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Full text of "Annales du Museum National d'Histoire Naturelle /par les professeurs de cet etablissement."

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ANNALES 


DU : 


” MUSÉUM NATIONAL 


D'HISTOIRE NATURELLE. 


T 54 


 D'ilISTOIRE NATURELLE, 


2 Paar 


2r bots ca [7 à 
LES PROFESSEURS DE CET ETABLISSEMENT. - e^ 


OUYRAGE ORNE DE GRAVURES - 


wo 


POME TROISIÈME 


Cuxz LEVRAULT, SCHOELL ET m LiBRAIRES, QUAT. 
—. MALAQUAIS; ET A STRASBOURG, CHEZ LEVRAULT Er Cm. 


AN XH. (1804). P o E 1 


S 1 
£ E £z e 
ves P Bird y z 
Z " r. a , m 
š : E + id sS n d + 
E i EA ; 
» Tm Fr P od - 


NOMS DES PROFESSE URS. 


* 
" Lii died; ; » 
^ as 
e kaá - 
ox» . Géologie, ou Histoire naturelle du Globe, 
ME i "s YS ; Chimie deabéale. SX UNT IT 
Yo . 5. . Chimie des Arts. — +. 
" DzsrowramNEs. . . . . Botanique au Muséum. "m 


A. L. Jussieu. .,.. . Botanique à la campagne. 

A. Tous .. . .. . Culture et naturalisation des volu, 

Geom (v5. Mammifères eto .-..... 

LACÉPÈDE . , . . . . . Reptiles et poissons... . .. 

LAMARCK .. - -ad ; Insectes ,' coquilles, maida , cs 
à etc. exe rs rt rrt n n n) 

Ponrar . I B ors dMaitonis de l'homme. - 

CUVIER. . ....... Anatomie des animaux. 


A V ANSPAENDONCK. | se . Iconographie ', ou Part de peindre et de 
“+ dessiner les EC de la nuum - 


ICE JUSTORIQUE | 


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| k SUR jte 


[. m fd T die : : 
de m E MU S. 
3 ax € (t xs pe á ; 
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"D'HISTOIRE NATURELLE. 


PAR À. ti ribs EEE: 


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sa A Ste 


s 


* i [ m Depuis 1682 nr ré nie: 


j i ra 


è | Ix biais s'étoit. Mic mies po le. jardin d Piinia . 


par les soins de Fagon. En flattant à propos le premier 


ter les 


n 


médecin Vallot, il lui inspira le désir d'aug 
collections de cet établissement ; le seco 
propres recherches, par ses voya; 
Devenu m X hidniir. 
ces deux pla ces cette su 


périoriié qui. appar radi AE ir T. 


c talent, et quis * en | augmentant l'affluence - des das à | 


is. Mais les témoignages - 


illustre l'école où ils sont r mi 
d'e ES accordés par la famille royale qui lui confia 
C à E s 


Jinstruetion publique. Il fut forcé de se faire su] 


st das io vaincre, Ibid. T 
£ 


successivement le soin "id plusieurs. santés précienses , » 
interrompirent. le cours de ses succès dans la, par 


PS. 


les démónstrations: par quelques-uns de ses con 


sur-tout lorsqu’en 1695 le. roi le choisit pour son premie I 


médecin, après le renvoi de Daquin. 


Cette place le mettoit sous le nom e. il 


_tête de l'établissement qu'il affectionnoit , et il ne se vit 


plus contrarié dans ses." amélioration, comme il 
. avoit. été par : om prédécesse Xx en ‘considération dont 


~“ il jouissoit fit rétablir en sa faveur un ancien titre 
supprimé. La surintendance du jardin réunie par Colbert 
à celle des bátimens du roi * exercée aprés ce ministre ,. 
par Louvois jusqu'en rror , et par Édouard Colbert, 
marquisde Villacerf, jusqu'en 1798, [ut rendue au premier 
médecin par réglement du 7 janvier r699, qui réservoit 
seulement au surintendant des bátimens la disposition des 
fonds nécessaires à Pentretien du jardin. «fl eût pu facile- 
ment se faire donner encore eette attribution, dit Fonte- 
nelle ( 1), mais ces sortes d'a sante ne touchent pas tant 
ceux qui ne feroient précisément we en bien user.) » gom 


giae nf diris spie 
2 IGT MOJJE — t. Jf] chers 1395 2D Sioi er 
S s Nic ds : 
> (1) loge di | Mém. de PAéadides sciences , 1718, pr 98: 00007003 
(2). lecin , i donna ka cour 1 un meri uai 


A» ce qui appartenoit au 


a 


+ 
* 


+ decr d ^ F4 eo i E: 
" 3 ^" i ü M di Se- ad " 
æ NATURELLE. 


e? y'a 5 T | 

E sacrifioit j fedis intéréts. Dés 1685 il avoit 
,dufond delaProvence, Tournefort(1), que sa réputa- 
tion roi x devancé à Paris , €t, mettant à part tout sentiment 
aali é, il lui avoit transmis sa chairéde botanique, 
Ce savant, devenu sdepuis. si célèbre, ne fut pas plutòt 
installésdans ses nouvelles fonctions, qu'il chercha à en- 
— richir le jardin par les mémes moyens qui avoient réussi à 
Fagon. Il visita l'Espagne, le Portugal, l'Angleterre et la 
z H lande, et rapporta de ces divers pays une ample moisson. 

Les savans les plus estimés de chaque lieu acceptèrent 
avec plaisir les relations qu'il leur proposoit, et il refusa, 
par attachement pour son pays, une place trétceupérieure 
à la sienne, qui lui fut offerte chez les étrangers. Revenu à 
Paris, entouré des richesses nouvelles an "il avoit acquises, 


ff / ; t $ À ig 


- 


(1) Joseph Pitton de Tournefort , néen 1656 à Aix en Provence, renonça à 
Tétat ecclésiastique auquel son pere le destinoit, pour s'occuper des sciences 
- physiques etsur-tout de l'étude des plantes qui avoient pour lui un attrait particulier.Tl 
;étudia l'anatomie.etla médecine à Montpellier , et après avoir visité le jardin de 
«celte université , il parcourut encore le Roussillon , la Catalogne, les Pyrénées, 
le Languedoc, le Dauphiné , les Alpes, la fnere. et revint à Aix mettre em 
-ordre les objets qu'il avoit recueillis. H étoit médecin dans l^ université d'Orange, 
la plus voisine de.sa patrie. Lorsqu'il fut à Paris, Fagon de détermina à se 27 
recevoir encore dans la faculté de cette ville pour prévenir de nouvelles, i 
mitiés de corps; il prit le bonnet de docteur en 1696, aprés avoir. | 

la licence. L'académie des sciences avoit imt 1691. Hl fut pro fesseur de 
ER au.collége. royal us Frans, Fa Apol s Let après avoir joint la pratiqué 
: ‘avoir rem] i pendant quelques années la Jis 
de médecin des incurables, xk our en Da àla suite d'un coup recu de 
Vessie essieu d’une voiture. Son domicile étoit rue Saint-Victor, entre celles de le 
"Montagne Sainte-Geneviève et de Saint-Nicolas. Jl fut inhumé -dans le petit 
-cimetière de ‘la paroisse Saint-Etienne-du-Mont. Fontenelle a fait ise dans | 
les Mém, de l'Acad. des sciences, 1708, p.143. 


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P --". , 
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2 T E - o 
4 ANNALES DE | SÉUM ' 


ens de botanique, 


éthode 


il les rassembla en 1 694 dans ses Ele 
qui présentoient les plantes disposés HV ah un 
nouvelle. Cet ouvrage fit une révolution dans” ce, 


| Siencé. 
dont la marche. étoit auparavant vague et ‘incertain; 


t. 


l'autéur en donna , en 1700, une édition latine sous le oe E 


d' Institutiones rei herbaric. idi * 

Après cette publication qui devoit accélérer les progrès 
de la botanique, il désira connoître l'histoire € dù 
Levant, et particulièrem ment Jj uites 
Fago n, instruit Canh DEEST a Er S TA ; a . 
exécuter. Il fut envoyé en 1700, aux frais du PAS 
ment, en Gréce, en Asie, et en Egypte, et se fit adjoindre 
pour ce voyage, Aubriet, peintre du jardin, avec Gun- 
delsheimer(1) , excellent médecin allemand très-versé dans la 
science des antiquités. Pendant son absence, qui dura deux 
ans, Morin (2), son ami et son confrère, remplit sa place de 


S Syd nr EE Ee C S MUR S1 inii d rritet Pg cx oes eheu. 
EL A 5t x : 5 2 + 
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: i ÉC Ux HE (eund PAN inde bey: das 


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LES 


W ı) i lui dila ois 3: nom de Cundelia , ‘an des n nouveaux P découverts - 
dans ce voyage. - * 

(2) Louis Morin, né au em en 1635, bnldods de la faculté de baie en 
1666, reçu à l'a académie des sciences en 1699 comme ‘botaniste n avoit Travaillé 
avec Fagon au catalogue des plantes du jardin, qui parut en 1665 sous le nom 
de Vallot et de Jonquet. Grand admirateur de Tournefort, il a 
ce i iprtot de la plume de cet auteur. Il transcrivit littéralement toutes ses 

tres hitos sda. Levant, qui ont fourni les matériaux du voyage imprimé , et. 
Son manuscri e maintenant dans la bibliothèque de l'auteur de cette notice. 
de , médecin de PH , remeitoit dans le tronc de la maison les appoin- 
temens qu'il recevoit. Retiré té Pencéinte de Saint-Victor , et visitant chaque 


jour le jardin des Plantes , il vécut ainsi jusqu'en 1715. Tournefort donna son 


e s 


nom à un de ses” nouveaux genres du Levant. "Voyez éloge par Fontenelle , 


` Mém. de l'Acad. des ‘sciences, 1715, p- 68. Un autre botaniste , Pierre Blondin , 


tu pow chargé par Tournefort de faire pour lui les leçons ; T car 


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Me on EAER 


| on ca ` 
T LEN , «B 
(professeur: ^" Aprés^son retour il reprit ses forictions, ' et 
publia dáns un'supplémerit sous le-nom de Corollaire, les 
E. au nombre de: plus de 1500, recueillies dans les 
ys parcourüs; ' al avoit auparavant donné l’histoire des 
plantes des environs de Paris: son dernier ouvrage fút- la 
rédaction de son voyage , dont: le premier volume parut de 
son vivant, et le second après sa mort, arrivée en 1708: 
E voyage, 'un des plus estimés, ; soit” pour le fonds, soit 
. + pourla manière dont ilest rédigé, peut servir de modèle aux 
autres ouvrages du mème genre. . La botanique fit une - 
grande perte dans sa personne; il avoit formé une science 
et ouvert une nouvelle route aux recherches. Ce n "est pes + 
iei le lieu de porter un Jugement sur ses travaux: la pos 
Aérité i a assigné à « ce grand honime là place qu'i "ul doit occu- 
per parmi les savans ; il en mérite. une particulière soit P 
parmi les bienfaiteurs « du ja auquel il Jégua: son herbier 
et sa collection d'histoire Hate, soit 19 ceux qui 
ont t illustré cet Liga. 5 ayi ERa s f Pon = . 


logi ci dan feles, dé TAcid x : 

t (1) Sébastien Vaillant, bie d OB APT; bobo veriti a seul dslige - 

E- plus tendre les piinia de son pays, quil -iibh dans le jardin de sõn _ 

re, sanis en Bononie le nom. Il fit ensuite sés études" Pontoise , où il apprit | w 

ss sla à musique qu'il posséda bientôt assez” pour pouvoir, à l'âge dé 11 — T 
lir s une église du lieu, les fonctions d organiste. n prit de plus : dans 

l'Hôtel -Die de g Eve; les premières notions d'anatomie et de chi gie € y 

| 7n ve 


2 er PE 


pen E s ri OE oon 4 ue 


-* 


dae + 5 i x» EI $ Li 
- d à w 
6 ANNADES DU MUSÉUM 


nétré du méme, amour pour les plantes; élève assidu de 
Tournefort. dont.il médita les ouvrages avec fruit, fit des 
remarqu 'sjudicieuses sur cestravaux de son maitre. Fagon, 
qui connut le mérite de cet élève dns se l'attacha 
d'abord comme secrétaire; -ensuite i] crut faire le bien du 
jardin en lui confiantla direction de ses cultures, auparavant 


confiée à un intendant dont le titre, créé pour la Brosse, - 
avoit été sie 8 n en. 1653 sous Vallot, après le décès ou . 


qos 


mure 


dikEEE* crues W Ii? aia 
à mW — * : À BE. 
alb en 1 1688. Bree sous-un maître à 5 n devint, en e chirurgien. 
d'armée, et assista en cette qualité à:la bataille. de Fleürus. Reçu comme externe 
en 1691 à l'Hôtél-Dieu dé Paris, il put alors , pour. la première fois assister aux 
—lecons de Tournefort dont il devint un. des élèves, les plus zélés. Fagon eut loc- 


casion de le connoitre , et .en le prenant | pour. son secrétaire : Jur facilita 


les n moyens. d'herboriser. dans, tous les parcs des ; maisons, royales. ll se.c -composa un 
herbier nombreux, augmenta, ceux de Fagon et de |. Tournefort , et ajouta de nou- 
velles plantes dans l'école du jardin de :Paris, ce - ‘qui .détermina Fagon à lui 
donner la direction des cultures c de ce e jardin a avec wa logemen ans son enceintes 
Environ fiuit ans apris (« en 1708) ille nomma s ter ur: Cest en 
Pen: que Vaillant fut chargé, -en 1516, . de « ra les Teo. 2 le 
en l'absence du professeur. Son: p d'onverture, qui a été'imprimé , 
-présente T annonce € du.sexe des. végétaux jusqu 'alors. inconnu ou-contesté, et que 
"Tournefort n’avoit pas apérçu. L "ouvrage de Vaillant sur Zs plantés des environs 
de Paris, qui exigeoit .des avanees .anxquejlesdes libraires se refusoient , n'auroit 


+ peut-être pas : été publié sans les . soins. généreux. de Boerhaave qui fit ces avances 


* 


“en payant les dessins et avures , et. dirigea lui-même l'impression , comme iL 


o voit déjà fait pont. d'autres "ouvrages utiles d'une impression dispendieuse, Il mit 
* la tètë de 


"ci une préface qui contient, sur la vie de cet auteur , des notices 
dont on a ES. ici quélques faits pripoipans. Vaillant fut recu. à académie des 
sciences en1716,. -et ydut plu 


5 | Eh ; age PRE He de.sa main, 
un dénombfement des plantes des ^ étions de: Paris en 1704, in-:2 , et les i inge. 
tituts de Tournefort, in-folio , avec des additions et beaucoup. dence ngu 


x qui davnent les élémens de de plusieurs nouveaux genres, 


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Male 0 vada. x 74 — AXE mca rien: LL EL NE s 2 den EUM File AS a 
T : 


CUT OV a ENNIUS aa a TESTER TUER 


- et instruit; Personne ne lui-parat plus pro 


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DATS FOR Pr comes 9 
fa retraite de Fourqueux. Ce titre fut rétabli eu 1672 pour 
Paquin’, avec des attributions plus: éteridies, et Fagon 


E em ale méme nom et les mêmes: ‘droits jusqu’en-1690. 


venu surintendant, il ne s'occüpa point du choix d'u 
tendant, dont la plid I párut peut-étrean moins inutile; 
mais tro détourné par la pratique de ła cour, il sentit la 
nécessité de faire surveiller la culture par un: “homme actif 


ue Vaillant, qui, "plusieurs: années s AH noe 


MT donogetrdie: fut encore chargé de conduiré les élèves 


ädla “campagne pour leur faire connoitre les: plantes des 
environs de Paris. Il composa’ pour éus un Botariicon ; pári- 
sièrise « qui ne parut q "apréssi mort; parles soins du faméax 
— son aimi. Sur sa demande ; Fagor fit construire ; 

n pee. 17 x deux sérres hacer gt les ayaa 


aliga avec succès un ve pang bách de es re 
pays voisins de l'équateur... I fut ue chargé, p Sim 


—— aa WAD IEYU YUGUS 


‘pou 
pae qui ft. confié à sa D et pese: E. Pins: 


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inten est dh une ufa 
dique: dome sur une terrasse les deux ‘serres de 
— Vaillant, (bee does DORE L'une, à un seul fourneau , “bâtie en 1714; est 
Probablement eelle" dont les châssis supérieurs sont inelinés ; Vautre , ME 
rongée seed mg oo er i ds point é 


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BÀ dr T reg 94 SE o b a LM VE «49 bape P 
53 UMS £312 Dr. a posi Eit ELI 


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8 ANNALES DU MUSÉUMa 
Tournetort ne; fut, pas témoin..de,ces améliorations - 
auxquelles il auroit. volontiers participé..Il.étoit mort, «e 
1798, et Danty d'Isnard. (1) avoit été choisi-pour,le ren 
placer 5. . mais, plus. fait. pour. le.travail du cabinet. ye: e 
jouissant pas d'ailleurs d'une bonne santé , il: Rerionoa n sous 
place après avoir faitun seul.cours,.… o-s | ien 
.Fagon,cherchoit, uu homme digne de noua à à "Towns 
nefort. art € de. Le De DE aux; fes les dochmens de ce . 
„Arow SK une o médsgin 


* 


années , à qui , après. avoir. beaucoup jeher autour de. 
. Montpellier et:de Lyon sa patrie, étoit venu; en 1708 m 
Paris pour se perfectionner sous le professeur dont il avoit 
étudié. etadmiré les ouvrages; jiet dont il.ne s'attendoit pas 
à devenir le successeur ; : c'étoit Antoine € is: Noé (2). U 


fa 
Ta Frs FT 
254j ^ 


clois sg ne ja k shiti I m 
Antoine. Tristan Danty d'Isnard, docte 
niste ; il ; y ; látdes mémoiressur dines plantes dont trois sont de nouveaux genres. 
Sa bibliothèque étoit considérable et bien choisie. Son herbier , composé de 150 
porte-feuilles , et renfermant. la plupart des plantes de Tournefort, a été acquis 
par l'au ur de cette notice après avoir passé par deux mains intermédiaires. H 
æ mourut en 1743. Son éloge ne se trouve pas dans les mémoires de l'académie. 
(2) Antoine de Jussieu, de Lyon, né en 1686 > étudia la médecine : à Montpellier, 

| geel Mr maitre en botanique. Apis y avoir me le bonnet de Hoo 


-- — apprann 
LT ee 2. 


son y^ d in en aaa, e et la faculté de médecine la mass endis 
blia, en Te longe P.Barrel 
à Paris , sous le titre de. Planta vr Gallia 
eten 1719 une édition des. instituti 
de l'auteur ét nn supplément à: a ré Ha a; sédaction 
‘son. ‘voyage en mais ge -— mE bientót détos 
pir la pratique de leci | 


Le 


Ms gi 1 


E 

D'HISTOIRE: NATURELLE. eg 
trouva Tournefort atteint de sa dernière maladie, et ne 
.put.que jouir de son entretien. Pour tirer quelque fruit de 
son voyage avant de retourner à Lyon, il alla, en 1709, 


“parcourir. les côtes de la Normandie et de la Bretagne ; en 


revenant il passa par Versailles, pour-visiter Fagon dont il 
étoit connu , et auquel il avoit été recommandé par Goif- 
.fon , médecin de Lyon, -son premier maître en botanique. 
Ce premier médecin qui l'avoit déjà jugé dans quelques 
.conversations, voulut voir la collection qu'il venoit de 
faire ; et après l'àvoir examinée ,:il lui annonça qu'il le 
nommoit professeur au jardin. Cette place, à laquelle il 
n'eüt pu penser, étoit vivement sollicitée par d'autres qui lui 
pardonnèrent difficilement cette préférence, sur-tout par 
ceux qui voyoient avec peine des choix faits hors de la 
faculié de Paris. Il appaisa ces. plaintes en sollicitant, 
comme "Tournefort , son admission dans ce corps savant 
qui le compta parmi ses membres en 1712. Ensuite, pre- 
nant toujours son prédécesseur pour modéle, il alla par- 
courir les provinces méridionales de la France, et en rap- 
porta beaucoup de plantes pour le jardin. L'ouvrage de 
Barrelier dont il fut l'éditeur, lui donna l'idée de visiter 


l'Espagne et le Portugal, et en 1716 il obtint du gouver- - 


nement les fonds. nécessaires pour ce voyage, qu'il fit 


| accompagné de Bernard de Jussieu $on frère , alors âgé de | 
dix-sept ans; de Simoneau , peintre; et de Salvador son 


ami, médec: n de Barcelone. Il ne fut absent que dix mois, 

et reyint assez tôt pour reprendre son cours, dont Vaillant 

avoit fait l'ouverture. ue cette époque il n'inter- 

rompit jdmais ses fonctions. Le jardin. lui doit, ainsi quà 

Vaillant, l'acquisition et.la multiplication de beaucoup 
2. 2 


* 


$ suivre Ta botanique , 


F1 

(10 CO ANNAOLA DUF MOU'S.É UM 
de plantes étrangères. On sait qu'il remit, en 17 19, un pied 
et des graines de café , au chevalier Desclieux- qui trais- 


porta cet.arbrisseau diné les Antilles y ét Py natutalisa à : 


point qu'il est "Mtas la — heide taie ”éelui es AA 
cübtive dans ces iles; ooo .- z 
` Une-espèce de concurrence entre les deux: preiedicib, 


“dont le: plus jeune possédoit une place: que l'ancien: pouvoit ; 


: croire lui.étre due , avoit mis Re ouch entré eux ; 
mais ce. Aen auage tut bientot dissi a ér-Ces. deux savans 


tadien E | nd. 
seillant à à son se dè sanga es côté de la pee 
‘les études dé son; jeune frere , et lui montrant Mns cae - 
:Favoir pour successeur; 5055 4 aomstioffib- 

Bernard -de Jussièu (1) ,:quitavoit suivi ss lines * 
mais säns goût pour la pratique , ‘se livra volontiers à à une 
science plus agréable, et-en 1722: il suécéda à Vaillant, 
qui une use maladieenleva: à ses amis. Ce. savant sr 


ud t hoin Toor T5 382369 Dvd Tus riot FARF 
i : 


i T aTa E GES Ej pi aT. d Tere) PTE FH T SAES: fri 
Lil T3. FAR AT Ri D 9I BIHIDSDUISIO 4 X PERRA + 


(0) Né à à Lyon en 1699 , il vint en 1714 achever ses études à Paris y et ft 
“ensuite, ayec son frère , le.voyage: d'Espagne. À son retour , il alla étudier lamé- 
decine à à Montpe Pise i4 gat reep. docteur en Hm Rappellé à Paris. pour ‘y 

son frère en entrant gans la faculté de médecine en 
1726. L'icadémie dés' sic Foi dii" adopté | en 1725. ‘I donna la méme 


Toi: due nouvelle édition des plantes: des «environs de Paris par Tournefort, 


a aus k pour les éléves un traité des vertus des plantes , qu'il leur dietoit 
rdin, a ce point il se conformoit i à un usage établi avant 
imt; Ol ts en S i Bie à Pepe 


SEE Mte LS LE 2 ea rir ur ic o 


P MPucu aeo FU PARE Qe UNE DU TUR Cu EE 


D/H.IS T OU R E a NATURELL E. 11 
able _laissoït un cabinet. d'histoire naturelle, «et un her- 
bier rempli d'un grand nombre de plantes bien préparées , 
augmenté de celui de. Fagon.qui,lui avoit. été. donné. Le 
Rói acheta l’un-et l'autre de sa: veuve, et cette acquisition 
fat. jointé dans le droguier aux autres collections du. jardin. 

La mort. de Vaillant ayoit été: précédée ; quelques années 
auparavant , par celle: d'un des principaux bienfaiteurs de 
l'établissement. Fagon: j Aprés;avoir. Tésigné;sa chaire. de 
boianiqué à: Tournefôrt , "avoit confié -cellé..dei.chimie à 


 Saint-Y on. (1), médecin , qui la remplit jusqu'en. 1707 ; 


et fut interrompu dans ses fonctions par une maladie. 
Louis Lemery fit les lecons cette année, et Berger (3) les 
deux années suivantes. Celui-ci ; allié-de Fagon, fut méme 
son xradiginss mais 5 sonya; melade ei jefiepBiroy (3) 4 qui 


+ Mum. ja Saint-Yon, pres Pri la faculté Vars en ir doyen e en 
1704, a fait long-temps les leçons, de chimie pour Fagon, sans avoir le titre de 
professeur. Vaillant le suivoit en 1692. Il mourut en 1715 sans avoir laissé aucun 
écrit, sur. la chimie. ous, anA occasign: 2n ie de Louis Lemery qui, le 
suppléa.en 1707. 

(2) Claude t 2 l'académie Erp suce en “ta , AE CE de la faculté 
di Paris en 1700 , mourut. d'une affection. de: poitrine en 1712, âgé de irente- 
trois ans , à Passy , où il s'étoit retiré pour respirer un air plus pur. Fontenele, a 
médecin esp ; Mme 
2, : d d dabord à à la phar 


fait adiens en sous le décanat de son père 


ni se n tuellen plusieurs savans , tous FR Ta 
que peut disons un emi cg Pres sciences | s et ET alla encore se. perfectionner à à Mont- 
pellier. Revenu à Paris, il fut admis dans l'académie: des. sciences € en 1699. dans la 
aculté en 1706, et parmi les professeurs du collége royal en.1709. Après L h mort 
To ) yy, démontra en grand la. matière. médicale sur. ;laquelle ayoit 
n: ir aussi. des leçons à celles de chimi éme dut rdi | 


iå 1 ANNALES DU MUSÉUM 

lé remplaça en 1710, eut un tel succès; que Fagon , flatté 
dé trouver un digne successeur , lui abandonna entière- 
ment la place en 1712, après la mort de Berger. 

Ces professeurs étoient aidés dans leurs cours par des 
démonstrateurs, ordinairement pris dans la classe des 
pharmaciens, qui faisoient sous leurs yeux les démonstra- 
tions et expériences chimiques et pharmaceutiques. Nous 
avons vu précédemment que Charas avoit rempli cette 
fonction depuis 1672. jusqu'en.168o.. Des notions ultérieures 
nous apprennent qu'il avoit eu pour prédécesseur Le Fèvre 
et Glaser (4), qui furent commissionnés successivement 


à la prière de Fagon. L'eslinie de ses confrères médecins i porta, en 1726, 
au décanat, qu'il exerça pendant quatre années consacrées à maintenir les droits 
de son corps au-dehors, et sa paix intérieure. Il fut profond chimiste et très- 
versé dans la matière saédicale | comme l'attestent son grand ouvrage sur cette 
derniere partie , et sa py: des affinités dre > qui sont des monumens solides 
de sa gloire. 

aj Nicolas Le Fèvre étoit, eomme Charas , protéstant et cette circonstance con- 
tribua peut-être à lui faire accepter un emploi honorable dans un pays où il 
devoit jouir du libre exercice de sa religion; d’ailleurs il trouvoit chez un prince 
souverain plus de moyens de multiplier ses expériences. Christophe Glaser se 
qualifie apothicaire du roi et du duc d'Orléans. Lorsque Nicolas Lemery vint à 
Paris en 1666, à l’âge de vingt-un ans, pour s'instruire en chimie, « il se mit en 
» pension is Glaser , démonstrateur au jardin du roi , dit Fonteiscllo; (Acad, 
» 1715, p. 73. jp être : à une bonne source d'expériences et d'analyses; mais il 
» se tronya t ent due Glaser étoit un vrai chimiste, plein d'idées 
5' obscures, avare zd: "Pear dées-là méme , et trés-peu sociable ; il le quitta au 
» bout de deux mois. » Ce passage exprime Dibinion alors répandue contre la: 
hit dénaturée par les alèkimistes. ique Le Fevre et Glaser aient rendu des 
services àli vraie s science par une explicite | asssez claire des procédés chimi- 
ques, ils ’étoient pas toutà-fait exempts de la manie de chercher des secrets 
et de se les réserver Aucun MR, ‘dans ses ouvrages , le ie de 


d 


4 


D'HISTOIRE NATURELLE. 15 
par le premier médecin Vallot, pour faire les démonstra- 
tions. Le premier , assez instruit pour son temps, publia 
en 1660 une Chimie théorique et pratique , ouvrage alors 
estimé, et qui a eu plusieurs éditions : c’est à-peu-près à 
cette époque qu'il fut démonstrateur au jardio: En 1664 
il abandonna le séjour de Paris pour céder à l'invitation 
de Charles IL, Roi d'Angleterre, qui lui offrit la direction 
d'un laboratoire de chimie dans son palais. Glaser son 
successeur, donna en 1665 un Traité de chimie, qui fut 
aussi réimprimé plusieurs fois. Il mourut en 1678 ; mais 
il paroit qu'il avoit cessé , dès 1672, ses démonstrations, 
puisque Charas en fut chargé cette méme année. Celui-ci, 
dont nous avons déjà parlé, se vit forcé , comme protes- 
tant, de quitter la France en 1680. Après lui, le premier 
nom que l'on trouve, avec le titre de démonstrateur de 


chimie, est celui de Simon Boulduc (1), pharmacien de 


(me ume te m 


démonstrateur au jardin royal, dont il n’est fait mention que dans les préfaces ; 
ce qui prouve qu'ils ne démontroient € vertu d'une commission révocable à 
la volonté du premier médecin. 

(1) Simon Boulduc, apothicaire de madame, ( Aoirean d'Orléans) et de la 

reine douairière d'Espagne , fut reçu à l'académie des sciences en 1694. On ne 
trouve point s von éloge dans le recueil de cette compagnie , qui présente d’ailleurs 
plusieurs mémoires donnés par ce savant, dans le cours de plus de vingt années, 
sur "— 5 le moe; os bb: es sels, les pierres de la vessie , sur 
l'a igét E et des eaux maiin de 


bin Aasaa, ad Seat; Fits acien en 1695; après avoir étudié la 


chimie au jardin sous lui et sous Saint-Yon ; ce qui fait présumer que sa 
nomination remonte quelques années au-delà. Il ne faudroit pas compter dans la 


série: des: démonstrateurs ‘de ce temps , Pomet, épicier droguiste, auteur d'une 


bonne histoire générale des drogues, in-folio , publiée en 1694, qui apporta cette 
méme année au expe la collection très-riche de son droguier, et en fit la dé- 


Ut ANNALES DU MUS É UM 

Paris... L'année de son. installation n’est:pas connue, mais 
on peut croire: qu'elle suivit de près la retraite de Charas ; 
il est au moins certain qu'elle fut antérieure à 1695, et 
que Boulduc remplit ces fonctions jusqu'en 1729. Il est le 


premier: titulaire de cette place, auparavant ours rem- 


\ 


plie par commission. - 
-La chaire d'anatomie étoit encore occupée par Duver- 
ney : « II mit, dit Fontenelle, Ag exercices anatomiques 
» du. jardin SULUR, pied.où i n ent danais été. On yit 
» ayec étox -foul des ges qui s'y rendoient , et 
».on' en. à. comptac e en une nés jusqu’ à cent quarante étran- 
» gers. Plusieurs d’entre eux, retournés dans leur pays, 
» ont été de grands médecins , de grands chirurgiens , et 
» ils ont semé dans toute F Europe. le nom et les. louanges 
» de leur, maître.» A un savoir profond, il joignoit une 
véritable éloquence qui échauffoit ses auditeurs ; 58b leur 
inspiroit le goüt de l'anatomie dont il étoit lui-méme rem- 
pli. L'áge ralentit ses forces, mais non son ardeur; il con- 
tinua ses „dissections sur l'homme et les animaux, et se 
forma une collection anatomique très-précieuse, qu'il légua, 
dans la suite, à l'académie des sciences. pour étre ajoutée 
à celle que cette compagnie. possédoit déjà , et qu'elle 


Ce ize, 


monstration à la suit des leçons. Ce fait est Sr Pus deux isti cali Di 
Fágon et de Saint-Yon , imprimésià la tête d'un catalogue abrégé de drogues: 
. quil publia en 1709. Le journal de médecine de Bien: année 1681, p. 95, 

dans l'énoncé des nouvelles de médecine , dit qt jue ur, professeur royal en 
chimie de: Montpellier , a été. nommé pour Dr d egi. de chimie du jardin me 
roi , en la place de dnas “C'est la seule indication: "vc con és 
tence de deux dé 1 entre Charas et Boulduc. : 


E rd tv 


acci EE Deeds iib sos iain 


UTRAM 


aid TET biche où nd vint: de TEN OMNCM 


TORNA TIUS NT 


D'HISTOIRE NATURELLE. 15 


devoit aux travaux réunis de plusieurs. de. ses membres. 


-Cette:collectión ; déposée et restée au jardin des plantés (1), 
y) forme la base et'lenoyäu de celle qui a été depuis consi- 
xdéráblement: augmentée ; et que l'on admire maintenant 


dans les salles consacrées aux préparations anatomiques. 
Duverney fut aidé dans ses travaux par plusieurs-éléves j 

au nombre: desquels'on distingue son neveu Pierre Duver- 

ney (2), qui le seconda long-temps, et fit les démonstra- 


4ions sous lui..|]| avoit été précédé, dans cette. dernière 


fonction , par Cosme et par 'Fassin dont leslecons furent 
très-suivies. (3), et il eut pour successeurs d'autres hommes 
de mérite (4); entre lesquels. on compte Lapeyronie : ainsi 
l'anatomie prospéroit. dans le jardin, comme les autres 
sciences qui y étoient enseignées. 

«Fagon jouissoit du irit: de ses soins.el de ses budilke : 
il se voyoit remplacé dignement. Les trois chaires du. cid 


ce e a 


1 : j 
dec FE EN rs ETES x Lee de $ f 
C SEINE . UTER 72 953 > TO ry 


due pia 1 ET ui Gi 


0). T iiir: ds squeletes occupa à long-temps une are ses Pins un 
vieux  bátiment quia été abattu en 1785 pour élever celui qui renferme mainte- 


nt ne vede et Aubriet y avoient 'aussi leur logement. 
( ien pfut recu en 1701: à l'académie. des: sciences , ' 


dant MO recueil contient quelques mémoires de loi s sur Free des. animaux. 


ge 


amet mee came E 


Il mourut en 1728, deux ans avant son oncle 


(3) Dans Je journal « de médec ine. pemi as ak i iem 
SCR verney donne „Phi : 5 
» tions chirurgicales, lesquels nont 
» roi en son art ties cap: pen À prie geli a attiré un si grahd 


sieurs 
gens qui aiment leur profession, qui ne 


* nombre iem 


Rr Er soient rencontrés. » : 
E O Jean Devaux , CUM estimé, mort en à 1729 : ‘auteur de Pinder funereus 
parisien Tié en 1 728, ‘donne, la qualification « de démons- 


ier an Pin 


E 


ub 
trate Ud Jardin royal RE chirurgiens , tels que Gigot, Martin, Arnaud " 
Poncelet qui ont dao Am à 1726. a 


m 
A 


P. 


16 ANNALES DU MUSÉUM 

étoient occupées par des savans qui jouissoient de l'estime 
publique, et ceux qui les secondoient pour les démonstra- 
tions partageoient cette estime. Un nouvel amphithéâtre (1) 
avoit été construit pour faciliter l'instruction. La culture 
étoit dirigée par un homme instruit et vigilant ; le nombre 
des plantes augmentoit chaque jour. Les fonds pour toutes 
les dépenses étoient fournis exactement. Une concession 
d'eau de la Seine avoit été ajoutée à celle des eaux d'Ar- 
cueil. Le droguier commengoit.à prendre une forme de 
cabinet qui faisoit pressentir de nouveaux agrandissemens. 
Le peintre Aubriet, successeur de Joubert, et logé au 
jardin, continuoit à dessiner les plantes nouvelles pour 
augmenter la collection (2) des vélins, commencée par 
Gaston d'Orléans. 

Telle étoit , en 1715, la situation de cet établissement , 
lorsque Louis XIV mourut laissant le tróne à son succes- 
seur encore enfant. Fagon, âgé et infirme, demanda sa 
retraite, et la place de premier médecin du jeune roi fut 
donnée à Poirier, qui avoit été son médecin particulier; 
mais le duc d'Orléans regent crut devoir conserver à Fagon, 
pendant sa vie, la surintendance du jardin des plantes. Ce 


? " ? 


(1) Cet amphithéátre qui pouvoit.contenir 600 élèves, étoit placé dans le 
bâtiment situé entre la grande porte d’entrée du jardin » et la terrasse de la grande 
„butte ; son laboratoire étoit adossé à cette terrasse. 11 a subsisté jusqu'à l'époque où 


l'on a construit celui qui existe maintenant; plusieurs des professeurs actuels y 
ont donné leurs leçons ^O M6 js fra. 
(2) Cette collection avoit été confiée à Fagon qui en resta dépositaire jusqu’à 
la mort de Louis XIV. A cette époque il la remit dans le cabinet du roi pour 
Me on acheté. Le régent la fit ensuite transporter à la bibliothèque 
natio; . "e 


PAR à 


D'HISTOIRE NATURELLE. 17 
vieillard respectable, voulant passer ses derniers jours dans 
une retraite douce et tranquille, vint habiter le lieu qui 
l'avoit vu naître, et.s'occupa dans son loisir du soin de le 
faire prospérer, en secondant les vues de ceux qu'il avoit 
associés à ses travaux. Ils eurent l'avantage de le conserver 
encore pendant trois années au milieu d'eux, et le per- 
dirent le 11 mars 1718 (1). Sa. mémoire sera toujours en 
vénération dans l'établissement auquel il  proçura de nom- 
breuses collections, des locaux propres à les recevoir, des 
moyens de les conserver, et sur-tout des professeurs qui 
honorèrent leurs places. 


— 


-{1) IL mourut à l'âge de 80 ans, dans l'appartement oü il étoit né et qui a été 
depuis changé en salles de minéralogie des galeries d'histoire naturelle. L'académie 
des sciences l'avoit admis en 1699 parmi ses membres honoraires. Il étoit doyen 
d'âge de la faculté de médecine qui conserva le souvenir de ses services. Obiit.: 
vir immortalitate dignus et in facultatem benificentissimus , omni laude major, 
virtute , scientiá et probitate nemini impar. Comment. fac. ann. ras end i 
hide dans Ie de Suint-Médard. - 


14 


qom 


eB : ANNALES DU MUSÉUM 


MÉMOIRE. 


Sv n quelques fossiles rares de F'estena Nova dans le 


Féronais, qui n'ont pas été décrits, et que M. de 


Gazola a donnés au Muséum national d'histoire na- 
. turelle en lan 11. 
; i. xd SE eue FRET 


RASE 3o LS 


zere 


2r: 


rar FAUJAS-SAINT-FOND. ` 


L. collection des poissons fossiles de J"estena Nova dansle 
Véronais, dont le Muséum national d'histoire naturelle 
s'est enrichi, doit ‘être considérée comme unique en son 
genre; il falloit étre animé d'un noble enthousiasme pour 
l'avancement des connoissances qui tiennent à la théorie 


du globe, ainsi que Fa été M. de Gazola, pour mettre autant 


d'activité et de constance dans ses recherches ; il falloit 
avoir sa fortune et son désintéressement pour sacrifier de 
grandes sommes à l'acquisition de plusieurs cabinets, et pour 
faire fouiller pendant plus de trente ans dans le sein d'une 
montagne recouverte de lave; c'est de cette manière que ce 
savant a obtenu la plus nombreuse réunion d'objets en ce 
genre qu'un particulier puisse se procurer. Cette étonnante 
collection fait à présent un des principaux ornemens des 
galeries du Muséum d'histoire naturelle. M. de Gazola 
se propose encore de l'augmenter en y réunissant géné- 
reusement le fruit de ses nouvelles recherches. Cet homme 


D'HISTOIRE NATURELLE: 19 
estimable voulant , d'un autre cóté, rendre ses découvertes 
d'une utilité plus générale, a fait figurer les espèces diverses 
“et nombreuses de ces icthyolites, dans un ouvrage dont 
Ja rédaction est confiée au chanoine Volta, de Mantoue, 
savant naturaliste trés-versé dans la connoissance des pois- 
sons(1). L'on trouve dans les pierres qui renferment les 
poissons fossiles de J"estena , des plantes de la famille des 
fougères, des mimosa, et d'autres plantes terrestres qui 
prouvent qu'à l'époque oü ces poissons vivoient dans le 
sein dela mer, leseaux necouvroient pas la surface entière 
du globe, et qu'il existoit des parties de terre , peut-être 
méme des continens entiers plus ou moins élevés, où la vé- 
gétation pouvoit développer une partie de ses richesses. 

Cette vérité , démontrée par le fait non -seulement à 
Vestena- Nova, mais à @ringen, à Pappenheim , à 
Rochesauve, et par les schistes argileux qui recouvrent 
les mines de charbon, ne prouve-t-elle pas que puisqu'il 
existoit alors des plantes, et méme des quadrupèdes, ce 
qui est attesté par plusieurs exemples, il devoit y avoir 
aussi des oiseaux ? Je sais que la facilité qu'ont les oiseaux 
de voler, peut les garantir souvent du danger de périr 
dansl'eau, etque ceux qui sont aquatiquesredoutent encore - 
moins cet élément ; aussi les ormitholites. ont-ils été j jusqu "à 
ce jour d’une inde rareté; quelques naturalistes même. 
ont contesté leur existence. ge 


s dis 


P Jiiologia Veronese, del Museo Bozziano, ora annesso a quello del conte 
Giovan Battista Gazola e di altri gabinetti di fossili Verouesi, con la versione 
latina. Verona, dalla stamperia Giulari 1796 , in-fol. magno, avec de marique 
gravures, i 

5 * 


20 ANNALES DU.MUSÉUM 

Celui du cabinet de Darcet, figuré dans. le Journal de 
physique à la suite d'un mémoirede Lamanon, n’a pas été 
admis par Pierre Camper ni par Fortis. Je l'ai examiné 
plusieurs fois, et il me reste de grandes incertitudes. à son 
sujet, On trouve dans le mème Journal de physique , du 
mois de thermidor an 8, la gravure d'un ornitholite, ou 
plutôt de l'empreinte d'un oiseau trouvé dans les carrières 
à plâtre de Montmartre. Ce morceau appartient à M. Alluin, 
d’Abbeville.Cependantper 'ayant vuàParis l'original 


d’après lequel il a été dessiné , et M. Alluin n'ayant aecom- 
pagné ce dessin d'aucune description , il est prudent d'atten- 
dre de nouveaux détails: si cependant le dessin est exact, on 
ne peut s'empécher d'y reconnoitre deux jambes d'oiseaux. 

Lorsqu'on alu dans le méme N.? du Journal de physique, 
ce que le professeur Cuvier a écrit sur un pied d'oiseau, dont 
les parties osseuses sont incrustées dans du gypse, des car- 
rières de Clignancourt, près de Montmartre, on ne doit plus 
douter qu’il n’existe de véritables ornitholites à une grande 
profondeur dans des couches anciennes de matière gypseuse. 

D'un autre côté Blumenbach , dans son Manuel d’his- 
toire naturelle, pag. 408 , tom. 11, de la traduction fran- 
çaise, fait mention d'os d'oiseaux de rivage, trouvés dans le 


schiste marneux des carrières d'Giningen, et dos d'oiseaux 


Pappenheim. | : | 

Je joins ici en confirmation de ces faits, la figure de deux 
plumes d'oiseaux trouvées au milieu des carrières de 
VestenaNova , dans les mêmes pierres qui renferment les 
poissons , je les ai fait graver de grandeur naturelle afin 


nageurs ou anserés, découverts dans le schiste calcaire de 


d'éviter les détails des mesures. 


Oe 


nullius 


D'HISTOIRE NATURELLE. d 
Celle qui est représentée dans la figuré 1, est d'une par- 
faite conservation et comme amalgamée dans la pierre ; 
cé qu'il y a de remarquable, c'est qu'elle est d'une couleur 
“très-noire ; elle est étendue à plat, et à l'exception de quel- 
ques barbes qui se croisent, les autres sont étalées d'une 
manière assez régulière. On he sauroit la confondre avec 
certains fucus qui ont quelques rapports apparens avec 
des plumes, parce que celle-ci a ses barbes garnies d'autres 
petites barbes. Les professeurs de Jussieu, Lamarck, Des- 
fontaines et Thouin, qui l'ont examinée avec attention , la 
considèrent comme une véritable plume d'oiseau. 

Mais si malgré la décision de savans qui ont l'habitude 
de bien voir, on conservoit quelques doutes sur l'identité de 
ce corps fossile avecune plume; une seconde plume trouvée 
dans la méme carrière servira. à fixer irrévocablement les 
opinions à ce sujet; celle-ci , dont on a la contre-partie, 
est représentée de grandeur naturelle dans les figures 2 et 3; 
la pierre a été si heureusement cassée, qu'à l'exemple de 
celles qui renferment les poissons ; celle dont nous parlons 
s'est ouverte par le milieu, dans la partie méme où étoit la 
plume qui y a laissé son empreinte, tandis que le corps de 
la plume se trouve sur l'autre. On pourroit méme dire, à 
toute rigueur, que la plume est comme partagée par le 

Cette plume est moins gran: que l'autre, mais d'une 

áussi parfaite conservation; toutes les barbes da cóté gauche , 
fig. 2, sont dans leur position naturelle ; celles du cóté droit 
sont éparpillées par petits bouquets; depuis le milieu à-peu- 
près jusque vers le haut, elle estun peu arquée, et sa cou- 
Y 


leur, au lieu d’être noire, est grisátre. Ha hà 


22 ANNALES DU MUSEUM 

Cette plume fut découverte en 1777. M. Jean-Jacques 
Dionisi, chanoine de la cathédrale de Vérone , qui culti- 
voit l'histoire naturelle, en fit l'acquisition; elle fut consi- 
dérée comme un objet trés-rare , car c'étoit la première 
plume qu'on eût encore trouvée dans les carrièrés de 
Vestena Nova. M. de Gazola ayant acheté le cabinet de 
M. Dionisi, après la mort du chanoine , devint possesseur 
de ce singulier fossile. 
Quant à la première plume, c'est-à-dire à celle qui est 
représentée dans la fig. 1." ; elle fut vendue, il y a environ 
dix ans , à M. le.comte Ignatius Ronconi de Florence, rési- 
dant alors à Vérone, par des ouvriers qui l'avoient tirée dela 
portion de la carrière dont M. de Gazola étoit propriétaire, 
Ces ouvriers, séduits par le prix que M. Ronconi, qui 
formoit alors une collection , mit à ce morceau singulier, 
trompèrent secrètement la confiance de celui qui les payoit 
et les employoit à la journée. M. de Gazola, quelque 
temps après, acheta, des héritiersde M. Ronconi , la plume 
avec sa double empreinte. L’on voit sur la pierre d’une 
des contre-parties un petit poisson. M. de: Gazola , en 
donnant au Muséum la plume que j'ai fait figurer, s'est 
réservé la partie sur laquelle le poisson est attaché ; mais 
satisfait de l'accueil que lui ont fait les professeurs du 
Muséum, il a promis de placer ce second morceau dans: 
les galeries de géologie, à côté de celui qui y est déjà. 
J'ai fait figurer sur la méme planche un petit crabe 
et un insecte marin ; que M. de Gazola a donnés avec les 
pierresqui renferment les plumes. L'un et l'autre ont été 
trouvés dans la carrière de Vestena Nova E 

L'insecte marin , fig. 4., paroît appartenir au genre 


D'HISTOIRE NATURELLE. 23 
pycnogonum de M. Fabricius, ou à un genre qui devoit en 
être trés-voisin. Ce n'est pas une ase//equis 'attacheaux pois 
sons, car les aselles ont quatorze pattes, etleur bouche n'est 
pas formée en tube, tandis que les pycnogonum n'ont que 
huit pattes, et que leur bouche est tubulaire , caractère qui 
se retrouve dans l'insecte de Z’estena Nova, fig. 4. Ron- 
delet a fait figurer un insecte, de. la Méditerranée, . qui a 
le plus grand rapport avec le môtre, il le désigne sous la 
dénomination d'orzTPoz en grec, d'après Aristote, d'asi/us 
en latin, et de ¿Aon marin en français; il en a donné une 
figure et la description, d’après l'insecte qu'il a vu attaché 
sous les, nageoires d'un thon, dans la Méditerranée: (1) la 
figure donnnée par Rondelet se rapporte, quant au: caractère 
de la bouche, avec celle de l'insecte. de 74 estena, Nova 3 qui 
n'en dis ère que par la forme: et la. .grosseur du corps; mais 
qui, à l'exemple des poissons de cette carrière, -BPpartjent 
probablementàun insecte exotique. Quoi qu il en soit, j'en 
publie une figure trés-exacte ; les zoologistes seront à portée 


de la comparer aux insectes marins du méme genre, qui 


pourront nous arriver avec le temps : des mers indiennes ou 
de la Nouvelle-Hollande. - .. 

;La figure 5 représente un petit crustacé fossile Lrischien 
conservé du, méme lieu; il est rapproché «des, en 


E aL « Ayant: vu animal, dit Rondéter i P ce qui dediti à la Menus 


- » d'Arisloté, À Tong „ét selon le corps, de côté 


$.. 


» et d'autres , il y. a ! e deux mainss-q i se vivam: vers là bouche, s'ensuit 
» le creux E corps ayec des - coupures, au, bout duquel sont six , pieds, les 


» deux qui sont court au bout du creux du corps sont les plus gos et diis plus 7 


» longs; les deux suivans, en-decà , au-délàlan peu moindres; les es d 
» sont plus à côté; sont les plus petits de tous: »: Rondéder;: histoire des visser», 
édition française de 1558, in-fol, pag. 28. DU or 


24 T£NNALES DU MUSÉUM 


connus dans le commerce sous le nom de chevrettes ou 
crevettes , qui se rapportent au genre Palæmon et crangon 
de F abricius. Cancer (astacus) squilla Herbst, planche 
XX VII, fig. 1. Cancer, (astacus) crangon du méme, planche 
XXIX , fig. 5et4. Mais le Cancer squilla étant beaucoup 
plus petit que le fossile, il seroit plus convenable de le 
rapporter au ipit qui est plus gros; telle est l'opinion 
de M. Latreille , que j'ai été bien aise de consulter. Cepen- 
dant, malgré la déférence que mérite le: sentiment de ce 
— très-versé dans ik connoissance des insectes et 
des crustacés , j'inclinerois beaucoup à à regar der le crabe 
fossile dont il est question, comme plus voisin du cancer 
pedunculatus de Herbst, figuré par ce savant dans sa 
45. splanche coloriée , fig. 5. Mais comme ce dernier, qui 
est exotique , est rare , et qu'il n'existe pas dans les collec- 
tions du Muséum, on ne peut s'en rappor ter qu'à la figure; j 
il ést donc: prudent de suspendre son opinion , ‘jusqu'à cé 
que des circonstances plus favorables nous mettent à ads 
| d'examiner l'insecte en nature. 

- Je pourrai publier, dans les Annales du Maséttrh ; la des- 


cription de ueque autres objets inédits de Vestena Nova jo 


me bornant à ceux qui sont. étrangers à la belle suite de 
poissons du même lieu, qui doit former lyctiologie du 
Véronais, dont letravail appartient à M. le chanoine Volta; 
je me serois méme fait une délicatesse de glaner dans un 
champ qui lui-appartient, et " "il sait cultiver . avec tant 
d'avantage pour le profit de | 

_ Gazola ne m’avoit assuré que ES ara de M. Volta devoit 
être exclusivement consacré à la — des pilsoni 
fossiles de cette montagne. 


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e e eq. o ^ gi ` ur % "» s 
- i ; » v s -f Sh 


ER ed 5 par cé qui est déjà connu; ; et par la cr 
P d'objets. nouvéaux que les naturalistes recueillent éncore: 
tous les. jours dans leurs voyages, que les Mollusques:qui: 


: a vivent renfermés dans une cles: sont Tat enn Fi 

(a 3 P" 
i * nombreux dans la nature. tt 9 uro 
: L'étude de ces animaux, sous de diode deg 


* =  érganisation et sous celle de leur grande: diversité; a obtenu, : 
avec beaucoup de raison , sur-tout dépuis. quelques années, 

ë l'attention des! naturalistes ; et quant à: la méthode. la plus: 
sable de classer les aniidüx: dont il s'agit, et de dé-. 


terminer les genres parmi eux; i sait maintenant que les, 
* rapports: qui — entre Vanimal et la forme de: la. 
E qe pee E s habitent, permettent d'e employer, : 
nyénient ; la considération mème de la coquille; 
Te t ud xd e celle de l'animal. L'e oon de cette considération 


d 


5. . ` ; 


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E 
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"ANNALES DÛ MUSÉUM 


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G . 


# les objets dont elle se sert ont l'avantáge d'être en tout 
temps. plus reconnoissables, de se conserver en meilleur 
‘état dans nos collections, et d'intéresser singulièrement par 
l'extréme diversité des formes, et par. l'admirable geriet 

de leurs couleurs. : | 
Ainsi, depuis qu'il est reconnu que la forme générale 
des coquilles rappelle pelle de l'animal méme, et indique 
ce qu'il y a d'essentiel dags son organisation depuis qu'on 
sait que jusqu'aux moind arités deces.enycloppes 
pierreuses; toutes sont padika de celles del’animal qui 


. 


d 


ip 


les a formés, l'étude des coquillages n'est plus bornée à 


Æ 3i 


satisfaire une curiosité stérile, et la collection dé ces objets* 


© n'est plus restreinte à offrir une suite de corps singuliers 
qui n'intéressoient. que par la variété infinie des formes et 
des couleurs, et. que: par la rareté et le: prix considérable 
de certains d'entre eux. Cette étude est.celle d'une branche 
PER de Phistoire naturel 
nos connoissances sur cette partie des productions de 


am 


la nature, safin de ne laisser nulle part aucun vide à 


 rempliry-- relativement å à tont ce ue la nature prism à 
nos observations, . -+ 
Linné, “vraisé Mleblement jitia Be ces grids ne 
négligea point la considération des coquilles dans son 
systeme de la nature, et il fixa: les parties de là coquille. 
qui étoient les plus propres à offrir de bons.caractéres pour 
la détermination des. genres, en n'empruntant ceux des. 
. coquilles univalves « que de la considération de leurouverture, ii 
et ceux d coquilles bisalu qe nes c cua 
de leur charnière: 


. Mais après avoir établi. des principes poor. classi e 


* g a 

*» x X 

E : I » 4 
Eo ET j + * és 

3 * à it a 
ii a w 3 
E^ p 

i * 


', et son objet est d'étendre - 


dde Lu x in NE RR : : RES + EiT > 
RER LEE M EX DS PA Ur E e Te DM en ER MES ab EI QE ARE ee er en ER INSEE MP ere ARC l SR PU Md 


: - £ BS $ e E 
» e» " - =a " "he 
~ * + 2 
uu D'HISTOIRE NATURÉLLtE. s idr A 


taractérisef! les coquillages, ilne fit, en quelque manière, > 


qu'une esquisse du travail qu'exige cette partie de lazoolo- ” s 
~gie: en sorte que plusieurs des naturalistes qui sont venus # 
après lui, reconnoissant le qu MAS. des principes quila . 


. posé, ont été forcés, en.les adoptant, de perfectionner la 
méthode en -étendant ses divisions, et de. multiplier les. 
genres à raison de la qiti poenis qui furent” 
successivement | découverts; 220235 is 
ans son esquisse des vers testacés F le genre "oslred j 
Lm établit Linné, fut, comme la plupart de ses autres Mies à 


«de coquillages, beaucoup trop étendu; ; puisqu'il comprenoit , 


outre-les véritables Auftres, le. beau genre des peignes, 
E des Zimes , celui des s pernes, et UA d dicus. 
* Bruguierefit pra ande part LEV cetin venient, 


T en séparant du genre de l'huitré, les piijo ret. f pernes 


qui constituent deux genres naturels, très-distincts, et 
singuliérement remarquables par les caractères fe leur 
-sont propres. 

Dépuis, Bru, nière, adoptant comme lùi les principes et 
E méthode: de Füluse naturaliste Suédois, avec quelques 


modifications j jugées nécessaires; j'ai déterminé les genres 
lime , hou lette > avicule, marteau Fa vulselle, EL gryphée 
que. Linné comprenoit parmi ses ostrea > CAS 


nur ; qui paroit iisque der pernes par ipiis 


rapports, et malgré cela qui en est éminemment . 
^c 


linet par: plusieurs caractères jacet pd i lui spt 
t AL voici lé énoncé. 


1 e T À X * T 
és 2 | : m 
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i e + uL " RL. : : -— " 
Lu. » ANNATES DU Mustu a d 
* .9 és " E 
* A 
d ^ 

"ec | CRENATULE. Crenatuta > 4 
3 vos : E m 
i * 2 1 j 
*. Cd: bivalvé, TERTII aplatie, M nedonnánt. ^ 4 

xè 


passage à aucun byssus ;gcharnière linéaire, compósée ` 1 
d'une rangée de crénelures, à > à disque concave, qui recoivent* 
- le ligament: + = e 
Tesia bivalvis , irregularis , complanata , clausa, ah E 
+ nüllum exerens ; ; san lincaris, serie e fossularum liga- 
* a mentum excipientium éxcavati 


1 * 


XP - cH : 
i E nis OBSERVATIONS. — OO. 


E 


F Dans. le. genre remarquable dés pernes que man a #- 
établit avec. l'osirea perna ,  l'ostrea isogonum , Lostreæ ! 
ephipium de. Linné, et avec quelques autres espèces non  . 
décrites, la charnière est lineaire. coupée d’une multitude + 
de sillons transverses, allongés, .paralles, qui. reçoivent le 
> ligament, . eL dont “les. ini rdi présentent . des dents- 
+ linéaires | qui s'appliquent les unes contre les autres-lors- 


que les valves s'ouvrent, et ne s interposent des cem 
celles des. arches, 


Á 


À 


à Beet deos. 4: 
». 


ans ces pecu quille; pes té é anté ieur S dostat 
valve offre dans le voisinage des crochets, -une callosité 
fee et une ouverture qui. doong pandi au Lo 


- Au contraire, UN hs crénatule, la Keri. ne Pet à 
; i sente qu'u une rangée de. fossettesqui la font paroitre À 
"et dont lesinterstices ne sont point des dents linéaires. 2t 

‘ailleurs on ne remarque aucune: callosité sur le bói dr 
` des valves, et lorsque les valves sont fermées, on ne voit 


* 


$ ar à " - n x ox 

» é j 2 a 2 * w 
*. d M i "4 é * 
b « id $ + r 

+ ap. E | 

"C LJ ES * " T 


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W 


Ed 


* * 


c is : | DJvQ pi 
E - Y nisbornsowATvvirnum dub. Ni OE. 
aucune ouverture qui EUM doo passage à un byssus.  * 
de l'animal. P ou S 

Je. “_ ONE Ed quie deix pt iügpparifeii eot S 
au^genre erénatule; l'une | | l'autre me paroissent - -nou- . 


dr 


velles et. nde oc voici eurs caractères, — 


"d QESPRÓER a 
Ra e atem ee uri za t hed -A ed A y m H o5 i. 
: = T *- ei ; rx x < e itas is, 
nakra a n Cz — rior ene i és dur D 
-* a t Elo 


— Crenatula (avicularis) subrhombea , Din hi P 

| obsoletà squamosa , lineis ue n ir » ipee P dna 

qualibus. da | "ad 
Cette. jolie crénatu be d'üiie forme e presque. ro Mon qa ap- à 

brochette celle : d'une ‘avicule Aet particulièrement de celle repré-- f : 

sentée dans le encyclopédie pou 177 , AA et Elle a des valy M ^, 

^ minces, presque mem ineuses , ; fragiles, jaunátres^on. orangées P. * 

Pextérieur , avec "des lignes enfe onduleuses , qui qui. parteiit*des , 

crochets et s'étendent en rayonnant sur toute la superficie desWalves, 

Par ve ts âtreymacrée comme argeñtée etiriséeà — UE 

a place quos paita, Les deux grochets réunis forment à à 

la, base de la^ coquille a bec court e et. „obtus. A 7 


à 
* Ld 


La longueur de ce! e *» 
* * lo à | " is no ER 
prés EX Á acd sir unè unm e 5 eet environ 
sẹ Ei crénatule aviculaire — tee à dés Htilles par le capi- ; 
… tip Baudin , ise fait nos xm e la riche oo du 7 s 
Muséum. . 5953 Rak Gabe id Dtm | % 
.* E 
dude: valve Supérieure est m bombe ou à cogrete due Pii a^ E 5 
.* 
ji * 
: s + a | 
T EJ * * * Hm y * 
m : : d *. "s 
z *  * e 


* V * "om -. e : : ; "og 
30 - ANNALES piui MUSEUM LO, 


: ; aM eua dip Cn£xiréLE MYTILOIDE. 5 p 
- 


cdd Laye) oblonga lævis ; UT PR see 
nèque compresso: carinata ; natibus intùs is lamellis Ré: CN 
arcuatim "fornicatis. n. ) Ld rf 541 
Lorsque la coquille est ds. il n "est peseonne qui ne la prenne 
pour une moule, et même PE. un grand individu de l'espéce que , 
* l'on mange. Mais dés. qu’ on a séparé les valyes, ‘on est sürpris de T 
voir à la place où s 'attache le ligament, ns le bord postérieur de — %* 
m" „chaque e G une. ran aoa e lossette -qui c sgractórisent sa charnière — — 1 
x etla rendent.crén : | 
E: Ainsi la, crénatule EAR est fortement. distincte de l'espéce- qui 
Ter , puisqu'elle a, l'aspect d'une moule; mais comme elle lui 
+, ressemble par les „caracte es du genre, elle confirme l'existence dans 
t. da nature $e ce- tw d de bivalve; c'est-à-dire d'un groupe ` 
^ ou d'üne série d' espèces. qui » quoique trés-distinftes , sont its SAR 
E s par de s $ caractères communs. 
r3 te unicolor , d'un ies noirâtre ; et inté . 


Qe DE ner Ve Me TE CONI NEETEE oL E s 


z 


-` Lalongueur de cette coq | millirié: 
B E Die à et dans sa si lplus mp > sie a 4 á centimètres (à peur# 


ptera à jiwe. 5 violacas lineis ' cinereis is ot z 


* 


<- S - LS . s x p. ET " 
€. "1 - Li # I 


. te Yasmine Dr PR AM 


Je n'ai point vu cette coguille ; mais d’après ce-que nous apprenn ennent 
m E auteurs i en ont traité sin y a nül doute que ce ne s 


espèce < de ; crénatule , et welle : ne ! it fort rapprochée de ] P di 
par la plupart TU UDE . Elle'a effectivement | la forie 


c générale d’une moule; à qiue de ses" crochets ( nates) qui sont 


* obtus;'ét sa charnière est celle d'une crénatule. C’est une coquille 

oblongue, fs. fragile, de peter ada aved'ües lignes. grisâtres . 
LE ét ondées. “asp Ha dre: H Pers qe opm de ; 
P. ibd d Te 


Ton: colorés de ses valves. : 
Chemnitz la représente d' ur brat jmd; , avec des rayons d'une. 


couleur plus foncée, 


antis 4 ab «iile vii : ; dus 
eui 5 p fi “Mir ak kaf tht ad 05 1 E" snp 
s Ur s E v Og Rer * 


4 à ke Ex CA : 


Poo 


* 


% : 41 
" Li * dá ; ; 
Ld 1 $ s T , * x ^ 
33. | ^ ANNALES DU, MUSÉUM + i 
"td » » m P P3 P : 
i > d EN IUD S em i 
d i 4 5 i * E à è w- Li à; 
DESCRIPTION OSTÉOLOGIQUE 
NONESUNE- 6.2 4515 onde 
| ; des edi i. euo c + 
"m RSS > E E & 
è | Je de . fai E E 
& ” OS RHINOCEROS UNICORNE. .. ‘# 
€ EI EM NN " 
"A bi » 
* s = 
: -P 

^s MEER : T du WE | i 
Cowwr je me propose de publier dans ces annales une ' 
partie des recherches que j'ai faites pour reconnoître à i 

+ » quelles éspèces ont appartenu les ossemens fossiles, je dois . E 


. donner, avant tout ; l'ostéologie de quelques quadrupèdes 
e qui n'ont point encore été décrits sous. ce rapport. 
*. Lorsque Pallas fit connoître le premier “dans le trei- ^ É 
å zième volume des Nogi Commentarii de Pétersbourg , les T f 
dépouilles fossiles de rhinocéros trouvées en différentes E 

contrées de la Sibérie, il témoigna ses regrets de ne trouver » 
dans aucun des ouvrages des naturalistes, une description 


* 


. E PAX. ! À , $ | 
Fx A l'ostéologie. du xhinocéros vivant, et sur-tout de son E 
cráne. | LES ; ; dE 
1 * Lor sd i "T E Rn " : 

i _ Camper eut quelque te pssaprés l'occasion de lui pro- . ; 
curer une partie de ce qu'il désiroit; il adressa à l'académie : 


. de Pétersbourg une description ét des figures de la tèté 
* — — etdu crâne du rhinocéros bicorne du Cap de Bonne-Espé- 


* * i i 
; A 


* è 


D'HISTOIRE NATURELLE. 83 


“xance. Son mémoire fut inséré dans le premier tome des 
-actes pour l’année 1777, part. 2, lequel ne fut 1 imprimé 
RO en 1780. 


"Ce grand anatomiste n'avoit alors aucune connoissance 
"des différences de dents qui caractérisent les deux rhi- 
nocéros; et comme il n'avoit point trouvé d'incisives à son 


espèce re il accusa d'erreur Parsons; Linné et Buf- 


fon; pour en avoir attribué à l'épèce unicorne. 

= "Mais pendant le temps méme qu’on se disposoit à im- 
primer son mémoire, il vint à Paris, et observa le rhi- 
nocéros unicorne qui vivoit alors à la ménagerie de Ver- 
saillés; il reconnut ses dents incisives ; il se procura même 
Ja téte d'un jeune individu de cette espèce, et en. dessina 
les álvéoles : il envoyä la note de tous ces ‘faits à à Pallas , 


assez tôt pour qu "ils fussent 1 imprimés avec son mémoire 
v 
prineij ar” 59: $ 


< i rapporta les mêmes faits dini sa dissertation hollau 
daise sur le rhinocérôs bicorne, imprimée en 1782 , dont 


es figures furent les mêmes que celles ja il avoit adressées 


à l'académie de Pétersbourg. 
— Hl les confirma en 1785, qu'il sido encore une téte 
d’unicorne au Muséum britannique; et en ayant acquis 
lui-méme une plus âgée que celle qu ^il avoit eue € abord , 
il la fit graver, en 1787, par Vinkeles avec 80n' ancienne 
figure de bicorne, dans une superbe planche in - folio , 
dédiée à Jacques Vanderste ege, planche qu'il n'a. point 
publiée, mais dont il a lement donné quelques exém- 
plaires à ses amis. J'en dois un aux 3: dont son fils 
veut ‘bien m’horiorer. | 
. Cette-figure de la tête de Lolo est — en 
5, 5 


S 


B 


- 


94 | ANNALES ;. DU-.MUSÉUM 

-ce que plusieurs ligamens y couvrent encore la vraie figure 
des os; il y en a notamment un derrière l'orbite, qui pour- 
roit tromper les personnes peu au fait, et passer pour une 
cloison osseuse qui sépareroit cette fosse de celle des tem pes. 

Cependant M. Blumenbach a fait copier cette planche 
en petit, dans son recueil de figures d'histoire naturelle , 
premier cahier, n.°, 7. . : 

Enfin, M. Faujas a fait dessiner en petit, pàr Maréchal, 
la tète osseuse du squelette adulte du rhinocéros. ünicorne 
qui est au Muséunt , et Ta fait graver à la planche X."° 
de ses Essais de géologie ; mais cette figure n'est pas plus 
accompagnée de. description. que celle de Camper; gail- 
leurs ; quoiqu'assez exacte au total, elle est embrouillée pár 
des rugosités trop marquées par le graveur , et l'on n'y 
voit point les sutures. | s | 

Si l'on ajoute à ce que je viens d'exposer , les excellentes 
figures de la face inférieure du crâne et de la máchoire 
inférieure du rhinocéros bicorne , que M, Merck a données - 
€galement sans description dans sa troisième lettre sur les 
os fossiles, imprimée à Darmstadt en 1786, on aura, je 
crois, le résumé complet des matériaux publiés jusqu'ici 
sur l'ostéologie de, ce genre remarquable de quadrupedes, 


wa x ed 


et l'on voit que je n'étois pas dispensé de reprendre ce sujet 5 
et de le traiter avec une étendue proportionnée à son im- 
portance; |... g easba | 

Les pièces qui vont servir de base à ma description, sont 
le beau squelette: préparé par M, Mertrud, du rhinocéros 
qui à vécu vingt-un ans à la ménagerie: de Versailles, le 
mémequi a été observé vivant par Meckel et Pierre Camper, 
et la téted'un rhinocéros plus jeune, quenotre Muséum doità - 


D'HISTOIRE NATURELLE. 35 
là générosité de M. Adrien Camper, et qui est précisément 
celle qui a servi d'original à la planche dé son illustre père, 
dont j j'ai dee tout à Fheure. 


"La Tête. 


Ce qui frappe le élus dans lai forme di» la tête du lino 
céros , c'est la saillie py de son crâne : l'occipitalen 
fait la face posterieure, les fosses témporales font les faces 
des côtés ; la continuation: obliquement ascendante du 
front la face antérieure; au lieu de pointe le sommet 5 
une ligne transversale. 

L'occipital monte obliquement d'arriére en avant , cela 
ést propre au rhinocéros, et rend sa pyraniide presque 
droite. Le cochon méme qui a une pyramide pro sem- 
blable, l'a inclinée en arriere. - 

Le contour de l'occipital est une Lensclilipée:s qui ai asp ! 
vers sa base, pour produire une lame saillante derrière le 
irou de dos jaer de base: pone i l'arcade zygo- 
matique: Hi 

La fius ^d de [Mas ciini à son milieu les ebndylos y 
et aux cótés les apophyses mastoides pointues et crochues: 
dans le cochon elles sont précisément sous les condyles. 

: Ep avant de chacune de ces apophysés, il y en a une 
autre fort grande qui appartient à Pos temporal ; et qui 
contribue à la formation de l'articulation de la máchoire 4 
elle l'émpéche de se mouvoir beaucoup de droite à gauche, 
et elle correspond: à une obino sinfe à ras 
intérne du condyle. + at ; 

Entre ces deux apophyses , mais un peu Ll en dins 

go 


56 “ANNALES DU MUSÉUM. 

est une autre apophyse courte , dont le bout est creux et 
reçoit l'osstyloide. —. . | fanistro ius 

` Lés impressions des muscles, divisent la face occipitale 
en quatre fosses; la face antérieure de la pyramide descend 
en s'élargissant jusque entre les yeux, où les apophyses post- 
orbitaires du frontal sont ses limites les plus écartées. La 
pointe du -nez -âcliève de former le:rhomboïde. qui carac- 
iérise là face-supérieure-de-tout le crâne. La région d’entre 
les yeux est concave dansle sens longitudinal, et plane 


dani Il "v c 
: ; »* 


elle: des os de nez redevient convexe en 


tout sens. oi OU d 5 191 ; irr 

Les pariétaux commencent un peu em avant du sommet 
de la pyramide ; ils finissent vers le milieu de l'espace entre 
cette crête etles apophyses orbitaires. Les frontaux finissent 
ur peu en avant des apophyses. Les sutures analogues à la 
co-onale et à la lamdoide sont parfaitement transverses. - 

£a suture écailleuse, ou la limite du. pariétal et du tem- 


poral, dans la fosse dece dernier nom ,- est: parallèle à la 
direction de Ja fáce antérieure delapyramide. |... 
La grande aile du sphénoide ne monte que très-peu dans 
la fosse temporale, -et..cet: os me s'articule 'point, avec: le 
pariétal - HY e5ninto e s50 i ê sere ORE c ; Bst *y * Pa 
La moitié postérieure. de Varcade zygomatique äppar- 
tent au temporal, tout le reste est de.l'os.jugal ou dela 
. La direction ; de arcade esí comme une S itálique des- 
cendant ébliquement. d'e riére enavant : son bord. infé- 
rieur est trós-épais et. trescsáillant-.dáns notre ; individu, 
adulte ; il l'est beaucoup moins dans le.jeune sujet donné 
par M: Camper. Ling JC , 297 rlcogs Zu 299 ! «^g 


3 Fit) Prea 


r- EHIS 
ibia, 1045 Pre | 


TOME C Pe 


RS Sig SN APE A TE E S 


TUNE PHP EO teg er 1. AE TT 


Due Lin deu ‘MAS E di CE INEN erp 


SN E Du o SD, er > À 


D'HISTOIRE NATURELLE. 

Le maxillaire s’avance sous l'orbite et y formë un plan- 
cher : il n’y a point d’apophyse, ni du frontal, ni du jugal 
pour joindre l'arcade zygomatique | au fsb et fermer 
lorbite en arrière. ~ 

Le trou sous orbitaire est petit, plus haut que jargo; et 
voisin du fond de Péchancrure nasale. 

Les os maxillaires forment en avant une Tena nili 
lante parallèle aux os du nez et située sous eux, qui s'ar- 
ticule avec les incisifs. Les alvéoles dés incisives forment 
ensemble un angle. de- plus de quatre-vingt degrés dans 
l'adulte, mais qui n’en à pas soixante dans le jeune. Le 
trou incisif est greg epus , et non ivisto en 
deux i bydi 

Les os ioii ont à er bord bris une ramen ipo 


. physe en lame carrée, i s'élève vers le es formé 


par les os du nez... -5 

Ceux-ci sont d'une Srósseür et. Pate rien doat 7 
n'y a nul exemple dans les autres quadrupèdes ; ils forment 
une yoüte qui surplombe sur les os incisifs, et qui porte la 
corne. Dans notre individu adulte, leur face supérieure 
est grenuë comme une tête de chou-fleur. 

.. Entre eux et les os incisifs , ainsi que la partie des maxit 
iin qui porte ceux-ci, est cette grande échancrure na- 


———— 


sale qui caractérise , um premier coup-d’œil, le crâne des 


thinocéros. Il résulte de la profondeur de cette échan- 


crure, que dans cet àninial trois pairés d'os, les nasaux, 
les incisifs et les maxillaires contribuent à former le con- 
tour des ouvertures extérieures des narines ; tandis qu'il 
n'ya que les deux premiers dans les aütres quadrupedes s, 
le tapir excepté. L'os lacryma] est petit et ayance peu. sur 


hi 


98 JM ANNALES DU MUSÉUM 
Ja joue. fla un canal lacrymal très-large, en avant duquel 
est une petite apophyse pointue. 

Le vomer n'est ossifié que dans sa partie la plus reculée, 
et il n'en reste rien dans les ¢ de sa longueur , méme dans 
notre rhinocéros parfaitement adulte, et où toutes les 
sutures étoient effacées; cette remarque est essentielle pour 
là comparaison des rhinocéros vivans, aux fossiles; 

L’échancrure pae du palais est trés-profonde, 
car elle s'avance- j »yis-àsvis la-eimquieme molaire. 
La suture qui sépare les os » palatins des maxillaires répond 
à l'intervalle dela quatrième à la cinquième molaire. 

Les apophyses ptérygoides sont courtes dans le sens lon- 
Stade: mais très-hautes dans le vertical, simples ét ei 
seulement un peu fourchues vers le bout. 

La'partie moyenne du sphénoide est étroite, et se porte 
beaucoup plus en arrière que ses ailes ptérygoldes; son 
articulation avec la. partie: basilaire de l'occipital forme 
une saillie trés-sensible. Le long du milieu de cette partie 
 basilaire est une aréte saillante qui: sélargit et s'aplatit 
vers le bord inférieur du trou Ne | 


; le trou déchiré est 
genes et s'étend. tout le bep du — interne du re " 1) 


CALE OS E AE I y we Ap dioe 


ueur ide Le. tète depuis le bord du trou occipital gy aux bords des os 

se + se O0 

“ Distance entre la pen pu isillapte dd dpophyles Ev « 0,43. 

- Hauteur del'océiput à compter du bord inférieur du trou occipital. . . 0,26. 

i Largeur entre les apophyses placées derrière les trous des oreilles >. 0,314 
—— Entre. les apophyses orbitaires du frontal. ; d cr 2 25; 
Profondeur de l'échancrure Dade. , à ul uis bd bts | du 
$a hàuttgr 72575, E S NS RAT T V 160,095. 


D'HISTOIRE UP 39 
Ge | LA 
34. Les Dents. 


La connoissance du nombre et de la position des 
dents, mais sur-tout de leurs changemens-de figures dans 
les différens âges, est dé première importance dans l'étude 
de la nature des animaux en général, mais sur-tout dans 
la recherche des espèces auxquelles ont appartenu les os 
fossiles; aussi nous y sommes-nous attachés plus qu'à 
aucune autre partie. 

Cela étoit sur-tout nécessaire par rapport au rhinocéros; 
le défaut de bons inoyens d'observer avoit fait varier plu- 
sieurs naturalistes à cet égard ; et M. Faujas , qui en 
a traité le dernier , n'a, pour ainsi dire, fait qu'augmenter 
les doutes; l'intérét de la vérité nous force de relever ce 
qu” il vient de dire à ce sujet. 

Nos observations sont d'autant plus nécessaires , que ce 
savant géologiste a tiré de ces fáits mal vus, dés conclu- 


sions qu'il croit destructives des bases sur lesquelles re- 


posent les inéthodes zoologiques. Or, les personnes qui ne 
sont pas à portée de vérifier les faits en question, et qui, 
d'un autre côté, ne connoissent point les fondemens ra- - 
tionnels des méthodes, pourroient adopter trop vite des 
conclusions avancées par un naturaliste d'une aussi grande 
autorité , ce qui 1 recüleroit encore beaucoup l'époque où 
les véritables principes. de Pad Zoologie seront. généralement 
avoués. — 

© Nous disons donc en i général: que tous iis rhinocéros ont 
sept molaires de chaque côté, tant en haut qu 'én bas; D 
huit en tout. 


+ 


t aO 


W-aiswarnrs DU EM OS ÉVM 

La tête du bicorne de notre Muséum n’en montre, il 
est vrai, que vingt d'apparentes, à cause de la jeunesse de 
l'individu dont elle provient ; mais les anatomistes ne se 
„trompent point dans ces sortes de cas, parce qu'ils savent 
retrouver dans les loges du fonds des mâchoires les germes 
des dents qui n’ont pas encore paru, et ces germes ont 
existé en effet dans cette tête, qui auroit eu vingt-huit 
dents comme toutes celles de son espèce, si l'animal qui la 
portoit n'ayoit été tuć trop jeune. aoli 


UNT 


Le squelette d'unicorne "x qui fait l'objet “principal de 
notre description actuelle , montre encore, il est vrai , 
d'un côté de sa mâchoire inférieure, six dents ou tronçons 
de dents, et de l'autre sept; mais ce n'est aussi là qu’une 
apparence qui, ne peut iromper, lorsqu'on a étudié les lois 
de la croissance des dents , sur-tout d'aprés la méthode de 
M. Tenon. y 
sa Tous les animaux | herbivores , à commencer par le 
cheval, usent, leurs dents jusqu'à: la racine , parce qu'à 
mesure que la couronne diminue par la trituration , Pal- 
yéole se remplit et pousse la racine en-dehors. Lorsque 
cette racine est composée de deux branches, comme dans 
le rhinocéros ; et que le fust de Ja dent est entièrement usé, 
il reste deux tronçons de racine ; ces tronçons tombent l'un 
après l’autre toujours diminuéspar la trituration , €t poussés 
au-dehorspar l'accroissement de l'os dans l'intérieur de l'al- 


Yéole, À la fin les alvéoles mêmes s'effacent. entièrement. 


. C'est ce qui est arrivé en partie à notre rhinocéros; 
il avoit déjà perdu ses deux _ premières molaires, et les 
alvéoles s’en étoient presque effacés ;dl avoit poussé la dé. 
trition des deux suivantes jusqu'aux racines , et méme il 


CEE jee a 


WEEK MES Ne Free Cie ANT NA ET ee 
E PRET MON TE E 


| quatit ans. 


D'HISTOIRE NATURELLE. 41 


avoit déjà perdu d'un côté l'un des tronçons de la racine, 
tandis que ceux de l'autre cóté étoient encore restés tous 
les deux. 

D'ailleurs aucun "ánimal^ n'a les dents en io oet im- 
pair, ni ne peut les y avoir, vu la symétrie des côtés de 
la tête, et la suture qui, divisant lesosmaxillaires , empêche 
quil n’y ait un alvéole au milieu: ainsi lorsqu'on trouve 
d'un cóté une dent de plus que de l'autre , on en re 
par la pensée une de celui-ci. 

Mais si ce rhinocérès avoit perdu des molaires avecl'à âge. ) 
il n'avoit pas gagné des incisives ; cela n'arrive pas plus à 
lui qu'aux autres animaux qui vieillissent. Les deux petites 
incisives intermédiaires de la mâchoire d'en bas, existent dès 
la jeunesse, comme on le voit par la téte donnée au cabinet 
par M. Adrien Camper, et encore mieux par le bout de må- 


choireinférieure d'un très-jeune sujet , dessiné par son père, 


dansles actes de Pétersbourg pour 1777, pl. IX , f.5; mais elles 
restent en tout temps cachées sous la gencive, et voilà 
pourquoi Meckel ne les avoit pas vues dans l'animal vivant, 
tandis qu'elles se sont montrées dans le squelette. M. Thomas, 
chirurgien de Londres, qui vient de publier quelques obser- 

ations ere ta sur le rHihogétes ps a aussi 


Mais ce que personne. dei 'connoissance n° a encore 
publié, c'est que le rhinocéros a aussi, pendant un certain 
temps de sa vie, deux pareilles incisiyes à la mâchoire 
supérieure; seulement elles y. sont en dehors des grandes, 
tandis quà la máchoire inférieure elles sont entre les grandes. 
Cela pouvoit déjà se conclure du dessin de l'os intermaxil- 


^ 


42 "ANNALES DU MUSÉUM 

laire du très-jeune rhinocéros , donné par Camper le père, 
dans les actes cités, pl. IX, f. 2. J'avois même eru d'abord 
que cet os devoit nécessairement provenir NM. autre 
beo tx 

* Mais en examinant les dessins de Pasta de notre 
rhinocéros, faits avec le plus grand soin par Maréchal, sous 
les yeux de Viq-d'Azir et de Mertrud , je reconnus la figure 
d’une tràs-petite dent en 1 dehors de la oed incisive su- 
périeure du cóté droit ; et je is l'explieation qui ac- 
compagne ce dessin, et dui est de la% bropre main de Viq- 
d'Azir, qu'il y avoit en effet de ce cóté une petes. dent 
qui manquoit de l'autre ; je courus au squelette, j'y trouvai 
d'un cóté un reste d'alvéole, mais la dent déjà trop déra- 
cinées'étoit perdue lors de la macération ; de lautre côté 
Palvéole méme s'étoit effacé. 

Il est facile de voir que toutes ces observations ne prou- 
vent rien contre limpo portance qu” ont en zoologie les carac 
téres pris.des dents; mais il faut sans doute, pour employer 
par exemple leur nombre comme caractére, prendre les 
précautions convenables pour s'assurer quel il est, ‘et en 
général se munir avant tout des connoissances prélimi- 
nairesquela chose exige. Alors on ne s'expose point àcréer 
des espèces í qui n’ont point existé , faute. qui au reste seroit 
tout aussi facheuse dans la simple histoire des. animaux , 
ét dans ses méthodes systématiques ; que dans la géologie; 
éar si l’histoire naturelle a besoin de vérité, c'est sur-tout 
ame er des ses s parties NE went: rien de conjectural. ( ) 


fer 
dn 


y 


ue ai de 


FU Y 


"Ov )v oyez : s Essais de MESE M ka tom, 1, p. 193 à 6, RS 


RT E A A ea ue 


LAS. pe ie FUA DNUS CLER 
P EIU WARTE 


is sig 


D'HISTOIRE NATURELLE. 45 

* Après cette digression nécessaire, je reviens à mon sujet, 
et je continue à décrire les dents de mon rhinocéros. 

Pour bien connoître les dents des herbivores, il ne suffit 
pas de les voir comme celles des carnivores, à une seule 
époque de la vie; comme ces dents s'usent continuellement, 
la figure de leur couronne change aussi continuellement, 
et lenaturaliste doit les suivre depuis l'instant oùelles pércent 
2 gencive , jusqu'à celui où elles tombent hors de la bouche. 

| Ku reste , il n'est pas toujours nécessaire pour cela d'avoir 
à sa disposition des irMividus de tous les âges. Comme les 
dents du devant paroissent plutót, elles s 'usent aussi plus 
vite; et l'on peut souvent suivre sur une seule mâchoire 
tous les degrés de dieron, en Shan de Sa postérieures 
aux antérieures. 

"Voici donc ce qui se remarque sur les dciis du rhino- 


/céros ; d'abord sur lés supérieures : la base ou le collet de la 


dent est quadrangulaire ; le côté interne et le postérieur 
sont un peu plus courts que l'antérieur et l'extérieur; par 
conséquent ceux-ci interceptent un angle aigu , et lesautres 
un obtus. Sur cettè base ( en supposant le côté de la racine 
en bas ) s'élèvent des colines dont le sommet est tranchant 
et tout recouvert d'émail, tant que la dent n'a point été 
usée. L'une de ces collines suit exactement. le- borde xte 
de la dent, ou plutôt Je forme : elle : a cp e 


- La seconde colline est Figa bord antérieur ; elle se joint 


à la première à ‘Tangle antérieur externe, puis se porte 
vers l'antérieur interne, mais en allant un peu pets en 


arrière que le bord antérieur de la dés 6 dh 
>: La troisième colline part du tiers postérieur de la ] pe ~ 
ES. 


e "verticale 


$ 


44 - ANNALES DU MUSÉUM 


mière, se porte d'abord directement en dedans, puis se 
bifurque; une de ses branches se rend en ayant , l'autre 
obliquement en arrière vers l'angle interne postérieur. 
Ces collines tranchantes , et assez éloignées Pune de 
l'autre. par leurs sommets, ont des bases évasées qui se 
touchent ; le premier effet de la détrition est d'user 
lémail du sommet, et de découvrir par - tout une 
ligne de: matière osseuse bordée de deux lignes  d'émail. 
À mesure que Ja... détrition., augmente. ot descend à la 
partie épaisse des collines , la Jargear de la. partie osseuse 
augmente, et celle des creux entre les collines diminue, 
Lorsqu'elle avance encore davantage, le crochet antérieur 
de la troisième colline se joint à la. seconde, et il reste un 
creux rond vers le milieu de la dent ; un peu plus tard, 
l'autre branche de la troisième colline s’unit au bord pos- 
térieur de la dent, et il reste un second creux en arriéfe; 
ensuite ces deux collines. transverses s'unissent par leur 
extrémité interne, et laissent entre elles un grand creux 
ovale et oblique en avant de la dent. Enfin, quand la dé- 
trition est allée jusqu'à la base des collines > les creux eux- 
mêmes disparoissent , et la couronne n'offre plus qu'une 
surface unie de matière osseuse entourée d'un bord 
d'émail. | | 


ell 


. On peut suivre ces différens états dans nos figures de la 

che IL, dont l'une présente les dents d’un bicorne 

> l'autre celles d’un unicorne adulte : On peut 

y suivre aussi les variations des molaires d'en bas 
beaucoup. moins considérables. ss 

Elles sont composées de deux collines contournées en 

portion de cylindre, et placées obliquement l’une derrière 


encore jeun 


> Qui sont 


D'HISTOIRE NATURELLE. 45 
l'autre; dé manière que leur concavité est dirigée en de- 
dans et un peu en avant. La détrition ne fait qu'élargir 
les croissans de leurs sommets; mais cette figure de double 
croissant se conserve jusqu'à ce que les collines soient usées 
à leur base, époque où la dent devient uatikonguloire et 
simple. 

. C'est faute d'avoir bien connu cette variation des figures 
des dents par la détrition , que Merck , à qui nous devons 
cependant les premiers efforts pour le débrouillement de 
celte partie de l'histoire des rhinocéros , a cru pouvoir 
avancer dans la troisième lettre sur les os fossiles, p. 10, un 
fait que le citoyen Faujas a: “reproduit d’après lui dans ses 
Essais de géologie, tom. 1." p. 207; c'est que l'on trouve 
en Allemagne des dents fossiles des — espèces vivantes 
de rhinocéros. : 

Quand méme ce fait seroit vrai, il seroit ipai de- 
le prouver, parce que les dents des deux espéces se res- 
semblent quand elles sont du méme âge; mais Merck pos- 
sédoit une tête d'un jeune bicorne. Toutes les dents fossiles 
qui ressembloient à celles de cette téte, passoient à ses 
yeux pour venir du bicorne, et cda qui éloient plus 
avancées, pour venir de l'unicorne. 

Au fond ces dents ne venoient ni de l'un ni de Pins, 
comme nous le prouverons ailleurs , mais d'une troisième 
espèce qui diffère des deux premières autrement que DU 
: Jes dents. 

J—— Nous donnons , dans notre troisi? ième planche, des échan- 
tillons de ces dents fossiles de rhinocéros : on y verra que 
sans les règles que nous venons d'établir par P observation, 


46 ANNALES DU MUSÉUM 
tout le monde pourroit être tenté de les attribuer à des 
animaux TOR 

_ La figure 1.” représente une ed supérieure du cóté 
droit , fort usée ; l'original est dans notre Muséum. 

La figure 2." offre une portion de mâchoire supérieure 
avec deux dents, dont une entière, encore absolument 
intacté. Ce morceau , du cabinet de Joubert, a été trouvé 
près du village d'Issel, le long des dernières pentes de là 
montagne Noire. L'individu devoit étre de petite taille. 

Figure 3 * du méme cabinet, est une des. dents infé- 
rieure encore peu usée. Elle vient des environs d'Avignonet. 

Figure 4.° est un germe de molaire supérieure, à-peu- 
près pareil à à ceux de la figure 2.* Il est au ise ih on en 
ignore l'origine. 

Figure 5.* molaire supérieure postérieure du cóté droit, 
peu usée , des environs de Canstadt. Elle m'a été commu- 
niquée par M. Autenricth, professeur à Tubingen. 

Figure 6.' est un germe de molaire supérieure posté- 
rieure gauche , du rhinocéros bicorne vivant. 

Figure 7.* une molaire supérieure antérieure d'un grand 
individu, de. la nn Er du Muséum : on en ignore 
l'origine. 

Figure 8.e une cene inférieure des environs £i CE 
tadt. Elle m'a été aussi communiquée par M. Autenrieth. 

Nous “seen sur ces diverses nr dans un autre 
mémoire . 


2^ Ee Fertébres, 


du y en a 56 en tout , | 
7 Cerviedle, — SN TE i58 
19 Dorsales,  — | [ 


ne tee dr Ga AR à ent dd dut aon E DE à ES dis dd STORE T ET AES EE A à 
x s. T 


1 
1 
3 
à 
3 
3 
3 


í 


D -HISTOIRE NATURELL E. 47 
3 Lombaires. | 
-5 Sacrées. 
29 Coccygiennes. 
L’attas a ses apophyses transverses grandes et larges, au- 
tant qu'aucun autre animal. Elles ont un trou au lieu de 
l'échancrure de la base de leur bord antérieur. /L'épineuse 
n'est qu'un. gros tubercule. Tl ys, sous le corps une petite 


crête longitudinale. 


Les apophyses transverses de l'axis sont "nim et d 
gées en arrière : celles des suivantes sont très-larges, et 
descendent vers les côtés ; elles o ont trois angles, un anté- 
rieur et deux postérieurs. 

La septième n'en a qu'une petite qui touche à la sixième, 
ce qui doit beaucoup gêner leur mouvement respectif. 

Les. ee épineuses vont en eroissant ; la troisième 
vertèbre n'a la sienne que de 0,04 , la septième de 0,25. 

Celle de la deuxième dorsale est la plus longues elle a0,40; 
elle est de plus très-grosse: elles v ntensuiteen ant de 
longueur , et en s'aplatissant par les cótés jusqu'à la trei- 


zième qui en estla plus basse ; elle a 0,12 , et ellesau gmentent 


de nouveau. La pronoms lombaire a0,15. Lestroisapophyses 
i s sont verticales, toutes celles du dos 


sont diri igées en arrière. Les apophyses transverses sont trés- 


courtes et présentent: aux tubercules des côtes de facettes 
presque verticales :c 1bes: 

- Les cinq apophyses é épineuses de l'os sacrum sont soudées 
enune crête. Lessix premières vertèbres de la queue ont une 
partie. annulaire ét des apophyses épineuses et transverses, 


ie tile o, 


das We ri + a , , . à I 
: ^ 2: E d 


tunpeu pluslongues. 


/ 


48 ANNALES DU MUSÉUM 
Les seize autres sont simplement pyramidales et vont en 
diminuant de grosseur. (1) - 


4° Les côtes. 


Il y en a dix-neuf paires dont sept vraies. Celles de la 
première paire sont soudées ensemble par le bas. Le ster- 
num est composé de quatre os. Le premier est comprimé 
en soc de charrue, et fait une saillie pointue en avant de 
la première côte. | TT 


5.° L'extrémité antérieure. 


L'omoplate est oblongue; sa plus grande largeur est à 
son quart supérieur : son bord postérieur est relevé et 
épaissi à cet endroit là. La crête a une apophyse très-sail- 
lante, au tiers supérieur, un peu dirigée en arrièré ; elle 
finit au quart inférieur de l'omoplate. Il n'y a par consé- 
quent nul acromion ; une tubérosité remplace le bec cora-. 
coide; la cavité glénoide est presque ronde. : 

Cette figure de l'omoplate des rhinocéros la distin guera 
toujours de celles des autres grands quadrupèdes; celle de 


Q1) Longueur depuis Y. xtrémité de la máchoire supérieure jusqu'à l'origine de 
à : - bd e a hd * * . LJ 2,9. 


la queue. s co UM a... 
OA UT PÉTER tant oc Uso P IRon. | 2 
E us "Del ee cervicale de l'épine ie SAR D; N° 65. 
—— De la partie dorsale. PR dre jy Cx te. LOTO TER 9 oa à ded 17 oy 059. 
P r : > Lombaire, " , * * à . Es se ^ * , . LI ^ 0,2. 


cg air réa de dé: donc ais 


rcg cw ET e ga og PERDERE LP Sg Er TREES vro da VE TR EN ESS ie TS IET on MRC A vat 
z RRP DENT EEE TER N ROTE 


di ds 


TET 


D'HISTOTRE NATURELLE. 49 
Yé léphant; parexemple, esten triangle presque —— > 
et l'épine a une grande apophyse récurrente. 

L'humérus est “très-remarquable , en ce que sa grosse 
tubérosité est une large créte qui se porte d'avant en ar- 
rière, et quela ligne âpre qui se trouve par là triangu- ` 
laire au lieu de linéaire , se termine en bas par un crochet 
très-saillant: L'extrémité antérieuré de la grosse tubérosité 
fait un crochet en avant: la petite en produit un pareil ; 
entre deux est un large canal sans doute pour le passage du 
tendon du biceps. Tous ces caractères distingueront en- 
core très-bien l'humérus du rhinocéros, de celui de tout 
autre quadrupède de $a taille. Le condyle externe est peu 
saillant ; Pautrene Pest pas du tout : Toe "and em 
rieure est'en simple poulie, à milieu. creux. 

Le radius occupe en haut tout le devaut de iPrciitibni 
sa téte est. faite en simple poulie saillante ; il ne peut que 
se fléchir et non tourner; en bas il s'élargit à-peu-près 
autant qu'en haut, et se termine par. deux courtes apophyses: 

une pointue interne ,et une tronquée; celle-ci reçoit le 
semilunaire : entre elles est une fosse qui reçoit le scaphoïde. 
Son plus grand rétrécissement est-vers son tiers supérieur. 

Le cubitus presque triangulaire par-tout, a vers. Je bas 
un creux qui reçoit une saillie du, radius : il se ter 
une cavité pour l'es cunéiforme ; l'olécrane ‘est Ris rom 
primé : renflé au bout « et fait le quart d de tout los. ( 1) 


- (i) Longueur de l'omoplaté pr : : ER NEN s ee Ls 0,53. 


Largeur ! À lon girs suBérieuf . . : uka es 9 9 9 e dede 
Lo: de : . a. + Riany D eu ug WUDVHEISB E 
Largeur: au col . . EGG 4$ X4 Ro y c p. ton 0,09. 


Hauteur de -a tübérosité de l'épine c wm o MMC T. c M 
! Longueur de F húméruš e e e END LS KALA 
«d a en “haut. . " à ^ " A * s À E 2t Bp, ies e + 0,2 


5o ANNALES DU MUSÉUM 

Le carpe est composé de huit os. Le scaphoide et l'unci- 
forme sont. die Le Le RHONE est. à- -peu- prés 
arrondi. 

: Sur le: ea hoide et de de. et un os hors.de rang 
qui est l'analogue du trapèze et le seul vestige de pouce. 
Le sémilunaire, lé grand os, qui ici est un des plus petits, 
et l'unciforme ont de MA oa à la face 
palmair giBbubo j 

Le méta carpi externe s'articule avec. »l'unciforme, et a 
à son côté interne deux facettes pour le moyen; celui-ci 
s'articule avec le grand os par une facette très-concave, 
et avec lunciforce, par une petite. L'interne s'articule avec 
le trapézoïde:et le grand os, et. touche au det par une 
pee joe triangulaire. : ; 


6. I extrémitë Sora. 

Le bassin est extrémement large; la partie évasce de l'os 
des iles ayant 0,5 de largeur; ; son épine est fourchue, ce qui 
le distingue tout désuite dé l'osdes iles de l'éléphant; l'angle 
qui touche au sacrum ‘est aussi plus rélevé ; le cou sur- 
tout est Degncoup plos ong c et plis é étroit: i a AE de 
En bas . ete wo Ie Md E TM 


s -a 
TP GHS Nanan arn aanse aci . 
" Diamiètre du Corps | diese Mes Fast c PE ue or - 008. 
Longueur du radius ; RBST BO QUIPE? SUD tros ge ; I 
: S ^ LN A -— . B 3 LI 
n uleggeir en hanta.. C45 V 7E à sinon BA | 0,12. 
& , & E 2 &* a^ € » J LÀ 
B * * LI 5 LJ . . LA Ibid. 


| Longueur du cubitus, D | 

-Der olécrane. . ` nos zog 

- Hauteur del olécrane eec 

1 .. Diamètre du corps | du cubitus : 

& -o— De sa tête inférieure. . . 
UD c koh VIAE E ci NU 

B ` , Longueurdu métacarpien du milieu 


Longueur du doigtdu milieu `s , Y UU. 


*. 
L4 
* 
. 
* 
. 


D'HISTOIRE NATURELLE. 51 
long > 0,08 de large; le bord externe de cet os est à-péu- 
prés aussi grand que l'interne , tandis que dans l'éléphant. 
il est beaucoup plus petit; la crête du pubis commence 
dès le haut du coù de los: des îles. Les trous ovalaires 
sont plus larges que: longs; la tubérosité de Fischipü est par 
le haut très-grosse ét en forme de crochet. : | 

Le férhur du rhinocéros est peut-étre encore plus remar- 
quable que son huinérüs ; sa partie supérieure est extré- 
mement aplatié d'àvant'en arrière ; l'éminence que j'ap- 
pelle troisième trochantére. est aibida saillante et 
forme un crochet qui remonte pòur-touchèr un crochet 
descendant. du grand trochantère ordinaire , de maniere 
qu’il reste.un trou ovale entré ces deux  éminences. La 
-poulic:inférieure est très-étroite! par-devant ; le condyle 
interne y est beaucoup plus ssaillant , et monte plus haut 
«que l'autre. Par derriere , les deux condyles sont plus écartés 
que. par-devant , mais ils font à-peu-près la méme saillie. 
Le tibia a sa tête en triangle équilatéral; seulement l'angle 
interne postérieur faitune saillie en.crochet; l'angle anté- 

- rieur fait ùne tubérosité très-forte au-dessous de la rotule. 
Le bas du tibia est un peu aplati d'avant ét arrière. Le 
péroné est gréle, Apr pris et renflé 
déex extrémités, (a); 15! enlo 224901 tous son 

—— (1) Longueur du femur. 


e ut 4a 2: Fo PUSH TE SNMP, 
Sa largeur en haut . 21:4) asd 2 s A ‘ 0,2- 
to En bas, . a ea T ORe lU. ; 17-1 0115. 
gia du nha. f Du ^ € cecus WOES OE. a P MES, 
— Salargeur en, haut vU. S rr » «c» 4 5 QUAM M eo gu, 
Fès ; — Eubas. , . . COUPE Re 5 S2 09deodi. 
. Diamètre du. GOFDA, ee. oon n le d ne MEER PA QUI Abu, + 9,09. 
Longueur ENNMME ca a o idv «4 0,34. 
Largeur en Hi. s, P» e... * 2 P INEO. 


ba ^ ANNALES DU MUSÉUM 
„Le calcanéum est gros et court. Sa face antérieure ou 

astragalienne est triangulaire. H y a deux, larges. facettes 
pour l'astragale; celle du côté interné se prolonge en une 
espèce de queue tout le long du bord inférieur de cette face; 
je crois que c'est un caractère propre à distinguer l'espèce. 
La facette qui touche au cuboide est très-petite ; les facettes 
de l'astragale sont la contre-épreuve de celles du calcanéum ; 
les deux bords de sa poulie sont d'égale hauteur. La partie 
de la face antérieure qui touche:au cuboide est étroite. 

Le cuboide a en arrière une longue et grosse protubé- 
rance. Au côté interne du pied enesti une pareille produite 
par un os surnuméraire attaché au scaphoide , au. cunéi- 
forme interne et au métatarsien interne. Le scáphoide a 
donc trois facettes articulaires à sa face antérieure ; le cu- 
néiforme interne est beaucoup plus pus que hkra 

‘Le métatarsien externe ne`s’articule qu'avec le cuboide , 
et touche par deux facettes du bord interne de sa tête, au 
métatarsien moyen : celui-cine s'articule qu'avec le grand 
cunéiforme; il a! deux facettes plus petites pour lexterne. 
Ce; dernier touche par le côté interne au.précédent et au 
grand cunéiforme, et par kisterne à los suPnuaiéraite. Il 
a pour lui une seule facette. 

Les phalanges sont toutes plus hugs q que lip gues. o 


À à. s 


(a) iia, P in "d son ir externe. 


„Largeur de sa face articulaire . . . . -e o- o UBER 
Frmargeur de Kanagala q y D. LL, € AUS iilo. 
.:kengueur de los moyen du: métatarse-. . . . . . uad, — 6,165, 


.colongueur du doigt moyen. s pe n o. 


GOO 


— 4 


D'HISTOIRE NATURELLE. 55 


MÉMOIRE 
SUR 
UNE DISTRIBUTION MÉTHODIQUE 
DES MOUVEMENS PROGRESSIFS 
DES ANIMAUX; 


| Pan F. M. DAUDIN. 


Ex zoologie ou l’histoire naturelle des animaux doit se 
diviser en deux parties : la première comprend tout ce 
qui est relatif à la Dean extérieure et àP anatomie, 
et peut être facilement démontrée dans des cabinets d' 

toire naturelle sur les animaux morts ; l'autre consiste, au 

contraire , dans tout cequi est relatif aux animaux consi- 
dérés en mouvement et doués de leurs fonctions vitales: 
-es deux parties sont tellement importantes, que tous les 
'zoologistes en général , etles professeurs du Muséum d'his- 
toire naturelle en particulier, lés ont toujours r dans 
deurs travaux et leurs leçons ; et quoique célle: qui estire- Te- 


54 ANNALLESYDUXMUSÉUM: 


lative aux divers mouvemens et aux habitudes si variées 
des animaux , ait été la plus négligée jusqu’à ce jour, il ne 
faut pas cependant la regarder comme la moins impor- 
tante. Elle ne doit son moindre avancement qu'aux diffi- 
cultés nombreuses que l'on trouve à observer la plupart 
des êtres animés, sur-tout ceux qui vivent dans des lieux 
déserts ou au fond des eaux, et dont l'organisation est la 
plus éloignée de la nôtre. Ce n’est donc pas: s’écarter. du 
but que l’on s’est proposé: dans la publication de ces an- 
nales, que d'y insérer une distribution méthodique des 
animaux, entièrement fondée sur des faits incontestables ; 
et non sur des théories ou sur de vains systèmes. 

Il existe maintenant un certain nombre de bons ouvrages 
sur les organes qui servent aux mouvemens progressifs des 
animaux : plusieurs savans anatomistes ct quelques obser- 
vateurs instruits se sont occupés avec succés, sur-tout vers 
la fin du dernier siècle, de cette partie importante de l'or- 
ganisation animale. Quelques-uns de ces ouvrages sont 
méme portés à un tel degré de perfection, qu'ils peuvent 
fournir aux physiologistes des résultats avantageux , et leur 
offrir les moyens de completter et de perfectionner leurs 
travaux. Nous savons tous combien sont: précieux, pourla 
physiologie, les ouvrages de Fabrice- d'Aquapendente, de 
Willis, de Haller, de Blumenbach; de Hamberger , de 
Monro s de Vicq-d'Azyr, de Camper, de Borelli ; de Bour- 
gelat, de Silberschlag, de Mauduyt, de Daubenton; ete. 
sur les mouvemens progressifs de l'homme, des quadru- 

pedes vivipares, ‘des oiseaux: et des ‘poissons; mais Borelli 
“est jusqu'à présent celui de tous cés auteurs qui:a traité 
:eette partie de la physiologie le plus en détail, car il à 


EEEE ER es ERREURS vai à NE 


ME cie de 


D'HISTOIRE NATURELLE. 55 
suivi chaque modification de ces mouvemens dans les quatre 
premieres classés du régne animal. Son ouvrage de motu 
animalium. est rempli de recherches infiniment savantes, 
de définitions exactes. Cependant, comme 1l écrivoit dans 
un temps où l'on n'avoit pas encore observé avec une at- 
tention assez scrupuleuse, les différences qui existent entre 
les animaux les moins parfaits, on ne doit pas être étonné 
que cet observateur, justement célèbre, ait négligé ou omis 
certains faits de première importance, et qu'il ait défini 
d'une manière trop générale quelques-unes des modifica- 
tions dépendantes des mouvemens progressifs. L'ouvrage 
de Barthez , intitulé : Mécanique des mouvemens des 
animaux , doit être considéré: plutôt comme un recueil 


. d'observations critiques sur celur de Borelli, que comme 


un traité complet sur cette branche de la physiologie. On 


‘est méme porté à croire, lorsqu'on a lu ces deux auteurs, 


que Borelli est plus exact et plus clair dans l'exposé des 
faits, et dans les explications qu'il en donne. Si l'on exa- 
mine avec attention tous les ouvrages publiés sur cet objet, 


Er 


on reconnoit que les mouvemens progressifs de l'homme 


et de quelques autres animaux ont été décrits avec infi- 
niment d'exactitude , mais on est aussi forcé de convenir 


quil n "existe pas encore de travail réellement complet sur 


la locomobilité des insectes, des mollusques et des vers, et 
que pour faire un traité aussi parfait qu'il est possible sur 
cette partie, il faudroit nécessairement que l'auteur de ce 


traité füt à-la-fois très-versé sur toutes les branches de 
Tanatomie », de la zoologie, et qu'il connüt également -les 


parties de | la physique qui sont relatives aux lois du mou- 
vement, „L'ouvrage sur l'anatomie des animaux, Jony le 


56 ANNALES DU MUSÉUM 
professeur Cuvier a déjà publié deux volumes , ne peut 
manquer de satisfaire complétement les désirs des personnes 
qui cultivent les sciences ou qui s'intéressent à leurs progrès, 
Le mémoire que je présente ici, doit être considéré 
comme le plan d'un travail qu'il importe d'exécuter sur le 
mouvement volontaire des animaux, et comme un exposé 
succinct de toutes les modifications qui dépendent de cette 
fonction si importante à l'existence de ces étres et à 
leur conservation. IL peut offrir aux naturalistes et aux 
physiologistes un moyen simple de disposer’ méthodique- 
ment toutes les recherches qu'ils feront sur cette partie 
de l'anatomie, qui touche de si près à l'histoire naturelle 
des êtres doués de la faculté de se mouvoir et de se trans 
Porter JO BETeHtoDE d'un liey: à un autre, 


DIVISION DES MODIFICATIONS DÉPENDANTES DU MOUVEMENT 
VOLONTAIRE, 


Les amodo e qui dépendent MOUVE= 
ment volontaire sont au nombre de neuf. 

. V La station. II. La faculté de se mouyoir sans changer 
de place. III. La faculté de se cramponner, de saisir et 
d'empoigner. IV. Le marcher ou la marche. V. Le grimper, 
VI. Le saut. VII. Le ramper, la faculté de se trainer, ef 
le; lisse: has Le nager ou la natation. IX. Etle vol, 


à T + je la Station, 


= La station ne peut s M, qu 
faut que toutes lés parties de T. animal soient en équilibre 
par rapport au centre de gravité; ou bien lorsqu' une partie 


que de «ok x TOER : " | 


E 


D'HISTOIRE. NATURELLE. 57 
de l'animal est hors du centre de gravité, il est nécessaire 
que la résistance opérée par les muscles soit suffisante pour 
compenser le manque d'équilibre. Comme la station est 
relative à la position respective de la téte et du corps par 
rapport aux organes du mouvement, elle a également lieu 
dans l'état de repos des animaux et pendant leurs mouye- 
mens progressifs. 


$ IL. De la faculté de se mouvoir volontairement sans 
changer de place. 

Le mouvement volontaire doit servir à distinguer les 
animaux des végétaux. Les animaux les plus parfaits ont. 
la double faculté de se remuer sans changer: de place, et 
de se £ransporter d'un lieu à l'autre , tandis que les zoophytes 
(ou animaux-plantes Ja sont toujours press et stationnaires au 
moins par leur base. 

Quelques vers aquatiques ne doivent pas être rangés dans 
cette. seconde section , parce qu ils ne peuvent se mouvoir 
sans Murs od de place ; tels sont entre autres les vibrions. 


. $. II. De A a faculté de s se cramponners de saisir. et d'em- 
poigner. —— | : 
Cette faculté est propre à plusieurs animaux "m dont 
sur terre ou dans l'eau. Elle a lieu pendant leur station 
ou lorsqu'ils marchent; ils peuvent se cramponner ou saisir 
de quatre manières. 
À. Par une forte succion opérée, |... 
1^ A; laide d’un ou de deux disques placés aux Fee ex 
mit iin, du dp. corps. | 


58 JAUNNALES DU MUSÉU M 

Sert Les sangsues. 

2." A l'aide de verrues eoncaves js qui. recouvrent des bras et 
qui agissent. comme des ventouses, 

„Ex. Lescéphalopodes. Lorsque ces animaux sont fixés au fond del'eau, seulc- 
ment. à l'aide des verrues ou cupules placées au bout de leurs deux longs bras , 
on peut dire alors qu’ils se tiennent à l'ancre, 

5." A l'aide du ventre qui est appliqué sur Ie sol. 

zm Les actinies, les astéries et les gastéropodes. 

4." À l'aide de pelottes placées au bout des doigts. 

e jS Lès roinettes; les geckos, ie anolis. i | 
B. En appuyant les doigts contre la paume de la main. 

Ex. L'homme , les singes, les N ; les tarsiers , etc. | | 

IH action di “pente, doit se ot particulièrement à cette sonte et à in 
suivante. à 
e En appuyant le pouce ou deux doigts contré les autres 

- doigts. 

Ex. L'homme, les singes , les makis, les caméléons, les MOD etc. lorsqu'i ils: 
veulent saisir : ou grimper. 

L'action de pincer ne diffère de cette tnb sorte que. parce quelle, a lieu en 
serrant fortement entre Teremia de deux doigts. 

D. En serrantet embrassant èn quelque sorte la surface du 
. sol par le moyen de deux petites pattes ou dé plusieurs. 
. paires de pattes qui s' y cramponnent en sens contraire- 

Ex. Leschenilles pieces autres, bris d imeat, lesiules, o er 


mandibules ou r micho nc unl 
x Les larves apodes des insectes impr, le E e k 


Pumaroon où de d marche: 


“Le E consiste dans un mouvement à à Paide s duquel 
 lecorps est mù et tra) porté alt itis 


AAR*SOAAV 


pari wiu part uoe 
x ge extrémités, et soutenu par l'autre : sur le. sel c ou sur 


D HXISTOIRE ANGT URALLE 59 
d’autres solides d'une, densité plus grande que celle de 
l'animal. Cette fonction se divise en cinq sortes, savoir: 
A. Le marcher prope dit : il a lieu de trois manières ; 
1." Sur deux pieds mûs alternativement, ; le Orpa étant 

soulevé. 
Ex. L'homme et les oiseaux. 

. Sur quatre pieds, en posant aliia Tvet sur le sol 
les deux pieds droit antérieur et. gauche postérieur y 
puis les deux pieds gauche antérieur et droit — 
rieur , et successivement. 

Ex. La p'upart, des quadrupedes. 
5.° Sur six ou huit pattes, en tirant le corps en avant avec 
la paire de pattes antérieures, en le soulevant avec 

. ]a paire ou les deux paires de pattes intermédiaires , 

et le poussant en avant avec la paire de pattes pos- 
térieures. - ; 1 
Ex. La plupart des insectes. > 
La course consiste dans un marcher proprement dit lorsqu'il est très-rapide , 
gt dans une suite de sauts bas, chez l'homme et les oiseaux. Elle ne consiste au 
contraire que dans un marcher proprement dit ute soie dans les quadrupedes 
et dans les insectes à six ou huit pattes, 

L'amble n’a lieu que dans quelques quadrupèdes solipèdes, Il diffère du marcher 
proprement dit, en ce que le corps est posé alternativement sur ‘deux pieds du 
même côté, ce qui oblige l'animal de balancer son corps à droité et à gauche. 
B. Le marcher arpentant : ia lieu en posant et en à fixant sur 
= Je sol les extrémités antérieures, et en ra )prochant - 

contre elles les extrémités. postérieures. : 
Ex. Les lapins, les lièvres les ge boises et les kanguroos; lorsque ees ani- 
maux marchent sur un terrain imul, ils paroissent arpenter le terrain, Si an 
contraire ils montent lentement sur un terrain incliné, leur allure se rapporte 
Aen au marcher proprement dit. 

il marcher _arpentant de ces quadrupèdes est empie; j ki peut alors étre 
regardé comme une sorte de galop, mais avec celle différence que pendant le 
galop des Tipi pc , le corps n'est jamais soulevé entièrement au- 

o8* 


60 ANNALES DU MUSÉUNM 


dessus du sol, tandis que le contraire a lieu dans le galop forcé du cheval, des: 
autres solipèdes et des ruminans. Ce dernier galop doit être regardé comme une 
modification du saut. 
C'est encore au marcher arpentant qu ^l faut rapporter non-seulement le mou- 
vement progressif des chenilles arpenteuses, mais encore celui des sangsues. Ces 
dernieres ont à chaque extrémité de leur corps un disque qui les attache sur les: 
corps solides , et qui remplit la méme fonction que les pieds antérieurs et posté 
rieurs. des chenilles arpenteuses. 
Ces disques agissent comme des sucoirs ou ventouses ; ils peuvent être comparés. 
aux verrues concaves des bras des céphalopodes que ces animaux emploient pour 
se cramponner après la surface des corps. 


C. Le marcher culbutant :ilest produit sur deux piedsanté- 
rieurs courts, sur deux postérieurs très-longs, et sur 
la queue; Il s'exécute de la manière suivante : le traia 
de derrière est trés-soulevé, de facon à culbuter pres- 
qu'à terre le train de devant par le déploiement des: 
pieds postérieurs , et par un effort de la queue contre 
le sol; le corps est ensuite soutenu sur les pieds anté- 
rieurs et la queue, et c'est alors Js l'autre pairede: 
pieds se reporte en avant. .—— 

Ex. Le kanguroos. 


J'ai observé deux sedi vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris , dans: 
la. ménagerie. 


D. Le marcher rameur : il est produit en soulevant le corps 
et en le portant en avant à l'aide de quatre pattes 
situées latéralement et qui i semblent se mouvoir toutes 
en méme temps et ies la méme direction, comme 

. des rames. 
Ex. Les torlues marines ou chélones, les liydrométres , les notonectes;— 

E. Le marcher rampant :ila lieu par le moyen des pattes où 
d'organes particuliers qui trainent le corps d'un lieu 
à l'autre, et qui sont trop courts et trop: foibles pour 

le soulager de manière à empécher le ventre de trainer 
contre terre. II s'exécute de quatre manières, savoir: 


—- 


D'HISTOIRE NATURELLE. 61 
° En avant. 

Ex. Les loutres ; plusieurs reptiles , entre autres les scinques, les seps et les. 
chalcides; les lophies ; les mollusques acéphales qui sont munis d'un muscle ex- 
tensible qu'on a comparé à un: pied. 

° Directement en arrière, et en radis avec la queue.. 

UE Les écrevisses et lés larves des fourmilions. : 

° En sens obliques. 

“nt Les crabes. Ü 
4." En tous sens. | 
Ex. Les étoiles de mer, les oursins , les actinies , lés médüses. > == 7o 
F. Le marcher par ondulation:ilest produit sur six pattes: 

au moins ou sur un certain nombre d'organes. très- 
courts qui en tiennent lieu, et à l’aide d’ondulations 
successives des diverses parties du corps. 
... Ex. Les chenilles et presque toutes les larves Finsegpns den: iules ,. les A. 
pendres, les aphrodites. 


ï re Jer Du grinper- Le: 


A 


Les sampir consiste à s'élever avec effort, à l'aide des 
pieds, sur des coupa solides esir et al a lieu de- cinq 
manières , savoir : 

° En empoignant seulement avec les s diga les inégalités 
de ces corps. 
Ex. L'homme , les makis, et le singes à queue non prenanté,. 
2. En empoignant avec les doigts et à Faide ee 
prenante 1 les inégalités de cescorps. ^ ^ 
Ex. Les sapajous, les alouattes , le Kinkajou, plusieurs Ende i à bourse ,. 
un porc-épic d'Amérique , les fourmi ers et les caméléons. 
i En empoignant avec les doigts et à Vaide du bec les iné- 


ESS de ces Corps: 


4^ Eu s'ücerochant one dtk avec fs ongles crochus 
que pied ciis Er de ces corps c 


LS 


G ANNALES D U: MIUS HUM 

Ex. Les chats, les ours, les paresseux , les écureuils, les pies , le torcol ; lee 
talapiots, le:grimperean de moralle , les lundi les fourmis et la plupart des 
insecles. 


2 * En saccrochant : après les inégalités de ces corps, et en 


ox ad à LY aide "e tt iens paires de pattes. 
SER Les chenilles i tes ,lesiules et ——À 


. $ VI. Du saut. 


parce qu'il consiste dansi un 
c Tan | ssus du solà l'aide du déploie- 
ment pH à des Siete postétienré, du corps ‘ou de ses ex- 
trémités inférieures. Il y a sept sortes de sauts, savoir : 
A. Le saut à l’aide de deux pieds, le corps étant redressé. 
“Ex. L'homme, les gerboises, surtout celle qui est connue sous le nom de 
liévre sauteur ; les oiseaux , les. kanguroos. Ces derniers pena la station sap- . 
puient syr leur "piene comme sur un troisieme pied. 
b. Le saut à l'aide des pieds postérieurs, le corps étant . 
re et soulevé par ail ponérienrs; 3 
Les pieds au nombre de quatre. — — 
is Tous les preces dont les pieds ERRET sont = jdn que le 


14 trot at une. SERN p is TA par 
quels les pieds opposés en diagonale Ki 
de piede rot 


ere principalement ke | trot , | parce que chique | pas est formé par 


ent. Len méme temps, et beings paire 


3 Las pieds au bonis Tx Ert + 


| E "Tous les i insectes dont les pieds postérieurs sont SR. ii lid que 
i8 X quatre antérieurs, on dont les cuisses postérieures ‘sont trés-renflées , tels sont 


D'HISTOIRE NATURELLE. 63 
les grillons , les criquets, les sauterelles, les.truxoales, les altises , le cyphon 
:sauteur, le rhynchène du peuplier, les puces , les ebalcis. — 

C. Les bonds ou l’action de bondir qui consiste dans une 
suite de sauts opérés par le déploiement subit des quatre 
pieds qui s'élévent en méme temps au-dessus du sol. 

Ex. Les chèvres, les gazelles et les autres cape ainsi que les solipedes, 

Les hydrometres bondissent aussi quelquefois , à aide de leurs quatre pieds: 
nageurs, sur. la surface de l'eau. 
D, Le saut par Télasticité du. corps qui se courbe et se dé- 

-ploie subitement et avec force par lé moyen d'un or- 
gane particulier qui fait ressort. 

Ex. Les taupins. 

E. Le saut par la seule élasticité du corps qui se courbe-et 
se déploie subitement s sans le secours d'un organe par- 
ticulier.” 

Ex. La larve qui vit dans le fromage et qui provient "de T liain Buiride 
| (musca. putris Fab.) C'est à cette sorte A Font aussi tipped lé saut des carpes 
et de plusieurs autres poissons , soil au-dessus de l'eau , soit lors- 
quon les a. posés à à sec sur un corps solide. Le blennie, sauteur se sert de ses 


longues nageoires pectorales pour sauter. 

F. Le saut par le moyen de la queue qui se notre et se - 

— courbe subitement comme un ressort. 
^* Leslépismes c ou podures. T 

; G. Le saut qui consiste en ce que l'animal d'abord ipendis 

-par la queue après une branche, s'y balance plusieurs 

. fois, déroule ensuite sa sense e s ses -là dans 

un autre lieu. iof pere 

Ex. Les sapajous à des alouattes et t tous Les singes T. queue prenante. 


$ VIL Du ramper, de l faculté de se traîner, et du 
glisser. 


Te ramper et le glisser diffèrent Eli ani us 
cher rampant ie nous avons défini E Ils 


$1 ANNALES DU MUSEUM 


produits par un mouvement en avant , ondulé ou alterna- 


Uf d'une ou de plusieurs parties du corps sur le sol. 

À. Le ramper a lieu de quatre manières différentes, savoir: 
°’Par ondulations verticales. 

La couleuvre esculape , etc. 
2." Par ondulations horizontales. 
Ex. La couleuvre à collier, la lisse, eic. 

5." Par deux ou trois ondulations. formées avec le tiers 
postérieur. du corps. gandis que, des deux tiers anté- 
rieurs s sont r 

'Ex. Le naja ou 1 serpent X TES 

4.” Par de petitesondulations formées.en partie par le mou- 
vement alternatif des plaques ou des ran gées d'écailles 
situées sous le corps, et en partie par une élasticité 
de tout le corps. 

Ex. La couleuvre boiga  -la verte , le fil, etc. ; les orvets. 

» La faculté de se trainer consiste à fixer sur le sol 
Ja partie antérieure du corps, et à rapprocher ensuite 
contre elle la partie postérieure en la trainant sur le 
sol, sans former d'ondulations et sans le secours des 
pattes. Cette faculté diffère essentiell ent du marcher 


ME À à 4 Came qx 


rampant, parce que ce mouvement progressif a lieu - 


sans que l'animal fiio serment, et sans qu'il 
Mn 


e ni pattes pe 


ur corps sur lesquels elles reposent. 
Afin d'avoir plus de force, et pour Epen le — j N ont la partie 
antérieure de leur corps courbé en un arc. 


+ Plusieurs mollusques testacés bivalves , munis d'un boit se traînent sur i 


qase à Paide de cet organe. 


D'HISTOIRE STU itir 0) 
C. Le glisser diffère du ramper et^de la faculté de se 
trainer, parce qu'il est produit par uneou plusieurs 
impulsions rapides sur un corps lisse, ou bien par des 
ondulations partielles du dessous du corps et tellement 
foibles , que l'animal s'avance sur le sol sans paroître 
faire des mouvemens. Il y a cinq sortes de glisser: ; 
? Le glisser par impulsion sur un corpslisse et horizontal, 
. à l'aide d'un premier élancement srapide de l’animal 
-~ posé debout et en équilibre sur ses pieds postérieurs. 
Il se prolonge par des Slançerions alternatifs des pieds” 
sur ce corps lisse. ? 
Ex. C'est à cette sorte, qu'il faut rapporter la, faculté: que er à de glisser 
et de patiner sur la glace. , 
2. ° Le glisser par. une impulsion st sur un. paipejasling, Pani- 
' mal étant couché, 2 id » 
Ex. Les mordelles. Ces ch ont à tête grosse, CY aminci, et touie 


leurs surface e lisse. t reet veut les prendre , ils s'échappent en repliant leurs — 


pattes en arrière sous le ventre, et en se donnant, par ce moyen , une premiere 


impulsion qui les fait ‘glisser de haut en bas et la tête en ayant. ii 
Sx Le glisser à l'aide de petites ondulations formées par 
Je rapprochement et l'écartement alternatifs des plis 


. quisont sur la peau des flancs. à < 
` Il a lieu sur des plans horizontaux ou peu. puces : 
- Ex. Les ibiares. * 
4 Le glisser à l'aide de petites ondulations su Bllstls du 
ventre sur une oss CHEN qui suinte de sa 
surface. | 


Il a lieu sur des van Melticaux et horizontaux. : 
„Ex, Les limaces et les autres mollusques gastéropodes. E 
On peut encoré ciler pour exemple les planaires, dont tout le i di oc 
susceptible de contraction z x dilatation, ^ © ii! " 


b Lesli glisser sans on lau ,qui est formés ml tparle 
hd s M 
E o cm af 
*» : so 3 . : 
ia p 


66 ANNALES. DU: MTh UM 
rappsochemens et et Lécariamens alternatifs des anneaux 
du corps. : y Sees f 
Ex. Les PAPER les Jomhrigs, 


s M "7$ VIII. De la natation. 4 


RES 


Cétte fonction consiste dans une suite d'élancemens et 1 
dé mouvemensquisoutiennent l'animal'au milieu de Peaw 
ou à sa! surface; par.le moyen desrefoulemens du fluide; —— " 
ou bien il est produit par: Faction du vent sur r des them- 4 

_ branesen forme de voiles, — spanie ÉC 

Les animaux nageurs pense être divisés en e M y 

QUA les terrestres. les amphibies et les: aquatiques. 
^ Les animaux terrestres vivent sur terre; ceux qui peu- 
vent aller sur l’eau , nágent sur la surface del'eau, y 


-$ ` plongent quelquefois , et viennent respirer au-dehors. 
zt L'art du plongeur est fondé sur ce principe. 

… Les animaux réellement amphibies vivent sur terre, 
-nagent sous la surface de Veau, et respiri: en avalant 
“su Pair au-dehors. - 

- Ex. Les quadrupedes amphibiens, els di caia (rose, Lie. j 
- des phoques, E grenouilles, les insectes aniphibies etc. 

d. Les animaux aquatiques nagent sous la surface de Peau * 
^. «et respirent en exprimant l'air de Peau par le moyen 
Mec ni ¿des branchies; ou. d'organes équivalens. : . 
>, 2d Ex. Les tétards de patraciens, le proté Angoilland la sirène , les crustacées, 


Š fa piiion Die 


Š it. or M peut distinguer. dix sortes de natations du Ly ani- 
"o... maux SR PRES 2 
. A. Le nager par le ref ile TM fluide à Taide T rie 
postérieurs, et dirigé au gré de. l'animal; . 
i^ DN moyen des bras ou des pieds antérieurs. FA 


Lt 


"t 


DHISTOTRE:NA/TURELL E. i 
Ex. L'homme , les quadrupedes nageurs dont la queue n'est piis en rame ; les 


q ume les dytiques, les hydropbyles. 


C'est, encore à celle modification qu'il faut rapporter le nager de notonectes. 
Ces insectes ont le dos comvexe et assez semblable par sa forme à la caréne d'u 
vaisseau, suivant l'expression de quelques naturalistes; aussi nagent-elles diia 
sur le dos et avec beaucoup d'agilité. Elles sont pourvues de deux longues pattes 
de derrière qu'elles allongent latéralement , et avec indiss elles Miet d'eau 
de la méme manière qu'un batelier avec ses rames. | 
2.° Par une impulsion du corps. 

Ex. Les oiseaux nageurs. 

B. Le nager par le refoulement du fluide à l'aide de quatre 
pieds rameurs. 

Ex. Les tortues marines , les hydromètres , les nepes. 

C. Le nager par le refoulement du fluide à l'aide de laqueue, 


et dirigé au gré de l'animal. | 


* 01 


3? Par le moyen des pattes, 


Ex. Les castors, l’ ondatra, les crocodiles, jupe coim Je gockas à queue plus, 
salamandres 


aquatiques. | 
° Par le moyen des pattes et de Paie natatoires. 
ftyk Les tétards de grenouilles et de salamandres , le proté anguillard , la 
siréne. 
5 Par le moyen des ET c 
É Ëx. Les cétacées , les po 
D. Le nager par le refoulement du fluide à à l'aide d'ondula- 


"e du D cmi csl osi 


rtie antér UUL 


parla 
vement par lesautres parties, et dirigé au gré ‘de l'animal 
°” Sans le concours d'organes. natatoires. z 

+ Les serpens , les EE 


"~ 


Ex. Les anguilles et les autres poissons s anguilitrm 
3° À l’aidede branchies ou de soies mit sur. les ^ud, 
Ex. Les aphrodites, les amphinomes, les néréides , les nay rades. 
E. Le nager par le refoulement du fluide à Paide de cour- 
^ bures alternatives et rapides de tout le corps e en sens 
opposés, a 


68 ANNATES” DU MUSÉ U M 
Ex. Les vibrions, entre autres celui connu sous le nom d'anguille du vinaigre. 
F. Lenager par bonds; il est produit par le refoulement 
du fluide à l'aide de plusieurs élancemens subits de tout 


le corps, qui se courbe et se détend ensuite avec rapi- ` 


dité au milieu de l’eau , à-peu-prés comme un ressort. 
Ex. Les salicoques , les écrevisses , "e daphnie puce. 
G. Lenager rotatoire qui consiste dans un mouvement de 
rotation. 
Ex. Les vorticelles , les volyoces, les rotifères, 
H. Le nager circulaire à la surface de d'eau. 
Ex. Les gyrins ou tourniquets. i 
T. Le nager par le seul moyen de deux ims que l'animal 
ouvre et ferme ensuite subitement, ce qui refoule 
l'eau en avant, et le fait reculer du côté de sa charnière. 


Ex. Plusieurs mollusques bivalves, entre autres les moules et les hidires lors- 
qu’elles ne sont p attachées au fond de Peau. 


J. Le nager à la surface de l'eau par T'npileion du vent 
dans des membranes en forme de voiles que l'animal 


e 


dirige et étend à son gré... — - 


r s 
fun 
DF 


Ex. Les argonautes. Pour surnager , l'animal introduit de l'air sous-lui et dans la 


eoquille ; par ce procédé, il se fait une vessie artificielle assez comparable à 
celle, des poissons. Les insectes nageurs se soutiennent dans l'eau par un moyen 
à-peu-près semblable, car ils sont munis d'une ou de lusieurs bulles d'air à la 
surface de leur corps. de is proe] les apes er 
râqualique ete, =. 9 TIBG 853 

$ ix. Du vet 


Le vol est. produit par des mouvemens y Suécodsifs et ra> 
pides des ailes dañs Fair et il faut qu’elles poussent Pair 
avec force au-dessous! d'elles, q ù vélles se rappróchent ensuite 
l'un contre. Pautre, ou sur le c corps $ dprés chaque 1 mouve- 
ment, de manière qu'elles ne puissent pas empécher l'ani- 
mal de fendre l'air qui est au-devant de lui. . 


DHISTOIRE NATURELLE. 69 
—Le vol a lieu de huit manières, savoir: 
°” À l'aide de deux ailes emplumées. 
Ex. Toüs les oiseaux ; excepté les autrichiers et les apténodiens. 
».° A l'aidede la peau des flancs prolongée en forme dailes. 
Ex. Les polatouches et les taguans. 
9." A l’aide d'ailes membraneuses qui revêtent les os des bras 
et des pieds postérieurs. 
Ex. Les galéop ithèques. 
4.° A l’aide d'ailes membraneuses qui icit les côtes ver- 
- tébrales. 
Ex. Les dragons. | 
5.° A l’aide de membranes qui revêtent lesrayons des longues 
nageoires pécioralés. 
Ex. Les poissons volans. 
6.° A l'aide de quatre ailes membraneuses säns os ni rayons, 
Ex. Les papillons , les abeilles, les cigales et autres insectes à quatre ailes. 
7° À l'aide de deüx ailes niemibraneuses sans os ni rayons; 
et non recouvertes par desélytres. 
x = insectës diptères où à deux ailes. 
| etquipeuventse replier s sous deux élrires ou “foutreant à 
coriaces. . 
Ex Les — — a 


OEO EEG UT: os 
CENT s 1.9 


#0 ANNALES DÜ:SMUSXEUM: 


. 
ET 


SUR | 
LE THOUINTA,(G), 
POUR - de la famille des Savoniers »Sapindi , Juss. 


A 


Par POITEAU. 9 


Caractère essentiel; 


esi ia zosi jogo sai calo dRaad 
Crises profondément divisé en quatre pies Ouatrá 
_ pétales garnis dune touffe de poils vers le milieu du côté 
intérieur. Haie étamine Nes Un wan ; trois bitte 


pe 


5n 2T MW T Tw TP e Fan. SYE v - 


Gi Le Thouinia de te et de Sun airi espèce de Chio- 
nanthus,et celui de Smith étant un Endrachium jus., p. 133, un Humbertia Lamarck 
Must. pl. 105, j'espere étre plus heureux que les célèbres botanistes que je viens 
de citer, et que le genre que je dédie au professeur Thouin , persistera comme 
ma sincère reconnoissance envers ce sayant estimable, à ama bonté de 
qui je dois ma foible instruction. 

(2) Le citoyen Poiteau, d'abord jardinièr. botaniste au Mibea.; a été envoyé 
à Saint-Domingue en l'an IV, et y est resté jusqu’en l'an IX. Pendant ce tempsil 
s'est occupé à recueillir , décrire et dessiner les végétaux du pays. Il a rapporté 
ane collection de graines et un herbier considérable qu'il a donnés au Muséum. 
M se propose de publier le résultat de ses trayaux. Note des éditeurs, a 


# 


D à MASON ARR nl UERSUM PEE US Tu T 


ON Es. o e à 
+ + É + ^ Eon 
e. $* ; 
$ * Xo 
| . DrmtTÓOIRE NATURELL E. 71 


Trois capsules monospermes , réunies à la base du style, 


terminées supérieurement en une aile membraneuse. 
~ Calis 4 partitus. Petala 4 ,intüs medio villosa. Stamina 
8. Stylus 1. Stigmata. 5 . Capsula 3 monospermæ, imo 


stylo affixcæ , in alam radii apice desinentes . 

Ce genre ne contient encore que deux espèces, toutes 
deux de Saint-Domingue; l'une découverte par moi aux 
environs de la ville du Cap ; l'autre par M. Deschisaux aux 
environs du Fort Dauphin, et dont j'ai trouvé un exem- 
plaire dans l'herbier de Jussieu. 


i. THourniA simpcicrrouiA. Foliis simplicibus. 


. Arbrisseau produisant uie multitude de tiges simples , arquées, 
toidea ; quoique souvent soutenues par les arbrisseaux voisins ^s. 
longues de huit à quinze pieds ; bois. trés-dur. 

Feuilles alterne ; pétiolées , lancéolées , aiguës , roides, dentées en 
scie, glabres en dessus , réticulées et un peu tomenteuses en dessous, 
longues de 3-5 pouces; nervures latérales nombreuses, parallèles , 
saillantes en dessous , terminées chacune par une dent à la circon- 
férence. Pétiole court, cylindrique , n'ayant pas de stipules à sa base, 

Fleurs petites , blanchátres , naissant en Spie: axillaires pjes courts 
que les feuilles. ....: 4 

Calice campanulé , eines. à quatre dns profondes , eder; 3 
obtusés , concaves; deux opposées sont plus étroites. —— 

Quatre pétales cunéiformes, concaves , uri peu plus longs que le 
calice , alternes avec. ses divisions, garnis d'une touffe de poils vers le 
milieu c du cóté intérieur s. insérés à I^ base extérieure d'un bourrelet: 
glanduleux à à quatre lobes, 

Huit étamines. Filamens simples FR ‘de la A dea pétales, 
insér és sous le germe , se à la base: par le bourrelet Lo 
authéres ovales , 3 t esed 


y sine " 


72 ANN ÖLES: DUSMUSÉUM: + 
. Germe supérieur trigone : style droit; Rersiatant , plus leng que les 
étamines ; trois stigmates subulés , ouverts, 
Fruit composé de trois capsules monospermes ne s ouvrant pas ; 
attachées à la base du style, terminées en une aile membraneuse. 
Semence ovale , attachée au bas de la loge, recouverte d'une seule 
tunique , composée d'un embrion dont la radicule est subulée ; dirigée 
yers la base et dont les deux cotilédons sont inégalement repliés vers 


la radicule. 


2. WO TRIFOLIATA. Foliis ternatis. 


-inozr*) maine Si ii Mure [30]. 4 


Anonimos arbor , flore racemoso ao j Fructu iako Deschisaudi 
in herb. jus. 

Arbre. Feuilles alternes ;  ternées , pétiolées ; folioles de forme ovale 
renversé , dentées en scie , glabres des deux côtés, luisantes en dessus, 
profondément sillonnées par les nervures latérales qui sont saillantes 
en dessous et munies d'un petit tas de poils dans chaque angle; fo- 
liole intermédiaire plus grande que les latérales, longue de 5-4 pouces, 
Pétiole commun long de deux pouces , sans stipules à sa base. 

Méme mode d'inflorescence ! que dans Vespèce précédente. Fleurs 
sgalement petites et blanchâtres , mais un peu plus ouvertes ; pétales 
en formé de spatule. 

“Les fruits n’offrent aucune différence remarquable. Dans l'une ct 
l'autre espèce, ils- ont. quelquefois une partie de moins, mais c'est 
d avortement , car les trois stigmates sont —Ü présens, 


Observations. 


aio soul à 
* 


^ Tae position id du 4 ourelet glanduleux ei entre jies pétales et 


les étamines et non entre les étamines et l'ovaire, est un 
caractère qui n’a encore été observé que dans un petit 


| nombre de plantes. Je l'ai trouvé dans les fleurs de quatre 


Espèces de Serjania et dans celles du Cupania, en Amga; ; 


DIS TON RE: NATURELLE. M3 
æt je suis porté à croire qu'il existe dans la . plupart. des 
genres de la famille des savoniers qui ont leurs étamines 
libres. Om TT 


J j Y 
v 


Essplication des pem 


1. Thouinia simplicifolia, a. Fleur entière plusieurs. fois grossie. 5. La méme 
sans corolle. c. Calice: ^d. Pétale: e. Etamiñes et pistil f: Fruit de grandeur 
naturelle. g. Le méme ayant l'une des capsules coupée transversalement et lais- 
sant voir la semence. À: Semence.;. La méme coupée transversalement. À Émbrion 
un peu gross, yu des deux côtés opposés et dans sa position naturelle.: m. Le 
même dont on a développé et étendu de force les deux cotylédons. 


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E ANNALES DU MUSÉUM 


VOYAGE 


TE SOMMET 


D MONT- -PERDU, 


| Lo à la séance o publique de laclussedes sciences physiques 
^ et mathématiques de l'Institut national de France. 


Par le TEN RAMON D. 


P4 


Javorstenté plusieurs fois ascension du Mont-Perdu, et 
j'avois toujours été arrêté à une petite distance de sa cime 
par des amas de glace et des escarpemens qu'il étoit impos- 
sible de franchir. Il m'importoit cependant de l'atteindre , 
soit pour vérifier, à l'aide du baromètre, élévation de cette 
montagne qui paroît être la plus haute des Pyrénées, soit 
pour reconnoitre la nature et la disposition des bancs dont 
ses sommités sont formées, et mettre ainsi au-dessus de 
toute contestation un des phénomènes géologiques les plus 
singuliers que l'on ait observés. 

De toutes les faces du Mont-Perdu, il n'y avoit plus que 
sa pente orientale qui m'offrit encore quelques chances de 
succès. Là se trouve un col fort élevé que de hardis mon- 
tagnards franchissent quelquefois pour se rendre directe- 
ment TS la vallée de Béousse à la vallée de F anlo; c' est ca 


2 D'HESTOTRE NATURELLE. 72 
qu'on appelle le col de Niscle. J'étois persuadé qu'en par- 
tant de ce col, le pic lui-méme seroit peu difficile à gravir, 
si toutefois l'intervalle qui l'en sépare n'ayoit pas dérobé à 
ma vue quelqu'obstacle qu'il füt impossible de surmonter. 
J'envoyai done deux de mes meilleurs guides à. la décou- 
verte, et je les suivis moi-même quatre jours après: je ne 
m'étois point —— j avois "dmn Ja yériteble route du 
MonrPerdu. : Bie fs 

- Je fis ma premiere station au Tu da. es do inde. 
A les Pyrénées on donne le nom de ports à ces cols 
qui servent de passage pour communiquer d’une vallée à 
l'autre. Celui-ci estsur la limite d'Espagne, et son élévation 
est considérable. ; L'observation du baromètre la porte à . 
2516". ou 1291', ce qui fait 98 métres de plus que le col 
du Grand Saint-Bernard ; cependant il s’en faut de beaucoup 
que le port de Pinède soi le passage le plus élevé de cette 
partie des Pyrénées. 

D'ici on voit le col de Niscle en face ; mais on en est 
séparé par les précipices de la vallée de Béousse. Nous des- 
cendimes donc en nous dirigeant obliquement vers les 
énormes murailles qui soutiennent le lac du Mont-Perdu 
et sa terrasse, et nous arrivámes au point où le torrent de 
décharge tombe en une épouventable cataracte, jusqu'au 
fond de la vallée. Là, nous passimes la nuit. en plein air, 
environné de la vapeur des cascades supé es, le Mont- 


- Perdu suspendu sur nos têtes, un abime sous les pieds, et 


Forage grondant de toutes parts autour de nous. 
-Le premier travail de la matinée fut de traverser à gué 


H torrent de décharge du lac; sa profondeur, son. extrème 


rapidité et sur- tout. Je froid de l’eau rendirent cette.opé- 
ration assez pénible. L'eau. ne faisoit monter le thermo- 
10 * 


76 ‘ANNALES DU MUSÉUM 
mètre qu'à deux degrés au-dessus du terme de la con- 
gélation. 

De, jusqu’? au hänt du col de Niscle, nous n'éprou- 
vâmes d'aütre difficulté que celle qui naissoit de la forte 
inclinaison'des pentes. Je vérifiai la hauteur de ce col; il 
est précisément au niveau du port de Pinède, et un peu 

au-dessous dé celui du lac. 

C'est à l'occident du col que se montrent les derniers 
gradins du Mont-Perdu , et ils s'élèvent tout-à-coup avec 
une fierté qui annonce dignement les avenues de sa cime. 
Quatre ou cinq terrasses empilées les unes sur les autres, 
forment autant d'étages dont les degrés sont comblés en 
partie de neiges éternelles et de débris qui facilitent un peu 
l'aecés de.ces murailles, autrement inaccessibles. Les pre- 
miers de ces débris sont d'assez gros blocs de grès renfer- 
mant des testacés; avec eux, je trouvai des fragmens d'une 
calcaire schisteuse , fortement souillée d’ argile, et toute par- 
semée đe petits polypiers auxquels je ne connois point d a- 
nalogues, et qui paroissent constituer un genre nouveau. 
Plus haut, les débris s'amenuisent de plus en plus, et le 
plus grand nombre appartient à une pierre calcaire com- 
pacte , noirâtre, d'uné fétidité singulière : le froissement 
qu'elle éprouvoit sous nos pas, suffisoit pour infecter l'air 
d’une odeur fade et nauséabonde , qu'il m'étoit impossible 
de rapporter- à aucune de celles que la percussion déve- 
loppe dans les ee postes et po oo "endi" 
paires. ^ 5 

Nous employámes huy dio heure à traverser ces im- 
menses rüines, et cette páartié du ` voyage nous excéda de 
fatigue par Peffort quil falloit faire, tant pour gravir des 
pentes fort rudes , que pour lutter contre la tendance qui 


^ 


DHISTOTIRE NATURELLE. 
entrainoit incessamment ce terrain mobile et nous, vers le 
précipice. 

- Enfin, nous parvinmes à la terrasse supérieure, et nous 
nous trouvámes sur une bande de rochers solides. Cette 
bande n'est d'abord qu'une étroite aréte, taillée comme 
le faite d'un toit; mais peu-à-peu elle s'élargit et conduit 
de plein pied à une espèce de vallon où commencent les 
glaciers dont le pic est entouré. Ce sont là les derniers 
rochers que j'aie pu observer en place:la neige et la glace 
couvrent tout le reste. J'y reconnus la répétition des bancs 
calcaires lardés de silex, que j'avois observés au port de 
Pinède. De méme ils affectent une situation voisine de la 
verticale , et une direction parallèle à celle de la chaine ; et 
ils sont accompagnés de feuillets d'un autre pierre calcaire 
trè-changée de sue, , et qui renferme une si grande quan- 
tité de lenticu les, que souvent elle en semble . 
presqu’entièrement formée. 

Au terme de cette terrasse , il fallut aborder ces glaciers 
dont les escarpemens inférieurs m'avoient jusqu'à présent 
arrêté, et que j'attaqual cette fois à leur origine, et par 
conséquent dans le lieu où ils ont la moindre inclinaison: 
La traversée en fut cependant désagréable et assez péril- 
leuse. Tantôt leur surface étoit glissante, dure, et résistois 
aux crampons; tantót nous enfoncions dans les neiges 
nouvelles qui étoient tombées sur les cimes , vers là fin de 
inessidor: sous ces neiges, nous sentions des crevasses oü 
hous courrions à chaque instant risque de nous perdre: 
D'autres crevasses étolent ouvertes et contrarioient notre 
marche. Peu s'en fallut mème que la dernière ne nous | 
arrétát à 200 mètres au-dessous de Ja cime; celle-là s'éten- 
doit transversalement depuis la naissance du. glacier j jus- 


- 


78 ANNALES DUSMUSÉUM 

qu'aux précipices de la vallée de Béousse ; il n'y avoit 
d'autre ressource que de franchir l'intervalle, ct cela en 
sautant de bas en haut : nous y réussimes, c'étoit le der- 
nier obstacle que nous eussions à vaincre. J'ai mesuré la 
profondeur visible de cette crevasse; elle avoit 15 mètres 
ou 40 pieds, et comme le lieu où nous la passámes répon - 
doit à la convexité de la montagne, il est clair que c'étoit 
aussi le lieu où le glacier avoit le moins d'épaisseur. 

De-là je voyois la cime qui m'avoit été constamment 
cachée par la disposition des pentes que j'avois parcourues: 
Elle se montroit sous la forme d'un cône obtus, tout res- 
plendissant de neiges sans tache. Le soleil brilloit de l'éclat 
le plus pur, mais son disque étoit à peine rayonnant, et 
le ciel paroissoit d’un bleu noir si fortement teint de vert, 
que mes guides méme furent frappés de son étrange ap- 
parence. La première nuance a été observée sur toutes 
les hautes montagnes; mais il n'y a point d'exemple de la ' 
seconde, et jene sais à quoi - Attrib cette Phases m 
sion d'optique. 

A onze heures un quart j'atteignis le sommet, et j'eus 
le plaisir de voir enfin toutes les Pyrénées sous mes pieds. 
Je mis aussitôt mes instrumens en expérience. Il régnoit 
un vent furieux d'O. S. O. qui rendit cette opération assez 
diffieile, et qui a jeté quelque trouble dans les résultats, 
À midi, je notai les hauteurs du baromètre et du ther- 
momètre. Les observations correspondantes se faisoient à 
Tarbes. Là, le baromètre étoit, toute correction faite, à 
27?1,47, et le thermomètre à 20°,5o de l'échelle de Réau- 
mur. Aù sommet du pic, j'avois le baromètre à 1811514; 
et le thermomètre à 57,50 au-dessus du terme de la congés 
lation. La hauteur que donne le calcul de ces observations 


da CUEVAS ET REV RS do dd HET. Des G 


ND EE TU PE COR AME e ded 2 


D'HISTOIRE NATURELLE. 79 
est d'environ 72 mètres ou 37 toises au-dessous de celle que 
donnent les opérations trigono méiridues; mais cette diffé- 
rence paroit appartenir à l'état orageux de l'atmosphère, 
et c'est au moins ce que je suis fondé à inférer , de plus de 


6oo observations semblables que j'ai faites à toutes les 


hauteurs, dans la vue d'apprécier la nature et l'étendue 
del'influence que les diverses modifications de l’atmosphère 


exercent sur lesmesures obtenues à l'aide du baromètre. 


- ihe pic est couvert de neige jusqu'à sa cime, ces neiges 
sont continues au nord ; elles se transforment en un vaste 
glacier qui descend d'étages en étages jusqu'aux bords du 
lac et dont la hauteur verticale est d'environ 800 mètres. 

Au sud, au contraire , la face du pic est découverte, ce 
qui résulte moins de l'action de la chaleur iia de la roideur 
de l'escarpement : les neiges ne peuvent s'y soutenir ; elles 
tombent continuellement du haut de la montagne sur un 
talus situé à six ou sept cents mètres au-dessous, et elles y 
forment un glacier assez considérable pour résister à la cha- 
leur directe et réverbérée à laquelle cette situation l'expose. 

- La partie découverte du sommet ne m'a présenté aucune 
couche en place : ce n'est qu'un amas de débris divisés par 
le temps, macérés par les neiges, tourmentés par les vents 
et frappés par la foudre dont la plupart portent les em- 
peintes; ils appartiennent tous à la pierre calcaire com- 
pacte, fétide, qui alterne ici avec les pierres coquillières: 
Je lai examinée avec u ttentio propor rtionnée à limpor- 
tance que lui donne sa situation ; elle contient ‘une pétité 
quantité de sablon fin , du charbon, un peu de fer et un 
pr se fétidité cadavéreuse qui st tenir LI un 

ig T 


ao ANNATES A B Uu MUS ÉUM 
par l’épouvantable destruction: d'animaux marins qui a 
accompagné la formation de ces montagnes ; aussi cette 
Jétidité n'est-elle point exclusivement annexée aux couches 
de marbre qu'on y rencontre. On la reconnoit en brisant 
des grès méme dont le-carbonate de chaux constitue la 
moindre partie, de méme que l'on rencontre le sable jus- 
que dans les marbres où l’on seroit. le moins tenté d'en 
soupçonner là. présence. Toutes ces masses sont des mé- 
langes divers de matieres. semblables. Le sable, la chaux 
carbonatée fétide , l'argile , les coquilles, associés dans toutes 
les proportions possiblesau gré des accidens qui modifioient 
sur chaque point l'influence des causes générales; tels. sont 
les élémens de toutes ces couches, de toutes ces veines qui 
se remplacent ici avec tant de caprice, et se succèdent avee 
tant d'irrégularité. = in 
Du haut du Mont- Perdu , l'oeil saisit à-la-fois tout ce 
systéme de montagnes semblables; c'est une longue suite 
de sommités à couches redressées , qui se rangent sur une 
méme ligne, et qui partagent l'immense horizon du specta- 
ieur en deux parties aussi différentes de niveau, que dis- 


tinctes par la forme des montagnes dont elles sont hérissées, 


Au nord, s'élèvent les montagnes primitives; leurs cimes 
aiguës et déchirées s'enchainent étroitement et forment une 
large bande, dont l'élévation intercepte totalement la vue 
des plaines de France. | 7 

Au midi, le.spectacle est bien différent , tout s'abaisse 
tout-à-coup et à-la-fois. C’est un précipice de mille à onze 
cents mètres , dont le fond est le sommet des plus hautes 
montagnes de cette partie de l'Espagne. Aucune n'atteint 
à 2500 mètres ! d'élévation absolue, et elles dégénèrent 
bientót en collines basses et- arrondies au-delà desquelles 


nv x aquae Et) a 


D'HISTOIRE NATURELLE. 81 
s'ouvre ‘limménse perspective des plaines de l'Arragon: 
Mais ce qui attiroit sur-tout mon attention, c'étoit l'as- 
pect de cette bande méridionale des Pyrénées, sur laquelle 
mes regards plongeoient comme du haut des nues. Elle me 
sembloit nettement divisée en deux parties. distinctes ; la 
plus voisine des plaines offroit à ma vue ces longs dos et 
ces vallées évasées que forment ordinairement les coteaux 
calcaires sur la lisière des grandes chaînes. La bande; au 
contraire, qui tient au Mont-Perdu , et qui lui sert de 
base, conservoit l'étrange apparence qui: signale toùt ce 
qui appartient à cette singulière montagne. C'est un vaste 
et long plateau dont toute la surface, vue de cette hau- 
teur, paroît à-peu-près de niveau. Quelques mamelons 
‘seulement :y figurent autant de monticules peu élevés ; 3 
que- séparent em big ne Jarges-ot. peu profonds. Mais au 
milieu de cesi qu'ont tracées d'anciens 
courans, s'ouvrent quatre énormes crevasses à parois exac- 
tement verticales. Elles partent, en divergeant, des bases 
du pic; et se prolongent jusqu'aux limites du plateau dont 
elles partagent indifféremment et les protubérances et les 
vallons, et qu'elles divisent lui-méme jusqu'à ses fonde- 
mens. Elles en absorbentaussi leseaux, et rónbisos my ccm 
foréts que l'on ir dans: leurs profo rs. Ces ci 
vasses , si nettes qu'on les croiroit formées de la veille ont 
si bien conservé leurs angles saillans et rentrans, que tout 
se correspond parfaitement depart et d'autre, et les saillies 
et les enfoncemens, et les sinuosités des parois et les ondu- 
lationsdes sommités: on croiroit que leursbords n'attendent; 
Ime m j quoe nouvel effort de là pmo 
les a désunis. - 
Bi En vain on parc niivie ASSES, jdi: es les av it ues 


x 
5. : 11 


82 ANNALES DU MUSÉUM 

de haut. Leur étendue; leur profondeur , la grandeur gi- 
gantesque detoutes les proportions, né permettroient guère 
d'en deviner l'origine et la nature; je les ai visitées : pour 
les aborder: il faut en chercher l'ouverture dans le val de 
Broto ou de Fanlo: Ce sont de vastes et majestueuses vallées 
couvertes de forêts aussi vieilles que le monde, et qui. ne 
sontconnues que de quelques pâtres qui y conduisent de loin 
en loin: mp troupeaux voyageurs. J'ai marché deux jours 


dan rte le nom de Zal di. Ondése..le) n'airien vu 
de plus irhposant et de plus extraordinaire ;. le-sol-est.-une 
suite de gradins parfi téanéiio die sos ; et formés par 


des bancs de prie: entre rd on remarque le grès rouge 
que les géol idèrent comme l’un des plus anciens 
du globe: Le trei y tombe en cascades si régulières, que 
la longue rampe qu'il parcourt; semble façonnée de main 
d'homme; De part et d'autre s'élèvent, à perte de vue; les 
parois de cette vaste fissure, disposés en étages d'une bau- 
teur prodigieuse, et dont l'À-plomb, la matière, la couleur 
et les joints rappellent à tel point les strüctures humaines, 
qu'on eroiroit voirun immense édifice en ruines. Du fond 
de cette erévasse j'ai gravi sur le plateau. Son élévation 
est de 2430" ou 1200" au-dessus du. niveau delad mer; et 

la profondenr de la crevasse est de goo mètres on 460 toises 
vers Min silieh ; et de vont métres ou u 645 toises vera. son 


Tes est secondáire On ces Piper amas. pec pou- 
digues les grs, ie! calcaire: ‘coquillier. et fétide, tels en 
sont les mat t dans le nombre des corps marins qui 
y: sont enfermés, le genre qui l'emporte sur tous les autres, 
est celui des DIEMQUE ces rencontre partout dans une 
st prodig abondance ; qu'elle épouvante Fest le plus 


ee E LA E EENE, MERETUR RAS UIT LE CASH S CSS ai T IA 


D HISTOIRE NATURELLE. 83 
accoutümé à l'idée des grandes destructions de la nature. 
Quant au plateau lui-même, c'est un affreux désert. Déjà 
trop élevé pour nourrir des arbres , il repousse encore la 
petite végétation par mobilité des débris dont il est cou- 
vert ; à peine on y aperçoit çà et là paipa, maigres ga- 
zons. Les hauteurs méme du Mont-Perdu n'en sont pas à 
ce point dépourvues ; jusqu'à ses derniers étages, j'ai trouvé 
des plantes rares et superbes; et j'ai recueilli, à x as on 
mètres au-dessous de sa cime, le cerastzum — et l'a- 
retia alpina en pleine fleur; jamais méme je n'avois vu 
cette dernière aussi vigoureuse et aussi belle que je l'ai vue 
à une élévation qui est peut-être la plus grande où l'on ait 
observé des pienten parfaites, à cette latitude. 

. Au reste, ces êtres organi ont les dltbimeq que j'aie 
pénéontirés: à la cime du. Mont-Perdu: Fy ai ééjsuinés deux 
heures, et à quelque distance que j'aie porté mes regards; 
je n'ai rien aperçu de vivant qu'un aigle qui passa au- : 
dessus de:nous, volant pua imr contre le vent avec une 

able rapidité: en moins. "— minute nous le pe 


Nousluttions nous mémescontré ce vent hasikii me 
un aigle triomphoit si aisément, et il nous faisoit éprou- 
ver un chti considérable. Aucun vent ne di - aussi 

ment la chaleur sensible, que ne le fait. ttini du 


dud ant on est: exposé à son action dans les régions su- 
périeures de l'atmosphère : -il doit cette propriété à sa sé- 
cheresse et à sa rapidité , qui rien et hátent l'évapo- 
ration des corps qui en sont s | éti 
quoique“ lè- thermomètre n 'indiquátó pas 1 une mem 
tempi. Cette incommodité; au reste, est la seule 
quej aie ressentie. Nous-respirions sans peine cet air déjà 


Pu 


transis: j 


84 ANNALES: DU: MUS ÉUM 
si léger et qui ne suffit plus à la respiration de bien d'autres. 
J'ai vu plus d'une fois des personnes vigoureuses étre forcées 
de s'arréter à des hauteurs beaucoup moindres ; et au co 
du Géant, où Yair n'étoit qu'au ideni de raréfaction , 
Saussure éprouvoit de l'essoufflement et un commencement 
de malaise dés qu'il se livroit à des mouvemens un peu 
plus qu'ordinaires. Ici nous n'avons rien éprouvé de sem- 
blable; seulement l'état du pouls indiquoit une altération 
indép: ndante de. l'agitation du voyage : le repos ne le cal- 
moiti point. Pendant tout le temps que nous restâmes au 
sommet ,1l demeura petit, sec, tendu , et accéléré dans 
le rapport de 5 à 4; cette fièvre, qui est nerveuse , annon- 
coit assez le malaisé que nous aurions ressenti à une hau- 
teur plus grande ; mais au point oà nousen étions affectés, 
elle produisoit un effet tout opposé à celui qu'un degré de 
plusauroit produit. Bien loin d'occasionner de l'abattement, 
il sembloit qu'elle soutenoit mes forces , et qu'elle. excitoit 
mes esprits. Jesuis persnadé que nous lui devons souvent 
cette agilité des membres, cette finesse des sens, cet élan 
de la pensée qui dissipent tout-à-coup l’accablement de là 
fatigue et l'appréhension du danger ; et il ne faut peut-étre 
pas chercher ailleurs le secret de l'enthousiasme qui perce 
danslesrécits detousceux qu'on vus s'élever au-dessus des 
hauteurs ordinaires; si toutefois il ne convient pas d'accorder 

aussi quelquechose à l'empire méme des lieux, à la majesté 
du spectacle, à émotion qu'excitent des aspects si imposans 
et sinouveaux, lorsque seul, sur ces cimes qui sont les vé- 
ritables extrémités de la terre, l'observateur invité au re- 
cueillement par la grandeur des objets et le silence: de la 
nature, contemple sur sa tête l'immensité de : 
sous ses pieds la profondeur des temps, 


l'espace, et 


D'HISTOIRE NATURELLE. 85 


ESSAI 


DE classification des produits volcaniques , ou prodrome: 
de leur arrangement méthodique. 


Pan FAUJAS-SAINT-FOND.. 


P LUS l'on étudie l'histoire naturelle des volcans brülans, 
ainsi que celle des volcans éteints, plus l'on doit étre con- 
vaincu que la différence d'opinion quirègne au sujet de ces 
derniers, et qui divise plusieurs naturaliste d'Allemague 
d'avecceux de la France et del'Italie, qui ont une manière de 
voir différente, tient particulièrement à ce qu'on ne s'est 
jamais bien entendu , tant sur les mots que sur les choses. 
~ Dans une question qui a des rapports si immédiats avec 
lesrévolutions delaterre, il paroit, d’après des faits, que quel- 
ques savans ont confondu certains produits de la nature, qui 
doivent leur origine aux eaux, avec d'autres produits en quel- 
ques sortes analogues , qui sont le résultat de l'action des feux 
souterrains: nous devons dire aussi avec lamème franchise, 
que ceux qui marchent sous les bannières de Neptune, ont. 
poussé les choses plus loin encore, en attribuant au fluide 
3. Aus 


86 ANNALES DU MUSÉUM 


aqueux des matières qui ont été incontestáblement dans 
un état de fusion; c'est de-là qu'à pris naissance la secte des 
neptunistes et des vulcanistes. 

Je ne connois qu'un seul exemple où des naturalistes 
francais ont été induits en erreur au sujet des Zrapps et des 
 amigdaloides du Palatinat, qui ont, au premier aspect, 
une telle ressemblance avec des produits volcaniques, 
qu'il n’est point étonnant qu'ils aient pu tromper ceux 
qui ne les observoient. pas sur les lieux ; mais lorsqu'à 
mon retour d'Allemagne j je fis une longue station à K iz, 
à Oberstein et à Rechembach , et que j'y recueillis une suite 
nombreuse de trapps et d'amigdaloides, que je fis voir à 
ces mémes naturalistes, et que je partagai avec eux , ils 
s'empressérent de revenir de leur erreur. (1) 

Les trapps et les amigdaloides du derbischire qui ressem- 
blent à ceux du Palatinat , avoient trompé de méme 
M. Whitehurstqui les a considérés comme des produits du 
feu, dans son livre sur la théorie dela terre ; mais comme il 
m'avoit invité à observer ces pierres avec attention, lors- 
que je voyageois dans cette contrée de l'Angleterre, si riche 
en minéraux, je lui fis part de mon opinion entièrement 


uper 
aua 1 


"— a 


T DT d — 


- (1) Lamanon s'étoit trompé aussi, au sujet decus et des amigdaloides de la 
gne de . presi dans les Hautes- Alpes du Champsaur ; mais non-seulement 
sque j'eus combattu son opinion , mois il supprima aussitôt 

l'ouvrage qu 1 avoit fait i prier i c ce ed et n’en réserva que douze exemplaires , 
auxquels il ajouta sa x. Je possèc kde dea exemplaires, qu'il m'envoya 
en témoignage de sou amour pou té. te, il ne faut pas blámer les na- 
turalistes qui ont quelquefois confondu les trapps et les amigdaloides. avec certaines 


laves; caril y a de véritables laves doivent leur ne à id 
tr des 
amigdaloides. 5 iii » EL z ^ 


DHISTOLRE NATURELLE. 87 
opposée à la sienne, et j'eus l'honneur de lui écrire que je 
n'avois rien trouvé de volcanique dans tout ce pays. 

‘Jene rapporte ici ces détails que pour prouver à ceux qui 
regardent les vu/canistes comme des hommes qui ne voient 
par-tout que les traces dufeu , qu'onatort de lesjuger ainsi. 
Je passe à présent au tableau systématique de tous les 
produits volcaniques dont je vais esquisser ici le prodrome. 


$ : [': 


Laves compactes homogènes à base de 
trapps, c'est-à-dire, dans lesquelles les 
mémes élémens qui entrent dans la com- 

1. prvisrow. Jposition des trapps, se trouvent réunis et 

RSEN US confondus de maniére qu'on ne sauroit en 

homogènes, distinguer aucun en particulier à l'oeil nu. 
Ces laves sont noires, et quelques - uneg 
ont le graintres-n. - 


6 IL. 


re 


Variété de la même espèce dont le grain 
est plus rude et quelquefois écailleux. 


OBSERVATIONS. 


Je donne le nom de laves à base de trapps à certaines laves com- 
pactes, d'un noir plus ou moins foncé, qui forment de véritables laves 
basatiques, mais dont la pâte, plus ou moins fine, n'offre qu'une 
pierre d'une apparence homogène, qui ne doit présenter à l'œil, 
pour convenir à cette division, ni chrysolite des volcans, ni feldspath , 
ni zéolite, ni autres corps étrangers : enfin ces sortes de laves sont les 
plus rappróchées des trapps ordinaires d'ancienue formation , et n'en 
diffèrent que par l'action particulière qui leur a été imprimée par les 

147 


88 "ANNALES DU MUSÉUM 
feux souterrains, qu'il ne faut pas toujours assimiler aux feux de noë 
laboratoires ni de nos ateliers. En un mot, ces laves paroissent devoir 
son origine à de véritables roches de trapps : j'en ferai connoitre. les 
caractéres particuliers, dans la nouvelle édition dé ma Minéralogie des 
volcans. | 
S pt - 
. Laves porphyritiques avec des cristaux 
de feldspath bien prononcés, engagés 
| dans une pâte, ou base de trapps. Ceslaves 
Adoivent leur origine à de véritables por- 
phyres. ^ — ; 


$gqn 


Laves porphyritiques avec des cristaux 
. de Zeucite. 


$./ DIVISION. 


Laves porphyriti- 
Laves porphyritiques avec du schorl noir 
A(pyroxène d Haüy.) ; 


$ IV. 


 Laves porphyritiques dans lesquelles 
WZornblende se trouve cristallisée, 
GO AUR X» A X uM Red M | 


OBSERVATION S. 


Si la division que j'ai établie dans les Essais de géologie , tori. 11, 
entre les porphyres , n’est pas une erreur; l'application analogique qué 
y'en fais ici, à 'égard des laves porphyritiques , tend non-seulement à 
simplifier la connoissance des produits si variés et si multipliés des vol- 
cans , mais elle sert encoreà nous apprendre qu'il est nécessaire de placer 


parmi les porphyres , des roches qui en avoient été séparées, et qui 


D'HISTOIRE NATURELLE. 89 
gisent à de grandes profondeurs dans la terre, où elles seroient 
restées à jamais inconnues , si les éruptions volcaniques ne les avoient 
arrachées de leurs places natales ; et ne les avoient mises en fusion sans 
en altérer considérablement les caractéres. +: | 

Ces roches porphyritiques souterraines ayant pour base un trapp 
semblable à celui qui renferme les cristaux de feldspath des porphyres 
ordinaires, doivent nécessairement former des espèces particulières ; 
j'ai donc dà les ranger dans les trois sous-divisions qui font suite à ce 
genre de roches dans ce tableau systématique. ! 


$ i" 


4. 


5."* DIVISIÓN. | 
Laves à bae de | Laves à base de feldspath: 
feldspath, B. i 


OBSER'V ATIO NS. 


Lorsqu'au lieu d'avoir pour base la pierre composée qui dorme nais- 
sance aux trapps, les laves ont été produites par des feldspaths en 
masse, en couches ou enfilons , auxquels on donnoit autrefoisle nom de 
pétrosiléx , ces laves prennent un caractère particulier de demi- 
transparence et de contexture ;-qui permet de reconnoitre leur origine; 
j'ai donc dà en former une division séparée ; Pon pourra y classer 
plusieurs laves de cette espèce, qu'on trouve à l’Lina , aux iles Ponces 
et ailleurs. Les laves pétrosiliceuses et résiniformes de Dolomieu, doi- 


H 


vent etre placées dans cefte section, `` 


3 p ang. x T 
(o nom 1e led SA Tel 
+ Tou ia A. o À je 
"ad n y JP E hé rs 
Vcn T a i dd ad ZW vite les MU | 
s: TE OG AL. t |^ EETA LELE JA a La De A 


40 ANNALES, DU, M-USÉ UM 


| j qe 
gites amigdaloïdes avec chrysolite , ou 
perd des ST 
NA à 


Amigdaloides avec des globules de 
_zéolite. 


4. ^ DIVISION. $ IMI. 
. Laves amigda- À —— Amigdaloides avec analcyme, , stilbite 
Iren et natrolite, 
$ IV. 


É—— Amigdaloïdes avec des NUN de 
spath calcaire, 


$ Vv. 
— — Amigdaloïdes avec des globules d'a- 
. ... gate , decalcédoine, de stéatite, 


OBS À BYATIONS, | 


Je conserve ici le nom g’ d'a amigdaloide comme ve Aj usité parmi A 
minéralogistes francais; ce mot répond à celui de mandelstein des 
pee de toadstone des mineurs du derbischire, la pâte de cette 
pierreest la méme que celle des porphyres , dont elle forme en quelque 
sorte la série , et: si % la tire de la ligne, c’est que les corps étrangers 
qui y sont renfermés, y sont en globules et non en cristaux; je n’en 
pense pas moins cependant que ces corps n'aient une orige commune 
avec la pâte qui les réunit , et que le tout n'ait été formé en même temps; 
mais comme une cause PR a géné ici l'acte de la cristallisation, 


RON Dr 


D'HISTOIRE NATURELLE. 91 
il en est résulté des formes globuleuses ou indéterminées, qti donnent 
àces roches un aspect et une sorte de faciés différent de celui des 
porphyres proprement dits; et, quoique leur base soit en général la 
méme que celle des porphyres, j'ai dû néanmoins en former une 
éspèce séparée d’après les motifs que je viens d'établir ici, mais cette 
espèce doit être, pour ainsi dire, en contact avec les us ets ou 
du moins étre 'placée NS Eu P à cóté d'eux. 


$ E 


t Ph 


Laves granitiques à gros grains, avec feld- 
spath cristallisé, mica, etc. 


$ Il. 


D prvisron. 
Laves granitiques. Ds granitiques à petits grains j grani- 
ello. 

$ n. 


Laves granitiques feuilletées, ou schistes 
granitiques ame 


ie Ro re 
"be peni. ainsi que les porphyres ont été soumis à l'action des 
feux souterrains ; mais ces deux sortes de roches d'a ncienne formation, 
ayant des différences dans leur élément constitutif, ainsi que dans leur 
organisation , ont dů offrir aussi des différences dans leur manière de se 
comporter au feu. 
L'on voit en effet des laves praxi tide dans lesquelles le quartz est 
resté intact, tandis que le feldspath a été criblé de petits pores , et 
s’est converti en lave scorifiée noire, tandis qu'au milieu d'un feu aussi 


92 SÀSAN NN ALES. DU: MUSÉUM 

ardent, le mica n'a éprouvé d'autre ex d que celui d'acquérir 
un éclat un peu métallique. ~ 

s! D'autrefois les-cristaux de feldspath privés: de. fex.,. et plus chargés 
d'alkali végétal ou potasse, se sont boursoulllés, et ont adoptés une dis- 
position filamenteuse qui les rapproche beaucoup de la véritable pierre 
ponce; le mica n'a pas fondu, et, le quartz n'est devenu terne que par 
son extrême division occasionnée par. des multitudes de petites. fentes 
et cassures produites p FACEM sübite ou trop long-temps soutenue 
du feu. 

vens d'autres lates granitiques le TER Ke a éte fonda et comme 

: : en un mot 
Pon doit cOBeeVOI QR "la dà résulter Bins c ces lares d'autr es modifications 
quiont pu dépendrede l'activité du feu, du jeu des émanations gazeuses, 
du concours de l’eau et de la chaleur , de l'oxidation du fer; et de bien 
d'autres causes qu'il seroit trop long ds rapporter ici ; mais ce quel'on 
conçoit plus difficilement, c est que des granits soumis à l'action des feux 
souterrains , dont la nature ne nous 6st certainement pas encore bien 
connue, aient pu perdre leur force de cohésions, au point de former de 
. grandes coulées de laves qui ont pu cheminer au loin, et ont ensuite 
repris, par le refroidissement , là plupart.de leur caractère granitique. 
Cependant lorsqu'on a été à ire d'observer: les laves des contrées 
granitiques , sur-tout là où les volcans ont exercé une grande puissance, 
Ton ne sauroit raisonnablement révoquer cette vérité en doute, et s'il 
est démontré que des granits ont été violemmentattaqués en place par 
feux volcaniques , il n'en est pas moins prouvé que d'autres granits 
ont formé aussi de vastes ruisseaux de “matières rendue fluide pL 
r action fe mémes feux Wurm e 


D'HISTOIRE NATURELLE. | 93 
$ I. er 
Lies primatiques à 3,à4, à 5,à6, 
à 7 ; Der à à 9 pans. 
€ 
Laves en boules, solides, creuses, avec 
noyau , sans noyau, compactes, en couches 
Configuration di^ / concentriques, en boules poreuses. . 
verses des laves. : 
$ III. 
Laves en tables, minces, épaisses. 
§ IV. 
Laves dont les formes sont quelquefois 
si régulières, qu’elles ont une fausse appa- 
\rence de cristallisation. 
reg EP 
Laves poreuses pesantes et à grands pores 
irréguliers. (C’est le passage de la lave com- 
pacte à la lave poreuse. 
§ AE 
Laves poreuses légères, dont quelques- 
unes surnagent au-dessus de leau, et ont 
les pores plus ou moins réguliers, quelque- 
fois ronds , 
noires, | v in 
rouges, TOT. 
brunées, — 
grisátres, 
fauves, 
bleuátres, | 
blanchi hs. 5 os 
blanches. jä l'action de l'acide sulfureux. 


3, E 15 


6.°™° DIVISION. 


7.7 DIVISION. 


Laves poreuses de 
diverses espèces. 


j£ : SÉNNALES DU MUSÉUM: 

à I. er 

See d scorifiées. Ces laves ont été si for- 
tement chauffées, qu'elles sont à demi- 
vitrifiées , et donnent des étincelles avec 
l'acier. 


| 5 3 
. Emaux des volcans de diverses couleurs. 
(Ce sont des verres opaques, quelquefois 
un-peu terreux. 
TOMOS .$ III. 
Verr 'es s volcaniques de div erses formes, 
plus ou moins transparens. 
i$ iV. 


8.^"* DIVISION. 


Vitrification des 
laves. 


-= Pierres ponces, verres blancs spongieux 
ou filiformes. 

"Verres bruns, noirátres en forme de che- 
veux, du volcan de l'ile de Bourbon:on Wa 
trouvé jusqu'à présént. que là ces verres ca- 
pillai | ; 


OBSERVATIONS 


iEn itur qiatres sections dans celte chuitième division, i Jai i eu ppo 
ae de fac cla io 


ans, m ma ae Hne m 
sorte , l'échelle Prenons à de ces Se embrasé » €t de mettre par- 
là les naturalistes à portée de se former une idée approximative de la 

al u en émane, Je n'ai pas besoin d observer que dans les rap- 
prochemens C tifs entre le feu des volcans et celui que nous pro- 
duisons par l'art dans nos hauts fourneaux, dans nos verreries où dans 
nos simples laboratoires, il faut avoir égard à la nature des matières 
soumises à l’action de ces feux ;-il- nesti érsonne dui ne sente la né- 
cessité des dinni qu el est nécessaire" € d'établir à à ce sujet, 


D'HISTOIRE NATURELLE. 95 
ES y I 
Alkali minéral cristal eee Idem en 
masse compacte. 


Alkali végétal cristallisé. Zd. en masse 


: compacte. 
9.^^* DIVISION. d ç III 


Sublimation des { + Muriated'ammoniaque cristallisé, blanc, 
sels. | Zdem coloré en jaune par le fer. 
Sel marin. 
$:V. 
Muriate de soude. 
tees D YE 
Sulfate d'alumine. ~- - 
ó IL 
Soufre sublimé. 
dioi 
Soufre cristallisé. 
10. DIVISION. | ç I. 


Sublimation du 
souire 


Soufre en stalactite. 
pls IV. WU TE 
Sofre et arsenic. 
v ce $- V- 
| M tee c et. fer. 


96 ANNALES pU MUSÉUM 
E 
11.*"* DIVISION, j 
Sublimation des Fer spéculaire. 
matières métalliques, . 
$ I arf 


eme a ; 
12. DIVISION. Brèches formées par des fragmens an- 
Brèches et Poudin- |guleux de laves. 
gues volcaniques for- ; - ue 


més par la voie sèche, m j IL 


Poudingues formés par des laves en 
fragmens , plus ou moins arrondis. 


ó | Ut 


Brèches volcaniques formées par le con- 
cours de l'eau et du feu. — 


$ IL. 


13. DIVISION. 


Produits volcani- 
ques dans la forma- 
tion desquels l'eau est 
entrée en concours 
avec le feu, : 


| "Poudingues volcaniques qui ont une 
origine semblable , c'est-à-dire qui ont été 
formés par le feu et par l'eau. 

$ n. 


— "Tuffas volcaniques de diverses espèces. 


LEN P 
& AA t 


PERCUTUPNERS RES NN C ES ENS 


a Ud Eire AS adr uS artus o ape Mo 7 MRC PSS REESE NT a Ont CC PIE PRE SAT ER TE eren 


D'HISTOIRE NATURELLE 497 
$ Í. er 
Pouzzolanes grav dbaja formées par le 


détritus des laves poreuses, rouges de 
briques, rougeátres, brunes, noires. 


j IL 


14.*"? DIVISION. 


Pouzzolanes. 


Pouzzolanes terreuses formées parla dé- 
composition plus ou moins avancée des 
laves de diverses espéces. 


OBSERVATIONS SUR LES POUZZOLANES. 


Les pouzzolanes sont un objet d'utilité première dans les construc- 
tions hydrauliques, l'on ne peut bâtir avec solidité dans la mer, sans 
employer cette production des volcans, en la mélangeant avec deux 
portions de chaux sur une de ce ciment naturel, ` dont on forme un 
mortier bien corroyé. Vitruve a consacré, dans son architecture , un 
chapitre sur l’origine de cette matière, et sur la propriété qu'elle a 
de prendre corps trés-promptement dans l'eau de la mer ainsi que 
dans l'eau douce , lorsqu'elle a été amalgamée avec de la chaux forte, 
elle résiste alors parfaitement à l'action corrosive du sel marin. 

Nous avons en Vivarais, en Velay, ainsi qu'en Auvergne , des 
mines de pouzzolanes aussi bonnes que celles d'Tülie ; et cependant, 
nous faisons encore usage des pouzzolanes des environs de Naples; 
ce qui prouve qu'il faut beaucoup de temps pour Bp e les. haki- 
tudes des hommes , même dans les choses les plus. | 

Le trass des environs d'Andernach sur la rive gauch 
est une sorte de pouzzolane formée de petits fragmens de pierre 
ponce , et de diverses espèces de laves plus ou moins altérées et agglu— 
tinées à la manière des tuffas volcaniques. G) On transporte par 


(1) E ges la cm des carrières de £rass, dans la ieung cahier des | 
Annales du Mus palurelle, tome 2. E 


E 


98 HANNALES DU MUSEUM 
eau jusqu'à Dordrecht, les pierres de trass , pour les réduire en 
poudre dans des moulins à boccards que le vent fait mouvoir. Le 
trass ainsi pulverisé , circule dans toute la Hollande , et est employé 
avec le plus grand succès pour toutes les constructions en maçonnerie, 
dans un päys où l’on trouve l’eau par-tout en creusant la terre : les 
Hollandais fournissent aussi du trass à l'Angleterre: 
ó I er 
Laves oxidées de diverses couleurs. 

15". DIVISION. | pe s H. 

52 inia No blanches compactes ou poreuses 
par les vapeurs acides plus ou moins altérées. 


i 


et nies gaz Y Axes j III. 
 Laves altérées à leur superficie par 
l'action de air atmosphérique. 
6 L^ 
_ Laves avec du granit, 
| -— 
ie usc Aq: du porphyre. 
Lu EN ud du SET 
pus x 5 
i , ou d HE j IV. ; 
—— Avec du quartz. 
d ES 
Are de silex. — 
| 5. Vi 


—— Avec di pechstein ou Picus de 
poix. 


D'HISTOIRE NATUmRELLr ^9gó 
$. VH. 
Avec du grès quartzeux. 
$ VUL 
—- Avec de l'horn-blende 
f IX. 
—— Avec du pyroxène. 
nnd a. Pn 
Avec de la tourmaline. 
& XE. 
Avec du saphir. 
à $ XII. 
Avec du grenat.oi2?17:60 < 
—€——— ETS 
— dwed de Phyacinte , , zircon de 
Haüy. 


EE o Pont: 
Avec spath calcaires, seragpnite * 
marbres, pierres calcaires, — 


LANV 
“— Avec du duse. 21vÍd HT 


x 


~d 


|. FANS ba 
— Avec du soufre. ~ 
$ XVIL- 

Avec des pyrites. 
| 6 XVIL | 
N^ —— Avec du fer et autres métaux, ih 


—— me 


— — o aee 


> s 


SETAREA RM 


E. ya 


100 ANNALES DU MUSÉUM 
à * " 
TABLEAU GÉNÉRAL. 

Ne Er . X° DIVISION. 
cust ape mes or m Sublimation du soufre. 

IL° DIVISION. . XL' DIVISION. H 
gears .. .Sublimation des matières métalliques, A 

| E 


M. DIVISION. |. 
Laves à base de feldspath. 


XIIL? DIVISION. 


Brèches et Poudingues vólcaniques 
formées par la voie sèche, 


IV." DIVISION. 


RSR AO EAN COE MERE 
Laves amigdaloides. XII*DI YISI ON. 
i | V^ DIVISION, Ps l'eau est entrée en concur- à 
Laves granitiques, |. — VEN | —- rence avec le feu. 


VIt DIVISION. 


XIV.* DIVISION. 
Configurations diverses des Taves. = 
e . s y 


Pouzzalanet. 


vne DIVISION e | ——— 
" XV* DIVISION. 


Laves poreuses de eis Dis 
. Laves décomposées par les vapeurs 
"acides et par les gaz. 


vm * DIVISION. 


. . Vitrification des laves. xm > | | | 
o c ME XVL' DIVISION. | 
IX: DI VIS i o N. e | | Lithologie des volcans, ou de pierres : | 

* Sublimato des sels. ; yb qui ont été accidentelle- 


. ment enveloppées par les laves, 


DHISTOERENATURELLE. 101 


MÉMOIRE 


Sun les Pierres tombées de l ‘atmosphère, et spécialement 
sur celles tombées auprès de L A igle» le6floréalan XI. 


Lv à la Séance blan de la classe des sciences physiques et 
mathématiques de l'Institut national le 28 fructidor an XI. 


$ L Sujet de ce Mémoire. 


IE y a dans l'histoire naturelle quelques faits si extraor- 
dinaires , que les hommes les plus accoutumés aux mer- 
veilles et à la puissance de la nature , restent. long-temps 
dans le doute ou dans l'incertitude sur l'existence méme 
de ces faits. Tel est celui de la chute des pierres de l'at- 
mosphère ou du ciel sur la terre: depuis Pline jusqu'à nos 
jours, les naturalistes et les physiciens les ont reléguées 
parmi les fables ou les préjugés populaires. 

Cependant des récits exacts et assez multipliés de corps 
pierreux tombés de l’atmosphère sur la terre , depuis six à 
-huit années, l'accord des phénomènes météoriques qui ont 
-accompagné leurs ehutes » l'analogie de forme, de struc- 
ture et de couleur observécs sur cinq à six pierres tombées 
à des temps différens et dans des lieux très-éloignés les uns 
des autres; enfin la non-existence de pareilles pierres dans 

5. 14 


102 ANNALES DU MUSÉUM 

aucune des mines ou carrières connues de notre globe, 
ont engagé M. Howard, chimiste anglais, à faire l'ana- 
lyse de ces productions inconnues jusqu'à lui. L'examen 
chimique lui a présenté non-seulement une parfaite iden- 
tité entre elles, mais encore une différence marquée d'avec 
toutes les autres matières minérales analysées jusqu'à pré- 
sent, Il a trouvé qu'elles contiennent en général depuis le 
- rant 3 de leur poids de silice, un tiers de fer, un 
6." ou un 7.^ de magnésie, et quelques centièmes de séuíffe 
et de nickel; il a de plus reconnu que la páte principale 
de ces pierres tient enveloppés des globules defer allié de 
nickel et d'un peu de soufre , et des fragmens d'une pyrite 
composée de fer et de nickel sulfurés. 

Les mêmes résultats ont été ensuite obtenus par Vau- 
quelin sur trois des mêmes pierres, et sur deux pierres 
tombées en France, lune à Barbotan en juillet 1789, et 
Fautre à Créon , paroisse de j iliac, en juillet. 1790. 

D’aprèsl’intérètque lut ontinspiré ces premiers résultats, 
Ja. classe a paru désirer que je communiquasse au public 
-quelques détails sur les pierres tombées, le 6 floréal der- 
nier, aux environs de l'Aigle, et r examen pinin de cette 
-produetion ; D joindrai | l'analy parative de la pierre 
d’Ensisheim , si fameuse par sa masse, et si intéressante par 

‘#a nature trop peu connue encore. : 


Di es riptio et analyse des pierres mie auprès de 


"i ob bur |  l'Aigle, deb "in an XI. 


JN repporterai d'abord exti a nidore lot sur 
Jes pierres tombées prés de l'Aigle; la première dont j'ai eu 


D'HISTOIRE NATURELLE. p A00 


connoissance , et que m'a communiqüuéé je: citoyen Vau- 
quelin , a été écrite quelques jours après leur chute, par 
un habitant de l'Aigle; j'en conserverai les propres ex- 


MA 


pressions. 


« Il vient de se passer dans notre pays, dit l’auteur de 


. cette lettre, un phénomène assez surprenant. 


» Mardi dernier, 6 floréal, entre une et deux heures 
apres midi, il a été entendu un roulement semblable 


au tonnerre ; nous sortimes et fümes surpris de voir l'at- 


mosphère assez nette, à quelques petits nuages près qui 
n'étoient pas assez épais pour nous dérober la clarté du 
soleil. Nous crümes que c'étoit le bruit d'un cabriolet ou 
le feu qui étoit dans le voisinage.. Nous fümes alors dans 
le pré pour découvrir d’où venoit ce bruit, et nous vimes 
tous les habitans du Pont-de-Pierré qui étoient à leurs 
fenétres et dans leurs jardins, regardant avec étonne- 
ment un nuage qui passoit.dans la direction du sud au 


nord, d’où partoit ce bruit. La surprise fut bien plus 


grande , lorsqu'on apprit qu'il étoit. tombé de ce nuage 
des pierres trés-grosses et en grande quantité, parmi les- 
quelles il y en avoit de dix , onze, jusqu'à dix-sept livres, 
depuis l'habitauon des Buat jusqu'à Gloz, en payal - 
par Saint-Nicolas , Saint-Pierre, etc. > ete. Me 
Voilà comment s'expliquent tous ceux qui ont été les - 


témoins de cet événement extraordinaire ; « ils enten- 


» 
z 
». 
» 
» 


dirent commeun coup de canon, ensuite un coup double 


plus fort que le précédent, et celui-ci fut suivi d'un rou- 

lement. qui a duré environ dix minutes , et qui étoit ac- 

compagné de sifflement; c'est ce dernier bruitque nous 

entendimes à Aigle. Tous les paysans fura très- 
14 * 


104 ANNALES DU MUSÉUM 

» effrayés, sur-toutles femmes qui'croyoient que la fin du 
» monde étoit proche. Le morceau qui accompagne ma 
» lettre a été séparé d’une grosse pierre qui pesoit onze 
» livres; ellea été trouvée entre les Buat et le Futey. Les 
» plus grosses ont élé lancées si violemment , qu'elles sont 
» entrées dans la terre au moins à un pied de profondeur. 
» Elles sont noires extérieurement, et grisátres intérieure- 
» ment:il.semble qu'il y ait dedans une espèce de métal. 
». Il en est tombé une tout près de M. Bois-de-la-ville, qui 
» demeure auprès de Gloz; il eut beaucoup de peur, et il 
» se sauva sous un arbre; il en a trouvé une grande quan- 
» tité de différentes grosseurs dans sa cour, ses blés , etc. , 
» sans compter toutes celles que les paysans ont ramassées 
» ailleurs. 

» Le Buat l'ainé vient d'arriver et nous fait ajouter qu'on 
» a vu un globe de feu planer sur la prairie.» 

Notre confrère Leblond qui habite l'Aigle depuis plu- 
sieurs années, a donné aussi quelques détails intéressanssur 
ce phénomène dans deux lettres adressées le 14' et le 30 
floréal au eitoyen Lenoir, administrateur du musée des 
monumens français. Voici comme il s'explique dans la pré- 
mière. « Le 6 de ce mois, à une heure après midi, Yair 
» étant plus froid que chaud, le ciel serein, on entendit 
» dans l'espace de deux myriamètres > aux environs de 
» l'Aigle, un bruit de tonnerrefort extraordinaire par som 
.» roulement : continu qui dura cinq à six minutes, et ac- 
|» compagné d'explosions fréquentes semblables à des dé- 
» charges de mousqueterie : la direction de cet ora ge, ou 
» plutôt de ce phénomène, étoit du midi au nord. Comme 
» cet événement a répandu la terreur dans tous les lieux 


D'HISTOIRE NATURELLE. æ 105 

» où on l'a remarqué , plusieurs personnes en ont fait des 
» relations verbales, mélées sans doute de quelques exagé- 
» rations , et parce qu'on aime à augmenter le danger au- 
» quel on s'est cru exposé, et parce que ceux qui font de 
» tels récitsne sont pasordinairement physiciens; le résultat 
» de tous les récits m'a Pines deux faits id ont fixé món 
» attention. 

» 1." Un orage qu'on peut iain comme extraordi- 
» maire, parce qu'il a été subit, qu'il s'est manifesté dans 
» une assez grande étendue, à la méme heure, dans un 
» court intervalle de temps, et que l'effroi s'est. répandu 
» par-teuj où ce phénomène a eu lieu. 

» 2." Des pierres trouvées, à la suite de ce TOS 


» à des distances considérables les unes des autres; pierres - 


» que le pays n'offre point ordinairement, qui présentent 
» un certain éclat métallique, et qui ont tous les caracteres. 
» de substances soumises à un feu violent; j'en ai eu sept 
» entre les mains, recueillies dans des "ie différens : la 
» plus forte pesoit dix-sept livres et demie.» 

Dans la seconde lettre, le citoyen Leblond donne des 
détails plus positifs encore. « Une grande explosion eut lieu 
»- dans le village de la Vassollerie; on y avoit remarqué un 
» nuage électrique , sans pluie ni gréle.- L'explosion fut 
» suivie d'un bruit sourd et violent semblable à celui de la 
. » chute d'un corps trés-lourd ; six- parsóries se transpor- 
» tèrent au lieu d’où ce bruit partoit : à 5o mètres de dis- 
» tance, elles virent à l'entrée d'un pré, un trou du dia- 
» mètre d'un boulet de vingt-quatre, et profond de près 
» de cinq décimètres. On en retira une pierre pesant neuf 
» kilogrammes. Quelques jours après, le citoyen Leblond 


n. 


106 » ANNALES DU MUSÉUM 
» se transporta lui-même dans la prairie ; il vit que la 
» pierre s'étoit arrétée sur une couche de silex, que de 
» petites touffes de gazon avoient été éparpilléesàl'entour; 
» on lui apporta successivement neuf pierres tombées à 
» la méme heure, à Saint-Nicolas de Sommaire, au Fon- 
» tanil, et danstoute cette région du midi au nord, l'espace 
» de deux à quatre kilomètres de distance. » | 
Outre les deux pierres qui mont été envoyées par le 
citoyen Leblond, l'une entière, et l'autre ayant fait partie 
de celle de neuf kilogrammes, j'en ai vu une douzaine à 
Paris , entre les mains de marchands qui en font un com- 
merce fort avantageux par le haut prix qu'ils y attachent. 
Elles sont en général irrégulières, polygones, souvent 
cuboides, quelquefois subcunéiformes, de diamètres et de 
poids trés-variés; toutes recouvertes d'une croûte noire y 
graveleuse, d'une matière fondue et remplie de petits grains 
de fer agglutinés. La plupart sont cassées dans plusieurs 
de leurs angles, soit par leur choc entre elles, soit par la 
rencontre des silex sur la terre; leur intérieur ressemble 
à toutes les pierres analysées par MM. Howard et Vauquelin; 
elles sont grises «un peu variées dans leur nuance, grenues 
et comme écailleuses, fendillées dans beaucoup de points, 
et remplies de parties brillantes métalliques du méme as- 
pect ? absolument comme celles desautres pierres analogues. 
Nous en avons fait l'analyse, le citoyen Vauquelin et moi, 
de la manière suivante, déjà adoptée pour un travail pa- 
reil. Sur la pierre réduite en poudre fine, on a versé de 
l'acide muriatique un peu foible ; il s'est produit une effer- 


vescence assez vive; il s'est répandu une odeur de gaz hy- 
drogène sulfuré; et la liqueur a pris une couleur verte trés- 


D'HISTOIRE NATURELLE. 107 
prononcée. Le gaz qu'on ena recueilli n’étoit pas entière- 
ment sulfuré. On a passé deux fois de suite de l'acide mu- 
riatique pour décolorer la partie insoluble qui s'est trouvée 
après un lavage exact de la silice pure, faisant plus de la 
moitié du poids total de la pierre. La dissolution muriatique 
avec excès d'acide a été traitée par l'ammoniaque qui en 
a précipité le fer oxidé et en a retenu la magnésie et le 
nickel ; on a séparé létement le fer en faisant bouillir la 
eese et on ^ obtenir prés de trente-six pour cent de ce 
métal foiblement oxidé. La liqueur contenant un muriate 
triplé d'ammoniaque de nickel et de magnésie , a été mêlée 
avec une solution de potasse pour précipiter la : magnésie 
qui a entrainé avec elle une petite portion de nickel. On 
a eu à-peu-près neuf pour cent de terre magnésienne ; l’eau 
chargée d'hydrogène sulfuré nous a servi ensuite pour sé- 
parer l’oxide de nickel dont nous avons trouvé environ trois 
pour cent. Nous ne parlerons pas ici de quelques difficultés 
qui se présentent dans lesdétailsde cette analyse, nousles ré- 
serverons pour un mémoire particulier; nous nous conten- 
terons d'énoncer le résultat de cet examen. Il nousa donné 
pour matériaux constituans de la pierre de l'Aigle, à très- 
peu p les proportions suivantes: 

Silice; 0e 


3 BR oxidé . > 36 | feld ge c ré 


es atre pour cent d'augmentation: bendint: ose 
tion des métaux mire par l'analyse elle-même. : 


, 


108 A"NNELES DU MUSÉUM 


6 HI. Analyse de la Pierre d" Ensisheim. 


La pierre d'Ensisheim tombée sur la terre vers la fin 
du 15° siècle , a fait le sujet de beaucoup de récits plus ou 
moins fabuleux. Les auteurs contemporains en parlent pres- 
que tous. M. Dutenschoen , professeur d'histoire à l'école 
centrale de Colmar, m'a communiqué plusieurs passages 
antéressans sur la chute de cette pierre. Comme M. Dedrée 
en a fait mention dans le mémoire très-intéressant qu'il a 
donné à la classe sur cette matière, je n'exposerai ici que 
quelques traits principaux de cette histoire remarquable: 
Une chronique manuscrite en allemand, dit que le 7 no- 
vembre de l'an 1492, entre les onze heures et midi, on a 
entendu dans les environs d'Ensisheim un terrible coup de 
tonnerre, et qu'un enfant a vu tomber et frapper dans un 
champ de froment une énorme pierre qui y étoit entrée 
à la profondeur de trois pieds environ; elle pesoit alors 
260 livres. Maximilien , roi des Romains, aprés en avoir 
fait détacher quelques morceaux , la fit suspendre dans 
l'église paroissiale d'Ensisheim. Depuis la révolution elle 
a été transp à Colmar, et déposée dans la bibliothèque ; 
elle ne pesoit plus que 171 livres. — 

M. Bartholdi, professeur de chimie à l'école centrale du 

Haut-Rhin , a donné, il y a plus de trois ans, une ana- 
lyse de cette pierre : outre la silice, le fer, le soufre et la 
magnésie, il y annonce 9417. d'alumine, et il la présente | 


"+ b ERa Yam wh 
comme uné pierre s gilo-ferrug , prove- 


aänt dé la décomposition des roches. primitives, mia aura 
pu être déplacée d’une montagne voisine, 


D'HISTOIRE NATURELLE 109 

La méthode d'analyse que ce professeur a suivie; ne 
lui a pas permis de reconnoitre assez exactement les terres 
nn cette production , puisqu'il y admet de l'alumine 
qu aucune expérience n'a pu nous y faire reconnoitre. Il 
n'y à pas non plus trouvé de nickel, et les moyens qu'il a 
employés ne devoient pas en effet le lui montrer. 

Le préfet du Haut-Rhin, le citoyen Félix Desportes, 
tonjoiis disposé à favoriser les recherches utilesaux sciences, - 
m'a envoyé un fragment de plusieurs kilogrammes de la: 
pierre d'Ensisheim, contenant d'un côté une portion de 
la croüte fondue bits un peu oxidée, et présentant d'ail- 
leurs toutes les propriétés extérieures des autres pierres 
tombées de l'aumosphére. On y trouve des espèces de petits 
filons de sulfure de: fer et de nickel gris et brillant. Nous 
n y avons pas rencontré de globules de fer très-sensibles. 

-Cent parties de cette pierre traitée par les procédés déjà 
décrits, nous ont donné, 


Silicé::. 2. 56 
Fer oxidé . 5o 
Magnésie . 12 
Nie 7" X4 
a r .:: 35,5 
Chaux. S ric 


Elle contient donc les mémes psntípdi que la pierre de 
l'Aigle; elle n'en diffère que par un peu moins de fer et de 
nickel, et un peu plus de magnésie et de silice : encore 
cette différence ne va-t-elle qu'à quelques centièmes. 

En comparant l'analyse de ces deux. pierres à celles déjà. 
faites par MM: Howard et Vauquelin, on y trouve la plus 

9. 15 


os 
MATS M 

Ur. 76 

T p 


* 


singuliers produi 


110 ANNALES DU MUSÉUM 
frappante analogie de nature, et il est impossible de ne 
pas reconnoitre une. identité . frappante- de por pssiuige 


entre ces pow 


$ IV. isses :: Réflexions sur l'origine. des pierres 


tombées de l’atmosphère. 


"Voilà done maintenant neuf pierres toutes bien recon- 
nues pour être tombées de Patmosphère, avec bruit , déto- 


mation, mété lum , toutes recouvertes d'une croûte 


noire et fonde; loutes grises , grenues, métalliferes dans 
leur intérieur , donnant absolument les mémes produits à 
l'analyse , ne contenant point d'alumine, contenant beau- 
coup de silice, un peu de magnésie, et une combinaison 
singulière de fer ; de nickel et de soufre, toutes en un mot , 
semblablés entre elles, et également différentes des miné- 
raux connus sur notre globe. 

On ne doit pas trouver étrange qu'une si frappante ana- 
logie physique et chimique ait fait penser que ces pierres 
ont toutes la méme origine, et que comme elles forment 
un ordre de composés différens de tout: ce qu on a vu 
jusqu'ici parmi les miné quelques physiciens en ayent 
conclu qu'elles n 'appartiennent point aux fossiles de notre 
globe. Aussi a-t-on imaginé, depuis quelques mois, plusieurs 
hypothèses: Houyelles pour expliquer la formation de ces 


ts. Les uns soutiennent que ce sont des 
minéraux élevés èt projetés de la terre par des: volcans ; 
quelques autres les regardent comme des pierres de notre 
globe frappées et fondues à l'extérieur par le tonnerre. Plu- 
sieurs chimistes croient t que. les matériaux terreux et mé- 


D'HISTOIRE NATUREELL E. il 
talliques de ces pierres, élevés dans l'air, s'y sont agglu- 
tinés ou agglomérés pour former les masses tombées. 

IL est des physiciens qui pensent que (es pierrés sont 
formées des élémens’ méme des terres et des métaux, 
élémens qu'ils supposent à l'état gazeux dans une grande 
hauteur de l’atmosphère , et dont ils admettent le rappro- 
chement et la condensation: par ‘des causes météoriques. 
Cette opinion admet plusieurs! hypothèses trop ‘éloignées - 
de ce qu'on sait encore, pour ne pas offrir des difficultés 
insolubles dans l'état actuel de nos connoissances. L'une 
est le mélange de grains ferrugineux et de sulfures à deux 
métaux isolés les uns des autres, dans une pâte à-peu-près 
homogène , composée de silice, de maguésie , de fer et de 
nickel. L'autre est relative à l'identité de toutes ces pierres, 
qui supposeroit que la nature, en n'admettant dans son vaste 
laboratoire atmosphérique que les élémens de leurs maté- 
riaux constituans , en rejetteroit donc ceux de l'alumine et 
de beaucoup d'autres métaux dont la formation ne doit 
. pas, lui coûter plus que celle du fer et du nickel. 

Ces difficultés qui existent aussi pour,les hypothèses 
précédentes , en ont fait imaginer une dernière moins in- 
vraisemblable qu'elles , quoique peut-étre plus extraordi- 
naire encore. ii | eor 

C'est celle de quelques géomètres qui regardent ces 
pierres comme projetées par les volcans de la lune hors 
de sa sphère d'attraction , et jusqu'aux confins de celle 
de la terre. 

Si le premier énoncé de cette opinion semble être re- 
poussé par tout ce que nous avons appris et pensé jusqu'ici, 
elle semble cependant répugner moins à la raison , que les 

| 15* 


112 ANNALES DU MUSÉUM 
quatre précédentes hypothèses. Au reste, dans une pa- 
. reille matière, on est forcé de choisir entre des idées tout 
aussi insolites les unes que les autres; et ce n'est qu'en éli- 
minant: l'absurde. ou l'impossible, qu'on se trouve forcé 
d'adopter ce qui auroit d'abord paru presque incroyable. 
On trouvera toutes ces opinions nouvelles trés-claire- 
ment exposées et discutées dans la /ihologie atmosphé- 
rique du citoyen Izarn , pus recueil précieux publié 
sur cette matière. (1). 


(1) Lithologie atmosphérique présentant la marche et l'état actuel de la science 

sur le phénomène des pierres de foudre, pluies de pierre, pierres tombées du ciel, etc. 

par Joseph Izarn ; chez Dellin fils, libraige , quai des Augustins, N.° 38, au coin 
de la rue Payée. 


PR 


D'HISTOIRE NATURELLE. 113 


MÉMOIRE 
S UR EE CANT TUAG 


Genre de plantes de la famille des Polémoniées. . 


pin CA “LÉPOSSÉ EU. 


La famille des Polémoniées a une grande affinité avec 
celle des Liserons ou Convolvulacées dont elle differe par 
la disposition et la structure des valves de son fruit. Dans 


~ 


_ cette dernière, les valves sont nues à l'intérieur, appliquées 


par leurs bords aux angles d’un axe prismatique qui porte 
les graines sur ses: faces. Dans les Polémoniées, l'axe de la 
capsule présente sesangles non aux bords des valves, mais 
à une côte ou arête saillante qui s’élève sur le milieu de 
leur surface intérieure; d'oü il résulte que chaque loge est 
formée par le concours de deux valves, et non par une 
seule comme dans le liseron et ses analogues. Ce caractere 
détaclie des Convolvulacées le phlox. et le : polemonium qui 
en font partie dans les familles de Bernard de Jussieu et 


celles d’Adanson , ainsi que dans Jes ordines naturales de 


Einnæus, et en forme un "ordre voisin n auquel l'un de ces 
deux genres donne son nom. 

“Ce nouvel ordre a été enrichi de ‘deux autrés genres : 
carita 'et hoitzia. Le preniier "existoit dans Pherbier du 
Pérou de Joseph de Jussieu, sois le nom de ignonia 


114 ANNALES DU MUSÉUM 

dont il a en effet quelques caractères. Le second étoit 
joint à un envoi ancien de productions volcaniques du 
Mexique fait à l'académie des sciences, par Don Alzate, 
son correspondant , qui s’occupoit dans ce pays de recherches 
d'histoire naturelle. 

Ces deux genres ne diffèrent l’un de l'autre que par 
des bractées qui entourent le calice de l’Aoëfzia, et n'existent 
pas dans lecantua. L'affinité de ce dernier est bien déter- 
minée, mais on ne pouvoit conclure que par analogie celle 
de l'Aoitzia dont le fruit n'étoit pas connu. Cavanilles qui 
a eu occasion de l'observer, certifie la conformité dàns sa 
structure, et dès-lors il ne peut exister aucun doute sur ses 
rapports. Il en décrit trois espèces, H. coccinea , H. cœ- 
rulea, H. glandulosa, icon. 4 ,p. 44-45, t. 565-67. Toutes 
trois sont du Mexique; ce qui lui a fait substituer le nom 
de H. coccinea , à celui de H. mexicana donné par Lamarck 
à la seule espéce que nous connoissions , et qui est le .caz- 
tua hoitzia de Wildenow. On se dispensera. de répéter ici 
les descriptions données par Cavanilles. L 

Deux seules espèces composoient d'abord le genre cazua , 
l'unea feuilles de poirier , C. pyrifolia, Vautre a feuilles 
de buis , C. buxifolia , connue au Pérou sous le nom de 
cantua. Lamarck auquel je communiquai leur caractère ,. 
les. inséra dans le 1." volume. de l'Encyclopédie mé- 
thodic ue. Deux espèces nouvelles ont été ajoutées 
par Cavanilles dans le 4. volume de son grand ouvrage, 
savoir, le C. ovata, t. 365, et le C. tomentosa , t. 364. 
Les deux plantes de Joseph de Jussieu et la première de 
Cavanilles ont. été reproduites par les auteurs espagnols 
de la Flore du Pérou, sous le nom générique de PéripAza- 


* 


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dud " a TT Éd ù 7 


D'HISTOIRE NATURELLE. 115 
mos qu'ils ont substitué à celui de cantua, avec une nou- 
velle espèce distincte, P. fætidus, que l'on peut voir dans. 
l'herbier de Dombey. Un recueil de dessinggfaits au Pérou: 
par Joseph de Jussieu, présente , sous la dénomination de 
Pipiso, une sixième espèce assez bien caractérisée. Elle 
offre dans ses détails tous les caractères du genre, sur-tout 
l'axe central de la capsule , et les trois valves garnies dans 
leur milieu d'une côte saillante. Sa tige est ligneuse; ses. 


- feuilles sont alternes ovales , crénelées-ou plutôt presque 
sinuées comme celles de quelques chénes, ce qui détermine 


à la nommer C. quercifolia. Ses fleurs , disposées en bou- 
quets terminaux presque sessiles au milieu des feuilles su- 
périeures , ont la corolle- tubulée à lobes élargis par le bas, > 
et terminés en pointe ; on y retrouve les cinq étamines et 
le style terminé par trois stigmates. La plante n'existe point 
dàns l'herbier de ce voyageur , qui renfermeun échantillon. 
incomplet d'un autre arbrisseau peut-être congenère du 
caníua; c'est un rameau ligneux terminé par de jeunes 
pousses légèrement velues ,. garnies de petites feuilles oppo- . 
sées presque en coeur, et par quatre fleurs semblables à 
celles du C. buxifolia; ellesont cinq étamines et un stigmate ; 
turbiné comme dans le P. fietidus, mais leur calice est à 
divisions plus longues, et les feuilles opposées laissent d'ail 
leurs des doutes sur la conformité de structure du fruit, qui 
seule pourroit assurer son admission dans le genre cantua. 
Outre lesespéces désignées, qui sont toutesdes arbrisseaux, 
il en existe trois autres différentes par leurs tiges herbacées 
et leurs feuilles pinnaufides à à divisions linéaires, comme. 
celles de I Ipomæa quamoclit dont elles ont un peu le port... 
Cette ressemblance avoit fait donner, par Dillenius, dansson - 


S. 


116 ANNALES DU MUSEUM 


Hort. Elth. t. 231, le nom de Quamoclit, et par Murrai, 
celui d Jpomæa rubra, à la première espèce que Linnæus 
nommoit auparavant Polemonium rubrum, à cause de ses 
rapportsde fructification avecla polemoine. Sa plus grande 
affinité avec le cantua a été indiquée dans mon Genera plan- 
tarum , et ce rapprochement a été adopté par Lamarck qui, 
dans ses Illustrations, lui donne le nom de C. pinnatifida, 
ainsi que par Wildenow dans l'ouvrage duquel on la trouve 
souscelui de C. coronopifolia. Elle differe cependant du genre, 
non-seulement par sa tige herbacéeet ses feuilles pinnatifides , 
maisencore par son calice à divisionsplus profondes et plus 
aiguës, sa capsule acuminée par le stylesubsistant , ses valves 
d'abord entiéres et se divisant ensuite dans leur milieu en 
deux parties, demaniére à parta ger leur cloison moyenne en 
deux feuillets, ses graines anguleuses irréguliérement.cu- 
biques et à peine bordées d'une trés-petite membrane 
différente de celle des espèces ligneuses , plus apparente et 
méme assez large. Michaux , qui avoit observé cette plante 
dans la Caroline, en fait dans sa flore d'Amérique un genre 
nouveau , sous le nom d'Zpomopsis , d’après les considéra- 
tions précédemment indiquées. La dissection de sa fleur et. 
de son fruit avoit été faite pour lui par Richard qui en a 
dessiné tous les détails et me les a communiqués ; ils servent 
à prouver que les caractères les plusessentiels sont les mémes 
dans le can/ua et dans cet Jpomopsis , qui dès-lors seront 

* Cependant l'idée de cette distinction n'appartient pas 
exclusivement à Michaux; il ignoroit qu'il existe au Pérou 
une plante analogue , également herbacée et à feuilles pin- 
nâtifides’, qui offré d'ailleurs: dans sa fructification les 


| D'HISTOIRE (NATUREN G E. 117 
niémes caractères. Elle est ‘sous Je‘nom dé’ Thòúinia mil- 
tifida dans l'herbier de Dombey , qui la! régardoit comme 
genre nouveau. On trouvé cette même plante sous celui de 
Gilia laciniata dans la Floredu Pérou, vol. S, p. 17, t. 125, 
publiée par Ruiz et Pavon. Elle diffère de celle de Michaux 
par ses fleurs rassemblées en bouquets terminaux , Sa corolle 
débordant. très-peu. le calice, . et a limbe plus grand relati- 
vement: à la: longueur. du tube, ses graines minces et ap- 
platies, plus Sémblablesen ce point à celles des vrais cazitua; 
mais entourées d'une membrane beaucoup "plus petite. La 
longueur relative du limbe de la corollé! paroitroit un ca- 
ractère très-distinctif pour séparer du cantuä cette dernière 
plante; mais comme on ) ne peut Ja: séparer de Ir omopsis 

quia le limbe; plus court et le tube „plus  allon; , ones 
- forcé d'en conclure que ces deux plantes appartiennent. au 
cantua , dans lequel il.faudra. distinguer les arbrisseaux à 


fetes EA -des herbes à Fue- pinnatifides, en ob- 
servant néanmoins que ces dernières ‘ont quelquefois ‘les 
tiges principales ligneuses par le bas. Une derniere espèce 
se range auprès de celles-ci : Cavanilles’ dàns son ouvrage , 
vaL O, p. 7771. 538 , la 1 nomme Phlox pinnata ; mais ses 
feuilles alternes et pinnées ou, plutôt Pinpq eee à à divisions 
FETE 'es., ses. fleurs assem ; 
cules: axillaires ,. sa.corolle, longuem : | 
court; ‘la rap inis dioarina. noi ce genre 
qui ne contenoit primitivement que deux espèces, est porté 
JA maintenant à dix; gen "on ie poser de d manière 


E a ry !' ri onMiti Dix 
suiyante : xs C oy 2 Ww : 
x it or T? : RM P TL eirt "PTS i j i $ à " Ko ve 
S E td 3X, LA m I : PUE re CE bli Mi. " 7 s af ii j A 


à 


J Cat yo CT (T. VIDA Us deb an. Sid E» (565 Hs, » 
3 


118 5ANNALES DU MUSÉUM 
p.478, t. 106, 1.3 Wilden. sp. i, p.878.—Periphragmosfl Ruiz- 
Pay. Peruv. 2, p. 17, t. 1351.— Folia ( Pyri) pec oci ovalo-lanceo- 
Jata integerrima glabra ; : flores laxé corymbosi terminales ; corolla 
tubulosa limbo quinquelobo b iriplò longior calice 3-5 dentato ; sta- 
mina plurimùm exserta. Ex Peruvià. Turu incolis. 

2. C. Quercifolia Juss. — Folia ( Quercús ) petiolata , ovata , cre- 
nato-sinuata ; flores densé cory mbosi terminales cory mbo intrdfolia- 
ceo subsessili ; calix quinguefidus ; corolla tubulosa duplù longior, 
limbi divisuris acutis ; Stamina PRES Ex Peruviá. Pipiso 

Bio Ont i d PAR A865. — Parigi on 


X" + H be ote i3 


Ruiz-Pav, Peru. 2 aP 18. — Folia subpetiolata x raté acu- 
7ninata glabra integerrima ( in ramulis regerminantibus utrinque 
bidentata) ; flores supremis foliis axillares solitarii pedunculo bi aut 
triphyllo ; calix dentatus ; corolla tubulosa tripló longior, quinque- 
loba lobis obcordatis ; stamina exserta cp Desc Ex Peruvià. Can- 
tuttíca incolis. 

4. C. ligustrifolia Juss. heib. — c Berapi fsetidus Ruiz-Pav. 
Peruv. 2 , p. 17 , t. 162. — Frutex. ufertidus.; Jolia conferta senilis k 


a ches 7.5 Jo. (Ligustri) if glabra ; flores r 
L'A4 714% E nues e 


minales aut supremis gotb Pers inay paie solitariis bi aut tri- 
foris; ; calix dentatus ; 4, corolla tubulosa triplò nager ; fauce villosá , 
limbo quinquefido ; stamina 1 plurimüm « exserta; stigma vix bifidum. 
Ex Peruviü. Guevillguevill incolis. 
5. C. buxifolia( T. VIL) Juss. herb. 5 Lam.dict. 1 22 os atr as P. 
#73, t. 106, f. 2; Wilden. sp. 1, p. 878. -Periphrag 
ne Perur. 2 P 18, t. 158.— Folia (Blu ) subisessilia . ol osaia: ecu 
nina ; ma. juniora ! actutum adultiora . giehro ; sre 


Ls d 


29$ stamina mon exserta. 
- nomen. > 


6. C. Tomentosa Cavan. icon: &, p. A5, t 362. Differt à C. buxifolit, 
ranis, foliis ek calice subquinquefido hirsulis ; ; folia insuper longiora 
. vt Eom j stamina paululitm exserta : an varietas? Ex Peruvió. 


D'HISTOTRE NATURELLE. To 

7. C. Cordata Juss. herb. — Ramuli oppositi sarmentosi; folia in 

ramulis pubescentibus subopposita cordata pubescentia ; flores axil- 

lares solitarii peduneulati ; calix brevis quinquefidus pubescens} co- 

rolla multò longior , tubulosa ad limbum quinqueloba , antheris ex- 
sertis ; fructus ignatus] Eg Peruyià. An congener ? 


2. Surrruricosæ aut Hersacez=. Folia pinnatifida. 


8. C. thyrsoidea Juss. herb.— Quamoclit pennatum floribus in Thyr- 
sum digestis Dill. Elth. 521,t. 241 , f. 312. — Polemonium rubrum 
Linn. sp. 165.—Ipomæa rubra Murr. Syst. Linn. 171.— Cantua pinna- 
tifida Lam. Ill. 1, p. 473.—C. coronopifolia Wilden. sp. Linn. 1, p. 879. 
—]pomopsis elegans Mich. fl. Amer. 1 , p. 142. — Folia ('Quarmoclit) 
pinnatifida lobis linearibus integris oblongis ; flores paniculato-thyr- 
soidei terminales( rubri); corolla latè tubulosa , dokial R 
duplò longiorg stamina non exserta. Ex Caroliná. 

g. C. glomeriflora Juss. — Phlox pinnata ts icon. 6, p. 17, t. 
528, f. 2. Suffrutex ; folia pinnatifida lobis linearibus integris longis ; 
pedunculi axillares solitarii , apice subquinqueflori floribus glo- 
meratis. Corolla angusté tubulosa , calice quinquefido tripló longior; 
stamina non exserta. Ex Bonariá. 

10. C. breviflora Juss. herb. LdPhiouinia multifida Domb. herb. — 
Gilia lacinia uiz-Pav. Peruv. 9,p. 17, t. 125. — Herba annua 
subpedalis ; foli ( Coronopi ) pinnatifida lobis oblongis angustis si- 
nuatis ; ; pedunculi axillares solitarii uni bi aut MES verella calice 
quinquefdo vis Jongior tubulosa z stamina non 

| Explication ds figure dis planches FIT ct? PI 

a. Calice et pistil. * | Corolle ouverte. . “Capsule. d. La même ouverte. e. . Graine. 

Ces deux g ient , partie d'une collection exécutée en 
E ah. , et dont la publication fut suspendue par d'autres travaux : On a cru pouvoir 

; re ici, quoique les pants si aient été or Pa dans d autres gs. 


& : + y 
Wig. iati : E AU GG» z dua Roy tu» t 
A " Se 
Te ie. aane c E P j , 
: P EN da oy a D" i utin " TE " x P X d fe j^ 
s , ; Í F ` Hd 
» 


3120 3 ANIN ASES yD U aM UOS É UMa 


ES, I E LR r DE a 


-SUR LE SOLANUM CORNUTUM 


; dose: 


DU MEXIQUE: 


PUR. "AS 22m E 


r ey 7 
mugur cuiromelod- S TE 
"s SE TOSS M | BA ss. 

d £d Seem rfi t pénis FT er EGIT SSI HOT: AOT uum. 


E EE en a envoyé. au mec 
en 1777, par-le.Gouvernement. francais, . pour y: prendre 
là cochenille; et la: transporter dans la/colonie de Saint-Do- 
mingue , il recueillit.aux ' environs dela Vera: Crux des 
graines d une centaine de plantes, ‘et les envóya directement 
en France; ;'P'est'dans ce nombre 'que se trouvoient le ti 
thonia, & le Jap, i 5 tous deux d gans. fos. QUES par 
Desfontaines. — 
2 ke guine cepe. renfermoit. um ner. d'un. pcne 


tr uné des dag ‘étamines ioi em Mir ples. 


grosse ét pas langue que -les- autres. Cette organisation 


dssez sing na pit. after mine. à à le Hommes SOT 
Retgrandrum sip EUN L diinssoiton um M 


toute aue espèce me hme pénre; 
ce nom dan Tes leçons did 


beaucoup: Peor plated que =" me P WSpoNis- de publier 


t 


AE ir a ba e ges 


D PRIT EN IPN TONER 


4 


SR lx E POEN T E E alc Met dice Eo LEM; prop adi SK cM Dd 


D'HISTOIRE NATURELLE. 121 
par fascicules. Quelques-unes furent gravées dans le mème 
temps, et ce solanum étoit de ce nombre. D’autres occu- 
pations interrompirent ce travail qui ne fut pas suivi. 

La plante ne subsista au jardin que quelques années , et n’y 
fructifia point ; on en a seulement conservé des échantillons 
dansles herbiers. Lamarck la publia , en 1795, dans ses Illus- 
trations, vol. 2, p. 25, eten 1794, dans l'Encyclopédie mé- 
thodique, vol. 4, p. 508, sous le nom de Solanum cornutum, 
avec la phrase suivante : Solanum aculeatum , foliis pin- 
nato-pinnatifidis aculeatis , antheris declinatis corniformi- 
bus , infimá maximá productissimdá. On retrouve à la suite, 
dans l'Encyclopédie , une description détaillée ; mais il pa- 
roit que Lamarck ignoroit le lieu natal de la plante, puis- 
qu’il la croit originaire du Brésil, sans cependant le 
certifier. 


Co : all 'est citée d autreouvrase ,uifiguré e 
o 


nali DEG d ja | pensé quil. seroit utile d'en, Reisen iter la gra- 
vure dans les Annales, et je joins ici celle que, j'avois fait 
exécuter en 1781 ; on.n'y trouvera pas! le fruit] bien: exprimé, 
parce que celui qui contenoit. les graines enyoyées du 
Mexique, et qui étoit unique , se trouvoit dans un état de. 
dessication tel qu'il se. rompit comme. une, capsule, dn 
qu'on. pensát -dans le moment à vérifier le. ombre 
loges; on peut cep. dant - PBSI u: pelagi . que 
c'est une baye à deux loges. .— 
j qaen Explication. des figures. ( PL. IX out aH 

"a E - Calice et style. b. Corolle ouverté pour: laisser apercevoir les ` 
i ss c: Une des petites étamines. d. Grande étamine: e. Calice: 
refer sur le fruit. f. Le méme ouvert dans lequel on voit les restes - 
du fruitouvert el les eoo uie sur un réceptacle.g. sis séparée. 


ENTIS 


, 


123 ANNALES DU MUSÉUM 


^ 


DESCRIPTION OSTÉOLOGIQUE 
Du TAPIR. 


(Par @ CU V IER. 


E 


L: tapir est encore une de ces espèces intéressantes par 
une organisation singnlière; dont les naturalistes se sont 
trop peu occupés : on n’a rien d'imprimé sur son ostéolo- 


gie : à peine semble-t-il, à lire les ouvrages les plus récens 
des naturalistes, que l’on ait LE Lee chose de certain sur 


le nombre de ses dents. 


Margrave, long-temps le seul auteur où on tréüvát une 


description passable de cet animal , lui attribuoit quarante 


dents ,savoir dix incisives et dix molaires à am må- 


choire , Sans canines. 

Il est impossible de savoir ce qui avoit pu causer une 
telle erreur dans l'ouvrage de ce voyageur d'ailleurs si esti- 
mable, mais son assertion a pas: 
sės successeurs. 


- Buffon , dans le mae Histoiré n'a a fait t qiecopier 


— les ctp de tous 


— E EN E N E 


Sp Et a : ii 


: 
1 
: 
: 
4 
: 
À 
4 
4 
: 


D'HISTOIRE NATURELLE. 125 
Margrave; Allamand ajouta dans l'édition de Hollande, une 
description faite sur deux individus vivans, mais qui ne 
lui permirent pas d'examiner leurs dents. Bajon , chi- 
rurgien à Cayenne, qui pouvoit observer le tapir aussi 
Bouvént qu’il vouloit, répète dans un mémoire adressé 

à lacadémie en 1774, et inséré dans les supplémens de 
Buffon , tome 6, in-&.^, le nombre de quarante dents; 
seulement , dit-il, oz Mss de la variété dans le nombre 
des incisives ; il annonce aussi l'existence des canines. Il 


est probable que s'étant aperçu que les dents antérieures 


n'étoient pas tout-à-fait comme on les décrivoit , il ne poussa 
pas l'observation assez loin, et n'osa contredire ouverte- 
ment ses prédécesseurs. 

Buffon lui-méme; qui — M" un tépir sous ses yeux , 
par M. Mertrud, négligea d'indiquer le nombre des dents, 
dans ce qu'il en écrivit dans ses supplémens. Linneus, Pen- 


nant, Gmelin ne firent que s'en rapporter à à Margrave. | 


Mon savant ami M. Geoffroy , est le premier qui ait fait 


connoître la vérité par rapport au nombre des incisives 


qui est de six, et à l'existence de quatre canines. Il consi- 
gna ces faits dans le Bulletin de la société philomathique, 
pour ventóse an IV. Je les reproduisis dans mon Tableau 
élémentaire des animaux , imprimé en lan VI. Ils furent 

confirmés par ce que dit de son côté Don Félix d'Azzara , 
es son histoire des animaux du Paraguay, dont la tra- 
duction française a paru en 1801; et cependant nous trou- 


vons reune enu tion f me à celle de M. g 
dans la 6," édition du mannel de M. Blumenbach , qui est 
de 1799, et danssa Koasiznti ion frar caispauia paru cette année 


mème 1803 j mous la trouvons envoie “dans la due 


124 ANNALES DYU MUSÉUM 

Shaw , imprimée en 18o1,avec un doute fondé seulement 
sur l'autorité de Bajon; tant la vérité la plus simple a de 
peine à se faire jour quand. l'erreur s’est une, fois | glissée 
dans des ouvrages accrédités. 

M. Wiedeman , dans sa courte description du cráne i 
tapir, archives zootomiques, tom. II, p. 74, s’est borné à 
répéter ce que M. Geoffroy et moi avions dit des incisives 
et des canines. (1) i | 

Le fait. estiqueleitapir a. ane iius dents ; savoir, 
sept mol ires de cha jue côté- en haut, six en. bas; -vingt-six 
en tout; une canine aussi de chaque côté ,. c'est-à-dire : 
quatre, et. six. incisives à chaque mâchoire, en tout douze. 

J'ai examiné, pour les molaires, trois cránes entiers i 
savoir, celui de notre squelette que je. vais décrire , et deux 
que possède mon savant confrère Tenon ; et pourles dents 
de devant, j'ai eu encore les deux animaux entiers qui: sont 
dans la galerie des quadrupèdes du Muséum. |... 

Notre squelette qui est. celui d'un jeune individu , n avoit 
à la vérité que cinq molaires apparentes en haut, et quatre 
en bas; mais il nous a été facile de retrouver les huit 
germes de plus dans le. fond des. -máchoires.. E 

L'un des deux que p a M. ‘Tenon j est. d'ailleurs par- 
. faitement adulte, et ne "laine lieu à à aucun. doute. | 

, Ces. molaires avant d’être. usées , sont toutes composées de 
deux; tollines transverses et tranchantes, presque droites 
aux dents * dado, dpgeeniées dans celles d'en haut à 


Ax i r 


pars 


y Cetie dakio est eT nes me fe ui "m pl. T, tį , que 
M. Wiedeman a fait copier sur une pio lui avois donnée il yä bong 
<mps , de la planche du squelette entier ; que. je publie aujourd'hui. cgus : 


m—— ES es 


dindi aiai decide dè -créti-iti 


dE nd à led. HN dé 


D'HISTOIRE NATURELLE. 125 
leur extrémité externe, d’un petit retour qui fait un angle 
avec la ligne principale. Il y a de plus un talon peu élevé 
en arrière, dans la cinquième molaire et dans les sui- 
vantes. 

À mesure que ces dents s'usent , la partie supérieure de 
la colline s'élargit ; les deux collines se confondent d'abord 


. dans leur milieu : alors la dent présente deux surfaces ellip- 


tiques planes; enfin, elles se confondent tout-à-fait, et la 
dent est à-peu-prés carrée. 

Les quatre incisives supérieures intermédiaires sont cou- 
pées carrément et en coin, comme celles de l'homme. 
Les deux latérales sont pointues, ce qui lesa fait prendre 


pour des premières. canines par Don Félix d'Azzara. 


A en juger par les alvéoles d’un crâne adulte , appar- 


. tenant à M. Tenon, elles deviennent méme, à un certain 


áge, plus grandes que les vraies canines. 

A la máchoire d'en bas , lesquatreincisiv a Fes 
sont semblables aux supérieures, seulement un peu plus 
étroites. Leslatérales sont aussi en coin , mais de moitié plus 
petites que les autres, parce qu’elles font place aux latérales 
d'en haut : elles sont méme sujettes à disparoitre à un certain 
âge ; celle d’un côté étoit tombée au crâne du cabinet de 
M. Tenon, et n’y avoit En laissé de trace de son alvéole. 

Les c blent assez à celles. des animaux car- 
nassiers. Notre figure les montre petites, parce que l'ani- 


nil E E E 


mal étoit jeune; maisellessontplus grandes dans les crånes 


de M. Tenon. Cependantellesne sortent jamaisdela bouche, 
comme semble l'indiquer la première figure de Buffon , qa 
lui avoit été donnée par la Condamine. 

. L'espace vide entre les canines et les molaires est assez 


126 ANNALES DU MUSÉUM 
considérable , plus en bas qu'en haut, parce quela canine 
supérieure se place derrière l'inférieure lorsque la bouche 
se ferme. 

On peut voir tous ces faits dans les figure de i notre an 
planche. ' é aa 

2. Est la mâchoire supérieure. 

3. La mâchoire inférieure. 

4. Un germe de molaire Mus 

5. E de Supsrigmres: E 


- On peut y voiren méme-temps le © profil entier de la tête ; 
on y est frappé d'abord de l'élévation de la pyramide du 
eráne, qui rappelle ce qu'on voit dans le cochon ; mais en 
quoi le tapir diffère beaucoup, c'est que sa pyramide n'a 
que trois. faces, et que sa ligneantérieure est formée par là 
rencontre des faces latérales. Ce n'est que vers le devant 
qu'elle se trouve dilatée en un triangle qui appartient aux 
os frontaux. Au milieu de la base de ce triangle, à laquelle 
s'articulent les os du nez, est une pointe qui pénétre entre 
eux ; et des deux côtés au-dessus des orbites, descend un 
iin produit par le redressement du bord supérieur de 
l'orbite qui aboutit vers le trou sous-ort 

- La partie du crâne , qui —— fosse temporale , est 
bombée. L'occiput est un petit demi-ovale extrémement 
poco péree que la créte ‘occipitale est ehe -< en 


Reim os ids ez frappent — parce qu'ils mon 
courts, articulés à ceux du front t par: leur base , et à ceux des 
máchoires par une apiophysexd descenda ite, mais libres et 
saillans comme un auvent t triangulaire. sur la cavité des 
narines. Cette forme, qui le cellede l'éléphant, indique 


la présence d'une tro mpe mobile. T. 


CE Phi mem Han m 


D'HISTOIRE NATURELLE. 123 

-Lès os maxillaires s'avancent bien au-delà desos du nez, 
pour former la partie avancée du museau , où ils portent les 
os intermaxillaires, qui (chose remarquable) étoient soudés 
dans notre individu, quoique très-jeune, et n'en faisoient 
par conséquent qu'un seul. Ces mémesos maxillaires forment 
un plancher sous l'orbite. Le bord inférieur de Forbite 
et la moitié de l'arcade sont dusà Pos de la pommette, le 
reste à l'os temporal. L'os unguis s'avance peu sur la joue, 
mais beaucoup dans l'orbite. Il y a deux trous lacrymaux 
séparés par une apophyse, et dont le supérieur est le plus 
grand. Le trou incisif est elliptique et trés-long. Les fosses 
nasales postérieures échancrent le palais vers la cinquième 
molaire. La suture qui sépare les palatins des maxillaires , 
répond à la troisième. Les palatins contribuent beaucoup 
à la formation desailes ptérygoides , le sphénoide très-peu; 


ces ailes sont simples. Le sphénoide ne va pas jusqu'au pa- 


riétal dans la fosse temporale: | 
— Derrière la cavité glenoide qui répond à I' — de 
la máchoire inférieure , est une lame demi-circulaire , des- 
cendant verticalement, dont le bord interne est un peu en 
avant , ‘et répond à un enfoncement de l'extrémité interne 
du condyle dont elle géne le mouvement latéral. : 
La. máchoire inférieure offre une largeur. frappanteà:sa 
branche montante; toutes les deux sont un peu creusées 
latéralement à l'intervalle vide de dents. 
Les apophyses mastoïdes de Poccipital sont conique et 
rentrent en dedans. (1) =- - 


FA sains: 


TN ) Éibirüeur. de la téte ap le bord du trou spl jusqu'aux borés des os - 
cl MS SE Bin De à b TA E de - 0,32. 


x. . 17 axe 


128 ANNALES DU MUSÉUM 

L’atlas a ses apophyses latérales élargies, mais peu éten- 
dues; l'épineuse de l'axis est une crête fort élevée ; ses trans- 
verses sont petiteset trian gulaires: celles des trois vertèbres 
suivantés descendent obliquement, sont élargieset coupées 
carrément ; leurs épineuses sont très-petites. La cinquième 
cervicale a une petite apophyse sur son apophyse trans- 
verse, qui du reste ressemble à celle des précédentes : son 
épineuse est un peu plus longue; encore plus celle de la 
septième dont la transverse est très-petite. Les facettes ar- 
ticulaires des cervicales montent obliquement de dedans en 
dehors. Il y a vingt vertèbres dorsales ; l'apophyse épi- 
neuse de la seconde est la plus longue; elles décroissent et 
sinclinent en arriére jusqu'à la onziéme, à partir de la- 
quelle elles sont droites, carrées et à-peu-près égales. Il y a 
vingt paires de cótes dont huit vraies: le sternum est com- 
posé de cinq os;'sa partie antérieure est comprimée et 
saillante en forme de soc de charrue. Il y a quatre vertèbres 
lombaires dont les apophyses transverses sont assez grandes ; 


Dome am verticale, er. A o! wu PLUS x us xu On 

. Distance entre l'occiput et ticdu mdr "He . ; + 0,22, 
- Le fond de l'échancrure nasale et le bord n os incisils.- . 0,15. 

Longueur de l'intervalle dépourvu de dents. = . . . : . . . .. 0,03. 
sw La mâchoire inférieure... ; + Ro» i E rr eR 
Hauteurde son condyle. . . AULA RE. : 0,10. 
— ur —— se $E T : 0,14. 
Largeur de sa br atante 6,09 


Profondeur de Fecha postérieure. du à palais | PSE — “0,05. 
Longueur du trou incisif . . LS + ue T . 0,5; 


"Hauteur de locciput à wee debe da trou oécipital. . . 0,08, 
Ss lergetits * bi. B * PE $ xi Ce . > xt * : * Å . " 0,09- 

L des deux are 1 ETA 

LJ , "n "ug WR Y + 5. * . r1 0,16. 


Eh cs Mn à $ ` : 
WEAR s Late Mie gang BRE ^ oet pl 


E 


—————————————r( 


D'HISTOIRE NATURELLE. 129 
les épineuses sont carrées comme celles des dernières 
dorsales. 

L’os sacrum contient quatre vertèbres dont les mb 
épineuses sont distinctes et inclinées en arrière : la queue 
en contient onze. (1) 

L'omoplate a une forte échancrure demi-circulaire vers 
le bas de son bord antérieur; le reste de ce bord est arrondi: 
le postérieur fait un angle vers le haut , et redescend ensuite 

- un peu concave. Il n'y a ni acromion , ni bec coracoide: 
l'épine finit au tiers inférieur; sa plus grande saillie est au 
milieu. (2) | 

> La tète de l'humérus est fort en arrière de l'axe de los: 
sa grosse tubérosité est divisée en deux; la ligne ápre est 

- peu marquée; les condyles ne sont pas très-saillans : la 
face articulaire est divisée par une cóte saillante en une 
-poulie entière du côté interne, et une demie du côté ex- 
terne; l'une et l'autre répondent à des saillies du radius, de 
manière que celui-ci n'a point de rotation. Il est méme 
probable qu'avec l’âge, il se soude au cubitus qui reste dans 
b. cbe 


(1) ions de la partie FER de l'éine. UR PL PS. 
Sua partié dorsale. — s> oe .: m tmn ettet OPE 
o - Lombaire : .:...4.4. 8. Ram puppet dU VC SN 

————————— Sacrée . brad ti) t E E . (Pe UI UTC. 

— .Coccygiene .. ru c. ug V n. 0,2 

Hauteur de la seconde apophyse pineuso dorsale pw e. . >" AES 

-La onztme , . 4*5. v Eu. ecco URS DE 
+ (2) Longueur de Pomoplate .:.. .. ..... 4 4 . . . ., ee Org. 
- Plus grande largeur .. . | 0,10 

Largeur.à Le ndroit de Fülünorure..- i SPESSO Tes 147; 0,085, 

jueur de l'épine .. .. .. . 2. eee riui oe PLI. c. EE 


Plus grande pa $ s + 4 e* 9*8 4 * Mn * $ * * * L2 4 | 0,03. 


130 "ANNALES DU MUSÉUM 

toute sa longueur au bord externe du bras. Le prèmie 
rangdu carpeest composé de quatreos, dont deux répondent 
au radius un au cubitus, et un hors de rang, Au second 
rang du carpe, il y a d'abord-extérieurement un os qui 


répond au second et au troisième du premier rang, et qui - 


porte les deux os externes du métacarpe, puis un „qui ré- 


pond au premier os du premier rang, et qui porte le mé- 


tacarpien du médius ; enfin un qui répond encore à ce pre- 
mier os, et qui porte le métacarpien de l'index, On voit 
à son bord interne une facette qui indique l'existence d'un 
quatriéme os destiné à porter le rudiment de pouce; mais 
cet os étoit perdu dans notre squelette (1) sm : 
La partie évasée de l'os desiles est fort large transversa- 


lement, un peu concave en dehors. Le bord externe de cet» 


0s est plus grand que l'interne ; son col est étroit par rap- 
port à sa longueur : les trous ovalaires sont plus longs que 
larges , et l'extrémité postérieure de l'os ischion, finit en 
pointe, très-écartée de sa correspondante, (2) ; 


Ld 


T X : " ca] pm - pu — ux À 


Ms os Longueur de l'humérus | . 5.4 d a^ FR FUR IN C B. 
n l'extrémité postérieure de la téte à l'extrémité antérieure de la grosse 
tubérosité, au. As dan k 4 Wei sa cda DP iN . H 3 , , $ * 0,075, 


Largeur entre les deux fede ce UMS... 0,060, 
Diamètre du corps. . . c 


EDI C o 0s CNE EE 
Longueur du radius . . 


LJ . . | AR NOS APS | LA * LJ LI , . LJ . LJ 0,170. 


Du cubitus . v CCS PERI . 2 * * , L] . . E . , . . " > 0,220, 
Du carpé o .— É & t o£ 505 + opu Q2 ES. 


. Du plus grand os de Mrs rpe 
(2) Longueur delosdesiles . . 


= Largeur à sa partie évasée Rs PL E ts 0,14, - 


- Deson cou, . . 


Distance entre les épines des. deux os. , ts yes. e cs 0,2» 


—————"S—meá—ammmmc 


D HISTOLRE-NATURELLE.: 15t 
Le fémur a son grand trochantère pointu et faisant une 
saillie en arrière. Outre les deux trochantères ordinaires , 
ilen a un troisième aplati et recourbé en avant. Les deux 
bords de la poulie intérieure sont à-peu-près égaux. 

Le péroné est courbé en dehors, ce qui l’écarte un peu du 
tibia. La facette intérieure du calcanéum est petite, et le 
cuboide touche à une petite facette- particulière de l'astra- 
galle ; il n'y a que deux os cunéiformes : mais on voit, par 
une petite facette du scaphoïde, qu'il devoit yen avoir un 
irés-petit destiné sans doute à porter un rudiment de pouce; 
ou bien c'étoit un os surnuméraire analogue à celui que 
nous avons décrit dans le rhinocéros; il s'est également 
perdu dans ce squelette. (1) 


A) Longueur du fémur . EE ca ue ee es; 7) n A959, 
er te en haut. . . à. . 
eee EN DA. . $ EUR I E + à + à + DASS 
Diamètre du-eospá. 4 n 4 6.7 occa. III ET Er TN 
Longueurdutiba . . . . . E E P S ka 600025 » OM 
EE CR Mes: i 4 SES SU à à XR 16: paa ls, o DO 
ENENMEA uaa cA QUA. . ok es s v^ +: 0,040, 
Longueurdupéroné . . . . ire s UT D 0 se O 
s dup his + dis es dc 22 ie a 

Longueur de lapophyse postérieure du calcanéum +. : 
.——— Vo métacarpien du milieu . «s . , . . s … . + . . 0,100. 


2. 
3 
© 


. 

LJ 

ct 

B 

LJ 
© 
H 
tet T 


132 ANNALES DU MUSÉUM 


SUR QUELQUES DENTS ET OS 
TROUVES E N FRANCE, 
QUI PAROISSENT AVOIR APPARTENU 


A DES ANIMAUX DU GENRE DU TAPIR. 


° Du petit Tapir fossile. 


Lx tapir est un de ces animaux qui n’existent pas dans 
l'ancien continent, au moins depuis que les naturalistes y 
observent, et qui sont absolument propres au nouveau, 


comme les lamas , les vigognes , les cabiais, les pécaris, et 
en général. tous les animaux terrestres de l'Amérique mé- 
ridionale; car on sait que ce vaste pays ne produisoit au- 
cun des quadrupèdes de notre Europe , ni méme de l'Asie 
. ou de l'Afrique, et que toutes les espèces y furent nouvelles 
pour les Espagnols , lorsqu'ils en firent la découverte. 

| Cependant lé sol de la France récele des os d'un animal 
qui , s’il n'étoit pas le tapir lui-même, .devoit avoir avec 
lui les plus grands rapports. 2 : : 

On en doit la connoissance aux soins que prenoit feu 
M. de Joubert, d'enrichir son cabinet de tout ce qui lui 
paroissoit important peur la théorie de la terre. M. de 
Drée , qui a acquiset co bi t augmenté ce cabinet, 


3g 
et qui en fait le plus noble usage en l'ouvrant avec la plus 
aimable facilité à ceux qui croyent pouvoir en tirer des 
résultats utiles, ayant bien voulu me m d'étudier . 

à loisir les os fossiles de quadrupèdes qui s’y trouvent, mon 


1 


——Á 


LA hd 7 ; 
que la droiteo; lestroi ivesdu cóté gauche 


/ 
ra 


D'HISTOIRE NATURELLE. 135 
atténtion se porta d’abord sur deux portions de mâchoire 
inférieure , dont je ne méconnus pas long-temps l'ànalogie 
avec celle du tapir. 

L'une d'elle portoit cette PERTE 

Mächotre, fossile pétrifiée dont les dents sont converties 
en agate, trouvée le long des derniéres pentes de la Mon- 
tagne Notre, (x) prés le village d’Issel. 

Au reste ces dents ne sont pas véritablement agatisées ; le 
brillant de leur émail avoit fait illusion à l'auteur de la 
note; elles sont brunes, foncées, luisantes , leur cassure 
est matte , noire et couleur de rouille. L'os est teint d'une 
couleur noirâtre; l'intervalle des branches et des dents est 
rempli d'un gros sable mélé de petits cailloux agglutinés 
par un ciment qui paroît calcaire. 

Le cóté droit a sa branche montante er et emportée 
en aa; il y a une fissure entre la dernière molaire b et la 


pénultième c. Du côté gauche , il y a deux fentes : une der- 


rière la troisième molaire £, et une derrière la cinquième 7. 
La troisième , la quatrième et la cinquième molaires $} m 
sont. cassées au niveau de l'alvéole. Le morceau qui 
contenoit la sixième 7, l’est plus profondément ; il ne 
reste rien de l'extrémité postérieure de la mâchoire. Les 
deux canines o p sont cassées : la gauche p l'est plus bas 


E E (T: uche j vd te 


maisil y en a trois bien entières au côté droit, qrs. . Cette 
mâchoire mesurée au côté droit, est longue de 0,28. Les 
six molaires y occupent un espace de 0,155; puis il y a un 


(1) On appelle ainsi une chaine de montagnes du Languedoc , quis'étend du sud- 
est au nord-est, depuis les environs de Carcassonne j jusque vers le Tarn; ma est 
E. de Saint-Papoul. 

3 E 


134 ANNALES DU MUSÉUM 

espace vide et rétréci de 0,02, jusqu’à la canine. La lar: 
geur entre les deux cinquièmes molaires est de 0,06 ; entre 
les deux premières de 0,04. | 

-~ La dernière molaire b est longue de 0,04 ; elle a deux 
hautes collines ©, B transverses, tranchantes , qui du côté 
externe produisent en avant une aréte descendant obli- 
quement en dedans. Derrière ces deux collines en est une 
troisième moins haute, ou une espéce de talon. 

La pénultième molaire cest longue de 0,05 ; elle n'aque 
deux collines saillantes, déjà un peu usées, et présentant 
aulieu d'un tranchant , un aplatissement étroit qui s'élargit 
un peu en dehors. L’antépénultième d est longue de 0,025, 
et cassée à sa face externe. La détrition de ses collines a 
formé deux triangles dont la pointe est en dedans. 

Celle qui précède e, ou la troisième molaire , a en ayant 
une colline transverse, aussi usée en triangle, et en ar- 
rière une autre triangulaire, mais de moitié moins large. 
dans le sens transverse. CETT “has 

- La deuxième f à la mêmie forme; elle est seulement un 
peu plus usée que la troisième, 
= La première g a une colline oblique , une petite pointe 
en arrière, et une encore plus petite en avant ; tout cela 
est pris du côté droit : les deux canines o p sont cassées, 
mais on voit qu'elles étoient grosses, coniques, un peu 
penchées en avant, et recourbées en dessus. | 

Les incisivesne sont pas en coin régulier, mais en pointe 
ablque; o AER Eo. 

Les molaires et les incisive s ont un bourrelet saillant 
très-marqué à leur base. Spb saints on | 


Il y a deux trous mentonniers sous la premiére molaire 


VPE TUS mire nta 


D'HISTOIRE NATURELLE. 155 


du côté droit ,£ u, pl. IV , f. 1;un seul sous celle dePautre, | 


et un sous la troisième née. 
L'autre portion de mâchoire, pl. III, f. 2, ne montre 


-qué l'extrémité antérieure; elle auroit contenu les deux mo- 


laires antérieures de chaque côté, mais elles y sont cassées 
jusqu'à la racine & 5. La canine droite est Brands: par 


du sable c; la gauche manque tout-à-fait. Il n’y a d'inci- 


sive que E gauche d. Du reste , ce morceau long de 


0,1, large à l'endroit du rétrécissement e f de 0,035 , est du 


méme lieu que l'autre; il est revétu du mème mortier, et 
teint de la méme couleur. 

La ressemblance de ces máchoires avec celle du Mie 
devoit frapper quiconque connoissoit celle-ci : même nom-. 
bre dans chaque sorte de dent, méme forme caractéris- 
tique dans les molairés, jusqu'à l'ineisive externe plus 
petite que les autres, tout rappeloit le tapir. 
© F'annoncai donc cette máchoire comme ne différent point 
sensiblement de celle du tapir , dans le Bulletin des sciences, 
N.° 54, pour nivósean VIII; et dans le programme de l'ou- 
vrage actuel , (p. 6 vers le bas ) je commencai à indiquer 
l'une des différences que j'entrevoyois ; maisil se glissa une 
faute d'impression à cet endroit , et au lieu de placer cette 
différence aux premières molaires , commeelle y est en effet, 
on imprima , Les dernières. Cette faute doit étre relevée ici , 
attendu qu'elle a acquis de Pi importance , en étant cop 
par un auteur célèbre. 

M. Faujas, Essais de géologie , t.1, p. 576, s'exprime 
en ces termes : « M. de Drée possède aussi dans sa collec- 
» tion une seconde tête detapir trouvée dans le mème lieu 


» que la précédente ; elle est d’une: grosseur égale à celle 
18 * 


156 SAIN: N: AE S:: D-U : M.U S É UM 
» du tapir ordinaire , mais ‘elle: en: diire par la ‘forme 
» des dernières molaires. » ` 

D'abord on a vu parce qui précèdes que M. de Drée 
ne: possède! pas une /é£e, mais seulement une máehoire in- 
Jérieure. Ensuite, la différence assignée -dans les molaires 
postérieures , ne vient comme j'ai dit tout à l'heure; que de 
 lerreur. de mon imprimeur. Il est évident que ce sont.les 
antérieures qui different. 

En effet , dans le tapir. TR, , toutes les okan 
ont leur couronne divisée- en: deux: collines transversales, 
d'égale largeur ; et l'on voit que dans l'animal fossile, les 
trois premières dents ont éu, au lieu de collines, des es- 
pèces de pointes ou de pyramides dont l'antérieure étoit 
plus large que. celle qui la: suivoit. | 

Mais lorsque l'on ‘compare avec attention la dikebar 
fossile avec celle du tapir vivant; on y voit bien d’autres 
différences qui- confirment celle d dents, et ne laissent 
aucun doute.sur céllé qui existoit entre ces: espèces. La 
principale est à la partie antérieure du museau, beaucoup . 
plus étroite et: plus esc dans le pr ordinaire , que 
dans notre animal.: = _ 

Celui-ci avoit ,. pour Fintervalle des deux. cin- 


quièmes : molaires 4, :.. us (Pee esr o0996 

. Et pour la: mis de espace. vide. 'et rétréci 2 
derrière les canines TTE . d M0 
.. Ces deux di: visions sont. dans le tapir de. gif pO 


Eo m ecc OT «10,022 

«Dit de: ‘premier as a Seconde est je n ER l'autre, 
Eee -moitié . plus un. dourième : : dans l'autre cas 
cést près. d'un seizième: de moins que moitié : 


D'HISTOIRE-NATURELLE. 137 

„La longueur. de cet intervalle vide , promenée ‘sur celle 
des cinq premières molaires, y va quatre fois et demie 
dans l'animal fossile, et pas tout-à-fait deux dans le vrai 
tapir. La première vitis du tapir est plus longue qu'au- 
cune des quatre. ou cinq suivantes ; c'est la plus courte de 


| toutes dans l'animal fossile. Un coup-d’œil jeté sur les fi- 


gures 1.et 2 de la planche III, 1 de la pl. IV, et une com- 
paraison avec les figures1 et 3 de la planche IE, dira en 


ún instant à l'imagination, ce que nos mesures lui ap- 


prennent, peut-étre plus sûrement, mais aussi plus pé- 
niblement. 
S'il est permis , comme je le crois, de juger d'un ani- 


mal par un seul de ses os, nous pouvons donc croire que 
ces fossiles de la Montagne . Noire. viennent d'une espèce 


voisine du tapir, mais qui n'étoit pas précisément la méme. 
= Et quand ces différences n'auroient pas autant d'impor- 
tance que nous nous croyons fondés à leur en attribuer , le 
fait en lui-même n'en. seroit guère moins curieux pour la 
géologie, 

. Jusqu'ici on n'a ise trouvé ave en bu que des 
genres ou des espèces plus ou moins analogues à. ceux de 
l'ancien continent, si l'on excepte l'animal de Simore, gm 
wa de congénère que celui de lohio. M. Faujas va 
méme plusloin; ; il donne, sinon comme un fait certain, , 
du moins comme un résultat probable des faits , que notre 
nord n'a guére que des ossemens d'animaux asiatiques. Q) 

Et pour ajouter du poids à ce résultat, il va jusqu'à 


(1) Essais de Géologie, p. 250 , etc. 


- 


138 ANNALES DU MUSÉUM 
nier l'existence d'ossemens fossiles d'hippopotames (1), quoi- 
qu'il y en ait peut-étre plus certainement que de tout autre 
animal, comme nous le verrons dans un autre endroit. 

-= Or, voici un animal fossile qui, s'il existe encore vivant 
aujourd'hui, ne peut étre que dans l'Amérique méridio- 
nale. Ilest clair que toutes les hypothèses fondées sur l'ori- 
gine asiatique de nos fossiles, sont détruites pn ; et je 
crois que dans l'état actuel de la géologie, ce qu'on peut 
faire de plus utile pour elle, est de porter ainsi la pierre de 
-touche sur les systèmes de ceux qui croyent avoir tout ex- 
pliqué, lorsqu'ils n'ont faitsimplementqu’oublier la plupart 
des faits qui demandoient une explication ; c'est à ceuxqui 
n'expliquent rien qu'on peut s'en fier, pour — aux 

autres toute l'étendue de leur táche. 


2.^ D'un grand animal qui pourroit avoir élé voisin du 
| Tapir. 
Le premier morceau de cette espèce, qui ait été publié, 
est une dent molaire postérieure, décrite , et assez mal 
représentée dans le journal de physique de février 1772; 


elle avoit été trouvée dans les environs de Vienne, par 
M. Gaillard , et déposée dans le cabinet de M. Imbert, qui 


en avoit donné un modèle en terre, au Muséum de Paris. 
En passant à Lyon, au mois de brumaire an XII, je cher- 
chai à voir cette dent , qui doit avoir été placée dans le cabinet 
de l'école centrale du Rhône, avec le reste: du cabinet de 
M. Imbert, mais il fut impossible de la retrouver; je suis 


donc obligé d'en donner la figure apris le modèle men- - 


(2) Essais de géologie, tome 1 , p. 360 et suivantes, - ; © 


"+ 


| 
| 
| 
| 
| 
| 


D'HISTOIRE NATURELLE. 139 
tionné ci-dessus, ct qui paroît avoir été fait avec soin; on la 
voit, pl. IF, f. 2. Sa longueur étoit de 0,095 d'a onġi : sa 
largeur-de 0,075: de b en c. 

Le second morceau dont fied donne la représentation 
pl. IT, f. 7 , a été trouvé prés Saint-Lary en Comminge, 
par MM. Gillet-Laumont et Lelièvre, membres du conseil 
des mines; il est conservé dans le et du "t qui: 
a bien voulu me le confier. ` 

—Le troisième morceau qui est le plus considérable de 
tous , consiste dans deux moitiés assez mutilées d'une méme 
mâchoire , contenant chacune cinq dents molaires, acquises 
autrefois par feu M. de Joubert , sans qu'il ait laissé de note 
sur le lieu de leur origine, et appartenantes aujourd’hui 

à M. de Drée. Pai fait représenter aux $ de leur grandeur - 
naturelle , les deux séries de dents, dans une planche dont 
on a distribué quelques épreuves avec le Bulletin des 
sciences, de nivóse an VIII, et que je reproduis ici, pl. 7". 

Le quatrième morceau est un germe qui appartient de- 
puis long-temps au Muséum national, et dont on ignore 
également l'origine. On le voit pl. II , fig. 6. Enfin, le 
Muséum possède encore une autre dent qui se rapproche 
jusqu’à un certain point, des précédentes. Cares nd zm 
Jig- 3,4, e£ 5 ,) et sur laquelle nous reviendrons. 

Mon savant et célèbre ami M. Fabbroni, m'a Mont qu il | 
y a aussi des dents semblables en Italie, ét qu’on en voit 


quelques-unes dans le-cabinet de M. Targioni Tozzetti. < 


Voilà tous les morceaux que j'ai vus, ou dont j'ai entendu 
parler; el je ne crois pas que personne en ait vu, ou du 
moins en ait publié d'autres. 


A ]a vérité M. a Essais de diológie , tome H, 


140 | ANNALES DU MUSÉUM 

p. 375, en rappelant ce que j'ai dit de cette espèce dans 
mon programme , sousle titre de Tapir gigantesque , ajoute 
que M. de Drée en poss ede une téte pétri ee et bien con- 
servée. 

— Malheureusement M.' de Drée et M. de Joubert n'ont 
eu que les deux portions mutilées de mâchoire inférieure 
que j'ai citées plus haut. La partie osseuse y est tellement 
altérée et encroûtée de sable, qu'on n'y reconnoit aucune 
forme, et c'est ce qui m'a déterminé à n'en représenter 
que les dents. Celle desdeux séries qui est mieux conservée, 
celle dela figure 1 :a 0,50 de longueur totale, c'est-à-dire, 
près d'un pied, la cinquième dent ou la plus grandea 0,08 
de long, et 0,06 de large ; les autres vont en diminuant. On 
voit que dans les deux séries, les quatre dernières dents À 
étoient divisées en deux collines transversales, qui s'usoient 
graduellement , et. en une espèce de talon situé en arrière, 
qui devient plus grand dans les dents postérieures que dans 
les autres. La molaire de devant a seule une couronne 
plane et sans aucune saillie. 

 L'individu à qui ces dents appartenoient ne pouvoit pas 
être fort âgé, puisque ses collines sont si peu usées, et 
parce qu'il luim qn it aumoins encore une dent. En effet, 
le morceau trouvé à Vienne en Dauphiné; qui n'étoit pas 
encore sorti de la genteive a trois collines et un talon ; si 
donc il appartenoit à à cette espèce, comme on n'en peut 
guère douter , il devoit : être placé derrière la dernière des 
molaires des mi planche V y ; car dans les her- 
bivores, les dents compas de Poe: de pues sent tou- 
jours derrière les autres. 


La dent de-M. Gillet; pl. u fag; avoit aussi trois col- 


inie aiaa Sd 
g f 


E a nl à LE à 


NN SE aie nd à ds dé 


MR TW ETT EU NUT Y ON EM Re DN NR 5 NN 


if 


D'HISTOIRE NATUREL G Ë ii 

lines lorsqu'elle étoit entière, et confirme ce que celle de 
Vienneavoit appris; ellele donlrté d'autant mieux , qu'elle 
ressemble parfaitement aux dents du cabinet de M. de 
Drée, par l'état de sa détrition , la couleur de son émail et 
la nature du sable qui l'incruste, au point qu'on est porté à 
croire que les deux grandes portions de máchoire dont l'ori- 
gine est. inconnue; ont pu venir du méme endroit qu'elle ; 
c'est-à-dire des environs de Comminges. 
: «Cet animal avoit donc au moins six dents molaires, et 
elles occupoient ensemble un espace d'aumoins 0,38 à 0,4. 
En supposant qu'il ait eu les mêmes proportions que le 
tapir, cette dimension lui assigneroit une taille 
d'un quart, à celle du rhinocéros. 

* Si Pon en possédoit la téte bien conservée, ou si lon avoit 
iiia ses incisives et ses canines, on seroit en état dé 
dire positivement s'il est ou non du gènre du tapir; mais 
ne le connoissant que par ses molaires, il n'est pas si aisé 
de prononcer. En effet, le tapir n'est pas le seul mammi- 
fère qui ait ses dents à collines transverses sur leur cou- 


ronne; le lamantin et le kanguroo sont. dans le méme cas. 


Le lamantinsur-tout présente une ressemblance vraiment 
remarquable; ses collines transverses ont dans le germe de 


petites crénelures , comme celles de notre animal, quoique 


moins nombreuses. Les dents supérieures ont deux grandes 
collines et deux petites, ou talons, dont un en avant et unen 
arriere. Les inférieures ont trois collines. 

- Dans le kanguroo on voit aussi deux collines, et méme il 
y a une ligne descendante obliquement au bord interne, 
comme dans le germe de la pl. II, £ 6. | 

3. 19. 


142 ANNALES DU MUSÉU M 

Mais dans tous les cas, cet animal fossile n'en seroit pas 
moins inconnu et gigantesque dans son genre, car il seroit 
cinq fois plus long que le lamantin , et huit fois plus que le 
kanguroo, en supposant qu'il eüt les mémes proportions 
que les espèces du genre auquel il appartiendroit. 

Le germe du cabinet du Muséum , pl. IT, fig.6, paroît 


avoir été dans un terrain ferrugineux ; son émail est teint - 


de brun roussátre et de noirátre. Sa surface est creusée de 
petits enfoncemens ; F les:crêtes de ses collines , de son talon 
et de ses lignes descendantes sont.crénelées assez réguliè- 
ment. De pareilles crénelure sont imitées sur le modèle 
. dela dent trouvée à Vienne. 7 

Ce germe est long de 0,086, et large de box Il est donc 
un peu plus grand que la derniere dent des máchoires du 
cabinet de M. de Drée. - 

Une autre dent, également du Muséum , et dont l'origine 
est aussi inconnue, ne me paoi pass'écarter assez des dents 
décrites jusqu'ici, pour qu'on ne puisse pas la croire au 
moins d'une espéce trés-voisine. 

` Elleest représentée, pl. IF, fig. 3 , 4 et 5. 

Sa largeur d'a en 5, est. de 0,058; sa longueur d'a en d, 
de 0,045. 

La colline transverse a b ressembleroit assez à celles 
des dents précédentes, sans la saillie des deux ctrémités 
et l'enfoncement de la partie moyenne. Ces deux circons- 
tances sont encore mieux marquées dans la seconde col- 
line d e, qui a ses deux extrémités en forme de cónes 
obtus, ei sa partie — tout-à-fait enfoncée. Cette 


À 


emen 


D'HISTOIRE NATURELLE. 143 
colline n'étant pas usée, donne la véritable forme des 


dents du genre, 

Cette.dent est incrustée dans une pierre calcaire tendre , 
à gros grains, ou espèce de tuf; son émail est teint de noi- 
râtre ; sa substance est peu altérée. 


19* 


144 ANNALES DU MUSÉUM: 


) , Se 


DESCRIPTION 
DE LA 
PIE-GRIÈCHE A GORGE ROUGE, 


Er Notice sur les familles des Colluriens, des Mouche- 
rolles et des Tourdes. 


Par F. M. DAUDIN. 


PLANCHE XV. 


Lorsau que je vais décrire sous le nom de Pie-grièche 


à gorge rouge, du Congo, est un de ceux si difficiles à 


classer, parce qu'il semble réunir les caractères qui sont 


propres à plusieurs genres, sur-tout ‘si l'on ne considère 
que sa forme extérieure , sans la comparer avec celle de 
certains oiseaux dont il ne diffère seulement que par les 
cotüleurs. .— 

En effet , le bec est comprimé latéralement dés sa base, 
et muni vers l'extrémité de la mandibule supérieure d'une 


petite échancrure sans dent saillante bien marquée : son. 


chant est une sorte de sifflement sonore qu'on pourroit com- 
parer à celui des cailles d'Europe; et comme les merles, il 


+ nt 
G 


uh siet E a 


ME T sub mé EI 


D'HISTOIRE: NATURELLE. 145 
$e nourrit de baies; aussi a-t-il été placé dans le genre des 
merles par Perrein, de Bordeaux, et par Sonnini. (1) C’est - 
aussi sous les noms de Merle à:collierdu cap de Bonne- 
Espérance, qu'on trouve figuré dans les ouvrages de Bris- 
son(2) et de Buffon , er et de Merle à | plastron? noir de Ceylan à 
que Montbeillard et Mauduyt ont décrits un autre oiseau 
qui ne différe du premier rapporté | du Congo par Perrein, 
que parce qu'il n'a pas de rouge sur son plumage. Ce der- 
nier oiseau a néanmoins été placég par Edwards (4) parmi les 
pie-grièehes; et Levaillant , qui l'a observé fréquemment en 
Afrique , a défendu l'opinion d'Edwards, en rangeant aussi 
dans le méme genre , sous le nom de Bacbakiri ce prétendu 
merle. de Brisson , etc. quise nourrit de petitsoiseaux comme 


les vraies pie-grièches , et dont la dent seiilsute: de la man- 
- dibule supérieure est un peu Ru. apparente qu'à notre pie- 


grièche à gorge rouge. . 

Il est nécessaire d'ajouter y ces premières consti CUS s 
que les pie-griéches doivent , dans une méthode naturelle , 
constituer une famille différente de celle dont les merles 
font partie, et plus voisine de celle qui est composée des 


tirans et des gobe-mouches. 
"PREM IÈRE FAMILLE. 
| LES COLLUM RIENS. ge 
Bec eec robuste —— latéralement y j'a de pos roides aut coins 


RE | 


E 55 un 
SORTE 4E à 
bali o9 2 


vy A | 


ic À 


PAR Sato. édit ine8. : des œuvres ap fon Merle vert à. ne at tom. 46, 
MERE INE: 207- m SÉ NOME — an 
. (2) Brisson;: ornith. tom. 2 d So, fig. pe "oz & slbi Eyma 


.. (8) Buffon; hist. desoiseaux, pl. enlum:.n.°,272: ! puos- 
(4) Edwards, hist. des. oiseaux rares, pl. enlum. n,” fate. 


Pon v^ 


146 ANNALES: DU: MUSÉU M 
de la bouche, avec une mandibule supérieure munie d'une dent saillante près. 
de sa pointe , et d'une légère í échancrure en avant de cette dent. — Narines arron- 
dies, et garnies d’un duvet serré près du front. — Langue cartilagineuse , petite 
et fendue à sa pointé. — Tàrses foibles, oblongs, annelés; ongles un peu foibles 
et coürbés;.— Voyageans ou émigrans j vivans dans les bois et.sur les buissons. 
— Chant rauque ou sifflement ; plumage varié „à couleurs tranchées.— Se nour- 
rissant d'insectes ou méme de petits oiseaux qu sls saisissent au vol. 
GENRE. Pir-enikenz: Zánius. 


DEUXIÈME FAMILLE. 
LES. MOUCHEROLLE S. 


Bec calé élargi et déprimé à sa base , ayant des poils roides aux coins de la 
bouche „avec la mandibule supérieure munie d'une échancrure près de sa pointe. 
— Narines arrondies et garnies d d'un duvet serré prés du front. — Langue,cartila- 
gineuse , petite et légèrement ‘échancrée à à sa pointé, — Tarses foibles » oblongs , 
annelés; ongles un péu foibles et courbés: — Voyageans ou émigrans ; /vivahs par 
paires ou épars dans les bois et sur les buissons. — Chant’ sonore et assez agréable ; : 
plumage varié , à couleurs tranchées, — Se nourrissant d'insectes qu'ils saisissent 
au vol. 

GENRES Tray. 7er — Gozz-MoUcnz. Abano: 


TROISIÈME FAMILLE. er 
SE S TOURDES. 


` Bec alongé, comprimé ltéralement dès sa ise j robuste ou subulé, ayant quel- 
ques poils aux coins de labouche ; avec la mandibule supé ie d'une petite 
praise pris de sa pointe — Narines oblongues et garnies « d'un duvet serré près 
du front. — Langue cartilagineuse , petite et légèrement échancrée à sa pointe. — 
Tarses foibles , oblongs , annelés; ongles un peu foibles et courbés. — Voyageans 
ou émigrans; vivans par paires ou en troupes dans les bois et les haies. — Chant 


agréable et sonore, ressemblant à des sifflemens doux et mélodieux ; plumage sou- 


vent peu brillant. — Se nourrissant également de baies succulentes et d'insectes. 

GENRES. Goç-nr-rocng. Rupicola.—CuavvAn». Calvifrons.— Corso. Ampelis. 
— Jaseun. Garrulus. — Lomor: Oriolus. — Merce. Turdus. — run, 
Formicicapa. — Fauvette. Sylvia. — HoonE-QUEUE. Motacilla. — E: 

Nota. Tous les genres indiqués sous chacune de ces familles et les diverses espèces 
qui appartiennentà chacun d'eux, seront décrits en détail dans mon Traité co 
d'ornithologie dont il a déjà paru deux volumes , et dont on publiera la suite dans 
quelques mois. 


À 
| 
«| 


RE o DS SU US a dés nds cuil «(4 List o mo o T 


1 
| 


D'HISTOLRE NATURELLE. 147 

C'est dans les contrées les plus chaudes de l'Afrique, 
vers les côtes du royaume de Congo, que la pie-grièche à 
gorge rouge fut découverte par Perrein. Elle est aussi grosse 
que. la pie-grièche grise, et un peu moins longue, ce qui 


fait que son port ressemble dayantage à.celui des merles; 


car elle tient le corps assez redressé, ne trouvant qu'un 
foible contrepoids dans sa queue. Son bec est. noirátre , un 
peu alongé , sans crochet à l'extrémité de la mandibule su- 
périeure; les yeux ont leur iris d'un jaune rougeátre; tout 
le plumage en dessus est vert d'olive; le menton, lagorge 
et la partie inférieure de la poitrine sont d'un rouge vif 
très-éclatant semblable à celui de la pie-grièche gonolek , 

et cette couleur se prolonge en une teinte étroite , un peu 
rembrunie sous le ventre, jusqu'aux couvertures inférieures 
de la queue, qui sont elles-mêmes d'un beau rouge. De 
chaque coin du bec part un trait. noir qui couvre l'oeil , 
descend sur le côté du cou, et va se réunir à chaque angle 
supérieur d'un large hausse-col ou plastron noir très-régu- 
lier , situé sur le haut de la poitrine; ce qui donne à cet 
oiseau beaucoup de ressemblance avec la pie-grièche bac- 
bakiri du cap de Bonne-Espérance, figurée par Levaillant , 
dans son. Histoire des oiseaux d’ Afrique, pl. 67 , fig. 1 et 2. 
Le front est d'un jaune luisant, tirant sur l'orangé; et cette 
méme couleur très-jolie, borde la partie supérieure des 


deux cótés inférieurs du plastron noir auprés du coude 


des ailes. Les pieds et les pennes arrondies de la queue sont 
noirátres ainsi que le dedans des pennes des ailes. 
Cet oiseau, assez commun au Congo, dans les environs 


. de Malimbe, se plait sur la cime des grands arbres, et fait 


entendre au loin un sifflement sonore qu'on pourroit eom- 


148 ANNALES DU MÜSÉUM 
parer au chant des cailles d'Europe. Le bacbakiri préfère 
au contraire, selon Levaillant , les lieux garnis de buissons,” 
et y cherche sa proie avec beaucoup de soin, au lieu de 
l'attendre tránquillement sur le sommet des grands arbres. 
: "Comme la pie-grièche à gorge rouge est très-sauvage, on 
choisit pour la tuer, l'instant où elle s'étourdit elle-même 
par la force de son chant, ou bien l'on tâche de s’en appro- 
cher en imitant sa voix. Perrein assure qu'elle se nourrit. 
ordinairement de Dok : 


5 . : Pouces. Lignes. 
! 8 


Longueur Rene?” + + | » : x LI . LO 


pNongueur dau DOC 0. À Os. 10 
ho. PRET ee en 5 . 8 
- Longueur dela queue. . . . een 
Partie de la queue dépassant jante 
iue desales s c «4. + 2 À 


Lanius gutturalis, 


D diridi - T T mento , gulá , infero iore etano 
coccineis ; fronte humerisque flavis, cum lined oculari Ut 
(apt lunulé vote pn DIOE 


APP epe ttn 


S 


UE RE de O SEN à dr 
* 


À 


- 


D'HISTOIRE NATURELLE. 149 


PREMIER : RÉSULTAT 
DES NOUVELLES. RECHERCHES 


Son le platine brut, et annonce d’un nouveau métal qui 
"dd accompagne cette espèce de mine. ` 


rPXxX* A FE FO DR CR OT, 


Ox auroit lieu d’être étonné d'entendre dire que le pla- 
tine sur lequel les chimistes se sont exercés à l'envie depuis 
plus d'un demi-siècle, est encore un métal presque inconnu, 
et cette assertion est cependant une vérité qu'il me scra 
facile de démontrer. 

Ce métal n'est connu en Europe que depuis 1748. Charles 
J//ood en annonça quelques propriétés en 1749 et 1750, - 


‘dans les transactions philosophiques. Scheffer le compara 


à l'or, et le nomma or blanc en 1752, dans les mémoires 
de l'académie de Stockholm. Lewis publia une suite de re- 
cherches sur ce singulier métal, dans les transactions de 


: 3754. Margraff fit connoitre de nouvelles expériences qui 
. "s sont relatives , dans les mémoires de Berlin pour 1757. 


Macquer et Baumé concurent un travailassez considérable 
sur le platine, dans les mémoires de l'académie de 1758, 
9, 2 : : 30 : 


LI 


150 ANNALES DU MUSÉU M 
Dans le mème temps , Buffon a parlé de quelques essais faits 
en commun avec Milly et Guyton. Sickingen et Delisle 
ont, à la mème époque, décrit leurs tentatives pour 
purifier et travailler €e métal réfractaire; mais tous ces 
premiers travaux ne purent être regardés que comme des 
essais préliminaires qui n'ont servi qu'à caractériser la na- 
ture presque intraitable , et les propriétés singulières du 
platine. | 

Achard, Guyton, Lavoisier, Pelletier ont donné depuis 
20 ans quelques faits nouveaux sur la manière de fondre ~ 
et d'affiner le platine, Chabaneau, professeur de chimie en 
Espagne, est parvenu à l'obtenir en pláques et en lingots | 
qu'on a façonnés en vases solideset durables. A Paris, quel- 
ques orfévres ont aussi réussi à le travailler , et parmi eux yp 
Jannety s'est particulièrement distingué. M. Necker-Saus- 
stire a réussi, de son côté, à donner quelque perfeciionne- 
ment à l’art de purifier ce métal; depuis cestentatives assez 
heureuses, on à fait en platine des vaisseaux de chimie, 
des instrumens de physique, de météorologie et d'horlo- 
gerie, beaucoup plus abondant qu'on ne l'avoit pu. faire 
jusque-là. Mais en ne s'occupant que de l'art de travailler 
le platine ; on n'avoit presque rien annoncé de nouveau sur 
sa nature et ses propriétés, jusqu'à l'époque où MM. Mous- 
Sub - Pouskin , Proust et Guyton. ont recommencé des ex- 
périences analytiques ou synthétiques sur ce métal. Enfin, 
M. Chenevix. en- cherchant à imiter un nouveau métal 
vendu à Londres, il y a un an, sous le nom de palladium, 
€t en annonçant qu'il l'avoit imité en amalgamant par des 
procédés compliqués et inconstans encore dans la réussite , 
le platine avec le mercure, a de nouveau appelé l'attention 


des chimistes sur le platine. 


nous l'apportent. du Pérou, seul pays où 


D'HISTOIRE NATURELLE. 191 

“Lés deux dernières circonstances: des expériences de 
M. Moussin - Pouskin sur l'amalgame du platine et de 
M. Chenevix sur limitation du palladium, ont été pour 
Vauquelin et pour moi la cause du grand travail que nous 
avons entrepris surce métal. Chargés par l'institut de véri- 


_ fier les procédés du savant russe, et conduits ainsi à étudier 


ceux de M.Chenevix , nous avons bientôt reconnu qu’il étoit 
nécessaire de soumettre le platine à un examen beaucoup 
plus approfondi que ce qui avoit été fait. Nos premières 
expériences nous ont offert des faits si différens de ce qu'on 
avoit anñoncé, que nous nous sommes trouvés entrainés à 
une suite très-considérable de tentatives. Les recherches 
auxquelles nous nous sommes livrés depuis plusieurs mois 
pour répondre à la confiance de l'institut etaux sollicitations 
de notre propre curiosité, nous ont conduit à des résultats 


| que nous n'avions ni prévus niespérés : aucun réjugé , au- 
que juge, 


cune présomption n'a dirigé nos essais , et ils nous ont bien- 
tòt montré des faits tout-à-fait ignorés ou différens de ce 
qu'on avoit dit et pensé jusque-là sur le platine, et l'on 
verra.par l'énoncé de ces faits que le platine étoit vérita- 
blement un. métal encore inconnu jusqu'ici. 

On sait généralement que ce métal tel que les Espagnols 


la nature l'aiten- 
^ i qued ^ D cu x x: hu " 
core offert jusqu'ici, est en grains. 


L. 


mêlés de féu, de sable et d'or, quelquefois méme de 


mercure. Ce sont là les diverses substances dont les natu- 

ralistes et les chimistes ont tous indiqué le mélange avec 

les grains de platine dans ce métal brut. . | 

. Qn.a commencé, pour l'obtenir plus pur que dans cet 

état: brut, par trier à la main les matières manifeste- 
20 


153. ANNALES DU MUSÉUM 

ment étrangères qui y sont contenues. Le sable coloré, 
nuancé de jaune, de gris, de brun et de noir, qu'on á 
ainsi séparé des grains brillans, a été traité avec trois 
parties de potasse dans un creuset de platine. La masse 
bien fondue lessivée avec de l'eau distillée, a donné une 
liqueur jaune orangé, et laissé une poussière brune non 
dissoute. La lessive alcaline saturée par de l'acide nitrique 
qui la fait passer au rouge, à précipité Ie nitrate d'argent 
en rouge vif, celui de plomb en beau jaune, et celui de ^ 
mercure en rouge de cinabre : elle a donc présenté par-là 
du chrómate de potasse. La poussière laissée indissoluble 
par l'alcali ayant été traitée par l'acide muriatique , s'est 
dissoute, excepté quelques grains de platine; et cette dis- 
solution évaporée a pris une forme de gelée à laquelle l'eau 
à enlevé du muriate de fer sans toucher à une poudre 
blanche qui avoit tous les caractères de l'oxide de titane et 
a de la silice très-divisée. Ainsi l'examen du sable ferru- 
gineux séparé du platine brut par le triage, y fait recon 
noitre de Ia silice, du titane, du chrómeet du fer. 

On sait que le triage, quelque attention qu'on y porte; 
n'est qu'un moyen bien imparfait de purifier le platine ; 
aussi les chimistes ont-ils conseillé de le traiter par de Pa- 
cide muriatique pour en extrairele fer. Dans notre travail; 
nous avons poussé beaucoup plus loin la purification , et 
nous avons traité successivement le platine déjà trié par les 
acides muriatique > ditrique et sulfurique, employés suc« 
cessivement à la dose de trois ou quatre fois le poids du 
métal et chauffés avee lui. jusqu'à ane ébullition de quel- 
ques minütes. Ces expériences ont d’ailleurs été faites dans 
des cornues et en y adaptant l'appareil nécessaire pour re 
cueillir et connoître les gaz. Voici le résultat de ces tenta- 


D'HISTOIRE NATURELLE  — 193 
üves préliminaires à l'examen du platine proprement dit. 
L'acide mariatique avoit prisune couleur jaune ; pendant 
son action , il s'étoit dégagé du gaz hydrogène sulfuré. En 
le distillant , il a donné du soufre, 11 a montré en disso- 
lution du fer, du titane et une foible portion d'un métal 
absolument diffé rent de tous ceux qu'on connoit; il en sera 
question plus bas. L'acide nitrique coloré en jaunâtre conte- 
noit du fer et le métal nouveau... 

+ J/acide sulfurique moins coloré que les deux précédens 
tenoit encore du fer et du titane. 

Après ces moyens de purification, le platine bien lávé 
comme il l’avoit été entre l'action. de chacun des acides 
isolés, étoit plus brillant et sensiblement. plus. homogène. 
On l'a traité dans une cornue de vérre placée sur un bain 
de sable chaud avec sept fois son poids d'acide nitro-mu- 
riatique assez fort ; on a 'décanté la première dissolution , 
ct on en a fait successivement deux autres, la seconde avec 
une égale quantités: ‘et la troisième avec moitié, du méme 


. 


acide mixte, en loyant el fois une ébullition et une 
distillation de plusieirs heures: ‘iles resté, aprés ces trois 
opérations , une poudre noire en paillettes quin’avoient plus 
le brillant du pesulict peints et qui en faisoient environ 
le cinquantième. - JT obs iion cave dier sud enc 
Des tr: lutio SSI rest tenues avec seize 
fois le: poids du - métal; „empi loyéessén: acide ,- la première 
étoit rouge foncé , et les deux © autres d'un rouge. sensible- 
mieni plus brun. Ces deux dernières ne paroissoient pas dif- - 
férer entre elles,.on les a réunies en une seule pelon a 
 exàminé cés: deux liqueürs diffétentes comparativement: 


Es iore: dissolution-a donné! par l'addition de. celle 


FT 


154 ANNALES DU MUSÉUM 
de muriate d'ammoniaque , un précipité jaune; la secondea 
fourni, par le mème réactif, un précipité rouge. 

Le précipité jaune de la première étoit moins soluble que 
le rouge de la seconde. =- "d 

Le sel triple jaune ‘chauffé dans un. creuset de platine, et 
après avoir perdu du sel ammoniac et de l'acide muria- 
tique oxigéné, a laissé parla chaleur rouge un résidu mé- 
tallique, spongieux , flexible et mou d'une couleur blanche, 
 &laquantité de 6 gram; 55 centigr. sur 15 gram. 29 centigr. 
dea c TSSUdHehf 9^ 1s ot: 
~ Le précipité salin rouge traité de méme, a donné pour 
résidu un métal également spongieux et mou, mais d'une 
couleur grise: moins brillante que le précédent, et pesant 
sur la méme quantité de sel employée, 6 gram. 59. centigr. 
^ Le métal obtenu du précipité jaune a été dissous très- 
facilement par l'acide nitro-muriatique, et n'a laissé que 
trés-peu de résidu. Celui qui provenoit du précipité rouge 
Sest également bien dissous dans l'acide mixte; mais il a 
laissé une poudre noire beaucoup plus sensible que le pré- 
cédent, et presque insoluble dans l'acide nitro-muriatique. 

La dissolutio nitro-muriatique du métal du sel jaune, 
mélé avec le sel ammoniae dissous, a donné un précipité 
jaune plus pâle que celui d’où ce métal avoit été réduit. 
La dissolution du métal du sel rouge a formé, par le même 
. réactif; nn pré ipité rouge à la vérité moins coloré que 

celui d’où il provenoit. - | | 


"— s par la chaleur ont donné, 


le premier, un métal: dissoluble en entier et sans aucun 


résidu dans l'acide mixte ; le second , un métal dont la dis- 


solution par cet acide a laissé une poudre noire pour résidu. 


DHISTOIRE NATURELLE. 155 
© Le sel rouge dissous dans l'eau a donné des flocons verts 
par la potasse , et le sel pame n en a pe offert de sem-, 
blables. | 
Ces expériences nous ont fait voir que: les deux dos 
i tions du mème platine, par le méme acide employé suc- 
I cessivement , différoient en ce que la seconde contenoit une 
matière étrangère au platine, beaucoup plus abondamment 
que la première. Cette matière donne à la dissolution une., 
couleur plus foncée et la propriété de précipiter le sel ama 
moniac en rouge; elle se sépare par des dissolutions: succes: 
sives, et reste en poudre noire ; elle attire le, platine qui 
seul et pur précipite le sel amnioniac en. jaune, Nos essais, 
sur cette matière nous l'ont fait reconnoitre . comme un 
métal différent du platine, inconnu jusqu'ici , et dont je 
_vaisparler à l'occasion de la portion non dissoute du platine - 
traité par les trois quantités d'acide nitro-muriatique. — - 
On se rappellera qu'aprés avoir fait bouillir à trois re- 
prises seize parties d'acide nitro-muriatique 'sur le platine 
déjà trié et traité d'abord par trois acides isolés, j'ai an- 
noncé qu'il étoit resté à-peu-prés. un cinquantième de ré- 
sidu non dissous que le méme acide n'attiroit ou ne dissol- 
voit plus sensiblement. On prévoit déjà sans donte; que. le 
résidu doit étre de la méme nature que la po oil 
trouvée dans le métal réduit du sel rouge après sa Füisenlu- 
tion, et que par c é jue til s’agit 1 ici du métal nouveau, 
Cette annonce doit exciter un nouvel intérét sur ce qui me 
resteà dire, et diminuer la sécheresse des détails que fait 
souvent maitre le récit trop atide dop- Dino shit 
miques. ^ `>: 
Cette poudre noire len matière non cute ne ses paint 


156 ANNALES DU MUSÉUM. 

fondue au chalumeau, mais elle a pris une couleur blan che 
et l'aspect métallique ; traitée avec le borax au méme ins- 
trument, elle ne l'a pas coloré, et s'est disséminée en petites 
lames brillantes qui ont donné au sel une nuance de gris 
perlé. Elle n’a point été assez sensiblement attaquée par les 
acides simples ou mixtes, bouillanset à grande dose , pour 


qu'on ait pu espérer de tirer une véritable lumière de leur. 


action. Le nitre fondu ne l'a point attiré davantage; il a 
fallu la traiter successivement et à la manière des pierres 
dures, par la fusion avec la potasse , et par l'acide nitro- 
muriatique. On en a séparé ainsi de la silice et de l'acide 
€hromique qui se sont combinés avec la potasse , et le nou- 
veau métal qui s'étoit uni à l'acide. 

L'étude de ce procédé nous a fait voir ; 1.° que le traite- 
ment par deux puissans réactifs annoncoit dans la poudre 
noire une union intime entre le chróme et lenouveau métal ; 
2." que par la forte chaleur employée, ct l'action de l'alcali 
caustique , le chróme s'oxidoit etdevenoit acide; 3.° qu'alors 
la potasse pouvoit le séparer du métal nouveau qui com- 
mençoit aussi à s'oxider par le procédé ; 4.° qu'alors celui- 
ci dissous dans l'aeide nitro-muriatique prenoit une couleur 
d'abord verte interne , ensuite bleu foncé, enfin roüge 
brun par l'action de la chaleur. i 

J'ajouterai que les alcalis précipitent le nouveau métal 
dissous dans l'acide nitro-muriatique , en flocons verts; qu'il 
ne rend les dissolutions de platine s ptibles de précipiter 
le sel ammoniac en rouge, que quand ila pris lui-méme 
la couleur brune par le dernier: degré d'oxidation. Sa dis- 
solution brune colore très-fortement de grandes quantités 


d'eau; elle est décoloréo par le sulfate de fer vert qui la 


End : 
MUNITUM I Tee 


D'HISTOIRE NATURELLE. 157 
fait passer par les nuances bleue et verte én la désoxigé- 
nant ; le prussiate de potasse la précipite en vert clair; 
l'acide gallique en brun verdâtre, et l'hidrosulfure en brun 
marron. Quand on en mêle quelques gouttes avec une dis- 
solution de platine pur qui précipite en jaune par le sel 
ammoniac , ou lui donnela propriété de précipiter en rouge 
par le méme réactif. © 

Voilà donc des caractères téllernems différens de ceux de 
tous les métaux connus, qu'il est impossible de né pas re- 
connoître dans les résidus de dissolutions, de platine, un 
métal nouveau, singulier dans celles de ses propriétés qu'il 
nousa été permis d'apprécier : il en a sans doute beaucoup 
d'autres que le temps seul donnera lieu de découvrir. Ce que 
mous en savons suffit pour nous montrer qu'on n'a point 
encore eu de platine pur, car ce nouveau métal a été trouvé 
dans le platine travaillé de M. Tenpew; et "— celui Lus 
M. Necker-Saussure. 

Je dois dire ici que M. Collet Descotils; l'un denos éléves 
ingénieurs des mines, très-instruit en chimie, et qui pro- 
met à la science un homme fait pour en reculer les limites; 
a découvert en méme temps que nous, et peut-étre avant 
nous, le nouveau métal qui accompagne le platine. Il a lu 
sur cet objet , et le méme jour que nous à l'institut , un mé- 
moire plein de faits intéressans; il a trouvé la plupart de 
ceux qui ont été décrits plus haut , et la gloire qu'il mé- 
rite par son travail ne doit souffrir aucune atteinte des 

résultats que nous publions. L'accord de nos expériences 
avec les siennes , sans qu'il y ait eu de communication entre 
nous avant la rédaction de nos mémoires, ne peut que 


rendre plus saillante la découverte annoncée. 
dr ati” 


r58 ANNALES: DU MUSÉUM 

Il n'y a aucun doute que le nouveau métal qui adhère 
beaücoup au platine, qui paroit y étre uni en méme temps 
au chróme; ne modifie les. propriétés du platine de telle 
manière, qu'il.est permis d'annoncer qu'on n’a point encore 
les caractères de ce dernier dansson état de pureté ; c'est un 
sujet de nouvelles études. 

Ona vu que pour reconnoitre les différences des deux 
dissolutions successives de platine, elles ont été précipitées 
en sels | triples par le sel ammoniac. Les eaux mères de ces 
pré ns. ont été soign ment examinées ,etnous y 
avons. reconnu. du plátine:o ou cuivre, le métal nouveau, du 
fer, et un peu d'or. 

Ainsi je puis conclure de ce avai, que le platine bus 
apporté en grains du Pérou, contient au moins neuf subs- 
tances différentes; savoir, du sable quarizeux et ferrugineux, 
du fer , du bie vraisemblablement combiné en. sulfures 
métalliques, du cuivre, du titane, du. chróme, de l'or , du 
platine et un métal nouveau. Jannoncerai dans un autre 
mémoire destiné à faire mieux connoitre les propriétés. de 
ce métal, quel rapport il peut avoir avec le palladium. 


D'HISTOIRE NATURELLE. 159 


` t 
ta rh Es i 
EM Ex À i ; " Se 
- LE a "a Ai A À n DCTAS CY. | 


MÉMOIRE 


Sen t quelquis qoen du genre Hirira. 


— Fe A. zir J LÉ S sI E U, 


; p : b 
FE db 259797 1^ 6 ! €———————— M À M M À PET ” H 
T - "T i j P " > + ADI o 


die genre de l 7Zypericum ou Millepertuis , qui renferme 
«des arbres, des arbrisseaux et des herbes, offre dans toutes 
ses espèces un assez beau feuillage et des fleurs: agréables 
par leur disposition, leur forme et leur couleur. Il cons- 
titue, à côté de la famille des Guttifères, une famille sé- ( 
parée, facile à distinguer par son fruit capsulaire et ses 


semences nombreuses et ménues, à laquelle se réunissent 
T 4scyrum. de Linneus , l'Eucryphiüa | de Cavanilles, le 


Vismia de Vandelli, Y Zrungana nouveau genre de Ma- 


-dagascar, et le Palava de Ruiz et Pavon. D'autres genres 


Scront encore ajoutés à à cette famille, si Ton observe que 
T Hypericum , qui contient beaucoup d'espéces, peut être 
divisé naturellement d’après la «considération du nombre 
des styles qui indique celui des logés c du frait, de là réunion 
„des filets d'étamines en plusieurs. paquets, de la présence 
-ou abseneé de corps glanduleuxà la base de l'ovaire et des 
pétales. Cette division paroitra utile lorsque l'on rappellera 
ici que les espèces. de ce genre, au nombre de quarante- 
deux dans la dernière- “2 de Linnœæus par Murrai, de 
-soixante-quatre dans celle de Gmelin, ont été portées à 


^ 


quc c par Lamarck dans X OMM à 


aĝo A NNA:LE 8 ;: D U : M US É.U M 
quatre-vingt-huit par Wildenów dans son volume des 
Species publié récemment, ets ’élèvent maintenant à en- 
viron cent quarante , en réunissant les espèces nouvelles 
publiées par Ventenat, Michaux , Loureird, etc. , et celles 
qui existent dans plusieurs herbiers. En attendant que le 
temps nous permette d'entreprendre cette division du genre 
et la monographie de la famille entiére, nous laissons sub- 
sister le partage de l ZZypericum en trois sections principales, 
caractérisées par le nombre de 5, 5 et 2 styles, et nous ne 
parlerons aujourd'hui que de quatre espéces de la secuon 
désignée par le nombre de trois styles. 
La première (T.XV1, f. 1.),trouyée au Pérou par Joseph de Jussieu, et faisant partie 
de son herbier , est un sous-arbrisseau. Elle a le port et le feuillage d'unebruyere ou 
de l'Zypericum coris ; mais sa tige est plus forte et s'éleve davantage , à en juger par 
s échantillons secs wea nous avons sous les.yeux. Ses feuilles, qui couvrent les 
bes , linéaires, brebis, s gen échapper deleur aisselle 
, avec les premieres , l'apparence de 
feuilles tantôt SERA REN au stulte ic six J tantt réuniés en faisceaux. Ces faux ver- 
ticilles sont très-rapprochés , sur-tout vers les sommités de la plante. Les derniers 
rameaux vyde ei aime terminés chacun par uneseule fleur , sont latéraux ou quel- 


1 p £, *11 


domx 


its corymbes latéraux. Les fleursde grandeur moyenne offrent 

un mela à AM dein étroites, aiguës et non glanduleuses ; cinq pétales alongés ; 
beaucoup déni Sont e ne sont nt légèrement réunis par le bas en plusieurs 
paquets, l'espèce ordinaire ; un ovaire surmonté de trois styles longs 


- Eat ju S 2x Li ? papel 


i51 s 


la dépot tions des feuilles eu petits faisceaux; ressemblant un peu à celles du mélèzé, 
nous a déterminé à nommer cette espèce Hypericum laricifolium. Si on conserve 
eim le genre les — — par le nombre des styles, et si dans chacune 
Bá s-di: i: : par les tiges ligneuses ou herbacées , par le 
ealice nu ou glandul ute plante sera placée parmi les tristylées ligneuses à 
calice nu , et To ajoutera séulement pour sa phrase deitinties foliis intimis 
subulatis brevibus fasciculatis , aped Jateralibus tÈ 
L'herbier du Pérou de Dom ant partie des collections du Muséum d'his- 
ioire naturelle , renferme une RES espèce (T. XVI, f. 2. a.) qui a de l'afiinité 


avec la précédente, et se place dans la même fiiy division. Elle est en générak- ` 


plus gréle et plus droite; ses feuilles de méme forme , mais un peu plus larges et 
x aiguës, assez semblables à celles du genevrier ordinaire , ou de la str SS 


qui devient une capsuleà trois loges. La forme et 


ee US IO nt me re e a 


D'HISTOIRE. NATURELLE. 161 


droite , sont simplement opposées, et n ’ont pis à leur eiisclle des faisceaux Hidir 
feuilles qui leur iuge Reo b reperi se jpe vers le sommet des ra- 
meaux. Ceux-ci sont p tion verticale. Les fleurs 
grandes comme celle dé P Hypericum Lrotiah, naissent solitaires dans les bifurca- 
tions supérieures et à l’extrémité des jeunes rameaux. Leur calice est également à 
cinq divisions étroites el aiguës ; les cinq pétales sont longs et étroits ; les étamines 
nombreuses et plos courtes, unie l'ovaire dont les trois styles s'élèvent peu. 
La capsule petite à trois loges, s'ouvre en trois valves. Cette. plante portée sur 
une tige plus basse et moinsforte que la précédente , a beaucoup mieux leport d'une 
bruyere ou d'une struthiole , et conserve, comme The et l'autre, sur ses rameaux 
nus les vestiges des feuilles tombées. D après i cetie double considération, et en sup- 
primant les caractères déjà énoncés dans la sous-division , nous désignérons l'espéce 

dela maniere suivante: Hypericum ( struthioloefolium ) foliis angustis debui 
brevibus , floribus parvis in ramulorum apice et dichotomiá solitariis. 

Il existe dansleméme herbier quelques échantillons d'une plante (T. XVI f. 2. b.) 
réunie à la précédente el qui offre la méme disposition dans toutes ses parlies ; mais 
elle est plus petite. et plu smenue. Ses tiges s sont pon pol ses s feu illes plus étroites 
et semblables à celles du Brunia ja lanuginosa; ses fleurs | e volume ainsi 
que. les capsules , Sont solitaires auf aisselles des rameaux supérieurs et à leur 

extrémité ; ; les. divisions du calice ont la même forme ; “Jes pétales plus étroits 
sont également alongés et débordent les étamines au-dessus desquelles les trois 

styles s'élèvent peu. Il sera difficile de la séparer de la PE et ses rapports 
sont tels que l’on peut la regarder comme une simple variété à à feuilles € et E ed plus 


petites, 

 Dombey a trouvé au Pérou une autre e espèce { T. XVI, f. 3. ) qu'il nomme CH 
pericum buplevrifolium ; mais qui a moins les feuilles d’un buplèvre que celles d’un 
hélianthème ou d'un sine ; elles sont opposées , sessiles , lancéolées , de grandeur. 
moyenne, à bords quelquefois repliés en dessus. De la racine s'élèvent plusieurs 
tiges- herhacées ,' basses et feuillées ; quelques-unes , y. àla hauteur de quatre 9" Lis à 
pouces , se partagent en deux : -pédoneules. entre - lesquels naît une fleur « : 
presque sessile , grande comme celles des espè précédentes Dhaque pédoncule 
porte d'un seul côté trois à cinq fleurs pa les, UR: “écartées 1 à distances iné- 
gales, munies d'une braciée linéaire. Quelquefois de la base d’une de ces fleurs 
s'échappe du côté intérieur un pédicule plus petit, lerminé par une aulre fleur et 

formant ainsi une seconde dichotomie, Les divisions du calice sont étroites, aiguës 
ei non glanduleuses;les pétales lancéolés atteignent la longueur des.étamines dont 
le nombre et la forme sen comme dans toute la. fomille; les trois siyles s clèvent 
davantage ; la capsule est à trois loges, et s'ouvre en trois valves aiguës. Les 
ports de cette espèce avec plusieurs sine, soit dans la forme des feuilles, soit 

encore plus dans la disposition des fleurs, indiquent son nom spécifique le plus con- 


165 | ANN NALES pu MUSEUM 


venable ; nous s la nommerons Hypericam. silenoïdes , en ajoutant pour cáractbres 
distinctifs herbaceum foliis. lanceolatis , pedunculo. terminali bipartito multifloro , 
Jlore. in dichotomiá unico, cæteris distantibus secundis. Elle sera pete o dans [4 sec- 
tion des trist jke es ; herbacées à à calice nu. 

Une, dernière. espèce (T. XVIL) différente a aud que Von vient de décrire , 
-quoique dans la division des deux premieres , a beaucoup d'affinité avec la toute-saine, 
Hypericum a androsæmum y par. sa tige haute de trois ou quatre pieds, marquée dans 
sa longueur d de deux lignes opposées ; ses feuilles sessiles, grandes et ovales ; son calice 
à lobes: arrondis et. subsistans y Ses pétales également ronds. Elle en differe par ses 
-styles , beaucoup. plos: longs, Lerminés par des, stigmates de couleur foncée , par son 
fruit Mp d Af reprit m à. valves seulement un. peu épaissies et conronnées 
Paetus a Styles. qui 1 o lte espèce ee est vivante dans lécole du Mu- 

séum , depuis. 1789, et. “nous la avons dé émontrée, “à cette époque, sous le nom d’7/;- 
pericum}  frutescens , , parce « qu’ "clle avoit la iige plus f forte et plus élevée que celle 
¿Qes autres espèces: Son pays 1 natal ne nous a point [73 indiqué dans le temps ; 
-cependant nous pouvons croire qu 'elle vient des Canaries , puisque dans le pre- 
“hier voyage de Baudin, le jardinier. Riedlé ayoit rapporté. de Ténér iffe une 


espèce presqu' en tout semblable et diflérente seulement par ses pétales plus 
-alongés. Lamarek a décrit, dans Encyclopédie méthodique , celle du Muséum 
-sous le nom d' Hypericum elatum , parce qu'il:a. pensé, mais avec. doute „que c'est 
‘la méme qui est ainsi nommée dans l’ÆZortus Kewensis d'Aitone , et que cet auteur 
dit originaire « del Amérique septentrion nale. On peut croire , d'après ] la phrase d 
;criptive d'Aitone’, que la plante dé: eol celle c ‘que nous possédons. Comme e 
west pas encore Égurée , nous avons cru poures; en abrégeant la description assez 
-détaillée : dans l'Encyclopédie, e, présenter ici sa gravure qui faisoit partie dela colb 
dettion m mentionnée. dans le cahier précédent, € et Pajouter i à celle des trois autres 
dire P osé ces Le nest points ; 
d ie, Hype ON iP uade: 


Touri. cor. p ft À | qu'il i'avoit pas vue ; celui-ei ‘a les tiges t s de crêtes op“ 


~ 


posées plus saillantes , les feuilles trois fois plus ipétites ; « et jembläbles à à celles du 


, NES “les nud du ca vens etles A — Angus: et non LAGE Tour- 


— ses paale y plus étroits et égaux 
| parce q pile: ti ; À - Tournefort 


- 


T y » AE k + 1 vete wrPVPUVPHEHP , 


D'HISTOIRE, NATURELLE. 165 


4 d 


~ 


SUITE DES MÉMOIRES 
SUR les fossiles des environs: de Paris. "i 


te En S AT I { 
| Pan. LA M, LA RE a j 
£ 44” 4 J 
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j soso 089. abh- asogilo essb STO guess 
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de EN AN MAS Ow il LT SET ES RE PT ER IE AL NIS FRA HE 


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care iaihe suit 65 se rise IEE PERAS 
Testa univalvis, Jusiformis aut subtarrit "apirfura 
CU basi canaliculata; — mem fissura vel: sinu. 
"emárginato.. és 


DUI 


Tx USQU' A: pue jas eS PR ont été confondité avéc des 
mures par Linnée et avec les fuseaux par: Bruguière; ils 
sont dependant fortement distingués les: uns des autres par 
l'échancrure singulière qui ÉD au' bord droit de là 
coquille, dans sa partie supérieur á 

Cette échancrure résulter nécessairement Put organe par- 
ticulier de l'animal qui l'occasionne sur la coquille,,et dont 
les-mollusques. qui: forment les: mures; les füseanx et les 
pyrules sont apparemment dépourvus, puisque | les coquilles 
de ces genres, n’en.offrent poini despmhlables. buone 


164 ANNALES DU MÜ'S É UM 

. D'ailleurs le même motif qui m'a. autorisé à séparer les 
émarginules des patelles , doit m'autoriser encore à ne pas 
confondre:les fuseau& : avec les pleurotomes, quoique ces 
deux derniers; genres aient, entre eux de grands rapports. 

Enfin j'ajoute que la;distinction établie entreles fuseaux 
et les pleurotomes est en quelque sorte indiquée par la na- 
ture elle-même, à raison du grand nombre d’espèces qu’elle 
nous offre dans chacun de ces genres. 

Comme le canal en forme de queue qui est à la base de 
l'ouverture de la coquille, est tantôt fort alongé, et tantôt 
raccourci avec toutes les nuances intermédiaires , selon les 
espèces; il me paroît que Jes clavatules du système des ani- 
maux sans vertèbres (p. 84) ne sont réellement que des 
pleurotomes à canal plus court, gu. leur done une forme 
plus ou moins turriculée. . 


Les Pleurotomes. sont des ba ra marins, ayant € 


petit opercule corné, attaché au pied ou au disque charnu 
sur lequel rampe l'animal. On en trouve dans les mersdes 
différens climats.; il paroit néanmoins que les espéces qui 
vivent dans les mers des pays chauds sont plus nombreuses. 


. Les principales espèces connues qu'on doit rapporter à 


ce genre, sont le. murex babylonius , et le ; murex javana de 


Linnée, le zzurex australis de Chemnitz, Couch. vol. XI, | 


p. n, t 190: dig: 1827. et 1828; etc. 
 BSPECES FOSSILES. 


1. Pleurôtome à filets. po )jo0 Lus. Hoi aad oD FAT 


Pleurotoma( filosa-) ovato-fusiformis , "inei, vér  pvatiedirines) AI 
- labro alæformi. n. rose À 


L. n. Grignon. Ce pleürotome renflé Rai son go comme un peti ut 


. est rétréci en cône où en pointe courte à ses extrémités , et se fait. particn- 


z 


DUHISTOIRE'/NA'/TUT'ET f E. 165 
Jièrement remarquer par le bord droit de son ouverture’ qui est tranchant et 
arrondi en forme d'aile. Toute sa superficie est chargée de lignes transverses, 
séparées, élevées, et qui semblent autant de fils entortillés autour de la 
coquille. Entre ces lignes transverses, on aperçoit des stries longitudinales 
obliques et serrées. Le canal de la base est court et ne forme point de queue. 
Cette espèce est fort commune à Grignon. Les plus grands individus ont 
trente-huit‘ millimètres de mem uid d'un pinana ondes 

Mon cabinet. p^ 


2. Pleurotome à petites lignés. Vélin, me}, : f 10. 
Pleurotoma ( lineolata) ovato fu * ; lineis tra A c zu es = fer Probe gi 
"eineta ; labio alformi. bh. 0054/0 52775 SAI Aven 
L. n. Grignon. 11 semble que ce fmo në sõit qu'une variété dù précé- 
^ -dent ; carilen a exactement la forme. Mais il est plus lisse dans son milieu ou 
sa partis renflée , et au lieu de stries saillantes , il offre des lignes transverses, 
colorées én jaune orangé , et le plus souvent interrompues d'une manière 
assez régulière et méme élégante. Cette: éoquille : Ae Pu nt à Grignon; 
s les plus grands individus n n'ont Bus Vpt huit ! 8 . Dans 
. une variété, les lignes : transvérses ne présenté t qi ' des piis it rés, 
Mon cabinet. - | je tco sopor 
3. Pleurotome claviculaire. Vélin n7, £ 11, et vélin, pow f 4 
> nei S Pt CNET RE een 


sulcata ; 


£ CCF UUUIIEE LOL} UI HEU 


Ss e a Ko Pe diridtoSibgbtalós ; FEM € 
L.n. Grignon. Cette espèce est beaucoup plus grande que celles qui précèdent; 
car les grands individus ont au moins cinquante millimètres de longueur. 
Elle est ridée transversalement à sa base, lisse sur le ventre de ses tours de 
spire ; mais le bord supérieur de chacun de ces tours est accompagné de 
trois ou quatre stries qui lui sont parallèles, ét qui le font paroitre marginé. 
Le bord droit de l'ouverture est tranchant et arrondi en aile, comme dans le 
deux piedeton peser | EU) iius 1 
“Mon cabinet. . vobi. 5 en rns is te 
M. Hide unèväriété d inze milli 
pouces huit lignes ) de longueur, et dont . les stries mérginales ne jont plus 
apparentes. Elle a: été trouvée à Betz près cai 
A4. Pleurotome lisse. Vélin , msi pe 
oial glabrata) T glabra , Bonnia Age c ap stlpernè 
“sinu terminato. ANO S 
pan : Grignon. Ce pleurotome est. it ER $ iaisila, 
comme eux, le bord droit de son ouvértüre arrondi en aile et tranchant, 
3. 22. 


Ya Wiese P^ n 


166 ANNALES.ODU.MUSEUÁAM 


et lesinus qui le termine supérieurement est.contigu à l'avant-derniér tour 


de la spire. Cette coquille est lisse et un peu luisante; et ce n'est qu'à sa base 
qu'elle est sillonnée transversalement. Les plus grands individus ont trente- 
cinq millimètres de longueur. . re) 3s 


Mon cabinet. 
5.: Pleurotome marginé. Vélin, n.° 7, f. 8. 
Pleurotoma ( marginata ) fusiformis , glabriuscula , basi transverse sulcata 5 
sulcis et anfractuum marginibus impresso-punctatis. n. 
8. Eadem minus ventricosa. Vélin, n.9 8 , f. 10. 
y. Eadem sulcis crispatis , impunctatis. 


L. n. Grignon. Ce qui caractérise ceite espèce, c'est d'avoir le bord supérieur 


de chaque tour de la spire,, garni. d’un cordonnet détaché par un ou deux 
sillons qui offrent des points enfoncés. Toute la partie inférieure de la co- 


quille est sillonnée irotevéssilement, et les sillons présentent aussi des points ` 


PRE PE J 1* 1 


enfoncés ou Cette coquille est longue de quinze 
à vingt NU et a le. bord Aro de son ouverture tranchant et arrondi 
en aile comme dans les précédentes. La variété +. est plus grande, et a ses 
sillons transverses croisés par des stries longitudinales très-fines. 

. Cabinet de M, Defrance. 


6. Pleurotome transversaire. 


Pleurotoma( transversarza) fusiformis , transversim yos , Apt decussata ; 
sinu maximo ; anfractuum medio subcarinato. n.. 

L.n. Bets près Crépy. C'est une belle et assez grande espèce , qui a entièrement 
la forme d’un fuseau , mais qui s'en distingue par le sinus profond placé aw 
sommet du bord droit de son ouverture. Sa longueur est de sept centimètres- 
(plus de deux pouces et demi ) ; elle est fortement sillonnée transversalement » 
et le milieu de chaque tour de sa tis est un peu relevé en caréne.. 

Cabinet de M. Defrance. oi PAR 

7. Pleurotome à chenettes. Pi Hn, n.° » 45, f 2 2. eyes 

Pleurotoma ( catenata ) fusiformis undiquè decussata ; striis transversis majo- 
ribus subtuberculatis catenatis ; spirá nodosá. n. : 

L. n. Grignon. Espèce bien tranchée par le caractère de sa. spire et de ses stries 
transverses. Elle est longue de cinquante-quatre millimètres (environ deux 
pouces) et a la forme d'un. fuseau. Une rangée de gros tubercules placés- au- 

. delà du milieu de chaqu e towr, rend la 
Cette coquille est chargée p ar-tout de stries stries qui se croisent; mais les trans- 
versales sont plus grosses que les autres, un peu. 


à de petites Chaines sient teeg autour. dela. c " aill p le dernier tour y 


x 
OO 


ETNIES ENET o 2 2e I S 


D'HISTOIRE, NATURELLE. 167, 


_ &rois de ces stries à tubercules alongés et plus éminens, forment trois chaînes 
séparées assez remarquables. Lesinus du bord droit est contigu à l'avant der- 
nier tour. | 


Cabinet de M. Defrance, Yat Hes ^ 


c 


it 


8. Pleurotome denté. 7 slin; n.?. 8, f. 7. 

-Pleurotoma (dentata) fusiformis', striis transversis tenuissimis subundatis ; ans ; ans 
fractibus medio carinato-nodosis. n, T 
An murex exortus ? Brand. foss. p. 20, f. 32. 

p. Eadem caudá abbreviatá. Vélin , n.° 8, f. 5. 
y. Eadem spirá prelongá multidentatá. — 
I. n. Grignon. Ce pleurotome est bien caractérisé par sa spire dont le adiit 
chaque tour est élevé en carêne garnie d’une rangée de dents presque 
^. 'eomme une scie. Il est. fusiforme., long de quarante à quarante-cinq milli- 
metres , et se termine inférieurement par un canal en forme de queue, plus 
i -u moins alongé selon les variétés et l'àge de la coquille. Les stries trans- 
verses. sont très-fines , serrées; un peu onduleuses , et se croisent d'une ma- 

o5 niere. dbscure. a avec. des stries longitudinales très-peu apparentes. | — |, 

-Cabinet de M. Defrance. La variété y. que je possède , est. remarquable par sa 
spire fort alongée, à dents plus nombreuses, et par les. rides transverses 
et grossières de sa base. 

9. Pleurotome ondé. Pélin, n.° 8, f. 13. 

-Pleurotoma ( undata) fusiformi-turrita , transversim striata ; spira costellis im- 
dato-arcuatis crenulatá-; caudá breyiusculá. n. ` ; 

8. Eadem anfractuum costellis eminentioribus et Biserialibus. n. 

L. n. Grignon. Ce joli pleurotome n'est pas rare à Grignon, et se disthigue dii 
autres par la manière élégante dont sa spire est en quelque sorte sculptée. 
Toute la coquille est striée transversalement ; et dans la moitié supérieure de 
chaque tour dela spire, une rangée double de petites cótes arquées donne 
à cette spire l'apparence d'une double crénelure de dents obliques ,: menues 
etinégales. Le canal assez court de la base, fait paroitre la coquille plus 
iurriculée que fusiforme. On trouve des individus de toute grandeur jusqu'à 

^. trente-cinq millimètres , qui est la PA des plus m 

. Mon cabinet. 

10. Pleurotome multinode. Vélin, m°7 j£ 14. 

Kies tlg (multinoda ) fusiformi-turrita , transversim striata ; f anfratitus 

inatis , medio nodulosis. n. 

u. n. Gi bon. Celle le espèce paroit avóir beaucoup. de rapport. avec le pleurotome 

ondé ; mais on l'en distingue au premier aspect ———— de 
23* 


168 ANNALES DU MUSÉUM 
^^ chaque tour de la spire qui s'y montrent en rangée noduleuse. Les petites 
© côtes marginales de chaque tour y existent cependant; mais elles sont pro- 

noncées si foiblement , qu'on ne remarque facilement que les nœuds du milieu 
de chaque tour. Les plus grands mm de ce — ont deux cen- 
timètres de longueur. h 

Cabinet de M. Defrance. Dans une variété je celle espèce, les PEE “ras 
de la rangée marginale de chaque tour sont mieux exprimés; mois leur 
forme subglobuleuse es toujours [ere du pleurotome ondé. Même 
cabinet. 

11. Pleurotome crénulé. 


ram (erenulata y fusifivmiquerius) ransuersè striata ; anfractibus me- 


' dio: costellis serialibus rotatim crenulatis.m. ^ ^ >w 
E: ^. Grignón. Les plus grands individus de’ ce hacia: us que dix-huit 
‘millimètres de longueur. Ils font partie d'une espèce très-remarquable , en 
ce que chaque tour de la spire est garnie dans son milieu d'une rangée de 
" "petites côtes droites qui imitent les dents d'une roue de montre. L'ouverture 
de la coquille est petite et resserrée à sá" base en ‘canal étroit qui forme une 
queue courte. Ce west que sur le desc tour oe les siries. transverses sont 
' bien apparentes. ; 
Cabinet de M. Defrance. 
12. Pleurotome double chaine. 
c Pleurotoma ( bicatena) , fusiformi-turrita , MW elites aan su~ 
pernè biserialim nodosis : nodis. sns lanis minoribus, 
L. n. pu Le seul individu que j'ai vu de cette espèce est long de diac 
ipa: C'est une ne qe Aurriculée qué feefarue s à cause du 


à ‘autour de la eme. L Les nuds de 
pepe ee sont M n petis. 


M! 


nd de M. Défrance; Inie5 S. P ug has 
= times à Ie côtés, . Féln, ih 73 "i ifo Y ^ 
Ph ma (cc 


i 


| 


D'HISTOIRE NATURELLE. 169 

14. Pleurotome plissé. Vélin, n. 44, f. 1. - 

Pleurotoma( plicata ) fuiifornituiildà striis transversis exiguis ; costellis lon- 
gitudinalibus plisæ-formibus | ourvulis, n. 

L. n. Grignon. C'est une espèce voisine de celle qui précède, par beaucoup de 
rapports. Mais on l'en distingue constamment par l'ouverture plus raccourcie 

de la coquille. Elle.est.remarquable par ses côtes longitudinales assez nom- 
breuses, bien exprimées, courbées et qui ressemblent à des plis. La coquille 
n'a que cinq ou six millimètres de longueur, 

Cabinet de M. Defrance. 

15. Pleurotomesillonné. Zim, n.°,8,f12 - 

Pleurotoma ( sulcata) fusiformi-turrita , inferné Moins , costellis crebris cur 
vulisque longitudinaliter sulcata. n. 

" L. n. Grignon. Ce pleurotome a des côtes longitudinales plus petites et plus 
nombreuses que le précédent , et paroit sillonné dans sa longueur. Ses stries 
transverses, par leur croissement avec les petites côtes, le rendent treillisé 
inférieurement. Les plus grands individus de cette espèce sont longs d'un 
centimètre. 

Cabinet de M. Defrance. — 

16. Pleurotome à côtes courbes. r lin, 1.9 8, T6 

Pleurotoma ( curvicosta ) conto fusiformis, ! , transversim sulcata; costellis curvis 
supernè subbifidis ; caudá brevi. n 

L. n. Grignon. Le dernier tour de la spire étant un peu ventru, donne à cette 
coquille une forme ovale-conique, et chacun de ses tours est garni d'une 
multitude de petites cótes arquées, qui semblent divisées ou bifides à leur 
sommet. Le canal de la base de l'ouverture est court. Les plus grands indi- 
vidus n'ont que 15 millimètres de longueur. 

Cabinet de M. Defrance. 

17. Pleurotome fourchu. Vélin, n° 8, f. 1. 

Pieurotoma ( furcata ) fusiformi-turrita , transversè striata; costellis ultrà 
- medium coarctatis : infimis basi furcatis.m. 000. 

8. Eadem minor et gracilior ; costellis undato-curvis.. | dM ; 

Lh n. Grignon. Deux caracteres rendent. cette espèce nat et très-dis- 
tincte ; le premier consiste en ce que les petites côtes de chaque tour de la 
spire sont rétrécies ou ont un étranglement un peu au-delà de leur partie 

. moyenne, ce qui les fait paroître terminées supérieurement par une petite 

tête; le second , c’est que les petites côtes du tour inférieur sont bifides et 

z? T eE PON leur base. La coquille wa que quatorze millimètres de longueur. 
La variété £ est plus petite, plus grêle, et a ses petites côtes Terg 
ondées: Es 


170 “ANNALES DU MUSEUM 

— Cabinet de M. Defrance. 

18. Pleurotome noduleux. 

Pleurotoma ( nodulosa ) ovato-fusiformis ; stris transversis obsoletis ; spyrá pyra- 
zmidatá , nonifariam nodulosá. n. 

B. Eadem? spirá breviore , octofariam Hodlged. 

L. n. Grignon. Ce pleurotome est long d'environ quatorze millimèires. Sa 
spire est pyramidale, garnie de neuf rangées longitudinales de petites cótes 
courtes et convexes qui la rendent par-tout noduleuse. Dans la variété £ , la 
spire est un peu plus courte, et les stries transverses , quoique très-fines, 
sont plos apparentes. L'ouverture de la coquille dans l'un et Pautre se ter- 
mine à la base par un canal un peu ri 


Cabinetde D 


D'HISTOIRE, NATURELLE. 171 


DESCRIPTION 
OS TÉOLOGIQUE ET COMPARATIVE 
DU. DAMAN 


HvnAx CAPENSs1s. 


Pin G CUVIER. 


Le point de quadrupède: qui prouve mieux qne le 
daman la nécessité de recourir à l'anatomie, pour déter- 
miner les véritables rapports des animaux. 

Les colons hollandais l'ont nommé: Blaireau du Cap; 
Kolbe, premier auteur qui en ait parlé, a préféré le nom 
de Marmotte, adopté depuis par J’osmaër et par Buffon, 
qui consacra ensuite celui de daman. M. Blumenbach, qui 
est cependant un naturaliste rigoureux, l'a encore laissé 
récemment parmi les marmottes. M. Pallas qui l’a décrit 
le premier méthodiquement , l'a placé dans le genre cavia 
établi par Klein, pour les agoutis, cochons d'inde, etc. , 
tout en remarquant quil sen distingue à l'intérieur par 
des différences insignes; insigniter di iffert. Feu Herman pro- 
posa ensuite pour le daman l'établissement dini genre 


i72 ANNALES DU MUSÉUM 


particulier qu'il nomma Hyrax, et qui fut adopté par 
Schreber et par Gmelin , mais qui resta toujours dans l'ordre 
des rongeRES y même dans -mon tableau -élémentaire des 
animaux. 

Mon objet est ibi hui de prouver en détail la pro- 
position que j'ai avancée le premier dansmes lecons cor 
tomie comparée, tome IL, p. 66 , ainsi que dans le 2." 
tableau du 1." vol.; c'est quele daman est un vrai pachy- 

‘derme, qu'on doit méme, malgré la petitesse de sa taille, 
le considérer comme intermédiaire entre les rhinocéros et 
le tapir. 

M. Wiedeman , qui a donné depuis dansses archives zoo- 
tomiques, tome TII, p. 42, une bonne description du 
crâne du daman, reconnoit aussi qu'on ne peüt le regarder 
comme un rongeur, mais il ne s'explique point sur la 
place qu'il faut lui donner. 

Pour expliquer comment la véritable famille du dir 
a été si long-temps méconnue , il suffit de savoir que Pallas, 
le seul naturaliste qui ait décrit cet animal anatomique- 
ment, ne put en obtenir la tête et les pieds, parties les 
plus Mcd: du squelette , qui restèrent dans la p 
empaillée. | 

A la vérité , la téte di ae étoit déjà décrite à la fin 
du 15." volume de l’histoire des quadrupedes, mais sous lé 
titre de tête d’un animal inconnu aux naturalistes , et 
l'animal Pétoit en effet quand cette description fut faite. - 

. On aperçut si peu depuis que cette tête appartenoit au 
Mr, qu’elle reparut gravée dans le tome VII du sup- 


"p 


PRE in-4.° : pl. 37; bem T les descriptions 


ALESE s L ban à: i 


D'HISTOIRE NATURELLE. 175 
sable, elle fut'attribuéeau loris paresseux du Bengale, avec 
lequel! elle n'a aucun rapport ni de grandeur, ni de MM 
ni de composition. 

* La description détaillée mais sans 2 ; de is dini 
man, ne fait e de pn. 


$314 


pointodida j et n a encore d pi té dans le pe 
GU TN gl ourtro 

"Ainsi les dta fastes tPivotébt. pas fé matériaux néces- 
saires pour la solution du probléme ; j'espere donc qu'ils 
me sauront gré de produire à-la-fois et le fait et ses preuves. 

Jeme sers, comme Buffon, du mot daman qui estarabe, 
pour désigner l hyras , mais je n'ose y ajouter, comme lui, 
d'épithéte d'espèce, parce ue je ne vois point de différence 
entierement certaine entre le daman de Syrie. et celui du 
Cap; Buffon dit, lu les conversations ou les notes de 
Bruce, que le premier n'a point cet ongle oblique et tran- 
chant du pied de derrière qui caractérise l'autre; mais il 
suffit de voir la figure quele méme Bruce a donnée de son 
ashkokoo qui est ce daman, pour y distinguer cet ongle. 


Gmelin semble croire que les autres doigts de derrière 


n'ont pas d'ongle du tout dans le daman du Cp 2 aos 
je me suis assuré du contraire : il ya des ongles ai 
dis et qui “rappellent très-bien en. pe tit les sabots du 
rhinocéros: ^ — * 
La différencerelative aux poils ou soles es plus longues que les 


| âutresqui hérissent le corps du daman de Syrie. et non celui 


du daman du Cap, n'a rien de plus certain ; car Pallas parle 


clairement de ces soies dans sa his d , et si la figure de 
3. : 23 


174 ANNALES DU, MUSÉU,M 

Bruce les montre plus fortes que celles des individus: du 
Cap de nos cabinets, elle est une autorité suffisante pour 
établir une espèce sur ce seul caractère. On peut cepen- 
dant ajouter ce que j'ai observé sur les têtes de ces deux 
damans que nous possédons au Muséum ; celle du Cap, 
quoique adulte ,'toutes ses dents étant développées, est plus 
.courte que celle de Syrie qui n'a pas ses dernières molaires 
tout-à-fait sorties , de 0,08; et comme la première est 
néanmoins. aussi . large T Pteportions sont un peu 
différentes: | 

La composition générale FRA tronc , connue dé Pallas, 
parrapport au daman , maisnon par rapport au rhinocéros , 
indique déjà une certaine analogie. Ce daman a vingt-une 
côtes de chaque côté, nombre supérieur à celui de tous les 
autres quadrupèdes , l'unau excepté , qui en a vingt-trois; 
et ceux qui en ont le plus après le daman , appartiennent 
précisément è à cet ordre des pachydermes dans lequel nous 
voulonsle ranger; Pé éléphant et le tapir en ont chacun vingt; 
le rhinocéros en particulier en a dix-neuf; les solipèdes qui 
E dass beaucoup des pachydermes , en ont dix-huit. La 

plupart des rongeurs n en ont au contraire que douze ou 
treize, et le castor, qui en a le plus parmi eux , n’en a que 
quinze. Neuf de ces côtes sont vraies dans le daman. 

Les sept derniéres fausses côtes n’ont point de tubérosités 
etne sappuyent point sur les apophyses transverses des 
vertèbres; les cinq dernières du rliinocéros sont dans ce 
cas-là : le sternum est composé de ssp os, et d'un carti- 
lage xyphoide. ovale. — . : 

n t ew, vertèbres lombaires, e treize t tant sacrées que 


D'HISTOIRE NATURELLE. 175 
'coccygienes, car il est difficile de distinguer ces deux der- 
nières espèces dans le squelette encore un peu jeune que 
,nous possédons. 

Le rhinocéros commence à s'écarter ici sonssbisnedl ‘4 
notre daman , il n’a que trois vertèbres lombaires, quatre 
-sacrées et vingt-une ou vingt-deux caudales; mais ce der- 
-nier point tient à la longueur de sa quon caractere pee 
Esca en zoologie. 65 1 io sj 

" Ladifférence devient plus sensible par la forti di Basin À 
où les os des îles sont très-larges dans le rhinocéros, et assez 
‘étroits dans le daman ; elle est notable encore pour les os 
des cuisses, auxquels la dilatation des trochanters extérieurs 
donne une largeur extraor dinaire dans lerhinocéros ; tandis 
gae le daman ñe montre à cet Mine rien de particulier. 

Mais dans tous ces points sle cochon et le tapir s'écartent 
du rhinocéros, au moins autant que notre daman , ainsi 
il n'y a rien là qui doive contrarier son iEgrégaupH à d 
ordre. 

"C'est sur-tout par l'ostéologie de là tts que le daman 
annonce qu'il s'éloigne des rongeurs, et qu'il se rapproche 
des pachydermes, et en particulier du rhinocéros. 


À la vérité, comme son nez n'a point de corne. à sup- 
porter , ses os du nez wont point reçu comme dans le rhi- 
nocéros l'épaisseur nécessaire pour servir de base à cette 
arme défensive. | 

Mais les os maxillaires S'écartent mrt de ceux 
des rongeurs par la petitesse du trou sani-oibilaire qui est 
énorme dans cette classe. 


Les incisives supérieures sont au nombre à deux, € en 
23* 


176 + ANNADES DU MUSÉUM 

quoi le daman ressemble également aux rongeurs et att 
Thinocéros unicorne ; mais il y en quatre inférieures, ce 
qui ne se trouve qu’en lui « et dans ce même rhinocéros 
unicorne. 

Les incisives ie du daman ne sont d'ailleurs 
point faites comme celles des rongeurs, en prisme quadran- 
gulairé ou en cylindre, courbé et terminé par une tronca- 

.ture ou par un tranchant de coin. Elles sont triangulaires 
et terminées .en pointe; et piepellent très-bien les canines 
de. Yhippopotame:. alend 

Les. incisives inférienves sont Dh en avant comme 
eelle du cochon , plates et dentelées dans la jeunesse, mais 
Susant bientôt par leur frottement contre les supérieures. 

Les molaires représentent, à s'y méprendre., celles. du 
rhinocéros et pour le nombre et pour la forme ; ilyen a 
sept. de chag re ( côté tant en haut qu’en bas; vingt-huit en 
tout. Pallas, , qui n'en a compté que seize ou vingt, en ajou- 
tant celle qu ‘il appelle accessoire antérieure, et qui a été 
suivi, PRE. Graelin > Di avoit vu que celles d individus très- 


“Celles d'en bas s sont | formées de deux croissans ESTER : 
placés à la suite des unes des autres; celles d'en baut ont 
la couronne ‘carrée; une ligne à à leur bord externe formant 
les saillans. en en bas, et deux lignes transversales 
u laires à à la premier el t 

Il faut remarquer. e ici, comme e ditis h Pire des E 
A zx péri | 


nuant , soit en avant sott en arritte." 
Notre damani est sujet, comme pec animaux, à n'avoir 


v 


(D'HISTOTRE NATURELLE. 177 
pas le méme nombre de dents à tousles áges. Ses molaires 
antérieures tombent aussi, comme celles de la plupart des 


herbivores, à une certaine époque où le développement des . . 


postérieures ne leur laisse plus de place. | 

Nous avons, par exemple, une mâchoire inférieure d'un 
jeune où il y a encore sept dents d'un côté, et l'alvéole de 
la première déjà vide de l'autre; et une d'un adulte où les 
deux antérieures, tombées depuis long-temps, n'ont plus 
laissé de traces de leurs alvéoles, et où il n'y a par consé- 
quent que six dents de chaque côté. É 

Dans un très-jeune individu qui wå, comme celui que 
M. Pallas a décrit, que quatre molaires par-tout,ily a em 
avant, près de la suture qui sépare l'os maxillaire de los 
incisif, une très-petite dent pointue qui est sans doute celle 
que le grand naturaliste que nous venons de citer, appelle 
-dent accessoire, mais que nous ne ferions aucun scrupule 
de nommer canine ; car nous voyons dans les phalangers et 
méme dans quelques-unes des nouvelles espèces de kan- 
_guroo dont M. Geoffroy enrichira bientôt la zoologie, des 
canines encore plus petites que celles-là. ` | 


Cette canine achève de séparer le daman des rongeurs, et 


dele rapprocher des pachydernies plus intimement encore , 
que le rhinocéros Ini-mème qui n'a jamais aucune canine. 

Le condyle de la: mâchoire inféricure est très-diflérent 
de tout ce qu'on voit dans les rongeurs; chez ceux-ci il 
est toujours comprimé longitudinalement , de maniere 
qu'outre le mouvement ordinaire de bascule, il ne permet 
à la máchoire dé se mouvoir dans le.sens horizontal que 


Ww : à L ss bite sal ai ina bt sk 
d’arrière en avant et d'avanten'afrières t 7 T 
r : SACHE T7 ^ - i e f. Pers VH o DER LUNA S ee T 

- Dansle daman ; il est comp transvers , comme 


178 ‘ANNALES DU MUSÉUM 
dans les pachydermes et dans tous les autres herbivores 
non rongeurs, s'appuyant d'ailleurs sur une surface plane 
de l'os temporal, ce qui lui permet de se moüvoir plus ou 
moins horizontalement de droite à gauche et de gauche à 
droite; et ce qui le distingue éminemment de tous les car- 
nivores, ou le condyle transversal à la vérité, mais entrant 
dans un creux profond de l'os des tempes, ne permet à 
la máchoire d'autre mouvement que celui de bascule. 
Il n'ya parmi les animaux qu'on pourroit être tenté de 
placer avec les rongeurs, que les kanguroos et les phasco- 
lomes qui partagent avec le daman cette forme de condyle; 
aussi trouve-t-on dans les couronnes des dents de ces trois 
genres, des caracières communs qui se rapportent à cette 
forme. : 
C'est que lorsque leurs dents sont sorties de la gencive et 
_ usées par la trituration, elles agissent principalement par 
leurs bords latéraux qui restent ;saillans , la couronne ayant 
aussi cette figure de croissant, quoique plus large que dans 
le daman et le rhinocéros. Le kanguroo arrive à cette forme 
plus tard que les autres, et les couronnes de ses molaires 
‘sont long-temps composées comme celles du tapir, de deux 
collines transversales saillantes. | 
Un des caractères les plus constans des rongeurs est de 
n'avoir qu'un seul pariétal sans suture avec deux frontaux, 
ce qui-est précisément le contraire de l'homme : dans le 
daman comme dans les pachydermes et les carnassiers, il | 
ya deux frontaux et deux pariétaux. z 
: Dans les rongeurs, Vos de la pommette ne fait que la 
partie intermédiaire et la plus petite de l'arcade zigoma- 
Uque; dans le daman comme dans le rhinocéros, cet os 


+ 


D'HISTOIRE NATURELLE. 170 
commence dès la base antérieure de l'arcade, et règne jus- 
qu'à son autre extrémité. * 

Les molaires supérieures. des rongeurs ont leurs cou- 
ronnes dirigées en dehors; et leurs deux séries sont par 
conséquent plus rapprochées que celles des inférieures, et 
recues entre ces derniéres. C'est le contraire pour les deux 
points dans le daman comme dans les pachydermes. 

Le nombre des doigts du daman est de quatre devant, 
et de trois derrière, précisément comme dans le tapir; à 
la vérité, quelques rongeurs et particulièrement le cabiai , 
( cavia capybara ) ont le méme nombre, et les dernières 
phalanges de cette espéce se rapprochent aussi de la forme 
aplatie de celles des pachydermes , mais leurs doigts plus 
alongés et plus libres, décèlent leur famille. : 

. Le daman a les doigts réunis par la peau jusqu'à l'ongle, 


comme l'éléphant et le rhinocéros, et plus que le tapir et 


l’hippopotame ; à plus forte raison davantage que le 
cochon. + | | 

Ses oncles sont si minces que Pallas semble ne les avoir 
pas reconnus pour des ongles. Voici la manière obscure 
dont il s'énonce à leursujet : ( Miscell. zool. p. 25. ) « Pal- 
» mc margine quadrilobæ , lobi obtusissimi, callo soleæ 
» subreflexo præmuniti , ceteroquin mutici, supraque ve- 
» lut vestigio unguis muniti. » Ces ongles représentent 
cependant très-bien en petit ceux de l'éléphant, tant par 
leur figure que par la manière dont ils sont placés sur le 
pied. Il n’y a, comme tous les naturalistes précédens l'ont 


- fort bien observé, que le doigt interne des pieds de derrière 


qui se détache et qui soit armé d'un ongle crochu et oblique, 
contourné autour de l'extrémité. La phalange qui porte 


- 


180 ANNALES DU MUSÉUM 

cet ongle est peut-étre unique dans la classe des quadru- 
pedes, car elle est fourchue, et ses deux pointes sont l'une 
au-dessus de l'autre; dans les fourmiliers et les pangolins, 
il y a. aussi des phalanges fourchues, mais les deux pointes 
sont à cóté l'une de l'autre. 

Le carpe du daman ne diffère de celui du tapir que par 
de légers traits dans la configuration des os, et parce que 
Tos trapézoide est divisé transversalement en deux, comme 
dans les singes et quelques rongeurs : c 'est un point que le. 
daman a encore de commun avec le cabza ; mais il diffère 
de celui-ci en ee que son scaphoïde et son sémilunaire ne ` 

sont pas réunis, mais restent distincts comme dans l'homme 
et les pachydermes. Comme il n'y a pas de pouces, le tras 
pèze est fort petit et ne porte qu'un seul osselet. Il n'y a 
point d'os hors de rang du cóté du pouce. 

Le pied de derrière n'a que ses trois doigts sans rudimens 
de pouce; ainsi le scaphoïde est simple, et porte deux os 
cunciformes seulement. Le cuboide ne porte qu'un.seul] os 
|. du métatarse; il n'y a point cette partie interne divisée du 
reste du scaphoide, qui se fait remarquer dans quedes 
ous: s mére le LEE quoiqu'elle n'y ait qu'un 

ouce à porter; de sorte que le daman est plus 
pachyderme encore par cette parte que par toutes les 
autres. - 

Maintongat que j je crois avoir suffisamment développé et et 
es | voisines ; les points de l'ostéologie du 
ent iaeplece parua les pachydermes i 
solue, mais abrégée, du reste 
de son rare dont la connoissance sera très-importants 
pour mes recherches ultérieures, | 7 + 5 005 


-des os intermaxillaires. 


0,065. 


A 


m'DrsSTOTIRE NATURELLE. . e 


Ya tête d'un adulte à, du sommet de la crète occipitale au bout des os du nez, 
0,077- 


La distance est Ja méme entre le bord inférieur du trou oceipital et Tantérieur 


4 


Du-même sommet. au-desons de. da comes. inférieure, en a ligne iitcsles: 


Les ee = plus saliqures r4 rentes zigomaliques . son 
La fosse temporale a en ligne horizontale 0,038 , Porbite o, 


nsemble um T a) ile: 0039; 


Les sept denis molaires supérieures forment e 
etles: inférieures de 0,036 6. Le plus grand éeariement d € 
rieurés esi est de 0,051; Gloi des inférieures de 0,024. Au Au 


idée plus. nette de la figüre et des proportions de cette téte et 
j posent , dans la planche que j'ai dessinée moi-même d'après des es rigon- 
reux , qu'on ne le feroit dans aucune deseription. - de i54 

On y remarquera sar-tout l'extréme lar 'geur de la branche montante de bur 
choire inférieure, et la courbe qu'elle fait en arrière : cette BO pa estimpor- 


sq 


Dans un re tdi aia Sii avons le mue entier y lon; 
5, it un peu plus du quart de la lo igueur ale yit 0,225; 
a EU ica que sa proportion seroit moindr e dans un ses, Le a WA 


0,024; le dos 0,071 ; les lombes 0,03 ; le sacrum ‘et le coccyx, ensemble 0,042 de. T 


longueur. Le bassin étoit long de 0,015, et large de 0,029. en les pines 
os des iles ; chaque os des iles avoit 0,029 de. P et ^ de ira E 
‘ Longueur de lomoplate . . y 
_ Lorgeur en haut. .. ax. 
L'épine avoit sa plus ER saillie à son tiers RE: ; point Monte nt 


LI * Ll E 


de clavieule ; une petite épiphyse en ayant de la téte de l'ogopiste mim. 
-devoir tenir lieu de ce dernier os. d * di TW 


Le radius répond par : sa te: supérieur 
conséquent il ne peut tourner sur son axe, mais il est ré 
s'étendre avec le cubitus. J c 
Longueur dela main. . - a m wv 0,02. 
Hyaaup ier rang du nn qui : au aoii, ét un hor | 
4e rang ou pisiforme assez gros; au second rang, un petit trapère hor s dae: ram 
5. w à 


éduit à se Mohr ou à 


> aux Mex saillies de Mn et par 


\ 


192 ANNALES DU MUSTUM 


portant un très-petit rudiment de pouce ; un trapézoide divisé transversalement 
en deux , et portant le métacarpien de l'index ; un grand os répondant à l'index 
et au e. y un cunéiforme qui répond un peu au médius, à tout l'annulaire, 
et qui porte sur son bord externe tout le petit mes 


Longueurdu fémur  . . i iai: dbbd T e N 0,05. 
Longueur des deux os de la jambe. (Ue. o. 20. + 3 GCSE 090) 
Longueur du:pied.; c.c 10 c Us sw 0,037. 


Le tibia est exactement triangulaire M sa moitié supérieure : e péroné est 
as 'et comprimé. j 
- L’astragale touche un peu le cuboide. Le scaphoide porte deus cunéiformes : 
un petit pour le premier doigt; un grand qui répond un peu au premier et à tout 
le té can Le cuboide me porte que le. troisième doigt. * 
` Le caleanéum reçoit le astragalé sur deux facettes, une grande ovale à end 
fice en ie n une SMS gta l'angle interne et inférieur, ' 


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| « p E vous bo. une "oli: e ren plie b ercu C 
tates (1). et d'une variété de pomme S TRUE (s (a) la pl 15 hå- ; 


-s. ; " 5 Ww ood y: A 
SO PHISTOIRE/ N ATU: E ELLE. 183 


SUR LA CULTURE DES PATATES 
ET DES POMMES DE TERRE: 
e Par A. THOUIN.. 


Y 
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P WERT 
Pi oper 
"- s T as se qub £ 
$e l die ^ iw 
š T a 


SHUT ate lettre du citoyen Lormerre, Commis- 
saire du Gouvernement pour l'agriculture à Phila- 
FA dans re Etats- Unis , 208 ini po MA. Trout. 


rd 


1 
5 QUEE ere - - : E. 
2 fec A 3 ^S mr mm 9*5 * orit cut rez apta a 
É D ^ 3 rec: ^ 


ž y de je 


tive de toutes celles qu'on cultive dans ce pays. 

». Ces dernières, quoique récoltées au conti Een 
de messidor, sont aussi grosses “que celles qu'on recueille 
en automne NE la partie du centre de la France, ( et leur 
saveur est plus agréable. 4 

» Quant aux patates, elles sont petites, mais sucrées et 
d'une excellente qualité. Je n'ai pu en obtenir des ; graines 
parce qu'il est trés-rare que cette plante en produise dans 


ce climat ; ses racines sont bonnes à manger ici, vers le. 


commencement de thermidor, et Pon en fait des charge- 
mens de bateaux PT différens ui » 


(1) Convolvulus batatas. F3 j Hs 
(2) Solanum tuberosum. L. AES —€— T 


N o T Ik ub + 


184 ANNALES DU MUSÉU M 

On cultive depuis long-temps dans les serres du Muséunr 
deux variétés de patates, la blanche et la rou ge; elles y 
produisent , chaque année, des tubercules de la grosseur 
de ceux des pommes de terre. La variété rouge, transportée 
dans les départemens méridionaux , commence à se natu- 
raliser aux environs de Toulouse, par les soins du citoyen 
Lapérouze, maire de cette ville, et professeur d'histoire 


naturelle à l'école centrale. Ce savant nous a fait voir des 
produits de sa récolte de l'an IX, qui nous ont paru aussi 


heaux que ceux qu'on obtient dans les Antilles et qui ont 
été trouvés par des créoles méme , aussi savoureux qu'en 
Amérique. Il est probable que cette plante utile se répan- 
dra bientôt dans tout le-midi de la France: 

Mais comme -cette variété de patate est originaire des 
climats les plus chauds , et qu’elle ne donne point de graine 
| chez nous, il est à craindre qu'elle ne se naturalise pas dans 
les partiesfroides ou méme tempérées de la république. Celle 
de Pensylvanie( 1)nous paroît plus propre à remplir cet objet; 
comme étant d'un pays plus analogue à là température de 
er climats ; pour s'en assurer , l'administration du 
Muséum a fait passer dans les départemens de la Drôme, 


jà 


de THéraùlt » des deux Nethes et de l'Escaut la plus grande - 


parte des racines envoyées par le citoyen Lormerie; elles 


ont été remises à des agriculteurs instruits et zélés, qui 


mettront de l'intérét à les multiplier et à les répandre dans 


les environs. Ce qui reste sera cultivé dans les jardins du 
Muséum et dans quelques-uns des départemens du centre. 


ns M 


(1) Convolvulus batatas angulosus. Mus. par, = 


È 


— 


D'HISTOIRE NATURELLE. 185 


On saura bientôt ce qu'on. peut attendre de cet essai, et. 


par les observations qu'on aura faites sur la cultiip de 


cette racine dans trois climats différens ,on connoitra quels: 


Sont ceux qui lui sont les: plus favorables. 


En attendant, nous pensons que pour faire prospérer 


cette culture, il convient de conserver les racines qui doi- 
vent en être l'objet , peni des vases remplis d'un sable 
sec et fin; de les tenir à l'abri de l'humidité dans un lieu 
ou le (Berto Etro 1 ne-descende pas à plus de 4 ou 5 degrés 
au- -dessus de zéro; et de ne les planter en pleine terre 


que lorsqu'il n'y aura plus de gelées à craindre, et que la 
terre échauffée par les rayons du soleil, commencera d’en-- 


trer en fermentation ; de les mettre dans un. terrain meuble 
et substantiel , susceptible d’être arrosé au besoin et sur- 
‘tout de les tenir à une ee chaude et puer abritée: 
du nord. B Y 

Dans cet état et avec D, Da ces ne ane 
pas à pu des tiges qu'il faudra marcotter lorsqu'elles au- 
ront b pupris 48 centim. ou 18 pouces de longueur. Pour 
cela , il nes'agira que de-courber chaque tige dans le milieu, 
en forme d'anse. de panier, et de coucher dans une petite 
fosse faite exprès, la partie ainsi courbée que l’on recou- 


; on répé- 
ette opération deux ou: trois: fois dans le courant de 
été, suivant la vigueur des plantes. vu 

. De ces marcottes sortiront un grand nombre de racines, 
qui , d'année en année, propageront l'espéce. On peut encore 
multiplier ces plantes de boutures, avec des branches un 
de boiseuses:,. Boneque la terre est fraiche , eter choisissant 


i pee: 13à kibéénitmiétos oa à Mice deterre; etcomme - 


xs 


on pourra se ter de couvrir, avec des feuilles sèches, 


terre, et ne mettent entre elles aucune différence. Cepen- 
dant il en existe de bien sensibles dans la nature de ces 


186 ANNALES DU MUSÉUM RE 
un tèmps chaud et humide; c'est de celte manière qu'on | 
les multiplie dans les Antilles, pendant la saison des pluies. - 
Dans les climats du nord et du centre de la France, il sera . E 
indispensable de lever à la fin de l'automne et à l'approche 
des gelées, toutes les racines de patates, et de conserver 

celles qu'on voudra replanter, en suivant le procédé que 
nous avons indiqué. Quant à celles qui seront plantées dans | 
le midi, et sur-tout dans les pays où la terre gèle rarement : 
à plus de 5 ou ve centimètres (2 ou 3 pouces) de profondeur, TE 


de la litiére ou méme de la terre en forme de petites buttes 
coniques de 2 décimètres (8 pouces) de haut;'les mères - EC 
touffes destinées à fournir des tubercules pour la plantation p- i 
du printemps suivant, et d'arracher celles qui doivent — . v voa 


servir à la consommation à mesure qu'on en aura besoin. wa 


Nous ne sommes entré dans ces détails que parce: que 
nous avons remarqué qu'un grand nombre de cultivateurs 
assimilent la culture de la patate à celle de la pomme de 


+: TIY 3 a. Ke s /^.- 
ceux plantes. La pomme d cedes racines 
NOCT te. ELLOS UE 
haque année, 


méme dans on] pays Dmak; et ses. tubereules ont da f Hé 


ane du lieu où elles 
euses, elles poussent des - 
mt sur la terre- o 


t * X 


D'HISTOIRE NATURELLE. 187 
vaste réseau qui souvent couvre une étendue très-considé- 
Table. Les râcines de celles-ci toujours en végétation, ne 
peuvent rester hors de terre plus d’un mois et demi ou 
deux mois sans fermenter , se pourrir ou se dessécher. Des 
différences aussi marquées dans ces deux végétaux , en 
doivent nécessiter dans les procédés de leur culture, de 
leur- multiplication et de leur conservation, et c'est ce que 
nous avons táché d'indiquer. — — à 

- Quant aux pommes de terre jaunes envoyées par le ci- 
toyen Lormerie, elles sont presque rondes; leur diamètre 
est d'environ 8 centimétres ou 5 pouces, et leur saveur 
 .est plus agréable que celle de la plupart de nos races 
.. Ou variétés; mais leur principal mérite est d'étre plus pré- 
coces que les nôtres. Si elles conservent: cette propriété 


^ dans notre climat, comme il est propable « qu'elle la con- 
méridi de la France, 


leur Tutfoduction i ne sera pas düne petite importance pour 


ses habitans, et celui qui nous les a procurées aura droit à 
. la reconnoissance de ses concitoyens. En effet, ces racines 

“pouvant être récoltées à une époque où les habitans de la 
campagne ont consommé, pour l'ordinaire, toutes les cé- 
téales qu'ils avoient recueillies, et où les grains encore sur 


: pase et à T dun : mois is de leur maturité, ne leur offrent 
0j oir à leur 


2 sellos pas à à cette 


classe nombreuse et vienen á 
_ elles procureront un aliment aussi sain qu'agréable et nour- 


Fe 


rissant. D'ailleurs , il devient urgent de régénérer nos races 


de pommes de terre qui, dans beaucoup de départemens 


sont visiblement appauvries, produisent beaucoup moins 
et Per dent en cnp de leurs qualités nutritives. | 


sii e "pu la société, à laquelle ` 


188 "ANNALES DU MUSÉUM 
TM détérioration tient à plusieurs causes : elle vient 
° de l'habitude où sont les agriculteurs en général d’éta- 
blir chaque année leur culture de pommes FA terre avee 
les tubercules qu'ils en ont retiré, pratique qui a le méme 
inconvénient que la multiplication par boutures; 2." de ce 


qu'ilsne mettent pas un intervalle detempsassez considérable 


entre les plantations de ces tubercules dans le méme terrain ; 
5." et enfin dece qu'ils négligent de faire venir, des cantons ` 
qui jouissent de quelque réputation en ce genre, les ra- 
cines destinées à planter leurs champs, ou méme de faire 


usage du moyen si avantageux d'échanger les productions 


de mème espèce , d'un climat avec callaf d'un autre. | 
Mais de toutes ces causes , la première est sans doute la 
plus active , et celle qui influe le plus directement sur la- 
pauvrissement de. la race des pommes de terre en Europe, 
puisqwen multipliant cette plante, d'année en année, par 
-scs racines, on ne propage ni l'espèce (1) , ni la variété (2), 
mais seulement le mème individu xcd C'est ainsi qu lors- 


** - 


— (1) Suivant Nit: des liodie ; pai est composée de loutes i 


variétés provenues des graines de cette méme espèce. Si ces variétés, qu’ on nomme 


souvent espèces jardinières, offrent peu d'intérêt 2 à l'étude de la. botanique , elles, - 
en présentent un très-grand aux agriculteurs, p puisque ce sont elles qui fournissent 
en général les produits les plus abondans et de meilleure qualité. Les espèces sou- - 


mises à Pa de dümesticité par une longue eulture, produisent par leur semis 
ès- mbr de Lure propres à les régénérer. 


osent AS races diverses qui ne different. pas « entre ‘elles 
par leurs Parties à extériturés : mais bien dans leurs habitudes , comme de fructifier 
plutôt ou plus tard , de pouvoir s pporter différentes températures, et de fournir 


des produits de saveurs différentes. 


{3) La collection des individus qui ont les mêmes E bindes forme ke races, 


uud aae. 


D'HISTOIRE NATURELLE. 189 
qu'on multiplie un arbre pendant une longue süccession 
de temps, par la voie des marcottes et des boutures, on 
ne propage que l'individu. On étend son existence et l'on 
prolonge sa durée, mais il perd. graduellement de ses qua- 
lités primitives. Ses parties les m éloignées de la souche 
originale , deviennent maigres, MH et finissent 
par ne plus produire de fruits, ou n'en donnent que de 
stériles; caractère la caducité dans les végétaux. comme 


dans les animaux. Il est possible qu'un grand nombre 


des races de pommes de terre cultivées actuellement en 
Europe proviennent d'individus apportés d'Amérique peu 
de temps: aprés la découverte de cette quatrième partie 
du monde, et que ces races aient deux siécles d'ancien- 
neté. Cela ne seroit rien ou peu de chose pour des arbres 
qui vivent de huit à neuf cents ans; mais cela doit influer 
beaucoup sur des plantes vivaces, herbacées, dont l'exis- 
tence, dans l'état de nature, est bornée à moins de vingt 
années. ' 

Le moyen de régénérer ces races est de faire beaucoup 
de semis avec des graines récoltées dans notre climat (1). 
Alors on obtiendra un grand nombre de variétés qui ne 
seront pas toutes, à la vérité, également intéressantes; 


Celles-ci constituent les variétés dont le caractere est de différer dans les dimen- 
tions des parties; et la collection des variétés forme l’espèce comme nous 
venons de le dire. Nous donnerons dans un mémoire particulier plus de dé- 
veloppement à ces définitions , et nous les accompagnerons d'exemples et 
d'expériences. 
(1) La régénération seroit plus süre et plus durable si l'on pouvoit l'opérer 
avec des graines récoltées dans leur pays natal, et sur des mune de choix qui 
se trouvent encore dans l’état de nature, 
25 


LJ 


100 SANNALESDU MUSÉUM. 

mais si les unes sont inférieures en qualité à celles que 
nous possédons, les autres leur seront supérieures, et celles- 
ci. cultivées avec soin et: jouissant de toute la vigueur du 

jeune âge , se pefectionneront encore, et donneront des 

— aussi utiles qu'abondans. 

: Pour mettre ce moyen en pratique , il suffit. de ramas- 
sér des graines descette plante dansiles années «chaudes où 
elles:parviennent àleur maturité, et de les semer dans 
une planche de terre bien amendée. On obtiendra, dès Pau- 
tomne de cette. méme année, une- multitude dé tubercules 
de la. grosseur d'une ayeline, qui serviront aux. plantations. 
du printenips suivant. Celles ci produiront, à la finde la 
saison; des récoltes: plus abondantes et de meilleure quas 
lité que celles qu'on obtiendroit par les plantations des tu- 
bercules dés anciennes races; et pour se procurer un tel 
avantage, il n'en coûtcra que l'emploi d'une planche de 
terrain de quelques mètres d'étendue. 


D'HISTOIRE-NATURELLIE. 191; 


to r ACA ^ 
«f fuc $ E Eh Ne y r i x ^ 
7 Ea ^ P via 3 
À 


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g 


NOTICE HISTORIQUE 
Sun. ANDRÉ MICHAUX 


-—— 


| p. DELEUZE 


L. végétaux qui enrichissent nos campagnes sont pres-. 
que tous des conquêtes de l’industrie. Nos légumes et nos 
fruits viennent de diverses. contrées , et dans leur état sau- 
vage , ils étoient bien inférieurs à ce quls sont dans nos 


- jardins. L'observation les à successivement fait découvrir 


dans leur terre natale, la culture les a perfectionnés, et.le 
commerce les a fait passer d'un pays à l'autre. Aprés diffé- 
rens essais , ona fait choix des espècesles plus productives, 
de celles.qui convenoient le mieux à chaque terrain, et tel 
canton où quelques habitans trouvoient à peine leur nour 
riture, a offert d'abondantes récoltes à. une. Dép. 
nombreuse, 

Sur environ 250 espèces d'arbres qui. couvrent aujour- 
d'hui lé sol de la France; plus destroisquarts sont d'origine 
étrangère. Parmi ces arbresexotiques , les uns nousdonnent 
des fruits délicieux, d’autres sont employés pour les cons- 
tructions et pour les arts, d'autres enfin servent à la déco; 
ration des jardins, et nous font trouver dans nos parcs 
les sites pittoresques des contrées les plus favorisées de la 

> aoro 


X 


> 


192 ANNALES DU MUSEUM 

nature. Le noyer nous vient de Pont, le cerisier de Céra- 
sonte, l'olivier d'Athènes, l'amandier d'Orient, le pêcher 
de Perse, le mürier de Chine, le figuier de Syrie, l'abrico- 
tier d'Arménie, le grenadier de Carthage, l'oranger. de 
l'Inde. Il en est de méme des plantes : la patrie du blé est 
inconnue, mais plusieurs denos légumes et des meilleurs four- 
rages sont originaires d'Asie. La découverte de l'Amérique 
nous à procuré le mais qui fait la principale nourriture 
de plusieurs peuples de notre continent , la pomme de terre 
qui a augmenté la population de l'Irlande et de la Suisse " 
et qui est dans le nord de l'Europe d'une si grande res- 
source; et une foule d'arbres utiles, tels que l'acacia, le 
tulipier , des sapins, des frénes, des érables, etc. 

Ces richesses peuvent s’accroître tous les jours , mais pour 
se les procurer ił ne suffit plus de s'en rapporter aux cont- 
mercans qui n'envoyent que ce qui se trouve sur les côtes F 
il faut que des naturalistes s'enfoncent dans l'intérieur des 
terres, qu'ils sachent distinguer et choisir ce qui peut étre 
utile. : | 
- Nous nous sommes permis ces réflexions pour mieux 
faire sentir combien on doit de reconnoissance à ces hommeg 
courageux , qui pour servir la société renoncent à ses dou- 
ceurs, et vont chercher les trésors inconnus de la nature 
dans des pays déserts et sauvages. 

Elles ne sont point étrangères à notre sujet. L'homme 
dont nous allons parler a droit d’être compté au nombre 
des bienfaiteurs de Phumanité ; en tracant le tableau de sa 
vie laborieuse , nous montrerons comment la passion des 
sciences et de l'agriculture , unie au plus ardent amour. de 
la patrie, lui fit concevoir les plans les plus vastes ,e€ lui 


de du Ho Ent à M lee: un prie ft be EEE RU SR SE 


be OEL POE YE OEE A, EET T Se E TR 


D'HISTOIRE NATURELLE. 193 
donna pour leur exécution cette intrépidité qui brave les 
dangers > et cette force qui résiste aux fatigues et surmonte 
les obstacles. | 

André Michaux naquit à à Satory , domaine du roi, situé 
dans le parc de Versailles,le 7 mars 1746. A dix ans, il 
fut envoyé en pension avec son frére cadet , mais tous deux 
n’y restèrent que quatre ans. Leur père, qui les destinoit 
„à lui succéder dans l'exploitation de la ferme de Satory 
dont il étoit chargé, crut inutile de leur laisser pousser : 
odi loin leurs études , illes rappela prés de lui , et s’attacha 
à leur donner de bonne heure l'habitude destravaux cham- 
pétres et le goût de la simplicité. 

Le jeune André que la nature avoit doué d'une extréme 
activité, prit bientôt pour l'agriculture le goût le plus vif. 
Il observoit les productions de la terre, tentoit des expé- 
riences, alloit examiner les jardins, et voulant joindre 
la théorie à la pratique, il employoit à s'instruire tous ses 
momens de loisir. 

Il perdit son père en 1763, et sa mére en 1766. Déposi- 
taire de la fortune de ses —9$ il partagea avec son frère 
les soins de la ferme jusqu'en 1769 qu’ils séparèrent leurs 
intérêts. Pendant cet intervalle, il étudia les élémens de la 
langue grecque, et se perfectionna dans la langue latine. 

En octobre 1769, il épousa Cécile Claye, fille d'un riche 
_ fermier dela Beauce. Il la perdit en septembre 1770 , après 


en avoir eu un fils, et cette perte le plongea dans le déses- 


- poir. M. Le Monnier, informé de sa situation, prit à lui 
l'intérét le plus tendre , et lengagea à vénir le voir fré- 
quemment dans son jardin de Montreuil prés Versailles. 
Cet homme célèbre, si recherché à à la cour, employoitses 


1945 ANNALES DU MUSÉUM 
heures de loisir à s’entretenir avec le malheureux André; 
il cherchoit à le distraire ( en lui donnant des notions de bo- 


tanique et des principes sur la naturalisation des végétaux ` 


étrangers. La ferme de Satory ayant cinq cents arpens, il 
lui conseilla d'en consacrer quelques-uns à faire des expé- 
riences; Michaux y sema la garance et l'orge nu qui réus- 
sirent à merveilles: alors M. Le Monnier parla de lui X 
M. d'Angiviller qui le chargea de faire des essais sur læ 
culture du. tef d'Abyssinie , excellent fourrage dont le che» 
valier Bruce avoit envoyé des graines. Le compte qu'il id 
rendit, donna de lui l'idée la plus avantageuse. 
Cependant il étoit accablé de tristesse : le souvenir de. 
celle qu'il avoit perdue lui étoit sans cesse rappelé par les 
lieux qu'il habitoit. Cet état d'inquiétude réveilla. en lui 
le désir de voyager qu'il avoit eu dés son enfance. Nous 
lui avons entendu dire qu'ayant expliqué Quintecurce à 


quatorze ans, la description que fait cet auteur des pays con- 


quis par Alexandre , enflamma son imagination à tel point ; 
qu'il soupiroit continuellement aprés le bonheur de par- 
courir les contrées orientales. j 
Cette impression n'avoit point été détruite par l’âge, 
elle avoit seulement été soumise à l'examen de la raison: 
ce n'étoit plus un désir vague de voir de nouveaux pays; 
en quittant un séjour pénible pour son cœur, Michaux 
vouloit se rendre utile à sa patrie : pour cela il forma le 
projet. d'aller dans des contrées peu connues, situées sous 
un climat analogue à celui de'la France, d'en rapporter 
les productions, et de les acclimater parmi nous. N'ayant 
point assez de connoissances pour voyager avec fruit; i il 


v 


À 
1 
, 
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TN a aaa Rm 


* 


S D-HISTOIRE "NATURELLE. 195 
so démit de sa ferme en faveur de son frère, et il se livra 
à l'étude avec une nouvelle ardeur. 

. En 1777 il s'établit à Trianon pour y étudier la eim 
nique sous Bernard de Jussieu , à qui M. Le Monnier l'avoit 
recommandé , et en 1779 il vint se loger à Paris près du 
jardin des Plantes, pour y prendre des notions sur diverses | 
parties de l'histoire naturelle. | 
: Ces études finies, il pensa que la profession de voyageur 
exige, comme toute autre, un apprentissage particulier, et 
qu'on s'y soit exercé dans des pays où l'on peut trouver 
des secours avant de s'enfoncer dans des contrées inconnues 
et désertes. Il alla d'abord en Angleterre : les Anglais s'oc- 
cupoient alors. pie 'exclusivement de la culture des végé- 
taux étrangers. Michaux fut RSS à la vue de leurs 
collections, et il en | rapporta un grand nombre d'arbres 
qu'il planta dans les jardins de M. Le Monnier et de M. le 
maréchal de Noailles, où ils réussirent parfaitement. Sou- 
vent ilprenoit dans ces jardins un. paquet de greffes, et 
parcourant les bois de Versailles ,.il y: greffoit une multi- 
tude d'arbres , employant pour cela des méthodes qui lui 
étoient particulières. 

En 1780 il alla herboriser sur les montagnes d'Auvergne 


avec. plusieurs botanistes , MM: de Lamarck et Thouin 
PAR du T E Ces ecaxvramac s nous um raconté qu 'aussi- 


tót qu ils avoient quitté | le lieu où ils avoient passé la nuit, 

Michaux chargé d'un Fusil, d'un havresac , d'un porte-feuille 
et de plusieurs boites de fer blanc , couroit devant eux et 
montoit rapidement sur les sommets. Il avoit dans sa poche 
des graines de cédre du Liban qu'il semoit dans les endroits 
favorables ; on le voyoit au loin s'arréter avec les bergers, ; 


a 


196 ANNALES DU MUSÉUM 

on l'entendoit tirer des coups de fusils, et le soir il reve- 
noit au rendez-vous, chargé d'une collection non-seule- 
ment de plantes; mais d'oiseaux , de minéraux, d'insectes. 

Sitót aprés son retour d'Auvergne, il alla parcourir les 
Pyrénées, et passa de-là en Espagne : il en rapporta des 
graines qui furent distribuées au jardin des Plantes et aux 
botanistes cultivateurs. 

Il s’adressa alors à M. Le Monnier et le pria de lui obtenir 
une commission pour voyager dans des pays où il püt trouver 
des choses nouvelles. M. Le Monnier lui promit de saisir la 
première occasion. Elle se présenta bientôt. M. Rousseau, 
neveu du célèbre Rousseau de Genève, venoit d'arriver à 
Paris : il étoit né à Ispahan , et avoit été nommé consul 
en Perse. Michaux fut autorisé à l'accompagner, et Mon- 
sieur, frère du roi, lui assigna 1200 liv. d'appointemens. 
Michaux ne se permit aucune observation sur l'insuffi- 
sance de cette somme ; il fit à ses frais toutes les dépenses 
nécessaires, et partit avec le consul en 1782. Ils allèrent 
d'abord à Alep (1), et de-là à Bagdad oü ils arrivérentaprés 


(1) Je joins ici extrait d'une lettre de Michaux à M. Thouin , qui m’? xe assez 
intéressante pour étre conservée. 
DIONSIEUR ET CHER AMI, x Asp, ien "s 

Je débarquai à Alexandrette le 30 mars. Je ne puis vous exprimer avec quelle j joie 
yallai visiter les campagnes. En considérant cette multitude de plantes dont les 
prairies étoient couvertes, j'étois souvent ébloui et forcé de me tranquilliser pour 
quelques momens. La nuit je ne pouvois dormir, et j 'attendois le Ju avec im- 
patience. Quelle satisfaction de me trouver en Mió et de parcourir à mion choix 
de hautes montagnes et des vallées couvertes de liliacées, d'orchis, de daphnés, 
de lauriers roses, de Vitex, de myrtes , d'andrachnés , de styrax , de palmiers , et 
autres végétaux différens de ceux d'Europe! Les bords de la mer étotent couverts 
de coquillages variés par la forme et la couleur ; des oiseaux terrestres etaquatiques - 


dhui ge repaires de brigands. 


on veille alternativ arc 
pour + POR des filoux qui chi 


D'HISTOIRE NATURELLE E. 107 
quarante jours de marche à travers le désert. Là , Michaux 


aei le consul ; il a ces pays autrefois si DS; 


TT —— 


! venoicnt E: matin pour. sen nourrir ; les famatils sy rendoient par irjon de 


trois ‘ou quatre cents, Les marécages étoient remplis de reptiles. Malheureusement 


© Ta plupart des plantes n'étoient pas encore en fleur, et les montagnes étoient in- 
` festées par les Bayas qui, l'année derniere, pillèrent la caravane d'Alexandrette, 


et qui peu.de jours avant notre débarquement ont mis en fuite les troupes en- 
voyées. dans cette ville PE brûlé plusieurs maisons. 

^ Depuis mon árrivée à Alep, j'ai fait deux courses dans les ; montagnes : la ville 
èst sur le bord d'un vallon où sont des jardins remplis d'arbres dont aucun n'est 
greffé. Le reste du pays est sec, pierreux et inculte. A six lieues à la ronde, on 
ne voit pas un seul arbre ou arbrisseau. Au-delà sont de vastes plaines dont la 
fertilité seroit prodigieuse si elles étoient cultivées. Il y avoit autrefois des villages 
qui ont été successivement ruinés; le prédécesseur du pacha actuel en a détruit 
plus de pen sous Lig, que a same ihr Hee: révoltés. Ses 


TE nerfs 
tri Cau 


uiu dd cn. devi as au G sið : és nt aja 

„Les voyages sont aussi pénibles q pis Lg “tt toute cette partie de l'Asie 
qui s'étend depuis la Syrie jusqu'aux. frontières de l'Inde. On porte toutes ses pro- 
visions; on couche en rase campagne, ét l’on évite les caravenseraisà cause des 
insectes et de la malpropreté. Il faut suivre les caravanes , sans cela on seroit dé- 
pouillé par les Arabes dans les plaines, et par les Curdes dans les montagnes. 
Ces caravanes sont souvent attaquées. Au mois de mars, on a enlevé trois cent 


dire viogt chameaux à celle q Alpzandretie ; et celle qui vient de partir a a été 


die tt pes q 
envoy es po | ESCOrLErT. igé Y 


à est obligé d'av ir à soi. un arménien avec 

pres des caravanes sont 
erehent à voler sans être apercus....., 

En attendant le. coord yw Bagdad , qui n'aura lieu que dans un mois, je vais 


faireune h Laodicée , Antioche, 


1 13 p 


nie, J'es dans cette. demi ille. A mon retour , je 

f rai unl bel envoi a. graines, ainsi quà M. de Malesherbes. Les consuls. et 
gc nt témoins que personne ne ‘travaille aveo autant gardeur pour 

sa fortune, que moi pour la botanique, etc, 

3. | - 26 


198 ANNALES DU MUSÉUM 
aujourd'hui si dévastés , situés entre le Tigre etl'Euphrate; 
et se rendit à Bassora, où il séjourna quelques mois pour 
prendre des informations sur le pays, et s'instruire à fonds 
de la langue persanne. Il écrivit un dictionnaire de cette 
langue que j'ai sous les yeux, et qui forme un très-gros 
volume. í | | ! 

-La Perse étoit alors en proie aux guerres civiles, et les 
Arabes en ravageoient les frontières. Michaux essaya d'y 
entrer par Doucher, port du golphe persique, mais 1l fut 
pris et dépouillé par les Arabes qui ne lui laissèrent que 
ses livres. Nu, sans ressources, il ne savoit ce qu'il alloit 
devenir lorsqu'il fut réclamé par M. de la Touche, consul 
anglais à Bassora , quoique la paix ne fût point encore 
conclue entre l'Angleterre et la France. M. de la Touche 
pensa qu'un naturaliste , qui voyageoit pour le bien de l'hu- 
manité, devoit étre protégé par toutes les nations; ct il lui 
fournit des moyens pour continuer son voyage. Michaux 
réussit à arriver à Schiras; il y resta quelque temps , et se 
rendit à Ispahan. De-là traversant des chaines de mon- 
tagnes ei des déserts, il parcourut pendant deux ans la 
Perse, depuis la mer des Indes jusqu'à la mer Caspienne. 
Il y vérifia que les provinces situées entre le 55.° et le 45. 
degré de latitude sont la patrie dela plupart des arbres et 
des plantes qui enrichissent nos campagnes. Là croissent 
naturellement le noyer, le cerisier, la vigne, l'épautre, la 
luzerne , le sainfo/n dit de Malte, le pois chiche, l'oignon, 
lelys, la tulipe, etc. IL fit aussi des observations sur- la 
culture du dattier , et constata un fait très-remarquable > 
déjà avancé par Kcempfer ; c'est que les fleurs mâles du 


Li 


Leer ERT 
EPOR 


PER E ooo da ETE DES T E a su 


ae dés Gén En di GS CR GS dd à add 


wee 


D'HYSTOIRE NATURELLE. 199 
dattier, conservées pendant un an , sont encore propres 
à féconder les femelles (1). 
` Quoique la botanique fût son principal objet, il ne né 
gligea point ce T eem intéresser les autres parties des 
sciences. 

Nouslui devons un monument persipolitain très-curieux 
et très-bien conservé, trouvé à une journée au-dessous 
de Bagdad, dans les ruines d'un palais connu sous le nom 
de jardin de Sémiramis, près du Tigre, et déposé aujour- 
d'hui au cabinet des antiques de la bibliothèque nationale. 
C'est une pierre en forme de poire , un peu aplatie des deux 

côtés, haute de 48 centimètres ( 1 pied +) large de 32 cen- 
timètres (1 pied) etdu poids de 44 livres. Elle est travaillée 
sur ses deux faces; dans la partie supérieure, , sont diverses 
figures symboliques ; au-dessous est une longue vid qni 


dde C 44i cM NX cer is m. » 
e : L 


plication de ce monument, que M. Millin vient de abc: 
( Monum. antiq. T.I, p. 58 ) a donné lieu à beaucoup de 
discussions; mais on est encore réduit à des conjectures. 
-= Ori concoit à peine comment Michaux a pu faire tant de 
choses avec de si foibles ressources, dans un pays agité par 
la guerre, où des bandes de Mir ie infestoient les cam- 
pagnes , j où. il falloit marcher t toujour $n eet se réunir sou- 


tantôt éviter les brigands, virée m mettre en fuite par 
une vigoureuse défense. —— 

-Son caractère se montre dans les notes de ses Dome: 
en racontant un voyage qu'il faisoit en bateau sur le Tigre, 


(1) Voyez un mémoire de Michaux, lu à l'Institut national le 6 floréal an 7 , et 
imprimé dans le journal de physique de floréal an 9. Gx 
ici 


200 ANNALES DU MUSÉUM 
il regrette de n'avoir pu, pendant quelques heures qu’on 
s'étoit arrêté, aller herboriser sur un coteau voisin. « Les 
» Arabes m’ayoient pris mes souliers, dit-il, et le sol.étoit - 
» si brûlant, qu'il m'étoit impossible de poser les pieds ail- 
» leurs que dans les endroits couverts d' eau. » En pei- 
, gnant sa situation, la seule perte dont il paroisse affecté , 
_ C'est celle d'une occasion favorable à sesrecherches. 
Michaux revint à Parisau mois de j juin 1785. Il rapporta un 
herbier magnifique etunenombreuse collection degraines.Où 
doità ce. voyage plusieurs plantes aujourd’hui cultivées dans 
les jardins des amateurs, stolim que rosa simplicifolia, zoegea 
leptaurea, micha am lata , (1) etc. Lessavans Pac- 
cueillirent avec S IRURE ;eux seuls pouvoientapprécier le 
mérite d'un homme qui ne cherchoit point à se faire valoir: 
Us jugeoient que les services qu'il avoit rendus et les sacri- 
fices qu'il avoit faits méritoient une récompense ; Michaux 
demandoit seulement qu'on le chargeát de faire un nouveau 
voyage; il désiroit retourner en Asie, visiter les-eontrées 
à l'est de la mer Caspienne , et aller ensuite dans le Thibet 
et le. royaume de Cachemire dont les productions sont peu 
connues, et où Xilexiste, des, objets de commerce, et. des 
manufactures. wil v uloit introduire en France, mais ses 
sollicitations eme inutiles, Le gouvernement désirant. 
d' enrichir la France de plusieurs arbres qui croissent: dans 
l'Amérique. septentrionale, on le choisit pour cette com- 


mission , et il p scc de gente re. 1785. 


om b ANA 


ax et la Pin de. ce genre, Fa 
à à de Michauxia a a éié adopté par MM. 
E “Lamarck, Ventenat ; et M. de Jussieu se p propose de 

nouvelle édition à son Genera MD che qe A 


E WORT 
*& 


D'HISTOIRE NATUR ELLE, 201 


Par les instructions qui lui furent remises, il étoit chargé 
de parcourir les Etats- Unis, d'y: recueillir des graines et 
des plants d'arbres et arbustes, d'en faire un entrepôt au 
voisinage de New- Y orck, et de les fairepasser en France, où 
le parc de Rambouillet étoit destiné à les recevoir. Comme 
on vouloit en ayoir le plus grans: hombro possible et les 
distribuer ensuite; : des exigea qu'il n'en envoyát point à 
d'autres: il lui fut seulement permis de faire parvenir deux 
boites par an à M. Le Monni , el deux au jardin desPlantes, 
Onlui demandaaussi dote des gibiers d'Amériquequ'on 
vouloit acclimater dans lesplant desarbres deleur pays. 

Mithaes a arr ia, à New-Yorck en. octobre 1785, al -y fit 
sa principale résidence pendant prés de deux ans „y établit 


un jusdimsp arcourut le Ne ey, ensyivanie. € 

pie maim -— dès ls première. années ilenvoya: d caisse $ 
eere qui: se cer tr a con dins mess 
1787 il partit pour la. Caroline, et regardant Charlestown 
comme. mp point. ie d’où il. pouvoit. voyager dans les 


contrées n t boréales,, et visiter la. chaîne. des 
monts Alléganis , il so décida à y faire son. établissements 
il y. RFA à trois tienes de la ville un. terrain: ein fo 


nfoi çoit dans l'intérieur ais 

terres , il laissoit. son fils à Charlestown, et le chargeoit de - 

iriger les cultures, Il avoit perfectionné l'e emballage: au point, 

de faire entrer d dans une caisse plusi centaines de pieds 
d arbresqui arriyoient en France dans toute leur fraicheur. 
Les envois étoierit toujours accompagnés d'instructions sur 


. dans les tine Yenne, in ré ^s 


362 ANNALES Du' MUSEUM 

la culture convenable aux divers arbres, et sur l'utilité 
qu'on en pouvoit retirer. Cette correspondance étoit entre 
lui et l'abbé Nolin, directeur des pépinières. : 

Au mois d'avril il partit pour reconnoitre les sources de 
la Savannah : ce fut là: qu'il découvrit le magnolia auricu- 
laia , Vazalea coccinea , un kalmia nouveau, le rhododen- 
drum minus, le robinia viscosa, plusieurs chénes, et divers 
arbres qui, quoiqu'ils ne fussent pas inconnus des bota- 
nistes j | wétoient point encore cultivés dans nos jardins. 

ncouragé par ces découvertes, il veut parvenir jusqu'à 
la cime des monts Alléganis. Il se lie d'amitié avec les sau: 
vages , il prend parmi eux de nouveaux guides, il leur paye 
d'avance unë partie du prix convenu, leur promet une ré- 
compense au retour, et remonte avec eux bee rivières sr 
se jettent dans là Savannah. | 

Dans ces pays inhabités , les foréts sont indir) j 
il wy a de sentiers que ceux ouverts par les ours: Le lit des — 
torron est la séule route qu'on puisse suivre ; il faut les 

‘souvent à guai ou sur un tronc d" ner qu'on jette 
c rS; sur les Doras: sont tantôt dés marais où l’on 


quelques fruits aere que le nasak fait rëncontrer. Mi” 
chaux’ avoit perdu deux de ses chevaux, et il réservoit le 
troisième st les intel qu'il pouvoit recueillir ; eüt-il 

| sior ; les sauvages n'auroient pas € été assez 
évoyans mén ager. Tl se confioit à leur bonné-foi 
Mi "T n "eat TERS se pla nd Ire; mais leur défaut de com- 
plaisance lui iot des inqü éti es : il ne falloit pas les 
p de vue TT UNI méme courir quelquefois. pour 


qua 


adi tri dd 
* 


DHISTOIRE NATURELLE. 203 
n'être pas séparé d'eux : il avoit pris leur hardiesse. De tous 
les Européens qu'ils avoient connu , c'étoit à leur avis celui 
Nus avoit le plus d'esprit. « Les gens de votre pays sont 
» bien bètes, lui disoient-ils ; ils ne savent comment vivre 
» dans une forét, et s'ils se sont — ils ne pennas re- 
» trouver leurchemin.» o == 
Quand Michaux: rencontroit un site agrable ,il eiu 
des. branches d'arbres , il construisoit une petite cabane, et 
faisant dés courses aux environs, il venoit y passer la nuit, 
et y déposer ce qu'il avoit ramassé. Les sauvages alloient à 
la chasse , et revenoient le soir allumer du feu et faire cuire 
le gibier. Je eng. Lade à ce ie qu'ils faisoient bouillir 


As A AN OUR Ce A VO 
et non rôtir: la: viande. À Apprétée die cette minière 5 
£ Pe. M C. e TNR nd En ERPE S y Peut OU å 
au goût; 1 ‘est ‘de 
EPIIT. TUR JU Se à M rzk E De E EI M ii xs: 
5 5, CHC CU ailtCIC au POUL Ue 
£f ege m 8d FF 21 Xin à: ra d cde 


. LA 


jc ne m'arréterai point à ] indre les i dép z ptit qus courut 
natra voyageur dans ces solitudes > où ik mcs sans cesse gravir 
sur desrochers-escarpés , franchir des torrens, marcher sur 
des troncs d'arbres pourris qui s’enf sedit sous lespas; où 
une obscurité effraydnté: règne dans les forêts, obscurité 


~ 


m par^ Péphisstur i ides; arbres pipar hih Siret hi 


| thra, d'a von de: ho lodendrum ; | Tani- 


et ne lui laissójt: pas-mérne sentir la | Giga Ares 
aux sources dela rivière re Ténassé ; dei l'autre seò iédéás etotitel 
al y trouva tune pk NT Dr di d'un A nié " 
couverte. de fraises délicieuses s dont il recueillit T 


‘204 AININ A DESA D U^ MIUSIÉ U M 
qui ont réussi en: France. Ce fut le terme de son voyage: il 
revint à Charlestown , où il arrivade 6 juillet; aprés avoir 
fait trois cents;lieues-au travers. de: la Caroline et dela 
Georgie. C’est du midi de cétie dernière province qu'il 
rapporta un genre.voisin duquinquina dont les habitans du 
pays se servent pour la. guérison. des fièvres; ‘et qui chez 
nous será probablement très-utile à la médecine. Cet arbre 
qu'il a fait connoître sous lenom de pirkneya pubens, peut 
suppoxten Jes - hivers de nos. départemens méridionaux. Il 
aujourd'hui cultivé chez M. Cels et au jardin du Muséum. 
` L'antomne: suivant, Michaux forma le projet. de ps | 
dá Floride € pag rant des passe#poórts de Don 
Lespedez qui pp sioi gouverneur , il serendit à -Saint- 
Augustin , où:il arriva. en février 1788 , avec son fils et un 
uègre qui lui étoit fort attaché. Le gouverneur à qui il s'étoit 
annoncé comme un botaniste qui voyageoit pour s'instrüire, 
ne lui permit , qu'après un long examen, de pénétrer: ans 
he: de rgens; mais qeu de jours roi Mna. pere isur 


sse des lettres envoyées de Charlestown, cétoit 
qualifié botaniste du vdi iota avec iai d'égards, 
et lui offr scorte pour l'accomy juge bien 
que parie T E x di LI. TS Eat NES 


ETT EEF PEN NET m ngeun 


Il resta à Re jusqu” aui2 mars pour voir les. 
i EVITON s de iprondre des informations sur l’intérieur du 
lys qui est aujourd’hui absolument inhabité , et ayant 
loué un gui e minor uin, il se rendit àl embouchure de fa 


D'HISTOIRE «NA TUR ELLE. 205 
à peine de5 pieds et leur profondeur de 245 on ne peut s'y 
placer à cóté , , mais seulement l'un devant] avidi Michaux, 
son fils. són nègre et leur guide. étoient tous quatre assis 
dans cette longue nacelle,et.il restoit. au. miliet beaucoup. 
d'espace pour loger les plantes. On ramoit tour-à-tour ;.et 
on remonta ainsila rivière en s’enfonçant dans les lagunes: 
Michaux fixoit ses yeux sur les bords : rayoi-il un site 
intéressant; il attachoit le canot, descendoit à terre, et 
bsieboniseit: à d'assez grandes distances. ^; ^ 
A étoit sous un climat tout différent de ceux quib àvoit 
, parcourus les années précédentes; ; ici les orangers crois- 
soient presque sans àucun soin, et la canne à sucre avoit 
méme été cultivée quelques ARNÉR: auparavant. Mais le- 


exin aA fut aci 2 Le lagi MUT T NR 
ilmy a .paensas dient pour que. Je canot ipsis ine. à. à flot: 
il faut alors le. rouler es, et trans- 


pedi P bagage dent on.  Pavoit chargé. Il ne vivoit que de 
poisson et des oranges qu'il trouvoit dans les. bois: ces 
oranges ne sont pas douces, mais il n’en fut jamais incom- 
modé. Il entra ensuite dans la riviere Saint-Jean, et par- | 
vint, après cinq jours, dans le lac Saint-Georges, où se jette 
une autre petite riviere qu'il tenue. + encore, , gen. ans 


rouler souvent le canot. 


ET 


RE date telle-i npidité 

plus petites branches ee qui y ont été renversés. 

Elle pap naissance dans un étang: où l’on aperçoit plu- 
i ts-d’eau de 15 à 18 pouces: Hi . Sur ses bords 

un anis.étoilé-à fleur j jaune, aussi parfumé que: elui de la 


o. 27 


306 AWNATES D U MUSÉUM 
Chine, et qui peut servir aux mêmes usages. Ce voyage 
dura cinq semaines; il dit dans ses notes qu'il l'avoit trouvé 
trés-agréable et m— ‘parce que n 'ayant point de 
chevaux , il ne craignoit pas que ses collections fussent éga- 
fées. Ce trait prouve qu'il ne comptoit pour rien'a fatigue: 
En prenant congé du gouverneur, il lui remit une caisse 
"de gráines-pour le: jardin de Madrid :il voulut aller à Sa- 
vannah par les lagunes, malgré le danger d'éwe attaqué 
parles sauvages Créeks qui étoient alors en guerre avec les 
Anglo-Américains; de Savannah il se rendit par mer à 
Charlestown. Le anis étoilés se trouvèrent en bon état, et 
éette nouvelle espèce, préférable à celle qu’on trouve près 
-de Pensacola , fut bientôt répandue dans les environs: Mi- 
chaux croit que cultivéen grand dans la Caroline méridio- 
nale, il ne reviendra pas en France à plus de 18 s. la livre; 
Rentré dans son jardin il l'enrichit de: rouvelles plan- 
tations , et fit en France des envois considérables. Il s'étoit 
assuré des correspondances dans tous les lieux: où il avoit 
.passé: il envoyoit aux habitans des graines et des légumes 
d'Earopeen échange des plantes du pays, qu'il avoit eu som 
d'indiquer -pou quote atréchhl dans la saison conve- 
ya nt depuis le mois d'avril 
jasqu'au mois :d'vetobréis et t perdant son absence, deux 
jardiniers et un nègre qu'il avoit instruits, cultivoient son 
jardin , et wecuciülloient soigneusement les graines. En hiver; 


il faisoit des conrses noi —— pour aller chercher 
quelques jeunes arbres dans les endroits où ü Khitanan: 


marc qués. pendant la Delle sisom. geb. oct 
loiqt ture des îles’ Bi beiret des iles: Lois 
T "rop de ell: d'Europe; pour qu'on "puan en 


HR à did à NS RSS 


D'H.ISTTOILRE NATURELLE. for 
naturaliser les productions chez nous, le désir de donner 
une -flore complète de l'Amérique septentrionale, depuis 
letropique-jusqu'à la baie d'Hudson , engagea Michaux.à 
les visiter. Il arriva à New-Providence le 26 février 1789; 
et fut trés-bien regu. du:gouverneur de la. colonie à qui il 
donna des graines pour. M. Banks. Il recucillit dans ces iles 
860 pieds d'arbres oóu:arbustes;.et il.engagea le gouverneur 
à y introduire la culture de la vigne et celle du dattier qui, 
vü la nature-du sol ,; devoient y réussir. Il Jui promit ;de 
lui faire passer de jeunes plants de daitier, et l'on juge 
bien qu'il tint parole. I] en envoya aussi à Saint-Augustin, 
où se trouvoit depuis long-temps un dattier femelle de. sn 
pieds, mais qui. Étant) seu ne pouvoit. donner : de fruit. : 

De retour à C de a eina Miche 
apprit, les. événemens qui agitoient: la. France; il éprouva 
| ip de; difficultés à to -des fonds. pour . ses. dé- 
pensesyet craignant d’être-bientôt. mmppelés Al se háta d'aller, 
visiter les plus hautes montagnes -de la. Caroline. Il: partit 
le 50 mai, et se rendit à Morgan vil Age situé, à. cent, 


. lieues de la côte; - il y prit un guide, m ran dans les 


forêts. Il étoit à plusieurs journées. de distance de: toute. 
habitation, np ce guide ayant. tous se n dsiepe sur. ee 


observ re À.ce sujet que d dans ces so 
ad 1 


guides . ; mille: 


tiel d cciden rune en db 
€ un, et il seroit i T un Eur ropé de retrouver 
son échemin: On ne. peut suivre le lit des torrensinterompus 
par des cascades, bordés de précipices, de rochers. minés 
par les eaux , et qui s'écroulant sous les pas, peuvent vous 


ntrainer dans leur chute : s’élève-t-on sur une montagne, 
32^ 


Ir 


11.1 


208 CANNALEBS DU MUSÉUM 


on n'apercoit , aussi loin quela vue peut s'étendre , que les 
cimes de montagnes semblables, et dans les intervalles de 
vastes terrains couverts de rAododendrum , de'kalmia, d'a- 
zalea, au-dessusdesquels quelques grands arbres s'élèvent de 
distance en distotice: Ces bois sont. souvent impénétrables; 
lés sauvages seuls savent y découvrir des sentiers, et un 
Européen ne peut concevoir comment ils se. e m dans 
ces immenses déserts. o0. 

::Cewvoyageque Michaux fre avec son. née dura moinsqu À 
ne avoit. projeté;: parce que les sauvages s'étant brouillés 

vec: k itans dé la Virginie ; un Européen couroit 
risque d'être massacré: il re retourna donc à New Yorck, de- 
là à Philadelphie , et de-là à Charlestown, où ine arriva — 
moiset demi aprés'son départ. 

La erre 7 été déclarée entre la France et - 

n 


terre, Ses COIT n avec l Eur 
LA 24 AAE B^ ompues 
Lo dor feu eei A Ee 
à Mer de PV X. 79 is wr m nd : 2 Em "era A | ii e ir 
; a n jarn p arbres 


pat lsétoit pra gráines par les capitaines 
icains qui font tle voyage de la Chine, 


EE nt db. E! di ass dido 26 sic TE 


í plantes 


T - 


C inanin hi Yillour en orkiem età 
quelle époque il falloit récolter cette plante précieuse ,pour 
kae c dai xam la font: abdo dee! à la Chine. 


ES y 
uv OUD -— Una’ o 


rc quiter Am ri e - n on g-témjisoeeüpé 


: ‘D'HISTOIRE NATURELLE. 209 
d'un projet infiniment utile pour les sciences : c'étoit de 
déterminer quel est le lieu natal de tous les arbres de l'Amé- 
rique septentrionale, à quelle latitude ils commencent: de 
croître, à quelle latitude ils deviennent rares, chétifs, et 
disparoissent entièrement , enfin à quelle hauteur ils se 
trouvent sur les montagnes, et dans quel sol ils prospèrent 
le mieux. Il regardoit comme la patrie d'un arbre, la contrée 
où il est le plus muhkiplié , et où il acquiert le plus de han- 
teur et de grosseur ; ainsi il jugeoit que le tulipier est ori- 
ginaire du Kentucky, parce qu'il y forme de vastes forêts, 
ét y a communément 7 à 8 pieds de diamètre , et 720 pieds 
d'élévation , dans les terrains frais et argilleux qui cependant 
ne sont pas inondés. En remontant et. en descendant, et 


hRUSOSSMSC vu fg EE ou O T | TENET. 

XICLIIO XXIV D LVL EGLI 21:7 E d 7 . T 3 , 

plus : Tus et plus petits. SU LOMA Es 3 alpes 6x ub rou 
Pét ins la vue de tracer ainsi la topi g pl ie bota- 

nique de ID $i. I kdiicton Pe xu e RE E (que ux avoit 


visité les Floridés;, inais 'eupotiant dú tropique, il falloit 
aller j ‘jasqu' à la baie d'Hudson: Ait usage de ses dernières 

essources pour ex xécuter ce projet : il s'adressa à des négo- 
cians qui volent une entière confiance en lui, et reçut d'eux 
tout ph dont il avoit besoin, en me Soa pio 


plus: pénible ts eût encore ent gu Hi; , mais i Miom 
. être le plus utile” Aprés avoir tout disposé à Charlestown 
pour que ses plantations fussent soignées pendant son ab- 
sence, il en partit le 18 avril 1792 : il passa par New- 

'orck, où il donna également des ordres pour la culture 
de orina Ne oü il arriva 


le 10 juin. 


210 ANNALES : DU: MUSEUM 

A Québec il prit des informations sur les environs de la 
baie d'Hudson;ilsemunit de provisionset d'objets d'échange, 
et remontant le fleuve Saint-Laurent , il se rendit à Ta- 
doussac, misérable village situé à l'embouchure ‘de la ri- 
vière Sagueney , à 5o lieues de. Québec; c'est un entrepôt 
oü les sauvages viennent faire le commerce des pelleteries; 
là il acheta deux canots d'écorce. 

- Les sauvages font ces canots avec l'écorce du bouleau, 
nommé par Ayton Betula papyrifera: pour cela ils choi- 
sissent au printemps les bouleaux les plus gros et les plus 
unis; ils font sur lestroncs deux incisions circulaires à quatre 
ou cinq pieds de distance , et une incision longitudinale de 
chaque côté, L'écorce se détache assez facilement lorsque 
l'arbre esten sève. On fait les courbes avec des lattes fort 
minces du cèdre blanc ( cupressus thuyoides ) ; on réunit. 
les plaques d'écorce en les cousant, au moyen d'une aleine , 
avec les racines fibreuses dela sapinette blanche (abies alba) 
.qu'on a fait bouillir pour la dépouiller, et on recouvre les 
jointures avec de la résine tirée du beaumier de Gilead 
(abies balsamea. ) Ces :canots pèsent environ 5o livres; 
iln portent. quatre 


Lorsque les a i want faire des chasses 


long: ere 


lointaines; leurs femmes les accompagnent, et ce sont elles 


qui portent le canot dans les intervalles d’un torrent à 


Fantze. 5. à 
Michaux prit avec lui trois sauvages et un métis, et il 


Haller Chisgninams b sa la remonter = | 


lac Saint-Jean.:, : “et 
. Cette rivière est Mise: ui tantôt, rer tantôt res- 
serrée; d'énormes rochers embarrassent son cours : le pays 


I Gi 


hommes et leur bagage et durent fort . 


| 
l 
1 
l 


DHISTOIRE NATURELLE. 211 
était extrémement montueux , elle se précipite souvent 
par cascades. Alors on est obligé de porter le canot et de 
remonter à pied, en faisant un détour soi de plu- 
sieurs centaines de toises. . 

- Après six jours de navigation , (fo a entra dans le pe 
Saint- Jean ; ikherborisa sur ses bords, et ramassa beaucoup 
de plantes : là se trouve, pour le commerce des fourrures, 
le dernier poste situé dans les contrées boréales. Il remonta 
ensuite la rivière dite de Mistassin; quoiqu'elle ne sorte 


pas du-lac de ce nom, il y vit une cascade dont tout. ce 


qu'il avoit oui-dire n'avoit pu lui donner l'idée. La rivière 
divisée en plusieürs branches, occupe une largeur de 200 
toises ; elle se précipite d'une montagne d'environ 250 toises 


de wu. coupée. on Lilita pn Tag degrés de cet 
E +: 


amphithéà éâtre croissent des arbres. qu 'on apercoit a au travers 
de la nappe d'eau , , courbée. en voûte au-dessus de leur 
cime. En tombant avec un fracas épouvantable , elle se 
brise , et les. vapeurs. s’élevant eomme un nuage, baignent 
au loin les environs : les flots repoussés dans leur chute par 
les bords opposés , forment des ondulations qui , entre deux 
courans bouillonans et couverts d'écume, laissent des es- 
paces où l'eau est tranquille; les sauvages font glisser le 
sapot. gans ces sinuosités. Michaux ne pouvoit concevoir 
e: pour nous, c'est son -est incon- 

ble; on fr rémiten le voyant éné t ek deux brasde 

la eda pour cueillir que 1el ues plantes sur les rocs inondés, 
et.s’arrèter à contempler cette scène imposante. En re- 
montant la rivière, il trouva une cabane où il fut bien reçu 
et regalé avec de la viande de castor, bouillie et des confi- 


tures de vaccinium. C’est dans ces pays reculés que les 


$12 ANNALES DU MUSÉUM 
castors vivent en société: leurs ne d'une architec 
‘ture ingénieuse et solide , rendent la navigation difficile ; il. 
faut souvent décharger le canot pour le soulever au-dessus 
des digues qu'ils ont construites. Comme les naturels du: 
pays leur font la guerre , on n'en trouve plus que dns les 
contrées les plus au nord et les plus désertes. 

- Après avoir traversé beaucoup de montagnes dont dein: 
térvallss sont remplis d'eaux stagnantes, Michaux entra le 
3 août dans une petite rivière qui conduisoit au lac Mis: 
tassin. H faisoit alors un froid excessif; il tomboit de la neige; 
cependant ilcontinua sa route, et arrivale 4 septembre dans 
le lae Mistassin : aprés en avoir reconnu les bords, il 
descendit une rivière qui communique à la baie d'Hudson ; 
il la suivit pendant deux jours, et il n'étoit plus qu'à une 
petite distance de cette baie, lorsque les sauvages croyant 
dangereux de s'avancer plus au nord dans cette saison , vou- 
lurent absolument revenir; ils assurérent que si les neiges 
continuoient , le retour chosen impossible. iso pasii 

. Michaux avoit reconnu la position des lieux, et déter- 
miné quels étoient les points les plus élevés, et quelle étoit 
la communication ces lès divers lacs et la baie d Hudson. 
Il avoit exacte é à quelle latitud finissent de 
eroitre les arbres du nord : : il ne trouvoit plus dans ces so- 
litudes qu'une végétation chétive ; c'étoient des sapinsnoirs 
qui fructifioient à quatre piedéde: terre , des pins rabougris, 
des bouleaux et des serbiers nains, un genevrier rampant, 
le- Mem nies ta mna borealis, le ledum et quelques 

d ! i — € des beaux arbres 


n 


D'HISTOIRE NATURELLE. : 213 
des sauvages lés descendoient avéc une vélocité inconce- 
“able, en faisant passer le canot entre les rochers; mais 
lesterrams marécageux au travers desquels il falloit porter 
le canot , étoient un obstacle qu'on ne. pouvoit surmonter 
san force de courage.: Dans ces marais tout couverts de 


lustre, où croissent des ledum , des vaccinium, 
on eüfóncé:: jusqu’au genou, et Ton est continuellement 
mouillé. En revenant, il rencont ies de sau- 


vages, et ce fut pour lui un n grand plaisir d'aller à la chasse 
Avec eux. : 

Enfin Michauk arriva à Tadini le 1. * octobre; là 
il prit congé de ses compagnons de voyage, qui lui avoient 
rendu tous les services: qu'il pouvoit. es avec 


+. Lg "o s EB. x^ 


de zèle et la plus scr | 

-Nous Iii axóhá souvent entendu dire semi) ^ sau- 
sé: du Canada ne sont point en guerre avec les colons 
américains, on est sûr de trouver chez eux un accueil fa- 
vorable. On les évite - cependant , parce qu’on est exposé à 
être dépouillé de ses provisions. Quand on les rencontre, 
s'ils ont tué du gibier, s'ils sont à faire leur repas, on peut 


-sans rien dire s'asseoir et partager avec eux ce qu'ils ont; 


mais si eux-mêmes ont faim , ils prennent ce que vous avez, 


jusqu'à qu. Mac mer dde — issant ce qu 


! E À hs et et bien e 
considérables que : ceux des Eu ropéens. Au reste, les sau- 
vages du Casu: et ceux du haut Mississipi ont un atta- 


, et les. o 


214 ANNALES DU MUSÉU M 
arriva le 8 décembre:ilétoit parti de Charlestown depuis 
huit mois; et ilavoit'employé tróis mois et dix-huit jours à 
unes aues 'au-dessus d Hass Niisiis sous le 
52.° degré dédatitqdej à 160 lieues de toute habitation. ~ 
^" Peu detemips après son retour, il- présenta à la société 
philosophique € Pen aies un plan de. voyage dont le 
but étóit d s' situées à l'ouest 


MAD UOV AN * z 


du^ Mississipi léterminer exactement la position des 
H p 


sadila aandaa naiak, Mexique. IL fit sentir 
jes avantages que les Etats-Unis pourroient retirer: de ce 
voy yage, et 0 “plan fu f nnne ili Jefferson. 
tren exécuté; 5000: piastrés 
Loir de O6 ep er ététeni-denil n 

étoient pris, lorsqu' eniti à i Philadelphie le étapes Genesti; 


ministre dela République! gaise;qui 1 vices 
de Michaux; et de f hargea idune’ né | lati res d'un 


SE qu ol Ei CON Gb 
général um bit h Kentucky A) feveré 


es Fame 


D FTfHUT e 


nsc dei a a défis its 


, 
4 
[ 
4 
1 
4 
l 
: 


D HrS$TOLRE:N AZT RAEL E. 215 


&y:rendre par la: voie la plus courte, : il falloit entrer. en 
Virginie , d’où l'on est. séparé pers degens bois habités 


uniquement par quelqr tt t les voyar 
geurs. H Arayersa. «ees déserts av Aeg caravane wes 
personnes: apréscinq joui arche fo troupe: 


se sépara ilaia ehem acenip pegeólit ses den 
sci cendikiboPhibsitinlue Ar nds tech ouh. 1prileré- la 


“trouva que Genet avoit été remplacé par ; 
qu ul: br scan T En rn de la. Louisiane zil 


se dide» alorsi à retourner à: Chai 


AR lantes: d? an 


et à mettre en ees. les llcion quil devi t" 


216 ANNALES DU MUSÉUM 
les aventures qu'il eut chez lessauvages, nous en avons assez 


dit pour faire connoître son intrépidité et son zèle pour la 


science ; nous remarquerons seulement que connoissant 
bien la géographie du pays, il alloit de temps en temps 
dans les établi européens situés sur les bords des 
fleuves, et y laissoit des caisses qui devorent être envoyées 
chez lui; et dont le port seroit payé à un prix considérable 
si on les recevoit à l'époque convenue. 

. De retour à Charlestown le 11 avril 1796, il trouva son 
jardin dans l'état le plus: forint: ses pépinières étoient 
magnifiques, ellesétoient t d'arbres 
du pays, mais d'un grand nioribre- d'arbres d'Europe et 
d'Asie qu'il avoit entrepris de naturaliser en Amérique, et 
dont plusieurs le sont déjà, tels que l'arbre à suif ( crozozz 
sebiférumn. Li), l'olivier odorant (olea fragans. L:), arbre de 


soie (mimosa julibrizin), le sterculia platanifolia, L. un gre- 


nadier de Perse, etc. Son habitation lui devenoit pluschère 


 tousles jours, maïs il avoit épuisé ses dernières ressources, il 


ne lui restoit inte moyen pour vivre que de se mettre à la 
solded'un Gou ont étranger, ou de vendre des arbres 
qu'il avoit destinés pour sa patrie ; ; ne pouvant s’y résoudre, 
il se détermina à revenir en France. Il partit de Charles- 
town le 27 thérmidor an 4 ( 15 août 1796) ; la traversée 


ne fut pas malheureuse, mais le 18 vendémiaire, comme 


on soit à le vue des côtes de Hollande, il s'éleva une af- 


et le navire échóua ne ntrouvrit sur les : 


isé par tiges Mes s mie. 


te :les voiles furent déchirées , à pde Miete; ; 


D'HISTOIRE NATURELLE. . #17 
àune vergue, et il avoit perdu connoissance , lorsqu'on 
Pemporta au village; il ne la reprit que m— heures 
après, se trouvant auprès du feu avec d'autres habits et en- 
touré d'environ cinquante personnes. Sa premiere pensée 
en revenant à lui, fut de demander des nouvelles de ses 
collections. Il apprit que les males qui contenoient ses effets 
se trouvant sur le pont, elles avoient été emportées par les 
vagues, mais on lui dit que les caisses placées à .fonds de 
€ale avoient été retirées , et il fut consolé. Malgré le mauvais 
état de sa santé , il fut obligé de rester un mois et demi à 
Egmond , et d'y travailler jour et nuit : ses plantes ayant 
été mouillées par l'eau de la mer, il fallut les tremper toutes 
dans l'eau douce > et les — l'une wi ni Ber » 


ad - ey 5 Cer» AES 


sans qu'elles fussent visitées aux itae Il partit le 10, et 
arriva jà Paris le 3 «pren. le 4 il vint voir pec 
i: T D fat &cceilli " la —— la piisa fatiénss par les sa- 
vans , parles membres du Gouvernement, par l'institut na- 
tional dont il étoit membre associé ; ila avoit la eiie de 
se réu ae sa —— età des amis ont il étoit é 
-€— Pie i plus « s 65,004 piä ls So qu'il avoit 
“envoyés en France, il n'en restoit qu'un petit nombre, les 
belles pépinières de Rambouillet ayant été ravagées pen- 
dan it lesorages de la révolution : cependant ` voyant le calme 
rétabli ; et se sentantla force derecommencer ses travaux, 


‘il se consola par l'espoir de réparer ses pertes. II s'occu 


218 ANMALA D US MIU SÉ UVM 
d’abord {mettre en ordre les grainesde ses derniers voyages, 
et il les partagea entre le Muséum!, M. Cels et M. Le Mon: 
nier:il pria l'institut de faire un rapport sur ses collection 
et MM. pre Dolomieu , Jussieu.et Célsen farce 
chargés; les deux. tr relativement à la zoologie et à 
la minéralogie ; les deux autres rélativement à la botanique 
et à l'agriculture. Il présenta au ministre des mémoires sur 
l'état où il'avoit Miss. ses pépinières d'Amérique, et sollicita 
lés moyens de's e encore! plus ntile qu'il ne l'avoit 
ui avoir terminé ces objets, qu'il, s? soc 
Ais aad bupsednppoine 


sitoit alors de si grades dépenses y qu? on ne Jui ee que 
de légères indemnités, et qu'on se crut Se ae < de lenini 
engagemens pris par l’ancien Gou 

- Pour la première fois Michant sentoit des iiquutudio 
sur sa situation: il se reprochoit d'avoir mé la fortune. 
de son fils ; en: travaillant ‘pour. sa patrie, il wavoi pas 


songé à eei = il 5 T flatté de TENMUVEBN : son 


ne iw tenter à ses! frais aucüné entreprise, „ilé étoit me 
par le chagrin; mais comme il avoit une ame forte ;. il ne 
se laissa pas abattre. „H se livra au travail , et. s'onenipet à 


S qu'ilar avoit faites, E cs 


Li) join hÈ + li dédié 


LS IY TIPPS 


D'HISTOIRE NATURELLE. 210 
«ui l'a enlevé aux -sciences et à ses amis, Michaux- quitta 
tout pour aller passer auprès de lui les momens, où il 
croyoit pouvoir lui être utile; et après la mort de ce pro- 
teateur respectable, il alla s'établir dans sa maison pour 
prendre soin de.son jar à sa veuve les services 


dont il Ssang —Á 
chéns de la "ec 01550 ice et del: amitié. iE aisi xp 


'avuresn'étoient pas terminées , aprire mot i 
re d accompagner e capitaine Baudin dans l'expédition 
de la Nouvelle-Hollande;Michaux auroit préféré déretourner 
en Amérique, mais dans — d'y aller àses frais, 

it à être de l'emba 


- 
I as 
ds dte TR 
e es 


226 ANNALÉS DU MUSEUM 
abondante récolte. Dans cesherborisations il portoit toujours 
des graines des arbres qu'il croyoit pouvoir se naturaliser 
dans le pays; et M. Deschamps qui arrive de l'Ile-de-France, 
nousa assuré qu'en herborisant sur les montagnes, il y 
avoit trouvé un grand nombre de chênes de quelques pouces 
de hauteur qui venoient hand et qui avoient été semés 
par Michaux. 

Un jour , pendant son (icti on enfonça la porte de 
son appartement, on lui prit cent piastres et un rubis pré- 
cieux qu'il avoit apporté de Perse: craignant de perdre du 
temps en démarches infructueuses , il ne fit aucunes re- 
«cherches, il ne se plaignit méme pas. Il accepta franche- 
ment les services de l'amitié qui lui furent offerts par le 
docteur Stadman , savant naturaliste, et par M. Martin de 
"Montcamp, dont il avoit été le compagnon de voyage dans 
les déserts de l'Arabie. Celui-ci l'engagea à s'établir dans 
son habitation , où il lui donna un carré de terreet un noir 
‘pour le servir; bientôt ce carré fut planté des productions 
les plus intéressantes de l'Ile ; il étoit nécessaire de les réu- 
nir et de les élever ainsi era un —— pe les s 
ensuite au Muséum. - £98 

Déjà six mois watone écoulés depui sliri | quemen 
et le capitaine Baudin se ie 4 fire voile pour mr 
Nobvelle-Hollande , mais Michaux qui avoit pris des in- 


Mad ar, brüloit du désir d'aller seul 
wisiter cette ile Tl jugeoit qe le nombre: des botanistes 
-éta t assez | 2 Trami sur les EE ES 


‘plus utile en exploitant: une co — moins s'éloigne de la 
France, et dont les productions ne nous sont pas mieux 
connues. Comme en a ` n projet Den 


D'HISTOIRE NATURELLE EERI 
trainer quelques personnes de l'équipage, il garda le secret 
jusqu'à l'avant-veille du départ ; quoiqu'en prenant si peu 
de tempsyil courüt: risque de y perdroune partie de ses effets. Fl 


c donc du on mraimatta 4i Bias rr 

E oed F go —— 
fé st Le... 26 nai a TO in 

Mi ttribeon retour, Ilécrività Paris au 


ministre del'intérieur pour lui faire part de ses Mec; ,etil 
adressa à un membre de l'institut des instructions trés-dé- 
taillées sur les cultures de la colonie et sur les moyens de 
la rendre plus florissante. Il écrivit en méme-temps à son 
frère et à son fils pour leur demander les choses nécessaires 
à l'exécution de son projet. 

M. Bory-Saint-Vincent , avec: qui Lil s'étoit lié d'amitié pen- 
dant le voyages et qui. étoit aussi resté à De Sti 


pepe: E Mery, ERE ai etrirepaimantpunr 
revenir en France, il trouva ces plants dans le meilleur 
état. Micktiux. dtoit sur le. "point. d'aller - Madagascar; il 


Lisp Le. 


PRO Per RE S 


pian : 11 avoit tappris que 
l'ile est habitée par- trois races d'hommes; sur la côte ocei- 
- o uei des e au Paris et à Test. ce sont t des 


222 ANNALES:DU MUSEUM 
de-F'rance, où ilsseroient soignés, en attendant une occasion 
favorable pour Paris. Il partit-donc pour Madagascar à la 
fin de prairial,- ‘après. s'être assuré des moyens de corres- 


pondance.. Il aborda sur la côté orientale, ét. la: parcourut 


l'espace de: vingt lieues. Avant d'aller dans -le centre de 
l'ile, il vouloit avoir établi sur-la côte un jardin où:un 
homme intelligent püt recevoir et cultiver les jeunes plants 
qu'il lui enverroit. Ayant trouvé prés de Tamatade unter: 
rain. favorable. à. ses vues , ilse mit à le défricher. Les Ma: 
degasses qu'il. employoit. travaillant. trop lentement. à son 


gré $ dt se mettoit lui-même à l'ouvrage avant le jour, et 
12» Da" le coucher du soleil TT "Uem emt fois 


Tete FPE AVAE 


et il le eee de tout ce qu'il put: recueillir- dimmi 
herborisations. Sesamis, connoissant le danger,du climat ; 
avoient.voulu le détourner de son projet, ils lui avoient sur» 
tout recommandé d'éviter la-fatigue ; et. de ne: point :sé- 
jouxner. dnngdas pleines, voisines de la mer : mais il préten- 
it s'ótre fait uin 4 m nent:qui résistoit à toub, etiilne 
govlsjambi assujettir à. Aucune p précaution. Sa santé ne 
, mais au commen 


qui. TREES MM, ps wants jours rer 
il.se Htdsenrédans les béni où den TO vest; beilo 


services rn A tot les soo negra existent et serenon- 


* 


D'HISTOIRE: NATURELLE. 225 
vellent. Depuis la Floride jusqu'au Canada, il a introduit 
des plantes nouvelles, et l'on ne voyagera ni en Perse, ni 
en Afrique , ni daus le vaste continent de l'Amérique sep- 
tentrionale , sans trouver quelque famille qui dise : « Voilà 
des arbres que nous devons à André Michaux. » 

En France le jardin du Muséum, ceux de M. Cels, de 
M. Le Monnier et de plusieurs curieux offrent un grand 
nombre de plantes qu'on doità ses recherches: mais ce qui 
“est infiniment plus utile, c’est qu'il a répandu parmt nos 
cultivateurs une foule d'arbres dont il a envoyé une grande 
quantité de graines. Ces arbres étoient connus, maison en 
trouvoit seulement quelques individus fort jeunes chez des 
amateurs : ils sont Ps da très-multij 
bientôt une gr 'rande : | ur le sol d a Fri 


pour Rie dei tien Riga! “et dont la noix "mem une huile 
excellente ; le cyprès chauve ( cupressus disticha. L. ) qui 
vient si bien dans les terrains inondés où d'autres arbres ne 

nt croitre, et qm est employé à divers usages; une 
nouvelle espèce de tupelo(#yssa caroliniana. Lamarck.) très- - 


i mos à €: asi tn ai — roue; ds ei Fo à 


-neuses pere aux vents orageux de l'océan, E presque 
aucun arbre ne peut exister , et dont le bois est excellent 
pour la c construction des navires; le éirier de Pensyl- 

qui pourroit féconder les landes marécageuses dés 

orde WE; Dess. frenes; dés er - u i- 


224 ANNALES DU M'USÉ UM 

piers, etc. qui dans certains terrains sont bien préférables 
aux arbres indigénes, et pour leur beauté et pour les 
usages auxquels ils peuvent être employés. Enfin plu- 
sieurs plantes qui sont des objets de commerce, telles que 
l'anis étoilé et le jalap: ila trouvé ce dernier en Caroline, 
il l'a élevé dans son jardin , et son fils ayant apporté: au 
Muséum, on s'est assuré qu'il est le méme que celui de la 
Véri Crux , et qu'il résistera aux hivers dans nos départe- 
mens du ug : 

Une constitution ui une santé qui n’avoit point 
été. altérée, l'habitude de se suffire à lui-méme , donnoient 
à Michaux une grande confiance en ses forces; à cinquant 
deux ans, il ne prévoyoit pas méme que son tempérament 
düt s'affoiblir. Toujours occupé de son voyage en Amé- 
rique , il en avoit arrêté le plan dans tousles détails, et.l'exc- 
cution de ce plan exigeoit dix ans de fatiguas, C'étoit aprés 
avoir connu toutes les contrées situées à l'ouest des Apa- 
laches , depuis le Mexique jusqu'au pays des Esquimaux , 

après avoir établi des relations entre les Etats-Unis et les 
peuplades dispersées dans ces régions immenses, entre 
l'Amérique et l'Europe, qu. "ll se proposoit de revenir en 
France. Il paroît difficile de trouver un voyageur qui nesoit + 
point STATE d’une telle entreprise. D' ailleurs Michaux étoit 
. accoutumé à vivre avec les sauvages; il sayoit plusieurs 
langues, il étoit connu dans les cantons les plus. reculés:de. 
l'Amérique septentr ionale. Son fils ayant été envoyé par le 
Gouvernement; pour faire. gexenir de Charlestemgauet arbres 
qui restoient dans ses pépinières 
du: terrain, profita de quelques m sq 
aller visiter le Kentucky et le Tena 


enassé« pat: aia 
avoit souvent, parlé avec enthousiasme. I] s 'enfonga à 300 


d 


D'HISTOIRE NATURELLE. E 


lieues danses terres au-delà des Alléganis, en descendant - 


l'Ohio. Les. habitations sont fort écartées les unes des autres, 
Dès qu'il se nomm2oit, ou lui faisoit un accueil amical, et 


on.;alloit chercher des. gens qui avoient connu son père, 


et qui ayant recu de lui soit des graines, soit des instruc- 
tions sur la culture, bénissoient sa milis — e 
voeux pour son retour. oo 

Michaux étoit d'un | à téref N E quoique SELL E Lidia 2p. 
taciturne ; il faisoit peu de démonstrations ‘d'amitié, mais si 
on. lui demandoit un service , rien ne lui sembloit difficile. 
Ayant rencontré en Amé lusieurs Français infortunés, 
il leur ouvrit sa bourse y etleur procura des ressources: om 


de ceux 


plisitó etl goùt de Findép i 


e, laid 


p , mais cette: ne a nullement au. | désir de 
se faire remarquer. Ses manieres n 'étoient. celles d'aucun. 


pays particulier ,. parce. qu'elles convenoient également. à 


tous. Il n'étoit. ni un Français, ni. un Anglais, ni un Ca- 
nadien , mais par-tout: on le trouvoit plus rapproché des 


dormait .que ne l'auroit. été tout autre Fimo M poeni 


en voit la. us dans ls nondo pense où le gem. 


` 


226 T AUNENPULIENS I D Ù TM U B É UM 
l'envoya en asar après avoir fixé son traitement , on 
lui donnà une lettre de crédit illimitée, avec laquelle il 
pouvoit toucher , dans les villes où i i| passeroit , tout l'argent 
nécessaire pour les acquisitions qu'il jugeroit convenables, 
et. pour les! frais deses voyages: son reçu étoit une lettre-- 
de-change. que. le Gouvernement promettoit d'acquitter. 
Michaux ne Bi jamais usage de cetté lettre que pour P objet 
ticulier à auquel elle-étoit^ destinée ; et ne se fit jamais 
payer des lets iniemens ; aussi n'a-t-il laissé à son fils 
qué la ph s petite'partie:de: la’ fo rtune avec laquelle il étoit 
vb Man il reste i à ce “jeune tement. nom considéré; les 


d 


— 


ges avec 


son : père, et des titres-àla faveur du Gouvernement: 


~: Michaux n’a pas laissé beaucoup d'ouvrages fee que - 
P P ges, parce q 


voyageant continuellement il n’a paseu le temps de rédiger 
ses observations; il a jugé plus utile d'introduireen Europe 
des plantes nouvelles, que de les décrire. Nous avons ce- 


pendant de lui , 1." une histoire des chénes de l'Amérique | 


séptentrionale; écrite en Français, et précédée d'une in- 
troduction qui contient des remarques curieuses sur les 
chènes en. Lotes eed. crei la description et la figure 
de vingt espèce et de ph variétés, rangées dans un 
ordre méthodique ; d’après la Reme des feuilles et la fructis 
fication annuelle et bisannuelle. Rien déice qui est relatif à 
la-culture n’y est oublié, et on indique: avec soin les par- 


ties. t c ance: où x seroit ge -de naturaliser 
$ E À : re iun dl ses eat Bl i í 


sur les. moyens de fur fl ir Pagricultu 
nies : seit zen y introduisant ph 


NOT TCCAR GERM nm 


Ed 


= 


ourn. -dep : 


—— "X 


nt. tt (F'oyes j 


ver, mais encore sous quel climat d es pev 
cultivéessayec succès: . 


ts Wr Ro oid M 
E administration du Muséum parant le prix I e a 


s.collections. ' Cons dora gb vággo1q: 
novoti» iub ceo $ els bon 43 ib rines Fob cofdisz 


229 ANNALES DU MUSÉUM 


CORRESPONDANC E. 
RI TE LETTRE | 
E MONSIEUR. A: DE HUMBOLDT. 


Au Citoyen DELAMBRE, Membre « de l'Institut 
"National. " 


T E 


Du Mexique , le 29 juillet 1805. | 


Je continue , mon digne ami , à vous donner des nouvelles 
des progrés de mon ex pédition ; ; jai cherché tousles moyens 
possibles de faire parvenir des nouvelles à vous , au citoyen 
Chaptal, au citoyen Desfontaines et à notre bon et cher 
ami Pommard. Mais hélas! me voilà depuis trois ans 
sans aucune réponse ; ; je ne sais qu'en penser: cela m'afflige 
souvent.....—— Je ne perds pas courage ; je travaille sans 
cesse, et je m'imagine que nous nous communiquons au 
moins par les satellites dont vous et limmortel Laplace 
avez réglé la marche. J'ai donné au citoyen Chaptal le 
détail de mes dernières courses dans la province de Quito, 
de notre entrée à l'Amazone par. Jaen de Bracamoros , où 
La Condamine n'avoit pas p u déterminer la longitude , de 
notre séjour. à Lima , de notre navigation d'Acapulco, dans 
c j'ai achevé de me confirmer dans l'idée que la 


D'HISTOIRE NATURELLE. 22 
boussole d'incilisison de Borda ne peut pas seulement sup- 
*pléer à la latitude, mais méme dans certains parages ( où 
les cercles de déclinaison suivent les méridiens) à la longi- 
tude sur mer. Je compte publier un grand nombre d'ob- 
 Servations à ce sujet, et je ne doute pas que la théorie ne 
trouve des moyens de suppléer à célles qui me manquent 
encore. Je ne vous parle aujourd’hui que d’une découverte 
que je crois avoir faite sur la: longitude de la capitale du 
Mexique où j'ài observé, sous un ciel nébuleux et perfide; 
(à 1160 toises au-dessus de la mer), depuis le 11 mai. Ex- 
cusez si je vous — d’après l'ancien style ; malgré toutes 
mes prières , je n'ai pu me procurer vos Connoissances des 
temps. Vous vous souvenez sans doute que Chappe n'a pas 
observé ici, per ons dA eh on — à 106° 1' 
de Paris. uit ; 

- (Suit le khu diofretodtiot astronomiques d’où — 
elles que la longitude de Mexico est de 101° 22’ 30” où de 
6^ 45’ 5o" à l'ouest de pere pt vlla or ge de 104° 

E ou 6^ 48^ doi): odi ino» n 

J'ai aussi observé des rites «nmi ce dinat "n 
d'Acapulco , mais Jupiter étoit trop près de la conjonction: 

ino outre Bar gri — d'observations que j'ai faites 


vers Ace idraki 
` Je pars dans trois jours ur fak parties du aikai vers 
oanaxoata où les'mines produisent plusieurs millions de 
res p ran. J'ai commencé l'analyse des eaux. des lacs 
iqu i ; qui contiennent beauct up de carbonate de 
uri ate de chaux, du gaz hydrogène dis - 


230 ANNALES DU. MUSÉUM 

reux...... J'ai dessiné un plan trés-curieux qui offre en 
profil la coupe du terrain depuis la mer du nord jusqu'à celle 
du sud , indiquant les élévations du sol, les vraies distances 
en longitude, jadis incertaines à 5o ou 4o lieues ; l'élévation 
à laquelle croittelle ou telleplante , par exemple les chênes , 
lessapins, le yucca filamentosa..... J'ai continuéici les tra- 
vaux minéralogiques , ceux sur l'analyse de l'air, sur Phy- 
grométrie.. ... .. Jeme flatte que nous rápporterons des ma- 
tériaux très-précieux.. ... . Vous. connoissez.l'immense acti- 
vité de mon | compagnon le citoyen Bompland; je puis me 
. flatter que notre herbier est un des plus grands qui ait été 
rapporté en Europe. Nos manus tiennent plus de 


PF 


6000 descriptions d'espèces ; j'ai fait un grand nombre- de 
dessins de palmiers, de graminées et d'autres genres rares: 
nous rapportons plusieurs travaux surl'anatomie comparée, 
beaucoup de: caisses d'insectes , de coquilles. Nous prouye- 


rons au public ce que deux hommes peuvent fairé lorsqu'ils 


ont.de l'activité et ide l'énergie ; mais le public voudra bien 
ne pas oublier de pr cóté qu'il est impossible que deux 


erson pables de produire , d'exécuter ce. que 


l'on n avu fa faire endures expéditions à des aiala gens . 
de lettres , rés 


esr EU Tf Ne rt 
* + - F3 ^ 


solent. a 


Bi ai envoyé à Finisia national comme une foible marque 


ER ma reconnoissance, de Carthagène des Indes, deux 
caisses contenant plus de 100 dessins enluminés des plantes 
.de M. Mutis, un trayail nein Cinchona, des os de 


5 léphant. ds Suache . 


nivore de Su À adde: be haut ; $ p 


, sur s lequel, le a5 juin 1802, nous avons porté des instru- 


CEN SEST pe 


D'HISTOIRE NATURELLE. 251 
mens: à 5015 toises de hauteur ( 4 à 500 toises plus haut que 
la Condamine au Corazon) voyant baisser le mercure à 
15 p. 11,2 lign. ; le froid n'étoit que 1,5 R.^ et l'air n'y 
contenoit que 0,20 d'oxigène, tandis que 2000 toises plus 
bas il yen avoit 0,285. Cette collection de Quito est arrivée . 
à Cadix, à ce que nous avons appris, sur la frégate la 
Guadeloupe; + je ne doute pas que M. Hergen , directeur 
du cabinet alogique de Madrid , ne lait remise à l'am- 
bassadeur de la République. Je viens d'envoyer une qua- 
trième caisse de minéraux du Mexique, adressée à l'ins- 
titut national par la voie du citoyen Coissin , qui part d'ici 
pour un des ports de France. Daignez me rappeler à la 
mémoire de cette illustre société, et la supplier de vou- 
loir bien agréer avec bonté aou — de mon atta- 


.£hement respectueux. 


Je vous ai marqué dem fois que M FERRER de nos 
courses dans les Andes , l’état de nos instrumens , le manque 
de toute communication avec l'Europe , et la crainte de ris- 
quer le grand nombre de manuscrits et dessins que nous 
possédons , m'ont fait abandonner le projet des dat 
Je ne l'ai abandonné que pour le moment; car j'ai encore 
bien des projets sur les Grandes-Indes , mais je veux pre- 


mièrement ms les fruité de cette expédition. J'espère 
être auprès de vous er iai anis pront; 


il me faudra au moins deux ou trois ans pour digérer les 
observations que nous rapportons. Je ne parle que de deux 


| ou trois ans : ne riez pas de mon inconstance, de cette 


d e centrifuge dont madame *** nousaccuse mon frère 
"Tout homme doit se mettre dans la position dans 


agaco croit être le plusutile à son espèce, M quae 


202  - ANNALES DU MUSÉUM 
que moi je dois périr ou sur le bord d'un cratère, ou en- 
glouti par les flots de la mer; telle est mon opinion dans 
ce.:moment, après cinq ans de fatigues et de souffrances ; 
mais je crois bien qu'en avançant en âge, etjouissant de nou- 
veau des charmes de la vie d'Europe , je changerai d'avis. 
« Nemo adeo ferus ést , ut non mitescere possit. » | 

Le vomissement noir fait desravages affreux à la Havanne, 
à Véra-Crux , Pepai. le mois de mai. Je ne pourrai des- 
cendre de ee côté qu'au mois de novembre. Ayez la bonté 
de présenter mes respects aux citoyens Laplace, Lalande, 
Chaptal, Berthollet , Fourcroy , Vauquelin, Desfontaines, 
Jussieu , Ventenat, Guyton, Cuvier, Hallé, Adet, Lamarck, 
et à tous ceux qui m'honorent de leur souvenir. Mille ami- 
liés et. respects à la famille des *** ; j'embrasse de coeur et 
 d'amemonancien et cher ami le se Pommard, etc., etc, 


3 Q. 
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Suede Cae LER fer S. G CR, PISTE LT DERE Ne C na ACT QT 


Pv ELEC NE m LEON © 


D'HISTOIRE NATURELLE 233 
MÉMOI Te 
$21 11:96 5 

ox SUR | epar: 


LES ITOURMALINES DE mini 


PAR H.A U Y. 


^ — " , m " x "S + M 
icd sg g ci frairc E du oO ACT CLE id MAI pe »5 OR À rés 
21 IIO JÀ i5 i Jit i 273 f$ 421 Cuts a Eo TOTIOX OUR iilii 


Lis minéral, qui est l'objet de ce mémoire, a été d'abord 
rangé parmi lės substances: que l'on avoit réunies sous le 
nom de: ScAorl , d’après a caractères es ce purement 
accidentels. Dans la suite, logistes l'ont con- 
sidéré comme une espèce particulière, à laquelle ils ont 
donné différens noms que nous ferons bientôt connoitre. 
Mais on ne s'apercevoit pas qu'en sherchant à hennir une 
- des erreurs dont le nom de Sch zr it été la source, on 
 faisoit porter la réforme sur le seul minér: il qui doit en être 
excepté ; et aujourd'huique nos observations ne nous laissent 
plus aucun doute sur la véritable nature de ce minéral, il 
se trouve ramené et fixé sans retour auprès dela substance 
qui étoit comme le schorl par excellence , qui seule en a 
conservé le nom dans la minéralôgie “afeita: ; ét que 
nous désignons sous celui de Tourmaline. 
T E. | 31 


7 i. 


234, ANNALES, DU.MUSÉUM: 
Le plus ancien auteur qui ait parlé de ce TR est 


M. Hermann d'Ecatertubourgi 1). H dit qu'on l'a découvert 


dans un des monts Oural , à l'endroit où le granit est coupé 


par un filon composé di feldsspath. | rodgeátre,' de quartz, 


> de schorl noir et de mica, et qui contient aussi des cris- 


taux isolés et groupés, de la substance dont il s'agit, ayant 
la Es du schorl ordinaire, avec une couleur d'un rouge 


raine d'écarlate, I ajoute que ces cristaux | 
sónt TER PUT E nt pe 


idt striés dans Ie sens de leur longueur, que l’on 
ne peut en déterminer la figure ; d’où l’on voit qu’en leur 
attribuant celle du sthôrŸ ordinaire, il veut seulement 
parler de leur disposition en aiguilles fasciculées, ce qui 
étoit dans la minéralogie du temps un des caractères dis- 
tinctifs des schorls. Il donne à ce minéral le nom de schorl 
couleur de rubis. 


Plusieurs minéralôgistes -ónt appelé. le. mêmé minéral 


schorl-rouge; de; Sibérie, et: quelques-uns Font: confondu 


avec: ne qui: se trouxe anssi dans. la:même con- 


m | "— — 
E ceta de ms submance.… [905 tf 


vid ; uge de Sibérie : a iei dique 
es n minéraux ap; lés sc orls. 


dime ft Pii dii; ; de 


HO ea FH 


t1 15 n» jO 


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E de Ree CN r 


La ft à xo à 


i, 
"m HI n: i10? IIO 


er A "ihr rs mior 9l 3 en 


MANS iX ` vk J i LU A à Fr» ^ r r E E iRU EL. 


tob eTa noté düourie (2); 3 "Per le, rubelliste de 


2 en c" 


Perd 


D'HISTOIRE NATURELLfF. 335 
M. Kirwan (1) qui en eite inénie üfie atialyse faite pit 
M. Bindhéim, ét dont võiċi lé résultat. 
B con interes i 57 
o Alumide 20.2 Eu [ teia 
Oxide de. fer e de mangas UA, 5.50 | 
Potte 53dil EE T E E 


* 


M. Gandia: doute si le. schorl rouge. ne doit pas être rap- 
porté au grenat (2), conjecture destituée de toute appa- 
rence, quelle que soit celle des deux substances ainsi ap- 
pelées, que ce célébre naturaliste ait eu en vue. 

Lhermina est le premier T5 ait dant. relativement 
au schorl rouge de Sibérie, des R oor, vraiment dis- ; 
tinctifs (3). 1r lui reconnut la QUT d 'acquérir des pôles 
électriques , à l'ai e de la chaleur ; eten observant atten- 
tivement les extrémités des cristaux en aiguilles qui com- 
dod les morceaux de cette substance que M. Woyer | 

i avoit confiés , il y apercut des indices de cristallisa- 
tion régulière qui lui firent reconnoître que la forme des 
sommets, ramenée à la symétrie, étoit celle de la tourma- 
line que j'ai nommée isogone (4). Mais l'angle formé par 
dacnne des faces pre AE avec l'aréte située du. côté or 


age > de. 13b « 


| ques rès sa véritable 
A— Am AR E x À f fa z 
sgj Élérherité mom t. 1, f FT 
(2) Sens 3 1793 ; t. 3, P 177 et 443. 
donnéé de'cette CENA ees Le a 9 voit 
n ique. 6° alii 4% 4 ; ae da 1 quw M IE ^ G 
n ie 3; PET TT aei à »arv kouuctusi 


230 ANNALES ,DU .MUSÉU M. 
valeur; etil ajoute que la petitesse des cristáux et la né 
cessité de respecter des morceaux précieux ne lui avoient 
` pas permis d'atteindre à une mesure plus, précise. Il avoit 
aussi remarqué que le schorl rouge différoit de. la tourma- 
line, en ce qu’il étoit infusible au chalumeau , et il y a lieu 
de croire que les rapports qui, d'une autre part, le rap- 
prochoient du méme métal, n'avoient pas paru suffisans 
à Lhermina ,- pour en conclure l'identité des deux subs- 
tances, puisqu'il désigne le schorl rouge par le nouveau 
nom de Sibérité, TU du pays oü il avoit été découvert. 
Favois cru d'autant moins devoir me permettre un rap- 
prochement sur lequel ce savant naturaliste s’étoit abstenu 
dé prononcer; que je n aA Vois été à portée de faire aucune 
observation | propre à le confirmer. J'ai donc placé la sibé- 
rite dans l'appendiée dé mon traité qui renferme lés subs- 
tances dont la nature n'est pas suffisamment connue; seule- 
ment j'ai préféré de lui donner le nom de unir. apyre, 
à cause de sa résistance à la fusion, én joignant à ce nonr 


un point de doute ,À P exemple dé Linnæus qui savoit t placer 


ce signe si à propos. 

PEE examiné récemment plusieurs cristaux de la mème 
substance , { , qui faisoient partie d’un envoi très-intéressant 
adressé à ‘mon célèbre collègue Fourcroy, | et dont nous 
sommes rédevables au zèle éclairé dé M. le comte de Mus- 


sin Puskin, pour le progrès des sciences naturelles. Cet. 
examen m'a fourni plusieurs observations qui mettent en 


évidence l'identité présumée.. du, chag; rouge de. Biene 
ave da tourmaline ordinaire. D joe al 4 fers dan T 
À x qui son ) onturghatrikime on- 


jour d’un rouge violet tirant sur Je ro "er de vin, Cette., cou” 


D'HISTOIRE. NATURELLE 257 


leur est plus claire dans quelques-uns qui jouissent d'une 
assez belle transparence ; il y en a méme qui sont en partie 
limpides; Dans d’autres, le violet prend une teinte sombre 
qui “passe par degrés à la couleur noire. |. 

- Quand la transparence existe, elle a lieu , soit que l'on 
Ferati à travers le cristal dans le sens de l'épaisseur du 
prisme, soit que Ton tourne la base vers l'oeil , tandis qu'en 
général. les tourmalin nsparentes ne le sont que dans le 
premier cas „et paroissent opaques dans le second. Mais on 
trouve méme, quoique rarement, des tourmalines vertes 
du, Brésil qui jouissent de la transparence dans les deux 


sens, ce qui prouve, que la différence offerte par les autres, - 


relativement: à.la transmission ou. à la non-transmissign; de 
la lumiere, suivant là po ition n qu’ 'on leur don ie par rapport 
à l'oeil, . 5a l'effet. du ne cause e purement accidentelle. GER 
- La pesanteur s spécifique. prise sur un cristal du poids de 
11,5 grammes ( 216 grains : ), est de 5,0704, c'est-à-dire; 
à-peu-près Ja méme que celle de la tourmaline brune de 


Ceylan. La substance raye le verre, et donne des Pupeeties 
par le choc du briquet. Tous les cristaux acquièrent, 

laide du frottement, l'électricité vitrée. L'action de la double 
slecin picit sapis par la chaleur , est trie merge s quon 


manganisé qui entes: acc idestellement. dans leur composi- 
tion , et à laquelle ils doivent leur couleur. 

-La cassure est éclatante, inégale, en partie conchoide: 
Celle de quelques cristaux est articulée comme dans plu- 
sieurs tourmalines. D'autres m'ont offert des joints trés- 


238 ANNALES DU MUSÉUM 
‘sensibles situés obliquement à l'axe, de manière que leur 
inclinaison sur l'aréte adjacente à leur partie inférieure , 
étoit d'environ 118 degrés; or cet angle est celui que fait 
chaque face P (Pl. X XXVIII, fig. 2) (1) du sommet d'une 
tourmaline avec l'aréte z; d’où il résulte que la forme pri- 
mitive du schorl rouge de Sibérie est un rhomboide sem- 
blable à celui de là tourmaline. Quant aux joints paral- 
lèles à l'axe, dont l'effet est de sous-diviser le rhomboide 
en six tétraèdres qui représentent les molécules, je les ai 
aperçus aussi d'une maniere assez sensible dans quelques 
cristaux, ce qui achève de prouver l'analogie parfaite des 
deux substances relativement à leur structure. — 

A Parmi les cristaux envoyés par M. le comte de Maissin 


Puskin, plusieurs ont leur surface latérale assez prononcéé - 


pour que, malgré les stries dont elle est sillonnée, on dis- 
tingue neuf pans situés comme sur la plupart des tourma- 
lines. Deux ont des faces terminales, et seulement dun 
côté, le cristal étant fracturé à l'extrémité: opposée. Le 
sommet de l'un présente une seule face perpendiculaire à 
l'axe; celui de l'autre a‘ trois ipee P; E 5 » (fig. À , qs 


"n 


celles qui puse Rp im — par le enc) 


théorique, ont pour mesure 151 degrés 48 37". 
Un cristal de la méme substance qui m'a été donné ré- 
cemment "— de co —— du voe ge 


iliis 
T 


D'HISTQLRR NATURELLE. 239 
mieu, à aussi un de ses sommets formé d'un plan unique ; 
ctun autre dontje suisredevable à l'honnéteté de M. Forster 

le jeune, est terminé d'un côté par six faces P,P , t » t (fig. 3) 
 dontles dernières ont des positions particulières qu'aucune 
tourmaline ne m’avoitencore présentées, mais qui dépendent 
d'une loi tres-simple, comme on le verra plus bas. Le som- 
met opposé manque pareillement dans l'unet l'autre cristal. 

Cette sorte de mutilation qu'ont subie les différens cris- 
taux dont je viens de parler, par la privation de leurs 
sommets, sembloit m’ôter ici M faculté de pouvoir citer 
aucune variété complète de forme cristalline. J'ai essayé 
d'y suppléer, en combinant les. positions des póles élec- 
triques. avec celles, des sodes gn quon mi ce rx copie 
sur les cristaux. — x wt 

J'avois observé qi ceux am ces ART TE qui avaient 
qu'une seule face, ar des signor d'électricité rési- 
neuse, et que ceux qui étoient: formés de plusi faces 
iun manifestoient nt d'électricité vitrée. Il résulte de ces 
ns’ que si l'on réunit par Ja pensée: les portions 
aë échlaiettcbin ttes pa wn: soul plan, avec: celles: qui 
offrent plusieurs faces, de maniere à:en composer des po+ 
ns p deleurs deux — les: rene 


quée,. que. ME. sommet le plus priu qui manifestera 
lectricité résineuse, ce que j'ai trouvé jusqu'ici avoir lieu 


neni t. dans les tourmalines. Pajoute que les « cristaux 


rtg T. 


240 ANNALES DU MUSÉUM 

dont il s’agit, provenant tous d'une méme localité , cette cir- 
constance favorise beaucoup l'hypothèse dans laquelle la réu- 
nion de deux formes partielles représenteroit l'ouvrage com- 
plet de la cristallisation. 

D'après ces données, nous avons ici deux nouvelles va- 
riétés de tourmaline qui doivent étre ajoutées à celles que 
l'on connoissoit déjà. En voici la iue |l birgs à la 
forme primitive. fig. 1. 


-Tourmaline trédécimale. D Ee e P Pp «À a (fi g.2). Sommet 


supérieur à trois Cad > à neuf pans; à sommet infé- 
rieur à une seule face. Dos de P sur P, 151 degrés 48" 
57" ; del'aréte x sur P', 156 degrés 54 41"; de s sur s, 120 
degrés ; de s sur /, 150 irt ; de k' sur chacun des pans , 
go degrés. 


Fe nnodécimale. DEP pD yi. 9.) Sommet 

| 5 Pie 
pirin? d — faces le rani ei puer la gene n. 
cédente. Incidence de t sur t, 148 degrés 59. bo"; de t, sur 
peer -— 22' 56"; de t sur P, 150 degrés 47° 38"; de t 
degrés 18 5", Cette variété a offert pour la pre- 


mière, Ca le résultat dela loi D qui " donne les faces t, ét 
qui est la ; mème que celle d'où dépend la variété de chaux 
carbonatée éc appelée métastatique. ! 

"Voilà donc encore une espèce de moins en hini 
et j'espère. qu'e "on me pardonnera d'ajouter ici quelques ré- 
flexions : sur les avantages de ces sortes de réductions pour 
le progrès de là science. Les anciens minéralogistes ne se 


NU nes qe él Le dE 2. Sd AW “as Ed NT PERRO aaa Neu 


D'HISTOIRE NATURELLE. 241. 
déterminoient que difficilement à introduire de nouvelles 
espéces dans la méthode. Ils avoient plutót pour but de ra- 
mener à des espèces déjà connues, les substances récemment 
découvertes quileur paroissent avoirquelques rapports avec 
elles. Mais comme cesrapports étoient souvent fondés sur 
des caractères accidentels, il en résultoit des rapproche- 
mens. vicieux qu'une connoissance plus approfondie des mi- 
néraux a fait disparoitre. Ainsi Wallerius réunissoit dans 
une méme espèce la tourmaline et la zéolithe, d’après la 
maniere dont l'une et l'autre se fondoient selon lui, en de- 
venant phosphorescentes au moment méme de la fusion, 
et én finissant par donner un yerre d'une couleur blanche. 
On sait combien. de substances différentes. ont porté le 
mom de schorl ; il sembloit qu'on. étoit convenu d’associer à 
cette prétendue espèce tous les minéraux que l’on eût été 
embarrassé de placer ailleurs. Il est remarquable queRomé 
dellsle, l'un des savans qui ait le plus contribué aux progrès 
de la minéralogie, n'ait pasajouté un seul nom nouveau à 
Ja nomenclature de cette science. Il auroit pu, par exemple, 
séparer de son hyacinthe la substance que nous appelons 
idocrase, d'apres la différence qu'il avoit observée entre les 


! spl deleurs cristaux; mais il se contente d'indiquer cette 


différence, et continue de donner. aux idocrases lé nom 
d’hyacinthes ; seulement il les appelle Ayacinthes du Vé- 
‘suve, pour les distinguer des cristaux de Zircon dodé- 
caèdre, qu’il nomme simplement hyacinthes. | 
"Plusieurs des minéralogistes qui ont écrit depuis. quel- 
s, sonttombés dans le défaut contraire, par la fa- 
ccilité avec Inquallo ils se sont permis d'ériger en nouvelles 
—— mieux examinés, auroient laissé 
32 


243 . ANNALES DU MUSEUM 
apercevoir les points communs par lesquels ils tenoient à 
des espèces anciennement connues. Lorsqu'une substance 
se montre pour la première fois avec un air de nouveauté, 
si l'on commencoit par én étudier attentivement les earac- 
ières physiques, géométriques et physiques, pour les com- 
pareravee ceux des substances déjà classées dansla méthode, 
on trouveroit souvent qu'elle rentre dansquelqu’une d'elles 
‘comme simple variété. Mais on la considère tropisolément ; 
on se laisse séduire par lidée flatteuse d'annoncer une dé- 
couverte , et de la faire ressortir par la nouveauté méme 
du nom que l'on a créé pour la substance qui en est l'objet; 
et en S'applaudissant d'avoir fait faire un pas de plus à la 
science, on ne aperçoit pas que l'on s'est exposé à la faire 
rétrograder, en l'écartant de sa véritable perfection , qui 
exige que le tableau des êtres qu'elle embrasse ; ait toute la 
simplicité dont il est suseeptible. Un autre minéralogiste 
vient-il ensuite à faire la véritable découverte en dévoilant 
les rapports qui lient la prétendue espèce avee la substance 
dont elle n'est qu’une variété ? L'honneur d'en avoir en- 
Fichi la science s 'évanouit et le nom dont on l'avoit dé- 
corée , ne sert plusqu'à surcl ger la sync ie dur minéral 
qui lui a communiqué le sien. En un mot, au Neu que: le 
‘premier aspect d'un corps, qui paroit ne ressembler à rien 
dece qu'on a vu , fait naître l'espérance que ce sera une 
nouvelle espèce, ilseroit bien plus teur e qu ki bep 
p désir que Rs eme; ie #1 a -irfp.9 

—H me reste à faire connoître les anal Se tourma- 
Jine de Sibérie dont la date est postérieure à à celle que nous 
devons à M. Bindheim, et que j'ai déjà citée. L'une de ces 
analyses a été faite par deux jeunes chimistes, Garin et 


* 
D'HISTOIRE NATURELLE. 243 
Pécheur , élèves de l'école doi » qui ont. obtenu 
p résultat : iii 
J. Alumine "Oeo emer ua we dT FA 
i Nliceq3 ob sh ss ne dO 


Chaux s t nca 2 Us JD 
Oxide de items. Qo Ea 9,0 
Perte, cq MEL e ul EE RR 
ux abut zd oise Sbuca sb 33i __ 100,0 
"igi qui, dans le mème temps, analysit à l’école 
des 1 mines la tourmaline de Sibérie, en a retiré, 
Alüfüine ES" SRE LAN NE 045.46 
"Có. » + = à etat UA TUTO M 


Chou o 2 4d Dre: 1,78 
ne + manganis Mure AME ee 


Les reg résultats précédens ont été pris sur da mor- 
ceaux cristallisés en aiguilles fasciculées, semblablesà celui 


| gi a été le sujet des observations de Lhermina. 


' Vauquelin a répété depuis deux fois cette analyse avec 
une partie des cristaux envoyés par M. le comte de Mus- 
sin Puskin: les uns qui étoient transparens et dun Nes. 


yiolet ont hd 


| Sie. Dod dr Igor p d 22 dps: A j 64, e d. 
FrEe e f 


fie. EB sid. PIE: 3 40 
Oxide pem ! sina T imiléd'n peu d'oxide de fée 7 
Soude. LI Ld Li p - " E LI -~ LÀ . 10 

bg Perte . * LÀ * * . B LI . * * Li - Ld L2 1 
TIE HL d $9410 H -a 
100 
joco TT — 


ide "ANNALES DU MUGSGÉUM 
Kap? autres cristaux d'un violet noirátre ont donné; [555 
Silice . E * LI * cw * * LI . . . ë wow e 45 


Aluiine «dh PA. a0 
Oxide de mangantsemélé à d'oxide "5 for EA, :.: 15 
Soude? . : à : B3 10 
Perte ) ue «on NUBE jt : A gu. ug 

bh die. [ 100 


-On voit ici une Rs de bois égale à à t kde la masse, 
tandis que cette substance est nulle dans es deux premiers 
résultats. Vauquelin 1 n'enavoit pas. trouvé non plus e en ana- 
lysant; iy. aquelques a années, la tourmaline- verte transpa- 
rente du Brésil, qui lui a “offert le résultat suivant: 

¢-Silice. 1 c E ME - 40,00 
" Alumine Zl o xU 
uade... oco cn tii à 3,84 
~ Oxide ge der. exec 12,50 


Oxide de haton 20028 335)ii951 (OO 
ERE ds bipes ec 2 onis rg 
bi" h 2uoilayzcde-ralr buai O0 
Du. reste x sas ‘quantités. i des deux principes) Jos 
decies dans, TKa la silice et l'alumine, sont ici pres- 
queles mém ns la tourmal mypiokis transperente 
de Sibérie. 5 pem 


cOn se persuadera difficilement que des ios orta ; dont 
l'identité paroit d'ailleurs si bien prouvée, aient entre elles 
une différence de co: n position aussi notable que celle.qu'in- 
dique la comparaison des résultats qui viennent d'ètre cités. 
Il est bien plus probable c que le défaut d'accord entre ces ré- 
sultats, annonce dansceux dont la dét tion est récente , 
un plus grand degré d'esactitude amené par les de de 
ur. ts / 


hi 


n 


D'HISTOIRE NATURELLE. 245 


m wx ag pr. 
Sun quelques nouvelles espèces d’ANÉMONES. 


LN A. L. pes AT Es 


1 Li 
cuites gt Tritw fog; P. ? " 14 £ 3 , 
Ji JtE 11 8 ET : 1% E "np ê: 
k ) 


Le genre del Anémone, qui fait partie de la famille des Re- 
monculacéen est caractérisé par l'absence d'un. calice que 

un. involacre- composé de deux. ou. plus souvent 
trois: ; feuilles florales disposées en anneaux autour du pé- - 
doncule, à quelque distance de la. feux. L'existence de cet 
involuere ainsi composé, distingue suffisamment ce genre 
du thalictrum. ou Pigamon qui a à également les fleurs sans 


réng # an At nn 
voir Ctre 


préféré-h) célui que Vote he mn arte. des pétales 
dont Linnæus et d'autres ont fait choix pour déterminer 
ces deux genres, et qui tend à faing sirem derenin 


ritablement congénères. ; EUNTES e —- "ns p 
| One vingt-huit a dan dernière édition 
de Linnæus , publiée par | Murrai. Le même nombre s se re- 


trouve dans la édie rédigée par Lamarck ; 

il est augmenté d'une seule espèce dans les Species. dont 
Murrai est l'éditeur. Cependant ces deux derniers ouvrages | 
print chacun plusieurs espèces nouvelles qui ne se re- 
les autres, Cette on provient de 


VE VIT T 4 - VISUS UA NA Avo a-—e— — à e TERES 
" - E 


X 


246 ANNALES DU MUSÉU M 

ce que ces auteurs n'ont pas connu les plantes annoncées 
par ceux qui avoient écrit avant eux, qu ’ils ont craint peut- 
étre de citer celles dont les descriptions ne leur paroissoient 
pas assez détaillées , où qu'ils les ontréduit quelquefois à l’état 
de simples variétés. Ainsi l_Ænemone fragifera L. est réunie à 
1A. baldensis L.; VÆ. sulphurea L. se confond avec l'A. 
apüfolia Jacq.; PA. fasciculata L. est variété de l4. nar- 
cissiflora L., et le nombre des espèces de Murrai se trouve 
par ces réunions réduit à vingt-cinq. Lamarck en retranche 
encore trois, savoir l Z. cernua L. qu 1] omet entièrement , 
LA. apüfolia Jacq. qu'il rapporte comme variété à P<. al- 


pinaL., et I. A pensylvanica L. semblable , selon lui , à son 


A: irregularis. Yl présente avec cetté dernière quatre autres 
espèces nouvelles, 77. rubra , A: capensis, A. pavonina; A. 
angulosa , qui paroissent devoir étre conservées ; cependant 
Wildenow m'en fait aucune mention, et rétablissant les 
espèces supprimées par Lamarck , il ajoute encore P4: kalz 
leri PAlioni, V4. trüternata de Vahl, V Anemone reflexa 


tituts de "Éoukiefost. Walther, dans sa flore de la Caroline, 
désignesous le nom d’4. caroliniana, p. 156, une espèce 
peut-être nouvelle, mais caractérisée. trop ed 
dans sa description. La flore de PAm ériqu 

rédigée par Michaux , offre une autre espèce vérisabienthnt 
neuve qu'il nomme 4. parviflora , vol. 1, p.316. Ce genre, 
devenu plus jombreux par ces diverses diem, peutenr 
core être enrichi de quatre nouvelles espè 


sentons ici la description et le dessin. - Elles wisis SF 


toutes à la section des anémones opc dites, dont 


les graines ne sont. point terminées sup t parune. 


: * 1 4 
BOSE SUE GU QNS NE ; es pe Em 


»'tüisTOrI HE NATURELLE . : 247 
queue ou barbe velue ; la section des anémones pulsatilles 
dont la graine est ainsi terminée, n'offre en ce moment au- 
‘eune espèce nouvelle. Nous n'avons également aucune addi- 


, tion à proposer pour celle des anémones hépatiques, carac- 


térisée par un involucre rapproché de la fleur qui, présen- 
tant la forme d’un véritable calice, les distingue du genre 
Anemone , et les rapproche du sim gi pen em sont peut- 
être congénères. 
première des espèces nouvelles d’ anions i graines non renkes ei quéüé 
ré à a été trouvée par Commerson , auprès de Montevideo à l'embouchure de 
la rivière de la Plata. Elle a beaucoup d'affinité avec PA. baldensis ; sa racine est un 
petit tubercule ; ses feuilles radicalés bi ou triternées sont terminées par des foliolés 
très-petites et frrégulièrement Meyers à Jobes tantôt arrondis, tantôt aigus et 
méme alongés » pres ue semblables par ensemble aux fevilles de la Fumeicrre 
ou de la Rue des aer Aspleniux ART Ses tigés simples et Basses s'é- 
Jovent du milieu des feuilles à la hauteur de trois ou quatre pouces; elles sont 
garnie: ies vers leur n milieu d'un involucre i trois fenilles sessiles, entières pai le bas, 
ement divisées et subdivisées par ‘le haut en lobes linéairés. La fleur soli- 
„taire terminale , est composée de douze à quinze pétoles lancéolés. Les ovaires 
nombreux portés sur un axe ou récé ptacle alongé , deviennent des graines óa cap- 
, sules monospermes , couvertes dé duvet, et terminées supérieurement per une 
goi 7x e. Cette pl ral mu. + 


à lobes plas menus , ses pétales plas nombreux et plus petits, som idrolueré plus 
finement découpé. Nous la nommeérorns Anemone fumariæfolia, à cause de la res- 
semblance de ses feuilles avec celles de la fumeterre, et nous ajouterons pour sa 
rase ec caule Ten) bre ca bic aut aerae oar aut 


Lagu: 


248 + ANNALES: DU MUSÉUM 


genté. Sa racine est également tubéreuse ; ses feuilles sont toutes radicales, por» 


tées sur de longs pétioles; ses tiges simples et ordinairement solitaires, terminées ` 


‘par une seule fleur , s'élèvent à la hauteur de cinq ou six pouces; son involucre 
se partage en trois feuilles sessiles cunéiformes, entières, parle bas , divisées et 
-subdivisées-par le haut en trois lobes alorigés et aigus. Elle seroit mieux nommée 
_A. palmata que celle qui perte ce nom, et dont les feuilles sont divisées moins 
profondément ; mais pour ne pas changer une nomenclature recue , nous la dési- 
gnerons par la phrase suivante : Anémone ( trilobata) foliis subcordatis  profundè 
-trilobatis, involucris triphy lis bis trifidis , corollis subdodecapetalis. (Pl. XXI, f. 1.) 
A la suite de cette espèce, nous rappellerons celle que Michaux. a trouvée pris 
.la baie d'Hudson, sur le bord de la rivière des Goëlands , et qui est consignée 
dans sa flore de l'Amérique méridionale , sous le nom d' Anemone parviflora. Elle 
A quelques rapports avec la précédente ; mais elle s'élève à là hauteur d'un pied. 
Ses feuilles toutes radicales sont petites , composées de trois folioles lisses , pinl- 
„formes , entières. par. le bas, presque ironquées et crénelées supérieurement , à 
crénelures plus ou-moins EUM La,tige est simple , solitaire, droite, gréle et 
_très-alongée au-dessus -de l'involucre formé de trois folioles sessiles , également 
.cunéiformes et crénelées. Nous n'avons vu dans l’herbier de Michaus aucun indi- 
vidu en fleur. Ses graines chargéés. de duvet et terminées .par une pointe , sont 
.rassemblées en une petite téte sphérique. Il ne paroit pas que la fleur puisse. étre 
, plus petite que dans toute . autre espèce, et dès-lors sa dénomination la caractérise 
gains meere d A.. cuneifolia que Mic lui avoit d'abord. donnée dans s son 
À ns de la a rétablir , pour désigner. cette plante , avec « uelques 
end „descriptive y, qui, peut être, ainsi i présentée.: Anemone 
is, foliolis cune ibus apice i truncato erenatis , involuci 
ui Redi a (ss acuminatis Comm ne 
; sentons 1C1 Le XXI, f. 2) 
ee bérie, y a 
fait d n'a point é aussi ra recueillir 


des plantes qui i luiont besseres, Les pays qu La. parcourus s avoient été déjà 
e yisités par. Gmelin „Pallas etd’autres savans botanistes dont les découvertes sont 
dans leurs. onyrages. Cependant Patrin possède encore dans sa collection 


gx es ph 


mi permettra d'y. mettre la dernière. main pour en 


-füire jouir le public. Dans le nombre de;ces plantes est. un anémone quil m'a 


communiquée sous le nom d'4..alba ,et.quil a. recueillie dans les prairies tour- 
beuses dela Daourie ou. Sibérie orientale , près de Tchit elle a le port de PA. 
sylvestris , et pent-étre n'en est-elle qu'une variété distincte par quelques, “légères 


des espèces nouvelles , et nous devons souhaiter qu'il en enrichisse - la relation de | 


dcc o nc 


I 
E d | 
D'HISTOIRE NATURELLE 249 


ances dans les formes et par une moindre proportion dans toutes ses parties ; 
P Ron est fibreuse ; ses feuilles sont radicales , portées sur des pétioles inégaux , 
„presque digitées , à cinq lobes obtus ou aigus , irrégulièremert sinués par le-haut. 
Les trois feuilles de son involucre conformées de mèmie , sont plus longues que 
les pétioles qui les supportent. Là uge: 'élevéč de cinq ou six pouces au-dessus de 
 Tinvolugre , est terminée par une fleur bl blanche à cinq pétales plus arrondis et plus 
petits de moitié que ceux de Y AL. sylvéstris 5 quelquefois une seconde fleur. plos = 
basse sort du milieu du méme involucre. Nous ne connoissons pas les graines, 


a 


mais on pent présumer par analogie qu'elles sont courtes, arrondies, chargéesd'un „+ 


duvet blanc et laineux. C Cette plante doit encore ressembler. à TA. sibirica d'après ; 
la description donne de cette dernière, qui cependant est distinguée 


par ses pétales de Pi. oolicus! fauve et au nombre de six. L'A. alba est Tolars biais 


. entre celle-ci et VA. sylvestris, et. l'on est porté à croire que ces trois espèces, 


éprouvées par la culture, se réduiront à une seule. Nous joignons ici, pl. XX, f. 2, 
le dessin de celle de la Daourie , qui restera séparée pour le présent sous le nom - 
Dr min dela Jodie pie subemifioni , foliis quinquepartitis , dobis r SA 


25 EA. se #2 safe men pi 


Tr den chacune iuée par trois fa lioles ; I tes Düinpess iné.. 
{gulièrement cunéiforines, tantót Tipos profondément à lote obtus, tantôt sim- 
plement crénelées , semblables pour la forme wee du capillaire de | Montpellier, 
quonient creer de l'Zsopyrum EP “tigé simple peu élevée, est 
milieu d’un involucre à trois. feuilles. pétiolées, subdivisées cha- 
cune en | trois filioles ovales alongées , ve et crénelées par le haut; elle s'amin- 
cit au-dessus de l'involucre , et supporte.à son sommet une seule fleur composée 


de qute — wer m et ad Cucine rmn en d pont arrondies: $ à 


tuses et Su eid 


* 


Ld 


Ed 


tioles ra : es, i : 
Nousla noitrkerdii RUN isopyroides) foliis long? petiolatis bitePnatia , foliolis ^ - 
subcuneiformibus simuato-crenatis, : aco piri ternato , A oblongis. 
Ox. f.8.) 
bt terminerons ce mémoire per rs oha ations sor Anemone thalie- * 
x lé: ic an: v ~ / E 106, f Te Cette 
et st subdivi visés en trois , “et les 
$8 
Y + : 
e L. " * 
| r i * 
+ 


250 ANNALES DU MUSÉUM 
feuilles toutes radicales sont ainsi partagées en ueuf folioles écartées , minces, ar- 
rondies, légèrement trilobées par le haut: La racine est composée de deux ou trois 
petits tubercules alongés et réunis à leur collet garni de plusieurs écailles. du 
; milieu desquelles sortent les feuilles et la tige; celle-ci est droite, ornée à son 
è- sommet d'un involücre composé de quatre à huit feuilles simples, pétiolées, de 
uw même forme que les folioles déjà décrites. Du milieu de Cet involucress’élèvent 
deux à cinq pédoncules gréles, uniflora de méme longueur que ses pétioles. 
. Chaque fleur a cinq ou six pétales blancs et arrondis, plus petits que ceux de P A. 
: e$ nemorosa ; les graines ramassées en tête sont ovales oblongues, lisses et striées. 
i nos à anémone, qui croît dans PE Sd venim el et A oí perd BE 


dipais; RES ricis fleurs avec ies petites feuilles. Moon avons crü- ieir 
E . figurér ici dé nouveau cette plante médiocrement représentée dans l'ouvrage de 
Plukenet. On verra dans la pl. XXI, £ 3 a , la première variété dans toute sa gran- 
deur; et pour donner une idée de la seconde, on a dessiné simplement, £.3 b, 
+ d'une part la sommité d'une de ses feuilles, et de Fautre l'extrémité de sa tige 
garnie de son involucre et de ses fleurs: c’est à cette dernière que paroît devoirêtre 
. rapportée la figure de Plukenet, quoiqu'elle diffère par" des pétales plus alongés et 


i 


: au nombre de huit. Cette plante désignée par lui sous le nom de Ranunculus, 
par Gronovius sous celui de T'Lalictrum , réunie ensuite à lAremone par Linnzus, 
ë | +.conservée dans ee genre par tous les antres botanistes, a été de nouveau reportée 


€ 


pau Thalictrum par Michaux „Sous. le nom de 7. anemonoides fl. Amer. 1: p. 322. 
E aura pu étre déterminé à ce ‘changement par les involucres conformés diffé- - 
— ,  . Fremment;etsur-tout par les graines alongées et striées comme celles du Thalic- 

trum; mais si d'apres les rapports naturels on refuse un involucre au Thalictrum, 


"*- et si on assigne comme caractère prineipal de l Anemone; si de plus on suit stric- 
| ce * dernier. Mew la plante qui 
" FICK.- à pd con gll pa N loublement forcé de n’en point séparer cell, 
TUM qui fait l'objet de cette discussion, vei ia en d sent à établir une transition 
w de l'un àPautre genre. ` o a ue 
4 : Sees Us X Mr: 1 T. w $ E í 
i à * S 
** Å. 
e HE. = 
* MER. 
i ` es y an : 


# 


E 


D'HISTOIRE NATURELLE ` 251 


Lud 


= A 
à P 


OBSERVATIONS i : 
SUR LABEILLE PARIÉTINE 


DE M. FABRICIUS, 


£ 


Er Considérations sur le genre auquel elle se rapporte. 


Par P. A. LATREILLE. 


inet ; Bappi i 

L2 science accueille avec autant d'intérét des connois- 
sances nouvelles et positives sur des espèces déjà décrites , 
mais dont les rapports naturels de famille sont ignorés, 
que des déterminations d'espèces inédites. Dans les coupes 
qui ont une grande étendue, l'accumulation de matériaux 
fatigue, sans grand avantage , le vrai méthodiste; il est 
fáché d'avoir autant de richesses, ne sachant comment les 
placer. 


Le genre des abeilles est très-gonsidérable. dans M. Fa- 


bricius, puisqu'il comprend 143 espèces , venant sans divi- 
sions , les unes à la file des autres. Il en résulte que dans ce 
grand nombre il en est plusieurs dont le placement naturel 
est encore un Prose, et qui méritent à juste titre la 


qualité d'obscures qu'on a coutume de donner à ces espèces 


qui font le tourment du naturaliste. L’aberlle pariétine de. 
M. Fabricius sollicitoit de nouveaux éclaircissemens; je . 


SEAT * 


259 |o C AANUNATLES DU$ MUSÉUM 


vais vous les offrir. Je ne me contenterai pas d'assigner à 
cet insecte une place naturelle; je vousle montrerai encore 


sous d'autres points de vue; les différences smgulières de 
ses deux sexes, ses moeurs, son industrié particulière vous 
seront connus : me voilà tout-à-fait son historien. 

- Rebuté de voir le genre le plus intéressant de la classe i 
insectes , le genre d'abeille ;‘ètre:un dédale, je résolus de 
l'étudier spécialement ; j'y formai plusieurs. coupures, et je 
crus. apercevoir que. les difficultés les plus grandes étoient 
applanies. Un entomologiste anglais mettoit au jour, en 
méme temps que je publiai mon travail, une belle mono- 
graphie des abeilles d'Angleterre; ses divisions ont été en- 
tièrement semblables aux miennes ; et se succèdent presque 
dans la méme série. Plus sage que moi peut-étre , il n'a pas 
voulu honorer ses coupures du nom de. digi, ; c’est là toute 
la différence. 

Le genre d'ANTHOPHORE, anihop ont; que j'avois d'abord 
nommé podalirie , n'ayant pas su que le ci yen- Lamarck 
avoit employé ce mot en botanique , revendique l'abeille 
pariétine. Ne croyez m que le genre d'anthophore soit éta- 
bli sur des équivoqueset de peu d'importance; 


permettez-moi de vous les mettre sous ias iem "Eg 


en faire une application. — 


z £u ANTHOPE ORE. pesce o Der - 


He 
d bere re en. » forme de e langue linéaire ccm 
debis en a forme de'soies í s mendibults: termi- 


an Pt "€ A De s aeo x i fes y d 
. Qi De FR grecs sont à Y — R 
(CUERO c d : : 
ide de, * 
PS us Mp i Á : di : s 2 
x * : a * T b. 3 
T + je > - i 


AEE EE die E L A Pei be e EA ES 


ST 


* 

H'D PSTONMRET N ATTIN ELLE. 153 
nées en pointes lèvre supérieure découverte 'et- verticale ; 
pates: postérieures pollinifères ; soies écailleuses ou. diviz 
sions de la lèvre inférieure de auiii au moins plus courtes . 


qu'elle, lancéolées ; antennes ne dépassa  pasla 


des ailes dans : tanhai boxes. our 29 Spigalonso FE 
oggs OCanacrines SECONDA ERES Ds 
Wh IFW TIE, 3S0" TH 
pere a gros el laes ; tête AO peces — 
étroite que le corcelet ; Le pére conique; Ratis N, 
très fortes. | 
“La forme dela lèvre este des anthophores et «le 
de ses ” palpes caractérisent mtis famille des apiaires qui, 
AEE E D i LS rH 


— mw 


| reus forme des mándibules les. distiugue des abeilles 
vivant en société, des abeilles “solitaires ` coupeuses- de 


feuilles , PAPIER RMI cé caractère pris de: la. 
forme des mandibulés; j'en ajoute un autre qué ine pré- 
sente la lèvre supérieure, afin d'éloigner encore d'une ma- 
nière plus sûre les azthophores dé ces dernières abeilles, 
ou plutôt apiaires, CRE les 7omades et. plusieurs 
autres insectes de la méme famille resedim hint: aux anthos 


pti 

- 

EE 
P 


autres, et qu "ils s guest de, di E travaux; iiia 
les caractères tirés de la longueur des divisions de la lévre 
inférieure. Lit, api “de leur forme, des. proportions - 
de leurs antennes , vous i 
les a gêne. 


* 


$ 


+ 


254 ANNALES DU MUSÉUM 
Le geñre des anthophores est fort nombreux ; les máles 
de plusieurs espèces ont une singularité mietoa 3 
leurs tarses intermédiaires ont un ou deux articles hérissés 
E longs poils, d’où viennent les noms de pilipes, palmupes 
des entomologistes. Ces insectes font leurs nids dans les 

vieux murs ou dans les terrains coupés à pic. 
L’anthophore pariétine. a les plus grands rapports de 
forme, de couleur et de grandeur avec lapis acereorum 
de Linnzus et de M. Fabricius; mais celle-ci a l'abdomen 


entierement noir, tandis que l'autre a le bord postérieur 


de son second anneau, le troisième en entier, couverts 
en-dessus de poils d'un jaune roussâtre, assez longs ; ici, en 


outre, l'abdomen est presque tout-à-fait velu ; toutes les _ 


pattes sont noires, à l'exception des quatre derniers articles 
destarses qui sont roussàtrés; là, ou dans Fanéhaphont notre, 
(apis acereorum ) l'abdomen n’a des poils qu'aux bords 
des anneaux; les jambes postérieures sont couvertes sur la 


initier d’une brosse de poils d’un dires roussátre- 
` T "Mh ar OUT 


brun. Lesindividus mâles de ces deux 
aussi beaucoup; mais celui de l'anthophore noir a la lèvre 
supérieure et le devant de la tète au-dessus, jaunes, avec 


une tache noire, le premier article des taches mtermé- 


diaires, garni sur un des côtés d'une brosse de poils, au 


lieu que le måle de l’anthophore pariétine a la lèvre supé- 


rieure et le devant de la tête au-dessus blancs, sans tache, 
et les — at ilinires simples. 
à "s ? #2 , 1 Pb A Re > femelle, pl. 22, fig. yi Ba o."*oogde 


R 
long ; son corpsest note rudi foutre depoils, avec le milieu 


de l'abdomen en dessus et transversalement d'un jaune: 


roussátre ; cette couleur s'étend , dans quelques individus , 


a : 


D'HISTOIRE NATURELLE. 259 
jusque sur le prémier anneau , disparoit presque dans 
d'autres. Elle s'affoiblit, ce qui a fait dire à M. Fabricius: 
abdominis segmento tertio quartoque cinerascentibus. La 
lèvre supérieure a quelques poils bruns, et deux points de 

‘sa surface supérieure plus élevés, arrondis en forme de tu- 
bercule ; les ailesont une foible teinte obscure; leurs ner- 
vures sont d'un brun noirátre ; les quatre derniers articles 
des tarses et les épines terminales, ou lës éperons des jambes, 
sont roussátres. Le dernier anneau de l'abdomen est d’une 
consistance plus ferme , conique, bivalve; la pièce supé- 
rieure est plane et nue en dessus, velue sur les côtés ; Pin- 
férieure a des espèces de cils sur ses bords; l'aiguillon est 
petit ; les deux petites pièces stylif squil'accompagnent - 

Am sont presque aussi grandes que lui. %0 0 7 i | 


+ 


; 
>- = M. Fabricius n'a connu que cet individu femelle : apis 
`- parietina. Entom. system. t. 2 p. 323 ,n.* 38. 
Les måles pl. 22, fig. 1. A sont si différens des femelles 
à qu'on ne les croiroit pas de la méme espèce , si on ne les 
avoit vus dansles mèmes circonstances que moi; leur corps 
est presque aussi long que celui de l'autre sexe, mais il est 
| proportionnellement plus étroit , et paroît moins arqué ; il 
est noir et tout couvert, excepté à l'extrémité postérieure | 
delabdomen, de poils formant un duvet d'un gris jau- a 
 nátre pâlé; le devant de la tèté; en-dessus; et la lèvre su- 
érieuresont blancs;om observe sur cette partie, un de chaque 
: cóté , deux pointsnoirátres, Iuisans, comme deux cicatrices 
à circulaires , répondant aux deux tubercules de la lèvre su- 
-périeure de la femelle. Cette particularité se voit aussi dans 
- -. plusieurs anthophores; l'exuémité de labd est noire 


æ 


et se courbe en dessous: les pattes sont couvertes de poils de 
e. d e ue i 


| 


y 


290 | A,NNALES, D Ü..MU.SÉU M 
la couleur de, ceux, du corps; ceux qui sont à la naissance 
des épines terminales des jambes, ces épines, le duvet in- 
férieur des tarses, leur dernier article sont roussátres. (1) 

Je n’ai point. trouvé les deux sexes dans l'acte de la ré: 
pigduction; mais ayant. vu constamment les individus que 
j'ai décrits comme mâles, | entrer dans les nids des femelles, 
les suivre , ayant mis à terre une boite où étoient plusieurs 
de ces femelles que j 'avois prises, et ayant vu les individus 
réputés mâles s'introduire dans cette boite , chercher à à se 
réunir avee les individus femelles captifs, il ne penis ce me 
semble, y avoir. de méprise à cet égard. :. “is 

.. Je donne ici la figure grossie den organes femelles de ces 
les... È 

Sous le. dernier demi; -anneau Ce hern is r abdomtjl 


qui est échancré , sont pl. 22 frg. 4,C, deux petites pièces écail-* 


leuses a, b, dont la première a est un peu voütée, a le bord 
supérieur droit, e et recouyre la seconde b; celle-ci. enable 
être. quadrifide, c,e, d,d, :: e ST TY. 


La figures,D représente le donus du corps qiii porte Pit | | 


lement l'organe fécondateur; a, a sont deux pièces exté-" 


xk. * re à ? 
érieures embrassant les autres sur les côtés, | d'une, consis- 
tananan dis nat. is LS | s ur p n Pm e to mas T à 
M de dise NE FIST E 7 Tu í ae id rges et CON E TS T à Le 


"base , arquées "eti un peu creuses au cóté interne > ayant fué 
árétesurle dos, quelques angles versle sommet , et terminées, 


enune pointe écailleuse, brune, sous laquelle saille une petite 


pièce oustyle cylindrique veluetqui paroitmembraneux b, b. 


Na duc de ces. dou: picto PX IÉTISN ES; PPP: les deux i 


* lc 4 iei cfe e i -— 
y - iii T7 M NT TR PUR UT IR r Br. 
— 
1.521517 33d Ce t ir x Tem e à 
(1) Ces apiaires se voient ` 4 


o TOU »9. 44 


est sous le n.° 66, et l'apis parteti le n.? 67 (€. Anzrur. ) 


acervornm ;Lin., y 
K à Li 
4 ÊTRE : 3 


* 


| D'HISTOIRE NATURELLE. 257 
crochetsécailleux c, c , ayant une base commune d , et dont 
le bord supérieur est creux; ces.deux crochets imitent , en 
quelque façon, les deux mandibules ou cornes d'un lucane 
cerfivolant mâle; ils sont arqués, ont un angle au cóté ex- 
térieur, se rapprochent à leur extrémité, laissant entre eux 
une espace presque circulaire ; leur sommet est un peu plus 
large et comme tronqué. | | 

. L'organe fécondateur. part. du milieu. de ces crochets; 
j'observai. cet insecte pourla premiere fois, il y a trois ans, 
dans un. terrain. coupé-à pic, et exposé au, midi prés. de 
Meudon: Je Vai retrouvé cette année ,.en grande quantité , 
dans un, vieux mur au PeZt-Gentlly. À 

Réaumur nous a. dit que la. guèpe,, appelée depuis: vespa 
murarid,, élève sar l'emplacement. où elle veut creuser et 
préparer un: nid à ses petits ,.un. tuyau plus ou. moins long, 
formé de petits grains de terre, cylindrique et un peu 
courbe à son extrémité. L'anthophore pariétine nous offre 
ce qu'on n'avoit pas: encore remarqué dans les abeilles , un 
autre exemple de cette industrie. Le tuyau est d'un. dia- 
mètre, proportionnellement. plus. grand, et sa direction 
est plus ou moins horizontale, l'insecte: l'appuyant contre un. 
corps vertical. | 1; — 

- Je-n’ai pas conduit plus loin mes recherches 

D ait olei ende inae I s 


ari Ms 3 fe ck 
leurs semblable à celle. de quelques. autres anthophores ; 


untrou cylindrique, d'un-diamétre un peu plus grand que 
celui du corps de l'insecte, arrondi-au fond, lustré, uni, 
comme-enduit mème d'un vernis blanchâtre, à l'extérieur 


assez ES o. ed une nymphe,. es deux, 


- 


icm. a 
258 ANNALES DU MUSÉUM 


est le fruit des premiers travaux de ces insectes. Cette loge 
étant préparée, ils y déposent une certaine quantité de ma- 
tière composée de poussière d'étamines, liée avec un peu 
de miel, et qui doit servir de nourriture à la larve dean- 
thophore ; l'œuf d’où elle va naître est implantésur ces pro- 
visions; il ne reste plus qu'à défendre le germe contre les 
dangers du dehors , les ennemis extérieurs ; une porte cir- 
culaire , composée de petits grains de terre, placés bout à 
bout et formant un cordon vermiculaire, roulé concentri- 
quement et en traverssur lui-méme , fermera hermétique- 
ment la cellule ; la surface extérieure de cette porte est iné- 
gale; mais s'il doit. y avoir une seconde loge sur celle-ci ; 


l'insecte bâtit, à ce qu'il m'a paru, un fond particulier 


pour la cellule supérieure, et il le lustre à l'ordinaire. 
: L’enveloppe de la nymphe est ellipsoide et formée de 
deux ou trois membranes soyeuses, brunes, lisses, ayant 
de l'élasticité, et dont l'extérieure. est revêtue en. dehors 
d'une bourre ou d'un duvet cotonneux dont la couleur est 
d'un gris de terre. / 

` Ces anthophores construisent leurs nids en prairial et 
messidor : leur première génération voit le jour ted mois 
end au printemps de l'année suivante. 

Cesinsectes vivent sur les fleurs dont ils sucent b nectar 
àvec leur longue trompe; ils passent rapidement de l'une 


à l'autre, faisant entendre un bourdonnement dont le son 


est assez aigu et n'est interrompu que. dans les courts mo- 
mens stationnaires de ces animaux. Leur vol est agile : lors- 
qu'ils échappent aux poursuites du chasseur , ils vont et 
viennent sur sa tête, et font résonner à ses oreilles un 


D du din ASE db + 


D'HISTOIRE NATURELLE. 259 
bruissement plus fort; on diroit qu’il est excité par le sen- 


“timent de la colère. 


Les anthophores ont dans leur enfance un grand nombre 
d ennemis ; sans parler d'un cinips , différant peu de celui 
que Geoffroi nomma le cinips doréà queue, elles ont à re- 
douter les insectes suivans: apis punctata, Fab. , apis conica, 
Lin., des chrysis , des malachies, des dermestes et la scolie à 
cinq points de M. Fabricius, à ce que je soupçonne. C'est 
dans les nids des anthophores que l'on rencontre la zécy- 
dale humérale du méme entomologiste. 


54*- 


960 ANNALES DE MUSEUM 


i SUR DEUX | 
NOUVEAUX GENRES D'INSECTES 
DE LA NOUYELLE-HOLLANDE. 
| Pin LAMARCK 


4 E ei 4. à 


ls naturalistes savent maintenant qu'un grand nombre 
des productions naturelles recueillies dansla Nouvelle-Hol- 
lande diffèrent assez considérablement de celles qu'on & 
observé jusqu'à présent dans les autres parties de notre 
globe, au moins relativement aux corps vivans ou orga- 
nisés. Mais il me semble que c’est sur-tout parmi ceux de 
ces corps dont l'organisation est la plus compliquée ou la 
plus parfaite , que les différences dont il s'agit sont les plus 
remarquables ; car dans le règne animal, c’est principale- 
ment dans les mammifères de la Nouvelle-Hollande , qu'on 
trouve à l'égard des caracteres extérieurs de ces animaux , 
les singularités les plus frappantes, comme le prouvent les 
kanguerous , les échidnées, les phascolomes et péut-étre les 
ornithorynques. 

Les autres classes des animaux de ce pays ne laissent pas 
néanmoins que d'offrir encore des différences trés-notables, - 
comparativement à celles desanimaux des autres parties du 
globe ; cependant il m'a paru que les grandes dissemblances 
qui paroissent en quelque sorte isoler les animaux de la 


^ 


1 
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Tabi 


DHISTORÉ NATURELLE. $61 
Noüvelle-Hollande , de ceux qui habitent dans d'autres ré- 
gions nese montroient plus, ou étoient moins prononcées 
dans les animaux qui font parue des dernières classes du 
digne animal. 

En effet, dans les PA | PA les insectes et les animaux 
des classes postérieures à celles-ci , qui nous ont été apportés 
de la Nouvelle-Hollande., je n'en vois aucuns jusqu'à présent 
qui s’écartent des ordres et des familles. déjà connus; on 
he trouve méme: qu'un petit nombre de genres nouveaux 
à établir. 

Des deux genresque je vais proposer aux entomologistes, 
le premier est un coléoptère qui appartient à la famille des 
iónébrions, et auquel je donne le nom de cAuroscelis (jambe 
Qu. patte terminée par une main ). Le second est un dip- 
iere faisant partie de la famille des bombyles : je le nomme 
panops ( panops ) ; voulant: exprimer que cet insecte 
semble voir de tous côtés, à cause de la posée ai de ses 
eet yeux à facettes. 4 


TAE Se à 


OHIROBCELIE 


rre eti n nerd 


lante, ge 09 dite: le Er tt rue des palpes anté- 
rieurs plus grand et sécuriforme. 

on trés-grand, encœur fortement échancré , éachant 
| des palpes ; corcelet bordé, tronqué aux deux ex- 
trémitéa, et séparé desélytres par anétranglement; Sys 
connés. | 


à “+ P Š * ad r 1 
y "S is ^ E di T utens rs f 
"3 4 ROTH Laer PRA.) Mis! quA CA. MST dw 
å & x $ 


262 ANNALES DU MUSÉUM 
OBSERVATIONS. à 
"Le genre chiroscelis appartient à l'ordre des coléoptères, 
c'est-à-dire qu'il comprend des insectes qui ont des mandi- 
bules et des máchoires, et qui sont munis d'élytres durs 
et coriaces sous lesquels dans le plus grand nombre existent 
deux ailes membraneuses pliées transversalement. 

Les chiroscelis ont cinq articles aux tarses des quatre pre- 
mières pattes, et quatre seulement à ceux des deux der- 
nières. Ils font partie de la famille des Zénébrions, et pa- 
roissent trés-voisins des érodies par leurs pe. naturels; 
mais on doit les distinguer des érodics , 1. par les dix pre- 
miers articles de leurs antennes qui sont presque égaux ; 
2." par le dernier article de leurs palpes maxillaires ou an- 
térieurs qui sont épais et en forme de hache; 3.° par le 
menton trés-grand et en coeur qui cache la base des palpes; 
4." enfin par la forme alongée de leur corps et par l'écusson 
qui se trouve entre leurs élytres, prés des lieux où elles 
s'attachent. 

Dans ces insectes comme dans la plupart de ceux de la 
méme famille, les élytres sont soudées ensemble , et les 
ailes manquent. Mais il y a apparence que ces animaux , 
privésde la faculté de voler , courent avec vivacité , fuyentla 
lumière, et se tiennentordinairement cachés pendant le jour. 

Je ne connois qu'une espéce de ce genre , que je nomme 
ainsi qu'il suit : 


ro  Cumoscers A DEUX LACUNES. Chiroscelis bifenestra. 


Cette insecte a le corps alongé ,  parallélipipide , et rememble à wn passale par 
son aspect général, et sur-tout par l'étranglement qui écarte le corcelet des élytres. 
Il est par-tout entièrement noir , et a un peu plusde 4 cq un pouce et 


demi) de longueur. 


Ji a la tête plate et le corcelet lisse , légèrement convexe, bordé , tronqué an= 


D'HISTOIRE NATURELLL. 263 
térieurement et postérieurement, presque carré. Les deux angles antérieurs du 


- eorcelet font une saillie en devant qui le rendent comme auriculé. 


Les élytres sont réunies, cannelées longitudinalement , et leurs cannelures pa- 
roissent dentelées sur les bords. Ces élytres couvrent entièrement l'abdomen. 

Les deux pattes antérieures sont palmées, c’est-à-dire, sont terminées chacune 
'comme par une main ouverte ; enfin, l'article en bouton qui termine les antennes 
est pubescent. 

Mais parmi les PEN qui distinguent cet insecte , les deux plas remar- 
quables sont, 

1.0 Le menton singulier ou la ganache qui se trouve sous la bouche de l'animal ; 

c’est une-pièce assez grande, chagrinée , ayant la forme d'un cœur. 

2.? Deux taches rousses , formant comme deux lacunes particulières , situées en- 
dessous ; une de chaque côté , sur le second anneau de l'abdomen. Ces taches sont 
ovales,etla peau dans cet endroit paroit membraneuse , plutót que coriace ou 
cornée comme elle est danstout le reste du corps; elles sont couvertes d'un duvet 
très-fin ; et comme elles ne consistent pas en une seule différence de coloration , 
mais FR une nature différente de cette oie du Po nee à il X a lieu de croire 
qu’elles sont le résultat de quelque fi re des organes ou de quelque 
faculté dont jouit cet ánsecte. Peut-étre que ces lacunes servent à transmettre 
quelque lumiere phosphorique qui se produit daris l'intérieur de l'animal , comme 


- les deux taches orbiculaires du taupin lumineux ( eZter noctilucus de Linné) et du 


€ PA (elaier phosphoreus de Fabricius). 
dans la Nouvelle-Hollande; car il se trou~ 
voit ini ceux de cette contrée que le capitaine Baudin a énvoyé par le vaisseau. 
le Naturali. 
Il est Pelias dans la pladche : 22 , fig. 2. 
..La lettre a indique la figure de l'animal entier yu en dessus et de grandeur 


naturelle. 
b ,latéte grossie et vue en dessous pour montrer i vim en cœur 


en yu en dessous et les deux 


lacunes du second anneau. 
e, une des deux pattes postérieures , pour faire voir le tarse. 


. Je passe à l’exposition du second peat que je propose 


dans ( ce mémoire. 
PANOPS. Panops. 


MA C GEN. 
-- Antennes boss en porche , de trois. articles : : les 


264 ANNALES D U MU SÉ: M 
deux premiers très-courts ; le dernier fort alon gé ; trompe 
fort longue, cylindrique, bifide à l'extrémité, abaissée 
contre la poitrine , et, dépassant l'origine des pattes pos- 
térieures. ` - 


Corps comme dans les bombyles : les ailes écartées; les | 


cuillerons. très-grands; trois pelottes aux tarses. 
OBSERÓRYATION S. 


Le genre panops fait partie. de: l'ordre. des, díp£éres , et, 
comprend en conséquence des insectes dont là bouche offre 
une trompe non. articulée, servant de gaine à un suçoir, 
et qui ont deux ailes nues, membraneuses,, veinées, et deux 
balanciers. 

Les panops appartiennent à la famille des bombyles , 
et. plus particulièrement à celle des diptéres.vésiculeux. du, 
citoyen Latreille. Ces insectes sont remarquables par leur 
trompe fort longue, toujours saillante, non coudée comme 
celle des conops, des myopes et des stomoxes ; mais droite 
comme dans les bombyles.et dans, les empis. | 
La situation dé la trompe des panops, au. moins lors- 
que l'insecte n'en fait pas usage, les distingue fortement 
des bombyles et des empis. En effet , dans les bombyles , 
la trompe longue, grèle, presque sétacée, est. toujours di- 
rigée en avant, c’est-à-dire, est dans le plan de l'axe du 
corps; et dans.les: empis, la trompe pareillement longue 
et fort gréle est perpendiculaire à l'axe du corps, au lieu 
que dans les panops, non-seulement la trompe n’est pas, 
dirigée en avant, ni, perpendiculaire à l'axe du corps ; mais 
elle est abaissée contre la poitrine, exactement, comme celle: 
des Aémiptéres. Ce caractère remarquable confirme .en quel- 


D'HISTOIRE. NATURELLE 9205 
que sorte la convenance du rapprochement que j'ai fait 
entre les émiptères et les diptéres, d’après la considéra- 
tion importante des parties de la bouche de ces insectes, 

Le corps des panops est convexe, un peu court, velu , 
et offre à-peu-près le même aspect que celui. des bombyles. 
Les ailes sont écartées; les cuillerons très-grands, velus 
en dessus; et le dernier article des tarses porte trois petites 
pelottes entre ses deux crochets, 

Je nomme ainsi qu’il suit la seule espèce de ce genre que 


je. connois. 
PAxors pe Baupin. Panops Baudini. 


Ce diptère ressemble un peu par l'Aabitus à une abeille bourdon de moyenne 
tens son cos est long de 14 à 15 millimètres ; il a la tête courte, inclinée, 
en hémi he re fort aplatie c en een, Let dont étendue dans cette partie | 
est p ’entiè nds yeux à réseau qui ne sont séparés 
que. par une suture en formé de sillon. Los antennes sont insérées sur la partie 
de la tête, très-rapprochées ou contigués à leur insertion , et n’ont au- 
cune soie latérale ou terminale ; le corcelet est uni et très-convexe. Des poils 
d'un fauve grisátre ou cendré eR eFeat en partie les cótés du corcelet, les paues 
et les interstices des anneaux de l'abdomen. Les cuillerons sont deux plaques trans- 
parentes , larges , ovales-arrondies, marginées, hispides em dessus. 
Cet insecte se lrouvoit parmi ceux que le capitaine Mandip a envoyé de la Nou- 
velle-Hollande, et y habite probablement. 
On l'a représenté dans la figure 3 de la planche 22. 
La ps a indique la figure de l'insecte vu en dessus et de dus naturelle. . 
-b offre une partie del'insecte gris et vue en dese inre 
ss uS 12 gann mper efe 2 


$66 ANNALES DU MUSEUM 


SUITE DES MÉMOIRES 
Sun les fossiles des environs de FRE 


Par LAMARCK. 


19. Pleurotoms : ventru. Vélin, n°8, fig. 8. 
Pleurotoma( ventricosa ) E ehita: medio ventricosa; Striie 
transversis ; anfractibus costellis brevissimis œmulantibus. n. 

L. n. Crion. On reconnoit aw premier aspect cette espèce par le renflement 
du dernier tour qui se trouve au milieu de là coquille, et qui se termine 
inférieurement par un canal en forme de queue. Elle est striée transversa- 
lement, et une multitude de petites côtes fort courtes rendent ses tours de 
spire un peu crénelés. Sa longueur est de 12 millimètres. 

Cabinet de M. Defrance. 

2o. Pleurotome térébrale. Z4, n° 44, fig. 4. 
Pleurotoma (terebralis ) fusiformis , subventricosa ; striis transversis eleganter 
as granulatis ; anfractibus exquisitè carinatis : carinis dentatis rotæformibus. n. 

L. n. Parnes. C'est une des espèces de ce genre les plus jolies et les plus remar- 
quables. Elle est fusiforme , un peu ventrue au milieu, se termine inférieure- 

ment par un canal rétréci en forme de | queue, et offre dans sa moitié supé- 

'rieure- une spire conique, taillée en vis de pressoir. Les carènes fort élevées 
des tours de cette spire sont dentées et ressemblent à de petites roues. Les 
stries transverses de la coquille sont granulées et imitent des rangées de pe- 
tites perles. Ce pleurotome a environ 14 millimètres de longueur. 

- Cabinet de M. Defrance. - 

21. Pleurotome granulé. Vélin , n° 8, fig. 2. 

Pleurotoma ( a corpua — diu). granulata ; ae seriebus 
transversis , in anj 

L. n. Parnes. C'est encore une espèce fort jolie et bien distincte des autres par 
son caractère, Elle est presque turrieulée , ayant son ouverture fort am et 


D'HISTOIRE NATURELLE. 267 
le canal de sa hase très-court. Toute sa surface présente des rangées trans- 
. verses de petits grains , dont celle du milieu de chaque tour de la spire est un 
peu plus élevée que les autres. Ce pleurotome est long de 11 millimètres. 
Dans une variété, la rangée de grains qui accompagne le bord supérieur de 
chaque tour est un peu. plus grosse que les autres. 
Cabinet de M. Defrance. 
22. Pleurotome à côtes pliées. Vélin, n.° 44 , fig. 5. 
- Pleurotoma (inflexa) subturrita , transversim striata ; costellis plurimis medio 
inflexis ; anfractibus cariná granulatá distinctis. n. 
L. n. Grignon. Cette coquille est presque turriculée, à ouverture fort petite, 
dont la base est um canal très-eourt. Sa longueur n'est que de 8 millimètres 
( environ 3 lignes et demie). Sa spire est alongée , et présente sur chaque tour 
une rangée de trés. petites côtes pliées et comme brisées dans leur milieu, en 
outre, une carène granulée , peu saillante. 
- Cabinet de M. Defrance. 
23. Pleurotome tourelle, Vélin, n.9 8, fig. 5. 
, Zaigotumaf, eruta), A dE transversim striata a 


8. Eadem, "fübereiilis iplis ap 
p ses. Petit pleurotome assez distinct de tous les autres, et remar- 
quable par ses tours de spire légèrement carénés un peu au- dessous de leur 
partie moyenne. Ses stries transverses sont bien apparentes; mais les longi- 
tudinales sont presqu'entièrément effacées. Dans la partie supérieure de la 
spire , la carène de. chaque tour est . médiocrement tuberculeuse. On n'apez- 
çoit plus ces, tubercules dans la variété 8. La coquille est longue de 6 àg 
millimètres : son ouverture est petite , et son canal fort court. 
Cabinet de M. Defranee. 
24, Pleurotome striarelle. 
. Pleurotoma Ph (arts) ini mat rm in 


. æst-ornée de stries transverses extrêmement fines et serrées qui la rendent 
remarquable. On aperçoit sur chaque tour de la spire quelques côtes longi- 
 tudinales très-obscures et peu sensibles. Cette coquille est longne de 8 milli- 
mètres; elle a presque Ap des n pei hupcip; z 
(Cabinet.de M.Defanoe. ^ 
25. Pleurota i 


55* 


268 "ÀNNALES DU MUSEUM 


Pleurofoma (decussata) Uri noii striis transversis longitudinulibusque 
decussata, spirá nodulosá. m. 

L. n. Grignon. Cette coquille est longue de 16 inifliadities : elle offre une spire 

3 alongée, turriculée, garnie de tubercules noduleux dans toute sa longueur. 

- Chaque tour de cette spire a deux rangées de ces tubereules Pune qui est 
presque au milieu, présente les tubercules les plas gros; l'autre Wen offre 


i 


que de petits, et se trouye située au bord supérieur du tour. Sousla rangée 
des gros tubereules , on voit des stries qui se croisent; et dont les longitudi- 
hales sont Less se 

ibinet. ai 


(GENRE x ey r 


Aud Lm - 


oy poii ps aes C + " ee va: 
CHARAC. GEN. | his sl di 
Testa univalvis , turrita. apertura obliqua , basi cana- 
liculo brevi truncato vel recurvo terminata. Labrum 
superné in dedere tasses num desinens. 


jus du JE S.E,R V.A TJE.O NL. 


Cen à Drága don qu’on doit. l'établissement du beau 
genre des Cénrres. Linnœus avoit confondu la plupart de 
ces | coquilles parmi ses murex, wa rapportoit les autres soit 

à son genre strombus , soit à celui du trochus. Bruguière 
ayant senti que des coquilles émir ou 
conformées en vis, et munies- d'un. canal bent à jour biie 
 devoient être distinguées des murex ; ;jugea convenable d'en 
— former. un. genre particulier auquel.il.assigna de bons ca- 

reconnoitre, et le nom génériques. de cérite 
emprünta Tier es espèces ainsi non 


appe f a E > a dl m idz en suosdo ssn ih Mu 
- aids aub dope longe & sfls : es 
L'examen des coquins connues a prouvé. Mlepuis; que 


toutes celles qui se rapportent à ce nouveat' genre; for- 


D'HISTOIRE NATURELLE 269 
mioient un groupe ou un assemblage très-naturel, d'apres 
la considération des rapports qui lient les espèces les unes 
aux autres; ainsi il y a lieu de croire que les naturalistes 
adopteront ce beau genre. 

L'ouverture qui constitue ce qu'on nomme vulgairement 
la bouche de ces coquilles , est courte, un peu oblique, et. 
offre ; dans sa partie supérieure , un sillon en gouttière ren- 
versée, qui pn plus ou moins costo ou distinct selon les 
espèces. 
= La spire forme au moins les deti tiers de " anale 
de la coquille, parce que son dernier tour n’excède en gros- 
seur celui qui le précède que d'une médiocre quantité : elle 
‘se présente sous la forme d'un cône alongé en pyramide , 
dont la surface est rarement lisse, mais presque toujours 
chargée de stries, de granulations, de tubercules, d'épines 
et quelquefois de varices ou bourrelets persistans , qui sont 
diversifiés d'une manière admirable dans les espèces. 

Le genre des córites est ‘très-nombreux en espèces ;-et 
déjà l'on en connoit un très-grand nombre soit fraîches 
ou marines , soit dans l'état fossile. Or, comme l'extréme 
diversité des parties protubérantes de la surface de ces co- 
quilles, ainsi que la régularité et l'élégance de leur distri- 
bution , ne laisse presque aucüne forme possible dont la na- 
ture n'offre ici des exemples; on peut dire que l'architec- 
turetrouveroit dans les espèces de ce genre , de méme que 
dans celles des pleurotomes et des fuseaux, un choix de 
modèles pour l'ornement des colonnes, et que ces s modèles 
seroient trés-dignes d’être employés. * ` 

Jai déjà fait remarquer que plus nos iulllctione des pro- 
‘ductions de Ta nature s 'enrichissent , “plus la détermination 


270 ANNALES DU MUSÉUM 

des genres et sur-tout des espèces devient difficiles, les la- 
cunesque nous prenons pour des limites imposées par la 
nature , se trouvant proportionnellement remplies. Les em- 
barras que j'ai éprouvés pour fixer le caractère de chaque 
espèce de cérite me permettent d'avancer que c'est princi- 
palement dans ce genre que cette vérité se montre avec le 
plus d'évidence, parce que nous sommes fort avancés dans 
la collection de ces coquillages. 

Les cérites vivent toutes dans la mer, et doivent leur 
existence à un molluque céphalé qui rampe sur un disque 
charnu auquel est attaché un petit apte orbiculaire 
mince et corné. Elles sont très-voisines des tomes par 
leurs rapports , et particulièrement des espèces que j 'avois 
nommées clavatules. 

L'étude des espèces de -ce genre est d'autant plus inté- 
ressante, que parmi les fossiles dont notre continent se 
trouve en différenslieux si abondammentrempli , un grand 
nombre de ces fossiles nous présente une suite considérable 
de cérites qu'il importe de connoitre , non-seulement pour 
l'avancement de l’histoire naturelle, mais encore pour celui 
-de la théorie desmutations qu'a éprouvé la surface de notre 
joba guea | 


ESPÈCES FOSSILES. 
Canal de la base à-pewprés droit ou tronqué. 


1. Cérite interrompue, Jin n.° ai, fig. adieu uum 
" Cérithium( interruptum ) pyramida pyramidatum , sul i fum ; atriis 
| E minoribus ; costellis parents arcuatis; ss ne ven- 


xu ie subearinatis. Filin ym? nmrigssc -- 56 
L. D. AE EE o m me de celles qui portent des boule 


D'HISTOIRE NATURELLE 271 
r , formant des saillies: obtuses , interrompues et quelquefois rares sur la 
spire. Elle présente un cône pyramidal, pointue au sommet , et composé de 
12 à 15 tours de spire un peu convexes ; des stries transverses, au nombre de 
7 à 10, alternativement grosses et petites, et des côtes longitudinales, arqués , 
plus ou moins saillantes , se croisent sur les tours, et les font paroitre treil- 
lissés. Le tour inférieur de la spire est ventru , et offre des lames arquées qui 
sont les restes des-anciens bords droits. L'ouverture est courte, large , mo 
ainsi que le canal de sa base. Les plus grands individus de celte espèce on 
près de 5 centimètres de longueur. Í À. 
Cabinet de M. Defrance et le mien. 


. Cerithium (hexagonum ) p) 7 j; ;'stris transuersis arde ; 
anfractu infimo turgido , supernè aistedlie subacutis spinoso. n. 

. Cerithium hexagonum. Brug. dict. n° 31. Murex hexagonus. Chemn. co: 
10. p. 261, t. 162, f. 1554, 1555. 

L; n. Houdan et Courtagnon. Cette espèce est fort remarquable: par les cinq ou 
six côtes longitudinales qui se prolongent dans toute la longueur de la spire, 
par les faces aplaties qui se trouvent entre ces côtes, et qui donnent à la 
eni: la E d'une pyramide hexagone. Ses stries transverses sont munies 

5 d granuleux ; le tour inférieur est renflé, et chargé supé- 
zieurement de 5 ou 6 gros. tubereules épineux ou à pointe comprimée. Les 
plus. grands individus de cette. espèce ont plus de 6 centimètres de longueur : 
elle n'est pas rare à Courtagnon. . 

Mon cabinet. L'analogue vivant de cette coquille a | été trouvé dans la mer du 
Sud, pendant les voyages du capitaine Coock.. Bruguière en a vu un individu - 
très-bien conservé dans la collection précieuse de M. Hwass. 


L^ Cérite i à dents de scie. lin, n.° 13, fig. 1. 

Cerithium ( serratum) turritum , echinatum ; anfractuum. costis binis transpersis 
serrato-spinosis ; serraturis compressis ; costá inferiora minimá. n. 

Cerithium serratum. | Brug. dict. n." 15. Rubus. ih. m yns, univers, „onch. 
tom. 2,t. 58. 

L. n. Grignon, Courtagnon , etc. Cette belle e. , qui est assez commune 
dans l'état fossile à Courtagnon , Grignon et ailleurs, habite maintenant 
dans la mer du Sud ; car son analogue vivant ou dans létat marin, a été 

. découvert à lile des Amis , pendant le. voyage du-capitaine Coock. Elle 
est longue d'environ 8 centimètres ( près de 3 pouces ), et ressemble à une 
vis par-tout hérissée de rangées transverses de dents presque épineuses, Sa spire 
présente un cône alongé en pyramide , composé d'environ 18 un, el sur 


272 -ANWNALES.DU MUSEUM 
chaque tour on voit deux rangées de dents comprimées , dont la supérieure 
est grande, bien remarquable , tandis que linférieure est fort petite. L'ou- 
verture de la coquille est courte, oblique, ainsi que le canal de sa. base. 
Son bord droit offre quatre plis intérieurement. 
Mon cabinet. 


4. Cérite tricariné à 
Cerithium ( tricarinatum ) pyramidatum , asperum ; anfactul carinis tribus 
— transversis denticulatis : infimá majore ; labro angulato lamelloso. n. 

8. Id. Cariná intermediá minimá. 

L. n. Grignon , Houdan. Elle présente une vis très-pointue au sommet , et dis- 
linguée dans toute sa actis par des carènes ou -crêtes transversales, iné- 
gales et denticulées. Sur. chaque tour de la spire on voit troisde ces carènes , 
dont les deus. supérieures sont fort petites , tandis que l'inférieure est beau- 
coup plus gr iverturé est courte , "im ainsi que le canal de sa 
base. La eoquille est longue de 57 millimètres ( : je ligne ). Dans la 
variété 8 , la carène supérieure de chaque aps un peu rs se éminente que 
celle du milieu. 

Cabinet de M. Defrance. 

5. Cérite à bandes. Vélin , n.° 13, fig. > 
Cerithium ( vittatum) turritum ; anfr ) lævibus , infernètricarinatis ; 

carinis transversis subtuberculosis : HON majore. n. 

L. n. Courtagnon. C'est une coquille turrieulée, longue d'environ 55 millimètres 
(2 pouces). Elle est remarquable en ce que la partie supérieure de chaque 
tour est lisse ; tandis que P inférieure est munie de trois car&nes transverses, 
un peu — ri = dont 1a supérieure est la plus grande. De petites 
cótes verticales et t t trés vers le sommet delaspire; 


très-apparentes 
et s'effacent insensiblement vers la base de la coquille. Son tour inférieur est 
strié transversalement , et le bord droit de lou mr cd a un sinus obtus et peu 
profond. 


} 


Mon cabinet. fi 
6. Cérite clavatulée, A we; te fig 11. 
Cerit. hiu ER z ( 7 : ` 


; anfractibus costis transyersis carinato- 

iiih? info unicostat ; cce bi S. tricostatis ; BM. emar- 
| ginato. n. ; M 

La Courtagnon , Cripioit et Houdan. Peut-être aurois-je dà rapporter cette 

‘au genre pleurotome à cause du sinus du bord droit de son ouver- 

ture. Mais comme elle a d'ailleurs le caractère des cérites, et qu’elle se rap- 

~ proche de plusieurs autres espèces de ce genre par ses PPP d je ne l'en 


D'HISTOIRE NATURELLE. 275 
‘ai pàs séparée. Elle est longue de 35 millimètres , turriculée, et offre des 
côtes ou carènes transversales tuberculeuses, qui sont solitaires sur le tour 
inférieur, géminées sur la plupart des autres tours, et méme au nombre de 
trois sur les tours qui avoisinent le sommet de la spire. L'ouverture est ovale 


et se termine à la base pc un canal court et t droit. ) 
Mon cabinet. s 
7. Cérite échidnoide. Pélin,n°11,fg7  - i dis 

Cerithium ( echidnoides) asperum; anfractuum costis binis trinisve transversis 
tuberculats muricatis incequalibus. n. 

+ n. Grignon. ‘Cette ‘coquille représente une pyramide obscurément heptagone, 
“et “hérissée dans toute sa longueur de tubercules un peu pointus. Sa spire est 
| composée de douze à quatorze tours, munis chacun de deux et quelquefois 
de trois côtes transversales inégales et tuberculeuses. La longueur de cette 
coquille est d'environ 4o millimètres; quoique fossiles, certains individus 
offrent encore des lignes transverses d’un dec ig - 

Mon cabinet. E 

8. Cérite anguleux. - e j 
 Cerithium à engan) RS 0 transversè striatum ; ; s ef a medio 
atis ; Ari Lone or n. 


PE NTE,- x * " ee E À did $ b 
CE a " E (55-19 s LENS NT to ne 
Aer k xm 3 


qui sont les restes dà anciens bords droits de l'ouverture ; cette ouverture est 
presque ronde, et son canal est extrémement court. 
Mon cabinet. = 
9. Cérite à crêtes. Vélin, n.° 11, fig. 10. 
Cerithium ( cristatum er de tra 
striatis , medio 
g. M. Anfractuum cariná ex: subdenlatd. 
L. n. Grignon. Cette espèce se rapproche de la précédente par plusieurs rap- 
» ports ; mais elle n'est striée transversalement que sur la base de son tour in- 
férieur. Sur le milieu de chaque tour s'élève une carène transversale assez 
tranchante et dentelée. On voit à chaque dent, de chaque côté de la carène, 
l'ébauche d'une E cóte verticale à peiue apparente. La coquille n'a que 
36 


^ gen : uv . - "d 7 


sit Bic. n CS LI 


EUER PI SUNRISE 


274 . ANNALES DU MUSÉUM 
30 à 85 millimètres de longueur ; dans la variété 8,la carène de chaque tour 
est très-peu élevée, 

Cabinet de M. Defrance et le mien pour la variété. 

10. Cérite caleitrapoide. Vélin , n.° 14, fig. 4. 

Cerithium ( calcitrapotdes ) turritum , echinatum ; Wesen aid transversali 
mediá tuberculis compressis muricatá ; striis transversis nullis. m. c> 1° 
8: Id. Anfractuum margine infimo crenato. 

Se n. Grignon. Il-est-assez facile de reconnoître cette espèce à son défaut de 
stries transverses et à la rangée de tubercules comprimés et en pointe qui 
occupent transversalement le milieu de chaque tour dela spire. La coquille 
est longue de 32 millimètres, et présente une pyramide très-pointue, mu- 
riquée dans toute sa longueur. Les tours de la spire sont.au nombre de 
douze ou environ. Dans la variété ini le. s hord inférieur de tapa est 
Bee Fees nog mnc o 

ile "ae dentelé. 7: in,» n.° 10 sss 1. 

Cerithium ( denticulatum) pyramidate-subulatum ; anfractibus supernè Sarni 
denticulaté coronatis ; posticè strié transversé unicá vel geminá tuberculatä. n 
8. Id. Spird superné subulatá muticd. 

E n. Grignon. Cette espèce paroit ie vo par ses rapports du Cérite à 
ombrelles. Sa. spire est. tantôt pyramidale et hérissée de petites dents pres- 
que dans toute sa longueur, et tantót vers son sommet elle s 'alonge en alène, 
| etsa Lie y est unie , simplement. ponctuée. Chaque tour de Ja spire porte 

REM son bord supérieur une carène élevée et à dents de scie qui couronne le 
- “our; et ; au-dessous on yoit une ou deux stries transverses un peu tubercu- 
3 _ leuses. C'est ce dernier caractère qui distingue cette espèce de la suivante, 
, IA Cote est longue de 20 à a5 millimètres, | tare 
Cabinet de M. Defrance. er ede e dis ee 


iy «62 
Rp d Rp uA nun 
iim ae oo WI uL AE 
RE LT gii. 23 ; ? 


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Y 


D'HISTOIRE NATWRELLE. 27b - 
Md vs 


NT 


LES ESPÈCES D'ANIMAUX 
DONT D NN LES OS FOSSILES 


Répanduis dans la pierre à plátre des environs 
de Paris. 


daa co QU y PEE 


PREMIER MÉMOIRE. 
ResGinion. de la tie: 


PREMIERE SECT 10N, Minis 
wo — C P 
dans les deux máchoires de l’espèce la plus commune; 
Création du genre palæotherium. 
L première chose à faire dans l'étude d'un animal fos- 


sile, est de reconnoitre la forme de ses dents mobi; on 


B^ L 2 " w. 

Jh » + . 

FS $ 3 

276 ANN ARE S DU ‘M U $ É USM : 

détermine par-là s’il est carnivor& ou herbivore, et dans ce 
dernier cas, on peut s’assürer jusqu'à un certain point de 
l'ordre d'herbe auquel. il appartient. 

Ur examen superficiel me montra bientót que presque 
tous les animaux de nos carrières à plátre , avoient des 
dents molaires d'herbivores pachydermes. 

:Enseffet Seellestde leur mâchoire inférieure ont une cou- 
ronnereprésentant deux ou trois croissans simples, placés 


à la suite l'un del autre ; configuration qui n'existe que dans - 


les rhinocéros et les damans ^ deux genres de pachydermes. 

Les ruminans ont bien des molaires composées aussi de 
deux ou trois croissans ,. mais. leurs croissans sont doubles, 
et il y a dans chacun quatre lignes d'émail, tandis que ceux- 
el qui sont simples, n'ont que deux de ces lignes. 

Les molaires supérieures confirmèrent ce que les infé- 
rieures m'avoient appris. Leur face externe a irois cótes 
saillantes qui la divisent en deux enfoncemens peu pro- 
fonds ; leur céxronne est carrée, et présenté des inégalités 
que j'expliquerai par la suite. Ces points éloignent nos ani- 
maux des carrières à plâtre des ruminans, et les rappro- 
chent encore des damans et des rhinocéros , autant qu'il est 
possible que des genres différens se rapprochent. 

« En poursuivant:mes recherches plusloin , je m’aperçus 
qui il y avoit de ; ces den ts de plusieurs grandeurs différentes ; 
je les classai d'aprè 
que celles d'une grandeur 1 moyenne sont plus communes 
que lés plus grandes et les plus petites, j'eus l'espoir d'ar- 
river r plutôt ali cohnoissance dela série complète dans cette 

o o 


* 


| cette circonstance, et ayant remarqué 


* 


$ +... 
- à Tos E e | "m 
D'HLSTOIRE NATURELLE. "277. 
espèce moyenne que dans les autres, je m'y. attachai gone 
pu particulièrement. UE 
Mais à force d'observer des máchoires plus ou moins com-- 
plètes , je parvins à m'assurer que ces dents de grandeur 
moyenne provenoiént. éncore de deux espèces différentes , 
dont l'une étoit uci bici canines, ee dont Vautre 
en manquoiL^ || ^ 
:1Je.vis. même diéntt TRE dot acta de 'ces denie 


espèces!, quoique fort semblables au premier coup-d’oéil ,- 


offrent cependant ‘des caractères qui n 'échappent point à 
un examen attentif , en sorte qu il nest pas” nécessaire 
que la dent canine existe» dans le morceau, pour qu' on 


sache: de quels ds unie de moyenne taille il- est 


provenu. CHECK e «c SPP PTE 066 40 41051 
"Dis ce memént n ma marche fut sauvée; aneune diffi 
1 éii 47h 5 à à " dub dd P eR, picnic 
CUIV LIU as ne EU LE EL seem sa 

place " en à érable) là série totale: 5h: e»iuars5 slo 


je vais! comtüencer' par l'espèce: à dents canines, pré. 
miéré/que Pliye déterminée, 52100 9^ 5n i 
-Lé morceau qui m'a le préniier appris le lióitbée de ses 
molaires inférieures ; existe à la: collection ' de l'école des 
mines, et m'a! été gracieu t communiqué b M. Ei s 


Cet tie dns côté re is E fee 
a fé bord inférieur ést — prse tout du lon s 


: "i f a A 
risit LS PE TT yer eH Ipi 5} M 5f lqinst Fri 


€ 


ELARI FII a RE AJ j L7 MM LiL eroi CANTON CE 


maii ié n'ayant pas éié gravée au 1 vie; ed l thit AAH) hl iB 2 


"278 | A NaNSZASLGEJ/S 4 D HW SM US ÉU MG 
de a en b, et de c en d ; l'apophyse coronoide et le condyle 
le sont également. La partie qui contenoit les canines et les 
incisives a e f. j'a aussi été enlevée, mais elle a laissé son 
empreinte. La moitié du fonds de l'alvéole de la canine est 
restée en g; le sommet de la canine A , etune incisivez sont 
restées en place adhérentes au plátre. 

Ilya sept molaires : la première $ est petite; canprimée 
elun peu tranchante. Les autres l, m, 7, 0, p, q, ont 
leur face extérieure en forme de deux portions de cylindres. 
( Voyez fig. 2, où ce méme morceau est représenté par sa. 
face externe. ) ++ septième seule q a trois de ces portions au 
lieu de deux. A la base est une ceinture saillante ou espèce. 

de bourrelet, sous laqsielle-e est une. racine pour D di id 
tion cylindrique. 

. Les sommets usés de: ces portions cylindriques forment 
précisément les croissans qui caractérisent: selon nous les, 
molaires inférieures de notre; animal. ( 77 oyez la fig. 5. ) 
Dans ce morceau, la septième molaire q qui est naturelle- 
ment la moins usée de toutes, a ces cruissans étroits et dis~ 
tincts. La pénultième p les a plus larges, ` parce qu'elle est 
un peu plus nabea mais ils. y sont encore distincts. Ils se réu-; 
nissent dans l'antépé galiime, 9; cda nnnquam 
agde ptite S rie ESS epit | 

La2et laó mohir msq das darroimtèt arme D aies 

: detoutes; ont absent encore leurs: croissans tràs-étroits; 
te. de E qu'elles avo oient FIC 


z pi TM Ir RU ; 
FDP 1 . , Ti PA 3 4 
H L| re - de dari ES Y'UIvViil5 


LA 
D'HISTOIRE NATURELLE. ‘279 
fait-depuis don au Muséum national; la preuve que le rem- 
placement des dents avoit lieu dans notre animal, à-peu- 
près comme mon savant et respectable confrère Tenon l'a 
découvert dansle chevalet les autres herbivores. On voit dans 
ce morceau , représenté pl. VIII fig: 5 , la troisième mo- 
laire b, nouvellementsortie , encore bien intacte à son som- 
met, et la quatrième c toute uséeet préte à tomber ; mais 
sous elleune nouvelle dent Lx toute pape À AT ‘exception des 
racines ,et disposée à à la remplacer. | 
. Peur revenir à nos dents, leur face interne, pl. $ fis: FE 
est un peu la contre-épreuve de l'externe; il y a vis-à-vis 
la concavité de chaque croissant, un creux qui se rétrécit 
en descendant. sur cette face interne, et par conséquent. il 
és larges à léur base, et se rétrécissant vers le 
es di ctm les eroissis Tes ins des autres; | ces 
‘s sont néce e quatre dis la 
dent a trois croissans q , et de trois dans " autres. Cette face 
interne a, comme RSR y sea deis opa à sa 
viia scription exacte vao irat inférieures de l'es- 
péce moyenne à / détiisséitdimiés Pour empêcher que dans les 
examens successifs qui nous restent à one on ne soit dans 
le cas de les c onfondre avec celles de l'esp as dents. 


e c 4 h^ gi Des t 
RS -— MUT MAD" 


4 3». x mé x ad 4e md 


"E et — "rn Ro — iseab A bs "pore 35 ! 

Le plus apparent, c'est que la face externe | n'a pas ses 
deux convexités cylindriques mais coniques, et se rétré- 
cissant beaucoup. par le haut. Vérsle bas; leur eourbure de- 

ent double, - c'est-à-dire : | qu ‘elles y y sont convexes en tout 
sens, liée le sens transversal seulement. Enfin elles 


380 p ANNIA ES DU a M.U,S É Y: M; 


n ont point € de boürrelet saillant leur báse. (1 )Ellésoffrent 
ehcore beaticou j d’autres différences qué nous exposerons 
‘ailléufs. Au Su plus, tes caractères précis në sont nécessaires 
que eben trois dernières molaires a, 5, cde espèce sans 
canines. Les autres d,e, elc." sont ‘si différentés A ne 
peut du tout les confondre. | 

‘Revenons, à notre espèce à à canines: on voit que : ses mo- 


yd iA sont. au hombre d de sept de chaque côté , 


et par. consé uent, qu ia Téssenillent. à celles du rhino- 
'céros à Wh dic làn, pai par 6e point | comimé È è par celui de la 
forme." A Y ED omn jP 


fStop xs Enr Heroes eias ab 

„Tous les i morceaux que j a vus depuis au pet de. plus 
cr trente, et dont j je conserve plusieurs dans ma collection ^ 
m 'ont. confirmé ce fait. La dent à à trois croissans y est tou- 
jours | la dernière: > el la petite « dent comprimée la premiere; ; 
et jamais 1 ibn yena | plus : de. cinq. entre elles. -" , 

Il pouvoit rester quelque , doute. sur l'intervalle. sta pl. Z e 
figi, de cette premiere petite molaire à la canine. Le mor- 
ceau de l'école des mines.le montre, bien vide ; mais l'est-il 
toujours? c'est. ce.dont je me suis assuré par quelquesautres 
morceaux. .. util Éorasted- BOE itp biaeco0252 MOULINS 

L'un d'eux est représenté, pl ; fig, et appartient 
à M.de Saint-Genis, à Pantin, qui a eu la complaisance 
de me le. peior pour le deines on y voit les cinq. prer 


239 PTH T 65 m SLT 71 iei np) gi CTED IPFO THa BERG S eniu TUE E 
ra R interne en SA 
PRESSE De +9 9 doa m esr 2: n 11i Pen RES » vnd x zu 
(1) On " ces. 24:0 
eure ds iet spi AT z où 
côté he de ET arem in- 


sette espic i horceaù appartient à M. HE- 
rieart-Thury , ingénieur dés mines ; qui à $óulü me Le communiquer, ^^ ^? 


v 


D RSA OUR B N ATUR EL LE, S 
mieres molaires d'a. en b, l'empreinte de la 6.* en c. Ces 
dents ont les mémes formes que dans le morceau de l'école 
des mines, et l'on voit entre la petite molaire comprimée 
b,.et la canine d , le méme intervalle vide f. 

M. Le Camus, ancien directeur de l'école polytechnique, 
et possesseur d'unetrés-belle collection de minéralogie , m'a 
aussi fait voir un morceau oü les dents de la máchoire in- 
férieure ont toutes laissé, soit leurs couronnes , soit leurs 
empreintes; il n YA rien à l'endroit en question. 

Je possede moi-même un morceau où l'on voit la dent 
canine et l'alvéole de la première molaire ; l'intervalle est 
encore vide. 

Un second que. je. possède aussi présente les cinq pre- 
nistésisii laires, et ment la petite comprimée. Il y 


a en avant dine: partie de Js: qui ne s'étend pourtant. pas 


jusqu'à la canine. Cette partie n'a point d'alvéoles. 

Ainsi nul doute sur le nombre et la forme des molaires 
inférieures, sur l'intervalle vide entre la première, et la 
canine du méme cóté. Nul doute non plus sur l'existence 
de là canine, et par conséquent sur un caractère qui com- 
mence déjà à éloigner beaucoup notre animal du rhinocéros 
et du daman , dont ses molaires le A pas le 
pss eet opine et du cn tu geriet Cd 


corne! il y en asa Elle devoit 
être cachée par les lèvres comme : dans le tapir; l'hippopo- 

tame et le cochon pécari ; c'est un simple cóne oblique, un 
peu arqué , dont la face interne est un peu plane, et l'ex- 
terne plus qu'un demi-cône. Ces faces sont distinguées par 


. deux arêtes longitudinales, et leur base est entourée de la 


J: 37 


282 ANNALES DU MUSÉUM 
- même ceinture que l'on voit aux molaires. La racine en est 
fort grosse , et pénètre très-avant dans los mandibulaire , 
et jusque sous l'alvéole de la première molaire. 

C'est ce que je recueille du morceau de l'écoledes mines, 
pl. T , fig. 1, de celui de M. de Saint-Genis , pl. IT, fig. 1, 
du mien dont j'ai parlé plis haut, et de trois autres que 
jaurai occasion de citer encore. 

Entre les canines doivent être les incisives. Le morceau de 
l’école des mines commença à m'apprendre que notre 
animaln'en étoit pas dépourvu ; celui de M. de Saint-Genis 

me donna des indices de leur nombre. 

Ce morceau, représenté pl.IL, fig. 1,en montre M ; 
mais il est aisé de voir à leur courbure et à leur position , 
que trois d'entre elles e, g, ^, appartiennent à un côté de 
la mâchoire, et que la quatrième z commençoit la série de 
l'autre côté; il y en auroit donc six. 

Un autre morceau de ma collection qué j'aurai occasion 
de faire reparoître pour constater d'autres points; confirme 
ce résultat. ( Voyez pl. V, fig. 1.) On y voit la canine droite 
a, et la racine de la gauche 6 : entre deux sont cinq inci- 
sives c, d, e,f^, g; mais outre que les dents ne sont jamais 
en nombre impair, on voit clairement qu'il reste de la place 
pour une sixième, et pour une sixième seulement. 

Ces incisives ont une forme très-ordinaire; celle de coins; 
leur tranchant s'émousse par l'usage; et-change. alin “Page 
en me sditactqiatá, ` gaier large d'a avanten arri t ce 
que me mont can de : Jec ioh'que je 
viens de citér. Dans cobitis de M. de e Sairit-Gehis, -— inci- 
sives ne sont pas si usées. — ift À 

sf Cë: nombre de six est précisa elui e" — 


Es 
es 


RES Lund de à … i 


nent à Es à nn 20 en vs: 21 ARMÉE Sd 


D'HISTOIRE NATURELLE. 283 
tapir, ainsi que mon collègue Geoffroy l'avoit annoncé, et 
que je lai fait voir dans ma description ostéologique de 
cet animal. | 

La forme de nos incisives est encore assez semblable à 


celle du tapir; seulement la plus extérieure est moins pe- 


te, proportionnellement aux autres, que dans le tapir. 

Lesdents de la mâchoire inférieure étant établies , et pour 
les espéces , et pour le nombre, et pour la forme, passons 
à celles de l'autre máchoire. | 

Je trouve d’abord dans le morceau de la collection de 
M. Saint-Genis, pl. IT ,-fig.1, une partie antérieure d'un 
côté de la mâchoire supérieure ; on y voit les empreintes 
de 5 molaires £ , 2, 7»? , dont une y a aussi une partie de son 
alvéole, une canine bien entiére z, deux incisives égale- 
ment entières o , p, et l'empreinte d'une troisième g. 

~Il est d'abord très-probable que ce sont là les dents inci- 
sives d'un seul côté, et par conséquent qu'il y en avoit six 
en haut comme en bas. | 

Ce nombre est pleinement confirmé par un superbe mor- 
ceau de ma collection, que l'on a eu toutes les peines pos- 
sibles à dégager du gypse , et qui montre presque tout le 
pourtour dela máchoire papiro (Voyez pl. II, fig. 3.) 

Les dents antérieures n vya pont plus > mais les alvéoles y 

þi ives dont la figure 
montre quatre, a; 6; ep d, ‘et deux grandes pour lescanines, 
dont la-figure ne peut montrer qu’une e. 

- Ainsi nul doute que cet animal n'ait encore ressemblé au 
tige par ses incisives supérieures; leur forme étoit dite 
à celle des incisives d'en bas. 

L'existence et la forme des canines de cette méme má- 

37* 


e PR 


284 ANNALES DU MUSÉUM 

choire supérieure déjà constatée par le morceau de M. dé 
Saint-Genis, et par celui que je viens de citer, est confir- 
mée par le morceau de ma collection où sont les cinq in- 
cisives, et que j'ai fait représenter pl. Z/. On y voit en haut 
une forte canine z, répondant à celle d'en bas, et Te Buon 
croiser sa pointe en avant de la sienne. 

Cette canine supérieure n'a qu'une aréte longitudinale; 
du reste elle est conique, dirigée en en bas, et ne sortoit 
pas plus de la bouche que celles du pécari et du tápir. 

- Derrièré la canine supérieure , est un petit intervalle vide 
et enfoncé, dans lequel se loge sans doute l'inférieure lors- 
que la bouche se ferme. On le voit, pl. HE, fig:3 , bfi 

Les möolairek supérieures ne sont pasaussi aisées à décrire 
que les inférieures. 

En général leurs couronnes sont presque carrées ; ellesont 
quatre racines, tandis que les inférieures n’en ont que deux. 
Les antérieures seules sont un pere plus étroites à pinpon 
tion que les autres. 

Pour bien faire entendre les nes de leur aiil 
guration , il faut la décrire d’abord dans le germe. (Voyez 
PLV fig: 3, 4, seb pl. IF, fig.2 , 3 et 4.) - 

Le côté externea b estle phis long des quatre; l'internec d 
est lé plüs cóurt, ensuite le postérieur à d, de manière 
que l'antérieur a c rentre obliquement en arrière, et "— 
angle antérieur externe a est le plus aigu. i 

_ La face externess'incline fortement en. dedans « en ire: 
cendant; elle est divisée - tı 
saillantes a, 5, e, en i det  concavités f, g, roidies vers 
la racine, et terminées en ni poiM enr la surface qui broye. 
Lés anglesrentrans hatik (pl. EP, fig.2.) , qui | produisent 


D'HISTOIRE. NATURELLE. 285 
les pointes, aboutissent aux arêtes. Cette ligne en W est 
saillante à la face qui broye, et moyennant l'inclinaison et 
les concavités de la face externe, elle y forme aussi, dans le 
sens: horizontal , une figure de double VV. ( oyez les fig. 
8, pl. IV; e 3, 4; pl. F. ).De son extrémité postérieure 
nait une autre ligne.saillante qui se porte vers l'angle in- 
terne postérieur de la dent, où elle forme une colline Z, 
puis se renfonce en se rapprochant de l'angle nt emilie 
du double W. 

Une autre ligne pareille va de l'extrémité opposée de la 
ligne en W , vers l'angle antérieur interne où elle forme 
une colline, mais sans aller au-delà. Une troisième colline 
m , tout-à-fait conique , que je nommerai l'intermédiaire, 
est tout prés de celle-là. Toute la base est entourée 
sions ceinture comme dans les molaires d'en bas; ; voilà le 


NEP n'aurons plus à Fiesi me difficulté à à suivre les 
divers changemens que la détrition produit sur sa couronne. 

Ce germe est tout couvert par l'émail : du moment où 
 quelqu'une de ses saillies: vient à s'user, il sy manifeste 
naturellement une surface de substance osseuse à nu, 
bordée de deux lignes d'émail, et cette surface augmente 
de Sorgen : à ARRAN que LE deut s "use. e Lore la détriuon 


din samens osseux se con- 


| pers ge. coc eant 
- C’est ainsi qu'on peut suivre Teffet de la trituration sur 
les dents de notre animal dans les figures. La 5.° de la 
planche IV est la moins usée; la 4,^ l'estun peu davantage; 
la 5.° l'est encore plus; la 5." de la planche IV, l'est un 


385 _ ANNALES: DU: MUSÉUM 
peu moins en arrière, et un peu po en avant, je ne sais 
par quel accident. 

Il suffit d'une légère comparaison. de ces dents de notre 
animal, avec les molaires supérieures des rhinocéros , 
telles que je les a1 décrites dans mon mémoire sur l'ostéo- 
logie dece dernier genre, pour voir qu'elles. offrent des. 
ressemblances très-grandes , AGnprapdanfes PUT de 
différences sensibles. 

Mème forme carrée ; mêmes côtes Dons nt fad à la 
face externe , méme ligne en W ; mais une autre distribu- 
tion dans les éminences de la couronne, et par consé- 
quent une autre configuration de celle-eis = ç- 

Cette description de la figure des pte Jupérionpen 
ne peut m'étre contestée, puisque je peux en montrer 
les diverses variations dans plusieurs dents soit isolées, soit 
encore adhérentes; mais on a droit de me demander com- 
mentjesais que ces molaires supérieures carrées, appar- 
tiennent au méme animal, que les inférieures à chine 
décrites plus haut. 

: Je l'ai appris d'abord par un ‘superbe m morceau da la col- 
lection de M. Joubert, anjoprd hui appartenante à M. de 
Drée, qui : a bien. voulu m'en confier tout «ce qui pouvoit 
être utile à mes recherches. Ce 1 morceau que je représente, 
pl. IF, fig.1, offre un cóté presque entier de la tête d'un. 
jeune sujet; et l'on y voit les molaires des deux inei. 
se correspondant les unes aux autres. i 

-J est vrai que dans ce morceau les incisives et Men canines 
sent imparfaites ; mais M. Adrien Camper m'a envoyé le 
dessin; pl. LIT, fig. 1, d’une portion de mâchoire supé- 
rieure qu’il a acquise putre ois i Paris, et qu’il conserve 


D'HISTOIRE NATURELLE. 287 


avec la célèbre collection d'anatomie comparée , formée 


par son illustre père. On y voit des molaires de lespèce 
que nous avons décrites, et une forte canine a. La portion 
de máchoire supérieure qui m’appartient , et dont j'ai déjà 
parlé , pl. IH , fig. 3 , montre aussi l'union de ces molaires 
avec des incisives et des canines. Ces deux morceaux se 
rattachent avec celui- de M. de Saint-Genis, représenté, 
pl. LL, fig. 1, lequel: nous ramène à son tour à nos molaires 
inférieures à doubles croissans. 


Ainsi rien de mieux prouvé que la co-existence de ces 


deux sortes de molaires dans le méme animal. 
Le nombre des molaires supérieures est donc à présent la 
seule chose qui nous s reste à trouver. Aucun des morceaux 


PCR PPS Sr ee à D CT RES 1?. UU TN Wer us INEDEE E. 


cités ci-dessus , ne me le don absolue. 
La demi-téte de M. Drée, p 275 fe 1, en montre 
troisentiéres &, b , c ; les alvéoles de deux z, $ , et en arrière 
la —— d'une: sixiéme r; mais: individu n'étoit pas adulte, 
ainsi qu'on le: prouve par la ‘loge zz oiv étoit enfermé un 
gone de molaire postérieure inférieure. — 

- Un autre morceau: de la méme collection que je repré: 
sente, pl. VF, fig. ajen montre six, a, b, c, d ; e, f; mais 
on voit :qu'il-devoit:y en avoir encore une en avant versg: 

Ma EPSL de máchoirp bia uy AU, fig. 3; 
en a cinq , et l'alvéo dq : | 
fort mutilée emarriè de six re- 
présentée; pl. HH, x ;3ile Sispan de M: Camper, fi- 
guré méme planche, fig. 1,ena six, et n 'est point complet 
en arriére. 

Je ne doute point , d’après tous cesmorceaux , que le véri- 


- 


288. AIN NADES DU MUSÉUM 
table nombre ne soit.de.sept, comme à la mâchoire d'en 
bas ; tous l'indiquent : ces dents ayant d'ailleurs la même 
longueur que celles d'en bas , doivent étre en méme nombre 
pour leur correspondre entièrement. 

Il nous paroit donc évidemment résulter ded nos s recher- 
ches, ce premier fait: 

Que parmi les animaux dont ls ossemens sont ensevelis 
dans le gypse de nos carrières, ile en existoit un qui avoit 

28 molaires , B. "6 

12 incisives, 

4 canines, 

dont les molaires inférieures étoieht: bexelende: deux ou 
de trois croissans simples, 

Et les supérieures Mb, et a plusieurs piens sur 
leur couronne ; 

Dont enfin les: camihes ne sortoient pas de la didi 

Or aucun instruit ne nous contestera qu'un 
tel animal ne soit un herbivore, et qu'à moins que. la 
structure des pieds ne vienne à s'y opposer (x) , il ne doive — — — ~ 
appartenir à l'ordre des - —— et former dans cet 
ordre wmgenre. trè moisia aping a pentbée, de: ses 
dents, mais se rappr nt du r éros par 
de ses molàires. tyr o REESE. | 

Aucun naturaliste instruit ne poutrimos lien nous contes» 


ter qu'un tel animal ne soit encore à ape sur la surfe 
de la la tarra —-— uua. vi SPP. | Nan n l'y HANS £ CRT ` 
FT J à tv ; d 


EF C— feat 


g TER pos ihe TE 48 jim 5B 


l 


(1) Nous verrons par la suite qu'elle confirme au contraire ce résultat, - 


L d 


ss ANNALES DU: cdd 


etol ‘DE UXIÈME. SECTI ON. 


" : t E 
INS AS Oro asl er s : 5ntteg5355 afro 


4 - FE 
34 Eid ^" : E ne san F x i; ^ EE ^* S IE, 3j ca =m eft g 
TAS : : 3 ? é 


Rétablisement a de 1 "miei de 5 téte dans _ Pulcori- 
qo up rium mediumi n i ) 


Ery 
E rete 


Novs avons vu combien l'espéce d'animal qui a fourni les 
ossemens les plus communs dans nos carrières à plâtre, 
avoit de dents, de quelles sortes ses dents étoient, et quelle 
configuration elles offroient. 

Nous en avons conclu son ordre , son genre, sá famille ; 
nous avons vu que c'étoit nécessairement un mammifère 
pachyderme; et qu'il devoit former un genre inconnu jus- 
qu'ici, et intermédiaire entre le tapir et le rhinocéros. 

Mais ce genre n'avoit-il point d'autres caractères que 
ceux que lui assignent ses dents? Portoit-il un boutoir pour 
creuser la terre, comme le cochon? ou une trompe pour 
saisir les corps, comme le tapir et l'éléphant? ou sa lèvre se 
prolongeoit-elle pour le méme objet, comme celle du rhi- 
nocéros? Son nez étoit-il armé, comme dans ce dernier , 
d'une corne menaçante ? son muffle étoit-il élargi et renflé 
comme celui de l'hippopotame? quelle étoit la position de 
son oeil, de son oreille? Voilà autant de questions intéres- 
santes auxquelles nous serons en état de répondre si nous 
parvenons à déterminer les formes de sa tête osseuse, Nous 
en devons chercher d'abord la forme générale , et passer 
cce aux détails de chaque partie. — 


E 
= em 
M 


, quipiovieni dmycahinct da Jen Joubert, H résorier 


D'HISTOIRE NATURELLE 291 

La forme générale exige que nous déterminions. le plan , 
le profil et la coupe; et comme la figure d'un .cráne eat 
extrèmement irrégulière, il faut en prendre p. coupes à 
plusieurs endroits différens.. . 

Cette partie, de mon travail « est cil que j'ai eu | le clés 
de peine à terminer ; dans l'état où sont les os de nos car- 
rières, il.n'étoit. pas possible d'espérer une tête complete ; 
les fragmens que les ouvriers apportent, déjà fort mutilés 
par eux , tombent en miettes lorsqu'on veut les Bégagem du 
plâtre qui les enveloppe; il faut dessiner à mesure qu on 
creuse dans ce plâtre , et fixer ainsi les traces de pièces 
qu'on détruit nécessairement à mesure qu'on les observe; 
il faut aussi plus de détails dans la DE, ^ et d’atten- 
tion de la part du lecteur, parce que les formes de Pispnent 

1 = 


si compliquées, qu 'elles é happent i Làp t 
que nous pouvons employer pour. les. décrire. p espère qu’ a- 
vec un.peu de cette attention , on trouvera cependant que 
mes résultatsne sont ni moins benreux. ni moine évidens que 
€eux de ma première section... > :. 
-Le plus important de tous les : morceaux qui m 2 servi 
à déterminer le profil, est cette moitié de téte représentée 
pl. IV, fig.1, dont j'ai déjà parlé à l'article des den , et 
es Etats 


: rot dé ALU: Hc dx : : 4 de Dééaclzis 
pe TT. Ta déjà fai figurer . dans le journal 
de physique, mars 1782, pl. IT, jfig.1; mais quoique son 
dessin représente le méme objet individuel que le nôtre, il 
diffère tant de celui-ci, que € miu sontné- 
cessaires à ge sujet, = 
D'abord Lamanon dit que sa. P^ grandeur a na- 


292 ANNÂLES DU MUSÉUM 
turelle, tandis qu'elle est réduite d'un eR la mienne a été 
dessinée par moi-même au compas. 

De plus, le morceau n’étoit pas alors dans le méme état 
qu'à présent; la máchoire inférieure étoit ue entière ; on 
‘y voyoit des empreintes d'incisives qui n'y sont plus , et 
‘dont la gravure exagère sûrement une partie. 

. Enfin l'on n’avoit pas enlevé le plátre qui remplissoit là 
fosse temporale , et qui en déroboit les formes. 

Lamanon voulut juger d'aprés cé seul morceau, de l'es- 
“‘pèce de Tanimal ; et conclut que c'étoit un Apiphibis qui 
vivoit à-la-fois d'herbe et de poisson. Je n'ai qw besoin 
aujourd'hui de réfuter cette idée; le rétabliss complet 

de la série des dents que j'ai fait sur l'examen d'un grand 
nombre de morceaux ne laissant. aucun doute sur la véri- 
table famille de l'animal. 

La piéce que nous examinons vient, comme je l'ai déjà 
dit , d'un jeune sujet qui n'avoit encore que cinq molaires 
de sorties; le germe d'une sixieme étoit déjà formé dans 
l'arrière mâchoire, et y occupoit une loge assez grande. La 
“canine sortoit à peine de son alvéole, et toutes les sutures 
du crâne étoient encore bien marquées. Tout le devant de 
la téte est à-peu-prés entier, sauf quelques feuillets de- la 
surface des os qui ont été enlevés, mais qui ont laissé le 
diploé qui étoit dessous; il manque une partie considérable 
de li mâchoireinférieure vers son angle ponia od 
A n est aussi en partie enlevé. 
| Ce morceau nous donne hirni edine asie très- 
exacte, la plus grande partie du profil de notre animal. 
E premier trait qui frappe en considérant ce profil , c'est 
a ni des:os-propres du nez. -<i 


DHISTOIRE NATURELLE. 293 
© Dans la plupart des quadrupèdes, les osreconvrent comme 
‘uné voûte la longueur des fosses nasales, jusque vers lex- 

trémité du museau ; ilss'attachent dans toute cette longueur 
aux os maxillaires, et louverture- extérieure des narines 
“ést cernée par les os-du nez et. par les os intermaxillaires. 
Ici les choses ne sont pas telles, les os itr iliaios 
ne touchent point aux os propres du nez. 
Le bord supérieur des os maxillaires est plein , sans cié- 
-nelure , sans aucune disposition à une: suture ; ilsrémontent 
"ainsi trés-haut , laissant la fosse nasale osseuse toute ouverte 
supérieurement ; les os du nez attachés par leur bord pos- 
‘térieur à ceux du front, et à une très-petité partie des 
maxillaiep, seulement, soht: Snapeudus. ou mplosibent 


Bud ud ii. - 1 


"comme un auveé le dessus Yoyez 
-Pün de ces os en places " IF, fig: 57$ era ard. de 

place en R: Suivez aussi le bord s s ines cipi 
"concave , et parfaitement entier. 

Ce premier fait relatif au profil, étant dañó nature ex- 
'traordinaire , je dus en chercher des confirmations : elles 
ne se présentèrent pas si:vite quecelles:des faits qui ont les 
‘dents pour ‘objet , ‘parce que les os du crâne pins fragiles , 
sont presque toujours Hrisisi hine lá pierre; : jen trouvai 


| 3» E e At 


à me fut fournie par le morceau de la coad 
V, qui a phaieiit> > ét. que: Tu Midi. €ité pour les dents. 
On voit d'un cóté l'empreintez, 7 , d'une grande partie du 
museau, et particulièrement de tout le contour de l' Heraéture 
“extérieure désnarines. On y aperçoittrès-bien lagra i 
Téchanerüre nasale £, et la trace de Pos nasal 7, quii plomb 
Les os eux-méme qui avoient formé cette empreinte , tant 


= 


ANNALES DU.MJUSÉU.M; 


le nasal que le maxillaire Sont. restés en grande partie:sur 
la þierre oppose e beiptinays- la première. La “sis 2. les 


+ 101 COMM dans le 


i Ld PAR PEN 


4 M : ^ 
: d 1 - ME OPES in 


e ^in Ji; wn dins fioc 
:XKeliii-do:M.. can pot ; pl: II, fi. 4, nous. montre e en- 
DCE, bord de l’os maxillaire parfaitement entier, et n° ajant 
point dù s'engreneravec un autre-ọs. Mon morceau , même 
“planche fig. 5, montre une partie. considérable de l'inter- 


^ 2 : ak. ST PONS et on x 
‘maxillaire , dont la | à position horizont tale font 
-assoz:voir-qu'il-ne remontoit-pàs pour.ebtourer üne-ouver- 
om CDOSENS ISUY Mer. » RSS. : : s 
PES em - THEALA h T FER es T 3 
£ z ta my CAPS + "n Xx: | 


dome ; elle étoit eiütourée: de trois paires d'os; les inter- 
maxillaires., les maxillaires et les nasaux ; et. ces. derniers, 
‘loin d'arriver jusqu'au bout du museau, étoient très-courts, 
et surplomboient. senlement sur la etin Spinnen de 
Fouverture. - D tysja ifie GIC " 

s} Or il n'y. a que. trois tins E iat qui. pire pera 


mie sinken dad ce sont. en rhinocéros, | 


Lame minces ERG ini Padi notre au. Dos rhino- 
xíroe, aui ebntrajzo,: cef Q5; paR aussi longs que le museau, 
etd traordinaire ,à cause de la porge qu'ils 


; i 
ET STE 3 415 inl 3499 mud GE s. 
[ 1 APNOAY : 


s'áttachoierit e char | ej ek comme les éléphans 
LA pee 21193 TES zal 'aoiova: up HT M AE 340 A " 


dos GARIAD] aipe et: irès- 


pe ow 


D'HTSTOIKE: NATURELLE f. 
et les iäpirs ónt.une trompe, il n'y a guére:lieu de douter 


T notre animal n'en ait aussi porté une. 
: Mais comme ilya de: grandes différences entre la Le 
de l'éléphant et celle du tapir pour lailongueur: et peus 
structure, il faut encore se déeider entre les deux. DEM 
nous auroris décrit le pied. de devant, ‘on verra 
imal h'étoit pas élevé sur jambes, et il sera.aisé 
de encore qi devoit avoit la tompe courte. comme le 
tapi 9 euplogp eunodcoirvüdg Bi $ 1onh0b 
LE structure Maa 3 à la trompe de l'éléphant. sup- 
pose cette hauteur d'alvéole qui vientele-même de la. .gran- 
deur des. défenses dé cet animal, Les, larges parois: de. Pos 
p M— = T. copies dut alréoles, gign ajni | la 


T EEOSE 


i LEAVE Re 


dii. 5 
TUS LEF e 


m z 2 i E 3 in 
ji a Lag det ES S^ - 


Si Gi 
E'nrpo-aveir ui tron n comme celle : de lé éléphant 
elle aura donc pessetn blé à à celle du tapir , C'estch-dire qu'elle 
n'aura été qu'un -prolc t membraneux des, canaux 


des Tfarihes; mà párles muscles des lèvresietpar un tendon 
moyen; commun à deux muscles venant des cótés des. os 
du nez 1 peü-prés comme on en voit un à le jevre sup 

€ M i Mens iuo ia o abr g "m 2g 5 UE 4 Hoi 


dac d 


v 1! D 
^ 


153 E 


b Hte- 'rieur qur animoi tte tro ^r 
ne devoi pisi è re oh grand, car le trou TOU CEhilire f 
pl. IF, fig. 1, par où il pastoit, est petit et. placé comme 

le tapir ; tandis qu'il est énorme dans Téléphant. € C'est. 
uvelle tee S la trompe de notreanim In avoit. 
TN , mouye par, de eelle de lé 


i 29614 21 


proc ER, 


294 OOANNALES DVU:MVUSÉ UM; 
le nasal que le maxillaire, sont. restés en grande partie:sur 
la pierre opposée et séparée-de) la premiere. La Ms 2 les 
redii. les choses son aim ici.comume SAIS 
1 1 em E «Fi D : Y 
silili de M. 1 Campet sp- IL, r pe pec nee à en- 
ceca ad bord de l’os maxillaire parfaitement entier, et n'ayant 
point dů s'en un autre 9s. . Mon morceau , méme 
-planche fig. &s montre une partie. considérable de linter- 
màáxillaire , dont la randéur et enti horizontale font 
assu duque liane rem pour entor UTRBAENG: ouver- 
| m ane si nu: TUE 


ture: extérieure des pes ct très- 
ngue ; elle étoit eillourée de trois paires d’os; -les..inter- 


maxillaires , les maxillaires et lesnasaux ; et ces derniers, 
‘loin d'arriver jusqu'au bout du museau, étoient très-courts, 
et surplomboient seulement. sur. da pap di de 
FKouvertures c 5 tast Li 

2} Or ib n'ya que. trois pasija wirkt qui. Aile trois 
paires dos: sink mbrisio. decent ce sont. es iiaouirot 
les éléphans, ct les tapirs 


nez, minces .et.caurur comme noto ring eren ^m 
KÉros, au epntraires-ces 95.0984. aussi longs que lemuseau, 
etd raordinaire bá Ram 


inii << SISIG 31193 JET rai - LONE amp o ia JEN KEG- 40 mt 


D 


; hors M ES | 3*4 30A animal s 


e in t comme m vicium 


EE EE SC A D ia © NC D + 


D'HISTOIRE NATURELLE. 297 

Le morceau de M. Drée, pl. 77^, fig. 1, me montre que 
la fosse temporale æ étoit vaste et profonde C'est ce que 
d'autres piéces prouveront mieux encore parla suite ; mais 
ni ce morceau , ni aucun autre ne me donne pomplaten s 
le sommet de la tête et la crête occipitale dont. j'aurois 
besoin pour terminer le profil du cráne. ' 

Venons maintenant au plan horizontal du cráne. On peut 
le considérer à deux hauteurs principales; à celle des dents, 
-qui donne la largeur et la figure du palais ; et à celle des 
arcades zygomatiques, qui donne la largeur réelle de la tête. 

J'ai eu pour le palais un morceau de la collection de 
M. Drée, que j'ai déjà cité, pl. VI, fig. 2, où la plupart des 
molaires supérieures ont laissé leurs couronnes, et un autre 
de ma collection qui ne diffère de celui-là -que parce qu'il 
a une-molaire de moins, et que je n'ai pas jugé nécessaire 
de faire graver. Ces deux morceaux, outre la largeur ab- 
solue , nous font voir que les molaires de chaque cóté sont 
sur une ligne un peu convexe en dehors, et que ces deux 
lignes se rapprochent un peu en avant. Je complète le plan ` 
du palais au moyen d'un troisiéme morceau de ma collec- 
tion , que j'ai aussi cité plusieurs fois, pl. LIT, fig. 3, le- 
quel me donne le léger rétrécissement en avant de la pre- 
“mière molaire, et toute la conibure ntén ieure du museau 
1e mêm m'offre aussi letr cisiff f, très-grand, | 
de figure. elliptique, un peu plus large. en avant; ainsi j'ai 
le I tout entier , excepté son bord postérieur qu aucun 
| morceau ne. m'a encore fourni. 

«En comparant ce palais avec celui du topic, iw vois que 
la partie antérieure de celui-ci est. un peu plus longue et 
plus gréle, ce qui. s'accorde avec les proportions que m 'a- 

f- 39 


298 ANNALES DU MUSÉU M 

voient fournies les pièces relatives au profil. Les molaires 
ont leurs couronnes un peu dirigées en dedans, d’où il ré- 
sulte que les molaires inférieures doivent former deux séries 
plus rapprochées que les supérieures, ce que nous verrons 
être en effet. | 

. Remontant plus haut , nous trouvons le ke des arcades 
zygomauques: je lai déterminé d’après une masse de ma 
collection qui eontenoit une tête presque entière, maisdans 
un tel état de décomposition , qu'il a fallu la dessiner à 
mesure qu'on la découvroit ; j'en ai sauvé plusieurs débris 
qui attesteront l'exactitude du dessin général que j'en ai fait. 
Ce sont ces débris qui mont fourni les deux apophyses or- 
bitaires postérieures que j'ai décrites plus haut. 

Cette pièce montre encore les dimensions du crâne, à la 
hauteur des arcades ily étoit fort étroit, d’où il résulteque 
la fosse temporale étoit fort profonde. Le profil nous a déjà 
montré que cette fosse est très-étendue en hauteur : nous en 
pouvons. conclure que le muscle crotaphite étoit fort épais $ 
et que notre animal avoit mien de res dans les má- 
choires. 

E antice le me important à ROESER dans SOR 

$, est la forme de la cavité glénoide qui reçoit 
le condyle de la mâchoire’ infériéure. Elle détermine les” 
divers mouvemens que la mâchoire peut exécuter, et influe 
par See d'une manière | puissante sur Féconomié dé 
l'animal. |... E x: TE uc line da d: 

"n piedat je E RR arler m’ létement fourni 
cette cavité. ( Voyezpl. VIE, RAR aa 
plane ; elle n’a point de saillie pour l'articulation, comme 
| on en ven dans l’homme , le cochon, les et etc. 5 


b 

D'HISTOIRE NATURELLE. 209 
elle n’a pas non plus de creux , comme il y en a dans les 
carnassiers: elle ressemble par cette face plane à celle du 
tapir; elle est encore hornéeen arrière comme celle-ci par une 
lame verticale transversalé b,b , maisen quoi les deux lames 
différent beaucoup, c'est que celle du tapir a son bord in- 
terne plus en avant, et l'externe plus en arrière, tandis que 

C'est tout le contraire dans notre ánimal. 
Le cheval a cette lame qui borde la cavité glénoide en 


arrière, très-courte de droite à gauche : les ruminans l'ont 


peu saillante , et tout- à-fait transverse ou méme comme le 
tapir plus reculée, au bord externe. Elle fait encore moins 
de saillie daus le cochon : celle du rhinocéros n'est point en 
arrière, mais au bord interne de la cavité glénoide. L'élé- 
phant n'en a ui du tout; ainsi l’on peut dire. qu'aucun 


animal connu n'a la cavité slénoide faite comme notre pa- 


á féotherium. - 


ES 


Derrière cette lame à à la faceexterne du temporal,est le trou 
del'oreille, petit, de figure ovale , et dontles rebords ne sont 


nullement saillans. Le canal ne s'élève point, comme par 


exemple dans le rhinocéros; par conséquent l'oreille devoit 
étre attachée fort bas. Fire la lame? et le trou auditif c, est 
le trou de la septième paire. 


à Derrièreletrou auditif, )m ce lapo phy é masto ida d i 


Elle a la forme d'une pyramide triangulaire, un peu compri- 

mée d'avant en arrière, et émoussée par le bout. Elle est 

beaucoup plus longue à proportion que dans le tapir, et se 

rapproche dela forme du cheval; mais au total cette dis- 

position de la région située data la cavité glénoide , rès- 

semble [ LU S ES à £e pes nous is oboeevons dans les animaux 
i | 59 * 


500 ANNALES DU MUSÉUM 
connus, quem tout ce que nous avons vu jusqu'ici fu palæo- 
therium. 

Sous le trou auriculaire est la péite saillie raboteuse du 
rocher f à laquelle tenoit la branche de los hyoide. 

Les condyles occipitaux ee n'ont rien de particulier : au- 
dessus de l'un d'eux, on voit dans le morceau qui m'a fourni 
ces derniers détails, une créte osseuse qui me fait penser 
que la face occipitale du crâne étoit plus petite encore que 
dans le cochon et le tapir. Pai un autre morceau qui me 
paroit confirmer cette conjecture ; mais il se pourroit qu'il 
vint de l'espéce sans canines, et ce doute suffit pour m'em- 
pècher de l'employer dans mes combinaisons. : | 

Cette pesce de la faceoccipitale peut faire conclure que 
la téte n'étoit pas bien pesante, puisque les muscles qui la 
süpportoient n'avoient pas une attache bien étendue; et 
c'est une nouvelle raison de croire rine la de n'étoit 
pas bien longue. | 

On n'imagine guère que je sois aussi en état á donner 
. quelques traits de la description du cerveau d'un animal qui 
paroit détruit depuis tant de siècles : un hasard heureux m'a 
cependant procuré cette faculté. La téte dont je viens de 
parler étoit toute environnée d'un mélange de glaise et 
de gypse , et c'est précisément ce qui l'avoit rendue si friable ; 
car les os contenus dans la marne , se brisent généralement 
quand on veut les en tirer, sans doute parce que cette terre 
ne les a pas préservés de l'humidité, comme fait le gypse; E 
mais dans ce cas-ci, sa présence à été heureuse : elle s'est. 
moulée dans la cavité du crâne; et comme cette cavité elle- 
méme dans l'animal vivant s’étoit moulée sur le cerveau, 
la me nous représente nécessairement la vtaie forme de 


E 


+ 


DHISTOIRE NATURELLE, 301. 
celui-ci, pl. VIT, fig. 3; il étoit peu volumineux à propor- 
tion, ‘aplati horizontalement : ses hémisphéres ne mon- 
troiént pas des circonvolutions, mais on voyoit seulement 
un enf tlongitudinal peu profondsur chacun. Toutes 
les lois de Tanalogie nous autorisent à conclure que notre 
animal étoit fort dépourvu d'intelligence. Il faudroit, pour 
que la conclusion füt anatomiquement rigoureuse, con- 
noitre les formes dela base du cerveau , et sur-tout la pro- 
portion de sa largeur avec, celle de la moëlle alongée; mais 
cette base n'est pas bien conservée dans notre moule. — 

Voilà , je pense, le crâne et la mâchoire supérieure bien ` 
restitués. Passons à la mâchoire inférieure. Nous avons à 
déterminer l'angle que forment ses deux branches horizon- 
tales , la figure de ses branches montantes et la forme de 
son saine Pai eu trois morceaux pour la détermination 
complète de l'angle : un est dans la collection de M. Drée, 
pl. VI, fig. 1; un autre dans celle de M. Le Camus; le troi- 
sième est dans la mienne. Tous les trois donnent cet angle 
pour être d'environ 5o degrés. 

- La distance absolue des deux séries de dents est moindre 
qu'à la máchoire s supérieure ; ainsi les dents d'en bas sont 
serrées entre celles d'en haut, et les couronnes des premieres 
regardent un peu en dehors. pour rencontrer celles des 
autres qui regardent un peu en dedans. - 

La forme des branches montantes est remarquable: elles 
sont très-larges d'avant en arrière, et leur bord postérieur 
ést convexe : c'est un rapport manifeste avec Je tapir et avec 
le daman. 

J'ai dansma collection un morceau où T condyle ést en- 
tler; E il est fort étendu transversalement s mais fort peu 


502 ANNALES DU MUSÉUM 

d'avant en arrière : sa convexité est presque celle d'un cy- 
lindre. Il est seulement un peu plus mince en dedans qu' en 
dehors. 

= L/échancrure. qui sépare le condyle de l'apophyse coro- 
noïde n'est ni large ni profonde. Cette apophyses’élève au- 
dessus de lui, et a la forme d'un crochet. 

On voit qu'aucune partie de la téte, la créte occipitale 
exceptée , n'est restée sans description; j'ai rapproché toutes 
ces parties , et j'ai refait la tête entière au moyen du dessin. 
(Voyez pl. VI, fig. 6 la base du crane, etfig. 7, le profil.) : 
Chacun des traits qu'on y AL LIR UE diffère tellement des 
autres animaux, que cette section-ci à elle seule prouveroit 
que le Béleoterhuhi est un étre inconnu jusqu' ici; cette 
vérité subsisteroit quand elle ne seroit pas déjà invincible- 
ment établie par la considération des dents, et même dans 
le cas où nous n'aurions encore déterminé aucune de ces 
dents. o d 
= Seulement alors on pourroit m'opposer un doute; on 
pourroit me demander comment je sais que je n'ai pas réuni 
des piéces de tétes différentes, ct méme encore à présent on 
a droit d'exiger la preuve que là téte due jai formée est 
précisément celle du méme animal dont j'ai décrit les dents 
dans mon mémoire précédent. 

La réponse est facile : le lecteur pourroit méme se la faire, 
Si examine les morceaux quej 'al ve REDE dans les com- 
binaisons de cette section, il verra qu’il n’en est aucun qui 
n'ait contenu quelques dents, et que toutes ces dents étoient 
de l'espece qui fait l'objet de la section précédente. 

Nous sommes à présent én état de prendre des notions 
assez justes sur ]a taille de notre paleotherium medium, 


E 


D'HISTOIRE NATUREBLE. 305 
Sa téte devoit , danslesindividusles plusordinaires, avoir 
trois décimètres , un ou deux centimètres de lon gueur de- 
puis le bord du trou occipital jusqu'à celui des incisives. 
Cette dimension est à-peu-près la méme que dans le jeune 
tapir dont nous avons le squelette au Muséum ; et la téte 
de tapir adulte du cabinet de M. Tenon, n'a que 5 centi- 
mètres de plus. Un sanglier ordinaire a 35 centimètres, 
mais sa {ête est plus grosse à proportion de son corps que 
celle du tapir. 

En jugeant donc en gros du volume du corps par celui de 
la tête, nous pouvons conclure que le palæotherium medium 
étoit un peu au-dessous du tapir , et à-peu-près de la taille 
d’un cochon ordinaire, 


504 ANNALES DU MUSÉUM 


ANALYSE 


JD xs calculs de la vessie urinaire d'une chienne. 


gaw À FÉ OFOURCRO Y. 


J 'Ar déjà parlé dans les Annales, des ealculs des animaux 
ou des bézoards; j'ai fait remarquer qu'ayant eu occasion 
d'analyser des calculs urinaires du cheval, du boeuf, du 
cochon et du rat, ils se sont trouvés formés de carbonate 
de chaux ; tandis que les calculs intestinaux des mémesani- 
maux sont constamment formés de phosphate ammoniaco- 
magnésien. J'ai tiré de cette différence frappante entre les 
concrétions calculeuses humaines et celles des animaux, la 
méme conclusion que de l'analyse comparée des urines de 
l'homme et des mammifères; j'ai fait voir que l'urine de 
ces derniers ne contenant pas de phosphates , ces sels sor- 
toient par leur transpiration, se rassembloient dans leurs 
poils ou leurs ongles, ou se portoient dans leurs intestins, 

Mais en publiant ces observations que j'ai cru très-im- 
portantes pour la physique animale, je n'avois eu à exami- 
ner, et par conséquent je n'avois pu faire connoitre que lescal- 
culs desanimaux herbivores ou frugivores. Je désirois beau- 
coup avoir loccasion d'analyser les calculs urinaires et 


** 


D'HISTOIRE NATURELLE. 305 

intestinaux des animaux carnivores. La difficulté que j’avois 
eue à m'en procurer, m'avoit fait penser que ces calculs 
étoient beaucoup plus rares que ceux des frugivores, BAM 
que sept années de recherches. et de demandes ne m'en 
avoient fourni aucun. 
.. Cette occasion si désirée vient de se présenter il ya quel- 
ques jours; le citoyen Dufresne, aide naturaliste, qui ne 
néglige aucune circonstance favorable à l'avancement des 
sciences naturelles, ayant eu à préparer une chienne, fut 
fort étonné de trouver sa vessie urinaire remplie de calculs 
arrangés les uns à côté des autres, comme les pièces d'une 
mosaique. On a vu plusieurs fois la méme chose dans la 
vessie humaine, et plus souvent encore dans la vésicule 
du fiel. Le citoyen Dufresne a bien voulu m'apporter ces 
calculs, et je me suis empressé deles faire soumettre à l'ana- 
lyse, par le citoyen Laugier , aide chimiste, dont les talens 
et l'exactitude sont bien connus. Témoin de nos nombreuses 
analyses des calculs et des bézoards, guidé par le mode 
qu'il nous a vu suivre, il a examiné avec le soin convenable 
cette nouvelle espèce de calculs qui n'avoit point encore été 
analysée; j'ai d'ailleurs dirigé ses expériences, et j'en at ol- 
servé les phénomènes. 

Les calculs dont ik, est question, étoient au nombre à 
einq ante-sept; ils r oient. vent la capacité | 
de la vessie. Les uns sont nt arrondis : et dela grosseur du bout 
du doigt; la plupart beaucoup plus petits, offrent trois 
faces usées et une forme tétraèdre ; tous sont lisses à leur 
surface et d’une couleur blanche , légèrement jaunâtre. Ces 


concrétions fragiles et presque polies à leur extérieur, sont 
40 ; 


306 ANNALES DU MUSÉUM 

formées de couches concentriques qui se séparent avee 
facilité ; leur surface intérieure est tapissée de petits cris- - 
taux billi ; elles ont dans leur centre un noyau mobile 
de la méme nature que les couches concentriques. 

L'animal chez lequel ces calculs ont pris naissance, étoit 
une chienne ágée de sept ans. On déclare que plusieurs fois 
elle avoit été en chaleur; mais qu'on avoit pris tous les 
moyens possibles pour la dérober aux approches des chiens; . 
et l'on assure qu'elle n’avôit jamais été couverte. On re- 
PAM encore que malgré sa maladie elle étoit fort grasse, 
et qu on lui donnoit à manger beaucoup de sucreries. 

_1.° Plusieurs de ces calculs ont été réduits i en poudre et 
triturés avec de la potasse caustique; il s'en est dégagé une 
grande quantité d'ammoniaque. 

2. Traités au chalumeau, le méme dégs sucio a eu 
lieu ; il s'est développé de bins une odeur de matières ani- 
— brülées; après la formation du charbon , la poussière 
a blanchi, s'ést ramollie; il s’en est échappé des lueurs phos- 
phoriques, eton a obtenu enfin un globule transparent - 
est devenu opaque par le refroidissement, 

7 3.° Ces calculs entiers mis dans Pacide muriatique s'y sont 
dissous trés-bien et sans aucune effervescence. Ils ont laissé 
aprés leur dissolution une substance animale membraneuse 
qui se présente de méme dans tous les caleuls blancs, de 
Ts nature qu’ils soient. 9 
4^ En versant dans cette dissolution de l'oxalate: dich 
;  moniáque, il s'est formé un précipité peu ctae avoit 
toutes les propriétés del'oxalate de chaux. ^ 
5." De l'ammoniaque versée dans la même amen 


D'HISTOIRE CRAPURBLLE. 507 
d'oül'on avoit séparé le premier précipité d'oxalate de chaux, 
y a produit un nouveau précipité volumineux et floconneux, 
blanc ét opaque, qui s'est redissous aisément par addition 
de quelques gouttes d'acide sulfurique, et dont la nature 
 magnésienne étoit trés-manifeste. 

6." Les calculs broyés, dans Peau s’y sont dissous en partie 
parlé bullition , et cette dissolution a donné tous les indices 
de la présence du phosphate ammoniaco-magnésien. 

-Ces six expériences prouvent trés-exactement que les 
we vésicaux du chien sont formés d'une grande quan- 
tité de phosphate ammoniaco-magnésien , d'une petite por- 
tion de phosphate de chaux , et d'une matière animale 
membraniforme. | o 

Voilà donc dans un carnivore des concrétions vésicales 
très-différentes de celles des animaux herbivores, et sem- 
blables d'ailleurs à celles de quelques calculs vésicaux hu- 
mains. Voilà les phosphates terreux déposés de Purine 
dans les quadrupédes comme dans l'homme. 

Ce fait prouve que le genre de nourriture influe et sur la 
nature des humeurs et sur celledes matières qui s'en séparent. 
Au lieu de détruire ou méme d'affoiblir les assertions pré- 
cédentes sur les calculs des herbivores, très- différens de 
ceux. de l'homme, ce nouveau résultat ne peut que les 

r parer les phénomènes qui se passent 
dans le corps humain, ‘À ceux qui ont lieu dans le corps 
de ceux des mammifères qui prennent le mème genre de 
nourriture que l'homme. 

A la vérité, il faudra faire encore l'analyse des akak 
vésicaux de plusieurs espèces de. carnivores, pour obtenir 


308 ANNALES DU, MUS.ÉU M 

un résultat plus concluant, comme je l'ai fait par rapport 
aux herbivores dont quatre espèces m'ont, fourni des con- - 
crétions urinaires. Il faudra joindre encore à. ce premier 
résultat. celui de l'analyse des concrétions intestinales des 
mêmes animaux carnivores. Ici la difficulté. sera plus lente 
à lever , parce que l'expérience anatomique montre ces ani- 
maux comme beaucoup moins sujets que les frugivores aux 
calculs des intestins. Mais toutes ces données demandent 
des occasions rares, et ne peuvent. être guele fruit du temps. 
Il suffira d'annoncer que dans le Muséum aucune de ces 
occasions n'est perdue, et qu’ "il ya lieu d espérer qu il s'en 
présentera aux aides natural i s'occupent 
tion et de la préparation des a animaux. | A 


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D'HISTOIRE, NATURELLE. 309 


OBSERVATIONS 


SUR L'ÉLECTRICITÉ 
DES SUBSTANCES MÉTALLIQUES 


PAR HAUT 


Los différentes manières de faire naitre dans les corps Ia. 
vertu électrique, fournissent des caractères dont on peut 
tirer un parti avantageux pour la distinction des minéraux.. 
Le plus remarquable est celui qui résulte de l'électricité 
produite par la chaleur, et qui n'a été observé jusqu'ici. 
que dans six espèces minérales, savoir ; la tourmaline, la 
magnésie boratée ; la topaze, la mésotype, la prehnite, et 
le zinc oxydé. Un autre moyen d'exciter la vertuélectrique ,- 
consiste dans le frottement que l'on fait subir aux substances 
idio-électriques. Cette vertu est, comme lon sait, de deux 
espèces; l’une que nous appelons électricité vitrée , et qui 
appartient en généralaux substances terreuses et acidifères ; 


€i l'autre qui porte le nom d'électricité résineuse , et qui dis- 


tingue plus particulièrement les substances combustibles 
non métalliques, à l'exception du diamant dont l'électricité 
d, ; = Fa : 41 2: : 


5ió NN Pr Ts DUT MUSEUM 

est vitrée, Restent les substances anélectriques qui ont besoin, 
pour acquérir la vertu électrique, d’être mises en commu- 
nication avec urcondücteur déjà doué dercette méme vertu. 
Les métaux à l'état inétallique possèdent éminemment la 
faculté de devenir électriques par ce moyen qui peut être 
employé pour décéler i un métal engagé dans une substance 
pierreuse ; ; c'est ce qui a lieu par rapport au fer je entre 
däns là composition du jaspe, et dorit là présence s'annonce 
par les étincelles que donne la pierre, lorsqu'on en ap- 
proche le doigt , tandis qi'dté'esron < €ontact avec un con- 
ducteur daint. 

.. J'ai concu l'idée d'employer d'une autre manière Pélec- 


iricité des substances métalliques, en les isolant, et en les fai- 


sant passer avec frottement sur une substance idio-électrique. 


4 


Cette dérñière acquiert dors üné eleeteicité- dont l'espéce 
varié suivant l&nature du métal qui sert de frottoir, et , 

par une suite nécessaire, le métal prend l'électricité epa 
posée, et la conserve, au moins peridant un instant, parce 
qu'il est isolé. Par LA pe’ si l'on sé sert de l’étäin pour 
frotter in ruban de soie , il y produit une électricité vitrée 
au lieu de Péléctricité résimeuse. qiia auroit lieu par le frot- 
tement de la maim, et Cest au co e Pétain qni s'élec- 


+ 


trise résineusement : ayant donc observé que les différens 


métaux éprouvés de cette manière dien i les: uns 
Péléctricité vitrée, et Res autres s la rs t je 'ai e: que 
deite diversité d'états - 


des 


, 


D'HLS/TONR Ec; N AMUR ME Sgt 
fragment du métal queje veux éprouver,en l'attachant, avec 
de la cire ordinaire, à l'extrémité Win bâton de gomme 
laque ou de cire d' Espagne , puis tenant ce báton à la 
main, je passe à plusieurs reprises le fragment métallique 
sur un morceau de drap. Si la surface du fragment. “toit 
raboteuse , il faudroit commencer par l'unir à l'aide de la 
lime. Aprèscinq ou six frictions, je faistoucher le fragment 
métallique au bouton du plateau collecteur de l'instrument 


 irés-cotinu ; imaginé par Volta ; pour servir à-lá-fois de 


condensateur et d'électrométre, dans les expériences d’élec- 
tricité galvanique (1). Je réitère plusieurs fois cette opéra- 
tion, puis ayant enlevé le disque qui fait la fonctien ide 
pon diiit je détermine, à la manière ordinairé, Pespèce 
d'électricité qui produit l’écartement des . deux PAN de 
l'électrométre. 

Je vais présenter le abid des diti ARE que fai 
soumis à l'expérience, avec l'indication du résultat que 
chacun d'eux a donné. Je comprends dansscette diste. Jes | 
métaux qui n'ont pas encore été trouvés dans la nature à 
l'état métallique, et que l'on n'obtient dans cet état, qu'en 
les séparant des principes qui les minéralisent. J'ai eu soin 
de noter les substances dans lesquelles le frottement.dóve- 
ee les vertu coques avec SRE, facilité et-d’une ma- 


^ herren e 


m 
F- 
besl sus 


" H m bia jA e T fg xf 156055 pus IT d. 24. f rr 
> HIG EY FR À r RE $ 13 Sx ; ; # ir X DA à 


— 
mp ie i " 1M E T T 


- Voyez la pero et Tene, m jeet nain Ls éd à 


physique; booths, T SYNS Dara Pop err ia i 


E 


Ex usil "uci iii S5. 5 joue d 91 e930 p pq ao à d.i 


Ba “ANNALES DU MUSÉU M 


Métaux qe acquièrent l'électricité vitrée. 


F | Paine xpi 


Cure; gris. Forte. 
Cuivre sulfuré. Forte, 
Cuivre pyriteux. Forte. 

: : Plomb: sulfuré; 
"Tellure de  nagyac. Forte. 
Argent antimonial. : 


Argent sulfuré. Forte, 


Dans les épreuves relatives à Paggsub s au cuivre et aux 
autres métaux que l'on trouve ana j'ai —— sur desn mor- 


LES 


Jai répété mes expéristdas un dde noftibit de fois, et 
j ’ai obtenu presque toujours les mèmes résultats, Il wy a 


`t 


D'HISTOIRE NATURELLE. 535 
guère que le fer oxydulé et le fer oligisté qui aient présenté 
des anomalies, en acquérant , dans certaines circonstances, 
une électricité différente de celle qu'indique le tableau. 

L'acier qui en général s'électrise vitreusement, a donné 
aussi quelques exceptions qui provenoient vraisemblable- 
ment d'une différence dans la quantité de charbon unie au 
fer, ou peut-étre dans l'effet de la trempe. Ceux qui sont 
exercés aux expériences électriques savent que la faculté 
d'acquérir uneespèce d'électrieité plutôt que l'autre, à l'aide 
du frottement, tient quelquefois à des nuances si légères, < 
qu'elles échappent à l'observateur le plus attentif. 

Si l'on compare entre elles les deux parties du tableau 
que l'on voit ci-dessus, on pourra remarquer que des subs- 
tances métalliques qui ont le méme aspect , different l'une 
de l'autre par les résultats de l'électrisation. Ainsi on évi- 
tera , d'aprés ces seuls résultats, de confondre l'argent avec 
Ie platine, la méme espèce d'argent avec l'argent antimo- 
nial , le cuivre natif avec le cuivre pyriteux, le fer oligiste 
avec le cuivre gris, etc., toutes les premières substances 
donnant des signes d'électricité vitrée lorsqu 'elles ont été 
frottées, tandis que toutes les secondes manifestent l’élec- 
iricité contraire. 

Il existe aussi quelques substances métalliques qui ac- 
quièrent , dans le méme cas, une électricité si i sensible, que 
la seule énergie de ses effets peut servir à confirmer les 
indications offertes par les autres caractères. Tels sont le 
cuivre sulfuré ct le cuivre gris qui n'ont besoin que d'étre 
passés huit ou dix fois sur le drap , pour que le premier 
contact avec le plateau collecteur produise souvent entre 


314 ANNALES DU ‘M-USÉU M 
les pailles de l'électrométre une répulsion, en vertu de 
laquelle ces pailles vont toucher les parois-du flacon de 
verre au milieu duquel elles sont suspendues. 

Au reste, les métaux ont d’ailleurs des propriétés qui 
les distinguent si nettement les uns des autres, que les ca- 
xactères tirés des expériences précédentes paraîtront de 
surabondance ; mais j'aipensé que du moinsil ne seroit pas 
indifférent de recueillir et de faire connoitre les résultats 
de ces expériences, en ne les considérant que comme de 
simples faitsliés à une branche de physique qui est devenue 
depuis quelques es doublement intéressante par. les 
‘belles ` q vertes auxq les substances. Map" 
elles-mêmes ont donné naissance; Y 


r R 


D'HISTOIRE NATURELDE ` 515 


ii t Eae 


OBSE RYAT IONS. 
Sun la pe des plantes onagraires. 


eu ue A Je JUSSIEN. 


L ’onpr de piune nommé dans plusieurs ouvrages fa- 
mille des Onagres du nom de lun de ses genres les plus 
connus, et que Ventenat a'désigné depuis sous celui des 
Epilobiènes tiré d'un autre genre, sera peut-être mieux 
indiqué par la dénomination de famille des Onagraires qui 
rappelle-l'idée du premier nom donné à cette réunion de 
végétaux , et de l'organisation du genre principal commune 
à ceux qui lui sont associés, en méme temps que par une 
terminaison différente elle empêche de confondre la partie 
avec le tont, le genre avec la famille. 

"Les Onagräires sont bien caractérisées par un ovaire ren- 
fermé dans le calice et faisant corps avec lui; par leurs 
pétales insérés au | sommet de ce calice au-dessous de son 
Kibe, égaux en nombre à ses divisions; par les étamines 
attachées au mème point , en nombre défini , égal ou double 
de celui des pétales; par le fruit multiloculaire rempli 
ordinairement de plusieurs graines dont le point d'attache 
est ati sommet de chaque loge; enfin par l'absence d'un 

 périsperme dans la graine dont la radicule, dirigée supé- 


316 ANNALES DU MUSÉUM 
rieurement, est généralement plus longue que les deux 
lobes. Ce caractère appartient spécialement aux véritables 
Onagraires qui ont de plus un scul style, et qui peuvent 
être divisées en deux sections dont l'une a un nombre d'éta- 
mines double de celui des pétales, et l'autre un nombre 
égal. | 

Nous n'avons à présent aucun changement , aucune ad- 
dition à proposer dans la première de ces sections qui est 
en méme temps la plus nombreuse. La seconde contient 
quatre genres , savoir le montinia, le serpicula , le circæa 
et le /udwigia. Ces trois derniers appartiennent certaine- 
ment à la famille dont ils présentent tous les caractères. 
Quant au montinia , il mérite un nouvel examen sur des 
individus bien conservés, pour que l’on puisse vérifier si la 
différence qui existe dans son port est une indication juste 
de celle de son organisation. En supposant qu'il doive étre 
écarté, on le remplacera par deux autres genres qui ne. 
peuvent. plus s'éloigner de cette famille. Le premier est le. 
trapa , connu vulgairement sous le nom de mácre ou chà- 
taigne d'eau, qui avoit été laissé, comme dans les familles 
de Trianon, parmi les wi aea > parce que son 
embrion avoit paru indivis, et conséquemment muni d'un 
seul lobe; mais ses divers caractères et sur-tout son port 
_ Jeranienoient près des Onagraires et laissoient soupçonner ` 
un émbrion à deux lobes. Ce doute exprimé dans les familles 
d'Ad et dans le genera plantarum, a été changé en 
certitude par l'obsery ati n de Gartner quia vu r( vol.1 p; 
127 ;t. 26.) dans le jeune fruit deux loges mo: sdont 
les ovules ou jeunes. graines. avoient une insertion Supé- 
pieure, et dans la graine mûre, seule subsistante, un embriga 


D'HISTOIRE NATURELLE. ET 
sans périsperme composé d’un très-grand lobe occupant 
tout l'intérieur, et d'un autre très-petit en forme d'écaille 
placé au collet de la radii contre la plumule qu'il cache 
en partie. Dés-lors le lieu naturel du trapa est invariable- 
ment fixé entre le circæa et le ludwigia auprès desquels il 
a déjà été placé par Ventenat dans son Tableau du règne 
` végétal, rempli d'observations précieuses et de rapprori- 

mens heureux. — — 

Le méme à réuni à cette famille le /opesia, genre Aou- 
veau de Cavanilles qui a le port du czrccea , et la méme or- 
ganisation dans divers points; mais ces deux auteurs dif- 
ferent entre eux dans le nom qu'ils donnent aux mémes 
parties de la fleur. Cavanilles décrit un calice à quatre di- 
visions, cinq pétales dont trois supérieurs droits et deux 

inférieurs coudés dans leur milieu, une seule étamine pla- - 
cée entre les deux pétales inférieurs et embrassant la base 
du style avec la partie inférieure de son filet. Ventenat lais- 
sant aux trois pétales supérieurs leur premier nom, regarde 
les deux inférieurs différemment construits comme deux 
étamines avortées; et il admet, dans un calice à quatre di- 
visions, trois pétales d'un côté de la fleur et trois 6tamines ` 
au côté opposé. Une troisième manière de considérer ces 
m panier plus weed et piss conforme. à l'or- 
ioa égal à ouai a divisions alia alternes avec 
elles. Ainsi puisque le /opesia a un calice quadrifide , il doit 
avoir quatre pétales, et lon conservera ce nom, soit aux 
deux pétales inférieurs coudés et de couleur rouge, soit à 
deux des pétales supérieurs qui ont la méme couleur. Le 
troisième pétale pre intermédiaire qui est blanc et 
3. 42 


P 


318 2 ANNALES.DÜ MUSÉUM 
dont la base plus intérieure embrasse un cóté du style, pen- 
dant que le filet de. l'étamine,, également blanc, embrasse 
le cóté opposé, paroit deoin one seconde étamine avor- 
tée. Dès-lors le /opesia sera regardé comme un genre à 
quatre pétales et deux étamines, ce qui répugne moins que 
le nombre non correspondant de Cavanilles et la disposi- 
tion respective inusitée de Ventenat. La seule différenee 
remarquable entre le Zopesia et les autres genres de la méme 
section , consiste en ce que dans ceux-ci les étamines et les 
pétales sont. en nombre égal, et. dans la nouvelle plante les 
pétales offrent l'exemple unique d'un nombre double de 
celui desctamines. = =- . cb ox dece dores dep 
—. Nousavions joint aux deux sections d'Onagraires précé- 
demment énoncées, deux autres petites séries de plantes 
dont l'une, offrant le port et beaucoup. de caractères des 
Myrtées, n’en diffère que par un nombre défini d'étamines; 
elle avoit été désignée, par cette raison , sous le nom de Myr- 
Aoides. Sans changer de place dans la série générale, elle 
formera peut-étre dans la suite une famille intermédiaire 
distincte , sur-tout lorsque le nombre de ses genres sera 
augmenté. C'est à. elle que se rapportent le fuchsia main- 
tenant si recherché des curieux, le scuzula. de Loureiros, 
le memecylon , le sirium , le santalum, etc. Il faut en sé- 
parer maintenant l’escallonia qui a la plus grande affinité 
avec levaccinium dans les Ericées ou Bruyères, le mouriria 
E^ "Aublet ou pei aloma de Swartz , plus voisin des melastomes 
selon Richard , le bæcke tr 


| bœckea auquel Gartner attribue un. pé- 
risperme charnu qui n'existe pas. dans. les. Myrtoides , et 
peut-être le jambol/fera dont le caractère cst diversement 


décrit par les auteurs. To oa aA 


D'HISTOIRE NATURELLE Sig 
L'autre série plus éloignée des Myrtées se distingue des 
véritables Onagraires par la pluralité des styles qui la rap- 
proche des derniers genres de la famille des Ficoides. Elle 
contenoit d'abord le zzocazzera ou visnea de Linnzus fils, ^ 
le vahlia de Thunberg, et le cercodea de Solander, ou 
haloragis de Forster. A l'époque où ce rapprochement fut 
fait, nous ne connoissions le mocanera que "A une des- 
eription insuffisante; et sans M. Vahl nous n'aurions pas eu 
l'idée d'appliquer ce nom à un arbrisseau des Canaries , dé- 
signé dans nos herbiers sous le nom de royena, et que le 
jardinier Riedlé avoit ainsi étiqueté dans sa collection de 
Lénériffe, tant ses rapports extérieurs avec le royena sont 
frappans. Ce genre doit donc être séparé des Onagraires , 
réformé dans quelques points et reporté ensuite aux Ebé- 
nacées ou Plaqueminiers. Le vahlia n’existe pas en assez bon 
état dans nos herbiers pour que l’on puisse déterminer sa 
véritable place dans l'ordre naturel; son port l’écarte des 
Onagraires , quoique son caractère décrit l'en rapproche. 
Le cercodea , mieux placé, tient véritablement le milieu 
entre les Onagrairesetles Ficoides, et présente, comme les 
unes et les autres, le calice adhérent à l'ovaire, portant à 
son sommet les pétales et les étamines. Il abpasuente aux 
premières par son port et par le nombr | des étami 
double de celui des pétales; “ilse rapproche des köde 
par la pluralité des styles et la présence d'un périsperme 
charnu que Gartner a observé ( vol. 1 , p. 164, t. 32 ). Sui- 
vant cet auteur, sa graine est recouverte d'une seule mem- 
braneau lieu de deux qurexistent généralement dans toutes 
les graines ; ce qui paroit faire. présumerque son périsperme 
n'est que la membrane intérieure épaissie. Au reste , ce pé- 
42* 


320 ANNALES DU MUSEUM 


risperme, quelle que soit sa nature, pourra déterminer 


l'existence d'une nouvelle famille intermédiaire entre les 
deux énoncées, et caractérisée par cette structure de la 
graine , par la situation de l'ovaire dans le calice , par'la 
pluralité des styles et le nombre défini des étamines. 

Il existe un autre genre que son port et son caractère 
rapprochent beaucoup du cercodea , et qui ne peut plus en 
être séparé ; c'est le proserpinaca qui, regardé probable- 
ment comme monocotyledone, avoit été placé dans les or- 
dines naturales de Linnæus auprès du pofamogeton , dans 
les familles d'Adanson et de Bernard de Jussieu à la suite de 
_ lAydrocharis. Jeľavoislaissé pareillement dans la famille des 
Hydrocharidées, ne connoissant pas alors cette plante ; mais 
en méme temps j'annongois une incertitude sur le nombre 


loges monospermes, on reconnoit l'affinité de ce genreavec 
le cercodea dont il diffère seulement par les étamines en 


point au rapprochement de ces genres, puisque dans le 
teiragonia réuni aux Ficoides , et dans quelques Zudeeigie 


= 


| 
| 
| 
| 
| 


D'HISTOIRE, NATURELLE. 921 


parmi les Onagraires on retrouve également des plantes 
apétales. Le périsperme dont parle Gærtner, qui n'admet 
en méme temps qu'une dis dans la graine, est de la 
méme nature que celui du cercodea. Cependant un carac- 
-tère énoncé par cet auteur, présente un contraste frappant: 
il dit que dans ce dernier genre la graine est attachée au 
sommet de la loge, et dans son £rzazs , c'est au bas de la loge 
qu'il place cette insertion, Cette différence tendroit à séparer 
ces genres, d'ailleurs si voisins ; mais Richard a levé la diffi- 
culté depuis la lecture de ce mémoire, en nous communi- 
quant l'analyse faite par lui de la fleur et du fruit du pro- 
serpinaca qu'il nous a permis de faire graver d’après son 
dessin. (Pl. XX X f. 1 ).Ony retrouvera l'attache , lenombre 
et la forme des parties; on y verra sur-tout que la graine 
est attachée au sommet de la loge, et la radicule dirigée 


supérieurement comme dans le cercodea ; ee qui, selon 


Richard, est un caractère principal dans cette petite série 
de végétaux. Il fortifie cette affinité en présentant un em- 
brion-plus court qu'il n’est indiqué par Gartner, et plus 
semblable en ce point à celui du premier genre. 
. Un troisième, maintenant mieux connu , vient se réunir 
aux précédens; c'est le myriophyllum ou volant d’ cau plac 
2 min ALIOL 


gre nous avions ass 
moins que si son embrion est dicotylédone ei son ovaire 
adhérent, il devroit être ramené à l'ordre des Onagraires. 
oint a été éclairci par Gartner qui a changé le-doute 

1 pair les deux caractères. Il décrit( vol. 1, p. 
ans le M, spicatum des fleurs mâles et des 


7m 


0 erm aux Naiades , en irébseryant néan- 


$ 


5x "Si l'on: 
avec celle du #apa me 


- 322 ANNALES DU MUSÉUM 


femelles , tantôt dépourvues, tantôt munies de pétales qu'il 
ne porte qu'au nombre de deux ; Vaillant, Haller ct d'autres 


en avoient vu quatre , mais cette différence'est peut-être une 
suite de celle que l'on observe dans le fruit qui a tantôt deux: - 


. tantót quatre graines. Richard, qui a aussi examiné ce genre, 


a compté quatre pétales dans la fleur mâle du AZ verticilla-: 
ium , et n'en a trouvé aucun dans la fleur femelle. Desfon-: 
taines a fait Ja méme observation; ce qui explique la di» 
versité des observations relatives à l'existence des pétales. 
Richard à vu d'ailleurs, comme Gartner , huit étamines in- 
séréesau sommet d’un calice à quatre divisions, quatre stig- 
mates sessiles, un ovaire adhérent,un fruit à quatre loges mo~ 
nospermes, des graines attachées au sommet de chaque 
loge , et un embrion dicotylédone à lobes courtes, a ra- 
dicule supérieure plus longue. Il admetaussi un périsperme 


semblable à celui des genres précédens, en quoi il diffère 


un peu de Gærtner qui ne parle que d'une membrane in- 
térieure épaissie. Comme le dessin de Richard paroît plus 
complet et plus exact que celui de Gærtner, nous le pré- 
sentonsici (pl. XXX f. 2) de son aveu , et nous pensons qu'il 
confirmera l'affinité de ce genre ayec le cercodea et le pro- ` 
serpinaca entre lesquels il peut même servir à ét ablir une 
transition, puisque sa fleurmäle avec ses pétales ressemble 
beaucoup à celle du premier, et sa fleur femelle, dépourvue 
de corolle , se rapproche en ce point du second. ^ 57 

mpare en l'organisation de ces trois genres 
ntionné précédemment , et du gaura: 
que Gærtner décrit, vol.2 ;'p. 205, t. 195, on trouvera 
entre elles beaucoup d’affinité. malgré l'absence du péris- 
perme ét la présence des pétales dans ces deux derniers, 


FAUNE NV 


D'HISTOIRE NATURELLE 523 
et on en. conclura avec certitude que les deux genres rap- 
prochés i ici du cercodea , sont aussi voisins des Onagraires. 
-Il faudroit examiner des individus vivans, 1.? du ! ‘genre 
ammania dont plusieurs espèces, semblables par le port à 
quelques onagraires, s'y rapporteroient entièrement si l'o- 
vaire étoit reconnu adhérent au calice ; 2.° du aas qui 
a aussi. un. port semblable, mais dont embrion n'a pas été 
assez examiné ; 5." du callitriche qui , annoncé par Gærtner 
{vol 1, p. 53o, t. 68). comme dicotylédone, paroît avoir 
"beaucoup d'affinité avec les précédens par une Or GURA 
conforme en plusieurs points. 

On devra encore étudier l'Azppuris qui , dans les séries 
réputées naturelles, a loujours été associé comme le zzyrzo- 
phyllum aux plantes diaires entre les 
Acotylédones ol les Monocoty lédones. Pte: placéesaux 
aisselles des feuilles verticillées , sont hermaphrodites ou fe- 
melles; leur calice adhérent à l'ovaire forme au-dessus un 
petit rebord presque entier, au paroi intérieur duquel est 
insérée une étamine unique ; un style simple surmoñte cet 
ovaire qui devient un fruit monosperme couronné par le 
limbe subsistant du calice. Gæriner ajoute que l'embrion 
cylindrique dont la radicule se dirige vers le bas,- est en- 
touré d'un périsperme charnu, et il ne dit point s’il est 
entier ou divisé en deux lobes. Richard | dans des obser- 
vations manuscrites dont nous lui devons encore la commu- 
nicalion, complète et rectifie celle deGærtner. Il montre avec 
exactitude dans son dessin que nous joignons ici ( pl[. XXX, 
fig. 3), la situation et la forme des diverses parties. Selon 
ine est attachée au sommet de la loge comme dans 
inés ; l'embrion. pareille- 


lui , la grai 
les genres que. nous avons exa 


324 ANNALES DU MUSÉUM 

ment cylindrique est entouré non d'un périsperme, mais 
d'une membrane un peu charnue; sa radicule est dirigée 
vers le haut , et sa base se divise en deux petits lobes. Faut- 
il en conclure une analogie de l’Aippuris avec les véritables 
-Onagraires qui n’ont qu'un style, quoique ce genre soit uni- 
loculaire monosperme, dépourvu de pétales et à calicenon 
divisé ? Auroit-il un rapport plus marqué avec la famille des 
Chalefs eleeagni, également apétale à fruit adhérent et 
remplie d'une seule graine dont l'embrion dicotylédone est 
dépourvu de périsperme? Avant de prononcer sur cette ques- 
tion , il faut soumettre les Chalefs à un nouvel examen, en 
séparer une section entière qui formera une famille dis- 
tincte, et détacher de l'autre section des genres que la 
présence d'un périsperme ou d'autres considérations doivent 
faire porter ailleurs. Lorqu'elle sera ainsi dégagée de ces 
associations étrangères, on connoitra mieux ses rapports, 
et on jugera peut-être que l’Aippuris qui a quelques carac- 
téres communs avec elle, en cache d'autres plus importans 
qui l'éloignent et qui sont indiqués par un port différent et 
des habitudes contraires. 


AF. 1. a. Fleur du proserpinaca grossie, b. La méme dont le limbe du calice est 
entrouvert pour montrer les trois étamines et les trois styles. c. Etamine oed 
| d: "— ec en travers , divisé en trois loges. e. Le méme coupé pp 


séparé 


F. 2. a. Fleur måle grossie du sr ot verticillatum , munie de ses pé- 
tales et de ses étamines. b. La méme dont on a té les pétales et les étamines 


Ü 


Pd 


 p'nrs sd iin E — ATURE LI. C 
pou laisser volt leur point d'attache. c. Etamine séparée. d, Fle Fleur f melle grossie, 
-dépo de=pétales etr d'eramines y COuroni ée par Tes dete E EE es 


ae stigmates. e. Son fruit grossi , coupé en travers , contenant quatre loges, fi Le 
même coupé dans Loud € m graines. g. Graine 
séparée. À. La méme pt uation de l'embrion. 
i. La méme diis: en travers. 5 kaika i 

M ITE 


e 5 Etamine, séparée. 


la situation de la graine. 


» pc 


ur 74 a. Fleur $ grossie du ipti? dans laquelle on voit au-dessus de l'ovaire 
se quatre divisions du calice, les deux pétales supérieurs droits , les deux infé- 
rieurs coudés dans leur milieu; le style dont la partie inférieure est entourée 
immédiatement d'un côté par la base élargie du filet de l'étamine fertile , de l'autre 
anl ped ae filet s stérile > quia la forme d'un em À b. Un des péri 


ps. “+ PART 51 — no D 


dai EC 


CGU NOS d E MES ALTE SES nar ES Por PN ai x. LS ib PET A ab gal. Sun di igi pv Vs 

CRURA Giu 549: mn rh, Fe ' Anata 

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RIRES TES E MN SE fp tog X2 Ait Ro yuibh i BA, SOS : dis 


po pe mmm nd 


‘336 AINNAUES DU MUS E UIM! 


Ap E axi N O0 T. T C qs 
“Son introduction. des Bruyères en Europe et sur keur 
CERTUS e oia | dlture si: le d Jardins. A iis 


On 1É sla L rtoi Teu 
ANS i" p e^ an * R 

ARa ikia tm u " Ne 

amévo' P 5b ebano dori io sprl ánjbidiíean X sb aucore AUS UE 2 
Heu sea zf -zioh eruoiioqus sols, sachant ;-coilsish-saeiei:ileciieus zal 


Sii £9 le, © Ho trèlast aihen B i: 211 
ET. $2 


e^ $ »- p 
exi 55 SGF sre 


- E 


Aar vs ms ts Le: sous le we d'agré- 
ment, doit être mis en première ligne avec les protéa, les 
diosma et les daphnés, dans les jardins consacrés à la cul- 
ture des plantes étrangères. Presque toutes les espèces qui 
le composent sont originaires d'Afrique. L'Ethiopie , le 
Cap de Neneagliepirenee , les montagnes desiles de France, 


ns: 


Boo Cete. ti e doit fa e sur le è né dans le 
second volume des pet de Eth Min, ; pag. 444. Elle rupes objet. que d'in- 
diquer les grandes collections d'espèces vivantes de ce genre , qui existent en 
Europe. Pour les détails sur l’époque de l’arrivée de chacune des espèces en 
particulier , on peut consulter 1.° une dissertation de Jacq: Beruh. Struye, pu- 
bliée sous la pe de M. Thunberg en 1785, dans laquelle on trouvera 
tous les auter i ont traité des bruyères jusqu’à cette époque, avec 
de leurs — 2.9 l'hortus kewensis de M. Aiton, qui fait connoître 
Je botanistes, les voyageurs ou cultivateurs, qui ont introduit ces plantes en 

Angleterre jusqu'en 1789, époque de la publication de son ouvrage; 3.° et enfin, 
le bel ouvrage de M Eve ; dans lequel se trouve p avec c élégance, m 
partie de ces ar 


D'HIS TOUR EÙ N'ATUIR PILE. 397 
de là "Réünion et de Madagascar, en fournissent plusieurs 
<entainés GUSpBeen L'Europe n'en a offert aux recherches 
des botanistes qu'une vingtaine jy! cotupris leurs váriétés. 
L’Asie n'en a produit que trois à quatre; et jusqu'à présent 
on n'en à pas” découvert une seule danis! toute P Amérique. 
|. Ce genre si nombreux en éspéces a donné son noi à la 
famille naturelle des bruyères que quelques botanistes ont 
nonimé bicornes; en raison de la configuration des étamines 
d'un grand. nombre d'entre ellés. Il fait — -— i — 
de l'octandrie monogynie de Linnæus. o | | 
^ Les bruyères sont des arbustes j des sr rich li 
grands arbrisseaux — s'élèvent depuis ı décimètre jusqu'à G 
mètres e pouites er ph à2o o pieds). Leur verdurede différentes 


LE A d x "n 
O général LE OV agréable à I VVEZ y uc pre cuenten Y» 
HT H T GEN +de 9 2 NES Bow yi xtd 
toute l'année avec di ers nba to dii ité; suivant le cours 
ion pg 2 å 3 4 ARTE F di More 1 
isons. Leur p porta délivre iquees nee forment 
Éd CE Go IC wo ytet 1 11. 
de petite a arrondies 


composent des tapis!serrés de: plusicting licucid'éindad; 
d'autres des ‘buissons touffus de, figure pittoresque; et le 
plus grand nombre prend: des formes pyramidales très-va- 
riées. Mais c'est sur-tout par Ja formie!, Jav multitude et 
l'éclat de leurs fleurs , que les bruyères s sont iue e 


ken Boni? est qs boi ics ernu 


pes My "c om ir d'une 'épin ab ge jaji 

pois. D'eatevicepiias ont leurs Béurs en forme de tube, donë 

quelques-uns ont jusqu'à 4 décimètres( 1 enr et demi) de 

long: Leur couleur est extré ariée ; onen voit d'un 

vert herbacé, de blanches, de vicletiéh; de lilas, de jaunes, 

d'aurere, y de ponceau , de rouge et de couleur de feu trés- 
4 


528 ANINA IES A D Un MjU- S; É;U M o 
éclatante.: Cháeune? | de; ces «fleurs y avant que donnes Ansa 
&olideug;la plus iniénse , passe par toutes les teintes. qui lui 
appártiennerit;- de: manière que l’arbuste qui les. produit 
offre un bouquet. dont, les couleurs sont agréablement nuan- 
e&es;;.elles sont d'autarit plus- apparentes, qu 'elles tranchent 
déc. deivert: fanéiet: souvepb rembruni.,.des feuilles.qui les 
it tes ; en.outze , joighent à cet avan» 


age:celii-decfleurir-j fost de. coisenrer leur fléur:quel- 
eae emma ems etide pr duire des fleurs, ;suivaiit 


ESSET. ^ des E 
We; : nee C les saison de l'année; iten: aaa 
XIUSI eunsog ss axe rt ntm: 


xm co ae fa £ 
ropres Er Porne mént: dès serres; qui. des 
font Pott (los: árateurset leur: font désirer de pouvoir 
Si ii Li 1.1 yi d an ld ula: r:li 
pier ; especes qu: 71. est possible, 


‘i LBropsrcoué nous; venojis ie le le. diras ne possédoit 


Jiii un- idus ncm rnb, ot «ef désir. ne tarda. pas 


uci. én, gs M, Masson, .botan 


D'HISTOIRE NA EURELEE, 929 
rinthoïdes, eiscaria , pluknetii, petiolata , petiverii „et plu- 
sieurs autres non moinsintéressantes, Le: mérite encore. plus 
distingüé de: la plupart de ces espèces ne fit qu'aceroitre 
Penvie d’en posséder une plus grande quantité; Les Hol- 
landais , possesseurs. du. cap. de Bonne-Espérance, en firent 
 Yenir un grandon et; les: .Eépnudieonk;, par. le.com- 
merce ,. dans. différens jardins. de l'Europe. 

Les voyages de. MM.Sparmann, Thunberg et autres bo~ 
aika tant au cap. de Bonne-Espérance, qu'aux iles de 
France; de.la. Réumion:et de Madagascar, augmentèrent le 
Morte da aiiin connues, .eL. Je portèrent à soixante- 
quatorze. ‘Les noms. de ces nouvelles espèces, sont consignés, 
deno le "isiesne, gura s je ajr à édition de 17 84. 


PIE ro i e FE | p E i Rut ze ie odas J : 2x Um aes 
meis 1s une propoñtion e »nsidérable; Willdenow dans 
'édi grad «dui S PM CE NET A ON T :. FES 
ré "Species. pl de; Liiineeus. quil a: donnée 
n VIE (002799); le forte à. cont. trentessapt "— 
dülirente jowsi pestia SH mo 
nil étoit  difbeie: de eróinesqu'en. trois années. cette d 
? Rire PAPE espèo es: c'est: x css endis 


AAX21 2 2I 1722À2. 


cé: qui est arrivé. M. Hibbert rare dans i Som jardin. de, 


Qitte. galicia säne-doute le cae nbinlieuse: de: toutes. 
celles. qui existent. vivantes en Europe. Après elle, vient, 
" de Mi L . Kennedy et : Lée; .elle-renfemne. deux ens 
espèces a eilde: Kew ocoupe letroi 


— 


330 ANNALES DU MUSÉUM 
sième rang, et il en est beaucoup d’autres en — 
an sont inférieures à cette dernière. 

Après ces immenses collections de bruyères , viennént 
APA des Hollandais : elles sont moins nombreuses qu'en 
Angleterre, et ne contiennent pas autant d'espèces. On es- 


ume par les différens catalogues qu'on possède des assorti- . 
mens quise rencontrent dans cette République, qu'il s'y- 


trouve environ cent quatre-vingt pus ou variétés dé- 
terminées. 

. En Franee, on est. plus: arriéré sur la possession di 
bruyères vivantes; on y compte quatre -c collections remar- 
quables , savoir ; celle. de madame - Bonáparte à la Mal- 
maison ; celles des citoyens Cels et -Dumont-Coürset ; et 
celle du Muséum national d'histoire naturelle. Ces quatre 


collections réunies présentent à àrpeu-près cent soixante es- 


ne ou ili comin distinctes et eamitóputasn opu 

'ctions de l'impératrice de Russie: à Pétereboutg; 
et des l'empereur allemagne: à FRS ares. , acquises en 
Angleterre et en Hollande , peuvent s'élever à une cen- 
taine copines -enfin m d'autres. jardins de l'Eu- 


NN o 
* + ++ Ae t CM 3 e 
"wu * "a * 


st 


| des as “de br choisies. 
leur eg et l'éclat de jen re mais ‘aucun : d'eux i do 
. peut entrer en comparaison, pour la quantité des Mice 
kd les collections que nous avons citées plus haut. : +, 
- Quoique le;nombr 


ombre des rugirons  cuitinins, sn Mfg 
oii Miis rable ; on est encore for é de possé- 
ler toutes les espèces connues qui existent et qu'on peut. 
se. procurer. Si l'on coulo di Jés: herbiers de pp 
de erat, de Chapellier , de Brugniè | 


D'HISTOIRE NATURELLE. 931 

du citoyen Bory-Saint-V incent et autres botanistes et voya- 

. géurs, on s'assurera qu'il peut être augmenté de plus du 
double en belles espèces aussi agréables que celles que nous 
possédons. Celles des montagnes des iles Canaries, de la 
Réunion et de Madagascar sont remarquables par leur haute 
stature. Plusieurs sont de grands arbrisseaux dont les tiges 

| acquièrent la grosseur de la jambe, et forment des buissons 
touffus d'une verdire perpétuelle; l'un. de ces derniers se 
‘couvre d'une multitude de fleurs de couleur lilas tendre, 
-extrémement douces à la vue. Quelques voyageurs assurent 
que le miel vert si estimé par son parfum et ses qualités , 
est recueilli par les abeilles de Madagascar, sur plusieurs 
espèces de bruyères qui croissent sur les hautes montagnes 
de cette grande île. Ces insectes d'une part, qu'on assure 


-être d'une espèce différente des nôtres, et de l'autre la pos- 
_$ession de ces beaux arbrisseaux, sont bien dignes d’exciter 
-Yanibition des Européens par les avantages qui résulteroient 
-dé leur naturalisation, soit pour l'agrément ; soit pour 
'Putihté. ic i Eos 
La culture des bruyères exotiques est encore peit connue 
-en Europe ; elle y est regardée comme difficile , et c'est la 
‘raison pour laquelle ces arbustes sont si peu répandus dans 
Jes jardins de cette partie du monde. En Angleterre, elle 
est plus avé T ée’ que pi "-tout aill eu s:ce sont MM. Lée 
et Kennedy qui ont le plus contribué à la perfectionner. 
Nous allons indiquer les procédés qu'ils employent , et qui 
nous ont été eoiniuniqués en partie par M. Joffrin; nous 
y ajouterons ceux qué l'expérience nous à fait reconnoitre 


ligneux, se multiplient de grames , de boutures.et de mat- 
cottes. La multiplication par:les graines est la plus lente, 
mais la plus abondante, :cellé qui procure des sujets plus 
vigoureux et de nouvelles. variétés plus ow moins. intéres- 
'santes. Là voie des boutures est la plus expéditive 5 elle ac- 
-célère la jouissance de plus d'une année, mais ellene fait que E» 
. ‘propager les espèces qu'on possède déjà. Quant à celle des 
marcottes, elle est peu employée par la raison qu'elle est 
moins productive;:que les jouissances qu’elle promet. sont 
“plus tardives et plus incertaines , et qu'elle occasionne sou- | 
. vent la perté des: iotivpinsdam d ona marcotté lès rameaux; | 
aussi est-elle presque. généralement abandonnée : nous n'en 
:parlerons donc pas i ici; piieis elle n'offre aucun procéd 
qui lui soit iatdinidin Nous ne:croyons pas que l'art de la 
-greffe ait été employé jusqu'à présent pour la. multiplica- 
‘tion de ces arbrisseaux; il pourroit cependant être de quel- 
qu'utilité pour propager des espèces rares qui poussent foi- 
blement et ne fructifient pas dans notre climat. La bruyère 
à balai ( erica scoparia Lin.) paroît devoir fournir un bon 
‘sujet dans les peti: cette espèce est Sesiones. : 
^ Les graine perdent p ro 1 


X pe #. j d 4 bod 


332 ANNALES > D U : MUSEUM 


: E. 
priétés OA: H 3 RDUM, E CTS 


es s t-nnes et séparées de 


lemts capsules: ; mais elles la- conservent plus d'une année - 
quand elles sont renfermées dans leur enveloppe, et qu'elles 
restent attachées aux rameaux qui les ont produites. Le 
‘temps le plus fi favo à leur semis, est vers le25 y 
Shoes X RE it — On choisit des pots de -- 
cuite, d'une grandeur proportionnée à à la quantité de se- 
mences qu'on possède de chacune des espèces 2 vi manière 
-que les jeunes Pon se trouvent très rapprochés les uns 


oror ortic 


D'HISTOIRE NATURELLE. 333 
des autres, sans cependant. se nuire mutuellement. Il vaut 
mieux que les pots soient plus: petits que trop grands, parce 
que l'humidité surabondante que ces derniers récéleroient 
long-temps , feroit périr..les jeunes plantules à. mesure. 
qu'elles naitroient. On met. au. fond de chacun des vases, 
de menus tessons de potsjusqu'à la hauteur de 8 décimétres 
(3 pouces ) au-dessous de leur bord supérieur ; ensuite on 
remplit le reste du vide avec du terreau de bruyère passé 
au tamis fin. (1) On le comprime assez fortement pour qu’il 
—— forme un plancher qui ne laisse que de très-petites cavités 
dans son intérieur , et on. l'unit exactement à la surface. 
Les graines séparées de leurs capsules doivent être répandues 
le plus exactement possible sur: toute: la. surface de la terre 
du vase qui doit être- d'enyiron - 13 mill es. | 
au-dessous de son bord supérieur. Enfin pour. terminer le 
semis, on répand: sur les graines autant. de terreau de 
bruyère qu'il en faut pour les cacher lorsqu'elles sont. très- 
fines ; comme celles de erica cinerea L:) et l'on recouvre à- 
peu-près du double. de cette épaisseur celles qui, comme les 
semences de l'erica pluknetü L. sont plus grosses. Quelques 
personnes recommandent de couvrir la terre des semis 
d’une légère couche de mousse fraîche (2) pour entretenir 
spadiamidisé fayorable à la germinat a 


sn. On peut. acsi site sitire publié dans la oollegtion des dore 

de l'Académie royale des sciences , imprimé en 1787 , sur l'usage du terreau de 

Bruyère dans la "xh des arbres étrangers, page 481 et suivantes, - n 

9 Mos intéressant ouvrage du citoyen: Dumont-Coyrset , intitulé ; le Dote- 

T xS 2,pag $685 L A e "LE : i ; 197 4B0t d itgi 
ák 


334 ANNALES DÜ MUSÉUM ! 
quelquefois un inconvéniént grave ; la mousse renferme sou- 
vent une très-grande quantité de germes d’animalcules qui, 
.se développant par l'humidité chaude du lieu où l'on place 
les semis, mangent et détruisent les plantules à mesure 
qu’elles naissent. Le moyen de remédier à cet inconvénient, 
est de faire passer la mousse dans un four échauffé à 60 
degrés environ, et de l'y laisser pendant 10 minutes. On 
est bien sûr alors qu’elle ne récèle ni insectes vivans ni 
œufs susceptibles d'en produire, et’elle n'en est pas moins 
propre à remplir l'objet qu'on se propose, qui est d'abriter —. 
de la pos gene des semences au deese 5 ge 
mination. SN i 

Les semis une fois faits, il per que les vases qui les con- 
tiennent soient placés le plus horizontalement possible sur 
une couche tiède couverte d'un châssis, et enterrés jus- 
qu au niveau de leurs bords potias me le terreau de la 
couche. 4 

Les arrosemens aan ètre fréquei mais m 
pour ne pas découvrir les graines et les faire couler hors 
des vases. On se sert d'un arrosoir à pomme bombée, dont 
les trous sont trés-petits , » et qui, versant l'eau en forme de 


"T à Re à xs 28. — CANNE S UTE Sa TT. ti ri 


be 1a terre sans ta Datire et sans get les 
graines de leur place. Cette opération doit être répétée : 
trois où quatre fois par jour jusqu'à: ce que les graines 
ayant germé, les feuilles seminales des jeunes plantules . 
. commencent à sortir de terre : ; alors on modère les. arro- 
semens‘, et on nele: ad: rini tre qu 'en prop rtion du besoin 
des jeunes plants. Tl est essenti là la réussite de cessemis 
de renouveler souvent l'air des châssis sous lesquels on les 
tient : pour cet effet, on lève lesvitraux des — toutes 


D HISTOIRE NATUREL E. 355 
les fois que le temps est doux’, qu'il ne tombe pas de pluie 
trop abondante, et que les rayons du soleil ne sont pas 


trop ardens; il faut, au contraire, les en garantir avec soin 


par des paillassons à claires-voies, des nattes, et mieux 
encore par des toiles de canevas très-claires ; au moyen de 
cette culture, les jeunes plants croissent et s'élévent, et 
lorsqu'ils ont atteint la hauteur de 4 ou 5 centimeétres( 1 
pouce et demi à 2 pouces,) on les transplante avec les pré- 
cautions qui seront détaillées ci-après. —— it 4b 

'Toutesles bruyéres se propagent plus ou moins par la 
voie des boutures, mais leur réussite exige des soins as- 
sidus et quelques procédés particuliers : nous allons indi- 
quer les-plus essentiels. La saison la plus favorable à leur 


reprise est celle dans laquelle les arbustes entrent en végé- 


tation, et lorsqu'ils y sont depuis huit à dix jours, cequ'on 
reconnoit aisément aux jeunes bourgeonsde 2 à millimètres 
de long (1 à 2 lignes) qui poussent à l'extrémité des ra- 
meaux; ét qui sont d'une teinte de verdure plus tendre 
que celle des branches. On choisit des bourgeons, longs 
d'environ 26 millimètres( 1 pouce) sains et vigoureux ; on 
les sépare de leurs branches sans les couper , mais bien en 
les arrachant de haut. en bas, afin qu'il reste à leur base 
le petit noeud qui les attache à leur tige, et méme une lé- 
talon de la bouture. Si l'on a lieu de craindre que cette 
opération ne nuise à l'existence de l'arbuste sur lequel. on 
Ya fait, ce qui arrive souvent lorsque les individus sont 
jeunes et fluets, on coupe de jeunes branches avec la ser- 
pette, et-lon.en éclate les. rameaux propres à faire les 
houtures.: Celles-ci doivent être dépouillées depuis leur base 
| | 44 * 


336 ANNALES DU MUSÉËÉUM 


ou leur talon jusques versles 2 tiers de leur hauteur, dés: 


_ feuilles qui les couvrent ordinairement , et pour faire cette 
opération > On se sert de ciseaux fins qui coupent les feuilles 
à rase des. rameaux , sans déchirer leur épiderme.” - 


^^ Les vases les plus propres à la réussite des boutures de 


erba sont les-pots de terre cuite, minces, un peu poreux, 


et d'environ 2 décimètres (7 pouces et demi) de diamètre - 


par le haut; on les remplit à à moitié avec de menus tessons 
. de pots et de la méme manière que ceux pour les ‘semis ; 
mais la terre‘ destinée à combler le vase doit être préparée 
d'une manière différente :il faut qu'elle soit plus compacte 
et plus forte; on lá compose: d'un tiers de terre grasse, 
doucé au toucher et un peu säblonneuse , et dé deux autres 


tiers deterreau de bruyère, le tout passé au crible et mêlé- 


ensemble’ lé plus exactement possible. Après l'avoir ‘com- 
primée módérément dans le vase, on y plante les bou- 
tures avec un plaritoir ; elles doivent ètre enfoneées en terre 
d'environ les 2 tiers de’ leur longueur; et espacées entre 
elles d’à-peu-près 13 millimètres (un demi poucé) dans 
toute la surfaéo- de ha terre et jusqu 26 millimétres ( t 


Erw ET Si. PPT 


pouce) dù bord da pot: P H ^e que Fidei soit onim 


ne UP ao uad PRE | dr ti- X M 
nt ea etsi VOUI XUI UV UV ARIAVUULA SL 1 ; AUX 
* ; 


means enveloppé de “mousse” fraiche; pour *empèche 


hiis Ll moder - Airit qu ? 
' 


tation faite, on arrose’ e copieisemont Les poji: 


A, 


, DAISTOIRBNATURENEE. 357 : 
manière à imbiber la masse de terre qu’ilscontiennent ; en- 
suite on les enfonce jusqu'à leur bord supérieur dans le 
terreau d'une couche chaude de 15 à 18 degrés. Après cela, 
on couvre la terre de chaque pot de boutures, avec de pe- 
tites cloches de verre blanc ou des entonnoirs de: pareille 
matière. ;Il.convient que ces cloches ou entonnoirs: ‘soient 
d’un diamètre de 13 millimètres ( 6 lignes) moins grands 
que celui des pots, et qu’ils:soient enfoncés en terre de 9 
millimètres {4 lignes ) pour empècher l'entrée de l'air exté- 
rieur. Par la méme raison, on bouche avec un morceau de 
liége l'orifice-du tube de l'entonnoir , si l'on a donné la pré- 
férence à cette sorte de vase. À notre avis elle: la‘ mérite, 
1. , parce: qu'au moyen du tube dont on ouvre ou ferme l'ou- 
verture à volonté, on a la possibilité de renouveler l'air 
des boutures et de laisser échapper au dehors lés gaz quise 
développent par la fermentation de la terre et de la végé- 
tation ; 2." et parce qu'on les trouve plus communément , 
qu'ils cóütent beaucoup moins et remplissent le méme objet 
que les cloches. Les boutures étant couvertes de leurs en- 
tonnoirs, on recouvre ceux-ci avec des cloches d'un verre 
épais: et obscur assez grandes peur renfermer cinq entonnoirs 
ou petites cloches de boutures, ou trois au. moins; rángées 


danh une: forme sireulaire À; défaut deces grar E T 
ent eh de ace peut se servir 


LS 


sont.pas aussi "otio 


Xx Jj à 4 Qu RE PEEL: yi 204 4 x 
iii i$ Cj 
-d& reus 1 l Es 


Les; EE i sd es ré ich Re Fat 


sousrles ae sIonliis ou sous les: châssis, une tempéra“ 


ture dera ià 35 degrés de. ‘chaleur ;:2.°: à les. ábriter. des: 
rayons du soleil pen les. biditcowidix premiers jours de 


338 |^ ANNALES DU MUSÉUXM 

leur plantation, à les en préserver seulement depuis neuf 
heures du matin jusqu' à trois de l'aprés-midi dans les six 
jours suivans, et à les en garantir pendant les deux ou 
trois heures les plus chaudesde la journée, les quatre ou cinq 
derniers jours de leur reprise; 3." à les visiter souvent pour 
voir si la terre des vases ne sedessèche pas trop, et dans ce 
cas pour l'huniecter en faisant couler de l'eau entrele bord 
du. pot et celui de Ia cloche qui le recouvre particuliéres 
ment. Cette précaution est nécessaire , sur-tout après les dix 


iers que les boutures ont été faites. S'il s'établis- 
ik: sous les clochesuné-h m idité surabondante qui don- 
. n&t lieu à la croissance de la moisissure ( zucor ou bissus), 


ce qui arrive souvent; il faudroit alors lever les cloches de 
dessus les boutures , laisser celles-ci pendant quelques ins- 
tans à l'air libre en les garantissant du contact dela lumiére 
vive , diviser la terre de la surface des pots jusqu'à 6 ou g 
millimétres (50u á lignes) de profondeur, avec une mince 
spatule de bois , et enlever les feuilles tombées et les bou- 
tures qui n'ayant pas repris, seroient mortes. 


- Au bout de vingt. ou vingt-cinq jours on est bostes 


sûr dela réussite d es qui n'ont perdu qu'une par- 
tie de leurs feuilles et do dont la végétation s'est continuée. Il 
n'est pas rare d'en voir , ; prt cet éspace de temps, dont 
les rameaux se sont alongés de plusieurs centimètres ( 1 p. 
ou 2), alors il convient de renouveler l'air souvent , de les 


accoutumer- LS à apporter im: lumiére du soleil et. 
deles arroser lé 


- i 
Raro. 


bie mm NET SE AVE Y Torsa- 


qu'elles sont bien reprises! on es les cloches , on les 
retire:des-chássis.et on les meten. "plein air à l'abri. du ilio 
_et des coups de soleil du midi. : 


| 
l 
| 
| 


D'HISTOIRE. N ATUR BULE 339 

- La transplantation des jeunes bruyères , provenues de 
boutures ou de semis, n'est pas sans danger ; cependant 
il y. à moins de-risques à courir lorsqu'elles sont jeunes 
et bien enracinées, que lorsqu'elles sont fortes et boiseuses. 
Le moment le plus favorable à leur réussite est, comme 
pour toutes les boütures, celui où elles commencent à 
entrer en végétation. On dépote. les jeunes plants réunis 
dans un seul vàse , et aprés avoir enlevé la motte de terre 
qui reste moulée sous la forme du vase qui la contenoit, 
en en sépare la masse de tessons qui garnissoit le fond du 
pot ; ensuite, à l’aide d'un couteau bien tranchant ,on taille 
autour de chaque arbuste une petite motte de terre dans la- 
quelle se rencontre le plus de racines qu'il est possible. A 
mesure qu'on détache ces jeunes plants de la masse de terre 
- principale, on les plante séparément. Les plus petits pots, 
c'est-à-dire ceux de 8 centimètres (5 pouces de diamètre ) 
doivent étre préférés pour ce premier empotage; de plus 
' grands vases én récélant une humidité trop stagnante, nui- 
roient à la végétation de ces plantes délicates, et en feroient 
périr un grand nombre. La terre qui leur est la plus favo- 
rable est celle qui a été composée comme pour les boutures ; 
seulement elle doit être un peu moins fine, afin d'être plus 
en rapport avec låget la force des plants... ^ —— 
Les jeunes individus provenus de semis ne pouvant être 
séparés de la méme maniere que ceux obtenus de boutures, 
- parce qu'ils sont souvent très-rapprochés les uns désautres, 
on emploie un autre moyen. Après avoir dépoté la motte 
dé terre dans laquelleils se trouvent , on la presse doucement 
entre les deux mains, de telle sorte que la terre qui entoure 
les racinés des plantules s'écoule etles laisse libres, sans qu'il 


340 ANNALES DU MUSÉUM 


s’en rompe qui soient nécessaires à leur reprise. On les 


étend à l'ombre sur une terre humide, et on les recouvre : 


d'une légère couche dela méme terre , de mousse fraiche ou 
d'un linge mouillé. Cette précaution est essentielle pour 
empécher que l'air ne dessèche le chevelu fin; déliéet d'une 
consistance sèche, dont les racines de ces arbüstes sont 
garnies ; ce qui ne manqueroit pas d'arriver en moins d'un, 
quart-d'heure si elles restoient exposées à l'air libre par un 
temps sec. On prend ensuite chaque jeune plant par le colet 
de sa racine, on le place au milieu d'un vase de la dimension 
indiquée ci-dessus; au fond duquel on a mis un tesson de 
pot pour faciliter l'écoulement de l'eau, recouvert de 13 
millimètres (6 lignes ) de terre. On contourne les racines 
dont la longueur est plus considérable que la hauteur 
du vàse, et l'on remplit le reste de terre jusqu'à son bord 
supérieur; on la tasse pour l'affermir autour des racines, 
et wy point laisser de vide, et on l'arrose copieusement. : 

. Ces jeunes plants doivent ensuite être placés sur-une 
eouche tiède, couverte d’un châssis ombragé et gouverné 
céinié ique les autresarbustes SUN nouvellement. trans- 


de De lou E RNC. OEE TAER qu hat | À 


1 | TE 
ICu potetqu 115 
les change et on les place: dans des -vaées: s plus grands; 
mais de quelques millimètres (ou lignes) seulement ; je le 
répète; E dae un plus grand nombre de ces plantes poür 


un trop grand vase, : qu'ils. dd — 
pour; avoir. été placées un | peu:trop. à l'étroit. 5 
roche dell hiver , Savoir ls 


VU V | 


* La 
he deux ans, ‘sous des chássi aen tés du 


D'HISTOIRE NATURELLE. ‘541 


donner des fleurs, dans dés serres sèches; les plus propres 


à leur conservation sont celles-orientées au midi , dérivant 
un peu vers l'est, de à tiers plus hautes que profondes; vi- 
trées par-dessus et dans toute leur surface du cóté du midi, et 
garnies degradins qui couvrent le mur defond et quisoient 
propres à recevoir éesarbustes. L'air doit y être renouvelé le 
plus fréquem t possible, et la températureentretenue par 
le moyen du.feuà 6 ou 8 degrés. L'humidité stagnante: est 
plus.à craindre pources plantesque le froid ; élles peuvent 
éprouver pássagerement un degré ou deux au-dessous de. 
zéro sans en être sensiblement affectées. 

Les bruyéres produisent un effet. plus agréable à l'oeil 
lorsqu' 11 sont E da mble d quand elles sont mé- 
lées avec d'autres arbustes qui ont les feuilles larges, qui 
sont plus élevés et d'une nature plus robuste ; et en général 
elles prosperent davantage. La délicatesse et l'élégance de 
leur feuillage contrastent: trop avec les feuilles: volumi- 
neuses des autres plantes, auxquelles:elles donnent un port 

ide et pesant;tandisque celles-ci attirant l'oeil par leur masse 


considérable ; font paroitre les brüyères petites et chetives. 
Les unes et les autres ne peuvent donc que gagner à être 
séparées ; d'ailleurs il n'est pas douteux que le mélange 
ne nuise à leur végétation. Les: plantes robustes ne sont 
telles en génér ] Que parce qu'elles ont une grande quan- 
tité de vai bsorbans répandus sur leurs feuilles, sur 


81 


leurs branches et sur leurs tiges , lesquels tirent de l'at- 


mosphere les fluides aériformes qui contribuent en: grande 
partie à leur vigueur; mélées dans une méme serre dont ` 


"atmosphere est trés-circonscrite, avec des arbustes fluete 
3. TM 


942 ANNALES DU MUSÉUM 

dont les feuilles pour la plupart linéaires , n'ont qu'un petit 
nombre de vaisseaux absorbans , fort rétrécis, elles tirent 
à elles seules les gaz nourrissans qui v y 'roicohtrent, et les 
auiresen 'sónt privées; de: plus , ces plantes voraces ab- 
sorbent une grande quantité de l'eau des. arrosemens: qu'on 
est obligé de leur donner souvent; celles qu'elles rendent 
par la: transpiration , dans Vibicabté; ayant été dénaturée 
par l'organisation végéthle; 3 ba Rép dans l'atmosphère de 
la. serre; Vicié Fair q qui produit sur-les végétaux le méme 
effet que sur les: a ix Il en: résulte que les bruyères 
qui aiment un air.vif'et pur, setrouvant dans une atmos- 
phéré épaisse et Hicorrtalbyong languissent et périssént sou- 


(7 w + E ye s 
vent Oil a senti leseffets, donner 


Ja peine d'en rechercher. les causès; ont: fait que: dans les 
jardins: de goûtioù To on attache du: prix à Ja’ possession des. 
bruyéres; ün'les mêle raremi t avec des arbrisseaux de 
nature; plus rébuste:-Lété; on: en «compose des masses: en 


plein air;-abritées du soleil: du ep par ES léger 


de grands arbres as assez éloignés pour: que leurs racines ne 
dc A A 1 3 r EE d M um ÉESESLPL 
tei ét: A PE sus: À : virt e ge Ies germ, 
bles pla se leurspots; et hiver on 
Jes rentre. px uu tes Merry elles: composent à 


elles ‘seules la: décoration , tout au plus on leur adjoint, les 


Due x » nel lez - lept pe) nur " ‘melrosi- 
basé: telqu esmimosa de la. Mana éd etautres 
E bustés. de cette natur à C'est "educ ee jj do 


‘agréablement et le Mn s 
mee — isseaux : 


€ pim bd i: AT : i65 ES 
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35. Cérite tom m Vélin, n. 11, Md 
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544 ANNALES DU .MUSÉU M. 
f. Id. Anfractibus mete infrà e coronam sublævibus ; supremis costalis ef 
stratis. Vélin , n.° 11, fig. 6 
> Id. Anfractibus omnibus vix striatis. ` 
L. n. Grignon., Courtagnon, Betz , etc. Les plus grands individus de cette es- 
pice n'ont que 24 ou 25 millimètres ( à peiné 11 lignes) de longueur. Dans 
toutes les variétés l'espéce se fait remarquer par la forme cylindrique et sans 
convexité de ses tours de spire ; par leur bord supérieur épais; aplati en des~ 
sus, et couronné de tubercules saillans ; enfin par l'ouverture petite, oblique " 
à a! très-court et à bord aro arrondi en ile, Cette cérite a un aspect 
particulier qui la distingue. T 
Mon cabinet. 
.35. Cérite changeant. Vilin, n° E =Z 
Cerithium ( mutabile) anfractibus transversè tristriatis : infimorum striå supremá 
tuberculata coronatá ; ; superiorum striis omnibus green 
8. Id. Granulis striarum TS CTS 
y. Id. Anfractibus infimis vix coronatis. — bear 
L. n. Grignon. Les variétés de cette espèce rendent són caractère assez difficile 
à saisir. Néanmoins on la reconnoîtra 1.° en ce que sur chaque tour elle a trois 


* 


stries transverses ; 2.° en ce que. dans les tours inférieurs la strie supérieure ? 


` porte des (uS élevés et écartés qui couronnent le tour, les deux autres 
étant plus fines , inégales, ponetuées ou granuleuses ; 3.° enfin en ce que dans 
- les tours eurs de la spire les trois stries sont presque égales et simple- 
ment ponctuées. La longueur de Ia coquille x n'excede pas 34 millimètres. C'est 
peut-être le cerithium coronatum de Bruguière , dict. n. *32, et dans ce cas 
il prénoit le bord inférieur de bsc tour pour une Crus: strie ou côte 


nosis : superiore tuberculatd ones RAS  Yesecuded 
E n. ar Cette mpèé pet tenir le. milieu entre la. précédente | et celle 
es suit. i. C'est une Coquille’ turriculée vw fes ol d'enyiron | 40 milli- 
^ 5, t sur chaque tour de la spire 3 j stries an 


SO R t di x Xd di ia cts 5 P ADD fr : 
ERA, is tg : P. s 4 1 ps "WD PESE. 
mon £A itt Y v: 3; y is " ite ra PRENANT à Le Les 


} 
es cé: = ES 


D'HISTOIRE, NATURELLE. 345 
17. Cérite cerclé. Pélin, n°, 15, £ 11... 
Cerithium (cinctum) conico-turritum ; Pa A ee costis transversis Lime à 
æqualibus granosis ; suturis subcanaliculatis ; columellá uniplicatá. n. 
Cerithium cinctum. Brug. dict. n.° 30. 
8 Id. Anfractuum costis granosis inæq equalibus 
L.n. unes» r Bre, Lafalaise de NE , elc. C'est une espèce très- 
ses , granuleuses et assez égales qui couvrent 
toute la EX extérieure de la coquille. Elle est très-voisine de la précé- 
dente par ses rapports ; mais ses tours inférieurs ne sont pas éminemment 
couronnés. Les plus grands individus ont 52 millimètres de ioegeegs ( presque 
deux pouces ). 
18. Cérite plissé. Vélin, n.? 14, £ 12 
Cerithium (plicatum ) turrium , uitium: anfractibus eis FE : 
plicatis , transversim tri s. quadrisulcatis ; labro crenulato. n, 
8. Id. Plicis anfractuum profundioribus et distinctioribus. Cerithium plicatuin. 


qui | la couvrent sont rangés par petites ótes Li 
; et ses tours. plissés longitudinalement. | Sur chaque tour, 8 où à 
- sillons transverses ‘concourent à former les granulations, et dans les sillons 
. des tours. inférieurs, on aperçoit une strie très-fine et pen saillante. Laco- 
quille est longue de 25 à 28 millimètres. 
Cabinet de M. Defrance; et le mien pour la variété f. 
19. Cérite conoide. 
, Cerithium ( conoideum jedes í breve ; nj Faeaem striis transversis quaternis 
trinisque granulatis ; $ anfractibus distinctis supra spiratis. n. 
„L n. Houdan. La forme de cette nre est un cóne raccourti qui, fait p 
i Elle est chargée de s 


EF é ai à Te É de UTE ^ 
dresse , d'où viet qui règne entre les lours une, rampe qui 
; autour de. Ja coquille. La longueur de cette coquille est d de 25 à 25 milli 
ix E Sa columelle n'offre NE — anus pisa mig 
à n° a6 de ep aarun 

Cabinet de M. Defrance. — m AE 
20. Cérite confluent, Zlin , n° "t E 10. rues compa SNP" 


los ^ti 5 SE 
r 


346 ANNALES DU Muséum 


Cer hia (confluens) turritum ; anfr actibus carinis. 6 tribus transversis 5 granulats : 
dnfind eminentiore ; granu ulis Veonflentitis.n. n 
L. n. Beynes, La coquille est longue d'environ 2 20 hits Les t tours de sa 
spire offrent chacun trois carènes ou “côtes transverses sgranuleuses o dont Tin- 
. férieure est la plus relevée vel forme] postérieurement u untalus j jusqu'à à là suture, 
Les granulations des trois côtes sont comme liées entre elles de haut en bas, 
op une confluence obscurément prononcée qui donne” àda coge ille | Vappa- 
ST ce d'avoir de petites cótes s longitudinales ( ébanchées o ou iem - 
"cati id de M. Defra Defrance, bos 
21. Cérite clou. Pilin, ne 12, jf. 4. 
ess (clavus ) tereti-subulatum ; : anfractibus stris, transversis binis grantz 
latis ; anulis pre Pt canal nali coritorto copia 
ES S. a. xA (mat + RENE) 
. Id. Granuls vix od 
v. n fe ra n 'ette aed Coe Ri p c d VA 
clou sans tête, et eu de 22 rsllonbtres Ellen n'a sur e Y eyx 
et rarement trois stries transverses granulifères ; et comme les grains de la 
strie supérieure sont réunis verticalement avec ceux de l inférieure, les lourg 
paroïssent ornés d'une multitude de côtés longitudinales trés-courtes. Lecanal 
| ` dela base est contourné quoique fort eourt , et donne lieu à un pli sur la co- 
'fomelle. “Dans la varióié Bilya sur ‘chaque tour trois stries dont de gı rains 
-> sont confluéns ét dahs la variété y. esque 
tièrement libres. 
Cabinet de M. Defrante. 


22. eoi esse a 210 MS dod ; ah er cé dts 


— mee 2i 3 PEEP 
ss aM abre. S GODBSDLOTEOG 


J x 
SEE: 


i Ee mor ient inen Ll ete EP | 
| "tours n'offrent presque en convexité dans tede milieu ; ils sont transyerses | 
des cts logis fort peà deris; bits, infiles a qii ne 


2^ OE 


D'HISTOIRE NATURELLE 547 
E Ïd. .Carinarum dentibus minoribus et crebrioribus, Vélin , n.? 14 » fig. 9.. " 
gas Grignon. -Cette coquille a ,sous une forme > pyramidale , douze ou treize tours 
,, qui. composent sa spire , et est hérissée dans toule sa longueur de petites dents 
k £omprimées, qui la rendent rude au toucher, Chaque tour a deux crêtes ou 
carènes transversales et dentées; : la: supérieure. est. fort petite, tandis que celle 
qui est au-dessous est beaucoup plus grande el présente un talus Mremgaguable 
" chaque côté. La longueur de la coquille est dej22 millimètres, Elle varie 
+ à dents des carnes spa ed & plus nombreuses, et à | carènes plus rap- 
EC axolitadion Vii TAM ydus eus 
E Ch 8 Rue pem 5 $1 zataoo e Hael Y eo vers 1 denni 0 ad 
D mes e Filin no ah, fige. os b 
| Cerithium d im) conicum ; anfractibus l bizcari inatis: ei) multidentati ; 
obsoletà costatis s subæqualibus. n.: 
B d. Spira productiore ; ; anfractibus vix costellatis. YU, n9 14, fig, g 
Xs an. Gri non, Pontchartrain. Ce n'est peut-être i ici e une variété, de la pré 
cédente. Néanmoins la ae aA raccourcie , et les deux crêtes ou ca- 
dà + s 


= 
FER 


Ax aote Mr Lie 1 
Cabinet de M. Defiance- $ eiri : : 
"A. taco pei zac ER S: pegouls DUET: pev MCI 02 d odd AS di eua + 
ab. Cérite. tupritellé.… 5r Aum g 24 r$ Bn ysi bs» 24 i ta s : 
ab E ium( turritellatum) furtum ; i anfractus eon ; transversim striatis : 
: E M ULL d Be gua 
4. | Costellis up sebo ita pe rarior. re | 


x" 11, fig. 8. 


y. Id. Costellis minoribus, magis confertis et arcuatis, vi din, 
Mala. 


hi) n. Beynes. 


Re ak Pac NR 
cana. 


À € 


Cette espèce a l'ouvert 


idus de cc espe je ont : cs 126 dia tet de iier 
r^ celle am, est plus 1 disc F Te pee it. 


qa de y ; 
+ de inet ses côt ôl ótes ve - 


hon. dé 


Á sto-coronaiis; supremis, costels granosis v ver i 
À nre Em 


548 ANNALES DU MUSÉUM 

L. n. Beynes, Grignon. Il est conique, pointu au sommet , et n'a que 17 mil- 
limètres. de longueur. “Les tours de la spire ont quatre stries transverses, et 
sont tr t par de petites cótes granuleuses. Ceux qui sont in- 
PRES ont it leur bord supérieur couronné de dents, et " dessus de cestours 
est aplati et forme une rampe. 

Cabinet de M. Defrance. 

37 Cérite pleurotomoide. Mélin,n.? 14, f. 7. 

Cerithium ( pleurotomoides ) conico-turritum ; anfractibus tuberculis obtusis bi- 
serialibus ; labro emarginato rotundato. n. 

L. n. Grignon et Crépy en Valois. Il a, comme le cérite clavatulé n. ° 6, un sinus 
au bord droit de son ouverture, qui lui donne des rapports avec lá pleuro- 

- tomes. On distingue aussi sur l'une et l'autre espèce quelques lignes transverses 
d'un jaune orangé que leur état fossile n'a pas encore détruit. Celle-ci a une 
forme conique , un peu turriculée , et porte sur chaque tour deux rangées de 

. tubercules obtus qui s'effacent versle sommet de laspire. La coquille est longue 
de 11 millimètres. : 

Cabinet de M. Defrance. 

28. Cérite enveloppé. 

Cerithium ( involutum ) conico-turritum ; anfractibus planis involuto-imbricati $ 
inferioribus lævibus ; superioribus striato-granulatis. n. 

L. n. Houdan. Tl n'a que 28 millimètres de longueur. Ses tours sont enveloppés 
les uns dans les antres et comme imbriqués : les inférieurs paroissent lisses, 
n'ayant que quelques stries transverses à peine perceptibles ; mais ceux du 
sommet ont des stries granulées bien ras La columélle est ir 

Cabinet de M. Deok. 

29. Cérite tubercr 

Goin ( taberen) rit à NE Pate costis transversis 
binis tuberculatis : sup 

L. n. Courtagnon. Cette coquille est turriculée , a gras de VR P 
et t longue de 38 millimètres. On voit sur chaque tour de la spire deux côtes 


d CEE Toug je E 


PT n 213. AL 


e 


Vds pis Gr en mme ua peu, par son aspect, 


D'HISTOIRE NATURELLE 549 
du cérite turritellé ( n.” 25). Ea coquille n'a que 23 millimètres de longueur, 
et chaque tour présente deux crêtes ou carënestransversés , un peu anguleuses 
qui rendent la spire rude au toucher. On observe sur la base du tour infé- 
rieur quatre stries transversales et assez élevées. 
Mon cabinet. ; 
31. Cérite cabestan. 7 élin, n.° 10, fig. 5. 
Gerithium( trochleare ) conicum , subturritum , multi-carinatum ; 3 "xa 
septis verticalibus subfavosis ; canali contorto. w; 
L.n. Grignon, Pontcharirain. Cette coquille est un peu courte , conique ou lé- 
A come turriculée. Elle a sur chaque tour deux crêtes ou carènes trans- 
| versales, élevées , un peu dentées, et entre lesquelles on voit de petités côtes 
ou cloisons verticales , écartées les unes des autres, et qui rendent la surface 
des tours comme alvéolée. 
Cabinet de M. Defrance. 
32. Cérite trochiforme. Vélin, n° 10 , fig. 8. 
Cerhium C grochifoest e ponie, brepe] sériis transversis ns ` costis lon- 


Li Beynes. Quoique FARM ve gei ur bis; cette co- 
quille a l'aspect. d'un un petit. tronchus. E Ea a cie unis am api 


cótes longitudinales crénelées par lesstries qui -— traversént sir ot est 
| présque carrée , et bre sagas i e 
Cabinet. de M. Defrance. i 
33, Cérite muricoïde. Vélin , n? T, f. 22. 
Cerithium ( muricoides) ventricoso-conicum , breve , transversà striatum ; striis tu- 
berculatis et striis granosis intermistis ; anfractibus convexis. n. 
E n. Grignon. ac prendroit e iie aspect , cette espèce, Lnd epe 


i RH 


350 ANNALES DU MUSÉUM 
s àrun petit inurex , et semble n’en être qu'une variété. Elle se distingue néan- 
moins en ce que ses tours. de spire sont carénés , que les carènes portent des 
tubercules comprimés et. Rise et ue les stries ne Bree point gra- 
nuleuses. 
Cabinet de M. Defrance. 
35. Cérite conoidale. ; 
» Cerithium ( conoidale ) conoideum , breve , transversè striatum ; striis inæqualibus; 
aliis punctatis , aliis subtuberculosis ; anfractibus planulatis, n. 
| L. n. Grignon. Malgré les nombreux rapports qui rapprochent cette espice des 
- deux précédentes, elle. s’en, distingue au premier coup-d'eil, en ce que ses 
tours de spire ne sont ni carinés , ni conyexes, et qu'ils ne présentent point 
- de tubercules gros et.saillans. Son ouverture est petite et n'oceupe que le 
quart ou eh dien de la doses de la Miis ctia Cette elegana © est de 11 
ou 12 m 
Cabines diko - s tee 
36. Cérite subulé. 7n, n. Eu 6. as: 
Cerithium ( subulatum X turrito-subulatum ; costellis longitudinalibus noduli iformis 
bus ; j striis transversis obsoletis ; rapid ae RD n. 
#8. 1d. Costellis: devisatis.n. 
5e n. Grignon. C'est une espèce assez -— et bien distincte par sa forme 
alongée par son sommet aigu comme une alène ; ; par ses siries transverses 
kon s entre elles et. plus ou moins apparentes ; enfin. par. son ouverture 
oblongue. Elle a néanmoins d'assez grands rapports. avec le cérite Lamel- 
^o leux, n° 15, et elle varie en ce que ses stries- transverses paroissent quelque- 
fois très-peu, ce qui rend alors les pes, côtes verticales presque lisses, 
-Cabinet 3e. x Defence. et le mien. TORRENS 
E | m. m ; anfract : 
| eulosis ; 3  costellis vertcalibus arcuatis bals issi i 


* 


FE no 14, £ 6. 


| | arénés o dans erri 
dieu. On voit à la place de la caréne une rangée transversale de tuber 
Den à peine saillans, En outre Su ier par en, Un. une pA de 


vidus ont : 


PEUT 


| 


D'HISTOTRE NATURELLE e 
gueur. L'ouverture est fort courte et oblique ainsi que son camal. On trouve 
une variété de cette espèce dont les tours de la spire offrent deux. ou troisstries 
transverses et sont tout-à-fait dépourvus de tubereules. l 

Mon cabinet. La variété y dont les tours? sont Hr EEE 27 convexes , sans 
aucune apparence de tubercules et o J , existe 
dans le cabinet de M. Defrance. 


38. Cérite pétricole. 

Cerithium ( pétricolum ) turritum levigatum ; anfractibus margine superiorecrasse 
supraque depresso coronatis : infimis transversè sulcatis. n. 
g Id. Anfractuum margine superiore tuberculis raris coronato. 

ap n. La plupart des pierres des carrières des environs de Paris, dans lesquels il 
est. incrusté. Cette cérite paroit étre plus anciennement dans: l'état. fossile 
que les autres; car on ne la trouve jamais libre. Elle-a desi grandsrapports 
- avec le cérite PAT Brug. dict. n.° 14 ( murex torulosa; L.) qu'on pourroit 
soupçonner qu'elle en est un analogue trés-ancien. Cependant on. n'en aper- 
coit point les stries fines et trenrseruples , ni les plis noduleux, du somme de 


xw 


la spire , ni enfin les u: 
La coquille qu'il est difficile de se entière , : 
mètres de longueur. Dans la variété. B, p cordon épais qui i couronne chaque 
-— tour porte dés tubercules rares comme dans le een honte n^ 29 de Bruguière. 
Mon cabinet. M s 
5g. Cérite à rampe. 
Cerithium( — den Me tort s nvigntum, $ anfii pli su- 
dé extùs plicatá. n. TV 
: Cogaille fossile ; PE PRA Couchy. pl. 66, fig. 0.6. 
L. n. Chaumont. Espèce fort remarquable par sa forme at nig et paar 
très-facile à reconnoitre par le caractère de la rampe canaliculée qui sépare 
les tours, et par celui du canal de la base de l'ouverture qui est plissé en dehors, 
Cette belle coquille est longue de 72 millimètres  (plusde 2 pouces et demi), 
cylindracée dans sa moitié inférieure , conique vers vers son sommet, et a ses tours 
lisses , un peu aplatis , à bord supérieur muni i d'un canal en dessus, et à bord 
inférieur accompagné d'un ou deux sillons. L'ouyerture est presque quadran- 
gulaire. 
- Mon cabinet. 
&o. Cérite en colonne. 
Cerithium lplunnar?) tereti-subulatum , stris verticalibus et transversis li doom 
tum y. iorem sulco marginatis. n. 


. iperiorem. 
L, n. Les Nido. CE —— de cette ti 


552 ANNALES DU MUSÉUM 
être de.26 à 28 millimètres. Les stries verticales des tours de sa spire se croisent 
avec dus stries transverses qui sont un peu plus fines, font paroitre la coquille 
treillissée , et un sillon' placé au-dessous du bord supérieur de chaque tour, 
rendent les toursccomme bordés. d’une, manière remarquable. L'ouverture est 
oblongue, à columelle torse , et à canal recourbé. 
Mon cabinet. 


41. Cérite substrié. 


Cerithium (substriatum ) conico-turritum sublævigatum ; anfractibus inferioribus 


stris transversis laxis simplicibus : superioribus striis obsoleté crenatis. n 

L. n. Maulette. Ce cérite est long de 32 millimètres, conique-turriculé ; presque 

- lisse, et remarquable en ce que ses tours inférieurs ont des stries transverses, 
simples et láches, inégalement écartées entre elles; tandis que les supérieurs 
en ont de plus serrées et qui semblent crénelées par de petits tubercules 
oblongs. L'ouverture est ovale , terminée à sa base Pn un REM canal "c 

Cabinet de M. Defrance et le mien. — 

42. Cérite à quatre sillons. Vélin, n.’ 9, f 3: 

Cerithium ( quadrisulcatum ) turrito-subulatum ; ; anfractibus lini transversim 
subquadrisulcatis ; aperturá quadratä. n. 

B. Id. Anfractibus óbsoletà convexis, sulcis profondioribus. 


L. n. Grignon. Cette coquille est turriculée , presque subulée , longue d'environ. 


20 millimètres, et remarquable en ce que la grosseur de sa spire décroit régu- 
. lièrement jusqu'au sommet avec uniformité dans le plan des tours. On voit 
sur chaque tour 4 sillons peu profonds et transverses. Dans la variété £ ; les 
tours sont un peu moins 2. et les sillons ont as — 


Sena * M. Defrance. - sts y 
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venois d'acquérir de nouvelles preuves de | 


D'HISTOIRE NATURELLE. 09023" 


MÉMOIRE 
sóa les espèces du genre DASYURE. 


Par E. GEOFFROY. 


M’occvranrt en lan IV, dela détermination des diverses fa- 
milles,mal-à-propos confondues par les continuateurs de Lin- 
néus, sous le nom générique de didelphis, j'ai cherché à me 
rendre compte des téres distinctifs du spotted opossum, 


AULIE 2 


|» publié par le capitaine Phillip, et dont John White, chirur- 


gien de marine, avoit pareillement traité dans la relation de 
son voyage à la Nouvelle-Hollande : j'avois été en gagé dans 
cette recherche par l'impréssion de surprise que j'éprouvai 
lorsqu'en parcourant les relations de ces deux célèbres na- 
vigateurs, j aperçus au milieu des espèces paisibles de l'Aus- 
tralasie, un animal pourvu des mêmes moyens d'attaque ' 
que les carnivores, et qui paroissoit avoir les plus grands 


rapports avec les vrais didelphes. ( Ceux-ci, comme on le 


sait, sont des animaux à bourse , caractérisés parla présence 


` de dix dents incisives à la mâchoire supérieure, et de huit 


À celle d'en bas). Veus lieu d’être d'autant plus étonné de 
l'existence d'un didelphe à la Nouvelle-Hollande, que je 


opinion de 
ce tout ce genre d'animaux dans l'Amérique; 


Buffon qui pl 


354 ANNALES DU MUSÉUM 

ainsi il étoit évident pour moi que le philander maximus 
orientalis de Seba étoitle méme que le crabier de la Guyanne 
didelphis cancrivora , et de méme , quele sarigue, dzde/phis 
opossum , qu'on m'avoit, à différentes fois envoyé de 
Cayenne, n'avoit été réputé venir aussi des Indes, que par 
l'effet d'une méprise dont la connoissance de quelques indi- 
vidus de la collection stathoudérienne me donna bientót 
la clef; j'étois donc bien convaincu que s'il y avoit dans les 


contrées orientales des mammifères en qui l'on trouve, . 


comme dans les didelphes, un arrangement particulier des 
organes de la génération, une poche sous le ventre des fe- 
melles, un appareil enfin approprié à ce singulier" état de 
choses, ces mammifères en différoient essentiellement; an 
point méme de faire partie d'un autre ordre d'animaux. Cene 
sont plusni ces dents nombreuses qui remplissent la bouche 
- des didelphes,ni cet appétit véhément qu'ils ont pour la chair, 
ni cette inquiétude triste qui leur est habituelle, les mar- 
supiaux des Indes et de l'Australasie sont doux, innocens et 
sans défiance. Privés de dents canines, quelques fruits, des 


graines, un peu d'herbe sont la seule nourriture qu "le re: . 
cherchent ; tels sont en effet ces animaux de nouvelle ac- 


Pa 


quisition pour la science, dont la si singulière conformation a 


si fort étonné les naturalistes ; et qui nous ont sur-tout in- 
téressé par leur affinité avec les rongeurs et lescarnivores , 


les deux plus nombreuses “familles des mammifères, dont 


_ jusqu'alors on n'avoit pas encore soupçonné les points 
de contact; ces animaux bien connus aujourd'hui , le sont 


y s * 


sous les noms génériques d de phal: et de kanguroos 


On di ‘voit donc s'attendre qu — ; qu 'on découvrit dans 


les contrées. orientales de nouvelles’espèces, ‘elles partici- 


Rrr 


DHISTOIRE NATURELLE: 555 


peroient plus.ou moins de la nature de ces deux genres. 
Non-seulement c'est ce qui n'étoit pas à l'égard du spotted 
opossum , mais de plus celui-ci, au premier apercu, ne 
paroissoit pas différent des didelphes ; ainsi donc la nature 
auroit , à la Nouvelle-Hollande, reproduit les formes cons- 
; titutives de ce genre, etl analogie en cette circonstance nous 
auroit totalement mis en défaut. Quoique je fusse naturel- 
lement conduit è à cette conséquence, la confiance que j'avois 
dans la sagacité etle pressentiment de Buffon , m 'empéchoit 
de m'y rendre: ce grand homme avoit paru croire qu'on ne 
trouveroit jamais de didelphes hors du Nouveau-Monde ; 
cen étoit assez pour me persuader que tous les traits qui 
caractérisent ces animaux n étoient p rigoureusement 
- reproduits dans le spotted opossum : : j'osai dès-lors consi- 
dérér celui-ci comme une espèce sui generis , comme le 
| type d’une nouvelle famille autour = laquelle on devoit 
espérer, qu'à mesure que les terres de la Nouvyelle-Hol- 
lande seroient mieux connues, d'autres espèces viendroient 
se grouper ; ainsi ne connoissant encore que l'animal publié 
par Phillip, et ne le connoissant méme que par les des- 
criptions de deux navigateurs peu exercés à la manière des 
naturalistes, je ne laissai pas que de constituer , en faveur 
du spotted. opossum, 2p, nonse, ; CAE uel lje d nnai le 
nom de Da: syure. O va voi is commen 
époque j'y.  étois suffisamment. autorisé, et comment, depuis, 
le temps, par les. nouveautés qu il nous a fait connoître, 
est venu justifier. notre. entreprise. 
Quand je. imis en effet plus d attention. à Comnérer x mon 
3 iu Re i. m'aperçus bientôt T ces 


T 


356 ANNALES DU MUSÉU M 
porter quelques changemens dansleurs habitudes naturelles. 
Les didélphes se tiennent le plus souvent sur la cime des 
plus grands arbres; ils y trouvent plus de sûreté pour leur 
famille, et de facilité pour poursuivre et atteindre leur proie : 
la nature de leur queue leur en fournit les moyens ; elle est 
fortement préhensible , nue et couverte de petites écailles: 
leurs pieds de derrière, munis d'un pouce long, écarté et 
susceptible de s'opposer aux autres doigts, convertis enfin 
en véritables mains, sont aussi employés au méme usage. 
Tant de facilités pour grimper aux arbres, s'y suspendre et 
sy balancer, règlent leurs habitudes, en font des animaux 
légers etsauteurs, et les placent au milieu des oiseaux qui 
deviennent ainsi la proie pour laquelle ils ont le plus de 
goüt. 
Lesdasyures au contrairesont condamnés à toujours rester 
à la surface de la terre. Je n'ai rien appris touchant leurs 
mœurs, mais je n'en suis pas moins fondé à le croire, puis- 
que c'est un fait qui résulte nécessairement de leur orga- 
_nisation : leur queue est en effet lâche , et aussi couverte de 
longs pot que celle des mouffettes, et ils n’ont aux pieds 
ière ent de ouce; ; ce qui les constitue 
on, de sorte que placés dans 
une autre sphère que les didelphes ; tous moeurs ne peu- 
vent manquer de se ressentir de cette autre position. - 
Mais ce n'est pas seulement en dun consistent toutes les 
ditiir de ces deux genres: il n'arrive jamais que les or- 
ganes du mouvement soient ,' dans une espèce , modifiés en 
un point quelconque, que ce changement n'ait une in- 
fluence marquée sur les organes de la digestion ; jai été 


privé d'étudier. ces erganes en totalité, mais jai pu du. 


mnm 


D'HISTOIRE NATURELLE. 357 
moins m'adresser aux caractères qui en sont les indicateurs 
les plus certains, les dents. Les canines et les molaires 
n'offrent aucune différence dans les dasyures de ce qu’elles 
sont chez les didelphes pour le nombre et la forme. On 
compte également dans ces deux genres, quatre longues 
canines et vingt-huit molaires ; des sept molaires existantes 
de. chaque côté des máchoires, il y en a trois qui sont com- 
primées. et tranchantes comme les molaires des carnivores, 
lorsque les quatre autres, dans le fond de la bouche , ont 
une couronne pne pre de petits mamelons; mais 
il n’en est pas de méme à l'égard des incisives, les dasyures 
en ont à chaque mâchoire deux de moins , huit en haut et- 
'six en bas. Par contre-coup, cette privation de deux inci- 
sives est ce qui imprime à la physionomie de ces animaux 
un caractère plus noble et plus gracieux; car les os du nez 


‘sont bien moins longs, et le museau moins aigu que dans 


les didelphes ; de méme les oreilles, qui sont larges, nues 
et membraneuses dans ceux-ci, courtes et velues dans les 

ires, couronnent bien plus agréablement le derrière de 
jour tête. En général, c'est moins aux didelphes qu'aux 
genettes et aux fossanes que ressemblent les dasyures, si l'on 


- ne consulte que leur port : leur poil est doux et lipouz, et 


pho Ded de soies comme celu i e lupar 

"me puit; Pipin ce pes Pole juger des sep sur 
ete reposoit l'existence du genre dasyure : il étoit 
motivé sur des différences dans les mœurs, dans les organes 
di mouvement et dans ceux de la mastication. Mais ce qui 


aujourd'hui assure d'une manière non. ‘équivoque son main- 


vi . 


au queles nouvelles acqui s que lascience 
47 


358 ANNALES DU MUSÉUM 
a faites, viennent de lui imprimer. L'événement a justifié 
nos pressentimens : le spoééed opossum n’est plus seul dans 
son genre; les travaux de quelques zoologistes anglais, et 
. ceux de nos estimables naturalistes, les citoyens Perron et 
Maugé, employés dans l'expédition commandée par le ca- 
pitaine Baudin, ont porté le nombre des dasyures à six es- 
pèces; à l'exception d'une seule, nous venons de les rece- 
voir par la corvette le Naturaliste, et nous nous empres | 
sons de les faire connoitre. — HT 
1. Dasyunus wacrourus.Cedasyure à longue queue 
fut publié dans la relation du voyage du capitaine Phillip, 
à la méme époque que le spotted opossum; mais : on se 
méprit alors sur ses vrais caractères génériques: Phillip en 
le décrivant , pag. 276 , sous le nom de fouine tachetée (spot 
ted martin ) persuada à ses lecteurs que:ce dasyure appar- 
tenoit au genre des martes ou des civettes; malheureuse- 
ment la figure assez soignée qu'il en: donna, pl. 46, n'étoit 
pas dans le cas de prémunir contre cette: erreur, puisque, 
comme je l'ai déjà observé, tous les dasyures ont le. port 
des civettes et des fossanes ; aussi M. Shaw suivit-il le sen- 
ament du voyageur anglai ; lorsque , dans sa -zoologie gé- 
nérale, tom. 1, p. 455; il repróduisi! sous le nom de pi- 
verra maculata la description de cette espèce. J'ai eu depuis 
occasion de m'assurer qu'elle avoit huit incisives à: la må- 
` choire supérieure, et que ses organes de la génération la 


di Rc m : 


.  *lassoit parmi les animaux à hoii 


Le dasyure à longue queue , la plus grande espèce de ce 

genre, a un pied et demi de longueur ; sa queue en offre 
presqueautant. Un petit intervalle, ex haut comme en bas, 
éloigne l'une de l'autre ses deux incisives intermédiaires; - 


D'HISTOIRE NATURELLE 359 
ce bel animal a les oréilles courtes, le museau ni aussi fin, 
ni aussi alongé qu'on le voit dans la figure de Phillip, le 
poil serréet bien moins doux au toucher que dans les autres 
dasyures; son pélage est toutefois d’un ton de couleur assez 
agréable , marron, dela même teinte que la robede la loutre: 
le fond en est relevé par des taches d'un blanc pur qui va- 
rient de grandeur ; elles sont d'abord si petites sur le dos, 
qu'on les distingue à peine, puis ensuite un peu plus grandes, 
et larges enfin , sur les flancs, de prés d'un pouce : je n'en 
décris point la forme, parce que dans deux individus que 
j'ai sous les yeux, elles ne sont pas exactement semblables: 
au surplus, le venire est d'un blanc sale, la téte d'un roux 
marron plus clair que le dos, et les pattes antérieures jau- 
nátres; la queue a les mémes mouchetures que les cótés du 
corps, caractère qui distingue sur-tout ce dasyure des deux 
$uivans: elle n’est pas non plusaussi touffue; ses poils dimi- 
nuent de grandeur en s'approchant de l'extrémité. Le ca- 
pitaine Phillip avoittrouvéson spotted martin aux environs 
du port Jackson. died ESAE 

^s. Dasyvnvs Mavezr. Cest à Maugé que nous devons 
la découverte et la préparation des trois dépouilles de ce 
dasyure que nous avons reçues par la corvette le Natura- 
liste, je lui ai dédié cette espéce qui est nouvelle. Ce da- 
syure est plus petit de quatre pouces que le précédent ; son 
museau m'a paru plus alongé et plus délié, les oreilles un 


peu plus grandes , les pieds plus profondément divisés, et 
son poil plus long et plus doux au toucher; son pélage oli- 


.vátre en dessus et cendré en dessous, est d'un effet au 


moins aussi agréable; il est moucheté de blanc comme le 
macrourus, avec cette différence que les taches sont répan- 
; D ES g 


360 . ANNALES DU MUSÉUM 

- dues plus également surtoutle corps, et sont toutes ä-peu- 
près de méme grandeur. La queue est d'une méme teinte, 
de la couleur du dos, tirant cependant davantage sur le 
roux; les poils ne sent verdátres qu'à leur pointe; ils sont 
dans le reste de leur longueur, cendrés; ceux au contraire 
‘qui forment les mouchetures blanches, sont tout-à-fait de 
cette couleur. 

3. DASYURUS FIFERRINUS. Ce nom trivial de viver- 
rinus a été consacré par M. Shaw (Z. G.t.r, pag. 491) 
. pour désigner l'opossum tacheté ou le spotted opossum du 
capitaine Phillip: il est figuré dans l'ouvrage de ce naviga- 
teur, élevé sur les deux pieds de derrière, et dans une atti- 
tude contrainte et peunaturelle. John White, au contraire, 
l'a représenté marchant à quatre pattes qui est l'allure qui 
lui convient uniquement. La planche de John White seroit 
- Arós-exacte , si les taches ,' au lieu d’être terminées par des 

hachures, étoient plus arrondies. M. Shaw a préféré ; avec 
raison , cette dernière figure, et l'a fait copier, pl. 131. 
. Le dasyure viverrin n'a que 12 pouces de long; il res- 
semble si parfaitement au maugei ; que j'ai balancé à le 
chosen somme une > Apes; qui. en fût distincte; on y 
| ures blanches : mais le rd 
pélage e est noir et le ventre gris ; ilm a paru en outre que 
ses oreilles étoient plus courtes et plus ovales, et que sa 
queue étoit plus étranglée? à son origine, ct beaucoup plus 
| touffueà son extrémité: John Whiten'ena. paleana. 
d’une variété. de r T p ce suivante. ETT 

4s DASYRUS TAPA. | af : à 
la Nouvelle-Hollande ; je. ne connois cette espèce. que par 
da detente et la figure de John White ; elle est. plus ». 


D'HISTOIRE NATUREL LE. 361 


peute que la précédente ; son pélage est d'un brun uni- 
forme ainsi que la queue qui est formée de longs poils. 
M. Shaw a également fait copier le tafa de John White, en: : 
le donnant, comme celui-ci, pour une variété du viverrin ; 
privé de me former. à cet égard une opinion d’après mes 
observations, j'aurois suivi ces erremens, si aujourd'hui 
que nous connoissons plusieurs espèces de dasyure , il étoit 
possible de décider à laquelle il convient de rapporter le 
tafa; je le considère donc ici provisoirement comme une 
espèce distincte. & 

5. Dasyurus PENICILLATUS. Nous dévons la publiea- 
tion de cette espèce à M. Shaw qui la décrite sous le: nom 
de didelphis penicillata , page 502 ; mais malgré qu'il nous 
en ait aussi donné pne: très-bonne figure, pl. 115, sa des- 
cription laisse trop à désirer , pour quil fût possible, 

sur des renseignemens aussi vagues, de ramener ee da- 
messe à son véritable genre; 1l est même échappé à cet 
estimable naturaliste une méprise propre à faire à croire 
que ce dasyure appartenoit plutótau genre des phalangers 
volans.: car dans son texte et non. dans sa. planche , il lui 
attribue à tort une membrane prolongée sur les flancs. 

Le Isid ipeban s ke n sensiblement... des 


eS p 


ro pcs ad us dégarnies xy y en de deux dents 
incisives du mikoa: ; Pee gp deux mâchoires, sont beau- 
coup plus grandes que leurs voisines; enfin la queue est re- 
. Métugide poils qui deviennent plokeinsiilus longs et plus 
oides à mesure qu'ils se rapprochent de son extrémité; le 
corps est. couvert. d'un poil touffu, laineux, rico en 


# 


562 ANNALES DUMUSÉ UM 
dessus , et blanc sous le ventre; les'isoïies qui garnissent la 
queue sont au contraire d’un noir foncé. 

6. Dasvvnvs MINIMUS. Cette espèce est nouvelle , 
et, comme son nom l'indique , la plus petite dessix ; elle a 
tout au plus 4 pouces de long; sa queue en forme les deux 
tiers : celle-ci est en outre remarquable en ce. qu'elle n'est 
couverte que de poils très-courts. Ce dasyure nain s'éloigne 
aussi pour la forme de la téte de ses congénères ; sa figuré 
alongée et plus exactement conique, rend mieux la charge 
des didelphes. Ses oreilles sont courtes , larges et arrondies ; 
son pouce aux pieds de derrière est sensiblement plus long; 
son poil est fort épais, doux au toucher, roux à la pointe, 
et d'un cendré noirâtre à son origine; enfin il a de plus 
toutes ses dents incisives bien égales et parfaitement con- 
tiguës. 

¿Tous les animaux dont nous venons de parler, et dont 
les dépouilles font maintenant partie de la plus riche col- 
lection de mammifères qui existe, proviennent de la Nou- 
velle Hollande ; nous en sommes redevables aux soins des 
— employés d Hs dieipeditién pd in le Hess 

ne Saut: bee | | 

EG ons cette monogr: e | Je talileim dés 


six t Specs et de leurs caractères distinctifs. 


ea p.n DA 8 FERE. DASYURUS. 
Carat. natu a s organes di génération, lesu os sur- 
‘numéraires : au ag la bourse chez les 


Démblles , le gland partagé en deux , comme 


... dans les animaux marsupiaux. 


+ 


ONE S% 
D'HISTOIRE NATURELLE. 363 
8 dents incisives supérieures : : 6 infé- 
rieures. 


2 canines à chaque máchoire. 

14 molaires, dont 6 tranchantés et 8 
macheliéres. | 

La tête terminée en cône ; le museau 

 garnide grandes moustaches ; 73 queue lâche 
et fournie de longs poils, etc. 

5 doigts à chaque pied, tous bien sé- 
parés ; le pouce des pieds de derrière ex- 
trémement court. 

Patrie. La nouvelle-Hollande. 


Caract. essentiel. 8 dents incisives supérieures : 6 infé- 
rieures. - p 
1% Espèce. Le DASYURE A LONGUE QUEUE. Dasyurus macrourus. 
Le pélage marron, moucheté de blanc; la queue également tachetée. 
Spotted martin. Prix. Voyageà la Nouv.-Hol., pag. 276. — Viverra ma- 
culata, Suaw. Zool. gen. ,tom. 1, p. 433. 
2° Espèce. Le Dasvune pz Mavcé. Dasyurus Maugei. 
Le pélage olivátre, moucheté de blanc; la queue sans taches. 
.8.* Espèce, Le Dasvure VIVERRIN. Dasyurus viverrinus. . 
Le pélage noir, moucheté de blanc ; la queue sans taches. 
Spotted opossum. Pur. Voy: pag. 147. — „Tapoa tafa; var, dom. ee 
ku e et tab. nr M RE or ar y. tab. el. pag. 125.— 
- maculata. * O^ , i errina. Saaw. tom. 1; pag. 


%, d (s Ya Dore TAFA. Ý Dasyurus afai” 
Te ig brun , non moucheté; la queue de méme couleur. 
steps tafa: Jons Wars. Voy. pag. et tab. 283, k 


: Suaw t. 502; Sr - 


Le plage roux, non moucheté ; la queue d ida coches. UT 


. dents de plusieurs. espèces; si je trouve de même, ci 


* 
P 


564 P ANN ALES DU? xc NT 


SUITE DES RECHERCHES 
Sur les os fossiles de la pierre à plätre des environs de Paris. 


PERG OUV I EROR. 


DEUXIEME MÉMOIRE. 


Examen des dents et des portions de tétes éparses dans 


nós carrières à plâtre, quz différent du Palæotherium 


medium , soif par l espéce , soit méme par le genre. 


Ja réintégré la tête du palceotheri «m medium è i-peu-prés 


dans son entier; je n'ai pas couru le risque de réunir des 
parties étrangères les unes aux autres, d'en composer un 
monstre ou un étre chimérique , ‘parce que tous les mor- 
ceaux que jai We s és Jo ont ot offert emn | párties com- 
munes qui les lioient ensembli : te précaution ne 
peut plus me servir r pour les autres parties du corps. Ja- 
mais où presque jamais celles-ci ne sont auprès des têtes ; 
j'ai annoncé précédemment qu "il. y avoit des têtes. Tu des, 


$5 


cela ne peut manquer , des pieds, des jambes, $ des bras dif- 
férens , comment discernerai-je | ceux qui appi 
mon paleotherium , et ceux qui ne lui ap 
Il n y: avoit qu' une voie à suivre tàcher c de déterminer b 
1 tt vo Yt Sc i 


& 
DHISTOIRE NATURELLE. 565 
nombre des espèces auxquelles ont appartenu les portions 
de têtes; recueillir et déterminer les différens pieds, etat- 
tribuer ceux-ci à leurs têtes respectives par des considéra- 
tions tirées de la grandeur et des affinités zoologiques. 
C’est la première moitié de ce travail qui va m'occuper 
.dans ce mémoire; j'y traiterai des tétes, et comme de rai- 
son, c'est par les dents que je commencerai leur examen. 


ARTICLE PREMIER. 


Des animaux qui ne diffèrent du Palæotherium medium 
que par t pece , mais qui appartiennent au méme 
genre. 


} > 


Une partie de ces dents ressemble parfaitem 
forme, àcellesdu palæotherium medium, et n'en diffère q que 
pour la grandeur; les unes sont plus grandes, les autres 
plus petites. 
2$ 44 De la pron espèce. 


z — 


La er a occasion de connoître les grandes, me fut 

__ fournie par un morceau de la collection de M. de Drée, 

| représenté pl. IX, fis- . £ "est. un. portion de la má- 

x rnière et l’avant-dernière 

molaire, et les montrant par ee face externe. Méme di- 

vision en trois et en deux cylindres, mémes figures de crois- 

sans sur la couronne , méme ceinture saillante autour de la 

base du fust ; mais grandeur à-peu-près double sur toutes 
leurs dimensions. - | 

Les dents ordinaires à deux croissans ont, en effet, de 

: ai 48 


6: . ANNALES DU MUSÉUM 

0,02, à 0,022 ou 0,024 de longueur; la premiere de nos 
deux grosses dents en a — la seconde, celle à 5 crois- 
sans en a, 0,055. 

Une pareille différence n'entre plus pem les TEM ordi- 
naires des variations de grandeur, du moins dans les espèces 
-qui ne sont pas soumises à l'esclavage domestique : je con- 
clus donc bien vite qu'il avoit existé une espèce de palæo- 
therium beaucoup plus grande que l'ordinaire. 

Une foule de piéces vinrent se joindre à la précédente. 
On en voit une, pl. FIII, fis. 1 , qui offre aussi deux mo- 
laires inférieures , 1 mais vues à leur face interne; elles ont 
la méme bl rigoureuse avec celles du palæothe- 
rium medium, et la même supériorité de grosseur que celles 
du morcean précédent. 

M. Le Camus me fit voir, dans sa RS un morceau 
où presque toutes les dents de la mâchoire inférieure de la 
grande espèce avoient laissé leurs couronnes ou leurs em- 
preintes. J'y vis que le grand palæotherium avoit le méme 
nombre et les mèmes sortes de dents que l'autre. 

Je .;ouvai, quelque temps après, une canine et trois in- 
cisives , beaucoup trop grosses pour étre provenues de l'es- 
péce commune, > et quej'attribuai à sé on psa digunées 
pl. FII, fig. 2. 
. M.Camper m 'envoyale dessin d’un morceau qui contient 
-toutes les molaires d’un côté de la mâchoire supérieure, 
une grande partie de celle de l'autre et une canine. Jy vis 
‘les mêmes traits de ressemblance avec l'espéce moyenne , 
que dans les dents de la Mâchoire inférieure ; je me pro- 
curai moi-même la face externe d’une 2 out ue mo- 


$ 


D'HISTOIRE NATURELLE.  , “367 
Jaire supérieure. Voyez pl. IX , fig. 8, que j'ai donnée de- 
puis à M. Brugmans, célébre professeur de Leyden. 

Je découvris chez M. Drée, une empreinte d'un cóté. 
de tête de cette grande espèce, où l'on voyoit très-bien 
les traces des deux sortes de molaires , , et leur rs Si 
dance réciproque. 

Ainsi, il ne me manqua délits rien pour me con- 
vaincre que ce grand animal avoit les mêmes caractères 
génériques que l’autre , je le plaçai donc dans le genre pa- 
læotherium , et je le nommai palæotherium magnum. 

Celui-là doit avoir eu à-peu-près toutes ses dimensions 
doubles de celles du moyen ; ainsi il doit avoir Togi une 
vache de taille ordinaire, ou un peut: choral, 

J’aiun germe de sup i 
me paroît devoir onee à à cette pis. Il est ep 
senté pl. XI, fig. 4, sa face externe est bien comme dans 
toutes les molaires supérieures de palæotherium ; mais. sa 
couronne a ses collines et ses enfoncemens un peu autre- 
ment disposés. De l'angle rentrantantérieur du double W, 
part une ligne saillante transverse qui, arrivée au milieu 
de la largeur dela dent, se recourbe en arriére et se ter- 
mine au milieu de la longueur de cette méme dent. Une 
A Autre ligne. saillante part de l'angle r rentrant postérieur du 
-doubl nt au bord interne en donnant 
un crochet qui se dirige. en avant dans le vallon, entre 
le bord externe et la seconde partie de la première crête. 


À ne i T 


$1. De la Lotes espèce: 


Ju mec aussi quelques morceaux qui indiquent lexis- 
48 * 


T: 


368 . ANNALES DU MUSÉUM 
tence d'une espéce plus petite que l'ordinaire : on en voit 
un de ma collection, pl. X7 , fig. 1 qui contient les sept 
molaires , sauf la seconde qui est tombée. Toutes sont par- 
faitement sorties et entièrement semblables à celles du pà- 
leotherium moyen, et du grand, excepté la premiére qui 
est un peu plus pointue m celle du moyen; ces sept dents 
ensemble n’occupoient qu'une longueur de o „069, tandis 
que dans l'espéce moyenne, elles avoient (dansle morceau 
del'école des miues) o,151, c’est-à-dire presque le double. 
Ce palæotherium étant sous-double du moyen, doit avoir 
eu — a= toire purs mouton et - 


$ IL D'un animal Pes old d J Paldotheffat au en- 
virons d'Orléans. 


Je vais faire ici une digression qui , sans être d'un intérêt 
direct pour les óssemens de nos carriéres des environs de 


Paris ess ael fae l'histoire du aene: —(— 


rium.' 
M. Defay; j tréschabile — et professeur d'Orléans E 

parle datis s son on ouvrage intitulé : : Li natu re considérée dans 

plusieurs: JUL oto ES TR TR 178 hod ;p.56;de plusieurs 


ossemens trouvés depuis 1778 jusqu’à 1781; ; à Montabuzard, 
-hameau dépendant d'Ingré; à une licu ouest d'Orléans; à 
16 ou. 18 pieds de profondeur, dans un^ banc continu ‘de 
pierre calcaire, ‘de 5 à 6 pieds d'épaisseur; sans ‘aucune 
couche apparente. à 

Il cite une dent qu'il suppose. AKo T une autre 
analogüe à celle. de l'animal de us. quelques-unes du 


genre du vetrei plusieurs d 


D'HISTOIRE NATURELLE. 569 


M. Defay a eu la bonté de m'envoyer une partie de.ces 
objets pour que je pusse les examiner à loisir ; j'y trouvai 
en effet plusieurs dents et. os remarquables sur lesquels je 
reviendrai dans un autre mémoire; mais ce qui me frappa 
le plus, fut d'y voir plusieurs due parfaitement analogues 
à celles de notre palæotherium. Je les ai fait représenter, 
pl. XII. Celles des figures 5,6 , 8.et9, n’offrentqu’une seule 
différence , c’est.que la rencontre des deux arcs de la cou- 
ronne forme une double pointe au milieu de la face interne, 
tandis que cette pointe est ne simple dana le A 
rium ordinaire. 

Les secondé et troisième molaires qui sont avec la pre: 
mière dans le morceau de: da. sus $s copt leurs croissans 
lsr etlr frs ER ‘plus si 


s] ates x 4 
pius LICE RSS : : grae c PPS ONE 


décidément cylindrique. 

La dent fig. 7 paroit avoir été une derniére "dud 
mais elle diffère assez de celle de Pespèce commune 5a troi- 
sième portion est en cône et non en croissant. 

Les molaires supérieures différent un peu davantage de 
celle de notre palæotherium : on les a dessinées > fig. et 2, 
et la couronne yue perp ment, fig. 10 et 11 selles 
ont bien la ligne en double W; les trois: cótes de la eed ex- 

terne, les deux collines de l'interne ; ; mais ces deux collines 
se ‘joignent à laligne externe perdent] ig m dont 
la première va à l’angle antérieur externe, -et Pautre dans 
l'angle intermédiaire du double W. Pour rendre la ressem- 
blance avec le palæotherium complète, il faudroit qu'il y 
eût; prés ‘dé la premiere colline, une colline intermédiaire, 
et que” Ta: colline postérieure se joignit à l'angle postérieur 
externe pàr unelautre ligne diae. Voye PET fig g 


ERI ANNALES DU MUSÉU M: 


Il ya, au lieu de cette gan. une gets saillie en chevron, 
fig: 10,4. 

Ces caractères anni un peu cet animal d'Orléans, 
du rhinocéros et sur-tout du daman. EST 

Je dois méme remarquer expressément que tant que nous 
n'aurons pas vu ses incisives et ses canines , adhérentes à la 
anáchoire avec quelques-unes de ses molaires , nous nepour- 
rons, sur la seule inspection de ces dernières, le considérer 
comme appartenant certainement au genre palæotheriunr. 

- C'est sur-tout dans une matière comme celle-ci, qui est — 
nécessairement un peu suspecte puisqu'elle tient de si 
près à la géologie, science à bon droit si décriée, par la ma- 
nière dont on l'a presque toujours — C'est sur-tout, dis- 
je ; dans une telle matière , qu'il faut s'en tenir gonna 
ment aux faits. 

.>Les dents des environs d'Orléans sont un peu pius petites 
que tlie du palæotherium medium, 


ARTICLE II, 


Des « animaux qui diffèrent du Palæotherium pour le 
| genre die ond sont de nene ae et e 
5 ot + 5 Y r} : n l Lock nl | à 


SL B De: l'Anoplétherium j^ se commun. dans fes 
Eee e d aae ei i t i carrières, | 


>i $ji S nage "i 


| vi < En animal plus. ne Jes. priok est m : 
| p ionrni ces. dents de.m ie grandeur que celles du pa- 

iur un n. medium , mais d'une forme un peu différente; 

: | risées, Sanai mon- a ‘mémoire. Je fus très- 


D'HISTOIRE NATURELLE. 371. 
? # 
long-temps avant de les distinguer , et elles m'embarras- 


sèrent bien souvent , jusqu'à l'instant où je démélai qu'elles 
ne venoient pas de la méme espèce. … 

Pour ne pas donner au lecteur les mêmes peines qu'à 
moi , je vais décrire de suite les morceaux de conviction , 
ceux que je n'ai vu que les derniers, et qui m'auroient évité 
tout embarras, s'ils se fussent offerts d'abord. | 

Le plus important fut celui qui m apprit que cette espèce 
n'a point de dents canines ; il est représenté, pl. X471, 
fig. 25 il contient une série de neuf dents qui conduit , sans 
interruption aucune , depuis la dernière molaire à trois crois- 


sans &, jusqu'aux incisives latérales Z , t.. \ 
Les trois dernières de, ces molaires, Gb sont Le 
ca 4 TTESI Aa aih 
divisées exté:: e cylindriques , 


dont trois à-la dernière, et deux aux ux autres ; mais comme 


je l'ai dit, les bases de ces portions: sont. bombées presque 

sphériquement; et elles n'ont point de. ceinture saillante. | 
Les trois molaires antérieures à celles que je viens de dé- 

crire, d, e, fy sont conformées autrement que dans le pe” 


læotherium, et jy reviendrai. — 
Pour me borner aux trois que j'ai "dcenum abord. ; je 


cherchai , d’après les principes de la croissance des denis , 
| quelque. morceau où je pusse les observer soit fe PARA T: 


soit fraîchement sorties, et non encore usées. - 

J'en obtinsun, pl. XIL, fig.1, et je vis que Te por- 
tions bombées s’amincissent vers la couronne en pointe co- 
nique ; que la couronne elle-même n'est pas dans le germe un 
simple tranchant courbé en arc de cercle 5gomme cela a licu 
dans le paleotherium , mais qu'aprésavoir formé la pointe 


de la face externe, a, a, ce wanghant. en forme deux, n 


. 372 ANNALES DU MUSÉUM 
à la face interne dansla moitié antérieure de la dent, et une 
seule d dans la moitié postérieure, 

La derniére dent qui est composée de trois portions, a 
les deux premières faites comme dans la pénultième et l'an- 
tépénultième. La troisième est en simple arc de cercle, 
Voyez pl. XIII, fig. 2. a. | 

Il doit résulter de cette forme du germe, que €— un 
certain temps la détrition ne doit pas produire un croissant 
simple sur la couronne , mais que dans la première portion, 
les deux pointes du croissant, doivent se dilater en petits 
appendices, B et y, fig. 2, et que dans l'autre il doit y avoir 
un disque ovale vis-à-vis la concavité du croissant ; d, fig. 2, 
lequel s'unira tôt ou tard à l'une des pointes, et ensuite à 
toutes les deux. Enfin , lorsque ces.dents seront encore plus 
usées , il y aura des demi-cercles ou méme des demi-ellipses, 
c’est-à-dire que les croissans y seront beaucoup plus larges - 
de droite à gauche que dans le palæotherium. Voyez ; 
fig. 3. €, 

"Cest ce qui ne manqua pas de se trouver dass toutes les 
dents usées de cette espèce que j'observai depuis. Je me vis 
donc en état de la ffisig toutes les fois que je trouve- 
rois ses trois dernières molaires , et je lui rendis, en effet, 
plusieurs morceaux que j'avois cru long-temps venir du 
paleotheriunt, 

~ Télest celui du cabinet de M. Héricart-Thury, pl. IL, 
fé. 2, où l'on voit six molaires et la place dela seconde qui 
manque et qui auroit complété le nombre de sept et une in- 
cisive. Celui que j'ai déposé au Muséum, pl. FIHI, fig. 5, 
qui contient cinq molaires; un troisiéme que j'ai donné à 
M. Brugmans, célèbre professeur de Leyden , et qui contient 


D'HISTOIRE UNA TURELE E. 373 
cinq molaires ; deux incisivesret une large: brèche entreles | 
unes:et les autres, pl. X, fig:1, 2, 3: Fen possede eticore 
.uncqui-contient. quatre molaires; deux intervalles: vides; 
trois incisives , et où la dernière molaire n'est pas encore 
fortie. j spb iih fig. P; 2 set un. autre où l'on voit. les quatre 
jrem res te: à descrestes ides- trois 
| dernières: Enfin. M: (Onanper m'a envoyé le: dussin: d’une 
mâchoire de jeune ujet.qui manque cinq. mo > parce 

|. ique: le 1 d UE ? FIRE ILLA A x 5 AR 
-i Toutes: ces: pièces: me montrèut i de n ma migraine série 

de: neuf dents; que les! molaires antérieures ‘ont une-forme 

. différente des trois dernières, et encore plus différente. de 
bilen; WR pere cr ctas AU by ouriüaos siae: ajea di: TO TO MER 


" 970 SION 


p ean ns ee fers 


v. oodd son 


' externe, ne rs couronne ocelle à cifiti i as 
eu susant-uné ligne ]ulé iselle donne; à-peu-près 
vers son: june branche qui de ento taie judterrh im 
terne et qui s Pie | Voyez pl XT; fig: 8: y has ox 


P > aucti agi 5 Lii T'UIAN IRL MEL VEXZJMZ AR vp,» 


dl Aen 1 no hr p qaad 
En avant-de cesi deux; eà:est, -— a 
mière: du pakæotherium. | Elle: est également ‘simple pcom 
s primée et d'ordinaire pointue / pl: AX £j po" 
A Il y auroit à présent dame d otherium un espace 
E y i | 49 


Z 


674 ANNALES DIU : MUS ÉUM 
- side; suivi. d'une- forte: canine: s’est cé: que ne montre 
point notre animal actuel; mais immédiatement en avaut 
de la dent que je viens de décrire, il en a trois autres à-pou- 
près pareilles , mais de plusen plus pointues, pl. X 717, fig. 
2 ,he£i;ib. fig. 2,1 etk- ll nya que la derniere incisive, 
c’est-à-dire la plus antérieure qui setermine au coin simple 
le plus souvent arrondi pat pasiachhas pl XI, fig. 
15. On. voitane» dent se vséparéo, pl. XII, fig. 2. 


Voilà ce que je. récueflle en h amped mon morceau à neuf  - 


dents de suite; ph XI, fig. 2, aveccelui où sont trois in- 
cisivés;; pl. XT, fig.4 5 et avec celui de M: Brugmans 
piso Sgibiankq e16ou5 19 <aondiéroh elorhkesb-oiaoidhib 

Ce résultat est confirmé par un au de la collection di 
mon célèbre: collègue Ma inia nüinixiollohdc, mm pafioit 
contenir toute l'extré rieure d'un. côté de la må- 
choite, inférieure sbil est représenté , onto fig». On: y 


voit PL E LNE T R di 
p üneincisiv 1, deux incisives un 


peu bilobées; | »iplát^c; came autre ariaingjei d; ces. deux-ci 
nous EX li Emo dr ^ldeux premières | de notre 
morceau à meuf Ls A en vien ensuite une e; qui pour- 


e M P i - iélipersseuic — sol i: 
aini de :eêtte : espèce; on: peut dose J'adueëttre din me 


eapstan seti dite ;qhe. parmi; des, animaux iqui ont fourni 
pos €arriéres | ges, ciet »onthé: lee 


E ce pee ja "m à celte i: 


D'HISTOIRE NATURELLE 25) 
ronne des molaires ; nous autorise suffisamment Y Lori 
encore un genre ; et à lui dônnet ur nom. i 

En effet, parmi les pachydérmesil n'y aque] lés sde 
et les damans qui manquent dé Capinies; mais ils n’ont que 
quatre incisives inféricüres , ou bien ils en manquent tout- 
à-fait, et lorsqu'ils en dnt, il y a toujours un intervalle 
entre la dernière incisive et la premiere molaire. inis 

-Jl ne faut pas” croire quoi puisse trouver quelque chose 
aiis semblable, hors de là classe des pachydermes; dés 
rongeurs, les rümiinans, les solipedes ónt tous cet inter- 
vallé vide. Les carnassiers ordinaires et les quadrumamnes 
oht tous une “grande canine ; yi n'ya rid les hérissons et les 


: sectis ditis la 


iquement ai, e A PF Bhétrés mo- ^ 
laires résserhblent fort ans: dncisives mais sans parler de 
l'énorme différence de grandeur, le nombre des molaires 
et la forme des máchoires NEN autres ; Ki ioiqut | 
popeta sprl ait quélque 
la f :s molairés | 


a 
E "2 g (ru! Th Sr LFE do t $ TESTE 

A re se dité CE: ik 5787 

arrës. 


“= nom d'anapióthérism que tious choisissons pour acá 
hce d ires 


se c edi rise postica tiber nailen 
Ee devois être eurieux de éóifaoltre Ta ahiköire supé- 

vieure de cet amoplotherium; éóinime il n’y avoit point de 

vide à celle d'en bas; f'iniaginois bien qu'il my ávoit pas 

non plus de forte canine à celle d'en haut; mais ce n'étoit 

pas assez d'une conjecture plausible, je Vois des hide les 

máchoires supérieures sont à üéoup plus rares 

49° 


270 ANNALES + D EU: MUSÉ UM 
SUr- -tout leur partie antérieure, et. cela est aisé à expliquer, 
parce que leur forme .a dà lés,exposer à plus de fractures, 
Ayant d'être: incrustés: par. le : ‘gypse, et que cette méme 
fogas e;rend leur extraction hors: du gypse, beaucoup plus 
licile. Jen irouvai cependant une portion considérable 
et je juge, sans: aucun doute; avoir appartenu à nôtre 
anoplotherium,, à cause ı de saigrandeur , de la forme et ‘du 
nombre de ses i incisives, et sur-tout à cause qu'elle est pri- 
He de .canines, On l'a dessinée; pl. X1, fig: 3: Le morceau 
PAA ere 2 PAT il “ei entiérementi enveloppé 
m (ede gypse, on yv pendantencore toütle bórd- 


ieur, du, cótéi gauche. assez. bien. | 


: A | : "S tH HO 2 vés 
et tim es ew ce cóté.. en. place, : excepté: la. cinquiéme: et 
celles qui, suiyent. la neuvième. On distingue le trou incisif 
ab, etla, suture antérieure-desọs-intermaxillaires; demà- 
renes eigu DEP sûr, qu'il. ne. manque acne des dents dé 


— ^ 
e CR E T Axa Les mais 
AI. à: pIECDIETLIC 11 VIP TI NSAADONTSD à : LIL 
. 


i A i L^ P 4; 
 tranchantes ; è -obli 


X vs El P * 14 


D'HISTOIRE NATURELLE 577 
«Ces trois dents d, LE PAX , ont une ceinture unto sii 
po jen | 54 
La cinquième duit manque idit mon morceau, maisson 
alvéole montre. qu’elle avoit: deux racines. Je pense que 
c’étoit celle qui répondoit à 1 premiér pin m" En 
et qu'elle étoit encore simple « comme elle. >= 
-ii Viennent /nsuite trois dents, A; is ky disaki 
de celles du palæothert Elles sont, dans: óe)imopcóau: $ 


ide Eli si - sui di 


-toutes fraîches et sans avoir subi: ition ;°ce qui prouy 


qu'elles venoient de sortir de l'alvéole et de chasser les dents 
de lait. La dernière ne. déborde. méme set encore. pute 
fait l'alvéole. nié ri 


ten d oc : s a trois. có 
saillantes , mais si me qu'à à peine c on AES remarque ; pa n’a 
donc tun >; à beaucoup. près , Ces one en à 


E CE i iden devis 
aminés des molaires supérieures du, p 


8h j9- 


2j 


rpd 9 i | ie I 5b see ? d um z 
E 'anopl »erium, i et pl où DU pet 
.On, conçoit que pendant les premiers temps de la détri- 
tion les rebords s'élargissent en découvrant leur substance 
d jus + , et que le creux du milieu devenant toujours plus 
?efface à la fin entièrement. Voyez une de ces dents 


Minimal j me XI s fig 7 » un germe de la dernière des trois, 


578 ANNALES DU MUSÉUM 

lorsqu'il commengoit à percer l'alvéole. Zbid. fig. 6 ; un 
germe encore plus jeune et qui n 'étoit pein du tout SEE , 
nl Je figasssDau dfe : | 

La cinquième molaire idein) est bien différente de 
celles qui la précèdent. Elle ressemble même tellement à 
celles du palæotherium , qu'il me paroît impossible de lui 
assigner des caractères certains pour l'en distinguer; les li- 
néamens de la couronne et le contour de la face externe 
sont absolument les mêmes. : 

La sixième ét la septième molaire manquent àmon mor- 
ceau , mais il est assez probable qu'elles ressembloient à la 
cinquième ; ainsi les trois dernières molaires tant dela må- 
choire supérieure que dé l'infériéure auroient eu les plus 
grands rapports de forme dans les deux genres palæothe- 
rium. et anoplotherium , tandis qae les ett —€— 

s’écartoient sensiblement. ` 

J'ai trouvé dans plusieurs morceaux la ras de la må 
choire inférieure de cet anoplotherium ; on en voit Tem- 


préinte, pl. TI, fig. 2. Elle est elle-même presque entière, 
PL VTT, fi 


xi 


, fig (5. PRIE elle monire cette grande largeur 


: T NN | b à ru 
yivans , qu diio le daman et "fins le. tapir. L'a elg 
.oronoide est t large en forme de crochet, et remonte beau- 


oir. C morceau qui m D indi- 


X IET NE 


CE NI. wu. 
T oom 


um e NE Le Pm 


es, et — ex exité Ta a x | 
E om gi pen € - E E EFE > E 


i ps e M" : D dE b x i j ht j eu 
3 Le [| G 24 2 it X Le ge 21 


* 


D'HISTOIRE NATUREL EE. 579 


| qui mie sont parvenues, appartenoient au palæotherimn, 


et jelesai employées dans sa description. H faut qoe que 
je me taise oà les matériaux manquent. 

À juger de la taille de cette espèce la plus commune- 
d'anoplotherium par ses máchoires entiéres , et notamment 
par celle du cabinet de M. Héricart-Thury , il devoit être 
un peu plus grand que le palæotherium medium , c'est-à- 
dire encore supérieur à nos sangliers; mais j'ai trouvé e. 
Ms de deux espèces fied plus petites. ! 


1 st H $ Dis petites espebes init paroissent voisines de l'ano- 
meam i ESO PA 


idi wet vira erniér "pons 
nà pas quitté P l'alvéole. mp imt : ji toutes 
celles qui existent et sur-toüit Tes deux pr rappellent 
les: formes de Tanoplotherium. La longueur qi'occapent les 
olaires pd d ce qui est à-pe u-près : sous- 
doublé à Panoplotk T commute: nt « cette ined 
tie cuta d'un migato ordinaire. n l'a ilc d 


i 


) £951 Hi AL. gi 


"E 2g 
, LJ TM x 


3 “ 


seat? à [n ventes FAT à Toti un [7 pres 
que entier de måchoire inférieure , représenté , de grandeur 
naturelle >, pl IX, fig. 1. On y voit bien la forme de la må- 
loire dont la branche montante est un peu plus « dt a à 
éricüre , et sur-tout à Són'apophyse coronoï 
que dans l'espèce ordinaire. Le bord antéfieur de cette à 


ron ^ £ 


580 ANNALES S DUn MUSEUM 


physe, y fuit: aussi plus indem en. arriere. Les trois:der- 
nières, molaires y sont. bien: conservées, et. ressemblent :à 
leurs analogues dans l'espèce commune spari. leur. face :ex- 
terne. Leur couronne est un peu différente; il y-a:au côté 
interne une pointe. vis-à-vis chacune de. celles du côté. ex- 
terne; la. première détrition y: produit, donc des, páires- de 
disques arrondis; ; ensuite des disques. alongés dans le:-sens 
transversal ; ,,9u.:des espèces de. collines. transyerses :qui 
rapprochentun. peu ces.dents de celles du.tapir (1). En avant 
de ces trois molaires, iy a la place de deux, mais elles 
ssé que leurs alvéoles, En, avant encore. vient une 
dent tranc iante à deux racine 83 à trois pointes « dont celle du 
milieu beaucoup plus TE puis deux dents obliquement 
aiguës , à une seule racine; la place:vide d'une ou méme 


de deux dents pareilles , et une dernière ; dent. ou incisive 
rie ARA qui est, tronquée, „dans ce morceau-ci, - a 9i:5lost 
[Pa jt voit é t GEREG. 

lents est. grrr Mon e Alemi 


i. 


TN 


uo» 


DU. dome paroan dla anti ghon. de. mon 


; dire pain Va a ais 3- " E 
Ka yes à trois pointe Ree l'ano- 
Sap arina HER FARLE onfirme bien l'affinité de cette. 


Let sense aba 19449 mep 


m "oe iss scd ot: x pese "ap Lu ;a8b- stp 


ient que toute cette; partie antérieure de 
st t 
par di ‘anoploth E EHI "i 431 doia jo í iB i 9p BOOTE x ent i 


BI fap 


Mia : 


RÉ BASES Eat an Ec cc a EEE a LL no 
e y 


mier rapport qui tend à ERE cette, ws de corde 


pi CHA 


D'HISTOIRE NATURELLE. 381 

1 faut qu'elle soit bien rare dans nos carrières, car je 
n'en ai vu qu'un troisième morceau représenté, pl: PTIT , 
fis: 3. Il contient trois molaires en partie mutilées , et ne 
m'a rien appris. Ses proportions sont un pes pim grandes 

-— celles des deux autres. (1) x 

Cette espèce. devoit être de trés-peu plus inda qu'un 
lièvre; j A ne can pas pouvoir me tromper beaucoup en la 


loth iuan! Je "s donne le nom iagi» 


cifique dé nius 

Je possede deux fragmens de máchoire inférieure, d une 
espéce plus petite et plus rare encore; Pun d'eux, pl. VIII, 
fig: 6, n’est mutilé que par devant : il contient. les quatre 
dernières molaires: Leur Spt est lo ume que dans l'es- 


j dents sont mieux 
conservées, appar emment | ste ul il vivoit d li i 
propres à les.user. La con tion de sa branche montante 


est toute différente, ce qui ied de constater la distinction 
de l'espéce. La grandeur est d’ ailleurs moitié moindre. Mon 
second: fragment, pl. FIH, fig- 7, ne contient que trois 
molaires : dans l'un et dans l'autre les pointes disposées par 
paires sont un. peu comprimées latéralement. C'est un pre- 


der si cest vraiment 1 un amplum dans. ce cas nous 


mn 


Em Pendant Facti sites , jen ai recu un quatrième qui contin, 
y dernières molaires bien entières. Il confirme cẹ que les premières mavoient 
‘appris. On lé voit , pl. XIII , fig. ^. Yl est probable, à enjuger par la grandeur, que 
la base dé crâne. meo , représentée pł. EN fig. 5 , vient ansside lao 


espèce. | | iip 
5. | | 5o 


582 ANNALES DU MUSÉUM: 


pourrions l'appeler minimum : sa taille deret être un. e" 


moindre que celle d'un lapin... 

Voilà donc dans nos carrières les diese et Gies ind chaire 
d'aumoins six ‘espèces de quadrupèdes pachydermes , dont 
aucune n'a été vue vivante aujourd'hui sur la terre;añais-on 
y trouve encore celles de quelques animaux. d'un autre 


ordre, et ilest nécessaire que nous les indiquions ici, pour 


éviter toute méprise dans les recherches sam nous aurons 
ensuite à faire sur les pieds: c + T: 


Mi ERSA tt gode eb vie ^» EO 305000 9L 
í AV Saw t d i D bad Éric i b. E Pr L ; 


Dar AL. télé de nos 


animaux non pačhydermes. 


m I; xs Mächoire inférieure de carnassier. 


TES" 


"piégé en quelque sorte" par: cette longue suite d'anreit 
dont jé ne connoïssois pas un, jé me sentis l'imagitiation 
soulagée lorsque j je vis ‘arriver des carrières une mäthoiré 
que je crus reconnoitre pour celle d'un en ou rdum Te- 


rieur d en Ürnic d de irch uo (oltre minete", frian 
À nct de et dentelée’, ne mo laissoient « aucun i doute sur s 


| ee autre Sr grande, 
2 de place vers T pour en loger deux. Je concluois 
: de Jà que. cette måchoire étoit du genre canis; le genre 
- is na cts trois ou quatre molaires au plus; ne les ours 

( 


\ 


8. (qu: indien des 


lar ; ; elle « est PU af ue — diris oi 39. d 


| 
| 


D'HISTOIRE NATURELLE. 583 
proprement dits, il n'y en.a aussi que desi grandes dont 
aucune n'est tranchante. 

nily a d’autres différences.qu il est Frs que j explique 
ici, pour les ra£ons ; les coatis , les civettes, eic.; en un mot , 
de tous les carnassiers , il n’y a que le genre canis auquel 
on puisse rapporter cette mâchoire. Mais quelle fut masur- 
prise; deitsque la cóm} t avec les différentes espèces de 
canis, je n'en trouvai pas une qui lui convint entièrement, 
Le loup, ‘le: renard, toutes les variétés de nos chiens do- 
mestiques , le renard de Virginie, le chacal, examinés avec 
la plus scrupuleuse attention, se ressemblent parfaitement 
entre eux par des points dans lesquels ils diffèrent touséga- 


lement de notre earnas sier actuel. né Late 
TY ET POPE Am urea | ire sa des « . 'ehces 
qui, ; faciles, à à: voir. pour. Toil habitué, sont très-difficiles à 


rendre à le esprit par des paroles. Essayons ce] ependan at de nous 
faire entendre... ….: 

La dent e est marimea h ‘quatrième. A ig de ce 
Eta pamporée pour la grandeur. avec la pareille des autres 
es , on trouve que c'est du renard qu'elle approche le 
"x La distance des deux trous sous-mentonniers, celle entre 

de, dente e , et la base 7 J de la porion ertnienre ce la canines p 


.. Mainte 
rai Ja. la branci Avent. -— 
on trouve Sn gi eim la un si n! YE moins. Si lon suit 
le bord inférieur,en. arrière , on trouve qu'il est presque 
droit dans notre animal, et que dans le renard il remonte 
Scan que l'angle d se porte en de | 
L'apophyse .coronoide est bien plus. différente encore ; elle 
est beaucoup. plus courte et plus étroite dans le renaediqe 
o 


584 ANNALES DU MUSÉUM 

dans notre animal. La lignedr, par exemple , dans le re- 
nard ne fait pas tout-à-fait les 3 quarts de la ligne d p qui 
lui correspond dans notre animal. La ligne de, est encore 
un peu plus petite par rapport à la ligne da. 

Ainsi non-seulement Ja máchoire du renard, à longueur 
à-peu-près égale , acertainesdesesdi s grandes 
que la mâchoire fossile ; mais ces dimensions ne dnhinment 
pas uniformément , puisque vers eo, c'est d'un sixième; 
et vers d'a et d p, c'estde plus d’un quura les lignes du 
renard sont au-dessous de leue Corr 'spondantes ni notre ' 
animal | 

Ceci "poii Palais à Tobjection. qu'on — nous 
faire, que nous ne pouvons avoir bien juste la longueurd'g 
de notre mâchoire fossile, à cause de la cassure rs de la 
pierre. On voit que nous nous sommes abstenu m i 
cette longueur dans nos comparaisons. 

Quelque mâchoire du genre canis que nous examinions, 
nous y trouvons les mêmes différences dans le contour et 
les proportions de la partie postérieure : les variétés des 
| dinis ei , le mâtin, par exemple, et le doguin 

| diffe tant l'une de l'autre à cet — 


Il est donc trés-probable que ce carnassier étoit comme les - 
herbivores, d'une espéce inconnue aujourd'hui. 

Nous croirions méme pouvoir dire que cela est certain, 
si nouè avions le squelette de quelques éspèces telles que 
T'isatis , le chacal du Cap; mais — soyons bien 
PM sance que les mâchoires- f 
blentà celles des autres, nous ne pron ncérons gehe ici > 
afin de ne rien. laisser de douteux dans notre travail. 


DÉBUT a 


de quelques. reptiles; ., . bs 


D'aréroins NATURELLE. 385 


P f 
30 


S u anion. de têtes s tbrhuos " poene. b. | 


dim n'en ys ici qu en posant, et. pour Pr ec rage m 
Eo nous trouverons des os d'autres parties du corps; que 
nous n'oublions de chercher s'ils ne in id aussi. venir 


M. Faujas, a. déjà bic pecie de: tortues 
dans les annales du Muséum d 'histoio naturelle; j'en. ai 
moi-même plusieurs; j'ai encore une portion de tête qui 
ne peut. proxpuiz que d'une espèce de lézard voisine adi Cro- 
codile. yt 


Ce n'est. pas ici. Je: liep de, déterminer pré 


pèces g ù ) UIT : JT DE #3 o4 dini E: d 
pelé l'existence. .. T »t£ 3E E dicii he ETT gf q i189 Lu 
On sait. encore. de trouxe par-ci par Jahn nos. 
HAPA , des meris d'oiseaux; j'en ai 5 la nature, 


Pr z Tisi. Fu ET se” à 


à cë | que je crois, nd premier. avec rigueur; plusieurs: 


| Eens yki ajouté, HPPA: ds: nouveaux faits aux 


fs! aij TSQ qo -9bns |j 


Jeni rev ida drai dye ag sur ces se da étrangers à la. 


classe des ses sch det seule m yenquper, en ce 


» i af nnt 


ioa peut s'étonner que ge une contrée aussi — 


que celle qu'occupent nos carrières, èt qui a plus de vingt 


lieues de l'est à Touest, on n'ait presque trouvé que des 69^ 
d'animaux d'une e seule famille, et que le petit nombre d'es- 


386 ANNADES DU MUSÉUM. 
-pèces étrangères à cette famille nee ÿ y soient d'u une 
rareté extrême. ^ n 

On ne sauroit guère douter que la proportion Bp le 
noti bre des os de clique espèce’ te soi -peu-pires rélative 


Er 2% 


à à" Pabohidante de Pespèce ` même loisqui les atfimaux vi- 


voient; car on ne congoit? guère üne cause déstrt étive qui 
ait pu frapper, ou entrainer, ou ( enfin" incrüster. ‘dans. le 

ypse; KU mé biben esr asa j be à Der à ceux ides 
áütes. CAII THiS 3jeifi D- d IT 

“Orit —— — actuel du glóbe, fis jai 
qui foht partie ‘des deux grands continens; par exemple, 
les différentes contrées de l'Europe ou de l'Amérique, sont 
habitées par des animaux à peu-prés de totites les fafhilles , 
chäcune selon sa latitude et la qualité de son sol. 

Mais il n'en est pas de méme des grandes iles, et la Nou- 
velle-Hollande, ^ei particulièr, peut nóus éclairer par son 


état actuel; "sür Pé tat où devoit être le pays qu 'habitoient 


les animaux de nos carrières. — — 
Les cinq sixièmes des’ quádtepodoie e là Nouvelle-Hol- 
lande a] à une seule € et: même famille; celles 


P hotes 2:33: 2 ik AT. DE ders feine 
- 
arse; yu j les phalange: ; les pe 


FE us , Taura OB delega vi cai ae aim. E HET ES ue à a. Me ANS “Re y 


ww 


forment six genres trés-voisins les. uns des autres, ‘et qui 
n’ont d'analogue dans le reste du monde, que les seuls di- 
delphes de la partie chaude de l'Amérique. 

Le Sr jakpèces comprises dans ces six genres, 
va au “hui , d'aprés.les nouvelles découvertes. du capi- 
ne Bandin, i * plus de. juarante ; et on n' ^a trouvé encore. 

à e pays que buit ou dix espèces qui soient, [Pag 


eb etdsg: PHI a" onp fo" oies Ios» onn bases b 


E m sauvage , ; dus. rats et t quelques TET 

hoe c vt pégiqn e Troes is iléap ioffre. 
encore dé nos jours, ddl des 
quadrupèdes qui lhabitent, quelque Le ^h silii 
blable à ce/qui 'existoit autrefois ddns M péipfide ani- 


maux i nos carrières. | Hé di "3 
| rm mi éeux- SE huit ach € Icohtré un. 


seul carna 

Nous vértonern la suite as. di cette diee 
unt devenir importanteg lorsque nous voudrons établir 
jp enit 'sur i: stat de la. pontos An Rieti ve 


ya m p seque ges vam 


tial eri 
ni 


Sgen IE | 
p ' TE s Tt 2 ab golia ap | 317 Best. oi akessc 2 : 
i A e b: ———— «pobita 
REA) ors ne 3a2;0h.eatóje stc w dE folis > cé 6t8q 
ge i onp ris tee wsq aofi os - gaeb 


E is di ft "Sd í 

^t diee Ed I ro fim sion li i .emallias anao 

aee HAUT Sa wee Xabiogaesoóqao 1. d sl b sTogd onu 
i d pee Wer rodea ns Igah e Hii À 2 tei iin oi 


E e vr cy dir 
115 dee KS i6 Se > 


x aa SES i sa : RO 


588: GAOGNINDADIUEDS) B UO MUSÉE M: 


y 
+ê LE 02-91 V136:15 e PRE 39 6333 


| DÉSLANGOUSTES 
„itaet 0b. 9e0fo anplot jbaqiribenn 
«ins eb I: A Mr USE JG UM MA TIONAY, É bda 


ce Dido ST QJ EUN AI UR. EL L s EO 


oȟsidiueesol pig poi Jii A PR BILGE o 


siidsiò s: seibyoy eBoí. 9pspc RESTE Ht i-3i979b- 1509 


& 49dols 5b oos urs | hobsons EE OORT: TEENE 
LE ena o e = LI 
* -+ * y f P ^ * "+. Li 
dog pant esstt9bb 2355q»5 esl. oi viv Do ohp 


Es m'occupant de la détermination des différentes espèces 
du genre des langoustes qui font nos de la collection na- 
tionale, je me suis aperçu qu'on n'avoit pas encore de no- 
tions bien distinctes sur l'espèce la plus commune, la Zan- 
&ouste de nos cótes, de celles de la Méditerranée sur-tout, 
et.dont ont parlé la plupart des: anciens naturalistes. Com- 
parant, en effet, les caractères de ce crustacé, avec ceux 


des espèces décrit ; EE Sof £4 |: 
CCS n on B . 


4 | 1n- 
dicatives ne pouvoient tomberc què st sur l'espèce qu “ln nomme 
quadricornis : or cette langouste a pour patrie, suivant lui, 
Le mérique méridionale ; cet auteur ne dit pas qu’elle se ren- 
on re ailleurs , et il ne cite qu'un seul synonyme, savoir , 
une égaré d'Horbn: L'espèce appelée homarus , qui n'a cer- 
tamement pas les trait. indigene , et qui paroit 
ropre aux Indes, attire, au contraire à elle, presque 


{ 


D'HISTOIRE NATUKHELLE. 589 
toute la synonymie ; ainsi voilà en quelque sorte notre lan- 
gouste tellement méconnue , qu'il est difficile de là retrou- 
ver dans lés écrits de Fabricius, ou que l'on peut se mé- 
prendre sur son compte. Olivier, quia eu occasion de bien 
connoitre ce crustacé, puisqu'il a fait: ses premières re- 
cherches entomologiques sur les côtes de la ci-devant Pro- 
vence, contrée qui l'a vu naître, a décrit cette espèce; mais 
en manifestant des doutes sur l'application qu'on a faite des 
figures de Marcgrave , de Rumphius, de Séba , etc. , à cette 
langouste , il la prend néanmoins pour le cancer homarus 
de Linnæus, et pour l'aszacus homarus de Fabricius, quoique 
la description du premier, publiée dans son ouvrage inti- 
tulé : Museum Ludovicæ Ulricæ , soit trés-insuflisante pour 
servir à établir une opinion , et quoique le second natura- 
liste se soit mépris sur là Jazgouste commune. Si nous con- 
sultons l'ouvrage le plus complet que nous ayons encore 
surles crustacés, celui d'Herbst, nous ne serons pas plus 
éclairés: Son carcer homarus, la langouste-qui a le même 

| cifique dans : Fabricius, crustacé très-différent de 
notre e langouste , devient encore le p de ralliement des 


auteurs, particuliérement d graphes; ; Herbstauroit dà 
voir dans son cancer elephas la langouste de Honda 
^ Tu c PERE NUN E mot A ` un F; ) : F 


qu’ di règne règne > une assez 

nous Meroe eder n de connoître , 1.° parce que 

le pèredes historiens desanimaux , Aristote , en a parlé avec 

détail sous le nom de carabos ; 2.° parce que 1 teurs lati 

en font aussi souvent mention, en? appelant locusta ; 5." par-: 

ce qu'elle nous rappelle ün atrait: de barbarie de Temporent: 
ce 1 


. 90 GAUUDNALES DU MUSEUM: 
Tibère ; qui fit déchirer le visage d'un pécheur avec le test 
épineux de ce crustacé saris qu’il le méritât; 4." enfin , parce. 
que cette Jazgouste: est un mets ritinirdltét Il faut encore 
observer que ce genre de crustacés est le plus intéressant , si 
on le considère sous les'rapports de la grandeur, dela diver: 
sité et de la beauté: ue couleurs -— See le test de la — 
part des espèces i555 £, 

—Ce' genre éstun its mieux FRERES Parii les: ani- 
maux de cette classe He la division des pédiocles et de celle 


des maer du p Lamarck , les /angoustes et les 
scyllares za cinis dali seuls genres: ou des pattes: antérieures 
soient simples ;: ou-n'ayent pas de bras, terminés 


chaeun par une: Sorte de main. E scyllürés sont distingués 
des /argousfes ou mieux, de tous lescrustacés, par laforme 
singulière de leurs antennes extérieures qui représentent. 
une sorte de-créte. Les Jangoustes ont ces antennes en” 
lorme de filets; de méme que dns les autres genres ; ; máis 
elles ont un ` caractère: qui me semble ‘unique: dans cotte” 


clässe: 1]leürs dese — 7; REUS TL NAE om 

et transversal. : CESSER jiy d « m— ribs -— | 
- C'est dans Rondele , dans "T iut che ercher le: 

peu de faits historic SM © sur ces" cr v 


bue n * Je merveilles u trouveront de — ond 


. D'HASTOFRE NATURELLE 591 
torze oeufs; ees oeufs sont d'un bleu céleste, picotés de 
rouge; elle les enfouit dans le sable. Laissons-là ces contes, 
et caragtérisons les cinq MM de: Debit qui nous 
sont mises sous les yeux | 


K pines. eu Aia au-dessus den Jeux dentées: | 


1. LANGOUSTE COMMUNE. Palinurus vulgaris. 
Palinurus icon. Fab. Sn: entr spotan pag. 
401. — Astacus homarus , Oliv. Encyclop. méthod. hist. 
nat. tom. F1, pag. 343. — Cancer elephas , Herbst. Crus- 
tac. tab. 29 , fig. 1. — Petiver, mus. pl. 154 , n? 3. — Lan- 
gouste , Rondelet, edit. ape. dos 16. né —4 slacus , 
Belon , de aquat. pag — d marina y, | 
Gesner , de aquat. lib. 3 Jag. 513. — bmp mic marina , 
Aldrov. Crust. liv. 2 ; pag. 102. Cest aussi, à ce qu’il me 
paroît , l'astacus de Gronovius. - SATI n-..984..,. 0.) 

On trouve dans. l'Amérique mé idionäle une: langouste 
que. Marograve nomme po£quiqu iya, Elle est voisine de 
celle-ci ; mais sa figure et sa description ne peuvent:satiss - 
faire à cet égard. Sloane qui en a parlé dans son Histoire 
naturelle de la Jamaiqué, tom. 2 , pag. 270, Y rapporte: la . 


Pâtes 5e SE Br qu Hg en d 


Y Cet auteur traite de la langouste commune dans Adj Aiit 
noms différens ; d'abord sous celui de Jocusta marina, et ee, qu'il. dit à ce sujet 
ne lui est pas propre; ensuite sous -celui  d'astacos s Port mal-à- -propos 
le crustacé auc iq Joie cette déno à jet l'écrevisse dite 


homard. ! Fe 


Bi * 


392 "ANNALES DU MUSÉUM 
épines ou pointes situées au-dessus des yeux, et par celles 
des extrémités latérales des anneaux de sa queue ; ces mêmes 
anneaux ont un.sillon interrompu sur le milieu du dos, 
ce qui lui est propre; ses pattes de devant sont plus grosses 
` que celles des autres espèces , et leur avant-dernière articu- 
lation , près de leur extrémité, a une forte dent. La partie 
antérieure et supérieure du test a deux fortesarétes; la cou- 
leur du corps est rougeâtre, avec deux rangées de taches 
jaunâtres sur la queue. 


e Epines situées au-dessus des yeux n LONE 
pas de dentelures. A 


+ Segmens de l'abdomen ayant His, un sillon 
transversal. 


2. LaNcousre moucuerée. Palinurus guttatus. 


Cette espèce est, hors de doute, le palinurus homarus 
— M. nes ( Suppl entom. system. pag. 400 ). C'est 
ntle cancer homarus de Linnaeus; system. 

nat. edit. 12,1om. 2, pag. 1053 , n° 74.— Ejusd. Mus. 
£ ^. Ulr. pag. 457. Herbst Pa ne quoiqu 'assez 
E pl. i, fig: 1: Voy ba, pl. 21,n^ 5. 
Elle a beaucoup d'affinité avec la suivante; mais Pinter- 

: valle. situé entre les antennes latérales , en dessus, ou la 
partie supérieure de la téte, n'a que desti épines; j son 
corps est bleu ou  rougeátre, moucheté de blanc; ; on ne 


a eain sa queue les taches Ji ul e IT à 8t uei nons observe- 


LS 


D'HISTOIRE NATURELLE. 599, 

rigoureusement qu'à l’écrevisse de mer, astacus marinus , 

Fab. C'est Belon qui a probablement induit en erreur 
Linnœus. 

Cette espèce se trouve dns les mers des Grandes-Indes, 
La figure de Rumphius , Mus. tab.1 , fig. A , rapportée 
à cette langouste, fait voir quatre épines sur la partie an- 
.térieure et supérieure du test: ce ne peut donc être cette 
espèce. La figure de Petiver. Æmboin, pl. VI, fig. 1, ne 
diffère pas de celle de l'auteur précédent. 


3. LaNcovsTE Ancus. Palinurus argus. 


La partie antérieure et supérieure de la tète , située 
entre les antennes latérales, a quatre petites épines, dis- 
posées sur deux rangs transversaux, ou formant un carré 
long. Le corps est bleu, mêlé de nuances de la mème cou- 
leur plus foncées, de rougeátre, et tacheté de blanc-jaunátre; 
la queue offre quatre grandes taches de cette derniere 
teinte, rondes et bordées de bleu plus foncé. 
Jela soupçonne des Grandes-Iudes: elle est voisine du 
palinurus fasciatus de Fabricius. 


TT 1Segmens de l'abdomen sans “ie, , OÙ 


M. LS. 

Je rippat à cette espèce le cancer polyphagus d' Herbst, 
pl. 32. Le fond de la couleur est différent de celui de notre 
individu ; mais les caractères essentiels sont les mémes. Son 
test est moins épineux que celui des espèces dont nous ve- 


394 ANNALES DU «MU 8 É UM: 

nons de. parler. L'intervalle qui sé trouve entre les ‘an- 
tennes latérales a deux épines sur une ligne transverse : 
le bord postérieur des anneaux de l'abdomen est d'un 
vert påle , et cette bande est d'un jaunátre clair au : bord 
intérieur. 

Cette espèce paroit étre le palinurus ornatus de! Fa- 
bricius. Suppl. entom. system. pag. 4oo. 

5. LANGOUSTE VERSICOLOR. Palinurus versicolor. 

Cette jolie espèce nous est arrivée par la frégate lè 
Naturaliste. Les individus entiers sont petits ; . mais 
nous en conservons les débris d'un qui a dà étre fort 
grand. La partie antérieure et supérieure du test a 
quatre petites épines disposées en carré. Le corcelet ou le 
test est d'un roux-brun foncé, coupé par des taches et des 
traits d'un : blanc jaunâtre. Les anneaux de l'abdomen 
sont d'un rougeátre clair, avec une raie blanchátre trans: 
verse, au milieu d'une bande, d'un rouge brun foncé, aù 
bord postérieur : les pattes sont €— alternativement: pe 
ces deux dernières couleurs. 358 

MAS curæ e posterior, pag. 91» a donné une ‘bonne 
figure de de cette. + L'individi i voi 
pied : romain le ongueur , sans compter PO antennes qui 
étoient esi ar vingt pouces. 5 


sede une E espèce 
sousle nom d'écre- 


visse pénicilléz 


E 


396 ANNALES DU MUSÉUM 


CORRESPONDANCE. 


Alexandre Humsozpr et le citoyen BowPrAND , à l Insti- 
! tut national de France. 


Cirovens, 


Depuis le mois de brumaire an VIT, ou depuis le 
commencement de l'expédition dans laquelle nous nous 
sommes engagés pour le progrés des sciences physiques, 
nous n'avons cessé de chercher des moyens pour vous 
faire parvenir des objets dignes d'étre conservés dans le 
Musée national. Sans compter les collections nombreuses 
de graines adressées au jardin des Plantes de Paris, et 
les produits de l'Orénoque dont le citoyen Bresseau , 
ci-devant agent de la République à la Guadeloupe , s'est 
chargé, nous vous avons envoyé de Santa-Fé de Bogota 
et de Carthagene des Indes, deux caisses accompagnées de 
lettres > datées de messidor an IX. L'une de ces caisses con- 
tient un travail sur le quinquina du royaume de la Nou- 
velle-Grenade, savoir, des dessins enluminés de sept espèces 
de Cinchona , avec l'anatomie de la fructification , des échan- 
tillons d’herbier en fleurs et en graines , et les écorces sèches 
de ce produit précieux digne d’une nouvelle analyse chi- 
mique. L'autre caisse renferme une centaine de dessins en 


- 

D'HISTOLREY NATURELLE  . 807 
grand folio , représentant de nouveaux genres et de nou- 
velles espèces de la flore de Bogota. C'est le célèbre. Matis 
qui nousa fait ce cadeau aussi intéressant pour la nouveauté 
des végétaux que pour la grande beauté des planches colo- 
riées. Nous avons cru; citoyens, que ces collections seroient 
plus utiles aux progrés de la botanique en les offrant à l'Ins- 
titut national comme une foible marque de notre recon- 
noissance. 
- De Quito et nt nous vous avons adressé une caisse 
de minéraux très-curieux pour les recherches géologiques; 
contenant des roclies porphyritiques et des produits vol- 
caniques du Cotopaxi , de'l Antisana, de Pichincha, et súr- 
tout du Chimborazo sur lequel nous avons réussi à cid 
des instrumens vd n MU de 5. ur mua j 
mercure dus le He à 15 pone 11 # lignes, le 
thermomètreétant à 17,5 Réaumur,au-dessous dezéro. Cette 
derniere collection est partie par le Cap-Horn dans la fré- 
gate la Guadeloupe que nous savons étre arrivée heu- 
reusement à Cadix, et je ne doute pas que M. Hergen, pn 
fesseur de minéralogie au cabinet de Madrid, à qui j'ai 
adressé ces objets, ne les ait €— remis ? demon. 


is pepe en Espagne. - TRE 4 abut uo" 


hec iu SENS les différens oi due oec pris 
la liberté de vous faire nous nous trouvons cependant jus- 
qu aujourd’hui dans la plus cruelle incertitude à ce sujet, 
n'ayant eu depuis plus de deux ans aucune nouvelle d'Eu- 
rope; vraisemblablement notre séjour dans l'intérieur 


des missions de l'Amérique méridionale à "- des Andes , 
5a 


CR 
a b 
13 


bis 


598 |... ANNALES: DU MUSÉUM 
comme celui sur les côtes de la mer du sud, nous a privé 
de-cette. consolation. Accoutumés à. des privations et des 
revers plus grands, nous continuons sans relâche des tra 
vaux qué-nous croyons utiles aux hommes, et nous nous 
hátons de profiter de l'occasion quise présente en ce moment 
pour vous réitérer, citoyens, les assurances d'un dévoue- 
ment auquel vos boni nous obligent à jamais. Une grande 
partie de nos collections se trouvant encore à Acapulco, 
nous ne pouvons vous offrir cette fois-ci quo le ps d 
que renferme la caisse ci-jointe. | 

Parmi les roches de la Cordillère des Andes died à 
M. Hergen, à Madrid, se trouvent des obsidiennes très- 
curieuses des volcans du Quito, sur-tout du Quinché, des 
obsidiennesnoires, vertes, jaunes, blanches et rouges, mé- 
lées de fossiles problématiques. Pour compléter l'histoire de 
cette roche si intéressante.pour la géologie, nous vous of- 
frons aujourd'hui une collection d'obsidiennes du royaume 
dela Nouvelle-Espagne. La grande facilité avec laquelle 
quelques variétés, les noires et les vertes se convertissent 
au feu en ure masse blanche spongicuse, quelquefois fi- 
breuse, anpnentat 7-8 fois | son -yohime et la grande 


roüges a S in ur état primiti mitt, ihdiquent 
| i | méla que l'analyse chimique: décou- 
vrira Beljemepis Pendant que, l'obsidienne vemm 


pce ga zeuse CUT 


ans aucune partie du de es por pisi n'est en ee 
grande abondance , et ne forme des masse plus énormes que 
sous Je repiten Cocipésde mesurer , dans les différens* 


iui D'HISTOIRE NATURELLE. 399 
climats ; tantôt par un nivellement barométrique, tantôt par 
des opérations géométriques , la hauteur à laquelle s'élèvent 
les différentes roches et lé épaisseur de leurs couches, nous 
avons trouvé que les porphyres des environs de Riobamba 
et du Tunguragua, par exemple, ont 4,040 mètres, ou près 
de 2,080 toises d'épaisseur. On voy age des mois entiers 
dans la Cordillére des Andes, : sans voir l'ardoise, le schiste 
micacé, le „gneis, et sur-tout sans observer le moindre ves- 
tige du granit , qui. en Europe et dans toutes les zónes tem- 
pérées occupe les plus hautes parties du globe. Au Pérou, 
sur-tout dans les environs des volcans, le granit ne vient 
au jour que dans les régions les plus basses , dans les vallées 
profondes. Depuis 2,000 à 6,000 mètres de hauteur surde 
niveau de la mer du sud, la roche granitique est par-tout 
couverte de porphyres, , d’amygdaloïdes , de basaltes , et 

d’autres roches de la formation des trapps. Le porphyre y 
est par-tout ` le site du feu volcanique : c’est dans ces por- 
phyres enchássant du feld-spath vitreux , ‘de la cornéenne, 
( hornblend des Allemands) et méme de l'olivin que gisent 
Jes obsidiennestantót en couches, tantôt en rochers de figure 
grotesque et à demi détruits par les révolutions qui ont dé- 
Mi: cette Fees du monde; la réunion des circonstances 


xen te Rés ke nes De grandes 

masses de ce fossile sont sorties des cratères, et les. parois 

de ces gouffres que nous avonsexaminés de prés, consistent 

en porphyres dontla base tient le milieu entre l'obsidienne 

et la pierre de poix. (Pechstein ). Ces mémes phénoménes 

nous ont frappé au sommet du P de T: C a 
B" 


X 


- 


400 ANNALES DU MUSÉUM:- 


dans: laquelle ón: distingue. clairement les roches. chan- 


gées par le feu dés couches porphyritiques qui ont con- 
servé leur état primitif, et qui ont préexisté à toute érup- 
tion-volcanique. Etudiant l'histoire de notre planette dans 
les monumens antiques qu'elle nous présente ; appliquant 
les faits chimiques à la géologie, nous ne pouvons énoncer 
les phénomènes que tels qu'ils s'offrent à nos yeux. Nous 


n'ignorons pas que des minéralogistes respectables conti- 


nuent de regarder le basalte, le porphyre basaltique , et 
sur-tout- Pobsidienne comme des produits volcaniques ; 
mais. il nous paroît qu'un fossile qui, ondas. EUN 
des Andes et du Mexique, se décolore , se gonfl 


spongieux et fibreux au moindre degré de bee d'un 


four, ne peut pas étre le produit du feu des volcans ; au 
contraire, cetté énorme augmentation de volume de l'ob- 
sidienne ineandescente, et la quantité de gaz qu’elle dégage, 
ne seroit-on pas en droit de les regarder comme une des, 
causes des secousses volcaniques dans les Andes ? 


Lélévation à à laquelle les. porphyres se trouvent dans | 


debendaded dans ud nouveau ti , est à 


Ë renea Près de rs seite m " ise et 


Sotara, les obsidiennes ómomeneent à 4,560 mètres de hau- 


de Quito, elles shondent.i à. Be O. 


eec nord-est de la capitale du ride dont 


la place major a,d cdm la pro» de Trembley, a, 2,256 


d» 
Mu dos. dt e, PPAR 


D'HISTOTRE NATUTTBEIL PE. 401 
. métresou 1163 toises, et d’après les formules de Delue, 2,198 
mètres où 1133 sur la mer du sud. Cette contrée étoit infi- 
niment intéressante pour les anciens babitans d'Anahuac. 
Quoique le fer soit trés-abondant au Pérou et au Mexique, 
ou près de Toluca et dans les provinces du nord on trouve 
de grandes masses de fer natif éparsessur leschamps ( masses 
semblables à celle du Chaco et de la Sibérie, et d'une ori- 
gine également problématique), les anciens habitans de ces 
contrées ne se servoient cependant pour des instrumens 
tranchans que du cuivre et de trois sortes de pierres dont 
nous trouvons encore l'usage dans les mers du sud et chez 
lessauvages del Orénoque. Ces fossiles sont le jade, la pierre 
lidique de Werner, souvent Econo. aser. de. basalte T 
et l'itztli ou Pobsidienne. Hern vit e 'ravailler - 
des couteliers mexicains qui spé so une Presa pins ; 
de cent couteaux d’obsidiennes. Cortès raconte dans une de 
ses lettres à l'empereur Charles V, qu'il vit à Tenochtitlan 
des rasoirs d'obsidienne avec lesquels les Espagnols se fai- 
soient faire la barbe. C'est entre Moran , Totoapaet le village 
indien de Tulancingo, au pied des rochers porphyritiques 
du Jacal, que la nature a déposé cette immensité d'obsi- 
c'est là que lés eie à Montezuma fabriquoient 
| a fait donnet d ette cor- 
dillere: e nom de Cerro de Las Navajas , qui veut diremon- 
tagne des couteaux. On y voit encore. une immensité de 
puits dont les Mexicains tiroient cette matière précieuse ; : 
on distingue les vestiges des ateliers, et on y trouve des 
pièces à demi achevées. Il paroît que quelques milliers d'In- 
diens y travailloient sur plus de Aum lieues carrées. A ai 
observé à Moran , un peu au sud de ce ; li 
par Antares, la latitude de 20" 9! 26". 


Sons 


\ 


$ 


402 ANNALES DU MUSÉUM 


“ Les numéros de la caisse sont : 

N.? 1. Obsidienne chatoyante du Cerra de Las Navajas , élevé m 694. mètres au- 
dessus di niveau du lac de Tescuco, etde 2,948 mètresau-dessus de celui de la mer. 
Des stries transversales causent au soleil un reflet métallique analogue à celui de 
Favanturine. 

N° 2, 5.6. Obsidiennes remarquables par leur surface. - 

A 4, '8. Obsidiennes striées et soyeuses. 

N.° 3. Obsidiennes brunes, rum, d'un mélange chimique, irès-différent des 
N.?* 2 et 8. 

N.” g; 10 et 11. Obsidiennes qui contiennent un de qui se rapproche de la 
pierre perlée. ( Pechstein de Werner ). 

N.° 17. Fossile neuf inconnu, également. (E em de Me loi qe près 
àé Valladolid. MM. Texada € et Delrio or = décrit ce fossile s sous le nom, de Wernerite. 


uU 


Jl forme des ns 3-4-5 gulaires , comme dans les Echinites Gravité spéci- 
fique 3,464. Badai u chalumeau avec effe sence dans Falkali, mais non 


DR le borax. Cette substance contient t quelquefois das) ses Comparttaens detrès- 
petits cristaux d'obsidiennes d'un vert d'olive et transparent. Ce sont des tables en 
ir^ emet avec les arétes en biseau et les coins tronqués. 

dob Soufre natif dans ime couche de —€— qui passe à la pierre de corne, de 
1 t de lel e Quito , entre Alausi et Ticsan , élevée 
de : 2512 mètres. | Ce soufre qui en » Eurape se erue constamment dans des mon- 
tagnes secondaires , sur-tout dans du gypse, forme ici , avec lequartz, une couche 
dans une montagne primitive , dans da schiste NES Voilà sans doute dence nd 


rim Put à V'occidentde Cuesaca ; ; 
„au Mas ne à , à 


plomb de rasiah , que M. Delrio, D: de neri aig au een Fe 


couvert une > substance "alique très-différente du chróme et de l'uranium , et de 


aans | une lett: eau citoyen € Chaptal: M Delrio laéoit: 
x ^ à er 


ise de Goanaxoat €—— 


deans Guns ROSA TE * VE OA. 
M ? A 


7 E 


D'HISTOIRE NATURELLE. 403 
prismatique quadrangulaire , de Goanexoata, digne d'étre examiné par le cit. Haüy. 
N.° 7. Obsidienne dont la surface a pris un lustre d'argent , la lo plata incantada du 
peuple, de Zinapara. ' 
— NK? 18. Le porphyre polarisant dela province de Pasto ; nous l'avons découvert 
dans le village indien de Voisaca, (en frimaire an IX ) à 1,940 mètres de hauteur, 
Les plus petits fragmens de ce porphyre ont des pôles magnétiques. Nous en avons 
envoyé des échantillons plus grands dans la caisse adressée au Musée national par la 
voie de M. Hergen à Madrid. C'est un phénomène analogue à celui de la serpen- 
tine polaire qu'un de nous a découvert en Allemagne, et de laquelle il a été sou- 


vent parlé dans les journaux. 
N.° 19. Mine de cuivre rouge vitreuse , mélée de cuivre natif des mines de Chi- 


guagua dans le royaume de la Nouvelle-Biscaye. 

Voilà les objets que nous avons l'honneur de vous pré- 
séntér, citoyens, et qui mériteront peut-être l'attention des 
citoyens Haüy , Vauquelin, Chaptal, Bertholet, Guyton 
et Fourctoy dont les travaux ont tant contribué au progrès 
de la minéralogie et de la chimie analytique. — MES. 

Le vomissement noir et la fièvre jaune qui font, diadu ce 
moment , de cruels ravages à Véra-Crux , nous empéchent 
de descendre vers la côte avant le mois de brumaire , de sorte 
que nous ne pouvons espérer de nous rendre en Europe que 
vers floréal de Pannée prochaine. Après un séjour de plus 
d'un an dans la province c deQuito, dans les forèts de Loxa , 
la province de Jean de Bracamoros et la rivière des Ama- 
SR nous d de Lima où Tun de nousa eme la 


que s émoi de la ee dent que ft das ce tip E 
grand volcan de Cotopaxi. Notre navigation à Acapulco, 

par] la mer du sud , a été très-heureuse malgré une forte 
tempête que nous essuyâmes vis-à-vis les volcans de Guati- 
mala » quoique plus de 500 lieues plus à l'ouest , parage où 
cette mer ne mé tite pas le nom — pacifique ; l’état de 


404 ‘ANNALES: DU MUSÉUM. 

nos instrumens endommagés par des voyages de terre de 
plus de 2,000 lieues , les démarches inutiles que nous avons. 
faites pour nous en procurer de nouveaux, l'im possibilité 
de rejoindre le capitaine Baudin que nous attendimes en 
vain sur les côtes dela mer du sud, le regret de traverser 
un immense océan sur un bâtiment: marchand, sans relá- 
cher a aucune de ces iles intéressantes pour les naturalistes; : 
mais sur-tout la considération du progrès rapide des sciences, 
et la nécessité de se "mettre au courant. des nouvelles décou- 
vertes, aprés 4 à 5 ans. d' absence... Voilà les motifs qui 
nous ont fait abandonner l'idée de nous en retourner par 
les Philippines , la mer. Rens: et l'Egypte 2 comme nous 
Tavions projeté. Malgré la protection distinguée de laquelle 
le roi d'Espagne nous a honoré dans ces climats, un parti- 
culier qui voyage à ses propres. frais trouve mille difficultés 
inconnues. aux. expéditions envoyées par ordre d'un. -gou- 
vernement. Nonas ngus. occuperons désormais qu’à rédi- 
ger et publier nos obse faites sous les Tropiques, Peu 
avancés en âge , accoutumés aux dangers : et à toutes sortes 
de: rise Pot d sons cependant de ra, nos 


nous pourrons en EET ses | jour ps re paré onde 
penu d dent le Leti nous. vanne comme; un Mui sé- 


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D'HISTOIRE ONA TURELIE E. 405 


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pe un moüeedür binari gini : 
par l'analyse — un véritable p ps 
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LE iU "isttorta- -ahaor obcosp-cozit BoA 9^ touc Imm 
NT duiooittr PUS ans ami. olus AL. go NL y 
Qr. mA ‘ait, faits la miné den 

ap isles ernierstrayaux des célèbres : 
aty; quelque clari e quelque Prod que ces 
biles, mi pétasse a tienh pgriées di 

de ear propriét és p physiques, ils ne sont point e encore. par-, 
OR déleranmer sn Aun caractères, la nature intime, 


ss: 
pe | 


prétend minére 
loxide du, nouveau, métal, no 


406 ANNALES AMU ©: M OU S'ÉUM 

chrysolite rangée long-temps parmi les pierres précieuses , 
les gemmes ou les tourmalines e ses caractères exté- 
riéurs, a été Ecomue oum du Yospliz deschaux cris- 
tallisé. C'est or i que èle schorl b eu du Dauphiné, 
l'oisanite de quelques minéralogistes c ou l’anataze du.citayen 
Haiya a. été. «rapproché ; d'apres, Tanalyse. des, oxides de 
titane auxquels il appartient , quoiqu on: ne: püt tirer 
aucune indication de cette nature par ses caractères exié- 
rieurs. Sani analyse chimique ;;auroit2on ;trouvé, par les 
tés physiques, que le rubis, l'émeraude, la topaze 
et ph d'Orient-i so: oni que del'alumine, et le diamant 
que du carbone cristallis b; que le quartz cubi des miné- 
ralogistesestun borate ede magnésie; que quelques feldspaths 
contiennent de l'alcali fixe; que le prétendu grenat blanc’ 
du Vésuve, ou la leucite, ainsi que plusieurs produits v t 
Cages, reda Nt Ju à éinqüléiiie de eur poids de pot 
fasse datis ét eórmposition } qu'il en ést de méme de plà- 
ae mou laterre'de Baudissero , regardée pr 

ps'éoniitie une argile, Nest phésque que de la rnagnésie. 11 

aise dins. ài tela See aonan 


anaaga et ce qu'ils sont; et gë Bhinie, le 
ns deter scs neis 


D'RISFOIRE NAMVRBEUE $07 
sitiye de leurs oanadlr Y Xx at Aa chimie E s Le Ea ian 
enn ae a à dis r — — 


appris à séparer leirsamatóri ohstituans, Qn-sent bien 
que: cette - assertion: ne. doit en! rentes métis 


éminent des 1 minérag TA y et d du prix qu'on da adi 
attacher à leurs’ Lravaux: Jis epus. enamas] eb sürtiuf 
P TRIES Teu E HOST 

— r rite ^8 [NE m" CRE Li 
l'anialgse | PAT A ilsne} Sá "n 


"Ici 


Itc nue établis €— 
SL 2° PEPEN | sde La | ARE 


utl 8 b 1 d 
tions; les plus utiles /classificati fodeunsanétbodesian 


Sub silloit: ajouter onesite une nouvé lep preu "ea celles que 
: €—€ 


inne d à M. Gebluy par M. Ross incien ch 
sion roma H Tn: kennen jest 


fate de. chaux sali: pir oae nalibre pu érulente d an ‘bleu 
ticos le morceau, dont je parle fut-il RD RATÉ en 
- laboratoire. des recherches. chim ui 2j, que le 
cim Laugier, aide-chimiste, dui d'en faire le xamen 
"har 


s 


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jen CURSNAYYSSU USETE 
*T OW "Yee MP )iscsp dx É tn fol c s -f diq Zi 
bé sir ad + s A gcc tt cm » 
le montra:du citoyen” Vauquelit dont les conseils sont si 
utilesy oi /donizles “onnoissances :minéralogi sont - 
PPS SR Aup PETET ri | 
r aspect ; le citoyen n Vauquelin ss | 


le fossile. de Hhe-de-Frante pou étre vou ER aile 


PCS thak- 521 A i Abi T e 2 x add 


qu'il avoit/recü mois 
nm sa mort; sous le nom de whaepiatede y» du Brésil, 
Il y reconnut la méme: couleur ; les mêmes” lames, le 
même tissu ; ‘il: n« ayant essayé ce morceau du 
D é TOES P DETE 4. ou i "EG di c pur disso! T luble dans les 


QR GT RTS PES d. Ao cx E Eig. Pur POLES SOS ST 


Fin jet t de Dire Y epos a 'aledlin: IF assura v 
minéral; de- fIle-de-France*étoit de la méme nature, et 

qu'à quésntérdivlesméms propriétés; eten effet, quelques 
eda dé ce dernier: ayanfrété broyées, ‘elles donnèrent une 
poudre. d'ün assez beau bleu x ament: semblable 
à celle du phosphate de fer du Bréit;et qui, comme celui= 

ci fut promptement dissoute dans l'acide nitrique foible , 

sans laisser pres ns Ainsi dès le premier 


T uam up E 
j Rer. bct fX Malo a Iis Dx. a 


2 Te ane ren dt 


| 1$ reconnümes 
ai mère insfaft ] l'existence » minéral b dans de 
tées for Du fs de l'autre. : 


sides qui ed di Pera de so DE olat 


nee , jet de porter les expé- 


HIRO TIRA ii 1:933 $193 candido sii é ie ad ato di 
CC 


a ` 


D'HISTOIRE NATURELLE 409 

riences aussi loin que la petite quantité qui nous en avoit 
été donnée, pourroit nous le permettre. 
' Le citoyen Laugiers est livré , sous ma direction, aux re- 
cherches nécessaires à cette analyse avec un soin et une 
éxactitude que je ne saurois trop louer; elle lui à fourni 
l'occasion de trouver quelques faits nouveaux et un procédé 
intéressant , propres à perfectionner ce genre de travail si 
ütile pour la connoissance des minéraux. La description 
de ses expériences, toutes vérifiées par Vauquelin et moi, 
poürra faire apprécier l'importance de l'établissement du 
laboratoire de recherches dans le Muséum, et ses » grande 
Lm end les Lii de nca niutarelles! 


d 


— punt ob gabeddulvos en iiir epi entier, 
ét sans essayer d'en isoler les lames, la légère poussière qui 
les recouvre én dehors, et les up sit fé qui en al- 
tèrént la transparence. —— 

1.? Cette poudre d'un bleu pále agréable, pdfcrent au 
papier sur lequel on la frotte et lui donnant sa couleur , 
éxposée à la chaleur, perd bientôt sa rait prendune 


NR d 


Salvar j Due qe oxide d de fer. eg 


aux os qu'on y trouve "e moins, jd faut ajouter l'addition 

de n dont le fer se charge; à une très-forte tempé- 

rature, le minéral se vitrifie , comme on gon gm en RA 
Paction du chalumeau: — E: die 


[UE X np óu dre ecd av te PTUS NSXCE 


€ e nt parties. du | ete 
dans une — cornue de verre si a été placée dans un 


* 


410 + ANNALES:DU MUSÉUM 

fourneau de réverbère .et, à laquelle on a adapté un petit 
ballon. On a assujetti ces. deux vaisseaux. avec une bande 
de-papier enduit de. colle de farine, et on a mis quelques 
charbons allumés à peu de distance de'la panse de lacornue, 
À Ja moindre chaleur, la poudre a perdu sa couleur bleue 


qui s'est convertie en une couleur jaune de fer; Bientót aprés | 


les parois de la videi jusque.vers. son orifice se sont ta- 


pissées d'une ri idante: Celle-ci , par T' augmentation 

delachaleut,,: s'est condensée en. goutelettes d'eau qui se a 

réunies donde 1 [ Fe des à. u qu "un TTE Ti 

plus de vapeurs; on a cessé l'o opération, on a cassé Ja cornue 

pour obtenir Je : vien sec; eton aré qu'il avoit 

perdu 28 pour 100 o de son poids. Cette perte n n'a 1 pas pu être 
nétatée exactementpar le poids.de l'eau obtenue dans leré- 


cipient , parce qu’elle étoit en trop petite quantité pour per- 
mettre éette-appréciation-exacte. D'ailleurs ildevoit y avoir 
plus. d'eau dégagée que. 28 pour: 100; d’après l’oxidation en 
jaune.du. résidu qui avoit absorbé-une portion d'oxigène de 
l'air contenu dans la cornue. On Kins done. estimer did 
Maxim "n adi 4e. - st 


d'acide de mes anii pc pl 
tillée, Ily a eu une légère-effervescence, et un léger me 


en effet PO il di sess A S 

.€n.eliet.a- passé sur-le-champ au rouge; RE tu 
d'une douce chaleur „la totalité du minéral a étéd 

à Te exception Sune trés-petite portion: de. sub te 
ipt | r le filtre. eichés, ime eit que cing 


OW TAE ER eT m IS: Y th E * 
gorig 332 do 4-4 OEIS gt prete TER h: 


a 


t sergas -hitreux , dus à: dae subite du-fer qui 


AU Vi se Nee D, aa Sa a a i 


, P 


| DRESTOIRES NATURELLE ári 

centigrammes, ou un peù plus d'un centième du minéral 
employé.On l'a conservée pour l'examiner plus tard. 

4? La Biolutión qui avoit une couleur jaune verdâtre 


a été précipitée par l'a que. Comme on avoit ajouté 
un grand excès ; de cet: alcali, de — abondant qui 
s'étoit formé d'abord a été enti du soir au 
lendemain, et il n’a qu'aprésavoir fait bouillir long: 
temps le mélange, et m "ron ainsi séparé EROSTEA 
items opéré la dissolution. + | - "n 


- On croit devoir remarquer iei que l'attraction de iil 
phate de fer pour l'ammoniaque est trés-considérable, que 
celle-ci adhère au sel ami avec une sorte d'opinià- 


—— Y 
treté et que le propriété peut don eO em 
s $ T " rag Ai 


; E. dus à 
E E RES crie dE EEE a EM m 


genre ; tels duede isa de déchieuk; iter lie précipité 
a été recueilli sur un filtre; 


ilavoit- une couleur: rouge foncé , wh Fasptet: ;^gélatifieux;; et 


á 28 


uds 1," LL, nd £a 
par la dis 5 ,; 7 ena pris ——— rune — D à E cst 
3 grammes ' o;centigram x era ofa 7: SH 
iib. Dans limtention d'analyser com Hliéidupetei pit 


et isoler fuide de fer de l'acide phosphorique, on a pul- 
vérisé ce Wess sani et: - v wine du feu dans: un à creuset 


 filiré;j et: soit partie jusqu'à ee "que Tean 
en sortit insipide. Las leri deb. sbioq. i 
62 Ona versé dans la dhire c alcalisie dont on mir ds 
parlér-;-une-dissolation de ;muriated'ámmoniaque :qui:& 


" 


412 ANNALES DU MUSÉUM 
sur-le-champ a présenté les caracteres de l'alumine, et s'est 
trouvé peser aprés la désiecation 20 Miei ou un peu 
plus du vingtième du précipité. 

7° Comme on soupçonnoit ima la pa alcaline;conte- 
noit du phosphate de soude qu'on vouloit décomyioser par 
l'eau de chaux, et comme il étoit à craindre que la soude 
en excès ayant. vraisemblablement absorbé de l'acide. car- 
boniqne n'apportát quelque infidélité dans l'expérience , en 
donnant lieu à la formation d'une certaine quantité de car- 
bonate de chaux, on a jugé convenable de saturer l'excès 
d'alcali avec l'acide nitrique , et de faire; bouillizle mélange 
pour en séparer totalement l'acide € ique. Cela. fait. 


TR 2 ^ wes 


on a versé de l'eau eraino qui a occasionné 1 un précipité 


volumineux, gélatineux, ayant les caractères de phosphaté 
de chaux ; il se dissolvoit. dans les acides sans effervescence; 
il en étoit précipité sous la forme floconneuse par l'ammo- 
niaque. Sa dissolution dans les acides donnoit un- précipité 
abondant par l'acide oxalique. Ce. phosphate de chaux lavé 
etcalciné pesoit 1 gramme 75 centigrammes, qui donnent 77: 
iiam d'acide pheebekiatioum ou un pino moins du 


6 par le Dirniale: erri potasse en, jaune par. vil 


aque : e'étoit done de oxide de fer qui. forme plus di 
‘fiers Eh poids da minéral entier. SECAM n 


^ 9: On fhoxTYA xk: Lad a E fix à Kol d $0 


—— oM — eo 3 . - + 


M nitique, Ge r serge ir avec, trois parties 


t constamment. résisté, Á | 


" 


E 


D'HISTOIRE NATURELLE 415 
. de potasse caustique , la masse retirée du feu avoit une cou- 
leur verdátre. Délayée avec l'eau distillée, et arrosée d’a- 
cide muriatique, elle s'y est dissoute, et la dissolution ayant 
_ été évaporée à siccité, le résidu lavé a laissé une quantité 
Anappréciable de silice; on l'a cependant évaluée à un cen- 
tigramme. La portion solüble a donné du bleu de Prusse 
par le prussiate de potasse ; c 'étoit donc une petite portion 
de fer qui avoit échappé à l’action de l'acide, sans doute 
à cause de sa forte attraction pour la silice , et parce qu'il 
n'étoit pas uni à l'acide phosphorique. 

10." Les produits recueillis, savoir l'acide phosphorique, 
l'oxide de fer, l'alumine et la silice étant loin de former la 
totalité du minéral soumis à l'expérience, il étoit naturel 
de penser que l’eau contenue assez abondamment dans ce 
minéral , étoit la véritable cause de la perte éprouvée. Ce- 
pendant pour ne laisser, autant que possible, aucune in- 
certitude , on a essayé la première dissolution nitrique qui 
auroit pu contenir quelques substances étrangères au phos- 
phate de fer. On s'est assuré du contraire en versant 1." de 
l'oxalate d'ammoniaque qui n'a annoncé la présence d'au- 
cune portion bien sensible de chaux ; 2.” une dissolution de 
nitrate de baryte qui n'a dorine aucun signe. de l'existence | 


de le acide e sulferique, euecóli-togariote Ua a S SE 
- 31. Onne se dissimuloit aportant | Toulon 
devoi u seulement t le déficit trouvé dans l'ana- 


A P | T c. E WE 


lyse,on pouvoit tirer du récit 
uneobjection plausible en apparence; pojiiduoi „en efft, si la 
perte devoit être attribuée à l’eau de cristallisation faisant 
plus du quart , cette perte n’a-t-elle été que de 00,6 immé- 


» 


e 


7414 | ANNALES DU. MUSÉUM 
diatement aprés la précipitation du ne de fer par 


l'ammoniaque. 
‘On va répondre à cette objection par un fait auquel on 


étoit loin de s'attendre, et qui n'est peut-étre pas x o wl | 


tout intérét. "rie | 

Une nouvelle portion du minéral, réservée pour le be- 
soin; a été dissoute dans une suffisante quantité: d'acide 
nitrique ;le précipité obtenu par l'ammoniaque, après avoir 
été soigneusement lavé, a été trituré encore humide avec 
deux parties de soude, au lieu d'étre traité brusquement 
dans un creuset comme dans la cinquième expérience. À 
peine ces deux corps ont-ils été en contact, qu'il s'est fait 
un dégagement considérable d'ammoniáque, et ce phéno- 
mène a duré l’espace de dix minutes. On doit conclure 
naturellement de ce fait, qu'il se forme dans ce cas un sel 
triple; un phosphate d'ammoniaque et de fer, que consé- 
quemment une partie de l'ammoniaque qui wt à à la préci- 
pitation du sel métallique, s'y combineet sep vec lui; 
énfin ‘que cet alcali prenant la place de Pead Me cristallisa- 
tion, omini au 1 moins en partie la perte que l'on avoit faite 


enüjrummesdi I" del "exhibeo sont coniposés: : 


-— mg Mor Si Regos] n NE 
udo Le SHIS HH] 125" T ONGS $ 
umido! 2^ 25 871 Hess ida Des pere 

i es at à du fer cnp 
PE ; : 8 
410 


nn mm ai 


* 


DHISTOIRE NATURELLE. . M5 
7. qué 100 parties contiennent 4) 
Ter anm 41, 95 Y: 
nd. coul o 19, 25 
GERA I o vos 31, 25 


k ig E eg 
Alumine. ob 5/649: 0q9y ( Voyez n." 16) .. 
Silice-ferruginée .....35 35... 5. 0 a 
Perte. A Teni ue un 


r rit. Korveta expériences sur les deux parties trans- 


ti et opaque du minéral de l Ile-de-France. 


qi wor zc portée au travail chi- 


D i42 M gite E. SE 


UE - F 


citoyen Paay et il étoit perta de faire disparoitre 
cette incertitude. Le professeur de. minéralogie voyant que 
le. minéral « de. l'Ile-de-France étoit formé de lames trans- 
lucides presque incolores, et de portions OpAANES plus co 


6) Or assure ope Vauteuy d dicti 
sur les traces de son. pire,a | con | | 

des séance de la pé. libre de pharmaciens € de Paris, une is dui mi- 
néral de l'Ile-de-France, qu'il tient , comme le Muséum, du citoyen Roch ; il n'y 
a trouvé que de l'oxide de fer , m de l'alumine, et un peu de silice. La 
présence de l'acide phosphorique lui a échappé , quoiqu'il y soit à la quantité de 
près. d'un cinquième. H paroît qu'il n'a pas suivi assez loin ses expériences, et qu'il 


died: de chimie, Is cif 


s'est contenté de celles Ev lui eee vet la pr da! = e de la silice en assez 
grande quantité. - adi es T: 
: h 4* 


+ 


416 > ANNALES DU MUSÉUM 
lorées en bleu , formant la poussière dont les lamés lui 
paroissoient recouvertes ou tachées, pensoit que ces deux 
matières pourrolent bien être différentes. l'une de l'autre, 
et il avoit paru long-temps porté à.croire que. la portion 
opaque et bleue foncée étoit du phosphate de fer , semblable 
au bleu de Vorau, analysé par.M. Klaproth,"et qùe la 
partie translucide n'étoit pas.de la méme nature. 

Pour résoudre cette difficülté, j'ai invité le citoyen Lau- 
gier à faire tout ce qui lui seroit possible pour isoler quel- 
ques fragmens de ces deux parties différentes du minéral 


de TIle-de-France , et pour les soumettre chacune à um 
examen isolé. Piiri que la grande proportion d'acide - 


phosphorique et d'oxide defer trouvée dansle minéral entier, 
ne me laissoit aucun doute, mais il falloit aussi n'en laisser 
aucun à notre collégue dont l'opinion eüt laissé subsister 
ce doute pour tous ceux qui s'occupent de minéralogie ; je 
vais donc indiquer les expériences sur chacune des deux 
parties dont le minéral de l’Ile-de France est formé ; je 
décrirai d'abord ces deux parties, et j'exposerai la manière 
dont on a traité chacune d'elles. - 

2. Le phosphate defer natif est composé de petites je 
faciles à séparer , qui semblent étre des prismes quadran- 
gulaires trés-comprimés , et dont les faces les plus étroites 
taillées en biseau, sont très-brillantes. Présentées au jour, 
le plus grand nombre de ses lames sont en partie translu- 
cides et en partie. opaques, ou pour mieux dire, comme 
coupées tantôt transversalement , tantôt obliquement par 
de petites zônes d’une substance qui laisse plus difficilement 


passer la lumière. Quelques-unes sont totalement trans- 


is pu— 


* 


D HISTOIRE NATURELLE 417. 
lucides , mais elles n'en ont pas moins une teinte verdâtre; 
on pourroit croire d'abord que ces deux nuances indiquent 
la présence de deux substances de nature différente , ou bien 
encore , puisque l'analyse repousse cette idée , que * ménie 
substance y existe sous deux états différens : mais uri exa- 
men plus approfondi dés deux portions traitées séparément 
ne permet d'adopter ni l'une ni l'autre de ces conjectures. 

5."Deslames complétement trauslucides, pulvérisées sépa- 
rément eteñ certaine quantité, ont donné une poudre bleuátre 
qui, frottée sur du papier blanc; lui ont communiqué une 
teinte bleue verdâtre ; une méme quantité de lames en partie 
opaques, ont fourni une poudre bleuátre un peu plus fon- 
cée, et ont laissé sur le papier une teinte dientes e 
ment plus foncée et moins verte. | 

4.? Les deux sortes de lames chauffées successivement au 
| chalunieau , ont pris une couleur jaune de fer, au premier 
contact de la chaleur. En augmentant la chaleur, elles se 
sont fondues toutes deux en un globule brillant métallique 
du méme diamètre, et que l'oeil du minéralogiste le plus 
exercé n'auroit pu distinguer. 

5.? Les deux matières pulvérisées, jetées en égale quantité 
dans quelques gouttes d'acide nitrique étendu d'eau, sy 
sont dissoutes sur-le-champ avec la même facilité et sans le 
secours de la chaleur. : 

6.° Que conclure de ces faits, si ce n'est que ces deux 
substances qui different en apparence, sont réellement de 
la méme nature: on trouve d'ailleurs l'explication de cette 
différence , apparente dans les faits nombreux de ce genre 
qui s'offrent chaque jour aux chimistes. Par exemple, si 


418 ANNALES DU MUSÉUM 
l'on prend une dissolution saline, tellement saturée que le 
“ ji 


sel n'ait précisément que la quantité d'eau nécessaire à sa 
cristallisation, et que l'on y projette une petite quantité du 
méme sel en poudre sèche, voici ce qui arrive:la portion 
de sel dissoute prendra bientót la forme cristalline à l'aide 
de l'eau dont elle est saturée, tandis que la portion ajoutée 
ne trouvant pas d'eau pour sa dissolution, et ne pouvant 
cristalliser, restera sous lapparence d'une petite masse 
informe à l'endroit méme où elle seratombée, et au milieu 
des cristaux dont elle troublera la transparence; dans ce 


cas pourroit-on dire que le cristal translucide qui entoure- - 


roit la petitemasse opaque seroit d'une autre nature qu'elle, 
parce qu'il auroit nécessairement une teinte plus foncée, 
non sans doute. 

7? Une. autre fait vient à l'appui de cette explication 
naturelle: si l'on traite au chalumeau un cristal du phos- 
phate de. fer complétement lucide , il décrépite fortement 
et saute loin du support, Au contraire , un cristal opaque ne 
décrépite pas sensiblement. Cette différence n’a-t-elle pas 
pour cause, dans le premier cas, la présence de l’eau de 
None and ce et dans le second , la privetion, tatales de ce 
liquide? |. 

8.° Enfin, E pem ecc de ses de fer 
n'est que de 2,6; elle est donc inférieure à celle que l'on 
rencontre le. pole ordinairement dans les sels métalliques 
opaques; mais il. faut d'abord observer que le tissu du phos- 
Lec de fer natif, ou sa contexture lamelleuse, laisse des 

stices nombreux et considérables entre ses lames, et 


yF Uh rs 


PLU etl 


conr TANE Cu n 


: D'HISTOIRE NATURBLLE 1j 
compter , en aucune manière, sur l'expérience. En second 
lieu , ce sel natif contient, comme on la vu, une grande 
quantité d'eau de cristallisation (31 pour 100 ) qui doit di- 
minuer de beaucoup sa pesanteur spécifique; comme on le 
voit pour le sulfate de fer et le sulfate de zinc transparens, 
contenant aussi beaucoup d’eau, dont la pesanteur est bien 
inférieure à celle des minéraux métalliques salins et 
opaques. pd. 


ýe 


420 “ANNALES DU MUSÉU M: 


| a | | > 
MEMOIRE 
Sur la culture des DAHLIA , et sur leur usage dans 
l'ornement des jardins. 
Poe e THOUIN. 


Smet: 


S 


lo Dahlia, genre de plante institué par M. Cavanilles (1) 
en l'honneur de M. Dahl, botaniste suédois, appartient à 
la grande et belle famille naturelle des Radiées de la troi- 
siéme section de laquelle il fait partie dans l'arrangement 
actuel de l'école de botanique du Muséum. (2) Il serapproche . 
beaucoup des genres de l'Zisina et du Polymnia entre 
lesquels il se trouveplacé. - : | 

Les espéces qui composent ce genre ne sont encore qu'au 
nombre de trois, connues sousles noms de Dahlia rose(5), 
ponceau (4) et pourpre (5), toutes décrites et figurées par 
M. Cavanilles. Elles sont originaires du Mexique , d’où elles 
ont été apportées dans le jardin de botanique de Madrid 


en Espagne. Ce sont des plantes vivaces par leurs racines, 


' (1) En1791, dans ses Icones plantarum , vol. 1 , page 56. 
(2)C'est-à-dire des plantesà fl liées dont le réceptacle est garni de paillettes, 
. etdont les graines sont dépourvues d’aigrettes, mais quelquefois couronnées de 
membrane. 
- (8) Dahlia rosea , Cav. icon. pl. vol. 5, pag. 33 , tab. 265. 
(4) Dahlia coccinea , Cav. icon. pl. vol. 3, pag. 33 , tab. 266. 
(5) Dahlia pinnata, Cav. icon. pl. vol. 1 , pag. 57 , tab. 8o, 


T7 II. 


f, ; 


1 


5. DAHLEAM Rosea 


«y. ouf 


eo 


at 


(die Fryprimerte: de Langlo. 


D'HISTOIRE NATURELLE. 421 
qui perdent leurs tiges chaque année ; au commencement 
de l'hiver , pour ne les reprendre que vers la fin du prin- 
temps suivant. Leurs racines sont des tubercules charnus, 
d'une consistance solide, disposés comme ceux de l'As- 
phodéle, moins nombreux, mais ordinairement plus gros. 

Des racines de ces trois Dahlia furent remises par M. Ca- 
vanilles , directeur du jardin de Madrid, au citoyen Thi- 
baud, médecin francais, qui se trouvoit alors en Espagne, 
ei qui les fit passer au Muséum dans le mois de pluviôse de 
l'an X. Elles furent plantées dans de grands pots avec une 
terre substancielle, et placées sous un chássis à une tempé- 
rature de 12 à 15 degrés dechaleur. Ce ne fut qu'en prai- 
rial qu'elles commencèrent à pousser, d'abord foiblement ; 
mais les chaleurs de l'été étant arrivées, leurs tiges s'éle- - 
vérent avec promptitude , et elles fleurirent à la fin de l'au- 
tomne de la méme année. 

Quoique les Dahlia aient été née et décrits métho- 
diquement par M. Cavanilles , nous croyons que pour com- 
pléter son travail estimable, il convient de faire connoître 
le port de ces plantes, d'indiquer leurs habitudes, et de 
donner leursfigures coloriées. Leplussür moyen pour se bien 
faire entendre , est de parler en méme temps à l'espritet aux 
yeux. Les descriptions indiquent ce que la gravure ne peut 
rendre, et celle-ci fait voir ce que le discours ne peut 
exprimer, En traitant ici de chacune de ces trois espèces, 
nous passerons légèrement sur les parties qui ont été exac- 
tement décrites par l'auteur que nous avons cité. 

La première espèce ou le Dahlia rose , ( Voyez planche 37 
figure 5) est une plante herbacée dont les tiges ramifiées dès 
` Jeur base, s'élèvent jusqu'à là hauteur de 2 mètres , 27 cent. 
5. 55 


422 ANNALES DU MUSÉUM 

Gi pieds). Elles sont garnies de feuilles opposées , composées 
de cinq follioles: dans le bas, et assez souvent de neuf dans 
le haut. Ces feuilles sont d'un vert gai en dessus, et d'un. 
vert påle en-dessous. Les rameaux et les tiges se terminent’ 
le plus ordinairement par des fleurs de la grandeur de la 
marguerite reine (1) dont elles ont la ressemblance: Elles 
sont formées d’une rangée de: demi-fleurons, ordinaire- 


ment au nombre de huit, d'un rouge pále tirant sur la 


couleur de chair. Lemilieu oule disque dela fleur, est occupé 
par une multitude de fleurons d'un jaune doré. Le diamètre 
de ces fleurs: est d'environ 0,094 millim. ( S pouces et demi). 

Chacune d'elles dure quatre ow cing jours ; elles paroissent 
en fructidor: ét se succèdent: pendant près de deux mois. 


Les premières fleurs, et particulièrement celles qui ter- 


minent les tiges principales, donnent des graines de bonne 
qualité dans notre climat. Cette espèce est la plus touffue , 


la plus: grande des trois, et celle qui fleurit le plutôt. 


La deuxième nommée Dahlia ponceau (2) , (Voyez PL 35, 
fig. 2), ne s'éleve guère qu'à 1. mètre 5 cent. ( 4 pieds ) de: 
haut. Ses tiges sont grèles, rameuses et couvertes d'une efflo- 
rescence cendrée. Ser pie sont. composées de pm | 


dont les deux in divisées 
d'un vert blanchätre too) et d'un vi 
dessus. Les fleurs sont supportées par de longs pédoncules 


qui terminent les tiges principales et quelques-uns des ra~’ 
meaux supérieurs. Plus petites que celles des deux autres 


wea. aS r9 vt TFT ESFETE X a $ 294 TS Eeee EN 7 Cr. TIAS 1% EAF LE EE 2C] wv 


risit ataca. L 
o) Dii soinen, Cav, ion Ph tom 3, pug 35; tab. 266; 


- 


? 


D'HISTOIRE. NATUREULE. 433 
. especes, elles sont d'un rouge orangé, voriposées de huit ou 
neuf demi-fleurons qui bordent la circotféretice, se tenter- 
senten arrière , etlemilieu ést occupé par les fleürons. Ceüx- 
€i sont d’un bé jaune tirant sur lá couleur de l'or; ils 
forment un bouton hémisphérique au centre de la fleur, 
dont le diamètre estd'environ 6,055 millimétres, ( à pouces). 
La floraison de la plante coitiméncé en vendémidire, et sé 
continué jusque vers la moitié du mois suivant. Nous n'en 
‘âvoñs pas encore obtenu dé grainés fertiles , cé qu'on peut at- 
tribuer à la jeunesse de l'individu qüe nous possédoris. 
* Cette espèce est la plis grèle, la moins élevée, là plus 
délicate et cellé qui fleurit la seconde des trois especes. 

Le Dahlia. pourpre. a) (Voyez la planche m fig. i )c où la 
| troisième et dern 'e qui nous i ċrirė, 
supérieure en beauté aux deux tendi dont clle se 

par toutes ses parties. Sa racine tubéteuse est cou- 
verte d'un épiderine cendré comtne celle de ses congénères, 
mais au-dessous duquel est une pellicule d’un violet foncé 
semblable à celui de la fleur. Ses tiges acquièrent la hauteur 
de 1 mètre 35 centimètres (5 pieds) ; elles ne pro- 
duisent de rameaux que vers leur partie supérieure. Les 
dst sont tantôt Mti dee? à den tarot OR 


(1) Dahlia pinnata. Cav. icon. Pl. vol. 1, page 56, pl. 80. Nous n'avons pas cru 
_ devoir traduire en francais le mot pinnata par celui de pinnée ; d'abord parce que 
tontes les espèces de cegenre ont net feuilles companies de pinnules; et en Second 
lien, parce que tés de la marche de l'auteur base +. di 
tiré la désignation de ses autres espèces de là couleur des fleurs. 
55 x 


1 


* x iios, am gere pra, o n° i5; p quor SAM. 


BILE i T $ AE. Put JEH Se Rue hn ai 
La) ela ts vov dis ) «65 Aiu awst dero nar S Sbs 
p (2)Pr , 


424 ANNALES DU MUSÉU M 


rameaux. Leur diamètre est de 8 centimètres ( 3 pouces) ; 
elles sont formées de quatre à six rangs de demi-fleurons, 


dont les languettes qui ressemblent à des pétales, se recou- 
vrent les unes les autres en diminuant d’étendue de la 


circonférence au centre, et se renversent en arrière. Leur 
couleur est d'un beau violet pourpre, approchant de la 
fleur de la pensée (1), et plus encore de la prune de Monsieur 
(2). Elle est chatoyante comme cette dernière, ou plutôt 
comme la gorge d'un pigeon. Le centré de cette fleur est 
occupé par les fleurons qui, de méme que dans les autres 
espèces , sont d'un jaune doré, lequel tranche beaucoup E 
agréablement ‘avec la couleur des demi-fleurons. | 
Cette espèce est la plus ramassée, la plus belle à tous 
égards, celle dont la verdure est la plus foncée, et en 
méme temps la plus tardive à donner ses fleurs. Elles com- 
mencent à paroitre à la fin de vendémiaire, et se suceedent 


pendant tout le mois suivant. Cette espèce n'a produit jusqu'à 


résent qu'un trés-petit nombre de semences.fertikes. : 
pr i. peut | ! T. 


Il résulte de ce que nous venons: de dire, que les Dahlia 


sont intéressans.et par l'élévation de leurs tiges qui égalent 


celles des sptarbisenx, par l'élégance de leur feuillage 


dure, et enfin par. la EE en la Time et a couleur de 
leurs fleurs. E est sans contredit-un beau présent fait à 'Eu- 


rope; et si M. Cavanilles qui en a enrichi le Muséum , a 


de justes droits à notre reconnoissance et à celle des RE 


E € S ie ES den 
T k Ag. dE : r mg TOC TN * 
Mad ubt i té sya ed t D f TEn i I 4 FES TFET E Aa T CX 


: rk A p c up t o tub à 
moiin € ; trail arbres 


| 
| 


D'HISTOIRE NATURELLE. 425 
vateurs de plantes étrangères, le citoyen Thibaud qui a 
bien voulu se charger de nous les faire passer , mérite tous 
nos remerciemens. Nous allons actuellement indiquer la cul- 
ture qui paroît leur convenir. 

‘La culture des Dahlia n'est pas encore osasit con- 
nue en Europe , parce que ces plantes n'y sont que depuis 
irop peu de temps, et qu’on n'a pas encore eu celui de 
varier les procédés pour connoitre ceux qui leur sont les 
plus favorables. D'ailleurs ces végétaux nouvellement ap- 
portés de leur pays natal, conservent encore les habitudes 
originelles que leur a fait contracter le climat et le sol dans 
lesquels ils sont nés. Ce ne sera qu'apres un laps de temps 
plus considérable qu'on pourra parvenir à connoitre leur 
nature, et à y adapter les. moyens. de culture . les. plus 
propres à leur développement et à leur multiplication. Si 
nous anticipons sur celte époque encore reculée pour pré- 
senter nos vués, c'est moins pour donner aux cultivateurs 
des procédés certains et apia bina; » que pour Spoiler leur 
attention sur cet objet. 

Sil'on examine la ist solide des racines des Dahli 
leur volume considérable et leur configuration, il sera kedacile 
de conjecturer que ces plantes ont besoin duet terre pro- 
fonde argien, mélangée, de; s gas yet 7 i 


Lee re rt porin et ds VE on se E ré a aisé- 
ment qu'il faut que cette terre soit riche en humus. Cette 
terre qui diffère peu de celle qu’on compose dans les jardins 
pour les orangers, a été celle que nous avons employée jus- 
quà présent ; et d’après la vigueur avec laquelle ces plantes 
ont poussé, il paroit qu'elle à satisfait à leurs besoins. Mais 


426 ANNALES DU MUSÉUM 
élle doit être renouvelée, au moins en partie, chaque 
année, parce que l'eau des arrosemens et la végétation 
occasionnent une grande déperdition d'humus. 

Les arrosemens doivent étre multipliés et copieux en 
ràison du plus ou moins d'activité de la végétation, de la 
sécheresse et sur-tout dé la chaleur du temps; mais il est 
inutile d'insister sur cet objet, parce que les plantes elles- 
mémes font connoitre leurs besoins en ce genre, aux yeux 
les moins exercés. Nous observerons seulement qu'il est es- 
sentiel de suspendre tout arrosement lorsque les fannes 
sont amorties, et que toute végétation est cessée, et de 
maintenir la terre dans un état de sécheresse pendant l’hi- 
ver et jusqu'à l'époque où les racines entrent en végétation: 
sans ces attentions on court les risques de faire pourrir les 
tubercules de ces plantes. 

- D’après la latitude du Mexique, situé sous le Tropique 
du Cancer, lieu d’où ces plantes ont été apportées, comme 
nous l'avons dit plus haut, il est à présumer qu'elles ont 
besoin d'un degré de chaleur plus considérable que celle de 


notre elimat, et qu'il est nécessaire de les conserver dans 
la serre chaude. pendant Fhiver: Miss si Fes Dai crois- 


ee FAR ET D 


soient sur lé: que est tr , et 
où se trouvent même les plus élevées” du. globe (1)la fiti- 
: -— ur un indice bien peu certain sur la snipe 


RE apa ANR LE AG mm J 
"ELTE TIE TEM 54 Fé 


- (1) Cest ce que nous mé savons pas , e ce quil iin important MEE 
éviter destát 


Tie ganroit trop 


ituat n des lieux où ils rencontrent les 


| 


- D'HISTOIRE NATURELLE. 427 


qui leur est nécessaire , puisque, comme on le sait , lesrégions 


élevées offrent successivement, à quelques différences près, 
le méme degré de froid que l'on éprouve sous toutes les zônes 
de la terre, en descendant des pôles vers l'Equateur, et pré- 
sentent souvent lesmémes végétaux, ouau moins des plantes 
congénères. I s'en suivroit alors que les Dahlia pourroient 
vivreen pleine terre chez nous et méme sous des climats plus 
froids que | le nôtre. Cependant nous ne le — pas, et 
voici les raisons qui déterminent notre opinion. - 

"Des végétaux herbacés dont les tiges sont aussi Hautes 
et aussi tendres que celles des Dahlia, ne se trouvent pas 
ordinairement sur des montagnes élevées, séjour des vents, 
des neiges et des i tempétes D Dos: cen position, Jeurs e 


fructifier, r ni par So sbquenit se e multiplier; ; ce qui est con- 

traire au vœu de la nature, et à la sagesse de son plan. 
2.” Les Dahlia exposés chez nous à l'air, à une tempé- 

rature de sept ou huit degrés au-dessus de zéro, jaunissent 


et ka un état de langueur et de malaise. 


? Ils n'entrent en végétation dans notre climat qu'au 
Bas PRE de l'été, et il faut pour les déterminer à 
fleurir , une chaleur forte et long-temps soutenue. 

e Eus. nous avons la preuve gne. des. racines. de ces 


plétement et et sans ressource | dans Pepios Feie seule nuit; 


ce qui prouve ou au moins donne de très-fortes présomp- 
tions pour croire que ces plantes n’habitent pas les régions 
froides du Mexique, mais les parties Share, ou tout au 
moins celles qui sont tempérées. 

Malgré cela , nous ne devons pas désespérer de voir un 


` 428 ANNALES DU MUSÉUM 
jour ces plantes croître en pleine terre dans notre climat, 
-et y produire tout l'agrément dont elles sont susceptibles. 


Il ne faut, pour remplir cet objet, que les amener insen- 


siblement et par une culture adroitement dirigée, à croître 
dù printemps, et à terminer leur végétation à l'automne, 
au lieu de pousser au commencement de l'été, et de cesser 
de végéter en hiver, comme elles en ont l'habitude dans 
notre climat. Qu'on ne croie pas que la différence de cha- 
leur des deux pays , soit un obstacle invincible à cette mo- 
dification. Si la chaleur de notre zóne est moins forte que 
celle du Mexique, nos jours d'été sont beaucoup plus longs , 
les nuits moins fraiches, > ce qui doit établir, dans un temps 


donné, une masse de chaleur dans notre climat aussi grande 


et peut-étre plus forte qu'au Mexique. D'ailleurs, ne voyons- 
nous pas souvent, à raison de l'intensité plus ou moins grande 
dela chaleur de nos saisons, des variationsdans la durée dela 
végétation des plantes herbacées. La terre a-t-elle acquis une 
somme déterminée de chaleur, alors les récoltes mürissent. 
Quand au contraire la chaleur est foible, la végétation se pro- 
longe, et la maturité des récoltes arrive plus tard. C'est ce qui 
faitquequarante jours suffisent à la végétation complètede 
l'orge, en Russie ? oü les chaleurs de l'été sont irès-vives ; 
tandis qu'elle exige six mois dans le nord de la France ; 
ainsi la durée remplace l'intensité de la chaleur pour rs 
plantes herbacées. 
. Nous pourrions citer plusieurs faitsà l'appui denotreopi- 
nion. Il nous suffira d'en rapporter un seul qu'ou ne peut 
-révoquer en doute , parce qu’il est connu de la plupart des 
cultivateurs. La Belle-de-nuit à à longues fleurs (1) est origi 


FE Mirabilis Misgiftóri: L. 


D'HISTOIRE NATURELLE. 420 
naire du Mexique, comme les Dahlia. Ses racines sont 
tubéreuses , épaisses et du même volume que celles des 
plantes auxquelles nous la comparons. Ses tiges sont de 
même herbacées et meurent chaque année. Enfin et ses 
tiges et ses racines gèlent aux mêmes degrés de froid que 
celles des Dahlia. L’affinité ne peut être plus rapprochée, 
excepté que ces plantes sont de familles différentes. Lors- 


que cette Belle-de-nuit fut apportée en France vers l'an- 
née 1760, on la cultiva dans la serre chaude. Les individus 


provenus de semences récoltées dans notre climat, furent 
placés pendant l'hiver dans la serre tempérée. Ceux aux- 
quels ces derniers donnérent naissance, furent mis dans 
l'orangerie, et dans ce moment on cultive leurs descendans 
en pleine terre; mais on a encore la précaution, à Pariset 
dans les pays plus septentrionaux , de couvrir leurs. 
racines à Fapproche de 1 hiver pour les garantir des gelées, 


_ou ce qui est plus sûr, de les retirer de terre à l'automne, 


et de les placer dans du sable sec, à l'abri des froids et de 
l'humidité. | 

Cette Belle-de-nuit, ainsi que toutes les autres plantes 
du méme pays, avoit l'habitude de pousser trés-tard au 


printemps , et de continuer sa végétation pendant le com- 


ment de l'hiver. Elle la conserve encore un peu, 
o est souvent arrêtée dans sa croissan ce par les 


eom esi 
E PSE) 


relé précoces de deux ou trois degrés , et que si on l'en 


préserve, en la plaçant dans l'oran Ly , elle continue 
d'exister jusqu'en nivóse, mais elle n'en fleurit pas moins 
dés la fin de prairial, et fournit sa carriére végétative, an- 
nuelle , avant les froids. Enfin , elle s'est mise pour ainsi dire 
à l'unisson de nos plantes indigènes. Nous citerions égale- 


LE 


#30 ANNALES DU MUSÉUM 
ment la Belle-de-nuit ordinaire ou faux jalap , (1) et ses 
variétés, originaires du Pérou, pays encore plus voisin de 
lEquateur que n'est le Mexique, si le premier exemple 
ne euffisoit pour démontrer la possibilité de naturaliser 
les Dahlia en France. Cette Belle-de-nuit , faux Jalàp, en 
raison de l'éloignement de son introduction en Europe qui 
. date de 1596, se distingue peu de nos plantes indigènes pour 
ses habitudes; elle se sème d'elle-méme dans les lieux où 
ellea été SER et particulièrement dans le Midi. D’après 
ces exemples; nous sommes fondés ? à croire que les Dahlia 
se naturaliseront chez nous de la. méme maniére que les 
plantes que nous avons citées. i n 

Les moyens d'opérer cette naturalisation sont stro ples | : 
. C'est de faire pousser leurs racines au commencement du 
printemps, en employant les procédés connus qui sont de 
les tenir dans une atmosphére vaporeuse, de leur donner 
une chaleur souterraine douce, humide, et des arrosemens 
fréquens mais légers, sur-tout lorsqu' elles ont été exposées 
aux rayons du soleil; mais le plus sûr de tous les moyens 
est de faire beaucoup de semis de graines de ces plantes 
avec des semences récoltées. dans s le-pays où l'on désire les 
propager. Ce n'est pas à la première, à la seconde ni à la 
dixième génération qu'on y parviendra, , mais peut-être à à la 
| vingtième ou à la trentième , obtiendra-t-on ce résultat. 
© Les Dahlia se multiplient de graines, de racines etinéme 
de boutures , quoique leurs ti gessoient herbacéeset annuelles. 
- Les semences de ces s plantes > comme celles de beaucoup 


(1) Mirabilis jalapa, L, 


— m 


D'HISTOIRE NATURELLYE. 431 


d’autres de la méme famille qui sont vivaces, sont peu 
nombreuses, avortent souvent et- vieillissent promptement. - 


Il est rare qu'en les faisant venir de leur pays natal on 
parvienne à les faire lever. Mais celles que nous avons 


recueillies dans le jardin du Muséum, et que nous avons 


semées sur-le-champ, nous ont trés-bien réussi. 
La manière: de les semer et les soins de leur culture ne 
différant paside ceux qui sont pratiqués par-tout pour les 


semis de plantes des Tropiques , nous nous. abstiendrons 


d'en parler. Nous observerons seulement que les individus 
obtenus de semences. ne fleurissent pas dans l’année de 
Jeur naissance; qu'à la fin de leur seconde année ils donnent 
quelques fleurs d'un petit volume qui se flétrissent promp- 
tement; et que ce n'est qu'à la troisième qu’ils sont ordi- 
nairement assez forts pour produire de belles fleurs et 
fructifier. Malgré la‘ lenteur de cette voie de multiplica- 
tion , elle doit être employée conjointement avec les autres, 
parce qu’elle est susceptible de procurer de nouvelles va- 
, riétés;. et que d'ailleurs c'est un des. moyens les plus sürs 
e acclimater ces-plantes , comnre nous l'avons dit ci-dessus. 

Les racines des Dahlia sont des espéces de raves, réunies 
au nombre de cinq.ou six, en forme de bottes de navets, 


desquelles En An ou, ARR tiges chaque année. 


’œils ou de rudimens de 


Mer ou. qu Ts à en soient nA on peut, en 


les séparant, former de nouveaux pieds, et multiplier ces 
plantes par ce moyen ; mais il convient de choisir des racines 
au moins de la grosseur du pouce , et de ne les détacher 
de leurs souches que peu de jours ayant qu'elles entrent en 


végétation. Après qu ’elles ont été séparées E " "e laisse un 


452 ANNALES DU MUSÉUM 

‘où deux jours à l'ombre, dans un lieu sec et aéré, pour 
donner aux plaies occasionnées par l'amputation ; le temps 
de se cicatriser. Ensuite on les plante dans des pots propor- 
tionnés au volume de chacune d'elles, avec de la terre à 
oranger rendue plus meuble et plus légère par: l'addition 
d'un sixième de terreau de couche, et par un criblage plus 
fin. Il convient que cette terre plussèche qu'humide ne soit 
arrosée: que très-légèrement jusqu'à ce que les tiges 'com- 
mencent à se montrer. Si l'on place les pots qui renferment 
ces racines sur une couche d'une chaleur douce , comme 
de quinze à dix-huit degrés, dont l'atmosphere soit un peu 
humide, et qu'on les: couvre d'un châssis, on accélérera la 
végétation des plantes. Si quelques-unes de ces racines res- 
toient dans l'inacuon , ce qui arrive quelquefois, en tenant 
la terre dans un état de sécheresse qui ne leur permette pas 
de pourrir, elles pousseront à la saison suivante. 

Pour les propager de boutures, on choisit de jeunes 
rameaux qui PE assez souvent sur les tiges principales. 
Lorsqu'il ne s'en trouve pas ou qu'ils sont en trop petit 
nombre, on peut employer un moyen pour déterminer 


leur croissance, c'est d'arréter, en. la pincant, l'extrémité | 


d'une tige principale. qu'on sacrifie à cet usage; alors elle 
pousse de tous ses noeuds un grand nombre de rameaux. 
Lorsqu'ils ont 15 à 16 centimètres (5 à 6 pouces ) de 
long, on les sépare de leurs tiges en les arrachant, pour 
obtenir un talon boiseux à leur base; on coupe leurs feuilles, 
et on les plante à la manière ordinaire. La terre qui leur 
convient le mieux est celle qui est très-divisée, un peu 
forte et riche en humus. On les place sur une couche tiède, 


couverte d’une cloche, et on les gouverne comme toutes les 


d 


$ 
NP SUN EE EE EEE a a ead QU aci t e odii cusan pili 


D'HISTOIRE NATURELLE. 455 
boutures.: Le moment lé plus favorable à leur réussite ; est 
celui oi la plante est la’ plus vigoureuse‘; et où Pair est 
imprégné d’une humidité chaude; on doit choisir de pré- 
férence le temps voisin de l'équinoxe. Ce moyen de multi- 
plication peut encore éontribuerà faire perdre aux Dahlia 
leurs habitudes de croître chez nous dans des saisons défa- 
“Yorables à leur existence. Les boutures étant faites à l’au- 
tomne ; leur végétation se continue pendant l'hiver ; elle 
s'accélère pendant l'été ; et s’amortit en automne: Le point 
“difficile’est de leur faire passer le premier hiver. Les indi- 
vidus obtenus par cette voie de multiplication‘, ne fleurissent 
parfaitement qu'à leur seconde ou troisième année. "Tels 
sontles principes généraux de culture ,de multiplication et de 


T de L em $ 


naturalisation de ce passer 


à Pindication de leurs: usages s dans Vornément des ardiak: 
— Les Dahlia par leur stature élevée qui se rapproche de 
celle des sous-arbrisseaux , par leur port pittoresqueet léger, 
par la grandeur de leurs fleurs, leurs formes 'gracieuses et 
l'éclat de leurs couleurs, oceupentunrang distingué parmi 
les belles plantes étrangères herbacées. Comme ils fleurissent 
à la fin de l'automne, ils sont très-propres à ‘orner les 
serres dans cette saison ; placés dans des banquettes ou sur 
des gac ne Jes arbrisseaux. qui n'offrent alors que 
des massifs de verdure, dis y jeuent'de ^ la^ variété par 
leur Dua en méme temps qu'ils les émaillent de fleurs 
dont la grandeur et sur-tout les couleurs sont rares dans 


cette saison. 

Mais si ces plantes parvenoient à s necis. assez pour 

croitre et fleurir en pleine terre, comme tout porte à le 

faire espérer, elles deviendroient d'une utilité beaucoup 
Li 


% 


454 ANNALES DU MUSÉUM 

plus étendue ; alors.on pourroit les employer comme fleurs 
de milieu, dans les. plate-bandes. des.grands parterres des 
jardins symmétriques. Dans les. jardins! paysagistes elles 
seroient d'une .grànde ressource ; ‘Soit: pour décorer des 
- lisiéres, de plantations parmi les. arbrisseaux., soit pour 
entrer dans la composition des masses de plantes vivaces , 
au moyen desquelles on. coupe l'uniformité des pièées de 
gazon. Elles produiroient. un effet d'autant. plus intéressant; 
qu'à la fin de l'automne ;.il n'existe qué des | fleurs jaunes, 
bleuátres ou gris;de lin, et que.la. couleurde . celles dès 
Dahliagrancheroit agréablement avec elles. -= ido- 

sio Quant à Tusage. de; ces plantes dans l'économie . Poi 
tique et dans les arts, nous ne le. connoissons: ‘pas. Mais 
n'est-il. pas.à présumer que des. racines d'un aussi gros Vo- 
lume; et qui semblent contenir une substance farineuse, 


peuvent étre employées -soit à la nourriture des or 


soit à celle des animaux ,.soit.à fournir une fécule propre 
aux. arts, comme le soleil topinambour, ( 1) plante vivace, 
originaire de la même partie du monde , qui est dela méme 
famille , et; de plus, de la même section? Ces rapports 
sont bien faits pour exciter. l'attention des cultivateurs, 
et les déterminer à suivre des. expériences sur le parti 
qu’on peut tirer. € les racines de ces belle les plantes. La 
bonté est souvent dans les végétaux la re. de la 
beauté, 


: :: (1) Helianthus tuberosus: È, Á 


HE 


“est essentiel de rectifier. — —— ` «té 
Au lieu de Dahlea ; F „lisez, Dahlia: 


Nota, En gravant les noms au bas de la planche , il a été fait des erreurs qu'il 


436 ANNALES DU MUSÉUM 


SUITE DES MÉMOIRES 
SUR les Jossiles des environs de Part 


Par LAMARCK. 


» 


43. Cite Bnbiliqué. Vélin, n.° tr ca. E Ipsi due 
Cerithium (umbilicatum ) turrito-subulatum ; a fr tibus } am f im quaa 
drisulcatis; columellá umbilicatá. 0. ` H ASA, 
To Grignon. Voici une coquille singulière : elle se re ppreche ij r pèco pré- 
cédente au point de n'en paroitre qu'une variété ; mais elle a la columelle 
ombiliquée , , c’est-à-dire qu'elle est perforée à sa base dans la direction de son 
axe. Ce caractère ne lui est commun ae avec l'espece suivante, La coquille 
est longue de 13 millimètres. 
44. Cérite perforé. Vélin ,n.° 12, fig. 2 
Cerithium ( perforatum) ENTARY anfani tee S transversim mul- 
tistriatis ; columellá perforatá. n. 
8. Id. LR striis transversis subnullis; anfractibus Le 8 carinatis, 
Vélin , n° 12,fig. 5 
L. n. Grignon. 3 Al n’est pas douteux que cette espèce ne soit très-rapprochée de - 
la précédente | par ses rapports ; ; néanmoins on Pe: n z diee facilement en ce 
que ses tours sont convexes et ont six ou sept stries lus ou moins 
apparentes. Dans la variété 8 où lesstries sont presque nulles , le milieu de 
"ie tour est un peu élevé en caréne, En général , la coquille est gréle, su- 
- bulée, perforée à sa base dans la direction de son axe, et longue de 16 mil- 


Cabinet de M. Defrance, 
45. Cérite en cheville. 
À ter (olavosum ) # triden He ape stris transversis obsoletissimis ; an< 


L. n. Betz et dans d autres bu en France. Cest une dis iste espèces de ce 
genre, L'individu que j'ai sous les yeux , ayant près de 14 centimètres (plus de 


| ^| D'HISTOIRE (NATURELLE. ‘437 
| _cinqpouces ) de longueur ; mais il est fruste, et la partie supérieurede la spire 
- manque. Cette coquille est turrieulée , lisse, et ressemble à une cheville. Son 

ouverture est ovale , terminée inférieurement par un camal court, un peu 


oblique. | E Ec MAS reni ST i 
t. 1 ~ Cabinet de M. AURIS 3 : , 
T 46. Cérite caucellé. x 
- Cerithium ( cancellatum ) only onde convexis , striis trans- 
versis et verticalibus carícellatis ; columellá subplicatá. n. < ... 
B mr Grignon. Espèce petite, grêle ; presque subulée et dont la longueur nex- 
mor j itidpa pas 1o 5 dae Les: Dr ge: sa spine. sont convexes et élégamment 
; _ cancellés ou gril al nes , verticales qui se croisent 
ds : sur leur surface. o H Sb di E À 


is Cérite PYRENEES Félin ,n.9, c &. 


Cerithium ( semi-granosum) turritum ,varicosum ; anfractibus striis transversis et 


verticalibus decussatis subgranosis. Canali brevissimo. n. 
ke o Wh mere Fils cz 95 fig. 5 i 

pee boite: Id céoloment dori ui ner 2 

coquille est longue de 12 millimètres, et elle: “porte des bousrelots pis Dans 


Ja variété A; on ne voit aucun de ces bourrelets. up 
“ Cabinet de M. Pokiha as bbeeoo a5, 30s P m - " Ugo tuum mé t 
x 1 f " à oid eni 


48. Cérite aiguillette. 
Cerithium ( acicula) subulatuh , ES" ; anfractibus subearinatis" “iris 
| éransver. sis raris vix péripibuis ; aperturá quadratä. m, — ^ 
L: n. Parnes. Petite coquille grèle, sabuléé ; en de 13 millimètres ou environ. 

= Elle a quatorze ou quinze tóurs convexes ; que 
ques stries transverses , peu apparentes. etes est pes queirée, et 

v. cw M est extrémement court. 


trs I ORE e de Sigo 21x OFTE foci 9h Y 

8 tra vers OL : Í 
nt d d 

8. Id. Brevius et latius ; striis nullis. Pan: 


L. n. Grignon. Cette vérite est turriculée , longue de 8 ou g —Á Tr 
aspérités, et chargée de quelques bourrelets épars , peu apparens. Sa spire est 


sit. 


cipes de onze tours conyexes, arrondis , munis de stries transverses p 
quimp: ‘On M ne r nent incrusté dans les pierres une coquille 
T l be jol 5:31 


E uud c ol T ut , NEA iyi dildo Rot B 
H1 2 qd c ussuliua 655522001 19 bt s. Ho 57 
CE T a 


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ES nu net dé nn ide mic dé à Guide Éd dd à hé D dé 

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438 HOIAIN'NIA LES ID U "MU S É Ü M 
: en vis dont les tours sont arrondis , formant une spirale plus ou moins: serrée 
et qui semble avoir des €— avec cette ‘cérite. 
Cabinet: de M. Defrance; | e siivoa 
_5o. Cérite inverse. Félin , n.» 9 , fig. 8. 
Cerithium ( inversum ) turritum s. turrito-subulatum , "Sinistrorsum ; bifracübus 
carinis tribus maea; striisq yw verticalibus ubobli qum eancellatis et gra 
^nulatis. 
8. Id. eun et gràcikus. Félin , n°9, fig 7. 
L. n. Grignon. Espèce trés-eurieuse en ce que la spire tourne de gauche à 
- droite, c'est-à-dire dans un: ‘sens inverse iem — de: TUN toutes les autres. 
"Elle paroit avoir de grands rapports avec le ceritAium perversu m de Bruguière , 
n.° 26 , et sur-tout avec la coquille de Pr Coneli vol. 9; p. 126, t. 
113, fig. 966 ) imd dd est t moiierénflée inferitunembnt, La forme du ceri- 
—thium.n roit ‘davantage si pee ne 


< N tek du Ae E RENE, uoa 
* S e. EL Íó- CIA a e e i vm 


ite d inverse est une coquille D $us ‘subolée ; eum die 18 à 
20, millimètres , et composée de vingt à vingt-deux Lours aplatis et sans con- 
. wexité particulière. Sur chaque tour: on..voit trois stries transverses qui se 

(jeroisent, avec.une multitude de, stries. verticales rapprochées et obliques, et 
qui forment autant de rangées. de.granulations.. Quelquefois les rangées verti- 
cales ont leurs grains confluens , et constituent alors autant de petites côtes 

«$. obliques. L'ouverture est petite et un peu carrée. 

Cabinet de M. Defrance. Je pode, dans. ma collection. analogue. frais Qu 
marin de cette espece. . 


či 


Sae Gérite mélauaidte Félin, x n. 10, wx d Tree # 
nerf nate rye. à £ PEE S S 4 4 
IGeriéhi 3 AESF S E TEET Ps kite x 7 DIE A À RUE vl SF aS EAE M sobre 
ja dam neut "Y E] "s E terminatá. yi à : y à ? 
sa patin à Leg HN er GR "ze VY sa Fes 
E — o£ lle . D F6 F o, 


et wa que neuf tours de spire. Ses stries sont transverses ; fines et assez nom- 
breuses. Elle se rapproche des mélanies par le caractère de son.ouyerture; car 
ER, place de canal, elle woffre à sa base. qu un sinus oblique. Je lui trouve 


quelque rapport : avec le cérite unisillonné, n.? ec 


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( 


D''HISTOTRE NATURELLE. 439 
pene; ‘avec un’ cañal court et oblique. On voit sur éhaque | tour deux caïênes 
 transverses et granuleuses. ; 

"Cabinet de M: Defrance. 

53. Cérite grêle. in, n. 12, 

 Cerithium ( gracile ) turri aao s e —Á—n | ; striis 
"tribus tranversis'obscurà granosis. xm 

CL. n. Grignon. Sa forme grêle , effilée, presque en aléne , et sé tours 'de spire 
qui semblent des ‘éntonnoirs renversés posés les — sur les autres, rendent 
cette coquille asséz remarquable. Elle a environ g millimètres de M n 4 
Son ouverture est très- courte, , un peu quadrañgulaire. : 

* Cabinet de M. Defrance. 


| 54. Cérite indécis. - 


^ Cerithium ( incertum ) turritum ; anfractibus convexis; stris transversis distan- 
tibus : verticalibus crebrioribus ; aperturá rotundatä. ń. 

L. n. Grignon. Cette coquille est bien réellement une cérite; mais les caractères 
de son'espece n’offrent rien qui: si} tranchant et remarquable pue est tongue 
de 7 ou e Dee oiii tea nite 

- Cabinet de M. Def an | cim Te 
55. Cérite émarginé. "dti; à n 13, n er des i gie uo 


—nulatis ; 
L. n. Grignon. Cette ‘coquille séroit ùne türritelle à cause du sinus qui èst au 
= "bord droit de son ouverture , si cette ouverture n'avoit un petit canal oblique 
à sa base. Elle est longue de 52 millimètres ( prés de 2 pouces), et offre, 
—sous une forme turriculée douze ou treize tours dé spire sillonnés transver- 
© galement; ét dont les sillons ou les stries tránsversés dés tours supérieurs 
présentent des réngécs de grains; les tours sont bien distingués les uns des 
autres, en če que leur "bord —: est un Leeds imi: ‘n-dessus. 
den de M. Defrance. ^ 
le ri P Mere d fe edi 


à | b; r 1 
pers DR ineeie: sad gear acie 
eme d Il a des rapports vec le précédent; mais E ; Moins 
| , et le tour inférieur est "-— e a 
sous. $ longueur de čete coquille est de 36 -— l x 
Cabinet deM: Defrance. — 
e Finem os n. 12, ; fig. 1. : 
Cerit af ti sil 


ge ANNALES ; DU: M USÉOU M g 
: L.n. Grignon. Voici la plus singulière, .et:la plus étonnante des espèces de ce 
genre, par sa grandeur énorme ; car la plupart des individus ont 124. milli- 
métres( un pied ), et quede telis beaucoup plus de.longueur. Elle n'est pas 
rore à Grignon; mais presque toujours on la trouve fruste ou incomplete. 
. Sous une forme turriculée ou pyramidale, elle offre plus de vingt tours de 
he garnis chacun près de leur bord supérieur, d'une rangée. de :gros tu- 
 bercules qui rendent, toute la moitié inférieure. de la coquille, hérissée de 
e -* nœuds. La base de ces nœuds s'élargit. en-dessous en. s'abaissant. Toute la 
zi coquille est lég gèrement, striée en travers. Son ouverture est oblongue, oblique, 
terminée à la base par. un canal. dont l'extrémité se recourbe médiocrement ; 
` et la partie supérieure du bord droit forme dans le lieu de la gouttière un pro- 
. longement latéral en manière d’oreillette. Il wy a qu'un pli sur la columelle; 
mes malgré cela il.en. paroit deux, parce que le] bord qui la termine inférieure- 
ment, est relevé go un t mers wi, berda cesi 


: Cerithium ( nudum ) turritum ; ener ern pene : orem n mu 
= striatis ; columellá nudá. n. 
L. n. Grignon. Il y a apparence que cette coquille est constamment distincte 
s du cerithium, striatum, de Bruguière ( dict. n.^ 4); et qu'elle en est au moins 
: une variété. remarquable ; car aparmi, les individus. assez nombreux que j'ai 
Fu observé , aucun wa de véritable pli à la columelle. Elle est du nombre. des | 
i ~ - espèces 2 avoisinent. la Buire ( cerithium vertagus ) par leurs rapports. Les 
- plus grands individus ont 58 millimètres (plus de 3 pouces). de longueur. Ils 
E “Reed sous une Pen tarriculée >. bien pointue. au sommet, . treize à 
Some tours y. la a plupart plimés mappe. an. leur dad npigieurs : 
enr. 


, 
4 
n 


hem 


Mon cabinet. 
x NE Le cérite strié de Bruguière se trouve à Contains j je me | contente de 
vs le rappeler, R fai Dr pas. ARS: TE A MES 

; f eni i m 


2 ze 13, ig, 7. 


EG Lu S Gri; non, Cette espèce est beaucoup en Suis que. cR qui qe et 
ES comme wi hi Fees: \aspeet, on: la prendroit. bons pour "n 
: x d *k exc ; 


X 


D'HISTOIRE NATURELLE 441 
jeune individu de la même espèce ; mais elle en est constamment distincte , 
parce qu'elle manque de plis verticaux , et par le sillon particulier et trans- 
versal qui partage chaque tour de sa spire. Les plus grands individus ont à 
péiné 18 millimètres de longueur. La variété 8 est encoré plus petite. Elle 

. à aussi un sillon qui partage ope tour ; mais elle paroit manquer de stries 
transverses. 

Cabinet de M. Defrance et lé mien. : í 

60. Cérite turritellé. 7. élin , n." 44, fig. 16. 

Cerithium ( turritellatum ) turritum ; TERREN convexis, rare striatis : | 
striis inæqualibus. 

L. n. Crépy. Il semble que cette cérite soit un passage au genre des turri- 
telles, car elle en a un peu l'aspect , et elle offre de méme un sinus au bord 
droit de l'ouverture. Mais elle a un petit canal et une gouttière comme les 
cérites. C'est une petite coquille turriculée qui n'a que 8 ou 9 millimètres 
de longueur. Ses stries transverses sont les unes très-fines et peu apparentes , 
et les autres plus saillantes, au nombre de deux ou trois sur chaque tour. Vers 
le sommet de la spire, les stries transverses neeps. par ie pis yer- 
ticaux plus ou moins prononcés, + " 

Cabinet de M. Defrance. . 


OBSERVATION. 


On doit être extrêmement étonné de voir dans un seul dc tant b Pastos fos- 
siles presque toutes inconnues aux naturalistes, et la plupart recueillies dans le 
méme lieu. Je me suis cependant attaché dans mon travail à resserrer le nombre 

| des espèces, en n'admettant , comme der , que celles qui m'ont offert des distinc- 


tions très-notables. 
s cette condatmten , on est en quelque sorte cotos s penser que les 


cement t de nos connoissances sur Eds révolutions de et sucrssirés des pos 
| dé la f. ess de X^ i globe ! Voyez mon X p "x 


* eA vara ses d egit a Psov 
E * UR # ? s E 


44 - "ANNALES DU MUSÉUM 


SUITE DES RECHERCHES 
Sunlesos fossiles dela pierre à plâtre des environs de Paris. 


Par G CUVIER. 


TROISIÈME MÉMOIRE. 
Restitution des pieds. 
PREMIÈRE SECTION. 
Restitution des différens pieds de derrière. 

ARTICLE PREMIER. — 


Du qid de derriere le piu grapes 


$c Falle" abe E) yon de derrière.” pira que j'ai 
mieux réussi dans leur restitution que dans celle des pieds 
de devant. Cela vient , d'une part, de ce que le hasard 
m'en a procuré davantage de la première espèce que. de 
la seconde; et, d'autre part, de ce que les articulations des 
. 0s du tarse sont plus faciles à déterminer , et leurs formes. 
. plus faciles à reconnoître que celles des os du carpe. 

.. Ainsi, quoique je waye jamais trouvé tous les os du tarse — 


D'HISTOIRE NATURELLE. 443 
‘de la grande espèce de mes animaux, réunis dans leméme 
morceau; j'ai cependant tellement réussi à les rapprocher, 
que je crois connoître la forme de son pied de derrière, 
aussi bien que celle de noni espèce vivante que ce soit, 
Voici comment je m'y suis pris pour cela. 
Parmi les os que les ouvriers trouvent journellement, i] 
y en a beaucoup du tarse et du carpe, entièrement con- 
servés; comme toutes leurs dimensions sont à-peu-près 
égales; ils sont plus solides que les autres; on ne trouve 
pas un fémur ni un humérus entier, mais les — 
les astragales , etc. sont très-communs. 
J'ai donc réuni tous les grands astragales que j'ai pü 


. me procurer, tous les grands calcanéums, tous. les. sca- 


phoides; en un mot, tous les os du tarse de grande di- 
mension, je les ai comparés exactement les uns áux autres, 


chacun dans sa sorte , par la forme et par les facettes 


articulaires; quand j'ai vu que tous ces calcanéumsse res- 
sembloient entre eux; qu'il en étoit de méme de tous les 
astragales, etc. j'ai choisi.dans chaque sorte unos, de ma- 
niére à le faire à-peu-prés correspondre par la grandeur à 
celui de l'autre sorte que je voulois lui associer; j'ai vu si 
purs facettes articulaires se correspondoient exactement ; 


` rarse. 


- Pai vu alors ei il me etatis de facettes pour 
des os du métatarse, et j'ai ic par-là nm "s — 


complets. | | 
- Comme j'avois aussi boim d'os de sise et dé 


444 ANNALES DU MUSÉUM 


phalanges, je les ai ajustés également chacun dans son arti- 


culation, et j'ai eu tout le pied. | 
D'ailleurs, chacun de cesos pris à pati; et indépendam- 
ment de sa connexion avec les autres , porte l'empreinte de 
sa classe et de son gepe et l’anatomiste pourroit: juger 
Pune et l'autre sans.avoir besoin du pied entier. 
"Le premier qui se présente à l'examen est le calcanéum. 
Celui du côté droit est représenté aux deux tiers de sa 
grandeur , Pl. L, fig. 1: on y voit d'abord une facette plane 


_à-peu-près ronde, a, qui le coupe presque verticalement 


aux deux tiers de sa lougueur, et qui est destine à servir 


: d'appui principal à lastragale. | ; 


C’est déjà un point qui n’est commun qu’ à notre anima 
et aux ruminans. Tous les autres quadrupèdes ont deux 
facettes principales pour porter l'astragale. Dans l'homme, 
l'externe est plus haute , convexe, plus grande , l'interne 
est concave, plus petite, et en a souvent une troisième au- 
dessous d'elle. Dans les carnassiers l'externe , est aussi con- 
vexe et l'interne concave, mais elles ne different point de 


grandeur; il n’y en a point de troisième. ` 


Dans les nes les choses varient. 

pèdes, externe est. plus haute et Fe 
deux plans ; $ le CIR à fait, à son ‘côté externe, une 
avance qui porte deux petites facettes surnuméraires. 


Dans les ruminans , les deux facettes principales sont. 
réunies en une seule. L'avance du côté externe -du calca- 


néum a àson bord inférieur une longue facette accessoire , 


mais ce qui distingue sur-tout cette classe, c'est que | le dessus. 


de cette avance est fait en poulie, et sert au mouvement 


du petit osselet que lon nomme vulgairement péronien 


D'HISTOIRE NATURELLE. 440 


mais qui me paroit être plutôt une portion détachée de la 


tête inférieure du tibia. Cela pourroit se prouver par 
r exemple du cochon quia cet osselet comme les ruminans; 
quoique son péroné soit d'ailleurs bien complet; ila aussi 
cette avance du ealcanéum , mais elle, y, est un peu moins 
considérable. Sa facette principale est encore upique elar- 
rondie comme dans les ruminans. 

Notre animal. a. cette méme avance du cilcanéum; elle 


est de méme disposée en poulie à sa partie supérieure b, 


et à aussi une facete longue et epe. à son, bord ie 
rieur c. 
Voilà donc trois rapports marqués avec Las ruminans T 


ruminans, ainsi i que le ert rebord de la ii a abat 
T ^ astragale, outre la petite. saillie dont je viens de parler, à 
qui est située sous le. bord. inférieur de sa facette: -posté- 
rieure ou calcanéum , laquelle : saillie. arréte l'extension , a 
à sa face externe, un crochet qui entre dans une échanccuge 
Misi: 


po o 
Y a 3H . 


le la. flexion, Les yaminana Pon ont 
moins ks e 


Les solipèdes ne ont pas. dj tout et n 'en ont p boim, 
vu que la partie externe de leur bud ne, s'élève pas 
vers le péroné. e ^ i 

La partie inférieure j^ PETA TEk a une. ressem- 

58 


» 


446 ANNALES ies g 


blance bien marquée avéc celui des ruminans, elle est en 
forme de poulie et divisée par une aréte en deux parties ; 
une grande « concave pour le scaphoide a, ts r, Bg 2, et 
une plus pe pour le éuboïde 5. ib. 

" Cela 'a lieu ni dans l'homme ni dans les carnassiers. Le 
ctiboide nè s'y articule qu'avec le calcanéum. Dans le chez 
val, il n'y a pour le euboide qu'une petite facette rhom- 
boidale; et pour le pure une je grande, plane, en a forme | 
de fer à cheval. - 

"Le rhinoééros, te iod et v tapir, surtout les deux 
premiers , participent yi avec dette. vanimal. et avec, es rumi- 
em /à cette di sposition. ARS Net 

. La. facette cuboïdienne du calcanéum a avance un peu p 
que Celle de l'astragale. ` 

La partie du cuboide qui répond à à € a LT 
fig. 5, doit donc êtré un peu saillante, et celle qui répond 
au cálcanéum b’, un peu creuse. II y a à la facette du bord 
inférieur de la fici interne de l'avance du calcanéum , une 
partie iriangulaire e, fig. 1, qui répond à cette partie sail- 
lante du cuboide. ' I! résulte de-là que la face antérieure du 
éuboïde cc, p. I, fig. 5, ressemble X une EEG ou à une 
équerre. 7538 piin | e 
pou cochon « est e a páchyderme ON Tor Tilifite cette 
forine ; elle est aussi dans le chameau, le séül de tous les 
üininans où le cuboide soit distinct du scaphoide. Dans 
tous-les ruminans ordinaires, ces deux os sont ‘confondus 
en un seul; mais on y voit à l'endroit. qui répond au cu- 
boide, une p chair Ut? qui, "s cet os étoit. disti nct, le ren- 
droit assez wablablei à celui de notre s imal, du chameau 


et du. 


p oss le 4 tarse 42 notre animal offre è à son HAS 25 


D'HISTOIRE NATURELLE. [7 

"Le cuboïde a deux facettes pour son union avéc le sca- 
phoïde L’antérieure se prolonge un peu plus bas que ce 
dernier os, et sert à articuler le cuboide à avec cle T cu- 
néiforme. “2 £p dao 

'T'out cela sé retrouve dans le "— il véeHén! le 
tapir ; excepté que dans ceux-ci la partie du cuboide qui 
dépasse le scaphoïde en en bia cor e — ce — fait 
e o cunéiforme est plus épais. 

La facette astragalienne du aise n’a rien "T partis 
culier; elle est la contre-preuve de la facette scaphoïdienne 
de Vékerágie: Le cuboide et le scaphoïde sont terminés l'un 
et l'autre en arrière par une tubérosité. 

Le cuboide, PI. L 8j.5et 4; d Vea facë inférieure une 
facettearticulaire à-peu-prés arrondie a, fig. 4. Ee scáphoid 
ib. , fig. 5 et 6,ena une à, fig. 6, qui recoit un cunéi- 
forme mince, lequel reproduit à son tour une pareille fa- 
cette qui se trouvé alors au niveau ‘de celle du cuboide. 

Mais le scaphoide: a de plus uné autre facette , ib. b, bedu- 
coup plus petite, en arriere de la grande. Elle devoit porter 
un petit. cunéiforme que je n'ai pas retrouvé dans les mor- 
ceaux qui mont passé sous les yeux. | 


€$ run (diia: y tte] ont trois 
facettes, et ne portent qu’ un seul os ; ; notis pouvons cepem- 
dant déjà juger qu'il n’y a pas plus de déux os ni de deux 
doigts Mu parce. que dans tous Ah ydirete et 
des à sabots, il yaau moins une facette 


de plüs qii il nya de doigts parfaits, et cette facette porte 
58 * 


448 ANNALES DU. MUSÉ UM: 
un os surnuméraire , vestige de lun des doigts qui 
manquent. . 

Ainsi lerhinocérosetle tegi " qui ont chacun trois doi gis, 
ont quatre facettes, etc. 

Mais ce qu'on ne pouvoit prévoir, c'est que notre ani- 
mal, avec ses deux doigts parfaits, a encore deux os. du 
métatarse, distincts et séparés pendant toute la vie. i 

Ce point est déjà prof par l'inspection de ces os eux- 
mêmes, considérés i it. La face articulaire de chacun 
d'euxne toten, par sa grandeur, qu’à l’une des deux 
grandes facettes que nte le tarse ; eux-mêmes ont, du 
côté par lequel ils s se ‘regardent, chacun . deux facettes pour 
leur articulation. réciproque, lesquelles se Mid 
exactement. 

L'un des deux, celui qui s'articule avec de cuboide, n'a 
aucune facette. à son côté externe, ce qui prouve qu'il n'y 
avoit point d'autre os métatarsien de ce cóté-là. 

. L'autre, c'est-à-dire celui quis'articule au scaphoide par 
l'interméde de los cunéiforme, a à son côté interne une 
facette triangulaire qui fait suite: au bord inférieur d'une 
aussi petite de la face i interne du cunéifonmne, et toutes deux 
ensemble dev appui à los surnuméraire que 
portoit la seau de o ou "Beute facette Xs SCR Boldo. 

Ainsi, inspection des os métatarsiens de cette. espèce , á 
vus isolément , annonce qu ll y en avoit deux, et M 
deux, dans le pied. . 

Voyez : ces 08; SAVOIr hd à qui. s Sarticule a avec Je c cunéi- 
forme, Pl. L, fig. 7, et celui qui tient sn sphere ib. lig 9; 
et lesfacettesæ, 8, y, d , par lesquelles ils se corre ident. 
Ces deux os n'étant pas, d'un. méme pied, pe sont pas de 


` 


T O à —À— aa a 
` 


D.HISTOIRE -NATURELLE 449 
même grandeur. Leurs figures, ainsi que toutes celles des os 
du tarse de cette pe» sont i pipe petites d'un tiers que la 
nature. 

Tous is morceaux où ces os se trouvent réunis, con- 
firment ce que leur structure annonçoit. 

On en voit un, Pl. II, il est composé de deux pièces qui 
se recouvroient. L'une, fig. 1, a passé dans la collection 
de M. Lecamus; l'autre, fig. 2 , dans celle de M. Alexandre 
Brongniart, mais on ne peut en méconnoitre la corres- 
pondance. 

Elles montrent le pied composé , comme je l'avois deviné, 
d’après la forme de ses. os. Il n'y a aucun vestige de troi- 
sième doigt; les deux os du métatarse y sont. © ^. 

Jai un autre morceau qui contient un calcanéum , un: 
du métatarse , et les phalanges de deux doigts. 

J'en ai un troisième où les deux os du métatarse sont 
dans leur situation naturelle. Cab tae iené 

Nous verrons d'ailleurs bientót le pied entier d'une espèce 


voisine, qui a aussi ces deux os avec deux doigts seulement. 
Ainsi la composition représentée, Pl. I, fig. 12, est suffisam- 


ment justifiée, quoiqu’elle ne soit di un résultat de com- 
paroisons, 


: pied em i ; ds 


les ruminans seuls ont : deux doigt hic de derrière i 


car le paresseux didactyle et le fourmilier didactyle, des. 


seuls quadrupèdes onguiculés qui n 'ayent. que deux doigts 
aux pieds de devant , en ont, le premier trois, le second 
cinq à ceux de derrière; et tous les ruminans, méme le 
chameau ; qui d’ailleurs ressemble à notre animal. par. Ja 


E 


Ds 


450 "ANNALES DÜ MUSÉUM 

séparation du scaphoide et du cuboide, ont leurs os du 
métatarse soudés dang toute leur. longueur, en une seule 
pièce que les anatomistes nomment l'os du canon et qui ne 


décèle son origine double, que parce qu'il'se bifurque vers 


le bas pour fournir une poulie articulaire 2 à chacun des deux 
doigts. 

Ainsi ce premier pied de derriére que je viens de refaire, 
indiqueroit è à luiseul, et quand méme nous ne saurions encore 


rien sur les tètes, qu'il a existé parmi les animaux qui ont, 


fourni les ossemens den nos carrières , une T — 
inconnue aujou ırd'hui. 
-Jl West pas difficile 4% voir hé eM seule inspection 
de ce pied de derriére, que cette espéce tenoit, par rapport 
à cette partie, d'une part aux pachydermes, de l'autre aux 
ruminans, auxquels elle se lioit par l'intermédiaire du 
chameau. às | 
C'est ici le lieu de remarquer que le chameau n'appar- 
tient pas aussi complétement à la classe des ruminans ou 
pieds fourchus , que les autres e que l'on a coutumé 
dy ranger. 
D'abord son pied 1 n "est t point diipi fourchu; f les 
deux doigts sont réunis e: sous par une semé 
mune ; il n'a point dà abot còrapiels , mais Ben cat des 


| espèces d'ongles attachés , comme ceux de Pé éléphant, devant ^ 


le bout de chaque doigt; sa dernière phalange n’a rien de 
la formé propre aux ruminans, qui consiste à NO plus 
haute que large, plan |, bombée à 1 

T. rne, etc. Elle Harpet ‘et de la‘ forme de belt des 
pachydermes. Enfin, quoique ses molaires soient tout-à- 


& id 


fait de ruminans, il se — i de toute cette - 


D'HISTOTRE NATURELÉE, 451 
classe par les deux dents. pointues qu'il a implantées dans 
Pos incisif. 

Ces observations ne sont pas hoic notre sujet; nous 
äürons encore d’autres occasions de remarquer des rapports 
entre nos animaux des carrières, et le chameau. , 

Ils en ont un trés-prononcé, par exemple; dans] la forme 


des phalanges. Les dernières sont aussi très-petiteset symé- 


triques; les premières s'articulent avec les os du métatarse 
par une espèce d’arthrodié , et non comme dans lé bœuf 
par un gyn glyme compliqué qui ne permet aucun écarte- 
ment aux doigts. (Voyez, PL I, fig. 7, a b c. 

Il y a assez communément des os sésamoides, épars dansles 
divers morceaux oü se trouvent. des doigts, mais il seroit 
assez difficile de juger leur o ition autrement. que par 
analogie. — : 

. Le calcanéum de ce grand pä, a 0,10 de ETER à- 
peu-près comme dans un petit cheval ou un grand âne; la 
partie externe du scaphoïde 0,02 ; les os du métatarse, 0,11 


à 0,12. La première phalange, 0,055; la seconde, 0,02 ; la 


troisiéme, 0,05. C'est pour le pied entier, à compter du 
talon, et en ajoutant quelque chose pour les cartilages , en- 
viron x ou un ls C'est Lg moins Au à rs 


Lars à ce que les ne ecli iat 


langes sont gros et courts, et nous pouvons déjà conclure 


de-là que l'animal que ces os soutenoient , avoit une e gros- 
seur considérable à proportion de sa hauteur. | 
_ Nous verrons ailleurs que les. 08. de u jube | et de la 


ai ET 
Fx. 


cuisse confirment cette proportion p 


da ANNALES DU MUSEUM 
Á RTI CLE T IL 
D'un autre pied à us doigts el à yes os s distincts au 


métatarse, mais plus petit, et sur-tout plus gréle que 
le précédent. 


... Cette composition , de pied de derriére que je viens de 
retrouver par une sorte de calcul ou de combinaison, peut 
encore laisser quelque doute dans l'esprit du naturaliste. trop 
habitué aux idées que lui donne la nature actuelle, et qui 
nese porte qu’en hésitant vers celte nature d'autrefois , 
dont il ne lui reste que ces vestiges déjà demi-décomposés, 

Voici un autre pied sur la composition duquel il n'y a 
rien d'équivoque ; mon imagination ni ma main n'y sont 
entrées pour rien. Je l'ai trouvé dans la pierre tel qu'il y est 
encore, et dans son état complet. Il est cependant formé 
absolument des mêmes pièces que le précédent, quoique 
dans d'autres proportions, et il achève de prouver l'an- 
cienne. existence d’un type générique inconnu aujourd hui. 
SE précieux morceau représenté PI. IX, fig. 1, appar- 
tient au. Muséum. national d g’ histoire naturelle; ; ily étoit, 
depuis long-tems , dans les 1 magasins, sans qu'on en connüt 
E importance , qui ne s'est découverte que lorsqu'on a creusé 
la pierre qui le contenoit. 

On y voit un pied gauche presque entier et une grande 
partie du droit. Le calcanéum a, et la poulie tibiale de 
l'astragale b ont été brisés, mais on voit très-bien sa poulie 
tarsienne, CC, divisée en deux ; gorges, comme dans l'espéce 
précédente ; l'une pour lescaphoide, l'autre pour le cuboide. 


+ 


á D'HISTOIRE NATURELLE. 453 
Celui-ci d, a sa face antérit également e en équerre. À la 


suite du scaphoide e vient 'én canéiformé f plus épais , à 
proportion: que dans l’autte espèce ; ‘et enfin deux o5 du 
métatarse g À, distincts „singulièrement grèles et alongés. 
Les premières phalanges  & "Sarticulent sur eux comme 
dans la grande espèce. Elles participent à la forme grèle des 
osdu métatarse. Les derniers / "1, sont presque semblables 
à cellés des "petits rurninans, par leür forme comprimée. 
Lepied droit, tout mütiléqu'il'est; nous est cependant utile, 
en nous montrant le petit caméiforme et l'osselet surnu- 
méraire o qui s'y rattache, deux circonstances que nous 
n'avions pu observer dansla grande « espèce , mais que l'ana- 
logie nous y avoit. fait. Opine erste here nous 
confirme par Ja structure de cette + 
Ce méme pied droit nous montre la füce externe du sca- 


Puy 


phoide P>, que n oùs i n F'AVions pas vue en v -La fig. 4 nous 


= pria et le | petit cunéiformes. | i 2 
"Voilà done encore bien certainement, et même FA 
certainement , s'il est possible , que dansl'espéce précédente, 
un ın pied, fourchu à deux os dans le métatarse , c 'est-à-dire 
un pied tel å qu d'aucun animal SR ju ne d nous 


est aee ds E s pou e comprena port os EOM 

Les os du métatarse en particu lier, ont 015. - j 

— C'est la longueur du pied d'un mouton de moyenne taill; 

et comme l'identité de. composition. ne.daisse aucun doute 

que l'animal à qui ce pied a appartenu, ne füt du méme 
précédent ; il c ‘faudra tonchüre que cette 

‘ 59 


454 + ANNALES. DU MUSÉUM à 
petite espèce. étoit d'une stature beaucoup plus élancée et 
plus légère que la grande. Cette différence entre deux es- 
peces d'un méme. genre.ne doit pas surprendre; nous en 
avons un autre exemple dans un genre voisin, celui des 
cochons. Le Babiroussa ou cochon-cerf des Indes, comparé 
au sanglier e Hiaapie; , De fait pes un contraste moins 
JURO Aus SE LOIR ID d 
.: Outre ce beau a was j' 'ai encore un Free N 
entier de Ja même espèce, fig. 3; et trois os du métatarse 
isolés, semblables à à ceux que je viens de. décrire. 
pee ii pes 69:415 È Lt de e TI CL E T Fi | | 
sue fans SA If ,99* jars enmm fe BOBHOn- Ld. BHO CDECUMS Hi 
Tndicė d ss pos: semblable aux delis précédens , mais de 
moitié tion teme La i dernier. 


| «P pied n nem lest indiqué. que par son seu] astragale ; je 
n’en ai point eu d'autre morceau. Mais cet astragale, PI. 
I, fig. 7 , est si semblable : à ceux des deux pieds précédens, 
que je ne doute pas qu’il ne portát gnome. deux ipae 
parfaits en tout. FRERES 

R ne pouvonsj juger d de la grandeur de ce “pied par son 


D AV) i 


est si azina anG mE: xi: inmuns de juger. du : vo~ 
lume du corps, sauf à ne rien fixer. sur la forme et la légè- 


reté des jambes. ; E A 


etre 


À R T A c L Ex I ys : Pd. 4 ee : 


, ww eeiv VO VEDI ICICI OUI Ve 
Em. 


otn. pen rien y dans la apa ce 


0 + © 


CR pen tenues 
Rd ue 


to s P PPS DOS SIN ET SR INNENN a ai 
j 
y 


ie. 


» DHISTOLRE NATURELLE. 455. 
pied-ci ; je l'ai trouvé tout entier, ou du moins ses paties 
caractéristiques, enfermé dans une même pierre. . 
. Ces parties sont représentées ensemble , Pl. IV, fig: 1 is 
2. L'astragale et le calcanéum, vus par leur. face tarsienne, 
fig. 3 , et quelques-uns c de pièces séparées, fig. 6,7, 8. 
Le calcanéum 4, Pl. IV, fig. 1 et 2 et fig. 6, ressemble 
A ED à celui du tapir. Ila de mème trois facettes 
saliennes; une supérieure a , ovale, transverse, se con- 
re un peu sur le dosde losen 5; une internec, placée 
sur une avance. latérale du bord interne, et plus oblongue 
que celle du tapir; une inférieure d, concave dans son 
milieu , et touchant par son bord inférieur xa facette cu- 


boidienne e. . H1 f me q Jie T en Ll A I $: i pi T P. d 
Dans le rhinocéros , la facette Peuireit zu la id 


Dansle cheval, il y auroit au bord externe f une quatrième 
facette. Dans le cochon: et les ruminans , il y auroit à ce 
bord la facette pour l'os tibial surnuméraire ; ainsi nul doute 
sur la véritable affinité de ce calcanéum. Il est d'un. quart 
plus petit que celui du tapir , même un peu jeune. 

La facette cuboidienne e, Pl. IV, est oblongue et plus 
large. à proportion que le tapir. 
ues 3, pA PL IV, A 1,3; 3, outre ses s facettes cal- 


+, peu convexe d'avant en arrière, peu. 

iuc he ; et une Maa A, te, un peu 

convexe en avant, avec un petit creux en arrière z. Ces. 
choses sont tout-à-fait pareilles dansle tapir etle rhinocéros, 
La facette cuboidienne du cheval est beaucoup plus petite ; 
celle du cochon. et des ruminans est. Reno pins: gender 

et vraiment en portion ee ire ders AB 


Rak 


99 


456 ANNALES DU MUSÉUM * 

^ Té éuboidé €, PL IV, fig. 1 et 8; appuye donc sur l'as- 
tragale par une facette, sur le calcanéum par une autre ; il 
en a à sa face interne deux pour le frottement latéral contre 
le scaphoïde , et un peu plus bas, deux pour celui qu'il 
exerce, aussi latéralement sur lé — cünéiförnie. Fait 
i a une facette métatarsienne. ` 

"Le scaphoïde D, Pl. IV, fig. 1, 2'et fig. 7, s'applique 
exactement à Ta facette de l'astragale qui le concerne. Il a 
à sa face opposée trois facettes, une grande en croissant, a, 
PEL IV, fig. inda -— — et une 2. 2. et 
Jéüuéevdlt?Heo, o SEE | 
— La grande diaj e ported ductis fai — 
E et F, Pl. IV, fig. 1 et 2, et ceux-ci a des os mé- 
tatarsiens. 

La petite porte un os surnuméraire C , PE IV, fig. 2, 

. plus long que les cunéiformes, mais qui n'a point defacette 
à son extrémité, et qui par conséquent ne portoit aucun 
os du métatarse: il —— le o pouce. Le Be dpa en à un 
ASE FER 
Le euboide devoit aussi porter un os du métatarse ; TT a 
une sans on cela, d, x IV, ES ras, et t le grand | 08 


coche que ce ctBbide portoit. Mais cet os ne s’est pas DU 
dans la ts d'où j j ai tiré ce pied. 

 Jenedoute ntnull tqu'iIn'aitexisté, parceque 
dad série desp pieds desanià connus, on ne voit jamais 
le cuboide yea tous les siens, tant que le scaphoide en 
garde deux , et à plus forte raison lorsqu’ il en porte deux 

iers et un imparfait comme cela a lieu ici. Ainsi, dans 
notre paleotherium magnum , et dans le minus , le cuboide 


| D'HISTOIRE NATURELLE. 457 
“porte encore un doigt T: le scaphoide n'en ait conservé 
p^ "un seul 

TI suffit de voir, PL IV, fig. 5, les trois facettes que le 
tarse présente au métatarse , pour juger que les deux os 
latéraux devoient étre beaucoup plus petits que l'intermé- 
diaire , et pour conclure Ag 3: dovoit y avoit la même diffé- 
rence di les doigts. — 

 Jen'ai eu que la partie apateni de los du côté interne. 

Il étoit un peu moins large et beaucoup" plus minée que 
celui du milieu. 
- Je ne puis dire si ces os latéraux descendoient aussi bas 
que celui du milieu; ce qui i me fait croire qu "ils étoient en 
général plus petits et plus fragiles, c’est que j'ai retrouvé 
deux ou trois fois celui ai mi ieu isolé, et Tue je nai ja ais 
revu les autres. — 

Je ne peux pas dire de ce ga comme des précédens, 
qu'il ne ressemble par sa composition à celui d'aucun ani- 
mal connu. Il y a huit quadrupèdes qui ont trois doigts séu- 
lement au pied de derrière ; savoir , le rhinocéros , letapir, 

le cabiai, l'agouti , l'acouchi , le cochon d'inde, l'unau et 
Fai dont les squelettes sont bien connus , et deux dont je 
Es ed le squelette; Savoir, is tapeti, etle ALDE de d'Az- 


Zara; mais comme ces deux d 'nnent Pun 
i autre: au genre çavia , on dit P rir qu'ils ont 
structure semblable à celle des autres espéces tridactyles de 
ce genre ; d'ailleurs le tapeti ainsi que le coehon d'inde, 
l'agouti et l'acouchi ne peuvent étre comparés par la gran- 
deur à l'animal dont venoit ce pied-ci : ce ces trois dermèrs 


sitis 


animaux , ainsi que le cabiai, ont au eôt ied 
os surnuméraires , dont l'un est sous le bord in trie PPR 


458 ANNALES DU MUSÉUM 


rieur de l'astragale, et l'autre sous celui du scaphoide du 


petit cunéiforme , et sous l'origine du métatarsien interne. 

: Deux paresseux, l'uziau- et l'a? , outre la différence de 
taille, ont leurs trois os du métatarse soudés ensemble à 
leur base; deux petits.os surnuméraires gréles , un de 
chaque côté; et leur astragale a une forme toute. particu- 


liére que je ne ailleurs. Le rhinocéros est ME 


plus grand que notre animal. 

. Tl ne reste donc que le tapir sur lequel on puisse con- 
server des doutes. Nous avons déjà indiqué des différences 
sensibles de son calcanéum. au nôtre; son astragale en 
a aussi ; il est. plus large à proportion de. sa. longueur. La 
facette "o son scaphoide, qui répond au grand cunéiforme , 
est beaucoup moins échancrée ; enfin, et ceci est capital , 
la facette par laquelle le scaphoide et le cuboide frottent 


l'un sur l'autre est trés-grande, et occupe moitié de la face - 


interne du derniér ; ; elle est trés-petite dans notre animal. 
. Si on ajoute que le tapir est plus grand d’un tiers, on re- 
connoitra que ce n'est pas de lui que venoit ce pied ,.et que 
l'animal qui l'a fourni , quoique se rapprochant un peu plus 
que les deux prigédem des formes, aen usitées pri la 
nature , n'enest pas : moins encore inconnu. des naturalis 
Le calcancum a T TP CT " cn 
, Le scaphoide dehauteur. .. o + ,. 0,01 
_ Le grand cunéiforme.: .:.:. . + 9,01 
L'os moyen du métatarse de long . 0,105 
-Cest pour le pied sans les phalanges 0,182. 
… Cest à-peu-près la longueur de la mème partie dans un 
coche. taille ordinaire; un cochon de Siam l'a plus 
petite . x: 2 centimètres, —— es LM 


` 


D'HISTOIRE NATURELLE, 459 


L 
ARTICLE V. 


D un fiad periposé. comme le précédent , mais pus court 


zet pius acad 


Je n'ai pas tiré celui-ci de la pierre ; ; je n'y ai vu que son 
smpremig; et des portions des os qui le cémposoient , mais 
comme j'ai eu les pieds des deux côtés, ce qui m'a manqué 
dans lun s'est en grande partie retrouvé dans l'autre, de 
manière qu'il n 'y a non plus rien de conjectural dans sa 
description. - 3 

Les deux morceaux qui me l'ont fourni ^ appartiennent 
à l'Institut, et étoient. genie long-temps dans le cabinet 
de l'académie des scie: c'est M. Sage qui a bien voulu 
me les faire remarquer avec v plusieurs autres morceaux tirés 
des carrières de nos environs. 

. Ils sont dessinés à moitié.de leur grondeur naturelle, PI. 


| v, fig. 1 et 2. Le plus entier est celui de la fig. 1; on y 


voit toute la longueur du tibia a b, le péronné c d , une 
portion. considérable d'astragale e f; une partie d'empreinte 
du méme os g, l'empreinte entière et quelques portions du 
caleanéum hi, un misi du cuboide $ , le a 


moyen P, » da Dn partie cassés ; et quelques por- 
tions de phalanges et d'os. sésamoïdes en r s. ! 

Il étoit évident que ce pied présentoit son bord externe, 
puisque le calcanéum et le cuboide étoient à la surface, et 
que. l'astragale - et le scaphoide « étoient - enfoncés : par la 
meme raison, c'étoit. nécessairement le pied. gauche; jjenmy 


460 “ANNALES DU-MUSÉUM: 

voyois que deux doigts, et dans le désir que j'avois de 
trouver aussi pour le palæotherium medium un pied di- 
dactyle, comme j'en avois trouvé pour les deux autres 
espèces, j'aurois bien voulu me contenter de cette appa- 
rence , mais je fus bientôt détrompé. : 

Ayant vu quele scaphoide et la portion scaphoidienne 
de l'astragale étoient conservés en entier, j'en fis l'extrac- 
tion. La facette de l'astragale n'étoit point en poulie comme 
dans les pieds didactyles ; je prévis dés-lors ce que j'allois 
trouver. En effet, le scáphoide me montra deux grandes 
facettes, et une petite surnuméraire. Il est représenté , Pl. V, 
fig. 5 , de grandeur na urele, ^ SE S, J 

Je conclus qu'il y avoit trois doigts, et je creusai dans ce 
morceau pour y trouver le doigt interne ou second sca- 
phoide qui me manquoit encore. Il ne s'y trouva pas; j'eus 
alors recours au deuxième morceau , représenté fig. 2. 

. Celui-là offroit le pied droit à son côté interne; on y 
voit la partie inférieure du tibia 46 , un petit fragment d'as« 
tragalec, une portion considérable de scaphoide d, le grand 
cunéiforme e , et le cuboide f presque entiers : une portion 
d'os surnuméraire g, une moitié compléte du grand mé: 
tatarsien % , comme s'il e t été fondu par son milieu , et les 
trois phalanges, divisées de méme , 7, £ , l; l'empreinte m; 
du métatarsien interne ou petit scaphoide, avec quelque 
fragment 7 , resté adhérent, et quelques portions de pha- 
langes et d'os sésamoïdes o p. Je jugeai que l'on trouveroit, 
e ces deux portions de doigts, au moins destraces du troi- 
sième, et je ne me trompai pas. | E anulsa isti 
-` Aydnt enlevé tout le plâtre qui avoit reçu T^ 


Jar 


. Ayant et C npreinte zz, 
et une e artie de los 2, jetrouvaile troisième métatarsien; 


D'HISTOIRE NATURELLE. 461 
-« On voiten fig. 4; l'état où je mis le morceau par mon 
opération ; f est le cuboide mis à découvert; d une partie 
d'empreinte du scaphoide; e celle du grand cunéiforme; A 
ce qui reste du grand métatarsien ; g., 2, £,1,n,0, p, 
désignent les mêmes choses que dans la figure 2 ; g’q q est 
le métatarsien externe. ou cuboidal que j'ai. découvert en 
creusant la pierre, et 7 la fateMte du suboïde à laquelle il 
s'articuloit. 
-o Ainsi ce pied e&t. bien composé, comme le précédent. Jde 


trois doigts et d’un os sarnuméraire ; et les os qui entrent 


dans son tarse, sont aussi en méme nombre ; leurs formes 

sont méme si voisines, que sans les: différences de. propor- 
desos du rm me 

tion : xs je autelserü 1 de la même espèce: 

on peut. voir -ceper ~ em comparant le : i di 


| n. € 
. celui-ci, fig- Spl; V, avec celui dé l'autre, PI IV, fig. je 


que dans le premier la p petite. facette- métatarsienne est 


pe 


| séparée de la grande par m sillon rye aux. deux ; je 


qui n’est pas dans le second. : NiT189 £04 ensb FIS 
5oLes os p etA:ont doigt ob: Coit de l'espèce pré, 
gédeñte en ont 0,105 yet — — est m 
prés la méme. Porast 

La Hs eiii du doigt e! entier h, +; F * lig + est ; de 


t le métatarse voien ony set dans Sens 
précédente ss 0,182. ; et cependant éum de Pespèce 
uem est de - gros. Car son empreinte T nis hg 1 > à 


it la. mér Pio nu g ES | 
3i T + 44 j^ T "£s x A cw e x d Ud 
, 3 3 dioec. adii 


miah ne mais.en revanche, la jambe dont ce 


3. 6o 


46 ANNALES DU MUSÉUM 
même morceau nous donne la longueur , a 0,045 de plus 
JUR dans ce cochon. ; 


ARTICLE Yr 


Todication d'un pied composé comme les deux précétiens; 
mais du double plus ee 


Je n’en ai que le eu EE et je ne l'ai trouyé qu'une 
seule fois. Il est parf: t semblable à celui de l’article 
IV pour! la forme, ainsi i que pour: le nombre: des facettes et 
leur a mais ses nsions sont à-peu-prés 

doubles ; il est aussi i plus g gros à proportion. Il wy- a nul 
doute qu'il n'ait fait partie d'un pied à trois doigts, etl'on 
poss juger que l'animal auquel ce pied. appartenoit, étoit 
à-peu-près double en dimensions linéaires de ceux 
dont proviennent les deux précédens. Cet animal a di être 
rare dans nos carrières ; car voilà le seul vestige de son 
pied que » omi tandis >e m y ena pen du pus pied 


Aia m P IN iif ir 


ML LEA UM V Le qu VVYESSS Se 


| Voyez ce calcanéum, PL ei , fig. su "dioe a 
; Ery she E K anoop 


Us quU EEEE ETNA d gt 
"do T ok Em VIT sai 


'un autre pied plus petit que le présédent, ayant troisos 
] | 3 mnt sans qeu T 

| italie le Won our: duisi ie eux fois bic piders essen- 

ue es de "con tat la première; elles Pétoient- assez 

oifusément , dans un morceau , représenté PERSA 


D'HISTOIRE NATURELLE. 463 

Les os du métatarse a b c étoient rompus par en bas, et 
il ny avoit point de phalanges ; maisles os du tarse étoient 
bien entiers: le calcanéum en d, l'astragale en e, le scaphoïde 
f, le cuboide g, et les deux cunéiformes 7 et z. Il n'a fallu 
que les rassembler comme on les voit, Pl. VI, fig. 1 et 2. 
L'autre fois ces mèmes pièces étoient encore dans leur arran- 
gement naturel, Pl. VI, fig. 7. Les phalanges du doigt du 
milieu existoient, mais une partie de l'astragale et du sca- 
phoide étoient emportés. Dans un troisiéme morceau, j'ai 
trouvé l'astragale et le scaphoide seuls bien conservés. 
Ainsi ilne me manque rien du tout pour la description 
complète de ce pied-ci. e : 
Il ressemble à celui de l'article IV pour l'essentiel; seu- 
lement il est d'un tiers plus petit, et il n'a point d'os 
surnuméraire articulé sur le scaphoide. La facette cuboi- 
dienne du calcanéum, Pl. VI, fig. 5 a, est un peu. plus 
étroite. Le scaphoide , íb. fig. 5, n'a que deux facettes. 
Ainsi le tarse n'en présente que trois au métatarse. Des trois 
os de celui-ci , il n'y a que l'intermédiaire qui soit cylin- 
drique.; les deux autres sont comprimés, et dans leur po- 
sition naturelle, ils sont placés derrière le premier. Ils se 
terminent cinq décimètres plus haut que lui, et comme la 
première des phalanges qu'ils portent, Pl. VL fig. 8 a, 


22M 4) 


t aussi beaucoup plus courte que la première phalange 
du milieu , (a, 5. fig. a )..Quoique je waye pas vu le reste 
des doigts latéraux, j'ai toutlieu de croire qu'ils sont beau- 
coup moins longs que celui du milieu, et qu'ils ne font 
que toucher la terre sur laquelle celui-ci porte en entier. 

Lalongueur de ce pied , de l'extrémité postérieure du 


lcanéum , à: l'antérieure de la dernière phalange du doigt 
$ ie $e 60 * 


Ve 


46% ANNALES DU: MUsSÉ UM 
du milieu, est de 0,14 ; ce qui revient à-peu-près à la lon- 
Pu du: pied du dani 


AquTICLE VLIl. 


4 stragale å ferent de JL qui entrent dans les pieds. 
: précédens. | 

. On ^ voit, PL III, fig. 8 et g: la partie pine et la partie 
tarsienne , sont tellement portées en sens différent, que je 
l'avois pris d'abord pour un astragale de carnassier ; mais 
un examen attentif m'a détrompé. La face scaphoïdienne 
des carnassiers est toute uniformément convexe. Ici elle. est 
_. presque plane et a même un peu de concave vers a. Il ya 
aussi en 5 une facette cuboïdienne que les carnassiers 
n ont pas. 

Toute comparaison faite, c 'est au tapir que cet mm 
ressemble le plus, quoiqu il s'en a écarte sensiblement en plu- 
sieurs points. 

Tai cru un instant que ce pouvoit être l'astragale du pied 
de l'article V et de la Pl. VI, maisles fragmens restés dans 
les n morceaux de la Pl. V ne s'accordent point avec "UE 

Jd en ai eu deux exemplaires, roulés tous les s det x, , contre 
ce qui est le plus ordinaire dans les os de nos carrièros. 


tary g at i p Me í 
€ Lig (Ak rOrE rx. 


Indice d'un pM de ages 
le A eu: que lasttagald. acides Le carnassier, ; sans 
dicüne ERU On le voit PI. 5 fig: 6 il est environ un 


classe des pac 


D'HISTOIRE NATURELLE, 465 
tiers plus petit qu'il ne faudroit, pour-avoirappartenu au 


même animal, que la mâchoire décrite dans notre IL". 


mémoire, Art. III , § I. Ainsi il y a dans nos carrières lés 


ossemens d'au moins deux espéces de carnassiers. 

- Cet astragale pouvoit très-bien venir aussi du genre canis; 
ses différences; assez grandes pour être spécifiques, ne pa- 
roissent pas assez importantes pour étre génériques. 

- On peut juger ses facettes sur la figure qui est exacte. Il 
40,017 de longueur, eto,oo9 de largeur à sa facette sca- 
phoïdale:Ce-sontà-peu-près les dimensions d'un chat domes- 
tique; mais dans les chats; en général, la partie scaphoidale 
est MN courte, 
- pda fi ed RETICLE Hie s eiygua sis: 


eem : t f 
si * e yis 4n si TS s T 


; Répartition pires eie ces di irse pieds y , entre yoria 


tétes zapao tit 


- Il résulte de nos descriptions, que nos carrières con- 
tiennent des pieds de derrière de deux genres différens , 
sans compter ceux de carnassiers l'un de ces genres porté 
trois doigts complets ; ; l'autre n'en porte que deux. 

T avons pemp dans notre mémoire ns À quil 


"T dis g P + T 


UE ue ace RENTE E uiis case idu. 
L'idée 1 plusnaturelle; est sans doute q de ces 
deux senres de tét dest ci j)proprier l'un de ces deux 


OnE AJ LV 


TW. 
genres de — Noustrouvons une correspondance pareille 
entre la dentition et la forme des pieds, établie pour ainsi 
dire iecie: la nature animale ; ainsi sans sortir de la 


pourroit à: volonté PR AE idit. 


ydermes, on poul ca niser 


466. ANNALES DU MUSÉUM 


les genres par le nombre desdoigts , ou par les combinaisons 
des dents. L'un est aussi fixe que l'autre dans chaque genre. 
Tous les cochons ont quatre doigts, dont deux plus courts; 
tous les rhinocéros en ont trois ; tous les éléphans cinq, etc. 
Nous n'avons pas besoin de citer les genresqui n'ont qu'une 
espèce. Il est vrai que dans d'autres ordres , et sur-tout dans 
les édentés, on trouve de fortes exceptions à cette règle ; 
il y a des fourmiliers à deux et à quatre doigts; des pares- 
seux à deux et à trois ; mais c'est pour les pieds de devant 
seulement ; pour ceux de derrière, je ne connois guéreque 
_ le genre cavia qui varie ; le paca a deux trés-petits doigts 
de plus que les autres espèces ; mais ces variations. dans le 
nombre des doigts en entraînent fort peu dans la compo- 
sition et la forme des os du tarse et du carpe ; au lieu que 
dans les pieds de nos carriéres, il y a, comme nous l'avons 
vu, deux compositions du tarse faites sur des types tout- 
à-fait différens. p ex 

. Nous croyons donc, et les naturalistes penseront sans 
doute avec nous, que tant: qu'il n’y aura pas de preuves 
directes du contraire, il y aura plus d'apparence de vérité, 
à mettre tous les pieds d'un genre et toutes les têtes d'un 
que toutes les tétes du genre: opposé. Mais comment. faire 
ce partage? les pieds à trois doigts appartiennent-ils aux 
têtes. à dents canines , et ceux à deux doigts aux tétes qui 
manquent de ces dents, ou bien est-ce la combinaison con- 
traire qui est la véritable? | ro 
Nous n’avons que deux moyens à notre dispos: 
résoudre ce problème ; savoir, les affinités zool giqueset les 
grandeurs respectives des têtes et des pede. uu ipis 


Nl 


D'HISTOIRE NATURELLE. #6} 
+ ‘Ce dernier moyen ne nous est pas trés-utile, parce que 
nous n'avons pas toutes les espèces de part et d'autre. Car 
quoique nous ayons sept têtes et huit pieds, nous n'avons 
pas des pieds pour toutes nos têtes, ni des têtes pour tous 
nos pieds. Ainsi nous trouvons dans les tétes à dents ca- 
nines, c'est-à-dire dans celles du genre palæotherium : 

Une espéce de la grandeur d'un petit cheval ; 

Une dé celle d'un sanglier , et une de veli d'un peti 
mouton; H 

< Et dans les têtes sans dents canines, c 'on-hidite du — 
Sn: nous en trouvons, 

Une de la grandeur d’un gros inm ; 

Une de celle d’un mouton; TTEEETICZT wal 5 à 

Une troisiéme de celle d'un lièvre; ; 5451 oh. nio 

— Kt une quatrième de celle d'un cochon d'inde. 

Or, parmi les pieds de derriere, nous en trouvons de la 
grandeur de petit cheval, tant dans um genre que dans 
l'autre. Ainsi il nous manque la tète au moins d'une de | 
ces deux espéces-là. II n'y auroit done point dans la gran- 
deur de raison suffisante pour appliquer la senle grande 


‘tête que nous LR à l'un de nos ism Tr m 


qu'à — 


trouvons' une: de cette grandeur 


situs chi chaque - genre; ; à Mere "- — pers — 
nous ce pied? 

‘Autre embarras tibus avons "n dé cutie b 
Bic et aussi deux pieds à-peu-prés de vette grandeur: 
mais les deux têtes sont de genres différens; il y en a une 


408 ANNALES DU-MUSÉUM 

de paleotherium , et l'autre. d'anoplotherium , et les deux 
piedssont du méme genre; ils sont l'un et l'autre tridac- 
iyles. La considération dela grandeur ppc neji ici 
sur celle de Paffinité zoologique ? 

Dans les degrés inférieurs, nous trouvons quelque Bind: 
de plus décidé : il y. a unetéte d'azoplozAherium de la gran- 
deur de celle d’un lièvre, et un pied didactyle aussi de la 
‘grandeur de celui d’un lièvre. Voilà un commencement 
d'accord. 

Il nous reste aprés celà un pied de grandeur ii ibid 
qui ne trouve point de tête de sa taille , et une tète de e 

deur de cochon d'indé qui ne trouve point de pied. + 

Il y a encore l'astra pe de: l'article. VIII qui ne VouvfFótt 
point de téte. 

Et si on ne *touloit- pas jinde la même forme n ‘pied 
dux deux genres de têtes; un des. pieds de grandeur: de 
‘cochon seroit-aussi, sans tête ; et une des : têtes de: inéme 
Lente sans pied. | nid 

"Ce calcul porteroit: dé nómbié ides; espèces dej par 

| chydermés enfermées ie nos carrières... «o 

“Mais il y aune idée qui peut áider à à mettre plus d lordfe 
Ee notre répartition, et à réduire ce nombre d'espècés. - 

«dl n'est. pas absolument nécessaire e qie tous ces animaux 

peni eu les mêmes proportions entré leurs têtes et leurs 
“pieds. Ainsi nous. voyons que le cochon a: la longueur. de 


‘sa tête à celle deson pied comme -i © : àc 4 — 
que dans le cheval ces deux dimensions sont. «comme à -« 
o! Suppo osons un instant qùe le palæotheriumait-eu , comme 


Eh PR *- | 


5 et que 


hon, T tête trés-grosse à proportio d 
Vanoplethetium l'ait eue trés-petite ; p comme; " cerf gipar par 


D'HISTOIRE NATURELLE. 469 
exemple, ou réciproquement , alors tout s'éclairciroit. Un 
anoplotherium dont la tête auroit été grande comme celle 
d'un sanglier , auroit pu avoirle pied aussi long qu'un petit 
cheval, tandis ja un palæotheriun à tête de méme grandeur, 
n'auroit eu qu'un pied beaucoup plus petit. 

Cette supposition s'appuye de la considération de l'abon- 
dance respective des divers os dans nos carrières. Il n'est pas 
difficile de croire que les animaux qui y ont laissé le plus de 
têtes , sont aussi ceux qui y ont laissé le plus de pieds. 

Or, latéte du palæotherium medium et celle de lano- 
plotherium commune y sontles plus abondantes; et les pieds 
qu'on y trouve en plus grande quantité , sont le #ridactyle 
grand comme celui du cochon, et le gidasirte grand comme 
celui d'un petit cheval. - 

Il est donc probable que: ce e dernier. a appartenu à gt des 
deux têtes ; 

Et le pied tridactyle grande comme celui d’un petit cheval 
est rare, comme le sont aussi les parhionade tètes du PES 
thorium magnum. . 

- Nousavons donc ici une raison prise de l'abondance, pour 
rue les pieds didactylesaux anoplotheriums: plus haut 
nous en avons vu une tirée de la grandeur, et qui condui- 


soit. ia méme conclusion, — 
es affinités | iques en do 01 dent de, bien plus. fortes 


encore. |. 

- La tête du REEN AA zeismble si fort à à celle du tapir 
par le nombre, l'arrangement et les espèces de ses dents, et 
par tous les détails de sa forme ; et de son cóté , le pied 
widactyle ressemble encore tell E par sa composition 
et par l'a ement de ses pièces à celui du m tapir, 


470 ANNALES DU MUSÉUM 

qu'aucun naturaliste habitué aux analogies, si constantes: 
dans tous les êtres organisés » ne pourra s'empécher de 

s'écrier sur-le-champ , que ce pied est fait pour cette tête , 

et cette téte p ce pied. 

- Pour moi , j'avoue que quoique cette proposition ne soit 
pas susceptible de preuves aussi ri goureuses que celles dont 
mon travail s'est composé jusqu’ ici, ma persuasion n'est 
guére moins grande, tant je suis accoutumé par mes études: 
antérieures, à retrouver sans cesse dans la nature ces coexis-- 
tences de certaines organisations ; ; et jy tiendrois quand 
méme cela devroit encore multiplier les teptone de nos cars- 
rières, ce qui heureusement n’est point, | 

"KTors tous les pieds didactyles resteroient pour les ano- 
plotheriunt , et rien dans les affinités zoologiques ne s'y 
oppose. 

. Ces pieds ressemblent en partie à ceux des pachydermes,,. 
en partie à ceux des chameaux. 

Les chameaux, de leur côté, se rapprochent des vache. 
dermes, parce qu’ils ont dus incisives en haut. Nos ano» 
plotherium ont plusieurs de ces incisives, mais ils n’ont 
point de canines alongées au-delà des autres dents. C’est 
une foiblesse dans l'organe de ae qni leur donne 
un certain Hd TN. éloigné, avec si rumináns,, et 


Pe. 


antérieures. 
- Ces points une foi admis " la répartition à des pieds e entre 
les têtes ne s sera pas difficile, - | 


D'HISTOIRE NATURELLE. 491 
''anoplotherium commune prendra le grand pied didac- 
ve, des PI. I et IL. 
:Lanoplotherium medium prendra le pied didactýle gr 
æt'alongé, PL III, fig ttii oio 
L'anoplotherium minus aura le pied de grandeur de 
celui de lièvre, dont Ge di est figuré Pl. HI, figz. - 


 Vanoplotheriu: n Vn rare onc pen 
‘ceux que nous avons eus jusqu'ici. 
Le palæotheriu 2 aura; ls xus ES de 


grandeur de cheval , dont on voitl'astragale Pl. II, fig. 5. 

Le palceotherium medium aura celui de grandeur de co- 
chon, PI. IV. 

Le palæotherium ! minus. enn iuc unc m eud, | 
PE VMS 

Et le pied one un peu moindre que celui d'un 
«cochon , Pl. V, restera indécis , ainsi que l'astragale, PI. 
III , fig. 8 et 9. 

Nos espéces seroient doie réduites à neuf , toujours sans 
¿compter les carnassiers. 

Je ne vois dans tout cela d’un peu choquant, que Pano- 
| ,plotherium medium. Le pied que je lui donne me paroit 
geou a fort #4 sa tète. ‘ 


mes Aéro ne mais de prie le lecteur de re- 

marquer que quand méme je my serois trompé , il n'en 

ésulteroit autre chose sinon que la proposition qui fait 

Tobjet général de tout mon travail, seroit encore mieux ` 

établie. —. 

En effet, chaque tête porte en cle-même, et Pma- 
61 


479 ANNALES DU MUSÉUM 
damment du pied que j'y joins, des caractéres qui la dis- 
tinguent des tétes de tous les animaux connus; | 
Et chaque pied porte aussi en lui-méme, et indépendam- 
ment de la tête à laquelle je le joins, des caracteres qui le 
distinguent de tous les animaux connus. 5 : 
Si donc je n’ai pas joins les pieds à leurs vraies têtes, à 
moins que je n’aye opéré un échange parfaitement réci- 
proque, il ÿ aura encore plus d’animaux perdus, ou du moins 
non encore retrouvés vivans , que je n'en compte. 


D'HISTOIRE NATURELLE, 479 


SUPPLÉMENT 
‘Au Mémoire sur les plantes Onagraires , p. 315. 


Pi: EL L IUSSTITO. 


Dass un mémoire récent sur les Onagraires , faisant partie 
de ce recueil, nous avons confirmé ou proposé l'addition 
de plusieurs genres à cette famille. Elle paroît devoir encore 
être enrichie du genre Zsnardia, que la supposition d'un ca- 
lice supérieur avoit fait ranger parmi les Lytrhraires. Un 
examen plus attentif, confirmé par les observations du voya- - 
geur naturaliste Dupetit-Thouars, prouve qu'il a un calice 
tubulé, véritablement adhérent à l'ovaire; il est à quatre 
divisions, et ne renferme point de corolle ; le sommet deson 
tube porte quatre étamines disposées autour d'un style simple 
terminé par un seul stigmate; ses divisions couronnent le 
fruit qui est une capsule à quatre loges polyspermes. Ce 
caractère est parfaitement conforme à celui des espèces de 
Ludwigiaqui sont dépourvues de pétales,et particulièrement 
du L. nitida de Michaux, fl. Amer. 1, p. 87 , qui est peut-être 
Ie Z.apetala de Walther,et le L. repens deSwartz. En exami 

nant méme avec attention cesdeux plantes , et lescomparant 
entre elles, on est forcé de croire non-seulement qu'elles 
sont congénères, mais de plus qu'elles ne sont que deux 
individus de la méme espéce dont les feuilles sont plus 
alonsées dans le Ludwigia, et plus arrondies dans PZs- 
nardia. On peut donc ou supprimer ce dernier genre et Fe 


474 ANNALES DU MUSÉUM 

réunir au Ludwigia, ou mieux encore le laisser subsister 
.en lui réunissant les espèces de Ludwigia qui sont dépour- 
vues de pétales. Nous adoptons plus volontiers ce dernier 
parti, parce que le défaut de corolle, qui est un caractère 
assez important , ne se présente pas ici comme exception 
dans une seule espèce, mais existe dans plusieurs qui dès- 
lors peuvent bien constituer un genre distinct. Tels sont le 
L. microcarpa Mich. fl. Amér. 1 , p. 88,ou L. glandulosa, 
Walth. Carol.38;le JL. mollis, Mich. Amér. p.90, et peut- 
êtrele L.trifolia, Burm. fl. Ind. 57. Cette dernière a, comme 
le L. nitida, les feuilles. -opposées . suivant Burman; elles 
sont alternes dans les deux. autres. dont. le port est un 
peu différent, et qui i semblent tenir le milieu entrelesdeux 
genres. L'une d'elles , L. microcarpa, présente au premier 
aspect quelque ressemblance avec de petites espèces de sali- 
caires, et cette conformité extérieure existe pareillement 
entre d'autres Ludwigia et des genres de la famille desLy- 
thraires; ce qui prouve l'affinité de cette famille avec les Ona- 
. graires dontellenese distingue que par lecalice nonadhérent. 
Nous profiterons de ce supplément pour rectifier une cita- 


notion. quen Dou tenons "de er iR qui ‘ayant 
observé dans le jardin.de Cels cette plante dont les graines 
voient été envoyées de Ténériffe sous ce nom, reconnut 
-le premier son identité. avec celle que nous avions dans nos 
herbiers, sous le nom. de. JRoyena , et avec. la. description 
donnée par Linuxeus fils. Alla fait pareillement. connoître à 
- Bory -Saint-Vincent, qui l'a décrite et figurée d'a prog 
Amin, veaga sur les Iles F DEEE p. 327 "A 


U D] ) 


tion dans le memoire sur les naar En. grant du 


an | 
| 
| 
| 


D'HISTOIRE NATURELLE 475 


CORRESPONDANCE. 


LrrTREs du capitaine BavprN, commandant en chef 
l'expédition des découvertes, au citoyen de JUSSIEU , 
Rest: au Muséum. 


Abord d de là corvette le Orpi; baie de Coupan , île de Timor, 
m. — an XI. À 


* lue : 
E » X 4 


€ TOYEN; 2 : 

Des raisons de santé obligeant le citoyen Leschenaud à se rendre à l'Ie-de- 
France , je ae de son n départ pour vous donner de mes nouvelles. 1 Erstens 
"ud sera gere nos travaux. 

. Les côtes sud et sud-ouest de la Nouvelle-Hollande s sont terminées; les îles 
Hunters, qui forment au sud et à l'ouest l'entrée des grands détroits de Banks et 
de Basse, fixées; les îles King et Borda contournées; le golfe de la Misantropie 
et de la Mélomanie achevés; la côte au nord des îles Saint-Pierre et Saint-Fran- 
çois arie j p ce de or complétée; le Port du Roi Georges examiné, 

insi qu’une p Je côte entre ce port et E Pelée , mal yue par Vancouvert 
et pigs Torta — à e ep ssources decem peut 


Le besoin d'au | m'ayant obligé à u une seconde relâche à Timor, je my 


jen ee que personne aite malade , à Pi iopo ‘du citoyen TE 
naud , notre botaniste, qui se rend à Batavia, etde là à FIle-de-France. | 
Il me tarde d'avoir des no velles de l’arrivée du Natı 7 aliste , et de savoir 
si les collections que je Jui ai remises sont rendues à leux destination , peut-être 


476 ANNALES DU MUSÉUM 

serons-nous moins heureux en ce que les plantes vivantes, que nous avons 
recueillies par-lout où nous avons passé, souffrent beaucoup du séjour en mer; 
plusieurs méme sont déjà perdues. Les quadrupèdes , comme kanguroos , émion 
et umback sont en bon état et bien accoutumés à bord ; il m'en reste dix des 
premiers qui sont plus gros que des moutons , quatre des seconds, et senlement 
deux des troisiémes ; j'ai encore une cinquantaine de beaux oiseaux de diffé- 
rentes espéces. 

Le citoyen Guichenot , jardinier , travaille beaucoup ; son zèle et sa con- 
duite méritent les plus grands éloges; son herbier est trés-considérable ; ses 
collectious de graines sont nombreuses et bien soignées. Nos savans s'occupent 
beaucoup aussi, mais leurs travaux ne me sont pas aussi bien connus, Notre 
voyage sera le plus complet qu'on ait entrepris. Je pars pour le golfe de la 
Carpentarie que j'ai résolu de visiter , de méme que le cap Walch , sur la côte 
de la Nouvelle Guinée. Avant six mois je compte être à l'Ile-de-France, 
et dans un an au Hävre. Je vous prie de me rappeler au souvenir des pro- 
fesseurs du Muséum et des membres de l'Institut qui s'intéressent à nous. 


Salut et amitié, 
Signé, BAUDIN. 


A bord de la corvette le Géographe, Ile-de-France , 
z ; le 25 thermidor an XI. 
CiToYEN, : 


` Un bâtiment danois qui part au moment de mon arrivée dans cette colonie, 
me donne le moyen de vous annnoncer mon prochain retour en France. 
J'attends que ma santé et la saison me permettent de tenir la mer sans danger 


nonr lac — 
VEM ES 


départ du Naturalistes S SEE d 

Les maladies que nous avons éprouvées pendant notre dernier séjour en mer 
sur la côte nord de la Nouvelle-Hollande , nous ont enlevé le citoyen Bernier, 
notreastronome , que nous avons tous regretté. J'ai été fort malade , eL ne suis pas 
encore rétabli; je n'ai pas la force de vous donner des détails : je puis seulement 
Vous assurer que les intentions du Gouvernement sont remplies, et que notre 
Yoyagesera honorable pour la France, Salut et amitié, —- 

: S = d : es : : Signé, BAUDIN. 

Nota. Les papiers publics ont annoncé que le capitaine Baudin étoit mort à l'Ile-de-France , le 

: 29 fructidor, mais nous D'avons reçu aucune nouvelle officielle de ce Dchenx événement, 


erem Ree ne dd db QUE ut je un terra and nues permenné ous dé 


he 


DHISTOIRE NATURELLE 477 


ET AT des graines et des végétaux vivans donnés au 


Muséum par les établissemens et les particuliers avec 
lesquels il est en correspondance , depuis le 1." vendé- 
miaire, jusquau1."" messidor an XI. 


z ; GRAINES, VÉGÉTAUX 
: vivans. 


Rec de M. Hamilton , botaniste , cultivateur 

à Philadelphie, 106 espèces de graines de l'Amé- 

rique septentrionale , ci . . + 106 

“Reçu de M. l'abbé Pourret, sue & 

Orense , 60 espèces de graines récoltées en Es- 

pagne , ädla frontières du Portugal, ci . . 6o 

Recu de M. Pascal, professeur et directeur 

du jardin de botanique de Parme, 197 espéces 

de graines demandées parle Muséum „ci. . . 197 

Recu du citoyen Dekin, professeur d'histoire 

ga naturelle de l'école centrale du département des 

B Deux-Nethes à Anvers, 14 espèces de végétaux 

en nature qui manquoient à la collection du Mu- 

séum, ci . s 14 
Lees de MM. De et Kennedy Jardins Uo 

E nistes e de Londsgs | 4 caisses is) dm MB A E 


= idis med sont I Forero état 


AN XI 
VESDEMIAIRE. 
de conservation , s s His 
Reçu du sec Tii, Foai uli i 
vateur à Milan, 13 espèces de graines de végé- * 


_ [aux étrangers, demandées par le Muséum, ci — 5 
EE. . “HP uui | 
s Pid UNE 5. UE EE 62 


478 ANNALES DU MUSÉUM 


GRAINES. VÉGÉTAUX 


Gi-degus, V s uis x; ger 376 


Reçu du citoyen Noisette, jardinier botaniste 
en Corse, 5o espèces de graines de végétaux , 
récoltées dans cette île, et parmi lesquelles se 
trouvoient. plusieurs litres de celles du pin La- 
titoa o 1 2p e lo E 50 
Plus, duméme, 11 espéces,de bulbes de plantes 


. . 


par le citoyen Delaunai, 8 espéces de graines 
de plantes’ étrangères, intéressantes par leur 
echoes UR, CINCO! RM RI FARE ec 8 


Recu du citoyen Céré, directeur des cultures 
de naturalisation à l'Ile-de-France » 121 espèces 
, de graines récoltées au Bengale, et parmi les- : 
quelles il s’en trouve de précieuses. ci . , , ‘121 

Reçu de M. Cavanilles ; directeur du jardinde . 
botanique de Madrid > 1000 espèces de graines, . 
la plupart récoltées dans le jardin qu'il dirige, .. 

J ee 1 


* 
SQ] 


EI : Du poat . SPa ucs 


. x 25. 
Rot Fiat 
ra FA 4 

" 


P" PR ota mt 
espèces de 


Reçu du citoyen Ruffo , propriétaire cultiva- 
teur à Laric : département des Hautes-Alpes , 
8 espèces d'arbres fruitiers, tant en pieds qu'en - 


Eu . * Se 1 


é 1,556 


vivans, 


114 


39 


TU A D OR CPE ENT SU TEM I 


YRIMAIRE.. j E 


* 


D'HISTOIRE NATURELLE. 479 
GRAINES Vécéraux 

vivans. 

Ci-dessus. . . . : — T0 225 


Recu du citoyen Laurent, UR dor boloniste 
en chef du jardin national des élèves de la ma- 
rine à Brest, 10 espèces de graine récoltées 
dans les Indes, ci. - . . 10 

Reçu du citoyen Nocca , ee 2 E 
nique à l’université de Payie , 800 sachets de 
graines récoltées dans le jardin qu'il dirige ; dont ; 
À environ le tiers sont utiles au Muséum, ci, . , 800 

Reçu du citoyen Lechartier, jardinier flen- 

'riste à Caen, trois espèces précieuses de Protea 
qui manquoient à l'école de botanique du Mu 


todo MT dolent 


éum , ci . SVT AT TES up 3 
à de M. Sara n Jardinier mat d 
is du 1 .de. eg- 
iTi LR oH M re. 


Recu du citoyen Firmin , secrétaire de la so- 
ciélé d'agriculture du département du Var, 18 
re fon qui. croissent i d 


| Ke dm citoyen ro x: pum el pro- os P 
-fesseur du jardin de ue de Hallen Prusse, | ; 
-150 espèces de graines de sa récolte, demandées 


À por le Muséum , d. V Rr 43 "i d ho M i +, 


480 ANNALES DU MUSÉUM 


GRAINES., VÉGÉTAUX 
Vi 


Ci-dessus. . . . 

Recu du citoyen Dupont, 'eullivàtear: de ro- 
siers, 10 espéces derosesqui manquoient à l'é l'école 
de bótini du Muséum , ci. . 

Reçu de M. Ranffls aires | à Salsbourg 
en Baviére , 219 espéces de graines demandées 
pour le jid du Muséum, ci. . . ` 

Reçu du citoyen Grind , Secrétaire de la 
société d'agriculture du départéiticat des Ar- 
dennes à Mézières, 8o espèces de graines ré- 


Nos... 


à Quimper, 8 espèces de Anine. demandées 
spécialement , dE os 

Recu du citoyen Pendant Pr dis 
tubercules de la patate rouge et longue, cultivée 
en Espagne, ci. . 

Reçu de M. Dei Grimaldi TN 
Gênes, 79 espèces de graines récoltées dans son 
jardin , et Wi sont "ed à cei du Muséum "tw 


jardin de botanique de l'école centrale du dé- 
partement de la Seine - inférieure , à Rouen, 
des paquets de greffes de 24 e pommiers 


tLoire, à Cholet, un pied et des greffes d’un 
qu'en nivóse, et qui sedg à l'écolé du 


Miet o E 


| ariété de rin euo) de Hollande ) dunt 
les fleurs et sür-tout les fruits sont d'un volume 


> . 2,651 | 293 


coltées dans les montagnes des Ardennes, ci .. 
Reçu du citoyen Bonnemaison , Gihiysteur : 


Recu du citoyen Varin , jardinier en chef du 


et desir: kt fruits sont re à à faire 

le ci Are. d^ v: E i 
i e, ci RT 

Regi du res Decem. sope Fire 


runier particulier dn les fruits ne mûrissent 


A 


10 
219 
80 
8 

L 
79 

24 

1 

9,037 28 


* 


DHISTOIRE NATURELLE. 
: GRAINES | 


VENTÓSE . . . 


GERMINAL : ., 
Via Ses X ic 


1 septentrionale, ci . = o » - M 


Ci-dessus , . . | Xrvabek)« a MODE 


trois ou quatre fois plus grand Jes les autres ce- 
riiers,ci . + 
Kein au ien Macé 1 Jardres en a du 
jardin de botanique de l'école centrale du dé- 
partement dela Dordogne, ios e de «omm 
d'arbresfrutiers. . . . . . 
Recu du citoyen MEFR dédie s 
directeur des jardins de Praslin, 50 arbres et 
arbustes de pleine terre, propres aux regarnis 
de l'école de botanique et dela pépiniére,ci. … 
Recu du citoyen Delahaye , jardinier en chef 
des pépinières nationales de Versailles, 56 es- 
pèces et variétés d" arbres et arbustes de „pleine ; 
tree. + + 
Reçu du citoyen Lezerr 
pépiniérenationale du Roule, E ced arbres . 
et m peur ieu. * + 


Recu du iiye Adrien Lt, néincalisle. 
108 iot - one eue en Hong ui 
AI 


a campagne, ci 106 


Reçu de Sir Joseph Banks, naturaliste, pré- 
sident de la socicté royale de Londres, 75 es- 


pèces- de graines de la Nouyelle-Hollande 5 ck 95; 


Recu de M. Brotero, boumiso de Lis onne, 


| 


cH Mad QE 


peene et aba apportés de poo 


en da citoyen Cels, Pate de Pins- 


gs titat, 16 espèces dames et de md. qui 
— au Mie, ci x ud a 


3329 


481 


Vécéraux 
VIV. 


289 


394 


482 


FLORÉAL . 


LE 


ANNALES DU MUSÉUM 


GRAINES. 


e. Ci-dessus, - - + + 3,329 


Reçu da prince de Feist 100 espèces 
| on variétés de rosiers, remärquahles pour la 
plupart par la males, la couleur et la beauté 
de leurs fleurs, ci... e 

Reçu de M. Panel: a Porhigal: e 
paquets de greffes de 10 espéces d'arbres fruitiers 
ans'les genres du pommier et du poirier , re- 
connus les meilleurs e et avec les noms du pays, ci 

Reçu du citoyen Péïin, cultivateur, 60) jeunes 
plants e argenté, ci. A" $e 

Re a duci ty de Toons: m. bail, E 


Reçu ` dú citoyen Parisot , herboriste, dis 
plantes de genest , de geuévrier ,de laur ses „etc. 
au nombre de 15 espèces Sehe oe 

Reçu du citoyen Puymorin , Paaa K cb 
tivateur à Toulouse » 6 espèces de plantes et des 


pos 


/ Re du citoyen Desfontaines P professeur au 


| grainesde ; eii TJ stat récoltées dans MBA... 1 


| Me €. ” Nu de te. s 1 1 
(s tiy f * 


mtr ORUM T 


sur a bien A département c di Rho óne, ci + i 


Muséum , 100 espéces d e goss récoltées aux | s 
environs de Fan e Barbarie , 4 Ab 
| par le Const le résidenc 56 100 | 
"jas de M. Behndber ; Biete du Cardi 
de botanique d'Erland, 69 aps de graines 
démandées par le Muscum, c : 69 
Re çu du Citoyen Miollis > pr UE à US | | 
dé d hes-du-Rhóne ,12espéces iis. 
teš propres à ce ele ies 
àla pépinière du Do a —À 


VÉGÉTAUX 
vivans. 


394 


586 


PRAïIRIAL. 


D'HISTOIRE NATURELLE 


Graixes. Vio es 


Ci-dessus 3$ 53 à "ASE 


Reçu de M. Martin Vahl ho de bota- 
nigue à Copenhague, 180 espèces de graines du 
ardin de botanique dcia Norwége, ci . « + 180 

. Reçu de Miladi Amélia Hume, 17 espèces ~ 

e graines nouvellement arrivées des Indes 
orientales, plus 9 plantes - en naturé , Gi. + . 17 
Y ecu de M. Lambert , botaniste ang Y au 


Ac pécesde g 


* 


orientales (celer envoi i est précieux P ak, < A6 
Reçu du citoyen ] Brard, correspondant du. 

Muséum dans les îles Anale., 5 envois de 

Pini B récoliées à la HERO. à Sainte- 


Crois à Saint-Thomas > depuis lezer .vendé 


x 


pa 
T 


| de végétaux, la ie intéressans par leur 


à "T dade ; 
D mt 3 


rareté iE et leur usage; ci TEES 160 ; 


DU ii DEP S ea eem 4,084 


à 
PE * * 
489 ee 
vivans. 
^ 586 
Ld 
9 
595 


484 ANNALES-DU MUSÉUM 

T'aBLEAU des productions végétales distribuées et reçues 
par l'Administration du Muséum national dire 
naturelle , depuis le 1." vendémiaire j jusqu'au 1." mes- 
sidor an XI. 


Aux écoles spéciales , centrales et lycées de pe CA. Inpivipvs. 


la République. 


rbres, ar- Jardins nationaux et de sociétés d'agri- 
e cb eulture républicoles. 
wp i 3 Ns à | E : 
vaces, tubercules , Cultivateurs avec le 6 ái 15 S8 
bulbes, marcottes ` 2419 99 


bg 

greffes et boutures Muséum. 

dounés, —— Propagateurs de végétaux étrangers 
ibas À Rr Cia. 1 11 


nce 


| 
À ' Pr Pas à 


le Muséum. $a 


À 42 écoles centrales des — de 
la République. . . . . 9,365 Fe 

À 37 jardins d'économie LE ` médici- 

naux et de botanique ; des sociétés 

libres d'agriculture, des hospices ci- 

vils , militaires et de la marine, des 

anciennes universités de médecine ; 


i Ea graines de la des écoles vétérinaires et de plusieurs 

ernière Nedis 3 

propres à étre se- communes. . . . 5,576 

mées, distribuées. | A 351 propriétaires, be ed res pé- 58,276 


.p » 


piniéristes et amateurs qui se livrent 
d Ru riens 


grès des sciences et de l’é économie: ru- 

rale en France. . . . 26,560 

A 84 jardins d'agriculture et de kaiko 

eoloniaux ou étrangers en correspon- 

dance avec le Muséum, , . . . 16,775 
———— 


reru. perdant” pendant S i En végétaux vivans et de différente nature, — 
oes En graines de divers climats: o. O84 


TABLE 
DES iim 


MÉMOIRES ET NOTICES- 


Contenus dans ce troisième volume. 


HAUY. 
JMEnornz sur les Tourmalines de Sibérie. page 233 
Observations sur l'électricité des subst stalliguess ~ 309 
^ e RA UJAS-SAINT-FOND. dicm 


: Mémoire sur quelques Fossiles rares de Vestena-Nava dans le 
V'éronais, qui n'ont pas été décrits , et que M. de Gazola a 
donnés au Muséum d'histoire naturelle en l'an XI. 48 


Essai de classification des produits volcaniques, ou prodrome de leur 


arrangement méthodique, | .. : : 85 
FOUROROX. a 


Mémoire si sur les pierres aiia d ci [ hère ,et f sur 


nonce d’un nouveau. métal Lies accompagne cette espéce de 
mine. | 149 
Ænalyse des calculs de la vessie urinaire d’une chienne. 304 
Mémoire sur un nouveau minéral de l'Ile-de-France, reconnu par 


-Fanalyse pour un véritable phosphate de fer pur et cris- 
| | | 403 


T + 63 


» 
386 TABLE DES MEMOIRES 
JUSSIEU. 


Troisième Notice isto Mau sur le Muséum Thistoire naturelle, de- 
puis 1682 jusqu’en 1718. 
x Mémoire sur le, Cantua , genre de plantes de la famille des rene 


moniées. ^ 113 
Sur le Solanuin cornutum du M exique. 120 
Mémoire sur quelques espéces du genre Hypericum. | 159 
Mémoire sur quelques nouvelles espèces d’anémones. 245 
Observations sur la famille des plantes onagraires. 315 
Supplément à d ce mémoire. * 473 

THOUIN. 

Note sur la cultus des patates et des pommés de terre. res 
Notice sur l’introduction des bruyères en ie » et sur leur culture 

dans les jardins. . 326 
Mémoire sur la culture des Dahlia et sur lén usage dans l ornement 


‘des me ee | 420 
GEO F FRO Y. 


Mémoire sur les espèces du genre Dasyure. | . 558 


LAMARTE. 


ann? 


res pleurotome et cérite E yit | 


o 


CU y 1 E R. 
Description ostéologique du rhinocéros unicorhe, —— 32 
Description ostéologique du tapir. T 129. 
De ctam MSN et p du- mas » LS capensis. 


174 


NP en s 


- 


ET NOTLCES 4m 487 

Sur les espèces d'animaux dont proviennent les o$ fossiles répandus 

dans la pierre à plâtre des environs de Paris. Premier mé- 

moire. Restitution de la téte. 275 

Suite des recherches sur les os fossiles de la pierre d plâtre des envi- 

rons de Paris. Deuxième mémoire. Examen des dents etc. 364 

Suite des recherches , etc. Troisième mémoire. Restitution des pieds. 

| ` dé2 
 DAUDIN. 


Mémoire sur une distribution PETREA me ge mouverens bcp à 
des animaux. 

Description de la pie-grièche d gorge rouge , et notice sur les lle 
des colluriens , des moucherolles et des tourdes, 144 


DELEUZE. 
Notice hislorigik suf André Michaus, EN t uz 195 
L ATREIL L E. 


Oeren sur V Abeille pariétine de M. Fabricius , et considéra- 


+. tions sur le genre auquel elle serapporte. … . 251 
pus mon du Muséum national dhistoire naturelle, 163 
RA m o N D. 

E qyage au sommet du Mont-Perdu. A HY 74 
| n t P OITE AU. 5 WOO. not 
Mémoire sur le Thouinia nouveau sr la fimile dici 
+ , Supindi, Juss, OR RE 70 
s | CORRESPONDANCE. 


Zaura A. A.de Humboldt au citoyen Delambre’, P Membre de 
MSS P Institut national , datée du Mexique: > -> 228 
65* 


e | I iis 


M 


488 TABLE DES MÉMOIRES 

Lettre de MI. À. de Humboldt et Bompland à l'Institut nalional. 
| i 396 
Lettre du capitaine Baudin. S 475 


Etat des graines et des végétaux vivans adis au Muséum par les 
lissemens et les particuliers avec lesquels il est en corres- 

| pondance, depuis le 1. vendémiaire jusqu'au 1:27 messidor 

an XI. i 477 


$ 


Ixrcarron SF Gravures du troisième volume. 


" ; OX 
Planche E ai Vestena-Nova. TRS pensii e 8 
.. A. Fig. 1 et. een ; į fig. 3 3 et 4. Crénatue 
mytiloide. | 25 


N. B. Les chiffres Dus été transposés sur la planche, 

la Crénatule aviculaire qui est représentée fig. 1 et 2, 

est nommée mytiloide , et réciproquement. Il est essen- 
 diel de corriger cette faute. ! | 


SOT Squelette du rhinocéros unicorne. cur 32 
IV. Méchôires du rhinocéros unicorne et du Phinoginos bi- 
à ‘corne. ibid, 
à V, Dents Teta du rhinocéross ibid. 
* VI. Thouinia m nie. T MES 70 
aes ea rifol no ub doses us: ET PS] 

vi m "à 
"y pre: Serea EE OT 120 

X. Squelette du tapir, 132 


XI, Xil, XIL et XIV. Dents " os Jossiles qui Paroissent 
avoir appartenu à des animaux dis gu du tapir. ibiq. 


XV. Pie-grièche à gorge rouge, . 144 
XVIL 7, Hypericum tarioifolium;a ja , H struthiolæfolium; 
; 3 ; H. Sile noides, Dina a hi : 459 
xvi. Hypericum elatum, tet d eniT aA 
; * * 

& 


* 
INDICATION DES ÉGRAVURES. _ 489 
“XVIII. Squelette d’un jeune daman. 171 
XIX, Téte et mâchoire de daman; - ibid. 
XX. 1, Anemone alba; 2, A. PeO A. Isopy- 
roides, 245 
XXL 7 , Anemone EAE AA 2, À. thalictroides ;3 , A. tri» 
lobata. ibid. 
XXII +; Anthophore pariétine ; 3. Chiroscelis à deux la- 
cunes ;3 , Panops de Baudin. 251 
XXIII, XXIV, XXV, XXVI, XXVII, XXVIII et XXIX. 
Dents et os fossiles du paleotherium medium. 275 


ARE, Fructification de quelques plantes de la famille des 
Onagraires. 1 , Proserpinaca; 9 Myriophyllum ;3, Hip- 
puris; 4, Lopezia. ! 315 

XXXI, XXXII, XXXIII, XXXIV, XXXV , XXXVI. Dents 
-etos fossiles qui se trouvent. dans M per d plátre des 

. environs de Paris. ae 364 

XXXVII. Figure des trois espèces r Dahlia, imprimée en 

couleur. 1 , D. coccinea ; 2 , D. rosea; 3 , D. Pinnata, 420 

Nora. En gravant les noms au bas de la planche, on - 
a fait une erreur qu'il est essentiel de rectifier. 
Au lieu de Dahlea, il faut lire Dahlia; au dui de 
Dahlea purpurea , 77 faut lire Dahlia coccinea. 

XXXVIII, XXXIX, XL, XLI, XLI, XLIII. Os fossiles 

. de la pierre & plâtre des environs de Paris. 442 


+ 


a 


TABLE AÉPHABÉTIQUE 


DES xx 


TICLES 


Ciliténtis duis ce troisième Volume. 


À. 


A BEILLE. Considérations sur ce genre, 
251. Abeille pariétine de Fabricius, 
ou Anthophore pariétine. Sa descrip- 
tion, 252 et suiv, Caractère de ce 
nouveau genre. Abid.. 

Amérique septentrionale. ( Voyages de 
Michaux dans?) 201 et suiv. Plantes 
nouvelles qu'il y a trouvées , 202 et s. 

Analyse chimique, nécessaire pour déter- 
miner la nature des minéraux ; 405 

Analyse chimique des pierres tombées 
de l'atmosphère à l'Aigle et à Ensis- 
heim, 106 et suiv.—du platine brut, 
191 et suiv.—des calculs de la vessie 
urinaire d* une chienne , 504 et suiv. 

s dum nouveau minéral de T'lle-de- 

André. Vesscintid Michaux: 

Anémone. Mémoire sur ce genre m 
plantes , 245 et sui. Description de 
sixnouvelles espèces, 247 et sui. 

Animal carnassier dont on trouve les 
os fossiles dans les carrières de 
Montmartre, 382. 

Animaux. Distribution méthodique de 

Jeurs mouvemens progressifs , 55 et 


suiv. 
Animaux Foise int on trouye les os 


m 


áo9 et suiv.. | 


Des Sos PARAL. : 


S i 


Jossiles dans la pierre à plátre des 
environs de Paris , 152 et suiv. 275 

- et suiv, 564 et suiv. 442 et suiv. 
Ænoplotherium. Animal fossile des car 
rières de Montmartre, 370 et suiv. 
Description deses dents, i5. — Pour. 
quoi ainsi nommé, 575. Espèces voi- 
sines de l'anoplotherium , 579 et suiv, 
. Piedsde cesanimaux rapportésà leurs 
têtes, 465 et suiv. 
Ænthophore. Etablissement de ce genre 
d'insectes , 252. Description de l'an- 
thophore pariétine ou abeille parié- 


tine de Fabricius , 354. Ses moeurs, - 


257 et suiv, 

DFEN peintre , atlaché au jardin pour 
la collection des vélins., et Successeur 

de Joubert, a 6 


- 2 
in Lettres du capitaine ) , 


longiflora L. ) Son introduction et $a 

naturalisationen France. 428, 429 
Bompland. Lettre de MM. Humboldt et 

Bompland à l’Institut national , 396 


| lin. ( 475 | 
Belle-de-nuit à longues fleurs ( mirabilis 


d 


et suv, | 


* Botanigus. Voyez àla table précédente 
l'indication des articles de MM, de. 
Jussieu , Thouin et Poiteau, 

Bruyères, Nc otice sur leur introduction en 


" 2 * x 3 
d s pu 


+ 


* 
L] 


- Europe, et sur leur culture, 527 et 
suiv. 


C. 


Calculs. de la vesci urinaire d'une 

= - chienne. Leur analyse, 504 et suiv. 

Cantua,genre de plant ggde la famille des 
polémoniées.s Observations sur ce 
genre , 115 et suiv. Description de 


sept espèces, 117 et suiy. 
Canots d'écorce (comment les sauvages 
font les) , “ 210 


Caractères apparens et eo e insuf- 
fisans pour déterminer la nature des 
minéraux sans le secours de PENA 

5 


chimique, lan 


49 
Cergodea , plante Quit ee le milieu entre. 


les onagraires | etlesficoïdes, 319 
Cérite, genre de coquilles. Observations 


sur ce genre, 268. Description des - 


soixante espèces fossiles, 270et suiv. 

« 543 et suiv. 456 et suiv. 
Chiroscelis nouveau genre d’insectes. Son 
caractère " 261. Description d'une es- 


péce , 262, 265 
Colluriens , famille d' oiseaux. Leur carac- 
tere, 145 , 146 


Correspondance Lettres de M. Humboldt. 


M. Delambre, 228; à l’Institut 
Bes. E menie pens muc 
irigos Etat dé graines et Me 
taux vivans que * Muséum a re 


ou quiae envoy 
uim et suiv. 
Crénatule ; nouveau genre de coquillages. 
ol et; suiv 
EREA, A 


Ris m 


#91 


Caractère du genre , 28. Description 
de deux espèces, 29 et suiv. Voyez 


- aussi l'errata , page ^ , à cause 


ne fant v". 


où les noms ont été transpose 
Culture des patates , 184 et suiv. — des 
pommes de terre, 187 et suiv. — 
des bruyères ,. 351 et suiv. — des 


. dahlia , 425 et suiv. Dans ces divers - 


articles se trouvent aussi des observa- 
tions générales sur la culture et la na- 

turalisation des plantes exotiques. 

D. 

Dahlia ia.( mémoire s sur les ). Description 
de trois espèces , 420 et suiy. Leur 
- eulture , 425 etsuiv. Leur usage pour 
. l'ornement des jardins 17.455 
Daman , Hyrax capensis (Description os- 
.. téologique et L comparative du ), 171 
et suiy. 
Dasyure, Mémoire sur les espèces de ce 
genre d'animaux , 555 etsuiv. Carac- 
^ tére du genre; 562. Caractère des six 
espèces. — | 565 
JDents. Importance de la connoissance des 
dents dans étude de animaux , 39 


- Ee I OG BU 
Dents. init d HERO! 45 et suiv. 
 — d'animaux voisins du tapir, 152 


et suiv. — des animaux perdus dont 
les os fossiles se trouvent dansla pierre 
à plátre des environs de Paris, 275 


et suiv. 364 et suiv. 
Daiki j disce d'anatomie au jar- 
din, 14 


Electricité des substances métalliques T: 
509 et suiv. - 


. 


Fagon,professeur au jardin, 1. — nommé 
intendant , 2, — céde sa chaire de bo- 
tanique à Tournefort, 5. — devient 
surintendant du jardin , 7 . — nomme 
professeurs Vaillant et A. de Jussieu, 


7.— meurten 1718 , 17 
Fer natif , abondant au Mexique et au 
érou, « 401 


Fossiles. Animaux s dont on trouve. 
lesos fossiles dans la pierre à plátre 
desenvirons de Paris, 275et suiv. 564 
etsuiv. Coquilles fossiles des environs 
de Paris, 163 et suiv. 5 275 et suiv. ; 
545 et suiv.; 456 et suiy. Fossiles 
de Vestena-Nova , 18 et suiv. — du 
Mexique et du Pérou, 398 et suive 
"Elus fossiles ; 20 


iom G, 
Gazola. Sa collection de poissons fossiles i 


is 18 etsuiv. 


egenis oL ET. eM 


€ et suiv. pararme "mee (Voy. 


Fossiles, 

Graines et végétaux vivans (état des } 
. que le Muséum a reçus de ses corres- 
pondans pendant Pan XI , 477; En- 
Kal di abbupe ges aite put le Mu- 
séum , 

Granit. Ne se et + que dans 

-: lesrégions Jes plus basses, 399 


.484 


LPHABETIQUE 


He e. 
Hippuris , plante voisine des onagraires, 
- Sa fructification , 525,325 
Humboldt. ( | de M, ) écrites du 
Mexique | Sa Delambre, 228, 
à l'Institut national, 596 
Hypericum ( mémoire sur quelques es- 
pèces d’ ) , 159. Description dequatre 
nouvelles espèces : | 160 
Hyrax capensis. kcu Daman, - 


Tsnardia ; plante de la famille des ona- 


graires, 475. Ses rapports ayec le 
ludwigia ? ' ib, 
Jussieu ( Antoine de ) nommé profedieur 
* au jardin , 8. Ses travaux, 9 et suiv, 
Jussieu ( Bernard de ) succède à Vaillant 
dans la place de démonstrateur , 10, 
Notice de ses travaux , ib, 
zy co i | 
Laves ( diverses espèces de ) , 87 et suiv, 
Leur configuration , 95. Leur vitri» 
fication , 94. Laves décomposées, 98 
Langoustes de la collection du Muséum, 
.. 588 et suiy. Description de cinq es* 
"er #01 
n voleurs or g8 


Lopesia, Pr m de estte ans = 
; 325 


datei 3 deme eme espéces de ce genre 


à l'isnardia . » 473 

M, 
Métal no qui s ti cootra 
tine brut , < 155etsuiv, 


Métaux qui acquièrent l'électricité vi- 
trée, et métaux qui acquièrent l'ér 


DES AR 


lectricité résineuse , $12 
Michaux (André), voya geur naturaliste, 
— >Notice tongue sur sa vie el ses 
voyages ;, - 191et suiy. 
Minéral nouveau - de, l'IHede-France, 
405 et suiv. Son histoire , b. Sonana- 
lyse, 409 et dies surles 
déux partiesc Pre et A 

de ce minéral; <- “415 etsuiv. 

Mi inéralogie. Ne peut se nié ‘du secours 
de la chimie pour déterminer la na- 
ture des fossiles," 405 et suiv. Divers 
-&rücles de minéralogie. Voyez cor- 
REA fossiles , métaux , mi- 

; Inv platine tour volcans. 


Mexique et du Pérou, 598 | 


etsuiV. - 


Mirabilis longiflora. Voy .Belle-de-nuit. 
Mont-Perdu ( voyage au), 74 et suiv. 
Moucherolles , famille d'oiseaux. Leur 

caractére , +. 146 
Mouvemens progressifs des animaux 
(rm méthodique des).53 et 


t f 


sulv. 


Müscum pcc naturelle. ( Notice 
historique sur le) depuis 1682 jusqu'à 
1718, 1 et suiv. Envois de graines et 


Ebo vivans faits page i 
Mu 


Myriophyllim. ES. de: plantes v 


doas nnaoraires 21 Sa f ti on 


| EE > | r 
p 


N. 
— de s plantes exotiques , 
428 et suiv. 
 "Neptunistes et vulcanistes ; 95 


T 
rt 
I 


495 
0. A 


Obsidiennes de la Nouvelle-Espagne , 
598 et suiv. — Ne sont pas le produit 
des volcans, 400—Les anciens Mexi- 

. cains en faisoient des couteaux et 
^. des rasoirs, 401 
Onagraires (Observations sur la famille 
des plantes ) 515 etsuiv. 473 
Os fossiles gu paroissent avoir appar- 
tenu à des animaus du genre du 
tapir , 152 et suiv. Os fossiles d'ani- 
maux perdus qui se trouvent dans la 
pierre à plâtre des environs de Paris. 
Voyez Ammans perdus. 
| -umicorne , 33 "* 

et suiv. - — du tapir, 122 et suiv.—du 

e daman , , 171 etsuiv. 


LÀ 


Palæotherium. Quare HOT perdus 
dont on trouve les os fossiles. dans la 
pierre à plâtre des environs de Paris. 
Création de. ce. genre, 275 eb suiv. 

Description des dents du palæothe- 
-rium medium , ib. Forme.de la tête 
de cet anima], 290. Animaux fossiles 
qui diffèrent du palæotherium. me- 

dium ; soit- par-l'espéce,. soit. par le 

_ - genre,564 et suiv, Diverses espèces de 

dd paleotherium , 965 etsuiv. Animal 

voisin. du paleeotherium, 568. Pieds 

de cesanimaux A. rae leurstétes, 

465 et suiv. 
Panops nouveau dents d'insecles. Son. 
ie | caractère ; 263. Sa description , 265 
Patates ( Culture des) , 183 et suiv, Leurs 
variétés, |... | 740% 


64 


4 * 


9 TABLE Mrnaserrour 


Perse ( Voyage de Michaux en ), 196 et . 187 et suiv. Cause de leur détériora- 
suiv. Plusieurs des arbres et des tion, et moyen de les régénérer, 
plantes économiques que nous mL A08 et suiv, Leur culture, abid. 
vons sont originaires de ce pays, 198 Pórphyre. EN au Mexique et 


Phosphatede ferpur et cristallisé de l Ile- au Pérou; — y est par-tóut le - 
de-France. Sonhistoire, 405 et suiv. - site da feu v lcanique > 399—couvre 
Son analyse , _ 409 el suiv, . lesrochersgránitiques, - ibid. 
Pie-griéche à gorge rouge, Sa deserip- Pouzsolane 97 
tión, s 144 et suiv, Proserpinaca. -Cette plante: se rapproche 

Pierres dont se servoient | M du Cerçodea, 520. Sa place dans 

cains poür faire Pm instrumens tran- l'ordre naturel,520 et suiv. Parties de 
chans, Ex 401 sa fructification 324 


Pierres Eo didie de FOE Mé- Pyrénder (Voyags dms ts}; 74 et suiv. 


celles totiées à Aigle 6 floréal -— » cdm 
an XT, 101 et suiv. Leur descrip- hand: Son voyage au Mont-Perdu , 
tion eilet analyse,102 et suiv. Pierre 74 et suive 
tombée à Ensisheim. Son analyse, Rhinocéros unicorne( Description ostéo- 
108. Réflexions sur l'origine de ces logique du ) 52 et suiv, 
pierres , 110 et suive S. 

Plantes. Voyez Anémones , Cantua, 


Bruyères , Dahlia , ipeum, Schorl rouge de Sibérie ou Tourmaline 
jets à Polémoniées, Thoui- de Sibérie. Mémoire sur ce minéral, . 
253 et suly. 
Platine | brut ( Recherches sur le platine Sels sublimés dans les volcans , 

mn — Rene eme d A je n de deax), 


miee métal nou- : plante, . 120 et suive 


veau ; ibid. Soufre plie dan. les volcans, — 95 
Pleurotome , genre de coquilles, 165. E. 
Description de 25 espéces fossiles , s 


164 et suiv. 266 et suiv, Tapir ( Description ostéologique du ), 
Plumes fossiles, 26 122 et suiv. Animal voisin du tapir ; 
Polémoniées( Famille des plantes) Ca- * 152 
ractère decette famille , 13  Thouinia. Notre genre de plantes, 70» 
3 Pommes de terre ( foe variétés de ) Espèces, 72 


| CL LER. 495 
Tortes, famille d'oiseaux, Leur carac- Volcans. Classification des produits vol- 
i | — eaniques, 85 et suiv.— Produits vol- 
^s ri du Mexique et du' Pérou, 
233 etsuiv. ET leur dtr. "t 
; ibid. Jégétaux vivana et graines (Etatdes ) À id 
Tournefori vient à et est nommé dont le Muséum a fait ou reçu des 
professeur de »3:—publie ^ ^ envois pendant l'an XI, 477 et suiv. 


ince uai i n Voyages de Michaux en Perse et dans 
P Levant, ib.— Sa mort, 5 


l'Amérique septentrionale , 196 et c. 
7: nA suiv, — de M. Ramond au Mont. 
- rer 7^ etsuiv, —de M. Humboldt 
Vaillant, attaché au jardin, 6. — Sous- dans l'Amérique méridionale , 228 P id 
démonstrateur de botanique , 7. — et suiv. 596 et suiv. VU 
Sa mort, 10 J'ulcanistes et Neptunistes , 85 ^ ; 


jc i $ P A MR e a ee a m 


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E D i 
i e * um 3 + 


ERR 

Pag. 2, lig. 14.— 1791 5 lisez 1691. 
cie sm 15,— 1798; lisez1698. | b | 

11, lig. 50. — 1709. Après; lisez 1709 , aprés, ` 
~ 101 , MÉMOIRE sur les pierres —— — P , ele. jonie P. 

FovRcRoY. . 

—— 151 „lig. 17, effacez et 
— —lbid.. lig. 25 , de feu; lisez de ín. 
—— 255 ,lig. 11, attire ; lisez altéré, 
—— bid. lig. 21, n'attiroit ; lisez n'altéroit, 
—— 156, lig. 8 , attiré; lisez MES. 1 


a Ibid. lig. 22 5interne; lisez intenses 


520 , lig. 22 , non ; lisez nombre, 
—— Ibid, lig. 23 , trou ; lisez brou. — 
—— Ibid. lig.27 , réduit; Zisez réduite. 
322, lig. 14 , courtes ; lisez courts, 
Au bas de la planche II, au lieu de Crénatule mytiloïde ; lisez Crénatule 
aviculaire ; et au lieu de Crénatule aviculaires lisez Crénatule mytiloide $ 
ou bien transposez les chiffres, en metttant 1 et 2, àla place de5 et 4, 
. Au bas de la planche XXXVII , au lieu de Dahla; lisez Dahlia ; s d am 
lieu de purpurea; lisez coccinea, 


NE © aatia — ———— — ————-———————- 


Fosses de Jestena nova dans le 


i 


e 
i 
i 


Fenroneades 


Pl s. 


de 


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lig. ret 2. Crenatule mastilo ide. Lig Jet. Crenatule avicutau e. 
; t Le 


Huer def. et agua forte i 


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J HYPERICUM, silenoides. 2 HYPERICUM struthiolæfolium. 


TITI. PL. XVI. 


HYPERICUM ELATUM. 


Daman Hyrax. 


Squelette d'un jeune Daman 
a. Carpe drott; b. Tarse droit, TO ngu. 


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Cover. de. 


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1. Tete de Daman de Profit; kant 
2. OUC ETU LESSOUS, d. Machoire enfer Lean. 


PL. XX. 


i. ANEMONE isopyroides. 2. ANEMONE fumariæfolia. 1. ANEMONE alba. 
e de Luigné dot delher cuip 


3. ANEMONE trilobata. 2, ANEMONE thalictroïdes. 1. ANEMONE cuneifolia. 
Sophie. de Luigne! del. velker. Soufr 


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à deux lacunes P. à. Zanops de Baudm . : 
Marcel Seu, 


P s 4. Anthophore pariétne À 2. Paroscels 
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