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Full text of "Mémoires sur les animaux sans vertèbres"

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BlBLIOTHECA 
c ARCINOLOGICA 
L.B. Holthuis 












MEMOIRES 

SUR LES 

ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 


LE L’IMPRIMERIE DE CRAPELET. 


MÉMOIRES 

SUR LES 

ANIMAUX SANS VERTÈBRES; 

PAR JULES-CÉSAR SAYIGNY, 

MEMBRE DE L’iNSTITUT d’ÉGYPTE ET DE L’ORDRE ROYAL DE 
LA LÉGION D’HONNEUR , DE l’ACADÉMIE DE MARSEILLE , 
DE LA SOCIÉTÉ WERNKRIENNE d’ÉDIMBOURC. 


Patientia. 


SECONDE PARTIE. 

Description et Classification des Animaux invertébrés , non 
articulés, connus sous les noms de Mollusques, de Ra- 
diaires , de Polypes , etc. 


PREMIER FASCICULE. 

Mém. i— 3 . Recherches anatomiques sur les Ascidies composées et 
sur les Ascidies simples. — Système de la classe des Ascidies. 

24 PLANCHES. 


A PARIS, 

Chez C. L. F. PANCKOUCKE, éditeur du Dictionnaire des 
Sciences médicales et de la Flore médicale , rue et hôtel 
Serpente , n 9 16. 


1816. 




PRÉFACE 


Les observations consignées dans les deux 
parties de ce Recueil ont la même origine; 
les unes et les autres ont été entreprises 
dans la vue de donner à l’histoire des 
animaux invertébrés de l’Egypte plus de 
précision, et d’y ajouter quelques déve- 
loppemens. 

L’exécution, la gravure des dessins, 
sont deux points importans pour lesquels 
j’ai été puissamment secondé. L’insuffi- 
sance de mes collections m’eût cependant 
forcé d’abandonner ces recherches, si plu- 
sieurs savans français et étrangers n’eussent 
pris plaisir à y suppléer. Quels secours 
n’ai-je pas trouvé dans la bienveillance 
des illustres zoologistes qui, après avoir 
été mes maîtres, veulent bien être mes 
amis ! Leurs noms, cités à toutes les pages 
de ces Mémoires, prouvent l’intérêt qu’ils 
n’ont cessé d’y prendre, et la juste recon- 
naissance que je leur dois. 


VJ PRÉFACE. 

J ai le plus vif désir de faire paraître 
deux à trois cahiers chaque année. Quel- 
ques personnes me proposaient d’en con- 
tracter l’engagement vis-à-vis du public; 
mais je m’y suis refusé. Des obligations 
trop impérieuses paralysent les facultés • 
elles semblent altérer la volonté même. 
Si les bonnes observations sont le fruit 
de la patience, elles sont aussi celui de la 
pleine et entière liberté. Venenci servitus , 
libertas poma. 


premier mémoire. 


OBSERVATIONS 

SUR LES ALCYONS GÉLATINEUX A SIX 
TENTACULES SIMPLES; 


Lues a la première Classe de l’Institut, le 6 février i8r5. 


La classe des Polypes est la moins connue peut- 
elre de celles que comprend le règne animal , et 
cependant aucune n’est étudiée avec plus d’ar- 
eiu. Mais les obstacles qu’elle oppose aux pro- 
grès de la science sont innombrables. Le Polype, 
retire au sein des eaux, souvent au fond des 
nieis, presque toujours infiniment petit, mou 
irritable , contractile, changeant de forme au 
moindre mouvement, quelquefois libre mais 
plus ordinairement engagé, enveloppé dans un 
corps commun à plusieurs individus; le Polype 
jouissant de la vie et de scs facultés, échanne de 
mille manières à l’œil et au scalpel de l’obser- 
vateur. Le Polype mort est l’objet d’an examen 


r 


2 1 er MÉMOIRE. DESCRIPTION 

plus facile sans cloute, mais aussi plus stérile. 
Ces nombreuses dépouilles qui encombrent nos 
cabinets, réduites aux parties solides, incom- 
plètes , altérées , ne donnent sur les êtres auxquels 
elles sont substituées que des notions imparfaites : 
les méthodes qui en résultent, quelque belle 
ordonnance qu’elles présentent, n étant point 
fondées sur des principes absolument certains , 
réunissent quelquefois dans un meme genre les 
êtres de la nature la plus opposée. Les Alcyons 
décrits par les zoologistes modernes nous en 
offrent un singulier exemple. 

Il y a dans ce genre des espèces qui n’ont ni 
estomac, ni bouche, ni tentacules, qui ne sont 
ni des Polypes composés , ni des Polypes simples, 
et auxquelles on pourrait, a bon droit, contester 
jusqu’à la vie animale; il y a des espèces évidem- 
ment douées de cette vie , et qui se présentent 
sous la forme de vrais Polypes , c’est-à-dire , qui 11e 
possèden t q ue des organes encore peu nombreux , 
et des facultés assez limitées ; enfin , il y a des es- 
pèces pourvues de facultés plus étendues, et dont 
l’organisation est déjà même tellement compli- 
quée , que, si l’on avait égard au caractère essen- 
tiel de la classe des Polypes , il faudrait les en 
retirer , et les associer à des animaux d’un ordre 
plus élevé. 

cc Le Polype, dit M. de Lamarck, est un petit 
y> animal à corps allongé, gélatineux, n’ayant 111- 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 3 

» térieurement aucun autre organe spécial qu’un 
» sac alimentaire pourvu d’une seule ouverture 
» et séparé de la peau par du simple tissu cellu- 
^ luire ». Les animaux particuliers des Alcyons 
que je vais décrire sont tout autrement organisés : 
ils ont le corps composé de deux cavités distinctes ; 
ils ont des viscères thoraciques et des viscères 
abdominaux j ils ont pour ces viscères deux ou- 
Vei turcs séparées; ils ont un organe spécial pour 
la génération : la plupart ont même sous la peau 
des vaisseaux très-apparens, des traces non équi- 
voques d’un syslème circulatoire. 

Parmi les espèces d’Alcyons connues, je pense 
qu’on peut rapporter à cette famille YAlcyonium 
ficus, décrit et figuré par Ellis (a) ; YAlcyonium 
ascidioides , découvert par Gærtner, et publié par 
Pal las ( b ) ; et généralement tous les Alcyons géla- 
tineux ou cartilagineux à six ten tacules simples. 
Ces sortesde productions son t vraisemblablement 
tres-nombreuses. J’en ai observé plusieurs sur 
cotes méridionales de la Méditerranée et dans 
e golfe de Suez. Ce n’cst pas ici le lieu de les faire 
connaître. Je me contenterai d’en décrire quatre 
espèces, qui présentent des différences impor- 
tantes, et qui peuvent être prises pour les types 
d’autant de genres distincts. 


(«) Er.L. Corail., pag. 97, pl. xvi. 
fi) Pale. Spicil, , fasc. x, pag. 40, tab. 4. 


^ 1 er MÉMOIRE. DESCRIPTION 

La première espèce ( Aplidium lohatum ) (a) , 
fixée communément sur les rochers, produit, en 
se développant, des masses horizontales, souples , 
peu épaisses, relevées en lobes irréguliers , d’un 
gris cendré, couvertes à leur surface d’un nombre 
infini de points saillans. Ces points ou mamelons, 
examinés à la loupe, paraissent fendus en six 
rayons égaux. Ce sont autant de petites étoiles 
qui correspondent aux cellules de l’intérieur du 
polypier. Le centre de chaque étoile connuu 
nique directement à la bouche d’un Polype , et 
le nombre de ses rayons indique celui des ten- 
tacules dont cette bouche est couronnée. 

Pour en apprendre davantage, il laut fendre 
l’Alcyon. On peut alors remarquer que sa sub- 
stance intérieure est demi - cartilagineuse , et 
qu’elle confient beaucoup de graviers, parmi 
lesquels s’étendent, dans le sens de l’épaisseur, 
les corps charnus des Polypes, qu’on reconnaît 
aussitôt à leur couleur d’un jaune vif. Ces Po- 
lypes, moins larges qu’un grain de millet, mais 
deux fois plus allongés, sont disposés parallèle- 
ment les uns à côté des autres, et séparés par de 
minces cloisons. Ils ne tiennent aux parois de 
leurs cellules que par quelques points, et s en 
laissent aisément détacher. Il est donc facile de 
les isoler, et de chercher à saisir les détails par- 


(«) Planche m , fig. 4 j et planche xvi , hg- n 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 5 

ticuliers de leur organisation. Je vais lâcher d’en 
donner une idée. 

La bouche de cette espèce de Polype est ronde, 
un peu hexagone , entourée de six tentacules 
aplatis, courts et pointus : ces petits tentacules 
sont fixés aux six rayons de l’ouverture de la 
cellule par une fine membrane, et supportés 
par un cou cylindrique , rétractile , qui leur 
permet de s’élever et tic s’épanouir à la surface 
du polypier , ou de s’abaisser et de rentrer dans 
son intérieur. Us ne peuvent d’ailleurs se retirer 
en eux-mêmes comme ceux des Limaces, et moins 
encore s’incliner et se plonger dans l’estomac , 
faculté que possèdent ces organes chez quelques 
autres familles. Le cou , la bouche, les tentacules, 
sont ici les seules parties véritablement rayon- 
nantes ; les autres affectent plutôt cette apparence 
symétrique qu’on retrouve constamment chez les 
animaux d’un ordre supérieur. 

Au-dessous du cou, le corps du Polype est 
comprimé par les côtés, et il se divise en deux 
tronçons ou cavités distinctes , qui peuvent 
prendre les noms de thorax et OC abdomen. 

Le thorax, plus court et plus cylindrique què 
l’abdomen, est charnu , opaque, marqué de.ner- 
vures longitudinales, sillonné sur les côtés de 
quatorze à quinze rides transverses , étranglé 
sensiblement à sa partie moyenne , enfin épaissi 
et tronqué à sa base, dont les deux bords des- 


6 


I er MÉMOIRE. DESCRIPTION 


cendent obliquement en arrière. 11 est aussi un 
peu bossu près du cou, où l’on remarque un 
tubercule poreux. A ce tubercule aboutissent 
deu x vaisseaux bruns , parallèles , qui parcouren t 
le dos (a) sur sa longueur. La région antérieure 
du thorax, ou la poitrine, est également pourvue 
d’un tubercule rond, et au-dessous elle laisse 
échapper un filet membraneux qui pénètre dans 
la subslançe du polypier, et se fixe à son écorce. 
Je nomme ce filet Y appendice anal. C’est sans 
doute par son moyen que les animaux particu- 
liers du même Alcyon communiquent les uns 
avec les autres, et jouissent en quelque sorte 
d’une existence commune. A la base de cet ap- 


(a) Ces expressions dos , ventre , et autres semblables , 
nécessaires à la netteté de la description , ne doivent pas être 
prises ici dans un sens rigoureux. L’application que j’en ai 
faite dans ce premier Mémoire a été déterminée par une 
sorte d’apparence extérieure, et par la position d’une petite 
production, Y appendice anal , que je considérais comme le 
siège du principal sens decesanimaux. Jela conserverai dans 
les Mémoires suivans, parce que les régions que je nomme 
dos et ventre correspondent à celles que MM. Cuvier et 
Bosc ont désignées par les mêmes noms dans les Biphores , 
animaux très-voisins des Alcyons gélatineux. Mais si nous 
voulions comparer et les Biphores et les animaux des Al- 
cyons en question aux Mollusques bivalves, ces régions 
seraient obligées d’échanger leurs dénominations : le ventre 
et la poitrine deviendraient le dos ; la gauche, la droite, etc. 
Je prie le lecteur de ne pas perd re cette note de vue. 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 7 

pendice est une assez grande ouverture qui cor- 
respond à l’orifice intestinal, que je désignerai 
ci-après sous le nom d anus. 

C’est dans la cavité du thorax qu’est situé le 
principal ventricule, qu’on pourrait ainsi nom- 
mer le ventricule thoracique. Il m’a paru fait en 
formede bourse, etdivisé transversalement pardes 
plis en nombre égal à celui des rides extérieures. 

Le thorax est revêtu, surtout par-derrière, 
d’une peau très-colorée, et son opacité dérobe à 
l’œil les organes qu’il contient. Il n’en est pas de 
même de l’abdomen, dont la peau, extrêmement 
fine et transparente, laisse apercevoir tous les 
viscères intérieurs. On peut d’abord distinguer 
un petit canal membraneux, ondulé, qui descend 
du ventricule thoracique en se dirigeant vers le 
dos. Je lui donne par allusion le nom d ''intestin 
grêle. Vers le milieu de l’abdomen, cet intestin 
se dilate en une poche elliptique, un peu com- 
primée, dont les côtés, séparés du centre par 
deux profondes incisions, forment deux cellules 
oblongues , légèrement courbées , et opposées 
l’une à l’autre. Cet organe est ce que j’appelle le 
ventricule abdominal. Après un court trajet, 
l’intestin se dilate de nouveau en une poche glo- 
buleuse beaucoup plus petite que la première, 
en une sorte de cæcum. Le reste de ce canal , 
qu’on peut considérer comme le gros intestin , 
descend jusqu’au bas de l’abdomen ■ il se recourbe 


8 l' r MÉMOIRE. DESCRIPTION 

ensuite comme un siphon , et va en remontant 
jusqu’à la poitrine se terminer à Y anus. 

Il paraît que la première digestion s’opère dans 
le ventricule thoracique, qui contient souvent 
des animalcules, tandis qu’on n’en aperçoit jamais 
dans les viscères de l’abdomen. C’est un fait que 
je ne veux pas laisser ignorer; car j’avoue que je 
n’ai aucune lumière certaine sur la nature des 
fonctions de ces divers organes. On peut cepen- 
dant supposer que les substances grossières et 
essentiellement indigestes sont revomies par le 
Polype , à peu près comme elles le sont par 
certains oiseaux de proie nocturnes, et que les 
molécules les plus déliées et les plus nutritives 
sont les seules qui passent de la cavité thoracique 
dans l’intestin grêle. Cet intestin et le ventricule 
qui le termine ne contiennent ordinairement 
qu’une matière liquide et peu abondante. Néan- 
moins le gros intestin est presque toujours rempli, 
depuis son origine jusqu’à l’anus, d’une matière 
assez compacte, quelquefois grumeleuse, plus 
souvent homogène, d’un gris jaunâtre, moulée 
par petites masses arrondies ou ovoïdes, mais 
que , malgré leur forme, on prendrait à tort pour 
des œufs, ou pour des amas d’œufs. J’ignore si 
elles ont dans l’économie de l’animal quelque 
usage particulier ; je ne les considère ici que 
comme les excrémens. 

L’organe que je crois destiné à la génération 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 9 

est tout différent de ceux-ci : il termine inférieu- 
rement le corps du Polype. C’est un sac oblong, 
membraneux , quelquefois vide, mais le plus 
souvent occupé par vingt-cinq a trente corpus- 
cules oviformes attachés à deux ou trois cordons 
ondulés. Ces corpuscules sont sans doute des 
germes, et le sac, un véritable ovaire. Il ne paraît 
pas communiquer immédiatement avec l’abdo- 
men. Les germes inférieurs sont ordinairement 
les plus gros. Je pense qu’à leur maturité le sac 
s’ouvre, et les laisse échapper par un petit canal 
qui monte avec le rectum. On trouve en effet 
souvent un de ces corpuscules engagé dans ce 
canal, et faisant saillie au-devant du thorax. 

Telle est la première espèce. La seconde espèce 
(Polyclimum saturnium) (a), étendue de même 
sur le sable ou sur les rochers, produit des 
masses un peu convexes, molles, demi-trans- 
parentes , violettes , comme irisées , semées 
d’un nombre prodigieux de mamelons jaunâtres , 
la plupart groupés autour de quelques grands 
pores , qui , par leur dilatation et contraction 
successives , semblent avoir la fonction d’agiter 
et renouveler l’eau. Après avoir détaché douce- 
ment l’Alcyon pour l’examiner de plus près, on 
voit que tous ces grands pores sont autant de 
centres auxquels aboutissent certains filets mem- 

(«) Planche xix, fig. 1. Voyez aussi pl. fjg. 2 , et 
pl. xvm , fig. 1 , Podyclinum consteUatum. 


j q 1 IC MEMOIRE. PESCRIPTIOBT 

braneux , qui partent des mamelons , et que la 
transparence générale laisse apercevoir (a). On 
■voit de plus que tous ces mamelons sont découpés 
en six? dents, et qu’ils donnent passage, en s’ou- 
vrant, à de petites étoiles saillantes et mobiles. 
Ce sont les bouches des Polypes formées d’une 
ouverture un peu hexagone , et de six tentacules 
ovales ou lancéolés , aplatis , semblables aux 
pétales d’une fleur en rose, tous très-entiers 
et très -réguliers. Les étoiles rapprochées et 
groupées autour des pores semblent constituer 
autant de systèmes particuliers qu’il y a sur 1 Al- 
cyon de pores différens. Dans les intervalles qui 
séparent ces divers systèmes, sont d’autres ^toiles 
plus ou moins isolées. 

Au reste , il ne faut pas être surpris de la ten- 
dance que montrent les animaux particuliers de 
cette espèce d’ Alcyon à se réunir, et à se former 
en systèmes autour de certains centres. La meme 
disposition est commune à toutes les espèces con- 
génères de celles-ci. Elle se retrouve même dans 
des genres étrangers a cette famille, notamment 
dans les Fl astres. Elle est tellement marquée dans 
lesBotrylles, que, malgré les judicieuses observa- 
tions d’Eilis (b ) sur ces animaux composés, chaque 

(а) Ces filets ne diffèrent point de l’appendice anal, 
décrit ci-devant page 6. 

(б) Ei.lis, Act. angl., vol. 49, P art - 2 > n ° 6l » P 1 ^ » 
in 3c ho lia ad observalionem Schlosseri. 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. I I 

système de Botrylle est considéré par les zoolo- 
gistes actuels comme un seul Polype, et chaque 
Polype comme un seul tentacule. J’ai eu occa- 
sion d’examiner récemment une très-belle espèce 
de ce genre , qui in’a été communiquée par 
M. Desmarets fils; et je puis assurer que chacun 
de ces prétendus tentacules est pourvu d’une 
bouche , d’un intestin , d’un anus , de deux 
ovaires, en un mot, est un animal très-complet. 
Ces systèmes si bien ordonnés, et doués de pro- 
priétés si extraordinaires, ne sont pas même 
nécessaire s à l’existence particulière des indivi- 
dus. On trouve toujours quelques animalcules 
isolés et séparés des autres. Mais je reviens aux 
Alcyons. 

J’ai dit que l’extraction et l’examen des Po- 
lypes de la première espèce se faisaient sans dif- 
ficulté. Il n’en est pas ainsi des Polypes de la 
seconde espèce. On le croira sans peine, si l’on se 
représente que chaque Polype n’est pas contenu 
dans une seule cellule, mais dans plusieurs ; il 
y en a une pour le thorax, une pour l’abdomen, 
une pour l’ovaire, et ces trois cellules, qui n’ont 
pas toujours la même direction , ne communi- 
quent entre elles que par deux fort petits trous. 
Il résulte de celte disposition singulière, qu’à l’ou- 
verture du polypier , au lieu d’un seul rang 
d’animalcules , on croit en voir plusieurs rangs 
superposés les uns aux autres, et dont l’aspect 


j 2 1 er MÉMOIRE. DESCRIPTION 

présente beaucoup de confusion. Ajoutez que la 
consistance molle et extensible de 1 enveloppe 
gélatineuse, qui la fait céder à 1 instrument tran- 
chant sans se diviser , s’oppose encore à leur ex- 
traction. 

Quand on est parvenu à se procurer un Polype 
bien entier, on est étonné qu’un animal si diffé- 
rent en apparence de l’espèce précédente y soit 
si semblable en effet par le nombre et l’organisa- 
tion essentielle de toutes ses parties. La bouche , le 
cou, les tentacules paraissent conformés de même. 
Le thorax est relativement beaucoup plus grand ; 
il présente d’ailleurs la même forme cylindrique, 
le même étranglement vers le milieu , les mêmes 
tubercules devant et derrière le cou, les memes 
vaisseaux bruns et ondulés sur le dos, le meme 
appendice à la poitrine, et au-dessous la même 
ouverture , a laquelle aboutit aussi 1 anus . 1 ou 
verture est seulement plus spacieuse. Dans cette 
espèce, l’anus sort à peu près au milieu du tho- 
rax ; mais il y a d’autres espèces voisines de 
celles-ci, dans lesquelles l’intestin monte plus 
haut, et s’ouvre plus près du cou. La peau est 
lâche, et semblable à une tunique par-devant. 
On voit courir à sa surface et aux bords de son 
ouverture antérieure quelques nervures , qui 
descendent des tentacules , et qui s’arrangent avec 
beaucoup de symétrie. On remarque souvent au- 
dessus de l’anus une protubérance semblable à un 


DES ASCIDIES COMPOSEES. l5 

petit jabot , mais qui est loin cl être un jabot véri- 
table, si elle est produite, comme je le pense, par 
germe arrêté clans cet enclioit, et non par les 
animalcules que le Polype peut avoir avalés. Cette 
espèce en prend néanmoins d’assez gros, et j’ai 
trouvé clans son premier ventricule des Crustacés 
à quatorze pattes, qui diffèrent par leurs tarses 
en pinceaux des autres Crustacés connus. 

En ouvrant ce ventricule, on voit que son en- 
trée forme un bourrelet saillant, entouré de douze 
filets cylindriques , et recourbés , dont six plus 
longs alternent avec les autres. Le même ventri- 
cule est aussi garni d’un appareil bien propre a 
le soutenir et à en fortifier les parois. C est une 
sorte de réseau transparent, élastique, dont la 
structure est très-régulière. Il est compose, dans 
celte espèce, cle trente-deux bandelettes, seize de 
chaque côté ; clans d’autres , de vingt-quatre ou 
de trente-six, disposées horizontalement à égale 
distance, et unies les unes aux autres au moyen 
cle traverses plus étroites. Ces bandelettes se 
joignent par-devant à un filet simple, et par- 
derrière elles s’attachent à deux autres filets qui 
s’étendent le long dh clos. Je n’ai observé un 
semblable appareil que clans quelques espèces de 
cette famille ; mais dans toutes, le thorax offre à 
l’extérieur des plis saillans , plus ou moins pro- 
noncés, et je présume qu’ils sont dus à quelque 
chose d’analogue. 


j 4 1 er MÉMOIRE. DESCRIPTION 

L’abdomen, des deux tiers au moins plus petit 
que le thorax, est attaché à sa base antérieure , et 
semble n’y tenir que par un fil. On ne peut 
mieux en cela le comparer qu’au ventre d’un 
Sphex ou d’une Guêpe. Le pédicule donne pas- 
sage à l’intestin grêle ; le ventricule abdominal 
se montre à travers la peau ; il est simplement 
ovoïde, lisse et charnu. Le gros intestin se 
recourbe en arrière, et faisant un tour de spi- 
rale sur lui-même, il monte en suivant le côté 
gauche de l’abdomen , traverse aussi le pédicule, 
et se porte au-devant du thorax. Les excrémens 
sont d’un gris clair, et forment assez souvent 
une longue chaîne de globules, qui s’étend depuis 
le bas de l’intestin jusqu’à l’anus. 

De même que l’abdomen est suspendu au tho- 
rax, l’ovaire l’est à l’abdomen : il s’y attache à 
gauche par un petit pédicule , et se prolonge 
sous la forme d’une massue ovale, terminée par 
un long fdet tubuleux. Les germes qu’il contient 
sont semblables à ceux de l’espèce précédente , 
et fixée de même à quelques vaisseaux. 

Les Polypiers que nous avons examines jus- 
qu’ici sont gélatineux ou cartilagineux. Celui de 
l’espèce dont je vais maintenant parler (Didem- 
num candidum) ( a ), est plus opaque, et comme 
fongueux ou spongieux. Il s’étend sur les tiges 


(«) Planche iv, fis. 5 et planche xx , fig- i . 


DES ASCIDIES COMPOSEES. l5 

îles Madrépores , qu’il enveloppe plus ou moins. 
Les incrustations qu’il y forme sont d’un blanc 
de lait, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Leur 
surface est couverte de mamelons saillans , fendus 
en six rayons , et disposes a peu près en quin- 
conce. Les Polypes sont jaunes et très-petits; ils 
égalent à peine en volume deux graines de pavot : 
à la vérité, ils occupent seulement deux loges. 
11 n’y en a qu’une seule pour l’abdomen et 
l’ovaire. 

La bouche de ces Polypes ressemble à un en- 
tonnoir : son limbe ou bord supérieur est dé- 
coupé en six dents très - simples , écartées et 
pointues. Le thorax est court, arrondi, sillonné 
transversalement; le dos très-gibbeux, et divisé 
par une gouttière longitudinale. La poitrine est 
échancrée au-dessous du tubercule , où elle laisse 
voir l’anus à sa place ordinaire. Elle se prolonge 
ensuite en un filet auquel tient l’abdomen , qui 
par conséquent est pédiculé comme dans l’espèce 
précédente; mais au lieu d’être des deux tiers 
plus petit que le thorax, il est une fois plus grand. 
Sa direction est presque horizontale, et sa forme 
elliptique; le ventricule abdominal en occupe 
la région supérieure et postérieure. Ce ventri- 
cule est ovoïde et charnu. Le gros intestin, après 
être descendu jusqu’au fond de l’abdomen, se 
replie en avant, et remonte vers le pédicule , par 
lequel il passe pour se rendre à l’anus. L’ovaire 


l6 I er MÉMOIRE. DESCRIPTION 

ne pend point; il est orbiculaire, et appliqué sur 
le côté gauche de l’abdomen, qu’il dépasse sen- 
siblement; il contient de très-petits grains. Je 
n’ai pu me rendre compte de leur disposition; 
je suppose qu’elle diffère peu de celle que j’ai 
observée dans l’espèce suivante. 

Celle-ci (Eucaïlium: hospitiolum) (a), qui est la 
quatrième et dernière , recouvre aussi les Ma- 
drépores et d’autres corps marins, sur lesquels 
elle s’étend en petites plaques qui sont d’un blanc 
laiteux, mais à leur surface seulement, car leur 
intérieur est mou et transparent comme une 
gelée ; il recèle souvent des Crevettes , auxquelles 
ces Alcyons servent de refuge. J’ai voulu savoir 
à quoi tenait la couleur opaque et laiteuse de 
cette espèce et de la précédente, et après en avoir 
placé quelques fragmens sous une forte lentille , 
j’y ai découvert une multitude d’atomes lenti- 
culaires, tout hérissés d’épines, et comme ra- 
diés. Ces molécules calcaires ne sont pas des corps 
étrangers à la substance du Polypier, comme on 
pourrait le croire, et comme le sont en effet les 
graviers qu’on rencontre quelquefois ailleurs. 

Il y a donc une sorte d’analogie entre la troi- 
sième et la quatrième espèce ; mais elles diffèrent 
sous des rapports très-importans. Les mamelons 
ovales dont la surface de la quatrième espèce est 


(as) Planche iv, fig. 4, et planche xx, fi g a. 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. ïj 

parsemée ont une ouverture peu ou point appa- 
rente; ils ne représentent point des étoiles à six 
rayons : on aperçoit seulement à travers leur 
demi-transparence les bouts de huit à dix filets 
qui semblent sortir du ventricule thoracique. 
Les Polypes sont très-rapprochés de la surface do 
leur enveloppe, et ils n’occupent chacun qu’uue 
seule loge. Leur cou est plus ou moins grêle ; 
peut-être se déploie-t-il à son limbe en six vérita- 
bles tentacules, mais je n’ai jamais réussi à les voir 
s’épanouir. J’^ ai fait des efforts, et j’insiste sur 
ce point, parce que la nécessité d’observer ces 
organes n’est pas assez généralement reconnue. 
Les naturalistes en font rarement mention dans 

i 

l’exposition des caractères, et ils semblent n’avoiy 
aucune idée fixe sur leur degré d’importance. Il 
n’est pas rare de trouver dans un seul genre des 
espèces à tentacules ailés et à tentacules simples, 
à tentacules en nombre défini et en nombre indé- 
fini^ disposés sur un seul rang, etdisposés sur plu- 
sieurs. Cet te négl igence s’étend sur les espèces elles- 
memes. N’attribue- t-on pas au Botrylle étoilé des 
tentacules dont le nombre varie depuis trois jus- 
qu’à vingt? On croirait que les parties rayon- 
nantes des animaux composés ne sont soumises 
à aucune loi constante : elles le sont cependant 
comme les parties rayonnantes des plantes 
comme les organes symétriques des autres ani- 
maux. Un système des Polypes fondé sur la seule 


j8 I er MÉMOIRE. DESCRIPTION 

considération des tentacules ne serait ni moins 
naturel ni moins solide que les systèmes établis, 
par exemple, sur la simple inspection des man- 
dibules et des mâchoires dans les insectes. On 
peut poser en principe qu’à certaines exceptions 
près, qu’il serait facile de déterminer, la dispo- 
sition, la forme, le nombre des tentacules, ne 
varient point dans les espèces du même genre, 
et à plus forte raison dans les individus de la 
même espèce. 

Le cou de celle dont il s’agit ici est supporté 
par un grand thorax, dont la peau délicate et 
transparente laisse paraître de chaque côté six 
à sept lignes transversales, unies par des lignes 
longitudinales plus étroites, et décèle ainsi l’or- 
ganisation de son ventricule intérieur ; elle offre 
aussi deux tubercules supérieurs et deux vais- 
seaux dorsaux. Le premier intestin est fort court ; 
il aboutit à un ventricule charnu , très - renflé , 
presque globuleux, qui s’appuie sur le fond un 
peu prolongé du thorax. Le second intestin des- 
cend obliquement en arrière ; il éprouve deux 
étranglemens successifs dans le fond de l’abdomen, 
se relève ensuite, toujours en arrière, et décri- 
vrant une anse arrondie , il passe à droite sur la 
hase du thorax pour venir se fixer à son bord 
antérieur et le suivre jusqu’au sommet. Il est 
rempli, comme à l’ordinaire, d’une pâte assez 
fine, jaune ou grise , moulée par petites masses ; 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. IQ 

mais ce qu’il a de particulier, c’est qu’il paraît 
aboutir directement à un pore visible, percé sur 
un des côtés du mamelon, et qui ne peut en 
effet répondre qu’à l’anus. Cette disposition 
suffisamment constatée, et les observations de 
Gærtner sur les Distonies (a) m’ont conduit à 
penser qu’il existait, à la surface de tous les Al- 
cyons à six tentacules, deux pores pour chaque 
Polype, un destiné à l’entrée des alimens, et l’au- 
tre destiné sans doute à leur sortie après l’entière 
digestion. Le nom A' anus que j’ai' donné jusqu’à 
présent à l’orifice supérieur du gros intestin lui 
suppose une issue au-deliors. Si cette issue existe 
réellement, je dois convenir que dans la plupart 
des espèces elle est si petite ou si exactement fer- 
mée , qu elle échappe a toutes les tentatives que 

I on fait pour la découvrir. 

Il me reste à parler de l’ovaire. Il est orbicu- 
laire comme dans l’espèce précédente, et appliqué 
de même contre l’abdomen, mais du. côté droit. 

II s en dé tache facilement. On y distingue presque 
toujours trois, quatre ou cinq germes disposés 
en ceicle, et altachés a un jdacenta central. 

Si j’ai réussi à mettre quelque clarté dans les 
descriptions que je viens de lire, on a pu remar- 
quer que les espèces qui en font le sujet ont des 


(a) Voyez La description du Distomus variolosus ou 
•dlcyonium ascidioides , ci-après, page 38 . 


20 I eT MÉMOIRE. DESCRIPTION 

caractères communs qui permettent de les réunir 
en famille, et des caractères propres qui auto- 
risent à les distinguer en autant de genres. l’étar- 
blis ces derniers de la manière qui suit : 

i re Section. Ovaire pendant, inférieur. 

i er Genre , Apuidium. Polype occupant une 
seule loge ; abdomen et ovaire sessiles. 

Je le divise en deux tribus : 

1°. Ovaire plus court que le corps. 

2°. Ovaire de beaucoup plus long que le 
corps . 

2 e Genre , Polyolinum. Polype occupant trois 
loges ; abdomen et ovaire pédicules. 

•P Section. Ovaire appliqué, latéral. 

# 

5 e Genre , Didemnum. Polype occupant deux 
loges j abdomen pédicule . 

4 e Genre , Euciklium. Polype occupant une 
seule loge ; abdomen sessile. 

Quant aux caractères communs à ces divers 
genres, il suffira, je crois, de rappeler ici les 
principaux. Je les réunirai, sans aucun égard 
pour leur degré d’importance, sous le titre de 


OES ASGîBIl-S COMPOSÉES. 21 

la famille aux espèces cle laquelle ou pourrait 
conserver exclusivement le nom d’Alcyons. 

Les ALCYONS OU JLCYONÉES , ALCYONEÆ. 

Polypes simplement agrégés, renfermés dans 
les cellules d’une enveloppe commune , et 
n’ayant avec la substance gélatineuse ou 
cartilagineuse de cette enveloppe que de 
faibles adhérences. Six tentacules courts et 
simples. Tronc divisé en thorax et en ab- 
domen ; chacune de ces cavités contenant 
un ventricule. Intestin abdominal unique, 
replié sur lui-même, terminé par un orifice 
distinct. Ovaire compris dans une poche 
séparée et munie d’un oviductus. 

Après avoir rendu la famille des Alcyons à des 
limites naturelles, je devrais, pour consolider 
le résultat de mes observations à son sujet , 
examiner par combien de points importans elle 
dillère des autres familles de Polypes; mais cet 
examen exigerait l’emploi de plusieurs élémens 
que je ne puis encore réunir. Je me contenterai 
d’observer qu’elle est très- voisine des Botrylles : 
ce sont, si l’on veut, deux familles d’un même 
ordre. Elle est , au contraire, éloignée des Alcyo- 
nium exos , A. digitatum, A. arbore um, et de tous 
les autres Alcyons arborescens à huit tentacules 
pinnés. Ceux r ci appartiennent à une famille 


22 I er MÉMOIRE. DESCRIPTION 

particulière de Polypes composés, que j’établirai 
dans Je Mémoire suivant (a). Elle ne peut de 
même avoir que de faibles rapports avec les Po- 
lypes nus, qui, comme les Hydres, sont tout 
estomac, et n’ont, suivant les zoologistes, ni 
ovaires ni intestins distincts. Enfin , il me paraît 
difficile de lui en supposer aucun avec VAlcyo- 
nium bursa, déjà réclamé par les botanistes; ni 
avec les Alcyonium lyncurium et cydonium , 
dont M. de Lamarck a fait, je crois, son genre 
Tétliie {b ) , genre qui doit, à mon avis, sortir 
de la classe des Polypes. Mais on peut, jusqu’à 
un certain point, la rapprocher des Holothuries, 
comme on peut rapprocher les Alcyons à huit 
tentacules des Actinies et des Zoauthes. Je dois 
faire remarquer à ce sujet que M. de Lamarck, 
avec ceLte sagacité profonde qui lui est propre, 
et qui lui fait souvent prévoir et devancer les 
résultats de l’observation , a placé depuis peu (c) 


(«) La famille dont il s’agit comprendra les Pennatules, 
Veretilles, Coraux, Gorgones, et les autres Polypes fixes 
ou flottans, à huit tentacules communément pectinés. 

(b) CesTéthies diffèrent beaucoup des Tel/iya d’Aris tote, 
qui sont précisément les Ascidies dont il est fait mention 
ci-après. 

(c) Dans Y Extrait du Cours de Zoologie du Muséum 
d’histoire naturelle, sur les Animaux sans vertèbres. 
Paris, 1812. 


DES ASCIDIES COMPOSÉE, 5. ^3 

les Alcyons en tôle cl os Polypes , et dans le voi- 
sinage des Radiâmes. A-t-il eu raison d’y mettre 
de même les Téthies et les Eponges? Je ne le 
pense pas. L’existence des Polypes, à l’égard des 
Alcyons, est certaine. Elle est encore douteuse à 
l’égard des Éponges, quoique d’illustres natu- 
ralistes aient tenté de l’établir par des raisonne- 
mens présentés avec beaucoup d’art , mais qui 
ne sauraient balancer le témoignage des sens. 
Pourquoi n’admettrait-on pas une classe d’êtres 
privés d’organes pour la digestion et le mouve- 
ment spontané, et conservant, sous cette appa- 
rence propre à la plante , quelques signes d irri- 
tabilité? Ces êtres, parmi lesquels prendraient 
place les Éponges, les Téthies, et tant de genres 
qui leur sont analogues, mériteraient, à plus 
juste titre qu’aucun autre , le nom de Zoophytes . 
Leur existence dans la nature peut n’être%ncorc 
que vraisemblable ; mais tout me porte à croire 
que des observations prochaines et décisives 
viendront la confirmer (a). 


(a) Le lecteur que ce point intéresse peut consulter , 
dans l’ouvrage sur l’Egypte , les planches qui représentent 
les Éponges et les autres productions de même nature. 



SECOND MEMOIRE 



OBSERVATIONS 


SUR LES ALCYONS A DEUX OSCULES APPARENS , 
SUR LES BOTRYLLES ET SUR LES PYROSOMES; 

Lues à la première Classe de l'Institut , le I er mai i8i5 (a). 


Apbès avoir exposé mes observations sur les 
Alcyons à six tentacules , je me proposais de 
passer aux Alcyons qui en ont huit ; mais je suis 
'obligé de revenir sur les premiers. La Classe, en 
me permettant de lui communiquer mon travail, 
m’a fait acquérir les moyens de le perfectionner. 
Les nouveaux faits que je vais lui soumettre 
sont dus à la bienveillance dont m’honorent ses 
membres, et aux secours inattendus que quel- 
ques-uns d’entre eux m’ont généreusement 
accordés. 

Dans mon premier Mémoire j’ai prouvé que 


{a) Ce Mémoire a été présenté le 17 avril; mais les 
travaux cîe la Classe en ont lait différer la lecture. 


2 e MÉMOIRE. SUITE 


9.6 

les Alcyons à six tentacules simples avaient nne 
organisation compliquée , différente de celle que 
l’on suppose essentielle à tous les Polypes 5 que 
leur bouche communiquait d’abord avec une pre- 
mière cavité, qui pouvait prendre le nom de ven- 
tricule thoracique ; qu’un seul intestin partait de 
cette cavité pour se rendre à une autre, que j’ai 
nommée ventricule abdominal $ qu’au sortir de ce 
second ventricule, l’intestin, toujours unique, 
mais plus gros , se recourbait et remontait vers la 
surface du Polypier, sous laquelle il se terminait 
par un orilice distinct ou un anus. J’ai de plus 
observé que ce gros intestin était communément 
rempli d’une matière demi-liquide, divisée par 
petites masses, et ressemblant à des excrémens. 
Enfin , j’ai remarqué que l’évacuation de ces ex- 
crémens ne pouvait s’effectuer que par une ou- 
verture extérieure correspondant à l’anus. Or, 
cette ouverture, indiquée d’une manière équivo- 
que sur quelques espèces, demeurait invisible sur 
toutes les autres. Des organes, si semblables en 
apparence à un système digestif, auraient-ils eu 
une autre destination ? La difficulté était fâ- 
cheuse , mais l’amour de la vérité 11e me permet- 
tait pas de la dissimuler. 

Il existait une espèce dont l’examen aurait 
éclairci mes doutes. Je veux parler de VAlcyo- 
nium ascidioides , que Gærlner avait réuni a 
quelques Ascidies , et compris dans son genre Di- 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 0 ,~] 

stornus , parce qu’il avait observe à la surface de 
ce corps des cellules proéminentes , pourvues 
chacune de deux oscules ou petites bouches. En 
supposant le fait exact, un des deux oscules ne 
pouvait que servir d’anus; mais deux ouvertures 
parfaitement semblables , et couronnées égale- 
ment de six rayons , ne répondaient-elles en effet 
qu’à un seul animal? 

Cette question est aujourd’hui résolue. J’ai 
observé, dans la collection de M. Cuvier, deux 
espèces d’Alcyons gélatineux , qui méritent, aussi 
bien que le précédent , le surnom d ’ascidioides, 
parce que leurs petits animaux ont, de même 
que les Ascidies, deux ouvertures tubuleuses, 
semblables pour la forme, quoique leurs rela- 
tions soient très-différentes , puisque l’une con- 
duit à la bouche, et l’autre à l’anus. L’examen 
de l’organisation intérieur de ces Alcyons à deux 
oscules m’a prouvé qu’elle ne différait point de 
celle des Alcyons précédemment décrits. Il est 
donc démontré par l’analogie , que les espèces 
d’Alcyons pourvues de six tentacules simples, 
quel que soit le nombre des oscules appareils, en 
ont toujours deux à chacune de leurs cellules. 

La position et la forme de ces ouvertures, lors- 
qu’elles sont également visibles, et qu’elles sur- 
montent des cellules elles-mêmes proéminentes, 
donnent aux Alcyons gélatineux l’aspccl général 
des ascidies. Il paraît certain que les rapports de 


2 e MÉMOIRE. SUITE 


5.8 

ces animaux entre eux ne se bornent pas à celle 
apparence extérieure, et que leur analogie s’étend 
très-loin. M. Cuvier, en examinant avec moi les 
dessins relatifs à mon premier Mémoire , a cru y 
voir une organisation rapprochée de celle des 
Ascidies de sa quatrième division. La comparai- 
son que nous avons faite aussitôt de ces dessins 
et de ceux qu’il avait lui-même exécutés pour 
l’anatomie des Ascidies, a confirmé ce soupçon (a). 
J’ai donc dirigé mon attention de ce côté ; et 
après avoir comparé de nouveau sur la nature 
les Ascidies et les divers genres d’ Alcyons gélali 
neux, scrupuleusement organe par organe, je 
me suis convaincu qu’il manquait peu de chose 
à leur parfaite ressemblance, et que l’analogie se 
soutenait dans presque tous les points. 

Ainsi le ventricule thoracique des Alcyons ré- 
pond au sac ou ventricule branchial des Ascidies. 
Son entrée est garnie des mêmes filets -, sa struc- 
ture présente de même des vaisseaux longitudi- 
naux, se croisant à angles droits avec des vais*- 
seaux transverses, qui tiennent par un bout à une 
veine, et par l’autre vraisemblablement à deux 
artères pulmonaires : on doit donc penser qu’il 
sertaussià la respiration. Ce qu’il y adesingulier, 


(a) Le 17 février 181 5 . Ce résultat, que sa parfaite évi- 
dence rendait intéressant, était connu huit jours après de 
tous les zoologistes de la capitale. 


ms ascidies composées. a g 

c’est la quantité d’animalcules dont ce ventricule 
respiratoire est souvent rempli et gonflé. Un fait 
non moins remarquable , est la grosseur et la soli- 
cité que ces vaisseaux , si fins dans les Ascidies , 
prennent dans quelques Alcyons. On en aura une 
idée quand on saura que le réseau , presque carti- 
lagineux , que j’ai trouvé chez certaines espèces, 
et dont j’ai donné ci-devant une description dé- 
taillée , n’est autre chose que le tissu vasculaire 
de leur sac branchial. 

L’ouverture, couronnée de six tentacules, par 
laquelle l’eau et les alimens s’introduisent dans 
la cavité du thorax, ne peut être comparée qu’à 
l’oi’ifice branchial des Ascidies , lequel est aussi 
quelquefois marqué de six plis. D’après ce prin- 
cipe, la véritable bouche du Polype serait, comme 
dans l’Ascidie, non l’orifice qui reçoit les ali- 
mens du dehors , mais la petite ouverture qui les 
transmet immédiatement au lubeinteslinal. Néan- 
moins, comme cette ouverture, située au fond 
du sac branchial (a), n’a point de lèvres, on pour- 


(«) La bouche des Ascidies et des animaux que je leur 
compare est placée vers l’extrémité inférieure de la veine 
branchiale, à sa droite, et fait face au dos ou aux deux 
artères. Sa position , relativement à la cavité, est tantôt plus 
haute, tantôt plus basse : on peut dire quelle n’est jamais 
au-dessus de son milieu , mais qu’elle est très-rarement à 
son extrême fond, surtout dans les Ascidies ordinaires- 


3o 2 e MÉMOIRE. SUITE 

mit lui appliquer le nom de pharynx } et laisser 
celui de bouche à l’orifice extérieur, dont les 
tentacules ou rayons charnus représentent en 
effet les tentacules des Polypes proprement dits , 
et les lèvres des Mollusques bivalves. On suppo- 
serait alors le ventricule branchial formé par 
une dilatation de la partie du tube alimentaire 
située entre les lèvres et le pharynx (a). 

Le premier intestin , que j’ai nommé intestin 
grêle , doit être considéré comme un œsophage, 
et le ventricule qui lui succède comme un véri- 
table estomac. J’observe cependant que ce ven- 
tricule, lorsqu’il est profondément divisé , diffère 
beaucoup du renflement qui constitue l’estomac 
de l’Ascidie. D’ailleurs chez celle-ci l’estomac 
est souvent enveloppé dans un foie volumineux, 
et les animaux en question n’ont pas de foie bien 
distinct, ou s’ils en ont un épais, et faisant masse 
comme celui des Pyrosomes, il est autrement 
placé. Leur intestin , après être remonté sur lui- 
même , se termine toujours par un anus libre , 
exactement comme dans les Ascidies, chez les- 


d’où il suit que les artères brancliiales , qui aboutissent aussi 
vers la bouche, sont presque toujours notablement plus 
longues que les veines. 

(a) Pour éviter l’équivoque, je substituerai souvent au 
mot bouche le mot pharynx. 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 3l 

quelles l’extrémité du rectum flotte sous l’orifice 
destiné à l’évacuation des excrémens (a). 

La cavité qui contient les intestins, au l’abdo- 
men , n’est pas placée de même dans les deux 
familles. Les Ascidies ont l’abdomen latéral, je 
veux dire qu’il est entièrement appliqué sur un 
des côtés du sac branchial , dont il ne dépasse 
point la base. Les Alcyons gélatineux, au con- 
traire, ont l’abdomen inférieur, et souvent meme 
il est pédiculé. Le rectum est la seule partie du 
tube intestinal qui s’appuie sur le thorax. Il y a 
néanmoins quelques Ascidies, telle que Y^dsci- 
(lia lepadiformis et Y si ■ clavata, dont l’abdomen 
se rapproche par sa position de celui des Alcyons. 

L’ovaire de ces derniers est toujours unique , 
tantôt appliqué sur le côté de l’abdomen , tantôt 
pendant au-dessous. Celui de plusieurs Ascidies 
est double; il y en a un de chaque côté du corps. 
Mous trouverons aussi un ovaire double dans les 
Botrylles et dans les Pyrosomes. 

Tous ces petits animaux composés sont com-5 
plètement hermaphrodites. Leurs œufs sont des 
germes susceptibles de se développer sans fécon- 
dation préalable, du moins apparente. Ne peut- 
on pas en dire autant des Ascidies , et même de 

(a) Cet orifice dans les Ascidies n’a point de filets comme 
l’autre, mais deux replis en forme de valvules, ou un 
simple repli circulaire. 


2 e MEMOIRE. SUITE 


32 

tous les Mollusques acéphales. En cela , cette 
classe d’êtres semble se rapprocher des Polypes 
autant qu’elle s’éloigne des autres Mollusques. 

J’ai dit qu’on observait aux animaux des Al- 
cyons gélatineux, deux tubercules, un entre le 
cou et l’appendice de l’anus , et un autre derrière 
le cou ; le premier ou l’antérieur, qui se retrouve 
dans les Ascidies (a) , près de leur ganglion , m’a 
paru sur les Alcyons avoisiner également un gan- 
glion logé dans l’épaisseur de la tunique • ce gan- 
glion est un peu allongé, et fournit quelques filets 
qui se dirigent en sens contraire : les uns se 
portent à l’anus , les autres vont au cou du ven- 
tricule thoracique. En un mot, ce qu’on aperçoit 
du système nerveux des Alcyons, des Botrylles 
et des Pyrosomes, rappelle entièrement celui des 
Ascidies. Il en est de même du système sanguin , 
quoiqu’on ne puisse assurer que l’identité soit 
complète, car le cœur de ces petits animaux est 
encore à trouver. 

Du côté du corps opposé à l’anus, entre les 
deux bords des branchies , on voit dans l’As- 


(ci) Il y paraît composé d’un filet roulé sur lui-même , et 
décrivant plusieurs spirales. C'est au-dessous de ce tuber- 
cule que leurs veines branchiales se rapprochent, non pour 
s’appliquer simplement l’une contre l’autre, mais, à ce 
qu’il paraît, pour se réunir en un seul tronc. Le tubercule 
situé à la naissance des artères branchiales , vis-à-vis le 
précédent, n’est visible que dans quelques espèces. 

. * : ( 




DES ASCIDIES COMPOSÉES. 55 

cidie quatre cordons jaunâtres, droits ou ondu- 
lés, qui descendent du tubercule postérieur, et 
vont aboutir à une fossette située tout près du 
pharynx. Ces cordons occupent le profond sillon 
qui sépare les deux artères branchiales, et dont 
les bords se ferment sur eux. Ils sont d’une sub- 
stance molle ou friable , se détachant sans diffi- 
culté, et se divisant et subdivisant de même, 
surtout en travers. Les deux cordons extérieurs 
paraissent quelquefois composés d une série non 
interrompue de lamelles minces et denn-circu— 
laires ; ils sont plus gros que les intérieurs , et 
bordés de deux autres filets. Je crois m’être 
aperçu que ces cordons si délicats n’étaient plus 
apparens dans les individus malades ou moins 
nourris que les autres. Quoi qu’il en soit , ils 
existent dans tous les Alcyons : c’est à leur pré- 
sence que sont dus les vaisseaux bruns et ondu- 
lés que nous avons vu parcourir le dos de chaque 
espece dans le sens de sa longueur. 

La peau ou tunique qui enveloppe ces sortes 
de Polypes, sans adhérer aux parois de leur cel- 
lule , ne diffère pas de la tunique propre des 
Ascidies, laquelle ne tient, comme on sait, à leur 
manteau cartilagineux que par le pourtour des 
deux orifices supérieurs. Les bandelettes muscu- 
laires, nécessaires à sa contraction , constituent 
les nervures longitudinales que nous y avons re- 
marquées. 


3 


54 2 e MÉMOIRE. SUITE 

Enfin, le Polypier, c’est-à-dire, le corps car- 
tilagineux qui contient les Polypes , est leur 
manteau; c’est du moins un manteau analogue 
à celui des Ascidies , et nourri des memes vais- 
seaux. On ne peut trouver deux corps dont la 
substance , la contexture soient plus semblables. 
Mais je crois que le véritable manteau des Asci- 
dies est leur tunique intérieure et musculeuse , 
et que le sac cartilagineux et extérieur , auquel 
on donne communément ce nom , est, de même 
que le Polypier des Alcyons, plus analogue au 
test des Mollusques bivalves (a). 

Une ressemblance si soutenue prouve qu’on 
peut considérer les Polypes des Alcyons à six 
tentacules comme de petites Ascidies réunies en 
société, et dont les facultés sont coordonnées 
et soumises à de certaines lois. C est un phéno- 
mène digne d’attention que cette propension de 
la nature à raprocher des individus de la même 
espèce , et à régler tous leurs mouvemens de ma- 
nière à les faire concourir à une action com- 
mune. Quand ils sont libres et agiles comme les 
Guêpes, les Fourmis, les Abeilles, elle les unit 
par l’instinct. Quand ils sont privés de sens actils 
et d’organes propres a changer de lieu, elle les 
enchaîne par des liens plus matériels, dont les 

(a) M. Cuvier compare aussi le sac extérieur des Asci- 
dies à la coquille des Bivalves. 


/ 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 55 

effets diffèrent de ceux de l’instinct, mais ne sont 
moins certains, ni moins admirables. Ces 
associations intimes ne sont donc point la pro- 
priété exclusive d’une seule classe d’animaux, il 
est à croire que les êtres agrégés ou composés, 
aujourd’hui compris sous la dénomination de 
Polypes , appartiennent à des familles souvent 
très éloignées , et qu’ils montreront une diversité 
d’organisation à laquelle on ne s’attend guère, à 
mesure que les observations se multiplieront. 

Les genres que je dois ajouter à ceux que j’ai 
précédemment établis, parce qu’ils s’en rappro- 
chent par leur organisation compliquée, sont au 
nombre de six : deux nouveaux , Diazona et 
Sigillina ; et quatre déjà connus, Distoma , 
Synoïccm ( a ), Botryllcjs et Pyrosoma. 

Le genre que je nomme Diazona, a pour type 
une belle espèce (Diazona violacea) ( b ) actuel- 
lement déposée dans la collection de M. Cuvier, 
et découverte, il y a quelques années, dans le 
portd Iviça, par M. Delaroclie, jeune observateur, 
que son caractère aimable et ses talens feront, 
long-temps regretter. Il l’avait lui-même désignée 
comme un genre inédit. C’est un corps orbicu- 
laire, demi-gélatineux, transparent, blanchâtre 

(a) Les genres Distoma et Synoicum ne m’ont été com- 

muniqués que depuis la lecture de ce Mémoire. J’ai cru 
pouvoir les y faire entrer pour éviter un supplément 
{b) Planche il , lig. 5 , et planche xn , fig. i . 


5'6 2 e MÉMOIRE. SUITE 

qui est fixé par une base épaisse à quelque 
rocher, et dont les cellules proéminentes , incli- 
nées en dehors, et disposées smr plusieurs cer- 
cles concentriques, se colorent d’un violet léger, 
plus foncé à leur sommet; elles s’élèvent par de- 
grés du centre à la circonférence , et s’étalent en 
coupe ou en couronne. Chacune de ces cellules 
est comprimée , et terminée par deux orifices 
inégaux, tubuleux, marqués de six plis, qui, 
lorsqu’ils viennent à s’épanouir , se transforment 
en six rayons cle couleur pourpre. 

Les animaux que leur couleur cendree fait 
distinguer à travers la substance gélatineuse des 
cellules, n’ont pas moins de deux pouces de long; 
ils sont formés d’un thorax, auquel s’unit, par- 
un pédicule grêle, un abdomen assez court : on 
voit celui-ci descendre dans la masse , qui sert de 
base aux portions proéminentes des cellules, et 
dont la substance, plus compacte, oflre beau- 
coup de ramifications vasculaires. Le thorax est 
oblong, surmonté de deux tubes pyramidaux, 
quecouronnent six tentacules lancéolés, cannelés 
en dessous. Le tube le plus élevé correspond au 
pharynx; on sait qu’il en est de meme chez les 
Ascidies, où l’orifice le plus saillant conduit à la 
cavité branchiale (a). Le tube le plus court, qui 


(a) Cet orifice clans les Ascidies est aussi plus ouvert que 
l’antre, et souvent couronné de festons plus nombreux. 


DES ASCIDIES COMPOSEES. 5 7 

flans le système général est aussi témoins éloigné * 
«tu centre des cercles, reçoit l’extrémité du rectum. 

Des deux orifices descendent sur la tunique 
environ vingt bandelettes ou nervures muscu- 
laires , longitudinales croisées par des nervures 
transverses plus fines. Le tubercule situé entre 
les orifices , est gros ; les vaisseaux dorsaux 
sont très-colorés , très-sinués. L’entrée du ven- 
tricule branchial est garnie de quelques filets 
déliés, inégaux, les grands et les petits alternant 
ensemble ; son réseau peu régulier, composé de 
vaisseaux ondulés, formant des mailles inter- 
ceptées par des vaisseaux longitudinaux très- 
grêles. L’œsophage descend de la base antérieure 
du thorax; il s’unit au gros intestin pour pro- 
duire ce long pédicule auquel est suspendu l’ab- 
domen : il est toujours vide; ainsi les alimens 
ne s’y arrêtent point. L’estomac est médiocre y 
peu charnu, quoique glanduleux, de même 
qu’une portion de l’intestin, qui m’a paru garni 
un peu au-dessous du pylore de petits tubes ver- 
dâtres, simples, bifides ou triüdes, probablement 
hépatiques. Cet intestin se recourbe bientôt en 
devant, et remonte directement vers l’anus; il 
est rempli d’excrémens d’un gris clair , réduits 
en fîlamcns au-dessous du pédicule, mais au- 
dessus moulés en cinq à six petites niasses. 
L’ovaire est une poche placée dans l’abdomen , 
et entourée par l’anse de l’intestin. Il est attaché 


38 


'2 e MÉMOIRE. SDJTE ' 


à un corps irrégulier, compacte et blanchâtre. Les 
œufs qu’il contient, et qu’on aperçoit du côté gau- 
che, sont nombreux, petits et lenticulaires. L’ovi- 
ductus suit visiblement le pédicule de l’abdomen 
pour se rendre à l’anus. 

L’espèce que je donne comme exemple du genre 
Distoma. (D.rubrum) Ça), parce qu’elle me paraît 
absolument congénère du Distomus variolosus de 
Gærtncr Çb), diffère beaucou p de la précéden te par 
l’aspect général , quoique la conformation , la dis- 
position même de scs petits animaux semblent l’én 
rapprocher infinim ent . Elle offre des masses demi- 
cartilagineuses, irrégulières, aplaties, d’un rouge 
vineux , garnies sur les deux faces de cellules 
un peu proéminentes, que les animaux qu’elles 
contiennent colorent en jaune. Ces cellules se 
présentent à l’extérieur sous la forme de mame- 
lons ovales, pourvus, à chaque bout, d’un oscule 


Ça) Planche ni, fig. x , et planche xra, fig. i. 

Çb) Distomus variolosus. 

«.Crusta coricicea, tenax , crassiuscula , subtus plana, 
» supra verrue is crebris, variæque magnitudinis consper - 
y> sa, color'is vel dilate rubicundi, vel ex croceo albicantis. 

i) Verrucre seu tubercula maximum partem ovalia et 
» ex croceo rubra sunt ; singulum autem dup/ici per/'o- 
» ratum est orijicio minimo coccmeo , quod turgidulus 
x) margo ejusdem coloris clique sex distinclus racliis , 
v quasi in tôt discissus fuerit dentes cingit ». G.eiîtn. 
apud Paul. Spicil. Zool. , fasc. x. 


I 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. S 9 

pourpré, fendu en six rayons. Elles sont tantôt 
très-pressées, tantôt moins; et l’on voit alors 
qu’elles se disposent par groupes circulaires, plus 
ou moins complets, mais dont la circonférence 
est toujours occupée par le gros bout et le grand 
oscule de chaque mamelon. 

Les animaux sont grêles , composés d un petit 
thorax , auquel un abdomen , un peu plus grand 
et en massue, tient par un long pédicule , qui 
se recourbe communément en arrière. Le thorax 
est cylindrique , oblique a sa base , surmonté 
d’un cou pyramidal, dont l’ouverture est ronde 
et découpée en six tentacules courts et obtus. 
La tunique a , de chaque coté , quelques ner- 
vures musculaires, longitudinales, fines, et ré- 
gulièrement espacées. Les vaisseaux du dos sont 
très-ondulés, et le tubercule postérieur paiait 
plus gros que l’antérieur. La mollesse et les si- 
nuosités des parois de la cavité branchiale n en 
laissent pas distinguer le tissu. C’est de sa base 
antérieure que descend l’œsopbage; il est fort 
mince , et parvient à un estomac charnu , sim- 
plement ovoïde. Au-dessous du pylore, rintestin , 
d’abord un peu renflé, se dirige bientôt en arrière, 
en formant une autre poche oblougue, qui occupe 
le fond de l’abdomen ; il se relève ensuite , monte 
sur le côté droit de l’estomac , suit le pédicule ou 
l’œsophage, et va s ouvrir un peu plus haut, sous 
un tube cylindrique, dont rouvert are et les tenta- 


4 o 


2 e MEMOIRE. SCITE 

cules imitent parfaitement ceux de l’orifice thora- 
cique. L’ovaire est latéral comme dans le genre 
Diazona , mais il est placé à droite, et au lieu 
d’ètre compris dans l’anse intestinale, il la recou- 
vre entièrement : les œufs sont grands, au nombre 
de quinze à vingt, et disposés par lignes régulières . 
On en voit souvent de plus gros que les autres, 
qui sont déjà engagés dans la base de Poviductus. 
Celui-ci monte avec le rectum, et le dépasse ; son 
bout supérieur est presque toujours occupé par 
un de ces gros germes , qui fait sailliesur le devant 
du thorax , au-dessus de l’anus. 

Cette espèce m’a offert un phénomène que j’ai 
aussi remarqué sur quelques autres, notamment 
sur les Apïidium , dont les cellules sont pro- 
fondes. A l’ouverture du corps gélatineux, on voit, 
souvent avec surprise, que les petits animaux 
qu’il contient sont à plusieurs lignes de distance 
de la surface extérieure, comme s’ils n’avaient 
aucune communication au-deliors. La véritable 
cause de ce phénomène me parait exister dans 
la contraction violente et subite de ces animaux 
plongés dans l’atkool , contraction qui rompt leur 
adhérence avec les osculcs de l’enveloppe , et qui 
les repousse au fond des cellules. Un accident ana- 
logue arrive quelquefois à VAscidia intestinalis. 

Le genre que j’appelle Sigillina s’éloigne 
plus des Ascidies que les précédens. Je n’en con- 
nais de même qu’une seule espèce ( Sigillima 


DES .ASCIDIES COMPOSEES. /fl 

austral is) (a) ; elle a été trouvée sur la cote 
sud-ouest de la Nouvelle-Hollande, à une pro- 
fondeur de vingt brasses. Elle consiste en des 
cônes allongés, gélatineux, demi-transparens ,, 
supportés et fixés par des pédicules plus grêles. 
Il paraît que ces cônes sont souvent rapprochés, 
et groupés en liiisceaux. Leur surface est garnie 
demamelons ovales, colorés par les petits animaux 
qu’on aperçoit au travers , et pourvus de deux 
oscules fendus en six parties. L’oscu le inférieur,, 
ou le moins éloigne de la base du cône, répond 
à la bouche , et est toujours le plus grand des 
deux. 

Le thorax, plus court du double que l’abdo- 
înen qui le termine, a la forme d’un demi-globe, 
ou d’un globe aplati en dessus, comprimé par les 
côtés; il est roux et opaque; sa partie plate, qui 
est entourée d’un large anneau blanc -laiteux , 
laisse voir les orifices un peu tubuleux de la 
bouche et de l’anus, et les deux tubercules. L’ori- 
fice de la bouche occupe le centre ; il est cou- 
ronné de six tentacules arrondis. L’orifice de 
l’anus , découpé en six dents obtuses , est sur le 
bord antérieur; le plus petit tubercule est entre 
les deux orifices , et le plus gros sur le bord pos- 
térieur. Les cordons colorés et ondulés qui par- 
tent de celui-ci, décrivent deux demi -cercles 

(a) Planche lu, fig. 2, et planche xiv, fig. j. 


I 


12 e MÉMOIRE. SUITE 


kl 

saillans avant de gagner l’abdomen. Le ventricule 
branchial a quatre ou cinq grand s vaisseaux circu- 
laires , qui s’unissent par des vaisseaux longitu- 
dinaux très-déliés. Son entrée est garnie de douze 
filets tentaculaires, disposés sur deux rangs, et 
surmontés d’un anneau membraneux ; les filets 
supérieurs sont plus courts que les inférieurs, 
avec lesquels ils alternent. A l’extérieur , le 
contour du thorax est marqué de vingt-quatre 
nervures musculaires, qui descendent de son 
sommet, et vont en convergeant aboutir au 
pharynx. Celui-ci, percé au fond du sac bran- 
chial , est directement opposé à son orifice supé- 
rieur. L’abdomen n’est pas pédiculé ; il est seule- 
ment rétréci à la base , et un peu en massue. La 
transparence de la peau permet d’examiner les 
viscères. On voit que l’œsophage, ou premier 
intestin, descend tout droit, et qu’après avoir 
parcouru le premier tiers de l’abdomen , il se 
renfle en un gros ventricule qui en occupe le 
second tiers. Ce ventricule est ovoïde, un peu 
comprimé , divisé de chaque côté en trois parties 
par deux sutures longitudinales. On pourrait 
donc le croire subdivisé en trois loges ; mais celte 
apparence est trompeuse , et il est facile de s’as- 
surer , en le coupant , qu’il est véritablement 
uniloculaire. Il est ferme et compacte. Au-dessous 
de ce ventricule, l’intestin se dilate en une poche 
conique ; ensuite il se recourbe en arrière , ac- 


DES ASCIDIES COMPOSEES. 


43 

quiert, en remontant, plus de diamètre; et après 
avoir traversé obliquement le cote droit de 1 ab- 
domen pour suivre le devant du thorax, il se 
rétrécit de nouveau en arrivant a lanus. Il ne 
contient jamais que peu d’exciémcns. 

L’oyaire est un long filet tubuleux, pourvu de 
deux petits vaisseaux; il est d’ordinaire roulé 
en spii’ale près de son origine , et un peu dilaté 
à son extrémité inférieure , qui contient les 
germes, et qui pénètre plus ou moins dans l axe 
du cône et dans son pédicule. Le bout supérieur 
de ce filet, ou l’oviductus, s’engage sous la peau 
du côté gauefie de l’abdomen, et suit le rectum. 

C’est après le genre Sigillina , et dans le voi- 
sinage des Aplidium, que je placerais volontiers 
le SynôïcüM (S. turgens) (a) , découvert et publié 
pour la première fois par le capitaine Pliipps 
dans son voyage au pôle boréal , et depuis associe , 
aussi mal à propos que tant d’autres espèces , au 
genre des Alcyons , sous le nom d ^ Alcy onium 
synoicum. Il consiste en un groupe de corps 
cylindriques, demi-cartilagineux, gris, un peu 
velus, légèrement cannelés, réunis sur une tige 
courte et dichotome. Ces corps sont renflés à leur 
sommet , au cenlre duquel on observe une grande 
étoile en rose, composée de nombreux rayons, 
et entourée cPun cercle de petites étoiles a six 


(«) Planche ni, fig. 3, et planche xv,fig. i. 


44 2 5 MÉMOIRE. SUITE 

rayons égaux. Celles-ci , dont le nombre varie 
de cinq à neuf, correspondent aux bouches des 
animaux particuliers renfermés dans chaque 
cylindre; tandis que la grande étoile centrale, 
analogue à l’hiatus frangé des Polyclinum , est 
percée d’un nombre de trous égal à celui des anus. 

Les animaux que contiennent les cellules ou 
les côtes du cylindre sont rangés circulairemen t 
autour d’un axe vertical comme eux. Ils pa- 
raissent très- allongés ; mais l’ovaire qui les ter- 
mine fait la moitié de la longueur totale. Le 
thorax et l’abdomen y sont chacun pour un 
quart. La tunique qui recouvre lé tout est une 
peau délicate et transparente , rayée de fines 
nervures. La cavité thoracique est rétrécie aux 
deux bouts, droite par-devant, très-renflée par- 
derrière; son orifice imite une petite fleur tu- 
buleuse découpée en six rayons , et son cou est 
garni d’un double cercle de filets tentaculaires 
courts et renflés. Le réseau est très-visible et 
très-régulier; il se compose des deux côtés de 
quinze vaisseaux demi-circulaires, placés à des 
distances égales, et unis par des vaisseaux lon- 
gitudinaux plus déliés. La veine à laquelle ils 
se réunissent par-devant est frangée d’un égal 
nombre de petits appendices. Les cordons co- 
lorés du dos et les deux tubercules se voient 
comme à l’ordinaire. 

Le pharynx est percé verticalement au fond 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 4 5 

dû thorax-, il est relevé en bourrelet, marqué 
de douze plis, et entouré par les deux derniers 
vaisseaux demi - ci r eu laires des branchies. Tj œso- 
phage qui descend tout droit, subit un etian 
glement avant son insertion à l’estomac. Celui-ci 
est ovoïde, tronqué aux deux bouts, charnu, 
garni de glandes vésiculeuses, et marqué sur le 
côté droit de quelques plis qui s’étendent du 
cardia au pylore. L’intestin éprouve , a peu de 
distance' de l’estomac , un renflement transverse ; 
il se dilate ensuite en une poche oblongue, après 
quoi il se rétrécit extrêmement : c’est le point 
où il se recourbe en se dirigeant en arrière. A 
peine commence-t-il à monter , qu il se renfle 
une troisième fois pour donner un gros rectum 
qui passe obliquement sur le coté droit de 1 esto- 
mac et de l’œsophage, et va se terminer au-devai 1 1 
du pharynx par un anus bifide. L’orifice auquel 
correspond cet anus se prolonge en un tubo 
dont le bout est obliquement tronqué et fendu 
entrois dents, sous lesquelles on distingue sou- 
vent trois petites pointes , qui font voir que ce 
second orifice a , comme le premier, une tendance 
naturelle à se partager en six divisions. Les dents 
les plus longues font partie du limbe de la cavité 
centrale; de sorte que les rayons de la grande 
étoile que figure cette cavité sont en nombre trois 
fois égal à celui des animaux, et par conséquent 
des petites étoiles qui l’entourent, 


46 


3. e MÉMOIRE. SUITE 


L’ovaire est cylindrique et pendant sous l’ab- 
domen • il renferme, dans une substance mu- 
queuse , beaucoup d’œufs ronds et jaunâtres 
qu’on n’aperçoit bien que du côté droit. L’ovi- 
ductus paraît comme un gros fil que l’on voit 
monter avec l’intestin. C’est donc une règle 
constante dans les animaux de cette famille qui 
n’ont qu’un ovaire, que le canal de cet ovaire 
s’attache à l’intestin , et s’ouvre au même endroit 
que le rectum. 

Tous les Alcyons à six tentacules sont dans ce 
cas ; ils ne possèdent qu’un ovaire. Les deux 
genres qui vont suivre se distinguent par des 
caractères opposés. LesBotryllesetlesPyrosomes 
ont deux ovaires, un de chaque côté du corps; 
ils ont, de plus, les orifices de la bouche et de 
l’anus toujours très-distincts, mais aussi toujours 
privés de tentacules extérieurs. 

L’établissement du genre Botrylle est dû au 
célèbre Gærtner. Scldosser, Ellis, et Gærtner lui- 
même, ont successivement publiésur ce genredes 
observations fort curieuses relativement à ses fa- 
cultés naturelles, mais qui ne nous ont pas dé voilé 
sa véritable organisation intérieure. Je vais es- 
sayer de l’exposer en décrivant une espèce de ce 
genre que M. Desmarets fils a trouvée sur nos 
côtes, et qu’il m’a permis de faire connaître (a). 


( a ) Le 16 mars i§i 5 . Je n’aurais pas profité de cette 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 4 7 

Ce Botrylle(BoTRYLLUS polycyclus) (o) est en 
quelque sorte un corps parasite , car il enveloppe 
cl e ses expansions, comme cl un manteau , certaines 
Ascidies et d’autres etres qui vivent oïdinaire- 
ment fixés au fond de la mer j il les iccouvre 
d’une croûte mince, gélatineuse, demi-transpa- 
rente, d’un gris cendré clair, à la surface de 
laquelle on voit saillir des animaux ovoïdes, un 
peu claviformes, agréablement tachetés de bleu 
et de pourpre , et formant différens systèmes 
proéminens contigus les uns aux autres. Ces 
systèmes sont composes chacun d un nombre 
d’individus indéterminé, quelquefois de deux 
ou trois , quelquefois de quinze à vingt, disposés 
sur un seul rang, en ellipse, en ovale, en cercle 
parfait, autour d’une légère cavité dont le limbe 
membraneux et dentelé peut s’élever, se pro- 
longer en tube cylindrique ou conique, et par 
ses contractions et dilatations successives, agiter 
et faire tourbillonner l’eau. Le bord extérieur 
de la croûte gélatineuse offre de petits rameaux 


permission , si M. Desmarets ne m’eût assuré le même jour 
qu’il n’avait fait lui-même aucune observation sur l’orga- 
nisation intérieure (les Botrylles. Il en a publie depuis avec 
beaucoup de succès. Voyez le Nouveau Bulletin de lu 
Société philomatique , i8i5, et le Journal de Physique , 
même année. 

(a) Planche iv, fig. 5 , et planche xxi , fig. i . 


48 2 e MÉMOIRE. SUITE 

vasculaires, renflés en cylindre vers le bout, et 
terminés par un pore. Ces petits tubes, qui par- 
ticipent de la couleur des animaux, se rencon- 
trent sur toutes les espèces de Botrylles ; mais 
ils ne leur sont pas particuliers : la Diazone en 
offre de tout semblables. 

Chaque animal est compris dans une cel- 
lule, dont le bout le plus étroit se prolonge 
sous la cavité centrale et commune à tous les 
individus du même système. Les deux ou- 
vertures de cette cellule sont très - différentes : 
1 une , placée à la circonférence , est grande , 
circulaire, à rebord entier ou imperceptible- 
ment crénelé; elle conduit à la bouche : l’autre, 
située dans la cavité du centre, et comprise dans 
son limbe, est petite, tubuleuse, rétrécie en 
pointe ( a ); elle répond à l’anus, et paraît con- 
formée pour lancer au loin les excrémens. Le 
corps proprement dit est un ovoïde comprimé 
par les côtés et incliné en arrière , dont la grande 


(«) Les dents qui terminent le limbe répondent aux 
ouvertures anales. Suivant Gasrtner , il en descend dans le 
JBotryllus stellalus des rayons jaunes ou blancs qui se pro- 
longent jusqu’aux ouvertures branchiales ; ils y sont divisés 
par le petit sillon longitudinal qui sépare les deux oscules. 
Ces rayons , pendant la vie, brillent de l’éclat métallique ; 
mais , après la mort, cet éclat s évanouit , et fait place à 
une légère villosité. Voyez Paj.l. loc. cit. 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. Z|9 

ouverture occupe le gros bout, et la petite, le 
milieu de la face supérieure. La tunique qui 
l’enveloppe est dépourvue de nervures , mu- 
queuse , et peu transparente : toutefois elle laisse 
apercevoir le ganglion , les tubercules et les vais- 
seaux colorés postérieurs à leur place ordinaire. 

Le ventricule branchial, qu’on peut examiner 
en ouvrant la tunique, est grand , à mailles très- 
visibles , formées par des vaisseaux coriaces , 
cylindriques , d’un violet foncé. Les vaisseaux 
transverses sont gros, et seulement au nombre 
de six ou sept de chaque côté ; ils son t croisés 
par des vaisseaux longitudinaux fins et serrés, 
dont trois sont communément plus gros que les 
autres. L’entrée de ce ventricule est garnie d’un 
cercle de huit filets tentaculaires, sétacés et iné- 
gaux, que l’animal a la faculté de produire au- 
dehors (a) . 

L’œsophage sort de la partie antérieure et in- 


(«) Toutes les Ascidies ont de ces filets, dont la direction 
est de bas en haut , et qui se montrent nécessairement quand, 
l’orifice branchial se dilate. Ce sont les huit filets ten- 
taculaires du Botrylle que Gsertner a nommés des dents : 
ostia ex leriora sub-octodentata. M. Renier, qui a décrit 
aussi le Botrylle, et sur le travail duquel je reviendrai, 
n’a vu que quatre filets. La figure que j’en donne , pl. xxi, 
fig. 1, 2, est conforme à celle que MM. Le Sueur et Des- 
înarets en ont publiée. 


r 


4 


5o 2 e MEMOIRE. SUITE 

férieure du sac branchial; il est assez court. 
L’estomac , auquel il aboutit , est situé transver- 
salement à droite de ce même sac, contre le fond 
duquel il s’appuie par son bord supérieur, qui 
m’a paru pourvu d’un petit cæcum. Cet estomac 
est charnu, ovoïde, marqué de cannelures obli- 
ques , moins profondes sur çetle espèce que sur 
quelques autres que je rapporte au même genre. 
L’intestin , après s’être un peu éloigné du pylore, 
se recourbe, passe au-dessus de l’estomac, et se 
dirige vers le pharynx, pour se terminer un peu 
plus haut sous l’ouverture destinée à l’anus. 

C’est immédiatement au-dessus des intestins , 
sur les deux côtés d u sac branchial, qu’on aperçoit 
les ovaires, remai’quables par leur blancheur; ils 
sont attachés à la tunique, et composés l’un et 
l’autre d’œufs ou de germes de diverses grosseurs , 
agglomérés en une masse tantôt complètement or- 
biculaire , tantôt incomplète et lunulée, suivant 
l’âge. Il parai tquelesgermes, qui sedétachentàleur 
maturité , glissent dans un canal plus ou moins 
tortueux , car on les trouve communément dis- 
persés sous di lié rens points de la tunique. Néan- 
moins ceux du côté droit suivent assez souvent 
la direction du rectum. Les ovaires au nombre 
de deux , et la position un peu latérale de 1 ab 
domen , donnent aux animaux du Bolrylle un 
air frappant de ressemblance avec certaines As- 
cidies ; mais ces Ascidies sont précisément celles 


DES ASCIDIES COMPOSEES. 5 1 

dont le sac branchial a de grands plis longitudi- 
naux, tandis que les branchies du Botrylle n’ont 
aucune sorte de plis. Ce qui est particulier à ce 
genre, c’est que les ovaires sont infiniment plus 
gros et plus saillans dans les jeunes individus 
que dans les adultes (a). Ces petits individus ont 
une tunique mince, très - renflée , blanchâtre 
ou incolore, ainsi que leurs autres viscères. A 
quelque âge qu’on les examine, on les trouve 
toujours intercalés parmi les adultes , ou unis 
entre eux ; ce qui porte à croire que les animaux 
du Botrylle ne naissent pas isolés, mais déjà tout 
assemblés en systèmes. 

Nous n’avons observé jusqu’ici que des corps 
fixés et pour ainsi dire immobiles au fond des 
eaux. Les Pyrosomes sont des corps flottans et 
libres ( b ) ; ils n’en appartiennent pas moins à 
l’ordre des Alcyons gélatineux et des Botrylles. 
Nous verrons par la suite le même phénomène 
se reproduire dans des familles plus naturelles 
encore. Le genre Pyrosome a été découvert et 
décrit pour la première fois par MM. Pérou et 

(a) « Proies sparsa , frequens , ad interstitia dactylo - 
33 rum ; neque minus numerosa ad ipsum gelatinosce 
» crustœ marginem ; figura pro œtate variât , primo 
33 sub-globosa , dviri ouata, tandem clavatay). Gæivtn. 
ap. Paul. toc. cit. 

(b) Et qui répandent la nuit une lumière comparable à 
celle d’une bougie. 


5s 2 e MÉMOIRE. SUITE 

Le Sueur. Ils l’avaient d’abord considéré comme 
un Polype simple; mais je sais que, dans un 
travail plus récent , ils ont réparé cette erreur 
involontaire (a). Les observations que je donne 
ici me sont propres ; je les ai faites sur une 
espèce que M. Cuvier a reçue de Nice , d’où elle 
lui a été envoyée par M. Pûsso. 

Ce Pyrosotne (Pyrosoma giganteum) (b) est un 
grand tube cylindrique, de substance gélatineuse, 
diaphane, dont un bout est fermé et arrondi, 
et l’autre tronqué et ouvert , mais rétréci à son 
entrée par un diaphragme annulaire, qui n’est 
pas sans analogie avec le cercle membraneux des 
Botryllcs. La superficie de ce tube se compose 
d’éminences coniques, lisses et polies , de diverses 
grosseurs, les unes simples et très-courtes, les au- 
tres plus longues et terminées par une pièce lan- 
céolée. Chaque éminence est percée au sommet, 
derrière la base de la pièce lancéolée , quand 
celle-ci existe, d’un petit trou circulaire, en- 
touré d’un bord brun et saillant. Ce trou est , 
suivant moi, l’oscule qui donne entrée à l’eau, 
et qui conduit au pharynx. La paroi intérieure 


(«) Ce travail, qui appartient plus particulièrement à 
M. Le Sueur , a paru avec celui du même auteur et de 
M. Desmarets, sur les Botrylles. j\ ouv. Bullet. de la Soc. 
P hilomat. et Journal de Physique , 1 8 1 5. 

(è) Planche iv, fig. 7 , et pl. xxn et xxih. 


des Aseinnss composées. 5ï 

du tube offre de légers renflemens hémisphéri- 
q ues, qui correspondent aux eininences coniques 
de la surface extérieure , et qui sont également 
percé sau sommet. Ces derniers trous, semblables 
aux précédais pour la forme comme pour le 
nombre, sont places vis-a-vis des anus, et sa- 
vent à la sortie des excrémens. 

C’est une nouvelle singularité du Pyrosome , 
d’avoir ainsi les orifices de ses cellules diamétrale- 
ment opposés, et c’est cette exacte opposition 
qui détermine la forme extraordinaire du corps 
total. Quant aux fonctions propres à chacun de 
ces orifices , elle me semble indiquée par la seule 
position relative. Il est naturel de penser que, 
dans ce genre comme dans les précédais, c’est 
l’orifice le plus proéminent, qui transmet les ali- 
mens au pharynx et qui aspire l’eau nécessaire 
aux branchies. !>’ ailleurs, cette eau', renouvelée 
sans cesse à la surface extérieure du tube , ne 
saurait l’être aussi rapidement ni aussi complè- 
tement à la surface intérieure. La disposition des 
viscères dans chaque animal se trouve conforme 
à ce premier indice. 

Pour décrire les animaux du Pyrosome , on 
peut supposer le cylindre posé verticalement sur 
sa base ; je veux dire sur son bout arrondi et 
fermé , car l’ouverture de ce corps en est évi- 
demment le sommet. Chaque animal repré- 
sente alors un sac elliptique, comprimé par les 


54 2* MEMOIRE, SUITE 

côtés, dont le grand axe est horizontal , et par 
conséquent perpendiculaire à celui du cylindre. 
Ce sac, formé d’une tunique mince et diaphane, 
ne s’attache à la cellule qui le contient que par 
les ouvertures circulaires et opposées de ses deux 
bouts. L’extrémité tournée vers l’axe du cylin- 
dre est simplement arrondie; l’extrémité diri- 
gée vers la circonférence est prolongée en un 
cou, dont la longueur se proportionne à la saillie 
que la cellule fait à l’extérieur , et dont l’orifice est 
garni de festons membraneux. Le bord inférieur 
du sac laisse voir les mêmes vaisseaux bruns et 
ondulés que le dos des espèces précédentes , et 
doit en conséquence lui être assimilé. 

La cavité branchiale est très-grande; elle oc- 
cupe les deux tiers de la tunique les plus rappro- 
chés de la circonférence du cylindre; son fond 
tout ouvert communique librement avec l’autre 
tiers, qui est destiné aux viscères de l’abdomen ; 
ceux-ci sont petits, et situés à droite. L’espace 
qu’ils laissent libre est ordinairement rempli par 
les fœtus, qui viennent successivement s’y pla- 
cer et s’y développer , comme nous le verrons 
plus bas. 

La conformation du sac branchial dans les Py- 
rosomes peut faire croire que l’eau . absorbée 
par l’orifice oral, ressort par l’oscule anal. Ce 
serait un trait de ressemblance avec les Biphores, 
chez lesquels cette direction de l’eau n’est pas 


M;S ASCIDIES COMPOSÉES- 5i > 

douteuse. Quoi qu’il en soit , le réseau qui ta- 
pisse la cavité est autrement organisé : il est 
lâche, et composé de vaisseaux fins, ondulés , 
d’un blanc opaque, les uns longitudinaux, les 
autres transversaux, croisant les premiers à 
angles droits; caractère qui, comme on le voit, ne 
se dément point , et appartient , jusqu à présent, 
à tous les genres de cette famille. Ce réseau n oc- 
cupe pas la cavité toute entière , mais seulement 
ses deux parois latérales ; de sorte qu’il y a visible- 
ment dans ce genre deux branchies séparées et 
opposées , l’une à droite , l’autre à gauche , qui sont 
même très-rétrécies, et par conséquent très-écar- 
tées à leur sommet. Dans les genres précédens, les 
deux branchies, quoique réellement distinctes, 
ne sont séparées que par-derrière. Le pharynx esc 
dans le fond de la cavité branchiale, vers l’angle 
supérieur. L’œsophage se courbe brusquement 
pour s’insérer à une échancrure de l’estomac , qui 
est situé derrière ce même lond. L’estomac est 
charnu, lisse, comprimé, de forme ovoide, ou 
approchant un peu de celle d’un cœur. L intes- 
tin , très-grêle à sanaissance , se renfle subitement ; 
un court trajet suffit pour le conduire au bord 
inférieur de la tunique , où il reçoit l’insertion 
d’un gros organe analogue au foie : il revient en- 
suite à l’estomac , derrière lequel il se termine 
par un anus simple et arrondi. Les excrémens 
sont homogènes, d’un jaune clair, divisés par 


5G 2 e MÉMOIRE. SUITE 

petites masses, dont la dernière est souvent déjà 
engagée dans l’oscule anal, ce qui semble prou- 
ver que le rectum a la faculté de s’allonger et de 
s’adapter à cet oscule. 

Je dois remarquer que le foie, ou l’organe que 
sa position peut faire considérer comme le foie , 
s’attache à l’intestin par un faisceau de canaux 
divergens ; qu’il est arrondi , communément 
opaque , rose , jaune ou brun , étranglé au-des- 
sus de son insertion, et divisé en huit à douze 
côtes par des sillons qui convergent de la base 
au sommet; il est très-mou, et susceptible de se ' 
décomposer en vésicules oblongues et pédiculées. 
J’ajouterai , comme un fait remarquable , que 
dans beaucoup d’invidus cet organe n’a pas de 
couleur, et qu’il ressemble à un globule cellu- 
leux et transparent; il varie aussi beaucoup pour 
le volume : tantôt, et le plus souvent, il est de 
la grosseur de l’estomac, tantôt cinq à six fois 
plus gros. 

Le système nerveux des Pyrosomes ne paraît 
pas différer essentiellement de celui des animaux 
précédons. Il y a de même deux tubercules, un 
de chaque côté du cou branchial. Le tubercule 
antérieur ou supérieur semble laisser échapper 
quelques filets nerveux, dont quatre montent 
sur ce cou , tandis que les autres vont du côté 
opposé. Le tubercule postérieur, qui est ici l’in- 
férieur, très -apparent dans certains individus. 


DES ASCIDIES COMPOSEES. 5^ 

csl imperceptible sur le plus grand nombre. 11 
eu naît quatre espèces de vaisseaux opaques, 
jaunes ou bruns, qui parcourent le bord infé- 
rieur de la tunique : ce sont évidemment les 
quatre cordons du sillon dorsal des Ascidies. 
Parvenus près du foie , ces quatre petits cordons 
se réunissent en un seul , qui se dirige vers 
l’insertion de ce viscère, et se perd en atteignant 
l’abdomen. 

Le long du bord supérieur, vis-à-vis les 
quatre cordons du sillon dorsal, se voient deux 
canaux larges , courts, d’un jaune ou d’un brun 
nébuleux, parallèles, et tellement unis, qu’on 
les prendrait pour un seul canal replié en 
siphon, qui, du milieu des branchies, s’éten- 
drait jusqu’à l’œsophage, où aboutiraient ses 
deux extrémités. L’intérieur en parait cellu- 
leux. Cet organe, qui est quelquefois vide et 
transparent, me semble avoir de l’analogie avec 
celui que M. Cuvier regarde comme l’ovaire 
des Bipliores, ou du moins comme leur oviduc- 
tus; peut-être est-il en même temps l’oviductus 
et l’organe fécondant. 

Les ovaires sont orbiculaires ou piriformes , 
opposés symétriquement, l’un à l’autre, et placés 
sur les côtés du cou de l’oscule branchial , entre 
la tunique et le réseau des branchies, qu’ils dé- 
bordent le plus souvent. Ils communiquent avec- 
deux petits conduits, quelquefois colorés, qui 


58 


2 e MÉMOIRE. SUITE 


embrassent le cou , et descendent jusqu’à l’anse 
formée par les deux canaux réunis en siphon. 
Ces ovaires contiennent une multitude d’œufs 
arrondis, très-petits, mais très-distincts. 

Si je ne me fais pas illusion, la manière dont 
les germes parviennent à leur maturité est très- 
curieuse. Il pai’aît qu’ils se détachent de l’ovaire 
très-petits, et successivement, un à un, pour 
aller se placer entre l’intestin et le fond de la 
tunique : c’est là qu’ils continuent de croître 
et de se développer jusqu’à leur expulsion défi- 
nitive. 

En effet, on trouve presque toujours dans 
cet endroit un germe isolé, qui varie beaucoup 
pour la grosseur. Encore petit, ce n’est qu’un 
globule parfaitement blanc et transparent, au- 
quel on distingue une ouverture ronde, en forme 
de bouche. Un peu plus gros, ce globule creux 
montre déjà quatre petites taches roussâtres. 
Plus gros encore, ces quatre taches sont deve- 
nues une chaîne de quatre petits fœtus bien 
distincts, qui entourent le globule aux trois quarts. 
Enfin, s’il a toute sa grandeur, les quatre-fœtus 
pourvus de tous leurs organes sont réunis , et 
forment un anneau complet. Dans cet état, son 
volume équivaut au tiers de celui de l’individu 
qui le renferme. C’est, comme on voit, un 
nouveau Pyrosome déjà composé de quatre 
animaux, et qui sera bientôt indépendant du 


DES ASCIDIES COMPOSEES. 5q- 

/ 

grand Pyrosome dans lequel il a pris naissance. 
Comment s’échappe-t-il? Je 1 ignore; si, comme 
il est probable, il sort par la même ouver- 
ture que les excrémens , il faut, que cette ouver- 
ture soit susceptible de se dilater à un point 
excessif. 

Ces observations, réunies à celles que j’ai faites 
sur le Botrylle, démontrent que les corpuscules 
contenus dans les ovaires de ces animaux sont des 
germes composés , non destinés à l’accroissement 
des systèmes , mais à leur multiplication. D’un 
autre côté, si l’on ouvre un Pyrosome, un Al- 
cyon , etc. , on trouve , entre les individus 
adultes , des embryons plus ou moins dévelop- 
pés, et qui ne peuvent provenir que de germes 
simples , dont l’existence se manifeste successi- 
vement (a). Ces derniers étaient donc tous con- 
tenus dansle germe composé et primitif. Ce serait 
peut-être ici le lieu de discuter les observations 
de Bohadsch sur certaines Ascidies ; mais le 
temps ne me permet pas de m’y arrêter. 

Si les Botrylles, les Pyrosomes , et les autres 
animaux composés du même ordre proviennent 
de germes eux-mêmes composés , il ne faut pas 
s’étonner que la disposition des individus qui se 
trouvent réunis en un seul être soit soumise à 
des lois si constantes. 


(«) Voyez les planches xix , xxi et xxnr. 


Go 


2 e MEMOIRE. SUITE 


i re Loi. « Les petits animaux qui constituent 
par leur réunion les êtres composés de l’ordre 
des Alcyons , Pyrosomes, etc. , sont essentielle- 
ment coordonnés en système , où chaque animal 
particulier est comme un rayon , ou l'origine d’un 
rayon, qui aboutit à un centre commun ». Ce 
centre semble quelquefois remplacé par un axe 
allongé, et plus ou moins ondulé. De là naît 

O 7 » 

l’irrégularité apparente de plusieurs de ces réu- 
nions. Ce centre n’est pas toujours unique. Le 
même corps peut être formé d’un seul système ; 
il peut l’être de plusieurs. Ainsi , comme il y a 
des animaux simples et des animaux composés 
il y a aussi , parmi ces derniers , des agrégations 
simples et des agrégations composées. 

2 e Loi. « Dans tous les corps composés du même 
ordre , l’orifice branchial des animaux particu- 
liers tend toujours à se rapprocher de la circon- 
férence du système , et l’anus , à se rapprocher 
du centre ». Il résulte de cette loi que, lorsque 
la position relative des oscuies de tout un sys- 
tème est connue, le centre du système est aussi 
connu , et réciproquement, si l’on connaît le cen- 
tre du système, quelque ressemblance qu’aient 
les deux oscuies de chaque animal , on ne peut 
prendre l’un pour l’autre. 

3 e Loi. Le dos ou le côté du corps qui com- 
prend les artères branchiales indiquées par les 
cordons très-colorés qui les séparent , est toujours 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 6l 

la partie de l’animal la plus éloignée du centre 
du système , et la moins élevée. 

Après l’exposition de ces lois , j’en fais l’appli- 
cation aux dix genres précédemment décrits , 
et j’obtiens les résultats suivans : 

Dans le Polyclinum, le centre du système est 
un hiatus roncl et frangé. Les animaux sont situés 
verticalement, ou inclinés en dehors, et placés 
à des distances très-inégales de leur centre com- 
mun. Ils représentent des rayons de diverses 
longueurs , tous posés sur le même plan. L’agré- 
gation est généralement composée. 

Dans les Aplidium, Didemnum et Eucœlium , 
la disposition est très-differente de la précédente. 
Il n’y a pas d’hiatus visible. Les animaux sont 
placés sur le même plan , mais à égale distance 
de leur centre, ou plutôt de leur axe, qui est 
souvent Irès-prolongé , plus ou moins sinueux, 
de sorte qu’au premier cou p-d œil les oscules sem- 
blent disposés en quinconce , ou semés sans ordre , 
et comme au hasard. L’agrégation est composée. 

La Diazone a des animaux inclinés en dehors, 
qui décrivent des cercles concentriques, emboî- 
tés les uns dans les autres, et posés à peu près 
sur le même plan. L agrégation est simple. 

Les cônes pédiculés du genre Sigillina sont 
aussi des agrégations simples. Le centre du sys- 
tème est au sommet du cône. Les animaux sont 
très-inclinés en dehors. Les cercles peu réguliers 


6'2 ,2 e MEMOIRE. SUITE 

qu’ils décrivent ne sont point sur un même plan , 
mais sur des plans différens, placés successive- 
ment les uns au-dessus des autres, disposition 
qui détermine la forme allongée et conique du 
corps total. 

Les systèmes du Distome sont essentiellement 
les mêmes , aux hiatus près , que ceux du Poly- 
clinum,- , 

Les cylindres du Synoïcum sont des systèmes 
très-simples. Les animaux y sont disposés en 
cercle sur un seul rang et sur un seul plan. 

Dans les Botrylles, les systèmes figurent des 
cercles, des demi-cercles , des ellipses, etc. , com- 
munément formés d’un rang unique d’animaux. 
Quand il y a plusieurs cercles pour un seul sys- 
tème ou pour une seule cavité , ils sont successi- 
vement plus petits et plus élevés , et par consé- 
quent disposés en pyramide. 

Enfin , dans les Pyrosomes les cercles sont 
très - nombreux , tous du même diamètre, et 
posés aplomb les uns sur les autres. Ainsi 
l’axe du système est celui du cylindre creux, 
formé par la superposition de tous ces cercles , 
et vers lequel sont en effet dirigés les anus des 
animaux particuliers. Si les cercles augmentaient 
graduellement de diamètre, le Pyrosome pren- 
drait la forme d’un cône creux. Voilà pourquoi 
il y a dans ce genre des espèces cylindriques et 
des espèces coniques. La situation des quatre 


63 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 

cordons colorés démontre que les animaux 
sont placés à peu près horizontalement, et que 
le sommet de leur assemblage doit etie rapporté 
à son ouverture annulaire. 

Les mêmes lois , ou des lois analogues , parais- 
sent pouvoir s’appliquer à d’autres familles , 
telles que les Flustres , les Cellépores , les Cellu- 
laires , Sertulaires , etc. , et fournir des résultats 
assez curieux- Je ne puis qu indiquer ici cetle 
théorie. Ce n’est pas le lieu d’en donner les déve- 
loppemens. 

Les genres , qui sont le sujet de ce second Mé- 
moire , diffèrent de ceux décrits dans le premier, 
par leurs deux oscules apparens. On peut , en s’en 
tenant aux caractères tirés de 1 organisation indi- 
viduelle , les disposer ainsi qu’il suit : 

i°. Bouche et anus surmontés de tentacules 
extérieurs. Un seul ovaire. 

Genre i cr . Diazona. Abdomenpédiculé. Ovaire 
latéral, entouré par l’intestin. 

Genre 2. Distoma. Abdomen pédicule. Ovaire 
latéral, dégagé de l’intestin. 

Genre 3. SlGILLlNA. Abdomen sessile. Ovaire 
dégagé de ï intestin , pediculé , inférieur. 

Genre l\- Synoïcüm. Abdomen sessile. Ovaire 
sessile, inférieur. 


64 2 e MÉMOIRE. SUITE 

a 0 . Bouche et anus non surmontés de tenta- 
cules extérieurs. Deux ovaires. 

Genre 5. Botryllus. Branchies réunies par- 
devant, sans communication avec Voscule 
anal. 

Genre 6. Pyrosoma. Branchies séparées , com- 
muniquant avec Voscule anal . 

La série la plus naturelle des dix genres dont 
l’ordre entier se compose, paraît être celle-ci : 

I. Corps fixé. 

i rc Division. Les deux ouvertures supérieures 
et à six rayons réguliers. 

Genre i. Diazona. 

2. Distoma. 

■ 3. SlGIIililNA. 

a e Division. Les deux ouvertures supérieures ; 
Vune à six rayons réguliers ; Vautre irré- 
gulière ou simple. 

Genre 4- Synoïcum. 

5. Aplidium. 

• 6. PoLYCLINUM. 

7. Didemnum. 

3 e Division. Les deux ouvertures supérieures 
et simples. 

Genre 8. Eucœlium. 

g, Botryllus. 


f 


UES ASCIDIES COMPOSÉES. 


65 


II. Corps libre. 

4* Division. Les deux ouvertures aux deux 
bouts diamétralement opposés. 

Genre 10. Pykosoma. 

Voilà donc un nouvel ordre d’animaux com- 
posés déjà formé de quatre divisions et de dix 
genres bien distincts. Il est à présumer que les 
recherches ultérieures augmenteront bientôt ce 
nombre. Quelques Alcyons peu connus, tels que 
les Alcyonium Stella tum et corniculatum } quel- 
ques Flustres, semblent se rapprocher de cet 
ordre. On n’a presque rien encore observé de 
l’organisation de ces mêmes Flustres, des Cellu- 
laires, des Cellépores, et des autres Polypes que 
j’appelle agrégés. J’ai fait dessiner et graver, 
dans l’ouvrage de la Commission d’Egypte, un 
grand nombre d’espèces appartenant à ces genres , 
et ces ligures seules suffiraient pour prouver que 
la structure de ces petits animaux est beaucoup 
plus compliquée qu’on ne l’avait ci'u jusqu’à pré- 
sent (a). 


(a) Ils paraissent pourvus d’un anus. Les Brachions ou 
Botifères observés par M. Dutrochet, Ann. du Mus. 
d’/iist. fiat., tom. xix, pag. 355, et par M. Leclerc, ont 
certainement un seul intestin et un anus. Ces animal- 
cules présentent d’abord un grand sac ou pavillon supé- 

5 


CG a® MIÎM. SUITE DES ASCIDIES COMPOSEES. 

Ces considérations m’ont engagé à continuer 
ï’emploi du nom de Polypes pour désigner les 
animaux composés qui sont 1 objet de ces Mé- 
moires (a), quelle que soit d’ailleurs leur place 
naturelle dans le système zoologique. Je don- 
nerai donc à ceux dont il a été particulièrement 
question le nom de Polypes ascidiens. Peut-être- 
faud l’a-t-il leur accorder celui de Mollusques ; 
peut-être conviendra- 1- il d’en créer quelque 
autre. Ces animaux devront suivre le sort des 
Ascidies. Je ne déciderai rien que je n’aie acquis, 
par de nouvelles recherches, une connaissance 
plus approfondie de ces dernières. 


rieur , dont l’orifice reçoit l’organe rotatoire. Au fond de 
ce sac est située la bouche ou le pharynx , qui communique 
par un oesophage avec l’estomac. L intestin qui naît de 
celui-ci monte et va aboutir à un anus antérieur et supé- 
rieur. Sous l’intestin pend un ovaire. Le corps entier est 
contenu dans un étui cartilagineux fixé parla hase. Celte 
organisation, vue dans son ensemble, ne manque pas de 
rapports avec celte des Alcyons précédemment décrits : 
elle en aurait de bien sensibles, si , comme le soupçonne 
M. Cuvier , les organes ciliés des Rotifères servaient a leur 
respiration. 

(a) Il s’agit d’un recueil d’observations intitulé : Me- 
moires pair servir à la classification des animaux 
composés. 


RAPPORT 


A la Classe des Sciences de l’Institut, sur deux 
Mémoires relatifs a divers animaux composés 
placés jusqu a présent parmi les Alcyons , et à 
d autres animaux analogues . 


«\ous nous avez chargés, M. de Lamarck et moi, 

» d’examiner un Mémoire de M. Savigny, intitulé: 

» Observations sur V Aley onium ficus , et sur quelques 
» autres espèces d’ Alcyons a six tentacules simples ; 
» et le même naturaliste vous ayant présente depuis un 
» deuxième Mémoire , intitulé : Observations sur V Al~ 
» cy onium ascidioides et les autres Alcyons à deux 
» oscules apparens , sur les Botrylles et sur les Pyro- 
» somes, vous nous les avez également renvoyées. Nous 
» ferons de ces deux Mémoires, traitant d’êtres ana- 
» logues, l’objet d’un seul rapport. Et comme les obser- 
» vations de M. S. sont de nature à faire époque dans 
» l’histoire des animaux composés, nous remonterons 
» plus haut, et nous réunirons sous un seul point de vue 
» les observations de ses prédécesseurs, où l’on aurait pu 
» trouver les premiers indices des idées qu’il expose et 
» développe avec plus d’étendue, en même temps qu’il 
» les appuie sur des faits plus détaillés et plus précis. 

» Tous les naturalistes savent qu’un médecin de Mar- 
» seille, nommé Peysonel, qui avait voyagé dans le 


2 e MÉMOIRE. SUITE 


68 

» Levant et en Barbarie, fut le premier qui avança 
» nettement la nature animale du Corail et des autres 
» Litliophytes ; mais que son opinion ne commença à 
» prendre du -crédiL que lorsque le Genevois Abraham 
)> Trembley eut découvert la végétation du Polype à 
» bras, et que Bernard de Jussieu et Ellis eurent fait 
» voir de véritables Polypes dans un grand nombre de 
» Lilhophyteset de Zoophytes de nos côtes. Depuis lors, 

« il parut naturel de supposer que tous les animaux 
» végélans, et portant, sur un corps commun plusieurs 
» têtes, plusieurs parties mobiles indépendamment l’une 
» de l’autre, étaient des Polypiers. Aussi est-ce là l'idée 
» que s’en sont faite à peu près tous les naturalistes, et 
» qui est encore exprimée presque sans restriction dans 
» les meilleurs ouvrages-, et même lorsque Linné donne 
» des Néréides pour animaux aux Tubipores , et des 
» Méduses aux Madrépores, il se trompe, et, pour ce 
» dernier genre, il cite à faux Ellis et Donati , qui n’ont 
» rien dit de semblable. Donati dit même tout le con- 
» traire. Hist. natur. de V Adriat. , tab. Vie, trad. 

» franç., pag. 62. 

» On a associé, ajuste litre, aux vrais Polypiers cer- 
taines espèces d’animaux composés, dont la masse 
5> générale est de substance charnue ou fibreuse, et que 
» l’on a appelé Alcyons. Ceux que depuis long-temps 
» on connaît bien, tels que 1 Alcyoniutn exos et 1 Al- 
» cy onium digitatum, sont en effet certainement des 
» êtres composés, dont les têtes sont des Polypes; on les 
» reconnaît aisément dans l’état de vie, et même dans 
» les morceaux conservés par l’alcool , a leurs huit bras 
» ciliés, à leur ouverture simple, et aux autres circou- 


DES ASCIDIES COMPOSEES. 69 

«stances de leur organisation. Mais on s’est trop hâté 
» de leur adjoindre d’autres êtres composés , qui ont bien 
« en gros la même texture charnue dans leur masse 
» immobile , mais dont les parties mobiles où , comme 
» l’on parle communément, les animaux particuliers 
» ont deux ouvertures chacun, et des tentacules, ou 
» plutôt des rayons plus simples, plus courts et moins 
;> nombreux. 

» 11 paraît que la première espèce qui ait fait aper- 
» cevoir une structure différente de celle qui est ordinaire 
» aux Polypes, est Vsllcy onium Sch/osseri de Pallas et 
» de Grnelin, ou ce que nous appelons aujourd’hui Bo- 
» Iryllits d’après Gærtner. On pouvait déjà présumer 
» cette différence d’après la description et les figures un 
» peu grossières de Schlosser ( 'l'rans. phil. XLIX ) ; 
« mais les observations délicates de Gærtner, rapportées 
» par Pallas ( Spicileg . X, oS), achevèrent de démon- 
» trer que chaque étoile de ce prétendu Polypier est, 
» non pas un seul Polype, mais un assemblage d’autant 
» d’animaux qu’il y a de branches. Néanmoins Gærtner 
» ne fit point connaître l’organisation particulière de ces 
» animaux. 

» Ce même Gærtner, qui s'était beaucoup occupe de 
» zoologie avant de se consacrer entièrement à ce grand 
» et célèbre ouvrage sur les fruits qui l’a immortalisé 
)> observa une autre prétendue espèce d’ Alcyons, YAl- 
» cy onium ascidioïdes de Pallas et de Grnelin, qui 
» recouvre les tiges de certains fucus comme une croule, 
» et dont chaque papille a deux petites ouvertures. Cette 
» circonstance ne lui laissa pas de doute que ce ne fût 
» encore là un cire différent des autres Polypiers, et il 


I e MÉMOIRE. SUITE 


70 

» proposa d’en faire un genre sous le nom de Distomua. 

» C’est aussi à Palias que l'on doit la publication de cctle 
» ide'e : mais la description de Gærfner ne présente rien 
« qui nous indique la structure intime de son nouveau 
» genre. 

«Cependant Ellis, de son côté (Corail., pi. xvn , 
ï<jig. b , B C D) , avait remarqué que les tentacules qui 
« entourent les bouches des animaux dans les Alcyons 
« ne sont pas toujours en même nombre. Il en représenta 
» une espèce à six rayons, qu’il appela Figue de mer ; 
» mais il ne poussa pas la comparaison plus loin. Le 
« peu d'anatomie qu’il donna fut très-grossier, et celte 
« production fut enregistrée, comme les autres, parmi 
« les Alcyons, sous le nom d’ Alcy onium ficus. 

« Tel se trouvait l'état des connaissances à l’époque 
« où Gmelin rédigea sa grande compilation. Pendant 
«les vingt-cinq années suivantes, on s’occupa peu de 
« l’examen des Zoopliytes. Quelques zoologistes se bor- 
» nèrent à adopter le genre Botrylle, niais sans prendre 
« une plus ample connaissance de sa structure intérieure. 
j) L'un de nous fit de 1 ' Alcyonium epipelrum un genre 
« particulier, qu’il appela V erelille. Les autres cliange- 
» mens, s’il y en eût, se bornèrent de même à lu nomen- 
« clature. 

«Dans ces derniers temps, MM. Péi'on et Le Sueur 
«firent connaître un genre nouveau très-remarquable, 
«qu’ils appelèrent Pyrosome ; mais ils ne le considé- 
« rèrent d’abord que comme un animal simple. 

» En un mot, l’on peut dire qu’au commencement de 
« 1 année dernière, pèrsonne 11 e se doutait encore qu’il 
«y eut des animaux composés, dont chaque animal 


DES ASCIDIES COMPOSÉES» 7® 


» particulier jouit cl’unc organisation plus compliquée- 
» que celle des Zoophyt.es ordinaires; par exemple, que 
)> celle de l’ Alcyonüim exos , des Pennatules, etc. 

« C’est depuis cette Époque seulement (a) que M. S. de 
» son côté, et MM- Desmarets et Le Sueur du leur , ont 
» ouvert un nouveau champ de recherches , en nous 
» faisant connaître de ces animaux beaucoup plus élevés 
» dans l’échelle que ne le sont les Polypes, et que Ion 
» pourrait même , à bon droit , revendiquer pour la 


» classe des Mollusques. 

» M. S. en décrivant , pour le grand ouvrage sur 
» l’Égypte, les Zoophytes qu'il avait recueillis dans la 
» Méditerranée et dans la mer llouge , fut frappé de 
» cette complication d’organisation dans quelques pro- 
» du étions en forme de croûte gélatineuse, qu'il consi- 
» dérait comme des Alcyons. 11 remarqua que les petites 
» bouches de ces êtres plus compliqués étaient toutes à 
» six rayons, et il crut pouvoir attribuer la compli- 
» cation qu’il observait à toutes les espèces- qui ont ce 


» nombre- là. 

» En effet, elle se trouve plus ou moins dans les quatie 
» sortes qu’il a disséquées, et dont il nous a donne la 
» description dans son premier Mémoire. 

» La première sorte qu’il a supposée a peu près la 
» même que X Alcy onium ficus , lui offrit les petits 
v animaux presque cylindriques, logés parallèlement 
«les uns aux autres, et serrés dans autant de loges pra- 
» liquees dans l’épaisseur de la croûte. Chacun d’eux a 


(«) Les dessins qui accompagnaient mon premier Mémoire ont 
été exécutés en 1810» . 


7 2 2 e MÉMOIRE. SUITE 

» une première cavité, que M. S. nomme thorax, 

» dans laquelle donne la bouche, ou plutôt l’ouverture 
» primiLive et extérieure, et qui est marquée de vaisseaux 
» et de fibres musculaires, ou , comme s’exprime M. S. , 

» de nervures longitudinales et transverses. M. S. a cru y 
» voir un sac ou une tunique intérieure, qu'il a nommée 
» ventricule thoracique $ il a supposé que la première 
» digestion s’y fait , attendu qu’il y a vu quelquefois de 
» petites Chevrettes ou autres animalcules qui avaient 
» l’air d’y avoir été avalés. Au fond de cette première 
» cavité est suspendu, par un petit canal, un autre sac 
» moindre, que M. S. nomme ventricule abdominal, 
y> et qui est en effet l’estomac. Il est profondément di- 
» visé , et ainsi paraît former deux cellules latérales; un 
» très-petit coecum vient bientôt après; ensuite l’intestin, 
» après être un peu descendu , se recourbe , et va se 
» terminer vers le côté de la cavité thoracique, très-près 
» de l’entrée primitive. Dans l’intérieur du thorax se 
«voient, d’un côté, deux vaisseaux bruns parallèles, 
» aboutissant à un tubercule voisin de l’entrée ; et à 
» l’extérieur, ce même thorax émet une petite produc- 
» lion qui communique dans la substance de l’enveloppe 
» générale où tous ces petits animaux sont logés. Enfin, 
» chacun de ces animaux particuliers est terminé par 
» un paquet de grains , que M. S. a considéré avec vrai- 
» semblance comme un ovaire. 

« Une seconde sorte de ces prétendus Alcyons frappa 
« M. S. , parce que les petits animaux sont comme 
« groupés autour de certains sillons qui aboutissent à de 
«grands pores, dont la fonction semble être d agiter 
>; 1 eau en l’aspirant et en l’expulsant par leur contrac- 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. y5 

» lion ; disposition qni marquait une analogie Évidente 
» avec les Botrylles. . • • • • Ces animaux de la seconde 
» sorte diraient en outre ce caractère, que leur thorax, 

> leur abdomen et leur ovaire étaient séparés par des 
» étranglemens, et que, l’enveloppe générale se moulant 
» sur ces inégalités, chaque individu ou animal parti- 
» entier avait l’air d’y occuper trois cellules. Nous ne 
» parlerons pas de différences plus minutieuses. 

» Dans une troisième et dans une quatrième sortes qui 
» recouvrent des tiges de lucus, l’ovaire est rapproché 
» du ventricule abdominal; en sorte que la totalité de 
» l’animal occupe au plus deux cellules , et dans la der- 
» nière de ces sortes , l’ouverture où aboutit 1 anus est 
» apparente à l’extérieur. Celte dernière circonstance fit 
» supposer à M. S. que , dans les trois premières espèces, 

» il y a aussi pour l’anus quelque orifice extérieur qu il 
» n’avait pu découvrir, et qu’en conséquence tous ces 
» animaux composés doivent se rapprocher beaucoup 
» des Distomes de Cærtner, et avoir ensuite , dans les 
» Botrylles du même naturaliste , leurs analogues les 
» plus prochains. 

» Ce premier Mémoire de M. S., lu le 6 février loin , 
y> était terminé par un tableau de nomenclature sur 
» lequel nous reviendrons. 

» A cette époque, l’un de vos commissaires venait 
» précisément de faire et de vous communiquer des 
» recherches anatomiques sur les Ascidies. Les figures et 
» les descriptions de M. S. offrirent une ressemblance si 
» frappante avec ce qui venait d'être dit et montré sur 
» les Ascidies, que l’on put juger aussitôt que ces êtres, 
» pris pour des Alcyons et pour des Polypes, ne pou- 


2 e MÉMOIRE. SUITE 


r- f. 

j 4 

» valent que représenter très en petit les mêmes combi- 
» liaisons d’organes qui s’observaient en grand dans les- 
» Ascidies. L 'Ascidia clavata Gmel. , ou V orticella 
» B aile ni de Lin., offre même une disposition tout- 
» à-fait pareille dans le groupement des viscères. Mais 
» comment croire que des êtres aussi compliqués que 
» des Ascidies, pussent jouir de cette communication 
» intime dont les seuls Polypes avaient jusqu’alors 
» donné l’exemple ? 

» De nouvelles observations, que M. S. a consignées 
» dans son second Mémoire, vinrent donner de ce fait 
» des preuves encore plus palpables , parce qu elles por- 
» lèrent sur des espèces aussi grandes que plusieurs 
» Ascidies, et où tous les organes se distinguent sans 
» aucune peine. La première surtout, qui avait été rap- 
» portée il y a quelque temps de la Méditerranée par 
» M. Delaroche , jeune médecin trop Lot enlevé aux 
>i sciences , forme un groupe orbiculaire de quelques 
» pouces de diamètre, et a des animaux de plus de deux 
» pouces de longueur. Cette enveloppe cartilagineuse, 
)> ou plutôt gélatineuse, parfaitement organisée comme 
» celle de l’Ascidie mamelonnée ou de l’Ascidie intes- 
tinale, est libre par l’extrémité où sont les orifices, 
» qui tous deux sont facilement visibles : on distingue 
» même une tunique intérieure musculaire , comme dans- 
» les Ascidies. Le reste de l’enveloppe extérieure ou 
» gélatineuse est uni, avec ses semblables, en une seule 
» masse commune à tous les animaux particuliers, et 
» qui sert de base à l’être total, tandis que l’ensemble 
)> de ses parties proéminentes, disposées sur plusieurs 
>; cercles concentriques, représente assez bien une fleur 


t 


DUS ASCIDIES COMPOSÉES. jf> 

» double, et mieux encore une Actinie ou Anémone de 
» mer , surtout les extrémités saillantes des animaux 
» étant toutes d’un beau lilas. 

» Dans les animaux particuliers de cette espèce , le 
» paquet abdominal, qui comprend aussi l’ovaire, est 
» uni au thorax par une partie longue et grele; en sorte 
» qu’il a l’air pédiculé , et que l’on peut dire que 1 animal 
j> occupe comme deux loges dans la masse gélatineuse. 

» On distingue un foie tapissant en dehors 1 estomac , 

» le même ganglion nerveux que dans l’Ascidie , les 
» mêmes vaisseaux : seulement M. S. na pu encoio 
» reconnaître le coeur 5 mais ou sait maintenant, paL 
» les recherches de 1 un de nous, qu il est très-difficile a 
» voir dans plusieurs Ascidies , et que quelques-unes 
» paraissent même être entièrement privées de cette 
» dilatation musculaire. 

» Une autre sorte de prétendus Alcyons, rapportée 
» de la Nouvelle-Hollande par M\l. Pérou et Le Sueur, 

» et examinée par M. S. , est en forme de longs cônes 
» gélatineux, portés chacun sur un pédicule cylindrique 
» et plus mince. La surface de ces branches est creusée 
» de cavités ovales, dont chacune répond à un animal 
» particulier, et a son fond percé par les deux orifices 
>> de cet animal. La cavité thoracique est ici très-courte. 
» le ventricule abdominal en est fort voisin , et les l'eplis 
» de l’intestin s'en éloignent peu ; mais l’ovaire est grêle, 
» et tient au reste de l’animal par un filet qui occupe 
» presque toute la longueur de la masse commune et de 
» son pédicule cylindrique. 

i) Telles sont les six sortes d'animaux composés de la 
» famille des Ascidies qui ont été observés exclusivement 


S 


76 MEMOIRE. SUITE 

» par M. S., et dont il a constaté, avec une rare exatr- 
» litude, l’organisation compliquée. Il en existe deux 
« autres sortes non moins remarquables , dont la struc- 
» ture a été aussi examinée avec beaucoup de soin par 
« MM. Le Sueur et Desmarets, et dont M. S. a vérifié 
» l’analogie avec les siennes; de façon que nous réunis- 
»sons, à leur égard, le triple témoignage de ces natu- 
» ralistes. 

» L’une de ces sortes est le Botryllus stellalus de 
» Gærlner, ou XAlcyonium Schlosseri de Pallas, déjà 
« aperçu par Rondelet. Les animaux particuliers en sont 
>/ groupés circulairement autour de certains centres 
«creusés d’une cavité, ou prolongés eu un tube com- 
» mun à tous les individus du même cercle. Un des 
» orifices de chaque animal donne dans ce tube, et ré- 
» pond à l'anus : l’autre est à l'extrémité opposée ou vers 
» la circonférence du cercle , et donne dans la cavité 
» thoracique. Tous deux manquent de tentacules, selon 
» M. S. : mais l’extérieur en aurait huit, selon MM. Des- 
« inarets et Le Sueur. L’estomac et l’intestin sont vers 
>> le fond de la cavité thoracique ; les ovaires, au nombre 
» de deux, sur les côtés; le ganglion, à sa place ordi- 
» naire. 

» L’autre espèce est le Pyrosome. Cet être, que l’on 
» pourr-ait presque appeler merveilleux , tant il réunit 
» de propriétés étonnantes, a été découvert et décrit pour 
» la première fois par MM. Pérou et Le Sueur ( Ann » 
» du Mus., tom. ir). Il est commun dans l'Océan et 
» dans la Méditerranée. La lueur pliosphorique qu’il 
«répand est si vive, qu’elle peut se comparer à celle 
» d une bougie. Sa forme générale est celle d'un long 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 77 

cylindre creux, de substance gélatineuse, arrondi et 
» fermé par un bout , et dont la sui face extérieure serait 
» toute hérissée de pointes gélatineuses comme lui, sail- 
» lautes et inégales. Les observateurs que nous venons 
» de citer le décrivirent d'abord comme si c’eÛL été un 
» animal simple de la classe des Polypes ; mais il paraît 
» qu’ils ont reconnu depuis sa composition , et vos com- 
» missaires ont entre les mains un Mémoire lu par 
» M. Le Sueur à la SociéLé philomatique, où cet ai liste 
» habile et zélé pour la science donne de grands détails 
» sur la structure des animaux particuliers de la réunion 
» desquels le Pyrosome est formé. L’un de nous, qui 
«s’était procuré un Pyrosome à Florence, et qui en 
« avait reçu d’autres de Nice par les soins de M. Risso , 
« en ayant remis un à M. S. , celui-ci en a fait l’anatomie 
» avec son exactitude ordinaire. 

« Chacune des pointes extérieures du Pyrosome fait 
« partie de l’enveloppe d’un animal particulier. Une des 
« ouvertures, percée un peu au-dessous du sommet de .a 
» pointe, donne dans l’intérieur de la cavité thoracique, 
» et , par une circonstance propre an Pyrosome , la cavité 
« thoracique a son fond ouvert; en sorte que leau peut 
» la traverser et sortir par une ouverture opposée à la 
» première, et qui est percée à la surface interne du tube 
» général. Il est possible que cette eau prenne allernati- 
» veulent les deux directions; ce qui expliquerait com- 
» ment M. Le Sueur , ayant rempli d’eau le tube général, 
» a vu ce liquide s’échapper par les ouvertures extérieures 
» de toutes les pointes appartenant aux animaux parti- 
culiers. Quoi qu’il en soit, la cavité thoracique a des 
» parois garnies de vaisseaux treillissés, connue tons les 


78 2 e MÉMOIRE. SUITE 

» autres animaux de cette famille; les gros vaisseaux y 
» sont disposés de même, ainsi que le ganglion nerveux. 
» Dans le fond de cette cavité le plus voisin de la cavité 
«commune du tube général, s’ouvre le petit conduit 
«qui mène à l’estomac. L’intestin est court, et son 
«extrémité, ou l’anus, regarde l’ouverture qui donne 
» dans l’intérieur du tube général ; ce qui complète 
» l’analogie avec les Botrylles. " 

» On pourrait donc dire qu’un Pyrosoine est com- 
» «arable à un tube formé par un grand nombre de 
«cercles de Botrylles empilés les uns sur les autres. 
» Cela serait surtout vrai du Pyrosome élégant décrit 
« par M . Le Sueur ( Nouv. Bull, des Sciences ) , où les 
«animaux particuliers sont disposés très-régulièrement 
«par anneaux, ou de la manière que les botanistes 
» nomment verticillée. 

«Ce qui est le plus remarquable dans les animaux 
« particuliers du Pyrosome , c’est leur manière de se 
» propager. On trouve dans le fond de leur cavité abdo- 
» minale de petits germes où l’on distingue déjà trois ou 
« quatre petits animalcules réunis en anneau; de sorte 
« qu’ils paraissent déjà groupés dans le sein de leur 
» mère, et ne se montrent au jour que dans cet assem- 
«blage, qui ne doit sans doute qu’augmenter par la 
«multiplication des individus. 

» La Classe a pu remarquer que, dans le compte que 
« nous venons de lui rendre des intéressans travaux de 
» M. S. , nous avons évité de nous servir de la nomen- 
« clature de ce naturaliste. 

» En effet , il ne nous semble pas que les animaux 
« particuliers qu’il a si bien fait connaître doivent porter 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. 79 

i) le nom de Polypes , ni leur assemblage le nom de 
» Polypier. Depuis long-temps, le nom de Polype en 
» français j celui d ’Hydra en latin, sont affectés aux 
» animaux de nos eaux douces , dont liembley a fait 
» l’étonnante histoire, et à ceux des animaux des Zoo- 
» phytes, qui leur sont analogues par l’organisation; 

» caractère qui assurément ne convient en aucune façon 
» à ceux que M. S. vient de décrire. Si l'on veut attribuer 
» à ces derniers un nom générique qui en donne une 
» idée juste, ou ne peut guère employer que celui à'As- 
» ciclie. 11 leur convient beaucoup mieux encore qu’aux 
» animaux des coquilles bivalves auxquels Pallas et Linné 
« le donnent. 

» M. S. voudrait aussi réserver le nom d’ Alcyons et 
» d’ Alcyonées aux êtres composés de ces animaux voisins 
» des Ascidies; mais il faudrait f 'ôter alors à VAlcyonium 
» digitalum , à VAlcyonium exos, qui depuis Ion g- temps 
» le possèdent , et sont beaucoup plus connus sous ce 
» nom que les nouvelles espèces dont M. S. vient de 
«faire l’histoire. Le nom de DistomUs , donné à une 
«espèce analogue par Gærtner, peut fort bien etie 
» conservé; il nous paraît même devoir suffire, comme 
« nom générique, aux quatre premières espèces que nous 
» avons indiquées ci-dessus, et dont Al. S. voudrait faire 
« des genres sous les noms d'Aplidiurn , de Polyclinum , 
« de Didemnum et à’ Eucœlium. Les deux espèces plus 
» grandes qu’il établit aussi en genres , appelant , l’une 
>> Diazona, et l’autre Sigillina, nous paraissent même 
>> à peine devoir être distinguées des Distomes. Tous ces 
» animaux ont les mêmes parties essentielles; et si l’on 
« devait faire des genres d’après les diverses manières 


8o 2 e MÉMOIRE. SUITE 

» dont les intestins sonL groupés , chaque espèce de 
» Mollusque prendrait presque un nom générique, ce 
» qui fatiguerait la mémoire outre mesure. 

» Quant aux Botrylles et aux Pyrosomes , comme 
» leurs animaux ont les orifices différemment situés , 
» comme ils sont disposés dans un ordre particulier et 
»fixe, on peut leur laisser leur nom générique; encore 
»n’a-t-on de motif pour distinguer le Pyrosome du 
» Botrylle que parce que le premier est libre , et le 
» second fixé ; car on voit déjà dans le Botryllus con- 
» glomeratus plusieurs cercles d’animaux empilés, ce 
» qui conduit manifestement au caractère du Pyro- 
» some. 

» Au l’esle , ces remarques n’ôtent absolument rien au 
» mérite du travail de M. S. , mérite qui consiste à nous 
» avoir fait connaître un ordre tout nouveau d’animaux 
» composés, don L les individus particuliers ont une struc- 
» lure beaucoup plus compliquée que celle des Polypes, 
» et infiniment voisine de celle des Mollusques; et à nous 
» l’avoir fait connaître, d’une manière très-exacte, par 
» des descriptions bien détaillées et de bonnes figures , 
» ce qui était fort difficile, surtout pour les espèces que 
» M. S. a eu d'abord à décrire, et qui étaient extrême- 
» ment petites. 

» MM. Le Sueur et Desmarets l’avaient prévenu par 
«rapport au Pyrosome et au Botrylle (a.) ; mais il a 
» soin de leur rendre à cet égard la justice qui leur 
» est due. 


(«) Voyez cependant l’article du Botrylle ci-devant , page 46 , 
note a. 


DES ASCIDIES COMPOSÉES. St 

» V os Commissaires ont vérifié , sur les objets mêmes , 
» une grande partie îles observations de M. S.; il s croient 
» pouvoir en garantir l’exactitude en tout ce qu’elles ont 
') d’essentiel, ils pensent que la Classe doit témoigner à 
» ce naturaliste la satisfaction qu’elle a éprouvée de son 
» travail, et l’engager à l’étendre, comme il le promet, 
» aux autres sortes d’animaux composés, afin de déter- 
» miner jusqu’à quel point chacun d’eux se rapproche 
» ou s’éloigne de ceux qu’il a déjà décrits. Aucune 
» recherche ne peut être maintenant d’un plus grand 
» intérêt pour la connaissance des animaux sans ver- 
» tèbres ». 

Fait au palais de l’Institut, le 8 mai i8i5. 

Signé G. CUVIER. 

DE LAMARCK. 


6 

















TROISIÈME MÉMOIRE. 
OBSERVATIONS 

SUR LES ASCIDIES PROPREMENT DITES, 

SUIVIES UE CONSIDÉRATIONS GENERALES SUR LA CLASSE 
DES ASCIDIES. 


U ’.kst en examinant des corps dont les attributs 
extérieurs étaient loin de rappeler ceux des As- 
cidies ordinaires que nous sommes parvenus à 
la découverte de l’ordre des Ascidies composées 
ou sociales (a). L'intérêt de cette découverte exige 


{ci) A proprement parler, ces Ascidies sont plutôt re- 
trouvées que découvertes. Le genre Distomus , proposé par 
Gærtner il y a quarante-cinq ans, présentait la réunion 
déjà effectuée des Ascidies sociales aux: Ascidies solitaires. 
Voici ce que Pallas dit à ce sujet : « Alcyonium ascidioïdes 
» seu Distomus variolosus Gœrlneri novatn indicat et per. 
» ficit aj/initatis seriern inter Zoophyta et Testacea bival- 
» via , per Ascidia Bcisteri seu Pricipos , quos Gœrtnerus in 
» généré Distomos vocare amavit, quique sunt quasi Bi- 
» valvia teslis exemta , branchiisque lamellaceis orbata et 
15 basi rupibus adnatw». ( Spicil. Zool., fasc. x, pag. 55.) 


84 


3 ° MÉMOIRE. DESCRIPTION 


que nous abandonnions momentanément faclassë 
des Polypes , pour nous occuper des êtres plus 
compliqués qui font l’objet de ce troisième Mé- 
moire. 

Les Ascidies ont l’organisation variée et l’aspect 
uniforme. La configuration qui leur est affectée 
ne permet pas que les différences intérieures se 
manifestent an-dehors par des signes fort sen- 
sibles. Aussi les distinctions nécessaires à la par- 
faite connaissance des espèces sont-elles difficiles 
à tracer. Il ne me paraît cependant pas impossible 
de les diviser en plusieurs genres. Je vais essayer 
d’en établir quatre, et je ne doute pas que par la 
suite on n’en admette plusieurs autres. 

Les genres que je propose sont fondés sur les 

Ces observations sont de 1774. En 1793, M. Renier , natu- 
raliste cle Venise, a fait imprimer, clans les Opuscoli di 
Milano, tom. XTI, une longue lettre, dont le but prin- 
cipal est cl’élablir l'affinité des Botrylles avec les Ascidies. 
11 est vrai qu'il ne leur suppose d’autres viscères qu’un 
tube courbé en siphon , et allant d’un orifice à l’autre ; 
c’est même ainsi qu’il les a représentés : mais il faut se rap- 
peler qu’à l’époque où cet auteur écrivait, l’organisation 
intérieure des Ascidies était à peu près inconnue , et qu’au 
fond tous ces rapprocbemens avaient leur principe dans des 
analogies purement extérieures. Je suis arrivé à la vérité en 
suivant une autre voie ; et le lecteur a pu remarquer que 
si l’existence des Ascidies sociales 11 est pas encore reconnue 
dans mon premier Mémoire , du moins y trouve-t-on tous 
les élémens nécessaires pour la démontrer. 


DES ASCIDIES SIMPLES. 


85 

considérations suivantes : Le test des Ascidies 
est coriace, ou il est gélatineux ; il est sessile, ou 
il est pédicule (a)- 

Je range parmi les Ascidies a test coriace , celles 
dont l’enveloppe extérieure est d’une substance 
sèche, peu ou point transparente, dure à enta- 
mer, doublée intérieurement d’une peau dense, 
qui souven t a les reflets de la nacre et son opacité ; 
celles qui admettent dans l’épaisseur de leur en- 
veloppe divers corps marins, et qui s’incrustent 
de graviers, de coquillages, de lilliophyles , de 
fucus, etc.; celles dont la surface, sans être ainsi 
incrustée , est profondément ridée , ou verru- 


(a) M. Cuvier ( Mém. du Mu-s. d’/iist. nat . , tom. if) di- 
vise le genre des Ascidies en quatre tribus, dont les caractères 
sont pris dans la forme et les dimensions du sac branchial. 

Sac branchial plissé longitudinalement, descendant 
jusqu’au fond de la tunique propre sans s’y recourber. 
Ascidia microcosmus , A. papillata. 

2 °. Sac branchial non plissé, descendant jusqu’au fond 
de la tunique propre sans s’y recourber. Ascidia pAusca. 

5°. Sac branchial descendant jusqu’au fond de la. tunique 
propre, se recourbant ensuite, et remontant jusqu au mi- 
lieu du corps. Ascidia mamillata, AL. monachus. 

4°. Sac branchial ne pénétrant pas jusqu’au fond de la 
tunique propre. Ascidia int&sliualis , . cîavala. 

Ces divisions sont très-simples , et disposées très-natu- 
rellement. Je ne m’en suis écarté que pour y ajouter 
quelques développemens , et donner Une sorte de priorité 
aux caractères extérieurs. 


«SG 3 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

queuse, papilleuse, scabre, épineuse, velue. Les 
espèces auxquelles j’attribue un test gélatineux 
sc distinguent par des qualités contraires. Leur 
enveloppe est plus molle, plus tendre et plus 
lacile à couper; elle a la transparence de la gelée 
ou du cartilage. Elle est doublée d’une membrane 
mince et séreuse. Sa surface est unie ou simple- 
ment bosselée, le plus souvent glabre et polie. 
Enfin , il est rare qu’elle reçoive dans sa sub- 
stance quelques corps étrangers. 

Ces deux divisions présentent encore les diffé- 
rences suivantes. Les Ascidies à test coriace ont 
l'orifice branchial ouvert en quatre rayons ; l’anal 
de même, oufendu transversalement. Les Ascidies 
a test gélatineux, lorsqu’elles sont pourvues de 
rayons, en ont communément de huit à neuf à leur 
orifice branchial, et pas moins de six à l’orifice 
anal {a). 

Enfin, comme le nombre des rayons, dans les 
Ascidies contractées eu privées de vie, est souvent 
difficile à déterminer, s’il restait d-e l’incertitude 
sur la place d’un individu quelconque, on la 
ferait cesser par une simple section du sac bran- 
chial ; car toutes les espèces que je considère 
comme des Ascidies à test coriace ont leurs 


(ra) La tunique adhère moins fortement aux orifices dans 
cette seconde division ; la membrane veloutée qui double 
ces orifices a moins d’épaisseur et de solidité. 


DES ASCIDIES SIMPLES. 07 

branchies divisées longitudinalement par des 
plis profonds, réguliers et permanens (a), et 
toutes celles que j’admets parmi les Ascidies à test 
gélatineux ont leurs branchies unies et sans 
aucun pli. 

Chacune de ces divisions possède des espèces 
sessiles et des espèces pédiculées, avec cette dif- 
férence néanmoins que, dans la première divi 
sion, le pédicule naît du sommet du corps, et 
dans la seconde, de sa base; de sorte que chez 
les espèces de cette seconde division, le corps 
est véritablement supporté par. le pédicule, 
tandis que chez celles de la première il y est 
plutôt suspendu. 

Tels sont les résultats généraux des observa- 
tions que j’ai pu faire sur les Ascidies de ma 
collection, et sur celles que M. Cuvier a bien 
voulu me communiquer. 


Les Ascidies à test coria- 
ce et pédicule composent . 

Les Ascidies à test co- 
riace , sessile 

Les Ascidies à test géla- 
tineux, sessile 

Les Ascidies à test géla- 
tineux , pédicule 


le genre Boltenia. 


le genre Cynthia. 


le genre Piiallusia. 
le genre Cl aveltn a. 


(ci) Ces plis, suivant la remarque de M. Cuvier, cc sont 
maintenus constans, quelles que soient d’ailleurs les di- 


88 


*7 c ' 

MEMOIRE 1 . DESCRIPTJOJV 


Genre Boltenia. 

Exemple (a). Boltenia ovifera ( Vorticella 
ovifera Linn. ). 

Le corps est ovoïde, suspendu à un pédicule 
cylindrique très-grêle et très-long; tous deux 
couverts d’un poil ras, dur et serré. Les ori- 
fices extérieurs ou les oscules sont fendus en 
croix, peu proéminens, placés du même côté, 
1 un 1res - près du pédicule, et l’autre vers 
l’extrémité opposée. L’est le premier qui ré- 
pond à la cavité branchiale. L’eu Li ée de cette 
cavité est garnie d’une rangée de filets tentacu- 
laires divisés à leur bout. Je ne connais pas les 
plis des branchies; je sais seulement que les gros 
vaisseaux forment entre eux des mailles car- 
iées, et que ces mailles sont interceptées par 
îles vaisseaux longitudinaux très- lins, croisés 
eux- mêmes par deux vaisseaux transverses de 
moyenne grandeur. Le pharynx est au fond de 
la cavité, plus bas que l’orifice anal. Il conduit 
à un estomac simple, et privé de foie , à ce qu’il 


latations du sac branchial, par des' ligamens et des vais- 
* eaux sanguins qui traversent sur leurs bases et enve- 
loppent ee sac comme autant de cerceaux ». 

(«) Planches i et v. 


DES ASCIDIES SIMPLES. 8g 

paraît. L’intestin monte jusqu’au pédicule, mais 
il n’y pénètre pas , et redescend aussitôt paral- 
lèlement à lui-même; il se termine par un anus 
dentelé. Il y a deux ovaires très-inégaux ; le plus 
petit est du côté des intestins, entre l’estomac et 
le rectum, et le plus grand du côté opposé. Ils 
sont tous deux allongés, placés longitudinale- 
ment, et terminés par de courts oviductus, qui 
aboutissent , comme on le pense bien , à 1 orifice 
anal. Tous ces viscères sont enveloppés dans une 
tunique dont le sommet se prolonge, s’amincit , 
et remplit comme une moelle l’intérieur du pé- 
dicule. Les muscles dont elle est garnie sont 
d’étroites bandelettes, les unes longitudinales, 
se portant aux deux orifices ; les autres circu- 
laires. Ces bandelettes se croisent à angles droits, 
et simulent ainsi un réseau branchial; mais le 
plus léger examen suffit pour dévoiler leur na- 
ture. L’insertion du pédicule se fait visiblement 
ici, non au milieu, mais sur le cote du sommet; 
et c’est ainsi qu’Édwards l’a représentée. On 
conçoit alors que le corps doit, par son poids, 
courber l’extrémité du pédicule, quand celui-ci 
s’élève verticalement, et se remettre ainsi dans sa 
position naturelle. Dans une autre espèce que Bol- 
ten a décrite, et que la distance qui existe entre 
ses ouvertures me fait rapporter à ce genre, le 
pédicule naît directement du sommet, et ne 
paraît pas disposé à perdre sa direction verticale. 


go 5° MEMOIRE. DESCRIPTION 

Telle que celte espèce est représentée, le fond 
du sac branchial monte au lieu de descendre; 
de sorLe que l’animal est, à proprement parler, 
dans une situation renversée. 

Genre Cynthia. 

Plusieurs espèces de ce genre ne se distinguent 
du précédent que par le défaut de pédicule. 
D’autres s’en éloignent encore par la présence 
d’un foie , d’autres par l’unité de l’ovaire , 
d’autres par l’interruption du tissu des bran- 
chies, etc. Elles doivent donc différer beaucoup 
entre elles. Le petit nombre de celles que j’ai 
examinées pourraient former quatre tribus, si 
l’on avait égard aux variétés d’organisation que 
présentent les exemples suivans. 

Premier exemple (a). 

Cynthia Momus , — microcosmus , — panlex , 
— Gangelion, — claudicans, — pupa. 

Les oscules, plus ou moins tubuleux, s’épa- 
nouissent en quatre festons non frangés. L’enti'ée 
de la cavité branchiale est pourvue d’un cercle 
de filets tentaculaires composés, généralement 
pinnés ou sub-bipinnés. Cette cavité n’a pas 


(a) Planches i ^ n , v, vi. 


DES ASCIDIES SIMPLES. C)1 

moins de douze plis floltans dans son inté- 
rieur , et quelquefois elle en a dix-huit très- 
complets , neuf de chaque côté, qui tous suivent 
parallèlement la courbure de la cavité, et vont 
aboutir à un petit espace lisse situé au-dessous 
du pharynx. Les gros vaisseaux longitudinaux 
sont les plus saillans de tous; ils forment, avec 
les gros vaisseaux demi-circulaires, des mailles en 
carré long, que trois autres vaisseaux moins ,-0 os 
subdivisent en quatre mailles transverses : ces 
dernières sont interceptées par des vaisseaux 
longitudinaux extrêmement fins. Le pharynx 
conduit à un estomac pourvu d'un foie ver- 
dàlre , grenu , ou feuilleté. Ce foie , qui adhère 
d’une manière intime à l'estomac, l’enveloppe 
en tout ou en partie, et y verse la bile par des 
trous distincts percés au fond de certaines ca- 
vités. L’intestin est peu glanduleux ; il forme 
une anse peu élevée, toujours écartée du tec- 
tum, qui se termine par un anus découpe ou 
entier. Il y a au moins deux ovaires ; ils sont 
attachés à la tunique, et appliqués contre le sac 
branchial , l’un du côté des intestins , et l’autre 
du côté opposé. Ces ovaires sont terminés par 
de courts oviductus dirigés vers l’orifice anal. 

Telle est l’organisation commune aux sept 
espèces indiquées ci-dessns, et que diversifient 
quelques caractères sujets a var îei . i .Le nombre 
des plis de la cavité branchiale : on en compte 


92 5 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

douze dans la Cynthia Gangelion , quatorze dans 
Jes C. microcosmus , paniex, pupci ; seize dans 
la C. papillota, dix-huit dans la C. Momus ; 
enfin, dix -sept ou même dix -neuf dans la 
C. claudicans , qui les a toujours en nombre 
impair. 2 0 . La position du pharynx, qui s’éloigne 
plus ou moins du fond de la cavité, ce qui peut 
beaucoup changer la proportion relative de ses 
plis. La C. Momus, où il est Je plus élevé, a les 
plis postérieurs ou voisins des artères branchiales 
très-longs, et les plis voisins de la veine bran- 
chiale très-courts. 3°. La conformation de l’esto- 
mac , dont l’intérieur, ordinairement simple, 
est garni de plusieurs feuillets saillans dans la 
C. papülata 4°. La disposition du foie, que les 
C. Momus , microcosmus , pantex et Gangelion 
ont divisé en deux masses , dont une est à gauche 
du sac branchial, et comme hors de l’abdomen. 
5°. Le nombre, laformeet la situation desovaires. 
Du côté de l’abdomen, l’ovaire est toujours 
unique, mais tantôt compris dans l’anse de 
l’intestin sans y adhérer, tantôt couché sur 
l’intestin , et adhérant au rectum. Ce dernier 
cas est celui des C. papillota , claudicans et 
pupa. La C. microcosmus est la seule qui 
ait deux ovaires du côté gauche, et la C. pa- 
pillota , la seule qui ait des deux côtés un ovaire 
recourbé, et terminé par un oviductusà chaque 
bout. Je ne tiens pas compte ici de différences 


DES ASCIDIES SIMPLES. 


93 

plus minutieuses qu’on trouvera d’ailleurs 
énumérées ci-après dans le tableau systématique 
des espèces. 


Second exemple (a). 

Cynthia Dione. 

Cette espèce a les deux orifices extérieurs dé- 
coupés en quatre lobes ; les filets tenlaculaii.es 
branchas et comme bipinnés; quatorze plis flot- 
tans au sac branchial ; l’estomac enveloppé dans 
un foie cannelé et verdâtre ; les ovaires au nombre 
de deux j un dans l’abdomen et contigu a 1 in- 
testin , quoique non compris dans son anse; 
l’autre du côté opposé. Elle semble donc partager 
la conformation des précédentes, et devrait en 
effet leur être réunie, si elle ne présentait deux 
caractères par lesquels elle se distingue, non- 
seulement de ses congénères , niais encoie de 
toutes les Ascidies simples et composées qui 111e 
sont connues. 

Le premier consiste en de pctiLs lilamens qui 
bordent les festons de ses oscules, et qui la font 
reconnaître pour l’espèce gravée dans Forskaol 
[tab. xxni , fig- E ) , k laquelle on trouve ces 
singulières franges de filets. Le second , elle plus 


(a) Planche vn, tig. n 


<j4 3 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

important cle ces caractères , réside dans la dis- 
position du tissu branchial , qui n’est pas con- 
tinu sur les plis, mais interrompu à des dis- 
tances égales , et de manière à dessiner une suite 
de festons très -réguliers. Chaque pli en a un 
second à sa base, qui n’est pas libre comme lui, 
et dont les points d’attache correspondent aux 
intervalles qui séparent les festons. La totalité 
des plis est ainsi de vingt -huit, quatorze de 
chaque côté ; ils sont bordés par un égal nom- 
bre de grands vaisseaux longitudinaux. Les 
vaisseaux qui composent le tissu sont excessi- 
vement fins ; les trans verses cependant moins 
déliés que les autres , moins serrés aussi , et s’ac- 
commodant très- bien par leur courbure à la 
circonscription des festons. Ce dernier point est 
une légère exception à la loi qui veut que, dans 
cette famille, les vaisseaux des branchies s’unis- 
sent en formant des angles droits entre eux. 

Celte espèce est encore remarquable par la dis- 
positiondes fibres charnues desa tunique , dont les 
principaux trousseaux de chaquecôté descendent 
des deux orifices en convergeai! t , et se terminent 
brusquement avant de s’atteindre; ils sont peu 
nombreux , courts , et épaissis par le bout. La 
Çynthia Momus présente une organisation mus- 
culaire assez analogue ; mais dans les autres 
espèces de ce genre, les muscles circulaires 
des orifices sc répètent concentriquement sur 


DES ASCIDIES SIMPLES. q5 

tout le corps en se croisant. Les muscles lon- 
gitudinaux de ces mêmes orifices se prolongent 
aussi, et vont s’épanouir à la base; ils s’unissent 
avec les autres; et tous se serrent tellement dans 
les deux tribus suivantes, que la tunique ne 
présente plus qu’un tissu continu sans distinc- 
tion de faisceaux. A la vérité, les espèces d As- 
cidies dont la tunique intérieure est la plus 
musculeuse et la plus propre cà lancer de longs 
filets d’eau, appartiennent à ce genre. 

Troisième exemple (a). 

Cyntiiia Canopus, — polycarpa, — poinaria. 

On trouve à ces espèces des orifices à quatre 
lobes non frangés ; des filets tentaculaires très- 
simples ; des plis branchiaux au nombre de huit 
seulement, quatre de chaque côté, à reseau 
continu; un estomac feuilleté intérieurement , 
dépourvu de foie et de toute aiftre annexe à 
l’extérieur; enfin, un ou plusieurs ovaires sur 
chacun des côlés du corps. 

L’organisation viscérale semble simplifiée; la 
cavité branchiale a moins de plis , et en outre 
des plis moins profonds ; plus de filets tentacu- 
laires divisés; plus de foie : les glandes, renfer- 


ma) Hanches n, vu et vm. 


g6 3 e MEMOIRE. DESCRIPTION 

niées dans l’épaisseur des parois intestinales, 
peuvent y suppléer. L’intérieur de l’intestin est 
pourvu d’une côte cylindrique qui s’étend du 
pylore à l’anus , et qui se montre ici pour la 
première fois. 

La conformation du tube alimentaire varie. La 
Çynthia Canopus a l’estomac très-grand , cylin- 
drique, et un très-long rectum. Dans les C. 
polycarpa et pomaria , l’estomac est très-petit, 
elliptique, et l’intestin très-court : il y a, de 
plus, un petit cæcum en avant du pylore. 

Les organes de la génération montrent des 
différences plus frappantes et plus difficiles à 
concevoir. Les ovaires de la C. Canopus sont en 
nombre limité, deux ou quatre au plus- ceux 
du côté droit contigus au rectum ; tous terminés 
comme à l’ordinaire par des oviductus ou des 
canaux propres cà l’émission des œufs. A en croire 
les apparences, les ovaires des C. polycarpa et 
pomaria seraient en nombre pour ainsi dire illi- 
mité, et n’auraient aucun oviductus. En effet, 
parmi les organes que possèdent ces espèces , les 
seuls qu’on puisse prendre pour des ovaires sont 
des corps hémisphériques ou coniques, adhérens 
à la tunique charnue , au nombre de plus de 
cinquante, et disposés sur huit rangs, qui cor- 
respondent à peu près aux huit plis du sac 
branchial. Ils sont formés d’un amas de grains 
semblables aux oeufs de quelques autres espèces, 


DES ASCIDIES SIMPLES. 


97 

très-serrés, et dont l’ensemble imite exactement 
une baie composée soutenue par un calice a cinq 
divisions. Ces ovaires , vrais ou faux, n’ont entre 
eux aucune communication visible, et paraissent 
ne posséder d’oviductus ni communs ni parti- 
culiers; ils sont accompagnés à leur base de vé- 
sicules gélatineuses, transparentes, sub-pédicu- 
lées : l’état de vacuité leur donne à eux-mêmes 
cette apparence vésiculeuse. La Gynthia papil- 
lota , qui appartient à la première tribu , m’a 
offert aussi plusieurs rangées de vésicules gélati- 
neuses, ridées, demi-transparen tes, qui correspon- 
dent aux plis des branchies , et sont attachées à la 
base de leurs principaux ligamens , sur la tunique 
charnue (a). Ces vésicules, non moins isolées 
que les corps précédens, ont quelques vaisseaux 
sanguins, et paraissent organisées. On ne peut 
néanmoins les confondre avec les véritables 
ovaires , qui en sont ici très-distincts. Dans la 
C. microcosrnus , les ovaires , dont la nature 
n’est pas douteuse, se composent de lobes géla- 
tineux séparés comme les grains d’une grappe ; 
et après l’émission des oeufs , ces lobes flétris 
deviennent difficiles à distinguer des vésicules 
ridées de la C. papillota. Je suis même porté à 
croire que ce sont les ovaires flétris du Micro - 
cosmus , que M. Cuvier, ne sachant quelle orga- 
nisation leur attribuer, a pris pour des pro- 

(«) Voyez planche vi, fig. 4, -2. 

7 


(J g 5 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

visions de substance nutritive, comparables à la 
graisse des autres animaux (a). 

Quelles que soient les fonctions de ces diverses 
parties, on doit se garder de confondre des corps 
si régulièrement organisés et disposés, avec cei- 
taines excroissances spongieuses ou charnues 
qui pullulent sans ordre sur les parois de la tu- 
nique , et jusque sur les intestins et les ovaires 
de quelques espèces. J’ai trouvé de semblables 
excroissances à une variété de la Cynthia clau - 
dicans , dont elles enveloppaient entièrement 
l’intestin ; j’en ai même trouvé à la C. Canopus , 
qui fait partie de cette troisième tribu , et je les 
ai fait dessiner (b). Au reste , toutes ces pro- 
ductions paraissent étrangères aux espèces de la 
quatrième tribu , et elles ne se représentent plus 
dans les genres suivans. 

Quatrième exemple (c). 

Cynthia mytiligera, — solearis, — cinerea. 

Les deux orifices sont plus ou moins sillonnés ; 
ils ne s’épanouissent néanmoins qu’en quatre 
festons , indiqués par quatre angles intérieurs. 
Les filets tentaculaires sont très -simples ; la 


(a) Mém. précit. , pag. 28. 

(A) Voyez planche VIII, fig. I* * • 2 ‘ 
(c) Planche vin. 


DES ASCIDIES SIMPLES. 09 

cavité branchiale pourvue de huit plis, quel- 
quefois très -superficiels 5 le tissu respiratoire 
essentiellement conformé comniedans la première 
tribu- l’estomac feuilleté au-dedans, sans aucun 
foie à l’extérieur; l’intestin petit, glanduleux, 
muni à l’intérieur d’une côte qui s’étend du 
pylore à l’anus. Tous ces caractères se trouvent 
déjà réunis dans les espèces de la troisième, tribu, 
dont celles ci ne dictèrent en elïet que par 1 unité 
de l’ovaire, et sa situation dans l’anse intestinal 
qui l’embrasse exactement. C’est une différence 
de quelque valeur , parce qu’en séparant ces 
espèces à branchies peu plissees, et les isolant 
dans leur division, elle les rapproche en même 
temps de la division suivante , où l’ovaire est 
toujours unique et étroitement embrassé par 
l’intestin. 

Dans cette tribu , l’ovaire se présente sous la 
forme d’une poche membraneuse, qui fournit 
des points d’attache aux branchies, et qui se 
fixe elle-même à la tunique et au pourtour de 
l’anse intestinale. Je n’y ai jamais aperçu que 
quelques grains ronds et épars, assez semblables 
à d’autres grains qui tapissent la tunique et le 
dehors de l’intestin ; mais ces derniers ne sont 
que de petites glandes généralement très-noires. 
Cette poche envoie un prolongement qui s’at- 
tache au rectum , mais si frisé , si irrégulier , si 
milice^ que je n’ose le donner pour un oviduclus. 


IOO 5 * MÉMOIRE. 'DESCRIl’TIOÎf 

Les espèces en question sont celles dont les 
viscères abdominaux tiennent le moins déplacé. 
Leur intestin est très-petit et très-maigre ; le sac 
branchial est généralement d’un tissu ferme, 
fortifié par des ligamens fibreux très-compactes, 
et attaché à la tunique charnue par des brides 
ou des expansions prolongées de ces mêmes 
ligamens ( a ). On voit qu’en se contractant il 
pourrait se réduire à un petit volume , et laisser 
entre les côtés de la tunique et lui un assez grand 
espace , auquel l’orifice de l’anus ménagerait faci- 
lement quelque communication au-dehors. L’eau 
pénétrerait-elle ainsi dans cet intervalle , qui est 
souvent rempli de graviers assez gros, sans qu’il 
se manifeste aucune lésion au tissu des bran- 
chies (b) ? Des observateurs si dignes de foi (c) 
ont vu les Ascidies lancer l’eau en deux jets 
séparés, qu’on ne peut guère douter que ce 
fluide ne soit quelquefois absorbé et rejeté par 
l’oscule intestinal. 


(a) Le sac branchial des Ascidies n’adhère immédiate- 
ment à la tunique que par ses deux arêtes antérieure et 
postérieure. 

(ô) On pourrait s’en assurer en injectant quelque liquide 
par l’orifice anal ; essai que l’état des individus que je pos- 
sède ne m’a pas permis de tenter. 

(c) Diquemare, Bruguiere, Muller, Bosc, et plus an- 
ciennement Rondelet. 


DES ASCIDIES SIMPLES. 10 1 

Genre Phallusia. 

On sait déjà que ce genre diffère desprécédeni 
par ses branchies non plissées et tendues. A ce 
premier caractère elles en joignent un second 
plus difficile à observer : c’est que les mailles 
de leur tissu sont pourvues à chaque angle de 
petites bourses ou papilles coniques , qui mar- 
quent la jonction des vaisseaux longitudinaux 
aux vaisseaux transverses. Ces mailles sont 
d’ailleurs interceptées, comme à l’ordinaire, par 
d’autres vaisseaux longitudinaux très -déliés. 
Quant aux papilles , elles sont analogues aux 
filets qui bordent la veine branchiale dans beau* 
coup d’Ascidies, tant simples que composées, 
et qui indiquent aussi la réunion des vaisseaux 
transverses à cette veine. 

11 semble d’abord que ce genre ne puisse se 
subdiviser aussi facilement que le précédent . 
des filets tentaculaires toujours simples ; des 
branchies toujours tendues, et dont les mailles 
sont toujours essentiellement les mêmes ; un 
ovaire toujours unique; jamais de foie à i’es- 
tomac : cette annexe ne d oit plus reparaître , mais 
une côte intestinale qui s’étend toujours du py- 
lore à l’anus. Il y a donc ici un grand fond 
d’uniformité; mais ce fond est varié par des com- 
binaisons absolument étrangères aux deux pre- 


102 5 ' MEMOIRE. DESCRIPTION 

miers genres, et qui permettent d’établir dans 
celui-ci trois tribus naturelles très-distinctes : 
c’est ce que je vais démontrer par autant 
d’exemples. 

Premier exemple (a). 

FhaulusiA sulcata, — nigra, — arabica, 

— turcica. 

L’enveloppe de ces quatre espèces est demi- 
cartilagineuse , arrosée par des ramifications 
veineuses et artérielles très-visibles. Ces petits 
vaisseaux proviennent d’un double tronc qui 
sort de la partie moyenne et postérieure du 
corps. Le pharynx n’est pas situé précisément 
au fond du sac branchial, mais plus haut, vers 
son tiers ou son quart inférieur. 11 conduit à un 
estomac horizontal et simple dans les trois pre- 
mières espèces, mais vertical et garni de feuillets 
très-minces dans la Phallusia turcica. L’intestin 
est peu glanduleux; il forme une anse plus élevée 
que dans le genre précédent, et plus inclinée 
sur le rectum. L’ovaire ne s’est trouvé visible 
et rempli d’oeufs que sur la première espèce , 
P h. sulcata : sa masse principale est comprise 
entre le rectum et l’anse intestinale, dans laquelle 


(«) Planches u , ix et x. 


m a ascidies simples. ioj 

son tube se plonge pour suivre le contour infé- 
rieur de l’intestin jusqu’à 1 anus. 

Au premier aperçu, la Phallusia turcica 
semble une espèce anomale dans cette tribu : 
son tissu branchial ne représente point un ré- 
seau dont les mailles seraient interceptées par des 
fils plus fins ; les vaisseaux longitudinaux y sont 
tous très-fins et très-égaux; mais les principaux 
d’entre eux n’en sont pas moins distingues des 
autres par la position des papilles; et il est cer- 
tain que, dans la plupart des espèces, le dia- 
mètre apparent des vaisseaux est plus ou moins 
augmenté par les ligamens qui les fortifient , 
1, oamens qui sont ici d’une transparence par- 
faite. A y bien regarder, cette anomalie est donc 
à peu près nulle; mais il s’en trouve une plus 
embarrassante dans la disposition des intestins.. 

En effet, c’est une règle générale parmi les 
Ascidies, que la cavité branchiale occupe le cote 
gauche, et la cavité abdominale le côte droit c u 
corps (a). La Ph. turcica déroge incon teslablemen t 
à cette loi : son tube alimentaire est situé à gauche 
du sac branchial. Une autre règle est que l’m- 
testin , après s’être éloigné du pylore, se recourbe 
en devant pour se rapprocher du bord supérieur 
de l’eslomae avant de se porter à 1 anus. Dans la 


(a) Il ne faut pas oublier que la droite des Ascidies 
répond à la gauclie des Bivalves. 


Io4 ô* mémoire, description 

Phallusia tuvcicci } l’intestin se courbe au cou* 
traire en arrière, et embrasse l’estomac par- 
dessous avant de donner le rectum. Cette double 
singularité, observée sur une seule espèce et sur 
un seul individu, m’ayant paru suspecte, j’ai 
voulu rechercher si d’autres espèces ne présente- 
raien t pas qu el quefois d es dérangem émanai ogues. 
J’en ai, en effet , trouvé un dans la Çynthia Mo- 
mus , qui est plus extraordinaire encore (a), et 
qu il me parait utile de noter ici. Le tube alimen- 
taire était de même à gauche ; mais, par une inter- 
version presque inexplicable, le pharynx avait 
quitté la base antérieure du sac branchial , et 
s était placé à son sommet postérieur; l’intestin 
descendait jusqu’au fond de la tunique, se 
repliait en avant, et remontait parallèlement 
à lui -même pour se terminer vis-à-vis du 
pharynx ; de sorte que l’anus et le pharynx 
s’ouvraient également sous l’orifice branchial. 
Quant à l’orifice anal, il entrait dans les bran- 
chies, et leur procurait une seconde issue an- 
dehors. Cet individu avait des ovaires garnis 
d’œufs. Il paraissait néanmoins supporter cette 
organisation monstrueuse avec peine. Ses bran- 
chies , remplies de Crevettes , attestaient son 
état de faiblesse ; et ce même état m’a paru dé- 
celé dans la Ph. turcica par le grand nombre 
d Entomostracés qui en peuplaient l’intérieur. 

[et) Voyez planche vi . fig. 1. j. 


DES ASCIDIES SIMPLES. I o5 

Une troisième différence , mais assez légère , 
se remarque sur la tunique, dont les muscles 
longitudinaux sont courts et terminés brusque- 
ment dans la Phallusie en question , tandis qu’ils 
se prolongent et s 5 épanouissent dans les trois 
autres. 


Second exemple (a). 

Phallusia monachus , — mamilîata. 

Quelque variée que soit l’organisation des 
divers groupes d’ Ascidies que nous avons exa- 
minés , ils se ressemblent tous par la forme gé- 
nérale du corps et les proportions relatives de 
ses parties principales. Ce corps est toujours 
droit ; la cavité branchiale descend jusqu’au 
bout de la tunique ; l’intestin n’est point sensi- 
blement dépassé par le fond de cette cavité, et 
lui-même il ne la dépasse point. Une conforma- 
tion si constante jusqu’ici disparaîtra tout a coup; 
bientôt nous ne trouverons que des Ascidies dont 
les intestins s’éloignent du sac branchial , et dont 
l’abdomen abandonne pour ainsi dire le thorax. 
Mais avant de suivre cette voie qu’elle ne doit 
plus quitter, la nature semble se détourner brus- 
quement et faire quelques pas en sens inverse. 
Les Ascidies de cette Iribu n’ont pas seulement 


(«) Planche s. 


DESCRIPTION 


lüG 5 e MÉMOIRE. 

le sac branchial de la longueur de l’abdomen ; il 
se prolonge au-delà en se recourbant en arrière , 
et semble forcer la tunique à se prêter à ce mou- 
vement; il y force en quelque sorte l'abdomen 
lui-même, car l’estomac est réellement relevé et 
replié sur l’anse de l’intestin. 

L’enveloppe extérieure a la même consistance 
demi-cartilagineuse que nous lui avons vue dans 
la tribu précédente, et montre les mêmes rami- 
fications vasculaires. Le corps qu’elle contient, 
parvenu à son fond , se recourbe à droite et en 
arrière pour remonter vers son milieu ; elle se 
moule sur ce repli, et, pénétrant dans l’inter- 
valle que les deux parties laissent entre elles , 
elle les maintient dans leur position respective. 
C’est au-dessus de ce septum que l’enveloppe 
reçoit du corps son principal vaisseau. La tu- 
nique a des trousseaux de fibres très-divisés. Le 
sac branchial a, comme on le pense bien, beau- 
coup d’étendue; il est allongé, et se recourbe 
immédiatement au-dessous du pharynx : mais, 
comme l’entrée de la courbure est vaste , le pha- 
rynx ne laisse pas que d’être éloigné de la base 
de l’enveloppe; circonstance qui permet à l’es- 
tomac de se tenir au-dessous dans une ligue 
absolument verticale. Cet estomac, retourné sur 
l’intestin, a pris une situation inverse de celle 
qu’il affecte communément, c’est-à-dire, que son 
bord antérieur et inférieur est devenu supérieur 


UES ASCIDIES SIMPLES. ÎOJ 

et postérieur. Quoi qu’il en soit, sa cavité est 
relevée de gros plis qui convergent, comme à 
l’ordinaire , du cardia au pylore ; il est très- 
glanduleux, ainsi que tout l’intestin, dont l’anse 
est disposée comme dans la première tribu. Je 
n’ai point trouvé d’ovaire ; les petits grains dis- 
séminés dans la masse des viscères sont évidem- 
ment des glandes. M. Cuvier indique cependant 
le conduit excréteur de la génération 5 mais, en 
examinant la figure qu’il en a donnée , je crains 
qu’il n’ait pris pour tel , l’extrémité de la côte 
intestinale. Cette côte semble formée d’un paquet 
de petit tuyaux qui, partant du pylore, vont 
aboutir à l’anus, et s’y terminer par une sorte 
de pavillon frisé. .Te passe aux Phallusies de la 
troisième tribu. 

Troisième exemple («). 

PiiAiiLUSiA intestinalis. 

C’est maintenant que l’abdomen des Ascidies 
commence visiblement à descendre et à se sépa- 
rer du thorax ( b ). Cette nouvelle et importante 


(«) Planche xi,fig. 1. 

(£) En un certain sens , l’abdomen ne descend pas ; il 
monte , et en voici la preuve. Une Ascidie , dans sa position 

naturelle, représente Un Mollusque bivalve aussi dans sa 


Io8 5 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

modification semble annoncer que la nature va 
passer des Ascidies simples aux Ascidies com- 
posées. On ne peut toutefois la considérer encore 
que comme le lien organique qui unit ce genre 
au suivant. 

L’enveloppe de la Phallusie intestinale est gé- 
latineuse, transparente, cylindrique, et d’une 
forme qui indique qu’elle se prête à l’allongement 
des viscères. Elle n’a point de ramifications vas- 
culaires visibles ; les vaisseaux incolores qu’elle 
reçoit lui viennent de la partie inférieure du 
corps. Son épiderme est légèrement velouté; 
les festons de ses orifices sont séparés par de gros 
points calleux, caractère dont on pourra tirer 
meilleur parti dans la suite , si on le trouve 
exclusivement propre à cette tribu. Les fibres 
longitudinales de la tunique descendent par 


position naturelle, et ce dernier un Mollusque gastéro- 
pode , une Patelle , par exemple , la tête en bas , et dans 
une situation renversée. Il résulte de là que les parties qui 
descendent relativement a 1 Ascidie, montent relativement 
au Gastéropode. Ainsi une Ascidie dont les intestins et 
1 ovaire se sont prolongés au-dessous du thorax , ne peut 
plus être comparée qu’à un Gastéropode dont les viscères 
abdominaux se seraient déroulés en avant de la tête , et 
qui n’aurait conservé, dans la position habituelle de l’ab- 
domen, que les branchies et l’anus. 

Ceci complète, en quelque sorte , l’inversion des expres- 
sions que j ai fait remarquer ci-devant, page t> , note a. 


DES ASCIDIES SIMPLES, IOÇ) 

faisceaux réguliers qui vont s’épanouir à sa base. 
La cavité branchiale est très - allongée , et le 
pharynx presque contigu à son fond , qui est 
ainsi facilement dépasse par 1 abdomen. L es- 
tomac , auquel conduit uu court œsophage , 
descend obliquement en arrière; il est pourvu 
de quelques feuillets en dedans , et en dehors de 
glandes assez saillantes : on observe de semblables 
glandes sur une por tion de l’intestin. L anse de 
celui-ci est un anneau qui remonte à peine jus- 
qu’aux branchies, mais qui est immédiatement 
suivi d’un long rectum. La masse de l’ovaire 
est comprise dans l’anneau intestinal ; son fond 
s’attache à l’œsophage ; son tube monte avec le 
rectum , et le dépasse. Il est à remarquer que, 
dans cette espèce , le péritoine commence à 
prendre plus de consistance , et fournit une 
voûte membraneuse qui circonscrit et protège 
en dessus la cavité abdominale. 

Genre Clavelina. 

Exemple (a). Clavelina borealis ( Ascidia 
clavata Cuv. ). 

Quoique le genre des Phallusies comprenne 
quelques espèces dont la masse des viscères se 


(«) Planches i et xi , fig- 2. 


IÏO 5° MEMOIRE. DESCRIPTION 

concentre entre le fond de la tunique et celui 
du sac branchial, ce dernier, très-allongé, leur 
sert encore de point d’appui, et l’on peut dire 
que toutes les Phallusies ont l’abdomen plus ou 
moins latéral. Il n’en est pas ainsi des Clave- 
lines : leur sac branchial ou leur thorax est fort 
petit; leur abdomen est très-allongé et absolu- 
ment inférieur; le pédicule qui le supporte le 
fait paraître encore plus long. Au reste, les pro- 
portions de ce prolongement , qui n’est rempli 
que par une production muqueuse delà tunique, 
peuventvarier ; et je pense qu’on doit considérer 
YAscidia lepadiformis de Millier comme une es- 
pèce de Claveline dont le pédicule est fort court. 

L’existence du pédicule établit entre les Cla- 
velines et les Bollenies une sorte de conformité 
extérieure qui tend à les faire confondre. Mais si 
l’on fait attention au point d’où part ce support , 
on trouvera bientôt que le caractère qui semblait 
rapprocher les deux genres est pi’écisément celui 
qui les éloigne, et qui oblige de les placer aux 
deux bouts de la série des Ascidies simples. 

Les véritables rapports des Clavelines sont 
avec les Phallusies. Néanmoins, aux différences 
que l’on connaît s’ajoutent des considérations 
moins importantes peut • être , mais dont la 
réunion me semble justifier pleinement l’éta- 
blissement du genre. L’orifice branchial paraît 
privé de rayons; il est garni au -dedans de filets 


DES ASCIDIES SIMPLES. 111 

disposés sur deux rangs bien séparés. Le> réseau 
de ]a cavité n’a point de bourses ou papilles 
vasculaires • il se compose de gros vaisseaux 
transverses unis par des vaisseaux longitudinaux 
très-fins et très-égaux. L’œsopbage est long et 
grêle ; il descend tout droit , et aboutit à un 
estomac perpendiculaire qui a quelques feuillets 
au-dedans, mais qui n’est pas glanduleux. On 
ne voit point ici cette côte cylindrique qui , dans 
les Phallusies , s’étend du pylore au bout du 
rectum. Toute la portion de l’intestin inférieure 
à l’estomac est remplie de petites glandes piri- 
formes, qui ont la couleur jaunâtre ou verdâtre 
des tubes hépatiques ; elles sont contenues dans 
l’épaisseur des parois intestinales , et ne font 
aucune saillie. Au sortir du pylore, l’intestin 
ne se relève pas pour former un anneau plus ou 
moins vertical ; il descend au contraire perpen- 
diculairement jusqu’au pédicule, et ne se re- 
courbe que pour remonter directement vers 
l’anus en passant sur F estomac ; exactement 
comme dans la plupart des Ascidies sociales , 
avec lesquelles celle-ci a , par les proportions et 
le groupement de ses viscères, des analogies que 
M. Cuvier a très-bien remarquées. 

La position de l’ovaire dans le repli de l’in- 
testin, quoique semblable à celle que présente 
la Phallusie intestinale, ne vient point infirmer 
les conséquences précédentes, paixe que cette 


1 1 2 0 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

position est encore à peu près la même dans les 
genres Diazona et Distoma, qui sont des Asci- 
dies sociales. 

On peut prévoir des rapports de la Claveline 
avec ces deux derniers genres, qu’en se bor- 
nant à considérer l’organisation individuelle, il 
ne se présentera aucune distinction réelle entre 
les Ascidies simples et les Ascidies composées. 
Et en effet, plus on les compare entre elles, 
plus les différences s’évanouissent. Hormis les 
distinctions qui caractérisent les genres chacun 
dans sa division, on peut dire que toutes les 
autres modifications leur sont communes ( a )-, il 
y en a même qui, après avoir disparu dans les 
unes , se montrent de nouveau dans les autres. 
Ainsi, les petites bourses papilliformes des bran- 
chies du genre Phallusïa reparaissent dans le 
genre Diazona ; les ovaires doubles et appliqués 
contre les branchies des Cynthies se retrouvent 
dans les Botrylles ; la position très-relevée de 
l’abdomen , si complètement étrangère à la Cla- 
veline, revient jusqu’à un certain point dans ces 
mêmes Botrylles et dans les Eucélies : il y a 
même de très-insignifians ou très -minutieux 
détails d’organisation dont l’existence se soutient 
dans toute la série. Aussi les Botrylles, les Si- 


(a) Les Abeilles solitaires ne ressemblent pas davantage 
aux Abeilles sociales. 


DES ASCIDIES SIMPLES. Il5 

gillines et les autres Ascidies sociales dont nous 
connaissons les filets tentaculaires, les ont tou- 
jours rnontréde longueur inégale, les plus petits 
séparant les plus grands, et alternant avec eux. 
La même combinaison se retrouve dans les As- 
cidies simples ; et si elle n’y est pas toujours 
aussi régulière, on voit que cela tient à la mul- 
tiplicité des filets qui en gêne et contrarie plus 
ou moins le développement. 

Mais cette conformité dans les organes que 
nous avons examines jusqu’ici, ne serait-elle 
qu’un masque commun sous lequel existeraient 
des natures réellement différentes? Il est d’autres 
organes, en effet, que les zoologistes regardent 
comme plus essentiels, et dont l’absence, la pré- 
sence ou certaines modifications décident, sui- 
vant eux , du mode d’existence accordé aux 
divers animaux. Le cœur a été trouvé dans les 
Ascidies simples : existe-t-il dans les Ascidies 
composées? Je puis répondre à celle question par 
l’affirmative; mais, pour arriver à une démons- 
tration complète, il est nécessaire que j’examine 
la forme sous laquelle les Ascidies ordinaires 
présentent cet organe. 

Dans toutes, le cœur est un renflement peu 
musculeux, oblong ou fusiforme, dont les deux 
extrémités opposées se prolongent en deux vais- 
seaux d’un diamètre presque égal au sien : un 
de ces vaisseaux reçoit , à ce qu’on croit, tout le 

8 


1,4 5 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

sang des branchies 5 il prend le nom de veine 
pulmonaire. L’autre, beaucoup plus long, est, 
Y aorte qui distribue le sang aux diverses parties 
du corps ( a ). Cet appareil est renfermé dans un 
double fourreau membraneux. 

Dans toutes encore , le cœur est situé fort 
près de l’estomac. La veine pulmonaire se porte 
d’abord vers le cardia, tandis que l’aorte se di- 
rige en sens contraire. Il y a ensuite des variétés 
qu’il importe de connaître. 

La Cynthie papilleuse {b) a le cœur placé 
horizontalement entre le fond de la tunique et 
le foie. La veine pulmonaire suit le bord infé- 
rieur et antérieur de l’estomac jusqu’au cardia , 
lieu où paraît toujours s’établir la communica- 
tion de cette veine avec les branchies. L’aorte 
se recourbe d’abord brusquement, passe sous le 
cœur, revient sur elle-même, et monte quelque 
temps parallèlement aux artères branchiales 
avant de se diviser. 

La Phallusie cannelée ( c ) , première tribu , 


(a) cc L’Ascidie n’a , comme les Gastéropodes et les 
R Acéphales , cpi’un ventricule gauche ou aortique , et il 
» n’y a point de ventricule sur la réunion de la veine- 
„ cave et des artères pulmonaires». Cuv. Mem. précit. 
pag. jjy. 

(&} Planche vi , Fig. 4. 1 , 4. 2. 

(g) Planche îx , lig. 2. y. 


DES ASCIDIES SIMPLES. 


1 1 5 

a le cœur situé plus en avant , mais toujours 
horizontalement et sous le bord inférieur de 
l’estomac , que la veine pulmonaire remonte 
jusqu’à l’œsophage, tandis que l’aorte se porte 
immédiatement du coté opposé, en suivant les 
arlères branchiales, qu’elle abandonne vers le 
milieu de leur longueur pour aller distribuer le 
sang à l’enveloppe. Dans tout ce trajet, elle est 
accompagnée d’un autre gros vaisseau qui rap- 
porte ce sang au corps. 

Dans la Phalhisia monachus ( a ), seconde 
tribu , le cœur est situé un peu obliquement 
derrière le pylore. Comme l’estomac est retourné 
sur l’intestin , et que son bord inférieur est 
devenu supérieur, la veine pulmonaire se ré- 
fléchit pour suivre ce même bord jusqu’au car- 
dia. Quant à l’aorte, elle monte, comme dans 
l’espèce précédente, parallèlement aux artères 
branchiales , dont elle ne s’éloigne que pour 
arroser l’enveloppe et d’autres parties. 

Le cœur de la Phallusie intestinale {b), troi- 
sième tribu , diffère des précédens par sa di- 
rection ; il est situé presque perpendiculairement 
un peu au-dessus de l’estomac, à gauche, du côté 
opposé à l’ovaire. La veine pulmonaire contourne 
l’estomac pour parvenir à l’œsophage. L’aorte 


(a) Planche x, fig. 2. 4 , 2. 5 . 
lb) Planche xi, fig. 1. a, 1. 3. 


ï 1 G 3 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

s’élève d’abord , et forme, en revenant sur elle- 
même, une petite anse verticale qui dépasse un 
peu celle de l’intestin ; elle continue de des- 
cendre, mais dans une direction opposée à celle 
de la veine pulmonaire , et finit par se diviser 
en deux ou trois branches qui se rendent à 
l’enveloppe et aux autres parties. 

Le cœur de la Claveline boréale (a) est per- 
pendiculaire comme le précédent , et situé de 
même du côté opposé à l’ovaire; mais la chute 
complète de l’anse intestinale l’a entraîné un 
peu au-dessous de l’estomac. La veine pulmo- 
naire s’élève vers le cardia; l’aorte descend pa- 
rallèlement à l’intestin, et se divise près de sa 
courbure. L’ensemble représente un gros vais- 
seau tout droit. 

Voilà les diverses positions que m’a fait voir 
le cœur des Ascidies proprement dites. Dicque- 
mare, qui a observé cet organe dans l’Ascidie 
intestinale, sans toutefois le reconnaître, dit 
qu’il s’allonge et se raccourcit alternativement 
avec beaucoup de vivacité (b). On ne peut donc 
douter de sa nature et de ses fonctions. C’est , 
par conséquent, ce même organe qu’il s’agit de 
retrouver dans les Ascidies sociales. 

. Le genre Diazona en présente un tout sem- 


(«) Ptancbe xi, fig. a. /. 

(O Journal de Physique , an. 1777, l )a g- 1 33 . 


T)ES ASCIDIES SIMPLES. 


1 x 7 

blable (a). Il est, comme dans la Claveljne situé 
perpendiculairement au-dessous du pylore , du 
côté opposé à l’ovaire. La veine pulmonaire 
monte de même à la base de l’œsophage. L’aorte 
descend vers Je fond de la tunique, puis elle se 
recourbe et s’élève en montant du côté du rec- 
tum : elle se divise néanmoins avant d’atteindre 
le pédicule de l’abdomen. 

Je n’ai examiné le cœur que sur cette Ascidie 
composée; la petitesse des autres m’a détourné 
d’une telle recherche; mais il ne serait pas plus 
raisonnable de leur contester cet organe que de 
balancer à l’accorder à tant de petits Mollusques 
céphalopodes ou gastéropodes dans lesquels on 
ne l’a pas observé, et où vraisemblablement en 
ne le cherchera jamais. 

Ainsi les Ascidies sociales ont un cœur, un 
centre de circulation semblable à celui des Asci- 
dies solitaires. Elles leur ressemblent encore par 
la place qu’occupe le centre principal des sensa- 
tions. M. Cuvier a fait voir que le gros ganglion 
des Ascidies ordinaires était placé entre les pro- 
ductions de la tunique, moins près cependant 
de l’orifice branchial que de l’anal ( b ) . Il est 


(a) Planche ni, % 1 . -2» i ■ 4 - 
(Z>) « Ce ganglion, dit M. Cuvier, donne des branches 
» que l’on suit aisément, parmi lesquelles on en distingue, 
» dans les grandes espèces , deux qui se rendent à l’ocso- 


1 1 8 3 e mémoire. description 

allonge, et donne à chaque bout deux branches 
qui envoient des rameaux aux viscères, mais 
dont les divisions principales se portent très- 
visiblement aux deux orifices. 

Pour expliquer cette distribution des filets 
nerveux, il faut se représenter que l’Ascidie, 
emprisonnée sous une écorce à peu près insen- 
sible et souvent incrustée de corps étrangers, 
n’a de communications et de sensations directes 
à l’extérieur que par les deux orifices. Il paraît 
même que celui de l’anus, ordinairement plus 
rapproché du ganglion, est le siège d’une sensi- 
bilité plus vive. Les mouvemens de dilatation 
et de contraction qu’il laisse apercevoir sont si 
souvent répétés, que Millier a cru qu il était 
employé à prendre la nourriture, et que le su- 
périeur servait uniquement à rejeter l’eau. 

Les Ascidies sociales offrent la même orga- 
nisation et les mêmes phénomènes. J’ai parlé 
ailleurs de leur gros ganglion , et je ne reviendrai 
pas sur ce sujet. Je me contenterai de remarquer 
que, quoique l’agrégation des enveloppes parti- 
culières soit complète et intime, la communauté 


» pliage et l’entourent d’un anneau. L'analogie ne permet 
» pas de douter que cet anneau ne soit le cerveau. Lu 
» ganglion répond à celui qu’on trouve dans les Bivalves, 
» entre les branchies, et vers l’origine du tube qui amèuo 
î) l’eau ». Jlle'/n. précit. , pag. 24 „ 


DES ASCIDIES SIMPLES. II9 

ries sensations semble n’exister que par les orifices 
de l’anus. On les voit tendre constamment à se 
rapprocher, à se mettre en contact; et quand 
ils parviennent à s’unir, on les voit se créer un 
centre nerveux, et produire par leur expansion 
un nouvel organe, qui est celui delà sensibilité 
et de la volonté générales (a). Le Botrylle, qui 
réunit toutes les conditions précédentes, jouit 


(a) Si l’on irrite un oscule à la circonférence d’un sys- 
tème de Botrylle , cet oscule se contracte seul ; si on irrite 
le milieu de la cavité centrale du système, tous les oscilles 
se contractent à la fois. Conservé dans l’eun filtrée et épuisé 
par un long jeûne, l’animal élève davantage le limbe dé- 
licat qui entoure la cavité centrale ; il lui donne la forme 
d’une trompe conique, et cherche, en l’agitant, à exciter 
un tourbillon plus étendu ou plus rapide. S'il a pris et 
digéré de la nourriture , il retire à lui le limbe tout entier ; 
les orifices intérieurs lancent alors les excrémens par petits 
grains avec tant de vivacité, qu’ils leur font dépasser la 
cavité centrale d’un seul jet. « Irritato osculo ex ter no 
» clactyli , illud unice contrahitur , immolis persisten- 
» tibits reliquis , sed irritata parte centrait s telles, omnia 
y> oscula simili claucluntur. In aqttu marina filtrata 
» detentum, et longa ineclia vexatum animal, singulœ 
» stellæ lirnbum centraient inconum apice peroium (seu 
» infundibulum ) e tenerrima et diaphana membrana 
» formatant erigit, fortioris sine dubio etamplioris vor- 
» ticis excitamli grati.â ; contra alvum deponens retrahit 
» lirnbum ilium, ut cix ejus supersit vestigium, atque 
» tune exforamine interno dactylorum granulatœ fœces 


l'J.O 


3 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

au plus haut degré des prérogatives de l’animal 
composé. L’anatomie était en quelque sorte né- 
cessaire pour dévoiler sa vraie nature ; et l’on 
peut dire que, sans elle, les animaux dont se 
forme chaque étoile du Botrylle eussent toujours 
été considérés comme un seul animal ( a ). 

On voit aussi que si un degré trop élevé dans 
l’organisation s’oppose à la réunion matérielle 
de plusieurs individus en un seul être, un degré 
moyen pourrait bien lui être favorable, puisque 
le système nerveux des Ascidies, loin de nuire 
aux facultés de l’animal composé par elles, lui 
en procure d’imminentes qu’on chercherait peut- 
être vainement dans les classes inférieures. 

Le propre, l’essence des Ascidies composées 
réside donc dans la convergence et dans l’union 
plus ou moins directe des orifices de l’anus, union 
qui établit la réciprocité de certaines impressions 


» tanta vi expladuntur, ut ingenti salin oppositumfoveœ 
t> marginem transiliant ». Gærtn. apud Pale. Spicil. 
Zool., fasc. x, pag. 58. 

(«) Pallas se faisait une idée singulière de ces étoiles ; il 
les regardait comme des animaux pourvus de plusieurs 
têtes, et qui en acquéraient tous les jours de nouvelles. 
« Quis enim e Gœrtneri observationibus non concludat - 
» singulam hujus crustœ Zoophytœ stellam non unum 
» esse Jlosculum seu unicum cciput, sed Polyputû quasi 
» multicipitem , et subnascentibus continuo novis capi- 
y> tibus pullulantem » ? Spicil. Zoo) . , lase. x, pag, 35. 


des Ascmres simples. 


J2I 


et la société où la vie commune. - Voilà le ca- 
ractère qui résulte de leurs qualités actuelles et 
positives. Quant à l’origine de ces qualités , il 
faut la chercher dans la composition même de 
l’œuf; car il est évident que le dépôt successif 
de plusieurs germes indépendant, quelque ré- 
gulier et symétrique qu’on le suppose, ne pro- 
duirait jamais que des groupes analogues a ceux 
de l’Ascidie rameuse ou de l’Ascidie lépadiforme, 
dont les individus s’attachent les uns aux autres 
sans que ce rapprochement puisse établir entre 
eux aucune véritable liaison organique. 

Nous avons déjà prouvé l’existence de ces 
germes composés, qui seuls excluent les suppo- 
sitions qu’on pourrait faire à l’aide de germes 
simples. Je conviens que le nombre apparent 
des embryons particuliers est très-borné dans 
chaque œuf. Celui d’un Pyrosome, qui aura 
quelques milliers d’individus, n’en offre que 
quatre; et je n’oserais assurer que ceux des Bo- 
trylles et des autres Ascidies sociales en montrent 
autant de bien distincts (a). Mais ne doit-on pas 
supposer que l’accroissement antérieur de ces 
fœtus visibles, est nécessaire à l’apparition et aux 
premiers développcmens desfœtus invisibles, qui 
profitent de leur nourriture , et qui, s’alimentant 


(à) J’ai fait représenter l'oeuf du Botrylle planche xxi, 
fig. i. "t. 


I 11 


5 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

bientôt eux-mêmes , provoquent à leur tour 
l'apparition de nouveaux embryons; de sorte 
que l’accroissement de l’être total s’opère suc- 
cessivement, mais dans une progression toujours 
accélérée, et ne s’arrête qu’au dernier germe 
contenu dans l’œuf; car le nombre des embryons, 
quoique varié, n’est jamais infini : un système 
de Synoicum peut se composer de dix individus , 
mais non de cinquante; un système de Bolrylle 
de trente individus , et non de cent; et quoique, 
dans certaines espèces de Pyrosomes, le nombre 
des individus paraisse s’élever à plusieurs mil- 
liers , ces grands assemblages ont des limites 
qu’ils ne dépassent point; circonstance qui con- 
court à prouver que l’accroissement ne se fait 
point par une addition indéfinie de nouveaux 
germes, mais par le développement gradué et 
successif des seuls germes contenus primitive- 
ment dans le même œuf. 

Ce développement s’opère dans l’intérieur 
même de l’être , entre les individus plus grands 
qui le composent, et souvent loin de la surface 
extérieure (a). On peut l’observer jusqu’à un 
certain point, et je ne doute pas qu’avec le temps 
on ne parvienne à en déterminer rigoureusement 
le mode pour chaque genre. 11 suffira ici de re- 
marquer que ce mode doit varier en raison de la 


(a) Voyez planche xix, lig. 3. y , et pl. xxm , fig. î. io. 


DES ASCIDIES SIMPLES. I 20 

forme du système, et qu’il ne peut être exacte- 
ment le même pour celui du Botrylle, qui ne 
s^étciid qu’en circonférence, et poui celui du 
Pyrosome , qui croît en circonférence et en 
hauteur. Cet accroissement en tout sens devient 
absolument inexplicable par la j uxta-position , 
et achève de l’exclure, du moins pour les corps, 
qui, comme les Pyrosomes, sont formés dun 
seul système. 

Quant à ceux qui le sont de plusieurs, comme 
ces divers systèmes n’ont pas de centre commun , 
on peut supposer que des germes fortuitement 
rapprochés se sont confondus en un seul corps. 
Néanmoins, si l’on fait attention que les germes 
ne grossissent et ne sortent que quelque temps 
l’un après l’autre, et que, dans les corps en 
question, l’organisation est continue {a) et uni- 
forme dans toute la masse , on sera porté a donner 
à ces agrégations plus compliquées la même ori- 
gine qu’à celles qui le sont moins, et à cione 
que, s’il existe des œufs composés, il en existe 
aussi de surcomposés. 


(a) M. Renier observe que, lorsqu’on irrite très-vive- 
ment le bord de l’enveloppe gélatineuse d’un Botrylle, le 
système voisin du point irrité ne se contracte pas seul , 
mais que tous les autres auxquels l’impression se commu- 
nique de proche en proche se contractent de même succes- 
sivement. 


*24 5 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

L’Ascidie sociale apporte donc, en naissant, 
les propriétés qui la distinguent de l’Ascidie 
solitaire* elle les possédait déjà dans l’œuf, et 
je ne sais s’il peut en être autrement de tout 
animal véritablement composé. On doit supposer 
qu’il existe quelque chose d’analogue dans les 
Biphores, autres sortes d’ Ascidies dont les asso- 
ciations forment de longues chaînes flottantes 
très-remarquables et très- nombreuses sur cer- 
taines mers. 

Désirant vérifier sur la nature même les rap- 
ports connus des Biphores avec les Ascidies, je 
me suis adressé à M. Cuvier, qui m’a permis de 
disposer des nombreuses espèces de sa collection. 
Je me suis borné à examiner les Salpa octofora 
et çylindrica , dont la connaissance suffisait à 
mon objet (a). 

Ce qui m’a d’abord frappé le plus, ce sont les 
quatre petits cordons mous et colorés de la cavité 
branchiale. Leur existence ne m’a pas surpris 
chez des êtres que M. Cuvier a placés si près des 
Ascidies {b). Ils y sont également renfermés dans 
un sillon dorsal, qui aboutit d’un côté à l’ou- 
verture par où entre l’eau , et de l’autre au fond * 


(«) Voyez la planche xxiv. 

(à) Voyez le Mémoire sur les Salpa, Annal, du Mus. 
d /us t. nat . , tom. iy , pcig. 3 60, et le Mémoire sur les 
Ascidies, ci-devant cité. 


DES ASCIDIES SIMPLES. 


des branchies , non loin du pharynx. Leur aspect 
est le même que dans le Pyrosome, et rien ne 
porte à croire que leurs autres relations soient 
changées. Les observations qui suivent sont ré- 
digées dans celte hypothèse. 

i°. Les Bip h ores ont le corps déprimé. L’ori- 
fice branchial n’est ni tubuleux ni rayonné. C’est 
une fente grande et transverse qui termine le 
corps par un bout, tandis que l’orifice anal, qui 
n’est pas moins grand, s’ouvre à l’autre bout, 
soit qu’il le termine, soit qu’il se fasse jour eu 
dessous. Le premier n’a point de filets ni de 
membrane festonnée à l’intérieur, mais il est 
pourvu d’une valvule mince, formée par un 
repli de la lèvre supérieure ou dorsale; valvule 
dont l’objet est de forcer Peau absorbée par cet 
orifice de s’écouler par l’orifice opposé. 

2 °. La tunique intérieure est garnie de larges 
bandes musculaires , généralement transverses. 
Elle est unie de tous côtés à l’enveloppe exté- 
rieure, qui est mince, gélatineuse, d’une trans- 
parence parfaite, et qu’elle doit forcer d’obéir a 
ses mouvemens , mais dontelleparaîtpluspropre 
à faire varier le diamètre transversal que la 
longueur. 

3°. Le sac des branchies adhère intimement à 
la tunique, ou plutôt se confond avec elle. Il est 
entièrement ouvert aux deux bouts. Son entrée, 
privée, comme je l’ai dit, de filets, ne se dis- 


Ia6 5 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

tingue que par un petit cercle artériel. Son autre 
issue laisse au-dessus d’elle la cavité abdominale. 
Le tissu vasculaire ne s’étend pas sur les parois 
de ce sac; il n’occupe que le bord de deux replis 
ou feuillets longitudinaux d’inégale longueur. 
Le principal feuillet est opposé au sillon dorsal , 
et par conséquent obligé de traverser le diamètre 
de la cavité du sac d’avant en arrière et de bas 
en haut, pour arriver au pharynx : il n’est ainsi 
fixé que par les extrémités. L’autre feuillet est 
si petit, que personne, je crois, ne l’a encore 
remarqué; il s’étend de la base du précédent au 
sillon du dos. Il peut donc prendre le nom de 
branchie supérieure ou postérieure , et le plus 
grand celui de branchie inférieure ou antérieure ; 
dénominations qui ne pourraient convenir aux 
organes analogues de l’Ascidie qui tapissent les 
parois latérales de leur cavité. Quelque dispro- 
portionnées que soient les branchies des Bi- 
phores , elles sont symétriques relativement au 
corps entier dont elles occupent la ligne longi- 
tudinale moyenne , tandis que les branchies 
égales de l’Ascidie, symétriques relativement à 
leur cavité propre , ne le deviennent à l’égard du 
corps que lorsque l’abdomen descend au-dessous 
d’elles. 

4°. La surface respiratoire est principalement 
composée de vaisseaux transverses. Il n’y en a 
qu un seul rang de chaque côté des feuillets dans 


T>ES ASCIIHES SIMPLES. 


I27 

la Salpa. cylindrica mais clans la S. octofora il y en 
a plusieurs rangs, ce qui suppose l’existence de 
plusieurs vaisseaux longitudinaux, et rapproche 
ce tissu branchial de celui des Ascidies. 

5 °. La (j ,'L v .1 te abdominale , souv ent ti es cap - - 
consente , est située en arrière des branchies , 
dans la partie supérieure du corps, c’est-à-dire , 
dans le dos et sur sa ligne moyenne, position 
déterminée par la seconde ouverture du sac 
branchial. Les intestins y sont ramassés en 
peloton. La bouche, percée entre les deux bran- 
chies , ne diffère en rien de celle des Ascidies : 
il en est de même de l’extrémité du rectum, 
cpii, dans les espèces dont il s’agit particuliè- 
rement, est libre et tournée directement vers 
l’orifice anal. 

6°. Le cœur , logé dans un péricarde mem- 
braneux, s’observe derrière le fond du sac bran- 
chial , entre la tunique et l’intestin; situation 
analogue à celle qu’il présente dans les Ascidies, 
et spécialement dans la Phallusia intestinalis . 

7 0 . On n’aperçoit distinctement ni ganglion, 
ni filets nerveux; mais derrière un petit anneau 
vasculaire qui marque la naissance de la grande 
branchie, on voit très- bien le tubercule qui , 
dans les Ascidies, est contigu au gros ganglion. 
11 a l’opacité et la couleur jaunâtre de celui des 
Pyrosomes, 

Au résumé, l’organisation des Biphores, la 


128 5 e MÉMOIRE. DESCRIPTION 

même pour le fond que celle des Ascidies, pos- 
sède cependant en propre quelques points faciles 
à remarquer, tels que la direction opposée des 
ouvertures et la clôture de l’une d’elles par une 
valvule , l’adhérence de la tunique intérieure 
au sac extérieur, les deux issues de la cavité 
respiratoire, l’inégalité des branchies, la réduc- 
tion dn réseau branchial, etc. La plus impor- 
tante de ces particularités ne paraît pas être l’op- 
position des orifices que les Pyrosomes montrent 
également ; je ne la vois même pas dans la singu- 
lière conformation des branchies : je croirais plu- 
tôt que l’adhérence complète de la tunique mus- 
culaire, ou de l’organe spécial du mouvement, 
à la tunique gélatineuse, a déterminé les autres 
modifications. En effet, l’enveloppe extérieure, 
obligée de se prêter au jeu des muscles dans 
l’inspiration et l’expiration de l’eau j devait être 
mince et délicate (a); et ces premières qualités lui 
en procuraient nécessairement une autre, que 

(a) Quoique les Ascidies, en général, se renflent quand 
elles absorbent l’eau , s’affaissent, se rident quand elles la 
rejettent, les diverses circonstances où l’on trouve ces 
animaux prouvent que les mouvemens de l’enveloppe 
extérieure ne sont pas absolument nécessaires à ceux de 
la tunique charnue. On eat obligé de penser que celle-ci 
peut se contracter seule, sans néanmoins pouvoir décider 
quelle est la substance qui s’interpose entre elle et l’en- 
veloppe lorsque cette contraction a lieu. 


DES ASCIDIES SIMPLES. 


I 2Cj 

ses relations plus intimes avec les viscères ne 
pouvaient que favoriser : je veux dire une sorte, 
de sensibilité que le test plus compacte ou plus 
épais des Ascidies ne paraît pas avoir Ça). Cette 
sensibilité du corps à la surface était incompatible 
avec la privation totale de la locomotion. Com- 
ment imaginer des êtres exposés sans cesse aux 
impressions des agens extérieurs, et dans l’im- 
possibilité absolue d’en éviter aucune? Les Bi- 
phores ont donc obtenu les moyens de changer 
de lieu ; et l’on ne peut qu’admirer ceux qu’ils 
ont reçus d’une organisation si simple , et en 
apparence si peu propre à les fournir Çb). De là 
sont venues la conformation , la situation des 
deux orifices, et vraisemblablement celles des 
branchies, qui, étendues sur les parois de la 
tunique intérieure, eussent, supporté avec peine 
des contractions trop souvent répétées. Mais ce 
n’est pas sur les seuls individus , c’est encore 


(a) Les Ascidies très - gélatineuses , comme YAscidia 
intestinalis , sont pins sensibles à l’extérieur que les 
autres ; mais elles jouissent de la faculté de faire rentrer 
et de mettre à couvert les parties proéminentes et déli- 
cates de leur enveloppe. Au reste , tout ce paragraphe 
suppose certaines restrictions ; si j’omets d’en noter quel- 
ques-unes, j’espère que le lecteur y suppléera. 

(Z>) On sait qu'ils avancent en absorbant l’eau par 
l’ouverture branchiale, et la rejetant avec violence par 
1 ouverture anale. Voyez Forskaol, Bosc, Péron etc. 

9 ’ 


7 5o 5* MÉMOIRE. DESCRIPTION 

sur leurs agrégations que l'adhérence des deux 
sortes de tuniques a exercé son inévitable in- 
fluence. Les tuniques extérieures ne pouvaient 
plus se toucher par tous les points et confondre 
leur substance. Cette liaison générale des enve- 
loppes, s’opposant à leurs mou vemens particu- 
lier-s , eût équivalu pour chacune à la plus grande 
rigidité, et eût de même arrêté tous les phé- 
nomènes de l’absorption et de l’expulsion de 
l’eau (a). Les agrégations des Biphores devaient 
donc différer beaucoup de celles des Ascidies. 
Aussi ces Mollusques ne tiennent-ils les uns aux 
autres que par quelques protubérances gélati- 
neuses, disposées de qianière à ne point gêner 
les mouvemens des muscles ; leur union n est 
même que temporaire. «A un certain âge, dit 
7) M. Pérou , ces animaux se séparant; tous les 
» grands individus sont solitaires ». Le même 
voyageur pense que les chaînes de Biphores 
viennent au jour loutes formées : il paraît, 
suivant d’autres , qu’elles sont constamment 
composées d’individus de même câge et de taille 
égale. Si ce dernier fait est exact, il prouve 
combien ces associations conservent peu d’ana- 

(a) Poyr admettre le contraire, il faudrait supposer 
que, dans les Ascidies intimement agrégées, les mouve- 
mens individuels d’inspiration ou d’expiration sont par- 
faitement simultanés et isochrones ; supposition a laquelle 
les faits connus ne conduisent pas. 


DES ASCIDIES SIMPLES. , j t 

logie avec celles des Ascidies , dont J es sys- 
tèmes naissent lout formés, mais continuent 
de s’accroître par l’apparition et le dévelop- 
pement successif de nouveaux animaux et 
se composent long-temps d’individus de toute 
grandeur. Ajoutez que la disposition symétrique 
des unes et celle des autres ne se ressemblent 
aucunement. Les Biphores, soit qu’ils s’éten- 
dent en chaîne, soit qu’ils se rassemblent en 
cercle, sont toujours placés dos à dos. En gé- 
néral , les chaînes sont composées de deux rangs 
d’individus tellement combinés, que chaque 
Biphore répond à deux autres du rang adossé 
au sien : ceux de tout un rang ont l’orifice 
branchial tourné d’un côté de la chaîne; ceux 
de l’autre rang l’ont du côté opposé. Cet arran- 
gement suppose des moyens de communication 
que nous ne connaissons point, moyens qui exis- 
tent toutefois, si, comme les observateurs l’assu- 
rent, les mouvemens individuels sont si bien 
coordonnés , qu’une chaîne de quelques cen laines 
d’animaux n’en représente réellement qu’un. 

Quelles que soient, au reste, les connexions 
de l’enveloppe extérieure avec les parties in- 
ternes , sa nature , dans les Ascidies et les Bi- 
phores , reste Ja même. Elle est toujours souple 
Humide et distinctement organisée; et c’est par 
c es qualités qu’elle continue de faciliter les agré- 
gations singulières que nous avons cherché à fai re 


i5a 5 e mém. descript. des ascidies simples. 

connaître. C’est en quoi elle diffère beaucoup de 
l’enveloppe des Conques où Mollusques bivalves , 
dont le test pierreux , sans fluides ni vais- 
seaux apparens, semble exclure toute possibilité 
d’une pareille liaison organique. Remarquons, 
de plus, que la nature a donné à ces derniers 
Mollusques un organe de la locomotion appro- 
prié à leur pesanteur, une sorte de pied mus- 
culeux qui non-seulemen t manque aux Bipliores 
et aux Ascidies , mais que leur organisation ne 
comporte point. Son existence dans les Conques 
est, au contraire, favorisée par la division du 
test en deux valves mobiles, par l’ouverture 
du manteau, et la position symétrique des 
branchies aux deux côtés du corps , sur lequel 
il fait aisément saillie. Je ne parlerai pas des 
autres distinctions qui accompagnent celles-ci , 
et qui cependant marqueraient encore mieux la 
distance qui sépareles Bivalves des Ascidies et des 
Bipliores; il me suffit d’avoir exposé les carac- 
tères qui rapprochent ces derniers animaux , ceux 
qui les éloignent , et d’avoir montré que, si leur 
commune structure et leu r commune propension 
à former des êtres composés exigent qu’on les 
réunisse dans une même classe, ils conservent 
néanmoins encore assez de différences entre eux 
pour constituer dans celle petite, mais impor- 
tante division des invertébrés , deux ordres 
distincts. 


T A B L E A U 

SYSTÉMATIQUE 

DES ASCIDIES, 

TANT SIMPLES QUE COMPOSÉES, 

mentionnées dans LES TROIS MÉMOIRES PRÉAîDENS, 

Offrant les caractères des Ordres, Familles et heures, 
la description complète ou supplémentaire des 
Espèces, leur habitation , leur synonymie, etc. 


Nota. Ce Tableau ne contient point les genres de l’Ordre 
des Biphores, ASCIDIÆ THALIDES , dont la publication 
est remise à une autre époque. 


Observation. La classe des ASCIDIES a été instituée 
par M. de Lamarck, dans son Cours de 1816 , sous le nom 
de classe des ' 7 'f / NI CI ER S, TUNICATA. 


ANIMAUX INVERTÉBRÉS, 

NON ARTICULÉS. 


MOLLUSQUES HERMAPHRODITES 
ET ACÉPHALES. 


CLASSE. 

LES ASCIDIES. ASCIDIÆ. 

Test mou , constitué par une enveloppe 
extérieure distinctement organisée , 
pourvue de deux ouvertures , Tune 
branchiale, l’autre anale. 

Manteau formant une tunique intérieure, 
pourvue également de deux ouvertures 
correspondantes et adhérentes a celles 
du test. 

Branchies occupant en tout ou en partie 
là surface d’une cavité membraneuse 
attachée aux parois intérieures du 
manteau. 

Bouche dépourvue de feuillets labiaux, 
et placée vers le fond de la cavité res- 
piratoire entre les deux branchies. 


ORDRE I. 

ASCIDIES TÉTIIYDES . 

ASCIDIÆ TETHYDES. 

Tunique ( manteau ) n’adhérant à Y enveloppe 
(au lest) que par les deux orifices. 

Branchies égales, larges, constituant les deux 
parois latérales de la cavité respiratoire. 

Orifice branchial garni en dedans d’un an- 
neau membraneux et dentelé , ou d’un 
cercle de filets. 


ORDRE II. 

ASCIDIES THALIDES . 

ASCIDIÆ THALIDES. 

Tunique adhérant de toutes parts à Y enve- 
loppe. 

Branchies inégales , étroites , consistant en 
deux feuillets attachés à la paroi anté- 
rieure et à la paroi postérieure de la cavité 
respiratoire. 

Orifice branchial garni à son entrée d’une 
valvule. 


ASCIDIES TÉTHYDES. 


PREMIÈRE FAMILLE. 

LES TÉTHYES. TETHYÆ. 

Corps fixé. 

Orifices non opposés , ne communiquant pas 
entre eux par la cavité des branchies. 

Cavité branchiale ouverte à la seule extrémité 
supérieure, dont l’entrée est garnie de filets 
tentaculaires. 

Branchies réunies d’un côté. 

I. TÉTHYES SIMPLES. 

l" Section. Orifices à quatre rayons. 

1. BoLTENIA. Corps pédicule. 

2. Cynthia. Corps sessile. 

2 ' Section. Orifices à plus de quatre rayons, ou sans 
rayons distincts. 

5 . Phallusia. Corps sessile. 

4. ClaVEUNA. Corps pédiculé. 


II. TÉTHYES COMPOSÉES. 


ô r Section. Orifices ayant tous deux six rayons ré- 
guliers. 

5 . Diazona. Corps sessile, orbiculaire ; un seul 
système. 

6. Distoma. Corps sessile , polymorphe ; plu- 
sieurs systèmes. 

7. Sigillina. Corps pédicule., conique, vertical ; 
un seul système. 

4 ' Section. Orifice branchial ayant seul six rayons 
réguliers. 

8. Syngïcum. Corps pédicule , cylindrique, ver- 
tical ; un seul système. 

9. Aplidium. Corps sessile, polymorphe; sys- 
tèmes sans cavités centrales. 

10. Polyclinum. Corps sessile , polymorphe ; 
systèmes avec cavités centrales. 

11. Didemnum. Corps sessile, fongueux, incrus- 
tant; systèmes sans cavités centrales. 

5 ' Section. Orifices dépourvus tous deux de rayons. 

12. Eücoslium. Corps incrustant; systèmes sans 
cavités centrales. 

10. Botryllus. Corps incrustant ; systèmes 
pourvus de cavités centrales. 


]>£S ASCII)] KS. 


139 


SECONDE FAMILLE. 

LES LUCIE S. LUCIÆ. 

Corps flottant. 

Orifices diamétralement opposés, et communi- 
quant ensemble par la cavité des branchies. 

Cavité branchiale ouverte aux deux extrémités; 
l’entrée supérieure dépourvue de filets ten- 
taculaires , mais précédée par un anneau 
dentelé. 

Branchies séparées. 

I. LU Cl ES SIMPLES. 


II. LU CI ES COMPOSEES. 

i4. Pyrosoma. Corps en tube, fermé par un 
bout; un seul système. 


SYSTÈME 


PREMIÈRE FAMILLE. 

LES TÉTHYES. TETHYÆ. 

I . Téthyes simples. 
Genre I. Boltenia. 

Corps pédiculé par Je sommet , à test coriace. 
Orifice branchial fendu en quatre rayons ; 
Y intestinal de même. 

Sac branchial plissé longitudinalement, sur- 
monté d’un cercle de filets tentaculaires com- 
posés; mailles du tissu respiratoire dépourvues 
de bourses ou de papilles. 

Abdomen latéral. Foie nul. 

Ovaire multiple. 

Espèces. 

i. Iîoltenia ovifera. Bolténie ovifère. 

’ Mém. , pag. 88. PI. I, fig. J , et pl. v, fig. 1. 

Animal-planta. Edw. Ois. , tab. 556 . — Vorticella, 
ovifera. LiNN.Syst. nat., ed. 12, tom. 1 ,p. i 5 ig> 
n o j 4. — Ascidia pedunculata. Brug. Encyclop • 
meth. ,n° 12, pl. 65 ,fig. 12, 1 3 . 

Ascidia pedunculata. SlIAW, Miscel. Zool., lom.']) 
tab. a5g. 


DES ASCIDIES. l4 r 

Corps ovoïde, d’un cendré roux, entièrement garni 
de poils courts , roides et serrés; pédicule grêle, 
inséré un peu latéralement. Orifices peu saillans, 
écartés. (L’orifice branchial est entier dans la figure 
d’Edwards.) — Longueur totale, 1 pied i pouce 

6 lignes ; pédicule seul, 1 1 pouces. 

, , . • w.„ pi se fixe fortement 

Habite l’Océan américain , hdw., ei se 

aux rochers. Communiquée par M. Cuvier. 

Enveloppe sub-pellucide, blanchâtre et nacréeintérieu- 
rement. Tunique mince, à muscles longitudinaux 
et circulaires très-étroits, les premiers se portant 
d’un orifice à l’autre, et formant, en se croisant 
aV ec les seconds, des mailles carrées. Filets ten- 
taculaires , quinze à vingt, légaux lacmies. 
Branchies à mailles lâches et tres-visibles. Esta- 
mac ovoïde , sans feuillets intérieurs apparens. 
Intestin à anse.prolongée jusqu’au pédicule, ob lon- 
gue longitudinale, ouverte. Anus échancre et la - 

«tu* de chaque côté du corps, et “ 

diatemeut vers l’orifice anal ; 1 ovaire droit comp 
entre les deux branches de l’intestin ; le gauche plus 
grand du double, et s’étendant parallèlement a la 
carène dorsale. OSufs arrondis. 

3 . Bodtenia fusiformis. Bollénie fusiforme. 

* Mém. , pag- Sfi* 

Zoophytorum genus novum. FrID. Bolten. ad 
Car. a Linn. episU Amstelod. 1771, cum tab. 


J 4 a SYSTEME 

col — Vorticella Bolteni. Linn. Mantiss. plant. 
alt.,pag. 55 a. 

Ascidia davala. Siuiv, Mise. Zool., vol. v, tab. i54. 

Observée par Bolten et Shaw. Velue comme la pre- 
cedente, à corps oblong, aminci aux deux bouts. 
Habile le détroit de Davis au 69 e degré, attachée et 
peut-être suspendue aux rochers. U Ascidia davala 
d’Othon Fabricius, Faun. Groenland., n ° 22 5 , 
et de Müller , Zool. dan. Prodrom., 4 0 ’ 
paraît se rapprocher de cette espèce. 

Genre II. Cynthia. 

Corps sessile , à test coriace. Orifice branchial 
s’ouvrant en quatre rayons 5 l'anal de même, 
ou fendu en travers. 

Sac branchial plissé longitudinalement, sur- 
monté d’un cercle Ac filets tentaculaires ordi- 
nairement composés; mailles du tissu respira- 
toire dépourvues de papilles. 

'Abdomen latéral. Foie distinct dans la plupart 
des espèces. 

Ovaire généralement multiple. 

Espèces. 

I re Tribu. Cyntiïiæ simpltces. 

branchial marqué de plus de huit plis (de douze à 

'x-neut') , à réseau non interrompu. Filets tentacu- 
laires composés. 


DES ASCIDIES. 14 J 

Foie distinct, enveloppant plus ou moins l’estomac. 

Point de côLe intestinale. 

Ovaires, plusieurs-, un, au moins, de chaque côté du 

corps. 

i. Cynthia Momus. Cynthie Momus. 

* Mém., pag. 90. PI. 1, fig- 2, et pl. VI, tig. 1. 

Corps sphérique, finement verruqueux, blanc , ou 
orangé , ou couleur de chair. Orifices saillaus en 
tubes cylindriques, marqués de quatre cannelures , 
et s’ouvrant à leur sommet en quatre rayons d’un 
rouge vif. — Grandeur, 1 à 2 pouces. 

Habite le golfe de Suez. Elle s’attache aux Fucus par 
groupes composés de quatre à cinq individus, qui 
Île celle manière flottent, voyagent même à la sur- 
face de la mer. Son sac branchial contient souvent 
de petits Crustacés, tels que Pinnothères, Crevet- 
tes , etc. , et il n’est pas rare de le trouver très-altére. 

Enveloppe mince, demi-pellucide , blanchâtre au- 
dedans. Tunique pourvue à sa partie supérieure e 
faisceaux musculaires séparés et très dislmcls, 
d’ailleurs presque membraneuse, garnie de fibrilles 
capillaires, courtes, croisées en tous sens , et comme 
feutrées. Filets tentaculaires, douze ou environ, 
ramifiés, sub-bipinnés, très-inégaux, six générale- 
ment plus grands que les autres, et alternant avec 
eux (a). Tubercule antérieur on voisin du ganglion 


(«) J’ai déjà fait remarquer, pag. Il3, que les filais temacu- 


*44 SYSTÈME 

;i deux spires involutées. Sac branchial marqué de 
dix-huit plis, neuf de chaque côté, les plis anté- 
rieurs fort courts ; réseau très-fin et très-délicat , 
à vaisseaux principaux peu saillans. freine bran- 
chiale bordée de petits filets. (Esophage très-court. 
Estomac tres-petit, mince, sans feuillets intérieurs. 
E oie finement grenu, divisé en trois lobes, dont un 
séparé des autres par le bord des branchies, et situé 
sur le côté gauche du corps; le lobe intermédiaire 
très-petit. Rectum presque horizontal, ne s’atta- 
chant point à l’œsophage, et laissant l’anse intesti- 
nale ouverte. Anus découpé en plusieurs languettes. 
Ovaires, .deux, oblongs, ondulés, transverses, 
dirigés directement vers l’orifice de l’abdomen, ter- 
minés chacun par un cornet membraneux , duquel 
sortie bout du tube d’émission; l’ovaire droit attaché 
au rectum et compris dans l’anse intestinale. 

2 . Cynthia microcosmus. Cynthie petit-monde. 

’ M6n -» P a §- 9°; 97- PI- U, fig. i, et pl. vi, fig. 2 . 

Microcosmus. Rr.ni, Opusc., tom.o, tab.22 

Tethya. Rond. Hist. des Poiss., part. 2 , pag. 87 . 

Mentula marina informis. Flanc. Conclu min. not., 
pag. 1 09, App. t tab. 7 ,fig. A, Z>, E, F; et Comm. 
Bonon, tom. 5 , pag. 245 , tab. 2 , fig. é- 7 . 

to "j ours inégaux, et alternativement plus longs et 
°mts . c est un caractère que je 11e répéterai plus. 


DES A SCI IM ES. 


f 

Ascidia sulcata. COQUES. Ballet, des Sc . , avril 
1797 , tab. 1 , fig. 1. 

Ascidia miçrocosinus. Cur . Méni. du Mus. d’hist. 
nat . , tom. 2 , pl • 1 > fig* i-6. 

Corps irrégulier, plus ou moins arrondi, conique ou 
rcniforme, ridé profondément et inégalement en 
travers, glabre, d’un gris jaune ou safrané. Orifices 
portés sur des mamelons gros et poilus, à ouverture 
petite, fendue en quatre dents, et rayée à l'intérieur 
de bleu et de violet. — Longueur, 2 à 6 pouces. 

Habite les côtes de France et de l’Italie. Surfilée sou- 
vent incrustée de Corallines, Sertulaires, Vers à 
tuyaux, Coquillages, Fucus et autres corps marins 
dont l’assemblage présente l’aspect d’un petit monde, 
microcosinus. Communiquée par M. Cuvier. 

Enveloppe épaisse, dure, sans transparence, d’un 
blanc mat en dedans. Tunique complètement et. 
presque uniformément musculeuse, à faisceaux 
distincts. Filets tentaculaires , vingt- quatre à 
vingt-huit, aplatis, fourchus, ou rameux, ou sub- 
pinnés, très - inégaux , surmontés d’un anneau, 
membraneux , légèrement, festonné. Tubercule 
voisin du ganglion très-grand, à deux spirales 
involutées. Cavité branchiale garnie de quatorze 
plis, sept de chaque côté. Veine branchiale bordée 
de petits filets. (Esophage plus long que dans 
l’espèce précédente. Foie divisé eu deux masses 
composées de plusieurs lobes grenus; ] a mo ; ns 


10 


SYSTÈME 


grande des deux masses engagée dans le côté gauche 
du corps, et comme hors de l’abdomen. Estomac 
médiocre , sans feuillets remarquables. Rectum 
presque horizontal, ne s’appuyant point sur l'œso- 
phage, et laissant l’anse intestinale ouverte. Anus 
légèrement dentelé. Ovaires , trois , dont un à 
droite, profondément lobés, d’une apparence géla- 
tineuse, quand ils ne contiennent point d’œufs, et 
pourvus chacun d'un seul orifice ; l’ovaire du côté 
droit embrassé par l’anse de l’intestin, et peu ou 
point courbé; les deux autres rapprochés et paral- 
lèles près de l’ouverture anale, séparés et courbés 
en sens contraire à leur autre extrémité. 

5'. Cynthia pantex. Cynthie alvine. 

* Mém., pag. 90. PI. VI, fig. 3 . 

Corps irrégulièrement arrondi , glabre, ridé en tout 
sens, d’un jaune safrané, réticulé par des sillons 
plus pâles. Orifices écartés, portés sur de gros 
mamelons, et fendus en croix, à ouverture petite 
et purpurine. — Grandeur, 1 à 2 pouces. 

Habite la mer Rouge , fixée aux rochers, aux Madré- 
pores , etc. 

Enveloppe épaisse , ferme , presque opaque , d’un 
blanc nacré en dedans. Tunique complètement et 
presque uniformément musculeuse, à trousseaux 
de fibres distincts. Filets tentaculaires, vingt- 
quatre à vingt-huit, allongés, lancéolés, pinnés 
très- régulièrement , à pinnules alternes, courbées. 
Tubercule voisin du ganglion petit, à deux spi- 


des ascidies. 


i4 7 

raies révolutées. Cavité branchiale pourvue* de 
quatorze plis, sept de chaque côté. Veine bran- 
chiale bordée de petits filets. < Œsophage très-court. 
Voie montant presque jusqu’au pharynx, divisé 
eu beaucoup de lobes grenus, dont quelques-uns 
sont séparés des autres, et placés sur le côté gauche 
du corps. Estomac petit et peu plissé. Rectum ne 
s’appliquant point sur l’oesophage, et laissant l’anse 
intestinale ouverte. Anus dentelé. Ovaires , deux , 
en forme de grappes, composés de plusieurs lobes 
gélatineux, qui sont attachés à un canal d’émission 
commun ouvert par un seul bout; l’ovaire droit 
compris dans l'anse de l’intestin; l’ovaire gauche 
plus grand , recourbé en arc prolongé perpendicu- 
lairement à sa partie postérieure. 

4- Cynthia Gangelion. Cynthie Gangèlion. 

* Mém., pag. 90. 

Corps oblong, ridé inégalement, glabre, d’un gris 
jaunâtre ou livide. Orifices peu saillans, très- 
écartés, fendus tous deux en croix, à ouverture 
petite, purpurine. — Grandeur, x i pouce. 

Habile le golfe de Suez, attachée aux Madrépores, etc. 

Enveloppe épaisse, nacrée en dedans. Tunique en- 
tièrement musculeuse , à trousseaux de libres assez 
distincts. Filets tentaculaires , vinqt-quatre envi- 
ron , lancéolés , pinués. Tubercule voisin du gan- 
glion à deux spires involutées. Sac branchial 
marqué de douze plis, six de chaque côté. Veine 


SYSTÈME 


148 

• branchiale bordée de filets. Foie grenu , divisé pas’ 
petits lobes distincts et épars, situés en partie de 
l’autre côté du corps. Intestin s’élevant presque 
à la hauteur du collier des branchies. Rectum 
n’adhérant point à l’œsophage, et laissant l’anse 
intestinale ouverte. Anus à trois divisions tron-* 
quées, non dentées. Ovaire droit semblable à celui 
de la Cynthia pantex , et compris de même dans 
l’anse intestinale : le gauche n’a pu être observé. 

Quelques excroissances éparses sur la tunique 

et l'intestin. 

5 . Cynthia papillata. Cynthie papilleuse. 

* Mém., pag. 90, 92, n 4 . PI. VI, fig. 4 . 

Tethyum coriaceum, asperum , coccineum, orga- 
nornm orificiis setisexiguis, minutis. Rohabscii. 
de Anim. marin . , cap. 7 , §. 2 , tab. 10 , Jig. 1 . 

Ascidia papillosa. LlNN. Syst. nat. ed. 12, tom. 1, 
gen. 287, n° 1. 

Ascidia papillosa. CüV.Mém. du Mus. d'hist. nat., 
tom. 2, pl • 2 ,fig. x- 5 . 

Corps oblong- ovale , ventru à la base, non ride, 
roussâtre, uniformément recouvert de tubercules 
très -petits, durs, serrés, terminés par un gros 
poil. Orifices portés sur des mamelons cylindri- 
ques, très-hispides -, V orifice branchial ou supérieur 
divisé en quatre rayons ; Variai fendu transversa- 
lement. — Grandeur, 2 { pouces. 

Habite les côtes de la France , la mer Adriatique. 


Ï)ES ASCIDIES. 


i49 

Enveloppe mince , ferme , un peu sèche , presque 
opaque , grise eu dedans. Tunique complètement 
et assez uniformément musculeuse, à faisceaux peu 
distincts. Filets tentaculaires, vingt-six environ, 
correspondant aux plis inférieurs de l’orifice, iné- 
gaux et alternes de même que ces plis, épaissis à 
la base, allongés, bipinnés. Tubercule voisin du 
ganglion à deux spires iuvolutees. Sac branchial 
pourvus de seize plis, huit de chaque cote , à vais- 
seaux longitudinaux très - saillans. V eine bran- 
chiale garnie de filets, ainsi que l'extrémité infé- 
rieure des plis. Estomac renflé , à parois épaisses , 
celluleuses , donnant à l’intérieur des lames ou 
feuillets, dont deux se prolongent au-delà du py- 
lore. Foie composé de plusieurs lobes grenus, 

aetflomérés en une masse qui est faiblement divisée 
os f 

en trois autres ; il est éloigné de l’oesophage, et place 
obliquement sur la base de l’estomac. Intestin dé- 
crivant une anse arrondie et fertpée par l adhé- 
rence de la base du rectum au pharynx. Rectum 
s’élevant verticalement. Anus dentelé, bifide. 
Ovaires , deux , presque égaux , sinués , grêles , 
courbés en arc profond, dont chaque bout a son 
canal d’émission ou son ovïductus ; l’ovaire du 
côté droit reçu dans l’anse de l’intestin , ses 
deux extrémités passant sur cette anse pour se 
rapprocher de l’orifice anal. (Eufs fort petits, 
plutôt polygones que globuleux. — Des vésicules 
gélatineuses, demi - transparentes , irrégulières, 
sessiles ou sub-pédiculées , correspondant aux li- 
gamens des branchies , et attachées près de leur 


I JO 


SYSTÈME 


insertion à la tunique , sans communication avec les 
ovaires. 

6. C ynthia claudieans. Çynthie boiteuse. 

* Mém., pag. 90. PL 11, fig. 1. 

Corps très-irrégulier, plus ou moins arrondi, sillonné 
et ridé en tous sens, couvert d’un poil ras , fin et 
serré, d’un roux grisâtre, ou cendré, ou tirant sur 
le brun. Orifices petits , portés sur des mamelons 
coniques et peu saillans, tous deux fendus en croix 
et; rougeâtres. — Grandeur, 6 à 12 lignes. 

Habite les côtes de France; très-commune sur les 
Huîtres qu’on apporte à Paris. Elle est souvent in- 
crustée de grains de sable et de petits coquillages. 

Enveloppe assez épaisse, opaque, d’un blanc nacré 
en dedans. Tunique complètement musculeuse, à 
trousseaux de fibres peu distincts. Filets tentaculai- 
res, quatorze à seize , ovales, semblables à de larges 
feuilles bipinnées. Tubercule voisin du ganglion 
à deux spires involutées. Sac branchial marqué 
de dix -sept plis, huit à droite ou du côté des in- 
testins, neuf à gauche : il y a quelquefois neuf plis 
à droite , et dix à gauche ; mais le nombre n’est 
jamais égal des deux côtés, freine branchiale 
simple et sans filets. Estomac mince. Foie divisé 
en deux lobes principaux, plutôt lamelleux que 
grenus, hérissés de points saillans, et contenus l’un 
et l’autre dans la cavité générale de l’abdomen. 
Intestin formant une anse arrondie, et fermée par 


DES ASCIDIES. l5t 

l’adhérence de la base du rectum à l’estomac et à 
l’œsophage. Anus simple. Ovaires, deux , presque 
égaux, légèrement lobés, peu ou point courbés, 
transverses; l’ovaire droit appuyant son fond sur 
l’anse intestinale , et le prolongeant quelquefois 

au-delà. 

Variété. Filets tentaculaires, quatorze, sub-bipin- 
nés. Sac branchial garni de dix-sept plis, huit a 
droite, neuf à gauche; le pli antérieur de chaque 
côté double supérieurement. Ovaires très-gros, 
presque orbiculaires. Œufs sphériques, entourés 
d’un cercle pellucide. — • Des corpuscules plus gros 
que les œufs, charnus, polygones, enveloppant 
l*intestin, pullulant aussi parmi les œufs et entre 
la tunique et les ovaires. — Individu plus grand 
que les précédens , n’en différant d ailleurs par 
aucun autre caractèi'e extérieur. 

. CYNTHIA pupa. Cynthie poupée. 

* Mém., pag. 90. PI. V, fig. 2. 

Corps irrégulier, un peu ovoïde, ridé, blanchâtre. 
Orifices éloignés, petits, peu saillans, fendus tous 
deux en croix. — Grandeur, 6 lignes. 

Habite le golfe de Suez. Individu unique, incrusté de 
fibrilles de Conferves. 


Enveloppe mince, presque opaque, nacrée en dedans. 
Tunique complètement musculeuse, à trousseaux 
de fibres tant longitudinaux que circulaires, séparés 


102 


SYSTÈME 


et parfaitement distincts. Filets tentaculaires , 
quatorze à seize, grêles, bipiunés, portés par un 
anneau membraneux. Tubercule voisin du ganglion 
très-petit, à deux spires invqlutées. Suc branchial 
marqué de quatorze plis, sept de chaque côté, à 
tissu ferme. V cine branchiale très-simple. Esto- 
mac. médiocre, feuilleté en dedans. Foie divisé en 
deux lobes principaux, non séparés, plutôt la- 
melleux que grenus, se prolongeant un peu au-delà 
du pylore. Intestin formant une anse très-étroite , 
c est-à-dire, .revenant en s’appuyant sur lui-même, 
adhérant à l’estomac et à l’œsophage. Rectum 
vertical, et terminé par un anus très -entier. 
Ovaires, deux, lobés, trans verses, presque égaux; 
l’ovaire droit recouvrant de son fond l’anse intes- 
tinale. 

II e Tribu. Cynthtæ C<esiræ. 

Sac branchial marqué de plus de huit plis (de quatorze 
principaux qui .en ont un égal nombre de fixés à 
leur base); réseau interrompu, et dessinant sur le, 
bord flottant des plis principaux une suite de festons. 
Filets tentaculaires composés. 

Foie distinct, enveloppant l’estomac. Point de côte in- 
testinale. 

Ovaires, plusieurs; un au moins de chaque côté du 
corps. 


des ASCIDIES. 


1 55 


8 . Cyntiiia Dione. Cynlhie Dioné. 

* Mém. , pag- 9 3 - VII > r * 

Ascidia quadridentata. FoiiSK. Icon. rer. natur . , 
tab. 27 , fig • E- 

Corps sphérique, uni, blanchâtre, communément 
sablé à sa surface. Orifices prolongés en tubes cy- 
lindriques, divergens, s'ouvrant en quatre festons 
frangés par de petits filets. — Grandeur, 12 à i5 lig. 

Habite la mer Rouge, fixée sur le sable, etc. 

Enveloppe sub- gélatineuse , demi-pellucide , blan- 
châtre intérieurement. Tunique membraneuse , 
mince , un peu brune , diaphane , garnie de 
chaque côté , entre les deux orifices , de deux 
groupes de faisceaux musculaires assez comls, 
convergeas, et épaissis par le bout. Filets tenta- 
culaires ramifiés, sub-bipiunés, très-inégaux, neuf 
à douze grands , auLant de petits, quelques-uns 
presque imperceptibles; leur insertion commune 
surmontée d’une large membrane circulaiie. 1 li- 
béra de voisin du ganglion petit, à deux spires 
roulées en sens contraire. Sac branchial pourvu 
de quatorze plis doubles , sept de chaque côté, 
tous bordés par de larges vaisseaux. K eine. bran- 
chiale offrant un feuillet très-simple. (Esophage 
très -court. Estomac mince, enveloppé dans le 
foie , qui présente une seule masse cannelée eu 
travers. Intestin long, s'étendant beaucoup en 


SYSTÈME 


1 5 4 

arrière , formant en revenant et s’appuyant sur 
lui-même une anse très - allongée , très - étroite , 
recourbée et entièrement fermée. Rectum adhérent 
à l’estomac et à l’oesophage. Anus bifide. Ovaires , 
deux, épais, peusinués; l'ovaire droit sous-orbi- 
culaire, non compris dans l’anse intestinale, mais 
reçu dans sa courbure supérieure ; l’ovaire gauche 
plus petit, transverse. 

III e Tribu. Cynthiæ Styelæ. 

Sac branchial marqué seulement de huit plis ( quatre 
de chaque côté), à réseau continu. Filets tentacu- 
laires simples. 

Foie nul ou non distinct. Une côte cylindrique s’étendant 
du pylore à l’anus. 

Ovaires , plusieurs ; un au moins de chaque côté du 
corps. 

j 

9. CYNTHIA Canopus. Cynthie Canope. 

* Mém., pag. 95. PI. vin, fig. 1. 

Corps ovale-oblong , plus ou moins renflé, ridé pro- 
fondément et irrégulièrement, scabre, d’un gris 
livide ou jaunâtre. Orifices portés sur de courts 
mamelons, rapprochés, plissés, ouverts tous deux 
en croix, et teints de violet à l’intérieur. — Gran- 
deur, 18 lignes. 

Habite le golfe de Suez, fixée sur les Madrépores, sur 
le sable ou sur d’autres Ascidies. Trouvée attachée 
a la Phallusia nigra. 


DES ASCIDIES. i55 

Enveloppe épaisse , presque opaque , d'un blanc nacré 
en dedans. Tunique complètement et uniformé- 
ment musculeuse, sans trousseaux distincts. Ori- 
fice branchial très-plissé. Filets tentaculaires , 
vingt-quatre, renflés à la base, subules, recourbés, 
huit plus grands, alternant avec les seize autres. 
.Sac branchial à plis antérieurs longs, à vaisseaux 
transverses alternativement plus et moins déliés. 
Veine branchiale simple. Œsophage recourbe 
près du cardia. Estomac ascendant , très-grand , 
cylindrique, marqué à l’extérieur d’une vingtaine 
de stries qui correspondent à un égal nombre de 
feuillets intérieurs. Intestin formant une anse 
courte , descendant ensuite , en s’appliquant sur 
l’estomac et y adhérant. Rectum très-long , presque 
vertical, terminé par un anus découpé en plusieurs 
filets. Ovaires au nombre de deux de chaque cote , 
petits, allongés, sinués, presque égaux. Les ovaires 
du côté droit supérieurs à l’anse de l’intestin , rap- 
prochés par leurs orifices, et appuyés contre le 
rectum-, ceux du côté gauche un peu écartes, 
parallèles , sub-transvcrses. 

Un individu, qui n’avait pas six lignes de long, 
ne possédait de chaque côté qu’un ovaire, le supé- 
rieur. Du reste, il ne différait des précédons que par 
sa forme plus arrondie , et par le peu d'épaisseur 
de son enveloppe. 

Tous offraient de petites excroissances spon- 
gieuses, opaques, polymorphes, simples ou four- 
chues, pullulant sur les deux côtés de la tunique, 


1 56 


SYSTÈME. 


aux environs des ovaires, sans s’attacher neanmoins 
ni à ceux-ci , ni à l’intestin. 

io. Cynthia pomaria. ■ Cynthie fruitière. 

* Mem,, pag. p 5 . PI. n, fig. i, et pl. VII, fig. 2. 

Corps un peu ovale, ventru , finement et irrégulière- 
ment ridé , d’un gris-brun livide, sans poils. Ori- 
fices petits, un peu écartés, portés sur dé courts 
mamelons, et fendus tous deux en croix. — Gran- 
deur, 7 à 8 lignes. 

Habite les côtes de France; attachée à la Cynthia 
microcosmus. Communiquée par M. Cuvier. 

Enveloppe peu épaisse , sub-pellucide , blanchâtre et 
légèrement nacrée en dedans. Tunique complèle- 
mentet uniformément musculeuse, sans bandelettes 
distinctes. Filets tentaculaires longs , fins et très- 
serrés. Tubercule voisin du ganglion à deux spires 
involutées. Branchies à tissu lâche. Veine bran- 
chiale simple. Estomac petit, elliptique, ayant à 
l’extérieur dix à douze cannelures, et à l’intérieur 
autant de feuillets saillans, pourvu d’un cæcum 
près du pylore. Intestin court, ne s’attachant ni 
à l’estomac, ni à l’œsophage, mais formant, en se 
repliant, une anse très-petite et ouverte. Anus bi- 
fide et faiblement dentelé. Ovaires paraissant con- 
sister en huit rangs longitudinaux de corps vésicu- 
leux sphériques ou coniques, correspondant aux 
huit plis des branchies, et contenant, dans leur 
substance , une multitude de grains , la plupart 


DUS ASCIDIES. 


i5 7 

hexagones, dont l’agrégation représente a l’exlé- 
rieur une mûre ou baie composée, soutenue par un 
calice fendu en cinq parties. Ces ovaires ayant 
presque tous à leur base une autre vésicule gélati- 
neuse, transparente, sub-pédiculée ; aucun ovi- 
ductus visible. 

Un second individu, un peu moins grand que lé 
précédent , n’offrait que des vésicules transparentes , 
sans aucun vestige de grains ou d oeufs. 

1. Cynthia polycarpa. Cynthie fertile. 

* Méra., pag. g 5 . 

Corps un peu court , irrégulier , sillonné de rides 
profondes qui se croisent en tous sens , ventru , 
poilu, d’un jaune ferrugineux. Orifices très- 
petits, bruns, écartés, et portés sur des mamelons 
peu saillans; le branchial fendu en croix; 1 anal 
transverse. — Grandeur, 18 lignes. 

Habite la mer Rouge. Trouvée sur la Cynthia so- 
learis. 

Enveloppe très-épaisse, ferme, opaque, blanchâtre 
en dedans. Tunique épaisse, uniformément mus- 
culeuse , sans faisceaux séparés. Filets tentacu- 
laires , vingt-quatre environ, épaissis à la base, 
subulés , moins longs et moins déliés que dans la 
Cynthia pomaria. Branchies à reseau très- 
lâche, offrant des vaisseaux transverses plus appa- 
reils que les gros vaisseaux longitudinaux. Estomac 
et intestin conformés comme dans l’espèce précé- 
dente. Ovaires de même , du moins à ce qu’il 


«58 


SYSTÈME 


paraît ; car je ne les ai vus que flétris, et transformés 
en vésicules gélatineuses et ridées. 

>'• IV e Tribu. Cyntiitæ Pandociæ. 

Sac branchial marqué seulement de huit plis, à réseau 
continu. Filets tentaculaires simples. 

Foie nul. Une côte cylindrique s’étendant du pylore à 
l’anus. 

Ovaire unique, situé du côté de l’abdomen, et compris 
dans l’anse intestinale. 

12. Cynthia myliligera, Cynthie porte-moules. 

* Mém., pag. 98. PI. vin , fig. 2. 

Ascidia conchilega. Bru G. Encycl. mèth., lom f 1 , 
n° 8? 

• 

Corps irrégulier, sub-elliptique, comprimé, plus ou 
moins ridé, d’un brun livide. Orifices peu ou point 
proéminens, l’inférieur assez éloigné du supérieur, 
tous deux cannelés en rayons, et s’ouvrant en quatre 
festons bleuâtres. — Grandeur, 1 à 5 pouces. 
Habile la mer Rouge, fixée sur les fonds de sable. Son 
enveloppe sert d’hôtellerie à quantité de petits co- 
quillages de la famille des Moules, et de l’espèce 
nommée par Linné Mytilus dise ors , qui se logent 
dans sa substance, et souvent y pénètrent de ma- 
nière à ne laisser apercevoir que l’extrémité bâil- 
lante de leurs valves (a). 

(«) On trouve ce même coquillage, mais en moindre nombre, 

sur d autres Ascidies. 


DES ASC1D1KS. l5g 

Enveloppe trè, s-épaisse, sub-gelatineuse , blanchâtre 
et nacrée intérieurement. Tunique tres-muscu- 
leuse mais d’un tissu uniforme et sans distinction 
de trousseaux , opaque , fort épaisse, d’un brun gri- 
sâtre et brillant ; tous les viscères du même br un 
que la tunique. Filets tentaculaires longs, grêles, 
et au nombre de vingt-cinq à tx-ente. I ubercule 
voisin du ganglion à spirales multipliées. Sac 
branchial un peu courbé , à réseau ferme et poiu vu 
de forts ligamens. Veine branchiale offrant un 
feuillet simple. Estomac médiocre, presque cylin- 
drique, strié à l’extérieur, feuilleté au-dedans, garni 
d’une large valvule au pylore. Intestin petit , 
formant une anse ai’rondie, un peu ouverte. Rec- 
tum vertical, s’appuyant à sa base sur l’estomac 
sans y adhérer, terminé par un anus lunulé, entier 
ou irrégulièrement dentelé. Ovaire paraissant con- 
sister en une poche membraneuse fixée dans l’anse 
intestinale. 

x 5 . Cynthia solearis. Cynthie soleaire. 

* Mém., pag. 98. 

Corps très- aplati, plus long que large, obtus aux deux 
bouts, sub- réniforme , ridé longitudinalement, à 

rides raboteuses , sinueuses , profondes , revêtues 
d’un épiderme brun noirâtre, et semées de quelques 
gros poils. Orifices non proéminens, marqués de 
nombreux sillons , mais s'ouvrant tous deux en 
quatre divisions principales. — Cette espèce, longue 
de trois pouces et demi, et large de plus de deux 


pouces, nu pas, après la mort, quatre lignes 
d’épaisseur. 

Habite le golfe de Suez, fixée ordinairement sur le 
sable. 

Enveloppe opaque , ayant la consistance et la ténacité 
du cuir, d’un brun nacré à l’intérieur. Tunique 
uniformément musculeuse, opaque, et d’un brun 

noir , ainsi que le sac branchial et tous les viscères , 
qui sont daiileuis conformes et disposés comme 
dans l’espece précédente. On remarque seulement 
que les plis des branchies sont moin% saillans, 
leur réseau moins ferme et moins distinct. Le corps, 
qui ne remplit pas à beaucoup près la cavité de 
l’enveloppe, a une ligne au plus d’épaisseur. 

i4. Cynthia cinerea, Cynthie cendrée. 

* Mém., pag. 98. 

Corps ovale, renflé à la base, régulier et uni à sa 
surface, complètement couvert d’un poil ras et 
serré , d un gris cendré. Orifices non saillans , 
l’inférieur un peu éloigné du supérieur, tous deux 
petits, bruns, cannelés, s entrouvrant en quatre 
rayons — Grandeur, 1 pouce. 

Habite le golfe de huez , fixée sur des coquillages, etc. 

Enveloppe mince , sub-pellucide , blanchâtre inté- 
rieurement. Tunique d'un gris rougeâtre, uni- 
formément musculeuse, sans trousseaux séparés. 
Eilels tentaculaires . seize ou environ . courts , 


DfiS ASCIOJES. 


T 6 r 

subulés , à peu près égaux , adhérant par leur base 
à un anneau membraneux , qui est situé immédia- 
tement au-dessus. Tubercule voisin du ganglion 
très-gros, à spirales multipliées. Branchies à réseau 
ferme et très-distinct. Veine branchiale simple 
Viscères de l’abdomen exactement disposés comme 
dans les deux espèces précédentes. U anus est très- 
régulièrement crénelé. 

Genre III. Phallusia. 

Coi'ps sessile , à enveloppe gélatineuse ou carti- 
lagineuse. Orifice branchial s’ouvrant d’ordi- 
naire en huit à neuf rayons; l’anal en six. 

Sac branchial non plissé, parvenant au fond ou 
presque au fond de la tunique , surmonté d’un 
cercle de filets tentaculaires toujours simples ; 
les mailles du tissu respiratoire pourvues à 
chaque angle de bourses en forme de papilles. 

Abdomen plus ou moins latéral. Foie nul. Une 
côte cylindrique s’étendant du pylore à l’anus. 

Ovaire unique, situé dans l’abdomen. 

Espèces. 

l le Tribu. Phallusiæ Pikenæ. 

■Tunique droite. 

$uc branchial droit, de la longueur de la tunique 


SYSTÈME 


ï6a 

ne dépassant que peu ou point les viscères de l’ab- 
domen. 

Estomac non retourné et non appliqué sur l’intestin. 

1, Phallusia sulcata. Phallusie cannelée. 

* Mém., pag. 102, n 4 . PI. IX., lig. 2. 

Alcyonium phusca. Forsx. fcon. rer. natur . , 
tab. 27 , Jig. D. E. Ces figures ne représentent 
point V Alcyonium phusca du texte, qui est une 
Ascidie d’une autre espèce. Cuv. 

Ascidia phusca. CüV. Mém. du Mus. d'hist. nat., 
tom. 2, pi. 7-9, et pi. 2 , Jig. 8. 

Corps ovale ou ovale-oblong, un peu ventru, uni, 
lisse , blanchâtre. Orifices saillans en forme de 
mamelons cylindriques, profondément cannelés, 
striés en travers, glabres, d’un cendré clair. Ori- 
fice branchial à huit cannelures et à huit rayons; 
Y anal à six. — Grandeur, 1 à 2 pouces. 

Habite la mer Rouge , où on la trouve attachée aux 
Madrépores par de nombreux jets sortant de sa 
base. 

Enveloppe demi- cartilagineuse , mince, élastique, 
transparente, à ramifications vasculaires rougeâtres. 
Tunique membraneuse, à trousseaux musculaires 
déliés, visibles seulement entre les orifices et sur 
les deux carènes. Filets tentaculaires fins, nom- 
breux, la plupart très-longs. Tubercule voisin du 
ganglion fort petit. Franchies à mailles subdi- 


DES ASCIDIES. 


i65 


visées chacune par trois vaisseaux très - déliés. 
V fine branchiale simple.. Pharynx situé vers le 
tiers inférieur de la cavité. Estomac horizontal, ellip- 
tique, sans feuillets remarquables. Intestin s’éle- 
vant assez haut, formant en descendant sur l’es- 
tomac une anse étroite, verticale, donnant ensuite 
un rectum ascendant, terminé par un anus lunule 
et dentelé. Ovaire contenu entre le rectum et l’anse 
intestinale, se prolongeant latéralement en un tube 
qui passe dans cette anse pour s’appliquer contre 
l'intestin et en suivre le contour extérieur ) usqu’à 
l’anus. Oh ifs petits , ronds ou polygones , entourés 
d’un bord transparent. 

. Ph allus! A nigra. Phallusie nègre. 

* Mém., pag. 102. PI. Il, fig. 2, et pi. ix, fig. 1. 

Corps ovale ou ovale-oblong, peu ventru, comprimé, 
uni, lisse, glabre, d’un noir foncé et luisant. Ori- 
fices non proéminens , ou élevés en cônes très-obtus, 
point sillonnés; X orifice branchial s ouvrant en 
huit festons très- courts , d’un bleu indigo; l 'anal 
en six. — Grandeur , a à 5 pouces. 

Habite la mer Rouge, solidement fixée par sa base 
aux rochers, aux coquillages, etc. 

Enveloppe épaisse , sub-cartilagineuse, bleu verdâtre 
dans sa transparence , avec des ramifications vascu- 
laires brunes. Tunique gris de lin foncé, mince 
presque membraneuse du côté droit, complètement 
musculeuse du côté gauche, les muscles longitudi- 


i64 


SYSTÈME 


naux descendant obliquement en arrière, et s'épa- 
nouissant sur les fibres transverses. Orifice branchial 
peu profond, et descendant peu dans le cou de la tu- 
nique, garnie d’une quinzaine de filets tentaculaires 
sétacés, assez longs, entremêlés de quelques filets 
plus courts. Tubercule voisin du ganglion petit, à 
une seule spire centrale. Sac branchial pointu à son 
tond, offrant un réseau mon, fin et serré, à mailles 
subdivisées par trois petits vaisseaux. Pleine bran- 
chiale simple. Intestins disposés comme dans l’es- 
pèce précédente, seulement plus gros; leur anse 
plus arrondie et plus inclinée en avant, ainsi que 
le rectum, s/nus festonné et crépu. O11 ne distingue 
aucun ovaire. Tous les viscères ont une nuance 
foncée tirant sur le gris de lin. 

Les individus très-jeunes, et longs seulement de 
quelques lignes, ne diffèrent des autres ni par la 
couleur, ni par l’organisation ; la forme des viscères 
abdominaux s’y distingue bien ; les mailles du ré- 
seau branchial ont presque la mêfue grandeur que 
dans les adultes. 

5. Phallusia arabica. Phallusie arabe. 

* Mém., pag. 102. 

Corps ovale- oblong , obtus aux deux bouts, peu 
ventru, comprimé, bosselé, finement velouté, 
grisâtre, teint de roux vineux , et réticulé par des 
lignes plus foncées de la même couleur. Orifices 
non saillans, cachés dans les bosselures; l'orifice 


DES ASCIDJES. 1 65 

branchial susceptible de s ouvrir en huit rayons, 

*■ et Variai en six. — Grandeur, 10 à 12 lignes. 

Habite la mer Rouge, fixée par sa base aux Madré- 
pores, etc. 

Enveloppe épaisse, gélatineuse, transparente, à ra- 
mifications vasculaires brunes, l'unique peu mus- 
culeuse, et presque entièrement diaphane. Filets 
tentaculaires très-fins, surmontés à leur base de 
petits tubercules. Sac branchial ayant un reseau 
semblable à celui des deux espèces précédentes, 
mais dont les mailles sont plus larges , et les grands 
vaisseaux longitudinaux plus fins. V eine bran- 
chiale simple. Viscères de l’abdomen comme dans 
la Phallusia nigra, avec uue légère nuance gris 
de lin. On ne trouve de même aucun ovaire. 

4. Phallusia turcica. Phallusie turque. 

* Mém., pag. 102. PI. x, fig. 1. 

Corps ovale, un peu ventru, uni, lisse, d un blanc 
laiteux. Orifices peu proéminens , parsemés de 
petits tubercules supportant chacun un poil j 
F orifice branchial s’ouvrant en huit festons rou- 
geâtres ; F anal en six. — Grandeur, 2 pouces. 

Habite la mer Rouge. Trouvée sur un Madrépore. 

I 

Enveloppe mince, cartilagineuse, élastique, d’une 
demi - transparence laiteuse , sans beaucoup de 
vaisseaux apparens. Tunique garnie des deux côtés 
de sa partie supérieure de gros trousseaux de fibres 


ï66 


SYSTÈME 


qui descendent des orifices , et se terminent assez 
brusquement sans se croiser; d’ailleurs mince et 
transparente. Filets tentaculaires, seize à dix- 
huit, courts et pointus. Sac branchial à réseau 
délicat, composé de vaisseaux transverses, larges 
et égaux, et de vaisseaux longitudinaux très-fins, 
de même tous égaux, les trois vaisseaux qui subdi- 
visent chaque maille n’étant pas plus fins que les 
autres. Veine branchiale bordée de petits filets. 
Pharynx situé au-dessous du tiers inférieur des 
branchies. (Œsophage horizontal, recourbé près du 
cardia. Estomac montant verticalement , grand , 
elliptique, cannelé à l'extérieur, et garni au-dedans 
de feuillets minces et nombreux. Intestin se re- 
courbant en arrière, embrassant l’estomac et l’œso- 
phage , et se relevant ensuite en un rectum dont 
Yanus est découpé en plusieurs languettes. L'indi- 
vidu décrit n’offrait aucun ovaire ; les viscères 
abdominaux occupaient, non la droite, mais la 
gauche du corps. 

II e Tribu. Phallusiæ sim pli ces. 

Tunique retroussée à sa base , et retenue par ce repli 
à une arête intérieure de l’enveloppe. 

Sac branchial de la longueur de la tunique , se recour- 
bant pour pénétrer dans le repli de celte tunique , et 
dépassant sensiblement les viscères de l’abdomen. 

Estomac retourné et appliqué sur la masse des in- 
testins. 


DES ASCIDIES. 


167 


5. PhALLUSIA monachus. Pliallusie recluse . 

* Mém. , pag. 102 * x ’ ®S* 2 - 

Le Reclus marin. Dicq. Jour . de /%*., W( 
Mai, pag. 556 , pl. 2,fig. 1_3 * 

Ascidia mentula. MULL. Zool. dan., part. 1, 
w 6 , toi. 8,^. i- 4 . — Brug. Encycl. 

méth. , pl. 62 ,fig. 2 - 4 . 

Ascidia monachus. Cuv. Mèm. du Mus. d’hist. 

nat., tom. ‘2,pag . 52 . 

Corps oblong ou ovale-oblong , oblus au sommet, 
non ventru, aplati, bosselé, lisse, d’un brun ver- 
dâtre. Orifices peu pvoéminens, légèrement et 
inégalement sillonnés, très-écarlés , rougeâtres-, 
Y orifice branchial paraissant s’ouvrir en sept à huit 
rayons, et l'anal en six. — Grandeur, 2 , 5 pouces. 

Habite l’Océan européen. Communiquée par M. Cu- 
vier. 

Enveloppe très -épaisse , sub - cartilagineuse , demi- 
transparente, traversée par des ramifications vas- 
culaires noirâtres. Tunique brune , incomplète- 
ment musculeuse, à trousseaux de fibres gieles, 
très -subdivisés. Filets tentaculaires sétacés , au 
nombre de quarante à cinquante, formant un 
cercle placé un peu plus haut que le collier des 
branchies. Le tubercule ordinairement voisin du 
ganglion en est éloigné, et très-petit. Sac bran- 
chial offrant un réseau mou, fin, dont les mailles 
sont subdivisées par quatre à cinq vaisseaux, et 


1 68 


SYSTEME 


ont des papilles fort su iil antes. Ce réseau est d'ust 
brun noirâtre , ainsi que tous les viscères. Veine 
branchiale simple. Pharynx situé au repli du sac. 
Estomac renfermé entre la masse des intestins et 
les branchies, perpendiculaire , atteignant à sa 
pointe l’extrémité inférieure du corps, large, 
épais, garni au-dedans de gros plis irréguliers qui 
se 1 eunissen L a 1 anneau du pylore. La ente qui 
naît de cet anneau est très -grosse, se prolonge 
comme à l’ordinaire surtout l'intestin, et se termine 
au meme point que le rectum. Intestin s’élevant 
du pylore verticalement, descendant ensuite en 
rampant sur lui- même, et se relevant de la même 
manière sans dépasser le sommet de l’anse. Anus 
un peu frisé. Toute la masse intestinale est très- 
glanduleuse. Aucun ovaire visible. 

On a trouvé, dans l’intestin de cette espèce, des 
Tritons, des Caliges et des débris d’autres animaux 
mêlés à un sédiment terreux. 

6. Phallusia mamillata. Phallusie mamelonnée . 

Pudendum marinum alterum. Rondel. Hist. des 
Poiss. , part. 2 , pag. 8g. 

Ascidia mentula. Linn. sec. Cuv. 

Ascidia mamillata. Cuv. Mém. du Mus. d’hist. 
nat. , tom. 2 , pag. ho, pi. 3 ,fig. x-6. 

Observée par M. Cuvier. Couleur d’un jaune clair. 
— ■ Grandeur, 4 à 6 pouces. 

Habite l’Océan européen et la Méditerranée. 


DES ASCIDIES. ' 


I 69 

III e Tribu. Phallustæ Cionæ. 

Tunique droite. 

Sac branchial droit, plus court que la tunique, et 

dépassé par les viscères de l’abdomen. 

7. Phaixusia intestinales. Pliallusie intestinale. 

* Mém., pag. 107, n 5 . PI* XI, fig- 

Sac animal. Dicq. Juurn. de Phys., 1777’ ^ evr -> 
pag. i3 7 , pL 1 , fig . i-7- — Ascidia virescens. 
Br u G. Encycl. mèth., n° 21 , pl. 64 ,fig. 4-6. 

Telhyum membranaceum , sub-albidum, rugosum, 
organorum orificiis setis destitutis. Bon Anse n , 
Anirn. mar.,pag. i 52 , tab. 10, fig. 4 - 5 . — As- 
cidia inleslinalis. LlNN . Syst. natur., ed. 12, 
tom. 1, pag. 1087, n° 5 . 

Mentula marina. Red. Opusc.tom. 5 ,tab. 2 i,fig. 6 . 

Tethyum seu mentula marina penem caninum re- 
ferens. Planc. Conch. min. not . , pag. 4a , 
tab. b, fig. Si 

Ascidia corrugata. IM ull. Zool. dan. , part. 2 , 
pag. 54, tab. 7 9 , fig. 3-4. 

Ascidia intestinalis. Cuv. Mém. du Mus. d hist. 
nat . , tom. 2 , pl. 2 , fig. 4 - 7 . 

Corps allongé, cylindrique, un peu comprimé, 
glabre avec un aspect velouté, blanchâtre, teint 
de vert-brun. Orifices rapprochés, rentrés et non 
proéminens , ou saillans , tubuleux , cannelés , et 
ouverts en plusieurs festons jaunâtres, séparés par 
un nombre égal de points oranges ; 1 orifice bran- 


SYSTÈME 


I 70 

chiai à huit divisions , et Y anal à six. — Gran- 
deur, 2 à 5 pouces. 

Habite la Méditerranée et l’Océan européen. Vit par 
groupes sur les rochers, les Coquillages, les Fucus, etc. 

Enveloppe molle, gélatineuse, tenace, transparente, 
sans vaisseaux colorés. Tunique mince, pellucide, 
garnie de quatorze faisceaux de fibres qui descen- 
dent des angles de ses deux orifices pour venir se 
diviser et s’épanouir à sa base, et qui sont croisés par 
des fibres transverses très-fines. Filets tentacu- 
laires, quarante environ, longs et sétacés. Tuber- 
cule voisin du ganglion grand, à spirales multi- 
pliées. Sac branchial offrant un réseau mou, à 
vaisseaux ondulés, les transverses alternativement 
grands et petits, plus appareils que les longitudi- 
naux, et formant avec eux des mailles subdivisées 
par quatre à cinq vaisseaux très-fins. Veine bran- 
chiale frangée par de petits filets. Pharynx situé à 
la base antérieure des branchies. (Œsophage court , 
perpendiculaire. Estomac dirigé obliquement en 
arrière, renflé, glanduleux, avec quelques feuillels 
intérieurs du côté gauche. Intestin à anse courte, 
demi-circulaire, glanduleuse, suivie d’un rectum 
ascendant qui s’ouvre vers le milieu du sac bran- 
chial. Anus crenelé. Ovaire placé à droite, dans 
l’anse intestinale, et fixé à l’œsophage par un fort 
ligamentqui monte avec le tube; celui-ci s’attachant 
au rectum , et le dépassant pour se terminer à 
l’entrée de l’orifice anal. (Eufs très-petits , ronds , 
®t d’un jaune safrané. 


DES ASCIDIES. 


* 7 * 

8. Phallusia caninà. Phallusie canine. 

Ascidia canina. Mu LL. Zool. dan., part. 2, p. i 9 , 
tab. 5b,Jig- r- 6 . — Bs.VG.Ency cl. méth. , n° 20, 
pl. (5i,fig. x-5. 

Observée par Müller. Orifices très-rouges. Gran- 
deur de la précédente. 

Habite les mers de la Norwége, ordinairement atta- 
chée sur les tiges des Fucus. 

Genre IV. Clavelina. 

Corps pédicule par la base, à enveloppe gélati- 
neuse ou cartilagineuse. Orifice branchial dé- 
pourvu de rayons 5 Y anal de meme. 

Sac branchial non plissé, très-court, et n arri- 
vant pas au milieu de la tunique, surmonté 
de filets tentaculaires simples ; les mailles du 
tissu respiratoire dépourvues de papilles. 

Abdomen totalement inférieur. Foie nul ou peu 
distinct des parois de l’intestin. Point de côte 
s’étendant du pylore à l’anus. 

Ovaire unique, compris dans l’abdomen. 


/ 


SYSTÈME 


I 72 


Espèces. 

1. Ceavelina borealis. Cldveline boréale. 

Mëm. , pag. 109, 116. PI. x, fig. 5, et pi. xr, fig. 2. 

Ascidia clavala. Cur. Mém. du Mus. d’hist. nat. , 
tom. 1 , pl. 2, fig. 9-10. 

Ascidia clavata. Pall. Spicil. Zool. ,fasc. 10, pl. 1 
fig. 1 6. — J] ru g. Encycl. métli., pl. 65 ,fig. n. ’ 
( Variété P ) 

Corps oblong , sub-cylindrique , un peu renflé en 
massue, lisse, d’un blanc teint de vert bleuâtre, 
porté par un mince et long pédicule. Oiifices 
petits, coniques, rapprochés, et situés tous deux 
au sommet. — Longueur, b à 6 pouces ; pédicule 
seul , 3 pouces. 

Habite les mers du Nord. Communiquée par M. Cu- 
vier. 

L’Ascidie décrite par Pallas est plus renflée an 
sommet que la noire, et amincie plus insensible- 
ment vers le pédicule. Sa couleur est un rouge 
d’écarlate. 

Habite les mers du Kamtschatka. 

» \ 

Enveloppe un peu cartilagineuse , tenace , demi- 
transparenle, sans vaisseaux visibles. Tunique 
mince, garnie de rayures longitudinales muscu- 
laires, d’ailleurs assez transparente, d’un jaune vif 
a sa partie supérieure, se prolongeant au-dessous 


DES ASCIDIES- iy!î 

des intestins, et pénétrant dans le pédicule sous la 
forme d’une moelle cylindrique et verdâtre. Filets 
tentaculaires subulés, disposés sur deux rangs, 
douze poux’ chacun environ, ceux du rang supérieur 
plus courts. Tubercule voisin du ganglion f ort 
petit. <SVu: branchial égal à la moitié de l’abdomen, 
le pédicule non compris, cylindrique, terminé 
obliquement à sa base , composé de vaisseaux 
transverses au nombre de trente-cinq , larges, tous 
égaux, unis par des vaisseaux longitudinaux très- 
fins , également tous égaux. F eine branchiale 
bordée de petits filets. Pharynx contigu au fond 
du thorax. (Œsophage grêle, descendant perpen- 
diculaii-ement. Estomac occupant le milieu de 
l’abdomen, ovoïde, marqué d’un pli longitudinal, 
et garni en dedans de quelques feuillets minces qui 
dépassent le pylore. Intestin gvos , cylindrique, 
se repliant au pédicule sans y pénétrer, et remon- 
tant en prenant à droite de l’estomac et de 1 œso- 
phage pour se terminer un peu au-dessus du pha- 
rynx; anse intestinale très-glanduleuse, a glandes 
piriformes, d’un jaune clair, s’unissant entre elles 
et communiquant dans l’intestin par de petits pé- 
dicules : elles font peu de saillie au-deliors. Anus 
crénelé. Ovaire allongé, compris dans l’anse in- 
testinale du côté gauche , à L’opposile du cœur ; 
oviductus montant avec le rectum, mais dépassant 
l'anus, et suivant la veine branchiale pour s’ouvrir 
à son extrémité supérieure. (Œufs ronds, d’un jaune 
foncé , s’interposant à leur sortie de l’ovaire entre 
la tunique et le réseau des branchies. 


1^4 SYSTÈME 

■ 

2. Clavelina lepadiformis. Claveline lépadiforme. 

* Mém., pag. no. 

Ascidia lepadiformis. Mc/LL. Zool. dan. , part. 2 , 
pag. 119, tab. 79, Jlg. 5 . — BliUG. F.ncycl. 
méth., n° 19, pi- 63 ,fig. 10. 

Observée par Millier. Il ne faut pas confondre l’ab- 
domen de cette Claveline avec son pédicule, qui 
doit être extrêmement court. 

Habite les côtes de la Norwége. 

II . Téthyes composées. 
Genre Y. Diazona. 

Corps commun sessile, gélatineux, formé d’un 
système unique orbiculaire. Animaux très- 
proéminens , disposés sur plusieurs cercles 
concentriques. Orifice branchial fendu en 
six rayons réguliers et égaux ; F anal de 
même. 

Thorax ou cavité renfermant les branchies en 
cylindre oblong; sac branchial non plissé, 
surmonté de filets tentaculaires simples (a) j 
mailles du tissu respiratoire pourvues de pa- 
pilles. 


(rt) De même, à ce qu’il paraît, clans tous les genres siuvans. 


DES ASC! DI ES. 


i 7 5 

Abdomen inférieur, longuement pédiculé , plus 
petit que le thorax. Foie peu distinct. Point 
de côte s’étendant du pylore à l’anus («). 

Ovaire unique, sessile, et compris dans lanse 
intestinale. 

EsrÈCE. 

1 . DiAZONA violacea. Fiasone violette. 

* Mém., pag. 55, Ci et 1 16. PI. n, fig. 5, et pl. XII. 

Corps cyathiforme, à base commune cylindrique, 
blanche, teinte de bleuâtre, à sommités particu- 
lières inclinées vers la circonférence , comprimées, 
d’un beau violet. Orifices coniques, rapprochés, 
tous deux à rayons lancéolés et pourpres. — Gran- 
deur totale , 4 p. ; diamètre, 6 p. ; longueur des 
animaux particuliers, 2 pouces. 

Habite la Méditerranée , sur les côtes de l’Espagne. 
Communiquée par M. Cuvier. 

Enveloppe pourvue à sa base d’une multitude de vais- 
seaux ramifiés, à derniei’s rameaux violets et renflés 
en fuseau par le bout. Tunique cendrée , presque 
membraneuse dans sa partie abdominale, qui se 
prolonge eu un appendice très-court. Filets ten- 
taculaires , quinze à seize , grêles et sélacés. 
Réseau branchial à mailles subdivisées chacune 
par trois à quatre petits vaisseaux. V eine bran- 


la) De même dans les genres smvans, 


SYSTEME 


I76 

chiale bordée de fdets. Estomac petit , strié à 
l’extérieur, garni au dedans de feuillets peu saillans, 
nombreux, ondulés; pylore étranglé, et muni 
d’une valvule annulaire. Intestin formant d’abord 
une cavité non glanduleuse, garni ensuite dans la 
portion descendante de son anse de glandules con- 
fuses dirigées en tous sens, et dans la partie ascen- 
dante de glandes plus distinctes , semblables à de 
petits tubes aveugles, simples ou divisées, et pédi- 
eulées. Anus crépu. Ovaire à gauche et à l'op- 
posite du coeur. (Eufs entourés d’un bord trans- 
parent. 

Genre VI. Distoma. 

Corps commun sessile , demi - cartilagineux , 
polymorphe, composé de plusieurs systèmes 
généralement circulaires. Animaux disposés 

sur u n ou sur d eux rangs , à des d istan ces in égales 
de leur centre commun. Orifice branchial 
s’ouvrant en six rayons réguliers et égaux ; 
Yanal de même. 

Thorax petit , cylindrique ; mailles du tissu 
respiratoire pourvues de papilles? 

Abdomen inférieur, longuement pédiculé, plus 
grand que le thorax. Foie nul (a). 

Ovaire unique, sessile, latéral, occupant tout un 
côté de l’abdomen. 


(a) De môme clans les genres suivans. 


DES ASCIDIES. 


Espèces. 

ï. Distoma rubrurn. Distome rouge. 

* Mém., pag. 58 , 62. PI. III, fig. 1 , et pl. xur. 

Alcyonium rubrum, pulposum, conicum plerumque. 
PLJNC. Conclu min. not. , ed. 2, p a g- no, 
cap. 28, tab. 10, fig. B , d. 

Corps élevé en masse comprimée, d’un rouge violet, à 
sommités particulières peu proéminentes, ovales, 
jaunâtres, éparses sur les deux faces, et: groupées 
an nombre de, trois à douze pour chaque système. 
Orifices un peu écartés, tous deux à rayons obtus, 
teints de pourpre. — Grandeur totale , 4 à 5 pouces; 
épaisseur, £ pouce; grandeur individuelle, 2 lignes. 

Habite les mers d’Europe. Communiqué parM. Leach, 
directeur du Musée britannique. 

Enveloppe très-colorée , à vaisseaux peu appareils. 
'Tunique d’un jaune vif, ainsi que tous les viscères, 
prolongée au-dessous de l’abdomen en un appen- 
dice tubuleux et recourbé. Filets tentaculaires in- 
connus. Estomac comme tronqué aux deux bouts 
lisse, et sans feuillets visibles à l’intérieur. Intestin 
peu glanduleux. Ovaire situé à droite, et vraisem- 
blablement du côté opposé à celui du coeur. (Eufs 7 
vingt , trente , et même cinquante , orbiculaires à 
bord transparent. 


12 


SYSTÈME 


178 

2. Distoma variolosum. Distome variole . 

* Mém,, pag. 3 , 19, 26 , et pag. 89, not. a. 

Distomus variolosus , papillis sparsis , osculis sub- 
denlatis. GÆRTN. cipud P ail. — Alcyonium 
ascidioïdes. P ALI.. Spicil > Al uol., jhsc. io, p. to, 
tab. 4 , fig- 7 , a, A. — Alcyonium distomum. 

' BrUG. Encycl. méth. , n° 9. 

Observée par Gærtner. (Voyez la description, ci- 
devant, pag. 58 , noie b.) Il paraîL que la circon- 
scription de ses systèmes est peu distincte. 

Habite les cotes de l’Angleterre. « Quoique cette es- 
« pèce soit commune, dit Gærtner , je ne 1 ai jamais 
' » trouvée que sur le Fucus palmatus , dont elle 

» enveloppe quelquefois les tiges en entiei ». 

Genre VII. Sigillina. 

1 yÿm • I 

Corps commun pédicule, gélatineux, formé d un 
seul système qui s’élève en un cône solide, 
vertical , isolé , ou réuni par son pédicule à 
d’autres cônes semblables. Animaux disposés 
les uns au-dessus des autres en cercles peu. 
réguliers. Orifice branchial s’ouvrant en six 
rayons égaux; Y anal de même. 

Thorax très-court, hémisphérique; mailles du 
tissu branchial dépourvues de papilles- 


DES ASCIDIES. 


1 79 

Abdomen inférieur , sessile , plus grand que 
le thorax. 

Ovaire unique) pédicule, fixé au tond de l'ab- 
domen, et prolonge dans 1 axe du cône et de 

son support. 

Espèce. 

i. SiGiLLINA australis. Sigilline australe , 

* Mécu., pag. 4o, 6i. PI. m, fig. 2 , et pl. XIV. 

Corps élevé en cône grêle, souvent incomplet, dia- 
phane, avec une faible nuance verl jaunâtre, à pé- 
dicule commun cylindrique, et à sommités parti- 
culières peu proéminentes, ovales, rousses, cerclées 
de blanc. Orifices à rayons obtus et ferrugineux. 
— Longueur totale, de 4 à 8 pouces; individuelle, 
l’ovaire non compris , 5 lignes. 

Habile la côLe sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. 
Rapportée par M. Péron ; communiquée par 
M. Cuvier. 

Enveloppe très -molle. Tunique membraneuse et 
demi - transparente dans sa partie abdominale. 
Pilels tentaculaires , douze , renflés à la base , 
subulés. Sac branchial offrant de chaque côté 
quatre vaisseaux transverses, grands et saillans , 
unis par des vaisseaux longitudinaux plus petits, 
au nombre de quinze à seize. Estomac peu glan- 
duleux, relevé à l’intérieur de quelques arêtes sail- 
lantes , dont les plus apparentes répondent aux 


SYSTÈME 


180 

sutures de sa surface extérieure. Ovaire excessi- 
vement grêle. (Eufs très-petits et peu distincts. 

Genre Y III. S Y N O lCU M. 

Corps commun pédicule, demi - cartilagineux , 
formé d’un seul système qui s’élève en un 
cylindre solide, vertical, isolé ou associé par 
son pédicule à d’autres cylindres semblables. 
Animaux parallèles, et disposés sur un seul 
rang circulaire. Orifice branchial fendu en 
six rayons égaux; Y anal, en six rayons très- 
inégaux, dont les trois plus grands concourent 
à former le bord extérieur d’une étoile conca- 
ve, située au centre ou au sommet du système. 

Thorax oblong; mailles du tissu respiratoire dé- 
pourvues de papilles. 

Abdomen inférieur, sessile, de la grandeur du 
thorax. 

Ovaire unique, sessile, attaché exactement sous 
le fond de l’abdomen , descendant perpen- 
diculairement. 

Espèce. 

3 . SvNoiciTM turgens. Syndique de Phipps. 

* Mém. , pag. 43. PI. ni , fig. 3 , et pl. xv. 
Syuoïcum turgens. Phipps, Itin. , P a S~ 1 99 > 


DES ASCIDIES. loi 

tab. i 5 ,fig. 5 . — Alcy onium synoïcum. Gmel. 
Sjst. liât. , loin. 1 , p a S- 6, n° 25 . 

Corps porté sur un court pédicule qui, communé- 
ment sert à le grouper avec trois à quatre autres 
corps semblables, pubescent, d’un gris cendré, 
renflé au sommet , marqué de cinq à dix canne- 
lures, el terminé par un pareil nombre de sommités 
peu convexes, dont les orifices sont dun biun 
clair; — Grandeur totale, 12 à i 5 ligues; indi- 
viduelle , 8 à 9 lignes. 

Habite sur les côtes du Spilzberg. Communiqué par 
M. Leach. 

Enveloppe demi-transparente , avec une faible teinte 
purpurine. Tunique diaphane, prolongée dans le 
pédicule. Filets tentaculaires , vingt-cinq à trente, 
courts et un peu renflés. Sac branchial composé 
de vaisseaux transverses, égaux entre eux, unis 
par des vaisseaux longitudinaux plus fins, égale- 
ment égaux. Veine branchiale bordée de filets 
subulés et courbés. (Œsophage dilaté en forme de 
coupe. Estomac sans feuillets ni plis saillans à 1 in- 
térieur, et sans valvule au pylore, dont le contour 
est cependant bien marqué. Ovaire un peu rétréci 
à son insertion. (Œufs dépourvus de bord trans- 
parent. 

Genre IX. Apliuium. 

Corps commun sessilc, gélatineux ou cartila- 
gineux, polymorphe, composé de systèmes. 


s 


1 82 SYSTÈME 

* * f 

très-nombreux, peu sailJans, annulaires, sub- 
elliptiques, qui n’ont point de cavité centrale, 
mais qui ont une circonscription visible. Ani- 
maux (trois à vingt-cinq) placés sur un seul 
rang, à des distance» égales de leur centre 
ou de leur axe commun. Orifice branchial 
divisé en six rayons égaux 5 Y anal dépourvu 
de rayons , peu ou point distinct. 

Thorax cylindrique ; mailles du tissu respira- 
toire pourvues de papilles? 

Abdomen inférieur, sessile, de la grandeur du 
thorax. 

Ovaire unique , sessile , attaché exactement 
sous le fond de la cavité abdominale, et pro- 
longé perpendiculairement. 

Espèces. 

I re Tribu. 

Animaux simplement oblongs , à ovaire plus court que 
le corps. 

1. Apliduim lobatum. Aplidelobé. 

I 

* Mém., pag. 4 . PI. m, fig. 4 , et pl.xvi, fig. 1. 

Corps demi-cartilagineux , étendu en masse hori- 
zontale, épaisse, d’un gris cendré, relevée de gib- 
bosités, ou de lobes saillans, inégaux et irrégulière- 
ment arrondis; systèmes excessivement nombreux 



1 83 


DES ASCIDIES, 
et très -rapprochés. Orifices jaunâtres, à rayons 
simples. — Diamètre total , 4 à 6 pouces; gran- 
deur individuelle, l’ovaire compris, î ligne {. 

Habite le golfe de Suez, et la Méditerranée sur les 
côtes de l’Égypte. 

Enveloppe peu transparente, remplie de petits grav iers. 
Tunique jaune, de même que tous les visceies, 
garnie sur le thorax d’une vingtaine de nervures 
musculaires brunes et très-fines. Filets tentacu- 
laires inconnus. Tubercule voisin du ganglion gros 
et lenticulaire. Sac branchial à réseau peu distinct, 
à vaisseaux transverses ondulés, et au nombre de 
dix à douze, à ce qu'il paraît. Œsophage rétréci près 
du cardia. Estomac quelquefois moins long que 
large, et comme échancré aux deux bouts, divisé 
par des plis profonds en trois cellules longitudi- 
nales, ou plutôt eu cinq, les latérales étant elles- 
mêmes subdivisées en deux autres. Intestin se 
recourbant tantôt par-devant, tantôt en arriéré, 
et, dans ce dernier cas, montant à 1 orifice ana en 
passant obliquement sur le côté droit de 1 estomac. 
Ovaire de la longueur de l’abdomen. 


3. ApliDIUJI ficus. Aplide figue de mer. 

* Mém., pag. 3. 

Alcyonium pulmonis instar lobatum. Ell. Hist. 
fiai, des Coral . , pag . 97, ph 1 6 ifig- b > ■#, C, D. 
— Alcyonium pulmonaria. SOLAR D. et Ei,lis 3 


SYSTÈME 


1 84 

pag. 175, n° 2. — Alcyonium ficus. Linn. SysL 
nat. , cd. i 2 , tom. i,pag. 1295, n° 10. 

Observé par Ellis. Voisin , à ce que je croîs , du 
précédent. Paraît former des masses arrondies , 
groupées , d’un vert d'olive foncé et d’une odeur 
désagréable. 

Habite sur les côtes de la Manche, où les pêcheurs, 
frappés de la ressemblance de ces petits animaux 
avec les grains jaunâtres d’une figue, lui ont donné, 
suivant Ellis , le nom de figue de mer. 

3 . Aplidium tremulum. Aplide tremblant . 

PL xvi, fig. 2. 

% 

Corps gélatineux, s’élevant en masse un peu con- 
vexe, non lobée, molle, demi-transpai’ente, blan- 
châtre ; systèmes très - serrés. Orifices à rayons 
simples et obtus. — Diamètre total, 1 à 2 pouces 
taille individuelle, l’ovaire compris, 1 lig., 1 ligne j. 

Habite le golfe de Suez, attaché aux Madrépores, et 
aux fucus. 

Enveloppe transparente, communément salie par 
un sable fin. Thorax d’un jaune ferrugineux, 
marqué de deux rangs de taches dorsales brunes. 
Abdomen et ovaire du même jaune que le thorax. 
Conformation et disposition de tous les viscères 
cérame dans la première espèce. 


des ascidies. 


1 85 

II e Tribu. 

Animaux filiformes, à ovaire beaucoup plus long que 

le corps. 

4. AplidiUM effusum. A plaie étalé . . 

PI. xvi, fig. 3. 

Corps sub- gélatineux , étendu en masse üès iiregu 
lière, assez épaisse, inégalement renflée ou pro- 
longée, lisse, demi-transparente, avec une teinte 
de brun , à systèmes un peu épars. Orifices très- 
petits , d'un violet foncé, les rayons paraissant 
simples. — Diamètre total, 4 à 8 pouces ; taille 
individuelle, non compris l’ovaire, j de ligue, 
t ligne. 

Habite le golfe de Suez, étendu sur les rochers, et 
liant souvent ensemble differens corps marins. 

Enveloppe ne recevant point de graviers. Thorax et 
abdomen jaunâtres , ressemblant par la conlorma- 
tion des viscères à ceux des espèces précédeulcs. 
Ovaire cylindrique ou conique, droit ou couibe 
en difïèrens sens , obtus ou pointu par le bout , 
plus ou moins grêle , souvent une ou deux fois 
plus long que le corps. (Eùufs d’un jaune foncé, 
disposés sur deux rangs. 

5. ArLlDlUM gibbulosum. Aplide bosselé. 

PI. XVII, fig. i. 

Corps sub - gélatineux , eu masse irrégulièrement 


i86 


SYSTEME 


arrondie , bosselée à sa surface, d’une transparence 
mousseuse , avec une légère nuance vert d’eau 
changeant en jaunâtre, à systèmes un peu groupés. 
Orifices à peine visibles. — Diamètre total, i à 
3 pouces. Table individuelle, non compris l’ovaire, 
7 ligne; avec l’ovaire, i ligne 2 lignes, excessi- 
vement grêle. 

Habite la Méditerranée, suspendu, à ce qu’il paraît, 
par groupes à différens corps marins. Commu- 
niqué par M. Cuvier. 

Enveloppe transparente, légèrement obscurcie par 
un sable fin. Thorax blanc, cylindrique; viscères 
abdominaux jaunâtres. Œsophage long. Estomac 
en ellipse un peu allongée, trifide (ou qvûuquefide), 
comme dans toutes les espèces de ce genre. Intestin. 
peu renflé au-dessous du pylore, recourbé ordi- 
nairement en avant, et rempli d’excrémens divi- 
sés en sept à huit grains très-noirs. Ovaire cylin- 
drique, blanchâtre , communément renflé vers 
le bout. 

6. Aplidium caliculatum. Aplide caliculé. 

PI. iv; fig. x, et pl. xvii, fig. 2. 

Corps demi-cartilagineux, s'élevant en masse verti- 
cale , conique , obLuse au sommet , lisse , demi- 
transparente, de couleur jaunâtre, changeant en 
vert d’eau ; à systèmes un peu épars. Orifices très- 
visibles, caliculés. — Hauteur totale, 3 , 6 pouces. 
Taille individuelle, sans l’ovaire, 1 ligne 7; avec 


DES ASCIDIES. 187 

l'ovaire, 5,4,5 lignes ; beaucoup moins grêle que 
dans l’espèce précédente. 

Habite les mers d’Europe , fixé par sa base sur dille- 
rens corps. Communiqué par M. Cuvier, 

Enveloppe ne prenant point de graviers. 2 hor ax cy- 
lindrique, un peu oblique à la base, jaune, ainsi que 
le reste du corps. Tunique garnie de chaque côLé 
d’une douzaine de nervures musculaiies, brunes, 
extrêmement fines, et de stries transverses. Tuber- 
cule antérieur saillant et globuleux. Filets tenta- 
culaires inconnus, de même que dans les précédeus. 
Sac branchial composé de dix-huit à vingt vais- 
seaux transverses plus ou moins ondulés, et de 
vaisseaux longitudinaux très -fins. Sillon dorsal 
très-sinueux. Estomac occupant communément le 
milieu de l’abdomen, plus haut ou plusbas, suivant 
l’état de contraction où se trouve l’animal, et les 
proportions que prennent ses diverses parties , 
profondément trifide, presque carré, et comme 
tronqué aux deux bouts. Intestin renflé au-des- 
sous du pylore, se recourbant en arrière, et mon 
tant à l’orifice anal en passant sur le coté droit 
de l’estomac. Rectum tantôt roulé en spirale, tan- 
tôt presque droit , contenant des excrémens d un 
gris cendré, dont les masses principales sont for- 
mées par l’agglomération de très-petits grains. 
Ovaire de’ grandeur et de figure très-variables, 
suivi d’un prolongement tubuleux de la tunique. 
(Eufs plus ou moins nombreux, et, comme dans 
les autres espèces de celte tribu , disposés sur deux 
files. 


i88 


SYSTÈME 


Genre X. Polyclinum. 

Corps commun sessile , gélatineux on cartila- 
gineux , polymorphe , composé de syslèmes 
plus ou moins multipliés, convexes, radiés, 
qui ont chacun une cavité centrale et com- 
munément une circonscription apparentes. 
Animaux (dix à cen t cinquante), placés à des 
distances très-inégales de leur centre commun. 
Orifice branchial à six angles intérieurs, et 
à six rayons extérieurs , saîllans et égaux ; 
Y anal prolongé horizontalement, point dis- 
tinct à son issue, ou distinct, mais irrégulière- 
ment découpé, et concourant à former le bord, 
saillant et frangé de la cavité du système-. 

» 

Thorax cylindrique, grand ; mailles du tissu res- 
piratoire dépourvues de papilles. 

Abdomen inférieur, pédiculé, plus petit que le 
thorax. 

Ovaire unique, attaché par un pédicule sur le 
côté de la cavité abdominale, et pendant au- 
dessous. 


DES ASCIDIES. 


189 

Espèces. 

1. PoLYCLlNUM constellatam. P olycline constellée. 

PI. iv, fig. 2, et pl. xvih, fig- l - 

Corps gélatineux, mou, convexe, hémisphérique , 
lisse au tact , d’un brun pourpre fonce, à systèmes 
très-multipliés , mais peu nombreux en individus 
(de dix à quarante-cinq), parfaitement distincts les 
uns des autres, et pourvus de cavités centrales bien 
ouvertes, à frange roussâtre; les sommités parti- 
culières un peu colorées en jaunâtre par les ani- 
maux qu’elles renferment. Orifices d’un jaune plus 
foncé. — Diamètre total , 1 pouce - ; longueur 
individuelle , l’ovaire compris, 2 lignes. 

Habite sur les côtes de l’île de France. Très-jolie 
espèce envoyée par M. Mathieu-, communiquée par 
M. Cuvier. 

Organisation des suivans. Enveloppe transparente, 
teinte de brun. Animaux particuliers tous p 
pendiculaires à la voûte supérieure de leui 
veloppe. Tunique jaunâtre , sub - diaphane , 
prolongée au-dessous de l’ovaire en un tube vas 
culiforme. Filets tentaculaires très-visibles , cy- 
lindriques, blancs, recourbés. Sac branchial ayant 
des deux côtés quatorze vaisseaux transverses, 
égaux, unis par quinze à dix-huit vaisseaux lon- 
gitudinaux plus fins, également tous égaux. V eine 
branchiale bordée de quatorze filets recourbés et 


SYSTÈME 


pointus. Abdomen fort petit, à pédicule court et 
épais. Estomac ovoïde, glanduleux. Intestin un 
peu renflé au-dessous du pylore, se repliant en 
spirale, et traversant obliquement le côté gauche 
de l’abdomen pour monter à l’orifice antérieur de 
la tunique. Cet orifice s’ouvre très-haut ; son bord 
supérieur se prolonge horizontalement pour attein- 
dre Je limbe de la cavité commune, et forme ainsi 
Y appendice anal. Ovaire en massue courte, ovoïde, 
insérée sur le côté gauche de l’abdomen. 

2. Polyclinum saturnium. Polycline saturnienne. 

* Mém., pag. 9 , 61. PI. xix, fig. 1 . 

Corps sub-cartilagineux, étendu en masse horizon- 
tale, peu convexe, irrégulière dans son contour, 
rude au tact, d’un brun teinte de violet, à sys- 
tèmes peu multipliés , mais très - nombreux eu 
individus (cent et plus), pourvus de cavités bien 
ouvertes; les sommités particulières extrêmement 
rapprochées, tou Les arrondies et un peu colorées 
en jaunâtre. Orifices fauves. — Diamètre du corps 
total , 5 à 5 pouces ; grandeur individuelle, l'ovaire 
compris, 1 ligne 

Habite le golfe de Suez, fixé sur les rochers ou sur 
le sable. 

Enveloppe demi-transparente, brun noirâtre, nuancé 
de violet. Animaux verticaux, différant de ceux 
du précédent par leur taille plus grêle, leur tunique 
moins transparente, ouverte plus bas, de couleur 


DES ASCIDIES. 


1 9 1 

fauve, et leur pédicule abdominal plus fin. Seize vais- 
seaux Lransverses à chaque branchie. 

5. Polyclenum cytliereum. Polycline cythéréenne. 

PI. xix , fig. 5. 

Corps gélatineux, étendu en masse horizontale, peu 
convexe, irrégulière dans son contour, lisse, dun 
violet clair, à systèmes peu multipliés, mais Uès- 
nombreux en individus, pourvus de cavités peu ou 
vertes , d’un violel foncé; les sommités particulières 
arrondies et rapprochées au centre de chaque sys- 
tème, plus écartées et elliptiquesà leur circonférence, 
colorées en jaunâtre, les dernières divisées par un 
Irait plus obscur. Orifices fauves.— Grandeur gé- 
nérale et individuelle du Pol. saturrdum. 

Habite le golfe de Suez, sur les rochers. 

Enveloppe demi-transparente , avec une faible teinte 
violette. Animaux particuliers verticaux au centre 
du système, très-inclinés à la circonférence, d’un 
fauve léger. Tunique ouverte très-haut. Quinze à 
seize vaisseaux lransverses aux branchies. Dans 
tout lé reste, semblable au précédent. 

4. POLYCLINUM isiacum. Polycltne isiaque. 

PI. xix, fig. 4. 

Corps sub-cartilagineux , étendu en masse horizon- 
tale, peu convexe, elliptique, d’un violet clair, à 
sysLemes plus ou moins nombreux en individus. 


SYSTÈME 


confondus ou peu distincts dans leur circonscrip- 
tion, à cavités centrales fort petites; les sommités 
particulières arrondies et groupées au centre de 
chaque système, éparses et elliptiques à leur cir- 
conférence, colorées en jaunâtre, les dernières 
marquées d’un trait brun qui leur donne l’aspect 
d’un grain de blé ou d’orge. Orifices jaune foncé. 

Diamètre total, 5 à 4 pouces; taille individuelle 

plus petite que dans les précédens, et d’une ligne 
un quart au plus. 

Habite le golfe de Suez. 

Enveloppe demi- transparente, nuancée de violet. In- 
dividus comprimés etsitués verticalement au centre 
des systèmes , déprimés et placés presque horizon- 
talement à leur circonférence, de couleur fauve. 
Tunique diaphane , ouverte très haut , a orifice 
transverse et comme à deux lèvres , la lèvre supé- 
rieure renflée et voûtée. Sac branchial composé 
de vaisseaux très-larges, qui séparent de petites 
mailles carrées, au nombre de quatorze à quinze 
pour chaque rang longitudinal, et de sept à huit 
pour chaque rang transverse. Abdomen conformé 
comme dans les autres espèces du genre, mais géné- 
ralement plus volumineux, et quelquefois égalant 
presqu’en grandeur le sac branchial. 

> 

ô. PolYCLINUM hesperium. Polycline hespérienne. 

PI. XIX, fig. 2. 

Corps cartilagineux, un peu coriace, orbiculaire, 


DES ASCIDIES. 


î 9 5 

peu convexe, d’un brun léger teint de violet, à 
systèmes nombreux en individus, confondus dans 
leur circonscription , et pourvus d’hiatus fort petits ; 
les sommités particulières très-serrées et arrondies. 
Orifices jaunâtres. — > Diamètre total, io à îa 
lignes; grandeur individuelle, compris l’ovaire, 
1 ligne 

Habile le golfe de Suez; trouvé sur une pierre. 

Enveloppe peu transparente, minimaux particuliers 
Verticaux, jaunâtres, très-semblables à ceux du 
Polydinum constellation , dont ils diffèrent prin- 
cipalement par leur tunique ouverte plus bas, et 
par leur sac branchial d’un tissu plus serré : les 
vaisseaux transverses y sont au nombre de dix-sept 
à dix-huit pour chaque branchie. 

6. Pûlyclinum uranium. Polycline uranienne. 

PI. xviii, fig. 2. 

/ 

Corps cartilagineux , orbiculaire, convexe, d’un violet 
foncé, offrant un système unique, très-nombreux 
en individus , et pourvu d’une cavité centrale fort 
petite, a laquelle aboutissent plusieurs sillons jau- 
nâtres venant de la circonférence; les sommités par- 
ticulières pressées et arrondies. Orifices jaunes , 
— Diamètre total, io à 12 lignes; taille indivi- 
duelle, l’ovaire compris, 2 ligues 

Habite le golfe de Suez. 

Enveloppe transparente, teinte de violet; totis les ani- 
maux situe à perpendiculairement, de couleur fauve. 


]0 /J SYSTÈME 

Tunique opaque , ouverte au tiers supérieur île sa 
partie thoracique. Sac branchial offrant de chaque 
côtd douze à treize vaisseaux transverses. Abdomen 
médiocre ? tenant au thorax par un pédicule long 
et fin. Ovaire en massue très-allongée. 

Genre XI. D idem nu tu. 

Corps commun sessile , fongueux , coriace , 
polymorphe, composé de plusieurs systèmes 
très-pressés, qui n’ont ni cavité centrale ni 
circonscription apparentes. Animaux disposés 
sur un seul rang, autour de leur centre ou de 
leur axe commun ? Orifice branchial divisé 
en six rayons égaux 5 Y anal point distinct. 

Thorax court, sub-globuleux ; mailles du tissu 
respiratoire dépourvues de papilles? 

Abdomen inférieur, pédiculé, plus grand que 
le tliorax. 

Ovaire unique , sessile , et placé sur le côté 
de la cavité abdominale. 

Espèces. 

1 . Didemnum candidum. Didemne blanc. 

, * Mém., pag. ih PI. iv, fig. 5, et pl. xx, fig- J * 

Corps étendu en croule mince, opaque, d un 1,!aiu 
de lait , plane ou relevée ça et là de q 1 


DES ASCIDIES. 


b* 

icp 

gibbosités. Orifices jaunes, à rayons très-pointus. — ■ 
Diamètre total, x, 2 pouces; taille individuelle, 
T %ue. 

Habite le golfe de Suez, sur les Madrépores, les 
coquillages, etc. 

Enveloppe opaque, toute blanche. Thorax d’un jaune 
safrane, ainsi que les viscères de l’abdomen, l'u- 
nique membraneuse, marquée de fines nervures 
musculaires. Filets tentaculaires et réseau du sac 
branchial inconnus. Estomac presque globuleux, 
très-simple. Intestin éprouvant deux étranglemens 
légers au-dessous de l'estomac, se repliant commu- 
nément en avant. Ovaire situé du côté gauche. 
Le filet auquel tient l’abdomen est de la longueur 
du thorax. 

2. Diuemnum viscosum. Didemne visqueux. 

Corps étendu en croûte mince, un peu transparente , 
visqueuse, d’un blanc terne. Orifices grisâtres. — ■ 
Diamètre du précédent , dont il ne dillère que par 
la nature de son enveloppe et l’extrême petitesse 
de ses animalcules, qui 11'ont pas un quart de ligne 
de longueur. 

Habite le golfe de Suez. 

Genre XII. E ÜCfflLIOM. 

Corps commun sessile , gélatineux, étendu en 
croule, composé de plusieurs systèmes, qui 
n’ont ni cavité centrale ni circonscription 


SYSTÈME 


J C)6 

apparentes. Animaux disposés sur un seül rang 
autour de leur centre ou de leur axe commun? 
Orifice branchial circulaire , dépourvu de 
rayons ; Y intestinal plus petit et peu distinct. 

Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire dé- 
pourvues de papilles. 

Abdomen demi-latéral , sessile et appuyé contre 
le fond de la cavité des branchies , de la gran- 
deur du thorax. 

Ovaire unique , sessile , appliqué sur le côté 
de la cavité abdominale. 

Espèce. 

1. Eucœlium hospitiolum. Eucélie hospitalière. 

* Mém., pag. 16. PI. iv, fig. 4, et pl. xx, fig. 2. 

Corps s’étendant en croûte molle, peu épaisse , d’un 
gris pâle, pointillé de blanc mat; sommités par- 
ticulières en forme de mamelons un peu ovales, 
transparens au centre, et légèrement teints d’incar- 
nat. Orifices rougeâtres. — Diamètre total , 1 à 
a pouces; grandeur individuelle, | ligne. 

Habite le golfe de Suez; attaché aux Madrépores, etc. 

Enveloppe transparente, tenace et extensible. Tho- 
rax blanc ; abdomen d’un jaune pâle. Tunique 
sans nervures, diaphane. Filets lentaculau es , 


rœs ascidies. 197 

huit à dix. Sac branchial très-délicat, composé 
de cinq à six vaisseaux trans verses, e’gatix, unis 
par des vaisseaux longitudinaux un peu plus fins, 
et de même égaux. V eine branchiale sans filets. 
Estomac sans cannelures à l’extérieur. Ovaire 
placé sur le côté droit. (Œufs roux, et à l'état de ma- 
turité exactement lenticulaires. 

Genre XIII. Botryllus. 

Corps commun sessile, gélatineux ou cartilagi- 
neux, étendu en croûte, composé de systèmes 
ronds ou elliptiques, saillans, annulaires, qui 
ont une cavité centrale et une circonscription 
distinctes. Animaux disposés sur un seul 
rang ou sur plusieurs rangs réguliers et con- 
centriques. Orifice branchial dépourvu de 
rayons, et simplement circulaire ; Y intestinal 
petit, prolongé en pointe, et engagé dans le 
limbe membraneux et extensible de la cavité 
du système. 

Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire dé- 
pourvues de papilles. 

Abdomen demi-latéral et appuyé contre le fond 
de la cavité des branchies, plus petit que le 
thorax. 

Ovaires j deux , opposés , appliqués sur les deux 
côtés du sac branchial. 


SYSTÈME 


I98 

Espèces. 

I. BoTRTLLI STE1LATI, 

Animaux disposés sur un seul rang. 

I" Tribu. 

Animaux particuliers cylindriques, à orifices rappro- 
chés. 

Limbe de la cavité centrale non apparent après la 
mort, et probablement très-court. 

1. Botryllus rosaceus. JBotrylle rosacé. 

PI. xx, fig. 5. 

Corps formant une croûte demi-cartilagineuse, mince, 
sous-orbiculaire , hyaline, fournie de tubes vascu- 
laires roux , renflés et très-pressés. Systèmes en 
petit nombre, composés de sept à huit individus, 
à sommités clavifonnes, et d’un brun vineux sans, 
taches (a). Orifice branchial roussâlre. — Dia- 
mètre total, 10 à 12 lignes ; grandeur individuelle, 
î ligne. 

Habile le golfe de Suez; trouvé sur la Cy ntl lia 
Momus. 

Enveloppe un peu dure. Tunique muqueuse, brune, 


(a) Ce sont les (uniques intérieures qui, dans ce genre comme 
dans les préccdens , colorent tes sommités ou mamelons de la 
surface extérieure. 


DES ASCIDIES. 


T 99 

sans nervures musculaires apparentes. Filets ten- 
taculaires, hait, dont quaire plus courts. Sac 
branchial offrant de chaque côté dix a douze rangs 

de petites mailles sub-quadrangulaires. (Œsophage 

court et arqué. Estomac incliné en arrièi e , ovoïde , 
profondément cannelé sur sa longueur , couronné 
vers le cardia de sept à huit grains oblongs et 
brilla ns j qui répondent à scs côtes longitudinales , 
et entourent l’insertion de l œsophage. Int- , ‘ 

recourbant en dessus, et suivant le bord supérieur 
de l’estomac pour se rendre à l’orifice anal. Ovaires 
orbiculaires, blanchâtres, l’ovaire droit contigu à 
l’anse de l’intestin, et placé un peu plus haut que 
l’ovaire gauche. 

Botryllus Leachii. Botrylle de Leach. 

PL iv, fig. 6, et pl. xx, fig. 4. 

Corps formant une croûte gélatineuse , un peu çpais , 
hyaline avec une teinte derouge violet , gannc ur , 
infinité de tubes vasculaires de couleur fauve, ys 
tèmes en grand nombre , très-serrés , compo 
communément de dix à douze individus, et que q 
fois de vingt-cinq à trente ; à sommités claviiormes, 
variées de fiiuve et de blanc. Orifice branchial 
blanc , entouré d’un collier fauve, cerclé de blanc; 
la ligne radiale, ou passant par Jes deux orifices, 
bordée de cette dernière couleur. — Diamètre to- 
tal , 2 à 5 pouces ; grandeur individuelle , j de 

ligne. 

Habite les cotes de l’Angleterre ? Communiqué par 


a go 


SYSTÈME 


M* Leach , directeur du M usée britannique, con- 
tinuateur des Miscellany de Shaw, etc. 

Conformation du précédent. Enveloppe plus molle. 
Tunique beaucoup plus pâle. Estomac plus ho- 
rizontal, plus court; les grains qui entourent le 
cardia plus renflés et d’un blanc brillant. 

II e Tribu. 

Animaux particuliers ovoïdes, à orifices éloignés. 

Limbe de la cavité centrale toujours apparent, dentelé. 

o. Botryllus Schlossen. Botrylle de Schlosser. 

PI. XX, fig. 5. 

Uva marina. Ronj?EL. Hisl. des Poiss., part. 2 , 
pag. 90. 

Alcyonium oarnosum , aslericis radiis obtnsis orna» 
tum. Schloss. Act. angl., vol. 4q, part. 2, 1707, 
n° 61 , pag. 44g , tab. i4 ,fig. A-C. — Borlase , 

the nalural History of Cornwall, ann. 1708 , 
pag. 254, tab. 25, fig. 1 , 2 , 5 , 4. — Alcyonium 
Schlosseri ; A. crnstaceum , pulposum , fuscum , 
flosculis fulvis adrfatis , petalis pertusis. Pale. 
Elench. Zoophyt., n° 208 Alcyonium Schlos- 

seri. ElNN. Syst. nat. } ed. 12 , tom. i,pag. 1294, 
n° 6. — Alcyonium Schlosseri; A. carnosum, 
lividum , astericis luteis radiis obtnsis ornatum. 
Sol. et Ell. Natur. Hisl. of Zooph. , pag. 177 - 

Botryllus slellalus; B. dactylis (fuscis vel ochraceis, 
ciaculis rubicundis) aggregatis,slellatis, osculis dor- 


MS ASCIDIES. 


20 ï 


salibus dentatis. Gært. apud Pall • Spicil. ZooL , 
fasc. 10, pag-, 37, tab. 4 , fig . i- 5 * — Botryllus 
stellatus. Bru G. Encycl. méth. , n ° l - 

Corps formant une croûte gélatineuse, demi-transpa- 
rente, teinte de glauque ou de cendre clair, et 
garnie de tubes marginaux d’un jaune ferrugineux. 
Systèmes en grand nombre, composés communé- 
ment de dix à douze individus, de vingt au plus ; 
à sommités claviformes, variéesde jaune et de roux. 
Orifice branchial blanc, entouré d’un cercle de 
larges taches ferrugineux obscur; ligne radiale 
bordée de cette même couleur. — Diamètre total, 
2 à 3 pouces ; grandeur individuelle , t ligne. 

Habite l'Océan européen, sur les côtes de France, 
d’Angleterre, etc. Communiqué par M. Cuvier. 

Tunique jaunâtre, sans nervures musculaires. Filets 
tentaculaires comme dans les précédens et les sui- 
vans , c’est-à-dire huit, dont quatre très- courts 
alternent avec les autres. Sac branchial entouié 
à son cou d’un filet roux et sinueux, -»/ anchies 
presque incolores , composées de six vaisseaux 
transverses et d'une vingtaine de vaisseaux longi- 
tudinaux un peu plus grêles, à l’exception de trois 
qui égalent les vaisseaux transverses en grandeur. 
Veine branchiale dépourvue de filets. Estomac 
presque horizontal, cannelé, pourvu près du pylore 
d'un petit cæcum qui manque aux espèces précé- 
dentes, mais qui se retrouve dans celles qui suivent. 
Intestin replié eu dessus, et passant sur le bord su- 


SYSTÈME 


2 02 

pé rieur de l’estomac. Ovaires orbiculaires , blancs ; 
l’ovaire droit situé plus haut que le gauche, et ap- 
puyé par son bord inférieur sur l'anse de l’intestin. 

4. Botryllus polycyclus. Botrylle polycycle. 

* Mém., pag. £7, 84 . PI. jv, fig. 5 , et pl. xxi. 

Botryllus stellatus. Renieh , Opusc. sceli. ,tom. 16, 
pag. 206, tab. 1. — Polycyclus. La m. Mtm. dit 
Mus. d’hist. nat. , tom. 1 , pag. 54 o. 

Botryllus stellatus. Le Sueur et Desm. Nouv. 
Bulle t. des Sciences , Mai 181 5, pag. "4 , pl. 1 , 
Jïg.ii-iy, Journ. dePhys., Juin i 8 i 5 ,fig. 14-19. 

Corps constituant une croûte gélatineuse, demi- 
transparente, d’un cendré clair, à tubes margi- 
naux rougeâtres, terminés de bleu violet. Systèmes 
en grand nombre, communément formés de huit 
à douze individus, de vingt au plus; à sommités 
ovales, bleues, variées de pourpre. Orifices bordés 
de violet clair; le branchial entouré de huit gros 
points blanchâtres (ou bleuâtres) et bleu pourpre 
foncé , mi-partis ; la ligne radiale bordée de ces 
mêmes couleurs. — Diamètre total, 1 à 4 pouces; 
grandeur individuelle, ~ de ligne, 1 ligne. 

Habile la mer Adriatique, la Manche, sur divers vé- 
gétaux et animaux marins , entre autres sur la 
Phallusîe intestinale. Communiqué par MM. Cu- 
vier et Desmarets. 

Organisation du précédent. Animalcules plus o'> o ai 


DES ASCIDIES. 


2o3 

Tunique maculée de pourpre. Sac branchial 
entouré à son cou d’un filet pourpre et ondulé. 
Branchies à vaisseaux d’un bleu pourpre, les 
longitudinaux bien divisés, très-grêles, à lexcep- 
tion de trois à quatre, qui égalent les vaisseaux 
transverses en grandeur , et forment avec eux 
des mailles presque carrées. Veine branchiale 
très-simple. Cæcum très-obtus. L’estomac, quoique 
cannelé extérieurement, ne m’a offert aucun pli 
à l’intérieur. 

r i. Eotryllus gemmeus. Botrylle doré. 

Corps formant une croûte gélatineuse, mince, sous- 
orbiculaire , un peu cendrée, à tubes marginaux 
jaunâtres. Systèmes isolés, ou en petit nombre et 
épars, composés communément de cinq à six in- 
dividus, de douze au plus; à sommités ovales, d’un 
gris fauve ou doré. Orifices terminés de b 
châtre ; ligne radiale bordée de cette même coule 
— Diamètre total, 6 à 12 lignes; grandeur indi- 
viduelle, } de ligne. 

Habite sur les côtes de la Manche avec le piecédent , 
dont il est très-distinct par la couleur et la grandeur. 
Communiqué par M. Cuvier. 

Organisation individuelle du Botryllus polycyclus. 
Corps parfaitement ovoïde; les deux orifices trcs- 
éloignés. Tunique d’un gris fauve , sans taches. 
Vaisseaux des branchies incolores. 


SYSTÈME 


204 

6. Botryllus minutas. Bolrylle nain. 

Corps formant une croûte gélatineuse , très-mince r 
sous-orbiculaire , d’un cendré obscur. Systèmes 
isolés ou épars , composés de trois à cinq individus, 
rarement plus; à sommités ovales, d’un brun de 
rouille ou fuligineux. Orifices et ligne radiale 
blanchâtres. — Diamètre total, 4 à 6 lignes; gran- 
deur individuelle , j de ligne. 

Habite avec les deux précédons. Il n’a pas, même 
adulte, la moitié de la grandeur du dernier. 

Tunique d’un brun nébuleux. Branchies incolores. 
Estomac allongé, sub-cylindrique, profondément 
cannelé , incliné en devant , le pylore étant fort 
élevé. Ovaires lunulés ou orbiculaires. 

II. B OTRYLLI CONGLOMERAT!. 
Animaux disposés sur plusieurs rangs. 
y. Botryllus conglomérats. Botrylle congloméré. 

Botryllus conglomérats. Gærtn. apud P ail. Spicil. 
Zool. } fasc. îo, pag. 59, tab. k,fig. 6, a, A. 
— Brug. Encycl. méth. , n° 2. — Alcyonium 
conglomérat m. Gmel. Syst. nat.,ed. i5, lom. 1 , 
pag. 58i6, n° 25. 

Observé par Gærtner. Systèmes un peu coniques v 
petits et isolés. 

Habite les côtes de l’Angleterre. 


DES ASCIDIES. 


20 0 


SECONDE FAMILLE. 

LES LUCIES. LUCIÆ. 

Lucies SOCIALES. 

Genre XIV. Pyrosoma. 

Corps commun gélatineux, creux, moins cylin- 
drique que conique, ouvert à sa grosse extré- 
mité, et formé d’un seul système, dont les 
sommités loutes saillantes à la surface exté- 
rieure sont nombreuses, pressées, et inégales. 
Animaux perpendiculaires à leur axe com- 
mun et superposés les uns aux autres par 
rangs circulaires. Orifices privés de rayons; 
le branchial ouvert sous la pointe souvent 
appendiculée des sommités extérieures , et 
Y anal dans le tube intérieur. 

Sac branchial non plissé , précédé d’un anneau 
membraneux et irrégulier placé immédiate- 
ment à l’entrée de l’orifice supérieur. 

Abdomen inférieur aux branchies, dont il n’est 
d’ailleurs séparé par aucun étranglement, 
beaucoup plus court. Foie distinct, globuleux, 
attaché à l’anse de l’intestin. 

Ovaires , deux, opposés, situés vers l’extrémité 
supérieure de la cavité bianchiale. 


o6 


SYSTÈME 


Espèces. 

I. Pyrosomata verticillata. 

Animaux verticillés, ou disposés par anneaux 
réguliers, plus saillans de distance en dis- 
tance. 

. Pyrosoma elegans. Pyrosome élégant. 

Pyrosoma elegans. Le Sueur, Nouv. Ballet, des 
Sciences, Juin i 8 x 5 , pag. 285, pl. 5 . fig. 25 
et Mai 181 5 , pl. 4. 

Observé par MM. Péron et Le Sueur. Corps dia- 
phane, conique, long de quinze lignes, offrant 
sept anneaux plus saillans, le premier et le dernier 
terminaux. Sommités particulières composant ces 
anneaux lancéolées a leur bout. Ouverture du tube 
grande et sans diaphragme annulaire. 

Habite la mer de Nice. M. Le Sueur a remarqué que 
le verticille qui termine le tube à son petit bout 
est formé par quatre tubercules, c’est-à-dire par 
quatre animaux. Il pense que cette disposition est 
propre à l’espèce dont il s’agit; mais, avec un peu 
d’attention, on la retrouve sur l’espèce suivante, 
où ces quatre animaux semblent les représentans 
des quatre petits foetus qui se développent dans 
■ oeuf avant son émission. 


DES ASCIDIES. 


207 


II. Pyrosomata paniculata. 

Animaux non verticillés, formant des cercles 
très-irréguliers, et dont les sommités sont 
partout inégalement saillantes. 

, Pyrosoiia giganteum. Pyrosome géant. 

* Mém., pag. 52 . PI. rv, fig. 7, et pl. xxii et xxni. 

Pyrosoma giganteum. Le Sueur, Noua. Ballet . 
des Sc. , Mai i 3 i 5 , pag. 80, pl. 1 , fig. 

5_j3, Journ. de Phys., Juin 181 5 , fig. i-à, 

5-i 3. 

Corps presque cylindrique, à sommités extérieures 
très inégales , hémisphériques ou coniques, les plus 
saillantes ayant leur appendice ou papille terminale 
lancéolée, sub-carénée, finement dentelée. Ouver- 
ture du tube communément rétrécie par un ia 
phragme annulaire. Orifices bruns. — Longueur 
totale des plus grands tubes, i4 pouces; ouverture, 
le diaphragme compris, 2 pouces; grandeur indivi- 
duelle, variant de 5 à 5 lignes, suivant que le cou 
du thorax est pinson moins prolongé; circonstance 
qui est indépendante de l’âge des individus. 

LesPyrosomes de celte espèce que j’ai examines m ont 
offert les variétés suivantes : 

a Corps possédant, tant à l’intérieur qu’à l’exté- 
’ v i e ur, une forte teinte de brun : celte teinte pa- 


208 


SŸSTÈafE 


raissait tenir son origine d’une matière brune et 
déliée qui remplissait encore la caviLé des bran- 
chies. Papilles terminales larges, et la plupart ob- 
tuses. Diaphragme fort étroit , et laissant l’ouver- 
ture grande. — Longueur totale, 1 5 à r4 pouces. 

b. Corps bleuâtre ou un peu violet, parfaitement 
diaphane. Papilles assez étroites. Point de dia- 
phragme annulaire à l’ouverture, qui n’offrait 
que des individus très-jeunes. — Longueur to- 
tale, 6 pouces. 

c. Corps bleuâtre, parfaitement diaphane. Papilles 
plus longues et plus pointues que dans les variétés 
précédentes. Un diaphragmeannulairene laissant 
qu’une entrée fort étroite à l’ouverture, qui était 
formée d’animaux presque tous adultes. — Lon- 
gueur totale, 3, 6, 7 pouces. 

Habile la Méditerranée et l’Océan, sur les côtes de 
France. Très-commun dans la mer de Nice, où il 
est redouté des pêcheurs, dont -il embarrasse sou- 
vent les filets. Communiqué par M. Cuvier. 

Enveloppe un peu extensible, tenace, offrant géné- 
ralement peu de vaisseaux, excepté sur le dia- 
phragme de l’ouverture. Tunique délicate, trans- 
parente, pourvue au-dessous de l’abdomen de deux 
muscles transverses, et marquée, en outre, de 
nervures musculaires croisées, très-fines, et qu’une 
forte lentille rend à peine visibles. Orifice bran- 
chial garni à son entrée d’une membrane flotlanle, 




DJES asciidies. 


âo9 

festonnée, qui serait exactement circulaire, si son 
bord postérieur et inférieur ne se prolongeait en 
pointe. Tubercule antérieur ou placé du côté du 
ganglion ovale , opaque et jaunâtre. Branchies 
entièrement séparées par-derrière, divisées par- 
devant presque jusqu a la base, arrondies ou taillées 
en pointe à leur sommet ; vaisseaux transverses , 
dix-huit à vingt-cinq, croissant par degrés depuis 
le premier, à compter du sommet, jusqu’au cin- 
quième , ou même jusqu’au huitième ; vaisseaux 
longitudinaux , onze à dix-sept , l’intermédiaire 
parvenant seul au premier vaisseau transverse, 
le suivant des deux côtés aboutissant au second, 
et ainsi de suite , les vaisseaux les plus extérieurs 
étant les plus courts de tous. Pharynx situé à la 
base antérieure de la cavité des branchies. Œso- 
phage conique , d’un rouge vif. Estomac uni à 
l’extérieur et sang feuillets au-dedans. Intestin 
court, ponctué de rouge; rectum appuyé sur la 
face inférieure et postérieure de l’estomac. Foie 
blanchâtre et peu développé dans les jeunes indi- 
vidus. Ovaires entiers, ou échancrés à leur ex- 
trémité qui dépasse un peu le sommet des bran- 
chies. 

S. Pyrosoma atlanticum. Pyrosome atlantique. 

Pyrosoma atlanticum. PÉr.ON et Le SüEUR, Ann. 
du Mus . , tom. 4 , pag. 44o. F oyage aux Terres 
austr., tom. 1 , pag. 488, pl. 5o, fig. 1 . 

Observé par MM. Pérou et Le Sueur. Corps conique , 


210 


SYSTÈME DES ASCIDIES. 

long de six à sept pouces, à sommités extérieures 
terminées en pointes subulées. 

Habite les mers équatoriales, et vient flotter à leur 
surface par bandes composées d’une innombrable 
i quantité d'individus. On le distingue la nuit de 
très-loin à la lumière qu’il répand. Il varie instan- 
tanément de couleur, et on le voit, dit-on, passer 
rapidement du rouge vif à l’aurore , à l’orangé , 
au verdâtre , et en s’éteignant , au bleu d’azur. 


/ 


PLANCHES. 


EXPLICATION GÉNÉRALE. 

’B , test ou enveloppe extérieure. 

°S, orifice branchial ou oral. 

'b , rayons de l’orifice branchial. 
sc, orifice anal. 

?c, rayons de l’orifice anal. • 

, aire centrale ; cavité centrale commune à tous 
les individus du même système. 
a n, axe intérieur correspondant à cette aire ou à 
cette cavité. 

D p , protubérances servant à la réunion des Bi- 
phorés. 


"C , manteau ou tunique musculaire. 

V, repli inférieur de la tunique (et du sac bran- 
chial ). 

f ç, prolongement de la tunique dans la base de 
l’enveloppe ou dans sou pédicule, 
fg } faisceaux musculaires. 


orifice branchial. 

c b, rayons ou tentacules de l’orifice branchial. 
' c , orifice anal. 

f c rayons ou tentacules de l’orifice anal. 


2 I 2 


ASCIDIES. EXPLICATION 


cd ? valvule de l’orifice branchial (dans les Bi- 
pliores). 

«f, anneau dentelé de l’orifice branchial (dans les 
Pyrosomes). 

di, cercle membraneux précédant quelquefois les 
filets tentaculaires. 

Bi, filets tentaculaires. 

‘in, valvules de l’orifice anal. 


*D, ganglion nerveux. 
*d, filets nerveux. 


dF, cavité thoracique ou branchiale. 

~f' , branchie droite des Ascidies 5 branchie supé- 
rieure des Biphores. 

= F r , branchie gauche des Ascidies ; branchie infe- 
rieure des Biphores. 

'b, vaisseau (et sillon) circonscrivant l’entrée 
de la cavité branchiale. 

=c , vaisseaux dorsaux de celte cavité, ou ar- 
tères branchiales. 

= d, vaisseau antérieur de la même cavité, ou 
veine branchiale. 

= f, réseau respiratoire. 

~b, vaisseaux transverses. 
z c, vaisseaux longitudinaux, primaires et 
secondaires. 

~d, bourses ou papilles. 

= c), ligamens servant à fixer les branchie* 
à la tunique charnue. 


DES PLANCHES; 


2l5 


=1, 5 tubercule antérieur ou voisin du ganglion. 
~k, tubercule postérieur. 

=} ; sillon dorsal et ses feuillets ou cordons in- 
térieurs. 

~m, cordons latéraux du sillon dorsal. 
~n , cordons intermédiaires du même 
sillon. 

-n, fossette liypopliaryngienne. 


*C , coeur et son péricarde. 

4 c, aorte. 

‘d, veine pulmonaire. 

gros vaisseaux. 

* 3 , ramifications vasculaires (du test). 


"H , tube alimentaire. 

"y, bouche ou pharynx. 

"b, œsophage. 

"c, ventricule abdominal ou estomac. 

“b, plis ou feuillets intérieurs de 1 estomac. 
"c, cæcum de l’estomac. 

"d, intestin. -, 

“d, renflement de l’intestin voisin du pylore. 

, anse intestinale. 

"h, rectum. 

*//, anus. 

"Je exurémens conlenus dans 1 intestin. 


ASCIDIES. EXPLICATION 


"l, côte intestinale s’étendant du pylore à l’anus. 
"m, naissance de cette côte. 

"n, son pavillon terminal. 

"p, foie des Ascidies. 

"ÿ, foie des Pyrosomes. 

"q, glandes diversesv 


"K, ovaire (ou ovaires). 

"r , canaux en siphon des Pyrosomes. 

“s, oviductus. 

••s’, cordon blanchâtre de l’ovaire et de l’oviduclus. 

"s, orifice de loviduclus. 

"t’, œufs. 

"t, œuf ou germe sorti de l’ovaire, et plus ou 
moins voisin de son degré de maturité. 


'x, vésicules gélatineuses attachées aux parois in- 
ternes de la tunique. 
v z , excroissances diverses. 


DES PLANCHES. 


3 I 3 


EXPLICATION PARTICULIÈRE- 


Observations. Le défaut d’espace a quelquefois oblige 
de supprimer la partie supérieure ou inférieui <- 
individus dont on donne plusieurs figures, 1 

pression est trop évidente pour qu’il soit nécessane 

avertir chaque fois qu’elle a lieu. . 

Pour que le lecteur ne prenne pas une i e 
exclusive des formes affectées 4 chaque 
venrésenté quelquefois plusieurs individus de la meme, 
iVour éviter qu’il ne s’exagère des modifications lou- 
jol L fort bornées, on le prévient qu’on a fait choix des 

individus les plus diirérens. 

PLVNCHE I. 

\ 

J. Boltenia ovifera. Mêm. pag. SS. Syst. gén. I, n° u 
z. Cynthia Momus. Mêm. 90 . Syst. Il, u 
5. Clavelina borealis. Mém. mg, nS. Syst. > 

PLANCHE It. 


j. Groupe formé de plusieurs Cynthies. s t I 

. 1 1 , Cynthia microcosmus. Mém. 9° y 97' J ‘ ’ 

? . • t» • 1 cl^Licliociiis* 

2 trois individus. — 2 , 2, CANTUi^ 

Mém- 9°- Syst. I, 6, deux individus. ° ’ ° 3 , 

Cynthia pomaria. Mém. gS. Syst. I, 10 > ^ uls 

indïvidus. . ! 

Ces sept individus ont long-temps ete pris pour 

uu seul, tant ils sont exactement unis et ont de 
ressemblance entre eux. 


CTï Cn 


2l6 ASCIOIES. EXPLICATION 

2. Phallusia nigra. Mèm.pag. 102. Syst. III, 2. 

P. Diazona violacea. Mém. 35 , 61, ,,6. Syst. V, t. 

PLANCHE III, 

3. Distoma rubrum. Mém. 33 , 62. Syst. VI, /. 

2. Sigilltna australis. Mém 4 -o, 6t. Syst. VII , 1. 

5. Synoïcum turgens. Mém. 4 3 , 62. Syst. VIII, 1. 

‘i. ÀPLIÜIUM loba lu en. Mém. 4 , 6r. Syst. IX, t. 

PLANCHE IV. 

1. Apliüium ealiculatum. Syst. IX, 6. 

2. Polyclinum conslellatmn. Syst. X, 1. 

3. Didemnum candidum. Mém. i 4 , 6t. Syst. XI, /. 

4. EuofflLITXM hospitiolum. Mém. 16 , 6t. Syst. XII, t. 

■ Botryllus polycyclus. Mém. 4 -, 62. Syst. XIII, 4. 

. Botryllus Leachii. Syst. XIII , 2. 

7. PYR.OSOMA giganteum. Mém. 52 , 62. Syst. XIV, 2. 

planche v, 

1. Details de la Boltenia ovifera. Mètn. 88. Syst. 1 , 1. 

1. Individu retiré de son enveloppe, vu du côté droit. 
En représentant les viscères de l’abdomen, on a 
supposé à la tunique un peu plus de transparence 
qu’elle n’en a réellement. Grandeur naturelle. 

2. Le même individu retourné, et faisant voir l’ovaire 
gauche. On a découvert les filets tentaculaires en 
retranchant une portion de l’orifice branchial. 

“h Fragment de réseau branchial : i°. de grandeur 
naturelle; 2“. très- grossi. 


DES PLANCHES. 


217 


2. Cynthia pupa. Mém. pag. go. Syst. II, 

Individu privé de son enveloppe, et dont les muscles 
de la tunique ont été dessinés avec soin. Grossi. 
rLANCHE VI. 

x . Détails de la Cynthia Momus. Mém. go . Syst. II, 1 . 
u Individu auquel on a enlevé la moitié de l’enveloppe 
pour monti'er le corps proprement dit. Grandeur 
naturelle. 

2 . Autre individu retiré de son enveloppe et oiivei t 
par une incision parallèle au sillon du dos, les deux 
moitiés du corps écartées. On a supprimé la bran- 
chie droite et mis à découvert les viscères de 
l’abdomen. La branchie gauche laisse apercevoir, 
à travers son tissu , l’ovaire qui est de ce côté. Les 
cordons du sillon dorsal, décrits 11 e Mém., page 35 , 
sont assez gros pour montrer leur organisation 
particulière. Grandeur portée au double. 

3. Individu d’une conformation monstrueuse, dessine 
sans son enveloppe. On a retranché le côte droit 
de la lunique et tout le sac branchial, pour mettre 
en évidence la singulière disposition du canal ali- 
mentaire. Décrit Mém. III, page io4r. 

2. Détails de la Cynthia microcosmus. Mem. go. 
Syst. II , 2 . 

••K. Ovaires du côté gauche; l’inférieur très-court, 
-jj. Tubercule antérieur de la cavité branchiale. 

5. Ovaire gauche de la Cynthia pantex. Mem. go. 
Syst. 11,3. 

On a ouvert un des lobes et représenté la disposition 
des œufs à l’intérieur. 


ASCIDIES. EXPLICATION 


2lS 

4. Détails de ,1a Cynthia papillata. Mém. pag. g2. 

Syst. II , 6 . 

1. Individu privé de son enveloppe et d’une moitié 
de la tunique. Il offre l’ovaire gauche qu’on suppose 
resté en position , et le sac branchial qu’on repré- 
sente intact et garni de ses ligamens extérieurs. 
Grandeur naturelle. 

2. Le même individu dont on a supprimé l’ovaire 
gauche et le sac branchial, et mis l’abdomen à 
découvert. On y remarque, outre les intestins et 
l’ovaire droit, les vésicules gélatineuses mentionnées 
Mém. in, page 97. Cette figure et la précédente 
donnent aussi le coeur décrit page 1 ii» 

PLANCHE VII. 

1. Détails de la Cynthia Dione. Mém. g 3 . Syst. 11 , 8 . 

1. Individu dépouillé de son enveloppe et présenté 
du côté droit. Les viscères sont vus à travers la 

tunique. Grossi. 

2. Le même individu retourné. 

3 . Le même retourné de nouveau , auquel on a 
retranché la moitié de la tunique et du sac bran- 
chial pour mettre l’intérieur de ce dernier à dé- 
couvert. 

4. Le même entièrement privé du sac branchial, et 
offrant à nu les viscères de l’abdomen. 

-fi Fragment de blanchie: 1°. de grandeur naturelle; 
2°. très-grossi.j 

2. Détailsdela Cynthia pomaria. Mém. g 5 , Syst. H> /f> - 

1. Individu sans enveloppe, ouvert, et présentai) l d& 


DES PLANCHES. 


219 

face les deux branchies, à travers le tissu desquelles 
on aperçoit les intestins, ainsi que les ovaires et les 
vésicules gélatineuses décrites page 96. Grossi. 

"H. Canal alimentaire du même. 

-K. Un ovaire isolé. 

••k'. Cet ovaire retourné et vu par-dessous. 

-t’. Grains ou œufs. r 

PLANCHE VIII. 

j. Détails de la Cynthia Canopus. Mém. pag. 9$ > 

Syst. //, 9 • 

1 Individu privé de son enveloppe, montrant la face 
interne de la partie droite de sa tunique, à laquelle 
sont attachés les viscères de l'abdomen, et de petites 
excroissances qui pullulent entre eux , décrites 
page 98. Grossi. 

2. Le même montrant la partie de la tunique opposée 
à la précédente, également du côté de sa face m- 
\ terne, qui présente deux ovaires et plusieurs petites 
excroissances. 

Dans ces deux figures , on a dessiné les seuls 
contours de la tunique , et supprime les points 
d’attache des branchies. 

2. Détailsde la Cynthia mytiligera. Mém- 98. Syst.II, 

1. Individu sans enveloppe , dont la branchie droite 
est mise à découvert par la suppression de la moitié 
de la tunique et du sac branchial. Grandeur na- 
turelle. 

2 Le même privé de la seconde moitié de son sac 


220 


ASCIDIES. EXPLICATION 


branchial, et laissant voir les viscères abdominaux. 
On a fidèlement copié les divers points d’attache 
de la branchie supprimée de ce côté. La fossette 
liypopliaryngienne est dessinée de profil. 

: f. Fragment de branchie très-grossi. 

PLANCHE IX. 

j. Détails de la PllALLUSIA nigra. Méni. pag. 102. 

Syst. III , 2. 

1. Individu retiré de son enveloppe, et vu du colé 
gauche. Le sillon dorsal se manifeste à lexté- 
rieur de la tunique par une côte- saillante. Lhr peu 
grandi. 

2. Le même individu retourné, et dont 1 abdomen se 
montre à travers la tunique, qui est fort transpa- 
rente de ce côté. 

°B. Portion de l’enveloppe du même , offrant de 
nombreuses ramifications vasculaires. 

"H. Canal alimentaire d’un jeune individu. 

2. Détails de la Phallusia sulcata. Mém. 102 , 1 ) 4 . 

Syst. III, i. 

1. Individu retiré de son enveloppe , et va du côté 
droit. Les viscères paraissent à travers la tunique, 
dont on a un peu exagéré la transparence. 

2. Le même individu retourné. 

3 . Le même, dont on a mis l’intérieur de la cavité 
branchiale à découvert en en retranchant la 
moitié. 

■f- Fragment de branchie très grossi. 


DES PLANCHES. 


29 1 


PLANCHE X. 

Détails (3e la Phallusia turcica. Mém. p&S‘ 102 ‘ 

Syst. III, T 

/. Individu sans enveloppe, vu du côté gauche, es 
viscères se distinguent à travers la tunique , dont 
on a un peu exagéré la transparence naturelle. L u 
peu grossi. 

». Le même individu retourné , et montrant me- 
neur du sac branchial dont la moitié est retranchée. 

= f. Fragment de branchie très-grossi. 

Détails de la Phallusia monachus. Mém. io5, ii5. 

Syst. III, 5 - . , . , 

Individu sorti de son enveloppe , et présente du 

côté droit. Grandeur naturelle. 

». Le même auquel on a retranché la moitié de son 
repli inférieur, pour faire voir que le dedans de ce 
repli est occupé par le fond recourbe de la ca ' 

branchiale. . . 

3. Le même retourné, montrant l’intérieur e a 
cavité branchiale, dont un coté est supprin 

4 ■. Le même dont les intestins sont mis à nu pai a 
suppression totale du sac branchial. On apeiço.t 
le coeur derrière la pointe du pylore. 

3 Le même retourné de nouveau , et disposé comme 
dans la figure », mais ayant l’estomac et la partie 
de l’intestin qui domine le repli entièrement dé- 
couverts. On remarquera surtout la position de 
l’estomac relativement à l’intestin, et celle de la 
veine pulmonaire par rapport à 1 estomac. 


222 


ASCIDIES. EXPLICATION 


"H. Canal alimentaire du même, isolé, mais dont les 
parties conservent leur disposition naturelle. On le 
suppose fendu , et montrant son intérieur. On a 
représenté les deux rnoitiésde l’estomac pour donner 
une idée plus juste des plis de ce viscère et de l'ori- 
gine de la côte intestinale, p f* p f « indiquent les 
diverses coupes de cette côte. 

= f. Fragment de réseau branchial très-grossi. 

PLANCHE XI. 

1. Détails de la PHALLUSiAintestinalis. Mtm.pcig. /07, 

ii 5 . Sjst. III , y. 

1. Individu retiré de son enveloppe, et vu avec sa 
tunique. Grandeur naturelle. 

2. Autre individu auquel on a retranché tout un 
côté de la tunique , pour montrer la surface externe 
et les ligamens du sac branchial , les intestins , 
l’ovaire , etc. 

3 . Le même retourné , privé de la moitié de sa. 
tunique et de son sac branchial , montrant l’inté- 
rieur de celui-ci, les intestins, le coeur, etc. 

~f. Fragment de réseau branchial très grossi. 

2. Détails de la Clavelina borealis. Mèm. 10g, 116. 

Sjst. IV > 1. 

1. Individu retiré de son enveloppe, vu du côté droit. 
Un peu grandi. 

2. Le même retourné et privé de la moitié du sac 
branchial , dont l’intérieur est à découvert. On a 
lm peu exagéré la transparence de la tunique , 


DES PLANCHES. J J 

ce qui a permis de bien dessiner l’estomac, l’intestin , 
l’ovaire , et surtout le cœur. 

=f. Fragment de branchie très-grossi. 

3. Corpuscules trouvés parmi les œufs dissémines 
entre, la tunique et le sac branchial , et qui pa- 
raissent être des fœtus. Très-grossis. 

V 

PLANCHE XII. 

o jr 

i. Détails de la Diazona violacea. Mèm. p a g ■ OJ > 
11 6 ' Syst . V , i ^ 
u Individu retiré de l’enveloppe générale , vu du cote 
droit. Grandeur naturelle, au trait. 

Le même très-grossi, ainsi que les details qui 
suivent. On a un peu augmenté la transparence 
naturelle de la tunique à l’endroit du cœur. 

3. Le même retourné. Les petites masses ovales qui 
occupent l’intestin dans ces deux figures, et dans 
celles des planches suivantes, sont les excitii 
4 Le même dont on a enlevé les œufs, pour montier 
la forme du corps auquel l’ovaire est attache, et sa 
position relativement au cœur. Trait. 

ÎC. Orifice anal dans l’état de contraction» 
i B . Orifice branchial dont on a retranché la moi lu , 
pour faire voir l’intérieur. Ses rayons sont natu- 
rellement dépassés par les filets tentaculaires. 

-f. Fragment du réseau branchial très-grossi. 

"d. Portion d’intestin offrant des glandes ou tubes qui 
paraissent hépatiques. 


Co '-A 


224 


ASCIDIES. EXPLICATION 


PLANCHE XIII. 

1 . Details du Distoma rubrum. Mém. pag. 38. 

Syst. VI, 1 . 

/. Disposition des systèmes à la surface de l’enveloppe. 
Grossis. 

*B. Un seul orifice très-grossi. 

2 . Coupe verticale , et disposition des animaux dans 
l’intérieur. 

3. Individu retiré de l’enveloppe commune. Gran- 
deur naturelle. 

4. Le même très-grossi, vu du côté droit ou de 
l’ovaire. Un germe isolé fait saillie en avant de 
l’anus. 

6. Autre individu vu également du côté de l’ovaire , 
dont les oeufs sont très-inégaux. 

6. Le même retourné, montrant l’estomac et le canal 
intestinal. 

. Coupe horizontale de l’abdomen du même. 

. Autre individu dilférent des précédens par la cour- 
bure de l’intestin en avant, et la torsion du pédi- 
cule de l’abdomen. 

g. Le même individu retourné , et montrant son 
ovaire , dont les œufs sont égaux. 

PLANCHE XIV. 

> 1 i 

1 . Détails de la Sigillina australis. Mèm. 4o. Syst. 

VII , /. 

i. Coupe verticale d’un cône ou système incomplet, 
offrant la disposition des animaux. Grossie. 


DES PLANCHES. 


aa5 


a. Individu isolé , de grandeur naturelle. 

3. Le même très-grossi, vu du côté droit. 

4. Le même retourné. 

5. Orifice branchial, auquel on suppose la transpa- 
rence nécessaire pour laisser paraître les filets ten- 
taculaires et le cercle membraneux qui les sur- 
monte. 


6. Le même orifice renversé, et vu par sa base. 
y. Canal alimentaire, et portion de la cavité thora- 
cique montrant son réseau. La forme de l’estomac 
est plus elliptique et plus courte que dans l’individu 
précédent. 


PLANCHE XV. 


X. Détails du Synoïcum turgens. Mém. pag. 4-3. Syst. 
VIII, i. 

u Coupe longitudinale d’un système offrant les ani- 
maux contenus dans les cellules. Grossie. 

а. Autre système, vu en dessus. 

3. Le même système dont les animaux ont été mis 
à découvert par une section transversale du 
sommet. 

4. Individu retiré de sa cellule, grandeur naturelle. 

5. Le même individu très-grossi, vu du côté droit. 

б. Le même retourné. 

PLANCHE XVI. 

I . Détails de I’Aplidium lobatum. Mém. 4. Syst. IX, i. 

u Système vu à la surface de l’enveloppe. Très- 


ASCIDIES. EXPLICATION 


2 . Coupe verticale du même système, moins grossie. 

J. Individu isolé, de grandeur naturelle. 

4. Le même très-grossi , vu du côté droit. L’intestin 
se recourbe en arrière , et monte à l’orifice anal en 
traversant obliquement l’abdomen. L’ovaire est 
plein d’œufs. On aperçoit un œuf plus gros ou un 
fœtus qui fait saillie au-devant du thorax. 

â. Autre individu très-grossi , vu du côté gauche. 
Son intestin se recourbe en avant, et suit le bord 
antérieur de l’abdomen pour arriver à l’orifice 
anal. L’ovaire est dégarni d’œufs. 

"c. Coupe transversale de l’estomac , faisant voir les 
cinq cellules intérieures. 

2 . Détails de l'Ai’LimuM tremulum. Syst. IX, 3. 

1. Individu isolé , de grandeur naturelle. 

2 . Le même très-grossi , vu du côté droit. 

3. Individu pris entre les plus petits. Grandeur natu- 
relle. 

4. Le même très-grossi, vu du côté gauche. On 
remarque, dans la disposition des viscères, les 
mêmes différences entre les individus de celle es- 
pèce qu’entre ceux de l’espèce précédente. 

ïg' L’orifice branchial encore plus grossi. 

3. Détails de I’Aplidium etfusum. Sys*. IX, 4. 

u Individu isolé, de grandeur naturelle. 

2 . Le même très-grossi , vu du côté droit, ou des œufs. 

3. Autre individu moins grêle que le précédent. 

Grandeur naturelle. 

4. Le même très-grossi, vu du côté gauche. 


DLS PLANCHES. 


■1 2 ' 


PLANCHE XVII. 

1. Détails de I’Aplidium gibbulosuin. Syst. IX , 5. 

1. Individu isolé, de grandeur naturelle. 

2 . Le même très- grossi. 

2 . Détails de l’ Aplidium caliculatum. Syst- IX, 6. 

u Individu isolé , de grandeur naturelle. 

2. Le même très-grossi , vu du côté droit. L’abdomen 
est contracté, et l’intestin roulé en spirale. 

3 . Le même retourné. On a supprimé dans ces deux 
figures les muscles de la tunique , et fait paraître 
le réseau des branchies. 

4-, Individu semblable au précédent, retiré au fond 
du fourreau membraneux qui doublait sa cellule. 
Voyez l’observation rapportée page 4o. 

5. Autre individu dont l’abdomen est allongé, le 
gros intestin presque droit et rempli d’excrémens. 
On a dessiné la tunique avec ses muscles et sup- 
primé l’ovaire. 

6. Coupe verticale offrant la disposition des animaux 
particuliers dans l’enveloppe générale. /3 est un 
individu naturellement dirigé en sens contraire des 
autres, et qui paraît réellement privé de commu- 
nication an-dehors. Grandeur portée au double. 

7 . Système vu à la surface de l’enveloppe. Très- 
grossi. 

PLANCHE XVIII. 


j Détails du Polyclinum constellatum. Syst. X, 1. 
u Deux individus de grandeur naturelle. 


22g ascidies, explication 

2 . Individu vu du côté droit , le réseau branchial 
paraissant à travers la tunique. Très-grossi. 

3. Individu vu du côté gauche. On a négligé le 
réseau branchial , pour laisser mieux distinguer les 
nervures de la tunique. Très-grossi. 

4. Région supérieure du thorax , vue perpendiculai- 
rement en dessus. On remarquera que l’orifice a 
deux de ses rayons exactement opposés aux deux 
tubercules. 

5. La même coupée en travers et retournée, pour 
montrer les filets tentaculaires. 

Plusieurs systèmes vus en dessus , grossis. 

7 , Un système isolé très-grossi , et donnant une idee 
plus exacte de la disposition des animaux autour 
de leur cavité commune. 
ip,. Un seul orifice encore plus grossi. 

2. Détails du PoLYCLlNUM uranium. Syst. X, 6. 
u Individu isolé, de grandeur naturelle. 

2 - Le même représenté avec sa tunique. Très-grossi, 
3. Autre individu dépouillé de sa tunique, et offrant 
à nu le réseau branchial décrit 1 " Mém., page 1 5. 
Très-grossi. 

PLANCHE XIX. 

î. Détails du Polyclinum salurnium. Mém. pag- 9 > 
6n Syst. X, 2. 

u Individu isolé, de grandeur naturelle. 

2 . Le même dessiné avec sa tunique. Très-grossi. 

~ C B. Orifice branchial encore plus grossi, vu de cote- 
'jf. Le même vu en dessus. 


DES PLANCHES. 22 9 

3. Coupe verticale, offrant la disposition des animaux 
dans leur enveloppe commune. On y peut remar- 
quer la profondeur des hiatus ou cavités centrales. 
Grossie. 

2 . Détails du Polyclinum hesperium. Syst. X, $• 

/. Individu isolé, de grandeur naturelle. 

2 . Le même très-grossi, vu du côté droit, et dessiné 
avec sa tunique, dont on a un peu exagéie 
transparence pour mieux montrer le sac hranc na . 

5. Détails du Polyclinum cythereum. Syst. X, 3. 

1. Individu isolé, de grandeur naturelle. 

2. Le même très-grossi. 

3. Coupe un peu oblique de l’enveloppe commune, 
offrant des individus de tout âge situés à diverses 
profondeurs. 

4. Détails du Polyclinum isiacum. Syst. X, 4. 

U Petite portion du corps total, vue en dessus. 
Grossie. 

2 . Individu pris vers le centre d’un système. ian ' 

deur naturelle. . 

3. Le même très-grossi. La transparence natuie 
de la tunique permet d’apercevoir les mailles des 
branchies. 

4- Autre individu pris à la circonférence d un sys- 
tème. Grandeur naturelle. 

y Le même très-grossi. Le corps, au heu dêtre 
cylindrique ou comprimé comme dans tous les 
précédais, est très-dépfimé, et montre ses deux 
orifices de face. U sac branchial ne remplit pas. 


ASCIDIES. EXPLICATION 


à beaucoup près, la capacité de la tunique, qui 
semble dilatée des deux côtés. 

6. Le même retourné. On remarquera surtout l’écar- 
tement des artères branchiales , indiqué par celui 
des cordons dorsaux. 

PLANCHE XX. 

1. Détails du Didemnum candidum. Mém. pag. i 4 . 

Syst. XI , i. 

3 s. Orifice branchial pris à la surface de l’enveloppe. 
Très*grossi. 

1. Individu isolé , vu du côté droit. Grandeur natu- 
relle. 

2. Le même très-grossi. 

3 . Autre individu privé de son thorax et moins 
grossi que le précédent. L’intestin et l'ovaire y 
sont autrement disposas. Vu du côté gauche. 

4 . Le même individu retourné. 

2. Détails de I’Eucœlium hospitiolum. Mém. 16. Sysl . 

XII, t. 

3 B. Deux mamelons ou sommités particulières , vues 
en dessus. Très-grossies. 

1. Individu isolé , de grandeur naturelle. 

2. Le même très-grossi, vu du côté droit ou de 
l’ovaire. 

3 . Second individu très-grossi, vu du côté gauche. 

4 . Troisième individu vu du côté droit, sans ovaire. 
Dans ces trois individus, le sac branchial se montre 
à travers la transparence naturelle de la tunique. 


T)tîS PLANCHES. 


a5i 


5. Détails du Botryllus rosacens. Syst. XIII > *• 
u Individu isolé, de grandeur naturelle. 

Le même très-grossi , vu du côté droit. On suppose 
la tunique transparente, et laissant voir les nnu es 

branchiales. 

3 . Autre individu vu du côté gauche. 

4. Détails du Botryllus Leachii. Syst, Xffl’*' 

1. Individu isolé , de grandeur naturelle. ; 

2 . Le même individu vu perpendiculaire® 

dessus. Grossi. ... * . ..i, 

3 . Canal alimentaire' et ovaire droit du même 

4 CeTanal alimentaire retourné, et accompagné de 
l’ovaire gauche, qui ne tient pas à l'intestin, comme 
la figure pourrait le faire croire , mais qui en es 
séparé par le fond du sac branchial. 

5. Détails du Botryllus Schlosserî. Syst. XIII, 

1. Individu isolé, de grandeur naturelle. 

2 . Le même tres-grossi. 


PLANCHE XXI. 

i. Détails du Botryllus polycyclus. Mem- P a g- 

/ Système dans l’état de contraction , vu en dessus. 

' On observe à sa circonférence les petits tu >es mar- 
ginaux mentionnés page 48, et quelques ^sternes, 
/s y à , qui commencent a se deve.opper, 

2 Système dans l'état de dilatation. On s est aide , 


ASCIDIES. EXPLICATION 


pour dessiner celte figure, de celle qui a été pu- 
bliée par M. Le Sueur. 

3. Individu retiré de sa cellule, et vu du côté droit. 
Grandeur naturelle. 

4 ■. Le même très - grossi. La tunique est supposée 
transparente. On peut remarquer que les vaisseaux 
longitudinaux des branchies sont tous de même 
grosseur, seul exemple de cette sorte que j’aie 
observé. 

5. Autre individu vu du côté gauche. Il diffère du 
précédent par sa forme plus rapprochée de l’ovoïde, 
et son orifice branchial moins dilaté. 

= F. Sac branchial ouvert par une incision parallèle 
à son bord antérieur ou pharyngien, et montrant 
de face le sillon dorsal. On distingue au travers du 
tissu l’ovaire gauche, et un œuf détaché de cet 
ovaire. La branchie droite est en partie supprimée. 

••t. (Euf arrivé à son degré de maturité, vu des deux 
côtés. 

6. Jeune système offrant cinq individus de forme 
globuleuse , vus au travers de l’enveloppe et en 
dessus. Grossi. 

y. Un des individus de ce système, isolé, vu par- 
devant , montrant ses deux énormes ovaires. Voy. 
page 5i. Très-grossi. 

8. Le même vu par-derrière. 

g. Le même vu de profil. 

••K. Un des ovaires détaché de la tunique, et présenté 
des deux côtés. 


DES PLANCHES. 


235 


planche XXII. 

. Détails du Pyrosoma giganteum. Mèm. P a S • 5j ' 
Syst. XlF , 2 . 

1. Diaphragme annulaire de l’entrée du tube com , 
mun, isolé , et vu sur sa face in terne. On a mai que 
une partie de ses vaisseaux et les ouvertures 

du rang d’animaux qui l’entoure immédiatement. 

Var. c. (p t 

2 . Une des sommités extérieures du tube, otlran 

l'orifice branchial et la large pièce lancéolée qui le 
surmonte. Très-grossie. Var. a. 
cj}. L’orifice branchial séparé du cou qui le supporte, 
et vu du côté de son anneau festonné ou de sa 
face interne. Var. b. 

SC. L’orifice anal détaché et vu de même. 

3. Individu retiré de son enveloppe, et vu du 
droit. Très-grossi. 

4 Autre individu vu du côté gauche. Dans ces eux 
individus, le cou du thorax est fort court. Le on 
de la cavité abdominale du dernier contiei 
œuf qu’on a dessiné exactement dans la position 
où il se trouvait. Var. a. 

• •t. (Eu f ou germe formé de quatre embi y ons, plus 
développé que le précédent, et vu du côté opposé 
à son ouverture. Très-grossi. Var. a. 

5. Troisième individu à cou branchial allongé. 

Urandeur naturelle. Var. b. 

6 Le œ ême très-grossi. On peut en comparer les 


ASCIDIES. EXPLICATION 


diverses proportions avec celles des individus pré- 
cédens. 

"H. Canal alimentaire d’un quatrième individu, dont 
le foie, malgré son volume, n’offre qu’un corps 
parfaitement transparent. Yar. b. 

PLANCHE XXIII. 

i. Suite des détails du PYROSOMA giganteum. 

y, Fragment du tube général présentant sa face interne, 
dont on a enlevé la couche la plus superficielle 
pour mieux mettre en évidence la disposition des 
animaux. Grossi, ainsi que les autres figures de 
cette planche, qui toutes appartiennent à la va- 
riété b. 

8 . Individu dessiné avec sa portion particulière de 
l’enveloppe générale, vu par sa face supérieure OU 

ventrale. 

g. Deux individus conservant également leur por- 
tion d’enveloppe, vus par leur face inférieure on 
dorsale. 

10. Coupe parallèle aux animaux et longitudinale 
d’un fragment de Pyrosome placé horizontale- 
ment. Les petits individus marqués fl, y, sont 
des embryons à divers degrés d’accroissement. Les 
quatre grands individus sont parfaitement adulles, 
malgré la différence de leurs proportions. Les trois 
premiers portent chacun un œuf qui n a pas- 
dans tous le même degré de maturité. Le qua- 
trième est dépourvu d’œuf 5 on voit les excie- 


DES PLANCHES. 


a55 


mens qui sortent de l’intestin et s’évacuent par 
i’orificc anal. Tous ces détails ont été copies 
fidèlement. 

ii. Individu jeune, isolé. On remarquera surtou 
l’aspect particulier des cordons du sillon dorsal et 
celui du foie. 

••t. (Euf ou germe très-grossi, montrant déjà îs- 

tinctement ses quatre embryons. 

~f. Autre germe où le développement des embryons 

est plus avancé. . , 

-t-. Germe parvenu à son parfait degré de maturité 

ou à l’époque de son émission. 

( 

PLANCHE XXIV. 

j. Détails de la Salpa octofom (Pegea octofora, N.). 
Mém- pag. 124-. 

u Individu présentant sa face dorsale. Grandeur 
naturelle. ' 

2 . Le même retourné. A , 

3. Autre individu représenté de profil, et u cote 
gauche, les muscles de la tunique supprimes.. 
Grossi. 

4*. Le même vu du côté droit. 

= f. Portion de la grande branchie du même, piise 
vers le milieu. Très-grossie. 

2 Détails de la Salpa cylindrica ( Iasis cylindrica , N.). 
Mém. 124. 

u Individu présentant sa face dorsale. Un peu 
grossi. 




v 


a36 ASCIDIES. EXPLICATION DES PLANCHES. 

2 . Le même retourné. 

3 . Le même ouvert par une incision latérale, les. 
deux moitiés écartées et vues de face. 

~f. Tronçon de la grande branchie du même. Très- 
grossi. 


ADDITION, 


Depuis l’impression de ce cahier, j’ai reçu et j attends 
encore plusieurs Ascidies qui n’y sont pas mentionnées, 
et qui feront , en conséquence , le sujet d'un supplément 
dès que leur nombre sera devenu assez considérable 
pour offrir quelque intérêt au lecteur. Je crois cependant 
à propos de dire un mot de deux espèces qui m’ont été 
adressées par M. Leach, auquel ce premier travail a 
déjà de nombreuses obligations. 

La première est, je crois, VAscidia lepadiformis de 
Millier. Elle ne diffère des individus figurés dans cet 
auteur que par son estomac un peu moins élevé : elle a 
■en même temps beaucoup de rapporls avec VAscidia 
clavata de M. Cuvier, ou plutôt ces rapports sont tels, 
que , pour l'en distinguer anatomiquement , il faut avon- 
recours aux détails les plus secondaires : par exemple, 
au nombre des vaisseaux transverses des branchies, qui 
n’est que de quinze à seize ; à la longueur remarquable 
de l’œsophage, d’où suit la position fort inférieure de 
l’estomac; à la petitesse de la moelle du pédicule, et 
de ce pédicule lui-même, à quoi l’on peut ajouter la 
mollesse et l’extrême transparence de 1 enveloppe. 
L’examen attentif de cette Ascidie m’a paru confirmer 
tous les caractères que j’ai attribués au genre C lapelina. 
Je suis bien aise que cet examen me procure une nouvelle 
occasion de remarquer que, dans les espèces de ce genre, 
les œufs qui sortent de l’ovaire ne se répandent pas 


258 


A»niTfO?r. 


immédiatement au-dehors, mais séjournent quelque 
temps ctpeut-êlre éclosent ( voyez pl. xi, fig. 2 . .5) entre 
la tunique et les branchies. 

La seconde espèce, envoyée par M. Leach, est une 
pelile Ascidie composée qui me paraît constituer un 
genre intermédiaire entre les Synoïcum et les Aplidium. 
Elle s’éloigne de ces derniers par la conformation de 
son estomac , qui est en tout semblable à celui des 
Synoïcum ,* mais elle s’en rapproche par la nature de 
son sac branchial. L’air grêle et pédicule de son ovaire 
lui donne en même temps quelque ressemblance avec 
les Sigillines. Elle a l’orifice branchial découpé en six 
dents; l’orifice anal simple, tubuleux, et appliqué contre 
le thorax , comjme dans Y Apüdium caliculatum , 
pl. xvii, fig. 2 ; le thorax cylindrique, compacte , pas 
plus long que l’abdomen, qui est assez court; l’estomac 
perpendiculaire, garni de beaucoup de petites glandes 
arrondies , qui semblent vésiculeuses ; l’intestin tourné 
en spirale, et rempli d’excrémens granuleux; l’ovaire 
pédiculé, mince comme un fil, dilaté et plein d’œufs 
dans sa partie inférieure; enfin, l’enveloppe commune 
à tous les animaux, gélatineuse, et d’une transparence 
presque parfaite. Le caractère le plus sensible à l’extérieur 
consiste dans la disposition des animaux, qui forment un 
faisceau arrondi en tête au sommet et rétréci vers le bout 
sur lequel il pose , à peu près connue certains Madré- 
pores à une seule étoile. On pourrait ajouter que les 
orifices semblent figurer, par leur arrangement, des 
ellipses étroites dirigées du centre vers la circonférence, 
comme les lames de ces Madrépores. Je donne au genre 
auquel appartient l'espèce en question le nom de 6id- 


ADDITrOüY. 


a3 9 

nyum , et à l’espèce elle-même celui de Sidnyum iur- 
binatum. Celte Ascidie el la précédente sont indigènes 
des mers britanniques. 

On a pu remarquer que j’ai gardé le silence sur la 
forme et le nombre des plis du sac branchial de la 
Boltenia ovifera. L’individu que j’ai eu sous les yeux 
était en effet tellement mutilé et altéré , qu’il ne con- 
servait, à proprement parler, aucune trace manifeste 
de ces plis. Je n’en aurais même pas soupçonné l'exis- 
tence , si les caractères qui coïncident ordinairement 
avec celui-là ne me l’eussent en quelque façon indiquée. 
C’est, au reste, un point de beaucoup d’intérêt pour la 
classification des Ascidies, et qui mérite des éclaircis- 
semens. 


FAUTES A CORRIGER. 


Pag. 90, lig. 18, après — Gangelion, ajoutez — papilfata. 
Pag. xu, lig. 26 , au lieu de aussi , Usez ainsi. 

Pag. 179, lig. 10, après verd jaunâtre , ajoutez ou jaune 
roussâtre. 







/ • iAJ" e-*w 

m- a “ •H vyn^*jf, 

J. <i(/<-^ «>•*• f c V<jÿA» 





simples 


Huet, Coulant 







V 

















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A 1MJDIU M ( 2 ? Tri b u ) P YRO SOMA. 


/. CrU , , 7<.7<c /., ? • 4-r^' y 


















1 <fo *r & C -*> » <rw/*E* 

2 - C'yxX t ' VxA iV»*flA . 







TETHYES SIMPLES . 


Rm ti XIA 


CYNTHIA (I e - Tribu.) 


Pl.v. 


Pretre.Plec . 


Mem.l -3 ■ 






4 



J n s «/ 



CYNTHIÀ. ( 1*. Tribu.) 


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TETHYES SIMPLES 


CYBrrmA f a'et 3îTribus.) 













TET HYE S SIMPLE S 


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TÏÏrlnKS SIMPLES 


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DISTOMA 






SIGILLIXA - 


Ære/re . ûut/asu/ . 







SYNOÏCUM . 














AP IRIDIUM (l? et ’l'eibus'l , 
















TETHYftS COMPOSEES. pi.X Vffl . 


JTurt 


, 


POT.YCUM-TM 




Æcni. l-ô. 


TETHYE S C O AtP O SEE S 


N. \l\ 


POLYCKINUM . 


Prcire. Gtajarii ■ 




3 ^ 111 . 1 - 3 . 


TETHYE S C OMT O SER S . 


El. XX. 


^nJTiMKX'M . EUCŒLIUM. BOTllTLT-US. 












PI. xxi. 



IKT H Y K S C ()M l’ O S F.K S 


Trttre, (ha/ard 


Botryllus 





M ciu. 1-0 


PI. XXII 



COMPOSEES 


PTROSOMA 





'■ if 

: *,r 

V 






LUCIE S COMPOSEES 


PI. XXIII. 


M em . I - o . 



PYROSOMA 








\ 



B1PHORES PI . XXIV, 


Mém. [-O. 


l’KOEA . IASIS . fs AI, PA .îoi-sk ) 


JWlre, ftu/ard .