ACTES
DE LA "
2 y 2
| SOCIETE LINNEENNE |
à
DB BORDEAUX, à
î
TOME x.
A BORDEAUX,
DE CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE ,
IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE ,
Rue du Puits Bagne-Cap, N, 4.
1838. |
|
Mo. Bot. Garden,
" 1897. |
|
ACTES
DE
LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE BORDEAUX.
N.° 51. — 5 JAnvrER 1838.
GEOLOGIE,
Il. Essar sur les Vallées dites d'érosion; par
M. LABROUSSE.
Messieurs,
Les nombreuses inégalités qui se remarquent sur la sur-
face du globe , sont le champ le plus ordinaire des investi-
gations du géologue. Ces escarpements, plus ou moins
abruptes, montrent, pour ainsi dire, à nu le travail provi-
dentiel et permettent de le suivre dans une foule de détails
curieux. D'ailleurs, le géologue se proposant l'étude des
révolutions qui ont amené notre planète à son état actuel,
se trouve à l'aise et comme dans son élément au mileu de
ces terrains où tout lui retrace l’image de dislocations vio-
lentes et de grandes révolutions. Il aime à étudier ces faits,
à les comparer, à les grouper autour d’une idée qui peut
bien n'être pas leur explication ultérieure et définitive ;
mais qui est un effort , et à ce titre, mérite l’indulgence de
ceux même qui ue lui accordent pas leur sympathie.
(66)
Aussi, Messieurs , c'est avec a Ne que je vais avoir
l'honneur de vous exposer quelques idées, pour lesquelles
je sollicite moins votre indulgence que votre judicieuse cri-
tique. Beaucoup d’entre vous ont déjà parcouru avec dis-
tinction la carrière où j'entre à peine, c’est à eux d'éclairer
ma route et de me prêter l’appui de leur longue expérience.
Vous savez, Messieurs, combien de systèmes on a ima-
giné pour expliquer la cause des inégalités de la surface du
globe. J'attends d'avoir terminé quelques travaux commen-
cés, pour vous présenter l'analyse de ces divers systèmes dont
quelques-uns supposent de laborieuses recherches et de vas-
tes connaissances. Maintenant, je laisse ce sujet, parce que je
nè veux faire qu'un discours de quelques instants. (Vote a. )
Vous comprenez , Messieurs, qu'il ne peut s'agir ici de
phénomènes volcaniques à qui personne ne conteste le pou-
voir de changer la surface des contrées qui en sont le théä-
tre. Beaucoup de montagnes leur doivent leur exhausse-
ment actuel. Mais ces agents terribles dont le nombre et la
vioience paraissent avoir diminué à mesure que les mers se
sont retirées dans des bassins plus resserrés , n’ont laissé au-
cune trace de leur action dans le département de la Gironde,
( Note b.) Moins encore ai-je à vous parler de la foudre ; sa
puissance se borne à hâter la chute de quelques rochers sus-
pendus aux flancs des montagnes, .
ILest donc évident que c’est à des causes d’une nature dif-
férente qu’il faut attribuer la formation de nos vallées : il mé
semble, Messieurs, qu’elles peuvent trouver une explication
suffisante dans les courants marins, dans l’action des agents
atmosphériques et dans la puissance érosive des eaux,
SI%— Des Courants marins.
L'existence des courants marins est un fait depuis long-
temps observé et signalé dans tous les traités un peu soignés
(67)
de géographie physique et d’hydrographie. Aussi je n’entre-
prendrai ni leur description ni leur nomenclature ; je dirai
seulement avec Buffon : « Les courants coulent dans la mer
comme les fleuves sur la terre : ils y creusent leur lit, ils
donnent aux éminences , entre lesquelles ils coulent, une
figure régulière et dont les angles sont correspondants ».
D'après cela, on conçoit que si les eaux de l'Océan
Atlantique ; tenaient encore en suspension les éléments
constituants des roches, et que ces éléments se déposassent
aujourd'hui , comme ils se sont déposés autrefois, la sédi-
mentation ne saurait avoir lieu, ou du moins, serait fort
contrariée dans le courant du Golfe du Mexique. Ainsi,
pendant que la lessive s’épaissirait de part et d'autre, c’est-
à-dire , pendant que la sédimentation s’opérerait en dehors
du courant, celui-ci continuant à couler sur son ancien lit,
emporterait au loin et disperserait non-seulement les molé-
cules que contiendraient ses eaux, mais encore celles qu'il
arracherait aux parois latérales : il ÿ aurait donc une vallée,
ou si l’on veut, un ravin sous-marin qui prendrait naissance
au canal de Bahama, passerait entre les îles Bermude et le
détroit de, Pantico, irait toucher la pointe la plus méri-
dionale du banc de Terre-Neuve , où ne pouvant plus suivre
la ligne droite, il se dirigerait vers les Acores, en formant
un angle extrêmement ouvert.
Quel que soit le système qu’on embrasse sur la forma-
tion des terrains primitifs; qu’on leur assigne une origine
crystalline ou aqueuse, il n’en faut pas moins convenir que,
long-temps avant la création de l’homme , la mer a couvert
toute la surface du Globe. C'est ce qu'attestent évidemment
les nombreux dépôts de fossiles marins empâtés dans les
roches des formations postérieures : leur intégrité souvent
remarquable, leur position presque toujours parallèle à leur
plus grand axe, l'ordre dans lequel ils se présentent, et qui
( 68
est généralement celui des zones qu'ils habitent dans nos
mers actuelles, dénotent clairement qu'ils ont vécu dans les
lieux, ou près des lieux où nous les trouvons.
Or , Messieurs , l'imagination ne consent pas facilement à
se représenter ces eaux dans un état de tranquillité absolue.
Si les courants de nos mers actuelles doivent leur existence
à la forme ellipsoïdale de la Terre, tout annonce que sa
forme a peu changé ; si on explique ces courants par l'at-
traction lunaire, notre planète était alors dans les mêmes
circonstances qu'aujourd'hui par rapport à la Lune. D’ail-
leurs, en examinant attentivement la série des roches sédi-
mentaires dans les coupes où les strates sont à nu, on en
voit les termes se succéder tantôt insensiblement , de sorte
qu'il est souvent difhcile à l'œil, aidé d’une forte loupe de
distinguer le point de démarcation ; tantôt aussi , on les voit
superposés brusquement et sans transition, ce qui annonce
une sédimentation interrompue par un mouvement de . élé-
ment incubateur.
Ici, Messieurs, je vous ferai remarquer un accord frappant
entre cette théorie et la cosmogonie génésiaque. L'écrivain
sacré, après avoir dépeint la terre de toutes parts enveloppée
d’eau, ajoute ces paroles : Spiritus Dei ferebatur super
aquas , par où quelques interprètes entendent un vent
envoyé d'en haut, et qui a dû produire des oscillations , et
les courants dont j'ai parlé.
Ainsi, les continents, dès après le retrait des eaux, ont
dû présenter des dépressions plus ou moins considérables,
des rugosités, des vallées enfin, où les fleuves ont trouvé
leurs lits prêts à les recevoir.
Telle est, je le crois, la première origine des inégalités de
la surface du globe. Les agents, dont nous allons étudier
l’action, les ont angmentées.
( 69 )
$S II. — Des Agents Atmosphériques.
_ L'action délétère de l’air influe, d’une manière lente :
à la vérité, mais continue, sur la surface des roches sou-
mises à son contact. Si ce fait avait besoin de preuves, je
vous ferais remarquer les altérations plus ou moins profon-
des des murs qui nous restent des monuments du moyen-
âge. Les fragments de calcaire, qui ont servi à leurs cons-
tructions, sont souvent , dans leur entier, ereusés en forme
de cul-de-four ; la parois inférieure est ordinairement
recouverte d’un sable fin et délié, que sa pesanteur yÿ a
fait cheoir à mesure que le ciment lui a manqué , en atten-
dant que la pluie ou les vents le dispersent. Ce phéno-
mène est plus fréquent et plus développé dans les murs
exposés aux mauvais temps, surtout quand ils sont bâtis en
talus, parce qu’alorsles eaux, pénétrant plus facilement dans
ces cavités, les déblayent avec plus de promptitude. Soit
que l'air, en les pénétrant, enlève à ces roches quelques-
uns de leurs éléments constitutifs, soit qu'il leur abandonne
une partie de son oxigène ; dans l’un et dans l’autre cas,
il est puissamment secondé par l'humeur aqueuse qui s’y
infiltre avec lui. (Vote c.).
Les mouvements atmosphériques, les ouragans peuvent
encore occasionner, particulièrement sur les terrains d’allu-
vion, des perturbations dont il faut tenir compte : on sait
que dans les déserts de l'Arabie et de l'Afrique, les vents
transportent instantanément d'un lieu à l’autre, de hautes
montagnes de sable, et changent ainsi en peu d'heures l'as-
pect général d’une contrée ; pareille chose se passe encore
sur nos côtes, dans les lieux où le sol n’est pas fixé par des
plantations de pin : des villages entiers ont disparu sous le
sable charrié par les ouragans; tels sont, près de nous, Soulac,
0)
et, en Bretagne, Saint-Paul-de-Léon qui fut abimé en
1666. « Cinquante ans après, le sable s'était avancé de six
» lieues dans l’intérieur des terres , et l’on apercevait encore
ÿ
quelques pointes des clochers du pays qu'il recouvre. Ce
» sont les vents qui élèvent sur les bords de la mer , en plu-
» sieurs endroits, ces ceintures de collines de sable, ou
dunes , qui, poussées ensuite vers l’intérieur des terres,
» reculent ainsi, sur quelques points du globe, les limites
de la mer(1)».
Dans ces dernières années, on s’est avisé de mettre à
profit la force des vents sur les côtes de la Teste : quand on
veut creuser un fossé , on le jalonne , pour ainsi dire, avec
deux rangs parallèles de fagots de ramée , entre lesquels on
laisse une largeur suffisante ; quand le vent souffle dans
cette direction, il suit cette sorte de défilé artificiel , en dis-
perse le sable et creuse en peu d'heures, des fossés d’une
régularité parfaite.
Souvent les vents, soufflant dans une direction opposée ,
jettent dans la mer, et même à des distances considérables ,
les sables du rivage : des navigateurs se sont vus assaillis par
cette sorte de pluie à douze lieues de la côte. Un capitaine
de vaisseau, très-digne de foi, m'a dit l'avoir ressentie à
vingt-trois lieues, en mer. Ce fait cessera de paraître in-
croyable, quand on saura que « dans les éruptions de l’Etna
» et du Vésuve , les cendres volcaniques ont été portées jus-
» que sur les côtes de la Lybie , et même de l’Asie mineure
» à deux cents lieues de distance ( 2) ». Quelque force de
projection que l’on suppose aux foyers volcaniques, il faut
nécessairement admettre qu'ici elle a été fortement secondée
par les vents.
(1) D’Aubuisson de Voisin, T, 1, pag. 111.
{ 2) Ibid.
(70)
$ I. — Action de l'eau.
Dans les îles Hébrides, et en divers lieux de l’Ecosse et de
l'Irlande, on voit, dit M. D'Aubuisson, sortir d'un sol tantôt
»
»
»
ÿ
granitique ou porphyrique , tantôt schisteux , tantôt cal-
caire, un grand nombre de filons de basalte qui s'élèvent
à plusieurs pieds de hauteur : ils sont absolument sembla-
bles à des murailles, et ils en font même l'office; car
ils servent habituellement de clôture aux champs , et c'est
de-là qu’ils ont tiré le nom de dykes qu'ils portent dans
le pays ».
« Aux environs de Schneeberg , en Saxe, j'ai vu, conti-
nue le même auteur , un filon de quartz s'élever à quel-
ques mètres au - dessus du sol, et se prolonger , comme
une mer , à des distances considérables ; encore, ici, il
servait de clôture ».
» À Adersbach, en Bohême , dans un terrain de grès,
on voit une vallée dont le fond plat offre une grande
et belle prairie; de différents points de sa surface, il s'élève
une multitude de masses colonnaires d'un grès blanc,
ayant quelquefois jusqu’à cent mètres de hauteur , et qui
présentent l’image d'énormes quilles dressées sur ce tapis
de verdure. Lorsqu'on approche du côteau qui borne la
prairie, on voit ces colonnes se rapprocher les unes des
autres , et bientôt ne former plus qu’une seule masse ».
J'ai eu souvent occasion d'examiner moi-même quelque
chose d’analogue dans les environs de Libourne : entre la
grande route de Castillon et le bourg de Saint-Sulpice, on
voit une masse colonnaire comme celles d’Adersbach , mais
seulement d'une hauteur de cinq à six mètres ; elle pré-
sente l’image de deux cônes superposés l’un à l’autre par
leur base, en sorte qu’elle va s'élargissant du pied jusques
7)
vers le milieu de sa hauteur, et de-là, s'arrondit et se termine
en pointe émoussée. Le terrain environnant présente un sable
légèrement ferrugineux mêlé de gros quartz roulés et de
petits fragments d’un calcaire peu compacte, que je crois
identiqne avec celui de la Pierre-de-Fite, ( c'est le
nom du monument ). Il est à remarquer que ce bloc n’est
ni parfaitement rond , ni même , je crois, parfaitement ver-
tical. Des recherches, faites sur les lieux ; m'ont convaincu
qu'il fait corps avec un banc de calcaire, dont il m'a été
impossible de mesurer la puissance , et qui sert comme de
piédestal à cette colonne naturelle. ( Note d. ).
Pardonnez-moi , Messieurs , d'entrer dans ces détails qui
vous sont connus ; je n'ai plus qu’à rappeler votre attention
sur un fait étrange observé sur le mont Meisner, en Hesse :
cette montagne, qui sélève au milieu d’une plaine, pré-
sente , à son sommet une coulée basaltique de 150 mètres
de puissance.
En présence de ces faits, on se demande naturellement
quelle cause a pu ainsi baisser les terrains tout autour de
ces filons de basaltes ou de quartz, de ces colonnes qui
évidemment attestent l’ancienne élévation du sol. Cette
coulée basaltique , qui couronne le mont Meisner, n’y est
arrivée qu'en cherchant son niveau; elle est donc partie
d’un point plus élevé, et a coulé sur un terrain incliné,
sans doute , mais plane et continu ; ce sommet aujourd'hui
isolé , ne l’a donc pas été toujours ; bien plus, il a dû for-
mer autrefois une vallée ; car les basaltes ne peuvent s’éle-
ver à la puissance prodigieuse de 150 mètres , que dans un
bas-fond. Il faut admettre qu’une force mécanique immense
a présidé à ces étonnantes révolutions. Je vais réunir quel-
ques faits dont l'analyse nous aidera , je l'espère , à en appré-
cier les causes.
(73)
1.0 Des eaux sauvages.— Qui de vous, Messieurs , n'a
souvent été le témoin des prodiges de destruction opérés
par des orages ou des fontes de neiges ? Des habitations ren-
versées dont les décombres ont été dispersés ; des quartiers
de roches détachés violemment de leur base; des ravins
subitement élargis par les eaux ; des éboulements considé-
rables de terrain ; des plantations arrachées et voiturées au
loin ; tels sont les accidents qui accompagnent habituel-
lement , ces agents terribles de destruction et de ruine. Je
sais, Messieurs, qu'une dissertation scientifique ne doit
point ressembler à l’amplification d’un écolier ; celui-ci se
tire toujours d'affaire avec un peu d'imagination ; au natu-
raliste , il faut des faits : ceux-ci ne sont que trop fréquents.
On sait que les collines de Wermelan disparurent en
1740, et furent , qu'on me passe l'expression, rasées par
une pluie d'orage qui ne dura que quelques heures. Une
éruption volcanique du gigantesque Cotopaxi, ayant occa-
sionné la fonte subite des neiges, Boucher nous assure que
des pierres de douze pieds de diamètre furent voiturées à
plusieurs toises de distance. Lors de la débâcle du lac de
Bagne , dit Escher , les eaux entraînèrent à plusieurs milles
pieds de distance , des centaines de blocs de gränite, dont
un avait DIX MILLE PIEDS cu8es de volume ( Vote e.). Enfin,
un chemin établi en amont de la Garonne, sur la rive gau-
che du fleuve, et aboutissant au pont de Marmande , a été
démoli en une nuit, sur une étendue considérable, bien
qu'il eut été fait avec toutes les précautions kid savent pren-
dre nos ingénieurs.
Sans doute , les faits, que j'ai rapportés au commence-
ment de ce paragraphe , étonnent l'imagination. Comme je
ne cherche pas à faire prévaloir mon opinion, je n’ai eu
garde de les atténuer ; je les ai présentés , tels qu'ils’ sont
consignés dans le traité de M. D’Aubuisson, ou tels que je
(74)
les ai vus moi-même ; mais il me semble qu'en rapprochant
ce que je viens de dire sur la puissance des eaux sauvages,
on n'ose plus affirmer que la cause n’est pas proportionnée
à l’etfet.
2.0 Des eaux régulières.—- Les ruisseaux , les rivières ,
les fleuves, quand ils ne sont pas grossis pas des eaux étran-
gères , ne rappellent à l'esprit aucune idée de désastres subits
et inattendus ; mais leur travail , pour être lent, n’en produit
pas moins des effets considérables : des plaines, quelque-
fois immenses, sont produites par le dépôt des terrains qu'ils
transportent d’un lieu à l'autre , ils roulent à de grandes
distances les fragments pulvérisés des roches où ils prennent
naissance , corrodent celles de leurs rives, se creusent des
issues à travers des masses énormes ( Vote f.), et arrivent à
des résultats toujours en rapport avec leur volume et la
leur courant.
J'ai vu, sur le versant du Mont-Thabor qui regarde la
grande route de Tonneins à Aiguillon , un courant de sept
à huit pouces cubes, qui s'était creusé un lit de deux et
quelquefois trois mètres de profondeur ; il sortait d’une
source mise à découvert par un éboulement dont on me dit
l’époque précise : elle n’était pas très- éloignée.
Au-dessus de Tonneins , à un quart de lieue de la ville,
la Garonne est traversée par une veine de calcaire, qui,
dans l'été, est à peine couvert de quelques pouces d’eau.
Le fleuve s'est creusé un chemin étroit et profond sur la
rive droite , il s'y engouffre avec un fracas que j'ai souvent
entendu pendant la nuit, à une lieue de distance. Ce pas-
sage, dangereux pour les bateaux , à été élargi dans ces
dernières années. Les nombreux débris que j'ai examinés
avec soin , m'ont présenté les caractères suivants : couleur
blanc-sale , cassure brillante et lisse, texture serrée comme
celle de nos calcaires moëllons les plus compacts , grain
)
très-fin , aspect RES , absence totale de débris
organiques. Je cherchais à savoir si ce calcaire n'aurait pas,
autrefois, formé une cascade, et, dans le cas de l’affirma-
tive , si cette cascade n'aurait pas reculé ( Vote g.); mais les
données nécessaires à la solution de cet intéressant problème,
peut-être insoluble , ne peuvent être recueillies qu’à l'époque
des plus basses eaux.
De là , le fleuve coule, ou plutôt se précipite avec une
grande rapidité jusqu'aux premières maisons de la ville, où,
tournant brusquement à gauche , il prend insensiblement
un cours plus tranquille. On conçoit, d’après tout ce qui
précède , que c’est sur la rive droite que doit se trouver la
plus grande force du courant ; c'est sur cette rive qu'est
bâtie la ville de Tonneins , sur une élévation très-abrupte,
de 30 à 32 mètres dont la Garonne touche le pied.
Le premier monument que l’on voit est une chapelle,
autour de laquelle j'ai vu, pendant mon enfance, des pro-
cessions circuler librement. Le sol s’est insensiblement, et
quelquefois , sensiblement éboulé , et peut-être, dans l'ins-
tant où je parle , les fondements sont-ils prêts à être décou-
verts. Bientôt, sans doute, cet édifice finira par s’écrouler
comme tant d’autres, dont les débris ont roulé et sont
visibles au fond de cette sorte d’abime,
Plus bas, l’aspect change. On voit un calcaire dont le
pied est baigné par l’eau ; il s'élève en quelques endroits si
perpendiculairement , que , vu de l’autre rive, on le pren-
drait pour un mur. Il y a environ dix ans, je vis au milieu
du fleuve , devant Caumont, les restes d’une maison qu'on.
se rappelait avoir vue habitée ; aujourd'hui ces décombres
ont disparu. Enfin, Messieurs, vous sayez quels dégâts fait
sans cesse la Garonne à Baries, à Cadillac et en plusieurs.
autres localités.
#6)
: Je ne veux pas pour le moment émettre l'opinion que
notre fleuve ; encore si majestueux , n'est qu’un filet d’eau
comparé à son ancienne el primitive grandeur ; cette thèse,
qui a besoin de preuves aura son tour, pour peu que votre
indulgence pour moi continue, Mais, pour revenir à la
question qui nous occupe, n'est-il pas évident que l'érosion
du calcaire de Tonneins est l'ouvrage de l’eau ? car, ici,
nulle trace de secousses violentes : rien n’annonce un terrain
torturé ; tout , au contraire , offre à l'esprit l'idée d’une
action lente et continue. Un simple coup-d'œil sur le cal-
caire du Mas-Agenais, suffit pour se convaincre qu'il a sea
soumis à la même cause.
Ce serait, peut-être, ici le lieii FA parler de eaux d'infil-
tration ; mais j'avoue que je manque de données ; je n’ai vu
en ce genre aucun fait remarquable. Je me borne à regretter
que les auteurs qui nous ont parlé de la formation des stalac-
tites , n’aient fait que des descriptions ou des recherches sur
leurs causes , sans étudier les effets qu’ils peuvent produire,
les changements qu'ils peuvent occasionner dans les grottes.
Ainsi, Messieurs, l'absence bien constatée des soulève-
ments volcaniques dans le bassin de la Gironde , la direction
de nos vallées, leur ouverture aux deux extrémités longitu-
dinales ( circonstance favorable à mes idées ), tout cela,
dis-je, me conduit à penser que les aspérités de notre dépar-
tement ont été formées par l’abaïssement successif des ter-
rains adjacents.
Ce petit travail m’ayant paru comporter quelques détails,
difficiles à intercaler dans un discours, qui devait, avant
tout, n'être pas long, je les mets ici sous forme de notes.
Nore a. L'origine des vallées est une des questions les plus con-
troversées de la géologie , parce que chacun apportant, à l'examen
(77)
des faits, des idées arrêtées veut à priori, voir partout la preuve
de son db nie Fe 2x les fait —. ’on lui | Appor : ausi,
puisse, sans crainte, prendre pour baek d’une étude” ou vai
enseignement consciencieux.
Nore b. M." Ordinaire porte à 205 le nombre des volcans en
activité : ce nombre a dû être , autrefois, bien plus considérable,
Nore ce. Le peuple attribue ces cavités à l'influence de la Lune :
c’est un préjugé sans fondement.
Nore d. Quelques personnes , aux lumières desquelles je suis
le premier à rendre hommage , veulent que Pierre-de-Fite soit
un monument Druidique ; sans chercher , ici, si le culte des
Druides était connu ou pratiqué par les anciens habitants de l’Aqui-
laine , je puis assurer que ce monument ne ressemble en rien à
ceux d’ Re e nn Druidique x LI ’on voit en Breta-
gne.
D’autres veulent que ce soit un monument de fuite ; mais ils ne
savent, ni qui à fui, ni à quelle époque. C’est pourtant ce qu’il
faudrait savoir. D'ailleurs les uns et les autres peuvent se convain-
cre que Pierre-de-Fite , fait corps avec le calcaire qui le supporte,
ce qui ne doit laisser aucun doute sur son origine.
Nore e. Le fait relatif aux collines de Wermelan est consigné
dans de: srl sé l’Académie . Stockholm , année 1747. Le
val de Bagne ro ses digues en 1818 ; les témoins de ce désastre
ne manquent ms
Nore f. L'histoire naturelle du Vivarais, par Soulavie, T.1,
offre un exemple remarquable de fait, fourni par l’'Ardèch
Nore g. On dit que la cataracte de Niagara a reculé de 1200
mètres.
LaBROUSSE,
Membre de la Soc. Lin. et de l'Institut Cathol.
(78)
\ÏI. Des CAVERNES CHAUDES des environs de Mont-
pellier; par M7 MarcEL DE SERRES.
Les cavernes que M. Montels a découvert récemment
dans sa campagne , située à un quart de lieue Nord-Ouest
de Montpellier , occupent , depuis quelque temps, la curio-
sité des habitants de cette ville. Nous ne saurions croire que
ce grand puits vertical , rencontré inopinément dans un lieu
où l’on ne connaissait guère qu’un trou de renard, puisse
devoir l'intérêt, qu'il a inspiré à un grand nombre de nos
compatriotes, à la perpendicularité de ses pentes, résultat de
la forte inclinaison des couches calcaires qui le composent,
ou à l'aspect jaunâtre des stalactites qui tapissent de leurs
brillantes concrétions la nudité du rocher.
Cet intérêt dépend plutôt, ce semble , de la chaleur con-
sidérable que l’on éprouve en descendant dans ce souter-
rain. Peut-être ne s’en est-on pas rendu compte, et c'est
pour en faire saisir la cause que nous allons entrer dans
quelques détails relatifs à ce phénomène.
Nous sommes descendus dans ces cavernes, avec partie de
ceux qui suivent notre cours de Géologie , le 16 Mai 1837,
sous l'influence d'une température assez froide. En effet,
quelques instants avant d'y pénétrer, nos thermomètres
centigrades marquaient à l'air extérieur et à l'ombre 14°,
et cela sous l'influence d’un vent assez fort. À peine parve-
nus à la profondeur de 15 mètres, nos thermomètres, qui
marquaient 14° à l'air libre, se sont maintenus à 18e.
Continuant à descendre , et arrivés à la plus grande pro-
fondeur accessible, soit dans le boyau oriental nommé le
puits, soit dans le boyau occidental dont les profondeurs,
au-dessous du sol, paraissent être d'environ 34 mètres ; la
température de l'air s'est maintenue d’une manière cons-
tante à 220,50, c'est-à-dire , à 8,50 en sus de l'air extérieur.
Cet accroissement de température , pour une aussi faible
profondeur , était d'autant plus sensible que nous visitions
ces souterrains sous l'influence d'une température exté-
rieure assez froide : en effet , il n'était pas moindre d’un
degré par 5 mètres de profondeur au-dessous du sol. A la
vérité, comme l'influence solaire est encore sensible à une
épaisseur de couches terrestres, égale à 30 mètres, l’accrois-
sement de température ne doit être calculé que du point qui
se trouve au-dessous de ces 30 mètres. Ainsi en supposant
que, vers 30 mètres, la température de ces souterrains
représente la température moyenne de Montpellier qui est
égale à 17° centigrades, nous n’aurons plus qu'un excédant
de chaleur de 50,50. Or, ces 5°,50, divisés par 4 mètres,
donneraient un accroissement de chaleur encore plus consi-
dérable : car, dans le premier cas, il serait à peine d’un degré
par à mètres ; tandis que , dans le second , il serait au-delà
un degré par un mètre de profondeur.
Une pareille élévation dans la chaleur, démontrée par
les instruments les plus précis et les plus exacts, est réelle-
ment des plus remarquables. Aussi s'en demande-t-on la
cause. Cette grande chaleur serait-elle due à des décompo-
sitions qui auraient lieu dans l'intérieur de cette cavité sou-
terraine , ou tiendrait-elle à la combustion des bougies que
l'on y porte pour s'éclairer , ou , enfin , dépendrait-elle, en
partie, de la respiration de ceux qui y descendent ? Quant à
ces deux dernières causes , elles paraissent sans influence ;
du moins l'accroissement de la chaleur a toujours lieu lors-
qu'on y pénètre seul et sans lumière : il est même sensible,
du moins dans les saisons où la température extérieure se
maintient au-dessous de 220,50 , lorsqu'on ne descend pas
même assez bas pour perdre entièrement la clarté du jour.
( 80 )
Enfin aucune décomposition ne semble s'opérer au milieu
des roches calcaires infrà-jurassiques dont les fissures com-
posent ces étroites cavités. Du moins aucune autre espèce
minérale n’accompagne ces calcaires, qui doivent être sin-
gulièrement se par la vaporisation de l'eau , qui a lieu
d'une manière à peu-près continue dans ces souterrains.
Ces différentes causes ne pouvant expliquer cet accrois-
sement , on doit donc en chercher une autre : parmi celles
qui produisent des effets analogues nous ne connaissons que
la chaleur centrale. Seulement il peut paraître singulier que
les effets de cette chaleur, qui, en terme moyen, ne produi-
sent qu'un accroissement d’un degré par 25 ou 30 mètres,
soit ici aussi considérable, Mais qui ne sent que l’afflux de
la chaleur intérieure peut, par suite des fissures qui se trou-
vent sur un point et non sur un autre , remonter plus facile-
ment dans une localité que daus piles qui en sont même
fort rapprochées.
Ainsi , à peu de distance des cavernes Montels (environ
4oo mètres) on observe , dans la même formation calcaire,
une fissure de laquelle s'échappe de la vapeur d’eau dont la
température est à peu-près égale à celle d’une source qui
alimente un puits creusé auprès de ces cavernes. La tem-
pérature de cette source est de 21° à 22°, et celle de la
vapeur d'eau qui sort d’une fissure des rochers calcaires,
contre lesquels est adossée la campagne Astier, nous a paru,
le 20 Mai 1837, être égale à 23°, la cpl de l'air se
maintenant ce jour-là entre 12°,20 et 12°,50.
La vaporisation constante de l’eau qui a lieu à travers les
rochers de la campagne Astier, rochers qui appartiennent
à la même montagne que ceux dans lesquels sont creusées
les cavernes de Montels, indique aussi quelle est la cause
qui produit la chaleur de cette dernière ainsi que celle
de la vapeur d'eau. Gette cause pourrait dépendre de la
çs )
présence d'eaux th I Te ni: à
de la montagne Le où se trouvent les, Mauss et
les fissures qui offrent ce curieux phénomène ; en d’autres”
termes , elle tient à la chaleur centrale , dont les effets sont
ici d'autant plus sensibles, que les rochers qui la laissent
remonter sont remplis de fissures nombreuses qui s'étendent
bien au-dessous du point auquel on peut pénétrer avec
facilité.
11 faut bien qu’il en soit ainsi, car cette vapeur se pro-
duit constamment et se maintient à la température de 23°,
presque en contact continuel avec l'air extérieur. Le point
où se dépose la vapeur d’eau n'est séparé de l'atmosphère
que par l'avancement du rocher qui, dans ce point, n’a pas
plus. d'un mètre d'épaisseur. Du reste , la fissure de laquelle
elle s'élève communique avec d’autres plus spacieuses qui
finissent même par devenir des cavités, à la vérité peu
considérables, et dans lesquelles ont pénétré les métayers
de la campagne Astier ; ces métayers y vont même assez
fréquemment se chauffer dans le trou où se précipite la
vapeur d’eau. Celle-ci, examinée dans sa composition, a
présenté tous les caractères de l’eau pure-et a paru tout-à-fait
semblable à de l'eau distillée.
Il a existé, en outre, dans le temps, une autre ouver-
ture de 50 à 60 mètres, au Nord-Est de la grotte Astier,
de laquelle sortait une vapeur tout aussi chaude que la pre-
mière. Cette. vapeur était sensible à une certaine distance.
Il est à regretter que cette source ait été fermée par igno-
rance ou par incurie , et que l'on n'ait pas imité l'exemple
de M. Astier qui a laissé subsister celle qui se trouve au-
près de sa campagne.
Il nous a paru curieux de vérifier, pendant les grandes
chaleurs de l'été, les observations que nous avions faites
précédemment sous l'influence de la température hivernale.
2
(82)
Nous nous sommes donc rendus de nouveau, le 2 Juillet
1837, aux cavernes Montels. La température de l'air, à
l'ombre, a été trouvée , à 3 heures de l'après-midi , sous
l'influence d’un ciel orageux , égale à 31 degrés centigrades.
La température du sol, éprouvée en maintenant un de nos
thermomètres au soleil sur une couche sablonneuse assez
blanche , nous à paru être de 11 degrés supérieure à celle
de l'air, c’est-à-dire de 42 degrés centigrades.
C'est donc sous l'empire de ces influences atmosphériques,
bien différentes de celles sous lesquelles nous avions pénétré
la première fois dans ces cavernes, que nous y sommes
parvenus le 2 Juillet. Quoique quittant une température
égale à 31°, nous n’y avons nullement éprouvé la sensation
‘de fraicheur à laquelle nous devions d'autant plus nous
‘attendre, que nous nous étions allégés sous le rapport de
nos vêtements , et cela quelques instants auparavant.
Arrivés ainisi au fond des cavernes Montels , et voulant
nous garantir de toute cause d'erreur sur la véritable tem-
pérature de ces souterrains , nous avons préféré faire reposer
immédiatement la boule de nos thermomètres sur le limon
humide , que de prendre la température de l’air même. Le
fond de gauche de ces cavernes placé vers le Nord-Ouest 4
et celui de droite, au Nord-Est, nommé Le puits, étant
très-peu spacieux, nous aurions craint que le rayonnement
de nos corps et de nos lumières eussent pu avoir de l'in-
fluence sur la véritable température de ces cavernes : aussi
n'avons-nous plus cherché à apprécier la température de
l'air de ces souterrains, que d’ailleurs nous avions déjà
évaluée , mais bien celle de ces cavités elles-mêmes.
Pour y parvenir, nous avons disposé nos thermomètres
sur la couche humide du limon, aussi loin des lumières
qu'il nous a été possible , afin d'éviter la petite cause d’er-
reur qu'elles auraient pu produire. Nos thermomètres ont
(83 )
été ensuite examinés de quart d'heure en quart d’heure ;
et après plus d'un quart d'heure d'observations consécutives,
nous avons pris la température à laquelle ils se sont main-
tenus sans la moindre variation. Elle s'est trouvée entre 21°,
5o et 21°,60. Ces nombres indiquent donc la température
des kHmons humides du fond de ces cavernes ; mais comme
par l'effet d'une pareille influence , qui paraît constante , une
évaporation quelconque doit avoir lieu , il est probable
qu’elle n’a pas été sans quelque effet sur le degré auquel se
sont maintenus nos instruments et qui a dû en abaisser le
terme.
Nous avons préféré suivre cette marche, en supposant
qu’elle eût pu diminuer la chaleur de ces souterrains , que
de prendre la température de l'air lui-même, ne pouvant
nous préserver, dans des espaces aussi resserrés que le
sont les points les plus bas de ces cavités, des effets du
rayonnement des corps observateurs qui doivent nécessai-
rement y rester.
Un nouveau couloir et une nouvelle caverne ayant été
découverts, depuis que nous étions descendus dans ces
souterrains, nous avons désiré nous, y rendre , afin de nous
assurer de la température qui y règne. Cette nouvelle ca-
verne.est supposée , par les mineurs qui l'ont découverte,
plus profonde que la première ; mais il nous serait impos-
sible d'évaluer, même d'une manière approximative , la
différence de niveau qui peut exister entr'elles, La descente
dans ce souterrain est tellement difhcile que, suspendu à
la corde qui vous sert de point d'appui, on ne songe
guère à autre chose qu’à sa propre sûreté.
Ce qui nous a d’abord frappé, en pénétrant dans ce nou-
veau souterrain, c’est sa sécheresse comparée à l'humidité
qui règne dans les premiers et par conséquent à la moindre
épaisseur des stalacmites qui couvrent le rocher. Un petit
(84)
plitéau , situé au fond de la caverne, lequel est recouvert
par une petite couche de sable calcaire assez sec, sable pro-
duit par la décomposition des stalacmites, nous a paru le
lieu le plus convenable aux recherches que nous nous pro-
posions d’y faire.
En conséquence , nous ÿ avons placé nos théfaisilie ;
et, après nous en être éloignés, nous les avons laissé dans
le sable environ une heure. Ces thermomètres ont marqué
constamment 21°,60, température que nous pouvons con-
sidérer comme très-approchante de la véritable tempéra-
ture de ces souterrains , plutôt cependant en moins qu’en
plus.
Ces points ainsi fixés, nous avons cherché à reconnaître
la profondeur que ces souterrains ont au-dessous du sol ;
nous l'avons évaluée, en la mesurant aussi verticalement
qu'il nous a été pésible : nous l'avons trouvée d'environ
34 mètres ; et nos ferons connaître plus tard celle du nou-
veau souterrain, lorsque le propriétaire de ces cavernes y
aura fait faire les travaux nécessaires pour le rendre acces-
sible.
Quant à la profondeur de ces cavernes, prise oblique-
ment, c'est-à-dire, en suivant leur pente naturelle , elle a
paru être d'environ 39 mètres, ce qui peut donner une
idée de la forte inclinaison des couches ue qui for-
ment ces souterrains.
Ces observations terminées , nous nous sommes rendus
de nouveau à la campagne Astier, pour apprécier la tem-
pérature de la vapeur d'eau qui s'échappe d'une fissure du
rocher contre lequel est adossée cette campagne. Cette
vapeur a paru avoir une température de 24°,50 ; et, en
pénétrant davantage dans la pente d’où provient cette va-
peur chaude , le thermomètre s’est élevé à 25°,30. Quant à
«
la chaleur de Vair extérieur, elle était pour lors égale à
(85)
28° : aussi, comme la fissure de laquelle sort la vapeur
d’eau est en contact direct avec l’air extérieur , il est très-
probable que sa température n’a pas été sans influence sur
celle de cette vapeur. Nous ne comptons pas beaucoup sur
cette appréciation , à raison de l'influence que devait natu-
rellement exercer , sur la vapeur de l’eau, la chaleur de
l'air extérieur.
En résumé , l'accroissement de la température dans les
cavernes Montels, est trop considérable pour ne pas tenir à
des circonstances accidentelles et locales. En effet, il ne
serait pas moindre d'un degré par mètre de profondeur ,
passé l'épaisseur de 30 mètres, point où cesse l'influence
solaire. Cet accroissement dépend sans doute de la chaleur
intérieure du globe, laquelle remonte dans les cavernes
Montels avec d’autant plus de rapidité, que les roches cal-
caires qui les composent, sont remplies de fissures aussi nom-
breuses qu'étendues.
Les faits dont nous venons de rendre compte ont, du
reste, un véritable intérêt, puisqu'ils confirment puissamment
la chaleur centrale, qui admise d’abord comme une pure
hypothèse , semble mainténant résulter des observations les
plus précises et les plus exactes.
Sous ce dernier point de vue, les physiciens nous sau-
“ront peut-être quelque gré de leur avoir fait connaître des
faits aussi remarquables que ceux que présentent les caver-
nes Montels. Mais ces cavernes offrent encore un autre in-
térêt ; celui-ci est purement géologique : en effet , ces sou-
terrains , comme la plupart de ceux qui, peu élevés et peu
distants des mers actuelles, récèlent des cailloux roulés et
des roches fragmentaires, avaient dans leur intérieur des
ossements humatiles.
Ces ossements se rapportent à des bœufs et à des che-
vaux, dont les espèces n'ont pas paru différer de nos races
( 86
vivantes. Ils sont, du reste , les seuls débris organiques de
l'époque diluvienne que l’on y ait rencontrés jusqu'à pré-
sent. Peut-être, le peu de largeur des fissures de ces sou-
terrains, en a été la cause ; car nous ne croyons pas que
si un plus grand nombre d’ossements n’a pas été rencontré,
cette circonstance puisse tenir à la négligence de ceux aux-
quels nous devons la connaissance de ces cavernes remar-
quables. Il est évident que, du moins, l'on ne peut douter
que les ossements découverts dans ces fissures, ont dû y
avoir été entraînés et transportés avec les limons dans les-
quels ils ont été rencontrés. Il est, en effet | impossible d’ad-
mettre, d'après toutes les circonstances que nous venons
de rapporter, que les animaux auxquels ont appartenu ces
débris, aient jamais pu vivre au milieu de ces étroites et
profondes fissures, pas plus que des carnassiers , dont les
limons rouges de ces cavernes n’ont pas, du reste, 00
la moindre trace.
MARCEL DE SERRES.
—— 40)
ZOOLOGIE,
IV. Extrait d'un Mémoire sur quelques Mollusques, ls
à la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen.
<
ANCYLE ÉPINEUX (1).
Draparnaud, dans son Histoire naturelle des Mollus-
ques terrestres et fluviatiles de la France, publiée en
1804, page 8, n.° 3, s'exprime ainsi , sur l'Ancylus spina-
rosæ :
(x) La Société Linnéenne, après avoir entendu le rapport, que lui
a fait l’un de ses membres, sur le mémoire de M. Brécy , concernant
à #
(87 )
« Coquille mince, transparente , conique , de couleur
jaune-pâle ou -brunâtre. Sa surface est Berne guillo-
chée par l'entre-croisement des stries. Le sommet se ter-
mine en forme d’aiguillon qui se réfléchit en arrière et se
Ë OS Y
continue sur le devant en une arête qui sépare la coquille
» en deux parties latérales. L'une est convexe et plus
» grande , l’autre est plane et plus petite, ce qui rend la
» coquille comprimée de ee côté, et l'ouverture demi-ovale.
» — Communiquée par M. Audebert de Férussac qui l'a
» trouvée à demi-lieue de Moissac , sur la route de Mon-
» tauban ».
Les figures qu'il en donne, n. ro, 11 et 12 , planche 13,
sont inexactes, mais sa description porte évidemment le
cachet de la vérité et paraît avoir été faite sur la coquille
même et non sur ouï-dire ; personne d’ailleurs ne récusera la
compétence des deux savants qui nous ont fait connaître
l’Ancylus spina-rosæ ; la science ne donne pas l’infaillibité ,
ilest vrai, et l’on voit tous les jours des savants se tromper ;
mais il faut avouer, que lorsque deux spécialités comme
Draparnaud et Férussac , avouent un fait , il faut être bien
sûr du contraire pour émettre une opinion inverse, il faut
prouver qu'il y a erreur , car la preuve seule , peut contre-
… balancer l'autorité d’aussi grands noms.
Brard , dans son /istoire des coquilles terrestres et
fluviatiles des environs de Paris, publiée en 1815,
l’Ancyle épineux , a décidé de le faire imprimer dans ses Actes , sans
rien préjuger sur la place que doit tenir dans la Zoologie ce corps
organisé, qui, placé par MM. Lamarck, Draparnaud , Audebert
Férussac , parmi les Mollusques, a depuis été signalé, par M. de
Férussac lui-même , pour appartenir à un Entromostracé du gente
Cypris , ainsi que l’observe M. Deshayes dans le Dictionnaire de
l'Encyclopédie méthodique , tome H, page 48, aticle Æacyle.
La
bis
(88)
paraît bien persuadé que la description de Draparnaut est
juste , et qu'elle se rapporte au test d’un mollusque ; seule-
ment ce judicieux observateur pense que cette coquille
n'est pas celle d’un Ancyle , mais « une valve , d’un nouveau
» genre de bivalve, qu'il faudrait établir. — J'en possède ,
" ajoute-il, deux valves séparées, lune droite et l’autre
» gauche ; j'en ai vu même de réunies. Quoique cette co-
» quille ne se trouve point aux environs de Paris, j'ai
» cependant cru qu'il était bon de prévenir les naturalistes
» de cette observation , afin qu'ils cherchassent à la détruire
» où à la confirmer, etc. ».
Que Brard ne soit pas du même avis que Draparnaud et
de Férussac, rien de plus ordinaire en Malacologie ; mais
ce que je trouve étonnant, c’est que dans son Complément
de Draparnaud, publié en 1831, page 91, n.° 3, M.
Michaud dit positivement : « L'Ancylus spina-rosæ n'est
» point une coquille; c’est Vos d'un poisson , selon quel-
» ques naturalistes , et les valves d’une graine , selon d’au-
» tres. Quoiquil en soit, il est indubitable que ce n’est
» point une coquille , etc. »
L'assertion ; si j'ose le dire , est tant soit peu. cavalière ;
et il me semble que c’est bien légèrement trancher la diffi-
culté ; il me paraît douteux que des naturalistes comme ceux
dont les noms précèdent , puissent se méprendre au point
de confondre une substance végétale avec une matière
cornée ou calcaire , j'aime mieux croire aux connaissances
botaniques de M. Michaud, et supposer qu'il n’a pu examiner
la coquille en question , ou qu’on l’a trompé en lui mon-
trant un objet qu'on lui aura dit être l'Ancylus spina-rose.
Pour moi, je sens qu'il y aurait de la témérité de ma
part à lutter contre l'opinion de M. Brard, qui fait de notre
Ancyle un bivalve, où M. Michaud qui le regarde comme
la capsule d’une graine et nie son existence zoologique, —
( 89
Caché dans l'ombre de ma non-célébrité , je vais seulement
ajouter ce É manque à la description de la coquille contes-
_ tée , et tâcher de restituer consciencieusement ce mollusque
à la science qui le réclame ; je me bornerai à des faits, et
ne m'avancerai que preuves en main; car, lorsqu'il s’agit
de déraciner une erreur, il faut sinon frapper de 4
coups , du moins frapper juste. +
L’ANCyLE ÉPINEUX , ou le mollusque que nous continue-
rons de nommer ainsi jusqu’à preuve du contraire , vit dans
le département de Tarn-et-Garonne , aux environs de Mois-
sac , dans quelques petits ruisseaux affluents dans le Lem-
boulas. Il paraît avoir été assez abondant, puisqu'un curieux
de Moissac (M: Par 2 ) en “avait nine une assez
#
voyage ds son pays et qu'il le Grierait de l'accompagner
au domicile de lAncyle moissaquais , qu'il venait de com-
muniquer à Draparnaud et auquel ils avaient donné le nom
desspina-rosæ ».
J'ai vu moi-même, chez M. Lespinasse, une trentaine
de ces petites coquilles et n'en ai jamais trouvé dont la dis-
position fut telle qu'on pût les ajuster comme deux valves
ainsi que le dit Brard ; je ne doute pas du fait, mais
ce naturaliste est-il sûr qu'il avait sous les yeux le mollus-
que en question ? ou ne serait-il pas possible qu'il y eut
dans les Ancyles , comme dans plusieurs autres genres, des
anomalies ? — Je me rappelle fort bien, que l'animal est
noirâtre , gélatineux , transparent et qu'il se dessèche promp-
tement ; je ne l'ai pas observé avec minutie à cette époque,
parce que je crus qu'il me serait facile de l’étudier quand
je voudrais; mais il n'en fut pas ainsi Mes occupations
m'ont éloigné de Moissac, M. Lespinasse est mort, son
héritier a laissé disperser ses collections, et les Ancyles ont
été réduits en poussière.
EE
Ye
#
( go )
Cependant, dernièrement, un de ines amis( M. : Babe,
naturaliste, à Coupet, près de Valence d'Agen), en rec deux
de Moissac, et c'est sur ces dés individus bien conservés,
que ” _ sente ci-joint et la description qui wa
suivre. |
% te #04 ah cites À vent quelque ‘analogie
& forte avec une épine de rose 9 mais elle est très-fragiles;
elle est même , transparente , jaunâtre , ou cornée , la par-
tie antérieure plus opaque ,; le bout de l'aiguillon ns vi
quelquefois roux. — La surface est finement guillochée
par l'entre-croisement des stries avec les zones concentriques
qui marquent son accroissement progressif; les bords sont
légèrement squameux et tranchants. — Son plan est ovoide
et porte üne échancrure ou partie rentrante sur le côté
droit, à peu près comme chez lAncylus sinuosus dans la
partie antérieure : la section la plus large de l’œuf étant en
haut et la pointe en bas.— Sa forme est mamelonnée irré-
gulièrement , le sommet se termine en forme d'aiguillon,
qui se réfléchit en arrière et se continue sur le devant en
une arête ou carène qui sépare la coquille en deux parties
latérales : l’une convexe et large occupe la gauche ; l’autre,
légèrement creusée et beaucoup plus étroite, forme la droite,
ce qui rend la coquille comprimée de ce côté, et l'ouverture
sinueuse et contournée. — Elle offre deux particularités
fort remarquables et d'un caractère constant ; la première
est une pièce en forme de visière de casque , placée à sa
partie antérieure, creusée en dessous, et s’unissant en dessus
à . se se _ une tangente qui continue la courbe jus-
met ; la deuxième est une espèce de bourrelet, dont
le rer occupe les deux tiers de son pourtour ,
c'est-à-dire, le côté droit en entier, et se prolonge sur pres-
que tout l’amont et l'aval de la coquille , circonstance qui
détruit toute propension à en faire la charnière d’an bivalve.
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Dessine d'aprés nalure par H. Brecy, Août
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Dans œuvre. . . . om, 0025.
Pr
” DL em a visière. . . o", 0033.
u habite les eaux douces et limpides des fontaines qui
alimentent la petite rivière du Lemboulas, à une demi-
_lieue de Moissac, sur la route de Montauban , par la rive
droite du Tarn.
I! se trouve quelquefois attaché sur les mêmes corps qui
portent l’Ancylus fluviatilis.
Dernièrement, dans un pél érinage que je fis à Moissac
pour herboriser et chercher des Mollusques, je trouvai de
jeunes Ancyles épineux, groupés autour. d’une bulbe de
roseau (arundo Phragmites) et quelques débris d'Ancyles
adultes.
Plusieurs de mes amis , cultivant les sciences naturelles et
ayant à cœur de rétablir le spina-rosæ, dans tous ses droits,
m'ont promis de faire la chasse pour moi et de m'envoyer
pe qu'ils trouveraient. Il me tarde , Moprienni, d'en
avoir quelques-uns mbatt doutes ous en
reste encore et crbillonsiisé conviction , si € courte
notice a pu la faire naître.
H. Brécy,
Membre de plusieurs Académies
et Sociétés savantes.
Agen, Août 1837.
(9? )
YLIOLOGIE FOSSILE
DU BASSIN DE L'ADOUR. ( 3.me Mémoire }.
Mi se sie ++
V. Mémoire sur les Coquilles fossiles des Mollusques
terrestres et fluviatiles ( de la classe des Trachéli-
podes ) observées dans les terrains tertiaires du
bassin de l'Adour.
Avec Figures.
Par M. ze D." GRATELOUP.
Ayant terminé dans mon dernier Mémoire sur la famille
des Putéeis, la classe des Mollusques Gastéropodes de
Lamarck, je traiterai dans celui-ci des différents genres
fossiles Ah aux Mollusques terrestres et fluviatiles
qui commencent l'ordre des Trachélipodes du même au-
teur. Mais avant danse directement dans le. SE de ce
travail , il m'a paru indispensable de donner quel
dérations géologiques sur les terrains qui téslent: ces dé-
bris organiques. En associant ainsi la partie géologique de
notre bassin à la partie zoologique qui s’y rapporte , on aura
une connaissance plus exacte et plus approfondie de sa
constitution ; par conséquent "ce Mémoire sera partagé en
deux chapitres.
CuariTRe Ler— Considérations géologiques sur les ter-
rains qui récèlent les débris fossiles des Mollusques
terrestres et fluviatiles, aux environs de Dax.
Quelque soigneuses qu'aient été mes recherches dans le
bassin de Adour, aux environs de Dax, je n'ai pu nulle
(‘993
part y constater l'existence du calcaire lacustre ou d’eau:
douce. Aucune trace de travertin ne s’y est offerte non
plus à mon observation. Cependant des exemples de roches:
de cette nature existent dans les bassins limitrophes du Gers,
du Lot, de la Garonne et de la Gironde. Le calcaire la-
custre s’y lie étroitement avec les couches du terrain marin
grossier , et ce calcaire tertiaire si prodigieusement répandu
chez nous, recouvrant presque partout les sommités crayeu-
ses, n'offre extérieurement d’autres liaisons qu'avec les
terrains les plus récents, ceux des aterrissements ou des
alluvions modernes ; car, dans le bassin adourien, à peine
trouve-t-on des traces du véritable diluvium , si fréquent
dans le département de la Gironde.
Les grès lacustres seuls, mais sans les moindres débris
fossiles, paraissent remplacer le calcaire d’eau ‘douce, sur
quelques points particuliers , vers la région M ne et
orientale de notre bassin, au de-là de la rive gauche du
fleuve de l’Adour. A quelle cause faut-il rapporter cette
absence absolue de la formation lacustre ?
Serait-ce à la déclivité vers l'Ouest que prit généralement
notre bassin, lors de la retraite de l'Océan ?
Cette déclivité exprimée par les pentes des terrains dans
la direction de l'Est à l'Ouest , du côté du littoral actuel,
pourrait expliquer pourquoi ce calcaire n’a pu s'y LS
Les eaux douces n’ayant point assez longucment séjourné
dans ce bassin, elles n’ont pu y délaisser de sédiment cal-
caire. Elles durent, par la force des courants, entraîner
constamment dans la mer, les êtres organisés terrestres et flu-
viatiles , qui se montrèrent depuis l'apparition du continent.
Le contraire arriva dans les bassins limitrophes. Les ter-
rains qui en forment la circonférence et l'enceinte étant
plus élevés et constituant des surfaces presque horizonta-
les, de véritables plateaux , un peu plus élevés que les eaux
(9
de l'Océan , des lacs , des étangs purent ÿ séjourner. Alors
les Mollusques purent y vivre, s'y propager et donner lieu,
par la suite des temps et l’action des agents chimiques , à
des couches sédimentaires au milieu desquelles leurs débris
s'y trouvent ensevelis.
C'est probablement ainsi que durent se fonce les dépôts
de calcaire lacustre qu’on observe, soit dans le Bazadais,
soit à Sancats , soit dans l'Entre-deux-Mers , et autres loca-
lités de la Gironde , et sur lesquels on doit des détails
curieux à MM. de Basterot, Boué, Guilland, Billaudel ,
Drouot , ete.
Néanmoins , malgré la non-existence à Dax, de la for-
mation du calcaire d'eau douce , on trouve parmi les faluns
marins coquilliers , un assez grand nombre de coquilles
appartenant à des Mollusques terrestres et fluviatiles. C’est
principalement dans les couches superficielles , que ces co-
quilles se trouvent associées et mélangées dans les coquilles
marines.
Plusieurs exemples de ces mélanges, quoiqu’assez rares ,
existent dans le bassin adourien. Un des plus remarquables
et des plus intéressants de ces exemples s'observe dans la
commune de Saint-Paul, dans la riche localité de Mandil-
lot, un peu au-delà du Moulin de Cabannes. Je vais par
conséquent m'y arrêter et en donner la description.
Dépôt marin fossilif ère de Mandillot, à St.-Paul.
Ce dépôt marin de falun coquillier se fait remarquer à
l'extrémité de la commune de Saint-Paul , à demi-lieue ,
Nord, de la ville de Dax.
A partir de la rive droite de l'Adour, le terrain s’exhausse
insensiblement jusqu'à la demi-lune de la grande route de
(95)
St.-Paul , à Tartas, qui est le point le plus élevé (r). Puis,
en se dirigeant vers le moulin de Cabanes, le sol s’abaïsse
doucement, et là, le falun jaune commence à se montrer à
la superficie. C’est aux environs du moulin même qu'est
situé l'un des plus riches dépôts de coquilles fossiles, mélan-
gées avec une très-grande abondance, de Madrépores, de
Millepores, d’Astroïtes et autres Polypiers.
Dès qu’on a traversé le ruisseau du moulin , on marche
au milieu d'un terrain marécageux , et après dix minutes on
arrive dans la localité de Mandillot,
Le falun jaune s’y montre aussi à Ja surface ; mais en
certains endroits, il y est recouvert de couches épaisses d'un
sable ferrugineux. La mine de fer en roche s'y découvre .
même au-dessous des sables. À une certaine distance vers
VEst, un amas de terre rougeâtre - argilo - ferrugineuse,
ramassée sur un seul point dans cet endroit, est situé au-
dessus du dépôt marin coquillier et lui est mélangé. C'est
au milieu de cette terre rougeûtre, limoneuse , que se fait
remarquer un grand nombre de Mélanopsides et de Néritines
d’une parfaite conservation ; elles y sont associées à plusieurs
Lymnées, et , assez rarement, on y trouve quelques Hélices
et une espèce de Clausilie d’une dimension extraordinaire.
Ce curieux dépôt lacustre, terreux , qui Pari être une
sorte de tuf est le seul bien remarquable qu'on rencontre
dans le bassin de l'Adour, aux environs de Dax. L'abon-
dance des coquilles fluviatiles démontre que l'eau douce
a long-temps séjourné dans cette localité, Si l'on examine
sa forme, on juge par son excavation qu'il a existé , comme
uve sorte d'assez large bassin ; entre l'extrémité Nord des
hauteurs sablonneuses de la Lande de St.-Paul, et les
(x) Ce point est élevé au-dessus du niveau de l'Océan, d'environ
+00 pieds.
(96
sommités Sud de la grande route de cette commune ; car,
entre ces deux points opposés , dans la direction de l'Est
à l'Ouest, la dépression du terrain y est très-apparente.
L'eau y stagne constamment vers les parties les plus déclives.
Elle y coule dans un ruisseau assez profond de manière à
alimenter plusieurs moulins, à distances assez éloignées,
. tels sont ceux de Nave, de Cabannes, d’Ardi, soit à
l'Orient , soit à l'Occident, dans le lit de l’Adour.
Il ÿ aurait même plusieurs raisons de croire qu'après la
retraite de l'Océan, après que cette portion du continent
fut mise à nu, il régna long-temps dans le Nord de
St:-Paul , où l'on trouve des traces de l’ancienne côte, un
courant d'eau douce; une rivière assez étendue ; car, dans
nombre d’endroits, le long de cette vallée, on découvre
des atterrissements assez considérables de cailloux roulés.
accumulation des Néritines, des Ampullaires , des Myti-
lus, des Cyrènes, des Cérithes, avec le terrain marin coquil-
lier, serait une assez forte preuve que l'embouchure d'une
rivière était réellement en ce lieu; peut-être même que dans
des temps moins anciens , l’Adour s’y rendait, alors que les
récifs de la côte Océane étaient plus à découvert , et sillon-
naient cette portion de la contrée sur le trajet de laquelle
le géologue n'en aperçoit maintenant que les sommets. La
configuration topographique des lieux dont nous parlons,
l’'évasement de la vallée qu’occupe le fleuve de l’Adour,
ses limites antiques , tout justifie qu’à cette époque primi-
tive , celui-ci était fort considérable en largeur et en pro-
fondeur, Ses eaux s’élevaient à une hauteur bien autrement
différente qu'aujourd'hui. Or, les choses étant ainsi, il est
hors de doute que sur l'étendue de notre bassin il existait
alors une multitude de petits îlots qui formaient, par leur
rapprochement, un véritable archipel. Les sommités de
St.-Paul en formaient les points culminants. Les côteaux
7)
étaient entourés de toutes parts par les eaux du fleuve,
lequel passait d’une part dans la vallée actuelle, en couvrant
les communes de Hinx, d'Izosse, de Narrosse, Candusse ,
Seyresse , OŒEyre-Luy , Tercis, de Dax, la forêt de Saint-
Vincent, jusqu'a Saubusse, et de l’autre, dans l'espèce
de vallon qu’occupe maintenant le ruisseau d’Ardi, et celui
de Mandillot, l’un et l’autre allant verser leurs eaux dans
l’'Adour.
Quelques autres localités spéciales offrent d’autres exem-
ples, rares, à la vérité, de débris fossiles de Mollusques
terrestres ( Hélices , Cyclostomes , Clausilie, Férussine ) dont
les analogues vivants n'existent plus; mais ces fossiles parais-
sent y avoir été entraînés par des courants, puisqu'on les
trouve mélangés dans les couches du terrain marin. C’est
ainsi que les dépôts du Mainot, de Cabanes, de Quillac,
d’Abesse les présentent au milieu même des faluns coquil-
liers, associés aux nombreux débris de coquilles marines.
La Férussine , mollusque évidemment terrestre , se retrouve
aussi au-delà de la rive gauche de l’Adour , parmi les cou-
ches des faluns bleus, de la commune de Gaas. Mais nulle
part, soit au centre , soit à la circonférence du bassin adou-
rien, on n’aperçoit point le calcaire lacustre , ni agrégé , ni
désagrégé. Ce fait démontre que l'eau douce n’a point sé-
journé un temps assez long pour y donner lieu à des forma-
tions de couches, et je crois qu'il faut en rapporter la cause
à la pente des terrains que j'ai déjà signalé.
En décrivant les coquilles terrestres et fluviatiles qui font
le sujet de ce mémoire, je ferai connaître avec détail les
espèces qui sont propres à la localité de Mandillot, comme
étant la plus riche et La plus curieuse de notre bassin.
Maintenant je vais entrer dans l'examen de la classe qui
comprend les divers genres que j'ai à traiter ; je veux parler
des Trachélipodes. ,
(98 )
Cnaritre I[.— Généralités sur la classe des Traché-
lipodes.
Quoique les Zoologistes modernes aient confondu les
Mollusques Trachélipodes parmi les Gastéropodes, j'ai cru
ne devoir point suivre cette marche, ne voulant point in-
tervertir la distribution naturelle de Lamarck, qui est le
créateur de l’ordre des Trachélipodes.
Si ce savant sentit la différence qui sépare ces deux or-
dres , il reconnut aussi leur étroite liaison; voilà pourquoi
il plaça immédiatement ses Trachélipodes à la suite de la
famille des Limaciens qui termine l’ordre des Gastéropodes.
Cette famille si remarquable, si naturelle ne pouvait être
mieux placée , en effet, car les animaux dont elle est com-
posée , étant les seuls d’entre les Gastéropodes, qui respi-
rent l’air libre à Paide de branchies , ne devaient être trop
éloignés des Mollusques Trachélipodes , puisqu'ils sont pour-
vus comme eux d’un organe respiratoire branchial. Ce
rapprochement d'organisation se lie encore avec leurs mœurs
et leurs habitudes, la plupart des uns et des autres vivant
sur la terre, ou dans les lieux frais, humides , ou dans l'eau
douce, ou sur les rivages de la mer.
Lamarck ne trouva pas seulement dans la structure ex-
térieure des animaux des caractères différentiels pour ne
pas confondre les Gastéropodes avec les Trachélipodes,
mais il en déduisit aussi d'importants en considérant la
structure et la forme de leurs coquilles.
Ainsi , à l'égard des animaux , la forme du corps au lieu
‘être droite, comme dans les Gastéropodes, est contournée
dans sa partie postérieure chez les Trachélipodes. De plus,
cette partie, nommée tortillon, est constamment séparée
du pied et toujours enveloppée d’une nn spirivalve
engainante.
( 99 )
Le mode de locomotion diffère dans ces deux ordres de
Mollusques. Il a lieu chez les Gastéropodes par l'exercice
d’un plan musculo-cutané , sur lequel reposent les viscères,
et qui est le véritable pied de ces animaux ; tandis que chez
les Trachélipodes , ce plan musculaire, qui sert à la repta-
tion est libre , applati et n'adhère qu'au cou seulement et
jamais au-dessous de l'abdomen.
Mais du reste l’organisation des Trachélipodes est très-
peu différente de celle des Gastéropodes. Les uns et les au-
tres ont une tête plus ou moins distincte et appartiennent
conséquemment à la division des Mollusques appelés Cépxa-
LIDIENS où CÉPHALOPHORES par M. de Blainville.
Tous les Trachélipodes sont conchylifères. Plusieurs gen-
res de Gastéropodes sont nus ou sans coquilles; certains
n’en offrent qu'une à l’état rudimentaire, et dans ceux
sont munis d’un test véritable, celui-ci diffère Lette.
ment de celui qui revêt les animaux Trachélipodes.
Leur coquille toujours plus ou moins spirivalve, s'étant
organisée sur la forme contournée du tortillon , en a con-
tracté les infinies variations que l'on admire parmi les genres
très-multipliés et les espèces de chacun de ces genres =
l'ordre dont nous parlons. Depuis la forme planorbique , où
la spire tourne sur un même plan, jusqu’à la forme turri-
culée la plus allongée , comme on l’observe dans les Cérites,
les Vis, les Turritelles, on sent, dit Lamarck, combien
l'échelle des modifications doit être diversifiée. Ces considé-
rations si parfaitement éclairées par le naturaliste que nous
citons, ne sont pas sans une utilité réelle, car la cavité
spirale de chaque coquille exprime très-exactement, pour
chaque espèce , la forme pere du corps de l'animal
et sa manière de tourner, d’où il résulte que la coquille,
par sa configuration et sa structure, indique la famille, le
gere , la classe auxquels l’animal appartient.
( 100 )
Lamarck dans sa classification des Trachélipodes ayant
en égard à leur manière de respirer et de se nourrir, les a
divisés en deux grandes sections. La première comprend
ceux qui, sans siphon saillant , respirent l'air libre, généra-
lement par un trou, et sont la plupart phytiphages ou her-
bivores étant munis de mâchoires. Ils ont par conséquent
une coquille , dont l'ouverture est entière, sans canal ni
échancrure à la base.
La seconde section renferme au contraire les Trachéli-
podes à siphon saillant , à l’aide duquel ils ne respirent que
l'eau. Tous sont zoophages , et au lieu de mâchoires, ils
sont pourvus d'une trompe rétractile destinée à sucer une
nourriture animale. Leur coquille est échancrée , canali-
culée ou versante à la base.
Dans la première section ( ( Trachélipodes phytiphagés ,
se trouvent, en premier b: les Mollusques terrestres pro-
prement dits, ou qui vivent hors des eaux, tels sont les
Cozrmacés ou la grande famille des Limacons / Hélice,
Carocolle, Anostome, Férussine, Hélicine, Pupa, Clau-
silie, Bulime, Agathine, Ambrette, Auricule , Cyclos-
tome ); et en second lieu, les Mollusques, soit fluviatiles ,
qui ne vivent que dans les eaux douces, tels que les Lym-
NÉENS , ( Lymnée , Physe, Planorbe ); les MéLANiENs a
(Mélanie, Mélanopside , Pirène }5 les Périsromiexs ,
( Valvée, Paludine, Ampullaire }, soit marins > Qui habi-
tent tantôt les eaux salées ou saumâtres , l'embouchure des
fleuves, comme les Nériracés { Navicelle, Néritine ; Né-
rite, Natice ); les Macrosromes , les Pricacés , les ScaLa-
RIENS, etc., qui sont de véritables habitants de la mer.
Dans la seconde section f Trachélipodes z00phages },
sont comprises cinq familles nombreuses et distinctes toutes
marines , désignées sous le nom de CanarirèRes, AÎLÉES ,
( 1071 )
PurPukIFÈRES , COLUMELLAIRES | ENROULÉES, dont j'ai cru
inutile d'indiquer les noms des genres.
Toutes ces diverses familles rentrent dans la troisième
classe des Mollusques Gastéropodes de Cuvier, comprenant
seulement les Pulmonés terrestres et les pulmonés aquati-
ques , ainsi que les Pectinibranches.
Mais comme dans la suite de ce chapitre, il ne doit être
question que des Mollusques terrestres et fluviatiles, uni-
valves fossiles, du bassin de l’Adour , nous n’aurons pas à
voir d’autres genres que ceux qui appartiennent exclusive-
ment à la famille des Colimacés , inoperculés et operculés,
de Férussac ( Paracéphalophores , de Blainville ). Les
terrains de ce bassin, ne m'ont offert, en effet, dans cette
classe , que les genres suivants : Hérice , Hécrene , Férus-
SiNE , CYGLoSTOME , Pura, CLausine , BULIME , AGATRINE,
AmereTTe, Pranorse , LymNée, Parunine, MéLanorsipe.
J'aurais dû naturellement décrire ici les espèces des genres
Auricule, Mélanie , d'origine fluviatile , ainsi que les Néri-
änes et les Ampullaires, qui sont des Mollusques d’eau
douce ; mais je le repète, n'ayant pas osé intervertir l’ordre
de classification de Lamarck, que j'ai adopté, je décrirai
en leur lieu , les différentes coquilles, appartenant à ces
genres, que j'ai rencontré parmi nos terrains.
Je passe donc à la partie descriptive de ce Mémoire.
{( 102 )
6rdre des Trachélipodes. Las.
PULMOBRANCHES. Br.
Famille des COLIMACÉS.
LIMACINÉS. BL.— LES LIMACÇONS. Fénuss.
COQUILLES SPIRIVALVES OPERCULÉES OU INOPERCULÉES.
MOLLUSQUES TERRESTRES.
* Sans opercule.
Genre XI. — HÉLICE, HELIX. Murzes.
Coquille orbiculaire , convexe ou conoïd&, globuleuse
ou ovoïde, à spire peu réévés: ouverture sim® 3, entière,
plus large que longue. Très-oblique , contigue à l'axe de
la coquille.
Annotations.
On ne connaît encore qu'un très-petit nombre d'Hélices
fossiles eu égard au nombre si prodigieux qui existe à l’état
vivant. La raison en est probablement que ces Mollusques
terrestres, vivant ordinairement éloignés des eaux , ils n'ont
dû que rarement être entraînés par les courants.
Ce n’est que dans les calcaires lacustres et les calcaires
tertiaires marins les plus récents que l’on en a trouvé à l’état
fossile (1). M. le Baron de Férussac , à qui la Conchyliologie
terrestre et fluviatile doit de si beaux et de si précieux tra-
vaux , en a fait connaître 13 espèces, la plupart des terrains
(1) Depuis la rédaction de ce travail, on a constaté l'existence
d’une Hélice ( Æ. Genti. Sow. ) dans le grès-vert d'Angleterre.
{ De La Bèche }.
( 103 )
calcaires grossiers de la deuxième formation, et 5 espèces
provenant des brèches osseuses de Nice. M. Deshayes en
cite 6 espèces bien caractérisées dans le bassin de Paris.
M. Al. Brongniart n’en a trouvé qu'une espèce dans le
Vicentin, et M. Marcel de Serres dit qu'il en existe 3
grandes espèces dans le bassin du midi de la France.
Quoique nous n'ayons pas dans la contrée le calcaire
lacustre proprement dit, nous trouvons néanmoins plusieurs
Hélices fossiles mélangées dans nos faluns avec les coquilles
marines. Le nombre que j'y ai découvert est de 8 espèces,
dont r identique et 3 sub-analogues vivants.
ESPÈCES.
| S I. — Imperforatæ.
1. HÉLicE NÉMORALE. Melix nemoralis. Linn.
PI. 4. fig. r.
H. Testä subglobosé, imperforaté , tenuiter striatä :
spiré turgidulé , obtusé; peristomate marginato.
Linn. Gmel. p. 3647. n.° 108. ( vis. ).— Lam. 6. p.
81. n.° 58.— Drap. pl. 6. fig. 3-5 ( iv. ) var 1.
— De Bast. n.° 1. p. 22. (foss: Burdig. }— De
Féruss. Ann. du Mus. t. 19. p. 242 ( foss. ).—
Marcel de Serres, Bull. Soc. Phil. 1814.
Helix (helicogena ) nemoralis. De Féruss. Fabl. m.°
57. pl, 33 £.
Cette coquille étant trop connue, n’a pas besoin d'être
décrite. Identique vivant.
Hauteur : 15 millim.— Diam. transv. : 20 millim.
Loc. Dax. Faluns jaunes de Mandillot,
À Saint-Paul. R.— Saucats, près de Bordeaux ( Base. ).
Dans le calcaire lacustre solide. Le Quercy.
(104)
3. HÉLICE DES SARDINS, ANTIQUE. À. hortensis antiqua.
Nob. PL 4. fig. 2.
H. Testä conico-subglobosä , crassiusculä, imper-
Joratä , lævi , splendente ; peristomate marginato ; spirä
obtusissimé..
Helix hortensis. Grat. Tabl. n.0 45.— Drap. n.° 23.
p- 92. pl. 6. var. a. ( viv. ).
Helix ( helicogena ) hortensis. De Féruss. Tabl. n.°
57. pl. 35: fig: 5.
Varietas a. Omninà candidä.
b. Fascit unicé lute4 extrinsecùs continuatt.
c. Fasciis duabus luteis continuatis.
d. Fasciis quinque luteis ; infimis duabus latis.
ne #5 de l'espèce vivante ?
L'espèce fossile de Dax est plus trochoïde, plus. épaisse
que l'Hélice des jardins, vivante. Peut-être devrait-elle
constituer une espèce distincte (1).
On la trouve mélangée parmi les couches superficielles
du falun jaune avec des coquilles marines, et un assez grand
nombre de coquilles fluviatiles, tels que Mélanopsides ,
Néritines , etc.
Grandeur variable. Celle des grands individus est pour
la hauteur, 12 millim.; le diamètre, 18 millim.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Mandillot ; à
Saint-Paul, C.
3. Hécice SPLENDIDE , ANTIQUE. F7. splendida antiqua.
Nob,. PI, 4. fig. 3.
H. Testé orbiculato-depressé, imperforaté , lævi,
nilid@, albä , fusco-lineatä ; spirä brevissimé ; peristo-
mate submarginato.
(1) C'était l'opinion de M. de Férussac.
( 105 )
Helix splendida. Grat. Tabl. n.° 46. —: Drap. n.e
25. p. 98. pl. 6. f. ro (viv. ).— Lam. 6. (2) n.°
62. p. 82.
Helix (helicogena ) splendida. De Féruss. Tabl. n.°
63. pl. 40. fig. 1-6.
Sub-analogue de l'espèce vivante ?
La coquille fossile de nos terrains est moins déprimée que
celle qui appartient à l’espèce vivante ; mais elle n’en diffère
pas par les autres caractères. Cependant M. de Férussac
la considérait comme distincte.
Hauteur : 8 millim. : Diam. : 14 millim.
On la trouve quelquefois à 5 bandes colorées.
- Loc. Dax. Faluns de Mandillot. RÀ.
4. Héuice susecoBuLeuse. À. subglobosa. Nob.
PL 4. fig. 4
H. Testä conico-subglobosä , basi turgidulé , imper-
foratà , tenuiter striatä , candidä , splendidä ; aperturä
depressd ; peristomate marginato ; labio columellari
valdè unidentato.
Grat. Tabl. n.° 47.
Cette coquille a quelque ressemblance avec l’Æelix hor-
tensis antiqua , mais en diffère en ce qu'elle est plus glo-
buleuse , que la base est beaucoup plus bombée et qu’elle
est pourvue d'une dent columellaire. Son test n’est pas non
plus aussi crassiuscule. La spire est très-obtuse et composée
de 4 à 5 tours.
Hauteur : 10 millim.— Diamètre : 15 millim.
Loc. Dax. Faluns de Mandillot. À.
5. Héxice rRocnoïne. À. trochoides. Nob.
PL. 4. fig. 5.
H. Testä trochiformi, transversè leviter striaté
(106)
apice acutä ; anfractibus medio convexis ; infimä facie
convexiusculé , imperforaté ; peristomate valdè mar-
ginato , reflexo.
Grat. Bull. de la Soc. Linn. de Bord. t. 2. p. 5.n.°
2. et Tabl. n.° 48.
An Helix trochoideus ? Quoy et Gaym. Atl. pl. 8.
f. 5-7.
Affinis Æelici (helicogenæ ) pileoli. De Féruss. Tabl.
n.° 142. p. 37. pl. 63. A. fig. 1,2.
Helix pileus ? Muller, n.° 277.
Cette belle espèce d'Hélice est tellement trochoïde qu’on
la confondrait au premier abord avec un Trochus ; mais
en l’examinant avec soin, on se convainct que c’est une
véritable Hélice. Elle a les plus grands rapports avec l'He-
lix pileolus, de Muller, si parfaitement figuré dans la
planche 63. A. de M. de Férussac. C’est peut-être son
analogue fossile? On y distingue les bandes colorées, qui
sont un charmant caractère de cette remarquable espèce.
L'analogie de la bouche est surtout frappante : elle est am-
ple , évasée, oblique et bordée d’un large péristome , réflé-
chi extérieurement.
Cependant, la coquille de Dax diffère de la coquille
vivante, en ce qu'elle n'est pas aussi anguleuse à la base
du dernier tour de spire, et que les tours en général sont
plus arrondis.— 6 tours de spire.
Elle a aussi de grands rapports avec l’'Hélice trochoïde
figurée dans le tome II du Voyage de l’Astrolabe , pl. 8.
fig. 5, 6, 7. Est-ce son analogue ?
Hauteur : 20 millim.— Diam. trans. : 25 millim.
Loc. Dax. Faluns blancs parisiens de la riche -et curieuse
localité de Lesbarritz à Gaas, C.
(107 )
$ IL: — Perforatæ.
6. Héuice pérrimée. 71. depressa. Nob.
PL. 4. fg. 7,8.
H. Testä orbiculato-depressä, latè umbilicatä sub-
tilissimè æœqualiter striaté ; labro simplici ; umbilico
patulo pervioque ; spirä planulatä.
An Helix ericetorum ? Lam. n.° 69. ( wiv. ).
Affinis Helici olivetorum. Lin. Gm. n.° 190. — De
Féruss. Tab. n.° 205.
Helix incerta ? Drap. pl. 13. f. 8, 9.
Helix algira ? Dillwyn.
Cette Hélice est remarquable par son aplatissement ,
l'ampleur et la profondeur de son ombilic. Elle ressemble ,
par l'allure , la forme , la taille et la simplicité du péris-
tome , à l'Aelix olivetorum ; mais elle est beaucoup plus
déprimée , et sa surface est couverte de fines stries, égales,
serrées , qui n'existent point dans cette espèce. Elle a aussi
une grande analogie avec l’'Helix ericetorum , varietas
maritima , qu’on trouve en abondance sur les pelouses des
falaises de Biarritz, aux bords de l'Océan. La rt
seule et l'enfoncement des stries da font distinguer. Sans
ce caractère qui est d’une faible importance, on pourrait
la regarder comme étant l’analogue fossile de cette dernière
espèce.
Hauteur : 10 millim.— Diam. transv. : 20 millim.
Loc. Dax. Fossile des faluns bleus de Gaas. À.
7. Héuice RuDE. FH. aspera. Nob.
PL. 4. fig. 9.
H. Tesiä orbiculato-convext , profundè umbilicaté.,
corne, asper&, substriaté ; spiré obtusé; labro sim-
plici, acuto ; umbilico latiore.
{108 )
Grat. Tabl. n.e 50. p. 96.
Helix olivetorum ? Gmel. , Lam.
Cette coquille diffère sensiblement de la précédente. Elle
est plus globuleuse, beaucoup moins déprimée; et quoi-
qu’elle soit striée , ses stries sont plus irrégulières, moins
apparentes. Cette espèce a une grande analogie avec l’Helir
ericetorum. Il serait possible qu'elle fut son analogue vrai.
La seule différence qui permettrait de la distinguer, ce sont
les aspérités dont la superficie est couverte et des stries très-
marquées autour de l’ombilic qui simulent des plis.
Hauteur : 15 millim.— Diam. : 20 millim.
Loc. Faluns bleus de Gaas. À, .
: Nota. J’observe que l’Helix olivetorum vit en en très-grande
abondance au-dessus des dépôts de faluns de ces localités; que
c’est le seul lieu où je l’ai trouvée vivante dans l’arrondissement
de Dax; t que ce mollusque s’enfonce dans la terre aux appro-
ches de dE Ces observations pourraient expliquer sa 08
sation récente
Cette FR se rencontre semi-fossilisée dans les faluns de
Saucats, près de Bordeaux, où l’on trouve le calcaire d'eau
douce, en couches, intercalé dans la formation marine.
8. Hécice vaRIABLE. Helix variabilis. Drap.
PL. 4. fig. 6.
H. testä orbiculato -conoïdea, umbilicaté , tenui ;
spirä subconicä , labro simplici.
Drap. pl. 5. f. 11, 12.— De Féruss. tabl. n.° 284.
Helix zonaria ? Donovan.
Helix virgatd? des Anglais.
Cette espèce fossile me paraît être l’analogue d’une des
nombreuses variétés de l'Helix variabilis de Draparnaud.
Le test est mince, fragile, lisse, brillant. Le péristome est
marginé et a même conservé sa couleur violacée, L’ombilic
(309)
est petit. C’est par ce caractère , très-variable au reste , que
cette coquille diffère de l'espèce vivante.
Hauteur : 6 mill.— Diam. 8 à 9 mill.
Loc: Dax. Faluns jaunes sablonneux de Mandillot. À.
9. Hécice INTERMÉDIAIRE. /lelix certe Nob.
FL. 4 RE 10,15
IL, test& depressä , umbilicatä, lævi, pellucidä ; aper-
turd rotundatà ; peristomate simplici, integro ; spird
abbreviatd.
Grat, Tabl, n.° 51.
Affinis Helici lucidæ. Drap. n.e 34. pl. 8. f. 11, 12.
Jolie petite espèce bien caractérisée par son applatisse-
ment , la briéveté de la spire , l’ampleur de l'ouverture , dont
le péristome est entier et arrondi. Un petit ombilic bien
marqué. La surface de la coquille est blanche , lisse et bril-
lante. Cette espèce n’a point d’analogue vivant ; mais elle a
quelque ressemblance de taille et d’aspect avec l'Helix
lucida. Drap.
Hauteur : 3 millim.— Diam. : 5 millim.
Loc. Dax. Fossile des faluns jaunes sablonneux du Mainot,
à Castetcrabe. À. :
** Avec opercule.
Genre XII.— HÉLICINE, HELICINA. Law.
Coquille subglobuleuse , un peu déprimée, non ombili-
quée , à spire basse. Ouverture entière presque ovale. Péris-
tome réfléchi. Columelle calleuse , transverse , planulée à
bord tranchant , s’élargissant sur le lieu de l’ombilic. Un
opercule corné.
Annotations.
Les Hélicines sont des coquilles terrestres exotiques des
climats chauds. Larmarck en a défini 4 espèces vivantes,
( 130 )
provenant de l'Amérique , et une espèce fossile trouvée dans
le bassin de Paris. Cette même espèce existe dans nos ter+
rains tertiaires. Selon M, Defrance , il y aurait 3 espèces
d'Hélicines fossiles ; mais ce genre paraît douteux à ce
savant naturaliste. M. De La Bèche cite, d'après Sowerby,
4 espèces d’Héliciens, provenant du calcaire oolitique
(Lias) , d'Angleterre.
ESPÈCES.
4. Hézicixe DouTeuse. Helicina dubia. Lam.
I. testé semi-globosà , lævi, nitidulé ; aperturé rotun-
daté ; columellä callosä.
Lam. Anñ. Mus. t. 5. n.° r. p. g1.— Lam. Anim.
sans vert, 7. (2) n° 1. p. 533.— Desh. 2. n.° 1.
p. 58. pl. 6. fig. 14, 15.— Defrance, Dict. sc.
nat. t. 20.
Analogue de l'espèce de Grignon.
Petite coquille semi-globuleuse, lisse, un peu luisante,
légèrement déprimée , à spire aplatie. L'ouverture est arron-
die-ovale ; la columelle évasée et calleuse.
Diamètre : 2 à 3 millim.
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Mainot, à Saint-
Paul. C.
Se trouve dans les mêmes terrains aux environs de Bor-
deaux ; de Paris. / Lam. }.
Genre XIII.— FÉRUSSINE, FERUSSIN A. Grar.
SrroPxosTOME. Desh.
Coquille ovale, ou orbiculaire , à spire convexe et obtuse ;
ouverture ronde ; entière, bordée ; oblique , simple , sans
dents, retournée du côté de la spire. Opercule ?
(114)
Annotations.
Chaque fois, dit Cuvier, que l’on trouve dans les êtres
organisés quelque forme , qui ne se laisse point exactement
comparer avec celles des familles ou des groupes naturels
déjà connus , on peut présumer que l’on a découvert le pre-
mier échantillon , le premier indice de quelque groupe, de
quelque famille nouvelle. La découverte que j'ai faite d’une
coquille singulière , qui n’a point d’analogue vivant,
permet de citer ladage philosophique du célèbre était
français dont le monde s’enorgueillit.
Le genre que j'ai établi pour cette coquille a été offert à
M. le baron de Férussac, comme un hommage de ma pro-
fonde et respectueuse estime.
Le motif qui m'a déterminé à créer ce genre a été le
même que celui qui décida Fischer, à l'égard de l’'Æelix
ringens , de Linné, pour la formation du genre Anostome ,
que Lamarck et les autres conchyliolognes , après lui, ont
adopté , à raison de l’importance d’un caractère aussi étrange
que le renversement de louverture. Cette rétroversion de la
bouche ne peut être , ni une anomalie , ni un accident,
puisqu'il existe déjà trois espèces de Férussine ; et que ce
caractère particulier , est d'une telle constance , qu'il ne
varie jamais dans les individus, qui ont été découverts, soit
parmi nos terrains, soit ailleurs.
Le Genre Férussine présente de l’analogie avec les Anos-
tomes , par le renversement de l'ouverture, mais il s’en
éloigne par l'absence complète des dents. La continuité du
péristome permettant de soupconner que la coquille est
operculée , la rapproche bien davantage du genre Cyclos-
tome. Je dois observer que M. de Férussac , pensait qu’elle
doit appartenir à ce dernier genre ; comme je dois dire que
( 142 )
le genre Strophostoma de M. Deshayes n'est qu'une répé-
tition de ma Férussine , créé long-temps après ma publi-
cation.
Il existe aujourd’hui trois espèces fossiles de Férussine :
1.e celle des terrains marins supérieurs de Dax ; 2.° celle qui
a été trouvée par M. Deshayes dans le calcaire d'eau douce
de Bouxveiller , en Alsace , et qu'il a nommé Strophostoma
striata ; 3.2 une troisième espèce, Ferussina lapicida,
découverte dans un calcaire lacustre aussi, près Montpel-
lier, par Leufroy , jeune naturaliste d’une grande espérance,
mais que la mort a malheureusement enlevé à la science et
à ses amis. :
ESPÈCES.
1. FÉRUSSINE EN FORME D'ANOSTOME. F. Anostomcæ-
formis. Grat.
PL: 4 fée 12517516
F. Testà orbiculari-depressä , profundè umbilicatü ,
lævigatä ; aperturd subrotundé , simplici, juxtä ver-
ticem spiratum retroverso-inclinatà ; umbilico patulo,
pervioque ad marginem striato ; peristomate integro ac
reflexo ; spird obtusissimä.
Grateloup, Descrip. de plus. coq. fossiles des environs
de Dax, insérée d@ns le tom. 2. du Bullet. d'Hist.
nat. de la Soc. Linn. de Bord. p. 5. n.° 3 ( Octob.
1827 ).
Grat. Tabl. méthod. des coq. fossil, des terrains ter-
tiaires marins de Dax. L. c. p. 96. n.° 52 et p. 256.
Strophostoma lævigata. Desh. Mém. sur le Stro-
phostome (Mars 1828 ). — Extrait des Annal. des
Sc. nat, p. 5. pl. 11. À. fig. 1-4,
Anostome fossile de Dax. Quorumdam..
Coquille orbiculaire, déprimée, lisse; l’ombilic très-
évasé , profond , permet de distinguer tous les tours de
( 113:)
spire; son bord est légèrement strié, Bouche arrondie,
évasée , renversée en dessus , un peu inclinée , bordée d’un
péristome entier , épais , réfléchi extérieurement.— 5 Tours
de spire. Celle-ci est obtuse à son sommet.
Hauteur de la coquille : 11 à 12 millim.
Diam. transv. ( longueur } 29 à 30 millim:.
Diamètre de l'ouverture, environ 10 millim.
Diam. de l’ombilie : 6 millim.
Profondeur de l’ombilic : 9 millim.
Loc. Les faluns bleus d’Abesse, à Saint-Paul, au milieu
des couches farcies d'Operculina complanata ( D'Orbigny),
et les faluns bleus de Gaas. R. On l’a trouvée aussi depuis
dans les faluns jaunes de Saint-Paul.
Je dois faire remarquer que cétte coquille n’a point été
trouvée dans les terrains qui récèlent des Mollusques d'eau
douce aux environs de Dax comme à Mandillot. Ce terrain
est un tuf ou limon fluviatile et non un véritable calcaire
lacustre.
Genre XIV.— CYCLOSTOME, CYCLOSTOMA. Lam.
Coquille de forme variable à tours de spire arrondis ; ou-
verture ronde , régulière ; péristomé continu et réfléchi. Un
opercule calcaire.
relations.
Les Cyclostomes sont des coquilles terrestres faciles à
distinguer , à raison de leur ouverture ronde à bords réunis
circulairement , et de l'existence d’un opercule complet non
spiral.
On n’a rencontré généralement les Cyclostomes à l’état
fossile, que dans les couches de calcaire d’eau douce, et
quelquefois dans celles du calcaire marin supérieur.
M. Defrance indique 17 espèces fossiles, dont deux analo-
gues du Plaisantin. D'après M, Deshayes, il ÿ en = espèces
(144)
dans le bassin de la Seine , tandis que ce naturaliste cé
sède plus de 4o espèces vivantes.
Nos terrains tertiaires marins ne SR que aid
espèces de Cyclostomes fossiles , encore l’une d'elles est-elle
bien douteuse. À Se vi
Dans le bassin du midi de la France , M. Marcel de Serres
croit en avoir trouvé trois espèces, dont deux analogues
vivants. ( Cycl. elegans et Cycl. sulcatum. Drap. )
Une espèce existe dans la:formation gypseuse de Mont-
martre ; c'est le Cyclostoma mumie Lam .-(Brard. ) qu'on
trouve aussi dans les calcaires marins de Grignon.
ESPÈCES.
A. CYCLOSTOME CANCELLÉ. C. cancellata. fé
PI. 4. fig. 27.
.C: Testä ovato conicé ,. durrité subunbilicaté, de
cussald + “eleganterque g granulosd.; sulcis, transversis
distantibus ; striis approximalis longitudinalibus; peris-
tomate orbiculari patulo ; columelld extùs reflexä ;
ultimo anfractu parvulo ; mamillari, nitidè lœvigato.
Grat Tabl. n.° 83. p.108... sf did
Affinis C. eleganti, var. Drap. pl: 1, fig. 3.
Charmante espèce, ovale, conique, turriculée, ayant
quelque rapport de forme avec le Cyclostome élégant. La
superficie est surtout remarquable par. un treillissage .gra-
nuleux, délicat et élégant. — 4 Tours de spire ; celui du
sommet incomplet , très-petit, obtus ;: lisse et brillant.
Hauteur : 10 millim.— Diam. transv. : 7 millim. 4j,
Loc. Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-Marsac , de
Gaas. RR.
2. CxcLosroms. De Lea Cyclo! Leman Bat
PL 4. fig. 28, 20. us
-C. Testä abbreviaté, lévigaté , corned ; peristomate
fr
Le" detail
(135)
integro, patulo , orbiculato, extùs marginato ; ultimo
anfractu subgloboso, versùs dorsum aliquandà costato.
De Bast. n° 1. p. 31. pl. 4: f. 9:— Grat: Tabl. nie 84.
p- 109.
An potiès Paludina?
Cette petite coquille pourrait bien être préférablement une
Paludine qu'un Cyclostome. Cependant elle réunit les
caractères affectés à l'ouverture, et surtout à l'intégrité du
péristome qui appartiennent à cé ‘dernier genre. Il existe
un opercule ; mais l’état corné de la coquille, sa ténuité,
sa fragilité, ne permettraient-ils pes de la regarder comme
étant une Paludine ? — 4 Tours de spire, lisses et arrondis.”
Hauteur : 5 millim. 7;-Diam, transv. du granèl tour de
spire : 3 millim.
Loc. Dax. Dans les coaches so du falun marin
coquillier de Mandillot à St.-Paul, mélangé avec une sorte
de tuf d'eau douce, contenant un grand nombre de coquil-
les terrestres et lacustres ( Hélices, Néritines , Mélanop-
sides ).
Se trouve dans le calcaire d'eau douce à Bordeaux.
Genre XV. — MAILLOT, PUPA: Drap.
_ Coquille cylindracée, en général épaisse. Les tours de
spire nombreux, presque égaux; le sommet obtus. Ouverture
demi-ovale ou arrondie, ordinairement dentée ou plissée.
Annotalions. 11:
Les Maillots sont des coquilles terrestres dont on n'a dé-
couvert qu'un très-petit nombre d'espècés à l'état fossile.
Sur 27 Maillots vivants décrits par Lamarck, une seule
fossile est citée dans le Tableau de M. Défranée. M. de
Férussac en indique deux espèces ayant. leurs analogues
vivants { P. cinerea et P. muscorum ), la première espèce
( m6)
provenant des brèches de Nice, et la deuxième, d’une roche
calcaire des environs de Martres de Veyres ( Allier ).
J'en ai rencontré aussi deux espèces parmi les couches
superficielles de nos faluns marins coquilliers. L'une d'elles
est un peu douteuse , la coquille étant incomplète.
ESPÈCES.
1: MaïLuOT QUADRI-DENTÉ ANTIQUE. Pupa 4 dens anti-
qua. Nob.
P1..4. fig. 15.
P: testà sinistrorsé , conico-cylindricé, crassiusculd;
aperturd 4-dentatü ; spirä obtusä prælongé , labro mar-
gine , reflexo.
Pupa 4-dens ? Drap. n.e 18. p. 67. pl. 4. fig. 3.—
Lam.6.(2) n°17. p..109.— Grat. Tabl. 53. p. 97.
io Bubraiis: 4-dens. Brug. Dict. ne.g1. :
Helix quadridens. Mull. n.° 306.— Lister, res
t: 40. f.. 38.— Chemn. Conch. 9. t. 112. f. 965.
Turbo quadridens. Gmel. Dillw.
Helix (Cochlogena) quadridens. Féruss. . Tabl.
n.° 454.
Cette coquille est plus grande que celle de l'espèce vivan-
te, mais elle est en tout pareille par ses autres caractères.
La bouche est sénestre , demi-ovale et munie de quatre
dents peu enfoncées. ER spire a 7 à 8 tours arrondis, ceux
du sommet plus petits proportionnellement aux autres.
Hauteur : 7 millim.— Diam. 3. 1/2.
Loc. Dax. Fossile des faluns jaunes de Mandillot à Saint-
Paul au milieu de la couche supérieure mélangée avec le
tuf d’eau douce coquillier. RR. Au Mainot , à Casteterabe ,
dans le dépôt marin.
2. Ms11uOT srRié. as striata: Nob.
PI. 4. Gg: 16
gs
DO UT 22 VA ON EU RE TU, Pen SO CRUE NU ET PPS CE SUREe
LL
( 537 )
P. testé sinistrorsé , sub-cylindricä , longitudinaliter
striaté ; aperturd semi-ovatà ; mn sens
Pupa inversa. Grat Tabl, n° 54. p. 97.
Cette espèce est un peu douteuse pour moi. Cp
elle offre les principaux caractères des Pupa. Les tours de
spire, au nombre de cinq, assez égalisés, sont légèrement
arrondis et couverts de fines stries longitudinales, L'ouver-
ture étant imparfaite , il n’a pas été me de juger sil
existait des dents.
Hauteur : 6 millim.— Diam, : 3 millim.
Ce Pupa ressemble beaucoup au Pupa dolium , mais il
a la bouche à gauche.
Loc. Dax. Faluns sablonneux du Mainot à Casteterabe. Æ.
Genre XVI.— CLAUSILIE, CLAUSILIA. Drap.
Coquille fusiforme , à sommet grêle et mousse. Ouverture
ovale ; péristome continu , réfléchi.en dehors; une lame élas-
tique , souvent dentée ou plissée , adhérente à la columelle,
Annotalions.
.
Ce genre de coquilles terrestres renferme un grand nom-
bre d'espèces vivantes. Lamarck n’en a connu que 12, la
plupart de l’Archipel américain, et les autres de la France
idionale. Depuis ce naturaliste , la quantité de Clausilies
s'est beaucoup accrû ; mais les recherches des Conchyliolo-
gues n'en avaient découvert encore aucune espèce à l'état
fossile, Le premier, j'en ai trouvé une de très grande taille
dans nos terrains marins supérieurs.
4. CLAUSILIE TRÈS-GRANDE. C. maæima. Nob.
PI. 4. fig. 17.
C. test sinistrorsä, maximä , fusiformi, ventricosé
Jragili, longitudinaliter obliquè substriaté ; aperturé
oblongé ad basim acuta ; labro columellari triplicato.
Grat, Tabl. n.° 55. p. 97.
(118 )
Cette grande et belle Clausilie fossile n'a point d'ana-
logue vivant, La coquille est fusiforme , ventrue , mince,
fragile , marquée de quelques fines stries longitudinales.
L'ouverture est ovale-oblongue ; rétrécie et anguleuse supé-
2 L4
rienrement: Il sur la columelle,
les. deux inférieurs plus cetis Micuts et contournés en
spirale, Le supérieur. est grand et horizontal. La coquille
n'étant pas dans son intégrité parfaite ; il est impossible de
connaître sa longueur et le nombre de tours de spire, mais
d'après le diamètre ventral , qui est de près de 15 millimè-
tres , il est à présumer .que la hauteur de la coquille était
de 60 millim.
Longueur de l'ouverture : 14 millim.
Son diam. transv. : 8 millim.
Loc. Dax. Les faluns libres jaunes de Mandillot , à Saint-
Paul. À. Miss,
Genre XVIL. — BULIME, BULIMUS. Lx.
Coquille ovale, oblongue, ou turriculée. Ouverture
ovoïde ou semi-lunaire, à bords désunis supérieurement.
Columelle , droite, lisse | ayant une légère inflexion vers son
milieu.
Annotations.
Genre terrestre très -nombreux en espèces vivantes.
Lamarck en a décrit 34, et M. De Férussac en compte plus
de 80. Selon M. Defrance il y en aurait 37 espèces fossiles,
dont une espèce analogue à Grignon, une de cette même
localité identique avec une du Plaisantin, cas fort intéres-
sant. Cependant, comme l'existence des Bulimes fossiles est
rare et même contestée, il est à présumer que , parmi ces
espèces, on aura confondu , tantôt des Paludines, tantôt des
Rissoaires, tantôt des Mélanies, ou d’autres petites coquil-
es marines , qui avaient quelque analogie avec les Bulimes:
(1191)
Salon M. Deshayes il:yen a trois espèces bien caractéri-
sées dans le bassin de Paris. ( B. sextonus. Lam. B. lœvi-
gatus. Desh. B. conulus. Lam.).
L'espèce désignée dans le bassin de la Gironde , sous L
nom de Bulimus Terebellatus, dont l'identique se trouve
à Dax , à Paris, en Italie, en Touraine , etc., n’appartenant
nullement à ce Genre ;' doit être placée ailleurs.
Mes recherches n’ont pu me faire découvrir, parmi nos
terrains tertiaires, qu'une seule espèce bien établie de
Bulime , (B. lubricus.) > et deux autres fort petites, un peu
ins qui peut-être appartiennent au genre Paludine
ou Littorine. Ces.trois espèces sont constamment mélangées
dans les couches | HRATE RE de faluns, avec les pnquiles
marines.
Fe | À 34 ESPÈCES.
+: Borne BRILLANT. Bulimus lubricus. Prug.
PL. 4. £e 18.
B. Testä ovato-oblongé , lævi, nitidissimt.
Brug. Dict.:n.° 23. (vivant). — Lam. 6. (2)n.° 34.
2: p.126. Drap. n° 4: p.95. ph 4 f: 24.
Helix subcylindrica. Lin. Gm. n.° 118. p. 3652, +
Helix lubrica. Mull. n.e 303. p. 104.
Helix lubrica. Lin. Gm. n.° 142. p. 3661.
Helix (cochlicopa) lubrica. De Férus. Tabl. n.° 374.
Helix stagnorum. Pultency. (Non Basterot)},
Turbo glaber. Da Costa,
Turbo muscorum. Pennant.
Helix lubrica. Montagu. t. 22. f. 6. — Wood, nd.
pl. 34. n.° 145.
Hauteur : 5 mill,— Diam. : 2 mill. ‘4.
“+ L'idéntique vivant, partout en Europe ; se LE: dans
les lieux humides, ombragés, du voisinage des eaux,
( 120 )
Loc. Fossile à Dax , dans les faluns jaunes mbtimeleis de
St.-Paul. À.
2. Burrue eLoBuLE. Bulimus globulus. Nob.
& PI. 4 fig. 19, 20.
B. Testé parvuli, ovatt, nitidè lævissimé aperturd
oblongä, simplici ; columelld sebrangioad à P4r4 bre-
viusculd, obtusd.
Grat. Tabl. n.° 58. p. 99.
Non Paludina globulus. Desh. 2. pl. 15. f. 21, 22.
Cette petite coquille possède tous les caractères assignés
aux Bulimes; mais comme elle est si petite , et qu’elle ne se
rencontre que dans les terrains marins , il serait possible
qu'elle appartint au genre Paludine où Litorine. Dans le
doute, je la maintiens parmi les Bulimes. I\ ne faut pour-
tant pas la confondre avec la Paludine globule de M. Des-
hayes. Notre coquille est oblongue, lisse, brillante. L’ouver-
ture ovale ayant le bord droit tranchant , et le bord colu-
is vd marginé, — 2 Tours :/, de spire.
: Hauteur : 3 millim,— Diamètre : 2 millim.
‘Loc. Dax. Faluns j jaunes sablonneux du Mainot à St.-
Paul. €.
3. BULIME TURRICULÉ. Pulimus turritus. Nob.
PL. 4. fig. 21, 22,
- B, Test& parvult , acicult; turritä ; nilidè lævigaté ;
anfractibus quinis |; convexiusculis ; apertur& ovalo-
oblongä; labro acuto.
- Affinis Palüdinæ subulatæ. Desh. 2. pl. 15: f. 19,
no, 53 nf.
Coquille trs petiti mince, fragile , luisante, eplinisihoé:
turriculée, composée de cinq tours, de spire me.
arrondis. L'ouverture est oblongue, :
Fr
Cette espèce , au sai aspect , a de frélisgie avec la
Paludine subulée de M. Deshayes : elle en diffère en ce
que le péristome n’est point continu, ce qui démontre que
ce n’est pas une Paludine.
Longueur : 4 millim.— Diamètre : 1 millim.
Loc. Dax. Faluns jaunes du Mainot. À, Parmi les
coquilles marines.
Genre XVIII. — AGATHINE, ACHATINA. Lam.
Coquille ovale ou oblongue, en général subturriculée.
Ouverture entière, plus longue que large, à bord droit
tranchant, jamais réliéehi; nennale lisse, capes et tron-
quée à sa base.
j Annotations.
Les Agathines sont des Mollusques sub-terrestres, qui
vivent au voisinage des eaux, dans les lieux frais et humi-
des, sans être réellement aquatiques, Le nombre d'espèces
vivantes est fort considérable. Lamarck en a signalé 17
exotiques , provenant des climats chauds, et deux espèces
très-petites, qu’on trouve en Europe. (4. Jfolliculus et 4.
acicula ). |
Les espèces fossiles sont au contraire excessivement
rares. M. Defrance en mentionne une trouvée dans un
dépôt marin ; et M. Desbayes en a décrit une autre espèce
fossile provenant du bassin tertiaire de la Seine, FRteiee
pellucida ).
“Nos faluns en renferment deux espèces bien cardctéri-
sées , qui ont leurs analogues vivants. L'une d'elles se
trouve partout en France; l’autre existe dans les ‘climats
chauds. Il est à remarquér que ces deux des que soit
mêlées parmi les espèces marines.
(; 124
“
ESPECES.
1. AGATHINE AIGUILLETTE. /chatina acicula, Lam.
PI. 4. fig. 23, 24.
A. Testä turrito-aciculaté , nitidè lœvissimé ; colu-
mell& basi truncatä; ultimo anfractu sas sub -
æquante.
Lam. 6, (2) n.° 19. p. 133. (viv.). — Grat: "Œabl.
n.° 61. p. 100 (fossil.).
Bulimus acicula. Brug. n.° 22.
Bulimus acicula. Drap. n.° 5. pl. 4. f.25, 26.
Buccinum acicula. Mall. n. ° 340.
Buccinum acicula. Wood. pl. 24. f. 155.
Buccinum terrestre. Montagu.
Buccinum longiusculum. Adans, Micr.
Helix octona. Gmel. n.° 120.
-Helix (cochlicopa) acicula. Féruss. n.° 371.
L’'aiguillette. Geoffroi. — Gualt. tabl, 6. f. BB. -
Identique de l'espèce vivante.
Loc. Dax. Fossile des faluns jaunes sablonneux de
St -Paul. R.
2. AGATHINE BUCCINÉE. Pro buccinula. Nob.
PI. 4. fig. 25, 26.
A: Testé oblongo-elongatä, lævi, aperturd ovato-
élongata; ; ultimo anfractu spird heure: ‘apice aculo.
Grat. Tabl. n.° 62. p. 100.
Helix(Achatina) Lubricoïides. Feruss. ne 372.
Cette petite Agathine paraît être, selon M, De Férussaé à
l'analogue de l'espèce vivante , qu'il a désignée sous le nom
d'Helir Lubricoïdes. Elle est oblongue, allongée, très-
lisse , brillante. Le grand tour de spire est plus grand que
tout le reste de la tre Ouyerture, red —
4 Tours de spire.
(123)
Hauteur : 5 millim.— Diamètre : 1 2}.
Loc. Dax. Faluns jaunes de Mandillot, parmi les coquil-
les marines. À.
Ce “XIX. _— "AMBRETTE, SUCCINEA. Drar.
Coquille mince, translucide, ovale-oblongue à spire coni-
que, aigüe. Ouverture ample , ovale , oblique, plus longue
que large; le bord droit tranchant non réfléchi s’unissant
inférieurement à une eolumelle lisse , amincie, tranchante.
Point d’opercule.
: Annotations.
Les Ambrettes sont des Mollusques d'eau douce et cepen-
dant ces animaux ont une tendance à vivre hors de l’eau.
On n'en connaît que 3 espèces vivantes ‘dont l’une de
l'Amérique et les deux autres d'Europe, Il n'en existait
pas encore à l’état fossile. Nos terrains tertiaires mixtes m'en
ont fourni une espèce, dont l’analogue est vivant dans le
pays. Ce fait offre de l'intérêt.
ESPÈCES.
1. AuBRETTE AMPHIBIE. Succinea amphibia. Dra
PL 4. fig: 3r.
A+ Test ovato-oblongé, tenuissimé ; spiré brevi ; aper-
turä infernè dilatatà , subverticali.
Succinea amphibia. Drap. Moll. pl. 3. f. 22 (viv.)
Lam. An. s. vert. 6 (2) p. 135. n.° 2.
Helix succinea. Mall. Verm. 97. n.° 296.
Helix putris. Lin., Gmel. p. 3659. n.° 135.
Helix limosa. Dillw.
Helix (cochlohydra) putris. var. x de Féruss. Tabl.
n.° 9 et Hist. des Moll. pl. XL. f. 13.
Bulimus succineus. Brug. Dict. n.° 1 18.
(124)
Limnea succinea. Flemming.
Tapada succinea. Studer.
L'Amphibie ou l’Ambrée. Gcoff. n.° 22. — List.
Conch. t. 123. f. 23. a.— Gualt. t. 5. f. H.—
D'Arg. pl. 28. f. 23.— Wood, pl. 35. f. 17
. Montag. tab. 16. f. 4.— Donov. t. 168. Fr 1. —
Chemn. Conch. 9. tab. 135. f. 1248.— De PE
Malac. pl. 38. f. 4. (optma).
Cette HE my fossile est l'identique parfait de l'espèce
vivante , qu'on trouve partout en France. Je crois que c'est
la première fois que ce genre a été trouvé à l'état fossile.
Loc. Dax. Faluns jaunes mixtes du dépôt de Mandillot,
Saint-Paul, parmi les Mélanopsides , les Lymnées , etc: R.
FAMILLE DES LYMNÉENS. Law.
Limnacés Blainv. Limnosrrez, Féruss!
Coquilles spirivalves , lisses. : bord droit de l'ouverture
aigu , non réfléchi.
Mollusques fluviatiles et lacustres inoperculés.
Genre XX.— PLANORBE, PLANORBIS. Bruc.
Coquille , mince discoïde ou enroulée à spire applatie ou
surbaissée et dont les tours sont apparents en-dessus et en-
dessous. Ouverture transverse arrondie où lunulée à bord
tranchant, Opercule nul.
Annotations.
Les Planorbes sont des coquilles d’eau douce à spire hori-
zontale. Le nombre d'espèces vivantes s'élève à 20 ou davan-
tage ; et celui à l’état fossile, à 18 (Defrance).
M. Brongniart en admet quatre analogues.
C'est surtout dans le calcaire lacustre que l'on a découvert
(125)
le plus de Planorbes fossiles. Les recherches de MM. de
Férussac , Brongniart et Brard, ont appris qu'ils se rencon-
trent essentiellement dans les terrains , soit inférieurs , soit
supérieurs au gypse , soit marneux , soit siliceux , et rare-
ment dans les terrains marins.
Le bassin parisien , selon M. Deshayes, en contient 11 à
12 espèces. Celui de Dax ne m'en a offert qu'une, dont
l'analogue se retrouve à Paris. Elle est mélangée dans les
faluns , avec les coquilles marines.
ESPÈCES.
1. PLanoRBE corner. P. cornu. Brongn.
PI. 4. fig. 30.
P. Testä discoidea , tenus, subplanä, DURS subtüs
profundè umbilicati; anfractubus quaternis ; ultimo
majore.
Al. Brongn. Ann. Mus. t. XV. p. 371. pl. 22. f. 6.—
De Féruss. Mém. Géol. p. 62. n.° 8.— Defrance,
Dict. sc. nat. t. 41.— Grat. Tabl. n.° 86. Desh.
2. p. 83. n.° 1. pl. IX. f. 5,6.
Coquille assez grande, discoïde, eue mincé , pute .
cornée ,. rougeâtre , très-lisse profondément -ombiliquée.
Quatre tours de spire arrondis, Le dernier très-grand.
Hauteur 4 à 5 millim. — Diam. transv. 10 millim.
Cette espèce , l’analogue de celle du bassin parisien, se
trouve à Dax dans le dépôt de tuf, marno-argileux rougeà-
tre ; qui recouvre le falun coquillier marin. Elle y est mélan-
gée avec de nombreuses Dé re dress des Véritines et
autres coquilles fluviatiles.
Loc. Dax. Mandillot, à Saint-Paul. Se trouve aux envi-
rons de Paris dans le terrain d’eau douce supérieur , à Palai-
seau, Saint-Prix, la Villette. ( Desk. )
( 126 }
Genre XXI.— LYMNÉE, ZYMNEA. Lam.
Coquille mince, fragile , oblongue, quelquefois turriculée
à spire saillante, plus ou moins aigüe. Ouverture entière,
plus haute que large , ovale, à bord droit tranchant , un
pli oblique à la columelle , point d’opercule.
Annotations.
Ce genre, très-voisin du précédent , mais qui s'en distin-
gue si parfaitement, ne renferme que des coquilles d’eau
douce.
M. Defrance mentionne, d'après Lamarck, 12 espèces
de Lymnées vivantes, et en cite 10 fossiles, dont 2 analo-
gues du Plaisantin, d’après Brocchi. Dans le bassin parisien,
il en a été trouvé 15 par M. -Deshayes ; mais ce savant
observe que les Lymnées s'y voient dans deux états fort diffé-
rents ; les unes caractérisent les marnés , soit: supérieures,
soit inférieures, au gypse dépendant de cette formation.
Dans ce gissement, les coquilles ont conservé leurs tests ,
entiers ou brisés. Dans le second cas, le test a disparu , et il
ne demeure de la coquille que son moulé ou son/moyau,
et c’est dans la couche inférieure du silex lacustre supérieur
que les Lymnées se montrent dans cét état. Se
tom. 2. p.91). ni € F
Les coquilles AS de ce-genre-ne sont és étrangè-
res à nos faluns. On en trouve dansiles couches supérieures
mélangées à d’autres coquillés: terrestres et fluviatiles ;'asso-
ciées aux coquilles marines. J'y en ai: constaté-5: espèces}
dont {rois ont leurs analogues vivants}: et déux-ont en même:
temps leurs analogues fossiles dans le! bassin’ de Paris,
malgré la différence de gissement, Ce -fait m'a paru inté-
ressant.
(127)
ESPÈCES.
* Testa ovalis , vel subglobosa.
A. LYMNÉE STRIATELLE. Lymnæa striatella. Nob.
PI. 4. fig. 32. ee
L. Testä ovato-oblongé , subventricos® , transversint
substriatä ; plicä columellari valdè' sn promi-
nente ; striis subtilissimis.
Grat: Tabl. n.0 87. p. 126.
Differt à Lymnæd substriatä. Desh. ne érf, 5,6
Coquille ovale-oblongue; mincé , fragile , couverte de
stries transverses ent sa subies et rapprochées.
Quelques stri 1 ént se font aper-
cevoir aussi. Ooviilurs ovale ; une fénte: joel dits Fer
de spire arrondis. Sommet acuminé.
Hauteur : 14 à 15 millim.— Diamètre : 8 à 9 millim.
Loc. Fossile à Dax; faluns marins du Maïnot à :Saint-
Paul. À.
2, Lyunée enriée. Lymnæa sos Desu.
FE3, be. 33.
L. Testé ovato-globosé, tenui, lœvigatä ; spird abbre-
viatä ; ’aperturd magnä sub-obliquà ; phica colümiellari
magn.
Al. Brong. An. Mus. t. XV. pl. 22. f: 18.— Desh. 2.
p: 98. n.° 14. pl. XL. f. 179,16. — De Féruss.
Mém. géol. n.° 7. Sr _— sc. nat. t. 26.
Grat. Tabl. n.0 88.
Coquillé subglobuleuse, trèsventrue, lisse, a 5 Tours
de spire, le dernier très-grand. L'ouverture ample , oblique
à l'axe ; columelle courte ; Fi columellaire prolongé, je
tordu... "1 ‘
Longueur : 7 à'8 millim,— Diamètre : 8 millim.
(128)
Analogue de l'espèce des environs de Paris ? Cependant
elle diffère un peu : la spire de celle de Dax est beaucoup
plus courte.
Loc. Dax. Faluns jaunes du dépôt de Mainot à Saint-
Paul. R.— St.-Prix, Montmorency , Sanois. ( Desh. ).
3. Lymnée ovaze. L. ovata. Drap.
1. 4. fig. 35.
L. Testä ampullaced , ovatà ; corne , tenui ; leviter
striatä À Ré magné, ovato-oblongä ; spirä brevi ,
aculé.
eus ovatus.. Drap: n. 2. pl. 2. f. 30-31.—
Schroet. Flusconch. t. 10 min. À. f. 6.
Lyÿmn. auricularius. var. B. Drap. Tabl. Moll.
Analogue parfait de l'espèce vivante. Est-ce une coquille
véritablement fossile ? Je l'ai trouvée assez multipliée dans
le dépôt marno-argileux superposé au falun coquillier marin,
associée aux Néritines, aux Mélanopsides, Elle à conservé
sa nature cornée avec sa transparence.
Loc. Dax. Mandillot, à Saint-Paul. L'espèce vivante
habite dans toutes les eaux douces, pures , tranquilles du
pays.
h. Lxmnée AuRICULAIRE. L. auricularia, Lam.
PL 4. fig. 34. |
L. Testà ampullaceé , ventricosd, ovatä, tenui, dia-
phanä ; strüs longitudinalibus tenuissimis confertis ;
spird brevissimd acuminaté .
+ p- 161. n.° 7 ( vivante }.
Lymneus auricularius. Drap. pl. 2. f. 28, 29.
Helix auricularia. Lin. Gm. n.e 147. — Pennant,
Brit. Zool. 4. t.. 86. f, 138.— De Born, Mus. t.
16. £. 20.— Chemn. 9. t. 135. f. 1241, 1242.
Bulimus auricularius. Brug. Dict. n° 14.
( 129
Buccinum auricula. Mull. ne ru
-Helix auricularia.. Wood ; tab. 35. f. Bo List.
int 123: f. 22. — Bonn! 3. f. 54.— Gualt. t. 5.
f. Fi G.—:Donov. 2. t. 51. f. 1. — Montag.
t.. 16. f:2.
Analogue parfait de l'espèce vivante du pays:
Habite le même terrain argilo-marneux qu'on trouve au-
dessus du dépôt marin, Cette espèce ; ainsi que la précé-
dente , aurait bien pu y être: entraînée accidentellement et
postérieurement aux Mélanopsides, aux Néritines et autres
espèces fluviatiles anciennes , dont tous les neue vivants
n'existent pas.
Loc. Dax. Dépôt fviatie armani ‘de
Mandiilot , à ‘Saint-Paul. À:
tidedl-abcuris
Es Testa porte) ht
. LYMNÉE DES MARAIS. Lymnea palutris Drap.
PI. 4. fig. 36.
L. testä ovato-oblongä , longitudinaliter ac tenuissimè
striatä; strüs irregularibus remotiusculis cinctà ; aper-
turd ovaté ; plicä columellari rectà vix tortuosd ; jar
conico-acuté: Hg pl À av NO e evsiten
°° Lam. Ann. Mus. t. 4. p. Dos.) 12" \d; Mot «
vert. 6: (2) p. 160. n.° 3 (ui) et tom. 9. p. 543.
n.° 1 (fossilis).— Desh. 2. p. 95: pl:'ri. fig. 9,
10. — Al. Brong. Ann, Mus. t: 15. pla: f. 15.
— De Féruss. Mérm. géol. n.° 12. :— Délrance, re 3
sc. nat. t. 26. P- 461.
Lymneus palustris. Drap. Moil. P- Los n.°
f. 4o, 41.
Bulimus palustris: Brug. Dict.'n'o 12.
ra pau ag ie! ni LU 131.— Mis
5 e:46 &.rot
*
5
30 })
Helix corvus. Gmel. n°208.
Helix palustris. Wood. tab. 35. f. 168.— Donov. 5.
t. us. fe 14— Penn. 4.t. 89. f. 2.— Chemn. 0.
t. 135. f. 12394 s240.— (List. 1; 124. f. 24.—
Gualt. t. 5. f. E.— Favan. pl. 612 € F.0.
Cette espèce est l'identique dé la coquille vivante. Elle
n'en diffère ‘en rien. Elle à 6 tours de spiré arrondis.
Longueur 15 à 18 millim.— Diam. 7 à 8 millim.
’est aussi l’analogue de l'espèce fossile du bassin parisien,
qui a été trouvée à Pierrelaye , dans la couche inférieure
du grès marin.
Loc. Dax. Le dépôt argilo-marneux lacustre de Mandil-
lot, à Saint-Paul. R. Paris. Midi de la France. L'espèce
vivante habite les eaux stagnantes partout.
6. Los FRAGILE. Lymnea ie gt Nob.
h À. 7. 3 : 3
L. testä oblongo-elongaté , tenuk., fraeili » Corne ,
lævissimä ; aperturd oblongd ;. plicä FRERES obli-
qué ; spird acutd.
Lymneus palustris. var. B. Drap. pl. 3. ou k- 644
SE Lin. Gmel. p. 3658 (viv.). — Wood ,
gel: 167; S.Fluss. p.309, t..7. f. 8. —
| Gualt, tab. 5.f EiiList. Synops: t, 8..f. 5.
Varietab, B. Testé corne. Nob, fig. 38.
Cette espèce est constamment plus petite que la Lymnée
des marais avec laquelle elle a des rapports. Sa surface est
très-lisse, brillante. — 5 à 6 tours de spire.
Hauteur : 12 à 13 millim.— Diam. : 6 millim.
Elle m'a paru être l’analogue de l'espèce vivante.
Loc. Dax. Le même dépôt de Mandillot, à Saint-Paul. C.
( Säu |)
Genre XXIL.— PALUDINE, PALUDINA. Lan.
Coquille épidermée , conoïde , à tours de spire arrondis,
à sommet mamelonné ; l'ouverture ovale-arrondie , à bords
réunis tranchants, anguleuse vers le haut. Un opercule
{'% Æ
corné à élémens concentriques.
Annotations.
Lamarck avait placé , comme on sait, les Paludines, qui
sont des Mollusques Trachélipodes operculés, dans la fa-
mille des Péristomiens , entre les genres Valvée et Ampul-
laire ; mais comme ilest démontré d’après les observations
de M. Beudant, que les Paludines vraies, ont les habitudes
des Lymnées et voguent de la même manière qu’elles à la
surface de l'eau, le pied tourné er haut, je n'ai point hésité
de les ranger à côté de ce dernier genre, bien qu’il soit dé-
pourvu d’opercule. Il ÿ à aussi plusieurs autres analogies
d'organisation qui rapprochent les Lymnées et les Paludines.
Les unes et les ts , ontle pied ovale , n’ont que deux
tontarnnl! + +1
yeux à leur base , et l'organe
mâle est élit situé au-dessous du tentacule droit.
Les Paludines n'habitent pas exclusivement les eaux
douces ;. on en trouve aussi dans les eaux saumâtres ou
salées, C'est pour cette raison qu'elles ont été distribuées en
deux sections, savoir ; 1.9 espèces fluviatiles , 2.° espèces
sub-marines.
Cette différence d'habitation jointe à quelques autres légers
caractères tirés de la coquille et de l’animal , ont engagé M.
de Férussac à établir le sous-genre Lirronine , qu'il a ré-
servé aux espèces des eaux saumâtres ét salées.
Le nombre des vraies Paludines s’est beaucoup accrû
depuis Lamarck , qui n’en avait Ée que F espèces, dont
5 de France et 2 exotiques.
( #3a:)
Selon M. Deshayes, il en existerait 25 de vivantes et
4x espèces à l'état fossile. Mes recherches m'en ont fait
reconnaître en totalité 92 espèces , dont 64 vivantes, tant de
l'Europe que de l'Asie, de l'Afrique et des Amériques méri-
dionale et septentrionale ; et au lieu de 41 espèces fossiles
indiquées par M. Deshayes , je n'ai pu en signaler que. 28
à 30, dont 2 analogues vivans , 4 de la formation crétacée ,
10 de l'argile plastique (terrain lacustre ) du bassin de
Paris, 5 espèces du calcaire d'eau douce du Cantal, 4 de
l'Angleterre , 3 de l'Autriche.
: Sept espèces seulement ont été constatées parmi nos faluns
désagrégés, mélangées avec les coquilles marines. L'une
d'elles a son identique vivant ( Paludina achatina ). Une
seconde appartient peut-être au sous-genre Littorine et a son
analogue vivant sur nos côtes. Des 5 qui suivent, 3 m'ont
paru nouvelles, et les deux autres ont leurs analogues fos-
siles , de même que les deux premières , dans le bassin ter-
tiaire de Paris.
ESPÈCES.
1. Pazunixe AGATHE. Paludina achatina. Lam.
PI..4. fig. 39.
P. testi ovato-ventricosd ; fasciis tribus subfuscis in
ultimo anfracti, in te duabus ; aperturd obovatd.
“Lam. 6. (2). p. 194: 0.0 2.— Grat. Tabl. des coq,
fossiles de Dax, in Bullet. Soc. Linn. de Bord. t.
2. p. 137. N° 111, |
Cyclosioma achatinum. Drap. Moll. p. 36. n.° 6.
pl. 1. fig. 18.
Helix fasciata. Lion. Gm. p. 3646. n.o 106.
Nerita ligata. Mull. Verm. p. 181. n.° 368.
Nerita fasciata. Mail. p. 182. n.o 369.
(1333 )
Chiocciola maggiore. Ginnan. Op: post. 2. p. 49.
pl. 1. f. 6.— Seba, Mus. 3. tab. 39. f. 33, 34.—
Gualt. Test. t. 5. f. M. — Encycl. pl. 458 £. 1.
a. b.-- De Blainv. Malac. pl. 34. f: 6. optima.—
Wood, Catal. Test. pl. 34. f. 120.
Cette Paludine ressemble beaucoup à la Paludine Vivi-
pare , mais elle est plus petite , plus allongée et mieux fas-
ciée. Elle est l'identique incontestable de l'espèce vivante ;
par conséquent elle n’a pas besoin d'être décrite, car elle
est trop connue. Je ferai remarquer néanmoins que l'espèce
fossile est excessivement rare dans notre bassin , n’en ayant
jamais rencontré qu'un seul individu parmi nos terrains ter-
tiaires ; et que. Voaphcne anrapte.} de même que la Paludine
vivipare ne se enviro ns de Das. Les seules
écalités où j'aie cûbstaté eur Hrébncs c'est à Bayonne, à
l'embouchure de l’Adour , et à Saubusse pour la Paludina
achatina , d'où j'ai conclu quelle avait remonté le fleuve à
l’aide de la marée. Celle-ci vit dans les marais salans de la
Gironde , d’après l’observation de M. Ch. Des Moulins.
Hauteur : 20 millim.— Diamètre : 13 millim.
Loc. Dax. Dans le dépôt terreux lacustre de Mandillot,
à Saint-Paul. RAR. Environs de Paris { Deshnyes ); Mont-
pellier , dans le calcaire moëllon { Marcel de Serres ).
2. Parunine cHÉrive. Paludina pusilla. Deshayes.
P. testé parvulä ; turrité , subcylindracéd ; lævissimä;
anfractibus senis , convexis valdè separatis ; mure
subrotundé.
Desh. 2. p. 134. n.° 15. * HE 3 » À TR
Parisiensis ).— Ibid. Dict. Encycl. 3. p. 695. n°
17.-— Basterot, p. 31. n.° 1 ( fossilis AE )-
num — Gratel, loc, cit. p: 138. n°122:
Palilina acuta, Ch, Des Moul. Catal. des Mollusa.
(134 )
de la Gironde ; in Bullet. Soc. Linn. de Bord. 2.
p. 67 ( vivante ).
Cyclosioma acutum. Drap. n.° 15.
Cyclostoma pusilla. Férussac , Mém. de Géologie,
p. 64. n.° 8.
Bulimus: pusillus. Alex. Brongn. Anval. du Mus. t.
15, pl. 23, f. 3,
Bulimus pusillus. Brard ; Mém. in Annal. du Mus.
t.15: pl. 24, f..29 à 25.
Cette petite Paludine est l’analogue de l'espèce vivante
qui se trouve en abondance sur les côtes de France , parti-
culièrement à la Rochelle, et dans les marais salans de l’em-
bouchure de la Gironde. Elle est aussi l’analogue parfait de
l'espèce fossile de Paris. IL ne faut pas la confondre avec la
Paludina muriatica, de Lamarck , ( Turbo muriaticus ,
Beudant ), qu’on trouve vivante dans les eaux siumâtres ou
des märais qui bordent les côtes de notre Océan et de la
Méditerrannée , dans le midi de la France et de l'Italie ; mais
celle-ci n’a point été découverte à l’état fossile, On re-
connaît la Paludine chétive à sa forme subcylindrique ,
allongée ; turriculée , ayant 5 à 6 tours de pire ‘arrondis,
parfaitement détachés par une suture. La surface est lisses,
ouverture ronde ; à bords tanchans et continus. Une ap-
parence d'ombi ie. Re
Hauteur : à à 3 millim, — Diamétre : 1 à 1 1/3 millim.
Loc. Dax. Les faluns blancs de Lesbarrits , à Gaas, A.
Faluns bleus de Bordeaux ( Basterot ). Marnes des en-
virons de Paris, de Saint-Ouen ( Desh. ).
3. PazuDine naine. Paludina nana. Desh.
PI, 4. fig. 42, 43.
P. testä parvulé , ovato-conicé | elegantér semi-pli-
catd ; plicis éxiguis longitudinalibus ; anfractibus con-
(235)
vexiusculis valdè separatis, suturd ER: shall
turd ovatds 1
bc nana. Desh; 2, p. 132: n.° 11: É sé sig
“37718.
Palin nanus. Lam. Annal. Mus. Tom: 8. Ai Got
fig. 9.— Ibid. Anim. sans vert, 7..p. 536. n.° 10.
( fossilis.)
Paludina striata. Grat. Tabl. n° 113. dois
Cette charmante petite Paludine que j'avais pris pour une
espèce nouvelle , me paraît être , sans le moindre doute,
l'analogue de la Paludina nana , de M. Deshaÿes | qu’on
trouve ; comme chez nous , dans les couchés marines des
RATE
surface est “ornée jusqu'au bord de la ba, de plis verticaux
parfaitement réguliers , qui ressemblent à de petites. côtes
assez rapprochées. Cinq tours de spire convexes, séparés par
une suture profonde. L'ouverture est exactement ir à
bords tranéhans et continus.
Hauteur : 3 millim.22 Diamètre : # millim. ;
Loc. Dax. Abondante dans les matnes bleues argileuses
de Gaas , et de Cazordité , mêlées avec les ke erel , 4
Troqués , les Dauphinules et le és Aimpullairés.
Environs de de Paris, Grignon, Parnés (ZLamarck, De
haÿes ).
h. PALUDINE GLOBULE. Paludina LS Desh.
| Pguige pipes auerasnne eronsat 9
OP. test4 ovato-globülosé; se a sis ré an-
fractibus convexis, sutur& sub aber
| sde dé | jé LV ca
turd ovato-obliquatà (Desh. ).
Paludina globulus. Desh. n.o 10. pl. 15. La. AE LD
. Cette Paludine n’est point rare dans nos faluns bleus. Elle
a de grands rapports avec.la précédente pour la taille.et la
(136 )
forme , mais sa surface est parfaitement lisse. Du reste, elle
est absolument pareille à l'espèce de Paris et se reconnaît
facilement. à l’obliquité de son ouverture (1 }. Cinq tours de
spire arrondis bien libres et séparés par une suture assez pro-
fonde. Le sommet est pointu.
Hauteur : 3 millim.— Diamètre : 2 ETS DR
Loc. Dax. Faluns bleus argileux de Gaas et de Cazor-
dite. C.
Le calcaire grossier près de Houdan à Paris ( Deshayes ).
5. <r raccourcre.. Paludina abbreviata. Nob.
PL 4 fig. 44, 45.
P. test parvulissimd , conico-elongatä , turritä , basi
transversim strialà ; A dns CONVEXIS , sat. cul ;
T's ovali.
| Rissoà abbreviata. Grat. Tabl. ns 107.
Pré pete coquille turriétilée > que j'avais pris à à tort,
pour un Æissoa, dans mon Tableau méthodique des Co-
quilles fossiles de Dax. La surface est très-lisse ; 4 à 5 tours
de spire arrondis. On observe quelques stries transverses à
la base, Le sommet est obtus ; l'ouverture ovale ,: arrondie.
Hauteur : 2 millim,— Diamètre : 1 millim,
Loc. Dax. Faluns jaunes du Mainot, de Mandillot, à
ME > pe
6. ue STRIATELLE. Pape: boit Nob.
P. testé turrité , elongaté., transversim substriaté ;
séniis obscuris, regularibus; cn qunis convexis;
aperturd ovatd.
{ rŸ # B. J'observe que l'ouverture n’a point 7. Adi:
assezobliquement dans la figure 4o et 41:
( 137 )
Non Paludina striatula. Desh.
Cette Paludine , qui a quelques rapports avec la Palu-
dine striatule de Soissons, décrite par M. Deshayes, n’est
nullement son analogue. Elle est beaucoup moins grande ;
n'a que 5 tours de spire au lieu de 8 ; ses tours sont parfaite-
ment arrondis au lieu d'être applatis. Cependant elle est
comme cette espèce , allongée , turriculée et transversale-
ment striée. Les stries sont régulières , mais obscures et peu
profondes. L'ouverture est petite, ovale , arrondie.
Hauteur : 2 millim.— Diamètre : 1 millim.
Loc. Dax. Faluns du Mainot , à Saint-Paul. À.
4 PaLuDIRE TRÈS-MENUE. nee minutissima. Nob.
PL 4-fg..46, 49. vibro"! |
"P.testé minimé, PA gisit ; ovato-turritä apice obtusd;
anfractibus leviter convexis ; apérturä subrotundä.
ti
An Paludina atomus ? Desh. n° 7. pl. 16. fig. 1, 2
Cette coquille a de la ressemblance avec la Paludine
atome de M. Deshayes, mais elle n’est point son véritable
analogue. Ses mg vd sont de ‘beaucoup plus petites.
La pts Fi la forme forme ovale, turriculée ; les tours de
tes JŒLUIGLR Of
24 u nombre de cinq. Ouverture presque
su” à FAT I et Conte
Hauteur : 2 millim.— Diamètre : 1 millim.
Loc. Dax. Faluns de Saint-Paul. C.
Genre XXIII. — MÉLANOPSIDE, MELANOPSIS.
G Law. Es
Coquille turriculée , conico-cylindrique ou-fusiforme , à
sommet aigu quelquefois tronqué. Ouverture entière, avale,
obiongue. Columelle calleuse ; tronquée à sa base , séparée
A tEr a } ta : 12 “à Pet 4 # EU SV |
LA LS La ’ LA
(138)
Annotations.
Si j'ai retiré les Mélanopsides de la familie des Mélaniens,
c'est parce que ces Trachélipodes ont des rapports assez
intimes avec les Lymnées et peut-être plus encore avec les
” Paludines. Lamarck lui-même, avait tellement senti ce rap-
prochement , que malgré qu'il les eut rangées dans la famille
des Mélaniens , leur place se trouvait être néanmoins pres+
que immédiatement après les Lymnées , l'animal étant réelle-
ment comme les Lymnées, un Trachélipode fluviatile à
deux tentacules : mais comme le genre dont il s'agit , avoi-
sine beauçoup aussi celui des Mélanies, puisque l'up et
l'autre ont une coquille munie d’un opercule , j'ai cru ne
point rompre l'ordre naturel, en le ‘plaçant à la suite des
Paludines et à côté des Mélanies comme servant de transi-
tion entre les Lymnéens et les Mélaniens. Les Mélanopsides
sont des Mollusques qui vivent exclusivement dans les eaux
douces , soit dans les canaux , soit dans les rivières ou à
l'embouchure des fleuves. Une espèce seulement vit dans
l’eau thermale. Ce genre, est remarquable par la troncature
de la columelle,, fait unique parmi les coquilles fluyiatiles.
Lamarck n’a décrit que deux espèces de Mélanopsides
vivantes. MM. de Férussac , Hays de Philadelphie , Jan de
Parme et d’autres séries en ont beaucoup augmenté
le sep de sorte qu'aujourd'hui , ce nombre peut être
ce à 30 base vivantes dont 10 de ee septen-
Le pi + M. Dsbe que 10 espèces
fossiles dont 3 identiques et 2 analogues vivans, d’après
M. de Férussac ; mais il résulte des nouvelles découvertes
qu'on en compte en ce moment 23 espèces bien caracté-
risées , parmi lesquelles 6 espèces , ont été signalées par M.
Deshayes, dans le terrain lacustre du bassin de Paris ; 3 qui
(499 :
proviennent, de l'argile de Londres (Sowerby), 3 autres
des marnes bleues du midi de la France (Marcel de Serres),
1.espèce.du groupe carbonifère d'Angleterre qu'on rencontre
aussi! dans la Grawacke de Plimouth (Labèche) et de Bans-
berg ( Hœningh. }; 2 du caleaire grossier de la Moravie
( Boué ), 1 de Ronca ( Brongn, }, 4 autre. d’un calcaire
compacte d'Athènes ( Férussac }, ete., ete.
Mes recherches dans le bassin, géologique de l’Adour
m'en ont fait découvrir 6,espèces., soit dans uue sorte de
tuf. lacustre, mélangé au calcaire, marin désagrégé ; soit
dans les couches de ce dernier terrain. 3 espèces ont leurs
analogues. qu'on trouve. vivantes dans. lee eaux Las, de
Séville, en A PRSEPAE iso aslli ob L'up-feute som67y
ap lac EM sie Haamimobiré 110% 4
1. TEE DE Dax. Melanopsis Aquensis. Nob.
PI. 4 fig. 45, 49. |
M.testà majore ovato-oblongd ; columellé valdè: cal-
losä ; basi intortä ; labro acuto ,'suprà depresso , canali
versès spiram decurrenie ; anfractibus supernè margi-
natis sutur& profundi rer # ‘spiri sæpiùs ad verti-
cem truncatd... +: É sSrauottos ls womenot #i sinol
ess LeMelanopsis Dufourii. (Pan. fossilis maxima). Fé-
russac , Hist, des Mollusq. XV Livraison , ( Méla-
nopsides fossiles 3. pl. 1. fig. 16 (opüma ).—
Ibid. Monogr. des Mélancpsides, Mém. de la Soc.
d'Hist. nat. de Paris, t. 4. :p 153. pl: 7- f. 16
Melanopsis 'Dufourü. Nar. «. fossilis major: De
Basterot, p.36. n.°1. pli: Ê. 8: Grat. Tabl.
méthod. des coq. foss. de Dax ; p. 135. n.° 108.
Melanopsis Gratelupii. Hœninghaus , in Catal. Tést
fossil. è terrancis calcareis.
Varietas B. spird acutd. Nob. SesiCl
(140)
Cette grande et superbe Mélanopside a été parfaitement
figurée et désignée par MM. de Férussac et de Basterot sous
le nom de Melanopsis Dufourii, varietas maxima.
J'ai cru devoir la considérer comme une espèce particulière,
parce qu'elle diffère essentiellement de la Mélanopside
vivante qui porte le nom de Dufour.
Celle que je décris ici est propre au bassin de Dax , puis-
qu'elle n'a été trouvée que dans cette localité. Elle est éga-
lement caractéristique du terrain lacustre mixte de Man-
dillot , à Saint-Paul ; car elle y prédomine sur les autres
fossiles et qu'elle s'y trouve mélangée à plusieurs autres
espèces du même genre , à beaucoup de Néritines, à des
Cyrènes ainsi qu’à des coquilles marines.
On voit évidemment que cette Mélanopside , ainsi que les
autres , ont vécu dans ces mêmes parages , mais qu'il s'est
opéré par la suite des rémaniements de terrain , de sorte que
le dépôt marin coquillier s’est associé à la vase fuviatile.
La forme de la coquille dont il s’agit est ovale-oblongue ,
presque. lisse ; luisante. On remarque néanmoins à sa sur-
face quelques fines stries rs L'ouverture est
ovale, petite. La columelle arquée , éminemment calleuse
sur toute la longueur et contournée à la base. Le bord droit
est tranchant, très-déprimé vers le haut : il se continue jus-
qu’à la moitié du grand tour de spire , en formant un léger
canal ; qui $’unit à la suture. Celle-ci est profonde. Elle
offre en outre une sorte de düplicature qui’ règne tout au-
tour de la spire , dont le bord est sensiblement marginé.
Le sommet de la spire est constamment tronqué dans les
individus adultes. 5 tours de spire. La coquille.est ordinai-
rement colorée en jaune ochracé , à raison du terrain mar-
tial, mélangé avec le falun , dans lequel elle se trouve,
Hauteur des grands individus : 35 à 38 millim.
Diamètre transversal : 15 à 18 millim,
(141 )
La variété b..est moins grande, plus lisse ; la spire est
plus longue , le sommet aigu. 6 à 8 tours. Éette variété me
paraît résulter du jeune âge de l’espèce primitive.
Loc. Dax. Mandillot, à Saint-Paul. CC.
Je ne connais point d’analogue vivant de cette espèce , ni
d’analogue fossile dans aucun bassin.
2. Méranorsine Gr88euse. Melanopsis gibbosula. Nob.
PI. 4. fig. 50.
M: testä ovato-elongatä , gibbosulé , longitudinaliter
striaté ; aperturd oblongo-elongatt.; labro tenui ,\acu-
üssimo ; anfractibus supernè depressis ad, marginem
acutis , suturd subplanulaté separatis....
Melanopsis mn Grat. Tabl. mure minor.
. Melanopsis.…....:.….. Féruss. ( Melanopsides Jfossi-
les }.:plr.f, 13.
Cette espèce à une telle ressemblance avec la figure que
je cite des Mélanopsides fossiles de l’histoire. des Mollusques
de M. de Férussac , qu'elle me paraît être son analogne.
Mais cette Bapre n'étant point désignée sous aucun nom
spécihques j'ai dû lui en donner un. APR premier pepe elle
a aussi ipports avec la > que
je viens de décrire; pe
constamment de sr taille ; que le test est plus mince,
plus fragile ; que la surface est couverte de gibbosités et
qu'elle a aussi des stries longitudinales sinueuses, beaucoup
plus: prononcées. La spire est plus allongée et composée
de 7.à 8 tours ; un peu déprimés et séparés par une suture
moins profonde, mais légèrement applatie et offrant, comme
la Melanopsis aquensis, le même caractère de duplicature.
Hauteur : 15 millim.— Diamètre , 12 millim, 1.
Loc. Dax. Falun some, FRA et de mr
Saint-Paul. À
Cette espèce est sans need vivant.
(142)
3. Méranorsine DE Durour. Melanopsis. Dsfours-
Féruss.
PL. 4. fig. 51.
M. test4. ovato -elongaté, subfusiformi, lœvigatà ;
aperturä oblongä intùs splendente ; labro tenui acuto ;
columellä callosä supernè mammillatä basi contorté;
anfractibus subplanulatis ; aliquandà sub-canaliculatis.
Melanopsis Dufouru. Var. a. parva subulata , lœvis.
Melanopsis Dufour. De Férussac, pl. 2. fig. 5.
{Melanopsides fossiles )— Tbid. Monograph. des
Mélanopsides, in Mém. de la Soc. d'Hist. de Paris,
tr. pl 8. fig. 5.
Melanopsis Dufourit var. ce: Testà splendente lœvi-
gatä ; spirä acutissimu. Grat. Tabl. cit n.° 108.
Varietas B. ( subulata ) Nob. fig. 51.
Anfractibus sub-canaliculatis.
Varietas C. / subfusiformis. ) Nob.
Anfractib. non canaliculatis, verd planulatis. pl.
2. f. 5. (Férussac ).
C’est ici la véritable Mélanopside dédiée à M} Dufour par
M. de Férussac , et l’analogue certain de l'espèce qui vit en
+ AE soit eyes a pe dep de és soit en Anda-
lousie
La FRET est pentaitisuee effilée , subfusiforme ou
subulée. On voit déjà qu'elle diffère par Ja forme ! de à
Melanopsis aquensis avec laquelle elle a été confondue ou
considérée comme variété. La surface est presque lisse: Quel-
ques stries déliées se dessinent quelquefois vers le sommet de
Ja coquille. L'ouverture est beaucoup plus ample , à propor-
tion, de l'espèce dente. L'échancrure qui est à la base
est L "21e La spire est allongée et très-acuminée.
(143)
Les tours, dont elle se compose ‘au nombre de 7 à 8, sans
apparence de suture dans la variété c ; mais ayant un Jéger
canal tout autour de la variété ». Ce caractère rapprocherait
cette variété de la Melanopsis aquensis.
La variété c. est très-allongée ; elle a de l’analogie avec
la Melanopsis buccinoidea , que je décrirai plus bas ; peut-
être devrait-elle être rapportée à cette espèce.
Hauteur : 18 à.20 millim. = Diamètre : 8 à ro millim.
Loc. Dax, Mañdillot , à Saint-Paul. CC.
L’analogue vivant PET dans les canaux de Séville,
h. MÉLANOPSIDE OLIVULE. Melanopsis olivula. Nob.
Ph 4 fige. a 6 js
M. testé parvulé, olvefärtié) lævi sl aitidult ; aper-
turä ;jovali; labro acuto; columellé arcuatt callosä ;
suturis marginulatis ; spirä prælongo-acutà.
Melanopsis buccinoidea. Var. olivula. Grat. Tabl.
Go 109. p. 137. Féruss. pl 1. f
Varietas B. / $triata ). Nob. fig. 55.
Melanopsis buccinoïdea. bi A sub=ventricosa
Grat. Tabl.
Varietas C. ( re x nr minimü ; engularé
Nob.
On prendrait et cette petite roi pour une
Olive, si on n'avait égard aux caractères dé là colutnellé.
La hé de la Te ue ovale, oblongue ; sa surface est
lisse , luisante: Spiré eflilée très-acuminée. On y remarque
une ide légèrement iarginée q qui la ferait prendre pour
une variété de la Melanopsis Dufourit, dans un jeane âge.
6 tours de spire.— Hauteur +8 à 10 millim.
oRiamètre.:,5 À.6, million:
-Loc:;Dax. Vos-dbonduite dans le terrain mixte de Man-
dillot, Je ne lui connais ue d ‘analogue vivant.
(144)
5. Méranorsine À côTes. Melanopsis. costata. Lan.
PI. 4. fig. 53.
M. test& ovato-oblongä , solidä , valdè costatà ; costis
longitudinalibus crassis, sinuosis ; columellé fortiter
callosä ; suturis marginatis , incrassatis, tuberculosis.
Lam. Anim. sans vert. 6(2). p. 168. n.° 1 ( viv. ). —
Férussac, Monogr. pl. 9: f. 14, 15. (fossil. )—
Id. Mém: Géolog. p. 64. n.°.2 (wiv. ).— Id. Hist.
des Moll. (Mélanopsides fossiles ). pl. 1. fig. 14.
15.— Grat. Tabl. n.° 110. p. 137.— Defrance,
Dict. sc. nat. t. 29. p. 479.— Desh. 03. p.
120, n.o 4. pl. 19. f. 15et 16 (fossil. Parisiensis).
Encyclop. pl. 458. fig. 7.
Melania costata. Olivier, Voy. cit. t. 2. p. 294. pl
31: fda
La Mélanopside à: côtes est: remarquable par ses côtes
longitudinales , épaisses, arrondies et terminées au sommet
des tours de spire par des tubercules ronds. La spire est
courte, étagée et composée de 5 à 6 tours. C'est l’analogue
fossile de l'espèce vivante qu’on trouve dans la petite rivière
de Guadaira à Séville , qui verse ses eaux dans le Guadal-
quivir ; cette espèce vit aussi dans l’aqueduc de la même
ville (de Férussac ), et dans le fleuve Oronte en Syrie ,
près Alep { Olivier )...
Hauteur : 18 millim.— Diva: 8 lin:
Loc. Dax. Les Faluns bleus de Saint-Geours , en Maren-
sin , et ceux d’Abesse , à Saint-Paul. R.
analogue fossile est dans le bassin de Paris, à Soissons,
à Sestos et Abyssos { Férussac ).
6, MéLanopsie BUCCINOÏDE. Melanopsis buccinoidea.
| Féruss.
PI. 4: fig. 52, 53:
M. testà ovato-conicé , acut4 » lœvigaté ; spiré trun-
1
cat ; columellä ic , callosä ; anfractibus sub-
planulatis ; ultimo anfractu alüs longiore.
Melanopsis buccinoidea. Féruss. Essai sur une nou-
velle méthode conchyliolog. p. 70.
. Mém. Géologiq. p. 64. n.° 1.
ER
Notice sur les coquilles des terrains d’eau douce,
p- 10. Obs. 3.re et 2,me
À
: Monographie des Mélanopsides. p. 148. pl. 7. f.1
à 10. et pl. 1 à 4.
ss
. Hist. des Moll. XV Livraison, pl. 1. / Mélanopsides
fossiles ). fig. 1 à 10 et XXI Livrais. pl. 2. fig. 1
à 4.— De Blainville, Malacol. Atlas, pl XVL f. 5
{optima ). — Deshayes , Coq. fossil. de Paris, 2
p. 120. n.° 2. pl. 14. fig. 24 à 27 (fossil. pari-
siensis ). — Grateloup, Tabl. méthod. cité, n.°
109. p. 135.— Guérin, Iconograph. du règne
anim. pl. 13. fig. 13.— Dict. pittoresq. d’hist. nat.
Atlas,t. V. p. 129. pl. 342. f. 3.
Melanopsis lœvigata. Lam. Anim. sans vert. 6 (2)
p- 168. n.° 2 (ui. ). ‘
Id. Encyclop. méthod. pl. 458. f. 8.
Melanopsis Dufour ? Féruss. XXI Livrais. pl. 2. fig.
5 ( fossil. aquensis }.
Melanopsis den Sowerb. Miner. Conch. tab.
29%. f, 1.2 9
Bulimus prærorsus. Brug. Dict. Encycl. 2. p. 361.
n.° 105 ( viv. }.
Buccinum prærorsum. Linn. Gmel. n.° 83. p. 3489.
{ viv. ).— Chemn. 9. tab. 120. fig. 1035, 1036.
Bulimus antidiluvianus. Poiret , Prodr. des coq. terr.
et fluv. p. 37. n.° 5 (fossil. )
| € 146)
Id. Lam. Annual. du Mus. t. 4. p. 295 et Anim. sans
vert. 7. p. 538. no 15 (fossil.).
Melania buccinoidea. Olivier, Voy. au Levant , t. 1.
p. 297. pl. 17. f. 8. (wiv.)
Melania suessonensis. Brard , 4.me Mém. in Journ. de
. physiq. 1812, fig. 9. (fossil. ).
Varietas, 4. (major ). Testé oblongo-elongatä. Nob.
pl. 4. fig. 52, 53.
Melanopsis buccinoidea. Var. g. Antiqua , adulta.
Féruss. pl. 2. fig. 3. et Synonim. ut suprà.
Varietas , B. ( minor ). Nob. Test4 conico-elongatä
spird acuté.
Melanopsis buccinoidea. Var. a. Desh. pl. XV. fig.
3,4
Id. Var. a. fossilis. Féruss. pl. 1. fig. 8.
Varietas, C. ( fusiformis ). Nob. Testä subfusiformi ,
Jfragili.
Melanopsis buccinoidea. Var. g. Antigua, Féruss.
pl. 1. f. 3 et pl. 2. fig. 1, 5.
Varietas, D. (ovalis). Nob. Testi ovato oblongä , cras-
siusculä ; spirä breviore.
Melanopsis buccinoidea. Var. a. Féruss. pl. 1. f. 1.
La Mélanopside buccinoïde se présente sous une foule
de variations infinies, voilà pourquoi elle a été désignée par
les auteurs sous des dénominations différentes. Mais il faut
bien ramener à cette espèce, qui vit en Andalousie, en
Grèce , en Perse , etc. , l'espèce fossilé de nos terrains et dont
l'analogue se trouve à la fois à Soissons | à Paris , dans le
Midi et en Angleterre. Cest évidemment le Buccinum præ-
rorsum de Linné et le Bulime antédiluvien de Poiret, que
Bruguière avait rangé aussi parmi les Bulimes.
(147)
Cette coquille a de grands rapports avec la variété de la
Melanopsis Dufourü, très-bien figurée par M. de Férus-
sac, dans la pl. 2: fig. 5. de la monographie des Mélanop-
sides fossiles. On la reconnaît à sa forme ovale, ou oblon-
gue allongée, quelquefois fusiforme. Sa surface est lisse ; le
test est généralement mince, à bord droit tranchant, à
columelle fortement calleuse. La spire est courte, presque
tronquée. Les tours dont elle est formée sont planes, dénués
de sutures dans la plupart des variétés.
Hauteur : variable selon les variétés. Celle des plus grands
individus, 20 à 24 millim.
Diamètre : /d. de 8 à 10 millim.
Loc. Dax. Fort abondante dans le terrain de Mandillot ;
à Saint-Paul.
L’analogue fossile , à Soissons, à Epernay, à Reims, à
Gilocourt: dans le Midi de la France ; en Angleterre.
L'analogue vivant est très-commun dans le Guadalquivir,
l’aqueduc de Séville, etc.
RÉSUMÉ
(148)
RÉSUMÉ nes RAPPORTS NUMÉRIQUES entre les especes
fossiles des Mollusques terrestres et fluviatiles ( de la
classe des Tracmézipones ) du bassin de l' Adour
( décrites dans ce Mémoire ) et les espèces actuelle-
ment vivantes.
COLIMACÉS.
1. Héuice. — 9 espèces ( 5 nouvelles } 4 analogues .
vivans.
2. HéuiciNE. — : 1 espèce, — sans analogue vivant.
3. FÉRUSSINE.— 1 esp. (1 nouvelle) sans analogue vivant.
4. CxcrosTomE.— 2 esp. (1 nouvelle) sans analogue vivant.
5. Manzor. — 2 esp. (1 nouvelle) : subanalogue vivant.
6. CLausiztEe. — 1 esp. ( nouvelle } sans analogue vivant.
7. Buuime. — 3 esp. ( 2 nouvelles ) 1 analogue vivant.
8. AGaTmiNE. — 2 esp. ( 1 nouvelle ) 1 analogue vivant.
9. AMBRETTE. — 1 esp. — Analogue vivant.
LYMNEENS.
10. PLANORBE. — 1 espèce, — sans analogue vivant.
11. Lymnée, — 6 esp. ( 2 nouvelles 4 analogues vivans.
12. PALUDINE. — 7 esp. { 3 nouvelles ) 2 analogues vivans.
13. Mévanorsipes.— 6 esp. ( 2 nouv. ) 3 analogues vivans.
Toraz : 13 genres, 42 espèces dont 19 nouvelles, et 17
ayant leurs analogues vivans.
(149 ) s
EXPLICATION DE LA PLANCHE IVe:
Figures.
1.
2e
4.
4. Héucx cuosuLeuse. Helir subglobosa. Nob.
| Grandeur naturelle.
Héuce pes sois. Helix nemoralis. Lin...
Grandeur naturelle.
Hécice pes sarpins. Âelix hortensis. Drap.
Grandeur naturelle.
Hévice spcevpwe. Helix splendida. Dr.
Grandeur naturelle.
5. Hérice Trocuoïve. Helix trochoides. Nob.
Grandeur naturelle.
6. Hérice variapze. Helix variabilis. Drap.
7.
l'ombilic.
Grandeur naturelle.
Hécice DÉéprmée. Helix depressa. Nob…….
Grandeur naturelle , vue du côté de
8. La mêine espèce, vue de profil.
9. Hécice runE. Helix ASROPS. Dobisssssées vos
Grandeur naturelle.
Hérice inreRmMÉDIAIRE, Helix intermedia.
10,
l’ombilic.
Nob
Grandeur naturelle, vue du côté de
11. La même espèce, vue de profil.
12. FÉRUSSINE ANOSTOME, Ferussina anostomeæ-
Sformis. Nob.......…..
Pages, N.os
IN, £.
ide, - 2.
104, à.
105, 4
10, 5
108, 8.
107, 6.
2 PF
+ 9
Es 0
Figures,
{150 })
Grandeur naturelle. vue du côté de
l'ombulic.
La même coquille, vue du côté du sommet
de la spire.
Id. vue de profil.
MaïzLOT QUADRIDENTÉ ANTIQUE. Pupa qua-
dridens , antiqua. Nob...…. 116,
Grandeur naturelle.
Maizcor strié. Pupa striata.. Nob...... vs 1104
Grandeur naturelle, coquille fracturée.
Crausire maAsgurE. Clausilia maxima.
ui épées à if
Grandeur naturelle. coq. fracturée.
Buiime sriLanT. Bulimus lubricus. Brug. 119,
Grandeur naturelle.
Buuwe cuourr. Bulimus globulus. Nob. 120,
Le même grossi.
Buuwe rurmicuLé. Bulimus turritus.'Nob. 120.
Le même grossi.
AGATHINE AIGUILLETTE. Achatina acicula.
La même grossie.
AGATHINE BUCCGINÉE. Achatina buccinula.
Nb scs.25 290,
La même grossie.
CycLosrome cancezLé. Cyclostoma cancel-
lata. Nob..….. :14,
Grandeur naturelle,
CxcLosTome DE LÉMaAN. Cyclostome Lema ni.
Basterot 11 4 .
Grandeur naturelle, vue du côté de
l'ouverture.
Pages, N.os
n
©
3
SJ
.
(151 )
La même espèce, vue par derrière.
. PLANORBE CoRNET. Planorbis Cornu. Al.
Brong. ......…. LES
Grandeur naturelle.
AmpR&TTE AMPHIBIE. Succinea amphibia.
Drap
4
Grandeur naturelle.
LYMNÉE STRIATELLE. Lymnea striatella.
Nob.
Grandeur naturelle.
Lymnée ENrFLÉE. Lymnea inflata ? Brong.…
Grandeur naturelle.
Lymnée ORELLÉE. Lymnea auriculata.
Drap
P
Grandeur naturelle.
Lymxée ovare. Lymnea ovata. Drap
Grandeur naturelle.
es...
Lymnée DES marais. Lymnea palustris.
Lam.
Grandeur naturelle.
Lymnée rRAGILe. Lymnea fragilis. Nob…
Grandeur naturelle, _.
38. Wariété b. cornée.
Grandeur naturelle.
39. Pazunine AGaTRE. Paludina achatina. Lam.
40.
41.
43.
Grandeur naturelle,
ParunnE GLoBuce. Paludina globulus.
Desh
Grandeur naturelle.
La même , grossie.
Pacupine naixe. Paludina nana. Desh …
Grandeur naturelle.
La même , grossie.
125,
120,
1,
127
129,
130,
132,
135,
134,
Qt
(152 )
Nob
Grandeur naturelle.
La même , grossie.
PacuDine TRÈS-MENUE. Paludina minutis-
Grandeur naturelle.
La même , grossie.
MÉLANorsiDE DAQUOISE. Melanopsis aquen-
sis. Nob
Grandeur naturelle , vue du côté de
l'ouverture.
La même espèce, vue par derrière
MÉLANOPSIDE GIBEUSE. Melanopsis gibbo-
Grandeur natnrelle.
Mézanorsine DE Durour. Melanopsis
Dufourii, Féruss..…
Grandeur naturelle.
+ Méanorswe succnoïne, Melanopsis bucci-
noïdea. Féruss..……
Grandeur naturelle.
M is: vue par derrière.
OPSIDE OLIVULE, Melanopsis olivula.
ob
Id... Variété b. striée. Nob.
Id... Variété c. parvule. Nob.
MÉLANOPSIDE À CÔTES. Mélanopsis costata.
m. ÉRELLLEETIETTT ET
Grandeur naturelle,
GRATELOUr.
. PaLuDINE RACCOURGIE. Paludina abbreviata.
135,
137.
139,
J.-L. LAPORTE, Editeur responsable.
eo
{
6
|
|
—
at
Libhe. par Nwvesusi .
ACTES
DE
LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE BORDEAUX.
N.° 50.— 15 Janvier 1838.
GÉOLOGIE.
——œ0—
I. Notice Géologique sur le département de l'Aude
(France ); par M. MARCEL DE SERRES.
Les observations que l’on va lire ont été recueillies dans
le courant de l'été de 1832, dans des excursions que nous
avons faites avec MM. Fonds, Lamothe de Limoux et
Rolland du Roquan, de Carcassonne. Elles ont eu pour but
de déterminer la position géologique du calcaire qui com-
pose les montagnes élevées des arrondissements de Limoux
et de Quillan , ainsi que celles des macignos compactes
connus généralement dans le Midi de la France, sous le
nom de Grès de Carcassonne. Sous ce rapport, nos obser-
vations seront , peut-être , utiles à la connaissance du bassin,
parcouru par l'Aude; bassin qui a acquis une certaine
célébrité géologique, depuis qu'un habile observateur ,
M. Tournal , l’a exploré avec autant de zèle que de succès.
Ce qui nous a encouragé dans nos recherches, c’est que,
plus que personne, nous sommes convaincus que les travaux
(4)
spéciaux qui n’embrassent qu’un petit espace , sont les plus
importants pour la science , et les seuls, peut-être, qui ne
soient pas à refaire. Les observations qui se rattachent à des
espaces peu étendus sont , relativement aux travaux géné-
raux, ce que sont les monographies, comparativement aux
faunes ou aux flores; elles sont le type duquel celles-ci éma-
nent. Pussions-nous, dans le cadre que nous nous sommes
fait et qui n'est que le tracé de notre route, avoir évité ces
erreurs, où tombent si souvent ceux qui, forcés de voir
beaucoup; voient tout sous le faux jour d’un système, ou
voient mal, parce qu'ils n'ont ni le temps ni la volonté
de tout observer.
Ainsi que nous venons de le dire, nous ne suivrons
d'autre plan, dans ces observations , que celui qui nous est
tracé par la route que nous avons suivie ; aussi décrirons-
nous les lieux , que nous avons traversé, dans l'ordre où :
se sont présentés ? à nous.
4
1. Roure DE MonTrELLIER À NARBONNE
Par Mèze , Pézenas et Béziers.
Le bassin de Montpellier, essentiellement tertiaire , appar-
tient aux formations immergées ; quoiqu'au Nord et à l'Est
de cette ville, les bassins de Monferrier et de Grabels, qui
en sont trè tps: ne présentent plus que des forma-
Bôhs tertiaires émergées. Ces deux bassins n'étaient donc
plus sous les caux de l’ancienne mer, lorsque celle-ci recou-
vrait encore le bassin de Montpellier ; et les contre-forts qui
,» . -
les séparent de ce dernier, le font aisément concevoir , ces
contreforts ayant été soulevés antérieurement au dépôt des
couches tertiaires émergées. Les terrains tertiaires immergés
qui constituent le sol des environs de Montpellier, sont com-
posés de sables marins, alternant parfois avec des marnes
calcaires d’eau douce, après lesquelles paraissent des bancs
ESS
«
(5)
pierreux de calcaire marin; ceux-ci, souvent divisés en
plusieurs masses distinctes, sont quelquefois séparés par
des marnes calcaires marines ou d’eau douce. Des lits de
cailloux roulés de calcaire d’eau douce, percés par des
coquilles perforantes marines, accompagnent ces bancs
pierreux que surmontent des marnes argileuses bleues , ana-
logues à celles nommées en Italie , marnes sub-appennines.
Au-dessous de ces marnes bleues d’origine marine , quoique
souvent chargées d’une grande quantité de sable de rivière,
l'on voit parfois des lits de gros cailloux roulés de roches
secondaires et même primitives, telles que des Pegmatites
et des Granites , ou, ce qui est plus commun, des macignos
compactes ou des molasses solides superposés sur des calcai-
res d’eau douce, au-dessous desquels on n’a pas encore
pénétré, au moins d’une manière directe. Ces diverses cou-
ches reposent probablement sur le terrain secondaire , quoi-
qu'aucune coupe n'ait encore démontré cette superposition.
Mais cette superpositton étant évidente, pour les formations
tertiaires émergées des bassins les plus rapprochés de celui
de Montpellier, il doit, ce semble, en être de même des
formations immergées déposées dans le sein de l’ancienne
mer, et par cela même, plus puissantes que les émergées,
dont les dépôts ont eu lieu lorsque la mer avait abandonné
les bassins où ils ont été opérés.
Ces formations tertiaires immergées s'étendent dans toute
la plaine, depuis Montpellier jusqu'au delà de Narbonne,
éprouvant cependant, par intervalle , d'assez grandes inter-
ruptions que nous allons détailler avec plus de soin. Nous
ne ferons connaître que celles qui sont sensibles, sur la
route que l’on suit, Ainsi les formations tertiaires immergées
s’étendraient presque sans interruption et parallélement aux
côtes de la Méditerranée , jusqu’à la chaîne des Albères bien
près de Perpignan, si, après Narbonne, elles n'étaient
(6)
remplacées par les formations tertiaires émergées, pendant
plusieurs lieues ; c’est-à-dire, depuis cette ville , jusqu'au
delà de Sigean.
La première interruption qu'éprouvent les formations
tertiaires immergées a lieu à la descente de Saint-Jean de
Védas, à une lieue au Sud de Montpellier. Les formations
secondaires s'étendent jusques sur la route, en plongeant
au-dessous des premières. La seconde se voit avant la
grande montée de Mèze; des Gompholites et des calcaires
secondaires l’opèrent. Mais, sur la hauteur , les formations
tertiaires immergées reparaissent bientôt : ce sont des sables
marins tertiaires avec des bancs pierreux, soit marins, soit
d’eau douce , lesquels sont accompagnés de marnes calcaires
des deux origines. Le contre-fort, qui constitue la butte en
avant et au-dessus de Montagnac, forme également une
barrière naturelle entre les terrains immergés des bassins de
Mèze et de Montagnac. Ce contre-fort est formé par un
calcaire secondaire qu’accompagnent des marnes de la
même nature. Depuis la montée de Montagnac jusqu'à
Valros, les formations immergées n’éprouyent pas d'autre
interruption ; mais dans ce dernier lieu , elles sont rempla-
cées par les formations volcaniques, si abondantes dans les
environs de ce village et de Pézenas. De Valros, jusqu’au
delà de la Bégude , des dépôts diluviens puissants recouvrent
les terrains tertiaires immergés, et ceux-ci ne sont presque
plus visibles que dans un petit nombre de localités , où l’on
reconnaît les sables marins, des marnes d’eau douce , ainsi
que des bancs puissants de calcaire moëllon.
: Au-dessus et au Sud de la Bégude, les formations volca-
niques reparaissent de nouveau ; elles n’y sont plus caracté-
risées , comme à Valros , par des laves compactes et scoria-
cées, mais, par des pépérines grisâtres qui y sont même
exploitées, fournissant d'excellentes pierres de taille dont on
LS Ru
(7)
fait un grand usage dans les constructions du pays. Ces
pépérines se montrent également supérieures aux laves dans
une infinité d’autres localités des environs de Pézenas.
L'on sait qu'Herculanum a été en grande partie recouvert
par une pépérine analogue à celle des environs de la
Bégude et de Saint-Adrien, mais qui n'a pas, à la vérité, la
même solidité que cette dernière.
A la première descente , après la Bégude, Pegtissetit de
nouveau , à l'extérieur, les formations tertiaires immergées,
formations qui composent la colline sur laquelle Béziers est
bâti. Cette colline présente, bien clairement la superposi-
tion immédiate des calcaires marins tertiaires sur les calcai-
res compactes et les macignos d’eau douce. Cette superposi-
tion concordante est surtout apparente auprès de la pompe
à feu, et cela à raison des grands travaux que l'on y a fait.
Elle est si claire dans cette localité, que nous sommes à
concevoir comment elle a été contestée ; il a bien fallu
cependant finir par se rendre à l’évidence des faits. En effet,
outre que cette superposition des bancs pierreux marins sur
les terrains d’eau douce , a lieu d’une manière immédiate,
auprès de la pompe à feu, comme sur les rives de l'Orb,
auprès de la ville de Béziers; on la voit encore dans les
carrières exploitées auprès du torrent de Bagnols. Ces car-
rières peu distantes de Béziers fournissent à cette ville de-
puis des siècles, d'excellentes pierres de taille d’un calcaire
d'eau douce compacte, sur lequel s’appuyent des bancs
pierreux marins et tertiaires. Ces calcaires d'eau douce,
généralement caractérisés par de nombreuses hélices, offrent
aussi dans certaines de leurs couches , de petites espèces de
Cérites, lesquelles annoncent, que leurs masses, comme
celles des calcaires marins , ont été déposées dans le bassin,
de l’ancienne mer.
La présence de ces nombreuses coquillles de mer , dans un
(8)
calcaire d'eau douce , nous a prouvé que les espèces fossiles
ne suflisaient pas elles seules pour en déterminer l’origine.
En effet, La pâte d’une roche , est le point essentiel sur
lequel doit se porter l'attention de l'observateur , puis-
qu'elle seule peut permettre de fixer d'une manière
certaine leur nature. Ainsi, il arrive assez souvent qu’une
roche d'eau douce des terrains immergés offre des coquil-
les marines , ou d'autres produits de mer , tout comme une
roche marine des coquilles d'eau douce ; dès-lors, la
nature de leur pâte est le seul caractère avec celui de leur
texture, qui puisse faire décider quelle a été leur première
origine. En un mot, lorsque la pâte d'une roche est celle
des roches des eaux douces, il importe peu qu’elle recèle
ou non des produits marins , pour se prononcer sur son
origine ; tout comme quand leur pâte est marine , la présence
des coquilles terrestres ou fluviatiles, ne peut pas la faire
considérer comme des eaux douces ; seulement on doit en
conclure qu’elle a été produite dans le sein d’une mer qui
recevait des courants d'eau douce. Dans le premier cas,
c'est-à-dire , lorque des roches à pâte d’eau douce offrent
des coquilles marines (1), la présence de ces coquilles
annonce que les dépôts fluviatiles ont été précipités dans
le sein de la mer. De tels effets ne se rencontrent du reste
que dans les bassins émergés, ces dépôts ayant eu lieu lors-
que la mer les avait déjà abandonné. L'on nous pardonnera,
sans doute, la longueur de cette digression à raison de
l'intérêt du sujet ; l’on ne saurait, du reste > trop insister
sur la distinction qui existe, entre les formations ter-
ne a nl nl at it
(x) Tels sont les calcaires d’ean douce de
les marnes d’eau douce de Lebette » près de
caites fluviatiles de Béziers
les derniers des cérites.
Cruzy , près de Bèze,
Narbonne , et les cal-
qui recèlent les premiers des huîtres , et
aires immergées et émérgées, puisque cette distinction
n’a pas encore été faite dans des cartes publiées depuis peu
par d'excellents géologues.
La superposition du terrain marin tertiaire, caracterisé
dans le Midi de la France, par des bancs pierreux
sur le terrain d’eau douce, est tellement sensible dans
les environs de Béziers, qu’à mesure que. l'on s'éloigne du
torrent de Bagnols et dès que l'on arrive à une hauteur un
peu supérieure à celle de la pompe à feu, c’est-à-dire, à
celle où se maintiennent les formations marines, on voit
celle-ci reparaître successivement. En poursuivant sa route
vers le Nord-Ouest, l’on retrouve l’ensemble des couches
marines qui se présentent à l'observateur qui suit le grand
chemin de Béziers à Narbonne. Ces couches se montrent
superposées immédiatement sur les macignos, les poudin-
gues et les calcaires d'eau douce, qui, dans ces localités,
constituent le terrain fluviatile. De Béziers au pas du Loup,
les formations tertiaires immergées éprouvent peu d'inter-
ruption. Les bancs pierreux marins y composent les basses
collines qui entourent Béziers, et ces bancs pierreux s'y
montrent souvent au niveau du sol, surtout auprès des
magnifiques carrières des Brégines. Depuis le pas du Loup
jusqu’à Narbonne, ilen est à peu-près de même; mais,
dans les environs de Nissan , les terrains d’eau douce y sont
mieux caractérisés qu'ailleurs, et comme ils sont accom-
pagnés par des terrains tertiaires marins, il s’en suit, que
les formations tertiaires immergées se rencontrent de nou-
veau auprès de ce village, comme sur toute la route. Essen-
tiellement composées de sables marins en couches puissan-
tes, on y trouve un grand nombre de débris organiques,
parmi lesquels on distingue une grande quantité dhuiîtres,
et principalement les Ostræa undata, virginiana et lon-
girostris, On a découvert , dans les mêmes sables , des débris
(10)
d'éléphant, et particulièrement une grande partie d’une
défense. C’est donc sur les terrains tertiaires immergés que
la ville de Narbonne est bâtie. Du reste les bancs pierreux
marins, ou le calcaire moëllon , qui appartiennent à cette
formation , y sont peu développés ; ces bancs ne fournis-
sent guère des pierres de construction.
La ville de Narbonne se trouve entourée de terrains
tertiaires émergés à l'Est, au Sud et à l'Ouest. Les for-
mations émergées y commencent vers l'Est à une petite
lieue vers Arnissan ; il en est à peu-près de même dans les
deux autres directions. Seulement vers le Sud, les terrains
tertiaires immergés qui composent l'île de Sainte-Lucie , et
même les îles de Bages qui en sont fort rapprochées , s'é-
tendent plus au-dessus de Narbonne que dans les deux au-
tres directions. Quant aux formations tertiaires émergées,
elles prennent un grand développement au Sud de Nar-
bonne , bien avant d'arriver au lieu nommé dans le pays le
Lac , enraison probablement de ce qu'il a été jadis occupé
par un lac, ainsi que l'annonce sa disposition générale et la
nature des dépôts que l’on y découvre.
On sait que l’on exploite depuis des siècles des gypses
tertiaires , soit au lac , soit auprès du village de Portel qui
n'en est distant que de trois-quarts de lieue au plus. Ceux
de cette dernière localité donnent du plâtre de meilleure
qualité que ceux du lac ; mais ceux-ci sont bien plus inté-
ressants à raison des nombreux poissons et des débris de vé-
gétaux qui les accompagnent. Ils ne paraissent pas avoir
éprouvé un soulèvement bien violent, car leurs couches
conservent en grande partie leur horizontalité et leur pa-
rallélisme.
Au-dessous des dépôts diluviens, l'on observe, dans les
carrières du lac, des marnes calcaires jaunâtres en lits nom-
breux, mais peu épais. La nature de la pâte de ces marnes
(11)
nous les a fait juger d’eau douce , quoiqu'elles ne renfer-
ment aucune trace de corps organisés. L'épaisseur totale de
ces couches marneuses est de dix ou douze mètres. À ces
marnes en succèdent d'autres qui n'en diffèrent que par leurs
nuances. Ces marnes sont toujours calcaires et effervescentes.
L’épaisseur de ces dernières est d'environ un mètre. Des mar-
nes jaunâtres viennent ensuite, celles-ci sont plus ou moins
mélangées avec les précédentes. Leur puissance est d’envi-
ron deux mètres. Enfin paraît le gypse en bancs presque
horizontaux assez minces, et dont l'épaisseur varie depuis 4
jusqu’à 12 ou 15 centimètres. Entre ces lits gypseux , exis-
tent des bancs marneux chargés de débris de végétaux et de
petits poissons malheureusement trop brisés pour être déter-
minables. Nous nous sommes seulement convaincus qu'ils
appartenaient à l’ordre des Malacoptérygiens abdominaux,
ordre qui fournit le plus d'espèces des eaux douces. Enfin,
entre les lits peu épais de ces marnes, l’on observe le duso-
dyle ou houille papyracée de M. Cordier. Comme le duso-
dyle de Sicile, celui du lac se présente en masses feuilletées,
à feuillets minces papyracés , tendres et flexibles, avec une
nuance grisâtre ou verdâtre. Il brûle également très-facile-
ment répandant une odeur infecte. Il offre encore ce rappro-
chement avec celui de Sicile, de renfermer entre ses feuillets
des empreintes de poissons et de plantes qui paraissent
appartenir aux dycotyledons.
La quantité des petits poissons dont les empreintes, et
quelquefois même , la propre substance , se trouvent entre
les couches marneuses et les feuillets du dusodyle, est réel-
lement prodigieuse. Ce nombre surprend d'autant plus, que
les eaux où ils ont vécu, devaient être fort chargées de sélé-
nite.
-- Quant à l'épaisseur de la masse gypseuse, elle ne dépasse
pas 4 ou 5 mètres en y comprenant les lits marneux qui
(12)
alternent avec ces gypses. Nous ferons enfin observer que,
dans d'autres parties de la vallée, les gypses sont surmon-
tés par des couches puissantes de calcaire d'eau douce et de
imarnes fluviatiles. Cette superposition des calcaires sur les
gypses est évidente dans les carrières de plâtre que l’on ex-
ploite dans les environs du village de Portelle , près de
Narbonne.
Nulle part , danslesenvirons de cette dernière ville com-
me dans tout le Midi de la France , on ne voit la moindre
liaison entre le sol secondaire et le sol tertiaire. Non-seule-
ment il ne s'opère pas, entre ces enr natures de sol, le moin-
dre passage par les roches qui t ge
s'il avait lieu , serait en ones avec cs mode de sim
ment , car les roches tertiaires se montrent constamment en
superposition contrastante ou discordante sur les roches
secondaires. Ceci a aussi bien lieu pour les formations ter-
tiaires émergées que pour les immergées. Nous pourrions
même en trouver des exemples dans les environs de Nar-
bonne : pour les premières , les carrières de Portelle nous
les fourniraient ; comme , pour les secondes , la formation
marine de Burgadelles , près de Fleury , dans la Clape, à
un quart de lieue de la Méditerranée.
On pourrait , en quelque sorte, comparer cette dernière
formation , à une espèce de culot de terrain marin tertiaire,
lequel s'est déposé entre les couches d’un calcaire secondaire
et se trouve ainsi isolé de toute autre formation analogue.
Le calcaire moëllon se voit également en gissement con-
trastant, sur la route qui , de Pont-Royal conduit à Lam-
besc (Provence) ainsi que dans les environs de Lesfoux
(Gard ).
Du reste , nous n’en finirions pas , si nous voulions citer
tous les lieux où l’on observe les terrains tertiaires en super-
position discordante sur les terrains secondaires. Aussi
n'avons-nous vu rien de semblable à cette liaison que MM.
Constant Prévost et Hoffmann ont cru reconnaître entre le
sol secondaire et le sol tertiaire, soit au cap Passaro, soit
auprès de Girgenti en Sicile, Il y a, au contraire, solution
de continuité entre les deux natures de sol dans le Midi de
la France, solution de continuité encore évidente , mé-
me lorsque le terrain tertiaire a éprouvé des bouleversements
postéreurement à son dépôt. C'est un des faits géologiques
le plus remarquables , et dont une foule de localités et par-
ticulièrement la vallée de la Cesse nous ont offert de nom-
breux exemples.
Outre ces gypses tertiaires dont les bancs , presque hori-
zontaux et parallèles , annoncent des dépôts opérés d'une
manière lente , tranquille et successive, il en est d'une
toute autre formation dans les environs de Narbonne. Ceux-
ci se distinguent des premiers, par leurs nuances très-va-
riées , par leurs lits flexueux et contournés ; par la présence
des cristaux de quartz-hyalin , et enfin par leur liaison
avec des roches volcaniques et secondaires. Ces gypses se
montrent ailleurs que dans les environs de Peyriach et de
Sainte-Eugénie , près de Narbonne ; ils sont, en effet,
tout aussi abondants , et en dépôts encore plus puissants ,
auprès de Cazouls-les-Beziers, particulièrement dans le
lieu nommé le Roucan. Dans toutes ces localités , les gyp-
ses secondaires se montrent adossés à des calcaires secon-
daires grisâtres ou à des dolomites compactes, également
grises ; mais partout ces gypses se montrent percés par des
roches pyroxéniques qui se sont fait jour à travers leurs
masses. Enfin , dans certaines localités, ces gypses sont
liés en quelque sorte à des montagnes de porphyre argileux
et accompagnés d’anhydrite , tout comme certains des gyp-
ses tertiaires des environs de Narbonne renferment de petites
masses de soufre compacte.
(14)
IL. Route DE NARBONNE À CARCASSONNE.
A. Observations générales.
Nous n'avons presque rien dit des formations que l'on
traverse en se rendant de Montpellier à Narbonne , ayant
l'intention de porter toute l'attention de nos lecteurs, sur
celles du bassin de l'Aude ou de ses dépendances. Avant
d'entrer dans les détails que notre route nous a fait connai-
tre, exposons d'une manière générale, la manière dont les
diverses formations y sont coordonnées, et quelle est leur
importance relative. Les terrains tertiaires, principalement
les dépôts, qui se rapportent aux formations émergées, ont
la plus grande étendue dans le bassin de l'Aude , particu-
lièrement dans la direction du Sud au Nord ; aussi comme
ces formations se prolongent peu à l'Ouest, elles cessent
en quelque sorte au-delà de Carcassonne , dans cette même
direction , tandis qu’elles s'étendent considérablement , soit
au Sud , soit au Nord, soit à l'Est de cette ville. Quant aux
formations tertiaires marines ou immergées, elles n’ont quel-
que importance et ne présentent un certain développement
que vers la partie orientale de ce département ; on ne les
voit guères ailleurs que dans la vallée ou bassin de POrb ,
et dans quelques localités, où elles sont complèternent iso-
lées, comme l'ile de Sainte-Lucie, par exemple. Là, ces
formations marines, encore baignées par des eaux salées , se
montrent peu éloignées des mers actuelles.
Partout ailleurs, la disposition des bassins secondaires-a
été un osbtäcle au séjour des eaux de l’ancienne mer, pen-
dant la période tertiaire sur le_sol de ce département. Cet
obstacle nous explique comment les formations tertiaires
immergées y sont si peu développées, surtout comparati-
vement à l'extension qu'ont pris ces mêmes formations dans
(15)
les bassins de l'Orb, de l’Hérault , ainsi que dans les vallées
de la Têt et du Thec (Pyrénées Orientales) qui en sont
extrêmement rapprochées.
Dans le dernier département ou dans le bassin du Rous-
sillon , les formations tertiaires immergées sont, non seule-
ment dominantes relativement aux formations émergées ,
mais eiles occupent, à peu-près à elles seules, la partie la
plus basse de ce bassin. Il y a plus, les eaux douces, qui
se rendaient dans le bassin de l’ancienne mer, étant trop
rapides pour pouvoir y accumuler de vastes dépôts, y ont
mêlé. leurs troubles avec les sables et les limons marins.
Aussi , lorsqu'on examine les formations immergées du bas-
sin du Roussillon, on les voit composées de couches formées
par des limons ou des sables marins et fluviatiles. Il
en est tout différemment du bassin occidental du dé-
partement de l’Aude : barré, bien avant la Méditerranée ,
par des montagnes secondaires plus ou moins élevées, ce
bassin, ayant pu retenir les eaux douces quisy précipi-
taient , n'offre que des dépôts des eaux douces ou des for-
pr re om
les pl hés des mers ac
tuelles, se rapportent à des Ééfésirer d' eau à doter; lesquels cal-
caires sont parfois accompagnés de dépôts gypseux, quelque-
fois assez abondans , pour être l'objet d'exploitations réguliè-
res. Les plus éloignés de la Méditerranée, quelle que soit leur
direction , sont formés non plus essentiellement de calcaires
d’eau douce , mais de grès à grains fins quartzeux, réunis
par un ciment calcaire (sorte de macignos compactes ver-
dûtres) connus généralement sous le nom de grès de Carcas-
sonne (1), parce qu’à raison de leur solidité, l’on s’en sert
comme de pierre de taille. Ces macignos constituent des
(1) Traité de géognosie de M, Daubuisson tom. FE pag: 437.
(16)
bancs de la plus grande étendue et d’une puissance des plus
considérables, Aucune roche, si ce n’est des gompholites
monogéniques (poudingues calcaires), n’est superposée à
ces macignos dans la plus grande partie du bassin de l'Aude,
Cependant , dans un petit nombre de localités, comme par
exemple à Cesseras, ces macignos sont recouverts par des
calcaires d'eau douce plus ou moins compactes et plus ou
moins chargés de Planorbes et de Lymnées. Mais le plus
généralement , ces roches de grès né sont accompagnées et
n'alternent qu'avec des gompholites, des marnes argileuses
ou calcaires, et quelque bancs sableux. Aussi leur exploita-
tion est-elle des plus facile ; il suffit de pratiquer une ou-
verture et de creuser dans leur masse pour enlever de ma-
gnifiques pierres de taille qui sont d'autant plus précieuses,
qu'elles prennent un assez beau poli et offrent le grand
avantage de durcir et de ne point s’altérer à l'air,
Ces macignos , ou grès de Carcassonne, parviennent par-
fois à une assez grande élévation ; ils la doivent au soulève-
ment qu'ils ont éprouvé postérieurement à leurs dépôts ; ce
soulèvement leur à fait prendre une position plus ou moins
rapprochée de la verticale. Quelquefois même leurs assises
ont été tellement redressées qu’elles forment d'immenses ai-
guilles sur le sommet des montagnes qui en sont composées :
ces roches se présentent ainsi dans les collines de Faussan
ou Fauzan , près de Cesseras, Dans d’autres localités ». ces
macignos se présentent à la surface du sol , sous la forme de
blocs ou de prismes irréguliers analogues à ceux qui compo-
sent les terrains basaltiques. Ces macignos semblent , en se
desséchant , avoir pris un retrait qui leur a fait affecter des
formes plus ou moins symétriques.
Ces formations émergées du bassin de l'Aude peuvent ,
en quelque sorte , être comparées au nagelflühe ou aux mo-
lasses de la Suisse , soit par leur position, soit par rapport
(19)
aux animaux que les uns et les autres renferment , animaux
qui se rapportent à des mammifères terrestres et à des rep-
tiles. Dans les macignos de la vallée de l'Aude, comme
dans les molasses de la Suisse, ces mammifères terrestres
sont , à-peu-près tous , de l'ordre des Pachydermes , appar-
tenant aux genres Lophiodon , Palæoterium et Tapir. I
paraît même que l'on y a également découvert des débris
d'’Anoplotherium. Nous n'avions point reconnu des restes
d'animaux de ce genre, dans ces terrains, ni même dans
les collections de M. Destrem , lorsque M. Pitorre, qui a
examiné ces terrains d’une manière toute particulière , nous
a montré un fragment de maxillaire inférieur appartenant à -
ce genre perdu. Parmi les différentes espèces du genre pa-
læotherium que nous avons pu déterminer, nous cite-
rons d'abord le palæoterium medium de Cuvier, et une
autre espèce nouvelle beaucoup plus petite que le palæo-
lerium minus, et, qu’à raison de sa petite taille, M. Pitorre
se propose de décrire sous le nom de parvulum. Quant aux
Lophiodons, nous possédons celle que Cuvier a désigné
sous le nom de la grande espèce de Batzberg (tome IL. pag.
197. pl. VIL fig. 1-3 et 5) ct que nous nommerons mag-
num, pour la distinguer de la plus grande et de la moyenne
que l'on pourrait désigner sous le nom de giganteum et de
medium. Nous possédons , également des mêmes terrains,
l'espèce signalée par Cuvier, comme la moyenne, et décou-
verte selon lai à Issel (tome IL. pag. 177. pl. IL fig. IL. ).
Mais ces espèces sont loin d’être les seules qui existent dans
les macignos de Carcassonne, et qui signalent soit des
palæotherium , soit des lophiodon. Quant aux reptiles,
ils se rapportent à des Chéloniens et à des Sauriens. Les
débris des Chéloniens y sont les plus nombreux ; ils appar-
tiennent à trois genres, savoir à celui des tortues, à des
Trionyx et, enfin, à des Emydes. Nous avons vu dans un
(18)
torrent rapproché de Cesseras , une carapace toute entière
d'un individu de ce dernier genre, carapace que M. Pitorre
avait découverte et que les ouvriers s'étaient amusé à briser.
Les Sauriens se rapportent principalement aux Crocodiles,
Des Coprolithes, probablement de grands Sauriens, se trou-
vent également dans ces grès verts ou macignos. Les co-
quilles sont fort rares dans ces roches; cependant ,ainsi que
sen est assuré M. Pitorre , les couches sur lesquelles s’ap-
puient les calcaires d'eau douce offrent, comme ces cal-
caires, des Planorbes et des Lymnées. M. Raynal, ingénieur
du Canal du Midi, en a même observé dans des bancs de
macignos sur lesquels n'existait aucune trace de calcaire
d'eau douce. Ces observations prouvent à quel point les
coquilles y sont rares; on le conçoit très-bien , pour des
roches qui ne sont formées que par des grains de sable
quartzeux et de calcaire réunis par agrégation mécanique.
En un mot, l’ensemble des calcaires d’eau douce du
bassin de l’Aude, est caracterisé par de nombreuses co-
quilles fluviatiles, lacustres ou terrestres. Les macignos ,
qui ÿ constituent des formations de la plus grande éten-
due, abondent au contraire en débris de mammifères
terrestres et de reptiles, qui, jusqu’à présent, n’ont offert
que des espèces des deux grandes familles , celles des Ché-
loniens et des Sauriens. Mais, dans toutes ces formations,
l'on ne voit nulle trace d'un corps organisé marin. Par
conséquent ces calcaires et ces macignos appartiennent aux
formations émergées , puisqu’à l'époque de leurs dépôts ; le
bassin de l’Aude avait ét£ abandonné par l’ancienne mer ,
lorsqu'au contraire à la même époque, ou à une époque
postérieure, les eaux de l’ancienne mer recouvyraient encore
la partie la plus orientale de ce même bassin.
S'il fallait se prononcer sur l’antériorité des formations
émergées de la partie occidentale du bassin de l’Aude,
( 19 )
relativement aux formations immergées de la partie orien-
tale de ce même bassin, nous le ferions presque sans’ hésita-
tion. En effet, les macignos ne se trouvent dans le Midi de la
France, lorsqu'ils sont en contact avec les formations immer-
gées, qu'au dessous de ces formations, et parfois même en
gissement contrastant , ce qui prouve l’antériorité de leurs
dépôts.
Enfin, l'on ne trouve pas, comme espèces caractéristi-
ques, des terrains immergés du Midi de la France, les
-Palæothériums et les Lophiodons, tandis que ces genres se
montrent presque seuls dans les macignos du bassin de
l'Aude. Ces genres n’y sont donc pas accompagnés de cette
foule d'espèces dont plusieurs ne diffèrent pas de nos races
actuelles, et qui pourtant abondent dans nos formations
immergées. Or , ces espèces , analogues à nos races vivantes,
annoncent un plus grand rapport avec les temps présents,
que ne peuvent le faire des genres dont rien ne rappelle
-les formes , ni le mode d'organisation dans notre monde
actuel.
Aussi est-il plus essentiel ; dans la comparaison des espè-
ces fossiles ; de faire attention aux espèces caractéristiques
des formations, que d’en déterminer les proportions. En
effet, pour ne pas sortir de l'exemple des macignos de I:
vallée occidentale de l'Aude, ces macignos présentent
comme caractéristiques les espèces de deux genres perdus,
des Palæothériums et des Lophiodons ; mais ces genres se
trouvent dans une infinité d’autres localités, et, ce qui est
plus remarquable encore , dans d’autres formations. Ainsi on
les découvre , dans le bassin de Paris, aussi bien dans le
calcaire grossier que dans le gypse ; en Auvergne et aux
pieds de la montagne noire, ainsi que dans les environs de
Castelnaudary dans les calcaires d’eau douce ; tandis que
dans les environs de Montpellier , on les observe dans le .
2
(20)
calcaire moëllon et les sables marins tertiaires qui alternent
ou qui recouvrent ces bancs pierreux. Enfin , les molasses et
les nagelflühe de la Suisse ont également présenté ces genres
inconnus dans la nature vivaute , ainsi que les brêches
osseuses quaternaires de Sète ( Hérault). Les Palæothériums
et les Lophiodons ne caractérisent donc essentiellement que
nos macignos , les gypses du bassin de Paris et les molasses
de Ja Suisse. Dans les autres terrains, que nous venons de
signaler , ces genres n'y sont ni assez nombreux ni assez
isolés pour être considérés comme caractérisant la popula-
tion de l’époque à laquelle ils ont appartenus, pour ainsi
dire accidentellement , ceux-ci étant sur le point de s’étein-
dre; tandis que les autres au contraire arrivent sur la scène
du monde. Du reste, ces genres paraissent avoir péri plutôt
dans les lieux dont la température était la plus basse ; et
cette influence de la température sur a prolongation de
leur vie , explique très-bien leur présence dans des terrains
d’une date aussi récente, que le sont nos sables marins ter-
tiaires.
Un second ordre de colliies plus élevées ou , pour mieux
dire, de montagnes, appartient à des formations toutes
différentes : celles-ci se composent de calcaires secondaires
qui se rapportent à la craie compacte inférieure. Cette roche,
fort répandue dans le Midi de la France., est assez généra-
lement placée comme la craie tufau , ou la glauconie cra-
yeuse ; elle abonde, et surtout les marnes qui les accom-
pagnent, en corps organisés , principalement en Mollus-
ques et en Zoophytes marins. Leurs espèces ont assez de
constance, pour caractériser ces terrains, qui n'ont de
commun , avec les véritables formations crayeuses., que leur
position, d'être très-stérile ét de renfermer une assez grande
quantité de Nummulites, -de Bélemnites, d'Ammonites et
de Spatangues.
(21)
Le troisième ordre de montagnes de l’Aude se compose
encore de calcaire , mais d’une époque plus ancienne. Ce
secoud système calcaire se rattache aux formations jurassi+
ques, et à ce qu'il paraît, à l'étage le plus supérieur de ces
formations. Les formations de cette époque n'y prennent
un certain développement qu’au Sud de Narbonne ; elles y
constituent un petit chaïînon particulier connu , dans :les
pays, sous le nom de la Clape.
Quelques accidents de terrains pyroides ou hi
se montrent disséminés , soit dans cet ordre de montagnes ;
soit dans le système précédent. L'on y voit aussi quelques
amas gypseux , caractérisés par la présence de cristaux .de
quartz hyalin prismé , cristaux que l’on ne voit jamais dans
la masse des gypses tertiaires. Ces amas gypseux ont été
probablement produits par des causes du même ordre que
celles aux quelles il faut attribuer les terrains pyroïdes.
L'irrégularité de ces amas , en lits contournés et fortement
Hlexueux , le fait du moins supposer. Quoiqu'il eu soit,
ces deux genres de dépôts paraissent intimément diés lun
à l'autre ; car ils s’accompagnent à peu-près constamment ;
ils n’ont pris nulle part une grande extension , même dans
les environs de Cazouls-les-Béziers (Hérault) où ils sont le
plus développés.
Le quatrième ordre de montagnes du bassin de l'Aude,
appartient à une époque plus ancienne. Un calcaire com-
pacte noirätre ou grisâtre , traversé ou mon par.des veines
spathiques blanchâtres , le compose. Ce calcaire , susceptible
de recevoir un beau poli, pourrait être ‘exploité comme
marbre , surtout celui qui compose les:montagnes qui bor-
dent la route de Limoux à Alet. Dans certaines cavités , qui
existent entre les couches.de ce calcaire, sur la même route:
l'on découvre de petits amas de marnes nvirâtres bitumi-
neuses , lesquelles marnes offrent de nombreuses coquilles
(22)
pyritiliées des genres orbulites et arca. Ces coquilles ÿ
sont accompagnées de fer sulfuré en rognons arrondis, et
parfois de Lignites.
Ces marnes noirâtres paraissent d'une date plus récente
que les calcaires , dans la cavité desquelles elles se mon-
trent, puisqu'évidemment elles ont rempli ces cavités posté
rieurement à leur formation. Aussi, malgré la présence de
ces corps organisés , l'on doit, ce me semble, rapporter les
marbres, ou les calcaires compactes de la partie la plus occi-
dentale du bassin de l'Aude , aux formations secondaires les
plus inférieures , ou aux terrains dits de transition. Ces cal-
caires composent les plus hautes montagnes de l'arrondis-
sement de Limoux, et partie de celui de Quillan. I paraît
également que les marbres de Caunes, dont nous aurons
plus tard occasion de parler , se rattachent êmes f
ions; quoique on y découvre paris de nombreuses petites
Orbulites, et rarement des Bélemnites remarquables par leur
peu de largeur et leur longueur, ce qui leur donne des formes
très-aigües.
Ce calcaire de transition a percé les masses de craie com-
pacte et celle des calcaires jurassiques ; et, par suite du sou-
lèvement qu'il a éprouvé, il est parvenu à une hauteur qui
ces Phyllades , n'a pas été sans influence sur la hauteur à
faqnelle sant parvenue les roches calcaires de transition.
roches schisteuses ou phylladiennes composent bien
à elles seules, des montagnes (environs de Quillan); mais
ces montagnes n'allei jamais une élévation aussi
grande que celles à laquelle sont arrivées les roches calcai-
res. Ces roches sont terminées par de vastes plateaux, sut
qua to da grand sn dé Pie de Spis
si étendues dans l'arrondissement de
Les Schistes argileux et les Phyllades micacés reposent à
leur tour sur des roches cristallines primitives, et cela d'une
manière immédiate : c'est, soit sur des gneiss, soit sur des
granites que s'appuyent ces roches schisteuses ; l'on observe
cette superposition dans les environs des for-
gen dr Clics, comme aussi dans les environs de St.-Pons
et de la Salvetat (Hérault), où les mêmes formations se
CRUROUR EOS E pau-peid ler tièines roches.
composent aussi quelques montagnes
qui si se ‘rattachent ati bassiri’ de l'Aude. Tels sont ceux que
l'on aperçoit dans les environs des bains de Rennes. Ces
tertiaires immergées , lesquelles se composent de calcaires,
de marnes et de sables marins. A celles-ci succèdent des
(24)
collines plus élevées , lesquelles s'écartent davantage des
mers et que l'on croit uniquement formées de terrains ter-
iaires émergés. Ces terrains sont composés uniquement de
roches d'eau douce telles que des calcaires, des marnes et
des macignos , caractérisés principalement par des ossements
de pachydermes et de reptiles.
Quant aux amas gypseux , soit qu'ils appartiennent aux
formations tertiaires , soit qu'ils dépendent des formations.
secondaires , ils ne sont jamais assez abondants pour consti-
tuer à eux seuls des collines et encore moins des monta-
gnes. Il en est de même des formations volcaniques que lon
observe dans le département ou dans le bassin de l’Aude.
. Enfin, les montagnes les plus élevées appartiennent aux
calcaires noirs de transition , ainsi qu'aux schistes argileux
ct aux phyllades micacés. Celles qui sont composées des
roches calcaires atteignent souvent une hauteur de 2,000
à 2,500 mètres ; tandis que les collines formées par les ter-
rains tertiaires immergés ne dépassent pas la faible élévation
de 200 mètres, Cette élévation est bien surpassée par celles:
qui sont composées par les terrains tertiaires émergés ; celles-
ci atteignent souvent jusqu'à 500 et même 600 mètres de
hauteur,
Ces premiers points fixés, l’on saisira plus facilement les
détails dans lesquels nous allons entrer > en décrivant les
lieux que nous avons parcourus.
8. Observations de détails.
De Narbonne à Carcassonne > la route se dirige constam-
nent à l'Ouest ; elle passe d’abord auprès de Montredon,
village bâti au milieu d’un bassin où se montrent les terrains
tertiaires et que parcourent l'Aude et l'Orbiel. Avant ce
bassin, la craie compacte inférieure, sans aucune autre
roche recouyrante, avait composé la masse des montagnes.
(25)
Mais une fois que l’on en est sorti, la craie reparaît de nou-
veau et se prolonge jusqu'au delà de Lezignam. On ne
quitte plus ensuite les terrains tertiaires émergés , dont le.
macignos ou grès dit de Carcassonne est la base , en même
temps que la roche dominante.
Ces terrains se composent , à partir des dépôts diluviens,
1.” des gompholites monogéniques ou poudingues calcaires
accompagnés parfois des psammites quartzo-calcaires ou grès
blanchâtres à très-petits grains ; 2.° des marnes calcaires
verdâtres lesquelles alternent avec des gompholites ; les
dernières couches se trouvant à peu près constamment des
marnes ; 3.° des macignos compactes verdâtres ou grès de
Carcassonne dont les parties les plus supérieures se montrent
en couches distinctes et parallèles. Des marnes sans coquil-
les alternent avec les parties les plus supérieures de ces grès.
Lorsque ceux-ci deviennent compactes , ils prennent une
telle solidité qu'ils semblent ne plus former qu'une seule
masse. [ls offrent , aiesi que nous l'avons déjà observé , une
assez grande quantité de débris de mammifères terrestres et
de reptiles.
Les masses de snédignoé, exploitées près de Carcassonne,
ont été peu soulevées , du moins leur inclinaison est extré-
mement faible , ne dépassant guère 19 ou 20 degrés ; il n'en
est pas de même de ceux que l'on observe dans la vallée
de Saint-Michel présentant une série de collines élevées,
aux pieds desquelles sont bâtis les villages de Cesseras et
d’Azillanet. loi, les couches de grès tertiaire émergé ont
éprouvé un soulèvement si violent qu'elles sont devenues:
presque verticales , formant , au sommet des collines où
elles se montrent, comme des aiguilles analogues à celles
des granites. Par suite de ce redressement , les macignos
ont formé des collines élevées, surtout dans la vallée de
Saint-Michel , ainsi que dans diverses parties de la vallée de.
(26)
l'Aude: Ces collines , quelquefois terminées par des plateaux
d'une assez grande étendue , se montrent couronnées de
calcaire et de silex d'eau douce: | sh
Les parties les plus inférieures de ce système tertiaire
reposent le plus souvent, d’une manière immédiate , sur la
craie compacte inférieure ; ce système inférieur offre ca et
la des dépôts de lignite assez abondants pour être exploités.
Les principaux lieux où ce combustible est l’objet d’exploi-
tations régulières sont , Cesseras, Azillanet, Minerve ; la
Caunette , Oupia ; Maillac et Agel. Outre ces localités où
les lignites ont été le sujet de travaux plus ou moins régu-
liers, il en est encore d’autres où des tentatives d’exploita=
tion ont été faites à différentes époques. Ainsi, à Sizan , à la
Livinière , à Felines, à Bize, à Cabezac ; de pareilles ten-
tatives ont eu lieu , mais elles n’ont pas été continuées.
: Quant aux formations que l'on observe dans ces mines ;
done
FA à
eds 3 UUHC
PEU mt
celles de la Caunette comme un exemple qui peut, à Jui
seul ; faire connaître toutes les autres.
Ainsi, à la Caunette, en partant du niveau du sol, on
observe :
1.9 Un grès calcaire offrant parfois des grains quartzeux
assez gros et se rapportant aux macignos compactes grisà=
tres. Ces macignos, d’un gris plus ou moins foncé , se ratta-
chent à la même formation que les verdâtres dont nous nous
sommes déjà occupés ; la terre végétale seule ; ou par inter-
valle , les recouvre de 8ompholites monogéniques. L'on n’y
voit nulle part, si ce n’est à Bize et à Cabezac , des traces
de dépôts diluviens,
2° Un calcaire d’eau douce fossile | blanchâtre > sans
traces de corps organisés.
3.° Un calcaire d’eau douce compacte renfermant de
nambreuses coquilles fluviatiles > Parmi lesquelles les Pla-
{27)
norbes et les Lymnées sont les plus abondantes. La puis-
sance de ce calcaire est assez variable , puisqu'elle est tantôt
de 10 mètres, tantôt de plus du double. Il en est de même
de celle des macignos , qui ont souvent une épaisseur plus
considérable que {a ou 50 mètres.
4 Un calcaire argileux , passant presqu'aux macignos,
d’un gris jaunâtre ou gris bleuâtre exploité par les ouvriers
comme pierre de taille. L'épaisseur de ce calcaire est de
à 4 mètres.
es Calcaire d'eau doce fortement bitimiéiert séparé
par des veinules d’un lignite pierreux , d’un noir aussi vif
que brillänt. La puissance de cette couche calcaire varie
entre 10 à 12 mètres.
: 6.° Schiste carburé noïrâtre | nommé /e Def. par les ou-
vriers , offrant de nombreux Planorbes et Lymnées :
puissance varie de 2 à 12 mètres.
7° Première couche de lignite friable, généralement
d’une qualité inférieure aux lignites que celui-ci surmonte.
Ce lignite , dont la puissance est de 0,50 à 1 mètre, offre
souvent , dans la partie la plus me PTE AS de ses saines ;
des Pics et des Lyrnnées.
8.° Schiste noirâtre carburé , mêlé, és ou moins confu-
sément ; avec des rognons de calcaire d'eau douce chargé
de coquilles fluviatiles ; son épaisseur varie depuis 1 jusqu’à
4 mètres.
9-° Seconde couche de lignite plus compacte et plus
beau que le lignite supérieur : son épaisseur très-variable ,
n'est guère au-delà de o®, 5ot, mais sa couche s’étrangle
au point de disparaître assez souvent, Ce lignite fournit
celui de la meilleure qualité.
10.° Schiste carburé noirâtre mêlé plus ou moins confu-
sément avec le calcaire d'eau douce dit roc bleu par les
ouvriers, Sa puissance varie de 0,50 à deux mètres. ‘Les
(28)
coquilles fluviatiles se montrent ici au contact des deux
systèmes des couches , du schiste , et du calcaire, soit les
Planorbes , soit les Lymnées, soit enfin, les Unios.
11.° Calcaire d’eau douce compacte plus ou moins chargé
de lignites , mais le devenant bien moins, à mesure que l’on
en étudie les couches inférieures ; sa puissance fort considé-
rable varie de 10 à 15 mètres.
12.° Troisième couche de lignite généralement très-étran-
glée à la Caunette ; aussi y est-elle peu l’objet d’une exploi-
tation régulière,
45° Des couches de calcaire d’eau douce , terminent
cette série tertiaire. La puissance de ce calcaire est fort iné-
gale : tantôt elle est très-considérable , et tantôt elle est
fort faible, À la Caunette, ces couches d’eau douce reposent
immédiatement sur un calcaire blanchâtre secondaire , ou
craie compacte inférieure , caractérisé, dans cette localité ÿ
par de nombreuses Nummulites d'une petite dimension. Il
paraît qu'il en est de même à Rize. Ce calcaire » évidem=
ment soulevé, repose sur un calcaire de transition assez
Compacte , à texture semi-cristalline souvent noirâtre ow
d'un vert sombre ; ce qui l'a fait considérer, par certains
géologues , comme une roche verte amphibolique. Ailleurs
que dans la vallée de la Cesse, le calcaire à Nummolites
est superposé à un calcaire oolithique ou jurassique. Quant
aux Unio que l’on observe dans les mines à lignites de ees
localités , principalement dans celle de’la Caunette , elles se
rapportent au moins à deux espèces différentes, Les plus
grandes se rapprochent par l’ensemble de leurs caractères ,
soit à 'Unio crassissima soit à l'Unio margaritifera. Les
» se rencontrent soit
schistes qui sont en contact
avec les lignites, principalement dans les couches supé-
(29 )
rieures à celles de ces. combustibles. Quelquefois lon en
découvre dans les couches de lignites; mais ce ças. est le
plus rare. Du reste , d'après M. Narbonne , ces. bivalves se
trouvent dans les parties qui ont été le plus bouleversées,
ou le plus violemment soulevées.
En embrassant le système entier de tous ces dépôts à
lignites , dépôts riches et puissants, et qui ont recu, dans
le pays, le nom de charbonnière , on remarque qu'il forme
comme un vaste éventail dont les bancs ; qui commencent
à Cabezac , ont leur pente générale du Sud-Est au Nord-
Ouest, Les couches de lignite de Bize ont été reconnues sur
plus de douze points différents ; certaines ont été exploitées,
et cette exploitation a permis de reconnaître qu'elles appar-
tiennent à la même direction. Le système moyen offre des
couches assez rapprochées de la verticale ; mais cette verti-
calité n’a lieu que d’une manière progressive et presque
insensible , près de la métairie de l’Andure ; la verticalité
des couches de lignite est réellement remarquable , tant
cette verticalité est prononcée ; aussi les couches de lignite,
exploitées soit à Maillac soit à Agel, y sont presque perpen-
diculaires. Après Agel, la direction des couches de lignite
change d’une manière complète, leur direction se trouve
alors du Nord-Ouest au Sud-Est, et parfois du Nord au
Sud. Par suite, ces dernières couches » Comme celles qui
les précèdent, sont coupées par la rivière de Cesse.
Parmi les mines des lignites de ce système septentrional,
l'on peut comprendre , les mines d'Aigues-vives, du Caillot,
ainsi que l'extrémité septentrionale de la concession d’'Agel,
et, en remontant, les mines supérieures de la Caunette, de
Minerve ; d’Asillanet, de Cesseras, de Sizan, de La Livi-
nière et de Felines. Le même système se prolonge vers.
Saint-Chinian et Cessenon ; là » il traverse la rivière de l'Orb,
et s'étend jusqu’au village de Causse qui, comme les précé-
o
dents, se trouve dans le Département de l'Hérault, et qui
est bâti sur le dernier chaînon de cette chaîne calcaire dont
il a recu le nom.
On comprend donc , dans le pays, sous le nom de Char-
bonnière , toutes les couches de lignites dont la direction est
du Sud-Est au Nord-Ouest. Cependant les mines de Cabe-
zac , qui en font partie , sont tout-à-fait en opposition, par
lear direction, avec celles propres aux couches de lignites
de Maillac et d'Agel, lesquelles sont placées sur le point le
plus élevé de ces montagnes. Celles-ci d’abord perpendi-
culaires , deviennent insensiblement horizontales , à mesure
qu’elles s'étendent dans la plaine de Ginestas de Mirapeisset
et d’Argelies, en sorte qu’un changement de niveau en
opère un , non moins considérable , soit dans leur direction ,
soit dans leur inclinaison. |
Quant aux lignites de Bize » qui se trouvent également
dans la vallée de la Cesse, on les voit bien traverser cette
vallée ; mais ils sont bientôt arrêtés par la petite chaîne de
calcaire oolithique » dans laquelle sont ouvertes les cavernes
de Bize. Il est probable que les mêmes dépôts de lignites si
abondants, dans les diverses localités que nous venons de
signaler, le sont également dans les terrains calcaires des
environs de Castres, qui ÿ sont connus sous le nom de
Causse. Nous croyons donc ponvoir avancer , que si on fait
des fouilles dans ces localités, elles seront couronnées de
succès.
Enfin nous avons découvert dans les mines de lignites de
la Caunette, une Cyclade fossile striée concentriquement et
qui nous paraît différer de toutes les espèces connues , ét
particulièrement de la Cyclas concinna et aque sertie de
Sowerby. a
(34
III. Roure pe CARCASSONNE À LA GROTTE DE Limozy.
De Carcassonne, nous avons été visiter la grotte de Limozy
ou Limouzis, qui a dans le pays, une assez grande célé-
brité. Il faut consacrer une journée entière à cette course,
surtout si l'on veut visiter les carrières de grès vert ou maci-
gnos de Malvet et de Conques ; Limozy étant distant d’en-
viron quatre lieues de Carcassonne.
Les terrains tertiaires s'étendent depuis Carcassonne jus-
qu'à Conques , étant recouverts, par intervalles, de dépôts
diluviens. Après Conques, lon traverse les terrains de craic
compacte , remarquables par leur couleur blanche , ainsi que
par la grande quantité de Nummilites qu'ils renferment.
Cette formation , très-développée auprès du hameau de
Lassac, située sur la rive droite de l’Orbiel, fournit du moël-
lon fort employé dans les constructions.
Dès que l'on a traversé la petite rivière de l'Orbiel , et sur
sa rive gauche, l’on voit les formations changer tout-à-coup;
des schistes de transition et des phyllades, se montrent
au-dessous d’un calcaire noirâtre , veiné de blanc, le même
qui forme en partie les gorges d’Alet , ainsi que celles de la
Pierre-Lis, du col St.-George , enfin les hautes chaînes des
environs de Rennes et de Quillan, dans l'arrondissement de
Limoux, au-dessus desquelles s'élève le pic de Bugarach.
Ce calcaire occupe également la rive droite de l'Orbiel en
amont de Lassac ; jadis on y a exploité une mine de fer
spathique et péroxidé. Les travaux sont abandonnés depuis
long-temps ; à peine en voit-on quelques traces auprès du
château de la Caunette, Celles de ce château disparaîtront,
peut-être, bientôt elles-mêmes, s’il faut en juger par les rava-
ges des ouragans auxquels ce château est exposé , par suite
de sa position sur un rocher presque isolé et battu par les
(32)
vents. Le 26 Août 1826 , une partie de la toiture et des
bâtiments du château furent emportés , et les modestes habi-
tations des villageois ne furent pas plus épargnées.
Après avoir visité les formations schisteuses qui s'élèvent
au-dessus des moulins d’Artigues et Belfortés, nous reprimes
notre route, et nous nous dirigeàmes vers le Nord-Est,
c’est-à-dire, vers le Limouzis. La route suit une montagne
fort escarpée , par suite du redressement qu'ont éprouvé les
masses calcaires qui la composent. La grotte se trouve à un
gros quart de lieue à l'Est du village. Elle est grande, spa-
cieuse et d’un accès facile; on ne peut cependant pas par-
venir jusqu’à l'extrémité des galeries, les eaux abondantes
qui y séjournent vous empêchent d'y pénétrer ; en effet, de
toutes parts, des eaux s’épanchent de la voûte de cette
caverne, ae our avec élle des dépôts de carbonate de
i s'y accumulent et y produisent sans cesse ces
belles stalagmites et stalactites, qui sont, pour les curieux,
des sujets continuels d'admiration et d’étonnement, Malgré
ce travail constant , aucun des corridors de la caverne n'est
obstrué, ni même les plus étroits des boyaux qui recoivent
cunbiaalileeebt des dépôts calcaires.
Ainsi, quoique la formation des stalactites et des stalag-
mites s'opère avec la plus grande promptitude , nulle part
elle wa encore obstrué le passage de ces cavités. Il faut
donc qu'elle n’ait pas commencé depuis une époque bien
reculée , puisque ses résultats sont sifaibles et si restreints ;
car lon ne peut pas supposer que, partout, les ouvertures ;
par lesquelles Veau qui tenait en dissolution de da chaux
carbonatée , aient-été complètement obstruées. Le:sol de la
caverne de Limouzis est recouvert par une couche épäi
d'un limon argileux, rougeâtre , fort tenace , dans lequel
on ne voit ni ossements , ni cailloux roulés. Ce limon est
recouvert par an glacis stalagmitique calcaire, que surmonte
(33)
également un limon argileux, moins épais que le limon
i ieur.
Ainsi toutes les fois que des cavités souterraines sont éloi-
guées des lieux où existent des terrains tertiaires ou des dé-
pôts diluviens , et que leur élévation, au-dessus des mers,
dépasse 600 ou 800 mètres, et qu'enfin des cailloux roulés
ne se montrent plus disséminés dans les limonson , peut être
presque certain que l'on n’y découvrira pas la moindre trace
d’ossements. Cette absence de débris organiques, est d’au-
tant plus frappante, que la grotte de Limouzis n'est pas très-
distante de celle de Salliles, où, de concert avec M. Pitorre,
nous en avons découvert un assez grand nombre apparte-
nant à des espèces de mœurs et d'habitudes les plus dis-
parates.
Quant au calcaire dans lequel sont ouvertes les cavernes
de Limouzis , il est semi-cristallin d’un blanc bleuâtre , sans
trace de corps organisés. Ses couches sont parfois presque
verticales, tant le soulèvement qui les a exhaussées a été
violent. Cette roche repose sur des Phyllades, et appartient,
à ce qu'il paraît, aux formations de transition, comme les
calcaires des gorges d’Alet et de Pierre-Lis. A l'extérieur,
cette roche calcaire, dans laquelle la grotte de Limouzis est
ouverte, paraît blanchâtre par suite de la décomposition
qu'elle a éprouvée; mais lorsqu'on enlève sa croûte, alors on
voit que son intérieur est d’un gris bleuâtre plus ou moins
foncé, suivant les fragments que l’on examine. La décompo-
siion qu'éprouvent ‘en général les roches calcaires à leur
surface y produit souvent des différences d'aspect et des for-
mes qui modifient singulièrement les caractères extérieurs ;
aussi, pour reconnaître ces modifications , est-il nécessaire
de les brisér, car sans cela on aurait des idées très-fansses
sur leurs véritables caractères.
( 34
IV. ExcurSION DE CARCASSONNE AU VILLAGE DE CAUNES,
en passant par Villalrier et Villegier.
La route qui, de Carcassonne, conduit à Caunes, est
aussi belle qu'agréable; elle traverse de belles plaines fertili-
sées par les rivières du Fresquet et d’Argent-Double. La
première de ces rivières passe au-dessous du canal royal qui
se trouve ainsi suspendu ; ce travail, nommé , dans le
pays, le Pont rouge , est digne de tous ceux qui distinguent
d’une manière éminente le Canal du Midi.
Toute la plaine que l’on traverse est composée , à peu-
près uniquement, de dépôts diluviens, lesquels dépôts s’ap-
puyent immédiatement sur le grès tertiaire ou macignos ,
dont Carcassonne est en grande partie bâtie, et dont nous
avons déjà parlé avec assez de détails, pour ne pas être
obligé d'y revenir. Ce n’est que lorsqu'on arrive à Caunes,
que la route se rapproche des montagnes. Ces montagnes,
au pied desquelles le bourg de Caunes se trouve bâti > appar-
tiennent aux formations intermédiaires ou de transition.
Elles sont en effet composées de schistes argileux et par-
fois de phyllades micacés, sur lesquels reposent des calcai-
res compactes en grandes masses, ou marbres de diverses
nuances. Aussi les marbres de Caunes sont-ils inépuisables,
composant à eux seuls une chaîne assez étendue qui va
se joindre avec celle qui forme les gorges d’Alet, de Pierre-
Lis et de St.-George. .
Quant aux carrières de marbre, elle
s sont ouvertes à peu
de distance et au Nord-
Ouest du village. Ces carrières four-
plusieurs qualités de marbres colorés. On y distin-
gue, en effet : 1 + du marbre griotte, dont la béauté dépend
de celle de ses nuances, et surtout du nombre des taches
(35)
rouges qui se détachent du fond plus sombre , particulier
à cette variété. On aime encore à y voir de belles veines de
calcaire blanc spathique.
Ce marbre griotte offre parfois de nombreuses petites or-
bulites blanches et spathifiées, ainsi que des bélemnites
d'une forme étroite et allongée. Ces dernières y sont des
plus rares. Cette variété de marbre est connue dans le com-
merce, sous le nom d'œil de perdrix , à raison, sans doute,
des orbulites, qui rappellent en quelque sorte la forme de
cet organe. La seconde variété, dont on a extrait à plusieurs
époques des masses énormes, est le marbre incarnat. On
peut en voir de belles colonnes dans l'église Notre-Dame
del-Cros , petit hermitage situé dans une jolie position, à
une demi-lieue de Caunes. Ce marbre incarnat offre égale-
ment une autre variété connue sous le nom de Turquin .
Cette variété se distingue du marbre incarnat ordinaire , à
raison des nombreuses taches ou veines de wi calodire
blanchâtre ou grisâtre.
Le ‘marbre incarnat est ordissiréinent été pour les
grands monuments et pour les églises. Aussi la plupart des
colonnes des autels des églises du Midi de la France > Sont-
elles en marbre incarnat, dont les nuances rouges et pont
ches ont beaucoup d'éclat et de vivacité.
Le marbre cervelas, soit rouge , soit jaune, se due
des précédents par ses nuances et le mélange de diverses
taches ou veines disposées avec beaucoup d'irrégularité sur
un fond d'un gris plus ou moins sombre. Lorsque les taches
ou veines qui en varient le fond sont éclatantes , alors ce
marbre est très-estimé; dans le cas contraire , il l’est moins.
Enfin la qualité de marbre la plus abondante est le mar-
bre gris, lequel est distingué en deux variétés, suivant ses
nuances, le marbre gris foncé, et le marbre gris clair. Cette
dernière qualité est la plus compacte ; aussi Pret des
(36)
plaques et des masses sans aucune fente de la plus grande
étendue. Malheureusement les nuances de ce marbre ne
sont pas assez belles pour le faire rechercher , à moins qu'il
ne présente des taches d’un rose incarnat plus ou moins vif.
Alors seulement cette variété est très-estimée. On l'emploie
du reste avec avantage, pour en faire des cheminées ou des
dessus de commodes ou des tables.
Le mode d'exploitation suivi à Caunes, est des plus sim-
ples et des plus curieux ; on est étonné Fi la dextérité des
ouvriers qui enlèvent des masses énormes taillées carrément,
et cependant sans autre guide que leur vue exercée. Ce
genre d'industrie s'est tellement étendu x Caunes , que
presque tout le village en est occupé. Aussi y compte-t-on
jusqu’à cinq établissements, destinés à préparer le marbre
que l’on répand ensuite dans tout le Midi de la France.
Parmi ces établissements , nous citerons particulièrement
celui dirigé par MM. Grimes , dont les étrangers , qui visitent
Caunes, ont tant à se louer.
Des établissements d’un autre genre, répandent également
la prospérité dans un pays, où l'industrie fait tous les jours
de nouveaux progrès. C’est dans les ateliers de Caunes que
les fabricants de Carcassonne font teindre leurs draps en
noir ; soit que le procédé qui y est suivi paraisse préférable
à celui qui est en usage à Carcassonne , soit que la qualité
des eaux y ait quelque influence : toutefois , il est constant
que les draps teints en noir à Caunes, sont préférés par tous
les négociants, et par suite, par les consommateurs et cela
malgré leur prix qui est généralement plus élevé.
V. RourEe De Limoux À ALEer Er AUX BAINS DE RENNES.
Limoux est situé au confluent du Couyain et de l'Aude,
dans un vallon riant que des collines assez éleyées entourent
7
de toutes parts. À ces collines de craie compacte inférieure
succèdent des montagnes calcaires de transition, dans la di-
rection du Sud et de l'Ouest. Les terrains tertiaires ne s’y
montrent plus ; il en est de même , dans les arrondissements
de Rennes et de Quillan , ainsi que dans ceux qui sont en-
core plus élevés. Seulement des marnes et des gompholites
paraissent en couches puissantes auprès de Limoux; mais
leurs couches se rattachent aux formations secondaires ;
aussi les voit-on recouvrir immédiatement la craie com-
pacte grisâtre , à laquelle elles sont comme liées.
Ces gompholites sont tous polygèniques; des cailloux
roulés de roches primitives , empâtés par un ciment parfois
calcaire et parfois quartzeux, les composent. Leur lits supé-
rieurs offrent des galets d’un plus grand volume . ceux
que l’on voit dans les lits inférieurs.
en est de même de ceux que les avions actuelles
entraînent tous les jours. Les plus rapprochés de la surface
y sont presque constamment ceux dont le volume est le
plus considérable.
Au-dessous de ces gompholites , on découvre des marnes
calcaires aussi bigarrées dans leurs nuances que celles qui
ont recu ce nom. Elles sont donc jaunâtres, violâtres ou
rougeâtres selon les lieux où on les observe. Les lits les
plus supérieurs ont une stratification peu tranchée ; il n’en
est pas de même des lits inférieurs qui se font encore remar-
quer par une grande solidité. L’on n’y apercoit aucune
trace de corps organisés ; il n’y en a pas non plus dans les
gompholites. Ces derniers alternent avec des psammites
quartzeux ou grès blanc en bancs puissants , lesquels sont
accompagnés parfois de rognons de jaspe.
Le premier terrain se montre assez développé dans les
environs de Limoux ; surtout vers Alet, ue. l'espace
d’une demi-liene.
(38 )
La craie compacte inférieure succède aux marnes; cette
craie offre deux variétés principales. Les lits supérieurs sont
formés par un calcaire noirâtre compacte , assez chargé de
nummulites généralement petites , mais très-abondantes sur-
tout dans les fissures de séparation , que l'on voit entre les
couches. Les lits inférieurs présentent un calcaire dont la
dureté est plus considérable et les nuances plus sombres.
Les nummulites qui s’y trouvent sont plus grandes et plus
aplaties. Ces corps organisés sont loin d'être les seuls que
l'on y rencontre. Nous ne citerons que les genres de ces
débris organiques ; la plupart d’entreux , ayant perdu leur
têt, ne peuvent pas être déterminés spécifiquement. |
Ainsi, parmi les coquilles univalves, nous citerons spé-
cialement les Cerithium , les Turbo, les Trochus, les Na-
äcæ, les Buccinum, les Eburnæ , les Pleurotomariæ.
L'on remarque également , parmi les bivalves, les Tere-
bratula ; les Plagiostoma ; les Podopsis , les Cardium , les
Venus, les Cytherea, les Arca, les Vellina et les Radio-
dites.
Parmi les coquilles uniloculaires, les Ammonites et les
Belemnites caractérisent aussi ces terrains, ainsi que les
Hippurites , si tant est que ces dernières coquilles ne soient
pas des bivalves,
Les zoophytes y sont également fort abondants, princi-
parent les polypiers des genres Madrepora : Astræa,
Meæ a, Turbinolia, et de plus le Cyathophyllum
Dre de Goldfuss. Parmi les espèces de zoophytes
échinodermes, nous citerons les Cidarites subangularis de
Goldfuss , ainsi que le Galerites rotula de M. Brongniart.
Enfin les mêmes terrains nous ont encore présenté le Spa-
langus gibbus de Goldfuss, et le Spatangus lævis de Deluc.
I en existe une foule d’autres espèces que nous aurons Foc-
casion d'indiquer dans la suite.
(39)
La seconde variété de craie est un calcaire grisâtre, com
pacte , caractérisé par un assez grand nombre de serpules.:
Ce calcaire a quelques rapports avec les lamachelles à ser-’
pules des environs de Montferrier près de Montpellier , seu-°
lement on n’y voit point, dans les couches minces supé-
rieures, ces Nérites, ces Modioles, ces limes si ER
dans la craie de Montferrier.
: Au dessous de cette variété de craie , dont les couches
semblent constamment les plus inférieures, l’on découvre
un calcaire noirâtre extrêmement tendre , à couches minces, :
sans corps organisés ; cette roche semble opérer la liaison
d’une formation à l'autre. En effet, au-dessous de ces cou-’
ches minces, apparaît un calcaire noirâtre , à cassure bril-
lante, et que des veines blanchâtres extrêmement nom-:
breuses traversent dans toutes sortes de directions. Ce cal-
caire pourrait, à raison de ses nuances , être employé comme
marbre , dont il a du reste la finesse et la dureté. Mais il se
brise trop facilement pour être enlevé en grandes plaques.
On n’y voit aucune trace de corps organisés ; aussi paraît-il
se rattacher aux formations secondaires les ET inférieures
ou à celles dites de transition.
- Quoique dépourvu de débris organiques , l’on trouve ce-
pendant , entre ses masses, des amas de marnes bitumineu-
ses, d’un noir foncé, dans lesquelles il existe des Pyrites
ferrugineuses eu globules arrondis, avec des orbulites et des
arca. Ïl se peut que ces marnes y aient été entraînées pos-
térieurement au dépôt du calcaire; ce qui est assez poser
vu leur position et leur peu de continuité.
* Les alternances , entre le calcaire marbre et les schistes
coticules , sont au contraire évidentes ; elles sont, en effet,
si nombreuses, qu'elles ne laissent aucun doute sur la con-
temporanéité des uns et des autres. Enfin, au-dessous des
calcaires noirâtres paraissent des schistes argileux ou phyl-
4o )
lades satinés , en assises peu puissantes, parfois brisées ‘et
contournées de la manière la plus bizarre. Aussi, soit la craie,
soit le marbre noir, soit les phyllades que celui-ci recouvre,
tout a été redressé et soulevé; c'est ce que nous aurons
plus tard l'occasion de mieux développer. En attendant,
nous nous bornerons à faire remarquer, que la pente de ces
montagnes suit celle de la vallée dans laquelle l Aude a
établi son lit, lit que cette rivière est loin d’avoir elle-même
creusé, mais dans lequel elle a pris son cours, comme dans
le point le plus bas. Nous citerons plus tard une preuve po-
sitive de ce fait, qui du reste peut être généralisé et appli-
qué à la plupart des fleuves et dés rivières,
Alet, bâti sur la rive droite de l'Aude, offre des eaux ther-
males peu renommées probablement à raison de celles-de
Rennes , qui sont plus actives et plus salutaires. Celles d’Alet
ont. : les moins chaudes , 22° de Réaumur , et les plus
chaudes, nouvellement découvertes, 28°. Alet, ville autre-.
fois siége d’un évêché, est encore remarquable par des restes
de monuments romains qui ne la tirent pas cependant de
l'oubli, où elle est maintenant tombée ; aussi, sans commerce
et sans industrie, cette ville a perdu la plus grande partie de,
sa population. Aux approches d’Alet , la craie prend le plus
grand développement , et, avec elle, l’ensemble des nom-.
reux. débris organiques qui la caractérisent. Depuis long-
temps les environs de cette ville fournissent aux curieux Les
pétrifications | pour me servir d’une expression vulgaires
dont ils ornent leurs cabinets. Nous fûmes fort étonnés d’en:
trouver de réunies , ‘en assez grand nombre , dans le modeste
manoir d’un cuisinier de l'auberge accréditée, Notre surprise
fut plus grande encore, d'y voir des échantillons de magné-,
sie sulfatée , dont les aiguilles avaient plus d’un demi-pied
Ni longueur. Ces échantillons, réellement maguifiques, ve-
naient des grottes de Calatayud, situées sur les frontières des.
(4)
royaumes d’Aragon et de Castille. Cet amateur , qui avait
demeuré assez long-temps au service du Capitaine-Général
de l’Aragon, se les était procurés en Espagne.
Pour se rendre aux bains de Rennes, la route se dirige
vers le Sud, suivant la gorge dans laquelle l’Aude a son
cours. Cette gorge est moins resserrée que celle que l’on
suit de Limoux à Alet. A l'embranchement de la route
de Couiïza et de celle des bains de Rennes, on se dirige à
l'Est , et l’on quitte tout-à-fait la vallée de l'Aude. Le che-
min suit des montagnes escarpées ; leur stérilité indique
assez la roche qui les compose. La craie compacte est très-
développée ,» Sur toute cette route, principalement vers les
rochers, dits de Cascavel, à une demi-lieue au Sud d’Alet.
Ses roches sont souvent redressées , offrant par intervalles
des cavernes plus ou moins spacieuses, dans lesquelles on
découvre bien une grande quantité de limon rougeâtre ana-
logue à celui qui remplit les cavernes à ossements, mais
dans lequel l’on ne découvre nullé trace de cailloux roulés ,
ni de débris organiques. Ainsi partout, se vérifie la loi que
nous avons annoncé sur la dispersion des ossements ; nulle
part en effet, l’on n’en découvre dans les cavités souterraines
élevées de plus de 500 mètres au-dessus du niveau des
mers, et qui.sont séparées par de grands espaces des terrains
tertiaires ou des dépôts diluviens.
Lorsque, après l’'embranchement des deux routes, on suit
une direction vers l'Est, on ne quitte plus la formation de la
craic ; entre Peyrelles et Lucques, les. rochers qui en font
partie prennent un développement tout particulier. Cepen-
dant ; lorsqu'on a traversé la petite rivière de la Salz, après
le village de Serres , l'on retrouve les phyllades et les schis-
tes argileux que l’on n'avait plus revu depuis les gorges d'A-
let Ces phyllades durent peu, la craie et les marbres noirs
les recouvrent dans la presque totalité du bassin de Salz-où
42 )
se trouvent les fameuses sources thermales dites les bains de
Rennes. Dès que l’on arrive au bain doux (nommé ainsi par-
ce que les eaux qui en sourdent sont moins chaudes que
celles du bain fort , elles n'ont que 32° ou 33° degrés du
thermomètre de Réaumur), on voit la craie compacte en
bancs parallèles , lesquels n’ont qu'une inclinaison. Le peu
d’inclinaison de ces calcaires est d’autant plus remarquable,
que les montagnes qui bordent les rives de la Salz ont des
flancs abruptes et des pentes par conséquent fort raides. Par
suite de cette disposition, cette rivière a son lit fort encaissé
et fort resserré entre les roches escarpées au pied desquelles
elle s'écoule, À
La température du bain de la Reine ne s'élève guère au-
delà de 30° à 31°, mais celle du bain fort, parvient jusqu’à
41 ou 42 degrés du thermomètre de Réaumur. La tempé=
rature de ces diverses sources croît donc avec celle de leur
profondeur , fait qu'il est facile de concevoir , si Fon admet
que le globe jouit d'une température qui lui est propre, la-
quelle s’augmente à mesure que l’on pénètre dans son inté-
rieur. Relativement aux sources qui nous occupent , on est
frappé de la température qui règne dans le souterrain où
s'écoulent les eaux du bain fort, et où l’on a établi les dou-
ches. Elle est si forte et si accablante, qu'on ne peut guère
la supporter ; incommode pour les personnes en santé, elle
est salutaire à ceux que de graves douleurs amènent au mi-
lieu de ces montagnes,
Les eaux qui alimentent les diverses sources des bains de
Rennes s'échappent toutes des rochers de‘craie. Il est pro-
bable qu'elles viennent de plus bas, et que leurs réservoirs
sont dans les terrains de transition , où peut-être dans les
terrains primitifs. Ces eaux, connues depuis une époque
déjà fort reculée et dont les Romains paraissent avoir fait
un grand usage, d’après, du moins, les médailles nombreuses
(Bi |
et les divers monuments que l’on ÿ découvre chaque jour,
ne paraissent point avoir varié, du moins d'une manière sen-
sible dans leur température, ni dans leur composition. Elles
guérissent aujourd'hui les mêmes maladies que du temps de
Jules César, ce qui prouve la constance des causes auxquel-
les sont dues les eaux chaudes, intérieures, plus ou moins
chargées de matières minérales, :
- De Rennes nous avons été visiter la montagne nommée
dans le pays le Barreng, sur le sommet de laquelle se
trouve un lac qui porte le même nom. Dès que l’on a quitté
la vallée, l'on suit un sentier fort escarpé en se dirigeant
vers l'Est , laissant au Nord le Puech-Cardon, point culmi-
nant du territoire de Serres et de Rennes. En traversant ces
vastes terrains de craie, l’on est frappé à la fois de leur stéri-
lité et du grand nombre de débris organiques répandus à la
surface du sol. Ces débris se rapportent principalement à
des spatangues, des hyppurites, des cyclotites, des radiolites
et des madrépores. L'on juge aisément que ceux que l’on
découvre ainsi à la surface du sol sont pour la plupart bri-
sés. Cependant à l'aide de recherches minutieuses , l’on fi-
nit par en distinguer d’assez entiers , dont nous avons déjà
désigné les genres et auxquels nous ajouterons le Pecten
uinque-costatum , des Plagiostoma , des Buccinum, des
Cucullæ, des Podopsis, ainsi qu'un grand nombre de
Lima, de Lucina, de Terebratula et de Cytherea. Parmi
les espèces découvertes dans cette localité, nous signalerons
une grande Cytherea remarquable par de grosses stries
transverses. Cette Cytherea ya été trouvée Fe M. _—
de Limoux.
Après une heure d’une marche pénible , on arrive à une
fondrière , sorte de puits, qui s'est formée tout-à-coup au
mois d'Avril 1826. Cette fondrière dont la circonférence est
d'environ 30 mètres et la profondeur de 5o mètres au moins,
se prolonge vers sa base par une cavité, dont l'étendue na
pu encore être appréciée, produite, comme il est aisé de le
reconnaître ,. par l’affaissement des rochers, formant voûte,
qui supportaient le sol et les arbres qui y étaient exerus.
Elle deviendra plus considérable encore lorsque les rochers
dela cavité, par laquelle elle se.termine, viendront à s'é-
bouler, ce qui peut arriver d’un moment à l’autre, Du reste ;
ces sortes de puits naturels sont assez communs dans les
terrains calcaires, quelque soit leur formation. Le plus con-
sidérable et le, plus profond est. celui que lon voit dans les
environs de Bozouls (Aveyron), sa profondeur, égale à sa
circonférence , est d'environ cént mètres. Les environs de
Montpellier nous en présentent également dans la craie,
mais bien moins remarquable que ceux que nous venons. de
citer,
De cette fondrière,, nous avons été visiter le petit lac du
Barreng , situé à peu de distance , presqu’au sommet de la
montagne du même nom, et dont la position est des plus
riantes. Ce lac n'a guère plus de 6o à 65 mètres de circonfé-
rence ; sa profondeur est, dit-on, fort considérable. Il se
trouve comme au centre d'un cirque calcaire formé par des
couches calcareo-marneuses, dont le parallélisme et l'hori-
zontalité sont assez prononcées. Les habitants de Montfer-
rand.et des campagnes voisines racontent les choses les. plus
absurdes relativement à ce lac.
: Du Barreng nous nous sommes dirigé sur Montferrand,
village bâti à mi-côte au milieu des rochers lacérés de craie
compacte. Sur la route et au Nord du Barreng, nous passä-
mes aux pieds de quelques rochers de craie , qui, par suite
du:soulèvement, avaient une forme aussi sidelé queles
aiguilles de certains granites. La descente, jusqu'a Montfer-
rand , est-des plus rapide ; mais nulle part, nous ne vimes
la moindre trace des formations voleaniques , que l’on nous
(45)
avait annoncé. Du reste, partout où il existe des eaux ther-
males , l'on suppose que des formations volcaniques doivent
se montrer. Quoique les deux genres des phénomènes aient
entre eux des rapports sensibles , relativement du moins aux
causes qui les ont produits, l'existence des uns n'est nulle-
ment liée à celle des autres, comme semblent le eroire.
ceux qui ne se sont jamais occupé de sciences naturelles.
Des bains de Rennes, nous avons fait une excursion à læ
source de l’eau salée; on nomme ainsi une des sources. de la
rivière de la Salz, assez chargée de sel de cuisine, pour occu-
per quelques villageois à son extraction. L'on suit d'abord la
rivière de la Salz , que l’on remonte. sur la five droite et puis
sur la rive gauche. Au confluent de eau: rivière et de celle
qui iprend s h, l’on voitune.
coupe propre à faire commalies la succession . couches dé
formations secondaires, inférieures à la craie, Ainsi dans la
partie supérieure; l'on observe la craie compacte en couches
puissantes et très-développées, auxquelles succèdent des
psammites quartzeux micacés ou grès le plus généralement
blanchätres , quelquefois cependant rubannés ou même
rougeâtres, Ces grès offrent souvent des empreintes de tiges
végétales, Des calcaires plus ou moins compactes , en cou-
ches peu épaisses, se présentent. ensuite , lesquels calcaires
alternent soit avec des grès , soit avec . marnes calcaires
bleuûtres.
Toutes ces roches reposent sur le calcaire marbre noirâtre,
que nous avons déjà décrit, ou surlesmêmes phyllades dont
nous avons parlé. La route se continue à travers ces forma—
tions ; les grès blancs prenant le plus. grand développement
en avant du village de Sougragnes ; mais lorsqu’ on-y arrive,
c'est au contraire la craie compacte qui paraît la plus éten-
due, Les roches qui la composent, sont seulement plus mat-
neuses et offrent une grande quantité de coquilles fossiles,
46)
Nous y avons remarqué principalement des Ostrea , des
Cytherea, des Lucina, des Cerithium et de petites espèces
de Turitella.
: Du village de Sougragnes à la source de l’eau salée , on
suit un sentier rapide qui s'élève à travers les roches calcai-
res, entre lesquelles existent de nombreuses touffes d'arbres
qui ombragent la route d'une manière agréable. Enfin après
trois grandes heures de marche, l'on arrive à la source de
l'eau salée. Cette eau sort du calcaire secondaire , sur lequel
repose la craie compacte de ces contrées, craie analogue,
par sa position , à la craie tufau ou à la glauconie crayeuse.
Des gypses secondaires avec de nombreux cristaux de quartz
accompagnent ces roches de craie. L'eau qui découle de ces
rochers est assez chargée de sel pour que l’on en retire, par
ébullition, une assez grande quantité. Cette extraction est
Vobjet d’un petit commerce pour les fermiers peu fortunés
d’une grange, qui en est fort rapprochée. Ce sel composé en
grande partie de sel marin ou Chlorure de Sodium , retient
pourtant quelques petites quantités du Chlorure de Gaise
et de Magnesium.
A l'Ouest de la source salée, on de la petite rivière con-
nue dans le pays sous le nom ‘de la Salz, existe une côte
escarpée qui conduit au passage d’el pas dal Capella.
Avant de parvenir à ce col, on peut visiter une galerie, ou-
verte, sur la hauteur, pour extraire du jayet et des lignites
tertiaires inférieurs , lesquels appartiennent aux formations
tertiaires émergées. Ces lignites sont accompagnées de
marnes bitumineuses noirâtres , lesquelles offrent constam-
ment du fer sulfuré qui passe au fer sulfaté dans les lieux
où il existe des courants d'air extérieur.
Ces lignites sont connus depuis fort long - temps :
effet, on lit, dans un dénombrement fait au Roi en pe ,
par Le sieur Montesquieu , Seigneur de Bugarach et de Sou-
(47)
gragnes : «ensemble je possède , dans le debès des Salines ;
» les mines de jayet et de couperose , qui me portent peu
» de revenu, à cause du grand travail qu'il y convient et en
» cazuel ». Aussi ces lignites ont-ils été exploités avec quel-
que avantage, avant l'introduction en France du jayet, et
lorsque cette matière était plus prisée qu’elle ne l’est aujour-
d'hui. Il y existe encore des traces de ces anciennes exploi
tations ; plusieurs galeries, bouchées par des éboulements,
attestent assez. Enfin , une nouvelle galerie y avait été pra-
tiquée, il y a trois ou quatre années, mais les circonstances
ont mis un terme à ces travaux; on y découvrit d'assez beaux
morceaux de succin ou ambre jaune.
Le lignite de Sougragnes renferme donc de nombreux
rognons de succin ou ambre jaune d’un brun noirâtre. Les
plus gros de ces rognons atteignent à peine la dimension
d'un œuf de poule; les uns sont translucides et les autres
opaques ; tous les fragments jouissent des propriétés électri-
ques à un assez haut dégré. Ce succin, dans lequel on ne
voit pas de traces d'insectes , donne de l'acide succinique à
la distillation ; il brûle avec flamme et fumée , en fondant
facilement et donnant une odeur aromatique agréable ; les
parties opaques, après avoir brûlé, prennent un poli assez
vif et une translucidité toute particulière : ces caractères
annoncent assez que le succin de Sougragnes n’est point de
la même nature que celui que l’on découvre au milieu des
lignites de S. Paulet (Gard); lignites qui appartiennent aux
formations tertiaires immergées. Au-dessus des lignites, se
trouve la craie compacte, inférieure, caractérisée dans cette
localité par de nombreux Corps organisés ; parmi lesquels
nous mentionnerons spécialement unie grande Turitelle ; qui
nous paraît nouvelle, et qui, par ses proportions, mériterait
bien le nom de Turitella 8igantea : elle n'a pas moins de .
0%. 116 millimètres de diamètr ; et les tours ; dont elle est
48.
formée, ont, d'un bord à Le. jusqu’à om, 055 millimè-
tres. Malheureusement cette coquille , qui devait être lisse
d'après ce qu'il en reste, était en grande partie brisée ; nous
ne pouvons par conséquent en donner les proportions d'une
manière bien exacte. À en juger, d’après les mêmes dimen-
tions de ses tours, celte espèce pouvait avoir environ ov,
356 ou o®, 360 millimètres de longueur ( plus d’un pied );
elle devait être tout au moins aussi grande que le Cerithiunt
giganleum; mais ses dimensions, dans le sens de la largeur,
Re PRRENEAEE 7 % Le à .« sis
P de Dee cpoge
- L'on se dirige donc vers. l'Ouest pour’ se. rendre au pie
de Bugarach. Le chemin suit toujours fes roches calcaires,
qui ont surgi presqu’à plomb, au-dessus de la vallée. Une
fois que l’on est arrivé à la ciète de ces montagnés ; et que
l'on a passé le col nommé dans le pays /e pas d’al Capel-
la; on aperçoit le pic de Bugarach qui s'élève , comme une
immense muraille verticale ;. au-dessus des roches de craie
qu'il a percé. Ce pic, formé par le même calcaire que celui
qui compose les gorges de Pierre-Lis où du col Saint-Geor-
ges, se rattache à une même chaîne soulevée postérieure-
ment à la craie compacte inférieure , chaîrie qui court de
l'Est à l'Ouest, Ce calcaire, tantôt d’un bleu noirâtre tantôt
d'un gris plus ou moins foncé » Paraît presque dépourvu de
Corps organisés, comme la plupart des calcaires de transi-
tion où des calcaires sécondaires inférieurs.
Il faut environ deux petites heures pour gravir sur le
sommet, qui est élevé au-dessus de la vallée d'environ 1500
mètres, et de 1900 au-dessus de la mer. Du haut de cette
montagne remarquable par sa forme et sa hauteur , on jouit
d'une vue fort étendue, qui dédommage un peu des fati-
gues que l'on a éprouvé pour Y arriver ; sèche et stérile, à
peine y voit-on, par intervalle , quelques touffes d’arbres
peu élevés. Aussi, s’empresse-t-on de la quitter et de redes-
cendre dans la vallée, qui n’est guère plus riante.
(49 )
Si le pie de Bugarach est composé d’un calcaire de transi-
tion , les collines qui sont à ses pieds, et au travers des-
quelles il a surgi , appartiennent toutes à la craie compacte
inférieure. Cette craie en couches puissantes, et dont cer-
taines se montrent redressées par suite du soulèvement des
masses qu'elles revétaient , est caractérisée par de nombreux
fossiles. L'on y voit des milliers de Spatangues, des Bucci-
num , des Naticæ , des Cerithium , et enfin de petites hui-
tres assez mal caractérisées et à peu près indéterminables.
Après une marche assez longue et fort fatiguante, on
arrive au village de Bugarach, bâti au fond de la vallée.
Depuis ce village , jusqu’au hameau de la Viallasse , le che-
min est peu pénible. Une fois que l’on y est arrivé, il faut
constamment gravir une côte escarpée. De la hauteur , Von
admire l'immense soulèvement qui a produit les deux murs
verticaux , à la base desquels s'écoule la petite rivière de
Bugarach. Cette rivière se trouve donc encaissée entre des
roches calcaires secondaires , remarquables non-seulement
par leur soulèvement, mais surtout par l'irrégularité de ce
même soulèvement , qui en a plié les couches en demi cercle
ou en forme d'un grand S. Après une heure de marche, on
descend à la Ferrière, et de ce lieu > Pon 5e dirige , en
montant à peu près constamment , vers le terroir de Servai-
ron, toujours sur la rive droite de la petite rivière de Bu-
garach.
Une fois arrivé à Servairon , l'on est frappé de l'étendue
et du grand développement des psammites
grès micacés à cailloux quartzeux. Ces grès présentent , au
sommet des montagnes qu'ils composent , des aiguilles pris-
matiques , tout-h-fait verticales » Comme Îles murailles d’un
sablonneux où
+ Des éboulements nombreux rompent ces aiguilles,
et les rendent encore plus aiguës et plus étroités. Enfin » on
rejoint la rivière de la Salz ou de Salces ; on passe au haut
( 50
de l’hermitage , et aux pieds de la roche calcaire , de laquelle
sort la source dite du Cercle qui est une dépendance des
bains de Rennes, et dont les eaux sont ferrugineuses.
Le village des bains se trouve dans une gorge de monta-
gnes très-resserrées , lesquelles se dirigent du Sud au Nord
et perpendiculairement à l'horizon. Ces montagnes appar-
tiennent toutes aux formations secondaires , et, la plupart
d’entr'elles, à la craie compacte inférieure. En dodo, cette
roche forme , dans ces contrées, les montagnes qui ont de
800 à 1000 mètres de hauteur ; tandis que celles qui dépas-
sent ce niveau, appartiennent au calcaire secondaire infé-
rieur dit de transition , où aux psammites sablonneux ( grès
micacés ), ou aux phyllades et schistes argileux de transi-
tion. Les autres roches, intercalées par intervalle entre
celles-ci , ÿ ont généralement peu d'importance, Quoiqu'il
en soit , la rivière de la Salz traverse presque tout le terri-
toire des bains de Rennes, et divise ce village en deux
parties. Le plus grand nombre des maisons se trouve adossé
à la montagne qui est à l'Est de la rivière , et de ces maisons,
c'est l'auberge qui est la plus considérable,
VI. Route Des BAINS DE RENNES À Quirran.
Pour nous rendre de ces bains à Quillan , nous primes
des chevaux, et suivimes les montagnes en passant par les
communes de Granes et de Saint-Féréol. Nous ne rejoigni-
mes le grand chemin qu’au-dessous de ce dernier village,
et à une petite lieue au-dessus de Quillan. En quittant
Rennes, on gravit les montagnes fort escarpées, soit de
craie, soit de psammite, soit de grès micacés. De la hauteur,
il est facile de juger combien les pentes de toutes ces mon-
tagnes sont abruptes, et qu’elle en est la disposition la ps
générale.
(54)
Ainsi les roches calcaires offrent , en grand , une forme
semi-cireulaire ; et lorsqu'elles couronnent les montagnes,
leur forme est assez semblable à celles d’édifices qui tom-
bent en ruines.
Les Psammites ou les roches de grès offrent au contraire
vers leur sommet, une disposition en aiguilles aigues et
distantes les unes des autres, ce qui leur donne une forme
comme lacérée. Les montagnes composées au contraire de
phyllade ou de schiste , sont généralement angalaires à leur
sommet; fait assez remarquable, dans tout le territoire depuis
Limoux jusqu’à Alet, ces schistes sont moins déchirés et
moins lacérés que les autres roches. Leurs nuances sont aussi
généralement plus sombres et leur végétation plus rare et
moins belle , que celle qui existe sur les roches calcaires de
transition.
En avant de Granes, la craie compacte grise se décom-
pose en marne blanche ; la couleur de cette roche devient
tout-à-fait analogue à la craie blanche. Cette roche n’en a
cependant pas l'aspect nile mode de cristallisation , ni enfin
les corps organisés particuliers à la craie, dont elle a pris la
couleur. Le village de Granes, bâti au fond de la vallée,
se trouve dans un site peu fertile. Une route assez triste
conduit au village de Saint-Ferréol , bâti sur la hauteur et
presque sur un col ou sur la crête d’une moritagne assez
élevée. Aussi après ce village , une descente rapide conduit
à la grande route , distante d'environ une demi-lieue. Des
marnes calcaires et fissiles composent les montagnes que
l'on traverse ; ces marnes secondaires ne paraissent pas ren-
fermer des débris organiques.
Dans une petite heure de marche , après avoir joint la
grande route, nous fûmes rendus à Quillan , petite ville
bâtie sur la rive gauche de l'Aude ct au centre de la vallée.
Cette ville n’a rien de remarquable , si ce n’est peut-être,
4
(52)
sa position, dans un vallon riant surmonté par des monta-
gnes d’une grande élévation ; montagnes couronnées par des
forêts d’une verdure éternelle. La plus rapprochée de Quil-
lan est la forêt des Fanges.
Les établissements du maréchal Clauzel se trouvent à un
petit quart de liene au Sud de Quillan. Ces établissements se
composent de forges à la catalane, d'un moulin à foulon
et d’une scicrie. Ils doivent beaucoup à feu M. Varnier,
qui fit une percée de 163 mètres dans la montagne afin d'y
faire la prise d’eau qu'il avait obtenue. La rivière d’Aude,
arrive donc en partie dans cet établissement , où non-seule-
ment elle fait mouvoir toutes les RATS que l'on ÿ met
en usage , mais en outre elle sert aux trompes pe en aller
la fonte et les forges.
Sur la route de Quillan à cet bent , on voit les
schistes argileux noirâtres de transition passer souvent aux
phyllades micacés extrêmement développés. Ces schistes
donnent une teinte sombre aux montagnes qu'ils composent.
Leur sommet est angulaire non déchiré mais fort aigu. La
végétation qui les couvre, est toute particulière. En grand
leur stratification est fort prononcée et indépendante de
la structure fissile qu'ils présentent en petit. Ces schistes
passent par dessous les calcaires noirâtres de transition qu'ils
ont redressé. Aussi quoique les schistes aient une inclinaison
fort grande, on ne les voit jamais: verticaux comme les
masses calcaires qu’ils ont redressé.
La route qui conduit à l'établissement de Dalri il est
de plus agréable. Cet établissement est destiné au laminage
du fer, ainsi qu'à la fabrication des grandes barres ou lames
du même métal. Les laminoirs y sont beaux et bien tenus ;
aussi sort-il de cette usine de l'excellent fer. En effet, le
fer forgé, prend en passant sous les laminoirs, une homo-
généité et une: tenacité que ce-métal ne peut acquérir au
(53)
moyen du martinet ni à l’aide d'aucun autre procédé. Outre
les laminoiïrs , il existe, dans le même établissement , une
fonderie destinée à préparer , pour le laminoir , le fer qui
sort de dessous le marteau.
De Belviane nous avons été visiter l'usine de Gincla où
existent les forges si connues du même nom , forges qui
long-temps ont été possédées par MM. Rivals de Carcas-
sonne. _Il faut pour s’y rendre, traverser des montagnes assez
élevées, et suivre des sentiers aussi rapides qu'escarpés,
L'usine de Gincla , située à six petites lieues Sud-Est de
Quillan , dans le canton de Roquefort, se trouve sur la
Boulsanne petite rivière , dont les eaux sont peu abondantes
dans les temps secs. Cette forge serait dans une position
avantageuse ; sil ÿ avait un chemin praticable ; mais l’on est
forcé de transporter à dos de mulets, jusqu'à Quillan , les
produits que l’on y fabrique ; une grande route les conduit
ensuite à Carcassonne | d’où on les expédie dans les lieux
de consommation ; qui sont principalement de Toulouse à
Bordeaux.
Le minerai, dont on fait usage à Gincla, vient des mines
de Fillols, lesquelles sont situées dans les environs de Prades
au pied du Cänigou ( Pyrénées orientales ). Le transport
de-ces minerais est des plus pénibles, à raison des chemins
affreux qu'il faut que les mulets traversent, pour de Fillols,
se rendre à Gincla. |
Il existe à Gincla ne réunion presque complète de toutes
les parties dont se compose une usine à fer. Ces ateliers ont
été créés par M. Rivals. Il ÿ à établi deux forges, deux
marlinets, dont l’un sert à corroyer les aciers , une fonderie,
un tour à tourner le fer et la fonte, et enfin un moulin à scie.
On y voit encore un four de cémentation , un four à réver-
bère ; destiné à fondre les cylindres du laminoir de la fon-
derie ; et un atclier de fabrication pour les limces. Quant: aux
(54)
trompes qui servent aux deux forges, elles sont alimentées
par le même cours d’eau qui met en mouvement les roues
des marteaux et des martinets.
Les forges sont alimentées par le charbon de bois et par
le procédé dit à la catalane. Le charbon dont on y fait
usage provient des forêts de hêtre qui-avoisinent l’établis-
sement, de Gincla, et partieulièrement de la forêt de Bou-
cheville ; on y emploie également du charbon de ‘bois de
pin qui se distingue par la légèreté, Ce charbon exige un
creuset plus ouvert et une plus petite saillie de la tuyère,
que le charbon de bois dur comine est celui de hêtre.
Quant au fer qui se fabrique à Gincla , il est nerveux et
se forge bien à toute température. Il a cependant l’inconvé-
nient de ne pas se laminer d’une manière bien égale , et ce,
à raison des grains aciéreux produits par le procédé dit à.la
catalane. Le fer fondu par ce procédé , se trouvant en con-
tact avec du charbon de bois, s'en charge plus ou moins
dans de certaines parties, et de Jà l'inconvénient qu'il a
ordinairement de présenter des portions plus ou moins acié=
rées. Aussi, les fers de Gincla ne peuvent-ils pas servir aux
ouvrages délicats ; mais d’un autre côté, on les préfère pour
les instruments d'agriculture et les essieux de charrettes.
Les mêmes formations de calcaire de transition , de schiste
argileux et de phyllade micacé, se continuent après Bel-
vianc ; mais avant d'arriver aux forges de Gincla, on les voit
remplacées par des gneiss et des granites , soit communs,
soit porphyroïdes. L'aspect de la végétation annonce, comme
partout ailleurs, le changement qui s'est opéré dans la cons-
titution du sol.
De Gincla » Nous sommes revenus à Quillan , et le lende-
main nous, nous sommes mis en marche pour aller visiter
les gorges de Pierre-Lis. Ces gorges si belles et si remarqua-
bles, par immense hauteur des montagnes qui les couron-
(55 )
nent, se trouvent - … de lieue au Sud de Quillan.
On reprend done la même route, que l'on suit pour aller
visiter l'établissement de M. le maréchal Clauzel. La route
passe ensuite à Belviane , petit village bâti sur les schistes
argileux de transition et sur une petite colline. Un#fois sorti
du village , on descend rapidement jusqu'à ee que l'on ait
atteint le niveau de l'Aude, Un gros quart d'heure après le
village, on suit la rive gauehe de la rivière-que l'on remonte
constamment, On pénètre ainsi dans les gorges de Pierre-
Lis. Ces gorges sont très-étroites ; à peine ont-elles la
largeur nécessaire au cours des eaux de l'Aude. Le chemin
que lon y a pratiqué se-trouve creusé dans de rocher ; des
montagnes @rt élevées bordent en effet ces gorges pro-
fondes ; et, à les voir :si verticales de chaque côté de la
rivière quicoule à leurs pieds ; on les prendrait voloutiers , si
ce n'était leur grande hauteur, pour d'immenses murailles,
Ce sont là comme de vastes et profondes fissures produites
PT PE IE MG MTS Em À
chemin pratiqué dans le rocher sur la rive gauche de F
à force de temps et de patience ; permet au voyageur de
som la: rgraniieu et vienne imghotnir à de »éodéilés
ou de ces
caires. Awant que l'on ent percé ce ‘chemin à travers les
roches calcaires, pour parvenir à Axat et à Saint-Gcorge,
on suivait la hauteur ; et ceux qui étaient assez hardis , pour
en contempler la profondeur , en avaient seuls l'idée. Mais
depuis 1826 , époque à laquelle les travaux ; commencés
en 1824, ont été terminés , sous la direction de MM. Des-
trera et Champagne , on peut y passer, non sans émation
mais du moins sans danger.
Les masses calcaires ; entre lesquelles s'écoule l'Aude , cv
Manositianmerentes: Elles forment donc ; au-dessus
de la rivière, comme des murailles immenses , d'uneinudité
(56)
effrayante , et de l'aspect le plus sauvage et le plus imposant.
Leur élévation , mesurée du bas de la vallée à leur sommet,
n’est pas moindre de 180 à 250 mètres, dans les lieux où
elle est la plus considérable ; car cette élévation est loin
d’être égale partout | par suite de l'irrégularité du redres-
sement. Les masses calcaires qui composent les gorges de
Pierre-Lis, sont formées par une roche calcaire noirâtre
ou d'un gris cendré. Quelquefois , dans les parties infé-
rieures , les deux variétés se montrent réunies par un ciment
de la même nature que la masse de ces roches, en sorte
qu'elles prennent alors tout-à-fait l'aspect d’une brèche.
À droite de la route, en allant vers Axat, se trouve une
grotte peu élevée au-dessus du niveau de l’Aude, Cette
grotte, dont l'étendue n'est pas considérable , n'offre point
d’ossements, et, par conséquent ne renferme aucune trace
de dépôts diluviens.
“Le défilé ou la gorge de Pierre-Lis est, pendant environ
un grand quart de lieue , aussi profonde que resserrée. Mais,
au-delà, ce défilé s'agrandit peu à peu, les rochers s'écar-
tent, et l’on arrive à Saint-Martin de Pierre-Lis, situé à mi-
côte sur la rive droite de l'Aude. Ce village est la patrie du
venérable curé qui a eu la première idée de la route exécu-
tée plus tard par MM. Destrem et Champagne. Le chemin
qui conduit à Axat, continue toujours entre les mêmes
roches calcaires qui s'élèvent à des hauteurs moins consi=
dérables que celles qui composent les gorges de Pierre-Lis:
Après avoir traversé le Rebenti » petite rivière qui descend
du pays de Sault, on arrive à Axat , situé sur la rive droite
de l'Aude, Ce village , situé dans le bas de la vallée , est
disposé en amphithéâtre, à l'aspect du Midi; un ancien
château , qui le domine ; lui donne un aspect assez pittores-
que. Un pont en pierre établit une communication facile
entre la rive gauche et la rive droite, C'est sur cette rive
MR LT SE ECS LE NP Ve
PAM TRRT 2
PR RP ME 5 IE An CE RE PLAN MEME scie ME 2
(59)
que sont construites la plupart des maisons du village, ainsi
que les belles usines ou forges de M. D'Ax. Ces usines se
composent d’une forge , d’une aciérie et de moulins à scie:
Quant aux minerais, dont on se sert dans cel établissement,
on les tire de Vicdessos ( Arriège ) de Fillols et d'Escarro
(Pyrénées orientales) , et enfin de Villerouge , et de la Grasse
(Aude). Ces minerais, en les mélangeant entr'eux, donnent
parfois de l'acier naturel ; mais, à peu près constimment, ils
donnent de l'acier de cémentation ; jamais on ne fait de
l'acier fondu dans.cet établissement. L’acier de cémentation
que l’on y fabrique, est d'excellente qualité ; on en fait
usage pour en fabriquer des limes, des scies, des sabres, de
grands couteaux dont on se sert en Amérique pour couper
le sucre, ainsi que divers autres instruments.
Cet établissement a une magnifique prise d’eau dans la
rivière d'Aude , laquelle met en action six roues hydrauli-
ques et six martinets. Les seules machines soufflantes , dont
on se sert dans cette usine, sont produites par la pression
de l’eau. L’aciérie occupe six fournaux ; tandis que la forge
à la catalane n’a qu’un fourneau et deux marteaux { 1 ).
En suivant la rive droite de l’Aude et à une demi-lieue
en amont d’Axat, on arrive aux gorges de Saint-Georges,
remarquables par le. rétrécissement du lit de la rivière et
l'élévation de ses roches. Celles-ci sont de la même nature
que celles de la gorge de Pierre-Lis. Comme toutes les
roches calcaires de cette contrée, celles qui forment les
gorges de Saint-Georges présentent une surface uniforme
d’un gris cendré tout particulier. Cependant , leur intérieur
est d’un bleu noirâtre plus ou moins intense, ou d'un brun
(2 ) Voyez les expériences faites sur la trempe du ventilateur des
mines de Rancié, par M. Daubuisson, Annales des mines, deu-
xième série. Tome
(58)
roussâtre, La direction de ces roches est verticale et abrupte,
par suite de l'effet du soulèvement qu'elles ont éprouvé:
Du reste, on m'y voit; pas plus que dans celles de Pierre-
Lis, des traces de corps organisés: Nos recherches ne nous
ayant pas fait découvrir le moindre débris qui ait appar-
tenu à un corps vivant, nous avons demandé ; aux ingé-
nieurs et aux ouvriers qui ont fait la route , si, dans leurs
travaux , ils en avaient apercu ; et tous nous ont dit n’y
en avoir jamais vu.
Avant d'entrer dans Ics gorges de Saint - Georges, la
fivière d'Aude est tellement encaissée entre les roches cal-
caires, qu'elle n’a pas plus d'un mètre et demi de largeur:
Malgré la faible barrière qui s'oppose à l'écoulement de ses
eaux, barrière qui n’a pas plus de deux mètres au-dessus
de leur niveau , leur action érosive est si faible, Sue
n'est aidée par action des corps durs , qu’elle n’a pas en-
core enlevé l'obstacle qui s'oppose à leur facile écoulement.
Cependant l'Aude à une grande rapidité dans cette partie
de son cours, ét ses caux y Sont assez abondantes , sur-
tout après les orages.
Ce fait et une foule d’autres beaucoup trop connus,
prouve combien les eaux actuelles sont impuissantes pour
avoir creusé les vallées où elles s’'écoulent; car il est im-
possible que l'Aude , en lui supposant mêmc un volume trois
fois plus considérable que celui qu’elle a maintenant, ait
jamais pu creuser une gorge aussi profonde que celle de
St-George et de la Pierre-Lis. Il en est de même du Rhône,
et des autres principaux fleuves de l’Europe : ils ont été
constamment impuissants pour creuser les vallées profondes
dans lesquelles ils s’écoulent , en admettant même que leurs
eaux eussent été beaucoup phis abondantes qu'elles le sont
actuellement.
( 59 )
Pour expliquer d'une manière plausible la formation des
grandes vallées, si fort en disproportion avec le volume des
caux qui s'y épancheunt, il faut admettre qu'à l'époque à
laquelles des soulèvements ont eu lieu , soulèvements qui
ont produit les éminences qui sillonnent nos continents,
il s’est opéré des affaissements qui ont coïncidé avec ces
soulèvements ; ou bien que les vallées ne sont.que les points
du globe qui, n'ayant pas été soulevés, ou soulevés seule-
ment en partie, ont conservé, à peu de chose près; leur
niveau primitif. Evidemment, les soulèvements ont eu liea
avant que les roches eussent acquis la solidité qu'elles ont
actuellement ; dès-lors, ces roches ont pu aussi être facile-
ment attaquées par les eaux, dont la température et le
volume étaient beauconp plus considérables que dans les
temps présents. Mais leur action érosive a été nécessaire-
ment plus faible sur les roches dont la solidité était déjà
plus complète ; aussi les vallées ne s’agrandissent-elles , et
ne prennent une certaine étendue , que dans les lieux recou-
verts par les terrains plus récents, ceux qui ont acquis , le
plus tard , la solidité que nous leur voyons aujourd'hui.
La largeur et l'étendue des vallées paraît donc cons-
tamment en rapport avec la mature des roches et des ter-
rains où elles sout placées. La vallée de l'Aude nous en
fournit un exemple trop remarquable pour ne pas en faire
mention : ce fleuve s'étend avec une sorte de complaisance
dans les plaines fertiles de la partie orientale et méridionale
de ce département, particulièrement dans celle de Çour-
san formée des terrains tertiaires immergés , que recouvrent
des dépôts diluviens. Mais une fois qu'il approche de la
plaine de Carcassonne, dont le sol.composé de macignos durs
et solides est moins attaquable que le sol inférieur de la
plaine de Coursan, son lit se resserre et ses eaux.se livrent
aussi beaucoup moins à des incursions qui désolent et ferti-
é
lisent à la fois la belle plaine de Coursan. De même, lorsque
cette rivière est parvenue dans les montagnes de craie com-
pacte inférieure , des environs de Limoux , elle se resserre de
plus en plus, et son lit devient encore plus étroit en traver-
sant les montagnes de transition des gorges d’Alet. Il devient
même plus tard tellement resserré , lorsque cette rivière par-
court les gorges de Pierre-Lis et de Saint-Géorges , que son
lit finit par n'avoir plus que quelques mètres de largeur. Il
semblerait, en comparant l'étendue de ce fleuve, telle qu'on
l'observe dans la plaine de Coursan et les gorges de Saint-
Géorges , que cette étendue ne peut pas êtré moindre ; mais
il en est bien autrement , car cette rivière , lorsqu'elle arrive
auprès des terrains primitifs, est si faible qu'elle n’a bientôt
plus que quelques pieds de largeur; et enfin, se réduisant
encore auprès de sa source, elle n'est plus qu'uu mince filet
d'eau qui passerait inapercu , si le voyageur qui le contem-
ple, n'y voyait la trace d’un fleuve assez important pour
avoir donné son nom au département qu'il traverse , dans la
plus grande partie de son cours. |
Nous avons remonté ce fleuve au lieu de le descendre,
parce qu'il nous a paru que , de cette manière , on saisissait
mieux combien grande a été l'influence de la nature dés
roches, sur l'étendue des vallées parcourues par des cours
d'eaux. En effet, plus les roches ont été solides à l'époque
de leur soulèvement , et moins l'écartement , qui s'est opéré
entre leurs masses , a été considérable. Cet écartement s'est
pour lors borné à ÿ produire de larges fentes ou, si l’on veut,
des petites vallées, tandis qu'il en a été différemment pour
les roches de sédiment ; cet effet à été surtout sensible sur
celles qui , appartenant aux terrains les plus récents , avaient
moins de solidité » et qui par cela même ont cédé plus faci-
lement aux efforts de l'impulsion qui les ont soulevés à leur
tour. Celléssci sont en effet restées constamment les plus
(61)
basses à raison d'ailleurs de ce qu'elles avaient moins de
masse. Aussi plus tard, les fleuves ont pu s'y étendre avec
plus de facilité , et les attaquer avec plus de succès, qu'ils
n'ont pu le faire des roches en partie durcies, En un mot,
ce n'est pas lorsque les terrains de sédiment avaient acquis
une grande dureté, qu'ils ont été érodés; l'exemple que nous
avons cité prouve assez le contraire, Cependant ces terrains
ont été attaqués et érodés , mais seulement après l'époque
de leur soulèvement, lorsqu'ils conservaient encore une
certaine mollesse et une certaine malléabilité, |
Les vallées, ou les plaines Fa n'en sont que le dévelop-
pement , sont donc les points du globe qui ont été le moins
AR ER A M af
Dès-lors, les eaux courantes courantes ont dû s s'établir dans ces points
les plus abaissés de la surface du globe , et ces eaux les ont
d'autant plus attaqués, qu'ils se trouvaient dans un état de
mollesse ou de certaine malléabilité, si toutefois cette expres-
sion est propre à rendre l'état pâteux que durent avoir, dans
le principe de leur formation, les roches de sédiment. C'est
par suite de cette disposition , qui est assez générale dans les
vallées, dont la largeur coïncide assez bien avec la natüre
assez brusque , depuis leur naissance jusqu'au point où elles
se terminent. Ces étages ont été admis particulièrement
pour la rivière d'Aude, dont nous venons de décrire le
cours, et qui, comme la plupart des fleuves, dont les sour-
ces sont dans les terrains primitifs et vont se déboucher dans
la mer, offre, par cela même, de grandes variations dans son
niveau : celle-ci n'y parvient du reste, qu'après avoir tra-
versé dpeur-près l'entière série des terrains de sédiment ; et,
pere "à de | PT terrains, he datie
SR 1 2 À HT 74 n patte
cours, elle offre aussi de gr
Ces variations, dans le niveau des vallées parcourues par
des fleuves, ne sont presque plus sensibles dans les riviè-
res dont les sources, plus abondantes que les premières, se
trouvent dans les terrains de sédiment ; si nous voulions en
citer des exemples pris dans le Midi de la France, nous
pourrions faire mention des vallées parcourues par le Lez et
l# Sorgue, rivière fameuse par là unie de sa ‘source ,
la fontaine de Vaucluse,
L'étendue de la gorge de St. Georges est moins considé-
rable que celle de la Pierre-Lis. Quant au chemin, il a été
également creusé dans le rocher et construit à grands frais,
par les mêmes ingénieurs que ceux auxquels l'on doit le
chemin de la Pierre-Lis. Ce chemin se trouve ici sur la rive
droite de l'Aude, ayant été pratiqué dans l'endroit le plus
facile et le Li commode:
On: re à deux lieues, au Sud de St.-Georges, les
terrains ic et là, comme à Gincla, les phyllades micas
cés ou les schistes dieu reposent immédiatement, soit
sur les gneiss communs ou porphyroïdes, soit enfin sur les
mêmes variélés des roches granitiques.
Nous revinmes ensuite à Axat, ayant l'intention. d'aller
parcourir la belle forêt des Fanges dont les nuances sombres
contrastent avec les tons clairs des calcaires de transition,
Ces nuances des calcaires tiennent autant à la décomposition
de ces roches qu’aux lichens qui les couvrent. En les cassant,
l'on reconnaît aisément que ces nuances.ne sont .qu'exté-
rieures.et superficielles. Nous gravimes la montagne de-la
Pinouse située au Nord-Est d'Axat, laissant à droite une
belle forêt de sapins et de pins, laquelle était bordée de
grands hêtres { Fagus sylvatica ). En général, dans ce
canton, les sapins végètent et Prospèrent dans les points
les plus élegés qui ne dépassent pourtant pas 1500 à
(63)
1800 mètres. Les pins:et les: hêtres , |sütôit ces. derniers,
s'élèvent beaucoup moins, ce qui est extrêmement sensible
dans la forêt de la Pinouse. ei
On se dirige après cette forêt vers le Nord ; en suivant tn
sentier rapide et mal tracé, l’on arrive à la forêt des Fangés
après deux heures d’une marche pénible. La’ maison royale
où sont logés un brigadier et deux gavdes forestiers, se trouve
dans une vaste clairière quiexiste dans l'intérieur de la forêt.
Cette forêt est imposante ; autant-par la beauté dés-arbres
par de silence religieux qui y règne. Que l'on'se figure
ARR LE a 2e sur rh ma, des tes Serena
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LiTÉ si ROUES | Mini ? à
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peine à der pc Ailes fort phataa desfécaiter
de la route tracée, pour si peu que l’on $'en écartät , l'on
risquerait de s'égarér. Nous n’y fimes donc quelques excur-
sions qu'accompagnés par le brigadier qui divige la forêt.
Cette forêt est réellement magnifique vers les points culimi-
nañts , à où seuls végètent les sapins; qui se sont emparés
d’un sol où ne ‘croïssénit plus:que quelques herbes chétives,
De retour à la maison homo mous a ré nd la forêt
des Fanges, en nous divig Nord-Ouest. Nous
sommes ensuite arrivés au Ds ae dela montagne,
d’où l'on jouit d’une vue extrêmement étendue. Après avoir
long-temps contemplé le vaste tableau qui s'offrait à nos
regards, nous sommes descendus dans la vallée, par un
chemin bien tracé au couchant de la montagne des Fanges.
Après deux heures de marche , on traverse l'Aude sur un
pont de bois, en avant de Belviane dont nous avons déjà
parlé. Enfin, nous rentrâmes à Quillan assez tôt pour éviter
un orage qui y fit de grands ravages.
Le lendemain nous revinmes à Limoux, en passant par
Campagne ,. Esperazza ,: Montazels et Alet. La route suit la
( 64)
rive droite de l'Aude, laissant à gauche le village de Cam
pagne, et à droite les eaux thermales qui portent le même
nom. Plus loin on découvre , sur la rive gauche , les villages
d’Esperazza et de Montazels, et sur la rive droite ceux de
Couiza et d’Alet. Ce sont toujours les mêmes formations que
Von traverse. Ainsi nous retrouvàmes de la dolomie dans le
calcaire noir de transition des environs d’Alet , dolomie que
l'on observe également dans ceux qui composent les gor-
ges de Pierre-Lis , et des environs de Quillan. Une circons+
tance générale, particulière aux diverses parties de l'arron-
dissement de Limoux , c’est la rareté des dépôts diluviens,
ou diluvium proprement dit. On n’y en voit presque pas de
traces, si ce n’est dans quelques basses vallées comme:sont
celles des environs de Limoux. Les dépôts diluviens sont au
contraire fort abondans, dans l’arrondisement de Carcas-
sonne , où ils secuiètent.; même souvent, nne assez grande
puissance , comme surle-chemin.de. Conquès
à Lassac, et dans la plus jte partie de la plaine dont
Carcassonne est entouré. Ces dépôts sont donc loin d'être
généralement répandus, puisqu'il est tant de contrées quien
sont complètement dépourvues , soit en raison de leur éléva*
tion au dessus des mers, soit enfin en raison des formations
qui les composent.
Mancez DE SERRES.
———_—
J.-L. LAPORTE, Editeur responsable-
SYNONYMIE
DE LA VIGNE.
Nous avons parlé dans notre numéro précédent de l'envoi
qui venait d'être fait, de Malags: due collection de variétés
de vignes de ce pays, à M. Bouchereau, président de la
commission de la synonymie de la vigne de la Société Lin-
néenne de Bordeaux, sur la demande de M. le duc Decazes,
grand réféendaire de la Chambre des Pairs. Les plants de
ces vignes sont arrivés ici dans un parfait état de conservaz
tion, grâces aux soins qu'avait pris, pour leur expédition,
M. Denion , consul de France , à Malaga.
Ces variétés qui, à très-peu d'exceptions près, n'exis-
taient pas, dans la collection laborieusement ra:
au champ d'expérience de Carbonnieux, formeront péët
cette collection une précieuse augmentation,
Nous comptons imprimer prochainement un nouveau
catalogue des variétés jusqu'ici réuvies sur le domaine de
MM. Bouchereau. A sa lécture on pourra juger combien
d'acquisitions nouvelles ont été faites depuis l'impression du
dernier catalogue, dont l'édition est aujourd'hui épuisée.
En attendant nous sommes heureux de pouvoir porter à
la connaissance du public la notice suivante , pleine d'ité-
rêt , qui accompagne les plants de vigne reçus de Malaga
avec les dessins qui y étaient joints.
(2)
DESCRIPTION DE 16 ESPÈCES DE RAISINS
CULTIVÉS DANS LES ENVIRONS DE MALAGA ;
Par M. Salvador LOPEZ,
Chanoïne de cette Cathédrale, Membre de La Société Économis
que des Amis du Pays, associé correspondant de ? Académie
des Sciences Naturelles de Madrid et de celle de Barce-
lonne , etc., etc.
à mms)
Description des espèces de F igne indiquées dans la
note ci- jointe.
N. B. Les noms sont ceux employés dans l'usage ordi-
naire,
N.° 1. Moscarez h/anc.
Cette espèce, indigène des côtes de Malaga , est exclusis
Yement destinée , par son volume ; Sa consistance et sa dou»
ceur, à former le raisin sec ( Pasa) si estimé dans les pays
étrangers. Les terrains unis, forts et abrités, sont ceux qui
conviennent le mieux pour sa culture. Quelques vignerons
sont dans l'habitude de faire du vin avec ce raisin , seul ; où
mêlé avec le Pedro Ximen ; sa qualité se distingue par une
douceur extrême et quelquefois même peu agréable : mais
depuis que la pasa ou raisin sec a acquis la réputation
qu'elle possède , et qui forme une des principales sources de
richesse du pays, la coutume de faire du vin moscatel où
muscat est Presque entièrement perdue. (Voyez fig: 1,8 )s
(5)
N.° 2. LarGo blane.
Avant que le raisin moscatel eût obtenu la prépondé-
rance , le /argo ou gorron était la seule qualité estimée
dans le pays. Malgré cette décadence, le raisin largo se
destine exclusivement pour pasa ou raisin sec, et c'est la
qualité de cette espèce qui se cueille la première. (Voyez
Jig- 2).
N.° 3. Penro XIMEN h/ane.
Cette espèce est celle qui produit le célèbre vin de
Malaga. Ce vin se fabrique de deux manières, avec Île
raisin frais, et alors on l'appelle sec ; ou avec le même raisin
après l'avoir exposé au soleil pendant quelques jours, et
alors on l'appelle tierno ou dulce tendre ou doux. Les
vignes dites Pedro Ximenes sont celles qui peuplent les
riches collines ct les lieux les plus élevés des environs de
Malaga : leur produit est abondant , le raisin délicat et d'un
goût agréable : elles veulent des terrains forts et bien culti-
vés. Celles qui croissent sur le littoral mûrissent plutôt, et
les vignerons les destinent ordinairement pour pasa ou rai-
sin sec , lequel est fort estimé dans le pays et à l'étranger :
celles qui croissent dans les montagnes sont réservées pour
la fabrication du vin, et la vendange s’en fait un mois plus
tard. Au moment de eueillir le raisin , quelques cultivateurs
soigneux prennent le soin de séparer les plus petits grains
qui se trouvent sur la grappe et les mettent à part dans des
caissons. Ces très-petits grains sont aussi bons que ceux de
Corinthe pour faire les plum-puddings. ( Voyez fig. 3).
N.° 4. TemprANoO blanc.
Cette espèce est la première qui mûrit en ce pays; elle
‘est tellement précoce qu'on la voit fréquemment sur nos
4)
tables à la fin de Mai, et continue ainsi (sans servir à d’au-
tre usage) pendant tout l'Eté. Elle croît depuis les terrains
les plus proches de la mer jusques sur les points les plus
élevés du littoral. {Foyez fig. 4).
N.° 5. Manpeirt hlane.
Espèce qui mûrit au milieu de l’Été : elle est d’un goût
délicat, surtout.lorsque la plante se trouve dans un endroit
frais et exposé au vent, Elle est très-appréciée sur nos tables,
Parce que la peau en est très-finé, et que la chair a üne
consistance très-agréable. Elle ne sert que pour la table,
et là culture n'en est pas trop propagée, sans qu'il soit facilé
d'en deviuer la cause. / Voyez fig. 5).
N°6. Jaëx Lance blanc.
"dé j ;
Autrefois on cultivait cette espèce sur les côtes de Malaga
Pour fabriqner un vin see appelé Jaëen, Aujourd'hui on la
mêle avec d’autres espèces pour en augmenter le produit.
On sen sert très-peu pour la table à cause de son goût âpre
qui diminue toutefois après les preinières pluies d'Automne.
Plusieurs vignerons les cueillent pour en faire du raisin sec;
et emploient une sorte de lessive (legia ) afin de remédier
à son âcreté. (Poyez fig. 6).
N.° 7. Mozzar noir.
Cette espèce est agréable au goût, tendre et salutaire
On la culte dans les lieux frais et sombres. On la met
généralement _en treille + son usage est pour la table.
(Voyez fig. 7). 1 fu ds 169
(5)
N.°.8. Casin noir.
La plus grande partie de nos maisons de campagne ont de-
vant leurs portes, et pour se garantir des rayons du soleil, des
treilles formées de raisins de cette espèce. Elle est très-pré-
coce, (qualité qui la fait préférer à d’autres plus abondantes) et
renferme un acide agréable au goût : elle tient le premier
rang sur nos tables, même avant d'autres espèces d'un
mérite égal. (Voyez fig. 8
A “RS des blanc.
C'est une très- bonne espèce pour raisin lavé (pasa de. le-
gia) dans les endroits précoces. On la mêle avec d'autres |
qualités pour faire le vin. On en use sai la table et on la
cultive en ceps. ( Foyez fig. 9).
N.° 10. CABRIEL noir.
Cette espèce est très-abondante au Nord et à l'Est de
Malaga, et se conserve sur ei Bee ‘au mois de Décem-
bre : c’est une ressource pour nos es et FA les gens
de la campagne , à eause de sa pese tardive. Elle est 2
d’un goût agréable, lorsque les premières pluies ont amélioré
la dureté et l'âpreté qui la caractérisent. On la cultive en cep
et dans des endroits secs et élevés. (Voyez fig. 10).
NU EE DorapiLLa blanc.
Appelée ainsi à cause de la couleur dorée que nd la
grappe quand elle arrive à sa parfaite maturité, cette espèce
est particulièrement destinée à la vinification ; elle s'allie
très-bien pour cet usage avec le Pedro Ximen. ( Fe
fgnak 225 sx
(6)
No 12. Huevo ne Garo noir. / Littéralement
œuf de chatte).
C’est une des plus belles espèces qu’on admire sur notre
sol. Son volume , qui dans certains parages, est celui d'un
œuf de pigeon, et le goût exquis qu’elle acquiert dans sa
parfaite maturité, lui font donner la préférence sur toutes
les qualités qu'on sert sur nos tables pendant le mois de
Septembre et Octobre. On la cultive avec le plus grand suc-
cès sur quelques points de la plaine de Malaga et au pied
de la montagne de Junquera. { Foyez fig. 12).
N.° 13. Corazox De Cagriro rouge. { Littéralement
cœur de chevreau /.
Si l'espèce qui précède est remarquable par sa grandeur
et son goût délicat, celle-ci lui est supérieure par sa couleur
cramoisi clair, sa forme élégante , l'abondance de son fruit,
l'énormité de ses grappes et son goût délicat. Sa culture
n'est pas aussi étendue que le mériteraient ses excellentes
qualités, peut-être parce qu'elle est en même temps très-
sensible aux impressions atmosphériques. / Voyez fig. 13).
N.° 14. Sta.-Paura blanc.
Cest une espèce qu'on cultive dans plusieurs jardins à
cause de sa forme prolongée et de sa saveur; elle mürit en
Octobre et se cultive en treille. (Voyez fig. 14).
N.°15. pe Loxa blanc.
Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec la précé-
dente, mais elle est d’une forme plus allongée et sa maturité
est plus tardive, On la cultive de préférence dans les lieux
L ©
PURE
%
(7
au Nord de Malaga, et de quelques localités voisines.
C'est une des espèces qu'on embarque pour le Nord de
l'Amérique et autres points. { Voyez fig. 15).
N.° 16. Verpionas blane.
Belle espèce qui se cultive dans les environs de la rivière
de Guadalhorce et l’une de celles qu'on embarque comme
la précédente. Elle est volumineuse et à grosses grappes.
(Voyez fig. 16).
Malaga , le 10 Décembre 1837.
* Signé Sarvanor LOPEZ.
Pour traduction litérale ,
Le Consul de France,
DExi0x;
… (Extrait de PAur DES Crus } à 4
sie
DE L'IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE,
Rue Puits Bagne-Cap , N. 4 , à Bonpraur.
#
e
: L'Ami des Champs 1838.
ACTES
DE
LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE BORDEAUX.
N.° 52. — 4.er Juizzer 1838.
ZOOLOGIE.
VI. Descriprion de quelques espèces nouvelles de coquil-
les fossiles de la Champagne ; par M. Micmaur,
Cap.° Adj. Major au 10. de ligne, correspondant.
( La 1." partie du mémoire dont ce qui suit n’est que la conti-
nuation, à 4 Rte dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin,
cl. 5,n
1. Marzxor BuLIMOÏDE, Pupa bulimoidea. Michaud.
Fig. 1.
P. Testä fossili, ovali, obtusd ; sulcis elegantissimis,
longitudinalibus , obliquis , confertis ornaté ; anfractibus
quinis aut senis ? suturd simplici, subprofundä ; aper-
turd obliquè ovatä , edentulé ; labro PRE ? labio sim-
plici , reflexo.
Longueur supposée : 24-25 millim.
Diamètre du dernier tour : 11-12 millim.
Coquille ovale, obtuse ; surface couverte de sillons élé-
gants, longitudinaux, obliques et resserrés ; tours de spire
(154 )
supposés au nombre de 5-6 ? Suture simple, mais assez mar-
quée ; ouverture ovale-oblique et édentée; bord latéral
inconnu ; bord columellaire simple , et renversé sur la fente
ombilicale qui est longue et très-peu marquée.
Les sujets que nous avons pu examiner étaient incom-
plets : de-là , les lacunes qui se remarquent dans la descrip-
tion. À cause de son ouverture, cette espèce pourrait être
classée dans les Bulimes ; mais sa forme générale , les sillons
très- prononcés dont elle est couverte , son ouverture courte
et sa columelle qui fait un angle à son insertion au bord
columellaire , la placent naturellement dans les Maillots.
Au surplus , des découvertes ultérieures pourront nous fixer
sur le genre qui peut mieux ‘où plus rigoureusement lui
être assigné.
Loc. Fossile de la montagne de Reims, (découverte par
M. Arnoud).
2. Mancor cisseux, Pupa gibbosa. Mich.
Fig. 2.
P. Téstä fossili, trochiformi-conica , éleganter sul-
catà, sulcis longitudinalibus, obliquis, regularibus, con-
Jertis, supernè leviter inflexis; anfractibus septenis ,
ultimo obtusè carinato, supremis planiusculis ; suturâ
simplici ; aperturd subtriangulari, edentulé ; Llatere
opposito gibboso, obtusè carinato ; labro.…
Longueur : 18 millim.— Diamètre du dernier tour dans
la partie bossue : 14 - 15 millim.
Coquille en forme de troque , assez exactement et régu-
lièrement conique , élégamment sillonnée : sillons longitu-
dinaux obliques, assez réguliers et formant une légère
inflexion à leur insertion à la suture (caractère mal exprimé
sur la figure) ; tours de spire au nombre de sept , croissant
régulièrement du haut en bas (position normale); sufure
simple ; ouverture presque triangulaire , sans apparence de
(455 )
‘ dents ou de plis; côté opposé à l'ouverture (dos) bossu et
obtusément caréné : la carène prend à la partie la plus
sailante de la proéminence , et se prolonge diagonalement,
en s’effacant, jusqu'à l'extrémité de la suture, vers la partie
supérieure de l'ouverture; bord extérieur inconnu. Cette
espèce rappelle assez exactement la forme du Bulimus
Lyonetianus , Lam. a. s.v. Tom. 6. (2. part.)p. 122,n.° 18;
( ce Bulime est un véritable Maillot). Notre espèce est bien
plus petite et proportionellement plus courte , plus resserrée
et moins bossue; son ouverture a aussi moins d’extension, et
est plus fortement et plus régulièrement sillonnée que sa
congénère : ces ;deux coquilles sont très-distinctes par les
caractères particuliers de chacune d'elles.
Loc. Fossile de la montagne de Reims, ( découverte par
M. Arnoud).
3. MAILLOT COLUMELLAIRE , Pupa columellaris. Mich.
Fig. 3.
P. Testä fossili, sinistrorsé, cylindraceo-attenuatt ,
supernè conico-acutulé, obliquè regulariter sulcatà, sul-
cis confertis , tenuissimis ; anfractibus septenis convexis,
ulüimo attenuato; sutur& profundé ; aperturd oblongé ;
columellä elatd, contort&, unicarinaté ; labro intàs
obliquè unilamellato ; peristomate an reflexo et acuto ?
rimä umbilicali lineari et subtilissimä.
Longueur : 20 millim.
Diamètre de l’avant-dernier tour : 10 millim,
Coquille sénestre, cylindrique, mais atténuée à l'extrémité
inférieure, conique et un peu pointue au sommet; sur-
face entièrement couverte de légers sillons longitudinaux,
réguliers et resserrés ; sept tours de spire convexes ; suture
bien marquée; ouverture alongée; columelle saillante,
torse et couverte, dans sa partie la plus élevée , d’un cordon
&
(156 )
décurrent qui plonge et se perd dans la cavité de l'ouver-
ture; bord latéral orné intérieurement d'une lamelle ou pli
oblique qui se perd aussi dans l'ouverture ; nous ne connais-
sons pas le péristome ; il manque dans nos échantillons ; la
fente ombilicale est représentée par un sillon très-superficiel,
sur lequel semble se renverser le péristome.
Ce n’est qu'en cassant une partie du bord latéral que
nous sommes parvenus à connaître les caractères de l’ouver-
ture de cette espèce ; le pli du bord est le seul caractère
bien apparent à l'extérieur ; ceux de la columelle se trou-
vant placés trop intérieurement , ne peuvent être que diffi-
cilement apercus; la columelle offre encore à sa base une
gouttière qui se prolonge intérieurement : c’est la position
de cette gouttière qui fait paraître la columelle plus saillante;
celle-ci est applatie longitudinalement du côté intérieur.
Cette coquille offre quelques caractères de louverture
de certaines Auricules ; il nous semble cependant qu'elle
ne peut être placée dans tout autre genre que celui des
Maillots, dont elle présente tous les caractères généraux.
Loc. Fossile de la montagne de Reims, (découverte par
M. Arnoud).
&. Marzior sivueux, Pupa sinuata. Mich.
Fig. 4.
P. Testà fossili, sinistrorsé , cylindraceä , supernè
conico-acuté, striatulà, striis longitudinalibus, obliquis,
confertis , regularibus ; anfractibus seplenis, convexis,
ultimo attenuato; suturä profundü ; apertur4 ovoided ;
labro simplici; labio sinuato » €xXlenso ; peristomate
continuo , supernè angulato.
ngueur : 10-11 millim.
Diamètre de l’avant-dernier tour : 5-6 millim.
Coquille sénestre, cylindracée, conique et aiguë vers le
sommet, ornée, sur toute sa surface, de stries longitudi-
(157)
nales , obliques , régulières et resserrées ; spire composée de
sept tours, le dernier plus petit que le pénultième ; suture
assez marquée ; ouverture ovoïde ; bord latéral simple ; bord
columellaire avancé sur la columelle dont il est détaché ;
ce bord forme des sinuosités qui se terminent en gouttière
et se perdent dans l'ouverture ; péristome continu et angu-
leux dans sa partie supérieure,
La forme extérieure de cette espèce se rapporte assez
exactement à celle du Pupa frumentum, Drap. Elle est
plus grosse que sa congénère , et s’en distingue facilement
par les caractères particuliers de son ouverture.
Loc. Fossile de la montagne de Reims, (découverte pat
M. Arnoud).
5. Marzior ovirorme, Pupa oviformis. Mich.
Fig. 5.
P. Testä fossili, oviformi, tenussimè obliquè striatd,
umbilicatä, obtusä; anfractibus octonis , CONVETIS. ,
penultimo majore; suturâ lineari; aperturä ovoïded ;
labro simplici, semipatulo; labio expanso intès uni-
dentato ; columelli supernè unicallosé , callo obtuso.
Longueur : 5 millim-
Diamètre de l’avant-dernier tour : 31, - 4 millim.
Coquille rappelant tout-à-fait la forme de certaines chrysa,
lides, mais surtout celle d’un œuf de fourmi dont elle a aussi
la taille; toute sa surface est très-finement striée obliquement.
Elle est légèrement ombiliquée et le sommet est obtus; sa
spire se compose de 8-9 tours un peu convexes, le pénul-
tième est plus grand que le dernier ; suture linéaire et peu
profonde , cependant assez bien marquée ; ouverture ovoide;
bord latéral simple , mais un peu renversé sur lui-même ;
bord columellaire bien marqué et s'étendant vers l’ombilic
sans se renverser dessus. On remarque intérieurement sur
( 158 }
la partie saillante de. ce bord , une petite dent obtuse et peu
apparente ;.columelle calleuse extérieurement, cette callo-
sité est placée vers l'angle supérieur de l'ouverture, elle est
obtuse et un peu comprimée.
Loc. Fossile de la montagne de Reims, ( découverte par
M. Arnoud }, :
6. PYRAMIDELLE SiLLONÉE, Pyramidella exarata. Mich.
Fig. 6.
P. Test4 fossili, turrit4, perforaté (umbilico coare-
fato). InnoitnnA; FT 17: « 7
44 te]
A
q tä , sulcis regularibus,
confertis; anfractibus quindecim aut sexdecim, planius-
culis sensim crescentibus, ultimo ad periphæriam obtusè
angulato , infernè lævigato , transversim trifasciato ,
Jascüs linearibus | subtilissimis ; anfractibus apicialibus
duobus obtusis | lævissimis ; aperturé& subtriangulari,
obliqué ; labro curto, simplici, intùs sulcato, sulcis
Aumerosis; columellä lævi; labio triplicato, recto, plicis
æqualibus , æquidistantibus , obliquis.
Longueur : 26-30 millim.
Diamètre du dernier tour : 7 - 8 millim.
Coquille turriculée , perforée , mais son ombilic est très-
étroit ; surface extérieure couverte de sillons longitudinaux ,
obliques, réguliers et serrés » Qui lui donnent un aspect
élégant; 15-16 tours de spire presque plats, croissant insen-
siblement , le dernier n’est sillonné que jusqu’au milieu que
désigne une carène très obtuse ; la partie inférieure de ce
tour est lisse; on Y remarque seulement trois ou quatre
fascies très-superficielles, assez distantes les unes des autres,
etse perdant dans la cavité de l'ouverture ; les deux tours
supérieurs sont lisses et obtus ; l'ouverture est presque trian-
gulaire et oblique par rapport à l'axe ; bord extérieur simple
et tranchant, court et sillonné intérieurement ; columelle
formant ur angle obtus à son insertion au bord columel-
Fiy.1. Papa Bulmoudes … ma.
Fig. 2. l'upa Gibbosa. Hi.
Ag 5. Pipe Calame
Fig. Pop Son ne
(159)
laire ; celui-ci est droit, court , orné de trois plis obliques
et placés à égale distance entr'eux.
Quoique rencontrée avec des coquilles terrestres, cette
espèce me peut être admise dans d’autre genre que dans
celui que nous lui assignons , attendu qu’elle en a tous les
caractères et qu'elle ne peut appartenir ni aux Clausilies , ni
aux Âuricules. Au surplus, nous ignorons encore sl n'existe
pas des Pyramidelles terrestres. Lamarck , dans son histoire
des animaux sans vertèbres, semblerait ne pas être certain
que les Pÿramidelles soient marines.
Loc. Fossile de la montagne de Reims , (découverte par
M. Arnoud ).
pe as ve au crayon habile de mon intime ami et
savan Terver , que je dois les dessins de ce travail et
de is qui l’a précédé; qu’il me soit permis de lui en témoigner
ici toute ma reconnaissance.
Beaupreau, le 21 Avril 1838.
G. Mrcuaus.
2 En — —
BOTANIQUE.
VIL: Synopsis du Supplément à la Flore Bordelaise et
de la Gironde; par M. J.-F. LATERRADE, Directeur
de la Société.
Depuis la publication de la 3.me édition de la Flore Bor-
delaise et de la Gironde , en 1829, plusieurs espèces non
mentionnées dans cette flore ont été, indiquées par, moi-
même, ou par mes collègues dans les Actes de la Société
Linnéenne.de.Bordeaux, Mais l'indiçation de ces espèces 5
CURE
trouve disséminée dans plusieurs volumes et souvent dans
_ diverses parties d'un même volume de ces Actes, et qui
nécessite quelquefois d'assez longues recherches , et d’ailleurs
la partie phanérogamique de notre Flore a été tellement
explorée, qu'il ne peut y avoir, et c’est l’opinion unanime
de tous ceux qui s'occupent ici de Botanique , que bien peu
de chose à y ajouter. Cest ce qui me détermine à publier
aujourd'hui le sommaire d'un supplément, en ajoutant aux
espèces mentionnées dans les addenda et que je rappellerai,
celles que je n'ai pas encore indiquées et quelques nouvelles
- observations sur les plantes mêmes de ta Flore. Je suivrai,
comme je le dois, dans ce supplément, le même ordre que
dans la 3.we édition de la Flore.
PREMIÈRE PARTIE.
PLANTES COTYLÉDONÉES.
DIANDRIE.
Caypsis scmoExoIDES , Lam., Crypside choir. Epis ovales.
— Les terrains argileux : Bacalan, la Bastide. %.
Août et Septembre, — Actes de la Société Linnéenne
de Bordeaux. Tome VI, p. 183 et 184.
C. aLorecuRoIDEs ; Schrad. Crypside vulpain. Epis cylin-
driques allongés, nus à la base quand ils sont bien
développés. — Les terrains argileux : Cenon. @ Sep-
tembre.— Actes de la Soc. Linn. Tome VI, p- 184.
TRIANDRIE.
VALERIANELLA caRINATA, Lois. @ Printanière.— Les champs
sablonneux : Arlac, où elle a été d'abord trouvée par
notre savant collègue, M. Durieu de Maisonneuve.
( 161 )
Cyrerus Mowri. L. Souchet de Monti. % Septembre et
Octobre. — Parmi les roseaux : la rive gauche de la
Garonne, après les Douze-Portes. — Actes, TT. VI,
p- 131.
Scirpus savir, Seb. et Maur. Scirpe de Savi.—Cette espèce
ressemble beaucoup au Scirpus setaceus de la Flore
Bordelaise , mais ses graines vues à la loupe offrent une
infinité de petits points enfoncés , au lieu d’être striées
comme dans le setaceus.— Actes, T. VI, p. 129.
Micium scasrum , Merlet, Millet rude.— Les lieux secs et
sablonneux : Mérignac et Caudéran.— Rare.
Cette plante a été une source d'erreurs pour plusieurs bo-
tanistes français et étrangers. MM. Loiseleur Des Lonchamps
( Flora gallica , editio secunda , pars prima , p. 50) Duby
( Botanicon, page 1035 }, et moi-même ( Actes de la
Soc. Linn. T. VIL, p. 132 ) avons cru que c'était le Milium
vernale. Cependant je me hâtai d'en adresser à mon savant
collègue M. Gay, quelques échantillons qu'il a comparés
avec ceux qu'il possède des dunes de Kalwyk , près
Leyde, en Hollande, de plusieurs points de la Corse, de Sar-
daigne et de Calabre, enfin avec des échantillons cauca-
casiens du Milium nommé vernale par Marschall , et il
résulte de ces diverses comparaisons que notre Milium de .
Mérignac et de Caudéran n’est pas le vernale, mais le
scabrum, observé en 1809, dans le département de Maine-
et-Loire, et publié la même année par M. Merlet de la Bou-
laye.— Depuis, M. Van Hall s'attacha , aidé de M. Gay, à
distinguer les trois espèces de Milium : effusum , vernale
et scabrum , et publia un article à ce sujet, dans la Ga-
zette de Botanique de Ratisbonne ( 28 Mars 1823). Enfin,
dans un catalogue des plantes de la Corse, publié en 1833
et 1834, par M. de Salis, notre Milium est mentionné sous
le nom de M. confertum.
( 162 )
Baomus maDriTeNsis, Brome de Madrid. Cette graminée
ressemble au Brome stérile, mais sa panicule est redres -
sée , moins étalée ; les pédicelles sont ciliés, rudes et
plus gros au sommet qu’à la base , enfin ses fleurs sont
presque toujours diandres. — Les champs sablonneux :
à Arlac , à la Chartreuse , etc. @ Printanier.— Actes,
Tome VII, p. 133.
Avena sTricosA , Schreber. Ævoine rude. Epillets .cons-
tamment biflores. Cette plante est plus maigre dans
toutes ses parties que l’Avena fatua à laquelle elle res-
semble. @ Printanière. — Les bords des champs :
Arlac , etc.
Tracaynotia sTricTA. De Candolle. % Estivale, Les bords
de la mer, à la Teste.— Actes, Tome VI, p. 184.
Total des espèces de graminées observées dans le dépar-
tement : 145.
Nora. — L'Alopecurus pratensis , Flore Bordelaise, p
105, indiqué seulement à Bomale, se trouve aussi à Méri-
gnac ; l'Aira globosa , de Béliet, a été retrouvée près de
Cazau, par M. Chantelat, Le Kæleria albescens de nos
dunes , croît aussi à Arlac,
Le Briza virens que nous n'avions indiqué que comme
espèce secondaire , rentre dans le B. minor. Duby, Bota-
icon ,p. 526.
Ajoutez à la localité du Dipsacus laciniatus, Flore
Bord, p. 132 : les Queyries, et les écluses près de Bacalan.
CepnaLARia syRi4GA, Schrad, Scabieuse de Syrie. C'est le
Scabiosa syriaca de Linné, Trouvée par mon fils
Louis, sur les bords de la rivière, en Paludate, en
1834, où je l'ai recueillie moi-même en 1835. —
Juillet.
issue gt ii ns de ie
( 163 )
Gauum. Nous commencerons par observer que la déno-
mination française Gaëlle, de ce genre, doit être pré-
férée à celle de Caille-lait, puisque les expériences
multipliées faites par d'Eyeux et Parmentier prouvent
qu'aucune espèce de ce genre ne caille le lait. ( Voyez
Précis d'expériences et d'observations sur les di-
verses espèces de lait).
Au Galium palustre , Gaillet des marais , de notre Flore,
page 135, nous ajouterons deux variétés :
. G. palustre dilatatum. Nob. Gaillet des marais, plus
fort. Cette variété est effectivement plus forte dans
toutes ses parties que le G. des marais, commun. Ses
tiges sont droites , ses feuilles larges et ses pétales plus
grands. Elle noircit en se desséchant. Nous ne l'avons
observée encore que dans deux localités : au pied de la
côte de Quinsac, dans an fossé couvert et dans les lieux
herbeux de la partie Sud-Est de l'ile de Lalande. Elle
fleurit en Juin et Juillet. Cette variété nous paraît être
le G. p. majus de la Flore Agenaise ; mais nous pré-
férons , dans tous les cas, le désigner par V'épithète
de dilatatum , comparativement à la variété suivante.
2.0 G. palustre elongatum. Nob. G. des marais , plus
long. Tiges longues de 2 à 3 pieds , faibles et ne se
soutenant qu’à l'aide des plantes voisines ; verticilles
de 4 à 8 feuilles. Les fossés aquatiques : à Mérignac,
etc.— Juin et Juillet.— Cette plante nous paraît être
le Galium montanum de Linné, décrit par feu Ber-
geret, dans sa Flore des Basses-Pyrénées , tome T,
p- 199. C'est aussi l'opinion de M. Labarrère qui l'a
trouvé fréquemment aux environs de Pau et de Na-
varreins. Mais ce Gaillet n'est mentionné ni par M. de
Candolle dans sa Flore Française, ni par M. Duby,
(164)
dans le Botanicon , ce qui nous engage à le signaïer ici
comme une variété du palustre , en le recommandant
à l’attention des observateurs.
Myxosoris cæspiTosa, Scorpione gazonneuse. Schultz. Fi.
Starg. suppl. 11. — Reichenb. FI. germ. excurs. p.
341. n.° 2335. — Koch, syn. p. 505. n.° 2. —
M. uliginosa. Schrad. — M. lingulata. Roem. et
Schultz. — Cette belle espèce, beaucoup plus rare,
selon Koch, que son M. palustris (lequel comprend
les M. palustris , repens , strigulosa et laxiflora de
Reichenbach}), s’en distingue , selon lui, 1.° par sa tige
plus épaisse , térète, marquée d'un sillon creux (au
lieu d’un angle saillant) à la ligne de décurrence des
feuilles ; 2.° par sa racine non rampante , mais descen-
dante et complètement fibreuse ; 3.° par ses feuilles
obtuses et non presque aigues ; 4.° par son style très
court (non à peu près égal au calice); 5.° par ses
fleurs beaucoup plus petites (à peine plus grandes que
celles du M. intermedia Link. ). — Allées Boutant.
Rare.
Il nous reste encore des doutes relativement à la légiti-
mité de cette espèce. Mon savant collègue, M. Ch. Des
Moulins, à qui je dois ces notes sur les Myosotis, l'a
trouvée en Périgord, parfaitement semblable, dans toutes
ses parties, à la description de Koch. Mais la plante de
l'allée Boutaut, évidemment cæspitosa par ses feuilles, son
calice, son pistil et le sillon décurrent de ses tiges , est
palustris par sa racine rampante , par son port diffus et par
la grandeur de ses fleurs.
*
(165)
Cette espèce et la précédente sont comprises dans la .
FI. Bordelaise, 3. édition, p. 149, sous le nom de Y.
palustris.
Je profite de cette occasion pour signaler, d'après la
nomenclature actuellement adoptée, les espèces de Myosotis
de la Flore Bordelaise, que j'avais confondues sous les
noms anciennement adoptés.
1. Echinospermum lappula. Lehmann. — Reichenb. FI.
germ. excurs. p. 345. n.° 2366. — Koch, syn. p.
496. n.° r.— Myosotis lappula. L.—DC. F1. Fr.t.3.
p: 630. n. 2727, et Flore Bordelaise, 3. édit. p. 149.
— Cubzac, etc.
1, Myosotis palustris. Withering. — Koch, syn. p. 504.
n.o 1. — M. palustris et M. strigulosa, Reichb. FI.
Germ. excurs. p. 342.— M. perennis var. a. DC. F1.
Fr.— Lande d’Arlac, Libourne, Bacalan (aux Écluses).
Digue de la Garonne. (Floirac).
2. Myosotis cæspitosa. ( Voir ci-dessus ).— (M. perennis,
var. a. palustris, DC. F1. Fr. t.3. p. 629. n.° 2725).
3. Myosotis sylvatica. Hoffman. — Rchb. ibid. p. 341.
n.o 2336. — Koch, syn. p. 505. n.° 3. — M. peren-
nis, var. b. sylvatica. DC. F1. Fr. I. c. au Moulin
d'Ornon.
4. Myosotis intermedia. Link. — Rchb. 1. c.n.° 2331. —
Koch, I. c. n.o 4.—M. annua , var. a. arvensis. DC.
l.e. n.o 2724. Champs sablonneux, au Bouscat , etc.
5. Myosotis hispida. Schlechtendal. — Koch , I. n.° 5.
p. 506. — M. collina. Ebrh. — Rchb. I. e. n.° 2332.
— M. annua, var. b. collina. DC, 1. ce. — Champs
sablonneux et murs ; lande d’Arlac.
166 )
6. Myosotis versicolor. Persoon. — Rchb. 1. c. n. 2333.—
Koch. L. c. n.° 6.— M. lutea, Gachet, Act. Soc. Linn.
T. V,p. 6. — Bas-Médoc; au Bouscat. R.
Cette espèce et les deux précédentes étaient confondues
sous le nom de #. Scorpioïdes L. dans la 3.e édition de la
F1. Bordelaise, p. 149. .
Il faut ajouter à ce que nous avons dit du Fusain,
Evonxmus Eunoræus; (Flore Bord. p. 172) : Il résulte
des observations faites par M. l'abbé Mitraud, curé de
Rochechouart, président de la Soc. Linn. de la Haute-
Vienne , que les chenilles recherchent tellement les feuilles
de Fusain, qu'elles ne touchent pas aux arbres d’un verger
entouré d’une haie formée de cet arbrisseau, sur lequel
il est plus facile de les détruire, puisqu'elles s’y portent alors
exclusivement.
CRENOPODIUM MARITIMUM, L. Chénopode maritime @ Esti-
vale. Les lieux maritimes : à la Teste, etc. — Actes,
Tom. V, p. 290. et p. 5.
HeracLeum spaonpyLium , L. Berce Branc-ursine. % Les
prairies des lieux secs et un peu élevés : à Bazas. Juin
et Juillet. Actes, T. V. p. 290.
ÆxanTue LACHENALI, Gmel. Ænanthe du Rhin. 4 Estivale.
—— Les vases des rivières du département, à l'ombre
des saules. Commune aux environs de Bordeaux et de
Libourne. Actes T. V , p. 288. Cette espèce doit être
substituée à lÆ. peucedanifolia de la Flore Bord.
P- 195.
Au Buplevrum odontites de la flore, page 193, subs-
tituez le Buplevrum tenuissimum de Linné , et à la localité
du Verdon, ajoutez celle de la Teste.
(167)
HEXANDRIE.
A la localité que nous avons indiquée pour le Muguet de
Mai , Convallaria majalis , (Flore Bord. p. 221), ajou-
tez : dans le Médoc, à Arvensan, et très-commun dans le lieu
appelé le Dahis, près de Castelnau, en Médoc, dans les
endroits où déborde en hiver un petit ruisseau qui traverse
des bois de chênes et de pins.
Au Luzula flavescens de la Flore, page 222, substi-
tuez le Luzula Forsteri. Actes, T. VIT, page 133. Arlac et
Cenon. Mai.
OCTANDRIE. |
Presque tous les Botanistes français ont rapporté à l'Erica
arborea de Linné, une bruyère qui s'en rapproche beau-
coup , mais qui a été publiée en 1798, par Rudolphi , sous
le nom d'Érica lusitanica, eten 1802, par Salisbury , sous
celui d'Érica polytrichifolia. Cette erreur que j'avais parta-
gée, a été rectifiée par M. Soyer-Willemet, dans ses Obser-
vations sur quelques plantes de France (1), et plus tard
par M. Gay (2).
Ainsi, dans la Flore Bordelaise, page 235, au lieu de
Enica arsorEA , L. , etc. Il faut : Erica LUSITANICA , Rudol-
phi. Tige haute d'un mètre ou plus, rameux et recouverte
d’un duvet blanc , très-fin, formé par des poils simples (ils
sont rameux dans l'arborea); feuilles redressées , très-
étroites et serrées les unes contre les autres; fleurs campanu-
lées, d'un rose pâle, en grappes latérales et paniculées ;
stigmate élargi insensiblement au sommet ; bractées situées
(1) Nancy. — 1828, p. 98. Impr. de Nicette.
(2) Notice sur Endress, page 11. — Paris, 1832.
( 168 )
vers le milieu du pédoncule; capsules pyriformes %. Les
Dunes : à la Teste. Fleurit de Décembre en Avril.
L’Erica vagans. L. Flore Bord. page 236 , indiqué par
Thore , à la Teste dans les environs de Branque-Couraou,
a été retrouvée à Haux, canton de Créon dans l’Entre-Deux-
Mers, par M. Larrouy, professeur de mathématiques au
collége royal.
Menzrsia Daseoct , DC. Menzièse Daboéci ( Erica de
Linn.). 5 Les lieux humides : à Gensac, près de
Libourne. Actes, T. V, page 8.
DÉCANDRIE.
Supprimez dans la Flore, page 252, l’Agrostemma cœli-
rosa. Dans les échantillons desséchés que j'avais reçus sous
ce nom avec trop de confiance, j'ai reconnu depuis le Silene
rubella de la même Flore, page 249.
À la description du Cerastium semi-decandrum , L.
Flore Bordelaise , 3.° édition, p. 254, ajoutez les détails
suivants : velu et visqueux; feuilles ovales - arrondies ;
pédoncules deux ou trois fois plus longs que le calice,
refléchis après la floraison ; toutes les bractées, même les
inférieures , presqu'entièremnt membraneuses et transpa-
rentes. (Cerastiunm pellucidum. Chaubard ). — Lande
d’Arlac , Forêt d'Arcachon. La variété qu’on trouve habi-
tuellement dans ces localités a les pédoncules plus courts
que dans le type.
Cerasrium PumiLUM. Curtis. Céraiste nain. ( C. obscurum.
Chaubard). Velu et extrêmement visqueux ; feuilles
obovées, ovales, ou lancéolées, rétrécies à la base ;
pétales fendus, à peu-près égaux au calice. Le nombre
des étamines varie de 1 à 10; le plus souvent 5. Pédon-
cules plus longs que le calice. Bractées inférieures non
transparentes sur les bords (les supérieures le sont un
(169 )
Taille et port très-variables. @ Avril. Lieux secs et
sablonneux : lande d’Arlac ; forêt d'Arcachon.
Nota. Le C. tetrandum Smith , que l’on trouve dans la
forêt d'Arcachon , ne nous paraît différer de l'espèce précé-
dente que par un caractère très-inconstant, le nombre
quaternaire des parties florales, et lorsqu'il en est ainsi, sa
capsule est à 8 dents seulement.
CERASTIUM BRACHYPETALUM. Desportes. Céraiste à courts
pétales. Abondamment pourvu de longs poils laineux,
non visqueux (si ce n’est quelquefois au-dessus de la
dichotomie générale); feuilles ovales un peu pointues ;
pétales profondément fendus, en général plus courts
que le calice. Les étamines , toutes anthérifères , en
général au nombre de 1 o. Pédoncules très-longs, cour-
bes ou même réfléchis après la floraison. Toutes les brac-
tées herbacées , sans bordure transparente. @ Avril.
Lieux secs, au bord des chemins; St.-Julien de Pauil-
lac ; avenue du pont de Libourne.
DODÉCANDRIE.
Eupnorsia pusescens , Vahl. Symb. 2. p. 55. Euphorbe
pubescente. var. b. paniculata , Duby, Bot: Gall. n.°
6.(E. paniculata , Loisel. Gall. 728. — DC. F1. Fr.
suppl. p. 365. non Desfont. — Euph. platyphyllos,
var. c. Rœper , enum. Euph. germ. et pann. p. 6o).
Sous- variété remarquable par l'absence de poils sur les
capsules, qui sont fortement verruqueuses ; les graines
sont parsemées de points élevés, mais rares et faibles.
M. Roëper refuse toute importance à ces deux caractères,
dont le premier rapproche notre plante de VE. platyphyl-
los, DC., tandis que le second la place nécessairement dans
VE, pubescens, Vahl.
1
pr
(170)
Pauillac ; au bord des fossés. Trouvée en fruits en Octo-
bre 1824. Je l'ai confondue avec l'E. platyphyllos dans le
catalogue de la Statistique de la Gironde. ( Note de M. Ch.
Des Moulins ;.
… ICOSANDRIE.
Ajoutez au Pyrus communis , page 273, le sauvageon,
qui selon quelques-uns offre deux variétés : l4chras
Wallr., à feuilles pointues et dont les pousses de l’année
sont recouvertes de duvet : les haïes de l’Entre-deux-Mers,
à Saint-Caprais, près Cambes. Actes , Tome V, p. 9 ; et le
Pyraster , Wallr., glabre , à feuilles rondes , finement den-
tées en scie : à Gradignan, à Arlac. Actes, Tome V, p. 9 et
291. Les échantillons que j'ai rapportés d’Arlac ont les
feuilles ovales comme dans la première variété, et finement
dentées comme dans la seconde, ce qui me porte à croire
que ces deux variétés ne sont pas assez distinctes.
Substituez au Rubus corylifolius, p. 277 de la Flore,
le R. nitidus, Weïhe et Nees d'Esembeck ; ses feuilles ne
sont nullement blanchâtres en dessous , et on voit parfaite-
ment, à l’aide de la loupe, un aiguillon court et blanc, placé
à la base du calice. A Arlac, à Bomale. Estival. Actes, Tom.
VIE, p. 135.
Fat 1 1 CE | 428 a: à
Quelq ce groupe
que le Rubus fructicosus Linn. avec. d'innombrables
variations. |
POLYANDRIE.
RanuncuLus semorosus. DC. Renoncule des bois. Feuilles
radicales divisées profondément en 2 ou 3 lobes cunéi-
formes et trifides, dentés au sommet ; tige redressée et
velue ; pétioles garnis de poils ; pédoncules sillonnés ;
carpelles terminés par une pointe en forme de bec, %
(171)
Nous n'avons que la variété b. pauciflorus DC. dont
la tige porte d’une à trois fleurs. Observée par mon sayant
collègue et ami M. Charles Des Moulins , à Saint-Julien
de Pauillac, et à la Bastide où elle est rare.
C'est probablement le R. villosus de Saint-Amans, Flore
Agenaise, p. 227, et peut-être le À. lanuginosus de la
1.re édition de ma Flore, p. 152, indiqué d’après un
échantillon que j'avais recueilli à la Chartreuse, que depuis
je n’ai plus retrouvé dans mon herbier.
Ajoutez aux localités indiquées dans la Flore, page 207,
pour le Ranunculus lingua , Saint-Germain-de-la-Rivière ,
palus de la Dordogne , sur la rive droite, après la jonction
de cette rivière avec celle de Lille, où cette belle renoncule
a été observée par M. Gilbert, membre de la Société Lin-
néenne de Libourne.
Rawuncuzus aquaticts , Flore Bord. p. 293. Var. g. peuce-
danifolius. DC. Variété à feuilles pétiolées, toutes
submergées , divisées en lanières longues et parallèles.
— Fleurs grandes et blanches. Je l'ai trouvée au port
de Plagne, près.de Cubzac, en Juin 1836.
… Au site de lAnemone pulsatilla, Flore Bord. p. 289,
ajoutez : à Sarnac , sur la route de Soussans et Margaux et à
.Carrat, dans des terrains incultés et sablonneux , au milieu
des bois.
DIDYNAMIE.
Aux localités indiquées dans la Flore pour le Zamium
maculatum , ajoutez : Saint-Pey, près de Castillon. Nous
nous sommes d’ailleurs assuré que le L. hirsutum de La-
marck rentre dans le maculatum, Duby. Bot. p- 366.
Le Stachys germanica, Le. , l’une des plus belles espèces
de, notre Flore , indiquée à Baurech et à Fronsac, p-.30?;
croît aussi à Ivrac et à Cambes.
(172)
Le Leonurus cärdiaca , L., rare à Léognan où nous
l'avons indiqué , p. 304, est plus commun à Castres et à
la Teste, dans les haies.
Onrosancue EriTaymumM. DC. Orobanche épithyme. Sur le
serpolet. Mai. Dans l’Entre-deux-Mers.— Actes Tom.
VIE, p. 134.
O. Gaz. Duby. O. du Gaillet. Mai et Juin %.Les dunes
de Soulac et du Verdon.
O. cRuENTA. Bertoloni. O. couleur de sang. Mai et Juin.
Les prés secs; à Saint-Caprais près de Cambes. —
Ces deux dernières espèces ont été observées par M.
Ch. Des Moulins,
Lupernia pyxipariA. Al. Lindernie pyxidaire. @ Estiv.
— Sur les vases de la Dordogne , aux confins des palus
de Moulon et de Génissac. Trouvée par M. Moyne.—
Actes, Tom. VII, p. 134.
TÉTRADYNAMIE.
Lerinium prasa. L. Passerage drave. Tige droite et pubes-
cente , feuilles lancéolées et dentées , un peu pubes-
centes , les caulinaires amplexicaules ; silicules en cœur.
Fleurs blanches. Mai et Juin. Vivace. Trouvée par
M. À. G. de Dives ( de Bergerac ) à Abzac, entre
Coutras et Libourne. e
Lavaser moxranum. L. Thlaspi des montagnes. Tige sim-
ple, ordinairement solitaire ( c'est une espèce de
hampe ); feuilles caulinaires un peu charnues, entières,
un peu hastées, faiblement dentées ; pétales plus longs
que le calice. % Printanier. Les terres argileuses :
Bouliac et Libourne: — Actes, Tom. V, p. 14et 16,
Ta. ALPESTRE, Lam. 7%. des Alpes. Var. arenarium. Duby,
Botanicon, p. 138. Tige multiple , simple ou rameuse,
(173)
feuilles caulinaires hastées , presque entières. Les péta-
les me paraissent plus longs -que-le calice. Silicules
ovales-cordiformes. % Avril. — Les bois sablonneux.
Actes, Tom. V, p. 14 et 16.
Lunania B1ENNIS. Mœnch. Lunaire bisannuelle. Printanière.
A Cestas et à Saint-Vivien. Rare. Actes, Tom. V,
p- 18.
Brassica EruCA. L. Chou roquette. @ Juin. Les terrains
sablonneux, à Caudéran. Rare.— Actes, T. V. p. 12.
À ce qui est dit dans la Flore, p. 329, de l'Erysimum
præcox , substituez : E. PRÆcox Smith. Vélar précoce.
Feuilles supérieures _pinnatifides à divisions linéaires et
très-entières ; fleurs jaunes , devenant blanches dans la
vieillesse de la plante ; siliques plus raides et trois fois plus
longues que dans l'E. Barbarea, — Saveur absolument
semblable à celle du cresson de fontaine, Vivace. — Les
côteaux secs, particulièrement dans les vignes caillouteuses :
Ivrac, Saint-Caprais, etc.
Au Turritis hirsuta de la Flore Bordelaïse , substituez ,
l’Arabis sagittata, DC. Flore Francaise, Tom. V, page 592...
GERANIUM PusiLLUM. L. Bec de grue à petites fleurs.
Actes, Tome VI, page 185. Il ressemble beaucoup au ,,
G. dire mais ses feuilles sont découpées en lobes
plus profonds et plus étroits. Les ! terrains sablonneux :
à Caudéran , etc.
Aux localités indiquées dans la Flore, p. 338, pour le .
G. sanguineum , ajoutez Blanquefort où il a été trouyé par
notre honorable collègue M. Jules Roussel.
(174)
DIADELPHIE.,
Porxcaza Moxspeuaca. L. Polygale de Montpellier. Aïles
à trois nervures vertes et d’un quart plus longues que la
capsule. Far. ramosa. Ch. Des Moul. Racine presque
sous-ligneuse, mais probablement annuelle. Juin. Les
lètes : à la Teste.
PocyxcaLa sERPyLLACEA , Weihe. Polygale à feuilles de ser-
polet. Feuilles opposées , mêlées de feuilles alternes ;
rameaux souvent surmontés d'un rameau accessoire ;
capsules obovales, fortement échancrées. (Gay , Notice
sur Endress. p. 44 ).
Cette plante qui est très-commune ; mais qui paraît avoir
été confondue avec le P. amara , par plusieurs auteurs,
varie par la couleur de ses fleurs. Elles sont blanches, dans
les lètes ; bleues ou roses, dans les landes; grandes et d’un:
bleu pâle : à Arlac.
Scorpiurus sugviLLosa. L. Scorpiuré velue. Juin. Sur’ les
côteaux : à Cambes, à Quinsac,
Oxosrycnis surina. DC. Esparcette penchée: Les côteaux
crayeux entre Blaye et Royan. Actes, Tome V, p. 9.
Au Trifolium irregulare , Flore Bord. p. 361 , ajoutez
la variété Bastardianum, à épis pédonculées, à divisions du
calice plus grandes'et légèrement nervées. — Lassouyes.
Mai.
Trirozrum LarpacEuM. L. Actes, Tome V, p. 11. Sa spon-
tanéité dans le département est encore douteuse pour
nous.
DoryCNivm recrum, Seringe. Dorycnie droite. Les terres
argileuses , mêlées de débris calcaires. Au pied des
côteaux : à Plassac. Juin. Actes, Tome V, p. ï0.
(195)
SYNGÉNÉSIE.
Après le Æieracium eriophorum, Flore Bord. p. 35»,
ajoutez : ÆZ. eriophorum, var. B. prostratum, Nob., à
tiges couchées , à feuilles moins velues, à pédoncules alon-
gés (ÆZ. prostratum. DC. Botanicon. p. 304). Les dunes :
à la Teste. Actes, Tome IX, p. 33.
Au Centaurea calcitrapa ; Flore Bord, p. 388 ; ajoutez
la variété automnale , autumnalis. DC. trouvée en 1834,
au Bouscat, par M. Testas fils, pharmacien. Cette belle
variété , plus développée dans toutes ses parties que la pre-
mière, a les feuilles inférieures bipinnatifides et la tige
hérissée.. Elle est rare.
Sexecio ERucærouius. . Huds. Senecon à feuilles de
Roquette. Feuilles pinnatifides , un peu hérissées, à
lobes lancéolés et dentés, le terminal incisé-denté; tige
redressée; écailles du calice lancéolées-dentées. Estival.
%. L'Entre-deux-Mers.
Sexecio zivipus. L. Senecon livide. Tige simple et droite ;
feuilles sinuées-dentées : les inférieures, ovales, pétio-
lées; les supérieures , oblongues , amplexicaules ; fleurs
presque en corymbe, à écailles transparentes et glabres.
Fleurs d’un jaune livide. @ Juin. Les dunes de la
Teste où elle a été trouvée par M. Chantelat , phar-
macien.
Au Solidago virga aurea , Flore Bord. p. 399 , ajoutez :
Var. B. ericetorum , à feuilles presque entières , linéaires-
lancéolées , à épis moins garnis. Solidago minuta de Thore.
À Libourne : bois de Sales.
Page 4ot, à la localité du l'/nulæ salicina ; ajoutez :
Gradignan où il est plus commun que dans tous les antres
endroits déjà indiqués.
(1%)
MONŒCIE.
Nous n'avons pas d'espèces à ajouter à celles des Chara
de la Flore, page 421. Mais M. le Professeur Al. Braun,
de Carlsruhe, qui a fait une monographie de ce genre diffi-
cile , ayant renvoyé à M. Ch. Des Moulins, revêtus de
déterminations autographes, toutes les espèces qu'il lui avait
adressées pour vérification , nous publierons la liste exacte
de toutes celles du département.
1.0 CHARA GYMNoOPHYLLA. Al. Braun.
In fossis vix profundis { Lande d’ Arlac ).—Ons. Speci-
mina hujus Jloci transitum Ch. gymnophytlæ in Ch.
Jœtidam demonstrant; (Braun, in litt. 1835 ).
2.° Ca. rotma. Al. Braun, Flor. Badens. cryptog.
(Ch. vulgaris auctorum ).— Circà ar Re passim.
3.0 Cu. TRANSLUGENS. Pers.
Ch. fleæilis DC. Ex speciminibus herbarit Candol-
liani!) In stagnis ericetorum ( étang de Caseaux , à
Sanguinet , près la Teste ). — In fossis palustribus
(entre Bruges et le Bouscat ).
4.9 Cu. FRAGiLIS. Desv.
(Ch. capillacea. Thuill, DC. ).— In fossis palustribus
( Allée Boutaut ).
Ejusd. Forma tenera ( Ch. pulchella, Wallr. ).—
In stagnis ericetorum ( étang de Mimizan ; trouvée
par M. Guilland )
5.0 Cn. misprna. L.
(Ch. hispida et Ch. tomentosa auctorum ).
+) Forma subinermis parüm incrassata. Al. Braun.
2) Var. gymnoteles. Al. Braun.
(197)
In fossis palustribus { Allée Boutaut ).
6,9 Cu. sywcarpa, Thuill.
1) Var. capitata. ( Ch. capitata , Nees.— Meyen. ).—
In fossulis stagnantibus (lande d’Arlac ).
2) Ejusd. Forma pusilla.— In stagnis ericet (étang
de Caseaux , près la Teste, sur le sable des bords ).
Page 427 de la Flore , après Carex acuta , ajoutez :
CarEx TOMENTOsA. L. Carex cotonneux. Flore Bord. 2.me
éd. p. 389. Actes de la Soc. Linn. Tom. VII, p. 135.
Chaume triangulaire, assez court et grèle ; feuilles
étroites plus courtes que la tige, deux ou trois épis
-dont le supérieur est mâle ; capsules globuleuses , co-
tonneuses et de la longueur des écailles. % Printanier.
Les bois humides : à la Bastide , à la Teste , etc.
AmaranTaus ALBUS. L. Actes, Tome VII, page 135. 4ma-
ranthe blanche. Rameaux étalés ; feuilles pétiolées ,
ovales, comme mucronées ; fleurs triandres, disposées
en glomérules axillaires , bipartis ; bractées piquantes.
@ Fleurs herbacées. Août et Septembre. Les terrains
argileux : à Lassouyes, et aux écluses après Bacalan.
DIŒCIE.
Nous avons indiqué dans la Flore, page 450 , le Gui,
Viscum album , à Bègles : sur le peuplier , Vormeau ,
l'érable ; à Castres : sur le silleul ; à Saint-Caprais, près
de Cambes : sur le sorbier, le faux-acacia , le mürier
noir ; à Sadirac , ete. : sur le pommier ; à Bazas : sur le
chéne (1 ).
(1) Nous en possédons un échantillon authentique ; encore sur
le rameau qui l’a produit.
(178 )
Nous ajoutons que depuis il a été trouvé à Cenon : sur le
cerisier ; à Sallebœuf : sur le poirier et le tilleul à larges
feuilles ; dans les palus de Bouliac , sur le charme , le
peuplier noir et V'alisier ; à Cambes, à Cenac et à Saint-
Selves , sur l’aubépine.
do —
CRYPTOGAMIE.
FOUGÈRES.
Ajoutez à la localité :
De l'Osmonde royale , Osmunda regalis, Castelnau en
Médoc, sur les bords du Déhès où elle est très-commune;
De la Fougère mâle, Faupaten filix mas, Léognan
et Lavazan, dans le Bazadais
De la Pilulaire, Pilularia globulifera , la lande de
Saint-Loubès.
PLANTES DE L'ARRONDISSEMENT SUBSIDIAIRE.
Aux plantes de l’arrondissement subsidiaire |, compris
entre la Seudre et la Gironde, Flore Bordelaise , page 585
et 586, nous ajoutons :
Le PancraTiIum 1LLYxRICUM, Pancrax d'Illyrie, Linn. sp.
418, Botanicon, page 454. Actes de la Soc. Linn.
Tome V,, page 4 , où cette espèce doit être substituée
au Pancratium maritimum.
Cette belle liliacée croît sur les bords de la mer, dans le
sable d’une très-petite dune, entre la tour de Cordouan et
le poste principal de la douane de Saint-Palais, où elle a été
trouvée par M. Montaud. Elle donne, d’Août en Septembre,
ses fleurs qui sont d’un beau blanc et d’une odeur très-
suave. L.
( 199)" |
L’Ononis ramosissima ? Desfont. Duby. Bot. Gall. p.
119. Très-abondante dans les dunes de Royan , où elle a
été observée par M. Charles Des Moulins. Ainsi que M.
Duby, nous doutons que cette espèce soit réellement
distincte de l’'Ononis natrix , var. B.
L’ATRIPLEX PROSTRATA , Bouch. Arroche couchée. @ Les
dunes pures : Royan. Septembre.
Nous ne citons pas dans ce supplément , le Scrophularia
Scopolii. Hoppe. Actes, Tome V, p. 5. M. Charles Des
Moulins ayant aujourd’hui la certitude que la plante dont
il a parlé n'est que le SErOPAUIENE nodosa.
Nora. — La seconde partie de ce Synopsis aura pour
objet les plantes acotyledonées.
J. F. LATERRADE.
( 180 )
ZOOLOGIE.
CONCHYLIOLOGIE FOSSILE
DU BASSIN DE L’ADOUR. — (4.° mémore).
hat"
Famille des Mélaniens,
IX. DescriprioN des genres et des espèces de coquilles
fossiles, appartenant à cette famille de Trachélipo-
des, qu'on observe dans les couches des terrains
marins supérieurs du bassin de l’ Adour, aux environs
de Dazx.(Landes).
Avec Figures.
Par M. ze D. GRATELOUP.
Il ne sera question dans ce Mémoire que de la famille des
Mélaniens.
Cette famille renferme , comme on sait, un très-petit
nombre de genres; mais ils ont entre eux une telle affinité,
des liaisons si intimes de forme et d'organisation, soit à
l'égard des animaux, soit par rapport à leurs coquilles, qu'il
serait intéressant de les examiner isolément , de manière à
en formér comme une sorte de monographie.
Les Mollusques Mélaniens sont des Trachélipodes phyti-
phages operculés , qui ne respirent que l’eau. Les uns
sont fluviatiles, les autres d'origine marine. Leur forme est
spirale , ils ont tous le pied trachélien ou sous-trachélien ,
deux tentacules latéraux portant les yeux à la partie exté-
rieure de la base.
{ 18: )
L'ouverture de la coquille est à bords désunis, et diffère
en cela de la famille des Péristomiens, dont l'ouverture est
à bords réunis.
La famille des Mélaniens vient se ranger immédiate -
ment après celle des Lymnéens , dans la classification de
Lamarck , qui l'avait composée des seuls groupes Mélanie,
Mélanopside, et Pirène, à raison de la structure analogi-
que, et de la similitude de l’habitat fluviatile, des uns et
des autres.
Cuvier y ajouta les Rissoaires de Fréminville, et placa
cette famille dans la division de ses Gastéropodes pectini-
branches , qui correspond à une portion des Trachélipodes
de Lamarck.
Le baron de Férussac lui fit subir peu de modifications.
Les vraies Mélanies se trouvent seulement comprises avec.
les Rissoaires et les Littorines , comme sous-genres des
Paludines, et placées dans le sous-ordre des Pomastomes.
M. Sander Rang a adopté ces rapprochements. dans son
Tableau synoptique des Mollusques.
Dans la méthode de Latreille , les Mélanies sont au con-
traire fort éloignées des Paludines, bien qu'elles soient
maintenues ensemble dans une même section, celle des
Gymnocochlides de l'auteur. Elles s’y trouvent réunies aux
genres Phasianelle, Mélanopside , Pirène et Planaxe.
M. de Blainville, qui a introduit de si heureuses réformes
dans la distribution naturelle des animaux Mollusques , a
organisé sa famille des Mélaniens sur de nouveaux principes.
Il la désigne par le nom d’Ellipsostomes, à raison de la
forme ellipsoïde qu'affecte l'ouverture de la coquille ; et tout
en y conservant les Mélanies , les Rissoaires et les Phasia-
nelles , il y a ajouté les Ampullaires, Îles Hélicines et les
Pleurocères, genre proposé par Rafinesque, dont l'animal
est incomplètement connu. Cette famille ainsi composée
( 182 )
forme la 3.me de l’ordre second 4siphonobranches , classe
2,me Paracéphalophores de la méthode mélacologique.
Tels sont les principaux travaux des Zoologistes concer-
nant la famille des Mélaniens. En exposant les variations
qu’elle a subie, je dois faire remarquer qu'ayant soustrait de
cette famille le genre Mélanopside , et l’ayant placé auprès
des Lymnées , sur des motifs que j'ai fait connaître , elle ne
se trouve composée dans ce Mémoire que des Mélanies
vraies, des Rissoaires et d’un genre nouveau que je propose
et que je nomme Janelle, les seuls dont on trouve les restes
fossiles dans nos terrains tertiaires.
Maintenant, je vais passer en revue ces trois genres.
Ensuite je décrirai les différentes espèces qui s’y rapportent.
MÉLANIENS.
Coquille dont les bords de l'ouverture sont désunis supé-
rieurement : le bord droit tranchant, un opercule.
MorLusQues FLUVIATILES QU MARINS.
Genre XXIV. — MÉLANIE, MELANTA. Lam.
Coquille épidermée, ovale, oblongue, souvent turriculée.
Ouverture, entière , ovale , évasée à sa base ; le bord droit
tranchant ; columelle lisse arquée. Opercule corné,
Annotations.
Les Mélanies vraies passent pour, étre des coquilles
fluviatiles exotiques. Les espèces. vivantes, au nombre de
20, d'après Férussac, paraissent appartenir aux continents
d'Asie , d'Afrique et d'Amérique. On n’en connaît pas d'eau
(183 )
douce en Europe. Deux ou trois espèces paraissent vivre
sur les côtes d'Angleterre et de la Corse. Mais on en connaît
à l'état fossile dans les divers bassins Européens, et on juge
sur leur structure que la plupart de celles-ci reconnaissent
une origine marine.
Un fait très-singulier rapporté par M. Deshayes, c'est
que dans les eaux douces , où vivent les Mélanies, on n'y
rencontre pas le plus ordinairement , ni Paludines, ni Pla-
norbes , ni Lymnées, mais en abondance des Mélanopsides
et des Néritines. Ces associations d'espèces , qui ont lieu
dans l’état de vie , observe M. Deshayes, se trouvent encore
lorsque les races ont été enfouies et sont Srrnst fossi-
les (1). À quoi peut tenir un pareil phénomène
Selon M. de Blainville il existe 12 Mélanies à l'état fossile
parfaitement distinctes. M. Defrance en a porté le nombre
à 36, dont une identique, vit, dit-il, sur les côtes d’Angle-
terre; mais n'est-il pas à croire que parmi ce nombre certai-
nes Rissoaires aient été confondues ?
Les Mélanies fossiles se trouvent dans des terrains de
formation différente. Les terrains tertiaires , lacustres ou
marins, renferment le plus grand nombre. Sur 20 espèces ,
citées par M. De La Bêche, il y en a 12 qui appartiennent
au calcaire tertiaire, tandis qu'il n’y en a que 4 dans la
craie et 4 autres provenant du terrain Oolitique ; mais
M. Deshayes en a reconnu 7 à 8 espèces dans l'Oolite fer-
rugineuse de Caen.
D'après les recherches du même naturaliste, le bassin
tertiaire de Paris en renferme 15 espèces , dont 4 analogues
fossiles d'Italie. Deux d’entre elles, Melania inquinala,
Defr. a son analogue vivant et est caractéristique des ter-
{x) Description des coquilles caractéristiques des terrains, p.155.
| (184)
rains lacustres rapportés à l'argile plastique , et Melania
costellata, Lam. qui caractérise le calcaire grossier marin
des différents bassins d'Europe.
Nos terrains marins m'ont fourni g espèces : 2 ont leurs
analogues vivants, 5 sont nouvelles, 4 ont les analogues
fossiles en {taie et dans le bassin de Paris.
Ces neuf espèces sont mélangées avec les coquilles mari-
nes dans les couches du bassin tertiaire de l’Adour : 2
appartiennent aux faluns bleus, 6 aux faluns jaunes désa-
grégés et 1 seule provient du calcaire compact inférieure
ou Parisien.
M. Lea à découvert, dans le calcaire tertiaire d’Alabama ,
dans l'Amérique Septentrionale, plusieurs Mélanies. Il les
a décrites dans le genre Pasithea qu'il a créé (1). Quelques-
unes d'elles m'ont paru se rapprocher des nôtres.
ESPÈCES.
* Testa striata.
1. MÉLANIE À PETITES CÔTES, Melania costellata. Lam.
Planche 5. fig. 1.
M. testà turrito-subulatä&, transversim striatä ; cos-
tellis verticaliter. obliquis crebris majoribus , strüs
transversis minoribus ; labro anticè intùs canaliculato.
Lam. Ann. Mus. t. 4. p. 430. ne ret t. 8. pl. 60.
fig. 2.— Id. Anim. s. vert. t. 7. p.543. n.° 1.—
Desh. Description des Coq. fossil. des environs de
Paris, 2. p. 113. n.° 14. pl. 12. fig. 5,6.
Melania variabilis. Defrance, Dict. se. mat. t. 29.
RE 2
(1) Contributions To Geologr. p. gg.
( 185
Meliana costellata. Var. k. roncana. mn mé po
pl. 2. f.16.
Turbo striatus ? Brocc. t. 6; £e 7.
Espèce parfaitement analogue à celle de Paris, et du
Vicentin. Elle a été si bien décrite par les auteurs que j'ai
cités, qu’il est inutile d’entrer dans des détails. D'ailleurs, elle
est suffisamment reconnaissable à ses stries transverses et à ses
petites côtes verticales qui la font paraître plissée longitudi-
nalement. 14 à 15 Tours de spire convexes.
Longueur : 30:à 40 mill.— Diamètre : 9 à 10 mill..
Cette Mélanie ; paraît être, ri À marine. On ne lui
connaît pas d'analogue vivant, 1. rognokée bases
M. Deshayes la regarde comme: sui d des ter-
rains marins tertiaires. :
Loc. Fossile à Dax. Les dépôts de flan ce de Gaas. C0.
Grignon , Courtagnon , Parnes ; Chaumont , Mouchy,
Valognes { Desh.:); Ronca ( Brong.);, environs de Bor-
deaux, dans le terrain marin.
2. Méranre oRNéE, Melania ornata. Nob.
waolrre Planches fig.2:0 D 1400 ldedort
MH. testä turrito-subulatà., crassiusculd,, verticaliter
ad suturas costatd ; striis transversis distantibus.
Grat. Tabl. des coq. fossil. des environs de Dax, in
Bullet. de la Soc. Linn. de Bord. p, 129. n2193.
An varietas Melaniæ costellatæ : ? Lam.
Jolie petite espèce particulière à nos faluns jaunes. Je ne
sais si elle ne doit pas être regardée comme une variété de
la: précédente , mais elle ‘en diffère néanmoins beaucoup.
Sa forme est turriculée , s'allongée composée de 8 à 9 tours
de spire convexes, transversalement striés ; et ornés supé-
rieurement ‘auprès des sutures d'une ‘rangée + de
( 286 )
petites côtes tubereuleuses: Ouverture ovale ayant un pli
en forme de petit canal dans sa partie supérieure: ;
Longueur : 10 à 12 millim.— Diamètre: 3 1/3.
Espèce marine probablement , sans analogue vivant.
Loc. Dax. Faluns j née Honpensss de Saint-Paul. A.
Bordeaux.
3. MÉLANIE AURICULE , Mélania auricula. Nob'
Planche 5, fig. 4,
M.testé subulaté , subventricosü , th sets trans-
versim subtilissimè striata ; Pepe À conveæiusculis ;
mire oblongo-lanceolatä.
Affinis Achatinæ buccinulæ. Nob.
Cette jolie petite coquille est une véritable Mélanie ; quoi-
qu'elle ait beaucoup, d'affinité avec! l'Agathine- buccinule.
Elle .est, oblongue:subulée ; un peu:ventrue, très-mince ,
fragile, brillante, couverte de finesstries transverses. 6 tours
de spire convexes. Ouverture ovale; allongée; le:bord droit
tranchant.
Longueur : 10 à 12 mill.— ile :3à4 | mu
Probablement d’origine marine. L’analogue vivant n'est
point connu.
Loc. Dax. Faluns Br sablonneux de Saint-Paul. À.
otivus 48 Joe dois. “HAUT 1e
4: MÉLANIE TARBELLIENNE, Melania Tarbelliana. Nob.
Planche 5, fig. 3.
M test majore, oblonge-elongaté, turrisé évibrsd
anfractibus, conveis ; suturis profundis; eponanlele t
rali, oblongo-acuté; labro.acuto, … :
Cette espèce , d'assez, grande. taille, ne se, oui set
l'état de noyau,calcaire, Elle est allongée., oblongue.;-turri-
( 187 )
culée, renflée à.sa base. 6 à 8 Tours de spire arrondis, bien
détachés de la suture. Ouverture petite ovale, anguleuse,
Longueur 30 à 35 millim.—— Diam. à la base : 15 mill,
Loc. Fossile à Dax, empltée dans le dépét F4 calcaire
marin, compact, inférieur, qui recouvre la craie, à l'Espe-
ron. CC
Est-elle d’origine marine ? Elle est sans analogue vivant,
a quelque ressemblance avec la Lymnée pointue , de M,
Brongniart. (Ann. Mus. T. 15 pl 1. fig. 11 ).
5. MÉLANIE BRILLANTE, Molonite nitida. Lam.
ce RARE 56 mms AA 36
M. testé subulaté , acutissimé ; nitidè lævissimé ; an-
fractibus planulatis ; aperturd oblongo-elongatd.
Date am, Anis Mus: © 45 ps 432 no 8:— Id. à 8.
ph 60. f: 6, -=Id; Anim. s: vert. & 7 ‘2.8. p.
546.— Desh: 2: n° 9. ps rro. pl. 13 £ ions 14,
= De.Bast, n.°,5..p. B5er7 Gas, PAS: 9 P
Defrance, Dict. se. mat: t..29+..:
Helix subulæ: Brocc. 2. p<,305. tab. " ru ki. |
nl Maine Carre Rens pee 234. pl..5. fig.
MOST
SET pl eermhét: Lee. Catal. |
Turbo subulatus ? Donoy. 5. t, 172,— Wood , pl, 32.
f, 160.
identique de l'espèce d'Italie de Paris, de Bordeaux,
et incontestablement marine. Elle me paraît être aussi Vana-
logue de la Mélanie de Cambassèdés ( Baÿr. ); “qui vit'sur
les cs % 1. Cau dans ses! Golfes FA et de Rtuë
…{]
ten huibiléé) méegét 3 Larbh sipei à éès-
lisse, polie, brillante. 13 à 14 touts' de ‘spire indiqués ‘par
(188 )
üné ligne suturalé peu apparente. L'ouverture est ovale ,
allongée et sinueuse à la base. » bio
Longueur variable : 4 à 8 mill.— Diam. : 1 à 2 mill.
Cette coquille serait-elle l'analogue du Turbo subulé de
Donovañ qui vit sur lés côtes d'Angleterre ?
Loc. Fossile à Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-
Marsac, de Saubrigues, CC. et faluns jaunes de Saint-Paul.
Bordeaux ; environs de Paris, Grignon, Parnes, Mouchy,
Hauteville ( Desh.) , San-Giusto en Italie A+ Brocc. ),
Castel-Arquato (Jan. ). NS al
6. MÉLANIE INCERTAINE, Melania incerta. Nob.
Planche 5, fig. 8,9.
M. testi minim& conico-subulaté , turriti , lævissimä
nitidè polit& ; anfractibus planulatis ; suturis valdè
horisontalibus ; aperturd brevi ovatd. «1
Melania nitida, var. b. parvula. Grat: Tab.
Pasithea aciculata. Lea, contrib, pl. 4: f. 82.
Cette jolie petite Mélanie a de la conformité avec la pré-
cédente , mais elle en diffère en ce qu'elle est moins élan-
cée, plus conoïde. Les traits de la suture ; quoiqu'à peine
apparents, sont horisontaux ; au lieu d'être obliques. L'ou-
verture est également beaucoup plus courte. 10 à 12 tours
de spire.
Longueur : 5 mill.— Diamètre 1. ‘
Espèce marine probablement. Elle paraît être l'analogue
de la Pasithée aciculée de M. Lea.
Loc. Dax. Faluns marins a bblnux de Saint-Paul, 6,
Se trouve dans le terrain tertiaire d’Alabama dans l'Améri-
que Septentrionale ( Lea ).
Ca80)
7: Mia Émis, Melania spina. No.
Planche 5, fig. 6, 7: dt
M. test& parvulissimä , turrilo-aciculaté ; anfractibus
subplanis , niidis , lævigatis ; aperturd ovali. |
Affinis Acteonis spinæ. Nob.
Cette espèce est certainement la plus petite et la plus
grêle du genre. Elle n’a que 2 à 3 millimètres de longueur
sur */, millim. de diamètre. Les tours de spire au nombre
de 7 à 8, sont lisses, brillants et faiblement convexes.
Cette espèce paraît êtré marine. Je ne lui connais à
d’analogue vivant.
Loc. Dax. seed fines en cree lei précédents. F.
Bordeaux.
8. Mérane LACTÉE , ele lactea. Lam.
Planche 5, fig. 10, 11, 12, 13.
M. testé conico-elongatü , turrità , aliquantisper sub-
ventricosä , solid@; anfractibus. convexiusculis ; supe -
rioribus lœvigatis., inferioribus. PES hpe”: striatis.
60. fig. 5. Dante Le Fr EE 7 p-
544. n.°2.— Desh. 2. p.106. n,°.4..pl. 13. f. r,
2.— Defrance , Dict: sc. nat. t. 29: P: ai —
.Grat. Tabl, n.° 95. p. 130.
iBalèu lacteus. Brug. Dict. n.°.45.
Var. B. Testé undiquè lævigata: Desh… |
Turbo politus. Donov:t.:177. ee de Wood ,
pl. 32. fig. 59.
Cette espèce est l’analogue de celle do Mi m Paris ,
mais elle. est constamment beaucoup plus petite. Toujours
aussi on la trouve comme élle dans Je terrain marin, .;°t 1
Fr 108
(190 )
Il s'en suivrait. d'après l'opinion de M. Deshayes,, que
nous adoptons , que c’est une espèce marine et non d'eau
douce. La variété B. ést lisse et brillante et a beaucoup
d’analogie avec la Mélanie tordue dont nous allons parler.
Le Turbo poli de Donovan et de Montagu , qui vit sur les
côtes d'Angleterre paraît être son analogue...
.10 à 12 Tours de spire.
Éongueur : 12 à 15 mill.— Diam. 4 à 6 mill.
Loc, Fossile à Dax, Faluns.jaunes libres de Saint-Paul. C.
Se trouve à Grignon, Copier » Plaisir, Houdan,
Parnes dans le calcaire grossier : à Ermenonyille , Lisy ,
La Chapelle près Senlis, dans le grès marin supérieur.
( Deshayes ).
9. MÉLanrE ToRDuE, Melunia distorta. Defr.
Planche 5, fig. 14.
M. testé conico-subulaté , nitidissimè lævigat@ in axe
arcuaté , aperturd oblongo-acutà ; ere dextro infernè
lineä prominenti terminato.
Defrance , Dict. sc. nat, t. 29. p. ‘368. pau dl
2. p. 1r1. n° 10. pl. XHIL f. 24, 25.
Helix niida. Brocc.
Turbo politus ? Montagu.
Phasianella infleæa. De Blainv. pl. 85. f. 5.
Identique de l'espèce de Paris et d'Italie. Son habitat est
constamment aussi dans le terrain marin de sédiment supé-
rieur , ce qui fait supposer qu’elle est marine. Sa spire se
compose de 9 à 30 tours applatis, lisses, brillants. Le som-
met est arqué dans le sens de l'axe, ce qui | la fait recon-
naître au premier abord.
Longueur : re Éd 7 Dit: 4 will.
Loc. Dax. int-Paul. C. Environs
de Paris, de Dieux à Castel-Arquato en Italie ( Broec;).
On croit que l’analogue vit sur les côtes d'Angleterre.
, (°° )
Genre xx. — JANELLE, JANELLA. Nos.
Gaquille conique , allongée , fuivrioulées dors de: pif
nombreux égalisés. Ouverture ovale | acuminée ‘aux éxtré-
mités; bord. droit tranchant ; columelle simple , évasée:
Une grande cavité ombilicale., à bord aigu.
Annotations.
Je propose’ce nouveau genre et le dédie à M. le profes-
seur Ja, de Parme, naturaliste distingué, membre dé
plusieurs Sociétés savantés d'Europe.
Le genre Janelle est formé aux dépens d'ane’ &oquille
fossile retenue jusqu'ici par-erreur ou par oubli tantôt dans
le genre Bulime, tantôt dans | le | genre Hélice , mais dont les
caractères l'écartent essentiellement de ces deux genres.
Cette coquille généralement connue dans les collections
sous le nom de Bulimus terebellatus ; Lam., se trouve à
l'état-fossile dans presque tous les terrains marins supérieurs
de tous les bassins. Selon Férussac , elle.a son analogue
vivant, mais on ignore sa ous ré ; sp à lon
croie qu'ee‘ést d’origiñe marine.
Jai eru devoir plagër le genre Janetle entre les Mélanies
etes Rissoairés, à raison de sa forme turriculée, conique ,
à tours de spire égalisés , qui la rapprochent des premières,
et à raison de la forme céritoïde de l'ouverture que présen-
tent un grand nombre de Rissoaires. Mais le genre que
jétablis diffère des unes et des autres eme qu'il est pourvu
d’un large et profond ombilic, qui manqué complètement
soit aux Mélanies , soit aux Rissoaires. I né peut non plus
être regardé ni comme un Bulime , ti comme un Pupa,
ni comme ane Hélice, car ces genres sont essentiellement
terrestres ; tandis que la Janelle est ceitäinement marine.
( 192 )
Mon honorable et savant ami, M. Lea, de Philadel-
phie , a créé un genre particulier pour certaines Mélanies
de Lamarck , à test cylindrique et conique, qu'il a nommé
Pasithea , et dans lequel il a placé une très-petite coquille
ombiliquée , dont la forme la rapproche du Bulime tar-
rière ; qui fait le sujet du genre que je propose. En adop-
tant même le genre Pasithea, pour le: Mélanien
dont il s’agit, je ferai remarquer que l'absence de l’ombilic
dans ce groupe , autorise à en exclure lo Pasithée ombi-
liquée ; et dans le cas où cette coquille diffère du véritable
Bulimus Terebellatus , ce serait une seconde espèce à
ajouter au genre Janelle, qe je crois , sur ces motifs,
devoir maintenir.
ESPÈCES.
1. JANELLE TARRIÈRE, Janella terebellata. Nob..
PL 5, fig. 15,16.
J, Testé turrité , conico-elongatà , profundè umbi-
licatä ; umbilico pervio ; infundibuliformi ; anfractibus
convexiusculis , lævissimè splendentibus; verticè.acu-
tissimo ; aperturé ovatä utrinquè acut. iv
Bulimus terebellatus. Lam. Ann, du Mus. tom.4.
p- 291. et tom. 8. pl, 59. fig. 6. (fossilis Pari-
» siensis.)— Id. Anim. sans vert. 6 (2) p.534.
...n.?.8.— Deshayes , Descript. des coq. fossil. des
env.de Paris. t. 2. n.° 4. pl. 9. fig. 1, 2 (optimæ).
“De Férussac,, Dict. class: d'hist.. nat. t. 2.-p.
568.— De Blainville, Dict. des se. nat. Supplém.
p- 122. — De Basterot , Coq. fossil. des.environs
de Bord. p. 23. n.°:1 (fossilis Burdigalensis ).
— Grateloup , Tabl. des coq. fossil.. des. terr. tert.
des environs de Dax, in Bullet. de la Soc. Lin, de
» Bord. tom. 2.-p..98.-n.° 56.(fossilis: aquensis}.
( 193 )
Bulime en tarrière. Bouillet, Catal. des mo fossil,
de l’Auvergne , n.° 25. p. 108 (#}e.. 00
Bulimus terebra vel terebellatus. Lyell et Murchis-
chon (monente cl. Bouillet).
(1) Je regrette infiniment de n’avoir point connu plutôt l’intéres-
sant ouvrage de M. Bouillet, sur les coquilles fossiles de l’Auver-
gne , inséré dans son Catalogue des Mollusques terrestres et flu-
viatiles vivans , qu’il a publié à Clermont, en 1836
Ce savant naturaliste ayant. signalé la plupart des genres, dont
j'ai parlé dans mon dernier Mémoire sur les fossiles des Mollusques
terrestres et fluviatiles , il m’eût été avantageux de mentionner à
Pégard de l'Auvergne, les rapports numériques et comparatifs de
nos coquilles fossiles , ainsi que j’ai coutume de le faire avec aûtant
de soin qu’il m'est possible, pour tous les bassins connus, dont
il existe des désignations ou des descriptions d’espèces. |
J’eusse rendu aussi, bien plus complets, les articles de mon n Mé-
moire , concernant plusieurs espèces dont les analogues existent
dans les terrains d’eau douce du Cantal, telles que Helix nemo-
ralis, Succinea amphibia , Achatina acicula ,: Planorbis cornu ,
Lymnea palustris, Melanopsis buccinoidea , Bulimus lubricus ,
si javais pu citer à l’appui, les découvertes de cet estimable
laborieux observateur , qui a si parfaitemont exploré, l'Auvergne
sous le rapport historique , z00logique et géologique » et en a fait
connaître les richesses dans plusieurs importants ouvrages.
L’excellent Mémoire orné de figures sur les fossiles des faluns de
la Touraine , de M. Dujardin, ne m’étant connu que depuis peu
de temps et n’ayant pu me le procurer encore , jai un sincère regret
aussi de n’avoir pu.en faire mon profit, car je dois, répéter ici
les mêmes réflexions au sujet des fossiles de la Touraine, si ana-
logues avec ceux de Dax, que celles ES je viens de faire pour
ceux du département du Puy-de-
Je saisis avez empressement celte occasion pour témoigner à ces
deux honorables et savants naturalistes , ma part de reconnaissance
: les services qu’ils ont rendu à la See 2718 fossile et à la
Tab j< }
(194 )
Helix terebellatus. Brocchi , Conch. fossil. sénel
tom. 2. p. 304. n°6: ( fossil. subapennina ).
Helix térrebellata Bron , in Catal. Conchyl. de
Cristofori et Jan.
Turbo terebellum. Chemn. 10. t. 165. fig. 1592-
1593 ( Analog. viv.). — Soldani, Testac. t. 19.
f. 95. e. ( Fossil. Jialic. ).
Niso Risso terebellata. Crist. et Jan, Catal eit, sect.
2. pars r. pag. 5. (fossil. Htalic.”).
An Pasithea umbilicata? Lea, conirib. to Geology.
p- 103. pl. 4. f. 85 ( Fossil. Alabamensis ).
Cette coquille est trop connue pour me pente d'en
donner une description.
Longueur : 16 à 78 mill.
Diamètre de la base 6 à 7 mill.
11 Tours de spire : le dernier est anguleux vers la base.
L'analogue vivant de cette coquille existe, d'après M..de
Férussac, qui la croit marine (Dict. class. cité, 2. p. 568).
Antérieurement , Chemnitz paraît avoir eu ‘connaissance de
l'espèce vivante, d'après la figure qu'il en a donhé.
L'abondance dé l'espèce fossile , parmi les couches des
terrains marins tertiaires de tous les bassins, doit la faire
considérer comme une coquille caractéristique de ces ter-
rains. Celle que l'on trouve à Dax existe également dans Les
faluns bleus «et les falans james: siblonneux ; mais elle est
plus fréquente dans ces dérniers. Elle est parfaitement iden-
tique avec celle des environs de Paris , de Bordeaux, de
l'Autriche et du Plaisantin : LES ‘elle n'acquiert
jamais la taille gigantesque de celle d'Italie qui a quelque-
fois, plus d’un pouce de longueur.
L'espèce d'Alabama , dans l'Amérique Séphontrlblinde;
décrite et figurée dans le bel ouvrage de M. Lea, sous le
( 495 )
nom de Pasithea umbilicata ; n'égale :pas au-delà de 5
millim. de hauteur. Est-ce notre Janelle ? ne see 16
pas constituer une espèce particulière?
Loc. Dax. Fossile des-faluns jaunes dibres:de Saint-Paul N
à Cabanes, à Mandillot, au Mainot, à Tuco, etc.:CC. et
des faluns bleus de Saubrigues , de Saint-Jean-de-Marsac. R.
Grignon ( Lam. ), Léognan , Saucats , à Bordeaux ( Bas-
terot); Plaisantin , Castel-Arquato, Sañ/Géininiaté né ar »
dans le calcaire lacustre du Cantal ( Bouillet).
Cart XXIV.— RISSOAIRE (1), RISSO A.
es 7 et Drsmaners. |
Coquille turriculée ou oblongue , x “imperforée À ioags de
spire convexes ou aplatis, le plus souvent sillonnés longitu-
dinalement ou treillissés. Ouverture entière, ovale, obli-
que , anguleuse au sommet, sans plis ni dents , ou quelque-
fois munie à la base d’un court sinus; les deux bords réunis
ou presque réunis. Opercule uni spiré.
HOME
Ce gene dédié à au n Sat naturaliste M. Lies de ge
par MM. de Fréminville et Desmarets, renferme des ço-
quilles si voisines des Mélanies, des Paludines et des, Lit-
torines,, qu'il semblerait naturel de les distribuer dans ces
différents groupes ; mais à limitation de MM. de Blainville,
Michaud et Payraudeau, j'ai cru devoir le maintenir pour
ÿ placer une multitude de petites coquilles fossiles marines,
de forme. variable à surface quelquefois lisse, le plus sou-
vent couvertes de ;sillops longitudinaux ou treillissées., et
Ur) On écrit aussi Rissoa, en français is. ——.
( 196 )
dont l'ouverture ovale , oblique , est tantôt rigoureusement
entière , se rapprochant de celle des Mélanies ou des Palu-
dines, tantôt pourvue d’une courte échancrure ; pareille à
celle des Agathines ou de certaines Cérites.
3 » Die An. on Rissoa , telique je viens de établir ici,
é..en deux sections : la première renfer-
sans: les sers Mélancides ; ; la seconde ; les Buccini-
formes, ou Céritoïdes.
Selon M. de Férussac les Risoaices doivent être envi-
sagées comme un sous-genre des Paludines , placé entre
les Mélanies et les Littorines, et l'on sait que M. Deshayes
les regardant comme des Mélanies marines , il les a réunies
dans la quatrième section de ce genre, dans son bel ouvrage
sur les coquilles fossiles du bassin géologique de Paris.
M. Defrance cite dans son tableau, 15 espèces vivantes
de Rissoaires , ce sont celles qui ont été décrites par MM.
Desmarets , de Fréminvillé et autres conchyliologues. De-
puis, M. Payraudeau en a découvert trois espèces , dans
l'ile de Corse; et M. Michaud en a fait connaître 16 nou-
velles espèces vivantes, douze de la Méditerranée , les
quatre autres des mers des pays chauds. À ce compte, il en
existerait 34 espèces qui vivent actuellement, 15 espèces
Méditerranéennes , ce qui est digne de remarque. Mais il
st à croire qu'il y er à encore un plus grand nombre dans
nos mers d'Europe.
Les terrains tertiaires ne sont pas les males recèlent
des Rissoaires : on en découvre aussi dans la formation
oolitique ou calcaire jurassique ; mais en° bien moindre
abondance. Jusqu'ici on n'en cite’ que 4 espèces , apparte-
nant à ce dernier terrain ( grande Obolite de il
et qui ont été signalées par M. Sowerby.…
- Le bassin tertiaire de Paris en renferme 6 espèces fossiles ’
d'aprls M. Deshayes. M. De Basterot en a signalé quatre
espèces dans le calcaire grossier des environs de Bordeaux.
( 197 )°
Nos terrains m'en ont donné 19 espèces provenant toutes
des faluns libres, mélangées sien les autres ee
marines.
Entre ce nombre , il en est i a as du hnée de la
Gironde , 3 dé celui de Paris, 1 d'Italie, et, 4 espèces
vivantes tuer. Les neuf autres m'ont ve non
décrites.
ESPÈCES.
* Longitudinaliter sulcatæ , vel éme
1. Rassoaraz Me De he A Bast
». lus Eydire DENNRS » fig. —— F 66 50
« *'eurréto - SET à PÈRE, or
suleat ; ; strüts minoribus recurvis ; labro dextro pro-
ductiore, margine incrassato.
De Bast. n.° 1. p. 37.— Grat. Tabl. n. ° 7.
Melania cochlearella. Lam. Ann. Mus. t. 4, n.e 10.
p- 432. — Fossil. de Paris, n.° 10.— Vélin. n.c
…. 18..fig. 14..— Anim. s.;vert. 7.n.° 10. p. 546.
…..-Deshayes, 2.p. 117:n.°21. pl. 14. f.a3 à 17.
= Defrance, Dict: des sc. nat. t. 29.—Deshayes,
Dict. Encycl. 3. n.° 7. p. 890.— Dujardin, fossi-
les de la Touraine.
Variet. À. testé subconicä. Nob. fig. 17., 18.»
B. test, elongatä:; costs RE ÉORERR TE Nob.
18e 150% Bge pion 208! cv
-C. basi rimes sulcidi Nobe/ 2 ds};
ï 22 ; 28:
58 a1100D. testé Sn iitonl Nob. À #$ ri.
elles de sic environs Les Paris. Forme céri-
ie turriculée. ;
4 (198 )
- 6 à 8 Tours de spire sill itudinalement ; ouver
ture oblique, assez grande, ethemilieulée à la mir wa
droite épaisse , arrondie , saillante , marginée.
Longueur :5 7 mill.— Diam. 2 à.3 mill.
La: variété a, est allongée: ayant les ES verticaux ,
l'ouverture oblique assez petite.
La variété b. est remarquable par ses côtes dralopn
La variété c. est rude , tronquée au sommet , ayant la
base du dernier tour de ee sanprhalement et profon-
dément sillonnée:
La variété d. est la aus “sé sa forme est conique ; 2
l'ouverture est grande ; surface subtreillissée
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de fsinciadle CC.
Environs de Bordeaux ; de Paris, Grignon, Courtagnon ,
Parnes , dans le calcaire grossier Desh. Lam. ). Faluns de
la Touraine (Dujardin ).
Vivante dans les mers des Indes { mon cabinet. ).
* RISSOAIRE DE Graresour, fisioa Grateloupi. De Bast.
Planche. 5, fig. 28.
R. testà ovato-conicé ; verticaliter costatà | subtilis-
simè, versùs basim'striatä ; costis supernè eminentiori-
bus; aperturæ sinu ‘subcanaliculato ; tué incrassato
ets marginalo.
De Bast. n.° 4. p. 3 _ Là Da siege Dict.
* Melania dubia. Lam. 7. ue ps 1547.
Coquille bucciniforme , ovale; conique, épaisse, chargée
de côtes longitudinales:, cllttée arrondies qui s’effacent
ou disparaissent presque entièrement à la base du dernier
tour. En cet endroit, on distingue avee le $écours d'une
loupe; quelques stries ‘extrêmement. fines | et: rapprochées.
Ouverture ovoïde , oblique , terminée par un cort simus
( 199 }
légèrement recourbé. Le: bord.droit est. demi-cireulaire et
bordé à! l'extérieur. 5 Tours de spire applatis'au sommet,
scalariformes , bien détachés de la suture.
Longueur :, 7 à g mill. — Diamètre : 4. à 5 mill.
Cette espèce a de si grands rapports avec la Mélanie
douteuse de Lamarck, que je n'hésite pas à la regarder
comme étant son analogue.
Loc. Fossile à à Dax. Falons ) Le rs einer de Saint-
Paul. 2.
Environs de Bordeaux ( De Bast. ); Pontchartrain
{ Defrance ).
wr: dÂ
3. Fe FA) Hieape epstellais, Nob.…
ju Pi +, fig 39, 30, 31. le H9Q (D XHRI br
R: test& turritd., ne ie Re transversim.sub-
striaté , ultimo anfractu varicoso, supremo açulor;
aperturd oblongé, utrinquè acutà ; labro subdentato.
Bulimus costellatus. Grat. Tabl. n.° 60.
Bulimus varicosus. Defr; Diet: cit.
Variet. A. 4estä costellaté sublævigatä. Nob. fig. 29,30.
Variet. B. testé varicosd. transversim striatd. fig. 31.
re Rissoa varicosa ? Bast, n.° 3. pl. x. f. 2.
Cette espèce un peu douteuse et jusqu'ici confondue
parmi | les Bulimes, se trouve mieux placée avec les Rissoai+
res. Elle a aussi quelques rapports avec les. Phasianelles:
Son test, est. turriculé de forme céritoïde et composé. de
9 tours de spire un peu Conyexes- Les deux derniers présen+
tent à la surface quelques côtes longitudinales. qui ressem-
blent à des varices.
« Hanteur : 8 m mill., suis" À 204
Grand diamètre ses : 3 mil.
(206 )
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint - Paul.
Cabanes , Mainot, Mandillot, Tuco, Labernadère. C.
Bordeaux.
Ne se rencontre jamais dans les falans Mens.
À. RiSsOAIRE PUSILLE , Rissoa pusilla, Nob.
Planche 5, fig. 32, 33.
R. testé parvuld, turrité » longitudinaliter striatä ;
striis sinuosis ; aperturd ovatä.
Grat. Tabl. n.° 100. p. 132.
An Turbo pusillus ? Brocc.
Très-petite coquille turriculée couverte de sillons longi-
tudinaux un peu sinueux. Six tours de spire arrondis.
ss 3 mill. — Diamètre : 1 mill,
oc: Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul.
2. “re
5. Rissoare NAINE, Rissoa nana. Nob.
Planche 5 ; Gg. 26, 27.
R. testä minimé, conico-elongaté , turritä , supernè
verticaliter subcostatä ; costis lævibus ; sphmuré magnä,
ovaté ; ‘4er use incrassato.
Cette espèce ‘st conique allongée , turriculée ;
les tours de spire au nombre de 6 à 7; sont convexes,
longitudinalement striés ; les'stries’ soniti à ! peine’ apparentes
dans le dernier. L'ouverture est ovale » ample , eu égard à
la petitesse de la coquille: Le bord drôit est ea demi-
circulaire, et crassiuscule.
Longueur : 4 à 5 mill.— Diamètre : 1 mill. 4 *
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de otre À.
Bordeaux.
{ 207 )
6. Brosse": BULIME, pe bulimoides. Nob.
Planche 5, fig. 34, 35.
R. testà parvul& ovato-conic4, abbreviaté , longitu-
dinaliter costaté ; stris transversis subtilissimis inter-
costalibus ad basim ; aperturé& subrotundd ; labro dextro
crassiusculo.
Grat. Tabl. n.° 101. p. 132.
An Bulimus turbinatus ? Lam. 9. n.° 12.
An Turbo Lachesis ? De Bast. n.°3. p. 26. pl. 1. fig. 4.
Petite coquille ovale-conique , raccourcie , composée de
5 à 6 tours de spire convexés, dont le détiar égale la
totalité des autres. Ils sont chargés de côtes verticales ,
entre lesquelles on aperçoit à peine, vers la base de la
coquille , de très-fines stries. L'ouverture est arrondie, en-
tièré ; le bord droit épaissi, extérieurement marginé.
Longueur : 3 mill.— Diamètre : 2 mill.
Cette espèce a une grande analogie par ses caractères
avec le Bulime turbiné fossile de Lamarck, qu'on trouve
à Pontchartrain , et avec le Turbo Lachesis, de M. de Bas-
terot; mais il m'a paru tant différer par sa petite taille, que
malgré mon soupcon de le regarder comme l'analogue de
ces coquilles , je le maintiens comme espèce particulière.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. C.
** Transversim sulcatæ.
7. RissoarRE PLANAxOÏDE, Rissoa planaxoides. Desm.
Planche 5, fig. 36, 37, 38, 39.
R. testé conico-turrité , transversim sulcaté ; aper-
turé ovat basi vix canaliculaté ; labro dextro incras-
sato ; columell& lamellosé. 4
( 202 )
ue buccinalis. Grat. n.0 99. p. 132.
Non Melania buccinalis. Desh. n.° 18.
Non etiam Bulimus buccinalis. Lam. n.° 11.
Var, B. Aperturd majore , angustä: Nob. fig. 38,
Rissoa macrostoma. Desmarest et Fréminvile.
Var. C. Aperturd miajore ; labra dentieulato. Nob.
fig. 39.
Cette coquille ressemble par sa forme et la taille à la
Rissoaire cuilleronne , mais elle en diffère essentiellement
en ce qu’elle n’est nullement sillonnée verticalement , mais
bien en travers. Elle offre 6 tours ge. spise FREE se
guer la suture, à raison des Ass transverses qui se con-
fondent avec elle. L'ouverture est ovale , oblique terminée
à la base par une très-courte échancrure canalifère. Le
bord droit est épais, ayant quelques stries à l’intérieur.
Longueur : 5 mill.— Diamètre : 2 millim. :/,
La variété B. est reconnaissable à l'ampleur de Fouver-
ture : c'est le Rissoa macrostoma, de MM. de Fréminville
ct Desmarest. Elle ne me semble pas devoir constituer une
espèce particulière. La variété C. se fait remarquer par la
petitesse de l’ouverture et par des CRAN à la partie
interne du bord droit.
Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. C.
Vivante dans la Méditerranée ?
= ##t Cancellatæ.
8. RissoamE menu, Rissoa perpusilla. Nob.
Planche 5, fig. 40, 41.
R, testé parvulé , turrito-elongaté , striato-cantel-
latä ; aperturé ovali; peristomate simplici; anfractibus
convexis.
(: 203 ).
Grat. Tabl. n.o 103, p. 133.
Turbo pusillus ? Brocc. pl. 6. f. 5.
Affinis Rissoæ cimicis. var. b. Bast, n.e 2.
Cette jolie petite espèce, bien distincte , est conique
allongée , turriculée | composée de 7 à 8 tours de spire
convexes finement striés en travers. Les stries sont croisées
par d’autres stries peu apparentes , longitudinales , légère-
ment arquées vers la ligne suturale. Ouverture ovale, pres-
que ronde , le bord, droit, simple et tranchant.
Longueur : 4 à 5 mill.— Diam. + mill. 4
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux des dépôts du
Mainot ; de Cabanes, à Saint-Paul. CC. Bordeaux.
9. RiSsoARE ÉLÉGANTE , Rissoa elegans. Nob.
: Planche 5, fig. 42, 43.
R. testé turrito-elongaté , longitudinaliter ac décus-
saûm striaté striis transversis tenuissimis intersthitiali-
bus ; anfractibus convexis , apertur& ovatä; labro acuto.
Cette élégante espèce est turriculée , longitudinalement
sillonnée ; les sillons sont légèrement sinueux. Ils sont c croisés
délicates et serrées. L’ verte est ovale; le bord droit
semi-circulaire. 8 à 9 tours de spire légèrement arrondis.
Longueur : 6 à 7 mill.— Diamètre : 2 mill.
Je ne connais point d’analogue vivant ni fossile.
Loc. Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-Marsac. À.
10. Rissoarne pe Dax, Rissoa aquensis. Nob:
Planche 5, fig. #4, 45, 46.
R. tésté. turrité, elongaté, stris transversis 4€ cos
tellis verticalibus eleganter decussaté ; aperturé ovaié,
papyraced ; anfractibus convexiusculis.
( 204 )
Kissoa clathrata. Grat. Tabl, n.° 104,
Non Rissoa decussata. Desh.
Je n’ai point conservé le nom de Rissoa clathrata à
cette charmante espèce ; à raison de la Rissoa decussata
avec laquelle on ne doit point la confondre. Rien de plus
élégant que le réseau treillissé qui résulte de la combinaison
des côtes perpendiculaires, extrêmement délicates et des
stries transverses, qui couvrent la surface de cette coquille.
Les tours de spire au nombre de 5 à 6, sont arrondis, le
sommet est aigu. L'ouverture est ovale , presque ronde,
assez évasée ; le bord droit est très-mince et tranchant.
Longueur : 3 mill.— Diamètre : 1 mill, ‘4
Cette coquille n'a point d’analogue vivant ni fossile ,
connu.
Loc. Dax. Faluns bleus du riche dépôt du Tartas à
Gaas. C.
11. RISSOATRE TREILLISSÉE , Rissoa decussata.
Planche 5, fig. 47, 48, 49, 50.
R. testä conoideo-turrité ; striis transversis et costulis
verticalibus decussatis ; apertur& basi effusä.
Melania decussata. Desh. n.° 13. p- 112. pl. XIV,
fig. 9, 10.
Bulimus decussatus. Lam. 7. n.° 13. p. 537.
Id. Ann. du Muss. t. 4. p. 294.
Var. b. Testä minore, striis costisque pronos,
Nob. fig. 48.
c. Testà parvulé obovatd. fig. 49.
d. Testä elongatä. Nob. fig. 50.
Cette espèce est l’analogue de la Melania decussata des
environs de Paris. Elle est composée de 7 à 8-tours de spire
subconvexes, treillissés. L'ouverture est assez Emate, à tid
droit évasé vers la base.
( 205 }
Longueur : 5 à 6 mill.— Diamètre : 2 mill.
La variété b. est très-petite, conoide, trés“ délicate et
comme granuleuse.
La variété c. est aussi fort petite, mais presque ovale.
La variété d. est allongée.
Loc. Fossile à Dax. Faluns libres du dépot de Mainot et
de Cabanes. À.
Se trouve dans le calcaire grossier à Hauteville, à Val-
mondois et dans le grès marin supérieur , à Louvres et à
la Chapelle , près Senlis ( Desh. ).
12. RissoArRE cAnCELLÉE, Rissoa cancellata. Desm.
Planche 5, fig. 51, 52.
R. testä parv&, ovali-ventricosä , brevi, longitudina -
liter et transversim striaté ; anfractibus quinis ; labro
tenuiter marginalo , iniüs sulcato.
Desmarest , Bull. des sc. de la Soc. Phil. de Paris,
1814. pag. 8. n.° 7. pl. 1. f. 5.
Payraud, Catal. p. 111: n.° 239,
An Turbo cancellatus ? Lam. 7. n.° 33.
Analogue de l'espèce vivante.
Cette espèce paraît n'être qu’une modification du Rissoa
cimex. Elle a la même taille , la même forme et est treillissée
à la surface ; mais elle diffère en ce que l’intérieur de l’ou-
verture est sillonnée , tandis que celle du Æissoa cimex
est lisse.
Loc. Dax. Bordeaux.
L'espèce. vivante se trouve sur les plages de la Méditer-
rannée ( Payraudeau ).
Le Turbo cancellatus habite les côtes granitiques dans
les trous que l'Océan arrose , depuis Saint-Malo jusqu’à Brest
( Beudant. ).
( 206 )
43. RissOAIRE PUNAISE, Rissoa cimezx. Bast.
Planche 5 , fig. 53, 54, 55, 56,
R. testé abbreviatä , conico-oblongé , cancellat ; cos-
tellis veriticaliter sinuosis ; striis transversis ; aperturd
subovali ; labro dextro incrassato , intùs aliquandè sub-
ntato
De Basterot, n.° 2. p. 27.— Defrarice, Dict. sc. nat.
+
see Ve Brocc. 2. p. 363. pl. 6. . 3
Bulimus decussatus. var. Lam. 7. p. 537. n,° 13.
An Rissoa cancellata ? Frém. Bull. Soc. Phil. 1814.
Cette petite espèce se rapproche beaucoup de la Rissoaire
treïllissée , dont elle n’est peut-être qu’une variété. Néan-
moins elle est beaucoup plus raccourcie et point turriculée.
Sa longueur totale est d'environ 3 millimètres.sur près de
2 mill. à la base. Elle est formée de 4 à 5 tours. de spire
treillissés et comme granuleux. La bouche est oyale , pres-
que ronde , évasée , le bord droit épaissi et légèrement denté
à Potécient dans lé individus adultes.
Cette espèce a son analogue vivant sur les côtes de la
Méditerranée et de l'Adriatique. On la trouve aussi en
Iialie.
Loc, Dax. Faluns jaunes sablonneux des dépôts de Caba-
nes, de Mandillot , de Tuco , de Mainot , à BCP CC.
Se trouve à BodEnse ( Bus +5 à Monte-Biancano , près
Bologne et dans l'ile d'Ischia ( Brocc.)
14. RissoarRe DE Monraqu , Rissoa Montagui. Payr.
Planche 5, fig. 57, 58.
R. testä minimd, ventricosä , longitudinaliter costatä
et transversim striaté ; anfractibus quinis , nodulosis ;
aperturé oblongé ; labro acuto intùs sulcato.
7)
Payraud. Catal. n.e 240. p. 111. pl. V. f. 13, 14.
Affinis Rissoæ cancellatæ , ac R. cimici.
Analogue de l'espèce vivante dans la Méditerranée.
L'organisation de la superficie est on ne peut plus élégante.
On y remarque des côtes longitudinales dans les intervalles
desquelles sont des stries transverses régulières , d’une finesse
extrême. La base du dernier tour est sillonnée. Un rang de
petits enfoncements en circonscrit la eirconférence,
Loc. Dax. Falüns bleus de Gaas. R. L'espèce vivante se
trouve sûr les côtes d'Ajaccio , de spé les îles Lavezi
: Cavallo (Payr. }. à
45. re déni ire nes Michaud. ;
4 * Planche 8, fig. 89, 60,
R. testé parvul ; solidä , ovatä , subcanaliculatà,
longitudinaliter transversimque sulcaté ; sulcis æqui-
distantibus ; anfractibus quinis convexis , aperturä obo-
vaté ; labro märginato extùs crenuluio , intùs obsoletè
striato.
Rissoa nn Miel: Tomb: du genre Rissoa.
n°40. p. 15, pli ts fr, 2,
Cette Rissoaire me paraît étré le véritable analogue de
Vespèce vivante qu'on trouve sur les côtes de la Méditer-
ranée , et décrite par M. Michaud. Elle est voisine du Turbo
cancellatus, Lam. ( Rissoa cancellata. Desmiar. p. 8. n.°
7. pl 1. f. 5). Maïs elle est toujours plus coùrte , plus petite,
ns ventrue ; sa suture est as profonde , les toürs de
spire plus étagés.
Loc. Dax. Faluns ; jaunes de Saint-Paul. Île de Corse:
Cette, Agde ( Michaud ).
( 208 )
16. Rissoarre 1NTeRmÉDIAIRE , Rissoa intermedia. Nob.
Planche 5, fig. 61,62.
À. testé abbreviaté , parvulé, turritä, subcancellatä ;
aperturd ovali, basi subcanaliculaté ; labro dextro
Grat. Tabl. n.° 105. p. 134.
Très-petite coquille conique-allongée , turriculée , légè-
rement treillissée.. Les stries transverses à peine marquées.
6 tours de spire très-peu convexes. Ouverture ovale , oblon-
gue, le bord droit mince et tranchant ; la trace d’un très-
petit canal à la base columellaire. ”
Longueur : 2 mill. />— Diamètre : 1 mill.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux du Mainot à Saint-
Paul. À.
*X4* Lœvigatæ.
47. Rissoame BRILLANTE Rissoa nitida. Nob.
Planche 5, fig. 63, 64, 65, 66.
R. testé parvulé, conico-elongatä, lævissimä , nitidä ;
aperturd ampl& oblongé ; labro incrassato, intùs mar-
ginato ; anfractibus subplanulatis ; spir4 acutà.
Grat. Tabl, n.° 106, p. 134.
Affinis Melanie incertæ. Nob.
Var. b. Testä lacteä , opacä. fig, 65.
c. Aperturd trigonali. fig. 66.
Cette jolie petite espèce est facilement reconnaissable à
sa forme conique allongée , à sa surface lisse et brillante, à
son ouverture assez ample ayant le bord droit semi-cireu-
laire, évasé à sa base et marginé intérieurement, Six tours
de spire presque aplatis, le sommet très-aigu. La variété b.
est de même taille, lisse, mais non brillante,
( 20
Longueur : 3 à 4 mill.— Diamètre : 1 mill. :4..
Loc. Dax. Faluns bleus de Gaas. 2.
18. Rissoamme ne Bosc, Rissoa Boscii. Payraudeaa.
Planche 5, fig. 67, 68.
R. Testé minimé , elongaté , lævigatd, nitid4, nived ;
anfractibus convexiusculis ; aperturé ovali.
Payraudeau, Catal. descript. n.° 241, p- 112. pl. V.
8: 15, 16.
Cette coquille fossile me paraît être l’analogue de l'espèce
qui est vivante sur les bords de la Méditerranée. Elle a été
décrite par M. Payraudeau ; seulement elle est plus petite ,
mais elle est formée comme elle de g à 10 tours de spire
d'an blanc pur ; lisses, luisants ; l'ouverture est ovale assez
grande, la lèvre rt simple et aiguë.
Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. Bofisant.
Vivante dans les golfes de la Corse (Payraudeau).
19. RISSOAïRE TÉRÉBRALE, Rissoa terebralis. Nob.
Planche 5, fig. 69, 70.
R. testé minimä conico-aciculaté , lævigaté ; REA
tibus planulatis ; apice obtuso ; apertur4 angusté ; labro
acuto; columellà sinuosé basi, subcaniculatà.
Petite coquille de forme conique allongée aciculée , lisse,
composée de 6 à 7 tours de spire aplatis. Ouverture ovale,
oblique , anguleuse, ayant un petit sinus vers la base colu-
mellaire ,| ce qui rapproche cette espèce des Vis ou des
Cérites.
Longueur : 4 à 5 mill,— Diamètre 1 mill.
Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. €.
( 210 )
RÉSUMÉ vts RAPPORTS NUMÉRIQUES entre les espèces
fossiles des Mollusques Mélaniens , du bassin de
l'Adour, et les espèces actuellement vivantes.
MÉLANIENS.
1. Mévame. — 9 espèces, (5 nouvelles ), 2 analog. vivants.
2. JANELLE. — 1 mpece —— analogue vivant.
08
3. Rissoaime — 19 espèces ( 10 nouvelles), 7 analog. vivants.
Torar : 3 genres, 19 espèces, dont 15 eg et 10
ayant leurs analogues vivants.
ADDENDA.
Page 102, ajoutez à la fin des annotations concernant
»
le genre Janelle , l'observation suivante qui a été omise :
« On voit figurer aussi dans lé Catalogue de MM. de Cris-
tofori et Jan, de Parme, la même coquille sous la dénémi-
nation générique de Viso-Risso. Ignorant sur quels prinei-
pes elle a été établie et quel en est l’auteur, on me par-
donnera de ne l'avoir point adoptéé »..
OBSERVATION.
Il est de mon devoir , pour éviter toute contestation pénible,
de prévenir que môn dernier Mémoire sur les Cotüilles fossiles des
Mollusques Lerresires et fluviatiles, les Mémoires qui ont précédé
et ceux qui suivront , faisant suite à ma Conemvioocir FOSSILE s du
bassin de D Adour, wétant que lès dév ,
accompagnés d’annotations , de descri us et de figures
Prodrome intitulé Taszeau ps coquilles fossiles des irralie ter-
tiaires ( faluns ), des environs de Dax , dont la publication a com-
mencé en 1827 et fini en Avril 1835 ( voyez Actes de la Société
Linnéenne de Bordeaux }, et dans lequel j'ai consigné le plus
grand nombre de mes découvertes sur les Univalves , les déno-
minations dont je me suis servi pour les désigner, m’appartiennent
de droit , sauf à en reconnaître la priorité aux naturalistes qui pour-
taient la réclamer avec justice,
Figures.
I.
2...
3.
4.
5.
6.
9:
(211)
EXPLICATION DE LA PLANCHE V.”
MÉLANIE À PETITES CÔTES, Melania costel-
lata. Lam
Grandeur naturelle
MÉLanIE oRNÉE, Melania ornata. Nob..….
Baie MATE.
… Grandeur ÊTES
MÉLANIE AURICULE, Melania auricula. Nob.
Grandeur naturelle.
MÉLanie BRILLANTE , Melaria nés: ee
Grandeur
MÉLANIE ÉPINE , Melania pin Do:
SE naturelle, a
La même éspèce grossie.
Mét lan ta. Nob
Grandeur naturelle.
La même grossie,
Mévanie er Melania lactea. Lam...
eur Gstewile
Id. grossie.
Id. Variété b. lisse. Desk... + Grand: natur.
La variété b. grossie.
Pages,
184,
. 188,
189 ÿ
14. : MÉLANE ronDuE , Melania distorta: Defr. ro ,
Gréidath naturehlé.
N.os
(252 )
Figures.
15. JANELLE TARRIERE , Janella terebellata.
Nob
Grandeur naturelle.
16. L'ouverture de la bouche grossie.
17. Rissoare cuiLLERoNNE , Rissoa cochlea-
Pages,
192,
197 »
POUR, Di. ice
Grandeur naturelle... Variété a.
subconoïde.
18. La même coquille grossie.
19. 1d..…..…. Variété b. allongée. Grand. nat.
20. La variété b. grossie.
21,22. 1d..... Variété c. bistriée. Grand. nat.
23. La variété c. grossie.
4. bin Variété d. subcancellée, Grandeur
naturelle
25. La variété d. grossie.
26. HRüissoatRe NaAIE, Rissoa nana. Nob..…...…,
Grandeur naturelle.
A7. : TR. grossie.
28. Rissoaime pe GRATELOUP, Rissoa Grate-
loupi. De Bast...….….
Grandeur naturelle.
29, 30. RissoaiE coTeLée , Rissoa costellata.
Nob.…..
31. Id... Var. b. variqueuse. Grandeur nat.
32. Rissoame pusiice , Rissoa pusilla. Nob.
Grandeur naturelle.
33. La même grossie.
34. Rassoame pucrme, Rissoa bulimoides. Nob.
Grandeur naturelle,
200,
198;
Var. a. lisse. Grandéur naturelle... :
200,
201,
{ 213 )
Figures: Pages ;
35. La même grossie.
36. RissoaiRe PLANAxOIDE, Rissoa plsta:n0s
s. Desm. …….......... 207,
Grandeur naturelle.
37. La même espèce grossie.
38. Id... variété b. macrostome. Grossie.
39. Id... variété c. Grossie.
40. Rissoame menur, Rissoa perpusilla: Nob. 202,
Grandeur naturelle.
ft: La même Bros)
42. RissoaIRE ÉLÉGANTE, Rissoa sé Nob. 203,
Grandeur mon hs 4
43. La même espèce grossie,®#"0%2 À bises LA
44. Rissoame DE Dax, Rissoa Auris Nob. 203,
‘Grandeur naturelle.
45, 46. La même grossie.
47. RissoaiRE TREILLISSÉE , Rissoa decussata. 204,
Grandeur naturelle.
48. Id... variété b. grossie.
49. Id... variété c. grossie. A.
50. Id... variété d. grossie. Hebo moe mi
5r Rissoarme CANCELLÉE , Rissoa oellsés.
Desmarets. 205,
Grandeur naturelle.
52. La même grossie.
53. Rissoaire punaAIsE , Rissoa cimex. Bast.... 206,
. Grandeur naturelle.
54. La même Coquille grossie.
55. Id... variété b. de grandeur naturelle.
56. La même variété grossie.
onTAGU , Rissoa Montagui. 206,
CES
; Nos
10.
11:
14,
à
(214)
Figures. Pages,
58. La même grossie.
“5g. Rissoaise GRÉNELéE , ARssoa crenulata,
: Michaud. .…... 207,
Grandeur naturelle, sé
60. La même espèce grossie, +.
Gr. RissoAIRE INTERMÉDIAIRE, Rissoa interme-
dia. Nob:......…. 208,
Grandeur naturelle.
62. La même grossie.
63. RissoAIRE BRILLANTE, Rissoa Fees 4 Nob.…. 208,
_. Grandeur naturelle.
64. La même grossie.
65. Id... variété b. grossie.
66. Id... variété c. grossie. .
67. Rissoune De Bosc, Rissoa Bosci. Payr. 209,
Grandeur naturelle. #
68. La même ille
69. RissoarRe TÉRÉBRALE ; Bitros terebralis.
«. Nob:,.... 209,
Grandir naturelle.
70. La même grossie. |
GRATELOUP.
ours
ss $ ai, : ”
RE
CN RE -
Hi ee TT.
ù "gs
N.os
15.
17
J.-L. LAPORTE ; Editeur responsable.
Try. Lithe da Naveduul, rues des Ayres, 18.
VINGT ET UNIÈME
FÊTE LINNÉENNE.
En vertu de l'article VI de ses Statuts, approuvés
donnance royale, datée de Saint-Cloud, le 18
Juin 182
, la Société Linnéenne a célébré sa fête , fixée ,
sans renvoi , au prernier Jeudi qui suit celle de SilnteSbdns
Baptiste.
Ainsi le Jeudi, 28 Juin 1838, toutes les dispositions
nécessaires ayant été prises par MM. les commissaires
nommés pour cet effet dans la séance générale du 8, la
Société s’est réunie, à 5 heures du matin , dans le local des
expositions agricoles de M. Ha/lié, son trésorier. À 5 heu-
res et demie, le Directeur a indiqué , sauf les modifications
que le mauvais temps pourrait y apporter, le plan des tra-
vaux de la journée,
MM. le baron d'Hombres-Firmas, correspondant de
l'Institut, ancien maire d’Alais, correspondant de la Société:
Yabbé Labrousse, curé de Saint-Morillon {Gironde}; le
D Barbe, aussi correspondants ; Charles Laterrade , mem
du Comice central agricole de Bordeaux ; Charles Pauly,
élève qui a obtena le premier prix de description au cours
de Botanique de M. Laterrade, et le a Alfred de
Kercado assistaient à la fête.
(2)
A 6 heures, une embarcation , préparée par les soins de
M. Hallié, a recu la Société et les personnes invitées ; mais
ce n'est qu'avec la pluie et l'orage qu'on a traversé le
fleuve et qu'on est arrivé sur la rive droite, au bourg de.la
Bastide.
L'Entre-deux-Mers a été parcouru avec rapidité. À peine
. cinq-quarts d'heures s'étaient écoulés depuis le départ de la
Bastide , qu’on est descendu de voiture sur les bords de la
Dordogne, dont la traversée s'est affectuée par l’un des
bateaux de passage , et une embarcation de M. le comte de
Kercado.
La station que la Société devait faire au port de Cubzac,
a été prolongée par une pluie forte et continue.
Ce n'est qu'à dix heures que l’on a pu commencer les
excursions. Quatre divisions devaient être établies et se
rendre : la première , en longeant la rive droite de la Dor-
dogne ; la deuxième, le pied de la côte; la troisième, en
suivant un chemin intermédiaire ; et la quatrième, par la
voie la plus directe au Domaine de Beau-Soleil. Mais les
retards occasionnés le matin par la pluie et le mauvais état
des chemins qui en était la conséquence , on fait renoncer à
ce plan. On s'est transporté au vieux château , dit des Qua-
tre Fils d’Aymon, qui a été visité jusqu’à la cime, et pen-
dant que la section de Géologie y continuait ses observa-
tions, on a parcouru une partie du plateau de Cubzac.
On y a rencontré la Garance , Rubia tinctorum (1), et en
si grande quantité sur les bordures des champs et ‘dans les
vignes , que, sans les informations qui ont été prises à ce
sujet, on aurait pu croire que c'était les restes d'une
ancienne culture.
On s'est dirigé ensuite par le chemin le plus direct vers
(1) Flore Bordelaise , pas. 137.
C#)
la propriété de M. le comte de Kercado , et les recherches
commencaient à être fractueuses , lorsqu'une pluie battante
est venue les rendre plus difficiles ; et s’est opposée à ce que
la séance se tint en plein air. Elle a eu lieu dans l’une des
salles du château de Beau-Soleil. Le portrait de Linné, cou-
ronné de Prænanthes pulchra (1), était placé au-dessus
du fauteuil, et des vases de fleurs ornaient le bureau.
À Midi, le thermomètre de Réaumur, exposition da nord,
marquait :
A l'extérieur du lieu de la Séance. . . 15.0
Ro PauMiat.. 5 cabanon rx Su AE:
À'la este. 420820, He oh Et. & eu
A;Bovdeamss ; 0055.26, ee Dar Lou
A Narbonne, . . on à Jan PAR
À Coslédaà (Basses - Pyrénées). H4.,58..F8H49
M. Ch. Des Moulins, ex-président , ayant été placé à
la droite, et M. le baron d'Hombres-Firmas, à la gauche du
fauteuil, le Directeur, M. Laterrade, a ouvert la Séance
par ces paroles :
Messieurs ,
« Déjà la Fête Linnéenne compte trois semaines d'an-
nées, mais déjà aussi cette Fête scientifique et champêtre ,
antérieure aux congrès et aux comicés , réunions auxquelles
élle semble avoir préludé, à fait le tour du monde, puis-
qu’elle a été célébrée à la Martinique et à Cayenne , à Paris
et à Montpellier, dans la Haute-Vienne et sur les Pyré-
nées , sous le ciel brûlant du Sénégal et dans le nord de la
fertile Italie , sous les camphriers de Maurice et aux pieds
des volcans de Bourbon , enfin jusque sur les montagnes
bleues de la Nouvelle Hollande !.… Et aujourd’hui elle vient
(1) Crepis pulchra. Flore Bordelaise , pag. 379.
(4)
se reposer pour ainsi dire, sur la rive droite de la Dordogne,
en face des riches cultures de l’Entre-deux-Mers , non loin
des bords de Lille où la célébrait naguère, avec notre
ami, le docteur Moyne, un estimable collègue, feu le
marquis de Rabar, dont nous sentons encore si vivement
la perte, enfin, dans ce: Domaine où nous donne asile,
notre honorable confrère, M. le comte de Kercado, chez
lequel nous avons déjà célébré cette fête, à Gradignan et
à Quinsac».
« Nous ne dirons que deux mots des excursions de
l'année. Votre zélé correspondant, M. Chantelat , continue
les siennes à la Teste. Nous devons à M. Testas, pharma-
cien , la découverte d’une jolie mousse, nouvelle pour la
Flore , le Weissia verticillata, de Schuart, dans une
grotte, près de Langoiran. Dans une tournée que nous
avons faite à Castelnau , en Médoc, dans les premiers jours
de ce mois (du 3 au 5 Juin ), nous avons recueilli le Xæleria
albescens, le Lupinus varius et l’Anemone pulsatilla ,
encore fleurie. Nous avons vu très-commune, et dans toute
‘sa beauté, sur les bords du Déès, la fougère royale Os-
munda regalis , et pendant plus de demi-heure, nous avons
marché sur de larges tapis du Muguet de Mai, Convallaria
majalis , si rare dans les autres parties du département, et
nous avons trouvé dans les bois, le Ranunculus nemorosus,
déjà signalé à Saint-Julien, par notre savant ami, M. Ch.
Des Moulins. Ajoutons que nous avons vu un superbe
champ de Colza ».
« Si le climat brülant du Sénégal n'eût fait parmi nos
correspondants , une nouvelle victime du zèle pour la
science, nous aurions à vous entretenir des riches excursions
de notre collègue, M. Heudelot , qui a assisté souvent à nos
Séances et à la mémoire duquel nous donnerons en ce
moment un souvenir et des regrets ! ».
(5)
« Je m'arrête, Messieurs , pour commencer à remplir la
tâche que vous m'avez confiée, celle de vous présenter le
précis de vos travaux en Botanique , depuis la fondation de
la Société jusqu’à la seconde fête décennale » . :
Ici, M. Laterrade remonte à l'origine de l'étude de la Bo-
tanique à Bordeaux , et il en suit l'histoire jusqu'au 25 Juin
1818, époque de la fondation de la fête. Ce précis historique
n'est que la première partie du travail qu'il vient d'annoncer.
Une lettre de M. l'abbé Blatairou, titulaire de la
Société, professeur au grand séminaire et à la faculté de
Théologie , annonce les regrets qu'il éprouve de ce que ses
“occupations ne lui permettent pas d'assister à la solennité
champêtre.
On dépose sur le bureau diverses brochures, parmi les-
quelles sont la deuxième et la troisième livraison du Tome
X des Actes de la Société.
M. le D: Henry Burguet, secrétaire du Conseil, lit
un mémoire intitulé : De la nécessité des recherches
microscopiques dans les maladies occasionnées par les
insectes.
sation , faite sur les Pyrénées , par M. J. Labarrère, corres-
pondant. ( Voyez l'Ami des Champs , page 257, 1838).
M. Dumoulin aîné, archiviste, parle des principaux
auteurs anciens et modernes , qui se sont occupés de Bota-
nique. Cette lecture , entièrement appropriée à la solennité,
a rappelé des faits bien intéressants pour la science.
M. le baron d'Hombres-Firmas, lit un extrait de ses
recherches sur les baromètres vivants, travail dont il a été
fait hommage à la Société et qui a été renvoyé au rapport,
(6)
M. le comte de Kercado, Vun des vice-présidents,
communique le résultat de ses observations, sur une nou- .
velle espèce d’oie de la Chine, qu’il a soigneusement élevée.
Ensuite il communique un mémoire de M. Darracq , phar-
macien, correspondant , sur le Canard trapu.
M. Charies Des Moulins , titulaire , ex-président de la
Société , fait diverses communications relatives à la Botani-
que et à d’autres branches de l’histoire naturelle. Il lit une
lettre de M. Léon Dufour , une autre de M. Michaud,
correspondants ; et ensuite il présente un rapport sur les
excursions de la matinée.
L'Hirondelle , pièce de poésie (voyez page 268 ), de M. :
Godefroi Hugon, membre auditeur, lue par M. Æallié,
a terminé agréablement la Séance.
Après le banquet qui a eu lieu au château , la pluie qui
n'avait pas discontinué et qui tombait encore avec plus de
force , n’a pas permis de reprendre les excursions , même
dans l’intérieur du domaine.
Aussi. la plupart des membres, montés sur diverses
embarcations, parties des bords du domaine , se sont portés
4
directement à Saint-Vincent, sur la rive gauche de la.
Dordogne , où ils ont été bientôt rejoints par une division , à
la tête de laquelle était le Directeur , et qui avait passé par
Cubzac, où elle n’a pu presque rien recueillir.
Du village de Saint-Vincent , la Société est revenue à
Bordeaux où elle est arrivée à huit heures du soir. La jour-
née n’a pas été perdue pour $es travaux, mais ils ont été
bien plus pénibles et bien moins fructeux que si elle eût
été, comme c’est assez l'ordinaire à cette époque , favori-
sée par Le beau temps.
F7
NOTE des plantes les plus remarquables observées dans
les excursions ; par M. Cu. Des Mouzis.
Chrysanthemum inodorum , sur le port, à Saint-Vin-
cent ; Chenopodium hybridum , sur le chemin de Cubzac ;
Ammi majus, ammi glaucifolium, dans les champs;
Artemisia absinthium , sinapis arvensis, sinapis alba,
papaver argemone , au vieux château ; Rubia tinctorum ,
allium sphœrocephalon , sur le plateau du château et dans
les broussailles qui le bordent; Stachys palustris, myrio-
phyllum verticillatum, myriophyllum spicatum, dans
les fossés de Cubzac; Prænanthes pulchra, sur les bords
des fossés; Apium graveclens , dans les lieux humides ;
Reseda luteola, sur les bords de la route; Galega officina-
lis, dans les lieux bas.
Les nouvelles parvenues à la Société , par sa correspon-
dance , prouvent que le temps a été généralement mauvais,
le 28 Juin dernier à Pauillac , à Paris et dans les Pyrénées ;
la pluie n'a pu permettre de faire aucune excursion. Cepen-
dant il n’en a pas été de même à Narbonne.
IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE , A BORDEAUX.
Ta
DE
LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE BORDEAUX.
N.° 53. — 4.7 NovemBre 1838.
ZOOLOGIE.
IX. Nore sur le rétablissement de l'Ancylus spina-
rosæ. Drar., dans la classe des Mollusques.
Je recus hier les 2.me et 3.me Livraisons des Actes de la
Société Linnéenne de Bordeaux , où est inséré l'extrait
d'un Mémoire sur l’Ancylus spina-rosæ.
Dans cet écrit, M. Brécy critique une petite note que
j'inscrivis à la fin du Genre Ancyle de mon complément ;
note écrite dans le seul but de faire disparaître de ce Genre
un corps qui n'appartient pas aux Mollusques, d’après l'avis
de nos premiers Malacologistes, MM. de Férussac, Des-
hayes, Ch. Des Moulins et autres que je consultai dans cette
occurrence.
Je ne décidai pas, ainsi que le prétend M. Brécy; et il
est facile de sen convaincre, en lisant le texte transcrit par
cet auteur lui-même , je ne décidai pas, dis-je, si le corps
ou l'être dont il est question , est l’os d’un poisson , la cap-
sule d’une graine ou un crustacé. Je connais trop bien mon
1
(216 })
ignorance dans ces diverses branches de l'histoire naturelle,
pour me permettre de juger un fait que je reconnais être
au-dessus de mes forces ; je pensai cependant alors, laissant
aux hommes spéciaux le soin et le droit de décider cette
question , je pensai, dis-je, que mes études conchyliologi-
ques pouvaient m'autoriser à exclure de cette classe d'ani-
maux , un être qui ne me paraît pas lui appartenir.
Je ne me suis donc point établi le juge des opinions di-
vergentes , j'ai encore moins nié son existence zoologique,
lorsque j'ai articulé purement et simplement que ce n’était
point une coquille. Dans cette circonstance , je n'ai fait
qu’exprimer mon opinion que j'avais eu soin d'appuyer de
celle des savants naturalistes qui avaient bien voulu me
communiquer leur conviction à cet égard.
Feu de Férussac , en me montrant son soi-disant Ancylus
spina-rosæ , convint avec moi qu'il s'était trompé et que
son erreur venait de la ressemblance qu'il avait remarquée
entre la forme de cet objet et celle de la coquille d'un An-
cyle (il n’en avait point observé l'animal) , mais il m'aflirma
que depuis, il avait acquis la certitude qu'il appartenait à an
Entomastracé.
M. Deshayes fit la même assertion ; il l'a sanctionnée dans
son article Ancyle de FEncyclopédie méthodique.
H se pourrait que l'objet décrit par M. Brécÿ ne fut pas le
même que celui qui me fut présenté par M. de Férussac et
qui a été décrit par Draparnaud ; cependant lun et l'autre
ont été rencontrés dans les environs de Moissac , ils parais-
sent se ressembler tellement, que l’on peut avoir de fortes
présomptions pour croire à l'identité ; si cependant j'étais
dans l'erreur , s'il n’en était pas ainsi, ne me serait-il pas
permis, aussi, de mon côté, de trouver étonnant que M.
Brécy ait jugé un peu légèrement la question, en rétablis-
sant à priori, l'espèce qui fait l’objet de cette polémique,
(217)
avant surtout, d'avoir acquis la certitude que c’est bien Îa
même espèce qu'avait découvert d’Audebart et qui servit de
type à Draparnaud.
D'un autre côté, ne serait-il pas possible , que ce dernier
s'en fût rapporté sans trop d'examen et avec confiance, à la
décision d’un naturaliste de la trempe de Férussac ; dans
cette hypothèse, n'ayant point les moyens d'en observer
l'animal , Draparnaud aurait pa commettre une erreur et ce
qui me porterait à le croire, c'est qu’il aurait fait disparaître
plus tard de sa collection une espèce qui ne s’y trouve plus.
En effet, depuis la publication , de mon complément,
ayant à cœur de vérifier un fait qui semblait encore douteux
pour quelques naturalistes, je me mis en relation avec
M. Ziégler, conservateur du Muséum impérial et royal
d'Autriche , où existe intégralement la collection de Drapar-
naud , et je priai ce savant naturaliste d'examiner avec soin
la collection du célèbre auteur francais et de vouloir bien
me communiquer l’Ancylus spina-rosæ de cette collec-
tion. M. Ziégler s'empressa de se rendre à ma demande ; il
me transmit le 16 Mars 1835 , dix individus d'une petite
variété. C’est de cette hs nil . Boubée a fair son
Ancylus rupicosa , de notre Ancylus fluviatilis , qu'il
regardait comme l'espèce que je lui réclamais ; ces coquilles
avaient été prises au lac Veldes, en Carniole.
On doit penser, que grand fut mon étonnement et
combien ma conviction s’accrût relativement à la non exis-
tence de l’Ancylus , spina-rosæ dans la classe des Mollus-
es. É
Avec des documents aussi incertains d’une part, et des
données aussi incomplètes d'autre part , comment admettre ,
du moins pour le moment, l'espèce qui fait l'objet de cette
note, alors surtout, que des anatomistes du premier mérite,
sont d'un avis contraire.
(218)
Si, humble fantassin , jai paru émettre un tant soit peu
cavalièrement, une opinion qui semble étonner M. Brécy ;
en ce qu’elle diffère de la sienne, ne pourrait-on pas être
autorisé à croire , aussi , que cet auteur estimable aurait pu
être induit en erreur par l’analogie de forme qui existe
entre certaines espèces de Cypris et la coquille d’une An-
cyle ? Lorsqu'on saura surtout, que n’ayant pu en étudier.
l'animal, des observateurs instruits ont pu prendre le Cypris
Jfaba, pour une petite Cyclade.
M. Brécy, dans son Mémoire, dit que c’est sur Soie
individus , qui lui furent envoyés par M. Barbe, qu'il a fait
ses dessins et sa description ; il avoue qu'il n’a pas observé
minutieusement l'animal de son Ancyle ; cependant il certi-
fie qu’il est noirätre, gélatineux et transparent, carac=
tères qui peuvent s'appliquer à certains Entomostracés , et
alors, ce que cet auteur regarde comme le jeune animal de
l’Ancyle épineux ; ne peut-il pas appartenir à cette classe
d'animaux ( 1), puisqu'il semblerait d’après l'extrait de son
Mémoire ; qu'il a examiné séparément , et l’animal et la
coquille.
M. Brécy avance encore , et ses figures ne laissent aucun
doute à cet égard, que « sa coquille offre deux particularités
» fort remarquables et d’un caractère constant : la première
» est une pièce (on pourrait dire une partie ) en forme de
» visière de casque placée à sa partie antérieure, creusée en-
» dessous ; etc.; la deuxième, est une espèce de bourrelet
» dont le développement occupe les deux tiers ( du bord)
» de son pourtour , etc., circonstance qui détruit toute
» propension à en faire la charnière d’une Bivalve ».
Il'est vrai, et j'aime à en convenir avec M. Brécy, que la
première particularité est fort remarquable en ce qu'elle indi-
(1) Lam. A. s. v. Tom. 5, page 123, art. BRANGHIOPODES FRANGÉS.
( 219
que un caractère qui n’a pas encore été établi, du moins
que je sache, dans le genre Ancyle.
Je conviens encore avec notre savant antagoniste, que la
deuxième particularité peut très-bien détruire l’idée qu’on
pourrait avoir d'en faire la charnière d’une bivalve d’Acé-
. Phale ; mais cette particularité , qu'on n’a pas encore obser-
vée dans les véritables Ancyles dont les bords sont très-
simples (1), ne permet-elle pas de supposer que ce pour-
rait être le test d'une bivalve d'ENTOMosTRAGÉ (2).
Les découvertes de M. Brécy et son opinion pouvant
faire paraître encore douteux un fait qui semblait jugé de-
-puis long-temps, il-serait urgent, dans l'intérêt de la science,
que ce savant et zélé naturaliste complétät ses observations
-et étudiât avec force l’animal de son Ancyle. Il serait aussi
à désirer qu’il mît les Malacologistes à. même de vérifier et
constater l'exactitude de ses découvertes en leur transmet-
tant quelques sujets pourvus de l’animal ; pour mon compte
particulier , je lui serais très-reconnaissant s’il avait l'obli-
geance de se rendre à mon invitation ; ear personne, plus
que moi, ne désire arriver jusqu’à la vérité et acquérir cette
conviction, si nécessaire en histoire naturelle. Je lui. de-
mande, toutefois, la permission de différer de réintégrer
dans. la. classe des Mollusques , l’Ancylus spina-rosæ , jus-
qu’à ce que de nouvelles observations aient pu me donner
la preuve incontestable que c’est bien là sa véritable place.
Je ne puis point douter des talens de M, Brécy, mais je puis
-croire qu'il s’est trompé dans l'exactitude du fait qu’il avance.
Beaupreau , le 11 Août 1838.
G. Micnaun.
Cap.ve Adj.t-Maj., au 10. de ligne.
(1) Jen “hip: s. vert. Tom. 6 (2), page 25. Caractère du
genre AN
(2 je - SE 5, _— 123. Genre Cyrpris.
( 220 )
ENTOMOLOGIE.
—62—
X. Lévmorrères des environs de Bordeaux ; par
M7 Tu.”° RoGer.
A Miss les Membres de La Société Linnéenne de
Bordeaux,
Messieurs ,
J'ai l'honneur de vous adresser mon travail sur les Lépi-
dopières des environs de Bordeaux. Vous auriez sans doute
désiré qu'il eût compris ceux de tout le département; mais
je n’ai pu le faire, et vous reconnaîtrez aisément que cela
était hors de mon pourvoir.
Mes excursions , non plus que celles des autres Entomo-
logistes de Bordeaux, ne se sont jamais étendues au-delà d’un
rayon de deux ou trois lieues ; c’est-à-dire, qu’à l'exception
d’une partie du canton de Bourg, où des liaisons de famille
m'ont souvent appelé, je n’ai exploré, pendant plus de trente
ans, que les communes de Bruges, le Bouscat, Caudéran,
Mérignac, Pessac, Talence et Bègles, sur la rive gauche
de la Garonne ; et celles de Bassens, Lormont, Cenon,
Floirac et Boulliae , sur la rive droite.
Il est bien vrai que la diversité de ces lieux, la différence
de leurs terrains , de leurs sites et conséquemment celle de
leurs productions , ont dû me permettre de réunir une assez
grande variété de Lépidoptères pour que leur ensemble pût,
en quelque sorte , représenter les espèces du département.
Mais lorsque lon reconnaît que plusieurs Lépidoptères ,
habitant l’une des rives, ne se retrouvent plus sur l’autre ;
bien plus, que sur la même rive, dans des terrains identi-
(224 )
ques, dont l'aspect de la végétation est le même , une loca-
lité vous offre, parfois, des espèces que vous ne trouvez
dans aucune autre; on peut être entrainé à conclure, qu’en
explorant avec soin tout le département , le catalogue que
je vous présente , pourrait être considérablement enrichi.
Je ne doute nullement, par exemple, qu'un Entomo-
logiste expérimenté qui pourrait parcourir avec soin, pendant
une année, les bords de la mer et du bassin d'Arcachon,
ne dût l'augmenter non seulement de beaucoup d'espèces
dont l'existence , dans notre département , est ignorée ,
mais aussi d’une foule d'espèces inédites. Et si l’on se repré-
sente le contraste de la végétation de ce littoral ayee celle
de nos environs , si l’on songe à ses dunes, à ses vastes
forêts et semis de pins, à ses interminables bruyères , on
conviendra que mon opinion n’est pas déraisonnable.
Cependant , Messieurs , personne encore n’a exploré ce
littoral : car, on ne peut compter quelques rares et courtes
excursions qui y ont été faites , et pendant plusieurs des-
quelles les circonstances atmosphériques n’ont permis au-
eune recherche.
Heureux donc, l'entomologiste qui, libre du joug des
affaires, pourra s'y aller confiner. J'ose lui prédire de
grands succès , et les remereîments flatieurs de tous ses
collègues.
Les insectes de tous les ordres étaient autrefois si abon-
dants aux environs de Bordeaux, qu'il arrivait maintes fois,
aux entomologistes d'être obligés d'abandonner leurs recher-
ches , faute d'assez de boîtes pour contenir ce qu'ils pou-
vaient recueillir. Leur quantité a progressivement diminué
depuis 1815, et de telle manière qu'aujourd'hui il arrive
de quitter la chasse par dégoût de ne rien trouver.
Il est à remarquer que ce n’est pas le nombre des espèces
qui a diminué : toutes celles qui étaient connues alors se
( 222 )
retrouvent encore, et nous en prenons même, annuelle-
ment , qui n'avaient pas été découvertes à-cette époque. Ce
sont les individus de chaque espèce dont le nombre s’est
éclairei , au point qu’on ne les prend plus qu’isolément.
Point de doute que cette pénurie ne doive être attribuée
à l'accroissement de la culture de la vigne. Quant, en
1815, la mer fut ouverte à nos vaisseaux , nos vins trouvè-
rent d’abord un débouché si grand , qu’il sembla à nos pro-
priétaires que leur sol ne pourrait plus suffire à la consomi-
mation. Il en résulta que tout dut faire place à la vigne.
Bois, taillis , landes, bruyères , tout fut coupé , arraché,
labouré, et dans cette dévastation quelle immensité d’in-
sectes ont dû périr !
‘Toutefois ; les choses ne furent pas comme les proprié-
taires l'avaient pensé. Leur enthousiasme se calma, et ils
nous ont laissé assez de bois, de taillis, de landes et de
bruyères, pour que notre département puisse encore être
cité pour 2e variété de ses sn celle de ses + sig
mr fai. ue
O
Ladies UUILS
Nous y lrosvots ; indépeudatinient des ARE a NI
propres à la France centrale, plusieurs espèces qui appar-
tiennent au Nord, d’autres au Languedoc et à la Provence,
quelques-unes, enfin , qui habitent les pays les plus chauds
et les plus lointains. Ces dernières font généralement partie
de quelques genres des Hétérocères dans lesquels les indi-
vidus des deux sexes sont également doués d’une grande
puissance de vol , comme, par exemple, chez les Sphinx et
quelques autres genres dépuittiéé de l'ancien genre Moc-
tuelle. Une seule exception se présente pourtant ici, et
c’est l'Euchelia pulchra qui nous l'offre : ce lépidoptère ,
comme ceux des genres Eymidia et Lithosia appartenant
à la même tribu, a le vol lourd et ne peut aller bien loin ,
sans être forcé * se reposer,
(38 )
La méthode de M. le docteur Boisduval étant usitée dans
toute la France, c’est celle que j'ai suivie pour la nomen-
-clature de nos Lépidoptères. Malheureusement, ce que ce
savant entomologiste a publié, ne présente encore que des
fragments de la méthode générale qu'il a promise , et dont
le 1. volume seulement a paru au commencement de
1836. J'ai donc été forcé de prendre pour guide son Ta-
bleau méthodique des Lépidopières d'Europe, publié
en 1829.
Agréez, Messieurs, etc.
Tu.re Rocer.
LEPIDOPTÈRES DES ENVIRONS DE BORDEAUX ;
par feu Tu. Rocer.
Des quatre Genres européens, qui entrent dans la pre-
mière tribu, celle des Paritronines ( Papilionides ), le
premier seulement, le genre Papilio , habite le département
de la Gironde et n’y comprend que deux espèces :
Papilio podalyrius, propre à la partie méridionale et
tempérée de l’Europe, ne se rencontre plus au de-là du
5o° degré de latitude.
Papilio Machaon ; répandu dans toute l'Europe.
Dans la deuxième tribu, les Prérines ( Pierides ) , nous
possédons les cinq genres Leucophasia, Pieris , Antho-
charis, Rhodocera et Colias.
Leucophasia sinapis , est commune à toute l’Europe
ainsi que les espèces du genre suivant :
Pieris cratægi, P. brassicæ, P. rapæ , P. napi et
P. daplidice.
Anthocharis cardamines , aussi, de toute l'Europe , se
trouve ici depuis le milieu d’Avril jusqu’à la fin de Juin. En
Avril et Mai, nous la prenons dans les taillis des parties
(224 )
élevées et dans ceux des landes , tandis qu'en Juin on ne la
rencontre plus que dans les terrains d’alluvion des bords du
fleuve.
Anthocharis belia, tès-commun en Mars et Avril dans
notre département , est une espèce méridionale qui ne dé-
passe guère le 50° de latitude. Elle disparaît vers le milieu
d’Avril pour être remplacée, dès le commencement de Maï,
par :
Anth. ausonia , encore plus méridionale puisqu'elle me
dépasse pas le 45°. Cette Anthocharis , recherchée par les
entomologistes, n’est pas partout abondante , elle l’est seu-
lement dans quelques localités. Sur les côteaux de Cenon,
Bassens et Bourg , on la rencontre en grande quantité dans
les jachères couvertes d’une petite crucifère , ainsi que dans
les jeunes vignes. -
Rhodocera rhamni, est à peu près toute l'année, en
Europe. Sa variété R. cleopatra , que nous recevons du
Languedoc et de la Provence , a, dit-on, été trouvée du
côté de Créon.
Colias edusa et C. hiale , de toute l'Europe, sont très-
abondantes dans notre département, particulièrement sur
les côteaux et dans les vallons de l’Entre-deux-Mers et du
canton de Bourg. Nous trouvons aussi dans les mêmes loca-
lités, mais assez rarement, C. kelice, considérée par plu-
sieurs auteurs comme une variété de C. edusa. ®
La tribu des Lycæxnes, nous offre les genres T'hecla,
Polyommatus , Lycæna et Argus.
Thecla betulæ de toute l'Europe, se trouve dans toutes
les localités des environs de Bordeaux , mais peu fréquem-
ment dans les graves , tandis qu’il est abondant dans les
palus des bords de la Garonne.
Thecla pruni, très-rare, a été trouvé deux fois, dans la
commune de Floirac.
(225 )
Les Th. æsculi, Lynceus, FF. album, quercus et
rubi sont communs et de toute l’Europe , à l'exception
d’Æsculi qui est une espèce méridionale.
Le genre Polyommatus , contient quatre espèces qui
sont : Phlæas, Hippothoe, Gordius et Xanthe. Le premier
et le dernier sont de toute l'Europe. Æippothoe est propre
au littoral de la France occidentale et se trouve aussi.en
Angleterre, Nous le voyons en assez grande quantité dans
les prairies marécageuses où les Iris et une espèce d'Innla
croissent abondamment. Gordius , est une espèce méri-
dionale, très-commune sur le thym et le serpolet, dans les
clairières des taillis de nos graves.
Le genre Lycæna ne nous donne que es
L. telicanus et L. bæticus. La première est méridionale et
RR. dans le département. Nous l'avons prise deux fois, à
Bourg et à Cenon. Elle nous arrive souvent dans les envois
de Lépidoptères du Sénégal.
Le genre Argus , le dernier de la tribu des Lycœnides,
est l’un de ceux qui nous offre le plus grand nombre d’espè-
ces ; nous en possédons quatorze :
Argus hylas, Amyntas, Ægon, Calliopis ; Agestis ,
Alexis, Adonis, Corydon, Alsus, Acis, Argiolus,
Cyllarus , Alcon et Arion.
Ces espèces sont assez généralement répandues; cepen-
dant Arion, Adonis et Corydon habitent principalement
les côteaux, Cyllarus les bois , et Alcon, ne se trouvent
que dans les semis de pins, là, où le terrain est humide.
Les belles variétés des Corydon 9 et Adonis ©, la der-
nière figurée par Hubner , sous le nom de Ceronus , sont
assez abondantes à Cenon, Floirac, Boulliac, et vraisem-
blablement sur tous les côteaux de la rive droite du fleuve.
La seule espèce de la tribu des Eaxanipess qui ait jusqu'à
présent été trouvée en Europe, Nemeobius lucina , habite
( 226 )
les bois de Pessac et Mérignac , mais n’y est pas abondante :
on en rencontre quelques rares individus en Avril, et un plus
grand nombre en Juin.
Dans la tribu des NympxariDes, nous avons les genres
Limenitis, Apatura, Argynnis, Melitea et Vanessa.
Limenitis camilla, espèce méridionale , ne dépasse
guère, au nord , les limites de notre département. Sa con-
génère, L. sibylla , qui habite le nord et qui commence là,
où cesse L. camilla , a été trouvée, dit-on, près de Saint-
Émilion.
Apatura Ilia, est la seule espèce de ce genre que nous
possédions. Elle est très-commune dans nos marais, ainsi
que ses variétés Clytie et Zris-metis.
Les espèces du genre Argynnis, sont plus nombreuses.
Nous en trouvons sept : Selene , Dia, Lathonia, très-abon-
dantes partout ; Aglaya , Adippe , assez rares dans nos
bois ; Paphia , commune dans quelques localités, et Pan-
dora, espèce méridionale , RR. dans nos environs, et qui
ndant se prend en assez grande quantité à Royan et à
La Rochelle, eu Juillet.
Dans le genre Melitea , nous avons les pe : suivantes :
Artensis, Cinxia, Didyma, Phæbe, Dictynna, Athalia
et Parthenie. Une seule est rare dans notre département ,
tandis quelle se trouve fréquemment dans le nord de la
France : c'est Dictynna.
Les Vanessa cardui, Atalanta, Antiopa, Polychlo-
ros, C. album, abondent plus ou moins dans les diverses
localités. Les #. Jo et urticæ, autrefois très-communes
aussi , ont disparu pendant plus de vingt ans et n’ont com-
meucé à reparaître que depuis deux étés, encore sont-elles
RRR. Il serait difficile d’assigner une cause à un fait aussi
remarquable, Les orties, qui nourrissent les chenilles de ces
deux espèces , n’ont jamais cessé d’être très-abondantes ; les
(227)
inondations qui auraient pu détruire ces chenilles grégeaires,
n'atteignent pas les bordures élevées de nos marais où on
les trouvait en grande quantité. Il est donc vraisemblable
qu'une circonstance météorologique , dont on ne peut pré-
ciser la nature , a pu, seule, amener cette disparition.
La tribu des Saryrines ne nous offre que deux genres :
le genre Arge et le genre Satyrus. Nous n'avons qu'une
seule espèce du premier A4rge galathea, très-commune,
au mois de Juin ; tandis que nous trouvons, au moins,
quinze espèces du second. Ce sont les Satyrus briseis,
Hærmione, Fauna, Phædra, Semele, Arethusa, Titho-
nus, Janira, Hypperanthus, Mæra, ct vomi
Pamphilus, OEdippus et Arcanius.
Le Satyrus OEdippus , le seul rare, est: une espèce
orientale que l’on ne recevait que du Piémont , de la Hon-
grie et de l'Autriche. Elle a été découverte, depuis peu
d'années, dans la commune de Labrède où elle n'est pas
abondante.
Il nous a été dit que le Satyrus Dejanira, qui appartient
au nord de la France , et le Satyrus Circe, qui habite la
Provence et le Languedoc, avaient été pris, le premier sur
la rive droite de la Dordogne, le second dans les environs
de Créon; mais, n’en ayant aucune certitude , nous n’avons
pas cru devoir les ajouter aux quinze espèces précitées.
Dans la tribu des HespéRines , nous avons les quatre genres
suivants : Syrichtus, Thanaos, Steropes et Hesperia.
Les Syrichtus Malvæ, Fritillum, Alveolus et Sao , sont
les seules espèces que possède notre département. La der-
nière se rencontre bien moins fréquemment que les autres
qui sont communes à toute l’Europe.
Le genre Thanaos , ne nous offre qu'une espèce qui
appartient aussi à presque toute l'Europe ; c'est Thanaos
Tages.
( 228 )
Le Steropes Aracinthus, espèce septentrionale , est la
seule de ce genre que nous possédions. Jusqu'à ce jour elle
à échappé aux recherches des entomologistes bordelais; et,
si nous ne l’avions eue vivante , prise dans l’intérieur même
de notre ville, nous n'aurions pas osé pen sur nous d’en
faire mention.
Dans le genre D ports , nous avons seulement trois
espèces : Sylvanus , Linea, Acteon. Nous croyons que
Acteon, moins commune que les autres , est une espèce
méridionale.
Ici, finissent les Lépidoptères composant la première
grande division , connus autrefois sous le nom de Diurnes ,
et aujourd’hui sous celui de Ropalocères.
* La seconde grande division, celle des Hétérocères ,
comprend les Crépusculaires et les Nocturnes des ancien-
nes méthodes.
Ces changements de dénominations, que l'on doit éviter
le plus possible sous peine d’embrouiller les nomenclatures
et de hérisser de difficultés , l'étude si attrayante d’ailleurs,
des sciences naturelles, sont ici rationnels , puisqu'un grand
nombre de Lépidoptères, qui faisaient partie des Crépuscu-
laires, et des Nocturnes , ne volent qu’en plein jour et
sous le soleil le plus brûlant. Tels sont les Zygœnes, les
Macroglosses, etc.
Les Hétérocères, comprennent , dans la méthode que
nous avons suivie, un grand nombre de tribus dont nous
ne relaterons que les dix-huit premières : nos occupations
ne nous ayant pas encore permis d'étudier avec soin les
Lépidoptères qui composent les dernières.
La première tribu , celles des SÉsiarREs (sesiariæ}), est
composée des genres Thyris et Sesia.
Nous n'avons que la Thyris fenestrina. Ce joli Lépidop-
tère n’est pas très-rare dans nos environs. Il se prend sur les
( 2:
hièbles si abondants au bas des côteaux de Floirac et de
Boulliac , à la fin de Juin et au commencement de Juillet.
C’est une espèce de la France méridionale et qui vraisem-
blablement ne dépasse pas la Loire.
Dans le genre Sesia, nous signalerons seulement cinq
espèces , bien que nous en possédions un plus grand nom-
bre. La délicatesse des Sesia, la difficulté de les prendre
sans les décolorer , ne permettent pas toujours de distinguer
les différences iégiées qui les caractérisent , et nous ne
voudrions pas indiquer , comme les possédant , des espèces
sur lesquelles nous aurions des doutes.
Les Sesia mutillæformis et Chrysidiformis , se trouvent
fréquemment sur les hièbles. Spheciformis, est rare et ne
se prend guère que sur les nié pins. Apiformis, se ren-
contre parfois sur les jeunes saules dans l'intérieur desquels
il paraît que vit sa chenille. Enfin, Culiciformis, est abon-
dante dans certaines localités de nos marais, dans les champs
en jachères.
La tribu des Spmnerdes ( Sphingidi ), nous offre les
genres Macroglossa, Ptérogon , Père , Acherontia et
Smerinthus.
Nous avons les Matropioise Juci ormis, Bombytlifor-
mis et Stellatarum , communes en
Le Pterogon Ænotheræ , propre au midi de la France.
Les Sphinx celerio, Elpenor, Porcellus, Lineata,
Euphorbia, Convolvuli, Ligustri et Pinastri. Tous abon-
dants à l’exception de Celerio qui est très-rare et qui est
une espèce tout-à-fait méridionale , puisque elle nous arrive
dans les envois du Sénégal et des Indes orientales.
Le Sphinx Neriü a aussi été trouvé plusieurs fois dans
notre département , mais nous ne croyons pas qu'il lhabite.
On ne l'a obtenu que de chenilles trouvées chez les jar-
diniers pépiniéristes , et qui provenaient vraisemblablement
( 230 })
. d'œufs impatés avec les plants de laurier-rose que les mar-
chands gênois nous apportent dans le mois de Mars.
L'Acherontia Atropos est ici très-abondante, comme
dans presque tout l’ancien continent.
Nous trouvons communément les Smerinthus tiliæ,
populi et ocellata , +espines nent sie en
Eur. é
Dans . tribu des Zacompes nous n'avons que les genres
Zygæna et Procris.
Les Zygæna Minos, Sarpedon, Trifollii, filipendule,
Peucedani et fausta sont les seules de ce genre que nous
possédions. Trifollii et filipendulæ ‘sont très-communes ,
tandis que les quatre autres ne se rencontrent qu'isolément ,
dans quelques localités privilégiées , et sont méridionales.
Les Procris statices et Pruni sont abondantes dans toutes
nos prairies , et infausta ne l’est guère moins sur les haies
d’aubépine , dans les communes de Pessac et de Mérignac.
Ici se terminaient les Crépusculaires.
La tribu des Cméconaimes ( Chelonarii ) contient 5
genres Emydia, Euchelia, Lithosia, Callimorpha et
Chelonia qui sont tous dans notre département. -
Les Eymidia candida, cribrum et grammica sont assez
répandues dans nos diverses localités, mais les deux pre-
mières habitent plus pariquliérement les côteaux de l’Entre-
deux-Mers.
L’Euchelia Jacobeæ est très-commune.
L'Euchelia pulchra, espèce méridionale, on pourrait
même dire intertropicale, puisque nous la récevons des Indes
orientales et du Sénégal aussi bien que de Montpellier, se
trouve , mais rarement, sur les côteaux, aux environs ‘de
Créon , ainsi que dans le canton de Bourg, où nous l'avons
prise nous-mêmes.
Les Lithosia quadra, Griseola, complana, depressa,
( 231 )
mesomela, ancilla, rosea et murina se trouvent fréquem-
ment, surtout griseola, complana et murina qui vie
jusques dans nos maisons se brûler à la chandelle, dans es
mois de Juillet et Août.
Lithosia muscerda , bien plus rare , a été prise plusieurs
fois sur les haies au bas des côtes de Floirac et de Boulliac.
Cette espèce est indiquée par les auteurs, comme venant
d'Allemagne.
Le genre Cullimorpha nous offre volent deux es-
pèces : : dominula et hera. La première n'est pas commune,
mais la seconde se voit partout en été.
Le genre Chelonia, le. dernier de cette de. est bien
plus abondant en espèces. Nous trouvons les suivantes :
Russula, purpurea, aulica, villica, caja, hebe, fuli-
ginosa, mendica , menthastri, lubricipeda, parmi les-
quelles aulica , hebe et lubricipeda sont seules rares.
La tribu des Psyempes ( Psychidæ ) ne contient qu'un
genre , le genre Psyche dont nous possédons plusieurs es-
pèces; mais l'extrême analogie de ces petits lépidoptères
entr'eux, jointe à l'obscurité de leur synonymie, ne nous per-
mettant pas de décider, d’une manière certaine, quelles
sont celles de ces espèces que nous trouvons, nous nous
abstiendrons de les mentionner.
La tribu des Bomeyaxs ( Bombycini ) se compose, dans
notre département, des genres Lyparis, Orgya, Pygæra,
Lasiocampa, Bombyx et Saturnia, qui nous offrent les
espèces suivantes :
Les Liparis V.-nigrum, chrysorrhæa, auriflua, salicis
et dispar; F.-nigrum est seul rare et se trouve sur les chênes.
Orgya antiqua très-abondante, O. gonostigma rare ;
O. coryli et pudibunda assez communes.
Pygera bucephala et anachoreta abondent aussi par:
tout. Curtula est plus rare; et reclusa. ne se trouve que
2
( 232 }
_ de loin en loin, encore faut-il, pour l'avoir, élever sa che-
nille qui se nourrit sur les peupliers et les saules de nos ter-
rains de graves.
Lasiocampa populifolia , quercifolia, pini, prunt et
PS sont des espèces plus ou moins rares, que l’on
tre peu souvent à l’état parfait et dont il faut élever
Be chénilles. Z . populifolia était autrefois fort rare dans
les collections, et son prix cs a 20 ” A fr. la paire,
dans les catalogues tes de France
et d'Alemape! sivioidet elle est plus épis et nest
plus qu’une bonne espèce. S'est-t-elle multipliée, ou ses
mœurs étant mieux connues , parvient-on plus facilement à
la trouver? C’est une question que nous n’entreprendrons
pas de décider. 3
- Les Bombyx trifoli, quercus, rubi, processionea ,
pityocampa, populi, cratægi , everia, lanestris et neus-
tria habitent notre département. Ils y sont présque tous
abondants; maïs populi, cratægi, everia et lanestris ne
peuvent être obtenus qu'en élevant leurs chenilles. C'est dans
ce genre que se trouvent les espèces dont les chenilles font le
plus de dégâts à nos forêts et à nos jardins. Neustria dévaste
nos arbres fruitiers à un tel point, que dans certaines années,
au mois de Juin, ces arbres sont entièrement dépouillés de
leurs feuilles. Leurs fruits, alors à peine noués, sont ainsi
exposés à l’action du soleil qui ne tarde pas à les dessécher
et à les faire pétir. Les dévastations de processionea n’ont
lieu que sur les chênes; celles de pityocampa sur les pins.
Dans le genre Saturnia , le dernier de cette tribu qui soit
dans nos environs , nous ne comptons que deux espèces ,
pyri et carpini, connues aussi sous les noms de pe et
petit paon de nuit.
- La tribu des Zeuzerines ( Zeuxzeridi ne contient, chez
nous , que trois genres : Cossus, Zeuxera et Hepialus. Les
(233)
deux premiers ne nous offrent chacun qu'une espèce , et le
troisième, deux seulement. Ce sont : Cossus ligniperdu ,
Zeuzera æsculi, Hepialus lupulinus et hectus.
La tribu des Drépanuties ( Drepanulidi }, formée du
seul genre Platypterix, peu nombreux lui-même en es-
pèces , ne nous offre que les suivantes : Platypterix spi-
nula, curvatula , falcula et hamula, toutes communes :
la première , sur les haies de prunelier , les autres dans les
bois de chênes.
La tribu des Pseunosomeycins ( Pseudo-Bomb ycini ),
est plus riche en genres et en espèces. Nous ÿ comptons les
genres Harpya , Dicranura, Notodonta et Orthorinia.
Les Harpya fagi et milhauseri sont fort rares. On ne
peut les obtenir que dé chenilles qui sont difficiles à élever.
F. fagi, dont le nom indique l'habitation, est propre au
Nord ét aux montagnes où les hêtrés croissent en abondance.
H. milhauseri, espèce très-demandée par les entomo-
logistes , est rare partout.
Les Dicranura erminea , vinula et furcula , ainsi que
presque toutes les variétés de cette dernière, ne sont pas rares
ici. Leurs chenilles se nourrissent des feuilles des diverses
espèces de peupliers et de saules qui ombragent nos marais.
Les Notodonta camelina , tritophus , zic-zac, trepida ,
chaonia, velitaris et dictæa se trouvent; mais camelina
est la seule qui soit commune. Nous croyons que les A.
melagona et dodonea ont été prises dans nos environs ;
mais nous n’osons l'affirmer. Au surplus , toutes ces espèces
sont assez généralement répandues en Europe.
L'Orthorinia palpina ,seule de son genre , n’est pas plus
rare ici que dans le reste de l'Europe.
La a des ee ( Na ae ) ne contient que
le genre Z de deux espèces. Nous
trouvons bah Limacodes testudo.
(234)
Les tribus que nous venons. d’énumérer , depnis et com-
pris celles des Chélonaires, composaient autrefois le genre
Bombyx.
La tribu des Nocruo-Bomsyans ( Voctuo-Bombycini )
commence l’ancien genre Noctuelle ( Noctua }, elle com-
prend les trois genres : Cymatophora, Asteroscopus et
Episema.
Les Cymatophora retusa, subtusa, OO, ridens , bi-
puncta, octogesima, OR, habitent nos environs. Ridens
et bipuncta ne se s’y rencontrent pas fréquemment. O0
est fort rare.
Le genre Asteroscopus ne nous a offert jusqu’à présent,
qu'une seule espèce, Ast. cassinia qui est hivernale, puis-
qu’elle ne se trouve à l’état parfait qu'en Décembre.
Nous n'avons dans le genre Episema que E. cæruleo-
cephala dont la chenille est très-abondante au mois d’Avril
sur l'aubépine.
La tribu des Bomsycoïpes ( Bombycoidi ) ne comprend
aussi que trois genres, ce sont les genres ; Acronycta,
Diphtera. et Bryophila,
Les Acronycta leporina, aceris, megacephala, tri-
dens , psi, rumicis sont plus ou moins abondantes; ligus-
tri est plus rare, et auricoma n'a été prise par nous qu’une
seule fois, ;
Diphtera orion , est la seule de ce genre que nous trou-
vons.
Les Bryophila glandifera, Algæ fraudatricula , se
prennent assez fréquemment. |
. Sur vingt-sept genres qui composent la tribu des Nocrur-
LDEs ( Voctuelidi) nous en possédons vingt-cinq. Ce sont
les genres : Noctua, Triphæna, Amphipyra, Mania,
Heliophobus , Eriopus, hadena , Phlogophore, Miselia,
Polia, Ilarus, Apamea, Mamestra, Thyatyra, Gonop
(235)
tera, Mythimna, Orthosia , Caradrina, auch, No-
nagria, Xanthia, Cosmia, Cerastis, Xylina et Cuculia.
Dans le genre Noctua, les espèces qui habitent nos en-
virons sont : Æquilina, obelisca, saucia, æqua, suf-
Jusa, segetum, exclamationis, crassa, æthiops, go-
thica , C. nigrum et plecta.
Les Triphæna interjecta, orbona, subsequa, pro-
nuba , fimbria , janthina et linogrisea, se trouvent ré
quemment.
Nous avons les Amphipyra tragopogonis et Pyramidea.
La Mania maura , est tès-commune dans certaines
localités. Le long des ruisseaux qui sillonnent les terrains
légers de Pessac, on voit des cavités assez profondes en
dessous de leurs bords, formées dans la saison des grandes
eaux et qui restent à découvert pendant l'été : si, dans ces
cavités, on promène un filet, il est assez ordinaire de le
retirer plein de M. maura. Nous en avons pris, nous-mêmes,
de cette manière , plus de vingt à la fois.
Le genre Heliophobus , ne nous a offert, jusqu’à présent,
qu'une seule espèce : Æ. popularis.
Le genre Eriopus, une seule aussi : Æ. pteridis. C'es t
une espèce recherchée des amateurs qui la recoivent de l'Ita-
liefet de la Hongrie. Nous la trouvons assez abondamment
dans les bois de Pessac et de Mérignac. Elle à aussi été
prise dans les terrains sablonneux da canton de Bourg.
Dans le gente Hadena , assez nombreux en espèces , nous
n’en connaissons que cinq, propres à nos environs ; ce sont :
cucubali, capsincola, dentina , genistæ et contigua.
Nous n'avons qu'uné espèce du genre Palogophora ;
c'est Ph. meticulosa.
Dans le genre Miselia , nous avons Oleagina , Oxya-
cantha et ., Cette dernière est orientale et mért”
dionale.
( 236 )
Le genre Polia , dont les espèces sont si remarquables
par leur joli dessin , nous en fournit douze : Conspersa ,
comta, albimacula , culta, aprilina , chi, serena , dy-
sodea , flavicincta, atriplicis, prospicua et cytherea ,
parmi lesquelles comta , serena et flavicincta , sont seules
communes. ss re
Nous n'avons du genre J/arus , que deux espèces + Z. por-
phyrea et I. echii ; la première est rare,
Les Apamea didyma, furuncula et strigilis, sont
abondantes. À ces trois espèces nous en ajouterons une
que nous croyons nouvelle, et que nous avons nommée
Chlorographa.
Le genre Mamestra, dans lequel figurent les espèces les
plus communes de cette tribu , nous offre les M. brassice,
chenopodü, aliena, suasa et oleraceu.
Les Thyatira batis et derasa, qui composent à elles
seules ce genre , sont toutes deux de notre département.
Derasa est fort rare. Batis se rencontre plus fréquemment.
Elles sont propres à l'Europe septentrionale,
La Gonoptera libatrix, est abondante.
Les Mythimna albipuncta et neglecta, sont assez com-
munues, surtout la première,
Du genre Orthosia , nous n'avons encore rencontré que
instabilis , Ypsilon, stabilis et lœvis.
Le genre Caradrina , ne nous offre pareillement » ici, que
peu d'espèces ; ce sont : Cubicularis, blanda et trilinea.
Dans le genre Leucania, les pallens, comma, L. al-
bum , sont seules de nos environs.
La Nonagria paludicola, est la seule de son genre qui
ait encore été trouvée,
Dans le joli genre Xanthia, qui se compose de dix-huit
espèces, nous n'en connaissons que quatre : Vitellina,
crocéago, cerago et silago. Cette dernière est la seule rare,
C3
7
Les Cosmia affinis et diffinis, sont les seules que nous
ayons prises,
Nous ne trouvons aussi que les Cerastis rubricosa et
vaccinil.
: Un peu plus riches dans le genre Xylina, nous avons
les huit espèces qui suivent : Exoleta, conformis, putris ,
rhizolitha, pinastri, platyptera, linariæ et delphini,
Cette dernière est la seule commune. Platyptera , à notre
connaissance, n’a été trouvée qu'une fois,
Dans le genre Cuculia, nous avons les {anaceti, um-
bratica, lactucæ, lucifuga et verbasci.
La tribu des PLusines ( Plusidi ); ne nous offre au les
deux genres Abrostola et Plusia.
Dans le genre Abrostola, nous avons urticæ ct AE
sia. Peut-être, possédons-nous aussi, asclepiadis , mais la
ressemblance qui existe entre ces trois espèces, jointe à
l'obscurité de leur synonymie , ne nous permettent pas de
l'assurer.
Dans le genre Plusia, nous n'avons que festucæ, chry-
silis, circumflexa et gamma. Circumflexa est. méri-
dionale..
La tribu des Héuoroes L Heliothidi)s ; co rDpe66e. des
trois genres Anarta, Heliothis et Acontia , nous fournit
les espèces suivantes :
Anarta myrtilli et arbuti.
Heliothis dipsacea, pelligera, armigera et margi-
nala.
Acontia solaris et luctuosa.
Dans la tribu des Catocauines (Catocalidi ), qui com-
prend quatre genres ; nous n'en avons que trois : ce sont les
genres Catephia, Catocala et Ophiusa.
Les Catephia alchymista et Ramburi, ne sont pas très-
rares.
( 238 }
Les Catocala elocata, nupta, dilecta, sponsa, pro-
missa, electa, optata et nymphea, se trouvent avec plus
ou moins d’abondance dans leurs localités respectives. L'op-
tata est une espèce qui n’a été décrite que depuis une
dizaine d'années et qui est encore recherchée par les lépi-
doptérologues du Nord et de l'Allemagne. Quant à la rym-
phéa, que nous trouvions autrefois tous les étés, en Juillet
et Août, elle est devenue si rare que, dans l'intervalle de
dix ans, nous n'en avons vu qu’un seul individu.
Les Ophiusa lunaris, Craccæ et Algiræ se prennent
assez fréquemment. Oph. lusoria est beaucoup plus rare.
L'Algira est méridionale. Nous l’avons recue du Sénégal,
de l’Ile de France et de Pondichéry.
La tribu des Nocruo-Paarémpes ( Voctuo-Phalænidi ) ne
nous offre que trois genres sur cinq dont elle se compose :
ce sont les genres Euclidia, Anthophila et Erastria.
Les Euclidia Mi et glyphica sont communes ;
Les Anthophila Ænea et caliginosa le sont aussi;
Les Erastria fuscula, argentula et sulphurea qui
abondent, la première dans nos bois , les deux autres dans
nos prairies, sont les seules espèces de ce genre que nous
ayons, bien qu’on en compte une quinzaine en Europe.
Ici se termine l’ancien genre Noctuelle ( Noctua ).
Notre département contient une grande variété des genres
et d'espèces parmi les lépidoptères , qui composent les der-
nières tribus des Héterocères, et qui comprenaient autre-
fois les Géomètres pyrales, tortrices, teignes et ptéro-
phores.
Comme nous l'avons déjà dit, nous n’entreprendrons pas
d'en donner ici la nomenclature , faute de les avoir assez
bien étudiées. Nous ne possédons d’ailleurs aucun ouvrage
récent sur la classification de ces lépidoptères.
Ta. Rocxe.
(239 )
Au moment où la mort à saisi M. Roger, ce naturaliste s’occu-
pait à compléter cet ouvrage en y ajoutant la description et..le
dessin de deux espèces inédites trouvées par lui dans les environs
de Bordeaux. Il est à regretter pour la science, que ce savant en-
tomologiste, qui possédait la seconde collection de Lépidoptères
de toute la France, n’ait pu terminer un travail aussi intéressant.
a —
XI. Descrrerton du CanarD rRapu où ParxoT ( nas
obesu) et du Pretr pu zirroras ( Anthus littoralis ),
espèces nouvelles , observées par M. DarnacQ, Phar-
macien, à Saint-Esprit. |
CANARD TRAPU / Anas obesa ).
Dans l’état avancé de l'Ornithologie , je ne me doutais pas
qu’une espèce aussi répandue dans nos contrées et apparte-
nant à une famille si bien étudiée, fut restée inaperçue jus-
qu'aujourd'hui. Dès long-temps j'avais pressenti qu’elle ne
pouvait se rapporter à aucune de celles décrites par les
divers ornithologistes ; néanmoins , craignant d'avoir été
devancé par quelque naturaliste dont les travaux m'auraient
échappé , j'ai éludé jusqu'à présent «le donner de la publicité
à mes observations sur ce palinipède, Bien convaincu , au-
jourd’hui , que rien n’a été dit à cet égard , et jaloux d'ail-
leurs, d'ajouter aux progrès d'une science à laquelle je
consacre tous mes loisirs, je m'empresse de faire connaître
cette nouvelle espèce.
Le Canaup rraeu appartient à l'ordre des Palmipèdes et à
la brillante famille des Lamellitostres, si riche, si variée dans
la couleur du plumage des individus ; il se trouve compris
_ dans la deuxième section du genre Anas de Temmiuck,
ayant pour caractère une membrane lâche au doigt de
(ago )
ae, bec court, narines percées vers le bout, miroir
de l'aile blanc.
Cet oiseau a la tête et le cou d’un brun olivätre ; partie
supérieure du dos, d’un brun noirâtre ; chaque plume en-
tourée de gris clair, scapulaires blanches bordées de gris cen-
dré ; croupion et rémiges noirâtres, miroir de l'aile blanc,
queue et flanc cendrés à bordures blanches ; ventre blanc,
abdomen cendré, iris d’un jaune terne, tarses et doigts
jaunâtres, à membrone noirâtre. Longueur 15 ponces, le
vieux mâle.
La femelle diffère du mâle par la taille dont les propor-
tions sont infiniment plus petites , par l'absence des scapu-
laires blanches et par une large bande ou collier gris qu'elle
porte au-dessus de la poitrine.
Ce Canard est assez commun à son double passage de
Yhiver et du printemps. Il arrive régulièrement dans nos
contrées vers la Toussaint, par petites bandes disséminées
parmi les nombreuses troupes de ses congénères et particu--
lièrement avec les morillons, miloriens et milouinans. Il
s’abat sur les grands étangs du littoral , mais il préfère cepen-
dant les petites eaux tranquilles des moulins et des marais ;
il s'avance dans les terres beaucoup plus que ses semblables
qui ont une membranne lâche au pouce. Un fait bien re-
marquable et qui, peut-être, n’a pas d'analogue dans les
autres espèces du même genre, c’est que le nombre des
mäles ne paraît pas être en rapport avec celui des femelles,
puisque je n’ai observé jusqu’à ce jour que deux ou trois
mâles, tandis que j'ai vu une infinité de femelles : cette
circonstance toute spéciale rendrait donc cette espèce essen-
ticllement polygame. L'Obesa se nourrit de plantes aquati-
ques , telles que le Nymphæa alba, lutea, Sagittaria,
Potamogeton. Sa propagation m'est inconnue.
(241)
PIPIT DU LITTORAL ( Anthus Littorabis ).
Le Prrir pu 1rrorat, appartient à l’ordre des Insectivores
de Temminck , ayant pour caractère générique , bec droit,
grèle, cylindrique vers la pointe en forme d’alène, à bords
fléchis en dedans vers le milieu , base de la mandibule su:
périeure en arête courte, légèrement échancrée ; narines
basales latérales à moitié fermées par une dsesniitnt: voûtée.
Pieds : trois doigts devant et un derrière , l’extérieur soudé
à la base au doigt du milieu ; ongle du derrière plus ou moins
courbé le plus souvent excédant la Jongueur du doigt posté-
rieur ; ailes : la première rémige nulle , la deuxième un peu
plus courte que la troisième et la ARS qui sont les
Fe longues , deux des grandes convertures aboutissent à
‘extrémité des rémiges.
L’Anthus littoralis, a le sommet de la tête et la nuque
d’un cendré olivätre marqués de stries noirâtres peu appa-
rentes. Le manteau , tout le dos et les ailes de la même
couleur avec des taches noirâtres ; sourcils, gorge , poitrine,
d'un roux Isabelle; ventre blanchâtre , flancs couverts de
longues mèches noires; iris brun; longueur 5 pouces 10
lignes : le mâle, en été. |
Le même individu en livrée d'hiver diffère par des cou-
leurs plus ternes et par un plus grand nombre de taches
brunes qu’il porte sur la poitrine. La femelle n’a pas le teint
si prononcé , du reste , ce sont les mêmes caractères spécifi-
ques.
Cet oiseau , habite à son passage du printemps et de l’au-
tomne, les falaises de la mer et les joncs situés à Pembou-
chure de l'Adour ; son vol ne diffère en rien du Pipit farlouse
avee lequel il a, du reste, beaucoup de ressemblance ; son
cri est Wpeu près le même, mais il est plus grave et plus
sonore ; jamais il ne s’abat sur les landes, les champs , les
( 242 )
jardins et les prairies comme la farlouse , mais toujours sur
le bord de l’océan et les marais qui l'avoisinent ; il a les
mœurs plus sauvages et il se laisse approcher plus difficile-
ment. Sa nourriture consiste en Coléoptères. marins et flu-
viatiles ; c’est surtout dans les irrigations formées par la ma-
rée , qu'il se plait en raison , sans doute, de la facilité qu'il
a de se procurer une nourriture abondante.
DarracQ.
NÉ
BOTANIQUE.
XII. Synopsis du Supplément à la Flore Bordelaise et
de la Gironde ; par M. J.-F. Larerrane, Dérecteur
de la Société.
SECONDE PARTIE (1).
PLANTES ACOTYLÉDONÉES.
Nous n'avons publié la cryptogamie de notre Flore que
comme un Essai, en priant les botanistes de ne voir dans
celte partie de notre travail, qu'une légère esquisse des-
tinée à donner une idée des recherches végétales acotylé-
donées du département de la. Gironde (Flore Bordelaise ,
p- 472 ), bien convaincu d'ailleurs qu'il est plus excusable
d’avoir à ajouter, que d’avoir à retrancher dans une Flore
locale d'une certaine étendue. On ne sera donc pas étonné
que le nombre des espèces de cette partie du Supplément
(x) Voyez la première partie, dans le Tome X des #cfes de la
Société Linnéenne , 4.° livraison, p. 159
( 243)
soit beaucoup plus considérable que celui des espèces que
nous avons ajoutées aux plantes cotylédonées.
MOUSSES.
Après avoir décrit le Phascum cuspidatum et le Ph. su-
bulatum, nous avons dit, Flore Bordelaise, page 474 :
« Il est probable que de nouvelles recherches feront obser-
» ver dans nos environs, un plus grand nombre d'espèces
» de ce genre, par exemple les Ph. bryodes, muticum ,
» curvi-collum que l’on trouve généralement en Europe ».
Nos prévisions se sont réalisées, puisqu’aux deux espèces
de la Flore, nous en ajoutons cinq autres, parmi lesquelles
figurent del de celles que nous venons de mentionner. _.
Puascum sERRATUM (Schreb.), Phasque dentelé. Très-petite
mousse à drageons dépourvus de feuilles. Urne à court
pédicelle entouré de 3 ou 4 feuilles. — @ Dans les
bois argileux , sur la terre nue et humide. DC, 1174:
Fouilles plus ou moins subulées.
Pu, aztERnIFoLIUM ( Dicks. ). Tige courte ; rameaux allon-
gés , couverts de feuilles assez éloignées , alternes,
lancéolées ; subulées, entières, munies d'une nervure
qui va presque jusqu'au sommet , les florales plus lar-
ges, plus longues, enveloppant l'urne. — @ Les fri -
ches et les bruyères humides. Duby, Botanicon , pag,
582.
Py. axare ( Dicks. ). Tige presque simple et redressée.
Urne courtement pédicellée, elliptique, droite, puis
inclinée, d'abord terminale, mais bientôt latérale et
axillaire par l'allongement de la tige. — % Les bords
des fossés. DC, Suppl. 1172.
( 244 )
Feuilles plus ou moins ovales.
Pu. muricuu ( Schreb. ) Ph. sans pointe. Mousse presque
acaule et très-courte ; feuilles supérieures enveloppant
entièrement l’urne.— @ Les jardins et les bois, dans
les allées sablonneuses. DC. 1171. |
Pu, sevoïnes ( Dicks: }, Ph. faux-bry. Tige courte, presque
sumple et redressée, couverte de feuilles imbriquées ;
urne droite , terminée par une pointe assez longue. —
% Les bords des fossés et des chemins. DC. Suppl.
1177.
Au Sphagnum latifolium d'Hedwig, Flore Bordelaise,
page 474 ( Sphagnum obtusifolium , Ehr. crypt. p. 241 ),
ajoutez :
On en distingue deux variétés :
Var. a. vulgare ( Hook et Taylor ), à tiges en gazons
lâches, de 6 à 8 pouces de long. Duby, Botanicon, pag.
581.— A Arlac et à Blanquefort.
Var. b. minus. ( Hook et Taylor }, à tiges en gazons
serrés.— Arlac et Blanquefort. C'est le Sph. compactum de
la Flore Francaise.
Tige courte et simple.
Gyumxosromum micaosromum. ( Hedw.). Tige couverte de
feuilles qui deviennent crépues en se desséchant ; urne
elliptique, à orifice resserré, à opercule subulé et obli-
que. @ Les côtcaux secs et stériles. DC. 1191.
G. miuruzum (Schw.) Tige très-courte et redressée ; feuilles
étalées , oblongues , très-entières et mucronées ; urne
ovale, tronquée , opercule convexe, à bec court. @
Les terrains argileux.— Duby. Botanicon, p. 580.
G. ovarum. ( Hedw. ). Tige courte , droite et simple ; feuilles
redressées , ovales, concaves, à nervure dilatée vers le
(245)
milieu, terminées par un poil, spé à long bec. @
Sur les murs. DC, 1190.
Tige allongée , rameuse et gazonneuse.
G. viiissmum (Smith. ). Opercule moitié plus court que
l'urne. % Sur les vieux troncs des chênes et des chatai-
gniers. Duby, Botanicon, p. 581.
Le Gymnostomum intermedium , que nous avions regardé
dans la 2.me édition de la Flore Bordelaise, p. 432 , comme
une espèce secondaire du Truncatulum, a été réuni à celui-
ci, Duby, Botanicon, p. 580. Mais dans la 3.me édition de
notre Flore, page 475 , nous avons donné ces deux mousses
comme deux espèces bien distinctes, et c'est l'opinion de
M. Durieu de Maisonneuve.
Après le #eissia cirrhata, Flore Bordelaise, p. 456,
ajoutez le
Wassia crispuza ( Hedw.}, #Veissie crepue , qui ne nous
paraît différer de l’espèce précédente, que par sa capsule
elliptique et l’obliquité de son opercule.— La Teste.
DC. Suppl. 1208.
Waeissia vernicnuara | Sbw.), #feissie verticillée. Tiges un
peu rameuses et réunies en touffe; feuilles linéaires,
subulées , planes, redressées et munies d'une nervure
saillante ; capsule ovale, opercule oblique cet en bec. %
— Les rochers calcaires des grottes, arrosés par des
gouttières : au lieu dit Faubernet, près de Langoiran.
Elle fructifie en Mai et Juin.— Je dois cette jolie espèce
à mon ami, M. Testas, pharmacien. DC. Suppl. 1207.
Le Weissia verticillata ; ainsi que le lanceolata , Flore
Bord. p. 476, passent dans le genre Anacalypta. En atten-
dant que nous puissions donner les caractères de ce nouveau
genre , nous nous empressons de signaler ici une de ses jolies
espèces qui fut trouvée en 1835, par M. Durieu de Maison
( 246)
neuve, dans une excursion que nous faisions le 22 Avril,
avec ce savant muscologiste et notre ami commun , M. Ch.
Des Moulins.
ANACALYPTA RETERODONTA | Brébisson), Anacalypte à dents
irrégulières. — Elle fructifie dans la première quinzaine
de Juin.-Les pierres humides, au bord des eaux vives :
à Arlac.
CampeyLopus PENIcILLATUS. Bridel : Bryol. univ. I. pag. 478.
Cette espèce a été observée par M. Durieu de Maison-
neuve, sur des lieux arides dans les bois et Le les
bru yères.
Après le Pterigynandrum Smithii , Flore Bord. n 479;
ajoutez :
Prerieynanprum GRAGLE, ( Hedw.) Recueilli en Mai 1837,
par M. le docteur Grateloup, sur les murs, à Pelle-
grin où il est très-commun dans les lieux ombragés.
On le trouve aussi ailleurs ; mais il est assez rare en
fructification.
Tricuosromum acicuLare ( P. de Beauv. ), Trichostome en
aiguille. Sur les pierres humides. Qbservée à Labastide,
par M. Legrand. Dicranum aciculare. DC. 1240.
Au Dicranum varium, Flore Bord., P. 478, ajoutez :
Var. a. viridule ( Hook et Taylor ), à feuilles vertes > à
urnes un peu inclinées. — Sur la base des pins, à Mérignac.
Var. b. rufescens ( Hook et Taylor }, à feuilles roussâtres,
à capsules redressées.— Sur la terre , à Mérignac , etc.
Tortura ExERvIS { Hook et Taylor ). Feuilles sans nervu-
res. — Les lieux secs. T'ortula rigida. DC. 1263.
T. micina ( Turn. ). Feuilles à nervures épaisses. — Les ter-
rains argileux : Labastide, Duby , Bot., p. 564.
( 247)
T. revorurA ( Web. et Mohr. ). Feuilles lancéolées, révo-
lutées, à trois nervures. — En petits coussinets très-
denses ; sur les vieux murs de clôture exposés au midi,
%. DC. Suppl. 1267.
T. cazoroxoros ( Brid. ). Tige courte, feuilles ovales, larges,
membraneuses, blanchâtres, terminées par un long
poil, à nervure saillante et verte supérieurement ; urne
presque droite, oblongue ; opercule en bec.— % Au
pied des murs. Duby, Botanicon, p. 564.
T. razzax ( Sw. ). Tige allongée et rameuse ; feuilles lan-
céolées, acuminées, carinées, un peu involutées ;
capsule oblongue, égale à lopercule qui est terminé
en bec.— % Sur les murs, etc. DC. 1266.
Pozyrricaum nercinicum ( Hedw. ). Polytric de la Forét-
Noire. Feuilles lancéolées, raides, entières, involutécs
en leurs bords, à nervure large ct en sillon; urne
oblongue , presque droite ; opercule conique.— Cette
mousse d’abord observée à Dax , par Thore, a été re-
trouvée à Lignan, arrondissement de Bazas, par notre
honorable collègue, M. le docteur Grateloup. Elle
croît dans la cour du château de Lignan, où elle forme
d’assez larges rosettes, au milieu des gazons. Z Avril,
Mai et Juin.— Oligotrichum hercinicum. DC. 1282.
À l'Orthotrychum affine , Flore Bord., p. 481 , ajoutez :
Var. a. majus,
Au site du Funaria Mulembergii, ajoutez : Commun sur
les bords des fossés et autres lieux du côteau de Cenon.
Funania Fonraxesit ( Schw. ). Feuilles disposées en étoiles,
oblongues , à nervures peu sensibles, légèrement den-
tées en scie; urne allongée, pyriforme, presque lisse ,
un peu penchée , se terminant par une pointe courte et
redressée,— Cette mousse qui complète daps la Flore
( 248 )
Bordelaise, les espèces de Funaria de la Flore Fran-
caise , Duby , 7 Botanicon, p. 548, fructifie en Mars,
et se trouve dans les chemins creux de Floirac, d'où
me l’a rapportée M. Testas.
Bayum PYRIFORME ( Schw.). — Urnes sédicnes: ; feuilles
subulées, à large nervure. @ — Les sables humides :
DC. 1297.
B. ceuuu ( Huds. ).— Les lieux humides : aux environs de
Bordeaux. % DC. 1300.
B. nosrrarum (Schrad. ). C’est le B. longirostrum de Bridel.
% Bègles et Labastide, DC. 1314.
B. rurmiwaTum (Sw.). Z Les marais sablonneux. DC. 1307.
B. asxotinum ( Hedw.). % Les bords des fossés. Bryum
decipiens. F1. Francaise. 1301.
Après le Buxbaumia foliosa, page 484 de la Flore,
ajoutez :
Buxraumia apaytia. Linn. Feuilles rédibales peu nombreu-
ses , étroites et en faisceau. Urne portée sur un assez
long pédicelle.— % Printanier, Sur la terre : trouvée
à Arlac, par mon fils Louis, et à la Teste, par M.
Chantelat.
Au site de l'ÆZypnum thuringicum ( Brid. ), Flore Bord.,
p. 486, ajoutez : Au Tondut, sur la terre, au pied
des murs, et à la Teste. C'est l’Æypnum strigosum
d'Hoffm. Duby, Botanicon ; p. 558.
Hyexum commuraTum ( Hedw. ). Tige à rameaux allongés ;
feuilles en cœur , étroites, pointues, courbées en faulx,
dirigées d'un seul côté, à nervure qui ne va pas jusqu’au
sommet. Urne oblongue , penchée, à opercule coni-
que.— Cette mousse ressemble assez à l'Hypne, fou-
gère avec laquelle on l'a quelquefois confondue; mais
7
elle est ordinairement plus grande et moins raide; elle
a souvent sa base chargée d’incrustations calcaires. —
C’est l’Æyprum glaucum de Lamarcek, Flore Francaise ,
1345.— Les marais et les ruisseaux. Z.— Nous la de-
vons à notre honorable collègue, M. Legrand.
Hypxum parusrre. Linn. Æ/ypne des marais. Cette espèce
qui varie beaucoup, a la tige couchée , les rameaux
simples et redressés, les feuilles dirigées d’un même
côté, ovales, entières, un peu pointues, concaves, à
marges involutées vers le sommet, à nervure ordinai-
rement peu sensible. Urne oblongue, penchée , à oper-
cule conique et pointu. %.— Sur les pierres, à la
chute d'eau des moulins; à Léognan, où elle a été
d'abord observée en Décernbre 1833, par notre hono-
rable ami, M. Testas.
Elle avait été trouvée précédemment par notre honora-
ble collègue, M. Durieu de Maisonneuve. Ce savant musco-
logiste , ayant fait de nombreuses excursions aux environs
de Bordeaux , même depuis la publication de la 3." édi-
tion de notre Flore, y avait recueilli quatre autres espèces
d’Æypnum que nous nous empressons d’indiquer ici, ce
sont les suivantes :
Hypsum renezLuM ( Dicks ). Sur les pierres humides et au
pied des murs %.— DC. Suppl. 1378.
Hypnuu spLENDENs ( Hedw. }). Les bois L.— DC. 1335.
Hypxum myosuroïnes, L. Sur les troncs et sur les pierres.
— DC. 1395.
Hyexum menium ( Dicks ). Les troncs humides des arbres :
les oseraies de Labastide. %. — Pt'erigynandrum
medium de Bridel, DC. 1220.
L'Hypnum Schreberi du Botanicon , est le muticum de
notre Flore, p. 485.
{ 250 }
Hyrvum puLcuELLuM ( Dicks ). — Les lieux ombragés. % .—
Indiquée par Bridel , aux environs de Bordeaux.
A l’Hypnum crista-castrensis de Linné , Flore Bordelaise,
page 486, substituez l’Æypnum molluscum d'Hedwig, qui
est aussi le Crista-castrensis de la Flore Francaise. Duby,
Bot., pag. 562.
Neckera pENnATA ( Hedw. }. Tige faible , à rameaux un peu
redressés ; feuilles rapprochées , sur deux rangs oppo-
sés , ovales-lancéolées, aiguës, luisantes, transparentes,
ondulées et sans nervure ; urne ovoïde, roussâtre, à
opercule oblique, cachée dans les feuilles florales.
Cette jolie mousse, qui croit sur les troncs, a été ob-
servée à Sainte-Eulalie d'Ambarès, par notre hono-
rable collègue, M. Legrand.— DC. 1395. Dallonia
pennata ( Arn.). Duby, Botan. p. 553.
Les 36 espèces de ce Supplément, jointes aux 125 que
nous avons décrites dans la Flore, portent done à 161,
les mousses observées jusqu'ici ns le département de Ja
Gironde. |
Nous publierons, plus tard , le supplément aux Algues.et
aux Champignons.
À Bordeaux, le 1.9" Décembre 1838.
J.-F, LATERRADE.
(251 )
CONCHYLIOLOGIE FOSSILE
DU BASSIN DE L'ADOUR. ( 5.e mémoine ).
FAMILLE DES PLICACÉS
( TRACHÉLIPODES ).
XIT. Descriprion des Genres et des Espèces de coquilles
fossiles, appartenant à cette famille de Trachéli-
podes , qu'on observe dans les couches des terrains
marins supérieurs du bassin de l'Adour , aux en-
virons de Dax ( Landes ).
Avec Figures.
Par M. ze D." GRATELOUP.
J’ai cru devoir transporter dans la famille des Plicacés de
Lamarck, la famille des Auricules de Férussac , à raison de
la conformité qu'ont entre eux, les différents genres qui la
composent, tels que les Auricules vraies, les Tornatelles,
le genre Actéon de Denys de Montfort , et les Pyramidelles.
Les coquilles des Auricules ont toutes un caractère com-
mun remarquable pris dans le bord columellaire , c’est l’exis-
tence d’un, de deux ou de trois plis : or, ce caractère si
distinctif se retrouvant dans les divers genres de la famille
des Plicacés, il était naturel de les réunir en un seul groupe,
d'autant que les mollusques des uns et des autres, offrent de
médiocres différences.
Lamarck avait rangé, comme on sait, les Auricules parmi
les Colimacés, entre les genres Ambrette et Cyclostome ;
mais ces coquilles n'ayant entre elles que de faibles ana-
(552)
logies , il était impossible de les maintenir à cette place. La
ressemblance avec celles de la famille des Plicacés est bien
plus frappante, voilà pourquoi de Férussac les a rappro-
chées. C’est la distribution de ce savant naturaliste que j'ai
adoptée , en lui faisant subir de légères modifications et en
y faisant quelques additions. Par exemple , il m'a semblé
nécessaire de proposer un genre nouveau pour une coquille
singulière illégitimement demeurée parmi les Auricules ( Au-
ricula ringens ) (1); comme j'ai pensé aussi qu'il était
avantageux de rétablir, pour un grand nombre de coquilles
. difficiles à classer, le genre Actéon de Denys de Montfort.
D'ailleurs, on verra dans le cours de ce mémoire, les motifs
qui m'ont déterminé à prendre ce parti.
FAMILLE DES PLICACÉS.
Coquilles à ouverture non évasée, ayant des plis sur le
bord de la columelle. :
Genre XXVIL.— AURICULE, AURICULA. Lam.
Caract. Coquille ovale ou ovale-oblongue : ouverture
allongée en forme d'oreille, souvent rétrécie. Columelle
torse, ayant un ou plusieurs plis saillans. Péristome épaissi,
à bord tantôt réfléchi en dehors, tantôt simple et tranchant.
Annotations.
Les Auricules, quoiqu'imparfaitement connuës encore,
constituent , d’après le baron de Férussac, une famille na-
turelle de Gastéropodes pulmonés qu'il désigne sous le nom
de Géohydrophiles ( Puimonés aquaTIQUES De Cuvrier ), et
(1) Voir mes réflexions sur cette coquille à la page 259.
(-x68.)
qui comprend plusieurs genres ayant des liaisons entr'eux
( Carichie, Scarabée, Auricule, Tornatelle, Pyrami-
delle , Piétin ), bien que certaines espèces appartenant à
ces genres, soient marines, ou fluviatiles, ou terrestres.
Le genre Auricule dont il est ici question, renferme des
espèces d’eau douce, quelques-unes terrestres et d’autres
évidemment marines.
Lamarck avait reconnu 14 espèces vivantes d’Auricules.
M. Deshayes profitant des découvertes des Zoologistes
modernes, a élevé ce nombre à 30.
Celui des espèces fossiles, selon le même naturaliste est de
14 en totalité, sans y comprendre les cinq espèces de Ringi<
cules qui n'en sont qu'un démembrement ; mais ce nombre
est aujourd’hui bien plus considérable, et il faut pourtant
observer que parmi celles qui sont définies par cet auteur,
quelques espèces doivent rentrer dans les genres Tornatelle
et Actéon,
8 Espèces d’Auricules ont été reconnues aussi par M.
Deshayes dans le bassin de Paris, toutes provenant du ter-
rain marin tertiaire.
5 Espèces particulières ont été découvertes dans les fa-
luns de la Touraine par M. Félix Dujardin.
M. de Basterot en a signalé 2 dans le même terrain, aux
environs de Bordeaux; et M. Marcel de Serres cite ces
mêmes espèces dans le bassin du midi de la France.
Les Auricules de nos faluns sont au nombre de cinq, dont
deux ont leurs analogues vivants ; l'une d'elles terrestre ou
fluviatile, et l’autre marine. Elles ont été trouvées mélan-
gées avec les autres coquilles marines au milieu des couches
sablonneuses de falun.: Parmi les cinq espèces, deux ont
leurs analoges fossiles à Bordeaux et dans le Midi. Une se
trouve à Paris, et une autre en Italie.
( 254 )
ESPÈCES.
$ 1.— Le bord droit réfléchi en dehors.
4. AuriCuLE DE Junas, Auricula Judæ. Lam.
(Planche 6, fig. t).
A. Testä majore , crassä, oblongo-elongatä, minu-
tissimè decussatä ac granulatä ; aperturä medio angus-
tatä ; columellä incrassatä , triplicatä ; labro dextro
incrassato marginato ; sulcis longitudinaliter sinuosis ,
obscurè transversim striatis granulosisque.
Lam. Anim, sans vertèb. 6. p. 137. n.° 2. (vivante ).
— Id. édit, de Deshayes, 8, p. 324. n.° 2.—
Féruss. Tabl. p. 102. n.0 3.— Id. Syst. conchyÿl.
p. 78. n.02.— De Blainv. Malacol. p. 453. pl.
58. fr 1. (optima ).— Potiez et Mich. Cat. des
Moll. du Mus. de Douai, p. 204. n.e 9.--De Roissy,
Buffon, Mollusq. 5. p. 365. n.° 2.— Grat. Bull.
Soc. Linn. Bord. 2. p. 6. — /d. Tabl. des coq.
fossil. Act. Soc. Linn. n.° 67. p. 103.
Poluta auris Judæ. Lin. Gmel. n.° 10. p. 3133.
Poluta auris Judæ. Dillwyn, cat. 1. p. 500. n.° 2.
Poluta auris Judæ. Wood, cat. pl. 19. f, 2.
Bowd Elem. of conch. pl. 6. f. 22.
Bulimus auris Judæ. Brug. Dict. n.° 78.
Bulla auris Judæ. Lin. Mus. Lud, n.e 227.
Helix auris Judæ. Mull. Verm. p. 109. n.° 310.—
Martini, Conch. 2. tab. 44. f. 449-451.— Lister,
Conch. tab. 32. f. 30.— Bonanni, Mus. Kirch. 3.
f. 312.— Schroëtt Einl. 1. tab. 1.f, 9.— Schrot.
Fluss. Conch. p. 314. tab. 9. 10.
Cette grande et superbe espèce fossile, l’analogue de
celle qui vit, ne se rencontre que dans les couches de cal-
(255)
caire marin parisien de Lesbarritz , à Gaas, aux environs de
Dax. Elle est caractéristique de cette localité. Je ne l'ai jamais
rencontrée ailleurs.
Trois plis columellaires. — 7 tours de spire.
Hauteur : 36 millim.— Diamètre : 16 millim.
Selon Humphrey , l’Auricule de Judas vivante , habite les
lieux marécageux dans les Indes Orientales.
La plupart des naturalistes pensent qu'elle est terrestre,
bien que certains [a croient d’origine fluviatile.
Loc, Fossile à Dax. Falun blanc de Lesbarritz. RA.
2. AURICULE MARGINÉE, Auricula marginalis. Nob.
( PL. 6, fig. 2).
A. Testä ovato-ventricosé nitidè lævigatd ; labro in-
{ès marginato subunidentato ; columell& biplicatä ad
basim extès marginatä ; ee obtusissimui.
Grat. Tabl, n.° 70. p. 104.
Non Auricula marginata. Desh. ( Ringicula ).
Affinis Folutæ pisi. Brocchi.
Cette jolie petite coquille ressemble par la forme , à l’Au-
ricule pois, d'Italie : elle en diffère néanmoins par ses deux
plis columellaires au lieu de trois. La taille est à peu près
la même.
On ne doit point la Pi a pu non plus avec la Ringi-
cule marginée de M, Deshayes. Cette dernière coquille a
aussi trois plis à la columelle; sa spire est aiguë tandis que
la nôtre l’a fort obtuse.
3 Tours de spire,
Longueur : 6 millim.— Diamètre : 4 millim.
Loc. Fossile à Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-
Paul. À.
Cette espèce a son analogue vivant dans les mers équato-
riales.
( 256 )
3. AURICULE OVALE, Auricula ovata. Lam.
A. Testä ovato-acuté, subventricosd , lævi; labro intüs
marginato; columellé subtriplicatà.
Lam. Ann. Mus. t. 4. p. 435. n.° 2. ct t, 8. pl. Go.
f. 8 (.fossilis ).— Lam. Anim. s. vert. 7. t. n.° 2.
p- 538.— Lam. édit. de Desh. 8; p. 341, n.° 2.—
De Féruss. Tabl. n.° 13. p. 104.— Dict. class. 2.
p. 88.— Defrance , Dict. sc. nat. 3. n.0 2. p. 134.
— Desh. Coquilles fossil. Paris. 2. p. 68. pl. 6. fig.
13, 19
Analogue de l'espèce de Grignon , seulement plus petite
de près de la moitié, On apercoit comme une petite dent au
bord droit.
Longueur : 7 millim.— Diam. : 4 millim.
L'analogue vivant de cette espèce n’est pas connu.
Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. Grignon ; Anfre-
ville, près Mantes.
$. 2.— Le bord droit simple et tranchant.
5. AURICULE POIs, Aurieula pisum. Féruss.
(Planche 6, fig. 3. )
A, Test ovali, crassiusculé ; anfractu primo turgido ,
rotundato ; spir& breviusculé ; labro calloso adnato ; colu-
mell& triplicatä.( Brocc. )
Voluta pisum. Brocchi, 2. p. 642. pl. 15. f. 10.
Auricula pisum. Féruss. Prodr, n.° 15. p. 104.— De-
france, Dict. se. nat. 3. p. 134.
Analogue parfait de l'espèce fossile d'Italie. L’analogue
vivant est inconnu.
M. Deshayes paraît croire que la Volute pois de Brocchi
est un jeune état de sa Ringicula buccinea, Malgré mon res-
pect pour ce savant , je ne puis partager son opinion, car
(1257)
ayant sous les yeux des individus. (l'Italie, de la coquille
de Brocchi, dans un état de développement adulte, et
n'offrant aucune différence avec celle de Dax , je puis afhr-
mer qu'elle constitue une véritable espèce distincte.
Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul.R. San-Giusto ,
près Volterra. ( Brocchi ).
5. AURICULE A DEUX PLIS, Æuwricula biplicata. Nob.
( PL 6. fig. 4,5 ).
A. Testä ovato-tursidä , lævigaté ; labro CRE colu-
mellé biplicati.
Grat. Tabl. n.° 69. p. 104
Aflinis Auriculæ pisi. Brocc.
Non Auricula bidentata. Féruss.
Varietas a. major ; spird obtusiusculd.
Varietas b. minor; Spird acutd.
Gette espèce a quelque rapport avec l’Auricule pois, mais
elle est plus allongée, moins globuleuse. Le bord droit est
tranchant , le bord columellaire a deux plis saillants vers
la base.
La variété a. est caractérisée par 5 à © tours de spire.
Longueur : 6 à 8 mill.— Diam. transv. : 4 mill,
La variété b, n’a que 4 tours de spire.
Longueur : 3 à 4 millim.— Diam. : 2 mill.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul, C.
On ne connaît point l’analogue vivant de cette espèce.
Genre XXVIIL.- AURICULINE, AURICULINA.Nob.
RINGICULA. Desh.
Caract. Coquille ovale, renflée, à spire courte, aigue ;
ouverture quelquefois grimacante , toujours échancrée à sa
base, désunie supérieurement ; columelle calleuse munie de
deux ou trois plis saillants. Labre épais, extérieurement
marginé.
(258 )
Annotations.
Je propose ce genre au sujet d’une coquille marine fossile
( Auricula ringens } fort singulière, qui, jusqu'ici a été très-
embarrassante à classer. — Primitivement rangée à tort par-
mi les Marginelles par M. Mesnard de la Groye , qui erut
avoir découvert son analogue vivant dans le golfe de Ta-
rente , elle fut ensuite placée par Lamarck et les naturalistes
qui l'imitèrent , au nombre des Auricules , dont elle offrait
à peine quelques faibles analogies.
’examen de son ouverture ne permet pas de la laisser
subsister ni dans l’un ni dans l’autre de ces genres. Rappro-
chée du Piétin d’Adanson ( Tornatella pedipes, Lam. ), à
raison de sa bouche grimaçante, il est encore aisé de se
convaincre, d’après l'existence de l’échancrure qui est à la
base , qu’elle n'appartient pas davantage au genre T'orna-
telle.
Sur ces considérations et eu égard à son origine marine,
j'ai cru nécessaire, dans l’état actuel de la science, d'établir
un nouveau genre pour celte remarquable espèce, qui est
caractéristique des terrains marins grossiers ; car on la trouve
en Italie, en Angleterre, en Wolhynie, en diverses loca-
lités de la France, de l'Amérique Septentrionale, ete.
Il est probable que d’autres espèces viendront se joindre
à celle-là. Déjà je suis forcé de placer ici une coquille qui,
n'ayant pas complètement les caractères du genre, en réu-
nit cependant assez pour ne pouvoir pas lui assigner une
meilleure place.
Observations. M. Deshayes vient de constituer un genre
spécial pour l’Auricula ringens et ses congénères ( Ringi-
cula ) dans le tome VII de la seconde édition des Animaux
invertébrés de Lamarck. Je l'aurai adopté sans restriction
aucune, ce qui eût été préférable, plutôt que de laisser
( 259 )
subsister celui que je viens de proposer; mais je dois à la
vérité de dire, que mon travail étant définitivement terminé
depuis plus de huit ans, on concevra sans peine qu'il m'au-
rait fallu refondre le plan de ce mémoire, et le temps ne me
l’a pas permis. D'ailleurs, en maintenant le genre Auricu-
line, on verra que mes motifs ont été les mêmes que ceux
de l'estimable auteur à qui je reconnais volontiers l’anté-
riorité de sa publication , puisque j'ai été privé de faire pa-
raître plutôt ce mémoire.
ESPÈCES.
4. Avis GRIMACANTE , Amrioriliiss ringens. Nob.
(PL 6. fig.6à 9 ).
A. Testé ovato-conicd, turgidä , subtilissimè transversim
striat& , sæpiùs splendidü ; spird brevi, acutà ; apertura
marginibus calloso-marginatis ; columellà subtriplicatä , le-
viter sinistrorsm flexä , vix emarginatà.
Auricula ringens. Lam. Anim. s. vert. 7. p. 539. n.° 3.
Id. Lam. Annal. Mus. 4. p. 434. n.o 3. et t. 8. pl.
Go. fig. 11.
Auricula ringens. Féruss. tabl. p. 109. n.o 1.— Dict.
classiq. d’hist. nat. 2. p. 85.
Id. De Basterot, Fossil. de Bord. p. 24. n.° 1.— De-
france , Dict. sc. nat. 3. Supplém.
Auricula ringens. Desh. Fossil. de Paris, 2. p. 72. n.e
10. pl. 8. fig. 16, 17.— Potiez et Mich. Cat. du
Mus. de Douai, 1,p. 203. n.° 8.
Auricula ventricosa. Sowerb. pl. 465. f. 1.
Marginella auriculata. Mesnard de la Groye, Annal.
du Mus. t. 17. p. 331.
Marginella auriculata. Dubois de Monpéreux , Fossil.
Podo-Wholin. n.o 1. p. 24. pl. 1. f. 15, 16.
( 260 )
Marginella exilis? Fichw. p. 221.
Marginellu biplicata. Lea, Contrib. to geolog. Pr, 201.
pl. 6. f. 216.
Pedipes buccinea. Dujardin , Fossil. de la Touraine.
Affinis Pedipedis afre. Adans. Sénég. pl. 1. f. 4.
- Warictas à. Testä majore, crassiore , nitidä ; labro extùs
marginato , expanso , in medio inflato.
Hauteur : 8 millim.— Diamètre : 6 millim.
Auricula turgida. Sow. Min. conch. 2. p. 29. n.° 29.
pl. 163. f. 4.
Auricula ringens. var. a. Grat. Tabl. n.° 63. p. ro1.
Auricula ringens. var. b. Féruss. Tabl.
Ringicula ringens. Desh. in edit, Lam. t. 8. p. 343.
Varietas b. Testé minore ; spird acutissimé..
Auricula buccinea. Desh. Dict, encycl. (Vers).2. n.° 20.
Id. Fes. Coq. fossil. de Par. 2. p.68. pl. 6. f. 21,22.
Auricula buccinea. Sow. pl: 465. £. 2
Auricula ringens. var. a Basterot, L. c.
Id. Féruss. Tabl. p 95. var. a.
Id. Grat. Tabl. 1. c. var. à.
Ringieuls buccinea. Desh. in edit. Lam. 8. p. 344.
Altitud. + millim.— Diam, : 3 mill.
Cette jolie coquille est ovale-conique, quelquefois sub-
globuleuse, d'autrefois allongée , pointue; spire aigue,
composée de 6 tours arrondis et dont le dernier est renflé
et le plus grand. La surface est couverte de fines stries trans-
verses régulières. Ouverture grimacante , subtrigone , rétré-
cie comme dans les Marginelles, ayant deux plis saillants
situés à la base de la columelle, On observe le rudiment
d’un troisième pli au sommet de l’ouverture. Le bord gau-
che est épais, largement étalé ; le droit est arrondi , renflé
vers le milieu et marginé à l'extérieur.
( 261)
La variété a..est beaucoup plus grande , plus globuleusé,
plus ventrue, plus épaisse, plus brillante que la variété b:
Celle-ci est plus allongée, à spire beaucoup plus acuminée,
à surface plus obscurément striée.
J'ai déjà fait remarquer que cette coquille, qui passe pour
être l’analogue de celle qui vit dans la Méditerranée , et qui
_est positivement l’analogue de l'espèce fossile d'Italie, de
l'Angleterre et de la Wolhynie, est essentiellement carac-
téristique des terrains marins de sédiment supérieur,
Loc. Dax. CC.
La variété a., qui est la plus grande, ne se rencontre que
dans les couches des faluns bleus, à Saubrigues, à Saint-
_ Jean-de-Marsac où elle se présente avec un aspect éburné-
bleuâtre, absolument pareil aux fossiles de Beauvais.
La variété b., constamment de moindre taille, ne se
trouve que dans les faluns superficiels jaunes et sablonneux
des dépôts de Saint-Paul, à Cabannes, à Mandillot, an
Mainot , où elle abonde.
La même coquille existe aussi en abondance dans les sables
marins tertiaires des environs de Bordeaux ( Basterot }; de
Paris, Grignon, - Hautéville ( Lamarck); d'Angers; de
la Touraine ( Dujardin ); en Angleterre ( Sowerby ); à
Nice ( Risso }; en Italie, en Sicile, dans le Plaisantin , à
San-Giusto, à Castel-arquato ( Brocchi); dans la Wolhynie
( Dubois ) ; à Alabama ( États-Unis d'Amérique } ( Lea).
3. AURICULINE VENTRUE, Auriculina ventricosa. Nob.
( PL 6. fig. 10.)
A. Testé. ovato-ventricosé , lucente, fragilé, transver-
sum substriaté ; aperturd oblongo-elongat ; columellé bi-
plicaté ; spiré. acuté.
Auricula ventricosa. Grat. Tabl, n.e 64. p. 102.
An Ringicula?
( 262 })
C’est avec quelque hésitation que je place ici cette co-
quille. Peut-être aurait-elle été mieux placée parmi les Pyra-
midelles.
Sa forme est celle d’un Buccin. Elle est ovale, globu-
leuse, brillante, mince, fragile, recouverte de quelques
stries très-déliées et rapprochées. L'ouverture est allongée
ayant une forte échancrure à sa base et deux plis saillants à
la columelle,
5 Tours de spire arrondis.
Longueur : 7 millim.— Diamètre : 4 millim.
Loc. Dax. Faluns bleus de Gaas. RAR.
Genre XXIX.- TORNATELLE, TORNATELLA.Lam.
Coquille enroulée, ovale ou elliptique, en général striée
transversalement ; ouverture oblongue, latérale, entière ,
à bord droit tranchant; columelle torse, arquée, munie
d'un ou de deux ou trois plis saillants et obliques.
Annotations.
Les Tornatelles sont des coquilles marines très-voisines
du genre Auricule. Elles sont généralement sillonnées, ou
striées en travers, tantôt sur la surface entière , tantôt sur une
portion de la coquille, ayant au fonds des sillons, des points
ou de très-petites stries longitudinales extrèmement rappro-
chées qui leur impriment un caractère particulier.
M. Defrance mentionne 6 espèces de Tornatelles vivantes
et 5 fossiles, dont une subanalogue en Angleterre.
On à cru long-temps, dit M. Deshayes, que ces co-
quilles à l'état fossile provenaient exclusivement des terrains
tertiaires ; mais on est fondé à croire que plusieurs espèces
appartiennent à la craie. M. Boué en possède une de grande
taille qui a été découverte dans ce terrain, dans les Alpes
autrichiennes,
( 263 }
D'après M. Deshayes, le bassin de Paris renferme trois
espèces de Tornatelles; les faluns de la Gironde en offrent
cinq, selon M. de Basterot : mais ces bassins en possèdent
davantage, parce que quelques Auricules doivent rentrer
dans le genre qui nous occupe.
Nos terrains de sédiment supérieur m'en ont fourni quinze
espèces fossiles ; quatre analogues de Paris, une du Plaisan-
tin, sept de Bordeaux, et une ayant son véritable analogue
vivant ( 7°. fasciata ) dans nos mers d'Europe. Les autres
sont nouvelles.
ESPÈCES.
* Testa major, ovato-oblonga.
1. ToRNATELLE TACHETÉE, Tornatella punctulata. Fér.
( PL 6. fig. 11,12).
T. Test ovatä , lævi , ad basim transversè striaté ; ma-
culis quadratis vinosis, triplici serie dispositis ; columellé
uniplicaté ; labro intùs marginato.
De Férussac, Tabl. n.° 11. p. 1e ( fossilis ).
De Basterot, n.° 4. p. 25 no r. 24,
Tornatella maculosa. Grat. n.° + P- 193.
Varietas b. Test@ ventricost , majore.
Cette espèce, dont l’analogue vivant n'existe pas, est
ovale , bombée, mince, lisse depuis le sommet de la spire
jusqu’à la moitié du grand tour, et striée depuis cette moitié
: jusqu’à la base. La surface est ornée de trois petites bandes
en travers de petites taches brunes , vineuses carrées , écar-
tées. Spire courte, composée de 4 tours. La variété b. est
plus grande , plus ventrue que l'espèce primitive.
Longueur : 9 mill.— Diam. : 5 millim.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. Mai-
not, Mandillot, Cabanes. CC.
Environs de Bordeaux. 4
( 264 )
2, TORNATELLE GLOBULEUSE, T'ornat. subglobosa. Nob.
( PL. 6. fig. 13.)
T. Testä ovato - globosä ; subumbilicatä ; transversim
semi-striatà ; spir breviusculà ; obtusé ; columellé unipli-
cati.
Grat. Tabl. n.° sin: nn
Affinis T'ornatellæ punctulatæ . Féu
Coquille subglobuleuse, crassiuscule , sabombiliquée ; à
spire courte, obtuse ; le grand tour de spire à demi strié
vers la base; stries ponctuées dans l’intérieur. Trois stries
ponctuées de même, au bord supérieur des trois derniers
tours. Ouverture grande, rétrécie en haut. Un pli saillant
. columiéllaire.— 6 Tours de spire.
Longueur : 8 millim.— Diamètre : 6 millim.
L’analogue vivant n’est point connu,
Loc. Dax. Mêmes faluns et mêmes lieux que les précé-
dents.
5. TORNATELLE FASCIÉE , Tornatella f'asciata. Lam.
(PL 6. fig. 14).
T. Testä ovatä , transversim striatà ; fascüs violaceis,
candidisque alternafim depictà; striis punctatis ; aperturä
elongatà ; columell& valdè uniphcaté ; spir4 abbreviaté ,
acutd.
… Tornatella fusciata. Lam. Anim. sans vert, 6. (2). n.°.
8. (wir, }—= Encycl. méth. pl. 452. f. 3. u. b,—
De Féruss. Tabl. n.° 1. p. 107.— Potiez et Mich.
Cat. de Douai, 1. p. 354.n.0 4. — Bouch. Cat.
Moll. Boul. p. 53. n.0 93.
Voluta tornatilis. Lin. Gm. p. 3457. m.e 12:22 Wood,
Tabl. 19. f. 11.— Donov...2. t. 57: Matton «et
Rack. Trans. Linn. Lond. t, 8. pe 209: a." ti —
(265)
Pennant ; Brit, Zool. 4. t..95. f. 1: — Pulten,
Dorset, p. 41. t. 14. fig. 2. — Montag. p- 231.
— Dillw. Cat, p. 503,— Turton, Conch. p. 249.
n.° 1.— Chem. 2. t, 43. f. 442, 443.— Favan.
pl. 65, £ P, 3,— List. Conch. t, 835. £, 58.
Pedipes tornatilis. De Bl. Malac, p. 452. pl. 38. f. 5.
Bulimus tornatilis. Brug, Dict. n.° 09,
Voluta bifasciata. Lin. Gmel. p, 3486,
Turbo ovalis, Da Costa, Brit, conch. t, 8, f, 2.
Acteon tornatilis. Montf. Conch. 2, p. 315.
_ Gette jolie, petite coquille est l'analogne de l'espèce vi-
Des stries nombreuses ement sa
surface. Elles sont plus profondes que dans l'es espèce vivante,
mais on y distingue la même ponctuation. On remarque en
outre plusieurs fascies teintes d’un violet tiraut sur le rose et
alternant avec de petites bandes blanches. L'ouverture est
assez grande, longitudinale, occupant les trois quarts de la
coquille. Son bord droit est mince et tranchant, Le bord
columellaire a un pli très-prononcé à sa base. Six tours de
le sommet pointu,
be 9 millim, — Diam. : 5 milles.
Loc. Dax. Falups jaunes sablonneux de Saint-Paul. Au
Mainot. R. Les marnes argileuses bleues du Midi de la
France ( Marcel de Serres ).
L'espèce vivante habite la Méditerranée et les côtes de
l'Océan d'Europe.
4. ToRNATELLE ENFLÉE, T'ornatella inflata. Férus.
( PL. 6. fig. 15 ).
T. Testä-ovato-oblongé , crassiusculé , transversim sul-
sos ; striis dongütudinalibus exiguis clathraté ; columelli
( 266 )
valdè uniplicaté ; anfractu majore inflato, ad medium de-
P 7
ss0.
Tornatella inflata, De Féruss. Tabl. n.° 9. p. 108.
Id, — De Bast. n.e 2. p. 25.
Ad, — Grat. Tabl. no 149. p. 173. — Defrance,
Dict. 54. -
roratélle tft. Desh. : 2. pl. Ta £. 4, 5.— Brander,
Fossil, pl. 4.f. 61?
Poluta tornatilis ? Brocc. Tabl. 15. f. 14.
Cette Tornatelle , l’une des plus grandes de nos terrains,
et l’analogue de celle du bassin de Paris, a de la ressem-
blance avec la Tornatelle sillonnée , par’ sa forme ovale,
oblongue, et par les nombreux sillons ponctués qui ornent
sa surface. Elle en diffère cependant en ce qu'elle est plus
renflée et que sa spire est plus courte. Ouverture grande,
égalant la moitié de la longueur de la coquille. Le bord
droit mince et tranchant, un peu déprimé vers le milieu.
Un pli torse et saillant à la columelle. Un ombilic rudi-
mentaire.— 8 Tours de spire.
Longueur : 16 millim.— Diam. : 8 millim.
Cette espèce est sans analogue vivant.
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. À. — En-
virons de Bordeaux. ( De Bast.) Grignon, Courtagnon,
Mouchy, Valognes ( Desh. ). Les marnes bleues du Midi
de la France ( Murcel de Serres ).
5. TORNATELLE SILLONNÉE, Tornatella sulcata. Férus.
( PL. 6. fig. 16, 17 ).
T. Teslä ovato-conicé , transversim sulcaté ; sulcis punc-
tatis ; columellä uniplicatä ; spird acutd ; sanfractibus con-
vexis.
Auricula sulcata. Lam. Anim. s. vert. 7. m.o 1: p-
538. (fossil. }.— Lam. édit, de Desh. 8. p. 340.
(267 )
ne 1.— Zd; Ann. Mus. 4. n.° 1. p. 434. et tom.
8. pl. 60. f. 7.— Defrance, Dict. 4 nat. 3,
p-+ 133.
Tornatella sulcata. Férus. Tabl. n.s 8. p. 108.— De
Bast. n.0 1. p. 24.— Grat. Tabl. n.0 152. p. 195.
— Defrance, Dict. sc. nat. tom. 54.— Desh. 2.
pl. 22. f. 3, 4.— Dict. encycl. 3. n.° 2, p. 1042.
Sowerb. Gener. of shells, n.° 24. f, 3
Varietas a.— Sulcis distantibus.
b.— Sulcis confluentibus.
Coquille remarquable par la régularité des sillons trans-
verses qui couvrent sa surface. En les examinant à la loupe,
on voit qu'ils sont ponctués dans le fond. Ces points sont
prochés et beaucoup plus apparents dans les sillons
di il tour de spire. L'ouverture est oblongue, un
rétrécie supérieurement. Un pli saillant à la collumelle. Le
bord droit mince et tranchant. Spire aigue au sommet,
composée de 8 tours un peu arrondis,
Long. : 12 mill.— Diam. : 6 mill.
Cette Tornatelle est l’analogue parfait de celle du bassin
parisien , et du bassin de la Gironde. Elle n’a point d’analo -
gue vivant connu.
Loc. Dax, Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. Caba-
nes, Mainot, Mandillot. CC.— Environs de Bordeaux ;
Grignon , Chaumont ; environs de Paris.
6. TORNATELLE DEMI-STRIÉE, T'ornat. semi-striata. Fér.
( PI. 6. fig. 18, 19, 20, 21.)
T. Testé ovat4, pellucidä, transversim semi-striatà ;
columellä uniplicatä ; striis punctatis.
Tornatella semi-striata. De Féruss. Tabl. n.° 10.p
108. (fossil. ) — De Bast. n.° 3. p. 25.— Grat.
Tabl. n.° 154.
( 268 )
Tornatella semi-striata. Potiez et Mich. Cat. p. 353.
n.° 3
Voluta tornatilis. Broce. n.° 26. p. 322 et 643. tab.
: 15. f. 14.— Planc. tab. 2. f. 8. L. M? ( vi. ).—
Soldan. Test. 1. p. 7. tab. 2. f. e?
Affinis Tornatelle sulcatæ. Férus.
Varietas a,— Striis duabus tribusve ad suturam. Nob.
rhge Anfractibus supernis , sublævigatis. Nob.
_d.— Testà maculatä. Nob.
Cette Tornatelle me paraît être l'analogue véritable de la
Voluta tornatilis, de Brocchi, qui se trouve vivante dans la
mer Adriatique , selon Plancus, Olivi et Rénier. La coquille
a de l’analogie, pour la forme et la taille, avec la Torna-
telle sillonnée. Elle en diffère en ce que sa surface n’est qu’à
moitié striée , au lieu d'avoir ces sillons dans toute sa lon-
gueur. Avec le secours de la loupe , on observe que le fonds
des stries est pareillement ponctué comme les sillons de cette
dernière espèce.
7 à 8 tours de spire, convexes.
Longueur : 8 à 12 mill.— Diam. : 3 à 6 mil.
On trouve des individus de la variété b. qui ont conservé
leurs couleurs.
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. CC. Mai-
not , Cabanes.
Se trouve dans les mêmes faluns aux environs de Bor-
deaux ; dans le Plaisantin,.et à San-Giusto, près Volterra.
( Brocc. )
** Tesla minor ovata.
7. ToRNATELLE MILIOLE, T'ornatella miliola. Férus.
(PL.6.fig. 22, 93 ).
T. Testé ovato-conicé , splendente levigad ; anfractibus
planulatis ; columellé uniplicaté.
( 269 )
* Auricula miliola. Lam. Aun. Mus. 4. p. 435. n,° 34;
— Id. Anim. s. vert. 7. p. 529. n.° 4.— Lam,
édit. de Desh. t. 8, p. 343. n.° 4.—
Auricula miliola. De Féruss. Tabl. n.° 19. p. 104. —
— Grat. Tabl. n.o 65. — Defrance, Diet. d'hist.
nat. 3. p. 434. n.° 4.
Auricula miliola. Desh. Coq. foss. Paris, 2. p. 69. n.°
4. pl. 6. fig. 19, 20.— Potiez et Mich. Catal, de
Douai, 1. p. 205. n.° 12.
Varietas a.— Ultimo anfractu , basi semi-striato. Nob.
b.— Omnind substriatä. Nob.
Cette coquille , décrite sous le nom d’Auricula miliola ,
et qui appartient aux terrains tertiaires de Paris, de Bor-
deaux, de Dax , est une véritable Tornatelle. Elle est ovale,
subglobuleuse , composée de 5 tours de spire ; louverture
est oblongue ; la columelle n'ayant au'un pli saillant ; le bord
droit tranchant.
Hauteur : 3 à 4 mill. — Diam, : 2 mill.
Cette espèce est sans analogue vivant connu.
Loc. Dax. Faluns j jaunes libres de Saint-Paul, C: Se trouve
à Bordeaux , à Versailles, à Grignon.
8. ToRNATELLE LISSE, ornatella lœvigata. Nob.
( PI. 6. fig. 2%, 3 ).
T. Testà ovaté , pellucidä , lævigat ; columellé uni-
plicatà ; spirä acutä ; anfractibus convexis.
Grat. Tabl, n.° 153. p. 195.
Affinis Tornatellæ muliole.
Var. b. Testé basi obsoletè striatd,
Cette petite espèce a une frappante analogie avec la Tor-
patelle miliole. Elle est ovale, brillante, à spire aigue,
comme _ mais les tours de spire, au nombre de six,
( 270)
sont convexes, au lieu d’être applatis. La variété . est fine-
ment striée vers la base du dernier tour. ;
Long. : 5 mill.— Diam. : 3 mill.
On ne connaît point l'analogue vivant de cette Tornatelle.
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. C.
9. TORNATELLE OVALE, Z'ornatella ovalis. Nob.
( PL 6. fig. 26,43).
T. Testé ovaté , sublævigatt ; columellé biplicatä ; labro
dextro intùs reflexo; spirä brevi acutä:
Auricula ovalis. Grat. Tabl. n.° vLE
Affinis Tornatellæ striatellæ.
Non Auricula ovata. Lam.
Coquille ovale. lisse, à spire courte , aigue , composée de
quatre tours; ouverture rétrécie ; le bord droit réfléchi en
dedans. Deux plis columellaires saillants os
Hauteur : 3 à 4 mill.— Diam. : 2 mill,
Cette espèce a de l’analogie avec la précédente : elle en
diffère néanmoins en ce qu’elle n'est point striée , qu’elle est
plus ovale , plus crassiuscule et que les plis de la columelle
sont plus prononcés. Elle est sans analogue vivant connu.
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. R.
10.'TORNATELLE STRIATELLE, Z'ornatella striatella. Nob.
( PI. 6. fig. 27, 98, 99 ).
T. Testé oblongo-elongatt , subtilissimè transversimque
striaté ; aperturd medio subangustatä ; columelli subplicaté;
labro papyraceo; spird breviusculé, acuté.
Auricula striatella. Grat, Tabl. n.° 68.
Var, b.— Ovaté, parvuld.
Tornatella auricula. Grat. Tabl, n.e 154.
Cette coquille que j'avais regardé comme une Auricule ,
à raison de la biplicature de la base de la columelle, rentre
bien mieux dans les Tornatelles , dont elle a toute l'allure.
(271)
Sa surface est couverte de fines stries transverses ponctuées
au fond. La spire est composée de quatre tours arrondis.
Le bord droit de l'ouverture est mince et tranchant.
Hauteur de la coquille : 7 à 8 mill. — Diam. transv. :
Point d’analogue vivant connu.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. Ca-
banes, Mainot. CC. x
11. TORNATELLE TREILLISSÉE, T'orn. cancellata. Nob.
(PL 6 fig. 30, 31.)
T. Testé ovalo-elongatt , turrit , eleganter cancellati ,
transversim strialhi subumbilicaté ; columellä uniplicaté ;
labio
Éirdiite sédellé de mec al siiéigée ; dont la
surface est élégamment treillissée et comme ponctuée, par le,
croisement des stries transverses , qui sont très-rapprochées ,
et des stries longitudinales , qui sont d’une finesse extrême.
Ouverture assez grande , ovalaire ; le bord droit mince et
tranchant ; le bord columellaire réfléchi en dehors , n'ayant
qu’un pli vers le rudiment d’une fosse 5 à G
tours de spire, arrondis. Le dernier tour plus grand des
deux tiers que la spire dont le sommet est obtus.
Longueur : 6 mill,— Diam. : 3 mill.
Loc. Dax. Faluns bleus de Cazordite. R.
Je ne connais point d'analogue vivant de cette espèce.
*** Teslia turrito-oblonga, elongata.
12. TORNATELLE PAPYRACÉE, T. papyracea. De Bast.
( PI. 6. fig. 32,33; 34, 35 ).
T. Testé ovato-elongatt , turrité , pellucidé , transversè
eleganter suleaté ; sulcis regularibus punctatis ; anfractibus
convexis ; columellé uniplicaté ; umbilico parvule.
( 272 )
Tornatella papyracea. De Bast. ne 5. pl. 1. f. 9.—
Grat. Tabl, n.° 155. p. 196.
Varictas a.— Tesli majore, profundè sulcatd.
b.— Testé minore , fragiti, lœviter sulcaté.
Tornatella intermedia. Grat. n.e 157.
Cette jolie Tornatelle , sans analogue vivant, est carac-
térisée par un seul pli saillant à la columelle, et par des
sillons transverses, réguliers et ponctués au fond, qui cou-
vrent sa surface. La variété a, est grande, crassiuscule , et
profondément sillonnée. Elle a 7 à 8 tours de spire con-
vexes.
Longueur : 17 mill.-— Diam. : 3 ill.
La variété b. est plus petite, plus mince , et légèrement
striée. — 5 à 6 tours de spire; :
Longueur : 6 mill.— Diam. : 2 1/2.
._ Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. €.
15. TORNATELLE ALLONGÉE, T'ornatella elongata. Nob.
(PL. 6. fig. 36 ).
T. Test turrito-elongaté, transversim sulcaté : colu-
melli uniplicaté ; anfractibus sub-complanatis.
Grat. Tabl. n.° 156. p. 106.
Cette espèce a quelque ressemblance avec la variété b. de
la Tornatelle papyracée; mais elle en diffère en ce que les
tours de spire sont plus nombreux et presque applatis. L'ou-
verture est ovale, le bord droit mince et tranchant ; le bord
columellaire présente un petit pli: — 10 tours de spire.
Longueur : 12 mill.— Diam: : 4 mill,
Je ne connais point d'analogue vivant de cette coquille ,
ni même d’analogue fossile.
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. Gabanes,
Mainot. €,
(27)
14. Tonnarece DE Danceras, 7. Dargelasii. De Bast.
( PL 6. fig. 37, 38 ).
T. Testà ovato-aciculaté ; lœvissimè striatà ; columellä
uniplicaté ; anfractibus convexiusculis.
Tornatella Dargelasii. De Bast. n.° 6. pl. 1. fig. 1
Var. b.-— Testé turritä , sublævigatd.
Coquille ovale , allongée, turriculée, à peine striée , com-
posée de 6 tours de spire , un peu convexes, le dernier tour
égalant les cinq autres. Ouverture ovale, allongée. Un pli
columellaire.
Longueur : 6 mill.— Diam. : 2 mill.
Cette espèce a été dédiée à M. le professeur Dargelas ,
par M. de Basterot. Elle est sans analogue vivant connu.
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. A. Sau-
cats, près Bordeaux. ( De Bast.)
15. TORNATELLE GRAIN D'ORGE, J'orn. hordeola, Férus.
( PI. 6. fig. 39, 40, 41, 42 ).
T, Testé ovato-conici, elongatä , lævigatd ; labro intùs
striato ; columellé uniplicatà.
Auricula hordeola. Lam. Anim. s. vert.— /4. Annal.
Mus. 4. p. 436. n.o 5.— Lam. édit. de Desh. 8.
p. 344. n.° 5.— De Féruss. Tabl. n.° 18. — De
Bast. n.° 2.
Auricula hordeola. Desh. Coq. foss. Par. 2. p. 68. pl.
6. fig. 21, 22.— Defr. Dict. 3. suppl.— Grat,
Tabl. n. 66.
Var. b.— Testà magis elongaté , nitidä ; labro obsoletë
striato.
Var. d.— Test minore subconicé.
Cette petite espèce fossile est l’analogue de celle de Gri-
gnon et de Bordeaux. Elle est mince, lisse, fragile, com-
(274)
posée de 6 à 7 tours de spire un peu convexes. L'ouverture
est petite, ovalaire. La lèvre droite striée en dedans. Un
seul pli columellaire.
Longueur : 4 à 6 mill.— Diam. : 2 à 3 mill.
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. C. Bor-
deaux ; Grignon.
Genre XXX.— ACTÉE, ACTEON. Mowrronr.
Coquille conique , allongée ou cylindrique, turriculée,
lisse ou longitudinalement sillonnée; ouverture ovale ou
oblongue , entière , désunie supérieurement ; columelle
n'ayant qu'un seul pli, quelquefois les traces d’un ombilic.
Annotations.
I ne peut être question ici du genre Actéon de la famille
des Aplysiens établi par Ocken ; maïs il s’agit de l'extension
de celui créé par Denys de Montfort, et dans lequel viennent
se réfugier des coquilles difficiles à classer de la famille des
Auricules , ou des Plicacés, telles sont quelques Tornatelles
et certaines Auricules à test cylindrique, formé d’une série
décroissante de tours de spire. Les coquilles que notre genre
Actée comprend, sont donc toutes celles qui, ayant quelques
caractères de l'ouverture des Tornatelles et des Auricules ,
sen éloignent cependant , parce qu’elles sont essentiellement
turriculées , et que leur columelle n'offre qu'un seul pli.
Nous présumons que nos Actées sont toutes marines.
Elles appartiennent aux terrains tertiaires supérieurs ; et les
espèces au nombre de quatorze dans le bassin de Dax, m'ont
Paru toutes nouvelles, excepté deux dont les analogues
existent dans le bassin de Paris et de la Garonne.
t
(275)
… ESPÈCES.
* Testa turrita lævigata.
1. ACTÉE BULIMOIDE , Acteon bulimoides. Nob.
(PL 6. fig. 44, 45).
A. Testà turrito-cylindric4, lævigaté ; aperturä ovali,
uniplicaté ; anfractibus convexiusculis.
Auricula turritella. Grat. Tabl. n.° 71.
Coquille très-petite , aciculaire, turriculée , composée de
10 à 12 tours de spire légèrement arrondis, lisses et brillants.
Un seul pli columellaire.
Longueur : 7 à 8 mill. Diam. : 1 mill.
Loc. Dax. Faluns j dvi Mblopneux du Mainot , à Saint-
Paul. C.
2. ACTÉE AIGUILLETTE, Âeteon acicula. Nob.
( PL. 6. fig. 46, 47).
A. Testé turrito-cylindricé, lævigatà | nitidä ; aperturd
brevi, ovatà ; columellé uniplicat& ; anfractibus planulatis.
Auricula acicula, Lam. Anim. s. v. n.° 6. tom. 7. p.
539. — Id. Annal. Mug k 71 g:2,5. "> LS et
‘tom. 8. pl. 60. fig. 9.
Auricula acicula. Desh. Cog- fossil, Paris. t. 2. p. 71.
n.° 8. pl. 8. f. 6, 7.— Lam. édit. de Desh. 8. p.
345. n° 6.— Grat. Tabl. n.° 93. p. 105.— Defr.
Dict. sc. nat, t. 3. Suppl.
Pyramidella acicula. De Féruss. Tabl. n.° 12. p. 107.
On ne me reprochera pas, j'espère, d’avoir placé ici,
l'Auricula acicula de Lam. Ses caractères l'éloignent du
genre Auricule. Elle m’a paru appartenir préférablement ou
genre Actéon.
La coquille est turriculée , aciculée , solide , assez épaisse,
lisse à l'œil nu , et composée de 8 à ro tours de spire pres-
(276)
que planes ; l'ouverture est petite , ovale , à bord droit tran-
chant; le bord columellaire muni d’un seul pli saillant et
torse. . ds se
Longueur : 7 à 8 mill.— Diam. : 2 mill,
À Analogue parfait de VAuricule aiguillette fossile du bassin
nn us à Dax. Mêmes faluns et même localité que
la précédente. CC. Bordeaux. — Grignon.
3, ACTÉE DOUTEUSE, Acteon dubia. Nob.
( PL. 6. fig. 48, 49, 50 ).
A. Test turrito-elongatà, levigatà nitidé, subumbili-
catà ; aperturà subquadratd ; columellà uniplicaté ; anfrac-
tibus subplanulatis. x
Auricula dubia. Grat. Tabl. n.0 74.
Var. b.— Suturis marginatis. Nob.
Espèce remarquable par son ouverture presque carrée.
Un pli columellaire. Les traces d’un ombilic.— 9 à 11 tours
de spire presque planes.
Longueur : 6 à mill.— Diam. : près de 2 mil.
Loc. Dax. Mêmes localités. C.
4. ACTÉE SUBOMBILIQUÉE, Acteon subumbilicata. Nob.
(PL G. fig. 51, 59.)
A. Test turrüo-cylindrict, aciculaté ; subumbilicaté,
nitidè lwvigaté ; apice obtusd ; aperturd oblongé ; anfracti-
bus convexiusculis ; columellé uniplicaté.
Non Auriculé tmbilicata. Desh. et Dujard.
Affinis Aariculæ aciculæ. Lam:
Affinis Auriculæ dubiæ. Gr.
Var. b.— Aperturd subtetragonä. Nob.
Cette jolie Actée a de l’analogie avec les Actées aiguillette
et douteuse, mais elle est plus grande, plus luisante ayant
une dôuzaine de tours de spire , un peu convexes; les sutures
77
un peu enfoncées et le sommet obtus. L'ouverture est oblon-
gue ; le bord ‘droit est tranchant ; Ja columelle est droite
ayant un pli et les traces d'un ombilic, La variété 2. a l’ou-
verture presque carrée,
Longueur : 8 à 10 mill.— Diam, : 2 mill.
Loc. Dax. Mêmes terrains. CC. |
3. ACTÉE TORNATELLE, Aeteon tornatella. Nob.
( PI. 6. fig. 53 à 58).
A. Testé turrito-cylindricä, nitidè Liga: columellé
uniplicaté ; aperturé ovat@; anfractibus convexiusculis.
. Auricula 1ornatillis. Grat. n.° 75.
Vas, a.— Suturis mmarginalis. Nob.
Var. b.— Anfractibus planulatis. Nob..
Petite coquille turriculée , bulimoide, à tours arrondis,
très-isses et brillants. L'ouverture ovale, oblongue rappelant
celle des Mélanies. Un pli columellaire peu prononcé. La
lèvre droite tranchante.— 8.à 9 tours de spire.
Longueur : 5 mill.— Diam. : 1 42.
Loc. Fossile à Dax. Faluns bleus de Gaas. €.
6. ACTÉE BRILLANTE , Æeteon nitidula. Nob.
(PL 6. fig. 59, 60 ).
A. Test turrito-cylindricé , abbreviatà, lœvi , ritidulé ;
‘aperturé oblongé ; columellé uniplicatd ; labro crassiusculo
intès dentato,
Auricula nitidula. Grat. Tabl. n.0 76.
Charmante petite espèce bien caractérisée par la lèvre
droite épaisse et dentée à l'intérieur, Un pli saillant colu-
mellaire. 6 tours de spite convexes, lisses, brillants ; le som-
met -obtus.
Longueur : 3 à 4 mill.— Diam. : 1 1/2.
Loc, Fossile à Dax. Mêmes faluns. À.
(278)
7. ACTÉE INCERTAINE, Acteon incerta. Nob.
( PL 6. fig. 61 à 64).
A. Testà turrito-conicé , levigaté ; aperturé ovatà; colu-
mellà uniplicatà ; labro dextro acuto ; cab convexius-
culis.
Affinis Acteonis nitidulæ.
Var. b.— Testä conico-elongaté ; anfractibus planulatis.
Acteon pygmϾus ? Lea, pl. 4. f. ro.
Cette espèce a de l’analogie, pour la forme et la taille,
avec lActée brillante ; mais elle en diffère en ce que le pli
de sa columelle n'est pas aussi saillant , et que l’intérieur du
bord droit n’est point denté.— 7 à 8 tours de spire un peu
convexes et lisses.
Longueur : 5 mill.— Diam. : 1 3/4.
. La variété b. est conique, allongée, Elle se rapproche Fr
VActeon pygmœus de M. Lea , qu’on trouve à Alabama ,
daus l'Amérique Septentrionale.
Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. A.
8. ACTÉE ÉPINE, ÆActeon spina. Nob.
( PL 6. fig. 65, 66. )
A. Testä aciculari , turrito-cylindricé , nitidé , lævigatà ;
aperturé oblongà, uniplicaià ; anfractibus convexis.
Pyramidella spina. De Férussac.
Auricula spina. Desh. n.° 9. p. 71. pl. 8. fig. 10, 11.
— Grat. Tabl. n.° 77. p. 106.
Bulimus acicula. Dubois, Wolhin. pl. 3. fig. 49, 50.
minime, Draparnaud.
Variété b.— Anfractibus planulatis.
Analogue incontestable de l’Auricule épine du bassin de
Paris.
Coquille allongée , aciculée , très-grèle , turriculée , lisse,
(
brillante , ayant 12 à 13 tours de spire convexes ; les sutures
bien prononcées. L'ouverture très-petite, oblongue ; le bord
columellaire court et à un seul pli vers le milieu,
. Longueur : 4 à 5 mill —— Diam. : 3/4 mill.
La variété b. a les tours applatis.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. CC.
Parnes { Desh. ). Wolhynie ( Dubois ).
| ** Testa turrita, longitudinaliter sulcata.
9. AcTÉE TÉRÉBRALE, Acteon terebralis. Nob.
( PL. 6. fig. 67, 68 ).
À. Testi turrité , cylindrico-elongaté , nitidi , sub-um-
ratés verticaliter costatä vel sulcaté ; basi transversim
; subtetragont ; labro columellari, unipli-
catä.
hotte terebralis. Grat, Tabl. n.o 88.
Au Turbo gracilis? Brocc. pl. 6. f, 6.
. Var. a. Testé majore; anfractubus varicosis subrotun-
datis ; labro dextro marginato.
Var. b. Tesià minore, eburned ; anfractubus subplanu-
latis ; labro acuto.
Cette belle coquille a l’aspect d’une vis. Elle se fait remar-
quer par son vernis brillant, par les côtes verticales et les sillons
PRES a sur la surface des tours de spire. Les côtes
, très hées et fort régulières. On aperçoit
dans les silos drahnéé fines stries transverses , surtout vers
la base de la coquille. Les tours de spire , au il de 12
à 14, sont arrondis et munis de grosses varices dans la
variété a. Ils sont planes et dénués de varices dans la variété
b. La suture est bien prononcée. L'ouverture est subqua-
drangulaire. Le bord droit marginé à l’intérieur dans la
première variété, et tranchant dans la seconde. Le bord
columellaire est raccourci, ayant un seul pli au sommet.
s]
{ 280 })
Longueur de la var. a, : 20 mill.— Diam. : 3 à 4 mill.
Long. de la var. b. : 12 mill.— Diam. : 2 1/3.
Cette espèce m’a paru nouvelle. Elle ne se rencontre que
dans les faluns bleus, jamais dans les jaunes. Je ne lui con-
nais pas d’analogue vivant. |
Loc. Fossile à Dax ; à Saint-Jean-de-Marsac. C.
10. AcrÉe A PETITES CÔTES , Ac/eon costellata. Nob.
(PL 6. fig. 69, 70 ).
A. Testä turritä , cylindrico-elongatä, longitudinaliter
costellatä ; apertur& sub-ovaté ; lubro dextro intùs sub-
striato ; costellis elevatis , aliquandd duplicatis.
” Auricula costellata. Grat. tabl. n.° 99.
Cette jolie Actée , malgré sa ressemblance avec l’Acteon
terebralis , doit être regardée comme une espèce particulière,
à raison des petites côtes saillantes et assez distantes qui
“couvrent sa surface. L'ouverture est ovalaire , ayant le bord
droit légèrement strié à l'intérieur. mé pli de la columelle
est très-faiblement prononcé.— 11 à 12 tours.
Longueur : 8 à 10 mill.— Diam. : 2 mi
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. À.
41. ACTÉE INTERMÉDIAIRE, Æcteon intermedia. Nob.
( PL 6. fig. 71, 72 ).
A. Testâ turrité, conico-elongatà , longitudinaliter cos-
tatà , transversim tenuissimè striatä ; anfractibus rotundatis,
sæpiùs varicosis; aperturd ovali ; labro acuto, internè sub-
marginalo.
Au premier abord , on prendrait volontiers cette espèce
pour une variété de l’Acteon terebralis dont il a quelques
caractères principaux : néanmoins elle en diffère, en ce que
les tours de spire sont convexes au lieu d’être aplatis. On y
remarque en outre des stries transverses, très-déliées, très
( 28r )
rapprochées et quelques varices résultant des arrêts de l’ac-
croissement. Cette coquille n’a pas l’aspect brillant de l4crée
térébrale.— 10 tours de spire.
Longueur : 8 à 11 mill.— Diam, : 1 à 2 mill.
ÆZoc. Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-Marsac. R.
12. ACTÉE GRÊLE, ÆActeon gracilis. Nob.
( PL 6. fig. 73, 74 ).
A. Test turrito -elongaté, aciculaté , longitudinaliter
striaté ; anfractibus convexiusculis, obscurè marginatis ;
sulcis confluentibus , obliquis, profundis; aperturt ovali ,
uniplicaté.
Auricula gracilis. Grat. tabl. n.° 8r.
Turbo gracilis ? Brocchi.
Coquille très-grêle, turriculée, composée de 14 à 15
tours de spire un peu convexes et longitudinalement striés,
Les sillons sont obliques légèrement courbés aux deux ex-
trémités. L'ouverture est ovale, inclinée de droite à gau-
che, ayant son bord droit tranchant et la columelle à un
seul pli. On découvre les traces d’un ombilic,
Longueur : 10 mill.—- Diam. : 2 mi
Loc. Dax. Faluns bleus de Gaas. C.
43. ACTÉE FAUSSE-AURICULE , À. pseudo-auricula, Nob.
( PI. 6. fig. 75, 76).
A. Testé aciculari, turrito-cylindric4 , longitudinaliter
striati ; anfractubus planulatis ; japertur4 ovatà ; columell&
uniplicatà.
Auricula pseudo-auricula. Grat. tabl, n.o 82.
Affinis Turb. gracilis. Broc. .
Cette coquille a de l'analogie avoc: l'Acteon gracilis. Elle
est grêle, aciculée, turriculée et longitudinalement striée
<omme elle ; mais elle en diffère en ce que ses tours de spire
{ 282 }
sont moins nombreux ( 9 à 10) et planes, au lieu d’être
arrondis. Les stries longitudinales sont aussi beaucoup plus
faiblement prononcées , et droites.
Longueur : 5 à 7 mill.— Diam. : 1 mill. 1 /3.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. C.
Ah. AcTÉE PYGMÉE, Æeteon pygmæa. Nob.
(PL 6. fig. 77,78 ).
T. Testé parvul , cylindricé , subturrité ; longitudinn.
liter costaté ; anfractibus convexiusculis ; transversim stria-
tis ; aperturd ovato-elongaté ; columellä sursèn uniplicatä.
Cette jolie coquille est oblongue , allongée, turriculée ,
Jongitudinalement cotellée. Les tours de spire , au nombre
de sept, sont un peu arrondis , obscurément et transversa-
lement striés. Ouverture ovale. Un pli columellaire saillant
vers le haut.
Longueur : 3 à 4 mill.— Diam. : 1 mill. à 1 1/2.
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. RR.
Genre XXXI.— PYRAMIDELLE , PYRAMIDELLA.
Lam.
Coquille lisse , conique , turriculée , à tours de spire nom-
breux, égalisés. Ouverture ovale, courte, entière, à bord
droit tranchant; columellle saillante , inférieurement garnie
de trois plis transverses, le supérieur plus prononcé, Oper-
cule fragile.
Annotations.
Les Pyramidelles sont des coquilles marines de la famille
des Plicacés, lisses, polies , brillantes , formées de tours de
spire nombreux , étroits et applatis. On en connait cinq es-
pècse vivantes , toutes des mers des pays chauds ( Lamarck },
ae ds À a og D apnée ui St dd - chft Ré di SEE ES
“
( 283 )
et sept espèces fossiles ( Defrance) , provenant des terrains
de sédiment supérieur, à l’exception d’une seule qui paraît
exister dans la craie ( Deshayes ) (1).
Le bassin tertiaire de Dax en renferme trois espèces : dut
analogues à Bordeaux, une à Paris , et une espèce nouvelle,
ESPÈCES.
1. PYRAMIDELLE EN TARIÈRE, Pyramidella terebellata.
(PL 6. fig. 79, 80 ).
P. Testà conico-elongalä , turrit&, splendente, læviga-
tissimd ; aperturé brevi, ovato-angusté ; columellä triplicatä ;
labro acuto; anfractubus planulatis.
Pyramidella terebellata. Férus. Tabl. n.°10. p. 107.
De Bast. n.° 2. p. 26. — Grat. Tabl. n.° 160.—
Defr. Dict. sc. nat. t. 44. p. 135.— Desh. és
foss. Par. t. 2, p.191. pl. 22. f. 7-8.
Auricula terebellata. Lam. Anim. s, v.t. 7, p. ho.
n.° 7.— Lam. Annal. Mus. t. 4.-p. 436. n° 7,
et tom. 8. pl. 60. f. 10.— /d. Lam. édit de Desh.
8. p. 346. n.° 7. — Defr. Dict. cit. t. 3. Suppl.
n.° 5. p..134*
Turbo terebellatus ? Brocc. Conch. 2. p. 383. n.° 33.
9 à 10 tours de spire.
Longueur : 10 à 14 mill.— Diam. : 3 1/2.
Aualogue parfait de celle de Paris, de Bordeaux, d’An-
gers, de la Touraine.
Loc. Fossile à Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-
Paul. C.— Grignon, Houdan, 'Courtagnon, Parnes, dans
le calcaire grossier. Italie , Volterra ?
(1) M. Hœninghaus a constaté à Rattingen, dans le groupe car +
bonifère, une espèce de Pyramidelle ( P. antiqua ).
( 28
M. de Férussac observe que cette coquille paraît si voi-
sine de la Pyramidelle palangule vivante , qu’on la prendrait
pour son analogue fossile. Celle-ci en diffère néanmoins.
2, PYRAMIDELLE PETITE MITRE, /yramidella mitrula.
( PL. 6. fig. 81 ).
P. Testä conico-elongatt , turriculi, nitidissimä; an-
Jractibus convexiusculis; aperturä brevi; labro crenato ;
columellä triplicatà.
Auricula mitrula. De Bast. n.° 1. p. 26. pl. 1. f. 5.—
Id. De Férus. Tabl. n.° 8. p. 107.
An varietas potiès Spec. præcedentis.
Les ‘traits de conformité de cette espèce avec la précé-
dente, pourraient la faire confondre : cependant elle en
diffère , en ce qu’elle est plus allongée , plus brillante ; les
tours de spire sont moins applatis et les sutures plus pronon-
cées. La lèvre droite est crénelée à l’intérieur.
Loc. Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-Marsac. C.
Environs de Bordeaux ( Dargelus ).
3. PYRAMIDELLE STRIATELLE , Pyramid. striatella. Nob.
( PI. 6. fig. 82, 83).
P. Testà minimé, gracili, nitidè lævigatà , longitudina-
liter substriatä ; anfractubus planulatis ; aperturd ovali ;
columellà biplicatä.
Acteon striatus ? Lea, pl, 4. f. 100.
Cette Pyramidelle est suffisamment caractérisée par les
fines stries longitudinales qui couvrent les tours de spire et
par la duplicature de la columelle. — 9 à 10 tours.
Longueur : 5 mill.— Diam. : 1 1/2.
Loc. Fossile à Dax. Faluns bleus de Gaas. R.
( 285 )
RÉSUMÉ des Rapports numériques entre les espèces
fossiles des Mollusques de la famille des Plicaces,
du Bassin de l'Adour, et les espèces actuellement
vivantes. $
——"0S ©
PLICACÉS.
1. AURICULE...…. 5 espèces ( 3 nouv. }, 2 analog. vivants
2. AURICULINE, .. 2 €sp., (1 nouv.), 1. id.
3. TorxaTeuze.. 15 esp.,. (6 nouv.), 2 id.
4. AGTÉE......…. 14 esp., (12nouv.), sans analog. viv.
id.
5. Pyrammezze. 3esp., (1nouv.),
Tora : 5 genres, 39 espèces, dont 23 nouvelles , et 5
ayant leurs analogues vivants.
La proportion relative des espèces nouvelles de la famille
des Plicacés avec le nombre général du bassin de l'Adour ,
est donc : : 1 : 1 “f/,3, par conséquent très-voisine des */3.
Et celle des analogues vivants, au nombre précité, presr
que le ‘#.
car5:39::1:17 #5.
( 286 )
EXPLICATION DE LA PLANCHE VI.xe
3. Aunicuze pe Jupas, Auricula Judæ. Lam.. 254,
Grandeur naturelle.
2. AURICULE MARGINÉE, Auricula marginalis.
Nob.— Grand. nat. 256,
3. Aumcuse pois, Auricula pisum. Brocchi.. 256,
Grandeur naturelle.
4. AURICULE À DEUx Puis, Auricula biplicata,
” Nob. — Grand. nat. 257,
Varietas. a. major. Nob. Grand, nat. .
5 Zd..… Var. b. minor. Nob. Grand. nat.
6, 7. AURICULINE GRIMAÇANTE , Auriculina rin-
gens. Nob. 259,
Var. a. major. Nob. Grand. nat.
g- Var. &. minor. Nob. Grand, nat.
9. Var. c. Nob. Grand. nat.
10. ÂAURICULINE VENTRUE, Auriculina ventri-
cosa, Nob. 261,
Grandeur naturelle,
11. TonnaTeuse racuerée, Tornatella punctu-
lata. Féruss.. 263,
Grandeur naturelle,
12. Id. Var. b. ventricosa. Nob. Grand. nat.
13. ToRNATELLE GLOBULEUSE, T'ornatella sub-
globosa, Nob. 264,
Grandeur naturelle.
Pages, N.as
2:
P
( 287 )
Figures. Pages. Nos
14. ToRNATELLE rasciée | T'ornatella fasciata.
Lam.— Grand. nat. 264,
15. TonnaTELLE ENFLÉE , Tornalella inflata.
Féruss... 265, 4.
Grandeur naturelle.
16, ToRNATELLE sILLONEÉE, T'ornatella sulcata.
Féruss. 266, 5.
Var. à. sillons distants. Nob. Gr. nat.
17. Id. Var. b. sillons confluents. Nob. Gr. nat.
18. ToRNATELLE semI-sTRée, T'ornatella semi-
striata. Féruss. 267, 6.
Grandeur naturelle.
19. Zd. Var. a. Nob, Grandeur naturelle.
20 4. Var, b. Nob. Jd . id.
21. Id. Var. ce. Nob, … Id. id.
22. ToRNATELLE MILIOLE | T'ornatella miliola.
Féruss.. 268, 7.
Var. a. Nob. Grandeur naturelle.
23. Id. Var. b. Nob. Grand. nat.
24. TOoRNATELLE LISSE , Tornatella levigata.
Nob.— Grand nat. 269, 8.
25. Id. Var. b. grossie.
26. TonnaTELLE ovaLE, T'ornatella ovalis. Nob. 270, 9.
Grandeur naturelle.
27. : TORNATELLE sTRIATELLE, T'ornalella ‘stria-
tella. Nob. 270, 10.
Grandeur naturelle.
29. La même variété grossie. La.
Eigures
( 288 )
a Pages, Nos
ToRNATELLE TREILLISSÉE, T'ornatella cancel-
lata. Nob. Grand. nat. 271, 11.
Idem. Grossie.
ToRNATELLE PAPYRAGÉE, Z'ornatella papy-
racea. Bast. 271, 12.
Grandeur naturelle.
- Idem Var. a. gréle. Nob.— Grand. nat.
Idem. Var. b. minor. Nob.— Gr. nat.
La variété D grossie.
. ToRNATELLE ALLONGÉE, T'ornatella elongata.
Nob. Grand. nat. 272, 1%
ToRNATELLE DE DARGELAS, Z'ornatella Dar-
gelasiü, Bast. 273, 14.
Grandeur naturelle.
Idem... Var. b. Nob... grossie.
Tonnerre GRAIN D’oORGE, l'ornatella hor-
deola. Férus. 273, 15.
Grandeur naturelle.
Idem. Grossie.
Idem. Var. b. subconique. Nob.
Grandeur naturelle.
La variété D. grossie.
ToRNATELLE OVALE , T'ornatella oi.
Nob,— Grossie.. 270 9.
ACTÉE BuLIMOÏDE Acéeon bulimoides Nob... 275, 1:
Grandeur naturelle.
Idem. Grossie,
ACTÉE AIGUILLETTE, Acteon acicula, Nob... 275, 2.
Grandeur naturelle.
Idem. Grossie.
Figures.
48.
49.
50.
of.
( 289 )
Pages,
ACTÉE DOUTEUSE, Acteon dubia. Nob....... 276,
Grandeur naturelle.
Idem. Grossie.
À
Idem. Var. b. marginalis. Nob. Grossie.
La » r PT) L A
w
Nob.— Grossie.. 276,
Idem. Var. b. Nob.— Grossie.
ACTÉE TORNATELLE, Acleon tornatella, Nob. 277,
Grandeur naturelle.
Idem. Grossie.
Idem. Var, a. Nob.— Grand. nat.
La même variété grossie.
Idem. Var. b. Nob. —Grand. nat.
La même variété. b. Grossie.
ACTÉE BRILLANTE , Acteon nitidula. Nob... 275
Grandeur naturelle.
Idem. Grossie.
ACTÉE INCERTAINE, Acteon in
certa. Nob....…. 278
Grandeur naturelle.
Idem. Grossie.
Idem. Var. b.— conique
La même variété grossie.
ACTÉE ÉPINE , Acteon spina.
. Gr. nat.
Nobh 278 :
Grandeur naturelle.
Tdem. Grossie.
ACTÉE TÉRÉBRALE, Acteonterebralis. Nob.. 279;
Grandeur naturelle.
La même grossie.
ACTÉE À PETITES CÔTES , Acteon costellata, 280,
Nob.— Grand, nat.
La même grossie.
N.os
3
10.
Figure
71.
72
( 290 )
Grandeur naturelle.
La même coquille grossie,
Pages.
Se
ACTÉE INTERMÉDIAIRE, Ac{eon intermedia. 280,
73. Acrée GRÈLE, Acteon gracilis. Nob.. GromtO! »
74
Grandeur naturelle.
Idem. Grossie.
75. AGTÉE FAUSSE-AURICULE, ÆActeon pseudo-
auricula. Nob. 281,
76.
21
78.
Grandeur naturelle.
La même espèce grossie.
ACTEE PYGMÉE , Acteon pygmea. Nob....... 282,
Grandeur naturelle.
La même espèce grossie.
79. PYRAMIDELLE EN TARIÈRE. Pyramidella te-
rebellata. Féruss. 283,
80.
82,
83.
Grandeur naturelle.
Id. Var. b. éburnée. Nob. Grand, nat.
81. PYRAMIDELLE PETITE MITRE , Pyramidella mi-
Grandeur naturelle. -
trula. Bast. 284,
PYRAMIDELLE STRIATELLE, Pyramidella stria-
la. Nob
284 ,
Grandeur naturelle.
La même espèce grossie.
Bordeaux , le 1 Octobre 1838.
GRATELOUP.
N.os
II,
12.
14,
14.
2
( 291 ) -
TABLEAU STATISTIQUE
DES COQUILLES UNIVALVES FOSSILES TROUVÉFS DANS LES
COUCHES TERTIAIRES DU BASSIN DE L'ADOUR ( environs
de Daz ).
Den
Le Tableau que je publie en ce moment , offre la totalité
des coquilles appartenant aux Mollusques Ptéropodes, Gas-
téropodes et Trachélipodes , qui jadis ont vécu durant la
période tertiaire sur les côtes de cette portion du continent
du Sud-Ouest de la France, qui constitue aujourd'hui le
bassin géologique de l’Adour. Ces débris fossiles , ensevelis
et dispersés dans les différents étages des terrains marins
grossiers ou suprà-crétacés de ce bassin, en composent la
surface : aussi, ce tableau doit-il être considéré comme le
résumé numérique des découvertes que jai pu faire dans
la formation tertiaire , touchant les coquilles univalves, dont
la description a déjà paru dans les Acres de la Société Lin-
néenne.
La classification que j'aiadoptée dans ce travail , est celle
de Lamarck ; la même que celle que j'ai suivie dans mon
Prodrome de la Conchyliologie fossile du bassin de l’Adour.
En jettant un coup-d’œil sur ce tableau, on distinguera
d’abord le nombre de genres, celui des espèces appartenant
à chaque genre. Puis, on y verra la quantité d’analogues
actuellement vivants ; et parmi ceux-ci, on distinguera le
nombre des Mollusques terrestres et fluviatiles, et enfin,
ceux qui vivent, soit dans l'Océan d'Europe et le golfe de
la Gascogne , soit dans la Méditerrannée , soit dans les Mers
équatoriales , etc.
Ensuite, dans les colonnes consacrées aux analogues fos-
siles, on y trouvera l'indication comparative des espèces ,
ou en d’autres termes , le nombre différentiel , constaté jus-
qu’à ce jour, pour chacun des principaux bassins tertiaires
(092 )
européens , tels que ceux de la Garonne , du midi de la
France , de l'Italie, de la Touraine, de la Seine , de l'Au-
triche, de l’Angletérre , etc.
De plus, ces différentes combinaisons m'ont mis à même
de fixer le nombre d'espèces particulières, propres au bassin
de l’Adour , et pour ainsi dire caractéristiques, que j'ai indi-
qué dans la dernière colonne de mon tableau.
Tous ces éléments zoologiques , ayant été ensuite rappro-
chés et comparés soigneusement , il m'a été facile de dresser,
non-seulement un Résumé général, fondé sur la totalité
des Univalves fossiles du bassin adourien, et par conséquent
d'arriver à l'aide du calcul , à des rapports numériques,
entre les espèces fossiles de Dax et les analogues vivants, et
ceux des fossiles du même bassin avec les analogues égale-
ment fossiles des autres bassins; mais encore de déduire de
ces rapports des conclusions , touchant l’âge relatif du bassin
de l’Adour , et d'établir aussi une suite de corollaires sur les
caractères plus ou moins analogiques des bassins entre eux.
Il faut pourtant avouer que ces proportions , très-exactes
pour le moment, ne peuvent point être regardées comme
tellement rigoureuses , qu’elles ne puissent éprouver un jour
elques variations, car de nouvelles recherches venant à
augmenter le nombre des espèces, pour chaque bassin, il
est évident alors que les rapports devront subir des chan-
gements, Néanmoins , je ne pense pas que ces changements
puissent affaiblir ni altérer la nature des conséquences qu'il
m'a été permis d'établir.
Enfin , dans le but de compléter davantage ce tableau
statistique , j'ai senti la nécessité de donner à la suite de
ces explications , l'énumération des Mollusques Univalves
vivants, dont les analogues fossiles existent dans les terrains
marins tertiaires du bassin de l’Adour. On aura, ainsi, les
preuves matérielles de l'exactitude que j'ai cherché à répan-
dre dans cet ouvrage, qui doit servir de complément à mes
publications,
(293)
ÉNUMÉRATION
DES MOLLUSQUES UNIVALVES VIVANTS,
Dont les analogues fossiles existent dans les terrains marins
tertiaires du bassin de l' Adour ( environs de Dax }.
1. MOLLUSQUES TERRESTRES.
+ Acnarina acicula , Lk. Grat. n.° 1.pl. 4. f, 93, 24. France, Dax.
— buccinula, Grat. n.° 2. pl. 4. f. 25, 26. Espagne , Catalogne.
on lubricus , Drap. Grat, n.° 1. pl. 4. f. Fr France, ro
Heux nemoralis , Drap. Grat. u.° {. pl. 4.f Id.
— _ hortensis antiqua (H. reboulii. Duj.), ee n.° 2. pl. À cr
— splendida antiqua, Grat. n.° 3. pl.4.f. 3. France mérid.
— variabilis, Drap. Grat. n.° 8. pl. 4. f. 6. France , Dax.
+ Pura quadridens antiqua, Grat. n.° { pl. 4. f. 15. Id.
. Succixea amphibia, Drap. Grat. n.° 1. pl. 4. f. 31, France, Das.
dd ré hic
-RÉCAPITULATION.
Le nombre total de coquilles terrestres fossiles à Dax, est de 22
espèces.
Celui des analogues vivants, de 9.
La proportion est donc un peu moins de la 1/2.
MR FORCE & 7
2. MOLLUSQUES FLUVIATILES.
I. Aémeuza Judæ , Lk. Grat, n.° t. pl. 6. f. 1. Grandes Indes. Malacca.
marginalis , Grat. n.° 2. pl. 6. f.2. Id. ( mon cabinet }.
3. Exuvea ovata, Drap. Grat, n°° 3. pl. 4. f. 35. France, Dax.
( 294 )
4, Lvunea auricularia, Drap. Grat. n.° 4. pl. 4. f. 34. France, : 38
5, — palustris, Drap. Grat. n.° 5. pl. 4. f. 36. Id.
6. — fragilis, Wood. Grat. n.°6. pl, 4.f. 37,38. Id.
7. Mezanorsis drames Fér. Grat. n.° 6. pl. 4. f. 52, 53. Espag. Grèce.
8 — tata, Lk. Grat, n.° 5. pl. 4. f. 57. Fleuve Oronte. Séville.
9 — Dour: Fér. Gr. n.° 3. pl. 4. f. 51. Andalousie , Séville.
10. Nerrrina fluviatilis, Lk. Grat. pl. 7. f. 1 à 5. France, Dax.
11. — picta, Fér. pl. 1. (fossil. ) f. 4 à 7. Les na Amérique.
12. — virginea, Lk.n.° 18. Grat. pl. 7. f. 25.6. Amér. St-Doming.
13. Pazupixa achatina , Lk. Grat. n.° 1. pl. 4. f. 39. France,
D
14. — pusilla, Desh.n.° 15 pl. 16. f. 3, 4. Id., és la Rochelle.
RÉCAPITULATION.
Nombre total des espèces fluviatiles à Dax 48.
Nombre des analogues vivants 14.
La proportion de ces derniers surpasse un peu le 1/4.
RÉ CÉRRXE
5. MOLLUSQUES MARINS.
1. Ancrcrar glandiformis , Lk. 1. Brong. Vic. pl. 4. f. 12. ue indien.
on cabinet ).
— canalifera , Lk. 5. Encyc. pl. 393. f. 3. Océan ind. (mon cab.).
: Auricuuina ringens , Grat. n.° {. pl. 6. f. 6, 7. Méditerranée.
4. Buccinuu politum, Lk. 20. Bast. pl. 2. f. ti. Sénégal. Océan indien.
5. — Linnei, Payr. pl. 8. f. 10, 11, 12. Méditer., Adriatque.
— mulabile, Lk.22. Born, t.9, f. 13. Médit. Adriat. { Rénier)-
— reticulatum, Lin. List. t. 966, f, 21. Océan europ. Côtes du
golfe de Gascogne.
8. — inflatum , Lk. 93. Mart, 2. t. 38. f. 387, Méditerr.
9- Buzra lignaria , Lin. Grat. n.° 1. pl. 3. f. 1, 2. Oc. eur. Médit. Adriat.
10, truncatula, Brug. Grat. n.° 5. pl, 3. f. 8, 9. Oc. eur. Médit. Adr.
( Plancus ).
11. — utriculus, Brocc. Grat. n.0 7. pl. 3. f. 14,15. Oc. eur. Méd. Adr.
12. — miliaris, Brocc. Grat. n.° 8. pl. 3. f. 17. Médit. Adr. ( So/dani).
13. — convoluta , Broec. n.° 17. pl. 3. f. 37. 38. Médit. { Brocchi)..
14. — cylindrica, Brug. Grat. n.° 18. pl. 3, f. 39 , 40. Mers du Sud'
(Wood. ):
2e
15.
%
{ 295 )
Buiza acuminata , Brug. Grat. n.° 90. pl. 3. f. 43, 44. Médit. Adr,
( Plancus ).
- Buiuixa Lajonkaireana , Bast 1, Grat, pl. 3. f. 45, 46. Méd, Oc. eur.
esh. ).
. CazvrrRea sénensis, Desh.Grat. n.° 5, pl. 92. f. 25 à 28. Oc. eur. ind. et
Amér. Côtes de France, Médit.
— costaria., Grat. n.°2. pl. 2. f. 13, 14. Oc. ind. Côtes de Tran-
quebar. ( Wood. ).
—. trochiformis, Lk. Grat. pl. 2. f. 1 à 11. Oc. ind. ( mon cab. }.
— muricala , Bast. Grat. n.° 6. pl. 2.f. 29 à 30. Médit. Adriat.
Ginnani ).
deformis , Lk. Grat.n.° 7. pl. 2. f. 34 à 36. Oc. ind. (Defr.).
: ef
x bles deperditus , Brug. n.° 80. Brong. Vic. pl. 3. f. 1. Oc. pacifique.
( Lam. ).
— tessellatus, v.b. Lk. n.° 48. Enc. pl. 326. fig. 9? Oc. indien.
—. nicobaricus ? Lk. 4. Enc. pl. 318. f. 9. Côles de Nicobar.
332... . ind.
—— : puncticulatus, v. a. Lk, 114. Encyc. pl. 331. fig. 2. Chine. Médit.
— matulosus , Grat. Tabl. 635. Encyc. pl. 331 , f. 8. Oc.
—: striatulus , Brocc. n.° 13. pl. 3. f. 4. Médit. Adr. mere
Cnerinuza unguiformis , Lk. 4. Grat. n.° 1. pl 1. f. 83. Oc. eur. Médit:
Oc. ind. Côte de Barbarie.
— Sandalina , Desh. Oc. ind. Nouvelle Zélande.
Cassiparta crumena , Brug. Enc. pl. 406. f. 2. Oc. ind,
—_ cithara , Desh. 4. Broc. pl. 5. f. 5. Oc. ind.
— . Roder: Brug. Enc. pl. 406. f. 3. Oc, ind.et Afric.
echinophora, var. Lk. 1. Enc. pl. 405. Médit. Adr.
sie saburon, Lk. 21. Adans. pl. 7. f. 8. Oc. eur. ind. et afric. Golfe
de Gasc. Médit.
— areola, Lk. 9. Enc. pl. 407. f. 3. Oc. eur, ind. Méd. Gol. de Gase.
— Rufa, Lk. 13. Seba, 3. t. 73.8 3-6. Oc.
— siriata, Grat. Enc. pl. 405. f. 2. Oc. ind. pr”
— bi-sulcata, Desh. Oc. ind. Sénégal.
— elegans , Grat. Tab. 480. Martin. 2. t. 34. f. 353: Oe. ind.
. Cancezzarra cancellata , Lk. 6. Adans. pl. 8. f, 16. Oc. ind, et Afric.
Médit. Sénég. ( Olivi).
— acutangularis , Lk. Bast. pl. 2. f. 4. Sénégal ( Dujard ).
piscatoria , Brocc. n.° 8, pl. 3 f. 12. Oc. ind. { Lin. ).
Clé lima , Lk. 35. Oc. améric. Guadeloupe. Golfe de Gase.
perversum, Lk. 36 Brocc. t. 9.f. 18. Oc. eur. Méd. Adr.
6
(296 )
4 CR: ülucoides ; Olivi:° Svilla }°t. 16, f.° 1. Oc:" afric:( Adähs, )l
Méditer. pe Oliv. 2
4: — Latreillei, Payr: pl:7. f: 9.10. Médit. Corse; *
49. — alucaster , Brocc. t. 10. f. 4 Adriatique { Rénier ie
90. 0 = es =. sg Brocc. t.: 9: ‘f.. 17.Oc.amér: /Brug.),
ROM cer É Adriat. ( Oliv. ).
b25 ! rire Lk. 18. Eos pl 445: f. 1: Nouy.-Hollande,
Sun. dE sm (L Mi: J.
Bois" nest up me unes — Grat. Tabl. n°277: Oc:' ind. -Malabar.
Jorrb£ Hi {mon-eab. ).
"53. ares) terebellum , Brocc. SC 9. f. 22. Oc. ind. { Bonanni).
54. CiPrÆa 2e Lk. ta Mart. 451.1 ” £..310: 0e. es Amér. Médie
Golf: de Gasc.
55.1 .sœn. ‘coccinelle, Lk. 16. Me, pi. 356. | 4 4 dé: eur. À: 2 de Gas.
£
56 —:Annuluis, Lk. 61: Mart. 1!::1. 24: f. 239! Oc. ind Hes Moll. Méd.
57. —,1/ynxt ,'Lk. 99, Enc: pl. 355. €:8. Où: ind: Malabar:
58. — Isabella, Lk. 3. Bt. pl. 355. f. 6. Oë..inde Mainbiar)fnon-cabè J.
59 ue: re Sowérb.: Brong. Vic: pl. 3% f; 9. Ocind:Malabar. °°
60. = mus, Lk. 12. Mart. 1: t, 23. f. 222, Oceur:amér, Méd. (m. c').
61. — perte Lk. 45. Mart.1.t 24. €:241; Oé. ind: Malabar-{w. 9.
62. © —. hirundo , Uk. 39. Mart. 4. t. 98. f. 282..Oc. ind. Java: Malabar.
63. 211 duclosiana , Bäst. 6. pl. 4. f. 8. Oc. ind. { mon cab.)
64. — staphylæa, Uk: 55. Mart. 1 t. 99, f. 3143. Oc. ind.
65. — flaveôla, Lk. 42. Mart. 1: t: 31.1, 335. Oc. ind.
66. nucleus; Uk. 57. Enc. pl. 355: f. 3: 0e. ind. Mer pacifique.
67. mmsensge solaris, Lk. 3. Chemin. 5::4. 173, f. 1700. Oc. ind. amér. Méd
68. mme er Vic. D. distort& Ek.2:). Ch.5. t, 175°
Mon sie do f. 1737: Brésil. {mon cab. ).
69. © 2 marginata, + Annal. mus. 8. pl. 36. f. 6. Médit.
70. Erunxa spirätal, Ek: 3. Ent. pl! 401. f..2. Oë. ind. Malabar, Ceylan. ::
71. Euarcrnuza véhen=spe De. “Grat. 1. —. L ES se A4 noie
‘Amér. Adriat..
72, —— one mntn is @, pli. 16 15; 16. Oc. die (Woed.) 0
73. gp mäünütà , Gr: 2: pl. 1,119. Octetr. Côtesde France, (Lami):
74:12 cost@ria, Desh, Gr. 2/pk 1.1. 20,:%; Mers-du Sud: (#..6:)-
75. 0e sogreca. Uk. Gr. 1. pl. 1. f. 17, 18. Oc. eur. afr. Golf. de Gase
a
olypeata, Gr. 5: plis 1193.24, Médit: (mon cab.), L>
77 ve Me Gé <9 1.56 æ, 28. On eur, Côtes d’Angl.
A5) sque \ «(#Food. }:!
78: LE meliérahéé , és Bot IH. “. 30. Méd. déd(Desh. Gray.}}
295 )
79. FascioraniA afer, Wk.:29.: Adans.-pL 8. f:18: Sénégal ( Adans. x
80.1: +: ‘clandestin®, De: Blainv. pli 45. f.2 “ind
81. — _crätéculala;Lk: 18. Ene, pl: 429.1, " Oc. afrie.
82. Fusus Zgvatus, Bast: pl'4 f: 21.:Côtes de-France: Golf. Gase. 0e. eur.
—"\rostratus , Olivi: Médit. ( Dujardin).
84. — | lignarius , Uk, 24: Enc: 424: f. 6. Oe..eur. Médit. Adriat.
85:1— bnéainGsles; Brocc. pl. pl. 8:f. 21. Méditer: Adriat. ( Rénier).
86. daruéi terebellata , Gr. 1. pl. 5. f. 15,16. ( Bulim. terebellat. Lx. ).
Oe. ind,
87. BErroupsi aiberti, Desh. Oc. amér: Nicobar (Chem. ). $
88. Mancineiza Donovani , Payr. pl. 8. f. 96, 27. Médit. Corse. ( Payr.).
89 +) miliacea, Dujard. Médit. (Dijärdin) Sénégal. { Des).
90, — cypræola , Brocc. 95. pl. 4. f. 10. Oc. ind. Amér. Adr.
91. Mrrra éncognita , Bast, 3, pl. 4.'f, 5, Médit. Adriat.( moncab. ).
92. — . plicatula, Brocc. 20. pl. 4. f. 7. Médit.,Adriat, (-Rénier).
93. Meranta nitida, Uk. 8: Grat: 5. pl. 5. fi.5: Médit..Corse (-Payr.)
941: cempenélla; Philip: Bac. pl-6.f. 6.Médit:( Dujard.).
95: ‘dactea , Ne 2. Gr. 8. pl. 5. f. 10 à 13. Oc. eur. Côtes æ bte.
(Donov
96. — dés: ms Grat, 9. pl. 3. f. 14. Oc. eur, Côtes d'Anglet.
97. Home modulus, Lk. 8. List. t. 653. f..52, Mer-Rouge. Barbade,
98... — nèbra on, Bast.:3.(pL 4.:£ 17: (Troch. corallinus.Gm:),
rs sos Médit. Adriat: |
LÀ Phañdaté; Lin, Enc. pl. 447.4.7. Médit. Mer-Rouge. (Li).
100. Murex saone Desk. Mart. 3. # 118 + Le Oc.:atl, Afric. Le
À tte 00 IE © # -Médit.
101. —ù te Listt, 947.:f ps sde. dt: Médit, (mon ka
102. vétulinus ; Ek:Enc. pl M9. 1,7; Oc. ind. et ath (mon cab: ).
103. + pesant #: Mart. Sat. 410. f, cp eur. Golf. Gasc.
ist} Adriat. ( Ofiv.).
104. :.— shit aceus, Bast. pl. 4: 1:15. @e. eur. Golf, Gasc:(m..0.).
105.1 —.. sublavatus , Bast. pl 3.1£ 23: Oc. eur. Golf. Gase. ( mon cab.).
406. — pulchellus:, Lk. Oc. ind. Java: (mon cab.
107, — érhrarinsius:, Lk. 68. Enc. pl. #18. f. 5. Oc. “mk
108... — #rigonularis, Ak. 27. Oc: ind! Malabar.
109. -— brandüris, lin. Mercet, pl: 299 €. 3: Méditer. Corse:
110. :séripteraides ? Ek. 67. An, mus: pl 45. f..4. Oe. ind.
111.2 angälaris; dik. 54. Adans. pl. 9. £.-22 ? Oc. afric. Sénég.
—) ccelongäütus ;LK. 19. Oc. ind. Africc Sénég,.
113.7 2 fistulosus , Broec. pl. 7.f. 17. Médit, Mer deSicile.-
dires Lasseignei, Desh. Médit. Corse.
115, — saxatilis, var. Lk. 34, Rumph, t, 26. f. 2, Médit. Adriat.
( 298 )
. Nassa asperula , Brocc. pl. 5. f. 8. Golf. Gasc. Médit. (Rénier).:
— cancellata, Gr. Tabl. 520. Born, t. 9. f. 17, 18. Oc. ind. (Lam.)-
— columbelloides , Bast. pl. 2. f. 6. Oc. ind. Médit.
— Desnoyersi , Bast. 5. pl. 2. f. 13. Oc: afric. Sénégal.
— polygona, Brocch. 22. pl. 5. f. 10. Oc: ind. Java. Ar }
— prismatica. Broce. 20. pl. 5. f. 7. Oe. ind. (mon
. Narica canrena , Lk. 10. dat ple 373.1. 3 à 5. Oc: ras afric. Amér-
; Médit. Golfe Gasc.
— Zabellatars Kk: É Desh. FE “ 20. f. 3, 4. Oc. ind. Malab. (m. c.).
— millepunctata ; Lk. 12. List. t. 564. f. 11. Oc. eur. Médit.
Golf. Gasc.
— . epiglottina ; Lk. fossil. Par. pl. 14. f. 6. Oc. ind. Coromand.
(mon cab.).
— mamillaris , Lk. 1. Enc: pl. 453: f. 5. Oc. ind. Malabar.
— glaucina, Lk1.Desh. 2. pl. 20. f. 7,8. Oe. ind. Am: sos Méd-
— cruentata, Gm. Desh. Dict. n.° 8. Oc. ind. Médit
—. olla , Marcel de Serres, Tabl. p. 102. Médit. Marseille. (Warcel
erre )
, Nentra cornea , Grat. Tabl. n.° 132. Oc. indien. (mon cab. ).
— sulcosa:, Grat. Tabl. n.°131. Oc. ind.
. Nesrrorsis moniliformis , Grat. Soc. Lin. 5. pl. 1. f. 1, 2. Oc. ind.
: Ouva hiatula, Lk. Bast. 1. pl. 2. f. 9. Oc. ind. Afric .Sénég. { Adans.}
clavula , Lk. 3. Bast. 2. pl. 2. f. 7. Oc. ind. Malabar. (mon cab.).
— ispidula ; Lin. Brocc. 15. pl. 3. f. 16. Oe. ind.
—: Laumontiana , Defr. Lk. 5. Oc. ind. (mon cab: ).
— flammulata Desh. Dict. n.° 14. Oc. afric. Sénégal ( Adans. ).
— Dufresnei, Bast. pl. 2. f. 10. Oc. ind. Chine. (»10n cab.)
+ Ovura triticea , Lk. 9. Payr. pl. 8. f. 30 à 32. Médit. Corse Enr à
; Pan ere Lk. Gr. 1. pl. 1. f. 5. Oc. eur. Golf. deG
uminata , Gr.3. pl. 1. f. 8 à 10. Côtes de né ée ei}
‘ LES Fe Bast. Grat. 2. pl. 1. f. 29-30. Médit. Adriat.
hungarica
; Lk. 1. Wood, Cat. t. 37. f: 41. Oc. amér. Médit.
… PHASIANELLA pr Lk. 7. List. t. 583. f. 37, 38. Oc. ind. et Amér.
mon cab. ).
pulla, Desh. Dict. Enc. Oc. afric. Sénég. Médit. (Desh.)
. Paxaxis punctata, Grat, Tabl. n.° 298. Oc. ind. ( mon cab. ).
. PLeuroroma cordiert, Rares Dujard. pl. ne f. 23. Oc. eur. Gôtes à
France. Médit. ( Payr.).
ee monile, Broce. 57. pl. 8. f. 15. Médit. adr. Côtes du Portug-
— oblonga, Rénier. Brocc. 54. pl. 8. f, 5. Médit. Adr. (Rén.).
Antilles.
( 299 )
150. Peuroroma vu/pecula, Broce. 40: pl. 8. f. 10. Médit. Adr. ( Rénier ).
— Purpurea, Bast. pl. 3. f. 13. Oc. eur. Côtes d’Angl. Médit.
(mon cab. ).
152. — nsversaria , Lk: 1t. Oc. ind. Java. ( mon cab. ).
153. Purpura RE: Dujard. pl. 19. f. 4. Méditer. ( Dujardin ).
154. Pyruza MES Lk. 8. List. t. 904. f. 24. Oc. ind. Afric. Amér.
55
155. minaz, Grat. Tabl. n.° 409. Oc. ind. Malabar. (mon cab.).
156. — art TRS, Grat. Enc. pl. 430. f. a. b. Oc. ind. LÉ m. €.
157. — ficoides, Lk. 11. Knorr,6. t. 27. f. 7. Oc. ind. ( Lam.
158... — . spirillus, Uk. 13. Bast. pl. 7. f. 9. Oc. ind. Sénég, (mon dat
159. — 2 Lk. 5. id. fossil. Par. pl. 4, f. 8 Oc. ind.
160. — condita, Brong. Vie. pl. 6, f.4: Oc. ind. Afric. Moluques.
161. us marginata, Brongn. Vic. pl. 6. f. 7. Oc. ind. ( mon cab. ).
162. — Zeucostoma, Bast. 2. pl. 4. f. 6. Oc. eur. Médit. (mon cab.).
163. — ranina, Lk. 12. de Blainv. pl. 19. f. 1. Médit. Corse. ( »2. c.).
164. — pygmæa, Lk. 14. Mart. pl. 128. f. 1231? Oc.eur. Côtes du
Hâvre. ( Lucas. ).
165. Ricrnuza pru-dps Lk. 6. Enc. pl. 395. f. 4. Oe. ind. Maurice. (7. c:).
166. — ,; Lk. 7. Enc. pl. 395. f. 6, Oc. ind. Maurice. (mon cab.).
167. Rissoa thé. Desm. Grat. 12. pl. 5. f. 51, 52. Oc. eur. Golf.
Gasc. Médit.
168; — : Montagui, Payr. Grat. 14. pl. 5. f. 57, 58. Médit. ee (Paryr.)-
169. — planaxoides, Des. Grat. 7. pl. 5.f. 36 à 59. Médit. (mon cab.).
, 170. — crenulala, Mich. Grat. 15. pl. 5. f. 59,60. Médié. Corse. (Mich.)-
171. — cochlearella, Bast. Grat. 1. pl. 5: f17 à 25. 0c. ind. Antilles.
(mon cab. ).
172. — : Bosci., Payr. Grat. 18. pl. 5. f. 67, 68. Médit. Corse. ( Payr.).
173. — cimex, Bast. Grat. 13. pl. 5. t. 53 à 56. Méd. adr. ( mon cab. ).
174. dec ttes Droit. pl. 19. f. 23. Médit. ( Dujardin).
175. Rosteuama pes-pelicani, Lk. 3. Mart. 3. t. 85. f. 848. Golf. de Gasc.
176. — pes-carbonis , Médit. Adriat. [ Médit.
177. — dentata, Grat. (R. curvirostris. var. Lk. à Bast. pl. 4.f.1,
ind. Molug. …
178. Scazanra communis , Lk. 5. Brocc. pl. 7. £. 1. Oc. jé eur. Méd. Golf.
Gasc.
179. — pseudo-scalaris, Desh. Médit.
180. — crispa, Lk.1. Annal. 8. pl. 37. f. 8. Sénégal.
181, _— tamellosa , Lk. Bast. 3. pl. 1. f. 15. Oc. ind. Médit.
182, — varicosa, Desh. Oc. ind. ?
183. — + acuta, Sow. Min. C. t. 16. f. 3. Méditer.
184. Sicarerus LR Sow. Min, C. pl. 384. Oc. amér, (mon cab.).
85 aliotideus , Lk, 7. Adans. pl. 2. f. 2. Oc. ind. Médit.
{800 )
186. Swiquanx anguëna, Lk, Oc. ind. Méditer. ”
187. Soramux carocollatum.; Uk. 7. Bast. pl. f. 12. 0e. ind. Malab. Ds er
188. :. — . granulatum , Lk. 2. Enc. pl. 446. £. 5. Oc. ind. (mon —
189. — pseudo-perspectieum ; Desh. Ind. Médit.
190. Srroueus Zatéssémus, Lk 3. Mart. 3 1. 82. f..832. Oc. ind.
19 lucifer, Bosc: Mart: 3.1. 90. f, 878, 879. Oc. ind.
192, 0 —. Lens etrs sg ” 4. $ à or, _ < Cab. de M:
ur Là Pergelos
ans ju PER 16 HMNEE TEE a. sol
re rondes eapitllun, Enc. pl. 431: bis. f.3! Oc. ind. Le mon cab. Y
195 catum , Lk: 9. Ene. pl. 431. bis. f. 4. Oc. i
196. Taie so dt, Ek: 2. Enc. pl. 360. f. 2. Oc. dt
197. “fusiforme ? Lk. 3.aù T: sübulatum ? Uk. Oe. ind.
198. F'enaie Plicaria ; Bast. 1. pl. 3. £. 4. Oc. ind. Tes Moluque
199.4 — duplicata, Lk. 8. Maït. 4. t. 155. f. 1455! Ocind. “at
200: — pertusa, Bast 6. pl: 3 f.9. Oc. ind. (mon cab.) —
281. — acuminata, Gr. ce n.° 534. Oc. ind. Java. (mon cal
202... —: :murina, Bast. 7. pl. 3. f. 7,06. ind. Moluq. (Lan). l
203. °— ‘strigilata; LK. 20. Born , t. 10. f, 10. Oc: ind. Senég. (Duÿ.).
204 — “ses Lk.22. Born ; pl. 10: f. 11,12. Sénég: (mon cab).
205. — riata, Bast. 4. pl. 3. f. 16. Oc. ind. (hot. ab. ).
206, “ne Lmpageke Lk: Grat. pl. 6:£. 14: Oc. eur: Côtes de Fr. Méd.
207. — : ünflata, Fér. Grat. pl. 6. 15. Médit. Adr
208. Tairon rl) Eh. % Enc. pl. 416..f:3. Oe: ind. Médit.
209. : — ‘dolture, Broc. 13. Brong. Vic. pl. 6. f. 5. ind: Oc: ind.-Malab,
( mon cab. ).
210. — nodiferum,.Lk: 2. List t. 960. f. 13, Méd. Oc. ind.
211. — cancellinum, Desh. Amér. mérid.
913. b à nodularium , Lk. 3. Oc. ind. eur. Golf. Gasc. Médit. pré
214. Tonno setosus , Lk. 10. Enc. pl. 448. f. 4. Oc. ind.
A5. — “minutus , Miéh: Soc. Lin. 2. pl. à f. 7 À 9: Méd. Cette. Toulon.
Mich.).
216. — costatus , Lk. 34. Médit. ( Beudant. ).
217. — magus, Lk. 21. Chemn. t. 171, 1656. Oc. eur. Afric. Médit.
Golf. Gase,.,
218. —}striatus , Lin. Bresch. pl. 16. f.4.Méd. Adr.(won cab.).
SA ge Lk. 8. Brander , pl. 1.f. 4,5. Oc..ind. g8r
arum , Bast:%4.ipl, 1:. 23: Oc:ind. Bron cb}: Bi
204. x Be Brocch.: Médit, Adriat, sas. 8
19 ©
LE
ë s
((3or }
sa de quadriplicata , Bast. 5. pl. 1. 1.13. Oé ‘eur: Chili: Un..e.).
replicata ; Lk: 4. Brocc. pl. 6:f, 9, Oc. ind. Tranquebar,
TA — turris , Bast. 4. pl. 1. L 11. Oc. eur. Côtes de Fr. Golfe de
Gasc.
295, L imbricataria, Lk. 1. Bfocc. pl. 6: f. 12. Oc. amér. Antilles.
226. — terebra; Ek. 2. Broëec: pl.’ 6. f! 8. Ind. afrie. eur. Golf,
| Gase. Médit.
227. — terebralis, Wk.1..fossil. f. 14. Oe: ind. Malabar. (mon cab.).
928. — triplicata , Brocc. pl. 6. f, 74. Méditer. (Dujard.) .
229. — Ligar, Adans. pl. 10. f.6. Sénégal
230. — gracilis, Desh. Méd. Mer de Sicile.
231. imbricata , Lin. Mart. 4. t. 152. f. 1422, Antilles (Lam.).
932. Tvrms br Lk. 12. De Blainv. pl. 17. f. 3. Oc. ind. ( Hunter. ).
233. Veruerus rugosus, Grat. Tabl. n.° 161. Adans. pl. 2. f. 1. Sénégal.
934. puis pre Sow. Min. C. pl. 129. Mers du Sud. Ile Fégée ie
235. — picturata , Grat. Tabl. n.° 557. Brocc. pl. 4. f. 11? Oc
(mon 7 _
236. — mitræformis , Lk. 43. Mers de Java, de la Nouv.-Holl. (Péron).
237. — magorum, Desh. Oc. ind. (mon ca
RÉCAPITULATION.
Le nombre total des Mollusques univalves inarins à à l’état fossile
dans la formation tertiaire du bassin de l’'Adour est de. 636 espèc.
Celui des analogues vivants { collectifs) dans les mers
actuelles de. 237 id.
#
”
La proportion différentielle est donc :: 1 : 2 5l/% c. a. d.
avoisinant le ro, car, 237 : 636 :: r : 2 5%
Mais parmi ce nombre collectif d’analogues vivants , il y a
44 espèces océaniennes ( Océan d'europe ).
102 Îd. méditerranéennes.
162 Id. équatoriales (mers des Indes et des climats chauds ).
Or, il s’en suit que, puisque la proportion des analogues océa-
niens est au nombre total précité :: 1 : 14 5/1, approximativement.
Cormmé.tcest à 15 ( 44 : 636 : : 1 : 14 x),
+
( 302)
_ Celle de ces mêmes analogues comparée au nombre collectif (237)
sera :: 1 : 5 ‘7/4, par conséquent au-dessous du *z.
(44:237:: 1: 5 "#4 ).
Celle d log a bre précité :: 1 : 2 ‘st.
Au-dessous de la moité( 102 :,237 :: 1: 2/4.)
Et enfin celle des analogues équatoriaux +: 4: #4 */y.
(a62: 239254: 1 5/4)
Donc très-peu au-dessus des */.
GRATELOUP.
TABLEAU
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ÉRITACÉS 34 RITINE. . « |. « 7 L œ. . . © ..|. Sal x & re 2 apres 2... 2... Rs EE 2... 0 Fes vu Le 2 Ps 60 dans pit (Ron: à Fin Montpeltse Grignon — Labrède, M
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Born»
EAUX
f , 4e Octobre 1838
I
RIE DE
+ LAFARGUE, LIBRAI
, RE , À
+: À BORDEAUX
{808 )
XV. Quelques mots sur la larve et le nid des Buprestis
manca ; par Énouaro PErnis, correspondant à Mont-
de-Marsan, .
—"J09C———
Quoique l’on sache généralement:que les Buprestes dé-
posent leurs œufs dans le bois, et quoique la famille des
Buprestides soit bien nombreuse et bien répandue, je crois
que les larves de ces insectes ont été peu étudiées jusqu'ici.
Je me hâte toutefois d’avertir que je n’avance ce fait qu'avec
la plus grande circonspection; car, lorsqu'on n’a fait que
quelques pas dans l'étude de l’histoire naturelle, qu’on n’a
ni l'avantage de s'instruire de tout par la fréquentation habi-
tuelle d’un grand nombre de savants, ni les moyens d’ache-
ter tous les ouvrages nouveaux, on peut ignorer beaucoup
de choses , et l’on s'expose à traiter , comme des nouveautés,
des découvertes plus ou moins anciennes.
La crainte d’une semblable déception ne me forcera pas
néanmoins à garder le silence. J’aime mieux courir la chance
de voir mes idées et mes observations vieilles en naissant,
que de les garder indistinctement dans ma mémoire ou dans
mon porte-feuille, au risque d’ensevelir ainsi quelque chose
d’utile, D'ailleurs, si le peu que je sais sur le Buprestis
manca, est connu, peut-être ne verra-t-on pas sans intérêt
la confirmation des faits déjà acquis à la science.
Ce préambule semble annoncer quelque chose de plus
important que ce qui va suivre, et je ne serai pas surpris
qu’on le trouvât un peu déplacé ; mais j'espère qu'on lui fera
grâce en faveur de mon début. J’éprouvais le besoin, lors-
que, pour la première fois, je livre au public une de mes
observations entomologiques , de dire quelle est ma position,
quelles sont mes ressources et mes craintes ; c'est mi moyen
( 304 )
comme un autre de réclamer une indulgence dont j'ai tant
de besoin.
Dans le mois d'Avril 1837 , comme je cherchais des in-
sectes sous l'écorce d’un pieu de Robinier, je remarquai que
ce pieu était criblé de trous elliptiques dont le plus grand
diamètre était d’environ une ligne et demie. Un peu d’atten-
tion me fit remarquer, dans l'intérieur de ces trous, une tête
d’insecte qui aflleurait presque lorifice. Je fis scier et fendre
le pieu , et je reconnus que l’insecte , dont j'avais vu la tête,
était le Buprestis manca ( Linn.), duquel je m’abstiens de
donner la description , parce qu’elle se trouve dans tous les
auteurs. Je continuai mes recherches, et j'eus là satisfaction
de trouver la larve de ce Bupreste. Cette larve est blanche
entièrement glabre , apode , lisse et longue de 10 lignes. Sa
tête est grosse, aplatie, écailleuse ; sa bouche , qui ne m’a
paru desservie ni par des palpes, ni par aucun autre organe
en tenant lieu , est armée de deux fortes mandibules brunes,
écailleuses, larges, comprimées, dont le bord antérieur est
brusquement tronqué et irrégulièrement denté. Le corps
ést formé de treize segments ; la tête se loge presque entière-
ment dans le premier qui est grand, large , à peu près lenti-
culaire et marqué de deux sillons longitudinaux placés en
forme de V renversé ; Les trois segments suivants sont beau-
coup plus courts et vont en diminuant de diamètre ; les neuf
autres sont égaux en longueur et en largeur. A partir du
4. anneau , le corps de la larve est cylindrique, sauf les
légers étranglements qui séparent les segments.
La forme de cette larve approche de celle d’un pilon dont
le gros bout serait un peu déprimé , et, si j'osais hasarder
une opinion, je dirais que cette forme n’est point indifférente,
qu’elle n'est point un caprice de la nature, que le but
enest, au contraire, facile à saisir. La larve qui ronge la
tête en bas, doit se retourner avant de subir sa première
_
( 305 )
métamorphose ; car, autrement l’insecte parfois , obligé de
sortir à reculons, aurait bien de la peine à trouver une issue,
à moins que l'ouverture du trou ne demeurât libre , ce qui
exposerait la larve et la nymphe à toute sorte de dangers:
ce serait dès-lors une violation d’une des lois les plus im-
muables de la nature. Or, si le corps de la larve avait par-
tout le même diamètre, elle devrait, pour rendre son évolu-
tion possible, donner à sa demeure des dimensions insolites ,
d’où résulterait pour elle un grand travail , et probablement
aussi, pour la nymphe, l'inconvénient de se trouver vacil-
lante dans un trou ainsi élargi.
Il semble donc qu'il fallait au corps la forme que j'ai dé-
crite , pour avertir la larve des dimensions qu'elle devait
donner à la galerie qu'elle creuse, et pour lui permettre de
se retourner : cependant, malgré ces précautions prises par
la nature , il arrive quelquefois que la larve suceombe dans
son dernier effort, et j’en ai trouvé plusieurs qui avaient péri
pendant qu'elles essayaient d'en venir à bout.
Je ne sais jusqu’à quel point j'aurais le courage de soute-
nir ce que je viens d'avancer ; car il ÿ a des moments où je
trouve peu concluantes les conséquences que j'ai déduites
d’un principe qui, aux yeux de bien des personnes , paraî-
tra peut-être indifférent ; mais, ce qu'il y a de bien cer-
tain , c'est qu’au premier aspect , et lorsque surtout, jai vu
des larves arrêtées par la difficulté du mouvement , qui doit
précéder leur transformation , j'ai été frappé de cette con-
figuration si favorable à ce mouvemeut pénible , et j'ai mieux
aimé chercher à justifier ma première pensée , que d'attri-
buer à une cause aveugle ce qui en était l'objet.
Le galerie que creuse la latve est poussée ordinairement
jusqu’à un pouce de profondeur : elle pénètre en ligne droite
dans l'intérieur du bois, et perpendiculairement à sa surface ,
ou à peu-près ; ses parois sont toujours lisses et nues.
( 306 )
J'ai fait pressentir que la larve devait prendre quelques
précautions pour se garantir de toute atteinte extérieure,
Elle n’est point en effet oublieuse de sa sûreté, et elle ne
manque jamais de boucher l'entrée de sa demeure , de ma-
nière à la rendre non-seulement inaccessible, mais même à
peu-près invisible, Il faut de l’attention pour voir sur le bois
des petites taches elliptiques et roussâtres qui ne dépassent
point la surface. Ces taches sont formées par un monceau
d’excréments, et de détritus de bois finement hâché et for-
tement cimenté, de manière à résister au couteau , presque
autant que le bois lui-même. Ce rempart a deux lignes en-
viron d'épaisseur, et la larve travaille à sa construction, du
moment où elle est logée dans le bois ; ear il est toujours
terminé avant qu’elle ne se rétourne pour se métamorphoser.
La mère de ces larves a pris de son côté, une précau-
tion en faveur de sa race future : pour la garantir du mau-
vais temps et hâter sans doute, l'éclosion des œufs, elle a eu
le soin de déposer ses œufs sur la face du bois, exposé au
midi; le pieu que j'ai mis en pièce , était criblé de ce côté
et sans un seul nid de tout autre. J'ignore si quelques Bu-
prestes déposent leurs œufs dans du bois vert ; mais à en ju-
ger par ceux qui sortent du bois de construction et de chauf-
fage, ainsi que des planches et des charpentes des vieilles
maisons, je serais porté à croire qu’ils choisissent le bois sec.
S'il en est ainsi, je puis sans crainte, préciser le temps que la
larve a mis à naître et à se développer. Le pieu qui a fourni
matière à ces observations, en Avril 1837, avait été coupé
dans l’hiver de 1835 à 1836 et planté au printemps suivant
dans un jardin; c’est durant ce printemps que les œufs y
auront été déposés, et lorsque je l'ai découvert, tous les
Buprestes avaient subi leur dernière test , et
étaient à même de sortir, c’est-à-dire qu'ils avaient démoli
le rempart qui les retenait captifs. Il s'en suit de 1à que,
A,
\ 307 )
depuis la ponte des œufs jusqu’à la naissance de l'insecte
parfait , il s'écoule 10 ou 1 1 mois. Cette conclusion est incon-
testable , si le bois sec est indispensable à la nourriture des
larves ; or, outre l’analogie que j'ai invoquée plus haut, je
rappelle le fait de la disposition des nids, tous placés à côté
du Sud ; et comme je suis convaincu que ce côté a été choisi
avec intention, la nouvelle probabilité qui en résulte, ne
peut être combattue que par l'hypothèse , que la partie Sud
du pieu, était le côté Sud de la branche lorsqu’elle tenait à
l'arbre.
Quant aux larves que j'ai étudiées , je me hâte de dire ,
pour prévenir toute méprise, que toutes celles que j'ai vues,
étaient mortes ou par un accident inconnu, ou parce qu'elles
n'avaient pu réussir à se retourner. Du reste, je n’ai rencon-
tré aucune nymphe, et rien ne m'a fait pressentir l’existence
d’une coque.
6] écauti 1 la larve pour se garantir de
toute sévit. malgré ka soin Pi elle a de sue sa demeure,
et en dépit des obstacles qui semblent devoir en interdire
l'entrée, un ennemi clairvoyant découvre sa retraite et at-
tente à sa vie. Quelque eulophe ou quelque ichneumon mal.
faisant , fait pénétrer jusqu’à elle sa mortelle tarière, et Ja
force à échanger son existence , contre celle de sa progéni-
ture parasite. Je n’ai vu ni cet insecte ni sa larve; mais le petit
trou circulaire dont quelques loges sont percées , fournissent
la preuve qu’elles ont été habitées par un étranger qui a déjà
pris son essor, ne laissant pas d’autre indice de son séjour
dans une demeure qui n’avait pas été préparée pour lui.
J.-L. LAPORTE, Editeur responsable.
( 309 )
Ds el
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE DIXIÈME VOLUME.
ES
GÉOLOGIE.
Page.
Nonice Géologique sur le département de l’Aude ; par
M. Marcel de Serres.
Essar sur les Vallées dites d’Érosion ; par M. l'abbé
Labrousse. .,......….
Des Cavernes chaudes x environs de Montpellier ;
par M. Marcel de Serres.
BOTANIQUE.
Syxorsis du Supplément à la Flore Bordelaise et de la
Gironde ; par M. J. F. Laterrade
Sure du Synopsis ; par le même
ZOOLOGIE.
Exrrair d'un Mémoire sur quelques Mollusques, lu à
la Société d'Agriculture , Sciences et Arts d'Agen ;
par M. Brécy.
Mémoire sur les coquilles fossilles de Mollusques ter-
restres et fluviatiles, de la classe des Tracnéur-
popes, etc.; par M. le D. Grateloup...........….
Descriwrion des genres et des espèces de les Le
siles, appartenant à cette famille des Trachélipodes ,
qu'on observe dans les couches des terrains supé-
rieurs du bassin de l’Adour , aux environs de Dax
{Landes); par le même
159.
242.
180.
( 310 )
Surre des mêmes descriptions, avec fig.; par le même. 255.
Tableau Statistique des coquilles univalves fossiles,
trouvées dans les couches tertiaires du bassin de
l’Adour , etc. ; par le même. t
DesCRIPTION de quelques espèces nouvelles à coquilles
fossiles de la Champagne ; par M. Michaud , Cap.®
adjud.t-major, au 10. de ligne, correspondant. 153.
Nore sur le rétablissement de l'Ancylus spina rose ,
dans la classe des Mollusques ; par le même... 215.
Queiques mots sur la larve du Buprestis manca; par
M. Edouard Perris, correspondant... 303.
Lépmorrtères des environs de Bordeaux, par M. Th.
Roger. 220.
Description du Canard trapu ou Pallot (nas obesa),
et du Pipit du littoral ( Anthus littoralis) , espèces
nouvelles, observées par M. Darracq, pharmacien
à Saint-Esprit 239.
MÉLANGE.
Synonyme de la Vigne : Description de seize espèces
de raisins cultivés dans les environs de Malaga,
avec figures ; par M. Salvador Lopez.
Procës-versaL de la vingt-unième fête Linnéenne ; par
Laterrade
Séaxce publique de la Société Linnéenne de Bordeaux.
Rarporr sur les travaux de la Société Linnéenne de
Bordeaux, pendant l’année 1838; précédé d’un
Apercu historique de cette même Société ; par M.
Henry Burguet, D.-M.-P., secrétaire du Conseil.
Procramme des Prix proposés par la dite Société,
pour l’année 1839.
FIN DU DIXIÈME VOLUME.
BORDEAUX.-— IMPRIMERIE DE TH, LAFARGUE,
RAPPORT
SUR LES TRAVAUX
DE
LA SOCIÉTÉ LINNÉBNNIE
DE BORDEAUX ,
ESS endant L'ÉTunée 1838,
PRÉCÉDÉ D'UN
APERÇU HISTORIQUE
SUR CETTE MÊME SOCIÉTÉ ;
Pr AE. Penry Hourquel D.xH, BR ÿ
SECRÉTAIRE DU CONSEIL,
BOBDEATS,
CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE ,
IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE ;
Rue du Puits Bagne-Cap, N. 4.
1858.
APERÇU HISTORIQUE
SUR LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX,
DEPUIS SA FONDATION JUSQU'À L'ANNÉE 1838,
4 @$E. LS enr EBurguet,
D.-M. P.y SECRÉTAIRE DU CONSEIL.
a E———
L'étude de l’histoire naturelle n’a jamais été dédaignée
par nos concitoyens. Avant d'esquisser l’histoire de la Société
Linnéenne , qu'il nous soit permis de citer quelques-uns des
naturalistes qui ont préparé ses succès. Le médecin Cardoze,
en 1718, est devenu célèbre par sa découverte de la Fritil-
laire ( Fritillaria meleagris ), et par la lettre que lui adressa
l'illustre Montesquieu, alors président de l’Académie royale
des sciences de Bordeaux. Nous nous plaisons à en retracer
ici quelques phrases : « Nous voyons, Monsieur , avec plaisir
» votre Fritillaria aquitanica : la rareté de cette plante
» dans le pays même dont elle porte le nom, nous à fait
». penser qu'elle avait $té très-négligée, et qu’elle avait besoin
» de vous pour acquérir quelque réputation , etc. , etc. Il ne
» faut pas grand chose pour faire la fortune d'un philosophe;
» les richesses qu’il cherche sont peu enviées, grâces au
» mauvais goût des hommes qui n'en connaissent pas le
» prix».— En 1735, Pierre Campaigne, a formé un her-
bier que l'on voit encore dans le cabinet d'histoire naturelle
de notre ville, L'abbé fénuti, M, Latapie, les docteurs Frl-
réa : ;
lers et Tournon, M. Bory de Saint-Vincent, le profes-
seur Dargelas et tant d’autres naturalistes qu’il serait trop
long d'énumérer , avaient précédé M. Laterrade qui fit
paraître en 1811, la première édition de la Flore Borde-
laise, et avaient déjà réuni des matériaux précieux pour
l'histoire des végétaux de notre localité... Le département
de la Gironde, l’un des plus fertiles et des plus étendus de
la France, présentait un vaste champ d’explorations et de
découvertes.
En effet, si la nature du sol, sa fécondité, sa variété, son
exposition à un soleil vivifiant peuvent influer sur les êtres
qui vivent à sa surface , il n’en était aucun qui dût surpasser
le nôtre, par ses richesses en histoire naturelle. 11 devenait
donc nécessaire d’imiter M. Bory de Saint-Vincent, qui
dans ses excursions avait exploré avec tant de profits pour
la science , nos bois, nos landes, nos marais ét nos dunes.
Des médecins, des botanistes , quelques savants modestes,
qui depuis long-temps consacraient une partie de leurs loisirs
à l'étude de la nature, concurent le projet de se réunir,
de s'associer , pour donner plus d’unité à leurs travaux, ét
mieux populariser une science à laquelle ils avaient voué
un culte tout particulier. Par un beau jour d'été, le 25
Juin 1818, ils s’acheminèrent vers Arlac, petit village des
environs de Bordeaux ; là, assis près d’un ruisseau, sous
ombre d’un vieux saule , ils posèrent les fondements d’une
Société d’histoire naturelle. Ce n'était pas sans motifs qu'ils
choisirent la plaine d’Arlac, pour être témoin de sa fonda-
tion : elle méritait cêtte préférence par ses ruisseaux d’eau
limpide , sa fontaine au milieu d'une pelouse émaillée de tant
de jolies plantes, ses landes couvertes d'Erica tetralix ,
ciliaris, et autres jolies espèces. Ainsi commença la Société
Linnéenne , et le saule qui la vit naître, fut depuis cette
époque , chéri par tous les amis de la botanique. Le nom de
E# 1.
Linné, Van des plus illustres dans les annales des sciences,
réjaillit sur elle de tout son éclat , il devint comme un dra-
peau sous lequel s’empressèrent de se ranger tous les admira-
teurs de ce grand génie. ne
… Des naturalistes de la plus haute distinction , MM. Cuvier
et de Lamarck, entr'autres, acceptèrent avec reconnais-
sance le titre de membres correspondants. Éd
Ce corps savant comprit que sa mission devait être belle
et grande. Des membres actifs et zélés se rendirent en diver-
ses villes de France- et y organisèrent des sections. L'année
1820, vit la création des sections Linnéennes de Paris, des
Indes, de Libourne, des Basses-Pyrénées ; plus tard,
celles de la Guiane, de Rochefort, de Narbonne, de
Montpellier, du Sénégal, vinrent ajouter un nouveau
degré de splendeur à la métropole de Bordeaux ; enfin sa
prospérité était devenue si grande, que Paris la capitale du
monde scientifique, eu conçut une profonde jalousie. La
Société Linnéenne de cette ville s'insurgea , contre la mère
commune ; n’osant la heurter de front, elle chercha à l’atti-
rer à elle pour mieux l'étouffer.
Celle de Bordeaux. qui était la plus ancienne en date; et
avait organisé toutes les sections qui la reconnaissaient, ne
pouvait volontairement se démettre de sa toute-puissance,
et surtout la confier à une rivale jalouse de ses triomphes.
Elle résista à toute espèce. de:sollicitations , sut éviter tous
les pièges qui lui furent tendus : il y eut scission avec la
capitale, mais toutes les sections restèrent groupées autour
de leur fondatrice. Le nombre des membres correspondants
s’accroissait; quelques-uns envoyaient des Mémoires de la
plus haute importance ; les membres résidants à Bordeaux,
produisaient aussi des travaux remarquables. L'Ami des
Champs, journal fondé par M. Laterrade ; l'Annuaire qu'elle
publiait, étaient devenus insuffisants. En1826, elle fit pa-
(6)
raître un recueil mensuel intitulé : Âctes de la Société
Linnéenne de Bordeaux.
Elle poursuivait tranquillement le cours de ses travaux,
lorsqu'une lettre confidentielle émanée du ministère Villèle ;
vint lui intimer l’ordre de dissoudre les nombreuses sections
qu’elle avait formée avec tant de difficultés. C'était l'ébranler
dans ses fondements , compromettre son avenir. Il faut le
dire, elle ne méritait peut-être pas d’être ainsi traitée ; jamais
elle n’avait agité dans son sein de questions politiques. Lui
enlever les sections, c'était lui arracher les plus beaux fleu-
rons de sa couronne, et celle qu’elle enviait, de porter ; pou-
vait-elle faire ombrage à un gouvernement , ami des sciences
et des arts ?
Peu de temps après, et par une sorte de compensation ,
son existence fut reconnue par une ordonnance royale en
date du 12 Juillet 1828; une subvention annuelle lui fut
également accordée. Elle perdit ses sections , maïs elle fut
toujours considérée comine la mère de toutes les sociétés
détachées de son sein. Le monde savant s'apercut à peine
du coup qui venait de la frapper, car ses Actes restèrent
toujours le centre de publicité, où la plupart des natura-
listes du Midi, vinrent déposer le fruit de leurs observations.
MM. Farines , Marcel de Serres, Léon Dufour, Grate-
loup, Gachet, Billaudel, Jouannet, Laterrade, Char-
les Des Moulins, Monteaud , Guilland, et bien d’autres
noms chers à la science, coopérèrent à son illustration par
d’'intéressants Mémoires sur toutes les branches de l’histoire
naturelle... Depuis cette époque , ellé a fait de nouveaux
progrès : la fondation d’un champ d'étudé pour la Syro-
nyÿmie de la Vigne, à Carbonnieux , dans le domaine dé
M. Bouchercau , l’un de ses membres honoraires ; l'établis-
sement d'un Marché aux Fleurs, qui chaque jour prend
une nouvelle extension; la publication d'un Annuatre,
(7)
témoignent hautement de son zèle et de sa persévérance, en
faveur de l’agriculture et de l’horticulture de nos contrées ;
enfin, ses Actes, parvenus au X."° volume, sont aujour-
d'hui l’un des plus précieux recueils du monde savant.
Ce serait, ce nous semble, manquer à notre rôle d’histo-
riens, si nous ne disions pas quelques mots , sur les deux
fêtes, les deux solennités qu'elle a instituées pour propager
le goût de l’histoire naturelle, but tant de tous ses efforts
L'une a lieu dans les champs (extrà muros ) ; le Jeudi qui
suit la Saint Jean ; l'autre vers la fin de l'automne, dans le
lieu-ordinaire des séances intrà mures.
La fête in campis, est une excursion dans une localité
désignée à l'avance, et toujours remarquable par ses, sites
pittoresques ou la richesse de sa végétation. Les membres
correspondants sont invités à y prendre part, et souvent ils
s’'empressent de venir se joindre aux membres résidants ,
malgré la grande distance qui les sépare d’eux. Des sections
se forment , qui ont pour but d'explorer la commune dans
toutes ses parties. Quand vient l'heure de la séance, la
Société se réunit sur le. point le plus élevé, le portrait de
Linné entouré de guirlandes. de fleurs, est suspendu au
tronc d'un chêne, Elle a devant elle la nature avec toutes
ses harmonies, toutes ses merveilles :.c'est un ciel pur, le
calme des champs interrompus par le cri. des cigales ou le
bourdonnement des abeilles. Des côteaux. agrestes, le beau
fleuve qui baigne majestueusement les pieds de la grande
cité; au loin, les montagnes bleucs de l'horizon. Ce n'est
souvent là, qu’une partie du tableau : s'il nous était permis
de rappeler les souvenirs de fêtes célébrées à Sibirol, Arlac,
Labrède , Gradignan , Carbonnieux , Rions, nous aurions
à décrire bien d'autres paysages où la nature se montrait
non moins belle et non moins harmonieuse. Après la lecture
des Mémoires qui composent la séance , un banquet ordi-
(8)
nairement offert par le propriétaire du domaine sur lequel
elle est réunie , termine agréablement cette journée consa-
crée aux plaisirs et aux recherches scientifiques.
La fête d'hiver (intrà muros }, s’empreint d’autres cou-
leurs, d’autres harmonies. La salle des séances est trans-
formée en un parterre élégant : des dalhias, des orangers,
des kosmos , des chrysanthèmes, tout fleuris comme aux
plus beaux jours de l'été, reposent agréablement la vue,
en même temps que les instruments aratoires de M. Hallié,
lun de ses membres, rappellent plus directement le but de
sou institution. Des lectures sur différents sujets d'histoire
naturelle , le compte rendu de la fête in campis, dés poésies
que parfois le poète sait empreindre des tableaux de Virgile
ou de Buffon, terminent la soirée.
Dirons-nous quelques mots sur les rapports d'amitié et
d’estime réciproque qui existent entre tous les membres et
convertissent les séances en réunions de famille, où chacun
à son tour vient apporter les observations qu'il a faites, les
plantes ou les insectes qu'il a recueillis ?... Non, il ne faut
pas troubler, dans leurs méditations , les amis de la science.
Enfin , de tous les corps savants que Bordeaux possède
dans son sein , la Société Linnéenne est un de ceux qui ont
rendu le plus de services à notre département : elle a pro-
pagé le goût de la Zoologie , de la Botanique, de toutes les
branches de l'Æistoire naturelle. Elle les à fait servir aux
progrès de la Médecine, de l Agriculture et des Arts indus-
triels ; elle a distribué des récompenses à tous ceux dont les
travaux lui ont paru dignes d’être encouragés. Aussi, nous
“le disons avec joie, elle possède la faveur de l'administration
éclairée qui nous régit ; et cette faveur lui permettra d’attein-
dre le but qu'elle poursuit avec tant de persévérance, celai
d’être utile à ses concitoyens.
an
RAPPORT
SUR LES TRAVAUX
DE LA SOCIËTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX,
PENDANT L'ANNÉE 1838;
Par M. Henry Burcuer D.-M.-P., Secrétaire du Conseil.
Messieurs ,
Aux jours agités de la république francaise et de l'em-
ire, venaient enfin de succéder des jours de paix. Les scien-
ces naturelles long-temps négligées dans le département de
la Gironde , revinrent by briller d’un nouvel éclat ; de. zélés
l | de nos contrées où
déjà MM. l'abbé Vénuti, les = a ns Villers et Tournon,
Latreille, Boryÿ de Saint-Vincent , Latapie, Dupuy ,
Laterrade , et bien d’autres savants non moins recomman-
naturalistes
dables , avaient fait une ample moisson de découvertes et de
faits intéressants. .…
En 1818, la Société Linnéenne fat fondée ; bientôt se
groupèrent autour d'elle tous les prosélytes dela nature, et
une forte et nouvelle impulsion fut communiquée à tous les
esprits. Depuis cette époque jusqu’à nos jours, que de tra-
vaux faits !.. que de progrès accomplis !.. une bonne Flore
du département, le catalogue de nos mammifères et de nos
(10)
reptiles , la plupart de nos insectes observés et soigneuse-
ment recueillis dans diverses collections , la description et la
classification de nos Mollusques terrestres et fluviatiles, la
description de tous les corps organisés qui s’y rencontrent
à l’état fossile, en un mot l’histoire naturelle de nos contrées
presque terminée; car bientôt, nous aimons à le croire,
nous posséderons le catalogue de nos oiseaux et celui de nos
poissons, qui nous manquent encore.
Ce mouvement scientifique, cette tendance des esprits
vers l'étude des productions de la nature , s'accroît de jour
en jour ; il grandira, Messieurs, sous votre patronage , et la
génération qui s'élève voudra augmenter le-bel héritage que
vous lui aurez légué. Oui, Messieurs, un grand avenir est
réservé à la ville de Bordeaux , dans la part qu’elle doit
prendre à l'illustration des sciences naturelles dans le Midi
de la France : Elle a un port sur l’océan , elle peut entre-
tenir des relations avec les savants étrangers jusques dans les
contrées les plus reculées, faire des échanges avec eux ; en
un mot, elle est la plus favorisée pour former de riches col-
Notions Lorsqu'un jardin botanique, lorsqu’ un cabinet d'his-
toire naturelle rivaliseront avec les monuments qui embellis-
sent notre cité, les étrangers s’empresseront d’accourir dans
ses murs , car ils aiment à visiter les lieux où fleurissent les
sciences et les arts. Bordeaux, un jour , nous aimons à le
croire , sera la reine scientifique du Midi, comme Paris est
celle du Nord de la France, et j'ose même le dire, du monde
entier...
Ce bel avenir que jentrevois est-il une apaisës trom-
peuse, un rêve de mon imagination? Non, Messieurs, je
n’ai parlé que de choses possibles ; le passé nous garantit
l'avenir, Ce qu'il faut pour arriver au but que j'ai posé, pour
Vatteindre promptement , c'est ‘d'enrichir la science que
vous cultivez, de faits et d'observations nouvelles, c’est de
(11)
saisir avec habileté tous les moyens qui peuvent assurer
le triomphe de la cause que vous avez embrassée ; c’est, en
un mot, de persévérer dans tous vos efforts. La Notice de
vos travaux pendant l’année qui vient de s’écouler , n’est-
elle pas d’ailleurs la meilleure preuve à l'appui de mes asser-
tions ?
Messieurs ,
Vos travaux se sont étendus à toutes les branches de l’his-
toire naturelle , nous les diviserons dans l’ordre suivant :
Agriculture, Géologie, Zoologie, nr
Écmcuiuns:
Synonymie de la Vigne: — La culture de la vigne est
étroitement liée à la prospérité du département de la Giron-
de. Aussi, Messieurs, vous avez, encore cette année , porté
toute votre attention sur le champ d'étude de la synonymie
de la vigne. Grâces aux soins de M. le duc de Cazes et de
M. Denion, consul de France à Lisbonne, vous avez recu 16
espèces nouvelles, de ce précieux arbrisseau cultivé dans les
environs de Malaga... Les variétés de la vigne que M. Lopez,
vous a fait connaître par une notice des plus intéressantes ,
. sont les suivantes :
Moscatel, Largo, Pedro, Ximen, Temprano, Mar-
belli, S.ta-Paula, Jean, à fruits blancs, Uollar, Gabriel
Doradilla, Huevo de gato, à fruits noirs, Corazon de
Cabrito, à fruits rouges.
Après avoir ajouté ces espèces à celles que vous possédez
et dont le catalogue est dejà si riche , vous devrez vous hâter,
Messieurs, de réunir toutes les observations publiées par
vous, sur le champ d’étude de Carbonnieux. S'il vous était
possible de réaliser prochainement les désirs de l'un de vos
(12)
membres, M. Auguste Petit-Lafitte, qui voudrait que Von
fixât la synonymie de la vigne, et que l'on introduisit dans
nos campagnes, la culture des nouveaux cépages qui dou-
nent les meilleurs fruits, vous auriez acquis de nouveaux
droits à la reconnaissance des agriculteurs de nos contrées.
Pépinière départementale.— Votre Commission de la
Pépinière départementale par l'organe de M. A. Petit-Lafitte,
vous a présenté tout dernièrement un rapport sur les travaux
accomplis, dans cet établissement , pendant l’année 1838.
La greffe du marronnier de Lyon, tentée avec succès sur
le chêne blanc , la formation d’une synonymie des fruits,
heureuse innovation due à l’habileté de M. Jaumard ,
greffe de {000 mûriers, tels sont Les faits principaux qui
vous ont été signalés.
GÉOLOGIE..
M, l'abbé Labrousse , votre correspondant à Saint-Moril-
lon , et que vous compterez bientôt parmi vos titulaires a
enrichi vos Actes d’un Mémoire ayant pen titre : Essai
sur Les Vallées dites d'Érosion. “
Après avoir contemplé le sublime scie des éveil.
tions si diverses, si étranges qui ont bouleversé notre planète,
le géologue remonte à l’origine , à la cause , de ses révolu-
tions et souvent il est assez heureux pour les indiquer avec
certitude.
.Ce n’est point à l’action seule des phénomènes volcaniques,
pas plus qu’à celle de la foudre, qu'il faut attribuer la for-
mation des vallées, L'auteur du Mémoire en trouve la cause ,
1.° dans l’action des courants marins ; 2.0 dans l’action des
agents atmosphériques ; 3.0 dans la puissance érosive des
eaux.
Le mode d'agir de chacune de ces causes est clairement
démontré par M. l’abbé Labrousse.
| (53)
Long-temps avant la création de l’homme , la mér ayant
couveît toute la surface du globe, elle a dû faire irruption
sur nos continents et y déposer, les innombrables débris de
corps organisés que nous y rencontrons. Après le retrait des
eaux , les continents ont nécessairement présenté des dé-
pressions plus où moins considérables , des rugosités, des
vallées enfin, où les fleuves ont trouvé leurs lits, prêts à les
recevoir ; telle a été la première origine des inégalités de la
surface du globe. :
L'action délétère des vents est prouvée, par les altérations
nombreuses et profondes que nous observons sur les murs
des monuments du moyen-âge et de l’antiquité.
Les mouvements atmosphériques , les ouragans exercent
une action plus puissante encore. Dans lés déserts de l’Afri-
que et de l'Arabie , ils soulèvent et transportent au loin des
montagnes de sable. Nos dunes de la Teste qui jadis ont
enseveli des villages entiers, les cendres volcaniques du
mont Vésuve , dispersées par les vents jusques dans l'Asie
mineure , nous attestent leur délétère influence.
L'action des eaux est également facile à démontrer. Les
torrents, les eaux sauvages, les eaux régulières, ont laissé
maintes traces indélébiles de leur passage et de leur action
sur le continent. L'auteur du Mémoire , après avoir signalé
à ce sujet, des faits de la plus haute importance, vous à cité
les inégalités de terrain, causées par le lit de la Gironde,
sur le bassin du département du Lot-et-Garonne , il signale
entr’autres sur le versant du mont Thabor, qui regarde la
grande route de Tanneins à Aiguillon, un courant de 7
à 8 pouces cubes, qui s'était creusé un lit de 2 et quel-
quefois 3 mètres de profondeur. Les dégâts causés journel-
lement par la Garonne, à Baries , Cadillac et autres loca-
lités, viennent confirmer ses assertions.
M. Marcel de Serres, ce savaut géologue et l'un de vos
(14)
plus zélés correspondants, vous a envoyé un Mémoire sur
les Cavernes chaudes des environs de Montpellier, que
vous avez inséré dans vos Actes.
Découvertes récemment , par M. Montels, ces cavernes
situées à 34 mètres environ, au-dessous du sol, offrent une
température constante de 22° 5o. Comment expliquer ce fait
étrange : M. Marcel de Serres äprès s'être livré à de sayan-
tes dissertations , pense qu'il doit être attribué à la chaleur
intérieure du globe, laquelle remonte dans les cavernes
Montels, avec d'autant plus de rapidité que les roches calcai-
res qui les composent, sont remplies de fissures, aussi nom--
breuses qu’étendues.
Un autre Mémoire intitulé, Notice géologique sur le
département de l'Aude, vous a été envoyé, par ce la-
borieux naturaliste, Les observations qu'il renferme , ont eu
pour but de déterminer la position géologique du calcaire
qui compose les montagnes des arrondissements de Limoux
et de Quillan , ainsi que celle des Macignots compactes,
généralement connus dans le midi de la France sous le nom
de grès de Garcassone. Les routes de Montpellier x Nar-
bonne, par Mèze, Pézenas et Béziers, de Limoux à Alep,
et aux bains de Rennes; des bains de Rennes à Quillan,
telle est la série des terrains explorés avec autant de succès
que de zèle, par M. Marcel de Serres.
Le docteur Grateloup, vous a entretenu de l'existence des
traces de volcans éteints, qui couvrent toute la partie méri-
dionale du département. des Landes. Des échantillons de
scories basaltiques déposés sur votre bureau, ont démontré
l'exactitude de ses renseignements. Cette région méridionale
située sur la rive gauche de l’Adour , offre partout des cam-
pagnes monticuleuses , pittoresques et couvertes d’une riche
végétation. L’air y est pur, la terre fertile. Suivant le doc-
teur Grateloup , la santé des habitants de cette contrée, la
(15)
ZOOLOGIE.
richesse de sa végétation, se lient étroitement à l'existence
de ces volcans éteints. Ainsi, Messieurs, le naturaliste sait
faire ressortir des observations géologiques et topographiques
des aperçus du plus haut intérêt pour les sciences médicales.
M. Brécy, naturaliste à Agen ; a rencontré , aux environs
de Moissac , un petit corps organisé que déjà Draparnaud,
de Lamarck et M. de Férussac , avaient classé parmi les
mollusques fluviatiles sous le nom d’Ancylus spina rose.
Deshayes, et plus tard M. de Férussac, lui-même , le cru-
rent appartenir à un entomostracé du genre Gare: M.
Brécy donne une nouvelle description de l’Ancyle épineux;
et le restitue de nouveau à la classe des mollusques, que lui
avait assigné Draparnaud. Vous avez inséré ce mémoire
dans vos Actes, sans vouloir rien préjuger sur la place que
doit occuper dans les rangs de la zoologie, un corps sujet
à tant de contestations.
M. Henry Burguet, D.-M., vous a lu un mémoire sur
les analogies qui existent entre les affections cutanées et les
effets produits sur les végétaux par la piqûre de certains in-
sectes. IL s’est livré à des recherches à l’aide du microscope,
et a essayé de vous démontrer lutilité de cet instrument ap-
pliqué à l’étude des maladies causées par ces petits animaux.
Dans la notice qu'il vous a présentée sur l’Acarus rouge, vul-
gairément connu sous le nom de vigneron ; il vous a donné
des renseignements sur les localités préférées par ce petit in-
secte , l'époque de son apparition dans nos campagnes, ses
effets sur l’homme, les moyens de guérir les accidents qu'il
lui cause.
Conchytiologie fossile. — Malgré ses nombreuses oceu-
pations, le docteur Grateloup poursuit avec persévérance
sesétudes sur l’histoire naturelle et la statistique du départe-
(16)
ment des Landes. Il a enrichi vos publications de son troi-
sième mémoire sur les coquilles fossiles des mollusques
terrestres et fluviatiles ( famille des Mélaniens, classe des
Trachélipodes) , observés dans les terrains tertiaires du
bassin de l’Adour.
La première partie de ce mémoire contient des considé-
rations géologiques sur les terrains qui récèlent les débris fos-
siles des Mollusques terrestres et fluviatiles. C’est avec le plus
grand regret, Messieurs , que nous passons sous silence les
conclusions de ce mémoire, fruit des longues et pénibles
recherches de l’auteur sur le sol adourien.
La deuxième partie renferme des généralités sur la classe
des Trachélipodes, divisée par lui en deux sections. Track.
phytophages.— Trach. zoophages. En résumé, le travail
de notre savant confrère fait connaître 13 genres, 42 espèces,
pee 19 sr 17 > leurs analogues vivants.
émoire la famille des Mélaniens,
vous a donné la description des genres et des espèces de
coquilles fossiles qu’on observe dans les couches des terrains
marins supérieurs du bassin de l’Adour, aux environs de
Dax. Les rapports intimes de forme et d’organisation du
Mollusque , avec la coquille qu'il habite, l’anatomie et la
physiologie de ce même Mollusque, la description des ca-
ractères fournis par la coquille , la synonymie générale de
chaque espèce, tel est l'ordre qu’a suivi le docteur Grateloup
dans ce grand travail, où sont décrits, avec autant de clarté
que de concision, 13 genres, 29 espèces dout 15 nouvelles,
et 10 ayant leurs analogues vivants; des planches où sont
représentées, sous différents aspects, les coquilles dont il est
fait mention, accompagnent ces deux Mémoires.
La plus grande confusion régnait dans les travaux des
naturalistes anciens et modernes qui ont traité des Échini-
des. Faire cesser cette confusion , accorder entr’eux ces dif-
(17)
férents travaux pour nous donner une juste idée de l’ensemble
et du nombre réel des échinides, telle est la pensée qui a pré-
sidé à la rédaction des Tableaux synonymiques de M. Char-
les des Moulins. Ce livre, nous le disons hautement, fera
époque dans les annales des Conchyliologistes. L'ouvrage
que je vous présente aujourd'hui, dit votre savant et mo-
deste collaborateur, m'a coûté six années de travail, tra-
vail immense , travail ingrat et fastidieux au dernier
point, mais qui m'a semblé indispensable.
BOTANIQUE.
La Botanique a toujours eu de nombreux prosélytes dans
le sein de votre Société ; vous avez exploré, cette année,.nos
belles campagnes de la Gironde, mais il ne vous a pas été
permis d'y rencontrèr de nouvelles plantes, car la Flore
Bordelaise, dans sa partie phanérogamique, grâce au dé-
vouement de votre directeur pour la science qu’il cultive
avec tant de succès, laisse bien peu de découvertes à ÿ ajou-
ter.
Depuis l’époque où apparut la troisième édition de la
Flore Bordelaise , plusieurs plantes non mentionnées dans
cet ouvrage, avaient été recueillies par MM. Laterrade,
‘Charles des Moulins, Monteaud, Testas, et autres natura-
listes. Vos Actes ont été enrichis cette année d'un synopsis
du supplément à la Flore de la Gironde, où sont consignées
38 espèces nouvelles, des observations sur des plantes peu
connues, et pour d’autres qui se trouvaient rarement, l'in-
dication de nouvelles localités...
M. Laterrade vous a promis la publication prochaine dun
synopsis concernant les plantes acotylédonées. 698 Indivi-
dus appartenant à cette nombreuse classe, sont déjà consi-
gnés dans la Flore. Or, le nombre des espèces qui existent
dans le département est beaucoup plus apoaérable, S'il est
( 18
vrai, comine le disent quelques naturalistes, que le nombre
des cryptôgames d'un pays dépasse généralement celui des
phanérogames, on s'aperçoit bientôt de tous les vides qui
restent à remplir. Cependant, il faut être juste et remarquer
que dans le nord de la France , dans le département de la
Manche par exemple , où les Algues et les Mousses sont si :
abondantes ; le froid des hivers, la fréquence des brouillards,
doivent singulièrement favoriser la propagation de ces tristes
végétaux, tandis que le soleil vivifiant de nos belles contrées
fait croitre avec profusion dans nos campagnes les espèces
phanérogamiques. Nous ajouterons que les plantes acotylé-
donées, essentiellement polymorphes et'snjettes aux trans-
formations les plus variées , sont bien plus dificiles à classer,
en même temps que l’époque où elles se montrent, celle des
froids et des brumes de l'hiver , a fait disparaître tous les
plaisirs attachés à la recherche des fleurs proprement dites,
Les vides que nous signalons tendent tous les jours à se rem-
plir; maintenant, Messieurs , vous devez porter toute votre
attention sur ces végétaux ; d'importantes découvertes seront
sans nul doute, votre plus douce récompense. a
EXCURSIONS,
* Vous avez continué avec le plas grand zèle vos excursions
annnelles , et le tableau de la végétation aux diverses époques
de PF ; à passé devant vos yeux; vous avez également
observé Je sagas pere een andtenmnt ut. à la
véi éta ai
et le renouvellement des saisobfil cn
Pendant vos séances, des communications tee
pour la botanique vous ont été présentées. Vous-avez entenda
les savantes dissertations de M. Charles des Moulins, sur
quelques espèces de Résédas ; celles de MM. Charles des
Moulins, Legrand et:Gachet, sur les Rumex bucephalo-
(19)
Phorus et oceanicus. M. Laterrade vous à fait pat de faits
intéressants sur le Convallaria majalis et \e Rubia tincto-
rum (garance), abondamment répandu sur les côteaux de
Ubzac. M. l'abbé Labrousse vous a signalé l'existence à St-
Morillon de deux Crategus oxyacantha tès-remarquables,
M. Gachet vous a présenté l'Agrostis capillaris en parfaite
floraison; il vous a donné des détails intéressants sur le Du.
tura de Lima, belle plante très-abondamment naturalisée à
Bouliac. Il vous a souvent entretenu des végétaux précieux.
qui lui ont été envoyés de l'Inde, et qui celte année ent.
fleuri dans les serres du jardin botanique ; enfin, le docteur
Grateloup vous a soumis des observations sur le Myum car-
neum , et a découvert, à Lignan, le Bryum ——— nou-
velle espèce pour la Flore Pordelaïse .
. Là, ne se borne point l'analyse de vos travaux; vous avez
cherché à: réprimer les abus qui commencaient à se glisser,
dans le. Marché aux fleurs; vous avez-pris l'initiative pour
provoquer la translation du jardin botanique dans le grand
du Champ-de-Mars : sur ce sujet vous avez adressé à
l'autorité uv rapport où la nécessité de gelte Iranslation est
exposée avec tant de clarté, qu'elle ne saurait tarder à fai e
droit à nos justes demandes ; vous vous êtes associés à tous
les progrès des sciences naturelles et de l’agriculture ; vous
avez prêté votre concours à tous ceux qui le réclamaient
dans l'intérêt de la société. C’est ainsi que notre commission
s’est rendue avec empressement à l'exposition agricole ct in-
dustrielle fondée par Fun de vos honorables membres, M:
Hallié. Aujourd'hui vous allez distribuer des médailles aux
concurrents victorieux , et stimuler leur zèle par la promesse
de nouvelles récompenses.
Certes, Messieurs, ectte analyse de vos travaux est bien
rapide, bien incomplète : une main plus babile que la mienne
devait da tracer, et vous avez dû regretter que les nombreuses
(20)
occupations de M. J. L. Laporte , votre secrétaire-général ,
l’aient empêché de remplir ses fonctions accoutumées. Pour
nous, Messieurs, heureux si cette esquisse de vos travaux
de l’année vous retrace le souvenir des importants mémoires
que vous avez publiés, des rapports que vous avez entendus,
des moments passés dans des réunions que la science de la
nature vous rendaient si agréables... Une nouvelle année
commence pour vous sous les plus heureux auspices ; de
nouveaux collaborateurs se sont joints à vous; vous conti-
nuerez sans doute avec la même ardeur , le même attrait,
l'étude de cette nature toujours sublime , toujours infinie !
PUBLICATIONS.
Bientôt, Messieurs, vous aurez fait paraître le X.me vo-
lume des Actes de votre Société, destinés à la publication
de faits nouveaux pour la science que vous cultivez ; ils
vous offrent des mémoires dont vous pouvez vous enor-
gueillir à juste titre. L’Ami des Champs vous a ouvert ses
colonnes pour compléter l’ensemble de vos publications.
Cette année , sans doute, il vous sera permis de faire paraî-
tre l'Annuaire, ouvrage si utile aux agiiculteurs de nos
contrées.
CORRESPONDANCE.
Vos relations avec les savants étrangers , ont été fréquen-
tes. Des détails bien intéressants pour l'histoire naturelle
sont consignés dans les lettres qu'ils vous ont adressées ; je
vous signalerai entr'autres celles de MM. Pierrard ; de Ver-
dun ; Grenier, de Besancon ; Chantelat, à la Teste; Gay,
à Paris; Michaud, Durrieu de Maisonneuve ; de Robertson,
naturaliste à Scyra; Adanson, du Sud de l'Afrique; De
Luc, à Genève; Agassiz, de Neuchâtel, etc, Vous avez
eu le plaisir de voir au milieu de vous et d'accorder les hon-
(21)
neurs de la séance à plusieurs de vos membres correspon-
dants. MM. le baron d'Hombres-Firmas, correspondant de
lastitut et agronome distingué ; le D." Secret, correspon-
dant à Maurice ; Chantelat , à la Teste ; Ramon de la Sagra,
grand d’Espagne et savant auteur de la statistique de l'Ile
de Cuba, vous ont entretenus de faits intéressants d'histoire
naturelle observés dans les eontrées qu’ils habitent.
MEMBRES ADMIS PENDANT L'ANNÉE.
Correspondants. — Pendant le cours de cette année, la
Société a recu au nombre de ses membres correspondants ,
Monseigneur Donner, archevêque de Bordeaux , l'abbé La-
brousse , curé de Saint-Morillon, M. Salvador Lopez, cha-
noine de l'Eglise Métropolitaine de Malaga ; Brécy, natura-
liste à Agen ; Potiez, directeur du Cabinet d'Histoire Natu-
relle de Douai ; Robertson, membre de la Société d'Histoire
Naturelle d'Athènes; Domnando, président, et Crosti, se-
crétaire de la même Société. La collaboration de ces natura-
listes vous est acquise ; par eux, nous l'espérons, vous serez
initié aux merveilles de la nature sous le beau ciel de la Grèce.
Membres auditeurs. — Vous avez accordé le titre de
membre auditeur à M. Eugène Dupuch , naturaliste, chef
d'institution.
NÉCROLOGIE.
M. Ramey, vous a appris la mort de l’un de vos correspon-
dants, M. Heudelot. Ce courageux naturaliste a expiré dans
les sables brûlants de l’Afrique, alors qu'il explorait ces con-
trées désolées, avec un zèle bien digne d’une autre fin. Vous
avez fait, Messieurs , une perte toute récente, et bien plus
douloureuse encore, celle de M. Roger ; il est vrai que cet
exellent entomologiste avait depuis quelque temps cessé de
venir à vos séances, mais il n’a jamais cessé de coopérer par
ses travaux à l'importance de vos publications. La prochaine
(22)
livraison de vos dus contiendra un mémoire sur les insectes
recueillis par ce naturaliste , dont les talents et la modestie,
seront toujours présents à votre mémoire,
L'homme de bien, ne meurt jamais tout entier : M. Roger
laisse à ses héritiers, la première collection de France, des
* Lépidoptères et la quatrième des Coléoptères. Tous lés su-
jets ont été nommés d’après les classifications des auteurs
modernes, et l'attention, la sagacité, qu'il apportait à la no-
menclature des individus qu'il possédait, est un fait bien
connu de tous ceux qui se livrent à l'étude des insectes; qu’il
nous soit permis de consigner ici, un désir que peragent tous
les amis de Ja science, celui de la conservation , pour le Ca-
binet d'Histoire Naturelle de Bordeaux , de cette collection ,
fruit de plus de 30 années de recherches , de sacrifices et de
soins de tous genres.
DONS FAITS À LA SOCIÉTÉ.
M. Laterrade vous a donné, pour l'herbier de la Société,
le Hyacintus patulus , l Erica vagans; M. Monteaud , un
nombre considérable de plantes; M. Hallié vous a remis des.
graines du Polygonum tinctorum, d'Alfalfa et celles de
plusieurs autres plantes utiles, dont la culture peut être
propagée avec succès dans le département de la Gironde.
Il m'a été impossible , Messieurs, de vous présenter l’ana-
lyse de tous les Mémoires que vous avez, publiés, dans vos
ÂAcres , ou lus pendant le cours de vos séances ; je:me “ares
rai à vous désigner les principaux :
Mémoire de M. Michaud, membre dote à sur
quelques nouvelles espèces de coquilles fossiles, de la
Champagne.
Mémoire sur les maladies des plantes, par M. Housset.
Observations de M. le comte de Kercado, sur une nou-
velle espèce d'oie provenant de la Chine.
(23)
Notice sur la truffe du département des Landes, par
M. Saintoureins.
Des Baromètres vivants, par M. le baron d’'Hombre-
Firmas, correspondant.
Mémoire sur les insectes nuisibles des environs de Bor-
deaux , les causes qui favorisent leur multiplication et
les moyens de les détruire , par M. Henry Burguet , D.
M. P.
OUVRAGES IMPRIMÉS RECUS PENDANT L'ANNÉE 1838.
Afin d'éviter une trop longue nomenclature, nous men-
ionnerons seulemeut les ouvrages suivants :
Mémoires de la Société Royale d'émulation d’ Abbeville.
— de la Société Géologique de France.
— de la Société Royale de Lille.
— de la Société Royale de Médecine de Bordeaux.
— de la Société des Sciences physiques et naturelles
de Genève, etc.
— de la Société Royale et Centrale d'Agriculture , etc.
Po yage dans les deux Amériques, par M. d'Orbigny.
Vous avez entendu, dans vos séances générales , un rap-
port sur chacun des ouvrages qui vous sont parvenus, tel est,
Messieurs, le tableau fidèle, mais bien raccourci, de vos tra-
vaux pendant l’année 1838.
+
Hexrx BURGUET, ». m. r.
Secrétaire du Conseil.
IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE , LIBRAIRE ,
Rue du Puits Bagne-Cap , N. 4 ;, à Bordeaux.
SÉANCE PUBLIQUE
d'Hiver
DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE BORDEAUX.
——— MD TE——
En vertu de l'article VI de ses statuts approuvés par or-
donnance royale , la Société Linnéenne a tenu, Mardi, 6
Novembre, ( la Sawr-Cnanres tombant le Dimanche ) , sa
séance publique d'Hiver. j
Elle a eu lieu dans la Salle des Expositions agricoles de
M. Hallié, aux Quinconces. Cette salle était décorée avec
un goût et un à propos qui ne laissaient rien à désirer. Au
fond et au-dessus du buste du Roi, on lisait , en gros carac-
tères, ces mots :
SCIENCES NATURELLES.
AGRICULTURE.
Sur la droite et sur la gauche, étaient les noms des plus
savants naturalistes et des plus célèbres agronomes.
Des guirlandes de verdure se mélaient à des faisceaux
d'instruments aratoirés, et une grande quantité de fleurs
vivantes, rares et belles, dués aux soins de M. Boyer,
titulaire de la Société, séparaient le bureau de l'auditoire.
Des bouquets étaient offerts aux dames à mesure qu'elles
se présentaient.
Un nombreux auditoire, dans lequel on remarquait M.
le général Garbonnel, commandant le département, des
magistrats , des ecclésiastiques, des notabilités savantes et
beaucoup de dames , remplissait la salle , et la foule se pres-
sait sur la terrasse à l'extérieur des portes d'entrée, que la
beauté du temps permettait de laisser ouvertes.
Mgr. l'Archevêque, M le Lieutenant-Général vicomte
Pelleport, commandant la 11.° division militaire, M. l'abbé
de Latour, grand-vicaire, et le digne Pasteur de Notre-
Dame, M. Dulorié, avaient pris place au bureau.
A sept heures précises, le Directeur de la Société, M.
Laterrade, qui occupait le fauteuil , a ouvert ” séance par
le discours suivant :
MONSAISNEER, MEssieuss,
« nl en est de la vie des sociétés commé de celle dés in-
dividus : l’une et l'autre ont leur naïssance, leur progrès,
leurs travaux et leurs jours de fêtes, et c’est surtout aux
deux séances publiques de là Société! LinnéEñne que tofi-
vient cétte dénomination de fête ; puisqu'elle célèbre la pre-
mière au milieu de nos campagnes fleuries | x Fépoque où
le soleil les dore de-ses:rayons ; et la seconde, le jour de
Saint-Charles , en l'honneur de Cnarces Linné , son illustre
modèle.
» Deux mots sur la vingt et unième fête Linnéenne ; célé-
brée le 28 Juin dernier, et quelques’ notés sur’ l'immortel
Professeur d’'Upsal. Voilà aujourd'hui tout notre bot.
» Nous étions réunis dès le matin du jour de la fête ans
cette même salle que nous devions, comme aujourd'hui , à
la bieuveillance de notre honorable collègue, M. Hallié,
dans cette salle où viennent souvent nos agronomes, pour
admirer les instruments utiles ct perfectionnés qui sortent,
(3)
chaque jour, des ateliers de l'habile mécanicien qui rend
tant de services à notre agriculture, nous étions ici dès
le matin, lorsque déjà un ciel rembruni et un sol humide
nous présageaient le mauvais temps de la journée.
» L'orage qui éclata lorsque nous fûmes au milieu du
fleuve, la pluie abondante qui nous accompagna au de-à de
la rive droite de la Dordogne, et par suite, le mauvais état
des chemins purent bien retarder, contrarier, maïs non pas
arrêter notre excursion,
» Elle a eu lieu sur le plateau de Cubzac, aux environs du
vieux château et dans les bas-fonds qui eonduisent de cette
localité au domaine de Beau-Soleil , l'une des propriétés de
notre honorable collègue, M. le comte de Kercado. Quel-
ques observations géologiques, quelques jolies coquilles flu-
viatiles, quelques plantes rares de notre Flore , notamment
la vraie Garance , rubia tinctorum, sauvage et commune ,
sur les hauteurs de Cubzac , furent le résultat de nos recher-
ches.…..
» La séance m'a pu se tenir, selon l'usage, en plein air.
Elle a été ouverte dans une des salles du château, en face
des riches cultures de l’Entre-deux-Mers et de ce pont monu-
mental qui bientôt, suspendu sur ses longs obélisques, appas
raîtra de loin au nautonnier surpris ou au voyageur de la
plaine, comme ces nuages ondulés qu’amènent le vent et
les tempêtes.
» Les lectures faites par MM. le docteur Henry Burguet,
l'abbé Labrousse, Petit-Lafitte, Dumoulin aîné, le comte
de Kercado, le baron d' Hombres-Firmas , Charles Des
Moulins et Hallié, remplirent la séance.
» À Pas, à Paucac et à la Teste, les excursions n'ont
pu se faire, à cause de la continuité du mauvais temps.
» Il en a été de même à CosLépaa ( Basses-Pyrénées),
mais la séance a eu lieu dans le château et sous la présidence
(4)
de M. le baron de J’allier, auquel nous devons de nou-
velles observations agricoles.
A Narsowne seulement , la journée a été belle. L’excur-
sion a offert un grand nombre de plantes aromatiques, et
nous devons à notre honorable correspondant, M. Vira-
mond , des observations météorologiques faites avec soin et
dont nous vous rendrons compte incessamment.
» M. L'abbé Lalanne, directeur de l’Institution Sainte-
Marie , autrefois vice-président de la Société, aujourd'hui
notre correspondant à Layrac, près d'Agen, a été encore
plus contrarié que nous, le jour de la fête ; mais anticipant
sur la distribution générale des prix , par une distribution
spéciale pour ceux de ses élèves qui ont suivi les cours
d'histoire naturelle, il a joint à cette distribution une excur-
sion et une séance académique. Cette fête Linnéenne, véri-
tablement pittoresque a eu lieu à l'Escale, sous les beaux
ombrages qui couvrent et protègent la fontaine de Scaliger,
à l'extrémité du vallon de Vérone. Le Mémorial Agenais ,
a rendu de cette solennité un compte détaillé que nous re-
grettons de ne pouvoir reproduire ici. Vous y verriez un
extrait du discours de notre respectable correspondant ,
M. l'abbé Lalanne , qui a fait l’éloge de Scaliger, de Linné,
des sciences naturelles ; vous y verriez, l'étonnement mêlé
d’admiration , des étrangers qui ont été témoins de cette
fête ».
Après quelques détails intéressants sur la vie et les
ouvrages de Linné, M. Laterrade termine en ces termes:
» Voilà, Messieurs, la vingt et unième fois que la Société
Linnéenne de Bordeaux , célèbre sa fête d'été et celle
d'hiver, depuis le jour où elle se constitua en 1818, sous
le saule d’Arlac. |
» Elie recueille maintenant le fruit de ses travaux, puis-
qu’elle va en rendre compte deyant ce brillant auditoire,
És
devant le premier pasteur du diocèse , vénérable pontife
que son amour éclairé pour la science et son zèle insatiable
de faire le bien , ont porté à s'associer à nos travaux ; devant
ces magistrats, qui nous encouragent de leur présence ; puis-
qu’elle a répandu le goût de l’histoire naturelle dans le dé-
partement, puisque ses Actes sont devenus un centre de
publication pour le midi de la France , et que ces deux consi-
dérations ne sont sans doute pas étrangères aux causes qui
ont contribué à l'établissement des Facultés dont notre ville
vient d’être dotée.
» N’en doutons pas, Bordeaux se montrera digne des
faveurs qui lui sont accordées ; n’en doutons pas , les cours
de ces Facultés seront en rapport avec les besoins de la
localité; ils conviendront non seulement aux élèves , mais
encore aux hommes, chez qui le goût de l'étude ne deman-
de qu’à être encouragé.
» Mais pour atteindre ce noble but, cet important résul-
tat, il faut sortir de la poussière de l'école , de l’ornière de la
routine et des abus de la centralisation ; car ces trois choses
sont essentiellement contraires au génie qui se développe , à
l'esprit qui veut s'élever dans les hautes régions de la science».
M. Hallié, a donné lecture du programme des prix.
Sous le titre de Dédicace de mon herbier à mon fils,
M. Laporte , secrétaire général, a donné de sages conseils
aux jeunes gens qui commencent à se livrer à l'étude de la
botanique.
M. le docteur Henry Burguet, secrétaire du Conseil, a
présenté la notice des travaux annuels de la Société. Ce sujet
long de sa nature, mais restreint à de justes bornes par la
méthode , la clarté et les réflexions judicieuses de l’auteur,
a constamment intéressé l’auditoire.
M. Dupuch , a lu une Notice de M. le baron d'Hombres-
Firmas , correspondant de l'Institut et de la Société. Gette
PROGRAMME
à
DES PRIX PROPOSÉS
PAR LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX,
Pour 1539.
2 ESocisté LE innéenne De Bordeaux.
PROCIERANUR
PRIX PROPOSÉS,
DANS LA SkANCE PUBLIQUE D'HIVER,
(4 NOVEMBRE DE L'ANNÉE 1839 )..
| —sms6600Se——
L.
HISTOIRE pre A gasses.5ps
s [er — Dans son Programme de 1837; la, Société avait,
remis au concours la question suivante :
« Déterminer l'influence qu'a exercée l’étude de FHistoire
» » naturelle sur le bien-être physique et moral de la Société » ?
Le Mémoire reçu sous le n.° 3, et portant pour épigra-
phe-ces mots : l'étude de l'Histoire naturelle rend l'homme
bon, forme un très-bon complément du Mémoire adressé
l’année dernière , en réponse à la même question, et qui
portait pour épigraphe ces paroles de Valmont de Bomare :
la nature estun grand livre qui parle aux hommes le méme
langage, et qui écrit en caractères uniformes pour ÉOus Ceux
qui veulent y lire.
— À *
La Socièté Linnéenne, satisfaite de la solution de cette
question , accorde à l’auteur des deux Mémoires, M. Auguste
Lozivx ; d’Avranches , le Prix proposé : Une médaille d'ar-
gens.
S IT. — La Société régrette de n’avoir pü accorder le Prix
offert dans le $ IE de son dernier Programme. Elle espère
être plus heureuse l’année prochaine. En conséquence , elle
promet. de nouveau , pour 1839, « une médaille d'argent
» à celui qui lui enverra le Catalogue d’une partie des ani-
» maux vivants, qui existent dans l'on des départements du
» Midi de la France , dont les productions n’ont pas encore
» été publiées ».
La Société, en demandant un Catalogue partiel, entend
qu’il suffit d’envoyer le Catalogue d’une seule classe, pour
pouvoir disputer lé Prix. Le travail qu’ellé exige ne doit
point être une simple liste de noms ; les auteurs doivent
joindre , à l’indication de chaque espèce, outre la synonymie
jugée convenable , une description succincte, mais cependant
exacte de chacune ; l’indication précise de l'habitat ; les parti-
cularités relatives à leur histoire, surtout celles qui peuvent
appartenir à la localité,
$ LL. — La Société décernera aussi, dans la Séance Fev
que de 1839, « des médailles d’encouragement à ceux qui
» auront communiqué le plus de faits où de matériaux qui
» résulteraient de recherches propres à éclairer la Géologie,
» ou autres branches de l'Histoire naturelle, du département
» de la Gironde ».
S IV.— Maintenant que la Socièté est fixée relativement
à influence qu'a exercée l'étude de l'Histoire naturelle sur
le bien-être physique et moral de la Société, elle demande :
« Quelle part ont eu les Savants, les Sociétés et les Éta-
ss D de
» blissements scientifiques du Midi de la France , aux +
» de l'Histoire naturelle en général » ?
Prix : Une médaille d'argent.
IX,
AGRICULTURE, ÉCONOMIE RURALE ET HORTICULTURE.
$S V.— La Société avait maintenu au concours, pour cette
- année, la question suivante :
« La condition du cultivateur étant généralement moins
» avantageuse dans les contrées vignicoles. que dans celles où
» domine la culture des céréales, on démande de signaler les
_» causes de cette différence et les moyens d’y remédier ».
Parmi les Mémoires adressés en réponse à cette impor-
tante question , la Société en a jugé deux dignes d’être men-
tionnés honorablement, bien qu’elle ait le regret de ne pou-
voir en couronner aucun.
Le Mémoire n.° 1, porte pour pape : Serere ne du-
bites.
L'auteur n’a | pas envisagé, dans toute son étendue, la
question posée par la Société; il n’a eu en vue que la localité
et des améliorations de détails.
Considérant avec juste raison la eulture de la vigne comme
trop dispendieuse pour un grand nombre des communes du
Bordelais, il fait connaître des moyens de remédier ;selon
lui, en totalité ou en partie à cet inconvénient. La plupart
de ces moyeus méritent l'attention. de la Société. On recon-
naît un homme instruit par la pratique et EE RE
donnant de très-bons conseils.
Le Mémoire n.° 2, porte pour PP: H faut manger
Pan avoir soif.
mg
Ce Mémoire ne manque pas d’aperçus intéressants : on y
Le une certaine méthode, mais on ne à 0 néanmoins
onsidérer la question comme ayant été f { résolue
par l’auteur.
En conséquence , la Société remet cette question au con-
cours pour 1839, en même temps qu’elle accorde une pre-
miére mention honorable à M. Éloi Dusroca , de Barsac
( Gironde}, auteur du Mémoire n.° 1; et une seconde à
M. J. B. Arcuu, instituteur à la Rénles auteur du Mémoire
n.° 2.
$ VI.— La Société Tinnéenie nn, Fr à son mode
d’action sur l’agriculture ne peut être celui d’un Comice
agricole , spécialement chargé de récompenser . tout ce qui a
{rait à la pratique de cet art, avait proposé pour 1838 et
maintient au concours pour 1839, Ja question suivante ; Pour
la solution de laquelle il n’a été envoyé aucun ‘Mémoire cette
année , bien qu’elle soit de nature à Intéresser tout à la fois
l'histoire et l'agriculture de notre localité.
« Présenter l’histoire des vins de Bordeaux , “ie V'épo-
» que de l'introduction de la vigne dans nos contrées jusqu’à
» nos jours, en indiquant autant que possible ‘les causes des
» changements , des améliorations, des altérations , qu'ont
» subies les diverses qualités de ces vins ». ET
Prix : Une médaille d'argent. se7sdentshie
S$ VII:— La Socièté verrait encore avec Plaisir que les
deux questions suivantes non moins dignes de fixer Patten-
tion des agriculteurs et des hommes voués’ à! l'étude "des:
seiences naturelles , la missent à même , par leur solution,
de publier lan prochain deux Mémoires cs ne re
pas de concourir au bien-être du pays:
-« Déterminer ; parmi les plantes qui croissént spontané-
» ment dans le département de la Gironde , célles qui pour-
»raient être cultivées avec avantage ; soit pour la nourriture
».de l’homme -et des animaux, soit pour les besoins des arts
» et ceux de la médecine ».
Prix : Une médaille d'Argent.
$ VII. — « Faire connaître d’une-manière minis les ani-
», Maux, Xéritablement : nuisibles du département de la, Giron-
» de», ceux dont da. destruction serait un service, rendu à la
» contr ée »..
ds “PR : : LT médaille 4 ET
a I. — La Société désirant encourager l'horticulture et
ajouter de p us en p lus à ape | Gi x du Marché aux
rs 118 a provt ju la Créalio ion , Pme, à - re
D ni d'Argent à ue
« ge la persoune qui aura introduit, ‘dans le seul de
» la “Gironde , une ou plusieurs culfures potagères nouvelles , :
» où qui aura fait subir quelques améliorations importantes à
» sans ‘déja EohnTeS » M
Môme récompense : Ka
‘€ A celui de MM: les Jardiniers fleuristes qui se sera’ fait
» remarquer , durant le côurs de lâninée , par la rareté, là
» beauté ,et la, variété. des plantes exposées par lui sur le
» Marché aux Fleurs ; ; et aussi par l’ordre , la bonne tenue de
» son élaagtn 1e AAAULE de ses. étiquettes ».., ..:;
TS —
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
4.0 Les Mémoires envoyés au concours doivent porter une
épigraphe et un billet cacheté renfermant cette même épi-
murs le nom du concurrent et son adresse. ( Les concur-
les 8 $ U, = et IX, sont dispensés
1 PT ee, i
dé RETTT on
mn Etes
2. Les billets ne seront ouverts que lorsque les Mémoires
auront été jugés dignes du prix, ou de toute autre récom-
pense,
3.0 Toutes les personnes, hors les Membres résidans de
la Societé, seront admises à concourir.
4.0 Les Mémoires couronnés par la Société, devenant sa
propriété, ne pourront être publiés sans son autorisation.
5.0 Ils devront être écrits en français ou en latin et remis
au Secrétariat-Général de la Société. > avant le 15 Août 1839.
6.° Pour la distribution des médailles promises par le
$ IX, la Société attendra que les personnes qui croiront
avoir des droits à la première, la mettent en mesure de juger
la légitimité de cette prétention, en l’invitant à venir exami-
ner leurs cultures, au plus tard avant le 1. ex Septembre
1839. Les informations qu’elle pourra se procurer et l’avis
de M. le Syndic des jardiniers , la guideront pour la distribu-
tion de la seconde médaille.
A.
Arrêté en séance générale, à = us Hôtel Michel-
Montaigne, le 3 Novembre 1838.
3.-F. LATERRADE, dèrecteur.— B.d Teurère, D.-M. P.,
président.— 3. L. Laporte, secrétaire-général.
Henay BorGuEr , sotrésuire du Conseil.
DE L'IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE, LIBRAIRE,
Rue du Puits Bagne-Cap , n. 4, à Boxpmaux :
FABLE
DÉCENNALE
. PAR ORDRE DE MATIÈRES,
DIX PREMIERS VOLUMES :
BULLETINS d' AGTES
DE
LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX,
DE L’AN 1826 À 1839.
SN LZZZ
=
D —
L=—
J FRE LS
EE oi
ARR
A BORDEAUX,
CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE,
IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE,
Rue du Puits Bagne-Cap, N. 4.
TABLE GÉNÉRALE
DES DIX PREMIERS VOLUMES.
GÉOLOGIE.
Pages, Tom.
Découverte d’ossements fossiles dans le dépar- or!
tement de la Gironde ; descriptions et consi-
dérations géologiques relatives à cette décou- .
verte ; par M. Bizcaunez, pages 60, 95, 113 et
NoricE GÉOLOGIQUE sur le terrain de Saucats
( Gironde }; par M. Guicranp, pages 123 et 143, I.
Nore sur Vaucluse; par M. Marcez DE SERRES. 110, IE.
Norice sur les sources de la Touvre ; par M.
RoULLAND. 204, II.
LA
à .
Le]
bn
OBSERVATIONS Sur la cause d’une inondation.
récente , en Saxe; par le même 208, AL
NoricE GÉOLOGIQUE sur le département du Gers;
par le même. …
Consinérarions générales sur les terrains ter-
tiaires de la Gironde, 1.7 Essai sur leurs
positions respectives; par M. JouANNET, mem-
bre honoraire re PE 1:
Apprrion au Mémoire précédent; par le même. 0, 2:
Essar sur les cailloux roulés qui servent à la
construction des routes , dans le département
honoraire 227 , IV ,
es
Pages, Tom.
MÉMOIRE hALIaREs sur Fe bassin a Fons
NW: and un a ë
par M. Cie à OURÉE 77e LA RP 212; ;
Note sur de nouvelles cavernes à at”
découvertes dans les environs de Mialet , près
d’Anduse (Gard); par M. MAncez de SERRES. 344, V.
Norice sur les eaux jaillissantes d’un puits foré
à Celle-Neuve , près de Montpellier ; par MM.
MARCEL DE SERRES, LENTHERIE et Bazranp.. 211, V.
Nore sur les lignites & départèment des Pyré-
nées orientales ; par M. J. F. FariNes...….…. 68, VI
Nonice GÉOGNOSTIQUE | sur les roches de Tercis,
aux environs, de Dax, gui );-par. M. le. ,
D." GRATELQUP.;- paies air VE.
Précis, dés travaux. ééolkiques “dés la Société :::; :
Linnéenne: de: ses: etc; — par le
AYIONRC
I mêmé LE . 3 ru
OBSERVATIONS ‘Sür As’ puits on 5! par M.
MancEL DB SERRES: 1. F AË. ASTMmoe., ei 81; NET.
Riprorr Sur unie” Notice de M: Marcel de Serres , °°°" rie '#
_ relative aux “puits” artésiens ête. ; s es M.
: Le RENÉE É ? 116 ; VAL.
OBSERVATIONS sur ne fie artésiens de Roussil- ce" à
lon, éle.; par de: même. 120 , VIL.
Norice sur des 0 ssements fossiles ; par M. Bi- <
nn Ingénieur er chef des p ponts etchaus- anofi?06
ges. 89, VII.
EXPLICATION de, d'augmentation subite de l'eau il
d’une source artésienne "ele. 3 par M. FARINE. 126 , VI,
Réponse de M. ‘Marcel ; de Serres aux, obserya- :;....
tions de M,,Farines, dirigées contre sa Notice,
.v sur lespuits artésiens des Pyrénées orientales. 192, NUL.
-
(5)
OBSERVATIONS sur les gypses tertiaires et secon-
daires du midi. de la France et sur les rela-
tions de ces derniers, avec les terrains pyro-
gènes , les porphyres argileux et les dolomites
jurassiques avec coupes; par. M. MARCEL DE
SERRES.
Essar sur la question de savoir si l'observation
faite dans les mines de houille du, Canada et
de la baie de Baffin, des plantes analogues à
— — vivent maintenant dans les régions
crunsosesentis se
l'inclinaison à lésiptique, par | le même...
ConriRmaTIoN des observations déjà publiées sur
une Notice de M. Marcel de Serres, relative
aux puits artésiens du département des Pyrè-
nées orienfales , et nouvelles erreurs du même
auteur sur cet objet; par M. FARINES, phar-
macien à Perpignan
Norice géologique sur le M nl de A
par M. MARCEL DE SERRES .........
Essar sur les :vallées dites d’Érosion , par M.
l’abbé LABROUSSE
Des Cavernes chaudes des environs de Montpel.
lier, par M. MarcEL DE si per ten
tit AE à En DR 0e 0 0
de plantes débésértos dans le rayon de la
Flore: Bordelaise par M. BxauDEL..::..….
Descriprion de, l'Euphorbia Milit, nouvelle
espèce; par M. CHarzes pes Mouzins...,,,,.
Pages, Tom.
207, VIII.
É
+ 7,
dan. €
65%1X.
TB ru Xi
12, L.
Mie." I.
(6)
Pages, Ton.
Norices sur le Lychnis corsicæ, et autres plantes
méridionales ; ‘trouvées dans le département
de la Gironde ; par le même 9e PAT,
Florula littoralis aquitanica ; auctore 3. PS.
GraTeLour , Doct.-Méd., 42, 73, 105, 137, 305
Norice sur une Graminée de l’'Amérique-
Septentrionale, naturalisée aux environs de
Bordeaux, par M. Cu. Des Mouzixs. …........ ons
OBSERVATIONS Sur une annonce D Son
faites par M. Léon Dufour , sur quel
tes de la France; par le même. M) vonit À
VaRiéTÉ gigantesque de la Sagittaire commune ;
par le même. er 1!
Norice sur le Pilcbôlus io par M.
DuriEu DE MAÏSONNEUVE. . M, +
OssERvATIONS sur la fructification des mousses : ;
par le même. .…. eonenns nr Lio E
Florula littoralis aquitanica; auctore 3. P. S.
GraTecoup , Docteur - Médecin , pages 28, 34, x
Nore sur le Pilobolus erystallinus ; par M.
GACHET. #4894ûs AI.
Nore sur la Puccinia graminis ; par le hat:
DescripTION d’une nouvelle espèce de puplinéi
par M. GrareLzour, D.-M. Ie
DeEscriPTIoN d’une espèce inédite de Pezize; par
M. H. Gacuer, secrètare-général 247, III.
Avprrions à la Flore Bordelaise, pages 3 et 287 nos NE
Norice sur quelques monstruosités végétales :
+ par MM. Cu. pes Mouuns et GAcHEerT.…...... étyo iV.
Geastrum coliforme ( Encyclopedia of plants,
N°0 16513)... RL.
(7) ;
DescriprioN d’une. nouvelle espèce de la 4."
tribu (Cynophallus) du genre Phallus , subord.
1. Phallodei, des Gastéromycètes angiogas-
tres; par M. Ér. LeGranD , secrétaire-gènéral
de la Société Linnéenne de Bordeaux...
Note sur quelques espèces et une variété inédites
de champignon, par M. H. GACHET
Norice sur une espèce de champignon , nouvelle
pour la Flore française; par le même.......... 28
Nomce sur les végétaux fossiles des Schistes
argilo-calcaires des environs de Lodève ( Hé-
rault ); par M. MarCEL DE SFRARS corres-
,pondant à Montpellier. rene “pages 2
OBSERVATIONS sur la végétation du ra
d’aut omne; par M. J.F. LATERRADE ere
Norice sur les caractères distinctifs. des Barba-
rea præcoæ et vulgaris; par. M. Cn., es
MouLins. …
Nore sur deux ovules du chêne , renfermés dans
le même péricarpe ; parle même..+.4..1..« 1
Nore sur trois espèces de sé sis par M. J.
F. LATERRADE.. ... sésnriee ss ènue oh fi ab «0 À
Nore sur le Geranium Es par M. Mox-.
TEAUD
Remarques botaniques. sur quelques plantes de
l’Amérique-Septentrionale, dans les quatre
premiers volumes du Prodromus ou Synopsis
PENREIR de Decandolle ; par M: RAFINES-
Norice sur des graines trouvées dans des tom-
beaux romains, ete.; par M. Cu. nes Mouixs.
91 et
220,
66,
140 ,
261",
65,
VI.
VI.
VE.
NI.
NEL.
: (8)
# TETE | Tom.
Appirions à la Flore Bordelaises par le même:. nu VIE.
DE quelques espèces nouvelles ser la Flore :
LA
Bordelaise ; par le même... 0484", - VII.
Norice sur une snstneiié du: Count sau- :
7 vage; par le mêmes. JTE 489%) °NII.
CryPproGamiE. tarbellienne ; ou Description suc-: 6
* cincte des, plantes eryptogares qui croissent
aux environs de Dax , etc.; par M. GRATE-
- Loup, D.-M. 247: NI.
DESsCRiPTION d’une Lie de Chara , avec figure ;
par M. H. Hecron .SERR Es, natur RES 51, VI.
Lerrre de M. le D." Léon Dufour à M. le Dr
Grateloup , sur des excursions au pic d’Anie
{ Awre
et au pic Amoulat , dans les Pyrénées... 53, VI.
Nore de M. Hector Serres , ; sur le Cronartium ;
Vincetoæici. À AE 300, VIH
Souvexis botaniques des environs dés Eaux-
Bonnes; par M. Cn. GRENIER, D.-M........ cé «et : :
LE Hieracium prostratum ; DC., n’est qu'une
varièté du"Hieracium ‘eriophôrim : P'Säint"”" que WrOYT
‘Amand ; par M. 3. F. LATERRADE 80% "EX.
Synopsis du supplément à là Flore Bordelaise et:
de la Gironde; par le même :1pgg.i EX.
SUITE du Syrie: par le même... RR.-08487, TT
AROEAEER-:
F4 OOPHYTES. : ne à oh: PPS ta iea
genre nouveau de la classe des Acalèphes ; \
par M. Raxc. res otdué 314-3579 EI,
RADIAIREFS.É
ETE À intif A Qté tli4 + f, ñtfnceilne
>
VA+4a Lo CULEr
(09 ) su
+
| » Tom
de la à Giro ÿ par je Gé “Dés Mots" nid
FF oz}
1° président ie - 183,7 V:
) VATOMÈRE
RECTIFICATION d’t une erreur sur l'Asterias minu-
tissima ; par 1 même . 260 ä VL
PREMIER MÉMOIRE sur les Échinides, Prodrome
d’une nouvelle classification de ces ADIMAUx ; ;
par le même. "181, vh.
SECOND MÉMOIRE sur les Échinides. —. Généra-
lités , Études analytiques des parties solides
de ces, animaux ; par le même. .….. ........... A5, VE.
Minor de Géo-Zoologie, sur les Oursins | fossiles,
( Échinides), qui se. rencontrent dans les ter. a di
yrains calcaires des environs de Dax, (Landes),
avec figures ; par M. le D. GRATELOUP-...+er- 103, VIT.
Troisième MÉMOIRE sur les Échinides. — Syno-
nymie générale, par M. Cu. pes Mouuins...… 45 ,.-1X.
HELMINTHOLOGIE.— Norice sur da ponte
+ de la Planaire lactée; par M. Cu. nes Mousss;
président.…: NT 409: ;:°EV.
OSYTTX 5 À
bpésériPrioN dé” Six ?
'espodilé nouvelles du genre per par me
Tu.RoGER.. D, AO À , À
NoTE sur VAsalphe italique > “par M: ES
PTT PRO LE TE LIL UT ILE EE LC CEE 164 : 280906.
Ixsrrucrion pour recueillir les insectes ; par M.
Ta. RoGEr; pages. :....: roiisae nôn 67 $ 1Di'et #30; L
Lépinoprère exotique pi à Bordeaux; périM 154
l'abbé LALANNE.....: eh. aa At 20 10 ; À
Mémoire sur!le‘Ripiphore bimaculé ( Ripipho-
rus bimacülatus: Fab. éé M: FRE"
7 membre correspondant..." rss Nge20 AE.
(40)
Mémoire sur la reproduction des abeilles ;
Pages,
Tom,
par
M. EspaiGner, membre honoraire. pag. 6 et 63, II.
Mémoire sur la reproduction des abeilles ; par
M. EspaiGner, memb. hon. { suite et fin)...
Norice sur le Cebrio-Xanthomerus , et Descrip-
tion de sa femelle; par M. Farines, membre
correspondant.
Osservarions pour servir à l’histoire de quel-
ques insectes, et Description d’une nouvelle
espèce de Re ; par M. Laporte aîné,
archiviste
Nore sur quelques précautions à prendre dans
la chasse des Coléoptères ; par M. FARINES,
membre correspondant... .…. “24 1 RSR AR EE ce |
Norice sur le Bombyx thalictri; Par M. FARINES,
correspondant, à Perpignan
Osservarions sur le cri du Sphinx atropos, ou
Tête-de-Mort ; par M. TRÉMEAU DE RocuE-
BauNE , correspondant.
Ossenvarions pour servir à l’histoire de quel-
ques espèces du genre Acarus, de Linné , par
M. H. Gacner
DE la génération des individus neutres chez les
hyménoptères et particulièrement chez les
abeilles ; par G. R. Trevinanus, etc..….........,
Ossenvarions sur le Mémoire de M. G. Trèe-
viranus, relatif à la mis, des abeilles ;
par M. Esparcner.
Description de la Mygale de Barthélémi, grande
araignée exotique trouvée vivante dans le
port de Bordeaux , accompagnée de quelques
IV.
(11)
Note sur quelques habitudes des abeilles; par
M. PrérarD..
Querques mots sur la larve du Buprestis manca;
par Évouaro PerRis, correspondant...
Lépinoprères des environs de Bordeaux; par
M. Tu. RoGer
OPHIOLOGIE.— DescriprioN d’une espèce
inédite de Couleuvre, observée aux environs
303 ,
220 ,
de Bordeaux ; par M. Gacner ; secr.-génér.. 255 ,
ERPÉTOLOGIE.— Noric sur la Salamandre
terrestre ; par M. GACHET.
Nore sur la nature des aliments dont se nourris-
sent certaines espèces de Sauriens ; par le
: même
161,
206 ,
Norice sur le Lézard de Schreibers ; par le même. 233 ,
Recuercues sur l'espèce de Crapaud que Linné
a décrite, sous le nom de Rupeta; par le
même,
Norice sur le Triton marbré; par le même...
Norice sur la Tortue à RENE S par le
même
OBSERVATIONS sur FRA a a du Lézard des
murailles ; par le même
Vaniéré noire du Lèézard vert ; par le même...
Norice sur le Crapaud épineux ; par le même.
Mémorre sur la reproduction de la queue des
reptiles sauriens; par le même
CONCHYLIOLOGIE.— Essai sur les Sphéru-.
lites , etc. ; par M. Cnarces Des Mouzins...….
Descriprion de plusieurs espèces de coquilles
fossiles des environs de Dax; par M. GRATE-
LOUP
3,
(42)
RE Pages, Tom
Descriprion d’une nouvelle espèce de Paludine
‘vivante du Périgord ; par M. Cu. Es Mouuis. 26, Il
Carazoëue des Mollusques terrestres ét fluviati- : : 7:18
“les du” TL. es vas Gironde ; se leroa# +rq
même F& CE 39 , AT.
TaBLeaw des. pit fossiles .qu’on rencontre £
dans les terrains-tertiaires.(faluns) des en-
virons de nant des Landes; par! :
LM GRATELOUR ; ALES... sos: 72 123, 1925 IL -
Descriprion de em espèces. de coquilles... :
1 vivantes de la Méditerranée , par M; Micuaun. 119. EL.
DeEscriprion de trois genres nouveaux de coquil= ? «0» son
les fossiles du terrain tertiaire de Bordeaux,
savoir Spiricella; par M. Raxc.….… araninn BUG 6 EE.
Gratelupia; par M. Cu. Des : 5 Mouv 1936 s:rrd.
Jouannetia; par le même... 244 1 M.
NouvELLes observations sur:la Fév: genre °°
de -coquille. terrestre , connue. sous .le nom. l
d'Arbièm. rat mg ae “M: Gunmaonnire.< 356 y:1T TE
[2 ET FPE
Tavirit { terrest et ” HOIFEO#
1 CVaULCD CE
fluviatiles, Sais observés rs l’arrondis-
sement de Daxt/ aquæ augustæ:Tarbellice } ,
Ê L Y pour Bervir à. la Statistique du ‘département
‘des Lanñdes ;. sé _ GRATELOUP:; membre: : ::
l‘honofäite , pages. al ‘160. 4 avait 48587 1492077
Exriar d’une lettre de: de Blanchard ; membre maxi
ner relative. eee debArs: e2l5iqer
gonaute. ASTTEN TE 195 HE.
OBSERVATIONS sur les. nr et'sur les
Hippurites;1par M. RouLaxp, memb:-corresp. 197; I.
SuPPLEMENT au Catalôgue des espèces et variétés
: de Mollusques testacés terrestres et fluviatiles, . * 1°:
((E#3 )
is Pa | Pages, Tom.
par jusqu’à -ce jour à l’état vivant ,; dans. 4:51
le département de la Gironde et dans l’arron- 4,1,
: dissement subsidiaire de la Société. Linnéenne.,,
de Bordeaux;.par M, Cu.,nes Mouuns , prés. #2 ls HE
Norice sur un, limaçon: de la: Côte de Malabar, »
observéivivant à Bordeaux; par le même...;. 227 ;, III.
Moxocrarmie de la Clavagelle couronnée, Desh. ro VI
espèce fossile; par. le.même..….. 2395: IT.
DescripTion de plusieurs -espèces niuesvelies de
coquilles” Yates ; par M. Micuaun, membre
260... , 1H:
Cie des Testacés marins, du département,
du De és DES. sa) ÉBtet }
membre CORRPPORERIE: réherpentenneerseenree nel Y-
k
ral 4 4 4 +1 jaftil da. :
environs gs Brest et. rs ailes par n le même: 941 ,.. IV.
Nore surles moyens d'extraire de leurs coquilles.
les animaux qui les habitent ; par | M. Mixer,
membre correspondant PAR FRS CEE TERRES 156, IV.
DescripTion d’une nouvelle espèce vivante de
LP Gr Po M. cn. .DES More président. #158, IV.
Norverrs
2%
par M. Rotatt. membre M 164 Fe IV.
Mémoire sur cette question : : Le genre Pla-
“norbe est-il dexire ou senesire? par M. Cu. À
Des MouLiss , ‘ président.… Lérrns 7 13, LV.
DESCRIPTION d’un genre nouvéau de hoquille À bi-
valve | / Rangia ) ; par le même |
Rosstie lopercule du Terebra cœruleseens par” ”
M. MicmauD , correspondant. Fer GR. 2308 à
Norice, sur ‘le genre CT ( PR
Lam.) ; par M. ManceL DE brren , Corres-
pondant à Montpellier...
(14)
DescriprioN d’un genre nouveau de coquille
vivante, bivalve, des mers du Chili / Mal-
letia ); par M. Cn. nes Mouuixs, président.
DescriprioN d’un genre nouveau de coquille
appelée Néritopside ; par M. le D." Gnare-
Loup, membre honoraire
Pages,
83,
115 ,
Norice sur la répartition des espèces dans les
genres Solen, Solécurte , Sanguinolaire et
Solételline de M. de Blainville ; par M. Cu.
DEs Mouuiss , président...
TasLeau (suite du ) des coquilles fossiles qu’on
rencontre dans les terrains calcaires tertiaires
"1921,
(faluns) des environs de Dax, dans le dépar-
tement des Landes ; par M. le D." GRATELOUP ,
membre honoraire , pages... 132, 263 et
Ponte de l’Ancylus fluviatilis, Drap. ; par M.
BoucuarD
TaLeau ( suite du } des coquilles fossiles des
terrains tertiaires du bassin géologique de Dax.
(Landes): par M. le D.r Grareiovp , p. 31,
90,159, 169, 188 et
DEscRiPTION d’une nouvelle espèce d’'Unio vi-
vante, etc. ; par M. Cu. pes Mouzins........,
TascEeau méthodique des Mollusques terrestres
et fluviatiles, vivants, observés dans le dépar-
tement de Maine-et-Loire ; par M. A. Mizcer.
Tanuea ( suite du } des coquilles frites etc. ;,
par M. le D." GrareLour
Descriprio de quelques Mollusques Dntesires
et fluviatiles de la France, nouveaux ou peu
connus; par M. Cu. pes Mouzins........ uni»
Ixrsopucrion à la Conchyliologie fossile des
34,
310 ,
270 ;
20 ,
114;
401 s
142,
Tone.
PL.
VIE.
(15)
terrains tertiaires du bassin de l’Adour; par
M. le D.r GRaTELOur 247 , NI.
Mémoire sur quelques genres fossiles de Mollus-
ques des ordres Ptéropodes et Gastéropodes ,
découverts dans les couches tertiaires du bas-
sin de l’Adour, ayec figures ; par le même... 256 , VIII.
Norice sur la famille des Bulléens, etc. , prè-
cédée des considérations générales sur cette
famille »“et du Tableau, des genres et des
espèces connues, soit à l’état vivant, soit à
Pétat fossile , avec figures nes Re
nature ; par le même... " 105: k.
Exrrair d’un Mémoire sur quelques Mollusques,
lu à la Société d'Agriculture , Sciences et Arts
d’Agen ; par M. Brécy D.
Mémorre sur les coquilles fossiles de Mollusques
terrestres et fluviatiles , de la classe des Tra-
chélipodes, etc. ; par M. le D.r Grarecour..…. 92, X.
Descriprion des genres et des espèces de coquil-
les fossiles , appartenant à cette famille des
Trachélipodes, qu’on observe dans les cou-
ches des terrains supérieurs du bassin de
l’Adour , aux environs de Dax (Landes) ; par
Pages, Tom.
le même. 100: : À:
SUITE des mêmes CRETE à avec figures; par
16 Même, ....... D, À
TagLeau statistique des coquilles univalves fos-
siles, trouvées dans les couches tertiaires du
bassin de l’Adôur , etc ; par le même... 291, X.
Descriprion de quelques espèces nouvelles de
coquilles fossiles ‘de la Champagne; par M.
MicmauD , Cap.” adj.‘-major au 10." de
ligne , pondant Li à ds
(16) dé
m9 Pages, Tom.
Norte sur le rétablissement de l'Ancylus Spina-
rosæ, dans la classe des deg Gé — els
même. sfol 2154 0NX!/
. ICHFY OLOGIE. - — Rapport sur le Mémoire
de M. ArTAuD , pharmacien , intitulé : Notice
pour servir à l’histoire me perd
par M. CavENNES..…...:... 188, 1.
Norte sur l'Orthagoriseus spinous., BI. Schn., _
présentée à la Soc. Linn. 3 PEN H. Gacugr. 153, gts. À
ORNITHOLOGIE. — | Onsenva a
ques anomalies qu a “présentées la Dont d’une Se
poule, par M. Gacuer Mid
Nore sur des Concrétions calcaires, trouvées dans
l'abdomen d’une poule; par le même. fre: Dos JE.
OBSERVATIONS sur la grande Outarde ; par M. de,
ROCHEBRUNE , membre correspondant. . RSC ET LT.
OBSERVATIONS Sur de Pivert ;. par M. le comte
de KERcano. . | 161 ne : *
Caraioeue- des "oifeaux des "étperloments des a
Landes et des Pyrénées occidentales; par M. ,
Uzysse DarracQ, naturaliste 3. VHI.
LerrRe de M. Toupiolle, sur L'apparition de -
V’Aigle botte, sur plusieurs points de laF rance;
description et figure de cet oiseau é 202. VEL.
Descriprion du Canard trapu ou Pallot { anas
obesa), et du Pipit littoral {anthus littoralis);.,
espèces nouvelles, observées par M. DaRRACO,
pharmacien à Saint-Esprit de... +,
MAMMALOGIE. — Nonce en réfutation de
la non-existence de la Licorne ; par M. F. 3.
LATERRADE.. 89 é
DE la Licorne; par le même ê short 50e .
4 Fe %
(#4) se.
HISTOIRE: RATURELLE GÉNÉRALE lHuQ
5» 2 om.
Nore sur les moyens nie la gr Po
dans les bocaux où l’on conserve des.animaux:: .
vivants, par, M. Cu.,pEs Mouuis, président, 257 ,.,
Quecques notes.sur l'ARimaltàs par, M,.le;:D.'.:, 4
TEULÈRE. …, 1045 ST.
CoNSIDÉRATIONS Physiologiques. sur linslinet : : RS |
par le MÊME; à ..4ée vpmrsésemesnerséeeennip ere 204 , XHA
| .MÉLANGES. sshinitienénà
Arrèré de usé ant Pa à ses" tue mod A
travaux 20010giq jues. ie eng + vo JL
Avis sur les “colléctions d'totre” tie; de ab
accréditées par la Société Linnéenné......... 72 EE.
Résumé des travaux ‘de la Société Linnéenne de s
Bordeaux ; péndant l'année dé. FR M,
CAZENAVETTE.
ANALYSE des travaux de la Société Linnéenne de
Bordeaux, pendant l’année 1830 ; par M.
GCacaer IV.
ANALYSE des travaux de la Société Linnéenne
de Bordeaux, pendant l’année 1835 ; par M.
J. L. LAPpoRTE VI.
Dix-neuvième Fête Linnéenne { extrait de l Ami
des Champs ) VI.
Synonymie de la vigne ; par M. A. Perir-LAFITTE. VI.
Érupes relatives à l'influence de la Lune sur
l’état météorologique de l'atmosphère ; par
MM. les abbés Blatairou et de Langalerie..….…. vil.
Mémoire sur cette question : l'Agriculture du
Midi est-elle inférieure à celle du Nord?
(18)
Quelles sont les causes de cette infériorité , st
elle existe, et quels sont les moyens d’y ré-
mèdier ? par M. Avucusre Lozivy
Vinerième Fête Linnéenne ; par M. Eden:
SYNONYMIE de la vigne , description de seize
espèces de raisins cultivés dans les environs
de Malaga , avec figures ; par M. Sacvanor
Lopez. 5
Procis-VeRBaL de la Dr rca Fête Lin-
néenne 3
SÉANCE publique de la Societé Litnéehhe Fees
Rapport sur les travaux de la Société se
de Bordeaux, pendant l’année 1838 , précédé
d’un aperçu historique de cette même Société :
par M. Henry Burquer, D.-M.-P, secrétaire
du conseil
PROGRAMME des Prix proposés par la dite Société,
pour l’année 1839
pd 4
TABLE DES AUTEERS.
SE eme
TOMES
ML AATAUD. . . -n €. : | : 2,me
BALARD . . . ’ vo" S.
5): RS ee 10
BLANCHARD. jé. nl: 3:
BLATAIROU _——. Né
BoucHarD. . . .. .
RP 10.
Buoreuer ( Henry ), D M. 10.
CAVENNES. . nn ce 2.
CAZENAVETTS. . à -. . . +
CozLarD DES CHERRES. . . 3, 4.
Darraco ( Ulysse ) . . . . 8, 10.
Des Mouuins ( Charles). . 1,
Durour ( Léon }, D.-M.,. 8,9,
Durieu DE MAISONNEUVE . . 1,
EsPaienert ( Prêtre ). . . . 3,4, 6.
RE, . , . . 4,548,
Re . 170 2,3, 55,
GRATELOUP, D.-M. . . . . 1,2,3,5,6,
GRENIER , D.-M » M 9,
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BORDEAUX.— IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE.