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Full text of "Actes de la Socie?te? linne?enne de Bordeaux."

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ACTES 


DE LA " 
2 y 2 
| SOCIETE LINNEENNE | 
à 
DB BORDEAUX, à 
î 
TOME x. 
A BORDEAUX, 
DE CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE , 
IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE , 
Rue du Puits Bagne-Cap, N, 4. 
1838. | 
| 
Mo. Bot. Garden, 
" 1897. | 
| 


ACTES 


DE 


LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE BORDEAUX. 


N.° 51. — 5 JAnvrER 1838. 


GEOLOGIE, 


Il. Essar sur les Vallées dites d'érosion; par 


M. LABROUSSE. 


Messieurs, 


Les nombreuses inégalités qui se remarquent sur la sur- 
face du globe , sont le champ le plus ordinaire des investi- 
gations du géologue. Ces escarpements, plus ou moins 
abruptes, montrent, pour ainsi dire, à nu le travail provi- 
dentiel et permettent de le suivre dans une foule de détails 
curieux. D'ailleurs, le géologue se proposant l'étude des 
révolutions qui ont amené notre planète à son état actuel, 
se trouve à l'aise et comme dans son élément au mileu de 
ces terrains où tout lui retrace l’image de dislocations vio- 
lentes et de grandes révolutions. Il aime à étudier ces faits, 
à les comparer, à les grouper autour d’une idée qui peut 
bien n'être pas leur explication ultérieure et définitive ; 
mais qui est un effort , et à ce titre, mérite l’indulgence de 
ceux même qui ue lui accordent pas leur sympathie. 


(66) 

Aussi, Messieurs , c'est avec a Ne que je vais avoir 
l'honneur de vous exposer quelques idées, pour lesquelles 
je sollicite moins votre indulgence que votre judicieuse cri- 
tique. Beaucoup d’entre vous ont déjà parcouru avec dis- 
tinction la carrière où j'entre à peine, c’est à eux d'éclairer 
ma route et de me prêter l’appui de leur longue expérience. 

Vous savez, Messieurs, combien de systèmes on a ima- 
giné pour expliquer la cause des inégalités de la surface du 
globe. J'attends d'avoir terminé quelques travaux commen- 
cés, pour vous présenter l'analyse de ces divers systèmes dont 
quelques-uns supposent de laborieuses recherches et de vas- 
tes connaissances. Maintenant, je laisse ce sujet, parce que je 
nè veux faire qu'un discours de quelques instants. (Vote a. ) 

Vous comprenez , Messieurs, qu'il ne peut s'agir ici de 
phénomènes volcaniques à qui personne ne conteste le pou- 
voir de changer la surface des contrées qui en sont le théä- 
tre. Beaucoup de montagnes leur doivent leur exhausse- 
ment actuel. Mais ces agents terribles dont le nombre et la 
vioience paraissent avoir diminué à mesure que les mers se 
sont retirées dans des bassins plus resserrés , n’ont laissé au- 
cune trace de leur action dans le département de la Gironde, 
( Note b.) Moins encore ai-je à vous parler de la foudre ; sa 
puissance se borne à hâter la chute de quelques rochers sus- 
pendus aux flancs des montagnes, . 

ILest donc évident que c’est à des causes d’une nature dif- 
férente qu’il faut attribuer la formation de nos vallées : il mé 
semble, Messieurs, qu’elles peuvent trouver une explication 
suffisante dans les courants marins, dans l’action des agents 
atmosphériques et dans la puissance érosive des eaux, 


SI%— Des Courants marins. 


L'existence des courants marins est un fait depuis long- 
temps observé et signalé dans tous les traités un peu soignés 


(67) 
de géographie physique et d’hydrographie. Aussi je n’entre- 
prendrai ni leur description ni leur nomenclature ; je dirai 
seulement avec Buffon : « Les courants coulent dans la mer 
comme les fleuves sur la terre : ils y creusent leur lit, ils 
donnent aux éminences , entre lesquelles ils coulent, une 
figure régulière et dont les angles sont correspondants ». 

D'après cela, on conçoit que si les eaux de l'Océan 
Atlantique ; tenaient encore en suspension les éléments 
constituants des roches, et que ces éléments se déposassent 
aujourd'hui , comme ils se sont déposés autrefois, la sédi- 
mentation ne saurait avoir lieu, ou du moins, serait fort 
contrariée dans le courant du Golfe du Mexique. Ainsi, 
pendant que la lessive s’épaissirait de part et d'autre, c’est- 
à-dire , pendant que la sédimentation s’opérerait en dehors 
du courant, celui-ci continuant à couler sur son ancien lit, 
emporterait au loin et disperserait non-seulement les molé- 
cules que contiendraient ses eaux, mais encore celles qu'il 
arracherait aux parois latérales : il ÿ aurait donc une vallée, 
ou si l’on veut, un ravin sous-marin qui prendrait naissance 
au canal de Bahama, passerait entre les îles Bermude et le 
détroit de, Pantico, irait toucher la pointe la plus méri- 
dionale du banc de Terre-Neuve , où ne pouvant plus suivre 
la ligne droite, il se dirigerait vers les Acores, en formant 
un angle extrêmement ouvert. 

Quel que soit le système qu’on embrasse sur la forma- 
tion des terrains primitifs; qu’on leur assigne une origine 
crystalline ou aqueuse, il n’en faut pas moins convenir que, 
long-temps avant la création de l’homme , la mer a couvert 
toute la surface du Globe. C'est ce qu'attestent évidemment 
les nombreux dépôts de fossiles marins empâtés dans les 
roches des formations postérieures : leur intégrité souvent 
remarquable, leur position presque toujours parallèle à leur 
plus grand axe, l'ordre dans lequel ils se présentent, et qui 


( 68 
est généralement celui des zones qu'ils habitent dans nos 
mers actuelles, dénotent clairement qu'ils ont vécu dans les 
lieux, ou près des lieux où nous les trouvons. 

Or , Messieurs , l'imagination ne consent pas facilement à 
se représenter ces eaux dans un état de tranquillité absolue. 
Si les courants de nos mers actuelles doivent leur existence 
à la forme ellipsoïdale de la Terre, tout annonce que sa 
forme a peu changé ; si on explique ces courants par l'at- 
traction lunaire, notre planète était alors dans les mêmes 
circonstances qu'aujourd'hui par rapport à la Lune. D’ail- 
leurs, en examinant attentivement la série des roches sédi- 
mentaires dans les coupes où les strates sont à nu, on en 
voit les termes se succéder tantôt insensiblement , de sorte 
qu'il est souvent difhcile à l'œil, aidé d’une forte loupe de 
distinguer le point de démarcation ; tantôt aussi , on les voit 
superposés brusquement et sans transition, ce qui annonce 
une sédimentation interrompue par un mouvement de . élé- 
ment incubateur. 


Ici, Messieurs, je vous ferai remarquer un accord frappant 
entre cette théorie et la cosmogonie génésiaque. L'écrivain 
sacré, après avoir dépeint la terre de toutes parts enveloppée 
d’eau, ajoute ces paroles : Spiritus Dei ferebatur super 
aquas , par où quelques interprètes entendent un vent 
envoyé d'en haut, et qui a dû produire des oscillations , et 
les courants dont j'ai parlé. 

Ainsi, les continents, dès après le retrait des eaux, ont 
dû présenter des dépressions plus ou moins considérables, 
des rugosités, des vallées enfin, où les fleuves ont trouvé 
leurs lits prêts à les recevoir. 

Telle est, je le crois, la première origine des inégalités de 
la surface du globe. Les agents, dont nous allons étudier 
l’action, les ont angmentées. 


( 69 ) 
$S II. — Des Agents Atmosphériques. 


_ L'action délétère de l’air influe, d’une manière lente : 
à la vérité, mais continue, sur la surface des roches sou- 
mises à son contact. Si ce fait avait besoin de preuves, je 
vous ferais remarquer les altérations plus ou moins profon- 
des des murs qui nous restent des monuments du moyen- 
âge. Les fragments de calcaire, qui ont servi à leurs cons- 
tructions, sont souvent , dans leur entier, ereusés en forme 
de cul-de-four ; la parois inférieure est ordinairement 
recouverte d’un sable fin et délié, que sa pesanteur yÿ a 
fait cheoir à mesure que le ciment lui a manqué , en atten- 
dant que la pluie ou les vents le dispersent. Ce phéno- 
mène est plus fréquent et plus développé dans les murs 
exposés aux mauvais temps, surtout quand ils sont bâtis en 
talus, parce qu’alorsles eaux, pénétrant plus facilement dans 
ces cavités, les déblayent avec plus de promptitude. Soit 
que l'air, en les pénétrant, enlève à ces roches quelques- 
uns de leurs éléments constitutifs, soit qu'il leur abandonne 
une partie de son oxigène ; dans l’un et dans l’autre cas, 
il est puissamment secondé par l'humeur aqueuse qui s’y 
infiltre avec lui. (Vote c.). 

Les mouvements atmosphériques, les ouragans peuvent 
encore occasionner, particulièrement sur les terrains d’allu- 
vion, des perturbations dont il faut tenir compte : on sait 
que dans les déserts de l'Arabie et de l'Afrique, les vents 
transportent instantanément d'un lieu à l’autre, de hautes 
montagnes de sable, et changent ainsi en peu d'heures l'as- 
pect général d’une contrée ; pareille chose se passe encore 
sur nos côtes, dans les lieux où le sol n’est pas fixé par des 
plantations de pin : des villages entiers ont disparu sous le 
sable charrié par les ouragans; tels sont, près de nous, Soulac, 


0) 
et, en Bretagne, Saint-Paul-de-Léon qui fut abimé en 
1666. « Cinquante ans après, le sable s'était avancé de six 
» lieues dans l’intérieur des terres , et l’on apercevait encore 


ÿ 


quelques pointes des clochers du pays qu'il recouvre. Ce 
» sont les vents qui élèvent sur les bords de la mer , en plu- 
» sieurs endroits, ces ceintures de collines de sable, ou 


dunes , qui, poussées ensuite vers l’intérieur des terres, 
» reculent ainsi, sur quelques points du globe, les limites 
de la mer(1)». 


Dans ces dernières années, on s’est avisé de mettre à 
profit la force des vents sur les côtes de la Teste : quand on 
veut creuser un fossé , on le jalonne , pour ainsi dire, avec 
deux rangs parallèles de fagots de ramée , entre lesquels on 
laisse une largeur suffisante ; quand le vent souffle dans 
cette direction, il suit cette sorte de défilé artificiel , en dis- 
perse le sable et creuse en peu d'heures, des fossés d’une 
régularité parfaite. 

Souvent les vents, soufflant dans une direction opposée , 
jettent dans la mer, et même à des distances considérables , 
les sables du rivage : des navigateurs se sont vus assaillis par 
cette sorte de pluie à douze lieues de la côte. Un capitaine 
de vaisseau, très-digne de foi, m'a dit l'avoir ressentie à 
vingt-trois lieues, en mer. Ce fait cessera de paraître in- 
croyable, quand on saura que « dans les éruptions de l’Etna 
» et du Vésuve , les cendres volcaniques ont été portées jus- 
» que sur les côtes de la Lybie , et même de l’Asie mineure 
» à deux cents lieues de distance ( 2) ». Quelque force de 
projection que l’on suppose aux foyers volcaniques, il faut 
nécessairement admettre qu'ici elle a été fortement secondée 
par les vents. 


(1) D’Aubuisson de Voisin, T, 1, pag. 111. 
{ 2) Ibid. 


(70) 
$ I. — Action de l'eau. 


Dans les îles Hébrides, et en divers lieux de l’Ecosse et de 


l'Irlande, on voit, dit M. D'Aubuisson, sortir d'un sol tantôt 


» 


» 


» 


ÿ 


granitique ou porphyrique , tantôt schisteux , tantôt cal- 
caire, un grand nombre de filons de basalte qui s'élèvent 
à plusieurs pieds de hauteur : ils sont absolument sembla- 
bles à des murailles, et ils en font même l'office; car 
ils servent habituellement de clôture aux champs , et c'est 
de-là qu’ils ont tiré le nom de dykes qu'ils portent dans 
le pays ». 

« Aux environs de Schneeberg , en Saxe, j'ai vu, conti- 
nue le même auteur , un filon de quartz s'élever à quel- 
ques mètres au - dessus du sol, et se prolonger , comme 
une mer , à des distances considérables ; encore, ici, il 
servait de clôture ». 

» À Adersbach, en Bohême , dans un terrain de grès, 
on voit une vallée dont le fond plat offre une grande 
et belle prairie; de différents points de sa surface, il s'élève 
une multitude de masses colonnaires d'un grès blanc, 
ayant quelquefois jusqu’à cent mètres de hauteur , et qui 
présentent l’image d'énormes quilles dressées sur ce tapis 
de verdure. Lorsqu'on approche du côteau qui borne la 
prairie, on voit ces colonnes se rapprocher les unes des 
autres , et bientôt ne former plus qu’une seule masse ». 
J'ai eu souvent occasion d'examiner moi-même quelque 


chose d’analogue dans les environs de Libourne : entre la 


grande route de Castillon et le bourg de Saint-Sulpice, on 


voit une masse colonnaire comme celles d’Adersbach , mais 
seulement d'une hauteur de cinq à six mètres ; elle pré- 
sente l’image de deux cônes superposés l’un à l’autre par 


leur base, en sorte qu’elle va s'élargissant du pied jusques 


7) 

vers le milieu de sa hauteur, et de-là, s'arrondit et se termine 
en pointe émoussée. Le terrain environnant présente un sable 
légèrement ferrugineux mêlé de gros quartz roulés et de 
petits fragments d’un calcaire peu compacte, que je crois 
identiqne avec celui de la Pierre-de-Fite, ( c'est le 
nom du monument ). Il est à remarquer que ce bloc n’est 
ni parfaitement rond , ni même , je crois, parfaitement ver- 
tical. Des recherches, faites sur les lieux ; m'ont convaincu 
qu'il fait corps avec un banc de calcaire, dont il m'a été 
impossible de mesurer la puissance , et qui sert comme de 
piédestal à cette colonne naturelle. ( Note d. ). 

Pardonnez-moi , Messieurs , d'entrer dans ces détails qui 
vous sont connus ; je n'ai plus qu’à rappeler votre attention 
sur un fait étrange observé sur le mont Meisner, en Hesse : 
cette montagne, qui sélève au milieu d’une plaine, pré- 
sente , à son sommet une coulée basaltique de 150 mètres 
de puissance. 

En présence de ces faits, on se demande naturellement 
quelle cause a pu ainsi baisser les terrains tout autour de 
ces filons de basaltes ou de quartz, de ces colonnes qui 
évidemment attestent l’ancienne élévation du sol. Cette 
coulée basaltique , qui couronne le mont Meisner, n’y est 
arrivée qu'en cherchant son niveau; elle est donc partie 
d’un point plus élevé, et a coulé sur un terrain incliné, 
sans doute , mais plane et continu ; ce sommet aujourd'hui 
isolé , ne l’a donc pas été toujours ; bien plus, il a dû for- 
mer autrefois une vallée ; car les basaltes ne peuvent s’éle- 
ver à la puissance prodigieuse de 150 mètres , que dans un 
bas-fond. Il faut admettre qu’une force mécanique immense 
a présidé à ces étonnantes révolutions. Je vais réunir quel- 
ques faits dont l'analyse nous aidera , je l'espère , à en appré- 
cier les causes. 


(73) 

1.0 Des eaux sauvages.— Qui de vous, Messieurs , n'a 
souvent été le témoin des prodiges de destruction opérés 
par des orages ou des fontes de neiges ? Des habitations ren- 
versées dont les décombres ont été dispersés ; des quartiers 
de roches détachés violemment de leur base; des ravins 
subitement élargis par les eaux ; des éboulements considé- 
rables de terrain ; des plantations arrachées et voiturées au 
loin ; tels sont les accidents qui accompagnent habituel- 
lement , ces agents terribles de destruction et de ruine. Je 
sais, Messieurs, qu'une dissertation scientifique ne doit 
point ressembler à l’amplification d’un écolier ; celui-ci se 
tire toujours d'affaire avec un peu d'imagination ; au natu- 
raliste , il faut des faits : ceux-ci ne sont que trop fréquents. 

On sait que les collines de Wermelan disparurent en 
1740, et furent , qu'on me passe l'expression, rasées par 
une pluie d'orage qui ne dura que quelques heures. Une 
éruption volcanique du gigantesque Cotopaxi, ayant occa- 
sionné la fonte subite des neiges, Boucher nous assure que 
des pierres de douze pieds de diamètre furent voiturées à 
plusieurs toises de distance. Lors de la débâcle du lac de 
Bagne , dit Escher , les eaux entraînèrent à plusieurs milles 
pieds de distance , des centaines de blocs de gränite, dont 
un avait DIX MILLE PIEDS cu8es de volume ( Vote e.). Enfin, 
un chemin établi en amont de la Garonne, sur la rive gau- 
che du fleuve, et aboutissant au pont de Marmande , a été 
démoli en une nuit, sur une étendue considérable, bien 
qu'il eut été fait avec toutes les précautions kid savent pren- 
dre nos ingénieurs. 

Sans doute , les faits, que j'ai rapportés au commence- 
ment de ce paragraphe , étonnent l'imagination. Comme je 
ne cherche pas à faire prévaloir mon opinion, je n’ai eu 
garde de les atténuer ; je les ai présentés , tels qu'ils’ sont 
consignés dans le traité de M. D’Aubuisson, ou tels que je 


(74) 
les ai vus moi-même ; mais il me semble qu'en rapprochant 
ce que je viens de dire sur la puissance des eaux sauvages, 
on n'ose plus affirmer que la cause n’est pas proportionnée 
à l’etfet. 

2.0 Des eaux régulières.—- Les ruisseaux , les rivières , 
les fleuves, quand ils ne sont pas grossis pas des eaux étran- 
gères , ne rappellent à l'esprit aucune idée de désastres subits 
et inattendus ; mais leur travail , pour être lent, n’en produit 
pas moins des effets considérables : des plaines, quelque- 
fois immenses, sont produites par le dépôt des terrains qu'ils 
transportent d’un lieu à l'autre , ils roulent à de grandes 
distances les fragments pulvérisés des roches où ils prennent 
naissance , corrodent celles de leurs rives, se creusent des 
issues à travers des masses énormes ( Vote f.), et arrivent à 
des résultats toujours en rapport avec leur volume et la 

leur courant. 

J'ai vu, sur le versant du Mont-Thabor qui regarde la 
grande route de Tonneins à Aiguillon , un courant de sept 
à huit pouces cubes, qui s'était creusé un lit de deux et 
quelquefois trois mètres de profondeur ; il sortait d’une 
source mise à découvert par un éboulement dont on me dit 
l’époque précise : elle n’était pas très- éloignée. 

Au-dessus de Tonneins , à un quart de lieue de la ville, 
la Garonne est traversée par une veine de calcaire, qui, 
dans l'été, est à peine couvert de quelques pouces d’eau. 
Le fleuve s'est creusé un chemin étroit et profond sur la 
rive droite , il s'y engouffre avec un fracas que j'ai souvent 
entendu pendant la nuit, à une lieue de distance. Ce pas- 
sage, dangereux pour les bateaux , à été élargi dans ces 
dernières années. Les nombreux débris que j'ai examinés 
avec soin , m'ont présenté les caractères suivants : couleur 
blanc-sale , cassure brillante et lisse, texture serrée comme 
celle de nos calcaires moëllons les plus compacts , grain 


) 

très-fin , aspect RES , absence totale de débris 
organiques. Je cherchais à savoir si ce calcaire n'aurait pas, 
autrefois, formé une cascade, et, dans le cas de l’affirma- 
tive , si cette cascade n'aurait pas reculé ( Vote g.); mais les 
données nécessaires à la solution de cet intéressant problème, 
peut-être insoluble , ne peuvent être recueillies qu’à l'époque 
des plus basses eaux. 

De là , le fleuve coule, ou plutôt se précipite avec une 
grande rapidité jusqu'aux premières maisons de la ville, où, 
tournant brusquement à gauche , il prend insensiblement 
un cours plus tranquille. On conçoit, d’après tout ce qui 
précède , que c’est sur la rive droite que doit se trouver la 
plus grande force du courant ; c'est sur cette rive qu'est 
bâtie la ville de Tonneins , sur une élévation très-abrupte, 
de 30 à 32 mètres dont la Garonne touche le pied. 

Le premier monument que l’on voit est une chapelle, 
autour de laquelle j'ai vu, pendant mon enfance, des pro- 
cessions circuler librement. Le sol s’est insensiblement, et 
quelquefois , sensiblement éboulé , et peut-être, dans l'ins- 
tant où je parle , les fondements sont-ils prêts à être décou- 
verts. Bientôt, sans doute, cet édifice finira par s’écrouler 
comme tant d’autres, dont les débris ont roulé et sont 
visibles au fond de cette sorte d’abime, 


Plus bas, l’aspect change. On voit un calcaire dont le 
pied est baigné par l’eau ; il s'élève en quelques endroits si 
perpendiculairement , que , vu de l’autre rive, on le pren- 
drait pour un mur. Il y a environ dix ans, je vis au milieu 
du fleuve , devant Caumont, les restes d’une maison qu'on. 
se rappelait avoir vue habitée ; aujourd'hui ces décombres 
ont disparu. Enfin, Messieurs, vous sayez quels dégâts fait 
sans cesse la Garonne à Baries, à Cadillac et en plusieurs. 
autres localités. 


#6) 

: Je ne veux pas pour le moment émettre l'opinion que 
notre fleuve ; encore si majestueux , n'est qu’un filet d’eau 
comparé à son ancienne el primitive grandeur ; cette thèse, 
qui a besoin de preuves aura son tour, pour peu que votre 
indulgence pour moi continue, Mais, pour revenir à la 
question qui nous occupe, n'est-il pas évident que l'érosion 
du calcaire de Tonneins est l'ouvrage de l’eau ? car, ici, 
nulle trace de secousses violentes : rien n’annonce un terrain 
torturé ; tout , au contraire , offre à l'esprit l'idée d’une 
action lente et continue. Un simple coup-d'œil sur le cal- 
caire du Mas-Agenais, suffit pour se convaincre qu'il a sea 
soumis à la même cause. 

Ce serait, peut-être, ici le lieii FA parler de eaux d'infil- 
tration ; mais j'avoue que je manque de données ; je n’ai vu 
en ce genre aucun fait remarquable. Je me borne à regretter 
que les auteurs qui nous ont parlé de la formation des stalac- 
tites , n’aient fait que des descriptions ou des recherches sur 
leurs causes , sans étudier les effets qu’ils peuvent produire, 
les changements qu'ils peuvent occasionner dans les grottes. 

Ainsi, Messieurs, l'absence bien constatée des soulève- 
ments volcaniques dans le bassin de la Gironde , la direction 
de nos vallées, leur ouverture aux deux extrémités longitu- 
dinales ( circonstance favorable à mes idées ), tout cela, 
dis-je, me conduit à penser que les aspérités de notre dépar- 
tement ont été formées par l’abaïssement successif des ter- 
rains adjacents. 


Ce petit travail m’ayant paru comporter quelques détails, 
difficiles à intercaler dans un discours, qui devait, avant 
tout, n'être pas long, je les mets ici sous forme de notes. 


Nore a. L'origine des vallées est une des questions les plus con- 
troversées de la géologie , parce que chacun apportant, à l'examen 


(77) 
des faits, des idées arrêtées veut à priori, voir partout la preuve 
de son db nie Fe 2x les fait —. ’on lui | Appor : ausi, 


puisse, sans crainte, prendre pour baek d’une étude” ou vai 
enseignement consciencieux. 


Nore b. M." Ordinaire porte à 205 le nombre des volcans en 
activité : ce nombre a dû être , autrefois, bien plus considérable, 


Nore ce. Le peuple attribue ces cavités à l'influence de la Lune : 
c’est un préjugé sans fondement. 


Nore d. Quelques personnes , aux lumières desquelles je suis 
le premier à rendre hommage , veulent que Pierre-de-Fite soit 
un monument Druidique ; sans chercher , ici, si le culte des 
Druides était connu ou pratiqué par les anciens habitants de l’Aqui- 
laine , je puis assurer que ce monument ne ressemble en rien à 
ceux d’ Re e nn Druidique x LI ’on voit en Breta- 
gne. 


D’autres veulent que ce soit un monument de fuite ; mais ils ne 
savent, ni qui à fui, ni à quelle époque. C’est pourtant ce qu’il 
faudrait savoir. D'ailleurs les uns et les autres peuvent se convain- 
cre que Pierre-de-Fite , fait corps avec le calcaire qui le supporte, 
ce qui ne doit laisser aucun doute sur son origine. 


Nore e. Le fait relatif aux collines de Wermelan est consigné 
dans de: srl sé l’Académie . Stockholm , année 1747. Le 
val de Bagne ro ses digues en 1818 ; les témoins de ce désastre 
ne manquent ms 

Nore f. L'histoire naturelle du Vivarais, par Soulavie, T.1, 
offre un exemple remarquable de fait, fourni par l’'Ardèch 

Nore g. On dit que la cataracte de Niagara a reculé de 1200 
mètres. 


LaBROUSSE, 
Membre de la Soc. Lin. et de l'Institut Cathol. 


(78) 


\ÏI. Des CAVERNES CHAUDES des environs de Mont- 


pellier; par M7 MarcEL DE SERRES. 


Les cavernes que M. Montels a découvert récemment 
dans sa campagne , située à un quart de lieue Nord-Ouest 
de Montpellier , occupent , depuis quelque temps, la curio- 
sité des habitants de cette ville. Nous ne saurions croire que 
ce grand puits vertical , rencontré inopinément dans un lieu 
où l’on ne connaissait guère qu’un trou de renard, puisse 
devoir l'intérêt, qu'il a inspiré à un grand nombre de nos 
compatriotes, à la perpendicularité de ses pentes, résultat de 
la forte inclinaison des couches calcaires qui le composent, 
ou à l'aspect jaunâtre des stalactites qui tapissent de leurs 
brillantes concrétions la nudité du rocher. 

Cet intérêt dépend plutôt, ce semble , de la chaleur con- 
sidérable que l’on éprouve en descendant dans ce souter- 
rain. Peut-être ne s’en est-on pas rendu compte, et c'est 
pour en faire saisir la cause que nous allons entrer dans 
quelques détails relatifs à ce phénomène. 

Nous sommes descendus dans ces cavernes, avec partie de 
ceux qui suivent notre cours de Géologie , le 16 Mai 1837, 
sous l'influence d'une température assez froide. En effet, 
quelques instants avant d'y pénétrer, nos thermomètres 
centigrades marquaient à l'air extérieur et à l'ombre 14°, 
et cela sous l'influence d’un vent assez fort. À peine parve- 
nus à la profondeur de 15 mètres, nos thermomètres, qui 
marquaient 14° à l'air libre, se sont maintenus à 18e. 
Continuant à descendre , et arrivés à la plus grande pro- 
fondeur accessible, soit dans le boyau oriental nommé le 
puits, soit dans le boyau occidental dont les profondeurs, 
au-dessous du sol, paraissent être d'environ 34 mètres ; la 


température de l'air s'est maintenue d’une manière cons- 
tante à 220,50, c'est-à-dire , à 8,50 en sus de l'air extérieur. 

Cet accroissement de température , pour une aussi faible 
profondeur , était d'autant plus sensible que nous visitions 
ces souterrains sous l'influence d'une température exté- 
rieure assez froide : en effet , il n'était pas moindre d’un 
degré par 5 mètres de profondeur au-dessous du sol. A la 
vérité, comme l'influence solaire est encore sensible à une 
épaisseur de couches terrestres, égale à 30 mètres, l’accrois- 
sement de température ne doit être calculé que du point qui 
se trouve au-dessous de ces 30 mètres. Ainsi en supposant 
que, vers 30 mètres, la température de ces souterrains 
représente la température moyenne de Montpellier qui est 
égale à 17° centigrades, nous n’aurons plus qu'un excédant 
de chaleur de 50,50. Or, ces 5°,50, divisés par 4 mètres, 
donneraient un accroissement de chaleur encore plus consi- 
dérable : car, dans le premier cas, il serait à peine d’un degré 
par à mètres ; tandis que , dans le second , il serait au-delà 
un degré par un mètre de profondeur. 

Une pareille élévation dans la chaleur, démontrée par 
les instruments les plus précis et les plus exacts, est réelle- 
ment des plus remarquables. Aussi s'en demande-t-on la 
cause. Cette grande chaleur serait-elle due à des décompo- 
sitions qui auraient lieu dans l'intérieur de cette cavité sou- 
terraine , ou tiendrait-elle à la combustion des bougies que 
l'on y porte pour s'éclairer , ou , enfin , dépendrait-elle, en 
partie, de la respiration de ceux qui y descendent ? Quant à 
ces deux dernières causes , elles paraissent sans influence ; 
du moins l'accroissement de la chaleur a toujours lieu lors- 
qu'on y pénètre seul et sans lumière : il est même sensible, 
du moins dans les saisons où la température extérieure se 
maintient au-dessous de 220,50 , lorsqu'on ne descend pas 
même assez bas pour perdre entièrement la clarté du jour. 


( 80 ) 

Enfin aucune décomposition ne semble s'opérer au milieu 
des roches calcaires infrà-jurassiques dont les fissures com- 
posent ces étroites cavités. Du moins aucune autre espèce 
minérale n’accompagne ces calcaires, qui doivent être sin- 
gulièrement se par la vaporisation de l'eau , qui a lieu 
d'une manière à peu-près continue dans ces souterrains. 

Ces différentes causes ne pouvant expliquer cet accrois- 
sement , on doit donc en chercher une autre : parmi celles 
qui produisent des effets analogues nous ne connaissons que 
la chaleur centrale. Seulement il peut paraître singulier que 
les effets de cette chaleur, qui, en terme moyen, ne produi- 
sent qu'un accroissement d’un degré par 25 ou 30 mètres, 
soit ici aussi considérable, Mais qui ne sent que l’afflux de 
la chaleur intérieure peut, par suite des fissures qui se trou- 
vent sur un point et non sur un autre , remonter plus facile- 
ment dans une localité que daus piles qui en sont même 
fort rapprochées. 

Ainsi , à peu de distance des cavernes Montels (environ 
4oo mètres) on observe , dans la même formation calcaire, 
une fissure de laquelle s'échappe de la vapeur d’eau dont la 
température est à peu-près égale à celle d’une source qui 
alimente un puits creusé auprès de ces cavernes. La tem- 
pérature de cette source est de 21° à 22°, et celle de la 
vapeur d'eau qui sort d’une fissure des rochers calcaires, 
contre lesquels est adossée la campagne Astier, nous a paru, 
le 20 Mai 1837, être égale à 23°, la cpl de l'air se 
maintenant ce jour-là entre 12°,20 et 12°,50. 

La vaporisation constante de l’eau qui a lieu à travers les 
rochers de la campagne Astier, rochers qui appartiennent 
à la même montagne que ceux dans lesquels sont creusées 
les cavernes de Montels, indique aussi quelle est la cause 
qui produit la chaleur de cette dernière ainsi que celle 


de la vapeur d'eau. Gette cause pourrait dépendre de la 


çs ) 


présence d'eaux th I Te ni: à 


de la montagne Le où se trouvent les, Mauss et 
les fissures qui offrent ce curieux phénomène ; en d’autres” 
termes , elle tient à la chaleur centrale , dont les effets sont 
ici d'autant plus sensibles, que les rochers qui la laissent 
remonter sont remplis de fissures nombreuses qui s'étendent 
bien au-dessous du point auquel on peut pénétrer avec 
facilité. 

11 faut bien qu’il en soit ainsi, car cette vapeur se pro- 
duit constamment et se maintient à la température de 23°, 
presque en contact continuel avec l'air extérieur. Le point 
où se dépose la vapeur d’eau n'est séparé de l'atmosphère 
que par l'avancement du rocher qui, dans ce point, n’a pas 
plus. d'un mètre d'épaisseur. Du reste , la fissure de laquelle 
elle s'élève communique avec d’autres plus spacieuses qui 
finissent même par devenir des cavités, à la vérité peu 
considérables, et dans lesquelles ont pénétré les métayers 
de la campagne Astier ; ces métayers y vont même assez 
fréquemment se chauffer dans le trou où se précipite la 
vapeur d’eau. Celle-ci, examinée dans sa composition, a 
présenté tous les caractères de l’eau pure-et a paru tout-à-fait 
semblable à de l'eau distillée. 

Il a existé, en outre, dans le temps, une autre ouver- 
ture de 50 à 60 mètres, au Nord-Est de la grotte Astier, 
de laquelle sortait une vapeur tout aussi chaude que la pre- 
mière. Cette. vapeur était sensible à une certaine distance. 
Il est à regretter que cette source ait été fermée par igno- 
rance ou par incurie , et que l'on n'ait pas imité l'exemple 
de M. Astier qui a laissé subsister celle qui se trouve au- 
près de sa campagne. 

Il nous a paru curieux de vérifier, pendant les grandes 
chaleurs de l'été, les observations que nous avions faites 
précédemment sous l'influence de la température hivernale. 

2 


(82) 

Nous nous sommes donc rendus de nouveau, le 2 Juillet 
1837, aux cavernes Montels. La température de l'air, à 
l'ombre, a été trouvée , à 3 heures de l'après-midi , sous 
l'influence d’un ciel orageux , égale à 31 degrés centigrades. 
La température du sol, éprouvée en maintenant un de nos 
thermomètres au soleil sur une couche sablonneuse assez 
blanche , nous à paru être de 11 degrés supérieure à celle 
de l'air, c’est-à-dire de 42 degrés centigrades. 

C'est donc sous l'empire de ces influences atmosphériques, 
bien différentes de celles sous lesquelles nous avions pénétré 
la première fois dans ces cavernes, que nous y sommes 
parvenus le 2 Juillet. Quoique quittant une température 
égale à 31°, nous n’y avons nullement éprouvé la sensation 

‘de fraicheur à laquelle nous devions d'autant plus nous 
‘attendre, que nous nous étions allégés sous le rapport de 
nos vêtements , et cela quelques instants auparavant. 

Arrivés ainisi au fond des cavernes Montels , et voulant 
nous garantir de toute cause d'erreur sur la véritable tem- 
pérature de ces souterrains , nous avons préféré faire reposer 
immédiatement la boule de nos thermomètres sur le limon 
humide , que de prendre la température de l’air même. Le 
fond de gauche de ces cavernes placé vers le Nord-Ouest 4 
et celui de droite, au Nord-Est, nommé Le puits, étant 
très-peu spacieux, nous aurions craint que le rayonnement 
de nos corps et de nos lumières eussent pu avoir de l'in- 
fluence sur la véritable température de ces cavernes : aussi 
n'avons-nous plus cherché à apprécier la température de 
l'air de ces souterrains, que d’ailleurs nous avions déjà 
évaluée , mais bien celle de ces cavités elles-mêmes. 

Pour y parvenir, nous avons disposé nos thermomètres 
sur la couche humide du limon, aussi loin des lumières 
qu'il nous a été possible , afin d'éviter la petite cause d’er- 
reur qu'elles auraient pu produire. Nos thermomètres ont 


(83 ) 

été ensuite examinés de quart d'heure en quart d’heure ; 
et après plus d'un quart d'heure d'observations consécutives, 
nous avons pris la température à laquelle ils se sont main- 
tenus sans la moindre variation. Elle s'est trouvée entre 21°, 
5o et 21°,60. Ces nombres indiquent donc la température 
des kHmons humides du fond de ces cavernes ; mais comme 
par l'effet d'une pareille influence , qui paraît constante , une 
évaporation quelconque doit avoir lieu , il est probable 
qu’elle n’a pas été sans quelque effet sur le degré auquel se 
sont maintenus nos instruments et qui a dû en abaisser le 
terme. 

Nous avons préféré suivre cette marche, en supposant 
qu’elle eût pu diminuer la chaleur de ces souterrains , que 
de prendre la température de l'air lui-même, ne pouvant 

nous préserver, dans des espaces aussi resserrés que le 
sont les points les plus bas de ces cavités, des effets du 
rayonnement des corps observateurs qui doivent nécessai- 
rement y rester. 

Un nouveau couloir et une nouvelle caverne ayant été 
découverts, depuis que nous étions descendus dans ces 
souterrains, nous avons désiré nous, y rendre , afin de nous 
assurer de la température qui y règne. Cette nouvelle ca- 
verne.est supposée , par les mineurs qui l'ont découverte, 
plus profonde que la première ; mais il nous serait impos- 
sible d'évaluer, même d'une manière approximative , la 
différence de niveau qui peut exister entr'elles, La descente 
dans ce souterrain est tellement difhcile que, suspendu à 
la corde qui vous sert de point d'appui, on ne songe 
guère à autre chose qu’à sa propre sûreté. 

Ce qui nous a d’abord frappé, en pénétrant dans ce nou- 
veau souterrain, c’est sa sécheresse comparée à l'humidité 
qui règne dans les premiers et par conséquent à la moindre 
épaisseur des stalacmites qui couvrent le rocher. Un petit 


(84) 
plitéau , situé au fond de la caverne, lequel est recouvert 
par une petite couche de sable calcaire assez sec, sable pro- 
duit par la décomposition des stalacmites, nous a paru le 
lieu le plus convenable aux recherches que nous nous pro- 
posions d’y faire. 

En conséquence , nous ÿ avons placé nos théfaisilie ; 
et, après nous en être éloignés, nous les avons laissé dans 
le sable environ une heure. Ces thermomètres ont marqué 
constamment 21°,60, température que nous pouvons con- 
sidérer comme très-approchante de la véritable tempéra- 
ture de ces souterrains , plutôt cependant en moins qu’en 
plus. 

Ces points ainsi fixés, nous avons cherché à reconnaître 
la profondeur que ces souterrains ont au-dessous du sol ; 
nous l'avons évaluée, en la mesurant aussi verticalement 
qu'il nous a été pésible : nous l'avons trouvée d'environ 
34 mètres ; et nos ferons connaître plus tard celle du nou- 
veau souterrain, lorsque le propriétaire de ces cavernes y 
aura fait faire les travaux nécessaires pour le rendre acces- 
sible. 

Quant à la profondeur de ces cavernes, prise oblique- 
ment, c'est-à-dire, en suivant leur pente naturelle , elle a 
paru être d'environ 39 mètres, ce qui peut donner une 
idée de la forte inclinaison des couches ue qui for- 
ment ces souterrains. 

Ces observations terminées , nous nous sommes rendus 
de nouveau à la campagne Astier, pour apprécier la tem- 
pérature de la vapeur d'eau qui s'échappe d'une fissure du 
rocher contre lequel est adossée cette campagne. Cette 
vapeur a paru avoir une température de 24°,50 ; et, en 
pénétrant davantage dans la pente d’où provient cette va- 
peur chaude , le thermomètre s’est élevé à 25°,30. Quant à 


« 


la chaleur de Vair extérieur, elle était pour lors égale à 


(85) 

28° : aussi, comme la fissure de laquelle sort la vapeur 
d’eau est en contact direct avec l’air extérieur , il est très- 
probable que sa température n’a pas été sans influence sur 
celle de cette vapeur. Nous ne comptons pas beaucoup sur 
cette appréciation , à raison de l'influence que devait natu- 
rellement exercer , sur la vapeur de l’eau, la chaleur de 
l'air extérieur. 

En résumé , l'accroissement de la température dans les 
cavernes Montels, est trop considérable pour ne pas tenir à 
des circonstances accidentelles et locales. En effet, il ne 
serait pas moindre d'un degré par mètre de profondeur , 
passé l'épaisseur de 30 mètres, point où cesse l'influence 
solaire. Cet accroissement dépend sans doute de la chaleur 
intérieure du globe, laquelle remonte dans les cavernes 
Montels avec d’autant plus de rapidité, que les roches cal- 
caires qui les composent, sont remplies de fissures aussi nom- 
breuses qu'étendues. 

Les faits dont nous venons de rendre compte ont, du 
reste, un véritable intérêt, puisqu'ils confirment puissamment 
la chaleur centrale, qui admise d’abord comme une pure 
hypothèse , semble mainténant résulter des observations les 
plus précises et les plus exactes. 

Sous ce dernier point de vue, les physiciens nous sau- 
“ront peut-être quelque gré de leur avoir fait connaître des 
faits aussi remarquables que ceux que présentent les caver- 
nes Montels. Mais ces cavernes offrent encore un autre in- 
térêt ; celui-ci est purement géologique : en effet , ces sou- 
terrains , comme la plupart de ceux qui, peu élevés et peu 
distants des mers actuelles, récèlent des cailloux roulés et 
des roches fragmentaires, avaient dans leur intérieur des 
ossements humatiles. 

Ces ossements se rapportent à des bœufs et à des che- 
vaux, dont les espèces n'ont pas paru différer de nos races 


( 86 
vivantes. Ils sont, du reste , les seuls débris organiques de 
l'époque diluvienne que l’on y ait rencontrés jusqu'à pré- 
sent. Peut-être, le peu de largeur des fissures de ces sou- 
terrains, en a été la cause ; car nous ne croyons pas que 
si un plus grand nombre d’ossements n’a pas été rencontré, 
cette circonstance puisse tenir à la négligence de ceux aux- 
quels nous devons la connaissance de ces cavernes remar- 
quables. Il est évident que, du moins, l'on ne peut douter 
que les ossements découverts dans ces fissures, ont dû y 
avoir été entraînés et transportés avec les limons dans les- 
quels ils ont été rencontrés. Il est, en effet | impossible d’ad- 
mettre, d'après toutes les circonstances que nous venons 
de rapporter, que les animaux auxquels ont appartenu ces 
débris, aient jamais pu vivre au milieu de ces étroites et 
profondes fissures, pas plus que des carnassiers , dont les 
limons rouges de ces cavernes n’ont pas, du reste, 00 
la moindre trace. 
MARCEL DE SERRES. 
—— 40) 
ZOOLOGIE, 

IV. Extrait d'un Mémoire sur quelques Mollusques, ls 

à la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen. 

< 
ANCYLE ÉPINEUX (1). 


Draparnaud, dans son Histoire naturelle des Mollus- 
ques terrestres et fluviatiles de la France, publiée en 
1804, page 8, n.° 3, s'exprime ainsi , sur l'Ancylus spina- 
rosæ : 


(x) La Société Linnéenne, après avoir entendu le rapport, que lui 
a fait l’un de ses membres, sur le mémoire de M. Brécy , concernant 


à # 


(87 ) 
« Coquille mince, transparente , conique , de couleur 
jaune-pâle ou -brunâtre. Sa surface est Berne guillo- 
chée par l'entre-croisement des stries. Le sommet se ter- 
mine en forme d’aiguillon qui se réfléchit en arrière et se 


Ë OS Y 


continue sur le devant en une arête qui sépare la coquille 
» en deux parties latérales. L'une est convexe et plus 
» grande , l’autre est plane et plus petite, ce qui rend la 
» coquille comprimée de ee côté, et l'ouverture demi-ovale. 
» — Communiquée par M. Audebert de Férussac qui l'a 
» trouvée à demi-lieue de Moissac , sur la route de Mon- 
» tauban ». 

Les figures qu'il en donne, n. ro, 11 et 12 , planche 13, 
sont inexactes, mais sa description porte évidemment le 
cachet de la vérité et paraît avoir été faite sur la coquille 
même et non sur ouï-dire ; personne d’ailleurs ne récusera la 
compétence des deux savants qui nous ont fait connaître 
l’Ancylus spina-rosæ ; la science ne donne pas l’infaillibité , 
ilest vrai, et l’on voit tous les jours des savants se tromper ; 
mais il faut avouer, que lorsque deux spécialités comme 
Draparnaud et Férussac , avouent un fait , il faut être bien 
sûr du contraire pour émettre une opinion inverse, il faut 
prouver qu'il y a erreur , car la preuve seule , peut contre- 


… balancer l'autorité d’aussi grands noms. 


Brard , dans son /istoire des coquilles terrestres et 


fluviatiles des environs de Paris, publiée en 1815, 


l’Ancyle épineux , a décidé de le faire imprimer dans ses Actes , sans 
rien préjuger sur la place que doit tenir dans la Zoologie ce corps 
organisé, qui, placé par MM. Lamarck, Draparnaud , Audebert 
Férussac , parmi les Mollusques, a depuis été signalé, par M. de 
Férussac lui-même , pour appartenir à un Entromostracé du gente 
Cypris , ainsi que l’observe M. Deshayes dans le Dictionnaire de 
l'Encyclopédie méthodique , tome H, page 48, aticle Æacyle. 


La 


bis 


(88) 
paraît bien persuadé que la description de Draparnaut est 
juste , et qu'elle se rapporte au test d’un mollusque ; seule- 
ment ce judicieux observateur pense que cette coquille 
n'est pas celle d’un Ancyle , mais « une valve , d’un nouveau 
» genre de bivalve, qu'il faudrait établir. — J'en possède , 


" ajoute-il, deux valves séparées, lune droite et l’autre 


» gauche ; j'en ai vu même de réunies. Quoique cette co- 
» quille ne se trouve point aux environs de Paris, j'ai 
» cependant cru qu'il était bon de prévenir les naturalistes 


» de cette observation , afin qu'ils cherchassent à la détruire 


» où à la confirmer, etc. ». 

Que Brard ne soit pas du même avis que Draparnaud et 
de Férussac, rien de plus ordinaire en Malacologie ; mais 
ce que je trouve étonnant, c’est que dans son Complément 
de Draparnaud, publié en 1831, page 91, n.° 3, M. 
Michaud dit positivement : « L'Ancylus spina-rosæ n'est 
» point une coquille; c’est Vos d'un poisson , selon quel- 
» ques naturalistes , et les valves d’une graine , selon d’au- 
» tres. Quoiquil en soit, il est indubitable que ce n’est 
» point une coquille , etc. » 

L'assertion ; si j'ose le dire , est tant soit peu. cavalière ; 
et il me semble que c’est bien légèrement trancher la diffi- 
culté ; il me paraît douteux que des naturalistes comme ceux 
dont les noms précèdent , puissent se méprendre au point 
de confondre une substance végétale avec une matière 
cornée ou calcaire , j'aime mieux croire aux connaissances 
botaniques de M. Michaud, et supposer qu'il n’a pu examiner 
la coquille en question , ou qu’on l’a trompé en lui mon- 
trant un objet qu'on lui aura dit être l'Ancylus spina-rose. 

Pour moi, je sens qu'il y aurait de la témérité de ma 
part à lutter contre l'opinion de M. Brard, qui fait de notre 
Ancyle un bivalve, où M. Michaud qui le regarde comme 
la capsule d’une graine et nie son existence zoologique, — 


( 89 
Caché dans l'ombre de ma non-célébrité , je vais seulement 
ajouter ce É manque à la description de la coquille contes- 


_ tée , et tâcher de restituer consciencieusement ce mollusque 


à la science qui le réclame ; je me bornerai à des faits, et 
ne m'avancerai que preuves en main; car, lorsqu'il s’agit 
de déraciner une erreur, il faut sinon frapper de 4 
coups , du moins frapper juste. + 

L’ANCyLE ÉPINEUX , ou le mollusque que nous continue- 
rons de nommer ainsi jusqu’à preuve du contraire , vit dans 


le département de Tarn-et-Garonne , aux environs de Mois- 


sac , dans quelques petits ruisseaux affluents dans le Lem- 
boulas. Il paraît avoir été assez abondant, puisqu'un curieux 
de Moissac (M: Par 2 ) en “avait nine une assez 


# 


voyage ds son pays et qu'il le Grierait de l'accompagner 
au domicile de lAncyle moissaquais , qu'il venait de com- 
muniquer à Draparnaud et auquel ils avaient donné le nom 
desspina-rosæ ». 

J'ai vu moi-même, chez M. Lespinasse, une trentaine 
de ces petites coquilles et n'en ai jamais trouvé dont la dis- 
position fut telle qu'on pût les ajuster comme deux valves 
ainsi que le dit Brard ; je ne doute pas du fait, mais 
ce naturaliste est-il sûr qu'il avait sous les yeux le mollus- 
que en question ? ou ne serait-il pas possible qu'il y eut 
dans les Ancyles , comme dans plusieurs autres genres, des 
anomalies ? — Je me rappelle fort bien, que l'animal est 
noirâtre , gélatineux , transparent et qu'il se dessèche promp- 
tement ; je ne l'ai pas observé avec minutie à cette époque, 
parce que je crus qu'il me serait facile de l’étudier quand 
je voudrais; mais il n'en fut pas ainsi Mes occupations 
m'ont éloigné de Moissac, M. Lespinasse est mort, son 
héritier a laissé disperser ses collections, et les Ancyles ont 
été réduits en poussière. 


EE 


Ye 


# 


( go ) 

Cependant, dernièrement, un de ines amis( M. : Babe, 
naturaliste, à Coupet, près de Valence d'Agen), en rec deux 
de Moissac, et c'est sur ces dés individus bien conservés, 
que ” _ sente ci-joint et la description qui wa 
suivre. | 
% te #04 ah cites À vent quelque ‘analogie 
& forte avec une épine de rose 9 mais elle est très-fragiles; 
elle est même , transparente , jaunâtre , ou cornée , la par- 
tie antérieure plus opaque ,; le bout de l'aiguillon ns vi 
quelquefois roux. — La surface est finement guillochée 
par l'entre-croisement des stries avec les zones concentriques 
qui marquent son accroissement progressif; les bords sont 
légèrement squameux et tranchants. — Son plan est ovoide 
et porte üne échancrure ou partie rentrante sur le côté 
droit, à peu près comme chez lAncylus sinuosus dans la 
partie antérieure : la section la plus large de l’œuf étant en 
haut et la pointe en bas.— Sa forme est mamelonnée irré- 
gulièrement , le sommet se termine en forme d'aiguillon, 
qui se réfléchit en arrière et se continue sur le devant en 
une arête ou carène qui sépare la coquille en deux parties 
latérales : l’une convexe et large occupe la gauche ; l’autre, 
légèrement creusée et beaucoup plus étroite, forme la droite, 
ce qui rend la coquille comprimée de ce côté, et l'ouverture 
sinueuse et contournée. — Elle offre deux particularités 
fort remarquables et d'un caractère constant ; la première 
est une pièce en forme de visière de casque , placée à sa 
partie antérieure, creusée en dessous, et s’unissant en dessus 
à . se se _ une tangente qui continue la courbe jus- 

met ; la deuxième est une espèce de bourrelet, dont 
le rer occupe les deux tiers de son pourtour , 
c'est-à-dire, le côté droit en entier, et se prolonge sur pres- 
que tout l’amont et l'aval de la coquille , circonstance qui 
détruit toute propension à en faire la charnière d’an bivalve. 


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Dessine d'aprés nalure par H. Brecy, Août 
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Largeur va 1%: 0720015. 

Dans œuvre. . . . om, 0025. 


Pr 


” DL em a visière. . . o", 0033. 

u habite les eaux douces et limpides des fontaines qui 
alimentent la petite rivière du Lemboulas, à une demi- 
_lieue de Moissac, sur la route de Montauban , par la rive 
droite du Tarn. 

I! se trouve quelquefois attaché sur les mêmes corps qui 
portent l’Ancylus fluviatilis. 

Dernièrement, dans un pél érinage que je fis à Moissac 
pour herboriser et chercher des Mollusques, je trouvai de 
jeunes Ancyles épineux, groupés autour. d’une bulbe de 
roseau (arundo Phragmites) et quelques débris d'Ancyles 
adultes. 

Plusieurs de mes amis , cultivant les sciences naturelles et 
ayant à cœur de rétablir le spina-rosæ, dans tous ses droits, 
m'ont promis de faire la chasse pour moi et de m'envoyer 
pe qu'ils trouveraient. Il me tarde , Moprienni, d'en 
avoir quelques-uns mbatt doutes ous en 
reste encore et crbillonsiisé conviction , si € courte 
notice a pu la faire naître. 


H. Brécy, 
Membre de plusieurs Académies 
et Sociétés savantes. 


Agen, Août 1837. 


(9? ) 


YLIOLOGIE FOSSILE 
DU BASSIN DE L'ADOUR. ( 3.me Mémoire }. 
Mi se sie ++ 
V. Mémoire sur les Coquilles fossiles des Mollusques 
terrestres et fluviatiles ( de la classe des Trachéli- 
podes ) observées dans les terrains tertiaires du 
bassin de l'Adour. 
Avec Figures. 


Par M. ze D." GRATELOUP. 


Ayant terminé dans mon dernier Mémoire sur la famille 
des Putéeis, la classe des Mollusques Gastéropodes de 
Lamarck, je traiterai dans celui-ci des différents genres 
fossiles Ah aux Mollusques terrestres et fluviatiles 
qui commencent l'ordre des Trachélipodes du même au- 
teur. Mais avant danse directement dans le. SE de ce 
travail , il m'a paru indispensable de donner quel 
dérations géologiques sur les terrains qui téslent: ces dé- 
bris organiques. En associant ainsi la partie géologique de 
notre bassin à la partie zoologique qui s’y rapporte , on aura 
une connaissance plus exacte et plus approfondie de sa 
constitution ; par conséquent "ce Mémoire sera partagé en 
deux chapitres. 


CuariTRe Ler— Considérations géologiques sur les ter- 
rains qui récèlent les débris fossiles des Mollusques 
terrestres et fluviatiles, aux environs de Dax. 


Quelque soigneuses qu'aient été mes recherches dans le 
bassin de Adour, aux environs de Dax, je n'ai pu nulle 


(‘993 

part y constater l'existence du calcaire lacustre ou d’eau: 
douce. Aucune trace de travertin ne s’y est offerte non 
plus à mon observation. Cependant des exemples de roches: 
de cette nature existent dans les bassins limitrophes du Gers, 
du Lot, de la Garonne et de la Gironde. Le calcaire la- 
custre s’y lie étroitement avec les couches du terrain marin 
grossier , et ce calcaire tertiaire si prodigieusement répandu 
chez nous, recouvrant presque partout les sommités crayeu- 
ses, n'offre extérieurement d’autres liaisons qu'avec les 
terrains les plus récents, ceux des aterrissements ou des 
alluvions modernes ; car, dans le bassin adourien, à peine 
trouve-t-on des traces du véritable diluvium , si fréquent 
dans le département de la Gironde. 

Les grès lacustres seuls, mais sans les moindres débris 
fossiles, paraissent remplacer le calcaire d’eau ‘douce, sur 
quelques points particuliers , vers la région M ne et 
orientale de notre bassin, au de-là de la rive gauche du 
fleuve de l’Adour. A quelle cause faut-il rapporter cette 
absence absolue de la formation lacustre ? 

Serait-ce à la déclivité vers l'Ouest que prit généralement 
notre bassin, lors de la retraite de l'Océan ? 

Cette déclivité exprimée par les pentes des terrains dans 
la direction de l'Est à l'Ouest , du côté du littoral actuel, 
pourrait expliquer pourquoi ce calcaire n’a pu s'y LS 

Les eaux douces n’ayant point assez longucment séjourné 
dans ce bassin, elles n’ont pu y délaisser de sédiment cal- 
caire. Elles durent, par la force des courants, entraîner 
constamment dans la mer, les êtres organisés terrestres et flu- 
viatiles , qui se montrèrent depuis l'apparition du continent. 

Le contraire arriva dans les bassins limitrophes. Les ter- 
rains qui en forment la circonférence et l'enceinte étant 
plus élevés et constituant des surfaces presque horizonta- 
les, de véritables plateaux , un peu plus élevés que les eaux 


(9 
de l'Océan , des lacs , des étangs purent ÿ séjourner. Alors 
les Mollusques purent y vivre, s'y propager et donner lieu, 
par la suite des temps et l’action des agents chimiques , à 
des couches sédimentaires au milieu desquelles leurs débris 
s'y trouvent ensevelis. 

C'est probablement ainsi que durent se fonce les dépôts 
de calcaire lacustre qu’on observe, soit dans le Bazadais, 
soit à Sancats , soit dans l'Entre-deux-Mers , et autres loca- 
lités de la Gironde , et sur lesquels on doit des détails 
curieux à MM. de Basterot, Boué, Guilland, Billaudel , 
Drouot , ete. 

Néanmoins , malgré la non-existence à Dax, de la for- 
mation du calcaire d'eau douce , on trouve parmi les faluns 
marins coquilliers , un assez grand nombre de coquilles 
appartenant à des Mollusques terrestres et fluviatiles. C’est 
principalement dans les couches superficielles , que ces co- 
quilles se trouvent associées et mélangées dans les coquilles 
marines. 

Plusieurs exemples de ces mélanges, quoiqu’assez rares , 
existent dans le bassin adourien. Un des plus remarquables 
et des plus intéressants de ces exemples s'observe dans la 
commune de Saint-Paul, dans la riche localité de Mandil- 
lot, un peu au-delà du Moulin de Cabannes. Je vais par 
conséquent m'y arrêter et en donner la description. 


Dépôt marin fossilif ère de Mandillot, à St.-Paul. 


Ce dépôt marin de falun coquillier se fait remarquer à 
l'extrémité de la commune de Saint-Paul , à demi-lieue , 
Nord, de la ville de Dax. 

A partir de la rive droite de l'Adour, le terrain s’exhausse 
insensiblement jusqu'à la demi-lune de la grande route de 


(95) 

St.-Paul , à Tartas, qui est le point le plus élevé (r). Puis, 
en se dirigeant vers le moulin de Cabanes, le sol s’abaïsse 
doucement, et là, le falun jaune commence à se montrer à 
la superficie. C’est aux environs du moulin même qu'est 
situé l'un des plus riches dépôts de coquilles fossiles, mélan- 
gées avec une très-grande abondance, de Madrépores, de 
Millepores, d’Astroïtes et autres Polypiers. 

Dès qu’on a traversé le ruisseau du moulin , on marche 
au milieu d'un terrain marécageux , et après dix minutes on 
arrive dans la localité de Mandillot, 

Le falun jaune s’y montre aussi à Ja surface ; mais en 
certains endroits, il y est recouvert de couches épaisses d'un 
sable ferrugineux. La mine de fer en roche s'y découvre . 
même au-dessous des sables. À une certaine distance vers 
VEst, un amas de terre rougeâtre - argilo - ferrugineuse, 
ramassée sur un seul point dans cet endroit, est situé au- 
dessus du dépôt marin coquillier et lui est mélangé. C'est 
au milieu de cette terre rougeûtre, limoneuse , que se fait 
remarquer un grand nombre de Mélanopsides et de Néritines 
d’une parfaite conservation ; elles y sont associées à plusieurs 
Lymnées, et , assez rarement, on y trouve quelques Hélices 
et une espèce de Clausilie d’une dimension extraordinaire. 

Ce curieux dépôt lacustre, terreux , qui Pari être une 
sorte de tuf est le seul bien remarquable qu'on rencontre 
dans le bassin de l'Adour, aux environs de Dax. L'abon- 
dance des coquilles fluviatiles démontre que l'eau douce 
a long-temps séjourné dans cette localité, Si l'on examine 
sa forme, on juge par son excavation qu'il a existé , comme 
uve sorte d'assez large bassin ; entre l'extrémité Nord des 
hauteurs sablonneuses de la Lande de St.-Paul, et les 


(x) Ce point est élevé au-dessus du niveau de l'Océan, d'environ 
+00 pieds. 


(96 
sommités Sud de la grande route de cette commune ; car, 
entre ces deux points opposés , dans la direction de l'Est 
à l'Ouest, la dépression du terrain y est très-apparente. 
L'eau y stagne constamment vers les parties les plus déclives. 
Elle y coule dans un ruisseau assez profond de manière à 
alimenter plusieurs moulins, à distances assez éloignées, 
. tels sont ceux de Nave, de Cabannes, d’Ardi, soit à 
l'Orient , soit à l'Occident, dans le lit de l’Adour. 

Il ÿ aurait même plusieurs raisons de croire qu'après la 
retraite de l'Océan, après que cette portion du continent 
fut mise à nu, il régna long-temps dans le Nord de 
St:-Paul , où l'on trouve des traces de l’ancienne côte, un 
courant d'eau douce; une rivière assez étendue ; car, dans 
nombre d’endroits, le long de cette vallée, on découvre 
des atterrissements assez considérables de cailloux roulés. 

accumulation des Néritines, des Ampullaires , des Myti- 
lus, des Cyrènes, des Cérithes, avec le terrain marin coquil- 
lier, serait une assez forte preuve que l'embouchure d'une 
rivière était réellement en ce lieu; peut-être même que dans 
des temps moins anciens , l’Adour s’y rendait, alors que les 
récifs de la côte Océane étaient plus à découvert , et sillon- 
naient cette portion de la contrée sur le trajet de laquelle 
le géologue n'en aperçoit maintenant que les sommets. La 
configuration topographique des lieux dont nous parlons, 
l’'évasement de la vallée qu’occupe le fleuve de l’Adour, 
ses limites antiques , tout justifie qu’à cette époque primi- 
tive , celui-ci était fort considérable en largeur et en pro- 
fondeur, Ses eaux s’élevaient à une hauteur bien autrement 
différente qu'aujourd'hui. Or, les choses étant ainsi, il est 
hors de doute que sur l'étendue de notre bassin il existait 
alors une multitude de petits îlots qui formaient, par leur 
rapprochement, un véritable archipel. Les sommités de 
St.-Paul en formaient les points culminants. Les côteaux 


7) 

étaient entourés de toutes parts par les eaux du fleuve, 
lequel passait d’une part dans la vallée actuelle, en couvrant 
les communes de Hinx, d'Izosse, de Narrosse, Candusse , 
Seyresse , OŒEyre-Luy , Tercis, de Dax, la forêt de Saint- 
Vincent, jusqu'a Saubusse, et de l’autre, dans l'espèce 
de vallon qu’occupe maintenant le ruisseau d’Ardi, et celui 
de Mandillot, l’un et l’autre allant verser leurs eaux dans 
l’'Adour. 

Quelques autres localités spéciales offrent d’autres exem- 
ples, rares, à la vérité, de débris fossiles de Mollusques 
terrestres ( Hélices , Cyclostomes , Clausilie, Férussine ) dont 
les analogues vivants n'existent plus; mais ces fossiles parais- 
sent y avoir été entraînés par des courants, puisqu'on les 
trouve mélangés dans les couches du terrain marin. C’est 
ainsi que les dépôts du Mainot, de Cabanes, de Quillac, 
d’Abesse les présentent au milieu même des faluns coquil- 
liers, associés aux nombreux débris de coquilles marines. 
La Férussine , mollusque évidemment terrestre , se retrouve 
aussi au-delà de la rive gauche de l’Adour , parmi les cou- 
ches des faluns bleus, de la commune de Gaas. Mais nulle 
part, soit au centre , soit à la circonférence du bassin adou- 
rien, on n’aperçoit point le calcaire lacustre , ni agrégé , ni 
désagrégé. Ce fait démontre que l'eau douce n’a point sé- 
journé un temps assez long pour y donner lieu à des forma- 
tions de couches, et je crois qu'il faut en rapporter la cause 
à la pente des terrains que j'ai déjà signalé. 

En décrivant les coquilles terrestres et fluviatiles qui font 
le sujet de ce mémoire, je ferai connaître avec détail les 
espèces qui sont propres à la localité de Mandillot, comme 
étant la plus riche et La plus curieuse de notre bassin. 

Maintenant je vais entrer dans l'examen de la classe qui 
comprend les divers genres que j'ai à traiter ; je veux parler 


des Trachélipodes. , 


(98 ) 


Cnaritre I[.— Généralités sur la classe des Traché- 
lipodes. 


Quoique les Zoologistes modernes aient confondu les 
Mollusques Trachélipodes parmi les Gastéropodes, j'ai cru 
ne devoir point suivre cette marche, ne voulant point in- 
tervertir la distribution naturelle de Lamarck, qui est le 
créateur de l’ordre des Trachélipodes. 

Si ce savant sentit la différence qui sépare ces deux or- 
dres , il reconnut aussi leur étroite liaison; voilà pourquoi 
il plaça immédiatement ses Trachélipodes à la suite de la 
famille des Limaciens qui termine l’ordre des Gastéropodes. 
Cette famille si remarquable, si naturelle ne pouvait être 
mieux placée , en effet, car les animaux dont elle est com- 
posée , étant les seuls d’entre les Gastéropodes, qui respi- 
rent l’air libre à Paide de branchies , ne devaient être trop 
éloignés des Mollusques Trachélipodes , puisqu'ils sont pour- 
vus comme eux d’un organe respiratoire branchial. Ce 
rapprochement d'organisation se lie encore avec leurs mœurs 
et leurs habitudes, la plupart des uns et des autres vivant 
sur la terre, ou dans les lieux frais, humides , ou dans l'eau 
douce, ou sur les rivages de la mer. 

Lamarck ne trouva pas seulement dans la structure ex- 
térieure des animaux des caractères différentiels pour ne 
pas confondre les Gastéropodes avec les Trachélipodes, 
mais il en déduisit aussi d'importants en considérant la 
structure et la forme de leurs coquilles. 

Ainsi , à l'égard des animaux , la forme du corps au lieu 

‘être droite, comme dans les Gastéropodes, est contournée 
dans sa partie postérieure chez les Trachélipodes. De plus, 
cette partie, nommée tortillon, est constamment séparée 
du pied et toujours enveloppée d’une nn spirivalve 
engainante. 


( 99 ) 

Le mode de locomotion diffère dans ces deux ordres de 
Mollusques. Il a lieu chez les Gastéropodes par l'exercice 
d’un plan musculo-cutané , sur lequel reposent les viscères, 
et qui est le véritable pied de ces animaux ; tandis que chez 
les Trachélipodes , ce plan musculaire, qui sert à la repta- 
tion est libre , applati et n'adhère qu'au cou seulement et 
jamais au-dessous de l'abdomen. 

Mais du reste l’organisation des Trachélipodes est très- 
peu différente de celle des Gastéropodes. Les uns et les au- 
tres ont une tête plus ou moins distincte et appartiennent 
conséquemment à la division des Mollusques appelés Cépxa- 
LIDIENS où CÉPHALOPHORES par M. de Blainville. 

Tous les Trachélipodes sont conchylifères. Plusieurs gen- 
res de Gastéropodes sont nus ou sans coquilles; certains 
n’en offrent qu'une à l’état rudimentaire, et dans ceux 
sont munis d’un test véritable, celui-ci diffère Lette. 
ment de celui qui revêt les animaux Trachélipodes. 

Leur coquille toujours plus ou moins spirivalve, s'étant 
organisée sur la forme contournée du tortillon , en a con- 
tracté les infinies variations que l'on admire parmi les genres 
très-multipliés et les espèces de chacun de ces genres = 

l'ordre dont nous parlons. Depuis la forme planorbique , où 

la spire tourne sur un même plan, jusqu’à la forme turri- 
culée la plus allongée , comme on l’observe dans les Cérites, 
les Vis, les Turritelles, on sent, dit Lamarck, combien 
l'échelle des modifications doit être diversifiée. Ces considé- 
rations si parfaitement éclairées par le naturaliste que nous 
citons, ne sont pas sans une utilité réelle, car la cavité 
spirale de chaque coquille exprime très-exactement, pour 
chaque espèce , la forme pere du corps de l'animal 
et sa manière de tourner, d’où il résulte que la coquille, 
par sa configuration et sa structure, indique la famille, le 
gere , la classe auxquels l’animal appartient. 


( 100 ) 

Lamarck dans sa classification des Trachélipodes ayant 
en égard à leur manière de respirer et de se nourrir, les a 
divisés en deux grandes sections. La première comprend 
ceux qui, sans siphon saillant , respirent l'air libre, généra- 
lement par un trou, et sont la plupart phytiphages ou her- 
bivores étant munis de mâchoires. Ils ont par conséquent 
une coquille , dont l'ouverture est entière, sans canal ni 
échancrure à la base. 

La seconde section renferme au contraire les Trachéli- 
podes à siphon saillant , à l’aide duquel ils ne respirent que 
l'eau. Tous sont zoophages , et au lieu de mâchoires, ils 
sont pourvus d'une trompe rétractile destinée à sucer une 
nourriture animale. Leur coquille est échancrée , canali- 
culée ou versante à la base. 

Dans la première section ( ( Trachélipodes phytiphagés , 
se trouvent, en premier b: les Mollusques terrestres pro- 
prement dits, ou qui vivent hors des eaux, tels sont les 
Cozrmacés ou la grande famille des Limacons / Hélice, 
Carocolle, Anostome, Férussine, Hélicine, Pupa, Clau- 
silie, Bulime, Agathine, Ambrette, Auricule , Cyclos- 
tome ); et en second lieu, les Mollusques, soit fluviatiles , 
qui ne vivent que dans les eaux douces, tels que les Lym- 
NÉENS , ( Lymnée , Physe, Planorbe ); les MéLANiENs a 
(Mélanie, Mélanopside , Pirène }5 les Périsromiexs , 
( Valvée, Paludine, Ampullaire }, soit marins > Qui habi- 
tent tantôt les eaux salées ou saumâtres , l'embouchure des 
fleuves, comme les Nériracés { Navicelle, Néritine ; Né- 
rite, Natice ); les Macrosromes , les Pricacés , les ScaLa- 
RIENS, etc., qui sont de véritables habitants de la mer. 


Dans la seconde section f Trachélipodes z00phages }, 
sont comprises cinq familles nombreuses et distinctes toutes 
marines , désignées sous le nom de CanarirèRes, AÎLÉES , 


( 1071 ) 
PurPukIFÈRES , COLUMELLAIRES | ENROULÉES, dont j'ai cru 
inutile d'indiquer les noms des genres. 

Toutes ces diverses familles rentrent dans la troisième 
classe des Mollusques Gastéropodes de Cuvier, comprenant 
seulement les Pulmonés terrestres et les pulmonés aquati- 
ques , ainsi que les Pectinibranches. 

Mais comme dans la suite de ce chapitre, il ne doit être 
question que des Mollusques terrestres et fluviatiles, uni- 
valves fossiles, du bassin de l’Adour , nous n’aurons pas à 
voir d’autres genres que ceux qui appartiennent exclusive- 
ment à la famille des Colimacés , inoperculés et operculés, 
de Férussac ( Paracéphalophores , de Blainville ). Les 
terrains de ce bassin, ne m'ont offert, en effet, dans cette 
classe , que les genres suivants : Hérice , Hécrene , Férus- 
SiNE , CYGLoSTOME , Pura, CLausine , BULIME , AGATRINE, 
AmereTTe, Pranorse , LymNée, Parunine, MéLanorsipe. 

J'aurais dû naturellement décrire ici les espèces des genres 
Auricule, Mélanie , d'origine fluviatile , ainsi que les Néri- 
änes et les Ampullaires, qui sont des Mollusques d’eau 
douce ; mais je le repète, n'ayant pas osé intervertir l’ordre 
de classification de Lamarck, que j'ai adopté, je décrirai 
en leur lieu , les différentes coquilles, appartenant à ces 
genres, que j'ai rencontré parmi nos terrains. 


Je passe donc à la partie descriptive de ce Mémoire. 


{( 102 ) 


6rdre des Trachélipodes. Las. 


PULMOBRANCHES. Br. 
Famille des COLIMACÉS. 


LIMACINÉS. BL.— LES LIMACÇONS. Fénuss. 


COQUILLES SPIRIVALVES OPERCULÉES OU INOPERCULÉES. 
MOLLUSQUES TERRESTRES. 
* Sans opercule. 
Genre XI. — HÉLICE, HELIX. Murzes. 


Coquille orbiculaire , convexe ou conoïd&, globuleuse 
ou ovoïde, à spire peu réévés: ouverture sim® 3, entière, 
plus large que longue. Très-oblique , contigue à l'axe de 
la coquille. 

Annotations. 

On ne connaît encore qu'un très-petit nombre d'Hélices 
fossiles eu égard au nombre si prodigieux qui existe à l’état 
vivant. La raison en est probablement que ces Mollusques 
terrestres, vivant ordinairement éloignés des eaux , ils n'ont 
dû que rarement être entraînés par les courants. 

Ce n’est que dans les calcaires lacustres et les calcaires 
tertiaires marins les plus récents que l’on en a trouvé à l’état 
fossile (1). M. le Baron de Férussac , à qui la Conchyliologie 
terrestre et fluviatile doit de si beaux et de si précieux tra- 
vaux , en a fait connaître 13 espèces, la plupart des terrains 


(1) Depuis la rédaction de ce travail, on a constaté l'existence 
d’une Hélice ( Æ. Genti. Sow. ) dans le grès-vert d'Angleterre. 
{ De La Bèche }. 


( 103 ) 

calcaires grossiers de la deuxième formation, et 5 espèces 
provenant des brèches osseuses de Nice. M. Deshayes en 
cite 6 espèces bien caractérisées dans le bassin de Paris. 
M. Al. Brongniart n’en a trouvé qu'une espèce dans le 
Vicentin, et M. Marcel de Serres dit qu'il en existe 3 
grandes espèces dans le bassin du midi de la France. 

Quoique nous n'ayons pas dans la contrée le calcaire 
lacustre proprement dit, nous trouvons néanmoins plusieurs 
Hélices fossiles mélangées dans nos faluns avec les coquilles 
marines. Le nombre que j'y ai découvert est de 8 espèces, 
dont r identique et 3 sub-analogues vivants. 


ESPÈCES. 


| S I. — Imperforatæ. 
1. HÉLicE NÉMORALE. Melix nemoralis. Linn. 
PI. 4. fig. r. 
H. Testä subglobosé, imperforaté , tenuiter striatä : 
spiré turgidulé , obtusé; peristomate marginato. 
Linn. Gmel. p. 3647. n.° 108. ( vis. ).— Lam. 6. p. 
81. n.° 58.— Drap. pl. 6. fig. 3-5 ( iv. ) var 1. 
— De Bast. n.° 1. p. 22. (foss: Burdig. }— De 
Féruss. Ann. du Mus. t. 19. p. 242 ( foss. ).— 
Marcel de Serres, Bull. Soc. Phil. 1814. 
Helix (helicogena ) nemoralis. De Féruss. Fabl. m.° 
57. pl, 33 £. 
Cette coquille étant trop connue, n’a pas besoin d'être 
décrite. Identique vivant. 
Hauteur : 15 millim.— Diam. transv. : 20 millim. 
Loc. Dax. Faluns jaunes de Mandillot, 
À Saint-Paul. R.— Saucats, près de Bordeaux ( Base. ). 
Dans le calcaire lacustre solide. Le Quercy. 


(104) 
3. HÉLICE DES SARDINS, ANTIQUE. À. hortensis antiqua. 
Nob. PL 4. fig. 2. 
H. Testä conico-subglobosä , crassiusculä, imper- 
Joratä , lævi , splendente ; peristomate marginato ; spirä 
obtusissimé.. 
Helix hortensis. Grat. Tabl. n.0 45.— Drap. n.° 23. 
p- 92. pl. 6. var. a. ( viv. ). 

Helix ( helicogena ) hortensis. De Féruss. Tabl. n.° 
57. pl. 35: fig: 5. 

Varietas a. Omninà candidä. 
b. Fascit unicé lute4 extrinsecùs continuatt. 
c. Fasciis duabus luteis continuatis. 
d. Fasciis quinque luteis ; infimis duabus latis. 
ne #5 de l'espèce vivante ? 

L'espèce fossile de Dax est plus trochoïde, plus. épaisse 
que l'Hélice des jardins, vivante. Peut-être devrait-elle 
constituer une espèce distincte (1). 

On la trouve mélangée parmi les couches superficielles 
du falun jaune avec des coquilles marines, et un assez grand 
nombre de coquilles fluviatiles, tels que Mélanopsides , 
Néritines , etc. 

Grandeur variable. Celle des grands individus est pour 
la hauteur, 12 millim.; le diamètre, 18 millim. 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Mandillot ; à 
Saint-Paul, C. 


3. Hécice SPLENDIDE , ANTIQUE. F7. splendida antiqua. 
Nob,. PI, 4. fig. 3. 
H. Testé orbiculato-depressé, imperforaté , lævi, 
nilid@, albä , fusco-lineatä ; spirä brevissimé ; peristo- 
mate submarginato. 


(1) C'était l'opinion de M. de Férussac. 


( 105 ) 

Helix splendida. Grat. Tabl. n.° 46. —: Drap. n.e 
25. p. 98. pl. 6. f. ro (viv. ).— Lam. 6. (2) n.° 
62. p. 82. 

Helix (helicogena ) splendida. De Féruss. Tabl. n.° 
63. pl. 40. fig. 1-6. 

Sub-analogue de l'espèce vivante ? 

La coquille fossile de nos terrains est moins déprimée que 
celle qui appartient à l’espèce vivante ; mais elle n’en diffère 
pas par les autres caractères. Cependant M. de Férussac 
la considérait comme distincte. 

Hauteur : 8 millim. : Diam. : 14 millim. 

On la trouve quelquefois à 5 bandes colorées. 

- Loc. Dax. Faluns de Mandillot. RÀ. 


4. Héuice susecoBuLeuse. À. subglobosa. Nob. 
PL 4. fig. 4 

H. Testä conico-subglobosä , basi turgidulé , imper- 
foratà , tenuiter striatä , candidä , splendidä ; aperturä 
depressd ; peristomate marginato ; labio columellari 
valdè unidentato. 

Grat. Tabl. n.° 47. 

Cette coquille a quelque ressemblance avec l’Æelix hor- 
tensis antiqua , mais en diffère en ce qu'elle est plus glo- 
buleuse , que la base est beaucoup plus bombée et qu’elle 
est pourvue d'une dent columellaire. Son test n’est pas non 
plus aussi crassiuscule. La spire est très-obtuse et composée 
de 4 à 5 tours. 

Hauteur : 10 millim.— Diamètre : 15 millim. 

Loc. Dax. Faluns de Mandillot. À. 


5. Héxice rRocnoïne. À. trochoides. Nob. 
PL. 4. fig. 5. 


H. Testä trochiformi, transversè leviter striaté 


(106) 
apice acutä ; anfractibus medio convexis ; infimä facie 
convexiusculé , imperforaté ; peristomate valdè mar- 
ginato , reflexo. 
Grat. Bull. de la Soc. Linn. de Bord. t. 2. p. 5.n.° 
2. et Tabl. n.° 48. 
An Helix trochoideus ? Quoy et Gaym. Atl. pl. 8. 
f. 5-7. 
Affinis Æelici (helicogenæ ) pileoli. De Féruss. Tabl. 
n.° 142. p. 37. pl. 63. A. fig. 1,2. 
Helix pileus ? Muller, n.° 277. 

Cette belle espèce d'Hélice est tellement trochoïde qu’on 
la confondrait au premier abord avec un Trochus ; mais 
en l’examinant avec soin, on se convainct que c’est une 
véritable Hélice. Elle a les plus grands rapports avec l'He- 
lix pileolus, de Muller, si parfaitement figuré dans la 
planche 63. A. de M. de Férussac. C’est peut-être son 
analogue fossile? On y distingue les bandes colorées, qui 
sont un charmant caractère de cette remarquable espèce. 
L'analogie de la bouche est surtout frappante : elle est am- 
ple , évasée, oblique et bordée d’un large péristome , réflé- 
chi extérieurement. 

Cependant, la coquille de Dax diffère de la coquille 
vivante, en ce qu'elle n'est pas aussi anguleuse à la base 
du dernier tour de spire, et que les tours en général sont 
plus arrondis.— 6 tours de spire. 

Elle a aussi de grands rapports avec l’'Hélice trochoïde 
figurée dans le tome II du Voyage de l’Astrolabe , pl. 8. 
fig. 5, 6, 7. Est-ce son analogue ? 

Hauteur : 20 millim.— Diam. trans. : 25 millim. 

Loc. Dax. Faluns blancs parisiens de la riche -et curieuse 
localité de Lesbarritz à Gaas, C. 


(107 ) 
$ IL: — Perforatæ. 


6. Héuice pérrimée. 71. depressa. Nob. 
PL. 4. fg. 7,8. 

H. Testä orbiculato-depressä, latè umbilicatä sub- 
tilissimè æœqualiter striaté ; labro simplici ; umbilico 
patulo pervioque ; spirä planulatä. 

An Helix ericetorum ? Lam. n.° 69. ( wiv. ). 

Affinis Helici olivetorum. Lin. Gm. n.° 190. — De 
Féruss. Tab. n.° 205. 

Helix incerta ? Drap. pl. 13. f. 8, 9. 

Helix algira ? Dillwyn. 

Cette Hélice est remarquable par son aplatissement , 
l'ampleur et la profondeur de son ombilic. Elle ressemble , 
par l'allure , la forme , la taille et la simplicité du péris- 
tome , à l'Aelix olivetorum ; mais elle est beaucoup plus 
déprimée , et sa surface est couverte de fines stries, égales, 
serrées , qui n'existent point dans cette espèce. Elle a aussi 
une grande analogie avec l’'Helix ericetorum , varietas 
maritima , qu’on trouve en abondance sur les pelouses des 
falaises de Biarritz, aux bords de l'Océan. La rt 
seule et l'enfoncement des stries da font distinguer. Sans 
ce caractère qui est d’une faible importance, on pourrait 
la regarder comme étant l’analogue fossile de cette dernière 
espèce. 

Hauteur : 10 millim.— Diam. transv. : 20 millim. 

Loc. Dax. Fossile des faluns bleus de Gaas. À. 

7. Héuice RuDE. FH. aspera. Nob. 
PL. 4. fig. 9. 

H. Tesiä orbiculato-convext , profundè umbilicaté., 
corne, asper&, substriaté ; spiré obtusé; labro sim- 
plici, acuto ; umbilico latiore. 


{108 ) 
Grat. Tabl. n.e 50. p. 96. 
Helix olivetorum ? Gmel. , Lam. 

Cette coquille diffère sensiblement de la précédente. Elle 
est plus globuleuse, beaucoup moins déprimée; et quoi- 
qu’elle soit striée , ses stries sont plus irrégulières, moins 
apparentes. Cette espèce a une grande analogie avec l’Helir 
ericetorum. Il serait possible qu'elle fut son analogue vrai. 
La seule différence qui permettrait de la distinguer, ce sont 
les aspérités dont la superficie est couverte et des stries très- 
marquées autour de l’ombilic qui simulent des plis. 

Hauteur : 15 millim.— Diam. : 20 millim. 

Loc. Faluns bleus de Gaas. À, . 

: Nota. J’observe que l’Helix olivetorum vit en en très-grande 
abondance au-dessus des dépôts de faluns de ces localités; que 
c’est le seul lieu où je l’ai trouvée vivante dans l’arrondissement 
de Dax; t que ce mollusque s’enfonce dans la terre aux appro- 
ches de dE Ces observations pourraient expliquer sa 08 
sation récente 

Cette FR se rencontre semi-fossilisée dans les faluns de 
Saucats, près de Bordeaux, où l’on trouve le calcaire d'eau 
douce, en couches, intercalé dans la formation marine. 


8. Hécice vaRIABLE. Helix variabilis. Drap. 
PL. 4. fig. 6. 

H. testä orbiculato -conoïdea, umbilicaté , tenui ; 
spirä subconicä , labro simplici. 

Drap. pl. 5. f. 11, 12.— De Féruss. tabl. n.° 284. 
Helix zonaria ? Donovan. 
Helix virgatd? des Anglais. 

Cette espèce fossile me paraît être l’analogue d’une des 
nombreuses variétés de l'Helix variabilis de Draparnaud. 
Le test est mince, fragile, lisse, brillant. Le péristome est 
marginé et a même conservé sa couleur violacée, L’ombilic 


(309) 
est petit. C’est par ce caractère , très-variable au reste , que 
cette coquille diffère de l'espèce vivante. 
Hauteur : 6 mill.— Diam. 8 à 9 mill. 
Loc: Dax. Faluns jaunes sablonneux de Mandillot. À. 


9. Hécice INTERMÉDIAIRE. /lelix certe Nob. 
FL. 4 RE 10,15 
IL, test& depressä , umbilicatä, lævi, pellucidä ; aper- 
turd rotundatà ; peristomate simplici, integro ; spird 
abbreviatd. 
Grat, Tabl, n.° 51. 
Affinis Helici lucidæ. Drap. n.e 34. pl. 8. f. 11, 12. 
Jolie petite espèce bien caractérisée par son applatisse- 
ment , la briéveté de la spire , l’ampleur de l'ouverture , dont 
le péristome est entier et arrondi. Un petit ombilic bien 
marqué. La surface de la coquille est blanche , lisse et bril- 
lante. Cette espèce n’a point d’analogue vivant ; mais elle a 
quelque ressemblance de taille et d’aspect avec l'Helix 
lucida. Drap. 
Hauteur : 3 millim.— Diam. : 5 millim. 
Loc. Dax. Fossile des faluns jaunes sablonneux du Mainot, 
à Castetcrabe. À. : 
** Avec opercule. 
Genre XII.— HÉLICINE, HELICINA. Law. 


Coquille subglobuleuse , un peu déprimée, non ombili- 
quée , à spire basse. Ouverture entière presque ovale. Péris- 
tome réfléchi. Columelle calleuse , transverse , planulée à 
bord tranchant , s’élargissant sur le lieu de l’ombilic. Un 
opercule corné. 

Annotations. 

Les Hélicines sont des coquilles terrestres exotiques des 

climats chauds. Larmarck en a défini 4 espèces vivantes, 


( 130 ) 
provenant de l'Amérique , et une espèce fossile trouvée dans 
le bassin de Paris. Cette même espèce existe dans nos ter+ 
rains tertiaires. Selon M, Defrance , il y aurait 3 espèces 
d'Hélicines fossiles ; mais ce genre paraît douteux à ce 
savant naturaliste. M. De La Bèche cite, d'après Sowerby, 
4 espèces d’Héliciens, provenant du calcaire oolitique 
(Lias) , d'Angleterre. 

ESPÈCES. 
4. Hézicixe DouTeuse. Helicina dubia. Lam. 

I. testé semi-globosà , lævi, nitidulé ; aperturé rotun- 
daté ; columellä callosä. 

Lam. Anñ. Mus. t. 5. n.° r. p. g1.— Lam. Anim. 
sans vert, 7. (2) n° 1. p. 533.— Desh. 2. n.° 1. 
p. 58. pl. 6. fig. 14, 15.— Defrance, Dict. sc. 
nat. t. 20. 

Analogue de l'espèce de Grignon. 

Petite coquille semi-globuleuse, lisse, un peu luisante, 
légèrement déprimée , à spire aplatie. L'ouverture est arron- 
die-ovale ; la columelle évasée et calleuse. 

Diamètre : 2 à 3 millim. 

Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Mainot, à Saint- 
Paul. C. 

Se trouve dans les mêmes terrains aux environs de Bor- 
deaux ; de Paris. / Lam. }. 


Genre XIII.— FÉRUSSINE, FERUSSIN A. Grar. 
SrroPxosTOME. Desh. 


Coquille ovale, ou orbiculaire , à spire convexe et obtuse ; 
ouverture ronde ; entière, bordée ; oblique , simple , sans 
dents, retournée du côté de la spire. Opercule ? 


(114) 
Annotations. 


Chaque fois, dit Cuvier, que l’on trouve dans les êtres 
organisés quelque forme , qui ne se laisse point exactement 
comparer avec celles des familles ou des groupes naturels 
déjà connus , on peut présumer que l’on a découvert le pre- 
mier échantillon , le premier indice de quelque groupe, de 
quelque famille nouvelle. La découverte que j'ai faite d’une 
coquille singulière , qui n’a point d’analogue vivant, 
permet de citer ladage philosophique du célèbre était 
français dont le monde s’enorgueillit. 

Le genre que j'ai établi pour cette coquille a été offert à 
M. le baron de Férussac, comme un hommage de ma pro- 
fonde et respectueuse estime. 

Le motif qui m'a déterminé à créer ce genre a été le 
même que celui qui décida Fischer, à l'égard de l’'Æelix 
ringens , de Linné, pour la formation du genre Anostome , 
que Lamarck et les autres conchyliolognes , après lui, ont 
adopté , à raison de l’importance d’un caractère aussi étrange 
que le renversement de louverture. Cette rétroversion de la 
bouche ne peut être , ni une anomalie , ni un accident, 
puisqu'il existe déjà trois espèces de Férussine ; et que ce 

caractère particulier , est d'une telle constance , qu'il ne 
varie jamais dans les individus, qui ont été découverts, soit 
parmi nos terrains, soit ailleurs. 

Le Genre Férussine présente de l’analogie avec les Anos- 
tomes , par le renversement de l'ouverture, mais il s’en 
éloigne par l'absence complète des dents. La continuité du 
péristome permettant de soupconner que la coquille est 
operculée , la rapproche bien davantage du genre Cyclos- 
tome. Je dois observer que M. de Férussac , pensait qu’elle 
doit appartenir à ce dernier genre ; comme je dois dire que 


( 142 ) 
le genre Strophostoma de M. Deshayes n'est qu'une répé- 
tition de ma Férussine , créé long-temps après ma publi- 
cation. 

Il existe aujourd’hui trois espèces fossiles de Férussine : 
1.e celle des terrains marins supérieurs de Dax ; 2.° celle qui 
a été trouvée par M. Deshayes dans le calcaire d'eau douce 
de Bouxveiller , en Alsace , et qu'il a nommé Strophostoma 
striata ; 3.2 une troisième espèce, Ferussina lapicida, 
découverte dans un calcaire lacustre aussi, près Montpel- 
lier, par Leufroy , jeune naturaliste d’une grande espérance, 
mais que la mort a malheureusement enlevé à la science et 
à ses amis. : 

ESPÈCES. 
1. FÉRUSSINE EN FORME D'ANOSTOME. F. Anostomcæ- 
formis. Grat. 
PL: 4 fée 12517516 

F. Testà orbiculari-depressä , profundè umbilicatü , 
lævigatä ; aperturd subrotundé , simplici, juxtä ver- 
ticem spiratum retroverso-inclinatà ; umbilico patulo, 
pervioque ad marginem striato ; peristomate integro ac 
reflexo ; spird obtusissimä. 

Grateloup, Descrip. de plus. coq. fossiles des environs 
de Dax, insérée d@ns le tom. 2. du Bullet. d'Hist. 
nat. de la Soc. Linn. de Bord. p. 5. n.° 3 ( Octob. 


1827 ). 
Grat. Tabl. méthod. des coq. fossil, des terrains ter- 
tiaires marins de Dax. L. c. p. 96. n.° 52 et p. 256. 
Strophostoma lævigata. Desh. Mém. sur le Stro- 
phostome (Mars 1828 ). — Extrait des Annal. des 
Sc. nat, p. 5. pl. 11. À. fig. 1-4, 
Anostome fossile de Dax. Quorumdam.. 
Coquille orbiculaire, déprimée, lisse; l’ombilic très- 
évasé , profond , permet de distinguer tous les tours de 


( 113:) 
spire; son bord est légèrement strié, Bouche arrondie, 
évasée , renversée en dessus , un peu inclinée , bordée d’un 
péristome entier , épais , réfléchi extérieurement.— 5 Tours 
de spire. Celle-ci est obtuse à son sommet. 

Hauteur de la coquille : 11 à 12 millim. 

Diam. transv. ( longueur } 29 à 30 millim:. 

Diamètre de l'ouverture, environ 10 millim. 

Diam. de l’ombilie : 6 millim. 

Profondeur de l’ombilic : 9 millim. 

Loc. Les faluns bleus d’Abesse, à Saint-Paul, au milieu 
des couches farcies d'Operculina complanata ( D'Orbigny), 
et les faluns bleus de Gaas. R. On l’a trouvée aussi depuis 
dans les faluns jaunes de Saint-Paul. 

Je dois faire remarquer que cétte coquille n’a point été 
trouvée dans les terrains qui récèlent des Mollusques d'eau 
douce aux environs de Dax comme à Mandillot. Ce terrain 
est un tuf ou limon fluviatile et non un véritable calcaire 
lacustre. 


Genre XIV.— CYCLOSTOME, CYCLOSTOMA. Lam. 


Coquille de forme variable à tours de spire arrondis ; ou- 
verture ronde , régulière ; péristomé continu et réfléchi. Un 
opercule calcaire. 


relations. 


Les Cyclostomes sont des coquilles terrestres faciles à 
distinguer , à raison de leur ouverture ronde à bords réunis 
circulairement , et de l'existence d’un opercule complet non 
spiral. 

On n’a rencontré généralement les Cyclostomes à l’état 
fossile, que dans les couches de calcaire d’eau douce, et 
quelquefois dans celles du calcaire marin supérieur. 

M. Defrance indique 17 espèces fossiles, dont deux analo- 
gues du Plaisantin. D'après M, Deshayes, il ÿ en = espèces 


(144) 
dans le bassin de la Seine , tandis que ce naturaliste cé 
sède plus de 4o espèces vivantes. 


Nos terrains tertiaires marins ne SR que aid 


espèces de Cyclostomes fossiles , encore l’une d'elles est-elle 
bien douteuse. À Se vi 

Dans le bassin du midi de la France , M. Marcel de Serres 
croit en avoir trouvé trois espèces, dont deux analogues 
vivants. ( Cycl. elegans et Cycl. sulcatum. Drap. ) 

Une espèce existe dans la:formation gypseuse de Mont- 
martre ; c'est le Cyclostoma mumie Lam .-(Brard. ) qu'on 
trouve aussi dans les calcaires marins de Grignon. 


ESPÈCES. 


A. CYCLOSTOME CANCELLÉ. C. cancellata. fé 


PI. 4. fig. 27. 
.C: Testä ovato conicé ,. durrité subunbilicaté, de 
cussald + “eleganterque g granulosd.; sulcis, transversis 


distantibus ; striis approximalis longitudinalibus; peris- 


tomate orbiculari patulo ; columelld extùs reflexä ; 


ultimo anfractu parvulo ; mamillari, nitidè lœvigato. 
Grat Tabl. n.° 83. p.108... sf did 
Affinis C. eleganti, var. Drap. pl: 1, fig. 3. 
Charmante espèce, ovale, conique, turriculée, ayant 
quelque rapport de forme avec le Cyclostome élégant. La 
superficie est surtout remarquable par. un treillissage .gra- 
nuleux, délicat et élégant. — 4 Tours de spire ; celui du 
sommet incomplet , très-petit, obtus ;: lisse et brillant. 
Hauteur : 10 millim.— Diam. transv. : 7 millim. 4j, 
Loc. Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-Marsac , de 
Gaas. RR. 


2. CxcLosroms. De Lea Cyclo! Leman Bat 
PL 4. fig. 28, 20. us 
-C. Testä abbreviaté, lévigaté , corned ; peristomate 


fr 


Le" detail 


(135) 
integro, patulo , orbiculato, extùs marginato ; ultimo 
anfractu subgloboso, versùs dorsum aliquandà costato. 
De Bast. n° 1. p. 31. pl. 4: f. 9:— Grat: Tabl. nie 84. 
p- 109. 
An potiès Paludina? 

Cette petite coquille pourrait bien être préférablement une 
Paludine qu'un Cyclostome. Cependant elle réunit les 
caractères affectés à l'ouverture, et surtout à l'intégrité du 
péristome qui appartiennent à cé ‘dernier genre. Il existe 
un opercule ; mais l’état corné de la coquille, sa ténuité, 
sa fragilité, ne permettraient-ils pes de la regarder comme 
étant une Paludine ? — 4 Tours de spire, lisses et arrondis.” 

Hauteur : 5 millim. 7;-Diam, transv. du granèl tour de 
spire : 3 millim. 

Loc. Dax. Dans les coaches so du falun marin 
coquillier de Mandillot à St.-Paul, mélangé avec une sorte 
de tuf d'eau douce, contenant un grand nombre de coquil- 
les terrestres et lacustres ( Hélices, Néritines , Mélanop- 
sides ). 


Se trouve dans le calcaire d'eau douce à Bordeaux. 
Genre XV. — MAILLOT, PUPA: Drap. 


_ Coquille cylindracée, en général épaisse. Les tours de 
spire nombreux, presque égaux; le sommet obtus. Ouverture 
demi-ovale ou arrondie, ordinairement dentée ou plissée. 


Annotalions. 11: 


Les Maillots sont des coquilles terrestres dont on n'a dé- 
couvert qu'un très-petit nombre d'espècés à l'état fossile. 
Sur 27 Maillots vivants décrits par Lamarck, une seule 
fossile est citée dans le Tableau de M. Défranée. M. de 
Férussac en indique deux espèces ayant. leurs analogues 
vivants { P. cinerea et P. muscorum ), la première espèce 


( m6) 
provenant des brèches de Nice, et la deuxième, d’une roche 
calcaire des environs de Martres de Veyres ( Allier ). 
J'en ai rencontré aussi deux espèces parmi les couches 
superficielles de nos faluns marins coquilliers. L'une d'elles 
est un peu douteuse , la coquille étant incomplète. 


ESPÈCES. 
1: MaïLuOT QUADRI-DENTÉ ANTIQUE. Pupa 4 dens anti- 


qua. Nob. 
P1..4. fig. 15. 


P: testà sinistrorsé , conico-cylindricé, crassiusculd; 


aperturd 4-dentatü ; spirä obtusä prælongé , labro mar- 
gine , reflexo. 
Pupa 4-dens ? Drap. n.e 18. p. 67. pl. 4. fig. 3.— 
Lam.6.(2) n°17. p..109.— Grat. Tabl. 53. p. 97. 
io Bubraiis: 4-dens. Brug. Dict. ne.g1. : 
Helix quadridens. Mull. n.° 306.— Lister, res 
t: 40. f.. 38.— Chemn. Conch. 9. t. 112. f. 965. 
Turbo quadridens. Gmel. Dillw. 
Helix (Cochlogena) quadridens. Féruss. . Tabl. 
n.° 454. 

Cette coquille est plus grande que celle de l'espèce vivan- 
te, mais elle est en tout pareille par ses autres caractères. 
La bouche est sénestre , demi-ovale et munie de quatre 
dents peu enfoncées. ER spire a 7 à 8 tours arrondis, ceux 
du sommet plus petits proportionnellement aux autres. 

Hauteur : 7 millim.— Diam. 3. 1/2. 

Loc. Dax. Fossile des faluns jaunes de Mandillot à Saint- 
Paul au milieu de la couche supérieure mélangée avec le 
tuf d’eau douce coquillier. RR. Au Mainot , à Casteterabe , 
dans le dépôt marin. 

2. Ms11uOT srRié. as striata: Nob. 
PI. 4. Gg: 16 


gs 


DO UT 22 VA ON EU RE TU, Pen SO CRUE NU ET PPS CE SUREe 


LL 


( 537 ) 

P. testé sinistrorsé , sub-cylindricä , longitudinaliter 

striaté ; aperturd semi-ovatà ; mn sens 
Pupa inversa. Grat Tabl, n° 54. p. 97. 

Cette espèce est un peu douteuse pour moi. Cp 
elle offre les principaux caractères des Pupa. Les tours de 
spire, au nombre de cinq, assez égalisés, sont légèrement 
arrondis et couverts de fines stries longitudinales, L'ouver- 
ture étant imparfaite , il n’a pas été me de juger sil 
existait des dents. 

Hauteur : 6 millim.— Diam, : 3 millim. 

Ce Pupa ressemble beaucoup au Pupa dolium , mais il 
a la bouche à gauche. 

Loc. Dax. Faluns sablonneux du Mainot à Casteterabe. Æ. 


Genre XVI.— CLAUSILIE, CLAUSILIA. Drap. 


Coquille fusiforme , à sommet grêle et mousse. Ouverture 
ovale ; péristome continu , réfléchi.en dehors; une lame élas- 
tique , souvent dentée ou plissée , adhérente à la columelle, 


Annotalions. 


. 
Ce genre de coquilles terrestres renferme un grand nom- 
bre d'espèces vivantes. Lamarck n’en a connu que 12, la 
plupart de l’Archipel américain, et les autres de la France 
idionale. Depuis ce naturaliste , la quantité de Clausilies 
s'est beaucoup accrû ; mais les recherches des Conchyliolo- 
gues n'en avaient découvert encore aucune espèce à l'état 
fossile, Le premier, j'en ai trouvé une de très grande taille 
dans nos terrains marins supérieurs. 
4. CLAUSILIE TRÈS-GRANDE. C. maæima. Nob. 
PI. 4. fig. 17. 

C. test sinistrorsä, maximä , fusiformi, ventricosé 
Jragili, longitudinaliter obliquè substriaté ; aperturé 
oblongé ad basim acuta ; labro columellari triplicato. 

Grat, Tabl. n.° 55. p. 97. 


(118 ) 

Cette grande et belle Clausilie fossile n'a point d'ana- 
logue vivant, La coquille est fusiforme , ventrue , mince, 
fragile , marquée de quelques fines stries longitudinales. 
L'ouverture est ovale-oblongue ; rétrécie et anguleuse supé- 


2 L4 


rienrement: Il sur la columelle, 


les. deux inférieurs plus cetis Micuts et contournés en 
spirale, Le supérieur. est grand et horizontal. La coquille 
n'étant pas dans son intégrité parfaite ; il est impossible de 
connaître sa longueur et le nombre de tours de spire, mais 
d'après le diamètre ventral , qui est de près de 15 millimè- 
tres , il est à présumer .que la hauteur de la coquille était 
de 60 millim. 

Longueur de l'ouverture : 14 millim. 

Son diam. transv. : 8 millim. 

Loc. Dax. Les faluns libres jaunes de Mandillot , à Saint- 
Paul. À. Miss, 
Genre XVIL. — BULIME, BULIMUS. Lx. 

Coquille ovale, oblongue, ou turriculée. Ouverture 
ovoïde ou semi-lunaire, à bords désunis supérieurement. 
Columelle , droite, lisse | ayant une légère inflexion vers son 
milieu. 

Annotations. 

Genre terrestre très -nombreux en espèces vivantes. 
Lamarck en a décrit 34, et M. De Férussac en compte plus 
de 80. Selon M. Defrance il y en aurait 37 espèces fossiles, 
dont une espèce analogue à Grignon, une de cette même 
localité identique avec une du Plaisantin, cas fort intéres- 
sant. Cependant, comme l'existence des Bulimes fossiles est 
rare et même contestée, il est à présumer que , parmi ces 
espèces, on aura confondu , tantôt des Paludines, tantôt des 
Rissoaires, tantôt des Mélanies, ou d’autres petites coquil- 
es marines , qui avaient quelque analogie avec les Bulimes: 


(1191) 

Salon M. Deshayes il:yen a trois espèces bien caractéri- 
sées dans le bassin de Paris. ( B. sextonus. Lam. B. lœvi- 
gatus. Desh. B. conulus. Lam.). 

L'espèce désignée dans le bassin de la Gironde , sous L 
nom de Bulimus Terebellatus, dont l'identique se trouve 
à Dax , à Paris, en Italie, en Touraine , etc., n’appartenant 
nullement à ce Genre ;' doit être placée ailleurs. 

Mes recherches n’ont pu me faire découvrir, parmi nos 
terrains tertiaires, qu'une seule espèce bien établie de 
Bulime , (B. lubricus.) > et deux autres fort petites, un peu 
ins qui peut-être appartiennent au genre Paludine 
ou Littorine. Ces.trois espèces sont constamment mélangées 
dans les couches | HRATE RE de faluns, avec les pnquiles 
marines. 

Fe | À 34 ESPÈCES. 


+: Borne BRILLANT. Bulimus lubricus. Prug. 


PL. 4. £e 18. 
B. Testä ovato-oblongé , lævi, nitidissimt. 
Brug. Dict.:n.° 23. (vivant). — Lam. 6. (2)n.° 34. 
2: p.126. Drap. n° 4: p.95. ph 4 f: 24. 
Helix subcylindrica. Lin. Gm. n.° 118. p. 3652, + 
Helix lubrica. Mull. n.e 303. p. 104. 
Helix lubrica. Lin. Gm. n.° 142. p. 3661. 
Helix (cochlicopa) lubrica. De Férus. Tabl. n.° 374. 
Helix stagnorum. Pultency. (Non Basterot)}, 
Turbo glaber. Da Costa, 
Turbo muscorum. Pennant. 
Helix lubrica. Montagu. t. 22. f. 6. — Wood, nd. 
pl. 34. n.° 145. 
Hauteur : 5 mill,— Diam. : 2 mill. ‘4. 
“+ L'idéntique vivant, partout en Europe ; se LE: dans 
les lieux humides, ombragés, du voisinage des eaux, 


( 120 ) 
Loc. Fossile à Dax , dans les faluns jaunes mbtimeleis de 
St.-Paul. À. 


2. Burrue eLoBuLE. Bulimus globulus. Nob. 
& PI. 4 fig. 19, 20. 

B. Testé parvuli, ovatt, nitidè lævissimé aperturd 
oblongä, simplici ; columelld sebrangioad à P4r4 bre- 
viusculd, obtusd. 

Grat. Tabl. n.° 58. p. 99. 
Non Paludina globulus. Desh. 2. pl. 15. f. 21, 22. 

Cette petite coquille possède tous les caractères assignés 
aux Bulimes; mais comme elle est si petite , et qu’elle ne se 
rencontre que dans les terrains marins , il serait possible 
qu'elle appartint au genre Paludine où Litorine. Dans le 
doute, je la maintiens parmi les Bulimes. I\ ne faut pour- 
tant pas la confondre avec la Paludine globule de M. Des- 
hayes. Notre coquille est oblongue, lisse, brillante. L’ouver- 
ture ovale ayant le bord droit tranchant , et le bord colu- 
is vd marginé, — 2 Tours :/, de spire. 

: Hauteur : 3 millim,— Diamètre : 2 millim. 

‘Loc. Dax. Faluns j jaunes sablonneux du Mainot à St.- 
Paul. €. 


3. BULIME TURRICULÉ. Pulimus turritus. Nob. 
PL. 4. fig. 21, 22, 
- B, Test& parvult , acicult; turritä ; nilidè lævigaté ; 
anfractibus quinis |; convexiusculis ; apertur&  ovalo- 
oblongä; labro acuto. 
- Affinis Palüdinæ subulatæ. Desh. 2. pl. 15: f. 19, 
no, 53 nf. 
Coquille trs petiti mince, fragile , luisante, eplinisihoé: 
turriculée, composée de cinq tours, de spire me. 
arrondis. L'ouverture est oblongue, : 


Fr 

Cette espèce , au sai aspect , a de frélisgie avec la 
Paludine subulée de M. Deshayes : elle en diffère en ce 
que le péristome n’est point continu, ce qui démontre que 
ce n’est pas une Paludine. 

Longueur : 4 millim.— Diamètre : 1 millim. 

Loc. Dax. Faluns jaunes du Mainot. À, Parmi les 
coquilles marines. 


Genre XVIII. — AGATHINE, ACHATINA. Lam. 


Coquille ovale ou oblongue, en général subturriculée. 
Ouverture entière, plus longue que large, à bord droit 
tranchant, jamais réliéehi; nennale lisse, capes et tron- 
quée à sa base. 

j Annotations. 

Les Agathines sont des Mollusques sub-terrestres, qui 
vivent au voisinage des eaux, dans les lieux frais et humi- 
des, sans être réellement aquatiques, Le nombre d'espèces 
vivantes est fort considérable. Lamarck en a signalé 17 
exotiques , provenant des climats chauds, et deux espèces 
très-petites, qu’on trouve en Europe. (4. Jfolliculus et 4. 
acicula ). | 

Les espèces fossiles sont au contraire excessivement 
rares. M. Defrance en mentionne une trouvée dans un 
dépôt marin ; et M. Desbayes en a décrit une autre espèce 
fossile provenant du bassin tertiaire de la Seine, FRteiee 
pellucida ). 

“Nos faluns en renferment deux espèces bien cardctéri- 
sées , qui ont leurs analogues vivants. L'une d'elles se 
trouve partout en France; l’autre existe dans les ‘climats 
chauds. Il est à remarquér que ces deux des que soit 
mêlées parmi les espèces marines. 


(; 124 
“ 
ESPECES. 


1. AGATHINE AIGUILLETTE. /chatina acicula, Lam. 
PI. 4. fig. 23, 24. 

A. Testä turrito-aciculaté , nitidè lœvissimé ; colu- 
mell& basi truncatä; ultimo anfractu sas sub - 
æquante. 

Lam. 6, (2) n.° 19. p. 133. (viv.). — Grat: "Œabl. 
n.° 61. p. 100 (fossil.). 

Bulimus acicula. Brug. n.° 22. 

Bulimus acicula. Drap. n.° 5. pl. 4. f.25, 26. 

Buccinum acicula. Mall. n. ° 340. 

Buccinum acicula. Wood. pl. 24. f. 155. 

Buccinum terrestre. Montagu. 

Buccinum longiusculum. Adans, Micr. 

Helix octona. Gmel. n.° 120. 

-Helix (cochlicopa) acicula. Féruss. n.° 371. 

L’'aiguillette. Geoffroi. — Gualt. tabl, 6. f. BB. - 

Identique de l'espèce vivante. 

Loc. Dax. Fossile des faluns jaunes sablonneux de 
St -Paul. R. 

2. AGATHINE BUCCINÉE. Pro buccinula. Nob. 
PI. 4. fig. 25, 26. 

A: Testé oblongo-elongatä, lævi, aperturd ovato- 

élongata; ; ultimo anfractu spird heure: ‘apice aculo. 
Grat. Tabl. n.° 62. p. 100. 
Helix(Achatina) Lubricoïides. Feruss. ne 372. 

Cette petite Agathine paraît être, selon M, De Férussaé à 

l'analogue de l'espèce vivante , qu'il a désignée sous le nom 
d'Helir Lubricoïdes. Elle est oblongue, allongée, très- 
lisse , brillante. Le grand tour de spire est plus grand que 
tout le reste de la tre Ouyerture, red — 
4 Tours de spire. 


(123) 
Hauteur : 5 millim.— Diamètre : 1 2}. 
Loc. Dax. Faluns jaunes de Mandillot, parmi les coquil- 
les marines. À. 


Ce “XIX. _— "AMBRETTE, SUCCINEA. Drar. 


Coquille mince, translucide, ovale-oblongue à spire coni- 
que, aigüe. Ouverture ample , ovale , oblique, plus longue 
que large; le bord droit tranchant non réfléchi s’unissant 
inférieurement à une eolumelle lisse , amincie, tranchante. 
Point d’opercule. 

: Annotations. 


Les Ambrettes sont des Mollusques d'eau douce et cepen- 
dant ces animaux ont une tendance à vivre hors de l’eau. 
On n'en connaît que 3 espèces vivantes ‘dont l’une de 
l'Amérique et les deux autres d'Europe, Il n'en existait 
pas encore à l’état fossile. Nos terrains tertiaires mixtes m'en 
ont fourni une espèce, dont l’analogue est vivant dans le 
pays. Ce fait offre de l'intérêt. 


ESPÈCES. 


1. AuBRETTE AMPHIBIE. Succinea amphibia. Dra 
PL 4. fig: 3r. 
A+ Test ovato-oblongé, tenuissimé ; spiré brevi ; aper- 
turä infernè dilatatà , subverticali. 
Succinea amphibia. Drap. Moll. pl. 3. f. 22 (viv.) 
Lam. An. s. vert. 6 (2) p. 135. n.° 2. 
Helix succinea. Mall. Verm. 97. n.° 296. 
Helix putris. Lin., Gmel. p. 3659. n.° 135. 
Helix limosa. Dillw. 
Helix (cochlohydra) putris. var. x de Féruss. Tabl. 
n.° 9 et Hist. des Moll. pl. XL. f. 13. 
Bulimus succineus. Brug. Dict. n.° 1 18. 


(124) 

Limnea succinea. Flemming. 

Tapada succinea. Studer. 

L'Amphibie ou l’Ambrée. Gcoff. n.° 22. — List. 
Conch. t. 123. f. 23. a.— Gualt. t. 5. f. H.— 
D'Arg. pl. 28. f. 23.— Wood, pl. 35. f. 17 
. Montag. tab. 16. f. 4.— Donov. t. 168. Fr 1. — 
Chemn. Conch. 9. tab. 135. f. 1248.— De PE 
Malac. pl. 38. f. 4. (optma). 

Cette HE my fossile est l'identique parfait de l'espèce 
vivante , qu'on trouve partout en France. Je crois que c'est 
la première fois que ce genre a été trouvé à l'état fossile. 

Loc. Dax. Faluns jaunes mixtes du dépôt de Mandillot, 
Saint-Paul, parmi les Mélanopsides , les Lymnées , etc: R. 


FAMILLE DES LYMNÉENS. Law. 
Limnacés Blainv. Limnosrrez, Féruss! 


Coquilles spirivalves , lisses. : bord droit de l'ouverture 
aigu , non réfléchi. 


Mollusques fluviatiles et lacustres inoperculés. 
Genre XX.— PLANORBE, PLANORBIS. Bruc. 


Coquille , mince discoïde ou enroulée à spire applatie ou 
surbaissée et dont les tours sont apparents en-dessus et en- 
dessous. Ouverture transverse arrondie où lunulée à bord 
tranchant, Opercule nul. 


Annotations. 


Les Planorbes sont des coquilles d’eau douce à spire hori- 
zontale. Le nombre d'espèces vivantes s'élève à 20 ou davan- 
tage ; et celui à l’état fossile, à 18 (Defrance). 

M. Brongniart en admet quatre analogues. 

C'est surtout dans le calcaire lacustre que l'on a découvert 


(125) 
le plus de Planorbes fossiles. Les recherches de MM. de 
Férussac , Brongniart et Brard, ont appris qu'ils se rencon- 
trent essentiellement dans les terrains , soit inférieurs , soit 
supérieurs au gypse , soit marneux , soit siliceux , et rare- 
ment dans les terrains marins. 

Le bassin parisien , selon M. Deshayes, en contient 11 à 
12 espèces. Celui de Dax ne m'en a offert qu'une, dont 
l'analogue se retrouve à Paris. Elle est mélangée dans les 
faluns , avec les coquilles marines. 


ESPÈCES. 


1. PLanoRBE corner. P. cornu. Brongn. 
PI. 4. fig. 30. 

P. Testä discoidea , tenus, subplanä, DURS subtüs 
profundè umbilicati; anfractubus quaternis ; ultimo 
majore. 

Al. Brongn. Ann. Mus. t. XV. p. 371. pl. 22. f. 6.— 
De Féruss. Mém. Géol. p. 62. n.° 8.— Defrance, 
Dict. sc. nat. t. 41.— Grat. Tabl. n.° 86. Desh. 
2. p. 83. n.° 1. pl. IX. f. 5,6. 

Coquille assez grande, discoïde, eue mincé , pute . 
cornée ,. rougeâtre , très-lisse profondément -ombiliquée. 
Quatre tours de spire arrondis, Le dernier très-grand. 

Hauteur 4 à 5 millim. — Diam. transv. 10 millim. 

Cette espèce , l’analogue de celle du bassin parisien, se 
trouve à Dax dans le dépôt de tuf, marno-argileux rougeà- 
tre ; qui recouvre le falun coquillier marin. Elle y est mélan- 
gée avec de nombreuses Dé re dress des Véritines et 
autres coquilles fluviatiles. 

Loc. Dax. Mandillot, à Saint-Paul. Se trouve aux envi- 
rons de Paris dans le terrain d’eau douce supérieur , à Palai- 
seau, Saint-Prix, la Villette. ( Desk. ) 


( 126 } 
Genre XXI.— LYMNÉE, ZYMNEA. Lam. 


Coquille mince, fragile , oblongue, quelquefois turriculée 
à spire saillante, plus ou moins aigüe. Ouverture entière, 
plus haute que large , ovale, à bord droit tranchant , un 
pli oblique à la columelle , point d’opercule. 


Annotations. 


Ce genre, très-voisin du précédent , mais qui s'en distin- 


gue si parfaitement, ne renferme que des coquilles d’eau 
douce. 

M. Defrance mentionne, d'après Lamarck, 12 espèces 
de Lymnées vivantes, et en cite 10 fossiles, dont 2 analo- 
gues du Plaisantin, d’après Brocchi. Dans le bassin parisien, 
il en a été trouvé 15 par M. -Deshayes ; mais ce savant 


observe que les Lymnées s'y voient dans deux états fort diffé- 


rents ; les unes caractérisent les marnés , soit: supérieures, 
soit inférieures, au gypse dépendant de cette formation. 
Dans ce gissement, les coquilles ont conservé leurs tests , 
entiers ou brisés. Dans le second cas, le test a disparu , et il 
ne demeure de la coquille que son moulé ou son/moyau, 
et c’est dans la couche inférieure du silex lacustre supérieur 
que les Lymnées se montrent dans cét état. Se 
tom. 2. p.91). ni € F 

Les coquilles AS de ce-genre-ne sont és étrangè- 
res à nos faluns. On en trouve dansiles couches supérieures 
mélangées à d’autres coquillés: terrestres et fluviatiles ;'asso- 
ciées aux coquilles marines. J'y en ai: constaté-5: espèces} 
dont {rois ont leurs analogues vivants}: et déux-ont en même: 
temps leurs analogues fossiles dans le! bassin’ de Paris, 
malgré la différence de gissement, Ce -fait m'a paru inté- 
ressant. 


(127) 
ESPÈCES. 
* Testa ovalis , vel subglobosa. 
A. LYMNÉE STRIATELLE. Lymnæa striatella. Nob. 
PI. 4. fig. 32. ee 
L. Testä ovato-oblongé , subventricos® , transversint 
substriatä ; plicä columellari valdè' sn promi- 
nente ; striis subtilissimis. 
Grat: Tabl. n.0 87. p. 126. 
Differt à Lymnæd substriatä. Desh. ne érf, 5,6 
Coquille ovale-oblongue; mincé , fragile , couverte de 
stries transverses ent sa subies et rapprochées. 
Quelques stri 1 ént se font aper- 
cevoir aussi. Ooviilurs ovale ; une fénte: joel dits Fer 
de spire arrondis. Sommet acuminé. 


Hauteur : 14 à 15 millim.— Diamètre : 8 à 9 millim. 


Loc. Fossile à Dax; faluns marins du Maïnot à :Saint- 
Paul. À. 

2, Lyunée enriée. Lymnæa sos Desu. 

FE3, be. 33. 

L. Testé ovato-globosé, tenui, lœvigatä ; spird abbre- 
viatä ; ’aperturd magnä sub-obliquà ; phica colümiellari 
magn. 

Al. Brong. An. Mus. t. XV. pl. 22. f: 18.— Desh. 2. 
p: 98. n.° 14. pl. XL. f. 179,16. — De Féruss. 
Mém. géol. n.° 7. Sr _— sc. nat. t. 26. 
Grat. Tabl. n.0 88. 

Coquillé subglobuleuse, trèsventrue, lisse, a 5 Tours 
de spire, le dernier très-grand. L'ouverture ample , oblique 
à l'axe ; columelle courte ; Fi columellaire prolongé, je 
tordu... "1 ‘ 


Longueur : 7 à'8 millim,— Diamètre : 8 millim. 


(128) 

Analogue de l'espèce des environs de Paris ? Cependant 
elle diffère un peu : la spire de celle de Dax est beaucoup 
plus courte. 

Loc. Dax. Faluns jaunes du dépôt de Mainot à Saint- 
Paul. R.— St.-Prix, Montmorency , Sanois. ( Desh. ). 


3. Lymnée ovaze. L. ovata. Drap. 
1. 4. fig. 35. 

L. Testä ampullaced , ovatà ; corne , tenui ; leviter 
striatä À Ré magné, ovato-oblongä ; spirä brevi , 
aculé. 

eus ovatus.. Drap: n. 2. pl. 2. f. 30-31.— 
Schroet. Flusconch. t. 10 min. À. f. 6. 
Lyÿmn. auricularius. var. B. Drap. Tabl. Moll. 

Analogue parfait de l'espèce vivante. Est-ce une coquille 
véritablement fossile ? Je l'ai trouvée assez multipliée dans 
le dépôt marno-argileux superposé au falun coquillier marin, 
associée aux Néritines, aux Mélanopsides, Elle à conservé 
sa nature cornée avec sa transparence. 

Loc. Dax. Mandillot, à Saint-Paul. L'espèce vivante 
habite dans toutes les eaux douces, pures , tranquilles du 
pays. 

h. Lxmnée AuRICULAIRE. L. auricularia, Lam. 
PL 4. fig. 34. | 

L. Testà ampullaceé , ventricosd, ovatä, tenui, dia- 
phanä ; strüs longitudinalibus tenuissimis confertis ; 
spird brevissimd acuminaté . 

+ p- 161. n.° 7 ( vivante }. 
Lymneus auricularius. Drap. pl. 2. f. 28, 29. 
Helix auricularia. Lin. Gm. n.e 147. — Pennant, 
Brit. Zool. 4. t.. 86. f, 138.— De Born, Mus. t. 
16. £. 20.— Chemn. 9. t. 135. f. 1241, 1242. 
Bulimus auricularius. Brug. Dict. n° 14. 


( 129 
Buccinum auricula. Mull. ne ru 
-Helix auricularia.. Wood ; tab. 35. f. Bo List. 
int 123: f. 22. — Bonn! 3. f. 54.— Gualt. t. 5. 
f. Fi G.—:Donov. 2. t. 51. f. 1. — Montag. 
t.. 16. f:2. 

Analogue parfait de l'espèce vivante du pays: 

Habite le même terrain argilo-marneux qu'on trouve au- 
dessus du dépôt marin, Cette espèce ; ainsi que la précé- 
dente , aurait bien pu y être: entraînée accidentellement et 
postérieurement aux Mélanopsides, aux Néritines et autres 
espèces fluviatiles anciennes , dont tous les neue vivants 
n'existent pas. 

Loc. Dax. Dépôt fviatie armani ‘de 
Mandiilot , à ‘Saint-Paul. À: 


tidedl-abcuris 
Es Testa porte) ht 
. LYMNÉE DES MARAIS. Lymnea palutris Drap. 
PI. 4. fig. 36. 

L. testä ovato-oblongä , longitudinaliter ac tenuissimè 
striatä; strüs irregularibus remotiusculis cinctà ;  aper- 
turd ovaté ; plicä columellari rectà vix tortuosd ; jar 
conico-acuté: Hg pl À av NO e evsiten 

°° Lam. Ann. Mus. t. 4. p. Dos.) 12" \d; Mot « 
vert. 6: (2) p. 160. n.° 3 (ui) et tom. 9. p. 543. 
n.° 1 (fossilis).— Desh. 2. p. 95: pl:'ri. fig. 9, 
10. — Al. Brong. Ann, Mus. t: 15. pla: f. 15. 
— De Féruss. Mérm. géol. n.° 12. :— Délrance, re 3 
sc. nat. t. 26. P- 461. 

Lymneus palustris. Drap. Moil. P- Los n.° 
f. 4o, 41. 

Bulimus palustris: Brug. Dict.'n'o 12. 

ra pau ag ie! ni LU 131.— Mis 

5 e:46 &.rot 


* 


5 


30 }) 
Helix corvus. Gmel. n°208. 
Helix palustris. Wood. tab. 35. f. 168.— Donov. 5. 
t. us. fe 14— Penn. 4.t. 89. f. 2.— Chemn. 0. 
t. 135. f. 12394 s240.— (List. 1; 124. f. 24.— 
Gualt. t. 5. f. E.— Favan. pl. 612 € F.0. 
Cette espèce est l'identique dé la coquille vivante. Elle 
n'en diffère ‘en rien. Elle à 6 tours de spiré arrondis. 
Longueur 15 à 18 millim.— Diam. 7 à 8 millim. 

’est aussi l’analogue de l'espèce fossile du bassin parisien, 
qui a été trouvée à Pierrelaye , dans la couche inférieure 
du grès marin. 

Loc. Dax. Le dépôt argilo-marneux lacustre de Mandil- 
lot, à Saint-Paul. R. Paris. Midi de la France. L'espèce 


vivante habite les eaux stagnantes partout. 


6. Los FRAGILE. Lymnea ie gt Nob. 
h À. 7. 3 : 3 

L. testä oblongo-elongaté , tenuk., fraeili » Corne , 
lævissimä ; aperturd oblongd ;. plicä FRERES obli- 
qué ; spird acutd. 

Lymneus palustris. var. B. Drap. pl. 3. ou k- 644 
SE Lin. Gmel. p. 3658 (viv.). — Wood , 
gel: 167; S.Fluss. p.309, t..7. f. 8. — 
| Gualt, tab. 5.f EiiList. Synops: t, 8..f. 5. 
Varietab, B. Testé corne. Nob, fig. 38. 

Cette espèce est constamment plus petite que la Lymnée 
des marais avec laquelle elle a des rapports. Sa surface est 
très-lisse, brillante. — 5 à 6 tours de spire. 

Hauteur : 12 à 13 millim.— Diam. : 6 millim. 

Elle m'a paru être l’analogue de l'espèce vivante. 

Loc. Dax. Le même dépôt de Mandillot, à Saint-Paul. C. 


( Säu |) 
Genre XXIL.— PALUDINE, PALUDINA. Lan. 


Coquille épidermée , conoïde , à tours de spire arrondis, 
à sommet mamelonné ; l'ouverture ovale-arrondie , à bords 
réunis tranchants, anguleuse vers le haut. Un opercule 


{'% Æ 


corné à élémens concentriques. 
Annotations. 


Lamarck avait placé , comme on sait, les Paludines, qui 
sont des Mollusques Trachélipodes operculés, dans la fa- 
mille des Péristomiens , entre les genres Valvée et Ampul- 
laire ; mais comme ilest démontré d’après les observations 
de M. Beudant, que les Paludines vraies, ont les habitudes 
des Lymnées et voguent de la même manière qu’elles à la 
surface de l'eau, le pied tourné er haut, je n'ai point hésité 
de les ranger à côté de ce dernier genre, bien qu’il soit dé- 
pourvu d’opercule. Il ÿ à aussi plusieurs autres analogies 
d'organisation qui rapprochent les Lymnées et les Paludines. 
Les unes et les ts , ontle pied ovale , n’ont que deux 


tontarnnl! + +1 


yeux à leur base , et l'organe 
mâle est élit situé au-dessous du tentacule droit. 

Les Paludines n'habitent pas exclusivement les eaux 
douces ;. on en trouve aussi dans les eaux saumâtres ou 
salées, C'est pour cette raison qu'elles ont été distribuées en 
deux sections, savoir ; 1.9 espèces fluviatiles , 2.° espèces 
sub-marines. 

Cette différence d'habitation jointe à quelques autres légers 
caractères tirés de la coquille et de l’animal , ont engagé M. 
de Férussac à établir le sous-genre Lirronine , qu'il a ré- 
servé aux espèces des eaux saumâtres ét salées. 

Le nombre des vraies Paludines s’est beaucoup accrû 
depuis Lamarck , qui n’en avait Ée que F espèces, dont 
5 de France et 2 exotiques. 


( #3a:) 

Selon M. Deshayes, il en existerait 25 de vivantes et 
4x espèces à l'état fossile. Mes recherches m'en ont fait 
reconnaître en totalité 92 espèces , dont 64 vivantes, tant de 
l'Europe que de l'Asie, de l'Afrique et des Amériques méri- 
dionale et septentrionale ; et au lieu de 41 espèces fossiles 
indiquées par M. Deshayes , je n'ai pu en signaler que. 28 
à 30, dont 2 analogues vivans , 4 de la formation crétacée , 
10 de l'argile plastique (terrain lacustre ) du bassin de 
Paris, 5 espèces du calcaire d'eau douce du Cantal, 4 de 
l'Angleterre , 3 de l'Autriche. 

: Sept espèces seulement ont été constatées parmi nos faluns 
désagrégés, mélangées avec les coquilles marines. L'une 
d'elles a son identique vivant ( Paludina achatina ). Une 
seconde appartient peut-être au sous-genre Littorine et a son 
analogue vivant sur nos côtes. Des 5 qui suivent, 3 m'ont 
paru nouvelles, et les deux autres ont leurs analogues fos- 
siles , de même que les deux premières , dans le bassin ter- 
tiaire de Paris. 

ESPÈCES. 
1. Pazunixe AGATHE. Paludina achatina. Lam. 
PI..4. fig. 39. 
P. testi ovato-ventricosd ; fasciis tribus subfuscis in 
ultimo anfracti, in te duabus ; aperturd obovatd. 

“Lam. 6. (2). p. 194: 0.0 2.— Grat. Tabl. des coq, 
fossiles de Dax, in Bullet. Soc. Linn. de Bord. t. 
2. p. 137. N° 111, | 

Cyclosioma achatinum. Drap. Moll. p. 36. n.° 6. 
pl. 1. fig. 18. 

Helix fasciata. Lion. Gm. p. 3646. n.o 106. 

Nerita ligata. Mull. Verm. p. 181. n.° 368. 

Nerita fasciata. Mail. p. 182. n.o 369. 


(1333 ) 

Chiocciola maggiore. Ginnan. Op: post. 2. p. 49. 
pl. 1. f. 6.— Seba, Mus. 3. tab. 39. f. 33, 34.— 
Gualt. Test. t. 5. f. M. — Encycl. pl. 458 £. 1. 
a. b.-- De Blainv. Malac. pl. 34. f: 6. optima.— 
Wood, Catal. Test. pl. 34. f. 120. 

Cette Paludine ressemble beaucoup à la Paludine Vivi- 
pare , mais elle est plus petite , plus allongée et mieux fas- 
ciée. Elle est l'identique incontestable de l'espèce vivante ; 
par conséquent elle n’a pas besoin d'être décrite, car elle 
est trop connue. Je ferai remarquer néanmoins que l'espèce 
fossile est excessivement rare dans notre bassin , n’en ayant 
jamais rencontré qu'un seul individu parmi nos terrains ter- 
tiaires ; et que. Voaphcne anrapte.} de même que la Paludine 


vivipare ne se enviro ns de Das. Les seules 


écalités où j'aie cûbstaté eur Hrébncs c'est à Bayonne, à 
l'embouchure de l’Adour , et à Saubusse pour la Paludina 
achatina , d'où j'ai conclu quelle avait remonté le fleuve à 
l’aide de la marée. Celle-ci vit dans les marais salans de la 
Gironde , d’après l’observation de M. Ch. Des Moulins. 

Hauteur : 20 millim.— Diamètre : 13 millim. 

Loc. Dax. Dans le dépôt terreux lacustre de Mandillot, 
à Saint-Paul. RAR. Environs de Paris { Deshnyes ); Mont- 
pellier , dans le calcaire moëllon { Marcel de Serres ). 


2. Parunine cHÉrive. Paludina pusilla. Deshayes. 


P. testé parvulä ; turrité , subcylindracéd ; lævissimä; 
anfractibus senis , convexis valdè separatis ; mure 
subrotundé. 

Desh. 2. p. 134. n.° 15. * HE 3 » À TR 
Parisiensis ).— Ibid. Dict. Encycl. 3. p. 695. n° 
17.-— Basterot, p. 31. n.° 1 ( fossilis AE )- 

num — Gratel, loc, cit. p: 138. n°122: 

Palilina acuta, Ch, Des Moul. Catal. des Mollusa. 


(134 ) 

de la Gironde ; in Bullet. Soc. Linn. de Bord. 2. 
p. 67 ( vivante ). 

Cyclosioma acutum. Drap. n.° 15. 

Cyclostoma pusilla. Férussac , Mém. de Géologie, 
p. 64. n.° 8. 

Bulimus: pusillus. Alex. Brongn. Anval. du Mus. t. 
15, pl. 23, f. 3, 

Bulimus pusillus. Brard ; Mém. in Annal. du Mus. 
t.15: pl. 24, f..29 à 25. 

Cette petite Paludine est l’analogue de l'espèce vivante 
qui se trouve en abondance sur les côtes de France , parti- 
culièrement à la Rochelle, et dans les marais salans de l’em- 
bouchure de la Gironde. Elle est aussi l’analogue parfait de 
l'espèce fossile de Paris. IL ne faut pas la confondre avec la 
Paludina muriatica, de Lamarck , ( Turbo muriaticus , 
Beudant ), qu’on trouve vivante dans les eaux siumâtres ou 
des märais qui bordent les côtes de notre Océan et de la 
Méditerrannée , dans le midi de la France et de l'Italie ; mais 
celle-ci n’a point été découverte à l’état fossile, On re- 
connaît la Paludine chétive à sa forme subcylindrique , 
allongée ; turriculée , ayant 5 à 6 tours de pire ‘arrondis, 
parfaitement détachés par une suture. La surface est lisses, 
ouverture ronde ; à bords tanchans et continus. Une ap- 
parence d'ombi ie. Re 

Hauteur : à à 3 millim, — Diamétre : 1 à 1 1/3 millim. 

Loc. Dax. Les faluns blancs de Lesbarrits , à Gaas, A. 

Faluns bleus de Bordeaux ( Basterot ). Marnes des en- 
virons de Paris, de Saint-Ouen ( Desh. ). 


3. PazuDine naine. Paludina nana. Desh. 
PI, 4. fig. 42, 43. 
P. testä parvulé , ovato-conicé | elegantér semi-pli- 
catd ; plicis éxiguis longitudinalibus ; anfractibus con- 


(235) 

vexiusculis valdè separatis, suturd ER: shall 

turd ovatds 1 
bc nana. Desh; 2, p. 132: n.° 11: É sé sig 

“37718. 
Palin nanus. Lam. Annal. Mus. Tom: 8. Ai Got 
fig. 9.— Ibid. Anim. sans vert, 7..p. 536. n.° 10. 
( fossilis.) 

Paludina striata. Grat. Tabl. n° 113. dois 
Cette charmante petite Paludine que j'avais pris pour une 
espèce nouvelle , me paraît être , sans le moindre doute, 
l'analogue de la Paludina nana , de M. Deshaÿes | qu’on 
trouve ; comme chez nous , dans les couchés marines des 


RATE 


surface est “ornée jusqu'au bord de la ba, de plis verticaux 
parfaitement réguliers , qui ressemblent à de petites. côtes 
assez rapprochées. Cinq tours de spire convexes, séparés par 
une suture profonde. L'ouverture est exactement ir à 
bords tranéhans et continus. 

Hauteur : 3 millim.22 Diamètre : # millim.  ; 

Loc. Dax. Abondante dans les matnes bleues argileuses 
de Gaas , et de Cazordité , mêlées avec les ke erel , 4 
Troqués , les Dauphinules et le és Aimpullairés. 

Environs de de Paris, Grignon, Parnés (ZLamarck, De 


haÿes ). 
h. PALUDINE GLOBULE. Paludina LS Desh. 
| Pguige pipes auerasnne eronsat 9 
OP. test4 ovato-globülosé; se a sis ré an- 
fractibus convexis, sutur& sub aber 


| sde dé | jé LV ca 


turd ovato-obliquatà (Desh. ). 
Paludina globulus. Desh. n.o 10. pl. 15. La. AE LD 
. Cette Paludine n’est point rare dans nos faluns bleus. Elle 
a de grands rapports avec.la précédente pour la taille.et la 


(136 ) 
forme , mais sa surface est parfaitement lisse. Du reste, elle 
est absolument pareille à l'espèce de Paris et se reconnaît 
facilement. à l’obliquité de son ouverture (1 }. Cinq tours de 
spire arrondis bien libres et séparés par une suture assez pro- 
fonde. Le sommet est pointu. 

Hauteur : 3 millim.— Diamètre : 2 ETS DR 

Loc. Dax. Faluns bleus argileux de Gaas et de Cazor- 
dite. C. 

Le calcaire grossier près de Houdan à Paris ( Deshayes ). 
5. <r raccourcre.. Paludina abbreviata. Nob. 

PL 4 fig. 44, 45. 

P. test parvulissimd , conico-elongatä , turritä , basi 
transversim strialà ; A dns CONVEXIS , sat. cul ; 
T's ovali. 

| Rissoà abbreviata. Grat. Tabl. ns 107. 


Pré pete coquille turriétilée > que j'avais pris à à tort, 
pour un Æissoa, dans mon Tableau méthodique des Co- 
quilles fossiles de Dax. La surface est très-lisse ; 4 à 5 tours 
de spire arrondis. On observe quelques stries transverses à 
la base, Le sommet est obtus ; l'ouverture ovale ,: arrondie. 

Hauteur : 2 millim,— Diamètre : 1 millim, 

Loc. Dax. Faluns jaunes du Mainot, de Mandillot, à 
ME > pe 


6. ue STRIATELLE. Pape: boit Nob. 


P. testé turrité , elongaté., transversim substriaté ; 
séniis obscuris, regularibus; cn qunis convexis; 
aperturd ovatd. 


{ rŸ # B. J'observe que l'ouverture n’a point 7. Adi: 
assezobliquement dans la figure 4o et 41: 


( 137 ) 
Non Paludina striatula. Desh. 

Cette Paludine , qui a quelques rapports avec la Palu- 
dine striatule de Soissons, décrite par M. Deshayes, n’est 
nullement son analogue. Elle est beaucoup moins grande ; 
n'a que 5 tours de spire au lieu de 8 ; ses tours sont parfaite- 
ment arrondis au lieu d'être applatis. Cependant elle est 
comme cette espèce , allongée , turriculée et transversale- 
ment striée. Les stries sont régulières , mais obscures et peu 
profondes. L'ouverture est petite, ovale , arrondie. 

Hauteur : 2 millim.— Diamètre : 1 millim. 

Loc. Dax. Faluns du Mainot , à Saint-Paul. À. 


4 PaLuDIRE TRÈS-MENUE. nee minutissima. Nob. 

PL 4-fg..46, 49. vibro"! | 

"P.testé minimé, PA gisit ; ovato-turritä apice obtusd; 
anfractibus leviter convexis ; apérturä subrotundä. 


ti 


An Paludina atomus ? Desh. n° 7. pl. 16. fig. 1, 2 
Cette coquille a de la ressemblance avec la Paludine 
atome de M. Deshayes, mais elle n’est point son véritable 
analogue. Ses mg vd sont de ‘beaucoup plus petites. 
La pts Fi la forme forme ovale, turriculée ; les tours de 


tes JŒLUIGLR Of 


24 u nombre de cinq. Ouverture presque 
su” à FAT I et Conte 
Hauteur : 2 millim.— Diamètre : 1 millim. 


Loc. Dax. Faluns de Saint-Paul. C. 


Genre XXIII. — MÉLANOPSIDE, MELANOPSIS. 
G Law. Es 
Coquille turriculée , conico-cylindrique ou-fusiforme , à 
sommet aigu quelquefois tronqué. Ouverture entière, avale, 
obiongue. Columelle calleuse ; tronquée à sa base , séparée 
A tEr a } ta : 12 “à Pet 4 # EU SV | 


LA LS La ’ LA 


(138) 
Annotations. 


Si j'ai retiré les Mélanopsides de la familie des Mélaniens, 
c'est parce que ces Trachélipodes ont des rapports assez 
intimes avec les Lymnées et peut-être plus encore avec les 
” Paludines. Lamarck lui-même, avait tellement senti ce rap- 
prochement , que malgré qu'il les eut rangées dans la famille 
des Mélaniens , leur place se trouvait être néanmoins pres+ 
que immédiatement après les Lymnées , l'animal étant réelle- 
ment comme les Lymnées, un Trachélipode fluviatile à 
deux tentacules : mais comme le genre dont il s'agit , avoi- 
sine beauçoup aussi celui des Mélanies, puisque l'up et 
l'autre ont une coquille munie d’un opercule , j'ai cru ne 
point rompre l'ordre naturel, en le ‘plaçant à la suite des 
Paludines et à côté des Mélanies comme servant de transi- 
tion entre les Lymnéens et les Mélaniens. Les Mélanopsides 
sont des Mollusques qui vivent exclusivement dans les eaux 
douces , soit dans les canaux , soit dans les rivières ou à 
l'embouchure des fleuves. Une espèce seulement vit dans 
l’eau thermale. Ce genre, est remarquable par la troncature 
de la columelle,, fait unique parmi les coquilles fluyiatiles. 

Lamarck n’a décrit que deux espèces de Mélanopsides 
vivantes. MM. de Férussac , Hays de Philadelphie , Jan de 
Parme et d’autres séries en ont beaucoup augmenté 
le sep de sorte qu'aujourd'hui , ce nombre peut être 
ce à 30 base vivantes dont 10 de ee septen- 


Le pi + M. Dsbe que 10 espèces 
fossiles dont 3 identiques et 2 analogues vivans, d’après 
M. de Férussac ; mais il résulte des nouvelles découvertes 
qu'on en compte en ce moment 23 espèces bien caracté- 
risées , parmi lesquelles 6 espèces , ont été signalées par M. 
Deshayes, dans le terrain lacustre du bassin de Paris ; 3 qui 


(499 : 

proviennent, de l'argile de Londres (Sowerby), 3 autres 
des marnes bleues du midi de la France (Marcel de Serres), 
1.espèce.du groupe carbonifère d'Angleterre qu'on rencontre 
aussi! dans la Grawacke de Plimouth (Labèche) et de Bans- 
berg ( Hœningh. }; 2 du caleaire grossier de la Moravie 
( Boué ), 1 de Ronca ( Brongn, }, 4 autre. d’un calcaire 
compacte d'Athènes ( Férussac }, ete., ete. 

Mes recherches dans le bassin, géologique de l’Adour 
m'en ont fait découvrir 6,espèces., soit dans uue sorte de 
tuf. lacustre, mélangé au calcaire, marin désagrégé ; soit 
dans les couches de ce dernier terrain. 3 espèces ont leurs 
analogues. qu'on trouve. vivantes dans. lee eaux Las, de 
Séville, en A PRSEPAE iso aslli ob L'up-feute som67y 

ap lac EM sie Haamimobiré 110% 4 
1. TEE DE Dax. Melanopsis Aquensis. Nob. 
PI. 4 fig. 45, 49. | 

M.testà majore ovato-oblongd ; columellé valdè: cal- 
losä ; basi intortä ; labro acuto ,'suprà depresso , canali 
versès spiram decurrenie ; anfractibus supernè margi- 
natis sutur& profundi rer # ‘spiri sæpiùs ad verti- 
cem truncatd... +: É sSrauottos ls womenot #i sinol 
ess LeMelanopsis Dufourii. (Pan. fossilis maxima). Fé- 

russac , Hist, des Mollusq. XV Livraison , ( Méla- 
nopsides fossiles 3. pl. 1. fig. 16 (opüma ).— 
Ibid. Monogr. des Mélancpsides, Mém. de la Soc. 
d'Hist. nat. de Paris, t. 4. :p 153. pl: 7- f. 16 

Melanopsis 'Dufourü. Nar. «. fossilis major: De 
Basterot, p.36. n.°1. pli: Ê. 8: Grat. Tabl. 
méthod. des coq. foss. de Dax ; p. 135. n.° 108. 

Melanopsis Gratelupii. Hœninghaus , in Catal. Tést 
fossil. è terrancis calcareis. 

Varietas B. spird acutd. Nob. SesiCl 


(140) 

Cette grande et superbe Mélanopside a été parfaitement 
figurée et désignée par MM. de Férussac et de Basterot sous 
le nom de Melanopsis Dufourii, varietas maxima. 
J'ai cru devoir la considérer comme une espèce particulière, 
parce qu'elle diffère essentiellement de la Mélanopside 
vivante qui porte le nom de Dufour. 

Celle que je décris ici est propre au bassin de Dax , puis- 
qu'elle n'a été trouvée que dans cette localité. Elle est éga- 
lement caractéristique du terrain lacustre mixte de Man- 
dillot , à Saint-Paul ; car elle y prédomine sur les autres 
fossiles et qu'elle s'y trouve mélangée à plusieurs autres 
espèces du même genre , à beaucoup de Néritines, à des 
Cyrènes ainsi qu’à des coquilles marines. 

On voit évidemment que cette Mélanopside , ainsi que les 
autres , ont vécu dans ces mêmes parages , mais qu'il s'est 
opéré par la suite des rémaniements de terrain , de sorte que 
le dépôt marin coquillier s’est associé à la vase fuviatile. 

La forme de la coquille dont il s’agit est ovale-oblongue , 
presque. lisse ; luisante. On remarque néanmoins à sa sur- 
face quelques fines stries rs L'ouverture est 
ovale, petite. La columelle arquée , éminemment calleuse 
sur toute la longueur et contournée à la base. Le bord droit 
est tranchant, très-déprimé vers le haut : il se continue jus- 
qu’à la moitié du grand tour de spire , en formant un léger 
canal ; qui $’unit à la suture. Celle-ci est profonde. Elle 
offre en outre une sorte de düplicature qui’ règne tout au- 
tour de la spire , dont le bord est sensiblement marginé. 
Le sommet de la spire est constamment tronqué dans les 
individus adultes. 5 tours de spire. La coquille.est ordinai- 
rement colorée en jaune ochracé , à raison du terrain mar- 
tial, mélangé avec le falun , dans lequel elle se trouve, 

Hauteur des grands individus : 35 à 38 millim. 

Diamètre transversal : 15 à 18 millim, 


(141 ) 

La variété b..est moins grande, plus lisse ; la spire est 
plus longue , le sommet aigu. 6 à 8 tours. Éette variété me 
paraît résulter du jeune âge de l’espèce primitive. 

Loc. Dax. Mandillot, à Saint-Paul. CC. 

Je ne connais point d’analogue vivant de cette espèce , ni 
d’analogue fossile dans aucun bassin. 

2. Méranorsine Gr88euse. Melanopsis gibbosula. Nob. 
PI. 4. fig. 50. 

M: testä ovato-elongatä , gibbosulé , longitudinaliter 
striaté ; aperturd oblongo-elongatt.; labro tenui ,\acu- 
üssimo ; anfractibus supernè depressis ad, marginem 
acutis , suturd subplanulaté separatis.... 

Melanopsis mn Grat. Tabl. mure minor. 
. Melanopsis.…....:.….. Féruss. ( Melanopsides Jfossi- 
les }.:plr.f, 13. 

Cette espèce à une telle ressemblance avec la figure que 
je cite des Mélanopsides fossiles de l’histoire. des Mollusques 
de M. de Férussac , qu'elle me paraît être son analogne. 
Mais cette Bapre n'étant point désignée sous aucun nom 
spécihques j'ai dû lui en donner un. APR premier pepe elle 
a aussi ipports avec la > que 
je viens de décrire; pe 
constamment de sr taille ; que le test est plus mince, 
plus fragile ; que la surface est couverte de gibbosités et 


qu'elle a aussi des stries longitudinales sinueuses, beaucoup 
plus: prononcées. La spire est plus allongée et composée 
de 7.à 8 tours ; un peu déprimés et séparés par une suture 
moins profonde, mais légèrement applatie et offrant, comme 
la Melanopsis aquensis, le même caractère de duplicature. 

Hauteur : 15 millim.— Diamètre , 12 millim, 1. 

Loc. Dax. Falun some, FRA et de mr 
Saint-Paul. À 

Cette espèce est sans need vivant. 


(142) 
3. Méranorsine DE Durour. Melanopsis. Dsfours- 
Féruss. 
PL. 4. fig. 51. 

M. test4. ovato -elongaté, subfusiformi, lœvigatà ; 
aperturä oblongä intùs splendente ; labro tenui acuto ; 
columellä callosä supernè mammillatä basi contorté; 
anfractibus subplanulatis ; aliquandà sub-canaliculatis. 


Melanopsis Dufouru. Var. a. parva subulata , lœvis. 


Melanopsis Dufour. De Férussac, pl. 2. fig. 5. 
{Melanopsides fossiles )— Tbid. Monograph. des 
Mélanopsides, in Mém. de la Soc. d'Hist. de Paris, 
tr. pl 8. fig. 5. 

Melanopsis Dufourit var. ce: Testà splendente lœvi- 
gatä ; spirä acutissimu. Grat. Tabl. cit n.° 108. 

Varietas B. ( subulata ) Nob. fig. 51. 

Anfractibus sub-canaliculatis. 

Varietas C. / subfusiformis. ) Nob. 

Anfractib. non canaliculatis, verd planulatis. pl. 
2. f. 5. (Férussac ). 

C’est ici la véritable Mélanopside dédiée à M} Dufour par 
M. de Férussac , et l’analogue certain de l'espèce qui vit en 
+ AE soit eyes a pe dep de és soit en Anda- 
lousie 


La FRET est pentaitisuee effilée , subfusiforme ou 
subulée. On voit déjà qu'elle diffère par Ja forme ! de à 
Melanopsis aquensis avec laquelle elle a été confondue ou 
considérée comme variété. La surface est presque lisse: Quel- 
ques stries déliées se dessinent quelquefois vers le sommet de 
Ja coquille. L'ouverture est beaucoup plus ample , à propor- 
tion, de l'espèce dente. L'échancrure qui est à la base 
est L "21e La spire est allongée et très-acuminée. 


(143) 
Les tours, dont elle se compose ‘au nombre de 7 à 8, sans 
apparence de suture dans la variété c ; mais ayant un Jéger 
canal tout autour de la variété ». Ce caractère rapprocherait 
cette variété de la Melanopsis aquensis. 

La variété c. est très-allongée ; elle a de l’analogie avec 
la Melanopsis buccinoidea , que je décrirai plus bas ; peut- 
être devrait-elle être rapportée à cette espèce. 

Hauteur : 18 à.20 millim. = Diamètre : 8 à ro millim. 

Loc. Dax, Mañdillot , à Saint-Paul. CC. 

L’analogue vivant PET dans les canaux de Séville, 


h. MÉLANOPSIDE OLIVULE. Melanopsis olivula. Nob. 


Ph 4 fige. a 6 js 

M. testé parvulé, olvefärtié) lævi sl aitidult ; aper- 
turä ;jovali; labro acuto; columellé arcuatt callosä ; 
suturis marginulatis ; spirä prælongo-acutà. 

Melanopsis buccinoidea. Var. olivula. Grat. Tabl. 
Go 109. p. 137. Féruss. pl 1. f 
Varietas B. / $triata ). Nob. fig. 55. 
Melanopsis buccinoïdea. bi A sub=ventricosa 
Grat. Tabl. 
Varietas C. ( re x nr minimü ; engularé 
Nob. 

On prendrait et cette petite roi pour une 
Olive, si on n'avait égard aux caractères dé là colutnellé. 
La hé de la Te ue ovale, oblongue ; sa surface est 
lisse , luisante: Spiré eflilée très-acuminée. On y remarque 
une ide légèrement iarginée q qui la ferait prendre pour 
une variété de la Melanopsis Dufourit, dans un jeane âge. 

6 tours de spire.— Hauteur +8 à 10 millim. 

oRiamètre.:,5 À.6, million: 

-Loc:;Dax. Vos-dbonduite dans le terrain mixte de Man- 
dillot, Je ne lui connais ue d ‘analogue vivant. 


(144) 
5. Méranorsine À côTes. Melanopsis. costata. Lan. 
PI. 4. fig. 53. 

M. test& ovato-oblongä , solidä , valdè costatà ; costis 
longitudinalibus crassis, sinuosis ; columellé fortiter 
callosä ; suturis marginatis , incrassatis, tuberculosis. 

Lam. Anim. sans vert. 6(2). p. 168. n.° 1 ( viv. ). — 
Férussac, Monogr. pl. 9: f. 14, 15. (fossil. )— 
Id. Mém: Géolog. p. 64. n.°.2 (wiv. ).— Id. Hist. 
des Moll. (Mélanopsides fossiles ). pl. 1. fig. 14. 
15.— Grat. Tabl. n.° 110. p. 137.— Defrance, 
Dict. sc. nat. t. 29. p. 479.— Desh. 03. p. 
120, n.o 4. pl. 19. f. 15et 16 (fossil. Parisiensis). 
Encyclop. pl. 458. fig. 7. 

Melania costata. Olivier, Voy. cit. t. 2. p. 294. pl 
31: fda 

La Mélanopside à: côtes est: remarquable par ses côtes 
longitudinales , épaisses, arrondies et terminées au sommet 
des tours de spire par des tubercules ronds. La spire est 
courte, étagée et composée de 5 à 6 tours. C'est l’analogue 
fossile de l'espèce vivante qu’on trouve dans la petite rivière 
de Guadaira à Séville , qui verse ses eaux dans le Guadal- 
quivir ; cette espèce vit aussi dans l’aqueduc de la même 
ville (de Férussac ), et dans le fleuve Oronte en Syrie , 
près Alep { Olivier )... 

Hauteur : 18 millim.— Diva: 8 lin: 

Loc. Dax. Les Faluns bleus de Saint-Geours , en Maren- 
sin , et ceux d’Abesse , à Saint-Paul. R. 

analogue fossile est dans le bassin de Paris, à Soissons, 
à Sestos et Abyssos { Férussac ). 


6, MéLanopsie BUCCINOÏDE.  Melanopsis buccinoidea. 


| Féruss. 
PI. 4: fig. 52, 53: 


M. testà ovato-conicé , acut4 » lœvigaté ; spiré trun- 


1 
cat ; columellä ic , callosä ; anfractibus sub- 
planulatis ; ultimo anfractu alüs longiore. 
Melanopsis buccinoidea. Féruss. Essai sur une nou- 
velle méthode conchyliolog. p. 70. 
. Mém. Géologiq. p. 64. n.° 1. 


ER 


Notice sur les coquilles des terrains d’eau douce, 
p- 10. Obs. 3.re et 2,me 


À 


: Monographie des Mélanopsides. p. 148. pl. 7. f.1 
à 10. et pl. 1 à 4. 


ss 


. Hist. des Moll. XV Livraison, pl. 1. / Mélanopsides 
fossiles ). fig. 1 à 10 et XXI Livrais. pl. 2. fig. 1 
à 4.— De Blainville, Malacol. Atlas, pl XVL f. 5 
{optima ). — Deshayes , Coq. fossil. de Paris, 2 
p. 120. n.° 2. pl. 14. fig. 24 à 27 (fossil. pari- 
siensis ). — Grateloup, Tabl. méthod. cité, n.° 
109. p. 135.— Guérin, Iconograph. du règne 
anim. pl. 13. fig. 13.— Dict. pittoresq. d’hist. nat. 
Atlas,t. V. p. 129. pl. 342. f. 3. 
Melanopsis lœvigata. Lam. Anim. sans vert. 6 (2) 
p- 168. n.° 2 (ui. ). ‘ 
Id. Encyclop. méthod. pl. 458. f. 8. 
Melanopsis Dufour ? Féruss. XXI Livrais. pl. 2. fig. 
5 ( fossil. aquensis }. 
Melanopsis den Sowerb. Miner. Conch. tab. 
29%. f, 1.2 9 
Bulimus prærorsus. Brug. Dict. Encycl. 2. p. 361. 
n.° 105 ( viv. }. 
Buccinum prærorsum. Linn. Gmel. n.° 83. p. 3489. 
{ viv. ).— Chemn. 9. tab. 120. fig. 1035, 1036. 
Bulimus antidiluvianus. Poiret , Prodr. des coq. terr. 
et fluv. p. 37. n.° 5 (fossil. ) 


| € 146) 
Id. Lam. Annual. du Mus. t. 4. p. 295 et Anim. sans 
vert. 7. p. 538. no 15 (fossil.). 
Melania buccinoidea. Olivier, Voy. au Levant , t. 1. 
p. 297. pl. 17. f. 8. (wiv.) 
Melania suessonensis. Brard , 4.me Mém. in Journ. de 
. physiq. 1812, fig. 9. (fossil. ). 
Varietas, 4. (major ). Testé oblongo-elongatä. Nob. 
pl. 4. fig. 52, 53. 

Melanopsis buccinoidea. Var. g. Antiqua , adulta. 
Féruss. pl. 2. fig. 3. et Synonim. ut suprà. 
Varietas , B. ( minor ). Nob. Test4 conico-elongatä 

spird acuté. 
Melanopsis buccinoidea. Var. a. Desh. pl. XV. fig. 
3,4 
Id. Var. a. fossilis. Féruss. pl. 1. fig. 8. 
Varietas, C. ( fusiformis ). Nob. Testä subfusiformi , 
Jfragili. 
Melanopsis buccinoidea. Var. g. Antigua, Féruss. 
pl. 1. f. 3 et pl. 2. fig. 1, 5. 
Varietas, D. (ovalis). Nob. Testi ovato oblongä , cras- 
siusculä ; spirä breviore. 
Melanopsis buccinoidea. Var. a. Féruss. pl. 1. f. 1. 
La Mélanopside buccinoïde se présente sous une foule 
de variations infinies, voilà pourquoi elle a été désignée par 
les auteurs sous des dénominations différentes. Mais il faut 
bien ramener à cette espèce, qui vit en Andalousie, en 
Grèce , en Perse , etc. , l'espèce fossilé de nos terrains et dont 
l'analogue se trouve à la fois à Soissons | à Paris , dans le 
Midi et en Angleterre. Cest évidemment le Buccinum præ- 
rorsum de Linné et le Bulime antédiluvien de Poiret, que 
Bruguière avait rangé aussi parmi les Bulimes. 


(147) 

Cette coquille a de grands rapports avec la variété de la 
Melanopsis Dufourü, très-bien figurée par M. de Férus- 
sac, dans la pl. 2: fig. 5. de la monographie des Mélanop- 
sides fossiles. On la reconnaît à sa forme ovale, ou oblon- 
gue allongée, quelquefois fusiforme. Sa surface est lisse ; le 
test est généralement mince, à bord droit tranchant, à 
columelle fortement calleuse. La spire est courte, presque 
tronquée. Les tours dont elle est formée sont planes, dénués 
de sutures dans la plupart des variétés. 

Hauteur : variable selon les variétés. Celle des plus grands 
individus, 20 à 24 millim. 

Diamètre : /d. de 8 à 10 millim. 

Loc. Dax. Fort abondante dans le terrain de Mandillot ; 
à Saint-Paul. 

L’analogue fossile , à Soissons, à Epernay, à Reims, à 
Gilocourt: dans le Midi de la France ; en Angleterre. 

L'analogue vivant est très-commun dans le Guadalquivir, 
l’aqueduc de Séville, etc. 


RÉSUMÉ 


(148) 

RÉSUMÉ nes RAPPORTS NUMÉRIQUES entre les especes 
fossiles des Mollusques terrestres et fluviatiles ( de la 
classe des Tracmézipones ) du bassin de l' Adour 
( décrites dans ce Mémoire ) et les espèces actuelle- 
ment vivantes. 


COLIMACÉS. 
1. Héuice. — 9 espèces ( 5 nouvelles } 4 analogues . 
vivans. 
2. HéuiciNE. — : 1 espèce, — sans analogue vivant. 
3. FÉRUSSINE.— 1 esp. (1 nouvelle) sans analogue vivant. 
4. CxcrosTomE.— 2 esp. (1 nouvelle) sans analogue vivant. 
5. Manzor. — 2 esp. (1 nouvelle) : subanalogue vivant. 
6. CLausiztEe. — 1 esp. ( nouvelle } sans analogue vivant. 
7. Buuime.  — 3 esp. ( 2 nouvelles ) 1 analogue vivant. 
8. AGaTmiNE. — 2 esp. ( 1 nouvelle ) 1 analogue vivant. 
9. AMBRETTE. — 1 esp. — Analogue vivant. 
LYMNEENS. 


10. PLANORBE. — 1 espèce, — sans analogue vivant. 

11. Lymnée, — 6 esp. ( 2 nouvelles 4 analogues vivans. 
12. PALUDINE. — 7 esp. { 3 nouvelles ) 2 analogues vivans. 
13. Mévanorsipes.— 6 esp. ( 2 nouv. ) 3 analogues vivans. 


Toraz : 13 genres, 42 espèces dont 19 nouvelles, et 17 
ayant leurs analogues vivans. 


(149 ) s 


EXPLICATION DE LA PLANCHE IVe: 


Figures. 


1. 


2e 


4. 


4. Héucx cuosuLeuse. Helir subglobosa. Nob. 
| Grandeur naturelle. 


Héuce pes sois. Helix nemoralis. Lin... 
Grandeur naturelle. 

Hécice pes sarpins. Âelix hortensis. Drap. 
Grandeur naturelle. 

Hévice spcevpwe. Helix splendida. Dr. 
Grandeur naturelle. 


5. Hérice Trocuoïve. Helix trochoides. Nob. 


Grandeur naturelle. 


6. Hérice variapze. Helix variabilis. Drap. 


7. 


l'ombilic. 


Grandeur naturelle. 
Hécice DÉéprmée. Helix depressa. Nob……. 
Grandeur naturelle , vue du côté de 


8. La mêine espèce, vue de profil. 


9.  Hécice runE. Helix ASROPS. Dobisssssées vos 
Grandeur naturelle. 


Hérice inreRmMÉDIAIRE, Helix intermedia. 


10, 


l’ombilic. 


Nob 


Grandeur naturelle, vue du côté de 


11. La même espèce, vue de profil. 


12. FÉRUSSINE ANOSTOME, Ferussina anostomeæ- 


Sformis. Nob.......….. 


Pages, N.os 
IN, £. 
ide, - 2. 


104, à. 
105, 4 
10, 5 
108, 8. 
107, 6. 
2 PF 
+ 9 


Es 0 


Figures, 


{150 }) 
Grandeur naturelle. vue du côté de 
l'ombulic. 
La même coquille, vue du côté du sommet 
de la spire. 

Id. vue de profil. 

MaïzLOT QUADRIDENTÉ ANTIQUE. Pupa qua- 
dridens , antiqua. Nob...…. 116, 
Grandeur naturelle. 

Maizcor strié. Pupa striata.. Nob...... vs 1104 

Grandeur naturelle, coquille fracturée. 

Crausire maAsgurE. Clausilia maxima. 

ui épées à if 
Grandeur naturelle. coq. fracturée. 

Buiime sriLanT. Bulimus lubricus. Brug. 119, 
Grandeur naturelle. 

Buuwe cuourr. Bulimus globulus. Nob. 120, 

Le même grossi. 

Buuwe rurmicuLé. Bulimus turritus.'Nob. 120. 

Le même grossi. 


AGATHINE AIGUILLETTE. Achatina acicula. 


La même grossie. 
AGATHINE BUCCGINÉE. Achatina buccinula. 
Nb scs.25 290, 
La même grossie. 
CycLosrome cancezLé. Cyclostoma cancel- 
lata. Nob..….. :14, 
Grandeur naturelle, 
CxcLosTome DE LÉMaAN. Cyclostome Lema ni. 
Basterot 11 4 . 
Grandeur naturelle, vue du côté de 
l'ouverture. 


Pages, N.os 


n 


© 


3 


SJ 
. 


(151 ) 
La même espèce, vue par derrière. 


. PLANORBE CoRNET. Planorbis Cornu. Al. 


Brong. ......…. LES 
Grandeur naturelle. 


 AmpR&TTE AMPHIBIE. Succinea amphibia. 


Drap 


4 
Grandeur naturelle. 


LYMNÉE STRIATELLE. Lymnea striatella. 


Nob. 

Grandeur naturelle. 

Lymnée ENrFLÉE. Lymnea inflata ? Brong.… 
Grandeur naturelle. 


Lymnée ORELLÉE. Lymnea auriculata. 


Drap 
P 


Grandeur naturelle. 
Lymxée ovare. Lymnea ovata. Drap 
Grandeur naturelle. 


es... 


Lymnée DES marais. Lymnea palustris. 


Lam. 


Grandeur naturelle. 
Lymnée rRAGILe. Lymnea fragilis. Nob… 
Grandeur naturelle, _. 


38. Wariété b. cornée. 


Grandeur naturelle. 


39. Pazunine AGaTRE. Paludina achatina. Lam. 


40. 


41. 


43. 


Grandeur naturelle, 
ParunnE GLoBuce. Paludina globulus. 
Desh 


Grandeur naturelle. 

La même , grossie. 

Pacupine naixe. Paludina nana. Desh … 
Grandeur naturelle. 

La même , grossie. 


125, 


120, 


1, 


127 


129, 


130, 


132, 


135, 


134, 


Qt 


(152 ) 


Nob 
Grandeur naturelle. 
La même , grossie. 
PacuDine TRÈS-MENUE. Paludina minutis- 


Grandeur naturelle. 
La même , grossie. 
MÉLANorsiDE DAQUOISE. Melanopsis aquen- 
sis. Nob 


Grandeur naturelle , vue du côté de 
l'ouverture. 


La même espèce, vue par derrière 
MÉLANOPSIDE GIBEUSE. Melanopsis gibbo- 


Grandeur natnrelle. 
Mézanorsine DE Durour. Melanopsis 
Dufourii, Féruss..… 

Grandeur naturelle. 


+ Méanorswe succnoïne, Melanopsis bucci- 


noïdea. Féruss..…… 
Grandeur naturelle. 
M is: vue par derrière. 
OPSIDE OLIVULE, Melanopsis olivula. 
ob 
Id... Variété b. striée. Nob. 
Id... Variété c. parvule. Nob. 


MÉLANOPSIDE À CÔTES. Mélanopsis costata. 
m. ÉRELLLEETIETTT ET 


Grandeur naturelle, 


GRATELOUr. 


. PaLuDINE RACCOURGIE. Paludina abbreviata. 


135, 


137. 


139, 


J.-L. LAPORTE, Editeur responsable. 


eo 


{ 


6 


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— 


at 


Libhe. par Nwvesusi . 


ACTES 


DE 


LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE BORDEAUX. 


N.° 50.— 15 Janvier 1838. 


GÉOLOGIE. 
——œ0— 
I. Notice Géologique sur le département de l'Aude 
(France ); par M. MARCEL DE SERRES. 
Les observations que l’on va lire ont été recueillies dans 
le courant de l'été de 1832, dans des excursions que nous 


avons faites avec MM. Fonds, Lamothe de Limoux et 
Rolland du Roquan, de Carcassonne. Elles ont eu pour but 


de déterminer la position géologique du calcaire qui com- 


pose les montagnes élevées des arrondissements de Limoux 
et de Quillan , ainsi que celles des macignos compactes 
connus généralement dans le Midi de la France, sous le 
nom de Grès de Carcassonne. Sous ce rapport, nos obser- 
vations seront , peut-être , utiles à la connaissance du bassin, 
parcouru par l'Aude; bassin qui a acquis une certaine 
célébrité géologique, depuis qu'un habile observateur , 
M. Tournal , l’a exploré avec autant de zèle que de succès. 

Ce qui nous a encouragé dans nos recherches, c’est que, 
plus que personne, nous sommes convaincus que les travaux 


(4) 

spéciaux qui n’embrassent qu’un petit espace , sont les plus 
importants pour la science , et les seuls, peut-être, qui ne 
soient pas à refaire. Les observations qui se rattachent à des 
espaces peu étendus sont , relativement aux travaux géné- 
raux, ce que sont les monographies, comparativement aux 
faunes ou aux flores; elles sont le type duquel celles-ci éma- 
nent. Pussions-nous, dans le cadre que nous nous sommes 
fait et qui n'est que le tracé de notre route, avoir évité ces 
erreurs, où tombent si souvent ceux qui, forcés de voir 
beaucoup; voient tout sous le faux jour d’un système, ou 
voient mal, parce qu'ils n'ont ni le temps ni la volonté 
de tout observer. 

Ainsi que nous venons de le dire, nous ne suivrons 
d'autre plan, dans ces observations , que celui qui nous est 
tracé par la route que nous avons suivie ; aussi décrirons- 
nous les lieux , que nous avons traversé, dans l'ordre où : 
se sont présentés ? à nous. 


4 


1. Roure DE MonTrELLIER À NARBONNE 
Par Mèze , Pézenas et Béziers. 


Le bassin de Montpellier, essentiellement tertiaire , appar- 
tient aux formations immergées ; quoiqu'au Nord et à l'Est 
de cette ville, les bassins de Monferrier et de Grabels, qui 
en sont trè tps: ne présentent plus que des forma- 
Bôhs tertiaires émergées. Ces deux bassins n'étaient donc 
plus sous les caux de l’ancienne mer, lorsque celle-ci recou- 
vrait encore le bassin de Montpellier ; et les contre-forts qui 


,» . - 
les séparent de ce dernier, le font aisément concevoir , ces 


contreforts ayant été soulevés antérieurement au dépôt des 
couches tertiaires émergées. Les terrains tertiaires immergés 
qui constituent le sol des environs de Montpellier, sont com- 
posés de sables marins, alternant parfois avec des marnes 


calcaires d’eau douce, après lesquelles paraissent des bancs 


ESS 


« 


(5) 

pierreux de calcaire marin; ceux-ci, souvent divisés en 
plusieurs masses distinctes, sont quelquefois séparés par 
des marnes calcaires marines ou d’eau douce. Des lits de 
cailloux roulés de calcaire d’eau douce, percés par des 
coquilles perforantes marines, accompagnent ces bancs 
pierreux que surmontent des marnes argileuses bleues , ana- 
logues à celles nommées en Italie , marnes sub-appennines. 
Au-dessous de ces marnes bleues d’origine marine , quoique 
souvent chargées d’une grande quantité de sable de rivière, 
l'on voit parfois des lits de gros cailloux roulés de roches 
secondaires et même primitives, telles que des Pegmatites 
et des Granites , ou, ce qui est plus commun, des macignos 
compactes ou des molasses solides superposés sur des calcai- 
res d’eau douce, au-dessous desquels on n’a pas encore 
pénétré, au moins d’une manière directe. Ces diverses cou- 
ches reposent probablement sur le terrain secondaire , quoi- 
qu'aucune coupe n'ait encore démontré cette superposition. 
Mais cette superpositton étant évidente, pour les formations 
tertiaires émergées des bassins les plus rapprochés de celui 
de Montpellier, il doit, ce semble, en être de même des 
formations immergées déposées dans le sein de l’ancienne 
mer, et par cela même, plus puissantes que les émergées, 
dont les dépôts ont eu lieu lorsque la mer avait abandonné 
les bassins où ils ont été opérés. 

Ces formations tertiaires immergées s'étendent dans toute 
la plaine, depuis Montpellier jusqu'au delà de Narbonne, 
éprouvant cependant, par intervalle , d'assez grandes inter- 
ruptions que nous allons détailler avec plus de soin. Nous 
ne ferons connaître que celles qui sont sensibles, sur la 
route que l’on suit, Ainsi les formations tertiaires immergées 
s’étendraient presque sans interruption et parallélement aux 
côtes de la Méditerranée , jusqu’à la chaîne des Albères bien 
près de Perpignan, si, après Narbonne, elles n'étaient 


(6) 
remplacées par les formations tertiaires émergées, pendant 
plusieurs lieues ; c’est-à-dire, depuis cette ville , jusqu'au 
delà de Sigean. 

La première interruption qu'éprouvent les formations 
tertiaires immergées a lieu à la descente de Saint-Jean de 
Védas, à une lieue au Sud de Montpellier. Les formations 
secondaires s'étendent jusques sur la route, en plongeant 
au-dessous des premières. La seconde se voit avant la 
grande montée de Mèze; des Gompholites et des calcaires 
secondaires l’opèrent. Mais, sur la hauteur , les formations 
tertiaires immergées reparaissent bientôt : ce sont des sables 
marins tertiaires avec des bancs pierreux, soit marins, soit 
d’eau douce , lesquels sont accompagnés de marnes calcaires 
des deux origines. Le contre-fort, qui constitue la butte en 
avant et au-dessus de Montagnac, forme également une 
barrière naturelle entre les terrains immergés des bassins de 
Mèze et de Montagnac. Ce contre-fort est formé par un 
calcaire secondaire qu’accompagnent des marnes de la 
même nature. Depuis la montée de Montagnac jusqu'à 
Valros, les formations immergées n’éprouyent pas d'autre 
interruption ; mais dans ce dernier lieu , elles sont rempla- 
cées par les formations volcaniques, si abondantes dans les 
environs de ce village et de Pézenas. De Valros, jusqu’au 
delà de la Bégude , des dépôts diluviens puissants recouvrent 
les terrains tertiaires immergés, et ceux-ci ne sont presque 
plus visibles que dans un petit nombre de localités , où l’on 
reconnaît les sables marins, des marnes d’eau douce , ainsi 
que des bancs puissants de calcaire moëllon. 

: Au-dessus et au Sud de la Bégude, les formations volca- 
niques reparaissent de nouveau ; elles n’y sont plus caracté- 
risées , comme à Valros , par des laves compactes et scoria- 
cées, mais, par des pépérines grisâtres qui y sont même 
exploitées, fournissant d'excellentes pierres de taille dont on 


LS Ru 


(7) 
fait un grand usage dans les constructions du pays. Ces 
pépérines se montrent également supérieures aux laves dans 
une infinité d’autres localités des environs de Pézenas. 
L'on sait qu'Herculanum a été en grande partie recouvert 
par une pépérine analogue à celle des environs de la 
Bégude et de Saint-Adrien, mais qui n'a pas, à la vérité, la 
même solidité que cette dernière. 

A la première descente , après la Bégude, Pegtissetit de 
nouveau , à l'extérieur, les formations tertiaires immergées, 
formations qui composent la colline sur laquelle Béziers est 
bâti. Cette colline présente, bien clairement la superposi- 
tion immédiate des calcaires marins tertiaires sur les calcai- 
res compactes et les macignos d’eau douce. Cette superposi- 
tion concordante est surtout apparente auprès de la pompe 
à feu, et cela à raison des grands travaux que l'on y a fait. 
Elle est si claire dans cette localité, que nous sommes à 
concevoir comment elle a été contestée ; il a bien fallu 
cependant finir par se rendre à l’évidence des faits. En effet, 
outre que cette superposition des bancs pierreux marins sur 
les terrains d’eau douce , a lieu d’une manière immédiate, 
auprès de la pompe à feu, comme sur les rives de l'Orb, 
auprès de la ville de Béziers; on la voit encore dans les 
carrières exploitées auprès du torrent de Bagnols. Ces car- 
rières peu distantes de Béziers fournissent à cette ville de- 
puis des siècles, d'excellentes pierres de taille d’un calcaire 
d'eau douce compacte, sur lequel s’appuyent des bancs 
pierreux marins et tertiaires. Ces calcaires d'eau douce, 
généralement caractérisés par de nombreuses hélices, offrent 
aussi dans certaines de leurs couches , de petites espèces de 
Cérites, lesquelles annoncent, que leurs masses, comme 
celles des calcaires marins , ont été déposées dans le bassin, 
de l’ancienne mer. 

La présence de ces nombreuses coquillles de mer , dans un 


(8) 
calcaire d'eau douce , nous a prouvé que les espèces fossiles 
ne suflisaient pas elles seules pour en déterminer l’origine. 
En effet, La pâte d’une roche , est le point essentiel sur 
lequel doit se porter l'attention de l'observateur , puis- 
qu'elle seule peut permettre de fixer d'une manière 
certaine leur nature. Ainsi, il arrive assez souvent qu’une 
roche d'eau douce des terrains immergés offre des coquil- 
les marines , ou d'autres produits de mer , tout comme une 
roche marine des coquilles d'eau douce ; dès-lors, la 
nature de leur pâte est le seul caractère avec celui de leur 
texture, qui puisse faire décider quelle a été leur première 
origine. En un mot, lorsque la pâte d'une roche est celle 
des roches des eaux douces, il importe peu qu’elle recèle 
ou non des produits marins , pour se prononcer sur son 
origine ; tout comme quand leur pâte est marine , la présence 
des coquilles terrestres ou fluviatiles, ne peut pas la faire 
considérer comme des eaux douces ; seulement on doit en 
conclure qu’elle a été produite dans le sein d’une mer qui 
recevait des courants d'eau douce. Dans le premier cas, 
c'est-à-dire , lorque des roches à pâte d’eau douce offrent 
des coquilles marines (1), la présence de ces coquilles 
annonce que les dépôts fluviatiles ont été précipités dans 
le sein de la mer. De tels effets ne se rencontrent du reste 
que dans les bassins émergés, ces dépôts ayant eu lieu lors- 
que la mer les avait déjà abandonné. L'on nous pardonnera, 
sans doute, la longueur de cette digression à raison de 
l'intérêt du sujet ; l’on ne saurait, du reste > trop insister 
sur la distinction qui existe, entre les formations ter- 


ne a nl nl at it 
(x) Tels sont les calcaires d’ean douce de 
les marnes d’eau douce de Lebette » près de 
caites fluviatiles de Béziers 
les derniers des cérites. 


Cruzy , près de Bèze, 
Narbonne , et les cal- 
qui recèlent les premiers des huîtres , et 


aires immergées et émérgées, puisque cette distinction 
n’a pas encore été faite dans des cartes publiées depuis peu 
par d'excellents géologues. 

La superposition du terrain marin tertiaire, caracterisé 
dans le Midi de la France, par des bancs pierreux 
sur le terrain d’eau douce, est tellement sensible dans 
les environs de Béziers, qu’à mesure que. l'on s'éloigne du 
torrent de Bagnols et dès que l'on arrive à une hauteur un 
peu supérieure à celle de la pompe à feu, c’est-à-dire, à 
celle où se maintiennent les formations marines, on voit 
celle-ci reparaître successivement. En poursuivant sa route 
vers le Nord-Ouest, l’on retrouve l’ensemble des couches 
marines qui se présentent à l'observateur qui suit le grand 
chemin de Béziers à Narbonne. Ces couches se montrent 
superposées immédiatement sur les macignos, les poudin- 
gues et les calcaires d'eau douce, qui, dans ces localités, 
constituent le terrain fluviatile. De Béziers au pas du Loup, 
les formations tertiaires immergées éprouvent peu d'inter- 
ruption. Les bancs pierreux marins y composent les basses 
collines qui entourent Béziers, et ces bancs pierreux s'y 
montrent souvent au niveau du sol, surtout auprès des 
magnifiques carrières des Brégines. Depuis le pas du Loup 
jusqu’à Narbonne, ilen est à peu-près de même; mais, 
dans les environs de Nissan , les terrains d’eau douce y sont 
mieux caractérisés qu'ailleurs, et comme ils sont accom- 
pagnés par des terrains tertiaires marins, il s’en suit, que 
les formations tertiaires immergées se rencontrent de nou- 
veau auprès de ce village, comme sur toute la route. Essen- 
tiellement composées de sables marins en couches puissan- 
tes, on y trouve un grand nombre de débris organiques, 
parmi lesquels on distingue une grande quantité dhuiîtres, 
et principalement les Ostræa undata, virginiana et lon- 
girostris, On a découvert , dans les mêmes sables , des débris 


(10) 

d'éléphant, et particulièrement une grande partie d’une 
défense. C’est donc sur les terrains tertiaires immergés que 
la ville de Narbonne est bâtie. Du reste les bancs pierreux 
marins, ou le calcaire moëllon , qui appartiennent à cette 
formation , y sont peu développés ; ces bancs ne fournis- 
sent guère des pierres de construction. 

La ville de Narbonne se trouve entourée de terrains 
tertiaires émergés à l'Est, au Sud et à l'Ouest. Les for- 
mations émergées y commencent vers l'Est à une petite 
lieue vers Arnissan ; il en est à peu-près de même dans les 
deux autres directions. Seulement vers le Sud, les terrains 
tertiaires immergés qui composent l'île de Sainte-Lucie , et 
même les îles de Bages qui en sont fort rapprochées , s'é- 
tendent plus au-dessus de Narbonne que dans les deux au- 
tres directions. Quant aux formations tertiaires émergées, 
elles prennent un grand développement au Sud de Nar- 
bonne , bien avant d'arriver au lieu nommé dans le pays le 
Lac , enraison probablement de ce qu'il a été jadis occupé 
par un lac, ainsi que l'annonce sa disposition générale et la 
nature des dépôts que l’on y découvre. 

On sait que l’on exploite depuis des siècles des gypses 
tertiaires , soit au lac , soit auprès du village de Portel qui 
n'en est distant que de trois-quarts de lieue au plus. Ceux 
de cette dernière localité donnent du plâtre de meilleure 
qualité que ceux du lac ; mais ceux-ci sont bien plus inté- 
ressants à raison des nombreux poissons et des débris de vé- 
gétaux qui les accompagnent. Ils ne paraissent pas avoir 
éprouvé un soulèvement bien violent, car leurs couches 
conservent en grande partie leur horizontalité et leur pa- 
rallélisme. 

Au-dessous des dépôts diluviens, l'on observe, dans les 
carrières du lac, des marnes calcaires jaunâtres en lits nom- 
breux, mais peu épais. La nature de la pâte de ces marnes 


(11) 
nous les a fait juger d’eau douce , quoiqu'elles ne renfer- 
ment aucune trace de corps organisés. L'épaisseur totale de 
ces couches marneuses est de dix ou douze mètres. À ces 
marnes en succèdent d'autres qui n'en diffèrent que par leurs 
nuances. Ces marnes sont toujours calcaires et effervescentes. 
L’épaisseur de ces dernières est d'environ un mètre. Des mar- 
nes jaunâtres viennent ensuite, celles-ci sont plus ou moins 
mélangées avec les précédentes. Leur puissance est d’envi- 
ron deux mètres. Enfin paraît le gypse en bancs presque 
horizontaux assez minces, et dont l'épaisseur varie depuis 4 
jusqu’à 12 ou 15 centimètres. Entre ces lits gypseux , exis- 
tent des bancs marneux chargés de débris de végétaux et de 
petits poissons malheureusement trop brisés pour être déter- 
minables. Nous nous sommes seulement convaincus qu'ils 
appartenaient à l’ordre des Malacoptérygiens abdominaux, 
ordre qui fournit le plus d'espèces des eaux douces. Enfin, 
entre les lits peu épais de ces marnes, l’on observe le duso- 
dyle ou houille papyracée de M. Cordier. Comme le duso- 
dyle de Sicile, celui du lac se présente en masses feuilletées, 
à feuillets minces papyracés , tendres et flexibles, avec une 
nuance grisâtre ou verdâtre. Il brûle également très-facile- 
ment répandant une odeur infecte. Il offre encore ce rappro- 
chement avec celui de Sicile, de renfermer entre ses feuillets 
des empreintes de poissons et de plantes qui paraissent 
appartenir aux dycotyledons. 

La quantité des petits poissons dont les empreintes, et 
quelquefois même , la propre substance , se trouvent entre 
les couches marneuses et les feuillets du dusodyle, est réel- 
lement prodigieuse. Ce nombre surprend d'autant plus, que 
les eaux où ils ont vécu, devaient être fort chargées de sélé- 
nite. 


-- Quant à l'épaisseur de la masse gypseuse, elle ne dépasse 


pas 4 ou 5 mètres en y comprenant les lits marneux qui 


(12) 

alternent avec ces gypses. Nous ferons enfin observer que, 
dans d'autres parties de la vallée, les gypses sont surmon- 
tés par des couches puissantes de calcaire d'eau douce et de 
imarnes fluviatiles. Cette superposition des calcaires sur les 
gypses est évidente dans les carrières de plâtre que l’on ex- 
ploite dans les environs du village de Portelle , près de 
Narbonne. 

Nulle part , danslesenvirons de cette dernière ville com- 
me dans tout le Midi de la France , on ne voit la moindre 
liaison entre le sol secondaire et le sol tertiaire. Non-seule- 
ment il ne s'opère pas, entre ces enr natures de sol, le moin- 
dre passage par les roches qui t ge 
s'il avait lieu , serait en ones avec cs mode de sim 
ment , car les roches tertiaires se montrent constamment en 
superposition contrastante ou discordante sur les roches 
secondaires. Ceci a aussi bien lieu pour les formations ter- 
tiaires émergées que pour les immergées. Nous pourrions 
même en trouver des exemples dans les environs de Nar- 
bonne : pour les premières , les carrières de Portelle nous 
les fourniraient ; comme , pour les secondes , la formation 
marine de Burgadelles , près de Fleury , dans la Clape, à 
un quart de lieue de la Méditerranée. 

On pourrait , en quelque sorte, comparer cette dernière 
formation , à une espèce de culot de terrain marin tertiaire, 
lequel s'est déposé entre les couches d’un calcaire secondaire 
et se trouve ainsi isolé de toute autre formation analogue. 
Le calcaire moëllon se voit également en gissement con- 
trastant, sur la route qui , de Pont-Royal conduit à Lam- 
besc (Provence) ainsi que dans les environs de Lesfoux 
(Gard ). 

Du reste , nous n’en finirions pas , si nous voulions citer 
tous les lieux où l’on observe les terrains tertiaires en super- 
position discordante sur les terrains secondaires. Aussi 


n'avons-nous vu rien de semblable à cette liaison que MM. 
Constant Prévost et Hoffmann ont cru reconnaître entre le 
sol secondaire et le sol tertiaire, soit au cap Passaro, soit 
auprès de Girgenti en Sicile, Il y a, au contraire, solution 
de continuité entre les deux natures de sol dans le Midi de 
la France, solution de continuité encore évidente , mé- 
me lorsque le terrain tertiaire a éprouvé des bouleversements 
postéreurement à son dépôt. C'est un des faits géologiques 
le plus remarquables , et dont une foule de localités et par- 
ticulièrement la vallée de la Cesse nous ont offert de nom- 
breux exemples. 

Outre ces gypses tertiaires dont les bancs , presque hori- 
zontaux et parallèles , annoncent des dépôts opérés d'une 
manière lente , tranquille et successive, il en est d'une 
toute autre formation dans les environs de Narbonne. Ceux- 
ci se distinguent des premiers, par leurs nuances très-va- 
riées , par leurs lits flexueux et contournés ; par la présence 
des cristaux de quartz-hyalin , et enfin par leur liaison 
avec des roches volcaniques et secondaires. Ces gypses se 
montrent ailleurs que dans les environs de Peyriach et de 
Sainte-Eugénie , près de Narbonne ; ils sont, en effet, 
tout aussi abondants , et en dépôts encore plus puissants , 
auprès de Cazouls-les-Beziers, particulièrement dans le 
lieu nommé le Roucan. Dans toutes ces localités , les gyp- 
ses secondaires se montrent adossés à des calcaires secon- 
daires grisâtres ou à des dolomites compactes, également 
grises ; mais partout ces gypses se montrent percés par des 
roches pyroxéniques qui se sont fait jour à travers leurs 
masses. Enfin , dans certaines localités, ces gypses sont 
liés en quelque sorte à des montagnes de porphyre argileux 
et accompagnés d’anhydrite , tout comme certains des gyp- 
ses tertiaires des environs de Narbonne renferment de petites 
masses de soufre compacte. 


(14) 
IL. Route DE NARBONNE À CARCASSONNE. 
A. Observations générales. 


Nous n'avons presque rien dit des formations que l'on 
traverse en se rendant de Montpellier à Narbonne , ayant 
l'intention de porter toute l'attention de nos lecteurs, sur 
celles du bassin de l'Aude ou de ses dépendances. Avant 
d'entrer dans les détails que notre route nous a fait connai- 
tre, exposons d'une manière générale, la manière dont les 
diverses formations y sont coordonnées, et quelle est leur 
importance relative. Les terrains tertiaires, principalement 
les dépôts, qui se rapportent aux formations émergées, ont 
la plus grande étendue dans le bassin de l'Aude , particu- 
lièrement dans la direction du Sud au Nord ; aussi comme 
ces formations se prolongent peu à l'Ouest, elles cessent 
en quelque sorte au-delà de Carcassonne , dans cette même 
direction , tandis qu’elles s'étendent considérablement , soit 
au Sud , soit au Nord, soit à l'Est de cette ville. Quant aux 
formations tertiaires marines ou immergées, elles n’ont quel- 
que importance et ne présentent un certain développement 
que vers la partie orientale de ce département ; on ne les 
voit guères ailleurs que dans la vallée ou bassin de POrb , 
et dans quelques localités, où elles sont complèternent iso- 
lées, comme l'ile de Sainte-Lucie, par exemple. Là, ces 
formations marines, encore baignées par des eaux salées , se 
montrent peu éloignées des mers actuelles. 

Partout ailleurs, la disposition des bassins secondaires-a 
été un osbtäcle au séjour des eaux de l’ancienne mer, pen- 
dant la période tertiaire sur le_sol de ce département. Cet 
obstacle nous explique comment les formations tertiaires 
immergées y sont si peu développées, surtout comparati- 
vement à l'extension qu'ont pris ces mêmes formations dans 


(15) 
les bassins de l'Orb, de l’Hérault , ainsi que dans les vallées 
de la Têt et du Thec (Pyrénées Orientales) qui en sont 
extrêmement rapprochées. 

Dans le dernier département ou dans le bassin du Rous- 
sillon , les formations tertiaires immergées sont, non seule- 
ment dominantes relativement aux formations émergées , 
mais eiles occupent, à peu-près à elles seules, la partie la 
plus basse de ce bassin. Il y a plus, les eaux douces, qui 
se rendaient dans le bassin de l’ancienne mer, étant trop 
rapides pour pouvoir y accumuler de vastes dépôts, y ont 
mêlé. leurs troubles avec les sables et les limons marins. 
Aussi , lorsqu'on examine les formations immergées du bas- 
sin du Roussillon, on les voit composées de couches formées 
par des limons ou des sables marins et fluviatiles. Il 
en est tout différemment du bassin occidental du dé- 
partement de l’Aude : barré, bien avant la Méditerranée , 
par des montagnes secondaires plus ou moins élevées, ce 
bassin, ayant pu retenir les eaux douces quisy précipi- 
taient , n'offre que des dépôts des eaux douces ou des for- 
pr re om 

les pl hés des mers ac 
tuelles, se rapportent à des Ééfésirer d' eau à doter; lesquels cal- 
caires sont parfois accompagnés de dépôts gypseux, quelque- 
fois assez abondans , pour être l'objet d'exploitations réguliè- 
res. Les plus éloignés de la Méditerranée, quelle que soit leur 


direction , sont formés non plus essentiellement de calcaires 
d’eau douce , mais de grès à grains fins quartzeux, réunis 
par un ciment calcaire (sorte de macignos compactes ver- 
dûtres) connus généralement sous le nom de grès de Carcas- 
sonne (1), parce qu’à raison de leur solidité, l’on s’en sert 
comme de pierre de taille. Ces macignos constituent des 


(1) Traité de géognosie de M, Daubuisson tom. FE pag: 437. 


(16) 
bancs de la plus grande étendue et d’une puissance des plus 
considérables, Aucune roche, si ce n’est des gompholites 
monogéniques (poudingues calcaires), n’est superposée à 
ces macignos dans la plus grande partie du bassin de l'Aude, 
Cependant , dans un petit nombre de localités, comme par 
exemple à Cesseras, ces macignos sont recouverts par des 
calcaires d'eau douce plus ou moins compactes et plus ou 
moins chargés de Planorbes et de Lymnées. Mais le plus 
généralement , ces roches de grès né sont accompagnées et 
n'alternent qu'avec des gompholites, des marnes argileuses 
ou calcaires, et quelque bancs sableux. Aussi leur exploita- 
tion est-elle des plus facile ; il suffit de pratiquer une ou- 
verture et de creuser dans leur masse pour enlever de ma- 
gnifiques pierres de taille qui sont d'autant plus précieuses, 
qu'elles prennent un assez beau poli et offrent le grand 
avantage de durcir et de ne point s’altérer à l'air, 

Ces macignos , ou grès de Carcassonne, parviennent par- 
fois à une assez grande élévation ; ils la doivent au soulève- 
ment qu'ils ont éprouvé postérieurement à leurs dépôts ; ce 
soulèvement leur à fait prendre une position plus ou moins 
rapprochée de la verticale. Quelquefois même leurs assises 
ont été tellement redressées qu’elles forment d'immenses ai- 
guilles sur le sommet des montagnes qui en sont composées : 
ces roches se présentent ainsi dans les collines de Faussan 
ou Fauzan , près de Cesseras, Dans d’autres localités ». ces 
macignos se présentent à la surface du sol , sous la forme de 
blocs ou de prismes irréguliers analogues à ceux qui compo- 
sent les terrains basaltiques. Ces macignos semblent , en se 
desséchant , avoir pris un retrait qui leur a fait affecter des 
formes plus ou moins symétriques. 

Ces formations émergées du bassin de l'Aude peuvent , 
en quelque sorte , être comparées au nagelflühe ou aux mo- 
lasses de la Suisse , soit par leur position, soit par rapport 


(19) 
aux animaux que les uns et les autres renferment , animaux 
qui se rapportent à des mammifères terrestres et à des rep- 
tiles. Dans les macignos de la vallée de l'Aude, comme 
dans les molasses de la Suisse, ces mammifères terrestres 
sont , à-peu-près tous , de l'ordre des Pachydermes , appar- 
tenant aux genres Lophiodon , Palæoterium et Tapir. I 
paraît même que l'on y a également découvert des débris 
d'’Anoplotherium. Nous n'avions point reconnu des restes 
d'animaux de ce genre, dans ces terrains, ni même dans 
les collections de M. Destrem , lorsque M. Pitorre, qui a 
examiné ces terrains d’une manière toute particulière , nous 
a montré un fragment de maxillaire inférieur appartenant à - 
ce genre perdu. Parmi les différentes espèces du genre pa- 
læotherium que nous avons pu déterminer, nous cite- 
rons d'abord le palæoterium medium de Cuvier, et une 
autre espèce nouvelle beaucoup plus petite que le palæo- 
lerium minus, et, qu’à raison de sa petite taille, M. Pitorre 
se propose de décrire sous le nom de parvulum. Quant aux 
Lophiodons, nous possédons celle que Cuvier a désigné 
sous le nom de la grande espèce de Batzberg (tome IL. pag. 
197. pl. VIL fig. 1-3 et 5) ct que nous nommerons mag- 
num, pour la distinguer de la plus grande et de la moyenne 
que l'on pourrait désigner sous le nom de giganteum et de 
medium. Nous possédons , également des mêmes terrains, 
l'espèce signalée par Cuvier, comme la moyenne, et décou- 
verte selon lai à Issel (tome IL. pag. 177. pl. IL fig. IL. ). 
Mais ces espèces sont loin d’être les seules qui existent dans 
les macignos de Carcassonne, et qui signalent soit des 
palæotherium , soit des lophiodon. Quant aux reptiles, 
ils se rapportent à des Chéloniens et à des Sauriens. Les 
débris des Chéloniens y sont les plus nombreux ; ils appar- 
tiennent à trois genres, savoir à celui des tortues, à des 
Trionyx et, enfin, à des Emydes. Nous avons vu dans un 


(18) 

torrent rapproché de Cesseras , une carapace toute entière 
d'un individu de ce dernier genre, carapace que M. Pitorre 
avait découverte et que les ouvriers s'étaient amusé à briser. 
Les Sauriens se rapportent principalement aux Crocodiles, 
Des Coprolithes, probablement de grands Sauriens, se trou- 
vent également dans ces grès verts ou macignos. Les co- 
quilles sont fort rares dans ces roches; cependant ,ainsi que 
sen est assuré M. Pitorre , les couches sur lesquelles s’ap- 
puient les calcaires d'eau douce offrent, comme ces cal- 
caires, des Planorbes et des Lymnées. M. Raynal, ingénieur 
du Canal du Midi, en a même observé dans des bancs de 
macignos sur lesquels n'existait aucune trace de calcaire 
d'eau douce. Ces observations prouvent à quel point les 
coquilles y sont rares; on le conçoit très-bien , pour des 
roches qui ne sont formées que par des grains de sable 
quartzeux et de calcaire réunis par agrégation mécanique. 

En un mot, l’ensemble des calcaires d’eau douce du 
bassin de l’Aude, est caracterisé par de nombreuses co- 
quilles fluviatiles, lacustres ou terrestres. Les macignos , 
qui ÿ constituent des formations de la plus grande éten- 
due, abondent au contraire en débris de mammifères 
terrestres et de reptiles, qui, jusqu’à présent, n’ont offert 
que des espèces des deux grandes familles , celles des Ché- 
loniens et des Sauriens. Mais, dans toutes ces formations, 
l'on ne voit nulle trace d'un corps organisé marin. Par 
conséquent ces calcaires et ces macignos appartiennent aux 
formations émergées , puisqu’à l'époque de leurs dépôts ; le 
bassin de l’Aude avait ét£ abandonné par l’ancienne mer , 
lorsqu'au contraire à la même époque, ou à une époque 
postérieure, les eaux de l’ancienne mer recouvyraient encore 
la partie la plus orientale de ce même bassin. 

S'il fallait se prononcer sur l’antériorité des formations 
émergées de la partie occidentale du bassin de l’Aude, 


( 19 ) 

relativement aux formations immergées de la partie orien- 
tale de ce même bassin, nous le ferions presque sans’ hésita- 
tion. En effet, les macignos ne se trouvent dans le Midi de la 
France, lorsqu'ils sont en contact avec les formations immer- 
gées, qu'au dessous de ces formations, et parfois même en 
gissement contrastant , ce qui prouve l’antériorité de leurs 
dépôts. 

Enfin, l'on ne trouve pas, comme espèces caractéristi- 
ques, des terrains immergés du Midi de la France, les 
-Palæothériums et les Lophiodons, tandis que ces genres se 
montrent presque seuls dans les macignos du bassin de 
l'Aude. Ces genres n’y sont donc pas accompagnés de cette 
foule d'espèces dont plusieurs ne diffèrent pas de nos races 
actuelles, et qui pourtant abondent dans nos formations 
immergées. Or , ces espèces , analogues à nos races vivantes, 
annoncent un plus grand rapport avec les temps présents, 
que ne peuvent le faire des genres dont rien ne rappelle 
-les formes , ni le mode d'organisation dans notre monde 
actuel. 

Aussi est-il plus essentiel ; dans la comparaison des espè- 
ces fossiles ; de faire attention aux espèces caractéristiques 
des formations, que d’en déterminer les proportions. En 
effet, pour ne pas sortir de l'exemple des macignos de I: 
vallée occidentale de l'Aude, ces macignos présentent 
comme caractéristiques les espèces de deux genres perdus, 
des Palæothériums et des Lophiodons ; mais ces genres se 
trouvent dans une infinité d’autres localités, et, ce qui est 
plus remarquable encore , dans d’autres formations. Ainsi on 
les découvre , dans le bassin de Paris, aussi bien dans le 
calcaire grossier que dans le gypse ; en Auvergne et aux 
pieds de la montagne noire, ainsi que dans les environs de 
Castelnaudary dans les calcaires d’eau douce ; tandis que 
dans les environs de Montpellier , on les observe dans le . 

2 


(20) 

calcaire moëllon et les sables marins tertiaires qui alternent 
ou qui recouvrent ces bancs pierreux. Enfin , les molasses et 
les nagelflühe de la Suisse ont également présenté ces genres 
inconnus dans la nature vivaute , ainsi que les brêches 
osseuses quaternaires de Sète ( Hérault). Les Palæothériums 
et les Lophiodons ne caractérisent donc essentiellement que 
nos macignos , les gypses du bassin de Paris et les molasses 
de Ja Suisse. Dans les autres terrains, que nous venons de 
signaler , ces genres n'y sont ni assez nombreux ni assez 
isolés pour être considérés comme caractérisant la popula- 
tion de l’époque à laquelle ils ont appartenus, pour ainsi 
dire accidentellement , ceux-ci étant sur le point de s’étein- 
dre; tandis que les autres au contraire arrivent sur la scène 
du monde. Du reste, ces genres paraissent avoir péri plutôt 
dans les lieux dont la température était la plus basse ; et 
cette influence de la température sur a prolongation de 
leur vie , explique très-bien leur présence dans des terrains 
d’une date aussi récente, que le sont nos sables marins ter- 
tiaires. 

Un second ordre de colliies plus élevées ou , pour mieux 
dire, de montagnes, appartient à des formations toutes 
différentes : celles-ci se composent de calcaires secondaires 
qui se rapportent à la craie compacte inférieure. Cette roche, 
fort répandue dans le Midi de la France., est assez généra- 
lement placée comme la craie tufau , ou la glauconie cra- 
yeuse ; elle abonde, et surtout les marnes qui les accom- 
pagnent, en corps organisés , principalement en Mollus- 
ques et en Zoophytes marins. Leurs espèces ont assez de 
constance, pour caractériser ces terrains, qui n'ont de 
commun , avec les véritables formations crayeuses., que leur 
position, d'être très-stérile ét de renfermer une assez grande 
quantité de Nummulites, -de Bélemnites, d'Ammonites et 
de Spatangues. 


(21) 

Le troisième ordre de montagnes de l’Aude se compose 
encore de calcaire , mais d’une époque plus ancienne. Ce 
secoud système calcaire se rattache aux formations jurassi+ 
ques, et à ce qu'il paraît, à l'étage le plus supérieur de ces 
formations. Les formations de cette époque n'y prennent 
un certain développement qu’au Sud de Narbonne ; elles y 
constituent un petit chaïînon particulier connu , dans :les 
pays, sous le nom de la Clape. 

Quelques accidents de terrains pyroides ou hi 
se montrent disséminés , soit dans cet ordre de montagnes ; 
soit dans le système précédent. L'on y voit aussi quelques 
amas gypseux , caractérisés par la présence de cristaux .de 
quartz hyalin prismé , cristaux que l’on ne voit jamais dans 
la masse des gypses tertiaires. Ces amas gypseux ont été 
probablement produits par des causes du même ordre que 
celles aux quelles il faut attribuer les terrains pyroïdes. 
L'irrégularité de ces amas , en lits contournés et fortement 
Hlexueux , le fait du moins supposer. Quoiqu'il eu soit, 
ces deux genres de dépôts paraissent intimément diés lun 
à l'autre ; car ils s’accompagnent à peu-près constamment ; 
ils n’ont pris nulle part une grande extension , même dans 
les environs de Cazouls-les-Béziers (Hérault) où ils sont le 
plus développés. 

Le quatrième ordre de montagnes du bassin de l'Aude, 
appartient à une époque plus ancienne. Un calcaire com- 
pacte noirätre ou grisâtre , traversé ou mon par.des veines 
spathiques blanchâtres , le compose. Ce calcaire , susceptible 
de recevoir un beau poli, pourrait être ‘exploité comme 
marbre , surtout celui qui compose les:montagnes qui bor- 
dent la route de Limoux à Alet. Dans certaines cavités , qui 
existent entre les couches.de ce calcaire, sur la même route: 
l'on découvre de petits amas de marnes nvirâtres bitumi- 
neuses , lesquelles marnes offrent de nombreuses coquilles 


(22) 
pyritiliées des genres orbulites et arca. Ces coquilles ÿ 
sont accompagnées de fer sulfuré en rognons arrondis, et 
parfois de Lignites. 

Ces marnes noirâtres paraissent d'une date plus récente 
que les calcaires , dans la cavité desquelles elles se mon- 
trent, puisqu'évidemment elles ont rempli ces cavités posté 
rieurement à leur formation. Aussi, malgré la présence de 
ces corps organisés , l'on doit, ce me semble, rapporter les 
marbres, ou les calcaires compactes de la partie la plus occi- 
dentale du bassin de l'Aude , aux formations secondaires les 
plus inférieures , ou aux terrains dits de transition. Ces cal- 
caires composent les plus hautes montagnes de l'arrondis- 
sement de Limoux, et partie de celui de Quillan. I paraît 
également que les marbres de Caunes, dont nous aurons 
plus tard occasion de parler , se rattachent êmes f 
ions; quoique on y découvre paris de nombreuses petites 
Orbulites, et rarement des Bélemnites remarquables par leur 
peu de largeur et leur longueur, ce qui leur donne des formes 
très-aigües. 


Ce calcaire de transition a percé les masses de craie com- 
pacte et celle des calcaires jurassiques ; et, par suite du sou- 
lèvement qu'il a éprouvé, il est parvenu à une hauteur qui 


ces Phyllades , n'a pas été sans influence sur la hauteur à 
faqnelle sant parvenue les roches calcaires de transition. 
roches schisteuses ou phylladiennes composent bien 
à elles seules, des montagnes (environs de Quillan); mais 
ces montagnes n'allei jamais une élévation aussi 
grande que celles à laquelle sont arrivées les roches calcai- 
res. Ces roches sont terminées par de vastes plateaux, sut 


qua to da grand sn dé Pie de Spis 
si étendues dans l'arrondissement de 
Les Schistes argileux et les Phyllades micacés reposent à 
leur tour sur des roches cristallines primitives, et cela d'une 
manière immédiate : c'est, soit sur des gneiss, soit sur des 
granites que s'appuyent ces roches schisteuses ; l'on observe 
cette superposition dans les environs des for- 
gen dr Clics, comme aussi dans les environs de St.-Pons 
et de la Salvetat (Hérault), où les mêmes formations se 
CRUROUR EOS E pau-peid ler tièines roches. 
composent aussi quelques montagnes 
qui si se ‘rattachent ati bassiri’ de l'Aude. Tels sont ceux que 
l'on aperçoit dans les environs des bains de Rennes. Ces 


tertiaires immergées , lesquelles se composent de calcaires, 
de marnes et de sables marins. A celles-ci succèdent des 


(24) 
collines plus élevées , lesquelles s'écartent davantage des 
mers et que l'on croit uniquement formées de terrains ter- 
iaires émergés. Ces terrains sont composés uniquement de 
roches d'eau douce telles que des calcaires, des marnes et 
des macignos , caractérisés principalement par des ossements 
de pachydermes et de reptiles. 

Quant aux amas gypseux , soit qu'ils appartiennent aux 
formations tertiaires , soit qu'ils dépendent des formations. 
secondaires , ils ne sont jamais assez abondants pour consti- 
tuer à eux seuls des collines et encore moins des monta- 
gnes. Il en est de même des formations volcaniques que lon 
observe dans le département ou dans le bassin de l’Aude. 
. Enfin, les montagnes les plus élevées appartiennent aux 
calcaires noirs de transition , ainsi qu'aux schistes argileux 
ct aux phyllades micacés. Celles qui sont composées des 
roches calcaires atteignent souvent une hauteur de 2,000 
à 2,500 mètres ; tandis que les collines formées par les ter- 
rains tertiaires immergés ne dépassent pas la faible élévation 
de 200 mètres, Cette élévation est bien surpassée par celles: 
qui sont composées par les terrains tertiaires émergés ; celles- 
ci atteignent souvent jusqu'à 500 et même 600 mètres de 
hauteur, 

Ces premiers points fixés, l’on saisira plus facilement les 

détails dans lesquels nous allons entrer > en décrivant les 
lieux que nous avons parcourus. 


8. Observations de détails. 


De Narbonne à Carcassonne > la route se dirige constam- 
nent à l'Ouest ; elle passe d’abord auprès de Montredon, 
village bâti au milieu d’un bassin où se montrent les terrains 
tertiaires et que parcourent l'Aude et l'Orbiel. Avant ce 
bassin, la craie compacte inférieure, sans aucune autre 
roche recouyrante, avait composé la masse des montagnes. 


(25) 
Mais une fois que l’on en est sorti, la craie reparaît de nou- 
veau et se prolonge jusqu'au delà de Lezignam. On ne 
quitte plus ensuite les terrains tertiaires émergés , dont le. 
macignos ou grès dit de Carcassonne est la base , en même 
temps que la roche dominante. 

Ces terrains se composent , à partir des dépôts diluviens, 
1.” des gompholites monogéniques ou poudingues calcaires 
accompagnés parfois des psammites quartzo-calcaires ou grès 
blanchâtres à très-petits grains ; 2.° des marnes calcaires 
verdâtres lesquelles alternent avec des gompholites ; les 
dernières couches se trouvant à peu près constamment des 
marnes ; 3.° des macignos compactes verdâtres ou grès de 
Carcassonne dont les parties les plus supérieures se montrent 
en couches distinctes et parallèles. Des marnes sans coquil- 
les alternent avec les parties les plus supérieures de ces grès. 
Lorsque ceux-ci deviennent compactes , ils prennent une 
telle solidité qu'ils semblent ne plus former qu'une seule 
masse. [ls offrent , aiesi que nous l'avons déjà observé , une 
assez grande quantité de débris de mammifères terrestres et 
de reptiles. 

Les masses de snédignoé, exploitées près de Carcassonne, 
ont été peu soulevées , du moins leur inclinaison est extré- 
mement faible , ne dépassant guère 19 ou 20 degrés ; il n'en 
est pas de même de ceux que l'on observe dans la vallée 
de Saint-Michel présentant une série de collines élevées, 
aux pieds desquelles sont bâtis les villages de Cesseras et 
d’Azillanet. loi, les couches de grès tertiaire émergé ont 
éprouvé un soulèvement si violent qu'elles sont devenues: 
presque verticales , formant , au sommet des collines où 
elles se montrent, comme des aiguilles analogues à celles 
des granites. Par suite de ce redressement , les macignos 
ont formé des collines élevées, surtout dans la vallée de 
Saint-Michel , ainsi que dans diverses parties de la vallée de. 


(26) 
l'Aude: Ces collines , quelquefois terminées par des plateaux 
d'une assez grande étendue , se montrent couronnées de 
calcaire et de silex d'eau douce: | sh 

Les parties les plus inférieures de ce système tertiaire 
reposent le plus souvent, d’une manière immédiate , sur la 
craie compacte inférieure ; ce système inférieur offre ca et 
la des dépôts de lignite assez abondants pour être exploités. 
Les principaux lieux où ce combustible est l’objet d’exploi- 
tations régulières sont , Cesseras, Azillanet, Minerve ; la 
Caunette , Oupia ; Maillac et Agel. Outre ces localités où 
les lignites ont été le sujet de travaux plus ou moins régu- 
liers, il en est encore d’autres où des tentatives d’exploita= 
tion ont été faites à différentes époques. Ainsi, à Sizan , à la 
Livinière , à Felines, à Bize, à Cabezac ; de pareilles ten- 
tatives ont eu lieu , mais elles n’ont pas été continuées. 

: Quant aux formations que l'on observe dans ces mines ; 
done 


FA à 


eds 3 UUHC 


PEU mt 
celles de la Caunette comme un exemple qui peut, à Jui 
seul ; faire connaître toutes les autres. 

Ainsi, à la Caunette, en partant du niveau du sol, on 
observe : 

1.9 Un grès calcaire offrant parfois des grains quartzeux 
assez gros et se rapportant aux macignos compactes grisà= 
tres. Ces macignos, d’un gris plus ou moins foncé , se ratta- 
chent à la même formation que les verdâtres dont nous nous 
sommes déjà occupés ; la terre végétale seule ; ou par inter- 
valle , les recouvre de 8ompholites monogéniques. L'on n’y 
voit nulle part, si ce n’est à Bize et à Cabezac , des traces 
de dépôts diluviens, 

2° Un calcaire d’eau douce fossile | blanchâtre > sans 
traces de corps organisés. 

3.° Un calcaire d’eau douce compacte renfermant de 
nambreuses coquilles fluviatiles > Parmi lesquelles les Pla- 


{27) 
norbes et les Lymnées sont les plus abondantes. La puis- 
sance de ce calcaire est assez variable , puisqu'elle est tantôt 
de 10 mètres, tantôt de plus du double. Il en est de même 
de celle des macignos , qui ont souvent une épaisseur plus 
considérable que {a ou 50 mètres. 

4 Un calcaire argileux , passant presqu'aux macignos, 
d’un gris jaunâtre ou gris bleuâtre exploité par les ouvriers 
comme pierre de taille. L'épaisseur de ce calcaire est de 

à 4 mètres. 
es Calcaire d'eau doce fortement bitimiéiert séparé 
par des veinules d’un lignite pierreux , d’un noir aussi vif 
que brillänt. La puissance de cette couche calcaire varie 
entre 10 à 12 mètres. 

: 6.° Schiste carburé noïrâtre | nommé /e Def. par les ou- 
vriers , offrant de nombreux Planorbes et Lymnées : 
puissance varie de 2 à 12 mètres. 

7° Première couche de lignite friable, généralement 
d’une qualité inférieure aux lignites que celui-ci surmonte. 
Ce lignite , dont la puissance est de 0,50 à 1 mètre, offre 
souvent , dans la partie la plus me PTE AS de ses saines ; 
des Pics et des Lyrnnées. 

 8.° Schiste noirâtre carburé , mêlé, és ou moins confu- 
sément ; avec des rognons de calcaire d'eau douce chargé 
de coquilles fluviatiles ; son épaisseur varie depuis 1 jusqu’à 
4 mètres. 

9-° Seconde couche de lignite plus compacte et plus 
beau que le lignite supérieur : son épaisseur très-variable , 
n'est guère au-delà de o®, 5ot, mais sa couche s’étrangle 
au point de disparaître assez souvent, Ce lignite fournit 
celui de la meilleure qualité. 

10.° Schiste carburé noirâtre mêlé plus ou moins confu- 
sément avec le calcaire d'eau douce dit roc bleu par les 
ouvriers, Sa puissance varie de 0,50 à deux mètres. ‘Les 


(28) 

coquilles fluviatiles se montrent ici au contact des deux 
systèmes des couches , du schiste , et du calcaire, soit les 
Planorbes , soit les Lymnées, soit enfin, les Unios. 

11.° Calcaire d’eau douce compacte plus ou moins chargé 
de lignites , mais le devenant bien moins, à mesure que l’on 
en étudie les couches inférieures ; sa puissance fort considé- 
rable varie de 10 à 15 mètres. 

12.° Troisième couche de lignite généralement très-étran- 
glée à la Caunette ; aussi y est-elle peu l’objet d’une exploi- 
tation régulière, 
45° Des couches de calcaire d’eau douce , terminent 
cette série tertiaire. La puissance de ce calcaire est fort iné- 
gale : tantôt elle est très-considérable , et tantôt elle est 
fort faible, À la Caunette, ces couches d’eau douce reposent 
immédiatement sur un calcaire blanchâtre secondaire , ou 
craie compacte inférieure , caractérisé, dans cette localité ÿ 
par de nombreuses Nummulites d'une petite dimension. Il 
paraît qu'il en est de même à Rize. Ce calcaire » évidem= 
ment soulevé, repose sur un calcaire de transition assez 
Compacte , à texture semi-cristalline souvent noirâtre ow 
d'un vert sombre ; ce qui l'a fait considérer, par certains 
géologues , comme une roche verte amphibolique. Ailleurs 
que dans la vallée de la Cesse, le calcaire à Nummolites 
est superposé à un calcaire oolithique ou jurassique. Quant 
aux Unio que l’on observe dans les mines à lignites de ees 
localités , principalement dans celle de’la Caunette , elles se 
rapportent au moins à deux espèces différentes, Les plus 
grandes se rapprochent par l’ensemble de leurs caractères , 
soit à 'Unio crassissima soit à l'Unio margaritifera. Les 


» se rencontrent soit 
schistes qui sont en contact 
avec les lignites, principalement dans les couches supé- 


(29 ) 
rieures à celles de ces. combustibles. Quelquefois lon en 
découvre dans les couches de lignites; mais ce ças. est le 
plus rare. Du reste , d'après M. Narbonne , ces. bivalves se 
trouvent dans les parties qui ont été le plus bouleversées, 
ou le plus violemment soulevées. 

En embrassant le système entier de tous ces dépôts à 
lignites , dépôts riches et puissants, et qui ont recu, dans 
le pays, le nom de charbonnière , on remarque qu'il forme 
comme un vaste éventail dont les bancs ; qui commencent 
à Cabezac , ont leur pente générale du Sud-Est au Nord- 
Ouest, Les couches de lignite de Bize ont été reconnues sur 
plus de douze points différents ; certaines ont été exploitées, 
et cette exploitation a permis de reconnaître qu'elles appar- 
tiennent à la même direction. Le système moyen offre des 
couches assez rapprochées de la verticale ; mais cette verti- 
calité n’a lieu que d’une manière progressive et presque 
insensible , près de la métairie de l’Andure ; la verticalité 
des couches de lignite est réellement remarquable , tant 
cette verticalité est prononcée ; aussi les couches de lignite, 
exploitées soit à Maillac soit à Agel, y sont presque perpen- 
diculaires. Après Agel, la direction des couches de lignite 
change d’une manière complète, leur direction se trouve 
alors du Nord-Ouest au Sud-Est, et parfois du Nord au 
Sud. Par suite, ces dernières couches » Comme celles qui 
les précèdent, sont coupées par la rivière de Cesse. 

Parmi les mines des lignites de ce système septentrional, 
l'on peut comprendre , les mines d'Aigues-vives, du Caillot, 
ainsi que l'extrémité septentrionale de la concession d’'Agel, 
et, en remontant, les mines supérieures de la Caunette, de 
Minerve ; d’Asillanet, de Cesseras, de Sizan, de La Livi- 
nière et de Felines. Le même système se prolonge vers. 
Saint-Chinian et Cessenon ; là » il traverse la rivière de l'Orb, 
et s'étend jusqu’au village de Causse qui, comme les précé- 


o 
dents, se trouve dans le Département de l'Hérault, et qui 
est bâti sur le dernier chaînon de cette chaîne calcaire dont 
il a recu le nom. 


On comprend donc , dans le pays, sous le nom de Char- 
bonnière , toutes les couches de lignites dont la direction est 
du Sud-Est au Nord-Ouest. Cependant les mines de Cabe- 
zac , qui en font partie , sont tout-à-fait en opposition, par 
lear direction, avec celles propres aux couches de lignites 
de Maillac et d'Agel, lesquelles sont placées sur le point le 
plus élevé de ces montagnes. Celles-ci d’abord perpendi- 
culaires , deviennent insensiblement horizontales , à mesure 
qu’elles s'étendent dans la plaine de Ginestas de Mirapeisset 
et d’Argelies, en sorte qu’un changement de niveau en 
opère un , non moins considérable , soit dans leur direction , 
soit dans leur inclinaison. | 

Quant aux lignites de Bize » qui se trouvent également 
dans la vallée de la Cesse, on les voit bien traverser cette 
vallée ; mais ils sont bientôt arrêtés par la petite chaîne de 
calcaire oolithique » dans laquelle sont ouvertes les cavernes 
de Bize. Il est probable que les mêmes dépôts de lignites si 
abondants, dans les diverses localités que nous venons de 
signaler, le sont également dans les terrains calcaires des 
environs de Castres, qui ÿ sont connus sous le nom de 
Causse. Nous croyons donc ponvoir avancer , que si on fait 
des fouilles dans ces localités, elles seront couronnées de 
succès. 


Enfin nous avons découvert dans les mines de lignites de 
la Caunette, une Cyclade fossile striée concentriquement et 
qui nous paraît différer de toutes les espèces connues , ét 
particulièrement de la Cyclas concinna et aque sertie de 
Sowerby. a 


(34 
III. Roure pe CARCASSONNE À LA GROTTE DE Limozy. 


De Carcassonne, nous avons été visiter la grotte de Limozy 
ou Limouzis, qui a dans le pays, une assez grande célé- 
brité. Il faut consacrer une journée entière à cette course, 
surtout si l'on veut visiter les carrières de grès vert ou maci- 
gnos de Malvet et de Conques ; Limozy étant distant d’en- 
viron quatre lieues de Carcassonne. 

Les terrains tertiaires s'étendent depuis Carcassonne jus- 
qu'à Conques , étant recouverts, par intervalles, de dépôts 
diluviens. Après Conques, lon traverse les terrains de craic 
compacte , remarquables par leur couleur blanche , ainsi que 
par la grande quantité de Nummilites qu'ils renferment. 
Cette formation , très-développée auprès du hameau de 
Lassac, située sur la rive droite de l’Orbiel, fournit du moël- 
lon fort employé dans les constructions. 

Dès que l'on a traversé la petite rivière de l'Orbiel , et sur 
sa rive gauche, l’on voit les formations changer tout-à-coup; 
des schistes de transition et des phyllades, se montrent 
au-dessous d’un calcaire noirâtre , veiné de blanc, le même 
qui forme en partie les gorges d’Alet , ainsi que celles de la 
Pierre-Lis, du col St.-George , enfin les hautes chaînes des 
environs de Rennes et de Quillan, dans l'arrondissement de 
Limoux, au-dessus desquelles s'élève le pic de Bugarach. 
Ce calcaire occupe également la rive droite de l'Orbiel en 
amont de Lassac ; jadis on y a exploité une mine de fer 
spathique et péroxidé. Les travaux sont abandonnés depuis 
long-temps ; à peine en voit-on quelques traces auprès du 
château de la Caunette, Celles de ce château disparaîtront, 
peut-être, bientôt elles-mêmes, s’il faut en juger par les rava- 
ges des ouragans auxquels ce château est exposé , par suite 
de sa position sur un rocher presque isolé et battu par les 


(32) 
vents. Le 26 Août 1826 , une partie de la toiture et des 
bâtiments du château furent emportés , et les modestes habi- 
tations des villageois ne furent pas plus épargnées. 

Après avoir visité les formations schisteuses qui s'élèvent 
au-dessus des moulins d’Artigues et Belfortés, nous reprimes 
notre route, et nous nous dirigeàmes vers le Nord-Est, 
c’est-à-dire, vers le Limouzis. La route suit une montagne 
fort escarpée , par suite du redressement qu'ont éprouvé les 
masses calcaires qui la composent. La grotte se trouve à un 
gros quart de lieue à l'Est du village. Elle est grande, spa- 
cieuse et d’un accès facile; on ne peut cependant pas par- 
venir jusqu’à l'extrémité des galeries, les eaux abondantes 
qui y séjournent vous empêchent d'y pénétrer ; en effet, de 
toutes parts, des eaux s’épanchent de la voûte de cette 
caverne, ae our avec élle des dépôts de carbonate de 

i s'y accumulent et y produisent sans cesse ces 
belles stalagmites et stalactites, qui sont, pour les curieux, 
des sujets continuels d'admiration et d’étonnement, Malgré 
ce travail constant , aucun des corridors de la caverne n'est 

obstrué, ni même les plus étroits des boyaux qui recoivent 
cunbiaalileeebt des dépôts calcaires. 

Ainsi, quoique la formation des stalactites et des stalag- 
mites s'opère avec la plus grande promptitude , nulle part 
elle wa encore obstrué le passage de ces cavités. Il faut 
donc qu'elle n’ait pas commencé depuis une époque bien 
reculée , puisque ses résultats sont sifaibles et si restreints ; 
car lon ne peut pas supposer que, partout, les ouvertures ; 
par lesquelles Veau qui tenait en dissolution de da chaux 
carbonatée , aient-été complètement obstruées. Le:sol de la 
caverne de Limouzis est recouvert par une couche épäi 
d'un limon argileux, rougeâtre , fort tenace , dans lequel 
on ne voit ni ossements , ni cailloux roulés. Ce limon est 
recouvert par an glacis stalagmitique calcaire, que surmonte 


(33) 

également un limon argileux, moins épais que le limon 
i ieur. 
Ainsi toutes les fois que des cavités souterraines sont éloi- 
guées des lieux où existent des terrains tertiaires ou des dé- 
pôts diluviens , et que leur élévation, au-dessus des mers, 
dépasse 600 ou 800 mètres, et qu'enfin des cailloux roulés 
ne se montrent plus disséminés dans les limonson , peut être 
presque certain que l'on n’y découvrira pas la moindre trace 
d’ossements. Cette absence de débris organiques, est d’au- 
tant plus frappante, que la grotte de Limouzis n'est pas très- 
distante de celle de Salliles, où, de concert avec M. Pitorre, 
nous en avons découvert un assez grand nombre apparte- 
nant à des espèces de mœurs et d'habitudes les plus dis- 
parates. 

Quant au calcaire dans lequel sont ouvertes les cavernes 
de Limouzis , il est semi-cristallin d’un blanc bleuâtre , sans 
trace de corps organisés. Ses couches sont parfois presque 
verticales, tant le soulèvement qui les a exhaussées a été 
violent. Cette roche repose sur des Phyllades, et appartient, 
à ce qu'il paraît, aux formations de transition, comme les 
calcaires des gorges d’Alet et de Pierre-Lis. A l'extérieur, 
cette roche calcaire, dans laquelle la grotte de Limouzis est 
ouverte, paraît blanchâtre par suite de la décomposition 
qu'elle a éprouvée; mais lorsqu'on enlève sa croûte, alors on 
voit que son intérieur est d’un gris bleuâtre plus ou moins 
foncé, suivant les fragments que l’on examine. La décompo- 
siion qu'éprouvent ‘en général les roches calcaires à leur 
surface y produit souvent des différences d'aspect et des for- 
mes qui modifient singulièrement les caractères extérieurs ; 
aussi, pour reconnaître ces modifications , est-il nécessaire 
de les brisér, car sans cela on aurait des idées très-fansses 
sur leurs véritables caractères. 


( 34 


IV. ExcurSION DE CARCASSONNE AU VILLAGE DE CAUNES, 


en passant par Villalrier et Villegier. 


La route qui, de Carcassonne, conduit à Caunes, est 
aussi belle qu'agréable; elle traverse de belles plaines fertili- 
sées par les rivières du Fresquet et d’Argent-Double. La 
première de ces rivières passe au-dessous du canal royal qui 
se trouve ainsi suspendu ; ce travail, nommé , dans le 
pays, le Pont rouge , est digne de tous ceux qui distinguent 
d’une manière éminente le Canal du Midi. 

Toute la plaine que l’on traverse est composée , à peu- 
près uniquement, de dépôts diluviens, lesquels dépôts s’ap- 
puyent immédiatement sur le grès tertiaire ou macignos , 
dont Carcassonne est en grande partie bâtie, et dont nous 
avons déjà parlé avec assez de détails, pour ne pas être 
obligé d'y revenir. Ce n’est que lorsqu'on arrive à Caunes, 
que la route se rapproche des montagnes. Ces montagnes, 
au pied desquelles le bourg de Caunes se trouve bâti > appar- 
tiennent aux formations intermédiaires ou de transition. 

Elles sont en effet composées de schistes argileux et par- 
fois de phyllades micacés, sur lesquels reposent des calcai- 
res compactes en grandes masses, ou marbres de diverses 
nuances. Aussi les marbres de Caunes sont-ils inépuisables, 
composant à eux seuls une chaîne assez étendue qui va 
se joindre avec celle qui forme les gorges d’Alet, de Pierre- 
Lis et de St.-George. . 

Quant aux carrières de marbre, elle 


s sont ouvertes à peu 
de distance et au Nord- 


Ouest du village. Ces carrières four- 

plusieurs qualités de marbres colorés. On y distin- 
gue, en effet : 1 + du marbre griotte, dont la béauté dépend 
de celle de ses nuances, et surtout du nombre des taches 


(35) 
rouges qui se détachent du fond plus sombre , particulier 
à cette variété. On aime encore à y voir de belles veines de 
calcaire blanc spathique. 

Ce marbre griotte offre parfois de nombreuses petites or- 
bulites blanches et spathifiées, ainsi que des bélemnites 
d'une forme étroite et allongée. Ces dernières y sont des 
plus rares. Cette variété de marbre est connue dans le com- 
merce, sous le nom d'œil de perdrix , à raison, sans doute, 
des orbulites, qui rappellent en quelque sorte la forme de 
cet organe. La seconde variété, dont on a extrait à plusieurs 
époques des masses énormes, est le marbre incarnat. On 
peut en voir de belles colonnes dans l'église Notre-Dame 
del-Cros , petit hermitage situé dans une jolie position, à 
une demi-lieue de Caunes. Ce marbre incarnat offre égale- 
ment une autre variété connue sous le nom de Turquin . 
Cette variété se distingue du marbre incarnat ordinaire , à 
raison des nombreuses taches ou veines de wi calodire 
blanchâtre ou grisâtre. 

Le ‘marbre incarnat est ordissiréinent été pour les 
grands monuments et pour les églises. Aussi la plupart des 
colonnes des autels des églises du Midi de la France > Sont- 
elles en marbre incarnat, dont les nuances rouges et pont 
ches ont beaucoup d'éclat et de vivacité. 

Le marbre cervelas, soit rouge , soit jaune, se due 
des précédents par ses nuances et le mélange de diverses 
taches ou veines disposées avec beaucoup d'irrégularité sur 
un fond d'un gris plus ou moins sombre. Lorsque les taches 
ou veines qui en varient le fond sont éclatantes , alors ce 
marbre est très-estimé; dans le cas contraire , il l’est moins. 

Enfin la qualité de marbre la plus abondante est le mar- 
bre gris, lequel est distingué en deux variétés, suivant ses 
nuances, le marbre gris foncé, et le marbre gris clair. Cette 
dernière qualité est la plus compacte ; aussi Pret des 


(36) 

plaques et des masses sans aucune fente de la plus grande 
étendue. Malheureusement les nuances de ce marbre ne 
sont pas assez belles pour le faire rechercher , à moins qu'il 
ne présente des taches d’un rose incarnat plus ou moins vif. 
Alors seulement cette variété est très-estimée. On l'emploie 
du reste avec avantage, pour en faire des cheminées ou des 
dessus de commodes ou des tables. 

Le mode d'exploitation suivi à Caunes, est des plus sim- 
ples et des plus curieux ; on est étonné Fi la dextérité des 
ouvriers qui enlèvent des masses énormes taillées carrément, 
et cependant sans autre guide que leur vue exercée. Ce 
genre d'industrie s'est tellement étendu x Caunes , que 
presque tout le village en est occupé. Aussi y compte-t-on 
jusqu’à cinq établissements, destinés à préparer le marbre 
que l’on répand ensuite dans tout le Midi de la France. 
Parmi ces établissements , nous citerons particulièrement 
celui dirigé par MM. Grimes , dont les étrangers , qui visitent 
Caunes, ont tant à se louer. 

Des établissements d’un autre genre, répandent également 
la prospérité dans un pays, où l'industrie fait tous les jours 
de nouveaux progrès. C’est dans les ateliers de Caunes que 
les fabricants de Carcassonne font teindre leurs draps en 
noir ; soit que le procédé qui y est suivi paraisse préférable 
à celui qui est en usage à Carcassonne , soit que la qualité 
des eaux y ait quelque influence : toutefois , il est constant 
que les draps teints en noir à Caunes, sont préférés par tous 
les négociants, et par suite, par les consommateurs et cela 
malgré leur prix qui est généralement plus élevé. 


V. RourEe De Limoux À ALEer Er AUX BAINS DE RENNES. 


Limoux est situé au confluent du Couyain et de l'Aude, 
dans un vallon riant que des collines assez éleyées entourent 


7 

de toutes parts. À ces collines de craie compacte inférieure 
succèdent des montagnes calcaires de transition, dans la di- 
rection du Sud et de l'Ouest. Les terrains tertiaires ne s’y 
montrent plus ; il en est de même , dans les arrondissements 
de Rennes et de Quillan , ainsi que dans ceux qui sont en- 
core plus élevés. Seulement des marnes et des gompholites 
paraissent en couches puissantes auprès de Limoux; mais 
leurs couches se rattachent aux formations secondaires ; 
aussi les voit-on recouvrir immédiatement la craie com- 
pacte grisâtre , à laquelle elles sont comme liées. 

Ces gompholites sont tous polygèniques; des cailloux 
roulés de roches primitives , empâtés par un ciment parfois 
calcaire et parfois quartzeux, les composent. Leur lits supé- 
rieurs offrent des galets d’un plus grand volume . ceux 
que l’on voit dans les lits inférieurs. 

en est de même de ceux que les avions actuelles 
entraînent tous les jours. Les plus rapprochés de la surface 
y sont presque constamment ceux dont le volume est le 
plus considérable. 

Au-dessous de ces gompholites , on découvre des marnes 
calcaires aussi bigarrées dans leurs nuances que celles qui 
ont recu ce nom. Elles sont donc jaunâtres, violâtres ou 
rougeâtres selon les lieux où on les observe. Les lits les 
plus supérieurs ont une stratification peu tranchée ; il n’en 
est pas de même des lits inférieurs qui se font encore remar- 
quer par une grande solidité. L’on n’y apercoit aucune 
trace de corps organisés ; il n’y en a pas non plus dans les 
gompholites. Ces derniers alternent avec des psammites 
quartzeux ou grès blanc en bancs puissants , lesquels sont 
accompagnés parfois de rognons de jaspe. 

Le premier terrain se montre assez développé dans les 
environs de Limoux ; surtout vers Alet, ue. l'espace 
d’une demi-liene. 


(38 ) 

La craie compacte inférieure succède aux marnes; cette 
craie offre deux variétés principales. Les lits supérieurs sont 
formés par un calcaire noirâtre compacte , assez chargé de 
nummulites généralement petites , mais très-abondantes sur- 
tout dans les fissures de séparation , que l'on voit entre les 
couches. Les lits inférieurs présentent un calcaire dont la 
dureté est plus considérable et les nuances plus sombres. 
Les nummulites qui s’y trouvent sont plus grandes et plus 
aplaties. Ces corps organisés sont loin d'être les seuls que 
l'on y rencontre. Nous ne citerons que les genres de ces 
débris organiques ; la plupart d’entreux , ayant perdu leur 
têt, ne peuvent pas être déterminés spécifiquement. | 

Ainsi, parmi les coquilles univalves, nous citerons spé- 
cialement les Cerithium , les Turbo, les Trochus, les Na- 
äcæ, les Buccinum, les Eburnæ , les Pleurotomariæ. 

L'on remarque également , parmi les bivalves, les Tere- 
bratula ; les Plagiostoma ; les Podopsis , les Cardium , les 
Venus, les Cytherea, les Arca, les Vellina et les Radio- 
dites. 

Parmi les coquilles uniloculaires, les Ammonites et les 
Belemnites caractérisent aussi ces terrains, ainsi que les 
Hippurites , si tant est que ces dernières coquilles ne soient 
pas des bivalves, 

Les zoophytes y sont également fort abondants, princi- 
parent les polypiers des genres Madrepora : Astræa, 
Meæ a, Turbinolia, et de plus le Cyathophyllum 
Dre de Goldfuss. Parmi les espèces de zoophytes 
échinodermes, nous citerons les Cidarites subangularis de 
Goldfuss , ainsi que le Galerites rotula de M. Brongniart. 
Enfin les mêmes terrains nous ont encore présenté le Spa- 
langus gibbus de Goldfuss, et le Spatangus lævis de Deluc. 
I en existe une foule d’autres espèces que nous aurons Foc- 
casion d'indiquer dans la suite. 


(39) 

La seconde variété de craie est un calcaire grisâtre, com 
pacte , caractérisé par un assez grand nombre de serpules.: 
Ce calcaire a quelques rapports avec les lamachelles à ser-’ 
pules des environs de Montferrier près de Montpellier , seu-° 
lement on n’y voit point, dans les couches minces supé- 
rieures, ces Nérites, ces Modioles, ces limes si ER 
dans la craie de Montferrier. 
: Au dessous de cette variété de craie , dont les couches 
semblent constamment les plus inférieures, l’on découvre 
un calcaire noirâtre extrêmement tendre , à couches minces, : 
sans corps organisés ; cette roche semble opérer la liaison 
d’une formation à l'autre. En effet, au-dessous de ces cou-’ 
ches minces, apparaît un calcaire noirâtre , à cassure bril- 
lante, et que des veines blanchâtres extrêmement nom-: 
breuses traversent dans toutes sortes de directions. Ce cal- 
caire pourrait, à raison de ses nuances , être employé comme 
marbre , dont il a du reste la finesse et la dureté. Mais il se 
brise trop facilement pour être enlevé en grandes plaques. 
On n’y voit aucune trace de corps organisés ; aussi paraît-il 
se rattacher aux formations secondaires les ET inférieures 
ou à celles dites de transition. 

- Quoique dépourvu de débris organiques , l’on trouve ce- 
pendant , entre ses masses, des amas de marnes bitumineu- 
ses, d’un noir foncé, dans lesquelles il existe des Pyrites 
ferrugineuses eu globules arrondis, avec des orbulites et des 
arca. Ïl se peut que ces marnes y aient été entraînées pos- 
térieurement au dépôt du calcaire; ce qui est assez poser 
vu leur position et leur peu de continuité. 

* Les alternances , entre le calcaire marbre et les schistes 
coticules , sont au contraire évidentes ; elles sont, en effet, 
si nombreuses, qu'elles ne laissent aucun doute sur la con- 
temporanéité des uns et des autres. Enfin, au-dessous des 
calcaires noirâtres paraissent des schistes argileux ou phyl- 


4o ) 

lades satinés , en assises peu puissantes, parfois brisées ‘et 
contournées de la manière la plus bizarre. Aussi, soit la craie, 
soit le marbre noir, soit les phyllades que celui-ci recouvre, 
tout a été redressé et soulevé; c'est ce que nous aurons 
plus tard l'occasion de mieux développer. En attendant, 
nous nous bornerons à faire remarquer, que la pente de ces 
montagnes suit celle de la vallée dans laquelle l Aude a 
établi son lit, lit que cette rivière est loin d’avoir elle-même 
creusé, mais dans lequel elle a pris son cours, comme dans 
le point le plus bas. Nous citerons plus tard une preuve po- 
sitive de ce fait, qui du reste peut être généralisé et appli- 
qué à la plupart des fleuves et dés rivières, 

Alet, bâti sur la rive droite de l'Aude, offre des eaux ther- 
males peu renommées probablement à raison de celles-de 
Rennes , qui sont plus actives et plus salutaires. Celles d’Alet 
ont. : les moins chaudes , 22° de Réaumur , et les plus 
chaudes, nouvellement découvertes, 28°. Alet, ville autre-. 
fois siége d’un évêché, est encore remarquable par des restes 
de monuments romains qui ne la tirent pas cependant de 
l'oubli, où elle est maintenant tombée ; aussi, sans commerce 
et sans industrie, cette ville a perdu la plus grande partie de, 
sa population. Aux approches d’Alet , la craie prend le plus 
grand développement , et, avec elle, l’ensemble des nom-. 

reux. débris organiques qui la caractérisent. Depuis long- 
temps les environs de cette ville fournissent aux curieux Les 
pétrifications | pour me servir d’une expression vulgaires 
dont ils ornent leurs cabinets. Nous fûmes fort étonnés d’en: 
trouver de réunies , ‘en assez grand nombre , dans le modeste 
manoir d’un cuisinier de l'auberge accréditée, Notre surprise 
fut plus grande encore, d'y voir des échantillons de magné-, 
sie sulfatée , dont les aiguilles avaient plus d’un demi-pied 
Ni longueur. Ces échantillons, réellement maguifiques, ve- 
naient des grottes de Calatayud, situées sur les frontières des. 


(4) 
royaumes d’Aragon et de Castille. Cet amateur , qui avait 
demeuré assez long-temps au service du Capitaine-Général 
de l’Aragon, se les était procurés en Espagne. 

Pour se rendre aux bains de Rennes, la route se dirige 
vers le Sud, suivant la gorge dans laquelle l’Aude a son 
cours. Cette gorge est moins resserrée que celle que l’on 
suit de Limoux à Alet. A l'embranchement de la route 
de Couiïza et de celle des bains de Rennes, on se dirige à 
l'Est , et l’on quitte tout-à-fait la vallée de l'Aude. Le che- 
min suit des montagnes escarpées ; leur stérilité indique 
assez la roche qui les compose. La craie compacte est très- 
développée ,» Sur toute cette route, principalement vers les 
rochers, dits de Cascavel, à une demi-lieue au Sud d’Alet. 
Ses roches sont souvent redressées , offrant par intervalles 
des cavernes plus ou moins spacieuses, dans lesquelles on 
découvre bien une grande quantité de limon rougeâtre ana- 
logue à celui qui remplit les cavernes à ossements, mais 
dans lequel l’on ne découvre nullé trace de cailloux roulés , 
ni de débris organiques. Ainsi partout, se vérifie la loi que 
nous avons annoncé sur la dispersion des ossements ; nulle 
part en effet, l’on n’en découvre dans les cavités souterraines 
élevées de plus de 500 mètres au-dessus du niveau des 
mers, et qui.sont séparées par de grands espaces des terrains 
tertiaires ou des dépôts diluviens. 

Lorsque, après l’'embranchement des deux routes, on suit 
une direction vers l'Est, on ne quitte plus la formation de la 
craic ; entre Peyrelles et Lucques, les. rochers qui en font 
partie prennent un développement tout particulier. Cepen- 
dant ; lorsqu'on a traversé la petite rivière de la Salz, après 
le village de Serres , l'on retrouve les phyllades et les schis- 
tes argileux que l’on n'avait plus revu depuis les gorges d'A- 
let Ces phyllades durent peu, la craie et les marbres noirs 
les recouvrent dans la presque totalité du bassin de Salz-où 


42 ) 

se trouvent les fameuses sources thermales dites les bains de 
Rennes. Dès que l’on arrive au bain doux (nommé ainsi par- 
ce que les eaux qui en sourdent sont moins chaudes que 
celles du bain fort , elles n'ont que 32° ou 33° degrés du 
thermomètre de Réaumur), on voit la craie compacte en 
bancs parallèles , lesquels n’ont qu'une inclinaison. Le peu 
d’inclinaison de ces calcaires est d’autant plus remarquable, 
que les montagnes qui bordent les rives de la Salz ont des 
flancs abruptes et des pentes par conséquent fort raides. Par 
suite de cette disposition, cette rivière a son lit fort encaissé 
et fort resserré entre les roches escarpées au pied desquelles 
elle s'écoule, À 


La température du bain de la Reine ne s'élève guère au- 
delà de 30° à 31°, mais celle du bain fort, parvient jusqu’à 
41 ou 42 degrés du thermomètre de Réaumur. La tempé= 
rature de ces diverses sources croît donc avec celle de leur 
profondeur , fait qu'il est facile de concevoir , si Fon admet 
que le globe jouit d'une température qui lui est propre, la- 
quelle s’augmente à mesure que l’on pénètre dans son inté- 
rieur. Relativement aux sources qui nous occupent , on est 
frappé de la température qui règne dans le souterrain où 
s'écoulent les eaux du bain fort, et où l’on a établi les dou- 
ches. Elle est si forte et si accablante, qu'on ne peut guère 
la supporter ; incommode pour les personnes en santé, elle 
est salutaire à ceux que de graves douleurs amènent au mi- 
lieu de ces montagnes, 

Les eaux qui alimentent les diverses sources des bains de 
Rennes s'échappent toutes des rochers de‘craie. Il est pro- 
bable qu'elles viennent de plus bas, et que leurs réservoirs 
sont dans les terrains de transition , où peut-être dans les 
terrains primitifs. Ces eaux, connues depuis une époque 
déjà fort reculée et dont les Romains paraissent avoir fait 
un grand usage, d’après, du moins, les médailles nombreuses 


(Bi | 

et les divers monuments que l’on ÿ découvre chaque jour, 
ne paraissent point avoir varié, du moins d'une manière sen- 
sible dans leur température, ni dans leur composition. Elles 
guérissent aujourd'hui les mêmes maladies que du temps de 
Jules César, ce qui prouve la constance des causes auxquel- 
les sont dues les eaux chaudes, intérieures, plus ou moins 
chargées de matières minérales, : 

- De Rennes nous avons été visiter la montagne nommée 
dans le pays le Barreng, sur le sommet de laquelle se 
trouve un lac qui porte le même nom. Dès que l’on a quitté 
la vallée, l'on suit un sentier fort escarpé en se dirigeant 
vers l'Est , laissant au Nord le Puech-Cardon, point culmi- 
nant du territoire de Serres et de Rennes. En traversant ces 
vastes terrains de craie, l’on est frappé à la fois de leur stéri- 
lité et du grand nombre de débris organiques répandus à la 
surface du sol. Ces débris se rapportent principalement à 
des spatangues, des hyppurites, des cyclotites, des radiolites 
et des madrépores. L'on juge aisément que ceux que l’on 
découvre ainsi à la surface du sol sont pour la plupart bri- 
sés. Cependant à l'aide de recherches minutieuses , l’on fi- 
nit par en distinguer d’assez entiers , dont nous avons déjà 
désigné les genres et auxquels nous ajouterons le Pecten 

uinque-costatum , des Plagiostoma , des Buccinum, des 
Cucullæ, des Podopsis, ainsi qu'un grand nombre de 
Lima, de Lucina, de Terebratula et de Cytherea. Parmi 
les espèces découvertes dans cette localité, nous signalerons 
une grande Cytherea remarquable par de grosses stries 
transverses. Cette Cytherea ya été trouvée Fe M. _— 
de Limoux. 

Après une heure d’une marche pénible , on arrive à une 
fondrière , sorte de puits, qui s'est formée tout-à-coup au 
mois d'Avril 1826. Cette fondrière dont la circonférence est 
d'environ 30 mètres et la profondeur de 5o mètres au moins, 


se prolonge vers sa base par une cavité, dont l'étendue na 
pu encore être appréciée, produite, comme il est aisé de le 
reconnaître ,. par l’affaissement des rochers, formant voûte, 
qui supportaient le sol et les arbres qui y étaient exerus. 
Elle deviendra plus considérable encore lorsque les rochers 
dela cavité, par laquelle elle se.termine, viendront à s'é- 
bouler, ce qui peut arriver d’un moment à l’autre, Du reste ; 
ces sortes de puits naturels sont assez communs dans les 
terrains calcaires, quelque soit leur formation. Le plus con- 
sidérable et le, plus profond est. celui que lon voit dans les 
environs de Bozouls (Aveyron), sa profondeur, égale à sa 
circonférence , est d'environ cént mètres. Les environs de 
Montpellier nous en présentent également dans la craie, 
mais bien moins remarquable que ceux que nous venons. de 
citer, 

De cette fondrière,, nous avons été visiter le petit lac du 
Barreng , situé à peu de distance , presqu’au sommet de la 
montagne du même nom, et dont la position est des plus 
riantes. Ce lac n'a guère plus de 6o à 65 mètres de circonfé- 
rence ; sa profondeur est, dit-on, fort considérable. Il se 
trouve comme au centre d'un cirque calcaire formé par des 
couches calcareo-marneuses, dont le parallélisme et l'hori- 
zontalité sont assez prononcées. Les habitants de Montfer- 
rand.et des campagnes voisines racontent les choses les. plus 
absurdes relativement à ce lac. 

: Du Barreng nous nous sommes dirigé sur Montferrand, 
village bâti à mi-côte au milieu des rochers lacérés de craie 
compacte. Sur la route et au Nord du Barreng, nous passä- 
mes aux pieds de quelques rochers de craie , qui, par suite 
du:soulèvement, avaient une forme aussi sidelé queles 
aiguilles de certains granites. La descente, jusqu'a Montfer- 
rand , est-des plus rapide ; mais nulle part, nous ne vimes 
la moindre trace des formations voleaniques , que l’on nous 


(45) 
avait annoncé. Du reste, partout où il existe des eaux ther- 
males , l'on suppose que des formations volcaniques doivent 
se montrer. Quoique les deux genres des phénomènes aient 
entre eux des rapports sensibles , relativement du moins aux 
causes qui les ont produits, l'existence des uns n'est nulle- 
ment liée à celle des autres, comme semblent le eroire. 
ceux qui ne se sont jamais occupé de sciences naturelles. 

Des bains de Rennes, nous avons fait une excursion à læ 
source de l’eau salée; on nomme ainsi une des sources. de la 
rivière de la Salz, assez chargée de sel de cuisine, pour occu- 
per quelques villageois à son extraction. L'on suit d'abord la 
rivière de la Salz , que l’on remonte. sur la five droite et puis 
sur la rive gauche. Au confluent de eau: rivière et de celle 
qui iprend s h, l’on voitune. 
coupe propre à faire commalies la succession . couches dé 
formations secondaires, inférieures à la craie, Ainsi dans la 
partie supérieure; l'on observe la craie compacte en couches 
puissantes et très-développées, auxquelles succèdent des 
psammites quartzeux micacés ou grès le plus généralement 
blanchätres , quelquefois cependant rubannés ou même 
rougeâtres, Ces grès offrent souvent des empreintes de tiges 
végétales, Des calcaires plus ou moins compactes , en cou- 
ches peu épaisses, se présentent. ensuite , lesquels calcaires 
alternent soit avec des grès , soit avec . marnes calcaires 
bleuûtres. 

Toutes ces roches reposent sur le calcaire marbre noirâtre, 
que nous avons déjà décrit, ou surlesmêmes phyllades dont 
nous avons parlé. La route se continue à travers ces forma— 
tions ; les grès blancs prenant le plus. grand développement 
en avant du village de Sougragnes ; mais lorsqu’ on-y arrive, 
c'est au contraire la craie compacte qui paraît la plus éten- 
due, Les roches qui la composent, sont seulement plus mat- 
neuses et offrent une grande quantité de coquilles fossiles, 


46) 
Nous y avons remarqué principalement des Ostrea , des 
Cytherea, des Lucina, des Cerithium et de petites espèces 
de Turitella. 

: Du village de Sougragnes à la source de l’eau salée , on 
suit un sentier rapide qui s'élève à travers les roches calcai- 
res, entre lesquelles existent de nombreuses touffes d'arbres 
qui ombragent la route d'une manière agréable. Enfin après 
trois grandes heures de marche, l'on arrive à la source de 
l'eau salée. Cette eau sort du calcaire secondaire , sur lequel 
repose la craie compacte de ces contrées, craie analogue, 
par sa position , à la craie tufau ou à la glauconie crayeuse. 
Des gypses secondaires avec de nombreux cristaux de quartz 
accompagnent ces roches de craie. L'eau qui découle de ces 
rochers est assez chargée de sel pour que l’on en retire, par 
ébullition, une assez grande quantité. Cette extraction est 
Vobjet d’un petit commerce pour les fermiers peu fortunés 
d’une grange, qui en est fort rapprochée. Ce sel composé en 
grande partie de sel marin ou Chlorure de Sodium , retient 
pourtant quelques petites quantités du Chlorure de Gaise 
et de Magnesium. 

A l'Ouest de la source salée, on de la petite rivière con- 
nue dans le pays sous le nom ‘de la Salz, existe une côte 
escarpée qui conduit au passage d’el pas dal Capella. 
Avant de parvenir à ce col, on peut visiter une galerie, ou- 
verte, sur la hauteur, pour extraire du jayet et des lignites 
tertiaires inférieurs , lesquels appartiennent aux formations 
tertiaires émergées. Ces lignites sont accompagnées de 
marnes bitumineuses noirâtres , lesquelles offrent constam- 
ment du fer sulfuré qui passe au fer sulfaté dans les lieux 
où il existe des courants d'air extérieur. 

Ces lignites sont connus depuis fort long - temps : 
effet, on lit, dans un dénombrement fait au Roi en pe , 
par Le sieur Montesquieu , Seigneur de Bugarach et de Sou- 


(47) 

gragnes : «ensemble je possède , dans le debès des Salines ; 
» les mines de jayet et de couperose , qui me portent peu 
» de revenu, à cause du grand travail qu'il y convient et en 
» cazuel ». Aussi ces lignites ont-ils été exploités avec quel- 
que avantage, avant l'introduction en France du jayet, et 
lorsque cette matière était plus prisée qu’elle ne l’est aujour- 
d'hui. Il y existe encore des traces de ces anciennes exploi 
tations ; plusieurs galeries, bouchées par des éboulements, 
attestent assez. Enfin , une nouvelle galerie y avait été pra- 
tiquée, il y a trois ou quatre années, mais les circonstances 
ont mis un terme à ces travaux; on y découvrit d'assez beaux 
morceaux de succin ou ambre jaune. 

Le lignite de Sougragnes renferme donc de nombreux 
rognons de succin ou ambre jaune d’un brun noirâtre. Les 
plus gros de ces rognons atteignent à peine la dimension 
d'un œuf de poule; les uns sont translucides et les autres 
opaques ; tous les fragments jouissent des propriétés électri- 
ques à un assez haut dégré. Ce succin, dans lequel on ne 
voit pas de traces d'insectes , donne de l'acide succinique à 
la distillation ; il brûle avec flamme et fumée , en fondant 
facilement et donnant une odeur aromatique agréable ; les 
parties opaques, après avoir brûlé, prennent un poli assez 
vif et une translucidité toute particulière : ces caractères 
annoncent assez que le succin de Sougragnes n’est point de 
la même nature que celui que l’on découvre au milieu des 
lignites de S. Paulet (Gard); lignites qui appartiennent aux 
formations tertiaires immergées. Au-dessus des lignites, se 
trouve la craie compacte, inférieure, caractérisée dans cette 
localité par de nombreux Corps organisés ; parmi lesquels 
nous mentionnerons spécialement unie grande Turitelle ; qui 
nous paraît nouvelle, et qui, par ses proportions, mériterait 
bien le nom de Turitella 8igantea : elle n'a pas moins de . 
0%. 116 millimètres de diamètr ; et les tours ; dont elle est 


48. 
formée, ont, d'un bord à Le. jusqu’à om, 055 millimè- 
tres. Malheureusement cette coquille , qui devait être lisse 
d'après ce qu'il en reste, était en grande partie brisée ; nous 
ne pouvons par conséquent en donner les proportions d'une 
manière bien exacte. À en juger, d’après les mêmes dimen- 
tions de ses tours, celte espèce pouvait avoir environ ov, 
356 ou o®, 360 millimètres de longueur ( plus d’un pied ); 
elle devait être tout au moins aussi grande que le Cerithiunt 
giganleum; mais ses dimensions, dans le sens de la largeur, 
Re PRRENEAEE 7 % Le à .« sis 


P de Dee cpoge 
- L'on se dirige donc vers. l'Ouest pour’ se. rendre au pie 
de Bugarach. Le chemin suit toujours fes roches calcaires, 
qui ont surgi presqu’à plomb, au-dessus de la vallée. Une 
fois que l’on est arrivé à la ciète de ces montagnés ; et que 
l'on a passé le col nommé dans le pays /e pas d’al Capel- 
la; on aperçoit le pic de Bugarach qui s'élève , comme une 
immense muraille verticale ;. au-dessus des roches de craie 
qu'il a percé. Ce pic, formé par le même calcaire que celui 
qui compose les gorges de Pierre-Lis où du col Saint-Geor- 
ges, se rattache à une même chaîne soulevée postérieure- 
ment à la craie compacte inférieure , chaîrie qui court de 
l'Est à l'Ouest, Ce calcaire, tantôt d’un bleu noirâtre tantôt 
d'un gris plus ou moins foncé » Paraît presque dépourvu de 
Corps organisés, comme la plupart des calcaires de transi- 
tion où des calcaires sécondaires inférieurs. 

Il faut environ deux petites heures pour gravir sur le 
sommet, qui est élevé au-dessus de la vallée d'environ 1500 
mètres, et de 1900 au-dessus de la mer. Du haut de cette 
montagne remarquable par sa forme et sa hauteur , on jouit 
d'une vue fort étendue, qui dédommage un peu des fati- 
gues que l'on a éprouvé pour Y arriver ; sèche et stérile, à 
peine y voit-on, par intervalle , quelques touffes d’arbres 
peu élevés. Aussi, s’empresse-t-on de la quitter et de redes- 
cendre dans la vallée, qui n’est guère plus riante. 


(49 ) 

Si le pie de Bugarach est composé d’un calcaire de transi- 
tion , les collines qui sont à ses pieds, et au travers des- 
quelles il a surgi , appartiennent toutes à la craie compacte 
inférieure. Cette craie en couches puissantes, et dont cer- 
taines se montrent redressées par suite du soulèvement des 
masses qu'elles revétaient , est caractérisée par de nombreux 
fossiles. L'on y voit des milliers de Spatangues, des Bucci- 
num , des Naticæ , des Cerithium , et enfin de petites hui- 
tres assez mal caractérisées et à peu près indéterminables. 

Après une marche assez longue et fort fatiguante, on 
arrive au village de Bugarach, bâti au fond de la vallée. 
Depuis ce village , jusqu’au hameau de la Viallasse , le che- 
min est peu pénible. Une fois que l’on y est arrivé, il faut 
constamment gravir une côte escarpée. De la hauteur , Von 
admire l'immense soulèvement qui a produit les deux murs 
verticaux , à la base desquels s'écoule la petite rivière de 
Bugarach. Cette rivière se trouve donc encaissée entre des 
roches calcaires secondaires , remarquables non-seulement 
par leur soulèvement, mais surtout par l'irrégularité de ce 
même soulèvement , qui en a plié les couches en demi cercle 
ou en forme d'un grand S. Après une heure de marche, on 
descend à la Ferrière, et de ce lieu > Pon 5e dirige , en 
montant à peu près constamment , vers le terroir de Servai- 
ron, toujours sur la rive droite de la petite rivière de Bu- 
garach. 

Une fois arrivé à Servairon , l'on est frappé de l'étendue 
et du grand développement des psammites 
grès micacés à cailloux quartzeux. Ces grès présentent , au 
sommet des montagnes qu'ils composent , des aiguilles pris- 
matiques , tout-h-fait verticales » Comme Îles murailles d’un 


sablonneux où 


+ Des éboulements nombreux rompent ces aiguilles, 
et les rendent encore plus aiguës et plus étroités. Enfin » on 


rejoint la rivière de la Salz ou de Salces ; on passe au haut 


( 50 
de l’hermitage , et aux pieds de la roche calcaire , de laquelle 
sort la source dite du Cercle qui est une dépendance des 
bains de Rennes, et dont les eaux sont ferrugineuses. 

Le village des bains se trouve dans une gorge de monta- 
gnes très-resserrées , lesquelles se dirigent du Sud au Nord 
et perpendiculairement à l'horizon. Ces montagnes appar- 
tiennent toutes aux formations secondaires , et, la plupart 
d’entr'elles, à la craie compacte inférieure. En dodo, cette 
roche forme , dans ces contrées, les montagnes qui ont de 
800 à 1000 mètres de hauteur ; tandis que celles qui dépas- 
sent ce niveau, appartiennent au calcaire secondaire infé- 
rieur dit de transition , où aux psammites sablonneux ( grès 
micacés ), ou aux phyllades et schistes argileux de transi- 
tion. Les autres roches, intercalées par intervalle entre 
celles-ci , ÿ ont généralement peu d'importance, Quoiqu'il 
en soit , la rivière de la Salz traverse presque tout le terri- 
toire des bains de Rennes, et divise ce village en deux 
parties. Le plus grand nombre des maisons se trouve adossé 
à la montagne qui est à l'Est de la rivière , et de ces maisons, 
c'est l'auberge qui est la plus considérable, 


VI. Route Des BAINS DE RENNES À Quirran. 


Pour nous rendre de ces bains à Quillan , nous primes 
des chevaux, et suivimes les montagnes en passant par les 
communes de Granes et de Saint-Féréol. Nous ne rejoigni- 
mes le grand chemin qu’au-dessous de ce dernier village, 
et à une petite lieue au-dessus de Quillan. En quittant 
Rennes, on gravit les montagnes fort escarpées, soit de 
craie, soit de psammite, soit de grès micacés. De la hauteur, 
il est facile de juger combien les pentes de toutes ces mon- 


tagnes sont abruptes, et qu’elle en est la disposition la ps 
générale. 


(54) 

Ainsi les roches calcaires offrent , en grand , une forme 
semi-cireulaire ; et lorsqu'elles couronnent les montagnes, 
leur forme est assez semblable à celles d’édifices qui tom- 
bent en ruines. 

Les Psammites ou les roches de grès offrent au contraire 
vers leur sommet, une disposition en aiguilles aigues et 
distantes les unes des autres, ce qui leur donne une forme 
comme lacérée. Les montagnes composées au contraire de 
phyllade ou de schiste , sont généralement angalaires à leur 
sommet; fait assez remarquable, dans tout le territoire depuis 
Limoux jusqu’à Alet, ces schistes sont moins déchirés et 
moins lacérés que les autres roches. Leurs nuances sont aussi 
généralement plus sombres et leur végétation plus rare et 
moins belle , que celle qui existe sur les roches calcaires de 
transition. 

En avant de Granes, la craie compacte grise se décom- 
pose en marne blanche ; la couleur de cette roche devient 
tout-à-fait analogue à la craie blanche. Cette roche n’en a 
cependant pas l'aspect nile mode de cristallisation , ni enfin 
les corps organisés particuliers à la craie, dont elle a pris la 
couleur. Le village de Granes, bâti au fond de la vallée, 
se trouve dans un site peu fertile. Une route assez triste 
conduit au village de Saint-Ferréol , bâti sur la hauteur et 
presque sur un col ou sur la crête d’une moritagne assez 
élevée. Aussi après ce village , une descente rapide conduit 
à la grande route , distante d'environ une demi-lieue. Des 
marnes calcaires et fissiles composent les montagnes que 
l'on traverse ; ces marnes secondaires ne paraissent pas ren- 
fermer des débris organiques. 

Dans une petite heure de marche , après avoir joint la 
grande route, nous fûmes rendus à Quillan , petite ville 
bâtie sur la rive gauche de l'Aude ct au centre de la vallée. 
Cette ville n’a rien de remarquable , si ce n’est peut-être, 

4 


(52) 
sa position, dans un vallon riant surmonté par des monta- 
gnes d’une grande élévation ; montagnes couronnées par des 
forêts d’une verdure éternelle. La plus rapprochée de Quil- 
lan est la forêt des Fanges. 

Les établissements du maréchal Clauzel se trouvent à un 
petit quart de liene au Sud de Quillan. Ces établissements se 
composent de forges à la catalane, d'un moulin à foulon 
et d’une scicrie. Ils doivent beaucoup à feu M. Varnier, 
qui fit une percée de 163 mètres dans la montagne afin d'y 
faire la prise d’eau qu'il avait obtenue. La rivière d’Aude, 
arrive donc en partie dans cet établissement , où non-seule- 
ment elle fait mouvoir toutes les RATS que l'on ÿ met 
en usage , mais en outre elle sert aux trompes pe en aller 
la fonte et les forges. 

Sur la route de Quillan à cet bent , on voit les 
schistes argileux noirâtres de transition passer souvent aux 
phyllades micacés extrêmement développés. Ces schistes 
donnent une teinte sombre aux montagnes qu'ils composent. 
Leur sommet est angulaire non déchiré mais fort aigu. La 
végétation qui les couvre, est toute particulière. En grand 
leur stratification est fort prononcée et indépendante de 
la structure fissile qu'ils présentent en petit. Ces schistes 
passent par dessous les calcaires noirâtres de transition qu'ils 
ont redressé. Aussi quoique les schistes aient une inclinaison 
fort grande, on ne les voit jamais: verticaux comme les 
masses calcaires qu’ils ont redressé. 

La route qui conduit à l'établissement de Dalri il est 
de plus agréable. Cet établissement est destiné au laminage 
du fer, ainsi qu'à la fabrication des grandes barres ou lames 
du même métal. Les laminoirs y sont beaux et bien tenus ; 
aussi sort-il de cette usine de l'excellent fer. En effet, le 
fer forgé, prend en passant sous les laminoirs, une homo- 
généité et une: tenacité que ce-métal ne peut acquérir au 


(53) 
moyen du martinet ni à l’aide d'aucun autre procédé. Outre 
les laminoiïrs , il existe, dans le même établissement , une 
fonderie destinée à préparer , pour le laminoir , le fer qui 
sort de dessous le marteau. 

De Belviane nous avons été visiter l'usine de Gincla où 
existent les forges si connues du même nom , forges qui 
long-temps ont été possédées par MM. Rivals de Carcas- 
sonne. _Il faut pour s’y rendre, traverser des montagnes assez 
élevées, et suivre des sentiers aussi rapides qu'escarpés, 
L'usine de Gincla , située à six petites lieues Sud-Est de 
Quillan , dans le canton de Roquefort, se trouve sur la 
Boulsanne petite rivière , dont les eaux sont peu abondantes 
dans les temps secs. Cette forge serait dans une position 
avantageuse ; sil ÿ avait un chemin praticable ; mais l’on est 
forcé de transporter à dos de mulets, jusqu'à Quillan , les 
produits que l’on y fabrique ; une grande route les conduit 
ensuite à Carcassonne | d’où on les expédie dans les lieux 
de consommation ; qui sont principalement de Toulouse à 
Bordeaux. 

Le minerai, dont on fait usage à Gincla, vient des mines 
de Fillols, lesquelles sont situées dans les environs de Prades 
au pied du Cänigou ( Pyrénées orientales ). Le transport 
de-ces minerais est des plus pénibles, à raison des chemins 
affreux qu'il faut que les mulets traversent, pour de Fillols, 
se rendre à Gincla. | 

Il existe à Gincla ne réunion presque complète de toutes 
les parties dont se compose une usine à fer. Ces ateliers ont 
été créés par M. Rivals. Il ÿ à établi deux forges, deux 
marlinets, dont l’un sert à corroyer les aciers , une fonderie, 
un tour à tourner le fer et la fonte, et enfin un moulin à scie. 
On y voit encore un four de cémentation , un four à réver- 
bère ; destiné à fondre les cylindres du laminoir de la fon- 


derie ; et un atclier de fabrication pour les limces. Quant: aux 


(54) 
trompes qui servent aux deux forges, elles sont alimentées 
par le même cours d’eau qui met en mouvement les roues 
des marteaux et des martinets. 

Les forges sont alimentées par le charbon de bois et par 
le procédé dit à la catalane. Le charbon dont on y fait 
usage provient des forêts de hêtre qui-avoisinent l’établis- 
sement, de Gincla, et partieulièrement de la forêt de Bou- 
cheville ; on y emploie également du charbon de ‘bois de 
pin qui se distingue par la légèreté, Ce charbon exige un 
creuset plus ouvert et une plus petite saillie de la tuyère, 
que le charbon de bois dur comine est celui de hêtre. 

Quant au fer qui se fabrique à Gincla , il est nerveux et 
se forge bien à toute température. Il a cependant l’inconvé- 
nient de ne pas se laminer d’une manière bien égale , et ce, 
à raison des grains aciéreux produits par le procédé dit à.la 
catalane. Le fer fondu par ce procédé , se trouvant en con- 
tact avec du charbon de bois, s'en charge plus ou moins 
dans de certaines parties, et de Jà l'inconvénient qu'il a 
ordinairement de présenter des portions plus ou moins acié= 
rées. Aussi, les fers de Gincla ne peuvent-ils pas servir aux 
ouvrages délicats ; mais d’un autre côté, on les préfère pour 
les instruments d'agriculture et les essieux de charrettes. 

Les mêmes formations de calcaire de transition , de schiste 
argileux et de phyllade micacé, se continuent après Bel- 
vianc ; mais avant d'arriver aux forges de Gincla, on les voit 
remplacées par des gneiss et des granites , soit communs, 
soit porphyroïdes. L'aspect de la végétation annonce, comme 
partout ailleurs, le changement qui s'est opéré dans la cons- 
titution du sol. 

De Gincla » Nous sommes revenus à Quillan , et le lende- 
main nous, nous sommes mis en marche pour aller visiter 
les gorges de Pierre-Lis. Ces gorges si belles et si remarqua- 
bles, par immense hauteur des montagnes qui les couron- 


(55 ) 

nent, se trouvent  - … de lieue au Sud de Quillan. 
On reprend done la même route, que l'on suit pour aller 
visiter l'établissement de M. le maréchal Clauzel. La route 
passe ensuite à Belviane , petit village bâti sur les schistes 
argileux de transition et sur une petite colline. Un#fois sorti 
du village , on descend rapidement jusqu'à ee que l'on ait 
atteint le niveau de l'Aude, Un gros quart d'heure après le 
village, on suit la rive gauehe de la rivière-que l'on remonte 
constamment, On pénètre ainsi dans les gorges de Pierre- 
Lis. Ces gorges sont très-étroites ; à peine ont-elles la 
largeur nécessaire au cours des eaux de l'Aude. Le chemin 
que lon y a pratiqué se-trouve creusé dans de rocher ; des 
montagnes @rt élevées bordent en effet ces gorges pro- 
fondes ; et, à les voir :si verticales de chaque côté de la 
rivière quicoule à leurs pieds ; on les prendrait voloutiers , si 
ce n'était leur grande hauteur, pour d'immenses murailles, 
Ce sont là comme de vastes et profondes fissures produites 
PT PE IE MG MTS Em À 
chemin pratiqué dans le rocher sur la rive gauche de F 
à force de temps et de patience ; permet au voyageur de 
som la: rgraniieu et vienne imghotnir à de »éodéilés 
ou de ces 
caires. Awant que l'on ent percé ce ‘chemin à travers les 
roches calcaires, pour parvenir à Axat et à Saint-Gcorge, 
on suivait la hauteur ; et ceux qui étaient assez hardis , pour 
en contempler la profondeur , en avaient seuls l'idée. Mais 
depuis 1826 , époque à laquelle les travaux ; commencés 
en 1824, ont été terminés , sous la direction de MM. Des- 
trera et Champagne , on peut y passer, non sans émation 
mais du moins sans danger. 

Les masses calcaires ; entre lesquelles s'écoule l'Aude , cv 
Manositianmerentes: Elles forment donc ; au-dessus 
de la rivière, comme des murailles immenses , d'uneinudité 


(56) 

effrayante , et de l'aspect le plus sauvage et le plus imposant. 
Leur élévation , mesurée du bas de la vallée à leur sommet, 
n’est pas moindre de 180 à 250 mètres, dans les lieux où 
elle est la plus considérable ; car cette élévation est loin 
d’être égale partout | par suite de l'irrégularité du redres- 
sement. Les masses calcaires qui composent les gorges de 
Pierre-Lis, sont formées par une roche calcaire noirâtre 
ou d'un gris cendré. Quelquefois , dans les parties infé- 
rieures , les deux variétés se montrent réunies par un ciment 
de la même nature que la masse de ces roches, en sorte 
qu'elles prennent alors tout-à-fait l'aspect d’une brèche. 
À droite de la route, en allant vers Axat, se trouve une 
grotte peu élevée au-dessus du niveau de l’Aude, Cette 
grotte, dont l'étendue n'est pas considérable , n'offre point 
d’ossements, et, par conséquent ne renferme aucune trace 
de dépôts diluviens. 

“Le défilé ou la gorge de Pierre-Lis est, pendant environ 
un grand quart de lieue , aussi profonde que resserrée. Mais, 
au-delà, ce défilé s'agrandit peu à peu, les rochers s'écar- 
tent, et l’on arrive à Saint-Martin de Pierre-Lis, situé à mi- 
côte sur la rive droite de l'Aude. Ce village est la patrie du 
venérable curé qui a eu la première idée de la route exécu- 
tée plus tard par MM. Destrem et Champagne. Le chemin 
qui conduit à Axat, continue toujours entre les mêmes 


roches calcaires qui s'élèvent à des hauteurs moins consi= 


dérables que celles qui composent les gorges de Pierre-Lis: 

Après avoir traversé le Rebenti » petite rivière qui descend 
du pays de Sault, on arrive à Axat , situé sur la rive droite 
de l'Aude, Ce village , situé dans le bas de la vallée , est 
disposé en amphithéâtre, à l'aspect du Midi; un ancien 
château , qui le domine ; lui donne un aspect assez pittores- 
que. Un pont en pierre établit une communication facile 
entre la rive gauche et la rive droite, C'est sur cette rive 


MR LT SE ECS LE NP Ve 


PAM TRRT 2 


PR RP ME 5 IE An CE RE PLAN MEME scie ME 2 


(59) 

que sont construites la plupart des maisons du village, ainsi 
que les belles usines ou forges de M. D'Ax. Ces usines se 
composent d’une forge , d’une aciérie et de moulins à scie: 
Quant aux minerais, dont on se sert dans cel établissement, 
on les tire de Vicdessos ( Arriège ) de Fillols et d'Escarro 
(Pyrénées orientales) , et enfin de Villerouge , et de la Grasse 
(Aude). Ces minerais, en les mélangeant entr'eux, donnent 
parfois de l'acier naturel ; mais, à peu près constimment, ils 
donnent de l'acier de cémentation ; jamais on ne fait de 
l'acier fondu dans.cet établissement. L’acier de cémentation 
que l’on y fabrique, est d'excellente qualité ; on en fait 
usage pour en fabriquer des limes, des scies, des sabres, de 
grands couteaux dont on se sert en Amérique pour couper 
le sucre, ainsi que divers autres instruments. 

Cet établissement a une magnifique prise d’eau dans la 
rivière d'Aude , laquelle met en action six roues hydrauli- 
ques et six martinets. Les seules machines soufflantes , dont 
on se sert dans cette usine, sont produites par la pression 
de l’eau. L’aciérie occupe six fournaux ; tandis que la forge 
à la catalane n’a qu’un fourneau et deux marteaux { 1 ). 

En suivant la rive droite de l’Aude et à une demi-lieue 
en amont d’Axat, on arrive aux gorges de Saint-Georges, 
remarquables par le. rétrécissement du lit de la rivière et 
l'élévation de ses roches. Celles-ci sont de la même nature 
que celles de la gorge de Pierre-Lis. Comme toutes les 
roches calcaires de cette contrée, celles qui forment les 
gorges de Saint-Georges présentent une surface uniforme 
d’un gris cendré tout particulier. Cependant , leur intérieur 
est d’un bleu noirâtre plus ou moins intense, ou d'un brun 


(2 ) Voyez les expériences faites sur la trempe du ventilateur des 
mines de Rancié, par M. Daubuisson, Annales des mines, deu- 


xième série. Tome 


(58) 

roussâtre, La direction de ces roches est verticale et abrupte, 
par suite de l'effet du soulèvement qu'elles ont éprouvé: 
Du reste, on m'y voit; pas plus que dans celles de Pierre- 
Lis, des traces de corps organisés: Nos recherches ne nous 
ayant pas fait découvrir le moindre débris qui ait appar- 
tenu à un corps vivant, nous avons demandé ; aux ingé- 
nieurs et aux ouvriers qui ont fait la route , si, dans leurs 
travaux , ils en avaient apercu ; et tous nous ont dit n’y 
en avoir jamais vu. 

Avant d'entrer dans Ics gorges de Saint - Georges, la 
fivière d'Aude est tellement encaissée entre les roches cal- 
caires, qu'elle n’a pas plus d'un mètre et demi de largeur: 
Malgré la faible barrière qui s'oppose à l'écoulement de ses 
eaux, barrière qui n’a pas plus de deux mètres au-dessus 
de leur niveau , leur action érosive est si faible, Sue 
n'est aidée par action des corps durs , qu’elle n’a pas en- 
core enlevé l'obstacle qui s'oppose à leur facile écoulement. 
Cependant l'Aude à une grande rapidité dans cette partie 
de son cours, ét ses caux y Sont assez abondantes , sur- 
tout après les orages. 

Ce fait et une foule d’autres beaucoup trop connus, 
prouve combien les eaux actuelles sont impuissantes pour 
avoir creusé les vallées où elles s’'écoulent; car il est im- 
possible que l'Aude , en lui supposant mêmc un volume trois 
fois plus considérable que celui qu’elle a maintenant, ait 
jamais pu creuser une gorge aussi profonde que celle de 
St-George et de la Pierre-Lis. Il en est de même du Rhône, 
et des autres principaux fleuves de l’Europe : ils ont été 
constamment impuissants pour creuser les vallées profondes 
dans lesquelles ils s’écoulent , en admettant même que leurs 
eaux eussent été beaucoup phis abondantes qu'elles le sont 
actuellement. 


( 59 ) 

Pour expliquer d'une manière plausible la formation des 
grandes vallées, si fort en disproportion avec le volume des 
caux qui s'y épancheunt, il faut admettre qu'à l'époque à 
laquelles des soulèvements ont eu lieu , soulèvements qui 
ont produit les éminences qui sillonnent nos continents, 
il s’est opéré des affaissements qui ont coïncidé avec ces 
soulèvements ; ou bien que les vallées ne sont.que les points 
du globe qui, n'ayant pas été soulevés, ou soulevés seule- 
ment en partie, ont conservé, à peu de chose près; leur 
niveau primitif. Evidemment, les soulèvements ont eu liea 
avant que les roches eussent acquis la solidité qu'elles ont 
actuellement ; dès-lors, ces roches ont pu aussi être facile- 
ment attaquées par les eaux, dont la température et le 
volume étaient beauconp plus considérables que dans les 
temps présents. Mais leur action érosive a été nécessaire- 
ment plus faible sur les roches dont la solidité était déjà 
plus complète ; aussi les vallées ne s’agrandissent-elles , et 
ne prennent une certaine étendue , que dans les lieux recou- 
verts par les terrains plus récents, ceux qui ont acquis , le 
plus tard , la solidité que nous leur voyons aujourd'hui. 

La largeur et l'étendue des vallées paraît donc cons- 
tamment en rapport avec la mature des roches et des ter- 
rains où elles sout placées. La vallée de l'Aude nous en 
fournit un exemple trop remarquable pour ne pas en faire 
mention : ce fleuve s'étend avec une sorte de complaisance 
dans les plaines fertiles de la partie orientale et méridionale 
de ce département, particulièrement dans celle de Çour- 
san formée des terrains tertiaires immergés , que recouvrent 
des dépôts diluviens. Mais une fois qu'il approche de la 
plaine de Carcassonne, dont le sol.composé de macignos durs 
et solides est moins attaquable que le sol inférieur de la 
plaine de Coursan, son lit se resserre et ses eaux.se livrent 
aussi beaucoup moins à des incursions qui désolent et ferti- 


é 
lisent à la fois la belle plaine de Coursan. De même, lorsque 
cette rivière est parvenue dans les montagnes de craie com- 
pacte inférieure , des environs de Limoux , elle se resserre de 
plus en plus, et son lit devient encore plus étroit en traver- 
sant les montagnes de transition des gorges d’Alet. Il devient 
même plus tard tellement resserré , lorsque cette rivière par- 
court les gorges de Pierre-Lis et de Saint-Géorges , que son 
lit finit par n'avoir plus que quelques mètres de largeur. Il 
semblerait, en comparant l'étendue de ce fleuve, telle qu'on 
l'observe dans la plaine de Coursan et les gorges de Saint- 
Géorges , que cette étendue ne peut pas êtré moindre ; mais 
il en est bien autrement , car cette rivière , lorsqu'elle arrive 
auprès des terrains primitifs, est si faible qu'elle n’a bientôt 
plus que quelques pieds de largeur; et enfin, se réduisant 
encore auprès de sa source, elle n'est plus qu'uu mince filet 
d'eau qui passerait inapercu , si le voyageur qui le contem- 
ple, n'y voyait la trace d’un fleuve assez important pour 
avoir donné son nom au département qu'il traverse , dans la 
plus grande partie de son cours. | 

Nous avons remonté ce fleuve au lieu de le descendre, 
parce qu'il nous a paru que , de cette manière , on saisissait 
mieux combien grande a été l'influence de la nature dés 
roches, sur l'étendue des vallées parcourues par des cours 
d'eaux. En effet, plus les roches ont été solides à l'époque 
de leur soulèvement , et moins l'écartement , qui s'est opéré 
entre leurs masses , a été considérable. Cet écartement s'est 
pour lors borné à ÿ produire de larges fentes ou, si l’on veut, 
des petites vallées, tandis qu'il en a été différemment pour 
les roches de sédiment ; cet effet à été surtout sensible sur 
celles qui , appartenant aux terrains les plus récents , avaient 
moins de solidité » et qui par cela même ont cédé plus faci- 
lement aux efforts de l'impulsion qui les ont soulevés à leur 
tour. Celléssci sont en effet restées constamment les plus 


(61) 

basses à raison d'ailleurs de ce qu'elles avaient moins de 
masse. Aussi plus tard, les fleuves ont pu s'y étendre avec 
plus de facilité , et les attaquer avec plus de succès, qu'ils 
n'ont pu le faire des roches en partie durcies, En un mot, 
ce n'est pas lorsque les terrains de sédiment avaient acquis 
une grande dureté, qu'ils ont été érodés; l'exemple que nous 
avons cité prouve assez le contraire, Cependant ces terrains 
ont été attaqués et érodés , mais seulement après l'époque 
de leur soulèvement, lorsqu'ils conservaient encore une 
certaine mollesse et une certaine malléabilité, | 

Les vallées, ou les plaines Fa n'en sont que le dévelop- 
pement , sont donc les points du globe qui ont été le moins 
AR ER A M af 
Dès-lors, les eaux courantes courantes ont dû s s'établir dans ces points 
les plus abaissés de la surface du globe , et ces eaux les ont 
d'autant plus attaqués, qu'ils se trouvaient dans un état de 
mollesse ou de certaine malléabilité, si toutefois cette expres- 
sion est propre à rendre l'état pâteux que durent avoir, dans 
le principe de leur formation, les roches de sédiment. C'est 
par suite de cette disposition , qui est assez générale dans les 
vallées, dont la largeur coïncide assez bien avec la natüre 


assez brusque , depuis leur naissance jusqu'au point où elles 
se terminent. Ces étages ont été admis particulièrement 
pour la rivière d'Aude, dont nous venons de décrire le 
cours, et qui, comme la plupart des fleuves, dont les sour- 
ces sont dans les terrains primitifs et vont se déboucher dans 
la mer, offre, par cela même, de grandes variations dans son 
niveau : celle-ci n'y parvient du reste, qu'après avoir tra- 
versé dpeur-près l'entière série des terrains de sédiment ; et, 
pere "à de | PT terrains, he datie 


SR 1 2 À HT 74 n patte 


cours, elle offre aussi de gr 


Ces variations, dans le niveau des vallées parcourues par 
des fleuves, ne sont presque plus sensibles dans les riviè- 
res dont les sources, plus abondantes que les premières, se 
trouvent dans les terrains de sédiment ; si nous voulions en 
citer des exemples pris dans le Midi de la France, nous 
pourrions faire mention des vallées parcourues par le Lez et 
l# Sorgue, rivière fameuse par là unie de sa ‘source , 
la fontaine de Vaucluse, 

L'étendue de la gorge de St. Georges est moins considé- 
rable que celle de la Pierre-Lis. Quant au chemin, il a été 
également creusé dans le rocher et construit à grands frais, 
par les mêmes ingénieurs que ceux auxquels l'on doit le 
chemin de la Pierre-Lis. Ce chemin se trouve ici sur la rive 
droite de l'Aude, ayant été pratiqué dans l'endroit le plus 
facile et le Li commode: 

On: re à deux lieues, au Sud de St.-Georges, les 
terrains ic et là, comme à Gincla, les phyllades micas 
cés ou les schistes dieu reposent immédiatement, soit 
sur les gneiss communs ou porphyroïdes, soit enfin sur les 
mêmes variélés des roches granitiques. 


Nous revinmes ensuite à Axat, ayant l'intention. d'aller 
parcourir la belle forêt des Fanges dont les nuances sombres 
contrastent avec les tons clairs des calcaires de transition, 
Ces nuances des calcaires tiennent autant à la décomposition 
de ces roches qu’aux lichens qui les couvrent. En les cassant, 
l'on reconnaît aisément que ces nuances.ne sont .qu'exté- 
rieures.et superficielles. Nous gravimes la montagne de-la 
Pinouse située au Nord-Est d'Axat, laissant à droite une 
belle forêt de sapins et de pins, laquelle était bordée de 
grands hêtres { Fagus sylvatica ). En général, dans ce 
canton, les sapins végètent et Prospèrent dans les points 
les plus élegés qui ne dépassent pourtant pas 1500 à 


(63) 
1800 mètres. Les pins:et les: hêtres , |sütôit ces. derniers, 
s'élèvent beaucoup moins, ce qui est extrêmement sensible 
dans la forêt de la Pinouse. ei 
On se dirige après cette forêt vers le Nord ; en suivant tn 
sentier rapide et mal tracé, l’on arrive à la forêt des Fangés 
après deux heures d’une marche pénible. La’ maison royale 
où sont logés un brigadier et deux gavdes forestiers, se trouve 
dans une vaste clairière quiexiste dans l'intérieur de la forêt. 
Cette forêt est imposante ; autant-par la beauté dés-arbres 
par de silence religieux qui y règne. Que l'on'se figure 
ARR LE a 2e sur rh ma, des tes Serena 
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LiTÉ si ROUES | Mini ? à 


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peine à der pc Ailes fort  phataa desfécaiter 
de la route tracée, pour si peu que l’on $'en écartät , l'on 
risquerait de s'égarér. Nous n’y fimes donc quelques excur- 
sions qu'accompagnés par le brigadier qui divige la forêt. 
Cette forêt est réellement magnifique vers les points culimi- 
nañts , à où seuls végètent les sapins; qui se sont emparés 
d’un sol où ne ‘croïssénit plus:que quelques herbes chétives, 

De retour à la maison homo mous a ré nd la forêt 
des Fanges, en nous divig Nord-Ouest. Nous 
sommes ensuite arrivés au Ds ae dela montagne, 
d’où l'on jouit d’une vue extrêmement étendue. Après avoir 
long-temps contemplé le vaste tableau qui s'offrait à nos 
regards, nous sommes descendus dans la vallée, par un 
chemin bien tracé au couchant de la montagne des Fanges. 

Après deux heures de marche , on traverse l'Aude sur un 
pont de bois, en avant de Belviane dont nous avons déjà 
parlé. Enfin, nous rentrâmes à Quillan assez tôt pour éviter 
un orage qui y fit de grands ravages. 

Le lendemain nous revinmes à Limoux, en passant par 
Campagne ,. Esperazza ,: Montazels et Alet. La route suit la 


( 64) 

rive droite de l'Aude, laissant à gauche le village de Cam 
pagne, et à droite les eaux thermales qui portent le même 
nom. Plus loin on découvre , sur la rive gauche , les villages 
d’Esperazza et de Montazels, et sur la rive droite ceux de 
Couiza et d’Alet. Ce sont toujours les mêmes formations que 
Von traverse. Ainsi nous retrouvàmes de la dolomie dans le 
calcaire noir de transition des environs d’Alet , dolomie que 
l'on observe également dans ceux qui composent les gor- 
ges de Pierre-Lis , et des environs de Quillan. Une circons+ 
tance générale, particulière aux diverses parties de l'arron- 
dissement de Limoux , c’est la rareté des dépôts diluviens, 
ou diluvium proprement dit. On n’y en voit presque pas de 
traces, si ce n’est dans quelques basses vallées comme:sont 
celles des environs de Limoux. Les dépôts diluviens sont au 
contraire fort abondans, dans l’arrondisement de Carcas- 
sonne , où ils secuiètent.; même souvent, nne assez grande 
puissance , comme surle-chemin.de. Conquès 
à Lassac, et dans la plus jte partie de la plaine dont 
Carcassonne est entouré. Ces dépôts sont donc loin d'être 
généralement répandus, puisqu'il est tant de contrées quien 
sont complètement dépourvues , soit en raison de leur éléva* 
tion au dessus des mers, soit enfin en raison des formations 
qui les composent. 


Mancez DE SERRES. 


———_— 
J.-L. LAPORTE, Editeur responsable- 


SYNONYMIE 


DE LA VIGNE. 


Nous avons parlé dans notre numéro précédent de l'envoi 
qui venait d'être fait, de Malags: due collection de variétés 
de vignes de ce pays, à M. Bouchereau, président de la 
commission de la synonymie de la vigne de la Société Lin- 
néenne de Bordeaux, sur la demande de M. le duc Decazes, 
grand réféendaire de la Chambre des Pairs. Les plants de 
ces vignes sont arrivés ici dans un parfait état de conservaz 
tion, grâces aux soins qu'avait pris, pour leur expédition, 
M. Denion , consul de France , à Malaga. 

Ces variétés qui, à très-peu d'exceptions près, n'exis- 
taient pas, dans la collection laborieusement ra: 
au champ d'expérience de Carbonnieux, formeront péët 
cette collection une précieuse augmentation, 

Nous comptons imprimer prochainement un nouveau 
catalogue des variétés jusqu'ici réuvies sur le domaine de 
MM. Bouchereau. A sa lécture on pourra juger combien 
d'acquisitions nouvelles ont été faites depuis l'impression du 
dernier catalogue, dont l'édition est aujourd'hui épuisée. 

En attendant nous sommes heureux de pouvoir porter à 
la connaissance du public la notice suivante , pleine d'ité- 
rêt , qui accompagne les plants de vigne reçus de Malaga 
avec les dessins qui y étaient joints. 


(2) 


DESCRIPTION DE 16 ESPÈCES DE RAISINS 


CULTIVÉS DANS LES ENVIRONS DE MALAGA ; 


Par M. Salvador LOPEZ, 


Chanoïne de cette Cathédrale, Membre de La Société Économis 
que des Amis du Pays, associé correspondant de ? Académie 
des Sciences Naturelles de Madrid et de celle de Barce- 
lonne , etc., etc. 


à mms) 


Description des espèces de F igne indiquées dans la 
note ci- jointe. 


N. B. Les noms sont ceux employés dans l'usage ordi- 
naire, 


N.° 1. Moscarez h/anc. 


Cette espèce, indigène des côtes de Malaga , est exclusis 
Yement destinée , par son volume ; Sa consistance et sa dou» 
ceur, à former le raisin sec ( Pasa) si estimé dans les pays 
étrangers. Les terrains unis, forts et abrités, sont ceux qui 
conviennent le mieux pour sa culture. Quelques vignerons 
sont dans l'habitude de faire du vin avec ce raisin , seul ; où 
mêlé avec le Pedro Ximen ; sa qualité se distingue par une 
douceur extrême et quelquefois même peu agréable : mais 
depuis que la pasa ou raisin sec a acquis la réputation 
qu'elle possède , et qui forme une des principales sources de 
richesse du pays, la coutume de faire du vin moscatel où 
muscat est Presque entièrement perdue. (Voyez fig: 1,8 )s 


(5) 
N.° 2. LarGo blane. 


Avant que le raisin moscatel eût obtenu la prépondé- 
rance , le /argo ou gorron était la seule qualité estimée 
dans le pays. Malgré cette décadence, le raisin largo se 
destine exclusivement pour pasa ou raisin sec, et c'est la 
qualité de cette espèce qui se cueille la première. (Voyez 
Jig- 2). 


N.° 3. Penro XIMEN h/ane. 


Cette espèce est celle qui produit le célèbre vin de 
Malaga. Ce vin se fabrique de deux manières, avec Île 
raisin frais, et alors on l'appelle sec ; ou avec le même raisin 
après l'avoir exposé au soleil pendant quelques jours, et 
alors on l'appelle tierno ou dulce tendre ou doux. Les 
vignes dites Pedro Ximenes sont celles qui peuplent les 
riches collines ct les lieux les plus élevés des environs de 
Malaga : leur produit est abondant , le raisin délicat et d'un 
goût agréable : elles veulent des terrains forts et bien culti- 
vés. Celles qui croissent sur le littoral mûrissent plutôt, et 
les vignerons les destinent ordinairement pour pasa ou rai- 
sin sec , lequel est fort estimé dans le pays et à l'étranger : 
celles qui croissent dans les montagnes sont réservées pour 
la fabrication du vin, et la vendange s’en fait un mois plus 
tard. Au moment de eueillir le raisin , quelques cultivateurs 
soigneux prennent le soin de séparer les plus petits grains 
qui se trouvent sur la grappe et les mettent à part dans des 
caissons. Ces très-petits grains sont aussi bons que ceux de 
Corinthe pour faire les plum-puddings. ( Voyez fig. 3). 


N.° 4. TemprANoO blanc. 


Cette espèce est la première qui mûrit en ce pays; elle 
‘est tellement précoce qu'on la voit fréquemment sur nos 


4) 
tables à la fin de Mai, et continue ainsi (sans servir à d’au- 
tre usage) pendant tout l'Eté. Elle croît depuis les terrains 
les plus proches de la mer jusques sur les points les plus 
élevés du littoral. {Foyez fig. 4). 


N.° 5. Manpeirt hlane. 


Espèce qui mûrit au milieu de l’Été : elle est d’un goût 
délicat, surtout.lorsque la plante se trouve dans un endroit 
frais et exposé au vent, Elle est très-appréciée sur nos tables, 
Parce que la peau en est très-finé, et que la chair a üne 
consistance très-agréable. Elle ne sert que pour la table, 
et là culture n'en est pas trop propagée, sans qu'il soit facilé 
d'en deviuer la cause. / Voyez fig. 5). 


N°6. Jaëx Lance blanc. 

"dé j ; 

Autrefois on cultivait cette espèce sur les côtes de Malaga 
Pour fabriqner un vin see appelé Jaëen, Aujourd'hui on la 
mêle avec d’autres espèces pour en augmenter le produit. 
On sen sert très-peu pour la table à cause de son goût âpre 
qui diminue toutefois après les preinières pluies d'Automne. 
Plusieurs vignerons les cueillent pour en faire du raisin sec; 
et emploient une sorte de lessive (legia ) afin de remédier 
à son âcreté. (Poyez fig. 6). 


N.° 7. Mozzar noir. 


Cette espèce est agréable au goût, tendre et salutaire 
On la culte dans les lieux frais et sombres. On la met 
généralement _en treille + son usage est pour la table. 
(Voyez fig. 7). 1 fu ds 169 


(5) 
N.°.8. Casin noir. 


La plus grande partie de nos maisons de campagne ont de- 
vant leurs portes, et pour se garantir des rayons du soleil, des 
treilles formées de raisins de cette espèce. Elle est très-pré- 
coce, (qualité qui la fait préférer à d’autres plus abondantes) et 
renferme un acide agréable au goût : elle tient le premier 
rang sur nos tables, même avant d'autres espèces d'un 


mérite égal. (Voyez fig. 8 
A “RS des blanc. 


C'est une très- bonne espèce pour raisin lavé (pasa de. le- 
gia) dans les endroits précoces. On la mêle avec d'autres | 
qualités pour faire le vin. On en use sai la table et on la 


cultive en ceps. ( Foyez fig. 9). 
N.° 10. CABRIEL noir. 


Cette espèce est très-abondante au Nord et à l'Est de 
Malaga, et se conserve sur ei Bee ‘au mois de Décem- 
bre : c’est une ressource pour nos es et FA les gens 
de la campagne , à eause de sa pese tardive. Elle est 2 
d’un goût agréable, lorsque les premières pluies ont amélioré 
la dureté et l'âpreté qui la caractérisent. On la cultive en cep 
et dans des endroits secs et élevés. (Voyez fig. 10). 


NU EE DorapiLLa blanc. 


Appelée ainsi à cause de la couleur dorée que nd la 
grappe quand elle arrive à sa parfaite maturité, cette espèce 
est particulièrement destinée à la vinification ; elle s'allie 
très-bien pour cet usage avec le Pedro Ximen. ( Fe 
fgnak 225 sx 


(6) 


No 12. Huevo ne Garo noir. / Littéralement 
œuf de chatte). 


C’est une des plus belles espèces qu’on admire sur notre 
sol. Son volume , qui dans certains parages, est celui d'un 
œuf de pigeon, et le goût exquis qu’elle acquiert dans sa 
parfaite maturité, lui font donner la préférence sur toutes 
les qualités qu'on sert sur nos tables pendant le mois de 
Septembre et Octobre. On la cultive avec le plus grand suc- 
cès sur quelques points de la plaine de Malaga et au pied 
de la montagne de Junquera. { Foyez fig. 12). 


N.° 13. Corazox De Cagriro rouge. { Littéralement 


cœur de chevreau /. 


Si l'espèce qui précède est remarquable par sa grandeur 
et son goût délicat, celle-ci lui est supérieure par sa couleur 
cramoisi clair, sa forme élégante , l'abondance de son fruit, 
l'énormité de ses grappes et son goût délicat. Sa culture 
n'est pas aussi étendue que le mériteraient ses excellentes 
qualités, peut-être parce qu'elle est en même temps très- 
sensible aux impressions atmosphériques. / Voyez fig. 13). 


N.° 14. Sta.-Paura blanc. 


Cest une espèce qu'on cultive dans plusieurs jardins à 
cause de sa forme prolongée et de sa saveur; elle mürit en 
Octobre et se cultive en treille. (Voyez fig. 14). 


N.°15. pe Loxa blanc. 


Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec la précé- 
dente, mais elle est d’une forme plus allongée et sa maturité 
est plus tardive, On la cultive de préférence dans les lieux 


L © 
PURE 


% 


(7 
au Nord de Malaga, et de quelques localités voisines. 
C'est une des espèces qu'on embarque pour le Nord de 
l'Amérique et autres points. { Voyez fig. 15). 


N.° 16. Verpionas blane. 


Belle espèce qui se cultive dans les environs de la rivière 
de Guadalhorce et l’une de celles qu'on embarque comme 
la précédente. Elle est volumineuse et à grosses grappes. 
(Voyez fig. 16). 

Malaga , le 10 Décembre 1837. 


* Signé Sarvanor LOPEZ. 


Pour traduction litérale , 
Le Consul de France, 
DExi0x; 
… (Extrait de PAur DES Crus } à 4 
sie 


DE L'IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE, 
Rue Puits Bagne-Cap , N. 4 , à Bonpraur. 


# 


e 


: L'Ami des Champs 1838. 


ACTES 


DE 


LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE BORDEAUX. 


N.° 52. — 4.er Juizzer 1838. 


ZOOLOGIE. 


VI. Descriprion de quelques espèces nouvelles de coquil- 
les fossiles de la Champagne ; par M. Micmaur, 
Cap.° Adj. Major au 10. de ligne, correspondant. 

( La 1." partie du mémoire dont ce qui suit n’est que la conti- 


nuation, à 4 Rte dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin, 
cl. 5,n 


1. Marzxor BuLIMOÏDE, Pupa bulimoidea. Michaud. 
Fig. 1. 

P. Testä fossili, ovali, obtusd ; sulcis elegantissimis, 
longitudinalibus , obliquis , confertis ornaté ; anfractibus 
quinis aut senis ? suturd simplici, subprofundä ; aper- 
turd obliquè ovatä , edentulé ; labro PRE ? labio sim- 
plici , reflexo. 

Longueur supposée : 24-25 millim. 

Diamètre du dernier tour : 11-12 millim. 

Coquille ovale, obtuse ; surface couverte de sillons élé- 
gants, longitudinaux, obliques et resserrés ; tours de spire 


(154 ) 
supposés au nombre de 5-6 ? Suture simple, mais assez mar- 
quée ; ouverture ovale-oblique et édentée; bord latéral 
inconnu ; bord columellaire simple , et renversé sur la fente 
ombilicale qui est longue et très-peu marquée. 

Les sujets que nous avons pu examiner étaient incom- 
plets : de-là , les lacunes qui se remarquent dans la descrip- 
tion. À cause de son ouverture, cette espèce pourrait être 
classée dans les Bulimes ; mais sa forme générale , les sillons 
très- prononcés dont elle est couverte , son ouverture courte 
et sa columelle qui fait un angle à son insertion au bord 
columellaire , la placent naturellement dans les Maillots. 
Au surplus , des découvertes ultérieures pourront nous fixer 
sur le genre qui peut mieux ‘où plus rigoureusement lui 
être assigné. 

Loc. Fossile de la montagne de Reims, (découverte par 
M. Arnoud). 

2. Mancor cisseux, Pupa gibbosa. Mich. 
Fig. 2. 

P. Téstä fossili, trochiformi-conica , éleganter sul- 
catà, sulcis longitudinalibus, obliquis, regularibus, con- 
Jertis, supernè leviter inflexis; anfractibus septenis , 
ultimo obtusè carinato, supremis planiusculis ; suturâ 
simplici ; aperturd subtriangulari, edentulé ; Llatere 
opposito gibboso, obtusè carinato ; labro.… 

Longueur : 18 millim.— Diamètre du dernier tour dans 
la partie bossue : 14 - 15 millim. 

Coquille en forme de troque , assez exactement et régu- 
lièrement conique , élégamment sillonnée : sillons longitu- 
dinaux obliques, assez réguliers et formant une légère 
inflexion à leur insertion à la suture (caractère mal exprimé 
sur la figure) ; tours de spire au nombre de sept , croissant 
régulièrement du haut en bas (position normale); sufure 
simple ; ouverture presque triangulaire , sans apparence de 


(455 ) 

‘ dents ou de plis; côté opposé à l'ouverture (dos) bossu et 
obtusément caréné : la carène prend à la partie la plus 
sailante de la proéminence , et se prolonge diagonalement, 
en s’effacant, jusqu'à l'extrémité de la suture, vers la partie 
supérieure de l'ouverture; bord extérieur inconnu. Cette 
espèce rappelle assez exactement la forme du Bulimus 
Lyonetianus , Lam. a. s.v. Tom. 6. (2. part.)p. 122,n.° 18; 
( ce Bulime est un véritable Maillot). Notre espèce est bien 
plus petite et proportionellement plus courte , plus resserrée 
et moins bossue; son ouverture a aussi moins d’extension, et 
est plus fortement et plus régulièrement sillonnée que sa 
congénère : ces ;deux coquilles sont très-distinctes par les 
caractères particuliers de chacune d'elles. 

Loc. Fossile de la montagne de Reims, ( découverte par 
M. Arnoud). 

3. MAILLOT COLUMELLAIRE , Pupa columellaris. Mich. 
Fig. 3. 

P. Testä fossili, sinistrorsé, cylindraceo-attenuatt , 
supernè conico-acutulé, obliquè regulariter sulcatà, sul- 
cis confertis , tenuissimis ; anfractibus septenis convexis, 
ulüimo attenuato; sutur& profundé ; aperturd oblongé ; 
columellä elatd, contort&, unicarinaté ; labro intàs 
obliquè unilamellato ; peristomate an reflexo et acuto ? 
rimä umbilicali lineari et subtilissimä. 

Longueur : 20 millim. 

Diamètre de l’avant-dernier tour : 10 millim, 

Coquille sénestre, cylindrique, mais atténuée à l'extrémité 
inférieure, conique et un peu pointue au sommet; sur- 
face entièrement couverte de légers sillons longitudinaux, 
réguliers et resserrés ; sept tours de spire convexes ; suture 
bien marquée; ouverture alongée; columelle saillante, 
torse et couverte, dans sa partie la plus élevée , d’un cordon 

& 


(156 ) 


décurrent qui plonge et se perd dans la cavité de l'ouver- 


ture; bord latéral orné intérieurement d'une lamelle ou pli 
oblique qui se perd aussi dans l'ouverture ; nous ne connais- 
sons pas le péristome ; il manque dans nos échantillons ; la 
fente ombilicale est représentée par un sillon très-superficiel, 
sur lequel semble se renverser le péristome. 

Ce n’est qu'en cassant une partie du bord latéral que 
nous sommes parvenus à connaître les caractères de l’ouver- 
ture de cette espèce ; le pli du bord est le seul caractère 
bien apparent à l'extérieur ; ceux de la columelle se trou- 
vant placés trop intérieurement , ne peuvent être que diffi- 
cilement apercus; la columelle offre encore à sa base une 
gouttière qui se prolonge intérieurement : c’est la position 
de cette gouttière qui fait paraître la columelle plus saillante; 
celle-ci est applatie longitudinalement du côté intérieur. 

Cette coquille offre quelques caractères de louverture 
de certaines Auricules ; il nous semble cependant qu'elle 
ne peut être placée dans tout autre genre que celui des 
Maillots, dont elle présente tous les caractères généraux. 

Loc. Fossile de la montagne de Reims, (découverte par 
M. Arnoud). 


&. Marzior sivueux, Pupa sinuata. Mich. 
Fig. 4. 

P. Testà fossili, sinistrorsé , cylindraceä , supernè 
conico-acuté, striatulà, striis longitudinalibus, obliquis, 
confertis , regularibus ; anfractibus seplenis, convexis, 
ultimo attenuato; suturä profundü ; apertur4 ovoided ; 
labro simplici; labio sinuato » €xXlenso ; peristomate 
continuo , supernè angulato. 

ngueur : 10-11 millim. 

Diamètre de l’avant-dernier tour : 5-6 millim. 

Coquille sénestre, cylindracée, conique et aiguë vers le 
sommet, ornée, sur toute sa surface, de stries longitudi- 


(157) 

nales , obliques , régulières et resserrées ; spire composée de 
sept tours, le dernier plus petit que le pénultième ; suture 
assez marquée ; ouverture ovoïde ; bord latéral simple ; bord 
columellaire avancé sur la columelle dont il est détaché ; 
ce bord forme des sinuosités qui se terminent en gouttière 
et se perdent dans l'ouverture ; péristome continu et angu- 
leux dans sa partie supérieure, 

La forme extérieure de cette espèce se rapporte assez 
exactement à celle du Pupa frumentum, Drap. Elle est 
plus grosse que sa congénère , et s’en distingue facilement 
par les caractères particuliers de son ouverture. 

Loc. Fossile de la montagne de Reims, (découverte pat 
M. Arnoud). 

5. Marzior ovirorme, Pupa oviformis. Mich. 
Fig. 5. 

P. Testä fossili, oviformi, tenussimè obliquè striatd, 
umbilicatä, obtusä; anfractibus octonis , CONVETIS. , 
penultimo majore; suturâ lineari; aperturä ovoïded ; 
labro simplici, semipatulo; labio expanso intès uni- 
dentato ; columelli supernè unicallosé , callo obtuso. 

Longueur : 5 millim- 

Diamètre de l’avant-dernier tour : 31, - 4 millim. 

Coquille rappelant tout-à-fait la forme de certaines chrysa, 
lides, mais surtout celle d’un œuf de fourmi dont elle a aussi 
la taille; toute sa surface est très-finement striée obliquement. 

Elle est légèrement ombiliquée et le sommet est obtus; sa 
spire se compose de 8-9 tours un peu convexes, le pénul- 
tième est plus grand que le dernier ; suture linéaire et peu 
profonde , cependant assez bien marquée ; ouverture ovoide; 
bord latéral simple , mais un peu renversé sur lui-même ; 
bord columellaire bien marqué et s'étendant vers l’ombilic 
sans se renverser dessus. On remarque intérieurement sur 


( 158 } 

la partie saillante de. ce bord , une petite dent obtuse et peu 
apparente ;.columelle calleuse extérieurement, cette callo- 
sité est placée vers l'angle supérieur de l'ouverture, elle est 
obtuse et un peu comprimée. 

Loc. Fossile de la montagne de Reims, ( découverte par 
M. Arnoud }, : 
6. PYRAMIDELLE SiLLONÉE, Pyramidella exarata. Mich. 

Fig. 6. 


P. Test4 fossili, turrit4, perforaté (umbilico coare- 
fato). InnoitnnA; FT 17: « 7 
44 te] 


A 


q tä , sulcis regularibus, 
confertis; anfractibus quindecim aut sexdecim, planius- 
culis sensim crescentibus, ultimo ad periphæriam obtusè 
angulato , infernè lævigato , transversim trifasciato , 

Jascüs linearibus | subtilissimis ; anfractibus apicialibus 
duobus obtusis | lævissimis ; aperturé& subtriangulari, 
obliqué ; labro curto, simplici, intùs sulcato, sulcis 
Aumerosis; columellä lævi; labio triplicato, recto, plicis 

æqualibus , æquidistantibus , obliquis. 

Longueur : 26-30 millim. 

Diamètre du dernier tour : 7 - 8 millim. 

Coquille turriculée , perforée , mais son ombilic est très- 
étroit ; surface extérieure couverte de sillons longitudinaux , 
obliques, réguliers et serrés » Qui lui donnent un aspect 
élégant; 15-16 tours de spire presque plats, croissant insen- 
siblement , le dernier n’est sillonné que jusqu’au milieu que 
désigne une carène très obtuse ; la partie inférieure de ce 
tour est lisse; on Y remarque seulement trois ou quatre 
fascies très-superficielles, assez distantes les unes des autres, 
etse perdant dans la cavité de l'ouverture ; les deux tours 
supérieurs sont lisses et obtus ; l'ouverture est presque trian- 
gulaire et oblique par rapport à l'axe ; bord extérieur simple 
et tranchant, court et sillonné intérieurement ; columelle 
formant ur angle obtus à son insertion au bord columel- 


Fiy.1. Papa Bulmoudes … ma. 
Fig. 2. l'upa Gibbosa. Hi. 
Ag 5. Pipe Calame 
Fig. Pop Son ne 


(159) 
laire ; celui-ci est droit, court , orné de trois plis obliques 
et placés à égale distance entr'eux. 

Quoique rencontrée avec des coquilles terrestres, cette 
espèce me peut être admise dans d’autre genre que dans 
celui que nous lui assignons , attendu qu’elle en a tous les 
caractères et qu'elle ne peut appartenir ni aux Clausilies , ni 
aux Âuricules. Au surplus, nous ignorons encore sl n'existe 
pas des Pyramidelles terrestres. Lamarck , dans son histoire 
des animaux sans vertèbres, semblerait ne pas être certain 
que les Pÿramidelles soient marines. 

Loc. Fossile de la montagne de Reims , (découverte par 
M. Arnoud ). 


pe as ve au crayon habile de mon intime ami et 
savan Terver , que je dois les dessins de ce travail et 
de is qui l’a précédé; qu’il me soit permis de lui en témoigner 
ici toute ma reconnaissance. 


Beaupreau, le 21 Avril 1838. 
G. Mrcuaus. 


2 En — — 


BOTANIQUE. 

VIL: Synopsis du Supplément à la Flore Bordelaise et 
de la Gironde; par M. J.-F. LATERRADE, Directeur 
de la Société. 

Depuis la publication de la 3.me édition de la Flore Bor- 
delaise et de la Gironde , en 1829, plusieurs espèces non 
mentionnées dans cette flore ont été, indiquées par, moi- 
même, ou par mes collègues dans les Actes de la Société 
Linnéenne.de.Bordeaux, Mais l'indiçation de ces espèces 5 


CURE 

trouve disséminée dans plusieurs volumes et souvent dans 
_ diverses parties d'un même volume de ces Actes, et qui 
nécessite quelquefois d'assez longues recherches , et d’ailleurs 
la partie phanérogamique de notre Flore a été tellement 
explorée, qu'il ne peut y avoir, et c’est l’opinion unanime 
de tous ceux qui s'occupent ici de Botanique , que bien peu 
de chose à y ajouter. Cest ce qui me détermine à publier 
aujourd'hui le sommaire d'un supplément, en ajoutant aux 
espèces mentionnées dans les addenda et que je rappellerai, 
celles que je n'ai pas encore indiquées et quelques nouvelles 
- observations sur les plantes mêmes de ta Flore. Je suivrai, 
comme je le dois, dans ce supplément, le même ordre que 
dans la 3.we édition de la Flore. 


PREMIÈRE PARTIE. 


PLANTES COTYLÉDONÉES. 


DIANDRIE. 


Caypsis scmoExoIDES , Lam., Crypside choir. Epis ovales. 
— Les terrains argileux : Bacalan, la Bastide. %. 
Août et Septembre, — Actes de la Société Linnéenne 
de Bordeaux. Tome VI, p. 183 et 184. 

C. aLorecuRoIDEs ; Schrad. Crypside vulpain. Epis cylin- 
driques allongés, nus à la base quand ils sont bien 
développés. — Les terrains argileux : Cenon. @ Sep- 
tembre.— Actes de la Soc. Linn. Tome VI, p- 184. 


TRIANDRIE. 


VALERIANELLA caRINATA, Lois. @ Printanière.— Les champs 
sablonneux : Arlac, où elle a été d'abord trouvée par 
notre savant collègue, M. Durieu de Maisonneuve. 


( 161 ) 

Cyrerus Mowri. L. Souchet de Monti. % Septembre et 
Octobre. — Parmi les roseaux : la rive gauche de la 
Garonne, après les Douze-Portes. — Actes, TT. VI, 
p- 131. 

Scirpus savir, Seb. et Maur. Scirpe de Savi.—Cette espèce 
ressemble beaucoup au Scirpus setaceus de la Flore 
Bordelaise , mais ses graines vues à la loupe offrent une 
infinité de petits points enfoncés , au lieu d’être striées 
comme dans le setaceus.— Actes, T. VI, p. 129. 

Micium scasrum , Merlet, Millet rude.— Les lieux secs et 
sablonneux : Mérignac et Caudéran.— Rare. 

Cette plante a été une source d'erreurs pour plusieurs bo- 
tanistes français et étrangers. MM. Loiseleur Des Lonchamps 
( Flora gallica , editio secunda , pars prima , p. 50) Duby 
( Botanicon, page 1035 }, et moi-même ( Actes de la 
Soc. Linn. T. VIL, p. 132 ) avons cru que c'était le Milium 
vernale. Cependant je me hâtai d'en adresser à mon savant 
collègue M. Gay, quelques échantillons qu'il a comparés 
avec ceux qu'il possède des dunes de Kalwyk , près 
Leyde, en Hollande, de plusieurs points de la Corse, de Sar- 
daigne et de Calabre, enfin avec des échantillons cauca- 
casiens du Milium nommé vernale par Marschall , et il 
résulte de ces diverses comparaisons que notre Milium de . 
Mérignac et de Caudéran n’est pas le vernale, mais le 
scabrum, observé en 1809, dans le département de Maine- 
et-Loire, et publié la même année par M. Merlet de la Bou- 
laye.— Depuis, M. Van Hall s'attacha , aidé de M. Gay, à 
distinguer les trois espèces de Milium : effusum , vernale 
et scabrum , et publia un article à ce sujet, dans la Ga- 
zette de Botanique de Ratisbonne ( 28 Mars 1823). Enfin, 
dans un catalogue des plantes de la Corse, publié en 1833 
et 1834, par M. de Salis, notre Milium est mentionné sous 
le nom de M. confertum. 


( 162 ) 
Baomus maDriTeNsis, Brome de Madrid. Cette graminée 
ressemble au Brome stérile, mais sa panicule est redres - 


sée , moins étalée ; les pédicelles sont ciliés, rudes et 


plus gros au sommet qu’à la base , enfin ses fleurs sont 
presque toujours diandres. — Les champs sablonneux : 
à Arlac , à la Chartreuse , etc. @ Printanier.— Actes, 
Tome VII, p. 133. 

Avena sTricosA , Schreber. Ævoine rude. Epillets .cons- 
tamment biflores. Cette plante est plus maigre dans 
toutes ses parties que l’Avena fatua à laquelle elle res- 
semble. @ Printanière. — Les bords des champs : 
Arlac , etc. 


Tracaynotia sTricTA. De Candolle. % Estivale, Les bords 


de la mer, à la Teste.— Actes, Tome VI, p. 184. 

Total des espèces de graminées observées dans le dépar- 
tement : 145. 

Nora. — L'Alopecurus pratensis , Flore Bordelaise, p 
105, indiqué seulement à Bomale, se trouve aussi à Méri- 
gnac ; l'Aira globosa , de Béliet, a été retrouvée près de 
Cazau, par M. Chantelat, Le Kæleria albescens de nos 
dunes , croît aussi à Arlac, 

Le Briza virens que nous n'avions indiqué que comme 
espèce secondaire , rentre dans le B. minor. Duby, Bota- 
icon ,p. 526. 


Ajoutez à la localité du Dipsacus laciniatus, Flore 
Bord, p. 132 : les Queyries, et les écluses près de Bacalan. 
CepnaLARia syRi4GA, Schrad, Scabieuse de Syrie. C'est le 

Scabiosa syriaca de Linné, Trouvée par mon fils 
Louis, sur les bords de la rivière, en Paludate, en 
1834, où je l'ai recueillie moi-même en 1835. — 
Juillet. 


issue gt ii ns de ie 


( 163 ) 


Gauum. Nous commencerons par observer que la déno- 


mination française Gaëlle, de ce genre, doit être pré- 
férée à celle de Caille-lait, puisque les expériences 
multipliées faites par d'Eyeux et Parmentier prouvent 
qu'aucune espèce de ce genre ne caille le lait. ( Voyez 
Précis d'expériences et d'observations sur les di- 
verses espèces de lait). 


Au Galium palustre , Gaillet des marais , de notre Flore, 


page 135, nous ajouterons deux variétés : 


. G. palustre dilatatum. Nob. Gaillet des marais, plus 


fort. Cette variété est effectivement plus forte dans 
toutes ses parties que le G. des marais, commun. Ses 
tiges sont droites , ses feuilles larges et ses pétales plus 
grands. Elle noircit en se desséchant. Nous ne l'avons 
observée encore que dans deux localités : au pied de la 
côte de Quinsac, dans an fossé couvert et dans les lieux 
herbeux de la partie Sud-Est de l'ile de Lalande. Elle 
fleurit en Juin et Juillet. Cette variété nous paraît être 
le G. p. majus de la Flore Agenaise ; mais nous pré- 
férons , dans tous les cas, le désigner par V'épithète 
de dilatatum , comparativement à la variété suivante. 


2.0 G. palustre elongatum. Nob. G. des marais , plus 


long. Tiges longues de 2 à 3 pieds , faibles et ne se 
soutenant qu’à l'aide des plantes voisines ; verticilles 
de 4 à 8 feuilles. Les fossés aquatiques : à Mérignac, 
etc.— Juin et Juillet.— Cette plante nous paraît être 
le Galium montanum de Linné, décrit par feu Ber- 
geret, dans sa Flore des Basses-Pyrénées , tome T, 
p- 199. C'est aussi l'opinion de M. Labarrère qui l'a 
trouvé fréquemment aux environs de Pau et de Na- 
varreins. Mais ce Gaillet n'est mentionné ni par M. de 
Candolle dans sa Flore Française, ni par M. Duby, 


(164) 
dans le Botanicon , ce qui nous engage à le signaïer ici 
comme une variété du palustre , en le recommandant 
à l’attention des observateurs. 


Myxosoris cæspiTosa, Scorpione gazonneuse. Schultz. Fi. 
Starg. suppl. 11. — Reichenb. FI. germ. excurs. p. 
341. n.° 2335. — Koch, syn. p. 505. n.° 2. — 
M. uliginosa. Schrad. — M. lingulata. Roem. et 
Schultz. — Cette belle espèce, beaucoup plus rare, 
selon Koch, que son M. palustris (lequel comprend 
les M. palustris , repens , strigulosa et laxiflora de 
Reichenbach}), s’en distingue , selon lui, 1.° par sa tige 
plus épaisse , térète, marquée d'un sillon creux (au 
lieu d’un angle saillant) à la ligne de décurrence des 
feuilles ; 2.° par sa racine non rampante , mais descen- 
dante et complètement fibreuse ; 3.° par ses feuilles 


obtuses et non presque aigues ; 4.° par son style très 


court (non à peu près égal au calice); 5.° par ses 
fleurs beaucoup plus petites (à peine plus grandes que 
celles du M. intermedia Link. ). — Allées Boutant. 
Rare. 


Il nous reste encore des doutes relativement à la légiti- 
mité de cette espèce. Mon savant collègue, M. Ch. Des 
Moulins, à qui je dois ces notes sur les Myosotis, l'a 
trouvée en Périgord, parfaitement semblable, dans toutes 
ses parties, à la description de Koch. Mais la plante de 
l'allée Boutaut, évidemment cæspitosa par ses feuilles, son 
calice, son pistil et le sillon décurrent de ses tiges , est 
palustris par sa racine rampante , par son port diffus et par 
la grandeur de ses fleurs. 


* 


(165) 

Cette espèce et la précédente sont comprises dans la . 
FI. Bordelaise, 3. édition, p. 149, sous le nom de Y. 
palustris. 

Je profite de cette occasion pour signaler, d'après la 
nomenclature actuellement adoptée, les espèces de Myosotis 
de la Flore Bordelaise, que j'avais confondues sous les 


noms anciennement adoptés. 


1. Echinospermum lappula. Lehmann. — Reichenb. FI. 
germ. excurs. p. 345. n.° 2366. — Koch, syn. p. 
496. n.° r.— Myosotis lappula. L.—DC. F1. Fr.t.3. 
p: 630. n. 2727, et Flore Bordelaise, 3. édit. p. 149. 
— Cubzac, etc. 

1, Myosotis palustris. Withering. — Koch, syn. p. 504. 
n.o 1. — M. palustris et M. strigulosa, Reichb. FI. 
Germ. excurs. p. 342.— M. perennis var. a. DC. F1. 
Fr.— Lande d’Arlac, Libourne, Bacalan (aux Écluses). 
Digue de la Garonne. (Floirac). 

2. Myosotis cæspitosa. ( Voir ci-dessus ).— (M. perennis, 
var. a. palustris, DC. F1. Fr. t.3. p. 629. n.° 2725). 

3. Myosotis sylvatica. Hoffman. — Rchb. ibid. p. 341. 
n.o 2336. — Koch, syn. p. 505. n.° 3. — M. peren- 
nis, var. b. sylvatica. DC. F1. Fr. I. c. au Moulin 
d'Ornon. 

4. Myosotis intermedia. Link. — Rchb. 1. c.n.° 2331. — 
Koch, I. c. n.o 4.—M. annua , var. a. arvensis. DC. 
l.e. n.o 2724. Champs sablonneux, au Bouscat , etc. 

5. Myosotis hispida. Schlechtendal. — Koch , I. n.° 5. 
p. 506. — M. collina. Ebrh. — Rchb. I. e. n.° 2332. 
— M. annua, var. b. collina. DC, 1. ce. — Champs 


sablonneux et murs ; lande d’Arlac. 


166 ) 
6. Myosotis versicolor. Persoon. — Rchb. 1. c. n. 2333.— 
Koch. L. c. n.° 6.— M. lutea, Gachet, Act. Soc. Linn. 
T. V,p. 6. — Bas-Médoc; au Bouscat. R. 


Cette espèce et les deux précédentes étaient confondues 
sous le nom de #. Scorpioïdes L. dans la 3.e édition de la 
F1. Bordelaise, p. 149. . 


Il faut ajouter à ce que nous avons dit du Fusain, 
Evonxmus Eunoræus; (Flore Bord. p. 172) : Il résulte 
des observations faites par M. l'abbé Mitraud, curé de 
Rochechouart, président de la Soc. Linn. de la Haute- 
Vienne , que les chenilles recherchent tellement les feuilles 
de Fusain, qu'elles ne touchent pas aux arbres d’un verger 
entouré d’une haie formée de cet arbrisseau, sur lequel 
il est plus facile de les détruire, puisqu'elles s’y portent alors 
exclusivement. 


CRENOPODIUM MARITIMUM, L. Chénopode maritime @ Esti- 
vale. Les lieux maritimes : à la Teste, etc. — Actes, 
Tom. V, p. 290. et p. 5. 


HeracLeum spaonpyLium , L. Berce Branc-ursine. % Les 
prairies des lieux secs et un peu élevés : à Bazas. Juin 
et Juillet. Actes, T. V. p. 290. 


ÆxanTue LACHENALI, Gmel. Ænanthe du Rhin. 4 Estivale. 
—— Les vases des rivières du département, à l'ombre 
des saules. Commune aux environs de Bordeaux et de 
Libourne. Actes T. V , p. 288. Cette espèce doit être 
substituée à lÆ. peucedanifolia de la Flore Bord. 
P- 195. 

Au Buplevrum odontites de la flore, page 193, subs- 
tituez le Buplevrum tenuissimum de Linné , et à la localité 
du Verdon, ajoutez celle de la Teste. 


(167) 
HEXANDRIE. 

A la localité que nous avons indiquée pour le Muguet de 
Mai , Convallaria majalis , (Flore Bord. p. 221), ajou- 
tez : dans le Médoc, à Arvensan, et très-commun dans le lieu 
appelé le Dahis, près de Castelnau, en Médoc, dans les 
endroits où déborde en hiver un petit ruisseau qui traverse 
des bois de chênes et de pins. 

Au Luzula flavescens de la Flore, page 222, substi- 
tuez le Luzula Forsteri. Actes, T. VIT, page 133. Arlac et 
Cenon. Mai. 

OCTANDRIE. | 

Presque tous les Botanistes français ont rapporté à l'Erica 
arborea de Linné, une bruyère qui s'en rapproche beau- 
coup , mais qui a été publiée en 1798, par Rudolphi , sous 
le nom d'Érica lusitanica, eten 1802, par Salisbury , sous 
celui d'Érica polytrichifolia. Cette erreur que j'avais parta- 
gée, a été rectifiée par M. Soyer-Willemet, dans ses Obser- 
vations sur quelques plantes de France (1), et plus tard 
par M. Gay (2). 

Ainsi, dans la Flore Bordelaise, page 235, au lieu de 
Enica arsorEA , L. , etc. Il faut : Erica LUSITANICA , Rudol- 
phi. Tige haute d'un mètre ou plus, rameux et recouverte 
d’un duvet blanc , très-fin, formé par des poils simples (ils 
sont rameux dans l'arborea); feuilles redressées , très- 
étroites et serrées les unes contre les autres; fleurs campanu- 
lées, d'un rose pâle, en grappes latérales et paniculées ; 
stigmate élargi insensiblement au sommet ; bractées situées 


(1) Nancy. — 1828, p. 98. Impr. de Nicette. 
(2) Notice sur Endress, page 11. — Paris, 1832. 


( 168 ) 
vers le milieu du pédoncule; capsules pyriformes %. Les 
Dunes : à la Teste. Fleurit de Décembre en Avril. 

L’Erica vagans. L. Flore Bord. page 236 , indiqué par 
Thore , à la Teste dans les environs de Branque-Couraou, 
a été retrouvée à Haux, canton de Créon dans l’Entre-Deux- 
Mers, par M. Larrouy, professeur de mathématiques au 
collége royal. 

Menzrsia Daseoct , DC. Menzièse Daboéci ( Erica de 
Linn.). 5 Les lieux humides : à Gensac, près de 
Libourne. Actes, T. V, page 8. 


DÉCANDRIE. 


Supprimez dans la Flore, page 252, l’Agrostemma cœli- 
rosa. Dans les échantillons desséchés que j'avais reçus sous 
ce nom avec trop de confiance, j'ai reconnu depuis le Silene 
rubella de la même Flore, page 249. 

À la description du Cerastium semi-decandrum , L. 
Flore Bordelaise , 3.° édition, p. 254, ajoutez les détails 
suivants : velu et visqueux; feuilles ovales - arrondies ; 
pédoncules deux ou trois fois plus longs que le calice, 
refléchis après la floraison ; toutes les bractées, même les 
inférieures , presqu'entièremnt membraneuses et transpa- 
rentes. (Cerastiunm pellucidum. Chaubard ). — Lande 
d’Arlac , Forêt d'Arcachon. La variété qu’on trouve habi- 
tuellement dans ces localités a les pédoncules plus courts 
que dans le type. 

Cerasrium PumiLUM. Curtis. Céraiste nain. ( C. obscurum. 
Chaubard). Velu et extrêmement visqueux ; feuilles 
obovées, ovales, ou lancéolées, rétrécies à la base ; 
pétales fendus, à peu-près égaux au calice. Le nombre 
des étamines varie de 1 à 10; le plus souvent 5. Pédon- 
cules plus longs que le calice. Bractées inférieures non 
transparentes sur les bords (les supérieures le sont un 


(169 ) 
Taille et port très-variables. @ Avril. Lieux secs et 
sablonneux : lande d’Arlac ; forêt d'Arcachon. 


Nota. Le C. tetrandum Smith , que l’on trouve dans la 
forêt d'Arcachon , ne nous paraît différer de l'espèce précé- 
dente que par un caractère très-inconstant, le nombre 
quaternaire des parties florales, et lorsqu'il en est ainsi, sa 
capsule est à 8 dents seulement. 

CERASTIUM BRACHYPETALUM. Desportes. Céraiste à courts 
pétales. Abondamment pourvu de longs poils laineux, 
non visqueux (si ce n’est quelquefois au-dessus de la 
dichotomie générale); feuilles ovales un peu pointues ; 
pétales profondément fendus, en général plus courts 
que le calice. Les étamines , toutes anthérifères , en 
général au nombre de 1 o. Pédoncules très-longs, cour- 
bes ou même réfléchis après la floraison. Toutes les brac- 
tées herbacées , sans bordure transparente. @ Avril. 
Lieux secs, au bord des chemins; St.-Julien de Pauil- 
lac ; avenue du pont de Libourne. 


DODÉCANDRIE. 


Eupnorsia pusescens , Vahl. Symb. 2. p. 55. Euphorbe 
pubescente. var. b. paniculata , Duby, Bot: Gall. n.° 
6.(E. paniculata , Loisel. Gall. 728. — DC. F1. Fr. 
suppl. p. 365. non Desfont. — Euph. platyphyllos, 
var. c. Rœper , enum. Euph. germ. et pann. p. 6o). 

Sous- variété remarquable par l'absence de poils sur les 
capsules, qui sont fortement verruqueuses ; les graines 
sont parsemées de points élevés, mais rares et faibles. 

M. Roëper refuse toute importance à ces deux caractères, 

dont le premier rapproche notre plante de VE. platyphyl- 

los, DC., tandis que le second la place nécessairement dans 

VE, pubescens, Vahl. 


1 


pr 


(170) 

Pauillac ; au bord des fossés. Trouvée en fruits en Octo- 
bre 1824. Je l'ai confondue avec l'E. platyphyllos dans le 
catalogue de la Statistique de la Gironde. ( Note de M. Ch. 
Des Moulins ;. 


… ICOSANDRIE. 


Ajoutez au Pyrus communis , page 273, le sauvageon, 
qui selon quelques-uns offre deux variétés : l4chras 
Wallr., à feuilles pointues et dont les pousses de l’année 
sont recouvertes de duvet : les haïes de l’Entre-deux-Mers, 
à Saint-Caprais, près Cambes. Actes , Tome V, p. 9 ; et le 
Pyraster , Wallr., glabre , à feuilles rondes , finement den- 
tées en scie : à Gradignan, à Arlac. Actes, Tome V, p. 9 et 
291. Les échantillons que j'ai rapportés d’Arlac ont les 
feuilles ovales comme dans la première variété, et finement 
dentées comme dans la seconde, ce qui me porte à croire 
que ces deux variétés ne sont pas assez distinctes. 

Substituez au Rubus corylifolius, p. 277 de la Flore, 
le R. nitidus, Weïhe et Nees d'Esembeck ; ses feuilles ne 
sont nullement blanchâtres en dessous , et on voit parfaite- 
ment, à l’aide de la loupe, un aiguillon court et blanc, placé 
à la base du calice. A Arlac, à Bomale. Estival. Actes, Tom. 
VIE, p. 135. 


Fat 1 1 CE | 428 a: à 


Quelq ce groupe 

que le Rubus fructicosus Linn. avec. d'innombrables 

variations. | 
POLYANDRIE. 


RanuncuLus semorosus. DC. Renoncule des bois. Feuilles 
radicales divisées profondément en 2 ou 3 lobes cunéi- 
formes et trifides, dentés au sommet ; tige redressée et 
velue ; pétioles garnis de poils ; pédoncules sillonnés ; 
carpelles terminés par une pointe en forme de bec, % 


(171) 

Nous n'avons que la variété b. pauciflorus DC. dont 
la tige porte d’une à trois fleurs. Observée par mon sayant 
collègue et ami M. Charles Des Moulins , à Saint-Julien 
de Pauillac, et à la Bastide où elle est rare. 

C'est probablement le R. villosus de Saint-Amans, Flore 
Agenaise, p. 227, et peut-être le À. lanuginosus de la 
1.re édition de ma Flore, p. 152, indiqué d’après un 
échantillon que j'avais recueilli à la Chartreuse, que depuis 
je n’ai plus retrouvé dans mon herbier. 

Ajoutez aux localités indiquées dans la Flore, page 207, 
pour le Ranunculus lingua , Saint-Germain-de-la-Rivière , 
palus de la Dordogne , sur la rive droite, après la jonction 
de cette rivière avec celle de Lille, où cette belle renoncule 
a été observée par M. Gilbert, membre de la Société Lin- 
néenne de Libourne. 

Rawuncuzus aquaticts , Flore Bord. p. 293. Var. g. peuce- 
danifolius. DC. Variété à feuilles pétiolées, toutes 
submergées , divisées en lanières longues et parallèles. 
— Fleurs grandes et blanches. Je l'ai trouvée au port 
de Plagne, près.de Cubzac, en Juin 1836. 

… Au site de lAnemone pulsatilla, Flore Bord. p. 289, 

ajoutez : à Sarnac , sur la route de Soussans et Margaux et à 

.Carrat, dans des terrains incultés et sablonneux , au milieu 
des bois. 


DIDYNAMIE. 


Aux localités indiquées dans la Flore pour le Zamium 
maculatum , ajoutez : Saint-Pey, près de Castillon. Nous 
nous sommes d’ailleurs assuré que le L. hirsutum de La- 
marck rentre dans le maculatum, Duby. Bot. p- 366. 

Le Stachys germanica, Le. , l’une des plus belles espèces 
de, notre Flore , indiquée à Baurech et à Fronsac, p-.30?; 
croît aussi à Ivrac et à Cambes. 


(172) 

Le Leonurus cärdiaca , L., rare à Léognan où nous 
l'avons indiqué , p. 304, est plus commun à Castres et à 
la Teste, dans les haies. 

Onrosancue EriTaymumM. DC. Orobanche épithyme. Sur le 
serpolet. Mai. Dans l’Entre-deux-Mers.— Actes Tom. 
VIE, p. 134. 

O. Gaz. Duby. O. du Gaillet. Mai et Juin %.Les dunes 
de Soulac et du Verdon. 

O. cRuENTA. Bertoloni. O. couleur de sang. Mai et Juin. 
Les prés secs; à Saint-Caprais près de Cambes. — 
Ces deux dernières espèces ont été observées par M. 
Ch. Des Moulins, 

Lupernia pyxipariA. Al. Lindernie pyxidaire. @ Estiv. 
— Sur les vases de la Dordogne , aux confins des palus 
de Moulon et de Génissac. Trouvée par M. Moyne.— 
Actes, Tom. VII, p. 134. 


TÉTRADYNAMIE. 


Lerinium prasa. L. Passerage drave. Tige droite et pubes- 
cente , feuilles lancéolées et dentées , un peu pubes- 
centes , les caulinaires amplexicaules ; silicules en cœur. 
Fleurs blanches. Mai et Juin. Vivace. Trouvée par 
M. À. G. de Dives ( de Bergerac ) à Abzac, entre 
Coutras et Libourne. e 

Lavaser moxranum. L. Thlaspi des montagnes. Tige sim- 
ple, ordinairement solitaire ( c'est une espèce de 
hampe ); feuilles caulinaires un peu charnues, entières, 
un peu hastées, faiblement dentées ; pétales plus longs 
que le calice. % Printanier. Les terres argileuses : 
Bouliac et Libourne: — Actes, Tom. V, p. 14et 16, 

Ta. ALPESTRE, Lam. 7%. des Alpes. Var. arenarium. Duby, 
Botanicon, p. 138. Tige multiple , simple ou rameuse, 


(173) 
feuilles caulinaires hastées , presque entières. Les péta- 
les me paraissent plus longs -que-le calice. Silicules 
ovales-cordiformes. % Avril. — Les bois sablonneux. 
Actes, Tom. V, p. 14 et 16. 


Lunania B1ENNIS. Mœnch. Lunaire bisannuelle. Printanière. 
A Cestas et à Saint-Vivien. Rare. Actes, Tom. V, 
p- 18. 

Brassica EruCA. L. Chou roquette. @ Juin. Les terrains 
sablonneux, à Caudéran. Rare.— Actes, T. V. p. 12. 


À ce qui est dit dans la Flore, p. 329, de l'Erysimum 
præcox , substituez : E. PRÆcox Smith. Vélar précoce. 
Feuilles supérieures _pinnatifides à divisions linéaires et 
très-entières ; fleurs jaunes , devenant blanches dans la 
vieillesse de la plante ; siliques plus raides et trois fois plus 
longues que dans l'E. Barbarea, — Saveur absolument 
semblable à celle du cresson de fontaine, Vivace. — Les 
côteaux secs, particulièrement dans les vignes caillouteuses : 
Ivrac, Saint-Caprais, etc. 


Au Turritis hirsuta de la Flore Bordelaïse , substituez , 
l’Arabis sagittata, DC. Flore Francaise, Tom. V, page 592... 


GERANIUM PusiLLUM. L. Bec de grue à petites fleurs. 
Actes, Tome VI, page 185. Il ressemble beaucoup au ,, 
G. dire mais ses feuilles sont découpées en lobes 
plus profonds et plus étroits. Les ! terrains sablonneux : 
à Caudéran , etc. 


Aux localités indiquées dans la Flore, p. 338, pour le . 


G. sanguineum , ajoutez Blanquefort où il a été trouyé par 
notre honorable collègue M. Jules Roussel. 


(174) 
DIADELPHIE., 


Porxcaza Moxspeuaca. L. Polygale de Montpellier. Aïles 
à trois nervures vertes et d’un quart plus longues que la 
capsule. Far. ramosa. Ch. Des Moul. Racine presque 
sous-ligneuse, mais probablement annuelle. Juin. Les 
lètes : à la Teste. 

PocyxcaLa sERPyLLACEA , Weihe. Polygale à feuilles de ser- 
polet. Feuilles opposées , mêlées de feuilles alternes ; 
rameaux souvent surmontés d'un rameau accessoire ; 
capsules obovales, fortement échancrées. (Gay , Notice 
sur Endress. p. 44 ). 

Cette plante qui est très-commune ; mais qui paraît avoir 
été confondue avec le P. amara , par plusieurs auteurs, 
varie par la couleur de ses fleurs. Elles sont blanches, dans 
les lètes ; bleues ou roses, dans les landes; grandes et d’un: 
bleu pâle : à Arlac. 

Scorpiurus sugviLLosa. L. Scorpiuré velue. Juin. Sur’ les 

côteaux : à Cambes, à Quinsac, 

Oxosrycnis surina. DC. Esparcette penchée: Les côteaux 
crayeux entre Blaye et Royan. Actes, Tome V, p. 9. 

Au Trifolium irregulare , Flore Bord. p. 361 , ajoutez 
la variété Bastardianum, à épis pédonculées, à divisions du 
calice plus grandes'et légèrement nervées. — Lassouyes. 
Mai. 

Trirozrum LarpacEuM. L. Actes, Tome V, p. 11. Sa spon- 
tanéité dans le département est encore douteuse pour 
nous. 

DoryCNivm recrum, Seringe. Dorycnie droite. Les terres 
argileuses , mêlées de débris calcaires. Au pied des 
côteaux : à Plassac. Juin. Actes, Tome V, p. ï0. 


(195) 
SYNGÉNÉSIE. 


Après le Æieracium eriophorum, Flore Bord. p. 35», 
ajoutez : ÆZ. eriophorum, var. B. prostratum, Nob., à 
tiges couchées , à feuilles moins velues, à pédoncules alon- 
gés (ÆZ. prostratum. DC. Botanicon. p. 304). Les dunes : 
à la Teste. Actes, Tome IX, p. 33. 

Au Centaurea calcitrapa ; Flore Bord, p. 388 ; ajoutez 
la variété automnale , autumnalis. DC. trouvée en 1834, 
au Bouscat, par M. Testas fils, pharmacien. Cette belle 
variété , plus développée dans toutes ses parties que la pre- 
mière, a les feuilles inférieures bipinnatifides et la tige 
hérissée.. Elle est rare. 

Sexecio ERucærouius. . Huds. Senecon à feuilles de 
Roquette. Feuilles pinnatifides , un peu hérissées, à 
lobes lancéolés et dentés, le terminal incisé-denté; tige 
redressée; écailles du calice lancéolées-dentées. Estival. 
%. L'Entre-deux-Mers. 

Sexecio zivipus. L. Senecon livide. Tige simple et droite ; 
feuilles sinuées-dentées : les inférieures, ovales, pétio- 
lées; les supérieures , oblongues , amplexicaules ; fleurs 
presque en corymbe, à écailles transparentes et glabres. 
Fleurs d’un jaune livide. @ Juin. Les dunes de la 
Teste où elle a été trouvée par M. Chantelat , phar- 
macien. 

Au Solidago virga aurea , Flore Bord. p. 399 , ajoutez : 

Var. B. ericetorum , à feuilles presque entières , linéaires- 
lancéolées , à épis moins garnis. Solidago minuta de Thore. 
À Libourne : bois de Sales. 

Page 4ot, à la localité du l'/nulæ salicina ; ajoutez : 
Gradignan où il est plus commun que dans tous les antres 
endroits déjà indiqués. 


(1%) 
MONŒCIE. 


Nous n'avons pas d'espèces à ajouter à celles des Chara 
de la Flore, page 421. Mais M. le Professeur Al. Braun, 
de Carlsruhe, qui a fait une monographie de ce genre diffi- 
cile , ayant renvoyé à M. Ch. Des Moulins, revêtus de 
déterminations autographes, toutes les espèces qu'il lui avait 
adressées pour vérification , nous publierons la liste exacte 
de toutes celles du département. 


1.0 CHARA GYMNoOPHYLLA. Al. Braun. 


In fossis vix profundis { Lande d’ Arlac ).—Ons. Speci- 
mina hujus Jloci transitum Ch. gymnophytlæ in Ch. 
Jœtidam demonstrant; (Braun, in litt. 1835 ). 
2.° Ca. rotma. Al. Braun, Flor. Badens. cryptog. 
(Ch. vulgaris auctorum ).— Circà ar Re passim. 
3.0 Cu. TRANSLUGENS. Pers. 

Ch. fleæilis DC. Ex speciminibus herbarit Candol- 
liani!) In stagnis ericetorum ( étang de Caseaux , à 
Sanguinet , près la Teste ). — In fossis palustribus 
(entre Bruges et le Bouscat ). 

4.9 Cu. FRAGiLIS. Desv. 

(Ch. capillacea. Thuill, DC. ).— In fossis palustribus 
( Allée Boutaut ). 

Ejusd. Forma tenera ( Ch. pulchella, Wallr. ).— 
In stagnis ericetorum ( étang de Mimizan ; trouvée 
par M. Guilland ) 

5.0 Cn. misprna. L. 
(Ch. hispida et Ch. tomentosa auctorum ). 
+) Forma subinermis parüm incrassata. Al. Braun. 
2) Var. gymnoteles. Al. Braun. 


(197) 
In fossis palustribus { Allée Boutaut ). 
6,9 Cu. sywcarpa, Thuill. 
1) Var. capitata. ( Ch. capitata , Nees.— Meyen. ).— 
In fossulis stagnantibus (lande d’Arlac ). 
2) Ejusd. Forma pusilla.— In stagnis ericet (étang 


de Caseaux , près la Teste, sur le sable des bords ). 
Page 427 de la Flore , après Carex acuta , ajoutez : 

CarEx TOMENTOsA. L. Carex cotonneux. Flore Bord. 2.me 
éd. p. 389. Actes de la Soc. Linn. Tom. VII, p. 135. 
Chaume triangulaire, assez court et grèle ; feuilles 
étroites plus courtes que la tige, deux ou trois épis 
-dont le supérieur est mâle ; capsules globuleuses , co- 
tonneuses et de la longueur des écailles. % Printanier. 

Les bois humides : à la Bastide , à la Teste , etc. 
AmaranTaus ALBUS. L. Actes, Tome VII, page 135. 4ma- 
ranthe blanche. Rameaux étalés ; feuilles pétiolées , 
ovales, comme mucronées ; fleurs triandres, disposées 
en glomérules axillaires , bipartis ; bractées piquantes. 
@ Fleurs herbacées. Août et Septembre. Les terrains 
argileux : à Lassouyes, et aux écluses après Bacalan. 


DIŒCIE. 


Nous avons indiqué dans la Flore, page 450 , le Gui, 
Viscum album , à Bègles : sur le peuplier , Vormeau , 
l'érable ; à Castres : sur le silleul ; à Saint-Caprais, près 
de Cambes : sur le sorbier, le faux-acacia , le mürier 
noir ; à Sadirac , ete. : sur le pommier ; à Bazas : sur le 
chéne (1 ). 


(1) Nous en possédons un échantillon authentique ; encore sur 
le rameau qui l’a produit. 


(178 ) 
Nous ajoutons que depuis il a été trouvé à Cenon : sur le 
cerisier ; à Sallebœuf : sur le poirier et le tilleul à larges 
feuilles ; dans les palus de Bouliac , sur le charme , le 
peuplier noir et V'alisier ; à Cambes, à Cenac et à Saint- 
Selves , sur l’aubépine. 


do — 
CRYPTOGAMIE. 
FOUGÈRES. 


Ajoutez à la localité : 

De l'Osmonde royale , Osmunda regalis, Castelnau en 
Médoc, sur les bords du Déhès où elle est très-commune; 

De la Fougère mâle, Faupaten filix mas, Léognan 
et Lavazan, dans le Bazadais 

De la Pilulaire, Pilularia globulifera , la lande de 
Saint-Loubès. 


PLANTES DE L'ARRONDISSEMENT SUBSIDIAIRE. 


Aux plantes de l’arrondissement subsidiaire |, compris 
entre la Seudre et la Gironde, Flore Bordelaise , page 585 
et 586, nous ajoutons : 

Le PancraTiIum 1LLYxRICUM, Pancrax d'Illyrie, Linn. sp. 
418, Botanicon, page 454. Actes de la Soc. Linn. 
Tome V,, page 4 , où cette espèce doit être substituée 
au Pancratium maritimum. 

Cette belle liliacée croît sur les bords de la mer, dans le 
sable d’une très-petite dune, entre la tour de Cordouan et 
le poste principal de la douane de Saint-Palais, où elle a été 
trouvée par M. Montaud. Elle donne, d’Août en Septembre, 
ses fleurs qui sont d’un beau blanc et d’une odeur très- 
suave. L. 


( 199)" | 
L’Ononis ramosissima ? Desfont. Duby. Bot. Gall. p. 
119. Très-abondante dans les dunes de Royan , où elle a 
été observée par M. Charles Des Moulins. Ainsi que M. 
Duby, nous doutons que cette espèce soit réellement 
distincte de l’'Ononis natrix , var. B. 


L’ATRIPLEX PROSTRATA , Bouch. Arroche couchée. @ Les 
dunes pures : Royan. Septembre. 


Nous ne citons pas dans ce supplément , le Scrophularia 
Scopolii. Hoppe. Actes, Tome V, p. 5. M. Charles Des 
Moulins ayant aujourd’hui la certitude que la plante dont 
il a parlé n'est que le SErOPAUIENE nodosa. 


Nora. — La seconde partie de ce Synopsis aura pour 
objet les plantes acotyledonées. 


J. F. LATERRADE. 


( 180 ) 


ZOOLOGIE. 


CONCHYLIOLOGIE FOSSILE 
DU BASSIN DE L’ADOUR. — (4.° mémore). 
hat" 


Famille des Mélaniens, 


IX. DescriprioN des genres et des espèces de coquilles 
fossiles, appartenant à cette famille de Trachélipo- 
des, qu'on observe dans les couches des terrains 
marins supérieurs du bassin de l’ Adour, aux environs 
de Dazx.(Landes). 


Avec Figures. 
Par M. ze D. GRATELOUP. 


Il ne sera question dans ce Mémoire que de la famille des 
Mélaniens. 

Cette famille renferme , comme on sait, un très-petit 
nombre de genres; mais ils ont entre eux une telle affinité, 
des liaisons si intimes de forme et d'organisation, soit à 
l'égard des animaux, soit par rapport à leurs coquilles, qu'il 
serait intéressant de les examiner isolément , de manière à 
en formér comme une sorte de monographie. 

Les Mollusques Mélaniens sont des Trachélipodes phyti- 
phages operculés , qui ne respirent que l’eau. Les uns 
sont fluviatiles, les autres d'origine marine. Leur forme est 
spirale , ils ont tous le pied trachélien ou sous-trachélien , 
deux tentacules latéraux portant les yeux à la partie exté- 
rieure de la base. 


{ 18: ) 

L'ouverture de la coquille est à bords désunis, et diffère 
en cela de la famille des Péristomiens, dont l'ouverture est 
à bords réunis. 

La famille des Mélaniens vient se ranger immédiate - 
ment après celle des Lymnéens , dans la classification de 
Lamarck , qui l'avait composée des seuls groupes Mélanie, 
Mélanopside, et Pirène, à raison de la structure analogi- 
que, et de la similitude de l’habitat fluviatile, des uns et 
des autres. 

Cuvier y ajouta les Rissoaires de Fréminville, et placa 
cette famille dans la division de ses Gastéropodes pectini- 
branches , qui correspond à une portion des Trachélipodes 
de Lamarck. 

Le baron de Férussac lui fit subir peu de modifications. 
Les vraies Mélanies se trouvent seulement comprises avec. 
les Rissoaires et les Littorines , comme sous-genres des 
Paludines, et placées dans le sous-ordre des Pomastomes. 

M. Sander Rang a adopté ces rapprochements. dans son 
Tableau synoptique des Mollusques. 

Dans la méthode de Latreille , les Mélanies sont au con- 
traire fort éloignées des Paludines, bien qu'elles soient 
maintenues ensemble dans une même section, celle des 
Gymnocochlides de l'auteur. Elles s’y trouvent réunies aux 
genres Phasianelle, Mélanopside , Pirène et Planaxe. 

M. de Blainville, qui a introduit de si heureuses réformes 
dans la distribution naturelle des animaux Mollusques , a 
organisé sa famille des Mélaniens sur de nouveaux principes. 
Il la désigne par le nom d’Ellipsostomes, à raison de la 
forme ellipsoïde qu'affecte l'ouverture de la coquille ; et tout 
en y conservant les Mélanies , les Rissoaires et les Phasia- 
nelles , il y a ajouté les Ampullaires, Îles Hélicines et les 
Pleurocères, genre proposé par Rafinesque, dont l'animal 
est incomplètement connu. Cette famille ainsi composée 


( 182 ) 
forme la 3.me de l’ordre second 4siphonobranches , classe 
2,me Paracéphalophores de la méthode mélacologique. 


Tels sont les principaux travaux des Zoologistes concer- 
nant la famille des Mélaniens. En exposant les variations 
qu’elle a subie, je dois faire remarquer qu'ayant soustrait de 
cette famille le genre Mélanopside , et l’ayant placé auprès 
des Lymnées , sur des motifs que j'ai fait connaître , elle ne 
se trouve composée dans ce Mémoire que des Mélanies 
vraies, des Rissoaires et d’un genre nouveau que je propose 
et que je nomme Janelle, les seuls dont on trouve les restes 
fossiles dans nos terrains tertiaires. 


Maintenant, je vais passer en revue ces trois genres. 
Ensuite je décrirai les différentes espèces qui s’y rapportent. 


MÉLANIENS. 


Coquille dont les bords de l'ouverture sont désunis supé- 
rieurement : le bord droit tranchant, un opercule. 


MorLusQues FLUVIATILES QU MARINS. 


Genre XXIV. — MÉLANIE, MELANTA. Lam. 


Coquille épidermée, ovale, oblongue, souvent turriculée. 
Ouverture, entière , ovale , évasée à sa base ; le bord droit 
tranchant ; columelle lisse arquée. Opercule corné, 


Annotations. 


Les Mélanies vraies passent pour, étre des coquilles 
fluviatiles exotiques. Les espèces. vivantes, au nombre de 
20, d'après Férussac, paraissent appartenir aux continents 
d'Asie , d'Afrique et d'Amérique. On n’en connaît pas d'eau 


(183 ) 
douce en Europe. Deux ou trois espèces paraissent vivre 
sur les côtes d'Angleterre et de la Corse. Mais on en connaît 
à l'état fossile dans les divers bassins Européens, et on juge 
sur leur structure que la plupart de celles-ci reconnaissent 
une origine marine. 

Un fait très-singulier rapporté par M. Deshayes, c'est 
que dans les eaux douces , où vivent les Mélanies, on n'y 
rencontre pas le plus ordinairement , ni Paludines, ni Pla- 
norbes , ni Lymnées, mais en abondance des Mélanopsides 
et des Néritines. Ces associations d'espèces , qui ont lieu 
dans l’état de vie , observe M. Deshayes, se trouvent encore 
lorsque les races ont été enfouies et sont Srrnst fossi- 
les (1). À quoi peut tenir un pareil phénomène 

Selon M. de Blainville il existe 12 Mélanies à l'état fossile 
parfaitement distinctes. M. Defrance en a porté le nombre 
à 36, dont une identique, vit, dit-il, sur les côtes d’Angle- 
terre; mais n'est-il pas à croire que parmi ce nombre certai- 
nes Rissoaires aient été confondues ? 

Les Mélanies fossiles se trouvent dans des terrains de 
formation différente. Les terrains tertiaires , lacustres ou 
marins, renferment le plus grand nombre. Sur 20 espèces , 
citées par M. De La Bêche, il y en a 12 qui appartiennent 
au calcaire tertiaire, tandis qu'il n’y en a que 4 dans la 
craie et 4 autres provenant du terrain Oolitique ; mais 
M. Deshayes en a reconnu 7 à 8 espèces dans l'Oolite fer- 
rugineuse de Caen. 

D'après les recherches du même naturaliste, le bassin 
tertiaire de Paris en renferme 15 espèces , dont 4 analogues 
fossiles d'Italie. Deux d’entre elles, Melania inquinala, 
Defr. a son analogue vivant et est caractéristique des ter- 


{x) Description des coquilles caractéristiques des terrains, p.155. 


| (184) 
rains lacustres rapportés à l'argile plastique , et Melania 
costellata, Lam. qui caractérise le calcaire grossier marin 
des différents bassins d'Europe. 

Nos terrains marins m'ont fourni g espèces : 2 ont leurs 
analogues vivants, 5 sont nouvelles, 4 ont les analogues 
fossiles en {taie et dans le bassin de Paris. 

Ces neuf espèces sont mélangées avec les coquilles mari- 
nes dans les couches du bassin tertiaire de l’Adour : 2 
appartiennent aux faluns bleus, 6 aux faluns jaunes désa- 
grégés et 1 seule provient du calcaire compact inférieure 
ou Parisien. 

M. Lea à découvert, dans le calcaire tertiaire d’Alabama , 
dans l'Amérique Septentrionale, plusieurs Mélanies. Il les 
a décrites dans le genre Pasithea qu'il a créé (1). Quelques- 
unes d'elles m'ont paru se rapprocher des nôtres. 


ESPÈCES. 
* Testa striata. 
1. MÉLANIE À PETITES CÔTES, Melania costellata. Lam. 
Planche 5. fig. 1. 

M. testà turrito-subulatä&, transversim striatä ; cos- 
tellis verticaliter. obliquis crebris majoribus , strüs 
transversis minoribus ; labro anticè intùs canaliculato. 

Lam. Ann. Mus. t. 4. p. 430. ne ret t. 8. pl. 60. 
fig. 2.— Id. Anim. s. vert. t. 7. p.543. n.° 1.— 
Desh. Description des Coq. fossil. des environs de 


Paris, 2. p. 113. n.° 14. pl. 12. fig. 5,6. 
Melania variabilis. Defrance, Dict. se. mat. t. 29. 


RE 2 


(1) Contributions To Geologr. p. gg. 


( 185 
Meliana costellata. Var. k. roncana. mn mé po 
pl. 2. f.16. 
Turbo striatus ? Brocc. t. 6; £e 7. 


Espèce parfaitement analogue à celle de Paris, et du 


Vicentin. Elle a été si bien décrite par les auteurs que j'ai 


cités, qu’il est inutile d’entrer dans des détails. D'ailleurs, elle 
est suffisamment reconnaissable à ses stries transverses et à ses 
petites côtes verticales qui la font paraître plissée longitudi- 
nalement. 14 à 15 Tours de spire convexes. 

Longueur : 30:à 40 mill.— Diamètre : 9 à 10 mill.. 

Cette Mélanie ; paraît être, ri À marine. On ne lui 
connaît pas d'analogue vivant, 1. rognokée bases 

M. Deshayes la regarde comme: sui d des ter- 
rains marins tertiaires. : 

Loc. Fossile à Dax. Les dépôts de flan ce de Gaas. C0. 

Grignon , Courtagnon , Parnes ; Chaumont , Mouchy, 
Valognes { Desh.:); Ronca ( Brong.);, environs de Bor- 
deaux, dans le terrain marin. 

2. Méranre oRNéE, Melania ornata. Nob. 
waolrre Planches fig.2:0 D 1400 ldedort 

MH. testä turrito-subulatà., crassiusculd,, verticaliter 
ad suturas costatd ; striis transversis distantibus. 

Grat. Tabl. des coq. fossil. des environs de Dax, in 
Bullet. de la Soc. Linn. de Bord. p, 129. n2193. 
An varietas Melaniæ costellatæ : ? Lam. 

Jolie petite espèce particulière à nos faluns jaunes. Je ne 
sais si elle ne doit pas être regardée comme une variété de 
la: précédente , mais elle ‘en diffère néanmoins beaucoup. 
Sa forme est turriculée , s'allongée composée de 8 à 9 tours 
de spire convexes, transversalement striés ; et ornés supé- 
rieurement ‘auprès des sutures d'une ‘rangée + de 


( 286 ) 
petites côtes tubereuleuses: Ouverture ovale ayant un pli 
en forme de petit canal dans sa partie supérieure: ; 
Longueur : 10 à 12 millim.— Diamètre: 3 1/3. 
Espèce marine probablement , sans analogue vivant. 
Loc. Dax. Faluns j née Honpensss de Saint-Paul. A. 
Bordeaux. 


3. MÉLANIE AURICULE , Mélania auricula. Nob' 
Planche 5, fig. 4, 


M.testé subulaté , subventricosü , th sets trans- 
versim subtilissimè striata ; Pepe À conveæiusculis ; 
mire oblongo-lanceolatä. 

 Affinis Achatinæ buccinulæ. Nob. 

Cette jolie petite coquille est une véritable Mélanie ; quoi- 
qu'elle ait beaucoup, d'affinité avec! l'Agathine- buccinule. 
Elle .est, oblongue:subulée ; un peu:ventrue, très-mince , 
fragile, brillante, couverte de finesstries transverses. 6 tours 
de spire convexes. Ouverture ovale; allongée; le:bord droit 
tranchant. 

Longueur : 10 à 12 mill.— ile :3à4 | mu 

Probablement d’origine marine. L’analogue vivant n'est 
point connu. 

Loc. Dax. Faluns Br sablonneux de Saint-Paul. À. 

otivus 48 Joe dois. “HAUT 1e 
4: MÉLANIE TARBELLIENNE, Melania Tarbelliana. Nob. 
Planche 5, fig. 3. 


M test majore, oblonge-elongaté, turrisé évibrsd 
anfractibus, conveis ; suturis profundis; eponanlele t 
rali, oblongo-acuté; labro.acuto, … : 

Cette espèce , d'assez, grande. taille, ne se, oui set 
l'état de noyau,calcaire, Elle est allongée., oblongue.;-turri- 


( 187 ) 
culée, renflée à.sa base. 6 à 8 Tours de spire arrondis, bien 
détachés de la suture. Ouverture petite ovale, anguleuse, 
Longueur 30 à 35 millim.—— Diam. à la base : 15 mill, 
Loc. Fossile à Dax, empltée dans le dépét F4 calcaire 
marin, compact, inférieur, qui recouvre la craie, à l'Espe- 
ron. CC 
Est-elle d’origine marine ? Elle est sans analogue vivant, 
a quelque ressemblance avec la Lymnée pointue , de M, 
Brongniart. (Ann. Mus. T. 15 pl 1. fig. 11 ). 
5. MÉLANIE BRILLANTE, Molonite nitida. Lam. 
ce RARE 56 mms AA 36 
M. testé subulaté , acutissimé ; nitidè lævissimé ; an- 
fractibus planulatis ; aperturd oblongo-elongatd. 
Date am, Anis Mus: © 45 ps 432 no 8:— Id. à 8. 
ph 60. f: 6, -=Id; Anim. s: vert. & 7 ‘2.8. p. 
546.— Desh: 2: n° 9. ps rro. pl. 13 £ ions 14, 
= De.Bast, n.°,5..p. B5er7 Gas, PAS: 9 P 
Defrance, Dict. se. mat: t..29+..: 
Helix subulæ: Brocc. 2. p<,305. tab. " ru ki. | 
nl Maine Carre Rens pee 234. pl..5. fig. 
MOST 
SET pl eermhét: Lee. Catal. | 
Turbo subulatus ? Donoy. 5. t, 172,— Wood , pl, 32. 
f, 160. 
identique de l'espèce d'Italie de Paris, de Bordeaux, 
et incontestablement marine. Elle me paraît être aussi Vana- 
logue de la Mélanie de Cambassèdés ( Baÿr. ); “qui vit'sur 
les cs % 1. Cau dans ses! Golfes FA et de Rtuë 


…{] 


ten huibiléé) méegét 3 Larbh sipei à éès- 
lisse, polie, brillante. 13 à 14 touts' de ‘spire indiqués ‘par 


(188 ) 
üné ligne suturalé peu apparente. L'ouverture est ovale , 
allongée et sinueuse à la base. » bio 

Longueur variable : 4 à 8 mill.— Diam. : 1 à 2 mill. 

Cette coquille serait-elle l'analogue du Turbo subulé de 
Donovañ qui vit sur lés côtes d'Angleterre ? 

Loc. Fossile à Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de- 
Marsac, de Saubrigues, CC. et faluns jaunes de Saint-Paul. 
Bordeaux ; environs de Paris, Grignon, Parnes, Mouchy, 
Hauteville ( Desh.) , San-Giusto en Italie A+ Brocc. ), 
Castel-Arquato (Jan. ). NS al 


6. MÉLANIE INCERTAINE, Melania incerta. Nob. 
Planche 5, fig. 8,9. 


M. testi minim& conico-subulaté , turriti , lævissimä 
nitidè polit& ; anfractibus planulatis ; suturis valdè 
horisontalibus ; aperturd brevi ovatd. «1 

Melania nitida, var. b. parvula. Grat: Tab. 
Pasithea aciculata. Lea, contrib, pl. 4: f. 82. 

Cette jolie petite Mélanie a de la conformité avec la pré- 
cédente , mais elle en diffère en ce qu'elle est moins élan- 
cée, plus conoïde. Les traits de la suture ; quoiqu'à peine 
apparents, sont horisontaux ; au lieu d'être obliques. L'ou- 
verture est également beaucoup plus courte. 10 à 12 tours 
de spire. 

Longueur : 5 mill.— Diamètre 1. ‘ 

Espèce marine probablement. Elle paraît être l'analogue 
de la Pasithée aciculée de M. Lea. 

Loc. Dax. Faluns marins a bblnux de Saint-Paul, 6, 

Se trouve dans le terrain tertiaire d’Alabama dans l'Améri- 
que Septentrionale ( Lea ). 


Ca80) 
7: Mia Émis, Melania spina. No. 
Planche 5, fig. 6, 7: dt 

M. test& parvulissimä , turrilo-aciculaté ; anfractibus 

subplanis , niidis , lævigatis ; aperturd ovali. | 
Affinis Acteonis spinæ. Nob. 

Cette espèce est certainement la plus petite et la plus 
grêle du genre. Elle n’a que 2 à 3 millimètres de longueur 
sur */, millim. de diamètre. Les tours de spire au nombre 
de 7 à 8, sont lisses, brillants et faiblement convexes. 

Cette espèce paraît êtré marine. Je ne lui connais à 
d’analogue vivant. 

Loc. Dax. seed fines en cree lei précédents. F. 
Bordeaux. 


8. Mérane LACTÉE , ele lactea. Lam. 
Planche 5, fig. 10, 11, 12, 13. 


M. testé conico-elongatü , turrità , aliquantisper sub- 
ventricosä , solid@; anfractibus. convexiusculis ; supe - 
rioribus lœvigatis., inferioribus. PES hpe”: striatis. 


60. fig. 5. Dante Le Fr EE 7 p- 
544. n.°2.— Desh. 2. p.106. n,°.4..pl. 13. f. r, 
2.— Defrance , Dict: sc. nat. t. 29: P: ai — 
.Grat. Tabl, n.° 95. p. 130. 
iBalèu lacteus. Brug. Dict. n.°.45. 
Var. B. Testé undiquè lævigata: Desh… | 
Turbo politus. Donov:t.:177. ee de Wood , 
pl. 32. fig. 59. 
Cette espèce est l’analogue de celle do Mi m Paris , 
mais elle. est constamment beaucoup plus petite. Toujours 
aussi on la trouve comme élle dans Je terrain marin, .;°t 1 


Fr 108 


(190 ) 

Il s'en suivrait. d'après l'opinion de M. Deshayes,, que 
nous adoptons , que c’est une espèce marine et non d'eau 
douce. La variété B. ést lisse et brillante et a beaucoup 
d’analogie avec la Mélanie tordue dont nous allons parler. 
Le Turbo poli de Donovan et de Montagu , qui vit sur les 
côtes d'Angleterre paraît être son analogue... 

.10 à 12 Tours de spire. 

Éongueur : 12 à 15 mill.— Diam. 4 à 6 mill. 

Loc, Fossile à Dax, Faluns.jaunes libres de Saint-Paul. C. 

Se trouve à Grignon, Copier » Plaisir, Houdan, 
Parnes dans le calcaire grossier : à Ermenonyille , Lisy , 
La Chapelle près Senlis, dans le grès marin supérieur. 
( Deshayes ). 

9. MÉLanrE ToRDuE, Melunia distorta. Defr. 
Planche 5, fig. 14. 


M. testé conico-subulaté , nitidissimè lævigat@ in axe 
arcuaté , aperturd oblongo-acutà ; ere dextro infernè 
lineä prominenti terminato. 

Defrance , Dict. sc. nat, t. 29. p. ‘368. pau dl 
2. p. 1r1. n° 10. pl. XHIL f. 24, 25. 

Helix niida. Brocc. 

Turbo politus ? Montagu. 

Phasianella infleæa. De Blainv. pl. 85. f. 5. 

Identique de l'espèce de Paris et d'Italie. Son habitat est 
constamment aussi dans le terrain marin de sédiment supé- 
rieur , ce qui fait supposer qu’elle est marine. Sa spire se 
compose de 9 à 30 tours applatis, lisses, brillants. Le som- 
met est arqué dans le sens de l'axe, ce qui | la fait recon- 
naître au premier abord. 

Longueur : re Éd 7 Dit: 4 will. 

Loc. Dax. int-Paul. C. Environs 
de Paris, de Dieux à Castel-Arquato en Italie ( Broec;). 

On croit que l’analogue vit sur les côtes d'Angleterre. 


, (°° ) 
Genre xx. — JANELLE, JANELLA. Nos. 


Gaquille conique , allongée , fuivrioulées dors de: pif 
nombreux égalisés. Ouverture ovale | acuminée ‘aux éxtré- 
mités; bord. droit tranchant ; columelle simple , évasée: 
Une grande cavité ombilicale., à bord aigu. 


Annotations. 


Je propose’ce nouveau genre et le dédie à M. le profes- 
seur Ja, de Parme, naturaliste distingué, membre dé 
plusieurs Sociétés savantés d'Europe. 

Le genre Janelle est formé aux dépens d'ane’ &oquille 
fossile retenue jusqu'ici par-erreur ou par oubli tantôt dans 
le genre Bulime, tantôt dans | le | genre Hélice , mais dont les 
caractères l'écartent essentiellement de ces deux genres. 

Cette coquille généralement connue dans les collections 
sous le nom de Bulimus terebellatus ; Lam., se trouve à 
l'état-fossile dans presque tous les terrains marins supérieurs 
de tous les bassins. Selon Férussac , elle.a son analogue 
vivant, mais on ignore sa ous ré ; sp à lon 
croie qu'ee‘ést d’origiñe marine. 

Jai eru devoir plagër le genre Janetle entre les Mélanies 
etes Rissoairés, à raison de sa forme turriculée, conique , 
à tours de spire égalisés , qui la rapprochent des premières, 
et à raison de la forme céritoïde de l'ouverture que présen- 
tent un grand nombre de Rissoaires. Mais le genre que 
jétablis diffère des unes et des autres eme qu'il est pourvu 
d’un large et profond ombilic, qui manqué complètement 
soit aux Mélanies , soit aux Rissoaires. I né peut non plus 
être regardé ni comme un Bulime , ti comme un Pupa, 
ni comme ane Hélice, car ces genres sont essentiellement 
terrestres ; tandis que la Janelle est ceitäinement marine. 


( 192 ) 

Mon honorable et savant ami, M. Lea, de Philadel- 
phie , a créé un genre particulier pour certaines Mélanies 
de Lamarck , à test cylindrique et conique, qu'il a nommé 
Pasithea , et dans lequel il a placé une très-petite coquille 
ombiliquée , dont la forme la rapproche du Bulime tar- 
rière ; qui fait le sujet du genre que je propose. En adop- 
tant même le genre Pasithea, pour le:  Mélanien 
dont il s’agit, je ferai remarquer que l'absence de l’ombilic 
dans ce groupe , autorise à en exclure lo Pasithée ombi- 
liquée ; et dans le cas où cette coquille diffère du véritable 
Bulimus  Terebellatus , ce serait une seconde espèce à 
ajouter au genre Janelle, qe je crois , sur ces motifs, 
devoir maintenir. 

ESPÈCES. 
1. JANELLE TARRIÈRE, Janella terebellata. Nob.. 
PL 5, fig. 15,16. 


J, Testé turrité , conico-elongatà , profundè umbi- 
licatä ; umbilico pervio ; infundibuliformi ; anfractibus 
convexiusculis , lævissimè splendentibus; verticè.acu- 
tissimo ; aperturé ovatä utrinquè acut. iv 

Bulimus terebellatus. Lam. Ann, du Mus. tom.4. 
p- 291. et tom. 8. pl, 59. fig. 6. (fossilis Pari- 

» siensis.)— Id. Anim. sans vert. 6 (2) p.534. 
...n.?.8.— Deshayes , Descript. des coq. fossil. des 
env.de Paris. t. 2. n.° 4. pl. 9. fig. 1, 2 (optimæ). 
“De Férussac,, Dict. class: d'hist.. nat. t. 2.-p. 
568.— De Blainville, Dict. des se. nat. Supplém. 
p- 122. — De Basterot , Coq. fossil. des.environs 
de Bord. p. 23. n.°:1 (fossilis Burdigalensis ). 
— Grateloup , Tabl. des coq. fossil.. des. terr. tert. 
des environs de Dax, in Bullet. de la Soc. Lin, de 

» Bord. tom. 2.-p..98.-n.° 56.(fossilis: aquensis}. 


( 193 ) 

Bulime en tarrière. Bouillet, Catal. des mo fossil, 
de l’Auvergne , n.° 25. p. 108 (#}e.. 00 

Bulimus terebra vel terebellatus. Lyell et Murchis- 
chon (monente cl. Bouillet). 


(1) Je regrette infiniment de n’avoir point connu plutôt l’intéres- 
sant ouvrage de M. Bouillet, sur les coquilles fossiles de l’Auver- 
gne , inséré dans son Catalogue des Mollusques terrestres et flu- 
viatiles vivans , qu’il a publié à Clermont, en 1836 

Ce savant naturaliste ayant. signalé la plupart des genres, dont 
j'ai parlé dans mon dernier Mémoire sur les fossiles des Mollusques 
terrestres et fluviatiles , il m’eût été avantageux de mentionner à 
Pégard de l'Auvergne, les rapports numériques et comparatifs de 
nos coquilles fossiles , ainsi que j’ai coutume de le faire avec aûtant 
de soin qu’il m'est possible, pour tous les bassins connus, dont 
il existe des désignations ou des descriptions d’espèces. | 

J’eusse rendu aussi, bien plus complets, les articles de mon n Mé- 
moire , concernant plusieurs espèces dont les analogues existent 
dans les terrains d’eau douce du Cantal, telles que Helix nemo- 
ralis, Succinea amphibia , Achatina acicula ,: Planorbis cornu , 
Lymnea palustris, Melanopsis buccinoidea , Bulimus lubricus , 
si javais pu citer à l’appui, les découvertes de cet estimable 
laborieux observateur , qui a si parfaitemont exploré, l'Auvergne 
sous le rapport historique , z00logique et géologique » et en a fait 
connaître les richesses dans plusieurs importants ouvrages. 

L’excellent Mémoire orné de figures sur les fossiles des faluns de 
la Touraine , de M. Dujardin, ne m’étant connu que depuis peu 
de temps et n’ayant pu me le procurer encore , jai un sincère regret 
aussi de n’avoir pu.en faire mon profit, car je dois, répéter ici 
les mêmes réflexions au sujet des fossiles de la Touraine, si ana- 
logues avec ceux de Dax, que celles ES je viens de faire pour 
ceux du département du Puy-de- 

Je saisis avez empressement celte occasion pour témoigner à ces 
deux honorables et savants naturalistes , ma part de reconnaissance 

: les services qu’ils ont rendu à la See 2718 fossile et à la 


Tab j< } 


(194 ) 
Helix terebellatus. Brocchi , Conch. fossil. sénel 
tom. 2. p. 304. n°6: ( fossil. subapennina ). 
Helix térrebellata Bron , in Catal. Conchyl. de 
Cristofori et Jan. 
Turbo terebellum. Chemn. 10. t. 165. fig. 1592- 
1593 ( Analog. viv.). — Soldani, Testac. t. 19. 
f. 95. e. ( Fossil. Jialic. ). 
Niso Risso terebellata. Crist. et Jan, Catal eit, sect. 
2. pars r. pag. 5. (fossil. Htalic.”). 
An Pasithea umbilicata? Lea, conirib. to Geology. 
p- 103. pl. 4. f. 85 ( Fossil. Alabamensis ). 
Cette coquille est trop connue pour me pente d'en 
donner une description. 
Longueur : 16 à 78 mill. 
Diamètre de la base 6 à 7 mill. 
11 Tours de spire : le dernier est anguleux vers la base. 
L'analogue vivant de cette coquille existe, d'après M..de 
Férussac, qui la croit marine (Dict. class. cité, 2. p. 568). 
Antérieurement , Chemnitz paraît avoir eu ‘connaissance de 
l'espèce vivante, d'après la figure qu'il en a donhé. 
L'abondance dé l'espèce fossile , parmi les couches des 
terrains marins tertiaires de tous les bassins, doit la faire 
considérer comme une coquille caractéristique de ces ter- 
rains. Celle que l'on trouve à Dax existe également dans Les 
faluns bleus «et les falans james: siblonneux ; mais elle est 
plus fréquente dans ces dérniers. Elle est parfaitement iden- 
tique avec celle des environs de Paris , de Bordeaux, de 
l'Autriche et du Plaisantin : LES ‘elle n'acquiert 
jamais la taille gigantesque de celle d'Italie qui a quelque- 
fois, plus d’un pouce de longueur. 
L'espèce d'Alabama , dans l'Amérique Séphontrlblinde; 
décrite et figurée dans le bel ouvrage de M. Lea, sous le 


( 495 ) 

nom de Pasithea umbilicata ; n'égale :pas au-delà de 5 
millim. de hauteur. Est-ce notre Janelle ? ne see 16 
pas constituer une espèce particulière? 

Loc. Dax. Fossile des-faluns jaunes dibres:de Saint-Paul N 
à Cabanes, à Mandillot, au Mainot, à Tuco, etc.:CC. et 
des faluns bleus de Saubrigues , de Saint-Jean-de-Marsac. R. 

Grignon ( Lam. ), Léognan , Saucats , à Bordeaux ( Bas- 
terot); Plaisantin , Castel-Arquato, Sañ/Géininiaté né ar » 
dans le calcaire lacustre du Cantal ( Bouillet). 


Cart XXIV.— RISSOAIRE (1), RISSO A. 
es 7 et Drsmaners. | 


Coquille turriculée ou oblongue , x “imperforée À ioags de 
spire convexes ou aplatis, le plus souvent sillonnés longitu- 
dinalement ou treillissés. Ouverture entière, ovale, obli- 
que , anguleuse au sommet, sans plis ni dents , ou quelque- 
fois munie à la base d’un court sinus; les deux bords réunis 


ou presque réunis. Opercule uni spiré. 
HOME 


Ce gene dédié à au n Sat naturaliste M. Lies de ge 
par MM. de Fréminville et Desmarets, renferme des ço- 
quilles si voisines des Mélanies, des Paludines et des, Lit- 
torines,, qu'il semblerait naturel de les distribuer dans ces 
différents groupes ; mais à limitation de MM. de Blainville, 
Michaud et Payraudeau, j'ai cru devoir le maintenir pour 
ÿ placer une multitude de petites coquilles fossiles marines, 
de forme. variable à surface quelquefois lisse, le plus sou- 
vent couvertes de ;sillops longitudinaux ou treillissées., et 


Ur) On écrit aussi Rissoa, en français is. ——. 


( 196 ) 

dont l'ouverture ovale , oblique , est tantôt rigoureusement 
entière , se rapprochant de celle des Mélanies ou des Palu- 
dines, tantôt pourvue d’une courte échancrure ; pareille à 
celle des Agathines ou de certaines Cérites. 
3 » Die An. on Rissoa , telique je viens de établir ici, 

é..en deux sections : la première renfer- 
sans: les sers  Mélancides ; ; la seconde ; les Buccini- 
formes, ou Céritoïdes. 


Selon M. de Férussac les Risoaices doivent être envi- 
sagées comme un sous-genre des Paludines , placé entre 
les Mélanies et les Littorines, et l'on sait que M. Deshayes 
les regardant comme des Mélanies marines , il les a réunies 
dans la quatrième section de ce genre, dans son bel ouvrage 
sur les coquilles fossiles du bassin géologique de Paris. 

M. Defrance cite dans son tableau, 15 espèces vivantes 
de Rissoaires , ce sont celles qui ont été décrites par MM. 
Desmarets , de Fréminvillé et autres conchyliologues. De- 
puis, M. Payraudeau en a découvert trois espèces , dans 
l'ile de Corse; et M. Michaud en a fait connaître 16 nou- 
velles espèces vivantes, douze de la Méditerranée , les 
quatre autres des mers des pays chauds. À ce compte, il en 
existerait 34 espèces qui vivent actuellement, 15 espèces 
Méditerranéennes , ce qui est digne de remarque. Mais il 
st à croire qu'il y er à encore un plus grand nombre dans 
nos mers d'Europe. 

Les terrains tertiaires ne sont pas les males recèlent 
des Rissoaires : on en découvre aussi dans la formation 
oolitique ou calcaire jurassique ; mais en° bien moindre 
abondance. Jusqu'ici on n'en cite’ que 4 espèces , apparte- 
nant à ce dernier terrain ( grande Obolite de il 
et qui ont été signalées par M. Sowerby.… 

- Le bassin tertiaire de Paris en renferme 6 espèces fossiles ’ 
d'aprls M. Deshayes. M. De Basterot en a signalé quatre 
espèces dans le calcaire grossier des environs de Bordeaux. 


( 197 )° 

Nos terrains m'en ont donné 19 espèces provenant toutes 
des faluns libres, mélangées sien les autres ee 
marines. 

Entre ce nombre , il en est i a as du hnée de la 
Gironde , 3 dé celui de Paris, 1 d'Italie, et, 4 espèces 
vivantes tuer. Les neuf autres m'ont ve non 
décrites. 


ESPÈCES. 
* Longitudinaliter sulcatæ , vel éme 
1. Rassoaraz Me De he A Bast 
». lus Eydire DENNRS » fig. —— F 66 50 


 « *'eurréto - SET à PÈRE, or 
suleat ; ; strüts minoribus recurvis ; labro dextro pro- 
ductiore, margine incrassato. 
De Bast. n.° 1. p. 37.— Grat. Tabl. n. ° 7. 
Melania cochlearella. Lam. Ann. Mus. t. 4, n.e 10. 
p- 432. — Fossil. de Paris, n.° 10.— Vélin. n.c 
…. 18..fig. 14..— Anim. s.;vert. 7.n.° 10. p. 546. 
…..-Deshayes, 2.p. 117:n.°21. pl. 14. f.a3 à 17. 
= Defrance, Dict: des sc. nat. t. 29.—Deshayes, 
Dict. Encycl. 3. n.° 7. p. 890.— Dujardin, fossi- 
les de la Touraine. 
Variet. À. testé subconicä. Nob. fig. 17., 18.» 
B. test, elongatä:; costs RE ÉORERR TE Nob. 
18e 150% Bge pion 208! cv 
-C. basi rimes sulcidi Nobe/ 2 ds}; 
ï 22 ; 28: 
58 a1100D. testé Sn iitonl Nob. À #$ ri. 
elles de sic environs Les Paris. Forme céri- 
ie turriculée. ; 


4 (198 ) 

- 6 à 8 Tours de spire sill itudinalement ; ouver 
ture oblique, assez grande, ethemilieulée à la mir wa 
droite épaisse , arrondie , saillante , marginée. 

Longueur :5 7 mill.— Diam. 2 à.3 mill. 

La: variété a, est allongée: ayant les ES verticaux , 

l'ouverture oblique assez petite. 

La variété b. est remarquable par ses côtes  dralopn 

La variété c. est rude , tronquée au sommet , ayant la 
base du dernier tour de ee sanprhalement et profon- 
dément sillonnée: 

La variété d. est la aus “sé sa forme est conique ; 2 
l'ouverture est grande ; surface subtreillissée 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de fsinciadle CC. 

Environs de Bordeaux ; de Paris, Grignon, Courtagnon , 
Parnes , dans le calcaire grossier Desh. Lam. ). Faluns de 
la Touraine (Dujardin ). 

Vivante dans les mers des Indes { mon cabinet. ). 
* RISSOAIRE DE Graresour, fisioa Grateloupi. De Bast. 


Planche. 5, fig. 28. 


R. testà ovato-conicé ; verticaliter costatà | subtilis- 
simè, versùs basim'striatä ; costis supernè eminentiori- 
bus; aperturæ sinu ‘subcanaliculato ; tué incrassato 
ets marginalo. 

De Bast. n.° 4. p. 3 _ Là Da siege Dict. 


* Melania dubia. Lam. 7. ue ps 1547. 

Coquille bucciniforme , ovale; conique, épaisse, chargée 
de côtes longitudinales:, cllttée arrondies qui s’effacent 
ou disparaissent presque entièrement à la base du dernier 
tour. En cet endroit, on distingue avee le $écours d'une 
loupe; quelques stries ‘extrêmement. fines | et: rapprochées. 
Ouverture ovoïde , oblique , terminée par un cort simus 


( 199 } 
légèrement recourbé. Le: bord.droit est. demi-cireulaire et 
bordé à! l'extérieur. 5 Tours de spire applatis'au sommet, 
scalariformes , bien détachés de la suture. 

Longueur :, 7 à g mill. — Diamètre : 4. à 5 mill. 

Cette espèce a de si grands rapports avec la Mélanie 
douteuse de Lamarck, que je n'hésite pas à la regarder 
comme étant son analogue. 

Loc. Fossile à à Dax. Falons ) Le rs einer de Saint- 
Paul. 2. 

Environs de Bordeaux ( De Bast. ); Pontchartrain 


{ Defrance ). 
wr: d 


3. Fe FA) Hieape epstellais, Nob.… 
ju Pi +, fig 39, 30, 31. le H9Q (D XHRI br 


R: test& turritd., ne ie Re transversim.sub- 
striaté , ultimo anfractu varicoso, supremo açulor; 
aperturd oblongé, utrinquè acutà ; labro subdentato. 

Bulimus costellatus. Grat. Tabl. n.° 60. 
Bulimus varicosus. Defr; Diet: cit. 
Variet. A. 4estä costellaté sublævigatä. Nob. fig. 29,30. 
Variet. B. testé varicosd. transversim striatd. fig. 31. 
re Rissoa varicosa ? Bast, n.° 3. pl. x. f. 2. 

Cette espèce un peu douteuse et jusqu'ici confondue 
parmi | les Bulimes, se trouve mieux placée avec les Rissoai+ 
res. Elle a aussi quelques rapports avec les. Phasianelles: 
Son test, est. turriculé de forme céritoïde et composé. de 
9 tours de spire un peu Conyexes- Les deux derniers présen+ 
tent à la surface quelques côtes longitudinales. qui ressem- 
blent à des varices. 

« Hanteur : 8 m mill., suis" À 204 

Grand diamètre ses : 3 mil. 


(206 ) 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint - Paul. 
Cabanes , Mainot, Mandillot, Tuco, Labernadère. C. 
Bordeaux. 

Ne se rencontre jamais dans les falans Mens. 


À. RiSsOAIRE PUSILLE , Rissoa pusilla, Nob. 


Planche 5, fig. 32, 33. 


R. testé parvuld, turrité » longitudinaliter striatä ; 
striis sinuosis ; aperturd ovatä. 
Grat. Tabl. n.° 100. p. 132. 
An Turbo pusillus ? Brocc. 
Très-petite coquille turriculée couverte de sillons longi- 
tudinaux un peu sinueux. Six tours de spire arrondis. 
ss 3 mill. — Diamètre : 1 mill, 
oc: Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. 
2. “re 


5. Rissoare NAINE, Rissoa nana. Nob. 
Planche 5 ; Gg. 26, 27. 


R. testä minimé, conico-elongaté , turritä , supernè 
verticaliter subcostatä ; costis lævibus ; sphmuré magnä, 
ovaté ; ‘4er use incrassato. 

Cette espèce ‘st conique allongée , turriculée ; 
les tours de spire au nombre de 6 à 7; sont convexes, 
longitudinalement striés ; les'stries’ soniti à ! peine’ apparentes 
dans le dernier. L'ouverture est ovale » ample , eu égard à 
la petitesse de la coquille: Le bord drôit est ea demi- 
circulaire, et crassiuscule. 

Longueur : 4 à 5 mill.— Diamètre : 1 mill. 4 * 


Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de otre À. 
Bordeaux. 


{ 207 ) 
6. Brosse": BULIME, pe bulimoides. Nob. 
Planche 5, fig. 34, 35. 


R. testà parvul& ovato-conic4, abbreviaté , longitu- 
dinaliter costaté ; stris transversis subtilissimis inter- 
costalibus ad basim ; aperturé& subrotundd ; labro dextro 
crassiusculo. 

Grat. Tabl. n.° 101. p. 132. 
An Bulimus turbinatus ? Lam. 9. n.° 12. 
An Turbo Lachesis ? De Bast. n.°3. p. 26. pl. 1. fig. 4. 

Petite coquille ovale-conique , raccourcie , composée de 
5 à 6 tours de spire convexés, dont le détiar égale la 
totalité des autres. Ils sont chargés de côtes verticales , 
entre lesquelles on aperçoit à peine, vers la base de la 
coquille , de très-fines stries. L'ouverture est arrondie, en- 
tièré ; le bord droit épaissi, extérieurement marginé. 

Longueur : 3 mill.— Diamètre : 2 mill. 

Cette espèce a une grande analogie par ses caractères 
avec le Bulime turbiné fossile de Lamarck, qu'on trouve 
à Pontchartrain , et avec le Turbo Lachesis, de M. de Bas- 
terot; mais il m'a paru tant différer par sa petite taille, que 
malgré mon soupcon de le regarder comme l'analogue de 
ces coquilles , je le maintiens comme espèce particulière. 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. C. 


** Transversim sulcatæ. 
7. RissoarRE PLANAxOÏDE, Rissoa planaxoides. Desm. 
Planche 5, fig. 36, 37, 38, 39. 


R. testé conico-turrité , transversim sulcaté ; aper- 
turé ovat basi vix canaliculaté ; labro dextro incras- 
sato ; columell& lamellosé. 4 


( 202 ) 
ue buccinalis. Grat. n.0 99. p. 132. 
Non Melania buccinalis. Desh. n.° 18. 
Non etiam Bulimus buccinalis. Lam. n.° 11. 
Var, B. Aperturd majore , angustä: Nob. fig. 38, 
Rissoa macrostoma. Desmarest et Fréminvile. 
Var. C. Aperturd miajore ; labra dentieulato. Nob. 
fig. 39. 

Cette coquille ressemble par sa forme et la taille à la 
Rissoaire cuilleronne , mais elle en diffère essentiellement 
en ce qu’elle n’est nullement sillonnée verticalement , mais 
bien en travers. Elle offre 6 tours ge. spise FREE se 
guer la suture, à raison des Ass transverses qui se con- 
fondent avec elle. L'ouverture est ovale , oblique terminée 
à la base par une très-courte échancrure canalifère. Le 
bord droit est épais, ayant quelques stries à l’intérieur. 

Longueur : 5 mill.— Diamètre : 2 millim. :/, 

La variété B. est reconnaissable à l'ampleur de Fouver- 
ture : c'est le Rissoa macrostoma, de MM. de Fréminville 
ct Desmarest. Elle ne me semble pas devoir constituer une 
espèce particulière. La variété C. se fait remarquer par la 
petitesse de l’ouverture et par des CRAN à la partie 
interne du bord droit. 

Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. C. 

Vivante dans la Méditerranée ? 


= ##t Cancellatæ. 
8. RissoamE menu, Rissoa perpusilla. Nob. 
Planche 5, fig. 40, 41. 
R, testé parvulé , turrito-elongaté , striato-cantel- 


latä ; aperturé ovali; peristomate simplici; anfractibus 
convexis. 


(: 203 ). 
Grat. Tabl. n.o 103, p. 133. 
Turbo pusillus ? Brocc. pl. 6. f. 5. 
Affinis Rissoæ cimicis. var. b. Bast, n.e 2. 

Cette jolie petite espèce, bien distincte , est conique 
allongée , turriculée | composée de 7 à 8 tours de spire 
convexes finement striés en travers. Les stries sont croisées 
par d’autres stries peu apparentes , longitudinales , légère- 
ment arquées vers la ligne suturale. Ouverture ovale, pres- 
que ronde , le bord, droit, simple et tranchant. 

Longueur : 4 à 5 mill.— Diam. + mill. 4 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux des dépôts du 
Mainot ; de Cabanes, à Saint-Paul. CC. Bordeaux. 


9. RiSsoARE ÉLÉGANTE , Rissoa elegans. Nob. 
: Planche 5, fig. 42, 43. 

R. testé turrito-elongaté , longitudinaliter ac décus- 
saûm striaté striis transversis tenuissimis intersthitiali- 
bus ; anfractibus convexis , apertur& ovatä; labro acuto. 

Cette élégante espèce est turriculée , longitudinalement 
sillonnée ; les sillons sont légèrement sinueux. Ils sont c croisés 


délicates et serrées. L’ verte est ovale; le bord droit 
semi-circulaire. 8 à 9 tours de spire légèrement arrondis. 
Longueur : 6 à 7 mill.— Diamètre : 2 mill. 
Je ne connais point d’analogue vivant ni fossile. 
Loc. Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-Marsac. À. 


10. Rissoarne pe Dax, Rissoa aquensis. Nob: 
Planche 5, fig. #4, 45, 46. 


R. tésté. turrité, elongaté, stris transversis 4€ cos 
tellis verticalibus eleganter decussaté ; aperturé ovaié, 
papyraced ; anfractibus convexiusculis. 


( 204 ) 
Kissoa clathrata. Grat. Tabl, n.° 104, 
Non Rissoa decussata. Desh. 

Je n’ai point conservé le nom de Rissoa clathrata à 
cette charmante espèce ; à raison de la Rissoa decussata 
avec laquelle on ne doit point la confondre. Rien de plus 
élégant que le réseau treillissé qui résulte de la combinaison 
des côtes perpendiculaires, extrêmement délicates et des 
stries transverses, qui couvrent la surface de cette coquille. 
Les tours de spire au nombre de 5 à 6, sont arrondis, le 
sommet est aigu. L'ouverture est ovale , presque ronde, 
assez évasée ; le bord droit est très-mince et tranchant. 

Longueur : 3 mill.— Diamètre : 1 mill, ‘4 

Cette coquille n'a point d’analogue vivant ni fossile , 
connu. 

Loc. Dax. Faluns bleus du riche dépôt du Tartas à 
Gaas. C. 


11. RISSOATRE TREILLISSÉE , Rissoa decussata. 
Planche 5, fig. 47, 48, 49, 50. 


R. testä conoideo-turrité ; striis transversis et costulis 
verticalibus decussatis ; apertur& basi effusä. 

Melania decussata. Desh. n.° 13. p- 112. pl. XIV, 

fig. 9, 10. 
Bulimus decussatus. Lam. 7. n.° 13. p. 537. 
Id. Ann. du Muss. t. 4. p. 294. 
Var. b. Testä minore, striis costisque pronos, 
Nob. fig. 48. 

c. Testà parvulé obovatd. fig. 49. 
d. Testä elongatä. Nob. fig. 50. 

Cette espèce est l’analogue de la Melania decussata des 
environs de Paris. Elle est composée de 7 à 8-tours de spire 
subconvexes, treillissés. L'ouverture est assez Emate, à tid 
droit évasé vers la base. 


( 205 } 

Longueur : 5 à 6 mill.— Diamètre : 2 mill. 

La variété b. est très-petite, conoide, trés“ délicate et 
comme granuleuse. 

La variété c. est aussi fort petite, mais presque ovale. 

La variété d. est allongée. 

Loc. Fossile à Dax. Faluns libres du dépot de Mainot et 
de Cabanes. À. 

Se trouve dans le calcaire grossier à Hauteville, à Val- 
mondois et dans le grès marin supérieur , à Louvres et à 
la Chapelle , près Senlis ( Desh. ). 

12. RissoArRE cAnCELLÉE, Rissoa cancellata. Desm. 
Planche 5, fig. 51, 52. 

R. testä parv&, ovali-ventricosä , brevi, longitudina - 
liter et transversim striaté ; anfractibus quinis ; labro 
tenuiter marginalo , iniüs sulcato. 

Desmarest , Bull. des sc. de la Soc. Phil. de Paris, 
1814. pag. 8. n.° 7. pl. 1. f. 5. 
Payraud, Catal. p. 111: n.° 239, 

An Turbo cancellatus ? Lam. 7. n.° 33. 

Analogue de l'espèce vivante. 

Cette espèce paraît n'être qu’une modification du Rissoa 
cimex. Elle a la même taille , la même forme et est treillissée 
à la surface ; mais elle diffère en ce que l’intérieur de l’ou- 
verture est sillonnée , tandis que celle du Æissoa cimex 


est lisse. 

Loc. Dax. Bordeaux. 

L'espèce. vivante se trouve sur les plages de la Méditer- 
rannée ( Payraudeau ). 

Le Turbo cancellatus habite les côtes granitiques dans 
les trous que l'Océan arrose , depuis Saint-Malo jusqu’à Brest 
( Beudant. ). 


( 206 ) 
43. RissOAIRE PUNAISE, Rissoa cimezx. Bast. 
Planche 5 , fig. 53, 54, 55, 56, 


R. testé abbreviatä , conico-oblongé , cancellat ; cos- 
tellis veriticaliter sinuosis ; striis transversis ; aperturd 
subovali ; labro dextro incrassato , intùs aliquandè sub- 

ntato 

De Basterot, n.° 2. p. 27.— Defrarice, Dict. sc. nat. 


+ 
see Ve Brocc. 2. p. 363. pl. 6. . 3 
Bulimus decussatus. var. Lam. 7. p. 537. n,° 13. 
An Rissoa cancellata ? Frém. Bull. Soc. Phil. 1814. 

Cette petite espèce se rapproche beaucoup de la Rissoaire 
treïllissée , dont elle n’est peut-être qu’une variété. Néan- 
moins elle est beaucoup plus raccourcie et point turriculée. 
Sa longueur totale est d'environ 3 millimètres.sur près de 
2 mill. à la base. Elle est formée de 4 à 5 tours. de spire 
treillissés et comme granuleux. La bouche est oyale , pres- 
que ronde , évasée , le bord droit épaissi et légèrement denté 
à Potécient dans lé individus adultes. 

Cette espèce a son analogue vivant sur les côtes de la 
Méditerranée et de l'Adriatique. On la trouve aussi en 
Iialie. 

Loc, Dax. Faluns jaunes sablonneux des dépôts de Caba- 
nes, de Mandillot , de Tuco , de Mainot , à BCP CC. 

Se trouve à BodEnse ( Bus +5 à Monte-Biancano , près 
Bologne et dans l'ile d'Ischia ( Brocc.) 


14. RissoarRe DE Monraqu , Rissoa Montagui. Payr. 
Planche 5, fig. 57, 58. 


R. testä minimd, ventricosä , longitudinaliter costatä 
et transversim striaté ; anfractibus quinis , nodulosis ; 
aperturé oblongé ; labro acuto intùs sulcato. 


7) 
Payraud. Catal. n.e 240. p. 111. pl. V. f. 13, 14. 
Affinis Rissoæ cancellatæ , ac R. cimici. 

Analogue de l'espèce vivante dans la Méditerranée. 
L'organisation de la superficie est on ne peut plus élégante. 
On y remarque des côtes longitudinales dans les intervalles 
desquelles sont des stries transverses régulières , d’une finesse 
extrême. La base du dernier tour est sillonnée. Un rang de 
petits enfoncements en circonscrit la eirconférence, 

Loc. Dax. Falüns bleus de Gaas. R. L'espèce vivante se 
trouve sûr les côtes d'Ajaccio , de spé les îles Lavezi 
: Cavallo (Payr. }. à 


45. re déni ire nes Michaud. ; 
4 * Planche 8, fig. 89, 60, 


R. testé parvul ; solidä , ovatä , subcanaliculatà, 
longitudinaliter transversimque sulcaté ; sulcis æqui- 
distantibus ; anfractibus quinis convexis , aperturä obo- 
vaté ; labro märginato extùs crenuluio , intùs obsoletè 
striato. 

Rissoa nn Miel: Tomb: du genre Rissoa. 
n°40. p. 15, pli ts fr, 2, 

Cette Rissoaire me paraît étré le véritable analogue de 
Vespèce vivante qu'on trouve sur les côtes de la Méditer- 
ranée , et décrite par M. Michaud. Elle est voisine du Turbo 
cancellatus, Lam. ( Rissoa cancellata. Desmiar. p. 8. n.° 
7. pl 1. f. 5). Maïs elle est toujours plus coùrte , plus petite, 
ns ventrue ; sa suture est as profonde , les toürs de 

spire plus étagés. 

Loc. Dax. Faluns ; jaunes de Saint-Paul. Île de Corse: 
Cette, Agde ( Michaud ). 


( 208 ) 
16. Rissoarre 1NTeRmÉDIAIRE , Rissoa intermedia. Nob. 
Planche 5, fig. 61,62. 


À. testé abbreviaté , parvulé, turritä, subcancellatä ; 
aperturd ovali, basi subcanaliculaté ; labro dextro 
Grat. Tabl. n.° 105. p. 134. 

Très-petite coquille conique-allongée , turriculée , légè- 
rement treillissée.. Les stries transverses à peine marquées. 
6 tours de spire très-peu convexes. Ouverture ovale , oblon- 
gue, le bord droit mince et tranchant ; la trace d’un très- 
petit canal à la base columellaire. ” 

Longueur : 2 mill. />— Diamètre : 1 mill. 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux du Mainot à Saint- 
Paul. À. 


*X4* Lœvigatæ. 
47. Rissoame BRILLANTE Rissoa nitida. Nob. 
Planche 5, fig. 63, 64, 65, 66. 


R. testé parvulé, conico-elongatä, lævissimä , nitidä ; 
aperturd ampl& oblongé ; labro incrassato, intùs mar- 
ginato ; anfractibus subplanulatis ; spir4 acutà. 

Grat. Tabl, n.° 106, p. 134. 
Affinis Melanie incertæ. Nob. 
Var. b. Testä lacteä , opacä. fig, 65. 
c. Aperturd trigonali. fig. 66. 

Cette jolie petite espèce est facilement reconnaissable à 
sa forme conique allongée , à sa surface lisse et brillante, à 
son ouverture assez ample ayant le bord droit semi-cireu- 
laire, évasé à sa base et marginé intérieurement, Six tours 
de spire presque aplatis, le sommet très-aigu. La variété b. 
est de même taille, lisse, mais non brillante, 


( 20 
Longueur : 3 à 4 mill.— Diamètre : 1 mill. :4.. 
Loc. Dax. Faluns bleus de Gaas. 2. 


18. Rissoamme ne Bosc, Rissoa Boscii. Payraudeaa. 
Planche 5, fig. 67, 68. 


R. Testé minimé , elongaté , lævigatd, nitid4, nived ; 

anfractibus convexiusculis ; aperturé ovali. 
Payraudeau, Catal. descript. n.° 241, p- 112. pl. V. 
8: 15, 16. 

Cette coquille fossile me paraît être l’analogue de l'espèce 
qui est vivante sur les bords de la Méditerranée. Elle a été 
décrite par M. Payraudeau ; seulement elle est plus petite , 
mais elle est formée comme elle de g à 10 tours de spire 
d'an blanc pur ; lisses, luisants ; l'ouverture est ovale assez 
grande, la lèvre rt simple et aiguë. 

Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. Bofisant. 
Vivante dans les golfes de la Corse (Payraudeau). 


19. RISSOAïRE TÉRÉBRALE, Rissoa terebralis. Nob. 
Planche 5, fig. 69, 70. 


R. testé minimä conico-aciculaté , lævigaté ; REA 
tibus planulatis ; apice obtuso ; apertur4 angusté ; labro 
acuto; columellà sinuosé basi, subcaniculatà. 

Petite coquille de forme conique allongée aciculée , lisse, 
composée de 6 à 7 tours de spire aplatis. Ouverture ovale, 
oblique , anguleuse, ayant un petit sinus vers la base colu- 
mellaire ,| ce qui rapproche cette espèce des Vis ou des 
Cérites. 

Longueur : 4 à 5 mill,— Diamètre 1 mill. 


Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. €. 


( 210 ) 
RÉSUMÉ vts RAPPORTS NUMÉRIQUES entre les espèces 
fossiles des Mollusques Mélaniens , du bassin de 
l'Adour, et les espèces actuellement vivantes. 


MÉLANIENS. 
1. Mévame. — 9 espèces, (5 nouvelles ), 2 analog. vivants. 
2. JANELLE. — 1 mpece —— analogue vivant. 


08 
3. Rissoaime — 19 espèces ( 10 nouvelles), 7 analog. vivants. 
Torar : 3 genres, 19 espèces, dont 15 eg et 10 
ayant leurs analogues vivants. 


ADDENDA. 
Page 102, ajoutez à la fin des annotations concernant 


» 


le genre Janelle , l'observation suivante qui a été omise : 

« On voit figurer aussi dans lé Catalogue de MM. de Cris- 
tofori et Jan, de Parme, la même coquille sous la dénémi- 
nation générique de Viso-Risso. Ignorant sur quels prinei- 
pes elle a été établie et quel en est l’auteur, on me par- 
donnera de ne l'avoir point adoptéé ».. 


OBSERVATION. 
Il est de mon devoir , pour éviter toute contestation pénible, 
de prévenir que môn dernier Mémoire sur les Cotüilles fossiles des 
Mollusques Lerresires et fluviatiles, les Mémoires qui ont précédé 


et ceux qui suivront , faisant suite à ma Conemvioocir FOSSILE s du 
bassin de D Adour, wétant que lès dév , 
accompagnés d’annotations , de descri us et de figures 


Prodrome intitulé Taszeau ps coquilles fossiles des irralie ter- 
tiaires ( faluns ), des environs de Dax , dont la publication a com- 
mencé en 1827 et fini en Avril 1835 ( voyez Actes de la Société 
Linnéenne de Bordeaux }, et dans lequel j'ai consigné le plus 
grand nombre de mes découvertes sur les Univalves , les déno- 
minations dont je me suis servi pour les désigner, m’appartiennent 
de droit , sauf à en reconnaître la priorité aux naturalistes qui pour- 
taient la réclamer avec justice, 


Figures. 


I. 


2... 


3. 


4. 
5. 


6. 


9: 


(211) 


EXPLICATION DE LA PLANCHE V.” 


MÉLANIE À PETITES CÔTES, Melania costel- 
lata. Lam 
Grandeur naturelle 
MÉLanIE oRNÉE, Melania ornata. Nob..…. 
Baie MATE. 


… Grandeur ÊTES 

MÉLANIE AURICULE, Melania auricula. Nob. 
Grandeur naturelle. 

MÉLanie BRILLANTE , Melaria nés: ee 
Grandeur 


MÉLANIE ÉPINE , Melania pin Do: 
SE naturelle, a 

La même éspèce grossie. 

Mét lan ta. Nob 


Grandeur naturelle. 
La même grossie, 


Mévanie er Melania lactea. Lam... 


eur Gstewile 
Id. grossie. 
Id. Variété b. lisse. Desk... + Grand: natur. 
La variété b. grossie. 


Pages, 


184, 


. 188, 


189 ÿ 


14. : MÉLANE ronDuE , Melania distorta: Defr. ro , 


Gréidath naturehlé. 


N.os 


(252 ) 


Figures. 
15. JANELLE TARRIERE , Janella terebellata. 


Nob 


Grandeur naturelle. 
16. L'ouverture de la bouche grossie. 
17. Rissoare cuiLLERoNNE , Rissoa cochlea- 


Pages, 


192, 


197 » 


POUR, Di. ice 
Grandeur naturelle... Variété a. 
subconoïde. 
18. La même coquille grossie. 
19. 1d..…..…. Variété b. allongée. Grand. nat. 
20. La variété b. grossie. 
21,22. 1d..... Variété c. bistriée. Grand. nat. 
23. La variété c. grossie. 
4. bin Variété d. subcancellée, Grandeur 
naturelle 
25. La variété d. grossie. 
26. HRüissoatRe NaAIE, Rissoa nana. Nob..…...…, 


Grandeur naturelle. 
A7. : TR. grossie. 
28. Rissoaime pe GRATELOUP, Rissoa Grate- 
loupi. De Bast...….…. 
Grandeur naturelle. 


29, 30. RissoaiE coTeLée , Rissoa costellata. 
Nob.….. 


31. Id... Var. b. variqueuse. Grandeur nat. 


32. Rissoame pusiice , Rissoa pusilla. Nob. 
Grandeur naturelle. 

33. La même grossie. 

34.  Rassoame pucrme, Rissoa bulimoides. Nob. 


Grandeur naturelle, 


200, 


198; 


Var. a. lisse. Grandéur naturelle... : 


200, 


201, 


{ 213 ) 


Figures: Pages ; 
35. La même grossie. 
36. RissoaiRe PLANAxOIDE, Rissoa plsta:n0s 
s. Desm. …….......... 207, 
Grandeur naturelle. 
37. La même espèce grossie. 
38. Id... variété b. macrostome. Grossie. 
39. Id... variété c. Grossie. 
40.  Rissoame menur, Rissoa perpusilla: Nob. 202, 
Grandeur naturelle. 
ft: La même Bros) 
42. RissoaIRE ÉLÉGANTE, Rissoa sé Nob. 203, 
Grandeur mon hs 4 
43. La même espèce grossie,®#"0%2 À bises LA 
44.  Rissoame DE Dax, Rissoa Auris Nob. 203, 
‘Grandeur naturelle. 
45, 46. La même grossie. 
47. RissoaiRE TREILLISSÉE , Rissoa decussata. 204, 
Grandeur naturelle. 
48. Id... variété b. grossie. 
49. Id... variété c. grossie. A. 
50. Id... variété d. grossie. Hebo moe mi 
5r Rissoarme CANCELLÉE , Rissoa oellsés. 
Desmarets. 205, 
Grandeur naturelle. 
52. La même grossie. 
53. Rissoaire punaAIsE , Rissoa cimex. Bast.... 206, 
. Grandeur naturelle. 
54. La même Coquille grossie. 
55. Id... variété b. de grandeur naturelle. 
56. La même variété grossie. 
onTAGU , Rissoa Montagui. 206, 


CES 


; Nos 


10. 


11: 


14, 


à 


(214) 


Figures. Pages, 
58. La même grossie. 
“5g. Rissoaise GRÉNELéE , ARssoa crenulata, 
: Michaud. .…... 207, 
Grandeur naturelle, sé 
60. La même espèce grossie, +. 
Gr. RissoAIRE INTERMÉDIAIRE, Rissoa interme- 
dia. Nob:......…. 208, 
Grandeur naturelle. 
62. La même grossie. 
63. RissoAIRE BRILLANTE, Rissoa Fees 4 Nob.…. 208, 
_. Grandeur naturelle. 
64. La même grossie. 
65. Id... variété b. grossie. 
66. Id... variété c. grossie. . 
67. Rissoune De Bosc, Rissoa Bosci. Payr. 209, 
Grandeur naturelle. # 
68. La même ille 
69. RissoarRe TÉRÉBRALE ; Bitros terebralis. 
«. Nob:,.... 209, 
Grandir naturelle. 
70. La même grossie. | 
GRATELOUP. 
ours 
ss $ ai, : ” 
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Hi ee TT. 
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N.os 


15. 


17 


J.-L. LAPORTE ; Editeur responsable. 


Try. Lithe da Naveduul, rues des Ayres, 18. 


VINGT ET UNIÈME 


FÊTE LINNÉENNE. 


En vertu de l'article VI de ses Statuts, approuvés 
donnance royale, datée de Saint-Cloud, le 18 


Juin 182 


, la Société Linnéenne a célébré sa fête , fixée , 
sans renvoi , au prernier Jeudi qui suit celle de SilnteSbdns 
Baptiste. 

Ainsi le Jeudi, 28 Juin 1838, toutes les dispositions 
nécessaires ayant été prises par MM. les commissaires 
nommés pour cet effet dans la séance générale du 8, la 
Société s’est réunie, à 5 heures du matin , dans le local des 
expositions agricoles de M. Ha/lié, son trésorier. À 5 heu- 

res et demie, le Directeur a indiqué , sauf les modifications 
que le mauvais temps pourrait y apporter, le plan des tra- 
vaux de la journée, 

MM. le baron d'Hombres-Firmas, correspondant de 
l'Institut, ancien maire d’Alais, correspondant de la Société: 
Yabbé Labrousse, curé de Saint-Morillon {Gironde}; le 
D Barbe, aussi correspondants ; Charles Laterrade , mem 
du Comice central agricole de Bordeaux ; Charles Pauly, 
élève qui a obtena le premier prix de description au cours 
de Botanique de M. Laterrade, et le a Alfred de 
Kercado assistaient à la fête. 


(2) 

A 6 heures, une embarcation , préparée par les soins de 
M. Hallié, a recu la Société et les personnes invitées ; mais 
ce n'est qu'avec la pluie et l'orage qu'on a traversé le 
fleuve et qu'on est arrivé sur la rive droite, au bourg de.la 
Bastide. 

L'Entre-deux-Mers a été parcouru avec rapidité. À peine 
. cinq-quarts d'heures s'étaient écoulés depuis le départ de la 

Bastide , qu’on est descendu de voiture sur les bords de la 
Dordogne, dont la traversée s'est affectuée par l’un des 
bateaux de passage , et une embarcation de M. le comte de 
Kercado. 

La station que la Société devait faire au port de Cubzac, 
a été prolongée par une pluie forte et continue. 

Ce n'est qu'à dix heures que l’on a pu commencer les 
excursions. Quatre divisions devaient être établies et se 
rendre : la première , en longeant la rive droite de la Dor- 
dogne ; la deuxième, le pied de la côte; la troisième, en 
suivant un chemin intermédiaire ; et la quatrième, par la 

voie la plus directe au Domaine de Beau-Soleil. Mais les 
retards occasionnés le matin par la pluie et le mauvais état 
des chemins qui en était la conséquence , on fait renoncer à 
ce plan. On s'est transporté au vieux château , dit des Qua- 
tre Fils d’Aymon, qui a été visité jusqu’à la cime, et pen- 
dant que la section de Géologie y continuait ses observa- 
tions, on a parcouru une partie du plateau de Cubzac. 
On y a rencontré la Garance , Rubia tinctorum (1), et en 
si grande quantité sur les bordures des champs et ‘dans les 
vignes , que, sans les informations qui ont été prises à ce 
sujet, on aurait pu croire que c'était les restes d'une 
ancienne culture. 

On s'est dirigé ensuite par le chemin le plus direct vers 


(1) Flore Bordelaise , pas. 137. 


C#) 

la propriété de M. le comte de Kercado , et les recherches 
commencaient à être fractueuses , lorsqu'une pluie battante 
est venue les rendre plus difficiles ; et s’est opposée à ce que 
la séance se tint en plein air. Elle a eu lieu dans l’une des 
salles du château de Beau-Soleil. Le portrait de Linné, cou- 
ronné de Prænanthes pulchra (1), était placé au-dessus 
du fauteuil, et des vases de fleurs ornaient le bureau. 

À Midi, le thermomètre de Réaumur, exposition da nord, 
marquait : 


A l'extérieur du lieu de la Séance. . . 15.0 
Ro PauMiat.. 5 cabanon rx Su AE: 
À'la este. 420820, He oh Et. & eu 
A;Bovdeamss ; 0055.26, ee Dar Lou 

A Narbonne, . . on à Jan PAR 


À Coslédaà (Basses - Pyrénées). H4.,58..F8H49 
M. Ch. Des Moulins, ex-président , ayant été placé à 
la droite, et M. le baron d'Hombres-Firmas, à la gauche du 
fauteuil, le Directeur, M. Laterrade, a ouvert la Séance 
par ces paroles : 


Messieurs , 

« Déjà la Fête Linnéenne compte trois semaines d'an- 
nées, mais déjà aussi cette Fête scientifique et champêtre , 
antérieure aux congrès et aux comicés , réunions auxquelles 
élle semble avoir préludé, à fait le tour du monde, puis- 
qu’elle a été célébrée à la Martinique et à Cayenne , à Paris 
et à Montpellier, dans la Haute-Vienne et sur les Pyré- 
nées , sous le ciel brûlant du Sénégal et dans le nord de la 
fertile Italie , sous les camphriers de Maurice et aux pieds 
des volcans de Bourbon , enfin jusque sur les montagnes 
bleues de la Nouvelle Hollande !.… Et aujourd’hui elle vient 


(1) Crepis pulchra. Flore Bordelaise , pag. 379. 


(4) 

se reposer pour ainsi dire, sur la rive droite de la Dordogne, 
en face des riches cultures de l’Entre-deux-Mers , non loin 
des bords de Lille où la célébrait naguère, avec notre 
ami, le docteur Moyne, un estimable collègue, feu le 
marquis de Rabar, dont nous sentons encore si vivement 
la perte, enfin, dans ce: Domaine où nous donne asile, 
notre honorable confrère, M. le comte de Kercado, chez 
lequel nous avons déjà célébré cette fête, à Gradignan et 
à Quinsac». 

« Nous ne dirons que deux mots des excursions de 
l'année. Votre zélé correspondant, M. Chantelat , continue 
les siennes à la Teste. Nous devons à M. Testas, pharma- 
cien , la découverte d’une jolie mousse, nouvelle pour la 
Flore , le Weissia verticillata, de Schuart, dans une 
grotte, près de Langoiran. Dans une tournée que nous 
avons faite à Castelnau , en Médoc, dans les premiers jours 
de ce mois (du 3 au 5 Juin ), nous avons recueilli le Xæleria 
albescens, le Lupinus varius et l’Anemone pulsatilla , 
encore fleurie. Nous avons vu très-commune, et dans toute 
‘sa beauté, sur les bords du Déès, la fougère royale Os- 
munda regalis , et pendant plus de demi-heure, nous avons 
marché sur de larges tapis du Muguet de Mai, Convallaria 
majalis , si rare dans les autres parties du département, et 
nous avons trouvé dans les bois, le Ranunculus nemorosus, 
déjà signalé à Saint-Julien, par notre savant ami, M. Ch. 
Des Moulins. Ajoutons que nous avons vu un superbe 
champ de Colza ». 

« Si le climat brülant du Sénégal n'eût fait parmi nos 
correspondants , une nouvelle victime du zèle pour la 
science, nous aurions à vous entretenir des riches excursions 
de notre collègue, M. Heudelot , qui a assisté souvent à nos 
Séances et à la mémoire duquel nous donnerons en ce 
moment un souvenir et des regrets ! ». 


(5) 

« Je m'arrête, Messieurs , pour commencer à remplir la 
tâche que vous m'avez confiée, celle de vous présenter le 
précis de vos travaux en Botanique , depuis la fondation de 
la Société jusqu’à la seconde fête décennale » . : 

Ici, M. Laterrade remonte à l'origine de l'étude de la Bo- 
tanique à Bordeaux , et il en suit l'histoire jusqu'au 25 Juin 
1818, époque de la fondation de la fête. Ce précis historique 
n'est que la première partie du travail qu'il vient d'annoncer. 

Une lettre de M. l'abbé Blatairou, titulaire de la 
Société, professeur au grand séminaire et à la faculté de 
Théologie , annonce les regrets qu'il éprouve de ce que ses 


“occupations ne lui permettent pas d'assister à la solennité 


champêtre. 

On dépose sur le bureau diverses brochures, parmi les- 
quelles sont la deuxième et la troisième livraison du Tome 
X des Actes de la Société. 

M. le D: Henry Burguet, secrétaire du Conseil, lit 
un mémoire intitulé : De la nécessité des recherches 
microscopiques dans les maladies occasionnées par les 


insectes. 


sation , faite sur les Pyrénées , par M. J. Labarrère, corres- 
pondant. ( Voyez l'Ami des Champs , page 257, 1838). 

M. Dumoulin aîné, archiviste, parle des principaux 
auteurs anciens et modernes , qui se sont occupés de Bota- 
nique. Cette lecture , entièrement appropriée à la solennité, 
a rappelé des faits bien intéressants pour la science. 

M. le baron d'Hombres-Firmas, lit un extrait de ses 
recherches sur les baromètres vivants, travail dont il a été 


fait hommage à la Société et qui a été renvoyé au rapport, 


(6) 
M. le comte de Kercado, Vun des vice-présidents, 


communique le résultat de ses observations, sur une nou- . 


velle espèce d’oie de la Chine, qu’il a soigneusement élevée. 
Ensuite il communique un mémoire de M. Darracq , phar- 
 macien, correspondant , sur le Canard trapu. 

M. Charies Des Moulins , titulaire , ex-président de la 
Société , fait diverses communications relatives à la Botani- 
que et à d’autres branches de l’histoire naturelle. Il lit une 
lettre de M. Léon Dufour , une autre de M. Michaud, 
correspondants ; et ensuite il présente un rapport sur les 
excursions de la matinée. 


L'Hirondelle , pièce de poésie (voyez page 268 ), de M. : 


Godefroi Hugon, membre auditeur, lue par M. Æallié, 
a terminé agréablement la Séance. 

Après le banquet qui a eu lieu au château , la pluie qui 
n'avait pas discontinué et qui tombait encore avec plus de 
force , n’a pas permis de reprendre les excursions , même 
dans l’intérieur du domaine. 

Aussi. la plupart des membres, montés sur diverses 
embarcations, parties des bords du domaine , se sont portés 


4 


directement à Saint-Vincent, sur la rive gauche de la. 


Dordogne , où ils ont été bientôt rejoints par une division , à 
la tête de laquelle était le Directeur , et qui avait passé par 
Cubzac, où elle n’a pu presque rien recueillir. 

Du village de Saint-Vincent , la Société est revenue à 
Bordeaux où elle est arrivée à huit heures du soir. La jour- 
née n’a pas été perdue pour $es travaux, mais ils ont été 
bien plus pénibles et bien moins fructeux que si elle eût 
été, comme c’est assez l'ordinaire à cette époque , favori- 
sée par Le beau temps. 


F7 


NOTE des plantes les plus remarquables observées dans 


les excursions ; par M. Cu. Des Mouzis. 


Chrysanthemum inodorum , sur le port, à Saint-Vin- 
cent ; Chenopodium hybridum , sur le chemin de Cubzac ; 
Ammi majus, ammi glaucifolium, dans les champs; 
Artemisia absinthium , sinapis arvensis, sinapis alba, 
papaver argemone , au vieux château ; Rubia tinctorum , 
allium sphœrocephalon , sur le plateau du château et dans 

les broussailles qui le bordent; Stachys palustris, myrio- 

phyllum verticillatum, myriophyllum spicatum, dans 
les fossés de Cubzac; Prænanthes pulchra, sur les bords 
des fossés; Apium graveclens , dans les lieux humides ; 
Reseda luteola, sur les bords de la route; Galega officina- 
lis, dans les lieux bas. 


Les nouvelles parvenues à la Société , par sa correspon- 
dance , prouvent que le temps a été généralement mauvais, 
le 28 Juin dernier à Pauillac , à Paris et dans les Pyrénées ; 
la pluie n'a pu permettre de faire aucune excursion. Cepen- 
dant il n’en a pas été de même à Narbonne. 


IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE , A BORDEAUX. 


Ta 


DE 


LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE BORDEAUX. 


N.° 53. — 4.7 NovemBre 1838. 


ZOOLOGIE. 


IX. Nore sur le rétablissement de l'Ancylus spina- 
rosæ. Drar., dans la classe des Mollusques. 


Je recus hier les 2.me et 3.me Livraisons des Actes de la 
Société Linnéenne de Bordeaux , où est inséré l'extrait 
d'un Mémoire sur l’Ancylus spina-rosæ. 

Dans cet écrit, M. Brécy critique une petite note que 
j'inscrivis à la fin du Genre Ancyle de mon complément ; 
note écrite dans le seul but de faire disparaître de ce Genre 
un corps qui n'appartient pas aux Mollusques, d’après l'avis 
de nos premiers Malacologistes, MM. de Férussac, Des- 
hayes, Ch. Des Moulins et autres que je consultai dans cette 
occurrence. 

Je ne décidai pas, ainsi que le prétend M. Brécy; et il 
est facile de sen convaincre, en lisant le texte transcrit par 
cet auteur lui-même , je ne décidai pas, dis-je, si le corps 
ou l'être dont il est question , est l’os d’un poisson , la cap- 
sule d’une graine ou un crustacé. Je connais trop bien mon 

1 


(216 }) 

ignorance dans ces diverses branches de l'histoire naturelle, 
pour me permettre de juger un fait que je reconnais être 
au-dessus de mes forces ; je pensai cependant alors, laissant 
aux hommes spéciaux le soin et le droit de décider cette 
question , je pensai, dis-je, que mes études conchyliologi- 
ques pouvaient m'autoriser à exclure de cette classe d'ani- 
maux , un être qui ne me paraît pas lui appartenir. 

Je ne me suis donc point établi le juge des opinions di- 
vergentes , j'ai encore moins nié son existence zoologique, 
lorsque j'ai articulé purement et simplement que ce n’était 
point une coquille. Dans cette circonstance , je n'ai fait 
qu’exprimer mon opinion que j'avais eu soin d'appuyer de 
celle des savants naturalistes qui avaient bien voulu me 
communiquer leur conviction à cet égard. 

Feu de Férussac , en me montrant son soi-disant Ancylus 
spina-rosæ , convint avec moi qu'il s'était trompé et que 
son erreur venait de la ressemblance qu'il avait remarquée 
entre la forme de cet objet et celle de la coquille d'un An- 
cyle (il n’en avait point observé l'animal) , mais il m'aflirma 
que depuis, il avait acquis la certitude qu'il appartenait à an 
Entomastracé. 

M. Deshayes fit la même assertion ; il l'a sanctionnée dans 
son article Ancyle de FEncyclopédie méthodique. 

H se pourrait que l'objet décrit par M. Brécÿ ne fut pas le 
même que celui qui me fut présenté par M. de Férussac et 
qui a été décrit par Draparnaud ; cependant lun et l'autre 
ont été rencontrés dans les environs de Moissac , ils parais- 
sent se ressembler tellement, que l’on peut avoir de fortes 
présomptions pour croire à l'identité ; si cependant j'étais 
dans l'erreur , s'il n’en était pas ainsi, ne me serait-il pas 
permis, aussi, de mon côté, de trouver étonnant que M. 
Brécy ait jugé un peu légèrement la question, en rétablis- 
sant à priori, l'espèce qui fait l’objet de cette polémique, 


(217) 
avant surtout, d'avoir acquis la certitude que c’est bien Îa 
même espèce qu'avait découvert d’Audebart et qui servit de 
type à Draparnaud. 

D'un autre côté, ne serait-il pas possible , que ce dernier 
s'en fût rapporté sans trop d'examen et avec confiance, à la 
décision d’un naturaliste de la trempe de Férussac ; dans 
cette hypothèse, n'ayant point les moyens d'en observer 
l'animal , Draparnaud aurait pa commettre une erreur et ce 
qui me porterait à le croire, c'est qu’il aurait fait disparaître 
plus tard de sa collection une espèce qui ne s’y trouve plus. 

En effet, depuis la publication , de mon complément, 
ayant à cœur de vérifier un fait qui semblait encore douteux 
pour quelques naturalistes, je me mis en relation avec 
M. Ziégler, conservateur du Muséum impérial et royal 
d'Autriche , où existe intégralement la collection de Drapar- 
naud , et je priai ce savant naturaliste d'examiner avec soin 
la collection du célèbre auteur francais et de vouloir bien 
me communiquer l’Ancylus spina-rosæ de cette collec- 
tion. M. Ziégler s'empressa de se rendre à ma demande ; il 
me transmit le 16 Mars 1835 , dix individus d'une petite 
variété. C’est de cette hs nil . Boubée a fair son 
Ancylus rupicosa , de notre Ancylus fluviatilis , qu'il 
regardait comme l'espèce que je lui réclamais ; ces coquilles 
avaient été prises au lac Veldes, en Carniole. 

On doit penser, que grand fut mon étonnement et 
combien ma conviction s’accrût relativement à la non exis- 
tence de l’Ancylus , spina-rosæ dans la classe des Mollus- 

es. É 

Avec des documents aussi incertains d’une part, et des 
données aussi incomplètes d'autre part , comment admettre , 
du moins pour le moment, l'espèce qui fait l'objet de cette 
note, alors surtout, que des anatomistes du premier mérite, 
sont d'un avis contraire. 


(218) 

Si, humble fantassin , jai paru émettre un tant soit peu 
cavalièrement, une opinion qui semble étonner M. Brécy ; 
en ce qu’elle diffère de la sienne, ne pourrait-on pas être 
autorisé à croire , aussi , que cet auteur estimable aurait pu 
être induit en erreur par l’analogie de forme qui existe 
entre certaines espèces de Cypris et la coquille d’une An- 
cyle ? Lorsqu'on saura surtout, que n’ayant pu en étudier. 
l'animal, des observateurs instruits ont pu prendre le Cypris 
Jfaba, pour une petite Cyclade. 

M. Brécy, dans son Mémoire, dit que c’est sur Soie 
individus , qui lui furent envoyés par M. Barbe, qu'il a fait 
ses dessins et sa description ; il avoue qu'il n’a pas observé 
minutieusement l'animal de son Ancyle ; cependant il certi- 
fie qu’il est noirätre, gélatineux et transparent, carac= 
tères qui peuvent s'appliquer à certains Entomostracés , et 
alors, ce que cet auteur regarde comme le jeune animal de 
l’Ancyle épineux ; ne peut-il pas appartenir à cette classe 
d'animaux ( 1), puisqu'il semblerait d’après l'extrait de son 
Mémoire ; qu'il a examiné séparément , et l’animal et la 
coquille. 

M. Brécy avance encore , et ses figures ne laissent aucun 
doute à cet égard, que « sa coquille offre deux particularités 
» fort remarquables et d’un caractère constant : la première 
» est une pièce (on pourrait dire une partie ) en forme de 
» visière de casque placée à sa partie antérieure, creusée en- 
» dessous ; etc.; la deuxième, est une espèce de bourrelet 
» dont le développement occupe les deux tiers ( du bord) 
» de son pourtour , etc., circonstance qui détruit toute 
» propension à en faire la charnière d’une Bivalve ». 

Il'est vrai, et j'aime à en convenir avec M. Brécy, que la 
première particularité est fort remarquable en ce qu'elle indi- 


(1) Lam. A. s. v. Tom. 5, page 123, art. BRANGHIOPODES FRANGÉS. 


( 219 
que un caractère qui n’a pas encore été établi, du moins 
que je sache, dans le genre Ancyle. 

Je conviens encore avec notre savant antagoniste, que la 
deuxième particularité peut très-bien détruire l’idée qu’on 
pourrait avoir d'en faire la charnière d’une bivalve d’Acé- 

. Phale ; mais cette particularité , qu'on n’a pas encore obser- 
vée dans les véritables Ancyles dont les bords sont très- 
simples (1), ne permet-elle pas de supposer que ce pour- 
rait être le test d'une bivalve d'ENTOMosTRAGÉ (2). 

Les découvertes de M. Brécy et son opinion pouvant 
faire paraître encore douteux un fait qui semblait jugé de- 
-puis long-temps, il-serait urgent, dans l'intérêt de la science, 
que ce savant et zélé naturaliste complétät ses observations 
-et étudiât avec force l’animal de son Ancyle. Il serait aussi 
à désirer qu’il mît les Malacologistes à. même de vérifier et 
constater l'exactitude de ses découvertes en leur transmet- 
tant quelques sujets pourvus de l’animal ; pour mon compte 
particulier , je lui serais très-reconnaissant s’il avait l'obli- 
geance de se rendre à mon invitation ; ear personne, plus 
que moi, ne désire arriver jusqu’à la vérité et acquérir cette 

conviction, si nécessaire en histoire naturelle. Je lui. de- 
mande, toutefois, la permission de différer de réintégrer 

dans. la. classe des Mollusques , l’Ancylus spina-rosæ , jus- 
qu’à ce que de nouvelles observations aient pu me donner 
la preuve incontestable que c’est bien là sa véritable place. 

Je ne puis point douter des talens de M, Brécy, mais je puis 

-croire qu'il s’est trompé dans l'exactitude du fait qu’il avance. 

Beaupreau , le 11 Août 1838. 
G. Micnaun. 
Cap.ve Adj.t-Maj., au 10. de ligne. 


(1) Jen “hip: s. vert. Tom. 6 (2), page 25. Caractère du 
genre AN 
(2 je - SE 5, _— 123. Genre Cyrpris. 


( 220 ) 
ENTOMOLOGIE. 
—62— 


X. Lévmorrères des environs de Bordeaux ; par 
M7 Tu.”° RoGer. 


A Miss les Membres de La Société Linnéenne de 
Bordeaux, 


Messieurs , 


J'ai l'honneur de vous adresser mon travail sur les Lépi- 
dopières des environs de Bordeaux. Vous auriez sans doute 
désiré qu'il eût compris ceux de tout le département; mais 
je n’ai pu le faire, et vous reconnaîtrez aisément que cela 
était hors de mon pourvoir. 

Mes excursions , non plus que celles des autres Entomo- 
logistes de Bordeaux, ne se sont jamais étendues au-delà d’un 
rayon de deux ou trois lieues ; c’est-à-dire, qu’à l'exception 
d’une partie du canton de Bourg, où des liaisons de famille 
m'ont souvent appelé, je n’ai exploré, pendant plus de trente 
ans, que les communes de Bruges, le Bouscat, Caudéran, 
Mérignac, Pessac, Talence et Bègles, sur la rive gauche 
de la Garonne ; et celles de Bassens, Lormont, Cenon, 
Floirac et Boulliae , sur la rive droite. 

Il est bien vrai que la diversité de ces lieux, la différence 
de leurs terrains , de leurs sites et conséquemment celle de 
leurs productions , ont dû me permettre de réunir une assez 
grande variété de Lépidoptères pour que leur ensemble pût, 
en quelque sorte , représenter les espèces du département. 
Mais lorsque lon reconnaît que plusieurs Lépidoptères , 
habitant l’une des rives, ne se retrouvent plus sur l’autre ; 
bien plus, que sur la même rive, dans des terrains identi- 


(224 ) 
ques, dont l'aspect de la végétation est le même , une loca- 
lité vous offre, parfois, des espèces que vous ne trouvez 
dans aucune autre; on peut être entrainé à conclure, qu’en 
explorant avec soin tout le département , le catalogue que 
je vous présente , pourrait être considérablement enrichi. 

Je ne doute nullement, par exemple, qu'un Entomo- 
logiste expérimenté qui pourrait parcourir avec soin, pendant 
une année, les bords de la mer et du bassin d'Arcachon, 
ne dût l'augmenter non seulement de beaucoup d'espèces 
dont l'existence , dans notre département , est ignorée , 
mais aussi d’une foule d'espèces inédites. Et si l’on se repré- 
sente le contraste de la végétation de ce littoral ayee celle 
de nos environs , si l’on songe à ses dunes, à ses vastes 
forêts et semis de pins, à ses interminables bruyères , on 
conviendra que mon opinion n’est pas déraisonnable. 

Cependant , Messieurs , personne encore n’a exploré ce 
littoral : car, on ne peut compter quelques rares et courtes 
excursions qui y ont été faites , et pendant plusieurs des- 
quelles les circonstances atmosphériques n’ont permis au- 
eune recherche. 

Heureux donc, l'entomologiste qui, libre du joug des 
affaires, pourra s'y aller confiner. J'ose lui prédire de 
grands succès , et les remereîments flatieurs de tous ses 
collègues. 
Les insectes de tous les ordres étaient autrefois si abon- 
dants aux environs de Bordeaux, qu'il arrivait maintes fois, 
aux entomologistes d'être obligés d'abandonner leurs recher- 
ches , faute d'assez de boîtes pour contenir ce qu'ils pou- 
vaient recueillir. Leur quantité a progressivement diminué 
depuis 1815, et de telle manière qu'aujourd'hui il arrive 
de quitter la chasse par dégoût de ne rien trouver. 

Il est à remarquer que ce n’est pas le nombre des espèces 
qui a diminué : toutes celles qui étaient connues alors se 


( 222 ) 
retrouvent encore, et nous en prenons même, annuelle- 
ment , qui n'avaient pas été découvertes à-cette époque. Ce 
sont les individus de chaque espèce dont le nombre s’est 
éclairei , au point qu’on ne les prend plus qu’isolément. 

Point de doute que cette pénurie ne doive être attribuée 
à l'accroissement de la culture de la vigne. Quant, en 
1815, la mer fut ouverte à nos vaisseaux , nos vins trouvè- 
rent d’abord un débouché si grand , qu’il sembla à nos pro- 
priétaires que leur sol ne pourrait plus suffire à la consomi- 
mation. Il en résulta que tout dut faire place à la vigne. 
Bois, taillis , landes, bruyères , tout fut coupé , arraché, 
labouré, et dans cette dévastation quelle immensité d’in- 
sectes ont dû périr ! 

‘Toutefois ; les choses ne furent pas comme les proprié- 
taires l'avaient pensé. Leur enthousiasme se calma, et ils 
nous ont laissé assez de bois, de taillis, de landes et de 
bruyères, pour que notre département puisse encore être 
cité pour 2e variété de ses sn celle de ses + sig 


mr fai. ue 
O 


Ladies UUILS 


Nous y lrosvots ; indépeudatinient des ARE a NI 
propres à la France centrale, plusieurs espèces qui appar- 
tiennent au Nord, d’autres au Languedoc et à la Provence, 
quelques-unes, enfin , qui habitent les pays les plus chauds 
et les plus lointains. Ces dernières font généralement partie 
de quelques genres des Hétérocères dans lesquels les indi- 
vidus des deux sexes sont également doués d’une grande 
puissance de vol , comme, par exemple, chez les Sphinx et 
quelques autres genres dépuittiéé de l'ancien genre Moc- 
tuelle. Une seule exception se présente pourtant ici, et 
c’est l'Euchelia pulchra qui nous l'offre : ce lépidoptère , 
comme ceux des genres Eymidia et Lithosia appartenant 
à la même tribu, a le vol lourd et ne peut aller bien loin , 
sans être forcé * se reposer, 


(38 ) 

La méthode de M. le docteur Boisduval étant usitée dans 
toute la France, c’est celle que j'ai suivie pour la nomen- 
-clature de nos Lépidoptères. Malheureusement, ce que ce 
savant entomologiste a publié, ne présente encore que des 
fragments de la méthode générale qu'il a promise , et dont 
le 1. volume seulement a paru au commencement de 
1836. J'ai donc été forcé de prendre pour guide son Ta- 
bleau méthodique des Lépidopières d'Europe, publié 
en 1829. 

Agréez, Messieurs, etc. 

Tu.re Rocer. 


LEPIDOPTÈRES DES ENVIRONS DE BORDEAUX ; 
par feu Tu. Rocer. 


Des quatre Genres européens, qui entrent dans la pre- 
mière tribu, celle des Paritronines ( Papilionides ), le 
premier seulement, le genre Papilio , habite le département 
de la Gironde et n’y comprend que deux espèces : 

Papilio podalyrius, propre à la partie méridionale et 
tempérée de l’Europe, ne se rencontre plus au de-là du 
5o° degré de latitude. 

Papilio Machaon ; répandu dans toute l'Europe. 

Dans la deuxième tribu, les Prérines ( Pierides ) , nous 
possédons les cinq genres Leucophasia, Pieris , Antho- 
charis, Rhodocera et Colias. 

Leucophasia sinapis , est commune à toute l’Europe 
ainsi que les espèces du genre suivant : 

Pieris cratægi, P. brassicæ, P. rapæ , P. napi et 
P. daplidice. 

Anthocharis cardamines , aussi, de toute l'Europe , se 
trouve ici depuis le milieu d’Avril jusqu’à la fin de Juin. En 
Avril et Mai, nous la prenons dans les taillis des parties 


(224 ) 
élevées et dans ceux des landes , tandis qu'en Juin on ne la 
rencontre plus que dans les terrains d’alluvion des bords du 
fleuve. 

Anthocharis belia, tès-commun en Mars et Avril dans 
notre département , est une espèce méridionale qui ne dé- 
passe guère le 50° de latitude. Elle disparaît vers le milieu 
d’Avril pour être remplacée, dès le commencement de Maï, 
par : 

Anth. ausonia , encore plus méridionale puisqu'elle me 
dépasse pas le 45°. Cette Anthocharis , recherchée par les 
entomologistes, n’est pas partout abondante , elle l’est seu- 
lement dans quelques localités. Sur les côteaux de Cenon, 
Bassens et Bourg , on la rencontre en grande quantité dans 
les jachères couvertes d’une petite crucifère , ainsi que dans 
les jeunes vignes. - 

Rhodocera rhamni, est à peu près toute l'année, en 
Europe. Sa variété R. cleopatra , que nous recevons du 
Languedoc et de la Provence , a, dit-on, été trouvée du 
côté de Créon. 

Colias edusa et C. hiale , de toute l'Europe, sont très- 
abondantes dans notre département, particulièrement sur 
les côteaux et dans les vallons de l’Entre-deux-Mers et du 
canton de Bourg. Nous trouvons aussi dans les mêmes loca- 
lités, mais assez rarement, C. kelice, considérée par plu- 
sieurs auteurs comme une variété de C. edusa. ® 

La tribu des Lycæxnes, nous offre les genres T'hecla, 
Polyommatus , Lycæna et Argus. 

Thecla betulæ de toute l'Europe, se trouve dans toutes 
les localités des environs de Bordeaux , mais peu fréquem- 
ment dans les graves , tandis qu’il est abondant dans les 
palus des bords de la Garonne. 

Thecla pruni, très-rare, a été trouvé deux fois, dans la 
commune de Floirac. 


(225 ) 

Les Th. æsculi, Lynceus, FF. album, quercus et 
rubi sont communs et de toute l’Europe , à l'exception 
d’Æsculi qui est une espèce méridionale. 

Le genre Polyommatus , contient quatre espèces qui 
sont : Phlæas, Hippothoe, Gordius et Xanthe. Le premier 
et le dernier sont de toute l'Europe. Æippothoe est propre 
au littoral de la France occidentale et se trouve aussi.en 
Angleterre, Nous le voyons en assez grande quantité dans 
les prairies marécageuses où les Iris et une espèce d'Innla 
croissent abondamment. Gordius , est une espèce méri- 
dionale, très-commune sur le thym et le serpolet, dans les 
clairières des taillis de nos graves. 

Le genre Lycæna ne nous donne que es 
L. telicanus et L. bæticus. La première est méridionale et 
RR. dans le département. Nous l'avons prise deux fois, à 
Bourg et à Cenon. Elle nous arrive souvent dans les envois 
de Lépidoptères du Sénégal. 

Le genre Argus , le dernier de la tribu des Lycœnides, 
est l’un de ceux qui nous offre le plus grand nombre d’espè- 
ces ; nous en possédons quatorze : 

Argus hylas, Amyntas, Ægon, Calliopis ; Agestis , 
Alexis, Adonis, Corydon, Alsus, Acis, Argiolus, 
Cyllarus , Alcon et Arion. 

Ces espèces sont assez généralement répandues; cepen- 
dant Arion, Adonis et Corydon habitent principalement 
les côteaux, Cyllarus les bois , et Alcon, ne se trouvent 
que dans les semis de pins, là, où le terrain est humide. 

Les belles variétés des Corydon 9 et Adonis ©, la der- 
nière figurée par Hubner , sous le nom de Ceronus , sont 
assez abondantes à Cenon, Floirac, Boulliac, et vraisem- 
blablement sur tous les côteaux de la rive droite du fleuve. 

La seule espèce de la tribu des Eaxanipess qui ait jusqu'à 
présent été trouvée en Europe, Nemeobius lucina , habite 


( 226 ) 
les bois de Pessac et Mérignac , mais n’y est pas abondante : 
on en rencontre quelques rares individus en Avril, et un plus 
grand nombre en Juin. 

Dans la tribu des NympxariDes, nous avons les genres 
Limenitis, Apatura, Argynnis, Melitea et Vanessa. 

Limenitis camilla, espèce méridionale , ne dépasse 
guère, au nord , les limites de notre département. Sa con- 
génère, L. sibylla , qui habite le nord et qui commence là, 
où cesse L. camilla , a été trouvée, dit-on, près de Saint- 
Émilion. 

 Apatura Ilia, est la seule espèce de ce genre que nous 
possédions. Elle est très-commune dans nos marais, ainsi 
que ses variétés Clytie et Zris-metis. 

Les espèces du genre Argynnis, sont plus nombreuses. 
Nous en trouvons sept : Selene , Dia, Lathonia, très-abon- 
dantes partout ; Aglaya , Adippe , assez rares dans nos 
bois ; Paphia , commune dans quelques localités, et Pan- 
dora, espèce méridionale , RR. dans nos environs, et qui 

ndant se prend en assez grande quantité à Royan et à 
La Rochelle, eu Juillet. 

Dans le genre Melitea , nous avons les pe : suivantes : 
Artensis, Cinxia, Didyma, Phæbe, Dictynna, Athalia 
et Parthenie. Une seule est rare dans notre département , 
tandis quelle se trouve fréquemment dans le nord de la 
France : c'est Dictynna. 

Les Vanessa cardui, Atalanta, Antiopa, Polychlo- 
ros, C. album, abondent plus ou moins dans les diverses 
localités. Les #. Jo et urticæ, autrefois très-communes 
aussi , ont disparu pendant plus de vingt ans et n’ont com- 
meucé à reparaître que depuis deux étés, encore sont-elles 
RRR. Il serait difficile d’assigner une cause à un fait aussi 
remarquable, Les orties, qui nourrissent les chenilles de ces 
deux espèces , n’ont jamais cessé d’être très-abondantes ; les 


(227) 
inondations qui auraient pu détruire ces chenilles grégeaires, 
n'atteignent pas les bordures élevées de nos marais où on 
les trouvait en grande quantité. Il est donc vraisemblable 
qu'une circonstance météorologique , dont on ne peut pré- 
ciser la nature , a pu, seule, amener cette disparition. 

La tribu des Saryrines ne nous offre que deux genres : 
le genre Arge et le genre Satyrus. Nous n'avons qu'une 
seule espèce du premier A4rge galathea, très-commune, 
au mois de Juin ; tandis que nous trouvons, au moins, 
quinze espèces du second. Ce sont les Satyrus briseis, 
Hærmione, Fauna, Phædra, Semele, Arethusa, Titho- 
nus, Janira, Hypperanthus, Mæra, ct vomi 
Pamphilus, OEdippus et Arcanius. 

Le Satyrus OEdippus , le seul rare, est: une espèce 
orientale que l’on ne recevait que du Piémont , de la Hon- 
grie et de l'Autriche. Elle a été découverte, depuis peu 
d'années, dans la commune de Labrède où elle n'est pas 
abondante. 

Il nous a été dit que le Satyrus Dejanira, qui appartient 
au nord de la France , et le Satyrus Circe, qui habite la 
Provence et le Languedoc, avaient été pris, le premier sur 
la rive droite de la Dordogne, le second dans les environs 
de Créon; mais, n’en ayant aucune certitude , nous n’avons 
pas cru devoir les ajouter aux quinze espèces précitées. 

Dans la tribu des HespéRines , nous avons les quatre genres 
suivants : Syrichtus, Thanaos, Steropes et Hesperia. 

Les Syrichtus Malvæ, Fritillum, Alveolus et Sao , sont 
les seules espèces que possède notre département. La der- 
nière se rencontre bien moins fréquemment que les autres 
qui sont communes à toute l’Europe. 

Le genre Thanaos , ne nous offre qu'une espèce qui 
appartient aussi à presque toute l'Europe ; c'est Thanaos 
Tages. 


( 228 ) 

Le Steropes Aracinthus, espèce septentrionale , est la 
seule de ce genre que nous possédions. Jusqu'à ce jour elle 
à échappé aux recherches des entomologistes bordelais; et, 
si nous ne l’avions eue vivante , prise dans l’intérieur même 
de notre ville, nous n'aurions pas osé pen sur nous d’en 
faire mention. 

Dans le genre D ports , nous avons seulement trois 
espèces : Sylvanus , Linea, Acteon. Nous croyons que 
Acteon, moins commune que les autres , est une espèce 
méridionale. 

Ici, finissent les Lépidoptères composant la première 
grande division , connus autrefois sous le nom de Diurnes , 
et aujourd’hui sous celui de Ropalocères. 

* La seconde grande division, celle des Hétérocères , 
comprend les Crépusculaires et les Nocturnes des ancien- 
nes méthodes. 

Ces changements de dénominations, que l'on doit éviter 
le plus possible sous peine d’embrouiller les nomenclatures 
et de hérisser de difficultés , l'étude si attrayante d’ailleurs, 
des sciences naturelles, sont ici rationnels , puisqu'un grand 
nombre de Lépidoptères, qui faisaient partie des Crépuscu- 
laires, et des Nocturnes , ne volent qu’en plein jour et 
sous le soleil le plus brûlant. Tels sont les Zygœnes, les 
Macroglosses, etc. 

Les Hétérocères, comprennent , dans la méthode que 
nous avons suivie, un grand nombre de tribus dont nous 
ne relaterons que les dix-huit premières : nos occupations 
ne nous ayant pas encore permis d'étudier avec soin les 
Lépidoptères qui composent les dernières. 

La première tribu , celles des SÉsiarREs (sesiariæ}), est 
composée des genres Thyris et Sesia. 

Nous n'avons que la Thyris fenestrina. Ce joli Lépidop- 
tère n’est pas très-rare dans nos environs. Il se prend sur les 


( 2: 
hièbles si abondants au bas des côteaux de Floirac et de 
Boulliac , à la fin de Juin et au commencement de Juillet. 
C’est une espèce de la France méridionale et qui vraisem- 
blablement ne dépasse pas la Loire. 

Dans le genre Sesia, nous signalerons seulement cinq 
espèces , bien que nous en possédions un plus grand nom- 
bre. La délicatesse des Sesia, la difficulté de les prendre 
sans les décolorer , ne permettent pas toujours de distinguer 
les différences iégiées qui les caractérisent , et nous ne 
voudrions pas indiquer , comme les possédant , des espèces 
sur lesquelles nous aurions des doutes. 

Les Sesia mutillæformis et Chrysidiformis , se trouvent 
fréquemment sur les hièbles. Spheciformis, est rare et ne 
se prend guère que sur les nié pins. Apiformis, se ren- 
contre parfois sur les jeunes saules dans l'intérieur desquels 
il paraît que vit sa chenille. Enfin, Culiciformis, est abon- 
dante dans certaines localités de nos marais, dans les champs 
en jachères. 

La tribu des Spmnerdes ( Sphingidi ), nous offre les 
genres Macroglossa, Ptérogon , Père , Acherontia et 
Smerinthus. 

Nous avons les Matropioise Juci ormis, Bombytlifor- 
mis et Stellatarum , communes en 

Le Pterogon Ænotheræ , propre au midi de la France. 

Les Sphinx celerio, Elpenor, Porcellus, Lineata, 
Euphorbia, Convolvuli, Ligustri et Pinastri. Tous abon- 
dants à l’exception de Celerio qui est très-rare et qui est 
une espèce tout-à-fait méridionale , puisque elle nous arrive 
dans les envois du Sénégal et des Indes orientales. 

Le Sphinx Neriü a aussi été trouvé plusieurs fois dans 
notre département , mais nous ne croyons pas qu'il lhabite. 
On ne l'a obtenu que de chenilles trouvées chez les jar- 
diniers pépiniéristes , et qui provenaient vraisemblablement 


( 230 }) 
. d'œufs impatés avec les plants de laurier-rose que les mar- 
chands gênois nous apportent dans le mois de Mars. 
L'Acherontia Atropos est ici très-abondante, comme 
dans presque tout l’ancien continent. 
Nous trouvons communément les Smerinthus tiliæ, 
populi et ocellata , +espines nent sie en 
Eur. é 


Dans . tribu des Zacompes nous n'avons que les genres 
Zygæna et Procris. 

Les Zygæna Minos, Sarpedon, Trifollii, filipendule, 
Peucedani et fausta sont les seules de ce genre que nous 
possédions. Trifollii et filipendulæ ‘sont très-communes , 
tandis que les quatre autres ne se rencontrent qu'isolément , 
dans quelques localités privilégiées , et sont méridionales. 

Les Procris statices et Pruni sont abondantes dans toutes 
nos prairies , et infausta ne l’est guère moins sur les haies 
d’aubépine , dans les communes de Pessac et de Mérignac. 

Ici se terminaient les Crépusculaires. 

La tribu des Cméconaimes ( Chelonarii ) contient 5 
genres Emydia, Euchelia, Lithosia, Callimorpha et 
Chelonia qui sont tous dans notre département. - 

Les Eymidia candida, cribrum et grammica sont assez 
répandues dans nos diverses localités, mais les deux pre- 
mières habitent plus pariquliérement les côteaux de l’Entre- 
deux-Mers. 

L’Euchelia Jacobeæ est très-commune. 

L'Euchelia pulchra, espèce méridionale, on pourrait 
même dire intertropicale, puisque nous la récevons des Indes 
orientales et du Sénégal aussi bien que de Montpellier, se 
trouve , mais rarement, sur les côteaux, aux environs ‘de 
Créon , ainsi que dans le canton de Bourg, où nous l'avons 
prise nous-mêmes. 


Les Lithosia quadra, Griseola, complana, depressa, 


( 231 ) 
mesomela, ancilla, rosea et murina se trouvent fréquem- 
ment, surtout griseola, complana et murina qui vie 
jusques dans nos maisons se brûler à la chandelle, dans es 
mois de Juillet et Août. 

Lithosia muscerda , bien plus rare , a été prise plusieurs 
fois sur les haies au bas des côtes de Floirac et de Boulliac. 
Cette espèce est indiquée par les auteurs, comme venant 
d'Allemagne. 

Le genre Cullimorpha nous offre volent deux es- 
pèces : : dominula et hera. La première n'est pas commune, 
mais la seconde se voit partout en été. 

Le genre Chelonia, le. dernier de cette de. est bien 
plus abondant en espèces. Nous trouvons les suivantes : 
Russula, purpurea, aulica, villica, caja, hebe, fuli- 
ginosa, mendica , menthastri, lubricipeda, parmi les- 
quelles aulica , hebe et lubricipeda sont seules rares. 

La tribu des Psyempes ( Psychidæ ) ne contient qu'un 
genre , le genre Psyche dont nous possédons plusieurs es- 
pèces; mais l'extrême analogie de ces petits lépidoptères 
entr'eux, jointe à l'obscurité de leur synonymie, ne nous per- 
mettant pas de décider, d’une manière certaine, quelles 
sont celles de ces espèces que nous trouvons, nous nous 
abstiendrons de les mentionner. 

La tribu des Bomeyaxs ( Bombycini ) se compose, dans 
notre département, des genres Lyparis, Orgya, Pygæra, 
Lasiocampa, Bombyx et Saturnia, qui nous offrent les 
espèces suivantes : 

Les Liparis V.-nigrum, chrysorrhæa, auriflua, salicis 
et dispar; F.-nigrum est seul rare et se trouve sur les chênes. 

Orgya antiqua très-abondante, O. gonostigma rare ; 
O. coryli et pudibunda assez communes. 

Pygera bucephala et anachoreta abondent aussi par: 
tout. Curtula est plus rare; et reclusa. ne se trouve que 

2 


( 232 } 
_ de loin en loin, encore faut-il, pour l'avoir, élever sa che- 
nille qui se nourrit sur les peupliers et les saules de nos ter- 
rains de graves. 
Lasiocampa populifolia , quercifolia, pini, prunt et 
PS sont des espèces plus ou moins rares, que l’on 
tre peu souvent à l’état parfait et dont il faut élever 
Be chénilles. Z . populifolia était autrefois fort rare dans 
les collections, et son prix cs a 20 ” A fr. la paire, 
dans les catalogues tes de France 
et d'Alemape! sivioidet elle est plus épis et nest 
plus qu’une bonne espèce. S'est-t-elle multipliée, ou ses 
mœurs étant mieux connues , parvient-on plus facilement à 
la trouver? C’est une question que nous n’entreprendrons 
pas de décider. 3 
- Les Bombyx trifoli, quercus, rubi, processionea , 
pityocampa, populi, cratægi , everia, lanestris et neus- 
tria habitent notre département. Ils y sont présque tous 
abondants; maïs populi, cratægi, everia et lanestris ne 
peuvent être obtenus qu'en élevant leurs chenilles. C'est dans 
ce genre que se trouvent les espèces dont les chenilles font le 
plus de dégâts à nos forêts et à nos jardins. Neustria dévaste 


nos arbres fruitiers à un tel point, que dans certaines années, 
au mois de Juin, ces arbres sont entièrement dépouillés de 
leurs feuilles. Leurs fruits, alors à peine noués, sont ainsi 
exposés à l’action du soleil qui ne tarde pas à les dessécher 
et à les faire pétir. Les dévastations de processionea n’ont 
lieu que sur les chênes; celles de pityocampa sur les pins. 

Dans le genre Saturnia , le dernier de cette tribu qui soit 
dans nos environs , nous ne comptons que deux espèces , 
pyri et carpini, connues aussi sous les noms de pe et 
petit paon de nuit. 

- La tribu des Zeuzerines ( Zeuxzeridi ne contient, chez 
nous , que trois genres : Cossus, Zeuxera et Hepialus. Les 


(233) 
deux premiers ne nous offrent chacun qu'une espèce , et le 
troisième, deux seulement. Ce sont : Cossus ligniperdu , 
Zeuzera æsculi, Hepialus lupulinus et hectus. 

La tribu des Drépanuties ( Drepanulidi }, formée du 
seul genre Platypterix, peu nombreux lui-même en es- 
pèces , ne nous offre que les suivantes : Platypterix spi- 
nula, curvatula , falcula et hamula, toutes communes : 
la première , sur les haies de prunelier , les autres dans les 
bois de chênes. 

La tribu des Pseunosomeycins ( Pseudo-Bomb ycini ), 
est plus riche en genres et en espèces. Nous ÿ comptons les 
genres Harpya , Dicranura, Notodonta et Orthorinia. 

Les Harpya fagi et milhauseri sont fort rares. On ne 
peut les obtenir que dé chenilles qui sont difficiles à élever. 
F. fagi, dont le nom indique l'habitation, est propre au 
Nord ét aux montagnes où les hêtrés croissent en abondance. 
H. milhauseri, espèce très-demandée par les entomo- 
logistes , est rare partout. 

Les Dicranura erminea , vinula et furcula , ainsi que 
presque toutes les variétés de cette dernière, ne sont pas rares 
ici. Leurs chenilles se nourrissent des feuilles des diverses 
espèces de peupliers et de saules qui ombragent nos marais. 

Les Notodonta camelina , tritophus , zic-zac, trepida , 
chaonia, velitaris et dictæa se trouvent; mais camelina 
est la seule qui soit commune. Nous croyons que les A. 
melagona et dodonea ont été prises dans nos environs ; 
mais nous n’osons l'affirmer. Au surplus , toutes ces espèces 
sont assez généralement répandues en Europe. 

L'Orthorinia palpina ,seule de son genre , n’est pas plus 
rare ici que dans le reste de l'Europe. 

La a des ee ( Na ae ) ne contient que 
le genre Z de deux espèces. Nous 


trouvons bah Limacodes testudo. 


(234) 

Les tribus que nous venons. d’énumérer , depnis et com- 
pris celles des Chélonaires, composaient autrefois le genre 
Bombyx. 

La tribu des Nocruo-Bomsyans ( Voctuo-Bombycini ) 
commence l’ancien genre Noctuelle ( Noctua }, elle com- 
prend les trois genres : Cymatophora, Asteroscopus et 
Episema. 

Les Cymatophora retusa, subtusa, OO, ridens , bi- 
puncta, octogesima, OR, habitent nos environs. Ridens 
et bipuncta ne se s’y rencontrent pas fréquemment. O0 
est fort rare. 

Le genre Asteroscopus ne nous a offert jusqu’à présent, 
qu'une seule espèce, Ast. cassinia qui est hivernale, puis- 
qu’elle ne se trouve à l’état parfait qu'en Décembre. 

Nous n'avons dans le genre Episema que E. cæruleo- 
cephala dont la chenille est très-abondante au mois d’Avril 
sur l'aubépine. 

La tribu des Bomsycoïpes ( Bombycoidi ) ne comprend 
aussi que trois genres, ce sont les genres ; Acronycta, 
Diphtera. et Bryophila, 

Les Acronycta leporina, aceris, megacephala, tri- 
dens , psi, rumicis sont plus ou moins abondantes; ligus- 
tri est plus rare, et auricoma n'a été prise par nous qu’une 
seule fois, ; 

Diphtera orion , est la seule de ce genre que nous trou- 
vons. 

Les Bryophila glandifera, Algæ fraudatricula , se 
prennent assez fréquemment. | 

. Sur vingt-sept genres qui composent la tribu des Nocrur- 
LDEs ( Voctuelidi) nous en possédons vingt-cinq. Ce sont 
les genres : Noctua, Triphæna, Amphipyra, Mania, 
Heliophobus , Eriopus, hadena , Phlogophore, Miselia, 
Polia, Ilarus, Apamea, Mamestra, Thyatyra, Gonop 


(235) 
tera, Mythimna, Orthosia , Caradrina, auch, No- 
nagria, Xanthia, Cosmia, Cerastis, Xylina et Cuculia. 

Dans le genre Noctua, les espèces qui habitent nos en- 
virons sont : Æquilina, obelisca, saucia, æqua, suf- 

Jusa, segetum, exclamationis, crassa, æthiops, go- 
thica , C. nigrum et plecta. 

Les Triphæna interjecta, orbona, subsequa, pro- 
nuba , fimbria , janthina et linogrisea, se trouvent ré 
quemment. 

Nous avons les Amphipyra tragopogonis et Pyramidea. 

La Mania maura , est tès-commune dans certaines 
localités. Le long des ruisseaux qui sillonnent les terrains 
légers de Pessac, on voit des cavités assez profondes en 
dessous de leurs bords, formées dans la saison des grandes 
eaux et qui restent à découvert pendant l'été : si, dans ces 
cavités, on promène un filet, il est assez ordinaire de le 
retirer plein de M. maura. Nous en avons pris, nous-mêmes, 
de cette manière , plus de vingt à la fois. 

Le genre Heliophobus , ne nous a offert, jusqu’à présent, 
qu'une seule espèce : Æ. popularis. 

Le genre Eriopus, une seule aussi : Æ. pteridis. C'es t 
une espèce recherchée des amateurs qui la recoivent de l'Ita- 
liefet de la Hongrie. Nous la trouvons assez abondamment 
dans les bois de Pessac et de Mérignac. Elle à aussi été 
prise dans les terrains sablonneux da canton de Bourg. 

Dans le gente Hadena , assez nombreux en espèces , nous 
n’en connaissons que cinq, propres à nos environs ; ce sont : 
cucubali, capsincola, dentina , genistæ et contigua. 

Nous n'avons qu'uné espèce du genre Palogophora ; 
c'est Ph. meticulosa. 

Dans le genre Miselia , nous avons Oleagina , Oxya- 
cantha et  ., Cette dernière est orientale et mért” 
dionale. 


( 236 ) 

Le genre Polia , dont les espèces sont si remarquables 
par leur joli dessin , nous en fournit douze : Conspersa , 
comta, albimacula , culta, aprilina , chi, serena , dy- 
sodea , flavicincta, atriplicis, prospicua et cytherea , 
parmi lesquelles comta , serena et flavicincta , sont seules 
communes. ss re 

Nous n'avons du genre J/arus , que deux espèces + Z. por- 
phyrea et I. echii ; la première est rare, 

Les Apamea didyma, furuncula et strigilis, sont 
abondantes. À ces trois espèces nous en ajouterons une 
que nous croyons nouvelle, et que nous avons nommée 
Chlorographa. 

Le genre Mamestra, dans lequel figurent les espèces les 
plus communes de cette tribu , nous offre les M. brassice, 
chenopodü, aliena, suasa et oleraceu. 

Les Thyatira batis et derasa, qui composent à elles 
seules ce genre , sont toutes deux de notre département. 
Derasa est fort rare. Batis se rencontre plus fréquemment. 
Elles sont propres à l'Europe septentrionale, 

La Gonoptera libatrix, est abondante. 

Les Mythimna albipuncta et neglecta, sont assez com- 
munues, surtout la première, 

Du genre Orthosia , nous n'avons encore rencontré que 
instabilis , Ypsilon, stabilis et lœvis. 

Le genre Caradrina , ne nous offre pareillement » ici, que 
peu d'espèces ; ce sont : Cubicularis, blanda et trilinea. 

Dans le genre Leucania, les pallens, comma, L. al- 
bum , sont seules de nos environs. 

La Nonagria paludicola, est la seule de son genre qui 
ait encore été trouvée, 

Dans le joli genre Xanthia, qui se compose de dix-huit 
espèces, nous n'en connaissons que quatre : Vitellina, 
crocéago, cerago et silago. Cette dernière est la seule rare, 


C3 


7 

Les Cosmia affinis et diffinis, sont les seules que nous 
ayons prises, 

Nous ne trouvons aussi que les Cerastis rubricosa et 

vaccinil. 
: Un peu plus riches dans le genre Xylina, nous avons 
les huit espèces qui suivent : Exoleta, conformis, putris , 
rhizolitha, pinastri, platyptera, linariæ et delphini, 
Cette dernière est la seule commune. Platyptera , à notre 
connaissance, n’a été trouvée qu'une fois, 

Dans le genre Cuculia, nous avons les {anaceti, um- 
bratica, lactucæ, lucifuga et verbasci. 

La tribu des PLusines ( Plusidi ); ne nous offre au les 
deux genres Abrostola et Plusia. 

Dans le genre Abrostola, nous avons urticæ ct AE 
sia. Peut-être, possédons-nous aussi, asclepiadis , mais la 
ressemblance qui existe entre ces trois espèces, jointe à 
l'obscurité de leur synonymie , ne nous permettent pas de 
l'assurer. 

Dans le genre Plusia, nous n'avons que festucæ, chry- 
silis, circumflexa et gamma. Circumflexa est. méri- 
dionale.. 

La tribu des Héuoroes L Heliothidi)s ; co rDpe66e. des 
trois genres Anarta, Heliothis et Acontia , nous fournit 
les espèces suivantes : 

Anarta myrtilli et arbuti. 

Heliothis dipsacea, pelligera, armigera et margi- 
nala. 

Acontia solaris et luctuosa. 

Dans la tribu des Catocauines (Catocalidi ), qui com- 
prend quatre genres ; nous n'en avons que trois : ce sont les 
genres Catephia, Catocala et Ophiusa. 

Les Catephia alchymista et Ramburi, ne sont pas très- 
rares. 


( 238 } 

Les Catocala elocata, nupta, dilecta, sponsa, pro- 
missa, electa, optata et nymphea, se trouvent avec plus 
ou moins d’abondance dans leurs localités respectives. L'op- 
tata est une espèce qui n’a été décrite que depuis une 
dizaine d'années et qui est encore recherchée par les lépi- 
doptérologues du Nord et de l'Allemagne. Quant à la rym- 
phéa, que nous trouvions autrefois tous les étés, en Juillet 
et Août, elle est devenue si rare que, dans l'intervalle de 
dix ans, nous n'en avons vu qu’un seul individu. 

Les Ophiusa lunaris, Craccæ et Algiræ se prennent 
assez fréquemment. Oph. lusoria est beaucoup plus rare. 
L'Algira est méridionale. Nous l’avons recue du Sénégal, 
de l’Ile de France et de Pondichéry. 

La tribu des Nocruo-Paarémpes ( Voctuo-Phalænidi ) ne 
nous offre que trois genres sur cinq dont elle se compose : 
ce sont les genres Euclidia, Anthophila et Erastria. 

Les Euclidia Mi et glyphica sont communes ; 

Les Anthophila Ænea et caliginosa le sont aussi; 

Les Erastria fuscula, argentula et sulphurea qui 
abondent, la première dans nos bois , les deux autres dans 
nos prairies, sont les seules espèces de ce genre que nous 
ayons, bien qu’on en compte une quinzaine en Europe. 

Ici se termine l’ancien genre Noctuelle ( Noctua ). 

Notre département contient une grande variété des genres 
et d'espèces parmi les lépidoptères , qui composent les der- 
nières tribus des Héterocères, et qui comprenaient autre- 
fois les Géomètres pyrales, tortrices, teignes et ptéro- 
phores. 

Comme nous l'avons déjà dit, nous n’entreprendrons pas 
d'en donner ici la nomenclature , faute de les avoir assez 
bien étudiées. Nous ne possédons d’ailleurs aucun ouvrage 
récent sur la classification de ces lépidoptères. 


Ta. Rocxe. 


(239 ) 

Au moment où la mort à saisi M. Roger, ce naturaliste s’occu- 
pait à compléter cet ouvrage en y ajoutant la description et..le 
dessin de deux espèces inédites trouvées par lui dans les environs 
de Bordeaux. Il est à regretter pour la science, que ce savant en- 
tomologiste, qui possédait la seconde collection de Lépidoptères 
de toute la France, n’ait pu terminer un travail aussi intéressant. 


a  — 


XI. Descrrerton du CanarD rRapu où ParxoT ( nas 
obesu) et du Pretr pu zirroras ( Anthus littoralis ), 
espèces nouvelles , observées par M. DarnacQ, Phar- 
macien, à Saint-Esprit. | 


CANARD TRAPU / Anas obesa ). 


Dans l’état avancé de l'Ornithologie , je ne me doutais pas 
qu’une espèce aussi répandue dans nos contrées et apparte- 
nant à une famille si bien étudiée, fut restée inaperçue jus- 
qu'aujourd'hui. Dès long-temps j'avais pressenti qu’elle ne 
pouvait se rapporter à aucune de celles décrites par les 
divers ornithologistes ; néanmoins , craignant d'avoir été 
devancé par quelque naturaliste dont les travaux m'auraient 
échappé , j'ai éludé jusqu'à présent «le donner de la publicité 
à mes observations sur ce palinipède, Bien convaincu , au- 
jourd’hui , que rien n’a été dit à cet égard , et jaloux d'ail- 
leurs, d'ajouter aux progrès d'une science à laquelle je 
consacre tous mes loisirs, je m'empresse de faire connaître 
cette nouvelle espèce. 

Le Canaup rraeu appartient à l'ordre des Palmipèdes et à 
la brillante famille des Lamellitostres, si riche, si variée dans 
la couleur du plumage des individus ; il se trouve compris 

_ dans la deuxième section du genre Anas de Temmiuck, 
ayant pour caractère une membrane lâche au doigt de 


(ago ) 
ae, bec court, narines percées vers le bout, miroir 
de l'aile blanc. 

Cet oiseau a la tête et le cou d’un brun olivätre ; partie 
supérieure du dos, d’un brun noirâtre ; chaque plume en- 
tourée de gris clair, scapulaires blanches bordées de gris cen- 
dré ; croupion et rémiges noirâtres, miroir de l'aile blanc, 
queue et flanc cendrés à bordures blanches ; ventre blanc, 
abdomen cendré, iris d’un jaune terne, tarses et doigts 
jaunâtres, à membrone noirâtre. Longueur 15 ponces, le 
vieux mâle. 

La femelle diffère du mâle par la taille dont les propor- 
tions sont infiniment plus petites , par l'absence des scapu- 
laires blanches et par une large bande ou collier gris qu'elle 
porte au-dessus de la poitrine. 

Ce Canard est assez commun à son double passage de 
Yhiver et du printemps. Il arrive régulièrement dans nos 
contrées vers la Toussaint, par petites bandes disséminées 
parmi les nombreuses troupes de ses congénères et particu-- 
lièrement avec les morillons, miloriens et milouinans. Il 
s’abat sur les grands étangs du littoral , mais il préfère cepen- 
dant les petites eaux tranquilles des moulins et des marais ; 
il s'avance dans les terres beaucoup plus que ses semblables 
qui ont une membranne lâche au pouce. Un fait bien re- 
marquable et qui, peut-être, n’a pas d'analogue dans les 
autres espèces du même genre, c’est que le nombre des 
mäles ne paraît pas être en rapport avec celui des femelles, 
puisque je n’ai observé jusqu’à ce jour que deux ou trois 
mâles, tandis que j'ai vu une infinité de femelles : cette 
circonstance toute spéciale rendrait donc cette espèce essen- 
ticllement polygame. L'Obesa se nourrit de plantes aquati- 
ques , telles que le Nymphæa alba, lutea, Sagittaria, 
Potamogeton. Sa propagation m'est inconnue. 


(241) 
PIPIT DU LITTORAL ( Anthus Littorabis ). 


Le Prrir pu 1rrorat, appartient à l’ordre des Insectivores 
de Temminck , ayant pour caractère générique , bec droit, 
grèle, cylindrique vers la pointe en forme d’alène, à bords 
fléchis en dedans vers le milieu , base de la mandibule su: 
périeure en arête courte, légèrement échancrée ; narines 
basales latérales à moitié fermées par une dsesniitnt: voûtée. 
Pieds : trois doigts devant et un derrière , l’extérieur soudé 
à la base au doigt du milieu ; ongle du derrière plus ou moins 
courbé le plus souvent excédant la Jongueur du doigt posté- 
rieur ; ailes : la première rémige nulle , la deuxième un peu 
plus courte que la troisième et la ARS qui sont les 
Fe longues , deux des grandes convertures aboutissent à 

‘extrémité des rémiges. 

L’Anthus littoralis, a le sommet de la tête et la nuque 
d’un cendré olivätre marqués de stries noirâtres peu appa- 
rentes. Le manteau , tout le dos et les ailes de la même 
couleur avec des taches noirâtres ; sourcils, gorge , poitrine, 
d'un roux Isabelle; ventre blanchâtre , flancs couverts de 
longues mèches noires; iris brun; longueur 5 pouces 10 
lignes : le mâle, en été. | 

Le même individu en livrée d'hiver diffère par des cou- 
leurs plus ternes et par un plus grand nombre de taches 
brunes qu’il porte sur la poitrine. La femelle n’a pas le teint 
si prononcé , du reste , ce sont les mêmes caractères spécifi- 
ques. 

Cet oiseau , habite à son passage du printemps et de l’au- 
tomne, les falaises de la mer et les joncs situés à Pembou- 
chure de l'Adour ; son vol ne diffère en rien du Pipit farlouse 
avee lequel il a, du reste, beaucoup de ressemblance ; son 
cri est Wpeu près le même, mais il est plus grave et plus 
sonore ; jamais il ne s’abat sur les landes, les champs , les 


( 242 ) 
jardins et les prairies comme la farlouse , mais toujours sur 
le bord de l’océan et les marais qui l'avoisinent ; il a les 
mœurs plus sauvages et il se laisse approcher plus difficile- 
ment. Sa nourriture consiste en Coléoptères. marins et flu- 
viatiles ; c’est surtout dans les irrigations formées par la ma- 
rée , qu'il se plait en raison , sans doute, de la facilité qu'il 
a de se procurer une nourriture abondante. 
 DarracQ. 
NÉ 


BOTANIQUE. 


XII. Synopsis du Supplément à la Flore Bordelaise et 
de la Gironde ; par M. J.-F. Larerrane, Dérecteur 
de la Société. 


SECONDE PARTIE (1). 


PLANTES ACOTYLÉDONÉES. 


Nous n'avons publié la cryptogamie de notre Flore que 
comme un Essai, en priant les botanistes de ne voir dans 
celte partie de notre travail, qu'une légère esquisse des- 
tinée à donner une idée des recherches végétales acotylé- 
donées du département de la. Gironde (Flore Bordelaise , 
p- 472 ), bien convaincu d'ailleurs qu'il est plus excusable 
d’avoir à ajouter, que d’avoir à retrancher dans une Flore 
locale d'une certaine étendue. On ne sera donc pas étonné 
que le nombre des espèces de cette partie du Supplément 


(x) Voyez la première partie, dans le Tome X des #cfes de la 
Société Linnéenne , 4.° livraison, p. 159 


( 243) 
soit beaucoup plus considérable que celui des espèces que 
nous avons ajoutées aux plantes cotylédonées. 


MOUSSES. 


Après avoir décrit le Phascum cuspidatum et le Ph. su- 
bulatum, nous avons dit, Flore Bordelaise, page 474 : 
« Il est probable que de nouvelles recherches feront obser- 
» ver dans nos environs, un plus grand nombre d'espèces 
» de ce genre, par exemple les Ph. bryodes, muticum , 
» curvi-collum que l’on trouve généralement en Europe ». 

Nos prévisions se sont réalisées, puisqu’aux deux espèces 
de la Flore, nous en ajoutons cinq autres, parmi lesquelles 
figurent del de celles que nous venons de mentionner. _. 


Puascum sERRATUM (Schreb.), Phasque dentelé. Très-petite 
mousse à drageons dépourvus de feuilles. Urne à court 
pédicelle entouré de 3 ou 4 feuilles. — @ Dans les 
bois argileux , sur la terre nue et humide. DC, 1174: 


Fouilles plus ou moins subulées. 


Pu, aztERnIFoLIUM ( Dicks. ). Tige courte ; rameaux allon- 
gés , couverts de feuilles assez éloignées , alternes, 
lancéolées ; subulées, entières, munies d'une nervure 
qui va presque jusqu'au sommet , les florales plus lar- 


ges, plus longues, enveloppant l'urne. — @ Les fri - 
ches et les bruyères humides. Duby, Botanicon , pag, 
582. 


Py. axare ( Dicks. ). Tige presque simple et redressée. 
Urne courtement pédicellée, elliptique, droite, puis 
inclinée, d'abord terminale, mais bientôt latérale et 
axillaire par l'allongement de la tige. — % Les bords 
des fossés. DC, Suppl. 1172. 


( 244 ) 
Feuilles plus ou moins ovales. 


Pu. muricuu ( Schreb. ) Ph. sans pointe. Mousse presque 
acaule et très-courte ; feuilles supérieures enveloppant 
entièrement l’urne.— @ Les jardins et les bois, dans 
les allées sablonneuses. DC. 1171. | 

Pu, sevoïnes ( Dicks: }, Ph. faux-bry. Tige courte, presque 
sumple et redressée, couverte de feuilles imbriquées ; 
urne droite , terminée par une pointe assez longue. — 
% Les bords des fossés et des chemins. DC. Suppl. 
1177. 

Au Sphagnum latifolium d'Hedwig, Flore Bordelaise, 
page 474 ( Sphagnum obtusifolium , Ehr. crypt. p. 241 ), 
ajoutez : 

On en distingue deux variétés : 

Var. a. vulgare ( Hook et Taylor ), à tiges en gazons 
lâches, de 6 à 8 pouces de long. Duby, Botanicon, pag. 
581.— A Arlac et à Blanquefort. 

Var. b. minus. ( Hook et Taylor }, à tiges en gazons 
serrés.— Arlac et Blanquefort. C'est le Sph. compactum de 
la Flore Francaise. 


Tige courte et simple. 


Gyumxosromum micaosromum. ( Hedw.). Tige couverte de 
feuilles qui deviennent crépues en se desséchant ; urne 
elliptique, à orifice resserré, à opercule subulé et obli- 
que. @ Les côtcaux secs et stériles. DC. 1191. 

G. miuruzum (Schw.) Tige très-courte et redressée ; feuilles 
étalées , oblongues , très-entières et mucronées ; urne 
ovale, tronquée , opercule convexe, à bec court. @ 
Les terrains argileux.— Duby. Botanicon, p. 580. 

G. ovarum. ( Hedw. ). Tige courte , droite et simple ; feuilles 
redressées , ovales, concaves, à nervure dilatée vers le 


(245) 
milieu, terminées par un poil, spé à long bec. @ 
Sur les murs. DC, 1190. 


Tige allongée , rameuse et gazonneuse. 


G. viiissmum (Smith. ). Opercule moitié plus court que 
l'urne. % Sur les vieux troncs des chênes et des chatai- 
gniers. Duby, Botanicon, p. 581. 

Le Gymnostomum intermedium , que nous avions regardé 
dans la 2.me édition de la Flore Bordelaise, p. 432 , comme 
une espèce secondaire du Truncatulum, a été réuni à celui- 
ci, Duby, Botanicon, p. 580. Mais dans la 3.me édition de 
notre Flore, page 475 , nous avons donné ces deux mousses 
comme deux espèces bien distinctes, et c'est l'opinion de 
M. Durieu de Maisonneuve. 

Après le #eissia cirrhata, Flore Bordelaise, p. 456, 
ajoutez le 
Wassia crispuza ( Hedw.}, #Veissie crepue , qui ne nous 

paraît différer de l’espèce précédente, que par sa capsule 
elliptique et l’obliquité de son opercule.— La Teste. 
DC. Suppl. 1208. 

Waeissia vernicnuara | Sbw.), #feissie verticillée. Tiges un 
peu rameuses et réunies en touffe; feuilles linéaires, 
subulées , planes, redressées et munies d'une nervure 
saillante ; capsule ovale, opercule oblique cet en bec. % 
— Les rochers calcaires des grottes, arrosés par des 
gouttières : au lieu dit Faubernet, près de Langoiran. 
Elle fructifie en Mai et Juin.— Je dois cette jolie espèce 
à mon ami, M. Testas, pharmacien. DC. Suppl. 1207. 

Le Weissia verticillata ; ainsi que le lanceolata , Flore 
Bord. p. 476, passent dans le genre Anacalypta. En atten- 
dant que nous puissions donner les caractères de ce nouveau 
genre , nous nous empressons de signaler ici une de ses jolies 
espèces qui fut trouvée en 1835, par M. Durieu de Maison 


( 246) 
neuve, dans une excursion que nous faisions le 22 Avril, 
avec ce savant muscologiste et notre ami commun , M. Ch. 
Des Moulins. 


ANACALYPTA RETERODONTA | Brébisson), Anacalypte à dents 
irrégulières. — Elle fructifie dans la première quinzaine 
de Juin.-Les pierres humides, au bord des eaux vives : 
à Arlac. 


CampeyLopus PENIcILLATUS. Bridel : Bryol. univ. I. pag. 478. 
Cette espèce a été observée par M. Durieu de Maison- 
neuve, sur des lieux arides dans les bois et Le les 
bru yères. 


Après le Pterigynandrum Smithii , Flore Bord. n 479; 
ajoutez : 


Prerieynanprum GRAGLE, ( Hedw.) Recueilli en Mai 1837, 
par M. le docteur Grateloup, sur les murs, à Pelle- 
grin où il est très-commun dans les lieux ombragés. 


On le trouve aussi ailleurs ; mais il est assez rare en 
fructification. 


Tricuosromum acicuLare ( P. de Beauv. ), Trichostome en 
aiguille. Sur les pierres humides. Qbservée à Labastide, 

par M. Legrand. Dicranum aciculare. DC. 1240. 

Au Dicranum varium, Flore Bord., P. 478, ajoutez : 

Var. a. viridule ( Hook et Taylor ), à feuilles vertes > à 
urnes un peu inclinées. — Sur la base des pins, à Mérignac. 
Var. b. rufescens ( Hook et Taylor }, à feuilles roussâtres, 

à capsules redressées.— Sur la terre , à Mérignac , etc. 


Tortura ExERvIS { Hook et Taylor ). Feuilles sans nervu- 
res. — Les lieux secs. T'ortula rigida. DC. 1263. 


T. micina ( Turn. ). Feuilles à nervures épaisses. — Les ter- 
rains argileux : Labastide, Duby , Bot., p. 564. 


( 247) 

T. revorurA ( Web. et Mohr. ). Feuilles lancéolées, révo- 
lutées, à trois nervures. — En petits coussinets très- 
denses ; sur les vieux murs de clôture exposés au midi, 
%. DC. Suppl. 1267. 

T. cazoroxoros ( Brid. ). Tige courte, feuilles ovales, larges, 
membraneuses, blanchâtres, terminées par un long 
poil, à nervure saillante et verte supérieurement ; urne 
presque droite, oblongue ; opercule en bec.— % Au 
pied des murs. Duby, Botanicon, p. 564. 

T. razzax ( Sw. ). Tige allongée et rameuse ; feuilles lan- 
céolées, acuminées, carinées, un peu involutées ; 
capsule oblongue, égale à lopercule qui est terminé 
en bec.— % Sur les murs, etc. DC. 1266. 

Pozyrricaum nercinicum ( Hedw. ). Polytric de la Forét- 
Noire. Feuilles lancéolées, raides, entières, involutécs 
en leurs bords, à nervure large ct en sillon; urne 
oblongue , presque droite ; opercule conique.— Cette 
mousse d’abord observée à Dax , par Thore, a été re- 
trouvée à Lignan, arrondissement de Bazas, par notre 
honorable collègue, M. le docteur Grateloup. Elle 
croît dans la cour du château de Lignan, où elle forme 
d’assez larges rosettes, au milieu des gazons. Z Avril, 
Mai et Juin.— Oligotrichum hercinicum. DC. 1282. 

À l'Orthotrychum affine , Flore Bord., p. 481 , ajoutez : 
Var. a. majus, 

Au site du Funaria Mulembergii, ajoutez : Commun sur 
les bords des fossés et autres lieux du côteau de Cenon. 
Funania Fonraxesit ( Schw. ). Feuilles disposées en étoiles, 

oblongues , à nervures peu sensibles, légèrement den- 
tées en scie; urne allongée, pyriforme, presque lisse , 
un peu penchée , se terminant par une pointe courte et 
redressée,— Cette mousse qui complète daps la Flore 


( 248 ) 
Bordelaise, les espèces de Funaria de la Flore Fran- 
caise , Duby , 7 Botanicon, p. 548, fructifie en Mars, 
et se trouve dans les chemins creux de Floirac, d'où 
me l’a rapportée M. Testas. 

Bayum PYRIFORME ( Schw.). — Urnes sédicnes: ; feuilles 
subulées, à large nervure. @ — Les sables humides : 
DC. 1297. 

B. ceuuu ( Huds. ).— Les lieux humides : aux environs de 
Bordeaux. % DC. 1300. 

B. nosrrarum (Schrad. ). C’est le B. longirostrum de Bridel. 
% Bègles et Labastide, DC. 1314. 

B. rurmiwaTum (Sw.). Z Les marais sablonneux. DC. 1307. 

B. asxotinum ( Hedw.). % Les bords des fossés. Bryum 
decipiens. F1. Francaise. 1301. 

Après le Buxbaumia foliosa, page 484 de la Flore, 

ajoutez : 

Buxraumia apaytia. Linn. Feuilles rédibales peu nombreu- 
ses , étroites et en faisceau. Urne portée sur un assez 
long pédicelle.— % Printanier, Sur la terre : trouvée 
à Arlac, par mon fils Louis, et à la Teste, par M. 
Chantelat. 

Au site de l'ÆZypnum thuringicum ( Brid. ), Flore Bord., 
p. 486, ajoutez : Au Tondut, sur la terre, au pied 
des murs, et à la Teste. C'est l’Æypnum strigosum 
d'Hoffm. Duby, Botanicon ; p. 558. 

Hyexum commuraTum ( Hedw. ). Tige à rameaux allongés ; 
feuilles en cœur , étroites, pointues, courbées en faulx, 
dirigées d'un seul côté, à nervure qui ne va pas jusqu’au 
sommet. Urne oblongue , penchée, à opercule coni- 
que.— Cette mousse ressemble assez à l'Hypne, fou- 
gère avec laquelle on l'a quelquefois confondue; mais 


7 


elle est ordinairement plus grande et moins raide; elle 
a souvent sa base chargée d’incrustations calcaires. — 
C’est l’Æyprum glaucum de Lamarcek, Flore Francaise , 
1345.— Les marais et les ruisseaux. Z.— Nous la de- 
vons à notre honorable collègue, M. Legrand. 

Hypxum parusrre. Linn. Æ/ypne des marais. Cette espèce 
qui varie beaucoup, a la tige couchée , les rameaux 
simples et redressés, les feuilles dirigées d’un même 
côté, ovales, entières, un peu pointues, concaves, à 
marges involutées vers le sommet, à nervure ordinai- 
rement peu sensible. Urne oblongue, penchée , à oper- 
cule conique et pointu. %.— Sur les pierres, à la 
chute d'eau des moulins; à Léognan, où elle a été 
d'abord observée en Décernbre 1833, par notre hono- 
rable ami, M. Testas. 

Elle avait été trouvée précédemment par notre honora- 
ble collègue, M. Durieu de Maisonneuve. Ce savant musco- 
logiste , ayant fait de nombreuses excursions aux environs 
de Bordeaux , même depuis la publication de la 3." édi- 
tion de notre Flore, y avait recueilli quatre autres espèces 
d’Æypnum que nous nous empressons d’indiquer ici, ce 
sont les suivantes : 

Hypsum renezLuM ( Dicks ). Sur les pierres humides et au 
pied des murs %.— DC. Suppl. 1378. 

Hypnuu spLENDENs ( Hedw. }). Les bois L.— DC. 1335. 

Hypxum myosuroïnes, L. Sur les troncs et sur les pierres. 
— DC. 1395. 

Hyexum menium ( Dicks ). Les troncs humides des arbres : 
les oseraies de Labastide. %. — Pt'erigynandrum 
medium de Bridel, DC. 1220. 

L'Hypnum Schreberi du Botanicon , est le muticum de 
notre Flore, p. 485. 


{ 250 } 
Hyrvum puLcuELLuM ( Dicks ). — Les lieux ombragés. % .— 
Indiquée par Bridel , aux environs de Bordeaux. 

A l’Hypnum crista-castrensis de Linné , Flore Bordelaise, 
page 486, substituez l’Æypnum molluscum d'Hedwig, qui 
est aussi le Crista-castrensis de la Flore Francaise. Duby, 
Bot., pag. 562. 


Neckera pENnATA ( Hedw. }. Tige faible , à rameaux un peu 
redressés ; feuilles rapprochées , sur deux rangs oppo- 
sés , ovales-lancéolées, aiguës, luisantes, transparentes, 
ondulées et sans nervure ; urne ovoïde, roussâtre, à 
opercule oblique, cachée dans les feuilles florales. 
Cette jolie mousse, qui croit sur les troncs, a été ob- 
servée à Sainte-Eulalie d'Ambarès, par notre hono- 
rable collègue, M. Legrand.— DC. 1395. Dallonia 
pennata ( Arn.). Duby, Botan. p. 553. 


Les 36 espèces de ce Supplément, jointes aux 125 que 
nous avons décrites dans la Flore, portent done à 161, 
les mousses observées jusqu'ici ns le département de Ja 
Gironde. | 

Nous publierons, plus tard , le supplément aux Algues.et 
aux Champignons. 


À Bordeaux, le 1.9" Décembre 1838. 


J.-F, LATERRADE. 


(251 ) 


CONCHYLIOLOGIE FOSSILE 


DU BASSIN DE L'ADOUR. ( 5.e mémoine ). 


FAMILLE DES PLICACÉS 


( TRACHÉLIPODES ). 


XIT. Descriprion des Genres et des Espèces de coquilles 
fossiles, appartenant à cette famille de Trachéli- 
podes , qu'on observe dans les couches des terrains 
marins supérieurs du bassin de l'Adour , aux en- 
virons de Dax ( Landes ). 


Avec Figures. 


Par M. ze D." GRATELOUP. 


J’ai cru devoir transporter dans la famille des Plicacés de 
Lamarck, la famille des Auricules de Férussac , à raison de 
la conformité qu'ont entre eux, les différents genres qui la 
composent, tels que les Auricules vraies, les Tornatelles, 
le genre Actéon de Denys de Montfort , et les Pyramidelles. 

Les coquilles des Auricules ont toutes un caractère com- 
mun remarquable pris dans le bord columellaire , c’est l’exis- 
tence d’un, de deux ou de trois plis : or, ce caractère si 
distinctif se retrouvant dans les divers genres de la famille 
des Plicacés, il était naturel de les réunir en un seul groupe, 
d'autant que les mollusques des uns et des autres, offrent de 
médiocres différences. 

Lamarck avait rangé, comme on sait, les Auricules parmi 
les Colimacés, entre les genres Ambrette et Cyclostome ; 
mais ces coquilles n'ayant entre elles que de faibles ana- 


(552) 

logies , il était impossible de les maintenir à cette place. La 
ressemblance avec celles de la famille des Plicacés est bien 
plus frappante, voilà pourquoi de Férussac les a rappro- 
chées. C’est la distribution de ce savant naturaliste que j'ai 
adoptée , en lui faisant subir de légères modifications et en 
y faisant quelques additions. Par exemple , il m'a semblé 
nécessaire de proposer un genre nouveau pour une coquille 
singulière illégitimement demeurée parmi les Auricules ( Au- 
ricula ringens ) (1); comme j'ai pensé aussi qu'il était 
avantageux de rétablir, pour un grand nombre de coquilles 
. difficiles à classer, le genre Actéon de Denys de Montfort. 
D'ailleurs, on verra dans le cours de ce mémoire, les motifs 
qui m'ont déterminé à prendre ce parti. 


FAMILLE DES PLICACÉS. 


Coquilles à ouverture non évasée, ayant des plis sur le 
bord de la columelle. : 


Genre XXVIL.— AURICULE, AURICULA. Lam. 
Caract. Coquille ovale ou ovale-oblongue : ouverture 
allongée en forme d'oreille, souvent rétrécie. Columelle 


torse, ayant un ou plusieurs plis saillans. Péristome épaissi, 
à bord tantôt réfléchi en dehors, tantôt simple et tranchant. 


Annotations. 


Les Auricules, quoiqu'imparfaitement connuës encore, 
constituent , d’après le baron de Férussac, une famille na- 
turelle de Gastéropodes pulmonés qu'il désigne sous le nom 
de Géohydrophiles ( Puimonés aquaTIQUES De Cuvrier ), et 


(1) Voir mes réflexions sur cette coquille à la page 259. 


(-x68.) 
qui comprend plusieurs genres ayant des liaisons entr'eux 
( Carichie, Scarabée, Auricule, Tornatelle, Pyrami- 
delle , Piétin ), bien que certaines espèces appartenant à 
ces genres, soient marines, ou fluviatiles, ou terrestres. 

Le genre Auricule dont il est ici question, renferme des 
espèces d’eau douce, quelques-unes terrestres et d’autres 
évidemment marines. 

Lamarck avait reconnu 14 espèces vivantes d’Auricules. 
M. Deshayes profitant des découvertes des Zoologistes 
modernes, a élevé ce nombre à 30. 

Celui des espèces fossiles, selon le même naturaliste est de 
14 en totalité, sans y comprendre les cinq espèces de Ringi< 
cules qui n'en sont qu'un démembrement ; mais ce nombre 
est aujourd’hui bien plus considérable, et il faut pourtant 
observer que parmi celles qui sont définies par cet auteur, 
quelques espèces doivent rentrer dans les genres Tornatelle 
et Actéon, 

8 Espèces d’Auricules ont été reconnues aussi par M. 
Deshayes dans le bassin de Paris, toutes provenant du ter- 
rain marin tertiaire. 

5 Espèces particulières ont été découvertes dans les fa- 
luns de la Touraine par M. Félix Dujardin. 

M. de Basterot en a signalé 2 dans le même terrain, aux 
environs de Bordeaux; et M. Marcel de Serres cite ces 
mêmes espèces dans le bassin du midi de la France. 

Les Auricules de nos faluns sont au nombre de cinq, dont 
deux ont leurs analogues vivants ; l'une d'elles terrestre ou 
fluviatile, et l’autre marine. Elles ont été trouvées mélan- 
gées avec les autres coquilles marines au milieu des couches 
sablonneuses de falun.: Parmi les cinq espèces, deux ont 
leurs analoges fossiles à Bordeaux et dans le Midi. Une se 


trouve à Paris, et une autre en Italie. 


( 254 ) 
ESPÈCES. 
$ 1.— Le bord droit réfléchi en dehors. 


4. AuriCuLE DE Junas, Auricula Judæ. Lam. 
(Planche 6, fig. t). 


A. Testä majore , crassä, oblongo-elongatä, minu- 
tissimè decussatä ac granulatä ; aperturä medio angus- 
tatä ; columellä incrassatä , triplicatä ; labro dextro 
incrassato marginato ; sulcis longitudinaliter sinuosis , 
obscurè transversim striatis granulosisque. 

Lam. Anim, sans vertèb. 6. p. 137. n.° 2. (vivante ). 
— Id. édit, de Deshayes, 8, p. 324. n.° 2.— 
Féruss. Tabl. p. 102. n.0 3.— Id. Syst. conchyÿl. 
p. 78. n.02.— De Blainv. Malacol. p. 453. pl. 
58. fr 1. (optima ).— Potiez et Mich. Cat. des 
Moll. du Mus. de Douai, p. 204. n.e 9.--De Roissy, 
Buffon, Mollusq. 5. p. 365. n.° 2.— Grat. Bull. 
Soc. Linn. Bord. 2. p. 6. — /d. Tabl. des coq. 
fossil. Act. Soc. Linn. n.° 67. p. 103. 

Poluta auris Judæ. Lin. Gmel. n.° 10. p. 3133. 

Poluta auris Judæ. Dillwyn, cat. 1. p. 500. n.° 2. 

Poluta auris Judæ. Wood, cat. pl. 19. f, 2. 

Bowd Elem. of conch. pl. 6. f. 22. 

Bulimus auris Judæ. Brug. Dict. n.° 78. 

Bulla auris Judæ. Lin. Mus. Lud, n.e 227. 

Helix auris Judæ. Mull. Verm. p. 109. n.° 310.— 
Martini, Conch. 2. tab. 44. f. 449-451.— Lister, 
Conch. tab. 32. f. 30.— Bonanni, Mus. Kirch. 3. 
f. 312.— Schroëtt Einl. 1. tab. 1.f, 9.— Schrot. 
Fluss. Conch. p. 314. tab. 9. 10. 

Cette grande et superbe espèce fossile, l’analogue de 
celle qui vit, ne se rencontre que dans les couches de cal- 


(255) 

caire marin parisien de Lesbarritz , à Gaas, aux environs de 
Dax. Elle est caractéristique de cette localité. Je ne l'ai jamais 
rencontrée ailleurs. 

Trois plis columellaires. — 7 tours de spire. 

Hauteur : 36 millim.— Diamètre : 16 millim. 

Selon Humphrey , l’Auricule de Judas vivante , habite les 
lieux marécageux dans les Indes Orientales. 

La plupart des naturalistes pensent qu'elle est terrestre, 
bien que certains [a croient d’origine fluviatile. 

Loc, Fossile à Dax. Falun blanc de Lesbarritz. RA. 


2. AURICULE MARGINÉE, Auricula marginalis. Nob. 
( PL. 6, fig. 2). 

A. Testä ovato-ventricosé nitidè lævigatd ; labro in- 
{ès marginato subunidentato ; columell& biplicatä ad 
basim extès marginatä ; ee obtusissimui. 

Grat. Tabl, n.° 70. p. 104. 
Non Auricula marginata. Desh. ( Ringicula ). 
Affinis Folutæ pisi. Brocchi. 

Cette jolie petite coquille ressemble par la forme , à l’Au- 
ricule pois, d'Italie : elle en diffère néanmoins par ses deux 
plis columellaires au lieu de trois. La taille est à peu près 
la même. 

On ne doit point la Pi a pu non plus avec la Ringi- 
cule marginée de M, Deshayes. Cette dernière coquille a 
aussi trois plis à la columelle; sa spire est aiguë tandis que 
la nôtre l’a fort obtuse. 

3 Tours de spire, 

Longueur : 6 millim.— Diamètre : 4 millim. 

Loc. Fossile à Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint- 
Paul. À. 

Cette espèce a son analogue vivant dans les mers équato- 


riales. 


( 256 ) 
3. AURICULE OVALE, Auricula ovata. Lam. 

A. Testä ovato-acuté, subventricosd , lævi; labro intüs 
marginato; columellé subtriplicatà. 

Lam. Ann. Mus. t. 4. p. 435. n.° 2. ct t, 8. pl. Go. 

f. 8 (.fossilis ).— Lam. Anim. s. vert. 7. t. n.° 2. 

p- 538.— Lam. édit. de Desh. 8; p. 341, n.° 2.— 

De Féruss. Tabl. n.° 13. p. 104.— Dict. class. 2. 

p. 88.— Defrance , Dict. sc. nat. 3. n.0 2. p. 134. 

— Desh. Coquilles fossil. Paris. 2. p. 68. pl. 6. fig. 
13, 19 

Analogue de l'espèce de Grignon , seulement plus petite 
de près de la moitié, On apercoit comme une petite dent au 
bord droit. 

Longueur : 7 millim.— Diam. : 4 millim. 

L'analogue vivant de cette espèce n’est pas connu. 

Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. Grignon ; Anfre- 
ville, près Mantes. 

$. 2.— Le bord droit simple et tranchant. 
5. AURICULE POIs, Aurieula pisum. Féruss. 
(Planche 6, fig. 3. ) 

A, Test ovali, crassiusculé ; anfractu primo turgido , 
rotundato ; spir& breviusculé ; labro calloso adnato ; colu- 
mell& triplicatä.( Brocc. ) 

Voluta pisum. Brocchi, 2. p. 642. pl. 15. f. 10. 
Auricula pisum. Féruss. Prodr, n.° 15. p. 104.— De- 
france, Dict. se. nat. 3. p. 134. 

Analogue parfait de l'espèce fossile d'Italie. L’analogue 
vivant est inconnu. 

M. Deshayes paraît croire que la Volute pois de Brocchi 
est un jeune état de sa Ringicula buccinea, Malgré mon res- 
pect pour ce savant , je ne puis partager son opinion, car 


(1257) 
ayant sous les yeux des individus. (l'Italie, de la coquille 
de Brocchi, dans un état de développement adulte, et 
n'offrant aucune différence avec celle de Dax , je puis afhr- 
mer qu'elle constitue une véritable espèce distincte. 

Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul.R. San-Giusto , 
près Volterra. ( Brocchi ). 

5. AURICULE A DEUX PLIS, Æuwricula biplicata. Nob. 
( PL 6. fig. 4,5 ). 

A. Testä ovato-tursidä , lævigaté ; labro CRE colu- 
mellé biplicati. 

Grat. Tabl. n.° 69. p. 104 
Aflinis Auriculæ pisi. Brocc. 
Non Auricula bidentata. Féruss. 

Varietas a. major ; spird obtusiusculd. 

Varietas b. minor; Spird acutd. 

Gette espèce a quelque rapport avec l’Auricule pois, mais 
elle est plus allongée, moins globuleuse. Le bord droit est 
tranchant , le bord columellaire a deux plis saillants vers 
la base. 

La variété a. est caractérisée par 5 à © tours de spire. 

Longueur : 6 à 8 mill.— Diam. transv. : 4 mill, 

La variété b, n’a que 4 tours de spire. 

Longueur : 3 à 4 millim.— Diam. : 2 mill. 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul, C. 
On ne connaît point l’analogue vivant de cette espèce. 
Genre XXVIIL.- AURICULINE, AURICULINA.Nob. 
RINGICULA. Desh. 

Caract. Coquille ovale, renflée, à spire courte, aigue ; 
ouverture quelquefois grimacante , toujours échancrée à sa 
base, désunie supérieurement ; columelle calleuse munie de 
deux ou trois plis saillants. Labre épais, extérieurement 


marginé. 


(258 ) 
 Annotations. 


Je propose ce genre au sujet d’une coquille marine fossile 
( Auricula ringens } fort singulière, qui, jusqu'ici a été très- 
embarrassante à classer. — Primitivement rangée à tort par- 
mi les Marginelles par M. Mesnard de la Groye , qui erut 
avoir découvert son analogue vivant dans le golfe de Ta- 
rente , elle fut ensuite placée par Lamarck et les naturalistes 
qui l'imitèrent , au nombre des Auricules , dont elle offrait 
à peine quelques faibles analogies. 

’examen de son ouverture ne permet pas de la laisser 
subsister ni dans l’un ni dans l’autre de ces genres. Rappro- 
chée du Piétin d’Adanson ( Tornatella pedipes, Lam. ), à 
raison de sa bouche grimaçante, il est encore aisé de se 
convaincre, d’après l'existence de l’échancrure qui est à la 
base , qu’elle n'appartient pas davantage au genre T'orna- 
telle. 

Sur ces considérations et eu égard à son origine marine, 
j'ai cru nécessaire, dans l’état actuel de la science, d'établir 
un nouveau genre pour celte remarquable espèce, qui est 
caractéristique des terrains marins grossiers ; car on la trouve 
en Italie, en Angleterre, en Wolhynie, en diverses loca- 
lités de la France, de l'Amérique Septentrionale, ete. 

Il est probable que d’autres espèces viendront se joindre 
à celle-là. Déjà je suis forcé de placer ici une coquille qui, 
n'ayant pas complètement les caractères du genre, en réu- 
nit cependant assez pour ne pouvoir pas lui assigner une 
meilleure place. 

Observations. M. Deshayes vient de constituer un genre 
spécial pour l’Auricula ringens et ses congénères ( Ringi- 
cula ) dans le tome VII de la seconde édition des Animaux 
invertébrés de Lamarck. Je l'aurai adopté sans restriction 
aucune, ce qui eût été préférable, plutôt que de laisser 


( 259 ) 
subsister celui que je viens de proposer; mais je dois à la 
vérité de dire, que mon travail étant définitivement terminé 
depuis plus de huit ans, on concevra sans peine qu'il m'au- 
rait fallu refondre le plan de ce mémoire, et le temps ne me 
l’a pas permis. D'ailleurs, en maintenant le genre Auricu- 
line, on verra que mes motifs ont été les mêmes que ceux 
de l'estimable auteur à qui je reconnais volontiers l’anté- 
riorité de sa publication , puisque j'ai été privé de faire pa- 
raître plutôt ce mémoire. 

ESPÈCES. 


4. Avis GRIMACANTE , Amrioriliiss ringens. Nob. 
(PL 6. fig.6à 9 ). 


A. Testé ovato-conicd, turgidä , subtilissimè transversim 
striat& , sæpiùs splendidü ; spird brevi, acutà ; apertura 
marginibus calloso-marginatis ; columellà subtriplicatä , le- 
viter sinistrorsm flexä , vix emarginatà. 

Auricula ringens. Lam. Anim. s. vert. 7. p. 539. n.° 3. 

Id. Lam. Annal. Mus. 4. p. 434. n.o 3. et t. 8. pl. 
Go. fig. 11. 

Auricula ringens. Féruss. tabl. p. 109. n.o 1.— Dict. 
classiq. d’hist. nat. 2. p. 85. 

Id. De Basterot, Fossil. de Bord. p. 24. n.° 1.— De- 
france , Dict. sc. nat. 3. Supplém. 

Auricula ringens. Desh. Fossil. de Paris, 2. p. 72. n.e 
10. pl. 8. fig. 16, 17.— Potiez et Mich. Cat. du 
Mus. de Douai, 1,p. 203. n.° 8. 

Auricula ventricosa. Sowerb. pl. 465. f. 1. 

Marginella auriculata. Mesnard de la Groye, Annal. 
du Mus. t. 17. p. 331. 

Marginella auriculata. Dubois de Monpéreux , Fossil. 
Podo-Wholin. n.o 1. p. 24. pl. 1. f. 15, 16. 


( 260 ) 
Marginella exilis? Fichw. p. 221. 
Marginellu biplicata. Lea, Contrib. to geolog. Pr, 201. 
pl. 6. f. 216. 
Pedipes buccinea. Dujardin , Fossil. de la Touraine. 
 Affinis Pedipedis afre. Adans. Sénég. pl. 1. f. 4. 
- Warictas à. Testä majore, crassiore , nitidä ; labro extùs 
marginato , expanso , in medio inflato. 
Hauteur : 8 millim.— Diamètre : 6 millim. 
Auricula turgida. Sow. Min. conch. 2. p. 29. n.° 29. 
pl. 163. f. 4. 
Auricula ringens. var. a. Grat. Tabl. n.° 63. p. ro1. 
Auricula ringens. var. b. Féruss. Tabl. 
Ringicula ringens. Desh. in edit, Lam. t. 8. p. 343. 
Varietas b. Testé minore ; spird acutissimé.. 
Auricula buccinea. Desh. Dict, encycl. (Vers).2. n.° 20. 


Id. Fes. Coq. fossil. de Par. 2. p.68. pl. 6. f. 21,22. 
Auricula buccinea. Sow. pl: 465. £. 2 

Auricula ringens. var. a Basterot, L. c. 

Id. Féruss. Tabl. p 95. var. a. 

Id. Grat. Tabl. 1. c. var. à. 

Ringieuls buccinea. Desh. in edit. Lam. 8. p. 344. 


Altitud. + millim.— Diam, : 3 mill. 

Cette jolie coquille est ovale-conique, quelquefois sub- 
globuleuse, d'autrefois allongée , pointue; spire aigue, 
composée de 6 tours arrondis et dont le dernier est renflé 
et le plus grand. La surface est couverte de fines stries trans- 
verses régulières. Ouverture grimacante , subtrigone , rétré- 
cie comme dans les Marginelles, ayant deux plis saillants 
situés à la base de la columelle, On observe le rudiment 
d’un troisième pli au sommet de l’ouverture. Le bord gau- 
che est épais, largement étalé ; le droit est arrondi , renflé 
vers le milieu et marginé à l'extérieur. 


( 261) 

La variété a..est beaucoup plus grande , plus globuleusé, 
plus ventrue, plus épaisse, plus brillante que la variété b: 
Celle-ci est plus allongée, à spire beaucoup plus acuminée, 
à surface plus obscurément striée. 

J'ai déjà fait remarquer que cette coquille, qui passe pour 
être l’analogue de celle qui vit dans la Méditerranée , et qui 

_est positivement l’analogue de l'espèce fossile d'Italie, de 
l'Angleterre et de la Wolhynie, est essentiellement carac- 
téristique des terrains marins de sédiment supérieur, 

Loc. Dax. CC. 

La variété a., qui est la plus grande, ne se rencontre que 
dans les couches des faluns bleus, à Saubrigues, à Saint- 

_ Jean-de-Marsac où elle se présente avec un aspect éburné- 
bleuâtre, absolument pareil aux fossiles de Beauvais. 

La variété b., constamment de moindre taille, ne se 
trouve que dans les faluns superficiels jaunes et sablonneux 
des dépôts de Saint-Paul, à Cabannes, à Mandillot, an 
Mainot , où elle abonde. 

La même coquille existe aussi en abondance dans les sables 
marins tertiaires des environs de Bordeaux ( Basterot }; de 
Paris, Grignon, - Hautéville ( Lamarck); d'Angers; de 
la Touraine ( Dujardin ); en Angleterre ( Sowerby ); à 
Nice ( Risso }; en Italie, en Sicile, dans le Plaisantin , à 
San-Giusto, à Castel-arquato ( Brocchi); dans la Wolhynie 
( Dubois ) ; à Alabama ( États-Unis d'Amérique } ( Lea). 

3. AURICULINE VENTRUE, Auriculina ventricosa. Nob. 
( PL 6. fig. 10.) 

A. Testé. ovato-ventricosé , lucente, fragilé, transver- 
sum substriaté ; aperturd oblongo-elongat ; columellé bi- 
plicaté ; spiré. acuté. 

Auricula ventricosa. Grat. Tabl, n.e 64. p. 102. 
An Ringicula? 


( 262 }) 

C’est avec quelque hésitation que je place ici cette co- 
quille. Peut-être aurait-elle été mieux placée parmi les Pyra- 
midelles. 

Sa forme est celle d’un Buccin. Elle est ovale, globu- 
leuse, brillante, mince, fragile, recouverte de quelques 
stries très-déliées et rapprochées. L'ouverture est allongée 
ayant une forte échancrure à sa base et deux plis saillants à 
la columelle, 

5 Tours de spire arrondis. 

Longueur : 7 millim.— Diamètre : 4 millim. 

Loc. Dax. Faluns bleus de Gaas. RAR. 


Genre XXIX.- TORNATELLE, TORNATELLA.Lam. 


Coquille enroulée, ovale ou elliptique, en général striée 
transversalement ; ouverture oblongue, latérale, entière , 
à bord droit tranchant; columelle torse, arquée, munie 
d'un ou de deux ou trois plis saillants et obliques. 

Annotations. 


Les Tornatelles sont des coquilles marines très-voisines 
du genre Auricule. Elles sont généralement sillonnées, ou 
striées en travers, tantôt sur la surface entière , tantôt sur une 
portion de la coquille, ayant au fonds des sillons, des points 
ou de très-petites stries longitudinales extrèmement rappro- 
chées qui leur impriment un caractère particulier. 

M. Defrance mentionne 6 espèces de Tornatelles vivantes 
et 5 fossiles, dont une subanalogue en Angleterre. 

On à cru long-temps, dit M. Deshayes, que ces co- 
quilles à l'état fossile provenaient exclusivement des terrains 
tertiaires ; mais on est fondé à croire que plusieurs espèces 
appartiennent à la craie. M. Boué en possède une de grande 
taille qui a été découverte dans ce terrain, dans les Alpes 
autrichiennes, 


( 263 } 

D'après M. Deshayes, le bassin de Paris renferme trois 
espèces de Tornatelles; les faluns de la Gironde en offrent 
cinq, selon M. de Basterot : mais ces bassins en possèdent 
davantage, parce que quelques Auricules doivent rentrer 
dans le genre qui nous occupe. 

Nos terrains de sédiment supérieur m'en ont fourni quinze 
espèces fossiles ; quatre analogues de Paris, une du Plaisan- 
tin, sept de Bordeaux, et une ayant son véritable analogue 
vivant ( 7°. fasciata ) dans nos mers d'Europe. Les autres 
sont nouvelles. 

ESPÈCES. 
* Testa major, ovato-oblonga. 


1. ToRNATELLE TACHETÉE, Tornatella punctulata. Fér. 
( PL 6. fig. 11,12). 

T. Test ovatä , lævi , ad basim transversè striaté ; ma- 
culis quadratis vinosis, triplici serie dispositis ; columellé 
uniplicaté ; labro intùs marginato. 

De Férussac, Tabl. n.° 11. p. 1e ( fossilis ). 
De Basterot, n.° 4. p. 25 no r. 24, 
Tornatella maculosa. Grat. n.° + P- 193. 

Varietas b. Test@ ventricost , majore. 

Cette espèce, dont l’analogue vivant n'existe pas, est 
ovale , bombée, mince, lisse depuis le sommet de la spire 
jusqu’à la moitié du grand tour, et striée depuis cette moitié 

: jusqu’à la base. La surface est ornée de trois petites bandes 
en travers de petites taches brunes , vineuses carrées , écar- 
tées. Spire courte, composée de 4 tours. La variété b. est 
plus grande , plus ventrue que l'espèce primitive. 

Longueur : 9 mill.— Diam. : 5 millim. 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. Mai- 
not, Mandillot, Cabanes. CC. 

Environs de Bordeaux. 4 


( 264 ) 
2, TORNATELLE GLOBULEUSE, T'ornat. subglobosa. Nob. 
( PL. 6. fig. 13.) 

T. Testä ovato - globosä ; subumbilicatä ; transversim 
semi-striatà ; spir breviusculà ; obtusé ; columellé unipli- 
cati. 

Grat. Tabl. n.° sin: nn 
Affinis T'ornatellæ punctulatæ . Féu 

Coquille subglobuleuse, crassiuscule , sabombiliquée ; à 
spire courte, obtuse ; le grand tour de spire à demi strié 
vers la base; stries ponctuées dans l’intérieur. Trois stries 
ponctuées de même, au bord supérieur des trois derniers 
tours. Ouverture grande, rétrécie en haut. Un pli saillant 
. columiéllaire.— 6 Tours de spire. 

Longueur : 8 millim.— Diamètre : 6 millim. 

L’analogue vivant n’est point connu, 

Loc. Dax. Mêmes faluns et mêmes lieux que les précé- 
dents. 

5. TORNATELLE FASCIÉE , Tornatella f'asciata. Lam. 
(PL 6. fig. 14). 

T. Testä ovatä , transversim striatà ; fascüs violaceis, 
candidisque alternafim depictà; striis punctatis ; aperturä 
elongatà ; columell& valdè uniphcaté ; spir4 abbreviaté , 
acutd. 


… Tornatella fusciata. Lam. Anim. sans vert, 6. (2). n.°. 

8. (wir, }—= Encycl. méth. pl. 452. f. 3. u. b,— 
De Féruss. Tabl. n.° 1. p. 107.— Potiez et Mich. 
Cat. de Douai, 1. p. 354.n.0 4. — Bouch. Cat. 

Moll. Boul. p. 53. n.0 93. 
Voluta tornatilis. Lin. Gm. p. 3457. m.e 12:22 Wood, 
Tabl. 19. f. 11.— Donov...2. t. 57: Matton «et 
Rack. Trans. Linn. Lond. t, 8. pe 209: a." ti — 


(265) 
Pennant ; Brit, Zool. 4. t..95. f. 1: — Pulten, 
Dorset, p. 41. t. 14. fig. 2. — Montag. p- 231. 
— Dillw. Cat, p. 503,— Turton, Conch. p. 249. 
n.° 1.— Chem. 2. t, 43. f. 442, 443.— Favan. 
pl. 65, £ P, 3,— List. Conch. t, 835. £, 58. 
Pedipes tornatilis. De Bl. Malac, p. 452. pl. 38. f. 5. 
Bulimus tornatilis. Brug, Dict. n.° 09, 
Voluta bifasciata. Lin. Gmel. p, 3486, 
Turbo ovalis, Da Costa, Brit, conch. t, 8, f, 2. 
Acteon tornatilis. Montf. Conch. 2, p. 315. 
_ Gette jolie, petite coquille est l'analogne de l'espèce vi- 


Des stries nombreuses ement sa 
surface. Elles sont plus profondes que dans l'es espèce vivante, 
mais on y distingue la même ponctuation. On remarque en 
outre plusieurs fascies teintes d’un violet tiraut sur le rose et 
alternant avec de petites bandes blanches. L'ouverture est 
assez grande, longitudinale, occupant les trois quarts de la 
coquille. Son bord droit est mince et tranchant, Le bord 
columellaire a un pli très-prononcé à sa base. Six tours de 

le sommet pointu, 

be 9 millim, — Diam. : 5 milles. 

Loc. Dax. Falups jaunes sablonneux de Saint-Paul. Au 
Mainot. R. Les marnes argileuses bleues du Midi de la 
France ( Marcel de Serres ). 

L'espèce vivante habite la Méditerranée et les côtes de 
l'Océan d'Europe. 

4. ToRNATELLE ENFLÉE, T'ornatella inflata. Férus. 
( PL. 6. fig. 15 ). 

T. Testä-ovato-oblongé , crassiusculé , transversim sul- 

sos ; striis dongütudinalibus exiguis clathraté ; columelli 


( 266 ) 


valdè uniplicaté ; anfractu majore inflato, ad medium de- 
P 7 


ss0. 
Tornatella inflata, De Féruss. Tabl. n.° 9. p. 108. 
Id, — De Bast. n.e 2. p. 25. 
Ad, — Grat. Tabl. no 149. p. 173. — Defrance, 
Dict. 54. - 
roratélle tft. Desh. : 2. pl. Ta £. 4, 5.— Brander, 
Fossil, pl. 4.f. 61? 
Poluta tornatilis ? Brocc. Tabl. 15. f. 14. 

Cette Tornatelle , l’une des plus grandes de nos terrains, 
et l’analogue de celle du bassin de Paris, a de la ressem- 
blance avec la Tornatelle sillonnée , par’ sa forme ovale, 
oblongue, et par les nombreux sillons ponctués qui ornent 
sa surface. Elle en diffère cependant en ce qu'elle est plus 
renflée et que sa spire est plus courte. Ouverture grande, 
égalant la moitié de la longueur de la coquille. Le bord 
droit mince et tranchant, un peu déprimé vers le milieu. 
Un pli torse et saillant à la columelle. Un ombilic rudi- 
mentaire.— 8 Tours de spire. 

Longueur : 16 millim.— Diam. : 8 millim. 

Cette espèce est sans analogue vivant. 

Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. À. — En- 
virons de Bordeaux. ( De Bast.) Grignon, Courtagnon, 
Mouchy, Valognes ( Desh. ). Les marnes bleues du Midi 
de la France ( Murcel de Serres ). 


5. TORNATELLE SILLONNÉE, Tornatella sulcata. Férus. 
( PL. 6. fig. 16, 17 ). 
T. Teslä ovato-conicé , transversim sulcaté ; sulcis punc- 


tatis ; columellä uniplicatä ; spird acutd ; sanfractibus con- 
vexis. 


Auricula sulcata. Lam. Anim. s. vert. 7. m.o 1: p- 
538. (fossil. }.— Lam. édit, de Desh. 8. p. 340. 


(267 ) 
ne 1.— Zd; Ann. Mus. 4. n.° 1. p. 434. et tom. 
8. pl. 60. f. 7.— Defrance, Dict. 4 nat. 3, 
p-+ 133. 

Tornatella sulcata. Férus. Tabl. n.s 8. p. 108.— De 
Bast. n.0 1. p. 24.— Grat. Tabl. n.0 152. p. 195. 
— Defrance, Dict. sc. nat. tom. 54.— Desh. 2. 
pl. 22. f. 3, 4.— Dict. encycl. 3. n.° 2, p. 1042. 
Sowerb. Gener. of shells, n.° 24. f, 3 
Varietas a.— Sulcis distantibus. 
b.— Sulcis confluentibus. 

Coquille remarquable par la régularité des sillons trans- 
verses qui couvrent sa surface. En les examinant à la loupe, 
on voit qu'ils sont ponctués dans le fond. Ces points sont 

prochés et beaucoup plus apparents dans les sillons 
di il tour de spire. L'ouverture est oblongue, un 
rétrécie supérieurement. Un pli saillant à la collumelle. Le 
bord droit mince et tranchant. Spire aigue au sommet, 
composée de 8 tours un peu arrondis, 

Long. : 12 mill.— Diam. : 6 mill. 

Cette Tornatelle est l’analogue parfait de celle du bassin 
parisien , et du bassin de la Gironde. Elle n’a point d’analo - 
gue vivant connu. 

Loc. Dax, Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. Caba- 
nes, Mainot, Mandillot. CC.— Environs de Bordeaux ; 
Grignon , Chaumont ; environs de Paris. 


6. TORNATELLE DEMI-STRIÉE, T'ornat. semi-striata. Fér. 
( PI. 6. fig. 18, 19, 20, 21.) 
T. Testé ovat4, pellucidä, transversim semi-striatà ; 
columellä uniplicatä ; striis punctatis. 
Tornatella semi-striata. De Féruss. Tabl. n.° 10.p 
108. (fossil. ) — De Bast. n.° 3. p. 25.— Grat. 
Tabl. n.° 154. 


( 268 ) 
Tornatella semi-striata. Potiez et Mich. Cat. p. 353. 
n.° 3 


Voluta tornatilis. Broce. n.° 26. p. 322 et 643. tab. 
: 15. f. 14.— Planc. tab. 2. f. 8. L. M? ( vi. ).— 
Soldan. Test. 1. p. 7. tab. 2. f. e? 
Affinis Tornatelle sulcatæ. Férus. 
Varietas a,— Striis duabus tribusve ad suturam. Nob. 
rhge Anfractibus supernis , sublævigatis. Nob. 
_d.— Testà maculatä. Nob. 

Cette Tornatelle me paraît être l'analogue véritable de la 
Voluta tornatilis, de Brocchi, qui se trouve vivante dans la 
mer Adriatique , selon Plancus, Olivi et Rénier. La coquille 
a de l’analogie, pour la forme et la taille, avec la Torna- 
telle sillonnée. Elle en diffère en ce que sa surface n’est qu’à 
moitié striée , au lieu d'avoir ces sillons dans toute sa lon- 
gueur. Avec le secours de la loupe , on observe que le fonds 
des stries est pareillement ponctué comme les sillons de cette 
dernière espèce. 

7 à 8 tours de spire, convexes. 

Longueur : 8 à 12 mill.— Diam. : 3 à 6 mil. 

On trouve des individus de la variété b. qui ont conservé 
leurs couleurs. 

Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. CC. Mai- 
not , Cabanes. 

Se trouve dans les mêmes faluns aux environs de Bor- 
deaux ; dans le Plaisantin,.et à San-Giusto, près Volterra. 
( Brocc. ) 

** Tesla minor ovata. 
7. ToRNATELLE MILIOLE, T'ornatella miliola. Férus. 
(PL.6.fig. 22, 93 ). 
T. Testé ovato-conicé , splendente levigad ; anfractibus 


planulatis ; columellé uniplicaté. 


( 269 ) 

* Auricula miliola. Lam. Aun. Mus. 4. p. 435. n,° 34; 
— Id. Anim. s. vert. 7. p. 529. n.° 4.— Lam, 
édit. de Desh. t. 8, p. 343. n.° 4.— 

Auricula miliola. De Féruss. Tabl. n.° 19. p. 104. — 
— Grat. Tabl. n.o 65. — Defrance, Diet. d'hist. 
nat. 3. p. 434. n.° 4. 

Auricula miliola. Desh. Coq. foss. Paris, 2. p. 69. n.° 
4. pl. 6. fig. 19, 20.— Potiez et Mich. Catal, de 
Douai, 1. p. 205. n.° 12. 

Varietas a.— Ultimo anfractu , basi semi-striato. Nob. 

b.— Omnind substriatä. Nob. 

Cette coquille , décrite sous le nom d’Auricula miliola , 
et qui appartient aux terrains tertiaires de Paris, de Bor- 
deaux, de Dax , est une véritable Tornatelle. Elle est ovale, 
subglobuleuse , composée de 5 tours de spire ; louverture 
est oblongue ; la columelle n'ayant au'un pli saillant ; le bord 
droit tranchant. 

Hauteur : 3 à 4 mill. — Diam, : 2 mill. 

Cette espèce est sans analogue vivant connu. 

Loc. Dax. Faluns j jaunes libres de Saint-Paul, C: Se trouve 
à Bordeaux , à Versailles, à Grignon. 

8. ToRNATELLE LISSE, ornatella lœvigata. Nob. 
( PI. 6. fig. 2%, 3 ). 

T. Testà ovaté , pellucidä , lævigat ; columellé uni- 

plicatà ; spirä acutä ; anfractibus convexis. 
Grat. Tabl, n.° 153. p. 195. 

Affinis Tornatellæ muliole. 

Var. b. Testé basi obsoletè striatd, 

Cette petite espèce a une frappante analogie avec la Tor- 
patelle miliole. Elle est ovale, brillante, à spire aigue, 
comme _ mais les tours de spire, au nombre de six, 


( 270) 
sont convexes, au lieu d’être applatis. La variété . est fine- 
ment striée vers la base du dernier tour. ; 
Long. : 5 mill.— Diam. : 3 mill. 
On ne connaît point l'analogue vivant de cette Tornatelle. 
Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. C. 


9. TORNATELLE OVALE, Z'ornatella ovalis. Nob. 
( PL 6. fig. 26,43). 

T. Testé ovaté , sublævigatt ; columellé biplicatä ; labro 

dextro intùs reflexo; spirä brevi acutä: 
Auricula ovalis. Grat. Tabl. n.° vLE 
Affinis Tornatellæ striatellæ. 
Non Auricula ovata. Lam. 

Coquille ovale. lisse, à spire courte , aigue , composée de 
quatre tours; ouverture rétrécie ; le bord droit réfléchi en 
dedans. Deux plis columellaires saillants os 

Hauteur : 3 à 4 mill.— Diam. : 2 mill, 

Cette espèce a de l’analogie avec la précédente : elle en 
diffère néanmoins en ce qu’elle n'est point striée , qu’elle est 
plus ovale , plus crassiuscule et que les plis de la columelle 
sont plus prononcés. Elle est sans analogue vivant connu. 

Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. R. 


10.'TORNATELLE STRIATELLE, Z'ornatella striatella. Nob. 
( PI. 6. fig. 27, 98, 99 ). 

T. Testé oblongo-elongatt , subtilissimè transversimque 
striaté ; aperturd medio subangustatä ; columelli subplicaté; 
labro papyraceo; spird breviusculé, acuté. 

Auricula striatella. Grat, Tabl. n.° 68. 

Var, b.— Ovaté, parvuld. 

Tornatella auricula. Grat. Tabl, n.e 154. 

Cette coquille que j'avais regardé comme une Auricule , 
à raison de la biplicature de la base de la columelle, rentre 
bien mieux dans les Tornatelles , dont elle a toute l'allure. 


(271) 
Sa surface est couverte de fines stries transverses ponctuées 
au fond. La spire est composée de quatre tours arrondis. 
Le bord droit de l'ouverture est mince et tranchant. 
Hauteur de la coquille : 7 à 8 mill. — Diam. transv. : 


Point d’analogue vivant connu. 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. Ca- 
banes, Mainot. CC. x 
11. TORNATELLE TREILLISSÉE, T'orn. cancellata. Nob. 

(PL 6 fig. 30, 31.) 

T. Testé ovalo-elongatt , turrit , eleganter cancellati , 
transversim strialhi subumbilicaté ; columellä uniplicaté ; 
labio 


Éirdiite sédellé de mec al siiéigée ; dont la 
surface est élégamment treillissée et comme ponctuée, par le, 
croisement des stries transverses , qui sont très-rapprochées , 
et des stries longitudinales , qui sont d’une finesse extrême. 
Ouverture assez grande , ovalaire ; le bord droit mince et 
tranchant ; le bord columellaire réfléchi en dehors , n'ayant 
qu’un pli vers le rudiment d’une fosse 5 à G 
tours de spire, arrondis. Le dernier tour plus grand des 
deux tiers que la spire dont le sommet est obtus. 

Longueur : 6 mill,— Diam. : 3 mill. 

Loc. Dax. Faluns bleus de Cazordite. R. 
Je ne connais point d'analogue vivant de cette espèce. 
*** Teslia turrito-oblonga, elongata. 
12. TORNATELLE PAPYRACÉE, T. papyracea. De Bast. 
( PI. 6. fig. 32,33; 34, 35 ). 

T. Testé ovato-elongatt , turrité , pellucidé , transversè 
eleganter suleaté ; sulcis regularibus punctatis ; anfractibus 
convexis ; columellé uniplicaté ; umbilico parvule. 


( 272 ) 
Tornatella papyracea. De Bast. ne 5. pl. 1. f. 9.— 
Grat. Tabl, n.° 155. p. 196. 

Varictas a.— Tesli majore, profundè sulcatd. 

b.— Testé minore , fragiti, lœviter sulcaté. 
Tornatella intermedia. Grat. n.e 157. 

Cette jolie Tornatelle , sans analogue vivant, est carac- 
térisée par un seul pli saillant à la columelle, et par des 
sillons transverses, réguliers et ponctués au fond, qui cou- 
vrent sa surface. La variété a, est grande, crassiuscule , et 
profondément sillonnée. Elle a 7 à 8 tours de spire con- 
vexes. 

Longueur : 17 mill.-— Diam. : 3 ill. 

La variété b. est plus petite, plus mince , et légèrement 
striée. — 5 à 6 tours de spire; : 

Longueur : 6 mill.— Diam. : 2 1/2. 

._ Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. €. 


15. TORNATELLE ALLONGÉE, T'ornatella elongata. Nob. 
(PL. 6. fig. 36 ). 

T. Test turrito-elongaté, transversim sulcaté : colu- 

melli uniplicaté ; anfractibus sub-complanatis. 
Grat. Tabl. n.° 156. p. 106. 

Cette espèce a quelque ressemblance avec la variété b. de 
la Tornatelle papyracée; mais elle en diffère en ce que les 
tours de spire sont plus nombreux et presque applatis. L'ou- 
verture est ovale, le bord droit mince et tranchant ; le bord 
columellaire présente un petit pli: — 10 tours de spire. 

Longueur : 12 mill.— Diam: : 4 mill, 

Je ne connais point d'analogue vivant de cette coquille , 
ni même d’analogue fossile. 


Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. Gabanes, 
Mainot. €, 


(27) 
14. Tonnarece DE Danceras, 7. Dargelasii. De Bast. 
( PL 6. fig. 37, 38 ). 

T. Testà ovato-aciculaté ; lœvissimè striatà ; columellä 
uniplicaté ; anfractibus convexiusculis. 

Tornatella Dargelasii. De Bast. n.° 6. pl. 1. fig. 1 

Var. b.-— Testé turritä , sublævigatd. 

Coquille ovale , allongée, turriculée, à peine striée , com- 
posée de 6 tours de spire , un peu convexes, le dernier tour 
égalant les cinq autres. Ouverture ovale, allongée. Un pli 
columellaire. 

Longueur : 6 mill.— Diam. : 2 mill. 

Cette espèce a été dédiée à M. le professeur Dargelas , 
par M. de Basterot. Elle est sans analogue vivant connu. 

Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. A. Sau- 
cats, près Bordeaux. ( De Bast.) 


15. TORNATELLE GRAIN D'ORGE, J'orn. hordeola, Férus. 
( PI. 6. fig. 39, 40, 41, 42 ). 


T, Testé ovato-conici, elongatä , lævigatd ; labro intùs 
striato ; columellé uniplicatà. 
Auricula hordeola. Lam. Anim. s. vert.— /4. Annal. 
Mus. 4. p. 436. n.o 5.— Lam. édit. de Desh. 8. 
p. 344. n.° 5.— De Féruss. Tabl. n.° 18. — De 
Bast. n.° 2. 
Auricula hordeola. Desh. Coq. foss. Par. 2. p. 68. pl. 
6. fig. 21, 22.— Defr. Dict. 3. suppl.— Grat, 
Tabl. n. 66. 
Var. b.— Testà magis elongaté , nitidä ; labro obsoletë 
striato. 
Var. d.— Test minore subconicé. 
Cette petite espèce fossile est l’analogue de celle de Gri- 
gnon et de Bordeaux. Elle est mince, lisse, fragile, com- 


(274) 
posée de 6 à 7 tours de spire un peu convexes. L'ouverture 
est petite, ovalaire. La lèvre droite striée en dedans. Un 
seul pli columellaire. 
Longueur : 4 à 6 mill.— Diam. : 2 à 3 mill. 


Loc. Dax. Faluns jaunes libres de Saint-Paul. C. Bor- 
deaux ; Grignon. 


Genre XXX.— ACTÉE, ACTEON. Mowrronr. 


Coquille conique , allongée ou cylindrique, turriculée, 
lisse ou longitudinalement sillonnée; ouverture ovale ou 
oblongue , entière , désunie supérieurement ; columelle 
n'ayant qu'un seul pli, quelquefois les traces d’un ombilic. 


Annotations. 


I ne peut être question ici du genre Actéon de la famille 
des Aplysiens établi par Ocken ; maïs il s’agit de l'extension 
de celui créé par Denys de Montfort, et dans lequel viennent 
se réfugier des coquilles difficiles à classer de la famille des 
Auricules , ou des Plicacés, telles sont quelques Tornatelles 
et certaines Auricules à test cylindrique, formé d’une série 
décroissante de tours de spire. Les coquilles que notre genre 
Actée comprend, sont donc toutes celles qui, ayant quelques 
caractères de l'ouverture des Tornatelles et des Auricules , 
sen éloignent cependant , parce qu’elles sont essentiellement 
turriculées , et que leur columelle n'offre qu'un seul pli. 

Nous présumons que nos Actées sont toutes marines. 
Elles appartiennent aux terrains tertiaires supérieurs ; et les 
espèces au nombre de quatorze dans le bassin de Dax, m'ont 
Paru toutes nouvelles, excepté deux dont les analogues 
existent dans le bassin de Paris et de la Garonne. 


t 


(275) 
… ESPÈCES. 
* Testa turrita lævigata. 
1. ACTÉE BULIMOIDE , Acteon bulimoides. Nob. 
(PL 6. fig. 44, 45). 

A. Testà turrito-cylindric4, lævigaté ; aperturä ovali, 

uniplicaté ; anfractibus convexiusculis. 
Auricula turritella. Grat. Tabl. n.° 71. 

Coquille très-petite , aciculaire, turriculée , composée de 
10 à 12 tours de spire légèrement arrondis, lisses et brillants. 
Un seul pli columellaire. 

Longueur : 7 à 8 mill. Diam. : 1 mill. 

Loc. Dax. Faluns j dvi Mblopneux du Mainot , à Saint- 
Paul. C. 

2. ACTÉE AIGUILLETTE, Âeteon acicula. Nob. 
( PL. 6. fig. 46, 47). 
A. Testé turrito-cylindricé, lævigatà | nitidä ; aperturd 
brevi, ovatà ; columellé uniplicat& ; anfractibus planulatis. 

Auricula acicula, Lam. Anim. s. v. n.° 6. tom. 7. p. 
539. — Id. Annal. Mug k 71 g:2,5. "> LS et 
‘tom. 8. pl. 60. fig. 9. 

Auricula acicula. Desh. Cog- fossil, Paris. t. 2. p. 71. 
n.° 8. pl. 8. f. 6, 7.— Lam. édit. de Desh. 8. p. 
345. n° 6.— Grat. Tabl. n.° 93. p. 105.— Defr. 
Dict. sc. nat, t. 3. Suppl. 

Pyramidella acicula. De Féruss. Tabl. n.° 12. p. 107. 

On ne me reprochera pas, j'espère, d’avoir placé ici, 
l'Auricula acicula de Lam. Ses caractères l'éloignent du 
genre Auricule. Elle m’a paru appartenir préférablement ou 
genre Actéon. 

La coquille est turriculée , aciculée , solide , assez épaisse, 
lisse à l'œil nu , et composée de 8 à ro tours de spire pres- 


(276) 
que planes ; l'ouverture est petite , ovale , à bord droit tran- 
chant; le bord columellaire muni d’un seul pli saillant et 
torse. . ds se 
Longueur : 7 à 8 mill.— Diam. : 2 mill, 

À Analogue parfait de VAuricule aiguillette fossile du bassin 
nn us à Dax. Mêmes faluns et même localité que 
la précédente. CC. Bordeaux. — Grignon. 


3, ACTÉE DOUTEUSE, Acteon dubia. Nob. 
( PL. 6. fig. 48, 49, 50 ). 

A. Test turrito-elongatà, levigatà nitidé, subumbili- 
catà ; aperturà subquadratd ; columellà uniplicaté ; anfrac- 
tibus subplanulatis. x 

Auricula dubia. Grat. Tabl. n.0 74. 

Var. b.— Suturis marginatis. Nob. 

Espèce remarquable par son ouverture presque carrée. 
Un pli columellaire. Les traces d’un ombilic.— 9 à 11 tours 
de spire presque planes. 

Longueur : 6 à  mill.— Diam. : près de 2 mil. 

Loc. Dax. Mêmes localités. C. 

4. ACTÉE SUBOMBILIQUÉE, Acteon subumbilicata. Nob. 
(PL G. fig. 51, 59.) 


A. Test turrüo-cylindrict, aciculaté ; subumbilicaté, 
nitidè lwvigaté ; apice obtusd ; aperturd oblongé ; anfracti- 
bus convexiusculis ; columellé uniplicaté. 

Non Auriculé tmbilicata. Desh. et Dujard. 
Affinis Aariculæ aciculæ. Lam: 
Affinis Auriculæ dubiæ. Gr. 

Var. b.— Aperturd subtetragonä. Nob. 

Cette jolie Actée a de l’analogie avec les Actées aiguillette 
et douteuse, mais elle est plus grande, plus luisante ayant 
une dôuzaine de tours de spire , un peu convexes; les sutures 


77 
un peu enfoncées et le sommet obtus. L'ouverture est oblon- 
gue ; le bord ‘droit est tranchant ; Ja columelle est droite 
ayant un pli et les traces d'un ombilic, La variété 2. a l’ou- 
verture presque carrée, 
Longueur : 8 à 10 mill.— Diam, : 2 mill. 
Loc. Dax. Mêmes terrains. CC. | 


3. ACTÉE TORNATELLE, Aeteon tornatella. Nob. 
( PI. 6. fig. 53 à 58). 


A. Testé turrito-cylindricä, nitidè Liga: columellé 

uniplicaté ; aperturé ovat@; anfractibus convexiusculis. 
. Auricula 1ornatillis. Grat. n.° 75. 

Vas, a.— Suturis mmarginalis. Nob. 

Var. b.— Anfractibus planulatis. Nob.. 

Petite coquille turriculée , bulimoide, à tours arrondis, 
très-isses et brillants. L'ouverture ovale, oblongue rappelant 
celle des Mélanies. Un pli columellaire peu prononcé. La 
lèvre droite tranchante.— 8.à 9 tours de spire. 

Longueur : 5 mill.— Diam. : 1 42. 

Loc. Fossile à Dax. Faluns bleus de Gaas. €. 


6. ACTÉE BRILLANTE , Æeteon nitidula. Nob. 
(PL 6. fig. 59, 60 ). 

A. Test turrito-cylindricé , abbreviatà, lœvi , ritidulé ; 
‘aperturé oblongé ; columellé uniplicatd ; labro crassiusculo 
intès dentato, 

Auricula nitidula. Grat. Tabl. n.0 76. 

Charmante petite espèce bien caractérisée par la lèvre 
droite épaisse et dentée à l'intérieur, Un pli saillant colu- 
mellaire. 6 tours de spite convexes, lisses, brillants ; le som- 
met -obtus. 

Longueur : 3 à 4 mill.— Diam. : 1 1/2. 

Loc, Fossile à Dax. Mêmes faluns. À. 


(278) 
7. ACTÉE INCERTAINE, Acteon incerta. Nob. 
( PL 6. fig. 61 à 64). 


A. Testà turrito-conicé , levigaté ; aperturé ovatà; colu- 
mellà uniplicatà ; labro dextro acuto ; cab convexius- 
culis. 

Affinis Acteonis nitidulæ. 
Var. b.— Testä conico-elongaté ; anfractibus planulatis. 
Acteon pygmϾus ? Lea, pl. 4. f. ro. 

Cette espèce a de l’analogie, pour la forme et la taille, 
avec lActée brillante ; mais elle en diffère en ce que le pli 
de sa columelle n'est pas aussi saillant , et que l’intérieur du 
bord droit n’est point denté.— 7 à 8 tours de spire un peu 
convexes et lisses. 

Longueur : 5 mill.— Diam. : 1 3/4. 

. La variété b. est conique, allongée, Elle se rapproche Fr 
VActeon pygmœus de M. Lea , qu’on trouve à Alabama , 
daus l'Amérique Septentrionale. 

Loc. Dax. Faluns jaunes de Saint-Paul. A. 


8. ACTÉE ÉPINE, ÆActeon spina. Nob. 
( PL 6. fig. 65, 66. ) 
A. Testä aciculari , turrito-cylindricé , nitidé , lævigatà ; 
aperturé oblongà, uniplicaià ; anfractibus convexis. 
Pyramidella spina. De Férussac. 
Auricula spina. Desh. n.° 9. p. 71. pl. 8. fig. 10, 11. 
— Grat. Tabl. n.° 77. p. 106. 
Bulimus acicula. Dubois, Wolhin. pl. 3. fig. 49, 50. 
minime, Draparnaud. 
Variété b.— Anfractibus planulatis. 
Analogue incontestable de l’Auricule épine du bassin de 
Paris. 
Coquille allongée , aciculée , très-grèle , turriculée , lisse, 


( 

brillante , ayant 12 à 13 tours de spire convexes ; les sutures 
bien prononcées. L'ouverture très-petite, oblongue ; le bord 
columellaire court et à un seul pli vers le milieu, 
. Longueur : 4 à 5 mill —— Diam. : 3/4 mill. 

La variété b. a les tours applatis. 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. CC. 
Parnes { Desh. ). Wolhynie ( Dubois ). 

| ** Testa turrita, longitudinaliter sulcata. 
9. AcTÉE TÉRÉBRALE, Acteon terebralis. Nob. 
( PL. 6. fig. 67, 68 ). 


À. Testi turrité , cylindrico-elongaté , nitidi , sub-um- 
ratés verticaliter costatä vel sulcaté ; basi transversim 
; subtetragont ; labro columellari, unipli- 
catä. 
hotte terebralis. Grat, Tabl. n.o 88. 
Au Turbo gracilis? Brocc. pl. 6. f, 6. 
. Var. a. Testé majore; anfractubus varicosis subrotun- 
datis ; labro dextro marginato. 
Var. b. Tesià minore, eburned ; anfractubus subplanu- 
latis ; labro acuto. 

Cette belle coquille a l’aspect d’une vis. Elle se fait remar- 
quer par son vernis brillant, par les côtes verticales et les sillons 
PRES a sur la surface des tours de spire. Les côtes 

, très hées et fort régulières. On aperçoit 
dans les silos drahnéé fines stries transverses , surtout vers 
la base de la coquille. Les tours de spire , au il de 12 
à 14, sont arrondis et munis de grosses varices dans la 
variété a. Ils sont planes et dénués de varices dans la variété 
b. La suture est bien prononcée. L'ouverture est subqua- 
drangulaire. Le bord droit marginé à l’intérieur dans la 
première variété, et tranchant dans la seconde. Le bord 
columellaire est raccourci, ayant un seul pli au sommet. 

s] 


{ 280 }) 

Longueur de la var. a, : 20 mill.— Diam. : 3 à 4 mill. 

Long. de la var. b. : 12 mill.— Diam. : 2 1/3. 

Cette espèce m’a paru nouvelle. Elle ne se rencontre que 
dans les faluns bleus, jamais dans les jaunes. Je ne lui con- 
nais pas d’analogue vivant. | 

Loc. Fossile à Dax ; à Saint-Jean-de-Marsac. C. 

10. AcrÉe A PETITES CÔTES , Ac/eon costellata. Nob. 
(PL 6. fig. 69, 70 ). 

A. Testä turritä , cylindrico-elongatä, longitudinaliter 
costellatä ; apertur& sub-ovaté ; lubro dextro intùs sub- 
striato ; costellis elevatis , aliquandd duplicatis. 

”  Auricula costellata. Grat. tabl. n.° 99. 

Cette jolie Actée , malgré sa ressemblance avec l’Acteon 
terebralis , doit être regardée comme une espèce particulière, 
à raison des petites côtes saillantes et assez distantes qui 
“couvrent sa surface. L'ouverture est ovalaire , ayant le bord 
droit légèrement strié à l'intérieur. mé pli de la columelle 
est très-faiblement prononcé.— 11 à 12 tours. 

Longueur : 8 à 10 mill.— Diam. : 2 mi 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. À. 
41. ACTÉE INTERMÉDIAIRE, Æcteon intermedia. Nob. 

( PL 6. fig. 71, 72 ). 

A. Testâ turrité, conico-elongatà , longitudinaliter cos- 
tatà , transversim tenuissimè striatä ; anfractibus rotundatis, 
sæpiùs varicosis; aperturd ovali ; labro acuto, internè sub- 
marginalo. 

Au premier abord , on prendrait volontiers cette espèce 
pour une variété de l’Acteon terebralis dont il a quelques 
caractères principaux : néanmoins elle en diffère, en ce que 
les tours de spire sont convexes au lieu d’être aplatis. On y 
remarque en outre des stries transverses, très-déliées, très 


( 28r ) 
rapprochées et quelques varices résultant des arrêts de l’ac- 
croissement. Cette coquille n’a pas l’aspect brillant de l4crée 
térébrale.— 10 tours de spire. 
Longueur : 8 à 11 mill.— Diam, : 1 à 2 mill. 
ÆZoc. Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-Marsac. R. 


12. ACTÉE GRÊLE, ÆActeon gracilis. Nob. 
( PL 6. fig. 73, 74 ). 


A. Test turrito -elongaté, aciculaté , longitudinaliter 
striaté ; anfractibus convexiusculis, obscurè marginatis ; 
sulcis confluentibus , obliquis, profundis; aperturt ovali , 
uniplicaté. 

Auricula gracilis. Grat. tabl. n.° 8r. 
Turbo gracilis ? Brocchi. 

Coquille très-grêle, turriculée, composée de 14 à 15 
tours de spire un peu convexes et longitudinalement striés, 
Les sillons sont obliques légèrement courbés aux deux ex- 
trémités. L'ouverture est ovale, inclinée de droite à gau- 
che, ayant son bord droit tranchant et la columelle à un 
seul pli. On découvre les traces d’un ombilic, 

Longueur : 10 mill.—- Diam. : 2 mi 

Loc. Dax. Faluns bleus de Gaas. C. 


43. ACTÉE FAUSSE-AURICULE , À. pseudo-auricula, Nob. 
( PI. 6. fig. 75, 76). 


A. Testé aciculari, turrito-cylindric4 , longitudinaliter 
striati ; anfractubus planulatis ; japertur4 ovatà ; columell& 


uniplicatà. 
Auricula pseudo-auricula. Grat. tabl, n.o 82. 
Affinis Turb. gracilis. Broc. . 


Cette coquille a de l'analogie avoc: l'Acteon gracilis. Elle 
est grêle, aciculée, turriculée et longitudinalement striée 
<omme elle ; mais elle en diffère en ce que ses tours de spire 


{ 282 } 
sont moins nombreux ( 9 à 10) et planes, au lieu d’être 
arrondis. Les stries longitudinales sont aussi beaucoup plus 
faiblement prononcées , et droites. 
Longueur : 5 à 7 mill.— Diam. : 1 mill. 1 /3. 
Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. C. 


Ah. AcTÉE PYGMÉE, Æeteon pygmæa. Nob. 
(PL 6. fig. 77,78 ). 

T. Testé parvul , cylindricé , subturrité ; longitudinn. 
liter costaté ; anfractibus convexiusculis ; transversim stria- 
tis ; aperturd ovato-elongaté ; columellä sursèn uniplicatä. 

Cette jolie coquille est oblongue , allongée, turriculée , 
Jongitudinalement cotellée. Les tours de spire , au nombre 
de sept, sont un peu arrondis , obscurément et transversa- 
lement striés. Ouverture ovale. Un pli columellaire saillant 
vers le haut. 

Longueur : 3 à 4 mill.— Diam. : 1 mill. à 1 1/2. 

Loc. Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint-Paul. RR. 


Genre XXXI.— PYRAMIDELLE , PYRAMIDELLA. 
Lam. 


Coquille lisse , conique , turriculée , à tours de spire nom- 
breux, égalisés. Ouverture ovale, courte, entière, à bord 
droit tranchant; columellle saillante , inférieurement garnie 
de trois plis transverses, le supérieur plus prononcé, Oper- 
cule fragile. 


Annotations. 


Les Pyramidelles sont des coquilles marines de la famille 
des Plicacés, lisses, polies , brillantes , formées de tours de 
spire nombreux , étroits et applatis. On en connait cinq es- 
pècse vivantes , toutes des mers des pays chauds ( Lamarck }, 


ae ds À a og D apnée ui St dd - chft Ré di SEE ES 
“ 


( 283 ) 
et sept espèces fossiles ( Defrance) , provenant des terrains 
de sédiment supérieur, à l’exception d’une seule qui paraît 
exister dans la craie ( Deshayes ) (1). 
Le bassin tertiaire de Dax en renferme trois espèces : dut 
analogues à Bordeaux, une à Paris , et une espèce nouvelle, 


ESPÈCES. 


1. PYRAMIDELLE EN TARIÈRE, Pyramidella terebellata. 
(PL 6. fig. 79, 80 ). 


P. Testà conico-elongalä , turrit&, splendente, læviga- 
tissimd ; aperturé brevi, ovato-angusté ; columellä triplicatä ; 
labro acuto; anfractubus planulatis. 

Pyramidella terebellata. Férus. Tabl. n.°10. p. 107. 
De Bast. n.° 2. p. 26. — Grat. Tabl. n.° 160.— 
Defr. Dict. sc. nat. t. 44. p. 135.— Desh. és 
foss. Par. t. 2, p.191. pl. 22. f. 7-8. 
Auricula terebellata. Lam. Anim. s, v.t. 7, p. ho. 
n.° 7.— Lam. Annal. Mus. t. 4.-p. 436. n° 7, 
et tom. 8. pl. 60. f. 10.— /d. Lam. édit de Desh. 
8. p. 346. n.° 7. — Defr. Dict. cit. t. 3. Suppl. 
n.° 5. p..134* 
Turbo terebellatus ? Brocc. Conch. 2. p. 383. n.° 33. 
9 à 10 tours de spire. 
Longueur : 10 à 14 mill.— Diam. : 3 1/2. 
Aualogue parfait de celle de Paris, de Bordeaux, d’An- 
gers, de la Touraine. 
Loc. Fossile à Dax. Faluns jaunes sablonneux de Saint- 
Paul. C.— Grignon, Houdan, 'Courtagnon, Parnes, dans 
le calcaire grossier. Italie , Volterra ? 


(1) M. Hœninghaus a constaté à Rattingen, dans le groupe car + 
bonifère, une espèce de Pyramidelle ( P. antiqua ). 


( 28 
M. de Férussac observe que cette coquille paraît si voi- 
sine de la Pyramidelle palangule vivante , qu’on la prendrait 
pour son analogue fossile. Celle-ci en diffère néanmoins. 


2, PYRAMIDELLE PETITE MITRE, /yramidella mitrula. 
( PL. 6. fig. 81 ). 

P. Testä conico-elongatt , turriculi, nitidissimä; an- 
Jractibus convexiusculis; aperturä brevi; labro crenato ; 
columellä triplicatà. 

Auricula mitrula. De Bast. n.° 1. p. 26. pl. 1. f. 5.— 
Id. De Férus. Tabl. n.° 8. p. 107. 
An varietas potiès Spec. præcedentis. 

Les ‘traits de conformité de cette espèce avec la précé- 
dente, pourraient la faire confondre : cependant elle en 
diffère , en ce qu’elle est plus allongée , plus brillante ; les 
tours de spire sont moins applatis et les sutures plus pronon- 
cées. La lèvre droite est crénelée à l’intérieur. 

Loc. Dax. Faluns bleus de Saint-Jean-de-Marsac. C. 

Environs de Bordeaux ( Dargelus ). 


3. PYRAMIDELLE STRIATELLE , Pyramid. striatella. Nob. 
( PI. 6. fig. 82, 83). 

P. Testà minimé, gracili, nitidè lævigatà , longitudina- 
liter substriatä ; anfractubus planulatis ; aperturd  ovali ; 
columellà biplicatä. 

Acteon striatus ? Lea, pl, 4. f. 100. 

Cette Pyramidelle est suffisamment caractérisée par les 
fines stries longitudinales qui couvrent les tours de spire et 
par la duplicature de la columelle. — 9 à 10 tours. 

Longueur : 5 mill.— Diam. : 1 1/2. 

Loc. Fossile à Dax. Faluns bleus de Gaas. R. 


( 285 ) 


RÉSUMÉ des Rapports numériques entre les espèces 
fossiles des Mollusques de la famille des Plicaces, 
du Bassin de l'Adour, et les espèces actuellement 


vivantes. $ 
——"0S © 
PLICACÉS. 
1. AURICULE...…. 5 espèces ( 3 nouv. }, 2 analog. vivants 
2. AURICULINE, .. 2 €sp., (1 nouv.), 1. id. 
3. TorxaTeuze.. 15 esp.,. (6 nouv.), 2 id. 


4. AGTÉE......…. 14 esp., (12nouv.), sans analog. viv. 
id. 


5. Pyrammezze. 3esp., (1nouv.), 


Tora : 5 genres, 39 espèces, dont 23 nouvelles , et 5 
ayant leurs analogues vivants. 


La proportion relative des espèces nouvelles de la famille 
des Plicacés avec le nombre général du bassin de l'Adour , 
est donc : : 1 : 1 “f/,3, par conséquent très-voisine des */3. 

Et celle des analogues vivants, au nombre précité, presr 
que le ‘#. 

car5:39::1:17 #5. 


( 286 ) 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VI.xe 


3. Aunicuze pe Jupas, Auricula Judæ. Lam.. 254, 
Grandeur naturelle. 
2. AURICULE MARGINÉE, Auricula marginalis. 
Nob.— Grand. nat. 256, 
3. Aumcuse pois, Auricula pisum. Brocchi.. 256, 
Grandeur naturelle. 
4.  AURICULE À DEUx Puis, Auricula biplicata, 
” Nob. — Grand. nat. 257, 
Varietas. a. major. Nob. Grand, nat. . 
5 Zd..… Var.  b. minor. Nob. Grand. nat. 
6, 7. AURICULINE GRIMAÇANTE , Auriculina rin- 
gens. Nob. 259, 
Var. a. major. Nob. Grand. nat. 
g- Var. &. minor. Nob. Grand, nat. 
9. Var. c. Nob. Grand. nat. 
10. ÂAURICULINE VENTRUE, Auriculina ventri- 
cosa, Nob. 261, 
Grandeur naturelle, 
11. TonnaTeuse racuerée, Tornatella punctu- 
lata. Féruss.. 263, 
Grandeur naturelle, 
12. Id. Var. b. ventricosa. Nob. Grand. nat. 
13. ToRNATELLE GLOBULEUSE, T'ornatella sub- 
globosa, Nob. 264, 
Grandeur naturelle. 


Pages, N.as 


2: 


P 


( 287 ) 

Figures. Pages. Nos 

14. ToRNATELLE rasciée | T'ornatella fasciata. 

Lam.— Grand. nat. 264, 

15. TonnaTELLE ENFLÉE , Tornalella inflata. 

Féruss... 265, 4. 
Grandeur naturelle. 

16, ToRNATELLE sILLONEÉE, T'ornatella sulcata. 
Féruss. 266, 5. 

Var. à. sillons distants. Nob. Gr. nat. 


17. Id. Var. b. sillons confluents. Nob. Gr. nat. 
18. ToRNATELLE semI-sTRée, T'ornatella semi- 
striata. Féruss. 267, 6. 


Grandeur naturelle. 
19. Zd. Var. a. Nob, Grandeur naturelle. 
20 4. Var, b. Nob. Jd . id. 
21. Id. Var. ce. Nob, … Id. id. 
22. ToRNATELLE MILIOLE | T'ornatella miliola. 
Féruss.. 268, 7. 
Var. a. Nob. Grandeur naturelle. 
23. Id. Var. b. Nob. Grand. nat. 
24. TOoRNATELLE LISSE , Tornatella levigata. 
Nob.— Grand nat. 269, 8. 
25. Id. Var. b. grossie. 
26. TonnaTELLE ovaLE, T'ornatella ovalis. Nob. 270, 9. 
Grandeur naturelle. 
27. : TORNATELLE sTRIATELLE, T'ornalella ‘stria- 
tella. Nob. 270, 10. 
Grandeur naturelle. 


29. La même variété grossie. La. 


Eigures 


( 288 ) 
a Pages, Nos 
ToRNATELLE TREILLISSÉE, T'ornatella cancel- 
lata. Nob. Grand. nat. 271, 11. 
Idem. Grossie. 
ToRNATELLE PAPYRAGÉE, Z'ornatella papy- 
racea. Bast. 271, 12. 
Grandeur naturelle. 
- Idem Var. a. gréle. Nob.— Grand. nat. 
Idem. Var. b. minor. Nob.— Gr. nat. 


La variété D grossie. 


.  ToRNATELLE ALLONGÉE, T'ornatella elongata. 


Nob. Grand. nat. 272, 1% 
ToRNATELLE DE DARGELAS, Z'ornatella Dar- 
gelasiü, Bast. 273, 14. 
Grandeur naturelle. 
Idem... Var. b. Nob... grossie. 
Tonnerre GRAIN D’oORGE, l'ornatella hor- 
deola. Férus. 273, 15. 
Grandeur naturelle. 
Idem.  Grossie. 
Idem. Var. b. subconique. Nob. 
Grandeur naturelle. 
La variété D. grossie. 
ToRNATELLE OVALE , T'ornatella oi. 
Nob,— Grossie.. 270 9. 
ACTÉE BuLIMOÏDE Acéeon bulimoides Nob... 275, 1: 
Grandeur naturelle. 
Idem. Grossie, 
ACTÉE AIGUILLETTE, Acteon acicula, Nob... 275, 2. 
Grandeur naturelle. 
Idem. Grossie. 


Figures. 


48. 


49. 
50. 


of. 


( 289 ) 


Pages, 


ACTÉE DOUTEUSE, Acteon dubia. Nob....... 276, 


Grandeur naturelle. 
Idem. Grossie. 


À 


Idem. Var. b. marginalis. Nob. Grossie. 
La » r PT) L A 


w 


Nob.— Grossie.. 276, 
Idem. Var. b. Nob.— Grossie. 
ACTÉE TORNATELLE, Acleon tornatella, Nob. 277, 


Grandeur naturelle. 
Idem. Grossie. 


Idem. Var, a. Nob.— Grand. nat. 


La même variété grossie. 


Idem. Var. b. Nob. —Grand. nat. 
La même variété. b. Grossie. 


ACTÉE BRILLANTE , Acteon nitidula. Nob... 275 


Grandeur naturelle. 


Idem. Grossie. 


ACTÉE INCERTAINE, Acteon in 


certa. Nob....…. 278 


Grandeur naturelle. 


Idem. Grossie. 

Idem. Var. b.— conique 
La même variété grossie. 
ACTÉE ÉPINE , Acteon spina. 


. Gr. nat. 


Nobh 278 : 


Grandeur naturelle. 


Tdem. Grossie. 


ACTÉE TÉRÉBRALE, Acteonterebralis. Nob.. 279; 


Grandeur naturelle. 


La même grossie. 


ACTÉE À PETITES CÔTES , Acteon costellata, 280, 
Nob.— Grand, nat. 


La même grossie. 


N.os 


3 


10. 


Figure 
71. 


72 


( 290 ) 


Grandeur naturelle. 
La même coquille grossie, 


Pages. 


Se 
ACTÉE INTERMÉDIAIRE, Ac{eon intermedia. 280, 


73. Acrée GRÈLE, Acteon gracilis. Nob.. GromtO! » 


74 


Grandeur naturelle. 
Idem. Grossie. 


75. AGTÉE FAUSSE-AURICULE, ÆActeon pseudo- 
auricula. Nob. 281, 


76. 


21 


78. 


Grandeur naturelle. 
La même espèce grossie. 


ACTEE PYGMÉE , Acteon pygmea. Nob....... 282, 


Grandeur naturelle. 
La même espèce grossie. 


79. PYRAMIDELLE EN TARIÈRE. Pyramidella te- 
rebellata. Féruss. 283, 


80. 


82, 


83. 


Grandeur naturelle. 


Id. Var. b. éburnée. Nob. Grand, nat. 
81. PYRAMIDELLE PETITE MITRE , Pyramidella mi- 


Grandeur naturelle. - 


trula. Bast. 284, 


PYRAMIDELLE STRIATELLE, Pyramidella stria- 


la. Nob 


284 , 


Grandeur naturelle. 
La même espèce grossie. 


Bordeaux , le 1 Octobre 1838. 


GRATELOUP. 


N.os 
II, 


12. 


14, 


14. 


2 


( 291 ) - 
TABLEAU STATISTIQUE 


DES COQUILLES UNIVALVES FOSSILES TROUVÉFS DANS LES 
COUCHES TERTIAIRES DU BASSIN DE L'ADOUR ( environs 
de Daz ). 

Den 


Le Tableau que je publie en ce moment , offre la totalité 
des coquilles appartenant aux Mollusques Ptéropodes, Gas- 
téropodes et Trachélipodes , qui jadis ont vécu durant la 
période tertiaire sur les côtes de cette portion du continent 
du Sud-Ouest de la France, qui constitue aujourd'hui le 
bassin géologique de l’Adour. Ces débris fossiles , ensevelis 
et dispersés dans les différents étages des terrains marins 
grossiers ou suprà-crétacés de ce bassin, en composent la 
surface : aussi, ce tableau doit-il être considéré comme le 
résumé numérique des découvertes que jai pu faire dans 
la formation tertiaire , touchant les coquilles univalves, dont 
la description a déjà paru dans les Acres de la Société Lin- 
néenne. 

La classification que j'aiadoptée dans ce travail , est celle 
de Lamarck ; la même que celle que j'ai suivie dans mon 
Prodrome de la Conchyliologie fossile du bassin de l’Adour. 
En jettant un coup-d’œil sur ce tableau, on distinguera 
d’abord le nombre de genres, celui des espèces appartenant 
à chaque genre. Puis, on y verra la quantité d’analogues 
actuellement vivants ; et parmi ceux-ci, on distinguera le 
nombre des Mollusques terrestres et fluviatiles, et enfin, 
ceux qui vivent, soit dans l'Océan d'Europe et le golfe de 
la Gascogne , soit dans la Méditerrannée , soit dans les Mers 
équatoriales , etc. 

Ensuite, dans les colonnes consacrées aux analogues fos- 
siles, on y trouvera l'indication comparative des espèces , 
ou en d’autres termes , le nombre différentiel , constaté jus- 
qu’à ce jour, pour chacun des principaux bassins tertiaires 


(092 ) 
européens , tels que ceux de la Garonne , du midi de la 
France , de l'Italie, de la Touraine, de la Seine , de l'Au- 
triche, de l’Angletérre , etc. 

De plus, ces différentes combinaisons m'ont mis à même 
de fixer le nombre d'espèces particulières, propres au bassin 
de l’Adour , et pour ainsi dire caractéristiques, que j'ai indi- 
qué dans la dernière colonne de mon tableau. 

Tous ces éléments zoologiques , ayant été ensuite rappro- 
chés et comparés soigneusement , il m'a été facile de dresser, 
non-seulement un Résumé général, fondé sur la totalité 
des Univalves fossiles du bassin adourien, et par conséquent 
d'arriver à l'aide du calcul , à des rapports numériques, 
entre les espèces fossiles de Dax et les analogues vivants, et 
ceux des fossiles du même bassin avec les analogues égale- 
ment fossiles des autres bassins; mais encore de déduire de 
ces rapports des conclusions , touchant l’âge relatif du bassin 
de l’Adour , et d'établir aussi une suite de corollaires sur les 
caractères plus ou moins analogiques des bassins entre eux. 

Il faut pourtant avouer que ces proportions , très-exactes 
pour le moment, ne peuvent point être regardées comme 
tellement rigoureuses , qu’elles ne puissent éprouver un jour 

elques variations, car de nouvelles recherches venant à 
augmenter le nombre des espèces, pour chaque bassin, il 
est évident alors que les rapports devront subir des chan- 
gements, Néanmoins , je ne pense pas que ces changements 
puissent affaiblir ni altérer la nature des conséquences qu'il 
m'a été permis d'établir. 

Enfin , dans le but de compléter davantage ce tableau 
statistique , j'ai senti la nécessité de donner à la suite de 
ces explications , l'énumération des Mollusques Univalves 
vivants, dont les analogues fossiles existent dans les terrains 
marins tertiaires du bassin de l’Adour. On aura, ainsi, les 
preuves matérielles de l'exactitude que j'ai cherché à répan- 
dre dans cet ouvrage, qui doit servir de complément à mes 
publications, 


(293) 
ÉNUMÉRATION 
DES MOLLUSQUES UNIVALVES VIVANTS, 


Dont les analogues fossiles existent dans les terrains marins 
tertiaires du bassin de l' Adour ( environs de Dax }. 


1. MOLLUSQUES TERRESTRES. 


+ Acnarina acicula , Lk. Grat. n.° 1.pl. 4. f, 93, 24. France, Dax. 
—  buccinula, Grat. n.° 2. pl. 4. f. 25, 26. Espagne , Catalogne. 
on lubricus , Drap. Grat, n.° 1. pl. 4. f. Fr France, ro 
Heux nemoralis , Drap. Grat. u.° {. pl. 4.f Id. 
— _ hortensis antiqua (H. reboulii. Duj.), ee n.° 2. pl. À cr 
—  splendida antiqua, Grat. n.° 3. pl.4.f. 3. France mérid. 
—  variabilis, Drap. Grat. n.° 8. pl. 4. f. 6. France , Dax. 
+ Pura quadridens antiqua, Grat. n.° { pl. 4. f. 15. Id. 
. Succixea amphibia, Drap. Grat. n.° 1. pl. 4. f. 31, France, Das. 


dd ré hic 


-RÉCAPITULATION. 


Le nombre total de coquilles terrestres fossiles à Dax, est de 22 
espèces. 
Celui des analogues vivants, de 9. 

La proportion est donc un peu moins de la 1/2. 


MR FORCE & 7 


2. MOLLUSQUES FLUVIATILES. 


I. Aémeuza Judæ , Lk. Grat, n.° t. pl. 6. f. 1. Grandes Indes. Malacca. 
marginalis , Grat. n.° 2. pl. 6. f.2. Id. ( mon cabinet }. 
3. Exuvea ovata, Drap. Grat, n°° 3. pl. 4. f. 35. France, Dax. 


( 294 ) 
4, Lvunea auricularia, Drap. Grat. n.° 4. pl. 4. f. 34. France, : 38 
5, —  palustris, Drap. Grat. n.° 5. pl. 4. f. 36. Id. 

6. —  fragilis, Wood. Grat. n.°6. pl, 4.f. 37,38. Id. 

7. Mezanorsis drames Fér. Grat. n.° 6. pl. 4. f. 52, 53. Espag. Grèce. 
8 — tata, Lk. Grat, n.° 5. pl. 4. f. 57. Fleuve Oronte. Séville. 
9 — Dour: Fér. Gr. n.° 3. pl. 4. f. 51. Andalousie , Séville. 
10. Nerrrina fluviatilis, Lk. Grat. pl. 7. f. 1 à 5. France, Dax. 

11. — picta, Fér. pl. 1. (fossil. ) f. 4 à 7. Les na Amérique. 
12. —  virginea, Lk.n.° 18. Grat. pl. 7. f. 25.6. Amér. St-Doming. 
13. Pazupixa achatina , Lk. Grat. n.° 1. pl. 4. f. 39. France, 


D 
14. —  pusilla, Desh.n.° 15 pl. 16. f. 3, 4. Id., és la Rochelle. 
RÉCAPITULATION. 
Nombre total des espèces fluviatiles à Dax 48. 
Nombre des analogues vivants 14. 


La proportion de ces derniers surpasse un peu le 1/4. 


RÉ CÉRRXE 


5. MOLLUSQUES MARINS. 


1. Ancrcrar glandiformis , Lk. 1. Brong. Vic. pl. 4. f. 12. ue indien. 
on cabinet ). 
— canalifera , Lk. 5. Encyc. pl. 393. f. 3. Océan ind. (mon cab.). 
: Auricuuina ringens , Grat. n.° {. pl. 6. f. 6, 7. Méditerranée. 
4. Buccinuu politum, Lk. 20. Bast. pl. 2. f. ti. Sénégal. Océan indien. 
5. — Linnei, Payr. pl. 8. f. 10, 11, 12. Méditer., Adriatque. 
—  mulabile, Lk.22. Born, t.9, f. 13. Médit. Adriat. { Rénier)- 
—  reticulatum, Lin. List. t. 966, f, 21. Océan europ. Côtes du 
golfe de Gascogne. 
8. — inflatum , Lk. 93. Mart, 2. t. 38. f. 387, Méditerr. 
9- Buzra lignaria , Lin. Grat. n.° 1. pl. 3. f. 1, 2. Oc. eur. Médit. Adriat. 
10, truncatula, Brug. Grat. n.° 5. pl, 3. f. 8, 9. Oc. eur. Médit. Adr. 
( Plancus ). 
11. — utriculus, Brocc. Grat. n.0 7. pl. 3. f. 14,15. Oc. eur. Méd. Adr. 
12. — miliaris, Brocc. Grat. n.° 8. pl. 3. f. 17. Médit. Adr. ( So/dani). 
13. — convoluta , Broec. n.° 17. pl. 3. f. 37. 38. Médit. { Brocchi).. 
14. — cylindrica, Brug. Grat. n.° 18. pl. 3, f. 39 , 40. Mers du Sud' 
(Wood. ): 


2e 


15. 


% 


{ 295 ) 
Buiza acuminata , Brug. Grat. n.° 90. pl. 3. f. 43, 44. Médit. Adr, 
( Plancus ). 


- Buiuixa Lajonkaireana , Bast 1, Grat, pl. 3. f. 45, 46. Méd, Oc. eur. 


esh. ). 
. CazvrrRea sénensis, Desh.Grat. n.° 5, pl. 92. f. 25 à 28. Oc. eur. ind. et 


Amér. Côtes de France, Médit. 

—  costaria., Grat. n.°2. pl. 2. f. 13, 14. Oc. ind. Côtes de Tran- 
quebar. ( Wood. ). 

—. trochiformis, Lk. Grat. pl. 2. f. 1 à 11. Oc. ind. ( mon cab. }. 

— muricala , Bast. Grat. n.° 6. pl. 2.f. 29 à 30. Médit. Adriat. 
Ginnani ). 

deformis , Lk. Grat.n.° 7. pl. 2. f. 34 à 36. Oc. ind. (Defr.). 


: ef 
x bles deperditus , Brug. n.° 80. Brong. Vic. pl. 3. f. 1. Oc. pacifique. 
( Lam. ). 


—  tessellatus, v.b. Lk. n.° 48. Enc. pl. 326. fig. 9? Oc. indien. 
—. nicobaricus ? Lk. 4. Enc. pl. 318. f. 9. Côles de Nicobar. 


332... . ind. 
—— : puncticulatus, v. a. Lk, 114. Encyc. pl. 331. fig. 2. Chine. Médit. 
—  matulosus , Grat. Tabl. 635. Encyc. pl. 331 , f. 8. Oc. 
—: striatulus , Brocc. n.° 13. pl. 3. f. 4. Médit. Adr. mere 
Cnerinuza unguiformis , Lk. 4. Grat. n.° 1. pl 1. f. 83. Oc. eur. Médit: 
Oc. ind. Côte de Barbarie. 
— Sandalina , Desh. Oc. ind. Nouvelle Zélande. 
Cassiparta crumena , Brug. Enc. pl. 406. f. 2. Oc. ind, 
—_ cithara , Desh. 4. Broc. pl. 5. f. 5. Oc. ind. 
— . Roder: Brug. Enc. pl. 406. f. 3. Oc, ind.et Afric. 
echinophora, var. Lk. 1. Enc. pl. 405. Médit. Adr. 
sie saburon, Lk. 21. Adans. pl. 7. f. 8. Oc. eur. ind. et afric. Golfe 
de Gasc. Médit. 
— areola, Lk. 9. Enc. pl. 407. f. 3. Oc. eur, ind. Méd. Gol. de Gase. 
— Rufa, Lk. 13. Seba, 3. t. 73.8 3-6. Oc. 
— siriata, Grat. Enc. pl. 405. f. 2. Oc. ind. pr” 
—  bi-sulcata, Desh. Oc. ind. Sénégal. 
—  elegans , Grat. Tab. 480. Martin. 2. t. 34. f. 353: Oe. ind. 


. Cancezzarra cancellata , Lk. 6. Adans. pl. 8. f, 16. Oc. ind, et Afric. 


Médit. Sénég. ( Olivi). 
— acutangularis , Lk. Bast. pl. 2. f. 4. Sénégal ( Dujard ). 
piscatoria , Brocc. n.° 8, pl. 3 f. 12. Oc. ind. { Lin. ). 
Clé lima , Lk. 35. Oc. améric. Guadeloupe. Golfe de Gase. 
perversum, Lk. 36 Brocc. t. 9.f. 18. Oc. eur. Méd. Adr. 
6 


(296 ) 
4 CR: ülucoides ; Olivi:° Svilla }°t. 16, f.° 1. Oc:" afric:( Adähs, )l 
Méditer. pe Oliv. 2 
4: — Latreillei, Payr: pl:7. f: 9.10. Médit. Corse; * 
49. — alucaster , Brocc. t. 10. f. 4 Adriatique { Rénier ie 
90. 0 = es =. sg Brocc. t.: 9: ‘f.. 17.Oc.amér: /Brug.), 
ROM cer É Adriat. ( Oliv. ). 
b25 ! rire Lk. 18. Eos pl 445: f. 1: Nouy.-Hollande, 
Sun. dE sm (L Mi: J. 
Bois" nest up me unes — Grat. Tabl. n°277: Oc:' ind. -Malabar. 
Jorrb£ Hi {mon-eab. ). 
"53. ares) terebellum , Brocc. SC 9. f. 22. Oc. ind. { Bonanni). 
54. CiPrÆa 2e Lk. ta Mart. 451.1 ” £..310: 0e. es Amér. Médie 


Golf: de Gasc. 
55.1 .sœn. ‘coccinelle, Lk. 16. Me, pi. 356. | 4 4 dé: eur. À: 2 de Gas. 


£ 


56 —:Annuluis, Lk. 61: Mart. 1!::1. 24: f. 239! Oc. ind Hes Moll. Méd. 
57. —,1/ynxt ,'Lk. 99, Enc: pl. 355. €:8. Où: ind: Malabar: 

58. — Isabella, Lk. 3. Bt. pl. 355. f. 6. Oë..inde Mainbiar)fnon-cabè J. 
59 ue: re Sowérb.: Brong. Vic: pl. 3% f; 9. Ocind:Malabar. °° 
60. = mus, Lk. 12. Mart. 1: t, 23. f. 222, Oceur:amér, Méd. (m. c'). 
61. — perte Lk. 45. Mart.1.t 24. €:241; Oé. ind: Malabar-{w. 9. 
62. © —. hirundo , Uk. 39. Mart. 4. t. 98. f. 282..Oc. ind. Java: Malabar. 
63. 211 duclosiana , Bäst. 6. pl. 4. f. 8. Oc. ind. { mon cab.) 

64. —  staphylæa, Uk: 55. Mart. 1 t. 99, f. 3143. Oc. ind. 

65. —  flaveôla, Lk. 42. Mart. 1: t: 31.1, 335. Oc. ind. 


66. nucleus; Uk. 57. Enc. pl. 355: f. 3: 0e. ind. Mer pacifique. 

67. mmsensge solaris, Lk. 3. Chemin. 5::4. 173, f. 1700. Oc. ind. amér. Méd 
68. mme er Vic. D. distort& Ek.2:). Ch.5. t, 175° 
Mon sie do f. 1737: Brésil. {mon cab. ). 
69. © 2 marginata, + Annal. mus. 8. pl. 36. f. 6. Médit. 


70. Erunxa spirätal, Ek: 3. Ent. pl! 401. f..2. Oë. ind. Malabar, Ceylan. :: 
71. Euarcrnuza véhen=spe De. “Grat. 1. —. L ES se A4 noie 

‘Amér. Adriat.. 
72, —— one mntn is @, pli. 16 15; 16. Oc. die (Woed.) 0 
73. gp mäünütà , Gr: 2: pl. 1,119. Octetr. Côtesde France, (Lami): 
74:12 cost@ria, Desh, Gr. 2/pk 1.1. 20,:%; Mers-du Sud: (#..6:)- 
75. 0e sogreca. Uk. Gr. 1. pl. 1. f. 17, 18. Oc. eur. afr. Golf. de Gase 

a 


olypeata, Gr. 5: plis 1193.24, Médit: (mon cab.),  L> 

77 ve Me Gé <9 1.56 æ, 28. On eur, Côtes d’Angl. 
A5) sque \ «(#Food. }:! 

78: LE meliérahéé , és Bot IH. “. 30. Méd. déd(Desh. Gray.}} 


295 ) 
79. FascioraniA afer, Wk.:29.: Adans.-pL 8. f:18: Sénégal ( Adans. x 
80.1: +: ‘clandestin®, De: Blainv. pli 45. f.2 “ind 
81. — _crätéculala;Lk: 18. Ene, pl: 429.1, " Oc. afrie. 
82. Fusus Zgvatus, Bast: pl'4 f: 21.:Côtes de-France: Golf. Gase. 0e. eur. 
—"\rostratus , Olivi: Médit. ( Dujardin). 
84. — | lignarius , Uk, 24: Enc: 424: f. 6. Oe..eur. Médit. Adriat. 


85:1— bnéainGsles; Brocc. pl. pl. 8:f. 21. Méditer: Adriat. ( Rénier). 
86. daruéi terebellata , Gr. 1. pl. 5. f. 15,16. ( Bulim. terebellat. Lx. ). 
Oe. ind, 


87. BErroupsi aiberti, Desh. Oc. amér: Nicobar (Chem. ). $ 
88. Mancineiza Donovani , Payr. pl. 8. f. 96, 27. Médit. Corse. ( Payr.). 
89 +) miliacea, Dujard. Médit. (Dijärdin) Sénégal. { Des). 
90, — cypræola , Brocc. 95. pl. 4. f. 10. Oc. ind. Amér. Adr. 

91. Mrrra éncognita , Bast, 3, pl. 4.'f, 5, Médit. Adriat.( moncab. ). 

92. — . plicatula, Brocc. 20. pl. 4. f. 7. Médit.,Adriat, (-Rénier). 

93. Meranta nitida, Uk. 8: Grat: 5. pl. 5. fi.5: Médit..Corse (-Payr.) 


941: cempenélla; Philip: Bac. pl-6.f. 6.Médit:( Dujard.). 

95: ‘dactea , Ne 2. Gr. 8. pl. 5. f. 10 à 13. Oc. eur. Côtes æ bte. 
(Donov 

96. — dés: ms Grat, 9. pl. 3. f. 14. Oc. eur, Côtes d'Anglet. 


97. Home modulus, Lk. 8. List. t. 653. f..52, Mer-Rouge. Barbade, 
98... — nèbra on, Bast.:3.(pL 4.:£ 17: (Troch. corallinus.Gm:), 
rs sos Médit. Adriat: | 
LÀ Phañdaté; Lin, Enc. pl. 447.4.7. Médit. Mer-Rouge. (Li). 
100. Murex saone Desk. Mart. 3. # 118 + Le Oc.:atl, Afric. Le 
À tte 00 IE © # -Médit. 

101. —ù te Listt, 947.:f ps sde. dt: Médit, (mon ka 
102. vétulinus ; Ek:Enc. pl M9. 1,7; Oc. ind. et ath (mon cab: ). 
103. + pesant #: Mart. Sat. 410. f, cp eur. Golf. Gasc. 


ist} Adriat. ( Ofiv.). 
104. :.— shit aceus, Bast. pl. 4: 1:15. @e. eur. Golf, Gasc:(m..0.). 
105.1 —.. sublavatus , Bast. pl 3.1£ 23: Oc. eur. Golf. Gase. ( mon cab.). 
406. —  pulchellus:, Lk. Oc. ind. Java: (mon cab. 
107, — érhrarinsius:, Lk. 68. Enc. pl. #18. f. 5. Oc. “mk 
108... — #rigonularis, Ak. 27. Oc: ind! Malabar. 
109. -— brandüris, lin. Mercet, pl: 299 €. 3: Méditer. Corse: 
110. :séripteraides ? Ek. 67. An, mus: pl 45. f..4. Oe. ind. 


111.2 angälaris; dik. 54. Adans. pl. 9. £.-22 ? Oc. afric. Sénég. 
—) ccelongäütus ;LK. 19. Oc. ind. Africc Sénég,. 

113.7 2 fistulosus , Broec. pl. 7.f. 17. Médit, Mer deSicile.- 
dires Lasseignei, Desh. Médit. Corse. 

115, —  saxatilis, var. Lk. 34, Rumph, t, 26. f. 2, Médit. Adriat. 


( 298 ) 
. Nassa asperula , Brocc. pl. 5. f. 8. Golf. Gasc. Médit. (Rénier).: 


— cancellata, Gr. Tabl. 520. Born, t. 9. f. 17, 18. Oc. ind. (Lam.)- 
— columbelloides , Bast. pl. 2. f. 6. Oc. ind. Médit. 

—  Desnoyersi , Bast. 5. pl. 2. f. 13. Oc: afric. Sénégal. 

—  polygona, Brocch. 22. pl. 5. f. 10. Oc: ind. Java. Ar } 

—  prismatica. Broce. 20. pl. 5. f. 7. Oe. ind. (mon 


. Narica canrena , Lk. 10. dat ple 373.1. 3 à 5. Oc: ras afric. Amér- 


; Médit. Golfe Gasc. 
— Zabellatars Kk: É Desh. FE “ 20. f. 3, 4. Oc. ind. Malab. (m. c.). 
—  millepunctata ; Lk. 12. List. t. 564. f. 11. Oc. eur. Médit. 
Golf. Gasc. 
— . epiglottina ; Lk. fossil. Par. pl. 14. f. 6. Oc. ind. Coromand. 
(mon cab.). 
—  mamillaris , Lk. 1. Enc: pl. 453: f. 5. Oc. ind. Malabar. 
—  glaucina, Lk1.Desh. 2. pl. 20. f. 7,8. Oe. ind. Am: sos Méd- 
—  cruentata, Gm. Desh. Dict. n.° 8. Oc. ind. Médit 
—. olla , Marcel de Serres, Tabl. p. 102. Médit. Marseille. (Warcel 
erre ) 


, Nentra cornea , Grat. Tabl. n.° 132. Oc. indien. (mon cab. ). 


— sulcosa:, Grat. Tabl. n.°131. Oc. ind. 


. Nesrrorsis moniliformis , Grat. Soc. Lin. 5. pl. 1. f. 1, 2. Oc. ind. 
: Ouva hiatula, Lk. Bast. 1. pl. 2. f. 9. Oc. ind. Afric .Sénég. { Adans.} 


clavula , Lk. 3. Bast. 2. pl. 2. f. 7. Oc. ind. Malabar. (mon cab.). 
—  ispidula ; Lin. Brocc. 15. pl. 3. f. 16. Oe. ind. 
—: Laumontiana , Defr. Lk. 5. Oc. ind. (mon cab: ). 
—  flammulata Desh. Dict. n.° 14. Oc. afric. Sénégal ( Adans. ). 
—  Dufresnei, Bast. pl. 2. f. 10. Oc. ind. Chine. (»10n cab.) 


+ Ovura triticea , Lk. 9. Payr. pl. 8. f. 30 à 32. Médit. Corse Enr à 
; Pan ere Lk. Gr. 1. pl. 1. f. 5. Oc. eur. Golf. deG 


uminata , Gr.3. pl. 1. f. 8 à 10. Côtes de né ée ei} 


‘ LES Fe Bast. Grat. 2. pl. 1. f. 29-30. Médit. Adriat. 
hungarica 


; Lk. 1. Wood, Cat. t. 37. f: 41. Oc. amér. Médit. 


… PHASIANELLA pr Lk. 7. List. t. 583. f. 37, 38. Oc. ind. et Amér. 


mon cab. ). 
pulla, Desh. Dict. Enc. Oc. afric. Sénég. Médit. (Desh.) 


. Paxaxis punctata, Grat, Tabl. n.° 298. Oc. ind. ( mon cab. ). 
. PLeuroroma cordiert, Rares Dujard. pl. ne f. 23. Oc. eur. Gôtes à 


France. Médit. ( Payr.). 
ee monile, Broce. 57. pl. 8. f. 15. Médit. adr. Côtes du Portug- 
— oblonga, Rénier. Brocc. 54. pl. 8. f, 5. Médit. Adr. (Rén.). 

Antilles. 


( 299 ) 

150. Peuroroma vu/pecula, Broce. 40: pl. 8. f. 10. Médit. Adr. ( Rénier ). 

— Purpurea, Bast. pl. 3. f. 13. Oc. eur. Côtes d’Angl. Médit. 
(mon cab. ). 

152. — nsversaria , Lk: 1t. Oc. ind. Java. ( mon cab. ). 
153. Purpura RE: Dujard. pl. 19. f. 4. Méditer. ( Dujardin ). 
154. Pyruza MES Lk. 8. List. t. 904. f. 24. Oc. ind. Afric. Amér. 

55 


155. minaz, Grat. Tabl. n.° 409. Oc. ind. Malabar. (mon cab.). 
156.  — art TRS, Grat. Enc. pl. 430. f. a. b. Oc. ind. LÉ m. €. 
157. — ficoides, Lk. 11. Knorr,6. t. 27. f. 7. Oc. ind. ( Lam. 

158... — . spirillus, Uk. 13. Bast. pl. 7. f. 9. Oc. ind. Sénég, (mon dat 


159. — 2 Lk. 5. id. fossil. Par. pl. 4, f. 8 Oc. ind. 
160. — condita, Brong. Vie. pl. 6, f.4: Oc. ind. Afric. Moluques. 
161. us marginata, Brongn. Vic. pl. 6. f. 7. Oc. ind. ( mon cab. ). 
162. —  Zeucostoma, Bast. 2. pl. 4. f. 6. Oc. eur. Médit. (mon cab.). 
163. —  ranina, Lk. 12. de Blainv. pl. 19. f. 1. Médit. Corse. ( »2. c.). 
164. —  pygmæa, Lk. 14. Mart. pl. 128. f. 1231? Oc.eur. Côtes du 
Hâvre. ( Lucas. ). 
165. Ricrnuza pru-dps Lk. 6. Enc. pl. 395. f. 4. Oe. ind. Maurice. (7. c:). 


166. — ,; Lk. 7. Enc. pl. 395. f. 6, Oc. ind. Maurice. (mon cab.). 
167. Rissoa thé. Desm. Grat. 12. pl. 5. f. 51, 52. Oc. eur. Golf. 
Gasc. Médit. 
168; — : Montagui, Payr. Grat. 14. pl. 5. f. 57, 58. Médit. ee (Paryr.)- 
169. —  planaxoides, Des. Grat. 7. pl. 5.f. 36 à 59. Médit. (mon cab.). 
, 170. —  crenulala, Mich. Grat. 15. pl. 5. f. 59,60. Médié. Corse. (Mich.)- 
171. —  cochlearella, Bast. Grat. 1. pl. 5: f17 à 25. 0c. ind. Antilles. 
(mon cab. ). 
172. — : Bosci., Payr. Grat. 18. pl. 5. f. 67, 68. Médit. Corse. ( Payr.). 
173. —  cimex, Bast. Grat. 13. pl. 5. t. 53 à 56. Méd. adr. ( mon cab. ). 
174. dec ttes Droit. pl. 19. f. 23. Médit. ( Dujardin). 
175. Rosteuama pes-pelicani, Lk. 3. Mart. 3. t. 85. f. 848. Golf. de Gasc. 
176. — pes-carbonis , Médit. Adriat. [ Médit. 
177. — dentata, Grat. (R. curvirostris. var. Lk. à Bast. pl. 4.f.1, 
ind. Molug. … 


178. Scazanra communis , Lk. 5. Brocc. pl. 7. £. 1. Oc. jé eur. Méd. Golf. 
Gasc. 


179. — pseudo-scalaris, Desh. Médit. 

180. — crispa, Lk.1. Annal. 8. pl. 37. f. 8. Sénégal. 

181, _— tamellosa , Lk. Bast. 3. pl. 1. f. 15. Oc. ind. Médit. 
182, —  varicosa, Desh. Oc. ind. ? 


183. — + acuta, Sow. Min. C. t. 16. f. 3. Méditer. 
184. Sicarerus LR Sow. Min, C. pl. 384. Oc. amér, (mon cab.). 
85 aliotideus , Lk, 7. Adans. pl. 2. f. 2. Oc. ind. Médit. 


{800 ) 
186. Swiquanx anguëna, Lk, Oc. ind. Méditer. ” 
187. Soramux carocollatum.; Uk. 7. Bast. pl. f. 12. 0e. ind. Malab. Ds er 
188. :. — . granulatum , Lk. 2. Enc. pl. 446. £. 5. Oc. ind. (mon — 
189. —  pseudo-perspectieum ; Desh. Ind. Médit. 
190. Srroueus Zatéssémus, Lk 3. Mart. 3 1. 82. f..832. Oc. ind. 
19 lucifer, Bosc: Mart: 3.1. 90. f, 878, 879. Oc. ind. 
192, 0 —. Lens etrs sg ” 4. $ à or, _ < Cab. de M: 
ur Là Pergelos 

ans ju PER 16 HMNEE TEE a. sol 
re rondes eapitllun, Enc. pl. 431: bis. f.3! Oc. ind. Le mon cab. Y 
195 catum , Lk: 9. Ene. pl. 431. bis. f. 4. Oc. i 
196. Taie so dt, Ek: 2. Enc. pl. 360. f. 2. Oc. dt 
197. “fusiforme ? Lk. 3.aù T: sübulatum ? Uk. Oe. ind. 
198. F'enaie Plicaria ; Bast. 1. pl. 3. £. 4. Oc. ind. Tes Moluque 
199.4 — duplicata, Lk. 8. Maït. 4. t. 155. f. 1455! Ocind. “at 
200: — pertusa, Bast 6. pl: 3 f.9. Oc. ind. (mon cab.) — 
281. — acuminata, Gr. ce n.° 534. Oc. ind. Java. (mon cal 
202... —: :murina, Bast. 7. pl. 3. f. 7,06. ind. Moluq. (Lan). l 
203. °— ‘strigilata; LK. 20. Born , t. 10. f, 10. Oc: ind. Senég. (Duÿ.). 
204 — “ses Lk.22. Born ; pl. 10: f. 11,12. Sénég: (mon cab). 


205. — riata, Bast. 4. pl. 3. f. 16. Oc. ind. (hot. ab. ). 
206, “ne Lmpageke Lk: Grat. pl. 6:£. 14: Oc. eur: Côtes de Fr. Méd. 
207. — : ünflata, Fér. Grat. pl. 6. 15. Médit. Adr 


208. Tairon rl) Eh. % Enc. pl. 416..f:3. Oe: ind. Médit. 

209. : — ‘dolture, Broc. 13. Brong. Vic. pl. 6. f. 5. ind: Oc: ind.-Malab, 
( mon cab. ). 

210. —  nodiferum,.Lk: 2. List t. 960. f. 13, Méd. Oc. ind. 

211. —  cancellinum, Desh. Amér. mérid. 


913. b à nodularium , Lk. 3. Oc. ind. eur. Golf. Gasc. Médit. pré 
214. Tonno setosus , Lk. 10. Enc. pl. 448. f. 4. Oc. ind. 
A5. — “minutus ,  Miéh: Soc. Lin. 2. pl. à f. 7 À 9: Méd. Cette. Toulon. 


Mich.). 
216. — costatus , Lk. 34. Médit. ( Beudant. ). 
217. — magus, Lk. 21. Chemn. t. 171, 1656. Oc. eur. Afric. Médit. 
Golf. Gase,., 


218. —}striatus , Lin. Bresch. pl. 16. f.4.Méd. Adr.(won cab.). 
SA ge Lk. 8. Brander , pl. 1.f. 4,5. Oc..ind. g8r 

arum , Bast:%4.ipl, 1:. 23: Oc:ind. Bron cb}: Bi 
204. x Be Brocch.: Médit, Adriat, sas. 8 


19 © 
LE 
ë s 


((3or } 
sa de quadriplicata , Bast. 5. pl. 1. 1.13. Oé ‘eur: Chili: Un..e.). 
replicata ; Lk: 4. Brocc. pl. 6:f, 9, Oc. ind. Tranquebar, 


TA — turris , Bast. 4. pl. 1. L 11. Oc. eur. Côtes de Fr. Golfe de 
Gasc. 
295,  L  imbricataria, Lk. 1. Bfocc. pl. 6: f. 12. Oc. amér. Antilles. 
226. —  terebra; Ek. 2. Broëec: pl.’ 6. f! 8. Ind. afrie. eur. Golf, 
| Gase. Médit. 
227. — terebralis, Wk.1..fossil. f. 14. Oe: ind. Malabar. (mon cab.). 
928. — triplicata , Brocc. pl. 6. f, 74. Méditer. (Dujard.) . 
229. — Ligar, Adans. pl. 10. f.6. Sénégal 
230. — gracilis, Desh. Méd. Mer de Sicile. 
231. imbricata , Lin. Mart. 4. t. 152. f. 1422, Antilles (Lam.). 
932. Tvrms br Lk. 12. De Blainv. pl. 17. f. 3. Oc. ind. ( Hunter. ). 
233. Veruerus rugosus, Grat. Tabl. n.° 161. Adans. pl. 2. f. 1. Sénégal. 
934. puis pre Sow. Min. C. pl. 129. Mers du Sud. Ile Fégée ie 
235. —  picturata , Grat. Tabl. n.° 557. Brocc. pl. 4. f. 11? Oc 
(mon 7 _ 
236. —  mitræformis , Lk. 43. Mers de Java, de la Nouv.-Holl. (Péron). 
237. —  magorum, Desh. Oc. ind. (mon ca 
RÉCAPITULATION. 


Le nombre total des Mollusques univalves inarins à à l’état fossile 
dans la formation tertiaire du bassin de l’'Adour est de. 636 espèc. 
Celui des analogues vivants { collectifs) dans les mers 


actuelles de. 237 id. 


# 


” 


La proportion différentielle est donc :: 1 : 2 5l/% c. a. d. 
avoisinant le ro, car, 237 : 636 :: r : 2 5% 
Mais parmi ce nombre collectif d’analogues vivants , il y a 
44 espèces océaniennes ( Océan d'europe ). 
102 Îd. méditerranéennes. 
162 Id. équatoriales (mers des Indes et des climats chauds ). 
Or, il s’en suit que, puisque la proportion des analogues océa- 
niens est au nombre total précité :: 1 : 14 5/1, approximativement. 


Cormmé.tcest à 15 ( 44 : 636 : : 1 : 14 x), 


+ 


( 302) 
_ Celle de ces mêmes analogues comparée au nombre collectif (237) 
sera :: 1 : 5 ‘7/4, par conséquent au-dessous du *z. 


(44:237:: 1: 5 "#4 ). 


Celle d log a bre précité :: 1 : 2 ‘st. 
Au-dessous de la moité( 102 :,237 :: 1: 2/4.) 
Et enfin celle des analogues équatoriaux +: 4: #4 */y. 


(a62: 239254: 1 5/4) 
Donc très-peu au-dessus des */. 


GRATELOUP. 


TABLEAU 


TABLEA 
UD 
ES MOLLUSQUES UNIVALV 
ES 


Qui ont vécu da 
ns la pa 
‘tie du Su 
d-Ouest d 
e la 
fluviatiles et oc. CE ( Bassin de l'Ad 
celle io our , en 
alogues fo Lhete 
ssiles des ere, 
principaux on. 
Ba période * 
ssins tertiaires euro ee té-diluvienne tertiaire ; av x 
péens et celle du nombre d’espe ec l'indication comparati 
èces fossiles ss 
propres au Bas és 
l 
ir alogues vivants terrest 
res, 


PAR M 
+ LE DOCTEUR GRATELO 
| UP. 


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EL. A total 
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2 + | du bassin] ‘totalité sites 
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A En e actuelle Ut (des Apennins, + les Eat de ie précèdent, pr aniens , permet d’étab ait lors de la 
S rant la rtiai 'est li 
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paré, sur di pas à démon Prouves avolo: même que e la tempé 
ifférents trer , en giques, ce ceux des b rature 
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ng-temps et en gi, ne sont que d e la 
me temps rar portions d’un 
é et entretenu? 


Born» 

EAUX 

f , 4e Octobre 1838 

I 
RIE DE 
+ LAFARGUE, LIBRAI 
, RE , À 
+: À BORDEAUX 


{808 ) 


XV. Quelques mots sur la larve et le nid des Buprestis 
manca ; par Énouaro PErnis, correspondant à Mont- 
de-Marsan, . 


—"J09C——— 


Quoique l’on sache généralement:que les Buprestes dé- 
posent leurs œufs dans le bois, et quoique la famille des 
Buprestides soit bien nombreuse et bien répandue, je crois 
que les larves de ces insectes ont été peu étudiées jusqu'ici. 
Je me hâte toutefois d’avertir que je n’avance ce fait qu'avec 
la plus grande circonspection; car, lorsqu'on n’a fait que 
quelques pas dans l'étude de l’histoire naturelle, qu’on n’a 
ni l'avantage de s'instruire de tout par la fréquentation habi- 
tuelle d’un grand nombre de savants, ni les moyens d’ache- 
ter tous les ouvrages nouveaux, on peut ignorer beaucoup 
de choses , et l’on s'expose à traiter , comme des nouveautés, 
des découvertes plus ou moins anciennes. 

La crainte d’une semblable déception ne me forcera pas 
néanmoins à garder le silence. J’aime mieux courir la chance 
de voir mes idées et mes observations vieilles en naissant, 
que de les garder indistinctement dans ma mémoire ou dans 
mon porte-feuille, au risque d’ensevelir ainsi quelque chose 
d’utile, D'ailleurs, si le peu que je sais sur le Buprestis 
manca, est connu, peut-être ne verra-t-on pas sans intérêt 
la confirmation des faits déjà acquis à la science. 

Ce préambule semble annoncer quelque chose de plus 
important que ce qui va suivre, et je ne serai pas surpris 
qu’on le trouvât un peu déplacé ; mais j'espère qu'on lui fera 
grâce en faveur de mon début. J’éprouvais le besoin, lors- 
que, pour la première fois, je livre au public une de mes 
observations entomologiques , de dire quelle est ma position, 
quelles sont mes ressources et mes craintes ; c'est mi moyen 


( 304 ) 
comme un autre de réclamer une indulgence dont j'ai tant 
de besoin. 

Dans le mois d'Avril 1837 , comme je cherchais des in- 
sectes sous l'écorce d’un pieu de Robinier, je remarquai que 
ce pieu était criblé de trous elliptiques dont le plus grand 
diamètre était d’environ une ligne et demie. Un peu d’atten- 
tion me fit remarquer, dans l'intérieur de ces trous, une tête 
d’insecte qui aflleurait presque lorifice. Je fis scier et fendre 
le pieu , et je reconnus que l’insecte , dont j'avais vu la tête, 
était le Buprestis manca ( Linn.), duquel je m’abstiens de 
donner la description , parce qu’elle se trouve dans tous les 
auteurs. Je continuai mes recherches, et j'eus là satisfaction 
de trouver la larve de ce Bupreste. Cette larve est blanche 
entièrement glabre , apode , lisse et longue de 10 lignes. Sa 
tête est grosse, aplatie, écailleuse ; sa bouche , qui ne m’a 
paru desservie ni par des palpes, ni par aucun autre organe 
en tenant lieu , est armée de deux fortes mandibules brunes, 
écailleuses, larges, comprimées, dont le bord antérieur est 
brusquement tronqué et irrégulièrement denté. Le corps 
ést formé de treize segments ; la tête se loge presque entière- 
ment dans le premier qui est grand, large , à peu près lenti- 
culaire et marqué de deux sillons longitudinaux placés en 
forme de V renversé ; Les trois segments suivants sont beau- 
coup plus courts et vont en diminuant de diamètre ; les neuf 
autres sont égaux en longueur et en largeur. A partir du 
4. anneau , le corps de la larve est cylindrique, sauf les 
légers étranglements qui séparent les segments. 

La forme de cette larve approche de celle d’un pilon dont 
le gros bout serait un peu déprimé , et, si j'osais hasarder 
une opinion, je dirais que cette forme n’est point indifférente, 
qu’elle n'est point un caprice de la nature, que le but 
enest, au contraire, facile à saisir. La larve qui ronge la 
tête en bas, doit se retourner avant de subir sa première 


_ 


( 305 ) 

métamorphose ; car, autrement l’insecte parfois , obligé de 
sortir à reculons, aurait bien de la peine à trouver une issue, 
à moins que l'ouverture du trou ne demeurât libre , ce qui 
exposerait la larve et la nymphe à toute sorte de dangers: 
ce serait dès-lors une violation d’une des lois les plus im- 
muables de la nature. Or, si le corps de la larve avait par- 
tout le même diamètre, elle devrait, pour rendre son évolu- 
tion possible, donner à sa demeure des dimensions insolites , 
d’où résulterait pour elle un grand travail , et probablement 
aussi, pour la nymphe, l'inconvénient de se trouver vacil- 
lante dans un trou ainsi élargi. 

Il semble donc qu'il fallait au corps la forme que j'ai dé- 
crite , pour avertir la larve des dimensions qu'elle devait 
donner à la galerie qu'elle creuse, et pour lui permettre de 
se retourner : cependant, malgré ces précautions prises par 
la nature , il arrive quelquefois que la larve suceombe dans 
son dernier effort, et j’en ai trouvé plusieurs qui avaient péri 
pendant qu'elles essayaient d'en venir à bout. 

Je ne sais jusqu’à quel point j'aurais le courage de soute- 
nir ce que je viens d'avancer ; car il ÿ a des moments où je 
trouve peu concluantes les conséquences que j'ai déduites 
d’un principe qui, aux yeux de bien des personnes , paraî- 
tra peut-être indifférent ; mais, ce qu'il y a de bien cer- 
tain , c'est qu’au premier aspect , et lorsque surtout, jai vu 
des larves arrêtées par la difficulté du mouvement , qui doit 
précéder leur transformation , j'ai été frappé de cette con- 
figuration si favorable à ce mouvemeut pénible , et j'ai mieux 
aimé chercher à justifier ma première pensée , que d'attri- 
buer à une cause aveugle ce qui en était l'objet. 

Le galerie que creuse la latve est poussée ordinairement 
jusqu’à un pouce de profondeur : elle pénètre en ligne droite 
dans l'intérieur du bois, et perpendiculairement à sa surface , 
ou à peu-près ; ses parois sont toujours lisses et nues. 


( 306 ) 

J'ai fait pressentir que la larve devait prendre quelques 
précautions pour se garantir de toute atteinte extérieure, 
Elle n’est point en effet oublieuse de sa sûreté, et elle ne 
manque jamais de boucher l'entrée de sa demeure , de ma- 
nière à la rendre non-seulement inaccessible, mais même à 
peu-près invisible, Il faut de l’attention pour voir sur le bois 
des petites taches elliptiques et roussâtres qui ne dépassent 
point la surface. Ces taches sont formées par un monceau 
d’excréments, et de détritus de bois finement hâché et for- 
tement cimenté, de manière à résister au couteau , presque 
autant que le bois lui-même. Ce rempart a deux lignes en- 
viron d'épaisseur, et la larve travaille à sa construction, du 
moment où elle est logée dans le bois ; ear il est toujours 
terminé avant qu’elle ne se rétourne pour se métamorphoser. 

La mère de ces larves a pris de son côté, une précau- 
tion en faveur de sa race future : pour la garantir du mau- 
vais temps et hâter sans doute, l'éclosion des œufs, elle a eu 
le soin de déposer ses œufs sur la face du bois, exposé au 


midi; le pieu que j'ai mis en pièce , était criblé de ce côté 


et sans un seul nid de tout autre. J'ignore si quelques Bu- 
prestes déposent leurs œufs dans du bois vert ; mais à en ju- 
ger par ceux qui sortent du bois de construction et de chauf- 
fage, ainsi que des planches et des charpentes des vieilles 
maisons, je serais porté à croire qu’ils choisissent le bois sec. 
S'il en est ainsi, je puis sans crainte, préciser le temps que la 
larve a mis à naître et à se développer. Le pieu qui a fourni 
matière à ces observations, en Avril 1837, avait été coupé 


dans l’hiver de 1835 à 1836 et planté au printemps suivant 


dans un jardin; c’est durant ce printemps que les œufs y 
auront été déposés, et lorsque je l'ai découvert, tous les 
Buprestes avaient subi leur dernière test , et 
étaient à même de sortir, c’est-à-dire qu'ils avaient démoli 
le rempart qui les retenait captifs. Il s'en suit de 1à que, 


A, 


\ 307 ) 

depuis la ponte des œufs jusqu’à la naissance de l'insecte 
parfait , il s'écoule 10 ou 1 1 mois. Cette conclusion est incon- 
testable , si le bois sec est indispensable à la nourriture des 
larves ; or, outre l’analogie que j'ai invoquée plus haut, je 
rappelle le fait de la disposition des nids, tous placés à côté 
du Sud ; et comme je suis convaincu que ce côté a été choisi 
avec intention, la nouvelle probabilité qui en résulte, ne 
peut être combattue que par l'hypothèse , que la partie Sud 
du pieu, était le côté Sud de la branche lorsqu’elle tenait à 
l'arbre. 

Quant aux larves que j'ai étudiées , je me hâte de dire , 
pour prévenir toute méprise, que toutes celles que j'ai vues, 
étaient mortes ou par un accident inconnu, ou parce qu'elles 
n'avaient pu réussir à se retourner. Du reste, je n’ai rencon- 
tré aucune nymphe, et rien ne m'a fait pressentir l’existence 
d’une coque. 

6] écauti 1 la larve pour se garantir de 


toute sévit. malgré ka soin Pi elle a de sue sa demeure, 
et en dépit des obstacles qui semblent devoir en interdire 
l'entrée, un ennemi clairvoyant découvre sa retraite et at- 
tente à sa vie. Quelque eulophe ou quelque ichneumon mal. 
faisant , fait pénétrer jusqu’à elle sa mortelle tarière, et Ja 
force à échanger son existence , contre celle de sa progéni- 
ture parasite. Je n’ai vu ni cet insecte ni sa larve; mais le petit 
trou circulaire dont quelques loges sont percées , fournissent 
la preuve qu’elles ont été habitées par un étranger qui a déjà 
pris son essor, ne laissant pas d’autre indice de son séjour 
dans une demeure qui n’avait pas été préparée pour lui. 


J.-L. LAPORTE, Editeur responsable. 


( 309 ) 


Ds el 


TABLE DES MATIÈRES 


CONTENUES DANS LE DIXIÈME VOLUME. 


ES 


GÉOLOGIE. 


Page. 


Nonice Géologique sur le département de l’Aude ; par 
M. Marcel de Serres. 

Essar sur les Vallées dites d’Érosion ; par M. l'abbé 
Labrousse. .,......…. 

Des Cavernes chaudes x environs de Montpellier ; 
par M. Marcel de Serres. 


BOTANIQUE. 


Syxorsis du Supplément à la Flore Bordelaise et de la 
Gironde ; par M. J. F. Laterrade 
Sure du Synopsis ; par le même 


ZOOLOGIE. 


Exrrair d'un Mémoire sur quelques Mollusques, lu à 
la Société d'Agriculture , Sciences et Arts d'Agen ; 
par M. Brécy. 

Mémoire sur les coquilles fossilles de Mollusques ter- 
restres et fluviatiles, de la classe des Tracnéur- 
popes, etc.; par M. le D. Grateloup...........…. 

Descriwrion des genres et des espèces de les Le 
siles, appartenant à cette famille des Trachélipodes , 
qu'on observe dans les couches des terrains supé- 
rieurs du bassin de l’Adour , aux environs de Dax 
{Landes); par le même 


159. 
242. 


180. 


( 310 ) 

Surre des mêmes descriptions, avec fig.; par le même. 255. 
Tableau Statistique des coquilles univalves fossiles, 

trouvées dans les couches tertiaires du bassin de 

l’Adour , etc. ; par le même. t 
DesCRIPTION de quelques espèces nouvelles à coquilles 

fossiles de la Champagne ; par M. Michaud , Cap.® 

adjud.t-major, au 10. de ligne, correspondant. 153. 
Nore sur le rétablissement de l'Ancylus spina rose , 

dans la classe des Mollusques ; par le même... 215. 
Queiques mots sur la larve du Buprestis manca; par 

M. Edouard Perris, correspondant... 303. 
Lépmorrtères des environs de Bordeaux, par M. Th. 

Roger. 220. 
Description du Canard trapu ou Pallot (nas obesa), 

et du Pipit du littoral ( Anthus littoralis) , espèces 

nouvelles, observées par M. Darracq, pharmacien 

à Saint-Esprit 239. 


MÉLANGE. 


Synonyme de la Vigne : Description de seize espèces 
de raisins cultivés dans les environs de Malaga, 
avec figures ; par M. Salvador Lopez. 

Procës-versaL de la vingt-unième fête Linnéenne ; par 

Laterrade 

Séaxce publique de la Société Linnéenne de Bordeaux. 

Rarporr sur les travaux de la Société Linnéenne de 
Bordeaux, pendant l’année 1838; précédé d’un 
Apercu historique de cette même Société ; par M. 
Henry Burguet, D.-M.-P., secrétaire du Conseil. 

Procramme des Prix proposés par la dite Société, 
pour l’année 1839. 


FIN DU DIXIÈME VOLUME. 


BORDEAUX.-— IMPRIMERIE DE TH, LAFARGUE, 


RAPPORT 


SUR LES TRAVAUX 


DE 


LA SOCIÉTÉ LINNÉBNNIE 


DE BORDEAUX , 


ESS endant L'ÉTunée 1838, 
PRÉCÉDÉ D'UN 
APERÇU HISTORIQUE 


SUR CETTE MÊME SOCIÉTÉ ; 


Pr AE. Penry Hourquel D.xH, BR ÿ 


SECRÉTAIRE DU CONSEIL, 


BOBDEATS, 
CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE , 
IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE ; 
Rue du Puits Bagne-Cap, N. 4. 
1858. 


APERÇU HISTORIQUE 


SUR LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX, 


DEPUIS SA FONDATION JUSQU'À L'ANNÉE 1838, 


4 @$E. LS enr EBurguet, 


D.-M. P.y SECRÉTAIRE DU CONSEIL. 


a E——— 


L'étude de l’histoire naturelle n’a jamais été dédaignée 
par nos concitoyens. Avant d'esquisser l’histoire de la Société 
Linnéenne , qu'il nous soit permis de citer quelques-uns des 
naturalistes qui ont préparé ses succès. Le médecin Cardoze, 
en 1718, est devenu célèbre par sa découverte de la Fritil- 
laire ( Fritillaria meleagris ), et par la lettre que lui adressa 
l'illustre Montesquieu, alors président de l’Académie royale 
des sciences de Bordeaux. Nous nous plaisons à en retracer 
ici quelques phrases : « Nous voyons, Monsieur , avec plaisir 
» votre Fritillaria aquitanica : la rareté de cette plante 
» dans le pays même dont elle porte le nom, nous à fait 
». penser qu'elle avait $té très-négligée, et qu’elle avait besoin 
» de vous pour acquérir quelque réputation , etc. , etc. Il ne 
» faut pas grand chose pour faire la fortune d'un philosophe; 
» les richesses qu’il cherche sont peu enviées, grâces au 
» mauvais goût des hommes qui n'en connaissent pas le 
» prix».— En 1735, Pierre Campaigne, a formé un her- 
bier que l'on voit encore dans le cabinet d'histoire naturelle 
de notre ville, L'abbé fénuti, M, Latapie, les docteurs Frl- 


réa : ; 
lers et Tournon, M. Bory de Saint-Vincent, le profes- 
seur Dargelas et tant d’autres naturalistes qu’il serait trop 
long d'énumérer , avaient précédé M. Laterrade qui fit 
paraître en 1811, la première édition de la Flore Borde- 
laise, et avaient déjà réuni des matériaux précieux pour 
l'histoire des végétaux de notre localité... Le département 
de la Gironde, l’un des plus fertiles et des plus étendus de 
la France, présentait un vaste champ d’explorations et de 
découvertes. 

En effet, si la nature du sol, sa fécondité, sa variété, son 
exposition à un soleil vivifiant peuvent influer sur les êtres 
qui vivent à sa surface , il n’en était aucun qui dût surpasser 
le nôtre, par ses richesses en histoire naturelle. 11 devenait 
donc nécessaire d’imiter M. Bory de Saint-Vincent, qui 
dans ses excursions avait exploré avec tant de profits pour 
la science , nos bois, nos landes, nos marais ét nos dunes. 

Des médecins, des botanistes , quelques savants modestes, 
qui depuis long-temps consacraient une partie de leurs loisirs 
à l'étude de la nature, concurent le projet de se réunir, 
de s'associer , pour donner plus d’unité à leurs travaux, ét 
mieux populariser une science à laquelle ils avaient voué 
un culte tout particulier. Par un beau jour d'été, le 25 
Juin 1818, ils s’acheminèrent vers Arlac, petit village des 
environs de Bordeaux ; là, assis près d’un ruisseau, sous 
ombre d’un vieux saule , ils posèrent les fondements d’une 
Société d’histoire naturelle. Ce n'était pas sans motifs qu'ils 
choisirent la plaine d’Arlac, pour être témoin de sa fonda- 
tion : elle méritait cêtte préférence par ses ruisseaux d’eau 
limpide , sa fontaine au milieu d'une pelouse émaillée de tant 
de jolies plantes, ses landes couvertes d'Erica tetralix , 
ciliaris, et autres jolies espèces. Ainsi commença la Société 
Linnéenne , et le saule qui la vit naître, fut depuis cette 
époque , chéri par tous les amis de la botanique. Le nom de 


E# 1. 

Linné, Van des plus illustres dans les annales des sciences, 
réjaillit sur elle de tout son éclat , il devint comme un dra- 
peau sous lequel s’empressèrent de se ranger tous les admira- 
teurs de ce grand génie. ne 

… Des naturalistes de la plus haute distinction , MM. Cuvier 
et de Lamarck, entr'autres, acceptèrent avec reconnais- 
sance le titre de membres correspondants. Éd 

Ce corps savant comprit que sa mission devait être belle 
et grande. Des membres actifs et zélés se rendirent en diver- 
ses villes de France- et y organisèrent des sections. L'année 
1820, vit la création des sections Linnéennes de Paris, des 
Indes, de Libourne, des Basses-Pyrénées ; plus tard, 
celles de la Guiane, de Rochefort, de Narbonne, de 
Montpellier, du Sénégal, vinrent ajouter un nouveau 
degré de splendeur à la métropole de Bordeaux ; enfin sa 
prospérité était devenue si grande, que Paris la capitale du 
monde scientifique, eu conçut une profonde jalousie. La 
Société Linnéenne de cette ville s'insurgea , contre la mère 
commune ; n’osant la heurter de front, elle chercha à l’atti- 
rer à elle pour mieux l'étouffer. 

Celle de Bordeaux. qui était la plus ancienne en date; et 
avait organisé toutes les sections qui la reconnaissaient, ne 
pouvait volontairement se démettre de sa toute-puissance, 
et surtout la confier à une rivale jalouse de ses triomphes. 
Elle résista à toute espèce. de:sollicitations , sut éviter tous 
les pièges qui lui furent tendus : il y eut scission avec la 
capitale, mais toutes les sections restèrent groupées autour 
de leur fondatrice. Le nombre des membres correspondants 
s’accroissait; quelques-uns envoyaient des Mémoires de la 
plus haute importance ; les membres résidants à Bordeaux, 
produisaient aussi des travaux remarquables. L'Ami des 
Champs, journal fondé par M. Laterrade ; l'Annuaire qu'elle 
publiait, étaient devenus insuffisants. En1826, elle fit pa- 


(6) 
raître un recueil mensuel intitulé : Âctes de la Société 
Linnéenne de Bordeaux. 

Elle poursuivait tranquillement le cours de ses travaux, 
lorsqu'une lettre confidentielle émanée du ministère Villèle ; 
vint lui intimer l’ordre de dissoudre les nombreuses sections 
qu’elle avait formée avec tant de difficultés. C'était l'ébranler 
dans ses fondements , compromettre son avenir. Il faut le 
dire, elle ne méritait peut-être pas d’être ainsi traitée ; jamais 
elle n’avait agité dans son sein de questions politiques. Lui 
enlever les sections, c'était lui arracher les plus beaux fleu- 
rons de sa couronne, et celle qu’elle enviait, de porter ; pou- 
vait-elle faire ombrage à un gouvernement , ami des sciences 
et des arts ? 

Peu de temps après, et par une sorte de compensation , 
son existence fut reconnue par une ordonnance royale en 
date du 12 Juillet 1828; une subvention annuelle lui fut 
également accordée. Elle perdit ses sections , maïs elle fut 
toujours considérée comine la mère de toutes les sociétés 
détachées de son sein. Le monde savant s'apercut à peine 
du coup qui venait de la frapper, car ses Actes restèrent 
toujours le centre de publicité, où la plupart des natura- 
listes du Midi, vinrent déposer le fruit de leurs observations. 
MM. Farines , Marcel de Serres, Léon Dufour, Grate- 
loup, Gachet, Billaudel, Jouannet, Laterrade, Char- 
les Des Moulins, Monteaud , Guilland, et bien d’autres 
noms chers à la science, coopérèrent à son illustration par 
d’'intéressants Mémoires sur toutes les branches de l’histoire 
naturelle... Depuis cette époque , ellé a fait de nouveaux 
progrès : la fondation d’un champ d'étudé pour la Syro- 
nyÿmie de la Vigne, à Carbonnieux , dans le domaine dé 
M. Bouchercau , l’un de ses membres honoraires ; l'établis- 
sement d'un Marché aux Fleurs, qui chaque jour prend 
une nouvelle extension; la publication d'un Annuatre, 


(7) 
témoignent hautement de son zèle et de sa persévérance, en 
faveur de l’agriculture et de l’horticulture de nos contrées ; 
enfin, ses Actes, parvenus au X."° volume, sont aujour- 
d'hui l’un des plus précieux recueils du monde savant. 

Ce serait, ce nous semble, manquer à notre rôle d’histo- 
riens, si nous ne disions pas quelques mots , sur les deux 
fêtes, les deux solennités qu'elle a instituées pour propager 
le goût de l’histoire naturelle, but tant de tous ses efforts 
L'une a lieu dans les champs (extrà muros ) ; le Jeudi qui 
suit la Saint Jean ; l'autre vers la fin de l'automne, dans le 


lieu-ordinaire des séances intrà mures. 

La fête in campis, est une excursion dans une localité 
désignée à l'avance, et toujours remarquable par ses, sites 
pittoresques ou la richesse de sa végétation. Les membres 
correspondants sont invités à y prendre part, et souvent ils 
s’'empressent de venir se joindre aux membres résidants , 
malgré la grande distance qui les sépare d’eux. Des sections 
se forment , qui ont pour but d'explorer la commune dans 
toutes ses parties. Quand vient l'heure de la séance, la 
Société se réunit sur le. point le plus élevé, le portrait de 
Linné entouré de guirlandes. de fleurs, est suspendu au 
tronc d'un chêne, Elle a devant elle la nature avec toutes 
ses harmonies, toutes ses merveilles :.c'est un ciel pur, le 
calme des champs interrompus par le cri. des cigales ou le 
bourdonnement des abeilles. Des côteaux. agrestes, le beau 
fleuve qui baigne majestueusement les pieds de la grande 
cité; au loin, les montagnes bleucs de l'horizon. Ce n'est 
souvent là, qu’une partie du tableau : s'il nous était permis 
de rappeler les souvenirs de fêtes célébrées à Sibirol, Arlac, 
Labrède , Gradignan , Carbonnieux , Rions, nous aurions 
à décrire bien d'autres paysages où la nature se montrait 
non moins belle et non moins harmonieuse. Après la lecture 
des Mémoires qui composent la séance , un banquet ordi- 


(8) 
nairement offert par le propriétaire du domaine sur lequel 
elle est réunie , termine agréablement cette journée consa- 
crée aux plaisirs et aux recherches scientifiques. 

La fête d'hiver (intrà muros }, s’empreint d’autres cou- 
leurs, d’autres harmonies. La salle des séances est trans- 
formée en un parterre élégant : des dalhias, des orangers, 
des kosmos , des chrysanthèmes, tout fleuris comme aux 
plus beaux jours de l'été, reposent agréablement la vue, 
en même temps que les instruments aratoires de M. Hallié, 
lun de ses membres, rappellent plus directement le but de 
sou institution. Des lectures sur différents sujets d'histoire 
naturelle , le compte rendu de la fête in campis, dés poésies 
que parfois le poète sait empreindre des tableaux de Virgile 
ou de Buffon, terminent la soirée. 

Dirons-nous quelques mots sur les rapports d'amitié et 
d’estime réciproque qui existent entre tous les membres et 
convertissent les séances en réunions de famille, où chacun 
à son tour vient apporter les observations qu'il a faites, les 
plantes ou les insectes qu'il a recueillis ?... Non, il ne faut 
pas troubler, dans leurs méditations , les amis de la science. 

Enfin , de tous les corps savants que Bordeaux possède 
dans son sein , la Société Linnéenne est un de ceux qui ont 
rendu le plus de services à notre département : elle a pro- 
pagé le goût de la Zoologie , de la Botanique, de toutes les 
branches de l'Æistoire naturelle. Elle les à fait servir aux 
progrès de la Médecine, de l Agriculture et des Arts indus- 
triels ; elle a distribué des récompenses à tous ceux dont les 
travaux lui ont paru dignes d’être encouragés. Aussi, nous 
“le disons avec joie, elle possède la faveur de l'administration 
éclairée qui nous régit ; et cette faveur lui permettra d’attein- 
dre le but qu'elle poursuit avec tant de persévérance, celai 

d’être utile à ses concitoyens. 


an 


RAPPORT 


SUR LES TRAVAUX 
DE LA SOCIËTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX, 
PENDANT L'ANNÉE 1838; 


Par M. Henry Burcuer D.-M.-P., Secrétaire du Conseil. 


Messieurs , 


Aux jours agités de la république francaise et de l'em- 
ire, venaient enfin de succéder des jours de paix. Les scien- 
ces naturelles long-temps négligées dans le département de 
la Gironde , revinrent by briller d’un nouvel éclat ; de. zélés 
l | de nos contrées où 
déjà MM. l'abbé Vénuti, les = a ns Villers et Tournon, 
Latreille, Boryÿ de Saint-Vincent , Latapie, Dupuy , 


Laterrade , et bien d’autres savants non moins recomman- 


naturalistes 


dables , avaient fait une ample moisson de découvertes et de 
faits intéressants. .… 

En 1818, la Société Linnéenne fat fondée ; bientôt se 
groupèrent autour d'elle tous les prosélytes dela nature, et 
une forte et nouvelle impulsion fut communiquée à tous les 
esprits. Depuis cette époque jusqu’à nos jours, que de tra- 
vaux faits !.. que de progrès accomplis !.. une bonne Flore 
du département, le catalogue de nos mammifères et de nos 


(10) 

reptiles , la plupart de nos insectes observés et soigneuse- 
ment recueillis dans diverses collections , la description et la 
classification de nos Mollusques terrestres et fluviatiles, la 
description de tous les corps organisés qui s’y rencontrent 
à l’état fossile, en un mot l’histoire naturelle de nos contrées 
presque terminée; car bientôt, nous aimons à le croire, 
nous posséderons le catalogue de nos oiseaux et celui de nos 
poissons, qui nous manquent encore. 

Ce mouvement scientifique, cette tendance des esprits 
vers l'étude des productions de la nature , s'accroît de jour 
en jour ; il grandira, Messieurs, sous votre patronage , et la 
génération qui s'élève voudra augmenter le-bel héritage que 
vous lui aurez légué. Oui, Messieurs, un grand avenir est 
réservé à la ville de Bordeaux , dans la part qu’elle doit 
prendre à l'illustration des sciences naturelles dans le Midi 
de la France : Elle a un port sur l’océan , elle peut entre- 
tenir des relations avec les savants étrangers jusques dans les 
contrées les plus reculées, faire des échanges avec eux ; en 
un mot, elle est la plus favorisée pour former de riches col- 
Notions Lorsqu'un jardin botanique, lorsqu’ un cabinet d'his- 
toire naturelle rivaliseront avec les monuments qui embellis- 
sent notre cité, les étrangers s’empresseront d’accourir dans 
ses murs , car ils aiment à visiter les lieux où fleurissent les 
sciences et les arts. Bordeaux, un jour , nous aimons à le 
croire , sera la reine scientifique du Midi, comme Paris est 
celle du Nord de la France, et j'ose même le dire, du monde 
entier... 

Ce bel avenir que jentrevois est-il une apaisës trom- 
peuse, un rêve de mon imagination? Non, Messieurs, je 
n’ai parlé que de choses possibles ; le passé nous garantit 
l'avenir, Ce qu'il faut pour arriver au but que j'ai posé, pour 
Vatteindre promptement , c'est ‘d'enrichir la science que 
vous cultivez, de faits et d'observations nouvelles, c’est de 


(11) 
saisir avec habileté tous les moyens qui peuvent assurer 
le triomphe de la cause que vous avez embrassée ; c’est, en 
un mot, de persévérer dans tous vos efforts. La Notice de 
vos travaux pendant l’année qui vient de s’écouler , n’est- 
elle pas d’ailleurs la meilleure preuve à l'appui de mes asser- 
tions ? 


Messieurs , 


Vos travaux se sont étendus à toutes les branches de l’his- 
toire naturelle , nous les diviserons dans l’ordre suivant : 
Agriculture, Géologie, Zoologie, nr 


Écmcuiuns: 


Synonymie de la Vigne: — La culture de la vigne est 
étroitement liée à la prospérité du département de la Giron- 
de. Aussi, Messieurs, vous avez, encore cette année , porté 
toute votre attention sur le champ d'étude de la synonymie 
de la vigne. Grâces aux soins de M. le duc de Cazes et de 
M. Denion, consul de France à Lisbonne, vous avez recu 16 
espèces nouvelles, de ce précieux arbrisseau cultivé dans les 
environs de Malaga... Les variétés de la vigne que M. Lopez, 
vous a fait connaître par une notice des plus intéressantes , 
. sont les suivantes : 

Moscatel, Largo, Pedro, Ximen, Temprano, Mar- 
belli, S.ta-Paula, Jean, à fruits blancs, Uollar, Gabriel 
Doradilla, Huevo de gato, à fruits noirs, Corazon de 
Cabrito, à fruits rouges. 

Après avoir ajouté ces espèces à celles que vous possédez 
et dont le catalogue est dejà si riche , vous devrez vous hâter, 
Messieurs, de réunir toutes les observations publiées par 
vous, sur le champ d’étude de Carbonnieux. S'il vous était 
possible de réaliser prochainement les désirs de l'un de vos 


(12) 

membres, M. Auguste Petit-Lafitte, qui voudrait que Von 
fixât la synonymie de la vigne, et que l'on introduisit dans 
nos campagnes, la culture des nouveaux cépages qui dou- 
nent les meilleurs fruits, vous auriez acquis de nouveaux 
droits à la reconnaissance des agriculteurs de nos contrées. 

Pépinière départementale.— Votre Commission de la 
Pépinière départementale par l'organe de M. A. Petit-Lafitte, 
vous a présenté tout dernièrement un rapport sur les travaux 
accomplis, dans cet établissement , pendant l’année 1838. 

La greffe du marronnier de Lyon, tentée avec succès sur 
le chêne blanc , la formation d’une synonymie des fruits, 
heureuse innovation due à l’habileté de M. Jaumard , 
greffe de {000 mûriers, tels sont Les faits principaux qui 
vous ont été signalés. 


GÉOLOGIE.. 


M, l'abbé Labrousse , votre correspondant à Saint-Moril- 
lon , et que vous compterez bientôt parmi vos titulaires a 
enrichi vos Actes d’un Mémoire ayant pen titre : Essai 
sur Les Vallées dites d'Érosion. “ 

Après avoir contemplé le sublime scie des éveil. 
tions si diverses, si étranges qui ont bouleversé notre planète, 
le géologue remonte à l’origine , à la cause , de ses révolu- 
tions et souvent il est assez heureux pour les indiquer avec 
certitude. 

.Ce n’est point à l’action seule des phénomènes volcaniques, 
pas plus qu’à celle de la foudre, qu'il faut attribuer la for- 
mation des vallées, L'auteur du Mémoire en trouve la cause , 
1.° dans l’action des courants marins ; 2.0 dans l’action des 
agents atmosphériques ; 3.0 dans la puissance érosive des 
eaux. 

Le mode d'agir de chacune de ces causes est clairement 
démontré par M. l’abbé Labrousse. 


| (53) 

Long-temps avant la création de l’homme , la mér ayant 
couveît toute la surface du globe, elle a dû faire irruption 
sur nos continents et y déposer, les innombrables débris de 
corps organisés que nous y rencontrons. Après le retrait des 
eaux , les continents ont nécessairement présenté des dé- 
pressions plus où moins considérables , des rugosités, des 
vallées enfin, où les fleuves ont trouvé leurs lits, prêts à les 
recevoir ; telle a été la première origine des inégalités de la 
surface du globe. : 

L'action délétère des vents est prouvée, par les altérations 
nombreuses et profondes que nous observons sur les murs 
des monuments du moyen-âge et de l’antiquité. 

Les mouvements atmosphériques , les ouragans exercent 
une action plus puissante encore. Dans lés déserts de l’Afri- 
que et de l'Arabie , ils soulèvent et transportent au loin des 
montagnes de sable. Nos dunes de la Teste qui jadis ont 
enseveli des villages entiers, les cendres volcaniques du 
mont Vésuve , dispersées par les vents jusques dans l'Asie 
mineure , nous attestent leur délétère influence. 

L'action des eaux est également facile à démontrer. Les 
torrents, les eaux sauvages, les eaux régulières, ont laissé 
maintes traces indélébiles de leur passage et de leur action 
sur le continent. L'auteur du Mémoire , après avoir signalé 
à ce sujet, des faits de la plus haute importance, vous à cité 
les inégalités de terrain, causées par le lit de la Gironde, 
sur le bassin du département du Lot-et-Garonne , il signale 
entr’autres sur le versant du mont Thabor, qui regarde la 
grande route de Tanneins à Aiguillon, un courant de 7 
à 8 pouces cubes, qui s'était creusé un lit de 2 et quel- 
quefois 3 mètres de profondeur. Les dégâts causés journel- 
lement par la Garonne, à Baries , Cadillac et autres loca- 
lités, viennent confirmer ses assertions. 

M. Marcel de Serres, ce savaut géologue et l'un de vos 


(14) 
plus zélés correspondants, vous a envoyé un Mémoire sur 
les Cavernes chaudes des environs de Montpellier, que 
vous avez inséré dans vos Actes. 

Découvertes récemment , par M. Montels, ces cavernes 
situées à 34 mètres environ, au-dessous du sol, offrent une 
température constante de 22° 5o. Comment expliquer ce fait 
étrange : M. Marcel de Serres äprès s'être livré à de sayan- 
tes dissertations , pense qu'il doit être attribué à la chaleur 
intérieure du globe, laquelle remonte dans les cavernes 
Montels, avec d'autant plus de rapidité que les roches calcai- 
res qui les composent, sont remplies de fissures, aussi nom-- 
breuses qu’étendues. 

Un autre Mémoire intitulé, Notice géologique sur le 
département de l'Aude, vous a été envoyé, par ce la- 
borieux naturaliste, Les observations qu'il renferme , ont eu 
pour but de déterminer la position géologique du calcaire 
qui compose les montagnes des arrondissements de Limoux 
et de Quillan , ainsi que celle des Macignots compactes, 
généralement connus dans le midi de la France sous le nom 
de grès de Garcassone. Les routes de Montpellier x Nar- 
bonne, par Mèze, Pézenas et Béziers, de Limoux à Alep, 
et aux bains de Rennes; des bains de Rennes à Quillan, 
telle est la série des terrains explorés avec autant de succès 
que de zèle, par M. Marcel de Serres. 

Le docteur Grateloup, vous a entretenu de l'existence des 
traces de volcans éteints, qui couvrent toute la partie méri- 
dionale du département. des Landes. Des échantillons de 
scories basaltiques déposés sur votre bureau, ont démontré 
l'exactitude de ses renseignements. Cette région méridionale 
située sur la rive gauche de l’Adour , offre partout des cam- 
pagnes monticuleuses , pittoresques et couvertes d’une riche 
végétation. L’air y est pur, la terre fertile. Suivant le doc- 
teur Grateloup , la santé des habitants de cette contrée, la 


(15) 
ZOOLOGIE. 


richesse de sa végétation, se lient étroitement à l'existence 
de ces volcans éteints. Ainsi, Messieurs, le naturaliste sait 
faire ressortir des observations géologiques et topographiques 
des aperçus du plus haut intérêt pour les sciences médicales. 

M. Brécy, naturaliste à Agen ; a rencontré , aux environs 
de Moissac , un petit corps organisé que déjà Draparnaud, 
de Lamarck et M. de Férussac , avaient classé parmi les 
mollusques fluviatiles sous le nom d’Ancylus spina rose. 
Deshayes, et plus tard M. de Férussac, lui-même , le cru- 
rent appartenir à un entomostracé du genre Gare: M. 
Brécy donne une nouvelle description de l’Ancyle épineux; 
et le restitue de nouveau à la classe des mollusques, que lui 
avait assigné Draparnaud. Vous avez inséré ce mémoire 
dans vos Actes, sans vouloir rien préjuger sur la place que 
doit occuper dans les rangs de la zoologie, un corps sujet 
à tant de contestations. 

M. Henry Burguet, D.-M., vous a lu un mémoire sur 
les analogies qui existent entre les affections cutanées et les 
effets produits sur les végétaux par la piqûre de certains in- 
sectes. IL s’est livré à des recherches à l’aide du microscope, 
et a essayé de vous démontrer lutilité de cet instrument ap- 
pliqué à l’étude des maladies causées par ces petits animaux. 
Dans la notice qu'il vous a présentée sur l’Acarus rouge, vul- 
gairément connu sous le nom de vigneron ; il vous a donné 
des renseignements sur les localités préférées par ce petit in- 
secte , l'époque de son apparition dans nos campagnes, ses 
effets sur l’homme, les moyens de guérir les accidents qu'il 
lui cause. 

Conchytiologie fossile. — Malgré ses nombreuses oceu- 
pations, le docteur Grateloup poursuit avec persévérance 
sesétudes sur l’histoire naturelle et la statistique du départe- 


(16) 
ment des Landes. Il a enrichi vos publications de son troi- 
sième mémoire sur les coquilles fossiles des mollusques 
terrestres et fluviatiles ( famille des Mélaniens, classe des 
Trachélipodes) , observés dans les terrains tertiaires du 
bassin de l’Adour. 

La première partie de ce mémoire contient des considé- 
rations géologiques sur les terrains qui récèlent les débris fos- 
siles des Mollusques terrestres et fluviatiles. C’est avec le plus 
grand regret, Messieurs , que nous passons sous silence les 
conclusions de ce mémoire, fruit des longues et pénibles 
recherches de l’auteur sur le sol adourien. 

La deuxième partie renferme des généralités sur la classe 
des Trachélipodes, divisée par lui en deux sections. Track. 
phytophages.— Trach. zoophages. En résumé, le travail 
de notre savant confrère fait connaître 13 genres, 42 espèces, 
pee 19 sr 17 > leurs analogues vivants. 

émoire la famille des Mélaniens, 
vous a donné la description des genres et des espèces de 
coquilles fossiles qu’on observe dans les couches des terrains 
marins supérieurs du bassin de l’Adour, aux environs de 
Dax. Les rapports intimes de forme et d’organisation du 
Mollusque , avec la coquille qu'il habite, l’anatomie et la 
physiologie de ce même Mollusque, la description des ca- 
ractères fournis par la coquille , la synonymie générale de 
chaque espèce, tel est l'ordre qu’a suivi le docteur Grateloup 
dans ce grand travail, où sont décrits, avec autant de clarté 
que de concision, 13 genres, 29 espèces dout 15 nouvelles, 
et 10 ayant leurs analogues vivants; des planches où sont 
représentées, sous différents aspects, les coquilles dont il est 


fait mention, accompagnent ces deux Mémoires. 

La plus grande confusion régnait dans les travaux des 
naturalistes anciens et modernes qui ont traité des Échini- 
des. Faire cesser cette confusion , accorder entr’eux ces dif- 


(17) 

férents travaux pour nous donner une juste idée de l’ensemble 
et du nombre réel des échinides, telle est la pensée qui a pré- 
sidé à la rédaction des Tableaux synonymiques de M. Char- 
les des Moulins. Ce livre, nous le disons hautement, fera 
époque dans les annales des Conchyliologistes. L'ouvrage 
que je vous présente aujourd'hui, dit votre savant et mo- 
deste collaborateur, m'a coûté six années de travail, tra- 
vail immense , travail ingrat et fastidieux au dernier 
point, mais qui m'a semblé indispensable. 


BOTANIQUE. 


La Botanique a toujours eu de nombreux prosélytes dans 
le sein de votre Société ; vous avez exploré, cette année,.nos 
belles campagnes de la Gironde, mais il ne vous a pas été 
permis d'y rencontrèr de nouvelles plantes, car la Flore 
Bordelaise, dans sa partie phanérogamique, grâce au dé- 
vouement de votre directeur pour la science qu’il cultive 
avec tant de succès, laisse bien peu de découvertes à ÿ ajou- 
ter. 

Depuis l’époque où apparut la troisième édition de la 
Flore Bordelaise , plusieurs plantes non mentionnées dans 
cet ouvrage, avaient été recueillies par MM. Laterrade, 
‘Charles des Moulins, Monteaud, Testas, et autres natura- 
listes. Vos Actes ont été enrichis cette année d'un synopsis 
du supplément à la Flore de la Gironde, où sont consignées 
38 espèces nouvelles, des observations sur des plantes peu 
connues, et pour d’autres qui se trouvaient rarement, l'in- 
dication de nouvelles localités... 

M. Laterrade vous a promis la publication prochaine dun 
synopsis concernant les plantes acotylédonées. 698 Indivi- 
dus appartenant à cette nombreuse classe, sont déjà consi- 
gnés dans la Flore. Or, le nombre des espèces qui existent 
dans le département est beaucoup plus apoaérable, S'il est 


( 18 

vrai, comine le disent quelques naturalistes, que le nombre 
des cryptôgames d'un pays dépasse généralement celui des 
phanérogames, on s'aperçoit bientôt de tous les vides qui 
restent à remplir. Cependant, il faut être juste et remarquer 
que dans le nord de la France , dans le département de la 
Manche par exemple , où les Algues et les Mousses sont si : 
abondantes ; le froid des hivers, la fréquence des brouillards, 
doivent singulièrement favoriser la propagation de ces tristes 
végétaux, tandis que le soleil vivifiant de nos belles contrées 
fait croitre avec profusion dans nos campagnes les espèces 
phanérogamiques. Nous ajouterons que les plantes acotylé- 
donées, essentiellement polymorphes et'snjettes aux trans- 
formations les plus variées , sont bien plus dificiles à classer, 
en même temps que l’époque où elles se montrent, celle des 
froids et des brumes de l'hiver , a fait disparaître tous les 
plaisirs attachés à la recherche des fleurs proprement dites, 
Les vides que nous signalons tendent tous les jours à se rem- 
plir; maintenant, Messieurs , vous devez porter toute votre 
attention sur ces végétaux ; d'importantes découvertes seront 
sans nul doute, votre plus douce récompense. a 


EXCURSIONS, 


* Vous avez continué avec le plas grand zèle vos excursions 
annnelles , et le tableau de la végétation aux diverses époques 
de PF ; à passé devant vos yeux; vous avez également 
observé Je sagas pere een andtenmnt ut. à la 


véi éta ai 


et le renouvellement des saisobfil cn 
Pendant vos séances, des communications tee 
pour la botanique vous ont été présentées. Vous-avez entenda 
les savantes dissertations de M. Charles des Moulins, sur 
quelques espèces de Résédas ; celles de MM. Charles des 
Moulins, Legrand et:Gachet, sur les Rumex bucephalo- 


(19) 

Phorus et oceanicus. M. Laterrade vous à fait pat de faits 
intéressants sur le Convallaria majalis et \e Rubia tincto- 
rum (garance), abondamment répandu sur les côteaux de 

Ubzac. M. l'abbé Labrousse vous a signalé l'existence à St- 
Morillon de deux Crategus oxyacantha tès-remarquables, 
M. Gachet vous a présenté l'Agrostis capillaris en parfaite 
floraison; il vous a donné des détails intéressants sur le Du. 
tura de Lima, belle plante très-abondamment naturalisée à 
Bouliac. Il vous a souvent entretenu des végétaux précieux. 

qui lui ont été envoyés de l'Inde, et qui celte année ent. 
fleuri dans les serres du jardin botanique ; enfin, le docteur 
Grateloup vous a soumis des observations sur le Myum car- 
neum , et a découvert, à Lignan, le Bryum ——— nou- 
velle espèce pour la Flore Pordelaïse . 

. Là, ne se borne point l'analyse de vos travaux; vous avez 
cherché à: réprimer les abus qui commencaient à se glisser, 
dans le. Marché aux fleurs; vous avez-pris l'initiative pour 
provoquer la translation du jardin botanique dans le grand 

du Champ-de-Mars : sur ce sujet vous avez adressé à 
l'autorité uv rapport où la nécessité de gelte Iranslation est 
exposée avec tant de clarté, qu'elle ne saurait tarder à fai e 
droit à nos justes demandes ; vous vous êtes associés à tous 
les progrès des sciences naturelles et de l’agriculture ; vous 
avez prêté votre concours à tous ceux qui le réclamaient 
dans l'intérêt de la société. C’est ainsi que notre commission 
s’est rendue avec empressement à l'exposition agricole ct in- 
dustrielle fondée par Fun de vos honorables membres, M: 
Hallié. Aujourd'hui vous allez distribuer des médailles aux 
concurrents victorieux , et stimuler leur zèle par la promesse 
de nouvelles récompenses. 

Certes, Messieurs, ectte analyse de vos travaux est bien 
rapide, bien incomplète : une main plus babile que la mienne 
devait da tracer, et vous avez dû regretter que les nombreuses 


(20) 

occupations de M. J. L. Laporte , votre secrétaire-général , 
l’aient empêché de remplir ses fonctions accoutumées. Pour 
nous, Messieurs, heureux si cette esquisse de vos travaux 
de l’année vous retrace le souvenir des importants mémoires 
que vous avez publiés, des rapports que vous avez entendus, 
des moments passés dans des réunions que la science de la 
nature vous rendaient si agréables... Une nouvelle année 
commence pour vous sous les plus heureux auspices ; de 
nouveaux collaborateurs se sont joints à vous; vous conti- 
nuerez sans doute avec la même ardeur , le même attrait, 
l'étude de cette nature toujours sublime , toujours infinie ! 


PUBLICATIONS. 


Bientôt, Messieurs, vous aurez fait paraître le X.me vo- 
lume des Actes de votre Société, destinés à la publication 
de faits nouveaux pour la science que vous cultivez ; ils 
vous offrent des mémoires dont vous pouvez vous enor- 
gueillir à juste titre. L’Ami des Champs vous a ouvert ses 
colonnes pour compléter l’ensemble de vos publications. 
Cette année , sans doute, il vous sera permis de faire paraî- 
tre l'Annuaire, ouvrage si utile aux agiiculteurs de nos 
contrées. 


CORRESPONDANCE. 


Vos relations avec les savants étrangers , ont été fréquen- 
tes. Des détails bien intéressants pour l'histoire naturelle 
sont consignés dans les lettres qu'ils vous ont adressées ; je 
vous signalerai entr'autres celles de MM. Pierrard ; de Ver- 
dun ; Grenier, de Besancon ; Chantelat, à la Teste; Gay, 
à Paris; Michaud, Durrieu de Maisonneuve ; de Robertson, 
naturaliste à Scyra; Adanson, du Sud de l'Afrique; De 
Luc, à Genève; Agassiz, de Neuchâtel, etc, Vous avez 
eu le plaisir de voir au milieu de vous et d'accorder les hon- 


(21) 
neurs de la séance à plusieurs de vos membres correspon- 
dants. MM. le baron d'Hombres-Firmas, correspondant de 
lastitut et agronome distingué ; le D." Secret, correspon- 
dant à Maurice ; Chantelat , à la Teste ; Ramon de la Sagra, 
grand d’Espagne et savant auteur de la statistique de l'Ile 
de Cuba, vous ont entretenus de faits intéressants d'histoire 
naturelle observés dans les eontrées qu’ils habitent. 
MEMBRES ADMIS PENDANT L'ANNÉE. 

Correspondants. — Pendant le cours de cette année, la 
Société a recu au nombre de ses membres correspondants , 
Monseigneur Donner, archevêque de Bordeaux , l'abbé La- 
brousse , curé de Saint-Morillon, M. Salvador Lopez, cha- 
noine de l'Eglise Métropolitaine de Malaga ; Brécy, natura- 
liste à Agen ; Potiez, directeur du Cabinet d'Histoire Natu- 
relle de Douai ; Robertson, membre de la Société d'Histoire 
Naturelle d'Athènes; Domnando, président, et Crosti, se- 
crétaire de la même Société. La collaboration de ces natura- 
listes vous est acquise ; par eux, nous l'espérons, vous serez 
initié aux merveilles de la nature sous le beau ciel de la Grèce. 

Membres auditeurs. — Vous avez accordé le titre de 
membre auditeur à M. Eugène Dupuch , naturaliste, chef 
d'institution. 

NÉCROLOGIE. 

M. Ramey, vous a appris la mort de l’un de vos correspon- 
dants, M. Heudelot. Ce courageux naturaliste a expiré dans 
les sables brûlants de l’Afrique, alors qu'il explorait ces con- 
trées désolées, avec un zèle bien digne d’une autre fin. Vous 
avez fait, Messieurs , une perte toute récente, et bien plus 
douloureuse encore, celle de M. Roger ; il est vrai que cet 
exellent entomologiste avait depuis quelque temps cessé de 
venir à vos séances, mais il n’a jamais cessé de coopérer par 
ses travaux à l'importance de vos publications. La prochaine 


(22) 
livraison de vos dus contiendra un mémoire sur les insectes 
recueillis par ce naturaliste , dont les talents et la modestie, 
seront toujours présents à votre mémoire, 

L'homme de bien, ne meurt jamais tout entier : M. Roger 
laisse à ses héritiers, la première collection de France, des 
* Lépidoptères et la quatrième des Coléoptères. Tous lés su- 
jets ont été nommés d’après les classifications des auteurs 
modernes, et l'attention, la sagacité, qu'il apportait à la no- 
menclature des individus qu'il possédait, est un fait bien 
connu de tous ceux qui se livrent à l'étude des insectes; qu’il 
nous soit permis de consigner ici, un désir que peragent tous 
les amis de Ja science, celui de la conservation , pour le Ca- 
binet d'Histoire Naturelle de Bordeaux , de cette collection , 
fruit de plus de 30 années de recherches , de sacrifices et de 
soins de tous genres. 


DONS FAITS À LA SOCIÉTÉ. 


M. Laterrade vous a donné, pour l'herbier de la Société, 
le Hyacintus patulus , l Erica vagans; M. Monteaud , un 
nombre considérable de plantes; M. Hallié vous a remis des. 
graines du Polygonum tinctorum, d'Alfalfa et celles de 
plusieurs autres plantes utiles, dont la culture peut être 
propagée avec succès dans le département de la Gironde. 

Il m'a été impossible , Messieurs, de vous présenter l’ana- 
lyse de tous les Mémoires que vous avez, publiés, dans vos 
ÂAcres , ou lus pendant le cours de vos séances ; je:me “ares 
rai à vous désigner les principaux : 

Mémoire de M. Michaud, membre dote à sur 
quelques nouvelles espèces de coquilles fossiles, de la 
Champagne. 

Mémoire sur les maladies des plantes, par M. Housset. 

Observations de M. le comte de Kercado, sur une nou- 
velle espèce d'oie provenant de la Chine. 


(23) 

Notice sur la truffe du département des Landes, par 
M. Saintoureins. 

Des Baromètres vivants, par M. le baron d’'Hombre- 
Firmas, correspondant. 

Mémoire sur les insectes nuisibles des environs de Bor- 
deaux , les causes qui favorisent leur multiplication et 
les moyens de les détruire , par M. Henry Burguet , D. 
M. P. 

OUVRAGES IMPRIMÉS RECUS PENDANT L'ANNÉE 1838. 

Afin d'éviter une trop longue nomenclature, nous men- 
ionnerons seulemeut les ouvrages suivants : 

Mémoires de la Société Royale d'émulation d’ Abbeville. 

— de la Société Géologique de France. 

— de la Société Royale de Lille. 

— de la Société Royale de Médecine de Bordeaux. 

— de la Société des Sciences physiques et naturelles 

de Genève, etc. 

— de la Société Royale et Centrale d'Agriculture , etc. 

Po yage dans les deux Amériques, par M. d'Orbigny. 

Vous avez entendu, dans vos séances générales , un rap- 
port sur chacun des ouvrages qui vous sont parvenus, tel est, 
Messieurs, le tableau fidèle, mais bien raccourci, de vos tra- 


vaux pendant l’année 1838. 


+ 


Hexrx BURGUET, ». m. r. 


Secrétaire du Conseil. 


IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE , LIBRAIRE , 


Rue du Puits Bagne-Cap , N. 4 ;, à Bordeaux. 


SÉANCE PUBLIQUE 
d'Hiver 
DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 
DE BORDEAUX. 


——— MD TE—— 


En vertu de l'article VI de ses statuts approuvés par or- 
donnance royale , la Société Linnéenne a tenu, Mardi, 6 
Novembre, ( la Sawr-Cnanres tombant le Dimanche ) , sa 
séance publique d'Hiver. j 

Elle a eu lieu dans la Salle des Expositions agricoles de 
M. Hallié, aux Quinconces. Cette salle était décorée avec 
un goût et un à propos qui ne laissaient rien à désirer. Au 
fond et au-dessus du buste du Roi, on lisait , en gros carac- 
tères, ces mots : 

SCIENCES NATURELLES. 


AGRICULTURE. 


Sur la droite et sur la gauche, étaient les noms des plus 
savants naturalistes et des plus célèbres agronomes. 

Des guirlandes de verdure se mélaient à des faisceaux 
d'instruments aratoirés, et une grande quantité de fleurs 
vivantes, rares et belles, dués aux soins de M. Boyer, 
titulaire de la Société, séparaient le bureau de l'auditoire. 
Des bouquets étaient offerts aux dames à mesure qu'elles 


se présentaient. 


Un nombreux auditoire, dans lequel on remarquait M. 
le général Garbonnel, commandant le département, des 
magistrats , des ecclésiastiques, des notabilités savantes et 
beaucoup de dames , remplissait la salle , et la foule se pres- 
sait sur la terrasse à l'extérieur des portes d'entrée, que la 
beauté du temps permettait de laisser ouvertes. 

Mgr. l'Archevêque, M le Lieutenant-Général vicomte 
Pelleport, commandant la 11.° division militaire, M. l'abbé 
de Latour, grand-vicaire, et le digne Pasteur de Notre- 
Dame, M. Dulorié, avaient pris place au bureau. 

A sept heures précises, le Directeur de la Société, M. 
Laterrade, qui occupait le fauteuil , a ouvert ” séance par 
le discours suivant : 


MONSAISNEER, MEssieuss, 


« nl en est de la vie des sociétés commé de celle dés in- 
dividus : l’une et l'autre ont leur naïssance, leur progrès, 
leurs travaux et leurs jours de fêtes, et c’est surtout aux 
deux séances publiques de là Société! LinnéEñne que tofi- 
vient cétte dénomination de fête ; puisqu'elle célèbre la pre- 
mière au milieu de nos campagnes fleuries | x Fépoque où 
le soleil les dore de-ses:rayons ; et la seconde, le jour de 
Saint-Charles , en l'honneur de Cnarces Linné , son illustre 
modèle. 

» Deux mots sur la vingt et unième fête Linnéenne ; célé- 
brée le 28 Juin dernier, et quelques’ notés sur’ l'immortel 
Professeur d’'Upsal. Voilà aujourd'hui tout notre bot. 

» Nous étions réunis dès le matin du jour de la fête ans 
cette même salle que nous devions, comme aujourd'hui , à 
la bieuveillance de notre honorable collègue, M. Hallié, 
dans cette salle où viennent souvent nos agronomes, pour 
admirer les instruments utiles ct perfectionnés qui sortent, 


(3) 
chaque jour, des ateliers de l'habile mécanicien qui rend 
tant de services à notre agriculture, nous étions ici dès 
le matin, lorsque déjà un ciel rembruni et un sol humide 
nous présageaient le mauvais temps de la journée. 

» L'orage qui éclata lorsque nous fûmes au milieu du 
fleuve, la pluie abondante qui nous accompagna au de-à de 
la rive droite de la Dordogne, et par suite, le mauvais état 
des chemins purent bien retarder, contrarier, maïs non pas 
arrêter notre excursion, 

» Elle a eu lieu sur le plateau de Cubzac, aux environs du 
vieux château et dans les bas-fonds qui eonduisent de cette 
localité au domaine de Beau-Soleil , l'une des propriétés de 
notre honorable collègue, M. le comte de Kercado. Quel- 
ques observations géologiques, quelques jolies coquilles flu- 
viatiles, quelques plantes rares de notre Flore , notamment 
la vraie Garance , rubia tinctorum, sauvage et commune , 
sur les hauteurs de Cubzac , furent le résultat de nos recher- 
ches.….. 

» La séance m'a pu se tenir, selon l'usage, en plein air. 
Elle a été ouverte dans une des salles du château, en face 
des riches cultures de l’Entre-deux-Mers et de ce pont monu- 
mental qui bientôt, suspendu sur ses longs obélisques, appas 
raîtra de loin au nautonnier surpris ou au voyageur de la 
plaine, comme ces nuages ondulés qu’amènent le vent et 
les tempêtes. 

» Les lectures faites par MM. le docteur Henry Burguet, 
l'abbé Labrousse, Petit-Lafitte, Dumoulin aîné, le comte 
de Kercado, le baron d' Hombres-Firmas , Charles Des 
Moulins et Hallié, remplirent la séance. 

» À Pas, à Paucac et à la Teste, les excursions n'ont 
pu se faire, à cause de la continuité du mauvais temps. 

» Il en a été de même à CosLépaa ( Basses-Pyrénées), 
mais la séance a eu lieu dans le château et sous la présidence 


(4) 
de M. le baron de J’allier, auquel nous devons de nou- 
velles observations agricoles. 

A Narsowne seulement , la journée a été belle. L’excur- 
sion a offert un grand nombre de plantes aromatiques, et 
nous devons à notre honorable correspondant, M. Vira- 
mond , des observations météorologiques faites avec soin et 
dont nous vous rendrons compte incessamment. 

» M. L'abbé Lalanne, directeur de l’Institution Sainte- 
Marie , autrefois vice-président de la Société, aujourd'hui 
notre correspondant à Layrac, près d'Agen, a été encore 
plus contrarié que nous, le jour de la fête ; mais anticipant 
sur la distribution générale des prix , par une distribution 
spéciale pour ceux de ses élèves qui ont suivi les cours 
d'histoire naturelle, il a joint à cette distribution une excur- 
sion et une séance académique. Cette fête Linnéenne, véri- 
tablement pittoresque a eu lieu à l'Escale, sous les beaux 
ombrages qui couvrent et protègent la fontaine de Scaliger, 
à l'extrémité du vallon de Vérone. Le Mémorial Agenais , 
a rendu de cette solennité un compte détaillé que nous re- 
grettons de ne pouvoir reproduire ici. Vous y verriez un 
extrait du discours de notre respectable correspondant , 
M. l'abbé Lalanne , qui a fait l’éloge de Scaliger, de Linné, 
des sciences naturelles ; vous y verriez, l'étonnement mêlé 
d’admiration , des étrangers qui ont été témoins de cette 
fête ». 

Après quelques détails intéressants sur la vie et les 
ouvrages de Linné, M. Laterrade termine en ces termes: 

» Voilà, Messieurs, la vingt et unième fois que la Société 
Linnéenne de Bordeaux , célèbre sa fête d'été et celle 
d'hiver, depuis le jour où elle se constitua en 1818, sous 
le saule d’Arlac. | 

» Elie recueille maintenant le fruit de ses travaux, puis- 
qu’elle va en rendre compte deyant ce brillant auditoire, 


És 

devant le premier pasteur du diocèse , vénérable pontife 
que son amour éclairé pour la science et son zèle insatiable 
de faire le bien , ont porté à s'associer à nos travaux ; devant 
ces magistrats, qui nous encouragent de leur présence ; puis- 
qu’elle a répandu le goût de l’histoire naturelle dans le dé- 
partement, puisque ses Actes sont devenus un centre de 
publication pour le midi de la France , et que ces deux consi- 
dérations ne sont sans doute pas étrangères aux causes qui 
ont contribué à l'établissement des Facultés dont notre ville 
vient d’être dotée. 

» N’en doutons pas, Bordeaux se montrera digne des 
faveurs qui lui sont accordées ; n’en doutons pas , les cours 
de ces Facultés seront en rapport avec les besoins de la 
localité; ils conviendront non seulement aux élèves , mais 
encore aux hommes, chez qui le goût de l'étude ne deman- 
de qu’à être encouragé. 

» Mais pour atteindre ce noble but, cet important résul- 
tat, il faut sortir de la poussière de l'école , de l’ornière de la 
routine et des abus de la centralisation ; car ces trois choses 
sont essentiellement contraires au génie qui se développe , à 
l'esprit qui veut s'élever dans les hautes régions de la science». 

M. Hallié, a donné lecture du programme des prix. 

Sous le titre de Dédicace de mon herbier à mon fils, 
M. Laporte , secrétaire général, a donné de sages conseils 
aux jeunes gens qui commencent à se livrer à l'étude de la 


botanique. 

M. le docteur Henry Burguet, secrétaire du Conseil, a 
présenté la notice des travaux annuels de la Société. Ce sujet 
long de sa nature, mais restreint à de justes bornes par la 
méthode , la clarté et les réflexions judicieuses de l’auteur, 
a constamment intéressé l’auditoire. 

M. Dupuch , a lu une Notice de M. le baron d'Hombres- 
Firmas , correspondant de l'Institut et de la Société. Gette 


PROGRAMME 


à 


DES PRIX PROPOSÉS 


PAR LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX, 


Pour 1539. 


2 ESocisté LE innéenne De Bordeaux. 


PROCIERANUR 


PRIX PROPOSÉS, 


DANS LA SkANCE PUBLIQUE D'HIVER, 
(4 NOVEMBRE DE L'ANNÉE 1839 ).. 
| —sms6600Se—— 
L. 
HISTOIRE pre A gasses.5ps 
s [er — Dans son Programme de 1837; la, Société avait, 
remis au concours la question suivante : 
« Déterminer l'influence qu'a exercée l’étude de FHistoire 
» » naturelle sur le bien-être physique et moral de la Société » ? 
Le Mémoire reçu sous le n.° 3, et portant pour épigra- 
phe-ces mots : l'étude de l'Histoire naturelle rend l'homme 
bon, forme un très-bon complément du Mémoire adressé 
l’année dernière , en réponse à la même question, et qui 
portait pour épigraphe ces paroles de Valmont de Bomare : 
la nature estun grand livre qui parle aux hommes le méme 
langage, et qui écrit en caractères uniformes pour ÉOus Ceux 
qui veulent y lire. 


— À * 

La Socièté Linnéenne, satisfaite de la solution de cette 
question , accorde à l’auteur des deux Mémoires, M. Auguste 
Lozivx ; d’Avranches , le Prix proposé : Une médaille d'ar- 
gens. 

S IT. — La Société régrette de n’avoir pü accorder le Prix 
offert dans le $ IE de son dernier Programme. Elle espère 
être plus heureuse l’année prochaine. En conséquence , elle 
promet. de nouveau , pour 1839, « une médaille d'argent 
» à celui qui lui enverra le Catalogue d’une partie des ani- 
» maux vivants, qui existent dans l'on des départements du 
» Midi de la France , dont les productions n’ont pas encore 
» été publiées ». 


La Société, en demandant un Catalogue partiel, entend 
qu’il suffit d’envoyer le Catalogue d’une seule classe, pour 
pouvoir disputer lé Prix. Le travail qu’ellé exige ne doit 
point être une simple liste de noms ; les auteurs doivent 
joindre , à l’indication de chaque espèce, outre la synonymie 
jugée convenable , une description succincte, mais cependant 
exacte de chacune ; l’indication précise de l'habitat ; les parti- 
cularités relatives à leur histoire, surtout celles qui peuvent 
appartenir à la localité, 


$ LL. — La Société décernera aussi, dans la Séance Fev 
que de 1839, « des médailles d’encouragement à ceux qui 
» auront communiqué le plus de faits où de matériaux qui 
» résulteraient de recherches propres à éclairer la Géologie, 
» ou autres branches de l'Histoire naturelle, du département 
» de la Gironde ». 


S IV.— Maintenant que la Socièté est fixée relativement 
à influence qu'a exercée l'étude de l'Histoire naturelle sur 
le bien-être physique et moral de la Société, elle demande : 


« Quelle part ont eu les Savants, les Sociétés et les Éta- 


ss D de 
» blissements scientifiques du Midi de la France , aux + 
» de l'Histoire naturelle en général » ? 

Prix : Une médaille d'argent. 


IX, 
AGRICULTURE, ÉCONOMIE RURALE ET HORTICULTURE. 


$S V.— La Société avait maintenu au concours, pour cette 


- année, la question suivante : 


« La condition du cultivateur étant généralement moins 
» avantageuse dans les contrées vignicoles. que dans celles où 
» domine la culture des céréales, on démande de signaler les 


_» causes de cette différence et les moyens d’y remédier ». 


Parmi les Mémoires adressés en réponse à cette impor- 
tante question , la Société en a jugé deux dignes d’être men- 
tionnés honorablement, bien qu’elle ait le regret de ne pou- 
voir en couronner aucun. 

Le Mémoire n.° 1, porte pour pape : Serere ne du- 
bites. 

L'auteur n’a | pas envisagé, dans toute son étendue, la 
question posée par la Société; il n’a eu en vue que la localité 
et des améliorations de détails. 

Considérant avec juste raison la eulture de la vigne comme 
trop dispendieuse pour un grand nombre des communes du 
Bordelais, il fait connaître des moyens de remédier ;selon 
lui, en totalité ou en partie à cet inconvénient. La plupart 
de ces moyeus méritent l'attention. de la Société. On recon- 

naît un homme instruit par la pratique et EE RE 
donnant de très-bons conseils. 

Le Mémoire n.° 2, porte pour PP: H faut manger 
Pan avoir soif. 


mg 
Ce Mémoire ne manque pas d’aperçus intéressants : on y 
Le une certaine méthode, mais on ne à 0 néanmoins 
onsidérer la question comme ayant été f { résolue 


par l’auteur. 

En conséquence , la Société remet cette question au con- 
cours pour 1839, en même temps qu’elle accorde une pre- 
miére mention honorable à M. Éloi Dusroca , de Barsac 
( Gironde}, auteur du Mémoire n.° 1; et une seconde à 
M. J. B. Arcuu, instituteur à la Rénles auteur du Mémoire 
n.° 2. 


$ VI.— La Société Tinnéenie nn, Fr à son mode 


d’action sur l’agriculture ne peut être celui d’un Comice 
agricole , spécialement chargé de récompenser . tout ce qui a 
{rait à la pratique de cet art, avait proposé pour 1838 et 
maintient au concours pour 1839, Ja question suivante ; Pour 
la solution de laquelle il n’a été envoyé aucun ‘Mémoire cette 
année , bien qu’elle soit de nature à Intéresser tout à la fois 
l'histoire et l'agriculture de notre localité. 

« Présenter l’histoire des vins de Bordeaux , “ie V'épo- 
» que de l'introduction de la vigne dans nos contrées jusqu’à 
» nos jours, en indiquant autant que possible ‘les causes des 
» changements , des améliorations, des altérations , qu'ont 
» subies les diverses qualités de ces vins ». ET 

Prix : Une médaille d'argent. se7sdentshie 

S$ VII:— La Socièté verrait encore avec Plaisir que les 


deux questions suivantes non moins dignes de fixer Patten- 


tion des agriculteurs et des hommes voués’ à! l'étude "des: 


seiences naturelles , la missent à même , par leur solution, 
de publier lan prochain deux Mémoires cs ne re 


pas de concourir au bien-être du pays: 
-« Déterminer ; parmi les plantes qui croissént spontané- 
» ment dans le département de la Gironde , célles qui pour- 


»raient être cultivées avec avantage ; soit pour la nourriture 
».de l’homme -et des animaux, soit pour les besoins des arts 
» et ceux de la médecine ». 

Prix : Une médaille d'Argent. 

$ VII. — « Faire connaître d’une-manière minis les ani- 
», Maux, Xéritablement : nuisibles du département de la, Giron- 
» de», ceux dont da. destruction serait un service, rendu à la 
» contr ée ».. 
ds “PR : : LT médaille 4 ET 

a I. — La Société désirant encourager l'horticulture et 
ajouter de p us en p lus à ape | Gi x du Marché aux 
rs 118 a provt ju la Créalio ion , Pme, à - re 
D ni d'Argent à ue 

« ge la persoune qui aura introduit, ‘dans le seul de 

» la “Gironde , une ou plusieurs culfures potagères nouvelles , : 
» où qui aura fait subir quelques améliorations importantes à 
» sans ‘déja EohnTeS » M 

Môme récompense : Ka 

‘€ A celui de MM: les Jardiniers fleuristes qui se sera’ fait 

» remarquer , durant le côurs de lâninée , par la rareté, là 
» beauté ,et la, variété. des plantes exposées par lui sur le 
» Marché aux Fleurs ; ; et aussi par l’ordre , la bonne tenue de 
» son élaagtn 1e AAAULE de ses. étiquettes ».., ..:; 


TS  — 


DISPOSITIONS GÉNÉRALES. 


4.0 Les Mémoires envoyés au concours doivent porter une 
épigraphe et un billet cacheté renfermant cette même épi- 
murs le nom du concurrent et son adresse. ( Les concur- 

les 8 $ U, = et IX, sont dispensés 


1 PT ee, i 


dé RETTT on 


mn Etes 

2. Les billets ne seront ouverts que lorsque les Mémoires 
auront été jugés dignes du prix, ou de toute autre récom- 
pense, 

3.0 Toutes les personnes, hors les Membres résidans de 
la Societé, seront admises à concourir. 

4.0 Les Mémoires couronnés par la Société, devenant sa 
propriété, ne pourront être publiés sans son autorisation. 

5.0 Ils devront être écrits en français ou en latin et remis 
au Secrétariat-Général de la Société. > avant le 15 Août 1839. 

6.° Pour la distribution des médailles promises par le 
$ IX, la Société attendra que les personnes qui croiront 
avoir des droits à la première, la mettent en mesure de juger 
la légitimité de cette prétention, en l’invitant à venir exami- 
ner leurs cultures, au plus tard avant le 1. ex Septembre 
1839. Les informations qu’elle pourra se procurer et l’avis 
de M. le Syndic des jardiniers , la guideront pour la distribu- 
tion de la seconde médaille. 


A. 


Arrêté en séance générale, à = us Hôtel Michel- 
Montaigne, le 3 Novembre 1838. 


3.-F. LATERRADE, dèrecteur.— B.d Teurère, D.-M. P., 


président.— 3. L. Laporte, secrétaire-général. 
Henay BorGuEr , sotrésuire du Conseil. 


DE L'IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE, LIBRAIRE, 
Rue du Puits Bagne-Cap , n. 4, à Boxpmaux : 


FABLE 


DÉCENNALE 


. PAR ORDRE DE MATIÈRES, 


DIX PREMIERS VOLUMES : 
BULLETINS d' AGTES 


DE 


LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX, 


DE L’AN 1826 À 1839. 


SN LZZZ 
= 


D — 
L=— 


J FRE LS 
EE oi 
ARR 


A BORDEAUX, 
CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE, 
IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE, 
Rue du Puits Bagne-Cap, N. 4. 


TABLE GÉNÉRALE 


DES DIX PREMIERS VOLUMES. 


GÉOLOGIE. 


Pages, Tom. 
Découverte d’ossements fossiles dans le dépar- or! 
tement de la Gironde ; descriptions et consi- 
dérations géologiques relatives à cette décou- . 
verte ; par M. Bizcaunez, pages 60, 95, 113 et 
NoricE GÉOLOGIQUE sur le terrain de Saucats 
( Gironde }; par M. Guicranp, pages 123 et 143, I. 
Nore sur Vaucluse; par M. Marcez DE SERRES. 110, IE. 
Norice sur les sources de la Touvre ; par M. 
RoULLAND. 204, II. 


LA 
à . 
Le] 
bn 


OBSERVATIONS Sur la cause d’une inondation. 
récente , en Saxe; par le même 208, AL 


NoricE GÉOLOGIQUE sur le département du Gers; 


par le même. … 
Consinérarions générales sur les terrains ter- 

tiaires de la Gironde, 1.7 Essai sur leurs 

positions respectives; par M. JouANNET, mem- 

bre honoraire re PE 1: 
Apprrion au Mémoire précédent; par le même. 0, 2: 
Essar sur les cailloux roulés qui servent à la 

construction des routes , dans le département 


honoraire 227 , IV , 


es 
Pages, Tom. 
MÉMOIRE hALIaREs sur Fe bassin a Fons 
NW: and un a ë 
par M. Cie à OURÉE 77e LA RP 212; ; 
Note sur de nouvelles cavernes à at” 


découvertes dans les environs de Mialet , près 

d’Anduse (Gard); par M. MAncez de SERRES. 344, V. 
Norice sur les eaux jaillissantes d’un puits foré 

à Celle-Neuve , près de Montpellier ; par MM. 

MARCEL DE SERRES, LENTHERIE et Bazranp.. 211,  V. 
Nore sur les lignites & départèment des Pyré- 

nées orientales ; par M. J. F. FariNes...….…. 68, VI 
Nonice GÉOGNOSTIQUE | sur les roches de Tercis, 

aux environs, de Dax, gui );-par. M. le. , 

D." GRATELQUP.;- paies air VE. 
Précis, dés travaux. ééolkiques “dés la Société :::; : 

Linnéenne: de: ses: etc; — par le 


AYIONRC 


I mêmé LE . 3 ru 
OBSERVATIONS ‘Sür As’ puits on 5! par M. 
MancEL DB SERRES: 1. F AË. ASTMmoe., ei 81; NET. 
Riprorr Sur unie” Notice de M: Marcel de Serres , °°°" rie '# 
_ relative aux “puits” artésiens ête. ; s es M. 
: Le RENÉE É ? 116 ; VAL. 
OBSERVATIONS sur ne fie artésiens de Roussil- ce" à 
lon, éle.; par de: même. 120 , VIL. 


Norice sur des 0 ssements fossiles ; par M. Bi- < 


nn Ingénieur er chef des p ponts etchaus- anofi?06 
ges. 89, VII. 
EXPLICATION de, d'augmentation subite de l'eau il 
d’une source artésienne "ele. 3 par M. FARINE. 126 , VI, 
Réponse de M. ‘Marcel ; de Serres aux, obserya- :;.... 
tions de M,,Farines, dirigées contre sa Notice, 
.v sur lespuits artésiens des Pyrénées orientales. 192, NUL. 


- 


(5) 
OBSERVATIONS sur les gypses tertiaires et secon- 
daires du midi. de la France et sur les rela- 
tions de ces derniers, avec les terrains pyro- 
gènes , les porphyres argileux et les dolomites 
jurassiques avec coupes; par. M. MARCEL DE 
SERRES. 


Essar sur la question de savoir si l'observation 
faite dans les mines de houille du, Canada et 
de la baie de Baffin, des plantes analogues à 
— — vivent maintenant dans les régions 


crunsosesentis se 


l'inclinaison à lésiptique, par | le même... 


ConriRmaTIoN des observations déjà publiées sur 
une Notice de M. Marcel de Serres, relative 
aux puits artésiens du département des Pyrè- 

nées orienfales , et nouvelles erreurs du même 
auteur sur cet objet; par M. FARINES, phar- 
macien à Perpignan 


Norice géologique sur le M nl de A 
par M. MARCEL DE SERRES ......... 

Essar sur les :vallées dites d’Érosion , par M. 
l’abbé LABROUSSE 

Des Cavernes chaudes des environs de Montpel. 
lier, par M. MarcEL DE si per ten 


tit AE à En DR 0e 0 0 


de plantes débésértos dans le rayon de la 
Flore: Bordelaise par M. BxauDEL..::..…. 
Descriprion de, l'Euphorbia Milit, nouvelle 
espèce; par M. CHarzes pes Mouzins...,,,,. 


Pages, Tom. 
207, VIII. 
É 
+ 7, 
dan. € 
65%1X. 
TB ru Xi 
12, L. 
Mie." I. 


(6) 


Pages, Ton. 
Norices sur le Lychnis corsicæ, et autres plantes 
méridionales ; ‘trouvées dans le département 
de la Gironde ; par le même 9e PAT, 


Florula littoralis aquitanica ; auctore 3. PS. 
GraTeLour , Doct.-Méd., 42, 73, 105, 137, 305 
Norice sur une Graminée de l’'Amérique- 
Septentrionale, naturalisée aux environs de 
Bordeaux, par M. Cu. Des Mouzixs. …........ ons 
OBSERVATIONS Sur une annonce D Son 
faites par M. Léon Dufour , sur quel 


tes de la France; par le même. M) vonit À 
VaRiéTÉ gigantesque de la Sagittaire commune ; 

par le même. er 1! 
Norice sur le Pilcbôlus io par M. 

DuriEu DE MAÏSONNEUVE. . M, + 


OssERvATIONS sur la fructification des mousses : ; 
par le même. .…. eonenns nr Lio E 
Florula littoralis aquitanica; auctore 3. P. S. 

GraTecoup , Docteur - Médecin , pages 28, 34, x 


Nore sur le Pilobolus erystallinus ; par M. 

GACHET. #4894ûs AI. 
Nore sur la Puccinia graminis ; par le hat: 
DescripTION d’une nouvelle espèce de puplinéi 


par M. GrareLzour, D.-M. Ie 
DeEscriPTIoN d’une espèce inédite de Pezize; par 
M. H. Gacuer, secrètare-général 247, III. 


Avprrions à la Flore Bordelaise, pages 3 et 287 nos NE 
Norice sur quelques monstruosités végétales : 

+ par MM. Cu. pes Mouuns et GAcHEerT.…...... étyo iV. 
Geastrum coliforme ( Encyclopedia of plants, 
N°0 16513)... RL. 


(7) ; 

DescriprioN d’une. nouvelle espèce de la 4." 
tribu (Cynophallus) du genre Phallus , subord. 
1. Phallodei, des Gastéromycètes angiogas- 
tres; par M. Ér. LeGranD , secrétaire-gènéral 
de la Société Linnéenne de Bordeaux... 

Note sur quelques espèces et une variété inédites 
de champignon, par M. H. GACHET 


Norice sur une espèce de champignon , nouvelle 


pour la Flore française; par le même.......... 28 


Nomce sur les végétaux fossiles des Schistes 
argilo-calcaires des environs de Lodève ( Hé- 
rault ); par M. MarCEL DE  SFRARS corres- 
,pondant à Montpellier. rene “pages 2 
OBSERVATIONS sur la végétation du ra 
d’aut omne; par M. J.F. LATERRADE ere 
Norice sur les caractères distinctifs. des Barba- 
rea præcoæ et vulgaris; par. M. Cn., es 
MouLins. … 


Nore sur deux ovules du chêne , renfermés dans 


le même péricarpe ; parle même..+.4..1..« 1 


Nore sur trois espèces de sé sis par M. J. 


F. LATERRADE.. ... sésnriee ss ènue oh fi ab «0 À 
Nore sur le Geranium Es par M. Mox-. 


TEAUD 


Remarques botaniques. sur quelques plantes de 
l’Amérique-Septentrionale, dans les quatre 


premiers volumes du Prodromus ou Synopsis 


PENREIR de Decandolle ; par M: RAFINES- 


Norice sur des graines trouvées dans des tom- 
beaux romains, ete.; par M. Cu. nes Mouixs. 


91 et 


220, 


66, 


140 , 


261", 


65, 


VI. 
VI. 


VE. 


NI. 


NEL. 


: (8) 

# TETE | Tom. 
Appirions à la Flore Bordelaises par le même:. nu VIE. 
DE quelques espèces nouvelles ser la Flore : 


LA 


Bordelaise ; par le même... 0484", - VII. 
Norice sur une snstneiié du: Count sau- : 


7 vage; par le mêmes. JTE 489%) °NII. 
CryPproGamiE. tarbellienne ; ou Description suc-: 6 
* cincte des, plantes eryptogares qui croissent 
aux environs de Dax , etc.; par M. GRATE- 
- Loup, D.-M. 247: NI. 
DESsCRiPTION d’une Lie de Chara , avec figure ; 
par M. H. Hecron .SERR Es, natur RES 51, VI. 
Lerrre de M. le D." Léon Dufour à M. le Dr 
Grateloup , sur des excursions au pic d’Anie 


{ Awre 


et au pic Amoulat , dans les Pyrénées... 53, VI. 
Nore de M. Hector Serres , ; sur le Cronartium ; 

Vincetoæici. À AE 300, VIH 
Souvexis botaniques des environs dés Eaux- 

Bonnes; par M. Cn. GRENIER, D.-M........ cé «et : : 


LE Hieracium prostratum ; DC., n’est qu'une 
varièté du"Hieracium ‘eriophôrim : P'Säint"”" que WrOYT 


‘Amand ; par M. 3. F. LATERRADE 80% "EX. 
Synopsis du supplément à là Flore Bordelaise et: 
de la Gironde; par le même :1pgg.i EX. 
SUITE du Syrie: par le même... RR.-08487, TT 
AROEAEER-: 


F4 OOPHYTES. : ne à oh: PPS ta iea 
genre nouveau de la classe des Acalèphes ; \ 
par M. Raxc. res otdué 314-3579 EI, 


RADIAIREFS.É 


ETE À intif A Qté tli4 + f, ñtfnceilne 
> 


VA+4a Lo CULEr 


(09 ) su 


+ 
| » Tom 
de la à Giro ÿ par je Gé “Dés Mots" nid 
FF oz} 
1° président ie - 183,7 V: 
) VATOMÈRE 
RECTIFICATION d’t une erreur sur l'Asterias minu- 
tissima ; par 1 même . 260 ä VL 


PREMIER MÉMOIRE sur les Échinides, Prodrome 

d’une nouvelle classification de ces ADIMAUx ; ; 

par le même. "181, vh. 
SECOND MÉMOIRE sur les Échinides. —. Généra- 

lités , Études analytiques des parties solides 

de ces, animaux ; par le même. .….. ........... A5, VE. 


Minor de Géo-Zoologie, sur les Oursins | fossiles, 
( Échinides), qui se. rencontrent dans les ter. a di 
yrains calcaires des environs de Dax, (Landes), 
avec figures ; par M. le D. GRATELOUP-...+er- 103, VIT. 
Troisième MÉMOIRE sur les Échinides. — Syno- 
nymie générale, par M. Cu. pes Mouuins...… 45 ,.-1X. 
HELMINTHOLOGIE.— Norice sur da ponte 
+ de la Planaire lactée; par M. Cu. nes Mousss; 
président.…: NT 409: ;:°EV. 


OSYTTX 5 À 


bpésériPrioN dé” Six ? 


'espodilé nouvelles du genre per par me 


Tu.RoGER.. D, AO À , À 
NoTE sur VAsalphe italique > “par M: ES 

PTT PRO LE TE LIL UT ILE EE LC CEE 164 : 280906. 
Ixsrrucrion pour recueillir les insectes ; par M. 

Ta. RoGEr; pages. :....: roiisae nôn 67 $ 1Di'et #30; L 
Lépinoprère exotique pi à Bordeaux; périM 154 

l'abbé LALANNE.....: eh. aa At 20 10 ; À 


Mémoire sur!le‘Ripiphore bimaculé ( Ripipho- 
rus bimacülatus: Fab. éé M: FRE" 


7 membre correspondant..." rss Nge20 AE. 


(40) 


Mémoire sur la reproduction des abeilles ; 


Pages, 


Tom, 


par 
M. EspaiGner, membre honoraire. pag. 6 et 63, II. 


Mémoire sur la reproduction des abeilles ; par 
M. EspaiGner, memb. hon. { suite et fin)... 

Norice sur le Cebrio-Xanthomerus , et Descrip- 
tion de sa femelle; par M. Farines, membre 
correspondant. 

Osservarions pour servir à l’histoire de quel- 
ques insectes, et Description d’une nouvelle 
espèce de Re ; par M. Laporte aîné, 


archiviste 


Nore sur quelques précautions à prendre dans 
la chasse des Coléoptères ; par M. FARINES, 


membre correspondant... .…. “24 1 RSR AR EE ce | 


Norice sur le Bombyx thalictri; Par M. FARINES, 
correspondant, à Perpignan 

Osservarions sur le cri du Sphinx atropos, ou 
Tête-de-Mort ; par M. TRÉMEAU DE RocuE- 
BauNE , correspondant. 

Ossenvarions pour servir à l’histoire de quel- 
ques espèces du genre Acarus, de Linné , par 
M. H. Gacner 

DE la génération des individus neutres chez les 
hyménoptères et particulièrement chez les 
abeilles ; par G. R. Trevinanus, etc..…........., 


Ossenvarions sur le Mémoire de M. G. Trèe- 
viranus, relatif à la mis, des abeilles ; 
par M. Esparcner. 

Description de la Mygale de Barthélémi, grande 
araignée exotique trouvée vivante dans le 
port de Bordeaux , accompagnée de quelques 


IV. 


(11) 
Note sur quelques habitudes des abeilles; par 
M. PrérarD.. 
Querques mots sur la larve du Buprestis manca; 
par Évouaro PerRis, correspondant... 
Lépinoprères des environs de Bordeaux; par 


M. Tu. RoGer 


OPHIOLOGIE.— DescriprioN d’une espèce 
inédite de Couleuvre, observée aux environs 


303 , 


220 , 


de Bordeaux ; par M. Gacner ; secr.-génér.. 255 , 


ERPÉTOLOGIE.— Noric sur la Salamandre 
terrestre ; par M. GACHET. 
Nore sur la nature des aliments dont se nourris- 
sent certaines espèces de Sauriens ; par le 


: même 


161, 


206 , 


Norice sur le Lézard de Schreibers ; par le même. 233 , 


Recuercues sur l'espèce de Crapaud que Linné 
a décrite, sous le nom de Rupeta; par le 
même, 

Norice sur le Triton marbré; par le même... 

Norice sur la Tortue à RENE S par le 


même 


OBSERVATIONS sur FRA a a du Lézard des 
murailles ; par le même 

Vaniéré noire du Lèézard vert ; par le même... 

Norice sur le Crapaud épineux ; par le même. 

Mémorre sur la reproduction de la queue des 
reptiles sauriens; par le même 


CONCHYLIOLOGIE.— Essai sur les Sphéru-. 


lites , etc. ; par M. Cnarces Des Mouzins...…. 
Descriprion de plusieurs espèces de coquilles 
fossiles des environs de Dax; par M. GRATE- 


LOUP 


3, 


(42) 


RE Pages, Tom 
Descriprion d’une nouvelle espèce de Paludine 
‘vivante du Périgord ; par M. Cu. Es Mouuis. 26, Il 


Carazoëue des Mollusques terrestres ét fluviati- : : 7:18 
“les du” TL. es vas Gironde ; se leroa# +rq 
même F& CE 39 , AT. 


TaBLeaw des. pit fossiles .qu’on rencontre £ 
dans les terrains-tertiaires.(faluns) des en- 
virons de nant des Landes; par! : 
LM GRATELOUR ; ALES... sos: 72 123, 1925 IL - 
Descriprion de em espèces. de coquilles... : 
1 vivantes de la Méditerranée , par M; Micuaun. 119. EL. 
DeEscriprion de trois genres nouveaux de coquil= ? «0» son 
les fossiles du terrain tertiaire de Bordeaux, 


savoir Spiricella; par M. Raxc.….… araninn BUG 6 EE. 
Gratelupia; par M. Cu. Des : 5 Mouv 1936 s:rrd. 


Jouannetia; par le même... 244 1 M. 
NouvELLes observations sur:la Fév: genre °° 
de -coquille. terrestre , connue. sous .le nom. l 
d'Arbièm. rat mg ae “M: Gunmaonnire.< 356 y:1T TE 


[2 ET FPE 
Tavirit { terrest et ” HOIFEO# 


1 CVaULCD CE 


fluviatiles, Sais observés rs l’arrondis- 
sement de Daxt/ aquæ augustæ:Tarbellice } , 
Ê L Y pour Bervir à. la Statistique du ‘département 
‘des Lanñdes ;. sé _ GRATELOUP:; membre: : :: 
l‘honofäite , pages. al ‘160. 4 avait 48587 1492077 
Exriar d’une lettre de: de Blanchard ; membre maxi 
ner relative. eee debArs: e2l5iqer 
gonaute. ASTTEN TE 195 HE. 
OBSERVATIONS sur les. nr et'sur les 
Hippurites;1par M. RouLaxp, memb:-corresp. 197; I. 


SuPPLEMENT au Catalôgue des espèces et variétés 
: de Mollusques testacés terrestres et fluviatiles, . * 1°: 


((E#3 ) 
is Pa | Pages, Tom. 
par jusqu’à -ce jour à l’état vivant ,; dans. 4:51 
le département de la Gironde et dans l’arron- 4,1, 

: dissement subsidiaire de la Société. Linnéenne.,, 
de Bordeaux;.par M, Cu.,nes Mouuns , prés. #2 ls HE 
Norice sur un, limaçon: de la: Côte de Malabar, » 
observéivivant à Bordeaux; par le même...;. 227 ;, III. 
Moxocrarmie de la Clavagelle couronnée, Desh. ro VI 
espèce fossile; par. le.même..….. 2395: IT. 
DescripTion de plusieurs -espèces niuesvelies de 
coquilles” Yates ; par M. Micuaun, membre 


260... , 1H: 

Cie des Testacés marins, du département, 
du De és DES. sa) ÉBtet } 
membre CORRPPORERIE: réherpentenneerseenree nel Y- 


k 


ral 4 4 4 +1 jaftil da. : 


environs gs Brest et. rs ailes par n le même: 941 ,.. IV. 
Nore surles moyens d'extraire de leurs coquilles. 

les animaux qui les habitent ; par | M. Mixer, 

membre correspondant PAR FRS CEE TERRES 156, IV. 
DescripTion d’une nouvelle espèce vivante de 

LP Gr Po M. cn. .DES More président. #158, IV. 


Norverrs 


2% 


par M. Rotatt. membre M 164 Fe IV. 

Mémoire sur cette question : : Le genre Pla- 
“norbe est-il dexire ou senesire? par M. Cu. À 
Des MouLiss , ‘ président.… Lérrns 7 13, LV. 

DESCRIPTION d’un genre nouvéau de hoquille À bi- 

valve | / Rangia ) ; par le même | 

Rosstie  lopercule du Terebra cœruleseens par” ” 
M. MicmauD , correspondant. Fer GR. 2308 à 

Norice, sur ‘le genre CT ( PR 

Lam.) ; par M. ManceL DE brren , Corres- 

pondant à Montpellier... 


(14) 

DescriprioN d’un genre nouveau de coquille 
vivante, bivalve, des mers du Chili / Mal- 
letia ); par M. Cn. nes Mouuixs, président. 

DescriprioN d’un genre nouveau de coquille 
appelée Néritopside ; par M. le D." Gnare- 
Loup, membre honoraire 


Pages, 


83, 


115 , 


Norice sur la répartition des espèces dans les 


genres Solen, Solécurte , Sanguinolaire et 
Solételline de M. de Blainville ; par M. Cu. 
DEs Mouuiss , président... 


TasLeau (suite du ) des coquilles fossiles qu’on 
rencontre dans les terrains calcaires tertiaires 


"1921, 


(faluns) des environs de Dax, dans le dépar- 


tement des Landes ; par M. le D." GRATELOUP , 


membre honoraire , pages... 132, 263 et 
Ponte de l’Ancylus fluviatilis, Drap. ; par M. 
BoucuarD 


TaLeau ( suite du } des coquilles fossiles des 
terrains tertiaires du bassin géologique de Dax. 
(Landes): par M. le D.r Grareiovp , p. 31, 
90,159, 169, 188 et 
DEscRiPTION d’une nouvelle espèce d’'Unio vi- 
vante, etc. ; par M. Cu. pes Mouzins........, 
TascEeau méthodique des Mollusques terrestres 
et fluviatiles, vivants, observés dans le dépar- 
tement de Maine-et-Loire ; par M. A. Mizcer. 
Tanuea ( suite du } des coquilles frites etc. ;, 
par M. le D." GrareLour 
Descriprio de quelques Mollusques Dntesires 
et fluviatiles de la France, nouveaux ou peu 
connus; par M. Cu. pes Mouzins........ uni» 
Ixrsopucrion à la Conchyliologie fossile des 


34, 


310 , 


270 ; 


20 , 


114; 


401 s 


142, 


Tone. 


PL. 


VIE. 


(15) 

terrains tertiaires du bassin de l’Adour; par 

M. le D.r GRaTELOur 247 , NI. 
Mémoire sur quelques genres fossiles de Mollus- 

ques des ordres Ptéropodes et Gastéropodes , 

découverts dans les couches tertiaires du bas- 

sin de l’Adour, ayec figures ; par le même... 256 , VIII. 
Norice sur la famille des Bulléens, etc. , prè- 

cédée des considérations générales sur cette 

famille »“et du Tableau, des genres et des 

espèces connues, soit à l’état vivant, soit à 

Pétat fossile , avec figures nes Re 

nature ; par le même... " 105: k. 
Exrrair d’un Mémoire sur quelques Mollusques, 

lu à la Société d'Agriculture , Sciences et Arts 

d’Agen ; par M. Brécy D. 
Mémorre sur les coquilles fossiles de Mollusques 

terrestres et fluviatiles , de la classe des Tra- 

chélipodes, etc. ; par M. le D.r Grarecour..…. 92,  X. 
Descriprion des genres et des espèces de coquil- 

les fossiles , appartenant à cette famille des 

Trachélipodes, qu’on observe dans les cou- 

ches des terrains supérieurs du bassin de 

l’Adour , aux environs de Dax (Landes) ; par 


Pages, Tom. 


le même. 100: : À: 
SUITE des mêmes CRETE à avec figures; par 
16 Même, ....... D, À 


TagLeau statistique des coquilles univalves fos- 
siles, trouvées dans les couches tertiaires du 
bassin de l’Adôur , etc ; par le même... 291,  X. 

Descriprion de quelques espèces nouvelles de 
coquilles fossiles ‘de la Champagne; par M. 
MicmauD , Cap.” adj.‘-major au 10." de 
ligne , pondant Li à ds 


(16) dé 
m9 Pages, Tom. 
Norte sur le rétablissement de l'Ancylus Spina- 
rosæ, dans la classe des deg Gé — els 
même. sfol 2154 0NX!/ 
. ICHFY OLOGIE. - — Rapport sur le Mémoire 
de M. ArTAuD , pharmacien , intitulé : Notice 
pour servir à l’histoire me perd 
par M. CavENNES..…...:... 188, 1. 
Norte sur l'Orthagoriseus spinous., BI. Schn., _ 
présentée à la Soc. Linn. 3 PEN H. Gacugr. 153, gts. À 
ORNITHOLOGIE. — | Onsenva a 
ques anomalies qu a “présentées la Dont d’une Se 
poule, par M. Gacuer Mid 
Nore sur des Concrétions calcaires, trouvées dans 
l'abdomen d’une poule; par le même. fre: Dos JE. 
OBSERVATIONS sur la grande Outarde ; par M. de, 
ROCHEBRUNE , membre correspondant. . RSC ET LT. 
OBSERVATIONS Sur de Pivert ;. par M. le comte 
de KERcano. . | 161 ne : * 
Caraioeue- des "oifeaux des "étperloments des a 
Landes et des Pyrénées occidentales; par M. , 
Uzysse DarracQ, naturaliste 3. VHI. 
LerrRe de M. Toupiolle, sur L'apparition de - 
V’Aigle botte, sur plusieurs points de laF rance; 
description et figure de cet oiseau é 202. VEL. 
Descriprion du Canard trapu ou Pallot { anas 
obesa), et du Pipit littoral {anthus littoralis);., 
espèces nouvelles, observées par M. DaRRACO, 
pharmacien à Saint-Esprit de... +, 
MAMMALOGIE. — Nonce en réfutation de 
la non-existence de la Licorne ; par M. F. 3. 
LATERRADE.. 89 é 


DE la Licorne; par le même ê short 50e . 


4 Fe % 
(#4) se. 


HISTOIRE: RATURELLE GÉNÉRALE lHuQ 
5» 2 om. 
Nore sur les moyens nie la gr Po 
dans les bocaux où l’on conserve des.animaux:: . 
vivants, par, M. Cu.,pEs Mouuis, président, 257 ,., 
Quecques notes.sur l'ARimaltàs par, M,.le;:D.'.:, 4 


TEULÈRE. …, 1045 ST. 
CoNSIDÉRATIONS Physiologiques. sur linslinet : : RS | 
par le MÊME; à ..4ée vpmrsésemesnerséeeennip ere 204 , XHA 


| .MÉLANGES. sshinitienénà 
Arrèré de usé ant Pa à ses" tue mod A 


travaux 20010giq jues. ie eng + vo JL 
Avis sur les “colléctions d'totre” tie; de ab 
accréditées par la Société Linnéenné......... 72 EE. 
Résumé des travaux ‘de la Société Linnéenne de s 
Bordeaux ; péndant l'année dé. FR M, 
 CAZENAVETTE. 


ANALYSE des travaux de la Société Linnéenne de 
Bordeaux, pendant l’année 1830 ; par M. 
GCacaer IV. 


ANALYSE des travaux de la Société Linnéenne 
de Bordeaux, pendant l’année 1835 ; par M. 


J. L. LAPpoRTE VI. 
Dix-neuvième Fête Linnéenne { extrait de l Ami 

des Champs ) VI. 
Synonymie de la vigne ; par M. A. Perir-LAFITTE. VI. 


Érupes relatives à l'influence de la Lune sur 

l’état météorologique de l'atmosphère ; par 

MM. les abbés Blatairou et de Langalerie..….…. vil. 
Mémoire sur cette question : l'Agriculture du 

Midi est-elle inférieure à celle du Nord? 


(18) 


Quelles sont les causes de cette infériorité , st 
elle existe, et quels sont les moyens d’y ré- 
mèdier ? par M. Avucusre Lozivy 
Vinerième Fête Linnéenne ; par M. Eden: 
SYNONYMIE de la vigne , description de seize 
espèces de raisins cultivés dans les environs 
de Malaga , avec figures ; par M. Sacvanor 
Lopez. 5 
Procis-VeRBaL de la Dr rca Fête Lin- 
néenne 3 
SÉANCE publique de la Societé Litnéehhe Fees 
Rapport sur les travaux de la Société se 
de Bordeaux, pendant l’année 1838 , précédé 
d’un aperçu historique de cette même Société : 
par M. Henry Burquer, D.-M.-P, secrétaire 


du conseil 


PROGRAMME des Prix proposés par la dite Société, 
pour l’année 1839 


pd 4 


TABLE DES AUTEERS. 


SE eme 
TOMES 

ML AATAUD. . . -n €. : | : 2,me 
BALARD . . . ’ vo" S. 
5): RS ee 10 
BLANCHARD. jé. nl: 3: 
BLATAIROU _——. Né 
BoucHarD. . . .. . 
RP 10. 
Buoreuer ( Henry ), D M. 10. 
CAVENNES. . nn ce 2. 
CAZENAVETTS. . à -. . . + 
CozLarD DES CHERRES. . . 3, 4. 
Darraco ( Ulysse ) . . . . 8, 10. 
Des Mouuins ( Charles). . 1, 
Durour ( Léon }, D.-M.,. 8,9, 
Durieu DE MAISONNEUVE . . 1, 
EsPaienert ( Prêtre ). . . . 3,4, 6. 
RE, . , . . 4,548, 
Re . 170 2,3, 55, 
GRATELOUP, D.-M. . . . . 1,2,3,5,6, 
GRENIER , D.-M » M 9, 
OURS... . .. 1. 
Jouantet ss, . | À 
Kercano ( le Comte de ).. . 6. 
Lasrousse ( l’Abbé }. . . . 10. 
LaLanne (l’Abbé}. . . .. 1. 


( 20 ) 
MM. LANGALERIE ( l’Abbé de }.. 8 
LaPorTE ( aîné } J.-L.. . . 4,8. 
1 
5 


TÔOMES; 


TE. Ci SON re 6] 
Lopez-Sarvapor. . . . . + 410 

Lozivy ( Auguste ). . . .. ?. 
Mic Le. «2; 3, 98 40. 
MURET. . . . 2 7... 3, 

OU at RERO PE) 5,6 


his ne Mere 2 
* Mur eh 10. 


®Penir-Larirre ( Auguste). S. 


 , : :: 9 

RAFINESQUE.. . . . . . ns ‘0 

|. OPERA ES 

RocHEBRUNE (Trémeau de). 4,5. 

ee Théodore }. . : : °1, 10. 
Ro. :. , .::: 0, 9: 

Sernes ( Hector }.. . : : gi 
Sennes ( Marcel de) : : . 2,5, 7, 8, 10: 
TEULèRE, D.-M. . . :.. 6, 8. 
TOUPIOLLE. , : » so 


LT NE SL 


< HS 


BORDEAUX.— IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE.