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DES SCIENCES NATURELLES
DE CHERBOURG,
PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE
M. AUG. LE JOLIS,
ARCHIVISTE-PERPÉTUEL DE LA SOCIÉTÉ,
——s5—————
TOME VI. — 1558.
PARIS.
J.-B. BAILLIÈRE, libraire, rue Hautefeuille, 19.
CHERBOURG.
BEDELFONTAINE ET SYFFERT, imp., rue Napoléon, 1.
1859.
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MÉMOIRE
SUR
LES BALEINES ET LES CACHALOTS,
Par M. H. JOUAN.
INTRODUCTION.
Difficulté d'observer les grands Cétacés.
GIE n’est pas, dit Cuvier (Règne animal, T. T), de famille de
mammifères plus difficile à observer et dont la description soit
plus incomplète et la synonymie plus variée, que celle des
Gétacés. » — En effet, quand la science n’ose pas se pro-
noncer d'une facon absolue sur les habitudes et la classifi-
cation d'animaux qui vivent sur le même sol que nous,
souvent à la porte de nos demeures, quels doivent être ses
doutes et ses hésitations quand il s’agit d’êtres dont l’exis-
tence se passe en entier au milieu des mers, qu'on ne
rencontre guère que par hasard, que par conséquent on ne
peut observer d’une manière suivie, et qui souvent habitent
des régions inaccessibles ? La masse énorme des grands
1
9 MÉMOIRE SUR
Cétacés s'oppose à ce qu’on rapporte leurs dépouilles, que les
hommes de science examineraient à loisir. Leurs observa-
tions n’ont guère porté que sur des individus jetés sur les
côtes, se déformant par leur poids, et souvent dans un état de
décomposition avancé qui ne permet plus de juger de leur
figure véritable, alors qu’ils étaient vivants. C’est donc au
milieu des mers que les naturalistes devraient aller pour
étudier les grands Cétacés, et encore devraient-ils s'embar-
quer sur un navire baleinier ; autrement, ce ne serait que
par basard qu’ils pourraient faire quelques observations. Mais,
malgré la grandeur du champ ouvert à leurs investigations,
et l’attrait de recherches entièrement nouvelles, la pers-
pective de trois ou quatre années de privations et de
misères, empêchera longtemps les hommes les plus dévoués
à la science de s’exposer àtoutesles péripéties d’un voyage
de pêche, d'autant plus que rien ne prouve à priori que
leurspeines seraient rétribuées par un résultat bien complet;
car la mobilité des Cétacés et leur habitation laisseront tou-
jours une grande part au hasard.
Pauvreté des renseignements.
Nous n’avons donc, pour nous guider dans l'étude des
grands Cétacés, que les faits rapportés par les rudes marins
de New-Bedford, de Nantucket et du Havre, qui vont les
poursuivre dans les mers les plus éloignées, et dont le
métier n’est pas précisément de faire des dessins corrects ou
d'écrire des descriptions méthodiques des animaux qu'ils
ont tués. Le genre de vie de ces hommes développe en
outre, chez eux, un amour exagéré du merveilleux dont il
faut singutiérement se défivr. Cependant, dans ces dernières
années, il s'en est trouvé quelques uns qui se sont contentés
de rapporter ce qu'ils ont observé, et la concordance de
LES BALEINES ET LES CACHALOTS, 3
leurs récits ne permet pas de douter de l’exactitude des
détails qu’ils donnent (1).
Grande quantité d'espèces établies par les naturalistes.
Les observations faites, souvent à de longues années
d'intervalle, sur des Cétacés que le hasard a fait échouer sur
les côtes de l’Europe, les descriptions incomplètes des
pêcheurs, et les renseignements encore plus vagues que des
voyageursse sont procurésauprès de peuplades sauvages, ont
sans doute fait créer celte quantité d’espèces qui sont énu-
mérées dans tous les livres d'histoire naturelle ; de là une
synonymie inextricable, qui est encore venue se compliquer
des noms imposés par les baleiniers.
Espèces reconnues par les pécheurs.
Si on croitle témoignage de ceux-ci, beaucoup d’espèces
classées à part doivent être ramenées à un petit nombre de
types. Souvent une différence de couleur, due à l’âge, au
sexe, à une maladie , un caractère décrit dans une espèce et
(1) Je citerai les capitaines américains Mackenzie, Post, Roys
et Crocker, dont on trouve la correspondance dans les ouvrages
du lieutenant Maury, de la marine des États-Unis (Expl. and
Sail. Directions. M. F. Maury, 1854, letters from Whalemen).
Un missionnaire américain, le Rd Henry Cheever, qui a long-
temps séjourné aux I. Sandwich, a écrit un livre (The Whale
and his Captors, N.-York, 1853) qui renferme des détails
curieux sur les baleines et les cachalots, mélés à beaucoup
d’anecdotes qui paraissent exagérées, pour ne pas dire plus. HI
faut joindre à ces publications quelques articles insérés dans des
journaux, et notamment dans le Friend, journal religieux qui
s'imprime à Honolulu (iles Sandwich) et qui est tout dévoué aux
intérêts des baleiniers.
4 MÉMOIRE SUR
oublié dans une autre, ont suffi pour établir de nouvelles
divisions. J'admets que les baleiniers ne soient pas des
oracles en matière de science, qu’ils manquent de méthode,
et que par suite leur opinion ne soit pas apte à faire loi en
fait de classification ; mais pourtant, comme ils sont Les seuls
qui puissent répondre jusqu’à présent aux questions adres-
sées par la science, il me semble qu'il est bon de les con-
sulter, et de tenir compte de leurs réponses, quand elles
s'accordent entre elles et que cet accord ne blesse pas le bon
sens. Or tous les baleiniers disent qu'ils poursuivent le
cachalot et la baleine franche, dont ils reconnaissent très
bien plusieurs espèces ou variétés, et que, dans leurs croi-
sières, ils rencontrent des baleines qui out un aileron, ou
au moins une fausse nageoire, à l'extrémité postérieure du
dos : celles-là, ils ne les chassent pour ainsi dire jamais. Ce
sont les Baleinoptères, dont la synonymie est la plus confuse
et la plus difficile à débrouiller, et qui ne comprendraient
pas moins de douze à quatorze espèces différentes. Tous les
baleiniers avec lesquels j'ai été en rapport, et dans Île
nombre il y en avait de très intelligents et très lucides
dans leurs explications, ne m'ont jamais parlé que de deux
espèces principales, le humpback ei le fin-back, auxquelles
il faudrait peut-être ajouter une ou deux variétés. Toutes
les descriptions qu'on m'a faites de ces Cétacés s'accordent,
et toutes ont quelques uns des caractères des espèces énu-
mérées dans les livres. N’esi-il pas à supposer qu’il n’y a
que ces deux espèces ?
Ce n'est point une histoire de la pêche que je fais ici, pas
plus que l’histoire naturelle des grands Cétacés. Mon but est
d'essayer d'accorder entre elles et avec les espèces que
distinguent les baleiniers, les nombreuses espèces établies
par les naturalistes. Je m’appuie sur ce que m'ont appris
d’heureux hazards dans mes voyages de mer, et plusieurs
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 5
années de fréquentation avec des pêcheurs. La correspon-
dance des capitaines baleiviers qu’on lit dans les ouvrages
du lieutenant Maury, de la Marine des États-Unis, contient
beaucoup de détails sur les habitudes de ces grands ani-
maux, et, dans ces lettres, j'ai choisi et groupé les faits
nouveaux qui m'ont paru le mieux s’accorder.
Jo
PÊCHE.
PARAGES FRÉQUENTÉS PAR LES BALEINES.
Abandon de la pêche du Nord.
Les descriptions de la pêche de la baleine qu’on lit dans
presque tous leslivres d'histoire naturelle, pourraient s’appli-
quer à la manière dont on procédait, il y a deux cents ans,
alors que la Hollande envoyait 20,000 matelots dans les
mers du Nord, et que des villages de pêcheurs, dont il ne
reste plus de traces, s'élevaient sur les rivages désolés du
Spitzberg. Aujourd'hui les baleines ont à peu près disparu
de ces régions; la pêche du Nord n'existe pour ainsi dire
plus; les Hollandais n’y figurent pas, et quelques navires,
partis des ports d'Écosse ei de Norwège, parcourent seuls
ces tristes parages à la recherche des phoques, chassant
la baleine par occasion, mais on peut dire que cette pêche
n’est plus qu’un accessoire de plus en plus négligé.
Cette industrie est aujourd'hui presque tout entière aux
mains des Américains du Nord, chez lesquels elle s’est
développée pendant les grandes guerres du commencement
du siècle qui les débarrassèrent des concurrents. Au com-
6 MÉMOIRE SUR
mencement de 4856, l’Union comptait 655 navires baleiniers
de toute grandeur, représentant un tonnage de 199,141 £.,
et montés par 20,000 hommes. Les ports du Nord de la
Grande-Bretagne envoient 40 navires dans les mers Polaires;
la France a une quinzaine de baleiniers, les villes Anséati-
ques à peu près autant, qui suivent la fortune des Améri-
cains. Les armements de ceux-ci servent de type; leur
vocabulaire a fourni aux autres nations tous les termes de
pêche.
Instruments de péche.
Quoique le théâtre des opérations ait subi de grands
déplacements, comme nous le verrons tout à l'heure, Îles
procédés employés n’ont guère changé. L'obligation de
fondre à bord le lard, que la briéveté du voyage et l’abaisse-
ment de la température permettaient autrefois de rapporter
en Hollande par morceaux, a causé quelques modifications
dans l'aménagement du navire, mais les embarcations
employées à la poursuite du cétacé sont toujours construites
sur les mêmes principes, et, malgré quelques tentatives de
perfectionnement, on en est toujours revenu au harpon, à la
lance et au louchet (Spade). Le harpon ne sert pas,
comme on le dit communément, à tuer la baleine; il peut
arriver qu'il pénètre dans une partie vitale et cause la mort,
mais ce cas est excessivement rare. Les harpons, qui
sont toujours au nombre de deux sur la même ligne,
servent à relier la baleine à l’embarcation qui la poursuit, à
lamarrer suivant l'expression reçue, et ce n’est que lors-
qu’elle est harassée par la douleur de sa blessure, et la
résistance de la corde qu’on a soin de filer quelques fois
jusqu’à 600 mètres, qu’on peut s’en approcher pour la tuer
à coups de lance. Le moment de flurry— ainsi appelle-t-on
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 7
l’agonie de la baleine — est toujours dangereux. On a essayé
divers procédés pour se mettre à l'abri de ce péril. Les
pirogues ont été munies d'appareils, d'espèce decanons avec
lesquels on pouvait lancer le harpon; mais outre le poids
ajouté à l'embarcation, dont une des premières conditions
est la légèreté, le mouvement de la mer ne permet aucune
précision dansle tir. Depuis quelque temps, on s’est servi
avec assez de succès de fusées, ou mieux de bombes
envoyées avec une carabine dans le corps de la baleine
une fois qu’elle est amarrée, mais on a cru remarquer que
les baleines tuées ainsi coulaient plutôt que les autres. La
majorité des pécheurs s’en tient, à tort ou à raison, aux
instruments primitifs.
Points de croisière pour la baleine franche.
La rareté des baleines dans les mers du Nord, et la con-
naissance plus complète de l’hémisphère Sud, engagèrent
les armateurs à tourner leurs vues de ce côté. Les baleiniers
établirent successivement leurs croisières sur la côte du
Brésil, depuis l'embouchure du Rio-de-la-Plata, jusqu'aux
mers du cap Horn, entre ce dernier et le cap de Bonne-
Espérance, le long des côtes méridionales de l’Afrique, et
dans les petits archipels qui sont au Sud de ce continent. Les
voyages, presque toujours fructueux, ne duraient guère que
sept ou huit mois, un an au plus. Quelques années après,
il fallut pousser jusqu'aux côtes du Chili, à la Nouvelle-
Zélande et en Australie. A la Nouvelle-Zélande , les
pêcheurs s’établissaient dans une baie qui était leur centre
d'opérations, et la pêche se faisait au moyen des embarca-
tions qui exploraient le voisinage, dans un rayon peu étendu.
Cette pêche dans les baies où les baleines se rendaient pour
mettre bas leurs petits, ne pouvait manquer d’en faire
8 MÉMOIRE SUR
diminuer lenombre en peu de temps. Les Anglais, en prenant
possession de cet archipel, défendirent aux étrangers de
pêcher dans ses eaux; mais les établissements fondés à
terre et les armements coloniaux continuèrent l’œuvre de
destruction. Aujourd’hui les baleines ÿ sont très rares, soit
qu'on les ait détruites à peu près toutes, soit qu'elles se
soient enfuies vers d’autres parages, Plusieurs baleiniers
n’admettent que la première de ces supposilions, et préten-
dent que les baleines n’émigrent jamais à de grandes distan-
ces. (V. plus bas, note À.)
Les pêcheurs, que l'hiver de l’hémisphère Sud chassait
des côtes orageuses de la Nouvelle-Zélande, avaient poussé
leurs explorations sur les côtes de Californie, au détroit de
Behring, au Kamstchatka, au Japon, etc., etc., et avaient
trouvé des baleines dans tous ces endroits. Cette pêche,
appelée pêche du Nord-Ouest, est à peu près la seule qui se
pratique aujourd'hui. En 4849, un américain, le capitaine
Roys, passa le détroit de Bebring, poussa jusqu’au 70°
degré de latitude, et fit tout son chargement depuis Île
milieu de juillet jusqu’à la fin d'août. Encouragés par ce
succès, un grand nombre de navires se rendirent dans cette
mer et réussirent au-delà de toute espérance, mais au bout
de trois ou quatre ans on n’y trouva plus rien.
Les navires américains quittent leurs ports d'armement
vers le mois d’août, et arrivent en février dans le milieu du
Pacifique, ayant quelquefois ramassé deux ou trois cents
barils d'huile le long de la côte de Patagonie, dans l’archipel
de Juan-Fernandez, et peut-être un cachalot ou deux,
dans le trajet du “ap Horn aux îles qu’ils ont choisies comme
point de relâche, pour remplacer l’eau et embarquer la
grande provision de bois à brûler qui leur sont nécessaires.
Toute la flotte arrive au Nord-Ouest, sur les lieux de pêche,
à la fin de mars ou à la mi-avril. Presque tous les navires
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 9
sont de retour à la fin d'octobre, à Honolulu ou à Lahaina
(îles Sandwich), où ils passent un mois à se refaire, puis ils
s’en vont, les uns à la côte de Californie, les autres aux
îles de la Societé, aux Marquises, etc., etc., cherchant de
préférence les endroits les plus sauvages et les moins fré-
quentés, où ils puissent s’approvisionner d’eau et de bois à
bon marché, au moyen d'échanges avec les naturels : de
plus, pendant cette espèce de flânerie de deux ou trois mois,
ils ont la chance de rencontrer des cachalots.
Ces campagnes durent ordinairement trois ans, quelque-
fois quatre, et heureux le bâtiment qui peut, au bout de ce
temps , faire roule pour son port d'armement avec 5,000
barils d'huile !
Péche du cachalot.
Les croisières des cachalotiers qui ont lieu, le plus sou-
vent, dans la plus belle partie de Océan Pacifique, ou dans
le Nord de la mer des Indes, sont beaucoup moins düres ;
mais peut-être sont-elles encore plus fatiguantes par leur
monolonie el le temps passé hors des relâches. Si encore
la pêche donnait, mais que de fois, après une croisière de
sept à huit mois, les navires sont venus relâcher sans avoir
fait un baril d'huile! Le prix élevé de lPhaile de cachalot
qui est près de trois fois celui de l'huile franche, maintient
seul ces armements si chanceux. En 1855, cle valait 176
francs le baril (1), et celle de baleine 71 francs.
État actuel des pêches.
Nos vieux baleiniers qui se rappellent la pêche du banc
(1) Le baril qui sert d'unité est de 20 gallons, soit 75 litres.
’
10 MÉMOIRE SUR
du Brésil où l’affluence des baleines permettait de faire un
chargement en quelques mois; ceux quiont encore vu le bon
temps où elles soufflaient dans les baies de la Nouvelle-Zé-
lande, et où les cachalots se pressaient dans les canaux des îles
Galapagos,se plaignent amèrement du temps présent, et s’en
vont répétant qu'il n’y a plus de baleines, que c’est une
industrie perdue! Il ne paraît pas qu’on pense de même
aux États-Unis, dont les armements ne diminuent pas et
même sont en voie de progrès : ainsi à la place des vieux
navires, des lourdes hourques, qu'on achevait d’user à la
pêche, l’Union commence à y envoyer de charmants petits
clippers qui, grâce à leur bonne marche, gagnent un temps
précieux, et que leur facilité d'évolution rend aptes à fré-
quenter les détroits les plus resserrés. Les importations
d'huile en Amérique, à la fin de 1855, supposent trois nulle
baleines et cachalots, tués d’une manière profitable pendant
la saison; des pêcheurs expérimentés prétendent que, si on
compte celles qui sont perdues, le chiffre des victimes doit
être porté au moins à douze mille.
Carte des baleines du Lt Maury.
Pour terminer ces renseignements sur la pêche, disons un
mot de la carte des baleines (Whale-Chart), de M. Maury.
Cette carte, composée il y a environ dix ans, sur les indi-
cations fournies par les journaux d’un très grand nombre
de baleiniers, a pour objet, de faire voir au premier coup
d'œil les endroits où l’on a rencontré le plus de baleines dans
un temps donné, si c’étaient des baleines franches ou des
cachalots, isolés ou par bandes, etc., etc. C’est un plani-
sphère sur la projection de Mercator, allant de 79° 50° de
latitude N. à 68° de latitude Sud.
Ce qu’on y voit d'abord, c’est que les cachalots se tien-
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 11
nent de préférence aux environs de l'Équateur, et les balei-
nes vers les régions polaires, et qu’aux environs du tropique,
il y a comme un terrain neutre, où l’on trouve des indivi-
dus des deux familles. La carte montre aussi qu'il y a trois
endroits où les cachalots quittent les régions tropicales, pour
des laiitudes plus élevées; d’abord dans l'Océan Atlantique
Austral entre Îles parallèles de 30 à 35°. On les a trouvés
ensuite, en grandes troupes, dans le Grand Océan Austral,
entre 55 et 60°, et dans le milieu du Grand Océan Boréal,
par 40° de latitude.
Malheureusement les avantages pratiques de cette carte
ne sont pas aussi grands qu'on étailen droit de s’y attendre;
la destruction des Cétacés, ou leur fuite, y apportant sans
cesse des changements, Cependant elle est loin d’être tout-
à-fait inutile; il nous semble qu'il vaut encore mieux agir
sur des données un peu incertaines que d’aller tout-à- fait
au hasard.
Il.
DIFFÉRENTES ESPÈCES DE GRANDS CÉTACÉS.
Nous avons dit que les grands Cétacés que les pêcheurs
poursuivent sont la baleine franche et le cachalot, qu’ils
distinguent par les noms de Right Whale et de Sperm-
Whale, Whale (baleine) étant pour eux le nom générique
de tous les grands Cétacés. Le nom de baleines n’est appli-
qué par les naturalistes qu'aux Cétacés à grosse tête dépourvus
de dents, celles-ei étant remplacées par des fanons ou lames
cornées, fibreuses, eflilées à leurs bords, occupant seulement
la machoire supérieure, linférieure étant nue et sans
armure.
142 MÉMOIRE SUR
On aperçoit tout de suite, dans les Cétacés Mysticètes,
quelques différences extérieures; les uns n'ont pas de nageoire
dorsale, tandis que les autres en oni une; d’autres ont la
peau de la gorge et du ventre sillonnée de plis longitudi-
naux: de là, trois genres principaux dans la famille : 4° Les
Baleines proprement dites; 2° les Baleinoptères qui ont une
nageoire dorsale ou au moins une fausse nageoire; 3° les
Rorquals, des mots hollandais, Rohre, Whaal, Baleinop-
tères à luyaux.
14° BALEINES PROPREMENT DITES.
Balæna Mysticetus, Linné.
Les pêcheurs qui explorèrent les premiers les mers du
Nord, quand les baleines, si toutefois c’étaient les animaux
que nous appelons ainsi aujourd'hui, vinrent à manquer sur
les côtes de l’Europe, rencontrèérent dans les parages du
Groënland et dans la baie de Bafin, de grandes baleines,
auxquelles furent données les noms de Baleines franches,
B. du Groënland, de grande baie, etc., etc. Les premières
bien connues, elles servirent naturellement de types et four-
nirent l’espèce Balæna Mysticetus de Linné.
B. glacialis, KI,
Les navigateurs signalérent, dans les mers du Nord, une
deuxième espèce de baleines qu'ilsappelèrent Nord-Capers,
parcequ'on les trouva d’abord vers le cap Nord, entre la
Norwège et le Spitzberg; mais depuis on les a rencontrées
ailleurs. C’est l’espèce Balæna glacialis (KI., Lacép.).
Comme les baleines franches, elles ont la tête longue et
courbe, et la peau très unie et très lisse dans cette parue :
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 45
l'endroit où se trouvent les évents fait une bosse. Elles sont
plus petites que la B. Mysticeitus ; leur longueur est ordi-
nairement de 45 mètres, et on en retire de 50 à 60 barils
d'huile. Près de la queue elles ont une petite bosse,
Cette espècese trouve par les latitudes de 59 à 62° Nord. Les
baleines qu’on rencontre dans la baie de Baflin, près de l’île
Discoë, par 68°, sont beaucoup plus grosses, maisles habitu-
des des deux espèces paraissent être les mêmes. A la fin de
juin ou au commencement de juillet, on les voit remonter
rapidement vers l'Ouest, par le détroit de Lancaster, Avant
que les intrépides navigateurs anglais eussent reconnu le
passage au Nord de l'Amérique, les baleines avaient répondu
affirmativement sur son existence. Un navire américain en
prit une près du détroit de Bebring, dans laquelle on trouva
un harpon qui lui avait été lancé du côté de l'Atlantique,
comme le certifiaient le nom du fabricant et celui du bâti-
ment auquel il avait appartenu. Les baleines ne franchissent
jamais l’Équateur : celle-ci était donc venue forcément par
le Nord de l'Amérique. Quelquefois, on les voit revenir de
leur pérégrination vers l'Ouest; sans doute alors qu'elles
ont trouvé la glace trop compacte, leur barrant le passage
d’une mer à l’autre. Cependant, si on en croit le baleinier
qui nous fournit ces renseignements (1), cet obstacle ne les
arrélerait pas, ces baleines pouvant rester sous l’eau pendant
très longtemps. Le gouverneur de l'établissement Danois de
Discoë lui aurait affirmé avoir vu une baleine rester sous
la glace pendant sept semaines : tous les jours il allait visi-
ter lendroit, et ce ne fut qu’au bout de ce temps que
animal remonta et qu’il fut pris. Ordinairement les baleines
restent sous l’eau environ 4 heure 50 minutes et 25 minutes
(1) C. B. Chappell, cap. du bal. Am. le Mac-Lellan (lettre du
25 octobre 1849), (Maury's Sailing directions).
14 MÉMOIRE SUR
à la surface (4). Quandelles sont dans le voisinage des glaces,
on les voit rarement s'élever plus de deux fois de suite,
Leur instinct et l’expérience leur ont appris probablement
à s'abriter, au milieu des glaçons, du mauvais temps et de
leurs ennemis: elles n’ont besoin que d'une fissure, d’un
petit trou, sous lequel elles présentent leurs évents pour
respirer,
Ne fréquentant que les mers au Sud de l'Équateur, les
nouvelles générations de baleiniers ne connurent pas les
baleines du Groënland, et donnèrent le nom de baleines
franches (Right F'hales), à une variété de Nord-Caper dont
Cuvier a fait l'espèce Balæna antarctica. W ne faut donc
pas s'étonner si, quand il y a vingl ans commença la
pêche du Nord-Ouest, on crut trouver de nouvelles espèces,
Sur les côtes du Kamstchatka, au Sud du détroit de Bebring,
dans la mer d’Ochotsk, on rencontra des baleines noires,
très vives, fournissant de 50 à 60 barils d'huile. Les navires
qui allèrent les premiers dans la mer glaciale, au Nord du
détroit, chargèrent en quelques semaines avéc des baleines
énormes qui étaient si peu farouches, que les embarcations
s’approchaient à les toucher: elles expiraient en quelques
minutes, sans résistance, sans agonie. Ces baleines donnent
habituellement de 180 à 200 barils d'huile; on en a vu qui
en donnaient jusqu’à 500. En 1849, 154 navires croisèrent
danscette mr,et recueiilirent, pendant le court été de ces ré-
gions, 266,850 barils d'huile, et 1,240,800 kil, de fanons, ce
qui ferait. à 100 barils seulement par tête, 2.668 baleines
tuées, en admettant qu'il n’y en ait pas eu de perdues, ce qui
n'est jamais le cas. J'ai dit précédemment que cette pêche
de Behring n'avait guère duré que trois ou quatre ans.
(1) Le capitaine Roys dit qu'il n'a jamais vu les baleines rester
‘sous l’eau plus de trente-cinq minutes. (Maury's Sail. direct.
letters from Whalemen).
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 45
D’après les descriptions, malheureusement très incom-
plètes des baleiniers qui fréquentent le Nord du Pacifique, il
est plus que probable que ces deux espèces de baleines sont
les mêmes que celles qu’on rencontre auGroënland, La plus
petite que les pêcheurs Américains appellent Baleine russe,
B. à dos de chameau, B. du N.-0. (Russian, Camel Backed,
North West Whale) ne serait autre que la B. glacialis.
Quant aux autres, qu’on trouve au N. du détroit de
Bebring, et qu'on nomme Bowheads, Polar Right Whales,
des marins qui ont fait la pêche à Bebhring et dans la baie
de Baflin, disent qu’elles sont identiquement les mêmes
que celles de cette baie. Leur peau est noire, généralement
très unie, et non couverte de balanes, comme on en voit
sur les baleines de l’hémisphère Sud.
B. australis, KI.; B. antarctica, Cuvier.
Les baleines rencontrées dans cet hémisphère, quand on
fut obligé d'aller pêcher par le travers du Rio-de-la-Plata,
sur les côtes méridienales de lAfrique, au Chili, et à la
Nouvelle-Zélande,appartiennent à l'espèce appelée australis
par Lacépède, antarctica par Cuvier, et par les baleiniers,
baleine franche ou noire (Right or Black #'hale). Elles don-
nent ordinairement 50 barils d'huile. Mais elles ont pres-
que disparu des endroits où on les trouvaitencore en grand
nombre, il y a vingt ans; les côtes du Chili et de l'Afrique
méridionale sont désertes, ét à la Nouvelle-Zélande, les
pêcheurs qui s'étaient établis à terre dans presque toutes les
criques, abandonnent cette industrie ruinée, pour se livrer
à la culture et à l'élève des bestiaux (1).
Nous ne savons pas si, par les hautes latitudes australes,
(1) New-Zealand Pilot, 1856.
46 MÉMOIRE SUR
on trouverait des baleines de cette espèce qui s’y seraient
réfugiées, ou de très grosses baleines comme celles de
l'Océan Glacial Arctique. On n’a pas encore assez exploré
ces régions. Il est bien rare que les baleiuiers aillent au-
delà du 55° parallèle : les autres navires qui sont allés plus
loin, ont rapporté qu'ils avaient rencontré des baleines,
mais sans indiquer l'espèce d’une manière précise. Un Amé-
ricain, le capitaine Crocker dit, qu’à la Nouvelle-Géorgie,
il n’a vu qu'une seule baleine noire (B, australis), mais
qu’il a aperçu une grande quantité de baleines comme il
n’en avait jamais vu, et qui pourraient bien être des
bowheads d’après la description qu’on lui avait faite de
celles-ci. Il ne put en prendre, tellement elles étaient farou-
ches. (VW. plus bas note A.)
B. nodosa, Lacép. — B. gibbosa, Lacép.
Les trois espèces, dont nous venons de parler, consti-
tuent les baleines franches des pêcheurs (Right Whales).
Lacépéde établit deux espèces douteuses, Balæna nodosa et
B. gibbosa.
La première, qu’on trouve désignée par quelques auteurs
sous le nom de Baleine Tampon, estun fumpback (Balænop-
tera Boops, Linn.; Balœna ros'rata), où peut-être une
baleine qu’on trouve en Californie et que les pêcheurs dési-
gnent parles noms de Californian grey, Californian ranger.
Ces Céiacés ont la tête allongée et sont beaucoup moins
gros, proportionnellement à leur longueur, que les espèces
précédentes. Le corps ne diminue pas subitement en allant
vers la queue, et à la naissance de celle-ci, il y a une
petite bosse. Leur longueur varie entre 12 et 20 mètres,
mais la quantité d'huile qu'ils rendent, 25 ou 50 barils,
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 47
n’est pas en rapport avec leur taille. Nous pensons qu’on
doit les mettre avec les Baleinoptères. j
Ilen est sans doute de même d’une petite baleine qu’on
chasse dans les mêmes parages, faute de mieux, très maigre
comme l'indique son nom en anglais, Scrag-Whale, qui
rend de 8 à 10 barils d'huile. C’est la Balæna gibbosa.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LES BALEINES.
Évents.
La forme du jet d’eau, qui sort par les évents, fait recon-
naître de loin au baleinier expérimenté, si le cétacé qu'il
découvre est une baleine ou un cachalot. La baleine a deux
“trous à la partie arrière de la tête, l’un en avant, l’autre en
arrière. Les deux jets d'eau et de respiration condensée
s’élévent perpendiculairement à deux ou trois mètres,
jusqu'à ce qu'ils aient perdu leur force, et retom-
bent l’un en avant, l’autre en arrière; tandis que le cachalot,
ayant qu'un seul évent placé presque au bout antérieur de
la tête et dirigé obliquement en avant et du côté gauche,
ne lance qu’un seul jet. (VW. plus bas, note À).
Téguments, couleur, etc.
Les téguments qui recouvrent les baleines sont à peu près
uniformes sur tout le corps, et consistent dans une sorte de
feütre, épais de O m. 27, compris entre deux peaux
dont lextérieure est fine comme du papier; l'autre est
beaucoup plus forte, et entre les deux se trouve unenduitqui
agglutine les poils composant ce feûtre grossier. Le tissu
cellulaire graisseux, le lard (blubber), qui est au-dessous,
2
18 MÉMOIRE SUR
varie quelquefois en épaisseur de 40 à 50 centimètres, mais
il est rare qu’il en ait plus de 50.
La couleur des baleines est le plus ordinairement brun-
noirâtre, quelquefois grise, avec le dessous du corps d’un
blanc-argenté ; mais souvent ces couleurs se mélangent et
donnent lieu à des marbrures plus ou moins multipliées.
Propulsion.
Le principal moyen de propulsion des Cétacés réside dans
leur queue (flukes); leurs nageoires pectorales (fins) ne leur
servent guères que pour se maintenir en équilibre et gou-
verner. L'effet de la queue est lemême que celui d’un aviron
quand on godille. La queue est aussi Parme la plus puis-
sante de ces animaux, avec laquelle, dans leur agonie, ils
cherchent à se délivrer de leurs persécuteurs; aussi, quand
une baleine est amarrée et que ’embarcation peut s’en appro-
cher assez près, un harponneur adroit essaie toujours de
couper avec un louchet (spade) les tendons qui attachent les
flukes au corps, ce qui, tout en arrêtant la fuite du Cétacé,
diminue considérablement le danger. Le mouvement de
l’eau sur une baleine morte, fait avancer celle-ci tout natu-
rellement dans le vent.
Les baleines vivent constamment dans l’eau ; leur poids
et leur volume ne leur permettent pas de se tenir sur les
bancs où l’eau vient à manquer tout-à-coup. Lorsque les
tempêtes les chassent vers les côtes et qu’elles ne trouvent
plus assez de profondeur pour se soutenir, elles font de
vains efforts pour se remettre à flot et finissent, après des
fatigues inutiles, par s’'échouer sur le rivage. Mais elles fré-
quentent volontiers les baies dont l’eau a une profondeur
moyenne, les détroits et les canaux où la mer est calme,
surtout les femelles à l’époque où eiles mettent bas. Ces
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 19
Cétacés n’atteignent jamais une grande vitesse de propulsion.
Dans les circonstances ordinaires, lorsqu'ils sont dans des
parages qui leur offrent une nourriture abondante, on les
voit s’en allant nonchalamment , à raison de deux ou trois
milles à l'heure. Il est rare que leur vitesse dépasse six
milles, à moins qu’ils ne soient poursuivis, et cette exci-
tation passagère dure peu. Aussi n'est-il pas étonnant,
qu'avec des moyens de s'élever de la côte si peu énergiques,
quand ils sont dans le voisinage des terres, ils cherchent les
canaux el les baies abritées.
Migration.
On a dit que les baleines peuvent vivre dans toutes les
mers et se faire facilement à toutes les différences de tempé-
ratures et de climats. Cela peut être vrai pour quelques
baleinoptères, mais iln'en est rien pour les trois espèces de
baleines proprement dites que nous venons de citer, qui ne
vivent que dans les régions froides et les zônes tempérées.
Les baleines de l''hémisphére Sud n’ont jamais passé dans
l'hémisphère Nord et réciproquement; l’Équateur est pour
elles comme un cercle de flanmes qu'elles ne peuvent
franchir : tous les baleiniers sont d'accord sur ce point. En
pleine mer, on ne trouve pas de baleines proprement dites
à moins de 25° de latitude de chaque côté de la Ligne; sur
les côtes, on en prend quelquefois par 20 ou 18°; c’est
qu’alors elles se sont avancées jusque par ces latitudes à la
recherche d’une baie convenable pour faire leurs petits. Si
on en rencontre, par hazard, sur ces parallèles à grande
distance des côtes, ce sont des individus égarés, et tout
porte à croire, quand ils sont nombreux, que leur présence:
coïncide avec l'existence de quelque courant d’eau plus
froide.
920 MÉMOIRE SUR
La nécessité de venir respirer à la surface semblerait
devoir forcer lesbaleines polaires à quitterles mers Arctiques
à l'approche de l'hiver, avant que l'Océan ne forme un plafond
glacé; mais le froid qui chasse les navires de ces parages au
mois de septembre, n’a pas permis de les observer de
manière à savoir ce qu'elles deviennent : peut-être se
rassembient-elles alors dans la mer libre de glaces qui est
au Pôle et que le docteur Kane, et le lieutenant de Haven,
de la marine des Etats-Unis, ont révélée il a quelque temps,
à moins qu’elles ne puissent rester presque indéfiniment sous
la glace, comme il a été dit plus baut sur le témoignage du
capitaine C. B. Chappell.
Les baleiniers sont d’accord sur ce point qu'il est assez
commun de voir les baleines en grand nombre, restant
presque stationnaires dans les parages où elles trouvent de
la nourriture, puis, tout d’un coup, elles partent toutes
dans une certaine direction. Le capitaine Crocker rend
compte ainsi d’une de ces migrations en masse. :
« Je suis sûr que mon navire est le premier qui ail péné-
» tré dans les mers du Japon, à la poursuite des baleines
» franches, et comme cette année-là (1847), il n’y vint
» que deux ou trois navires, nombre trop petit pour effrayer
les baleines, il est probable qu’elles se comportaient
comme elles lavaient toujours fait jusqu'alors. Je ne
» sais comment les baleines étaient venues ans celte mer,
» vu qu’à mon arrivée, en avril, elles y étaient déjà et fort
» occupées après leur nourriture, Je n'en trouvai aucune
» dans la mer Jaune, ni dans le détroit de Corée. Les
» premières que je reucontrai, à environ soixante milles
» dans le N.-E. du détroit, n'étaient là pour ainsi dire que
» par hasard, tandis que plus loin, sur la côte du Japon,
» elles étaient comme chez elles, et je commençai par en
» prendieun bon nombre. Nous croisâmes dans ces parages
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 2t
» jusqu’au 10 juin, époque à laquelle je fis route au N.-O.,
» vers la côte de Tatarie, où je croisai jusqu’au 15 juillet
» et il me parut évident que toutes les baleines s’en
» allaient rapidement vers le N. E., c’est-à-dire dans la
» direction du détroit de La Pérouse. »
« En arrivant à ce détroit, je vis plusieurs baleines se
» dirigeant toutes à l'Est, ce qui me confirma dans mon
» idée qu'elles quittaient la mer de Tatarie. Je sortis du
» détroit le matin, et voyant une baleine isolée se diriger à
» l'Est, je.la suivis, espérant qu’elle me conduirait à quel-
» que bon endroit. Toute la journée, elle fit route à l'Est
» avec une vitesse de six milles à l'heure, A la nuit, je
» diminuai de voiles et mis en panne à minuit pour attendre
» le jour. Au matin, nous nous trouvämes au milieu d’une
» flotte de navires venus du Sud, et dont quelques uns
» étaient occupés à fondre .. J'ai ainsi acquis la convic-
» tion que les baleines qu’on trouvait dans la mer d’Ochotsk
» après le mois de juillet, y venaient de la mer du Japon. »
Gestation, accroissement; etc.
La manière dont se fait l’accouplement des baleines, le
temps de la gestation, sont pour nous des mystères. Généra-
lement on les rencontre par couples, le père et la mère
avec un seul petit (1),-rarement deux. On ne pourrait
cependant affirmer, comme on l’a avancé, que ces animaux
restent mariés. Ce qui est bien reconnu, c’est la tendresse
de la mère pour son nourïisson, tendresse et dévouement
que les pêcheurs exploitent sans pitié.
On n’a encore fait que des conjectures sur le temps de
(1) Les baleiniers appellent le màle bull (taureau), la femelle
cow (vache) et le petit calf (veau).
93 MÉMOIRE SUR
leur accroissement et la durée de leur vie. Les mille années
d'existence, que leur accorde Buffon, sont réduites par les
baleiniers à trente ou quarante ans: on ne sait trop sur quoi
cette dernière supposition est fondée, probablement sur la
rapidité apparente de leur croissance. Les meilleurs obser-
vateurs s'accordent à dire que la baleine franche arrive à
sa croissance parfaite en deux ou trois ans. Quelques uns
pensent que les femelles portent plus d’un an ; on en ren-
contre à différents degrés de grossesse à la même époque.
Quand les femelles rallient les baies pour faire leurs petits,
les baleiniers qui les y poursuivent, ne rencontrent d’abord
que des femelles tout-à-fait adultes ayant encore leurs
petits dans le ventre. Un peu plus tard, on les voit avec des
nourrissons très jeunes, mais ceux-ci, avan! de se lancer en
pleine mer, sont déjà grands et forts. Plus tard on les
rencontre encore avec leurs mères, devenant de plus:en
plus forts à mesure que la saison s’avance et à la fin de
celle-ci, on peut à peine distinguer les jeunes mâles des
vieux qui recommencent à s’accoupler avec les femelles.
Le capitaine Crocker rapporte que, sur les côtes du Kamt-
schatka, il n'a trouvé que des baleines très jeunes, et il se
demande si les jeunes baleines à un certain âge se séparent
toutes des vieilles, et si cette séparation a pour but de leur
procurer des aliments différents.
Alimentation.
La seule nourriture de ces grands animaux paraît con-
sister en des substances que les pêcheurs appellent manger
de baleine (Whale feed) et qui ressemblent à de petites
graines rouges, grosses comme des graines de moutarde, qui
restent prises dans les franges des fanons, quand la baleine
s’en va nageant la bouche ouverte, Par le fait, cesont de petites
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 925
chevrettes de couleur rouge, qui flottent sur l’eau en quan-
tités innombrables, plus souvent mortes que vivantes : on
dirait, d’un peu loin, des petits caillots de sang, mais d’une
couleur un peu pâle. Quelle immense quantité n’en faut-il
pas pour alimenter un animal de cette taille! (Voir plus
bas, note A.) x
Dans les mers Pôlaires, on trouve, par bancs, des espèces
du genre Méduse, dont la plus grande partie sont micros-
copiques. On reconnaît que c’est à la présence de ces Médu-
ses que les mers du Groënland doivent leur teinte verdâtre
sur près d’un quart de leur étendue, et c’est dans ces endroits
que les baleines sont en plus grand nombre.
La nourriture de celles de la mer de Behring n’est pas
tout-à-fait la même, suivant plusieurs témoignages, mais elle
est toujours composée de petits animaux analogues. On a
rencontré dans les parages que fréquententles bowheads des
débris de poissons, et on a supposé qu’ils avaient été vomis
par des baleines, mais rien ne prouve complètement la vérité
de cette supposition (1). Un des baleiniers les plus expéri-
mentés des Etats-Unis, le capitaine Roys, aflirme que les
baleines proprement dites, dans le Nord du Pacifique, se
nourrissent de petits animaux qui meurent tous les ans, et
qui ne sont bons à manger qu’à un moment donné. On
trouve ces bancs de « manger de baleine » depuis 30
(1) Il paraît que le Nord-Caper (Balæna glacialis Lacép.), se
nourrit de poissons qu'il avale tout entiers. Dans le T. XVIIE
de l’'Hist. gén. des voyages de l'abbé Prévost, on lit à Ia page 27
(Descript. de l'Islande) :
« Parmi les ennemis du hareng, on distingue le Nord-Caper
» quiest un des plus dangereux et remarquable par la ruse
» dont il se sert pour en faire sa proie. Il se tient le plus sou-
» vent auprès de l'extrémité septentrionale de la Norwège. Ce
» poste ne peut être plus favorable à ses vues ; car ilest averti
» du passage des harengs qui côtoient la Norwège, en descen-
34 MÉMOIRE SUR
jusqu’à 55° de latitude pendant le mois de février. A une
latitude un peu plus élevée, il est à point pendant le mois
de mars ; en août on trouve les bancs par 60°. Pendant ce
temps, les petits animaux qu'on rencontrait de 30° à 40°
meurent, les baleines ne peuvent plus les manger dans cet
état, et par conséquent vivre à cette latitude, mais les
kumpback et les fin-back s'en régalent. Les aliments
des baleines Pôlaires diffèrent un peu. Les excré-
ments de ces baleines sont extrêmement durs, comme si
elles étaient soumises à une très forte constipation, et
exhalent une odeur horriblement fétide.
On n’a pas l’idée, faute d'observations, de ce qui se passe
dans les hautes latitudes de Phémisphère Austral. Une fois,
par 21° de latitude Sud, sur les côtes du Brésil, nous avons vu
la mer toute couverte de grandes plaques vertes et jaun4-
» dant du Nord. Lorsque toutes les troupes de harengs ont
» dépassé sa demeure habituelle, son intérêt l'appelle aux envi-
» rons de l'Islande. Là, quand il est pressé par la faim, ïla
». l'adresse de rassembler les harengs dispersés et de les chas-
» ser devant lui vers la côte. Lorsqu'il les voit en assez grande
» quantité, il les pousse le plus qu'il peut dans quelque baie et
» par un coup de queue, il y excite un tourbillon très rapide et
» capable mênre d'entrainer de légers canots. Cette petite tem-
» pête étourdit et comprime tellement les malheureux barengs
» qu'ils se précipitent par milliers dans sa gueule qu'il tient
» ouverte. Il les y attire en aspirant encore avec force l'air et
» l’eau, ce qui les entraîne directementdans son estomac comme
» dans un gouffre...»
Id. page 31 :
« L'ardeur et l’avidité d’une baleine l'ayant un jour fait
» échouer sur le sable pour s'être trop approchée des côtes,
» tous les Islandaïs du canton vinrent bientôt l'assaillir et la
» tuèrent. Une baleine était pour eux une prise très agréable ;
» mais elle le devint bien davantage encore, lorsqu'on trouva
» dans son ventre plus de six cents cabeliaux frais et vivants,
» une multitude infinie de sardines et même des oiseaux.»
LES BALEINES ET LES CACHALÔTS. 25
tres : cette coloration était due à de pelits animaux, gros
tout au plus comme la tête d’une épingle, dont lesuns avaient
le corps rouge, fait comme celui d’un ver étranglé par le
milieu : avec une loupe ordinaire on crut leur reconnaître
des pattes. Les autres étaient pisciformes et se mouvaient
avec une très grande rapidité. Plusieurs pêcheurs croisaient
en ce moment-là dans les environs.
Baleines coulées.
Il arrive souvent que les baleines coulent une fois tuées,
au grand désespoir des capteurs. On ne sait pas encore au
juste à quoi attribuer cet accident. On a cru qu'il était causé
par la maigreur des sujets, des femelles, par exemple,
pendant qu’elles allaitent : cela arrive presque toujours
aux baleinoptères. Mais on a vu des baleines très maigres
rester sur Peau, tandis que d’autres, fort grasses, étaient
perdues. La dissection de ces animaux fait voir qu’ils ont à
l'intérieur un grand réservoir qui contient une grande
quantité de sang artériel, lequel est, sans doute au besoin,
mis en circulation et leur permet de rester un temps assez long
sous l’eau sans qu’elles soient obligées de venir respirer. Il
peut se faire que les harpons ou les lances percent les parois
de ce réservoir de sang, et que cette circonstance fasse
couler le cadavre.
Ennemis de la baleine.
Malgré leur énorme masse, les baleines sont, comme
chacun sait, des animaux extrêmement timides : elles ne
combattent absolument que pour leur défense. et si ma-
ladroitement qu’on voit qu’elles n’en ont pas l’habitude, ou
bien quand elles ont un petit, et rien alors ne peut surpas-
26 MÉMOIRE SUR
ser leur tendresse et leur dévouement. Leur plus grand
ennemi — après l'homme sans doute — est le Delphinus
Gladiator (4) que les baleiniers appellent Killer (le tueur).
I! saisit la baleine par la lèvre inférieure avec la téna-
cité d’un boule-dogue; la pauvre bête, harassée par les
efforts qu’elle fait pour se débarrasser de son ennemi, expire
à bout de souffrances : le Æiller lui mange alors la langue,
qui est, à ce qu’il parait, le seul morceau qu’il convoite (2).
20 BALEINOPTÈRES.
Les baleinoptères sont beaucoup plus communes que les
baleines proprement dites, grâce sans doute au peu d'huile
qu'elles rendent, ce qui les met à l’abri des poursuites.
Outre la nageoire ou la fausse nageoire sur l'extrémité du
corps, à la naissance de la queue, qui constitue leur prin-
cipal caractère extérieur, elles ont les nageoires pectorales
beaucoup plus grandes et la tête plus applatie, à cause de
la moins grande cambrure de leur mâchoire supérieure,
qui fait aussi que leurs fanons sont beaucoup plus petits.
(1) Épée du Groënland, Kasatki des Kamtschadales.
(2) Au nombre des ennemis de la baleine, il faut encore compter
l'Espadon et le Trasher (le fouetteur). Je ne sais pas au juste
quel est ce dernier, dont je n'ai vu le nom mentionné que dans
quelques livres : probablement c'est un grand dauphin, un
épaulard, Delphinus Orca, Bellon. I] paraîtrait que l'attaque par
l'Espadon et le Trasher est simultanée. L'Espadon passe sous
la baleine, plonge dans son ventre l’arme formidable dont il est
muni; la douleur fait monter la baleine à la surface, où le
Trasher la frappe à coups redoublés avec sa queue, jusqu’à ce
qu’elle expire sous les coups de ses deux persécuteurs. Il faut
avouer que cette entente de deux animaux d'espèces tout-à-
fait différentes, est bien extraordinaire : je crois, jusqu'à plus
complète vérification, qu’on peut reléguer toute cette histoire
avec une foule d’autres contes des anciens pêcheurs.
LES BALEINES ET LES CACHALOTS, 27
Les baleiniers reconnaissent différentes espèces: le hump-
back, le fin-back, le razor-back, et le sulfur-bottom.
Humpback.
4° On rencontre les kumpback (dos à bosse : ainsi nommés
à cause de la bosse que fait la fausse nagvoire) en très
grand nombre dans les mêmes parages que les cachalots et
les balcines franches; mais c’est surtout sur les côtes du
Chili, du Pérou etde la Californie et à la Nouvelle-Hollande,
qu’on en rencontre le plus. Nous avons vu la baie de San-
Carlos de Monterey, en Californie, littéralement couverte
de ces grands Cétacés qui nagent comme les marsouins,
en plongeant la têle la première et en élevant en Pair
leur large queue. La nuit, on entendait de tous côtés
le bruit de leurs évents qu’on a comparé , avec jus-
tesse, à celui d’un timbre. Jusqu'ici on les a peu chassés;
les baleiniers n’aménent dessus, que quand les autres
pêches ne donnent pas, ou à la fin d’une campagne, lors-
qu'on n’a plus à ménager les embarcations. Leurs mouve-
ments sont tellement prompts et irréguliers, qu’on a de la
peine à les atteindre; une fois harponnés, la rapidité de leur
course est telle qu’il faut souvent couper la ligne, de peur
de voir sombrer la pirogue. Un humpback de 20 mètres de
longueur donne tout au plus 50 barils d'huile, ce qui ne
compense pas la peine qu’on a pour le prendre. De plus, ils
coulent presque toujours une fois morts; aussi il n’y a de
l'avantage à les chasser que dans les baies où ils coulent sur
le fond : leur énorme poids empêche les courants de Îles
déplacer, et quand ils reviennent à la surface, quelquefois au:
bout de deux jours, on les échoue au rivage pour les.
dépécer.
Le humpback doit être rapporté au genre Rorqual ou
28 MÉMOIRE SUR
Baleine à tuyaux, (Rorqualus Boops, Cuvier; Jubarte, Balæ-
noptera Jubartis, Lacép.; Balænopt. Boops, Linné, Balæna
rostrata, Bonn.). Nous croyons qu'on doit joindre à cette
espèce le Rorqual de la Méditerranée, Balænoptera
musculus, Linné, Rorqualus musculus, Cuvier.
On lit une description complète d’un humpback, baler-
noptère de l'espèce à museau pointu, qui vint s’'échouer aux
îles Malouines pendant le séjour qu'y firent les naufragés de
la corvette l'Uranie, dans le Voy. de Freycinet, 1817-1820,
Zool. p. 81 ct suiv.-
Fin-back.
2 Les fin-back ont le corps plus allongé que les hump-
back; la tête est également plus longue, faisant le tiers de
l'animal et déprimée, le museau pointu, le corps pisciforme
sans plis sous la gorge. Les fanons sont très courts et de
couleur bleuâtre. A la naissance de la queue s'élève une
nageoire triangulaire (fin), haute d'environ un mètre.
On ne poursuit jamais les fin-back à cause de leur viva-
cité et de leur méchanceté quand ils sont blessés. Un grand
individu, long de 20 mètres, ne donne que de 15 à 25
barils d’huile et souvent rien du tout : ils sont générale-
ment {rès maigres et coulent presque toujours une fois
morts. On trouve ces baleinoptères dans toutes les mers,
mais principalement dans Îles parages des îles Maloui-
nes el sur la côte du Chili. Il paraît qu’elles peuvent vivre
sous tous les climats. Nous en avons vu au cap de Bonne-
Espérance par un temps très froid, sur les côtes de Mada-
gascar, et dans l'archipel des Comores, au milieu de l'été.
La défense de passer d’un côté à l’autre de l’Équateur ne
s'étend pas à elles, si on en croit les baleiniers (1). Il en est
(1) Quelques pêcheurs sont cependant d'un avis contraire, et
SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 29
venu, à différentes reprises, s’échouer sur les côtes de la
Méditerranée ; il n’y a pas bien des années qu'on en a
recueilli un dans le golfe de Gascogne, et en 1855,on a vu une
troupe de petits fin-back remonter la Tamise jusqu’au pont
de Londres. La même année, une goëlette a coulé dans la
Manche, par le fait d'une forte voie d’eau qui s'était décla-
rée à la suite d’un violent coup de queue d’un énorme
fin-back.
Ce Cétacé est sans aucun doute, le Gibbar (Balænoptera
Gibbar, Lacép.; Balæna Physalus, Linné), espèce à laquelle
se rapporte peut-être le Poeskop (Balæna capensis) des
Hollandais du cap de Bonne-Espérance.
Razor-back.
5° Je n'ai vu le Razor-back (dos en razoir) cité que dans le
livre du Rd Cheever (the Whale and his Captors), qui dit
que cette baleine atteint quelquefois ane longueur de 32
mètres, mais qu'elle est beaucoup plus effilée que la baleine
franche. Ce doit être une exagération, comme il yena
disent que les kumpback et les fin-back de l'hémisphère Sud dif-
fèrent de ceux de l'hémisphère Nord. L'expédition de Dumont
d'Urville (Astrol. et Zélée) a rencontié un rorqual dont on a fait
une espèce nouvelle (Balænoprera Astrolabæ, Hombr. et Jacq.),
qui a pour principal caractère extérieur une série de bosses,
grosses comme le poing, sur la partie antérieure de la tête et
au-dessus de la lèvre supérieure. Les ailerons pectoraux sont
blanes et très longs, ce qui est du reste commun à tous. Habite
la mer Glaciale Antarctique.
Le nombre très grand des fin-back dans toutes les mers a
engagé plusieurs baleiniers à chercher les moyens de tuer ces
_ animaux à distance, mais de manière à ne pas les perdre une
fois morts. On espèrerait compenser par le nombre, la faiblesse
du rendement en huile. Jusqu'ici il ne parait pas qu'on soit
arrivé à des procédés satisfaisants.
50 MÉMOIRE SUR
plusieurs dans ce livre; il est probable que c’est quelque
grand fin-back , bien maigre, auquel on aura donné ce
nom.
Sulfur-botlom.
Le Sulfur-bottom, qui donne de 15 à 50 barils d'huile, est
peut-être une variété du humpback.
Une grande partie des observations générales sur les
habitudes des baleines franches peuvent s'appliquer aux
baleinoptères, mais comme on ne poursuit pas celles-ci, on
a encore moins de données sur elles que sur les premières.
Il paraîtrait qu'aux petits animaux qui font la nourriture
des baleines, les baleinoptères joindraient des harengs, des
sardines et d’autres petits poissons. Les côtes du Chili et de
Ja Californie, où l'on voit beaucoup de humpback, sont très
poissonneuses , mais elles abondent aussi en méduses,
galères, etc., etc.
30 CACHALOTS. (PHYSETER, CATODON,.
Cette famille est divisée par les auteurs en deux genres
principaux ; les Cachalots, qui n’ont pas de nageoire dorsale,
elles Physetères, qai en ont une. Ces genres renferment six
ou sept espèces, établies sur des différences dans la forme
ou la position des dents, différences qui résultent peut-être
de l’âge et du sexe. Cuvier pense que les quatre espèces du
premier genre doivent n’en faire qu'une seule, le Grand
Cachalot (Physeter macrocephalus, Linné), et en cela il est
d'accord avec les baleiniers, qui ne parlent du cachalot que
comme d'un animal unique dans son espèce. Les Physetères
ne sont-ils pas de grands Dauphins?
SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS. ol
Cachalot des Moluques.
Cependant un baleinier Américain, le capitaine Crocker,
parle (Maury's Sail. Direct. 185) de petits cachalots, à la
peau trés ridée, très vifs dans leurs mouvements, qu’il a ren-
contrés dans la mer de Soulou, et dont 50 lui fournirent
400 barils d'huile, c’est-à-dire en moyenne buit barils par
tête, tandis que les femelles des Cachalots ordinaires, beau-
coup plus petites que les mâles, en donnent ordinairement
quinze. Ges petits Cachalots ont été rencontrés dans la mer
de Florès, le détroit de Macassar etdansles Moluques. On dit
que celte espèce se trouve dans tout l'Océan Indien, jusqu’à
la mer Rouge. Le capitaine Crocker n'en donne aucune
description ; il dit seulement que dans le nombre de ceux
qu'il prit, il se trouvait des femelles avec les mamelles plei-
nes de lait, et des mâles parvenus en apparence à tout leur
développement, mais que les individus des deux sexes étaient
très petits. [ne prit qu’un mâle de grande taille, mais il était
évidemment très vieux et malade, et ne produisit que 60
barils d'huile, quoique, d’après sa dimension, on eût dû
s'attendre à en obtenir 400. Dans un autre passage de sa
lettre, le capitaine Crocker parle de l'aspect raboteux de la
peau des cachalots qui est couverte de rides non parallèles,
mais jetées irrégulièrement ; mais il ne dit pas si cela s’appli-
que à ceux de la mer de Soulou où à ceux qu'on rencontre
dans les autres mers, Ces rides et ces bosses s'appliquent
parfaitement à la figure donnée dans l’Atlas du Voy. de
lUranie (1817-1820), figure dessinée d'aprés un cioquis
communiqué par un baleinier anglais qui péchait sur
les côtes de Timor, dans les Moluques. D'après l'échelle de
ce dessin (1/85 de la grandeur), lanimal aurait 17 mètres
de longueur. MM. Quoy et Gaimard en ont fait une espèce,
le Cachalot bosselé \Physeter polycyphus).
MÉMOIRE SUR
QT
LS
Lieux fréquentés par les Cachalots.
En voyant le nombre de Cachalots rencontrés dans la
zône torride par les premiers pêcheurs qui fréquentèrent le
Pacifique à la fin du dernier siècle, on doit supposer que ces
Cétacés aiment la chaleur, et cette supposition se trouve con-
firmée par leur présence en troupes nombreuses dans la
partie seplentrionale de cet Ocean, dont les eaux sont
échauffées par un courant analogue au Gu f-Stream, qui a
son origine dans la mer des Inttes et sort par la mer de
Chine. Il est probable que les parages de l'Océan Austral
où l’on en rencontre, sont pareillement échauffés par quel-
que courant dont la direction n’a pas encore été observée.
On dit qu’on trouve des Cachalots dans toutes les mers,
et qu’on en a même pris dans l’Adriatique. De gros souf-
fleurs(Delphinus Orca, Bellou) n’ont-ils pas donné lieu à cette
croyance ? Toujours est-il qu'aujourd'hui, s'ils ont la chance
d’en rencontrer quelquefois, dans été, du côté des Açores,
les baleiniers ne comptent guères dessus avant d’être rendus
dans les régions tropicales de l'Océan Atlantique, où l’on en
voit encore quelquefois, ainsi que dans l'Océan Indien. Mais
c'est dans le Pacifique qu'on les trouve en plus grand
nombre, L'OfF-Shore Ground (1), c'est-à-dire la partie de
mer qui baigne les côtes du Pérou, les îles Galapagos qui
paraissent être leur rendez-vous d’amour, le cap San-Lucar,
extrémité méridionale de la presqu'île de Californie, et
toute la vaste zône comprise de 15° de latitude N. à 15° de
latitude S., sont les parages où l’on a le plus de chances
d'en rencontrer. Depuis un demi-siècle on en a détruit des
quantités prodigieuses, et ceux qui restent, pourchassés de
(1) Ground, Haunt, sont fréquemment employés pour dire les
endroits favoris des baleines ou des cachalots.
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 39
tous côtés, se réfugient au milieu des îles basses, comme
l'archipel des Paumotou, les îlesGilbert, le groupe de King’s-
mill, ete, etc., où les difficultés de la navigation les mettent
plus à l'abri.
Dimensions, formes, couleur, etc., des Cachalots.
Voici les principales dimensions d’un Cachalot mâle qui
a fourni 95 barils d'huile, Il est rare d’en trouver qui ren-
dent davantage et soient plus grands :
MÈTRES.
Longueur du bout delatêteau bout de la queue 18,8
Circonférence à l'endroit le plus gros du corps. 9,7
Epngaeuride latéte in, 0 0 Te 160
Id. de la mâchoire inférieure, ayant 22 dents de
Phaque Eole} ne UN state
ide il quenent. Lies as diiaie 2 #i4Ne
Larseurndélarqueue, Site ae ea re
Hauteur de la bosse (hump) (1) ou fausse
Hagen et IL ar va 86
DAME Eee LES PE Le qe lala :+0,08
Un Cachalot de cette taille doit peser au moins 60,000
kilogrammes.
Les mâchoires offrent des dimensions et des proportions
extrêmement variables en raison des individus. Généralement
(1) De la tête à la bosse, l'animal est presque rond : à partir
de là, le corps est terminé en baut et en bas par une crête
bosselée, et diminue de grosseur jusqu'à l’origine de la queue,
où, sur un sujet comme celui qui nous occupe, il n’a pas plus
de deux mètres de tour, et est beaucoup plus épais dans le sens
vertical que dans le sens horizontal.
Quand le Cachalot nage à la surface, la bosse qu'il a sur le dos
paraît élevée d'environ soixante centimètres au-dessus de
l'eau.
3
54 MÉMOIRE SUR
la mâchoire inférieure est longue, très étroite, les deux bran-
ches déprimées transversalement sont juxtà-posées dans les
trois quarts de la longueur totale, à partir du devant. Le
nombre des dents n’est pas égal dans tous les individus et
leur forme diffère souvent. Quelquefois on prend des Cacha-
lots qui ont la mâchoire inférieure cassée: ce sont des mâles,
devenus ainsi difformes à la suite des combats qu'ils se
livrent dans leurs rivalités d'amour. Les adversaires se
ruent l’un sur l’autre, la tête la première, la bouche ouverte,
cherchant à se prendre la mâchoire, et il leur arrive alors
souvent de la briser en se retournant avec force sans lâcher
prise. Il n°y pas de dents à la mâchoire supérieure, excepté
chez les individus très jeunes, ct alors elles sont très
petites.
On voit, plus haut, que la tête fait à peu près le tiers de
la longueur totale. Cette masse, carrée par devant, pèse
un poids énorme, et c’estla partie la plus riche en huile. La
tête d’un petit Cachalot peut être embarquée tout d’un mor-
ceau, mais il n’en est pas ainsi pour les gros. On commence
par détacher les mâchoires, puis avec des apparaux ad hoc
fixés au grand mât, on enlève la partie appelée junk;
c’est-à-dire l’énorme masse de graisse qui recouvre la
voûte crânienne, et qui pèse quelquefois plus de 5000 kilo-
grammes. On embarque ensuite ce queles Américains appel-
lent case et les français la fontaine, amas de matière fluide,
pouvant remplir 12 à 14 barils, contenue dans un grand
tube qui court dans toute la longueur de la tête. Cette
substance huileuse, connue sous les noms de Sperma ceti,
Cétine, blanc de baleine, et dont tout le monde sait l'emploi
dans l’industrie, est recouverte par un fourreau cartilagineux
excessivement dür , que les pêcheurs appellent White
horse.
Les Cachalots présentent lesmêmes variétés de couleursque
Ga
SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 4
les baleines franches. Leur peau est de même composée d’un
épiderme très mince, qui recouvre une sorte de feütre. Le
capitaine Crocker, cité déjà plusieurs fois, dit qu'ils sont
ridés et plissés, ce qui leur donne une apparence de mai-
greur, Les côtes ont parfois air de percer la peau; l'épi-
derme est tout déchiré. Dansles convulsions de leur agonie,
ils en perdent de grands morceaux, et, après leur mort, on
dirait qu’on les a frottés violemment contre quelque surface
rugueuse. Cette apparence de maigreur ne doit pas décou-
rager : au contraire, t'est un dicton de baleinier : que plus
des rides sont profondes, plus la bête est grasse. La tête est
unie et polie, et, à partir des yeux, le corps est couvert de
rides non parallèles, mais jetées irrégulièrement, et profon-
des de {rois à huit centimètres.
Respiration.
Les Cachalots n’ont qu’un évent dont l’orifice est long de
0" 57 quaud ïl est fermé et large de 13 à 16 centimètres
quand il est ouvert. Ce n’est pas de l’eau, mais de la respi-
ration condensée, qu'ils lancent; le jet se fait en avant ct
s’épanouit comme une bouffée de tabac ; on ne le voit que
pendant un instant très court. Sa densité est celle du brouil-
lard, et quand on le reçoit sur la figure, on éprouve la
même sensation d'humidité. L’évent est au côté gauche de
la tête, presque à son extrémité. Quand le temps est beau
et la brise modérée, on voit le jet, de la mâture, à une dis-
tance de neuf milles, et il reparaît à des intervalles aussi
égaux que ceux que pourrait mesurer la meilleure montre,
Quand, après avoir plongé, les Cachalots reparaissent sur
Peau, ils soufflent ordinairement cinquante ou soixante fois
de suite, à des intervalles de quinze secondes. Cependant,
au moment de l'émersion, leur respiration est un peu plus
56 MÉMOIRE SUR
pressée. Après avoir soufflé pendant un demi-quart d'heure,
ils replongent pour rester sous Peau pendant une heure ou
une heure et demie, mais jamais davantage (1). On a
remarqué qu'ils retenaient leur respiration plus longtemps
dans certaines mers que dans d’autres, peut- être parce qu’ils
sont obligés de s’eufoncer davantage pour trouver des
aliments.
Sens de la vision et de l’ouie.
La puissance de la vision est très limitée chez ces ani-
maux. Jl ne peuvent voir droit devant eux. Quand ils sont
en troupe, si quelque chose vient les alarmer, ils se jettent
maladroitement les uns sur les autres; aussi, est-il probable
que, quand on les attaque droit par devant ou par derrière,
ils n’ont la conscience du danger que lorsque le harpon le
leur révèle. Cependant il paraîtrait qu'ils ont l’ouie excessi-
vement fine, malgré l’imperfection de leurs oreilles qui n’ont
qu'une très petite ouverture, sans conque extérieure. Un
individu est-il attaqué au milieu d’une bande (game, scool),
qui couvre une étendue de plusieurs milles : tous sortent la
tête hors de l’eau, paraissent écouter un moment, et si le
blessé est une femelle, tous se précipitent vers elle, ignorant
Je danger qu’ils courent eux-mêmes. Mais si l'attaque a
(1) Quelques pêcheurs prétendent que les Cachalots peuvent
-resier sous l’eau pendant des moisentiers ! La raison qu'ils don-
nent, c'est que dans les parages les plus fréquentés par ces ani-
maux, où croisent en même temps beaucoup de navires, on est
quelquefois plusieurs semaines sans voir un Cachalot, lorsque,
tout-à-coup, la mer en est couverte, comme par magie. Nous
ne croyons pas qu'on puisse inférer de là qu'ils éiaient sous
l’eau depuis longtemps, mais qu'il y a des endroits limités où
ils se plaisent davantage, et dont ils ne s’écartent guères.
LES BALEINES ET LES CACHALOTS, 97
lieu sur un mâle, neuf fois sur dix, tout le troupeau s'enfuit
et est bientôt hors de vue.
La cécité est assez commune chez eux: un baleinier en a
pris un dont les yeux étaient remplacés par des masses
fongueuses, faisant saillie ; mais il paraît que cette infirmité
n'empêche pas ceux qui en sont atteints de pourvoir à leur
nourriture; Car ils sont aussi gras que les autres.
Mœurs, habitudes.
- Nous avons donné plus haut les dimensions d’un grand
Cachalot. Généralement les mâles rendent de 50 à 100 barils
d'huile. Les femelles sont beaucoup plus petites; leur taille
est le quart de celle du mâle, et il est rare qu’elles donnent
plus de vingt barils d'huile, et le plus souvent elles en ren-
dent beaucoup moins. On les voit par troupes depuis quinze à
vingt, Jusqu'à cent et au-dessus, accompagnées par un
grand mâle qui semble être le chef de la bande, et dont la
tête étale les blessures qu’il a reçues en combattant ses
rivaux. Les femelles sont quelquefois accompagnées d'un
petit qui n’aque deux ou trois mètres de longueur.
Il est rare de voir les grands Cachalots mâles en troupe :
on en trouve parfois quatre ou cinq éparpillés dans un espace
de quatre à cinq milles, mais le plus souvent ils sont isolés.
Pendant les premiers temps de leur accroissement, les mâles
se réunissent en troupeaux dont tous les individus sont de
même taille. Quand ils sont très jeunes, ils vivent dans la
compagnie des jeunes femelles, mais en prenant de l’âge les
deux sexes se séparent.
Les Cachalots aiment avant tout les eaux profondes : on
ne les voit jamais sur les bancs, et quand ils s’approchent de
terre, c’est le long des côtes acores. Pour faire leurs petits,
les femelles cherchent les baies dont l’eau bleue indique la
58 MÉMOIRE SUR -
profondeur, ou les échancrures des récifs et des îles de
corail près desquelles la sonde n’atteint pas le fond, Dans
les cas ordinaires, quand ils se déplacent, soit isolément,
soit par troupes, c’est probablement à la recherche de leurs
aliments. On en a suivi pendant des jours entiers, sans que
leur route déviât d’une pointe de la boussole. Quand on ne
Jes dérange pas, leur vitesse n’est guère que de trois milles à
l'heure; quand ils sont effrayés, elle atteint plus de dix milles,
mais cela ne dure pas et elle retombe bientôt à cinq.
Aliments.
Le principal, sinon l’unique aliment des Cachalots, est
une espèce de -Calmar ou d'Encornet que les baleiniers
appellent Squid. On a dit qu’ils se nourrissaient de poissons,
qu'ils attaquaient les baleines, que leur voracité égalait celle
des requins, qu’ils se promenaient, en un mot, sur toutes les
mers en despotes cruels, exerçant leur férocité sans pro-
vocation et sans besoin. Tous les baleiniers s'accordent à
dire qu’il n’y a pas d'animaux plus timides et plus faciles à
effaroucher, à moins que la douleur ne les excite. Tous sont
unanimes aussi pour dire que le Squid est leur unique
nourriture. Quand un Cachalot est blessé à mort, il en
vomit de grands morceaux, et on ne trouve dans l'estomac
que des débris de cet animal. Cependant les Calmars se
trouvent, le plus souvent, dans les endroits où le fond n’est
pas bien loin dela surface. Après cela, peut-être y en a-t-il,
à de grandes profondeurs, une espèce dont les dimensions
nous sont inconnues, mais qui doit être très grande, si on
en juge par les morceaux, aussi gros qu’un baril, que
l’estomac du Cachalot rejette. Dans quelques parages, on
voit des morceaux de Squid flotter à la surface de la mer,
ce qui est d’un bon augure.
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 29
On a remarqué, là où on a pu observer les Cachalots
prenant leur nourriture, qu’ils nagent doucement, la bouche
ouverte, la mâchoire inférieure faisant un angle droit avec
le reste du corps. Les encornets s'y précipitent, attirés par
la blancheur éblouissante de la langue et de l’intérieur de
la bouche. Sans cette ruse, les cachalots ne pourraient les
prendre à cause de l'irrégularité et de la vivacité de leurs
mouvements. On a cru remarquer que là où des courants
se faisaient sentir d’une manière appréciable, les Cachalots
avaient presque toujours la tête dirigée contre le courant,
attendant sans doute que celui-ci leur amenât leur proie ;
ainsi dans l'Océan Pacifique, au milieu du grand courant
Equatorial qui porte de l’Est à l'Ouest, on les trouve souvent
la tête tournée du côté de PEst.
Nous avons dit qu’ils étaient excessivement faciles à
effaroucher, Un marsouin, bondissant au milieu d’un trou-
peau, les met tous en déroute. Lorsqu'ils n’ont jamais été
chassés, ils ne se défient pas des embarcations : avec des
précautions pour ne pas les effrayer, on peut s’approcher
d'eux et les tuer facilement; il n’y a à craindre que les
mouvements convulsifs de leur agonie. Souvent alors, il
arrive qu’un coup de queue envoie la pirogue à dix pieds
en l'air, heureux les hommes quand ils peuvent éviter le
coup! Leur mâchoire, avec ses 30 ou 40 dents, quelque-
fois grosses comme le bras, est aussi une arme formidable
pour tout ce qui vient en contact avec elle.
Cependant on rencontre de vieux mâles qui ont déjà fait
connaissance avec les harpons, et les pêcheurs ont alors non
seulement à craindre leur agonie, mais il arrive souvent que
les animaux blessés entrent en fureur et se précipitent sur
l’embarcation qu’ils brisent. Toutle monde a entendu parler
du désastre de l’Æssex, de Nantucket, qui fut coulé en
1819, dans les mers du Sud, par le choc d’un Cachalot.
40 MÉMOIRE SUR
Cette histoire était tombée dans l'oubli, lorsqu'un accident
pareil, arrivé sur l'Of-Shore-Ground, par 5° de latitude
Sud, et 104° de longitude Ouest, est venu en raviver le sou-
venir. Le 20 août 1851, le navire FAnn-Alexander, de
N. Bedford, capitaine Deblois, rencontra un énorme Cacha-
lot, qui débuta par briser avec sa queue et sa mâchoire, trois
embarcations envoyées à sa poursuite. On le chassa alors
avec le navire lui-même, et on réussit à lui jeter une lance
sur la tête: quelque temps après, on le vit plonger. Debout
sur un des bossoirs, le capitaine veillaii le moment où il
reparaîlrait, lorsque, tout-à-coup, il aperçut le monstre se
ruant sur le navire avec une vitesse de peut-être 15 milles
à l'heure. L’Ann-Alexander trembla dans toute sa char-
pente, comme s’il avail rencontré un écueil : le Cachalot
avait fait dans la carène, à un mètre au-dessus de la quille,
un trou par lequel l’eau entrait abondamment. Les hommes
n’eurent que le temps de quitter, sans pouvoir rien emporter, le
navire qui se coucha sur le flanc, tout rempli d’eau. Heu-
. reusement que deux jours après, ils furent recueillis par un
autre baleinier.
Cet accident, rappelant ceux de l’Essex, du Pocahontas
et d’autres navires qui avaient été plus ou moins maltraités
par des Cacbalots, inspira pendant quelque temps une cer-
taine terreur. Le Cachalot n’était donc plus cet animal si
timide, si facile à effrayer! Il paraissait connaître sa force
et en calculer les effets! Aussi, ce fut une véritable joie parmi
les baleiniers, quand on apprit, au commencement de 1856,
qu’on avait capluré au large du Pérou, un énorme Cacha-
lot portant des traces de lésions à la tête, telles qu’on pouvait
supposer que c’élait celui qui avait coulé l’Ann-Alexander.
De plus, ses mouvements étaient tellement extraordinaires
qu'on eût volontiers dit qu'il était atteint d’ahénation
mentale.
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 41
Nous avons dit plus haut que les mâles portent souvent
des traces des combats qu’ils se livrent : on prétend que, dans
ces occasions, ils poussent des mugissements et des siffle-
ments aigus qu’on entend de fort loin : ceci mériterait con-
firmation.
On ne sait rien sur la durée de la vie des Cachalots : on
suppose qu’elle est de 40, 50 et peut-être 100 ans. Leur
constitution plus solide, plus ferme, ferait croire avec assez
de vraisemblance qu’ils vivent plus longtemps que les balei-
nes franches. Les jeunes mettent, à ce qu’on croit, dix ans
à arriver à leur croissance parfaite; mais toutes ces suppo-
sitions me paraissent tout- à-fait gratuites, n'étant basées sur
aucune observation sérieuse.
L'homme est probablement leur plus grand ennemi,
car il paraît que le Aller et le Trasher ne les attaquent
jamais.
Onnesaurait dire encore sil’ambre gris, qu’on trouve quel-
quefois dans les intestins des Cachalots, est la cause ou l'effet
d’une maladie, On enatrouvé des morceaux flottant sur l’eau,
du poids de 50 à 60 kilogrammes.
Il est assez rare de rencontrer des Cachalots en même
tempsque des baleines franches; on n’a pas remarqué, quand
cela avaitlieu, que ces deux genres d'animaux eussent entre
eux les moindres relations, soit amicales, soit hostiles.
On a tant chassé les Cachalots, qu'aujourd'hui il n’y a
pas à établir sa croisière sur un point plutôt que sur un
autre : il faut parcourir tout le Pacifique et l'Océan Indien,
et les cachalotiers, pendant les trois ou quatre ans qu'ils
mettent pour ramasser 2000 barils d'huile, tracent un sillon
qui ferait plusieurs fois le tour du globe. Cependant on en
tue encore un assez grand nombre; ainsi, en 1855, on a importé
aux États-Unis 72,649 barils d'huile de Cachalot, ce qui,
en supposant 50 barils par animal, ferait 1452 individus
42 MÉMOIRE SUR
tués ; mais il est probable que ce chiffre est trop bas, même
sans compter ceux qui ont coulé ou qui ont été perdus-et
dont le nombre est toujours considérable.
4° DAUPHINS.
Souffleur, Grampus.
On rencontre dans toutes les mers de grands Dauphins à
nageoire dorsale, que les marins appellent Souffleurs, et les
Anglais et les Américains Grampus. Ces derniers les comp-
tent parmi les animaux auxquels ils donnent le nom géné-
rique de Whale. Le golfe de Lyon, dans la Méditerranée,
et le bassin qui s’étend entre les Baléares et l'Afrique,
VEspagne et la Sardaigne, sont fréquentés par de grands
Cétacés, qui sont peut-être de la même espèce que ceux
qu'on rencontre sur les côtes de l'Europe Occidentale;
sans doute le Nesarnak des Groënlandais, le Delphinus
Tursio, Lacép., l’Epaulard ou D. Orca, Belon; D. Feres,
Bonnaterre. Ces dauphins ont de 5 à 9 mètres de longueur,
et donnent de 5 à 15 barils d'huile; on ne les chasse pas à
cause de la vivacité de leurs mouvements, et ce n’est que
lorsqu'ils échouent sur le rivage qu'on en profite.
Blackfish.
Les baleiniers amènent quelquefois sur le Blackfish, espèce
de dauphin dont la taille égale à peu près deux fois celle
d’un marsouin ordinaire, et qui donne depuis un jusqu’à
cinq barils d’huile inférieure à celle du Cachalot, mais supé-
rieure à celle de la baleine.
: On voit dans les observations zoologiques faites pendant
le voyage de la Coquille, sous les ordres de M. Duperrey,
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 45
de 4825 à 1825, qu’on rencontra, mais sans être à même
de les observer de près, dans le grand espace de mer com-
pris entre Parchipel Tonga et la Nouvelle-Hollande, un
grand nombre de ces Cétacés, que les baleiniers appellent
Blackfishes. Les naturalistes de l'expédition, MM. Lesson et
Garnot, supposent que c’est un Physétère non encore décrit
ayant une nageoire dorsale falciforme , et la tête
renflée au sommet, à cause d’une protubérance remplie
d’une matière semblable au Sperma-ceti.
J'ai sous les yeux un dessin de Blackfish, fait par un
pêcheur Américain : il n’a pas de nageoire dorsale, mais
seulement une petite éminence près de la naissance de la
queue. Mes souvenirs ne me servent pas assez pour que je
puisse affirmer si cette suppression de la nagcoire dorsale
est juste, quoique j'aie été souvent à même de voir des
Black/fishes, ou du moins des animaux que des baleiniers
présents sur les lieux appelaient ainsi, pris par les naturels
des îles du Pacifique dans lesquelles j'ai longtemps séjourné;
mais alors, ne m’occupant point de ces questions, j'ai
négligé d'écrire les observations que j'ai pu faire. Ce serait
facile à vérifier, ces Cétacés étant très nombreux. Leur
museau est obtus, les mâchoires sont égales avec des dents
de même dimension en haut et en bas, (un des principaux
caractères des dauphins). Le crâne m’avait surtout frappé.
L’os frontal, au lieu d’être convexe, est concave : le creux
est rempli d’une matière huileuse qui forme une bosse sur
la tête. Le trou de l’évent est du côté gauche et le jet se
dirige en avant de ce côté. Tous ceux que j'ai vus avaient le
dos noir et le dessous du corps blanc.
Si la nageoire dorsale n'existait pas, les caractères exter-
nes de ces Cétacés les rapprocheraient du Delphinaptère
appelé Beluga (Delphinus albicans); seulement leur nom,
qui indique qu'ils sont noirs, ne se rapporterait guëères au
44 MÉMOIRE SUR
Beluga, qui est blanchätre, Ce dernier n’a guère été observé
que dans les mers Pôlaires: ne serait-il pas possible
qu'ailleurs il eût une autre couleur ? Quelques auteurs par-
lent d’un dauphin qu'ils appellent Peis-Mular , dont les
traits se rapportent à ceux du Beluga, et rien ne dit qu’il
soit blanc.
La vue des Blackfishes est de bon augure, parce qu’on a
cru remarquer qu'ils indiquaient le voisinage des Cachalots.
Je crois maintenant pouvoir établir, sous toutes réserves,
bien entendu, jusqu’à ce qu’on ait des renseignements plus
précis, le tableau synonymique des Cétacés que les marins
Américains, les pêcheurs par excellence, décorent du titre
de baleines (Whales).
BALEINES PROPREMENT DITES.
4° Baleine franche; B. de grande Baie; B. du Groënland ;
Polar right Whale; Bowhead; Balæna Mystcetus,
Linné.
2° Nord-Caper ; Bal. franche du Nord-Ouest; B. Russe ;
Camel backed Whale; Balæna glacialis, KI., Lacép.
3° Nord-Caper Austral; Baleine du Cap; Balæna australrs,
KI.; Balæna antarctica, Cuvier.
BALEINOPTÈRES.
4° Humpback; Balænoptera Jubartis, Lacép.; Balænopt.
SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 45
Boops, Linné; Rorqualus Boops, Cuvier; Balæna rostrata,
— Baleine tampon, Bonn.; Balænopt. Musculus, Linné?;
Rorqualus musculus, Cuvier?
. a. Rorqualus nodosus; Balænoptera Astrolabæ, Hombr.
et Jacq. |
b. Scrag whale ; Balæna gibbosa, Lacèp.?
c. Sulfur bottom ?
d. Californian ranger ?, Californian grey, Balæna nodosa,
Lacép ?
2° Finback; Balæna Physalus, Linné; Balænoptera Gibbar,
Lacép.?
Baleine Poeskop”?;, Balæna capensis, Lacép.?
Razor-back ?
CACHALOTS.
4° Grand Cachalot; Physeter macrocephalus, Linné.; P.
Trumpo, Bonn.
2 Cachalot Australasien ?; C. Sillonné?;, C. Bosselé; Physe-
ter polycyphus, Quoy et Gaim.
DAUPHINS.
4° Souffleur ; Grampus; Nesarnak des Groënlandais ; Del-
phinus Tursio, Lacép.?; D. Orca, Belon ?; D. Feres,
Bonn.?
2° Blackfish ; Peis-Mular?; Delphinus beluga?, D. albi-
cans ?
Lacépède a établi une espèce de baleine très douteuse,
B. Japonica, et plusieurs espèces de baleinoptères, sur des
dessins chinois fort incorrects. Il en est de même des six
espèces que Pallas a entendues nommer aux habitants du
Kamtschatka et des îles Aléoutiennes, et dont son continua-
A6 MÉMOIRE SUR
teur, de Chamisso, avait fait faire des modèles en bois :
Voici leurs noms dans ces pays:
Kuliomoch, des Aléoutes. ; | très
Abugulich, id. Amgolia, des Russes. grandes
Mangidak, id. Magula, des Russes: probablement le
Humpbuack.
Agamachtchieh, 8 mètres de longucur,
Aliomoch.
Tshikagluch.
Note A. Les observations suivantes, ayant trait aux baleines
de l'hémisphère Austral, sont extraites du journal de M. H.
Jacquinot, qui les a écrites pendant la navigation de l’Astrolabe
et de la Zélée, en 1838, au milieu des glaces du Pôle Sud.
« Or, de ces trois espèces de baleines (right whale, hump-
» back et fin-back), c'est à peine si pendant notre longue
» exploration des régions Antarctiques, nous avons aperçu
» un ou deux individus de la première, et quelques uns de la
» seconde. Le grand nombre que nous apercevions chaque jour
» était donc presque exclusivement composé de fin-back. »
« L'œil exercé des pêcheurs reconnaît tout de suite ces diffé-
» rentes espèces à leur souffle ou jet. Celui de la baleine fran-
» che est gros et court: il s'élève à une petite hauteur. Celui du
» humpback s'élève plus haut et est ordinairement accompagné
» d'un bruit qu'on pourrait comparer à un coup de canon qu'on
» entendrait dans le lointain. Quant à celui du fin-back,
» il s'élève poussé avec vigueur à une grande hauteur; de loin,
» il ressemble à une épaisse colonne de fumée, et de près à un
» énorme jet d'eau. Souvent nous étions entourés de fin-back
» qui semblaient se jouer en faisant le tour du navire, en plon-
æ
LES BALEINES ET LES CACHALOTS. 47
» geant d'un côté pour reparaître de l'autre. Quelquefois leur
» jet s'élevait avec bruit très près du navire, et alors il était bien
» évident pour nous tous que la matière de ce jet était bien de
» l’eau lancée avec force, et non point une vapeur condensée,
» ainsi que le prétendent Scoresby et d'autres naturalistes. » ..
« La cause qui fait se rassembler un grand nombre de balei-
» nes sur un même point, c'est la présence de myriades de petits
» crustacés qui forment presque exclusivement leur nourriture.
» Nous recueillimes plusieurs de ces petits crustacés; ils sont de
» la grosseur et de la forme de nos crevettes ; ils forment une
» espèce nouvelle du genre Thysanopode. Is sont, comme nous
» l'avons dit, extrêmement abondants dans les parages du Sud,
» où ils forment presque exclusivement la nourriture des pho-
Dr EL des manchon ER Re anse ds Peue
........ (© L'opinion généralement répandue que les baleines
» qu'on chasse ordinairement dans les latitudes tempérées,
» finissent par se refugier dans les glaces du pôle, me parait
» erronée. Leur diminution doit être attribuée, ce me semble,
» à une seule cause, la destruction qu’en font les navires balei-
» niers.» (Voyage aù Pôle Sud, Dumont d'Urville, 1838. T. 2.,
note de M. Jacquinot jeune.)
Nore B. Depuis que ce mémoire a été écrit, l'Académie des
Sciences a entendu, le 12 juillet 1858, une communication du
professeur Eschricht, de Copenhague, sur les Cétacés du Nord.
Les baleines qu'on trouve dans ces régions sont selon lui : 1°
la Balæna Mysticetus, Linné, en décembre, janvier et février,
par 65, 66 et 67° de latitude; 2° la B. à bosse, humpback des
marins, la plus commune à ce qu'il paraît dans toutes les gran-
des mers; 3° la grande B. à ailerons, Finwall des marins
(notre fin-back) ; 4° la B. naine, que Fabricius appelle Balæna
rostrata, mais qui diffère de B. rostrata, Bonn. Ces trois
espèces sont ichthyophages; on ne poursuit pas les deux derniè-
res à cause du peu d'huile qu'elles rendent. Ces Cétacés auraient
pour ennemis les Orcas, dauphins féroces, allant par troupes de
cinq ou six, qui les attaquent et les dévorent. Des recherches
sur les mœurs et les migrations de la B. Mysticetus et les
témoignages tirés des vieux écrits Danois et Islandais, font
croire que la baleine qu’on pêchait autrefois dans le golfe de
Gascogne, différait de celle des mers Pôlaires.
48 MÉMOIRE SUR LES BALEINES ET LES CACHALOTS.
Nore C. On lit dans le T. XXVITI du Bulletin des Sciences
Naturelles et de Géologie, 1831, la description d’un Cétacé du Nord,
appelé par l'anteur Balænoplera boops,échoué en 1829, sur les
côtes du Northumberland, qui diffère de la Balænoptera Astrola-
bæ, Hombr, et Jacq., surtout en ce que la levre inférieure est
garnie de bosses rondes qu'on ne voit que sur le devant de la
tête et à la lèvre supérieure de celle-ci. Cette remarque vient à
à l'appui des auteurs qui disent que les baleinoptères des deux
hémisphères sont différentes.
Norte D. D’après quelques auteurs, le Poeskop est un hump-
back.
NOTES
SUR
QUELQUES OISEAUX
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN,
Par M. H. JOUAN.
S. À. le prince Ch. Bonaparte, dans un mémoire lu à
l’Académie des Sciences (Comptes-Rendus, T. 41),adonnéle
Catalogue des oiseaux rapportés en 1855 par notre collè-
gue M. Jardin, en y joignant quelques observations pleines
d'intérêt. La petite collection soumise au prince se compo-
sait à peu près de toutes les espèces qui habitent la partie
orientale de l'Océanie, comprise entre les Tropiques.
Malgré toute la témérité qu’il y a à venir après le grand
naturaliste que je viens de nommer, j'ose espérer néanmoins
que les notes suivantes pourront offrir quelque intérêt, en
signalant, dans l’histoire de quelques uns de ces oiseaux,
des points douteux ou qui, du moins, m'ont paru tels; je
ne donne point mon opinion comme prépondérante; mon
but est seulement d'appeler l'attention des personnes com-
pétentes sur les points controversés ou controversables.
4
50 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
Les observations suivantes portent sur quinze oiseaux,
savoir : deux pigeons, dont un est le type d’un genre nou-
veau, quatre passereaux, un perroquet, trois échassiers ct
cinq oiseaux de mer. C’est, à trois ou quatre espèces près, tout
ce qu’on trouve dans les îles de la Polynésie. — Disons, en
passant, qu’à l'exception de ceux qui habitent les rivages et
les petits îlots détachés, on n’y rencontre que très peu
d'oiseaux : il n’en a pas toujours été ainsi, si l’on s’en
rapporte aux récits des premiers navigateurs; on attribue
cette dépopulation aux rats introduits par les navires, qui
se sont prodigieusement multipliés, et qui détruisent les
œufs dans les nids.
Nora. Dans tous les noms Polynésiens, l'u doit se prononcer
invariablement ou, et l’e, comme un é fermé.
Serresius galeatus., Br.
Serrésie de Forster, Bp.
Upe, aux I. Marquises; Rupe, aux I. de la Société.
En 1855, notre collègue, M. Jardin, rapporta des îles
Marquises, la tête, les pattes, et une aile d’un grand pigeon
de cet archipel. Sur ces débris caractéristiques, le prince
Ch. Bonaparte établit un nouveau genre de pigeons qu'il
dédia au professeur Serres, sous le nom de Serresius, au-
quel il ajoata le nom spécifique de galeatus , à cause d’un
organe singulier dont est muni le bec de cet oiseau.
Deux ans après, j'ai eu l'honneur d'offrir au Museum
deux peaux de ce grand Carpophagien, queles naturels de”
Nukuhiva appellent Upe. Malgré le grand nombre de
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 51
navires qui ont touché depuis cinquante ans aux îles
Marquises, et dont plusieurs portaient des expéditions scien-
tifiques, il n'est pas étonnant qu'il ait échappé aux explora-
teurs. On ne le rencontre que dans la partie occidentale de
Nukuhiva, \a Henua ataha, où terre déserte , privée tout-
à-fait d'habitants, et où l’on n'arrive qu'avec des fatigues
inouies, par des chemins presque inaccessibles, Il y trouve
abondamment de quoi se nourrir, suivant les saisons, avec
les amandes du badamier (Terminulia mauritiana, nom
indig. mai), et les petits fruits de larbre des banians
(Ficus religiosa). M paraît qu'anciennement ces oiseaux
élaient beaucoup plus communs, qu'ils venaient dans la
baie de Taio-haë, où nous avons un établissement, à
l’époque où les badamiers avaient leurs fruits. Je n’en ai
point vu dans les autres îles de l'archipel, où les quelques
européens qui y sont établis ne les connaissent pas : à l’île
d’O-hivaoa (la Dominique), la plus grande et la plus sau-
vage, qui a été beaucoup moins visitée que les autres par
les navigateurs, et où les autres oiseaux, surtout les colom-
bes vertes (Thouarsistreron leucocephala, Bp.), sont assez
communs, les naturels ne purentles reconnaitre à la descrip-
tion que nous leur en fimes._ à
C’est un gibier très délicat. Je ne saurais dire sice pigeon
existe encore à Tahiti; le dictionnaire publiéen 1895 par les
missionnaires anglais, et réédité en 1851, semble l'indiquer:
on y trouve : Rupe, gros oiseau lerrestre, espèce de pigeon
(1). Après cela, comme ce nom est évidemment une ono-
matopée, dérivée du roucoulement de l'oiseau, peut-être
(1) Rupe est la même chose que upe. Dans quelques dialec-
tes polynésiens, celui des Marquises, par exemple, on supprime
généralement l’r et on le remplace par une petite aspiration
gutturale, qu'on est convenu, dans l'orthographe adoptée, d'in-
diquer par un accent aigu.
52 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
désigne-t-il une espèce voisine; car, de même que les
Ptilinopes, qui sont répandus dans toute Océanie et la
Malaisie, diffèrent d'un archipel à Pautre dans la disposition
de leurs couleurs, peut-être trouve-t-on des variétés de plus
en plus sensibles de Carpophagiens, en suivant les diffé-
rents archipels de l'Est à Ouest, jusqu'aux terres de la
Malaisie qu'habitent plusieurs espèces de Muscadivores n
J'ai entendu dire à des marins, que de grands pigeons
comme les Upe étaient communs dans Parchipel Tonga ct
aux Îles des Navigateurs, mais il est probable qu’ils auront
confondu avec des espèces de Muscadivores, comme le
Pigeon cuivré ferrugineux (Colomba pacifica, Lath.), le
Pigeon Océanique (Col. oceanica, Less.), qui habite
Ualan, etc., etc., lesquels se rapprochent du Tpe, mais en
différent néanmoins par leur taille beaucoup plus petite, et
d’autres caractères saillants. Ce serait du reste facile à
vérifier, aujourd’hui que tous ces archipels sont fréquentés
par des voyageurs de toutes les nations.
Le prince Ch. Bonaparte a donné, sur les indications de
M. Jardin, une description du Upe, qu’on lit dans le tôme
41° des comptes-rendus de l'Académie des Sciences. La
figure, conclue des débris qu'il avait en sa possession et
qu'on trouve dans le n° 9 de la Æevue de Zoologie,
septembre 1856, est trop petite, et les teintes en sont
beaucoup trop claires. L'oiseau y est représenté en demi-
grandeur, ce qui ne lui ferait que 0 m. 54 de longueur du
bout du bec au bout de la queue, tandis qu’en réalité il
en mesure au moins soixante. La membrane du bec n’est
pas non plus correcte. C’est, en réalité, une pièce charnue,
recouverte de toutes petites plumes squammiformes et très
serrées, qui s'étend sur près des 3/4 de la longueur du bec,
qu'elle déborde de chaque côté, blanche en dessus, noire
sur les côtés, plus épaisse, de bas en haut, à lextrémité
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 55
extérieure qu’à la naissance : le bec est noir, renflé par le
bout à la mandibule inférieure ; le dos, les ailes et les douze
penses de la queue, sont vert-bouteille très foncé ; le des-
sus du cou et de la tête, noirâtre ; la gorge, le ventre et les
cuisses, gris-ardoise ; les plumes des environs de l'anus,
rouge-brique. Les pattes, grisâtres chez les uns, sont plus
noires chez les autres. De même la teinte de la tête et du
cou n’est pas toujours aussi foncée chez tous les individus :
ces différences sont sans doute dues à l’âge ou au sexe.
Les deux exemplaires du Muséum sont jeunes et tout-à-
fait pareils. C’est d’après eux que le prince Ch. Bonaparte
avait dessiné une figure de grandeur naturelle, pour son
grand ouvrage sur les Pigeons, travail magnifique inter-
rompu par la mort prématurée de l’auteur. L’illustre orni-
thologiste a cru reconnaître l'existence du Upe à Tahiti, du
moins pendant le siècle dernier, à une description de Fors-
ter (Dict. des Sciences Nat., article Pigeons) ; il a rendu
témoignage au compagnon de Cook, en pen l'oiseau:
qui nous occupe, Serrésie de Forster.
Thouarsistreron leucocephala, Bp.
Colombe de Dupetit-Thouars, Néboux (Voyage de la
Vénus).
Ptilinope de Dupetit-Thouars, Néboux (Voy. au Pôle
Sud, Astr. et Zélée, oiseaux, pl. 29).
Kurutreron Chrysogaster, Mus. de Leyde ? (femelle ?)
Kuuku, aux I. Marquises.
Cette jolie Colombe est une espèce du genre Ptilopus de
Swainson, dont le type est la Co/. Kurukuru, trouvée dans
toutes les îles de l'Océanie et de la Malaisie, et « qui, suivant
M. Lesson, semblable en tous lieux par l’ensemble de ses
formes et la masse des couleurs de son plumage offre
54 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
partout de nombreuses variétés qui ont déjà torturé cent
fois les naturalistes systématiques, aux descriptions précises
desquels elles semblent vouloir échapper.» (Voy. de la Co-
quille, Zool.T. I, p. 296).
Voici les principaux caractères du mâle adulte :
Grosseur d’un petit pigeon ; le bec couleur de corne ; le
dessus de la tête blanc; le dessous de la gorge jaune avec
des reflets verdâtres; le dessus du cou de la même couleur ;
le dos vert-gai; les ailes vert-foncé avec des reflets indigo,
bordées d’une frange jaune ; le dessous du corps pâle avec
une {ache rouge-orangé; les pennes de la queue vertes
avec l’extrémité jaune-pâle; les pattes couleur de chair, un
peu violacées. La femelle est moinsbrillante ; elle n’a pas de
tache rouge sous le ventre.
Cette espèce est la seule qu’on trouve aux îles Marquises.
La figure de la Colombe Dupetit-Thouars, donnée tans
VAtlas du Voyage de la Vénus, serait celle d’une femelle,
mais les couleurs sont beaucoup trop vives. Le Piilinope
Dupetit-Thouars représenté dans l’4t/as du Voy. au Pôle
Sud, Ois. pl. 29, est tout-à-fait conforme à la description
qu’on vient de lire.
Ces Colombes sont presque toujours en troupes nombreu-
ses. Elles se nourrissent principalement des petits fruits de
Parbre des banians (Ficus religiosa) ; aussi, comme lesdiffé-
rences d'exposition font que ces arbres n’ont pasleurs fruits
partout à la même époque, on les voit changer de canton, à
Ja recherche de leurs aliments. Lorsqu’elles sont grasses,
c’est un manger fort délicat.
L'auteur de l'article Pigeons , du Dict. universel d'Hist.
Nat., publié en 1847 sous la direction de M. d’Orbigny,
pense que cette espèce doit être placée avec les Muscadi-
vores ; c’est une erreur qui s'explique par le peu de con-
naissance qu’on avait alors de cet oiseau.
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 55
La Col. Kurukuru (1) de Timor (Col. purpurata, Linné)
qui a servi de type au genre, a encore des couleurs plus
brillantes : celle de Tahiti, (Col.Kurukura, varietas T. ailensis,
Less.; Aurutreron Oopa, Bp.)s'en rapproche beaucoup,
mais elle est un peu plus grande. Elle est décrite Voyage
de la Coquille, Zool., T. I., p.297. La Col, pokioupou,
C. superba, Temminck, qu’on trouve, dit-on, à Tahiti
(Temm. Hist. des Pig.) est-elle la même? Pokioupou n’est
pas un mot de ce pays; les Tahitiens ne peuvent en
aucune facon prononcer le Z.
D’après M. Lesson, le Æurukuru est appelé Ouba à Tahiti;
Vieillot (Dict. univ. d'Hist. Nat. 1818) le nomme Oopa
Oopara, qui est l’orthographe anglaise du nom indigène
Uupa (pron. Oäpa), évidemment une onomatopée.
Pomarea nigra, Bp. ex Sparm.
Muscicapa Maupitensis, Garnot.
M. Pomarea, Less.
M. lutea, Lath. (la femelle).
Patiotio, aux I.Marquises. Omamao, aux I. dela Société.
« Les auteurs ont décrit sous deux noms différents un
gobe-mouche, que nous avons appelé Muscicapa Pomarea,
en l’honneur de Pomaré, chef des îles de la Société, ... .
Cette espèce de gobe-mouche se trouve décrite, le mâle,
sous le nom de Muscicapa nigra (fig. pl. 93, fasc.1,
Museum Carlsonianum de Sparmann), tandis que la femelle
est le type du Muscicapa lutea, Lath. Cet oiseau varie sin-
gulièrement dans son plumage, non seulement suivant les
sexes, mais encore suivant les âges. Les Tahitiens le nom-
(1) Küruküru est le nom de cette Colombe ou des espèces
voisines aux îles Sandwich (prononcer Koüroukoürou) ; ce nom
est évidemment imité du roucoulement de l'oiseau, de même
que Kuuku (prononcer Koû-Kou) aux Marquises.
56 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
ment Omamao; etil a pour habitude de se tenir dans les
buissons de pourao (Hibiscus tiliaceus) où il trouve les
moucherons, qui forment sa nourriture et qu'attirent les
larges feuilles de cette malvacée. ( Voy. de la Coq., Zool.
Lesson et Garnot, T. I, p. 298.)
Le male tout noir, le vieux mâle noir et blane et la
femelle rousse, avec des reflets jaune pâle, sont représentés
tous les trois dans 44. du Voy. de la Coquille, pl.
47.
Cette variété de couleurs dans le plumage pourrait faire
croire qu'il y a ici quelque erreur, et que Latham n'aurait
peut-être pas eu tort de faire une espèce à part de l'individu
de couleur rousse, représenté sous le n° 3 comme la
femelle.
L'oiseau qui nous occupe s’appelle aux îles de la Société
Omamao, Omaomao; dans larchipel des Marquises,
les habitants désignent sous les noms de Xomako, Omao
(qui, pour les personnes familiarisées avec les dialectes
polynésiens, ont la même valeur que les premiers) un autre
gobe-mouche (Tatare taïiensis, Bp.), dont je parlerai tout-à-
l'heure, et que les Taïtiens appellent Otatare; le Komako,
ou Otatare, et le Patiotio ont, en apparence, les mêmes
babitudes; ce sont des oiseaux chanteurs qui vivent sur les
mêmes arbres; les naturels des Marquises accolent toujours
ensemble les mots ;omako et patiotio pour désigner les
bavards intarissables. On appelle à Tahiti Omamao pua
fau, un gobe-mouche ayant les plumes jaunes. Est-ce bien la
femelle du Pomarea nigra, ou une autre espèce? N’est-il
pas possible qu'au milieu de ces appellations diverses, les
savants naturalistes qui ont visité les îles du Grand Océan
aient commis quelque erreur, bien excusable, dans des pays
dont ils ignoraient le langage, et où ils ne faisaient que
passer rapidement ?
HABITANT LES ILES DU GRAND-OCÉAN. 57
Ce point douteux serait très facile à éclaircir aujour-
d’hui , ces oiseaux étant très communs dans des points où
nous avons des établissements.
Aux Marquises, j'ai toujours entendu désigner sous le
nom de patiotio des oiseaux lout noirs, ou noirs el blancs;
ceux-ci m'ont paru plus communs; ils se rapportent bien
au n° 2 dela pl. 17; seulement les taches noires des ailes
sont en réalité beaucoup plus foncées.
Le Moucherolle de Luçon (Muscicapa Lucionensis, Lath.)
n’est-il pas le Patiotio P
Tatare taïtensis, Bp.
Sitta Otatare, Less. (Voy. de la Coquille, Zool. pl. 23).
Tatare brun, T. fuscus, Less.?
T. longirostris, Gr. ex Gould, des îles Eimeo et Yorck.
T. Luscinius, des I. Mariannes.
Sylvia Syrinx, Kittl.?
Tatare rousserolle, Hombr. et Jacq.?
Komako, aux I. Marquises ; Otatare aux îles de la
Société.
Ce délicieux chanteur, dont la voix peut être comparée
à celle du rossignol, est très répandu aax îles Marquises,
moins commun dans l'archipel de la Société. Il se tient
habituellement dans les arbres à pain, et surtout dans
l’Hibiscus tiliaceus où il trouve des moucherons en quantité
pour se nourrir.
Voici les principaux caractères du mâle :
Longueur du bout du bec au bout de la queue: Om. 17;
le bec fort et long, légèrement convexe en-dessus ; les tar-
ses longs ; les trois doigts antérieurs entièrement séparés;
le doigt de l'arrière long et fort avec un ongle très grand.
Le plumage est gris-brun sur la tête, le cou etles ailes, avec
des reflets jaunâtres; tout le dessous du corps est pâle. La
femelle a beaucoup moins de jaune.
D8 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
Les nids de ces oiseaux sont grossièrement faits avec des
brins d'herbe sèche: on en trouve ordinairement cinq ou
six à la fois, emboités les uns dans les autres. Doit-on en
conclure que le mâle et la femelle restent constamment
mariés, et qu'à chaque ponte, ils reviennent faire un nid
nouveau à la même place que la ponte précédente ?
La figure donnée dans l'Atlas de la Coquille, Zool. pl.
25, est très bonne. Elle représente un mâle adulte.
Les naturels des Marquises, qui sont aussi mal organisés
que possible pour la musique, ne prennent aucun goût au
chant mélodieux du Æomako; is donnent même ce nom
avec mépris, aux personnes .qui parlent beaucoup.
Ne serait-il pas possible que le Moucherolle jaune de
Tabiti (Wuscicapa lutea, Lath., appelé par les naturels
Omaomao pud fau, (Dict. univ. d'Hist. Nat. 1818),
fût un jeune Talare, ou une femelle de la même espèce?
Eudynamis taïtensis, Sparm.
Cuculus taïtensis, Lath.
Coucou Arevareva, de Tahiti.
Kaevaeva, des I. Marquises.
Cet oiseau, peu commun aux îles Marquises, se tient
presque toujours sur les hauteurs.
Salangana fuciphaga, Bp. ex Thunbers.
Collocalia fuciphaga, Bp.
Hirundo taïtensis, Less.? (Voy. de la Coq. Zool. T. I).
Hirondelle de Vanikoro, Quoy et Gaim.?
S. brevirostris, Michell ? ; S. Unicolor, Jerdon?
Kopeka, des I. Marquises; Opea, à Tahiti.
Aux îles Marquises, cette petite hirondelle fait son nid
sur les falaises et les crêtes que des rochers escarpés rendent
inaccessibles. Ces nids ont grossièrement la figure d’un
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 59
quart de sphère, appliqué par une de ses parties plates con-
tre le rocher où il est retenu par de la terre et un peu de
matière glutineuse qui tapisse également le fond, où doi-
vent reposerles œufs. Des brins secs de racines de graminées
composent le nid, et un peu de mousse seulement est mêlée
à cette matière, dont la saveur extrémement salée happe
fortement lx langue.
Au mois de juin 1857, j'ai apporté plusieurs de ces nids
au Muséum d’Hist. Nat., dans un moment où les ornitholo-
gistes étaient partagés d'opinion à l'endroit des ingrédients
entrant dans la composition de cette matière glutineuse que
les uns disent être due aux Mollusques et aux Fucus dont se
nourrirait l'oiseau, et que d’autres attribuent à la puissance
de sécrétion de ses glandes salivaires excessivement déve-
loppées. Je ne sais si ces nids ont été soumis à l’analyse. Ils
me paraissent n'avoir rien de commun avec ceux de la
Salangana esculenta, sirenommés dansla cuisine chinoise.
Je n'ai point la prétention de trancher le différend, mais
j'affirme que je n’ai jamais vu ces petites hirondelles ramas-
ser des matières gluantes, du frai de poisson, par exemple,
à la surface de la mer, manœuvre qu’on attribue à la Salan-
gane de l’Indo-Chine, ni becqueter rien au bord de la mer.
Leursnids sont le plusordinairement assez éloignés du rivage.
D'un autre côté, la matière glutineuse qui tapisse le fond
du nid est très salée et toujours humide. Jai essayé vaine-
ment, pendant plus d'un mois, de les faire sécher, en les
exposant toute la journée au soleil brûlant de ces pays; dès
que l'influence de l’astre cessait, ils redevenaient tout de
suite aussi humides qu'auparavant.
L’hirondelle de Vunikoro, Quoy et Gaim., représentée
dans l’Atlas de l#strolabe, diffère par le bleu de ses ailes
et le rouge de sa gorge de la $. fuciphaga à laquelle on
avait cru devoir l’assimiler (Bp., Comptes-rendus de l' Acad:
des Sciences, T. 41).
60 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
Coriphilus Dryas, Gould.
Coriphilus Goupili, Hombr. et Jacq.
Psittacus taïtianus, Gmel.
Psittacus Sparmanni, Levaillant.
Psittacus porphyriocephalus, Shaw.
Otaheitan blue paroquet, Lath.
Perruche bleue de Tahiti.
Perruche nonnette, de Commerson.
Pihiti, aux îles Marquises.
Vini, aux îles de la Société.
Ce charmant petit perroquet, appelé improprement per-
ruche, à cause de sa petite taille, et rangé par le prince Ch.
Bonaparte dans le genre Coriphilus, Wagl., famille des
Trichoglossidées (Tabl. parall. des perroquets, 1857) , est
commun auxîles de la Société, etaux Marquises, principa-
lement dans ce dernier archipel où les naturels Île
connaissent sous le nom de pihiti, imité de son cri. Aux
îles de la Société, on l'appelle Fini et Haarimanu,
et non ÆÀ/i-manon, comme on la imprimé par
erreur dans quelques dictionnaires, ce qui n’a aucune signi-
fication, tandis que les mots haari, cocotier, manu, oiseau,
se rapportent parfaitement aux habitudes de ce perroquet
qui se tient le plus ordinairement dans ces arbres.
Le mâle adulte a, du bout du bec au bout de la queue,
O m. 17; le bec et les pattes sont rouge-orangé; le plu-
mage est bleu tendre, avec des reflets verts sur le front, le
cou et les ailes : l'extrémité de celles-ci est bleu-foncé ; les
pennes de la queue se terminent en blanc. Le dessus de la
tête, la poitrine, le bas du ventre et le dehors des cuisses,
couleur d’indigo avec des reflets violets; la gorge et le ventre
sont truités, bleu et blanc. La femelle est beaucoup moins
chamarrée ; sa couleur est un bleu-foncé avec des reflets
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. G1
verts ; ses pieds et son bec sont le plus souvent noirs.
Les jeunes mâles sont d’une couleur uniforme, comme les
femelles,
Ces petits oiseaux se tiennent ordinairement au sommet
des cocotiers, où on les voit courir et voleter lourdement.
Ils trouvent leur nourriture dans les parties tendres des spa-
dices de ces arbres, mais ils vivent aussi de bananes et de
papayes : ce qu’ils aiment par dessus tout, c’est la fleur du
papayer mâle. On ne peut les conserver en captivité qu’à
la condition de ne pas les exposer à de trop brusques chan-
gements de climat.
La figure d’un mâle adulte (Coriphile de Coupil, Hombr.
et Jacq.) donnée à la planche 24 des oiseaux, (4tlas du
Voy . au Pôle Sud, Dumont d'Urville,) est excellente, mais
à peu près d’un tiers plus petite que nature.
La variété décrite par Sparmann, comme entièrement
bleue, est une femelle ou un jeune mâle, Psitlacus pyg-
mœæus, Lath., est aussi regardé a quelques auteurs comme
un jeune individu.
On peut croire avec le prince Ch. Bonaparte que le
Psiltacus palmarum, Forster, appartient au même genre,
mais la description de Vieillot {Dict. univ. d'Hist. Nat.
1805) qui lui donne des bandes jaunes surles ailes,en ferait
une espèce différente.
Herodias sacra, Bp. ex Gmel.
Ardea Herodias, Gmel.
Herodias jugularis, Forst. (Bp. Comptes-rendus de l’Ac,
des Sc. T. 41).
Matuku, des îles Marquises ; Otuu, à Tahiti.
Ce héron se trouve dans toute l'Océanie et à la Nouvelle-
Hollande. La description del” 4rdea Matook de la Nouvelle-
62 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
Hollande s’y rapporte en tous points, et Malook, écrit ainsi
dans le Dict. univ. d’Hist. Nat. 1818,est une corruption de
Matuku, écrit avec l'orthographe anglaise(1).
Æotanus oceanicus, Less.
Gambetta glareola, Pallas.
G. undulata, Forst.
Totanus pulverulentus, Müll.
T. Polynesiæ, Peale.
T. longipes, Vieillot?; T. Griseopygus, Gould?
Kivi, aux I. Marquises.
Pluvialis longipes, Temm.
PI. orientalis, Schlegel.
Pluvier fauve d'Otahiti, Charadrius fulvus, Lath.?
PI. taïtensis, Less.
Keuhe, aux I. Marquises.
Phaeton.
Paille-en-queue, Tropic bird, Pylstaart, etc.
Toake, aux I. Marquises.
Les îles du Grand-Océan sont habitées par deux
espèces :
4° Le paille-en-queue à bec jaune et à brins blancs;
Phaeton candidus. Briss.; Ph flavirostris, Brandt; Ph.
teucurus, Linné. Quelques phaëétons ont le bec noir, et quel-
ques taches noires sur les épaules, mais il est probable que
ces différences sont dues à l’âge ou au sexe et ne peuvent
constituer des espèces différentes ;
(1) Cet oiseau jouait un rôle dans la religion de Tahiti, lors de
4a découverte de cette île.
”
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 65
2° Le paille-en-queue à brins rouges; Ph. phænicurus,
Linné ; beaucoup moins commun que le précédent.
Nous avons une fois rencontré des phaetons par 14°-15?
latitude Sud et 101°-50 longitude Ouest ; les terres les plus
voisines marquées sur la carte étaient les îlots Salaz y
Gomez, à 260 lieues marines.
Frégate.
Tachypetes, Iliger; Pelecanus, Linné.
Man-of-war-bird, des Anglais.
Otaha, à Tahiti; Mokohe, aux I. Marquises.
La synonymie de ces oiseaux est très confuse. D’après
Cuvier (Règne animal, T. I, note, p. 563) on aurait un peu
gratuitement élevé au rang d'espèces, le Pelecanus minor,
Edw., etle P. leucocephalus, Buff., et peut-être le P. Pal-
merstonii, Gmel.
On a appelé Tachypeles leucocephala (Gmel.), T. aqui-
lus (Linné), les individus qui ont la tête, le cou et le ventre
blancs, Tachypetes Palmerstonii (Gmel.), ceux qui ont la
tête et le cou noirset quisont probablement de jeunes mâles,
et T. minor (Gmel.) ceux qui ont le cou d’un roux vif, que
quelques uns pensent être de jeunes femelles. M. Lesson
pense néanmoins avoir trouvé une espèce de taille moitié
moins grande.
J'ai toujours vu ensemble des individus appartenant aux
trois espèces supposées ci-dessus, de sorte qu’il ya beaucoup
de probabilités pour qu’ils appartiennent à la même. Après
cela, on ne pourrait rien conclure de ce voisinage et de
celte bonne harmonie, car on voit, dans maintes circons-
tances, tous les oiseaux de mer, frégates, sternes, noddis,
mouettes, etc., etc., vivre en parfaite intelligence; il
n’y a que les malheureux /ous que les frégates maltraitent
indignement.
-
64 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
On rencontre quelquefois des frégates à 2 ou 500 lieues
de terre; mais cela n'arrive que dans des cas tout-à-fait
exceptionnels, quand elles ont été emportées au large par
les vents. Il est rare qu’elles s’écartent beaucoup des côtes,
et, loin de vouloir résister aux tempêtes, dès que le temps
devient mauvais, on les voit se hâter de gagner lintérieur
des baies abritées.
Fou.
Sula, Linné, etc.; Booby, des Anglais.;
Kakioa, fou brun, des Marquises.
Kena, fou blanc, id.
Il en est des fous comme des frégates: ce sont des oiseaux
excessivement communs, connus de tous les navigateurs, et
cependant on est loin d'être d'accord sur le nombre de leurs
espèces et leur classification. Onen distingue, sous des noms
vulgaires, huit espèces, eutre lesquelles il n’y a que deux
différences bien tranchées, qui consistent dans le plumage,
brun chez les uns et où un blanc éclatant domine chez les
autres.
Le prince Ch. Bonaparte (Tableaux parall. des Péla-
giens et des Pliloptéres) répartit les Sulées (famille des
Pélécanidées, sous-famille des Sulinées) en trois sous-gen-
res, et ramène au nombre de onze les trente espèces dont il
donne le tableau synonymique.
Certes, mon opinion a bien peu de poids auprès de celle
de l’illustre ornithologiste, mais il me semble que ce nom-
bre est encore trop grand, et que des caractères sur lesquels
on a créé des espèces différentes, n'existent que par l'effet
du sexe ou de l’âge. Ce serait facile à vérifier, car parmi
les Pélagiens, les fous sont faciles à étudier à cause de leur
naturel peu farouche ; on peut les observer sur les rochers
où ils font leur demeure; les femelles, quand elles sont à
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 65
pondre ou à couver, ne cherchent pas à s'enfuir; au con-
traire, les promeneurs ont souvent à défendre leurs jambes
contre leur bec.
Les fous que j'ai vus dans les îles du Grand Océan, où ils
sont excessivement nombreux, sont de deux sortes: des
bruns et des blancs.
Les premierssont de l’espèce du fou brun commun, Cordon-
nier de Commerson, Pelecanus Sula, Linné (Dysporus fiber,
Illiger, D. plotus, Forst.; fusca, Bress.; fulva, Vieill. ; Bra-
siliensis, Spix., dont D. parva, Gmel.; /eucogastra, Bodd.;
leucophæa, Steph.; variegata, Tshuddi, ne sont probable-
ment que des variétés, sinon des individus jeunes).
Le fou blanc desiles de la Polynésie est rapporté, dans les
tableaux paralléliques du prince Ch. Bonaparte, au sous-
genre Piscatrix, dont il constitue lespèce Piscatrix can-
dida, Steph., et dont les synonymes sont: Pelecanus pisca-
tor, Linné, Piscatrix erythrorhynca, Vess., rubripes,
Gould., rubripeda, Peale. — Faisons observer que la cou-
leur du becet des pattes ne peut pas toujours être invoquée
comme un caractère spécifique dans les oiscaux pélagiens.
L'âge y apporte des changements, comme j'ai pu le voir
sur des oiseaux de cet ordre élevés en domesticité.
Le fou de Bassan (Sula Bassana, Linné, dont je rappro-
che Sula dactylatra, Less., si ce n’est pas le même), qui
habite les côtes de l'Écosse et qu’on retrouve au Cap de
Bonne-Espérance, où les navigateurs lui donnent le nom de
Manches de velours, à cause du beau noir de ses ailes, ne
paraît pas différer du fou blanc qu’on trouve très répandu
dans lesiles du Grand-Océan. MM. Quoy et Gaymard disent
{Voy. de l'Uranie, Zool. p.157), qu'ils ont rencontré le fou
de Bassan à Timor, par une température brûlante, à Am-
boine, aux îles Mariannes et dans presque toutes les terres
visitées par expédition.
5
66 NOTES SUR QUELQUES OISEAUX
Sterna Noddi, Sterna stolida, Linné.
Noddi, Cuvier ; Anoûüs, Leach.
Mégalopterus, Boïe ; Stolida, Less.
Anoûs slulidus, Leach,
Sterna cinerea, Less.?
Stolida cinerea, Néboux? (Voy. de la Vénus, Atl. ois.
DE. 92).
Koioho, aux I. Marquises.
Les Noddis, vulgairement mouettes brunes de la Loui-
siane, mouel es folles, hirondelles de mer à téte blanche,
vivent en très grand nombre sur les petits îlots détachés,
dans la compagnie des fous, des frégates, des hirondelles de
mer, etc., elc.; les femelles disposent tout simplement leurs
œufs, au nombre de deux, sur les pierres. Ces œufs gros
comme ceux des pigeons, d’un blanc sale, bleuâtres et poin-
tillés de brun, sont très bons à manger, Le jaune a une
couleur orangéc très foncée, Ces oiseaux sont excessivement
peu farouches : on prend les femelles sur leurs œufs sans
qu’elles fassent aucun effort pour se sauver ou pour
résister.
Cuvier fait erreur /Régne Animal, T. I, p.35, nole) lors-
qu’il dit que l'hirondelle de mer des Philippines (S/erna
Philippensis, Sonnerat), ne paraît pas différer de l'espèce
Sterna stolida, Linné. L'hirondelle de mer des Philippines
a le devant du corps blanc, le dessus de la tête noir, les
grisâtres en dessous, brun de terre d’om-
bre en-dessus (1), tandis que le Noddi a tout son plumage
ailes et la queue
brun-noir, à l'exception d'une plaque blanche, en forme de
calotte, au sommet de la tête.
Le Dict. d'Hist. Nat. publié sous la direction de M.
(1) On trouve aux I. Marquises un oiseau qui s'en rapproche
beaucoup, si ce n'est pas le même; Fregetta tropica, Bp. ex
Gould.
HABITANT LES ILES DU GRAND OCÉAN. 67
d'Orbigny, en 1847, présente comme habitant l'Océan-
Pacifique, l'espèce Sterna cinerea, Lesson, qui est sans
doute la même que Stolida cineren, Néboux, dont la figure
est donnée dans l’Atlas du Voy. de la Vénus, pl. 9. Son
plumage est plus gris que celui du Noddi, que nous avons
rencontré en quantités innombrables dans les îles de la mer
du Sud. Cette couleur et une petite diminution dans la taille,
suflisent-elles pour établir une espèce différente? Ne scrait-
ce point un jeune individu ?
Gygis candida, Forst.
Gygis alba, Sparm.
Sterna candida, Forst.?
St. alba, Lath.?
Kotake, îles Marquises.
De la grosseur d’un petit pigeon: longueur du bout du
bec au bout de la queue, O m. 20; le bec long de O m,
025, légèrement convexe en dessus, noir. Les ailes, quand
l'oiseau est en repos, dépassent la queue deO m.02 environ.
Jambes très courtes, tarses courts; trois doigts en avant, un
en arrière ; les doigts de l'avant incomplétement palmés,
réunis par une membrane qui s’arrête à la phalange exté-
rieure ; dix pennes à la queue.
Ces oiseaux ne paraissent pas s’écarter au large, tandis
qu’on les rencontre trés souvent loin de la mer; cest-à-
dire dans le milieu des îles, volant autour des crêtes et des
rochers qui surplombent les vallées, et presque toujours par
couples.
:
OBSER V ATIONS
SUR LE
MORPHO IDOMENEUS /rarrrcivs),
Par M. Ch. EYRIËÈS.
Au nombre des plus brillants Lépidoptères dont la nature,
avec sa généreuse profusion, a orné les forêts de la
Guyane, on admire le Morpho Idomeneus. Ses brillantes
couleurs, ses ailes immenses, relativement à son
corps court mais robuste, le font remarquer au milieu de
tant d’autres qui, pour être plus modestes de taille et de
parure, n’en sont pas moins dignes de fixer l'attention du
naturaliste et d'attirer ladmiralion, même des indiffé-
rents.
C’est au sein des immenses solitudes des forêts vierges
que nous avons observé le Morpho Idomeneus ; nous avons
étudié ses habitudes, ses amours, ses combats, pendant que
folâtre et gracieux, il jouissait insouciamment de son éphé-
mère existence. Nos observations ont donc été faites d’après
nature, de visu, ct nous en garantissons la scrupuleuse
vérilé. |
Les classifications zoologiques sont basées sur des carac-
tères spéciaux qui soumettent à l'ordre, à la famille, au
MORPHO IDOMENEUS ù 69
genre et enfin à l’espèce, les êtres qui en sont revêtus.
Mais pourquoi ne pas admettre pour une part, dans les
caractères qui servent à les déterminer, les mœurs de ces
mêmes êtres ?
Loin de nous la téméraire et ambitieuse pensée de pré-
tendre prêcher la création d’une méthode nouvelle; loin de
nous l'orgueil et l’ingratitude de dire à nos maîtres: vous
pouviez faire mieux! Nous voulons seulement, croyant rem-
plir un devoir envers la science, signaler une anomalie qui
nous a frappé chez le sujet qui nous occupe.
Que dirait-on si l’on voyait les Sphinx voler en plein jour,
au lieu d’attendre le crépuscule pour accomplir leurs capri-
cieuses promenades ? Le Morpho Idomeneus nous offre
cette singularité en ce sens que, tout diurne qu'il soit, il a
lesallures des crépusculaires. Les bois sombres, les buissons
épais sont en effet ses retraites favorites; on le rencontre
encore, volant au-dessus des ruisseaux ou des sentiers,
mais toujours sous les ramées ténébreuses qui le garantis
sent de l’éclat du jour. Nous en avons tenu plusieurs expo-
sés aux rayons du soleil, et cette brillante lumière que tant
d’êtres recherchent, paraissait les incommoder beaucoup ;
aussitôt que la liberté leur était rendue, ils s’empressaient
d'en profiter pour se réfugier dans les endroits les plus
ombreux.
Le Morpho se pose rarement à plus d’un mètre au-dessus
du sol, sur le tronc des arbres, ou à terre, sur les fruits
tombés et, plus particulièrement, sur ceux des arbres appar-
tenant aux Térébinthacées. De nombreuses troupes de
Morpho se rencontrent dans les endroits ombragés par ces
arbres ; ils y sont en compagnie des Peridromia et autres
Nymphaliens qui puisent leur nourriture aux mêmes
sources.
Nous n’avons jamais vu le Morpho se poser sur les fleurs;
70 OBSERVATIONS SUR LE
loin de rechercher, comme la plupart des lépidoptères, la
délicate ambroisie que leur offre leur nectaire, il fa dédaigne
et lui préfère l’énivrante liqueur qu'il puise dans la pulpe
aigrie et fermentée des fruits tombés.
Sont-ce les parties alcooliques mêlées à ees sucs qui les
attirent? Nous ne saurions l’affirmer, bien que l’on soit
tenté de Le croire, en pensant à un moyen assez singulier que
nous avons employé plusieurs fois pour avoir des sujets bien
intacts. Ce moyen consiste à exposer, dans un endroit fré-
quenté par les Morpho, un vase contenant un peu de vin; en
peu d’instants, le vase est entouré ; les trompes sont avide-
ment plongées dans le vin ; l'ivresse arrive et bientôt l’on
voit les buveurs tomber pêle mêle, les uns sur les autres,
autour de la coupe perfide. En vain ils cherchent à ouvrir
leurs ailes devenues impuissantes; les pattes s’allongent, la
trompe est pendante; les Morpho sont ivres!..….. On peut
alors en prendre autant que l’on veut.
Au coucher du soleil, le Morpho quitte la terre pour
s'élancer dans des régions plus élevées. Il prend alors son
essor d’un vol grave, onduleux, dont les mouvements sont
généralement réguliers. I parcourt ainsi, sans revenir sur
la route suivie, d'assez longs espaces, jusqu'au moment où
la nuit le contraint à se poser sur quelque tronc d'arbre, son
asile jusqu’à l’aurore suivante qui le verra reprendre sa
course. Mais, bientôt les rayons du soleil l’obligent à se
réfugier dans les endroits sombres où il pourra prendre sa
nourriture et vaquer à ses amours.
Car, comme tous les êtres de la création, le Morpho a
ses amours et aussi ses jalousies, ses fureurs, leurs insépa-
rables compagnes. Autour de ces fruits, manne quotidienne
dispensée par le ciel, se passent des drames, se livrent des
combats — drames sans autres témoins que leurs acteurs ;
combats ignorés des hommes, de ceux, du moins, qui se
MORPHO IDOMENEUS. 71
croient trop grands pour regarder à leurs pieds.— Les pas-
sions sont cependant les mêmes, mais réduites à la taille des
êtres qui les éprouvent, et là comme ailleurs, le sexe fémi-
nin est aussi la pomme de discorde.
La femelle, au moment fixé par la nature pour l’accom-
plissement de l'acte qui doit assurer la reproduction de son
espèce, est sans cesse lutinée par plusieurs mâles. Ils volent
autour d'elle, se posent à ses côtés en l’effleurant amoureu-
sement de leurs ailes, repartent, reviennent encore, chacun
s’efforçant d'approcher la belle. Mais elle, àces mouvements
indiscrets, se recule en prude offensée , souvent elle change
de place, toujours suivie de sa cour empressée. Bientôt,
cependant, vaincue par celle amoureuse persistance, elle
étend et ferme doucement ses ailes; elle abandonne le fruit
qui paraissait l’occuper si fort : fi de la nourriture! Elle est
toute à l'amour...
Mais auquel, dans cette foule d’adorateurs, sera-t-il
donné de profiter de ces bonnes dispositions? Chacun, sans
doute, s’en croit le plus digne et s’efforce de repousser un
voisin incommode qui ne veut pas céder la place; toute la
troupe prend alors son essor, le combat va commencer; seule,
la femelle n’a pas bougé, elle attend l'issue des évènements.
Les mâles s’attaquent avec fureur ; ils entrechoquent violem-
ment leurs ailes dont les lambeaux épars attestent l’ardeur
de la lutte. Les Peridromna étourdis viennent souvent se
jeter dans la mêlée, heureux dajouter à ce désordre le bruit
de castagnettes produit par le choc de leurs ailes. Au bout
de quelques instants, le champ de bataille s’éclaircit: les
uns vaincus, voletant avec peine, s’éloignent et vont cacher
dans les buissons voisins la honte de leur échec, ou cher-
cher ailleurs une conquête plus facile; d’autres, plus philo-
sophes, se remettent à sucer les fruits; quelques uns, n’ayant
plus de leurs ailes que les nervures, gisent à terre, mutilés,
72 OBSERVATIONS SUR LE MORPHO IDOMENEUS.
pantelans et assez malheureux pour assister au triomphe
du vainqueur, qui, libre enfin de tout souci, vient recevoir la
palme qu’il a conquise. Il se pose auprès de la femelle;'après
quelques mouvements rapides d’antennes et des battements
d’ailes réitérés, il finit par s'établir sur elle, en l’enlaçant à
l’aide de ses pattes. Elle prend alors son vol, pour aller plus
loin, sous les vertes arcades, se livrer à ses mystérieuses
amours.
Telles sont les observations que nous avons pu faire sur
le Morpho Idomeneus ; que l’on nous pardonne leur imper-
fection en faveur de leur exactitude. Nous n'avons aucune
prétention scientifique, que nos faibles moyens ne sauraient
nous permettre de soutenir; nous désirons seulement ,
comme nous l'avons dit ailleurs, à l'exemple de la patiente
et laborieuse fourmi, apporter le modeste tribut de notre
zèle à l'édifice commun.
ESSAI GÉOLOGIQUE
SUR LE
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE,
Par M. BONISSENT.
Un grand nombre de géologues ont visité le département
de la Manche; malheureusement beaucoup d’entre eux n’ont
point fait connaître le résultat de leurs recherches.
M. Duhamel, de Coutances, nous a laissé, il y a une
soixantaine d'années, plusieurs mémoires (1), qui traitent de
la découverte et de l’exploitation de la houille du Plessis, du
minerai de fer de plusieurs localités, de la galène de Pierre-
ville et de Surtainville, enfin du mercure sulfuré de la
Chapelle-en-Juger, exploitations dont le souvenir existe
à peine de nos jours. Elles ont été reprises, il y a quelques
années, avec peu d'avantage, abandonnées ensuite, puis
reprises actuellement par de nouvelles compagnies qui ont
(1) Annales des mines, tomes 2 et 8.
74 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
l'intention de les poursuivre activement. Nous doutons fort
du succès : puissions-nous nous tromper ! (1)
in 4815 ou 1814, M. Hérault a écrit, sur les terrains de
transition de la Normandie, un mémoire dans lequel il donne,
en quelques lignes, la description des roches d’une partie du
Val-de-Saire et des environs de Cherbourg (2).
M. A. Brongniart a publié, en 1814, une notice pour
servir à l’histoire géognostique de la partie du département
de la Manche, qu'on nomme le Cotentin. I parle du cal-
caire de Pierreville, d'Hyenville, des stéachistes, des roches
quartzeuses et schisteuses de Cherbourg, et des syénites de
la Hague (5).
M. de la Bèche a visité, en 1821, une partie de la pres-
qu'ile du Cotentin. Il a consigné ses observations dans les
transactions de la société géologique de Londres.
En 1824, M. J. Desnoyers nous a laissé, sur les terrains
crétacé et tertiaire du Cotentin, un mémoire très intéressant
accompagné de cartes (4).
On trouve dans les Annales des sciences naturelles de
Paris, en 1825, une note sur le gisement de quelques roches
de la Manche, par M. C. Prévost.
Dans un volume imprimé à Namur en 1828, M. d'Omalius
d’Halloy a consacré trois pages à la succession des roches,
depuis Barneville jusqu'au cap de la Hague.
MM. Cordier, de Blainville, de Verneuil, ont aussi visité
notre département. Nous ne connaissons point le résultat de
leurs observations.
M. de Caumont a publié, de 1825 à 1829, divers mémoi-
(4) Sur plusieurs points, pour ne pas dire en général, le mi-
nerai est peu abondant; sur d’autres, l'exploitation éprouve des
obstacles presque insurmontables, comme à Diélette.
(2) Annales des mines, 3 série, tome 5.
(3) 35° volume des Annales des mines.
(4) 2e volume de la Société d'Histoire naturelle de Paris.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, 715
res, accompagnés d’une carte géologique (4), sur la distribu-
tion géographique des roches dans le département de la Man-
che. On y trouve une assez grande exactitude dans la déli-
mitation de quelques terrains. Ilest à regretter que les ter-
rains cumbrien, silurien, dévonien et carboniférien soient
souvent confondus, représentés à peu près par la même
teinte sur la carte, et désignés dans la légende par un terme
presque univoque. Ce travail, qui a demandé beaucoup de
temps et de recherches à son auteur, se ressent de son épo-
que et exige de sévères rectifications dans le texte et dans la
carte géologique.
MM. Dufrénoy et E. de Beaumont, après avoir par-
couru la France entière de 1825 à 1835, en ont dressé
une belle carte géologique de six feuilles, qui, réunies, for-
ment un carré d'environ deux mètres de côté.
La description géologique qui accompagne, en Pexpli-
quant, la carte géologique de France, forme deux forts volu-
mes in-4°, publiés en 1841. Le département dela Manche y
est représenté par quelques pages sur les terrains cumbrien,
silurien, dévonien, houiller, triasique et liasique. Un troi-
sième volume, qui devait donver la description des terrains
crélacé, tertiaire et plus récents, n’a pas paru et ne paraîtra
pas. Ces savants ont parcouru le pays, c’est le mot; ils ne
se sont point attachés à explorer en détail la constitution du
sol, ils ont cherché à rendre la détermination exacte des dif-
férents terrains, chacun d’eux étant considéré en masse, et
celle des limites qui les séparent les uns des autres, etc. (2).
Les progrès faits par la géologie depuis 4841 nécessitent
quelques changements dans les volumes précités.
MM. Hébert (5), Deslonchamps fils et Triger (4) ont aussi
(1) Société Linnéenne de Normandie, 1825 à 1829.
(2) Explication de la carte géologique de France, tome 1€r, p. 16.
3) Bulletin de la Soc. géol. de France, 2e série, T. 6, p. 559.
(4) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, tome 1.
76 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
étudié, le premier le crag d’Aubigny et le grès qui recouvre
le lias à Sainte-Marie-du-Mont, et les deux autres le
carboniférien de Régnéville. Ces géologues ont écrit quelques
pages sur ces divers terrains.
D’autres savants géologues ont aussi fait des excursions
dans notre presqu'île; leurs noms et leurs publications ne
sont point parvenus jusqu’à nous.
Nous ne terminerons point cette page sans rendre à M. de
Gerville le juste tribut d'éloges qu’il mérite. C’est à ses
recherches incessantes que nous devons la connaissance de
la plus grande partie des corps organisés fossiles, enveloppés
comme dans un suaire, dans les divers terrains qui ont
concouru à former le sol de notre presqu’ile.
Le travail que nous entreprenons pourra bien ne pasèêtre
toujours d'accord avec nos maîtres dans la science. Il arri-
vera inévitablement que nous changerons de position, dans
leur ordre chronologique, des terrains déjà classés par eux,
que des roches recevront des noms différents de ceux qui
leur étaient donnés, eic.: delà des dissidences. Notre
excuse est dans le droit universel au libre examen. Au
reste, nous nommerons toujours les personnes avec qui nous
nous croirons en désaccord: «Ne pas le faire, dit Bayle, dans
une circonstance analogue, c’est en quelque façon un excès
de cérémonie préjudiciable à laliberté dont on doit jouir dans
la république des lettres; il suffit de s'éloigner de Pesprit
d’aigreur, injurieux et malhonnèête. » Art. Pereira, note D.
Quand à nous, nous désirons, dans l'intérêt bien entendu
de la science, qu’une critique sévère vienne rectifier Îles
erreurs que nos faibles connaissances nous auront fait com-
mettre.
RS |
1
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE.
ASPECT GÉNÉRAL DU DÉPARTEMENT.
Le département de la Manche a pour limites à l'Ouest, au
Nord et à l'Est, l'Océan et les départements du Calvados
et de l'Orne , au Sud, ceux de la Mayenne et de Pile-et-
Vilaine.
Il tire son nom du canal qui sépare la France de
PAngleterre. Il a 144 kilomètres de longueur, sur 60 de
largeur.
Le Cotentin et le Bocage le divisent en deux régions phy-
siques bien naturelles.
L'une est le plateau qui s'étend de Granville à Villedieu,
avec une hauteur moyenne de 150 à 200 mètres, formée de
roches granitoïdes, de grès et de schistes divers, qui se pro-
longent jusques dans le Nord de la presqu'ile.
L'autre, beaucoup moins élevée (25 à 50 mètres), compre-
nant le riche et beau pays situé entre Valognes et le Petit-
Vey,est resserrée dans un espace assez circonscrit, que l’on
peut appeler le golfe du Cotentin, où se voient les forma-
tions qui se sont succédé depuis le terrain houiller exclusi-
vement jusqu'aux lerrains récents, reposant sur le sol plus
bas composé de roches anciennes dont on voit percer çà et
là les sommets.
Au Sud est une chaîne de granit qui établit un mur de
séparation entre la Normandie et la Bretagne.
Si l’on examine sa surface, on la trouve en général un
peu montueuse, et l’on voit que ces irrégularités, placées à la
suite les unes des autres, forment un faîte courant du Nord
au Sud, divisé en deux versants, dont l’un incline à l'Ouest
78 ESSAI GÉOLUGIQUE SUR LE
et l’autre à l'Est. Le premier donne naïssance aux bassins
de la Sée et de la Sélune, le second aux bassins de la Vire
et de la Douve. La hauteur du point le plus élevé est à peu
près de 568 mètres, à Saint-Martin-de-Chaulieu,
Cette ligne de faîte est coupée de plusieurs rides, de Est
à l'Ouest à peu près, à angles plus ou moins ouverts, en rai-
son de la direction que leur ont fait prendre les soulève-
ments survenus pendant les diverses formations.
Les côtes, souvent basses, se perdent dansle fond des eaux
par une pente insensible et sablonneuse dans le voisinage des
Dunes, tandis que près des rivages escarpés, la mer atteint
de plus grandes profondeurs (1).
Sur la côte de l'Ouest, on voit dans plusieurs falaises des
excavalions ou cavernes miuées chaque jour par le flot de
la mer. Trois de ces cavernes sont spécialement remar-
quables : le trou du serpent à Carteret, le trou Baligan à
Flamanville, et le trou des fées à Jobourg.
On rencontre des dunes assez considérables sur la par-
tie Ouest, où elles ne cessent, depuis longues années, d'occa-
sionner de grands dégats surtout sur la commune de Car-
teret; celles de l'Est sont très petites comparativement aux
premières. ;
A l’époque des grandes marées, très loin au fond des
eaux, depuis Morlaix jusqu’au cap Lézard en Angleterre,
tout le littoral offre des traces d’une immense forêt sous-
(1) La profondeur variable du canal de la Manche est digne
d'attention et ii résulte des sondages qu'on y a faiis réceminent
que si les eaux baissaient de 25 brasses (125 pieds), l'Angleterre
serait une pie:qu ile jointe à la France par une erète de coilines
de Calais à Douvre, et si elles baissaient de 60 brasses(300 pieds),
la France et l'Angleterre seraient unies par une vailée dont le
plan serait légèrement incliné sur l'horizon en allant de l'O. à
VE., et le rivage se trouverait être la ligne qui joint les Sorlin-
gues et l’île d'Ouessant.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 79
marine, qui a commencé à disparaître en 709 et dont l’œu-
vre de destruction totale fut achevée vers 1244.
De ce littoral dépendent quelques groupes d’îles ou d’ilots;
les plus importants sont ceux de Jersey, de Guernesey, d’Au-
rigny, de Saint-Marcouf, de Chausey, du Mont-Saint-Michel,
etc., qui tous doivent leur origine commune à la catastro-
phe qui a bouleversé et anéanti l’ancien rivage de la Neustrie.
Ainsi, ce ne serait que depuis 1147 ans que Jersey serait
une île, et encore l'Océan n’a-t-il pas creusé -entre Jersey
_et la France un fossé bien profond; il serait au plus de 7
brasses (35 pieds), généralement de 3 ou 4 (15 ou 20 pieds),
et par endroits d'une demi-brasse,
Nous reviendrons sur ces catastrophes et sur les effets
qui en sont résullés, lorsque nous décrirons les terrains
modernes.
Les rivières les plus remarquables sont au nombre de sept:
la Vire, la Douve, la Sée, la Sélune, la Sève, la Taute: et la
Madeleine.
Notre presqu'île n’a pas toujours eu la forme qu’elle
offre présentement à notre vue; ses falaises, ses dunes,
ses rivages, ses plaines, ses rivières, cte., ont changé à
plusieurs reprises, el ce n’est que graduellement et à la
suite de dépôts successifs qu’elle a pris son relief actuel,
Elle ne renferme pas tous les terrains qui composent
l'écorce du globe; sa chronologie géognostique ne comprend
que les faits suivants :
TERRAINS D’ALLUvION : Alluvions modernes; alluvions ancien-
nes (diluvium).
TERRAIN PALÉOTHÉRIEN: Formation pliocène : erag, collines
subapennines,.
Formation miocène. Faluns.
Formation éocène : élage parisien
inférieur.
80 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
TERRAIN CRÉTACÉ : Craie inférieure.
TERRAIN JURASSIQUE : Étage du lias.
Terrain Du Tri : Marnes irisées ou keuper.
TERRAIN CARBONIFÈRE : Étage houiller; calcaire anthracifère.
TERRAIN DÉVONIEN : Grès pourprés (vieux grès rouge).
TERRAIN SILU&IEN : Schistes, ampélite, calcaire, grès.
TERRAIN CUMB&IEN : Phyllades ; grauwackes; calcaire.
TERRAIN PRIMITIF : Talcites; micaschistes; gneiss.
On voit que plusieurs étages du terrain sédimentaire
manquent et que le terrain pénéen n'est pas représenté du
tout dans notre presqu'île.
D'après les travaux des géologues modernes, on doit
admettre que la pellicule minérale de notre planète peut se
diviser en trois grandes séries distinctes :
4° Le sol primordial ;
20 Le sol sédimentaire ou neptunien;
5° Les produits d’épanchement et d’éruption ou pluto-
niens.
La première série comprend les terrains primitifs qui sont:
le gneiss, le micaschiste et le talcite.
La deuxième renferme tous les terrains de sédiment for-
més de débris plus ou moins fins, plus ou moins gros, rou-
lés, triturés, de roches pré-existantes, précipités soil mécani-
quement, soit chimiquement, en couches ou lits parallèles
dans les divers liquides qui ont rempli à tous les âges, les
bassins de l'Océan, des lacs et des fleuves.
La troisième se compose de produits plutoniques ou
d’origine ignée, c’est-à-dire, de toutes les roches qui sont
sorties, à diverses époques, du foyer incandescent de la
terre, soit à l’état pâteux, à travers les fissures ou fractures
des roches sédimenteuses, soit à l’état de lave,
Nous ad pterons la définition des roches par M. Cordier,
et nous décrirons les terrains dans l’ordre de superposition
indiqué précédemment.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 84
Avant de commencer la description des terrains primor-
diaux et de sédiment qui constituent le sol de notre pres-
qu'’ile, nous ferons connaître préalablement les terrains de
fusion dont les roches ont percé, à plusieurs époques, les
couches solides du globe.
Ils forment quatre terrains différents, qui sont, d’après
leur ordre chronologique : + |
{4° Le terrain granttique où granitoïde auquel appartien-
nent le granit, la protogyne, la pegmatite, la syénite, le
dierite, l'amphibolite, l'harmophanite, la fraidrouite et la
serpentine ; ;
2 Le terrain porphyrique qui embrasse le pétrosilex, le
porphyre pétrosiliceux, le porphyre syénitique, le porphyre
dioritique et le porphyre protogynique ;
5° Le terrain trachyto-basaltique, représenté chez nous
par le groupe pyroxénique ne comprenant que la mimo-
site;
% Les terrains laviques ou volcaniques proprement dits;
aucune trace de ces derniers n’existant dansnotre pays, nous
n'avons pas à en parler.
Nora : Toutes les citations de localités, autres que celles du
département de la Manche, sont puisées dans le bulletin de la
Société géologique de France.
Le nom d'Eurite ne figure point au nombre des roches citées
dans ce mémoire. Nous suivons en cela l’exemple de savants
géologues, qui rezardent cette roche comme espèce douteuse et la
rapportent, les uns au pétrosilex et les autres au porphyre.
Pour nous, nous considérons comme pétrosilex, non seulement
le feldspath compacte proprement dit, mais encore le feldspath
compact plus ou moins quartzifère, talcifère, ou mélangé de
mica, réservant le nom de porphyre au pétrosilex compacte lors-
qu'il renferme dans sa pâte des cristaux de feldspath.
82 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
TERRAINS GRANITIQUES
ET PORPHYRIQUES.
Ces terrains, dans l'Ouest de la France, paraissen{ près de
Nautes etde la Rochelle, traversent la Bretagne, et se prolon-
gent dans le département de la Manche, où ils se montrent
sous forme de groupes, de sillons ou de petits amas isolés.
On peut les diviser en sept groupes principaux. dontquel-
ques uns ont des caractères assez particuliers pour être
décrits séparément.
Trois se trouvent dans les arrondissements d’Avranches
et de Mortain, un dans ceux de Coutances et de Saint-Lo,
et trois dans ceux de Valognes et de Cherbourg.
Ces divers groupes ne sont que des portions très petites
en comparaison de la grande masse dont ils doivent faire
partie, si nous en jugeons par les différents filons semés
isolément sur le sol de notre presqu'ile, filons qui
n'ont aucune liaison apparente avec les groupes princi-
paux. Bien plus, si nous considérons que les îles et les
rochers qui peuplent la mer dans l'espace compris entre les
îles Ouessant et la pointe de l'Angleterre la plus avancée à
l'Ouest, sont formés de roches granitiques, que les mêmes
roches constituent presque exclusivement la côte de Brest à
S.-Malo, que dans la contrée de l'Angleterre que nous ve-
nons de citer, le même terrain a percé sur plusieurs pointsles
formations primitives, nous concevrons facilement que tous
ces filons, rochers, groupes et sillons, se rattachent à une
même formation granitique, en partie cachée sous les
eaux.
Le granit type, composé de feldspath, de quartz et de
mica à contexlure grenue, est la roche pyrogène la plus
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 85
ancienne que nous conpaissions. Cependant, elle n’a point
apparu sur le globe d'un seul Jet, mais à différentes époques;
de sorte qu'il y a des granits qui se sont épanchés de l’inté-
rieur de la terre danslesroches primitives et dans les roches
de sédiment où ils forment des filons ou des amas transver-
saux, depuis que notre planète est habitée par des êtres
organisés: c'est ainsi que nous les trouvons dans la Manche
avec les roches cumbriennes, siluriennes et dévoniennes
qu'ils ont soulevées et qu'ils ont quelquefois recouvertes de
leurs produits ignés.
Le granit est ou à grain fin, ou à grain moyen ou por-
phyroïde.
Celui qai est à grain fin prend le nom de granit de pre-
mière formation où granit primitif. Il n’occupe chez
nous qu'une étendue de quelques kilomètres carrés sur
les communes de Saint-Vaast, de Quettehou et d’Anne-
ville, tandis que les granits à grain moyen et porphyroïde
forment les divers groupes que nous venons d'indiquer, et
que nous allons décrire en commençant par les trois qui
se montrent dans les arrondissements d’Avranches et de
Mortain.
ARRONDISSEMENTS D'AVRANCHES
ET DE MOREHAIN.
Les différentes zones granitiques de ces arrondissements
partent de Vire pour former trois sillons différents.
Le premier se dirige directement de cette ville, de l'Est à
l'Ouest, vers les communes de Saint-Michel-des-Loups, de
Champeaux, de Carolles et de Bouillon, sur une longueur
de plus de cinq myriamètres, avec cinq kilomètres de lar-
geur moyenne.
84 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Le second prend naissance à deux kilomètres et demi à peu
près de Mortain, dans le même massif, mais sa communica-
tion avecluiest cachée sous des argiles et sous des roches de
sédiment; il lance de petits filons dans le grès et les schistes
de cette localité, entre le Neufbourg et Mortain, et s'étend
jusqu'à Avranches, parallèlement à la première zone. Sur
celte ligne qui mesure plus de trois myriamètres, 1l suit
presque constamment la route d'Avranches à Juvigny ; sa
largeur moyenne ne va pas au-delà de trois kilomètres.
Les monts Saini-Michel et Tombelaine et les îles de Chausey
appartiennent à la même formation.
Quoique sa jonction avec ces zones granitiques nous soit
cachée, la chaîne qui sépare la Bretagne de la Normandie
nous semble faire partie du massif de Vire, parcequ’elle
offre les mêmes caractères minéralogiques que les deux
zones précédentes et qu’elle suit la même direction.
L'ideniité remarquable de composition que présentent ces
trois zones, comme nous venons de le dire, n’exige qu'une
seule et même description des roches qui les constituent.
Gramit.- Le granitest homogène, à grain moyen, riche en
quartz; le feldspath y est de grosseur moyenne et de deux
espèces, de l’albite ou de l’oligoclase en cristaux bémitropes
offrant quelquefois des stries, et de l’orthose en lames plus
largeset moinsallongées. Dans son étatde pureté, c'est-à-dire
lorsqu'il n’est point altéré, il a presque toujours une teinte
d’un gris bleuâtre qui est plus prononcée surles cristaux de
feldspath; le quartz se rapproche du gris-clair, sans perdre
toutefois la teinte gris-bleuâtre. Quelques échantillons font
exception à celte règle et accusent un ton gris plus foncé ;
le mica, généralement noir très brillant, est mélangé de
quelques paillettes brunes, lilas et blanches vitreuses du
même minéral.
+
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 85
On remarque quelques anomalies dans la couleur que
nous altribuons au granit de la partie Sud, par exemple : à
Saint-Nicolas-des-Bois, le granit offre à l'extérieur de ses
parties élémentaires une couleur rose-foncé, quoique cepen-
dant son feldspath soit blanc, son quartz griset son mica jau-
ne-cuivré. Ge granit est au contact d'une pegmatite grisätre
granulaire, qui ne participe en aucune manière de la teinte
du granit.
Quoique à grain moyen, il arrive fréquemment que par
l'adjonction de gros cristaux souvent hémitropes de feld-
spatb, le granit prend la contexture porphyroïde,
Des bandes de deux à trois centimètres de largeur et de
couleur plus foncée que la roche, se montrent quelquefois
dans le milieu; elles sont tantôt tranchées, tantôt comme
fondues par les bords, et dans la plupart des cas, intime-
ment soudées à leurs épontes; tantôt enfin elles sont sujettes
à se veiner par suite de la disposition du mica ; dans ce cas,
le granit devient gnésiteux et finit par prendre le facies du
gneiss par la disparition presque totale du quartz. Quoi-
qu’il en soit, ces divers accidents ne sont point de vrais
filons et tiennent à des circonstances païticulières de cris-
tallisation.
Les parties accidentelles qui se mêlent au granit sont peu
nombreuses et consistent en pinites, en pyrites, en tourma-
line ct en amphibole.
La première lui donne une grande tenacité et se montre
sous forme de petites taches d’un vert noirâtre, opaques,
tendres, compactes, rarement feuilletées, disséminées entre
les éléments essentiels. Le mica a quelquefois une apparence
terne et plombée, que M. Cordier attribue au mélange
d’une certaine quantité de pinite, qui enlève d’ailleurs au
mica sa rigidité ordinaire.
Les pinites ne sont pas toujours visibles, mais elles décè-
895 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
lent leur présence par l'effet de la teinte légèrement verdà-
tre qu’elles impriment quelquefois à la roche,
Des pyrites jaune-verdätre, soil compactes, soit sous for-
me cubique, existent quelquefois dans les fissures du granit.
C’est à leur décomposition que l’on doit rapporter la cou-
leur de rouille qui le recouvre quelquefois, mais qui influe
peu sur sa solidité, H n'en est pas de même de la couleur
jaunàtre qui le pénètre sur de grandesétendues et à de grandes
profondeurs: celle-ci a pour cause le protoxide de fer con-
tenu dans le mica et dans les autres éléments constituants
changé en hydrate de protoxide, alors il y a altération ct
presque toujours décomposition. Cetle nuance jaune est
encore souvent produile par des infiltrations ferrugi-
neuses.
Nous n'avons point remarqué de syénite dans cette zone,
mais nous avons observé un granit syénitique à Sourdeval-
la-Barre. [l ne se voit que sur une petite étendue au contact
d'un diorite à grain moyen; il a échappé partout ailleurs à
nos investigations, Aussi attribuons nous l’amphibole de ce
granit à l’éruption du diorite. Le granit ramolli par Peffet
de la haute température de la roche en fusion qui le traver-
sait, s’estapproprié une partie de son amphibole, et ces élé-
ments ainsi combinés ont donné naissance à un nouveau
granit appelé syénitique; ce cas se rencontre souvent sur la
côte de Flamanville, où, au contact du diorite et des syé-
nites, le granit contient toujours des cristaux d’amphibole.
Mais comme celte amphibole ne se trouve qu'à une petite
distance du contact des roches amphiboliques et n’est point
répandue dans tout le massif granitique, il est permis de
conclure que le granit que nous appelons syénitique, est
une roche mélamorphique, et non une roche sui generis.
Les granits de plusieurs localités des arrondissements
de Mortain et d’Avranches, mais particulièrement ceux des
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 87
environs de Vire et des îles de Chausey, contiennent quel-
quefois des nœuds de quartz et des lambeaux de diverses
roches. Les noyaux quartzeux ont pu être pris pour de véri-
tables cailloux roulés, quoiqu’ils ne soient souvent que des
accidents de cristallisation dus aux circonstances du refroi-
dissement. Il pourrait cependant être arrivé que des frag-
ments anguleux ou arrondis de différentes roches aient été
englobés par le granit lorsqu'il se répandait à l’état pâteux
sur des terrains où se trouvaient des roches clastiques. Au
Hartz, cette roche a empâté des fragments de grauwackes
avec débris organiques.
En Écosse, près de Landside,où le granit paraît avoir tra-
versé un terrain calcaire, il s’est formé une brèche dont les
fragments sont liés entr’eux par une pâte granitique. Lemême
fait se remarque dans les autres roches d’épanchement.
Du varech s’est trouvé aussi, dit-on, dans le granit de
Chausey. Il n’y a là rien d’extraordinaire. Cette plante peut
bien être un vrai Fucus, ou n’en avoir que l'apparence; dans
le premier cas, le granit en sortant de terre pour s’épan-
cher sur le sol, aurait enveloppé dans sa pâte non refroidie
les plantes qu’il rencontrait sur son passage et conservé
’empreinte de quelques unes; ce fait n’est pas sans exemp'e,
En Islande, au cap Hofnars, près du cercle polaire, on a vu
des laves avec empreintes de Zostera et d’'Equisetum. Dans
le second cas, l'apparence de fucus serait due à des infiltra-
tions métalliques qui laissent sur les pierres quelconques des
impressions représentant soit des plantes, soit des petits
arbres incrustés, comme on en voit beaucoup sur les talcites
de Cherbourg, etc. Ces arborisations ont reçu le nom de
dendrites.
Il résulte de ceci, que les fucus et les fragments arrondis
ou anguleux de roches trouvés dans le granit, ne sont pas
un moûf plausible pour lui attribuer, comme le prétendent
88 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
quelques géologues, une origine neptunienne, pas plus qu’on
ne l’attribue aux matières volcaniques anciennes et mo-
dernes, contenant des corps organisés d'époques antérieu-
res où contemporaines.
H serait trop long d'énumérer toutes les communes com-
prises dans les trois zones granitiques des arrondissements de
Mortain et d'Avranches; nous nous contenterons de citer
les cantons d’Avranches, de Brécey, de Ducey, de la Haye-
Pesnel, de Saint-James, de Sartilly et de Villedieu, pour
l'arrondissement d’Avranches, et les cantons de Barenton,
d'Isigny, de Juvigny, du Teilleul, de Mortain, de Saint-
Hilaire-du-Harcouet, de Saint-Pois, de Sourdeval-la-Barre,
pour celui de Mortain.
Le granit de ces diverses localités est associé à la pegma-
tite et au diorite, et toutes ces roches sont traversées sur
plusieurs points par de puissants filons de quartz en roche
très varié.
Pegmatite. — La pegmalite est composée de feldspath
et de quartz ordinairement grenus. Celle que l’on trouve à
Angey, non loin de Sartilly, est à grain fin, jaunâtre, un
peu tourmalinifère, accompagnée d’un fort filon de quartz
amorphe. A Bouillon, la même roche est quelquefois blan-
châtre, à grain moyen lourmalinifèreavee miea blanc et mica
noir vitreux. La couleur blanche ne lui est pas ordinaire,
c’est le jaune-chamois qu'elle revêt babituellemeñt; elle
présente dans ce cas quelques rares parcelles de mica blanc-
argentin avec tourmaline. Dans le même lieu, le feldspath
de cette roche devient rose-foncé en conservant quelques
paillettes de mica blanc. Au pignou Butor, elle est jaune-
rougeâtre, à grain fin avec mica blanc et mica verdâtre fai-
blement altéré; elle contient de la tourmaline.
A Saint-Senier-sous-Avranches, la pegmaiite ressemble
beaucoup à celle que nous avons déjà remarqüée à Bouillon,
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 89
etelle n’en diffère que par l'absence du mica et par la pré-
sence de la tourmaline, qui se trouve ici réunie au quartz et
. au feldspath dans la proportion d’un dixième. Au milieu de
cette roche s’est injecté un filon de quartz blanc amorphe
schorlifère. A la Chapelle-Hamelin, on remarque une pegmatite
jaunâtre à grain moyen, renfermant de la pinite brunâtre à
la surface, verdâtre à l'intérieur. Cette roche passe à la peg-
matite granulaire gris-jaunâtre. La pegmatite à grain moyen
pourrait bien être un granit pegmatoïde ?
Au Quesnoy, commune de Saint-Martin-des-Champs,
près d’Avranches, la pegmatite reprend sa couleur jaune-
chamois, sans mica; la tourmaline y est abondante sous
forme de fragments d’aiguilles présentant des espèces
de lignesavec directions opposées qui donnent un bel aspect
à cette roche.
Tout près de celle-ci, on voit une roche assezrare, com-
posée de quartz, de tourmaline et de feldspath. Le schorl
compacte el capillaire remplace totalement le mica; le feld-
spath d’un jaune-tendre offre des cristaux de grosseur
moyenne avec d’autres d’un plus fort volume, le quartz est
vitreux, enfin les trois éléments constituants y sont réunis
en quantité égale, ce qui a fait donner à cette roche le nom
de granit schorleux; elle est traversée par un filon de quartz
amorphe gris-blane légèrement écailleux, renfermant de la
tourmaline capillaire.
La tourmaline ne se montre pour ainsi dire que tronquée
et en faible quantité dans les roches que nous venons de
passer en revue, mais dans le canton de Saint-James, elle
prend des formes bien différentes. Ainsi, à Saint-James, elle
se trouve en faisceaux d’aiguilles dans une pegmatite jau-
nâtre à grain moyen passant à la pegmatile granulaire.
C'est spécialement à Ferré, à deux kilomètres de Saint-
James, que la tourmaline se voit dans tout son éclat au
90 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
milieu d’une pegmatite blanchâtre à grain plas que moyen,
passant à la pegmatite grenne ; on remarque sur cette roche
des cristaux de schor! noir de velours, à éclat vif, partant
d’un centre commun et affectant des figures flabelliformes
d’un bel effet et de toute beauté dans les grands-échan-
tillons. |
Voici les localités où l’on remarque plus particulièrement
le quartz en filon avec ses diverses modifications :
Au Grard-Celland, le quartz blanc amorphe pyriteux for-
me un filon de cinq mètres de puissance au milieu d’argiles
rougeâtres, sableuses, dues à la décomposition de la roche
graniloïde pyritifère. À Vains, il est quelquefois recouvert
de nombreuses mouches cuivreuses; à Saint-Senier-sous-
Avranches, il est compacte et renferme des aiguilles de
tourmaline; à Angey, près Sartilly, à Chalandray, canton
d'Isigny, il est blanc amorphe; à la carrière de Vaurigney,
près de Saint-James, sa texture est compacte avec teinte un
peu rosée; à Argouges et à Ferrey, il est noirâte et à tex-
ture cariée.
Vers le S. O. de Saint-James, à la carrière de Cuba et
dans les environs de cette ville, on voit d'énormes filons de
quartz blanc compacte, quelquefois granulaire ou esquil-
leux, Sur quelques points le quartz abandonne la texture
compacte pour prendre la texture cariée et hachée; dans ce
cas la nuance blanche disparait entièrement, pour être rem-
placée par la couleur gris de fumée et plus souvent par la
teinte noirâtre. Lorsque le quartz passe à la couleur grisä-
tre, sa texture devient granulaire. Ces masses quartzeuses
sont souvent à très petites druses de quartz hyalin prismé
ou mamelonné, quelquefois jaunâtre, mais plus ordinaire-
ment noirâtre où gris-foncé. On remarque dans ce quartz
noir carié des parties d’un quartz blanc amorphe devenant
quelquefois calcédonieux, ce qui rend la roche pseudofrag-
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 91
mentaire. Le quartz en roche se montre sous un autre aspect
au contact du quartz précédent; il prend la texture granu-:
laire pointillée de gris-noirâtre sur un fond blanc-sale; la
malière gris-noirâtre pourrait bien être du graphite? C’est
un accident de la roche de quartz blanc aussi bien que le
quartz carié, accidents du reste assez rares, Le plus sou-
vent le quartz blanc se présente avec de petites aiguilles de
tourmaline et avec des pyrites.
Le quartz n’a pas toujours la texture que nous venons de
remarquer dans les gisements précédents. A Saint-Loup , ce
minéral a l'aspect calcédonieux mamelonné blanchâtre; au
Luot, carrière de La Guérinélle, même quartz mamelonné
pyriteux; à la Godefroy, il ne diffère de ceux-ci que par sa
nuance qui est légèrement bleuâtre; à Barenton, le même
quartz est teinté en jaune, on le voit au milieu d’un diorite
décomposé; à Coulouvray, carrière Huet-Hautpois, le quartz
est Jaspoïde compacte, offrant des nuances variées ; à Saint-
Sauveur-de-Chaulieu, route de Mortain à Tinchebray, on
distingue à l’aide de l'acide nitrique quelques traces de
carbonate de chaux dans un quartz carié rempli d'argile
endurcie.
Biorite. — Nous avons à signaler encore une roche
d’épanchement composée essentiellement d'amphibole horn-
blende et de feldspath en proportion à peu près égale, c’est
un diorite, Sa pâte contient toujours du fer pyriteux, du
quartz, du mica et souvent du fer oxidulé qui là rend sen-
sible au barreau aimanté; elle se rencontre au milieu des
granits et des roches de sédiment qu’elle a percées pour
arriver au jour.
Ce diorite se présente toujours dans ce pays à la surface
du sol, en blocs arrondis ou oblongs, entourés de
masses de terre brunâire, à saveur et à odeur argileuses,
provenant de sa décomposition au contact de l'air, mais à
92 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
une plus grande profondeur, il forme des amas ou des cou-
ches non stratifiées. On le voit à Sourdeval-la-Barre et dans
les environs de ce bourg, à Barenton, à Saint-Cyr-du-
Bailleul, au Theilleul, à Heussey, à Ferrière, près de Savi-
gny-le-Vieux, à Saint-Martin-de-Landelle, à Saint-Hilaire-
du-Harcouet, à la Chapelle-Hamelin, à Poilley, à Ducey,
à Lolif, etc.; dans ces divers gisements il est presque à
grain fin et rarement à grain moyen, sa couleur est le noir-
verdâtre.
Les roches granitiques des arrondissements du Sud de
notre presqu'ile sont enveloppées d’une ceinture de lepty-
nolites maclifères, de phyllades et de grauwackes, roches
que nous reverrons lors de la description des terrains pri-
mordiaux el secondaires de notre département,
ARRONDISSEMENTS DE SAINT-LO
ET DE COUTANCES.
Les roches éruptives des arrondissements du centre ne
nous offrent point le granit proprement dit que nous avons
remarqué dans la partie Sud. On rencontre bien, à la vérité,
le long du chemin de Saint-Sauveur-Lendelin à Montcuit,
une roche grénoïde qui a toute l'apparence d’un granit. Son
feldspath est blanc, son quartz gris, et son mica gris de
plomb noïrâtre, simulant lamphibole; mais sa position au
milieu des diorites nous le fait considérer comme apparte-
nant à ces roches.
Les espèces dominantes de ce groupe sont la syénite et
le diorite associées à la dioritine, à l’ampbhibolite, à l’harmo-
phanite, à la fraidronite, au pétrosilex, au porphyre pétro-
siliceux quartzifère et aux porphyres dioritiques.
Toutes ces roches semblent présenter des passages insen-
sibles les unes aux autres.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 95
Syénite. — Lasyénite est une association de feldspath
lamellaire dominant et d'amphibole presque toujours
d’un vert-foucé ou noirâtre; souvent elle est micacéc et
quartzifère.
C’est dans les environs de Coutances, à Saint-Nicolas, à
Monthuchon, à Saint-Sauveur-Lendelin, à Blainville, à
Saint-Malo-de-la-Lande, à Hauteville-la-Guichard, à Saint-
Louet-sur-Lozon, à Montreuil, à Gouville, sur le rivage, à
Tourville,etc., qu'elle a donné des produits plus abondants.
Son feldspath est en général blanchâtre, la horublende
est vert-foncé, quelquefois noirâtre, le quartz gris et le mica
jaune cuivré. Elle est presque toujours altérée à la surface
du sol, mais à une certaine profondeur elle est très solide.
Elle prend quelquefois des teintes qui ne lui sont point habi-
tuelles, teintes grisätres ou noirâtres, qui colorent une
grande partie des roches feldspathiques que nous étudions.
Nous pensons que cette couleur accidentelle doit être attri-
buée à des matières charbonneuses ; elle n’est point tenace
et disparaît totalement en un clin d'œil au feu du chalu-
meau. |
A Saint-Nicolas-de-Coutances, le feldspath est blanchä-
tre; à la Chapelle-Lamare, il est rosâtre; à Monthuchon, il
a une légère teinte rosée; à Blainville, il est grisâtre; à la
lande de Dangy, il approche de la couleur rougeâtre ; à
Saint-Malo-de-la- Lande et à Gouville, il est blanchâtre ct
l’'amphibole est d'un vert irès tendre; à la Feuillie , au Car-
refour-au-Loup, la syénite ressemble beaucoup à celle de
Saint-Nicolas de- Coutances.
Nous avons observé que le feldspath de cette roche se
colore quelquefois en gris ou en noirâtre, en conservant tou-
tefois une certaine quantité de feldspath blanchâtre. Cette
bizarrerie se voit particuliérement sur deux points, à Saint-
Nicolas-de-Coutances et à Monthuchon. Lorsque le feld-
s
94 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
spath prend ces couleurs, on remarque dans le corps de la
roche, spécialement à Monthuchon, quelques parties quiont
une tendance à prendre la texture compacte,
biorite. — Le diorite que l’on voit à la Perque et à
l'Hotel-ès-Gens, villages de Saint-Sauveur-Lendelin, à Mon-
treuil, et à Saint-Louet-sur-Lozon, est sans contredit le plus
beau du pays. 1 est à grain moyen, son feldspath est très
blanc etsonamphibole presque noire, le quartz est gris-blanc
et le miea tanlôt argentin, tantôt cuivré et quelquefois noir.
Dans la commune de Montreuil, il sert de lit à une petite
rivière et s'élève en côteaux de plus de vingt mêtres de cha-
que côté de la rive. Celui qui existe à Monthuchon, soit près
du château, soit sur le bord du chemin qui conduit à Cou-
lances, soil sur d’autres points de celte commune, est moins
micacé. On trouve la même roche à Feugères, à Tourville,
à Agon, etc. À Gratot, au lieu nommé la Cabane, le diorite
est à grain moyen passant au grain fin, mais intermédiaire
ment à ces deux roches, on voit une petite bande, d’un cen-
timètre au plus de largeur, d’un feldspath presque compacte
jaunâtre, ampbhibolifère ; à Boisroger, ilest gris-noirâtre à-
grain fin ; à Saint-Aubin-du-Perron, il a le même grain,
mais il est d’une nuance moins foncée et offre une texture
plus cristalline; à la Chislardière, village d'Aubigny, il est
plus fin avec tendance à la texture compacte; celui de Blain-
ville, village de Gouville, est absolument le même.
Les diorites à grain moyen et à grain fin perdent insensi-
blement, sur-quelques points, learamphibole et forment des
roches grenoïdes à feldspath compacte, esquilleux , blanc-
sale et noir, avec quelques pyrites et quelques paillettes de
mica blanc et verdâtre; parfois le diorite prend la texture
zonée, formée de bandes paralléles et alternatives de feld-
spath blanc-sale grenu et de feldspath noirètre compacte à
éclat translucide sur les bords. Au milieu des textures gre-
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 95
nue ou compacte, on remarque encore quelques parcelles
d’amphibole qui accusent l'origine de ces roches. Elles pré-
sentent, suivant que quelquesun:s de leurs partiesintégrantes
augmentent où diminuent, l'aspect d’un gneiss, d’un leptynite
et même d’un porphyre. Ellessuivent une ligne souvent inter-
rompue, qui, partant de Montsurvent, irait à Montcuit, en
passant par Saint-Sauveur-Lendeilin, et se rendrait à Mont-
huchon.
Les roches dioritiques que nous venons de voir se recon-
paissent aisément à leurs éléments discernables à Pœæil ; 1l
men est pas de même des dioritines et des porphyres dio-
ritiques avec lesquels on ne peut faire connaissance sans
le secours du chalumeau, du microscope et de quelques
réactifs.
Les diorites à grain moyen passent souvent à la texture
compacte et prennent le nom de dioritine,
Dioritime. — [a dioritine est à pâte uniforme, com-
pacte, verdâtre, brunâtre, grisätre, fondant en brun-noirà-
tre, présentant au microscope les mêmes éléments que le
diorite,
A la Chapelle-en-Juger près de la mine et à Hébécrévon,
elle est stratiforme, verdâtre ou gris-verdàtre, tandis que
dans un des puits de la mine, elle est gris-noirâtre pyriti-
fère avec filet d’asbeste dure. Quelques parties de cette
dioritine présentent des stries de glissement imprégnées de
cinabre.
A Saint-Aubin-du-Perron, dans une pièce de terre appar-
partenant à M. Le Cardronnelle, la roche est verdâtre et
traversée par des veinules de quartz blanc; elle fait une
vive effervescence dans lacide nitrique à l'endroit frappé
du marteau. 4
Au village Mauduit, commune de Gratot, est la même roche,
Sur le chemin de cette dernière commune à Coutances, elle
2
96 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
est schistoide. À Neufmoulin, campagne de Saint-Sauveur-
Lendelin, elle prend la couleur gris-verdàtre avec petits
nœuds de quartz blanc hyalin disséminés en petite quantité
dans la pâte.
Elle forme des masses assez considérables sur les com-
munes d’Ancteville, de Muneville-le-Bingard, de la Ronde-
haye, de Saint-Sauveur -Lendelin, de Gratot, etc.
Depuis Ancteville jusqu’à Saint-Sauveur-Lendelin, on
peut la suivre assez longtemps sur le chemin de grande com-
municalion,
Près du presbytère d’'Ancteville, elle présente des appa-
rences de stratificalion quelquefois assez prononcées pour
qu’on puisse la croire divisée en couches plus où moins ver-
ticales, mais en l’examinant à une certaine profondeur, on
reconnait que ces fissures ne se continuent pas et qu'elles
sont traversées par d’autres qui déterminent des systèmes de
couches coupant les premières sous différents angles.
Cette roche est quelquefois fissile, et dans cette localité
elle devient même schisteuse, au point qu’on pourrait la
confondre avec les phyllades cumbriens qu’elle a soulevés.
Ici, comme à Saint-Aubin-du-Perron, elle fait effervescence
dans les acides.
La même roche se retrouve à la Rondehaye, dans le cles
Rigès, et à Montmirel, commune de Muneville-le-Bingard,
maisavec une contexture différente de celle que nous avons
eu occasion de voir dans les autreslocalités, Elle est verdâtre,
à texture serrée, ressemblant à la wacke et offrant comme
elle des cavités vides ou remplies de quartz blanc; suivant
les:cas, elle prend le nom de dioritine amygdaloïde, ou de
dioritine cellulaire.
Nous avons pu remarquer que le diorite granitoïde ou à
grain moyen, passe d'une manière insensible, par la dimi-
aulion de grosseur de ses parties constituantes, au diorite à
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 97
grain fin, ensuiteaudiorite compacte ou dioritine (Trapp de
quelques géologues); de même cette dernière espèce devient
un porphyre dioritique lorsqu'elle admet dans sa pâte des
cristaux visibles de feldspath ou d’amphibole, soit que ces
deux minéraux s’y trouvent séparément ou soient réunis.
Nous citerons, comme exemple de cette roche, celle que
l’on exploite pour l’empierrement des chemins dans plu-
sieurs communes. Le porphyre dioritique à pâte vert-foncé
avec cristaux d’amphibole noirâtre et de feldspath blanc-
verdâtre, se trouve à l'hôtel Lucet, commune de Hauteville-
la-Guichard; à Moneville-le-Bingard, carrière Louis Delisle,
la pâte de la roche est d'un vert plus foncé, avec cristaux de
feldspath et de hornblende un peu plus petits que ceux de
la roche précédente; à Mesnilbus, hôtel Jouvet, le porphyre
est vert-noirâtre etrenferme de petits cristaux d’amphibole
vert-foncé, avec quelques petits nœuds de quartz hyalin.
A l'hôtel Salmon, commune de Gouville, on voit un por-
phyre grisätre légèrement verdâtre. La base de cette roche
parait être un albite compacte intimement uni à une pro-
portion plus ou moins considérable d’amphibole verte,
et par conséquent, approchant plus ou moins de la pâte
des porphyres dioritiques. On y distingue des cristaux
d’albite de la longueur de deux ou trois millimètres, qui ont
à peu prés la couleur de la pâte et sont à éclat vitreux.
Nous croyons devoir ranger cette roche parmi les porphyres
dioritiques.
On retrouve dans les environs de Coutances, près de
Gratot, une roche stratiforme présentant la même pâte,
sans cristaux de feldspath, avec mica gris-blanc entre les
strates: c’est un filon de pétrosilex amphiboleux.
Le diorite à grain moyen, ou à grain fin, ou compacte,
prend souvent une structure fissile. Le feldspath et l'amphi-
bole, après avoir mêlé intimement leurs éléments, s’isolent
7
98 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE:
l’un de l’autre, et se laissent discerner à l’œil. Ils alternent
alors en petits lits à peine perceptibles d’abord, mais peu à
peu le feldspath à texture granulaire devient dominant et
permet à peine à l'amphibole de le veiner par quelques
lignes d’une extrême finesse. Cette roche, ainsi constituée
aux dépens du diorite, présente le facies d’un leptinite syé-
nilique.
A Ancteville et à Montcuit, on retrouve les mêmes
diorites avec les mêmes combinaisons minérales, mais
ici ils renferment des amas d’épidote verte grenue ou com-
pacte.
A Monthuchon, sur le bord du chemin, au haut du
mont,revers Sud,on trouveles mêmes roches, mais aveccette
différence que l’amphibole est vert-tendre et que le feld-
spath est jaunûtre. |
Ces roches finissent par devenir schisteuses, à l'instar des
micaschistes, el prennent le nom de diorites schistoïdes.
Lorsque ces derniers commencent à s’oblitérer, ils peu-
vent fort bien être pris pour des phyllades amphiboli-
fères.
D'après ce que nous venons de voir, les roches dioriti-
ques de l'arrondissement de Coutances semblent passer
quelquefois au gneiss, au micaschiste, au leptynite, au pé-
trosilex, etc., selon que les éléments sont ou compactes ou
grenus, réunis ou séparés; cependant on ne doit point regar-
der les espèces minérales qui résultent de ces diverses modi-
fications comme de véritables roches primordiales, dans
l’acception du mot; ce sont des espèces à part qui doivent
être considérées comme des accidents du diorite. Nous en
dirons autant des roches syénitiques qui résultent des combi-
naisons de la syénite.
Aimphibolite. — L’amphibolite, composée de cristaux
d’amphibole bornblende empâtant du mica, du feldspath,ete.,
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 99
se trouve en filon dans les diorites. C’est à Monthuchon
qu’on la voit principalement; elle est tantôt à grain fin ver-
dâtre avec cristaux d'hornblende noirâtre, tantôt à grain fin
avec cristaux d’amphibole verdàtre, tantôt enfin elle est à
grain plus fin schistoïde d’un vert très tendre, offrant dans
sa pâte des cristaux d’amphibole noirâtre avec de l’actinote
verte en faisceaux aciculaires.
Harmophanite. — Cette roche se compose entière-
ment ou presque entièrement de feldspath lamellaire, A
Saint-Sauveur-Lendelin et à Montcuit, elle est à grain
moyen blanchâtre d’un aspect nacré, offrant sur ses faces des
parcelles de mica argentin, On la voit dans les gneiss, où
elle forme des amas transversaux. À Coutances, entre la
pièce de terre appelée le Théâtre et l’aqueduc romain, elle
est tantôt blanchàtre, grisâtre, ou noiràtre, tantôt bigarrée,
contenant quelques parcelles de mica soit noirâtre, soit
argentin, avec quelques grains de quartz. Le feldspath noi-
râtre a jrarfois l’aspect gras du quartz, quelquefois aussi il a
une parfaite ressemblance avec l’amphibole, de manière
que l’on éprouve de ladifliculté à discerner lesuns des autres,
le feldspath, le quartz et l’amphibole; le chalumeau lève
bientôt le doute et donne à chacun sa valeur.
Fraidomite. — [a fraidonite est ordinairement noi-.
râtre, quelquefois verdâtre, bleuâtre, etc., à grain fin ou
moyen, dont les éléments sont du mica mêlé intimement
avec des parties de feldspath. Elle se trouve très près des
limites de l'arrondissement de Valognes, à Doville, dans la
lande de la Grinette, et à Saint-Nicolas-de-Pierrepont, à la
ferme du Hot. Celle de la Grinette est de couleur bleuâtre
ou verdâtre, l’autre est jaunâtre et en pleine décomposition.
Pétresilex. — Roche dont la base est un feldspath
compacte plus ou moins mélangé de substances étrangères
également à l’état compacte (Eurite de plusieurs géologues),
400 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
couleurs passant par toutes les teintes, depuis le blanc jus-
qu’au noirâtre. Entre Péglise de Saint-Aubin-du-Perron et
celle de Vaudrimesnil, il est compacte, gris, traversé par
une multitude de petits filets de quartz blanc, qui le ren-
dent un peu réfractaire. à
En suivant le chemin qui conduit de Saiïnt-Sauveur-
Lendelin à la lande des Vardes, on passe par le mont de
Monteuit où se voit le pétrosilex au milieu des roches amphi-
boleuses et feldspathiques. 11 est à structure pseudo-schis-
toïde, légèrement esquilleux, contenantune grande quantité
de fer oxidulé granulaire très brillant, Au même lieu, il est
blanchätre, maculé par de petites parcelles de feldspath gris-
blanc; tout près de celui-ci, on en rencontre un autre dans
un état d’altération avancé.
De Gratot à Coutances, chemin de Saint-Malo-de-la-
Lande, le pétrosilex est grisàtre, grossier, avec lamelles de
feldspath blanchâtre et quelques parcelles d’ampaibole noï-
râtre. Un autre compacte, verdâtre,stratiforme, semé de quel-
ques paillettes de mica entre ses fissures, se trouve dans le
voisinage de ce dernier avec une roche de même espèce,
grisâtre, el à texture grossière.
A Monthuchon, le pétrosilex est blanc-sale quartzifère
altéré. Sur le chemin de cette commune à Saint-Sauveur-
Lendelin, il est blanc-verdâtre quartzifère ; à Saint-Sau-
veur-Lendelin, il est brunâtre et laisse apercevoir quelques
parcelles de feldspath vitreux; à la Rondehaye, il est
verdàtre.
Si nous nous transportons dans la commune du Plessis,
nous trouverons près du vieux châtau une roche massive
résonnant entre les doigts; elle est bleue à l'intérieur, bru-
nâtre à la surface; sa cassure est largement conchoïde; enfin
elle est attirable au barreau aimanté : c’est un pétrosilex
amphiboleux.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 101
Le pétrosilex surpasse de beaucoup les autres roches feld-
spathiques dans ses pérégrinations souterraines. Il a fait
son apparition non seulement dans les communes que nous
venons de citer, mais encore dans celles de Couvins et de
Bérigny, distantes de huit kilomètres au moins des bords du
grand massif des roches amphiboliques. Il a aussi percé le
sol dans la commune de Cérisy-la-Forêt, au lieu nommé la
carrière des Fresnes, éloigné de huit kilomètres du dernier
point que nous venons d'indiquer,
Celui de la carrière des Fresnes est à pâte grossière, légè-
rement translucide sur lesbords; sa couleur la plus ordinaire
estle vert-foncé. Il contient quelquefois des cristaux micro-
scopiques d'amphibole noirâtre.
Porphyre pétrosiliceux.- La dernière roche d’épan-
chement que nous ayons à citer pour terminer la série des
roches plutoniques du centre de notre presqu'île, est le por-
pbyre pétrosiliceux quartzifère.
Ce porphyre, à base de feldspath compacte quartzifère,
micacé, jaunâtre, un peu altéré, avec petits cristaux de feld-
spathrougeâtre, se voitsous le terrain keupérien, à quelques
mètres de distance du lieu appelé la Pomme-d’Or. Il a été
mis au jour lors de la confection du chemin de Saint-Lo à
Isigny.
Au Plessis, on remarque un porphyre pétrosiliceux, gris-
brunâtre un peu micacé, altéré, dont les cristaux du feld-
spath sont changés en kaolin. Il a servi à la construction de
l'église neuve de cette commune.
Les terrains qui limitent les roches feldspathiques et
amphiboliques du massif central, sont de diverses époques :
ce sont au N., le dévonien et le pliocène (crag), à VE. et à
l'O., les phyllades et les grauwackes, le carboniférien, ter-
rains dont nous nous occuperons plus tard.
o
102 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
ARRONDISSEMENTS DE CHERBOURG
ET DE VALOGNES.
Le granit et les roches granitoïdes qui y sont associées,
constituent une grande partie du littoral depuis Sciotot,
village des Pieux, jusqu’à Saint-Vaast.
Les phares du cap de la Hague, du cap Léviet de Bar-
fleur, sont établis sur des roches de cette nature.
Ce terrain peut se diviser en trois cantons différents:
celui de Flamanville, celui de la Hague et celui du Val-de-
Saire.
Nous retrouvons dans les arrondissements de Cherbourg
et de Valognes, les mêmes roches d’épanchement que nous
‘avons déjà vues dans les autres arrondissements ; nous y
ajouterons la protogyne, le granit syénitique, la serpentine,
le hornfels et les porphyres protogynique, syénitique et
dioritique.
MASSIF DE FLAMANVILLE.
Granit. — Le granit de cette formation est générale-
ment gris, composé de feldspath et de quartz hyalin gris et
de mica bronzé. Il contient à la fois deux variétés de feld-
spath, distinctes par leur couleur et leur état cristallin; l’une
rose et blanchâtre, l’autre blanc-verdâtre; la première plus
lamelleuse est le feldspath proprement dit, ou orthose, la
seconde peu lamelleuse est de l’albite. L’orthose est celui
quise présente en gros cristaux et donne à la roche une tex-
ture particulière, qui la fait désigner sous le nom de granit
porphyroïde. Ce granit gris est bien le granit dominant de
celte formation; cependant, il s’en trouve quelquefois de rose
à grain moyen, au contact d’une syénite rose. Cet accident
de couleur est dû à la syénite, qui, à son point de contact
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 103
avec le granit, lui a communiqué cette nuance, mais insen-
siblement il perd ce ton rose pour reprendre la couleur
grise qui lui est habituelle ; ainsi il devient gris-rosâtre et
enfin gris, conservant quelques cristaux d'ampbhibole qui du
reste se retrouvent fréquemment dans cette roche pyrogène
de Flamanville, ce qui lui a fait donner le nom de granit
syénitique; il est presque toujours attirable à l’aimant. Il est
tantôt à gros grain, tantôt à grain moyen, ou un mélange
de l’une et de l’autre variété; ou bien, c’est un granit soit à
gros grain, soit porphyroïde, ou enfin il se charge de beau-
coup de mica et devient gnésiteux.
On remarque quelquefois dans le corps de cette roche à
grain moyen, outre les parties constiltuantes et accidentelles,
des fragments de granit à grain fin, de leptynite, de gneiss,
de leptynolite, qu’elle a englobés en traversant les terrains
primordiaux pour s'étendre en nappes sur le sol; elle prend
dans cas le nom de granit fragmentaire.
Nous avons rencontré dans la même roche des nœuds de
mica vert, à petit grain, avec quelques rares cristaux d’am-
phibole, des pelotes de mica noirâtre avec-quartz gris gra-
nulaire, enfin des nœuds épidotiques, micacés, dont le mica
noir brillant forme une espèce d’auréole qui enveloppe l’épi-
dote verte cristallisée ; ici ce ne sont point de vraisfragments
étrangers au granit, mais bien des accidents occasionnés par
la plus grande abondance de quelques uns des éléments soit
essentiels, soit accessoires, réunis sur quelques points. Ce
granit s'appelle granit pseudo-fragmentaire.
Nous avons encore remarqué une espèce de granit à grain
tenant le milieu entre le granit à grain moyen et celui à
grain fin : sa teinte est le gris-rose; il est presque toujours
porphyroïde. 11 perd insensiblement son mica qui est géné-
ralement bronzé, avec lequel cependant apparaissent quel-
ques paillettes de mica blanc-argentin; la texture est serrée,
104 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
très cristalline avec tendance à passer à la texture compacte
esquilleuse; il se trouve au contact d’une syénile et d’une
pegmatite.
C’est probablement au voisinage des deux roches que
nous venons de citer, que ce granit doit son état de haute
cristallisation. Il renferme aussi du mica bronzé tirant sur le
noir, aggloméré en petites masses longitudinales.
Les minéraux que l’on trouve disséminés dans le granit
de Flamanville sont assez rares. L’on yremarque le fer oli-
giste écailleux et spéculaire, le fer titané, les pyrites ordi-
naires, les pyrites magnétiques soit cristallisées soit en pla-
que, la chlorite, l’épidote écailleuse et cristallisée, lamphi-
bole verte ou noirâtre en cristaux bacillaires, enfin le gre-
nat. Ces minéraux sont quelquefois dispersés dans le corps
de la roche, mais quelques uns se voient plus spécialement
le long de la paroi des fissures survenues après le refroidis-
sement, ce qui ferait penser que ces cristallisations sont dues
à des vapeurs minérales sorties du sein du globe par ces fis-
sures, sur lesquelles les a fixées une température trop basse
pour les maintenir à l’état de vapeur.
Le granit de ce massif qui s’est fait jour à travers les
roches primordiales, a été traversé lui-même et soulevé par
les roches granitoïdes qui lui sont associées; elles s’y pré-
sentent en veines, amas et filons si multipliés que l’on peutse
procurer aisément des échantillons réunissant sur le même
morceau plusieurs roches pyrogènes d’espèces différentes.
Protogyne, — La protogyne est une espèce de granit
composé essentiellement de tale et de feldspath, auxquels se
joint souvent le quartz, formant dans le granit de Flaman-
ville de petits filons isolés à peine perceptibles; elle est tan-
tôt à grain moyen rosâtre, à tale verdâtre ou blanchätre,
tantôt à petit grain à lalc vert, tantôt enfin elle est porphy-
roïde rose verdâtre avec gros cristaux d’orthose mélés à
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 105
de plus petits du même feldspath réunis à de l’albite età de
la chlorite verte,
Pegmatite. — [La pegmatite se montre en filons
et en amas considérables à Tréauville; elle est ou rose
à grain fin avec quelques rares cristaux de tourmaline, ou
jaunâtre, un peu altérée, avec fragments de fraidonite empâ-
tés dans sa masse, ou enfin ‘rosàtre à grain moyen, pas-
sant à la texture granulaire,
A Sciotot, village des Pieux, elle présente plusieurs varié-
tés; elle est blanche à grain presque fin avec mica noir, ou
jaurètre avec fragments d’un leptynolite au con‘act duquel
elle se trouve ; elle est aussi blanchätre à grain moyen en con-
tact avec un pétrosilex brunâtre, enfin rose à | grain moyen
semée de mica vert.
Aux Pieux, sur le chemin qui conduit à Diélette, elle est
rose granulaire, blanche à petit grain, grisâtre à gros grain,
micacée , tourmalinifère, brun-verdâtre, enfin jauuâtre
avec tourmaline.
A Saint-Germain-le-Gaillard, à l'Ouest de la lande de
Caudar, près du chemin qui conduit à Fritot, elle est ou
rougeâtre à grain fin porphyroïde, ou granulaire micacée
gris rosé,
Harmophanite. — L’harmophanite en filons a sou-
levé le sol à Tréauville. Elle est rose talcifère à grain moyen;
le talc est brillant argentin avec stéatite jaune-verdàtre,
mélée au feldspath rose ; cette roche est fort belle Quel-
quefois elle est grise à grain fin avec tale, rose à grain moyen
talcifére.
A Diélette, elle est rose à grain moyen renfermant du fer
oligiste. Dans la même localité, elle est grisâtre ou bru-
nâtre avec parcelles de talc verdâtre. Le long du chemin
des Pieux à Diélette, elle est rosâtre talcifère et cellulaire à
grain moyen. Ce filon de deux décimètres de circonférence
106 | ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
est de forme cylindrique dans toute sa longueur; nous
l'avons suivi l’espace de trente mètres; il renferme un autre
filon de la même roche et de même forme injecté dans le
premier, se terminant en culot. Au contact des deux filons
la roche présente la couleur de rouille,
A Flamanville, sa couleur est gris pâle à l’intérieur, jau-
nâtre à la surface.
A Grosville, elle est toujours talcifère, altérée, souvent
entrant en décomposition. Son grain est ou fin ou moyen;
le quartz s’y trouve quelquefois disséminé en petite quan-
lité, en grains de la grosseur d’un pois de senteur, et quel-
ques Joints de fissures sont recouverts d’une couche épaisse
de peroxide de fer sédimentaire compacte, strié longitudi-
nalement. |
Au hameau du Point-du-Jour, l’harmopbhanite est d’un
éclat très brillant. Elle est composée de feldspath à grain
rose et à grain blanc, avec quelques rares cristaux de fer
sulfuré; sa texture est un peu caverneuse, Elle doit son
éclat brillant à une quantité innombrable de paillettes de
talc argentin.
Le chemin qui conduit de l’église de Montaigu-la-Brisette
à la Pernelle, par Sainte-Croix et Teurthéville- Bocage, nous
offre plusieurs exemples de l’éruption de l’harmophanite. A
Montaigu, son feldspath est blanc et rosâtre; à Sainte-Croix,
sur la ferme Belfonds, elle est brun-rosâtre, et à Teurthé-
ville, elle prend la teinte rose päle. Ces diverses espèces sont
talcifères, à grain un peu plus petit que le grain moyen.
Elles sont peu altérées ; cependant dans cette direction on
voit, au milieu des phyllades et des grauwackes, l'harmo-
phanite non seulement très altérée, mais encore en décom-
position.
A Saint-Germain-le-Gaillard, elle est à grain fin, altérée
et en décomposition.
s
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 107
Fraidonite. — Lafraidonite s’est choisi un champ plus
vaste pour mettre au jour ses produits d’épanchement. Nous
l'avous trouvée au bas du bourg des Pieux, vers l'Ouest, à
l’'embranchement de l’ancienne et de la nouvelle route de
ce bourg à Diélette ; elle est altérée, rose ou violâtre.
Au Bus, à 600 mètres environ au Sud du bourg, nous
avons observé dans les phyllades une roche gris-vert-pâle
avec mica abondant, très avancée en décomposition; elle fond
en-verre gris, avec squeleltes noirs: nous croyons devoir la
rapporter à la fraidonite.
Il enest de même d’une roche grisâtre presque décompo-
sée que nous avons trouvée au milieu destalcites de Viran-
deville, sur le chemin des Picux à Cherbourg. On la voit
au cap du Rozel; elle y est presque toujours à grain moyen
bleuâtre, grisâtre, brun-violâtre ou brunâtre., Le feldspath
y est quelquefois rose et le mica blanchâtre, jaune ou ver-
dâtre, soit à grandes paillettes ou à parcelles plus fines. Ce
minéral a une tendance à prendre l'aspect du talc sur quel-
ques points. Cette roche se présente aussi avec la texture à
grain fin, puis avec la texture compacte; dans ce dernier cas,
elle perd son nom de fraidonite pour prendre celui de horn-
fels, roche adélogène, c’est-à-dire, formée de mica et de feld-
spath, dont les parties sont tellement unies qu'elles sont
invisibles à l'œil.
Au Rozel, elle a quelquefois l'apparence variolitique,
apparence due aux taches que forme le mica verdâtre sur
le fond de la roche, dont le feldspath grisâtre constitue la
plus grande partie. Par l'altération du feldspath et par le flot
de la mer qui bat sur cette espèce de fraidonite, les parties
feldspathiques disparaissent et laissent la roche recouverte
de petits mamelons à l'instar de ceux que l’on voit sur un
micaschiste de Bone (Afrique).
Les paillettes de mica qui entrent pour la moitié dans la
108 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
composition de la fraidonite, varient de dimensions; tantôt
ce minéral y est disséminé en paillettes plus grandes et en
moindre quantité que celles qui par leur nombre concou-
rent à la formation de la roche.
En s’éloignant de 50 à 60 mètres à peu près du cap du Rozel
vers le Sud-Ouest sur le rivage, on voit, au milieu des phyl-
lades, des bandes de plusieurs centimètres de largeur d’une
roche composée de feldspath, tantôt jaune, tantôt jaunâtre,
teinté légèrement en vert, tantôt enfin gris tendre passant
aurosâtre, mêlé avec du mica jaune d’or ou jaune-verdâtre
talqueux.
Cette roche un peu altérée est traversée par des filons
et veinules de quartz hyalin blanc et grisâtre amorphe, au-
quel se joignent des infiltrations de calcaire jaune cris-
tallisé.
Ilest remarquer qu’en s’éloignant davantage du cap dansla
direction indiquée ci-dessus, le feldspath et le mica prennent
simultanément la couleur jaune ou jaunâtre. Quelques rares
macules vert-noirâtre, offrant quelque similitude avec des
cristaux d’amphibole, se trouvent sur plusieurs points mêlés
aux parties constituantes; l’analyse au chalumeau fait con- :
naître que ces pseudo-cristaux d’hornblende ne sont que
des petits amas de mica vert.
Cette roche est encore une fraidonite avec tous les carac-
tères qui la distinguent, si nous en exceptons la couleur
jaune, et encore pour peu que l’on examine attentivement
celle qui est au pied du cap, on voit qu'elle varie de cou-
leur et qu’insensiblement elle finit par prendre la nuance
jaunâtre et rosâtre, par le gris plus ou moins foncé ct par
les teintes intermédiaires.
Ces roches, dans la position où elles se trouvent, nous
offrent en petit un exemple des grandes commotions qui
à différentes époques ont agité notre planèté.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 109
On est émerveillé du spectacle que l’on a sous les yeux. Il
semble que l’on est témoin des phénomènes d’un soulève-
ment brisant l'écorce du globe, et redressant d'immenses
couches de phyllades destinées à perpétuer le souvenir de
cette révolution qui sera suivie de tant d’autres. Des matiè-
res minérales déposées horizontalement pendant une pé-
riode de calme sous leseaux, sont soulevées, contournées en
tous sens, sur un espace de plus de 600 mètres carrés,
par la fraidonite vomie du sein des régions souterraines.
Au milieu de ces masses de teintes vert-bleuâtre émail-
lées de mille paillettes de mica blanc ou bronzé, on voit
surgir du sein du globe toujours en ébullition, un filon
de porphyre rose, de plusieurs mètres de puissance sur
une longueur de plus de 300 mètres, renversant tous les
obstacles qu'il rencontre pour #'élever à plus de 60 mètres
sur le point culminant qui domine cette belle scène,
Ces deux roches présentent des filons de plus de 500
mètres de longueur, qui se prolongent dans la mer à une
assez grande distance.
On voit à Siouville, près le pont Helland, dans les phyl-
lades à trilobites, une fraidonite à grain presque fin, un peu
altérée, verdâtre, maculée de jaune par la décomposition
d’une partie du feldspath; elle forme un filon de deux mètres
au plus de puissance.
La fraidouite reparaît dans la commune du Vretot, au lieu
dit la Paperie, à quelques centaines de mètres de la maison
P. Leliépaut, dans une pièce de terre à l'Ouest prise dans
l’ancienne forêt de Bricquebec. Cette roche forme le sous-
sol d’une partie des terrains circonvoisins ; sa couleur est le
bleutre assez foncé, sa texture est très serrée'et très cristal-
line, circonstance due à un filon de quartz qui la pénètre ;
elle est à grain moyen, son mnica est argentin lalqueux, et
son effet est nul sur le barreau aimanté.
410 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
:
Nous retrouvons la même roche en pleine décomposition
à la Helleterie (Vretot), sur le bord du chemin de Bricque-
bec à Carteret, près d’un four à chaux.
Si nous avancons vers l'Est, elle nous apparaîtra de nou-
veau sur le chemin de l'église des Perques, au Val-de-Cie,
à 200 mètres environ avant le pont Saint-Paul. Elle
est à grain fin, bleuâtre, avec lamelles de mica brun bril-
lant, plus grandes que celles qui constituent la majeure par-
tie de la roche; elle est au niveau de la route à gauche. Sur
le même chemin, à 500 mètres de celle-ci, elle reparait de
l'autre côté du pont, sur la commune du Val-de-Cie; elle est
bleuâtre à grain fin et à mica argentin, offrant des globules
de la grosseur d'un grain de chenevis, L'acide azotique versé
sur l'endroit frappé du marteau, fait effervescence, ce qui
indique la présence du carbonate de chaux ; elle n’est point
altirable à laimant. On peut l'appeler fraidonite globu-
lifère.
Les rues du bourg de Bricquebec laissent apercevoir
quelques traces de l’éruption de cette roche, qui se montre
encore sur le chemin de grande communication de Bricque-
bec à Portbail, à une quinzaine de mètres de l’embranche-
mentde laroute de Carteret., Dans ces deux cas, elle est très al-
térée ; on la retrouve sur le même chemin à droite, à 200
mètres environ de la Planche-aux-Vaches, sur la propriété
de M. Le Durdinier; elle est gris-bleuâtre à grain moyen,
ne faisant éprouver aucun mouvement au barreau aimanté.
À la ferme du pré Philippe, commune de Bricquebec, elle
est gris -bleuâtre à g'ain fin et à mica argentin talqueux,
renfermant quelques grains de quartz enfumé. Elle fait une
légère effervescence dans les acides. On laperçoit au Nord
du jardin de la ferme, sur le chemin du Bigard, au milieu
du calcaire dévonien. A deux kilomètres de ce lieu, dans la
direction de l'Est, nous la retrouvons au Pont-aux-Bouchers
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 411
où elle sert de fondement à la boulangerie de la ferme; elle
est bleuâtre, altérée à la surface; dans la commune de
Magneville, elle se présente dans un état très avancé de
décomposition.
La fraidonite a percé le sol dans le chemin qui passe par
le moulin de la Ville, en partant du pont de Négreville
pour aller aux Vaux; son grain est fin, le feldspath est.
tantôt bleuâtre, tantôt couleur lilas. Celle qu’on a exploitée
dans la pièce voisine, présente quelques cristaux de spath
calcaire. La première, à grain plusgros, n’en offre point, mais
l'acide nitrique démontrè sa présence à l'endroit frappé du
marteau; elle est attirable à Paimant,
Si nous cessons d'avancer vers l'Est et que nous nous diri-
gions vers le Sud en partant du pont de Gonneville pour
nous rendre à Saint-Jacques-de-Néhou, nous remarquerons
que l’église neuve est bâtie en grande partie avec la frai-
donite que l’on a extraite d’une carrière située au Sud de
l'église dans la lande (carrière des Pelletiers). Elle est bleuâ-
tre à mica bronzé. Lorsqu'on traverse la propriété de M.
Hersent, située dans la partie E. de l'ancienne forêt de S'-Sau-
veur-le-Vicomte, on voit la même roche apparaître quel-
ques instants pour se coucher ensuite sous des argiles qui
la laissent à découvert à l’entrée du bourg de Saint-Sau-
veur-le- Vicomte, rue de Bricquebec. A la sortie du même
bourg de Saint-Sauveur, sur la route de la Haye-du-Puits,
elle se fait reconnaître par une quantité innombrable de
paillettes de mica qui brillent au soleil sur les accotements
de la route. Quand elle n’est point altérée, elle est à grain
moyen bleuàtre, présentant des contours assez bizarres au
milieu des roches qu’elle a soulevées,
En creusant un puits prés de l'église (puits Hébert), il y
a quelques années, on mit à découvert un filon de cette
roche, qui, à la contexture à grain moyen, réunissait celle à
112 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
grain fin. Le mica était bronzé, et le feldspath de lespèce
albite présentait quelques cristaux de couleur blanche, qui
rendaient la roche porphyroïde.
Ce n’est que dans cette localité que nous avons vu cette
roche avec de tels cristaux. Nous avons bien remarqué, à
la vérité, du feldspath jaunâtre ou rosàtre pour le dixième
à peu près mêlé au feldspath bleudire, mais ce n’était que
du felidspath compacte non cristallisé,
La commune de Besneville a été troublée sur plusieurs
points par l’arrivée au jour de la fraidonite. A la Virande-
rie, elle forme de gros blocs et des assises considérables, A
la Renouarderie, près de la route de Saint-Sauveur-le-
Vicomte à Portbail, elle est jaunâtre et décomposée. A la
Guéranderie, elle est altérée à la surface, mais à quelques
décimêtres de profondeur, elle est dans un état de par-
faite conservation.
Eufin, pour en finir avec cette roche d’épanchement,
nous dirons qu’elle se montre à la Sangsurière, village de
Saint Sauveur-le-Vicomte, avec les mêmes traits caractéris-
tiques qu'elle nous a offerts dans les diverses localités où
nous l'avons examinée, tantôt à grain moyen, tantôt à grain
fin bleuâtre. Elle existe en assises et en gros blocs arrondis,
Elle a son point de jonstion avec celle de Doville, à la Gri-
nette, caché sous le terrain d’alluvicn.
Dans ce pays, elle est connue sous le nom de caillou de
Saint-Thomas.
Syémite. — Ici la syénite se présente dans son état nor-
mal en masses immenses très solides, offrant des assises puis-
santes coupées par une infinité de fissures qui la traversent
dans toutes les directions. Elle est enclavée dans le granit
de Flamanville, auquelelle a abandonné, lors de son injec-
tion, quelques cristaux d’amphibole.
La texture très variable est en rapport avec le volume de
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 115
ses éléments : tantôt elle est à grain de moyenne grosseur,
verdâtre à feldspath ou rose ou blanchâtre; tantôt rougeâtre à
grain moyen épidotifère ; tantôt enfin elle est blanc-verdâ-
tre ou blanc-jaunâtre, ou rouge verdâtre, toujours à grain
ordinaire. Cette dernière a lancé un filon dans le fer
oligiste de Diélette. Il est aisé de se procurer des
échantillons qui réunissent les deux roches syénite et fer
oligiste.
Lorsque ses principes constituants diminuent de volume,
la syénite prend la texture à petit grain. Aussi trouve-t-on
des syénites à grain plus ou moins fin avec les nuances, soit
rosâtre, soit verdâtre, noir-verdâtre épidotifère, soit enfin
bleuâtre. La syénite dans ces divers cas devient perphyroïde,
lorsque des cristaux de feldspath plus gros que ceux qui
forment la roche s’y trouvent disséminés.
L'espèce à grain de moyenne grosseur dont le feldspath
est grisâtre et l'amphibole verte, renferme de petits cristaux
de zircon rouge byacinthe.
L’amphibole d’un vert plus ou moins foncé tapisse sou-
vent la paroi des fissures sous forme lamelleuse ou fibreuse
à fibres soyeuses divergentes entrelacées.
On y trouve aussi l’épidote jaune-verdâtre et lépidote
brunâtre en cristaux déliés aciculaires striés longitudinale
ment, très brillants à leur surface. Les cristaux sont grou-
pés et unis au quartz amorphe, à de gros cristaux de feld-
spathrose et à de la chlorite verte grenue, au milieu desquels
on remarque de petits cristaux de fluorite violette,
Ces espèces minérales ne sont que des accidents dans
la syénite. Quelquefois l’épidote jaune-verdâtre remplace
l’amphibole sur un très petit espace.
Diorite. — Le diorite s’est fait jour à Grosville sous
forme de petits boutons que l’on rencontrait sur le chemin
de Bricquebec aux Pieux; ils ont éte brisés jusqu’à un mètre
8
414 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
de profondeur lors de la réparation du chemin. L'un offrait
du diorile à grain moyen recouvert de cristaux d'épidote
verte ou gris-jaunâtre ; les autres étaient formés de diorites
à grain fin jaune-verdâtre, la nuance jaune était due à
l'épidote compacte mêlée au feldspath.
Celui de Diélette est à grain moyen avec feldspath gri-
sâtre; il est au contact d’une syénite à grain moyen blanc-
verdâtre, au pied du fort, sur le rivage, Ces deux espèces
se distinguent nettement l’une de l'autre et ne présentent
point de passage entre elles. Il n’y a guère qu’au point de
contact que l’on peut remarquer une légère différence.
A Sciotot, village des Pieux, le feldspath du diorite est
grisätre à grain moyen et l’amphibole est en gros cristaux;
sur quelques points cependant la hornblende prend la for-
me aciculaire.
Les syénites et les diorites de ce groupe sont presque
tous attirables à l’aimant.
Pétrosilex.—Le pétrosilex, ou eurite, a percé sur plu-
sieurs points les terrains qui avaient surgi avant lui.
A Grosville, ilse montre sous plusieurs aspects : il est
blanchâtre altéré quartzifère avec des pyrites cristallisées,
rougeâtre pseudo-fragmentaire pyriteux el quartzifére , au
milieu de la teinte rougeàtre la roche prend le lon gris-
verdàtre; ilest quelquefois compacte brun-rougeâtre quartzi-
fère , rouge compacte grossier, rosâtre talcifére, grisâtre.
Enfin on en voit une espèce gris-verdâtre épidotifère, con-
tenant quelques nœuds de feldspath rosâtre, et près de celui-
ci un autre aussi de même nuance renfermant dans sa pâte
de pelits cristaux microscopiques d’oxidulite; ce dernier
pourrait être pris de prime-abord pour une serpentine dure.
Ces deux roches ont leur gisement sur le bord du chemin
à la Pigeonnerie, elles sont eu assises de quelques décimè-
tres d'épaisseur.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 115
A Surtainville, le pétrosilex est jaunâtre calcarifère gros-
sier; il a surgi au milieu du calcaire dévonien, dans la
carrière qui est au levant du cimetière de cette commune.
Au contact de la roche pyrogène, le calcaire n’a éprouvé
aucun métamorphisme.
Celui de Saint-Germain-le-Gaillard est altéré, rose ou
jaunâtre, quartzifère ; et au cap du Rozel, au milieu de la
fraidronite, il est rosâtre esquilleux sans altération.
Le pétrosilex reparaît aux Pieux et spécialement sur le
chemin de ce bourg à Diélette; tantôt il est blanc-grisätre
quartzifére altéré avec quelques cristaux de feldspath blan-
châtre mal caractérisés; tantôt il est gris quartzifére à
pâte esquilleuse contenant une petite quantité de tale ;
le plus souvent il est au contact d’un granit gnésiteux ;
enfin le pétrosilex rosâtre que nous avons remarqué à Saint-
Germain-le-Gaillard et au Rozel, se retrouve ici dans un
état parfait de conservation à structure stratiforme.
.. Dans la direction des Pieux, au village de Sciotot et à
Sciotot même sur le rivage, le pétrosilex rosätre quartzi-
fère se voit au milieu des roches granitoïdes ; on y rencon-
tre aussi un pétrasilex jaune-verdâtre associé à un pétrosi-
lex brun, qui devient pseudo fragmentaire par leffet du
mélange de diverses nuances. Les couleurs jaune-verdâtre
et brunâtre, sont nettement tranchées et font croire à une
roche composée de fragments divers. On remarque encore
un pétrosilex brun-noirâtre compacte avec fer oligiste bril-
lant écailleux semé sur une de ses faces.
La commune de Flamanville offre des pétrosilex variés
qui. tous ont pénétré dans les roches granitiques sous forme
de filons; on en voit un exemple dans le granit pseudo-frag-
mentaire, qui renferme du mica vert en pelote; il est bru-
nâtre compacte. La syénite a été pareillement traversée par
un pétrosilex esquilleux rosâtre amphibolifère.
116 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Au lieu dit le Déheu, des pétrosilex de différentes espé-
ces ont relévé les leptynolites ; l’un est gris stratiforme
micacé sur les strates, l’autre est gris-blanc quartzifère, un
troisième est vert compacte pyrileux.
Le premier est en contact avec le leptynolite et avec une
pegmatite brunâtre. Un pétrosilex brun-rosàtre stratiforme
se montre à quelques mètres de distance de ceux que nous
venons d'indiquer. L'espèce qui est verte compacte pyriti-
fère est celle que lon rencontre le plus communément;
c'est sur lerivage qu’elle a spécialement fait son apparition.
À une petite distance du Trou-Baligan, elle offre sur sa
surface des cristaux d’épidote verte, au milieu desquels on
voit de gros grenats dodécaédres brun-rosâtre. Dans le même
lieu et sur plusieurs autres points, ce pétrosilex forme quel-
quefois une espèce d’aggrégalavec une grenalite de couleur
brun-rose. La partie verte fond en verre légèrement bru-
nâtre, ce qui indiqueun pétrosilex mélangé de parties étran-
gères, qui pourraient bien être de l’épidote; la partie rose
brunâtre fond en verre brun-noirâtre,
La même roche esquilleuse, jaunâtre, quartzifère, faible-
ment altérée, se trouve dans le même canton; enfin un
pétrosilex vert-noiràtre passant au brun est en contact avec
un porphyre brun syénitique au milieu des granits de cette
commune.
A Diélette, on retrouve le pétrosilex vert plus ou moins
compacte maculé de taches brunâtres. On y voit aussi des
pétrosilex brunâtres et jaunâtres grossiers plus ou moins
compactes et esquilleux.
La commune de Tréauville nous offre aussi des pétrosi-
lex rose-brunâtre micacés caverneux grossiers, du pétrosi-
lex rose talqueux quartzifère, que lon pourrait bien prendre
pour une harmophanite, si la quantité du feldspath lamel-
laire était dominante. Du pétrosilex brun compacte et du
= -
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 117
pétrosilex gris micacé, forment des filons, l’une dans une pro-
togyne et l’autre dans un granit. Il est aisé de se procurer
des échantillons qui font voir le point de contact de la
roche injectée et de la roche encaissante.
Si de Flamanville nous passons le petit ruisseau de la
Diélette pour étudier cette roche à Siouville, elle nous
offrira ici, comme sur plusieurs des points que nous
venons de parcourir, la nuance verte, plus ou moins
foncée , avec la texture compacte. C'est elle qui a
soulevé les leptynolites qui constituent le mont Saint-Gilles,
au sommet duquel on la voit en filons d'une certaine puis-
sance, renfermant souvent dans sa pâte du fer sulfuré blanc et
jaune avec de lépidote verte.
Sur le bord du rivage, ce pétrosilex vert présente sur les
joints des fissures un minéral vert très luisant, affectant les
formes ou figures que l’on aperçoit sur les carreaux ou
vitres des croisées après une nuit d'hiver. Ces formes sont
d’un bel effet.
Dans la zone que nous visitons, nous ne retrouvons plus
de trace de l’apparition de cette roche de soulèvement que
dans la commune du Theil, dans le bois de Barnavast et
au Quesne-à-Laye. Dans ces deux localités , elle con-
serve sa nuance verte, mais d'un vert beaucoup plus foncé
que celle que nous avons observée jusqu'ici.
Porphyre.— Les porphyres pétrosiliceux quartzifères
ne se sont point épanchés par grandes masses dans notre
presqu'île ; les ilots de cette roche ne sont pour ainsi dire,
suivant l'expression de M. Dufresnoy, que les bouches de
dégorgement d’une grande masse intérieure de porphyre,
dont la force d’éruption a été assez énergique pour soulever
et fissurer les roches qui l’avaient précédé dans l’ordre chro-
nologique, mais trop faible pour y ouvrir une grande et
large voie d'épanchement. Les exemples de ce genre sont
115 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
très répandus dans la zone de Flamanville, zone dont l’éten-
due aurait pour limite au Sud les arrondissements de Saint-
Lo et de Coutances, et au Nord une ligne qui, partant de
Vasteville, passerait au Theil, au Vast, et irait aboutir direc-
tement à Morsalines. Nous ne comprenons point dans cette
région la pegmatite et les granits de Teurthéville-Bocage et
de Montaigu-la-Brisette, ni celui qui forme une partie du
rocher de Baveskien, sous Quinéville; ces roches appartien-
nent au massif du Val-de-Saire.
Nous prendrons pour point de départ du porphyre le
cap du Rozel, d'où cette roche pyrogène, après avoir donné
naissance à un sillon de plus de 600 mètres d’étendue dans
la mer, projette ses ramifications dans toutes les directions
sur la surface du sol que nous explorons.
Au Rozel, le porphyre est rose-jaunâtre quartzifére avec
petits cristaux de feldspath rouge de brique et de blanc pas-
sés au kaolin; sa pâte renferme aussi des paillettes de talc
blanchâtre et verdâtre.
A Surtainville, les cristaux de feldspath rouge sont beau-
coup plus gros. Cette roche a son gisement à la Décauche-
rie et au Sud de l’église, où elle forme le mont d'Odin et le
mamelon opposé, mais comme celle de la Décaucherie, cette
dernière est très altérée.
Le porphyre continue à se montrer à Saint-Germain-
le-Gaillard sur les limites du Rozel. En allant versle Sud, on
le voit surle haut du chemin qui conduit de la vallée de Bau-
bigny à l’église de cette commune ; il y est en grosses mas-
ses dans.le chemin creux de la vallée, et dans les champs
voisins qui dominent ce chemin au Sud-Est. Il cesse de
paraître pendant quelque temps, puis on le retrouve à Séno-
ville, dans le taillis des Rogueries, où il est gris-blanchâtre
à la surface et très altéré ; mais à une certaine profondeur,
il est très rouge, à petites parties, talqueux, quartzifère;
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 119
les cristaux de feldspath sont rouge de brique ; quelques
échantillons ont l'aspect caverneux.
Au Vrétot, au lieu appelé la Croix-Morin, en creusant un
puits, il y a une dizaine d'années, on à mis à découvert,
par une profondeur de cinq à six mètres, une roche blanc-
verdâtre avec cristaux très blancs de feldspath semés dans
sa pâte. Le feldspath estentièrement passé à l’état d’hydro-
silicate d’alumine blanche. Ce filon qui a pénétré dans les
roches dévoniennes, sans être arrivé jusqu’à la surface du
sol, n’a pas plus de trois décimêtres de puissance.
Il existe, au pont Danais, une roche de même nature plus
décomposée; elle est en assises considérables et ressemble
assez à des pierres qui auraient été placées pour établir un
ouvrage de maçonnerie.
Au hameau Barrière, il est talcifére rougeàtre altéré;
il plonge dans les terres jusque dans le chemin creux
et profond qui conduit à Malassis et qui sert de limites
aux communes des Perques et du Vrétot; il est tout-
à-fait décomposé et réduit à l’état de désaggrégation ,
conservant encore intacts ses cristaux rouge de brique
et ses fissures telles qu’elles étaient avant sa décompo-
sition. Le même porphyre, de couleur brunâtre , très
altéré et même entrant en décomposition, se voit en gros
blocs sous le village de la Paperie, oùil forme le lit et les
bords d’un petit ruisseau, qui va se jeter dans la Cie. On
retrouve encore le porphyre pétrosiliceux quartzifére, réduit
à l’état sableux, dans un jardin appartenant à M. Rihouet,
tout près de l’église.
La commune de Bricquebec compte aussi au nombre de
ses roches le porphyre pétrosiliceux. Il est en décomposi-
tion et à l’état sableux sur le haut de Bremond ; à l’entrée
de la route de Bricquebec à Porthail, et à deux ou trois
mètres de la fraidronite, il est en pleine décomposition.
120 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Dans ces deux localités, il est traversé par un filon de
quartz compacte. Nous remarquerons en passant, que le
quartz, soit eompacte, soit cristallisé, soit carié, joue un
grand rôle dans les roches pyrogènes de notre pays.
Il est bien rare de ne point le rencontrer en filons, veines
ou veinules, se ramifiant dans toutes les directions, dans
le corps de ces roches. Ce cas étant à pe près général,
nous n’en citerons d'exemples que lorsque nous le croirons
ulile.
A la ferme des Petits-Prés, on voit, dans la pièce de terre
à droite qui précède la maison d'habitation, une masse de
porphyre disposée en assises dont les directions sont très
variées. I est pétresiliceux quartzifère micacé à pâte grisâ-
tre et gris-rose avec de très petits et nombreux cristaux de
feldspath rosâtre et blanchâtre, orthose et albite, parmi les-
quels on en remarque de plus volumineux kaolinisés. Quel-
ques portions de celte roche sont tout-à-fait désaggrégées
el ne présentent plus que des sables et des graviers feld-
spathiques.
Dans la direction de PEst, à deux kilomètres au plus des
Petits-Prés, le porphyre s’est fait jour sur la commune de
Magneville ; on le voit entre les lits de grès qu’il a soulevés,
à quarante mètres environ de l’Étang-Bertrand, en montant
la rampe qui conduit à la lande de Magneville. Il est très
décomposé et presque converti en une argile dure, dans
laquelle on reconnaît encore les cristaux de feldspath rouge
que le temps a respectés pour témoigner de l'existence de
cette roche. Ce porphyre est jaunâtre el recouvert assez fré-
quemment d’une couche d’oxide de fer.
En nous dirigeant vers le Sud-Est, nous avons retrouvé
la même roche d'épanchement sur la commune de Sainte-
Colombe, au hameau de la Croix-Fétage ; elle est grisâtre
décomposée; à quelques mètres de profondeur, elle est solide,
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, 194
à pâte grisâtre avec cristaux de feldspath verdâtre. Quel-
quefois ces cristaux deviennent rougeâtres lorsque la pâte
prend une nuance brunâtre.
Le même porphyre se reconnaît au hameau de l'Église,
sous un jardin qui tient au cimetière, d'où on peut le suivre
jusque dans la rue du haut de la Ville, en traversant un
herbage dans lequel il est en gros blocs le long du chemin
qui y est pratiqué.
Un porphyre rose qui a beaucoup de rapport avec ceux
que nous avons vus jusqu'à présent, se rencontre non loin
de Valognes, dans la lande du Catelet, où il a soulevé Île
grès silurien ; il est brun rosàtre quartzifère, ses cristaux
sont passés au kaolin blanc-jaunàtre.
Le même porphyre rose altéré conservant quelques cris-
taux rouge de brique, se voit dans un petit taillis attenant à la
pièce de terre de Pierre Baudet, rue des Ludés, commune
de Brix. Celui quiest venu au jour dansle bosquet du Buset à
Sidevast, dans la commune de Tamerville, est absolument le
même; sa teinte est cependant plus rouge, ses cristaux plus
intacts et sa pâte sans altération sensible. Dans un petit
chemin à l'Ouest du moulin de l'Arche, le porphyre n’est
plus rose, il est brun-foncé altéré quartzifère, analogue à
celui de Sainte-Colombe.
La roche qui se trouve au milieu des phyllades à un kilo-
mètre de l’église de Sauxmesnil, au Sud, nous a paru être
un porphyre entièrement décomposé; c’est toujours la con-
tinuation de ceux que nous avons déjà remarques à peu de
distance du bourg du Vast, au Sud, et à Brillevast, dans un
petit chemin parallèle à la rivière de la Saire, en allant du
Vast à la manufacture de Gonneville.
Le même porphyre existe aussi au Theil, dans le bois de
Barnavast : ce dernier est moins altéré, il est rougeàtre et
ses cristaux sont blanchâtres.
199 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Ces diverses espèces sont talcifères ou micacées; leur
degré de décomposition étant avancé, empêche de connaître
lequel des deux minéraux entre comme partie accidentelle
dans la pâte de ces roches.
Dans la chasse Rougrt, commune de Montaigu-la-Bri-
selte, le porphyre pétrosiliceux, gris-brunâtre quartzifère
décomposé, a traversé le granit dont on voit les afileure-
ments dans le voisinage; on peut le suivre l’espace de.
soixante-dix mètres au moins sur la gauche, et même jus-
qu'à l'entrée du chemin d'intérêt collectif de Montaigu à
Montebourg.
Quelques parties de cette roche et le filon de quartz qui
Ja traverse, sont recouverts d’une couche d’épidote com-
pacte jaune-verdâtre. Ce minéral ne peut point être pris-
pour du tale, malgré les apparences extérieures qui portent
à le croire ; car le tale est très difficile à fondre au chalu-
meau et encore ne fond-il que sur les bords, tandis que
le minéral dont il est ici question fond très facilement en
se boursoufilant.
Sur la route de Valognes à Quettehou, par les chemins
vicinaux ou d'intérêt collectif de Tamerville, de Montaigu
et de Sainte-Croix, nous avonsreconnu, à cent mètres envi-
ron d’une croix qui est dans le village de la Blanche-Mai-
son, et à une distance de deux kilomètres à peu près, dans la
direction du Nord-Ouest au Sud-Est, de la chasse Rouget,
le même porphyre que nous venons de voir dans ce chemin
même.
A Teurthéville et à Sainte-Croix-Bocage, un porphyre
pyritifère peu micacé, grisâtre avec petits cristaux de feld-
spath vitreux, a soulevé les grauwackes qu’il a bouleversées
pour arriver au jour; il est un peu altéré et les points rou-
geàtres que l’on y remarque sont dus aux cristaux décom-
posés.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 193
Pour terminer la série des porphyres pétrosiliceux quartzi-
féres, nous allons retourner sur nos pas et reprendre à
Vasteville et dans le canton des Pieux, la description de ces
roches pyrogènes.
A Vasteville, on rencontre au hameau Feudet, à peu de
distance du pont des Sablons, des bancs assez considérables
d’un porphyre rose renfermant de petits cristaux de feld-
spath rouge de brique, et des grains de quartz; quelquefois
il prend la teinte brune plus ou moins foncée.
Sur toute la ligne da chemin de Diélette aux Pieux, on
voit fréquemment le porphyre enclavé dans les granits et
les pegmatites. Sa pâte est rosâtre quartzifère à cristaux
roses ou jaunes, ou rose pâle avec des paillettes de mica
argenté, et beaucoup de petits cristaux de feldspath rose.
La plus rare et la plus curieuse de ces roches se trouve
au pont neuf de Tréauville, dans une pièce de terre sur la
gauche, proche de ce pont; c'est une espèce de pyromé-
ride. Ce porphyre composé d’alternances de pétrosilex com-
pacte brun-foncé de deux millimètres d'épaisseur, et de
pétrosilex noirâtre de cinq à six millimètres aussi d'épais-
seur, contenant des cristaux feldspathiques jaune-serin et
blanchâtres, renferme dans son centre un petit noyau de
pétrosilex noirâtre, sur lequel les deux bandes viennent se
placer concentriquement de manière à former une masse
sphéroïdale d’une puissance souvent indéterminable, mais
quelquefois d’un volume de plusieurs mêtres cubes; il est
quartzifère et faiblement micacé.
Au haut de la rampe du chemin qui conduit aux Pieux,
route de Saint-Germain-le-Gaillard, on voyait, au Bus,
au milieu des phyllades, un petit filet de quelques cen-
timètres de largeur aa plus d’un pétrosilex ou d’un porphyre
altéré à saveur saline et fondant en émail blanc; il a disparu
lors de l'élargissement du chemin.
194 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Dans les mêmes phyllades, à 400 mètres du bourg, nous
avons trouvé un porphyre peu micacé, dont la pâte nuancée
de rouge et de brun, assez solide quoiqu'un peu altérée, est
semée de cristaux de feldspath d’un beau rouge de brique et
de jaune serin, et de grains de quartz; il traverse le chemin
et va se réunir à ceux de Grosville, dans la direction de
l'Ouest à l'Est à peu près.
A trois kilomètres des Pieux, route de Cherbourg, com-
mune de Benoistville, un porphyre en décomposition ayant
beaucoup d’analogie avec celui du Bus, forme des amas
transversaux dans les roches maclifères et va se confondre
avec ceux qui sont déjà si abondants dans la commune de
Grosville, en suivant aussi la direction de l'Ouest à l'Est.
Le sol de la commune de Grosville est en grande partie
formé de roches feldspathiques, parmi lesquelles figure en
première ligne le porphyre pétrosiliceux; il prend indistinc-
tement les teintes rose, grise, brunâtre, grisâtre, jaunâtre,
verdâtre, etc.; il est plus ou moins avancé en altération ou
en décomposition. -
Au hameau des Curés, il est représenté par une grande
masse d'argile kaolinique de couleurs blanche, rouge, rose,
unies ou bigarrées, traversée par des filons de quartz hyalin
et conservant toujours les fissures telles qu’elles étaient
avant sa décomposition.
Cent mètres plus loin, cette roche, altérée seulement
à la surface, devient solide à une certaine profondeur et se
prolonge jusqu’à un kilomètre au-dessus du village. Après
avoir disparu pendant quelque temps sous les roches phyl-
ladiennes et grauwackiennes et sous des masses d’argiles
du diluvium, elle reparaît près de l’église à la carrière Beau-
fort, d’où on extrait pour la construction des maisons et
pour lentretien des chemins. Les cristaux de feldspath
implantés dans la pâte sont tantôt jaunes, tantôt roses et
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 195
tantôt rouges, à petites et à grandes parties, toujours ren-
fermant des grains de quartz, soit noir, soit grisâtre ; elle est
presque toujours micacifère.
Au hameau du Point-du-Jour, la pâte de cette roche est
plus compacte, sans mica, peu quartzifère, avec de petits
cristaux feldspathiques blanchâtres. En suivant le chemin
- qui part de la Croix-des-Burons pour aller à la Croix-Morin,
on marche pendant quelque temps sur le porphyre, sur le
pétrosilex et sur l'harmophanite.
Nous avors trouvé au mont Saint Pierre, à Siouville, un
porphyre pétrosiliceux gris-verdâtre ou gris-rosâtre à texture
faiblement écailleuse, avec des petits cristaux de feldspath
grisätre mal définis et des cristaux d’amphibole altérés; il
s’est ouvert un large passage au milieu des phyllades.
Au mont Saint-Gilles, on remarque parmi les roches qui
sont sur le rivage, un porphyre noirâtre à texture très com-
pacte, qui enveloppe de petits cristaux de felds path d’un blanc-
jaunâtre ou verdâtre; 1l est peu éloigné de celui que nous
venons de voir au mont Saint-Pierre; c’est encore un por-
phyre pétrosiliceux.
A Düélette, il est compacte pétrosiliceux, gris-verdàtre
avec quelques cristaux d’amphibole et de feldspath blanc;
on y aperçoit quelquefois du mica bronzé avec de petites
pyrites cristallisées. La même roche se présente sous la
couleur rose, tantôt avec quartz en grain, tantôl sans ce
minéral avec cristaux d’amphibole et de feldspath blanc;
Pamphibole est verte et ses cristaux sont de la dimension
de quelques millimètres à un centimètre,
Il existe ici un porphyre pétrosiliceux amphibolifère qui
a percé le sol sur plusieurs points très rapprochés, notam-
ment sur le chemin de grande communication de Diélette
aux Pieux, et sur celui de Diélette au même bourg par
l'église de Flamanville.
126 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Cette roche paraît être d’un jaune-brunâtre, mais ce
résultat est dû à l'état avancé de décomposition dans lequel
elle se trouve, car sur les surfaces récemment mises à jour,
où la décomposition n’a pénétré qu’à demi, la couleur est
rouge où d’un brun plus ou moins foncé, et il est probable
qu'à de plus grandes profondeurs, n'ayant point été atteinte
par l'influence des agents atmosphériques, elle existe avec
sa couleur naturellé qui est probablement le noir plus ou
moins prononcé.
Le granit de Flamanville, sous la douane de Diélette, est
traversé par plusieurs filons de ce porphyre, qui courent
dans différentes directions. Au point de contact de la roche
encaissante et de la roche injectée, nous avons remarqué
que celle-ci était très compacte el offrait une teinte presque
noire, tandis qu’en s’éloignant de ce point, la nuance noire
se fondait peu à peu pour être remplacée par des couleurs
grisâtres, jaune-rosâtres ou rougrâtres. La texture com-
pacte disparaissait alors avec la teinte noire et devenait
semi-compacte, esquilleuse, grenue, etarrivait même à l'état
de désaggrégation en revêtant les couleurs que nous venons
d'indiquer. Dans ces divers cas, elle contient toujours des
petits cristaux d’hornblende noirâtre et de feldspath albiti-
que blanc ou blanc-verdâtre.
A la Croix-Bourget, sur Tréauville, le porphyre se pré-
sente en dykes considérables avec tous les caractères que
nous venons de lui reconnatire à Diélette ; sous le choc du
marteau, il se divise en gros fragments rhomboïdaux. Sur
d’autres points de cette commune, à Flamanville et aux
Pieux, il se montre en blocs oblongs où arrondis, d’une
düreté excessive, au milieu des sables granitiques.
Lorsque le granit n'est point altéré, on peut aisément se
procurer des échantillons réunissant les deux roches py-
roïdes.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 197
Les portions de cette roche qui conservent la teinte
noirâtre attirent à elles le barreau aimanté, tandis que les
autres ne lui fontéprouver aucun effet sensible,
En suivant les falaises de Flamanville pourallerde Diélette
à Sciotot, on rencontre fréquemment des porphyres avec
amphibole, soit grisâtres, soit roses maculés de blanc, soit
rosätres, soit verdâtres, soit enfin brunâtres, les uns à pâle
compacte pétrosiliceuse, sans cristaux apparents d'amphibole,
mais contenant des cristaux feldspathiques blanchâtres ou
blancs rosés ; les autres avec cristaux d’amphibole implantés
dans une pâte de pétrosilex avec cristaux d’albite et d’orthose
réunis, ou de l’une de ces espèces seulement. L'amphibole
est quelquefois noirâtre ou verdàtre en cristaux de sept à
huit millimètres de longueur, tandis que d’autres sont à
peine visibles et microscopiques. C’est plus spécialement
au pied des falaises et à Sciotot, sur le rivage où la mer
bat continuellement de ses vagues les rochers presque
sous-marins, que ces roches sont le plus variées.
Au hameau la Fosse, à Pierreville, le porphyre pétrosili-
ceux plus ou moins altéré est de couleur violacée à texture
compacte et renferme beaucoup de petits cristaux de feld-
spath rougeâtre changé en kaolin; le quartz y est peu répandu,
mais On y voit de très pelits cristaux d’amphibole noire.
Cette roche suit la direction de l'Ouest à l'Est à peu près,
traverse le chemin de Surtainville aux Pieux et va former le
sous-sol d’une partie de la commune de Pierreville.
Quelquefois la nuance violacée devient pale et les cris-
taux feldspathiques moins abondants. Sur quelques points,
celte roche perd de sa compacité et passe à la texture sub-
granulaire ou esquilleuse avec teinte gris-rosâtre.
Nous avons observé qu’en général les pétrosilex et les
porphyres prennent cetté texture lorsqu'ils éprouvent un
commencement d'allération et de décomposition.
198 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Tout près de ce porphyre, on en voit un autre aussi
pétrosiliceux , gris, avec des grains de quartz abondants et
avec des cristaux de feldspath kaolinisés; après avoir disparu
sous les roches dévoniennes, il se retrouve à quelques cen-
taines de mètres à l'Est de l’église, sur le chemin rural de
celte commune au Vrétot par la Croix-Morin.
La lande dela Lichette, sur Saint-Germain-le-Gaillard, nous
offre un beau porphyre noir compacte pétrosiliceux, calca-
rifère, parsemé de beaucoup de petits cristaux d’albite et de
quelques grains de quartz; il attire le barreau aimanté et sa
cassure est largement conchoïdale, Il renferme des parties
noduleuses de pétrosilex noirâtre à texture compacte qui
semblent avoir été enveloppées dans la pâte cristalline; cet
accident le rend quelquefois fragmentaire. Ces espèces de
noyaux se détachent de la roche englobante lors de la décom-
position de cette dernière.
Le même porphyre, avec tous les caractères que nous
venons de lui reconnaître, se voit à Grosville, dans la pièce
Latête, proche de l'hôtel Veniet; on peut le suivre depuis
ce lieu jusqu'au village du Point-du-Jour. Comme nous
l'avons déjà dit, il est recouvért par le porphyre pétrosili-
ceux. Lorsqu'il est aliéré, il devient grisâtre et les parties
noduleuses conservent leur couleur noire, mais lors de la
décomposition, le porphyre prend la teinte blanche et les
noyaux deviennent gris. On remarque généralement que les
fragments de pétrosilex sont plus durs que la pâte du por-
phyre et qu’ils résistent plus longtemps aux effets des agents
destructeurs.
Ce porphyre est appelé par M. Brongniart, mélaphyre
demi-deuil, el mélaphyre sanguin lorsqu’aux cristaux de
feldspath blanc succèdent des cristaux d’orthose.
Ilexiste encore dans la commune, de Grosville un por-
phyre gris-bleuâtre pétrosiliceux, micacé, quartzifére, altéré;
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, 129
Pamphibole est verdâtre et le feldspath rose. La carrière
d’où on l’a extrait est comblée; elle se trouvait près la Croix-
Morin dans deux pièces de terre, sur la droite du chemin
qui va à Pierrevilte.
Tous les porphyres que nous venons de voir sont identi-
quement les mêmes, quoique présentant un aspect minéra-
logique un peu différent les uns des autres : ils sont souvent
profondément altérés, circonstance due aux agents atmos-
phériques et peut-être aux innombrables filons de quartz
qui les ont pénétrés dans toutes les directions.
Les granits de Flamanville sont traversés par des roches
plus ou moins verdâtres analogues à de l'euphotide et à
de la serpentine. La matière verte, quoique intimement
liée au quartz et au feldspath, se laisse cependant rayer par
une pointe d’acier et se résout au feu du chalumeau en une
boule noirâtre, ce qui nous porte à croire que ce minéral
est de la chlorite verte. Le quartz et le feldspath sont blancs,
souvent teintés en vert très tendre, et Îles cristaux feild-
spathiques ne sont pas toujours bien prononcés. C’est surtout
près du trou Baligan, au lieu dit les Corbettes, qu'ils sont
mieux déterminés; au Déheu, on voit de petites écailles de
fer oligiste brillant au milieu des parties constituantes.
Nous avons reconnu cette roche dans la Hague, à Gréville,
sur le côteau qui regarde la mer sur le Nord, le long du che-
min des douaniers; elle est en amas transversaux dans les
roches granitoïdes.
Jusqu'à plus ample examen, nous classons cette espèce
parmi les porphyres protogyniques, qui se composent d’une
pâte adélogène formée de feldspath, de tale ou de chlorite,
au milieu de laquelle sont disséminés des cristaux feld-
spathiques.
Mimosite.
Nous terminerons la nomenclature des
roches ignées par la mimosite, roche éruptive noirâtre
9
130 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
grenue, à grain généralement très fin, composée de pyro-
xène pour un cinquième à un dixième de la masse, de fer
titané pour un à quatre pour cent, el pour le reste de fetd-
spath vitreux teint en vert-noirâtre par le pyroxène. La
seule localité où nous ayons eu occasion de la reconnaître
est le Vretot. Son habitat est dans un petit chemin qui con-
duit du pont de Malassis à la croix du Carrefour-du-Bosq-
de-la-Haye. La carrière d'où on l’a extraite pour la répara-
tion du petit chemin, il y a une dizaine d'années, est placée
à droite au pied d’un côteau d’une faible élévation; elle est
recouverte par des broussailles. On voit en face, sur la
gauche, cette roche en petites boules au milieu deses parties
décomposées, Elle est à grain fin et à grain excessivement
fin, traversée par des filons de quartz bleuâtre amorphe. Sa
pâte renferme des cristaux visibles de pyroxène et des aman-
des de calcaire spathique blanc-rosé entourés d’une pellicule
de parties verdâtres, dues probablement à la décomposition
des malières pyroxéniques.
MASSIF DE LA HAGUE.
Les rochesplutoniques dela Hague sont très variées et pré-
sentent quelquefois de grandes difficultés dans le classement,
à cause de leur oblitération.
La roche granitoïde dominante de cette contrée renferme
constamment des cristaux d’amphibole souvent microsco-
piques, plus ou moins bien prononcés, ou de l’amphibole
très atténuée, quine permettent pas de la désigner sous le
nom de granit proprement dit, ni de granit syénitique, quoi-
que sur quelques points elle en offre à peu près les carac-
tères. Le mica, élément indispensable du granit, s’y trouve
bien, à la vérité, avec la hornblende, mais il n’y est repré-
senté habicuellement que par quelques paillettes dissémi-
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 451
nées. Cette roche existe dans la partie comprise entre Her-
queville et Gréville, Nous la regardons comme un accident
de la syénite, accident dans lequel la hornblende et le mica
sont sur que'ques points plus abondants et plus rares sur
d’autres. Examinée sur des échantillons pris isolément, elle
pourrait être considérée, tantôt comme un diorite, tantôt
comme une espèce de granit syénilique; mais en étudiant
sur le terrain les diverses modifications qu’elle subit par la
présence ou par l'absence des éléments constituants ou par
leur quantité plus ou moins grande, on voit qu'elle ap-
partient évidemment à la syénite.
Syénite. — La syénite se montre à Herqueville, immé-
diatement à la suite des phyllades de Vauville. Elle forme
un petit monticule que l’on gravit en appuyant sur la gau-
che après le mont de Crève-Cœur. Elle est à gros grain, son
feldspath est rose, son quartz grisâtre et son amphibole noi-
râtre. On la suit jusques sur la commune de Jobourg où elle
conserve encore quelque temps sa texture à gros grain. A la
pointeS.-O. de la falaise, elle se compose de feldspathgrisâtre
à grain moyen etd'amphibole à grain fin disséminée dans sa
pâte, au milieu de laquelle se rencontrent de plusgros cristaux
héxaëdres de hornblende ; elle est au contact d'un diorite
à petit grain et d’un autre à grain moyen gris-verdâtre. La
matière de l’amphibole très atténuée, que cette roche contient
en petite quantité, est très abondante dans le diorite ; les
cristaux y sont allongés et bien déterminés. Quelquefois la
syénite ne renferme que des cristaux de hornblende d’égal
volume avec quelques parcelles de mica argentin.
Nous avons remarqué que depuis le moulin du Moulinet
à Herqueville, jusqu'à la pointe de Jobourg, les roches
étaient décidément amphiboliques ; celles que nous verrons
d'ici à Jobourg ne présentent pas toujours, pour la plupart,
des caractères aussi bien tranchés. Elles sont sujettes à une
152 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
oblitération en vertu de laquelle la hornblende, élément fon-
damental, s’efface de telle sorte qu’il ne reste qu’un ensem-
ble essentiellement granitique qui met dans l'embarras de
savoir si la roche est un granit, une protogyne ou une syé-
nite; mais, comme nous l'avons déjà dit, il n’y a qu’un ins-
tant, l’étude sur les lieux met à même de reconnaître la
vérité.
Au cap et sur la falaise de Jobourg, on a sous les yeux
une syénite à grain moyen, tantôt jaunâtre, tantôt gris-blan-
châtre avec quartz hyalin gris et mica brunätre unis à une
grande quantité de très petits cristaux de hornblende. Quel-
quefois elle perd une partie de son mica etdevient plus cris-
talline : quelques mètres plus loin, le mica se réunit en
petites paillettes et forme des macules de un à deux centi-
mètres qui lui donnent l'apparence mouchetée. En partant
de l’église de Jobourg pour se rendre à Plainvy, on trouve
dans le chemin creux des syénites associées à la protogyne
et aux diorites.
La syénite se continue jusqu’au petit ruisseau d'Écalgrain
avec ses rochers déchirés tels que nous les retrouverons à
Omonville. |
Au village de Laye et à Goury, commune d’Auderville,
elle se présente avec tous les accidents de texture qui la
caractérisent sur la falaise de Jobourg. Elle est rosâtre à
grain moyen avec amphibole verdâtre, Tantôt le feldspath
est rosâtre, tantôt blanchâtre, tantôt les deux nuances sont
réunies. Quelquefois la chlorite verte y forme un enduit de
quelques millimètres d'épaisseur.
En approchant et en face du phare, on voit une syénite
de couleur rose à grain moyen avec quelques petits cris-
taux d’amphibole ; le grain du feldspath devient insensible
ment plus gros el passe à la nuance gris-blanc et l’amphibole
devient pius abondaute. Elle renferme des lits de grauwacke,
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 155
de phyllades et du quartz calcédoine qu’elle a enveloppés
dans sa masse pâteuse en arrivant à la surface du sol. Tout
près de celle-ci, nous avons remarqué une roche à grain
moyen dont le quartz est gris et le feldspath blanc-rosé, con-
tenant des cristaux d’amphibole verte; c’est encore une syé-
nite que l’on serait tenté de rapporter aux protogynes, à
cause de la hornblende altérée, qui dans ce cas ressemble
beaucoup au talc. Avec un peu d'attention, il est aisé de
reconnaître que ce n’est point du tale, mais bien de l’'amphi-
bole. On ne peut se lasser d'admirer, au même endroit, un
bel exemple de léruption de roches pyrogènes soulevant les
roches sédimentaires pour arriver au jour.
En avançant vers le cap de la Hague, sur la commune de
Saint-Germain-des-Vaux, on voit une syénite qui est la
continuation de celles d’Auderville. Elle est grisâtre, à grain
moyen, le feldspath est blanchâtre et le quartz gris. Elle ne
présente d’abord que de petits cristaux d’amphibole noi-
râtre en petite quantité, mais bientôtils s’ytrouvent en assez
grand nombre pour constituer une syénite dans laquelle les
silicates magnésiques sont en très petits grains ; elle attire le
barreau aimanté, ce qui démontre la présence du fer oxi-
dulé. A celle-ci en succède une autre dans laquelle les par-
ties constituantes sont plus développées, la hornblende est en
cristaux plus gros, plus allongés et mieux formés, le feld-
spath est blanc rosé et la roche offre en grand la teinte
verdâtre,
Parmi les syénites assez bien caractérisées, nous voyons
toujours quelques roches à grain moyen et à petit grain, de
couleur blanchâtre ou rosâtre, faiblement micacées, dans les-
quelles l’amphibole est en petite quantité. Ce sont encore
les mêmes que celles qui bordent la côte depuis Jobourg
jusqu’au village de Laye. On les retrouve à Saint-Germain-
des-Vaux près de la petite place où est l'hôtel du commerce,
134 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
et à l’extrémité du chemin qui mène de cet hôtel à la mer,
dans une pièce de terre sur la gauche.
Les syénites que nous avons examinées depuis les falaises
de Jobourg jusqu’à Saint-Germain-des-Vaux n’ont pas un
caractère aussi bien prononcé que celles qui forment en par-
tie le territoire d’Omonville-la Petite, de Digulleville, au
hameau Asselin, et d'Omonville-la-Rogue. Celles-ci sont
composées d’un feldspath ou brunâtre ou blanchâtre ou vio-
lacé, à grain moyen, et d’amphibole à grain ordinaire soit
verdâtre, soit noirâtre : au milieu de ces éléments dans les-
quels le feldspath domine, on remarque de fort beaux cris-
taux d’orthose très lamelleux, tantôt rosâtre, tantôt d’un
rouge vif, quirendent cette roche porphyroïde. Elle renferme
aussi de l’albite verdàtre, moins bien cristallisé, quelques
grains de quartz incolore et un peu de mica noir. L’'albite
de cette roche entre facilement en décomposition, dans ce
cas, elle se laisse facilement rayer par une pointe d’acier.
Cette syénite passe quelquefois à la texture à grain fin et se
trouve au contact d’un diorite à grain moyen. Elle renferme
des amas d’une très belle roche nommée épidotite, formée
d’épidote grenue et de quartz en grain : quelquefois des
cristaux de feldspath rose lui donnent la texture porphy-
roïde. Ces cristaux de plusieurs centimètres de volume, de
la couleur du plus beau rose, épars au milieu des éléments
constituants d’un vert tendre, nous offre une des plus belles
roches du département de la Manche. Elle à son gisement
à Digulleville dans les syénites, et à Gréville dans les pro-
togynes, le long du sentier que suivent les employés de la
douane.
Protogyne, — La protogyne se montre depuis Her-
queville jusqu’à Cherbourg sous des formes variées. A Her-
queville, elle est à grain moyen avec feldspath verdâtre et blan-
châtre et tale brun-verdâtre. Tantôt le feldspath verdâtre
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 155
contient un peu de quartz grisâtre, tantôt le quartz en grain
est remplacé par de petites veinules de quartz amorphe;
quelquefois la roche est schistoïde brun-verdâtre. A Jobourg,
elle est aussi à grain moyen gris-verdâtre. A Auderville,
dans la baie d'Écalgrain, elle est à grain moyen verdâtre
traversée par un filon de pegmatite rose. À Omonville, les
protogynes sont, sur quelques points, uniformes,de couleur
rosâtre plus ou moins foncée, à grain moyen avec tale ver-
dâtre. Ailleurs, elles sont à grain moyen verdàtres ; enfin
quelques unes sont glandulaires, verdâtres, les parties glan-
dulaires sont composées de feldspath rose. Dans cette der-
nière on rencontre quelquefois du quartz cristallisé pyrami-
dal et des cristaux tabulaires de feldspath vert. Ces roches
se voient jusqu'au fort d'Omonville à peu près, proche des
roches clastiques qui leur font solution de continuité. Après
les métaxites reparaissent les protogynes qui sont, aussi bien
que les autres roches d’épanchement, sur le versant N. des
côteaux qui font face à la mer. Le feldspath de ces roches
devient quelquefois grenu et finit par prendre une texture
presque compacte contenant du quartz et du mica ou du
tale vert-noirâtre en petite quantité avec un peu de stéatite.
C’est bien une protogyne à grain fin.
_ À Equervière, commune d'Éculleville, elle est verdâtre
à grain moyen ; dans la même commune, elle est quelque-
fois à grain fin de couleur grisâtre enclavée dans les grau-
wackes; à Nacqueville, elle est ou vert-jaunâtre ou vert-
rosâtre uniforme. On en voit aussi de glandulaires dont les
noyaux de feldspath d’un beau rose sont entourés de tale
brun-verdâtre; d’autres sont zonées, c’est-à-dire, formées
de feldspath rose qui paraît alterner avec du talc verdâtre.
A partir des arkoses, les protogynes sont schistoïdes en
grand. Les mêmes roches se trouvent en grosses masses à
Gréville, au douet Cannu; le rocher de la Loge en est for-
136 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
mé en grande partie. Les unes sont à grain serré presque fn
et très cristallin, d’autres sont à grain moyen, le feldspath
est rose-jaunâtre et la chlorite est vert-foncé. Quelques unes
ont le feldspath rose et la chlorite verdâtre, comme aux tré-
pieds de Survy. A Urville, la protogyne est gris-rosâtre
glanduïaire, elle est en filon dans le gneiss ; quelquefois elle
est uniforme el traversée par des filons de quartz amorphe.
A Querqueville, sur la route départementale de Beau-
mont, elle se présente tantôt avec la texture granitoïde, le
feldspath est rose et le tale vert-noirâtre ; tantôt elle est
schistoïde avec feldspath rosàtre ou rougeûtre, avec tale
verdâtre; tantôt enfin elle est à grain moyen très serré de
couleur vert-noirâtre. A Tonnvville, sur le même chemin,
en face du moulin La Roque et du moulin des Petits-Prés, le
: feldspath de la protogyne est blanchâtre et le tale vert-noi-
râtre. À Équeurdreville, hauteur des Couplets, et sur le
côteau E. de la vallée Sainte-Anne, elle se compose de
talc verdâtre qui entoure des noyaux de feldspath rosâtre eris-
tallisé ; le quartz est vitreux, et le feldspath grenu est ver-
dâtre et rosâtre. Cette dernière protogyne renferme une très
petite quantité d’'amphibole noirâtre.
Les talcites de Cherbourg doivent, en partie, leur redres-
sement à des filons de protogynes qui se montrent dans le
bassin O. du grand port; le quartz et le feldspath sont à
grain moyen, le premier est de couleur grise, le second est
blanc-rosé et le tale est verdätre chloritique.
Nous rangeons parmi ces protogynes, mais avec doute,
une roche dont le quartz et le feldspatb sont unis en quan-
tité à peu près égale au tale verdâtre; elle contient des nids
de galène au milieu des pyrites cristallisées. Il en est de
même d'une autre roche trouvée comme la précédente
dans le bassin O. du grand port. Elle est tantôt à grain
moyen, tantôt à grain presque fin. Son feldspath est rosâtre;
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 157
la stéatite jaune-serin remplace le tale et le quartz est
blanc. Elle est traversée par un grand nombre de filets et
de veinules de quartz blanc hyalin amorphe; les joints des
fissares sont tapissés de cristaux tabulaires de feldspath
blanc-rosé. Quelquefois la stéatite a disparu, en laissant
vides les places qu'elle occupait, ce qui lui donne Faspect
caverneux. Cette dernière roche peut être considérée
comme un filon de quartz et de feldspath avec matière stéa-
titeuse, injecté dans les talcites. Nous reviendrons sur ces
pseudo-protogynes lors de la description des talcites.
Pegmatite. — La pegmatite se montre assez rarement
dans le canton de la Hague. Nous ne l'avons remarquée qu’à
Jobourg, à Herqueville et à Auderville, dans la baie d'Ecal-
grain. Elle forme des petits filons dans les roches granitoïdes.
Son feldspath est blanchâtre, le quartz grisâtre et sa tex-
ture grenue.
Fraidronite. — La fraidronite à grain moyen grisâtre
légèrement altérée forme des filons dans les talcites près
des arkoses, à Omonville.
On la voit aussi au Culeron, commune de Jobourg; elle
est à grain plus fin que la précédente. C’est la même qui,
au Pou du Rosel, est recouverte de petits mamclons
sur la surface exposée aux agents atmosphériques et au flot
de la mer.
Il existe une grande analogie entre les roches du Culeron,
de Sciotot etde Diélette; nous verrons, en parlant desterrains
de gneiss et de stéaschistes, les rapports qui existaient autre-
fois entre ces différentes localités.
Au N.-O. de Cherbourg, sur les communes d’Équeurdre-
ville et d’Octeville, au lieu dit la vallée des Entes, carrière
des Fourches, on remarque de grandes dislocations dues à
l’épanchement de la fraidronite qui s’y trouve en masses
considérables dans un état très avancé de décomposition.
138 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Elle a pénétré les couches des talcites qui forment les deux
côtés du vallon. Elle est ou jaunâtre ou gris-verdâtre à
grain fin et à grain moyen. En se rendant au chemin de fer,
dans la vallée de Quincampoix, en suivant la ligne du S.-E. à
peu près, on retrouve la même fraidronite au milieu des
talcites; elle est gris-jaunätre tout-à-fait décomposée, ne
présentant plus que des argiles parsemées d’une grande
quantité de paillettes de mica.
Harmophanite. — Près des roches clastiques et sur le
rivage d’Omonville, avant d'arriver à Gréville, on voit un
rocher dont la tête battue par le flot de la mer est usée et
de couleur gris-pâle: c’est une harmophanite à grain moyen
un peu altérée. Son feldspath est grisâtre et son mica blanc-
argentin talqueux. Elle forme un filon dans les stéa-
schistes.
Diorite. — Les diorites se trouvent disséminés soit en
filon, soit en masses considérables, sur une grande partie du
massif de la Hague. Ils sont assez bien caractérisés et se
réduisent souvent en une pâte homogène plus ou moins
compacte d’un gris-noirâtre ou verdâtre et quelquefois d’un
gris-blanc. La base de ces roches semble être un albite
compacte intimement mélangé d’amphibole verte en plus ou
moins grande quantité. La couleur est toujours foncée et
nuancée en verdâtre lorsqu'il n’y a point d'altération dans
la roche.
Le diorite commence à se montrer à Herqueville dans un
chemin creux qui laisse à droite le moulin du Moulinet, Il
est à grain moyen et presque analogue à celui de Saint-
Sauveur-Lendelin. Sur cette voie on rencontre des blocs
assez volumineux de cette roche recouverts par un gravier
qui résulte de sa décomposition.
En approchant des falaises de Jobourg et sur les falaises
même, on trouve des diorites à grain moyen, à grain fin et à
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, 139
grain plus ou moins fin, et des diorites compactes; ils sont ou
micacés ou quartziféres, tantôt le feldspath semble dominer,
tantôt c’est l'amphibole qui domine. Quelquefois on remar-
que de gros cristaux d’amphibole avec la hornblende qui est
à grain moyen. On y rencontre la pyrite de fer et l'oxidu-
lite : la première est reconnaissable au feu du chalumeau qui
donne une petite boule noirâtre attirable à l’aimant, la deuxiè-
me fait éprouver un mouvement au barreau aimanté lorsqu’on
lui présente le diorite qui contient de ce minéral. Quelques
portions grisâtres de ces roches renferment des cristaux
capillaires d’une excessive finesse d’amphibole noire qui
donne au diorite un aspect maculé.
Toutes ces variétés sont associées à la syénite, qu’elles ont
percée pour arriver à la surface du globe.
Parmi les diorites à grain moyen, ilenest quelquesuns qui
offrent de beaux cristaux d’amphibole soyeuse, radiée, et du
feldspath rosâtre en grain ou lamellaire en amas; c’estau milieu
du feldspath que l’on voit les cristaux de hornblende.
Le diorite se lève quelquefois par plaques de quelques
centimètres, en conservant toujours la texture grenue ; il
devient aussi schistoïde et forme des couches de plusieurs
centimètres d'épaisseur entre lesquelles on remarque de
petits lits de diorite à grain moyen. Le diorite schistoide
est recouvert, spécialement depuis Herqueville jusqu’à la
falaise de Jobourg, par des gneiss et par des talcites, comme
nous Île verrons plus tard.
Ces diorites à grain fin, à grainmoyen,ou compacte,sem-
blent alterner entre eux , quoiqu'ils ne fassent qu’un tout
de même nature. Cette différence de texture provient pro-
bablement de quelques uns des éléments constituants dont
le refroidissement plus ou moins lent sur certains points
aura occasionné une cristallisation distincte ou confuse lors
de l’arrivée au jour des matières en fusion. |
440 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
Une des roches qui concourt à former la pointe de la
partie S.-0. de la falaise, se compose d’un feldspath demi-
compacte tendant à la texture grenoïde. Flle est blanc-gri-
sâtre parsemée desæristaux d’amphibole noire qui entre pour
un qüart au moins dans sa composition; on pourrait fort
bien la prendre pour un pétrosilex amphibolique, mais sa
position au milieu des diorites et la liaison intime qui unit
ces roches par un passage insensible, nous la fait
ranger minéralogiquement et géognostiquement parmi les
diorites.
Au trou des Fées, sous la grande falaise, le diorite est à
grain moyen, micacifère. Au Culeron, on voit une dioritine
verdâtre en contact avec un diorite à grain presque fin tra-
versé par une dioritine vert-noirâtre.
Si l’on descend de l’église de Jobourg par le chemin au
N. pour se rendre à l’anse de Plainvy, on trouve des diori-
tines altérées qui se sont ouvert un passage au travers des
syéniles et des protogynes. L
Les roches dioritiques cessent de se montrer jusqu’à la
baie d'Écalgrain, commune d’Auderville, à partir des falaises,
pour reparaître au-delà du petit ruisseau. Elles sont sous le
terrain de transport. Leur grain est fin, verdâtre, quelque-
fois altéré; elles font éprouver un mouvement très sensible
au barreau aimanté. Près d’elles se trouve un filon de peg-
matite rose analogue à celle de Helleville.
Derrière les magasins du phare, vers le $S. à peu près, et
sur le rivage, on remarque une masse considérable de dio-
ritine brun-verdâtre, que l’on retrouve à peu de distance
dans la mer et le long du chemin qui conduit du phare à
l'église. Elle se montre encore sur la commune de Saint-
Germain-des-Vaux, dans une pièce de terre, très près de
l'hôtel du commerce, sur la gauche de la rue de Haut, en
allant à Omonville.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 141
La diorite avec toutes ses variétés et les roches grani-
toïdes ont fait leur apparition sur toute la longueur du
chemin que l’on parcourt de Saint-Germain-des-Vaux à
Gréville. On peut les étudier spécialement en suivant le
sentier des employés de la douane, sur la pente des côteaux
qui regardent la mer. À Digulleville, le diorite est à grain
moyen, l’amphibole est noirâtre un peu altérée et semble
former de petites écailles au lieu de cristaux parfaits;
une des faces des fissures présente un enduit de hornblende
noire.
A Omonville, le diorite à grain moyen est en contact
avec un diorite micacé à grain moyen; le mica blanc-argen-
tin lui donne un aspect brillant. On y voit encore la même
roche épidotifére, à feldspath verdâtre avec une syénite
aussi verdàtre, Près du petit ruisseau qui sert de limite aux
communes d'Omonville et d'Éculleville, le diorite est gri-
sâtre avec amphibole noire. Tout près de ce dernier, la
même espèce minérale devient schistoïde, en conservant la
couleur verdâtre qui tend cependant à devenir vert-noirâ-
tre. Au Val-Ferrand, le diorite à grain moyen se montre au
haut du côteau en se prolongeant jusqu’au bord de la mer.
Un des rochers qui se trouve sur cette voie offre une roche
schistoïde dont le feldspath est vert-tendre et l’amphibole
noire ; elle attire très fortement le barreau aimanté. Nous
la considérons comme un diorite contenant une grande
quantité de fer oxidulé. Très près du Val-Ferrand, nous
avons remarqué un diorite schistoïde et une roche en filon
qui, à la première vue, pourrait être regardée comme un
diorite, mais que nous croyons pouvoir rapporter,
avec doute cependant, à lhypersthène de M. d’Omalius.
Elle est phanérogène, composée de saussurite et d'hyper-
sthène, à texture granitoïde, ayant souvent une apparence
adélogène au milieu de la texture granitoïde. La saussurite
142 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
est compacte blanc-verdâtre, l'hypersthène est noirâtre à
éclat métalloïde et fond en verre gris-verdâtre très pro-
noncé.
A Gréville, le diorite à grain moyen, que nous avons
remarqué à Omonville, est en contact avec un pétrosilex
blanchâtre nuancé faiblement en vert. Dans la même com-
mune, on voit un diorite schistoïde à mica argentin renfer-
mant des bandes de quelques centimètres de feldspath blan-
châtre pointillé en noïrâtre par de petits cristaux d’amphi-
bole. Un diorite à grain plus fin que le grain moyen et de
couleur gris-noirâtre, un peu altéré, a soulevé les proto-
pynes sur un point distant d’un demi-kilomètre à peu près
à l'O. de Landmer.
Au nombre des roches LH nous avons étudiées dti
le phare d’Auterville jusqu’à Urville, il s’en trouve plusieurs
daus un état d’altération ou de décomposition tel que lon
éprouve beaucoap de difficulté pour les dénommer. Elles
sont généralement de couleur gris-cendré tirant un peu sur
le verdätre. Tantôt elles ont le grain moyen, tantôt le grain
est fin ou presque fin, tantôt leur texture est compacte : ce
sont des pétrosilex amphiboleux, des diorites, des diori-
tines, de la chlorite, des phyllades et des grauwackes, etc.
Ce n’est qu’à la fusion opérée par le chalumeau que lon
parvient à les rapporter chacune à leur espèce.
Pétrosilex. — Nous retrouvons dans la Hague plu-
sieurs variétés de pétrosilex. A Écalgrain, commune d’Au-
derville, il est rose talcifère. A saint-Germain-des-Vaux,
au lieu dit Cari, on en voit un qui est gris-blanc talcifère
avec pyriles très fines; à Éculleville, côteau du Moulin, et
à Gréville, à la tour Feuillie, il est compacte, couleur de
chair, traversé par de petits filets de quartz blanc-verdâtre.
A Omonville, il se revêt des mêmes nuances, mais il est
stratiforme et recouvert sur les joints des fissures par l'héma-
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 145
tite rouge. A la Cotentine, commune d'Éculleville, même
pétrosilex aussi stratiforme quartzifère. D'Eculleville à Omon-
ville, le pétrosilex est compacte talcifère verdatre, À Omon-
ville, sous le fort et là où bat le flot de la mer, il est com-
pacte, en masses straliformes présentant des parcelles d’am-
phibole noirâtre disséminées systématiquement et à peu près
parallèlement à la stratification, de manière à offrir l’aspect
d'un gneiss; il renferme de l’oxidulite. A Gréville, il est
compacte grisàtre talqueux à cassure largement conchoïde.
On en voit encore un autre grisamphiboleux compacte péné-
tré par des veinules de quartz blanchàtre amorphe.
Sur la route départementale de Cherbourg à Beaumont,
le pétrosilex est brunâtre presque compacte avec quelques
parties de feldspath blanc écailleux, ou rosâtre un peu
altéré, ou brunâtre compacte renfermant des esquilles de
calcaire spathique blanc. Ces trois espèces contiennent des
points talqueux verdàtres; on les voit en face du moulin à
eau de la Roque avec les protogynes au milieu desquelles
ils se sontouvertun passage pour arriver à la surface du sol.
De Tonneville à Querqueville, le pétrosilex est intercalé
dans les protogynes; il est légèrement écailleux talcifère, se
séparant en fragments parallélipipédiques. Au-dessus du mou-
lin-ès-Langlois, sur le côté droit de la route en allant de
Cherbourg à Beaumont, le pétrosilex contient quelques
Jamelles de feldspath vitreux qui donnent à cette roche
une apparence porphyrique. Dans les trois dernières com-
munes, quelques échantillons de ces roches renferment de
l'oxidulite.
On voit à Cherbourg du pétrosilex rosâtre grossier en
filon dans les roches de cette localité. Il est recouvert sur
les faces des fissures par du fer oligiste cristallisé en rhom-
boëdres et par de belles dendrites produites par la décompo-
sition de l’oligiste, Son gisement est dans la rue des Ormes,
144 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
à la glacière, dans le voisinage du gazomètre et dans la rue
Hélain où il a été mis au jour lors du percement de cette voie.
Le même pétrosilex rosâtre, mais altéré quartzifère, existe |
dans les talcites en face de la redoute d’Octeville, à l’entrée :
du petit chemin qui conduit à Cherbourg par les carrières.
En suivant la voie ferrée depuis Cherbourg jusqu’au
premier pont, on remarque de distance en distance des pé-
trosilex grossiers, roses, bruns, entièrement décomposés,
n'offrant plus que des masses argileuses. Ils sont en filon
dans les talcites entre le village et la Roche-qui-Pend.
A cent mètres à peu près des quartzites, à l’Oraille, à la
rue Mallet et près du pont du chemin de fer à Martinvast,
on rencontre les mêmes filons.
Porphyre pétrosiliceux. — Le porphyre pétrosili-
ceux n’est pas aussi commun dans ce canton-ci que dans
celui de Flamanville. Nous ne lavons reconnu que sur
trois points. A Gréville, il est altéré, talcifère en petit filon
dans les roches amphiboliques. Près de la redonte d'Octe-
ville, où nous avons déjà vu le pétrosilex, on aperçoit un
porphyre grisâtre altéré offrant dans sa pâte de petits cris-
taux de feldspath rougeâtre non altérés. Au nombre des
roches pyroïdes de la vallée des Entes se trouve un porphyre
décomposé, à petites parties dont les cristaux blancs sont
encore apparents dans la pâte. Nous avons observé à
Omonville un porphyre pétrosiliceux brun-verdâtre avec
cristaux a longés et très fins de feldspath vitreux ayant une
teinte noirâtre. C’est avec doute que nous rapportons ces
cristaux au feldspath ; nous pensons qu'ils appartiennent à
l'amphibole d'autant mieux que la roche dans laquelle ils
sont, fond en émail gris-blanc avec petitssquelettes blancs;
ce porphyre serait alors amphibolifere. A Digulleville, on
voit un petit filon de porphyre argilitique lardé de cris-
taux cubiques de feldspath blanc-rosâtre altérés.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 145
A Martinvast, au haut du mont Tabarin, au S. et tout
près de la maison à gauche en venant de Cherbourg, le
porphyre s’y reconnaît aux argiles rougeâtres qui provien-
nent de sa décomposition.
Porphyre dioritique. — Nous signalerons dans la
contrée que nous parcourons des porphyres analogues à quel-
ques uns de ceux que nous avons eu occasion de remarquer
dans les environs de Coutances; ce sont des porphyres dio-
riliques, qui se trouvent en amas transversaux dans les roches
primordiales. Sur la falaise de Jobourg, il est gris noirâtre
à petits cristaux de feldspath vitreux. À Auderville, non loin
du phare, on voit cette roche dont les cristaux de feldspath
sont plus gros ct aussi vitreux; à quelques centaines de
mètres de celle-ci, le porphyre est ou à grain plus fin, noi-
râtre pyritifère avec cristaux de feldspath verdâtre seuls, ou
verdâtre avec cristaux de feldspath et d’amphibole réunis.
A Denneville et à la Tour-Feuillie, sur la commune de
Saint-Germain-des- Vaux, le porphyre estaltéré. A Gréville,
ilest gris-verdàtre sans cristaux apparents de feldspath,
mais avec cristaux d'amphibolc dans la pâte compacte,
L'oxidulite ne se rencontre que dans le porphyre dioritique
de Jobourg et d’Auderville,
Porphyre protogynique. — Le porphyre protogy-
nique composé d’une pâte adélogène de tale et de feldspath,
au milieu de laquelle sont disséminés des cristaux de feld-
spatb, forme des filons dansles roches qui bordent la côte en
face du phare à Auderville; il est gris avec cristaux de
feldspath blanc et sillonné par de nombreux filets de quartz.
À Gréville, le même porphyre de couleur verte avec eris-
taux de feldspath blanc altéré existe en trés petits filons
dans les roches talqueuses. Dans la ruc de Gréville qui mène
à l’église de cette commune, il est gris-verdâtre ; le feld-
spath y est représenté par detrès petits cristaux blancs aux-
10
146 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
quels se joignent des cristaux d'amphibole; ce dernier por-
phyre est au contact d’une serpentine à laquelle il semble
passer d’une manière insensible,
Perphyre syénitique.— Cette roche, quiseraitunesyé-
nite si seséléments devenaient apparents, est composée d’une
base de pétrosilex amphiboleux de couleurs variées, conte-
nant des cristaux de feldspath et quelquefois d’amphibole.
Nous l'avons vue au moment de l'extraction d’une carrière
qui était au milieu d’un chemin en confection sur la com-
mune d'Urville, très près du moulin de Landmer. Elle est
souvent altérée et contient quelquefois du fer pyriteux ct de
l’asbeste raide en filaments durs et cassants, mais toujours
susceptibles de donner une poussière au toucher. Ce miné-
ral tapisse les fissures du porphyre de ses petits filets minces,
qui forment des solutions decontinuité, et occasionnent sou-
vent les ruptures de grandes pièces, précisément au milieu
des filets d’asbeste, comme nous avons pu l’observer sur les
lieux. Cette roche est plus ou moins grise ou brune, selon
qu’elle est plus ou moins avancée en décomposition. Ordi-
pairement elle est gris-bleuâtre. Ce porphyre se montre
aussi à Gréville aux Trépieds de Survy.
Serpentine. — La serpentine est un alliage compacte,
généralement verdâtre, de diallage, d’un peu de feldspath
et de quelques parties talqueuses. Elle est plus ou moins
dure, suivant que le feldspathou le talc sont plus abondants.
Nous avons trouvé la serpentine avec le porphyre syéni-
tique asbestifère dans le chemin qui passe près du moulin
Landmer. Elle est calcarifère, sa cassure est très esquilleuse
et ses teintes sont le vert foncé mêlé à un vert plus tendre
formant ensemble des bigarrures luisantes, qui imitent d’une
manière imparfaite la peau d’un serpent. C'est de là que
vient le nom de cette roche. Elle se divise, sous le choc du
marteau, en fragments ayant la forme d’un prisme à base
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 447
rhombe. Nous n'avons remarqué cette roche que dans la
localité précitée.
Toutes les roches ignées dont nous venons de nous occu-
per, forment une ceinture de près d’un kilomètre de largeur
sur quelques points de la côte O. et N. de la Hague, depuis
Herqueville jusqu’à Hainneville.
MASSIF DU VAL-DE-SAIRE,.
Les roches granitoïdes forment une partie du littoral du
Val-de-Saire, sans interruption, depuis Fermanville jusqu’au
fort de la Hougue. On trouve encore quelques indices de
leur présence sur les communes de Teurthéville-Bocage, de
Montaigu-la-Brisette et de Quinéville, au rocher Baveskien.
Les granits àgrain moyen et porphyroïde de cette contrée
appartiennent, comme ceux que nous avons vus jusqu’à
ce moment-ci, à des formations plus récentes que le granit
à petit grain. En effet, nous remarquons dans ces derniers
des filons de granit à grain moyen qui les ont soulevés et
traversés en leur arrachant des fragments qu’ils conservent
intacts au milieu de leur pâte, comme une preuve évidente
de la priorité de formation des granits à grain fin.
Granit à grain fin.
Ce granit de formation primi-
tive nous a laissé des témoignages irrécusables de son appa-
rition, particulièrement à Saint-Vaast et à Anneville. Dans
les autres localités, il n’existe qu’en fragments empâtés dans
les granits à grain moyen,
A Anneville, à la carrière qui est surle bord du côté droit
du chemin allant à Barfleur , et au lieu nommé le
Tourps, le granit est à petit grain et même à grain très-fin,
de couleur gris-bleuâtre; le mica est noir, le quartz grisâtre
el le feldspath gris-blanc. Parfois des cristaux de feldspath
blanchâtre rendent certaines parties porphyriques. Toujours
148 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
associé au gneiss et au leptynite qui est ou massif ou gneis-
sique, ce granit prend, suivant les circonstances, le nom de
granit gneissique, ou de granit leptynoïde.
A Saint-Vaast, le granit est à grain fin et même à
grain excessivement fin; ilse trouve à 150 mètres à peu
près au N. de la jetée.
Tous les débris provenant du creusement du port ont été
extraits, pour la plupart, de cette roche, sur toute la ligne
qui longe les quais, et ceux-ci eux-mêmes sont construits
presque en totalité avec cette pierre.
Sa jonction avec le même granit que nous venons de voir
à Anneville est cachée sous le terrain d’alluvion, et ilest très
probable qu’il règne, sans solution de continuité, sous
toute l’étendue de pays compris entre Saint-Vaast, Quette-
hou et Anneville.
Nous l'avons trouvé, en décomposition avec un gneiss
décomposé, à l'entrée d’un petit chemin qui mène à Quet-
tehou, en partant d’une ferme bâtie par M. Fontenillat, sur
les limites du S.-E. du Vast.
Le granit à grain fin se lève souvent par plaques d’un à
plusieurs centimètres d'épaisseur. Il est généralement gris-
bleuâtre, mais parfois ilest légèrement teinté en gris-verdà-
tre, ou en gris-rosàtre ; celle dernière teinte laisse soupcon-
ner un commencement d’altération.
Granit à grain moyen, — Les granitsà grain moyen
et porphyroïde du Val-de-Saire ne sont pas toujours des
granits purs, c’est-à-dire composés de feldspath, de quartz
ctde mica à éléments à peu prèségalement disséminés. Sou-
vent ilssontirès pauvresen mica; en ce cas là, ils prennent le
nom de granit pegmaloïde. C’est ainsi que nous les trou-
vons, en général, dansles communes du Val-de-Saire, depuis
Maäupertus jusqu’à Gatteville. A Maupertus, au lieu nommé
le Castel, il est jaunâtre ou gris-jaunâtre, à mica vert tal-
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 149
queux ; il renferme, dans ses plis onduleux, des lits de deux
mètres de largeur de chlorite verte schistoïde, de quartz
calcédoine et du porphyre amphibolique altéré. Le flanc N.
du même mont présente des filons de pétrosilex blanc-rose
straliforme.
A Fermanville, même granit de couleur grisâtre tirant
sur le rose ; le quartz est en partie gris, en partie hematoïde,
le mica est blanc argentin et le feldspath blanchâtre. II
contient quelquefois de très petits cristaux de tourmaline. A
Cosqueville, la même roche est traversée par un filon de
pegmatite blanche granulaire. Sur cette commune on voit
un granit pegmatoïde jaunâtre à mica argentin, qui insen-
siblement se charge de mica en assez grande quantité pour
constituer un vrai granit. Cette accumulation de mica sur
ce point est due à un gneiss qui s’est trouvé enveloppé dans
le granit.
Au moulin de la ville, surla commune de Tocqueville, le
granit est recouvert par les arkoses. A l’époque de la con-
struction du pont, on mit à découvert une roche qui formait
des amas dans le granit. C’était un composé de quartz hyalin
blanc compacte et d’un grand nombre de cristaux capillaires
de tourmaline noirerayonnésdivergeant d’un centrecommun.
A Théville, route du Vast à Cherbourg, en face de la
maison Deschamps et sur le bord du chemin, on voit un
granit schorleux à grain moyen, le feldspath est blanc, le
quartz gris et la tourmaline noire.
Le granit de Gatteville, de Barfleur et de Saint-Vaast, peut
être considéré comme granit normal, soit à grain moyen, soit
porphyroïde, à quelques exceptions près, où l’on voit du
granit pegmatoïde.
A Gatteville, il est presque toujours d’un gris plus ou
moins foncé, le mica est tantôt argentin, tantôt bronzé, tan-
tôt noirâtre ; le feldspath est ou rosâtre ou blanchâtre. Sur
450 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
quelques points, il renferme des rognons de granit à grain
fin rosâtre, des fragments de gneiss et de leptynite gris
gneissique tels que ceux que l’on voit à Anneville et au
Tourps. Il est quelquefois gnésiteux à mica noir, à quartz et
à feldspath blanchäâtre. Des filons de pegmatite grisâtre soit
à grain très fin avec de très petits cristaux de tourmaline, soit
ägrain moyen rosâtre, ou à grain fin blanchâtre tourmalini-
fère, y sont injectés sur plusieurs points.
Le granit de Gatteville et de Barfleur est très riche en
cristaux de tourmaline. C’est spécialement à la carrière de
la Hougue et sur le bord de la mer, près le hameau de
Nébou et aux environs du phare, que l’on en trouve les
plus beaux échantillons.
A la carrière de la Hougue, on remarque des filons de
pegmatite jaune entourés de lits d’un centimètre d’épaisseur
de tourmaline capillaire presque microscopiques, et du quartz
hyalin amorphe intimement uni à des cristaux aussi capillaires
de tourmaline.
Près du phare de Gatteville, on voit, au milieu du granitde
même espèce que celui de Barfleur, une pegmatite à grain
moyen dont le feldspath est très blanc et le quartz gris. Une
des faces des fissures est recouverte d’une grande quantité
de mica argentin en grandes lames, et l’autre présente de
volumineux cristaux de feldspath rosâtre altéré et de gros-
ses baguettes de tourmaline noire enchassées dans un quartz
vitreux qui semble avoir été fondu pour servir de gangue
à la tourmaline.
Au même lieu la tourmaline existe tantôt en rayons de
plusieurs centimètres de longueur partant d'un même centre,
tantôt ce sont des cristaux groupés occupant de petits
espaces d’un centimètre carré répandus uniformément dans
une pegmatite d’un blanc-rosé qui forme un filon au milieu
du granit.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 451
Nous avons remarqué que les gros cristaux de (ourma-
line, de quartz et de feldspath, se trouvent toujours auprès
des parties du granit qui renferment des filons de peg-
malile.
A Sainte-Geneviève, nous avons vu un granit que l’on
peut appeler, à juste titre, granit à gros grain, d'autant
mieux que son feldspath rosâtre, son quartz gris et son
mica blanc-argentin sont très volumineux; parfois même le
mica, qui est accidentellement palmé, offre des feuilles qui
ont plusieurs centimètres carrés.
A Réville, le granit est fréquemment rosâtre. Il est à
grain moyen, légèrement porphyroïde, à deux feldspaths,
Pun blanc-rosé, l’autre amaranthe: c’est ce dernier qui for-
me les cristaux. Son mica ou noir, ou verdâtre ou enfin
gris, est presque toujours en moindre quantité que les autres
éléments, ce qui le rapproche assez souvent du granit peg-
maloide. Il a livré passage à des pegmatites les unes roses à
grain presque fin et les autres rose-brun à grain fin semées
de quelques parcelles de mica vert.
Le granit de Saint-Vaast est très varié quant à la couleur
el au grain. Nous avons déjà parlé de celui quiest à grain fin.
Près de la jetée, il est grisâtre, excessivement dur, très
cassant{, à grain moyen. Son feldspath est blanc vitreux
teinté légèrement en bleuâtre, le quartz est limpide hyalin,
et le mica noir. On voit assez fréquemment dans le Val-de-
Saire un granit dont les grains paraissent comme fondus
ensemble et lui donnent un aspect nacré ou lustré. Sur les
limites de Réville, le granit est pegmatoïde à mica vert et à
feldspath rose, Il contient des filons de pegmatite de couleur
gris-blanc tourmalinifère, et des filons de pétrosilex gris-
rosâtre; on y voit aussi du phorphyre gris-rosâtre.
Au fort de la Hougue, le granit est pegmatoïde jaunâtre
ou grisâtre avec mica gris noirâtre. A l’île de Tatihou, il est
152 ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
jaunâtre à grain moyen pegmatoïde avec quelques gros cris-
taux de feldspath jaune quile rendent un peu porphyroïde.
Le granit de Saint-Vaast est traversé par de puissants
filons de quartz blanc et de baryte sulfatée. Cette dernière
substance se voit à un kilomètre de Saint-Vaast, à la mer,
entre la côte de Réville et l’île Tatihou, mais un peu à l'Est
de cette île. À Quettehou sur le chemin de cette commune au
Vast, et dans une pièce de terre nommée le Mont-Pigeon,à
Pamonteux Chevaley, on remarque un petit filon de granit gris.
En allant de Teurthéville-Bocage au bois de Barnavast,
à l'O. de l’église, on a exploité, il y a plusieurs années, une
carrière de granit à grain moyen, jaunâtre, dont le mica
gris-verdâtre est en pelites paillettes altérées. Il est au con-
tact d’une pegmatite rose dans laquelle se trouvent quel-
ques rares parcelles de mica argentin. La carrière n'existe
plus; elle a été remplie après l’extraction des pierres qui ont
servi à la construction de l’école de cette commune. Avec
ces mêmes roches on voit un filon d’harmophanite jaunâtre
à grain moyen micacée, avec quelques grains de quartz.
Le granit se montre encore, en petitbouton, à Montaigu-
la-Brisette, non loin de la chasse Rouget ; il est blanc-gri-
sâtre à grain moyen.
La dernière localité où nous avons trouvé le granit, se
nomme Baveskien. C’est un rocher qui est sur le rivage
de Quinéville; on ne peut l’explorer qu’à l’époque des plus
grandes marées. Ce granit est gris bleuâtre, à grain moyen;
parfois il devient porphyroïde. C’est absolument le même
que celui d’Avranches et de Chausey. Il est remarquable
de trouver, à une distance de plus de cent kilomètres
d’Avranches, un granit parfaitement identique, pour la
couleur et les parties constituantes, à celui de ces contrées,
tandis qu’il n’a aucun rapport avec celui du Val-de-Saire
et de Flamanville.
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 453
Protogyne, — Nous n'avons reconnu la protogyne
qu'à Maupertus, sur le rivage, et à Bretteville, près du
rocher le Poulet, au pied de l’amonteux. Elle est à grain
très fin, schistoïde, offrant quelquefois une structure ondu-
‘lée. Elle est aux protogynes ce qu'est le gneiss aux granits.
Sa position se trouve parmi les roches schisteuses, taleites et
phyllades grauwakiliens, entre les églises de Maupertus et
de Bretteville et sur le bord de la côte (1).
Pegmatite. — A Maupertus, sur le haut du Castel,
on voit une pegmalite blanc-grisâtre à grain moyen, qui
jette ses ramifications dans le granit qui forme le rivage au
pied du mont. Le granit de Fermanville a été traversé par
plusieurs filons de pegmatite rosätre à grain presque fin
parsemée de mica vert.
Aux pegmalites que nous avons déjà signalées, nous
devons ajouter celles qui se sont injectées dans les granits
de Réville, de Barfleur et de Théville. Les premières, c’est-
à-dire celles de Réville, sont à grain fin très blanches, pas-
sant au rosâtre dans les parties voisines des bords du granit
au milieu duquel elles sont en filon; les secondes sont à
grain fin rosâtres; à Théville, sur la route du Vast à
Cherbourg, à quelques mètres de l’embranchement de celle
de Saint-Pierre-Église, et en face de la maison Deschamps,
on trouve, sous les argiles, avec le granit schorleux, une
pegmatite jaunâtre altérée, à grain plus que moyen, laissant
voir quelques parcelles de mica argentin avec des fragments
de granit à grain noirâtre. Nous ne connaissons point de
granit noir dans ce canton. Il est probable cependant qu’il
y existe et qu'il est recouvert par le terrain de transport.
(1) M. de Caumont a désigné, dans la légende de sa carte
géologique de la partie N. de la Manche, ces roches sous le nom
de gneiss et de micaschiste.
154 ‘ESSAI GÉOLOGIQUE SUR LE
La pegmatite en traversant la masse granitique a enlevé,
après les avoir atténuées, des parties très fines de ce granit
pour se les approprier en les admettant comme parties
intégrantes autour du feldspath et du quartz quila composent.
Saint-Vaast possède aussi plusieurs filons de pegmatite.
Ces roches qui ont traversé le granit, sont en général
jaunâtres, rosâtres ou grisàtres. Leur grain est tantôt assez
gros, lanlôt moyen, tantôt à petit grain, se levant par gran-
des plaques tabulaires d’un à deux centimètres d’épaisseur ;
quelques unes sont micacifères. Il en est une dont le feld-
spath très blanc et le quartz gris vitreux, présentent un grand
contraste avec ses congénères qui, à Saint-Vaast, offrent tou-
jours la teinte rose ou grisâtre. Au surplus, lapegmatite dontil
s’agit ici, ne forme qu’un nœud au milieu de ses semblables.
La plupart des roches de Saint-Vaast sont accompagnées
d’une argile rouge qui s’est insinuée entre les strates des
roches granitiques et entre les couches des roches phylla-
diques. Nous retrouverons cette argile à Bahais, aux Pieux,
au Roule près de Cherbourg, et à Montaigu-la-Brisette.
Pétrosilex. — À Morsalines, au hameau Beauvin, les
roches grauwakiliennes semblent alterner avec des pétrosi-
lex, l’un rose micacé, altéré, coupé en tous sens par de petits
filets de quartz, et l’autre grisâtre quartzifère stratiforme aussi
altéré.
Au Cul-de-Loup, petite anse formée par les côtes de
Grenneville et de la Hougue, le pétrosilex est gris et vert-
noirâtre. Cette dernière nuance indique la présence de l’am-
phibole; en effet, il fond en verre blanc sur toute la partie
grisätre et en verre brunâtre et grisâätre sur l’autre. De
Quettehou à Lestre, on trouve un pétrosilex quartzifère
rougeûtre altéré qui, comme les précédents, se trouve avec
les phyllades et les grauwakes.
Harmophanite. — Elle forme des enclaves dans les
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 455
roches &umbriennes sur le rivage de Maupertus. Sa couleur
est ou grisâtre ou rouge de brique, soit à grain moyen, soit
à petit grain.
Diorite. — À Saint-Vaast, au Cul-de-Loup, les roches
grauwakiliennes ont éprouvé de grandes dislocations par
l’arrivée au jour des diorites, des dioritines et des porphyres
dioritiques. Ces roches amphiboliques forment des amas
transversaux au milieu des roches phylladiques.
Le diorite est à grain moyen, gris-verdâtre; il est en con-
tact avec une dioritine à texture très compacte.
Le porphyre dioritique à pâte noir-verdâtre, à aspect
esquilleux, contient de petits cristaux de feldspath et d’am-
phibole noire. Les cristaux de feldspath disparaissent insen-
siblement; dans ce cas, le porphyre devient plus compacte et
prend une nuance plus foncée, en conservant toujoursdes cris-
taux de hornblende de plusieurs millimètres de longueur.
Les cristaux d’amphibole du porphyre dioritique de
Saint- Vaast sont plus nombreux et plus gros que ceux que
nous avons remarqués sur la même roche à Mesnilbus et à
Munéville-le-Bingard.
L’acide nitrique fait éprouver une vive effervescence à
la dioritine de Saint-Vaast, à l'endroit frappé par Île
marteau, ce qui indique une certaine abondance de carbo-
nate de chaux (1).
L'espace compris entre Saint-Vaast et l'embouchure de
(1) Toutes les roches amphiboliques contiennent du carbo-
nate de chaux, en plus ou moins grande quantité, puisque l'am-
phibole qui est un des éléments essentiels, en renferme de 10 à
13 pour cent ; toutes cependant ne font point effervescence dans
les acides. Il n’y en a que quelques unts, comme nous avons
pu l’observer à Saint-Aubin-du-Perron, à Ancteville et à Saint-
Vaast, qui aient ce privilège, ce qui accuse une plus grande
abondance de chaux sur certains points que sur d’autres.
456 * ESSAI GÉOLOGIQUE
la Saire (parc aux huîtres), renferme les mêmes roches que
nous venons de voir au Cul-de-Loup. Elles se retrouvent
encore sur la route de Quettehou au Vast, dans une pièce
de terre nommée le mont Pigeon, située à l’amonteux Che-
valey ou Chevalier.
Ici se terminent nos recherches sur les roches d’épanche-
ment du département de la Manche.
Nous n’avons pas la prétention de lesavoir toutes décou-
vertes, ilest plus que probable qu’il s’en trouve sur d’autres
points quelques unes qui auront échappé à nos investiga-
tions.
Nous laissons encore assez d’épis à glaner aux amateurs
qui, comme nous, sacrifieront leurs loisirs à l'étude géologi-
que de notre pays.
L'âge relatif des terrains plutoniens, les soulèvements ct
affaissements, le métamorphisme, la direction etl’inclinaison
des roches, trouveront chacun leur place dans la description
des terrains neptuniens.
NOTE
SUR DES FLEURS ANORMALES DE
CYTISUS ADAMI,
Par M. AuG. LE JOLIS.
La particularité remarquable que présente le Cytisus
adami de produire accidentellement des bourgeons qui
offrent tantôt les feuilles et les fleurs du C.laburnum, tantôt
celles du C. purpureus, est un fait maintenant bien connu,
et qui a été signalé à diverses reprises, depuis que ce phéno-
mène du retour partiel d’un hybride à ses parents fut
observé pour la première fois en 1841 par M. Eudes-
Deslonchamps, et publié dans les mémoires de la Société
Linnéenne de Normandie, Mais dans les cas que j'avais
observés jusqu’à ce jour, ainsi que dans ceux dont j'ai lu les
descriptions, tous les organes sortis d'un même bourgeon
appartenaient exclusivement soit à l’un, soit à l’autre des
deux types ; or, un pied de C. adami, qui s’est couvert de
fleurs en 1858 dans mon jardin d'Urville-Hague, m'a pré-
senté cette particularité plus curieuse, à savoir: qu’un même
bourgeon a donné naissance à la fois à des organes apparte-
nant à deux types différents, et que, si l’on peut s’expri-
mer ainsi, la séparation de la résultante des deux forces
qui ont concouru à la formation de l’hybride, s’est opérée
partiellement et sur des points limités et circonscrits. Il ne
me paraît donc pas sans intérêt de décrire ces organes avec
quelques détails, et pour que cette description soit mieux
comprise, il est peut-être utile de rappeler ici sommairement
quelques uns des caractères différentiels des C. laburnum ct
C. adam. |
458 SUR LE
Dans le Cytisus laburnum, les jeunes rameaux, les pétioles,
la face inférieure des feuilles, les pédicelles et le calice sont
garnis d’une pubescence soyeuse argentée très rase et appri-
mée; dans le C.adami, ces organes sont entièrement glabres, et
le calice est rougeâtre, à tube plus long que dans la pre-
mière espèce. La corolle du C. laburnum est jaune, quatre
à cinq fois plus longue que le calice, à étendard plus long
que large ou longitudinalement ovale; la corolle du C.
adami est d’un rose cuivré, petite, deux fois seulement plus
longue que le calice, à étendard, plus large que long ou
transversalement ovale. — Voici maintenant les anomalies
observées sur cinq grappes de fleurs cucillies sur un même
pied de C. adami.
4° Une grappe présente à sa base 9 feuilles, dont 5, à fo-
lioles petites et glabres, sont celles du C. adami, dont 3
autres, à folioles plus grandes et pubescentes en-dessous,
sont identiques à celles du C. laburnum, et enfin dont la
dernière offre dans l’une de ses moitiés longitudinales les
caractères du C. laburnumet dans l’autre ceux du C. adami,
c’est-à-dire que le pétiole est pubescent d’un côté dans
toute sa longueur et que l’une des folioles latérales est gran-
de et pubescente, que de l’autre côté le pétiole est glabre
ainsi que la petite foliole latérale correspondante, et que la
foliole terminale est mi-parti pubescente, mi-parti glabre, à
limbe plus élargi dans sa partie pubescente. Sur l'axe de la
grappe, glabre et rougeàtre dans tout le reste de son éten-
due, on remarque une ligne argentée de poils ras et appri-
més, occupant environ Île quart de la circonférence et
s’évanouissant vers les trois quarts de la longueur de cet
axe. De 41 fleurons dont se compose la grappe, 33 sont
petits et roses, 6 autres sont grands et jaunes, et ces derniers
sont exclusivement insérés sur la ligne pubescente de l'axe;
enfin, 2 autres fleurons, insérés sur les limites de cette
CYTISUS ADAMI. 159
ligne, sont mi-parti rose et jaune, et les deux parties de ces
fleurons ne différent pas seulement par la couleur, mais
encore par leurs dimensions et leurs formes. Ainsi, dans
l’un de ces fleurons, le tube du calice est vert et assez court
du côté droit, plus allongé et rougeâtre à gauche; l’étendard
est mi-parti rose et jaune, la partie jaune droite et longue
située à droite, la rouge large et courte située à gauche ;
une aile jaune à droite, l’aile opposée rose et plus courte;
la carène divisée jusqu'à la base en deux pétales libres, le
droit jaune et allongé, le gauche rose et plus court; les
étamines sont inégales, les plus longues à anthères jaunes,
les plus courtes à anthères rougeûtres; la fleur était donc
divisée perpendiculairement en deux parties égales dont la
droite appartenait au C. laburnum et la gauche au C. adami.
— Dans l’autre fleuron, le calice est obliquement mi-parti
vert et rougeûtre, le tube étant plus allongé de ce dernier
côté, auquel correspondent une aile courte et rose ct un
étendard tout entier rose plus large que long; l’autre aile
est longue et jaune ainsi que la carène ; toutes les étamines
sont à anthères jaunes. — Quant au mode de distribution
sur l’axe des fleurs de couleurs différentes, les fleurons jau-
nes occupent les n° suivants dans la série des 41 fleurons, à
partir de la base de la grappe : 2, 10, 11, 14, 16, 26, et les
fleurons mi-partis rose et jaune, les n° 9 et 22.
2° Une autre grappe est accompagnée de trois feuilles du
C. laburnum et d’une feuille de C. adami. La moitié de
l'axe de la grappe est pubescent dans toute sa longueur,
l’autre moitié est glabre et rougeâtre ; sur cette dernière sont
insérées {4 petites fleurs roses, sur la première 13 fleurs
jaunes ; les fleurs roses occupent les positions suivantes:
4,3, 4, 6, 8, 10, 15, 14, 17, 18, 19, 22, 26, 27 ; les fleurs
jaunes, qui sont identiquement celles du C. laburnum, sont
les n° 2, 5, 7, 9, 11, 12, 15, 16, 20, 21, 25, 24, 25. Le
460 SUR LE CYTISUS ADAMI.
n° 25 est encore en bouton, mais on voit que le tube da
calice est plus développé en longueur et rougeâtre dans le
tiers de son pourtour, et que de ce côté l'aile est plus courte
et rosée de même que la moitié correspondante de la
carène.
3° Une grappe est composée de nombreux fleurons tous
roses, à l'exception d’un seul, situé vers le milieu de la
grappe et dans lequel l’une des moitiés seulement de la
carène, libre jusqu’à la base, est très allongée, arquée en
dedans à l’extrémité, et jaune.
4° Une autre grappe, à fleurs également petites et rosées,
présente un fleuron situé vers le tiers inféricur de laxe,
dans lequel une des ailes est plus longue et jaune; et sur
la partie du calice correspondant à cette aile, on remarque
une petite ligne verte garnie de poils apprimés, tranchant
distinctement sur le reste du calice qui est glabre et rougeä-
tre. — Il est très remarquable de voir que, dans un seul
fleuron de chacune de ces deux grappes, un seul élément du
verticille corollaire a revêtu les caractères du C. laburnum.
5° Enfin, sur une branche portant de nombreux bour-
geons qui tous ont développé des feuilles et des fleurs du
C. adami, un seul bourgeon a produit une rosette de
feuilles du C. laburnum, du milieu desquelles sort une
grappe dont l’axe est resté atrophié, et qui a pris alors la
forme d’une ombelle, ou plutôt d’un sertule composé de 9
fleurons du (. laburnum, assez longuement pédicellés,
présentant des degrés différents d’épanouissement, et indi-
quant ainsi une évolution successive comme s’ils avaient été |
portés sur un axe normalement développé.
ND RO
ESSAI SUR
L'HISTOIRE NATURELLE
DE L'ARCHIPEL DE MENDANA OU DES MARQUISES,
Par M. Ed. AARDIN.
3e PARTIE : ZOOLOGIE.
Les indications que nous donnons sur la Faune de
l'archipel des Marquises, ne seront pas, à beaucoup
près, aussi complètes qu’elles auraient pu l'être, d’abord
parceque nos recherches ne s'étaient pas portées d’une
manière spéciale sur cette branche de l’histoire natu-
relle, ensuite parceque quelques flacons, contenant
des insectes et autres animaux des ordres inférieurs ,
qui avaient été envoyés à un savant zoologiste de Paris,
sont restés entre ses mains, sans que nous ayons pu obte-
nir les déterminations de ces animaux.
Le naturaliste Forster trace en quelques lignes le
tableau des richesses du règne animal dans les archi-
pels de l'Océanie. « Le nombre total des espèces des
11
162 ZOOLOGIE
grandes classes d'animaux, savoir : des quadrupèdes,
des cétacés, des amphibies, des oiseaux et des pois-
sons, que nous avons vus dans les mers. du Sud,
monte entre 260 et 270, dont le tiers était déjà connu.
Supposons que cette quantité forme les deux tiers
des animaux de ces classes, qui se trouvent actuel-
lement sur les terres et dans les eaux de la mer
du Sud, quoique nous ayons lieu de croire que la
Faune est beaucoup plus étendue, il y en aura près
de 400, et en supposant la classe des insectes et des
vers seulement de 150,.toute la Faune des îles de
la mer du Sud sera composée au moins de 550
espèces, quantité prodigieuse comparée à celle du
Flora. »
Effectivement, la Faune de l'archipel des Marquises
offre de nombreux éléments d'étude, et bien qu'elle
soit pauvre relativement aux autres contrées situées
sous la même latitude (1), cependant nous aurons l'oceca-
sion de signaler quelques espèces et genres nouveaux,
en engageant vivement les naturalistes qui visiteront
cet archipel, à les rechercher particulièrement pour les
faire connaître d'une manière plus complète.
IT EMBRANCHEMENT. — VERTÉBRÉS.
{re CLASSE. — MAMMIFÈRES.
BIMANES.
Nous n’irons point nous lancer dans des dissertations à
perte de vue, pour savoir comment a été peuplé l'archi-
(1) Nous n'avons remarqué dans l’île (S-Cristina), dit Cook,
3e Voyage, d’autres quadrupèdes que les cochons : les coqs et
les poules sont les seuls animaux apprivoisés.
DES ILES MARQUISES. 163
pel des Marquises, eten général les groupes Polynésiens,
si les habitants sont venus des côtes occidentales d'Amé-
rique ou du continent Asiatique. Nous ne renouvellerons
pas non plus la question d'un sceptique du siècle der-
nier : « Pourquoi les hommes ne seraient-ils pas auto-
chtones comme la plupart des animaux ? » Sur cette
matière, il nous suffira de dire que l'opinion générale-
ment adoptée maintenant, est que les archipels Polyné-
siens ont été peuplés, de proche en proche, par desindi-
vidus venus d'Asie, et que les différences notables que
l’on rencontre maintenant dans les nombreux groupes
d'îles qui s'étendent dans l'Océan Pacifique, depuis 25°
Nord jusqu'à 35 ou 40° Sud, ne proviennent que des in-
fluences climatériques, qui ont modifié à la longue la
constitution des habitants, et l'ont rendue telle qu'elle
existe aujourd'hui.
Nous renvoyons les personnes qui voudraient appro-
fondir la question, aux voyageurs dans le Grand-Océan,
Mindanao, Bougainville, Cook, Forster, etce., aux Mélan-
ges Asiatiques, de M. Abel Rémusat, à l'Univers, de
de Rienzi, partie Océanie, et principalement au Voyage
au Pôle Sud et dans l'Océanie, de l Astrolabe et de la
Zélée, partie zoologique, rédigée par MM. Jacquinot
et Hombron (1).
M. Milne-Edwards ne craint pas d'affirmer que le
naturel des Marquises, de même que celui desîles de
la Société, marche en tête de sa race qui paraît être
la Mongolique.
« En général, les habitants des Marquises sont la
(1) On pourra également consulter avec fruit la dissertation
sur ce sujet de MM. Lesson et Garnot, dans la Zoologie du
Voyage de la Coquille.
16% ZOOLOGIE
» plus belle race des habitants de cette mer, » est-il dit
dans le 3° Voyage de Cook. (1) — En effet, nous avons
rencontré des individus qui, par la régularité de leurs
traits et le développement de l'angle facial, rappelaient
la race caucasique, types Arabe et Juif. Pour donner
une idée de ce peuple, nous ne pouvons mieux faire
que de transcrire ici les observations de Forster sur les
naturels des Marquises.
« Les habitants des Marquises, dit-il, sont les plus
» beaux hommes du Grand-Océan, après ceux des iles
» de la Société. En général, leur teint est plus basané
» parce qu'ils vivent sous les 9° 57° de latitude Sud, et
» par conséquent plus près de la Ligne. fls sont d’ail-
» leurs peu accoutumés à se couvrir le corps : on voit
» cependant parmi eux des individus un peu plus blancs.
» Les femmes, qui sont communément couvertes, sont
» presque aussiblanches que celles desiles de la Société.
» En général, les hommes sont forts, nerveux et bien
» faits; mais aucun n’est aussi charnu que les Tahitiens.
» Cette différence provient, je crois, de ce qu'ils ont plus
» d'activité. Comme la plupart vivent sur les flancs et au
» sommet des hautes montagnes, où leurs habitations
» ressemblent à des repaires d’aigles placés sur les
» cimes inaccessibles des rochers, ils doivent avoir
» nécessairement le corps grêle et mince (2), puisqu'ils
(1) « The inhabitants of these islands collectively are, without
» exception, the finest race of people in this sea; for fine
» shape and regular features, they surpass perbhaps all other
» nations. »
(2) Ce passage de Ia description de Forster est le seul où nous
ne soyons pas d'accord avec le savant naturaliste. Nous n'avons
pas remarqué, en effet, que le corps des Noukahiviens fût plus
grêle que celui des Tahitiens, ni que leurs habitations fussent
toutes situées dans les montagnes. Ce dernier fait pouvait être
DES ILES MARQUISES. 165
» gravissent souvent ces montagnes élevées, et qu'ils
»-respirent un air fort vif, dans des cabanes presque
» toujours enveloppées de nuages. Ils ont de la barbe
» noire et de beaux cheveux. Les femmes etles jeunes
» gens ont les traits agréables et réguliers, et le visage
» ovale; maisles hommes faits tatouent leur corps et leur
» visage, en bandes, en cercles, en lignes, en échiquier,
» etils serrent ces figures si près les unes des autres
» que, malgré leur régularité, elles les rendent laids.
» Les jeunes gens sont pour l'ordinaire très beaux; ils
» serviraient d'excellents modèles pour un Ganymède.
» La physionomie des femmes est douce et intéres-
» sante; tout leur corps est de la symétrie la plus
» parfaite; les extrémités des doigts, des épaules et
» les contours de toutes les formes sont admirables ;
» leur taille égale la taille moyenne des hommes. Il y
» en a très peu, et peut-être n'y en a-t-il aucune qu’on
» puisse appeler petite. Ces insulaires nous ont paru
» affables et hospitaliers. »
A ce tableau, il serait difficile d’ajouter quelque
chose eu égard à la constitution physique des indi-
gènes : nous ne ferions que reproduire ce que nous
avons dit ailleurs (1): nous passons donc aux autres
ordres des animaux. |
Toutes les divisions établies par les naturalistes dans
la classe des Mammifères, sont loin d’être représentées
vrai de son temps, alors que le pays était continuellement en
guerre; mais maintenant, et là surtout où s'étend la domina-
tion ou l'influence française, il y a autant de cases dans les val-
lées que sur les montagnes ; la cause indiquée par Forster
n’existant plus, les conséquences finissent par disparaître.
(1) Voir le 3e Voy. de Cook, année 1777, et notre Notice sur
l'archipel de Mendana ou des Marquises.
166 ZOOLOGIE
aux Marquises; encore les animaux qu'on y signale ont-
ils été, en grande partie, importés. On n'y voit ni Qua-
drumanes, ni Édentés, ni Marsupiaux, ni Solipèdes, et
l'énumération des autres espèces n’est ni longue ni dif-
ficile.
CARNASSIERS.
On trouve des chiens dans toutes les parties du mon-
de; on en trouve par conséquent aux Marquises, et
en notable quantité; mais cette espèce, qui offre des
types si variés, n'est représentée que par un bassel à
jambes torses, de Buffon, voisin du Canrs vertaqus, L.
Chaque case présente une demi douzaine de ces ani-
maux, plus laids, plus maigres et plus sales les uns que
les autres. Les indigènes les désignent sous le nom de
peto, etne se donnent pas la peine de leur affecter des
noms comme dans les pays civilisés. Mendana, dans
son voyage aux Marquises, ne fait pas mention des
chiens dans cet archipel. EH paraît qu'ils furent intro-
duits par des naturels venant des îles de la Société ou
des îles Sandwich, où ces animaux existaient lors des
voyages de Cook. Le capitaine King en parle ainsi dans
la relation du 3° Voyage de ce Navigateur : « Les qua-
» drupèdes de ces îles (1. Sandwich) ainsi que de tou-
» tes les autres qu'on à découvertes dans les mers du
» Sud, se réduisent à trois familles : les chiens , les
» eochons et les rats. Les chiens sont de la même espèce
» que ceux d'Otaïti; ils ont les jambes courtes et tor-
» tues, le dos long et les oreilles droites. Je n'ai aper-
» eu de variété que dans leurs peaux ; quelques uns
» offrent de longs poils grossiers, et la robe des autres
» est fort douce. lls sont à peu près de la taille du chien
DES ILES MARQUISES. 167
» appelé en Angleterre turnspit (tourne-broche) et
» extrêmement paresseux. Il faut peut-être attribuer ce
» défaut à la manière dont on les traite, plutôt qu’à une
» disposition naturelle : en général on les nourrit et
» on les laisse vivre avec les cochons, et je ne me sou-
» viens pas d'en avoir vu un seul servir de camarade à
» l’homme. »
Felis Catus, L. (nom ind. Potou). — Cet animal a été
introduit par Cook dans l’île de Tauata en 1777. De là, il
s'est propagé dans les autres îles, d'autant plus rapi-
dement que les naturels conservent tous les petits d’une
portée, et on sait combien ces animaux sont féconds.
Ils sont toujours restés à l'état de domesticité et partici-
pent de la paresse de leur maîtres: car malgré leur
grand nombre, ils n'empêchent pas les rats et les souris
de pulluler.
RONGEURS.
Mus rattus, L. (nom ind. Kioë). — On en trouve deux
espèces aux Marquises. L'une, de plus petite taille que
notre rat, paraît être indigène; elle devient de plus en
plus rare, à cause de la guerre que lui fait continuelle-
ment la grande espèce, celle d'Europe, introduite par
les navires, et qui a, ainsi que la souris, Mus musculus,
L., également importée, pullulé de telle facon qu'il est
très difficile aux petites espèces d'animaux de se garan-
tir de sa voracité. C’est à la présence de ce rongeur qu'il
faut attribuer la rareté des oiseaux dans lesîles, puisqu'il
faut prendre les plus grandes précautions pour l’empé-
cher de détruire les œufs et les petits des volailles
qu'on élève autour des habitations. « Nous remarquâ-
mes, dit Cook, dans son 2° Voyage, beaucoup de cochons,
de grosses volailles et en même temps des rats. »
168 ZOOLOGIE
PACHYDERMES.
Sus scropha, L. (N. ind. Pouaka). —On ne peut affir-
mer si le cochon est indigène des Marquises, mais ce
qu'il ya de constant, c'est qu'il existe dans ces îles
depuis plusieurs siècles, puisque Mendana, lors de la
découverte du groupe Sud, en 1595, signale l'existence
de ces animaux qu'il rencontra en grand nombre. De nos
jours ce nombre n’a pas diminué. Le cochon est une pré-
cieuse ressource pour les étrangers qui relächent aux
Marquises, car lesindigènes n’en mangent que dans leurs
fêtes publiques; mais alors ils en font un véritable
carnage.
Le cochon des Marquises diffère de nos cochons do-
mestiques par une taille moins trapue et par son museau
allongé. Une différence encore plus appréciée est celle
de la chair, qui, chez les cochons des Marquises, est
beaucoup plus ferme, plus savoureuse et plus facile à
digérer que celle de leurs congénères d'Europe. Il faut
attribuer cette qualité recommandable à l'habitude qu'ils
ont de se nourrir presque exclusivement de goyaves et
aux nombreux accidents du terrain qu'ils parcourent
pour chercher leur nourriture. Hs sont presque tous à demi-
sauvages: quelques uns même le sont tout-à-fait, mais
les indigènes savent bien les reconnaître, et il s'élève
rarement des contestations à ce sujet. On peut dire que
les cochons sont la richesse des habitants des Marquises
qui s’en servent pour troquer avec les navires qui vien-
nent se ravitailler dans leurs iles.
RUMINANTS.
Capra hircus, L. (nom ind. Menemene).— Les chèvres,
qu'on ne trouve à Noukahiva qu'à l’état sauvage, ont été
DES ILES MARQUISES. 169
imporiées en 1813 par les Américains, et ont parfaite-
ment réussi, grâce à l'interdiction du tabou dont elles
ont été frappées. Elles vivent par bandes dans les mon-
tagnes qui séparent la baie des Taioa de la Henua-Ataha
ou Terre-Déserte. Les individus que j'ai vus m'ont paru
plus trapus que nos chèvres de France.
Ovis tragelaphus, Cuv. (nom ind. Hipa, de l'anglais
Sheep, ou Pouaka maneoe).— Les moutons vivent diffi-
cilement aux Marquises, à cause de la grande chaleur
que concentre leur toison quand elle est épaisse, et qui
les fait dépérir. C’est à grande peine qu'on les conserve,
en ayant soin deles tondre fréquemment. L'ile de Tauata
en renferme encore un assez grand nombre, reste du
troupeau que les Français avaient établi dans cette île,
qui vivent maintenant à l'état sauvage. Leur chair est
maigre et coriace. [larrive souvent qu'on en trouve de
morts au fond des précipices où les a fait tomber le
poids de leur toison.
Bos taurus, L. (nom ind. Hakiouka dans le groupe
N.O., Pifa, dans le groupe S.E., de l'anglais beef) a été
importé par les missionnaires protestants qui en avaient
amené quelques uns dans ces îles, quand ils essayèrent
de s’y installer en 1836 ; mais la plus forte importation
a été faite par les Français en 1842 et 1843. Les bœufs
des Marquises sont les mêmes que ceux de Tahiti, et
venus pareillement de la côte occidentale d'Amérique.
Ils réussissent très bien dans ces deux archipels. A
Tauata, on estime à 200 environ le nombre des têtes de
bétail, reste du troupeau qu’on y avait formé quand nous
étions établis dans la baïe de Vaitahu. Le lait des vaches
est excellent, mais peu abondant. L’élévation de la tem-
pérature rend sa conversion en beurre extrêmement
difficile.
170 ZOOLOGIE
Nous ne menlionnons ici que pour mémoire, le che-
val et l'âne, (nom ind. haavai), qui seront longtemps inu-
tilesaux Marquises, faute de chemins praticables. Cepen-
dant les quelques ânes qu’on y a amenés s’accommodent
très bien de l'herbe dure et sèche des montagnes; la
feuille du papayer est pour eux un vrai régal. Le che-
val est plus difficile. À Tahiti, où la gendarmerie et quel-
ques particuliers en possèdent, qu'ils ont fait venir du
Chili, ont les nourrit avec des feuilles de mape (Inocar-
pus edulis).
CÉTACÉS.
Pour terminer les mammifères, nous avons à parler des
Cétacés (nom ind. Paoa), qui se montrent quelquefois
entre les îles, mais qui n’y sont point incommodés par
les naturels, privés de moyens de s’en emparer, à part
toutefois le Marsouin, dont ils réussissent parfois à faire
échouer des troupeaux entiers à la côte.
Le Cachalot (Physeter macrocephalus,L.), moins pour-
chassé que de nos jours se montrait, il y a quelques
années, plus souvént qu'aujourd'hui dans les canaux des
Marquises. On y rencontre assez fréquemment un Dau-
phin que les baleiniers désignent sous le nom de black-
fish. Nous renvoyons pour de plus amples renseigne-
ments sur le sujet, au Mémoire de M. Jouan, lieutenant
de vaisseau, sur les Balerines et les Cachalots, lu à la
Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg,
dans la séance de mai 1858.
Le marsouin (Delphinus..…..).— On rencontre, autour
des Marquises, deux espèces de Marsouins, l’une plus
petite que le D. phocæna, L., et l'autre, longue de trois
métres, sur une grosseur proportionnée, qui paraît se
DES ILES MARQUISES [71
rapprocher du D. delphis, L. Ces deux espèces auraient
besoin d'être étudiées, afin de prendre place parmi leurs
congénères. Il en est du genreMarsouin comme des gen-
res Baleine et Cachalot : ehaque voyageur en voyant,
même de loin, un de ces animaux lui paraissant différer
de ceux qu'il connaissait déjà, s'est cru obligé de consti-
tuer une nouvelle espèce. C’est en procédant ainsi qu'on
est arrivé jusqu'à une vingtaine d'espèces pour le genre
Dauphin, qui n’en comporte peut-être en réalité que
sept ou huit bien constantes.
9e cLAssE. — OISEAUX.
x
Étant en station à Noukahiva depuis quelques mois,
et ne prévoyant pas l’époque de mon départ, j'eus l’idée
de réunir les différentes espèces d'oiseaux de cette île.
À mon retour, je m'adressai, pour leur détermination, à
S. A. le prince Charles Bonaparte, qui accueillit avec
empressement ma demande et détermina ma petite col-
lection, dont je priai MM. les professeurs du Muséum
de Paris d'accepter les échantillons qui pouvaient être
nouveaux ou utiles pour leurs collections. À ce sujet,
S. A. rédigea un Mémoire qui fut lu à l'Académie des
Sciences et inséré dans ses Comptes-rendus, t. XLI. M.
Jouan, lieutenant de vaisseau, du bâtiment sur lequel
j'étais embarqué, étant resté aux Marquises longtemps
après mon départ, a recueilli sur les oiseaux de cet
archipel quelques observatiôns qui font le sujet d'une
Note communiquée à la Société des Sciences naturelles
de Cherbourg, le 7 juin 1858. Nous ne pouvons que
renvoyer à ces deux auteurs, pour les descriptions et
observations relatives aux espèces ci-après :
172 ZOOLOGIE
Coryphilus dryas, Gould, (nom ind. Pihiti).
Pomarea nigra, Bp.ex Sparm. (nom ind. Patiotio).
Tatare taitensis, Bp.ex Qusy et Gaim. (nom ind. Komako).
Eudynamis Taïtensis, Sparm. (nom ind. Kaevaeva).
Metabolus rugensis, Bp.ex Pucheran.
Collocalia fuciphaga, Bp. ex Thumb. (nom ind. Kopeka).
Hirundo 4}. 48e ? (nom ind. Kivi).
Serresius galeatus, Bp. (nom ind. Oupé).
Thouarsistreron leucocephala, Bp. ex Gr. (nom ind. Koùkou).
lerodias sacra, Bp.ex Gm. (nom ind. Matoûkou).
Daption capensis, L. (nom ind. Kopoñütou).
Pluvialis longipes, Temm. (nom ind. Keoubhé).
Totanus brevipes, Vieillot. (nom ind. Kivi).
Phaeton candidus, Briss. (nom ind. Toake).
Phaeton phænicurus, Briss.
Fregetta Ampbhitrite, Bp. Sp. nov.
Tachypetes aquila, HI. (nom ind. Mokohe).
Anoûs stolidus, Leach ex. L. (nom ind. Koiïoho).
Dysporus fuseus, II. (nom ind. Kakioa).
Onychoprion fuliginosum, Wagl.
Sula piscatrix, Bp. (nom ind. Kena)
Gygis candida, Bp. (nom ind. Kotake).
M. Jouan indique dans sa Note sur quelques oiseaux
habitant les iles du Grand-Occan, que les naturels des
Marquises comptent trente-six espèces d'oiseaux. Je
pense qu'ils font erreur en ce sens qu'ils donnent une
dénomination spéciale au même oiseau, mâle ou femelle,
jeune ou adulte. J’y ai été pris moi-même à l'égard du
gobe-mouche Metabolus rugensis, Bp., dont le plu-
mage est blanc dans le mâle, et roux chez la femelle.
S. A. le prince Bonaparte signale la Fregetta Amplhitrite,
comme une espèce nouvelle. Je renvoie pour la des-
cription à ses Notes sur les oiseaux des Marquises, p. 1,
in Compt.-rendus Acad. Sc. 1855, t. XLI, p. 110; à
Ornith. foss. add. pig. p. 26, sp. k. in Compt.-rend.
Acad. Sc. 1856, t. XLIII et à Rev. et Mag. Zool. Gue-
ran 1855, VII, p. 593, et 186, VIIT, p. 401, pl. 18.
=
+
22
DES ILES MARQUISES. il
Le Gygis candida, Bp. avait été rapporté au Muséum
par la Vénus.
On m'a souvent parlé, aux Marquises, d’un oiseau
extrêmement rare, rouge (te manou kiki), que les indi-
gènes n'avaient pas vu eux-mêmes, mais dont ils avaient
entendu parler à leurs aïeux. Cet oiseau, me dit-on,
faisait son nid dans la terre et habitait les sommets les
plus élevés. Je me suis adressé, pour l'avoir, à une foule
de personnes, mais je n'ai pu y parvenir, d’où je sup-
pose qu'il n'existe que dans l'imagination des habitants,
à moins que ce ne soit quelques Cardinaux apportés
par un navire et vendus ou donnés aux naturels qui font
beaucoup cas de la couleur rouge.
Les oiseaux domestiques, importés par les étrangers,
sont la poule (moa), et Le coq (moa vahana), le canard
(hakavaa) et le dindon (kolokolo), Les poules ont assez
bien réussi; ce serait une précieuse ressource pour les
navires en relâche, siles rats, en détruisant les œufs et
les couvées, n’en diminuaient pas le nombre. En quelques
endroits, le tabou les fait respecter par les naturels.
Un grand nombre se sont enfuies des habitations et
vivent à l’état sauvage. Les canards, de la variété dite
canards d'Inde, sont beaucoup plus rares. Il en est de
même des petits dindons gris, les mêmes qui réussis-
sent si bien aux iles Sandwich, mais qui ne paraissent
pas s’arranger du climat et de la nature des Marquises.
3° cLAsse. — REPTILES.
L’archipel des Marquises ne possède aucun de ces
reptiles malfaisants qui pullulent dans les pays intertro-
picaux. L'absence de marais, le peu détendue des îles
el la grande distance qui les sépare des continents
17% ZOOLOGIE
Américain et Asialique, font que, lors même que quel-
ques circonstances accidentelles ÿ apporteraient Le ger-
me de quelques uns de ces Ophidiens qui désolent les
plaines d'Amérique ou les marais de l'Inde, il serait
impossible qu'il se développât. M. Vincendon-Dumou-
lin parle d’un petit Soa, «long à peine de deux pieds,
et qui doit former un genre nouveau » ; nous ne l'avons
pas rencontré. Les seuls reptiles que nous ayons à signa-
ler sont : un petit Scincoïde à couleurs brillantes, que
les indigènes appellent Méko, et le Gecko Oceanicus,
Less. (nom ind. Kakaa), qu'on trouve dans toutes les
toitures et sur les vieux troncs d'arbres.
On rencontre encore quelques individus de la Tortue
franche, Testudo mydas, L. (nom ind. Honou), pesant
de 20 à 25 kilogr. Le menu peuple n’en mange pas, et
ces reptiles remplacent les victimes humaines dans les
cérémonies religieuses, là où les sacrifices humains n'ont
plus lieu. L’écaille de la tortue est employée par les natu-
rels à faire des ornements de tête, et ils travaillent cette
matière avec beaucoup d'habilité, eu égard à l'imper-
fection, ou pour mieux dire à l'absence totale d'instru-
ments propres à ce genre de travail.
k° CLASSE. — POISSONS.
L'archipel des Marquises offre plusieurs ‘classes de
Poissons qui auraient besoin d’être étudiées; mais, en
général, les voyageurs ne s’attachent pas à cette branche
de l’histoire naturelle, tant à cause des difficultés que
présente la recherche des poissons, qu'à l'encombrement
des vases et des matières nécessaires pour les conser-
ver, et la presque impossibilité, en cours de voyage, de
se procurer des liqueurs alcooliques assez fortes pour en
assurer la conservation.
DES ILES MARQUISES. {75
Quelques unes des espèces que nous signalons ont été
déterminées par MM. les professeurs du Muséum d'His-
toire naturelle à Paris. Nous complétons cette liste par
les noms des espèces qui nous ont été indiqués par
M. le capitaine de vaisseau Noury, lequel ayant été com-
mandant particulier des Marquises pendant un an, a
étudié d’une manière spéciale cette branche de la
zoologie, et possède un album de dessins, accompagnés
de notes, dont la publication serait fort désirable.
Apogon Roseipinnis, Val.
. Smaris mauritiana, Quoy et Gaïm. An Pentappodus vitta,
19
Quoy et Gaim., vel Mesoprion, Hombr. et Jacq.? (nom
ind. Niha).
Serranus nideatus, Hombr. et Jacq.
Civrhites....... espèce nouvelle pour la collection ichthyo-
logique du Muséum.
Sparus erythrinus, L. (Vulgt. Capitaine), non Lethrinus
centurio, Cuv.
Sparoïde..:,..
. Chætodon bi-ocellatus, Cuv. (nom ind. Menini).
4.
©
1 ©
—— ornatissimus, Soland.
Pempheris.......
Squammipenne...... espèce nouvelle pour le Muséum.
Scomber pelamys. L. Thynnus Vagans, Less. Bonite (nom
ind. Atou).
— Carangus, BI. (nom ind. Aoua).
Caranx, espèce douteuse ( nom ind. Aoua popoi.
. Diacope tiea, Less.; an potius Caranx pinnulatus, Eyd. et
Soul.
Naucrates ductor, Cuv., Pilote.
. Rhombus macropterus, Quoy et Gaim. Turbot à aiguillons.
Zeus vomer, L., ou du moins très voisin.
Cæsio bivittatus, ex Val?
. Coryphæna scomberoïdes, Lacép. Dorade.
Acanthurus zebra, Lacép.
— eparai, Less.
— triostegus, Lacép.
176 ZOOLOGIE
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
. Prionurus eoume, Less. (nom ind. Oume).
Mugil cephalotus, Cuv.? (nom ind. Akouna).
Salarias quadricornis, Cuv. ?
Gobius aphaga, L. vel proxima? (nom ind. Haoutou).
Chironecta Commersonica., Val.
Periophtalmus kalolo, Less. Blennie sauteur, Comm. (nom
ind. Paoko).
Laruns, an Julis Borii, Less.?
Chelis.s st
Julis.... an margariferus, Voy. de l'Uranie, Quoy etGaim.
Pæcilophis variegatus.
Pisoodonophis fasciatus.
Passer Marchionessarum., Val. ex Voy. de la Venus.
Sphyræna picuda, Bl.; Esox becuna, Schn. Bécune (nom
ind. Topâtou).
Cobitis barbatula, L. (nom ind. Maiao).
Esox belone, L. Orphie ou du moins très voisine de la
nôtre.
Exocetus volitans, L.? (nom ind. Mao'o).
Engraulis..... Anchois.
Echneïs remora, Lacép.
Ichtyophis tigrinnus, Less (nom ind. Pouti paatete).
Muræna serpens, L.
— anguilla, L. (nom ind. Kouee).
Tetraodon reticulatus, BI.
— ansp. nova?
— Mola, ou très voisin (nom ind. Patihitihi).
Ostracion eubicus, BI.
Monacanthus.....
Squalus carcharias, L. (nom ind. Peata).
_— Maou, Less., très voisin du S.Carcharias (nom ind.
Mako).
Raia cephaloptera, Schn.? Devil-fish, Diable-de-Mer des
marins, (nom ind. Haoua).
Raia aquila, Lacép. Gen. Mylobatis de Duméril.
Observations sur Les Poissons.
1. Le poisson que les naturels appellent Nrha est très
DES ILES MARQUISES. 1477
commun au mois d'octobre. Il vient par bancs dans
les baies, et son apparition en grande quantité, ainsi que
sa physionomie, le font désigner par les matelots sous le
nom de Sardine.
2. Ce sparoïde, appelé Ouhi par les naturels, a la tête
conique, les yeux de couleur olive, les narines petites, à
0"02 au-dessus de la gueule qui est petite et située au bout
du museau. Les dents sont serrées à la base, arrondies
au sommet, le corps ovale, long de 0" 25; les écailles
serrées, soudées ensemble, la couleur générale est gris-
ardoise ; une dorsale épineuse, deux pectorales, deux
thoraciques et une anale. La peau est très dure, la chaire
filandreuse, verdâtre, de mauvaise odeur ; c’est un mau-
vais manger. Ce poisson est peu commun.
3. Ce genre est spécial aux mers des pays chauds.
Presque toutes les espèces sont ornées des plus vives
couleurs, des dessins les plus variés et offrent unintéres-
sant spectacle lorsque, par un temps calme, on les voit
circuler entre les coraux et les madrépores. Le Menini
des Noukahiviens est le Manini des iles Sandwich.
k. La Bonite se trouve principalement dans lesiles de
Ua-Pou et de la Madeleine.
5. On trouve, dans l'Atlas du Voy. de la Bonite, un
petit poisson rouge, semblable à l'Atou des indigènes,
que les femmes pêchent à la ligne sur les HAONEeS de la
baie de Taio-haë.
6. Les naturalistes du Voyage de l'Uranie ont trouvé
à l'ile de Rawak (Papouasie), un Turbot désigné sous le
nom de Rhombus macropterus, qui parait être le même
qu'on rencontre, mais très rarement, aux Marquises.
7. Le poisson désigné sous le nom de Zeus vomer,
parait être l’Argyreïiose, ou une espèce très voisine.
8. Les dorades, Coryphæna, sont nombreuses dans les
12
178 ZOOLOGIE
mers voisines des tropiques; on en trouve dans la Médi-
terranée une espèce qui diffère de celle des Marquises.
L'espèce C. Scomberoïdes, Lacép., C.osteoglossus, Com-
merson, est rare dans l'archipel.
9. M. Lesson, dans le Voy. de la Coquille, a désigné
sous le nom spécifique de Eoumé, (nom tahitien), un
Prionurus appelé Oume aux Marquises, et que les
marins désignent ordinairement sous le nom de perro-
quet, à cause de ses couleurs et deses mâchoires armées
de dents tranchantes.
10. Les Périophthalmes sont des poissons de Ia mer
des Indes et de l'Océan Pacifique. Ils ont la propriété de
pouvoir rester quelque temps hors de l’eau, et on en voit
souvent courir, ou plutôt sauter avec rapidité sur les
rochers. Une espèce très voisine se trouve dans les ruis-
seaux d’eau douce de Noukahiva.
11. Cette espèce, d’une belle couleur verte, est-elle la
même que celle qui figure dans îe Voy. de la Coquille,
sous le nom de Julis Bory, Less., ou une Vieille, ou
bien un Baliste? Les naturels mangent ce poisson cru,
comme la plus grande partie de ceux qu'ils pêchent.
12. J'indique ici ce poisson dont on trouve la figure
dans l'Atlas du Voy. de la Venus.
13. Les Tetraodons sont très communs aux Marquises.
On les trouve souvent dans les filets des pêcheurs. Le
T. mola, L., dont Cuvier a fait un genre distinet d’après
la forme des mâchoires, est un peu plus rare. Nous en
avons préparé un dont la peau épaisse et lisse était cou-
verte par bandes d’écailles argentées, offrant à l'état
frais le coup-d'æil le plus agréable. Cette robe bril-
lante, jointe à la forme toute particulière de ce poisson,
qui a l'air d'avoir été coupé en deux, en fait un échan-
tillon curieux dans les collections. Une troisièmeespèce,
DES ILES MARQUISES. 179
recueillie également aux Marquises, n'a pu être déter-
minée à cause du mauvais état de conservation dans
lequel elle se trouvait.
1%. Les filets des pêcheurs ramènent aussi, assez fré-
quemment, l'Ostracion cubicus, BI. Nous n’en avons pas
vu aux Marquises de triangulaires avec ou sans épines.
15. Le Requin se montre fréquemment dans les canaux
qui séparent les différentes iles de l'archipel. Les natu-
rels lui font une chasse acharnée. M. Jouan, dans une
Notice sur les Marquises, décrit la manière dont ils
pêchent ce poisson qu'ils disposent ensuite sur dés
pieux, au soleil, pour le faire pourrir, quelquefois pen-
dant trois semaines, avant de lé manger dans les fêtes
publiques.
16. Ils font également pourrir, avant de le manger, le
Diable de mer, haoua, dont ïüls sont très friands, et
qu’ils ne se procurent que difficilement.
Aux espèces indiquées ci-dessus, il faut ajouter :
1° Le Kouavena..…., poisson de la taille d’une très
petite sardine, très abondant dans les baies à certaines
époques de l’année, et qu'on pêche de nuit, au moyen de
flambeaux qui attirent les poissons au bord des rochers
où on les prend par milliers ;
2 Une autre espèce plus petite que le Kouavena,
qui se trouve dans les eaux saumâtres à l'embouchure
des rivières ;
3° Enfin un petit poisson vert, à reflets chatoyants,
qu'on voit dans tous les ruisseaux.
Telle est la nomenclature bien incomplète, nous le
reconnaissons, des poissons qu'on observe le plus fré-
quemment dansl'archipel des Marquises. Il en existe d’au-
tres qui sont plus rares ou seulement de passage. Il paraît
que les naturels en comptent {#0 espèces: peut-être n’ont-
180 ZOOLOGIE
ils pas distingué suffisamment les différences de sexe et
d'âge qui, dans ces animaux comme dans les autres,
peuvent occasionner des erreurs par défaut d’obser-
vations prolongées. Presque toutes les espèces citées se
retrouvent à Tahiti, suivant les observations de M. le
capitaine de vaisseau Noury.
II° EMBRANCHEMENT. — ARTICULÉS.
Nul doute qu’une étude spéciale des animaux de cet
embranchement n'eût fait connaître un grand nombre
d'espèces, soit de mer, soit des eaux douces ou de terre,
mais nous ne pouvons présenter ici que des généralités
sur les différentes classes d'animaux qu'il renferme.
1e casse. — ANNÉLIDES.
On en voit peu de marins, par la raison que la nature
des côtes des Marquises s'oppose à leur développe-
ment. Dans quelques baies seulement, on pourrait
trouver des Tubicoles, et à l'embouchure des rivières qui
coulent sur un fond plat, les autres genres des pays
chauds qui affectionnent ces stations.
2 classe. — CIRRHIPÈDES.
Quelques auteurs classent maintenant parmi les Crus-
tacés, les espèces suivantes qui figuraient dans la clas-
sification de Lamark parmi les Molluques Cirrhipèdes (1).
Balanus stalactiferus, Lamk.
+ PA an species nova? (nom ind. Pipi Moana).
Coronula testudinaria, Lamk.
(1) V. dans le Diet. d'Hist. Nat. de d'Orbigny, article Cirrhi-
phèdes, les motifs qui ont fait passer cette classe d'animaux des
Mollusques parmi les Crustacés.
DES ILES MARQUISES. 181
Cette dernière espèce croît, ainsi que son nom l'indi-
que, sur le test des tortues de mer. Elle est blanche,
de forme ellipsoïde ; on n'en trouve point des individus
agglomérés, mais isolés. Les pièces qui composent le
test sont articulées entre-elles au moyen de petites
dents qui se croisent, parfaitement lorsque l'animal
resserre sa coquille.
3° cLasse. — CRUSTACÉS.
On en trouve quelques espèces, surtout du genre
Trapezia. MM. Hombron et Jacquinot, dans la partie
zoologique du Voyage au pôle Sud, citent de ce genre
les espèces ci-après, qui se trouvent parmi les coraux
et sous les pierres, dans les baies de Noukahiva.
1. Trapezia rufo-punctata, Hombr. et Jacq.
2. — miniata, Hombr. et Jacq.
3. — hirtipes, Hombr. et Jacq.
4 — fusca, Hombr. et Jacq.
5 — serratifrons, Hombr. et Jacq.
Nous croyons devoir rapporter iei la description que
donnent les auteurs, de ces différentes espèces.
1° T. rufo-punctata, Hombr. et Jacq. — Cette espèce
que M. Lucasrapportaau Cancer rufo-punctatus, Herbst.,
ou à la T. rufo-punctata, Latreille, est jaune, ornée de
petits points rouges, arrondis et peu serrés; la carapace
plus large que longue, est moins bombée que celle de la
T. dentifrons. Le front présente six dents dont les
médianes sontassez grandes, triangulaires, avec l’échan-
crure qui les sépare large et assez profonde. Les dents
latérales sont très larges, non triangulaires et obscuré-
ment denticulées. Quant à celles qui forment l'angle orbi--
182 ZOOLOGIE
taire externe, elles sont petites et arrondies. Les orbites
sont dirigés 6bliquement en arrière, mais moins cepen-
dant que dans la T. dentrfrons; la dent spiniforme
présentée de chaque côté par la carapace, et qui est
située à quelque distance derrière celle qui constitue
l'angle orbitaire externe, est petite, moins prononcée
que dans la 7°. dentifrons. Les orbites, les pieds-mâchoïi-
res externes, ainsi que les régions ptérygosomiennes,
sont jaunes et ornés de points rouges arrondis. Les pattes
de la première paire sont grandes, comprimées, avecleur
troisième article présentant au côté interne cinq dents
spiniformes assez larges. Les articles suivants sont lisses,
avee le cinquième à bord supérieur légèrement tran-
chant; les doigts sont petits, jaunes, non tachés de rouge,
et assez fortement denticulés à leur côté interne. Les
pattes des quatre dernières paires sont grêles, allon-
gées, légèrement comprimées, ornées en dessus et
en dessous de taches rouges, arrondies, avec les der-
niers articles hérissés de poils roussâtres clair-semés.
Le plastron sternal et l'abdomen, dans les deux sexes,
sont lisses et ornés de taches rouges arrondies.
2% T. miniata, Hombr. et Jacq. — T. rubra, digitis
nigris, testà latiore quam longiore, fronte punctatà, den-
tibus mediis hujus acutis et triangularibus, tertio arti-
eulo pedum primi paris quinque vel sex-spinoso, pedi-
bus subsequentibus exilibus, ecompressis, ultimis articulis
pilosis.
3° T.hirtipes, Hombr. et Jacq. — T. fusca-rufescens,
digitis fuscis, testà latiore quàm longiore, dentibus late-
ralibus subtiliter denticulatis; tertio artieulo pedum
primi paris sexdentato spinoso, dentibus posticè subti-
liter denticulatis, pedibus omnind pilosis, postieis exi-
Hbus elongatis, eompressis.
DES ILES MARQUISES. 183
k° T. fusca, Hombr. et Jacq. — T. fusca, testà ferè
planà, ad latera rectà, his tantm obscurè emarginatis,
dentibus lateralibus et externis frontis subtiliter denti-
culatis, pedibus subsequentibus brevibus, compressis.
5° T. serratifrons, Hombr. et Jacq. -— T. fusco-rufe-
scens, subviridè tinctà, testà plan, ad latera lævigatä,
fronte hirsutà, tantum denticulatà, pedibus primi paris
brevibus, tertio articulo intus Iævigato, anticè tantum
spinoso ; pedibus subsequentibus brevibus, compressis,
sterno abdomineque lævigatis.
Dans les Décapodes Brachyures, mentionnons encore.
les genres Zozymus et Ruppelia, le Cancer Ocyoze,
Herbst., l'Ocypodus cordimana, Hombr. et Jacq., le
Grapsus pictus, Lam“, vulgairement Crabe de corail, très
commun, la Calappa cristata, Eyd. et Soul., Voy. de
la Bonite.
Dans les Décapodes Anomoures, nous citerons le
Remipes testudinarius, Lat., et plusieurs espèces de
Pagurus, parmi lesquels le P. punctatus, Ed.
Dans les Macroures : une espèce de Palinurus, qui
se loge dans les creux des rochers. On en a pris plu-
sieurs fois qui s'étaient accrochés aux chaînes de la cor-
vette. Les indigènes l’appellent Koüa ; c'est probable-
ment le P. marginatus que MM. Quoy et Gaimard ont
trouvé aux îles Sandwich. Nous y ajouterons le genre
Palæmon;: dans les Stomapodes, le genre Squilla, et
dans les Amphipodes, les genres Talitrus et Gammarus
(nom ind. Koüa), qu'on trouve en abondance dans tous
les cours d’eau.
Parmi les quelques espèces de Crabes qui se trouvent
aux Marquises, il faut distinguer celle que les naturels
appellent Toupa, grosse, de forme carrée et de couleur
fauve, et une autre espèce singulière qui afféctionne les
184 ZOOLOGIE
profondeurs de la mer et qu’on n'obtient guères qu'avec
la seine. Cette espèce, de forme obovale, à pattes courtes
et palmées, parait servir de transition entre les Brachyu-
res et les Macroures.
k° CLASSE. — ARACHNIDES.
Les Araignées des Marquises, que les indigènes dési-
gnent sous le nom de Poëna, n'ont rien qui les fassent
remarquer d’une manière particulière; l’une des espèces
atteint d’assez fortes proportions, mais elle paraît inof-
fensive.
5° CLASSE. — MYRIAPODES.
L'archipel ne paraît pas renfermer ces énormes Sco-
lopendres, si dangereux dans les pays chauds. On n'en
voit qu’une petite espèce, désignée par les naturels sous
le nom de Ver, et qui habite les toitures faites en feuilles
de cocotier ou de pandanus.
6° cLAsse. — INSECTES.
Les Marquises ne sont pas plus riches en Insectes
qu’en animaux des autres divisions des Articulés. On lit
à ce sujet, dans la partie entomologique du Voyage de
l'Astrolabe, relativement à l'ile de Tahiti, dont les pro-
ductions sont à peu près analogues : — « Plus j'avance,
» dit le D' Boisduval, dans la marche de cette campa-
» gne, et plus j'ai lieu de me convaincre que l'entomo-
» logiste qui désire accroître ses collections, ne doit
» pas perdre son temps dans les mers du Sud. En effet,
» quelle terre, plus que celle de Tahiti, semblerait an-
7
DES ILES MARQUISES. 185
» noncer une plus riche moisson d'insectes? Quels
» ombrages, quelles forêts plus favorables au dévelop-
» pement de ces petits êtres? Partout des fleurs, des
» lieux humides, des troncs et des feuilles en dé-
» composition : mais quel est le résultat des courses
» pénibles, des recherches assidues du naturaliste ?
» Une dixaine d'espèces de Lépidoptères, quelques
» Hyménoptères et Hémiptères, et quatre ou cinq
» Coléoptères très petits ! »
Tel est le tableau peu flatteur que trace le D'. Bois-
duval de l’entomologie Tahitienne, et qu'on peut, sans
se tromper, appliquer aux Marquises. Avant lui, Fors-
ter, dans le 2° Voyage de Cook, avait dit: «Il n'ya
» point de terres où l’on trouve moins d'espèces d’in-
» sectes, que sur celles de la mer du Sud. »
Ilest inutile de citer deux insectes qui se trouvent
partout où il y a des hommes; le Pou, Koütou, qui pul-
lule sur les naturels, et la Puce, Koomi, qui n'est pas
moins abondante. Les Cancrelas, Blatta americana, L.
(nom ind. Popôtou), foisonnent et atteignent des pro-
portions énormes. On voit quelquefois voltiger des papil-
lons des genres Sphinx, Vanesse et Polyommate.
Citons encore : la Spodoptera acronycloides, Gn. et
S. nubes, Gn.; le Chorocampa erotus, le Sphærophoria
annulipes, Macq.; Richardia flavitarsis, Macq.; Terel-
lia immaculata, Macq., et peut être l’Hesperophanes
guttaticollis, Fairm., qu'on trouve à Tahiti.
Les Diptères, en général, sont peu nombreux, sauf le
Sand-fly des anglais, Nono des naturels, qui est extré-
ment incommode pendant le jour, et qui se tient de pré-
férence dans les endroits frais et ombragés, au bord
des ruisseaux, et le Moustique, Culex, L., Nonokia des
indigènes. Tous deux se jettent de préférence sur les
186 ZOOLOGIE
individus récemment arrivés, trouvant sans doute une
pâture plus à leur gré dans le sang riche de ces nou-
veaux venus que dans le sang appauvri de ceux qui
sont depuis longtemps dans la colonie. Nous ferons
remarquer que, s’il faut en croire les indigènes, il y a
peu de temps que ces insectes nuisibles ont envahi les
iles, où leurs larves ont été apportées par des navires ;
toujours est-il qu'ils foisonnent à Noukahiva et à Ua-Pou,
Pile voisine, tandis qu'on n’en trouve pas (le nono du
moins) dans les autres îles qui ont été beaucoup moins
fréquentées parles navigateurs.
On rencontre aussi quelques espèces de fourmis, mais
on n'y voit point le Termite qui cause tant de ravages dans
les pays chauds. Il est probable que le genre Isomerin-
thus se trouve aussi aux Marquises, mais nous ne l'y
avons pas observé.
ill° EMBRANCUEMENT. — MOLLUSQUES.
Les côtes des îles Marquises sont beaucoup moins
abondantes en Mollusques qu'on pourrait le supposer, eu
égard à leur position dans la zône torride. C’est en effet
dans l'Inde et dans les îles voisines de l'Océan-Indien,
que l’on trouve les espèces les plus belles et les plus
variées. Mais la disposition des côtes de notre archipel
n’est point propice à leur développement comme dans
celui des Paumoutou et de la Société, où ces animaux
peuvent croître à l'abri de l'agitation des flots, en dedans
des récifs qui forment autour de ces îles des digues
naturelles. À Noukahiva, le mouvement perpétuel de
la mer, l'absence presque totale de grèves et de plages
sablonneuses, en éloigne les Céphalopodes et les Ptéro-
podes qui n’ont point d’enveloppe calcaire, et dont la
DES ILES MARQUISES. 187
coquille légère ne les garantirait point s'ils étaient lancés
contre les rochers. On y rencontre néanmoins des Sei-
ches et des Poulpes. La classe des Acéphales est repré-
sentée par quelques espèces, dont deux paraissent être
nouvelles. Dans celle des Gastéropodes, la plus nom-
breuse, on remarque un assez grand nombre de genres,
comprenant peu d'espèces, sauf les genres Conus et
Cypræa, qui sont assez bien représentés. En somme,
nous pouvons dire, comme pour les insectes, qu'il ne
faudrait pas venir aux Marquises dans le seul but de
recueillir des coquilles, parce que la plus grande partie
des espèces qui peuvent y être récoltées, se trouvent
également dans les autres archipels de la Polynésie, plus
belles et en plus grand nombre. On jugera de la
richesse conchyliologique des Marquises, par la liste ci-
après :
{re cLasse. — CÉPHALOPODES.
Oclopus..:. 2 espèces. Sans doute O. gracilis, Eyd. et
Soul
Onychia..... ? Less.
2 CLASSE. — PTÉROPODES.
Hyalea.....
1. Cleodora....
5° CLASSE. — GASTÉROPODES.
Aplysia (nom ind. Nau). An Ouahensis, Eyd. et Soul. ?
Hipponix australis, Desh.
Bulla cylindriea, Chenu ? (nom ind. Poukava pohoe).
2. Helix Taïis, Hombr. et Jacq.
3. — Hapa, Homb. et Jacq. (nom ind, Pipii putai anoûkou.
188 ZOOLOGIE
4. HElIX 5:01
$#. Helicina Marchionessa, Hombr. et Jacq.
6." Pariulass;ere Voisine de la P. de Dumartroy, destles
Sandwich.
Partula fragilis, Fer.
Littorina, 2 espèces.
Vermeius:: 2. An Serpula ?
7. Natica Nukahivensis, Nob.
Natica.... (nom ind. Pipii eva).
Navicella tessellata, Lamk; N. parquetée (nom ind. Pipii
hoaka).
8. Nerita atrata, Lamk.
9. Neritina auriculata. Lamk.
— conalis, Lamk.
— Corona Lamk; Néritine longue épine (nom ind.
Pipii taa).
— Hapa, Hombr. et Jacq.
Monodonta coronaria, Lamk.
Turbo setosus, Gmel.; T. cannelé, Léopard ou Bouche
d'argent marquetée.
10. Solarium perspectivum Lam. (nom ind. Pipii putai anou-
kou).
11. Scalaria pretiosa, Lamr.
Merebraïias. An crenulata, Lamk? (nom ind. Pao).
Cerithium...... .. nomind. Poukava eto).
FUSUS sms ee (nom ind. Poukava pao).
Buccinum clathratum, Kiener ?
Buccinum..... 2 autres espèces. An Arcularia, Lamk?
12. Harpa nobilis, Lamk. (nom ind. Kikohoua).
— gracilis.
43. Purpura persica, Lamk. Conque Persique. (nom ind. Mata
14.
kiki).
— madreporarum, Sowerby.
— flammea.
— violacea, Kien.
— fasciata ?
Cassis rufa, Brüg. (nom ind. Poutoupe).
Ricinula albolabris, Blainv. (nom ind. Poukava te heo).
— horrida, Lamk. (nom ind. Haha tiki).
— arachnoïdea, Lamt.
DES ILES MARQUISES. 189
Ricinula mutica, Lamk.
— _idiostoma, Less,
— digitata, Martini.
— morus, Lamtk.; Martini.
15. Murex brevifrons, Lamk., Rocher laïitue sanguine (nom
ind. Poukava taataa).
— inflatus, Lamk.; M. ramosus, L. Rocher chicorée
renflée.
— melanomathos, Lamk.; M. rosarium, Chemn.
Ranella granifera, Lamk.
16. Triton pileare, Lamk.; Bouche sanguine. (non ind. Pou
toñtou henoua).
— distortum, Schub.
— variegatum, Lamk.; Trompette marine.
Columbella tubereulata, Lamk.; C. purpurea, Blainv.
Turbinella nodosa, Desh. (nom ind. Poukava keokeo).
Turbinella........ paraît être une espèce nouvelle.
Pyrula........... (nom ind. Pohaita)
17. Cyrtulus serotinus, Hinds, Zool. Sulphur 1841 (nom ind.
Poukava keokeu).
Strombus gibberulus, L. (nom ind. Poukava vao).
Pteroceria aurantia, L.; Scorpion orangé. (nom ind. Pou
makamaka).
18. Conus marmoreus; L.; Cône damier.
— imperialis; Cône Impérial. (nom ind. Koehi.)
— minimus, L.
— hebræus, Kien., C. hébraïque.
— arenatus, Lamk., C. piqûre de mouche.
— pulicarius, Brug., C. morsûre de puce.
— Vaulieri, Kien.
— tessellatus, Brug.
— musicus, Lamk , Brug.
— vexillum, Lamk.,C. aumusse.
— Sumatrensis, Lamk., C. loup.
— miles, Lamk., C. navet.
— Taïitensis, Brug., C. violet.
— mussatella, L., C. drap piqueté.
Terebra pertusa, Kien ?
— ‘(Crcuuiata, Lam.
— cærulescens, Lamr.
199
49:
20.
21.
27.
28.
ZOOLOGIE
Terebra strigillata, Lam,
Oliva erythrostoma ? Bouche aurore.
ONVara en (nom ind. Poukava tapotahi).
Marginella bullata, Lamk.
Cypræa Mauritiana, L. (nom ind, lipoue, Mamaitaa).
— arabica, LE.
— sordida, L.
— carneola, L.
— caput serpentis, L.
— exanthema, L.; Faux argus.
— helvola, L., Porcelaine étoilée.
— annulus, L.
— pediculus, L.
— Jynx, L.
— tigris, L.
— ventriculus, Lamk.; Porcelaine gésier.
Patella......(nom ind. Timotimo).
Chiton: 220 (nom ind. Mama).
Chiton...... (nom ind. Mama toua houee).
k° CLASSE. — ACÉPHALES.
. Ostræa mytiloïdes, Lamk, (nom ind. Pahoua).
— cornucopiæ, Lamk.
Ostræa..... voisine de FO. hyotis, Lamtk.
Pecien pallium, Lamk. (nom ind. Kotava).
Avicula physoïdes, Lam .?
. Meleagrina margaritifera, Lamk. Pintadine mère- AE
. Arca.... an Sp. nov.?
— Jacerata, Lamk.?
Modiola lævigata, Quoy et Gaim.
— lithopbaga, Lamk., Datte, Moule pholade.
Lithodomus.....
Pinna nigrina, Lam“.? (non ind. Pakoko).
— squammosa, Lamk.
Tridaena squammosa, Lamk., (nom ind. Pohoua).
Cardium muricatum, Lam. (nom ind. Koata)
Cytherea picta, Lamk.?
—' an sp. nov.?
DES ILES MARQUISES. {191
30. Venus corbis, Lamë.; Corbeille de l'Inde, variété.
— striata, Lamk.
— Kunthii, Lamk. (nom ind. Nihoniho peata).
31. Lingula anatina, Lamk.
Bolen: ii.
Observations sur les Mollusques.
La plus grande partie des Mollusques indiqués ci-des-
sus à été déterminée par M. Eudes-Deslongehamps, do-
yen de la Faculté des -sciences de Caen. A nos propres
remarques, nous ajouterons celles qu’il a bien voulu nous
communiquer au sujet des espèces soumises à son exa-
men. Les naturels des Marquises ont donné des noms
particuliers aux espèces qu'ils voient et dont ils font
usage le plus fréquemment. [ls désignent les autres
sous le nom de Poukava, coquille ; les Bivalves portent
le nom particulier de e oua vaka, et les Univalves celui
de e tahr vaka, c'est-à-dire, deux valves, une valve.
L'opercule s'appelle po amo, et cette couche veloutée
que nous appelons drap marin, est pour eux l'e pau
poukava. Ils font en général peu d'usage des coquilles,
et n’en ramassent qu'accidentellement.
1. Dans la section des Ptéropodes, le genre Atlante
se trouve aux îles Sandwich; nul doute qu'il existe
également aux Marquises.
2. Helix taïs, Hombr. et Jacq. — Coquille rousse,
élevée en dessus, bombée en dessous, bouche ovale,
coupée par une carène saillante non bordée; pas
d'ombilic.
3. Helix hapa, Hombr. et Jacq. — Coquille très éle-
vée en dessus, presque plate en dessous, formée par 7
tours de spire s’élargissant régulièrement en allant vers
la bouche. Chaque tour de spire est bombé; le haut de
192 ZOOLOGIE
”
la spire est rond et large. Toute la partie supérieure est
grise et recouverte d'un duvet très fin; l’inférieure est,
comme nous l'avons dit, plate et entourée circulaire-
ment d’une bande rousse sur un fond blanchâtre. On
voit aussi une plaque rousse et large vers le milieu. La
bouche étroite est très mince ; une dent tordue, épaisse,
est près de l'ombilic. 11 m/m sur 15. (Voy. au pôle
Sud.)
L. Hélice dont les tours de spire sont allongés
en forme de cône. Malgré l'humidité qui règne constam-
ment dans certaines vallées de Noukahiva, on rencontre
peu de coquilles terrestres. Cependant tout porte à
croire qu'une recherche plus attentive ferait découvrir
les espèces qui se trouvent à Tahiti, telles que Æ. tur-
ricula, exclusa, cavernula.
5. Helicina Marchionessa, Hombr. et Jacq.— Coquille
presque plate en dessous, assez élevée en dessus ; la
partie supérieure séparée de l'inférieure par une carène
saillante ; bouche peu large, très épaisse, étroite du
côté de la carène et s’élargissant beaucoup en s’appli-
quant sur le dernier tour. Pas d’ombilie, mais à la place,
une callosité vitreuse s'étend tout autour de la bouche.
Ce dépôt vitreux est enveloppé d'une bande rose qui
entoure le dernier tour. En dessus, un même cercle de
couleur rose est placé presque au bord de chaque tour.
148 mm sur 15. À Tahiti, on trouve les À. pisum et
albolabris.(Voy. au pôle Sud.)
6. Le genre Partule, créé par M.'de Férussac aux
dépens des Bulimes et des Agathines de Lamarck,
n'est pas mentionné dans le Règne Animal de Cuvier, qui
renvoie pour l'étude des Escargots à l'ouvrage de Fé-
russac. Nous avons trouvé à Noukahiva une espèce de
Partule à trois ou quatre bandes, d’un blanc sale sur
DES ILES MARQUISES. 193
fond bran-clair. Ce genre contient un nombre considé-
rable d'espèces et de variétés. Il semble que chaque île,
chaque canton, ait ses Partules propres. Tantôt elles
tournent à droite, tantôt à gauche, et la même espèce
Roue souvent cette diversité.
7. Natica Nukahivensis, Nob. — Cette espèce n'a pas
encore été décrite, que nous sachions. Coquille d’un
jaune paille, orbiculaire, à tours de spire fortement
accentués, à ouverture demi-ronde; le bord droit, par
sa réunion au bord gauche, forme un appendice à la
partie antérieure, lequel est conique et légèrement dépri-
mé à l’intérieur. Le bord gauche s’étend en une callosité
d'un blanc de porcelaine, que recouvre en partie l’ombi-
lice et trace un profond sillon demi-circulaire. L’oper-
eule est calcaire, demi-circulaire, à face inférieure
lisse, la face supérieure profondément striée de lignes
concentriques.
8. La Nerita Taïtensis est décrite par Lesson, Zool.
du Voy. de la Coquaille, sous le nom de Mériptère
d'Otaiti. Elle se trouve aussi aux îles Sandwich. Il est
probable qu'on la trouverait également aux Marquises.
9. C’est principalement dans la baie des Taipi Vai
qu'on recueille en abondance la Neritine longue épine,
dans les flaques d’eau douce voisines de la rivière et de
la mer. Il est difficile d'en rencontrer qui soient dans un
parfait état de conservation. Les tours de spire sont sou-
vent écaillés. Peut-être doit-on faire une nouvelle espèce
de celle que nous désig':ons sous le nom de N. corona,
à cause de sa couleur qui est brun-verdâtre, tandis qu’elle
est toute noire dans la véritable N. corona.
Neritina hapa, Hombr. et Jacq. — Coquille globu-
leuse, à test lisse, tacheté de points blancs sur un fond
noir. Spire petite, armée de deux épines sur les premiers
13
19% ZOOLOGIE
tours; bouche très grande, sans dents; bord collumel-
laire jaunâtre.
10. Le. Solarium perspectivum se recueille dans la
baie de Haa-0-Toupa, ou baie Collet, à l'O. de celle de
Taiohae. On en trouve aussi quelques échantillons dans
cette dernière baie; en général ils sont petits, mais
en très bon état.
11. La Scalaire de Noukahiva, que je n’ai rencontrée
que très jeune, parait être à M. Des Longchamps, la
Scalaire précieuse dont les spires ne sont pas encore
détachées les unes des autres.
12. Nous n’avons rencontré que de petits échantillons
de Harpa nobilis, mais cette espèce est commune à
Noukahiva. Il en est de même de Harpa gracilis.
13. Purpura madreporarum, Sowerby. — Espèce de
forme irrégulière, globuleuse à la partie supérieure, très
plate à l'inférieure. Spire presque nulle, composée d'un
seul tour qui envahit tout. Bouche extrêmement large,
oblongue, formant à elle seule toute la partie infé-
rieure. Bord gauche assez épais, un peu granuleux. Côté
droittrès plat, très large, et un peu onduleux ; extrémité
de la bouche terminée en pointe. Toute la partie supé-
rieure d’un blanc sale, et l’inférieure ou la bouche,
d’un beau violet sur le côté droit et à l'extrémité, blan-
châtre vers le centre.
Cette espèce est toujours adhérente sur les Madré-
pores. Elle prend un peu la forme des corps sur lesquel-
les elle se trouve. L'animal, assez bien caractérisé, n’a’
pas d’opercule comme les Pourpres; il a une petite tête
avec des tentacules oculés. Son pied est assez large, et
difficile à décrire. 38 m/m sur 20. (Voy. au pôle Sud).
1%. On trouve dans les fentes des rochers qui for-
ment les deux îlots de l'entrée de la baie de Taiohae,
DES ILES MARQUISES 195
plusieurs espèces de Ricinules. La première à bouche
jaune et très irrégulière, appelée Hahakiki; la 2° à bou-
che violette, la 3° à bouche de couleur de chocolat, plus
grande que la précédente, et la 4° enfin dont la surface
est couverte de points noirs disposés régulièrement, et
la bouche blanche. Toutes ces espèces sont le plus sou-
vent recouvertes d'une couche épaisse de calcaire qui
en masque les couleurs et la forme véritable.
15. Il en est de même des trois espèces de Murex.
16. C’est avec la grande espèce du genre Triton,
T. variegatum, que les naturels font leurs conques de
guerre en adaptant à un trou fait à l’un des derniers
tours dela spire, du côté dela pointe, une petite calebasse
creusée qui sert d'embouchure.
17. Nous avons eu l'avantage d'offrir au Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris, l'animal du Cyrtulus sero-
tinus, qu'on ne connaissait pas avant le voyage du capi-
taine Belcher, sur le Sulphur en 1842, et que Hinds a
décrit dans la relation de ce voyage. L'opercule de cette
coquille est corné, à stries concentriques, et non en
forme d’ongle, comme l'a figuré M. Adams, dans son
Manuel de Malacologie. M. Woodward signale la res-
semblance du Cyrtulus avec le Fusus longævus, fossile
des terrains tertiaires éocènes.
On trouve cette coquille dans plusieurs baies des Mar-
quises. Elle affectionne les fonds de gravier et de vase
d’une profondeur de 10 à 12 brasses. On la rencontre
sous trois formes: la f"° qui est celle de la coquille à
l’état jeune, a la bouche prolongée jusqu'à l'extrémité,
est mince et sans bourrelet; la 2° forme présente la
coquille avec la bouche resserrée sans prolongement
vers l'extrémité; la 3° enfin offre des replis ou stries
profondément accentuées et parallèles à l'ouverture de la
196 ZOOLOGIE
bouche, causées par l'addition des nouvelles couches
calcaires de l’intérieur à l'extérieur. Lorsque l'animal est
resserré dans sa coquille, l’'opercule le recouvre entiè-
rement. Quand il se développe, il allonge, dans le eanal
-6pposé à la pointe, une membrane rétractile qui s’épa-
nouit ou se rétrécit à la volonté de l'animal, On voit alors
deux points noirs, sans doute l'organe de la vision, pla-
cés au bas du pied, et deux tentacules qui les surmon-
tent, probablement pour les protéger contre tout choc
extérieur.
Cette coquille était, il y a quelques années, fort rare
dansles collections, mais depuis on enabeaucoup apporté.
18. Les Cônes sont assez nombreux aux Marquises ;
les plus rares sont le Sumatrensis et le Mussatella. En
draguant les Cyrtules, on ramasse souvent le €. puli-
cartus, et surtoutle C. miles.
149. Les Porcelaines sont en général plus nombreuses
encore que les Cônes. La Cypræa Mauritiana se trouve
jeune et adulte dans les rochers des Sentinelles, et il n'y
a pas de fente de rocher dans cette localité, où lon ne
trouve au moins un ou deux échantillons de la €. caput
serpentis. Les naturels se servent de la première, cou-
pée en deux, pour râcler le fruit de l'arbre à pain dans
leurs préparations culinaires.
20. La petite Patelle qui vit sur les rochers de Nouka-
hiva est voisine de notre espèce commune. Bien qu'elle
soit assez abondante, les naturels n’en font pas beaucoup
de cas.
21. Nous avons vu à Noukahiva deux espèces d'Osca-
brions; l’une dont la coquille noirâtre est lisse et comme
vernissée, et sillonnée de stries; l’autre garnie d'aspé-
rités, moins fréquente que la précédente.
22, Les côtes des Marquises offrent une jolie espèce
DES ILES MARQUISES. 197
d'Ostræa, FO. mytiloïdes, Lamé., dont la forme tour-
mentée vient des lieux où croît cette espèce, les trones
d'arbres et les racines immergées.
23. C'est principalement dans la baie de Hatiheou,
dans le Nord de Noukahiva, que l’on trouve plusieurs
variétés de Peignes. Il peut se faire qu'il y en ait dans
les autres îles ; je n’en ai vu que dans la localité que
j'indique.
24. On ne trouve que de petifs échantillons de la Pin-
tadine mère-perle, assez grands cependant pour que les
naturels puissenten faire des ornementsappeléspaekaha.,
Les grandes huîtres perlières, de 0" 30 de diamètre.
viennent de l'archipel des Paumoutou, composé d'îles
basses, formées par des coraux. Quoique la quantité en
soit bien diminuée, il s’y fait encore un commerce impor-
tant de cette production marine.
25. L’Arca, non déterminée, est voisine de l'A .magel-
lanica de Chemnitz.
26. Le genre Modiole est représenté par deux
espèces, dont l’une plus grande et plus rare-que Fautre,
d'un brun fauve, finement striée, est la M. lœvigata.
L'autre M. lithophaga, plus petite, est blanche et se
trouve fréquemment dans les polypiers pierreux. Ces
deux espèces ont la coquille très fragile, et il faut pren-
dre de grandes précautions lorsqu'on brise le bloc de
corail pour les extraire.
27. Nous n'avons point vu de grands échantillons de
Tridacne ou Bénitiers, aux Marquises. C’est principa-
lement dans Farchipel des Paumoutou qu'il faut cher-
cher le T. gigas, qui décore les églises, et qui arrive
jusqu'à 0" 50 de largeur.
28. Si ce Cardium, qu'on trouve sur la côte Nord de
Noukahiva, n'est pas le C. muricatum, de Lamarck,
c'est une variété ou au moins une espèce très voisine.
198 ZOOLOGIE
29. La coquille désignée sous le nom de Cytherea…..
ou mieux Lucina, est voisine de la C. tigrina, Lam*.;
peut-être doit-on en faire une espèce nouvelle.
30. Lamarck indique la Venus corbis comme très
rare. La coquille de Noukahiva doit faire une variété à
cause de la différence de couleur dans la charnière qui
est abricot foncé dans la véritable V. corbis, tandis que
celle de notre Vénus est jaune-pâle. La Vénus de Kunth
(3° espèce), se trouve dans plusieurs baies de l’île, mais
peu abondante et de petite taille. Les plus belles ont été
recueillies dans la baie Collet. Les lignes du dessin ne
sont pas toujours bien accentuées.
31. Nous n'avons point vu cette coquille aux Marqui-
_ ses, mais au cabinet d Hist. Nat. de l'hôpital de la marine,
à Brest, où elle a été donnée par M. Guibert, chirurgien
de la marine, comme venant de cet archipel.
IV® EMBRANCHEMENT. — RAYONNÉS.
ECHINODERMES, ACALÈPHES ET POLYPES.
Nous avons peu de chose à dire de cetembranchement
du règne animal, dont l'étude est d’autant plus difficile
que les êtres qui en font partie habitent dans des milieux
où il est souvent peu aisé, quelquefois même impossi-
ble, de les saisir. Un nombre considérable d’entre eux
échappe même à notre vue par leur excessive petitesse,
et les travaux des plus savants micrographes, tels que
Rudolphi, Müller, Bory-de-Saint-Vincent, etc., n’ont fait
que soulever le voile qui cache à nos yeux leur organi-
sation, leurs mœurs et même, pour beaucoup sans doute,
leur existence.
Parmi les Echinodermes, on trouve, dans les baies des
DES ILES MARQUISES. 199
iles Marquises , des Astéries ou Étoiles de mer, que les
indigènes appellent Makamaka ohina, des Encrines,
plusieurs espèces d'Echinus, Oursins ou Hérissons de
mer, dontune, Echinus margaritacea, Lamk., qui res-
semble beancoup à celle de nos côtes, est désignée par
les naturels sous le nom de Vanavana houetea; une
seconde, Vana toa, dont les aiguillons longs, minces et
noirâtres, sécrètent une liqueur corrosive qui en rend
la piqûre très douloureuse ; une 3°, Hatouke, à aiguil-
lons gros et courts, et dont on peut faire des crayons
d'ardoise; une 4° enfin, beaucoup plus petite et qui
dépouillée de ses piquets offre des couleurs claires fort
agréables. Nous n'avons jamais vu les naturels manger de
ces animaux.
Il faut encore signaler les Holoturies, O1, qu'on ne voit
pas fréquemment dans les baies: est-ce à dire qu’elles
ont conscience du sort qui les attendrait si elles venaient
à être lancées contre les rochers ? .
Parmiles Acalèphes, signalons quelques Méduses; parmi
les Polypiers, des Actinies, des Sertulaires, des Polypes à
cellules, des Corallines, Gorgones, Oculines, et plusieurs
espèces d'Éponges, dont une qui croît sur les rochers de
Taiohaë, laisse exsuder un suc d’un beau violet, et une
autre espèce, qui croît au fond de l’eau, à plusieurs
mètres de la surface, et affecte une forme conique. Nous
n'avons pu soumettre cette dernière espèce, qui nous
paraît être très curieuse, aux savants naturalistes qui
s'occupent de l'étude des animaux inférieurs, et nous
regrettons de ne pouvoir faire connaître ici leur avis.
Tels sont, avec la Cidarites nutularia, Lam*., et un
Spatangus, à peu près tous les genres de Zoophytes
que nous avons observés aux Marquises. Nous ne dou-
tons nullement qu'il s'en trouve un bien plus grand
200 ZOOLOGIE DES ILES MARQUISES.
nombre que nous ayons omis; mais nous n’avous point,
dans ce travail, la prétention de donner une énuméra-
tion complète de toutes les richesses des Marquises,
sous le rapport de l'Histoire Naturelle ; nous avons sen-
lement essayé d'indiquer quelques uns des êtres qui
vivent dans cet archipel, et de donner un apercu de
la nature de ces îles Océaniennes.
CE Y dyv
FRAGMENTS
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES,
Peur Vi. Banc. LEAES. (1)
es Un, à,
Î. — SUR LA LUMIÈRE ZODIACALE DANS LE VOISINAGE
: DU SOLEIL.
Il à élé quelquefois émis l'opinion que la lumière
zodiacale ne va pas jusqu’au soleil, et qu'elle est formée
par un anneau qui l'entoure à une certaine distance. On
s’est fondé pour cela sur ce que, dans les éclipses, on ne
distingue pas la lumière zodiacale près du soleil, quoique
cependant Mairan rapporteune observation ancienne qui
semblerait indiquer qu'elle a été vue uné fois. Mais il est.
bien établi que, dansleséclipses, l'obscurité esttrès faible,
ainsi que je l'ai déjà fait remarquer à la Société; Les étoi-
les de 2° grandeur ne sont que rarement visibles, et la
lumière zodiacale ne paraît dans le crépuscule que long-
temps après elles.
Je ferai en outre observer qu'on a généralement une
idée très fausse de l’obscurité de l'atmosphère pendant
les éclipses totales de soleil, vu qu’on considère que sur
la ligne centrale de l’éclipse, l'atmosphère ne recoit pas
(4) Ces notes étaient simplement destinées par leur auteur,
résidant maintenant au Brésil, à figurer dans l'analyse des
travaux de la Société; mais celle-ci a jugé préférable de les
publier à part, eu égard à leur étendue et à leur importance.
202 © FRAGMENTS
de rayons directs, mais seulement des rayons secondai-
res renvoyés parles couches atmosphériques situées sous
l'horizon. C'est laune erreur grave, car la bande deléclip-
se totale est toujours très étroite, tellement étroite même,
que l'intersection du cône d’ombre par la surface supé-
rieure de l'atmosphère ne soustend, vue de lasurfaceter-
restre, qu'un très petit angle. Ainsi, le 7 septembre
dernier, à Paranagua, à 6° du soleil, il y avait déjà de la
lumière renvoyée directement par les couches limites de
l'atmosphère, et à 45° du soleil, il y avait des rayons
solaires réfléchis par les couches denses qui le soir don-
nent lieu aux ares crépusculaires. Ces couches éclairées
renvoyaient un peu de lumière dans la direction du
soleil, mais la quantité en était petite, de sorte que au Nord
près du soleil, l'atmosphère devait paraitre beaucoup
plus sombre que du côté du Sud, ce qui n'avait pas lieu
d'une manière-sensible, car on ne voyait pas d'étoiles plus
petites du côté du soleil où Régulus, étoile intermédiaire
entre la 1'° et la 2° grandeur, n'a été vue que du côté du
pôle Sud où on a apercu plusieurs étoiles de 1" gran-
deur. Ilest vrai que la couronne solaire éclairait l'atmo-
sphère plus fort au Nord qu'au Sud, mais sa lumière est
si faible par rapport à celle d’un point solaire , qu'elle ne
pouvait seule compenser l'effet dont il vient d'être ques-
tion. Cela prouve que la région atmosphérique voisine
du soleil devait se projeter sur un fond lumineux qui
n’était autre alors que la lumière zodiacale qui devenait
ainsi sensible.
A l'appui de la même conclusion, on peut encore faire
remarquer que la surface de la lune paraissait plus som-
bre que la région du ciel extérieure à la couronne,
même en ayant égard aux effets de contraste, et bien que
dans la direction de la surface de la lune, il y eût la
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 203
lumière cendrée en plus de la lumière atmosphérique.
Cela prouve qu'en dehors de la couronne solaire, il y
avait aussi une autre lumière plus vive que la lumière
cendrée et qui devait être la lumière zodiacale.
On sait que la grande comète de 1843 a été vue en plein
jour dans le voisinage du soleil. Or, comme au bout de
quelques jours, cette comète à une certaine distance du
noyau et la lumière zodiacale étaient exactement de
même intensité, un savant astronome a pensé que la
même égalité aurait dû avoir lieu à l'époque où la comète
était le plus rapprochée du soleil, si la lumière zodiacale
avait atteint le même degré de rapprochement. Mais il
y a là une confusion, car le noyau et la partie voisine
de la queue ont présenté une énorme supériorité sur la
lumière zodiacale ; et ce sont ees portions, et jamais les
régions de la queue qui est devenue au bout de quel-
ques jours égale à la lumière zodiacale, qui ontété vues
en plein jour. Quand même, au reste, on admettrait la
comparaison qui vient d’être citée, il résterait encore à
prouver que le changement physique d'état de la comète
de 1843 n'a pas pu augmenter son éclat près du soleil
dans un rapport beaucoup plus grand que celui qu’aurait
produit le simple rapprochement, comme cela a eu dieu,
d'après mes observations, pour la comète de Donati.
Sans cela même , la visibilité de la lumière zodiacale
provient de son immense épaisseur; lors donc que le
rayon visuel se rapproche du soleil, il n’y a pas accrois-
sement d'intensité sur toute la longueur de ce rayon,
mais seulement sur la petite portion de cette longueur
qui passe près du soleil. L'’accroissement d'intensité
résultant sera donc assez minime comparativement à
celui d'une comète dont la masse entière se rapproche
du soleil, et par suite recoit toute entière l’accrois-
201 FRAGMENES
ment d'éclat. Done la comparaison précédente esi
entièrement inexacte , et il n'existe aucune preuve
que la lumière zodiacale ne s’étende pas jusqu’au soleil,
tandis que l’on trouve pour l'opinion contraire Les preu-
ves qui ont été citées en premier lieu.
IL -— L'ACCÉLÉRATION DU MOUVEMENT DE LA COMÉÈTE
D'ENCKE NE PEUT PROVENIR D'UN MILIEU RÉSISTANT.
S'il existait autour du soleil un milieu continu autre
que l'éther, sa présence serait accusée par le polariscope.
En effet, la réfraction de ce milieu devant être très
petite et insensible, d’après les résultats des observa-
tions sur les étoiles, son indice de réfraction serait sensi-
blement égal à l'unité, et par suite ce milieu donnerait
comme tous les gaz et en général tous les corps trans-
parents, par suite de la réflexion régulière, un maximum
ile polarisation pour l'angle de réflexion dont la tangente
égale l'unité, c'est-à-dire sous l'angle de 45°.
Or il est facile de constater par des procédés tres
délicats que j'ai décrits dans ma note sur la lumière
zodiacale, communiquée à l’Institut en septembre 1858,
que la lumière du ciel serein pendant la nuit, en l'absence
de la lune et dés planètes les plus brillantes, ne renferme
aucune trace de polarisation. Dans cette condition, la
polarisation atmosphérique n’existe pas la nuit, parce
que les points lumineux qui peuvent éclairer l'air sont
distribués non plus dans une direction unique, mais dans
tous les sens, ce qui donne lieu à une multitude de plans
de polarisation croisés de toutes manières, de sorte que
cette lumière atmosphérique se comporte comme de la
lumière naturelle et n'empèche pas de faire l'observation
uécessaire pour reconnaître l’existence d'une polarisa-
tion hors de notre atmosphère, Done il w'existe pas dans
ASFRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 205
les espaces célestes d'autre milieu continu que l'éther,
car la lumière zodiacale elle-même, n'étant pas polarisée,
n’est pas:due à un milieu continu, mais provient d’une
multitude de particules qui réfléchissent comme les nua-
ses la lumière solaire sans la polariser, et qui cire
lent dans l'espace en obéissant aux lois de la gravitation.
On ne peut échapper à cette conclusion en supposant
que la lumière zodiacale soit une lumière propre, car
si cette lumière propre émanait d’un milieu continu, la
propriété d'être Inmineux par lui-même n’empêcherait
pas ce milieu de réfléchir régulièrement de la lumière
solaire, et dès lors il y aurait polarisation.
Cela posé, onsait que quand un corps en traverse un
autre avec une très grande vitesse, il ne lui communique
pas une partie de sa vitesse comme il le ferait si cette
vitesse était moindre, mais il agit seulement sur les mo-
lécules qu'il rencontre, sans transmettre même la plus
petite vibration au reste du corps traversé. Cest ainsi
qu'une balle perce une vitre sans la briser, et cependani
la vitesse d’une balle est loin d’être comparable à celle
de corps circulant autour du soleil suivant les lois de la
gravitation. Donc, dans la rencontre des comètes par ces
corpuscules, ces derniers peuvent séparer de petites
parties de la masse de la comète, mais n’offrent pas plus
de résistance à cette comète, que ne le feraient sur la
marche d'uu wagon les balles tirées sur les vitres de ce
wagon.
La vitesse ne pourrait être modifiée que dans le cas
où le corpuscule perdrait la totalité de sa vitesse dans la
comète avant de l'avoir traversée, ce qui n’est guère pos-
sible vu la faible densité des comètes qui n’altèrent pas
la marche des rayons lumineux. Il faut de plus ajouter
que les corpuseules de la lumière zodiacale paraissent se
206 FRAGMENTS
mouvoir dans l'espace en tous sens, du moins autant
qu’on en peut juger par les bolides qu'ils produisent en
rencontrant notre atmosphère. Donc la lumière zodia-
cale ne peut modifier en rien la marche des comètes, et
il n'existe pas d'autre milieu résistant qu'elles puissent
rencontrer, à moins que l’on ne suppose que ce milieu
soit l’éther lui-même.
Je ferai observer ensuite que l’éther ne peut pas offrir
de résistance à la marche des comètes. En effet, la
théorie des ondulations de la lumière qui conduit à
admettre l'existence de l’éther, apprend que si on prend
pour unité la densité de l’éther dans le vide, cette densité
dans un corps est égale au carré de l'indice de réfraction
de ce corps. Or une très célèbre expérience de physique,
due à M. Fizeau, prouve que dans le mouvement d’un corps
une quantité d’éther égale à l'excès de la densité dans
ce corps sur celle du vide est entrainée, et que le reste
est immobile. Il n’y a donc d'entrainé que l’éther, pour
ainsi dire, combiné à la matière. Or si l’éther libre oppo-
sait une résistance, il serait nécessairement entraîné de
manière à présenter en avant du corps une condensation,
en arrière une dilatation, et un courant de l'avant en
arrière sur les côtés du mobile. C’est ce que la physique
démontre par expérience ne pas exister. Or comme une
résistance sans entraînement ne peut se concevoir, puis-
que c’est sur cet entrainement même qu'est fondée la
théorie de la résistance, on est obligé d'admettre que
l’éther n’oppose pas de résistance au mouvement des
corps.
On peut encore démontrer ce fait par les considéra-
tions suivantes : l’éther pénètre les corps qui, comme on
l'a reconnu, présentent plus de creux que de plein. Si
donc il y avait une résistance, elle ne proviendrait pas
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 207
uniquement de la surface du corps, mais du nombre et
de la surface des molécules, c'est-à-dire qu'au lieu d’être
proportionnelle aux surfaces ou mieux aux sections,
comme la résistance des gaz, lesquels ne pénètrent pas les
corps, la résistance de l'éther serait sensiblement pro-
portionnelle aux masses, et par suite son effet serait aussi
appréciable sur les planètes que sur les comètes. Or
comme l’action de la résistance de l’éther est insensible
sur les planètes, on est forcé d'admettre qu'elle est aussi
insensible sur les comètes.
Les différences de densité de l’éther sont précisé-
ment la cause des réfractions. Or si l’éther opposait une
résistance à la marche des corps célestes, il y aurait con-
densation de l’éther en avant de ces corps, dilatation en
arrière, et par suite les étoiles éprouveraient, en appro-
chant de la lune, des déplacements apparents qui n’ont
pas été remarqués. Ces mêmes réfractions seraient accom-
pagnées de dispersion et même de divers phénomènes
d'interférences et de diffraction, qui seraient trop sail-
lants pour n'avoir pas été observés.
Pour pouvoir, à l’aide d’un milieu résistant, expli-
quer les anomalies du moyen mouvement de la comète
qui porte son nom, M. Encke admet que la densité du
milieu résistant croît en raison inverse de la distance au
soleil. Or un pareil changement de densité dans l’éther
donnerait lieu à de fortes réfractions pour les rayons
des bords du soleil qui ne traverseraient pas norma-
lement les couches de niveau, et par suite les bords
du soleil devraient nous paraître irisés. De plus,
Mercure et Vénus passant alternativement pour nous de-
vant et derrière, les couches les plus denses de ce milieu
devraient nous présenter dans leur longitude apparente,
par suite de cette réfraction , une inégalité périodique
208 FRAGMENTS
que les observations n'ont pas indiquée. Avec un
changement de densité de l’éther aussi grand que ce-
lui que suppose M. Encke, les réfractions dépasseraient
beaucoup celles de notre atmosphère, et par suite les
inégalités en question seraient énormes. Done il faut
admettre que si l’éther oppose une résistance au mou-
vement des comètes et des corps en général, cette résis-
tance est inappréciable et ne peut expliquer l’accéléra-
tion du mouvement moyen de la comète d’Encke.
J'ajouterai encore aux considérations qui précèdent
la remarque que, le diamètre de la comète d’Encke étant
variable et croissant plus vite que le cube de la distance
au soleil, M. Encke aurait dû introduire cette condition
dans ses caleuls. Il aurait vu alors que la résistance d'un
milieu constitué comme ille suppose, aulieu d’être à peu
près réciproque au carré de la distance au soleil (car le
carré de la vitesse qui entre dans sa formule est à peu
près en raison inverse de la distance au soleil), aurait été
proportionnelle environ à la quatrième puissance de la
distance au soleil, ce qui n'aurait pas, comme la première
formule, expliqué l’'anomalie observée.
III. — SUR QUELQUES CONSÉQUENCES DE LA THÉORIE
DYNAMIQUE DE LA CHALEUR DU SOLEIL.
Ila été démontré qu'aucune concentration d’une chaleur
primitive dans le soleil, qu'aucune combinaison chimique
entre les diverses parties de sa masse entière, soit que
ces combinaisons développent immédiatement de la cha-
leur ou qu'elles produisent de l'électricité se trans-
formant ultérieurement en chaleur, ne pourraient suffire
à expliquer la perte de chaleur du soleil au taux actuel
pendant seulement deux ou trois mille ans, durée infé-
rieure à celle de lhistoire. Cette considération a
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 209
L'
conduit M. Waterston à rechercher hors du soleil la
cause de sa chaleur et de sa lumière, puisque cet astre
ne peut lui-même renfermer cette cause. La théorie à
laquelle il est arrivé repose sur celle de la transforma-
üon du mouvement en chaleur, appelée théorie dynami-
que de la chaleur, et actuellement démontrée. M. Waters-
ion suppose que la chaleur solaire est développée
par la destruction dans l'atmosphère solaire des vitesses
des corpuscules qui forment la lumière zodiacale, ou
en d'autres termes par une pluie immense d'étoiles
lilantes dans cette atmosphère. J'ai déjà entretenu pré-
cédemment la Société de cette ingénieuse théorie et j'ai
fait voir qu’elle se concilie avec les apparences générales
du soleil, en même temps qu’elle peut expliquer la pro-
duction de la chaleur solaire pendant un nombre immense
de siècles sans même que le diamètre du soleil ait varié
sensiblement pour nous, et sans qu'aucune perturbation
ait été introduite dans les mouvements moyens des pla-
nètes. Je ferai remarquer les conséquences suivantes de
cette théorie, qui toutes s'accordent avec les faits :
1° La plus grande destruction des vitesses a lieu dans
la région moyenne de l'atmosphère solaire ; d’une part
parceque les couches supérieures sont trop peu denses
pour donner lieu à une grande perte de vitesse, d'autre
part parceque, comme pour les bolides à la surface de
la terre, le corps se brise en fragments et se réduit en
poussière dès que par l'effet de la résistance il a atteint
la température rouge-blanc, de sorte que sa vitesse
s’annule très rapidement aussitôt que le corps rencontre
des couches d'une densité suflisante pour que la
résistance développe cette température, et sa chute
dans les couches inférieures a lieu avec une vitesse trop.
petite pour maintenir la température rouge. L’atmo-
1
210 FRAGMENTS
L1
sphère solaire ainsi échauffée dans sa région moyenne
devient lumineuse par leffet de sa haute température
et forme la photosphère.
2° Par suite de l’aplatissement de la lumière zodiacale,
les chutes de corpuscules sont beaucoup plus abon-
dantes à l'équateur qu'aux pôles du soleil, de là l'expli-
cation de la plus grande chaleur des régions équato-
riales.
3° Les corpuscules entrant dans l'atmosphère solaire
y développent par le frottement de l'électricité. Les
régions supérieures de cette atmosphère doivent donc
prendre une certaine électricité, tandis que ces cor-
puscules prennent l'électricité contraire qu'ils transpor-
tent dans les régions inférieures. De là deux états élec- :
triques différents de la surface solaire et de son atmo-
sphère. Les recompositions qui s’opèrent sont probable-
ment la cause des rayons de la couronne des éclipses
de soleil, rayons dont le plus grand nombre est nor-
mal à la surface solaire, sens du plus court chemin pour
la recomposition, mais les conducteurs secondaires for-
més dans l'atmosphère solaire par les poussières flottan-
tes et peut-être des gaz non permanents peuvent eon-
tourner et incliner ces rayons de toutes les manières.
À la surface de la terre, les bolides doivent de même être
une des causes de l'électricité atmosphérique.
L° Dans les régions équatoriales du soleil où il y a la
plus grande chute de corpuscules et par suite la plus
grande production de chaleur et d'électricité, il tend à
se produire des courants ascendants par suite de
l'augmentation de température, et les orages doivent être
plus forts par suite de la plus grande quantité d'élee-
tricité. De là l'explication des soulèvements et des cre-
vasses qui s’opèrent dans la couche Inmineuse que l'on
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 211
désigne sous le nom de photosphère, et qui n’ont lieu que
dans les régions équatoriales, où ils forment les facules
et les taches.
5° La plus grande élévation de température de la
région équatoriale donne lieu à des mouvements aériens
analogues à nos vents alisés, et dont le courant supé-
rieur ou contre-courant de l'Ouest à l'Est est seul sensi-
ble pour nous, et se manifeste par la différence des rota-
tions solaires déduites de la périodicité des températures
terrestres trouvée par M. Buy Ballot, et de la durée
moyenne de la rotation des taches.
6° Les corpuscules de la lumière zodiacale, obéissant
aux lois de la gravitation, ne peuvent tomber dansle
soleil que par l'effet de leurs perturbations mutuelles et
des perturbations planétaires. Il doit donc exister dans
leur chute des période dépendant des révolutions de
toutes les planètes et surtout de la plus grosse des pla-
nètes, Jupiter. Cette variation périodique des chutes
donne lieu à une variation semblable de la quantité de
chaleur et d'électricité produite, et par suite à une varia-
tion périodique des orages ou des taches et facules.
Donc les taches du soleil doivent être périodiques, et la
durée de la période est à peu près celle de la révolution
de la plus grosse planète, avec des anomalies dépen-
dant des autres planètes. Cette conséquence est exacte-
ment semblable à celle à laquelle M. Wolf est arrivé
par les observations mêmes des taches solaires. I est
possible au reste qu'il existe en outre d’autres anomalies
qui résulteraient de courants d’astéroïdes inégalement
distribués sur l'orbite de leur ensemble, tels que les
astéroïdes que la terre rencontre au mois de novembre.
Il est bon de noter que la variation dans la quantité de
chaleur produite n'indique pas une variation propor-
212 FRAGMENTS
tionnelle dans le rayonnement, sur lequel en outre réagis-
sent les conditions des couches supérieures. Toutefois
les différences entre les maxima et les minima moyens de
température doivent être le plus grandes dans les années
à taches, conformément aux observations d’Arago.
7° Les corpuscules qui tombent dans le soleil et y
restent, produisent dans ce corps des quantités égales
d'électricité contraire et qui s'y recombinent, mais il n'en
n'est pas de même de ceux qui rasent l'atmosphère
solaire et qui ressortent de cette atmosphère, y ayant
développé une électricité et non pas l’autre, et qui par
suite des perturbations ne reviennent pas de nouveau
dans l'atmosphère solaire à la révolution suivante. Done,
dans la théorie dynamique de la chaleur solaire, le soleil
doit être un corps électrisé. Or, la terre en tournant
devant ce corps subit une actfbn par influence qui se
transporte par toute sa surface, en donnant lieu à un
transport d'électricité dans le sens de la rotation appa-
rente du ciel. N'est-ce pas là l’origine du courant de l'est
à l’ouest d'Ampère. Comme il est statique, il n’est pas
égal dans tout son contour et perturbe la boussole iné-
galement aux diverses heures du jour: de là les variations
diurnes de la boussole. Cette électricité solaire se
perd en rayonnant dans l'espace et se transformant
probablement en chaleur, ou lumière, ou électricité, ou
magnétisme.
8° La quantité de corpuscules qui rasent l'atmosphère
solaire étant périodique comme celle de ces corpuseu-
les qui restent dans le soleil, l'intensité de l'électricité
solaire possède la même période que les taches et par
suite les variations de la boussole doivent avoir la même
période que les taches solaires.
9° D'après l'explication précédente, les maxima des
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 213
taches doivent correspondre aux maxima des variations
de la boussole, comme cela a lieu effectivement.
10° Les composants Nord-Sud des courants terrestres
développés par l'électricité solaire, changent de signe
brusquement aux deux équinoxes. De là les deux systè-
mes de courbes de la variation diurne de la boussole,
qui passent brusquement de l’un à l’autre aux deux
équinoxes et qui ont été reconnus par le colonel Sabine.
11° Les courants atmosphériques de l'Est à l'Ouest
nécessaires pour expliquer l'aurore polaire, son orienta-
tion perpendiculaire au méridien magnétique et son
action sur la boussole, trouvent leur explication facile
dans l’électricité solaire, qui explique aussi leur périodi-
cité. Les orages et par suite les pluies doivent tendre
aussi à être plus fréquents dans les années à taches,
conformément aux observations d’Arago : de là le prix du
blé plus élevé d’après le même astronome, de là aussi
un abaissement de la température dans certains lieux,
quoique la température générale du globe doive être
plus élevée.
12° L’électricité solaire n’exerce qu'une action insensi-
ble sur les atmosphères des planètes à cause de la masse
de ces dernières, mais il n’en est pas de même des atmo-
sphères des comètes qui n’ont pas de masse. Par l'effet
de l'attraction solaire, la comète tend déjà à s’allonger
suivant le rayon vecteur du soleil, mais le noyau ne
reste pas au centre parceque, en s'échauffant sous
l'action du soleil, le noyau et la nébulosité s’échauffent
inégalement par suite de la diathermanéité de cette der-
nière, et se constituent alors dans un état électrique dif-
férent d’après les lois des courants électriques déter-
minés par la chaleur. En général, d’après le signe des
électricités, le novau est attiré et la nébulosité est
21% FRAGMENTS
repoussée. Alors leseffets d'électrisation par influence se
joignent aux effets d’électrisation par différence de tem-
pérature, et la comète s’allonge considérablement sui-
vant le rayon vecteur. De là l'explication des queues des
comètes qui n’ont lieu que dans le voisinage du soleil,
parceque l’action électrique diminue en raison inverse
du carré des distances. Sur les planètes, par suite de
leur masse, l’action du soleil ne peut que se joindre à
celle de la gravitation pour augmenter un peu les
marées.
13° Tous les phénomènes présentés par les queues
des comètes sont faciles à expliquer. Ainsi la répul-
sion de l'électricité sur elle-même tend, si les matières
sont peu conductrices, à les faire s’écarter de manière
que le centre de la queue soit vide : de là lappa-
rence si commune d’un paraboloïde ereux. De plus,
la nature différente de l'électricité du noyau et
de la queue doit faciliter, quand après le passage au
périhélie la force solaire diminue, la rentrée d’une por-
tion au moins de cette queue, comme cela a eu lieu pour
la comète de Donati. Les forces solaires agissant en deux
sens sur les deux extrémités d’une comète, peuvent
expliquer sa séparation en deux parties, quand ces for-
ces deviennent supérieures aux forces moléculaires qui
les retiennent. Les répulsions de l’électricité de même
nom expliquent les secteurs lumineux, les points noirs,
et les écarts entre elles des queues multiples, dont la
formation originaire peut être due à des inégalités
d’échauffement, ainsi que.les queues intérieures à d’au-
tres queues en forme de paraboloïde creux. Les balan-
cements de la queue autour du rayon veeteur peuvent
être aussi expliqués par cette force répulsive émanée du
soleil et qui tend à ramener la queue vers sa position
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 215
d'équilibre quand elle s’en est écartée. Enfin les queues
dirigées vers le soleil sont faciles à concevoir quand,
par des conditions particulières, une portion de la nébu-
losité devenant plus chaude que le noyau, possède
une plus grande quantité de l'électricité contraire au
soleil que le noyau lui-même, etc.
14° La queue de la comète repoussée par le soleil,
agit, d’après la théorie précédente, sur le noyau qu’elle
attire, mais cette queue a dans le sens tangentiel une
vitesse moindre que le noyau, de sorte qu'elle présente
un retard qui la fait courber dans le sens de la marche
de la comète, comme on l'observe généralement. Donc
les attractions entre le noyau et la queue de la comète
donnent lieu sur le noyau à deux composantes, l’une sui-
vant le rayon vecteur du soleil, l’autre en sens contraire
du mouvement de la comète. J'ai trouvé que l'expres-
sion de la force en sens contraire du mouvement de la
comète, est proportionnelle au carré de la vitesse du
noyau et en raison inverse de la distance au soleil, ce
qui est précisément la formule que M. Encke avait
employée par erreur pour représenter l'effet d’un milieu
résistant sur sa comète, et qui rendait parfaitement
compte des anomalies observées dans le moyen mouve-
ment de cet astre. La force suivant le rayon vecteur est
en raison inverse du carré de la distance et se confond
avec la gravitation. Je n'ai pas eu égard dans ce calcul à
la durée de la transmission des attractions et répulsions
électriques , vu qu’on ignore comment elles se produi-
sent; mais si cette durée est sensible, elle ne réagirait
qu’en introduisant un terme du genre de celui que M.
Faye a employé pour représenter l'effet d'une radiation
solaire sur le mouvement des comètes et qui explique
aussi l'accélération de la comète d’'Encke : done la théo-
216 FRAGMENTS
rie dynamique de Ja chaleur du soleil rend parfaite-
ment compte de ee phénomène.
Je ferai remarquer en outre que le diamètre du soleil
employé dans les tables astronomiques étant celui de
la photosphère qui est gazeuse, rien ne prouve que ce
diamètre ne soit pas sujet à une petite variation pério-
dique comme l'état de cette atmosphère qui se crevasse
périodiquement, et je me propose de faire des obser-
valions à ce sujet.
IV. — SUR UNE ERREUR DE LA MÉCANIQUE CÉLESTE
DE LAPLACE.
Laplace a commis l'erreur suivante dans sa Mécani-
que céleste, relativement à la résistance des rayons
solaires dans le cas de l'émission : « Si la lumière est
une émanation du soleil, dit Laplace, on peut transpor-
ter en sens contraire à la lumière le mouvement réel
de la planète et considérer celle-ci comme immobile,
ce qui ne change rien à leur action réciproque. Alors
la lumière agit sur la planète suivant une direction un
peu inclinée à sa direction primitive. Elle communique
à son centre de gravité suivant cette direction nouvelle
une force que l’on peut ensuite décomposer en deux
autres, l’une suivant le rayon vecteur de la planète,
l'autre en sens contraire de la direction de l'élément
de courbe qu’elle décrit. Ces deux forces sont entre
elles comme la vitesse de la lumière est à la vitesse
de la planète. » D'après cette considération, Laplace
donne les deux-expressions de ces forces qu'il regarde,
l'une comme proportionnelle à la vitesse constante
de la lumière, l'autre à la vitesse de la planète, et en
outre comme proportionnelles à la densité de la lumière
qui est en raison inverse du carré de la distance au
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 217
soleil, et il continue ainsi : « La première de ces forces
est en sens contraire de la gravitation vers le soleil, et
comme elle suit la même loi, elle se confond avec elle
en la diminuant un peu. La seconde force est en sens
contraire du mouvement de la planète et produit une
résistance à ce mouvement. »
Cette dernière partie du raisonnement de Laplace est
exacte, mais non la première ; c'est-à-dire que les deux
forces ne sont pas entre elles comme la vitesse de la
lumière est à la vitesse de la planète, mais comme les
carrés de ces vitesses. En effet, il faut non seulement
tenir compte de la perte de vitesse du corps par suite
de la vitesse qu'il détruit de la part de chaque molécule
rencontrée el qui est déjà proportionnelle à cette vitesse,
mais encore du nombre de ces molécules rencontrées
dans l'unité de temps, nombre qui, à égalité de densité,
est aussi proportionnel à cette vitesse, de sorte que c’est
proportionnellement au carré de sa vitesse suivant la
direction un peu inclinée à sa direction primitive (de la
manière dont Laplace la définit ci-dessus), que la lumière
agit pour retarder le mouvement de la planète. En
décomposant cette résistance comme le dit Laplace, les
deux forces sont entre elles comme le carré de la vitesse
de la lumière est au carré de la vitesse de la planète.
Elles sont d'ailleurs l’une et l’autre proportionnelles à
la densité de la lumière ou en raison inverse du carré de
la distance au soleil, comme le dit Laplace. La force
suivant le rayon vecteur est donc proportionnelle au
carré de la vitesse de la lumière, qui est une quantité
constante, et en raison inverse du carré de la distance au
soleil comme la gravitation, de sorte que cette force se
confond avec la gravitation en la diminuant un peu,
comme le dit fort bien Laplace ; la seconde force, celle
218 FRAGMENTS
qui est opposée au mouvement de la planète et qui lui
fait résistance, est proportionnelle au carré de la vitesse
de la planète et en raison inverse du carré de la distance
au soleil, tandis que Laplace la supposait proportion-
nelle à la simple vitesse de la planète et en raison
inverse du carré de la distance au soleil. La résistance
de la lumière dans l'hypothèse de l'émission rentre donc
dans le cas général que Laplace a traité auparayant de
la résistance d’un milieu, et c’est bien à tort que M.
Leverrier, dans une discussion assez récente à l'Insti-
tut, a insisté sur la nécessité de la distinetion de ces
deux cas, en rappelant que Laplace l'avait faite, çar
c'est uniquement Laplace qui a commis une erreur
parfaitement évidente, en faisant cette distinction.
V. — SUR LES ÉQUATIONS PERSONNELLES ET LES MOYENS
DE LES FAIRE DISPARAITRE.
Dans un mémoire intitulé : De l'emploi des observa-
tions azimutales pour la détermination des ascensions
droites et des déclinaisons des étoiles, et publié dans
le tome V des Mémoires de la Société, j'ai fait voir qu'on
pouvait faire disparaître les équations personnelles dans
la mesure des ascensions droites, en donnant à l’aide
d’un mécanisme que j'ai déerit, un mouvement parallac-
tique à la lunette de l’alt-azimut, mouvement conduit
par une horloge. L'observateur pointe l’astre, qui reste
alors pointé par l'effet de ce mouvement d'horlogerie,
et quand le pointé est jugé bon, l'observateur frappe
sur une touche, dont l'effet est d'enregistrer à la fois
l'heure et la situation de l'instrument. |
Depuis la publication de mon mémoire, j'ai simplifié
cette disposition, et le mouvement parallactique peut
être supprimé, La lunette de l’alt-azimut est seulement
Li
19
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 219
munie d’un micromètre dont la vis horizontale fait mar-
cher un fil vertical. Une manivelle permet de faire mou-
voir cette vis d’un mouvement contieu, et en outre la vis
porte une tête très large divisée. À chaque division de
cette tête de vis correspond une pointe en platine qui
vient toucher dans le mouvement de rotation un ressort
également en platine et établit un courant électrique.
L’observateur pointe l’astre, en maintenant par la mani-
velle cet astre pointé un certain temps. Les courants
électriques établis alors par les divisions de la tête de vis
passent dans une pointe de fer en contact avecune
bande de papier imbibé d’une solution de nitrate
d'ammoniaque et qu’un mouvement d'horlogerie fait
dérouler. Ces courants tracent alors en jaune sur cette
bande une série de points. A côté de la première pointe
de fer traçante, il ÿ a une seconde pointe semblable qui
marque sur la même bande de papier, les secondes d’une
horloge électrique. Deux autres pointes placées près des
premières, marquent sur la même bande, l’une le nom-
bre de tours de vis, l’autre les minutes de l'horloge. La
correspondance sur la bande de papier des divisions de
la vis micrométrique et des secondes de l'horloge, à par-
tir de la seconde où l'observateur a remarqué que son
pointé était bon, fait alors connaître pendant une série
d'instants les angles du rayon visuel de l’astre et de la
ligne de collimation de la lunette pour laquelle on con-
naît la lecture du micromètre, et on n’a plus qu'à faire
la lecture du limbe azimutal de l'instrument, lecture
qui n'a pas varié pendant la durée de l'observation.
La disposition qui vient d'être déerite pour les angles
azimutaux, peut être également prise pour les angles de
hauteur. Au lieu du tracé électro-chimique dans le chro-
nographe enregistreur, on pourrait employer des poin-
290 FRAGMENTS
Les comme dans le télégraphe Morse, ou même des appa-
reils écrivants, mais je trouve plus simple le tracé
électro-chimique du fer sur le papier imbibé de nitrate
d’ammoniaque, tracé qui est très fixe et ne s’altère plus
après avoir été obtenu si le papier a été lavé. Le procédé
qui vient d’être décrit est applicable à la lunette méri-
dienne comme à l’alt-azimut.
J'ai reconnu par expérience qu’en l'absence de chrono-
graphe électrique et même de micromètre, on peut avec
un simple théodolite faire à peu près complètement dis-
paraître les équations personnelles en opérant de la
manière suivante : à l’aide de la vis de rappel de l’ins-
trument, on maintient l’astre pointé pendant un instant
à la fin de chaque seconde par un mouvement saccadé
réglé sur le battement de l'horloge. Le mouvement à
donner alors à la vis étant chaque fois sensiblement égal,
au bout de 5 à 6 secondes on réussit parfaitement dans
cette opération, et de plus la coïncidence du mouve-
ment avec la fin de la seconde est parfaite, car on sait
qu'on peut sans aucune équation personnelle faire coïn-
cider exactement un mouvement avec le battement de
la mesure. Parmi les divers pointés qu'on obtient ainsi
au bout d’un instant, on remarque un des meilleurs sur
lesquels on s'arrête en notant le numéro de la seconde
qu'on n’a cessé de compter, et on lit le limbe de l'ins-
trument.
VI. — SUR UN APPAREIL POUR OBTENIR DES VUES
PANORAMIQUES SUR GLACE PLANE COLLODIONNÉE.
Avec une chambre photographique ordinaire, on n'ob-
tient que des vues d’une quarantaine de degrés de largeur.
Or il y a des cas où on désire obtenir un panorama de
120 ou même de 150 degrés. On à déjà imaginé plusieurs
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 221
appareils pour photographier un panorama sur papier
roulé en cylindre. Mais ces photographies ont l'inconvé-
nient de ne pouvoir être tirées à plusieurs exemplaires
comme celles que l'on obtient sur glace collodionnée, et
de plus on n'arrive pas au même degré de finesse ni à la
même sensibilité. Mais on ne peut pas collodionner une
glace cylindrique, et pour obtenir des vues panoramiques
sur glace plane, il faut imaginer de nouvelles dispositions,
J'airésolu ce problème, et je fais construire en cemoment
un appareil pour l'obtention de vues panoramiques dans
cette nouvelle condition. Le principe de cet appareil est
fondé sur ce que pour de très petits angles la tangente
peut être considérée comme se confondant avec son arc.
La chambre noire recoit un mouvement de rotation àl’aide
d'une manivelle. Cette même manivelle fait glisser dans
une rainure rectiligne de la chambre noire la glace
collodionnée en lui donnant un mouvement calculé et
tel que, pour un très petit déplacement de cette glace,
la rotation de l'ensemble de l'appareil maintienne
l’image du même objet sur le même point de la glace,
et un écran placé dans le fond de la chambre devant
la glace et percé d’une fente verticale ne permet
qu'aux objets du milieu du champ de se peindre sur
la glace collodionnée. On voit alors que la durée de la
pose dépend uniquement de la vitesse de rotation que
l’on donne à l'appareil, et de plus la grandeur du champ
que l’on peut peindre n’est limitée que par la lon-
gueur de la glace collodionnée.
VII. — SUR L'APPLICATION DE LA PHOTOGRAPHIE
AUX TRIANGULATIONS ET AUX RELÉVEMENTS.
L'emploi de la photographie est, comme on va le voir,
très avantageuse pour le relevé du détail des eartes.
222 FRAGMENTS
Si de deux points donnés dont la distance est connue,
on a déterminé par les moyens ordinaires les azimuts
et les hauteurs de deux autres points, et si en même
temps aux deux points d'observation on a obtenu des
photographies sur glace collodionnée sur lesquelles
sont reproduits les deux points relevés, il est facile
de déduire de ces photographies les hauteurs et les azi-
muts à chaque station de tous les points qui se sont tra-
cés sur les épreuves. Il faut toutefois tenir compte
dans cette opération de ce que, sur la glace, les
images de tous les objets ne sont pas réduites dans le
même rapport, mais les grandeurs dépendent de la dis-
tance au milieu du champ suivant une loi connue, et il
est facile d'y avoir égard. On voit combien par ce pro-
cédé on peut abréger les triangulations pour le relevé
du détail des cartes. Cette méthode serait surtout
utile en mer pour le relèvement des côtes dont on
veut perfectionner la carte, mais les mouvements de
roulis et de tangage du navire ne permettent pas de
photographier, à moins de trouver des dispositions
pour soustraire l'appareil à l'effet de ces mouvements.
Chargé par le gouvernement de Sa Majesté l'Empereur
du Brésil de diriger les travaux d’une commission secien-
tifique à laquelle est confiée la révision de la earte de la
côte de l'Amérique du Sud depuisle fleuve des Amazones
jusqu’à la Plata , je me suis occupé des moyens de lever
la difficulté dont il vient d’être parlé, afin d'appliquer la
photographie aux relèvements en mer qui seront faits
dans cette opération. Pour cela, j'ai dû d’abord employer
les moyens les plus rapides pour l'obtention des épreu-
ves, et J'aireconnu la possibilité d'obtenir par un procédé
très simple et très pratique une vue en une seconde et
même en une fraction de seconde. Malgré la brièveté
!
ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES. 293
de ce temps, les mouvements du navire ne sont pas
négligeables, du moins comme modifiant par le roulis
et le tangage l'inclinaison de la chambre noire, car
quant au mouvement de marche et à la différence de
hauteur au dessus du niveau de la mer par suite des
balancements, ils cessent d’être sensibles pendant cette
durée dès que la côte est à un ou deux kilomètres.
La difficulté se réduit donc uniquement à maintenir la
chambre horizontale. Pour cela, si on pouvait pour
photographier se placer au centre de gravité du navire,
il suffirait d'employer la suspension Cardan, mais comme
on ne peut pas se placer à ce centre, la suspension
‘Cardan ordinaire ne suffit pas, parceque hors du
centre de gravité du navire, le roulis et le tangage don-
nent lieu à des mouvements de transport qui re se
communiquant pas à l’objet suspendu par son centre
de gravité mais au dessus de ce point, entretiennent un
petit balancement. Si dans la suspension Cardan, le
centre de gravité setrouvait dans le plan de la suspension,
le moment d'inertie suffirait à maintenir pour l’objet sus-
pendu une direction constante sans le frottement des
axes, mais à cause de ce frottement, il faut un excès
de poids au dessous du plan de la suspension. Il
résulte de cela qu'on doit réduire les frottements le
plus possible, donner au corps suspendu le plus grand
moment d'inertie possible, placer le centre de gravité
de ce corps dans le plan de la suspension, et enfin
pour vaincre le peu dé frottements qui restent, sus-
pendre par une petite chaîne un petit poids au dessous
de ce corps. Le petit pendule formé par cette chaîne
et ce poids doit être court, de facon que ses oscilla-
tions aient lieu en une fraction de seconde, afin que
dans le mouvement du navire dont la période est rare-
22% FRAGMENTS ASTRONOMIQUES ET PHYSIQUES.
mentau dessous de la seconde, il n'ait pas le temps
de prendre une inclinaison appréciable, mais qu'il
revienne à la verticale à mesure qu'il s’en éloigne.
Pour diminuer les frottements, il est bon de faire
la suspension Cardan double, c’est-à-dire de placer #
axes faisant entre eux des angles de 45 degrés, au lieu
de 2 axes à 90 degrés. Avec une chambre noire ainsi
suspendue, on pourra photographier en mer, et on
tirera une épreuve en chaque point où on fixera la
position du navire par les angles formés par trois
points connus. Une boussole donnera l’azimut magné-
tique du milieu du champ, dont l’azimut astronomique
sera facile au reste à déduire de l'épreuve même,
puisqu'il y aura toujours dans ces opérations la repré-
sentation sur la photographie des points déterminés
par les moyens ordinaires.
CON Dur
LICHENS
DES
ENVIRONS DE CHERBOURG,
Par M. Au. LE JOLES.
Les Lichens occupent un rang important dans la végé-
tation des environs de Cherbourg, non pas autant peut-
être par le nombre des espèces que par l'immense quan-
tité des individus ; les Lichens de grande taille y domi-
nent, etles Parmelia, Sticta, Physcia, Ramalina, Usnea,
Cladonia, ete., abondent, les uns dans nos bruyères, les
autres sur nos arbres et nos rochers.
La constitution minéralogique du nord de la presqu'ile
de la Manche est presque exclusivement siliceuse; nos
roches sont ou quartzeuses, ou schisteuses, ou granitoï-
des ou plus rarement micacées. Les Lichenssilicicolessont
donc en grande majorité dans notre pays, et, par contre, les
espèces calcicoles en sont pour ainsi dire exclues. Cepen-
dant on y rencontre exceptionnellement quelques unes de
ces dernières, soit sur les mortiers et enduits de chaux,
soit sur les pierres calcaires employées dans les con-
structions; d’autres, telles queles Lecidea vesicularis,
Placodium fulgens, Squamaria crassa, se trouvent seu-
lement dans les sables maritimes où l’élément calcaire
leur est fourni en suffisante quantité par les détritus
des coquilles; d’autres enfin croissent sur les stéaschistes
15
296 LICHENS DES
ou talcites légèrement calcarifères provenant des carriè-
res d'Octeville et d'Équeurdreville; mais ces espèces
présentent alors un état intermédiaire entre les formes
silicicoles et celles du calcaire pur, c’est-à-dire que leur
thalle est plus apparent que dans ces dernières, et que
leurs apothèces sont plus superficielles et moins enfon-
cées dans la pierre.
La situation géographique de Cherbourg y fait domi-
ner les espèces occidentales, aussi bien parmi les Li-
chens que dans les autres familles du règne végétal ; on
remarquera, dans la liste suivante, un grand nombre
d'espèces caractéristiques sous ce rapport, et je me
contenterai de signaler plus particulièrement les Séicta
aurata et limbata, Physcia flavicans, leucomela et spe-
ciosa, Sphærophoron compressus, Pannaria rubiginosa
et plumbea, Lecidea lutea, carneolutea , intermixta et
incana, Graphis anguina, dendritica et inusta, Ope-
grapha lentiginosa, Stigmatidium crassum et leucinum,
Arthonia spadicea, Normandina Jungermanniæ, ete.
— Enfin, le littoral nous procure les espèces maritimes,
telles que les Lichina, les Roccella, les Ramalina scopu-
lorum, Verrucaria maura et halodytes, Physcia aquila.
Les apothèces de ce dernier Lichen sont d'autant plus
développées que la plante croît dans des endroits plus
rapprochés du bord de la mer, et, sur les roches arrosées
par l’écume des lames, elles deviennent très grandes,
confluentes, anguleuses et difformes. Le Parmelia con-
spersa présente la même particularité.
Les genres qui, dans notre contrée, sont le plus riches
en espèces , comparativement au reste de la France, sont
les Collema, Leptogium, Sticta, Parmelia, Physcia,
Pannaria, Graphis, Opegrapha et Verrucaria ; au con-
traire, nos environs sont extrêmement pauvres en indi-
2
ENVIRONS DE CHERBOURG. 297
l
vidus comme en espèces de Calicium, Squamaria, Stereo-
caulon; et ilest assez remarquable que l’on n’y rencontre
pas, du moins à ma connaissance, une seule espèce des
genres Umbilicaria, Alectoria, Cetraria, Coniocybe,
qui devraient cependant selon toute probabilité avoir
des représentants dans notre pays.
En 1826, M. P.-A. Delachapelle publia à Caen un
Catalogue méthodique des Lichens recueillis dans l'ar-
rondissement de Cherbourg, disposé suivant la nomen-
clature de la Flore française de De Candolle. Une 2° édi-
tion de ce Catalogue, portant la date 1853, a été inséré
dans les Mémoires de la Société Académique de Cher-
bourg (1856); dans cette dernière édition, l’auteur a
adopté la nomenclature du Botanicon gallicum de M.
Duby.Il est plusieurs espèces, indiquées par M. P.-A.
Delachapelle, que je n'ai pas rencontrées moi-même
dans nos environs ; tel est le Placodium fulgens dont
il existe des échantillons dans l'herbier de l'auteur, que
mon honorable collègue M. le D'. Ed. Delachapelle a
bien voulu me permettre de consulter. Quant aux autres
espèces, indiquées la plupart d'après des renseignements
fournis par M. Bertrand-Lachènée, je regrette de n’en
avoir pas vu d'échantillons et par conséquent d’avoir
été obligé de les omettre dans mon énumération. J'ai été
heureux d'y comprendre quelques Lichens appartenant
au riche herbier de mon excellent ami M. Lenormand,
qui s’est empressé de me les communiquer avec son
obligeance accoutumée. ‘
Il n'existe peut-être pas de Catalogue dans lequel
l'auteur ne déclare présenter une liste incomplète des
objets qui se trouvent dans la localité qu'il a explo-
rée : c'est un lieu commun que je ne puis pourtant m'em-
pêcher de répéter ici, tant je suis convaincu que nous
298 LICHENS DES
devons posséder encore beaucoup d'espèces intéres-
santes qui ont échappé à mes recherches ; et si j'ai eu
l'heureuse chance de rencontrer, dans ces dernières
années, une douzaine d'espèces nouvelles, soit pour la
science, soit du moins pour la flore française, il est de
toute évidence que nos richesses inconnues sont loin
d’être épuisées. Il est d’ailleurs plusieurs localités qui
promettent des récoltes productives, récoltes que je n'ai
pu faire, n'ayant pas eu toujours sous la main les outils
nécessaires pour arracher à nos rochers si durs les
Lichens crustacés qui les recouvrent. Les localités que
j'ai explorées plus particulièrement et qui sont le plus
souvent citées dans ma liste, sont, outre les environs
immédiats de Cherbourg (Montagne du Roule, Faucon-
nière, etc.), tout le littoral à l’ouest jusqu'aux falaises
de Gréville, les environs de Montvason dont les bois sont
situés en partie sur la commune de Sauxmesnil et en
partie sur celle du Mesnil-au-Val, et enfin les restes de
l’ancienne forêt de Bricquebec, maintenant presque
entièrement détruite, et avec laquelle vont disparaître
les derniers individus de Sticta aurata et Dufour,
Gomphillus calicioides, Leptogium palmatum, etc.
Si la liste suivante des Lichens de Cherbourg peut
offrir quelque intérêt, le mérite en est dû entièrement à
l'obligeance du savant lichénographe M. le D'. W.
Nylander, qui a bien voulu examiner mes récoltes, révi-
ser ma collection tout entière, et décrire les espèces
nouvelles que j'ai découvertes; c’est un gage de la valeur
dé mes indications que je puis présenter avec confiance
aux botanistes. Je suis également très redevable à M.
Pelvet, qui connaît si bien les Lichens de nos contrées
et qui m'a puissamment aidé dans la détermination de
certaines espèces critiques.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 229
J'ai suivi l'ordre adopté dans l'Enumération générale
des Lichens par M. le D'. Nylander, et j'ai cité plus
particulièrement les synonymes des auteurs suivants :
HorFMANx : Deutschlands Flora, Erlangen, 1791-1804. (Horrm. F1.
Germ.)
AcHaRius : Methodus qu& omnes detectos Lichenes etc., Stock-
holm, 1803. (Acx. Meth.).
— Lichenographia universalis etc., Goettingue, 1810. (Acx.
Lich. univ.). j
— Synopsis methodica Lichenum etc., Lund, 1814. (Acx. Syn.)
DE CANDOLLE : Flore française, 3e édit., Paris, 1815. (DC. Fl. fr.)
Duy : Botanicon gallicum, Paris, 1828-1830. (Dus. Bot. gall.)
FRIES : Systema Orbis vegetabilis, Lund, 1825. (Fr. Syst. orb. veg.)
— Lichenologia europæareformata, Lund, 1831.(Fr. Lich. eur.)
— Summa Vegetabilium Scandinaviæ, Stockholm, 1846. (Fr.
Summ. Veg. Scand.).
SCHÆRER : Lichenum helveticorum Spicilegium, Berne, 1823.
(ScHÆR. Spicil.).
— Enumeratio critica Lichenum europæorum, Berne, 1850.
(ScHÆr. Enum.).
NYLANDER : Essai d'une nouvelle classification des Lichens,
, Cherbourg, 1854-1855. (Ny. Ess. Class.).
— Études sur les Lichens de l'Algérie, Cherbourg, 1854.
(Nyz. Ét. Lich. Alg.).
— Synopsis du genre Arthonia, Cherb.,1856. (Nyz. Syn. Arth.).
— Prodromus Lichenographiæ Galliæ et Algeriæ, Bordeaux,
1858. (NyL. Prodr.).
— Monographia Calicieorum, Helsingfors,1857.(N y. Mon. Cal.).
— Énumération générale des Lichens, avec l'indication
sommaire de leur distribution géographique,
Cherbourg, 1858. (NyL. Enum.).
— Expositio synoptica Pyrenocarpeorum, Angers, 1858.
(Nyz. Exp. Pyren.).
— Synopsis methodica Lichenum omnium, fascic. 1, Paris,
1858. (NyL. Syn.).
— Fürtechning ôfver Finska Musei Växtsamling , Hel-
singfors, 1859. (Nvz. Herb. Mus. Fenn.).
LICHENS
DEN ENVIRONS DE CHERBOURG:
Fam. FE -— COLLEMACEL.
TRr18. 1 — LICHINEIL.
SIROSIPHON krz.
1.8. saxicola NAEG. in Krz. Spec. alg. p. 316; Ny1..
Herb. Mus. Fenn. p. 76.
Sur les rochers schisteux ; AC.
EPHEBE Fke., Borx.
2.E. pubescens FR.Syst. orb.veg. p.356; Borx. Rech.
struct. Eph. p. 14; Nyz. Prodr. p. 17, Énum. p. 88,
n. {, Syn. p. 90. — Cornicularia pubescens Acx.
Meth. p. 305, Lich. univ. p. 616, Syn. p. 302;
Dus. Bot. gall. p. 617. — Collema pubescens ScxÆr.
Enum. p.248.— Usnea intricata Horrm. F1. Germ.
Il, p. 136. — Cornicularia intricata DC. F1. fr.
IL, p. 331.— Conferva atrovirens DiLzw. Brit. Conf.
t. 25. — Bangia atrovirens LyNG8. Hydroph. dan.
p. 85. — Siigonema atrovirens AG. Syst. alg. p. 42;
Harv. Man. brit. alg. p. 153; Krz. Spec. alg. p. 318.
Falaises de Gréville, sur les rochers du Câtel ; RR.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 231
LICHINA AG.
3. L. pygmæa C.AG. Spec. alg. p.105; Tuz. Mém. Lich.
=
p. 187; Nyz.Prodr. p.17, Énum.p. 88, n.1,Syn.p.91.
—Chondrus pygmœus Lamour. Ess.Thalass. p. 128;
Dus. Bot. gall. p. 948. — Fucus pygmœus LicuTr.
F1. scot. p. 964; DC. EL. fr. VE, p. 5.
Sur les rochers maritimes, à haute mer; C.
. L. confinis C. AG. Spec. alg. p. 105; Tuc. Mém.
Lich. p.188; Nvz. Prodr. p. 17, Énum. p. 88, n. 2,
Syn. p. 92. —Zichen confinis FI. dan. t. 879, f. 2.
— Stereocaulon confine Acu. Meth. p. 317.— Fucus
pygmœus WAHLENS. F1. Lapp. p. 502. — Gelidium
pygmœum LYNcs. Hydroph. dan. p. 41.— Chondrus
pygmœus B minor Dus. Bot. gall. p. 948.
Sur les rochers maritimes, à très haute mer ; AC.
Tri8. IL. — COLLEMET.
PYRENOPSIS Nyr.
5. P. fuscatnla NyL.! Énum. p. 88, n. 2, et p. 143 (in
Mém. Soc. Sc. natur. Cherb., t. V, 1857), Syn. p. 97.
Sur des rochers schisteux, à Urville-Hague.—RR.
COLLEMA Acx., Nvz.
6. C.myriococcum Acu. Lich. univ. p. 638, Syn. p.
se
316; NyL. Énum. p. 89, n.7, Syn. p. 104.—Parmelia
myriococca Acx. Meth. p. 238.
Environs de Cherbourg (herb. Lenormand).
C. flnccidum Acu. Lich. univ. p.647, Syn. p. 322:
Dus. Bot. gall. p. 607; Nvr. Prodr. p. 21, Enum.
232 LICHENS DES
p-89, n.15,Syn.p.107.—Parm.flaccida Acu. Meth.p.
229.—Coll. rupestreu flaccidum ScHÆr.Enum.p.252.
Sur les rochers et les arbres; AC.
8. C. furvum Acu. Lich. univ. p. 650, Syn. p. 323; DC.
Fl.fr.If, p.385; Dus.Bot. gall.p.609; Nyr.Prodr. p.21,
Énum. p. 89,n. 16, Syn.p.107.—Parmelia furva Ac.
Meth. p. 230.— Coll.rupestre£ furvum Scaær.Enum.
p. 252.— Coll. granulosum Horru.Fl.Germ.It, p.99.
Sur les troncs d'arbres; R.— Montvason.
9. C. meïæmumæ Ac. Lich. univ. p. 636, Syn. p. 315;
Ny£c. Prodr. p. 29, Énum. p. 89, n. 17, Syn. p. 108.
— Parmelia melæna Acn. Meth. p.240.— Coll. cri-
spatum Horrs. F1. Germ. IE, p.100.— Coll. jacobeæ-
folium DC. F1. fr. IL, p.384; Dus. Bot. gall. p. 608.
— Coll. multifidum Scnær. Enum. p. 254.— Lichen
marginalis Engl. Bot. t. 192%.
Sur les murs du littoral ; R.
10.C. cristatum Horrm. F1. Germ. If, p. 101; DC. F1.
fr. Il, p. 383; Scaær. Enum. p. 255; NyL. Énum. p.
89, n.17* — Parmelia crispa & cristata Acun. Meth.
p. 235. — Coll. pulposum y cristatum Acu. Lich.
univ. p. 632. — Coll. crispum & cristatum Acu. Syn.
p. 312 ; Dus. Bot. gall. p. 609 (y).
Sur les murs, parmi les mousses; R.— Cherbourg.
11.C. pulposum AcH. Lich. univ. p. 632 («), Syn. p.
311 ; Scuær. Enum. p.239; NyL. Prodr. p. 22, Énum.
p. 89, n. 20, Syn. p. 109.— Coll. crispum « pulposum
Dus. Bot. gall. p. 609. — Coll. crispum 6 DC. F1. fr.
VI, p.185.— Coll. placynthium Acn. Syn. p. 342.
Sur laterre des murs parmi les mousses; AC.
12. — var, tenax Nx1. ILec, — Coll. tenax Acu. Lich.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 338
univ. p.635, Syn. p. 314. — Parmelia tenax Acu.
Meth. p. 231.
Gatteville (herb. Lenormand).
13.C. crispum ACH. Syn. p. 311; DC. F1. fr. IL, p.383;
Nyz. Prodr. p.22, Énum.p. 89, n. 21, Syn. p. 110.—
Coll.pulposum 6 crispum Acu. Lich.univ. p. 632. —
Parmelia crispa Acu. Meth. p. 234. — Coll. cri-
spum, C. crenulatum et C. glaucescens Horrm. FI.
Germ.Il, p. 101-105. —Coll. crispum 6 crenulatum
Des. Bot.gall. p. 609.
Sur la terre des murs (herb. Lenormand).
14. C. limosum Ac. Lich. univ. p. 629, Syn. p. 309;
Nyz. Prodr. p. 22, Énum. p. 89, n. 22, Syn. p. 110.
—Parmelia limosa Acn. Meth. p. 232.
Sur la terre : Gatteville (herb. Lenormand).
15. C. cheileum Ac. Lich. univ. p. 630, Syn. p. 310 ;
Dus. Bot. gall. p. 608; Nyc. Prodr. p. 22, Énum. p.
89, n. 23, Syn. p. 111.— Parm. cheilea Acn. Meth.
p. 233.—Coll. marginale Horrs. Fl.Germ.Il, p. 101.
— Coll. granosum DC. F1.fr. IT, p.382.—Coll. crispum
ScHÆR.Enum.p.257.— Coll. plicatile Mouc. et NEsTL.
St. Voges. n. #56; Dus. Bot. gall. p.607 (non Acx.).
Sur la terre humide des murs ; C.
16. C. microphyllum Acg. Lich. univ. p. 630, Syn. p.
310 ; Dus. Bot. gall. p.608; NL. Prodr. p. 23, Énum.
p-89,n.28, Syn.p.113.—Coll. nigrescens 5 microphyl-
lumScaær. Enum. p. 252.— Coll. fragrans Acu. Syn.
p. 311 ; Due. Bot. gall. p. 608.
Sur les vieux troncs d'arbres; R. — Montvason.
17. C. nigrescens Acx. Lich. univ. p.646, Syn. p. 321;
DC. FL. fr. Il, p. 38%; Dus. Bot. gall. p. 607; Nvr.
23% LICHENS DES
Prodr. p. 23, Énum. p. 90, n. 31, Syn. p: 114.—Par-
melia nigrescens Acu. Meth. p. 227.—Coll. Vesper-
tilio Horrm. FI. Germ. II, p. 98.— Coll. nigrescens
« Vespertilio Scaxr. Enum. p. 252.
Sur les troncs d'arbres : ormes, platanes, etc. — AC.
18. C. aggregatum Nyz.! Étud. Lich. Algér. p. 318,
Prodr. p.23, Enum. p. 90, n. 33, Syn.p.115.—Coll.
fasciculare 8 aggregatum Acu. Lich. univ. p. 640,
Syn. p. 317. — Coll. fasciculare Fr. Summ. veg.
Scapd.—Coll. thysanœum Mouc. et NESTL.
Sur les arbres, parmi les mousses ; R. — Montvason.
19.C. conglomeratum HorFs. Fl.Germ.Il, p.102; Nyz.
Étud. Lich. Algér. p. 319, Prodr. p. 24, Énum. p.90,
n. 38, Syn. p. 115. — Parmelia fascicularis £ con-
glomerata Acu. Meth. p. 240. — Coll. fasciculare
4conglomeratum Acu. Lich. univ. p. 640, Syn. p. 317;
ScHÆr. Enum. p. 252.— Coll. fasciculare DC. FL. fr.
IE, p. 383; Dus. Bot. gall. p.610, pr. p.
Sur les troncs d'arbres ; R. — Urville-Hague.
LEPTOGIUM Fe., NyL.
20. L. byssinum Zwackx exs. n. 174; NyL.Prodr. p.
24, Énum. p. 90, n. 3, Syn. p.120.—Collema byssi-
num HorFm. F1. Germ. IL, p.105.— Coll. tenuissi-
mum Dus. Bot. gall. p. 610, pr. p.
Sur la terre des murs, AR. — Octeville.
21. L. lacerum FR.Scan. p.293; Nyz.Prodr.p.25,Énum.
p. 90, n. 8, Syn.p.122.— Parmelia lacera Aca.Meth.
p.225. — Collema lacerum (:) Acu. Lich. univ. p.
657, Syn. p. 327; DC. F1. fr.Il, p.384; Dus. Bot. gall.
p. 609. — Coll. atro-cœruleum * lacerum ScHÆR.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 235
Enum. p. 248. — Coll. ciliatum et €. fimbriatum
Horru. FI. Germ. Il, p. 10%.
Sur les rochers, parmi les mousses ; C.
29, var. pulvinatum NvL. Énum. suppl. p. 333, Syn.
p. 122. — Coll. pulvinatum Morru. FI. Germ. IL p.
10%.— Coll. lacerum à pulvinatum Acu. Lich. univ.
p- 658, Syn. p. 327 (c); Dus. I. c. (B).
Sur les murs, parmiles mousses ; AR.
23.L. microscopicum NyL.! Prodr. p. 26, Énum. p.
90, n. 8‘, Syn. p. 122.
Sur les pierres des murs (talcites); R. — Les Fourches.
24.L. scotinum FR. Scan. p.293; Nyz. Prodr. p. 25,
Énum. p. 90, n.9, Syn. p. 123.—Parm. scotina AcH.
Meth. p. 237. — Coll. scotinum Ac. Lich. univ. p.
651, Syn. p. 323; Dus. Bot. gall. p. 609. — Coll. si-
nuatum HorFr». FI. Germ.add.; ScHÆr. Enum.p.250.
Sur les murs et les rochers, parmi les mousses ; AR.
25.L. palmatum Mont. F1. Canar. p. 128; NyL. Prodr.
p. 25, Énum. p. 90, n. 17, Syn. p.126. — Parm.
palmata Ac. Meth. p. 242. — Coll. palmatum Acx.
Lich. univ. p. 643, Syn. p. 319. — C. corniculatum
DC. FL fr. Il, p.384; Dus. Bot. gall. p. 609; ScHÆR.
Enum. p. 249.
Sur les mousses : Bricquebec (herb. Lenormand).
26.L. Hildenbrandii NyL. Prodr. p.26, Énum. suppl.
p. 333, n. 21, Syn. p. 127. — Coll. Hildenbrandii
Garov. Delect. IE, p. 33. — Coll. saturninum var.
Brebissonii DEL. — Coll. saturninum Dus. Bot. gall.
p. 607, pr. p. (non Acx.). — Coll. myochroum »
saturninum SCHÆR. Enum. p. 256.
Sur les troncs d'arbres : Bricquebec (herb. Lenormand).
236 LICHENS DES
27.L. chloromelum NyL. Énum. suppl. p. 333, n. 23,
Syn. p. 128. — Parmelia chloromela Acu. Meth. p.
228. — Coll. chloromelum Acn. Lich. univ. p. 640,
Syn. p. 321. — Coll. ruginosum Dur. mscr.; SCHÆR.
Enun. p.251.— Lept. ruginosum NyL. Prodr. p.25,
Énum. p. 90, n. 10. — Lept. Brebissonii Mont. F1.
Canar. p.130, Syll. p. 378 (non DEL.).
Sur les arbres, parmi les mousses. R. — Bricquebec.
28.L. muscicola FR. Scan. p.293; NyL. Prodr. p. 26,
Énum. p. 91, n. 26, Syn. p. 134. — Parm. muscicola
Acu. Meth. p. 244. — Coll. muscicola Acx. Lich.
univ. p. 660, Syn. p. 328; ScHÆRr. Enum. p. 248. —
Cornicularia muscicola DC. F1. fr. II, p. 331; Dus.
Bot. gall. p. 617.
Sur les murs de granit, au Pont de Saire (M. Pelvet).
Fam. IL. — MYRIANGIACEL.
Tri. 1. —MYRIANGIET.
MYRIANGIUM Mont. et BERK.
29.M. Duriæi Monr. et BERK. Lond. journ. bot., 1845,
p.72; Nvz. Prodr. p. 27, En. p. 91, n. 1, Syn. p. 139.
Sur l’écorce des arbres (frênes); R. —Nacqueville.
Fam. II, — LICHENACEL.
Ser, I. — EPICONIODEI.
Tri. [.— CALICIEI.
SPHINCTRINA Fkr., DN.
30. Sph. turbinata Fr. Summ. veg. Scand. p. 366;
ENVIRONS DE CHERBOURG. 237
NyL. Prodr. p. 33, Monogr. Calic. p. 6, Énum. p.91,
n. 4. — Calicium turbinatum Pers. Tent. disp.
Fung. suppl. p. 59; DC. FL. fr. IL, p. 345 ; Acn. Meth.
p.89, Lich. univ. p. 232, Syn. p. 56; Fr. Lich. eur.
p. 402; Scxær. Enum. p. 163. — Cal. sessile & turbi-
natum Dus. Bot. gall. p. 639.
Parasite sur le Pertusaria communis; AR.
31. Sph., microcephagla NyL. Prodr. p.34, Monogr.
Calic. p. 6, Énum. p.91, n. 2. — Calicium micro-
cephalum Tur. Mém. Lich. p.78.
Sur les hêtres ; R. — Bois de la Prévalerie (Octeville).
CALICIUM Acu., NyL.
32.C. trachelinum Acn. Lich. univ. p. 237 (+), Syn.
p. 58; Dus. Bot. gall. p. 637; Fr. Lich. eur. p. 290 ;
Nvz. Prodr. p. 32, Mon. Calic. p. 18, Énum. p. 92,
n. 12. — Cal. claviculare y trachelinum Aca. Meth.
p. 91. — Cal. clavellum DC. F1. fr. IE, p. 344.— Cal.
salicinum PERS. in USTER. Ann. Bot. VII, p. 20. —
Cal. hyperellum e salicinum ScuÆr. Enum. p. 167.
Sur les vieux chênes ; R. — Tourlaville !
33.C. quercinum PERs. Tent. disp. Fung. suppl.p.59;
DC. FL. fr. IE, p. 344; Dus. Bot. gall. p. 637; Nyr.
Prodr. p. 31, Mon. Calic. p. 19, Énum. p. 92, n. 13.
— Cal. sphærocephalum 6 quercinum Acn. Meth.
p. 92. — Cal. trachelinum B quercinum Acx. Lich.
univ. p.237, Syn. p. 59.— Cal. lenticulare Fr. Lich.
eur. p. 386, pr. p.— Cal. lenticulare « quercinum et
8 claviculare Scnær. Enum.p. 168.
Sur les chênes et le bois des vieilles barrières ; R. —
Sauxmesnil.
34.C. curwtum BorR. Lich. brit. p.148 ; Fr. Lich. eur.
238
39.
LICHEXS DES
p.387; NyL. Énum. p. 92, n. 13°. — Cal. quercinum
var. curtum NyL. Prodr. p.31, Mon. Calic. p. 19.—
Cal. nigrum £ curtum ScnæÆr. Enum. p. 169. — Cal.
abietinum Pers. Tent. disp. Fung. suppl. p. 59.—
Cal. sphærocephalum y abietinum Acu. Meth. p. 92,
Syn. p.58; Dus. Bot. gall. p. 638.— Cal. lenticulare
à cerviculaium Scuær. Enum. p. 168.
Sur les vieux bois de chêne; R.— Montvason.
TRACHYLIA Fr., Nyr.
T». stigomella FR. Scan. p. 282; NyL. Prodr. p. 28,
Monogr. Calic. p.32, Énum. p. 93, n. 7.— Calicium
stigonellum Acu.,Meth. p. 88, Lich. univ. p. 232,
Syn.p.56; Fr. Lich.eur. p.401.— Cal. sessile Pers.
Tent. disp. Furg. suppl. p. 59; DC. EL. Fr. IL, p. 345.
— Cal. sessile « stigonrellum Due. Bot. gall. p.638.
—Cal. inquinans à sessile Scaær. Enum. p. 164.
Parasite sur le thalle isidioide du Pertusaria communis;
R. — Montvason.
Tri. I. — SPHÆROPHOREI.
SPHÆROPHORON Pers.
36. Sph. coralloides PERS. in Usrer. Ann. Bot. VIE p.
23; Acu. Meth. p. 134, Lich. univ. p. 585, Syn. p. 287;
Fr. Lich.eur. p. 405; ScaÆr. Enum. p. 177; NyL.
Prodr. p.34, Énum. p. 93, n. 2. — Sph. globiferus
DC. FL fr. IE, p. 327; Dus. Bot. gall. p. 618. —
Stereocaulon globiferum Horru. F1. Germ. Il, p.131.
Sur les rochers, dans les bruyères ; AC.
37. Sph. compressum ACH. Meth. p.135, Lich. univ.
p.586, Syvn. p. 287 ; DC. FL fr. VE p.178; Dus. Bol.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 239
gall. p.618; Fr. Lich. eur. p. 404; Nyz. Prodr. p.34,
Énum. p.93, n. #.—Sph. melanocarpon DC. F1. fr.VI,
p.178; ScHÆr. Enum. p. 177.
Sur la terre entre les rochers; AR. — Montagne du Roule.
Ser. IL. — CLADODEL.
Tri8. I. — BÆOMYCEI.
BÆOMVYCES Pers.
38.B. rufus WAHLENS. F1. Lapp. p. #49; DC. FL. fr. EE,
p. 342; Ac. Syn. p. 280; Dus. Bot. gall. p.635 ; NyL.
Prodr. p. 35, Énum. p.93, n. {.— Bæom. rupestris
Pers. in Usr. Ann. Bot. VIE, p. 19 ; Acu. Lich. univ.
p.573; DC. L.c.— Bratora byssoides Fr. Lich. eur.
p. 257.— Bœom. byssoides ScHÆr. Enum. p. 182.
Sur la terre argileuse des fossés, C.; sur les rochers, R.
39.B. roseus PERS. in Usr. Ann. Bot, VIF, p.19 ; Ac.
Lich. univ. p. 572, Syn. p. 280 ; Fr. Lich. eur. p. 246;
ScaÆr. Enum. p. 182; NyL. Prodr. p. 35, Énum.
p.93, n.5. — Bæom. ericetorum DC. F1. fr. IT, p. 349;
Dus. Bot. gali. p. 635.— (Status variolosus: Variola-
ria rosea DELACHAPELLE, Cat. Lich. Cherb.).
Sur la terre argileuse des fossés; R. — Montvason, Le
Theil, etc.
40.B. iemadophilus Ny£. Prodr. p. 35, Énum. p. 94,
n. 13, Herb. Mus. Fenn. p.79.— Lecidea icmadophila
Ac. Meth. p. 58, Lich. univ. p. 191, Syn. p. 45. —
Bratora icmadophila Fr. Lich. eur.p.258. — Bæom.
œruginosus et B. elveloides DC. F1. fr. IE, p. 343.—
Patellaria æruginosa Dus. Bot. gall. p. 655.— Lecr-
dea æruginosa ScaÆr. Enum. p.142.
Sur la terre, au pied de la montagne du Roule; R.
210 LICHENS DES
Tri8. VI.— CLADONIEI.
CLADONIA Horrm.
41.Ci. emdiviæfolia FR. Lich. eur. p. 212; ScaÆr.
Enum. p. 19%; Nyc. Prodr. p. 36, Énum. p. 94, n. 1.
— Bæœomyces endiviæfolius Acu. Meth. p. 351. —
Cenomyce endiviæfolia Acu. Lich. univ. p. 528, Syn.
p.250 ; Dus. Bot. gall. p. 631.— Scyphophorus con-
volutus DC. FL. fr. IE, p.338.
Sur la terre sabloneuse des murs du littoral; R. —
Querqueville.
42.CI. alcicormis FLRK. Clad. p. 23; Fr. Lich. eur.
p. 213; Scxær.Enum. p. 194; NyL.Prodr.p.36, Énum.
p.94, n.2.— Bœæomyces alcicornis Acu. Meth. p.349.
— Cenomyce alcicornis Ac. Syn. p.282; Dus. Bot.
gall. p.631. — Clad. foliacea Horrx. FI. Germ. II,
p. 123. — Cen. damæcornis Acu. Lich. univ. p. 530.
Sur les pelouses des sables maritimes; R. —Le Rozel.
43.CL. pyxidata (Horru. FL Germ. IE, p.121); Fr.Lich.
eur. p.216; ScaÆRr. Enum. p. 191 ; NyL. Prodr. p.36,
Énum. p. 94, n. 6.—Bæomyces pyæidatus Ac. Meth.
p. 337.— Scyphophorus pyxidatus « DC. FL. fr. I,
p. 339.—Cenomyce pyxidata Acu. Lich. univ. p.534,
Syn. p. 252; Dus. Bot. gall. p. 629.
Sur la terre; C.
kh.— var. pocillum NyL. Prodr. p. 36, Énum. p. 94. —
Bœomyces pocillum Acu.Meth. p.336.— Cenomyce
pyxidata : pocillum Acu. Lich. univ. p. 535.— Cen.
pocillum Acu. Syn. p.253; Dus. Bot. gall. p. 630. —
Clad. neglectac pocillum Scaær. Enum. p. 192.
Sur la terre et les murs; C.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 241
45.— var. pityrea NyL. in litt.— Cen. pityrea Acu. Syn.
p- 254; Dus. Bot. gall. p. 627, pr. p.— Cen. dpgree
cata Du. 1. c., pr.p.
Sur la terre, AC.
46.— var. symphycarpa Nyc. Énum. p.94.—Bæomyces
symphycarpus Acu. Meth. p. 326,— Cenom. symphy-
carpa Acu. Lich. univ. p.568, Syn. p. 274; Dus. Bot.
gall. p. 631. — Clad. neglecta var. symphycarpa
SCHÆR. I. c.
Sur la terre; AR. — Fauconnière, etc.
&7.— var. cariosa Ny1.. Il. cc.—Bæomyces cariosus Acx.
Meth. p. 326. — Cenom. cariosa Acu. Lich. univ.
p.367, Syn. p.273; Dus. Bot. gall. p.632. — Clad.
neglecta var. cariosa ScHær. |. c.
Sur la terre ; R.
48.C1. fimbriata (Horrm. F1. Germ. IL, p.121); Fr.
Lich. eur. p. 222; NyL. Prodr. p.37, Énum. p. 94,
n. 7.— Bœom. fimbriatus Aca. Meth. p.341.— Scy-
phophorus pyxidatus y fimbriatus DC. FL. fr. IF,
.p. 339. — Cenom. pyxidata y fimbriata Acx. Lich.
univ. p. 535.— Clad. pyxidata tubæformis Horrm.
F1. Germ. If; p.122.— Cen. fimbriata a tubæformis
Acx. Syn. p. 255. — Cen. pyxidata £ tubæformis et
0 fimbriata Dus. Bot. gall. p.630. — Clad. fimbriata
a tubæformis ScHÆR. Enum. p. 190.
Sur la terre, parmi les mousses ; C.
49.— var. radiata Fr. Lich. eur. p. 223 (c); NyL. IL. ce.—
Clad. radiata Horrm. F1. Germ. Il, p. 120. — Bæom.
radiatus Acu.Meth. p. 342. — Cenom. fimbriata b
radiata et h cornuta Acx. Syn. pp. 255, 257. —
Scyphophorus cornutus DC. F1. fr. Il, p. 340.— Cen.
16
242 LICHENS DES
cornuta, C. insidiosa et C. coniocræa Dur. Bot.
gall. pp. 628, 629.
Sur la terre, dans les bruyères ; C.
50. CL. gracilis Fr. Lich. eur. p. 218; Nvyz. Prodr.
p.37, Énum. p. 9%, n. 9. — « gracilis (Horrm. F1.
Germ. IL, p. 119) Scaær. Enum. p. 195. — Bœom.
gracilis Acu. Meth. p.344. — Cen. gracilis DEL. in
Dos. Bot. gall. p. 624. — Cen. ecmocyna Acu. Lich.
univ. p. 549, Syn. p. 261.
Sur la terre, parmi les mousses; R. — Montagne du
Roule.
51.— var. aspera (FLRK.).— Cenom. ecmocyna : aspera
Ac. Syn. p. 264. — Cen. gracilis £ aspera Dus.
Bot. gall. p. 625. — Cen.ecmocyna à subulata Acx.
Lich. univ. p. 550.
Sur la terre ; K.— Le Mesnil-au-Val.
52. — var. verticillata FR. 1. ©. (a); Nyz. Il. cc.—Bœom.
turbinatus yverticillatus Acx. Meth. p. 340.— Cen.
allotropa © verticillata Acu. Lich. univ. p. 555. —
Cen. verticillata Acn. Syn. p. 251; Dus. Bot. gall.
p.631. — Clad. cristata et CI. dilatata Horrx. FI.
Germ. I, pp. 124, 126. |
Sur la terre, parmi les mousses ; AR. — Fauconnière.
53.— var. cervicornis NyL1.Il. cc. — Bæom. cervicor-
nis Ac. Meth. p. 336. — Scyphophorus cervicornis
DC. F1. fr. IE, p. 338. — Cen. cervicornis Acu. Lich.
univ. p. 531, Syn. p. 251; Dus. Bot. gall. p. 631. —
Clad. cervicornis ScaæÆr. Enum. p. 195. — Cen. cla-
domorpha Dex. in Dus. Bot. gall. p. 634, pr. p.
Sur la terre parmi les rochers; AR.
54.CI. degenerans FLirk. Clad. p. #1; Fr. Lich. eur.
p. 221 ; ScHÆr. Enum. p. 193; Nvz. Prodr. p. 27,
ENVIRONS DE CHERBOURG. 243
Énum. p. 93, n, 13. — (en. degenerans Dus.
Bot. gall. p. 630. — Bæom. anomœæus Acn. Meth. p.
349.— Cen. gonorega Ac. Syn. p. 258. — Cen.
pityrea & affinis DEz. in Dus. Bot. gall. p. 627.
Sur la terre, dans les bruyères; R.—Montagne du Roule.
55.C1. squamosa HorFr. FI. Germ. If, p.125; Fr.Lich.
eur. p. 231; ScHÆR. Enum. p. 198; Nvz. Prodr.
p. 38, Énum. p. 95, n. 21, — Cenom. squamosa DEL.
in Dus. Bot. gall. p. 625. — (Clad. coronata Horrx.
L.e.—Bæom. sparassus Acu.Meth.p. 346.—Cen. allo-
tropa 6 sparassa Acu. Lich. univ. p. 556.—Cen. spa-
rassa AcH. Syn. p. 273.
Sur la terre et les troncs d'arbres, parmi les mousses; C.
56.— var. attenuata FR. Lich. eur. p. 231 (b). — Clad.
attenuata Horrm. F1. Germ. I, p.125. — Cen. spe-
ciosa Der. in Dus. Bot. gall. p. 626.
Sur la terre; R. —Le Mesnil-au-Val.
57.— var. delicata FR. Lich. eur. p.231; Nvz. IL. ce.
—Bæom. delicatus Acx. Meth. p. 327.—Helopodium
delicatum DC. F1. fr. IE, p. 341. — Cenom. delicata
Acu. Lich. univ. p. 569, Syn. p. 274; Dus. Bot. gall.
p. 626.—Clad. squamosad parasitica Scaær. Enum.
p. 199. \
Sur les troncs d'arbres pourris; R.
58.— var. cæspiticia NyL. Il. cc. — Bæom. cæspiticius
et B. epiphyllus Acu. Meth. p. 325.— Cenom. cæspi-
# ticia Acu. Syn. p. 249; Dus. Bot. gall. p. 632.— Clad.
fusca HorFx. F1. Germ. IL, p. 127. — Cen. epiphylla
Acu. Lich. univ. p. 527. — Clad. squamosa < fun-
giformis Scaær. Enum. p. 199. — Biatora Cladonia
Fr. Lich. eur. p. 256.
Sur la terre, dans les bruyères ; AC.
244 LICHENS DES
59.CL. furcata HorFu. F1. Germ. If, p. 115; Fr. Lich.
eur. p. 229; ScuHÆr. Enum. p. 201; NyL. Prodr. p.
39, Énum. p. 95, n. 22. — Bæom. furcatus Acn.
Meth. p. 357.— Cen. furcata Acu. Syn. p. 276; Dus.
Bot. gall. p. 622. — Clad. subulata e DC. FL. fr. IT,
p. 336. — Cen. muricata Dus. I. c.
Sur la terre, dans les bruyères; AC.
60. —var. spadicea.—Cen.furcatas spadicea Acu. Lich.
univ. p. 560.— Cen. furcata B spinulosa et y spadicea
Dus. Bot. gall. p.622.
Sur la terre, dans les bruyères; AC.
61.— var. subulata ScHÆr. 1. c. (y). — Clad. subulata
Horrx. F1. Germ. IL, p. 118; DC. F1. fr. II, p. 3362).
— Bœom. subulatus Acn. Meth. p. 357. — Cen.
ecmocyna à subulata Acn. Lich. univ. p. 550. —
Cen. furcata 6 subulata Acu. Syn. p. 276 ; Dus. Bot.
gall. p. 623 (b).
Sur laterre, parmi les mousses; AC.
62.—var.racemosa Fr.l.c.(c); ScxÆr.l.c.(); NyL.Il. ce.
—Clad. racemosa Horr. F1. Germ.Ilf, p.114.—(Cen.
racemosa AÂcx. Syn. p.275; Dus. Bot. gall. p. 623.—
Clad. spinosa Horrm. 1. ce. p. 115.—Bæom. spinosus
Acu. Meth. p. 358. — Cen. furcata à spinosa Acu.
Lich. univ. p. 562. — Clad. subulata & DC. F1.
à 0 PC
Sur la terre, dans les bruyères; C.
63. — var. recurva SCHÆR. L. c. (6); Nyz. Il. ce.—Clad.
recurva HorFm. FI. Germ. If, p.115. —Cen. furcata
var. recurva Âcn. Lich. univ. p. 561.— Clad. subu-
lata à DC.IL. e.— Cen. scabriuscula DEL. in Dus. Bot.
gall. p. 623.
Sur la terre, dans les bruyères; AC.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 245
64.— var. pungens FR. Lich. eur. p. 230 ; NyL. Il. ce.—
Bœom. pungens Acn. Meth. p.354. — Cen. furcata
& pungens Acu. Lich. univ. p. 362. — Cen. rangife-
rina à pungens AÂcx. Syn. p.278.— Cen. pungens
Dec. in Dus. Bot. gall. p. 621. — Clad. rangiformis
Horru. F1. Germ. IL, p. 114.— Clad. furcata : ran-
giformis Scuær. Enum. p. 202.
Sur la terre, dans les bruyères; C.
65. — var. nivea. — Bæom. pungens B niveus ACH.
Meth. p. 354. —Cen. furcata : nivea Acu. Lich.univ.
p. 562.— Cen. gonorega 1 nivea Acu. Syn. p. 260.
— Cen. pungens y nivea DEL. in Dus. Bot. gall.
p. 622.
Sur la terre, parmi les mousses; AC.
66. var. crispata FR. Lich. eur. p. 229.— Bæom. tur-
binatus € crispatus Acu. Meth. Lich. p. 341. — Cen.
allotropa & crispata Acu. Lich. univ. p.555.—Cen.
crispata Âcx. Syn. p. 272; Dus. Bot. gall. p. 627.
— Clad. ceranoides Scnær. Enum. p.197. — Cen.
gracilis r trachyna Dex. in Dus. Bot. gall. p. 625.
Sur la terre, parmi les rochers ; R. — Mont. du Roule.
67.CI. rangiferina Horrm. F1. Germ. IL, p. 114; DC.
FL. fr. Il, p. 337; Fr. Lich. eur. p. 243; ScHÆR.
Enum. p. 202; Nvz. Prodr. p. 39, Éaum. p. 95,
n. 24. — Bœom. rangiferinus Ac. Meth. p. 355.
— Cen. rangiferina « Ac. Lich. univ. p. 564, Syn.
p.277; Dus. Bot. gall. p. 621.
Sur la terre, dans les bruyères; C.
68.— var. sylvatica (DC.I. c.8); Fr. L. c.(b); ScHÆR.
1. ce. (y); Nyz. IL. cc. — Cen. rangiferina 8 sylvatica
Acu. Il. ce. — Cen. sylvatica Dus. Bot. gall. p. 621.
Sur la terre, parmi les mousses ; C.
286 LICHENS DES
69.— var. portentosa ScHÆr. 1. ©. (5); Nyz. IL. ce.
— Cen. portentosa Dur. Révis. p. 29.— Cen. sylva-
tica & portentosa Dec. in Dus. Bot. gall. p. 621.
Dans les lieux humides et ombragés ; R. — Montagne
du Roule. |
70.— var. pumila. — (en. rangiferina & pumila
Ac. Lich. univ. p. 566, Syn. p. 278 (:). — Cen.
sylvatica à pumila DEL. in Dus. Bot. gall. p. 621.—
Cen. rangiferinay tenuior Dus. |. e.
Dans les bruyères arides ; AC.
71.CI. umcialis Horrm. F1. Germ. IH, p. 117; Fr. Lich.
eur. p. 244; NyL. Prodr. p. 40, Énum. p. 95, n. 27.
— Bœom.uncialis Acu. Meth. p. 352.— Cen. uncia-
lis « Acn. Lich. univ. p. 558, Syn. p. 276; Dus. Bot.
gall. p. 620.— Clad. ceranoides DC. F1. fr. IE, p- 337.
— Clad. stellata « uncialis ScHæÆr. Enum. p. 200.
Sur la terre, dans les bruyères; AC.
72. C1. amaurocræa FLRK.Clad. p.119; Scaær. Enum.
p. 197; NyL. Prodr. p. 39, Énum. p.95, n.28.— CI.
gracilis f. amaurocræa Fr. Lich. eur. p. 219.— Cen.
oxyceras Acx. Lich. univ. p. 557, Syn. p.264. —
Cen. uncialis x oxyceras DEL. in Dus. Bot. gall. p.621.
Sur la terre, parmi les rochers; R.— Montagne du Roule.
713.C1. cornucopioides FR. Lich. eur. p. 256; NyL.
Prodr. p.40, Énum. p. 96, n. 36. — Clad. Apart
et Clad. extensa Horrm. F1. Germ. II, p. 123.
Bæom. cocciferus et B.cornucopioides Acx. Meth.
pp. 331, 333. — Scyphophorus cocciferus DC. FI.
fr. IT, p.339, pr.p.—Cen. coccifera Acu. Lich. univ.
p.537, Syn. p. 269 ; Dus. Bot. gall. p. 632. — Clad.
extensa SCHÆR. Enum. p. 187.
Sur la terre et les bois pourris; AC.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 2417
74.— var. pleurota Ny£. IL. cc. — Cen. pleurota Acn.
Syn. p. 270 ; Dus. Bot. gall. p. 633. — Clad. pleu-
rota ScHÆR. Enum. p. 186. — Clad.incana HorFs.
F1. Germ. IE, p. 121. — Bæom. pyxidatus y macro-
scyphus Acu. Meth. p. 338.
Sur la terre, parmi les mousses; R.
75.CI. macilenta HorrM. FI. Germ. IE, p. 126; FR.
Lich. eur. p.240; ScuÆr. Enum. p. 186; NyL. Prodr.
p. #1, Énum. p. 96, n. 40. — Bæom. bacillaris et
y Mmacilentus Acu. Meth. pp. 329, 330.— Cen. bacil-
laris Acu. Lich. univ. p. 542, Syn. p. 266; Dus. Bot.
gall. p.634.
Sur la terre, les rochers et les troncs d'arbres, parmi les
mousses; C.
76.— var. polydactyla FLrk. Clad. p. 129; SCHÆR.
Enum. p.186 (8); Nyz. Il. cc.
Mèmes stations que le type ; R.
77.— var. seductrix NvL. Énum. p.96.—Cen. digitata
à seductrix DEL. in Dus. Bot. gall. p. 634.
Sur la terre et les mousses ; KR.
78.— var. clavata FR. L. c. (c).— Bæom. deformis 8
clavatus Acn. Meth. p. 334. — Cen. bacillaris d
clavata Acu. Syn. p.267 ; Dus. Bot. gall. p.634 (+).
— Clad. cornuta Horru. F1. Germ. IL, p.119.—Cen.
cornuta p lumbricalis Acu. Lich. univ. p. 546.—Cen.
pseudo-cornuta Der. in Dus. Bot. gall. p. 634.
Sur la terre, parmi les mousses; R.
Tri. V. — STEREOCAULEI.
STEREOCAULON SCHREB.
79.St. cercolinnm ACH. Syn. p.285 ; Dus. Bot. gall.
248 LICHENS DES
p. 619, Nyz. Énum. p. 97, n. 8.— St. Cereolus Acn.
Meth. p. 316, Lich. univ. p. 582.—St. condyloideum
Dus. Bot. gall. p. 619.— 5%. condensatum FR. Lich.
eur. p. 203, pr. p.; NyL. Prodr. p. #2.
Sur les schistes ; R.— Vallée de Quincampoix.
80. St. nanum Acu. Meth. p. 315, Lich. univ. p. 582,
Syn. p. 285; DC. F1. fr. VI, p. 178; Dus. Bot. gall.
p. 619; FR. Lich. eur. p. 205; Nyz. Prodr. p. 42,
Énum. p.97, n. 16. — St. quisquiliare Horr. Fi.
Germ. Il, p. 130; ScaæÆr. Enum. p. 178.
Sur la terre, principalement entre les pierres des murs; C.
ser. I. — RAMALODEI.
TRig. I. — ROCCELLEL.
ROCCELLA Baux.
81. R. phycopsis ACx. Lich. univ. p. #40, Syn. p. 243;
DC. F1. fr. VI, p.179; Dus. Bot. gall. p. 615; SCHÆR.
Enum. p.7; NyL. Prodr. p. 43, Enum. p. 97, n. 3.
Sur les vieux murs et les rochers du littoral; C. — Ce
Lichen croît aussi en abondance sur les troncs et les
grosses branches d'arbres, dans un bouquet de chênes,
à Urville-Hague !
82. R. fuciformis ACH. Lich. univ. p.440, Syn. p.244;
DC. FL. fr. IL, p.335; Dus.Bot. gail. p. 614; Fr. Lich.
eur. p. 33; SCHÆR. Enum. p. 7; NyL. Prodr. p. 43,
Énum. p. 97, n.4.—Parmelia fuciformis Acu. Meth.
p. 258.
Sur les rochers des falaises maritimes de la Hague; R.—
Gréville, Jobourg.
LD
=
Le)
ENVIRONS DE CHERBOURG.
Tri8. VIIL — USNEEI.
USNEA HorrFs.
83. U. barbata Fr. Lich. eur. p. 18; ScHÆr. Enum. p.3;
Nvz. Prodr. p.44; Énum. p.98, n.1.— « florida
Fr., ScHÆR., NyL., Il. cc. — U. florida Horrs. FI.
Germ.p. 133; Acn. Meth. p. 307, Lich. univ. p.620,
Syn. p. 304 ; DC. F1. fr. Il, p. 332 ; Dus. Bot. gall.
p. 616.—U. saxicola ROUMEGUÈRE in Mém. Acad.
Toulouse, 1857, p. 453.
Sur les arbres, les rochers, les vieilles barrières; C.
84. — var. hirta FR.l.c.(b); Scaær., Nyc.ll.cc.—U.hirta
Horrm. 1. c. — U.florida B hirta Acu. Meth. p. 309;
DC. FL. fr. IL, p. 332. — U. plicata var. hirta Ac.
Lich. univ. p. 623 (9), Syn. p. 305 (c); Dus. Bot. gall.
P. 615 (y):
Sur les rochers et les arbres; C.
85. — var. ceratina Fr. L. c.; ScxÆ. |. c.(8); Nyz. IL. ce.
— U. ceratina Acu. Lich. univ. p.619, Syn. p. 304;
Dos. Bot. gall. p. 615.
Sur les arbres ; AR.— Nacqueville.
86. — var. plicata FR. 1. c.; ScaæÆr. L. c. (9); Nyz. Il. ec.
— U. plicata Horrs.Fl.Germ. Il, p.132.; Acu. Lich.
univ. p.622, Syn. p. 305; DC. El. fr.Il, p.333; Dus.
Bot. gall. p. 615.
Sur les arbres; AC.
87.— var. dasypoga Fr. 1. c. (d); ScxÆr. L. €. (t); Nvc.
IL ce. — U. plicata y dasopoga Acn. Meth. p. 342.
— U. barbata B dasopoga Ac. Lich. univ. p. 624,
Syn. p.306. — U. barbata DC. F1. fr. IT, p. 333; Dus.
Bot. gall. p.615.
Sur les arbres ; R. — Montagne du Roule, Bricquebec.
_250 LICHENS DES
88.— var. articulata Ac. Meth. p. 313, Lich. univ.
p. 625 (y), Syn. p. 306 (b); Dus. Bot. gall. p. 615 ();
ScHÆR. 1. ©. (x); Nyz. IL. cc. — U. articulata HorFs.
F1. Germ. IL, p. 133; DC. FL fr. IL, p. 334.
Sur les arbres; AR. — Le Mesnil; Bricquebec.
Tri8. IX. — RAMALINEIL.
EVERNIA Acx., Nyz.
89. E. pranastri AH. Lich.univ. p. #42, Syn. p. 245;
Fe. Lich. eur. p. 25; Nvz. Prodr. p.46, Énum. p. 99,
n. #. — Lobaria prunastri Horrs. F1. Germ. Il, p.
140.— Parmelia prunastri Aca. Meth. p. 257. —
Physcia prunastri DC. F1 fr. Il, p.397; Dus. Bot.
gall. p. 611; ScHÆr. Enum. p. 11.
Sur les arbres; C. — R. en fruit : Bricquebec.
RAMALINA Acu., Fe.
90.R. scopulorum Ac. Lich.univ. p.604; Syn. p.297;
Dos. Bot. gall. p. 614; Fr. Lich. eur. p. 32; ScaÆ.
Enum. p. 9; Nvz. Prodr. p.48, Énum. p. 99, n. 4.—
Parmelia scopulorum Acu. Meth. p. 261.—Physcra
scopulorum DC. F1. fr. VE, p. 190.
Sur les rochers du littoral, et même assez loin du rivage; C.
91.— var. cornuata Acx. Lich. univ. L. c. (y), Syn. p.297
(ce); Du, L.e. (5). —Parmelia siliquosa Ac. Meth.
p. 262.
Croît avee le type.
92. R. calicaris FRr.Lich.eur. p. 30; Ny£. Prodr. p. #7,
Énum. p. 99, n. 8. — « fraxinea FR., NyL., Il. ce.—
Lobaria fraxinea Horrs. F1. Germ. Il, p.138. —
Parmelia fraxinea Acn. Meth. p. 258. — Ram. fra-
ENVIRONS DE CHERBOURG. 251
æinea Acx. Lich. univ. p. 602 (4), Syn. p. 296; Dus.
Bot. gall. p.613.—Physcia fraxinea DC. F1. fr. IE, p.
398.— Ram. fraxinea « ampliata Scuær. Enunm. p.9.
Sur les arbres; AR.
93.— var. fastigiata FR. I. c. (b); Nyz. IL. cc. — Par-
melia fastigiata Aca. Meth. p. 260. — Physcria
fastigiata DC. F1. fr. IL, p. 398.— Ram. fastigriata «
Ac. Lich. univ. p. 603, Syn. p. 296; Dus. Bot. gall.
p. 614.— Ram. fraxinea B fastigiata Scaær. Enum.
p.9.—Lobaria populina Horru. F1. Germ.Il, p.140.
Sur les arbres et les vieux bois; C.
9%.— var. canaliculata Fr. 1. e. (c); NyL.Il. ec.—Loba-
ria calicaris Horrm. F1. Germ. II, p. 139. — Par-
melia fastigiata B calicaris Aca.Meth.p.261.—Ram.
fastigiata 8 calicaris Acn. Lich. univ.p. 604 (8), Syn.
p. 297 (b); Dus. Bot. gall. p. 614 (y). —Ram. fraxinea
calicaris SCHÆR. Enum. p. 9.
Sur les arbres; AR. — Nacqueville.
95.— var. farinacea Nyz. Il. cc. — Lobaria farinacea
Horrx. F1. Germ. Il, p.139. — Parmelia farinacea
Acu.Meth.p. 263.— Physcia farinacea DC.FI. fr.
IL, p. 397. — Ram. farinacea Ac. Lich. univ. p.
606, Syn. p. 297 ; Dus. Bot. gall. p. 614; SCHÆR.
Enum. p. 8.
Sur les arbres, les barrières, etc.; C.
96. R. pollinaria ACH. Lich. univ. p. 608, Syn. p.298;
Düs. Bot. gall. p.613; Fr. Lich. eur. p. 31; SCHÆR.
Enum. p. 8; Nvc. Prodr. p. #7, Énum. p.100, n. 9.—
Parmelia pollinaria Aca.Meth. p. 264. — Lobaria
squarrosa et L. dilacerata Horrm. F1. Germ. Il, pp.
139,140. — Physcia squarrosa DC. F1. fr. Il, p.398.
Sur les vieux murs et les arbres ; AR.— Nacqueville, etc.
259 LICHENS DES
PLATYSMA Horrm., Nyz.
97. PL glaucum NyL.Prodr. p.49, Énum.p. 100, n.16.
—Lobaria glauca Horrm. F1. Germ. Il, p. 149. —
Cetraria glauca Acn. Meth. p. 296, Lich. univ.
p. 509, Syn. p. 227; Fr. Lich. eur. p. 38; SCHÆR.
Enum. p. 12. — Physcia glauca DC. F1. fr.Il,p. 401;
Dus. Bot. gall. p.613. — Physcia fallax DC. I. c.
p.402.
Sur les rochers,’ parmi les mousses; R. — Montagne du
Roule.
Ser. IV. — PHYLLODET.
Tri8. XI. — PELTIGEREI.
NEPHROMIUM Nyr.
98. N.lævigatum Nyc.Énum. p.101. n.2. — Nephro-
ma lœvigatum Nyr. Prodr. p. 50.—N. lœvigata Aca.
Syn. p. 242.— Peltigera resupinata c lœvigata Fr.
Lich. eur. p. 42. — N. resupinatum B lœvigatum
ScHÆR. Enum. p.18. — Peltigera resupinata « gla-
bra DC. FL. fr. I, p. #07. — Peltidea parilis Acu.
Meth. p. 289.— N. parilis Acu. Lich. univ. p. 522,
Syn. p.242. —Peltigera pariliset P. læœvigata Dus.
Bot. gall. p. 597.
Sur la terre des murs, les rochers et les troncs d'arbres; C.
99.— var. papyraceum.— Peltigera papyracea HOFFM.
FL. Germ. IT, p. 108. — N.resupinata B papyracea
Acx. Lich.univ.p.522, Syn. p.241; Dus. Bot. gall.
p. 597; ScHÆR. L. €. (e).
Sur les branches des sapins; R. — Sauxmesnil.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 253
PELTIGERA Horrm.
100. P. canina Horru. FI. Germ. Il, p. 106; DC. F1. fr.
IL, p. 406; Dus. Bot. gall. p. 598; Fr. Lich.eur. p. 45;
ScHÆR. Enum. p. 20 (« ulorhiza); NyL. Prodr. p. 50,
Énum. p.101,n.2.— Peltidea canina « Ac. Meth.
p. 284, Lich. univ. p.517, Syn. p.239.
Sur la terre et les rochers; C.
101.—var. membranacea Dug. I. c. (:); SCHÆR.L. c. (8).—
Peltidea canina 3 membranacea Acn. Lich. univ.
p. 518, Syn. L. c. (8). —P. leucorhiza FLrk.
Au pied des arbres, sur la mousse; C.
102. — var. inflexa DEL. in Dus. L. ce. (y). — Peltidea
canina 9 infleæa Acu.Lich. univ. p. 518.— Pelt.ma-
lacea b inflexa Acu.Syn. p. 240.
Sur la terre des murs; R. — Tourlaville.
103. —var. spuria SCHÆR. |. c.(y).—Peltidea spuria Acu.
Meth. p.283. — Peltid. canina & spuria Ac. Lich.
univ. p. 518.— Peltig. spuria DC. F1. fr. LE, p. 406.
— Peltig. canina b pusilla Fr. Lich. eur. p. 45.
Sur la terre; R.— Montagne du Roule.
10%. P. rufeseens HorrM. FI. Germ. If, p. 107; Dus.
Bot. gall. p. 598; Fr. Lich. eur. p.46; ScuæÆr. Enum.
p.21; Nyz. Prodr. p. 51, Énum. p. 101, n.3.—Peltid.
rufescens Acn. Meth. p. 285.— Peltidea canina var.
crispa Acu. Lich. univ. p.519 (:), Syn. p. 239 (y).
Sur la terre et les rochers; C.
105. P. polydactyla Horru. F1. Germ. IL, p. 106 ; DC.
El.fr. IE, p. 407; Dus. Bot. gall. p.598; Fr. Lich. eur.
p. #6; Nvz. Prodr. p. 51, Énum. p.101, n. #. — Pel-
tidea tte Ac. Meth. p. 286, Lich. univ.
p. 519, Syn. p. 240.
Sur la terre, dans les hoïs ; R. — Bricquebec.
254 LICHENS DES
106. — var. microcarpa SCHÆR. Enum. p. 21 (8). — Pel-
tidea polydactylaymicrocarpaAcu.Lich.univ.p.519,
Syn. p. 240. — Peltidea scutata Acn. Meth. p.285,
Lich. univ. p. 515, Syn. p. 237.— Peltig. scutata
Dus. Bot. gall. p. 599. — Peltig. polydactyla var.
scutata FR. 1. c.; Nyz. Prodr. p. 51.
Sur la terre, parmi les mousses; R. — Montagne du
Roule.
107. P.horizontalis Horrs. F1 .Germ.Il, p. 107; DC.
FL. fr. IL, p. 406 ; Dus. Bot. gall. p. 597; Fr. Lich.
eur. p. #7 ; ScHæÆr. Enum. p. 21.; Nyz. Prodr. p. 51,
Énum. p.101, n.3.— Peltidea horizontalis Acn.Meth.
p.288, Lich. univ. p. 515 (+), Syn. p. 238.
Sur la terre etles rochers; AR.
Tris. XII. — PARMELIEL.
STICTA Acx.
108.St. pulmonacea ACu.Lich.univ.p.449, Syn.p. 233;
Dus. Bot. gall. p. 599; Fr. Lich. eur. p. 53; Nvi.
Prodr. p.52, Enum. p.102, n. 2. — Parmelia pul-
monacea AcH.Meth. p. 220. — Lobaria pulmonaria
Horru. FI. Germ. Il, p.146; DC. F1. fr. IE, p. 402.—
Sticta pulmonaria Scaær. Enum. p. 30.
Sur les troncs d'arbres ; GC. — La Glacerie; Bricquebec.
109. St. serobiculata Ac. Lich. univ. p. 453, Syn.
p. 234; Dus. Bot. gall. p. 599; Fr. Lich. eur. p. 53;
ScHÆR. Enum. p. 31; Nyz. Prodr. p.53, Énum.p. 102,
n. 4.— Parmelia scrobiculata Ac. Meth. p. 219. —
Lobaria scrobiculata DC. F1. fr. I, p. #02. — Loba-
ria verrucosa HorrM. F1. Germ. IE, p. 146.
Sur les rochers et les trones d'arbres; AC.
ENVIRONS DE CHERBOURG. : 255
110. St. sylvatica Ac. Meth. p.281, Lich. univ. p. 454,
Syn. p. 236; DC. FL. fr. Il, p. 405; Dus. Bot. gall.
p.599; FR. Lich. eur. p. 51; NyL.Prodr.p.53, Énum.
p- 102, n. 5. — Peltigera sylvatica HorFrm. F1. Germ.
IL, p. 109; ScHÆr. Enum. p.22.
Sur les arbres (stérile); AC.
111. — var. Dufouriüi Nyz. Il. ce. — S£. Dufourir DEL.
Monogr. Stict. p. 78; Dus. Bot. gall. p.599 ; ScHæ.
Enum. p. 32.
Sur les arbres (stérile);R.—Mont. du Roule, Bricquebec.
112. St. fuliginosa Acn.Meth.p.281, Lich. univ. p. 454,
Syn. p. 236; DC. F1.fr. IT, p. 404; Dus. Bot. gall. p.
599; FR. Lich. eur. p. 52; ScxÆr. Enum. p. 32; Nvyz.
Prodr. p. 53, Énum. p. 102, n. 6.
Sur les arbres etles rochers parmi les mousses (stérile); AC.
113. St. 1imbata AC. Meth. p.280, Lich. univ. p. 453,
Syn. p. 236; Dus. Bot. gall. p. 600; Fr. Lich. eur.
p. 52; ScuÆr. Enum. p.32.;Nyz. Prodr. p.53, Énum.
p. 102, n. 7.
Sur les arbreset les rochers parmi les mousses (siér.); AC.
114. St. aurata ACH. Meth. p. 277, Lich. univ. p. #48,
Syn. p.232; Dus. Bot.gall. p.600; Fr. Lich. eur. p.
50; ScHær. Enum. p. 33; Nyc. Prodr. p. 33, Énum.
p. 103, n. 38.
Sur les arbres et les rochers, parmi les mousses (stér.);
RR.—Bricquebec!— Flamanville (herb.Delachapelle).
RICASOLIA DN., Nvr.
115.R. glomulifera DE Nor. Framm. Lich. p.7; Nyz.
Prodr. p.5#, Enum. p. 103, n.2. — Lobaria glomu-
hfera Horru. F1. Germ. IT, p. 148; DC. F1. fr. IE, p.
256 LICHENS DES
404. — Parmelia glomulifera Aca. Meth. p. 218,
Lich. univ. p. 456, Syn. p. 195.— Sricta glomuli-
fera Der. Stict. p. 129; Due. Bot. gall. p. 600; Fr.
Lich. eur. p. 54. — Parmelia amplissima Scaær.
Enum. p. 33.
Sur les troncs d'arbres; Bricquebec: AC. — Sur les
rochers du Câtel, à Gréville! RR.
116. R. herbacea DE Not. Framm. Lich. p. 7 ; Nyz.
Prodr. p.54, Énum. p. 103, n. &.— Lobaria herba-
cea HorFM. F1 Germ. Il, p. 147; DC. F1. fr. IL, p.
403.— Parmelia herbacea Ac. Meth. p. 218, Lich.
univ. p. #59, Syn. p. 198. — Sticta herbacea Acu.
Syn.p.341, Dus. Bot. gall. p. 600; FR. Lich. eur.
p. 55. —Parm. lœætevirens Scaær. Enum. p. 35.
Sur les rochers et les arbres; AR. à Cherbourg, C. à Bric-
quebec.
PARMELIA Acux., Nyz.
117. P. caperata ACu. Meth. p.216, Lich. univ. p. 457
(œ), Syn. p.196; Dus. Bot. gall. p.601; Fr. Lich. eur.
p. 59; Scuær. Enum. p.34; NyL. Prodr. p.54, Énum.
p.104, n. 2.— Lobaria caperata Horrs. Fl.Germ. II,
p. 148.— Imbricaria caperata DC. F1. fr. I, p.392.
Sur les rochers et les arbres; GC. — On trouve sur le
thalle de cette espèce le Abrothallus parasiticus NyL.
Prodr. p. 55.
118. P. perlata Ac. Meth. p.216, Lich. univ. p. 458(),
Syn. p. 197; Dus. Bot. gall. p. 601 ; Fr. Lich. eur.
p. 59 ; ScHÆR. Enum. p. 34; NyL. Prodr. p.54, Énum.
p. 104, nn. 4.— Lobaria perlata DC. FL. fr. IE, p. #03.
Sur les arbres et les rochers; C.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 257
119.— var. cetrarioides Dus. Bot. gall. p. 601 (£).—Par-
melia cetrarioides DEr.
Sur les rochers; AR. — Montagne du Roule.
120. — var. ciliata Dus. L. c. (;); Scnær. L. c. (6); Nyz.
I. ce. — Lobaria perlata B ciliata DC. F1. fr. IT,
p. 4035.
Sur les arbres ; AR.— Sauxmesnil.
121. P.sinuosa ACH.Syn.p.207; Dus. Bot. gall. p.602;
Fr. Lich. .eur. p. 63; ScHÆr. Enum. p. 43; Nvyr.
Prodr. p. 35, Énum. p. 104, n. 10. — Parm. lœvi-
gata Acu. Syn. p. 212.
Sur les rochers et les arbres; AC.
122. — var. Despreauxüi. — Parm. Despreauxii DEL.
in Dus. Bot. gall. p. 602. —Parm. sinuosa B relicina
SCHÆR. |.c.
Sur les rochers; R. — Montagne du Roule, Bricquebec.
123 .P. physodes Acx. Meth. p.250, Lich. univ. p. #92,
Syn. p. 218; Dur. Bot. gall. p. 602; Fr. Lich. eur. p.
64; Nyz. Prodr. p. 56, Énum. p. 10%, n. 18. — Lo-
baria physodes Horrs. F1. Germ. Il, p.150. — Jm-
bricaria physodes DC. F1. fr. IT, p. 393. — Parm.
ceratophylla Scuzær. Enum. p.41.
Sur les rochers et les arbres; C.
124.— var. vittata Acn. Meth. p. 251, Lich. univ. p. 493
(y), Syn. p.218 (8); Dus. Bot. gall. p. 603 (£).—Parm .
ceratophylla à vittata Scuær. 1. e. — Parm. dupli-
cata Acx. Meth. p. 252.
Sur les rochers; AC.
125. P. pertusa Scuær. Enum. p. #3; NyL. Prodr. p.56,
Énum. p.104, n.20. — Lobaria terebrata Horr. F1.
Germ. I, p.151.—Parm. diatrypa Acu. Meth.p. 251,
17
258 LICHENS DES
Lich. univ. p. 493, Syn.p.219 ; Dus.Bot. gall. p. 1040.
— Imbricaria diatrypa DC. F1. fr. Il, p. 393. —
Parmelia physodes b diatrypa Fr. Lich. eur. p.64;
Dus. 1.c. p. 603 (y).
Sur les rochers et les arbres; AC.
126. P. saxatilis ACH. Meth. p. 204, Lich. univ. p. 469,
Syn. p. 204 ; Dus. Bot. gall. p.601; Fr. Lich. eur. p.
61; ScuÆr. Enum. p. 44 (4 leucochroa) ; Nxz. Prodr.
p. 55, Énum. p. 105, n. 24. — Lobaria saxatilis
Horrm. FI Germ. Il, p. 145. — Jinbricaria reti-
ruga DC. F1. fr. II, p. 389.
Sur les rochers et les arbres; C. — La Sphæria homoste-
gia NyL. (Prodr. p. 56) se trouve souvent sur le thalle
de cette espèce et de ses variétés (Parm. saxatilis à
garasitica ScHær.l. C.)
127. — var. aizoni DEL. in Dus. Bot. gall. p. 602 (8).
Sur les arbres et les rochers; AC.
128. — var. panniformis SCHÆR. 1. ©. (7); Nyz. Il. ce.
— Parmelia omphalodes 8 panniformis Acn. Meth.
p- 204, Lich.univ. p.469, Syn. p. 203; Dus. Bot. gall.
p. 602.
Sur les rochers du littoral : Flamanville (herbier Dela-
chapelle).
129. — var. omphalodes Fr. Lich. eur. p. 61 ; SCHÆR.
1. c. (6); Nyz. IL. ce. — Lobaria adusta HorF. FI.
Germ. II, p.145. — Parmelia omphalodes Acu.,
Dus.,ll.cc.—Imbricaria adusta DC.F1.fr. II, p.389.
Sur les rochers ; C. k
130. P. Borreri TURN.; Acu. Lich. univ. p. 461, Syn.
p. 197; Dus. Bot. gall. p. 601 ; Fr. Lich. eur. p. 60 ;
Nyz. Prodr. p. 55 , Enum. p.105, n.25. — Parm.
dubia ScuæÆr. Enum. p. 45.
Sur les troncs d'arbres, les vieilles barrières (stérile); C.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 259
131. P. conspersa Aca.Meth.p.205, Lich. univ. p. #86,
Syn. p. 209; Dus. Bot. gall. p. 602; Fr. Lich. eur. p.
69 ; ScnæÆr. Enum. p. 46; Nyz. Prodr. p. 37, Énum.
p. 105, n. 8. — Imbricaria conspersa DC. F1. fr. IH,
p. 393. — Lobaria centrifuga Horr. FI. Germ. IE,
p. 154.
Sur les rochers; C.
132. — var. stenophylla Acu. Meth. p.206, Lich. univ.
p.487 (8), Syn. Il. c.; ScaÆr.1. c.; Nyc. Prodr. p.57.
Sur les rochers; AR. — Vallée de Quincampoix.
133. P. Mougeotii ScHÆr. Enum. p. 46; Nyr. Prodr.
p. 57, Énum. p.105, n. 29. — Parm. conspersa
var. quartzicola Mouc. Végét. des Vosges, p. 262.
Sur les rochers quartzeux; AR. — Montagne du Roule,
vallée de Quincampoix.
134. P. acetabulum Dus. Bot. gall. p. 601; FR. Lich.
eur. p. 65 ; ScHÆr. Enum. p.35; NyL. Prodr. p.57,
Énum. p. 105, n.33. —Lobaria acetabulum Horrx.
FL. Germ. I, p. 147. — Imbricaria acetabulum DC.
EL. fr. IE, p. 392. — Parm. corrugata Acu. Meth.
p. 215, Lich. univ. p. 462, Syn. p.199.
Sur les troncs d'arbres; R. — Je possède dans mon her-
bier deux échantillons de ce Lichen que j'ai récoltés
autrefois aux environs de Cherbourg, mais sans
indication de localité précise.
135. P.olivacea Ac. Meth. p. 213; Lich.univ.p.462,
Syn. p.200 ; Dus. Bot. gall. p.602; Fr. Lich. eur. p.
66; Scaær. Enum. p. #7; Nyz. Prodr. p.58, Enum.
p. 105, n. 36. — Lobaria olivacea Horrm. FI. Germ.
IL, p.150. — Jmbricaria olivacea DC. F1. fr. IF,
p. 392.
Sur les arbres et les rochers; C.
260 LICHENS DES
136. — var. fuliginosa (Fr.) Dus. Bot. gall. p.602 (7).
Sur les rochers; AC.
137. P. dendritica PERS. in Act. Soc.Wetter.Il, p.16;
ScHÆr. Enum. p.48; Fr. Lich. eur. p.68, pr. p.;
NyL. Prodr.p. 58, Enum. p. 105 , n. 37. — Parm.
pulla Acn.Syn. p. 206.
Sur les rochers quartzeux ; AR. — Montagne du Roule.
PHYSCIA DC., Nyz.
138. Ph. flavicams DC. FL fr. VI, p. 189; Dus. Bot.
gall. p. 612; Nyz. Prodr. p. 59, Énum. p. 106, n. 1.
— Parm. flavicans Acu. Meth. p. 268. — Borrera
flavicans Acu. Lich. univ. p. 504, Syn. p. 224. —
Evernia flavicans FR. Lich. eur. p. 28.— Cornicu-
laria flavicans ScaÆr. Enum. p. 6.
Sur les arbres et les rochers (stérile) ; AC. — Bois de
Kerbec (Montvason), Bricquebec; falaises de la Hague,
de Gréville à Flamanville.
139. Ph. chrysophthaima DC. Fl.fr. IE, p. 401 ; Dus.
Bot. gall. p. 611 ; ScxÆr. Enum. p. 12; NyL. Prodr.
p. 60, Énum. p. 106, n. 4.—Parm. chrysophthalma
Aca. Meth. p. 267; Fr. Lich. eur. p. 75. — Borrera
chrysophthalma « Acu. Lich. univ.p.502, Syn.p. 224.
— Platisma armatum Horrm. FI. Germ. II, p. 43.—
Lobaria denudata Horrm. F1. Germ. If, p. 141.
Sur les branches des vieux arbres; R. — Montagne du
Roule, Nacqueville.
140. Pl. parietina NyL. Prodr. p. 60, Énum. p. 106,
n.5. — Lobaria parietina Horrx. FI. Germ. IL, p.
150. — Parm. parietina Acu. Meth. p. 215, Lich.
univ. p. 463, Syn. p. 200; Dus. Bot. gall. p.606; FR.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 261
Lich. eur. p. 72 ; ScxÆr. Enum. p.49.—Jmbricaria
parietina DC. F1. fr. IE, p. 391.
Sur les arbres, les murs, les rochers ; C.
141.—var. chlorina.—Parm. parietina 8 chlorina Dus.
Bot. gall. p. 606. — Jmbricaria chlorina Cnev. F1.
Par. I, p. 621.
Sur les arbres; C.
142. — var. ectanea NyL. Il. cc. — Parm. parietina
B ectanea Ac. Lich. univ. p. 464; Scær. 1. c. (5).
— Lecanora rutilans Ac. Lich. univ. p. #15. —
Parm. rutilans Ac. Syn. p.210.
Sur les rochers du littoral : AC.
143. var. lychnea Nyz. Herb. Mus.Fenn. p.83.— Ph.
_ parietina var. laciniosa (Dur.) Nyz. Prodr. p.60 .—
Parm. candelaria à lychnea Acn. Meth. p.187 ; Dus.
Bot. gall. p. 606. — Lecan. candelaria 5 lychnea
Ac. Lich. univ. p. #17, Syn. p.192. — Parm. parie-
tina n fulva, 0 lychnea, À laciniosa Scuær. |.c.
Sur les pierres du littoral; R.
144. Ph. candelaria NyL, Prodr. p. 60, Énum. p-. 106,
n.7.— Parm. candelaria Acx. Meth. p. 187; Der.
in Dus. Bot. gall. p. 606. — Lecan. candelaria x
Ace. Lich. univ. p.#16, Syn.p.192, pr.p.—Placodium
candelarrum DC. F1. fr. IE, p.378.—Parm. parietina
var. candelaria KR.Lich. eur. p. 73; ScaæÆr. Enum.
P:. 20 (>). \
Sur les arbres et les rochers ; C.
145. Ph. ciliaris DC. FL. fr. IE, p. 396; Dus. Bot. gall.
p.612; ScxÆr. Enum.p.10; Nyz.Prodr.p.60, Énum ..
p. 106, n. 8. — Lobaria ciliaris Horru. EL. Germ.
LL, p.144, — Parm. ciliaris Acu.Meth. p.255; Fr.
262 LICHENS DES
Lich. eur. p. 77.— Borrera ciliaris AcH. Lich. univ.
p. 496, Syn. p. 221.
Sur les arbres ; C.
146.— var. saxicola Nyz. Énum. p.106, n. 8; Herb.
Mus. Fenn. p. 83.
Sur les rochers et les pierres des murs; R. — Équeur-
dreville.
147. Ph. leucomela Mic. F1l.bor.Amer. Il, p. 356;
Dos. Bot. gall. p. 612; ScaÆr. Enum. p. 11; Nyr.
Prodr. p. 61, Enum. p. 106, n.9. — Parm. leu-
comela Acu. Meth. p. 256 ; Fr. Lich. eur. p. 76.—
Borrera leucomela Acu. Lich. univ. p. 499; Syn.
p.222.
Sur les rochers : falaises de Flamanville; sur les arbres:
Bricquebec.
148. Ph. speciosa NyL. Prodr. p. 61, Énum. p. 106,
n.11.—Lobaria speciosa Horrm.Fl.Germ.Il, p.153.
— Parm. speciosa Acu. Meth. p. 198, Lich. univ. p.
480, Syn. p.211; Dus. Bot. gall. p.603 ; Fr. Lich.
eur. p. 80.; ScHÆR. Enum. p. 39.
Sur les rochers : Montagne du Roule; sur les arbres :
Bricquebec ; R.
149. Ph. stellaris NyL. Prodr. p. 61, Énum. p. 107,
n.18.—Lobarra stellaris Horrm.Fl.Germ. Il, p.152.
— Parm. stellaris Acn. Meth. p.209, Lich. univ. p.
476, Syn. p. 216; Dus. Bot. gall. p.605 ; FR. Lich.
eur. p. 82; ScHÆR. Enum. p. 39 («et £). — Parm.
aipolia Acu. Meth. p. 209, Lich. univ. p. #77, Syn.
p. 215; Dus. 1. c. p. 605. — Imbricaria stellaris
et Z. aipolia DC. F1. fr. IE, p. 386.
Sur les arbres; C.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 263
150. — var. hispida Nyz. Il. cc. — Lobaria hispida et
L.semipinnata Horrs. F1. Germ. I, p.151.—Parm.
stellaris y hispida Scuær. Enum. p. #0.— Parm.
leptalea Aca. Meth. p.198. — Physcia leptalea DC.
F1. fr. IL, p. 395. — Borrera tenella leptalea Acu.
Lich. univ. p. #98, Syn. p.221. — Ph. tenella
B leptalea Dus. Bot. gall. p. 612.
Sur les pierres; AC.
151. — var. tenella Nyz. Il. ce. — Parm. ciliaris à te-
nella Scuær. 1. ce. — Parm. tenella Acu. Meth. p.
250. — Physcria tenella DC. F1. fr. IE, p.396 ; Dus.
Bot. gall. p. 612. — Borreratenella 4 Acu. Lich.
univ. p. 498, Syn. p. 221.
Sur les arbres et les rochers ; AC.
152. —var. albinea Nvz. Il. cc.— Parm. albinea Acu.
Lich.univ. p.491, Syn. p.207; Dus. Bot. gall. p.605.
— Parm. pulchella + albo-atra Scuær. Enum.p.#1.
Sur les murs et les rochers ; R. — Octeville, Urville.
153. Ph. astroidea NyL. Prodr. p. 62, Énum. p.107,
n. 19. — Parm. astroidea Crem. Ensay. add. p.
302; Fr. Lich. eur. p. 81; ScaÆr. Enum. p.40. —
Parm. Clementiana Acu. Lich. univ. p. 483, Syn.
p- 201; Dus. Bot. gall. p.603. — Parm. sideralis
Acx. Syn. p. 207.
Sur les arbres et les rochers ; AC.
154. Ph. cæsia NyL. Prodr. p. 62, Énum. p. 107,
n.20.—Lobaria cæsia Horru. Fl.Germ.It, p.156.—
Parm. cæsia Acn. Meth. p.197 ; Lich. univ. p. #79,
Syn.p.216; Dus.Bot.gall.p.605 ; Fr. Lich.eur.p.85.
— Imbricaria cæsia DC. FI. fr. HE, p.386.—Parm.
pulchella a cæsia Scnær. Énum. p. 40.
Sur les rochers et les murs du littoral ; AC.
26% LICHENS DES
155. Ph. obscura NyL. Prodr.p. 63, Énum. p. 107,
n.24.— Parm. obscura FR. Lich.eur.p.84; ScHÆR.
Enum.p.36.— Lobaria orbicularis Horrm.Fl.Germ.
IE, p.155. — Parm. cycloselis « Acu. Meth. p. 199,
Lich.univ.p.482, Syn. p. 216 ; Dus.Bot.gall.p.604.
— Imbricaria cycloselis DC. F1. fr. II, p. 388.
Sur les troncs d'arbres et les rochers ; C.
156. — var. ulothrix Ny£.]Il. cc. — Parm. ulothrix
Acu.Meth. p. 200, Lich. univ. p. #81, Syn. p. 217;
Dus. Bot. gall. p.604. — Imbricaria ulothrix DC.
F1. fr. IE, p. 388. — Parm. obscura 6 ulothrix Fr.
Lich .eur.p.84.— Lobaria ciliata Horrs. F1. Germ.
IL, p. 155.
Sur les arbres (frênes); R.—Montvason.
157. — var. adglutinata NyL. Il. cc. — Parm. obscura
9 adglutinata ScHÆr. |. c.
Sur les arbres (noyers); R. — Montvason.
158. Ph. pulverulenta NyL. Prodr. p.62, Énum. p.
107,n.26.— Lobaria pulverulenta Horrn. F1. Germ.
IL, p. 152. — Parm, pulverulenta « Ac. Meth. p.
210, Lich.univ.p. 473, Syn. p. 214; Dus. Bot. gall.
p. 605 ; Fr. Lich. eur. p. 79; ScaÆr. Enum. p. 38.
— Imbricaria pulverulenta DC. F1. fr. II, p. 387.
Sur les troncs d'arbres; C.
159. — var. angustata NyL. Il. cc. — Parm. pulveru-
lenta y angustata Acu. Il. ce.; ScHær. 1.c. (6).
Sur les arbres ; AR. — Montvason.
160.—var. pityrea NyL.Il. ce.—Parm. pityrea Acn. Lich.
univ. p. #83, Syn. p.201; Dus. Bot. gall. p. 605. —
Lobaria pulveracea HorFr. F1. Germ. Il, p.153.—
Imbricaria grisea DC. F1. fr. If, p. 387.— Parm.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 265
pulverulenta y grisea ScHÆr. 1. c.— Parm. farrea
Dus. Bot. gall. p. 605.
Sur les troncs des ormes et sur les vieux murs; C.
161.—var. verusta NyL. Il. cc. — Parm. venusta Acx.
Meth. p. 211, Lich. univ. p. 475, Syn. p. 214; Dus.
Bot. gall. p. 604. — Imbricaria venusta DC. F1. fr.
VI, p. 186.—Parm. pulverulenta : venusta ScHÆR.
1e:
Sur les arbres ; R. — Montvason.
162. Ph. aquila NyL. Prodr.p. 63, Énum. p. 107,
n.29.— Parm. aquila « Acx. Meth. p. 201, Lich.
univ. p. 488, Syn.p.205; Dus. Bot.gall. p.603; Fr.
Lich. eur. p.78; ScaÆr. Enum. p. 49.— Imbrica-
ria aquila DC. F1. fr. II, p.388.
Sur les rochers du littoral, et même assez loin dans l’in-
térieur des terres; C.
Ser. V. —— PLACODET.
Tri8. XV. — LECANOREI.
PANNARIA DELz., Nvyz.
163. P.rubiginosa DEL. in Dict. class. XIIL, p. 20;
Dus. Bot. gall. p. 106; NL. Prodr. p.66, Énum. p.109,
n. 6.—Parmelia rubiginosa Acu. Meth.p. 212, Lich.
univ. p. 467, Syn. p. 202; FR. Lich. eur. p. 88;
ScHÆR. Enum. p. 36. — Parm. affinis Acu. Meth.
p. 212.—Imbricaria cærulescens DC.F1.fr. IE, p.390,
VI, p. 187.
Sur les troncs d'arbres et les rochers couverts de mousse;
AC. — Octeville, La Glacerie, Bricquebec.
266 LICHENS DES
164. — var. conoplea Nyz. Il. ce. — Pann. conoplea
Der. 1. c.; Dus. Bot. gall. p. 607. — Parmelia cono-
plea Acu. Lich. univ. p.467, Syn. p. 213. — Parm.
rubiginosa b conoplea Fr. Lich. eur. p.88.— Parm.
rubiginosa B cœruleo-badia Scaær. Enum. p. 36.—
Imbricariapityrea DC. F1. fr. IE, p. 391 (excl.syn.).
Sur les troncs d'arbres, parmi les mousses ; AC.— Octe-
ville, Tourlaville, Le Mesnil, Bricquebec.
165. P. mebulosa Ny1. Prodr. p. 67, Énum. p.109, n.11.
— Psora nebulosa HorrM. FI. Germ. If, p. 166. —
Lecanora brunnea DC.F1. fr. IE, p. 350; Dus. Bot. gall.
p. 666 (non Acx.). — Lecidea triptophylla y pezt-
zoides ScHÆr. Enum. p. 98.
Sur la terre et les murs; AC.
166. P. triptophylla NyL. Prodr. p. 67, Énum. p.
109 , n. 15. — Lecidea triptophylla Acu. Lich.
univ. p. 215; ScHÆRr. Enum. p. 98. — Lecidea
microphylla 8 triptophylla Acu. Syn. p. 53. — Pa-
tellaria microphylla B triptophylla Dus. Bot. gall.
p.655.— Parmelia triptophylla Fr. Lich. eur. p.91,
pr. p. — Collema microphyllum DC. F1. fr. IE, p. 381
(non Acx.).
Sur les troncs d'arbres et les pierres; AC.
167.—var. nigra Nvyz. Il. cc.— Lecidea nigra Acu. Meth.
p.76. — Collema nigrum DC. F1. fr. Il, p. 381 ; ACH.
Lich. univ. p. 628, Syn. p. 308.— Patellaria nigra
Dus. Bot. gall. p. 647. — Patell. anthracina Dus. 1. c.
p. 653. — Patell. microphylla y picina Dos. L. c.
p.655.—Lecidea triptophylla: corallinoides ScaÆr.
Enum.p.99.— Lepra fuliginea DC.FL. fr. VE, p. 175.
Sur les pierres calcaires taillées; AC.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 267
COCCOCARPIA PERrs., Nvyi.
168: C. plumbea NyL. Énum. p. 109, n. 1.—Pannaria
plumbea Der.in Dict. class. XIE, p. 20; Dus. Bot.gall.
p. 606; Nvc. Prodr. p. 66.— Parmelia plumbea Acu.
Meth. p. 212, Lich. univ. p. 466, Syn. p.202; Fr.Lich.
eur. p. 87; ScHÆr. Enum. p. 35. — Imbricaria
plumbea DC. F1. fr. II, p. 391.
Sur les troncs d'arbres ; AR. — Montvason, Bricquebec.
169. — var. myriocarpa. — Pannaria myriocarpa DEL.
1. ©. — Pann.plumbea B myriocarpa Dus. Bot. gall.
p.606; Nvyz. Prodr. p. 67. — Parmelia plumbea
B myriocarpa FR. |. c.; ScHÆR. Enum. p. 36.
Sur les troncs d'arbres ; AC. — Octeville, La Glacerie,
Sauxmesnil, Bricquebec, etc.
170. — var. cyanoloma. — Parmelia plumbea y cyano-
loma Scaær. Enum. p. 36.
Sur les troncs d'arbres ; R. — Bricquebec, Montvason.
AMPHILOMA Fkr., Nyz.
171. A. Ianuginosum NyL. Prodr. p. 69, Énum. p. 110,
n. {.— Parmelia lanuginosa Acu. Meth. p. 207,
Lich. univ. p. #65, Syn. p.201 ; Dus. Bot. gall. p.603;
Fr. Lich. eur. p. 88. — Imbricaria lanuginosa DC.
El. fr. VI, p. 188. — Parm. caperata B membranacea
ScHÆr. Enum. p. 35.
Sur les rochers humides et les mouses; R. — La Faucon-
nière, Le Roule, Beauséjour.
SQUAMARIA DC., Nvi.
172. Squ. erassa DC. FL fr. IL, p. 375 ; Dus. Bot. gall.
p. 659; NyL. Prodr. p. 69, Enum. p. 110, n. 1. —
268 LICHENS DES
Parmelia crassa Ac. Meth. p. 183; Fr. Lich. eur.
p.101. — Lecanora crassa « Ac. Lich. univ. p. 413,
Syn. p.190.— Lec. crassa £ cæspitosa Scnær. Enum.
p. 58. — Lobaria crassiformis Horru. F1. Germ. IE,
p. 160.
Sur la terre sablonneuse du littoral ; R.— Querqueville.
173. Squ. saxicola NyL.Addit.Crypt.Chil.p.152, Prodr.
p. 70, Énum.p.110, n.7.—Parm. saxicola Aca.Meth.
p.191; Fr. Lich. eur. p. 110. — Lecanora saxicola
Ac. Lich. univ. p. 431, Syn. p. 180. — Psora mura-
lis Horrm. F1. Germ. IE, p. 157. — Lecan. muralis «
saxicola Scaær. Enum. p. 66.— Placodium ochro-
leucum DC. F1. fr. IT, p. 379; Dus. Bot. gall. p.660.
Sur les rochers ; AR. — Cherbourg, Urville.
174. — var. diffracta NyL. Il. ce. — Lecidea cechumena
B diffracta Acu. Meth. p. 42. — Lecanora diffracta
Acu. Lich. univ. p.432, Syn. p. 180.— Squ. diffra-
cta Dus. Bot. gall. p. 660. — Lecan. muralis B dif-
fracta Scuzær. l.c.
Sur les rochers, avec le type; Urville.
175. Squ. aleurites NyL. Prodr. p. 72, Énum. p. 111,
n. 16. — Parmelia aleurites Acu.Meth. p.208, Lich.
univ. p.484, Syn. p. 208 ; Dus. Bot. gall. p. 603; FR.
Lich. eur. p.62 ; ScaÆr. Enum. p. #4. —Imbricaria
aleurites DC. FL. fr. VI, p.188. — Lobaria diffusa
Horrm. FI. Germ. IL, p. 156.
Sur le bois des vieilles barrières; R.— Montvason.
PLACODIUM DC., Nyz.
176. PL circinatum NyL. Prodr. p.72, Énum. p. 111,
n.2.— Parmelia circinata Acn. Meth. p. 189; FR.
.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 269
Lich. eur. p. 123. — Lecanora circinata Ac. Lich.
univ.p.425, Syn.p.184.—Lobaria radiosa Horrx. F1.
Germ. IE, p.157.—Plac. radiosum DC.FI.fr.IT, p.380;
Dus. Bot. gall. p. 660.— Lecan. radiosa « circinata
ScHÆR. Enum. p. 60.
Sur les murs et principalement sur les pierres calcaires
taillées ; R.
177. — var. variabile NyL. Prodr. p. 73, Énum. 1. c. —
Psoravarrabilis Horrm. F1. Germ. IE, p.167. — Par-
melia variabilis Aca. Meth.p.190.—Lecanora varia-
bilis Acu. Lich. univ. p. 369, Syn. p. 165. — Collema
vartiabile DC. F1. fr. IE, p.381 ; Dus. Bot. gall. p. 610.
— Parmelia circinata b variabilis FR. 1. ©. —
Lecan. radiosa à variabilis Scaær. 1. c.
Sur les enduits de chaux des vieilles murailles; R.
178. P1. teicholytum DC. F1. fr. VE, p.185; Dus. Bot.
gall. p.661 ; NvL. Prodr. p. 73, Énum.p. 111, n. 6.—
Lecanora teicholyta Ac. Lich. univ. p. #25, Syn. p.
188.— Verrucaria cœæsiorufa HorrM. FI. Germ. IT,
p.178.—Parmelia craspedia Acu. Meth. p.172.—Le-
can. craspedia Acu. Lich. univ. p. 391; Dus. Bot.gall.
p. 665.— Plac. versicolor DC. F1. fr. IE, p. 380 (excel.
syn.). — Lecan.rubricosa Acu. Lich. univ. p. 386,
Syn. p.162. — Parm. erythrocarpria Fr. Lich. eur,
p. 119 (excl.var.). — Lecidea erythrocarpia « arena-
ria SCHÆR. Enum. p. 145.
Sur les pierres et les murs; R.
179. PI. fuigens DC. F1. fr. IL, p. 378; Dus. Bot. gall.
p. 661; Nvyz. Prodr. p.7#, Énum. p. 111, n.7. —
Parmelia fulgens Acu. Meth. p. 192; Fr. Lich. eur.
p. 119. —Lecanora fulgens Acx. Lich. univ. p. 437,
Syn. p. 183. — Lecan. friabilis « fulgens Scnær.
270 LICHENS DES
Enum. p. 64. — Psora citrina Horrm. FI. Germ. I,
p. 165.
Sables marltimes de Tourlaville (herb. Delachapelle).
180. PI. murorum DC. FL. fr. Il, p.378; Dus. Bot.
gall. p. 662; Nyz. Prodr. p. 73, Énum. p. 111, n. 13.
— Parmelia murorum Ac. Meth. p.195; Fr. Lich.
eur. p. 115. — Lecanora murorum Acu. Lich. univ.
p. 433, Syn. p. 181 ; ScxÆr. Enum. p. 63. —Lobaria
saxicola Horrm. F1. Germ.Il, p. 158.
Sur les murs et les mortiers de chaux ; C.
181.—var. lobulatum (FLrk.) NyL. Énum. p. 111, Herb.
Mus. Fenn. p. 85. — Lecanora murorum S lobulata
ScaÆr. Enum. 1. c.
Sûr les rochers maritimes schisteux, croissant en com-
pagnie du Verrucaria maura ; AR. — Querqueville,
Gréville.
182.— var. steropeum NyL. Énum. 1. c. — Parmelia
murorum y Steropea Ac. Meth. p. 196. — Lecan.
vitellina var. steropea Acu. Lich. univ. p.404 (:), Syn.
p. 175 (9).
Sur les mortiers et les pierres des murs; R.
183.— var. citrinum NyL. Prodr. p. 74, Énum. L. c. —
Verrucaria citrina Horrm. F1. Germ. Il, p. 198. —
Parm. citrina Acn. Meth. p. 179.—Lecan. citrina «x
Ac. Lich. univ.p. #02, Syn. p.176; Dus. Bot. gall.
p.663.— Lecan. murorum y citrina ScaÆr. 1. ©. —
Patellaria candelaris DC. F1. fr.Iit, p. 359, pr. p.
Sur les murs ; C.
18%. PI. callopismum MER. FL. Par. p.184; Dus. Bot.
gall. p.662; Nyc. Prodr. p.7#, Énum. p. 111, n. 14.
——Lecan. callopisma Acx. Lich. univ. p. 437, Syn. p.
184; ScuÆr. Enum. p. 63.
Sur les mortiers et lespierrescalcaires des vieux murs; R.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 271
LECANORA Acx., NyL.
185. L. cerina AcCu. Lich. univ.p. 390 (x), Syn. p.173 ;
Dus. Bot. gall. p. 663; Nv£. Prodr.p. 75, Énum. p.
112, n. 1. — Verrucaria cerina Horru. FI. Germ. IE,
p. 179. — Parm. cerina Acu. Meth. p.175; FR. Lich.
eur. p.168. —Patellaria cerina DC. F1. fr. IT, p.360.
— Lecidea cerina « Ehrhartii Scxær. Enum. p. 148.
Sur l'écorce lisse des arbres (hêtres, etc.); C.
186. — var. biatorina Nyz. Il. ce. — Verrucaria auran-
haca et V. gilva Hors. FI. Germ. Il, pp. 178, 179.
— Parm. cerina à gilva et & pyracea Acu. Meth. pp.
175, 176.— Lecanora cerina à gilva Acu.Lich.univ.
p.391, Syn.p.173 (y). — Lecidea luteo-alba y pyracea
Acu. Lich. univ. p. 207, Syn. p. 49; ScHÆr. Enum.
p.147. — Lecan.luteo-alba Dus. Bot. gall. p. 663.—
Patellaria ulmicola DC. F1. fr. IE, p. 358.
Sur l'écorce des arbres (ormes, etc.) ; AC.
187. — var. rupestris NyL. IL. ec. — Lecidea rupestris
Ac. Meth. p. 70, Lich. univ. p. 206, Syn. p. 39;
SCHÆR. Enum. p. 146.—Patellaria rupestris DC. FI.
fr. Il, p. 360 ; Dus. Bot. gall. p. 656. — Parm. cerina
7 calva FR. Lich. eur. p. 169.
Sur les pierres ; R.
188. — var. stillicidiorum Nyz. Il. ce. — Verrucaria
stillicidiorum Horrm.Fl.Germ.If, p.179.— Parm. ce-
rina y stillicidiorum Acu.Meth. p.176; Fr.Lich.eur.
P. 169 (6).—Lecan. cerina 8 stillicidiorum Acu. Lich.
univ. p.390, Syn. p. 173.— Lecidea cerina 8 stillici-
diorum Scaær. Enum. p. 148. — Lecan. chloroleuca
Dus. Bot. gall. p. 663.
Sur les pierres des murs (talcites); R. — Querqueville.
279 LICHENS DES
189. L. hæmatites CHAUB. in S'Am. F1. Agen. p. 492 ;
Dus. Bot. gall. p. 664; NyL. Énum. p. 112, n. 1*.—
Lecan.cerina var. hæmatites NyL.Prodr.p.75. — Lecr-
dea cerina à hœæmatites Scaær. Enum. p. 148. — Pa-
tellaria cerina 8 cyanolepra DC. FL. fr. IE, p. 360,
pr. p.
Sur les peupliers ; R. — Cherbourg.
190. L. aurantiaca NyL. Prodr. p.76, Énum. p. 112,
n.2.— Lecidea aurantiaca Acu. Meth. p. 69, Lich.
univ. p. 204, Syn. p. 50 ; SCHÆR. Enum. p. 148 («).—
Patellaria aurantiaca DC. F1. fr. IE, p. 358. — Par-
melia aurantiaca Fr. Lich. eur. p. 165. — Parmelia
salicina Acu. Meth. p.173. — Lecan. salicina Acu.
Lich. univ. p. #00, Syn. p. 175 ; Dus. Bot. gall. p. 663.
— Patellaria flavovirescens « arborea DC. F1. fr. IF,
p. 399.
Sur le tronc des vieux arbres (frênes); R.— Montvason.
191.— var. erythrella NyL1. Étud. Lich. Algér. p. 325,
Prodr., Énum., ll. ce.— Parmelia erythrella Acu.
Meth. p. 174. — Lecanora erythrella Lich. univ.
p. 401, Syn. p. 175. — Verrucaria flavovirescens
Horrm. F1. Germ. IE, p. 197. — Patellaria flavovi-
rescens 8 rupestris DC. F1. fr. IE, p.359. — Lecan.
flavovirescens Dus. Bot. gall. p. 663. — Lecidea
aurantiaca y flavovirescens et à rubescens ScnÆr.
Enum. p. 149.
Sur les pierres du littoral; R.— Querqueville, Nacque-
ville.
192. L. ferruginea NyL. Prodr. p. 76, Énum. p. 112,
n. k. — Verrucaria ferruginea Horrm. F1. Germ. IF,
p. 177.— Patellaria ferruginea DC. FL. fr. IF, p. 358;
Dus. Bot. gall. p. 655. — Parmelia ferruginea FR.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 973
Lich. eur. p.170. — Lecidea ferruginea « cinereo-
fusca Scuær. Enum. p. 144.— Lecid. cinereo-fusca
Aca. Meth. p.68, Lich. univ. p. 202 («), Syn. p. 43.
Sur les arbres ; AC.
193. — var. festiva. Nyc. Prodr. p. 77. — Lecidea ferru-
ginea y festiva Scuær. 1. ©. — Lecidea cœæsiorufa et
8 festiva Acu. Syn. p. #4. — Patellaria lamprocheila
DC. F1. fr. IT, p. 357; Dus. Bot. gall. p. 655 (et £
cϾsiorufa).
Sur les pierres et les rochers; C.
194. L. phlogima Nyr. Prodr. p.78, Énum. p. 112, n. 8.
— Parmelia citrina y phlogina Acu. Meth. p.180.
— Verrucaria flava Horru. F1. Germ. IE, p. 189. —
Lecanora citrina 8 xanthostigma Acu. Lich. univ.
p.403, Syn. p. 176; Dus. Bot. gall. p. 663. — Lecan.
Linchii Cnev. F1. Par. I, p. 557. — Parmelia parte-
tinan citrinella Fr. Lich. eur. p. 73.— Lecan.vwitel-
lina 8 citrina Scaær. Enum. p. 80.
Sur les troncs d'arbres; R. — Octeville.
195. L. vitellina AcH. Lich. univ. p. 403, Syn. p. 174;
Dos. Bot. gall. p. 662 ; ScHæÆr. Enum. p.80 (&); Nvz.
Prodr. p.77, Enum. p. 112, n.9. — Verrucaria vitel-
lina Horrm. FI. Germ. If, p. 197. — Parmelia vitel-
lina Acu. Meth. p.176; Fr.Lich.eur. p. 162.— Patel-
laria vitellina DC. FL. fr. If, p. 359.
Sur les rochers granitiques et le bois des vieilles barriè-
res; R.
196. L. cervina Ac. Syn. p.188; ScHÆr. Enum. p. 55;
NvyL. Prodr. p.78, Énum. p. 112, n. 13. — Squama-
ria cervina Dus. Bot. gall. p. 658. — Parmelia cer-
vina Fr. Lich. eur.p. 127, pr. p. — Parmelia squa-
mulosa Acn. Meth. p. 181. — Urceolaria castanea
18
274 LICHENS DES
DC. F1. fr. IL, p. 371; Dus.L. c., p. 671.— Lecanora
badia et L. halophæa Acu. Lich. univ. pp. 407, 408
(exel. syn.).
Sur les rochers granitiques et schisteux ; AR.
197.— var. smaragdula ScHÆr., NyL., Il. cc.— Endocar-
pon smaragdulum Wanig8. F1. Lapp.p. 460 ; Acx.
Meth. suppl. p. 29, Lich. univ. p. 298, Syn. p. 98. —
Parmelia squamulosa B discreta Acu. Meth. suppl.
p. #1. — Lecan. badia B discreta Acu. Lich. univ.
p. 407.
Sur les pierres et principalement dans les fissures des
stéaschistes ; AC.
198. — var. pruinosa Nyx. ll. ce. — Lecidea pruinosa
NvL. Étud. Lich. Algér. p.332. — Lecid. immersa
pruinosa SCHÆR. Enum. p. 127.— Patellaria immer-
sa DC. F1. fr. IE, p. 346; Dus. Bot. gall. p. 650. —
Lecid. albocærulescens 6 immersa Fr. Lich. eur. p.
296, pr. p. — Lecidea privigna Acu. Meth. p. 49. —
Lecan. milvina B privigna Acu. Lich. univ. p. 359,
Syn. p. 151; Dus. I. c. p. 669.— Collema athallum
Dur.
Sur les pierres, et principalement sur les granits ; AC.
199. — var. simplex NyL. Prodr. p. 79, Énum. p. 112.—
Sarcogyne simplex NyL. Étud. Lich. Algér. p. 337.—
Opegrapha Persoonii y strepsodina Acn. Lich. univ.
p. 247, Syn. p. 71.
Sur les pierres talqueuses des clotures du littoral ; R. —
Tourlaville, Querqueville.
200. L. cinerea NyL. Prodr. p.81, Énum. p. 113, n. 21.
— Urceolaria cinerea Acu. Meth. p. 143, Lich. univ.
p.336, Syn. p. 140; Dus. Bot. gall. p. 671; SCHÆR.
Enum. p.86.—Parmelia cinerea Fr. Lich. eur.p.1#2.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 279
— Verrucaria ocellata Horrm. FlGerm.ii, p.183.—
Lecanora multipunctata et L. graphica Acu. Lich.
univ. p.348.—Urceolaria tessulata Acn.Meth. p.142;
DC. FL. fr. Il, p. 371.— Urceol. microcelis Acu. Syn.
p.145. — Sagedia depressa Acu. Lich. univ. p. 327,
Syn. p. 134.
Sur les rochers granitiques et schisteux ; AC.
201. — var. polygonia. — Urceolaria cinerea y polygo-
nia Acu. Meth.p.1%4#, Lich. univ. p. 337, Syn. p.141;
Dus. Bot. gali. I. e.(5).
Sur les rochers; AC.
202. — var. atrocinerea. — Urceolaria cinerea à atro-
cinerea SCHÆR. 1. €.
Sur les rochers ; AR.
203. —var. cinereo-rufescens NyL. Prodr.p.82, Énum.
Le. — Urceolaria cinereo-rufescens Acu. Lich.
univ. add. p. 677, Syn. p.141; ScHÆr. Enum. p. 88.
— Parm. cinerea 6 lacustris Fr. Lich.eur. p. 145.—
Urc. lœvata Dus. Bot. gall. p. 671.
Sur les rochers ; AR.
204. — var. Acharii Nyz. Il. ce. — Urceolaria Acharii
Acn. Meth. p.150, Lich. univ. p. 331, Syn. p. 137;
Dus. Bot. gall. p. 671. — Gyalecta Acharti Scuær.
Enum. p. 93.
Sur les schistes; R.— Carrières des Fourches, Le Roule.
205. — var. gibbosa NyL. Il. ce. — Urceolaria gibbosa
Acu. Meth. p. 144, Lich. univ. p. 334, Syn. p. 139.
—Urceol. protuberans Acu. Syn. p.138.— Parmelia
cinerea y protuberans FR. Lich.eur. p. 144.
Sur les rochers schisteux; AR.
276 LICHENS DES
206. L. parella ACH. Lich. univ. p. 370 (x), Syn. p.169;
Dus. Bot.gall. p. 667; NyL. Prodr. p. 84, Énum. p.113,
n. 30. — Verrucaria parella Horrs. F1. Germ. II,
p. 169. — Parmelia parella Acu. Meth. p. 164. —
Patellaria parella (arupestris) DC.F1. fr. IL, p. 364.
— Parm. pallescens Fr. Lich. eur. p. 132.— Lecan.
pallescens 4 parella ScHÆR. Enum. p.78. — (Status
isidioideus : {sidium Westringii Acu. Syn. p. 282;
DC. Fl.fr. VI, p. 177; Dus. Bot. gall. p. 635).
Sur les rochers ; C.
207 .— var. pallescens ACH. Il.cc.(8); Dus.l.c. (y); Ny.
Énum.1.c.— Lecan. parellas tumidula Acu. IL. cc.; .
Dus. 1. c.(6).—Lecan. pallescens y tumidula ScaÆr.
Le. — Patell. parella 8 arborea DC. 1. e.— Psora
alabastrina Horrs.Fl.Germ.Il, p.168.
Sur les arbres; C.
208. — var. Turneri Nyz.Il.cc.— Parm. Turner Ac.
Meth. p.165.—Lecan.Turneri Acu.Lich.univ.p.373,
Syn. p. 170; Dus. Bot. gall. p. 667. — Lecan. pal-
lescens à albo-flavescens Scaær. 1. c.—(Status vario-
losus: Variolaria albo-flavescens DC.FL.fr.IT, p.325;
Dus. Bot.gall. p. 675).
Sur les troncs d'arbres; R. — Bricquebec.
209. L. tartarea Acg. Lich. univ.p. 371 (&), Syn. p.172;
Dos. Bot.gall. p.667 ; ScHÆr. Enum.p. 79 (x); NyL.
Prodr.p.8%, Énum.p.113, n.31.—Verrucaria tarta-
reaHorFM.Fl.Germ. Il, p.173.—Parm. tartarea Ac.
Meth. p. 165; Fr. Lich. eur. p. 133.—Patellaria
tartarea DC. FL. fr. Il, p. 364.
Sur les rochers et la terre; AR. — Montagne du Roule,
La Glacerie.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 977
210. —var. frigida Acu. IL. ce. (y); Dus. L. ce. (6); Scaær.
1 ©. (y). — Patell. tartarea 8 muscicola DC.I. c.
Sur la terre et les mousses; R.— Montagne du Roule, Bric-
quebec.
211. L. subfusea Acu. Lich. univ. p. 393, Syn. p. 157;
Dus.Bot.gall.p.664 ; Scaxær.Enum.p.73 ; NyL. Prodr.
p. 83, Énum. p.414, n. 38. — Verrucaria subfusca
Horr. El. Germ. IF, p. 180.— Parmelia subfusca
Ac. Meth. p.167 ; Fr. Lich. eur. p. 136. — Patella-
ria subfusca DC. FI. fr.IE, p. 362.
Sur les arbres, les bois, les pierres; C.
212. — var. albella NyL. Il. ce.— Parmelia albella Ac.
Meth. p.163.—Lecan. albella Acu.Lich. univ. p.369,
Syn. p.168; Dus. Bot. gall. p. 667.—Parm. subfusca
y albella Fr. Lich. eur. p. 139. — Lecan. pallida
« albella ety cinerella Scaær. Enum. p. 78.—Verru-
caria pallida Horru. FI. Germ. IE, p.171.
Sur l'écorce lisse des arbres ; C.
213. — var. angulosa Nyz. Il. ce. — Parmelia angulosa
Ac. Meth. p. 162. — Lecan. angulosa Ac. Lich.
univ. p. 364, Syn. p.166 ; Dus. Bot. gall. p. 668. —
Patellaria angulosa « DC. FL. fr. IE, p. 363.— Par-
melia subfusca 5 angulosa Fr. Lich. eur. p. 139. —
Lecan. pallida 8 angulosa Scuær. Enum. p. 78.
Sur les arbres; C.
214. —var. biatorea NyL. Herb. Mus. Fenn. p. 86.
Sur les pierres schisteuses ; R.
215.— var. galactina NyL. Herb. Mus. Fenn. p. 86. —
Parmelia galactina et P. dispersa Acu. Meth. pp.
190 et 169. — Lecan. galactina et £ dispersa Acu.
Lich. univ. p. 424, Syn. p. 187. — Psora albescens
Horru. F1. Germ. Il, p.165. — Placodium albescens
278 LICHENS DES
DC. FL fr. IE, p. 380 ; Dus. Bot. gall. p. 660.—Lecan.
muralis à albescens ScaÆr. Enum. p. 66.— Lecan.
subfusca var. muralis Nyz. Prodr. p. 86, Énum.
p- 114.
Sur les murs et les pierres (talcites calcarifères); AR.
216. —var. Hageni Nyz. Il. ce. — Parm. Hageni Ac.
Meth. p. 162. — Lecan. Hagen Acu. Lich. univ. p.
367, Syn. p. 167; Dus. Bot. gall. p. 668. — Parm.
subfusca d Hageni Fr. Lich. eur. p. 138. — Lecan.
effusa Acu. Lich. univ. p. 386, Syn. p. 159 ; Dus. L. c.
p- 664. — Patellaria effusa et P. dispersa DC. F1. fr.
LE, pp. 356, 363. — Lecan. scrupulosa Dus. Bot. gall.
p.664. —Lecan. subfusca 4 crenulata Scaær. Enum.
p. 75. —Parmelra stellaris : cœrulescens Scaær. I. c.
p. 40.
Sur les arbres et Les pierres ; R.
217. L. glaucoma AC#. Lich. univ. p.362, Syn. p. 165;
Dus. Bot.gall. p. 667 ; Nyz. Prodr.p.87, Énum. p.114,
n. 40. —Verrucaria glaucoma Horrx. F1. Germ. IT,
p.172. — Parm. glaucoma Acx. Meth. p. 1460. —
Patellaria glaucoma DC. F1. fr. IE, p. 352. — Parm.
sordida FR. Lich. eur. p. 178. — Lecan. rimosa
« sordida ScHæÆr. Enum. p. 71. — (Status isidioi-
deus : {sidium corallinum Acu. Meth. p. 138, Lich.
univ. p. 575, Syn. p. 281 ; DC.F1. fr. IE, p. 326 ; Dos.
Bot. gali. p. 635. — Stéereocaulon madreporiforme
Horrm. FI. Germ. IL, p. 129.).
Sur les rochers ; AC.
218. — var. subcarnea Ny1. Il. cc. — Lecan. subcarnea
Acu. Lich. univ. p. 365; Dus. Bot. gall. p.668. —
Lecidea subcarnea Acun. Meth. p. 59, Syn. p. 45. —
Parmelia sordida b subcarnea Fr. Lich. eur. p. 179.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 379
— Lecan. rimosa à subcarnea ScHÆr. Enum. p. 72.
—Patell. angulosa 6 subcarnea DC. F1. fr. IT, p.363.
Sur les stéaschistes; AC.
219. L. erysibe NyL. Prodr. p.88, Énum. p.114, 0. 45.
—Lecidea erysibe Aca. Meth. p. 62. —Lecidea lute-
ola « erysibe Acx. Lich. univ. p.196, Syn. p. #1 (6),
pr. p. — Bratora erysibe Fr. Lich. eur. p. 271.
Sur les mortiers des murs; AR. — Cherbourg, Mont-
vason.
220. L. varia AC. Lich. univ. p. 377, Syn. p. 161 ;
Dus. Bot. gall. p. 664; ScaxÆr. Enum. p. 82; Nvyr.
Prodr. p. 89, Énum. p. 114, n. 51. — Verrucaria
varia Horrm. FI. Germ. Il, p.196.— Parm. varia
Ac. Meth. p. 178 ; Fr. Lich. eur. p.156. — Patell.
varia DC. F1. fr. I, p. 360.
Sur les arbres (bouleaux, saules, etc.)et les vieux bois;C.
221.— var. lutescens Nyz. Il. cc. — Verrucaria lute-
scens HorFm. FI. Germ. IL, p.195. — Patellaria lute-
scens DC. F1. fr. Il, p. 354. —Lecan. lutescens Dus.
Bot. gall. p. 668.—Lecan. expallens Acu. Lich. univ.
p.374, Syn. p. 171. — Lecan. varia & maculiformis
ScHÆr. Enum. p.83, pr. p. — (Status leprosus steri-
lis : Lepra sulphurea Eura.; Dus. Bot. gall. p. 676).
Sur les vieux arbres (chênes, pins) ; AR.
2929, — var. symmicta Acu. Lich. univ. p. 379 (5) ; NyL.
IL. ce. — Lecidea symmicta Ac. Syn.p. 36.— Lecan.
symmicta Acu. Syn.p.340; Dus. Bot. gall. p. 668 ;
— Lecan. varia » apochræa Scaær. 1. c.
Sur les vieux bois, les barrières , etc.; AR.
293.— var. sarcopis NyL. Il. cc.—Parmeliavaria y sar-
copis Acu. Meth. suppl. p.39.— Lecan. varra y sar-
280 LICHENS DES
copis Âcu. Lich. univ. p. 378. — Lecan. sarcopis
Ac. Syn. p. 177.— Lecidea aitema Acu. Lich. univ.
p. 178, Syn. p.24.—Lecid. sæpincola Aca.Syn. p.35.
— Parm.varia & sæpincola Fr. Lich. eur. p. 156. —
Lecan. varia B sarcopis, : sæpincola, 6 aitema
SCHÆR. |. C.
Sur les bois, les treilles des jardins ; C.
224. — var. polytropa Nyz. Il. ce. — Verrucaria poly-
tropa Horrm. FI. Germ. IT, p.196.— Lecidea poly-
tropa Ac. Meth. p. 72. — Lecidea Ehrhartiana
B polytropa Ac. Lich. univ. p. 192, Syn. p. 47. —
Lecan.Ehrhartiana B polytropa Dus.Bot.gall.p.666.—
Lecan.polytropa Scaær.Enum. p.81, pr.p.—Lecan.
varia»xillusoria Acx. Lich. univ. p. 380.
Sur les bouleaux ; R.— Monivason.
225. L. orosthea AcC&. Lich.univ. p. 400; Dus.Bot.gall.
p.668 ; NyL. Herb. Mus. Fenn. p. 87. — Lecid. oro-
sthea Acu. Meth. p. 72, Syn. p. 37; ScHÆr. Enum.
p.149. — Parmelia orosthea Fr. Lich. eur. p.180.
— Lecan. varia var. orosthea NyL. Prodr. p. 90,
Énum. p. 114, n. 51.
Sur les rochers quartzeux; R.—Roule, Fauconnière, etc.
226. L. sulfuren Ac. Lich. univ. p. 399; Dus. Bot.
gall. p.669 ; NyL. Prodr. p. 90, Enum. p. 114, n. 52.
— Verrucaria sulfurea Horrm. FI. Germ. Il, p.196.
—Parmelia sulfurea Acu. Meth. p.159.—Patellaria
sulfurea DC. FI. fr. IE, p. 354.—Lecid. sulfurea Aca.
Syn. p. 37. — Parm. sordida 8 sulfurea Fr. Lich.
eur. p.179. — Lecan. polytropa à sulfurea ScuÆR.
Enum. p. 82.
Sur les rochers, principalement du littoral; AC. — Quer.
queville, Gréville, ete.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 281
227. L. atra Ac. Lich. univ. p. 3444), Syn. p. 146 (x);
Dus.Bot. gall. p. 670 ; Scuær. Enum. p.72 (+) ; Nyz.
Prodr. p. 90, Enum. p. 114, n. 54.—Verrucaria atra
Horrm. F1. Germ. Il, p.183. — Parmelia atra Ac.
Meth. Lich. p. 154; Fr. Lich. eur. p. 141 (x). —
Patellaria tephromelas DC. F1. fr. IE, p. 362.
Sur les arbres et les rochers; C.
298. — var. grumosa Acu. Lich. univ. p. 345 (+), Syn.
p. 146 (9); Dus. L. c. (,); Scaær. 1. c. (6); NyL.
Prodr. p.91. — Verrucaria grumosa Horrm. FI.
Germ. Il, p. 188. — Parm. grumosa Acu. Meth.
Lich. p.157.
Sur les rochers; AC.
229. —var. discolor ScHÆr. 1. €. (;); Nyz. Étud. Lich.
Algér. p. 325, Prodr. p. 91. — Lecan. discolor
Dus. Bot. gall. p. 670.
Sur les vieux mortiers; AR. — Murs de l’église de Nac-
queville.
230. L. padia AcH. Syn. p. 154 (non Lich. univ.);
Dus. Bot. gall. p. 665; Scnær. Enum. p. 68 (2);
Nyz. Prodr. p.91, Énum. p. 118, n. 60.— Verruca-
ria badia Horrm. FI. Germ. If, p. 182. — Patella-
ria badia DC. EL. fr. IE, p. 361. — Parm. badia
FR. Lich. eur. p.147 («).—Parm. fuscata Acu. Meth.
p. 189. — Lecid. picina Ach. Meth. p. 51.
Sur les rochers; AR. — Gréville.
231. L. sophodes AcH. Lich. univ. p. 356, Syn. p.
153; Dus. Bot. gall. p.669; ScHær. Enum. p. 70;
NyL. Prodr. p.93, Enum. p. 115, n. 71. — Parm.
sophodes Ac. Meth. p. 155 ; Fr. Lich. eur. p. 149.
— Lecan. metabolica Acu. Lich. univ. p.351, Syn.
282 LICHENS DES
p.153; Dus. Bot. gall. p. 669. — Patellaria meta-
bolica DC. FLfr.VE, p. 183.— Parm. exiqua à Acn.
Meth. p.15%. — Lecan. periclea var. exigua Ac.
Lich. univ. p.356 (;), Syn. p. 151 (8). — Patell. exi-
qua DC. F1. fr. IE, p.346. — Lecan. exigua Dus.
Bot. gall. p. 669.
Sur l'écorce des vieux chênes ; AC.
232. — var. confragosa NyL. Herb. Mus.Fenn. p.87.
— Lecan. atravar.confragosa Acu.Lich.univ.p. 345
(y), Syn. p. 146 (8); Dus. Bot. gall. p. 670 (8).—Parm.
confragosa Acu. Meth. suppl. p.33. — Parm. atra
B confragosa Fr. Lich. eur. p. 142. — Parm. atro-
cinerea FR.1.c.p.151.— Lec. sophodes var. atro-
cinerea NyL. Prodr. p. 93, Énum. p. 115, n.71.
Sur les rochers ; AC.
233. — var. lævigata Ac. Lich. univ. p. 357 (6), Syn.
p.153 (b); Due. Bot. gall. p. 669 (8) ; Nyz. Il. ce.
Sur les pierres talqueuses du littoral; R.
234. L. hæmatomma ACH. Lich. univ. p. 388, Syn. p.
178 ; Dus. Bot. gall. p. 665; ScuÆr. Enum. p.84 ;
NyL. Prodr. p. 9%, Énum. p. 115, n. 79.—Verruca-
ria hæmatomma et V. frondosa Horrm. FI. Germ.Il,
pp. 198, 199. — Lecid. hœæmatomma Acn. Meth.
p.63. — Patell. hæœmatomma DC. F1. fr. IT, p.355.
—Parm. hæœmatomma Ac. Meth. suppl. p. 35, FR.
Lich. eur.p. 154.—{(Status leprosus sterilis : Lepraria
chlorina Acn. Lich. univ. p. 662, Syn. p. 329. —
Lepra chlorina Scaær. Enum. p. 240; Dus. Bot.
gall. p. 676.).
Sur les parois latérales des rochers ombragés; AR. —
Vallée du Roule, Gréville.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 283
URCEOLARIA AcH., Nvz.
235. U. scruposa Acu. Meth. p. 147, Lich. univ.
p. 338, Syn. p.142; DC. F1. fr. IL, p. 372 ; Dus. Bot.
gall, p. 670; ScHÆR. Enum. p.89; NyL. Prodr. p.96,
Énum. p. 116, n. 3. — Verrucaria scruposa HorF.
F1. Germ. IL, p.186.—Parm.scruposa FR. Lich.eur.
p. 195. — (Status isidioideus : Isidium lævigatum
Ac, Lich. univ.p. 577, Syn. p.282; Dus. Bot. gall.
p. 635.).
Sur les pierres ; AC.
236. — var. arenaria ScHÆr. Enum. 1. c. (6).
Sur la terre des murs ; AC.
237. — var. bryophila Acu. Meth. p.148 (:); DC. 1. c.
(7); Dus. Bot. gall. p. 670 (8); Scuær. 1. €. (5); Nyz.
U. ec. — UÜrc. bryophila « Acu. Lich. univ. p. 34k1.—
Gryalecta bryophila Acu. Syn.p.10.
Sur les mousses, principalement dans les sables mari-
times; AC.
PERTUSARIA DC., Nvyr.
238. P. communis DC. F1. fr. Il, p. 320; Dus. Bot.
gall. p. 672 (et £ plumbea); Fr. Lich. eur. p. 420 ;
Scnær. Enum. p.229 («); NyL.Prodr. p.97, Énum.
p. 116, n. 2. — Thelotrema pertusum Ac. Meth.
p. 131. — Porina pertusa Acu. Lich. univ. p. 308,
Syn. p. 109. — (Status variolosus : Variolaria com-
munis, V. orbiculata, V. amara et V. discoidea Ac.
Meth. pp. 13-14, Lich. univ. p. 322-324, Syn. pp.
130-132; DC. FL fr. Il, p.324, VI, p. 176; Dus.
Bot. gall. p. 674. — Verrucaria orbiculata et V.
284 LICHENS DES
discoidea Horrm. F1. Germ. II, p.170. — Pertus.
communis var. variolosa ScHÆR. Enum.I. c., pr. p.).
Sur les troncs d’arbres; C.
239.— var. areolata Dus. Bot. gall. p.673 (3); Fr. Lich.
eur. p. #21 (b); Nyz.Prodr. p. 98. — Porina per-
tusa B areolata Ac. Syn. p.109.—Pertus. rupestris
DC.I. c. (8); ScxÆr. Enum.p. 227 .— (Status isidioi-
deus : Zsidium melanochlorum DC. F1. fr. IE, p. 326;
Dus. Bot. gall. p.634.—Isid. stalactiticum Aca.Syn.
p- 282.).—(Status variolosus : Variolaria aspergilla
Acu. Meth. p.13, Lich. univ. p. 325, Syn. p. 131;
DC. FL. fr. VI, p.176; Dus. Bot. gall. p. 674.).
Sur les rochers; C.
240. P. globulifera NyL. Énum. p. 116, n. 9, Herb.
Mus. Fenn. p. 87. — Lichen globuliferus Su. Engl.
Bot. t. 2008. — Variolaria globulifera Turx.; Acx.
Lich. univ. p. 322, Syn. p. 130; Dus. Bot. gall. p.674.
—Variol. faginea Pers. in Usr. Ann. Bot. VII, p.
158; Acx. Meth. p. 12; DC. FL. fr. IL, p. 324. —
Variol. communis £ faginea Acu. Lich. univ. p. 322,
Syn. p. 130 ; Dus. Bot. gall. p. 674. — Pertus. com-
munis B sorediata FR. Lich. eur.p.422; Nyz. Prodr.
p. 98.
Sur les troncs d'arbres; AC.
241. P. coccodes NyL. Énum.p. 116, n. #.— Pert. com-
munis var. coccodes NyL. Prodr.p.98.—Pertus. com-
munis var. isidioidea ScHÆR. 1.c.— [sidium cocco-
des Acx.Meth. p.139, Lich.univ.p.578, Syn. p.283;
Dus. Bot. gall. p.635.—Lepra obscura DC. F1. fr. I,
p. 323.
_ Sur les troncs d'arbres ; AC.
242.P.wulfenii DC.F1.fr.IE, p.320; Dus.Bot. gall.p.673;
ENVIRONS DE CHERBOURG. 285
Fr. Lich. eur. p. 424; NyL. Prodr. p.99, Énum.p.116,
n. 13. — Porina fallax Acx. Syn. p. 110. — Per-
tus. communis var. fallax Scuær. Enum. p.229.
Sur les troncs d'arbres; AC.
243. — var. isidioidea. — Jsidium phymatodes Acu.
Meth. p. 139, Lich. univ. p. 578, Syn.p. 282 ; Dus.
Bot. gall. p.635.
Sur les troncs d'arbres; R.
244. — var. variolosa Fr. Lich. eur. p.425; Nyz. Prodr.
p. 99.— Pertus. sulphurea « ScHÆr. Enum. p. 228.
—Variolaria flavida DC. FL. fr. VI, p. 177.
Sur les troncs d'arbres ; R. |
245. P. leioplaca ScHÆR. Spicil. p. 66, Énum. p. 230
(2) ; Dus. Bot. gall. p. 673 ; NyL. Prodr. p.99, Énum.
p. 117, n. 24. — Porina leioplaca « Acu. Lich.
univ. p. 309, Syn. p.110.—Pertus. communis d leio-
placa Fr. Lich. eur. p. 421.
Sur l'écorce lisse des hêtres et des bouleaux; AR.
PLYCTIS Wazcr., Nyz.
246. Ph. agelæa WaALLr. Comp. p. 553; NyL. Prodr.
p. 99, Énum. p. 117, n. 1. — Urceolaria agelæa
Acu. Meth. p.150. — Lecanora verrucosa et £ age-
læa Ac. Lich. univ. p.355. — Thelotrema vario-
larioides Acu. Syn. p.117; Dus. Bot. gall. p. 674
(et 8 agelæa). — Pertus. levoplaca var. variolosa
ScHÆR. Enum. p. 230.
Sur l’écorce des hêtres; AC.
THELOTREMA Acu., Nvz.
247. Th. lepadinum Acu. Meth. p. 132; Lich. univ.
p. 312, Syn.p. 115; Dus. Bot. gall. p. 673; Fr. Lich.
286 LICHENS DES
eur.p. 428; ScHÆR. Enum. p. 225 ; NyL. Prodr. p.
100, Énum. p.118, n. 23. — Volvaria truncigena
DC. F1. fr. IL, p. 374.
Sur l'écorce des houx ; R. — Martinvast.
Tri8. XVI. — LECIDEINEI.
LECIDEA Acu.,Nyz.
248. L. carmeolutea NYL.Prodr.p.101, Énum. p. 119,
n. 1.— Parm. carneolutea Tux. in Trans. Linn.
Soc. Lond. IX, t. 12,f.2; Fr.Lich.eur.p.135.—
Lecanora carneolutea Acu. Lich. univ. p. 374, Syn.
p. 171 ; Dus. Bot. gall. p. 666 ; ScaæÆr. Enum. p.79.
Sur les ormes ; R. — Cherbourg, Urville-Hague.
249. L. earmeola ACH. Lich. univ. p. 194, Syn. p. #2
(:) ; Ny£. Prodr. p. 116, Énum. p. 120, n. 9. —
Patellaria carneola Dus. Bot. gall. p.654. — Bia-
tora carneola Fr. Lich. eur. p. 264.— Lecidea cor-
nea Acn. Meth. p.56 ; SCHÆR. Enum.p.1#2.
Sur les vieux chênes; R.—Bois de Kerbec, à Montvason.
250. L. Imtea ScHæÆr. Enum. p.147; NvyLc. Prodr.
p. 103, Énum. p. 120, n. 13. — Gyalecta cupularis
ylutea Fr. Lich. eur. p. 196. — Lecid. melizea
Ac. Lich.univ.p. 19%, Syn. p. 47.
Sur les vieux chênes ; R. — Octeville, Digosville, Bric-
quebec.
251. L. lurida ACH. Meth. p. 77, Lich. univ. p. 213,
Syn. p. 51; ScHÆr.Enum.p. 96 ; NyL. Prodr.p.104,
Énum.p.120,n. 15. — Psora lurida DC. F1. fr. I,
p.370; Dus. Bot. gall. p.658. — Biatora lurida Fr.
Lich. eur. p. 253. — Psora squamata Horru. FI.
Germ. Il, p. 161.
Sur laterre etles vieux mortiers, entre les pierres des
murs ; AC. Î
ENVIRONS DE CHERBOURG. 287
252. L. intermixta NyL.Add.Cr.Chil.p.161, Classif.
II, p. 182, Prodr. p. 103, Énum. p. 120, n. 31.—
Biatorina arceutica KozrB. — Lecid. sphæroides
y atropurpurea ScuÆR. Enum. p. 140.
Sur le tronc des vieux chênes, parmi les mousses; R.—
Bois de Kerbec (Montvason).
253. L. Lightfootii ACu.Lich.univ.p.177, Syn. p.34;
Scaær. Enum. p.138 (+); NL. Prodr.p. 103, Énum.
p.120, n. 36. — Patellaria Lightfootir Dus. Bot.
gall. p.653.
Sur les arbres (hêtres) etle bois des vieilles barrières; R.—
Sauxmesnil, Nacqueville.
254. L. Ilucida Acx. Meth. p.74, Lich. univ. p. 209,
Syn. p. 48; ScHÆRr. Enum. p.150; Nyz. Prodr. p.
10%, Énum. p. 1921, n. 4#3.—Patellaria lucida Dus.
Bot. gall. p.656. — Biatora lucida Fr. Lich. eur.
p. 279.
Sur les rochers ombragés; R. — Urville-Hague.
255. L. vermalis ACH. Meth. p. 68, Lich. univ. p. 198,
Syn.p.36 ; NL. Prodr. p.107, Énum. p. 121, n.51.
— Patellaria vernalis Dus. Bot. gall. p. 654, pr. p.
— Biatoravernalis Fr. Lich. eur. p. 260, pr.p.—
Patell. sphæroiïdæa DC. FL. fr. IE, p. 357. — Lecid.
sphæroides Scxær. Enum. p. 139.
Sur les ormes, parmi les mousses; R. — Octeville.
256. -— var. muscorum NyL. Il. cc. — Lecid. sphæroi-
des € muscorum ScuÆr.l. ce. — Lecid. muscorum
et L. hypnophila Acu. Lich. univ. pp. 179, 199.—
Lecid. vernalis var. dolosa Nvr. Herb. Mus. Fenn.
p. 88.—Patellaria muscorum DC.F1. fr. IE, p.349,
pr. P.
Sur les mortiers des murs, parmi les mousses ; R. —
Cherbourg.
288 LICHENS DES
237. — var. milliaria NyL. Il. cc. — Lecid. milliaria
Fr. Lich. eur. p. 342; pr. p. — Lecid. sabuleto-
rum « Ac. Syn. p. 20; ScaÆr. Enum. p. 133. —
Patellaria sabuletorum et 8 geochroa Dus. Bot. gall.
p. 649. — Lecid. ligniaria « ScHÆR. Enum. p. 135.
Sur la terre humide et les mousses, dans les bruyères; R.
— Montagne du Roule.
958. — var. anomala Nyz. Il. cc. — Lecan. anomala
Acu. Lich. univ. p. 381. — Lecid. anomala Ac.
Syn. p. 38; ScxÆr. Enum. p. 138 (et 8 Griffithsii). —
Patell. anomala et P.mixta Dus. Bot. gali. p. 653.—
Biatora anomala et B.mixta Fr. Lich. eur. p. 268.
Sur l'écorce des sapins ; R. — Sauxmesnil.
259. L. flexmosa NyYL. Lich. Par. n. 53, Prodr.p.110,
Énum. p.121, n.54.—Biatora flexzuosa Fr. Summ.
Veg. Scand. p. 112; Nyz. Ét. Lich. Algér. p.344.
— Biat. decolorans var. flexuosa Fr. Lich. eur. p.
268. — Lecid. granulosa p flexuosa Scaær. Enum.
p. 138.
Sur l'écorce des pins; R. — Bois du Coudray (Le Theil).
260. L. decelorans FLRK. in Berl. Mag. 1809, p.193;
Acu. Syn. p. 37; NyL. Prodr. p.111, Énum. p. 121,
n. 55. — Verrucaria decolorans Hors. FI. Germ.
IT, p. 177.—Patell. decolorans Dus. Bot. gall. p.653.
— Biatora decolorans Fr. Lich. eur. p. 296.—Lecid.
granulosa Acu. Meth. p. 65; Scaær. Enum. p.137.
— Lecan. granulosa et L. minutula Acu. Lich. univ.
pp. 384, 385. — Patell. Mougeotiana DC. F1. fr.
VI, p.181.— Lecan. Mougeotiana Dus. Bot. gall.
p. 665.
Sur la terre, dans lesbruyères; R.— Mont. du Roule.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 289
261. L. uliginosa Acu. Meth. p. 43, Lich. univ. p. 180,
Syn.p.25 ; ScHÆR. Enum. p. 136; Nvc. Prodr. p.111,
Énum. p. 121, n. 38. — Verrucaria uliginosa et
V. humosa Horrm. F1. Germ. II, pp.190 , 191. —
Patell. uliginosa DC. El. fr. Il, p. 350; Dus. Bot.
gall. p. 6#7.— Biatora uliginosa FR. Lich. eur. p.
275. — Lecid. fuliginea Acu. Syn. p. 35.
Sur ia terre humide (herb. Lenormand.).
262. L. quernea Ac. Meth. p. 62, Lich. univ. p. 202,
Syn.p.36; ScHÆR. Enum.p.1#41; NyL.Prodr. p.119,
Énum. p. 121, n. 59.—Patell. quernea Dus. Bot. gall.
p.653.—Biatora quernea Fr. Lich. eur. p. 279.
Sur les vieux chênes et le bois des barrières ; AR. —
Martinvast, Urville, etc.
263. L. coarctata Nyz. Class. II, p.182, Prodr. p. 112,
Énum. p. 122, n. 66.—Parm. coarctata Acu.Meth.
p.158; Fr. Lich. eur. p. 104. — Lecan. coarctata
« Acx. Lich. univ. p. 352, Syn. p. 149; ScHæR.
Enum. p.76. — Parm. elacista Acn. Meth. p. 159.
— Lecid. cotaria Acn. Meth. suppl. p. 11.— Lecan.
retorrida Caaus.; Dus. Bot. gall. p. 665.
Sur les rochers et les pierres des murs ; AC.
264. L. Iævigata NyL. Énum.p.122, n.66*, et p.143.
Sur les rochers schisteux ; R. — Falaises de Gréville,
Urville.
265. L. rosella AcH. Meth. p.57; ScxÆr. Enum.p. 141;
Nyz.Prodr.p.113, Énum. p.122, n. 68. — Verruc.
rosella Horrm. F1. Germ. If, p. 176. — Patell. ro-
sella DC. FL. fr. I, p. 355.—Lecid. alabastrina var.
rosella Acu. Lich. univ. p. 199 (y), Syn. p. 46 (8).—
Biatora rosella Fr. Lich. eur.p. 259.
Sur les hêtres ; R.— Bricquebec.
19
290 LICHENS DES
266. L. luteola Ach. Meth. p. 60 , Lich. univ. p. 195
(2, 8), Syn. p.41 («); Nyz.Prodr.p.11#, Énum.p.122,
n. 69. — Verruc. rubella et V. vernalis Horru. F1.
Germ. Il, pp. 174, 175. — Patell. rubella DC. F1. fr.
IL, p.356. — Patell. vernalis Due. Bot. gall. p. 654,
pr. p. — Biatora vernalis « Fr. Lich. eur. p.260 .—
Lecid.rubella Scuær. Enum. p.142.
Sur les troncs d’arbres (ormes , pommiers, sapins); C.
267. —var. fuscella NyL. IL. ce. —Brat. luteola var. fu-
scella Fr. Summ. Veg. Scand. p.112. — Patell. Lau-
rocerasi Dus. Bot.gall. p. 653.
Sur les arbres et les pierres; AC.
268. — var. arceutina Ac. Lich. univ. p. 197 (6) ; Nyz.
Il.cc.— Lecid. carneolaB arceutina Acn. Syn. p. #2.
Sur les ormes; AC. — Montvason, Urville, etc.
269. — var. endoleuca NyL. in Bot. Notis. 1853, p.98,
Add. Cr. Chil. p. 162, Prodr. p. 11%, Enum. p.122.
Sur les arbres (hêtres, frènes, chênes, lierre); AC.
270.— var. incompta Nyr. Class. II, p. 183; Prodr. et
Énum., Il. ec. — Lecid. incompta Borr. Engl. Bot.
suppl. t. 2699 .— Lecid. muscorum B corticola Nyz.
in Bot. Notis.l.c.
Sur les arbres (ormes) ;R.— Cherbourg.
271. L. umbwima ACH. Lich. univ. p. 183, Syn. p. 35
(ex Nyr. in Sällsk. pro F. et FI. Fenn. Notis. IV,
p. 232).— Lecid. luteola var. umbrina NyL. Herb.
Mus. Fenn. p.89. — Lecid. holomelæna FErx. in
SPRENG. Syst. Veg. IV, p. 206; Scuær. Enum. p.134;
Nvz. Prodr. p. 115, Énum. p. 122, n. 69°.
Sur les pierres schisteuses; AR.—Querqueville, Nacque-
ville, Octeville.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 291
272. L. pachycarpa Dur.in NyL.Prodr.p.118, Énum.
p. 123,n. 85. — Patell. pachycarpa De. in Dus.
Bot. gall. p. 655. — Brat. pachycarpa Fr.Lich. eur.
p.259.—Lecid. incana B pachycarpa Scuær. Enum.
p.143.
Sur les troncs d'arbres; R. — Bricquebec.
273. L. camescens AC. Meth. p.84, Lich.univ.p.216,
Syn. p. 54; Fr. Lich.eur.p.284; Scnær.Enum. p.
105 ; Nyz. Prodr. p.119, Énum. p. 123, n. 104. —
Placodium canescens DC. FI. fr. IE, p.379 ; Dus.Bot.
gall. p. 661.
Sur les troncs d'arbres, les murs, les vieilles barrières: C.
? 2 ?
274. L. vesicularis ACu. Meth. p.78; Lich. univ. p.
219, Syn.p. 51; FR. Lich.eur.p. 286 ; Nyc. Prodr.
p.121, Énum. p. 193, n. 113. — Psora vesicularis
Horrm. F1. Germ.Il, p. 163; DC. FL. fr. IL, p. 368 ;
Dus. Bot. gall. p. 657. — Lecid. cœruleo-nigricans
ScxÆRr . Enum. p. 101.
Sur la terre sablonneuse des murs du littoral et dans les
sables maritimes ; AC.
275. L. aromatica ACH.Lich. univ. p.168, Syn. p. 19 ;
Nvyc. Étud. Lich. Algér. p.328, Prodr. p.123, Énum.
p-12%,n.121.— Lecid. sabuletorum 6 campestris
FR. Lich. eur. p. 340, pr. p.
Sur les vieux mortiers des murs; R. — Cherbourg,
Montvason.
276. L. parasema Acx. Meth. p.35, Lich. univ. p.
175, Syn. p. 17, pr. p.; NyL. Étud. Lich. Algér.
p. 329, Prodr. p. 123, Énum. p. 124, n. 195. —
Patellaria parasema et P. glomerulosa DC. F1. fr.
Il, p. 347; Dus. Bot. gall. pp. 648, 649. — Lecid.
parasema b convexa Fr. Lich. eur. p.330.— Lecid.
292 LICHENS DES
punctata « parasema ScHÆR. Enum. p. 129. —
Verruc. punctata, V. limitata, V. quttata Horrx. F1.
Germ. IT, p. 192.
Sur l'écorce des arbres et les bois; C.
277. — var. coniops NyL.ll. cc. — Lecid.coniops Acu.
Meth. suppl. p.8, Lich. univ. p.171, Syn. p.20. —
Lec. sabuletorum + coniops Fr. Lich. eur. p. 340 ;
ScHÆr. Enum. p. 133 (6).
Sur les rochers ; AR. — Gréville, etc.
278. — var. crustulata Acx. Lich. univ. p.176 (6), Syn.
p. 18(e); Desm. Crypt. Fr. n. 942. — Lecid. crustu-
lata Scuær. Enum. p.128. — Lecid. nitidula Fr.
Lich. eur. p. 308, pr. p.
Sur les pierres schisteuses et talqueuses ; AC.
979. — var. enteroleuca NyL. Étud. Lich. Algér. p.330,
Prodr.p. 12%, Énum. L. c.— Lecid. enteroleuca Acu.
Lich. univ. p.177, Syn. p. 19; Fr. Lich. eur. p. 381;
ScHÆr. Enum. p. 128. — Patell. enteroleuca Dus.
Bot. gall. p. 650.
Sur les arbres et les pierres schisteuses; AC.
280. — var. elæochroma Acu. Lich.univ.p.275 (6); NyL.
Il. ce. — Lecid. elæochroma Acn. Syn. p.18.— Pat.
elæochroma Dus.Bot. gall. p.650. — Lecid. entero-
leuca var. olivacea Fr. Lich. eur. p. 331; ScHÆRr.
Enum. p. 128 (6). — Verruc. olivacea Horru. FI.
Germ. Il, p. 192.
Sur l'écorce des arbres et les bois ; C.
981. — var. flavida FR. 1. c.; Ny£z. Herb. Mus. Fenn.
p. 89.
Sur les arbres (hêtres, saules): R.— Cherbourg, Mont-
vason.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 293
282. — var. exigua Nyr. Il.cc.— Lecid. exiqua CHAus.
in St.-Am. FI. Agen. p. 478; Scuær. Enum. p.141.
— Biatora exigua Fr. Lich. eur. p. 278.
Sur l'écorce des hôtres et des saules ; R. — Montvason.
983. L. atroalba FLOT.; Nyz. Prodr. p.129, Énum. p.
124, n. 142. — Verruc. atroalba Horrm. FI. Germ.
IT, p. 182?.— Lecid. atroalba Acu. Syn. p.11, pr.p.;
Fr. Lich. eur. p. 311, pr. p. —Patell. atroalba Dus.
Bot. gall. p. 656, pr.p.—Lec. spuria Scaær. Enum.
p. 114. — Lec. confervoides Scaær. Enum. p.113,
Pr. p.
Sur les rochers schisteux et quartzeux; AC.
284. L. stellulata TAYL. F1. Hib. p. 118. — Lecid.
atroalbella Nyr. in Bot. Notis. 1853, p. 97; Add.
Cr. Chil. p. 165, Prodr. p. 129, Énum. p. 124,
n. 142*. — Palell. atroalba 6 dendritica Dus. Bot.
gall. p. 656. — Rhizocarpon asteriscus DC. F1. fr.
VI, p. 183 ?.
Surles quartz; AC.
283. L. petræa FLor.; Nyz. Add.Cr.Chil.p.164, Prodr.
p.128, Énum.p.125,n.145.—Lecid. atroalba Acn.,
Fr., Il. cc., pr. p. — Patell. atroalba Dos.l. c.
pr. p.— Rhizocarpon confervoides DC. FL.fr. EE, p.
366. — Lec. confervoides ScaÆr. Enum. p. 113,
pr. p. —(Verruc. petræa Horrm. — Lec. petræa
Acx.?).
Sur les rochers ; AC.
286. — var. concentrica NyL.ll.ce. — Lec. atroalba
: subconcentrica Fr. Lich. eur. p. 313. — Patell.
petræa DC. FL. fr. Il, p.348 ; Dus. Bot. gall. p. 647.
—Lecid. petræa Scuær. Enum. p.122.
Sur les pierres schisteuses des murs; C.
29% LICHENS DES
987. L. contigua Fr. Lich. eur. p. 298 ; ScaÆr.Enum.
p- 119; Nyz. Prodr. p. 130, Énum. p. 125,
n.149. — Lec. pantosticta Ac. Lich. univ. p.154,
Syn. p. 13, pr. p. — Patell. pantosticta et P.
confluens Dus. Bot. gall. pp. 648, 649 , pr. p. —
(Verr. contigua Horru. F1. Germ. II, p. 184).
Sur les rochers et les pierres ; C.
288. —var. albocærulescens NyL. Il.cc.—Lec. albocæ-
rulescens Ac. Meth. p. 52, Lich. univ. p. 188, Syn.
p. 29; Scuær.Enum.p.118 (non Fr.Lich.eur.).—Verr.
_albocærulescens Horrm. F1. Germ. Il, p. 189. —
Patell. albocærulescens DC. Fl.fr. Il, p.351 ; Dus.
Bot. gall. p.651.
Sur les rochers ; AC.
289. — var. flavicunda NyL. Il. ce. — Lec. flavicunda
Ac. Lich. univ. p. 166, Syn.p. 22.— Lecid. flavo-
cœrulescens Ac. Syn. p. 23. — Lecid. albocæru-
lescens B flavocærulescens Scaær. Enum. p. 119.
Sur les rochers ferrugineux ; AR.
290. — var. platycarpa Fr. Lich. eur. p. 300 (8); Nyz.
Il. ec. — Lecid.platycarpa Acu. Lich. univ. p. 173,
Syn. p.17 ; Scxær. Enum. p. 123. — Patell. macro-
carpa DC. F1. fr. IL, p. 347 ; Dus. Bot. gall. p. 649. —
Patell. albozonaria DC. F1. fr. I, p. 348; Dus. 1.c.
p. 650.
Sur les rochers ; AR.
291. L. lapicida Acu. Meth. p.37, Lich. univ. p.159,
Syn. p. 19; Fr. Lich. eur. p. 306; NyL.Prodr.p.131,
Énum.p. 125, n. 151. —Patell. lapicida DC. F1. fr.
VI, p.181 ; Due. Bot. gall. p. 649.
Sur les rochers et les pierres ; AR.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 295
292. — var. silacea FR. Lich. eur. p. 307; Ny£z. Prodr.
p. 132, Énum. L. ce. — Lecid. silacea Acn. Meth. p.
48, Lich. univ. p. 164, Syn. p. 22 ; ScxæÆr. Enum. p.
116. — Patell. silacea DC. FL. fr. IE, p. 351 ; Dus.
Bot. gall. p.652.—Verruc. silacea Hors. FL. Germ.
IL, p. 187.
Sur les roches ferrugineuses; AR.
293. L. fuscoatra Acu. Meth. p. #4, Syn. p.12; Fr.
Lich. eur. p. 316 ; Nyz.Prodr. p.133, Énum.p.195,
n.158.— Lecan. fuscoatra Acu. Lich. univ. p.359.
— Patell. fuscoatra DC. F1. fr. IE, p. 351 ; Dus.Bot.
gall. p. 651.— Verruc. fuscoatra Horru. Fl.Germ.
Il, p.181.
Sur les rochers et les pierres ; AR.
294.—var. fumosa. —Verruc. fumosa Horrx. Fl.Germ.
IL, p. 190. — Lecid. fumosa Acu. Lich. univ. p.157,
Syn. p.12; Scaær. Enum. p. 109.—Patell. fumosa
DC. F1. fr. IE, p.349 ; Dus. Bot. gall. p. 648.
Sur les rochers, dans les bruyères ; AR.— Gréville.
295. L.rivulosa ACH. Meth.p.38, Syn. p.28 ; SCHÆR.
Enum. p. 111; Nvz. Prodr. p. 135, Énum. p.195,
n.165. — Lecan. falsaria B rivulosa Acu. Lich.
univ. p. 350.—Patell. rivulosa Dus. Bot. gall. p.653.
— Biatora rivulosa Fr. Lich. eur. p.271.
Sur les rochers quartzeux; AC. — Montagne du Roule,
Gréville.
296. L. lenticularis ACH. Syn. p. 28; Nyz. Énum.
p. 125, n. 166. — Lecid. chalybeia Borr. in Engl.
Bot. suppl. t. 2687, f. 2; Scaær. Enum. p.117;
Nvyz. Ét. Lich. Algér. p. 333, Prodr. p. 136.
Sur les vieux arbres : Montvason ; sur les grès quartzeux:
Nacqueville ; R.
296 LICHENS DES
297. L. premnea ACu. Lich. univ. p. 173, Syn. p. 17,
pr. p.; FR. Summ. Veg. Scand. p. 115, Lich. eur. p.
329 , pr. p.; SCHÆR. Enum. p. 130, pr. p.; Nvz.
Prodr. p.138, Énum. p. 126, n. 176.
Sur les arbres; R. — Octeville, Bricquebec.
298. L. aïboatra SCHÆR. Spic. p. 140, Enum. p. 122
(B corticola) ; Fr.Lich.eur. p.336; Nyc. Prodr. p.141,
Énum.p. 126, n. 180 .— Lecid. corticola Ac. Meth.
p.53, Lich. univ. p.186 («), Syn. p. 32 (x). —Patell.
corticola DC. F1. fr. Il, p.353; Dus. Bot. gall. p.652.
— Verruc. alboatra Horrx. F1. Germ. IL, p. 193.
Sur le tronc des vieux arbres ; R.— Montvason.
299.—var .epipolia Nyz.ll.ce.; (ScHÆRr. Enum. p. 122, 5).
— Lecid. epipolia Acu. Meth. p.53, Lich. univ. p.
186, Syn. p.32. — Patell. epipolia et P. cretacea
DC. FL. fr. IL, p. 353; Dus. Bot. gall. p. 652.
Sur les mortiers et les pierres talqueuses des murs ; AR.
300. L. disciformis NyL.in Bot.Notis. 18592, p. 175,
Étud. Lich. Algér. p.331, Prodr. p. 140 , Énum.
p. 126, n. 182. — Lec. parasema var. disciformis
Fr. Summ. Veg. Scand. p. 115.
Sur les rochers; AC. — Rochers du Roule, de Gré-
ville, etc.
301. L. myriocarpa Nyi. Prodr.p.1#1, Énum. p. 126,
n. 186 (forma saxicola). — Patell. myriocarpa et
P. punctiformis DC. F1. fr. IE, p. 346.—Patell. para-
sema B punctata et y myriocarpa Dus. Bot. gall. p.
648.—Lecid.punctataod punctiformis ScaÆr. Enum.
p.129. — Verruc. punctiformis Morrm. FI. Germ.
Il, p.193.
Sur les rochers schisteux (forme saxicole) ; R. — Cher-
bourg, Urville.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 297
302. L. grossa PERS.; NyL. Ess. Class. IT, p. 185,
Prodr.p.139, Énum.p.126, n.192.— Patell. premnea
Dos. Bot. gall. p.649.—Lecid. premnea Fr.Lich.eur.
p.329, pr.p.; ScHÆR. Enum. p.130, pr. p.
Sur les arbres; R. — Montvason (bois de Kerbec).
303. L. ineana DEL. in Nyz. Ess. Class. II, p. 200,
Prodr. p. 139, Énum. p. 126, n. 193 (non Ac).
Sur le tronc des vieux arbres (chênes) ; R. — Bois de
Kerbec, Bricquebec.
304. L. geographica SCHÆR. Spic. p. 124, Enum. p.
105; Fr. Lich. eur. p.326; Nvc. Prodr. p. 143, Énum.
p.127, n.197. — Rhizocarpon geographicum DC.
FL.fr. IL, p. 365.—Patell. geographica Dus.Bot.gall.
p. 656. — Lecid. atrovirens 8 geographica Ac.
Meth. p. 46, Lich. univ. p. 163, Syn. p. 21. — Verr.
geographica Horrm. F1. Germ. IL, p.199.
Sur les rochers (grès quartzeux); C.
305.— var. atrovirens FR. Lich. eur. p. 326 (a); SCHÆR.
Enum. 1. c. (8); Nvz. Il. ce. — Lecid. atrovirens
Ac. Meth. p. 45, Lich. univ. p. 163, Syn. p. 21.—
Verruc. atrovirens HoFFm. F1. Germ. Il, p.200.
Sur les rochers, avee le type; C.
306. L. ciadoniaria NyL. Énum. suppl. p. 337 et
Pp-. 339.
Sur le Cladonia uncialis ; RR.— Montagne du Roule.
GOMPHILLUS Nyr.
307. G. calicioides NyL.Ess.Class. IL, p. 186, Prodr.
p.146, Énum.p. 127,n. 1. — Bæomyces calicioides
Dec. in Dus. Bot. gall. p. 636; Scxær. Enum. p.183.
Sur les mousses ; R. — Bois de Bricquebec.
298 LICHENS DES
Tri8. XVIII. — GRAPHIDEIT.
GRAPHIS Acu., Nyz.
308. Gr. scripta Acu. Lich. univ. p. 265 (:), Syn. p. 81;
NvL. Prodr. p. 149, Énum. p. 198, n. 7. — Opegra-
pha scripta Acu. Meth. p.30; Dus.Bot.gall. p. 642 (2);
Fr. Lich. eur. p.370; ScaæÆr. Enum. p. 150 (). —
Opegr. limitata Pers. in Uster. Ann. Bot. VII,
p. 30; DC. FL. fr.IL, p. 311.
Sur l'écorce des arbres ; C.
309. — var. varia Acx. Lich. univ. p. 265 (5), Syn.
p. 81 (b).
Sur les hêtres : Urville-Hague.
310. — var. hebraica Acu. Lich. univ. p. 266 (9), Syn.
p. 82 (d).
Sur les chênes : Montvason.
311.— var. tenerrima Acu. Lich.univ. p.266 (:), Syn.
p.82 (e).
Sur les hêtres: Urville, Montvason.
312. — var. pulverulenta Acn. Syn. p. 82 (6); Fr. Lich.
eur. p. 370 (a); NyL. Prodr. p. 149. — Gr. pulveru-
lenta Ac. Lich. univ. p.266.— Opegr. pulverulen-
ta Pers. 1. c. p. 29; Ac. Meth. p. 28; DC. F1. fr. IX,
p.311. — Opegr. scripta + pulverulenta Dus. Bot.
gall. p.643; Scaær. Enum. 1. c.
Sur les arbres; C.
313.— var. serpentina NyL. Il. ec. — Gr. serpentina
Acu. Lich. univ. p.269 , Syn. p. 83. — Opegr. ser-
pentina Acu. Meth. p. 29 ; DC. FL. fr. IL, p. 311. —
Op. scripta var. serpentina Dus. Bot. gall.p.643 (5);
Fr. 1. c.(c); ScaæÆr. Enum. p. 1514 (:).
Sur les arbres; C.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 299
314. — var. recta Nyc. Prodr. p.149. — Opegr. recta
us. F1. Frib. p. 57; Fr. Lich. eur. p. 371. — Op.
scripta B recta ScaÆr. Enum. 1. ©. — Op. cerasi
Pers. in. Usr. Ann. Bot. XI, p. 20; Acn. Meth.
p. 27; DC. F1. fr. IL, p.310 (non CHev.)— Gr. cerasi
Acu. Lich. univ. p.268. — Gr. scripta y cerasi ACH.
Syn. p.83. — Op. pulverulenta & cerasi Cuev. F1.
Paris. p.538 .—Op. scripta B cerasi Dus.Bot.gall.p.
643. — Op. betuligna Pers. 1. ce. VII, p.31; Acx.
Meth. p. 20; Dus. Bot. gall. p. 643. — Gr. betuli-
gna Ac. Lich. univ. p. 268, Syn. p. 83. — Op.
Betulæ DC: F1. fr. VI, p. 171.
Sur le tronc des bouleaux; AR. — Nacqueville.
315. Gr. anguina Nyz. Ess. Class. Il, p. 187, Prodr.
p. 149, Énum. p. 198, n. 12. — Ustalia anguina
Mowr.in Ann.Sc.Nat., 2° sér. XVIIL p. 278, Syll.
p.352. — (Gr. scripta LeiGur. Brit. Graph. p. 27,
t. 6,f. 17; Gr. pulverulenta ibid.p. 31, t. 6, f. 18).
Sur les arbres; R. — Octeville, Montvason.
316. Gr. elegans ACH. Syn. p. 85 ; NyL. Prodr. p.151,
Énum. p. 129, n. 19. — Opegr. elegans Sm. Engl.
bot.t. 1852; Fr. Lich. eur. p.370 ; ScHær. Enum.
p.152.—Opegr. sulcata Pers. ; DC. FL.fr.VI, p.171;
Dus. Bot. gall. p.642.
Sur les houx et les pins ; AR.
317.—var. parallela NyL. in litt.—Opegr. elegans 8 pa-
rallela ScaÆr. 1. c. (8).
Sur les bouleaux ; R. — Bois de Kerbec (Montvason).
318. Gr. innsta Acn. Syn. p. 85; NyLz. Énum. p. 129,
n.23.—(Gr. Smithii Leicur. Brit. Graph. p. 81;
NyL.Ess. Class. Il, p.187, Prodr. p.150. — Op.
300 LICHENS DES
seripta SM. Engl. bot.t. 1813. — Op. dendritica
Desmaz. Crypt. Fr. ser. IF, n. 42.
Sur les arbres (chênes, ormes, aulnes); AC.—Cherbourg,
Montvason, Nacqueville.
319. Gr. dendritica Acu. Lich. univ. p.271, Syn. p.
83; NyL. Prodr. p. 150, Énum. p.129, n. 24. —
Opegr. dendritica Acu. Meth. p. 31; FR. Lich. eur.
p.372; Dus.Bot. gall. p.643 ; ScxÆr. Enum. p. 152.
Sur les arbres (hêtres, ormes, bouleaux, aulnes, houx);AC.
320. — var. medusula NyL. Il. cc. — Opegr. medusula
Pers. in Act. Wetter.Gesellsch.Il, p.15; Acx. Syn.
p. 334; DC. FL. fr. VI, p. 171 ; Dus. Bot. gall. p. 643;
Fr. Lich. eur. p. 372.—Opegr. dendritica B medu-
sula ScHÆR. 1. c.
Sur les arbres, avec le type ; AR.
OPEGRAPHA Acx., NyL.
321. ©. grumulosa Dur. in Journ. Phys., 1818,
LXXX VII, p.216; Dus. Bot. gall. p.642; NyL. Prodr.
p. 152, Enum. p. 130, n. 3. —Lecanactis grumulosa
Fr. Lich. eur. p. 375. — Opegr. varia 9 calcaria
ScxÆr.Enum. p.157, pr.p.
Sur les rochers des falaises de Gréville; R.
322. ©. varia PERS. in UsT. Ann. bot. VII, p. 30; Fr.
Lich. eur. p. 364; Scxær. Enum.p .156 (excel. var. 6);
Nyz. Prodr. p. 154, Énum. p. 131, n. 10. —
Op. notha Dus. Bot. gall. p. 640. — « notha NyL.
Prodr. p. 155; FR. 1. c. (b). — Op. notha « Acx.
Meth. p. 17, Lich. univ. p. 252, Syn. p. 76; DC. F1.
fr. Il, p.310. — Op. notha B lichenoides Dus. Bot.
gall. p.640. — Op. varia «a lichenoides ScaÆr. 1. c.
Sur les arbres (chènes, ormes, ete.); C.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 301
323. — var. signata Fr. Lich. eur. p. 365 (c); ScHÆR.
Enum. p. 157 (£b); Nyc. Prodr. p. 155. — Op. dia-
phora 8 signata Acx. Meth. p. 19. — Op. signata
DC. F1. fr. I, p. 310 ; Acu. Lich. univ. p. 261 (&).
— Op. notha S signata Acu. Syn. p. 76.
Sur les arbres (chènes, ormes) ; AC.
324. — var. pulicaris Fr. Lich. eur. p. 364 (a) ; SCHÆR.
Enum.p.156 (7); NyL. Prodr.p.155, Herb.Mus .Fenn.
p.92.— Op. vulvella («et 8 pulicaris) Acu. Meth. p.
49, Lich. univ. p. 251, Syn. p.77; DC. FI. fr. VI, p.
169 .— Op. notha « vulvella Dus. Bot. gall.p.640.—
Op. minuta CHEv. F1. Par. I, p. 532.
Sur les arbres (chênes, ormes); AR.
325. —var. lutescens NyL. Lich. Par. n. 74. — Op.
vulvella B lutescens CLEM. Ensay. add. p. 295;
Ac. Syn. p. 77. — Op. varia & diaphora c chlo-
rina ScuÆr. Enum. p. 157.
Sur les saules ; R. — Montvason.
326. — var. diaphora FR. Lich. eur. p. 365 (d); Scaær.
Enum. p. 157 (£a hebraica) ; NyL. Prodr. p. 155.
— Op. diaphora Acn. Meth. p. 19, Lich. univ. p.
254 ; DC. FL. fr. VE, p.170. — Op. notha & diaphora
Acu. Syn. p. 77; Dus. Bot. gall. p. 640 (y). — Op.
tridens Acu. Lich.univ. p. 263, Syn. p. 79 ; Dus.l.c.
p. 642. — Op. gregaria Acu. Lich. univ. p. 252. —
Op. signata B tigrina Acu. Lich. univ. p. 262.— Op.
notha 6 gregaria et : tigrina Acu. Syn. pp. 76 et 77.
— Op. argillicola Dus. 1. ce. p. 641. — Op. varia
& d'argillicola, n tigrina et : tridens Scuær. Enum.
pp. 157 et 158.
Sur les arbres (chênes, pommiers), les vieilles barrières,
etc.; AC.
302 LICHENS DES
327. ©. wimalis ACH. Lich. univ. p. 260, Syn. p. 77 ;
Nyc. Énum. p. 131,n. 10*, Herb. Mus. Fenn. p.
92. — Op. varia var. rimalis Fr. Lich. eur, p. 365
(8); ScaÆr. Enum. p. 157 (5); NyL. Prodr. p. 156.
— Op. rimicola et Op. diffusa Cnev. FI. Par. I,
pp. 527, 534.
Sur les troncs d'arbres (ormes, hèêtres) ; AC.
328. ©. rupestris PERS. in Usr. Ann. Bot. XI, p. 20;
Nyz. Prodr. p. 156, Énum. p. 131, n. 10*. — Op.
Persoonti Acu. Meth. p. 17; Lich.univ. p. 246, Syn.
p.71; Dus. Bot. gall. p.640.— Op. saxatilis Scaxr.
En. p. 159.— Op. saxicola Aca.Syn. p.71; Dus. L. c.
Sur les rochers schisteux du littoral; R. — Gréville.
329. ©. saxatilis DC. FL fr. IE, p. 312 ; Dus. Bot. gall.
p. 640 ; Nyc. Prodr.p. 157, Enum.. p.181, n.10*.
Surles mortierset les pierres talqueuses calcarifères ; AC.
330. ©. atra PERS. in Usr. Ann. Bot. VII, p. 30; DC.
F1. fr. Il, p. 310 ; Fr. Lich. eur. p. 366, pr. p.; Nyz.
Prodr. p. 157, Énum. p. 131, n. 11. — Op. deni-
grata Acn. Meth. p.27, Lich. univ. p. 259 (et 8 atra,
p. 260). — Op. stenocarpa Ê denigrata Ac. Syn.
p. 75. — Op. atra « denigrata Du. Bot. gall. p.
641; SchÆr. Enum. p. 153.
Sur l’écorce de différents arbres ; C.
331.— var. parallela NyL. — Op. cerasi CHEv. Journ.
Phys. 1822, p. 38, Fl.Paris.I, p.521.
Sur l'écorce des cerisiers (Cerasus avium, etc.); AR.
332. — var. hapalea NyL. Prodr. p. 158. — Op. steno-
carpa 6 hapalea Acu. Lich.univ.p.257. — Op. ha-
palea Acu. Syn. p.79. — Op. depressa Ac. Lich.
univ. p. 262. — Op. rimosa DC. F1. fr. II, p.312.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 303
— Op. atra y bullata Dus. Bot. gall. p. 641; ScHÆr.
Enum. p. 153 (8).
Sur les arbres (frênes, hêtres, houx) ; AC.
333. 0. vulgata AcH. Meth. p.20, Lich. univ. p. 255,
Syn. p. 73; NL. Prodr. p.158, Énum.p. 131, n. 13.
— Op. atra 6 vulgata Scaær. Enñum. p.154. — Op.
atra a stenocarpa FR. Lich. eur. p. 367, pr. p.
Sur les arbres (hêtres, bouleaux, pins); AC.
334. — var. siderella NyL. Prodr. p. 139, Énum.. 1. c.
— Op. siderella Aca.Meth. p. 25, Lich.univ. p. 256,
Syn. p.79.— Op. atra 6 stenocarpa Dus. Bot. gall. p.
641; ScaÆr. Enum. p. 153 (y). — Op. rufescens
Pers. in Usr. Ann. Bot. VII, p. 29; DC. FI. fr.IL, p.
311; Dus. Bot. gall. p. 641 (excel. syn.).
Sur les arbres (hêtres, chênes, pommiers); C.
335. — var. reticulata Ny£. Prodr. p.159. — Op. reti-
culata DC. F1. fr. VI, p. 170 ; Cnev. F1. Par. I, p.
525. — Op. atra à reticulata Scaær. Enum. p. 153.
Sur les sycomores; Cherbourg (cfr. ScHær. 1. c.).
336.— var. lithyrga NyL. in litt. — Op. lithyrga «
Ac. Lich. univ. p.247, Syn. p.72; DC. F1. fr. VI,
p. 172?; Dus. Bot. gall. p. 641, pr. p.— Op. calcaria
Dus. 1.c. p.641.
Sur les mortiers et les murs ; AR.
337 .—var.steriza NyL. Prodr. p.159, Herb.Mus.Fenn.
p. 92.— Op. lithyrga B confluens Ac. Lich. univ.
p. 247. — Op. lithyrga b steriza Acn. Syn.p.72.
Sur les roches micacées et talqueuses calcarifères; C.
338. O. imvoluta NyL. Énum. p.131, n.18. (Prodr. p.
154, not.).— Zwackhia involuta Kôrs. Lich .Germ.
p.286.
Sur les sapins; RR. — Sauxmesnil.
304 LICHENS DES
339. ©. herpetiea Acu.Meth. p.23, Lich. univ. p. 248,
Syn. p. 72; DC. F1. fr. IL, p. 309; Dus. Bot. gall. p.
641; Fr. Lich. eur. p. 368; NyL. Prodr. p. 160,
Énum. p.131,n.19. — Op. rubella Pers. in Usr.
Ann. Bot. VII, p. 31; DC. F1. fr. IL, p. 309;
(non Mouc., nec Nyc. Prodr. p. 139).— Op. herpe-
tica « rubella Scuær. Enum. p. 155. — Op. bullata
DC. F1. fr. IL, p. 307.
Sur les arbres (hêtres, etc.); AR.— Montvason.
340. ©. lentiginosa LYELL; LeIGurT. Brit.Graph. p.26,
t. 6,f. 16; NyL. Prodr.p.158, Enum. p. 131, n.22.
Sur les arbres (hêtres, houx) ; R. — Martinvast, Bric-
quebec.
STIGMATIDIUM Mey., Nyz.
341. St. crassum Dus. Bot. gall. p. 643; NyL. Prodr.
p. 163, Énum. p. 132, n. 2. — Op. crassa DC. F1.
fr. Il, p. 312. — Arthonia crassa Dur. in Journ.
phys. 1818, LXXXVII, p.208.—Op.crassa « obscura
Scaær. Enum. p.159.—Séigm. obscurum SPRENG.
Syst. Veg. IV, p. 243. — Porina aggregata et
P. taxicola Acx. Syn. pp. 112, 113. — Sagedia
aggregata Fr. Lich. eur. p. 416.
Sur les troncs d’arbres (chênes, frênes, houx); AC.
342. St. leucinum NyL. Énum. p. 132, n. 8, et p.144.
Sur les rochers desfalaises de Gréville; R.
ARTHONIA Acu., Nyz.
343.A.einnabarina WaLzr.Fi.Germ.p.320; Nyz.Syn.
Arth.p.88, Prodr.p.163, Enum.p.132, n.1.—Con1o-
carpon cinnabarinum DC. EL. fr. Il, p. 323; Dus.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 305
Bot. gall. p.675 ; FR. Lich. eur. p.379. — Spiloma
tumidulum Ac. Meth. p.11, Lich. univ. p. 136,
Syn. p.1. — Spil. elegans Acu. Lich. univ. p.135,
Syn. p. 1. — Conioc. elegans Dus. Bot. gall. p. 675.
— Conioc. gregarium Scaær. Enum. p. 242.
Sur l'écorce des arbres ; C.
344. — var. rubra NyLz. Il. cc. — Spiloma tumidulum
8 rubrum Ac. Lich.univ. p. 136. — (Status lepro-
sus : Lepra kermesina Scaær. Enum. p. 240.).
Sur les arbres (ormes); AR.— Nacqueville, Montvason.
345. — var. decolor Nyz. in litt.
Sur un if, à Virandeville.
346. À. lurida Acu. Lich. univ. p. 143, Syn. p.7;
ScHÆR. Enum.p.242; Nyz. Syn.Arth.p.91, Prodr.
p. 165, Énum. p.132, n. 8. — Opegrapha lurida
Dos. Bot. gall. p. 642. — Contangium vulgare Fr.
Lich. eur. p. 378, pr. p.
Sur les arbres (aulnes) ; R. — Bois de Kerbec, à Mont-
vason.
347. A. spadicea LeiGar.Br.Graph.p.57; Nyc. Énum.
p.132, n. 8*. — Arth. lurida var. spadicea Nvz.
Syn. Arth. p.92, Prodr. p. 165.
Sur l'écorce des pins; R.— Sauxmesnil.
348. À. pruinosa Acu. Lich. univ. p. 147, Syn. p. 7;
Nyc. Syn. Arth. p. 90, Prodr. p. 165, Énum. p.132,
n. 10. — Opegr. pruinosa Dus. Bot. gall. p. 642.—
Verruc. impolita Horrm. FI. Germ. IE, p.172. —
Parmeliaimpolita Acu. Meth.p.160; Fr. Lich.eur.
p. 183.—Arth. impolita « pruinosa Scuxær.Enum.
p. 242. — Patell. detrita DC. F1. fr. I, p. 352. —
(Forma loco apotheciorum Sptlomium graphideorum
20
306 : LICHENS DES
Nyz.proferens : Spiloma melaleucum Acu. Syn.p.2;
Scuær. Enum. p. 241. — Coniocarpon nigrum
DC. F1. fr. IL, p. 324; Dus. Bot. gall. p. 675.—Tra-
chylia melaleuca Fr.).— (Status thalli leprose dege-
neratus : Lepraria leiphæma Acu. Meth. p.#, Lich.
univ. p. 664, Syn. p. 330 ; DC. F1. fr. VI, p. 173;
Dus. Bot. gall. p. 676, pr. p. — Lepraria lactea Acu.
Meth. p. 3; DC. F1. fr. IL, p. 322.— Lecidea alba
Acu. Lich. univ. p. 183, Syn. p. 24 ? — Patellaria
alba Dus. Bot. gall. p. 648 ?).
Sur le tronc des vieux chênes ; C.
349. À. astroidea Acx. Syn. p. 6; NY. Syn. Arth.p.95,
Prodr. p. 166, Énum. p.133, n.30.—Opegr. astroi-
dea Acu. Meth. p.25. — Opegr. radiata Pers. in
Usr. Ann. bot. VII, p.29; DC. FL. fr.Il, p. 308;
Dus. Bot. gall. p. 639.— Arth. radiata Acu. Lich.
univ. p.144 ( et B). — Opegr. obscura Âcu. Meth.
p. 22; Dus. Bot. gall. p. 639. — Arth. obscura:
Ac. Lich. univ. p. 146, Syn. p. 6. — Opegr. atra
var. macularis Fr. Lich. eur. p. 367. — Opegr.
atra varr.)radiata, L astroidea, o obscura SCHÆR.
Enum. p. 155.
Sur les arbres et principalement sur les jeunes rameaux
des chênes; C.
350.—var. epipasta NyL. Syn. Arth. p.96, Prodr. p.166,
Énum. L. ce. — Opegr. epipasta Acu. Lich. univ. p.
258, Syn. p. 74; Dus. Bot. gall. p. 642. — Arth.
radiata à tynnocarpa Acu. Lich. univ. p. 145. —
Arth. astroidea B tynnocarpa Acu.Syn. p.6.
Sur les arbres (coudriers, etc.); AR.
351.A. galactites Dur.in Journ.Phys.1818, LXXXVIT,
p. 203; Nyz.Syn. Arth.p.101, Prodr. p.169, Enum.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 307
p. 134, n. 48. — Verrucaria galactites DC. F1. fr. IT,
p. 315; Dus. Bot. gall. p. 644. — Arth. punctifor-
mis 6 galactina Acu. Lich. univ. p. 141, Syn. p. 4.
Sur l'écorce des peupliers ; R.— Cherbourg, Montvason.
MELASPILEA Nvr.
352. M. arthomioides NyL. Prodr. p. 170, Énum.
p.134, n. 5. — Lecidea arthonioides Fée Ess.
p.107, t.26, f. 6, suppl. p. 103. — Lecid. sparsa
Dur. in Nyz. Ess. Classif. IL, p.186 (sub Mycoporo).
— Patellariamixta Nyz. Étud. Lich. Algér. p. 344
(non Dus.).— Lecid. dryina Acu. Syn. p. 24, pr. p.
— Patell. dryina Dus. Bot. gall. p. 650.
Sur le tronc d’un vieux saule, à Montvason. — RR.
CHIODECTON Acx., NyL.
353. Ch. petræum DEL. mss. (in herb. LENORM.);
Nyc.Syn. Arth.p.104, Prodr.p.172, Enum.p.134,
n.4.
Sur les rochers du Câtel, à Gréville, où il a été décou-
vert par M. Dubourg-d’Isigny. — RR.
Ser. VI. — PYRENODEI.
Tri8. XIX. — PYRENOCARPEI.
NORMANDINA Nvyz.
354. N. Jungermanmiæ NyL. Ess. Classif. IT, p.191;
Prodr. p.173, Énum. p. 135, n. 1 ; Expos. syn.
Pyrenoc. p. 10. — Lenormandia Jungermanniæ
Dec. in Desm. Crypt. Fr. n. 114%, — Verrucaria
308 LICHENS DES
pulchella Borr. Engl. Bot.t. 2602. — Endocarpon
pulchellum Hook. Brit. F1. IT, p.158.
Sur les mousses et les jungermannes, sur les troncs d’ar-
bres ; C.
ENDOCARPON HEepw., Nyz.
355. E. fuviatile DC. F1. fr. I, p. 413; Dus. Bot.
gall. p. 59%; Fr. Lich. eur. p. #09; Nyz. Prodr.
p. 175, Enum. p. 135, n. 2 ; Exp. Pyren.p.12.—
End. Weberi Acu.Meth. p.128, Lich. univ. p. 308,
Syn.p. 102.—EÆEnd. miniatum y aquaticum SCHÆR.
Enum. p. 231. — Platisma aquaticum HoFF.
Sur les rochers et les pierres inondées ; R.— Vallée du
Roule, falaises de Gréville.
356. E. hepaticum Acx. Lich. univ. p. 298 ; DC. F1. fr.
VI, p. 191; NvL. Prodr. p. 176, Énum. p. 135,
n. 10, Exp. Pyren. p.15.— End. pusillum HEpw.
St. Crypt. Il, ». 56 ; Fr.Lich.eur. p. #11.— End.
Hedwigii Acu. Meth. p.125, Lich. univ. p. 298, Syn.
p.99; DC. F1. fr. IL, p. 414; Dus. Bot. gail. p. 59%,
pr. p. — End.pusillum « Hedwigu Scaær. Enum.
p. 234.
Sur la terre entre les pierres talqueuses des murs du
littoral; AR. — Querqueville, etc.
357. E. exiguum NyL.Lich.Par. n.88, Prodr. p.176,
Énum. p. 136, n. 12, Exp. Pyren. p. 16.
Sur la terre des murs; R. — Vallée de la petite Polle.
VERRUCARIA PErs., Nyz.
338. V. tephroides Ny£. Énum.p. 136, n. 1, Expos.
Pyrenoc. p. 17. — Endocarpon tephroides Ac.
Meth. p.129, Lich. univ. p. 297, Syn. p. 98 ; Dus.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 309
Bot. gall. p. 594k. —Endoc. cinereum Pers. in Usr.
Ann. Bot. VII, p. 28; ScHÆr. Enum. p. 235.--
Sagedia cinerea Fr. Lich. eur. p. #13. — Verr.
cinerea SCHÆR. Spicil. p.332; NyL. Prodr. p.177.
— Verr. polythecia Acu. Lich. univ. p. 288.
Sur la terre des murs ; R. — Bricquebec (herb. Dela-
chapelle).
3539. V. palläda NyL. Prodr. p.178, Énum. p. 138, n.6,
Expos. Pyrenoc. p. 20.— End. pallidum Acu. Lich.
univ. p. 301, Syn. p. 100; Nyz. Étud. Lich. Algér.
_ p. 339. — End. pusillum var. pallidum FR. Lich.
eur. p. 141 (c); ScHÆR. Enum. p. 234 (y). — End.
Hedwigii Dus. Bot. gall. p.594, pr.p.
Sur la terre des murs ; R. — Le Rozel.
360. V. migrescens PERS. in UsT. Ann. bot. XIV, p.
36; DC. F1. fr. IL, p. 319; Dus. Bot. gall. p. 646 ;
Fr. Lich. eur. p. 438; NyL. Prodr. p. 180, Énum.
p.137, n. 14, Exp. Pyren. p. 23. — Verrucaria
umbrina B nigrescens Ac. Lich. univ. p. 291. —
Pyrenula nigrescens Ac. Syn. p. 126; ScuÆr.
Enum. p. 210.
Sur les mortiers et les murs; C.
361.—var. fuscella NyL. Prodr. p.181, Énum. p.137,
n. 14*, Exp. Pyren. p. 23. — Verruc. fuscella Âcu.
Lich. univ. p. 289; ScuÆr. Enum. p. 215.— Sage-
dia fuscella Fr. Lich. eur. p. #13.
Sur les pierres talqueuses et les mortiers ; AC.
362. — var. viridula Nvz. Il. ce. — Verruc. viridula
Ac. Lich. univ. p. 675; ScHÆr. Enum. p.215. —
Sagedia viridula Fr. Lich. eur. p. #14. — Verruc.
tessellata Dus. Bot.gall.p. 647.
Sur les schistes des murs et des toits ; AC.
310 LICHENS DES
363. — var. macrostoma NyL. Il. ce. — V. macrosto-
ma Dur .in DC. F1.fr. IT, p.319; Dus. Bot. gall. p.646;
Fr. Lich. eur. p.439 ; ScaæÆr. Enum. p.214.
Sur les vieux mortiers des murailles ; R.
364. V. margacea Wazins. F1. Lapp. p. 465 ; Fr. Lich.
eur. p. #40; Nyc. Prodr. p. 181, Énum. p. 137,
n. 17, Expos. Pyren. p. 25. — Pyrenula margacea
Acx. Lich. univ.p. 315, Syn.p.127 ; ScHær. Enum.
p.211. — Verr. papillosa Acu. Lich. univ. p. 286.
Sur les rochers quartzeux; R. — Vallée de Quintampoix.
365. —var. æthiobola Wuins. 1. c.; Nyz.Il.cc.— Verr.
œthiobola Acu. Meth. suppl. p. 17, Lich. univ. p.
292; Dus. Bot. gall. p.646.— Pyren. æthiobola Ac.
Syn. p.125.—Verr. mauroides Scuær. Enum. p.215.
Sur les pierres schisteuses humides ou inondées ; AC.;
366. — var. acrotella. — Verr. acrotella Acn. Meth.
p.123; Dus. Bot. gall. p. 646. — Verr. striatula
B acrotella Ac. Lich. univ. p. 293, Syn. p. 95.—
Verr. macularis y acrotella Scaær. Enum. p. 213.
Sur les quartz ; AR. — Le Roule.
367. V.mucosa Acu. Meth. suppl. p. 23, Lich. univ.
p. 282, Syn. p.93; Due. Bot. gall. p. 646; Nvr.
Exp. Pyren. p. 28, Enum. suppl. p. 337.
Sur les pierres dans les ruisseaux du littoral; R. —
Urville, ete.
368. V. maura WaAHEN8. in Ac. Meth. suppl. p. 19,
Lich. univ. p.291, Syn. p. 95 ; Dus.Bot. gall. p.646;
Fr. Lich. eur. p. #42; Ny£. Prodr. p.185, Énum. p.
137, n. 28, Expos. Pyren. p. 28.— Pyrenula maura
ScHÆR. Enum .p.209.
Sur les rochers maritimes; AC.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 311
369. V. microspora Ny£. Add.Cr. Chil. p.175, Prodr.
p.185, Enum. p. 137, n. 27, Exp. Pyren. p. 29.
Sur les pierres du littoral ; R. — Tourlaville.
370. V. mupestris SCHRAD. Spicil. FL. Germ. p. 109;
DC. F1. fr. IL, p. 317 ; Dus.Bot.gall. p. 645 ; Fr. Lich.
. eur. p. 436 ; ScHÆr. Enum. p. 217; NyLc. Prodr.
p. 183, Énum. p.137, n. 20, Expos. Pyren. p-30.
— Verr. Schraderi Acx. Meth. p. 114, Lich. univ. p.
284, Syn. p. 93.
Sur les pierres des murs (talcites); AC.
371. — var. ruderum Nvz. Il. cc. — Verr. ruderum
DC. F1. fr. IL, p. 318.
Sur les mortiers des murs; C.
372. V. imtegra NyYL. Énum. p. 137, n. 20*. — Verr.
rupestris var. 2ntegra NyL. Prodr. p.183, Exp.
Pyren. p.31.—Verr. lœvata LEicurT. (non Acu.).
Sur les talcites calcarifères ; R. — Octeville.
373. V. muralis Acu. Meth. p. 115, Lich. univ. p.288,
Syn. p.95; Dus.Bot.gall. p. 646 ; FR. Lich. eur. p.
_ 436; ScHÆr. Enum. p. 218; NyL. Prodr. p. 184,
Énum. p. 137, n. 20*, Exp. Pyren. p. 32.—Verr.
concentrica DC. F1. fr. Il, p. 318. — Verr. epipo-
læa Acx. Lich. univ. p. 285, Syn. p.95; Dus. Bot.
gall. p. 646.
Sur les mortiers et les pierres talqueuses des murs; AC.
374. V.epigæa Acx. Meth. p.123, Lich. univ. p. 295,
Syn.p.96; Dus. Bot. gall. p. 645; Fr.Lich. eur. p.
431 ; NyLz. Prodr. p.186, Énum. p.137, n.31, Exp.
Pyren.p.35.—Thrombium epigæum Scuxr.Enum.
p. 222.
Sur la terre argileuse ; AR. — Cherbourg.
312 LICHENS DES
375. V. chlorotiea Acu. Lich. univ. p.283, Syn. p.94;
ScaÆr. Enum. p.213; NyL. Prodr. p. 186, Énum.
p. 138, n. 34, Expos. Pyren. p.36. — Verr. car-
pinea Acu. Lich. univ. p. 281, Syn.p. 88; Fr:Lich.
eur.p.448; ScHÆr. Enum. p. 221. —Verr. macula-
ris SCHÆR. Enum. p.213.—Verr. biformis Scnær.
Enum. p. 222 (non Borr.).
Sur les arbres et les rochers ; AR.
376. V. mitida ScarAD. in Journ. Bot. 1801, I, p.79;
Acu. Meth. p. 121, Lich. univ. p. 279; DC. F1. fr. II,
p. 316 ; Dus. Bot. gall. p.645; Fr. Lich. eur. p. 443 ;
NyLz. Prodr. p.187, Énum. p.138, n. 56, Expos.
Pyren. p. 45. — Pyrenula nitida Acn.Syn. p.125;
ScHÆR. Enum. p.212 (4). — Verr. maxima DC. F1.
fr. Il, p.316. — Pyrenula pinguis Cuev. F1. Par.
I, p.518 ; Scaær.Enum. p. 213. — Verr. pinguis
Fr. Lich. eur. p.443.
Sur les arbres ; C.
377.— var. nitidella FLrKk.; NyL. Il. cc. — Pyrenula
nitida B nitidella ScaÆr. Enum. p. 213.
Sur l'écorce des frênes ; C.
318. V. coryli Nyz. Addit. Cr. Chil. p. 174, Énum,
p. 138, n. 57*. — Pyrenula coryli Mass. — Verr.
glabrata var. NyL. Prodr. p.188.
Sur l'écorce des coudriers; R. — Nacqueville.
379. V. farrea AcH. Meth. p. 115, Lich. univ. p. 293,
Syn. p.96, pr. p.; Nyz. Prodr. p. 188, Enum.p.
138, n. 58, Exp. Pyren. p. 47. — Verr. leucoplaca
Wazcr. Cr. Germ. I, p. 299.
Sur les arbres (saules) ; R. — Montvason.
380. V. gemmata Acx. Meth.p. 120, Lich.univ. p. 278,
ENVIRONS DE CHERBOURG. 313
Syn.p.90 ; DC. F1. fr. Il, p. 315 ; Fr. Lich. eur. p.
kk4 ; NyL. Prodr.p. 188, Énum. p.139, n.71,Exp.
Pyren. p. 53.—Verr. alba Scarap. Spic. Fl.Germ.
p. 109; Dus. Bot. gall. p. 644; Scaær. Enum.
p. 219.
Sur l'écorce des arbres (chênes, hêtres, frênes, ete.) ; C.
381. V. Sailweïi LeicaTr. mscr.; NyL. Prodr. p. 189,
Enum. p.139, n. 71*, Exp. Pyren. p. 54.
Sur les pierres des murs ; RR.—Cherbourg.
382. V. biformis Borr. in Engl. Bot. suppl. t.2617;
Nyz. Prodr. p. 189, Énum. p.139, n.72, Exp.Pyren.
p.54. (non ScHÆr.)
Sur les arbres (hêtres, frènes, sapins); AR.—Montvason,
Martinvast.
383. V. epidermidis Acx. Meth.p. 118, Lich. univ. p.
276, Syn. p.89; DC.FL.fr. II, p.313; Dus.Bot. gall. p.
644; FR. Lich. eur.p. 447 ; ScHÆr. Enum. p. 219;
Nyz. Prodr. p. 190, Énum. p. 139, n.85, Exp. Pyr.
p- 58. ,
Sur l'écorce lisse des arbres (bouleaux, etc.); C.
384. — var. analepta NyL. Il. cc. — Verr. analepta
Acn. Meth. p.119, Lich.univ.p. 275, Syn. p. 88.—
Verr. punctiformis DC. F1. fr.If, p. 314. — Verr.
olivacea Dus. Bot. gall. p. 645.
Sur les arbres (chènes, hêtres) ; AC.
385. — var. fallax Nyz. Il. ce. — Verr. punctiformis
« stigmatella Scuær. Enum.p. 220. — Verr. ana-
lepta Scuær. Enum. p. 221.
Sur les hêtres ; AC.— Montvason, etc.
386. — var. lactea NyL. Il. cc. — Verr. stigmatella
+ lactea Acu. Lich. univ. p. 277, Syn.p. 90 (8). —
31% LICHENS DES
Verr. cinerea B lactea Due. Bot. gall. p. 6k4.—Verr.
punctiformis B lactea ScaHÆr. 1. €.
Sur l'écorce lisse des arbres (frênes, peupliers); AR. —
Montvason, Urville.
387. V. cinerella FLOT.; Nyz.Add. Cr.Chil.p. 174,
Prodr. p. 191, Enum. p. 139, n. 88, Exp. Pyren.
p. 60.
Sur l'écorce des hêtres ; AR. — Montvason, Bricquebec.
388. V.haïodytes NyL. Énum. p.139, n.89 et p.142,
Exp. Pyren. p.61.
Sur les rochers maritimes à haute mer, dans les petites
flaques d’eau salée ; R. — Cherbourg.
.
389. V. oxyspora NyL. in Bot. Notis. 1852, p. 179,
Enum. p. 139, n.91, Exp. Pyren. p. 61.
Sur les bouleaux ; R. — Bricquebec.
MELANOTHECA FÉE, NyL.
390. M. gelatinosa NyL. Énum. p. 140, n. 4, et p.
145, Exp. Pyren. p.70. — Arthonia gelatinosa
CHEv. in Journ. phys. 1822, p. 54, F1. Paris. I,
p. 543.
Sur les aulnes; R. — Bois de Kerbec (Le Mesnil-au-Val).
THELENELLA Nvyr.
391. Th. modesta Nyz. Lich. Par. n. 96, Ess. Class.
Il, p. 193, Prodr. p.192, Enum. p. 140 ,n. 1.—
Verrucaria modesta NyL. Coll. Gall.mer. et Pyr.
p.16.
Sur les peupliers ; R. — Sottevast, Bricquebec.
ENVIRONS DE CHERBOURG. 315
APPENDIX.
LEPRARIA Acx.
392. L. flava Acu. Lich. univ. p. 663, Syn. p. 330.—
Lepra flava DC. F1. fr.VI, p. 175 ; Dus. Bot. gall. p.
676. — Parmelia citrina S flava Ach.Meth. p.180.
Sur le tronc des vieux chênes; AR. —Nacqueville, Bric-
quebec, etc. — M. Fries rattache cette production
au Lecanora vitellina; n'appartiendrait-elle pas
plutôt à un Lichen de la tribu des Caliciés?
393. L. latebrarum ACH.Syn. p. 331.—Lepr. incana
B latebrarum Acx. Lich. univ. p.665. — Pulveraria
latebrarum Acn. Meth. p. 2. — Patellaria inca-
na B latebrarum Dus. Bot. gall. p. 653. — Lepra
œruginosa B latebrarum Scaær. Enum. p.241. —
Lepra incana DC. FL. fr. VI, p. 175, pr. p.
Dans les fentes humides des rochers ; AR. — Le Roule.
394. L. antiquitatis Ac. Meth. p.7, Lich. univ. p.
291. — Lepra antiquitatis DC. El. fr. IL, p. 322;
Dus. Bot. gall. p.677.
Sur les pierres et les rochers ; AC.
Species e classe Lichenum excludendæ :
395. L. botryoides WanLns. FI. Lapp. p, 401; AcH. Syn.
p. 331.— Lepra botryoides DC. F1. fr. IF, p. 322; Dus. Bot.
gall. p. 676. — Lepra olivacea « Acu. Lich. univ. p. 666.
— Glæocapsæ et Protococci species.
Sur le tronc des vieux arbres.
396. L. rubens Acu. Meth. p. 6, Syn. p. 331. — Verrucaria
rubens Ac. Lich. univ. p. 296. — Lepra rubens Dus. Bot.
gall. p. 677. — Lepra odorata DC. FI. fr. II, p. 323. —
Chroolepi species variæ (Byssi Fr. Summ. Veg. Sc. p.122.).
Sur les troncs d'arbres (hêtres), et les rochers.
316
LICHENS DES
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Les chiffres indiquent les numéros que portent dans cette liste
les espèces et les variétés; les noms adoptés sont imprimés en
lettres italiques, et les synonymes en caractères romains.
Abrothallilus
parasilicus 117
Ricasolii 352
Acrocordia
gemmata 380
Amphiloma
lanuginosum 171
Arthomia
astroidea 349
cinnabarina 343
crassa 341
decolor 345
dendritica 319
epipasta 350
galactina 351
galactites 351
gelatinosa 390
gibberulosa 322
impolita 348
lurida 346
obscura 349
obtusangula 320
pruinosa 348
punctiformis v. 351
radiata 349
reniformis 349
rubra 344
spadicea 347
tynnocarpa 350
vulgaris
Arthopyremia
gemmata 380
Aspicilia
chrysophana 203
complanata 200
tenebrosa 202
Aulacographa
elegans' 316
Bacidia
carneola 249
rosella 265
Bæomyces
aduncus 71
æruginosus 40
alcicornis 42
amaurocræus 72
anomæus 54
bacillaris 75
byssoides 38
cæspiticius 58
calicioides 307
cariosus 47
carneus 38
cervicornis 53
clavatus 78
cocciferus 73
cornucopioides 73
crispaius 66
deformis v. 78
degenerans 54
Bæomyces
delicatus
elveloides
endiviæfolius
epiphyllus
ericetorum
extensus
fimbriatus
furcatus
gracilis
icmadophilus
junceus
lignorum
macilentus
macroscyphus
neglectus
niveus
pleurotus
pocillum
pungens
pyxidatus
pyxidalus v.
quercinus
racemosus
radiatus
rangiferinus
roseus
rufus
rupestris
sabuletorum
Bæomyces
sparassus
spinosus
squamosus
subulatus
sylvaticus
symphycarpus
trachynus
turbinatus v.
turbinatus, v.
uncialis
verticillatus
Bangia
atrovirens
Biatora
ambigua
anomala
atrogrisea
byssoides
carneola
chalybeia
cladonia
decolorans
decolorans v.
enteroleuca
erysibe
exigua
flexuosa
fuscella
icmadophila
ligniaria
lucida
lurida
mixta
olivacea
pachycarpa
pezizoidea
premnea
quernea
rivulosa
ENVIRONS DE CHERBOURG.
Biatora
rosella 265
rugulosa 279
uliginosa 261
vernalis 255
vernalis v. 266
Biatorina
arceutica 252
Griffithii 258
rivulosa 295
tabescens 280
Biliania
hexamera 256
Blastodesmia
lactea 386
Bombyliospora
pachycarpa 272
Borrer®
chrysophthalma 139
ciliaris 145
flavicans 138
leptalea 150
leucomela 147
tenella 151
Buellia
canescens 273
major 300
parasema 300
punctata 301
saxorum 300
Caliciwamm
abietinum 34
cerviculatum 34
clavellum 32
claviculare 33
claviculare v. 32
curtum 34
hyperellum v. 32
inquinans v. 35
lenticulare 33
Cal iciu ma
lenticulare v. 34
microcephalum 31
nigrum v. 34
quercinum 33
salicinum 32
sessile 35
sessile v. 30
sphærocephal. v. 33
stigonellum 35
trachelinum 32
trachelinum v. 33
turbinatum 30
Callopisma
citrinum 194
Capitularia
alcicornis 42
amaurocræa 72
aspera 51
cæspiticia 58
chordalis 50
decorticata 45
degenerans 54
extensa 3
gracilis 50
langipes 48
macilenta 75
neglecta 44
pityrea 45
pleurota 74
pocillum 44
radiata 49
symphyearpa 46
tubæformis 48 :
verticillata 52
Catillaria
premnea 302
Catolechia
lactea 284
moriopsis 283
318
Catopyrenium
cinereum 358
Cenomyce
affinis 54
alcicornis 42
allotropa v. 52
allotropa v. 55
allotropa v. 66
anomæa 54
antilopæa 49
aspera 51
bacillaris 75
blastica 55
bolacina 72
Brebissonii 75
cæspitieia 5s
cæspitosa 55
cariosa 47
carneopallida 43
cervicornis 53
cladomorpha 53
clavarioides 48
clavata 78
clavulus 48
coccifera 713
coniocræa 49
cornucopioides 73
cornuta 49
cornuta v. 78
‘ crispata 66
cucullata 57
damæcornis 42
decorticata 45
decorticata v. 55
degenerans 54
delicata 57
digitata v. 77
divulsa 51
ecmocyna 50
ecmocyna v. 61
LICHENS DES
Cenomyce
endiviæfolia
epiphylla
extensa
fascicularis
fimbriata
firma
flagellaris
furcata
gonorega
gonorega v.
gracilis
gracilis v.
insidiosa
leptophyila
lumbriealis
macilenta
muricata
nivea
obtusata
oxyceras
pityrea
pityrea v.
pleurota
pocillum
polypæa
portentosa
pseudo-cornuta
pumila
pungens
pyxidata
pyxidata
racemosa
radiata
rangiferina
rangiferina v.
recurva
seabriuscula
seductrix
spadicea
78
75
64
Cenomyce
sparassa 55
speciosa 56
spinosa 62
spinulosa 60
squamosa 55
strepsilis 57
subulata 61
sylvatica 68
symphycarpa 46
tenuior 70
trachyna 66
tubæformis 48
uncialis 71
Vaillantii 41
verticillata 52
Cetraria
fallax 97
glauca 97
Chiodecton
petrœum 353
Chondrus
minor 4
pygmæus 3
Cladomia
alcicornis 42
amaurocræa 72
aspera 51
attenuata 56
cæspiticia 58
cariosa 47
ceranoides 66
ceranoides 71
cervicornis 53
clavata 78
coccifera 73
coccinea 73
cornucopioides 73
cornuta 78
coronata 55
Cladenia
crispata
cristata
degenerans
delicata
dilatata
endiviæfolia
extensa
fimbriata
foliacea
fungiformis
fureata
fusca
gracilis
gracilis v.
incana
macilenta
neglecta
nivea
parasitica
phy!lophora
pityrea
pleurota
pocillum
polyceras
polydactyla
portentosa
pumila
pungens
pyxidata
pyxidata
racemosa
radiata
rangiferina
rangiformis
recurva
seductrix
spadicea
spinosa
squamosa
ENVIRONS DE CHERBOURG.
54
6%
Cladonia
stellata 71
subulata 61
sylvatica 68
symphycarpa 46
tubæformis 48
uncialis FA
verticillata 52
Coccocarpia
cyanoloma 170
myriocarpa 169
plumbea 168
pulchella 354
Collema
aggregatuin 18
athallum 198
atrocæruleum 24
Brebissonii 26
byssinum 20
cheileum 45
chloromelum 27
ciliatum 21
conglomeratum 19
corniculatum 25
crenulatum 43
crispatum 9
crispum 13
crispum 41
crispum 45
cristatum 10
fasciculare 18
fasciculare 19
fimbriatum 21
flaccidum 4
fragrans 16
furrum 8
granosum 45
glaucescens 13
granulosum 8
Hildenbrandii 26
Collema
jacobææfolium 9
lacerum 24
limosum 44
marginale 9
marginale 15
melænum 9
microphyllum 16
microphyllum 166
multifidum 9
museicola 28
myochroum 26
myriococcum 6
nigrescens 17
nigrum 167
palmatum 25
placynthium 11
pubescens 2
plicatile 15
pulposum 11
pulvinatum 22
ruginosum 27
rupestre 7
saturninum 26
scotinum 2%
sinuatum 24
tenax 12
tenuissimum 20
thysaneum 18
variabile POE vi
vespertilio 17
Conferva
atrovirens 2
Comiangiuam
vulgare 346
Coniocarpon
cinnabarinum 343
elegans 343
gregarium 343
nigrum 348
320
Corallinoides
globifer 36
Cornicularia
flavicans 138
intricata 2
muscicola 28
pubescens 2
Diploicia
canescens 273
Diplotommnan
alboatrum 298
canescens 273
Endocarpom
aquaticum 355
cinereum 358
exiquum 357
fluviatile 355
Hedwigii 356
Hedwigii 359
hepaticum 356
miniatum v. 355
muscorum 359
pallidum 359
pertusum 238
pulchellum 354
pusillum 336
pusillum v. 359
smaragdulum 197
tephroides 358
Weberi 355
Endopyrenime
pusillum 356
Ephebe
pubescens 2
Evermia
flavicans 138
prunastri 89
Fucus
pygmæus 3
pygmæus 4
LICHENS DES
Gomphillus
calicioides 307
Graplhis.
anguina 315
betuligna 314
cerasi 314
dendritica 319
diffracta 313
elegans 316
flexuosa 315
fraxinea 312
hebraica 310
inconspicua 318
inusta 318
litterella 313
medusula 320
parallela 317
pulverulenta 312
pulverulenta 315
recta 314
scripta 308
seripta 315
serpentina 213
Smithii 318
tenerrima 311
varia 309
Gyalecta
Acharii 204
bryophila 237
cupularis v. 250
Friesii 250
lutea 250
Haeamato mm 2
coccineum 234
Hcelopodium
delicatum 57
Heterotheciwm
pachycarpum 272
Hymenodecton
dendriticum 319
Imbricaria
acetabulum 134
adusta 129
aipolia 149
aleurites 175
aquila 162
cæsia 154
caperata 117
chlorina 141
cœrulescens 163
conoplea 16%
conspersa 131
cycloselis 155
diatrypa 125
grisea 160
lanuginosa 171
muralis 160
olivacea 135
omphalodes 179
parietina 140
physodes 123
pityrea 164
plumbea 168
pulverulenta 158
retiruga 126
revoluta 121
stellaris 149
ulothrix 156
venusta 161
Esidium
coccodes 241
corallinum 217
Iævigatum 235
melanochlorum 239
phymatodes 243
stalactiticum 239
Westringii 206
Lecamactis
grumulosa 321 :
urceolata 246
ENVIRONS DE CHERBOURG.
Lecanora
Acharii 204
agelæa 246
aitema 223
albella 212
albescens 215
alboflavescens 208
angulosa 213
anomala 258
aphorhiza 196
apochræa 222
atra . 227
atra v. 232
atrocinerea 202
atrocinerea 232
aurantiaca 190
badia 230
badia 196
biatorea 244
biatorina 186
brunnea 165
cæspitosa 172
callopisma 184
candelaria 144%
candelaria v. 143
caricæ 153
carneolutea 248
cerina 485
cerina v. 189
cervina 196
chloroleuca 188
cinerea 200
cinerella 212
cinereorufescens 203
circinata 176
citrina 183
citrina v. 194
coarctata 263
confragosa 232
cooperta 216
Lecanora
craspedia
crassa
crenulata
diffracta
discolor
discreta
dispersa
effusa
Ebrhartiana v.
erysibe
erythrella
exigua
expallens
falsaria v.
ferruginea
festiva
flavovirescens
Flotowiana
friabilis
frigida
fulgens
fusco-atra
galactina
gibbosa
gilva
glaucoma
granulosa
graphica
grumosa
hæmatites
hæmatomma
Hageni
halophæa
illusoria
incrustans
intricata
intumescens
lævigata
Linckii
178
172
216
174
229
197
215
216
224
219
191
231
221
295
192
193
191
245
179
210
179
293
224
211
233
194
Lecanora
lobulata
luteoalba
lutescens
lychnea
maculiformis
metabolica
milvina v.
minutula
Mougeotiana
Mougeotii
multipunctata
muralis
muralis
murorum
ochroidea
orosthea
pallescens
pallida
parella
periclea v.
phlogina
polysonia
polytropa
polytropa v.
privigna
pruinosa
pyracea
pyrina
radiosa
retorrida
rimosa
rivulosa
roboris
rubricosa
rupestris
rutilans
sæpincola
salicina
sarcopis
322
Lecanora
saxicola
scrupulosa
simplex
smaragdula
sophodes
sordida
steropea
stillicidiorum
strobilina
subcarnea
subfusca
sulfurea
Swartzii
symmicta
tartarea
teicholyta
terricola
tumidula
Turneri
varia
varia v.
variabilis
verrucosa
vitellina
vitellina v.
vitellina v.
xanthostigma
Lecidea
abietina
æruginosa
aitema
alabastrina
alba
alboatra
173
216
199
197
231
217
182
188
221
218
211
226
217
222
209
178
261
207
208
220
225
177
246
195
482
19%
19%
297
40
223
265
348
298
albocærulescens 288
albocærulesc. v.198
albocærulese. v.
anomalu
arceulina
289
258
268
LICHENS DES
Lecidea
arenaria
aromatica
arthonioides
atroalba
atroalba
atroalbella
atropurpurea
atrovirens
aurantiaca
cæsiorufa
callosyne
campestris
canescens
carneola
carneola v.
carneolutea
cechumena v.
cerina
cerina v.
chalybeia
chloropolia
cinereofusca
cladoniaria
coarctata
cϾnosa
cœruleonizric.
concentrica
confervoides
confervoides
coniochlora
coniops
contigua
Convexa
coracina
corallinoides
cornea
corticola
corticola
coiaria
Lecidea
crenulata 193
crustulata 278
decolorans 260
diffracta 174
disciformis 300
dolosa 256
dryina 352
aubia 292
Ehrhartiana v. 224
Ehrhartii 185
elæochroma 280
elveloides 40
endoleuca 269
enteroleuca 279
epipolia 299
erysibe 219
erythrocarpia 178
escharoides 260
eucarpa 198
exiqua 282
ferruginea 192
festiva 193
flavicunda 289
flavida 281
fiavocærulescens289
flavovirescens 191
fleæuosa 259
fuliginea 261
fumosa 294
fuscella 267
fusco atra 293
gelasinata 35
geographica 304
granulosa 260
granulosa v. 259
Griffithsii 258
grossa 302
hæmatites 189
hæmatomma 234
Lecidea
hamadryas
holomelæna
hypnophila
iemadophila
immersa
incana
incana v.
incompta
insignis
intermixta
jungermanniæ
lævigata
lapicida
lenticularis
leptocline
leucoplaca
Lightfootii
ligniaria
lucida
lurida
lutea
luteoalba
luteola
luteola v.
luteola v.
lycopodina
melizea
microphylla v.
milliaria
mixta
muscorum
muscorum v.
myriocarpa
nigra
nitidula
ochroidea
ccrinæta
olivacea
orosthea
ENVIRONS DE CHERBOURG.
258
271
256
40
198
303
272
270
300
252
260
264
291
296
300
302
253
257
254
251
250
186
266
219
271
301
250
166
257
259
256
270
301
167
278
218
263
280
225
Leciden
pachycarpa
pantosticta
parasema
parasema v.
pelidna
petræa
petræa
pezizoides
picina
platycarpa
polytropa
premnea
premnea
privigna
prominula
pruinosa
punctata
punetiformis
pyracea
quernea
rivulosa
rosella
rubella :
rubescens
rupestris
sabuletorum
sabuletorum
sabuletorum
sæpincola
Salweii
saxetana
silacea
sparsa
sphæroides
sphæroides v.
spilota
spuria
stellulata
stillicidiorum
272
287
276
300
232
285
286
165
230
290
224
297
302
198
263
198
276
301
186
262
. 295
265
266
191
487
257
275
277
223
323
Lecidea
subacrustacea 198
subcarnea 218
subconcentrica 286
sulfurea 226
symmicta 222
tenagea 263
triptophyila 166
triptophylla v. 165
uliginosa 261
umbrina 271
vermifera 271
vernalis 255
vesicularis 274
Lecidella
sabuletorum 277
Lennbidium
polycarpum 382
Lepra,Lepraria
æruginosa 393
antiquitatis 394
botryoides 395
chlorina 234
expallens 221
flava 392
Flœrkeana 254
fuliginea 167
‘incana 393
kermesina 344
lactea 348
latebrarum 393
leiphæma 348
lutescens 221
obscura 241
odorata 396
olivacea 395
rubens 396
sulfurea 221
Lenormandia
Jungermanniæ 354
324
Leptogium
Brebissonii 27
byssinum 20
chloromelum 27
Hildenbrandii 26
lacerum 21
microscopicum 23
muscicola 28
palmatum 25
pulvinatum 22
ruginosum 27
scotinum 24
Leptorhaphis
Ooxyspora 389
Lichenoîides
ciliare 445
hispidum 150
Lichina
confinis 4
pygmæea 3
Lithoicia
apomelæna 360
Lobaria
acetabulum 134
adusta 129
aipolia 149
cæsia 154
calycaris 94
caperata 117
centrifuga 131
Ciliaris 445
ciliata 120
ciliata 156
crassiformis 172
denudata 139
diffusa 175
dilacerata 96
fallax 97
farinacea 95
fraxinea 92
LICHENS DES
Lobaria
glauca 97
glomulifera 115
herbacea 116
hispida 150
muralis 173
olivacea 135
omphalodes 129
orbicularis 155
parietina 440
perlata 118
physodes 123
populina 93
prunasiri 89
pulmonaria 108
pulveracea 160
pulverulenta 158
radiosa 176
saxatilis 126
saxicola 180
serobiculata 109
semipinnata 150
speciosa 148
squarrosa 96
stellaris 149
terebrata 125
Verrucosa 109
Nelanotheca
gelatinosa 390
Melasypilea
arthonioides 352
Microthelia
micula 387
Mycetodivurn
calicioides 307
NE ya m gi nn
Duriæi 29
inconspicuum 346
Kiyriospora
smaragdula 197
Nephroma
lævigata 98
papyracea 99
parilis 98
resupinata v. 98
Schæreri 98
Neplhronmiumn
lævigatum 98
papyraceum Li
Normandina
Jungermanniæ 354
Opegrapha
abbreviata 332
acervulata 334
argillicola 326
asiroidea 349
aitra 330
atra v. 349
betulæ 314
betuligna 314
bullata 332
bullata 339
calearia 321
calcaria 336
cerasi 314
cerasi 331
chlorina 325
confluens 337
crassa 341
dendritica 318
dendritica 319
denigrata 330
depressa 332
diaphora 326
diaphora v. 325
diffusa 327
dispersa 339
clegans 316
epipasta 350
fraxinea 312
ENVIRONS DE CHERBOURG.
Opegrapha
gibberulosa 322
glaucoma 313
gregaria 326
grumulosa 321
hapalea 332
hebraica 326
herbarum 327
herpetica 339
involuta 338
lentiginosa 340
lichenoides 322
limitata 308
lithyrga 336
lurida 346
lutescens 325
macrocarpa 308
maecularis 349
medusula 320
minuta 324
notha 322
obseura 341
obseura 349
ovaliformis 323
parallela 331
parallela 317
pedonta 332
pellicula 324
Persoonii 328
Persoonii v. 199
phæa 324
plocina 297
pruinosa 348
pulicaris 324
pulverulenta 312
punctulata 339
radiata 349
recta 314
reniformis 349
reticulata 339
Opegrapha
rimalis
rimicola
rimosa
rubella
rufescens
rupestris
saxatilis
saxatilis
saxicola
seripta
seripta
serpentina
siderella
signata
spurcata
spuria
stenocarpa
stenocarpa
steriza
strepsodina
sulcata
tigrina
tridens
Turneri
varia
varia vV.
varia v.
venosa
versiformis
vulgata
vulvella
Pannaria
conoplea
myriocarpa
nebulosa
nigra
plumbea
rubiginosa
triptophylla
327
327
332
339
334
328
329
328
328
308
318
313
334
323
324
298
333
334
337
199
316
326
326
327
322
321
327
313
324
333
324
164
169
165
167
168
163
166
Parmelia
acetabulum
adglutinata
affinis
aipolia
aizoni
albella
albinea
alboatra
aleurites
amplissima
angulosa
angustata
aquila
astroidea
atra
atra v.
atrocinerea
aurantiaca
aureola
badia
Borreri
cæsia
cæsiella
calicaris
calva
candelaria
candelaria v.
caperata
caperata v.
carneolutea
ceratophylla
wrina
cervina
cetrarioides
cheilea
chloantha
chlorina
chloromela
27
chrysophthalma 139
326
Parmelia
ciliaris
ciliata
cinerea
cinereorufa
circinata
citrina
citrina v.
citrina v.
citrinella
Clementiana
coarctata
cæruleobadia
cœrulescens
confragosa
conglomerata
conoplea
conspersa
cornuata
corrugata
craspedia
crassa
crispa
cristata
cyanoloma
cycloselis
dendritica
Despreauxii
diatrypa
diploloma
discreta
dispersa
dubia
duplicata
ectanea
effusa
elacista
erythrella
erythrocarpia
exigua
LICHENS DES
Parmelia
145
420
200
203
176
183
194
392
194
153
263
16%
farinacea
farrea
fastigiata
ferruginea
fibrosa v.
flaccida
flava
flavicans
fraxinea
frigida
fuciformis
216 fulgens
232 fulginosa
19 fulva
164 furva
131 fuscata
91 galactina
134 gilva
178 glaucoma
172
43 grisea
10 grumosa
170
155
137
122
125
211
Hageni
herbacea
hispida
impolita
incisa
1497 lacera
245 laciniosa
130. lacustris
12% lætevirens
142 lævata
216 lævigata
263 lanuginosa
191 leptalea
178 leucochroa
231 leucomela
fascicularis
glomulifera
hæmatomma
95
160
49
Farmelia
limosa
lutescens
lyehnea
melæna
membranacea
Mougeotii
murorum
muscicola
myriocarpa
myriococca
nigrescens
obseura
obseura v.
olivacea
omphalodes
omphalodes v.
orosthea
pallescens
palmata
panniformis
parasitica
parella
parietina
parietina v.
parietina v.
peliscypha
perlata
pertusa
phlogina
physodes
physodes v.
pityrea
plicata
plumbea
pollinaria
prolixa
propinqua
protuberans
prupastri
Parmelsa
pulchella
pulchella v.
pulla
pulmonacea
pulverulenta
pyracea
quartzicola
relicina
rosæformis
rosulata
rubiginosa
rutilans
sæpincola
salicina
sarcopis
saxatilis
saxicola
scopulorum
scotina
scrobiculata
sCruposa
sideralis
siliquosa
sinuosa
sophodes
sordida
sordida v.
speciosa
squamulosa
stellaris
stellaris v.
stellata
stenophylla
steropea
stillicidiorum
subcarnea
subfusca
sulfurea
tartarea
ENVIRONS DE CHERBOURG.
154
152
-137
108
158
186
133
122
126
149
163
142
223
190
223
126
173
90
24
109
235
153
91
121
231
217
226
148
196
149
216
14%
132
182
188
218
211
226
209
Parsmelia
tenax 12
tenella 151
tribacia 154
triptophyila 166
tumidula 207
Turneri 208
ulothrix 456
varia 220
variabilis 177
venusta 161
vitellina 495
vittata 12%
Patellaria
æruginosa 40
alba 348
albocærulescens 288
albozonaria 290
angulosa 213
angulosa v. 218
anomala 258
anthracina 167
arborea 190
arborea 207
arenaria 178
atroalba 283
atroalba 285
aurantiaca 190
badia 230
cæsiorufa 193
candelaris 183
carneola 249
cerina 185
cerina v. 189
citrella 194
confluens 287
corticola 298
cretacea 299
eyanolepra 189
decolorans 260
Patellaria
dendritica
detrita
dispersa
dolosa
dryina
effusa
elæochroma
enteroleuca
epipolia
erythrocarpia
exigua
flavovirescens
ferruginea
frondosa
fumosa
fusco-atra
geochroa
geographica
glaucoma
glomerulosa
grumosa
hæmatomma
immersa
incana v.
incrustans
lamprocheila
lapicida
latebrarum
laurocerasi
leucoplaca
Lightfootii
lueida
"lutescens
macrocarpa
metabolica
microphylla v.
mixta
mixta
Mougeotiana
327
284
348
216
_286
352
216
280
279
299
178
231
190
192
234
294
293
257
304
217
276
228
234
198
393
187
193
291
393
267
276
253
254
221
290
231
166
258
352
260
328
Patellaria
muscicola
muscorum
myriocarpa
nebulosa
nigra
nitens
nuda
pachycarpa
pantosticta
parasema
parasema v.
parella
petræa
picina
polytropa
populicola
premnea
punctata
punctiformis
quernea
Rabenhorstii
rivulosa
rosella
rubella
rufa
rupestris
rupestris
rupestris
sabuletorum
salicina
silacea
sphæroidæa
subcarnea
subfusca
sulfurea
tartarea
tephromelas
tigrina
triptophyila
210
256
301
165
167
230
198
272
287
276
301
206
286
167
224
211
302
301
301
262
219
295
265
266
211
187
191
206
257
190
292
255
2148
241
226
209
227
285
166
LICHENS DES
Patellaria
uliginosa
ulmicola
varia
vernalis
vernalis
vesicularis
vitellina
Peltidea
canina
crispa
horizontalis
inflexa
-malacea v.
membranacea
microcarpa
parilis
polydactyla
rufescens
scutata
spuria
Peltigera
canina
glabra
horizontalis
inflexa
lævigata
leucorhiza
membranacea
microcarpa
papyracea
parilis
pusilla
polydactyla
resupinata v.
rufescens
scutata
spuria
sylvatica
ulorhiza
261
186
220
255
266
274
195
100
10%
107
102
102
101
106
98
105
104
106
103
100
98
107
102
98
101
101
106
99
98
103
105
98
104%
106
103
110
100
Pertusaria
areolata 239
coccodes 241
communis 238
fallax 242
globulifera 240
isidioidea 243
isidioidea 241
leioplaca 245
leioplaca v. 246
plumbea 238
rupestris 239
sorediata 240
sulfurea 244
variolosa 244
variolosa 238
variolosa 246
Wulfenii 242
Phlyctis
agelæa 246
Physcia
adglutinata 157
albinea 152
angustata 159
aquila 162
astroidea 153
cæsia 154
candelaria 144
chlorina 441
chrysophthalma 139
ciliaris 145
denudata 139
ectanea 142
fallax 97
farinacea 95
fastigiata 93
flavicans 138
fraxinea 92
fulva 143
glauca 97
ENVIRONS DE CHERBOURG.
Physcia
hispida 150
laciniosa 143
leptalea 150
leucomela 147
lychnea 143
obscura 455
parietina 140
pityrea 160
prunastri 89
pulverulenta 158
saxicola 146
scopulorum 90
speciosa 148
squarrosa 96
stellaris 149
tenella 451
ulothrix 156
venusta 161
Placodium
albescens 245
callopismum 184
gandelarium 444
canescens 273
circinatum 176
citrinum 183
diffusum 175
fulgens 179
lobulatum 181
murorum 180
ochroleucum 173
orbiculare 155
radiosum 176
steropeum 182
Swartzii 217
teicholytum 178
variabile 177
versicolor 178
Platygrammna
dendritica 319
Platysma
aquaticum
armatum
caperatum
crocatum
denudatum
fallax
fraxineum
glaucum
Porina
aggregata
areolata
fallax
leioplaca
pertusa
taxicola
Psora
alabastrina
albescens
bracteata
cæsia
cæsiella
canescens
citrina
dendritica
exigua
lurida
miniata
muralis
muscorum
nebulosa
opuntioides
paradoxa
privigna
radiosa
saxicola
squamata
strepsodina
variabilis
vesieularis
355
139
114
139
329
Pulmonaria
herbacea 116
reticulata 108
sylvatica 110
verrucosa 109
Pulveraria
alboflava 254
chlorina 234
flava 392
latebrarum 293
Pyrenopsis
luscatula 5
Pyrenula
æthiobola 365
biformis 387
coryli 378
leucoplaca 379
margacea 364
maura 368
nigrescens 360
nitida 376
nitidella 377
pinguis 376
punctiformis 385
quercus 379
Ramalina
ampliata 92
calicaris 92
calicaris 94
canaliculata 94
cornuata 91
farinacea 95
fastigiata 93
fraxinea 92
pollinaria 96
scopubkorum 90
Rhizocarpon
asteriscus 284
confervoides 285
geographicum 304
330
Ricasolia
glomulifera 115
herbacea 116
Roccella
fuciformis 82
phycopsis 81
Sagedia
aggregata 3441
cinerea 358
depressa 200
fuscella 361
viridula 362
GSarcogyme
corrugata 199
privigna 199
pruinosa 198
simplex 199
Scoliciosporum
holomelænum 271
Scyphophorus
cervicornis 53
cocciferus 73
convolutus 41
cornutus 49
fimbriatus 48
pyxidatus 43
Sirosiphon
saxicola 1
Sphæria
epigæa 374
homostegia 126
melanostoma 238
nitida 376
Sphærocarpus
sessilis 35
Sphærophorus
compressus 37
coralloides 36
globiferus 36
melanocarpon 37
LICHENS DES
Sphinctrina
microcephala 31
turbinata 30
Spiloma
decolorans 348
elegans 343
fallax 343
melaleucum 348
rubrum . 344
tumidulum 313
Spilomiuam
graphideorum 348
Squamaria
aleurites 175
centrifuga 131
cervina 196
crassa 172
diffracta 174
pulverulenta 158
saxicola 173
Stereocaulon
cereolinum 79
cereolus 79
condensatum 79
condyloideum 79
confine 4
corallinoides 167
corallinum 247
globiferum 36
madreporiforme 217
nanum 80
quisquiliare 80
Sticta
aurata 114
Dufourii 411
fuliginosa 112
glomulifera 115
herbacea 116
limbata 113
pleurocarpa 108
Sticta
pulmonacea 108
pulmonaria 108
scrobiculata 109
sylvatica 110
Stigmatidium
crassum 341
leucinum 342
obscurum 341
Stigonema
atrovirens a
pannosum 28
Thelenella
modesta 391
Thelotrema
agelæa 246
lepadinum 247
margaceum 364
pertusum 238
variolarioides 246
Thrombhium
epigæum 374
EÆrachylia
melaleuca 348
stigonella 35
Tubercularia
fusca 58
Urceolaria
Acharii 204
agelæa 246
arenaria 236
atrocinerea 202
bryophila 237
castanea 196
cinerea 200
cinereorufesc., 203
composita 217
gibbosa 205
lævata 203
microcelis 203
ENVIRONS DE CHERBOURG.
Urceolaria
polygonia 201
protuberans 205
SCTuposa 235
segestria 228
suaveolens 203
tessulata 200
variolarioides 246
Usnea
articulata 88
barbata 83
barbata 87
ceralina 85
dasypoga 87
florida 83
hirta S4
intricata 2
plicata 86
saxicola 83
Ustalia
anguina 315
Variolaria
agelæa 246
alboflavescens 208
amara 238
aspergilla 239
communis 238
discoidea 238
exasperata 246
faginea 240
flavida 244
globulifera 240
orbiculata 238
rosea 39
tenella 260
Verrucaria
acrotella 366
æthiobola 365
alba 380
alboatra 298
Verrucaria
albocærulescens 288
analepta 384
analepta 385
antiquitatis 360
arçuata 195
atra 2297
atroalba 253
atrovirens 305
aurantiaca 186
aureocerina 485
badia 230
biformis 382
biformis 375
byssina 186
cæsiorufa 178
carpinea 375
cerasi 383
cerina 185
chlorotica 375
chlorotica 365
cinerea 358
cinerea 385
cinerea v. 386
cinerella 387
cinereopruinosa 385
circumseripta 362
citrina 183
concentrica 373
contigua 287
coryli 378
decolorans 260
dendritica 293
discoidea 238
effusa 216
elæina 365
epidermidis 383
epigæa 374
cpipolæa 373
escharoides 260
331
Verrucaria
fallax 385
fallax 242
farrea 379
ferruginea 192
flava 194
flavovirescens 491
frondosa 234
fuiva 143
fumosa 294
fuscella 361
fuscoatra 293
fascoatra 360
fusiformis 375
galactites «351
gemmata 380
geographica 304
gilva 186
glabrata v. 378
glaucoma 217
granulosa 260
grisea 274
grumosa 228
Güntheri 375
guttata 276
hæmatomma 234
haludytes 388
humosa 261
hyloica 301
hymenea 364
immersa 370
impolita 348
imponens 380
integra 372
lactea 386
lævata 372
Leightonii 364
leucoplaca 379
limitata 276
lutescens 224.
392
Verrucaria
macrostoma
macularis
macularis
margacea
maura
mauroides
maxima
melaleuca
microspora
micula
modesta
mucosa
muralis
nigrescens
nitida
nitidella
ocellata
olivacea
olivacea
olivacea
orbiculata
OXyspora
pallida
363
366
375
364
368
365
376
380
369
387
391
367
373
360
376
377
200
280
375
384
238
389
359
Verrucaria
pallida
papillosa
parella
petræa
pinguis
polythecia
polytropa
pulchella
punctata
punctiformis
punctiformis
punctiformis
ravida
rosella
rubella
rubens
ruderum
rupestris
salicina
Salweii
Schæreri
Schraderi
sCrUposa
212
364
206
285
376
358
224
354
276
301
384
385
185
265
266
396
371
370
190
381
379
370
235
LICHENS DES ENVIRONS DE CHERBOURG.
Verrucaria
silacea 292
stigmatella 385
stillicidiorum 188
striatula v. 366
subfusca 241
sulfurea 226
tartarea 209
tephroides 358
tessellata 362
trachona 375
tuberculosa 240
uliginosa 261
umbrina v. 306
umbrina v. 365
varia 220
vernalis 266
viridirufa 491
viridula 362
vitellina 195
Volvaria
truncigena 247
Zwackhia
involuta 338
NOTE
SUR DES FLEURS ANORMALES DE
PIIORMIUM TENAX,
Par KM. Auc. LE JAOLIS.
Au mois de juillet 1858, M. J. Duprey, président de la
Société d'Horticulture de Cherbourg, m'informa qu'un
pied de Phormium tenax était alors en pleine floraison
dans un jardin à Omonville-la-Petite, à quelques lieues
dans l'Ouest de Cherbourg, et eut l’obligeance de me
rapporter un rameau détaché de l’une des deux panicu-
les de fleurs que la plante avait produites. Cet échantil-
lon appartenait à l'espèce anciennement connue, à
grandes fleurs d’un jaune orangé (1); mais il attira tout
spécialement mon attention par les anomalies que me
présentèrent la plupart des fleurs, anomalies qui m'ont
paru assez intéressantes pour mériter d’être signalées
avec quelques détails.
Le rameau qui m'a été communiqué portait vingt fleu-
rons dont neuf étaient encore à l’état de bouton peu
avancé ; je négligeai de faire l’autopsie de ces derniers.
Les trois fleurs quiles précèdaient et qui commencaient
à s'épanouir, étaient normales, c’est-à-dire qu’elles pré-
sentaient un périanthe à six divisions, dont trois exter-
nes et trois internes , six étamines, un ovaire à trois
loges et un style unique. Au contraire, les huit autres
fleurons, épanouis antérieurement, offraient tous des
(1) Voir mon Mémoire sur l'introduction et la floraison à
Cherbourg d’une espèce peu connue de Lin de la Nouvelle
Zélande, et Revue des espèces confondues sous le nom de
Phormium tenax, Cherbourg, 1848.
334 NOTE SUR DES FLEURS ANORMALES
anomalies ‘variées dont on pourra se rendre compte
par la description suivante de chacune de ces fleurs, que
j'examinerai successivement dans l’ordre inverse de
leur développement, en commencant par celles qui,
épanouies en dérnier lieu, présentaient un moindre degré
de perturbation dans leurs organes.
1° — Périanthe à six divisions normales. Six étami-
nes, dont une à demi pétaloïde. Un ovaire et un style
bien développés.
2° — Périanthe à huit divisions, dont quatre exter-
nes et quatre internes. Six étamines à filets privés
d’anthères. Un ovaire et un style normaux.
3° — Périanthe à six divisions, dont deux externes
et quatre internes. Six étamines, dont cinq sont à l’état
normal, et dont la sixième est beaucoup plus courte, à
filet épaissi et tordu en spirale autour de l'ovaire, à
anthère très longue et grosse, encore fermée alors que
les loges des autres étamines sont oûvertes. Deux
ovaires accolés et tordus en spirale. Deux styles
soudés.
k° — Périanthe à sept divisions, dont trois externes
et quatre internes. Sept étamines, dont cinq sont bien
conformées ; les deux autres étamines ont leurs filets
soudés à la base, l’un deux portant une anthère grosse
et non encore ouverte, l'autre filet élargi en un cornêt
pétaloïde qui porte, sur un de ses bords, des vestiges
d'anthère. Deux ovaires et deux styles soudés.
5° — Périanthe à huit divisions, dont trois externes
et cing internes ; deux des divisions externes sont nor-
males, mais la troisième est réduite à une petite lame
très étroite et très courte, longue d’un centimètre à
peine, aigüe et longuement acuminée ; les cinq divisions
internes sont normales. Six étamines, dont trois sont
DE PHORMIUM TENAX. 300
bien conformées, et dont les trois autres sont réduites à
de simples filets privés d’anthères. Deux ovaires accolés
et soudés ainsi que les styles.
6° — Périanthe à neuf divisions, dont trois externes
et six internes; parmi ces dernières, les trois qui for-
ment le verticille le plus intérieur sont enroulées au-
tour des étamines, et l’une d'elles, qui est évidemment
une étamine transformée, est élargie d’un côté en limbe
pétaloïde et du côté opposé porte, sur la nervure mé-
diane formée par le filet, une loge d’anthère très allon-
gée et vide de pollen. Six étamines, dont trois sont
normales ; deux autres ont leurs filets soudés dans toute
leur longueur, mais les anthères sont libres ; la sixième
est atrophiée et réduite à un filet d’un centimètre au
plus de longueur, très grêle, filiforme et atténué en
pointe aiguë. Deux ovaires accolés et deux styles sou-
dés dans toute leur longueur.
7° — Périanthe à neuf divisions, dont trois externes
et six internes, présentant les mêmes particularités
que celles de la fleur précédente. Cinq étamines, dont
une est bien constituée; deux autres ont leurs filets
libres tandis que les deux anthères sont étroitement
soudées ; les deux autres sont soudées dans toutes
leurs parties. Deux ovaires et deux styles soudés.
8° — Périanthe à neuf divisions, dont trois exter-
nes, et six internes toutes semblables. Cinq étamines,
dont trois sont normales ; une autre étamine est réduite
au filet seul, et la cinquième est très courte, arquée en
demi-cercle, à filet très dilaté, et à anthère très grosse
et fermée. Deux ovaires et deux styles soudés.
Dans toutes les fleurs qui contiennent deux ovaires
accolés et soudés, chacun d'eux est réduit à deux loges,
la troisième loge étant complètement atrophiée.
3360 NOTE SUR DES FLEURS DE PHORMIUM TENAX
Il eut été intéressant d'examiner les autres fleurons
des deux hampes que cette plante à développées, car
sans nul doute elles auraient offert aussi des anomalies
analogues ou peut-être même encore plus bizarres ;
malheureusement je n’ai pu me procurer un plus grand
nombre de ces fleurs. Les détails qui précèdent suffisent
toutefois pour montrer combien ces anomalies, accu-
mulées en si grand nombre sur un même rameau, pré-
sentent un caractère remarquable , surtout en ce sens
que la symétrie des verticilles était profondément alté-
rée, et que la plus grande perturbation régnait dans le
nombre des parties constituantes de ces verticilles.
Je ne sache pas qu'un cas semblable ait encore été
observé chez les Monocotylédonées. Poiteau a dessiné
un Lis blanc prolifère dans les Annales de la Société
d'Horticulture de Paris ; M. Lindley, dans les Transac-
tions de la Société d'Horticulture de Londres (1825), a
signalé et figuré une fleur monstrueuse d’Amaryllis ;
enfin, M. Duchartre a décrit des fleurs anormales de
Tulipa Gessneriana , dans les Annales des Sciences
Naturelles (4° série, tome VIT). Mais, dans ces exemples,
on ne peut rien trouver qui ait de l’analogie avec le
cas précédent, qui me paraît fournir un document inté-
ressant pour l’histoire de la Tératologie végétale.
SE)
OBSER V ATION
SUR LE
DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES
DANS LE VALONIA UTRICULARIS, AG.
Par M. le Dr. Ed. BORNE.
a ——
Il arrive souvent que des Infusoires se développent
dans l’intérieur des cellules des Algues, quoique ces cel-
lules soient en apparence parfaitement closes. C’est un
fait que ceux qui ont étudié les Algues à l'état vivant ont
eu plus d’une fois l’occasion d'observer. En général, il
n’est pas difficile de reconnaître qu'on a sous les yeux
une production accidentelle tout-à-fait étrangère à la
plante. Il y a pourtant certains cas embarrassants, et l’on
peut quelquefois être conduit à regarder l'apparition
de véritables infusoires comme un état normal de déve-
loppement d'organes reproducteurs. C’est ainsi que M.
Pringsheim (1) a décrit comme une seconde forme de
spores des Spirogyra, certains corps qu’on trouve dans
les cellules de ces Algues et que, depuis, M. Cienkowski
a montré appartenir à des infusoires (2). Je choisis cet
exemple de préférence à tout autre, d’abord parce que
la nature de ces pseudogonidies a été mise hors de
doute, et ensuite à cause de l’habileté de l'observateur
qui a commis la méprise. Il convient de dire cependant
(1) Algologische Mittheilungen, in Flora , 1852, p. 476
et sqq.
(@) Die Pseudogonien, ir Jahrbücher für wissenschaftliche
Botanik, 1857, vol. I, p. 371.
22
3938 DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES
que de pareilles erreurs d'interprétation ont le plus
souvent leur source dans une connaissance trop incom-
plète du développement de ces productions douteuses.
Certains états isolés, certaines périodes de leur évolu-
tion observées séparément peuvent occasionner une
erreur momentanée ; mais toutes les fois que l'étude de
ces organismes a été prolongée suffisamment, on a réussi
à déterminer leur véritable nature.
À l'appui de ce qui précède, je citerai le fait suivant
que j'ai rencontré il y a quelques mois dansle Valonia
utricularis, Ag. ILest certain que dans ce cas j'ai eu af-
faire à des infusoires. Néanmoinsles circonstances qui ac-
compagnaient leur formation, leur aspect, leur structure,
la manière dontils secomportaient avec lesréactifsoffrent
tant d’analogie avec ce qu'on sait des zoospores, que si,
par quelque cause accidentelle , l'observation eût été
interrompue à sa première période, il eût été difficile
de ne pas regarder ces infusoires comme les véritables
zoospores du Valonia.
Vers la fin de janvier 1859, j'eus occasion de visiter
un rocher situé au milieu du golfe Jouan, près d'Antibes,
dans les fentes obscures duquel croissaient en abon-
dance de très beaux échantillons de Valonia utricularis
qui formaient de larges touffes gazonnantes. On sait que
la fronde de cette espèce est un grand tube unicellu-
laire, claviforme, prolongé inférieurement en une partie
plus grèle, couchée et rampante. La membrane de ce
tube est fort épaisse, lamélleuse , parfaitement anhyste
et présente des stries entrecroisées semblables à celles
‘que M. Thureta figurées (1) sur la membrane des Clado-
(1) Recherches sur les Zoospores des Algues, in Ann. des Sc.
Nat. 3° série, tom. XIV, PI. 16, fig. 9.
DANS LE VALONIA UTRICULARIS, AG. 339
phora, mais plus grossières. La face interne de la mem-
brane est tapissée d’une couche de grains dechlorophylle
très rapprochés les uns des autres et empâtés dans une
lame de protoplasma. Lorsqu'on déchire la membrane
avec quelque précaution, il est facile d'enlever de grands
lambeaux de cette couche pariétale, mais ils s’altèrent
rapidement aussitôt qu'ils sont sortis du sac. La lame
de protoplasma se gonfle et se couvre d’exsudations
réfringentes ; les grains de chlorophylle perdent la for-
me polygonale qu’ils avaient d'abord et deviennent sphé-
riques.— Je n’ai rien vu dans le Valonia qui ressemblât
à de la fécule. L’iode qui teint en jaune la couche de
protoplasma n’en décèle aucune trace. — Le reste de
la cavité est rempli d’un fluide incolore.
Parmi les individus de Valonia dont la paroi était
complètement revêtue de chlorophylle, on en remar-
quait beaucoup d’autres où la matière verte, au lieu de
tapisser la membrane de la cellule, formait un ou plusieurs
sacs oblongs ou sphériques qui flottaient librement dans
sa cavité. Ces sacs paraissent dus à la contraction de la
chlorophylle qui s’est retirée sur elle-même dans tous
les sens. On pouvait suivre en effet tous les passages
entre l’état normal a (PI. I, fig. {), et celui qui est
représenté en d, e. À mesure que le sac de chlorophylle
diminuait, sa couleur verte augmentait d'intensité. Les
sacs étaient parfaitement lisses et d’un vert foncé; la
chlorophylle conservait la même disposition et le même
aspect que dans les individus ordinaires; les grains
étaient seulement plus serrés les uns contre les autres.
Lorsqu'on parvenait à extraire ces sacs de la cellule du
Valonia, ils se détruisaient presque immédiatement au
contact de l’eau; le protoplasma se gonflait comme Je
l'ai ditprécédemment, laissait exsuder unegrande quan-
340 DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES
tité de globales réfringents, etles grains de chlorophylle
se dispersaient avec vivacité.
A une période de formation plus avancée on voyait
des espaces clairs se produire cà et là dans les sacs de
chlorophylle. Ces espaces devenaient de plus en plus
transparents, et on ne tardait pas à remarquer que dans
ces endroits les grains de chlorophylle avaient disparu.
Plus tard encore ces lacunes se multipliaient et deve-
naient confluentes, et le sac présentait sur une plus ou
moins grande partie de sa surface un réseau à mailles irré-
gulières comme celui qu'on voit dans la figure 2 (PI. I).
A cette époque la lame de protoplasma dans laquelle
sont plongés les grains de chlorophylle avait pris une
consistance plus solide à sa périphérie, et l’on pouvait
aisément extraire le sac hors du Valonia sans qu'il se
détruisit.
À une dernière période, la chlorophylle avait disparu
en totalité et il ne restait plus qu’un sac incolore (e PL. E,
fig.1, et PL. IL, fig. 1) plus ou moins résistant que la solu-
tion iodée de chlorure de zine colorait, dans quelques
cas, en bleu violet intense. Ce sac était rempli de corps
presque sphériques ou un peu ovoïdes, d'un vert foncé,
munis d’un rostre hyalin, très semblables d'aspect aux
zoospores du Vaucheria et garnis comme eux de cils
sur toute la surface (PL. IL, fig. 2). Ces corps mobiles se
voyaient parfaitement à l'œil nu, car leur dimension
moyenne était de 1/10° de millimètre; j'en ai même
mesuré dont le diamètre longitudinal était de 2/10
de millimètre. Ils se mouvaient à la manière des zoospo-
res et tournaient sur eux-mêmes de droite à gauche.
On ne distinguait pas de membrane à leur pourtour, la
matière verte qui les gonflait s'étendant jusqu'à la péri-
phérie. Sous l'influence d’une pression légère, d’un chan-
DANS LE VALONIA UTRICULARIS, AG. 9341
gement de densité de l’eau, et souvent même sans cause
apparente, on les voyait crever subitement, les grains
de chlorophylle se dispersaient en partie, les autres res-
tant empâtés dans les débris de la matière incolore
qui se résolvait peu à peu en gouttelettes réfringentes.
Ces corps mobiles ne restent pas ordinairement dans
le sac où ils se sont développés; presque toujours ils
s’échappent dans la cavité du Valonia par une ouver-
ture dont je n’ai pu reconnaître le mode de formation.
Il m'a paru, dans quelques cas , que la sortie se faisait
par une solution de continuité située à la partie infé-
rieure du sac, où l’on remarque souvent une sorte d’ap-
pendice plus ou moins irrégulier. Dans d’autres cas, sur-
tout lorsque l'apparition de ces corps mobiles a été tar-
dive et que la membrane du sac avait pris Ro de
consistance, ils y restaient enfermés.
Si les phénomènes que je viens de décrire s'étaient
arrêtés ici, on aurait pu croire que ces corps étaient Îes
z0ospores encore inconnus du Valontia. Certaines par-
ticularités de leur formation s’éloignent beaucoup, il est
vrai, de celles qui accompagnent le développement des
spores mobiles des Algues ordinaires; mais le Valonia
ressemble si peu aux autres Algues dont on connaît les
zoospores, qu'il eût été médiocrement surprenant de
trouver une différence notable dans le mode de déve-
loppement de ses organes reproducteurs. Mais en
poursuivant l'observation plus loin on ne tarde pas à
s'assurer que ces corps mobiles sont de véritables infu-
soires. On les voit en effet se multiplier rapidement en
se partageant en deux par une division transversale.
La chlorophylle perd sa couleur verte et devient de
plus en plus brune ; en même temps sa structure gra-
nuleuse s’efface et le corps des infusoires ne contient
342 DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES
bientôt plus que des grains ronds à bords bien tranchés,
homogènes et de couleur brune.A mesure qu'ils se divisent
ces animalcules diminuent beaucoup de grandeur et ils
finissent par atteindre une dimension assez uniforme.
Leurs mouvements ne ressemblent plus alors à ceux
des zoospores, et quant à leur aspect il est totalement
différent. Ils se contractent etse courbent dans tous les
sens. Après avoir nagé pendant quelques jours dans la
cavité du Valonia, ils se groupent dans certains points
déterminés, le plus souvent dans la partie la plus étroite
du tube. Alors leurs mouvements se ralentissent beau-
coup et ils expulsent successivement tous les grains
bruns sphériques qu’ils contenaient. Dans cet état ils sont
incolores ou un peu jaunâtres, leur forme est oblongue,
et ils renferment une matière finement granuleuse et une
vacuole contractile. Le corps estmarqué de stries lon-
gitudinales surtout visibles quand l’infusoire se contracte.
Je n’ai pas aperçu à cette époque de bouche ni de sillon
longitudinal.
Il m'est souvent arrivé de voir ces infusoires s’entou-
rer d'une enveloppe mucilagineuse, soit avant, soit après
qu'ils s'étaient débarrassés des résidus de la chloro-
phylle. Quelquefois ils se divisaient dans cette enve-
loppe; le plus souvent ils en sortaient comme ils y
étaient entrés, en apparence du moins.
Malgré toutes mes recherches, je n'ai pu observer
l'entrée des animalcules dans la cavité du Valonia, non
plus que leur sortie. Je ne doute pas cependant qu'ils
ne soient venus du dehors. Maisle tube du Valonia utri-
cularis est si gros que les recherches dirigées dans ce
butne sontpas faciles. L'état le plus jeune que j'aie vu est
le suivant. Lorsqu'on examinait attentivement les sacs
verts dont j'ai parlé plus haut un peu avant la formation
AL Bornet.
\
4
C4
Lg. 2.
Developpement d Infusoires
dans Le Valonia.
Preart re
F
DANS LE VALONIA UTRICULARIS, AG. 343
des espaces clairs, soit directement, soit après les avoir
ouverts sous le microscope, on apercevait un ou deux
corps sphériques de 1 à 2/10 de millimètre, parfaite-
ment incolores, remplis de vacuoles plus ou moins nom-
breuses , qui nageaient lentement dans la cavité au
moyen des cils dont ils étaient revêtus. Dans les sacs où
la chlorophylle avait disparu on ne trouvait plus que des
corps de même forme et de même volume, mais beau-
coup plus nombreux et gorgés de matière verte.
Il paraîtrait que c’est dans ce premier état seulement
que ces infusoires sont aptes à ingérer la chlorophylle ;
plus tard, soit pendant qu'ils ont l'aspect des zoospores
du Vaucheria, soit lorsqu'ils ont pris l'apparence de
vrais infusoires, je ne les ai jamais vu absorber de sub-
stance étrangère. De très gros individus mis dans du car-
min ou de l’indigo délayés dans de l’eau de mer s’y sont
divisés comme dans les tubes du Valonia, ils y ont vécu
pendant plus de trois semaines sans que j'aie observé la
moindre trace de matière colorante dans leur intérieur.
Avant de terminer, ilest peut-être utile de faire remar-
quer que dans les tubes de Valonia qui ont été froissés
ou piqués, la chlorophylle se contracte et forme des
sacs globuleux ou allongés comme cela a lieu dans le cas
cité précédemment. Mais ces deux sortes de sacs sont
faciles à distinguer. Ceux qui contiennent des infusoires
diminuent de plus en plus de volume, leur couleur est
d’un vert noir, opaque, et la chlorophylle après s'être
couverte de lacunes finit par disparaître. Dans les au-
tres au contraire, la chlorophylle ne change pas d'aspect,
ils s'entourentrapidement d’une enveloppe de cellulose,
leur volume augmente peu à peu, et au bout de quelques
semaines ils ont pris la forme et la grandeur des tubes
ordinaires de Valonia.
344 DÉVELOPPEMENT D'INFUSOIRES DANS LE VALONIA.
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE I.
F1G. 1. — Tube de Valonia utricularis, Ag. Les figures a-f
représentent à un faible grossissement les états successifs
qu'offre la chlorophylle pendant les diverses périodes de déve-
loppement de certains dt qui se forment dans les tubes
de cette Algue.
a. Tube de Valonia dans son état normal.— b, c. La lame de
chlorophylle s’est détachée de la partie inférieure du tube; elle
se contracte et se ramasse vers le sommet — d,e. États plus
avancés. La contraction de la chlorophylle est terminée; il en
résulte des sacs oblongs (d) ou sphériques (e-f), d’un vert foncé,
dans lesquels sont renfermés les infusoires.— En /, on remar-
que que la chlorophylle a disparu et que les infusoires com-
mencent à se répandre dans la cavité du Valonia.(Grossissement
de 2 diamètres).
F1G. 2. — Sac plus grossi que dans la figure précédente. La
chlorophylle commence à disparaître et il se forme çà et là des
espaces clairs qui se multiplient et s’agrandissent peu à peu.
(Grossiss. de 27 diam.).
PLANCHE II.
F1G. 4. — La chlorophylle est presque entièrement détruite ;
le sac est devenu incolore. Il est rempli d’infusoires verts, de
grosseur variable, qui nagent dans sa cavité. Quelques uns se
répandent dans le tube du Valonia. On en voit un certain
nombre qui présentent un étranglement transversal plus ou
moins profond. (Grossiss. de 27 diam...
F1G. 2. — Un de ces infusoires très grossi. Il est muni d'un
rostre hyalin un peu oblique. Toute sa surface est couverte de
cils vibratiles. (Grossiss. de 330 diam.).
FiG. 3. — Modifications et états divers que présentent ulté-
rieurement les infusoires du Valonia. (Grossiss. de 160 diam.)
lg 1 ; <
Ed. Bornet
Developpement d'Ifusoires
dans le Valornta
PL 11
Prearc se
ANÉMOMÉETRE
DE
L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY,
Par M. Ile vie du MONCEL.
Bien qu’étant une des questions les plus importantes
de la météorologie, puisque c’est d'eux que dépendent
les variations accidentelles de la température, et par
suite la plupart des phénomènes atmosphériques, la
question des vents est une des moins étudiées et des
moins connues. C’est à peine si l’on est parvenu à expli-
quer d’une manière complètement incontestable les vents
réguliers tels que les alisés, les moussons, les brises de
terre et de mer etles vents éthésiens de la Méditerra-
née ; quant aux vents irréguliers de nos climats, on n’en
est encore qu'à des conjectures mal définies, qui ne
peuvent être d’aucun secours pour l'application.
Doit-on attribuer ce peu de connaissances qu'on a
acquises sur un phénomène qui nous touche de si près,
à la difficulté des observations ou aux réactions trop
multipliées des diverses causes perturbatrices de l’équi-
libre atmosphérique? Il est probable que ces deux
motifs ont agi de concert pour décourager les météoro-
logistes les plus intrépides. Pourtant, sans préjuger
entièrement la réussite des recherches qu'on pourra
346 ANÉMOMÈTRE DE
faire ultérieurement sur cette matière, je crois néan-
moins qu'au moyen d'instruments d’un usage facile et
surtout de nombreuses observations faites simultanément
dans un grand nombre de lieux, on pourrait arriver à
quelques résultats susceptibles de mettre sur la voie
d'importantes découvertes, surtout en accompagnant ces
observations de celles du baromètre, de l’hygromètre,
du thermomètre et même de l’électromètre.
Pour faire des observations sérieuses, il est évident
que la girouette ne peut suffire. Quand bien même on
l'observerait pendant quelques instants, à chaque obser-
Yation elle ne pourrait pas donner une idée exacte de
la direction du vent. Depuisque je fais des observations,
j'ai toujours vu que les vents les plus fixes soufilaient
dans un angle de 90° et leur mobilité était telle que
J'ai compté jusqu'à 1771 alternatives dans une même
direction en 24 heures.
On à bien cherché à plusieurs reprises le moyen
d'obtenir, à l’aide de certains mécanismes ingénieux qui
fournissaient par des traits tracés sur du papier, non
seulement la direction des vents mais encore leur durée.
De ce nombre sont les anémomètres de MM. d'Onsem-
bray, Chazallon, OEsseler, etc., ete.; mais la plupart de
ces appareils sont assez compliqués et délicats, et d'un
prix tellement élevé qu'ils n’ont pu se répandre. J'ai
cherché de mon côté à résoudre le même problème et
je suis arrivé à combiner plusieurs systèmes différents
que j'ai tour à tour essayés. Après en avoir reconnu
les avantages et les défauts, je me suis arrêté définitive-
ment à l'appareil représenté ici (p. 353), qui fonctionne
chez moi depuis plusieurs années sans qu’il se soit arrêté
et sans que j'aie eu besoin de le faire réparer.
Cet appareil consiste dans une girouette ou tout autre
L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 347
système capable de donner la direction du vent, dont
l'axe réagit sur un système mécanique enregistreur et
sur un pluviomètre distributeur. Cet axe est creux (en
tube Gandillot) et au lieu de pivoter sur pointe comme
dans les autres anémographes, il tourne sur une espèce
de plateforme à roulettes CC analogue à celles sur les-
quelles on tourne les wagons sur les chemins de fer ;
seulement pour éviter autant que possible la dureté des
frottements, le trou pratiqué à l’intérieur de la planche
DD, et à travers lequel passe cetaxe, est muni de trois
petites roulettes, contre lesquelles celui-ci appuie tou-
jours. De cette manière, la partie inférieure B de l'axe
de la girouette est complètement dégagée et peut lais-
ser passer à travers le tube qui le compose, une chaîne
dont nous verrons à l'instant la fonction.
A la partie inférieure de ce même axe AC, se trouve
adaptée une roue E, engrenant avec deux autres roues
Get F exactement de même diamètre et montées sur
des axes parallèles. L’axe de la roue F porte un enton-
noir H, dont le tuyau de déversement a peut distribuer
l’eau du pluviomètre dans différentes cases pratiquées
dans le récipient cylindrique R. L’axe de la roue G porte,
de son côté, une roue de petit diamètre qui a sa répéti-
tion sur l'axe Ï, et sur laquelle vient s’enrouler une chaine
articulée à la Vaucanson. Le support inférieur de ces
axes estsupporté par deux montants en fonte J J, fixés à
la planche DD, et se trouve tellement disposé, qu'en
tournant une petite vis que l'on distingue aisément sur
la figure, on peut éloigner ou rapprocher l'axe I de l’axe
G. Afin de maintenir le parallélisme des axes, une seconde
vis v adaptée à un système de coulisseaux de fer peut éloi-
gner ou rapprocher le coussinet qui maintient supérieu-
rement l'axe E,
348 ANÉMOMETRE DE
Le système de ces deux roues sur lesquelles s’engrène
la chaîne de Vaucanson est représenté vu en plan dans
la figure 2.
La distance de l’axe I à l'axe G n’est pas indifférente ;
elle doit être telle que la partie droite de la chaîne de
Vaucanson de X en V, c’est-à-dire depuis les deux points
de tangence de la ligne extérieure de cette chaîne avec
les deux roues, soit égale au développement de la cir-
conférence de l’une de ces roues. Il en résulte que la
longueur totale de la chaîne est égale à trois fois le déve-
loppement de cette circonférence ; par conséquent, en
fixant sur la chaîne au trois tiers de sa longueur des
portes-crayons c, c’ c”, leur distance réciproque repré-
sentera le champ complet de la rose des vents. En effet,
la roue G étant de même diamètre que la roue E et un
tour de celle-ci correspondant à un tour complet de la
girouette, il en résulte qu'un tour des petites roues sur
lesquelles est engrenée la chaîne deVaucanson correspond
également à un tour complet de la girouette. Si done,
par un mécanisme que nous expliquerons à l'instant, on
fait en sorte qu’un seul des crayons marque à la fois de
X en V, on pourra voir par la hauteur de la trace dans
l'intervalle X V la véritable direction du vent.
Pour obtenir qu'un seul des crayons trace à la fois, il
suffit de disposer circulairement autour de la chaîné de
Vaucanson une rampe KL sur laquelle les têtes circu-
laires c, c’ c”, des portes-crayons venant à s’engager,
se trouvent par ce seul fait soulevées; c’est précisément
le cas des portes-crayons c’, €”, (fig. 2). Dans nos figu-
res, larampe paraît double, parce que, devant être déga-
gée à sa partie supérieure, elle doit être forcément sou-
tenue par dessous, et c’est le support circulaire où sont
fixés les points d'appui de cette rampe que nous avons
L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 349
représenté en TU. Ce support est lui-même fixé sous
les montants en J J’(fig. 1.) Avec cette disposition, on
comprend done facilement qu'aussitôt après que les
porte-crayons ont quitté les points X et V (fig. 2), ils se
trouvent soulevés et dès lors ne fournissent plus de tra-
ces du côté opposé à X V.
On pourrait croire qu'avec une simple crémaillère
portant un crayon et engrenant avec la roue G (fig. 1)
le problème pourrait être résolu plus simplement ;
mais si on réfléchit que souvent la girouette accomplit
plusieurs tours sur elle-même dans un mème sens, et
que, dans ce cas, la crémaillère une fois sortie de son
champ ne peut plus y rentrer que par l'effet d'un mou-
vement rétrograde, on comprendra la nécessité de la
chaîne Vaucanson et des trois crayons. Avec cette dispo-
sition, en effet, si la girouette accomplit plusieurs tours
sur elle-même, un crayon succède toujours à l’autre
dans le champ des indications.
La partie de l'instrument que nous venons d'étudier
est celle qui est en rapport direct avec la girouette, mais
avec cette seule disposition, les indications se superpo-
seraient de X en V (fig. 2), et ne seraient d’ailleurs pas
reliés au temps. Pour résoudre ce problème, il m'a suffi
de disposer au-dessous du système précédent une longue
planche MM (fig. 1) qu'on voit en coupe transversale sur
notre dessin, et qui est mobile au moyen de quatre rou-
lettes à gorge, sur un chemin de fer dont les rails cylin-
driques se voient en coupe transversale en PP. Sous
cette planche est fixée une longue crémaillière O, éga-
lement vue en coupe, et avec laquelle s’engrène une roue
qui recoit son mouvement d'une horloge (placée en un
des coins supérieurs du bâtis de l'appareil), par l’inter-
médiaire des deux roues d'angle, dont l’une montée sur
350 ANÉMOMÈTRE DE
l'axe incliné Q peut être repoussée, afin qu'on puisse
désengrener le système. Le bouton dont est munie son
assiette sert à cette manœuvre. Les dimensions des
roues sont calculées de manière à faire avancer la plan-
che MM d'une longueur déterminée en 24 heures. Dans
mon instrument, cette longueur est de 1 m. 20. Mainte-
nant, le jeu de cette partie de l'appareil se comprend
aisément; sous l'influence du vent, l’un des porte-crayons
c, ©’, ©”, prend des positions différentes sur la feuille de
papier placée sur la planche MM ; mais tandis qu'il effec-
tue ses évolutions, cette planche MM avance sous l’influ-
ence de l'horloge, de telle sorte que les traces laissées
sur la feuillese rapprochent des courbes que nous avons
indiqués en c, et dans lesquelles la longueur des traits
représente la durée du vent, tandis que la position indi-
que la nature du vent.
La partie du mécanisme de l'instrument qui doit enre-
gistrer les différentes phases de la vitesse du vent, con-
siste dans un porte-crayon Z (fig. 4) adapté à l'extrémité
d’une longue tige articulée à l’un des points opposés du
bâtis de l'appareil, et sur lequel réagit d'abord la chaîne
qui sort par le tube de l’axe de la girouette, et en second
lieu le contrepoids y, qui exerce son effet par l’intermé-
diaire d’une poulie +, en sens contraire de la chaîne.
Une tige support g maintient horizontale la tige du por-
te-crayon Z, et la chaîne elle-même est fixée à une pla-
que articulée transversalement au-dessus de la girouette.
Cette plaque, de petite dimension relativement à celle-
ci, constitue l’anémomètre proprement dit. Plus le vent
est fort, plus elle s'incline , et comme sa surface décroît
comme les cosinus des angles d’écartement, il est facile
de préciser le degré de force en rapport avec les diffé-
rentes longueurs de chaînes qui se trouvent tirées, et par
L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 301
suite avec les différentes longueurs de traits marqués
sur le papier. Ces traits sont, ilest vrai, des arcs de cer-
cle, mais comme la tige qui supporte le crayon est très
longue, on peut les considérer comme droits en raison
de leur peu de longueur.
La partie de l'instrument qui réagit sur le pluviomè-
tre n'est autre chose, comme nous l'avons vu, qu’un
entonnoir H, qui, suivant la direction du vent, verse
dans l’une ou l’autre des huit cases orientées de la bas-
sine cylindrique R, la quantité de pluie fournie par le
pluviomètre. Le tuyau de ce pluviomètre se voit en S.
Chacun des compartiments de la bassine correspondant
à un robinet spécial, il est facile, en laissant écouler l’eau
tombée dans une éprouvette graduée, de connaître la
hauteur d’eau correspondant à tel ou tel vent.
Pour le relevé des observations qui se fait toutes les
vingt-quatre heures, voici comment je m'y prends :
D'abord, par économie, j'emploie du papier gris de
tenture, dont chaque rouleau, de 12 mètres, coûte envi-
ron 20 centimes. Je fixe un bout de rouleau sur la plan-
che MM avec des punaises, et je laisse le reste du papier
traîner par terre. Je taille les crayons et je laisse l’ap-
pareil fonctionner. Au bout de vingt-quatre heures, je
repousse le papier de 1"20 en écrivant dessus la date de
l'observation, et le replace de nouveau au moyen de
punaises. Quand tout le rouleau est tracé je le retourne
à l'envers, de sorte qu’un rouleau de 20 centimes me
dure à peu près quinze jours.
La discussion des traces laissées par l'appareil est
facile : il suffit d'appliquer sur la feuille tracée une
feuille de papier à calquer, de la longueur de la planche,
et divisée de cinq en cinq minutes et en seize directions
de vents. Cette double division donne une série de
352 ANÉMOMÈTRE DE
petits carreaux qui ont tous une position connue et
déterminée, et suivant que la courbe correspond à tel ou
tel de ces carreaux, ou occupe telle ou telle longueur au
milieu d'eux, on peut savoir immédiatement la durée
des différents vents qui se sont succédé dans les vingt-
quatre heures.
Quant aux traces correspondantes à la force du vent,
le papier à calquer est rayé dans la partie correspon-
dante à ces traces en quatre divisions, espacées inégale-
ment d’après les angles d’écartement de l’anémomètre,
correspondant à des forces de vent double, triple, qua-
druple du vent initial, que j'ai choisi léger. Cette gradua-
tion peut se faire au moyen d’un anémomètre à moulinet,
celui de M. Robinson, par exemple. Ces expériences
étant une fois faites, servent pour toutes les observations
ultérieures, et permettent de ramener les indications
fournies aux quatre appellations suivantes : Vent léger,
vent fort, vent très fort, tempéte.
Sans doute ce système n’est pas bien rigoureux, mais,
en raison de sa simplicité, il fournit peut-être en somme
des indications plus certaines que les anémomètres à
moulinet. Néanmoins, j'ai combiné un système de ce der-
nier genre pour être approprié à mon instrument, et qui
estsusceptible de fournir des courbes. Pour obtenir ce
résultat, je décompose d’abord et retarde suffisamment
la vitesse du moulinet pour ramener son mouvement à
l'intérieur de la cabane où est placé l'anémographe. Là
je le décompose de nouveau, de manière à entraîner
perpendiculairement au chariot enregistreur MM (fig. 1),
une crémaillère portant un crayon. Sous l'influence du
moulinet, le crayon s’avance donc sur le chariot; mais
comme celui-ci est entraîné lui-même, ainsi que nous
l'avons vu, la ligne décrite, au lieu d’être transversale:
L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 353
Lu à À A
EE
> RTS,
N l À + ESA CU NU Lu
RRERKKKKKKKKKKKKEKKEKKE
23
354 ANÉMOMETRE DE
sur la feuille de papier, est plus ou moins inclinée diago- +
nalement, suivant la vitesse dont est animé le moulinet.
Si la crémaillère était assez longue et la feuille de
papier suffisamment large, cette ligne diagonale n'aurait
pas de fin et représenterait des courbures différentes qui
seraient en rapport avec l'intensité du vent; mais cette
manière d'opérer serait impraticable, et, pour la faciliter,
J'adapte devant l’axe du pignon moteur de la crémaillère
un mouvement de pendule dont la roue de compte de la
sonnerie est remplacée par une roue à cames et dont le
déclanchement, au lieu de s’opérer à toutes les heures
et à toutes les demi-heures, s'effectue toutes les cinq mi-
nutes. Cette roue à cames, en rencontrant le pignon de
la crémaillère, peut le repousser et par suite désen-
grener celle-ci : alors un contre-poids ramène la crémail-
lère à son point de départ initial.
On concoit alors que les traits que l’on obtientsont des
jambages plus ou moins allongés, dont les inflexions
représentent les variations du vent pendant les cinq
minutes et dont les sommités anguleuses représentent
les différents points de la courbe cherchée.
En météorologie, ce ne sont pas toujours les indica-
tions précises de l’azimut de la rose des vents, selon
lequel chaque vent a soufflé, qui sont les plus impor-
tantes pour déduire des lois ; c’est le plus souvent un
ensemble d'observations se rapportant aux huit vents
principaux. Or les courbes fournies par l'instrument
précédent sont tellement capricieuses, tellement variées,
qu'il serait difficile d’en déduire des chiffres exacts. Dans
ce cas, mon anémographe électrique à compteurs peut
être employé avec avantage, et pour l’adapter à l'appa-
reil précédent, il suffit de fixer à l'axe AB (fig. 1) de la
girouette un frotteur à piston N appuyant sur une cir-
L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 359
conférence de cuivre divisée en huit secteurs. Je ne
décrirai pas ici mon anémographe électrique dont nous
avons longtemps parlé dans notre premier volume; il
nous suffira de rappeler qu'au moyen de ses calcu-
lateurs, tous les instants pendant lesquels chaque vent a
soufflé dans une même direction se trouvent totalisés, et
que le nombre de kilomètres parcourus par chaque vent
dans une même direction et dans un temps donné, se
trouvent également inscrits.
Quand on veut traduire en chiffres les courbes four-
nies par les anémomètres ordinaires auxquels n’a pas été
adjoint l’'anémomètre électrique, ainsi que nous l’avons
vu précédemment, on peut employer un système de tra-
ducteur électrique qui opère infiniment plus rapidement
qu'on ne le ferait en employant le système à repère
calqué que nous avons décrit plus haut.
Ce système consiste dans un appareil identiquement
semblable au mécanisme compteur de mon anémogra-
phe électrique sur lequel réagit un système de commuta-
teur que je vais décrire et qui peut être mis en mouve-
ment, soit à la main, soit par un mécanisme d’horlogerie.
Ce commutateur consiste d’abord dans huit ressorts
recourbés en col de cygne appuyant sur l’un des cylin-
dres d’une espèce de laminoir adapté à l'appareil comme
le mécanisme entraîneur de la bande de papier dans les
télégraphes Morse. Ce cylindre doit avoir une longueur
correspondante à la largeur de la feuille tracée et se ter-
miner par deux repères pour guider celle-ci dans son
défilement. L'une des extrémités de l'axe de ce cylindre
porte une manivelle, l’autre un pignon qui engrène avec
une roue reliée au mécanisme calculateur dont nous
avons parlé, par une chaîne d'engrenage et une poulie à
gorge découpée. Le diamètre de cette poulie est calculé
356 ANÉMOMÈTRE DE
de manière que l'arbre horizontal du calculateur fasse
six tours pour un défilement de la feuille tracée cor-
respondant à douze heures d'indications.
Quant aux ressorts frotteurs eux-mêmes, ils se ter-
minent chacun par un peigne de cuivre à dents très min-
ces et très flexibles, dont la largeur est égale à une
division de l’aire des vents correspondante sur le papier
à un angle de 45°, et tous ces peignes sont rangés les
uns à la suite des autres sur une ligne droite, sans être
pourtant en contact métallique. Enfin, en avantde cette
espèce de râteau se trouve une sorte de balai métalli-
que qui appuie également sur le papier et qui se trouve
directement en rapport avec l’un des pôles d'une pile
dont l’autre pôle correspond aux différents ressorts dont
nous venons de parler, par l'intermédiaire des huit
électro-aimants du calculateur.
Pour faire fonctionner cet appareil, il suffit de passer,
avec une plume, de l'encre métallique sur les différentes
traces fournies au crayon par l’anémomètre, et de placer
la feuille de papier sur lelaminoir de l'instrument, de ma-
nière que le commencement de chaquerelevé d'indications
corresponde à un point de repère tracé sur le cylindre
et à la ligne formée par les frotteurs. Sous l'influence du
double contactétabli entre la trace métallique du papier
_et le balai frotteur d’une part, et entre cette même trace
et l’un des frotteurs du rateau de l’autre, le courant se
trouve formé à travers l’un ou l’autre des électro-aimants
des calculateurs, etla minuterie correspondantese trouve
engrenée. On tourne alors le laminoir ; la feuille se trouve
entraînée, et le calculateur mis en même temps en mou-
vement fait marcher successivement celles des minute-
ries qui se trouvent engrenées par suite du passage de la
trace métallique sous l’un ou l’autre des frotteurs en cor-
L'OBSERVATOIRE DE LÉBISEY. 357
respondance électrique avec elles. Comme la rotation
des aiguilles est en rapport avec la longueur de papier
défilée, laquelle longueur a été reliée à la marche du
temps d’une manière immuable, il arrive que tous les
instants pendant lesquel le vent a soufflé dans une même
direction se trouvent additionnés comme dans mon ané-
mographe électrique, et cette addition peut être faite en
quelques instants pour un mois entier.
Quant aux indications relatives à la force du vent, leur
calcul dépend du genre d’annotation qui a été produit.
Si ce sont des courbes fournies par un moulinet, comme
je l'ai indiqué dans l’anémographe précédent, ou des
traces fournies par l’anémomètre à plaque, on circon-
serit ces traces avec de l’encre métallique, et on place
dans le champ de ces traces quatre ou cinq frotteurs
analogues aux précédents qui se trouvent reliés avec des
minuteries spéciales. Alors on obtient la somme des in-
stants pendant lesquels ont soufflé les vents dont la force
correspond aux désignations : vent modéré, vent fort,
vent très fort, tempête, calme. Si les traces produites
sont des traits correspondant à un certain nombre de
tours du moulinet anémomeétrique, ces traits sont repro-
duits à l'encre métallique, et des frotteurs en forme de
fourche, dont les branches sont isolées, inscrivent sur un
compteur le nombre de ces traits. Dans ce cas, cepen-
dant, il est plus simple de les compter.
Gi
ANALYSE
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ.
ANNÉE 1858.
Séance du k janvier 1858.
BOTANIQUE. — M. Besnou rapporte qu'il a trouvé en
pleine floraison, pendant le mois de décembre dernier,
les plantes suivantes : Papaver rhœas, Agrostemma gi-
thago, Daucus carota, Cardamine hirsuta , Anthemis
nobilis, Chrysanthemum leucanthemum , Geranium
robertianum, Erodium moschatum, Fumaria Boræi,
ChϾrophyllum temulum, Scandix pecten, Borrago offi-
cinalis , Sherardia arvensis, Achillea millefolium.
Cette végétation atteste la douceur exceptionnelle de la
température qui a régné au commencement de l'hiver.
MM. Bertrand-Lachênée, Besnou et Tardif communi-
quent à la Société [les noms de quelques plantes rares
qu’ils ont trouvées dans leurs herborisations de l’année
dernière; ce sont : Erythræa diffusa, dans les landes du
Sausset; Valeriana dioica, à Hauteville ; Ammi majus,
à Querqueville ; Scrophularia peregrina, à Équeurdre-
ville et Octeville ; Reseda lutea, Verbascum phlomoïdes,
Coriandrumsativum, Tragopogon orientale, Crepis bien-
DE LA SOCIÉTÉ. 359
nis, Bromus erectus, et Briza media, sur les remparts
du port militaire ; OEnanthe peucedanifolia , près du
Trottebec ; Polygala vulgaris, à la ferme de la Mon-
tagne; Verbascum virgatum, Reseda lutea var. gracilis,
sur les glacis du port militaire. La plupart de ces plantes
n'avaient pas encore été signalées dans les environs de
Cherbourg.
Caimie. — M. Besnou lit une note sur le dosage de
l'acide sulfureux contenu dans l'acide chlorhydrique et
sur le mode de purification de cet acide. L’acide chlor-
hydrique du commerce est très souvent mélangé d'acide
sulfureux quipasse à la distillation et altère encorelanou-
velle dissolution d'acide chlorhydrique. Cet acide sul-
fureux pouvant nuire dans un grand nombre de recher-
ches analytiques importantes, il est indispensable d'en
constater la présence et de l'enlever dans la préparation
de l'acide chlorhydrique. Un assez grand nombre de pro-
cédés ont été donnés par MM. Pelletier, Gay-Lussac,
Heintz, Fordos, Gélis, Lambert et Laroque. Tous sont
certainement très propres à dénoter la présence de
l'acide sulfureux, mais ils laissent plus ou moins à désirer
pour obtenir le dosage avec un degré d’approximation
suffisant. Les uns sont d’ailleurs assez longs à exécuter,
les autres exigent des agents chimiques que ne possè-
dent que très rarement les laboratoires des pharmaciens.
M. Besnou croit donc utile d'indiquer un moyen qui est
à la disposition des plus modestes laboratoires; c’est
l'emploi du chlorate de potasse. Pour cela, il prend 50
grammes d'acide chlorhydrique à essayer ; il y ajoute 2
à 3 décigrammes de chlorate de potasse; il agite jus-
qu’à décomposition et dissolution totale, puis il étend de
‘7 à 8 volumes d’eau distillée. Il verse alors un léger
excès de solution concentrée de chlorure de barium ; au
360 ANALYSE DES TRAVAUX
bout de 12 heures il s’est formé un dépôt blanc de sul-
fate de baryte qu'il est facile de séparer par décantation
du liquide. Ce précipité est lavé à l’eau distillée et
pesé, et, de son poids, on déduit celui de l'acide sulfu-
reux au moyen de la table des proportions chimiques.
Dans la purification de l'acide chlorhydrique, il est donc
utile et économique d'ajouter à l'acide du commerce
quelques grammes de chlorate de potasse avant de
procéder à sa rectification. Dans le cas où l'acide chlor-
hydrique du commerce contiendrait également et en
même temps de l’arsenic, l'addition du chlorate de
potasse qui le transformerait en acide arsénique serait
encore un moyen de purification excellent. L'emploi
d'une petite quantité d’hypochlorite de chaux ou de
soude remplirait aussi le même but.
Séance du 1° février 1858.
MÉTÉOROLOGIE.—M.Th. Dumoncel adresse à la Société
une note contenant la description de l’anémographe qu'il
a établi à son observatoire de Lébisey, près Caen. (Impri-
mée dans ce volume, p. 345).
BorTANIQuE.—M.Le Jolis fait connaître qu'il a découvert,
en janvier dernier, sur les rochers du Hommet, à Cher-
bourg, une espèce nouvelle du genre Verrucaria qui pré-
sente la particularité, unique jusqu'à ce jour dansl’histoire
des Lichens, de se développer dans l’eau de mer où elle
vit constamment submergée ; ce Lichen est donc, par
ses habitudes biologiques, l’analogue du Sphæria posi-
doniæ, le seul champignon connu qui soit complètement
marin. M.le D° W. Nylander, à qui M. Le Jolis a com-
muniqué sa découverte, a imposé à cette espèce le nom
de Verrucaria halodytes. En outre, parmi plusieurs
DE LA SOCIÉTÉ. 361
Lichens intéressants récoltés dernièrement aux environs
de Cherbourg par M. Le Jolis, se trouvent encore trois
espèces nouvelles dont la description vient d’être faite
par le D' Nylander; ce sont : Pyrenopsis fuscatula Nÿ1.
(Urville-Hague); Stigmatidium leucinum Ny1., et Lecidea
lævigata Nyl. (falaises de Gréville). M. Le Jolis a aussi
rencontré à Cherbourg les Lecidea carneolutea Turn., et
Verrucaria Salweii Leight., qui n’avaient pas encore été
trouvés en France.
Caimie. — M. Besnou communique une note dans
laquelle il expose quelques observations faites par lui à
Vichy, sur la nature des eaux des principales sources
minérales. Après avoir rappelé combien leur composi-
tion semble identique, et avoir signalé la présence du
fluor que vient d’y constater M. Nicklès, l’auteur entre
dans quelques explications sur les différences de leurs
effets thérapeutiques, suivant qu’on administre l’eau de
telle ou telle source. Il appelle l'attention des savants
sur la présence d'éléments sulfurés qu'il y a nettement
reconnus au goût, à l’odorat et à l’aide des réactifs,
notamment dans la source intermittente. Il a été frappé
d’une odeur et d’une saveur bitumineuses que nul savant
n’a signalées, et qui lui semblent justifier certains résul-
tats dus à l'emploi de ces eaux dans des états morbides
particuliers. Ainsi, l’eau des Célestins est d’une saveur
agréable et sans arrière-goût, tandis que la source voi-
sine, celle du Puits-Lardy, a déjà quelque chose de sul-
furé et de bitumineux. Ces caractères organoleptiques,
qui sont très marqués dans l’eau de la source intermit-
tente, se trouvent plus prononcés encore dans les sour-
ces thermales de l'hôpital, du Puits-Chomel et de la
Grande-Grille. La présence d’une essence bitumineuse
lui paraît d'autant plus probable, que dans un rayon peu
362 ANALYSE DES TRAVAUX
éloigné il existe de l'asphalte, et que le sol si remué des
environs de Vichy pourrait bien contribuer à la consti-
tution chimique de ces eaux.
Séance du 1° mars 1858.
PHYSIQUE DU GLOBE. — M. Jouan communique la tra-
duction qu'il a faite de trois mémoires du lieutenant
Maury, de la marine des États-Unis, et qui portent les
titres suivants : 1° Considérations sur la salure de l’eau
de mer ; 2° Limon et fond de la mer; 3° Effets du vent
sur la production des phénomènes géologiques.
BOTANIQUE.— MM. Jardin et Bertrand-Lachènée infor-
ment la Société qu’ils ont rencontré le Setaria viridis
dans l'enceinte du port militaire.
Séance du 3 avril 1858.
ASTRONOMIE. — M. Fleury lit une note sur le moyen
de déterminer la loi de distribution de la chaleur à la
surface du soleil. Depuis quelques années le P. Secchi a
découvert que la température des divers points de la
photosphère solaire, loin d’être partout égale, décroîit
au contraire de l’équateur aux pôles. Le procédé qui a
conduit le savant astronome à ce résultat, quoique très
ingénieux, est d’une délicatesse et d’un prix qui ne lui
permettent pas d’être employé hors des observatoires
astronomiques. Il serait pourtant d’un haut intérêt de
multiplier ces études dans le but surtout de découvrir la
loi qui lie la température d’un point quelconque de la
surface solaire à sa déclinaison. Les éclipses de soleil
offrent de précieuses ressources pour ce genre de
recherches, ainsi qu’on va le voir. Pendant une éclipse,
DE LA SOCIÉTÉ. 363
la radiation ealorifique ne peut être proportionnelle à la
surface visible de l’astre, car cela exigerait une égalité
parfaite de température pour tous les points de la sur-
face solaire, égalité que nous savons ne pas exister. Ce
manque de proportionnalité est modifié et non produit
par la grandeur de l’éclipse et par la position relative de
l'équateur solaire et de la trajectoire apparente de la
lune. Ces remarques préliminaires et essentielles bien
comprises, onconcoit facilement quesi, pendantune éclip-
se, on mesure les diverses intensités de la radiation cor-
respondante à différents instants, suffisamment éloignés
entre eux, on pourra, en tenant compte de l'influence
qu'exerce la position de l’équateur du soleil et de la tra-
jectoire apparente de la lune, exprimer la température
de chaque point de la surface solaire en fonction impli-
cite de sa distance équatoriale, et obtenir autant de
valeurs numériques de cette fonction qu'on aura de
mesures de radiation d'intensité distinctes, ce qui per-
mettra d'obtenir la loi numérique de la distribution de
chaleur sur la photosphère du soleil. Si l’on craignait que
l'inégale absorption, par l'atmosphère, des diversrayons
calorifiques n’amenât quelque incertitude dans les indi-
cations du procédé ci-dessus esquissé, il serait facile
d'éliminer cette cause d'erreur par l'étude comparative
d'observations faites en divers lieux. L'auteur s’était
proposé d'employer cette méthode lors de l’éelipse du
15 mars dernier, mais l’état toujours couvert du ciel a
empêché de réaliser ce projet.
ASTRONOMIE. — Causes de l’accélération du mouve-
ment des comètes, par M. L.-L. Fleury. — M. Fleury
lit la note suivante: «Si l’accélération du mouvement des
comètes était due à la résistance de l’éther, elle se mani-
festerait, d’une manière plus ou moins sensible, sur toutes.
364 ANALYSE DES TRAVAUX
les comètes périodiques. Loin de là, la comète d’Encke
seule présente une accélération incontestable ; celle de
Halley paraît bien, il est vrai, accélérer aussi son mou-
vement, car ses périodes moyennes des siècles passés
excèdent très notablement les dernières; mais, comme
nous ignorons la part qu'ont eue les perturbations dans
cette accélération, nous ne pouvons l’attribuer avec certi-
tude à larésistance de l’éther. Du reste, en admettant que
cette accélération, indépendante des actions planétaires,
existât pour la comète de Halley, comme elle existe pour
celle d’'Encke, la théorie de la résistance de l’éther n’en
seraitpas plus satisfaisante, puisque les autres comètes
périodiques ne présentent pas d'accélération appréciable.
Diverses actions physiques du soleil lui-même sont
très probablement la cause de l'accélération observée :
l’action calorifique tient sans doute la première place.
En effet, quand une comète se rapproche assez du soleil
pour que ses divers points soient inégalement échauf-
fés, le centre de gravité de cette comète se déplace,
puisque les parties les moins chaudes, devenant spécifi-
quement plus pesantes, se rapprochent le plus possible
du soleil, jusqu’à ce que, devenues à leur tour les plus
chaudes, ces mêmes parties soient remplacées par
d’autres plus froides,-et ainsi de suite. Or, le centre
de gravité se rapprochant du soleil, la diminution du
grand axe de l'orbite s'ensuit nécessairement. Quand
la comète a dépassé son périhélie , l'inégalité d’ac-
tion calorifique du soleil sur les divers points de
l’astre devenant de plus en plus faible, le centre de
gravité de la comète tend à revenirà sa position normale,
et il en résulte un accroissement du grand axe, accrois-
sement toujours inférieur à la diminution primitive, puis-
que, par suite de cette diminution même, la comète
DE LA SOCIÉTÉ. 365
s'éloigne plus rapidement du soleil qu'elle ne s’en
était approchée. Une autre cause qui doit aussi pro-
duire un effet analogue est l'action magnétique du soleil.
Il est évident que la distribution de la chaleur, comme
celle du magnétisme, à la surface du soleil doit exercer
une grande influence sur le phénomène en question ;
mais, toutes choses égales d’ailleurs, il doit être d'autant
plus marqué que la distance périhélie de la comète est
moindre. Or, de toutes les comètes périodiques, celles
d'Encke et de Halley offrent les plus faibles distances
périhélies. »
MÉDECINE LÉGALE. — M. Besnou communique un
extrait d’un rapport de médecine légale sur un cas de
mort déterminée par l’ingestion d’un breuvage préparé
avec des plantes abortives. M. Besnouinsiste sur l’absen-
ce de toute rougeur et de toutes traces d’'inflammation
des voies digestives. L'intoxication a eu lieu secondai-
rement par suite de l'absorption de l’élément vénéneux
qui a déterminé une congestion très forte des organes
cérébraux et parenchymateux. La mort ne pourrait donc
pas être rapportée à une action locale directe, comme
cela a lieu avec les substances caustiques , âcres et irri-
tantes. Trois plantes principales constituaient l'influence
toxique du breuvage, cesont le Taxæus baccata, le Ruta
graveolens et le J'uniperus sabina. D'après l'opinion de
l’auteur de ce travail, ces végétaux énergiques ont agi
comme des narcotiques et des stupéfiants. Ils ne luisem-
blent donc pas devoir rester dans la catégorie des narco-
tico-âcres. Si, dans quelques expériences faites à Alfort,
on a pu constater sur des chevaux, après l’ingestion de
rameaux du Taxus baccata, de la rougeur dans le tube
digestif, surtout à l'œsophage et à l'estomac, c’est qu’au
lieu d'opérer, comme l’a fait M. Besnou, avec le suc non
366 ANALYSE DES TRAVAUX
dépuré de ces feuilles, on a administré des branches
entières, à la dureté desquelles il attribue l’inflammation
locale et traumatique observée. L'action du J'uniperus
sabina et du Ruta graveolens est absolument identique.
Aussi M. Besnou croit-il que c’est à tort que l’on regar-
derait l’inflammation des voies digestives comme devant
être constante, et comme étant caractéristique de lin-
toxication produite par ces plantes. Il est probable que
les auteurs qui ont observé cette rougeur, cette forte
inflammation, auront agi avec les plantes pilées et non
avec leur suc. Si ces sucs non dépurés nelaissentaucune
trace de leur passage sur les voiesdigestives, à plus for-
te raison les infusions, les décoctions et les extraits de
ces plantes n’en pourraient pas déterminer, puisque ces
infusions et décoctions contiendraient moins de princi-
pes toxiques dissous, et que dans les extraits il y aurait
eu volatilisation et perte d'une grande partie de leur
principes huileux volatils.
BOTANIQUE. — M. Bertrand-Lachènée fait connaître
que le Scilla autumnalis L. croîtaux deux points extrè-
mes de l'arrondissement de Cherbourg: à Surtainville,
sur les côteaux calcaires et dans les prés maritimes ; à
Gatteville, dans les lieux herbeux du littoral, entre Bar-
fleur et le phare, où sa hampe dépasse souvent 33 centi-
mètres. Steinheil a formé du Scilla autumnalis L. deux
espèces qu'il anommées Scilla autumnalis et Scilla fal-
lax. M. Bertrand-Lachènée pense que c’est à cette der-
nière que doivent être rapportés les échantillons qu'il a
recueillis dansles localités mentionnées ci-dessus. Babing-
ton considère aussi comme le Scilla fallax Steinh.
l'espèce qui croît dans les îles anglo-normandes.
BOTANIQUE. — M. Hétet, professeur à l’école de méde-
æine navale de Toulon, envoie à la Société un mémoire
DE LA SOCIÉTÉ. 367
sur l’organogénie et la physiologie végétales. L'auteur y
rend compte des expériences qu'il a faites pendant l'été de
1856, au jardin botanique de Saint-Mandrier, dans le but
de vérifier les idées de Gaudichaud sur l'accroissement
en diamètre des arbres dicotylédonés. Après avoir décrit
ces expériences, il avoue que l’opinion favorable qu’il
s'était faite d’abord de la théorie des phytons et des tis-
sus descendants, a été grandement ébranlée, et qu’il est
porté à conclure que l'accroissement en diamètre des
arbres dicotylédonés de nos climats a lieu de la manière
suivante : « À la périphérie du tronc d’un arbre dicoty-
lédoné, se produit sans cesse, tant que le végétal est
en sève , une formation de tissu d’abord tout utricu-
laire, et qui bientôt se modifie en partie, et prend
l'aspect connu, fibro-vasculaire , entremêlé de grou-
pes cellulaires. Cette production se fait en dehors des
tissus existants, sous l'écorce et sur place, dans cette
zone dite végétative ou organogénique, obéissant ainsi
à une sorte d'irradiation centrifuge. On doit s’éton-
ner, ajoute M. Hétet, que Duhamel qui, dans ses expé-
riences si originales, avait vu se produire des faits ana-
logues à ceux que je viens de signaler, n’en ait pas été
conduit à abandonner sa théorie de la transformation du
liber en aubier, empruntée d’ailleurs à Malpighi, et qu'il
ne se soit pas fait le chef d’une école, à la tête de laquelle
s’est placé plus tard M. Mirbel, école qui soutient que
l'accroissement annuel des arbres dicotylédonés de nos
climats a lieu dans la zone génératrice par une production
nouvelle, et aux dépens du cambium , de jeune tissu
ligneux (aubier) d’une part et de jeune écorce de l’autre.
Or Duhamel dans ses expériences avait reconnu (je crois
avoir démontré qu'il avait complètement raison sauf diffé-
rence d'interprétation, car le corps ligneux proprement
368 ANALYSE DES TRAVAUX .
dit ne peut pas se reproduire), que le corps ligneux
dépouillé de son écorce, mais garanti contre l'air et la
lumière, peut reproduire une nouvelle écorce en même
temps que de nouvelles couches ligneuses. »
Séance du 3 mar 1858.
ZooLoGrEe. — M. Jouan lit un mémoire sur les baleines
et les cachalots. (Imprimé dans ce volume, p. 1.)
ASTRONOMIE. — M. Liais entretient la Société des
diverses recherches faites dans le but de déterminer la
durée de la rotation du soleil ; il parle des travaux de M.
Büys Ballot, qui a déterminé la durée de cette rotation
par une périodicité dans les températures terrestres,
périodicité qui semble indiquer qu'une des moïitiés du
soleil est plus chaude que l’autre. Les grandes différen-
ces que l’on remarque entre les divers nombres trouvés
pour la rotation solaire à l’aide des taches, prouvent que
ces taches ont des mouvements particuliers à la surface
de l’astre, et conséquemment le chiffre trouvé par M.
Büys Ballot est probablement celui qui mérite le plus de
confiance. En l’admettant on est conduit à conclure que
la photosphère solaire a dans sa région équatoriale un
mouvement de l’ouest à l'est, et qui semble contraire à
l'opinion des vents alisés émise par John Herschell. Mais
M. Liais fait remarquer que la photosphère appartenant
à la région supérieure de l'atmosphère solaire doit pos-
séder un mouvement inverse des vents alisés, si ces der-
niers existent, de même qu'à la surface de la terre les
couches élevées de l'atmosphère ont, dans lazone inter-
tropicale, un mouvement général de l’ouest à l’est.
Les travaux de M. Büys Ballot, loin d’être opposés à la
théorie des vents alisés solaires, comme on le croyait,
DE LA SOCIÉTÉ. 369
tendent donc, au contraire, à confirmer cette théorie. M.
Liais fait voir ensuite qu'il résulte de la répartition de la
lumière à la surface du soleil que l'atmosphère extérieure
non seulement possède un grand pouvoir absorbant, mais
encore que ce pouvoir a lieu presque en entier dans une
couche très peu épaisse en contact avec la photosphère.
C’est cette faible épaisseur qui permet d'expliquer les
facules qui ne sont, comme a dit Herschell, que le faîte
d'immenses vagues dans la photosphère. À l'appui de
cette manière de voir, on peutciter uneobservation de M.
Dawes qui a vu une facule sur le bord du soleil se
projeter en apparence hors du limbe. La formule don-
née par Laplace dans letome IV de la Mécanique céleste,
relativement à la distribution de la lumière et de la cha-
leur à la surface du soleil, est erronée en ce que la quan-
tité de chaleur émise n’est pas, comme le suppose La pla-
ce, en raison inverse du cosinus de l’inclinaison des
rayons émis sur la surface solaire.
ASTRONOMIE. — M. Liais fait remarquer que dans la
théorie dynamique de la chaleur solaire de M. Water-
ston, l'accroissement de masse du soleil serait plus
vite sensible par une accélération du mouvement de la
terre, que par un accroissement du diamètre appa-
rent du soleil. Il entretient la Société de la forma-
tion des équations différentielles du mouvement d’une
planète autour d’un soleil dont la masse va en croissant.
Il fait voir que ces équations sont intégrables dans le cas
où la masse croît très lentement et sensiblement propor-
tionnellementau temps. Quoiqu’onn’ait pas constaté dans
le mouvement terrestre d'accélération de la nature de
celle que donneraient les formules, M. Liais pense que
cependant on peut admettre la théorie de M. Water-
ston, à cause des compensations qu'ont pu établir d’autres
2#
370 ANALYSE DES TRAVAUX
actions tendant à retarder ce mouvement, actions qui se
reconnaissent d'ailleurs sur la planète Mercure. La
théorie de M. Waterston peut facilement expliquer pour-
quoi le soleil est plus chaud à l'équateur qu'aux pôles,
comme l’a reconnu le père Secchi, fait qui rend compte
d’ailleurs des vents alisés solaires. La nébuleuse solaire
esten effet peu inclinée à l'équateur du soleil.
BOTANIQUE. — M. Bertrand-Lachênée fait connaître
à la Société que, dans les premiers jours du mois d'avril,
il a trouvé aux environs de Cherbourg, les £rophila
medioxima et stenocarpa Jord.
Séance du 7 juin 1858.
ZO0LOG1E. — M. Jouan lit une série de notes sur plu-
sieurs oiseaux qui habitent les îles du Grand-Océan.
(Imprimées dans ce volume, p. 49.)
BOTANIQUE. — M. Le Jolis met sous les yeux de la
Société plusieurs rameaux fleuris du Cytisus adami, sur
lesquels, parmi les petites fleurs roses de cet hybride, se
trouvent quelques unes des grandes fleurs jaunes du
C. laburnum. I lit à ce sujet une note (Imprimée dans
ce volume, p. 157.)
MÉCANIQUE CÉLESTE.—M. Liais entretient la Société du
rôle du magnétisme des astres dans leurs perturbations
mutuelles. IL fait d’abord remarquer que son action se
confond en grande partie avec celle de la gravitation,
comme soumis à la loi du décroissemement en raison
inverse du carré des distances, mais qu'il en diffère en ce
que l’action peut être tantôt attractive, tantôt répulsive.
Toutefois le voisinage dans chaque astre des pôles
opposés, vu la petitesse des dimensions des planètes
et du soleil relativement à leurs distances mutuelles ,
DE LA SOCIÉTÉ. 371
rend l’action du magnétisme très faible. Après ces con-
sidérations générales, l'auteur examine la manière de
tenir compte du magnétisme dans le calcul des pertur-
bations, et il recherche si le magnétisme pourrait être
pour quelque chose dans la diminution du mouvement
moyen de Mercure, fait contraire à celui qui aurait lieu
par la résistance d’un milieu et que ne peut expliquer la
gravitation. M. Liais pense qu'il faudrait plutôt attribuer
cette anomalie à ce que Mercure, plongé dans la partie
dense de la lumière zodiacale , doit éprouver des chu-
tes d’aérolithes beaucoup plus nombreuses que la terre.
Dès lors, la masse de Mercure ne peut être regardée
comme constante, ainsi qu'on le suppose dans les formu-
les ordinaires. Dans cette hypothèse, Mercure, recevant
des bolides directs près de leur périhélie et par suite ani-
més d'une vitesse plus grande que la sienne, se trouverait
dansla conditioninverse d’une résistance, ce quis’accorde
avec les observations.
BOTANIQUE. — M. Bertrand-Lachènée signale à Octe-
ville les plantes suivantes : le Ranunculus Baudotit ,
Godron, à la carrière des Fourches; le Polygala oxy-
ptera, Reich., dans le vallon de Grimesnil; le Cerastium
pumilum, Grenier, sur la route de Nouainville; l'Oxalis
corniculata L., au hameau Noblet ; le Juncus capitatus,
Weig., dans la partie sud de la lande ; le Carex divulsa,
Good., sur les côteaux de Quincampoix.
Séance du k juillet 1858.
BOTANIQUE. — M. Besnou met sous les yeux de la
Société un spécimen d’une moisissure rouge qu'il a vu se
former sur le résidu de la décoction d’un engrais dans
lequel il recherchait la présence de substances albumi-
372 ANALYSE DES TRAVAUX
noïdes , telles que chair musculaire, cornes, peaux, etc.
L'examen au microscope lui a fait parfaitement recon-
naître les grains moniliformes qui caractérisent l’Oïdrum
aurantiacum. L'an dernier il eut également l'occasion de
retrouver ce cryptogame sur du vieux fromage. Cette
nouvelle observation corrobore l'opinion qu'il a émise
sur la production de cette mucédinée, à savoir qu’elle ne
pourrait être considérée comme une maladie du grain,
comme une infection épiphytique des céréales. D’après
l'auteur, ce champignon est le résultat d’une décompo-
sition, d’une fermentation profonde des substances azo-
tées et féculentes, et de nature analogue, alors que ces
éléments organiques ont été soumis à la coction, et qu'ils
se trouvent en contact avec l'air, sous l'influence de la
chaleur et de l'humidité.
GÉOLOGIE. — M. J. Lesdos communique une note sur
un gisement de sulfate de baryte. Jusqu'à présent le sul-
fate barytique, trouvé dans les terrains anciens de notre
arrondissement, ne s’est rencontré qu'en petite quantité,
soit en lames cristallines d’assez petite dimension dans
les grès du Roule et de la Fauconnière, soit en masses
cristallines ou amorphes dans l’arkose du Val-de-Saire,
notamment à la Pernelle; aussi, M. J. Lesdos croit
devoir signaler à la Société un gisement beaucoup plus
considérable de ce minéral qu’il a découvert cette année
à Sideville. Le grès de cette commune est recouvert en
plusieurs endroits de couches de sable quartizeux plus
ou moins puissantes et de couleurs variant du gris au
jaune et au rouge. Au lieu ditla Néronnière, les travaux
occasionnés par l'établissement du chemin de fer ont mis à
nu une épaisse couche de sable dans laquelle se trou-
vent des masses de grès plus ou moins volumineuses, et,
concurremment avec cette pierre, des blocs de sulfate
DE LA SOCIÉTE. 373
de baryte souvent presque pur. Ce sulfate est en masses
cristallisées d’un rouge clair. Plusieurs des morceaux que
M. J. Lesdos a pu se procurer, forment des échantillons
vraiment remarquables. L'un, entr’autres, a une struc-
ture polyédrique qui le faisait distinguer, à première
vue, des morceaux de grès avoisinants ; il est d’une
homogénéité parfaite, et du poids de 31 kilogrammes.
D'autres masses étaient encore plus considérables. Si
ce produit naturel était employé en plus grande quan-
tité par l’industrie, il y aurait avantage à aller le prendre
dans la localité qui vient d’être signalée.
ZooLoG1E. — M. H. Jouan lit une note sur quelques
animaux qu'il a rencontrés en pleine mer pendant un
voyage au-delà du cap Horn et plusieurs traversées dans
l’'Océan-Pacifique. Les cétacés sont peu nombreux, du
moins ceux qui sont utilisés par l’industrie. Les mers
australes offrent aux navigateurs une grande quantité
d'oiseaux grands-voiliers, dont l’histoire et la classifica-
tion sont d'autant plus confuses qu’on ne peut les étudier
qu'à distance, et que beaucoup d'espèces ont été éta-
blies sur les rapports des marins, qui le plus souvent ne
s'accordent pas entr'eux sur la valeur des appellations
vulgaires. On retrouve des espèces voisines de celles du
Sud, et quelquefois les mêmes, dans la partie septentrio-
nale de l'Océan Pacifique. Le résultat des observations
de M. Jouan le porterait à croire qu'il y a moins de
poissons, en pleine mer, dans la partie orientale de
l'Océan-Pacifique que dans l'Atlantique ; mais, comme
pareille remarque n’a été, à sa connaissance, faite par
personne, il pourrait se faire qu’il se fut trouvé dans un
cas tout particulier, et peu favorisé par le hasard. La
note se termine par quelques remarques sur des ani-
maux inférieurs et quelques mots sur le Sargassum bac-
374 ANALYSE DES TRAVAUX
ciferum, Agardh, (raisin des tropiques,) et deux autres
varechs qu'on rencontre au large, l’un dans les régions
Magellaniques, l’autre en Californie.
CHIMIE APPLIQUÉE. — On emploie parfois sous le nom
de gris de zinc une matière grisâtre ardoisée, qui est
d’un prix moins élevé que celui du blanc de zinc. Ce
produit peut donner une peinture solide, quand il est de
bonne qualité et présente une composition déterminée. IL
doit contenir aumoins de60 à 70 pour cent d’oxideblanc
de zinc. M. Besnou, dans les analyses qu’il a faites du gris
dezinc, aeu occasion de constater des différences de com-
position énormes et dans des proportions en quelque
sorte renversées. Il a, en effet, constaté une fois que
la proportion de l’oxide blanc de zinc n’était que de 20
pour cent, au lieu de 60 minimum, tandis que le zinc
s’y trouvait pour les 4 autres cinquièmes. Évidemment
cette matière colorante ne pouvait donner une peinture
solide, durable, car le zinc divisé ne saurait se combi-
ner sous cet état aux huiles siccatives, les résinifier en
quelque sorte comme le fait leblanc de zinc ou la céruse.
La méthode analytique à suivre pour examiner ce pro-
duit n’est indiquée nulle part. La théorie fait penser
tout de suite à doser l’oxide blanc par l’ammoniaque
qui en est un dissolvant puissant, surtout alors qu’on
vient de le précipiter d’une solution. Il n’en est plus de
même sur le blanc de zinc obtenu par la voie sèche.
L'expérience directe lui a fait reconnaître que, d'un
côté, la dissolution s'opère lentement, difficilement, et
que de l’autre, la facile oxidation du zinc métallique
aussi divisé, sous la double influence de l’ammoniaque
et de l’air, laisse croire encore à la présence d’une cer-
taine quantité d’oxide, alors que celui existant réelle-
ment au début de l'analyse a du être, en totalité, enlevé
DE LA SOCIÉTÉ. 375
par cet agent de dissolution. C’est là une source d'erreur
très grave, contre laquelle il a cherché un remède qu'il
rapporte comme étant à la fois suffisamment exact et
très facile à employer. Ce procédé est basé sur la réac-
tion bien connue de l'acide sulfurique et de l’eau sur le
zinc métallique. M. Besnou a d’abord constaté que cinq
grammes du zinc du commerce donnent environ 1 litre
90 centilitres de gaz hydrogène à la température ordi-
naire. En opérant avec ce même poids de zinc et recueil-
lant le gaz dans une éprouvette graduée, on arrive en
comparant les volumes à déterminer de suite la quantité
de zinc. Cette méthode lui semble suffisante pour l'usage
auquelle elle est destinée. Cependant, comme il peut se
faire que l’on arrive sur la limite du taux d'oxide exigé,
ilserait prudent de bien s'assurer que le gaz hydro-
gène est exempt d'acide carbonique et de gaz sulfhy-
drique. Le premier provient d'une petite quantité de
carbonate de zine qui peut accompagner l’oxide blanc.
L’absorption au moyen d’un peu de potasse en est facile.
Le second exige une petite complication dans l'appa-
reil ; il suffit d'adapter un petit tube à une seule boule
contenant un peu de grenaille d’étain que l'on tient en
fusion au moyen d’une lampe à alcool pendant le déga-
gement du gaz hydrogène; en agitant le tube, la décom-
position du gaz sulfhydrique a lieu. L’étain s'empare du
soufre , et alors se rétablit la proportion d'hydrogène
dont le volume était condensé dans cet hydracide. On
dose ensuite le charbon et les matières insolubles étran-
gères par les procédés ordinaires.
Séance du 2 août 1858.
BOTANIQUE. — M. Le Jolis informe la Société qu'il a
3176 | ANALYSE DES TRAVAUX
découvert dans les bruyères marécageuses de la Bois-
saye, au Mesnil-au-Val, deux plantes non encore rencon-
trées dans notre pays, et qui sont d’ailleurs assez rares
en France; ce sont le Lycopodium inundatum et V Equi-
setum sylvaticum. Il ajoute que la végétation des bruyè-
res tourbeuses qui s'étendent sur le Mesnil-au-Val et
Tourlaville , au fond de la vallée de la Glacerie, peut être
caractérisée par des plantes qui y sont abondantes pour la
plupart, tandis qu’elles sont beaucoup plus rares ou
même manquent complètement dans les autres régions
des environs de Cherbourg; telles sont entr'autres les
Pinguicula lusitanica, Wahlenbergia hederacea, Ana-
gallis tenella, Lobelia urens, Elodes palustris, Scutel-
laria mixor, Cirsium anglicum, Orchis bifolia, Salix
aurita et repens, Erica tetralix, Carex biligularis,
binervis, pulicaris et panicea, Eriophoron Vaillantir,
Luzula multiflora congesta, Polystichum oreopteris,
Galium palustre. Cette dernière plante manque aux
environs même de Cherbourg, où elle est remplacée par
le Galium elongatum Presl.
PHARMACIE. — M. Besnou lit la note suivante sur les
inconvénients de la substitution du calomel à la vapeur
au calomel ordinaire dans la thérapeutique médicale :
« La sublimation et la tamisation simultanées par la
vapeur d’eau offrent sans contredit un perfectionnement
dans la préparation du calomel. Le lavage s’opère à
l'instant même et ce n’est que par mesure de précaution
que l’on procède subséquemment par l'emploi de l’eau
bouillante, pour enlever les dernières traces de sublimé
corrosif, C’est même à sa pureté qu'est due la substitu-
tion du calomel à la vapeur au calomel obtenu par les
anciens procédés. On le conseille donc avec raison tou-
tes les fois qu’il doit faire partie de médicaments pour
DE LA SOCIÉTÉ. 377
l'usage externe, soit à l’état de poudre inpalpable pour
insufflation dans les ophthalmies, soit dans les pommades
ou même dans les préparations de pilules dans lesquelles
ce composé entre pour de très petites fractions de gram-
me. Il n’en pourrait être de même lorsque le calomel est
destiné à servir de purgatif et qu'il est prescrit à la dose
de 0,50à 1 gramme. À ces doses, des accidents assez
graves ont été causés par le calomel à lavapeur, et ils se
sont même élevés parfois au degré d’une véritable into-
xication. Cependant le calomel à la vapeur employé ne
contenait pas la plus petite trace de bichlorure ou de
nitrate. J'attribue ces accidents à l'extrême division du
calomel qui subit une dissolution partielle et une trans-
formation en sublimé ou en un autre sel soluble. De
même le protochlorure, obtenu par la précipitation du
protonitrate de mercure par le sel marin ou l'acide chlor-
hydrique, n’est pas prescrit à l’intérieur, quoiqu'il ait
une composition identique. Mais son état de division est
encore extrême par suite du mode de préparation. C’est
aussi à tort que dans les pastilles ou dragées vermifuges
destinées aux enfants, on remplace l’ancien calomel en
poudre par le calomel à la vapeur. Il est du devoir des
pharmaciens de ne jamais modifier les modes de prépa-
ration anciennement adoptés, à moins de prescriptions
spéciales des médecins. La prudence impose au médecin
l'obligation de ne pas trop varier à son gré les formules,
et surtout d'éviter d'associer, sans bien s’en rendre
compte à l'avance, des corps inertes par eux-mêmes,
mais qui peuvent donner lieu à des réactions encore
inconnues en présence d'agents primitivement inactifs.
Les mêmes remarques peuvent s'appliquer au chlorure
mercureux que l’on obtiendrait par la réduction du -
bichlorure par certains agents desoxidants. On obtient
378 : ANALYSE DES TRAVAUX
avec la plus grande facilité la transformation du sublimé
corrosif en calomel par l'acide formique et sessels alcalins,
et le sel insoluble qui enrésulte est du protochlorure de
mercure chimiquement identiqueavec ce calomel ; il est
du plus beau blanc, très divisé, très doux au toucher, et
d’un aspect nacré très remarquable. Si cette division
extrême le rend très propre à l'usage externe, ne doit-
elle pas être une cause de proscription pour l'emploi à
à l'intérieur ? Ce produit me semble devoir être classé
immédiatement après le protochlorure par précipitation
et avant le calomel à la vapeur. »
Séance du 6 septembre 1858.
BOTANIQUE. — M. Le Jolis rappelle à la Société qu’en
1847 une espèce de Phormium rapportée directement
de la Nouvelle-Zélande, a fleuri dans un jardin de Cher-
bourg, pour la première fois en Europe, où cette espèce
était inconnue , et qu'illui donna le nom de Phormium
Cookianum, dansun mémoire publié dans le bulletin de la
Société d’horticulture pour 1848. Cette plante, qui s’est
trouvée répandue dans plusieurs jardins, y a fleuri à
diverses reprises depuis cette époque, et comme les
Phormium fleurissent assez rarement en France, il est
intéressant d’en constater les floraisons. Voici celles dont
M. Le Jolis a été témoin à Cherbourg : le même pied de
Phormium Cookianum qui avait fleuri en 1847, donna
des fleurs pour la deuxième fois en 1851, puis ensuite
en 1857 et en 1858; d’autres pieds de cette même espèce
ont fleuri également dans trois jardins différents pendant
chacune de ces mêmes années 1857 et 1858. La floraison
a toujours eu lieu au mois de juin, et les capsules quise
sont développées ensuite ont donné des graines très
DE LA SOCIÉTÉ. 379
abondantes, bien constituées et fécondées. Les caractè-
res distinctifs de cette espèce se sont montrés très.
constants, et l’auteur doit seulement ajouter à sa pre-
mière description, que les capsules, d’abord ebscuré-
ment trigones, finissent le plus souvent par prendre une
forme à peu près cylindrique, et sont ordinairement tor-
dues en spirale. — Le Phormium tenax à grandes fleurs
d’un jaune orangé, a fleuri à Cherbourg dans plusieurs
jardins en 1851, et, cette année encore, il a produit
deux magnifiques panicules de fleurs à Omonville-la-
Petite. Sa floraison a lieu au moins un mois plus tard que
dans l'espèce précédente.
BOTANIQUE. — M. Besnou présente à la Société quel-
ques Linaires qu’ils a trouvées avec M. Tardif dans les en-
virons de Cherbourg. L’uneest Linaria purpurea, Mill.,
originaire desrégions méridionales du bassin de la Médi-
terranée, et trouvée sur un mur près de l’hôpital de la
marine. Babington, dans son manuel des plantes de la
Grande-Bretagne, l'indique, en Angleterre, sur les vieux
murs, mais il la croit échappée des jardins. La seconde,
qui est très répandue dans un seul champ, près le poly-
gone de Querqueville, ne doit être considérée sans
doute que comme variété du Linaria vulgaris. Toutefois
Tournefort fait des trois variétés dont il va être ici ques-
tion trois espèces distinctes, qui étaient admises comme
autant d'espèces par Gaspard Bauhin: 1° le Linaria vul-
garis à petites fleurs jaunes, qui est très commun dans
tous nos champs; 2° le Linaria vulgaris à grandes fleurs
jaunes ; 3° enfin le Linaria vulgaris à grandes fleurs
blanches. C’est sur cette dernière que M. Besnou appelle
l'attention de la Société; quoiqu'indiquée par Babing-
ton comme existant en Angleterre, et que M. Borrer l'ait
trouvée dans le comté de Sussex, cette linaire est très
380 ANALYSE DES TRAVAUX
rare, Car le docteur Bromfield qui la signale également
comme une des plantes de l'ile de Wight, existant dans
un champ près la route de Newport à Cowes, et entre
Cocheleton et la baie de Gurnet, ne l’a décrite qu'à
l'état d’exsiccata. Il ne l’a point vue vivante. Cette variété
est très belle. Elle n’est indiquée dans aucune de nos
flores françaises modernes. La grandeur de sa corolle,
sa blancheur que Bromfield dit être d’un blanc éclatant
de lait ou de perle, la font distinguer tout de suite, à
tel point que M. Besnou la remarqua à plus de vingt
mètres de distance en passant sur la route. Son palais
n’est pas orangé comme l'a dit Bromfield; il est d’un
très beau jaune, mais ne tirant pas au rouge comme
dans le Linaria vulgaris type. Cette variété était extré-
mement abondante dans ce champ, tandis queles champs
voisins n'offraient que la variété jaune. L'épi est bien
moinslong, beaucoup plus large, moins serré, plus lâche,
et les éperons, un peu plus déliés proportionnellement,
sont bien moins apprimés sur la tige, ce qu'explique
parfaitement l'ampleur de la corolle.
Séance du 4 octobre 1858.
GÉOLOGIE. — M. H. Jouan , lieutenant de vaisseau,
donne lecture d’un travail intitulé: Note sur les îles
basses et les récifs de corail. Forster émit l'opinion que
les îles basses madréporiques, qu’on rencontre princi-
palement dans la zone équatoriale du Grand-Océan,
étaient formées par le travail de certains polypes litho-
phytes, et Péron, généralisant cette idée, accorda à ces
animaux la puissance d'élever des constructions solides
du fond de l'Océan, que la sonde n’a pu atteindre. MM.
Quoy et Gaimard, dans un mémoire lu à l’Institut en
DE LA SOCIÉTÉ. 381
1825, ont montré les premiers ce qu ‘avait d’'exagéré la
théorie de Péron, et ont conclu, sur des Head
faites aux mêmes endroits que celles de ce dernier, que
les lithophytes ne pouvaient commencer leurs construc-
tions qu’à 18 ou 20 mètres au-dessous de la surface de la
mer, sur des fondements qui renferment les mêmes élé-
ments minéralogiques que les autres parties solides du
globe. L'expédition scientifique de la Coquille donna
raison aux naturalistes de l’'Uranre. Ceux-ci n'ayant pas
examiné les terres basses de l'archipel Dangereux, sur
lesquelles principalement Forster avait basé sa théorie,
l'auteur expose dans cette note les renseignements qu’il
a pu recueillir et les observations qu'il a faites lui-même
dans ces îles, ce qui vient encore à l'appui de ce qu'ils
ont avancé. Cependant on manque encore de faits posi-
tifs, tels que la découverte de roches ignées, pour
affirmer que ces îles dépendent de volcans sous-marins,
sur les rebords des cratères desquels les zoophytes
auraient établi leurs constructions, ce que leur disposi-
tion en cercle ou en ellipse autour d’un lagon intérieur
engage à croire à la première vue.
BOTANIQUE. — M. Bertrand-Lachêènée présente le :
tableau de la végétation maritime de la Hague au mois de |
septembre, et rend compte de plusieurs herborisations
qu'il a faites dernièrement dans cette contrée. Parmiles
plantes qu’il y a recueillies il signale le Lotus tenuifo-
lius, Rchb., les Melilotus alba, Lam., et arvensis,
Wall, l'Erythræa centaurium, Pers. à fleurs blanches,
le Laittorella lacustris et le Limosella aquatica, L.,
trouvés à Herqueville ; l'Euphorbia peplis, L., le Poly-
gonum Raïi, Bab., le Rubus cœsius, var. agrestis, W. et
N., etle Blitum rubrum, Rchb., provenant du littoral
et de la mare de Vauville.
382 ANALYSE DES TRAVAUX
. M. Le Jolis informe la Société qu'il a découvert récem-
ment dans l'étang de Percy, à Tonneville , l'Elatine
hexandra, plante rare en France, et qui n'avait encore
été signalée en Normandie qu'à Saint-Hilaire-du-Har-
couet et à Saint-Lo. Il a encore remarqué à Urville-
Hague le Salix Russelliana, Sm.
BoTaAnIQUuE.— M. Le Jolis lit une note sur des anoma-
lies remarquables qu'il a observées sur des fleurs de
Phormium tenax (Imprimée dans ce volume, p. 333.)
AcousTiQuE.—M. L.Fleury entretient la Société de quel-
ques expériences qu’ila faites sur la production duson dans
lesanches, et entr’autres résultats fait remarquer les sui-
vants : une anche à languettelibre, et qui ne diffère de cel-
les employées dans les orgues sans tuyaux que par l'éléva-
tion des bords longitudinaux de la platine, présente la
singulière propriété de ne pouvoir rendre aucun son
perceptible lorsqu'on cherche à la faire agir, soit avec
un soufflet, soit même avec le souffle de la bouche accom-
pagné d’un certain mouvement des lèvres qui devrait
favoriser la production duson. Dans ce cas pourtant l'ou-
verture que laisse l'extrémité libre de la languette
est évidemment plus que suffisante pour la produetion
d’un son perceptible. L’agrandissement de cette ouver-
ture ne donne aucun résultat. Mais si l’on diminue l’ex-
haussement des bords de la platine, le son reparaît aussi-
tôt pour disparaître dès que cet exhaussement est rétabli.
Ces derniers faits prouvent avec évidence que le mutisme
de l’anche a pour cause véritable l'élévation anormale
des bords de la platine. En réfléchissant sur ces faits,
et en étudiant la production du son dans certaines
anches, telles que celles de la clarinette et du haut-bois,
M. Fleury fut porté à croire qu'un élargissement des
languettessuffirait au rétablissement duson. L'expérience
DE LA SOCIÉTÉ. 383
a justifié cette induction : des anches à languettes de
largeurs croissantes ont été construites, et à partir d’une
certaine largeur les languettes ont commencé à vibrer
sous l’action du soufle de la bouche, aidé par un mouve-
ment deslèvres, puis pour un élargissement encore un peu
plus grand, le vent d’un soufflet produisait avec la plus
grande facilité un son aussi fort et aussi régulier que ce-
lui des anches ordinaires.
Séance du 8 novembre 1858.
GÉOLOGIE. — M. Bonissent présente à Société la pre-
mière partie de son Essai géologique sur le départe-
ment de la Manche. (Imprimé dans ce volume, p. 73).
ASTRONOMIE.—M. Emmanuel Liais, qui a été à Parana-
gua pour observer l’éclipse totale du soleil qui a eu lieu
le 7 septembre dernier, adresse à la Société quelques
détails sur les observations qu'il a pu faire et qui sont
très précieuses pour l'histoire de l'astronomie physi-
que. Entre autres résultats, il a reconnu : 1° que la cou-
ronne solaire appartient au soleil et non à la lune, puis-
que celle-ci a paru progresser d’une manière très évi-
dente sur les rayons inclinés de la couronne ; 2° que la
couronne est polarisée ; 3° que la lune a pu être vue en
dehors du contour solaire, et il a pu la photographier
dans cette position. Il a fait d’ailleurs douze photogra-
phies de l’éclipse avant et après l'obscurité totale.
BoTANIQuE.— MM. Besnou et Bertrand-Lachênée ont
observé dans la partie sud de Bretteville, au bord de
l’ancienne route de Saint-Pierre-Église, le Lythrum hys-
sopifolia, L.
ENTOMOLOGIE.— M.Bertrand-Lachénée a trouvé, le 28
septembre, la Chrysomela Banksii, Latr., à Herqueville,
384 ANALYSE DES TRAVAUX
sur l'Asplenium marinum, au pied de la falaise du Hou-
guet. Cet insecte est très rare dans nos contrées ainsi
qu'en Angleterre; il habite de préférence le midi
de la France, le Portugal et l'Italie.
M. Guiffart communique une note sur une variété de
Pachyte-à-dix-points (Pachyta decem-punctata, Latr.),
qui n’a pas été décrite par M. Mulsant dans son excel-
lente monographie des (Coléoptères longicornes de
France. Cet auteur ne signale que trois variétés de P.
decempunctata, auxquelles Schranck, Fabricius et lui
ont donné des noms particuliers savoir : 1° variété A,
P. cerambyciformis, Schr., dont les trois points anté-
rieurs de l’élytre sont réunis en une bande onduleuse et
transversale; 2° variété B., P. octo-maculata, KFab.,
dont les points antérieurs sont réduits à deux par la fu-
sion en une tache bilobée des deux points extérieurs;
3° variété C., P. sexpunctata, Muls., qui ne diffère
de la précédente que par l'absence du point antérieur
et interne. M. Guiffarta trouvé toutes ces variétés, dont la
seconde et la troisième sont communes, sur les fleurs des
ombellifères, dans les prairies de la vallée que baigne
la Divette à Octeville. En outre, il a trouvé un seul
individu qui se distingue du type de l'espèce par
l'absence de la tache noire du sommet de l'élytre. Or,
la valeur de cette tache apicale, considérée comme carac-
tère, est d'autant plus importante qu’elle existe constam-
ment dans le type et ses variétés, À, B, C, qui ne diffè-
rent entre elles que par le nombre et le groupement des
points antérieurs de l’élytre. Dans cette variété nouvelle,
qu'on peut désigner par la lettre D, il n’y a sur l’élytre
que deux points antérieurs, le plus extérieur manquant,
et la tache arrondie située, en arrière des précédents,
sur le tiers moyen du disque et près de son bord
externe. | é
DE LA SOCIÉTÉ. 385
M. Émile Mocquerys, qui a publié dans le bulletin de
la Société Linnéenne de Normandie, 2 volume, année
1856-1857, un catalogue comprenant 2,336 coléoptères
du département de la Seine-Inférieure, n'indique, au
genre Pachyta, que deux espèces, qui sont assez rares
dans ce département : le P. collaris et le P. octo-ma-
culata, ou var. B du P. decem-punctata, Oliv.
MÉDECINE LÉGALE. — M. Besnou fait part à la Société
d'expériences nouvelles qu'il a été appelé à faire dans
un cas d'intoxication supposée avoir eu lieu par
l'emploi des allumettes phosphoriques. Il a pu vérifier
de rechef que le tube intestinal de l’homme dans l’état
normal ne donne pas lieu par la putréfaction à la con-
statation d'un phosphate soluble (phosphate ammonique);
ce qui corrobore de nouveau l'opinion qu'il avait émise
dans des circonstances précédentes. Il y a donc nécessité
de rechercher ce produit par tousles moyens possibles, et
dans le cas où soit par les agents chimiques appropriés,
soitpar l’étude microscopique, le résultat de ces investi-
gations serait affirmatif, l'on devrait en induire (avec
réserve toutefois) la possibilité de l’ingestion du phos-
phore libre, s’il était parfaitement établi que la victime
n'a été soumise à aucune médication phosphatifère (limo-
nade phosphorique, purgation au phosphate sodique,
etc.). Il doit être bien entendu qu'il faut, avant de con-
clure même dubitativement, que l’on ait, d'autre part,
constaté la présence du sel de potasse qui accompagne
le métalloïde toxique dans les allumettes, ou tout au
moins que l’on constate la base alcaline qui ne fait pas
partie de l'organisme humain, car il devient bien rare-
ment possible dereconnaître et d'affirmer si l'on a affaire
à un chlorate ou à un nitrate. L'auteur examine ensuite
la valeur et le degré de sensibilité d'un procédé indiqué
25
386 ANALYSE DES TRAVAUX
par M. Mitscherlich. «Ce procédé est susceptible de
dénoter et de permettre d'affirmer la présence du phos-
phore libre dans quelques circonstances, lorsque sur-
tout l’on possède les matières provenant de vomisse-
ments ; c’est le cas le plus rare, pour ne pas dire qu’il
ne se présente presque jamais, attendu que l’intoxica-
tion phosphorique marche avec lenteur, qu’elle n’a pas
de signes caractéristiques au début, et qu'alors on ne
saurait songer à conserver de prime abord ces éléments
propres aux recherches et capables d'amener la con-
viction absolue. Le procédé de M. Mitscherlich permet
toutefois de recueillir un peu de liquide phosphatifère et
de le soumettre à quelques réactions qui décéleront
l'acide phosphatique. M. Besnou fait observer à cet
égard qu'il faut avoir bien soin de tenir compte de l'état
de décomposition des matières. C’est ainsi qu’il a obtenu
avec un liquide provenant de la distillation avec l'acide
sulfurique étendu, alors qu'il n'apparaissait aucune
lueur phosphorique, alors qu'il était certain que les
organes ne contenaient pas de phosphore libre, il a
obtenu, dit-il, un liquide incolore qui donnait des réac-
tions qui, de prime abord, auraient pu faire croire à
la présence de l'acide hypophosphorique. En effet,
précipité blanc brunâtre avec l’acétate de plomb; pré-
cipité jaunâtre ou blanc avec l’azotate d'argent, qui de-
venait d’abord plus foncé et passait au bout de quelques
minutes au brun noirâtre ; avec le sel d’or, précité noir,
et réduction partielle du métal. Ces diverses réactions
étaient dues à une très faible proportion d’acides chlor-
hydrique et sulfhydrique. On aurait été tenté d'attribuer
l'acidité de la liqueur à la présence d’un acide phospha-
tifère, tandis que par la concentration de la liqueur, sa
volatilisation totale, cette réaction disparaissait complè-
DE LA SOCIÉTÉ. 387
tement au lieu d'acquérir de l'intensité. Il ressort donc
de ces faits que les caractères chimiques n’ont qu’une
valeur secondaire au plus, tandis que l'apparition du
spectre phosphorescent est éminemment probante. M.
Besnou signale en même temps la modification assez
majeure qu'il a apportée à l'appareil de M. Mitscher-
lich, que ne possède sans doute aucun laboratoire et
dont la fabrication à la lampe d’émailleur n’est pas sans
difficulté. Voici comment l’auteur conseille d'opérer : il
est essentiel de disposer un petit local parfaitement pri-
vé de lumière. Il introduit les matières en expérimenta-
tion dans un petit ballon de 50 centilitres au plus, ou
dans une fiole à médecine. Il verse dans ce vase environ
60 grammes d'acide sulfurique concentré et pur, étendu
de son poids d’eau. Il adapte au ballon ou à la fiole un
tube étroit (de 4 centimètre au plus de diamètre), recour-
bé deux fois à angle droit. La seconde courbure traverse
un cylindre réfrigérant en verre, rempli d'eau. Le tube
adducteur est supporté sur une éprouvette à pied, égale-
ment en verre, qui recevra le liquide provenant de la
distillation. Afin de pouvoir observerla phosphorescence
plus facilement, derendrele spectre plus netet plus appa-
rent, au lieu de chauffer à nu le ballon ou la fiole, afin
d’éteindre toute lumière autant que possible, il place le
ballon dans un bain de mercure qu’il chauffe ensuite à la
lampe en cachant la lumière au moyen d'un cylindre mé-
tallique. En opérant de cette facon, dès que la phospho-
rescence se manifeste, on apercoit nettement le ballon
ou la fiole, et par suite de la vaporisation de l’eau, cette
phosphorescence s’avance graduellement dans le col du
ballon, puis dans le tube où elle s’allonge, prend de
l'éclat et produit alors un spectre magnifique et nette-
ment concluant. On recueille le liquide jusqu'à ce que
388 ANALYSE DES TRAVAUX
toute lueur ait disparu, on le concentre un peu et on le
soumet aux réactions qui ont été indiquées. L'auteur ne
se borne pas à ces caractères dont il a discuté la valeur.
Il prend le reste de la liqueur, y fait passer quelques
bulles de chlore gazeux pur pour transformer l'acide
hypophosphorique en acide phosphorique ; il concentre
alors, puis soumet ce liquide aux réactifs appropriés et
caractéristiques de l'acide phosphorique, tels que l’acé-
tate de plomb, l’azotate d'argent, l’eau de chaux et sur-
tout le sulfate double de magnésie et d'ammoniaque.
L'examen microscopique du dépôt opéré avec le sel
magnésien permet de reconnaître nettement si l'on a
affaire à un phosphate ammoniaco-magnésien. Pour nou-
velles preuves, les divers précipités ci-dessus sont recueil-
lis, réunis et desséchés; puis on les mêle et on les
stratifie avec quelques fragments de sodium dans un
petit tube en verre fermé à l’une de ses extrémités ; on
chauffe à la lampe à alcool jusqu’à l'inflammation et la
réduction des phosphates en phosphures. En jetant le
petit culot dans un peu d’eau, ilse manifeste bientôt une
effervescence due à la décomposition de l’eau, et s'il y a
un phosphure, le gaz qui se dégage répand l'odeur allia-
cée du phosphure hydrique, si même il ne se produit
quelques étincelles phosphoriques accompagnées d’une
petite crépitation. Il est essentiel de ne pas substituer le
potassium au sodium , le premier étant susceptible d’en-
flammer normalement le gaz hydrogène , et l’on doit
parfaitement essuyer le sodium pour enlever toute trace
de l’odeur de l'huile de naphte qui sert à le conserver.
Le procédé de M. Mitscherlich réussit facilement sur les
matières vomies, mais l’auteur pense d’après ses expé-
riences antérieures que si l’on opère surle tube digestif
après la mort, alors surtout qu'elle date de plusieurs
DE LA SOCIÉTÉ. 389
jours, il n’y a que peu de chances favorables à espérer
pour la constatation du poison. L'on doit donc recourir,
quand la putréfaction a déjà commencé, à la recherche
du phosphate ammonique anormal.
Séance du 6 décembre 1858.
BoTANIQuE. — M. Bertrand-Lachênée présente à la
Société un échantillon d’Hypochæris radicata foliipare et
prolifère. Au point d'insertion de chacun des rameaux,
il s’est développé une rosette de feuilles, semblable à la
rosette radicale, et donnant naissance à une nouvelle
tige.
ToxiICoLoGiE. — Chargé d'examiner si l'application
externe d’un sulfure arsenical comme agent escharoti-
que n'avait pas amené lintoxication par absorption
cutanée, M. Besnou s’est livré à des recherches qui se
résument ainsi :
Les tissus soumis à l’action de l’agent précité furent
carbonisés par l'acide sulfurique et le liquide excédant,
clair et limpide, ne donna point de traces d’arsenic. Le
dépôt charbonneux fut totalement détruit par l’azo-
tate de potasse en fusion, le résidu alealin fut traité par
un excès d'acide sulfurique, et la plus grande partie du
sulfate de potasse formé fut éliminée par refroidisse-
ment et cristallisation. La liqueur mère, introduite dans
l’appareil de March, produisit un dépôt jaune qui, étant
brûlé, offrait tous les caractères du soufre. M. Besnou
pensa que ce dépôt de soufre était dû à la décomposi-
tion du sulfocyanure potassique qui aurait pris naissance
par les réactions mutuelles des matières en présence.
Il supposa en outre que ce sulfocyanure pouvait em-
pêcher le dépôt arsenical de se manifester. Une expé-
390 ANALYSE DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTE.
rience directe lui montra en effet qu’une liqueur conte-
nant quelques atômes d’arsenic n’en décèle plus aucune
trace quand elle contient un peu de sulfocyanure alca-
lin, et alors elle produit le dépôt de soufre ci-dessus
mentionné. Pour obtenir une substance exempte de sul-
focyanure, M. Besnou opère ainsi: il évapore le liquide
à siccité, le traite ensuite par l’acide azotique concentré,
l'évapore encore à siccité et le traite en dernier lieu à
chaud par un excès d’acide sulfurique concentré, afin
d'obtenir par ces moyens la destruction complète des
éléments signalés. Le résidu finalement obtenu lavé à
l’eau pure, séché, et introduit dans l'appareil de March,
ne donna plus aucune trace ni de soufre ni d’arsenic.
ERRATA.
P.99, 1. 23, et ailleurs. — Lire Fraidronite.
P. 101, 1. 31. — Avant le carboniférien, ajouter : et au S.
P. 108, 1. 1. — Après tantôt, ajouter : elles sont d’égale gran-
deur, soit à grain fin, soit à grain moyen, tantôt ce minéral, etc.
P. 140, I. 4. — Supprimez : de cristaux.
P. 141, 1.15. — Après aussi verdâtre, ajouter: roches que
nous avons déjà signalées à Flamanville.
P. 285, 1.19. — Lire Phlyctis.
HS
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ
PENDANT L'ANNÉE 1858.
————_—_———" “M TOGO —
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sur les chemins de fer, gr. in-4°, Paris, 1858.— Documents
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Résumé des travaux statistiques de l’administration des
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pen : Afdeeling Letterkunde, T. LIT, livr. 4 à 3, in-80,
1857-1858; Afdecling Natuurkunde, T. VII, livr. 1 à 3,
in-8°, 1858.— Catalogus van de Boekery der Koninglyke
Akademie van Wetenschappen, T. I, 4er livr., in-80, 1857.
— Jaarboek van de Koninglyke À kademie van Wetenschap-
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39% BULLETIN
AmsTERDAM. Société Royale de Zoologie : Natura artis magistra.
—Bydragen tot de Dierkunde, 7°livr., in-folio, Amsterdam,
1858.
LEypE. Société de botanique. — Verslag der derde algemeene
Bycenkomst der Leden van de Vereeniging voor de Neder-
landsche Flora (te Velzen), in-80, 1848. — Verslag der
vierde etc. (te Arnhem), ïin-80, 1849. — Verslag van de
zesde etc., (te Leyden), in-8°,1851.— Verslag van de zevende
etc. (te Leyden), in-8°, 1852. — Verslag van de achtste
etc. (te Nymegen), in-8°, 1853. — Verslag van het verhan-
delde op de negende vergadering der Vereeniging voor de
Flora van Nederland en zyne overzeesche bezittengen (te Ha-
arlem), in-80, 14854. — Nederlandsch Kruidkundig Archief,
T. IV, livr. 1 à 3, in-8°, Leyde, 1856-1858.
Russie.
DorpPaT. Société des sciences naturelles. — Sitzungsberichte
der Dorpater Naturforscher Gesellschaft, n°s 4 à 6, in-8°,
Dorpat, 1853-1857. — Archiv für die Naturkunde Liv-,
Ehst-und Kurlands : I. Mineralogische Wissenschaften,
nebst Chemie, Physik und Erdbeschreibung, T. EI, livr. 1 à
3, in-8°, Dorpat, 1854-1857; T. II, {re livr., in-80, 1858. —
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Allemagne.
BERLIN. Académie Royale des sciences. — Monatsbericht der
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Berlin, Janvier à Décembre 1857, 11 livr., in-8°, Berlin,
1857-1858.
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LisBonne. Académie Royale des sciences. — Portugaliæ monu-
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quintum decimum jussu Academiæ scientiarum Olisipo-
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1856 ; Leges et consuetudines, T. 1, fasc. I, in-folio, 1856.
— Memorias da Academia real dos Sciencias de Lisboa :
Classe de Sciencias moraes, politicas e bellas lettras,
T. I, nos 1 et 2, in-40, Lisbonne, 1854-1855 ; ‘7. II, no 1,
in-40, 1857. — Classe de Sciencias mathematicas, physicas e
naturaes, T. I, n°s 1 et 2, in-40, 1854-1855. — Annaes das
Sciencias e letiras publicados debaixo dos auspicios da
Academia Realdas Sciencias : Sciencias moraes e politicas,
e bellas lettras, T. 1, mars à août 1857, in-80, Lisbonne,
1857. — Sciencias mathematicas, physicas, historico- na-
turaes, e medicas, T. I, mars à septembre 1857, in-80,
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sciencias correlativas, T. I, n°S 1 à 11, gd in-80o, Lisbonne,
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Kônigreich Hannover, carte in-plano. —d0 vom 1 December
1856 bis 30 November 1857, carte in-plano.— Wetter-Beo-
bachtungen aufgezeichnet in Emden ; Beobachtungs-Jahr
vom 1 December 1855 bis 30 November 1856; — d0 vom 1
December 1856 bis 30 November 1857, infolio. — Ueber
die Krystallinische Structur des Meteoreisens als Krite-
rium desselben, in-40, Vienne, 1854. — Die Gewitter des
Jahres 1855, in-80, Emden, 1856.— Beiträge zur Kenntniss
der Klima’s von Ostfriesland, in-8o, Emden, 1858.
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gen, in-80, Vienne, 1857.— Ueber ein neues Vorkommen der
Spaltüffnungen und einige andere Bemerkungen über die-
selben, in-8°, Vienne, 1857. —(et A. HAnDL) Untersuchungen
über den Zusammenhang, in der Aenderungen der dich-
ten und brechungsexponenten in gemengen von Flüssigkei-
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19
€
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ.
Membre honoraire.
M. Gusr. THURET, membre correspondant de l’Institut.
‘Membres titulaires.
Section des Sciences Médicales.
MM.
D'. PAYERNE, ancien président de l’Athénée de Paris.
D'. Monnoye, chirurgien en chef de l’hospice civil.
Section de Zoologie et Botanique.
A. LE Joris, membre de plusieurs sociétés savantes
françaises et étrangères.
JARDIN, sous-commissaire de la marine impériale.
BERTRAND-LACHÈNÉE, naturaliste.
Cu. EvriÈs X, officier d'infanterie de marine.
C'° H. DE TOCQUEVILLE *, agronome, membre du conseil
général de la Manche.
Dusois *#, sous-intendant militaire.
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 304
Section de Minéralogie, Géologie et Géographie.
J. Lespos, pharmacien.
J. MÉNANT, juge au tribunal de Lisieux.
BonissENT, membre de la société géologique de France.
GouvILLIEZ K, sous-préfet de l'arrondissement de Cher-
bourg.
L. DE BARMON %X, capitaine de frégate.
LAXGLoIs, conservateur du cabinet d'histoire naturelle.
Section de Physique et Astronomie.
Ve. Ta. Du Moncez x, membre de plusieurs sociétés
savantes françaises et étrangères.
Emw. Lrais #, astronome, en mission au Brésil.
L. FLEURY, physicien.
H. Jouax x, lieutenant de vaisseau.
DE PEYRONNY #, capitaine du génie.
Joyeux, ingénieur de la marine impériale.
CRE RO)
BUREAU DE LA SOCIÉTÉ,
ANNÉE 1859.
Fondateurs.
MM.
Vie. Tu. pu MoncEL >X, directeur-perpétuel.
À. Le Jours, archiviste-perpétuel.
Eu. Lrais X, secrétaire-perpétuel.
Bureau électif pour 1859.
H. Jouan X#, président.
À. LE Jours, vice-président.
L. FLEURY, secrétaire.
Cu. EyRiEs %, trésorier.
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
\
RE ——————
Acoustique.
Expériences sur la production du son dans les anches, par
M. L. Fleury. Pages 382
Astronomie.
Sur la lumière zodiacale dans le voisinage du soleil, par
M. Emm. Liais. 201
Sur l'accélération de mouvement de la comète d'Encke,
par M. Liais. 204
Sur quelques conséquences de la théorie dynamique de la
chaleur du soleil, par M. Liais. 208
Sur les équations personnelles et les moyens de les faire dis-
paraître, par M. Liais. 218
Sur le moyen de déterminer la loi de distribution de la
chaleur à la surface du soleil, par M. L. Fleury. 362
Sur les câuses de l'accélération des comètes, par M. L.
Fleury. 363
De la constitution physique du soleil, par M. Liais. 368
Sur la théorie dynamique de la chaleur du soleil, par M.
Liais. 369
Sur l’éclipse de soleil du 7 septembre 1858, par M. Liais. 383
Botanique.
Note sur des fleurs anormales de Cytisus adami, par M. A.
Le Jolis. 157-370
Lichens des environs de Cherbourg, par M. A. Le Jolis. 225
Note sur des fleurs anormales de Phormium tenax, par M.
A. Le Jolis. 333
Observation sur le développement d'infusoires dans le
Valonia utricularis, par M. le Dr. Ed. Bornet. 337
Plantes phanérogames trouvées aux environs de Cherbourg,
par MM. Bertrand-Lachènée, Besnou, Tardif, Jardin et
Le Jolis, 358-3062-370-371-375-379-381-382-383-389
06 TABLE ANALYTIQUE
Lichens trouvés aux environs de Cherbourg, par M. A. Le
Jolis. 360
Note sur le Scilla autumnalis, parM. Bertrand-Lachénée. 366
Sur l'accroissement en diamètre des arbres dicotylédones,
par M. Hétet. 367
Sur l'Oidium aurantiacum, par M. Besnou. 378
Sur la floraison à Cherbourg des deux espèces de Phormium,
par M. Le Jolis. 378
Sur une variété à fleurs blanches de Linaria vulgaris, par
M. Besnou. 379
Chimie.
Sur le dosage de l’acidesulfureux contenu dans l'acide chlor-
hydrique et sur le mode de purification de cet acide, par
M. Besnou. 359
Sur la nature des eaux des sources minérales de Vichy,
par le même. 361
Sur la composition et l’essai du gris de zinc, par le même. 374
Géologie.
Essai géologique sur le département de la Manche, par M.
Bonissent. 73-383
Sur un gisement de sulfate de baryte à Sideville, par M.
J. Lesdos. 372
Note sur les îles basseset les récifs de corail, par M. Jouan. 380
Mécanique céleste.
Sur une erreur de la Mécanique céleste de Laplace, par M.
Liais. 216
Du rôle du magnétisme des astres dans leurs perturbations
mutuelles, par M. Liais. 370
Médecine légale et Toxicologie.
Sur un cas d'empoisonnement par quelques plantes abor-
tives, par M. Besnou. 365
Sur l’empoisonnement par les allumettes chimiques, par le
même. 385
De la nécessité d'éviter la présence des sulfocyanures dans
la recherche de l’arsenic, par le même 389
DES MATIÈRES. h07
Météorologic.
Description de l'anémographe de l'observatoire de Lébisey,
par M. Th. Du Moncel. 345-360
Pharmacie.
Sur les inconvénients de la substitution du calomel à la va-
peur au calomel ordinaire dans la thérapeutique, par
M. Besnou. 376
Photographie.
Sur un appareil pour obtenir des vues panoramiques sur
glace plane collodionée, par M. Liais. 220
Sur l'application de la photographie aux triangulations et
aux relèvements, par le même. 221
Physique du globe.
Traduction de mémoires du lieutenaut Maury, par M. Jouan. 362
Zoologie.
Mémoire sur les baleines et les cachalots, par M. Jouan. 1-368
Note sur quelques oiseaux habitant les îles du Grand-Océan,
par M. Jouan. 49-370
Observations sur le Morpho idomeneus, par M. Ch. Eyriès. 68
Essai sur l'histoire naturelle de l'archipel de Mendana ou
des Marquises, 3° partie, zoologie, par M. Ed. Jardin. 161
Observation sur le développement d’infusoires dans le
Valonia utricularis, par M. le Dr. Bornet. 337
Sur quelques animaux rencontrés en pleine mer dans le
Grand-Océan, par M. Jouan. 373
Surla Chrysomela Banksii trouvée à Cherbourg, par M.
Bertrand-Lachênée. 383
Sur une variété nouvelle de la Pachyta decempunctata, par
M. le Dr. Guiffart. | 384
ÈS
&
TABLE
Mémoire sur les baleines et les cachalots, par M.
H. Jouan.
Notes sur quelques oiseaux habitant les îles du
Grand-Océan, par M. H. Jouan.
Observations sur le Morpho Idomeneus, par M. Ch.
Eyriès.
Essai géologique sur le département de la Manche,
1"° partie, par M. Bonissent.
Note sur des fleurs anormales de Cytisus adami,
par M. Aug. Le Jolis.
Essai sur l’histoire naturelle de Farchipel de Men-
dana ou des Marquises, 3° partie : Zoologie,
par M. Ed. Jardin.
Fragments astronomiques et physiques, par M.
Emm. Liais.
Lichens des environs de Cherbourg, par M. Aug.
Le Jolis.
Note sur des fleurs anormales de Phormium tenax,
par M. Aug. Le Jolis.
Observations sur le développement d’infusoires
dans le Valonia utricularis, par M. Ed. Bornet
(avec 2 planches gravées).
Anémographe de l'observatoire de Lébisey, par M.
le V Th. du Moncel.
Analyse des travaux de la Société, année 1858.
Errata.
Ouvrages recus par la Société pendant l’année 1858.
Liste des membres de la Société.
Bureau de la Société.
Table analytique des matières.
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