres). 

det & : pondre, ponte; fondre, fonte; madrier de materies. 

d'etn : perdix, enitalien pernice, perdrix. 

let n : orphanus , orphaninus , orphelin ; venenum, en italien 
vel/eno, venin. 

letr : apostolus, apôtre ; episto/a , épitre. Les chinois ne 
sachant pas prononcer r, lui substituent / dans les mots étrangers. 

zets: dans les mots latins devenus français s entre deux 
voyelles se prononce z , bien qu'il soit certain que les latins la 
prononçaient toujours fort comme les grecs leur 5. Moÿcx , musa 
(prononcez mouça), muse. Les espagnols ont conservé dans ce 
cas à Ja lettre s la prononciation forte. 

j et ch : Les peuples tels que les allemands , dont la langue est 
privée du consonnant faible j, le remplacent par le consonnant 
ch lorsqu'ils veulent prononcer des mots français qui renferment 
ce son faibie. 

get ce: gangrène se prononce , suivant l'Académie, cangrène ; 
on dit segond et on écrit second, de secundus ; migraine, de hemi- 
cranium, maigreur de macror. 

La filiation des consonnants des différentes touches se démontre 
par des exemples de transformations successives. 

b,petv,f: sebum, suif : sapo , savon. Les grecs modernes 
et les russes prononcent » le 6 correspondant exactement au b 
latin. Le nom russe Sébastopol se prononce Sévastopol, et le grec 
moderne Seéxorérois , Sévastopolis ; caput s'est transformé en 
chef, =céruos en trophæon , trophée. 


{402 ) 


v,fetd,t:entre ces deux touches, qui sont trop distantes, 
il en manque une intermédiaire que nous ne possédons pas dans 
notre langue , c'est le th anglais, faible dans le mot there, là, 
et fort dans three, trois. Les grecs modernes et les arabes 
sont aussi en possession de ces deux éléments phonétiques (1). 

Or, les russes en recevant dans leur langue des noms des grecs 
modernes où se trouve le 9, th, ont instinctivement transformé 
cet élément en f : Timothéi { prononcez Timoféi | ; leur nom de 
Fédor est notre Théodore, et Théodosie est dans leur langue 
Féodosia. 

La filiation du #. anglais à la touche suivante, d ,t, se voit 
par l'arabe où ces consonants s'échangent très-fréquemment. 

Il existe aussi un grand rapport entre les th anglaisetz els, 
puisque , suivant le témoignage de Volney (2), les lettres qui, 
dans l’arabe littéral, doivent avoir le même son que les 4h anglais, 
sont, selon les divers pays , diversement prononcés , beaucoup 
de bédouins leur conservant leur ancienne et véritable valeur, et 
les habitants de l'Égypte et de la Syrie les prononçant tantôt d 
ettet tantôt z ets. t 

d,t,etz, s: la relation entre ces deux touches se reconnaît 
par l’usage qui s'était introduit dans le dialecte attique de changer 
oc enr. En français nous disons acte et action (prononcez 
acsion) , quoique ces deux mots soient dérivés du même supin 
actum. 

z,s,etj, ch: les flamands, ne possédant pas les deux der- 
niers éléments, les remplacent par les deux premiers en parlant 
français ; ils disent ze pour je et sou pour chou , comme font chez 
nous les petits enfants. Le mot sceptre correspond à l'italien 
scettro qu'ils prononcent chettro. 


—— —————_——————_—__————————— 


(4) Is se prononcent en glissant le bout de la langue sous la rangée des dents 
supérieures contre laquelle on la presse en s’efforcant de prononcer en même temps 
z poux le #h faible et s pour le th fort. 


(2) L'alphabet européen appliqué aux langues asiatiques 


( 403 ) 


j, ch, et y : Janus était prononcé par les latins yanus, jurare , 
youraré; c'est notre mot jurer. Ce j latin se prononce en espagnol 
comme le «h allemand et le ; des grecs modernes, et ce dernier 
a beaucoup de rapport avec l'aspiration très-forte des arabes dont 
il est parlé à la page 389, et qui appartient à la même touche que 
l'esprit rude grec et le X français. 

Il est digne de remarque qu'en espagnol 4 remplace souvent f 
dans les mots dérivés du latin, hacer de facere , faire. De même 
ésrepoc est devenu vesperus. On voit qu'ici les extrêmes se 
touchent. 

d,te4,c({N.e7): sont dans le même cas puisque se pro- 
nonçent, les premiers par la pointe de la langue, les seconds 
par la racme de cet organe, ils s’échangent de telle sorte que les 
peuples qui, tels que les chinois et les tahitiens, sont privés de 
g, c, les remplacent par d, t, dans les noms étrangers. 

L'observation nous faisant apercevoir que les consonnants 
frappent plus nettement l'oreille lorsqu'ils sont accompagnés d’un 
vocal que lorsqu'ils sont proférés isolément, il sera utile, pour les 
désigner de vive voix , de leur accoler toujours un vocal. Eu, 
représenté aussi par e seul, serait le plus convenable pour le 
français ; car e y figure aussi ce son indéterminé appelé cheva. 
Nous aurions donc : be, pe, me, ve, fe, de, te, ne; le, re, re, ze, se, 
je, che, ye,que, que, he aspiration. Mais comme beaucoup de 
langues sont privées de ce son, et que nous avons pour but de 
rendre notre méthode applicable à tous les idiômes , nous devons 
préférer le vocal a pour cet usage, comme étant l'élément le plus 
universellement répandu. Nous aurons donc les désignations sui- 
vantes : 

Ba, pa, mo, va, fa, da, ta, na, la, ra,ra, za , sa, ja, cha, ya, 
ga, ca, ha aspiration. 


Et c’est précisément la méthode adoptée dans l'alphabet 
sanscrit, 


(404 ) 
SYNTHÈSE. 


Des syllabes. 


Les éléments phonétiques que nous venons d'analyser peuvent 
se composer dans la langue française deux à deux , trois à trois 
et quatre à quatre, pour former des syllabes qui, comme nous les 
avons déjà définies, sont un assemblage d'éléments prononcés 
d'une seule émission de voix. La plupart de nos syllabes ne sont 
composées que de deux éléments : d’un consonnant suivi d’un 
vocal, tels que ka, bi, ma, po. C’est ce qui procure à notre langue 
cette douceur qui charme et cette facilité de prononciation qui 
nous rend si récalcitrants à l'articulation des idiômes étrangers. 

Nos syllabes de trois éléments sont moins nombreuses; tels sont: 
nul, bal, mer, elc., composés d’un vocal entre deux consonnants. 

Nous en avons aussi de trois éléments dont les deux premiers 
sont des consonnants ‘et le troisième un vocal. Exemple : bi, bro 
dans brochure, pli, cri, gra dans gracieux. 

Les syllabes de quatre éléments, encore plus rares, commencent 
par deux consonnants suivis d'un vocal, et se terminent par un 
consonnant. Exemples : pros dans prospère, proscription; psal 
dans psalmodie, etc. Ou bien commencent par un consonnant 
suiviid'un vocal et se terminent par deux consonnants. Exemple : 
mœurs (1), (s se prononcant); c’est le seul exemple que j'aie trouvé 
dans la langue française. On en aurait davantage , si l'on n'avait 
pas égard à l’e muet qui l’est réellement dans les mots course, 
source, herse, farce, etc., du moins dans la conversation familière. 

Il y a aussi des syllabes de quatre éléments qui commencent 
par trois consonnants suivis d’un vocal , tels que stri dans le mot 
strie; el même de cinq , comme stric dans strictement. 

En combinant n et y consonnant (n.° 6) avec un vocal dans 
l'ordre que nous venons d'indiquer, on composera une syllabe 


(1) La combinaison de trois voyelles, œu, ne represente qu'un seul vocal : eu long 


( 406 ) 


telle que nyeu , quise prononcera comme gneuæ . dans le mot 
hargieux. De même nya sera comme gna, dans sccompagna , 
nyi comme gni, dans signifier. Il s’en suit que la combinaison 
des consonnes g représente celle des consonnants » et y, excepté 
dans quelques mots, tels que gnome, stagnation , où ils figurent 
les consonnants g et n. 

Dans les mots bannière , minière , niè se prononce comme gné 
dans gagnérent , signèrent ; niè est donc employé pour nyé ; or, 
iè est ce que les grammairiens appellent une diphthongue (1); 
d'où il résulte que à dans ie représente y consonnant et que cette 
diphthongue n’est pas composée de deux vocaux , mais d’un con- 
sonnant et d'un vocal. On doit affirmer la même chose de toutes 
les diphthongues dans lesquelles à occupe la première place : 44, 
ié, ié, eu, 10, ian. En les joignant au consonnant /, on aura: 
lya, lyè, lyé, lyeu, lyo, lyan, qui se trouvent sous d’autres 
formes dans mouilla, effeuillais, travaillé, merveilleux, maillot, 
vaillant. La combinaison #7! qui, du temps de Duclos, repré- 
sentait { mouillée ‘c’est-à-dire 7 suivi du consonnant y , ne sert 
plus aujourd’hui qu'à indiquer ce dernier seul ; car nous pro- 
nonçons mouya, effeuyais, trava-yé, mervé-yeux, ma-yot, 
va-yant. Le même consonnant est encore figuré par i/, dans ail, 
deuil, réveil, qui se prononce : a-y, deu-y, révé-y. Beauzée 
traite cette prononciation de faible, lâche et corrompue (2). Il 
serait à désirer qu’on rébabilitât l'ancienne, comme de nos jours 
on a remis en honneur celle du r fort, car il est toujours regret- 
table de voir dans une langue formée , un consonnant faible et 
efféminé remplacer un consonnant plus énergique qui, d’ailleurs , 
est loin d'avoir de la rudesse. 


(1) Ce nom, qui signifie double son, a été donné à toute réunion de deux 
voix (vocaux) prononcées d’une seule émission. On verra tout à l'heure une autre 
appréciation de ces combinaisons. 


(2) Grammaire Générale, page 56 , édition de 4819. 


( 406 ) 


Ces combinaisons gn, ill, il et le consonnant y, représenté par 
i dans aïeul, ont été appelés mouillés, quoiqu'il n’y ait rien 
d'humide dans leur prononciation , comme l’a rêvé je ne sais quel 
grammairien (1). k 

Toute combinaison d’un consonnant et d’une des diphthongues 
ia, iè, té, io, etc., pourrait, au même titre, être comprise 
dans les mouillés. 

Lorsque ces diphthongues sont jointes à des consonnants de la 
deuxième classe du tableau page 99 , ces derniers peuvent subir 
une légère modification par le contact qui s'opère du plat de la 
langue au lieu de la pointe. C’est ce qu’on peut observer princi- 
palement pour gn, ill etil, ces derniers prononcés ainsi que le 
demande Beauzée. 

Les diphthongues ia , sé, etc, étant composées d’un consonnant 
et d’un vocal, je pense qu'il en est de même de oi, oin , , 
ouai, ouin, ouan, ouè, oui, ua (dans équateur) ; c'est-à-dire 
queo, ou, u y tiennent lieu d'un consonnant produit par les 
mêmes organes (les lèvres) que ces vocaux , avec cette diffé- 
rence que pour ces derniers les lèvres restent entr'ouvertes, et 
que pour le consonnant elles se touchent légèrement. Le, tel que 
le prononcent les Allemands, serait assez propre à le représenter : 
hoa figurerait loi ; rwa , roi ; swa , soi, etc. De même dans les 
diphthongues uë , ui, uin, la voyelle « tient la place d’un con- 
sonnant semblable à w , mais différant un peu du précédent. On 
pourrait l'indiquer par un w surmonté d'un point. 

Ces deux consonnants , ainsi que y, entrevus par Harduin, 
ont été nettement désignés par M. Aimé Paris dans son Traité de 
la Mnémotechnie. 

Toute diphthongue , aulieu d’être une réunion de deux vocaux, 
est donc , d’après ce que nous venons d'exposer , la combinaison 


(1) Ce nom leur vient sans doute de ce que le mot mouillé aura été cite pour 
exemple. 


( 407 ) 


d’un consonnant et d’un vocal , ou d'un vocal et d'un consonnant. 
Cette dernière , où le vocal précède le consonnant, n'existe chez 
nous que dans les terminaisons ail, eil, euil, en les prononçant 
a-y, éy, euy. Dans toutes les autres, c’est le vocal qui suit le 
consonnant. Îl va sans dire que ce dernier est beaucoup moins 
sonore que le premier. C’est ce qui explique la remarque faite 
par Beauzée, et avantlui, par Duclos, que, dans les diph- 
thongues , l’un des deux éléments domine, et que, dans la 
langue française ,-e’est toujours le second. (Ils n'admettaient pas 
la prononciation de y au lieu de ! mouillé, dans ail , etc.) 

Lors donc que , dans une langue écrite selon le système euro- 
péen, on veut prononcer convenablement une diphthongue , il 
fau texaminer laquelle des deux voyelles représente le consonnant. 
Dans les diphthongues allemandes , ou, «x, at, et, la première des 
voyelles est le vocal et la seconde le consonnant. Il està remarquer 
qu’anciennement on écrivait ces diphthongues aw, «m, ay, ey. 

La grande affinité qui existe respectivement entre les trois 
consonnants w , w pointé et y d'un côté , etou, o,u, à, de 
l’autre, laquelle les a fait souvent confondre, est cause aussi qu'ils 
se remplacent les uns les autres avec la plus grande facilité. C’est 
ce qui arrive dans le grec et le latin par la diérèse et la synérèse. 
Les Latins confondaient aussi sous la lettre ?, le vocal : et le con- 
sonnant j (y consonnant) , et sous la lettre « , le vocal « {ou) et le 
consonnant v. (J'ai des raisons pour croire que ce dernier se pro- 
nonçait comme le consonnant .) 

Comme entre deux vocaux aucune liaison intime ne peut 
exister , ils sont toujours séparés, si non pour les yeux, du 
moins pour l'oreille, par un des consonnants intermédiaires : w , 
w pointé, yeth. 

Entre aeti, dans trahir, s'interpose h , et selon M. Aimé 
Paris, dans le traité cité, vroué se prononce trou-wé, plié, 
pli-yé, truelle, tru-welle (par w pointé). 

De là vient aussi l'intercalation de ces consonnants dans cer- 


( 408 ) 


tains mots dérivés les uns des autres : novus, sic; divus, de 
deus ; navis, de »x5:; bovis, de Boss. 

Deux consonnants peuvent s'unir aussi étroitement qu'un con- 
sonnant et un vocal, de manière qu'ils semblent ne faire qu’un seul 
élément , tels sont : pr , pl, br, bl, fr, fl, or, gr, gl, cr, cl, 
tr, dr, ps, cs; ce dernier à donné naissance à la lettre x, 
qui a son semblable dans le £ de la langue grecque, où l’on 
trouve encore & pour dz,+pour ps, 0 pour th, + pour ph, 
x pour kh. Cette union intime ne peut cependant pas avoir lieu 
entre deux consonnants muets, bien qu’on trouve : Ptolémée, 
Ctésias , noms grecs ; bdellium , nom d’un arbre; car force est 
de prononcer entre p ett,cett, bet d, une muet. 


Deux consonnants pareils qui se suivent tels que : pp, bb, rr, te, 
ne peuvent se prononcer de manière à être entendus distinctement 
tous les deux, à moins d’intercaler un e muet ou cheva, ce qui 
serait très-choquant pour l’oreille. Lors done que l'on croit pro- 
noncer ou entendre dans les mots ämmense, Apollon, illimité, 
deux » ou deux ?, nous nous laissons induire en erreur par la 
présence des signes écrits qui y sont répétés. 


Nous ne prononçons ni ème-mense, ni i-mense ; ni Apole-lon, ni 
Apo-lon; ni ile-limité nii-limité, mais nous insistons sur les conson - 
nants m, [. A la première syllabe , èm, nos lèvres se joignent , 
demeurent immobiles, puis se séparent sans qu'il y ait eu la 
moindre solution de continuité. Il en est de même de / dans les 
mots Apollon, illimité; çomme m dans immense, la voix y insiste 
sans discontinuer le même son, qui fait ainsi partie de deux 
syllabes , d’une manière indivisible, comme le plus petit moment 
de temps finit le passé et commence l'avenir. 


C’est ainsi que Font compris les grammairiens arabes et avant 
eux les savants et ingénieux inventeurs des points- voyelles 
hébreux. Ni les uns ni les autres ne redoublent une consonne : 
ils se bornent à la marquer , lorsque la voix doit y insister, d’un 


( 409 ) 


\ 


signe spécial , les Arabes, du téchedid (1) placé au-dessus de la 
consonne , et les Hébreux, du daguëche qui est un point placé au 
milieu de la consonne. 


De la quantité syllabique. 


Nous avons va que les vocaux sont ou longs ou brefs, sans 
changer de qualité à raison de leur longueur ou de leur brièveté. 
Si l'on prend la durée d’un vocal bref pour un temps, nous 
pourrons considérer un vocal long comme étant de deux temps. 
Lorsqu'unesyllabe est composée d'un consonnant et d’un vocal qui 
le termine, si ce vocal est bref, la syllabe est brève : ma dans 
matin. S'il est long , la syllabe est longue : m& dans mätin. 

Le consonnant étant beaucoup moins perceptible à l'oreille que 
le vocal qui le suit, ce dernier occupe toute son attention et 
semble seul avoir une durée pour elle. 

Elle établit donc sa comparaison seulement entre le vocal & de 
matin, et le vocal à de mâtin , et juge que le premier est bref et 
le second long. 

Lorsqu'une syllabe est terminée par un consonnant , si le vocal 
est long , il constitue nécessairement une syllabe longue , et plus 
longue que md, puisqu'elle est allongée tant soit peu par le 
consonnant qui suit : exemple, mur ; 

Et si le vocal est bref, la syllabe sera néanmoins longue, 
parce qu'après avoir prononcé le vocal, on ajoute encore le 
consonnant , ce qui force l'oreille de compter , après l’unité de 
temps que mesure le vocal bref, encore une autre unité de temps 
pour le consonnant qui termine la syllabe. Exemple : mur, dans 
murmure. 

La.voix est d'autant plus obligée de faire un temps d'arrêt, 
que la syllabe suivante commence par un consonnant, contre lequel 
le précédent vient se heurter. Un consonnant deplus, ajouté à 
cette syllabe , l’allongerait encore davantage. 


(1) Ce mot signifie renforcemtent. 


26 


(Ho) 


Voilà donc quelles sont les lois qui doivent régler la quantité 
syllabique de toutes les langues. La quantité de chaque vocal 
dépend uniquement de l'usage. (Quem penes arbitrium est et jus 
et norma loquendi.) Il sera néanmoins utile d'ajouter encore quel- 
ques observations afin que nous appréciions ces lois à leur juste 
valeur. 

On sait que, généralement, de deux consonnants qui se suivent 
au milieu d’un mot, le premier finit une syllabe, et le second 
commence la suivante ; mais lorsque le second de ces consonnants 
est un des liquides #, {,r, qui s’unit intimement avec le précé- 
dent , celui-ci peut à volonté finir une syllabe ou commencer la 
suivante. Exemples : patrie , tripler , qu'on peut diviser de deux 
manières : pa-trie el pat-rie , tri-pler et trip-ler. Selon qu'on les 
divise, par la prononciation , de l’une des deux manières ou de 
l’autre, la première syllabe de ces mots sera brève ou longue. 

Lorsqu'une svilabe à vocal bref , terminée par un consonnant , 
finit un mot, sa quantité dépend du mot suivant : si ce dernier 
commence par un consonnant, celui de la syllabe finale termine 
cette syllabe, et dès lors elle est longue. Mais si le mot suivant 
commence par un vocal , lasyllabe finale du mot précédent aban- 
donne son consonnant final au mot suivant , et dès lors elle est 
brève , parce qu’elle finit par un vocal bref. 

C’est ce qu’on appelle la règle de position. 

Exemple : {a mer noire ; la syllabe mer , dont le vocal est bref, 
est longue, parce qu’elle est terminée par un consonnant. Une 
mer orageuse, lisez : une mé-rorageuse , la syllabe mé est brève , 
parce que son vocal bref é la termine , son consonnant r s'étant 
joint à la syllabe suivante , qui commence par un vocal. 

On a donné pour règle générale que toute diphthongue est 
longue. Cela me paraît être une erreur. 

Dans la langue française , toutes les diphthongues, sauf ai! , 
eil, euil, sont composées , comme nous l'avons dit , d'un conson- 
nant et d'un vocal. C’est donc la quantité de ce dernier seul qui 
doit décider de la quantité de la diphthongue, puisqu'un conson- 


gt} 


nant qui précède n'y influe pas. Ainsi , par exemple , dans Loë, où 
(wa) est bref; mais il est long dans toise ( twäse ) : il suffit de 
consulter l'oreille. 

Qui voudrait nous persuader que ié, dans péétiner , est long, 
et que par conséquent la syllabe péé est longue ? On n’a qu’à 
la comparer à pié, dans piége , où elle est en effet longue. 

Lorsqu'une diphthongue est terminée par un consonnant, comme 
dans réveil (révéy), elle suit la règle de position établie ci-dessus: 
éy, ou la syllabe véy est longue si le mot suivant commence par 
un consonnant , et brève, si c'est par un vocal. : 

On emploie , pour désigner les vocaux longs, un petit trait 
horizontal, et pour les brefs , un demi-cercle ayant son ouverture 
en haut. Ces signes se placent au-dessus de la voyelle qui repré- 
sente le vocal. On peut, pour économiser le temps, convenir de 
ne marquer que les longs ; tous les autres , non marqués, seront 
ies brefs. La quantité du vocal étant indiquée , celle de la syllabe 
en résulte , comme nous l'avons dit , en lui appliquant la règle 
de position. Exemples : ques-ti-on , ou bien, plus simplement : 
question; bâ-ti-ment, ou bien : bé-ti-ment. Le vocal 2, dans 
ques, est bref, mais la syllabe est longue par position ; à et on 
sont brefs et les syllabes 1; et on le sont également ; « est long 
dans b et la syllabe de même ; à et en sont brefs, comme aussi 
les syllabes ti et ment, dont ils font partie. 


Des mots ct de l'accent syllabique. 


, Parmi les syllabes, les unes représentent une idée , les autres 
n'offrent aucun sens. Celles de la première espèce sont, soit des 
mots, comme feu, loup, beau, va, qui s'écrivent isolément ; 
soit des fragments de mots, qui entrent dans leur composition 
comme des accessoires. Tels sont èm etper, dans émperceptible. 
Au fond , cependant , leur nature est la même que celle des mots 
proprement dits, puisqu enremontant à leurorigine , on découvre 
que, primitivement, elles en remplissaient les fonctions. Ainsi, par 
exemple, per, dans les composés, est la proposition latine per , 


(#12) 


par ; im vient sans doute de la proposition grecque äwv, sans. 
Nous citerons pour exemples de la deuxième espèce de syllabe : 
ba et ton, parties constituantes de baton, lesquelles , prises 
séparément, n'offrent aucun sens. 

Les mots d’une syllabe sont appelés monosyllabes; ceux de 
deux , dissyllabes ; ceux de trois, trissyllabes ; et ceux de plu- 
sieurs, et même ceux de deux et de trois, prennent le nom de po/y- 
- syllabes. 

Lorsqu'on prononce un mot polysyllabique , on s'aperçoit, 
qu'indépendamment de la qualité des éléments phonétiques et de 
ja quantité syllabique qu’on exprime , on fait encore ressortir une 
des syllabes par une prononciation plus intense, Dans le mot 
mari , non-seulement on profère les consonnants et les vocaux, 
non-seulement on observe la quantité , mais on donne aussi plus 
d'intensité à la syllabe ri qu’à ma. C’est cette intensité qui con- 
stitue l'accent aigu (1). De même dans les mots balance, constance, 
mortel , on fait ressortir les syllabes an , stan, tel. M. Walker , 
l’auteur du Critical pronouncing dictionary, donne aussi pour trait 
caractéristique de l'accent aigu d’être un effort de la voix, & 
stress of the voice. Le mot grec +6, accent, venant de rs, 
faire des efforts , signifie proprement , effort, tension. Les gram- 
mairiens grecs , comme aussi les romains , déclarent, à la vérité, 
que l’accent aigu élève le ton de la syllabe, et ils ne font aucune 
mention de l'intensité. Mais ils ont pu se tromper sur sa véritable 
nature. Si, ce qui est très-probable, il était chez eux, au fond , 
ce qu'il est dans les langues modernes , la française , l'italienne, 
l'espagnole, l’allemande, l’anglaise, etc., nous pourrons chercher 
à apprécier par analogie leur doctrine sur les accents. Or, il est 
facile d'observer qu'en parlant nous élevons et abaissons succes- 
sivement le ton de la voix, non-seulement sur certains mots, 
mais aussi sur certaines syllabes, et que ce sont précisément les 


(1) ll faut bien se garder de confondre les accents prosodiques avec nos accents 
grammaticaux , que nous représentons par lesmêmes signes. (Voyez p. 390 , note 2.) 


(113) 


syllabes accentuées qui se prononcent , tantôt avec l’inflexion 
ascendante, tantôt avec l’inflexion descendante. Il se peut donc 
que les anciens grammairiens n'aient fait attention à l'accentaigu 
que dans l’inflexion ascendante, parce que c’est celle qui est 
instinctivement employée pour un motisolé donton veutexaminer 
la prononciation. Ce qu'ils appellent l'accent grave, par opposi- 
tion à l'accent aigu, n'est que l'absence de ce dernier. Les mots 
accent et accentué désigneront donc sans équivoque l'accent aigu. 

L'accent est identique avec ce que, dans la musique, on 
appelle le temps fort , qui est toujours précédé et suivi d’un ou de 
deux temps faibles. De là vient qu’un air s'adapte d'autant mieux 
aux paroles que ses temps forts coïncident avec les syllabes 
accentuées. 

Lorsqu'on fait vibrer la corde d’un instrument en la frappant 
ou en la pinçant , le son qu’elle produit va toujours en s’affai- 
blissant, jusqu'à expiration, tout en conservant pendant toute sa 
durée le même son. Au moyen d’un archet, on peut prolonger le 
son de deux manières : 1.° en le maintenant dans le même degré 
d'intensité ; 2.° en l'affaiblissant ou en le renforçant peu à peu. Les 
instruments à vent et la voix humaine peuvent produire le même 
effet. La prolongation du son est limitée, d’un côté, à la longueur 
de l’archet, et de l'autre , à la puissance des poumons. Tout son 
émis avec une intensité continue est privé de mouvement et de vie; 
c’est un corps sans âme. Aussi les musiciens ont-ils soin d’enflerleurs 
notes ou de les diminuer, ou de les enfler pour les diminuer en- 
suite. Dans une succession de sons brefs, on donne plus de force 
à un sur deux, ou à un sur trois, ou bien on remplace les faibles 
par des silences. Dans une succession de sons prolongés , on peut 
appuyer sur tous, pourvu qu'on affaiblisse chacun en le terminant. 

Deux syllabes accentuées ne peuvent pas plus se succéder im- 
médiatement , qu'en musique deux temps forts, à moins que le 
cobsonnant de la première ne soit long. Dans ce dernier cas, l’ac- 
cent affecte le premier temps de ce vocal et se relâche sur le 


(at) 


second. C'est alors le accent circonflexe. 1 appartient exclusive- 
ment aux consonnants longs accentués. | 

Les monosyllabes à vocal long possèdent cet accent ; mais 
ceux à vocal bref prennent et perdent l'accent aigu , suivant 
la place qu'ils occupent dans la phrase. Si un monosyllabe se 
trouve en contact immédiat avec une syllabe accentuée nécessai- 
rement, il en est privé, suivant le principe exposé ci-dessus. 
Voici pour exemple un vers de Racine, composé de monosyllabes : 


Le ciel n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. 


En le prononçant , il faut avoir soin de distribuer l'accent de 
manière que jamais deux mots qui se suivent n’en soient affectés 
tous les deux, et c’est ce qu'on observe instinctivement. On le 
posera sur ciel, pas, pur, fond, cœur. Les autres enseront privés. 

Tout mot de deux syllabes a en outreun ou plusieurs accents se- 
condaires, c’est-à-dire plus faibles que le principal, dontil est tou- 
jours séparé par une ou deux syllabes. Exemple : énconstant, in 
porte l'accent secondaire , stant l'accent principal. 

Voici les règles de l’accentuation pour la langue française. 

Les mots étant à terminaison masculine ou à terminaison fémi- 
nine, ceux de la première espèce ont l'accent sur la dernière 
syllabe , exemples : vertu, triomphant, adorateur (1) ; 

Ceux de la deuxième espèce ont l'accent sur l’avant-derhière , 
c'est-à-dire sur celle qui précède la syllabe muette , exemples : 
triomphe , sanctuaire , adorable. 

Si le vocal de la syllabe accentuée est long, cet accent est le 
circonflexe. 

Comme on accentue des syllabes pour les faire ressortir au mi- 
lieu d’autres syllabes, de même on rend saillants certains mots 
par une prononciation plus forte, c’est ce qu’on peut appeler 
l'accent oratoire. Nous aurons maintenant à traiter de l'écriture. 


(4) Les syllabes en italique ont l'accent, Voyez la Grammaire grecque de 
Burnouf, $ 395. 


om 


UNE JOURNÉE À MONS - EN - PÉVÈLE , 
Par M. Pierre LEGRAND, Membre résidant. 


(Séance publique du 25 juin 1854.) 


. . . . . . . . 0 . e 


+. + *- L'heure du repos à sonné; les hommes que de 
rudes travaux d'esprit ont tenus longtemps renfermés ; ceux 
qu'assiégent les incessantes préoccupations de la politique ont 
hâte de partir. 

Pas de distance trop grande à mettre entr'eux et les lieux qui 
leur rappelleraient les fatigues et les soins de tous les jours ! c’est 
pour eux que résonnent les grelots de la poste, que sifflent par 
saccades les locomotives, que pivote l’hélice des bateaux à vapeur. 
Hélas !: la plupart n'emportent-ils pas toujours avec eux le noir 
souci d'Horace , l’atra cura , assis en croupe derrière le postillon, 
pelotonné sur le coussin moelleux du compartiment de première 
classe, adossé au bastingage du navire ? 

Pour moi, imitant le sage de Lafontaine qui, laissant courir 
son ami par le monde, attend à sa porte ce que ce dernier allait 
vainement chercher au loin, je veux jouir, à quelques pas seule- 
ment de la ville, de ces distractions nécessaires que l’on va de- 
mander aux pays les plus lointains. ' 

Que désirent ces hommes dont je parlais au commencement , 
pour récréer leur esprit fatigué, pour reposer par la variété des 
sensations les fibres émoussées de leur cerveau ? 


(#16) 


Que leur procureront l'Italie, la Suisse , l'Angleterre, les bords 
du Rhin? 

Des points de vue pittoresques , des légendes merveilleuses , 
des souvenirs historiques, des moyens d'instruction scientifique 
et agricole... 

Eb bien , nous avons tout cela sous la main , près de nous , sous 
nos remparts! 

On ne connait pas assez notre beau pays de Flandres; nos 
concitoyens, d'ailleurs très-bons patriotes, ne savent pas faire 
valoir , aux yeux de l'étranger, les avantages dont la nature a 
doté leur sol. Chaque jour ils laissent dire qu'il n’y a rien dans 
Lille ou dans ses environs qui sous aucun rapport mérite de 
fixer l'attention du voyageur. 

Déjà , à propos de Bouvines, nous avons protesté contre cette 
fâcheuse abdication de nos qualités artistiques, territoriales ou 
historiques, et nous persistons plus que jamais dans notre opinion, 
aujourd'hui qu'une épreuve nouvelle nous a révélé, sur un autre 
point de l'arrondissement, une localité modeste, remarquable à 
plus d’un titre ; je veux parler de Mons-en-Pévèle. 

L'étranger qui par une belle matinée sortirait de Lille par la 
porte de Paris , suivrait la route de Douai jusqu’au chemin pavé 
du Blocus, traverserait Mons-en-Pévèle pour descendre à Thu- 
meries, et regagnerait ainsi la ville par Phalempin et Seclin, 
rencontrerait, dans cette rapide excursion, un spécimen curieux 
des choses qu'on recherche au milieu des fatigues d’un long 
voyage. 

S1 vous doutez de mon assertion, permettez-moi de vous servir 
de guide. 

Nous quittons à peine le faubourg et déjà, à l'aspect des géants 
aux bras tournoyants, qui faisaient prendre à Don Quichotte sa 
forte lance, l’artiste saisit ses crayons : son album s'enrichit d’un 
de ces gigantesques moulins qui couvrent la plaine ; 1l n'oublie pas 
de dessiner , à la porte de l'hobette , un jeune olieur, à la calotte 


(#07) 


huilée , au gracieux manteau que drape sur ses épaules le sac 
grossier dont l'usage assouplira le tissu. 

Ce pigeonnier, à pignon dentelé, sur le territoire de Thumesnil, 
c’est le dernier vestige du fief des Estimaux qui donnait à son 
propriétaire le titre de roi. 

Nous parlions de moulins , voilà le plus célèbre, à Lesquin... 
l'ombre du mancenillier donne la mort, dit-on; malheur à celui 
qu’effleure l’aile du moulin de Lesquin, il est frappé de vertige, 
il perd Ja raison. 

Nous continuons notre route ; ai-je besoin de faire remarquer 
la variété des cultures, la richesse des moissons qui décorent la 
terre aussi loin que la vue s'étend? il faudrait me répéter à 
chaque pas. 

Plus loin , nous vovons Antreuille, hameau de Pont-à-Marcq, 
c’est là que fut découvert frais et vermeil, après plus d’un siècle 
d'inhumation, le mestre de camp, dom Louis Ladron de Gue- 
vara , en honneur dans le pays , sous le nom de Saint Ladron. 

Une petite rivière à franchir, et nous sommes à Pont-à-Marcq, 
autrefois Marcq-en-Pévèle. Ce village a vu naître le sculpteur 
Roland , le maître de David d'Angers, l’auteur de la belle statue 

d'Homère, qui orne une des nouvelles salles ouvertes au Louvre 
à la sculpture moderne. 

Le Mons-en-Pévèle se dresse sur notre droite. Nous prendrons , 
pour le gravir, le chemin du Blocus. Ce nom de blocus , qui est 
aussi celui de la belle ferme voisine, remonte à l’époque de la 
célèbre bataille dont ces lieux furent le théâtre en 1304 ; jusque-là 
s’étendait le fameux b/ocul ou barricade établie par les Flamands, 
pour garantir les dernières de leur armée. 

Les archives du département nous fournissent, à propos de 
cette ferme du Zlocus, un renseignement honorable pour ses an- 
ciens possesseurs ; c'est le paiement fait, le 24 juillet 1693 , après 
estimation, d’une somme de 1848 florins à Florent Fanier, bailly 
et censier de la ferme du Blocus, pour indemnité des pertes que 


(H8) 


lui causa l'incendie de sa ferme par les Espagnols, pour n'avoir 
payé ou contribué aux dits ennemis suivant les défenses de S. M. 

Une somme de 2317 florins est payée , le même jour , à Florent 
Fanier, pour sa ferme du Dieu de Bersée, brûlée par les mêmes 
motifs. 

On aime à rappeler ces faits qui prouvent à l'évidence que, si 
les malheurs de la guerre ont longtemps ballotté nos ancêtres , au 
gré del’ambition de voisins puissants qui conquéraient et per- 
daient notre territoire , que, s’il ne leur a été donné que très-tard 
de se constituer en nation, par leur annexion définitive à un 
peuple fort , ils ont eu, avant l’esprit national qu'ils conserveront 
toujours, le sentiment instinctif de l'honneur qui les attachait au 
prince à qui ils avaient juré fidélité. 

Ce respect du devoir explique et justifie dans notre histoire 
locale des situations que l'on serait tenté de juger sévèrement. 

Arrêtons-nous un instant au sommet du mont où se groupent , 
autour de l’église dédiée à saint Jean, les maisons du village... 
Mons-en-Pévèle, Mons in Pabulis, porte dans les vieilles chro- 
niques le nom de Mons Povero (1), Mons Populeti (2). Les Fran- 
çais l'ont appelé Mons en Puelle ; on dit dans le pays Mons en 
Pève. 

Le Pévèle ou Pève était l’un des neuf quartiers de la province 
de Lille; ce pagus (3) dont le chef-lieu était Orchies, avait pour 
contours la Scarpe qui le séparait de l'Ostrevant, la Marque qui 
le bornait du côté du Mélantois , enfin quelques ruisseaux, entre 
autres celui d'Elnion qui formait sa limite vers le Tournaisis. 

Mons-en-Pévèle, bien que dépendant de la châtellenie de Lille, 
pour l'assiette des impôts, ressortissait judiciairement à l'abbaye 
de Saint-Vaast d'Arras qui y possédait de vastes domaines, no- 
tamment la ferme qui porte encore le nom de ferme de l'abbaye. 


————— 0 


(4) Antoninus. 
© (2) Roberi Gaguin , Paul Emile. 
(3) Le Glay (Mémoires sur les archives de l'Abbaye de Marchiennes.) 


(#9) 


Administrativement, c'est une commune du canton de Pont-à- 
Marcq qui compte, en 1854, 1801 habitants répartis sur plusieurs 
hameaux ; elle est située sur une modeste colline qui s'étend du 
nord au midi et qui est traversée dans sa largeur par la route 
départementale N.e 30, de Carvin à Orchies, laquelle, débou- 
chant à Thumeries du chemin vicinal de grande communication 
de Lille à Douai, monte le coteau par une pente douce, pour 
descendre à la chaussée impériale, près la ferme du Blocus. 

Cette route assez récente a été un immense bienfait pour la 
localité qui n'était desservie autrefois que par le pavé de bois, 
formé des traverses de chêne que les Français jetèrent en 1792 
surlechemin de terre, pour enlever leurs canons du mont oùils 
avaient établi un camp d'observation. 

J'ai promis des points de vue pittoresques, et nous ne sommes 
qu'à 107 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sans doute la 
légère éminence où nous siégeons ne développera pas à nos yeux 
l'horizon qu'on découvre du haut des montagnes altières qui dé- 
chirent la nue... Mais nous aurons une compensation. 

Comme ces montagnes que la science astronomique prétend 
avoir découvertes dans la lune, le mont est isolé, et ne se rattache 
à aucune chaîne. Cette position exceptionnelle d’un mamelon peu 
élevé, mais dégagé de tout voisinage montueux, laisse à l'horizon 
toute sa circonférence, et permet à l'œil ravi d'embrasser l’espace 
aux quatre points cardinaux. 

C'est le véritable panorama dans l’acception étymologique du 
mot. 

Si vous ne pouvez que deviner au nord Lille caché par les co- 
teaux crayeux de Faches , à l’est s'étale dans sa majesté le mont 
de Trinité près de Tournai; voici le beffroi d'Orchies, la tour 
de Saint-Amand , les hautes cheminées de l'industrieux arrondis- 
sement de Valenciennes ; puis vient, au sud, Douai avec ses 
clochers en forme de minarets, et à l’ouest, au-delà de la forêt 
de Phalempin , de la ligne ferrée, du bassin de la Deüûle, le mont 
de Vimy et l’Artois. 


( 420) 


Et dans ce parcours de plus de sept lieues de distance, qu'au. 
cun obstacle ne vient intercepter ; partout la vue se repose sur un 
joyeux fond de verdure : champs , prés et bois que viennent bi- 
garrer les fermes aux toits rouges, scintillant sous les rayons du 
soleil, les blanches maisons de campagne, les sombres chemi- 
nées des fabriques de sucre. 

Quel roc escarpé , aire stérile de l'aigle et du vautour vaut cet 
humble coteau qui, du sommet à la base , étale les plus magni- 
fiques présents de Dieu ? 

De l'endroit où nous sommes placés, l'œil plongeant sur le 
hameau de Wasquehal ou Wacca , ancien fief de la noble famille, 
nous pouvons voir surgir d'un pli de terrain un maigre filet d'eau, 
c’est la Marque, qui , à un siècle de distance, arrosa, dans son 
cours sinueux , les deux plus mémorables champs de bataille de 
notre pays, Bouvines et Mons-en Pévèle. 

Me pardonnera-t-on ici, à propos de ce dernier combat, une 
courte digression ? 

Pouvons-nous, sur les lieux mêmes où se passa l’un des faits 
les plus importants de notre histoire , ne pas recueillir nos souve- 
nirs, et résumer les récits du temps ? 3 

Nous sommes en 1304 , la Flandre , cette riche proie que n'a- 
vaient pas cessé de convoiter les rois de France , est envahie par 
Philippe-le-Bel qui l'attaque à la fois par mer et par terre, dans 
“l'espoir de profiter de ses discordes ; une première tentative pour 
gagner Lille par Lens et Pont-à-Vendin échoue complétement, 
les Français sont obligés de repasser la Deûle et de se retirer à 
Arras. 

Brülant de venger sa défaite, le roi se remet en route par un 
autre chemin, cette fois, il dirige sa marche par Fampoux, 
Vitry, et, de nouveau, il cotoie Douai, qui ne se laisse pas prendre. 

Arrivé à Pont-à-Raches , il trouve de l’autre côté de la rivière 
les Flamands qui lui disputent le passage, protégés qu'ils sont 
par de vastes marais; Philippe évite de s'y engager, comme à 


( 4) 


Pont-à-Vendin ; il suit le cours dela Scarpe jusqu'à Vicoigne , 
longe Valenciennes, et finit par traverser l'Escaut à Condé , d’où 
il se dirige par le Hainaut vers Tournai. 

C'était à peu près ka manœuvre employée, un siècle aupara- 
vant, par Philippe-Auguste, dans les mêmes intentions. 

Les Flamands, qui n'avaient pas perdu de vue les Français , 
se tenaient à Bouvines et à Pont-à-Tressin. 

Le roi poussa vers Orchies, qui se rendit; il poursuivit sa route 
vers Lille, et, quand il se trouva près de Mons-en-Pévèle, il 
retrouva les Flamands en observation à Pont-à-Marcq. 

C'était le 11 du mois d'août. 

Philippe gravit d'abord le mont qu’il descendit bientôt par le 
versant qui regarde Faumont. Les Flamands ; croyant la position! 
bonne , s’en emparèrent et s’y retranchèrent. 

On dit que, soupçonnant quelques-uns de leurs chefs, ils 
voulurent que tout le monde combattit à pied ; et, pour ôter toute 
ressource aux fuyards , autant que pour garantir les derrières de 
l’armée , on forma , à l’aide des chariots , auxquels, par surcroît 
de précaution, on avait enlevé une roue, une immense fortifi- 
cation qui traversait le mont dans sa largeur, en renfermant dans 
une enceinte circulaire les chevaux , les vivres et les bagages. 

Rassurés sur ce point , les Flamands se rangèrent, à mi-côte , 
sur une seule ligne , en bon ordre. 

A droite, regardant Douai, les gens de Bruges, commandés 
par Philippe de Chiéti. 

À gauche , les Gantois , avec Jean de Namur. 

Au centre , les milices de Lille, Ypres et Courtrai , et, à leur 
tête, Robert de Flandres et Guillaume de Juliers, le prêtre soldat. 

On fut longtemps avant d'en venir aux mains. 

Philippe-le-Bel espérait toujours que les mauvaises nouvelles 
de Zélande , répandues par ses soins, décourageraient les Fla- 
mands. [l comptait aussi les prendre par la famine; un armistice 
fut même proposé par l’astucieux monarque, et, pendant que des 


(422 ) 


négociations s'ouvraient entre ses délégués et les nôtres , qui vou- 
laient la paix sans péril pour leur indépendance et pour leurs 
franchises , il faisait filer par la droite et par la gauche du mont 
deux corps de cavalerie, chargés de pénétrer entre les lignes et 
le camp pour envelopper ses adversaires. 

Cette irruption inattendue effraya ‘les soldats préposés à la 
garde des chariots, qui se prirent à fuir vers Lille, laissant à la 
merci des assaillants les bagages et les vivres. 

Pendant que ces choses se passaient sur les derrières, les deux 
armées , en présence depuis le point du jour, continuaient de s'ob- 
server. La chevalerie française, qui se souvenait de Courtrai, 
était devenue prudente; de leur côté , les Flamands se gardaïent 
bien de rompre leur£ lignes, quoique, dépourvus de cuirasses, ils 
souffrissent beaucoup destraits des Bidaux, et qu'ils fussent 
d’ailleurs accablés par la chaleur. 

Enfin Guillaume de Juliers, voyant que les Français ne ten- 
taient aucune attaque générale , que le jour tombait , s'indignant 
et frémissant de n'avoir encore rien fait, donna le signal et se 
précipita lui et les siens, tête baissée , sur le centre de l’armée 
française. 

Le choc est si violent que Charles de Valois , frère du roi, et le 
comte de Saint-Pol prennent la fuite, et, telle est la panique qui 
règne partout, que les deux corps de cavalerie francaise , qui re- 
venaient chargés de butin, se débandent aussi devant les soldats 
de Guillaume qu'ils ne s’attendaient pas à rencontrer en face. 

L'exemple de Guillaume entraine le reste de l’armée, ct le 
désordre est bientôt général, autant chez les Flamands que chez 
les Français , surpris d’une agression aussi vigoureuse. 

On se bat avec des chances diverses au milieu d'une mêlée 
sanglante. ' 

L’aile gauche flamande est mise la première en déroute , avec 
Jean de Namur qui fuit vers Lille. 

Philippe de Chiéti, au contraire , et Robert de Flandres, pour- 


(423) 


suivant les Français , arrivèrent jusqu'au roi qu’ils renversèrent 
sans le reconnaître. L 

Il était sans armes, à pied et sans vêtements royaux. Grâce 
au dévouement de quelques bourgeois de Paris, dont l’histoire a 
conservé les noms, et qui se firent tuer autour de lui, il put re- 
monter à cheval. 

D'autres se répandirent dans la campagne cherchant , les uns 
de l'ombre, les autres de l’eau pour étancher leur soif. Des Bru- 
geois , de ceux sans doute à qui Philippe-le-Bel voulait couper 
les vivres, allèrent jusque sous la tente du monarque manger son 
souper tout servi. 

Quant à Guillaume de Juliérs que sa pointe hardie avait plus 
exposé , il se trouva aux prises avec la chevalerie française que 
l'intrépide Philippe avait ralliée , et qui le chargea en criant : 
Saint-Denis ! Sa défense fut héroïque ; après avoir rangé ses sol- 
dats ad modum coronæ (1), il résista vaillamment aux forces 
royales, mais il finit par succomber. Suivant les chroniques de 
Flandres, des combattants virent encore, au déclin du jour, Guil- 
laume et quelques-uns des siens, brisés par la fatigue et la cha- 
leur , assis , déchaussés, le pommeau de l'épée dans la bouche, 
attendant ainsi la mort (2). 

Le fait doit être vrai, car un historien français, Guillaume 
Guiard , témoin oculaire de la bataille, le cite dans sa chronique 
rimée, dite : Branche des royaux lignages : 


Le chaut les fesait devier 

Aucun pour leur soif oublier 
Qui grand était à demesure. 

Et pour quère un po de froidure 
Le fer en leur denz engoulaient. 


(4) Belleforest. 

(2) A dont le comte Guillaume de Juliers se déchaussa tout nuds pieds , et tous ses 
gens aussi, et boutèrent les pommeaulx de leurs espées en leur bouche pour leur soif 
estanchier et ainsi attendirent la mort. Chron. de Fland. f.° CXLI, 


( 424 ) 


Cette ardente soif, peu ordinaire dans notre froide région, 
rappelle le fameux combat des Trente et le mot adressé au Breton 
Beaumanoir , avec cette différence toutefois que, si l’on en croit 
le même Guillaume Guiard , ce n’était pas leur sang que buvaient 
les Flamands altérés (1). 

On eut bon marché des Flamands ainsi dispersés. Cependant 
un grand nombre purent se réunir et gagner le mont où , en signe 
de victoire, ils sonnèrent d'éclatantes fanfares. Mais ils netinrent 
pas longtemps, faute de vivres; le moment prédit par Philippe 
était arrivé ; ils se hâtèrent de partir pour Lille. 

Philippe, maître désormais du champ de bataille, le parcourut 
le soir même à la lueur des flambeaux. Il fit donner aux siens 
des sépultures honorables dans les terrains de la ferme de lab 
baye (2), à Orchies, à Phalempin, à Valenciennes et à Arras ; 
quant aux Flamands, il défendit sous peine de mort qu'on les 
enterrât, quod non videtur commendabile christicolis, dit avec 
raison un annaliste (3). 

On n’est pas d’accord sur les circonstances de la mort de Guil- 
laume de Juliers. Belleforest prétend que , fait prisonnier et pré- 
senté au rot il fut tué sous les yeux de ce prince par le comte de 
Dommartin, d’autres le font disparaître, comme Romulus, au 
milieu de la tempête, enlevé par un nécromancien. Toujours est-il 
que son corps ne fut pas retrouvé, et que longtemps encore on ‘ 
s'attendit à le voir reparaître pour le salut du pays... 


(1) Les autres qui boire voulaient 
Si con nécessité gent chasse 
Transgloutissaient leur pissace. 
(Guill. Guiard , Branche desroy. lig.) 

(2) C’est par erreur que Buzelin cite , à cette occasion , comme lieu de sépulture , 
une abbaye qui aurait été voisine du théâtre du combat. Il faut appliquer ce qu'il dit 
à la ferme dépendant de l’abbaye de Saint-Vaast d'Arras ; qui existe encore sur le 
mont , et qui appartient à M. Vallois, 

(3) Buzelin. Gall. fland. Annal. 


Telle fut cette bataille demeurée célèbre et, à l’occasion de la- 
quelle cependant, les historiens Flamands et notamment Meyer , 
racontent que nos ancêtres ont été plutôt mystifiés que vaincus : 
que leur défaite , si défaite il y eut , doit être attribuée moins à la 
valeur de leurs adversaires qu'à leurs machinations (1). 

Il y a cela de vrai que l’histoire ne nous montre pas, à la suite 
de la bataille de Mons-en-Pévèle, ces conséquences caractéris- 
tiques d’un triomphe incontesté, comme à Bouvines, par exemple. 

Le nombre des morts, peu considérable, du reste, fut à peu 
près égal dans les deux armées; il est évalué de six à neuf mille 
de part et d'autre (2). 

Si Philippe resta maître de la vallée où se passa le fort de l’ac- 
tion , il ne poursuivit pas les Flamands sur le mont où ils se ral- 
lièrent avant de se retirer à Lille, et si, plustard , le roi occupa 
cette dernière ville , ce fut à titre de gage, comme garantie des 
conditions d’une paix qu'il paraissait désirer autant que ses ad- 
versaires. 

Nous acceptons d’autant plus volontiers cette conclusion néga- 
tive des historiens Flamands , qu’elle fait taire nos scrupules à 
l'endroit de notre amour-propre national que pourrait gêner une 
solution plus explicite. 

Certes, nous n'oublions pas que nous sommes entrés pour ja- 
mais dans la grande famille francaise, que nous devons nous 
réjouir des joies , nous glorifier des triomphes de la France, mais 
nous devons nous rappeler aussi que nous sommes les descendants 
des milices Lilloises qui combattaient au centre, à Mons-en- 
Pevèle, sous Guillaume de Juliers. .. 

Soyons heureux d'un doute historique qui nous permet de dire 
qu'il n’y eut, dansla mémorable action que nous avons si impar- 


(4) Non se victos pugnà fabulabant , vel si victos, non virtute , sed per dolum et 
ludi ficatione , ut omnibus erat notum. — Meyer. ad. ann. MCCCMIT, 
(2) Papirus ex Villaneo. 


27 


(426) 


faitement décrite, ni vainqueurs, ni vaincus, mais, dans les 
deux camps, des hommes de cœur qui firent bravement leur devoir 
en répandant leur sang, les uns sous l’oriflammeroyale, les autres 
sous les couleurs de l'indépendance et de la liberté, tous ne par- 
lant pas la même langue, mais tous s’inclinant avec une foi égale 
devant l’image de la Vierge, invoquée dans les deux armées, au 
moment du péril. 

Bien des Lillois sans doute, parmi ceux qui purent rentrer dans 
leurs foyers, rendirent des actions de grâce à leur protectrice 
éternelle, Notre-Dame-de-la-Treille, vierge miraculeuse, et nous 
savons par l'histoire, que le premier soin de Philippe, à son re- 
tour dans sa capitale, fut d'élever une belle statue à la mère de 
Dieu , qui l'avait sauvé des mains des soudoyers flamands... 

En terminant ce récit, trop long sans doute, d’un fait qui tient 
une assez grande place dans l’histoire, nous pouvons montrer un 
vieux témoin de la bataille ; c’est le ravin profond où se rassem- 
blèrent les délégués des deux armées chargés d'écouter les propo- 
sitions de paix à la suite de l'armistice accordé par Philippe. 

Ce lieu a conservé le nom de Parolan , à cause de l'espèce de 
parlement qui y fut constitué. 

Nous ne citerons que pour mémoire l'opinion de certains habi- 
tants du pays, amis du merveilleux , qui s’obstinent à voir dans 
ce ravin le vide produit par le pied du cheval de Roland, qui, 
soulevant dans sa marche une énorme motte de terre, la trans- 
porta d’un seul pas près de Tournai, où elle forme le mont de 
Trinité !... 

Non loin du Parolan, une naïade mystérieuse cache une source, 
dite fontaine Saint-Jean, dont les eaux jouissent dans les pays 
avoisinants d’une grande réputation pour la guérison des maladies. 

Je me suis souvent demandé comment un homme habile, doc- 
teur in utroque, médecine et industrie, ne s'était pas encore 
avisé de fonder à la fontaine Saint-Jean un établissement de 
bains... 


Le 


( 427) 


Il y a là tout ce qui attire d'ordinaire les malades bien por- 
tants : un air vif, des vues pittoresques , et, non loin, une 
fraîche forêt. 

Quant aux qualités de l'eau, qui sait si un chimiste patient 
n’y découvrirait pas aussi un peu d’arsenic, comme au Mont- 
Dore ? (1) 

C'est pour le coup que la vogue des bains Saint-Jean serait 
assurée ! 

Ai-je tout rapporté ? Aï-je suffisamment énuméré les beautés 
naturelles du mont , les souvenirs historiques qui s’y rattachent ? 

Faut-il signaler les prodiges d'agriculture accomplis par ses 
courageux habitants qui ont couvert tout le terroir des cultures 
les plus riches etles plus variées, depuis la fève à la fleur papilio- 
nacée , au parfum enivrant, jusqu’à la betterave, cette conqué- 
rante du sol, qui, après avoir enlevé au nouveau monde sa palme 
saccharifère , vient aujourd'hui disputer à la vigne ses vertus les 
plus précieuses ? 

Faut-il aussi parler des produits plus anciens de l'industrie 
locale ? 

Mons-en-Pévèle n'a pas seulement l'honneur de figurer sur les 
plans géographiques, avec un sabre qui rappelle la bataille ; 
l'heureux village a sa place aussi sur la carte gastronomique de 
France ; non loin d'Armentières aux cervelas renommés, d'Arras 
aux cœurs classiques , de Lille aux carrés de pain d'épice, on voit 
dessiné, sous le nom de Mons-en-Péveèle, un échantillon des 
fromages qui ont formé le principal produit du pays aux temps 
primitifs où les habitants , simples pasteurs, couvraient de trou- 
peaux les pâturages, aujourd'hui convertis en partie en champs de 
betteraves, pour l'alimentation de trois fabriques. 

Pour Buzelin, le mont était célèbre ensigri pugnä, et copià 


(1) Voir les journaux scientifiques qui ont rapporté les expériences de M. Thénard 
au sujet des eaux du Mont-Dore. 


(428 ) 


caseorum , el Brûle-Maison, notre concitoyen , dans son grand 
voyage de Lille à Douai, par la barque , ne manque pas de 
s’écrier : 

Vois-tu là bas sous ces buissons , 

C'est le pays de Mons-en-Pève 

Où les fromages sont si bons? 

Faut-il établir que la science peut y venir chercher de précieux 
sujets d’études? Je n'aurai qu’à citer un fait personnel ; par une 
belle journée de juillet 1851 , le hasard qui avait dirigé ma pro- 
menade vers le versant oriental du mont, m'a fait rencontrer un 
étranger qui fouillait avec ardeur les flancs d’une gorge assez 
abrupte ; près de lui deux dames, en élégante toilette de voyage, 
se livraient à la même occupation , et tous paraissaient recueillir 
curieusement des échantillons de minéraux. 

Ce voyageur , débarqué le matin même à Calais , avec sa 
femme et sa sœur , toutes deux minéralogistes comme lui , était le 
célèbre M. Lyell , président de la Société géologique de Londres, 
qui, sur les indicatious de notre ancien collègue, M. Meugy . 
venait ramasser à Mons-en-Pévèle des pierres qui manquaient à 
sa riche collection. 

Ces pierres , si longtemps utilisées pour le dallage des trottoirs 
et le pavage des cours des fermes, que bientôt il n’en restera plus 
vestige, proviennent d’une couche compacte de nummulites , 
mollusques céphalés , dont l’aggrégation, par la suite des siècles , 
a conslitué un véritable bancde pierre calcaire, malheureusement 
fort épuisé. Peut-être qu'un jour, ce qui a été épargné servira au 
savant , pour l'aider à reconstrure, par le procédé de Cuvier , 
l'état physique du pays, avant le cataclysme qui chassa la mer 
des endroits qu'elle paraît avoir longtemps couverts, et jeta ainsi , 
au milieu d'une plaine unie, un monticule étonné de s’y voir. 

J'oubliais une illustration locale. Mons-en-Pévèle a donné le 
jour à Jacques Legroux , curé de Marcq-en-Barœul, historien 
véridique , auteur d'une vie des évêques de Tournai , écrite dans 
un latin correct. 


( 429 | 


\ 


Arrétons-nous , dirai-je au voyageur, le jour baisse; si le 
temps ne vous presse pas , et si vous désirez jouir d'un de ces 
magnifiques couchers du soleil, qui auraient fait oublier à Goethe 
Jui-même ceux qu'il admirait sur le Rhin, acceptez une hospita- 
lité offerte de bon cœur dans une modeste vi//a de la vallée. 

Si, au contraire, vos moments sont comptés, reprenez le 
chemin de la ville, non par la voie de fer, mais par la route 
de terre. 

J'aime à répéter ce mot d'un judicieux écrivain : par le chemin 
de fer. on arrive, mais on ne voyage pas (1). 

C’est qu'en effet les courses en chemin de fer nous mènent rapi- 
dement vers un but, mais ne nous laissent pas le temps de nous 
recueillir , pendant le trajet, sur le mérite des lieux où nous pas- 
sons ; image trop fidèle de la vie telle que nos mœurs modernes 
nous l'ont faite! nous supportons impatiemment les épreuves qui 
purifieraient notre existence; arriver, parvenir, voilà le but où 
vous tendons, et, quand on est si avide de la fin, doit-on sé 
tonner qu’on se montre si peu scrupuleux sur les moyens. 

Descendus à Thumeries, nous saluons le vieux château espa 
gnol, héritage de la noble famille de Carondelet, nous traversons 
ensuite Phalempin, au milieu de sa belle forêt, à deux pas de 
l’abbaye célèbre où dort Seswalès, le premier châtelain de Lille , 
non loin du Plouich, apanage de Henri IV , et après avoir honoré 
la pieuse relique de Saint-Piat, patron de Seclin, nous rentrons à 
Lille. 

Pour moi qui ai disposé ainsi, sinon de votre personne, du 
moins de votre esprit pour vous faire voyager dans une localité 
qui m'est chère , il me reste à vous demander pardon de mon 
indiscrétion. 

Le guide sera suffisamment récompensé de sa peine, si le voya 
geur convient qu'il a trouvé quelqu'intérêt dans son excursion. 


(4) M. Malitourne. 


( 430 } 


DON DE MONSIEUR MACQUART 


À LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES , DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS 
DE LILLE. 


Dans sa séance du 15 décembre 1854, la Société a reçu la 
lettre suivante : 


« Lille, le 14 décembre 1854 
« Monsieur le Vice-Président , 


» Ma reconnaissance et mon affection pour la Société des 
Sciences de Lille, qui, pendant un demi-siècle, a successivement 
allumé en moi le feu sacré, soutenu mes premiers pas, guidé 
mes timides essais, encouragé mon essor, qui a enfin honoré et 
décoré mes vieux ans; ces sentiments, dis-je, m'ont inspiré le 
désir de lui en laisser un gage en la priant d'agréer l'offrande 
de deux objets qui, j'ose l’espérer, ne seront pas sans intérêt 
pour elle: 


» 4.0 La partie de ma bibliothèque qui concerne l'histoire 
naturelle ,et dont chaque ouvrage est porté sur le catalogue 
ci-joint. 

» 2.0 Ma collection entomologique. 

» Mes livres sur l’histoire naturelle en général présentent une 
série des monuments de la science depuis Aristote jusqu'à nos 
jours, el surtout depuis l'époque de Linnée et de Buffon, con- 
tinuée par Lamarck , Cuvier, Geoffroy-St.-Hilaire, Blainville , 
cette pléiade si brillante , si glorieuse pour la science et pour la 
France en particulier. 

« Mes livres sur l’entomologie représentent celte phalange 
nombreuse et savante, commencée par Swammerdam , Réau- 
mur, Linnée et continuée par Fabricius, Latreille, Audouin, 


(431) 


Schonheer, Kirby, Aubé, Léon Dufour, et toutes les autres célé- 
brités entomologiques de nos jours. 

» Une espèce de mérite particulier par lequel peuvent se recom- 
mander une partie de mes livres entomologiques , est de contenir 
la presque totalité des ouvrages qui ont été publiés sur les insectes 
diptères. C'est , sous ce rapport , une rareté qui peut avoir quel- 
que valeur pour la science comme pour la bibliographie. 

» Ma bibliothèque d'histoire naturelle comprend encore un 
grand nombre de mémoires, notices , dissertations des divers 
auteurs avec lesquels j'ai des relations et qui m'honorent de leur 
bienveillance. Le recueil de ces mélanges et leur valeur scienti- 
fique, me font désirer leur conservation dans l'asile que la Société 
voudra bien lui donner. 

» En faisant à la Société l’offrande de ma collection d'insectes, 
je crois devoir lui donner quelques renseignements, particu- 
lièrement sur la partie qui concerne les Diptères. La spécialité de 
mes travaux sur cet ordre entomologique, les ouvrages assez 
volumineux qui en sont résultés , l'espèce d'importance qu'ils ont 
eu à l'époque déjà éloignée où ils étaient à peu près les seuls en 
France qui eussent spécialement les Diptères pour objet; les 
communications qui me furent faites de toutes parts pour obtenir 
de moi la détermination des espèces envoyées; les nombreuses 
relations que j'entretiens avec la plupart des Diptérologistes de 
l'Europe, et qui me procurèrent une multitude de spécimens ; ces 
différentes considérations peuvent faire concevoir de cette collec- 
tion une idée d'importance sur laquelle il me paraît nécessaire 
de fixer l'opinion de la Société à laquelle j'en fais don. 

» Cette importance est infiniment moindre qu'on ne pourrait 
le supposer , et les causes en sont diverses : en premier lieu , les 
espèces qui me furent communiquées pour la détermination et 
particulièrement la collection du jardin des plantes, celles re- 
cueillies par les commissions scientifiques de Morée et d'Algérie , 
celles rapportées des îles Canaries, par MM. Webb et Berthelot , 
etc. , me furent simplement confiées , et je me réservai seulement 
par convention avec les possesseurs, un individu sur quatre de la 


(432) 


mème espèce, ce qui n'enrichit que très médiocrement ma collec- 
tion. On y chercherait donc vainement les types d’un grand 
nombre de genres nouveaux que j'ai publiés, surtout dans l'ou- 
vrage sur les Diptères exotiques, que la Société a bien voulu 
comprendre dans ses mémoires, et qui, accompagné de 186 
planches, ne contient pas moins de 2,300 descriptions d'espèces 
nouvelles. 

» En second lieu, les Diptères , par la ténuité de leurs tégu- 
ments , ne sont pas généralement susceptibles d’une longue con- 
servation , et, de plus, comme les Coléoptères, l'abondance de la 
substance adipeuse qu'ils contiennent les expose à devenir la 
proie des insectes rongeurs. 

» Ces causes réunies ont enlevé à ma collection de Diptères une 
grande partie de l'importance qu’elle pouvait avoir. 

» Quant à mes autres collections d'insectes, qui font éga- 
lement partie de mon offrande , elles ne présentent qu’un intérêt 
secondaire. 

» Dans l'espoir que mon offrande sera agréée par la Société , 
je désire que la translation en ait lieu le plus tôt possible , à l’ex- 
ceplion de quelques livres dont je resterai dépositaire avec l’es- 
pérance de pouvoir encore en faire usage. 

» Agréez, je vous prie, Monsieur le Vice-Président, l'ex- 
pression de mes sentiments les plus distingués et les plus 
affectueux. 

» J. Macquarr. » 


Après cette lecture, la Société unanime décide qu'elle se trans- 
portera chez M. Macquart pour lui témoigner sa reconnaissance. 

M. le Vice-Président est chargé de porter la parole au nom 
de la Société. 

Le 19 décembre, à une heure, la Société s’est rendue chez 
M. Macquart. M. Violette, vice-président, lui a adressé l’allocution 
suivante : 


« Monsieur et très-honorable Président , 
» La Société impériale des Sciences, de ‘Agriculture et des 


(433) 


Arts de Lille a entendu, dans sa séance du 15 décembre, la lecture 
de la lettre par laquelle vous la priez d’agréer l’offrande de votre 
bibliothèque d'histoire naturelle et de votre collection entomo- 
logique, en témoignage de votre reconnaissance et de votre 
affection pour cette compagnie, qui, dites-vous, a encouragé vos 
efforts, soutenu votre courage, puis honoré et décoré vos vieux 
ans. Après celte communication qui peint si bien votre amour 
pour la science et votre bienveillance pour vos collègues, la Société, 
vivement émue, a décidé spontanément qu'elle viendrait tout 
entière auprès de vous, pour vous dire qu'elle acceptait votre 
généreuse offrande, et vous en exprimer en même temps sa pro- 
fonde reconnaissance. Scus l'empire de cette douce impression , et 
obéissant à la voix de notre cœur, nous venons tous aujourd'hui, 
rangés autour de vous, notre vénérable doyen, vous prier d'a- 
gréer l'hommage de notre vive gratitude pour les sentiments 
d'affection que vous nous portez, et pour le don généreux qui 
va enrichir nos collections et notre bibliothèque. 

» Déjà et depuis longtemps vous nous avez habitués à ces lar- 
gesses, car vous nous avez toujours donné , en dotant nos mé- 
moires de vos nombreux et intéressants travaux qui les enrichis- 
sent et les illustrent : depuis un demi-siècle vous travaillez pour 
nous , et l’on ne saurait ouvrir un des cinquante volumes de nos 
mémoires, sans y trouver les traces de vos recherches aussi sa- 
vantes que variées. Votre modestie va sans doute souffrir de cet 
éloge , dont la grandeur , pensez-vous , trouve son motif ct son 
excuse dans l'affection de vos confrères, et vous êtes tenté peut- 
être de nous récuser; mais plus fiers que vous-même de votre 

mérite, lai$sez-nous en confier l'appréciation à un juge dont vous 
ne contesterez pas la compétence. M. Moreau de Jomès, membre 
de l’Institut et notre honorable correspondant , s'exprime ainsi 
dans une lettre qu'il a adressée, le 15 de ce mois, à la Société, pour 
la remercier de l'envoi du dernier volume de ses mémoires. 
« Assurément; vos transactions prendront place parmi les meilleurs 
» mémoires académiques de l’Europe ; j'y trouve des travaux du 
» premier mérile, et qui font beaucoup d'honneur à votre glo- 


(434) 


» rieuse cité. » Après avoir parlé avec éloge des recherches de 
quelques autres de nos confrères sur l’état hygiénique de Lille, il 
ajoute : « Un important ouvrage de botanique, par M. Macquart, 
» a réveillé les souvenirs d’études analogues , faites jadis sous les 
» tropiques , et que des travaux obligés m'ont fait abandonner. 
Je suis aise de n’en avoir pas perdu la mémoire, puisque je 
» puis encore apprécier tout ce qu'il a fallu de science, d’éru- 
» dition, de courage à l’auteur, pour exécuter une œuvre aussi 
» belle. Je regrette seulement pour lui que les distractions de 
» notre temps diminuent les applaudissements qu'il mérite si 
» bien.» 

» Acceptez avec confiance cet éloge bien mérité, Monsieur et 
très-honorable Président , acceptez-le pour vous d'abord, comme 
juste récompense de vos travaux , pour nous ensuite, qui nous 
glorifions de vos succès et qui voulons y applaudir encore. La 
Sociélé fera dans son musée une large et honorable place à votre 
collection entomologique; elle réservera auprès d’elle une place 
spéciale à votre bibliothèque; elle veillera religieusement sur ce 
précieux dépôt, et l’offrira aux recherches studieuses de nos 
jeunes collègues qui’, un jour, vous prenant pour guide et pour 
modèle, et puisant dans les richesses par vous amassées , vou- 
dront suivre vos traces dans la carrière que vous parcourez si 
glorieusement. 

» Permettez-moi, Monsieur et très-honorable Président, de 
me féliciter personnellement d’être l'interprête de tous nos confrères 
pour vous exprimer de nouveau les sentiments de profonde recon- 
naissance, de vive gratitude et de chaleureuse confraternité que 
nous conservons toujours pour notre cher et vénérable doyen. » 


ÿ 


M. Macquart a répondu en ces termes : 


« Monsieur le Vice-Président, Messieurs et très-honorés 
Collègues , 


» Les infirmités de la vieillesse peuvent bien m'interdire l’ex- 
pression de mes sentiments, mais, grâce au ciel, elles laissent à 
mon cœur la faculté de sentir , ct, dans ce moment, votre mani- 


(435 | 


festation en ma faveur me pénètre de gratitude en me comblant 
d'honneur. L’offrande bien modeste que j'ai été heureux de vous 
voir agréer , était loin de valoir la haute distinction dont vous la 
faites l'objet ; mais vous m'avez accoutumé depuis longtemps à vos 
faveurs insignes , et, si J'ai la conscience de ne les avoir pas mé- 
ritées, je l'ai au moins d’avoir cherché de tout mon pouvoir à me 
rendre digne de votre estime. 

» Messieurs, quelle que soit la valeur bien contestable de mes 
travaux, ils perdent de leur prix à mes yeux en pensant qu'ils 
ont été le fruit de mes jouissances bien plus que de veilles labo- 
rieuses. Les sciences naturelles ont eu tant d’attrait pour moi que 
tout a été plaisir dans leur étude. Des ee cabinet au 
milieu de livres favoris , alternant , soit avec la culture des fleurs, 
soit avec les explorations entomologiques dans des promenades 
ou des voyages dont elles accroissaient toujours l'intérêt, ont 
charmé toute ma vie; ils m'ont offert quelques distractions dans 
les malheurs domestiques dont j'ai été atteint , ils assoupissent les 
souffrances qui m'ont assailli. 

» Mais le principal mérite des sciences naturelles, à mes yeux, 
c'est que j'y ai toujours vu les harmonies qui de toutes parts y 
signalent l'ordre, ia convenance, l'utilité des êtres, soit 
entr'eux , soit avec tous ceux qui les entourent; c'est de mani- 
fester le Créateur suprême dans la création. Je me félicite, sous 
ce rapport, d’être l’imitateur de la pluspart des naturalistes, et 
particulièrement de Linnée dont le cœur était aussi religieux 
que le génie était vaste el dont toutes les œuvres redisent : 


O Jehova ! 
Quam mirabilia sunt opera tua , 
Quani sapienter ea fecisti ! 
Quam plena est terra possessione tua. 
David. 


» Je retrouve les mêmes sentiments dans Kirby, dont le prin- 
cipal ouvrage fait partie des traités pour lesquels M. Bridgewater 
avait fondé des prix destinés à démontrer la puissance , la sa- 
gesse et la bonté de Dieu dans toutes les branches des sciences 


(436) 


naturelles. Je reconnais avec Cuvier la merveilleuse conformité 
qui existe entre les couches fossiles du globe et les grands jours 
de la création décrits par Moïse. 

» Messieurs et bien chers Collègues, je n'ai pas l'espoir de 
rester encore longtemps parmi vous; mais , jusqu'à mon der- 
nier moment , je ne cesserai de faire des vœux pour la Société qui 
nous est si chère. 

» Monsieur le Vice-Président , agréez particulièrement l’expres- 
sion de ma reconnaissance et de ma vive affection. » 


Après avoir recueilli ces paroles avec la plus vive comme la 
plus douce émotion, la Société, pleine de reconnaissance pour son 
doyen , a pris congé de lui. 


MUSÉE INDUSTRIEL ET AGRICOLE (. 


La Société a reconnu avec une vive satisfaction que la création 
de son Musée Industriel avait été parfaitement comprise et ap- 
préciée par le public; des dons importants et nombreux lui ont 
été faits. La Société est heureuse de faire connaître les noms des 
donateurs et de leur exprimer en même temps sa profonde recon- 
naissance pour leur concours à la réalisation d’une œuvre destinée 
à honorer notre cité industrielle. La Société est en instance auprès 
de nos magistrats municipaux pour obtenir dans l'hôtel de la 
Mairie un emplacement convenable, et elle n'attend que leur 
décision pour livrer au public son Musée Industriel. 


(1) Fondé par la Société en 1853. Voir le supplément du volume de l’année 
1853. 


(438) 


LISTE des objets reçus pour la fondation, à Lille, d'un Musée Industriel et 
Agricole, par la Société impériale des Sciences , de l'Agriculture et des 
Arts, de cette ville. 


É® DES en DOMICILE: DÉSIGNATION SOMMAIRE DES OBJETS. 
= 
1 |Macquart.......... Filles. . | Pied de maïs de la variété dite gigan- 
tesque. 
Treize échantillons de dentelles confec- 
tionnées à l’asile des aliénées de Lille. 
2: l'épssolet. 4... 0.52 11 SR Collection de hameçons pour la pêche 
marilime. 
Modèles de voiles. 

: Une série de produits industriels offrant 
les différentes phases de la fabrica- 
tion du salpêtre. 

é : Une série de produits résineux obtenus 
31 Violette. 27: LL (Ernie et du pinus marilima. 
Une série complète représentant la fa- 
brication de la poudre. 
4 | O’delant et Brabant Modèle de coffre à avoine. 
freres Ie ee Fiveshst. ice | Echantillons représentant toutes les pha- 
ses de la fabrication de la céruse 
(carbonate de plomb ). 
D 'lGrOÏN: rer e Tiers rous Matières et produits de la fabrication 
des peignes de cornes. 

| Fabricalion des cardes. 

6:|Semivetrènes 0 1Dileses ve. « PE 

ji Lins filés et chanvre. 

\ Tissage du linge damassé. 

7 | Dewaleine frères...| Lille ....... . | Fabricalion de la colle de peaux. 
Humbert-Lerville...| Lille.... ..... Fabrication de la chicorée. 
D'AIDE. SUR Fabrication des brosses et des pinceaux. 
10 | Hayem...... . EE. ee Fabrication des chandelles. 
at l'WIMOIEE SL ee LMP... 2 Fabrication des cartes à jouer. 
12. | Lemayeur......... 18 }\ CCSN Argenterie de table (cuivre) (fabrication 
de l 
13 | Crespel (V.°) et fils. | Lille... ....... Fils (fabrication de) retors, à broder et 
ù à dentelles (47 échantillons). 
14 | Crespel-Descamps...| Lille.......... Vitrine contenant la fabrication des fils 


retors à coudre. 


(439) 


= 
© 
Z 


d’orûre. 


15, NVanakère.(E.)......| Mlle... 
16 | Duchaufour-Périn...| Lille.,... .... 


NOMS 


DES DONATEURS. DOMICILE: 


DÉSIGNATION SOMMAIRE DES OBJETS, | 


Plumes métalliques (fabrication des). 
Tuyaux de plomb et étain(fabrication des) 
Un flacon d’alcool de glands. 

— de marrons d'Inde. 
Fabrication de la monnaie de cuivre. 
Soude brute. 

Sel de soude. 
Sulfate de soude. 
Sel d'’étain. 


17 | Kuhimann......... ] 11) LS RARE Potasse brute. 


18 
19 
20 


21 
22 


23 


24 
25 
26 


27 
28 


ARS PR EE SD D EE DOI PT EE OMR 
) 
20" LApAix. 0... 0h .| Lille. ........ | Lutherie. — Violon, etc. 


Potasse raffinée. 
Muriate de potasse. 
Chlorure de chaux liquide. 
Acide nitrique. 
Acide sulfurique. 
Acide muriatique. 
Noir animal. 
| Noir engrais. (13 bocaux ). 
BQuERAiN -- 2. 0.2 Hilestiovest es | Fabrication des glaces. 
A à OA AE JE FA LOSeT SES CR Table Done Félamage des glaces. 
Bèche de l'arrondissement de Dunkerque 
Legger, direct. de la 
C:ie du gaz ...... ANT PRE Gaz fabrication du). 
AMDErLE TT... ECO RENE Tabacs (fabrication des ). 
Machu ............ Lille. ........ Série de 58 chjets représentant la fabri- 
cation des tulles et des dentelles , ter- 


minée par le don d’une voilette et 
d'un stors. 


Lebœufet Millet....! Creil. ........ Poterie et porcelaine opaque (fabrication 
de ) (52 pièces). 

Barbe fils ......... Fo A TE GE Chapeaux de paille (fabrication de). 

Dubprulle m/s PIB Re Lampes à l'huile (fabrication des), à 

Sociélé des mines de diverses époques. 


ZINC MAN RUN Vieille-Montag. | Produits représentant toutes les in- 
dustries du zinc. 


RUOE.-oRRt Ent tr Lille... Fabrication de la poterie d’étain. 
Dupont rep. Dille::-ete te Balance à bascule. 


( 440 ) 


DÉSIGNATION SOMMAIRE DES OBJETS. | 


30 | Cardon-Vaillant.....| Lille.......... 
31 | Decourtet ......... LUI: Er 


Mannellerie. 
Confiserie. 
Série de 32 espèces de café. 


| 

| 

— substances alimentaires exotiques. | 

32 | Bertelle-Henneron..| Lille.......... — gommes et résines. . 


— substances tinctoriales. 
— substances pharmaceutiques. 


33 | Lecomte,. 1... IV AMNER 1 Coutellerie. 

34 | Bernier..:....::.. 1 Di} 1 CERN de Quincaillerie. 

0) ODA MELERT FIYES 2.106 Vitrine représentant toute la filature | 
des cotons géorgie-longue-soie. 

36 | Bauchet-Verlinde...| Lille. ........ Série complète de papiers , registres et | 
grande machine à régler (142 objets). | 

37 | Biancourt ......... Hillesessrl. Echantillons de tissus imprimés avec | 
planches et plus de cinquante schals. 

38, KGiselon 17: Moulins-Lille .. | Pipes (fabrication des). 

39 | Destombes.....,... Lille... .. | Cartons (fabrication des). 

RO CARERE 0 cl Lles, Pentures brevetées avec promesse d’une 
voiture complète de sa façon. 

#1 | Frère Eustate....:.| Hille”..:..:-.°. Machine à faucher. | 

42 | Salomon ....... en PEVOB sen e Série de moules ou pièces représentant 
la fabrication des poteries et tuyaux | 
de drainage. 

43 | BaChys. 0. ee ai Fives 5 4 .he Echantillons d'indigo. 

44 | Stievenard-Thomas.| Lille.......... Couverture de laine. 

45: | BeEKerS |, 4 0 ENT Tiens Ardoises de Fumay. 

4GU ROSÉ LAETITIA LA 1 CAMP CRIE Ruches et travaux des abeilles. 

&7 |Pelitbon.......: Lille.... . .. | Sel gemme de Dieuze. 

48 | DespretzetDuchemin| Milour-s.-Anor. | Limes et acier (fabrication des) (15 
échantillons). 

LOU VON Etre tie 1 RAS ANSE Vitrine contenant les produits en cours | 
de fabrication ou fabriqués des cotons. 

50 | Carpentier et (ie.. | Paris ......... Fers galvanises (86 objets). 

51 | Fauvelle-Deleb:rre.| Paris .... .... Série de peignes en caoutchouc. 

52 | Dubreuil .......... Lee. Papiers peints (fabrication des). 


Orge perlé et farines. 

Machine à fabriquer l'orge perlé. 
5h] Leflon..…....... MEDAL Vases à fleurs en poterie. 

55 | Jossons. .......... Haubourdin.... | Pannes et carreaux. 


sÈ NOMS . 
£5 A TE DOMICILE. DÉSIGNATION SOMMAIRE DES OBJETS. 
56: | Deosv., 242 R0 Wazemmes.... | Sabots en tous genres. 
57 | Marche (M€) .. ..| Lille....... Corbeille de fleurs artificielles. 
Vinaigre et acétates. 
) Sen tete een Ne I PE RNA ÉRÈRE 
TULPRERS et Alcool pyrolignite. etc, 
| 59 | Dehenne ... ..... PAL ANA Chapeaux de feutre etde soie (fabrique 
de ). -|} 
60 |Saingier ...... Diem Peignes d'’écaille (fabrication des). 
GT RITAU TR TT ne ee EST PE Me Fabrication des gants de peaux et ma- || 
chine à coudre. 
Cuivre argenté. 
62 |Christofle ......... 11 1 NON MT Série représentant la fabrication des || 
cuilleres et tasses argentées par les || 
procédés électriques. 
63 | Bert,ing. des mines.| Lille.......... Fer (série de la fabrication du). 
64 |Courtecuisse.….....| Lille........ Vitrine renfermant les produits de l’a- 
midounerie. 
65 |Taffin-Peuvion.…..… Lesquin Huile et tourteau de madia-sativa. 
66 | Degland.. ........ LA RARE Télégraphe électrique. — Fragment du || 
càble sous-marin de Calais à Douvres. 
67 |Sociétéimpérialedes 
Sciences...... .. Lien Manchons de globes de pendules. 
68 |Boutiller........... LIBAN se Plâtre et moulage. 
Baratte mécanique au beurre, en acajou, | 
69-|Tancrez tr Eesti sn me Ms MR EURE ._ À 
Série de matérianx pour la confection || 
des chaussées pavées ou gravelées. 
70, \TaMefers Lille - 1. Modèle de grille fumivore. 
Typographie, clichet de caractères im- |} 
71 | Casterman et fils...| Tournay ...... mobiles. 
Un exemplaire de l’imitation de Jésus. 
72 | Leblondel.......... Lille ... | Photographie sur plaque et sur glace. 
732RGuimet......::.. LYON: bee Fabrication du bleu d'outre-mer (4 bo- 


Caux) il 


= 
Lead 
[E 2 


DISTRIBUTION SOLENNELLE 
DES PRIX. 


Le 25 Juin 1854, la SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES, DE 
L'AGRICULTURE ET DES ARTS DE LiLLE, lient sa séance publique 
et annuelle, sous la présidence de M. Besson, Préfet du 


Nord, membre honoraire. 


Une symphonie à grand orchestre, exécutée par l'Association 
musicale , ouvre la séance. 


M. le PRéreT prend la parole : 


« Messieurs, 


» Si, entre toules les sociétés d'encouragement qui se sont formées 
dans notre département, la Société impériale des sciences, de l’agri- 
culture et des Arts de Lille occupe un rang aussi distingué, c’est que 
nulle autre, dans une mesure aussi complète, n’a contribué avec 
plus de persévérance et de dévouement à l'amélioration des branches 
qui composent son programme permanent. 

» Les services que vous avez rendus à la population industrielle, 
agricole et artistique, restent gravés dans la mémoire reconnaissante 
du pays, et on ne saurait les méconnaître sans froisser l'opinion 
publique. 

»Grâce à votre zèle pour le renom de l’importante cité lilloise, à 


votre goût pour les pures jouissances de l'esprit, à votre désir d'en- 
trétenir parmi vos compatriotes une saine culture intellectuelle, 
votre Société continue brillamment la chaine de vos traditions. 

» Dans ces derniers temps, le besoin d’une représentation plus 
large pour la pratique agricole a motivé un dissentiment qu’il n’a 
pas dépendu de moi de conjurer. La nouvelle association qui s’est 
Jjuxta-posée à la vôtre, se compose de cultivateurs et d’agronomes 
éprouvés, qui n’ont d’autre but que de discuter en commun, après 
des preuves sur le terrain, les méthodes nouvelles recommandées 
par les sociétés d’agriculture ; celles-ci doivent done voir dans les 
comices moins des associations rivales que des écoles d’expérimen- 
tations rurales; elles laissent intacts vos statuts et vos réglements 
qui tiennent leur sanction du temps et de l’usage utile que vous en 
avez fait ; elle vous laisse également dans la plénitude de l’exerciee 
de tous vos droits de hauts conseils sur les choses de l’agriculture ; 
vous les traiterez toujours avec cette largeur d’esprit que vous puisez 
dans vos études abstraites et dans les connaissances scientiques qui 
sont votre apanage. Laissez-moi ajouter que, dégagés de la partie 
agricole purement pratique, vous serez mieux placés pour résoudre 
les grands problèmes dont les solutions intéressent, à un degré émi- 
nent, le progrès. 

» Qu'on ne vienne pas nous dire que les temps présents ne sont 
pas favorables aux œuvres de l’intelligence, et que les intérêts ma- 
tériels, dont je sais d’ailleurs tout le prix, étouffent les intérêts 
moraux et intellectuels, la passion du beau dans les arts et dans 
les lettres, de Putile et du grand dans les sciences. Ceux qui ne 
craindraient pas de tenir un pareil langage calomnieraient amère- 
ment la France et la civilisation. 

» À quelle autre époque de l’histoire du monde a-t-on rencontré 
un plus grand mouvement des esprits? Les sciences physiques 
et chimiques, après avoir découvert et réglé cette force indomptable 
de la vapeur, l'avoir assouplie et rendue l’esclave de l’homme : 
après avoir discipliné cette autre force inconnue de l'électricité et 
des courants magnétiques qui met instantanément en communi- 


#44 
cation les points les plus éloignés, et qui, bientôt, deviendra l'agent 
le plus puissant de nos industries, où s’arrêteront-elles ? — Et 
l'astronomie qui parcourt l'immensité du ciel, et qui, chaque jour, 
y fait de nouvelles découvertes, que ne devons-nous pas attendre 
de ses investigations si savamment dirigées ? 

» La science conduit l'esprit humain des plus simples prémisses 
aux plus hautes conceptions et lui ouvre ces champs sillonnés par 
la lumière où germent des myriades de monde. 

» Passerai-je sous silence cet art photographique si heureusement 
appliqué par un de vos ingénieux confrères, qui, en raison de l'ex- 
cellence de ses procédés, peut être considéré comme un second 
inventeur. 

» L'étude de ces formations, ainsi quele dit le célèbre Humblodt, 
qui aceusent tant d'origines diverses, de ces couches disloquées, 
relevées, infléchies en tous sens par des pressions contraires ou par 
les efforts des agents volcaniques, a conduit l'observateur à compa- 
rer l’époque actuelle aux époques antérieures, à combiner les faits 
suivant les plus simples règles de l’analogie, à généraliser les rap- 
ports d’étendue et ceux des forces qu’il voit encore à l'œuvre; l'é- 
tude a tiré ainsi du vague et de l’obseurité celte belle science de la 
géognosie qu’on soupconnait à peine il y a cinquante ans. 

» Est-il rien de pius merveilleux que le spectacle qui se déroule 
sous nos propres yeux ? 

» Reconnaissons-le bien : par un admirable prodige d'extension, 
la France produit à la fois des industriels et des artistes, des guer- 
riers et des lettrés, des savants qui concoivent et des arlisans qui 
exécutent, Dans ce magnifique atelier du travail national, l’art, le 
beau, les choses du génie et de l’esprit ont conquis leurs places soit 
dans les sympathies publiques, soit aux yeux de l'Empereur, qui 
est passionné pour toutes les gloires de la France. Napoléon IT ne 
s’est pas borné à sauver la France de l’anarchie, il a voulu qu’elle 
füt un grand peuple, — dans la paix, en développant les arts et 
l'industrie et tous les instincts généreux, en sillonnant le pays de 
voies de communications qui font sa force et sa prospérité, en em- 


( 445 
bellissant avec une promptitude qui tient du prodige cette magni- 
fique capitale où nous verrons dans quelques mois affluer tous les 
produits du monde eivilisé ; — et dans la guerre, lorsque l'honneur 
national a exigé que le drapeau du pays fut déployé devant l’ennemi, 
il s’est montré l’illustre successeur du nom moderne le plus difficile 
à porter. 

» Livrez-vous donc, messieurs, avec confiance à vos paisibles et 
honorables travaux. Entretenez dans cette heureuse contrée uu culte 
arlistique, qui se révèle d’ailleurs avec magnificence dans vos mu- 
sées, dans vos monuments publies. Vous aurez bien mérité de vos 
concitoyens et de l'Etat, et, en même temps, vous aurez puisé dans 
le commerce des lettres de sérieuses consolations. 

» Ajoutez ainsi à vos mérites personnels et à l’éclat de la ville de 
Lille. Quoi de plus digne, messieurs, de votre émulation, de votre 
dévouement et des félicitations publiques ! 

» Et maintenant que j'ai librement exposé ma pensée sur le passé 
el l'avenir de votre Société, qu’il me soit permis de vous remercier 
du lustre que vous répandez sur vos travaux en couronnant les 
hommes studieux, dont les œuvres ont été jugées dignes de vos 
encouragements et en décernant des primes aux modestes agents 
agricoles et industriels. Que ses lauréats soient fiers des distinctions 
qu'ils doivent à leur mérite, apprécié par la plus noble impartialité ! » 


M. Macquarr, président de la Société, prononce le discours 
suivant : 


« Messieurs, 


» La solennité publique et annuelle qui vous réunit, ramène 
naturellement à votre pensée les résultats de vos travaux, les fruits 
que vous avez cueillis sur l'arbre de la science. En présence de vos 
concitoyens, vous vous demandez si ces fruits leur ont été utiles et 
agréables, selon la devise que vous avez adoptée; si vous avez digne- 
ment exercé la triple attribution dont vous êtes investis : les sciences, 
l’agriculture et les arts? L'exposé suivant sera votre réponse. 


446 ; 


» Les sciences, ces nobles filles de l'intelligence humaine, ont reça 
de vous, messieurs, un culte digne d'elles. Inspirés par elles, vous 
avez, chacun, selon sa vocation particulière, cultivé un champ de 
leur vaste domaine : les uns, scrutant la nature, en ont observé les 
lois, et les phénomènes, soit dans la matière inorganique, soit dans 
l'organisation et la vie; les autres, prenant l’homme pour l'objet de 
leurs investigations, ont cultivé les sciences qui le concernent, telles 
que l’histoire, la philosophie. 

» Il semble, messieurs, que la vocation scientifique de la Société 
soitun don qu’elle a recu dès son berceau de l’un de ces hommes 
qui font époque dans les annales des connaissances humaines, Malus, 
l’un de ses fondateurs, au nom duquel se rattache l’une des décou- 
vertes les plus importantes et les plus fécondes de la physique mo- 
derne, la polarisation de la lumière. Malus semble avoir légué à la 
Société quelque chose du feu sacré qui l’enflammait, lui-même, et 
avoir déterminé la prédilection qui la caractérise pour les sciences 
exactes. C’est ainsi, que dans l’espace d’un demi-siècle, elle a pro- 
duit tant de travaux estimés du monde savant, et que ses annales 
sont si riches en mémoires sur la physique, la chimie, la géologie, 
la botanique, la zoologie. 

» La science, gloire de l'esprit humain, fruit du travail opiniâtre 
et de la méditation profonde, étrangère aux intérêts matériels, s’é- 
lève dans les hautes sphères intellectuelles. C’est de ces régions 
sublimes que, comme une rosée bienfaisante, elle descend en mille 
applications ingénieuses, auxquelles nous devons tous nos perfec- 
tionnements des arts et de l’industrie dans ce temps surtout si fer- 
tile en miracles. 

» La Société impériale, jalouse de faire jouir ses concitoyens de 
ces émanations de la science, les a accueillies, propagées, adaptées 
à toutes les améliorations de l’industrie si développée dans notre 
cité. Afin de répondre aux besoins de l'époque, elle a mis tous ses 
soins à y fonder des institutions scientifiques : elle a provoqué près 
de l'administration municipale la création des cours gratuits de 
physique, de chimie, de zoologie, et leur a fourni d’habiles profes- 


seurs ; elle a été consultée par la même adnunistration sur la réor- 
ganisation des Ecoles académiques, et c’est sur son avis qu'ont été 
fondés les cours de dessin linéaire, d’une importance immense pour 
l'industrie, et celui de géométrie descriptive appliquée à la perspec- 
tive, à l’architecture, à la mécanique. Elle a adressé à M. de Ville- 
neuve, préfet, un mémoire faisant ressortir l'utilité, la nécessité 
pour Lille, d’un conseil de salubrité publique, et un arrêté préfectoral 
du 25 juin 1828 a créé cette salutaire institution. Elle a pendant long- 
temps établi, pour les pauvres malades, des consultations qui sont 
continuées par la société de médecine. Elle a fondé le musée 
d'histoire naturelle, qui, subventionné par le conseil municipal, offre 
non-seulement d’utiles moyens d’études, mais est devenu , par la 
richesse de ses collections, l’ur des plus importants des villes de 
province. Elle a jeté les fondements d’un musée agricole et indus- 
triel, dans lequel elle réunit à la fois les productions si diverses de 
nos fertiles campagnes et les produits de notre féconde industrie, 
en présentant toutes les transformations que subit la matière pre- 
mière jusqu’à la confection la plus perfectionnée. En un mot, elle 
a multiplié de tout son pouvoir, l’enseignement scientifique à Lille; 
elle a en quelque sorte suppléé provisoirement au besoin de la fa- 
culté des sciences, vivement sollicitée et enfin promise à une popu- 
lation si digne de l’obtenir. 

»L’agriculture, la seconde des attributions de la Société Impé- 
riale, est depuis de longues années, l’un des objets les plus impor- 
tants de vos travaux. L’admission des principaux cultivateurs de 
l'arrondissement de Lille, au titre d’associés agriculteurs, a produit 
une heureuse combinaison de la science agronomique et de la pra- 
tique, dont les résultats ont pendant longtemps répondu à toutes 
vos espérances. Grâce aux subsides accordés par le gouvernement, 
vous avez successivement expérimenté toutes les plantes et les ins- 
truments aratoires préconisés ; vous avez stimulé les procédés les 
plus utiles, tels que le semis en ligne et le drainage en mettant à la 
disposition des cultivateurs, des semoirs perfectionnés et des machi 
nes à laconner des tuyaux. 


( 448 ) 

» Vous vous êtes mis à l’œuvre en faveur de toutes les industries 
agricoles, ces précieux auxiliaires de nos cultures et surtout de la 
sucrerie indigène, qui vous doit en partie l'existence, par les secours 
que vous lui avez prodigués dès son berceau, par la longue persévé- 
rance que vos encouragements ont inspirée à ses courageux fonda- 
teurs, par les moyens de perfectionnement que vous n’avez cessé 
de lui fournir et par l'appui de vos protestations près du gouverne- 
ment pendant la lutte opiniâtre qu’elle a dù soutenir. Enfin, c’est 
à la science que vous avez propagée autour de vous, qu’est due la 
récente transformation de la betterave en alcool; en attendant, nous 
en exprimons le vœu, que la vigne, en se délivrant de l’oïdium, 
reprenne ses heureuses prérogatives. 

» Parmi les améliorations que produisent les industries agricoles. 
domine surtout l'accroissement du bétail, cette seconde mamelle de 
l'Etat, comme l’appelait Sully; vous avez donné l'impulsion au 
perfectionnement des races en provoquant l'institution des concours 
régional et départemental, dont récemment encore, vous avez cons- 
taté les heureux effets en admirant à la fois les produits de l’art des 
éleveurs et ceux de la nature dans la beauté des races flamandes. 

» Afin d'étendre l'instruction profesionnelle, vous avez compris 
dans vos travaux des publications agricoles, la plupart pratiques, 
qui ajoutent jusqu'ici onze volumes aux trente-trois de vos mémoires. 
Pour faire intervenir plus directement encore les sciences dans l’en- 
seignement agricole, vous avez institué des conférences où, en pré- 
sence de vos associés culivateurs, chaque science a été interrogée 
dans ses rapports avec l’agriculiure, afin d’en tirer des applications 
usuelles. C’est ainsi que la géologie a examiné les amendements qui 
donnent à chaque nature du sol la qualité qui lui manque, et 
qu’elle a appris à les trouver souvent à proximité et sans frais; 
que la chimie a mis à la portée des eultivateurs la théorie des en- 
grais, qui leur enseigne à les employer judicieusement; que la bota- 
nique a recherché les lois des assolements, les moyens d'améliorer, 
d'acclimater les plantes utiles, de détruire les parasites, de prévenir 
les maladies des végétaux ; que la zoologie a signalé les animaux 


( 449 


et parliculièrement les insectes nuisibles à l'agriculture et appris à 
en atténuer les ravages; que la science vétérinaire a exposé les 
moyens d'entretenir la santé des bestiaux, de les engraisser, de 
prévenir les épizooties, d'améliorer les races et de les adapter aux 
convenances de chaque localité. 


» Vous avez enfin, messieurs, décerné annuellement des prix 
aux cultivateurs qui, se conformant à vos programmes, ont fait des 
essais utiles de culture nouvelles, importé des instruments aratoires 
perfectionnés, fait des expériences comparatives sur l’action fertili- 
sante des différents engrais et amendements, donné le plus d’exten- 
sion aux prairies artificielles, amélioré les constructions rurales, 
surtout sous le rapport de l’assainissement des étables. Vous avez, 
dès l’année 1834, pris l’heureuse initiative d’honorer par des 
récompenses les longs et fidèles services des agents agricoles, et 
vous avez eu la satisfaction de voir votre exemple imité par un grand 
nombre de Sociétés françaises et étrangères. 


» Voilà, messieurs, ce que vous avez fait pour l’agriculture, 
grâce à lintervention de la science, et cependant vous avez vu 
rompre cette heureuse combinaison dont tant de services rendus 
devaient assurer la conservation. 


» La troisième attribution de la Société, ce sont les Aris, ce 
charme de la vie, plein de séductions si douces, ce moyen enchan- 
teur d'exprimer nos sensations, nos sentiments, de les commu- 
piquer, de les répandre autour de nous, qui répond si bien au 
besoin de notre cœur et de notre imagination. Les Arts, en y com- 
prenant les belles-lettres, ont été cultivés par vous, messieurs, avec 
ardeur et distinction. À commencer par la littérature, vos annales 
rendent amplement témoignage de vos travaux. Vous avez souvent 
laissé pénétrer dans son domaine la science et l’érudition dont la 
sévérité a été adoucie par le charme ou le mérite du style. Nous 
nous bornerons à mentionner la vie de Linnée, la biographie d’Alain, 
de Lille ; de nombreux mémoires historiques, le voyage en Algérie. 
E n’est pas besoin que je vous en nomme les auteurs. La poésie à 


(‘450 ) 
parsemé de ses fleurs chacun de vos savants volumes, et vous retrou- 
vez souvent en les relisant, le charme de la première lecture. 

» Les Arts sont à Lille un fruit du sol. A la fois français et fla- 
mands, nous sommes de l’école de Lesueur et de celle de Rubens ; 
nous n’apprécions pas moins le goût, la convenance, le jugement, 
la philosophie dans l’art, que la brillante imitation des beautés de la 
nature. La cité enfante un grand nombre d’artistes dont la Société 
impériale possède l'élite. 

» L'architecture, la statuaire, la photographie, la musique, y 
sont dignement représentées, et vous contribuez ainsi, messieurs, à 
l’ornement progressif de notre belle ville, au développement du goût 
inné pour les beaux-arts et aux jouissances qu'ils nous procurent 
chaque jour. Vous prenez partsurtout à l’accroissement des richesses 
artistiques qui sont une des gloires de la cité. C’est vous, messieurs, 
qui l’avez mises au premier rang des villes richesen objets d’art, en 
la dotant du musée Wicar, ce trésor inestimable que notre célèbre 
concitoyen vous a légué en reconnaissance des témoignages d’hono- 
rables souvenirs que vouslui avez donnés. Tous les peintresrenommés 
de l’Europe veulent voir cette immense réunion de dessins où les 
grands maîtres des écoles italiennes ont déposé les premières idées 
de leurs admirables productions. 

» À cette inappréciable collection, qui est enviée à Lille par 
l’Europe entière, vous avez joint un cabinet de médailles et d’anti- 
quités. qui, peu considérable encore, favorise déjà l'étude, et ne 
peut manquer d'acquérir de l'importance par les subventions 
municipales et les offrandes de nos concitoyens. 

» La Société a encore montré son zèle pour les arts en acceptant 
la mission qui lui a été offerte par l'honorable famille de M. Moillet, 
d'administrer le musée ethnologique qu’elle a donné à la ville sous 
cette condition. Vous savez, messieurs, quel est le succès de cette 
exhibition permanente , qui présente au publie un tableau des 
mœurs dans les différentes parties du monde, depuis Pabrutis- 
sement de l’état sauvage et l'absence de l’industrie jusqu'aux rafli- 
pements de la eivilisation et les délicatesses de Part. 


(A5 

» Messieurs, en vous rappelant ce que la Société Impériale a fait, 
ce qu’elle fait tous les jours pour remplir sa triple mission, je la 
félicite ; elle jouit de l'estime de ses concitoyens, elle s’est fait un 
nom honorable parmi les corps savants de l’Europe, elle à recu 
récemment eneore un éclatant témoignage de distinction émané du 
ministère de l'instruction publique; elle a la conscience de s’être 
rendue utile, et son passé est la garantie de son avenir. 

» Elle remplit encore aujourd’hui l'engagement annuel de décer- 
ner des prix en faveur des sciences, de l’agriculture et des arts. 
Pour la vingt-troisième fois, elle se félicite de donner d’humbles 
couronnes, des houlettes, des gerbes d'honneur aux vieux servi- 
teurs fidèles et dévoués à leurs maîtres. Elle contribue ainsi à la 
morale publique, et s’associe, dans son centre d'action, à la grande 
voix moralisatrice de la religion, qui, même aujourd’hui, se fait 
entendre avec tant d'autorité dans nos murs, comme naguère notre 
premier pasteur est venu évangéliser ses ouailles avec le zèle apos- 
tolique de Fénelon, dont il occupe si dignement le siège.» 


Après ce discours M. Lecranp, membre résidant de la Société, 
lit un trayail intitulé : une journée à Mons-en-Pevèle, dans lequel 
il fait ressortir les beautés naturelles du pays et les souvenirs 
historiques qui s’y rattachent (1). 


La parole est alors donnée à M. Lamy, Secrétaire-Général, pour 
présenter le résumé du travail des commissions et proclamer les 
noms des personnes qui, à différents litres, ont mérité les distinctions 
et les récompenses de la Société. —M. Lamy s'exprime en ces termes : 


La Société impériale des Sciences, de l'Agriculture et des Arts 
de Lille, doit particulièrement se féliciter cette année de la sym- 
pathie que son appel a rencontrée, du nombre, de la variété et de 
l'importance des travaux que son concours a fait naître. Depuis 
longtemps, en effet, les sciences appliquées, la littérature, Phis- 
toire, la poésie, les beaux-arts, l’agriculture n’ont apporté à la fois 


(1) Ge travail est inséré dans le présent volume, 


( 452 } 
un aussi large tribut. Heureux augure ! progrès réel! Preuve nou- 
velle que sur un sol fécond en abondantes moissons, riche entre 


tous par les merveilles de son industrie, le culte de la pensée 
peut se conserver et grandir à côté des préoccupations matérielles. 


$ E — Sciences. 


Physique et Chimie. 
Aucun mémoire n’a été présenté sur les deux sujets de science 
pure mis au concours. /La publication tardive du Programme 
explique ce fait. 


$ EI. — Sciences appliquées. 


{Commissaires : MM. DeLezenne, Coras, Bacay, Verzy et 
VIOLETTE rapporteur.) 

Pour conjurer les terribles effets du gaz détonnant des mines de 
houille, l’illustre savant Davy a entouré d’une toile métallique la 
flamme des lampes de sûreté qui portent aujourd’hui son nom. 
Mais ces lampes, malgré les efforts de différents artistes, présentent 
encore de graves inconvénients. Des améliorations notables sous le 
rapport de la légèreté, de la solidité, du mode de fermeture, du 
pouvoir éclairant de la flamme et de la facilité à maintenir son 
éclat constant, ont été introduites par M. DurruLce, dans la cons- 
truction d’une lampe de mineur qu'il a soumise à l'appréciation de 
la Société. — M. DusruLLE a présenté, en outre, deux autres 
lampes, la première destinée aux fabriques de vernis, d’alcool, aux 
usines à gaz ; la deuxième réservée pour les usages domestiques 
dans les étables, les remises, les granges et magasins. 


Pour les perfectionnements apportés aux lampes de süreté, et 
sur le rapport de sa commission, la Société décerne à M. DuBRULLE, 
lampiste à Lille, une MépaiLLe D'ARGENT grand module. 


Sur un autre rapport de la même commission, la Société décerne 
à M. BreBar, peintre-décorateur, à Lille, une MÉDAILLE DE 
BRONZE grand module, pour la perfection de ses imitations de 
marbre et de bois peints. 


453 ) 
$ li. — Littérature et Histoire. 


(Commissaires : MM. Le GLay, TissanDier, DELIGNE, Dupuis, 
Con rapporteur.) 

La Société avait promis des MépaiLLes aux meilleures biogra- 
phies du diplomate AuGer DE GmisLai, de Bousbecque, et du poète 
Ambroise Feurry. Les deux Mémoires envoyés au concours n'ont 
pas été jugés suffisamment élaborés et complets. La Société accorde 
des encouragements aux auteurs des Mémoires et remet la question 
au concours pour l’année 4855. 

Une œuvre considérable, l'histoire de la ville de Tourcoing, a 
répondu dignement à la question du programme relatif à l’histoire. 
La Société, prenant en considération les qualités réelles, solides de 
ce travail, qui rachètent quelques défauts de composition, les 
longues et consciencieuses recherches de l’auteur, décerne à 
M. Roussez-DEFONTAINE, de Tourcoing, une MÉDAILLE D'OR. 


$ IV, — Poésie. 


(Commissaires : MM. Dupuis, Mouras, Cow, TissANDIER, 
DELERUE rapporteur.) 

La poésie, cette expression la plus élevée de l’art, n’avait pas de 
place depuis longtemps dans le programme de nos solennités 
académiques. Cette lacune regrettable a élé comblée cette année, et 
vingt-deux pièces de poésie adressées au concours sont venues 
témoigner de l’utilité de la mesure. 

Considérées dans leur ensemble, les cinq pièces du même auteur 
portant ces litres: Lecons au jeune âge ou le vieil instituteur. — 
Chœur d’anges. — Désir. — Le dernier chant du poète. — 
Froyennes ont mérité la préférence. Elles révèlent un talent sage, 
mesuré, trop peu coloré peut-être, mais offrant, malgré quelques 
taches, un caractère de simplicité vraie et sympathique. 

En conséquence, la Société décerne une MÉéDaiLLE D'ARGENT 
grand module à l’auteur des Conseils au jeune âge, M. Dexr- 
TOMBE, instituteur communal à Orchies. 


(454 
La Société a distingué d’ailleurs plusieurs autres pièces d'un 
mérite réel, d’une facture remarquable et qui ont approché de 
très près la récompense promise par le programme. 


$ VW, — Beaux-Arts, 


(Commissaires : MM. DaneL, CAZENEUVE, LAVAINNE, rapporteur.) 

Au milieu des prodiges de son industrie, Lille a toujours eu le 
privilège de produire des artistes éminents. Plusieurs fois la Société 
a couronné les œuvres de compositeurs lillois. Cette année, elle 
décerne une MÉDAILLE D'OR à M. V. DELANNOY, pour ses COMpo- 
sitions musicales. 

Après la proclamation de ce prix, l'orchestre de l’Association 
musicale exécute une ouverture composée par le lauréat. 


$ VE. — Primes pour la bonne tenue des 
logements d'ouvriers. 


Appréciant l’œuvre si méritoire de l'assainissement des logements 
de la classe ouvrière, la Société a accepté la demande que lui à 
faite le Bureau de Bienfaisance, de proclamer dans sa séance solen- 
lennelle les prix qu’il décerne, afin de donner plus d'éclat et de 
retentissement à la distribution de ces utiles récompenses. 


Le Bureau décerne des Primes de 15 francs à: 


4. HenNEBAL, veuve, rue du Bois-Saint-Sauveur, 38 ; 
9.° Hourrow, veuve, rue du Plat, 9; 

3.° Dezevoye, Francois, rue des Robleds, 9; 

4.° Dezecourr, François, rue du Vieux-Faubourg, 54; 
5.° Durriez, veuve, rue de Tournai, 63 ; 

6.° Pouzaix, veuve, rue du Bourdeau, 44 ; 

7.° Fovez, rue Sainte-Catherine, 31 ; 

8.° Ezrpo, Lainé, rue du Metz, 29 ; 

9.9 Bruyère, Charles, ‘rue des Prêtres. 39 ; 

40.° Derizze, François, rue de Jemmapes, 63. 


455) 


Primes de 10 franes à 


1,9 VanpenNBROuCK, Delphin, rue Saint-Sauveur, 35 ; 
2.° Fiéver, Louis, rue Malpart, 46 ; 
3,° RicnarD, Jean-Baptiste, cour Jeannette, 20 ; 
4° Prevosr, Isidore, rue de la Vignette, 24 ; 
9.0 Duvinace, Henri, allée des Jardins, 6 ; 
6.° Duror, Henri, rue Saint-Sauveur, 108 
7.° Comgerort, Pierre, Trou aux Anguilles, 2 ; 
8.° Equene. Adolphe, rue Mahieu, 15; 
9.° Scrisaux, Narcisse, rue de Fives, 401 ; 
10.° Bosxart, Pierre, rue du Prez, 47 ; 
14.9 Cornizze, Désiré, aux Elites, 37 ; 
12.0 Vanosras, rue Doudin, 32 ; 
13.° DéraporTe, veuve, cour à l’eau, 4, (placette aux oignons) ; 
14. Barzceur, cour à Fiens, 4 ; 
45.° Dugrau, Charles, rue Princesse, 20 ; 
17.° Brzzom, veuve, rue Saint-André, 56 : 
18.° Taowas, Joseph, cour à Chiens, 48 ; 
19. Gmesquière, Cyriaque, rue du Prez, 14 ; 
20.° Lacacue, Alphonse, rue de la Clef, 93 ; 
21.9 Monrtagxe, Christophe, rue Princesse, 64. 


$ VII. — Agriculture. 


(Commissaires : MM. les Membres de la commission d’agri- 
culture, M. CoRENWINDER rapporteur.) 

Divers travaux ont été présentés au Concours : 

4. Un projet de ferme avec plans, devis et mémoire explicatif. 


La Société a dû mettre ce travail hors de concours, parce que l’au- 
teur, contrairement aux prescriptions du programme, s'est fait 
connaître en signant toutes les pièces de son projet. 


456 

2, Une notice sur la pratique du drainage. 

L'auteur, M. Brassarr, ancien notaire à Saint-Omer, à fait 
ressortir les avantages du drainage en indiquant les procédés 
qui lui semblent les plus convenables. L'on doit regretter que son tra- 
vail ne soit que la reproduction, pour ainsi dire, de ce qu’on trouve 
dans les ouvrages spéciaux, et ne présente aucune nouvelle expé- 
rience. Le moindre fait, bien observé, aurait eu une valeur que la 
Société se fût empressée de reconnaître, d'autant mieux que son 
intention a été de provoquer des essais concluants, suffisamment 
recommandés dans son programme. Sur le rapport de sa commis- 
sion d'agriculture, la Société accorde à M. BrassarT une men- 
tion honorable. 


3.° Une notice intitulée : Culture des Oseraies. 


Le manuscrit présenté expose la culture des oseraies, les 
meilleurs procédés pour préparer le sol, planter, entretenir 
et récolter l’osier. Il fait valoir l'importance industrielle de cette 
culture et les grands avantages qu'elle offre aux agriculteurs placés 
dans les circonstances favorables pour l’entreprendre. 

Le mémoire est écrit avec ordre et clarté; mais il manque d'une 
condition essentielle: 1l ne donne pas la démonstration expérimen- 
tale des faits qu’il énonce. 

Une seconde Mention honorable est accordée à M. Brassarr, 
de Saint-Omer, auteur de ce mémoire. 


Recompenses aux agents agricoles, 


La Société des Sciences de Lille est la première des Sociétés 
académiques qui ait décerné des récompenses, pour leurs bons et 
longs services, aux ouvriers et aux servantes de ferme, agents 
utiles dont la vie, aussi humble que laborieuse, est tout entière 
consacrée au travail qui produit les premiers des biens matériels. 
C’est en 1831 qu’elle a fondé ces prix offerts par elle chaque année, 
sous Ja forme d'instruments d'agriculture, de couronnes, de primes 
et de médailles. Fidèle à ses antécédents, la Société décerne : 


#57 

1.9 Une bêche d'honneur ef une prime de 25 fr. à Pierre 
Omix, ouvrier de ferme depuis 51 ans, chez MM. Lelong, frères, 
eultivateurs à Ennetières-én- Weppes ; 

2.0 Une fourche d'honneur et une prime de 20 francs, à 
Augustin Vizuerre, ouvrier de ferme, depuis 49 ans chez M. Jean- 
Baptiste Gruyelle, cultivateur à Mons-en-Pevèle. 

3. Une médaille d'argent et une prime de 25 fr. à Valentine 
Leroy, servante de ferme, depuis 46 ans, chez MM. Vallois 
frères, cultivateurs à Mons-en-Pevèle ; 

4. Une médaille d'argentet une prime de 20 fr. à Henriette 
Puiztppo, servante de ferme depuis 38 ans, chez MM. Spriet 
frères, cultivateurs à Ennetières-en- Weppes. 


Pecormnpenses aux agents indiasérieis. 


La Société a pensé qu’à côté des serviteurs agricoles, pouvaient 
se placer avec honneur les ouvriers de l’industrie. Elle n'ignore pas 
que ces hommes, par leur intelligent travail, contribuent pour une 
large part à l’éclai et à la richesse de la cité, et qu’à ce titre, ils 
méritent des récompenses, lorsqu'ils joignent à de longs services 
une conduite sans reproche. En conséquence. elle décerne : 

Une mépaizce D'ARGENT à M. François BASTINAIRE, contre-maître 
depuis 38 ans, dans l’établissement de M. Humbert-Lerville, fabri- 
cant de chicorée à Lille. 


Après la proclamation des prix, une ouverture à grand orchestre 
est exécutée par l'Association musicale et termine la séance. 


Le Secrétaire-frénéral, Le Président, 


LAMY. MACQUART. 


29 


LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIBNCES 


Admis en 


Au 31 décembre 1854. 


COMPOSITION DU BUREAU POUR L'ANNÉE 1854. 


Président , MM. Macquarr, #. 
Vice-président, VIOLETTE, #. 
Serétaire-général., Lamy. 
Secrétaire de correspondance, CHON. 
Trésorier, Bac. 
Bibliothécaire , CHRESTIEN. 


Membres honoraires. 


MM. Le Prérer du département. 
Le Mare de la ville de Lille. 
Desmazieres, propriétaire, membre titulaire le 
22 août 1817. 


Membres titulaires. 


An x1, 27 messid. MM. MacquarT, #, propriétaire. 


1806, 12septemb. DELEZENNE , #, ancien prof. de physique. 

1811, 12 septemb. Deczanr, #, docteur en médecine. 

1819, 3septemb. Loiser, médecin vétérinaire. 

1821, 17 août. Lesrisoupois, #, maître des requêtes, cor- 
respondant de l'Institut. 

1823, 18 avril. Very, architecte. 

1824, 20 mars. KuHLMANX , #, fabr. de produits chimiques, 
correspondant de l'Institut. 

1825, 2octobre. Baizcy, docteur en médecine. 

Id. 2 décemb. HEEGMANN , propriétaire. 


1828, 21 novemb. DE CouRCELLES , propriétaire. 


( 159 ) 


1828, 5 décemb. MM. DANEL , propriétaire. 


1831, 
1839, 


1836, 
1840, 


Id. 


1841, 
1842, 
1844, 


Id. 
Id. 


1845, 
1847, 
1848, 


Id. 
Id. 


1849, 


Id. 
Id. 


1852, 


Id. 


1852, 


1854, 


Id. 
Id. 
Id. 


27 avril. 


3 février. 
1835, 19 janvier. 


Î juillet. 

3 janvier 
20 nov. 

D mars. 


21 janvier. 


19 avril. 
21 juin. 
21 juin. 
19 nov. 
9 avril. 


7 janvier. 


17 mars. 


20 octobre. 


6 avril. 
6 avril. 
6 avril. 


30 janvier. 


20 mai. 


10 déc. 


28 juillet. 
4 août. 
4 août. 
4 août. 


Mouzas, homme de lettres. 
LEGRAND, #, avocat, député au Corps légis. 


Le GLAY, #, conserv. des archiv. du Nord, 
correspondant de l'Institut. 


Benviear, architecte. 

J. LEFEBVRE, #, propriétaire , agronome. 
TesrELIN , docteur en médecine. 
CAZENEUVE , #, docteur en médecine. 
Cox, professeur au lycée, 

Bacuy, propriétaire. 

BozLaErT, #, ing. des ponts- dt 
DELERUE , juge-de-paix. 

CALOINE , architecte. 

CBREsTiEN , docteur en médecine. 
LAVAINNE , professeur de musique. 
CORENWINDER , chimiste , agronome. 
Dupuis , avocat. 

PaRise , docteur en médecine. 

DELIGNE, homme de lettres. 

Lamy, prof. de physique à la faculté. 
BLanquaRT-EvRARD, #, propriétaire. 
Coras , peintre d'histoire. 

VioLETTE , #, comm. des poudres et salpêt. 
CuaRié , #, ing. en chef des p.-et-chauss. 
GARREAU , prof. à l’école de médecine. 
BRUNEEL , #, homme de lettres. 
Gossecer, docteur en médecine. 

MeurEIN , maître en pharmacie. 

Cox , filateur. 

CANNISSIÉ, homme de lettres. 

Fiéver, constructeur de machines. 


DE Larons baron DE MézicocQ , homme de 
lettres. 


Admis en 


1809, 28 février. MM. Marcez DE Serres, natural. à Montpellier. 


( 460 } 


Membres correspondants. * 


LecocQ, natural. ‘à Clermont-Ferrand. 
CHARPENTIER , doct. méd. à Valenciennes. 
Onésime Leroy, homme de lettres id. 
Vizerué, membre de l'Institut. 
DuoraizLoEus, bibliothécaire à Douai. 
DESRUELLES , docteur médecin à Paris. 
Torpgux, pharmacien à Cambrai. 
DEssaLINEs D'OrBieny, à la Rochelle. 
DesuyrTÈère, docteur médecin à Rouen. 


. Bra, statuaire à Douai. 


G£orrroy Sr.-HizaiRE , memb. de l’Instit. 
Domeriz, membre de l'Institut. 
DusrunrauT, chimiste. 

Bregisson, fils. 

BEGIN, membre du conseil de santé. 
Ducuasrez (LE coute), Belgique. 
GUERIN-MENNEVILLE , naturaliste à Paris. 
BouiiLer,inspect. des monum. à Clermont 


Me Ligerr, naturaliste à Malmedy. 


1829, 16 janvier. MM. Perouze, membre de l'Institut. 


Id. 27 nov. 
1819, 8 janvier. 
1820, 16 juin. 
1821, 5 octob. 

Id. 7 déc. 
1822, 3 mai. 

Id. 18 juin. 
1823, 3 octobre. 
1825, 21 octobre. 
1826, 3 février. 

Id. 7 juillet. 

Id:.,,:3:n0v. 

Id. 1 déc. 
1827, 2 juin. 

Id. 21 déc. 
1828, 1 février. 

Id. 6 juin. 

Id. 17 octob. 

Id.” *5"déc. 

Id. 16 janvier. 

Id. 20 mars. 

Id. 20 mars. 

Id. 5 août. 

Id. 5 août. 
1830, 20 février. 

Id: 27:ma6 

Id. 21 mai. 

Id. 


Ligsic, correspondant de l'Institut. 
Derueims , pharmacien à St.-Omer. 
CoRNE, ancien magistrat. 

VincenT, membre de l’Institut. 

Girarnix, correspond.del'Institut, à Rouen, 
DemEuNyNcx, doct. méd. à Bourbourg. 
Kunze, à Leipsick. 

ManriN-ST.-ANGE, doct. médecin à Paris. 


16 juillet. Mme Crémexr, née Hemery, à Cambrai. 


* Ne sont repris iei que les correspondants ayant entretenu des relations avec la 
Société dans les trois dernières années. 


1830, 17 déc. 
1831, 31 janvier. 
1832, 18 mai. 
Id. 7sept. 
Id. 28 sept. 
1833, 1 février. 
1833, 5 juillet. 
Id. 20 sept. 
Id. 20 déc. 
Id. 20 déc. 
1834, 21 nov. 
Id. 5 décemb. 
Id. 5 déc. 
1735, 5 octob. 
1836, 15 avril. 
1837, 3 février. 
Id. 3 mars. 
Id. 1 déc. 
Ed" t'déc. 
1839, 1 février 
Id. 15 février. 
Id: ” 7'qun: 
Id. 2 nov. 
Id. 2 nov. 
1840, 7 août. 
Id. 4 sept. 
Id. 16 octob. 
Id. 18 déc. 
1841, 5 février. 
1843, 3 mars. 
Id. 20 avril. 
Id. 20 avril. 
1844, 2 mars. 


(461) 


MM. Morgau DE Jonnës, membre de l'Institut. 


Milne Enwarps, memb. de l'Institut. 
Josarp, à Bruxelles. 

{RAS , avocat à Valenciennes. 
Gravis , docteur médecin à Calais. 
Lalsnë. 

Desrrerz , membre de l'Institut. 
Jupas , médecin militaire en retraite. 
Marzer, ancien recteur d'académie. 
LELEWEL. 

BaBemner, membre de l'Institut. 
GuerarD, docteur médecin à Paris. 
F£e, profess., faculté de méd. de Strasbourg 
Auguste DE LA RIVE. 

GrazeLour, docteur médecin à Bordeaux. 
Wesrwoop, naturaliste à Londres. 
Quereer, secrét. de l’Acad. de Bruxelles. 
Taiers, membre de l'Institut. 
BerkeLEY , naturaliste (Angleterre). 
Bourcer (l'abbé), naturaliste. 
Liouvize, membre de l'Institut. 

Le baron LARREY. 

Bresson. 

BAUDRIMONT . 

GaRNier , bibliothécaire à Amiens. 
Bravais , membre de l'Institut. 
Ducorxer, peintre . 

Cou , professeur de chimie. 
Marnieu pe Moureox. 

Torpeux, médecin à Avesnes. 
HizaiRe DE NEvViLLE. 

CASTEL. 

LE Bipart pe THUMAIDE . 


( 462 ) 


1844, 2 mars. MM. GuasraLza, médecin à Trieste. 


Id. 5 avril. 
Id. 17 mai. 
1845, 4 avril. 
Id. 16 juillet. 
1846, 6 mars. 
Id. 17 juillet. 
1846, 27 juillet. 


Id. 4 sept. 
Id. 6 nov. 
Id. 11 déc. 
1847, 5 février. 
Id, 5 mars. 
1848, 17 mars. 
Id. 7 avril. 
Id. 5 mai. 


Id. 11 août. 


1849, 16 février. 


Id. 6avril. 
Id. 20 avril. 
Id. juin. 
Id. 20 juillet. 
Id. 3 août. 
Id.  5octobre. 
Id. 2 nov. 

1850, 19 juillet. 
Id. 31 déc. 


1851, 17 janvier. 
Id. 3 février. 
Id. 2 mai. 


Core, ing. des mines à Valenciennes. 
MaLuerse, juge au tribunal de Metz. 
Denon, négociant à Dnnkerque. 

De ConrENcix, directeur général des cultes. 
Muzsanrt. 

WARTMANN. 

Duray, officier d'administration. 
Huserr-VaLLEeroux , docteur méd. à Paris. 
Boucaarp-CHANTEREAU , nat. à Boulogne. 
Barré, professeur de philosophie. 


PErrox, prof. de philosophie à la faculté 
de Besancon. 


De Busseker , homme de lettres à Grand 
Marzer, à Reims. 

CamBraï, docteur en médecine à Lyon. 
DECOUSSEMAKER , Juge à Dunkerque. 
Davin d'Angers, membre de l'Institut. 


DAvAINNE, ingénieur en chef des ponts-et- 
chaussées à Arras. 


JAMET , agronome à Château-Gonthier. 
Lanpouzy, prof. école de méd. de Rheims. 
Durann-FaRDEL , docteur méd. à Paris. 
JEANRON , peintre d'histoire. 

JUSSERAND. 

DEviLce. 


J. Guérin , rédact. de la Gazette médicale 
de Paris. 


MerrssEemaN, doct. en médecine à Bruges. 
Zaxoyck, fils, doct. méd. à Dunkerque. 
Miicon , pharm. en chef à Alger. 
Lamgerr, ingén. des mines à Mons. 
Perris, Edm. entomolog. à Mont-Marsan. 
Mauny »E Mornay, chef de div. au minist. 


1851, 6 juin. 
1852, 21 mai. 


Id. 
Id. 
Id. 
id. 
1853, 7 janvier. 
1853, 4 février. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 
Id. 
1854, 13 janvier. 


21 mai. 


2 juillet. 
3 sept. 
4 déc. 


17 mars. 
3 mai. 
3 mai. 
2 sept. 
2 sept. 
4 nov. 


43 janvier. 


7 avril. 
2 juin. 


2 juin. 


(2463 | 


MM. De Lixas, archéologue à Arras. 


Gacxer, paléographe à Bruxelles. 

Amyor, avocat à Paris. 

Lawarce, ingénieur en chef à Douai. 
Carazan, prof. de mathématiques à Paris. 
Yvon VILLARCEAU, astronome à Paris. 
Acemer p'Héricourt, h. de lettres à Arras. 
DEBAECKER , homme de lettres à Bergues. 
De Burcos, agronome à Madrid. 

Serrer, répétiteur à l'école polytechnique 
Poxcar», h. de lettres à Valenciennes. 
Davane, C., doct. médec. à Paris. 
Durgau, sous-préfeL. 

Bruno-Daxvix , doct. médecin à St.-Pol. 


Brauwers, pharm. en chef à l'hopital-mi- 
litaire de Dunkerque. 


DE Berrran», h. de lettres à Dunkerque. 


De LA Fremoyre , ing. des ponts-et-chaus- 
sées à Cambrai. 


BerGmanw, professeur à la faculté des lettres 
de Strasbourg. 


Micnar», homme de lettres à Dijon. 


| #64 | 


NOTES BIBLIOGRAPHIQUES. 


La Société a recu pendant l’année 1854, 
1.° DES DIFFÉRENTS MINISTÈRES. 


Description des machines et procédés pour lesquels des brevets 
d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844 
Les tomes XIT, XIII, XIV, XV, XVI. 


Institut de France. Rapport fait à l’Académie des inscriptions 
et belles-lettres, par M. Berger de Xyvrey, lu dans la séance 
annuelle du 25 novembre 1853, br. 17 pag. in-4.0, Paris 1853. 


Bulletin du Comité de la langue, de l’histoire et des arts de 
France, N.05 5 et 6, tome IT, N.05 1, 2 et 3. 


Histoire des peintres et desécoles, par Ch. Blanc , 96. liv. et 
suivantes jusqu à 112.e liv. incluse, grand in-4 © 

Des portraits historiques de personnages les plus illustres du 
XVL.e siècle, par Niel , 2.e partie, Liv. 5 à 8 in-folio. 

Voyage en Perse, par Coste et Flandin, liv. 68, 69 et 70, 
in-folio. 

Catalogue des brevets d'invention pris du 4.®' janvier au 31 


décembre 1853, dressé par ordre du Ministre de l’agriculture, un 
vol. in-8.0, Paris 1854. 


2.0 DE SES MEMBRES RÉSIDANTS : 


Mémoire sur la carbonisation du bois par la vapeur d’eau sur- 
chauffée, par M. Violette, M. R. br. 


Description des médailles, jetons et monnaies du règne deS. 
M. l’empereur Napoléon II, précédée des pièces de la repré- 
sentation et de la présidence, par C. Verly. M. R. 6.e, 7.e, 8e, 
9e, 40.e, 11.e, 12.0 li. 

Rapport sur plusieurs mémoires présentés à l’Académie des 
sciences, par M. Violette, M. R. sur les charbons de bois. Com- 
missaires : MM. Thénard , Piobert et Balard, br. in-4.0 


(465) 


Discours d'ouverture et distribution des prix de l'école prépa- 
ratoire de médecine et de pharmacie. Discours prononcé par M. 
Cazeneuve , M. R. br. in-8.°, 1853. 


Fables par Victor Delerue, M.R. 2.° édition, revue et aug- 
mentée de 25 fables, vol. in-12, Lille 1854. 


Mémoire sur les archives de l’abbaye de Marchiennes, par 
Le Glay, M. R. br. in-8.°, Douai 1854. 


Mémoire sur les archives de l’abbaye de Saint-Amand-en- 
Pevèle, par Le Glay, M. R. br. in-8.°, Lille 1854. 


Mémoire sur les harmonies entomologiques, lu en séance géné- 
rale du Congrès scientifique de la France, par J. Macquart, M. 
R. br. in-8.°, Arras 1854. 


Observations météorologiques faites à Lille pendant l’année 
1553, par V. Meurein, M. R. br. in-8.° 1854. 


Rapport sur les accidents occasionnés par les appareils à 
vapeur et autres moteurs, extrait des travaux du Conseil central 
de salubrité du Nord, par MM. Delezenne , professeur, Bailly et 
Gosselet , (tous trois M. R } br. in-8.0, Lille 1854. 


Méditations religieuses , par M. V. Delerue, M. R. 


Catalogue du muséum d'histoire naturelle de la ville de Lille, 
Animaux vertébrés, 4.7 partie, Mammifères, par M. Degland, 
M. R. br. in-8.0 


Compte-rendu du Concours régional d'animaux de boucherie 
tenu à Lille lé 10 avril 185%, par M. Loiset, M. R. Lille 1854, br. 


Lettre de M. Desmazières, M. H., sur la maladie de la bette- 
rave, 17 août 1854. 


Rapport au jury central sur le concours ouvert pour services 
rendus à l’agriculture, fait au Comice agricole de Lille au nom 
d'une commission , par M. Loiset, M. R. 


3.9 DE SES MEMBRES CORRESPONDANTS : 


Belles actions des enfants. Discours de M. Amyot , avocat à 
Paris, M. C. 1/2 feuille in-8.o 


Statistique des peuples de l'antiquité, les Egyptiens, les 
Hébreux, les Grecs, les Romains et les Gaulois, tome 1 et 2, in-8° 
Paris 1851, par M. Moreau de Jonnès, M. C. ‘ 


( 466 | 
Histoire du colonel Amauros , de sa méthode d'éducation phy- 
sique et morale, par J.-B. Amyot, M. C., Paris 1852. 


Poèmes irlandais tirés de l’Edder de Sæmund , publiés avec une 
traduction des notes et un glossaire, par M. F.-G. Bergmann, M. 
C., un vol. in-8.°, 476 pages. 


Fomento. — Revista de agricultura-industria commercio y 
obras publicas periodico de intereses materiales, dirigido por D. 
À. de Burgos, M. C. 5.€ anno, secunda seria, du N.0 10 au N° 23. 


Episodes valenciennois du XVL:® siècle. — Claudin Lejeune, 
opéra en quatre tableaux, avec musique nouvelle , par E. Pon- 
chard, M. C. Arras, 1853, br. in-8.° 

Suite de la monographie du coffret de M. le duc de Blacas , ou 
preuves du manichéisme de l'ordre du Temple, Paris 1853, 1 .r° 
et 2.e partie, in-4.0, par M. Mignard, M. C. 

Mémoires sur les variations périodiques et non-périodiques de 
la température, d’après les observations faites pendant vingt ans 
à l'observatoire de Bruxelles, par M. Quelelet, M. C. Bruxelles 
br. in 4.0 


Rapport adressé à M. le Ministre de l'intérieur, sur l’état et les 
travaux de l'observatoire royal pendant l'année 1853, par M. A. 
Quelelet, M. C. br. in-8.° 


Considérations sur le tracé des voies nouvelles destinées à re- 
her au chemin de fer du Nord le bassin houiller du Pas-de-Calais, 
broch. in-4.°, par M. Lamarle, ancien ingénieur en chef du 
département du Nord, M. C. 


OEuvres diverses de M. le baron de Stassarts, membre de l’Aca- 
démie royale des sciences de Bruxelles, H. C. 1 vol. gr. in-8.°, 
Bruxelles 1854. 


Du dix-neuvième siècle sous le rapport moral et sous le rap- 
sort scientifique, par M. Alfred Malherbe, M. C., br. in-8.!, 
Metz 1854. 

D'une application de la cohésion des liquides en mécanique, 
par M. E.-N. Davainne, ingénieur en chef à Arras, M. C., br. 
in-8.° 

Du chant lithurgique, par M. Mignard, M. C., correspondant 
du ministère de l'instruction publique. Résumé critique de la ques- 
tion. br. in-8.°, Dijon 1854. 


Les loniennes , par M. Ponchard, M. C., 1/4 feuille in-4.0 


(467 ) 


Trois chants historiques , publiés par M. L. de Coussemaker, 
M. C., Dunkerque 1854. 


Dévotions populaires chez les Flamands de France de l'arron- 
dissement de Dunkerque , par M.Raymond de Bertrand, M. C., 
br. in-8.0, 1854. 

Manuel de logique, par M. C. Mallet, M. C., vol. in-12, 
Paris 1854. 


Note sur la projection stéréographique, par M. Catelan, M.C., 
1/2 F. in-4.0 Extrait du journal de mathématiques pures et appli- 
quées, tome XIX, 1854. 


Sur l'établissement des arches de pont , envisagé au point de 
vue de la plus grande stabilité, mémoire accompagné de tables 
pour faciliter les applications numériques , par M. Yvon Villar- 
ceau, M. C. Paris 1854, vol. in-4.0 


Discours de reception prononcé à l'académie d'Arras , dans la 
séance publique du 19 mars 1853, par M. de Linas, M. C., br. 
in-8.° 1854. 

Histoire de la blennorrhée urétrale, par M. H.-M. Desruelles, 
M.C. vol. in.-8.° Paris 1854. 

Suppression des disettes par l'impôt, broch. in 8.0, par M. 
Dubrunfaut, M. C. 


Notice sur la fabrication des alcools , br. in-8.°, par M. Dufrun- 
faut, M. C. 


La vigne remplacée par la betterave, la pomme de terre, 
pour la production de l'alcool, br. in-8.°, par M Dubrunfaut, 
M. C. 


Séance d'une assemblée illustre , compétente et au-dessus de 
tout reproche d'un intérêt privé, sur les points culminants de la 
vie temporelle de l’homme, par M. A. Mazières, M. C., br. 
in-8.°, 20 pages. 

Sucrage des vendanges avec les sucres raffinés , de canne, de 
betteraves, par M. Dubranfaut, Paris 1854, 1.re et 2,e édit. 

Emploi des quarts de ton dans le chant grégorien , par J. Vin- 
cent, de l’Institut, M. C., broch. in-8.° 

De l'assistance hospitalière en France, et de la création d’hô- 
pitaux, hospices régionaux, par le docteur B. Danvin, M. C. 

r. in 8.0, Arras 1854. 


( 468 ) 


Résumé des conférences agricoles sur les fumiers , par MM. J. 
Girardin, M. €. et J. Morière, 2.€ édition , br. in-32. 

Des mares dans nos campagnes, par M. J. Girardin, br. 
Paris 1854. 


Compte-rendu de la vérification de quelques engrais employés 
dans le département de la Seine-et-Marne, suivi de considérations 
générales sur l'agronomie , par M. Meugy, ingénieur des mines, 
M. C., br. in-8.° Paris 1854. 


Notice sur la vie et les écrits d'Antoine de Beaulaincourt , roi 
d'armes de la Toison-d'Or, 1550—1561, par M. de Linas, M. C. 
broch. in-8.° , Saint-Omer 1854. 


Statistique de l’agriculture de la France, par Alexandre Moreau 
de Jonnès, membre de l'Institut, M. C., vol. in-8.°, Paris 1848. 


Statistique judiciaire des Francks , des Anglo-Saxons et autres 
peuples du moyen âge, par le même, br. in-8.° 


Etude de l’appareil reproducteur dans les cinq classes d’ani- 
maux vertébrés, au point de vue anatomique , physiologique et 
zoologique, par le docteur G.-J. Martin-Saint-Ange, M. C 
(Mémoire couronné par l'Institut, Académie des sciences) gr. in- 

.°, Paris 4854, imp. impér. 


4.2 DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES : 


AMIENS. — Société des Antiquaires de Picardie. — Programme 
du concours pour la construction du Musée Napoléon, br. 
in-8.0, 1853. — Bulletin de la Société des antiquaires de 
Picardie , année 1853 , N.° 4, année 1854, N.95 4 et 2. — 
Rapport sur les travaux de la Société pendant l'année 1852- 
53, lu dans la séance publique du 11 juillet 1853, par M. 
Garnier, secrétaire-général, Amiens 1893. 

AMSTERDAM. — Verslagen en mededeelingen der Koninklyke 
akademie, van Wetenschappen. Amsterdam 1854, 5 livrai- 
sons in-8.° — Verhandelingen der Koninklyke akademie 
van Wetenschappen Eerste deel. Met Platen. Amsterdam 
1854, vol. in-4.0 

ANGERS. — Société industrielle du département de Maine-et- 
Loire — Bulletin de la société , 24.° année , 4.° de la série, 
un vol. in-8.° 1853. 

— Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers. — Travaux 
du Comice horticole de Maine-et-Loire, 4.° vol. N.° 38. 


( 469 


Bayeux. — Mémoire de la société vétérinaire des départements du 
Calvados et de la Manche. Années 1852 et 1853. 


Beauvais. — Bulletin de l’athénée de Beauvaisis, 1{.er et 2. se- 
mestre de 1853 broch. in 8.9, Beauvais 1854, 1.° semestre 
de 1854. 

BORDEAUX. — Académie impériale des sciences.—- Programme des 
questions mises au concours pour l’année 1854, séance publi- 
que du 12 juillet 1854. — Recueil des actes de l'académie, 
15.2 année, 1853, 2.° et 4. t. 

— Société Linnéenne. — Actes dela société, tome XIX; 2. 
série, tome IX , 3,4, 5 et 6. liv. 1854. 


BOULOGNE-SUR-MER. — Société d'agriculture, des sciences et des 
arts. — Séance trimestrielle du 20 octobre 1853. 


BourGes. — Société d'agriculture du département du Cher. — 
Bulletin de la société, N.95 56, 57, 58, tome IX. 


BRUXELLES.— Académie royale des sciences, des lettres et des 
beaux arts de Belgique. — Annuaire de l’Académie , 1854, 
20.° année, br. in-18.— Bulletin de l'Académie, tome XX, 
2e et 3€ partie, tome XXI.— Mémoires de l'Académie, tome 
XXV, édit. in-4.° — Mémoires des savants étrangers, tome 
XXV, édit. in 4.° — Mémoires couronnés et mémoires des 
savants étrangers, collection in-8.° tome V et VE, 1.72 et 2.€ 
partie. — Annales de l’observatoire royal de Bruxelles, t.X. 

- Société royale de Flore. — Soixante-quatrième exposition 
publique, avril 1854, br. in-8.° — Soixante-cinquième ex- 
position publique, juillet 1854, id. 

CamBRar. — Mémoires de la société d'émulation de Cambrai, 
tome 24, première partie. 

CHALONS-SUR-MARNE. — Séance publique de la société d’agricul - 
ture, sciences et arts du département de la Marne , année 
1853, br. in-8.° Chalons 1854. 

CaerBourG. — Mémoires de la société impériale des sciences 
naturelles, tome IT. 

CLERMONT EN AUVERGNE. — Académie impériale des sciences, bel- 
les-lettres et arts de Clermont-Ferrand. — Annales scienti 
fiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne , tome 26, 
année 1853, 1 vol. in-8.° 

CLERMONT-SUR-OISE. — Société d'agriculture de l'arrondissement 
de Clermont-sur-Oise. — Bulletins N.°5 18, 19, 20, 21, 22, 
23, 25, 26, 28, br. in-8.° 


(#70) 


CoMPIEGNE. — Société d'agriculture de l'arrondissement. — 
L'agronome praticien, N.9 19, 20, 21, 23. 

Douai. — Société impériale d'agriculture, sciences et arts. — 
Mémoires de la société, 2. série, tome Il, années 1852. 
53, Douai 1854. — Publications agricoles et horticoles de 
la société, broch. in-8.° Années 1851, 52, 53. 


Dunkerque. — Comité flamand de France. — Annales du co- 
mité, tome !, 1853, un vol. in-8.° Dunkerque 1854. 


— Société dunherquoise pour l'encouragement des sciences, des 
lettres et des arts. — Séance mensuelle du 8 janvier 1854, 
br. in-8.° de 24 pages. 
Laox. — Bulletin de la société académique , tome HT, un vol. 
in-8.°, 1854. 
LAUSANNE. — Bulletin de la société Vaudoise des sciences natu- 
relles , tome IV, bulletin N.° 33. 


Le Mans. — Bulletin de la société d'agriculture , sciences et arts 
de la Sarthe , 2.° série, les 4 trimestres de 1852. Le Mans 
1853. 


Lizse. — Comice agricole de Lille. — Archives de l'agriculture 
du nord de la France, tome 1.7 1853, tome Il, N.°5 1 à 8. 

— Commission historique. - Bulletin tome IV, un vol. in-8.0* 
Lille 1854. 

— Conseil central de salubrité du département du Nord. — 
Rapport sur les travaux pendant l’année 1853, tome XIE , un 
vol. in-8.°, Lille 1354. — Rapport sur les accidents occa- 
sionnés par les appareils à vapeur et autres moteurs. br.in-.8° 

Limoges. — Bulletin de la société archéologique et historique du 
Limousin , tome V, 1.re et 2.0 liv. 1854. 

LuxeuBourG. — Société des sciences naturelles, tome i.®"et 2, 
années 1853 et 1854. 

Macon. — Journal d'horticulture, 9.° année, N°4. 

MExpe. — Société d'agriculture , industrie, sciences et arts du 
département de la Loire, bulletin N.°$ 40 et 48. 

Merz. — Mémoire de l'académie impériale , 24.° année 1852-53, 
{. et 2.€ partie, 2 vol. in-8.° — Exposé des travaux de la 
société des sciences médicales 1853, Metz 1854. 

Moissac. — Comice agricole de Moissac, br. in-8.° 

Moxs. — Mémoires et publications de la société des sciences , 


(44) 


arts et des lettres du Hainaut, 2.e série , tome Er, un vol. 
in-8.0, Mons 1854. 


Mouuins. — Société d'émulation du département de l'Allier, 
années 1853 et 1854, br. in-8.° N.° de juin-août. 


Mucnouse. — Société industrielle de Mulhouse, bulletins N.°5 129, 
123, 124, 125 et 127. — Programme des prix pour être 
décernés en 1855 et 1856, br. in-8.° 


Nancy. — Mémoires de l’académie de Stanislas, année 1853. 


NanTEs. — Société académique du département de la Loire-In- 
férieure. — Journal de la section de médecine , 19.° année 
de la nouvelle série, 30. vol., N.05 150, 151, 152 et 153. 


Nimes. — Académie impériale du Gard. — Mémoires , année 
1852-53, un vol. in-8.0. — Compte-rendu, séance du 25 
août 1854. 

— Société de médecine. — Rapport sur les mémoires envoyés 
au concours de 4852, par M. Mutru. Montpellier 1854, br. 
in-8:° 

Niort. — Journal de la société d'agriculture et des comices agri- 
coles du département des Deux Sèvres , 17.° année, du N.° 
{au N.0 8. — Compte-rendu de la fête agricole de Bressuire, 
10 septembre 1854. 


Paris. — Société libre des beaux-arts. — Revue des beaux-arts , 

24.e année. 

— Société de biologie. — Comptes-rendus et mémoires. Années 
1849, 50, 51 et 52, 4 vol. gr. in-8.° 

— Société impériale et centrale d'horticulture — Annales , 
tome 45.°, année 1854.— Note sur la maladie de la vigne, 
moyen de sauver la récolte, br. 1/2 f. in-8.0, — Compte- 
rendu des travaux de la société, par M. C. Bailly de Merlieux, 
secrétaire général. 


— Société impériale et centrale d'agriculture. — Bulletin des 
séances, tome 9, année 1854. 
— Société philomatique. — Extrait des procès-verbaux des 


séances pendant l’année 1852-53. 

Pau. — Bulletin de la société académique des Hautes-Pyrénées , 
N.°1, mai 1854. 

Porriers. — Bulletin de la société académique d'agriculture, 
belles-lettres, sciences et arts, nouvelle série, N.0 99 à 35 
inclus. 


#72 | 


ROUEN. —- Académie des sciences et arts de Rouen. — Précis des 
travaux de l'année 1852-53. 


— Société impériale et centrale d'horticulture du département 
de la Seine-Inférieure. — Tome 5, 2.° cahier, année 4854. 
Bulletin de la société libre d’émulation, année 1833-54. 


SAINT-ÉTIENNE, — Bulletin de la société des sciences naturelles 
et des arts, 1854, broch. in-8.0 


SAINT-OMER. — Mémoires de la société des antiquaires de la Mo- 
rinie , tome 9, 1.'e et 2.2 partie. — Société d'agriculture. 
— Maladie de la vigne chez les anciens, et moyens employés 
par eux pour la combattre, par M. Albert Br LOT: 
in-8.0, Saint-Omer 1854. 

SAINT-PÉTERSBOURG.— Académie impériale des sciences.—Sciences 
mathématiques, physiques et naturelles, tome 7, 4.e partie. 
Sciences mathématiques et physiques, tome 5, 5.° et 6e liv. 


SaINT-QUENTIN.— Lomice agricole. Bulletin tome IE, N.05 1 à 12. 
— Annales agricoles, scientifiques et industrielles du dépar- 
tement de l'Aisne, 2.° série, tome 9 et 10. 


Toucouse. — Recueil de l’Académie des jeux floraux , 1854. — 
Société d'agriculture de la Haute-Garonne, 3° série, tome 4, 
1853. tome V, année 1854. — Sociélé impériale archéo- 
logique du midi de la France , 3.° série, tome VIE, 2.2 livr. 
— Mémoires de l'académie impériale des sciences, inserip- 


tions et belles-lettres , 4.° série, tome IV. — Table alpha- 
bétique des matières contenues dans les 16 premiers 
volumes. 


TourNar. — Société historique de Tournai. — Bulletin, tome 3.e, 
un vol. in-8.° 1853. 


Tours. — Annales de Ia société d'agriculture du département 
d’Indre-et-Loire, tome XXII, 1.7 et 2. partie. Tome XXIII 
1.re partie. 


Troyes. — Mémoires de la société d'agriculture, des sciences, 
arts et belles-lettres du département de l'Aube , tome 8.c 
de la collection et de la 2.€ série, N°29 et 30. 

VALENCIENNES.— Société impériale d'agriculture , sciences et arts. 
— Revue agricole, industrielle et littéraire, 5.° année, N.0$ 
5, 6, 7, 8, 9 et 10, 6.° année, N.°5 1, 2,:4, 4, 5. 


Vienne. — Jabrbuch der Kaiserlich Koniglichen geologischen 
Reichsanstalt, 3 fascicules, Wienn, 1850. 


5.0 DE DIVERSRS PERSONNES ÉTRANGÈRES A LA SOCIÉTÉ. 


Archives de physiologie, de thérapeutique et d'hygiène , sous la 
divection de M. Bouchardat , tome E janvier 1854. — Mémoire 
sur la Digitaline et la Digitale; par MM. Homolle et T. A. Que- 
venne. 


Recherches anatomiques et physiologiques sur les valvules des 
veines, M. Alfred Houzé de }'Aulnoit. Paris, 1854, br. m-4.0. 

De la cherté des grains et des préjugés populaires qui déterminent 
des violences dans les temps de disettes, par M. Victor Mo- 
deste , 2. édition. Paris, 1854. 

La vigne guérie par elle même, par M. Leroy-Mabille, br. 
in-8.0 Paris, 1854. 

Notice sur l’origine ét l'établissement de la foire Saint-Claire de 
(Juerqueville., lue à la Société nationale académique de Cher- 
bourg, dans sa séance publique du 10 octobre 1852. 


Observations sur les Ülex des environs de Cherbourg, br. 
in-8.° — Quelques réflexions eur l'étude de la Botanique, et 
détails sur le mode de reproduction des Algues zoosporées; 
br. in-8° - Mémoire sur l'introduction et la floraison à 
Cherbourg d'une espèce peu connue, de lin de la Nouvelle- 
Zélande, par Auguste Lejolis. Cherbourg, 1848. 

Traité de drainage ou essai théorique et pratique , par J.-M.-J. 
Leclercq, 4 pages in-8.°. 

Traité théorique et pratique de médecine oculaire, par M. Vallez , 
vol in S.0. Bruxelles, 1853. 

De l'application de la suture enchevillée à l'opération de ectro- 
pion spasmodique, par K. Vauquelin. Paris, 1853. 


De M Ch. de Prens. — Langue étrangère, par J. Jacotot , 2.° 
édition ; musique, id., 2 © édition; mathématiques, id., 3.e 
édition ; langue maternelle ; id., 4.® édition. Paris, 1830. 

Almanach du Commerce de Lille et du département du Nord pour 
1854, 25.° année , par M. Vanackère, vol. in-18. 

Enseignement classique de l'agriculture , br. in-8.°, par X. Com- 
piègne, 1854. 

Nouvelles observations sur la culture et la maladie de la pomme 
de terre, par M.-V. Chatel. Vire, 1854 ; br. in-8.0. 

Les devoirs de l'homme, poème tiré d’un ancien manuscrit dé- 
couvert dans l'Hindoustan , suivi du lac de Genève, poème 


30 


(474 ) 


d'une ode à l'Éternel et d'un discours en vers sur la littérature 
française au XVII et XVII siècle, par Antoine Cunyngham ; 
br. in-6.0 , Lille, 1854. 

Essai historique sur les monnaies des comtes de Ponthieu , suivi 
de quelques mots sur les émaux de la collégiale de Saint- 
Vulfran d’Abbeville, par M. L. Deschamps de Pas , ingénieur 
à Saint-Omer. Amiens, 4854. 

De la perpétuité du principe électif dans les monastères de la 
Flandre Wallonne, par M. A. Faidherbe. président de la société 
d'émulation de Lille ; br. in-8.e. 

Cours complet et pratique de filature de coton, par M. Drapier, 
ingénieur-mécanicien , à Rouen, 2 br. in-8 ° ; Rouen , 1854. 

Histoire de la commune de Bondues , depuis son origine jusqu'en 
1854 ; { vol. in-8.0, par M. Pervaux. 

Observations météorologiques faites à Cambrai , en 1847 et 48, 
par M. Evrard , ingénieur civil. 

Maladie spéciale de la vigne et moyen de la prévenir ou de la 
guérir par À. Robonam ; br. in-18. Paris, 1854. 

Médecine et hygiène des Arabes, par le docteur Bertherand, 
vol. in-8.° ; Paris, 1855. 

Du traitement des fièvres intermittentes en Algérie, et principale- 
ment de l'administration du sulfate de quinine dans ces fièvres. 
Conseils d'hygiène aux populations indigènes de l'Algérie , 
br., par le même. — Le choléra en Algérie , années 1849, 
50 et 54. rapport fait par le même à la société de médecine 
d'Alger ; br. 1852. 

Cinq chœurs à quatre voix d'hommes , pour les sociétés chorales 
et l’orphéon , par M. Watier: 


Mémoire sur la glycerine et ses applications aux diverses bran- 
ches de l’art médical, par M. Cap., br. in-8.°, 1854. 
6.0 PAR ABONNEMENTS. 


Plantes Cryptogames de France, fascicules 5 et 4. — Plantes 
Cryptogames index, par M. Desmazières , membre honoraire. 


Bulletin des sociétés savantes , missions scientifiques et littéraires, 
tome 1. 


Journal d'Agriculture pratique , sous la direction de M. Barral, 
4.° série , t. 1 et 2, vol. 8. 


L'Institut 1.2" et 2, section, 1854. 


TABLE DES MATIÈRES 


CONTENUES DANS CE VOLUME. 


Nole sur le ton des orchestres et des orgues, par M. Delezenne, M R.(f) 1 
Diptères exotiques nouveaux ou peu connus , par M. J. Macquart , 

MR (5 SSUPPICMENL) AS. ANNE Are Te ENTER Net 25 
Plantes herbacées d'Europe et leurs insectes, pour faire suite aux 

Arbres, Arbrisseaux , ete. par M.J.Macquart , M. R., (2 ©partie). 157 
Recherches sur la composition chimique des substances alimentaires 

du bétail , dans le nord de la France, par M. B.MCorenwinder, M.R., 


et M. Defau, chimiste, à Lille.. ..... An PR A . 331 
Sur le fil des instruments tranchants , par M. Violette, M. R........ 395 
Note rétrospective sur la culture du Polygonum-tinctorium et l’extrac- 

lion/desonindis0’, par M.:Bachy, M R22.4: 05 st 360 


Monnaies qui avaient cours dans les villes de Lille et de Douai, au 
XIVe, XV.° et XVI.e sièeles. — Leurs variations diverses, par 


M'£dedtaÿEons) Méliepeg MD RE AU NN EE EN Re 366 
Essai sur l'analyse et la synthèse des éléments phonétiques des lan- 

gues ef sur l'écriture ,.par M. Cannissié, M.:R.:..:..:.....,... 386 
Une journée à Mons-en-Pévèle , par M. Pierre Legrand , M. R...... 415 
Don de M. Macquart , à la Société impériale des Sciences, de lAgri- 

culture et des Arts de Lille..... A Re LA na ts 430 
MuséPandusirielet anniente recent tr tn nee id 0e, 437 
Distribution solennelle des prix du 25 juin 1854.... .............. 442 
Liste des membres de la Société impériale des Sciences , de l’Agricul- 

ture.et des Arts, au 31 décembre 1854... :..:4......1..° 458 
Notes bibliographiques ........ 464 


(4) M. R. signifie membre résidant. 


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Macquart del Euh À Robaut a Douai 


Pachyrhina 1-Tipula 2.3-Rhamphidia 4 Pangonia 5.6 
Cadicera 7-Anacanthella 8. Hermetia g-_Sarôus 10. 11. 


Lith À.Robaut à Douar 


Macquart del 


Dasypogon 1-Laphria 2.3. Trupanea 4. Proctacanthus 5. 
Ommaltius 6. Asilus 7. .-Henops 12. Aherix 15. 


Tab. 5 


Macquart del Lith. A. Robaut à Douui 


Exoprosopa { 8 Anthrax q. 14. Comptosia 19. 


Tab. 4 


Macquart del 


Like À: Robaut à Douai 


Bombylius 1-10 Lasioprosopa 11. - Cyllenia 12. 
Psilopus 15. 


Macquart del 


Aphritis 1-Merodon 2 Eumerus 3 Toxomerus 4 Psilopa 5. 


Phorocera 6 Toxocnemis 7 Sumpigaster ô. 


Tab. 6. 


Macquart del Lith. A. Robaut 4 Douai 


Dichæœtometopia 1.—Cynomvia 2-Rhyvnchomvyia 3.4- Calliphora 5.— 
Ochromyia 6. —Lucilia 7. 9.—Pyrellia 10. 11—Aricia 12.14. — 


Spilogaster15.— Hydrotea 16. -Limnophora 17 —-Sapromvza 18. 


Macquart del. Luüh. A.Robaut à Douai 


Platystoma 12. Richardia 3 Campigaster 4: Herina 5 .— 
Urophora 6. 6: Tephritis 9-_ Calobata 10. 


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