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Full text of "Actes de la Socie?te? linne?enne de Bordeaux."

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TES 


LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


RO — > 


À PARIS, A BORDEAUX, ” 


CHEZ J--B. BAILLIÈRE, CHEZ TH. LAFARGUE, 
Rue de l'École de Médecine > 17; 


| 
: 


LIBRA 

NDRES , Imprimeur de La Société Linn., 
Mème Maison, 219, Rigent-Street. de ER 7 ; 
1843. 


Mo. Bot. Gars 
1897. 


INTRODUCTION. 


————— 1 LS ©—- — 


Livrer au monde scientifique les faits que l'obser- 
vation journalière fait découvrir, soumettre à la cri- 
tique les rapprochements , les aperçus nouveaux , 
ou crus tels par leurs auteurs , que suggère la con- 
templation ou la comparaison de ces mêmes faits 
et fournir ainsi à toute activité intellectuelle , grande 
ou petite, le moyen de concourir à l'édification de la 
science , tel est le but principal des sociétés scienti E. 
ques et des publications périodiques , et telles 
aussi leurs conditions d'existence. Les ACTES DE LA 
SoctéTÉ LiNnÉENNE ont, sans doute, rempli pendant 
longtemps , ces conditions. Les nombreux souscrip- 
teurs quils comptaient en France et dans les prin- 
cipales villes de l'Europe , le démontrent assez ; et les 
demandes souvent renouvelées de la collection com- 
plète de nos Actes, prouvent que, bien que moins 
active depuis quelque temps, la Société Linnéenne 
de Bordeaux a conservé l'estime et la sympathie des 
hommes de science. 


Cependant , nous ne voulons point imiter le malade 


qui, afin de se croire bien portant , se cache sa 
maladie et veut qu'on la lui cache ; nous confesserons 


IV 

que la Société ne reçoit plus de la part de plusieurs 
N— - 2Un ce concours actif qui a tant contribué 
à la faire grandir. Plusieurs ont été heureux , à une 
certaine époque, de trouver dans cette modeste Société 
provinciale un point d'appui ; mais ayant grandi et 
étant devenus forts, ils sont allés faire entendre leur 
voix parmi les forts. Un grand nombre ont envoyé 
de faibles travaux en promettant de faire mieux un 
jour , et ont sollicité le titre de membre correspon- 
dant : le titre accordé, ils ont cessé de vivre pour la 
Société. Une autre cause présumée de l'affaiblisse- 
ment de notre Société, c'est l'irrégularité qu'elle met 
dans la publication de ses travaux. Il est vrai que ceux 
qui s'abonnent à un journal, ou à tout autre ouvrage 
périodique , doivent s'attendre à le recevoir à jour 
fixe ; mais est-il raisonnable d'assimiler les publications 
des Sociétés savantes aux recueils périodiques? et 
celui qui s'occupe de science ne doit-il pas tenir avant 
tout, à recevoir des travaux positifs ?? Cependant, la 
Société Linnéenne a pris en considération ce motif de 
plaintes et elle compte assez sur le concours de ses 
membres et des amis de la science pour oser affirmer 
qu'à l'avenir , la publication de ses Actes ne souf- 
frira aucun retard. 


Nous cherchons autant que nous le pouvons, à 
répandre le goût de l'étude de l'histoire naturelle , de 
cetle science qui nous intéresse tous au plus haut 
degré , et qui est accessible à toutes les classes de la 
société et presque à toutes les époques de la vie. 


> L 
C'estune grande erreur de penser que pour contri- 
buer aux progrès de la science des êtres vivants, il 
soit absolument nécessaire d'être anatomiste et physio- 
logiste : il suffit d'avoir des yeux, un peu de loisir, 
et surtout l'amour du vrai. Que de phénomènes 
inconnus aux naturalistes de cabinet, aux hommes 
qui n'ont vu que des peaux bourrées et desséchées , 
des reptiles et des poissons nageant dans l'espritde 
vin ! La vie de cet insecte vous est-elle connue quand 
vous connaissez seulement la forme et le nombre de ses 
antennes ou de ses pattes ?—Faites aimer l'histoire na- 
turelle à l'homme des champs, apprenez-lui à regarder 
autour de lui; qu'il jette un regard intelligent sur cet 
arbre, sur ce buisson , sur ce brin d’herbe , et il vous 
raie des milliers de Ju ijue vous, pm pie 


teurs de la mort, vous êtes 

à ignorer ! Faites-vous donc raconter ces faits par le 
Prètre , par le Pasteur , par l'instituteur du village et 
par le laboureur ! Faites en sorte que toutes ces beau- 
tés pâlies dans les salons, qui vont redemander aux 
champs des roses pour leur teint, de la vigueur pour 
leurs membres , aient la curiosité de suivre l’accrois- 
sement d'une fleur , le développement d'un papillon ; 
et vous leur procurerez des jouissances nombreuses , 
toujours nouvelles qui fortifieront leur intelligence et 
éleveront leur ame vers la source de toute beauté et 
de tout bien ! Dites au chasseur de vous raconter les 
ruseS qu'il emploie pour s'emparer du gibier et celles 
bien plus nombreuses que les victimes emploient soit 
pour la fuite, soit pour l'attaque ; qu'il vous raconte 


vi 

les amours , les fètes , les combats auxquels il assiste ; 
et vous contribuerez , soyez-en sûr, aux progrès des 
sciences naturelles autant et plus peut-être, que celui 
qui ne sait que se servir de la loupe ou du scalpel! 


Loin , bien loin de nous, cependant , la pensée de 
déprécier l'importance des recherches anatomiques. 
Pour comprendre quelque chose aux actes , aux mou- 
vements, si variés des animaux, aux contractions , 
aux oscillations, aux vibrations, qui ont lieu dans 
toute substance vivante, il faut étudier la structure 
des êtres vivants à l’aide du scalpel, de la loupe et du 
microscope. Les résultats que l'on a ainsi obtenus et 
qui ont immortalisé les Grew , les Malpighi , les Har- 
vey, les Duverney , les Pallas , les Camper , les Dau- 
benton , les Vicq-Dazir , les Cuvier, ont servi de 
base à la science de la vie: mais ils n'ont pas suffi 
à l'édification complète de cette science. On sait déjà 
quelque chose de la machine à vapeur quand on 
connaît le nom et les rapports de toutes les pièces 
dont elle se compose ; on en sait davantage, quand, 
à l’aide de l'expérience et du calcul, on est parvenu 
à déterminer le rôle que chacune de ses parties joue 
dans les mouvements partiels ou généraux, de la ma- 
chine ; mais on ne connait complètement ce prodi- 
gieux témoin de la puissance humaine, que quand on 
l'a vu se jouer des vents et des ondes, voler sur le sol, 
remuer des montagnes, façonner , filer les métaux 
avec Ja même facilité qu'il file ou tisse le lin, le coton 
ou la soie. 


VIT 
Aunsi la science des corps vivants a plusieurs par- 
ties , plusieurs faces , et ce n'est que par la réunion 
des études faites  consciencieusement sur chacune 
d'elles que cette science pourra se compléter. 
Nous répétons donc l'appel que dans notre der- 
nière séance publique nous adressions à notre audi- 
toire : Vous tous qui aimez à savoir, vous dont 
l'ame est encore vivace, dont le cœur n'est pas en- 
core devenu  calleux par le froissement des passions 
qui finissent par tuer ame et cœur, de sorte qu'un 
jour 1l ne reste de l'homme qu'un cadavre vivant ! 
vous qui sentez avec nous , le souflle de l'Invisible , 
du Grand Esprit, de Dieu, dans le cristal, dans le grain 
sable, dans les verts tapis sur lequel votre œil se re- 
pose , dans les fleurs qui diversifient la prairie, dans 
l'oiseau qui chante ou end la nue, dans le chien, le 
cheval, le bœuf, la gazelle innocente proie du lion 
terrible, dans l'homme enfin, où parfois vient se réflé- 
chir sa grande image, joignez vos efforts aux nôtres! 
Aidez-nous , faites-nous connaitre le résultat de vos 
recherches de vos observations. Surtout ne vous laissez 
point aller à une fausse modestie qui porte un grand 
nombre à s'imaginer que ce qu'ils voient chagun l'a 
vu.— Mieux vaut qu'un fait connu reçoive un grand 
nombre de confirmations qu'un fait rare ou non ob- 
servé reste sans publication.—Ceux qui aiment sincè- 
rement la vérité ne craignent pas de la voir souvent 
avec un costume déjà vieux .— D'ailleurs, il n'y a point 
dans les sciences de petits faits , et tout fait bien vu, 
bien observé , contribue aux progrès dela science. 


VII 

Ainsi , tout ce qui a rapport au développement , à 
l'accroissement , soit des végétaux , soit des animaux 
et tout ce qui peut leur nuire ou les détruire, devrait 
être étudié avec soin. Il y a des plantes qui s'ex- 
cluent, qui ne peuvent vivre dans la mème localité 
et par conséquent , s'entre-détruisent, de mème qu'il 
y a des animaux qui sont naturellement en guerre. 
Ces antagonismes d'où résultent en dernière analyse, 
les harmonies les plus intéressantes, sont encore pour 
la plupart inconnues. Nous disons donc à celui ou à 
celle qui a le bonheur de vivre aux champs : Étudiez 
Ja vie de cette plante, de cet insecte, de cet oiseau, et 
communiquez-nous vos observations !— Mais vous 
ne connaissez point le nom que leur donne les sa- 
vants ?— qu'importe !— c'est bien là A bien, 
le cas de dire que le nom ne fi rien à la c 


NP aux à bbinmngs de science qui jusqu'à ce jour, 
ont concouru aux travaux de la Société , nous 
croyons n'avoir rien à leur dire : leur amour de la 
belle science à laquelle nous essayons de nous consa- 
crer ; nous est un sûr garant des efforts qu'ils feront 
pour qu'une Société qui depuis déjà de nombreuses 
années répand quelque éclat dans une des premières 
villes de France , y fasse fleurir de plus en plus, les 
sciences qui contribuent tant à la santé physique et 
morale de l'homme. 


0-10 


ACTES 


DE 


LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE BCRDEAUXZ. 


IN.° 43. — 15 JUILLET 1843. 


GEOLOGIE. 


L Notes GÉOLOGIQUES sur la Provence ; par M. Marcer 
ve Serres , Professeur à la Faculté de Montpellier. 


INTRODUCTION. 


Le voyage géologique en Provence, que nous avons 
fait en 1828 avec MM. Paretto et Tournal , a été entre- 
pris dans le but de s'assurer si les terrains tertiaires, des 
bassins méditerranéens, sont réellement bornés aux val- 
lées ou aux points les moins élevés, et s’ils se montrent 
interrompus toutes les fois que des contre-forts secon- 
daires, d’une certaine élévation, séparent les vallons où 
ils ont été déposés ; ce voyage a eu encore pour objet 
de reconnaître , si les terrains tertiaires des bassins 
immergés ne sont pas généralement composés de deux 
ordres de formations alternant et s'enchevétrant ensem- 
ble , de manière à annoncer que leur ensemble a été.dé- 

Tome x. 


(2) 
posé dans le sein d’un seul et même liquide. Nous avons 
surtout cherché à vérifier ce dernier point de fait rela- 
tivement au vallon d’Aix , si souvent cité comme lacustre. 
Il présente cependant, comme les autres bassins im- 
mergés , des alternances fréquentes entre les formations 
marines et les formations d’eau douce. 

Pour mettre de l’ordre dans les faits, que nos courses 
géologiques nous ont permis d'observer , nous nous bor- 
nerons à les tracer tels qu'ils se sont offerts à nous. 
Nous suivrons donc le tracé de notre route, afin de 
conserver à ces notes leur simplicité première. 


1°. De Montpellier au Pont du Saint-Esprit, 


De Montpellier à la montagne du Regrêt , la route traverse 
les terrains tertiaires et quaternaires. Après avoir abandonné 
les sables marins sur lesquels la ville de Montpellier est 
bâtie, les dépôts les plus superficiels sont formés par des cal- 
caires d’eau douce sédimentaires , caractérisès par un grand 
nombre de débris de végétaux. Ces roches s’étendent parallé- 
lement sur les deux rives du Lez. Elles reposent immédia- 
tement sur les formations marines tertiaires, auprès du pont 
de Castelnaud. A peu de distance de ce pont, sur la rive 
gauche du Lez, les sables marins prennent un grand déve- 
loppement. Ils abondent en débris de mammifères terrestres, 
Les plus nombreux se rapportent à des bœufs, des Antilopes 
( Antilope recticornis ), des Cerfs et des Pachydermes de la 
plus grande laille , tels que les Mastodons angustidens et le 
Rhinoceros tichorinus. Les Tapirs , les Chevaux et les Lophio- 
dons y sont beaucoup plus rares. Il n’en est pas de même 
des Cétacës des genres Lamantins et Megatherium. Des 
oiseaux , des reptiles el des poissons accompagnent les mam- 


(3) 
mifères terrestres et marins, dont les ossements sont recou- 
verls quelquefois par des coquilles de mer, RD DNS "af 
par des Balanus. 

Les sables pulvérulents , où se montrent ces débris, offrent 
un grand nombre de concrétions quar{zeuses de formes géné- 
ralement sphériques ; ayant une disposition à peu près sem- 
blable à celles des Larmes Batariques. Ces concrétions sont 
disposées horizontalement au plan des couches. On suppose 
qu’elles ont èté produites par des corps organisés, leurs for- 
mes étant à peu prés partout les mèmes. 

Les sables les plus superficiels recèlent également une assez 
grande quantité de spinelles, soit rouges , soit d’un noir 
foncé. Les premiers , véritables rubis, sont plus rares que les 
seconds ou les spinelles pléonastres d'Haüy. Ces spinelles 
sont accompagnés de quelques grains de fer oxidulé et de fer 
titane, qu; comme les paie. nes à bien provenir des 
laves . volca disant, d'environ 4 
kilom. : ces s pierres OUCCTE se à ODCONIrERT OUR nc d’une ma- 
nière adventive dans les sables marins, qui composent la 
colline de Soret ; car , ainsi que nous venons de l’observer, 
ils ont dù y être entraîiuës par les eaux courantes avec les 
fers oxidulés et titanés, des formations volcaniques supé- 
rieures. 

À la montagne du Regrêt , les dépôts diluvieps recouvrent 
constamment les terrains tertiaires et prennent un plus grand 
développement depuis Lunel jusqu’à Nismes, et surtout, 
depuis cette viile, jusqu’à la Crau. De nombreux cailloux 
roulés, pour la plupart pugillaires et quartzeux, s’y mon- 
trent noyés dans un limon argilo-calcaire généralement rou- 
geâtre. Quelques-uns de ces cailloux roulés sont cependant 
calcaires. La plupart appartiennent à des roches secondaires, 
peu à des calcaires d’eau douce , et point aux formations (er- 
tiaires marines. La friabilité et la facile altération LE ces 


tr 

dernières en est peut-être la cause. On peut snivre ces dé- 
pôts diluviens jusqu’au-delà de la Crau , où leur accumula- 
tion est des plus remarquable. On peut en dire de même de 
celle qu’on observe dans les fentes des roches et particulière- 
ment dans les grandes cavités longitudinales ou les cavernes. 

On peut s’en assurer en visitant les cavernes à ossements 
de Lunel-Vieil, que nous avons décrites ayec détail, On est 
réellement frappé, en pénétrant dans ses souterrains peu 
distants de la route, de la similitude qui existe entre les 
limons , dans lesquels les ossements sont dissevelis avec les 
dépôts diluviens extérieurs. La similitude est si frappante, 
que les uns et les autres ont probablement ëèlé déposés par 
une même cause, dont l’action s’est fait ressentir à la même 
époque. Si de pareils débris organiques ne se montrent plus 
à l'extérieur , c’est que les agens atmosphériques les ont dé- 
truits ou la culture elle-même ; car il est remarquable qu’ac- 
tuellement les débris des animaux s’évanouissent et disparais- 
sent avec une grande promplitude par suite des deux causes 
que nous venons d'indiquer (1). 

À Lunel, à gauche de la route , les calcaires d’eau douce 
sont assez développés. Ils s’y montrent caractérisés par des 
Mélanies ou des Potamides, des Lymnèées et des Planorbes. 
Depuis cette ville jusqu’à Nismes , la plaine est couverte de 
dépôts diluviens caiïllouteux , qui surmontent le terrain marin 
supérieur, souvent assez superficiel pour être exploité à 
raison des pierres de construction , qu’il rorpit. À Sens , 
les terrains d’eau douce prennent 


L AUUTY 


rr 


ainsi que. les formations crétacées et jurassiques. On y rd 
vre dans celles qui sont au niveau du sol auprès de Mas- 


1 
(1) Recherches sur les Cavernes à Ossements humatiles de 
Lunel-vieil.— Montpellier , in-4°. 1839. 


(5) 
Guiraudon , un genre de Mollusque nouveau , que nous avons 
décrit sous le nom de Nisea tubulifera (1). 

De Nismes à Lafoux, la route suit le pied des collines 
crayeuses et oolithiques, dans lesquelles on entre à Bezouges. 
A côte de l’auberge de ce village, on voit de nombreuses 
alternances entre les calcaires marins terliaires et les couches 
d’eau douce. Ces dernières formations se prolongent , dans 
toute cette partie, de la vallée du Gardon jusqu’au-delà du 
pont da Gard. Ce pont est bâti sur le calcaire lacustre , quoi- 
qu’il soit construit, en grande partie, sur le calcaire moëllon, 
dont les carrières se trouvent sur la rive gauche de celte 
rivière, à peu de distance de cet antique aqueduc. 

Ceite roche , que l’on voit, par intervalles , alterner avec 
les formations d’eau douce , suit le bas des montagnes de 
craie ou oolithiques , qui circonscrivent la vallée jusqu’au 
contre-fort des soniles de j'Atgnières. 1, calcaire moëllon y 
est 


arnes & âtres , que l’on 
voit à Fééouvert à peu de dislancs du chemiifs on les emploie 
dans la fabrication des poteries grossières. Les coquilles sub- 
apennines les caractérisent comme partout; mais elles s’y 
trouvent en petit nombre. 

En s’ayançant vers Valiguières , on retrouve les contre-forts 
jurassiques recouverts à leur base par les formations d’eau 
douce. Quant aux roches secondaires, qui paraissent se rap- 
porter au calcaire gris à Bélemnites, elles composent le massif 
de montagnes nommé les Gorges ou les Combles de Valiguié- 
res. Ces montagnes s’élèvent jusqu’à une hauteur assez consi- 
dérable et opèrent la séparation des vallées du Gardon et de 
la Cèze. | 

Bagnols est encore dans les formations tertiaires marines, 
quoique placè dans la vallée de la Cèze. Aussi les maisons de 


(1) Annales des Sciences naturelles, Tom. XIV, pe 5 


cette ville sont le plus généralement construites en calcaire 
moëllon , tandis que ses rues sont pavèées en grès quartzeux. 
Ce grès n’a rien de commun avec celui que l’on exploite au 
lieu nommé Roquebrune au nord de Bagnols , et au sommet 
du contre-fort qui sépare les deux vallées dont nous venons 
de parler. Ce dernier est intercallé entre des couches oolithi- 
ques. 

Au pied de ce contre- fort, on retrouve auprès du pont St- 
Alexandre , les marnes argileuses bleues sub-apennines. Elles 
y sont exploitées comme dans les environs de Remoulins. 
Elles renferment un assez grand nombre de petites espèces 
d’huitres , des Anomies, des Vénus, des Cythérées et enfin 
des Peignes. Ces argiles connues dans tout le midi de la 
France, sous le nom de fas bleu, sont surmontées par des 
marnes calcaires jaunâtres, d’une épaisseur d’environ deux 
mètres , que recouvre une masse puissante de diluvium cail- 
louteux , principalement quartzeux. 

Ces marnes marines paraissent être les restes d’une forma- 

tion plus étendue, qui n’a pas été attaquée à l’extrémité du 
Golfe , où elle a été déposée. Elles annoncent , ainsi que celles 
du bassin de Remoulins, que les terrains tertiaires méditerra- 
néens ont été à peu près généralement prèécipités au pied des 
contre-forts, et que rarement ils se sont élevés avec eux. 

Les mêmes dépôts diluviens, qui recouvrent la vallée de 
Bagnols, se montrent dans celle du Saint-Esprit. Les maisons 
et le pont de cette ville sont bâtis avec les couches, soit 
supérieures , soit inférieures , du calcaire moëllon, Les der- 
nières proviennent des carrières de Chamaret sur la rive gau- 
che du Rhône, au Nord-Est de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Le 
calcaire fourni par les bancs inférieurs de cette formation est 
tout-à-fait semblable à celui qui occupe la même position à 
Vendargues près de Montpellier. Comme ce dernier , il est 
bleuâtre et recèle un grand nombre de tiges végétales, qui 


(7) 

semblent se rapporter à des végétaux dicotylédons. Cette si- 
militude annonce que les mêmes circonstances géologiques 
devaient accompagner les dépôts des mêmes formations ter- 
tiaires, quoiqu’elles se montrent souvent séparées par des 
intervalles considérables , comme celles dont nous nous occu- 
pons. ; a 

Du reste, les derniers bancs pierreux marins, qui se rap- 
portent à des calcaires terliaires , ne paraissent pas dépasser 
Saint-Paul-Trois-Châteaux , quoique les formations de cet 
ordre s'étendent dans la vallée du Rhône jusqu’au-delà de 
Lyon. Aussi dans les constructions de cette ville, comme de 
toutes celles qui existent depuis Saint-Paul-Trois-Châteaux, 
on ne voit pas que des calcaires tertiaires supérieurs soient 
employés dans des constructions, puisque ces roches ne se 
montrent nulle part dans celle partie de ia vallée du Rhône. 

On ne les obserye pas davantage auprès de Lyon, où l'on 

mploie principalement dans les cor tructions des calcaires 
oolithiques de divers étages, ainsi que le lias. En effet, les 
formations les plus superficielles de la vallée du Rhône sont 
composées , soit auprès de cette ville, soit auprès de Saint- 
Fond , d’abord par le Lehm , puis par les dépôts diluviens et 
enfin par les sables marins. Ceux-ci accompagnés de couches 
distinctes de grès, premièrement pulvérulent, s’endurcissent 
à mesure que l’on pénètre dans la profondeur de leurs cou- 
ches : ils le deviennent même assez pour être exploités avec 
avantage et fournir d’excellentes pierres de taille. 

Ces sables marins endurcis ou pulvérulents recèlent quel- 
ques débris organiques , principalement des dents de squales , 
des tortues marines et quelques espèces d’huîtres générale- 
ment brisées et indéterminables. Ces sables assez ordinaire- 
ment chargés de fer hydraté géodique, paraissent composés 
de grains de quartz, souvent hyalin, et de quelques grains de 
fer lilané, réunis par un ciment calcaire. Leur épaisseur 


(8) 
paraît assez considérable ; elle dépasse dans certains points 
35 4,40 mètres. 

Au-dessous de ces sables, on découvre des marnes argi- 
leuses jaunâtres marines, fort riches en coquilles fossiles. Nous 
y avons reconnu un assez grand nombre de genres parmi les- 
quels nous signalerons les Zrochus, les Buccinum, les Helix, 
les Murex, les Purpura, les Nassa, les Arca, les Anolax, 
les Cyclostoma, les Conus, les Mactra, les Turbinella, les 
Cypræœa, et les Planorbis. Nous avons également observe 
des espèces de terres sèches et découvertes, ainsi que des 
eaux douces et salées avec un seul genre marin de zoophy- 
tes , les Turbinolia. 

Si la circonstance relative au peu d’éloignement des mers, 
des bancs pierreux , tertiaires marins, se généralise, comme 
il le paraît du moins dans les bassins méditerranéens , on sera 
bien forcé de reconnaître que ces dépôts ont eu lieu unique- 
ment à peu de distance de leurs anciens rivages. La nature 
des dépôts tertiaires ferait done connaître leur éloignement 
des mers actuelles , aussi bien que des mesures directes , puis- 
que ces dépôts seraient d'autant plus pierreux , qu’ils seraient 
plus rapprochés des lits, qu’occupent maintenant les eaux 
salées, 


2.° Mines de lignites de Saint-Paulet (Gard ) 


Les mines de lignite de Saint-Paulet sont exploitées depuis 
des temps assez éloignés ; elles sont situées dans la vallée de 
Pérolad à six kilomètr. à l’Ouest du St-Esprit , dans la com- 
mune de Saint-Julien. 

Le diluviam caillouteux couvre la plaine de Pérolad j jus- 
qu’auprès de la campagne de M. Julien. Il est superposé sur 
les marnes jaunâtres marines qui surmontent les marnes 
argileuses bleuâtres sub-apennines, Ces marnes en couches 


(9) 
lègérement inclinées, sont exploitées et servent à la fabrica- 
tion des poteries grossières. 

Les Lignites de St-Paulet appartiennent aux formations ter- 
tiaires supérieures et aux bassins immergés ; voici, du reste ” 
la coupe du terrain , où ils se trouvent , prise du haut en bas. 

1.° Sables marins jaunâtres quartzeux avec débris de co- 
quilles de mer, trop brisées pour être déterminables. 

2.0 Calcaire moëllon en SOUSSE aisiostes Pret 


inclinées, avec moules de C 


raison de leur nombre , les caractéristiques Se ces bancs pier- 
reux. On y découvre également quelques Cérites , mais leurs 
moules y sont peu abondants. Le tissu de ces calcaires est 
lâche ; aussi est-il peu employé dans les constructions. 

3.° Sables quartzeux coquilliers jaunâtres disposés en bancs 
peu puissants. Les coquilles, qui s’y trouvent , sont égale- 
ment Sue brisées pour que l’on puisse en reconnaître les 
es) 

4.0 r partir de ces YHiCI iérneutie commence u une Série 
de couches alternatives d’un calcaire compacte grisâtre d’eau 
douce , caractérisé par des Gyrogonites transformées en cal- 
caire spathique ; et en second lieu , de lignite terreux altéré 
et de marnes sableuses. Ces couches alternent jusqu’à quatre 
reprises distinctes. Les divers bancs , qui constituent chacune 
de ces alternances, sont du reste peu puissants. 

5.° Au-dessous de ces couches alternatives se montre un 
calcaire compacte à tubulures sinueuses , caractérisé par des 
Mélanies ou des Potamides et des Paludines. 

6.0 Marnes argilo-calcaires, fluvio-marines, chargées de 
petites espèces d’haîtres indéterminables. 

7.° Banc de lignite terreux d’une faible puissance, plus ou 
5 mélangé de marnes bitumineuses. 

° Marnes argilo-sableuses avec des traces de ligaite, 
se quelques portions conservent encore, jusqu’à un certain 
point, la forme de tiges végétales. 


(10) 

9.0 Calcaire compacte d’eau douce avec Lymnées et 
Cyrènes. 

10.0 Marnes jaunâtres fluvio-marines , presque sans Co- 
quilles. 

11.° Marnes argileuses bleues, dans les bancs desquelles 
existent quelques vestiges de lignite et quelques coquilles 
fluviatiles et marines. 

12.0 Marnes bitumineuses avec coquilles fluviatiles et mar- 
nes des Fee int Venus, Cyprina, Cytherea 
et Cerithiu | 

13.0 “ss de lignite exploité, dont la puissance est de 
deux à trois mètres. Ces lignites peu altérés conservent sou- 
vent l’apparence ligneuse, ressemblant assez à du charbon 
de bois. Peu d’entr’eux sont compactes et à cassure conchoïde 
comme le véritable jayet. Le succin abonde dans ces lignites : 
il y est rarement en gros fragments et n’y présente jamais de 
débris d’insectes. 

14.0 Marne bitumineuse , qui paraît semblable à celle du 
numéro 12 , offrant les mêmes coquilles fluviatiles et marines. 

15.0 Banc de lignite exploité comme le supérieur , et 
offrant comme lui du succin brunâtre en rognons. 

L'ensemble des couches , qui appartiennent à ces mines de 
lignite, paraissent se diriger du Sud-Sud-Ouest au Nord- 
Nord-Est. 

Voici, du reste, la liste des coquilles fossiles, que lon 
observe dans les mines de ligoite de Saint-Paulet (Gard) , soit 
dans les couches du calcaire moëllon, soit dans les marnes à 
. lignite. Les premières sont réduites à de simples moules , 
tandis que les secondes conservent encore leur têt. 

Ainsi , l’on découvre dans le calcaire marin tertiaire , des 
moules intérieurs de Cérites , de Turitelles, d’Eburnes, de 
Vénus, de Cythèrées, d’Arches et de Cypricardes. 


(11) 

Les marnes à lignite offrent à la fois des coquilles marines 
et fluviatiles. Les premières appartiennent : 1 .° au Cerithium 
sulcatum de Bruguiére (Cerithium plicatum Batteval); 2.° 
à un Cerithiam voisin du Cinctum de Bruguière; 3.0 à la 
Cytherea mactroïdes de Lamarck ; 4:° à la Lucina lactea ; 
5.° à la Cyprina islandicoïdes ; 6.° à différentes espèces 
d’Huîtres et de Tellines de pelite dimension. 

Les mêmes marnes offrent également un assez grand nom- 
bre de coquilles fluviatiles , parmi lesquelles nous signalerons 
les Melania ventricosa et pyramidata, les Paludina Desma- 
retii et Brardü, le Planorbis minutus, 'Ampullaria Fau- 
jasi, des Lymneus, des Cyrenes et des Unio de la taille de 
l'Unio littoralis. 


me md 


3.° Du Pont du Saint-Esprit à Bolenne, 


cs El das, 


ions, 0e ‘à 4 kilom. à l'Est du Pont Saint-Esprit , est 
bâti, comme le St-Esprit , avec le calcaire moëllon , que l’on 
extrait des carrières de Barris. Ce village, à plus de deux ki- 
lom. au Nord de Bolenne sur la gauche du Rhône, prèsente 
une belle coupe de terrains tertiaires. Cette coupe est remar- 
quable par son élévation de plus de 200 mètres au-dessus de 
la vallée , et enfin par son étendue. 

Elle montre que ces terrains se composent du haut. en bas : 

1.0 Calcaire moëllon pierreux dur et massif : cette roche a 
élé , à différentes reprises , l’objet d’exploitations régulières ; 
elle forme souvent des rochers verticaux isolés, qui ressem- 
blent à des tours en ruine : leurs flancs sont arrondis. Dans 
d’antres localités, ce calcaire s’étend en couches horizontales 
et puissantes , formant des plateaux , au sommet de ces col- 
lines , dans le flanc desquelles on a ouvert de grandes carriè- 
res, parmi lesquelles nous citerons celles de Saint-Just. 


(12) 

Riche en débris de corps organisés , cette roche recèle un 
grand nombre de zoophytes, principalement des polypiers , 
ainsi que des coquilles des genres Patella, Pecten et Bala- 
nus. À ce système tertiaire , les sommets des collines de 
Chansage paraissent se rattacher les collines de Chansage. 
L’épaisseur totale de ce banc pierreux, dépasse souvent 
quarante mètres. 

2.0 Sables marneux bleuâtres fluvio-marins en, lits peu 
épais avec spatangus et pecten. 

3.° Sables marneux bleuâtres en couches DS et 
comme désagrègès devenant peu à peu pulvérulents. 

4.9 Sables jaunâtres assez quartzeux et coquilliers avec de 
nombreux madrépores, des pecten et de petites huîtres. 
Cette masse de sables souvent endurcis, a au moins cent mè- 
tres d'épaisseur. Quelques maisons du village y sont creusées, 
mais les habitations ne s’élèvent pas au-dessus de cette cou- 
che. Ces sables marins se dirigent du Sud-Sud-Ouest au 
Nord-Nord-Est, et s'inclinent d’ane manière sensible vers 

5.0 Marnes calcaires jaunâtres sans coquilles et d’une épais- 
seur peu considérable. 

6.° Marnes argileuses bleues ayec coquilles sub-apennines ; 
elles se rapportent principalement à de petites espèces d’hut- 
tres, à des pecten , des balanus , et au petunculus pulvinatus. 

7.0 L'ensemble de cette formation repose sur une masse 
considérable de sable quartzeux alternant avec des lits peu 
épais de marnes calcaires {antôt bleuâtres , tantôt blanchâtres. 
Il existe dans ce sable des concrètions assez nombreuses , qui 
semblent s’être moulées sur des tiges végétales. Les autres 
fossiles y sont assez rares ; nous y avons observé cependant 
de petites huîtres assez rapprochées de l’Ostrea vesicularis, 
el qui paraissent appartenir à la formation de la craie; 
les autres coquilles , qui se {rouvent avec ces huîtres, se rap- 


(13) 
portent néanmoins aux formations tertiaires. Telles sont, 
par exemple , les Pinna , qui se trouvent cependant dans les 
mêmes couches et en déterminent la véritable position géolo- 
gique. 

La coupe, que nous venons de décrire, est prise vers le 
Nord-Ouest de la colline, près de laquelle est située la cam- 
pagne de M. Hugues, jusqu’ au sommet des pi hauts rochers 
qui dominent le village de Barris. 

Si l'on suit le plateau, et pédpret avoir visité les carrières 
de St-Just , on avance vers le ravin , au Nord du village de 
Saint-Restitut, on a une tout autre coupe. 

Ainsi, en partant toujours du sommet , l’on découvre sur 
sa hauteur : 

1.° Le calcaire moëllon. 

2.° Des sables d’un jaune verdâtre , dont la puissance est 
ne er et > rs Le er 284 de ces sables for- 
me effondré, par suite de 
grandes Nosnres ; Pains té couches infriettes ee 


Ce poudingue est formé par des fragments de silex de di- 
verses grosseurs et dont les couleurs sont également variées. 
On a découvert, au milieu de ces een quelques dents de 
Squales. 

3.0 Marnes argileuses feuilletées et très-variées ; leurs 
nuances les plus ordinaires sont le rouge , le blanc et le 
violet. Les jaunes sont les plus rares. Ces marnes ,-qui ne font 
pas effervescence avec les acides , n’ont pas une grande a-sv$ 
seur. 

4.0 Sables quartzeux d’un rouge fotos d ou jaunâtre , couleur 
due au fer pérosidé, qu'ils contiennent. Ces sables se pré- 
sentent en masses très-étendues et fort puissantes. 

5.° Sable quartzeux presque pur , blanchâtre , assez désa- 
grègé. Ce banc de sable est le dernier de ceux que l’on ‘aper- 
çoït dans le ravin situé au Nord-Est du ne 0 


1à 

Si on tourne ensuite par St-Restilut et qu'on visite la base 
ou le revers méridional de ce groupe de collines tertiaires , 
on voit, par suite de l’inclinaison des couches, le calcaire 
moëllon descendre presque au niveau de la vallée avec les 
sables, qui le supportent. On y observe de grandes huîtres 
principalement V'Ostrea virginiana, des Pecten et des Scu- 
telles, et surtout la Scutella Faujasi. 

A côté du moulin, les sables jaunes-verdâtres se montrent 
en lits moins épais. Ils reposent immédiatement sur des 
masses puissantes de sable quar(zeux blanc. 

Un peu plus loin et en se dirigeant vers l'Ouest, on voit 
au-dessous du calcaire moëllon les marnes bleues recouvertes 
également par les sables jaunes-verdâtres et le calcaire moël- 
lon , dont nous venons de parler. 

Eo se dirigeant encore plus vers l'Ouest et {ournant un peu 
vers le Nord , et remontant dans la direction de la campagne 
Hugues , on retrouve des couches de sables quarlzeux avec 
quelques lits de marnes, dans lesquelles:nous avons cru re- 
connaître le Mytiloïdes Fabian Cette espèce fossile rappro- 
cherait ces dernières couches de celle du grès vert, qui for- 
merait ainsi , mais seulement vers la partie Nord et Nord- 
Ouest , la base des collines de Barris. 

Du reste , la présence d’un seul individu d’une coquille de 
la craie, n’est pas suffisante pour rattacher ces sables à cette 
formation, d'autant qu'ils sont trop liés aux bancs tertiaires 
pour le supposer. On peut d'autant moins admettre cette der- 
pière supposition, que ces sables se rattachent à d’autres plus 
pulvérulents qui les surmontent et dans lesquels existent de 
nombreux débris de Mammifères terrestres et marins , parmi 
lesquels on peut citer des débris d’éléphants et de masto- 
dontes à denis étroites. 

Quoiqw’il en soit , les argiles à couleurs variées , ee repo- 
sent sur des sables ferrugineux se montrent assez développées 


(15) 
à l'extrémité Nord-Est de la colline de Barris. Elles forment 
même au-delà de Saint-Paul-Trois-Châteaux, une suite de 
petites collines, Leur base orientale offre de nombreux blocs 
de silex pyromaques blonds et résinites , qui se montrent en 
lits horizontaux dans des calcaires compactes d’eau douce 
caractérisés par des Lymnées et des Planorbes. 


4 De Bolenne à Saint-Yriex, Derbousse 
et Uchau. 

De Bolenne pour se rendre au banc de coquilles marines 
de Saint-Yriex , on se dirige d’abord vers le Sud et ensuite 
on prend à l'Est; le diluvium légèrement caillouteux recou- 
vre partout la plaine. Les sables marins jaunâtres se montrent 
parfois à découvert ; ils semblent de plus en plus développés 
à mesure que l’on approche du bassin de Saint-Yriex. Dans le 
fond du bassin, les marnes  bleuâtres sub-apennines s'y mon- 
trent en bancs puissants extrêmement riches en . co 
fossiles. La plupart de ces coquilles y sont brisées et facile 
rées. Ces marnes recouvertes par le calcaire moëllon généra- 
lement sableux, sont chargées d’une infinité de petits cailloux 
quartzeux. Les sables marins les surmontent, et par dessus se 
montrent les dépôts diluviens, où abondent les cailloux roulés. 

En suivant le chemin qui longe le ravin de Saint-Yriex 
et qui descend à peu près dans la direction du Sud-Ouest > au 
pied des collines de Sauma longa, on chemine quelques 
temps sur des sables quartzeux jaunâtres pulvérulents > remar- 
quables par leur étendue et l’uniformité de leurs couleurs. La 
culture n’a pu s’y établir ; aussi les moindres traces s’y con- 
servent-elles long-temps. Nous avons remarqué que des traces 
de loups ou de chiens, qui les avaient traversé dans diverses 
direclions, étaient parfaitement distinctes malgré les venis et 
les pluies qui avaient régné la nuit précédente. Ce fait joint 


(16) 

à celui des traces produites , sur les sables mobiles des bords 
de la Méditerranée, par l’Atenchus semi-punctatus, explique 
assez bien les empreintes de (ortues décrites par M. Duncan. 

En voyant le grand développement de ces sables , on pour- 
rait les croire secondaires , si leur superposition aux marnes 
bleues ne démontrait le contraire. Leur développement tien- 
drait-il, à ce qu’ils seraient le résultat de la désagrégation 
des grès verts, dont les collines environnantes sont formées. 
Ces grès ont, du reste, les mêmes nuances que les sables 
pulvérulents tertiaires. A la montée de Summa longa, à peu 
de distance de ces derniers sables , on découvre les grès verts 
en couches puissantes inclinées vers le Nord-Est d'environ 45° 
et dirigées E.-S.-S.-0. au Nord-Ouest. Ils prennent dès-lors 
la plus grande extension, en se prolongeant jusqu’au-delà du 
village de Derbousse, où ils présentent en masse les espèces 
fossiles earactéristiques de cet ordre de formations crayeuses. 
On y observe , en effet , la Trigonia scabra, des Tarritelles, 
des osé des Annee: des Hippurites , des Radioli- 
thes , des une grande quantité de Polypiers pier- 


* Ces grès , à grains plus ou moins grossiers , rudes au tou- 
cher, alternent avec des couches de grès à grains plus fins. 
Ils paraissent généralement ferrugineux et se colorent pour 
lors en rouge ou en jaune. On les voit se prolonger vers le 
hameau de Derbousse et au-delà, dans la direction du Sud- 
Est, vers Uchau, où les grès sont généralement plus co- 
lorés. L 

En revenant à Bolenne et se dirigeant vers le Nord- 

Ouest, passant par la campagne Pélissier , les basses colli- 
nes appartiennent aux terrains tertiaires. Ils y sont caracté- 
risés par le calcaire moëllon et les fossiles, qui l’accompa- 
gnent constamment. Ce banc pierreux à mi-chemin de Der- 
bousse à Bolenne, présente une pelile butte de craie carac- 


(17) 

térisée par de nombreuses Hippurites de grande dimension. 
Cette butte, violemment soulevée , a percé en entier les 
terrains tertiaires. A peu de distance, on voit les argiles 
variées et les sables ferrugineux rougeâtres , que nous avons 
signalés dans le ravin de Saint-Restitut. De même, plas en 
avant vers Bolenne et dans le bas de la vallée, on trouve 
de nouveau les marnes bleues sub-apennines, qui y sont 
assez abondantes , pour être exploitées. 


5° De Bolenne aux mines de Lignite de Pio- 
len , en passant par Mornas et Montdragon, 


Pour se rendre de Bolenne à Piolen , on reprend la grande 
route d'Avignon. On traverse une bélle plaine; on rencontre 
les contre-forts des environs de Montdragon formés par un 
grès quarlzeux » à cou li 
Sud-Sud-Ouest. Ce grès s'y "montre en couches | 
et s'élève brusquement à partir de la route. Il se rapporte 
évidemment à la formation des grès verts. On doit égale- 
ment rapporter au même ordre de terrain, la butte élevée et 
comme coupée verticalement, sur laquelle est bâtie le Châ- 
teau de Mornas. Elle présente un escarpement d’environ 100 
mètres. Entre ces deux contre-forts , on voit, dans les par- 
ties les plus basses, des buttes de grès ou psammites désa- 
grégès blanchâtres , dont la forme est très-particulière. 

Les mines de lignite de Piolen sont à deux kilomètres au 
Nord de ce village ; elles sont exploitées dans la partie la plus 
basse de la montagne de Santifon. Voici la succession des 
couches, qui en font partie , en procédant de bas en haut : 

1.° Grès ferrugineux fortement chargé, par intervalle, de 
fer hydraté brunâtre et quelquefois à tel point , qu'on à eru 


pouvoir |’ porter avec avantage comme mine de fer. 
TomE 4 


(18) 

2.0 Sables quartzeux blancs jaunâtres sans {races de corps 
organisés. Leurs couches sont dirigées Sud, 10° Ouest , Nord- 
10° Est, avec une inclinaison d’environ 7 à 8 degrés. La 
même inclinaison et direction s’observent aux autres couches 
de cette formation. 

3.0 Marnes argileuses efferyescentes grisâtres , alternant 
avec des lignites, dont on exploite seulement les bancs supé- 
rieurs. - : pri 
Ce lignite a moins l’apparence et le tissu ligneux que celui 
de Saint-Paulet. Il ne contient ni corps organisé, ni résine 
succinique ; il abonde ;, au contraire , en fer sulfaré, ce qui 
lui fait répandre , lorsqu'on le brûle, une odeur fétide. Les 
lignites alternent ici à plusieurs reprises avec les marnes qui 
les accompagnent. 

4.0 Sables ou grès éndurcis jaunâtres en rochers verticaux 
dans le haut, en couches horizontales dans le bas , sans trace 
de corps organisés. 

9.9 Calcaire moëllon supérieur avec Ostræa crassissima et 

nderosa, différentes espèces de Pecten et de nombreux 
petits cailloux roulés quartzeux ; ce calcaire moëllon » la plus 
superficielle des couches de ce terrain, paraît recouvrir les 
collines environnantes surtout à l'Est, et se développer prin- 
cipalement à Sérignam , à 4 kilom. à l'Est de Piolen , où il 
est exploité. ‘ 

Les terrains tertiaires s’étendent aussi jusqu’à la montagne 
de Bouqueran , où les lignites sont exploités. Ils se clivent 
Presque comme la houille, et se divisent en parallèlipipèdes 
assez prononcés. Ils ne peuvent point cependant servir pour 
la forge , ne collant pas comme la houille. Aussi sont-ils uni- 
quement employés pour les fours à chaux. 

La même série de couches que l’on observe à Piolen , se 
reproduit à.peu près à Bouqueran. Ces couches y conservent 
également à peu près Ja même direction et la même inclinai- 


(19) 
son; seulement, on n’observe dans cette dernière localité 
que quatre alternances de marnes et de lignites. 

Quoique les lignites de Santifon et de Bouqueran soient 
immédiatement recouverts par le calcaire moëllon, comme 
ceux de Saint-Paulet, ils paraissent cependant plus anciens 
que ceux des enyirons du Saint-Esprit. En effet, on n'ob- 
serve , ni ‘dans les sables qui les recouvrent, ni dans leur 
masse , ni dans celle des marnes qui les acçompagnent….. au- 
cune trace de coquilles sub-apennines. Ils ne paraissent ce-. 
pendant pas se rattacher aux formations immergées tertiaires 
inférieures, mais seulement se rapporter aux dépôts les plus 
anciens du système supérieur. 


6.° De Piolen à Avignon. 


En np æ Lcd à gauche de la route, on observe 


des ; ayant l'apparence de grès , que l'on 
exploité à l'effet d'en obtenir de la chaux maigre. Ces roches 
sableuses à couches distinctes peu puissantes et peu inclinées, 
pourraient bien correspondre aux grès calcaires exploités de 
l’autre côté du Rhône, à la montagne de Roquebrune, entre 
Bagnols et le Saint-Esprit. Elles feraient ainsi partie des assi- 
ses oolithiques inférieures et seraient le massif qui supporte- 
rait tout le système des grès verts et des lignites tertiaires. 
Quant aux terrains qui entourent la ville d'Orange, ils se 
rapportent , du moins ceux qui sont à découvert , aux terrains 
tertiaires marins supérieurs. Aussi , les monuments antiques 
d'Orange , le théâtre et l’arc de triomphe de Marius , sont 
bâtis avec le calcaire moëllon. Il en est de même des construc- 
tions modernes. Les mêmes terrains se prolongent jusqu’à 
Sorgues et Courtaison et enfin jusqu'à Avignon , où ils ne 
sont paire recouverts que par les dépôts diluviens caille: 


y ET 


( 20 ) 
9. D'Avignon à Aix. 


Avignon et ses remparts sont également bâlis en calcaire 
moëllon ; quant à la butte , sur laquelle a été construit le 
château des Papes , elle paraît se rapporter aux formations 
oolithiques. On emploie , assez généralement à Avignon , les 
couches les plus inférieures des bancs tertiaires marins pour 
construire les piliers des édifices et des maisons, à raison de 
leur grande solidité. Les carrières de ces calcaires moëllons 
sont à peu de distance de la ville et abondent en débris orga- 
niques, parmi lesquels on signale particulièrement les dents 
de Squales. 

A 8 kilomètres Sud-Est d'Avignon , les formations marines 
supérieures sont plus développées ; elles composent la butte 
-de Bompar , que l’on aperçoit sur la rive droite de la Durance 
et à peu de distance du pont. Le calcaire moëllon , qui com- 
pose la colline de Bompar.et, qui est exploité, est presque 
sableux. On le dirait comme endurci, par des infiltrations, 
qui auraient réuni les nombreux grains de sable et de fer 
silicaté , qui les composent. 

Ces collines de Bompar sont composées , à partir de leur 
sommet ou en procédant de haut en bas : 

1.° Par un calcaire à grains grossiers, très-chargé de 
grains verts ou de silicates de fer et de dents de squales. On 
y observe quelques polypiers pierreux et des coquilles bival- 
ves marines qui paraissent se rapporter à des Corbules. 

2.° Par un calcaire plus compacte moins sableux avec des 
pointes d’Oursin spathiques. 

3.° Par un macigno molasse micacé , renfermant des em- 
preintes de feuilles analogues à celles que l’on observe dans 
les molasses de la Suisse. Cette molasse , d'une composition 
assez hétérogène , est distinctement stratifée. 


( 21.) 

4.° Par un calcaire tellement rempli de coquilles, qu’il 
forme comme une sorte de brèche coquillière , où l’on distin- 
gue , outre ces débris, des dents de squales, des polypiers 
pierreux et quelques vertèbres de Mammifères marins. 

Ces caractères réunis ne peuvent laisser de doute sur Ja 
formation de la colline deBompas ou Bompar, qui, d’après 
toutes les roches qui s'y montrent à découvert, appartient 
aux terrains lertiaires marins supérieurs. 

Les pierres employées dans le pont de la Durance, provien- 
nent des carrières exploitées dans cette colline. 


S.° D'Orgon à Aix, 


Les collines d’Orgon, qui s’élèvent en amphithéâtre sur la 
rive gauche de la Durance , offrent quelqu'’intérêt sous le rap- 
port de leur formation SEE Les De , que l’on 
rencontre, » en quittant chainons 
contre-fort qui court sur ar rive cri de la Durance , sont 
formées par des calcaires d’eau douce compactes , avec Lym- 
nées , Planorbes , Paludines et Hélices. Elles se prolongent 
à environ 4 kilomèt. ; c’est à leur base qu’est bâti le château 
d’Orgon. 

Ces formations d’eau douce présentent à peu près généra- 
lement la succession des couches que nous allons indiquer, 
en es des plus supérieures : 

.° Calcaire d’eau douce plus ou moins compacte , caracté- 
risé par des Lymnées et dont la stratification est bien dis- 
tincte auprès de Pierre-Plantade, 

2.0 Calcaire marneux. 

3.° Marnes grisâtres. 

4.° Marnes bitumineuses. 


(22) 

7.° Calcaire marneux blanchâtre. 

8.0 Marnes grisâtres. 

9,9 Marnes rougeûtres. 

Ces dernières assises se distinguent parfaitement à l'entrée 
de la galerie d’écoulement , creusée pour faire épancher les 
eaux d’un canal, qui est à cent pas au Nord d'Orgon. 

Le système d’eau douce, en couches inclinées vers le Nord: 
Est, se montre adossé à un calcairé erayeux blanchâtre. Cette 
dernière roche est elle-même , à la base , de la formation ooli- 
thique, qui constitue la butte du château d'Orgon et des col- 
lines qui lui succèdent , aux pieds desquels passe la route. 

Des lambeaux de calcaire d’eau douce montent assez haut 
sur les flancs de ces montagnes ; ils reposent immédiatement 
sur le caleaire crayeux exploité comme pierre à bâtir et qui, 
d’après les fossiles qu’il contient, doit être rapporté à la 
craie. Ces fossiles sont le Pecten quinque-costatus, V'Ostræa 
vesicularis et une espèce de Dicerate qui est tout-à-fait lisse. 

La craie s'éléye peu sur la,butte d'Orgon;, elle n’est qu’a- 
desste pa sppliguhe-ni ion, veut, sr Jerssleslre: oolithique 

mt la comnta 

Cette dmmibes roche s 'élève en misher verticaux : aussi , 
dans les parties les plus supérieures des montagnes qu’elle 
compose , elle ressemble à d'immenses murailles où à des 
édifices en ruines. Cette circonstance paraît tenir à ce que les 
assises de ce calcaire, assez généralement peu compactes et 
peu consistantes, sont, par cela même , d'autant plus facile- 
ment attaquées , qu’elles sont formées par des couches d’une 

épaisseur médiocre. Au-dessous. de ce calcaire horizontal , 
les roches oolithiques deviennent compactes el comme mas- 
sives , el par conséquent plus résistantes. 

D'Orgon à Pont-Royal et Lambec, la route suit :le pied 
des montagnes et n’entre dans leur gorge qu’auprès de Pont- 
Royal Lorsqu'on y a pénètré et qu’on a parcouru environ 


(23) 
2 kilom. après ce village, on observe à droite de la route 
une coupe , qui présente le calcaire moëllon en recouvrement 
immédiat, mais en gissement contrastant sur la craie et le 
calcaire oolithique. Les couches du calcaire tertiaire pen- 
ch nn vers 26 goss. tandis que celles des roches 
traire , c’est-à-dire, vers 


le Honda + 09 

ee : moëllon s'élève peu dans ce bassin et ne par- 
vient pas plus qu'ailleurs au sommet du contre-fort, qui sé: 
pare les versants de la Durance et de la Touloubre. 

Le calcaire oolithique se continue sans interruption jusqu’à 
Lambec, où de nouveau, il est recouvert à la base des contre- 
forts par les formations tertiaires. On y exploite comme par- 
tout , les marnes bleues sub-apennines pour la fabrication des 
poteries grossières. De nombreux fossiles ont été découverts 
assez os su La ns (prisme = environs de 
tertoitres princi ipalement : aux ax Tapis; anr ic. not 
Éléphants. Les débris ; Qui m'ont été montrés, m'ont para 
se rapporter au Tapir géant et au Rhinocéros tichorhinus. 
Quant aux restes des Éléphants, je ne saurais trop décider à 
quelle espèce ils se rapportent, n’ayant pas observè des 
dents. 

Les faits , que nous venons de rapporter ; semblent ‘dé: 
montrer que, si les terrains tertiaires sont répandus sur le 
littoral de la Méditerranée, ils s’y montrent constamment 
ioterrompus , lorsque des contre-forts se sont élevés ä une 
certaine hauteur. Ces contre-forts les ont séparé entr’eux : 
aussi les voit-on constamment adossés vers leur base. Il n° ÿ 
a d’exception à cette loi générale dans l’ordre de leurs dépôts, 
que dans les vallées, qui, par leur étendue, ont reçu de 
grandes masses d’eau ; ou lorsque , comme dans les Alpes, de 
violents soulèvements les ont portés à de grandes hautears. 


(24) 

De pareilles secousses n’ont point bouleversé les terrains 
tertiaires du littoral de la Méditerranée , qui appartiennent 
uniquement au système supérieur ; aussi les voit-on parvenir 
à des niveaux d’autant plus considérables qu’ils ont été dé- 
posés dans des bassins plus étendus. C’est ce qui paraît évi- 
dent , lorsqu’on compare la vallée du Rhône avee celle de la 
Durance. Dans la première, cet ordre de formations s’élève 
jusqu’à deux cent ou deux cent cinquante mètres au-dessus 
du fleuve qui la parcourt ; tandis qu’il ne se maintient guère, 
dans la seconde, qu ’au-dessus de ere ou cent mètres 
au plus. 

Une autre circonstance remarquable du dépôt des bancs 
pierreux marins tertiaires , c’est que rarement on observe à 
découvert leur superposition sur les roches secondaires, qu'ils 
recouvrent. Nous ne connaissons guère que deux exemples de 
cette superposition : ils se rapportent au calcaire moëllon. 
Nous venons de citer celui que nous avons reconnu auprès 
da Pont-Royal, et. nous ajouterons à. celui-ci l'exemple qui 
nous a été fourni par le même calcaire bites de Vendar- 
gues ; près de Montpellier. 

: La grande interruption , que préssutent les terrains ter- 
tiaires des bassins immergés méditerranéens , leur position à 
peu près constante dans le bas des vallées , leur rare éléva- 
tion ; qui ne dépasse guère deux cents mètres dans ces bas- 
sins, semblent annoncer que la mer, qui les a déposé , de- 
vait présenter de nombreux récifs ou des golfes ; Ou des anses 
extrêmement mullipliées. C’est seulement dans les points, 
où les mers étaient plus profondes, que les formations tertiai- 
res ont êté les plus puissantes, et sont parvenues aux plus 
grandes hauteurs pis on leur voit rs dans le midi de la 
France. : 

Comme ces formations n’arrivent jamais jusqu’à la hauteur 
folale des contre-forts qui séparent les vallées , où ils ont 


(25) 

été précipités, il semble que leurs dépôts doivent s’être for- 
més, lorsque la Méditerranée se retirait des lieux qu’elle 
avait d'abord occupés. S'il était prouvé que cette circonstance 
fat réellement générale , il en résulterait que les terrains ter- 
tiaires seraient d'autant plus apr qu’ils se montrent plus 
RP cr mers ‘sttahies 


9.° Aîx, 


Les formations tertiaires immergées du vallon d'Aix, con- 
trairement à ce que nous venons d'observer, s'élèvent ici 
jusqu’au sommet des contre-forts qui séparent le bassin de 
Lambec de celui de la première de ces villes ; mais il ne faut 
pas perdre de vue que le contre-fort nommé en Provence la 
montée d'Avignon, n’a qu’une bien petite élévation. D’un 
autre côté, au lieu de couper d’une manière brusque les deux 
bassins, ce contre-fort s'élève insensiblement et d’une ma- 
nière graduée jusqu’au point de leur séparation. _Cette cir- 
constance est surtout manifeste, lorsque dé ‘Lambec , on 
arrive à Aix et qu’on gravit la montée d'Avignon; car la 
pente, vers celle dernière ville, est bien plus grande que vers 
Lambec, cette ville se trouvant déjà à un étage assez élevé 
au-dessus de la pente méridionale du grand contre-fort, qui 
est au Sud de la Durance. 

Les formations tertiaires d’eau douce sont déjà très-déve- 
loppèes dès la sortie de Saint-Cannat , et les silex d’eau douce 
avec coquilles fluviatiles servent à paver la route de Saint- 
Cannat à la montée d'Avignon, où les gypses tertiaires sont 
en pleine exploitation depuis des siècles & 

Quoiqu’il soit assez difficile de Ames avec une grande 
certitude une coupe , qui présente l’état moyen des diverses 
couches de la formation d’eau douce , où se trouvent les 
gypses du bassin d’Aix , nous allons toutefois donner celle qui 
nous a paru le mieux résumer l'état général de ces terrains, 


(26) 

Le terrain gypseux d’Aix est évidemment supérieur au 
caleaire moëllon, quoique ce calcaire ne le recouvre pas dans 
les environs de cette ville, mais bien dans d’autres points de 
la Provence. Ce terrain semble d’une date plus rècente que 
le terrain gypseux des environs de Paris. On n’y découvre 
pas les mêmes débris organiques. Les poissons y représentent, 
par leur nombre , les Mammifères terrestres si nombreux dans 
les gypses des environs de Paris. Les insectes et les végétaux 

sont également beaucoup plus abondants dans ces terrains 
des eaux douces de la Provence , qu’ils ne le sont dans ceux 
de la capitale. 

Les terrains £ gypseux d’Aix se composent de plusieurs sys- 
tèmes marneux calcaires et gypseux. Le premier de ces sys- 
tèmes ou le marneux, est celui qui forme les couches les plus 
nombreuses , les moins épaisses et les plus riches en débris 
de poissons , d'insectes et de végétaux. 

Voici l’ordre dans lequel se présentent ces couches, en 
partant de haut en bas : 

Marnes calcaires à paludines , en petits lits d’une faible 

9.s Marnes calcaires blanchâtres compactes, presque sans 
corps organisés en lits bien distincts et nettement séparés de 
la couche supérieure. 

3.o Après ces marnes, commence le premier système cal- 
caire, formê par une roche de même nature plus ou moins 

siliceuse , couleur généralement blanchâtre chargée d’une in- 

finité de petites cyclades, parmi lesquelles domine essen- 
tiellement la Cyclas gibbosa. On y observe également le Po- 
tamides Lamarchii, quelques petites Cypris et le Bulimus 
terebra. 

4.° Marnes calcaires blanchätres presque sans corps orga- 
nisés. 

5. Calcaire compacte blanc jaunâtre, siliceux , avec Pota- 
mides , dont il ne reste que les moules où Tes empreintes. Ces 


( 27 ) 
Potamides sont souvent chargées de fer hydratè. Elles parais- 
sent se rapporter au Potamides Lamarckii. 

6.° Marnes calcaires blanchâtres sans coquilles 

7.° Marnes calcaires fendres avec petites Paludines et Bu- 
limus terebra. 

8.° Marnes calcaires endurcies sans coquilles. 

9.0 Marnes bitumineuses en lits plus ou moins épais. 

10. Marnes noirâtres bitumineuses ayec des parties mar- 
neuses feuilletées contenant quelques lames de gypse. Ce banc 
est connu des ouvriers sous le nom de gagnart. Cette couche 
paraît avoir été désignée par M. Murchinson sous le nom de 
Gypsum shafts, ce qui veut dire gypse supérieur ou la souche 
gypseuse. 

11.° Marnes calcaires grisâtres et brunâtres avec cristaux 
de sélénite. 

12.° Marnes calcaires, rubanées d’un blanc grisàtre et bru- 
nâtre , feuilletées et di n t colorées, n pormées Ja feuille 
et la feuillette., La partie la | Plus supérieure de > ces marnes ( ou 
la plus puissante, offre une assez grande quantité de débris 
de poissons souyent si-bien conservés , que la colonne vyerté- 
brale , ainsi que les principales arêtes sont presque intactes. 
Les plus feuilletées et les plus brunes de ces marnes contien- 
vent un assez grand nombre d'insectes et quelques emprein- 
Les végétales. 

13.0 Marnes calcaires d’un gris jaunâtre dépendant de la 
feuille et de la feuillette et offrant, comme celle-ci, des dé- 
-_ bris de poissons et d'insectes avec des empreintes végétales. 

14.° Marnes calcaires dures , feuilletées, nommées par les 
ouvriers la feuille du diablon, renfermant des ‘débris et des 
empreintes de plantes. 

15.° Le premier banc gypseux est formé par une roche 
gypseuse assez compacte. Les ouvriers la nomment le dia- 
blon : ce banc gypseux est pénétré d’infiltrations calcaires et 
marne euses.… 


(28) 

46.° Marnes calcaires pénétrées de gypse dur et dites la 
feuille du plâtre blanc. Ces marnes alternent souvent, sur- 
toat dans leur partie supérieure, avec des marnes argileuses. 
Les unes et les autres ont parfois une épaisseur considérable. 
On y a découvert récemment de petites huîtres. 

17.9 Gypse plus ou moins mélangèé de calcaire , offrant 
dans sa partie supérieure de petits lits noduleux de silex. 
Cette assise, nommée par les ouvriers petit banc du tuvé, est 
moins épaisse que celle qui lui succède et qui est nommée 
plâtre du grand tuvé. Elle fournit aussi du plâtre de meilleure 
qualité ; ainsi le second banc gypseux est divisé en deux par- 
ties distinctes : la première ou la supérieure a élé nommée 
par les ouvriers le petit banc du tuvé, et la seconde ou l’infé- 
rieure est connue des ouvriers sous le nom de plâtre infé- 
rieur du tuvé ou de plâtre du grand tuvé. 

18.9 Ce banc inférieur gypseux est distinctement séparé du 
petit banc , qui, plus chargé de calcaire et de silex, fournit 
par cela même un plâtre d’une qualité inférieure. 

Cette partie du petit banc très-distincte de la première est 
plus chargée de calcaire et de silex. Elle fournit par consé- 
quent un gypse de qualité inférieure. 

9.0 Marnes calcaires feuilletées , nommèes la feuille du 
Plâtre inférieur du tuvé ou du grand banc gypseux. On y 
découvre quelques grandes espèces de poissons, ainsi que 
dans les deux coupes suivantes, 

_ 20.° Marnes calcaires feuilletées , dites les feuillets infé- 
rieurs du tuvé. 

21.° Marnes calcaires blanchâtres, dites les feuillets 
blancs. 

22.0 Calcaire siliceux assez chargè de silex pour étinceler 
sous le choc du briquet, nommé pierre froide par les ou- 
vriers. 


23.° Marnes calcaires argileuses brunâtres. 


(29) 

24.9 Calcaire siliceux à peu près le même que la couche 
No 22 et désigné par les ouvriers sous le nom de pierre froide. 

25.0 Marnes calcaires assez analogues à celles du N.° 2, 
que nous venons de décrire ; elles sont superposées au N.° 26 
ou au grand banc gypseux nommé aussi le banc d'en bas. 
Ces couches gypseuses sont plus épaisses et plus puissantes 
que celle dy petit banc; elles donnent aussi du plâtre de 
meilleure qualité. 

Les formations tertiaires du bassin d'Aix recèlent un graud 
nombre de débris organiques des deux règnes, qui appar- 
tiennent principalement à des espèces terrestres et fluviatiles, 
ainsi qu’à quelques espèces marines : car ces formations se 
rapportent aux bassins immergés. Nous allons indiquer d’une 
manière sommaire les principaux de ces débris, en commen- 
çant leur étude par les restes des végétaux des temps géolo- 


es plantes des terrains d'Aix présent t le plus générale- 
ment des formes européennes, partitaliéreniott analogues à 
celles qui caractérisent la végétation du Midi de la France. 
Elles annoncent qu’elles ont dù croître sur un sol sec et 
aride. Celte circonstance s’accorde très-bien avec ce qu'indi- 
quent les différentes espèces d'insectes qui accompagnent 
ces végélaux. Ainsi, la végétation de l’époque tertiaire se 
montre en harmonie avec les animaux fossiles qu’elle a om- 
bragés. Il est, du reste remarquable, que telle est encore la 
disposition du sol du bassin d’Aix; ce qui indique que , lors 
de cette époque géologique, les circonstances sous lesquelles 
-se sont pour lors trouvés les vègétaux et les animaux, ont 
étè les mêmes à peu près qu’actuellement. Une particularité 
non moins singulière de cette ancienne végétation, c’est que 
la plupart des plantes , qui en faisaient partie , avaient leurs 
feuilles à trois principales nervures, disposition assez frè- 
quente chez les végétaux des régions Méridionales et des 
lieux secs et arides. 


( 30 ) 
PLANTES CRYPTOGAMES. 


ts 


I. ALGUES. 
Première Famille.— OscrLLaRIkes. 
4,0 Oscillaria. 
Il. AMPHIGAMES. 
Première Famille.— Mousses. 
1.° Bryum ; du moins un genre fort rapproché. Ée 
2.0 Fontinalis. 
Première Famille.— CnanAcées. 
1.° Chara. Plusieurs espèces du genre Chara, dont une 
paraît fort rapprochée du Chara medicaginula. Ce genre a 


èté reconnu par des graines. 
2.0 Famille.-—Equiséracées, 


1.° Equisetum ; plusieurs espèces. dont une semble voi- 
sine de l’Equisetum fluviatile, reconnu par des fenilles et 
3.e Famille. Foucènes. 


Polypodium ou genre analogue reconnu par des feuilles. 


PLANTES PHANÉROGAMES. 


I. MONOCOTYLÉDONS. 
Première Famille. GRAMINÉES. 
1.° Genre incertain reconnu par des feuilles, 
2. Famille.--ArismAcés. 
1° Sagtiaria , reconnu par des feuilles. 
3.e Famille. AsPARAGINÉES. 
1.0 Rusous aculeatus où du moins une espèce très-voisine. 


(31) 

2.° Ruscus racemosus également, une espèce fort rappro- 
chée de cette espèce vivante. 

3.0 Ruscus glaucifolius. Cette plante très-analogue à l’es- 
pèce vivante a été reconnue, comme les précédentes, par 
l'empreinte des feuilles , LA elle a laissées sur les marnes 
tertiaires d'Aix. 

+Pontih. —— PALMIERS. 

1.° Palmacites lamanonis reconnus - des He et des 
feuilles. 

Un grand nombre de tiges de Monocotylédons indéter- 
minés. 

IT. GYMNOSPERMES.— Conifères. 

1.0 Abies. Une espèce indéterminée reconnue par des ti- 
ges , des feuilles et des fruits. 

2.0 Pins plusieurs espèces ; une d’elles analogue au Pi- 

nes Me que le genre 


3.° Juniperus, reconnu par des feuilles. 
4.0 Taxus. 
5.0 Thuja aculeata, ou du moins une espèce très-voisine, 
reconnue par des feuilles. 
Int. sde 
Première Famille.—-Nywmpnéacées. 
1.° Un genre très-analogue aux Nymphæa, reconnu par 


des feuilles. ue 
2.e Famille.— MarTRAcÉEs. 


1.° Un genre, qui paraît analogue au Sterculia. 
3.e Famille.—- BITTNÉRIACÉES. 
1.0 Une espèce assez voisine du Bitineria melanostoma- 


folia. 
4.2 Famille.-— Acénrrnées. 
1.° Un genre assez rapproché des Acer. 


(32) 
5e. Famille.— AquiroLtées. 
4.0 Ilex serrata ou du moins une espèce très-analogue. 
6.e Famille.-— LEGUMINEUSES. 
1.0 Trifolium. Une espèce indéterminée. 
2.° Medicago. Une espèce indéterminée. 
3.0 Melilotus. Idem. 
4.° Lotus. Idem 
5.° Gleditzia triacanthos ou du moins une espèce très- 
voisine. 
6.v Cercis siliquastrum ou du moins une espèce fort-rap- 


prochée. 
7.9 Famille.— RosAc£es. 


1.° Prunus spinosa ou une espèce voisine, 
2.0 Amygdalus orientalis ou une espèce analogue. 
3.0 Pyrus communis ou une espèce semblable. 
8.e Famille.— Onacraines. 
1.° Epilobium, espèce indéterminée. 
9. Famille.— Mrnsrnérs ou Anpisiacéus. | 
1.° Myrsine retusa, ou une espèce fort rapprochée. 
10. Famille. Jasminées. 
1.0 Phyllyræa angustifolia. 
2.0 Phyllyræa media, ou du moins des espèces {rès-voi- 
sines. 
41.° Famille. AscréprADées. 
1.° Periploca græca. Cette espèce a été reconnue par des 
_ fleurs ; quant aux autres dycatylédons, ©’est principalement 
à l’aide des feuilles qu’ils ont été déterminés. 
12. Famille. .—-— SoLANÉEs. 
1.0 Solanum. Espèce indéterminée. 
13.° Famille.— Porvcoxégs. 


1.° Polygonum. Espèce indéterminée. 


(33) 
14.e Famille.-- LAURINESS. 

1.0 Laurus cinnamomum. 

2.0 Laurus dulcis. 

3.0 Laurus camphora, où du moins des Laurinées fort 
rapprochées de ces espèces. 

15. Famille.— TayméLées. 
1.° Daphne laureola , ou au moins une espèce très-voi- 
sine. re 
16.2 Famille.-— EuPHorBtrACÉEs. 

1.0 Euphorbia provincialis. 

2.0 Buxus sempervirens. 

3.0 Buæus balearica, ou du moins des Euphorbiacées 
très-rapprochées de ces trois espèces. 

17.e Famille. AmenTickes. 

1.0 Quercus ilex. 

2.0 Ulmus campestris. 

3.0 Carpinus vulgaris. 

4.0 Populus tremula. 

5.0 Salix viminalis. 

Nous ne prétendons pas que toutes ces espèces soient bien 
les analogues de ces arbres vivants, mais seulement qu’elles 
en sont bien rapprochées. 

Outre ces espèces , que nous avons assimilées, après la com- 
paraison la plus attentive, à des plantes de l’époque actuelle, 
à on découvre, dans le bassin d’Aix, un certain nombre de 
feuilles , de tiges et de fruits, qui ne paraissent se rapporter 
aucune espèce vivante , mais qui ne sont pas assez complètes 
pour être déterminables. 


TOME x. 3 


(34) 
ANIMAUX INVERTÉBRÉS. 


I. ARACHNIDES. 
1.0 FILEUSES. 
1.0 Tegeneria, Walssenaer. Espèce indéterminée. 
2.0 PÉDIPALPES. 
4.0 Phrymus, Olivier. Plusieurs espèces. 
2.0 Phalangium. Une espèce rapprochée du Phalangium 
phaleratum de Panzer. 
IL, INSECTES. 
APTÈRES-SUCEURS. 
Des Aptères de cet ordre, dont les genres sont indéler- 
mines. 
COLÉOPTÈRES.— A. PENTAMÈRES. 
1.0 CARABIQUES. 
1.0 Harpalus. Une espèce voisine de l'Harpalus griseus 
de M. Solier. 
2.° Une seconde espèce. 
3.° Une troisième, voisine de l’Harpalus calceatus des 
terrains secs et arides, 
4.° Agonom de petite taille. 
5.° Scarites de petite taille. 
2.9 HYDRO-CAUTHARES, 
1.0 Dysticus de la taille du Disticus cinereus. 
Une autre espèce plus petite. 
2.0 Hydrobius plus grand que le Fuscipes de Linné. 
3.9 BRACHÉLYTRES. 
1.° Lathrobium. 
2.0 Staphylynus. Deux espèces de taille diverse. 


( 35°) 
4.0 STERNOXES. 
1.° Bupestris analogue au Bupestris nana. 
2.° Spilis spinicolis, ou du moins fort rapproché. 
3.0 Anthaxia, Déjean. Espèce indéterminée. 
5.9 LAMELLICORNES. 

1.° Melolontha à élytres lisses. 
2.0 Melolontha à élytres striées. 
3.0 Cetonia analogue à la Cetonia hirtellus. 
4.9 Cetonia voisine de la Cetonia stitica. 
5.° Pachypus voisin du Pachypus excavatus. 
6.° Sisiphus voisin du Sisiphus Schæfferi. 


B. nÉTÉROMÈRES. 


MÉTASOMES. 

1.° Sepidium de la taille de l’hispanicum. 

2.° Asida au moins deux espèces. 

3.0 Notocorax Javanus de Videman. 

4.0 Eurychova opatroïides. 

5.9 Tentyria, Déjean.— Une seule espèce. 

6.0 Scaurus. Une espèce de petite taille. 

C. TÉTRAMÈRES. 
1.° RHYNCOPODES OU CURCULIONOÏDES. 

1.° Bruchus. Une espèce à cuisses renflées et d’autres. 

2.0 Apion, Herbst. Plusieurs espèces. 

3.0 Brachycerus undatus et d’autres tels se le sd 
le muricatus , l'algitus et l'hispanicus. 

4.0 Cionus, Clairville; une espèce assez rapprochée du 
Cionus scrophulariæ. 

Une autre , peut-être l'analogue du Cionus verbasci. Une 
troisième encore plus petite. Une quatrième plus grande que 
le Cionus verbasci et dont la couleur paraît avoir élé noire. 


(36) 
— Quelques autres espèces, mais moins bien conservées que 
les précédentes. 

5.0 Meleus. Une espèce analogue à un Meleus gris du 
midi de la France , couvert de points enfoncés et arrondis, 
qui paraît constituer une espèce nouvelle. 

Eo outre, {rois ou quatre autres espèces. 

6.° Hypera, Dejean. Trois espèces au moins, dont les 
formes sont analogues aux espèces des contrées méridionales 
de la France. 

7.° Naupactus, Megerle. — Une espèce assez voisine du 
Naupactus lusitanieus du midi de la France. Plusieurs autres 
espèces qui ne semblent pas avoir leurs analogues dans nos 
contrées méridionales. 

8.° Rhinobatus, Megerle. Quatre ou cinq espèces au moins, 
dont les formes différent peu de celles des espèces vivantes ; 
les unes d’une moyenne grandeur et les autres de petite 
taille. 

9.0 Cleonis, Megerle. Ce genre est assez nombreux, il 
contient au moins huit espèces. La plus remarquable et la 
plus commune est assez analogue au Cleonis distincta de 
Dejean ou au Curculio ophthalmicus de Rolli, espèce fort 
répandue dans le midi de la France el de l'Italie, 

Une espèce assez rapprochée du Cleonis sulcirostris de Fa- 
bricius. 

_ fl nous a été impossible de rapprocher les autres Cleonis 
des espèces vivantes. 

10.0 Dorytomus, Germar. Une espèce de fort petite taille. 

11.0 Barris, Germar. De petites espèces. 

12.° Calandra. Une espèce de petite taille. 


XYLOPHAGES. 


1.° Apatke, Fabricius. Une espèce analogue par sa forme 
et sa taille à l'Apathe capucina. 


(37) 
2.0 Jps. Plusieurs espèces. 
3.0 Scolytus, Fabricius. Plusieurs espèces, mais de ({rès- 
petites dimensions. 
4.0 Hylurgus, Latreille. Une seule espèce de petite taille. 
5.° Trogossita, Fabricius. Une espèce analogue au Zro- 
gossita cærulea. 
| CAPRICORNES OÙ LONGICORNES. 
15 Callidium, rapproché du Cailidium abdominale, 
d'Olivier. 
2,0 Clytus. 
CYCLIQUES OU CHRYSOMÉLINES. 
1.° Cassida. Une espèce voisine de la Cassida equestris. 
2.0 Cassida , rapprochèe de la Cassida meridionalis, de 
Déjean. 
Deux autres espèces de la taille de la Cassida viridis. 
Une copies d’une plus petite dimension. 
3.0 % manie" une 
autre espèce moins grande. 
4.0 Coccinella. Plusieurs espèces. 


ORTHOPTÈRES . 
1.° LABIDOURES Où COUREURS. 
1.° Forficula. Une espèce assez rapprochée de la or 
cula parallela. 
Une aatre Forfcule voisine de la Forficula auricularia. 
2.9 SAUTEURS. 
.° Gryllo-talpa. Une espèce analogue au | Gryllo-talpa 
M mais d’une (rès-pelite taille. 
Une autre espèce , mais d’une très-petile dimension. 
2.0 Xya, liger ( Trydactilus, Olivier ). Une espèce peu 
éloignée du Xya variegata, Le se trouve dans les environs 
d'Aix. 


3.9 Acheta. Très-rapprochée de l'Acheta campestris. 


(38) 
Une autre espèce rapprochée de l’Acheta italica, de Fabri- 
cius. 
Une troisième très-pelite, à cuisses peu renflées comme 
celles de l’Acheta italica. 
Une quatrième semblable à l’Acheta sylvestris, de Fabri- 
cius. 
Une cinquième (rès-différente des précédentes. 
4.0 Gryllus, Linné. Une espèce de la taille et du port 
du Gryllus cœrulescens. 
Probablement d'autres espèces. 
= ° Acridium, Fabricius. - 
-° Locusta. Une espèce de la taille de la Locusta grisea, 
de prés 
HÉMIPTÈRES. 


1.9 GÉOCORISES. 


1.0 Sirtis, Fabricius. Une espèce à pieds antérieurs en 
forme de serre monodactyle de crustacés et d’une ee taille. 

2.0 Cydnus. Une espèce voisine du Cydnus al bo-mar- 
ginatus. 

3.° Pentatoma, Olivier, Une espèce analogue à la Penta- 
toma grisea, de Latreille. 

Une autre espèce voisine de la Pentatoma oleracea, de 
Latreille. 

Une troisième d’une plus petite dimension. 

Une quatrième excessivement petite. 

4.9 Coreus, Fabricius. Quatre espèces au moins. 

5.0 Lygœus, Fabricius. Douze à quinze espèces au moins 
de diverses grandeurs, mais généralement de petite taille. 

Un de ces Lygées parait se rapprocher du Lygœus mela- 
nocephalus et l'autre du Lygœus Abieti, de Linné. 

D’aatres espèces paraissent assez voisines du Lygœus punc- 
lum, de Fabricius. 


(39) 

Certaines espèces se rapprochent de la taille et de la forme 
du Lygœus compressicornis, de Fabricius. 

Une autre espèce peu différente du Lygœæus errans, de 
Fabricius. 

D’autres espèces de la taille du Lygœæus melanocephalus. 

6.0 Tingü, Fabricius. Une petite espèce à corps aplati. 

7.9 Aradus, Fabricius. Une espèce remarquable par la 
longueur du second article des antennes. - 

8.° Coryxus. Une espèce de la taille du Coryœus hyos- 
ciami, de Linné. 

9.0 Reduvius, Fabricius. Trois espèces au moins d’une 
grandeur médiocre pour ce genre , et une quatrième de la 
taille du Reduvius hirticornis, de Fabricius. 

10.° Ploiaria, Scopoli. Une espèce d’une taille médiocre 
à corps allongé et à pieds antérieurs disposès de manière à 
saisir une es 


autres 

11.° Gerris, Latreille. Une espèce de petite taille. 

Une autre espèce à cuisses renflées assez rapprochée du 
Gerris curreus, de Fabricius. 

2.° HypRoCORISES. 

1.° Nopa, Latreille. Une espèce plus petite que la Nepa 

cinerea, de Latreille. 
3.0. CicaDaIRESs. 
1.° Cicada, Latreille. Une espèce de la taille de la Cicada 
_ violacea ou tettigonia violacea de Fabricius. ' 

2.° Tettigonia, Latreille. Une espèce de petite taille. 

Une autre espèce de la taille de la Fettigonia spumaria. 

3.° Asiraca. Une espèce de petite taille. 

4.° Cercopis. Une espèce de petite taille. 

5.° Membracis. Une espèce de médiocre dimension. 

Nous avons également observé au milieu des marnes des 


(40 ) 
formations tertiaires d'Aix, un assez grand nombre de larves 
d'Hémiptères et des autres classes d’insectes. 
NÉVROPTÈRES. 
1.° SUBULICORNES. 
1.° Libellula, Latreille. Un certain nombre de Libellules, 
les ailes étalées et plusieurs de la taille de l'Æshna grandis, 
de Fabricius. 
Des larves de Libellules reconnaissables par la forme. de 
leur tête et de l’extrémité de leur abdomen. 
OMOPTÈRES. 
1.0 Aphis de moyenne grandeur. 
HYMENOPTÈRES. 


TaerEBRANS ou Porte- scies. 


= 


1.0 Thentbredo. Deux espèces, l’une plus petite que la 
Thenredo viridis de Linné, et une autre d’une plus petite 
dimension. | 

Une autre espèce voisine de la Sclandria fuliginosa de 


2,9 Cryptus, Jurine ; une espèce très-voisine du Cryptus 
ros®. 

3.0 Pteronus, Jurine. Une espèce de ce genre d’une gran- 
deur médiocre. 

2.9 PUPIVORES. 

1.9 Ichneumon, Lalreille. Une espèce de ce genre propre- 
ment dit, tel qu'il a été conservé par Latreille, cet-Ichneomon 
est d’une médiocre grandeur. 

H paraît qu’il y a eu d’autres espèces. 

2,0 Agathis. Latreille ; une espèce de ce genre, mais de 
petite taille, 

3.0 Anomalon. Jurine. Une petite espèce bien caractérisée. 
appartenant à la première division de ce genre 


( 41 ) 
4.0 Ophion, Fabricius , ou Anomalon de Jurine , mais de 
la seconde division. Cette espèce est d’une taille moyenne re- 
lativement à la plupart des Ophion de Fabricius. 
Une autre rapprochée de l’Anomalon variegatum de Ju- 
rine. à 
6 nt DIPLOPTÈRES. 
1.0 Polistes, Latreïlle. Une espèce de la taille du Vespa 
gallica de Latreille. 
Une autre espèce voisine du Polistes morio de Fabricius. 
4.° HÉTÉROGYNES. | 
1.° Formiea, Linné. Plusieurs espèces d’une plus petite 
taille que la Formica subterranea. D’autres plus grandes et 
à peu près de la taille de la précédente. 
On trouve , dans les marnes insectifères d'Aix, des mâles 
des femelles et des neutres ; aussi y découvre-t-on un cer- 
tain nombre d’espèces ee de ge 


4.0 DiURNES. 


1.° Papilio de la division des Satyrus. Cette espèce con- 

serve encore , en partie , ses couleurs. 
2,9 CRÉPUSCULAIRES. 

1.° Zygæna , Fabricius. Une espèce peut-être de ce gere, 
mais , faute de caractères précis, nous ne la rapportons à ce 
genre qu’avec doute. 

2.0 Sesia , Fabricius. Une espèce voisine de la Sesia vespi- 
formis d'Habner 

Une autre espèce moins allongée , à corps gros, à peu-près 
de la stature de la Sesia brosiformis d'Hubner. 

3.0 NOCTURNES. 

1.° Bombix ; Fabricius. Une espèce de ce genre de taille 
médiocre. 

2. Noctua. Une espèce de petite imansiene 


(#2) 
DIPTÈRES. 
1.° NÉMOCÈRES Ou TYPULAIRES. 

1.0 Ceratopogon, Weïgen. Une espèce de petite taille. 

2.0 Tipula, Fabricius. Une espèce d’une taille médiocre. 

3.0 Silophus , Uninghen. Une espèce d’une petite dimen- 
sion. 

4.0 Anisopus , Weïigen. Une espèce assez grande, moins 
cependant que l’Anisopus fusus de Weïgen. 

5.0 Nephrotoma, Weigen. Une espèce de la taille du Ne- 
phrotoma dorsalis. 

6.0 Sciaris, Weigen. Une espèce assez petite et rapprochée 
de la Sciaris florilega de Weigen. 

D’autres espèces de pelile taille. 

7.9 Scatops, Weigen. Une espèce à corps et à ailes brunes. 

8.9 Penthetria , Weïgen, Une espèce de la taille de la 
Penthetria funebris de Weiïgen. 

Une autre espèce de la même dimension à ailes plus trans- 
parentes et à pattes plas longues. 

Une autre espèce analogue à la Penthétria holosericea de 
Weigen. 

9.0 Trichocera, Weigen. Une espèce d’une petite taille. 

10.0 Platynra, Weïigen. Une espèce de la stature du P{a- 
tynra cingulata de Weigen. 

11.° Hirtea, Weigen. Beaucoup d’espèces parmi lesquelles 
où distingue principalement une espèce de la taille de l’Hir- 
tea Johannis de Weïgen. 
"Une autre de la taille de l'Hirtea horlutana? Cette espèce 
devait avoir les ailes épaisses et presque noires, comme 
l'Hirtea funebris , dont elle se rapproche beaucoup. 

Une troisième analogue à l’Hirtea febrilis de Weïgen. 

12.0 Limmobia, Weiïgen. Une espèce analogue à la Lim- 
mobia sex-punctata de Fabricius. 


Une autre espèce d’une forme différente. 

13.° Mycethophyla , Weiïgen. Deux espèces au moins. - 

14.° Bibio , analogue au Bibio venosus de Weigen. 

Quelques autres espèces de ce genre ou des genres Boris 
ou Gnoriste. 

15.° Dilophus. Une espèce assez rapprochée du Dilophus 
marginatus de Weigen. : 

Une autre espèce de Dilophus assez rapprochée du Dilo- 
Phus marginatus de Weïgen. 

16.° Rhyphus, Uninghen. Une espèce de petite taille. 


2,0 TASYSTOMES. 


1.° Asylus, Latreille. Une espèce mal caractérisée et qui 
paraïîtrait avoir été toute noire. 

Une seconde espèce moins grande et d’une couleur fauve. 

2.° Empis, Latreille. Une er se pee 
l'Empis tesselata de Fabricius. 

D’autres espèces de petites dimensions. 

3.° Nemotrina , Latreille. Une espèce de la taille de la 
Nemotrina reticulata. 

4.° Tabanus , Linné., Une espèce de taille médiocre, qui 
devait être presque noire. 


3.° NOTACANTHES. ( Une petite espèce). 


1.° Oxycera. Une espèce de la dimension du Stratyomys 
Chamæleon de Fabricius. 

2,0 Nemotelus, Weïigen. Une espèce d'assez pelite dimen- 
sion , mais bien caractérisée. 

3.° Xylophagus, Weigen. Une espèce assez grande et fort 
rapprochée du Xylophagus ater de Latreille. 

4.0 Sargus, Weigen. Une espèce assez grande à ailes trans- 
parentes avec la lanule médiane noirâtre. 


(44) 
4.9 ATRÉRICÈRES. 
1.° Aphritis, Latreille. Un syrphe assez rapproché de 
l’Aphritis auro-pubescens. 
2.0 Ochtera , Latreille. Une espèce d’une plus petite taille 
que l’Ochtera mantis. 
CRUSTACÉS. 
1.° Cypris. Une espèce de petite dimension. 
MOLLUSQUES. 
ACÉPHALÉS. 
1.0 Ostrea. Une seule et petite espèce. 
2.0 Unio; plusieurs espèces de tailles différentes ; Mais 
toutes d’une grandeur médiocre. 
3.0 Cyrena. Plusieurs espèces de petites dimensions. 
4.0 Cyclas concinna. 
5.0 Cyclas gibbosa. 
6.0 Cyclas aque sextie. 
7.9 cyies cuncata, Sowerby. 
 CÉPHALÉS. 
1.° Potamides Lamarcki , et plusieurs autres espèces. 
2.0 Lymneus longiscatus et plusieurs autres espèces. 
3.0 Bulimus terebra et plusieurs autres espèces. 
Bulimus acicularis. 
4.0 Planorbis rotundatus et plusieurs autres espèces. 
Divers Coprolithes de Mollusques. 
POISSONS. 
CYCLOÏDES MALACOPTÉRYGIENS. 
1.° Osmerus Cordieri, Agassiz. 
2.° Osmeroïdes microcephalus , id. 
Osmeroïdes monasterii. 
3.0 Eson lepidotus , id. 


( 45 ) 

Famille des Crrnixs. 
1.0 Acanthopsis angustus, Agassiz. 
2.0 Cobitis Cephalotes , id. 
3.0 Gobio analis , id. 
4.° Lenciscus ænengensis , id. 
5.° Aspicis gracilis, id. 
6. Rhodeus elongatus , id. 

Famille des CrpriNonontss. 
1.° Lesbias cephalotes , Agassiz. 
Lesbias Meyeri , id. 

Lesbias angusticaudus . id 
Lesbias perpusillus, id. 
: Famille des Pencoïpss. 
1.° Smerdis latior , Agassiz. 
Smerdis minutus , id. 
Smerdis æentralis, id. 
_ Smerdis pygmæus , id. 
Smerdis macrurus , id. 
Smerdis morgyracanthus , id. 
2.0 Labrax major , id. 
Famille des CLuréoines. 
1.0 Clupea dentez , Agassiz. 
Clupea minima id. 
REPTILES. 
1.° cnéLonIENs. 
1.0 Testudo ; une espèce indéterminée. 
2.0 Trionixr, Maunoir. ; 


Tels sont les principaux végétaux et animaux , qui jusqu'à 
présent, ont été découverts dans les (errains des environs 
d'Aix. Leurs débris signalent, principalement, des espèces 
analogues à celles qui vivent dans les lieux secs et arides 


(46) 

du midi de la France. Peu d'entr’elles se rapportent à des 
climats plus chauds que celui de ces dernières contrées ,. et 
leurs formes sont le plus gènéralement analogues à celies 
que présentent les végétaux et les animaux de l’Europe mé- 
ridionale. 

Après avoir visité les carrières de gypse d'Aix , nous avons 
été reconnaître les terrains lertiaires marins supérieurs, qui 
se montrent assez développés dans les environs du moulin dit 
de St.-Jérème. Ce moulin, situé à un kilomètre au Sud-Est 
d'Aix, offre, près du point où il a été bâli, une assez belle 
coupe, qui permet de suivre l’ordre de superposition de ces 
terrains. s 

Voici les couches, que présente celle coupe, eu parlant 
de haut en bas. 

4.° Diluvium caillouteux peu épais , et peu chargé de cail- 
loux roulés. 

2,0 Sables marins et fluviatiles d’un jaune plus ou moins 
prononcé et plus ou moins pulvérulent. 

Ces sables se durcissent vers leurs bancs inférieurs. Îls 
renferment quelques débris de corps organisés, principale- 
ment des Ostrea et des Balanus. I ne paraît pas que jusqu’à 
prèsent, on y ait découvert des ossements de Mammifères 
terrestres et marins. 

3.0 Calcaire moëllon avec Ostræa crassissima et de pe- 
tites huîtres; les mêmes espèces se montrent également par- 
fois dans des marnes calcaires jaunâtres, qui, dans de cer- 
taines localités du bassin d'Aix, séparent les sables marins 
du calcaire moëllon, et, dans d’autres , alternent avec lui. 
Outre ces huitres , le calcaire moëllon renferme une assez 
grande quantité d’aatres coquilles; mais tellement brisées ; 
qu’il est difficile d’en reconnaitre les espèces. 

4.° Grès calcaires friables d’un jaune rougeätreé plus ou 
moins prononcé avec Heliæ et Cyclostoma, les uns de la 


( 47 ) 

aille des Cyclostoma elegans et les autres de celle du Sulca- 
tum. Ce grès à Hélices paraît en renfermer plusieurs espèces. 
Nous avons décrit une des grosses espèces sous le nom d’e- 
lix aquensis. 

5.° Calcaire d’eau douce marneux avec de petites paludines 
surtout dans la partie située auprès du moulin St.-Jérôme. 
Cette roche devient plus compacte et plus cristalline à Ja 
partie opposée de la carrière , où elle se montre en gissement 
confrastant avec le calcaire moëllon. Ce calcaire moëllon 
est percé dans la partie supérieure de ses couches, par des 
coquilles perforantes , parmi lesquelles on distingue surtout 
des modioles. Les autres trous, qui se montrent en grande 
quantilé au milieu des masses de ces roches, ne sont pas assez 
caractéristiques pour reconnaître, d’une manière certaine, 
les espèces qui les ont produits. 

Il eee Rs vor > sé = peints de roue ras ; où 


le vont 
LUIIREGOLULIR 


avec le calcaire moëllon es couches de ce dernier. sont gé- 
néralement moins inclinées que celles du terrain Jacustre, 


10.° D'Aix à Gardanne. 

D’Aix, nous avons été visiter les mines de liguite de Gar- 
danne , situées à douze kilom, de cette ville et à trois kilo- 
mètres de ce village, toujours dans la direction du Sud. En 
quittant Aix, on suit pendant quelques temps la grande route 
de Marseille jusqu’au pont sur l'arc, après lequel on prend à 
gauche le sentier, qui s'élève rapidement , vers les monta- 
gnes qui séparent le bassin de l’arc de celui de Gardanne. 

Le chemin de Marseille est creusé dans les terrains ter- 
tiaires gypseux, On voit dans la partie inférieure des rem- 
blais , qui composent la base de cette chaussée ,; des gompho- 
lites rougeàtres , sur lesquels on suppose que s'appuient les 
dépôts gypseux d'Aix. À mesure que l'on s’élève ; on décou- 


(48) 
vre des roches secondaires , dont les pentes Nord sont très- 
inclinées, et ies pentes Sud sont, au contraire, très-escarpèes 
et à différents étages. Quelques lambeaux de calcaire d’eau 
douce paraissent adossés à la base de ces collines secondaires. 

Après la descente du col, qui conduit dans le bassin de 
Gardanne , on observe des marnes calcaires rougeâtres et 
jaunâtres , qui plongent d'une manière manifeste vers le bas 
de la vallée comme les roches secondaires qui les recouvrent. 
Ces marnes rougeâtres composent plusieurs étages et présen - 
tent de nombreux cailloux roulés, soit quartzeux , soit cal- 
caires. Quelques-uns de ces derniers se rapportent à des for- 
mations d’eau douce , comme les marnes , dans lesquelles on 
les rencontre. Ces marnes paraissent constituer le système 
le plus inférieur des ferrains lacustres de la Provence et 
appartenir à un âge plus ancien que la plupart des dépôts à 
lignites des Bouches-du-Rhône. 

Sur le revers méridional de la chaîne secondaire , qui est 
entre Aix et Gardanne , les calcaires qui en font perle peut 
disposès par élages , formant comme des espèces de 
ments horizontaux ; qui sont occupés en partie par des mar- 
nes rougeâtres , les mêmes que celles dont nous venons de 
donner une idée. 

Les mines de lignite de Gardanne +: Se montrent au côté 
Sud du bassin sur le revers seplentrional et adossées à la 
chaine oolithique du Piton-du-Roi. Les couches de ces ligni- 
tes et du calcaire bitumineux qui les accompagne, paraissent 
butter contre la chaîne secondaire , dont le Piton-du-Roi est 
un des points les plus élevés. 

Comme ces Momie et mi ee se _ nocompagncnt . 


n’ont pas 


oolithi 
ques, pr ont fait supposer qu elles passaient par dessous , 
et qu'ainsi elles appartenaient à une époque beaucoup plus 


reculée que celle que les fossiles qu’elles contiennent, doivent 


( 49 ) 
lui faire attribuer. Aussi, les mineurs observent avec raison 
que les couches de lignite cessent dès qu’elles ont atteint le 
rocher oolithique , preuve que ces couches ne sont qu’adossées 
à celte formation. 

Mais pour mieux donner une idée des relations des liguites 
de Gardanne avec ce qui les entoure , nous al!ons donner la 
coupe des couches qui composent Ja Corhntinis où on les 
observe. 

Les couches de celte formation sont dirigées Nord-Ouest 
Sad-Est , inclinant Nord-Est Sud-Ouest de près de 20.° ; elles 
sont toutes concordantes. 

En allant au niveau du sol dans l'intérieur ,; l'on découvre : 

1.° Un calcaire en couches assez minces à cassure esquil- 
leuse avec Unio et Cyclas, principalement tes Cyclas con- 
cima , et Cyclas cuneata, de Sowerby. Cette couche recèle 
en 0 es Dome OR et fort nai; des Pota- 


minables. On y voit également d’ auires espécts plus petites. 

2.° Calcaire plus bitumineux , plus noirâtre avec une plus 
grande quantité de Cyclades et quelques grandes Paludines 
assez bien caractérisées. 

3.° Lignite avec Unio et Cyclades, en moindre quantité. 
Ce lignite ressemble assez à la houille par sa cassure droite et 
luisante et son éclat n'offrant jamais le tissu ligneux. J1 ren- 
ferme peu de sulfure de fer. Les Unio appartiennent à des 
espèces de la taille des Unio margaritifera, littoralis et pic- 
torum. Ce lignite allerne avec un banc plus ou moins puissant 
d'un calcaire bitumineux analogue à celui de la couche n.0 ». 
De grands et nombreux Unio s’observent au toit de la mine s 
que l'on exploite à la partie moyenne de la formation. 

-On compte, au moins, jusqu’à six bancs de lignile, dont 
le plus puissant a un mètre et souvent plus de deux mètres 
d'épaisseur. Le bassin de lignite paraît s'étendre de à *a3 a 

TOME XII. 


Mo. Bot. Garden. 
1887. 


( 50 ) 
à Guasque au pied de Saint-Savournin jusqu’à Pepin , le long 
de la chaîne oolithique de l'étoile ; de ce point , ses couches 
se (tournent vers le Nord Nord-Est et passent par la Pomme 
ou Fuveau. Presque partout les dépôts de lignite sont assez 
abondants pour être l’objet d'exploitations régulières, comme 
par exemple , à Fuveau. 

Les variètés de lignite des mines de Gardanne et de Fuveau 
ont été rapportées par M. Brongniart, soit à la variété pici- 
forme , soit à celle dite massive (1). 

Toutes ces couches de lignites, ainsi que celles des marnes 
et des calcaires qui les accompagnent , sont en stratification 
parallèle et concordante, Elles ne sont en stratification con- 
trastante qu’avee les couches de calcaire secondaire , sur les- 
quelles elles reposent. 

Les lignites de Gardanne, ainsi que ceux de Fuveau et de 
la Pomme, appartiennent à des formations d’eau douce ter- 
tiaires inférieures aux terrains gypseux du bassin d’Aix. 


11. D'Aix au Tolonet et à Roquevaire., 

Pour gagner le château du Tolonet, près duquel est situé 
un grand escarpement , où l’on observe la brèche du même 
nom , fort employée comme marbre dans le Midi de la 
France , on suit la grande route d'Italie pendant 3 kilom. On 
se détourne ensuite à gauche et, après une heure de marche, 
le chemin traverse quelques petits contre-forts secondaires , 
jusqu’au château , que de belles eaux et de beaux arbres en- 
tourent et embellissent. C’est au pied d’an grand escarpe- 
ment, formé par la brèche tertiaire, qu’est bâti le château du 
Tolonet , situé à 4 kilom, à l'Est d’Aix. 

Cette brèche s'élève en gros massif, dont la stratification 
n’est pas très-sensible; cependant les couches de cette roche 


(1) Dictionnaire des Sciences naturelles , T. XXVI, p. 374. 


(517 

paraissent se diriger Ouest-7°-Sud à Est-7o-Nord, s’inclinant 
de 30o vers le Nord-7o-Ouest. Cette masse bréchiforme pa- 
raît avoir plus de deux cents mètres de puissance au-dessus 
du niveau de la petite vallée de Tolonet , vallée qu’elle 
barre entièrement. 

Les couches de la brèche paraissent peu sensibles, ainsi 
que nous venons de le faire observer ; on les voit cependant 
plonger au-dessous des calcaires secondaires qu’elles recou- 
vrent d’ane manière immédiate. Elles sont principalement 
composées de cailloux roulés semi-anguieux dé diverses gran- 
deurs, appartenant principalement au lias ou à des calcaires 
jurassiques de divers âges. Ces cailloux roulés sont liés par un 
ciment de la même nature , et d’une dureté qui leur est à 
peu près égale. Cette brèche offre rarement des parties sili- 
ceuses. 

Le fond de la petite vallée de iebel ; wù se trouvent ces 
brèches calcaires , a été l’objet d 
régulières, et cela depuis ane époque assez reculée. Cette 
vallée offre cela de particulier, qu’à partir du château et vers 
sa partie inférieure , elle est perpendiculaire à la direction 
des couches de la brèche , tandis que, dans sa partie supé- 
- rieure , elle est parallèle à leur direction. On voit à la base 
des brèches, des couches marneuses rougeâtres, dans les- 
quelles le torrent de Tolonet a creusé son lit. La brèche du 
Tolonet appartient aux formations tertiaires et probablement 
aux terrains d’eau douce. On la voit du moins couronner le 
terrain à lignite si bien caractérisé dans la Provence et dont 
nous avons déjà donné des coupes. Cette brèche se montre 
dans cette superposition en stratification concordante ; elle 
paraît, de plus, alterner en couches d’ane certaine puissance 
avec des banes de macigno compacte et de gompholite qui 
passe à l’état de brèche. 

Sa position est clairement exprimée auprès du ruisseau de 


(52) 

l'Infernat , où elle forme des escarpements considérables. On 
l'y voit surmontée par le calcaire moëllon dans la direction 
du Nord, et {out près des carrières ouvertes dans cette der- 
nière roche désignée, en Provence, sous le nom des Bau- 
mettes. La superposition du calcaire marin tertiaire méditer- 
ranéen est également évidente dans la vallée de la Torse, 
aux environs d'Aix. 

C’est lorsqu'on contemple l'extrême duretè que présentent 
les bancs pierreux de ces calcaires, dont sont bâties (outes 
les villes du midi de la France, qu'on est surpris qu’on ait 
pu les désigner sous le nom de molasse coquillière, lorsque 
ce nom de molasse avait été appliquè à des roches d’une 
tout autre nature. On ne conçoit pas non plus pourquoi Je 
nom de calcaire moëllon , sous lequel ce banc pierreux est 
généralement désigné dans le midi de la France , n’a pas plu- 
{t prévalu que celui de molasse coquillière , qui ne peut en 
douner qu'une idée bien fausse. 

En revenant de Tolonet, nous avons repris la route d'Ita- 
lie; elle traverse des couches secondaires puissantes surmon- 
tées par des calcai geâtres chargès de nomt 
caïlluux roulés et de fragments calcaires. Leur nombre y est 
si considérable, que ces roches rappellent en quelque sorte les 
brèches de Tolonet. La route, dans ses nombreux détours i 
traverse différents chainons secondaires, qui appartiennent à 
divers étages jurassiques. On y voit une coupe parallèle que 
nous avons déjà décrite dans la course d’Aix à Gardanne. 
Cette coupe confirme ce que nous avons dit de la position 
des marnes rougeâtres , la couche la plus inférieure des ter- 
rains d’eau douce et qui surmonte immédiatement les {errains 
jurassiques. 

Quand on quitte la grande route d'Italie et que l’on prend 
au Sud le chemin de Toulon , on se retrouve de nouveau 
dans les formations d’eau douce à lignites caractérisées par 


(53 ) 

des calcaires marneux bitumineux. Ces formations s'élèvent 
à ane hauteur assez considérable. Les lignites que l’on ren- 
contre sont exploités auprès de Fuveau et de la Pomme, 
point calminant de la route, dont le versant méridional four- 
nit des eaux assez abondantes à la Vaune et le versant scp- 
tentrional à l'Arc, qui baigne le bassin d'Aix. Aussi le pre- 
mier. de ces versans porte le tribut de ses eaux à la Méditer- 
ranée près de Marseille , en coupant la chaîne calcairé juras- 
sique au pied de laquelle est bâti le château et le bourg de 
Roquevaire. 

Du reste , les mines de ligoite de la Pomme ont èté dési- 
gnées sous le nom de Roquevaire, à raison de ce que ce bourg 
est plus considérable et beaucoup plus connu que la première 
de ces deux localités. Le gypse ést exploité à ciel ouvert non- 
seulement à Roquevaire, mais encore à Auriol et . la 


vallée 1e Saini-Fenss Sy. puissantes 
Ê É Ur 4 Due es + FN à ce ES 
qu ’on les CS PEURC CUIRDENC PUUTILAaE 


eobelroction: Cette Érnaton gypseuse n’a rien "de com 
mun avec celle des environs d'Aix, qui se montre dans les 
terrains tertiaires , tandis que celle-ci appartient aux forma- 
tions secondaires. Les gypses s’y montrent , en effet , encla- 
vés plutôt en amas qu’en couches au milieu des calcaires 
jurassiques , qui composent la montagne où ils sont exploités. 
Ces amas fort irréguliers y sont, du reste , fort inègalement 
distribués. 

Les gypses de Roquevaire, généralement blancs ou grisà- 
tres, appartiennent aux variétés saccharoïdes et niviformes. 
Le sulfate de chaux anhydre ou l’anhydrite s'y montre éga- 
lement en rognons plus ou moins épais. Des cristaux de sul- 
fare de fer, de la grosseur d’un œuf de pigeon à celle d’une 
tête d’épingle, se trouvent dans l’intérieur des masses de 
gypse. Les variétés oclaèdres et dodécaèdres avec modifica- 
tions dépendantes de ces deux variétés, comme Je cubo- 
octaëdre el cubo-dodécaèdre , y sont les plus communes. 


(54) : 

il ne parait pas que l’on découvre la moindre {race de 
corps organisés , ni dans les gypses, ni dans le calcaire juras- 
sique blanchâtre , qui les recouvrent ou qui les environnent 
dans leurs bancs épais. On n’en observe pas davantage. 
dans les masses de gypse adossées au massif de la chaîne cal- 
Caire. 

Ces gypses , produits par une véritable sublimalion , pa- 
raissent plus anciens que les gypses secondaires et bariolés, 
caractérisés par de nombreux cristaux de quartz hyalins et 
qui se montrent adossés aux montagnes du calcaire gris à 
Bélemnites si communs dans plusieurs localités de l'Hérault, 
de l’Aude et des Pyrenées-Orientales. Ces dernières, géné- 
ralement exploitées , se distinguent des gypses de Roquevaire 
par leur position, leurs couleurs variées et la présence de 
nombreux cristaux de quartz hyalin. 

Les gypses de cette partie de la Provence sont caractérisés 
par l’anhydrite et les cristaux de sulfure de fer , de l'éclat le 
pin Se et e pins Primes cie ns ne Lens pas se 


de parler. Enf, _ le bas du vallon de Hojuavaire exis- 
tent quelques lambeaux de calcaire d’eau douce supérieur ou 
quaternaire, principalement au lieu nommé Paradeau, à 
l’'embranchement de la route d’Auriol, Ces calcaires d’eau. 
douce ont incrusté, comme partout ailleurs , un grand nom- 
bre de végétaux, dont les analogues paraissent actuellement 
vivants. Ces roches rappellent parfaitement celles qui sont 
très développées dans un grand nombre de localités du Gard 
et de l'Hérault, particulièrement dans les environs de Mont- 
lier. 


Les calcaires Steaiahes wont pas à Paradeau la même 
étendue qu’on leur voit dans les deux départements que nous 
venons de signaler ; comme partout ailleurs , ils ne s’élévent. 
pas non plus beaucoup au-dessus da niveau de la vallée. 


(55) 
12. De Marseiïlle à Martigues. 


Marseille est bâtie en grande partie avec le calcaire moël- 
lon que l’on exploite dans les carrières du cap Couronne, près 
la Tour-de-Bouc. Certains montants des grands édifices et 
les bornes sont ou en caleaire oolithique ou en calcaire juras- 
sique. 

Le pavé est en grès blanc; il provient du pied méridional 
de la chaine de Notre-Dame de Lagarde, au Sud-Ouest, de 
Toulon. Chaque pavé mis en place paraît revenir à 25 ou 30 
centimes. 

Lors de notre voyage à Marseille, un observateur avait 
prèlendu qu’au-dessous des poudingues calcaires tertiaires , 
composés par des galels oolitbiques recouvrant des marnes 
d’eau douce, on avait découvert des traces d'anciens monu- 
rare, Ce fait élait trop extraordinaire pour ne pas attirer 

notre attention. Nous nous transportämes donc 
sur les Ds et nous reconnûmes que les bois supposés tra- 
vaillés, étaient de véritables lignites peu altérés, enclavés 
entre des marnes argileuses qui avaient été prises pour des 
terres vègètales. Enfin , les prétendues mèdailles recueillies 
au milieu de terrains géologiques , se sont trouvées de petiles 
plaques de sulfure de fer, substance fort commune ainsi 
qu’on le sait, dans les formations marneuses à lignite. Ainsi 
s'est évanoui le merveilleux de cette prétendue découverte. 

Martigues est une petite ville située à 28 kilom. à l'Ouest 
de Marseille. Elle est bâtie sur deux des rives de l'étang de 
Berre et dans une île qui se trouve à l'extrémité occidentale 
de cet étang. 

Cette île est prise du point où les eaux de l’étang de Berre 
se déchargent dans celui de Caronte et, par lui, dans la mer 
près de la Tour-de-Bouc. En sortant de Marseille jusqu’à la 
première élévation , on suit les terrains tertiaires composés 


(56) 
de gompholites monogéniques et de marnes rougeàlres. Mais 
après avoir quifté la route d’Aix, on parcourt une chaîne 
formée par un calcaire jurassique compacte, qui prèsente à 
la descente avant d'arriver au village des Pennes, des masses 
de brèches assez analogues à celles de Tolonet : elles y sont 
comme adossées. Cette circonstance se reproduit assez fré- 
quemment dans le système des montagnes qui dépendent de 
la chaîne de Sangle et de l'Étoile. 

En avançant vers les Martigues et aux abords de l'étang, 
on suit la base de collines disposées en amphithéâtre entre 
la route et la mer. Ces collines constituent la langue de terre 
qui s'étend de l’Est à l'Ouest de l’étang de Berre et la Mèdi- 
terranèe, depuis Saint-Léon jusqu’à la Tour-de-Bouc. 

Les plus élevées et les plus centrales de ces collines appar- 
tiennent à un calcaire oolithique, qui paraît se rapporter aux 
couches supérieures de ce systéme généralement compacte ; 
cette roche est cependant formée, dans les assises supérieures, 
de lames rhomboïdales assez onto: Elle offre ëgalement, 
dans sa masse et dans plusieurs circon , des rognons de 
silex bron- et rubanné. On y observe fort peu de corps orga- 
nisès, L'absence de leurs fossiles distingue ce calcaire de la 
craie compacte inférieure qu’il paraît supporter , celle-ci pré- 
sente au contraire une très-grande quantité de débris organi- 
ques principalement des coquilles et des madrépores. 

M. de Beaumont pense que le terrain qui, sur les bords de 
l’étang de Berre, présente réunies dans les mêmes couches 
des Nérinées , des Hippurites, des Milliolites et des Num- 
mulites , appartient au système de la eraie. 

Cette opinion émise par cet observateur en 1827, dans les 
Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, a été 
reproduite par lui en 1829. D’après ses observations, le sys- 
tème à Hippurites de la Provence se lie d’une manière intime 
aux calcaires compactes blancs ct quelquefois remplis de 


(57) 
véritables oolithes, qui constituent une partie des montagnes 
de cette contrée et du Dauphiné. 

Ces calcaires se rattachent aux gîtes de totsiles de Brian- 
çonnet (Basses-Alpes), du Villard de Lans (Isère), du Mont- 
du-Chat sur les bords du lac du Bourguet , de la perte du 
Rhône et de la montagne de Fiz en Savoie , gîtes qui tous se 
rapportent au Green sand des anglais. 

Le grand système à Nummulites des Alpes paraît se retrou- 
ver dans une parlie des maugnos de la Toscane, et dans les 
grès analogues de quelques autres contrées, ainsi que M. 
Adolphe Bronguiart l’a remarqué dans son histoire des végé- 
taux fossiles. 

Ces grès se lient de la manière la plus intime et la plus 
continue aux gîtes des fossiles que nous venons de citer (1). 

M. De la Bèche a également reconnu que certains maugnos 
des bords du pi de la nr Ferrer à la série 
oolithique (2). 

C’est en phttté à sur des couches de ce vie que repose 
le grand dépôt de marnes de nuances extrêmement variées de 
grès el de calcaires compactes , avec des coquilles d’eau douce 
et des ligniles qui constituent la partie inférieure des terrains 
tertiaires de la Provence. 

Les collines les plus basses et les plus rapprochées de 
- l'étang de Berre , appartiennent à la craie compacte inférieure. 
Cette formation est caractérisée par les fossiles propres à ce 
genre de terrains. Les roches de ce système , quoique se mou- 
trant le plas généralement redressées , ne forment pas cepen- 
dant des massifs verticaux et pyramidaux comme celles du 
calcaire oolithique , qui les supportent dans certaines circons- 
tances. 


(1) Annal. des Se. rat., T. 18. Not. 1829, p. 289. 
(2) Annal. des Sc. nat., T. 17, p. 440. 


(58 ) 

Les couches de la craie très-entamées présentent des en- 
foncements plus nombreux que le calcaire oolithique. Aussi 
ces deux systèmes se distinguent très-bien par la différence 
de leur aspect et de leur disposition générale, 

Enfo, et en revêtement sur le flanc de ces collines qui 
longent l’étang de Berre , se montrent les formations quater- 
naïires et tertiaires. Les premières sont composées par Îles 
dépôts dilaviens. Les cailloux roulés et les roches fragmen- 
taires appartiennent à des roches oolithiques et de grès verts ; 
leur épaisseur est assez variable; quant aux terrains ter- 
tiaires , ils se composent , 1.° de sables marius et fluviatiles 
verts-jaunàtres le plus généralement endurcis et agglutinés. 
Leurs grains sont assez gros et parfois sensiblement égaux. 
L'’épaisseur de ces sables peut varier entre un et deux mètres. 

2,0 Par des sables marins et fluviatiles mêlés de cailloux 
roulés quartzeux et calcaires. 

3.0 Par des marnes jaunâtres plus ou moins chargées de 
petites huitres. 

Ces (rois premières couches sont moins inclinées que les 
couches inférieures de la même formation. 

4.° Par des marnes bleues sous-apennines avec Huitres 
Anomies , Corbules, Pecten, Cardium, Cerithium et les 
autres coquilles marines qui caractérisent généralement celte 
couche. 

5.° Par des marnes argileuses bleuâtres avec Melanopsis, 
Cyrènes , Corbules, Cythèrées et Unio. Ces marnes offrent 
souvent, entre leurs masses, des bancs peu puissants de ligoite. 

Ces couches marneuses , qui se montrent en affleurements 
sut le bord de l'étang de Berre, courent dass la direction 
Sud-Ouest, Nord-Est. Elles sont sensiblement parallèles à 
celles de la craie compacte inférieure; leur inclinaison, comme 
celle des couches qui les supportent, est vers le Nord-Ouest. 

Le versant Sud de ce contre-fort présente des couches de 
calcaire moëllon, adossées au système oolithique. 


(59) 

Cette circonstance se montre principalement vers le cap 
Couronne et se prolonge jusques dans la vallée de St-Pierre, 
où est bâtie une petite église qui porte le même nom. 

Cet aperçu prouve que les environs de la petite ville des 
Martigues, offrent trois principales formations, qui, en partant 
des plus anciennes, appartiennent, 1.° aux terrains oolithi- 
ques ; 2.° à la craie compacte inférieure ou aux grès verts ; et 
3.0 aux terrains supérieurs auxquels se 8 96 À ou se 
rattachent les mines de lignite des Martigues. - 

Ces mines font partie des couches les plus anciennes de ces 
terrains , bien différentes de celles qui sont exploitées à Gar- 
danne et à Fuveau , qui appartiennent aux bassins tertiaires 
émergés ; celles-ci dépendent , au contraire , des bassins im- 
mergès. 

Les mines de lignite des Martigues, situées au Sud et à peu 
de distance de celte ville, ont été exploitées depuis assez peu 
de temps. Leur exploitation parait avoir èté dirigée, dans le 
principe , par l’idée , où l’on était, que ces lignites se {rou- 
vaient au-dessous de la craie compacte inférieure. On a donc 
creusé des puits verticaux dans celte roche ; et comme il est 
aisé de le juger, ce creusement n’a fait obtenir aucun résul- 
tat utile. Aussi, est-ce seulement dans le puits le plus septen- 
trional et le plus éloigné de la formation crayeuse , qu’on est 

: parvenu à découvrir des lignites qui s’y {rouvent, comme dans 
loute la partie de la montagne , où ils sont exploités dans les 
terrains lerliaires. 


En effet , ces lignites se: montrent au-dessous des marnes 
bleues sub-apennines , et des marnes à mélanopsides qui les 
accompagnent aux Martignes comme à Montpellier et à Sienne 
( Italie }. Ces mélanopsides s’y trouvent en nombre immense 

et quelquefois elles sunt assez bien conservées. Elles parais- 
sent se rapporter à une seule espèce qui.parait nouvelle et 


(60 ) 
que nous avons désignée sous le nom de nee turri- 
culata. bé. 

Ces voquilles se montrent associées à des Unio ; mais géné- 
ralement trop brisées pour être déterminables. Avec elles, on 
découvre la Corbula revoluta, des Cythèrées, des Venus, des 
Arches, des Anomies d’une dimension moyenne, des Cériles, 
des Bucardes et enfin de petites espèces d’huitres. 

Ce mélange et cette associalion de coquilles marines et des 
eaux douces, annonce ne l’ensemble de cette formation a 
été déposé dans le bassin d i mer, et qu’il appartient 
aux terrains terliaires submergés. 

Voici, du reste, l’ordre de superposition des couches qui 
composent ces terrains, et que l’observation des puits creusès 
dans leurs masses , nous a permis de reconnaître. Le premier 
puits que nous avons examinè , ou le plus méridional, est 
vertical. Il se {rouve à environ 10 mètres de la couche la 
plus extérieure de la formation crayeuse. Il a traversé , en 
us du niveau du sol, 

.° Le diluvium fragmentaire ; 

. o Les marnes bleues sub-apennines avec des Cerithium : 
des Cardium, des Ostrea, des Anomia, des Arca, des Pecten, 
des Cytherea , et enfin avec la Corbula revoluta. 

3.0 Des marnes argileuses avec une graude quantité de Mé- 
nalopsides avec lesquelles se (trouvaient mêlées les coquilles 
déjà indiquées , ainsi que des Cyrènes , des Unio, de la taille 
des Unio lüttoralis et pictorum. Sur le flauc Sud-Est de ces 
marnes, On a rencontrè des fragments de craie avec Hippuri- 
tes par suite de la saillie des couches du système crayeux; à 
leur base, ont paru de nouveau les terrains tertiaires. 

4.9 Lignite (erreux, maïs en banc si peu puissant , qu’on à 
pu l’exploiter avec succès. Ces lignites paraissent en quelque 
sorle comme la tête d’un banc plas considérable , qui plonge 
vers le Nord-Ouest. 


(61 ) 

5.° Marnes argileuses brunâtres assez bitumineuses , offrant 
quelques (races de sulfure de fer. Elles ne paraissent pas ren- 
fermer des restes organiques. 

6.0 Calcaire brun bitumineux analogue aux rochers de 
même nature qui accompagnent les lignites. 

7.° Lignite en banc et assez puissant, dans lequel on a di- 
rigé, vers le Nord-Est, une galerie d’exploitation. Ce banc de 
lignite , au lieu de passer au-dessous de la craie , comme on 
l'avait supposé, s’en éloigne considérablement et lui est 
adossé. La coupe que l’on observe de la même formation, 
dans les environs de l’étang de Berre , confirme cet ordre de 
superposition que les fossiles démontrent encore de la manière 
la plus évidente. 

Enfin les couches de formalions crayeuses, qui se trouvent 
dans les environs de ces mines, présentent fréquemment 
des saillies considérables et qui surplombent d’une manière 
marquée. Aussi certaines parties des couches tertiaires , qui 
ont été placées entre les intervalles de la craie sont, par cela 
même, inférieures à cette roche. Elles semblent d’une forma- 
tion plus ancienne, tandis qu'il en est tout autrement. Le 
puits le plus septentrional, le plus écarté des terrains de 
craie, n’en offre pas la moindre trace , landis que les marnes 
sub-apennines, chargées de coquilles marines et d’eau douce, 
y abondent et caractérisent les formations où on les ren- 
contre. 

De ces puits, nous avons été visiter la carrière de calcaire 
compacte , exploité comme pierres à bâtir, sar le chemin de 
Saint-Pierre. À partir des couches les plus supérieures, on 
découvre premièrement un calcaire compacte, blanc grisâtre, 
chargé d’une grande quantité de petites Nummulites , de Té- 
rébratules et de quelques Hippurites. On y découvre égale- 
ment une grande quantité de petits corps blancs , arrondis et 
sphéroïdaux qui ont bien des rapports avec la Melonia sphe- 
roidea. 


(62) 

2.0 Plusieurs couches de calcaire compacte grisâtre, fin et 
légèrement grenu, contenant de nombreuses Hippurites d’une 
assez grande faille, 

3.0 Des bancs assez nombreux d'un grès tornighiais dans 
lequel on n’observe pas de traces de coquilles. 

4.0 Calcaire compacte jaunâtre avec quelques Hippurites. 

5.0 Calcaire marneux fissile, contenant des coquilles que 
l’on a cru à (ort pouvoir être rapportées aux Ichtyosarcolites 
de M. Desmarest , quoique celles qu'offre ce système marneux 
soient des coquilles ee de et non D gi 

6.0 Calcaire ébratales lisses 
et striées , des Dicérètes , puritcatibrenent le Strombus pe- 
lagi, des Hippurites , des Cytherea et des coquilles bivalves 
plissées et striées, considérées par les naturalistes de cette 
localité comme des Caprines. Cette couche se montre souvent 
en saillie et surplombe les assises les plus inférieures de la 
formation. 


7.9 Calcaire compacte massif à couches puissantes et peu 
distinctes ; cette roche forme la masse da contre-for! ; elle pa- 
raît appartenir à la formation oolithique , sur laquelle s’ap- 
puie l’ensemble du système supérieur , qui paraît appartenir à 
la craie compacte inférieure. 

On distingue dans les environs des Martigues, sous le nom 
de Gueule d'Enfer , un rocher qui surplombe et qui se trouve 
à 4 kilom. à l'Est de cette dernière ville. Ce rocher crayeux 
termine la vallée , ayec trois autres rochers non moins parti- 
culiers, nommés Les trois frères. 

Pour nous y rendre , nous avons d’abord suivi les bords de 
l'étang pendant près de deux kilom. , et nous ayons traversé 
les formations de lignite placées en affleurement aux bords 
de l’étang de Berre. Au dessus de ces formations tertiaires , 
s'élève un calcaire marneux grisâtre , caractérisé par des Cy- 
colites, des Mélonies et des Hippurites, Ces dernières n’y 


sont pas cependant extrèmement abondantes. Les couches de 
ce calcaire alternent avec d’autres bancs de même nature , ou 
les Hippurites, les Radiolites et les polypiers pierreux sont 
beaucoup plus fréquents. 

Ce système calcaire est supérieur à des bancs de grès fer- 
rugineux , qui composent la pente Nord de cette petite chaîne 
de collines. Leur direction est Sud-Ouest Nord-Est, et leur 
inclinaison est vers le Nord-Ouest. Cependant , dans un point 
appelé Roque traoucadé , existe un calcaire compacte blanc 
jaunâtre à structure oolithique dont les conches inclinées de 
25° ont une direction différente de la craie compacte infé- 
rieure. Elles se dirigent du Nord-65°-Ouest au Sud-65°-Est 
inclinant au Nord-Est , ce qui fait supposer , que ce petit 
lambeau calcaire est une sorte de protubérance de calcaire 
oolithique. 

De Roque traoucadd, nous nous sommes dirigés vers le Sud, 
en quittant les bords de l'étang , et, après une demi heure 
de marche et avoir passé un petit col, nous sommes arrivés 
sur le revers méridional du chaînon formé en grande partie 
par la craie compacte inférieure. Un escarpement presque 
vertical de ce revers est connu dans le pays sous le nom de 
Gueule d'Enfer. Cet escarpement offre la succession des cou- 
ches que nous allons décrire, en partant des plus supérieures. 

1.0 Banc calcaire si riche en corps organisés, qu’il en pa- 
raîit comme pétri. Ces débris organiques de la plus grande 
dimension se rapportent à des coquilles des genres Diceras, 
et Chama , Caprina. On observe également des Radiolites , 
des Sphérulites , et un grand nombre d’Hippurites. Certaines 
des premières coquilles offrent 50 centimètres de longueur et 
pèsent jusqu’à 15 kilogrammes , ce qui peut donner une idée 
de leur volume. D’un autre côté, elles sont enchâssées dans 
un caleaire fort dur ; il est difficile de les en détacher: 


(64) 

Ce banc calcaire, le plus supérieur de tons ceux qui compo- 
sent cette formation , est un de ceux dont les couches sur- 
plombent le plus sur la vallée. 

2.0 Banc calcaire plus poreux et moins abondant en fossiles 
que le précédent. 

3.° Banc calcaire beaucoup plus compacle avec de nom- 
breuses Hippurites et des Radioliles. La prolongation de ces 
couches calcaires vers l'Est contient une infinité de Gryphæa 
columba de Lamarck, des Spatangus et quelques individus de 
Cidarites variolaris. On y découvre aussi une huître fort 
rapprochée de l’'Ostræa carinata, un comme carac(é- 
ristique du Green sand ou grès vert. 

4.0 Calcaire compacte en couches bien dislinctes et peu 
puissantes, Celte roche offre le Lenticulites planulata, Lam., 
Y'Oryzaria Bosc, Defr., ainsi que les Fibularia discolithes 
et Discorlites vesicularis, du même auteur. On y observe, 
en outre, une petite espèce de Lituole voisine de la Liluole 
nautiloïde. Elle y est cependant assez rare, ainsi que les 
Polypiers pierreux du genre Astræa. 

5.° Grès ferrugineux brunâtres en couches peu my 

6.° Marnes argilo-calcaires brunâtres, et dans quelques 
parties presque noiràtres ; elles renferment des nodules de 
sulfure de fer et de nombreuses Bélemnites spathifiées. 

Ces marnes composent le bas de la vallée, surtout vers la 
gauche du ravin. On voit, sur la droite, les montagnes formées 
par le calcaire oolithique avec silex . s'élever au contraire à 
la droite du ravin. Leurs couches paraissent plonger sous ces 
marnes, en sorle que ces dernières conslituent le point de 
séparation du système de la craie compacte inférieure et des 
formations oolithiques. Du reste, ces marnes le plus générale- 
ment brunâtres, se font remarquer parfois par leur couleur 
d’un bleu grisätre. 


(65) 

Leurs couches puissantes se montrent souvent en affleure- 
ment au-dessous de la craie compacte inférieure. Cette cir- 
constance avait fait supposer que nos marnes indiquaieni les 
lignites que l’on cherchait dans les environs de Martigues. 
Une galerie inclinée , dirigée dans le sens de la pente des 
couches de craie, a bien amené à la découverte des marnes 
bitumineuses, mais nullement à celle des bancs de lignite, 
On y a cependant rencontré quelques fragments de bois bilu- 
miveux. C’est, du reste; à ces seules portions végélales que 
se sont bornées loutes les découvertes que l’on a pu faire en 
débris organiques végétaux. 

11 paraît donc bien démontré que les seules mines de lignite 
observées jusqu’à présent dans le terrain de la Provence, 
appartiennent exclusivement aux terrains tertiaires. 

On ne doit pas davantage en chercher des traces dans les 
calcaires d’eau douce tr qui ont èlé découvertes 
sans Je eye. de M: 


des Lymnées, des Ambrettes , des Planorbes et des Néritines, 
De Martigues , nous avons été visiter la localité fameuse 
par la beauté des fossiles du calcaire moëllon , dont le dève- 
loppement y est des plus considérables. On se dirige vers le 
Nord-Ouest , et l’on traverse des dépôts diluviens caillouteux 
qui reposent sur des poudingues calcaires ; ceux-ci se mon- 
trent superposés à des marnes rougeâtres plus ou moins puis- 
santes, et dont l’élendue parait assez considérable. 
A près de 4 kilomètres des Martigues , le calcaire moëllon 
sélève et se compose de pelites collines largement ondulées. 
Celte roche repose sur les marnes rougeâtres, probablement 
les mêmes que celles que l’on trouve sur la route qui conduit 
vers le canal. Quand ensuite on arrive auprès des étangs 
d’Engrenier , de la Valdue et de l'Estamac, le calcaire moël- 
lon forme, qe fu des collines plus élevées,  Aispreler en 
TOME xI 


(66) 
amphithéâtre et dont les sommets sont, en général, assez 
horizontaux. Ce calcaire méditerranéen alterne, par inter- 
valle , avec dés sables marins , parfois endurcis, parfois pul- 
vérulents. 

Les bancs les plus supérieurs sont extrêmement riches en 
débris organiques ; ils conservent le plus souvent leur test , 
circonstances fort rares pour ceux qui recélent les bancs pier- 
reux tertiaires. On distingue, dans cette localité du plan d’A- 
ron, deux variétés principales de calcaire moëllon. L'une ten- 
dre et blanchâtre; l’autre dure, assez compacte et très-lenace. 
Aussi, est-il fort difficile d’extraire, de la masse de ce cal- 
caire , les coquilles et polypiers qu’il coutient en grande quan- 
üté, Il ne paraît pas que la première varièté soit constam- 
ment le calcaire moëllon tendre et constamment supérieur 
à la seconde, ainsi qu'on serait tenté de le supposer, en 
observant le premier sur le côté oriental de l'élang de 
Lavaldue , et le second sur le côté occidental de ce même 
ètang. L'un est sensiblement plus élevé que l’autre. Com- 
me ils se trouvent tous les deux sur le côté occidental de 
l'étang de Lavaldue et au même niveau , il semble que, par 
des circonstances particulières à celles qui ont accompagné 
leur dépôt , ils ont éprouvé des modifications différentes par 
suite des influences diverses qu'ils ont éprouvées. 

Quoiqu'il en soit, le calcaire dur renferme un plus grand 
nombre d'espèces fossiles que le calcaire tendre. Il paraît 
même que la plupart des espèces des marnes bleues sub- 
apennines se trouve dans le calcaire moëllon dur; tandis 
qu’il n’en est pas de même du tendre, où les coquilles con- 
servent rarement leur test, étant réduites pour la plupart à 
de simples moules intérieurs. 

Il serait sans doute trop long d'énumérer les espèces fos- 
siles du calcaire moëllon dur , d'autant qu’il faudrait rappeler 
toutes celles des marnes bleues , el y ajouter un certain nom - 


(67) 

bre d'espèces nouvelles ; mais l’on ne peut passer sous silence 
Ja Ranella marginata, qui se trouve dans cette couche avec 
son test complètement pétrifié. 

Le calcaire moëllon tendre renferme un grand nombre 
d’Huitres parmi lesquelles est l’Ostræa crassissima, et d'autres 
bien particulières à raison du grand applatissement de leurs 
deux valves ; 2.° des Perna maxillata, avec partie de leur 
test et peut-être une autre espèce; 3.° des Spondyles ; 4.° 
des Pecten ; 5.° des Madrépores; 6.° des Balanes, et enfin 
la plupart des fossiles du calcaire moëllon , mais non ceux 
des marnes bleues. Cependant, nous y signalerons un Murex 
fort rapproché du Murex tribulus que nous n’avions pas en- 
core trouvè dans le calcaire moëllon pierreux. 

Il est à remarquer que, vers le bord occidental de l'étang 
de Lavaldue, l’on voit quelques traces de marnes bleues 
sub-apennines , précisément du même côté où se {rouve le cal- 
caire moëllon dur, où l’on découvre les fossiles de ces marnes. 

Ce mème système de calcaire moëllon s’élend jusqu’à Foz 
contournant l’étang de l'Estamac, et se terminant au Nord- 
Ouest du village , jusqu'aux limites de la Crau. 

Ces notes, écrites depuis 1828, prouvent, ce semble, d’une 
manière assez évidente, que nous n’ayons jamais supposé, 
ainsi que le prètend M. Matheron, que les formations ter- 
tiaires si bien caractérisées et si bien développées au plan 
d’Aron, dussent être rapportées au calcaire crayeux. C’est 
cependant ce qu’a prétendu cet observateur , nous ne sayons 
trop sur quelles preuves : car cela n’a jamais pu être dans 
notre pensée , ainsi que l'indique assez la longue liste des 
coquilles fossiles de celte localité, dans notre géognosie des 
terrains tertiaires des Martigues à la Crau (1). 


pt ere sur la Constitution Et des Bouches-du- 
hône , le Répertoire des cé Société 
Géognostique de pr Tom. Hi, p. 4 


(68) 

La plaine de la Crau, nommée, avec raison par les anciens, 
Campus lapideus (1), a la forme d’un triangle dont le som- 
met est tournè vers la mer; sa base s’étend à peu près de 
PEst à l'Ouest. Sa surface est d'environ 8 myriam. carrés. 
Cette surface entièrement recouverte par des cailloux roulés 
est remarquable par son horizontalité, et le peu de mouve- 
ment du sol qu’elle présente. Quant au volume de ces cailloux 
roulés , il est généralement considérable. En effet , les deux 
tiers environ ont la grosseur du poing et sont pugillaires, 
tandis que l’autre tiers a un volume égal à celui de la tête ou 
d’une citrouille. La plupart de ces galets sont quartzeux. 
Aussi Saussure affirme-t-il, ce que les faits sont loin de mon- 
trer, que ce genre de cailloux composent presque les sept 
huitièmes de la craie. Le reste est formé par des galets d’am- 
phibiolithe , de porphyre , de jaspe, de péroxyde de fer, de 
granite, de gneiss et surtout de grès vert, et enfin, par un 
pelit nombre de roches calcaires. 

Ces cailloux tous arrondis, isolés et dispersés sur la surface 
du sol et en plus grand nombre que dans son intérieur , se 
montrent pressès le plus souvent les uns contre les autres et 
accumulés parfois sur de très-petils espaces. Ils s’éclaircis- 
sent par intervalles formant des espèces d’ilots au milieu de 
celte mer de cailloux. Ils ont souvent au dehors une couleur 
qui tire sur le jaune , le rouge , ou la couleur de rouille plus 
ou moins rembrunie. Ces nuances assez uniformes, ne per- 
mettent pas d’en discerner la nature, et ne servent pas de 
signes pour les connaître; seulement, en les cassant, on décou- 
vre leurs vraies couleurs toutes aussi brillantes , que si leurs 
surfaces n'avaient pas été allérées par les agents extérieurs. 


(1) Voyez le Mémoire de la Crau, par Saussure.— Voyage 
dans les Alpes, Tom. 11, page 393.— Jd. par Dubois-Aymé.— 
Annales de Chimie, T. XVI, Juin 1821, page 220. 


(69 ) 

Nous ferons remarquer que nous avons traversé la plaine de 
la Crau, de Fos au mas des Bernes, dans un espace environ 
de 16 kilomètres , et du Sud-Est au Nord-Ouest. M, de Saus- 
sure l’a traversée dans une autre direction, c’est-àdire, de 
l'Est à l'Ouest, ou de Salon à Arles. Il l'a donc parcourue 
dans sa plus grande étendue , laquelle se trouve vers la base 
des montagnes qui, d’Orgon » se dirigent vers Saint-Rémy. 

Les variolites de la Durance sont fort rares parmi les cail- 
loux de la Crau. Cette remarque n'avait pas échappé à l'exact 
observateur de Genève; dans notre traversée ; HOuS n’avons 
découvert que deux échantillons de cette roche remarquable. 

Saussure observe que les cailloux roulés de la Crau ont 
un volume bien supérieur à ceux que l’on voit sur les bords 
de la Durance , et que les uns et les autres sont essentielle- 
ment différents sous le rapport de leur nature minéralogique. 
En effet , ceux que l’on observe dans cette plaine caillouteuse 
sont essentiellement quartzeux ; tandis que ceux charriés par 
la Durance sont , pour la plupart , calcaires ou porphyriques 
avec de nombreuses variolites. Nous venons de faire remar- 
quer combien les variolites sont rares parmi les roches roulées 
qui couvrent le sol de la Crau. Saussure fait encore remar- 
quer , que les cailloux analogues à ceux de la Durance, ne 
forment pas la seizième partie de ceux de cette grande plaine ; 
ce qui prouve l’extrême différence qu’il y a entre les uns et 
les autres. En général, les galets qui, pour plus des sept hui- 
tièmes , appartiennent aux roches quartzeuses dans la Crau, 
sont beaucoup plus volumineux que ceux du Rhône et de la 
Durance. 

Nous ferons encore observer que les cailloux roulés et 
isolés de la Crau, ne peuvent être considérés, comme le 
résultat de la désagrégation des gompholites sur lesquels ils 
reposent, puisque leur nature n’est jamais calcaire, tandis que 
celle des cailloux roulés réunis par le ciment des gompholites 


(70 ) 

offre constamment cette dernière composition. D'ailleurs, la 
position de ces roches exclut l’idée que les cailloux isolés et 
amoncelés sur le sol en proviennent. Ces gompholites se 
montrent, en effet, souvent au-dessus du calcaire moëllon ; 
roche, qui, ainsi qu’on le sait, est formée en graude partie 
des débris de coquilles , de madrépores et d'animaux marins. 
Dans les points où ces roches d’agrégation se montrent ainsi 
recouvrant ces calcaires de sédiment, les cailloux roulés ne 
sont ni moins nombreux , ni moins agglomérès sur le sol ; les 
uss et les autres n’ont du reste aucun rapport, soit dans leur 
nature , soil dans leurs formes et leur grosseur 

Des différences non moins grandes existent entre les cail- 
loux roulès saisis par le calcaire moëllon et ceux qui sont dis- 
séminés au milieu des dépôts diluviens. Les premières sont 
toujours calcaires, appartenant parfois aux formations d’eau 
douce ; tandis qu’il en est tout le contraire de ceux qui font 
partie du diluyium. 

Nous ne saurions 00e angles Fonnon nn par M. 


Matheron ulés de 1 t 


LL LL A 1 


de la Aô #5 des partie z FE 


tle poudingue ou 
sotiphalile mendgtnique , dont il règne une couche puissante 
sur loute la surface, à la profondeur de 20 à 25 centimètres. 
Ce gompholite ou nagelffliche doit plutôt être considéré 
comme la partie des dépôts diluviens, solidifiés par le ciment 
qui à réuni les cailloux roulés disséminés, en même temps 
que la pâte à laquelle ils doivent leur agglomération. 
Il résulte des observations de Saussure et de M. Dubois- 
Aymé, que les milliers de cailloux roulés qui couvrent la 
plaine de la Crau, n’y ont point été disséminés par les atté- 
rissemen(s de la Durance et du Rhône. Leur transport ne se 
rapporte pas, en effet, aux alluvions actuelles ; il remonte à 
des âges beaucoup plus anciens , c’est-à-dire , à l’époque de 
la dispersion des dépôts diluyiens. Il en serait toujours ainsi, 


71) 
lors mème que l’on attribuerait , à ces fleuves , une force dou- 
ble ou (riple de celle qu’ils ont maintenant. Ceci ne fait pas, 
que cette accumulation de cailloux dans une plaine aussi peu 
étendue que la Crau , ne soit un fait des plus remarquables 
parmi ceux qui signalent cette époque. 

Ce qui donne à la première de ces suppositions une cer- 
laine probabilité, c’est que le même diluyium se trouve à 
peu près avec la même nature de cailloux roulés ayant d’ar- 
river à la plaine de la Crau, surtout vers le Sud, où il est 
accumulé. De même, en quittant vers le Nord-Ouest, cette 
mer de cailloux, on voit constamment les mêmes dépôts di- 
luviens recouvrir les vallées entrecoupées qui séparent Arles 
de cette plaine et s'étendent ensuite jusqu’à Nimes et Mont- 
pellier , pour se terminer presqu’aux bords de la Méditerra- 
née , notamment dans les environs du village de Pérols. 

Ces dépôts ne présentent , dans cet intervalle et probable- 
que dans l'amoncellement plus ou moins grands des cailloux 
qui les composent. Il faut remarquer que ces notes ont été. 
écrites en 1828 , époque où la culture n’ayait point encore 
tiré parti d’un sol que la quantité de. cailloux roulés, dont il 
est recouvert, avait fait juger , à tort, comme stérile. 

L'agriculture a , depuis lors , utilisé une partie de ces. ter- 
rains , et des vins d’une assez bonne qualité sont produits par 
ce sol, que l’on présumait trop ingrat pour en donner même 
de mauvais. Mais pour parvenir à ce but, les cultivateurs 
ont enlevé cette masse immense de cailloux. Aussi les choses 
ue sont plus, dans la plaine de la Crau ; dans leur état pri- 
mitif.. Il est donc essentiel que les observateurs qui la visi- 
tent, ne perdent pas de vue cette circonstance, dans l’exa- 
men des faits qui passeront sous leurs yeux. On se demande, 
en observant celte mer de cailloux qui couvrent la plaine de 
la Crau, comment {ces cailloux y sont plus nombreux que dans 


(72) 
les lieux environnants. Il paraît d’abord que leur amoncelle- 
ment, ou du moins leur dispersion, a été opéré par la même 
cause qui a répandu, d’une manière assez générale , les dépôts 
diluviens. Dès lors, ces dépôts, entraînés par de violents cours 
d’eau, ont dù se précipiter de préférence dans les lieux les 
plus bas et dont la surface élait la plus uniforme et la plus 
étendue. Telles ont été les conditions dans lesquelles s’est 
trouvée la plaine de la Crau , entourée du reste par des lieux 
extrêmement ravinés et découpés. 

D'ailleurs , cette grande vallée se trouvait sur le passage 
du courant , et plus rapproché du point de son départ que les 
plaines du Gard ou de l'Hérault, où, du reste, il a fait èga- 
lement ressentir son influence , mais après l’avoir première- 
ment exercée sur la Crau. 

On peut trouver, en quelque sorte , une démonstration de 
ce point de fait dans la grosseur même des cailloux roulés qui 
composent le diluviam de la Crau. Leur grosseur diminue 
d’une manière en de la es à ces RS, et d’autant 
lus qu’on s'approche actuelles. " Lér 0 
encore , la nature d illoux est également fférente 
saivant les localités qu'ils occupent. Ainsi, à mesure que l’on 
s'éloigne de la Crau, on voit les roches primitives diminuer 
d’une manière sensible, et ètre remplacées peu à peu par les 
roches de sédiment et particulièrement Par les calcaires. 

Ces dernières roches elles-mêmes se rattachent à des for- 
mations d'autant plus récentes qu’on les examine à de plus 
grandes distances de leur point de départ. Cette circonstance 
ést très-manifeste , lorsqu'on compare, avec les caïlloux de la 
Crau , ceux qui ont été disséminès sr les plaines des parties 
orientales du Gard et de l'Hérault. | 

Du reste, considérés sous le rapport de leur nature , les 
dépôts diluviens peuvent être considérés en trois ordres : 

1.° Le dilavium caillouteux chargé d'une quantité plus où 


(73) 
moins considérable de galets arrondis, roulés, à surface polie, 
soil quarlzeux , soit calcaires. On peut citer comme exemple 
les dépôts diluviens où se montre le plus grand nombre de 
ces cailloux roulés , celui de la Crau et des plaines qui en sont 
fort rapprochées , telles que celle du Gard et de l'Hérault. 

2.0 Le diluvium fragmentaire, composé essentiellement de 
roches en éclats et en fragments plas où moins considéra- 
bles. Le diluvium composé ainsi, par des fragments anguleux 
et irréguliers, se montre plus généralement rapproché des 
lieux, ou, si l’on veut, des montagnes d’où proviennent les 
roches qui le composent. 

3.0 Le diluvium limoneux, Mlbiélse moins chargè de cail- 
Joux roulés et de roches fragmentaires, que les deux sortés de 
diluvium que nous venons d'indiquer. Celui-ci occupe à la 
fois les points les plus bas et les plus élevés des montagnes ou 
des vallées où il en existe des traces. 

Ces diverses sortes de diluvium peuvent être distingués 
nonu-seulement par leur nature minéralogique, mais encore 
par leur position géographique. La diversité de leur situation 
dans une même contrée peut donner la mesure des effets pro- 
duits lors de la dernière période géologique, qui a précédé 
les temps actuels. Si par l'effet de la culture ; il est souvent 
difficile de les discerner , cette culture elle-même peut fournir 
quelques éclaireissements utiles à la solution des questions 
que soulève leur dispersion. 

En effet , les terrains cultivés, mais qui, dans l’origine, 
étaient couverts de diluvium caillonteux , produisent aujour- 
d’hui les vins les plus recherchés, surtout lorsque ces cail- 
lous sont quartzeux. Avant que la culture s’en fut emparée, 
ces terrains présentaient un sol propre à la nourriture des 
bêtes à laine, étant pour lors couverts de bruyères, de plantes 
aromatiques ou de chênes-verts. Les localités où se montre 
te dilayium fragmenfaire donnent des vins d'une qualité infé- 


(74) 
rieure ; mais aussi ils en fournissent une plus grande abon- 
dance. Enfin , le diluvium limoneux offre assez généralement 
les terres les plus fertiles et les plus propres aux prairies 
comme aux cultures des céréales. Pour prouver la justesse de 
ce rapprochement , nous rappellerons que, dans plusieurs 
contrées monfagneuses, la culture du seigle et du blé peut, à 
elle seule, faire distinguer les divers genres de formation. 
En effet, on ne cultive dans le midi de la France , le seigle 
en grand, que dans les roches feuilletées, et le froment 
daus les terrains calcaires. On nomme segala les premiers de 
ces terrains, et causse les seconds. S’il est presque toujours 
possible de distinguer le diluviom caillouteux des attérisse- 
ments opérés dans l’époque actuelle, il ne l’est pas toujours 
pour le dilayium fragmentaire et limoneux. Le diluvium 
fragmentaire est placé , le plus souvent , au pied des collines 
calcaires, dont les roches ont fourni la masse principale des 
éléments pierreux qui le composent ; par cela même , il n’est 
Pas toujours facile de discerner la partie.de ce diluvium dûe 
à une cause solsgique, de ms AE l’on doit aliribner à l’al- 
d au pied 

desquelles des se enr: Cette Réssmnosilion si s aie avec 
d’autant plus de promptitude, que la plupart de ces roches 
secondaires roulées se divisent en feuillets ou en lits adhé- 
rents et extrêmement multipliés. Par cela même , elles sont 
facilement altaquables par les agents extérieurs. 

résumé , les excursions dont nous venons de faire con- 
paîlre le tracé, nous ont permis d’observer les formations 
suivantes : 

1.° Les terrains d’eau douce supérieurs ou quaternaires. 

Nous en ayons signalé quelques lambeaux dans la Provence , 
principalement auprès de la localité nommée Parodeau, à 
4 kilom. au nord de Roquevaire. Nous ayons également cité 
ces lerrains dans les environs des Martigues » Où ils ne sont 
guère plus puissants, ni plus étendus. 


(75) 

2.9 Quant à la seconde des formations principales de la 
Provence, elle se rapporte aux terrains tertiaires et au syste- 
me supérieur , ou au plus récent de cet ordre de formation. 
Généralement ce système est beaucoup plus développé dans 
les bassins méditerranéens que dans les océaniques. En géne- 
ral, le système inférieur manque dans les premiers. Les ter- 
rains tertiaires de la Provence appartiennent aux bassins 
immergés ; aussi leurs bancs pierreux sont-ils mêlés et alter- 
nent-ils parfois avec les couches d’eau douce, quoïque, le plus 
généralement, celles-ci leur soient constamment inférieures. 
On remarque particulièrement de pareilles alternances auprès 
de Lafoux , dans le département da Gard, ainsi que nous 
l'avons fait observer. Les bancs pierreux de ces terrains recou- 
rent donc, le plus souvent et en gissement contrastant, le cal- 
caire d’eau douce. Ce qui prouve que ces deux systèmes de 
couches, quoique d’une nature extrêmement différente , ont 
été dans les eaux salées, c’est que les couches 
d’eau douce, se montrent parfois percées par des coquilles 
marines perforantes : circonstance remarquable que l’on re- 
trouve dans les formations du bassin d’Aix. 

Les bancs pierreux- qui composent & 2e Le nn à 


moëllon, ne sont p 


on les voit, en effet, es surmonter puitois , et même sur une 
assez sravie paisenx de couche. Cette circonstance se pré- 

{ ès de Barris ( Vaucluse) où ces deux 
mhz parviennent, ee et l’autre, à un niveau assez élevé. 

Le système du calcaire moëllon est suivi par la série des 
marnes-bleues sub-apennines. Ces marnes sont généralement 
riches en coquilles fossiles ; elles ne sont plus réduites à de 
simples moules, mais elles conservent pour la plupart leur 
test. Il en est rarement ainsi de celles que l’on découvre dans 
les couches du calcaire moëllon. Le plan d'Aron fournit à 
cet égard une exceplion remarquable. 


(76) 

Eofin, le calcaire moëllon recouvre parfois le calcaire se- 
condaire d’une manière immédiate ; mais pour lors il se mon- 
tre en gissement contrastant. Nous avons signalé ce mode de 
superposition auprès du Pont-Royal , au-dessus de Lambesc. 

Au-dessous du calcaire moëllon, on découvre, dans certaines 

localités de la Provence, un grès chargé d’un grand nom- 
bre de coquilles terrestres , parmi lesquelles on distingue des 
Hélices et des Cyclostomes, dont il ne reste le plas souvent 
que des moules intérieurs. 
Quoique ces grès offrent une grande anéttité de coquilles 
terrestres , leur origine n’en est pas moins marine; car on 
observe aussi dans leurs masses des petites espèces d’huitres. 
Ces grès sont presqu’aussi développés, dans les environs d’Aix, 
que le sont dans le midi de la France et de l'Italie, les sables 
marins qui composent le plus ordinairement l’élage le 
superficiel des terrains tertiaires supérieurs. 

Les marnes bleues sub-apennines, des diverses localités de 
la Provence, offrent une certaine quantité de coquilles ma- 
rines , el généralement un moindre nombre d’espèces fluvia- 
les ; elles ne sont pas cependant aussi étendues , ni aussi fré- 
quentes qu'aux pieds des Pyrénées et des Apennins. La 
localité du ravin de Saint-Yriex ( Vaucluse } est la seule re- 
marquable , encore n’a-t-elle qu’une trés-petite étendue. 

Le nombre des bassins où se montrent ces marnes est infi- 
animent considérable ; car elles manquent rarement pour si 
peu que les formations soient développées. Elles recèlent le 
plus ordinairement des bois fossiles ; Qui , lorsqu'ils sont très- 
altérés , constituent des lignites plus ou moins liés à ces mar- 
nes sub-apennines ; c'est uniquement lorsque les mines de 
lignites se rattachent aux formations d’eau douce, que l’on ne 
voit plus aucune relation entr’elles et ces marnes. Ù 

Ainsi, les mines de lignite de Saint-Paulet et des Marti- 
gues se ratlachent tellement aux terrains marins supérieurs, 


(77) 
qu'ils en dépendent et appartiennent , comme tous ces ter- 
rains aux bassins immergés. Leur liaison avec les roches ma- 
rines qui les recouvrent, et les coquilles de mer qu’ils ren- 
ferment , ainsi que leurs caractères minéralogiques dont elles 
font partie, tiennent au système maria tertiaire supérieur 
si développé dans le midi de la France. 

Lorsque ces marnes offrent des bancs de lignites en quan- 
lité notable , elles recèlent en même temps des coquilles flu- 
viatiles. Probablement ces lignites sont les restes de bois qui, 
avec les coquilles dont ils sont accompagnés, ont èlé en- 
traînés dans le sein de l’ancienne mer , et se trouvent ainsi 
enclavés au milieu des dépôts marins. 

La troisième grande formation que nous avons reconnu 
dans notre excursion en Provence, est celle des terrains d’eau 
douce, inférieurs aux terrains marins supérieurs. Générale- 
ment restreintes et interrompues lorsqu'elles sont unique- 
ment calcaires, ces dernières formations ne prennent un 
grand développement que lorsqu'elles sont accompagnées de 
gypse et de silex, comme dans le bassin d’Aix. 

Les bassins de Lunel , de Nîmes, de Lafoux et de Vali- 
guières, où l’on voit les formations d’eau douce sans gypse et 
lignites, les présentent aussi fort peu développées. Elles n'ac- 
quièrent, en effet, une certaine extension qu’auprès d’Orgon. 
Cette circonstance tiendrait-elle à ce que leurs couches sont 
peu distantes de celles qui composent les terrains d’eau douce 
gypseux du bassin d'Aix. Une autre observation qui n’est ni 
moins générale ni moins remarquable , c’est que toutes les 
fois que, dans le midi de la France, les formations d’eau 
sont accompagnées par des végétaux fossiles , elles recèlent 
en même temps, des poissons fossiles. Les relations qui sem- 
blent exister pour lors, entre ces deux genres de débris orga- 
niques, tiendraïent-elles à ce que , dans cette circonstance, les. 
fnrmat: FE LP dus: é . : 


ennlamant 


s Ang 


L LES 


( 78 ) 

couches calcaires, mais encore par des marnes argileuses ou 
calcaires, Or, généralement les marnes ont beaucoup mieux 
conservé les débris organiques que les calcaires proprement 
dits, surtout ceux qui se ralfachent aux terrains tertiaires 
comme sont ceux dont il s’agit. On peut citer , comme une 
preuve de ce point de fait, les formations d’eau douce des en- 
virons de Narbonne ( Arnissan, Aude ) d'Aix ( Bouches-du- 
Rhône) , de Dauphin près Manosque { Basses-Alpes ). 

Il parait en être de même des formations d’OEningen près 
du lac de Coustance, où l’on observe, comme à Aix, des plan- 
tes, des poissons et des insectes fossiles. 

_ Les autres dépôts à lignite de la Provence, qui compren- 
nent ceux de Pioleno , de Gardanne , de Fuveau, de la Pom- 
me et d’autres localités environnantes , semblent se rapporter 
à une époque plus ancienne que ceux de Saint-Paulet et des 
Martigues, liés au calcaire moëllon ou aux marnes argileuses 
bleues. Le premier système paraît le plus ancien parmi les 
formations d’eau douce tertiaires du Midi de la France. Ce 
système représente en quelque sorte l'étage des terrains ter- 
tiaires inférieurs des environs A Paris et lui est peut-être 
parallèle. 

Le cinquième ordre de formation , que notre voyage nous 
a permis d'observer , est l’ensemble des terrains de craie com- 
pacte inférieure et des grès verts ( Green sand ). Quoique des 
doutes nombreux se soient élevés sur la véritable position des 
couches que nous rapportons à ce système , les fossiles qne 
l’on y observe, tranchent toutefois la question, Quoique cer- 
taines de ces couches renferment un nombre tout aussi grand 
de paiypiers pierres que le € arak reg: cles ne se rapportent 

ine À 


. 
raies 


SJ ten même 

pass les fossiles caractéristiques de cet ordre de dépôts. 
Les formations qui se rapportent à ce système, semblent 

avoir pris, en Provence, la plus grande étendue : elles se mon- 


(79) 
trent dans les environs d'Orgon et des Martigues, et enfin, 
dans le bassin qui, de Calles, se prolonge jusqu’à la Cardière. 

On observe encore des lambeaux plus ou moins considéra- 
bles des terrains crayeux dans les environs de Vence, dans 
les montagnes situées en dessus de la Gralle , sur la chaîne de 
la Ste-Baume , et à Alauch , à peu de distance de Marseille. 

Les grès verts proprement dits, qui terminent la série des 
couches de ce terrain, du moins en général, y prennent un 
grand développement et forment des collines plus ou moins 
élevées et fort ravinées, dans les environs de Derbousse et 
d’Uchaud ( Vaucluse ). 

L'ensemble de cette formation crayeuse repose en général, 
dans la Provence , sur des calcaires oolithiques et jurassiques 
suivant les localités. Les premiers se montrent assez souvent 
accompagnés par des grès quarlzeux arénaires quelquefois ou 
(out-à-fait désagrègés ; et en second lieu, par des marnes 
rougeâtres plus ou moins bariolées. Des gypses secondaires 
surchargés de cristaux de quartz hyalin et de sulfate de chaux 
anhydre, se montrent dans la masse même des roches gyp- 
seuses. Nous avons fait observer que ces gypses étaient par- 
fois exploités , comme par exemple auprès du village de 
Roquevaire. Le plâtre que l’on en retire paraît être de très- 
bonne qualité , aussi en porte-t-on à Marseille des quantités 
plus ou moins considérables. 

En résumé, il n'existe pas plus de terrain tertiaire marin 
inférieur en Provence qu’en Languedoc, c’est du reste le 
propre de ce terrain dans tous les bassins méditerranéens, 
d'être borné aux formations marines supérieures. Ces forma- 
tions sont essentiellement composées par les sables marins, 
le calcaire moëllon et les marnes bleues sub-apennines. Quant 
à ces bancs pierreux généralement coquilliers , ils présentent 
néanmoins une grande solidité , laquelle s’augmente considé- 
rablement à l’air extérieur. C’est aussi de ces bancs, d’autant 


( 80 ) 
plus prècieux pour les constructions, qu'ils se laissent tailler 
avec la plus grande facilité, que sont bâties presque toutes 
les villes du Midi de la France. 

Les carrières des calcaires moëllons paraissent avoir été 
connues des Romains , car ils en on fait usage , dans un grand 
nombre de leurs édifices. 11 suffit de citer les monuments 
d'Orange , de Saint-Rémy, de Nîmes et le célèbre aqueduc 
connu sous le nom de Pont du Gard, pour faire saisir le 
parlii que les anciens ont tiré de ces bancs pierreux tertiaires. 

Nous n’avons jamais vu , ainsi que l’admet pourtant en 
fait M. Reboul , sur la foi de M. Dubois-Aymé, les caïlloux 
roulés de la Crau, recouverts par le calcaire moëllon. Nous 
les avons observés parfois , reposant sur des gompholites 
monogéniques , mais ces roches sont elles-mêmes superposées 
sur le calcaire marin tertiaire supérieur, comme elles se 
montrent constamment inférieures aux dépôts diluviens {{). 
Sans doute , les bancs les plus superficiels de ce calcaire ter- 
liaire, offrent quelquefois dans leurs masses , des cailloux 
roulés qui ont èté entrainès dans le bassin de l’ancienne mer, 
par les anciennes eaux courantes ; mais outre que ces cailloux 
roulés y sont peu abondants , leur nature et leur origine sont 
totalement différentes des galets de la Crau (2). Les premiers 
généralement calcaires , appartiennent aux formations soit 
jurassiques , soit crayeuses , soit des eaux douces de l’époque 
tertiaire ; Landis que les seconds sont pour la plupart quart- 
zeux , ainsi que nous l’avons fait observer. 


(1) Mémoire sur Les terrains de comblement tertiaire ; T. Ler, 
deuxième partie, 1834, p. 207, des Mémoires de la Société Géo- 
logique de France. 

(2) C’est principalement aux environs de Foz, que les poudin- 
gues calcaires, ou les gompholites de la Crau, se montrent en su- 
perposition évidente sur le calcaire moéllon , ou calcaire marin 
tertiaire méditerranéen. 


FIN, 


COUPES GEOLOGIQUES DE LA PROVENCE. 


les Alpmespres de S'Rery. fig2. 
S s LED De : 
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ÿ Ÿ è _ dé : 
| SU À N D = J% ÿ 
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É- ÈS 
1. 2. sa: 4. 5. 6. re Le 9. 10. 11. 
Divine. Sables Mars Poudique. Cacare Moëlon.  Cakared'eau douce. Macnes bleus . Lgaite Gres Vert. Grae Comparte . Cacatre Jurassique. Las où àu moins 
Ynférieurs. : Système qassique inferieut. 
Echelle de GF GAL pour pour les hauteurs. Echelle de 0" 000005 pour \es longueurs 
Ds mme eee os RE , , 
A —— : mm 


2588 Chanve Bor 


( 84 ) 
EXPLICATION 


DES COUPES GÉOLOGIQUES DE LA PROVENCE. 


Figure 1, 


Coupe du Sud-Sud-Est au N.-N.-0. de Bompas ou Bompar à la 
montagne des environs de Bollène, où est placé le télégraphe. 

Cette coupe passe par le village de Courteson, la ville et la 
vallée d'Orange, le village de Piolène , le château de Mornas, le 
village d'Uchon , de Derboux, de Saint-Yrieux et de Bollène, 


Figure ?. 
Coupe du Sud au Nord du terrain compris entre le Cap Cou- sil 
ronne et le lit de la Durance. ; 
Cette coupe indique le He Shot seen des assises infé- 
rieures du calcaire jurassique à la chaîne des Alpines près Saint- 
Remy, et celui que prennent les marnes bleues sub-apennines 
dans la plaine de la Crau, 
Les teintes indiquées pour les réclames font distinguer la nature 
des terrains compris dans ces coupes. 
3 
EXPLICATION DES FIGURES.  * 
FIGURE PREMIÈRE. 
Fragment d’une tige de graminée sur laquelle s ki placée une | à 
oscillatoire ( Oscillatoria ) de Vaucher. _ 


Indépendamment de celle qui est figurée ici, j'en possède plu- 
sieurs autres échantillons , mais ceux-ci ne sont RE Airs nis. 
à des tiges quelconques. 

Ces oscillatoires ne sauraient être confondues avec dis de ° 
d'oiseaux, dont les barbes sont loin de présente 
plesse et te même flexibilité, que les rameaux d : 

Tom. x. 6 


ferves. Lis autre es ces ne semblent formés comme par 
une t dans les barbes 
de plumes , dont la roïideur est des plus manifeste. Ces circons- 
lances d’organisation ne sont pas rendues sur nos dessins que nous 
devons à l’obligeance de M. Renaud. 


FIGURE 2. 
Plume d'oiseau , du dessous du corps. 


FIGURE 3. 


Plume. dons sq semble se rapporter à une des plumes supé- 

rieures de la q 
FIGURE 3 (bis). 
Plume d’oiseau , du croupion. 
LE 

Nota.— Depuis la rédaction de ce travail, nous avons reçu, des 
carrières de plâtre, d’Aix ( Provence )}, deux portions à cinq 
lobes, qui ont présenté un Scene prune le saine 
pre d’une orange ( cètrus ). C 


être n une eurolle , niun te » CAF car des graines ses 


_—— 


F # du moins, pui les plantes de la Flore péiauss > il n’en est au- 


de rapprochements. En effet, ces impressions pentagonales sont 
. éridemment l'empreinte du pédoncule sur le calice 
: a. ” Ces empreintes dont nous possédons le dessuset ja dessous, ont 
_ donc été + es os par le calice persistant, très-analogue à celui 
des © Cer. 


végétation des terrains terliaires d’Aix , 
É gue à celle qui prospère maintenant, mais cepen- 
dant œe conforme à celle qui caractérise des contréés un peu 
plus chaudes que la Provence. 


nn 


(83) 


IL. Nore additionnelle à la Notice géologique sur 
la Provence; par le méme. 


Plusieurs des faits, consignés dans la Notice géologique sur 
la Provence que l’on vient de lire, ayant été considérés 
comme inexacts , je dois à la Société Linnéenne de Bordeaux 
qui a accueilli avec bienveillance ce travail , quelques obser- 
vations sur ces prètendues inexactitudes. Je tâcherai de les 
rendre aussi succinctes que possible , et d'éviter toute person- 
nalité , malgré le peu d’égards dont on a usé envers moi. 

On m’a reproché d’avoir rapporté les lignites de St-Paulet 
(Gard) , aux terrains tertiaires, tandis que ces ms a 
parliennent , assure-t-on, aux couches crétacées et au sys- 
tème du grès vert. 

J'ai adopté la première opinion US 
ces lignites, des dépôts qui les surmontent, et surtout en 
ayant égard aux espèces fossiles qui les accompagnent. Ces 
fossiles appartiennent , les uns aux eaux douces et les autres 
aux eaux salées ; car le bassin de Saint-Paulet paraît dépen- 
dre des bassins immergés , ainsi que nous l’expliquerons plus 
tard. 

Les premiers de ces fossiles sont principalement des Palu- 
dines , des Planorbes , des Cyrènes , des Unio ou Mulettes , 
et enfin des Ampullaires qui conservent encore leur test. 

Parmi les seconds , nous mentionnerons premièrement des 


. Gérites, parmi lesquels on distingue les Cerithium sulcatum 


et cinctum de Bruguière , la Cytherea mactroïdes , la Lucina 

lactea, la Cyprina islandicoïdes, et enfin la Corbula revo- 

luta , toutes espèces caractéristiques des terrains tertiaires. 
L'apparence des lignites de Saint-Paulet confirme  égale- 


ment, ce que nous apprennent les fossiles. Un grand nombre 


Æ 


( 84 ) 
des fragments de ce combustible conserve , en effet, l’appa- 
rence ligneuse propre aux bois peu altérès. 

D'après ces circonstances , l'opinion que j'ai exprimée en 
1828 , il y a déjà quinze années, et sur laquelle j’ai cru ne 
devoir pas revenir, sans avoir visité de nouveau les lieux, 
ne mérite donc pas le blâme qu’on a déversé sur elle. 

Pour prèlendre le contraire, on s’est fondé sur deux faits 
principaux, qu’il me paraît utile de discuter. On assure avoir 
découvert des Gervilies au milieu des terrains de St-Paulet. 
Nous n° en avons pas aperçu la moindre trace dans le système 


. . 


donbe'il n'y aurait pas eu ne ge erreur dans l’éliquette mise 
à ce fossile qui, peut-être appartenait à une loute autre localité. 

Cependant, un fait négatif ne pouvant détruire la force 
d’un fait positif, supposons que l’on ait rencontré plusieurs 
individus de la coquille nommée Gervilie, au milieu des 
lignites de Saint-Paulet , il ne faudrait pas en conclure que 
ces combustibles appartiennent aux terrains de grès vert. En 
effet, les formations récentes offrent parfois des espèces de 
terrains plus anciens , tout comme des couches , formées dans 
les eaux douces , renferment des fossiles marins. Seulement, 
ces dernières se rapportent pour lors à des formations plus - 
anciennes que les dépôts fluviatiles ou lacustres où on les 
rencontre. 2 

Des couches sièbes peuvent donc recèler des _— 
de lerrains secondaires , sans cesser pour cela de dépendre 
de l’époque réelle à laquelle elles se rattachent d’après l’en- 
semble de leurs fossiles et leur ordre de superposition , lors- 
que cet ordre n’a pas été interverti. 

Il est une autre objection opposée à cette manière d’envi- 
sager les faits, celle-ci est beaucoup plus grave : elle se rap- 
porle à ce que les couches tertiaires les plus anciennes re- 


: (85) 

couvriraient les {errains à lignite de St-Paulet. Ces lignites 
ge m'on{ paru cependant surmontés que par les dépôts dilu- 
viens. On ne les voit pas du moins recouverts par aucune 
autre formation dans tout le bassin de St-Paulet. Ces données 
résultent des notes de mon journal de voyage; mais comme 
élles pourraient être inexaétes, j'atlendrai d’avoir vu de 
nouveau les lieux pour me décider avec plus de connaissance 
de cause. Toutefois les fossiles de Saint-Paulet tendent plutôt 
à rapprocher les liguiles qui y sont exploités, gr: (érrains 
terliaires que des formations secondaires. 

Il en est peut-être de même des lignites de Mol: ils 
dépendent également des bassins immergés el offrent à peu 
près les mêmes genres de coquilles des eaux douces el salées, 
que les combustibles de Saint-Paulet. On y observe le- 
ment des Unio ; ce genre y a conservé son test. “Ces D lves 
offrent un aspect brillant tout tes" aspect que n’ont 
pas les espèces de ce genre qui ap aux terrains 
secondaires. 

Da reste, il n’y a pas une grande importance pour l'ex- 
ploitation des mines, de considérer les lignites comme dépen- 
dant soit de l’un , soit de l’autre de ces grands systèmes de 
sédiment. En effet, il y a bien des siècles que de pareils 
combustibles sont exploités dans le midi de la France, sans 
que l’on se soit avisé de reconnaitre à quel système ils se 
rapportent. D’un autre côté, la partie inférieure des terrains 
tertiaires {touche aux formations crétacées ; en sorte qu'il est 
facile de juger que cette détermination n’est pas d’une grande 
influence pour l'utilité, que l’on peut retirer de ces combus- 
tibles. 

Il en serait de même si l’on voulait les envisager sous le 
rapport de leurs épaisseurs; car cerlaines mines de lignite 
des terrains Lerliaires ont des couches tout aussi puissantes 
que celles des formations secondaires. La qualité du combus- 


( 86 ) 
tible , est tout aussi bonne dans les premiers de ces terrains 
que dans les seconds ; elle est même quelquefois supérieure, 
ainsi que cela arrive dans certaines circonstances. 

Nous avouerons que nous sommes loin d’accorder aux fos- 
siles la même autorité que celle que leur supposent nos con- 
tradicteurs. En effet, n’observe-t-on pas, dans certaines for- 
mations d’eau douce tertiaires , les fossiles les plus caractéris- 
tiques de la craie, parmi lesquels il nous suffira de citer les 
Nérinées, les Térébratules et les grandes espèces de Chama ? 
Ne voyons-nous pas encore les Palæotherium non-seulement 
dans ne sables, mériss , la couche la plus superficielle des 

rtiait res, mais jusques dans les brèches osseuses ? 
Les nt marins de la même époque ne se montrent-ils 
pas également en abondance dans les dépôts diluviens, par- 
ticulièrement dans ceux des cavités souterraines, où sont en- 
tassès tant de débris d’animaux fossiles de mœurs et d’habi- 
indes si diverses ? 

En effet , les débris organiques antérieurement détruits , 
ont pu être entrainés dans des terrains postérieurement dé- 
posés. On ne comprend pas aussi aisément , que des espèces 
de l’époque tertiaire puissent se rencontrer dans des forma- 
tions plus anciennes, ou les secondaires. On ne saurait se 
rendre raison de ces fails , qu’en supposant un mélange entre 
les deux terrains, ou en admettant, contrairement aux idées 
les plus généralement reçues, qu’il y a des espèces com- 
munes entre les deux formations secondaire et tertiaire. 

La découverte des cônes dans les couches du lias et de 
tant d’autres genres de coquilles, considérée jusqu’à présent 
comme caractéristique des lerrains tertiaires , rend cette der- 
nière explication assez probable ; elle l’est d'autant plus, que 
certaines coquilles des formations secondaires , d’une assez 
grande ancienneté, ont de nombreuses analogies avec plu- 
sieurs espèces vivantes. . 


(87) 

Si ces observations , dues à M. Eudes Deslongchamps , sont 
confirmées par de nouveaux faits, l'importance des fossiles 
en sera considérablement diminuée, On ne pourra s’en ser- 
vir désormais comme caractère distinctif des formations, 
qu'après un mür examen et ane critique sévère de toutes les 
circonstances de leur ent. 

Malgré les objections de mes contradicteurs , les faits sem- 
blent prouver , que les terrains tertiaires des bassins immer- 
gès , s’éloignent d’autant plus des mers actuelles, que leurs 
dépôts se rattachent aux grandes vallées, parcourues par des 
fleuves considérables. C’est du moins ce que nous apprennent 
les formations tertiaires de la vallée du Rhône , ainsi que 
celles de la vallée de la Seine et de tant d’autres, 

La première s'étend en effet sans interruption depuis la 
Provence, le Dauphiné et le Lyonnais, et arrive ainsi en 
Suisse bien au delà du lac de Genève. Cette remarque, que 
j'avais à peine indiquée en 1828, dans ma notice géologique 
sur la Provence, a paru fondée à M. Tournet, avec lequel 
j'ai étudié, plas de douze années après , les terrains tertiai- 
res des environs de Lyo 

Cette manière de concevoir la formation des dépôts {er- 
tiaires, rend seule, raison de la différence tranchée que 
l’on remarque entre ces dépôts dépendant des bassins im- 
mergés et ceux qui se rattachent aux bassins émergès. En 
effet , toutes les fois , que par des barrages quelconques , des 
bassins ont été séparés des mers, avec lesquels, ils étaient 
d'abord en communication , les dépôts qui s’y sont opérés, 
ont étè exempts de tout limon et produit marin. Lorsque ces 
bassins ont au contraire continué, pendant l’époque tertiaire , 
à être recouverts par la mer , celte circonstance n’empêchant 
pas les eaux douces d’ y apporter leurs troubles et leurs 
limons , il y a eu des alternances plus ou moins nombreuses 
entre les couches déposées par les premières eaux et celles 
qui ont été le résullat de l’action des secondes. 


(88) 

On observe alors, non-seulement des mélanges plus où 
inoius nombreux entre les produits fluviatiles ou marins; 
mais souvent, au milieu des bancs formés par les eaux salées, 
on découvre des cailloux , roulès appartenant, aux roches des 
eaux douces. Ces cailloux , parfois assez abondants, se mou- 
trent , dans certaines circonstances , percès el remplis par des 
inoules de coquilles de mer, transformées entièrement en 
calcaire moëllon. 

Quant au doute , que j'ai exprimé en 1828, sur la super- 
position de calcaire et grès marin supèrieur au terrain gyp- 
seux d'Aix ; , il ÿ a longtemps que ce doute n'existe plus dans 
mon esprit. Si ma notice géognostique sur la Provence en 
renferme encore l’expression, c’est que je n'ai voulu rien 
changer à mes notes de voyage. J'en ai fail mème l’observa- 
(ion au commencement de cette notice, afin d'éviter {oute 
méprise à cet égard ; si mes confradicteurs avaient eu l'obli- 
geance de faire cette remarque, et surtout s’ils avaient jeté 
les yeux sur les mémoires que j'ai publié à Marseille , sur Ja 
classification des terrains tertiaires , ils se seraient peut-être 
dispensès de m'en faire un reproche. 

D'ailleurs , le doute n'est-il pas permis en géologie , 
même sur les objets qui en semblent le moins susceptibles ? 
Combien n'est-on pas revenu des idées absolues, que lon 
s’élait formées dans l’origiue, sur le rapport des fossiles avec 
les terrains qui les renfermen{? Ainsi, ce qui appartient à 
des couches considérées comme de tel âge par certains obser- 
_Yateurs, n'est-il pas pour d’autres, des dépôts d’une époque 
différente. L’intéressant travail publié par l’un de mes con- 
tradicteurs , dans le même volume des bulletins de la Société 
de Statistique, où se (rouvent les observations qui me sont 
adressées ; en fournirait au besoin , des preuves frappantes. 
Nous n ‘insisterons donc pas plus longlemps sur cet objet ; car 
il est , de science vulgaire , eo + doute est déjà le savoir, 


(85) 

“Ii est enfin un autre point, sur lequel nous ne saurions | 

être d’accord avec mes contradicteurs : d’après eux, les for- 

malions d'eau douce si rapprochées de la fontaine de Vau- 

cluse, appartiendraient aux terrains secondaires de l'étage du 
grès vert. 

Les silex remplis de Planorbes , de Paludines, et de Lym- 
nées qui accompagnent les calcaires d’eau doûce de Vaucluse 
sont trop bien caractérisés pour ne pas indiquer, d’une ma- 
nière précise , la date de leurs dépôts. Ces roches à coquilles 
lacustres se montrent d’ailleurs en stratification contrastante 
sur les formations de la craie ou sur les couches de la série 
oolitique. En second lieü, les Néritines, les Mélanies, et les 
Paludines entassées, pour ainsi dire, au milieu des calcaires 
_ d’eau douce, où abondent aussi de nombreux débris de végé- 
taux , tranchent encore la question. Il en est de même de la 
contexture des roches calcaires et siliceuses , Surtout des 
premières, dont le tissu lâche est rempli de bulles ou tra- 
versé par des sillons ou de petits conduits cylindriques plus 
ou moins flexueux. Ces caractères sont tout-à-fait propres 
aux roches terliaires lacustres des terrains émergés. 

D'un autre côté, les formations d’eau douce de Vaucluse 
se montrent morcelées, médiocrement étendues et peu vio- 
lemment soulevées; elles s'élèvent aussi fort peu au-dessus 
du niveau de la vallée. Toutes ces circonstances sont parti- 
culières aux dépôts lacustres de la période tertiaire. Enfin, 
les calcaires , les marnes et les silex qui constituent essen- 
tiellement ces formations , se montrent en stratification con- 
traslante sur des roches secondaires ; mode de superposilion 
qui ‘indique » jusqu’à un certain point , une grande diversité 
d'âge entre les deux ordres de dépôt. 

Il est cependant une observation qui m'a été adressée, et 
dont je m’empresse de reconnaitre la justesse. Lorsque j'ai 
décrit l'Helix aquensis dont je ne possédais que des individus 


qui avaient perdu leur test et qui par cela même paraissaient 
_ ombiliqués , je me suis procuré depuis d’autres individus où 
le test existe, et où il recouvre totalement-l’ouverture ombi- 
cale. Ainsi, cette coquille vivante ne doit pas présenter la 
moindre trace d’ombilic, quoiqu'il soit très-apparent, lors- 
qu’elle est réduite à l’état de moule intérieur. 
Les détails dans lesquels nous venons d’entrer , suffront 
sans doute , pour faire comprendre , ce qu’il peut y avoir de 
fondé dans les objections qui nous ont été adressées. Notre 
réponse est en quelque sorte le complément de notre travail, 
et nous espérons que la Société voudra bien la faire insérer 
_ dans ses bulletins. 


(91) 


HIT. Quezs sont les animaux connus des Anciens sous 
les noms de Aüovpos, Tai et de Tarn? par M. 
À. Bazin, D.-M. P., Prof. de Zoologie et de Phy- 
siologie RÉ , à la Faculté des Sciences de 
Bordeaux , Président de la Société Linnéenne de la 
méme ville, etc. 

a —— 
INTRODUCTION. 

Les recherches auxquelles je me suis livré pour ré- 


pondre à cette question , m'ont prouvé que l'étude des 
scene RD ou de l’histoire es proprement 


dite, est ble pour un grand nombre 
de passages des anciens classiques ; que c'est à l’igno- 
rance de cette branche des connaissances humaines que 
l'on doit la divergence d'opinions émises par des érudits 
célèbres sur la valeur d’une foule d'expressions , et les 
acceptions si variées et souvent si i 


que leur 
attribuent les lexicographes. Il n’est, en effet, que trop 
facile de se convaincre que la RD des interprètes 
des Anciens ne sont versés que dans la science des mots, 
et que celle des choses leur est à peu près inconnue. 

Les Anciens nous transmettent la science de leur 
temps : ils décrivent ce qu’ils ont vu; ils racontent ce 
qu'ils savent. Leurs interprètes, au contraire, n’ont rien 
vu; leur savoir ne s'étend pas au-delà du manuscrit 
qu’ils ont sous la main. 

Ceci n’est point une exagération : les savants de nos 
sociétés modernes, à l'exception d’un très-petit nombre, 
n'ont été, pendant bien des siècles, que des traduc- 


(98) 
teurs plus ou moins habiles , des ouvrages des Anciens. 
Traduire , commenter , plus souvent copier ou extraire, 
voilà tout ce que savent faire pendant des siècles, des 
liommes dont la patience et la persévérance nous 
effrayent. Quoiqu’en puissent dire les détracteurs de 
la science antique , cette science , comme celle des 
modernes , repose sur des faits plus ou moins nom- 
breux, plus ou moins bien observés, plus ou moins 
bien interprétés. — Les anciens philosophes sont comme 
nous, en présence des phénomènes naturels; ce sont 
ces phénomènes qh ‘ils étudient.— Mais tandis que nous 
nous bornons à saisir les rapports qui lient ces phéno- 
mènes entr'eux et que nous nous résignons à en ignorer 
la cause , eux, négligent ces rapports et (c'est ce que 
nous leur reprochons ) s’attaquent de préférence à leur 
cause, c’est elle qu’ils poursuivent, c’est elle qu'ils 
nisat connaître et dont ils veulent pénétrer la natu- 
— Mais nous qui les critiquons , pendant combien 
& siècles nous sommes-nous contentés de les lire, d'es- 
sayer de comprendre les volumes où ils avaient consi- 
gné les résultats de leurs efforts ? Pendant combien de 
siècles a-1-on crié malheur! à qui osait faire ce qu'ils 
avaient fait , à quiconque osait regarder avec ses pro- 
pres yeux, penser avec son propre cerveau? Alors ce 
n'était pas celui qui avait le plus vu et surtout le mieux 
vu, ce n'était pas celui qui avait le plus observé qui 
était réputé le plus savant , c'était celui qui avait le plus 
lu; c'était celui qui, en s'appuyant sur la science des 
anciens maîtres , savait le mieux argumenter ; c’est-à- 
dire opposer avec le plus d’habileté leurs opinions à celles 


(93 ) 

que des adversaires moins habiles leur empruntaient de 
leur côté 

En se plaçant à ce point de vue, on comprend très- 
bien la direction que l’ancienne Université donnait aux 
études. — En effet, à une époque où toute la science 
était renfermée | dans: la connaissance des langues et 
dans la dialectique , on conçoit très-bien, que l'éduca- 
tion ait eu pour base l'étude de la grammaire , que l’on 
ait fait pâtir la jeunesse sur l'étude des mots et sur 
l'art de s'en servir. Les moyens étaient tout-à-fait en 
rapport avec le but qu'on voulait obtenir. 

En m'exprimant ainsi, je ne me trompe pas : ce qu’il 
y a de positif dans les Anciens n’est pas ce qui a fixé 
l'attention de l’ancienne Université ;— c'est en vain que 
plusieurs philosophes recommandent la méthode expé- 
rimentale c’est en vain qu’Aristote joint l’exemple au 
précepte — il n’est point compris.— Aristote combat, 
discute les opinions de ses prédécesseurs sur la physi- 
que , la météorologie, l'anatomie, la physiologie , la 
psychologie , la zoologie, etc , et il oppose souvent des 
faits à des faits. — Les scholastiques au contraire, ceux 
qui ne jurent que par lui, ne combattent qu'avec des 
mots.et contre des mots.— On peut très-bien affirmer 
que ce qui à presque exclusivement fixé leur attention 
dans les écrits d’Aristote, est précisément ce qu'ils con- 
tiennent de plus vague, de plus inintelligible : c’est- 
à-dire, tout ce qui avait été pensé sur la cause et sur 
l'essence , sur les rapports que l’on prétendait avoir dé- 
couverts entre une foule d’entités qui n'avaient aucune 
existence réelle ; tandis que tont ce qu’Aristote et les 


(94) 
Anciens avaient bien vu et bien observé, est resté in- 
aperçu et ignoré jusqu’à l'époque où la méthode expéri- 
mentale est redevenue un besoin. 

Mais, bien qu’il y ait déjà longtemps que Galilée, 
Bacon, Descartes ont donné une direction nouvelle aux 
esprits qui cherchent la vérité , faut-il en conclure que 
nous ne lisons les Anciens que pour y chercher ce qu'ils 
contiennent de positif, et qu’à cet égard, noùs sommes 
plus avancés que les scholastiques? on peut en douter — 
comment cela se fait-il? — C’est que bien que nous 
soyons convaincus que les mots ne font point connaître 
les choses, que celui qui n’a qu’une seience de mots ne 
sait rien ou moins que rien, nous sommés encore bien 
loin d'avoir établi une harmonie complète entre cette 
conviction et notre plan d'éducation. — On commence 
encore (rop Souvent, comme autrefois , par consacrer 
un grand nombre d'années à n’apprendre que des mots ; 
à n'acquérir qu’une science de perroquet , et ce n’est 
qu'après avoir perdu beaucoup du temps où les phéno- 
mènes , les faits nous frappent le plus, où ils s'enrégis- 
trent et s'encadrent le plus facilement dans notre mé- 
moire , que l’on est autorisé à regarder autour de soi, 
e à consacrer seulement quelques moments à l'étude 
des phénomènes physiques et des rapports qui existent 
eutre les corps vivants qui nous ont frappés dès notre 
enfance. 


SH est vrai que les mots ne sont que des signes de 
nos idées, ne semble-t-il pas que nous devrions com- 
mencer par acquérir des idées, par voir en quelque 
sorte , les choses, avant de les nommer. — Cette mé- 


(95) 

thode est justement celle qué l'Éternel fait suivre à 
Adam , c'est encore celle que suit toute mère avec son 
enfant. — C'est donc la méthode naturelle ou mieux, 
la méthode divine. — Si cela est, ne semble-t-il pas 
que nous devrions terminer nos études élémentaires 
par où nous les commençons ? n'est-il pas probable que 
si nous commençions par l'étude de ce qui tombe sous 
nos sens, la lecture des Anciens nous serait beaucoup 
plus facile, et surtout bien plus profitable ? 


En effet, notre intelligence déjà familiarisée avec la 
plupart des phénomènes naturels et avec les lois qui les 
régissent, se mesurerait en quelque sorte, avec celle 
des Anciens. Ce serait leurs idées qui fixeraient notre 
attention ; la différence de langage qui nous les voile 
serait un obstacle que nous vaincrions d'autant plus rapi- 
dement, que ces idées nous seraient déjà connues par 
notre propre expérience , ou qu’elles nous paraîtraient 
devoir agrandir le champ de cette dernière. En fait de 
sciences physiques, l'antiquité se présenterait à nous 
comme ayant fait un grand nombre de puissants efforts 
pour découvrir la vérité , et comme ayant obtenu pour 
récompense, un grand ie d'aperçus lumineux qui 
ont souvent servi de guides aux esprits modernes, même 
à l'insçu de ces derniers , et un grand nombre de résui- 
tats qui n'étaient pas la vérité, mais bien des germes 
qui ne demandaient qu’à être fécondés pour donner nais- 
sance aux plus importantes vérités. On ne verrait point 
l'homme du jour renier l'homme des siècles : notre exis- 
tence éphémère s’accroîtrait de toutes celles dont elle 
n'est en quelque sorte qu'une conséquence. — En fait de 


( %6) 

sciences sociales, en fait d'arts, il s'agirait moins de 
Savoir si nous avons surpassé les Anciens, ou si nous 
devons les prendre pour modèles que de savoir prendre 
le bien-et le beau partout où ils se trouvent. — Si,en 
politique, en esthétique, la jeunesse suivait aussi autant 
que possible la méthode expérimentale, en serions-nous 
toujours à entendre des détracteurs ou des admirateurs 
passionnés de. tout ce que nous à laissé l'antiquité sur 
ces deux grandes branches de la science. de l'homme ? 
Y aurait-il des classiques et des romantiques ? — Non. 
Il y aurait des hommes qui auraient le sens commun. 
— Mais où suis-je ? de quoi s'agit-il ? comment donc ni- 
je fait pour parler de choses si sérieuses à l’occasion 
d’une question de dictionnaire ? C’est que j'ai mis de 
côté cette question , et que j'ai voulu prouver d’abord 
que si ceux qui ont consacré tant de temps à la lecture 
des Anciens, se fussent occupés des choses et non de 
mots , les Anciens seraient compris, et que moi, je ne 
serais pas obligé , pour ma satisfaction particulière et 
l'édification de quelques amis , de chercher le sens des 
mots Aoupoc, Far et T'ahsens. 


(97) 


QUELS SONT LES ANIMAUX CONNUS DES ANCIENS SOUS LES 
NOMS D'AÏAOYPOS, DE l'AAÏ ET DE TAAEGTHS ? 


ip. REBRBE 
$. I.— AfAoYTPos. 


Tous les classiques grecs nomment le chat domestique ou 
sauvage &iloupos , et ne lui donnent point d’autre nom. — 

Ésope (1) , que l'on fait vivre environ 550 ans avant notre 
ère, est, à ma connaissance, l’auteur le plus ancien où il 
soit question du Chat : il le met en scène dans deux fables 
ayant pour titre Ailoupos «ai Müse ( Le Chat et les Rats), et 
Aüovpos xai Alextouéy ( Le Chat et le Coq ). La première a 
été imitée par Lafontaine qui n’a guère fait que la (raduire 
et la mettre en vers. Il a imité aussi la seconde, mais il 
en a changé les acteurs : c’est le loup qu'il a chargé da rôle 
du chat et c’est un agneau qui a pris celui du pauvre coq. Je 
n'ai pas besoin de dire que le changement de personnages en 
a amené un dans le langage , que les reproches que le chat 
adresse au coq n’ont rien de commun avec ceux que le loup 
adresse à l’agneau.— Le coq est accusé de troubler le som- 
meil des hommes par son chant , de polygamie , etc., etc. 

Hérodote (2) place le chat, sous le nom d’Aloupoc, au 
nombre des dieux des Égyptiens. Vivant , on l’adorait, mort , 
on l’embaumait et on le déposait dans des cayeaux où les 
savants naturalistes de l'expédition française en Égypte, l'ont 
trouvé à l’état de momie , et si bien conservé que l’on peut 


(1) Arcwrôv rôv gpdyos. — Æsopi Phrrgii Vitæ et Fabulæ. 
Luteliæ , 1546. in-4.o 
(2)2. c. 66 
TOME XI. 7 


(98 ) 

voir dans la galerie d'anatomie comparée du Museum d’his- 
toire naturelle , un squelette de chat très-complet provenant 
d’une momie que M. Geoffroy Saint-Hilaire avait prise dans 
les caveaux de l’ancienne Thèbes. — Ainsi , les Savants 
français ont confirmé ce qu’'Hérodote , Diodore , Cicéron et 
autres avaient avancé, plus de deux mille ans avant notre 
mémorable expédition. j 

Aristote dit que « les chats et les ichneumons mettent 
» bas leurs petits comme les chiens et qu’ils les nourrissent 
» de la même manière (1) ». 

On trouve dans Callimaque : « 11 (Erysichton) mangea 
» le bœuf que nourrissait la mère de Vesta et le cheval bel- 
» liqueux qui avait vaincu dans les combats, et le chat, que 
» craignaient les petits animaux ». 

« Kai Ty diloupos Téy Étpeue Onpia puxpä (2) ». 

Ainsi jusqu’à Callimaque, c’est-à-dire jusque vers l’an 
280 avant notre ère , le Chat est toujours nommè loupos. 
—Ésope, Hérodote, Aristote l’appellent de ce nom; Élien (3), 
Oppien en font autant. 

On pourrait nous objecter à la vérité , que Rittershus, 
l’un des traducteurs de la cynégétique , rend «houpog xaxoep- 
vos par mustelas maleficas. Maïs nous pourrions répondre 
que M. Belin de Ballu rend ces deux mots par « chats mal- 
faisants » ; et si cela ne suffisait pas , nous ajouterions que 
le sens commun est pour nous. Le sens commun a tou- 
jours saisi le rapport naturel qui existe entre les tigres, les 
panthères et les chats proprement dits; et le naturaliste qui, 


(1) Hist. anim; L. 1. C. 99. 

(2) Hymn. ad cer : v. 109-111. 

(3) CI. Æliani de anim. L. 6, ec. 27. 
(4) Oppiani Cyneget : ce. 2. v. 572, 


( 99 ) 

le premier, a dit, « les lions, les tigres, etc., sont des chats», 
n’a fait que proclamer un rapport depuis longtemps aperçu 
par la mullitude — rapport qui eût été également bien ex- 
primé en disant que les chats étaient tigres. Linné auquel on 
attribue cette généralisation > ne trouva presque pas de con- 
tradicteurs, et il ne devait pas en trouver. Mais en eüt-il été 
de même s’il eût dit, les martes, les fouines, les belettes 
sont des ligres?— Le sens commun eût fait justice d’une pa- 
reille assertion.— Or , il ne nous serait pas difficile de dé- 
montrer que le sens commun est toujours d'accord avec lui - 
même et que rarement on le dévie.— Oppien n’a donc fait 
que lui obéir en plaçant les chats après les panthères ou sur 
la même ligne qu’elles; et il n’est nullement coupable da 
singulier rapprochement que lui a prêté Riltershus. 

L’étymologie grammaticale d'alousos est fondée, comme 
le remarque très-justement M. Dureau de La Malle, « sur 
» l’ane des habitudes les plus frappantes du chat qui rémue 
» et replie sans cesse sa queue. « Je le ferai dériver , dit-il, 
» d'afolo et ëvpæ, Le chat était donc pour les Grecs, le 
» mouve-queue » (1). | 

Il n’y a qu’à applaudir à la sagacité du savant que nous 
venons de citer; mais il ne nous est pas permis de le consi- 
dérer comme ayant proposé le premier cette étymologie ; car 
nous {rouvons dans l'Etymologicon magnum ce qui suit : 

« Afoupos TÔ Édoy, rapä œivllety rai dydyety. Tüy GUpdy xxi 
xuwäy (C.-à-d. oupos animal, de courber, de tourner 
eR tous sens, de relever la queue et de la mouvoir ).— Il 
est bien évident d’après cela que M. Dureau a eu le malheur 
de faire une découverte déjà faite depuis longtemps.-- Je 


(1) Recherches sur l'htstoire ancienne de nos animaux domes- 
tiques.— Annales des Sc. Nat., {re série, T. 17, p. 159.— 1829. 


( 100 ) 
peurrais ajouter que Damm (1) donne également la même 
étymologie. 

En résume, tous les classiques grecs désignent le chat do- 
meslique ou sauvage (2), par le nom d’æàoupos , et ce nom 
significatif caractérise cet animal en indiquant une de ses 
plus constantes habitudes (3). 


$: IL.— rAAH. 


Les classiques grecs nomment la belette ordinaire / Mus- 
tela vulgaris ) yxhñ. Ce nom paraît avoir été donné aussi à la 
plupart des animaux dont les naturalistes ont fait le genre 

Marre / Mustela ). 

Les anciens Grecs n’ont jamais désigné le chat par ce nom. 

Afin que chacun puisse apprécier ce que nous allons dire 
sur celte question , nous allons donner une description de la 
beletle : 

Suivant Desmarest ( Mammalogie, 1 vol. in-40, Paris, 
1820 , p. 179), « la belette a environ 18 centimètres de 
longueur du bout du museau jusqu’à l'anus ( 6 pouces 6 li- 
gnes ) ; sa queue est courte ; elle n’a que 18 millimètres de 
long ( 8 lignes ). Elle est très-basse sur jambes : ainsi, les 
membres antérieurs ont environ 37 millimètres de haut, et 
les postérieurs 40 ( 17 et 18 lignes) ». 


(1) Lexicon Homero-Pindaricum à in-4.0 

(2) V. Oppien, liv. ne 

(3) Catus et Karros td l bes Khatt ou Æ hitt, qui 
sont peut-être dérivés de Khadascha, excoriavil, scabit, ungui- 
bus vulneravit.— M. pare “pue PER Fopinion con- 


iraire T'avnne SE ah 
uaire, 


ni pourquoi les 
Arabes, habitants - toute antiquité des iron orientales aussi 
bien que les chats de toute espèce , auraient attendu que les La- 
tins eussent donné au chat le nom de catus , et les Grecs dégéné- 
rés celui de Karrôc, pour lui i imposer un nom à leur tour.— 


( 101 ) 

» Quelques individus sont plus grands d'environ un 1/6. 

» Description. — Partie supérieure du museau et de la 
tête , du cou et du corps, épaules, face extérieure et anté- 
rieure des jambes de devant, pieds de derrrière en entier , 
d'un brun roussàtre ou fauve , légèrement teint de jaunâtre ; 
parties inférieures du corps, depuis l'extrémité de la mà4- 
choire inférieure jusqu’à la queue , face interne et postérieure 
des jambes de devant , face interne et antérieure de la cuisse 
et de la jambe, de couleur blanche; souvent deux taches 
brun fauve , situées à quelque distance au-delà des coins de 
la bouche ; poils longs de trois lignes ». 

» Variété : Belette des neiges / M. nivalis, M. hermi- 
nea ). 

» Habitudes : Animal vorace et carnassier, comme ses 
congénères ; ne s’écartant guère des habitations de l’homme, 
surtout en hiver , et faisant la guerre aux volailles , aux moi- 
neaux , aux cailles, aux levreaux , aux jeunes lapins, aux 
{aupes, aux rats, aux souris, elc. ; produisant deux ou trois 
fois par an , trois, quatre ou cinq petits, déposés sur un lit 
de feuilles sèches , dans le creux d’un vieil arbre. 

» Patrie : Les parties tempérées et méridionales de l’An- 
cien Monde; l'Amérique du Nord. La variété blanche se 
trouve en Westrobothnie, en Suède , et aussi en Russie et 
en Sibérie », 

Prenons celte description pour terme de comparaison, et 
voyons si ce que les Anciens ont dit de leur T'a% convient ou 
non à la belette. 

D'abord cette description nous apprend que ce petit car- 
passier habite les parties tempérèes et méridionales de l'An- 
cien Monde; il doit donc se trouver dans presque toute la 
Grèce. S'il nous restait, quelques doutes à cet égard, il 
nous suffirait de consuller la relation de l’expédition nn 
que en Morée pour les faire disparaître. 


( 102 } 

« La Belette ( 3£. As }, y est-il dit (T. I }, diffère 
seulement par la nuance plus foncée de son pelage, des be- 
lettes de France et des autres régions de l'Europe tempérée 
el méridionale ». 

« L'existence de cette espèce dans le Sud de la Grèce, 
montre ; par une preuve de plus, que la belette appartient 
essentiellement à l’Europe tempérée, chaude, comme l’her- 
mine à l’Europe froide ». 

Nous sommes maintenant bien sûrs que la belette a dû 
se trouver pour ainsi dire à chaque instant , sous les yeux de 
ceux qui nous parlent de la Fañ. Examinons et voyons si les 
circonstances où les auteurs la placent , si les habitudes qu’ils 
lui attribuent permettent, en effet, aux traducteurs de faire 
suivant leur bon plaisir ou leur caprice, de la l'«ñ d'Homère, 
d’Ésope , d’Aristophane , etc., tantôt une belette , tantôt un 
chat , comme le prétend le savant M. Doreau de la Malle. 

« Le Chat, nous dit ce savant académicien, était connu 
en Égypte, en Chine, dans l'Inde, en Judée et en Chaldée, 
dès la plus haute antiquité; et il est probable que la Grèce 
et l’Asie possédaient aussi cet animal. Mais ils lui imposè- 
rent alors un autre nom, y«ÿ, nom générique qu'ils ont 
donné de même à plusieurs espèces de Mustela et à une 
Viverra: C’est à débrouiller la confusion causée par cette 
homonymie , à distinguer dans les descriptions des anciens, 
les diverses espèces de Tx}7 ou de mustèles, à reconnaître 
le chat sous ces mêmes noms , par les traits caractéristiques 
qui lui sont propres que je vais m'appliquer ». ( Ann. des 
Se. nat., T.1,p 173 }: 

M. Dureau de la Malle pense avec raison , que la néces- 
sité de se débarrasser des rats , des souris , des mulots, etec., 
força l'homme à leur tendre des pièges et à apprivoiser le 
chat qui est leur plus cruel ennemi. Pour prouver que le 
chal était (rès-anciennement conne des Grecs, il cite plusieurs 


( 103 ) 
auteurs qui racontent que lors de la guerre de Typhon, plu- 
sieurs dieux se sauyèrent en Égypte, où Apollon apparut sous 
la forme d’un Épervier , Diane, sous celle d’une Chatte, etc. ; 
puis il ajoute : « Comme je l’ai avancé , le chat portait alors 
le nom de yxÿ ». J'en demande bien pardon à M. Dureau 
de la Maile , mais je ne puis m'empêcher de remarquer qu’en 
effet, il avance seulement une opinion, mais qu’il ne la 
prouve pas. Ainsi, après avoir dit que le chat était conne de 
tout l'Orient dès la plus haute antiquité, ce qui nous paraît 
d'autant plus incontestable qu’il nous semble extrèmement 
probable, pour ne pas dire certain , que tous les animaux de 
l’ordre des carnassiers ont habité la plupart des contrées où 
nous les voyons encore, longtemps avant que l’homme ne 
vint les y troubler, M. Moreau nous apprend qu’on imposa 
alors, au chat un autre nom, ya ».— Que signifie alors, 
dans cette phrase? — M. Dureau de La Malle ne nous le 
dit pas.— 11 répète seulement que le chat portait alors le 
nom de «3. Serait-ce à l’époque de la guerre contre Typhon? 
— Apollodore nous dit bien que lorsque les Dieux virent 
Typhon envahir le ciel, ils s’enfuirent en Egypte et y prirent 
les formes de divers animaux, afin de mettre leur ennemi 
dans l’impossibilté de les reconnaître; mais il nous laisse 
ignorer quelle fut celle que chacune de ces divinités fugitives 
prèféra (1) ; et bien qu’Ovide nous dise 
Et se mentitis superos celasse figuris : 


CE UE TE A nn CAIN Ai DL 28 DL re 


il nous”reste à savoir sur quelle autorité Ovide lai-même 
se fonde pour mettre ici une chatte à la place d’une belette. 
— Mais d’après la manière dont M. Dureau de La Malle 


(4} Apollodori Bibliotheca. L. 1, c. 6. 
(2) Ovidi Metamorph. L, 5, v. 326-330. 


( 104} 
s'exprime , j'ai tout lieu de penser qu'Ovide a dù interpréter 
le mot yakñ par felis, et il me paraît très-probable qu'il n’a 
préféré fele à musteld, que parce que l’un de ces mots conve- 
uait mieux à son vers ou à son oreille que l’autre. 

Au reste, je suis cerlaiuement bien loin d’être ce que 
l’on nomme un helléniste , je n’ai point non plus la preten- 
tion de passer pour érudit, mais je me suis souvent aperçu 
qu'il ne suffit pas d'ouvrir un dictionnaire pour découvrir le 
véritable sens d’un mot. II ne suffit donc pas de me mon- 
trer yaxñ , felis et mustela, placés sur la même ligne, 
pour me convaincre que ce mot a eu cette acception. L'’au- 
torité des lexicographes et des traducteurs n’a de valeur 
à mes yeux , qu'’autant que les savants auteurs du premier 
gcure de livres, hommes pour lesquels je professe d’ailleurs 
un grand respect, sont connus pour avoir élè versés dans la 
branche de science à laquelle appartient plus spécialement le 
mot dont l’acception est douteuse. Quant à l'autorité des {ra- 
ducteurs, elle est presque toujours subordonnée à celle des 
lexicographes , à moins cependant , qu'ils n’appartiennent à 
la classe d’hommes spéciaux dont je viens de parler, Ainsi, 
malgré la grande autorité des noms d’Etienne et de Coray 
qui traduisirent y«)% par felis el par mustela ; malgré celle de 
M. Dureau de La Malle , nous persistons à croire que le yx}ñ 
des classiques doit toujours se traduire par Mustela vulgaris 
ou Belelte, et qu'employé sans qualificatif, il n’a jamais eu 
d’autre sens.—Nous admetlons qu’il a servi à désigner d’au- 
tres espèces du genre Marte, mais alors il est accompagné 
d’une épithète. 

« Le mot ya)én, dit M. Dureau de La Malle , qui se trouve 
trois fois nommé dans la Batrachomyomachie, me semble 
devoir être appliqué au chat domestique. C’est l'avis de H. 
Etienne , de Barnes, qui ont été combattus par Périzonius, 
Philonenus , Perotto, Conradus et Lycius ». 


( 105 ) 

En vérité , il était difficile de plus mal choisir ; car Homère 
nous fournit justement la preuve la plus évidente que de son 
temps , y signifiait une belette. Pour le prouver , citons 
les vers de la Batrachomyomachie où la plus terrible enne- 
mie des rats se trouve nommée, non pas seulement trois 
fois, comme le dit le savant dont nous essayons de combattre 
l'opinion, mais quatre. 

1.9 v. 9. Mus mari dubaléos, yadéns nivOuvoy AMDEas. 

Ce vers se trouve rendu en latin, par 

» Mus aliquandÿ sitibundus, mustelæ periculum elapsus », 

dans la nouvelle édilion des poèmes d’Homère qui fait partie 
de la belle collection des classiques grecs, publiée par M. A. 
Didot. Nous ayons donc déjà une autorité de plus à opposer 
à celle de M. Dureau de La Malle. — Mais d’un autre côté, 
yeXû est rendu par chat, dans la traduction de la Batracho- 
myomachie de Scipion Allut : ainsi le vers que nous venons 
de citer est paraphrasé de la manière suivante : « Un'jour, 
un rat échappé aux poursuites d’un chat et pressé par la 
soif ». Il me semble que ce passage pourrait se rendre ainsi : 
« Un rat altéré venait d'échapper aux potes d'une be- 
lette ». 

2.0 V. 48-52 : 

A OR repudadux racay ér ai, 
Kiprov xaœi yaény, où proc péya révOos Gyouorv, 
Kai rayida otevéecauy érou Joloës réhe roTuôs* 
IDaicroy dn yalény repuôsidre , fers apiorn, 

H ai TpoyhoËtoyTe raTa rpury}ny épeives. 

— Verüm duo præ omnibus timeo totam per terram, 
Accipitrem et mustelam, qui mihi magnum dolorem afferunt, 
Et decipulam luctuosam, ubi dolosum esse solet fatum : 
Primum sanè mustelam permitesco, quæ potentissima est; 
Que et foramen ingredientem , in foramina perquiret ». 


( 106 ) 

En français, Psicharpax se serail exprimé ainsi , ou à peu 
près : - 

« Mais de tous les ennemis que j'ai sur la terre, c’est 
l’épervier et la belette qui me causent de si grands tour- 
ments, que je crains le plus; je crains aussi les pièges dou- 
loureux où se trouve une mort trompeuse. Mais c’est certai- 
nement la beletle que je redoute le plus; parce qu’elle est 
la plus forte et que pénétrant dans nos trous, elle fouille 
pariout ». 

3.0 V. 113-114 : 

Kai Toy py FPOTOY VE AATÉXTUVEY GpRAËRIE 
Exdiotn yalén, Tpoyhnç ÉxTooey élodaae. 

Et primüm quidem occidit corripiens 

Invisissima mustela, extrà foramen deprehensum. 

» Une odieuse belette a tuë le premier en le saisissant 
hors de son trou ». 

4.0 V. 127-1928 : 

_ Obpnxas d'irpoy rahapootepéws Gr Bupaë , 
OÙs yahénv dsipautes, ÉrisTauévos éroins a». 

» Loricas autem habebant calamo-tectis à coriis. 

Quos, mustela excoriata, scite fecerunt : 

« Ils avaient des cuirasses artistement faites, composées 
de roseaux recouverts de la peau d’une belette qu’ils avaient 
écorchée ». 

Voyons maintenant , si de l’étude de ces différents passa- 
ges, nous pourrons tirer la preuve claire et positive, que c’est 
bien d’une belette qu'Homère a parlé et non pas d’un chat. 

Le premier passage ne peut servir à décider la question. 
Ce rat, qui pressé par la soif, sayoure l’eau délicieuse d’un 
lac, vient de faire une course rapide : de là sa soif, de là 
le bonheur qa’il éprouve en avançant son délicat menton 
vers ce lac dont l’eau pure va faire ses délices, Mais le plai- 
sir, le bonheur qu'il éprouve en étanchant sa soif, mais 


(107 ) 

cette soif elle-mème et la course qui en est cause, tout cela 
est dû au danger que lui a fait courir un ennemi : quel est 
cet ennemi? Est-ce un chat ou une belette? —Je réponds que 
c’est une belette, tout en accordant, qu’un chat lui aurait 
fait pour le moins autant de peur. Mais il ne suffit pas 
d'avancer une opinion , il faut la rendre incontestable : et 
pour cela il faut autre chose que des paroles. 

Je viens de reconnaître que le premier passage cité ne dé- 
cide rien; continuons : Psicharpax nous dit, ou platôt il dit à 
la grenouille qu’il craint la y«)3 plus qu'aucun autre ennemi. 
— Pourquoi? {.° « parce qu’elle est la plus forte ».—Donc 
c’est un chat, s’écrie M. Dureau de La Maile. — Attendons : 
2.0 « parce qu’elle pénètre dans nos trous et qu’elle fouille 
et cherche partout ».— Donc, c’est une beletle, je dis à mon 
tour.— A moins pourtant qu’on ne nous démontre que les 
rats d’'Homère étaient des rats géants, ou que les chats dont 
parle M. Dureau de La Malle étaient d’une taille de —— 
inférieure à celle des chats que nous connaissons. 

Nous aurions pu cependant, faire une objection sur le sens 
dans lequel on a voulu prendre « parce qu’elle est la plus 
forte, ütes àpuorn. — Car il nous paraît assez probable que 
la belette est pour le moins aussi forte que l’épervier.— Un 
fait certain , c’est que cet oiseau qui fait une cruelle guerre à 
un grand nombre de _. mammifères, n’allaque jamais la 
belette. 

Nous voudrions bien faire une légère concession à ceux qui 
veulent traduire y«iñ par felis, en admettant que l'ennemi 
que Psicharpax redoute {ant est une fouine (Mustela foina) ; 
mais comment concevoir que la faculté de pénétrer dans les 
trous des rats, qui plus que la force , fait de la yx)4 leur plus 
terrible ennemi, puisse convenir même à la fouine ? Le vers 

À nai TpwyhoÏdoyTa xaTk TporyAny épeiver , 
pe peut donc __— qu’à la belette, qu’à la dame aulong 


{108 ) 
museau, dont le corps fluct et délié peul facilement pénétrer 
dans le trou d’un rat et y fureter partout. Si tout cela est 
incontestable, i est par cela même démontré que c’est bien 
une odieuse belette qui a (ranchè les jours du premier fils 
de Troxarle, et que c’est avec la peau d'une belette que les 
rals ont recouvert leurs cuirasses. 

M. Dureau de La Malle a cru trouver une preuve en 
faveur de l’opinion qu’il soutient , et d’après laquelle il fau- 
drait admettre que les mots &thoupos et yxlñ sont synony- 
mes, dans le rapprochement de ces paroles d’Homère : 
Moro d yahénr repudadte , et du vers de Callimaque : 

Kai Tay Guoupoy, ra érpeue Onpia puxpa. 
( Et le chat que craïignaïent les petits animaux ). 

Comme le rat craint la y«)3, et que les petits animaux 
ont peur du chat, M. Dureau de La Malle en conclut que la 
yalä est un chat! Je crois que la seule conséquence que l’on 
puisse lirer de cet ingénieux rapprochement , c’est que les 
pelils animaux , tels que les rats , les mulots, les souris, voir 
même les lapins , les poules et d’autres oiseaux , out grande 
peur de la belette , de la fouine et du chat. 

. Nous avons dit plus haut, qu’Esope nomme le chat dans 
deux fables : en disant cela, nous n’ignorions pas que M. 
Dureau de La Malle avait écrit ce qui suit : « La domesti- 
cité, les mœurs, le caractère du chat, son emploi dans les 
habitations pour détruire les rats et les souris , sont décrits 
dans quatre fables d'Esope qui lui donne le nom d’A?)ovu- 
pos ». Mais à moins d’avoir eu à sa disposition une édition 
d’Esope plus complèle que celle que nous citons, son asser- 
tion ne peut s’expliquer que par l'opinion qu'il s’est faite sur 
la valeur du mot y413.— En effet , puisque la belette d’Ho- 
mère prend , aux yeux de M. Dureau de La Malle , la forme 
d'un chat, pourqnoi celle d’Esope ne subirait-elle pas la 

“même métamorphose ? Mais, dans ce cas, il eût dû dire que 


les mœurs du chat , elc., etc., sont décriles dans cinq fables 
d'Esope ; qu'il est nommé a)oupos dans les deux premières 
et yx) dans les (rois autres, dont voici les titres : 19 Txhñ, 
La Belette; — 2 Tahai nai Mues, Les Belettes et les Rats; 
— 30 Nuxrepis nai T'añ, La Chauve-Souris et la Belette. 

Pourrait-on , sans faire perdre à ces fables une grande par- 
tie de l’intérêt, pour ne pas dire tout l'intérêt qu’elles nous 
inspirent , attribuer au chat les rôles qu’Esope fait jouer à 
la belette, dans ces trois dernières fables? — Je ne le crois 
pas. — Personne n’ignore que la source principale de l’inté- 
rêt que nous prenons aux aventures des héros des fabulistes, 
vient de ce que malgré leurs transformations , ils conservent 
chacun son caractère et ses mœurs. 

Parlons de ce principe et analysons ces trois fables; et 
voyons d’abord si la yx1ñ qui pénètre dans la boutique du 
forgeron est un chat ou une belette ? 

« La BeLerre (?).— Une belette (?) ayant pénétré dans 
la boutique d’un forgeron (ouvrier en cuivre), tournait en 
tous sens une lime quiélait tombée , et la rongeait avec sa 
langue.— Elle (?) perdait beaucoup de sang; mais elle (?) se 
rèjouissait en s’imaginant l'emporter sur le fer. Elle (?) per- 
sista jusqu’à ce qu’elle (?) eùt usé toute sa langue ! » 

Morale.— Cette fable s'adresse à ceux qui s'épuisent en 
de vaines disputes ». 

On est déjà surpris de voir une belelte aux prises avec une 
lime ; que serait-ce donc si Esope se füt avisé d'y mettre un 
chat? —Phèdre aurait-il pensé que ce rôle, où se trouve per- 
sounifiée une stupide opiniâtrelé, ne pouvait convenir même 
à la belette? — Serail-ce là le motif qui l'aurait déterminé à 
donner ce rôle à une vipère? — Mais Phèdre prend soin de 
nous apprendre que ce ne sont point les fables d’ Éenpe qu'il 
publie, mais bien des fables ésopiques : 

Quas æsopeas, non Æsopi nomino (1). 


(1) Phædr., liv. 4, in prolegom. 


{ 110 }) 

Il ne faut donc attacher que très-peu d'importance , je ne 
dirai pas aux traductions , maïs aux imitations que ses suc- 
cesseurs nous ont laissées de la plupart de ses fables. 

La quatrième fable où, selon M. Dureau de La Malle, il 
serait question du chat, a pour titre : « Les belettes et les 
rats (1). — Phèdre qui a transformé en une belette décré- 
pite le rusë matois de la 8. fable d'Ésope, ce chat qui se 
pend et fait le mort, intitule la 43.me fable d’Ésope (qui est 
la 6.me de son 4. livre ) : « Pugna murium et mustella- 
rum.— Faut-il analyser cette fable? — Qui ne sait que les 
rats vaincus , s’imaginant que leur défaite n’est due qu’à leur 
manque de généraux, se donnent des chefs et courent les 
chances d’une seconde bataille ? Mais contre quels ennemis 
osent-ils tenter les chances d’un second combat ?— Serait-ce 
par hasard, contre les chats? —Comment le croire? d’où leur 
serait venu tant d’intrépidité ? A-t-on oublié que la terreur 
que les chats inspirent à ces pauvres rats est telle que le 
rat de la 8.%€ fable, sécrie : « Ho! ho ! je te connais! quand 
tu serais sac je ne l’approcherais pas? » (2). 

Phèdre et Lafontaine ont, comme Ésope , mis les rats aux 
prises avec les belettes : A la bonne heure. Eu égard à la 
taille de ces deux espèces, on conçoit qu'il ait pu y avoir 
bataille, — La 125.m° fable d’Ésope a pour actrices : la 
chauve-souris ( Nuxrspis ) et la belette. — Nous savons tous, 
depuis notre enfance, leur conversation par cœur. Or, quoi- 
qu’on fasse , le rôle de la belette ne peut en aucune manière 
être attribué au chat. Fût-ce même 


(4) Tadae nai Mues. 


T 


4 + , ” , 
(2) Q Suros x dy O5)aË JÉN, du FPOTE)EUTOUEL OL. 


( 111 ) 
» Un chat, vivant comme un dévot hermite, 
» Un chat faisant la chattemitte, 
» Un saint homme de chat ». 

Vous ne pourrez, sans lui faire injure , lui supposer assez 
de bonhomie pour se laisser duper si grossièrement. — Eu 
somme , la y&)% d’Esope est partout et toujours une belette. 

Aristophane nomme plusieurs fois la y«)% dans ses comè- 
dies : 1.° dans les Acharniens; 2.0 dans les Guépes; 3.0 
dans les Thesmophores; 4.° dans les Harangueuses ; et 5. 
dans le Plutus. 

Les blaireaux , les putois , les martes et la plupart des ani- 
maux du même genre, répandent presque toujours, mais 
surtout à l'époque des amours ou quand ils sont agitès par 
la colère ou la crainte, une odeur extrêmement forte qui 
pour nous, est très-désagréable. Cette odeur est due à l’ex- 


balaison d’une espèce d’effluve, ou à l’évaporation d’une 


humeur sécretée par des glandes qui doivent être considerées 
comme une dépendance de l'appareil reproducteur. La pro- 
priété qu’ont ces animaux de s’enyelopper ainsi d’une atmo- 
sphère puante, a donné lieu à une expression proverbiale qui 
prouve deux choses : la premiére, c’est que les Athéniens 
ne connaissaient pas mieux l’origine physiologique de ce fait 
que nos paysans ; la deuxième, c’est qu’il ne peut être ques- 
tion du chat , ni dans les Acharniens (1), ni dans Platus (2), 


(1) Se perapros 
Oores o émuase, x œxromoérer yadas 
Zoÿ pndëy nrroy Pôsin, éredau GpGpoc à. 
( Acnanx., v. 254-956.) 

(2) H 9 évdéwe Tv xéipa ray àveonacs, 

Karéxeuro À adriy syruEaT Aux 

Yrè rôv déous Pdéoura Spruvrepoy yadñe. 

( I. v. 691-633) 


(112 ) 
parce que le chat n’a jamais pu donner lieu à un el dicton, 
ou une telle allusion.— Le chat n’est célèbre que par sa pro- 
pretè, son adresse , sa finesse, sa supercherie. — M. Artaud 
a pourtant rendu les mots y«läs et yalñs des deux passages 
que je viens de citer, par chat ; je crois que c’est une erreur. 
Suivant M. Dureau de La Malle on devrait y voir un putois. 

Dans les Guépes, Philoclèon, après avoir rappelé combien 
on était libre du temps de sa jeunesse, dit: « Mais, main- 
» tenant, il y a des gens-d’armes armés, placés ou postés 
» dans tous les coins, pour surveiller tous les passages ; en 
» voici deux aux portes, broche en main, qui me guettent 
» comme ils guetteraient une belelte qui aurait volé de la 
» viande (1). 

Comme ce dernier passage semble pouvoir s’interpréter 
das le sens de ceux qui veulent que la y«lñ soit tantôt un 
chat tantôt une fouine , je l’ai cité tout entier. Les habitants 
de la cité accuseront de suite le chat. La belette ne viendra 
là à l’esprit de personne. — Mais qu'est-ce que cela prouve ? 
— Que nous jugeons de ce qui se passait à Athènes ou dans 
telle autre ville de la Grèce, sur ce que nous voyons ou 
observons à Paris ou dans nos villes. Si l’interprète d’Aristo- 
phane vivait daus quelque bourgade ou dans quelque hameau, 
jugerait-il de la même manière ? J’en doute fort. 

Certes, je n’ignore pas que le chat, cet animal si joli, 
si gracieux , si doux, si caressant, si plein de gentillesse 


(1) Nov dE Ets 8rdote 
Àvdpes ériten dexruËduevor 
Kat Täc diodoue TAOTIMPOUVTEL 3 
To dé 09 autov éri vaio Odpaus 
Gorep pe yaïäy xpeu }Eÿaray 
Tnpoÿïais your o6ehiranus. 
( Vespa, v. 360-365. ) 


( 113) 

quand il est bien traité, devient craintif, fourbe, rusé et 
voleur, quand pour toute récompense des services qu'il nous 
rend, il ne reçoit que quelques miettes pour appaiser sa faim, 
avec force coups et horions de toute espèce ; je n’ignore pas 
non plus que » la dame au long museau visite peu nos capi- 
lales. — Qu'’y viendrait-elle faire ? Les poules y sont mortes, 
les œufs n’y sont pas frais et sont chez les marchands. 

Maïs , maintenant que, grâce aux progrès que fait Ja 
bonne méthode , les sciences d'observations ne marchent 
qu’en s’appuyant sur des faits comptés, si l’on veut arriver 
à une solution plus ou moins posilive, que l’on fasse une 
statistique , plus ou moins universelle , de tout ce qui dispa- 
rait par jour , par mois , par année , de la cuisine ; de l’of- 
fice ou du garde-manger , et l’on verra que la « Gent-trotte- 
menu , les rats et les beletles y ont, certainement, une plus 
grande part que les Se: 

Or, nous savons de 1 taste, furent PARA très- 
nombreuses en Grèce ; il est donc probable qu'elles parta- 
geaient avec les rats et les chats. Maintenant, il nous res- 
terait une question assez sérieuse à résoudre : — Celle de 
savoir si les belettes avaient leurs entrées plus franches à 
Athènes qu’à Paris. 


Remarquons d'ailleurs , et cela est très-important pour 
nous , qu’il n’est pas du tout nécessaire de se placer aux por- 
tes, broche en main pour punir un malheureux chat. 


» Qui a fait un Tarcin du rôt ou de fromage » ; 


Le chat est presque toujours, un animal domestique que 
nous avons presque à chaque instant sous la main; nous 
pouvons donc le saisir quand il nous plaît, ou dans peu 
d’instan(s. Et quant aux moyens de destruction , ne sont-ils 
pas assez nombreux el à notre choix ? 

TOME x. | 8 


(114) 

S'agit-il au contraire , d’un rat ou d’une belelte ? Oh ! c’est 
bien. différent : l’un et l’autre ne pénètrent chez nous que 
furtivement , ils fuient toujours au moindre bruit ; et, grâce 
à leur corps si fluet, si grêle, si délié et à leurs mouvements 
rapides, ils se dérobent facilement et promptement à nes 
poursuiles, On conçoit que dans ce cas, il n'y ait pas de 
temps à perdre ; que l’on s’arme de tout ce qui tombe sous 
la main, broches ou bâtons et que l’on garde toutes les issues. 
-— Aussi, (out bien considéré , bien pesé ,; nous croyons 
avoir de bonnes raisons pour soutenir que la 4413 des guê- 
pes, est une belet(e. 

Les vers 1182 et 1185 (1) de la même comédie, contien- 
nent bien évidemment une allusion aux fables d'Ésope. Or, 

nous avons démontré que la y«k% du fabuliste est une belette. 

Dans les Thesmophores, Aristophane fait dire à Mnésilo- 
chus : » Il n’a pas dit non plus que nous donnons les vian- 
» des des Apathuries à nos entremetteuses ; el puis nous di- 
» sons que c’est la belette qui les a mangées ». (2) 

Dans les Harangueuses, on trouve un passage où le mot 
Jakñ ne peut se traduire que par belette, parce que l’on y 
rappelle une opinion superslitieuse des Anciens (ouchant cet 
animal , opinion qui a êté {rès-gènéralement répandue, Ainsi, 
Moïse place la belette au nombre des animaux impurs et 
semble la confondre avec les reptiles : « Ceci vous sera souillé 
» entre les reptiles qui rampent sur la terre , savoir la be- 
» lette { Choled, yxk ), le rat et le crocodile terrestre , 


(1) Hy ps zai yalñ — 
Mäs nai yalüs peldeïs Deyeus év avdpaoey ; 
(2) Ôs + av re »pE ë& Aratouploy Taïç aorporoîis Gidovaut, 


Éreura riy yakñs sapèv. ( V. 558 et 559). 


(115) 

» selon leur espèce (1); et Théophraste , en parlant de 
l’homme superstilieux dit : « Et si une belelte vient à tra- 
» verser la roule, il ne continuera son chemin qu'après 
» qu’un aulre voyageur aura passé, ou qu'après avoir jeté 
» {rois pierres au-delà (2) » Aussi, M. Artaud qui a méla- 
morphosé en chat toutes les autres belettes d'Aristophane, 
s’est cru obligé de laisser à celle-ci sa forme naturelle , et 
traduit en conséquence, le passage des Harangueuses qui 
nous occupe, de la manière suivante : 

« 2.€ Citoyen, qu'il survienne un tremblement de terre , 
» que la foudre sinistre éclate, qu’une belette vienne à pas- 
» ser; alors, pauvre sot, ils cesseront de mettre leurs biens 
» en commun (3) ». 

Aristote s'exprime ainsi, en parlant de la belelte : « La 
» belette est l'ennemie de …. corneille ; car elle lui enlève ses 


» avec un serpent, t: 6 maige de la rue ; parce que l'odeur 


(1) Kai TüuTa duty daaGupra GT Toy ÉPTETOY TOY ET TAG YÜÇe 
H yalñ, xœi 0 pôç, rai 0 xpoxoderlos à yepauioc. 
( Lev., Cap. 11, v. 29). 
(2) Kai iv Gdûy êdy rapadpaun ya, Lü TPOÔTEPOY Tops 
Ofvau , Eos dusËéOn vis, % Xifoue Tpétc dnèp This 000v duxba An. 
( Tucopurasr., Notat. Mor.. 16 ). 
(3) ANHP B. Zaopôs à yévauro roll, 
H rûp Grorpôroy , % JiaEeuty yadñ 
HadcavT y Lopepovtes Oubpoyrnte c0. 
( V. 791-93.) 
(4) Iodéuene dE ei Yaû Aa 20pon, TA Yap C4 ui TOUc 
VEOTTOUS xuTETUIOUGL RTE. 
( ist. Animal., L. 9, ce. 1.) 


( 116 ) 

» de cette plante est nuisible aux serpents {1).— La belette 
» ayant la matrice placée comme celle des autres quadrupè- 
» des, comment le fœtus de cet animal peut-il se rendre de 
» la matrice dans la bouche ? Quant à cela, nous prouverons 
» plus loin que la belette met bas ses petits comme les autres 
» quadrupèdes. L’habitude qu'ont ces animaux de transpor- 
» ter souvent leurs pelits avec la gueule, aura fait naître 
» cette opinion (2).— Pordosélène est divisée par une route : 
» au-delà , la belette se reproduit; en deçà , elle ne repro- 
» duit pas: (3) ». 

On ne comprend pas pourquoi le mot y:X3 qui a été rendu 
par mustela dans les trois premiers passages d’Aristote que 
nous avons cités, se {rouve traduit par Catus dans le qua- 
trième. /n Pordoselend, via interjacet, cujus ultrà alterum 
latus gignitur catus, etc. Celle assertion est également inin- 
telligible , soit qu’on l’applique au chat, soit qu’on l’appli- 
que à la belette. Pordosélène était, suivant Strabon { Liv. 
xur, p. 919, Amstelod. 1707), une ville située sur la 
côte de la Mysie, non loin de Ténédos. 


(A) H dE ya, oTdy dger péynrat, ereoier ro rnyavoy roe- 
px yap de à Cou rois Gpece. 
(lie, CG 6X 
(2) Kai à yalñ, xaddrep nat G\\a rerparoda , roy auto Tpordr 
Eye énetvous tés Vorspac. EE dv dis vd crop rs Badëvrer vod ep- 
Gpuoy; ah\X ex ro Tiatay raura riv yaliv cutxpa, AuÜarep 
xui Ta cyborodx, népi y. batepoy époupev. To 0 cToux ro) 
Âœxes perapépery Tous veorrolc, rauriv meroinxe Thy O6Eu. 
( De Generat. Animal., L. 3, c. 7.) 
(3) Év de rapdooshivn 69de duipye, ds érenatva péy yahÿ yéve- 


rat, êri d Ourspa Ôè Ou yuyéreu. 
( Hist. animal., L. 8, c. 27 ). 


( 117) 
Théocrite a dit : 
Oës rahey — ai yaliar palrrës ypneovrai xabévôn (À), 
et l’on a fraduit ce vers par : 
Repone.— Feles molliter cubare volunt. 


M Dureau de La Malle voit ici une nouvelle preuve que 
les mots aoupos et yæxñ élaient synonymes : en effet, Cal- 
limaque nomme le chat æ houpos; et Théocrile, suivant le 
même savant, fait bien évidemment allusion au chat par ces 
paroles : Malax@s rpneeyret xafeudñ; car il n'y a que les 
chats qui aiment à dormir sur des couchers moëlleux : — et 
M. Dureau de La Malle affirme que ce vers était devenu pro- 
verbial. 

Les faits surabondent pour prouver que l'opinion de ce 
savant n’est pas soulenable, À Aïoupos et yxhñ ne sont syno- 
nymes dans aucun des € lassiques grecs. —Qu'à mesure que la 
société a vieilli, s'est corrompue et a approché de son déclin, 
le sens d’une foule de mots ait changé ,— c’est un fait incon- 
teslable. — Maïs au temps de Théocrite et de Callimaque , on 
était encore bien loin de ces jours de décadence où les livres 
ne se font presque plus avec des idées, mais seulement avec 
des mots dont on varie, détourne ou renverse le sens primitif 
Pour avoir l’air de dire quelque chose de nouveau.— Grâce à 
l'influence de ces jours, que les contemporains nomment 
jours de progrès, il advient souvent que les petits-enfants 
parviennent à n'être plus compris de leurs aïeux!— On n’en 
élait pas encore là du temps de Strabon. Cependant, de 
son temps , le mot y«iï avait évidemment une acception 
plus large, ou plus étendue que dans les classiques que nous 
venons d'étudier. — Ainsi, Strabon désigne le furet par l’épi- 


(4) Theocrit. : Zdy£, 15, y. 28. 


( 118 ) 

thète de belette sauvage, yalñ ypia; —= et Arèlée, célè- 
bre médecin originaire de Cappadoce, parle de belettes do- 
mestiques , &i évorxxdroe yaleot. — Slrabon nous apprend que 
les habitants du midi de la France, les Marseillais en par- 
ticolier , et les Espagnols furent forcés d’avoir recours à cet 
animal pour détruire les lapins dont ils étaient infestés : 
» Pour les cas ordinaires, dit-il, les Ibères ont inventé plu- 
» sieurs moyens de faire la chasse aux animaux dont on a 
» parlé, et entre autres celui des furets qu’on apporte de 
» Lybie et qu’on nourrit exprès (1) ; lâchés dans les trous, 
» après avoir été emmuselés, ils tirent au dehors avec leurs 
» griffes, les pelits lièvres qu’ils rencontrent, ou les for- 
» cent de quitter leurs terriers, et les chasseurs les prennent 
» à la sortie ». La belette domestique d’Arétée ne peut être 
que la belette proprement dite ou la fouine (2). Cependant, 
comme je crois avoir démontré que 7x s’applique spéciale- 
ment à la belette et que les Grecs considéraient ce petit 
animal comme le type des mustèles ou des galéoïdes , il est 
probable que c’est plutôt la fouine qui est désignée par Arë- 
tée. Quant à Élien, il appliquait le nom de ya)ä non-seule- 
lement à différentes espèces de mustèles, mais encore à des 
animaux aqualiques , comme l’indique assez clairement l’ex- 
pression de yspoaia yañ (3). 

Après lout ce que je viens de dire pour répondre à la ques- 
tion que je m'étais proposée , je dois ajouter qu’en général, 


(1} Hpès de rù péroiov, Éespnyrar nÂtovc Onpar ral D rai 
valas dypias ds à kvEUN péper, pénoudiv Ereredéc. 
( Srras., Geograph ; L. WE, p. 214, édit. d'Ams- 
terdam ; ec. Tom. 1, p. 413 de la Traduct, de 
Du Theil). 
(2) 4retæi Opera.— Wigan, p. 134 
(3) De Animal., L. 15, c. 11. ; 


{( 119) 
M. Dureau de La Malle a trouvé romme moi, que yxñ est 
presque toujours employé dans le sens de mustela : il ne 
s'éloigne des résullats auxquels je suis parvenu ; que lorsqu'il 
soutient que ce mot a été employé comme synonyme d’&- 
Aovpos. 

Étymologie : Si se en croit Aldrovande, le mot y«3 
pourrait bien venir de ya , à cause de la couleur de la face 
inférieure du cou qui est blanche dans la belette ; aussi bien 
que le ventre et la face interne des pattes (1): 

Suivant Scheuchzer ( Physique sacrée, T. HE, p. 107 }, 
le kholed dont il est parlé, Lévirique, ch. 11, v. 29, est 
une belette. Mais Bochart prétend que kholed ne doit point 
se traduire par belelte, parce que le mot syriaque KknauLno 
qui signifie {aupe, vient de l’hébreu kholed..….. Il ajoute que 
ce même mot yient de KHALAD ; Qui signifie pénétrer, fouir, 
— donc kholed ne peut convenir qu’à la taupe. 

Le malot , suivant Bochart et Scheuchzer, se nomme .en 
hébreu akhalbar, mot composé de akhal, ravager,. et de 
bara, champ. 

Bien que je ne comprenne rien ni à l’hébreu, ni à l'arabe, 
jesuis disposé à penser que Bochart et Scheuchzer pourraient 
bien avoir raison {ous les deux : kholed doit, d’après des 
principes de linguistique publiés , il y a déjà longtemps , par 
M. Whiter ( Etymologicon magnum , 3 vol. in-4.9,, vers 
1825 à 1827? ), pouvoir se dire de tout ce qui pénètre ou 
s’introduit n’importe où. — D'après son articulation radicale 
KHAL, ce mot el ous ceux de la même famille, impliquent 
l’idée de légèreté, de vivacité, de vigueur, elc. , etc. Je ne 
veus pas m'’étendre sur ce sujel qui, pour être discuté con- 
venablement , exigerait des études auxquelles je ne puis me 


(1} Tea fortè äro tôv Jahaxtos nimirüm à lacte vel à can- 
dore què hoc animal, vel secundüm partem referium sit. 


( 120 ) 

livrer maintenant , mais que j'aimerais à suivre au point de 
vue de Whiter ; parce qu’il est physiologique. Les articu- 
lations Le , yÀ, x), y}, servent dans presque toutes les lan- 
gues , à manifester les mêmes idées ; et ces idées ont toutes 
rapport à quelque chose de déliè, de mince, d’agile; de 
rapide , de prompt, de vif, de courageux, etc., etc. Si la 
pensée que nous exprimons ici est exacte, ik est incontesta- 
ble que tous les animaux du genre mustela, et surtout la 
belelte , méritent l’épithète de yæ%. — Il nous reste mainte- 
nant, à déterminer Ja valeur du mot yæherne. 


$. 3.-- TAAEOTHS. 


Quelle a dù être pour les Grecs la valeur du mot Ta- 
deorns ? — 

Je ne crois pas, maintenant que nous avons déterminé 
celle du mot yxñ, qu’il soit difficile de répondre à cette 
question. Nous avons d’abord les mots yalsomdic et yals- 
8ns que tous les interprètes rendent par mustelinus, musteli- 
formis, musteligenus. Aristote ( Hist. Anim., L. 11, c. 13) 
dit que «les Galéodes ont toutes cinq doubles branchies 
de chaque côté. Le Xiphias { Espadon) n’en a que quatre ». 
Musteligenis etiam duplices, et quinæ utraque ex parte sunt 
{ brianchia ]. Gladio octonæ duplices (1). En quoi, d’après 
les principes de la composition grammaticale, le mot yælsorne 
diffère-t-il de yalèsdns ? — Cela me paraît assez difficile à 
déterminer , et ce qui contribue puissamment à prouver que 
nous avons raison de penser que ces trois expressions sont 


(1) Éxopor de ami oi yalsodeus dem& ( Beaykix ) mavtes, xui 


mévTe ép éxarepau 00e Éepias Ont dr ÀG. 


( fat ) 
synonymes , c'est que Térence ayant à rendre ce mot de 
Ménandre 

— OÙros écriv yalswTns Ypo , 
dit : « Hic est vetus, vietus, veternosus senex colore mus- 
tellino. 

Aiusi, malgré la remarque de Donatus, qui a prétendu 
que Térence n'avait pas compris Ménandre , nous traduirions 
yahewrns par mustéliforme. 

Cela posé, on s'explique facilement pourquoi les Grecs ont 
désigné par ce même mot des martes, des repliles, des pois- 
sons et enfin des augures.— En effet , tout animal , qui par 
sa forme, par la légèreté de ses mouvements , par la facilité, 
avec laquelle il pénétrait partout, par sa rapacité , leur rap- 
pelait la belette, devint un galéode, ou un animal mustéli- 
forme.— En admettant que pour les Grecs, la yxiñ ait été 
le type de la famille des Galéodes , on conçoit très-bien que, 
puisqu'ils appliquèrent ce nom générique à des êlres aussi 
différents entre eux que des reptiles, des poissons et des 
augures, ils ont dù à plus forte raison , donner le nom de 
Galéode ou de Galéote à plusieurs espèces de mustèles. 

Amenée à ce point, la question n’est plus tout-à-fait une 
question de mots. Ainsi, pour dire de quel yalsornçs chaque 
auteur a entendu parler , il faut prendre en considération 
toutes les circonstances dans lesquelles il le place, ce qui lui 
fait faire, et (âcher d’arriver à un résultat qui ne se trouve 
en contradiction ni avec les conditions d’existence , ni avec 
les mœurs bien connues de tel ou tel animal. 

Aristophane me parait être l’auteur le plus ancien où cette 
expression se trouve : c’est dans sa Comédie des Nuées qu’il 
met dans la bouche du disciple de Socrate et de mer 
les paroles suivantes : : Se 


( 122 ) 
Tlbwnv dE ye yvouns ueydiey apnpeôn 
Yr, uoxa)aforou, — 
ZTPEYIAAHS. 
Téva Tporoy ; HUTEUTE put. 
MAOHTHS. 
Znrodyros œurou Ts cehnvne tés Gdodc 
Kai Tac TEPLPOPUS , Le Gvo HEANVOTOS 
Ar Ts aus YUXTHE YAYEGTAS À se mé 
_ TP. 
Lu YAEOTN AATUYÈNVTL ue. 
( V. 169-175 ). 

Ce passage a élè traduit de la maniére suivante par Made- 
moiselle Lefèvre qui devint plus tard, la célèbre Madame 
Dacier : 

» CENAGORAS.. +... 10 

»Ilya aucue temps qu’une belette lui fit ver une belle 
pensée. : 

STREPSIADE. 

» Comment , je vous prie ? 

CÉNAGORAS. 

» Comme il observait le cours et la circonférence de la lune, et 
qu’il avait la bouche ouverte en regardant le Se » celte méchante 
bête lui fit son ordure dedans du haut du to 

STREPSIADE. es 


Ah que je suis ravi, que cette belette ait fait son ordure dans la 
bouche es Socrate ! (1 3 


(1) Le Plutus et Les Nuées, A traduit en fr an- 
çais par Mademoiselle Lefèvre, in 12 — 1684, 


( 123 }) 

Le Père Brumoy / Théâtre des Grecs, T. 11, avec des no- 
tes de M. — in-4.0 1788, p. 255 ), traduit arxchabrnç et 
yaewrns ; par Lézard. 

» Le Disciple. — I y a quelque temps, qu’un lézard vénéneux, 
lui fit perdre une belle pensée. — 

» Strepsiade— er je te prie ? dis.— 

Le Disciple. — me il observait le cours et les révolutions 
de la Lune , et qu 1e avait la bouche ouverte, celte bête y fit tom- 
ber son ordure du haut du toit 

Strepsiade.— Ah, charmant lézard , qui fait dans la bouche de 
Socrate ! 

Freschlinus (1) et Kuster (2) attribuent l'accident de 
Socrate à un chat : 

D. Pridem etiam alio commento spoliatus fuit à fele, etc. 

Dit Freschlinus, et Kuster aps sai à ee la même 
version , ou plutôt, Kus 

Il est évident, dArstophaué. dtices “ le même ani- 
mal par deux noms différents ; ou plutôt qu’il emploie le mot 


yaeorns, dans le sens d’arxaaérns. Il ne s’agit donc plus que 
de savoir quelle est celle des {rois versions , que nous venons 
de citer, qui doit êlre considérée comme exacte. Est-ce celle 
de M.lle Lefèvre qui veut que les observations de Socrate 
aient êté interrompues par une belelte ? Est-ce celle de Fres- 
chlinus et de. Kuster , qui attribuent son malheur à un 
chat? Adopterons-nous ep du Père Brumoy, qui en 
accuse un lézard ? - 

Avant de nous décider, i est ia de remarquer qu’Aris- 
tote, qui comme nous l’avons dit tout-à-l’heure, désignait 
un genre de poissons par le nom de y«kodnc, donne à un rep- 
tile celui de yækcorns : « Toy de yahewrnr , dit-il, Gray éxdu— 


(1) Aristoph. Comediæ , ed. J. Scaligeri. — Paris, 1624, p. 93. 
(2) Ædem, gr. et lat. cum scholiis antiq. et notis yarior , Lu- 
dol. Kusteri 1740 f°. 


( 124 ) 

gerae ro Déppua naÜdrep oi does, érispanéyra xurwriveus (1)... » 
ce qui a èlé rendu ainsi : Stellionem cum exuvias more ser- 
pentum rejicit, mox conversum devorare aiunt ». Dans le livre 
8, c. 15 et 29 de son histoire des animaux, Aristote nous 
apprend que l’äcxahabwrns est l'ennemi de l’araignée, ou, 
pour nous servir de sa phraséologie , qu’il y a guerre entre 
l’äcralabwrns et l’araignée, car l’&cxalafrns mange l’arai- 
gnée : — « Ilôheuos 0 zai doxalabwrn nai apayvyn, rater 
Jp Tous dpayvés à doxthabwrns ». — Or, l'ennemi de l’arai- 
gnée est désigné en latin par stellio; et Pline nous apprend que 
les Grecs désignaient indifféremment cette espèce de lézard 
par les noms de xolwrne, d'écxuhaborns et de yalewrns. — 
« Hunc(i. e. stellionem ) Græci coloten vocant , et ascala- 
boten et galeoten ». Et il ajoute : « Zn Italid non nascitur. 
Est enim plenus lentigine , stridoris acerbi, et vescitur : 
quæ omnia à nostris sltellionibus aliena sunt ». (PI. Nat. 
Hist. 1. Lib. xxix , $. xxvu ). 

Le témoignage de Pline est ici d’une grande importance : 
car, quelque mérités que soient les reproches qu’on lui 
adresse à cause de la légèreté avec laquelle il admet une foule 
de contes évidemment absurdes , on ne peut douter qu’il ne 
fat très-versé dans la langue grecque; et son goût pour l’his- 
toire naturelle ne nous permet pas de douter que les Grecs 
n'aient, en effet, désigné une certaine espèce de lézard par 
les trois noms qu’il indique. — Ainsi, il nous paraît très- 
probable que la version de Brumoy est la bonne. Si Aris- 
tophane eût désigné l'animal qui salit Socrate, par le seul 
nom de yaheorns , il eùt élè beaucoup plus difficile de savoir 
quel animal avait interrompu les méditations du sage d’A- 
thènes. — Mais le mot aoxæhx6érns me paraît avoir tou- 
jours servi à désigner un lézard. Je ne dois pas laisser 


(1) De mirab. auscuttat., lib. p. 1155, 


( 125 }) 

ignorer cependant, que d’après une scholie citée par M. 
Dubner (1) , on affirme « qu’Aristophane donne ici , les noms 
» d’Askalabotes et de Galeotes au même animal, c’est-à- 
» dire au rat ( rèv püv )}. Mais, continue le scholiaste, 
» d’autres nomment askalabote tout animal capable de grim- 
» per sur le toît des maisons sans échelle, et ils donnent le 
» nom de galéote au rat et au chat {=à» xéræy }». Mais de 
quelle valeur peut être ici l’autorité de l’auteur de cette scho- 
lie, quand elle se trouve en opposition avec celle d’Aris- 
tote? Nous convenons cependant que l’épithète de galéote a 
pu être bien appliquée aux rats et aux chats. 

Au reste, M. Dindorf voit aussi dans l’Ascalalote et le 
Galéote d’Aristophane , un lézard (2). 

Outre les raisons que nous avons données de l'interprèta- 
tion que nous adoptons , il y en a une autre que je ne crois 
pas être sans valeur. La voici : Aristophane cherche à en 
Socrate aussi ridicule que possible , et à rendre 
aux yeux de la multitude, la philosophie et les sciences dont 
il était alors le plus noble représentant : y avait-il pour cela, 
un moyen meilleur , ou plus propre à exciter la risée et le 
mépris, que de subordonner les actes et la pensée du sage aux 
mouvements et aux progrès de la digestion d’un lézard? 

Cependant on pourrait nous objecter que les lézards ne se 

pas la nuit.— Il est vrai, qu’en général il en est 
ainsi. Il est mème presque certain que le stellion est complè- 
tement diurne.--Cela doit être, car il se nourrit de mouches et 
d’araignées.—Il y a à la vérité des araignées nocturnes; mais 
d’après les renseignements que nous trouvons dans le récit 
de l’expèdition scientifique en Morée , le stellion ou du moins 


(1) Adnotatio ir Schol. nubium. In-8°. Didot , 1842, p. 424. 

) Discip. nuper verd sublimis cogitatio abrepta ei fuit à 

stellione, ete., elc.— Voyez Aristoph. Comædiæ. Parisüis, Didot, 
1339 , p. 78. 


( 126 ) 
le lézard que l'on croit être le colotès, l’ascalabotès et le 
galéolès, vit dans les masures et n’en sort que pendant le 
jour pour chasser aux mouches. { 1) 

Il est digne de remarque que pas un des reptiles du genre 
Galéote de CGuvier , ne se trouve en Grèce. 

Nous avons déjà cité un passage d’Aristote, qui nous ap- 
prend, que cet illustre philosophe donnait le nom de Galéo- 
des , à un certain nombre de poissons. Les Galéodes avaient 
des branchies doubles et ils en avaient cinq de chaque côté, 
excepté l’espadon qui n’en a que quatre. 

Strabon nous a Rs passage de Polybe , où la pé- 
che du Galéote est décrite d’une manière si circonstanciée , 
que ceux qui plus tard , ont voula décrire la pêche de l'espa- 
don , qui n’est autre que la Galéote de Polybe, semblent 
avoir copié cet Auteur. Voici ce passage : 

» Tout ce qu'Homère dit de Scylla : Là, surveillant l'écueit, 
» on pêche des dauphins, des chiens-de-mer, et l’on y peut 
» prendre les grands cèlacés que la bruyante amphitrite nour- 
» rit en si grand-nombre » (2). . 4... .., .. 

» est conforme à ce qui se passe au Scyllæon is se 


(4) Le Galéote se trouve à Delos ainsi qu’à Mycone. Prodigieuse- 
ment commun dans cette dernière île. Se Lient sur les petites mu- 
railles en pierres sèches dont les propriétés sont environnées. Il se 
relire dans les moëllons au moindre bruit. 11 suffit pour l'y attra- 
per, de lever des pierres; alors il prend une figure grotesquement 
menaçante , ouvrant, en soufflant une large gueule inoffensive. 
Leur couleur les ferait aisément confondre avec les roches et la 
poussière grise où ils vivent , sans la brusquerie de leurs mouve- 
ments qui appellent l’attention. Ils sautent avec une grande agilité. 
La plupart des individus adultes sont couverts , ou plutôt soupou- 
drés de tâches farineuses blanchätres.— ( Voyez Expédition en 
Morée et aussi l Expédition d'Egypte ). 

(2) Odysseæ XH. V, 95 et 6, 


( 427 ) 

» voit à la pêche des galéotes. En effet , les thons qui nagent 
» en (roupes le long de l'Italie, repoussés de la Sicile, et en- 
» traînès dans le détroit, y rencontrent les poissons les plus 
» forts , tels que les dauphins , les chiens et les autres cèta- 
» cès ; et c’est dit-on, de cette proie , que s’engraissent les 
» espadons et les chiens du genre galéotes. En cet endroit, 
» comme sur les bords du Nil et des autres fleuves sujets à 
»-des crues , il arrive la même chose qu’à un incendie de 
» forêt; une foule d'animaux pour échapper soit à la flamme, 
» soit à l’eau, devient la proie du plus fort ». Polybe raconte 
ensuite comment se pêchent les galéotes près du Scyllæon: 
— € Un observateur commun dirige tous les pêcheurs. Sta- 
» tionnès deax à deux sur différentes barques dirèmes , l’un 
» rame, l'autre se tient à la proue , armé d’une lance. 
» L’observateur annonce l'apparition du galéote { ce poisson, 
» en ms s ss d'un tiers de son épaisseur au-dessus 

r }; et dès que la barque en est à portée, 
» - Pocheor = armé lui enfonce sa lance dans le corps, d’où il 
» ne la retire qu’en y laissant le harpon de fer dont elle était 


» garnie à son extrémité. Ce harpon , agencé de manière à 
» se détacher aisément de la lance , tient d’ailleurs à une 
» longue corde qu’on laisse filer tant que l’animal blessé fait 
» des bonds et des efforts pour échapper. Quand il est fatigué, 
» au moyen de la corde , on l’amène à terre , ou même , s’il 
» n’est pas de la plus grande taille , dans la barque. Encore 
» que la lance (ombe dans la mer , elle ne se perd point ; 
» comme elle est mi-partie de chêne et de sapin, le chêne, 
» en plongeant par son poids , fait ressortir le sapin ; ainsi, 
» on la retrouve facilement. Quelquefois le rameur est blessé, 
» même au (ravers de la barque, tant est longue l’épée de 
» ces galéotes, {ant cette pêche, vu la force de l’animal, 
» ressemble { pour le danger ) à la chasse du sanglier ».— 
( Géographie de Strabon, traduite du grec en français, par 


( 128 ) 
MM. de la Porte du Theil et Coray.— Impr. impér. : 1805. 
T. 1, p: 47 et 48.— Voir aussi p. 43 et suiv. édition d’Ams- 
terdam , in-f.0 ). 

Remarquons que pour Polybe comme pour Aristote, les 
galéotes forment ce que les naturalistes modernes nomme- 
raient un genre ou une famille.— « C’est de celte proie 
» que s’engraissent les espadons et les chiens du genre ga- 
» léote : — Éx d roc Oñpus avToy riauvéahou TOUS YAEOTES , 
us 0e Éipias léyecder, xœi ruvus past. — Nous avons donc eu 
raison de considèrer le mot yækrns comme un véritable ad- 
jeclif employë substantivement. 

11 nous reste maintenant à déterminer quelle est l’espèce 
de galéote dont Polybe a décrit la pêche. — Nous ne nous 
amuserons pas à citer tous les auteurs qui se sont occupés de 
cette question : il nous suffira de dire que tous, sans en ex- 
cepter le chevalier Hamilton , cité par Bloch, et Brydone , 
cité par Cuvier et Valenciennes, ont décrit la pêche de l’es- 
padon, comme la décrit Polybe : que c’est encore comme 
de son temps, au Scyllæon , ou dans le détroit de Messine , 
sur les côtes d'Italie , sur celles de la France méridionale, à 
Narbonne, à Marseille , que l’on prend un grand nombre 
d’espadons et de thons. 

Cependant , suivant Bloch , « ce poisson se frouve aussi 
dans la mer du Nord, mais en petite quantité ». 

Oppien et Ovide , le placent, avec raison , à cause de l’é- 
pée qu’il porte, au nombre des plus terribles habitants des 
eaux. Presque {ous les auteurs rapportent , qu’il a plus d'une 
fois percé des vaisseaux avec son épée. On peut admettre que 
les parois d’une barque ordinaire n’y résisteraient pas, mais 
il n’en serait pas ainsi de ce que nous nommons maintenant 
un vaisseau. 

M. Valenciennes , l’un des derniers Ichthyologues qui se 
soit occupé du passage de Polybe rapporté par Strabon , dit : 


( 129 ) 
» Le passage de Strabon est susceptible de plusieurs explica- 
tions (1}»; mais, malheureusement, ce savant n’en propose 
aucune. Nous en sommes fàchés, car il est probable que 
plus que personne , il se trouve en mesure de faire ce que 
nous essayons. 

Ainsi, pour nous, il est évident que les Anciens faisaient 
une famille des espadons, des thons, et des squales, et qu’ils 
la désignaient par l’épithète de galéodes ou de galéotes. De 
plus, il est hors de doute que parmi ces poissons, les espadons, 
recevaient plus particulièrement ce nom de galéote, bien que 
le nom spécifique de Xiphias servit aussi à les désigner , de 
même que ceux de fhons et de chiens désignaient les deux 
autres genres qui faisaient partie de la famille des galéodes. 

Maintenant , serait-il possible de dire à quelle espèce d’es- 
padon convient cette phrase ? « L'observateur annonce l’ap- 
parilion du galéote (de l’espadon ); ce poisson en nageant , 
s'élève d’un tiers de son épaisseur, au dessous du niveau 
la mer? ». 

M. Valenciennes n’explique point ce passage ; il ne nous 
dit point si au moment oùles pêcheurs harponnent l’espa- 
don, il a, ou non une partie du corps hors de l’eau, s’il est 
possible qu’il reste longtemps dans cette position. H. S. Ty- 

as, généralement connu sous le nom de Salviani, ré- 
pète l’assertion de Polybe ; il est donc probable qu’elle est 
exacte. 

Quant à la phrase que les pêcheurs siciliens chantent, et 
que l’on croit grecque, et que, suivant Brydone et M. Valen- 
ciennes, ces hommes superstitieux regarderaient comme un 
charme pour amener l’espadon près de leurs bateaux, je 
crois me rappeler que les pêcheurs de thons adressaient une 


(1) Hist. natur, des Poissons , T. 8 p.277, 
TOME xiu. 9 


( 130 ) 
prière à Neptune pour qu'il voulüt bien éloigner les espadons 
de leurs filets. En effet , l’espadon déchire facilement le filet 
du pêcheur et met ainsi les thons en liberté. 

RÉSUMÉ. 

1.° Les mots yæsoëdnc, yæleôns et yakeorns , peuvent être 
considérés comme synonymes, — Ils signifient musteliformis, 
muslelinus, ou musteliforme. 

2.0 On a dù les appliquer, comme on l’a fait, à tous les 
animaux, dont la forme et les habitudes, retraçaient à l’esprit 
des Anciens, celles de la belette yxX3. 

3.0 Le nom de yxsorns , a donc dü être donné dans quel- 
ques circonslances, à des mustèles et même aux chats, sur- 
tout à mesure que l’acceplion des mots, a acquis un sens 
moins restreint. 

4. Le yækerns d’Arislophane , est un lézard ; maïs ce lé- 
zard n’apparlient pas au genre galéote de Cuvier. 

5.0 Le yxlswrns de Polybe, est un espadon. 

6.° Les augures nommés galéotes par les Siciliens , ayaient 
probablement recours dans leurs divinations , à l’inspection 
des viscères , soit des mustèles , soit des lézards, etc. 


——2180— 


IV. Sur la valeur des mots vspèce et vaRtÉTÉ, en Zoo- 
logie ; par À. Bazin, D.-M.-P., Prof. à la Faculté 
des Sciences , etc. 


On comprend (rès-bien qu’un caractère qui change ou 
varie comme Ja température, la lumière, l'humidité, la 
nourrilure , etc., ne peut fournir rien de constant, rien par 
conséquent, qui puisse servir de base à une science. Au 
nombre de ces caractères variables, sont la couleur et la 
livrée elle-même. Ce ne sont que des renseignements et non 
pas un témoignage. 


+ 


Le RARE RENE OR 


( 131 ) 

Définir le mot espèce , en déterminer la valeur est chose 
si difficile, qu’il y a de la témérité à s’en occuper , surtout 
quand on entend dire de {oute part que le sens de ce mot 
est vague, malgré tout ce qu'ont pu faire les grands maîtres 
qui ont essayé de lui donner un sens précis et bien positif. 
Mais , quand on s'occupe de science, on ne s'occupe point 
de soi. Qu'importe une erreur de plus ou de moins, si j'ai 
la chance de lever un coin du voile? 

L'espèce, suivant le célèbre Lamarck n’a point d'existence 
fixe. 11 m'a semblé que ce grand naturaliste a eu pour princi- 
pal défaut d’exagèrer les conséquences de quelques fails. 

Plusieurs de ses élèves , et d’autres aussi, en dehors de 
son école, ont soutenu que la forme des êtres élait sujette à 
varier d’une manière illimitée. D’autres naturaliste, Cuvier et 
son école, ont soutenu que l’espèce élait parfaitement définie, 
qu’elle était immuable ou ne yariait que dans des limites as- 
sez étroites, que l’on pouvait la briser , la détruire, mais non 
la dévier , la transformer. 

Le mot de race dont se sert Lamarck , n’a point pour Jui 
de sens parfaitement défini ; il dit que les genres sont formès 
de petites séries de races limitées par des caractères que l’on 
choisit arbitrairement pour les circonscrire. 

Tout le monde connaît la définition de l’espèce donnée 
par Cuvier : « On doit, dit-il, définir l’espèce , la réunion des 
» individus descendus l’un de l’autre ou de parents communs, 
» et de ceux qui leur ressemblent autant qu’ils se ressemblent 
» entre eux ». — Quoique cette définition soit rigoureuse , 
» son application à des individus déterminés , pent être fort 
» difficile, quand on n’a pas fait les expériences nécessai- 
» res ». ( Voir Règne animal, T. I, p. 16-17 ). 

On le voit, l’illustre naturaliste sent bien tout ce qu’il ya 
de vague dans cette définition qu’il croit cependant rigou- 
reuse.-— Oui , certainement , il est rigoureusement vrai, que 


( 132 ) 
deux individus descendant l'un de l’autre sont de la même 
espèce ; ils sont encore de la même espèce quand ils dépen- 
dent de parents communs , et il en est de même de ceux qui 
leur ressemblent autant qu’ils se ressemblent entre eux.— 
Cependant plusieurs questions se prèsentent.— 1° Un ou 
plusieurs individus engendrent-ils toujours des êtres sembla- 
bles à leurs parents ou semblables entre eux? et s’ils diffèrent, 
comme cela est incontestable, jusqu’à quel point doivent-ils 
se ressembler pour qu'ils soient considérés comme étant de 
la même espèce que leurs parents ou ancêtres, et sur quoi 
doivent porter les termes de comparaison. — Ces questions 
sont également à résoudre quand il s’agit de déterminer si 
certains individus ressemblent à des individus d’une même 
espèce autant que ces derniers se ressemblent entre eux.— 
autant que implique un certain nombre de termes de compa- 
raison, or, si ces lermes élaient inconnus ou indéfinis, ils 
n'auraient point de Learo certaine, et la définition de l’espèce 


telle que l’a f lé liste, serait loin d’être 
rigoureuse. Suivant nous, dis êtres sont de la même espèce, 
quand tous leurs caractères zoologiques sont semblables. 
— Pour que cette définition ait une valeur , il faut savoir ce 
que l’on doit entendre par caractères zoologiques.— C’est à 
bien définir ces caractères que les hommes qui s’occupent de 
cette science doivent s’attacher. Ce n’est qu’à cette condition 
que l’étude des rapports qui existént entre les divers organis- 
mes deviendra une science au lieu d’être une simple nomen- 
clature, n’ayant d’autre but que de distinguer un individu par 
son nom, sans aucun égard à ses litres ou qualités, entre un 
très-grand nombre d'individus ; à peu près comme un facteur 
trouve la demeure du premier venu dès qu’il connait son 
quartier , sa rue et son numéro.— Si lel était le beau idéal 
de la zoologie, ce serait véritablement une nomenclature. — 
Il serait bien difficile d’y voir rien de ce qui conslilue une 
science. 


( 133 ) 

Malgrè que Cuvier lui-même n'ait vu dans la méthode 
qu’un échafaudage de divisions dont les supérieures contien- 
nent les inférieures, quelque chose d'artificiel ; il a cepen- 
dant parfaitement senti que « si celte méthode est bonne, 
» elle ne se borne pas à enseigner des noms. Si les subdivi- 
» sions n’ont pas été établies arbitrairement ; mais si on les 
» fait reposer sur les véritables rapports fondamentaux, et 
» sur les ressemblances essentielles des êtres, la méthode est 
» le plus sùr moyen de réduire les prepriètés de ces êtres à 
» des règles générales , de les exprimer dans les moindres 
» termes, et de les graver aisément dans la mémoire. 

» Pour la rendre telle , on emploie une comparaison assi- 
» due des êtres, dirigée par le principe de la subordination 
» des caractères, qui dérive lui-même de celui des condi- 
» tions d'existence. Les parties d’un être devant toutes avoir 
» une convenance mutuelle , il est des traits de conformation 
» qui en excluent d’autres; il en est, qui, au contraire 
» nécessitent; quand on connaît donc tels ou tels traits dans 
» un être , on peut calculer ceux qui existent avec ceux-là, 
» ou ceux qui leur sont incompatibles ; les parties, les pro- 
» priètés ou les traits de conformation qui ont le plus grand 
» nombre de ces rapports d’incompatibilité ou de co-existence, 
» ou en d’autres termes, qui exercent sur l’ensemble de l'être 
» l'influence la plas marquée, sont ce qu’on appelle les carac- 
» tères importants, les caractères dominateurs; les autres - 
» sont les caractères — etil yena td différents 
» degrès 

» Cette influence des caractères se éülééioise ion 
» d’une manière rationnelle par la considération de la nature 
» de l'organe ; quand cela ne se peut, on emploie la simple 
» observation, et un moyen sûr de reconnaître leurs carac- 
téres importants , lequel dérive de leur nature même, c’est 
» qu'ils sont plus constants; que dans une longue série d'êtres 


( 134 ) 

» divers , rapprochés d’après leurs caractères de similitude , 
» ces caractères sout les derniers qui varient. 

» De leur influence et de leur constance, résulle égale- 
» ment la règle ; qu’ils doivent être préférés pour les grandes 
» divisions ; et qu’à mesure que l’on descend aux divisions 
» inférieures on peut descendre aussi aux caractères subor- 
» donnés et variables. 

» Il ne peut y avoir qu’une méthode parfaite, qui est la 
» méthode naturelle : on nomme ainsi un arrangement dans 
» lequel les êtres du même genre seraient plus voisins entre 
» eux que 'de ceux de tous les autres genres; les genres du 
» même ordre, plus que de ceux de tous les autres ordres, 
» et ainsi de suite. Cette méthode est l'idéal auquel l’histoire 
» naturelle doit tendre; car il est évident que si l’on y par- 
« venait, on aurait l'expression exacte et complète de la 
» nature entiére. En effet, chaque être est déterminé par 
» ses ressemblances et ses différences avec d’autres, et tous 
» ces rapports seraient parfaitement rendus par l’arrange- 
» ment que nous venons d'indiquer. 

» En un mot, la mëthode naturelle serait toute la science, 
» et chaque pas qu’on lui fait faire, approche la science de 
» son but ». ( V. Règne animal : Ixrropucr., p. 8 et suiv. ) 

Voilà ce que pensait Cuvier en 1829,— La méthode natu- 
relle est toute la science. Cette méthode repose sur la su- 
bordination des earactères.— Il pose en maitre, les principes 
fondamentaux de la science. Cela fait, il ne restait plus à lil- 
lustre zoologiste qu’à nous faire connaître les caractères zo0- 
logiques eux-mêmes, à distinguer parmi les caractères im- 
portants, les caractères dominateurs des caractères subor- 
donnés, et à sabordonner ces derniers entre eux, suivant leur 
degré d’importance; Cuvier, ne l’a pas fait ,— mais il ne 
pouvait tout faire. — L'influence des caractères, dit-il, se dè- 
termine quelquefois d'une manière rationnelle, etc. — Com- 


( 435 ) 

ment quelquefois d’une manière rationnelle ! Cuvier admet 
donc des caractères zoologiques qui ne sont pas toujours ra- 
tionnellement déterminés!— Dans tout ce que je viens de 
citer on reconnaît l’homme de génie ; mais on est foreë mal- 
gré soi , de convenir-que la vérité n’a été qu’entrevue, sen- 
tie, mais non pas saisie, et surtout qu’on n’a point su 
l’asseoir, 

… Pour ne point laisser de doules à cet égard , il faudrait 
faire une crilique complète de la classification de cet homme 
célèbre.— Je ne dirai point pour m'excuser que ce travail 
serait inutile , au contraire , il serait bien à désirer qu’il fat 
fait par un esprit capable et n’ayant d’autres vues que celles 
qui faisaient agir Cuvier , le progrès des sciences naturelles. — 
Je n’ai pas besoin de dire que je n’ai pas les connaissances de 
ce grand homme , mais sans être aussi savant que lui, on 
peut avoir l’esprit aussi juste; et pour entrevoir des vérités 
qui ont pu lui échapper , nous avons le flambeau qu'il a laissé 
à tous ceux qui aiment la belle science à laquelle il consacra 
sa vie.— Quelques faibles que soient nos efforts pour per- 
fectionner la méthode naturelle, nous sommes sùr qu'en 
essayant de le faire, nous ne faisons qu'obéir aux inspirations 
du gènie de ce grand homme. 

Mais, outre que cette critique serait trop longue pour la 
circonstance actuelle, je puis m'épargner ce travail si je 
veux me borner à prouver que non-seulement Cuvier n’a pas 
su asseoir la méthode naturelle sur une base solide , mais 
qu’il a même fini par ne plus y croire, par renier en quelque 
sorte l'un de ses es beaux Ré RE né 


cela de la ! t 


temps que la bière édition de son Rijne drinél; dans le 
{er volume de son Histoire naturelle des Poissons, pag.}568. 

» Que l’on n’imagine donc point que , parce que nous pla- 
» cerons un genre où une famille avant une autre ; nous les, 


PO OS ES EC D A OO 2.0 AL. 


SH Ms NN Ÿ  Y 


ÿ 


» 


( 136 ) 

cousidérerons précisément comme plus parfaits, comme 
supérieurs à celte autre dans le système des êtres. Celui-là 
seulement pourrait avoir cette prétention qui poursuivrait 
le projet chimérique de ranger les êtres sur une seule ligne, 
et c’est un projet auquel nous avons depuis long-temps 
renoncé: Plus nous avons fait de progrès dans l’étude de la 
pature, plus nous nous sommes convaincus que celle idée 
est l’une des plus fausses que l’on ait jamais eue en histoire 
naturelle , plus nous avons reconnu qu'il est nécessaire de 
considérer chaque être, chaque groupe d'êtres en lui-même, 
et dans le rôle qu’il joue par ses propriétés et son organisa- 
tion , de ne faire abstraction d’aucun de ses rapports , d’au- 
cun de liens qui le rattachent soit aux êtres les plus voi- 
sins, soit à ceux qui en sont plus éloignés. 

» Une fois placé dans ce point de vue , les difficultés s’éva- 
nouissent , tout s'arrange comme de soi-même pour le 
naturaliste. Nos mêthodes systématiques n’envisagent que 
les rapports les plus prochains ; elles ne veulent placer un 
être qu'entre deux autres, et elles se trouvent sans cesse 
en défaut ; La véritable méthode voit chaque être au milieu 
des autres ; elle montre toutes les irradiations par lesquelles 
il s’enchaine plus ou moins étroitement dans cet immense 
réseau qui constitue toute la nature organisée : et c’est elle 
seulement qui nous donne de cette nature. des idées 
grandes, vraies et dignes d’elle et de son auteur ; mais dix 


» et vingt rayons souvent ne sufliraient pas pour exprimer 
» ces innombrables rapports. 


« 


» 


»° 


» 


» 


» Nous avertissons donc, une fois pour toutes, que c’est 
dans les descriplions mêmes que nous donnerons , qu'il 
faudra chercher l’idée que l’on doit se faire des degrés 
de l’organisation, et nullement dans la place que nous 
serons obligés d’assigner aux espèces : el toutefois nous 
sommes loin de prètendre que des rapports n’existent pas ; 


(137) 
» qu'il »’y a pas de classification possible, et que l'on ne 
» doit point former des réunions d’espèces et les définir ». 

Ces dernières paroles ne sont-elles pas en contradiction 
avec ce qui prècède?— Comment! vous ne prètendez pas 
qu’il n'existe pas de rapports , vous ne prètendez pas qu'il 
n'y a pas de classification possible !— Que prèétendez-vous 
donc quand vous dites qu’il ne faut atlacher aucune impor- 
tance à la place que vous donnez à tel genre ou à telle famille. 
— Qu'il n’y a que celui qui poursuivrait le projet chimérique 
auquel vous'avez renoncé depuis long-lemps, de ranger les 
êtres sur une seule ligne , qui pourrait avoir cette prétention? 
— Que devient cette subordination de caractères dérivés des 
conditions d'existence? -— A quoi bon perdre son temps à 
distinguer les caractères dominateurs des caractères subor- 
donnés et les différents degrès qui existent entre ces derniers ? 
Comment la méthode. naturelle peut-elle être le beau idéal 
auquel l’histoire naturelle doit tendre ? comment 
être toute la science, quand vous nous dites que la péileits 
tion de subordonner les êtres entre eux , n’est qu’ane chi- 
mère, que plus vous avez éludié, plus vous vous êtes con- 
vaincu que celte idée est l’une des plus fausses que l’on ait 
jamais eue en histoire naturelle, plus vous vous êles con- 
vaincu qu'ilest nécessaire de considérer chaque être en lui- 
même ? 

C’est en 1828 que Cuvier renversait de fond en etbl 
cetie méthode naturelle ; qui cependant était encore toute la 
science 1829.— II me semble pourtant que je comprends 
bien la pensée de Cuvier.— 11 affirme qu’il n’y a point de 
hiérarchie entre les êtres , que par conséquent c’est une chi- 
mère de prétendre les classer suivant qu'ils nous paraissent 
plus ou moins élevés dans une sèrie qui n'existe pas:— Il 
w’y a qu’une marche à suivre pour arriver à des résultats 
positifs : c’est d'étudier chaque être à part et de dèlerminer 


( 138 ) 
les rapports qui existent entre chaque individu et tous les 
autres êtres. Alors il n’y a plus de série; et on voit chaque 
forme animale se rattacher à une infinité d’autres, par d’in- 
nombrables rayons qui partent de chaque individu. La mé- 
thode dans ce cas, n’est plus une science, ce n’est qu’une 
nomenclature , un art au moyen duquel, à l’aide de quelques 
signes artificiels, on parvient à distinguer un individa au 
milieu d’une foule d'autres.— Pour se livrer à l’étude d’un 
tel art , il ne faut pas avoir beaucoup d'intelligence , il vaut 
mieux avoir de la mémoire; il faut surtout avoir du temps 
à perdre pour se livrer à l’étude d’un art qui ne vous apprend 
rien sur la nature même des choses que vous étudiez.— Heu- 
reusement le Règne animal de Cuvier est encore une des 
meilleures preuves que la méthode naturelle n’est pas seule- 
lement un art , et que, bien qu’en effet , une série linéaire 
n’existe point dans la nature, il y a un certain nombre de 
types, de formes, de groupes qui sont évidemment subor- 
donnés les uns aux autres, et une subordination également 
évidente, frappante entre les formes réellement différentes 
ou entre les espèces réelles dont se compose chaque groupe. 
— Une des causes du désespoir qui s'empare de l’ame de la 
plupart des naturalistes méthodistes, c’est la difficulté, 
disons mieux , l’impossibilité de classer ces innombrables 
espèces. — Comment admettre une hiérarchie, un ordre entre 
des êtres dont la forme est parfaitement semblable , et qui ne 
différent que par la couleur, ou par quelques sillons , quel- 
ques lours d’hélice , etc. Ceci me ramène à la question : 


_ Qu’entend-on par caractères zoologiques? Qu’entend-on par 


la sabordination de ces caractères ? Quels sont les caractères 
dont l’ensemble constitue la définition de l’espèce ? 

Les caractères zoologiques ne peuvent se déduire que 
de l’élude comparée des divers organes au moyen desquels 
s’accomplissent (outes fonctions de l'organisme animal — Ces 


“ 


( 139 ) 

fonctions sont au nombre de trois, savoir : l’animation, la 
nutrition, la génération.— Ces fonctions sont naturellement 
subordonnées entr’elles dans l'ordre que nous venons d’indi- 
quer.— Une étude attentive de l’organisme et de ses fonc- 
tions démontre qu'il existe un rapport constant entre la fonc- 
lion et l’organe qui sert à la remplir ; de sorte que celte loi 
est la base de toute la zoologie : la fonction domine la forme 
et le développement de l'organe. — De cette étude sé dédui- 
sent encore les propositions suivantes : 

1.0 La force inconnue dans sa nature, maïs bien connue 
par ses effets, dont le système nerveux est l’organe caracté- 
rise l’animalité. 

2.0 L’intensité avec laquelle cette force se manifeste est 
proportionnelle au développement des centres nerveux et aux 
rapports qui existent entre leurs différentes parties. 

3.0 L'action réflexe nerveuse, l'instinct , Lin Dos 1 
sont trois degrés différents d’une même force. 

4.9 Ils se manifestent (oujours en raison inverse les uns des 
autres : de sorte que plus l’action réflexe nerveuse est déve- 
loppée, moins l'instinct et l’intelligence le sont , plus l’ins- 
tinct se fait sentir, plus est restreint le rôle de l'intelligence 
et vice versd. 

5.° Plus l'intelligence est développée , plus il y a de prévi- 
sion , plus l’animal domine le monde extérieur, ou plus il est 
puissant ou libre. 

6.9 Plus un animal est puissant plus il ressemble à l’homme 
et plus il doit être placé haut dans la série zoologique. 

7.° Aux trois degrés de la force animale indiqués plus 
haut (3) correspondent les {rois grandes fonctions au moyen 
desquelles se conservent , se développent et se reproduisent 
les différentes formes animales. 

8.° A l’action réfléchie du système nerveux et de l'instinct 
appartiennent en quelque sorte, les appareils de la génération 


( 140 ) 
tion et de la nutrition; à l'intelligence, l'animation ou la vie 
de relation ; appartienneut les centres nerveux, les organes 
des sens et l’appareil locomoteur. 

9.° Puisque la place qu’un animal occupe dans la série 
zoologique , est déterminée par l'intensité de sa force intel- 
lectuelle , il est évident que tout ce qui, dans l’organisation , 
se attache d’une manière plas ou moins immédiate , à la 
manifestalion des phénomènes intellectuels , est en même 
temps subordonné à la première de toutes les fonctions ani- 
males , ou à l'animation. 

40.0 La nutrition, ou la fonction de laquelle dépend non- 
seulement la conservalion de l'individu, mais son dévelop- 
pement, sa maturité et par suite la faculté de reproduire son 
espèce , est subordonnée à l’animation.— Car l’animal ne se 
conserve, ne se nourrit qu’en réagissant sur le monde exté- 
rieur. 

11.° La génération est subordonnée à la rutrition , et le 
développement de l'embryon et du fœtus en dépend égale- 
ment, mais d’une manière variable. 

12.0 Les trois fonctions animales dont donc te ordon- 
nées ainsi : 1.0 animation , 2.0 nutrition , 3.° génération. 

13.° L'animation s ‘accomplit au moyen de trois appareils : 

a) l'encéphale , le cordon rachidien et ses prolongements.— 
b ) Les organes des sens , et c) les organes , du mouvement. 

14.0 La nutrilion s’accomplit au moyen a ) d’un appareil 
de préhension et de mastication.— La bouche ; b ) d’un ap- 
pareil digestif, — estomac , intestins ; ; C ) d’un appareil cir- 
culatoire ,— cœur et dépendances ou parties analogues, et d') 
au moyen d’un appareil respiratoire, — trachées , poumons, 
branchies et organes dépurateurs. 

15.° La génération s’accomplit au moyen des organes ma- 
ternels ou femelles 4 ) : ovaires et accessoires, nidamentum 
et annexes ; e{, au moyen des organes mâles D } : organes fé- 
condaleurs et annexes, 


( 141 ) 

16.° On ne connaît bien un animal que quand on en con- 
nait foules les conditions d'existence ; et on ne connaît ces 
dernières que quand on connait les fonctions et les organes 
qui servent à les remplir. 

17.9 La comparaison de deux formes animales suppose 
une connaissance complète de toutes leurs conditions d’exis- 
tence , ou bien cetle comparaison a pour but de parvenir par 
induction , à cette connaissance à l’égard de l’une d’elles. 

18.° On ne peut comparer que des organes de même degré, 
ou appartenant à des fonclions de même degré ou à des fonc- 
tions analogues, — On comparera , comme appartenant au 
premier degrè , ceux qui exercent une plas grande influence 
sur la vie de relation de l’animal ; car toutes les conditions 
d’existence, toutes les autres fonctions sont subordonnées aux 
modifications des organes de l'animation ; et de la forme et 
du develop de ces nas pans, dépend la forme 


l’a al + 4 


teurs ou de 
la première classe pourront donc être désignés par l’épithète 
de caractères zoofypiques. — En suivant le même raisonne- 


€ L'animal. 


ment, on trouvera que la natrilion fournit un ensemble de 
caractères dont on fera une seconde classe que l’on distin- 
guéra par l’épithète de caractères zootrophiques ; enfin , la 
3." classe se compose des caractères zoogoniques. 

49.° La classe de caractères zootypiques comprend (rois 
ordres de caractères : 1.° les caractères phréniques qui sont 
fournis par le développement de l’encéphale; 2.o les caractè- 
res esthétiques qui sont fournis par les organes des sens : a) 
l'œil et ses annexes, b) l'oreille et le larynx, c)le nez, 4) 
la face, longueur des mâchoires , e} la peau et ses annexes ; 
3.0 les caractères cinètiques (xevnrexos ) qui sont fournis par 
les organes du mouvement : a) ailes, pieds, nageoires , etc. 

20.0 La classe de caractères zootrophiques ss 
quatre ordres de caractères : 


(142 ) 

1.° Les caracteres stomatiques.— Dents, — Bec.— Langue. 
— 92,0 Caractères entériques. — Estomac. — Intestins. — 
3.0 Caractères agyrtiques.— Cœur.— Vaisseaux sanguins et 
lymphatiques.— 4.° Caractères prneumoniques.— Poumons , 
elc. 

21.0 La classe de caractères zoogoniques comprend , 1.°les 
caractères thélyques a), Ovaires , Oviductes, Nidamentum , 
Vulve, Mamelles.— 2.° Caractères arséniques : b) Testicu- 
les , Penis , etc. 

22.0 Si les organes qui fournissent l’ensemble des carac- 
tères spcgipns compris dans les classes et les un M 


blent dans deux animaux, il 


cédents, PE 
à la même espèce. 

23.0 On peut donc dire que l’on entend par espèce, en 
zoologie, une forme animale capable de se reproduire et 
d’engendrer des animaux qui se ressemblent entre eux et à 
leurs parents , par {ous leurs caractères zoologiques. 

24.° Les différences qui ne porteront que sur la taille, la 
couleur du pelage, des plames , etc. , ne sont que des variétés. 

25.0 Si les variètès en se propageant, et si, par une 
influence non déterminée , ces variètés finissent par s’éloigner 
assez de leur type primitif pour qu’il en résulte une diffé- 
rence dans la forme et le développement de quelques-uns des 
organes essentiels à la conservation de l’espèce ou de l’indi- 
vidu , au point que cette modification empêche cette variété 
de se reproduire par accouplement avec l’espèce primitive, 
tandis qu’elle se reproduit elle-même régulièrement et sem- 
blable à elle-même , alors la varièté s’élève au rang d’espèce. 

26.° Plasieurs zoologistes soutiennent que plusieurs espèces 
se sont formées de cette manière , surtout parmi les animaax 
acephalés, 

L'expression d'espèce ainsi définie , devient d’une applica- 
tion facile. Mais à quels caractères dislinguera-t-on les genres, 
les familles , les ordres , les classes et les types? 


Fan fils. 
OURS BRUN./URSUS ARCTOS a) 
Var. Albine 566.N. 


(143) \ 
Pour que les genres soient naturels, il faut que les indivi- 
dus dont ils se composent , différent spécifiquement , c’est-à- 
dire, par un certain nombre de caractères zoologiques de la 
dernière classe, et qu’ils se ressemblent par tous les autres. 
Ce sont donc les caractères du genre qu’il s’agit maintenant 
de déterminer : nous nous en occuperons incessamment. 


Qu 


ZOOLOGIE. 


V. Note sur la variété albine de l'Ours sruN d'Europe, 
rencontrée dans les Pyrénées. Par A. Bazix, 
D.-M.-P., Professeur de Zoologie, ete. 


La variété albine de l’Ours brun d'Europe ne paraît pas 
avoir été rencon{rée jusqu’à ce jour en France. Je n’en con- 
nais du moins aucune relation. Buffon a bien parlé de la 
varièté albine de l'Ours brun, mais cet illustre naturaliste, 
qui pensait que cet animal n’existait pas en France non plus 
qu’en Angleterre, si ce n’est peut-étre quelques-uns dans 
les montagnes les moins fréquentées , le croyait propre à la 
grande Tartarie , à la Moscovie, à la Lithuanie el à quelques 
autres provinces du Nord. 

Selon Baffov , ce n’est pas la rigueur du climat qui fait 

blanchir ces ours en Hiver, comme les hermines ou les liè- 
vres. « Ils naissent, dit-il, blancs , et demeurent blancs en 
» tout temps ; il faudrait donc les regarder comme une qua- 
» trième espèce, s’il ne se trouvail aussi des Ours à poil 
» mêlé de brun et de blanc, ce qui désigne une race inter- 
» médiaire, entre cet ours blanc terrestre et l'ours brun ou 
» noir; par conséquent , l'ours blanc terrestre n’est qu'une 
» variété de l’une ou de l’autre de ces espèces ». 


( 144 ) 

Suivant Buffon, Aristote considère les variations dans la 
couleur comme quelque chose d’accidentel, provenant d'un 
défaut dans la génération.— Il est vrai qu’Aristote ne con- 
sidère pas les différences de couleurs comme entraînant une 
différence dans l’espèce ; mais on lui doit une remarque qui 
prouve avec quelle attention il observait : « Tous les animaux, 
dit-il, dont le poil est varié, ont également la peau variée, 
(£v roûrous ui y To dépuare rpoÿrespyer à rorythiæ), et cette 
modification du derme s’étend jusqu’à la langue ». Aristote 
sait que les lièvres ont du poil à la face interne des joues 
(Histor anim. 1.3. c. 2). Quant à l’Ours blancil s’expri me 
ainsi : « On dit qu’il y a des Ours blancs en Mysie. ( De Mira- 
bil. auscult. lib. p. 1166). 

Buffon ne considérait pas l’ours blanc ou maritime, 
comme une véritable espèce : « Martens, et quelques autres 
. » voyageurs, dit-il, en on fait mention , mais aucun n’en a 
» donné une assez bonne description pour qu’on puisse pro- 
» noncer affirmativement qu’il soit d’une espèce différente de 
» celle de l'ours : il paraît seulement qu’on doit le prèsu- 
» mer, en supposant exact tout ce qu’ils nous en disent ; mais 
» comme nous savons d’ailleurs que l'espèce de l'ours varie 
» beaucoup , suivant les différents climats, qu’il y en a de 
» bruns, de noirs, de blancs et de mêlés, la couleur devient 
» un caractère nul et par consèquent la dénomination d’ours 
» blanc est insuffisante, si l’espèce est différente. J'ai vu deux 
» petits ours apportès de Russie qui étaient entièrement 
» blancs; néanmoins ils étaient bien certainement de la même 
» espèce que notre ours des Alpes ». 

Dans une note sur ce passage , il est dit, « que l’on trouve 
» des ours blancs terrestres, non-seulement en Russie, mais 
» en’ Pologne , en Sibérie et même en Tartarie. Les mon- 
» tagnes de la Grande Tartarie fournissent quantité d’ours 
» blancs, dit l’auteur de la relation de la Grande Tartaric. 


( 145 ) 
» — Ces ours de montagnes ne fréquentent pas la mer, et 
» cependant sont blancs; ainsi celte couleur paraît plutôt 
» venir de la différence du climat que de celle de l'élément 
» qu’habitent ces animaux ». 

Desmarels (Mammalogie de l'Encyclopédie méthodique, p. 
164), se borne à indiquer les passages de Baffon que je viens 
de citer , à l’occasion de la variété blanche de Fours brun. — 
IL est donc probable que l'individu que je vais décrire est le 
premier albinos de cette espèce qui ait été tué en France. 

Il a èté tué en 1841, dans les montagnes des environs de 
Bagnères de Luchon. M. Ch. Des Moalins, l’un des pre- 
miers naturalistes de notre époque , l'ayant aperçu dans la 
collection de M. Philippe , Baturaliste collecteur , comprit de 
suite tout l'intérêt que devait nous inspirer ce rare individu. 

C’est à l'amitié domi M Ch. des Meilins Deus; à son 
si vif, si # 

a satisfaction de le posséder dus la totiectios s A 
pe peu nombreuse , faute de place) de la Faculté des scien- 
ces , pour une {rès-modique somme. 

Notre Albinos est une femelle (V. pl.) ; sa hauteur, dans 
l'attitude où l'a mise celui qui l’a empaillée et comme on la 
voit dans le dessin que nous joiguons à notre description, est 
d'environ 1" 25. Depuis le bout du museau jusqu’à l’extré- 
mité du coccyx , nous avons trouvé 4% 27.— La longueur de 
la tête mesurée du bout du museau à la linite postérieure de 
LH occiput est O® 33 , la distance d’un aogle interne de l'œil à 
l’autre de Ov 08 , entre les oreilles 0® 17.— Le sinus de ta 
hauteur du crâne de 0" 06, la hauteur du train antérieur 
depuis la face palmaire de la patte au niveau de l’articula- 
tion scapulo-huméral de Or 19 , celle du train de derrière 
depuis la face plantaire à l’articulation iléo-fémorale de 0w 
21.— La distance de l'angle externe ou postérieur de l’œil 
au bord antérieur du conduit auditif externe , de Om 15, de 

TOME XII. 10 


( 146 } 

l'angle interne de l'œil à la narine correspondante O® 09, 
longueur de l'ouverture buccale 0% 09, circonférence de la 
face mesurée au niveau de la commissure des lèvres Om 30, 
circonférence de la tète prise à égale distance de l'œil et de 
l'oreille 0® 54, circonférence du corps prise au niveau de la 
règion axillaire 4" 00, prise au niveau de l'extrémité posté- 
rieure du sternum 0® 98 , et au-devant des membres postè- 
rieurs 1 10. 

La teinte gènérale de la robe de cette ourse est d’un blanc 
jaunâtre ou crêmeux. Cette {einte est plus foncée au-dessous 
du col et de la mâchoire inférieure , et s'étend sur la partie 
antérieure des épaules et sur les joues et va en mourant jus- 
qu’à la hauteur des yeux. La face externe et antérieure des 
bras et de l'avant-bras est jaunâtre. Les membres postérieurs 
sont presque de couleur Isabelle par leur face interne, et d’un 
blanc sale extérieurement.— Les pieds ont une teinte jaune 
plus foncée; et l’on trouve sous le ventre plusieurs taches 
irrégulières d’un blanc jaunâtre assez foncé. : 

Le bout du museau tel que nous le voyons déssbqhé: et 
les lèvres, sont colorées en jaune bistre transparent comme la 
corne blonde; la face palmaire des palles el des pieds est 
d’un jaune brun assez clair. — Les yeux étaient rouges. 

Les incisives, non plus que les canines ne présentent au- 
cnne trace d'usure.— Les ongles sont très développés et sont 
… d’un blanc jaunätre. 

Comme on le voit, le sujet de cette observation réunit 
tous les caractères de l’albinisme : la rougeur des yeux, la 
blancheur du poil qui dans l’état normal, est noir ou d’un 
brun plus ou moins foncé ; enfin la couleur du bout du mu- 
seau et des lèvres peut être considérée comme une vérifica- 
tion de l’observation d’Aristote sur la couleur des téguments 
en général, vérification qui du reste a été souvent ou plutôt 
constamment répétée par tous les naturalistes. Malgré cela, 


(147 ) 
aucun des caractères spécifiques n'a disparu.— Il n’y a que 
l'organe sécrétoire du système phanérique de modifié, et en- 
core, les taches d’un jaune plus ou moins foncé, approchant 
dans quelques endroits de la couleur Isabelle, annoncent que 
les lois organiques n’ont été qu’incomplètement vaincues 
dans ces endroits. 

Buffon , comme on vient de voir, n’allache que peu «u 
point d'importance à la couleur du pelage, quand il s'agit des 
caractères spécifiques.— 11 était incertain s’il devait consi- 
dèrer l'Ursus maritimus comme une espèce ou comme une 
variété. — Nous partageons tous les doutes de Buffon. — Nous 
confessons que nous ne voyons point dans la coloration du 
système phanèrique assez de fixité pour élever cette colora- 
tion au rang de caractères spécifiques. — Cela ne veut pas 
dire pourtant , qe nous n’atlachons point d'importance à ce 
que les zoo! nomment la livrée de telle ou telle es- 
pèce, Jiveée qui ét elle-même sujette à de de nombreuses varia- 
tions, si nombreuses , que la limite n’en est point connue. 


Pouvons-nous soutenir que la couleur des poils, des plu- 
mes, des téguments en général , qu'ils soient durs ou mous, 
cornès , crustacés ou testacés , ne peut jamais servir à carac- 
tèriser une espèce , à moins que cette différence de couleur 
ne se lie à des caractères plus constants et inhérents à la for- 
me; et au développement de certains organes ct par conséquent 
à l’accomplissement de (elle ou telle fonction? si nous ré- 
pondons affirmativement, alors nous effaçons de l’intermina- 
ble liste des espèces, un grand nombre de mammifères (parmi 
les rongeurs et Les insectivores surtout}, un plus grand nom- 
bre d'oiseaux , beaucoup de reptiles, de poissons, d'insectes = 
etc. , ete, et nous reléguons une foule d'illustrations dans les 
règions nébuleuses des êtres variables ou des variétés.-- Mais 
pour arriver là , il y a deux difficultés à vaincre; 1.0 Il faut 
définir le mot eseèce en zoologie, et, 2.0 ce que l’on doît en- 
tendre par variété. ( Voir le Mémoire précédent ). 


(448 ) 


VI. Ossenvartions sur le développement anormal des 
Canines du Chat domestique. 


Ce phénomène assez rare n’a pas encore élé observé dans 
la race féline. L'homme , les chevaux présentent souvent 
des anomalies de ce genre. Ainsi a-t-on observé des dents 
doubles et même des rateliers complètement doubles. 

Avant de décrire l’anomalie précitée, je crois devoir 
donner un aperçu rapide de la formation des dents et des 
dentitions. 

Les dents sont secrèétées par des sacs membraneux , appelés 
sacs dentaires ou matrices dentaires. Dans l’homme, ce n’est 
qu’au deuxième mois de la gestation que l’ossification de la 
dent commence à avoir lieu et tous les cinquante jours jus- 
qu’au septième mois de la gestalion , il se forme un nouveau 
point d’ossification pour quelque dent. Les sacs dentaires de 
la deuxième dentition ne commencent à apparaître que beau- 
coup plus tard. Ainsi, ce n’est qu’au neuvième mois que la 
première grosse molaire de remplacement, présente un point 
ossifiè. 


Rs Li 

Dans les animaux comme dans l’homme, la seconde denti- 
tion s'opère au moyen de sacs membraneux , de matrices 
dentaires qui, en s’ossifiant, pressent sur la base des dents de 
lait, et occasionnent aïnsi la mortification du nerf dentaire 
et par suite la chute de la dent. i 

Les matrices dentaires des canines dans les animaux car- 
nassiers, sont placées au-dessus des canines de lait, ce qui n’a 
pas lieu dans l’homme. Cette position nous indiquera de suite 
quelle est la canine de première et de seconde dentilion dans 
le chat qui nous occupe. La canine de lai sera placée derrière 
la dent de remplacement. Reste à expliquer maintenant com- 
ment il peut se faire que la dent de lait soit en partie détruite 
sur la face qui touche à la canine de remplacement. 


{ 149) 

La canine de remplacement est complète, présentant sur 
sa face externe, la carène et les deux sillons, caractères des 
dents de la famille des chats. Toutes les dents de deuxième 
dentition ont paru , quoique l’asimal présente encore des 
épiphyses à son squelette. 

La canine de lait s'est considérablement amincie d'avant 
en arrière. L’amincissement est dù à une absorption de la 
matière osseuse de l'os , absorption qui a eu lieu de dehors 
en dedans et seulement dans la partie en contact avec la 
canine de remplacement, 

La tête de ce chat curieux fait partie d’un squelette com - 
plet placé dans la galerie zoologique de la Faculté des Sciences, 
squelette qui n’offre pas la moindre particularité dans le reste 
de sa charpente osseuse. 

M. P. PéproN FILS, 
… Aide-Naturaliste à sÉnoetes des pes. 

mé ; rs 7 Avril 1843. É 

D A Rs 


PALÉONTHOLOGIE. 


VII. Descriprion de quelques ossements fossiles trouvés 
à Léognan , département de la Gironde ; par M. 
P. Péproni fiés. 


MESSIEURS , 

Chacun de nous est appelé à fournir son contingent pour 
l'édification d’une Faune de la Gironde, que la Société se 
propose de publier. C’est dans ce but que je viens vous en- 
tretenir aujourd’hui de quelques ossements fossiles trouvés 
dans notre département. Ces débris sont au nombre de sept ; 
quatre vertèbres de célacés , deux fragments de carapace de 
tortue et un bois de cerf. Tous ces morceaux proviensent des 


( 150 ) 
earrières de Léognan, commune si renommée par ses faluns 
et les débris d'animaux anti-diluviens qu’elle a déjà fourni 
à la science. Prenons d'abord les vertèbres et tâchons par 
leur étude , de les placer dans la partie de la colonne verté- 
brale qui leur convient. Jetons premièrement un coup-d’æœil 
rapide sur la colonne vertébrale de notre marsouin commun. 

Nous pourrons diviser la colonne vertébrale de ce cétacé , 
en trois régions : la région cervico-dorsale, la région lombaire , 
qui sera, pour nous, composée de toutes les vertèbres à 
apophyses transverses très-développèes et la région caudale ou 
région formée de vertèbres quadrangulaires ou ellipsoïdes à 
apophyse épineuse, non attachée au corps , et sans apophyses 
tranverses. Les vertèbres de ces diverses régions sont parfai- 
tement distinctes entre elles , car dans la partie dorsale nous 
remarquerons que les apophyses costo-transverses (1), pren- 
nent naissance au même point que les deux feuillets de l’apo- 
physe épineuse , qu’elles ne se séparent de ces feuillets 
qu'aux deux tiers supérieurs du canal rachidien. Arrivées à 
ce point, elles se prolongent latéralement et à peu près hori- 
zontalement , tandis que les feuillets de l’apophyse épineuse, 
après avoir complété ie canal rachidien , se réunissent pour 
former cette apophyse. Enfin le canal ainsi formé deviendra 
de plus en plus triangulaire au fur et à mesure qu’il se rap- 
proche des vertèbres lombaires. 

Les vertèbres lombaires ont les apophyses transverses dis- 
tinctes, dès la base des feuillets de l’apophyse. épineuse , car 
elles naissent sur les parois latérales du corps de la vertèbre, 
et l’apophyse épineuse nait à la partie supérieure. Le canal 
rachidien est triangulaire, et ces seuls caractères suffisent 
pour les distinguer. 


(1) J’apptlie ainsi les apophyses transverses où s’articalent les 
ôles. 


( 151 ) 

Quant aux vertèbres de la troisième région, il est impossi- 
ble de les confondre avec les précédentes, car elles ne consis- 
tent, à proprement parler, qu’en un corps parallélipipèdique 
ou ellipsoïde, portant deux surfaces lisses , convexes sur les 
bords, concaves au centre, surfaces articulaires des vertè- 
bres entre elles. Supérieurement , elles sont percées de deux 
trous volumineux éloignés qui traversent le corps de la ver- 
tébre de dehors en dedans pour s'ouvrir inférieurement dans 
une cavité commune. Ceci posé , nous voyons de suile que 
nous avons à nous occuper d’une vertèbre dorsale , de deux 
de la région lombaire, et d’une de la rêgion caudale. Passons 
maintenant à la description particulière de chacun de ces 05. 

N.0 1.— Cette vertèbre dorsale est d’une couleur brune 
foncée , le corps de l'os a été brisé en l’extrayant de la pierre 
ainsi qu’une parlion de l'apophyse épinouse. Les apophyses 
coslo-fra t pos- 
térieures it également décidées. Cependant d’après les 
bases que nous ayons posées tout-à-l’heure, on ne peut se 
tromper dans la détermination de cet os. Voici les dimensions 
de cette vertèbre. 


Longueur du corps de la vertèbre . . . . . On 045 
Diadibtie "ne - à ras 0, 035. 
Diamètre du trou rachidien. . . . . . . . . 0, 028 


Ces diverses dimensions nous font voir qu'elle a dù appar- 
tenir a un cétacé de la taille de notre marsouin. Le trou ra- 
chidien étant circulaire ; dénote une vertèbre Si de 
la tète.( PI. I, fig. { et 2 restaurée). 

( Ge de PA H. ue } 

N.0 2, — Les deux vertèbres portant ce numéro, appar- 
tiennent à la région lombaire, car les apophyses transverses” 
ont une base distincte et éloignée de celles de lapophyse 
épineuse:: La première { PI. 2. ), est la plus volumineuse 


( 15%) 

el Fa plus complète ; elle possède ses deux apophyses trans- 
verses , l’une {enant au corps de la vertèbre , l’autre séparée 
par l'instrument de l’ouvrier. Le canal médullaire est rempli : 
de mollasse jaune , compacte ; les apophyses articulaires exis- 
tent encore au nembre de deux , caractère qui appartient aux 
premières lombaires seulement. L’apophyse épineuse est bri- 
sée à sa base au-dessus du trou rachidien qui est triangu- 
‘ laire. Les épiphyses articulaires manquent dans cet èchantil- 
lon , ce qui est assez rare dans ces ossements. 

Épaisseur du corps de la vertébre. . . . . . . 0m 06. 

Diambires 5553 So po ques je ss nu DiQUE, 

Diamètre antero-postérieur du canal rachidien. 0, 25. 

Longueur de l’apophyse transverse entière. . . 0, 10. 

D’après ces diverses dimensions, l’animal porteur d’une 
telle vertèbre avait de 5 à 6 mètres de longueur. 

(Cabinet de M. Jouannet). 

La deuxième lombaire ne nous présente qu’an corps sans 
apophyses , mais où nous apercevons distinctement la nais- 
sance de ces mèmes apophyses. Cet os est brun noir, com- 
pacte , lourd .D’après ses dimensions, il a dû appartenir à un 
animal de la taille du précédent. 

PORROROE UU ONDE.  -… . : : ,. On 075 

DONS 5; ONE 0, 055 sur 0 07 

( Cabinet de M. H. Arnozan ). 

(PI. IE, fig. 1 et2.) 

N.03. — La Ame vertébre appartient à la région caudale ; 
car elle est quadrangulaire avec les angles arrondis. Au centre, 
se trouve de chaque côté une surface ellipsoïde, qui s'articule 
avec les vertèbres voisines. Sur la face supérieure se voient 
deux (rous qui traversent le corps de la vertébre de haut en 
bas el qui, éloignés supérieurement, s'ouvrent dans une cavité 
commune inférieurement. Les faces latérales sont marquées. 


( 153 ) 
chacune de deux sillons longitadinaux, L'os est d’une cou- 
leur jaune de rouille et les surfaces articulaires sont bistrées. 


Longueur du corps. : . . . . .. 004 
LRO à > 0, 06 
Hauteur, +55. 44 VE. Sa EX #0, 05 


L'animal vivant devatt avoir également 5 à 6 mètres de 
longueur. 
(Cabinet de M. H. Arnozan ). 
(PI IV, fig. 1,2, 3, 4). 


Les deux fragments de carapace de tortue qui vont nous 
occuper, appartiennent un à une chélonée, l’autre peut-être 
à une trionix : mais plus probablement aussi à une chélonée, 

Le premier morceau (PI. V, fig. 1, et 2), porte inté- 
rieurement une côte. Ce fragment d’un brun rougeâtre foncé 
devait Lappertonte à un animal d’un mètre de longueur à Pas 

carapace devait être applatie. Sur la face 
rieure, qui est ragueuse, on aperçoit un des sillons qui limi- 
tent les plaques d’écailles. 


Longueur :totalei: 228. ir. fi Om 25 


, 
Épaisseur de la plaque osseuse. . . .. 0, 014 
Longueur de la côte {la tête articulaire 
manque ). de ee à 0, 20 
Largeur de no. 0, 0 


Le deuxième fragment (PI. VI), est denté sur les bords, 
et d’après d’autres caractères, doit avoir appartenu à une 
trionix ; mais faute d'objets comparatifs, je reste dans le 
doute. On reconnaît que c'est la partie supérieure droite de 
la carapace. D’après les sillons marqués à sa surface , les pla- 
ques d’écaille devaient être hexagonales dans le centre et 
en pentagones allongés sur les bords. 


Largedf.#su"s uisu seine ati Om 10 
Hongnber: 1520 asscion res sis 0 , 24 
Épaisseur de la si ésséuse: 48 40 01 


(Cabinet de M. H. Arnozan). 

Le dernier morceau est une portion de boïs de cerf (PI. 
VIE), qui par ses dimensions a dù appartenir à un animal de 
la grosseur du daim. La fourche terminale est complète. 
L’indouiller inférieur est cassé et à en juger par la termi- 
naison fracturée du bois , le morceau a dù être brisé presque 
au ras de la meule. L’extrémité est usée, ce qui montre des 
bois arrivés à toute leur croissance. 


Longueur totale. . . 


oi dr Os 11. 
Longueur jusqu’à l'andouitler eut: 0, 0375. 
Écartement des andouillers terminaux. . 0, 03. 
Longueur entre l’andouiller inférieur et la 
termination brisée du bois. . . . . . . . . 0 , 06. 


(Cabinet de M. H. Arnozan). 
Tels sont les ossemens que j'ai voulu faire connaître. Je 
sais fort bien que leur intérêt n’est que secondaire ; mais ce 
n’est cependant qu’en réunissant ainsi et peu à peu les ma- 


tériaux épars, que l’on peut arriver à former un tout intéres- 
sant 


99 Juin 1843. 


(155) 
BOTANIQUE. 


VIN. Précis des Travaux Botaniques de la Société 
Linnéenne de Bordeaux , depuis sa création jusqu'en 
1857, ete. ( Foyez Acres pe La Socréré LiNNÉENXE, 
tome XIT, pag. 67 ). Par M. J.-F. LamerRanz, 
Directeur de la Société. 


DEUXIÈME SECTION. 


DE LA FLORE BORDELAISE ET DE LA GIRONDE. 


Le jour où nous pourrons avoir une Flore Française com- 
plète, sera celui où nous possèderons la Flore locale de 
chaque département , car ici, surtout , il importe de procéder 
par voie d'analyse, de bien étudier les parties pour lirer des 
conséquences de leur ensemble. I] faut d’abord chercher à 
connaître les plantes véritablement spontanées dans un cer- 
cle donné, puis celles qui, bien que d’origine étrangère, 
doivent leur naturalisation à une longue suite d’années pen- 
dant lesquelles on les a vues constamment croître et se repro- 
duire sans interruption et sans abris; puis enfin distinguer 
ces vêgélaux qui portés par les débordements des fleuves et 
la fureur des (empêtes , viennent fleurir pendant quelques 
étés sar une terre dont la latitude et l'exposition ne peuvent 
leur accorder qu’une hospilalité passagère. En un mot, il 
faut suivre le sage conseil de l’auteur immortel des Géorgi- 
ques; enseigner ce que chaque règion produit, et le dis- 
tinguer de ce qui n’est qu’accidentel chez elle, “ 
Cura sit... prædisure......... 
Et quid quæque ferat regio et quid quæque recuset (1). 


(1) Virg. Georg., lib. LE. 


156 

Cependant , loin de nous la pensée de ne pas applaudir 
aux travaux de ces naturalistes zélés qui ont entrepris la 
Flore d’une vaste contrée dont il fallait étudier à la fois pres- 
que toutes les parties ; car lorsque De Lamarck en 1778 (1), 
M. Loiseleur Des Longchamps en 1806 (2), publièrent leur 
Flore Française , nous n’avions pas six Flores départemen- 
tales , et leur nombre s'était bien peu augmenté , quand parut 
en 1815 (3), la Flore Française par De Lamarck et De Can- 
dolle. Leur mérite fut d'autant plus grand, qu'ils fournirent 
des malériaux à ceux dont ils auraient dû en recevoir, et 
qu'ils eurent tout à la fois à poser les bases de l’édifice et 
à l’élever. 

Le premier ouvrage de Botanique proprement dite qui, à 
notre connaissance, ait été publié à Bordeaux , est l’Hortus 
Burdigalensis de M. Latapie, en 1784 (4). Ce Catalogue du 
Jardin situë près de la rue des Incurables, renferme 674 
espèces dont le tiers environ sont spontanées dans le dé- 
partement, de sorte que si l’on nee eu le soin d'indiquer 


danse cat tété a té 


des champs dans le Jardin, on LEE préparé des KR 
pour la Flore ; mais il n’en a pas été ainsi. Toutes les plantes 
indiquées par ce Catalogue , format in-12 , de 83 pages , sont 
inscrites sans distinction aucune, avec leur nom latin au- 
dessus des noms français , dans l’ordre du système de Linné. 
Le catalogue du Jardin actuel publié en 1803 (5), par le pro- 
fesseur Viller , présente le même vide aux amis de la Flore. 

Un rapport fait à la Société de Médecine, le 9 Juin 1809, 


(1) Flore Française.— Pa royale. 
(2) Flora Gallica.— Par 
(3) 3.me Édition. 
(4) Voyez Actes de la Soc. Linn., T. XII, pag. 76. 
(9) Voyez Actes de La Soc. Linn., tom. XIL , p. 77. 


(157) 
par M. le Docteur Capelle (1 ), depuis membre honoraire de 
la Société Linnéenne , mentionne neuf espèces de champi- 
gnons : cinq bonnes et quatre mauvaises qui croissent aux en- 
virons de Bordeaux. Ce sont : le cep proprement dit, Boletus 
edulis de Bulliard ; l’oronge , Agaricus aurantiacus ; la chan- 
terelle ou roussette, Ægaricus cantharellus , placée depuis 
avec les mérules ; le champignon de couches, Agaricus cam- 
pestris de Linné, Edulis de Bulliard; la morille, Phallus 
esculentus ; l’indigotier ; l’oronge blanche, Agaricus ovoidens, 
la fausse oronge, Agaricus pseudo-aurantiacus de Bulliard ; 
Muscarius de Linné ; l’agaric blanc, Agaricus dygmogalus 
de Bulliard , et le satyre , Phallus impudicus de Linné. 

L’indigotier est le Boletus cyanescens et non le versicolor 
qu’on a cité par erreur, puisque ce dernier loujours dimidié 
et ligneux ne peut gsprément pe se confondre avec l’edulis, 
et on sail aujourd’h ui q lanche est un mets délicat 


et non suspect, comme on le croyait à P époque de ul 


tion du rapport. 

M. Bory de Saint-Vincent avait observé, de la Teste à 
Cazeaux, plusieurs plantes remarquables dont 56 furent in- 
diquées par M. Thore , dans sa promenade sur les côtes du 
Golfe de Gascogne, en Août 1810. 

Tel était l’état de notre Flore, lorsqu’en 1811 , j'en pu- 
bliai la première édition. 

Ici, Messieurs et honorables Collègues, je devrais peut- 
être m’arrêter ; mais je me suis engagè à énumérer vos (ra- 
vaux botaniques. Je conlivuerai donc à remplir la noble 
tâche que vous m'avez imposée, néanmoins et afin d’être 
plus libre, en effaçant mon individualité, chaque fois que 
dans mon récit, je rencontrerai l’auteur de la Flore. 


(1) Imprimerie de Pinard. Les membres de la Commission 
étaient MM. Lamothe, Cailleau , Feynous, Caréjus et Capelle, 


(158 ) 
Quelques années après son retour à Bordeaux , qu'il avait 
- quitté en 1803 cet dont il ne s'était absenté que peu de 
temps , il s'attacha à former des élèves dont plusieurs sont 
devenus pour lui d’honorables collaborateurs, et il donna 
use plus grande latitude aux excursions en les rendant plus 
fréquentes et plus lointaines. Alors on se servait ici de la 
Flore des environs de Paris, par Thillier, et d’un ouvrage 
en deux volumes sur les plantes du Lyonnais. Bientôt il 
écrivit, pour s’aider dans ses recherches, le nom , le carac- 
tére et la localité des espèces qu'il recueillait aux environs 
de notre ville, et de là, avec quelques augmentations, la pre- 
mière édition de la Flore Bordelaise qu’il annonça en 1810 
et qu’il publia au commencement de 1811 (1). 

Cette première édition qui renfermait plus de 900 espèces 
quoiqu’elle n’embrassät qu’un cercle bien limité, d’un my- 
riamèlre et demi de rayon, valut à l’auteur, des criliques et 
des éloges. Il s’efforça de profiter des premières dans ce 
qu’elles avaient de juste, et de mériter les seconds : ce qui 
le mit à même de publier on supplément qui. augmenta la 

-Floré , surtout dans la famille des graminées et dans les 
cryplogames. 

Ce Supplément (2) qui parut en Janvier 1817, porta à 
1100, et toujours dans le même rayon, le nombre des 
plantes de la Flore Bordelaise à laquelle furent ajoutées di- 
verses tables propres à faciliter aux élèves , l'étude de la Bota- 
nique. 

Dès-lors on put comparer la Flore réelle, celle de nos 
champs avec la Flore écrite, et voir en étudiant la première, 


(1) Flore Bordelaise ou Tableau des Plantes qui croissent 
naturellement aux environs de Bordeaux, elc.— Imprimerie 
de Moreau. 

(2) Bordeaux — Imprimerie de Lawalle jeune. 


(159) 

ce qui manquait à la seconde. Mais l’auteur avait un autre but 
que celui de compléter cette Flore qui devait bientôt devenir 
départementale ; il voulait encore répandre et animer pour 
ainsi dire le goùt de la Botanique dans une localité bien 
riche, mais encore bien peu étudiée sous le rapport de sa 
végétation: Au milieu d’une excursion qui avait lieu dans 
V’Entre-deux-Mers , avec un de ses plus zèlés disciples, au- 
jourd’hui votre correspondant M. le D." Dalmas, et le Pro- 
fesseur M. Dargelas, lun de vos présidents honoraires , il 
conçat l’idée et forma le plan d’une Fête Linnéenne. 

L’exécution suivit de près la pensée, et la première Fête 
Linnéenne fat célébrée le 25 Juin 1818. 

Ce fat un spectabile assez extraordinaire , unique dans les 
annales de la science. Deux professeurs et dix élèves (1) 
sillonnent par purs excursions la plaine d’Arlac, et vont 
se reposer sous un saule, entouré d’un ruisseau limpide que 
“bornaït au levant un rideau de jeunes pins. Là, après quel- 
ques lectures relatives à la botanique, on proclame avec 
enthousiasme une fêle; on arrête qu’elle se célèbrera partout 
le Jeudi qui suivra la solennité du Saint qui prèchait et bap- 
lisait au bord du Jourdain, et quelques heures après, on fonde 
une Société qui ue prend pour devise qu’an mot, Crescam, 
se-cRoîTRAI ; et, rapide dans sa croissance comme le saule 
qu’elle eut pour berceau, fertile comme la fleur des champs 
dont les générations se succèdent dans l’année, elle couvrit 
de ses branches les deux hémisphères , et aujourd'hui comme 
nous le disions dans la dernière solennité champêtre (2), 


(1) MM. Dargelas, Laterrade, Dalmas, Simiot, J.-B. Piétry, 
G. Papillon, B. Teulère, P. B. Brossier, G. Gimard, J. P. (Théo- 
phile) Laterrade fils aîné, Musset, P. Clochard , X. Mare. 

(2) Discours prononcé à Cenon , le 30 Juin 1842, jour de la 25° 
Fête Linnéenne. 


( 160 ) 
elle s'étend de ces contrées voisines , de celles qu'éclaire 
le char glacial de l’Ourse jusqu’au rocher Napoléonien , et 
depuis ces pays qui sont pour nous les règions de l'aurore 
jusque sur ces côtes occidentales que bràle le soleil du Pé- 
rou et sur lesquelles elle déploie ses pacifiques étendards. 

Mais rentrons dans le cercle qui est le centre des travaux 
de la Societé. Des excursions plus fructueuses et dans les- 
quelles MM. Piétry , Dalmas , Paillou et Clochard, multipliè- 
rent leurs recherches , nous firent mieux connaître les riches- 
ses végélales de nos environs, et en 1821, parut la seconde 
édition de la Flore Bordelaise (1) qui fat en quelque sorte le 
prodrome de la Flore du département , et dans laquelle fu- 
rent décrites 1611 espèces dont 319 acotylédonés. 

Cependant la Société prenait un essor rapide ; elle fondait 
des sections à Libourne, à Paris ; à Montpellier , à Rochefort, 
à Narbonne, dans les Cévennes, dans la Haute-Vienne, dans 
les Basses-Pyrénèes , à l’ile Maurice , au Sénégal , à la Guyane 
et à la Martinique. 

M. le docteur Moyne, président de celle # Libourne , vi- 
sila avec soin par lui-même et à l’aide de ses collègues, 
principalement de MM. le marquis de Rabar, Douhet et 
Gilbert, son arrondissement, et aux belles espèces Saxifraga 
granulata, Isatis tinctoria, Centaurea montana dont il 
avait enrichi la Flore, il joignit le Tropa natans ou châtaigne 
d’eau , le Dianthus superbus , etc... Bon collègue, véritable 
ami , qui fûtes si souvent mon guide dans les excursions du 
Libournais où j'étais témoin de vos vertus cachées, qu’il 
m'est pénible de changer les accents de ma reconnaissance en 
larmes versées sur une tombe qui vient de se fermer ! 

. MM. Monclin et Ardusset fils, à Bazas, exploraient leurs 


(1) Flore Bordelaise et Essai de la Flore de la Gironde. — Bor- 
deaux, imprimerie de A. Brossie 


( 161 ) 
localités pendant que M. Paillou se livrait avec succès à la 
recherche et à la détermination des espèces de nos environs ; 
pendant que mon fils Théophile, aujourd’hui votre correspon- 
dant, cueillait sur la rive droite de la Gironde le Catananche 
cœrulea, et à Latresne, le Scorpiurus muricata, pendant que 
M. l’Abbé Lalanne nous rapportait de Sainte-Croix-du-Mont, 
le réséda Phytheuma et que notre savant collègue , M. Char- 
les Des Moulins trouvait le Panicum digitaria et multipliait 
ses observations sur les orobanches, pendant que l’auteur de 
la Flore ne revenait guère de ses excursions sur le littoral 
sans en rapporter une trentaine d’espèces nouvelles pour le 
département et quelques-unes pour la Flore Française. 

Aussi donpa-t-il en 1829, une troisième édition (1), à 
laquelle réunissant les addendas publiés depuis la seconde ” 
il porta à deux mille Poe | les pers. dont os aco- 
tylédones. 

De si drone nes dunnirent une EE ardt tous 
ceux de nos collègues qui s’occupent de botanique. On voulut 
en finir au moins avec la partie phanérogamique des vègé- 
laux de la Gironde. Les plantes les plus rares ; je dirai 
même les plus cachées de nos divers arrondissements , furent 
trouvées, observées et publiées dans nos Acres par MM. Bil- 
laudel, Charles Des Moulins, Gachet, Durieu de Maison- 
neuve, Monteaud , Legrand et le plus jeune de mes fils Ch. 
Laterrade. A ces noms, la justice exige que j'en ajoute 
un qui m'est bien cher, vous me prévenez, Messieurs , celui 
de mon fils Louis, qui malgré l’état habituel des souffrances 
qui me l’enlevèrent l’année dernière, nous secondait avec 
tant de zèle et de bonheur par ses recherches, puisque nous 
lui devons PHordeum maritimum, le Cephalaria syviaca, 


(1) Flore Bordelaise et de la Gironde. — 3.me édition. Im- 
primerie de Laguillotière et Cie. 
TOME XII. 11 


(162 ) 

l'Amaranthus albus, beaucoup de cryptogames et notam- 
ment le Geastrum colliforme , nouveau pour la France. 

Enfa il était une partie du département , bien éloignée da 
chef-lieu, peu fréquentée par les botanistes, et cependant 
riche en plantes rares et surtout en hydrophytes. Elle avait 
été visitée rapidement par Thore et par Endress, par MM. 
Bory de Saint-Vincent et Charles Des Moulins; j’y avais aussi 
porté mes pas, maïs il était réservé à l’un de vos plus zélés 
et de vos plus laborieux correspondants , M. Chantelat, de 
l’explorer dans toutes les saisons et d’y observer la végèta- 
tion dans toutes ses phases , c’est ce qu'il a fait; et, grâces 
aux envois qu'il m’a adressés et à la complaisance de MM. 
Grateloup êt Testas qui ont bien voulu m'aider pour la dé- 
termination des espèces douteuses , j’ai pu indiquer dans le 
XJne volume de nos Acres , page 153 , 63 espèces d’hydro- 
phytes , dont 11 nouvelles pour la Flore Française, à ajouter 
à notre Flore. 

Ces hydrophytes avec les autres plantes du supplément à 
la 3me édition , portent à environ 2200 les espèces observées 
dans le département de la Gironde. 


— 66 0——— 


IX. Rapport sur une Excursion Géologique faite aux 
environs de Blaye, par MM. Pévront et. Josern 
Derros.— J. Dezsos, rapporteur. 


ÆEscarpement de la Citadelle. — L'escarpement sur lequel 
est bâtie la citadelle de Blaye, est fourni par des alternan- 
ces de bancs calcaires, d’une texture (rès-variable, prenant 
par endroits des galets quartzeux, et caractérisés par une 
immense quantité de milliolites. Voici la succession de cou- 
ches que nous avons observé. : 


(163) 

1.° La partie inférieure ‘est formée par un banc calcaire 
d’une faible consistance , contenant üne grande quantité de 
petits cailloux de quartz. Ce conglomérat ne nous a fourni en 
fait de fossiles que des milliolites et pneus empreintes 
ee plana. 

o Assise puissante de calcaire de durélé très-variable 

Pets sont intercalées çà et là des couchés de peu d’é- 
paisséur d’un conglomérat calcaréo-siliceux sémblable au 
précèdent, 

C’est dans cette couche que sont ouvertes des excavations 
naturelles dont les parois présentent de nombreux ossements 
de cétacés disséminés dans la partie la plus dure de la roche. 
Des milliolites, des orbitolites peu fréquentes, et des échi- 
nides abondantes surtout dans la partie supérieure , tels sont 
les fossiles les plus remarquables de cette assise. 

Ce calcaire devient plus friable dans la partie supérieure 
et les oursins y deviennent en même temps plus abondants. 

3.0 Enfin l’escarpement est terminé par un calcaire dur 
à échinides. Ce calcaire fait partie de l’assise précédente dont 
il ne diffère que par un peu plus de solidité. 

Voici la liste des principaux fossiles que nous ayons re- 
cueillis dans ces couches : 


Scutella nummularia a ur: } en 2e pt de affinis(Ch. d.M.) 
Seutella lenticularis 5 2 inolampas ovalis (Ch.d.M.) 
Fibularia scutata. Ch d. for fran (Goldf.) 

affinis( Ch. des Mont: laria rl 
Echinus elegans (Ch. des Moul.)} ment arabes 


La plupart de ces fossiles ont été déterminés par M. 
Pédroni. 

Carrière de la Douane.— Près de la douane de Blaye, 
on exploite à ciel ouvert une carrière qui présente une coupe 
de dix à douze mètres de hauteur. Les couches me parais- 
sent parfaitement identiques à celles da caleaire dur de la 
citadelle ; seulement on ne trouve plus ici de cailloux quart- 


( 164 ) 

zeux. La roche prend, par places , une grande quantité d’or- 
bitolites plana, dont la grandeur varie de 2 millimètres à 2 
et même 3 centimètres de diamètre. Le haut de la carrière 
est formé par une marne que les carriers appellent pierre à 
four. Nous avons recueilli dans cet escarpement un beau frag- 
ment de Nautilus Pompilius (Lamarck) , des moules de Te!- 
lina biangularis (Desch. }, Venericardia cardita?, crassa- 
tella..., eytherea.…., chama..…., enfin, des oursins analo- 
gues à ceux de la citadelle. 

Route de Blaye à Mirambeau.— À deux kilomètres en- 
viron de Blaye , les bords de la route sont formés d’une roche 
entièrement composée de milliolites agrégées par un calcaire 
spathique brillant. Ce calcaire se divise souvent en strates de 
quelques centimètres d’épaisseur. 

Au-dessus de cette couche , se montrent plus loin, à une 
petite distance de la route, des assises d’un calcaire caver- 
neux d’une texture tantôt très-làâche, tantôt trèes-serrée. 
contient une grande quantité de milliolites, d’oursins et de 
moules de coquilles. Nous y avons reconnu des moules de 
terebellum convolutum (Lam. }, dentalium...., bulla..…., 
natica..……, tellina?.…., cardium...….., pecten..…. — Le 
tout mêlé à des Orbitolites et des Échinides semblables à 
celles que nous avons déjà citées. 

À cinq kilomètres environ de Blaye, si l’on monte sur 
la hauteur de la Garde , au-dessus de la couche dure caver- 
neuse, on frouve un calcaire sableux très-milliolitique qui 
forme une partie du côteau. Ce calcaire ne nous a fourni , en 
fait de fossiles, que des milliolites. 

Près de la hauteur de la Garde, le côteau sur lequel 
sont siluës les moulins de Poron offre , outre le calcaire sa- 
bleux , des couches supérieures à ce même calcaire. Ce sont 
des lambeaux de marnes très-sableuses , contenant des frag- 
ments d’huîtres que nous n’avons pu déterminer. Ces cou- 


( 165) 

ches ne forment pas le sommet du côteau. Des pointes du 
calcaire précédent, présentant une texture beaucoup plus 
serrée semblent, au premier coup-d’œil, lui être supérieures. 
Mais nulle part nous n’avons vu des couches régulières de ce 
calcaire recouvrir la marne à huîtres, de sorte qu’il est na- 
turel de penser que si ces huîtres se (rouvent à un niveau 
plus bas de quelques décimètres que le calcaire milliolitique, 
c’est qu’elles se sont déposées dans les dépressions préexis- 
tantes de ce calcaire. 

En descendant vers le fond de la vallée et se dirigeant 
vers l'Est, on trouve les chemins et les champs couverts de 
fragments d’une roche évidemment d’eau douce. C’est un 
calcaire blanc ou blanc sale, traversé dans (ous les sens , de 
petites tubulures sinueuses. Il m’a donné à l’analyse le quart 
de son poids environ d’alumine. Souvent cette alumine se 
range en nodules verdâtres dans la roche. Cette marne re 
nous a offert aucun fossile. Nous la retrouverons en place dans 
d’autres localités. 

Ces débris de calcaire d’eau douce ont été transportés, 
sans aucun doute du sommet des côteaux dans le fond des 
vallées. Ils devaient reposer sur la marne à huîtres que nous 
avons observée aux moulins de Ponon, avant que les couches 
qui se (rouvaient à la partie supérieure des collines eussent 
été détruites soit par les agents naturels, soit par la main 
des hommes. 

Cette opinion est confirmée par la rie de ces calcaires 
aux Moulins de Sainte-Luce. 

Moulins de Sainte-Luce.— La base de la hauteur de Ste 
Luce est formée par le calcaire à Orbitolites précédem- 
ment décrit. Au-dessus , on trouve des assises d’un calcaire 
d’eau douce en place. Ce calcaire qui forme le sommet des 
coteaux est absolument semblable à celui dont nous avons 
trouvé les débris à Ponon. Il ne contient pas ici de fossiles , 


( 166.) 
mais on assure qu’il renferme des Lymnées et des Planorbes 
à quelques kilomètres de Sainte-Luce. C’est un fait que nous 
n'avons pu vérifier. 

Route de Blaye à Berson.— Sur la grande route de Blaye 

-à Saint-André-de-Cubzac, le fond des vallées est constamment 
formé par le calcaire à orbitolites. On cite des huîtres au 
sommet des côteaux de Touzignan et de Cars, situés à 4 ou 
5 kilomètres de Blaye. Nous avons examiné ces côteaux, mais 
nous n’y avons point vu les couches à huîtres. Il est néan- 
moins possible qu’elles se trouvent sur quelque sommité voi- 

sine. La hauteur du lieu semble venir à l’appui de cette con- 
Re = Je dirai, en outre , qu’une partie de la commune de 
Cars est appelée les Huîtres dans le pays. 

Au delà de Cars , la route monte toujours, Enfin, à huit 
kilomèt. de Blaye, on retrouve le calcaire d’eau douce en 
place. Le chemin qui conduit de la grande route à Berson 
offre ce calcaire bien développé sur plusieurs points. 

Eafin, à un kilomètre de Berson et à un myriamètre de 
Blaye , le chemin descend à une petite distance de ce village, 
les bords de la route présentent des assises d’une argile ver- 
dâtre contenant une grande quantité de petites huîtres ( Os- 
trea flabellula? etc.) et de petits madrépores ( flustres ?) 
Nous avons trouvé en outre le moule d’une petite Modiole, 
el de nombreuses Serpules attachées aux polypiers. 

Ce banc d’huîtres est probablement le même qu’on a cité à 
Touzignan , à Cars, elc.— Il se retrouve à une grande dis- 
tance de Blaye, à la Réole, et se prolonge jusque dans l’Age- 
nais,— Je ne partage pas l'opinion de M. Dufrenoy sur sa 
position, Je crois qu’il appartient déjà à l’époque Miocène. 
C’est une opinion que , du reste, je me propose d’examiner 
en détail dans un mémoire particulier. 


(167) 
RÉSUMÉ. 


Voici la coupe théorique que j'ai cru pouvoir établir 
d’après les faits que je viens d’exposer. 

En allant de bas en haut, on trouve : 

Ï. ÉTAGE TERTIAIRE INFÉRIEUR. 

1.0 Calcaïre tendre à galets quartzeux. 

2.0 Calcaïre tantôt dur, lantôt mou , à échinides, prenant 
quelquefois des galets quartzeux , souvent lié par un calcaire 
spathique. 

3.0 Calcaire caverneux , à moules nombreux de coquilles. 

4.0 Calcaire sableux. 

(Toutes ces couches sont caractérisées par des polypiers 
plats du genre orbitolites , et par un énorme quantité de mil- 
liolites. 

Il. ÉTAGE TERTIAIRE MOYEN. 

4,9 sais verte à huîtres. 

2.0 Calcaire d’ eau douce. 

Lu à la séance générale du 4 Août 1843. 

Josepx DELBOS , membre auditeur. 
——— 


GÉOLOGIE INDUSTRIELLE. 


X. Norices sur les Calcaires Nitriféres de la Gironde , 
et sur leur emploi utile; par M. Pévroni fils, 
professeur du Cours publie de chimie et d'histoire 
naturelle appliquées au Commerce. 

Notre département est loin d’avoir fourni tous les produits 
utiles qu’il renferme. Je vais attirer l'attention de la Société 
sur des calcaires nitrifères dont la quantité et la qualité peu- 
vent donner liea à quelque exploitation soit pour en extraire 
le salpêtre , soit pour marner les terres. 


( 168 ) 

Les salpêtres forment une branche d'industrie très-consi- 
dérable , soit comme ingrédient de la poudre à canon, soit 
pour la préparation de l'acide nitrique (azotique ) dont l’em- 
ploi est si commun dans une foule d’opérations chimiques 
et industrielles. Pour la poudre à canon, c’est le salpêtre de 
potasse ( azotate de potassium ) que l’on emploie, salpèêtre 
que l’Inde nous envoie en grande quantité; pour le second 
usage, on se sert de salpêtre de soude ( azotate de sodium }) 
dont l'Amérique du Sud contient des bancs immenses. Malgré 
l’énorme quantité de salpêtre que ces deux contrées nous 
expèdient , on se livre cependant avec avantage à la lixivia- 
tion des matières salpêtrées ; c’est ce qui m’a décidé à faire 
connaître les observations que j'avais faites sur ces nitrières 
paturelles. 

A Lormont , dans le bien de M. Kierstein , se trouve un 
escarpement où le calcaire nitrifère peut parfaitement s’étu- 
dier. Ce calcaire , auquel nous donnerons le nom de calcaire 
oolithique noduleux , est formé de nodules blancs empâtés 
dans un calcaire jaune clair. Les nodules sciés transversale- 
ment laissent voir qu’ils sont composès de couches concentri- 
ques sur un moyen central. Pendant les chaleurs , surtout au 
printemps, ce calcaire se couvre d’efflorescénces salines qui 
ne sont autres que de l’azotate de potassium et de calcium. 

Si on prend quelques nodules de ce calcaire et qu’on les 
laisse exposès à l’air , le sel en cristallisant , les désagrège et 
les fait tomber en poussière. Le lit de ce calcaire a environ 
un mètre d'épaisseur et forme toute la masse supérieure de 
la colline ; probablement mème, il s'étend sur les autres 
mamelons (1). 2 


(1) Mon assertion hypothétique se trouve vérifiée par les obser- 
vations de M. J. Delbos, membre auditeur, qui a retrouvé ce 
calcaire à Floirac. 


( 169 ) 

A Bourg et sur la routefde Bourg à Saint-André de Cubzac, 
on remarque beaucoup de calcaire nitrifère , mais compacte ; 
c'est simplement du calcaire marin grossier, de la pierre 
d’appareil imprégnée de salpêtre. Ces calcaires , exploités | 
pour les construclions, fournissent des matériaux de mauvaise 
qualité qui rendent nos demeures insalubres et les font se 
détériorer promptement , malgré {ous les soins des proprié- 
taires ; Car, semblable à une maladie qui peut s'étendre par 
le contact, cette gâle, celte pierre salpètrée , détériore les 
pierres voisines et de proche en proche, salpètre tout l'édifice. 

L'exploitation serait très-simple et l'on pourrait se servir 
de galeries ou d’un mode quelconque approprié aux circons- 
tances et que l’étude et la pratique enseigneraient prompte- 
ment. Les calcaires une fois mis hors des carrières, pourraient 
être lixiviès immédiatement ou ce qui vaudrait encore mieux, 
être placés en tas, en murailles et exploités comme nitrières 
artificielles. Le procédé suisse ou suédois pourrait être avan- 
tageusement mis en usage. En effet , les urinoirs de la ville 
sont vidès dans des tinettes et l’on vide ces derniers vases 
dans la rivière. Eh bien ! qu’on ramasse ces urines, qu’on 
en arrose les tas de calcaires placés sous des hangards , et au 
bout de deux à trois mois, la quantité de salpêtre sera dou- 
blée , triplée., 

Lixiviant alors ces masses, décomposant l’azotate de cal- 
cium par du carbonate de potassium, faisant cristalliser , etc., 
on aura de l’azotate de potassium, qu’on pourra verser de 
suite dans le commerce. 

Reste maintenant à parler de l'emploi des résidus de Ja 
lixiviation et le dépôt résultant de la décomposition de l’a- 
zotate de calcium. Ces résidus étant pulvérulens, pourront 
servir à diviser, à amender les terres fortes et par suite, à les 
rendre plus perméables à l’ean. 

Bordeaux, le 4 Août, 1843. 


(170 ) 


XI. Deuxième NOTE ADDITIONNELLE au Mémoire géolo- 
gique de M. Mancez De SERRES, swr la Provence. 
( Voir p. 83 ). 


Il est facile de concevoir que les mers ont dû séjourner 
plus longtems dans les vallées ouvertes que partout ailleurs. 
C’est ce qui a eu lieu à l’époque tertiaire, où les mers sont 
rentrées dans leurs bassins respectifs. Les vallées genérale- 
ment plus basses que les montagnes et les collines qui les 
entourent et les circonscrivent, ont dù, par leur moindre 
différence de niveau avec les mers qui se reliraient , permet- 
tre à celles-ci d’y laisser leurs dépôts ; tandis qu'ailleurs, des 
barrages considérables, ou l’exhaussement des contreforts 
secondaires y mettaient un obstacle presque invincible. 

Aussi pour en revenir à la vallée du Rhône, que nous 
avons cité comme un exemple frappant de ces faits, les 
dépôts tertiaires y remontent très-haut, parce qu'aucun 
barrage ni aucun contrefort ne se sont opposés au séjour de 
la mer , dans presque toute son étendue. Toutefois, ces dè- 
pôts ne paraissent pas présenter l'entière série des couches 
qui composent celte formalion. Ainsi , les calcaires moëllons 
ne remontent guères au-delà de Barrès et de Bolenne. Leurs 
bancs y sont remplacès par des marnes argilo-calcaires jau- 
nâtres, des sables marins plus ou moins endurcis et plus 
ou moins chargés de débris organiques, principalement de 
coquilles. On sait que ces sables aussi bien que les bancs 
pierreux marins, qu’ils recouvrent , ont étè désignés sous 
le nom commun de mollasse. 

Ces faits sont si simples et si évidents , que tous les géo- 
logues qui ont dressé des cartes des terrains occupés par les 
mers, lors de l’époque tertiaire, ont fait saisir, qu’elles s’éten- 
daient , à cette époque, à de plus grandes distances de leurs 
bassins actuels par les grandes vallées que partout ailleurs. 


{- LEA 

Cest ce qu'à très-bien indiqué M. Lyell, relativement à la 
vallée de Lyon, dans la première partie de ses Principes de 
Géologie, pag. 336. Sans doute , il n'a pas admis la distinc- 
tion que nous avons faite relativement à la diversité de na- 
ture des dépôts tertiaires; peut-être n’y a-t-il pas porté son 
attention. Ce qu’il importe de faire remarquer , c'est qu'il 
a êté frappé, comme nous , du fait principal. 

On voit en effet , par sa carte , qu’il a très-bien saisi, qu’il 
n'existait en France des terrains tertiaires marins, que dans 
les grandes vallées, telles que celles de la Loire et de la 
Seine pour les bassins océaniques , et, du Rhône, pour les 
bassins méditerranéens. Il en est nécessairement ainsi, de 
celles parcourues par des fleuves plus ou moins considérables 
qui vont se déboucher à la mer : les vallées qui dépendent 
de ces principaux bassins, comme celles de la Gironde où les 
vallées rapprochées des mers actuelles et qui n’en sont point 
séparées par de grands barrages ou des contreforts d’une cer- 
taine élévation , ont également reçu des dépôts et produits 
marins tertiaires par suite du séjour que les mers y ont fait 
à cette époque. 

Lorsque ces conditions ne se sont pas présentées, il s’est 
bien formé pour lors, et à la même époque, des dépôts ; 
mais ces dépôts n’ont plus été marins, mais uniquement des 
eaux douces. Cette circonstance n’a pas toujours dépendu de 
l’éloignement de ces bassins émergés de l'Océan et de la Mé- 
diterranée, car il en est qui en sont extrêmement rapprochés; 
mais de ce qu'ils en étaient séparés par des contreforts bien 
supérieurs , par leur élévation , à celle de leur niveau. 

Si le bassin de Paris offre de puissants bancs pierreux ma- 
rins de l’époque tertiaire , bancs dont on ne voit pas de tra- 
ces dans le bassin de Lyon, cela tient, peut-être, à ce qu'il 
est plus rapproché de l'Océan que le dernier ne l'est de la 
Méditerranée. Enfin , les dépôts délaissés par l'Océan, géné- 


( 373 } 
ralement plus considérables que ceux dûs à la Méditerranée, 
il est tout simple qu’il en aït été ainsi des troubles et des 
limons précipités par elles, dans les uns et les autres de ces 
bassins. 


NOTE RELATIVE AU LÉPIDOPTÈRE FIGURÉ AU N.° /. 


Le lépidoptère fossile, dont nous donnons ici le dessin, 
a ète découvert dans les marnes fossilifères du bassin d’Aix, 
par M. Saporta. Il a été décrit par M. Boisduval, sous le 
nom de Culle sepulta. Ce Papi se rapproche. assez des 
Cyllo rohria u Cyllo TX am t vivantes. 

Les mêmes marnes ont, en UT, présenté des insectes 
accouplés ; quelques-uns avec les ailes étalées et parfaitement 
développées. Cette dernière circonstance est, du reste, ex- 


trêmement commune parmi les espèces fossiles ; tandis que 
la première se représente , au contraire , fort rarement. Ce 
papillon y a été rencontré en même temps que les diptères 
du genre Bibio ou Cecidomya. On y a également observé 
des tipulaires, de grands curculionites, voisins des Olio- 
rhynchus, des larves ou des nymphes de libellules, des 
blattes et des Ichneumons. Tous ces insectes appartenaient à 
des genres actuellement vivants ; seulement les espèces aux- 
quelles ils se rapportaient , n'étaient plus leurs analogues. 


ERRATA. 


Page 98, lig. 15, au lieu de athoupos , lisez athoupoy. 
Page 100, note 3, au lieu de Moreau , lisez Dureau. 


MÉLANGES. 


VINGT-NIXIÈME FÊTE LINNÉENNE, 


En vertu de l’article IV de ses statuts, approuvés par Or- 
donnance Royale , la Société Linnéenne de Puaux a cèlé- 
bré sa Fête le Jeudi 29 Juin 1843. 

Dés le 28, les Membres sont partis vers trois heures de 
l'après midi de Cenon-Labastide, pour se rendre à Castillon 
où la Société a été reçue à huit heures et demie du soir, 
par M. Delcher fils, pharmacien, un de ses correspondants. 

Le 29, à 7 heures du matin, uné excursion générale a été 
faite dans la vaste plaine de Coly ; à huit heures, elle a été 
continuée, malgré le mauvais temps, dans le département 
de la Dordogne , jusqu’à huit heures et demie, 

Après quelques instants de repos , deux principales divi- 
sions ont ètè formées : la première pour la Géologie et la 
Zoologie , sous la direction da Président M. Bazin , elle a 
visité la partie Nord; la seconde, pour la Botanique et 
l'Agriculture ; elle avait à sa tête le directeur, M. Laterrade, 
et s’est dirigée vers le Sud. ; 

Le lieu de la séance avait élé choisi à l'Est de la maison 
de campagne de M. Delcher. Le bureau était ombragé par un 


(2) 
beau pied de Vitis vinifora auquel avait été suspendu le por- 
trait de Lunné. Les produits les plus remarquables de l’excur- 
sion et principalement de beaux échantillons de l’Ostrea 
virginica , superbe fossile trouvé au Tuco, près de Saint- 
Ambin { Gironde) , avaient été mis sous les yeux de l’Assem- 
blée. 

A midi, le thermomètre centigrade marquait 21 degrés ; 
le vent soufflait du Nord-Ouest et le ciel était nuageux. 

Plusieurs correspondants. assistaient à celte-fête ainsi que 
le jeuné Jules Gérand, invité en vertu de l’arrêté du 2 Août 
1829 , comme ayant obtenu l’année précédente le premier 
prix de physiologie au Cours de botanique de M. Laterrade. 

MM. Petit-Lafitte, Boyer, Laterrade fils et De Lamothe, 
se sont occupés d'observations relatives à l’Agriculiture , etc. 

Toutes les divisions réunies, le Directeur a ouvert la 
séance par le discours suivant. ( Voyez page 3 ). 

Il a proclamé membre correspondant , M. Aymen, docteur- 
médecin, qui.est venu recevoir son diplôme des mains du 
Secrélaire-Génèral , M. le docteur H. Burguet. 

 _* Aymen a immédiatement remercié la Société dans une 
allocution où il a rappelé les travaux de son aïeul, feu le 
docteur Aymen , l’un des correspondants de Linné. Le Direc- 
leur à répondu au récipiendaire. 

M. Labarrère, correspondant à Pau, a présenté trente 
plantes remarquables par leur conservation et le soin avec 
lequel il les avait préparées. Elles proviennent des fréquen- 
tes excursions que ce hotaniste fait dans.les Pyrénées. 

Le président, M. Bazin, a lu un mémoire sur la variété 
Albine de l’Ours brun d'Europe. 

M. le docteur Aymen, correspondant, à Castillon, a pré- 
senté une intéressante notice sur cette ville et ses environs. 

M. Delcher fils, correspondant , à Castillon , a lu un mé- 
moire sur les Annélides. Il s’est attaché principalement à ce 


(3) 
qui est relatif à la conservation , à da reproduction et au com- 
merce des sangsues. Sur la proposition qu'en a faite le Di- 
recteur , ce mémoire a êlé renvoyé au Couseil et à la Commis- 
tion du programme des Prix. 

Vu l'heure avancée, le Directeur, après avoir consulté la 
Société, a renvoyé à la prochaine séance ordinaire les lectures 
de MM. le D." Burguet, l'abbé Blatairou, Joseph Delbos ; 
les rapports de MM. Arnozan et Pédroni, et a levé la 
séance à 4 heures. 

Peu après une nouvelle excursion s’est faite au Nord de la 
plaine de Coly, pour le retour à Castillon où le banquet a eu 
lieu chez MM. Delcher père et fils. 

Vers neuf heures du soir, la Socièté Linnéenne a quitté 
Castillon et s’est mise en route pour Bordeaux où elle est ar- 
rivée , le 30 , à 3 heures et demie du MAUR: 


DISCOURS prononcé chez M. Dercner, Deere le 
jour de la Vingt-sixième Fête Linnéenne, par M. Larer- 
RADE , directeur du Jardin des Plantes de Bordeaux , 
menbre de l’Académie Royale des Sciences, directeur de 
la Société Linnéenne , etc. , ete. 


Messieurs , 


Il a été un temps, el il n’est pas encore bien éloigné de 
nous, où les sciences naturelles exclusivement bornées à leur 
objet immédiat, et peu soucieuses d'applications, restaient 
pour ainsi dire renfermées dans les Musées , dans les Acadé- 
mies .et dans le cabinet des savants. Mais aujourd’hui les 
choses sont-bien. différentes ; on a enfin senti le besoin de 
populariser ces sciences el d'en mulliplier les applications , 
et. de là, ces solennités en plein air où les Comices et les So- 
ciétés d’Agricullure décernent leurs, couronnes devant le 


champ qui vient d’être sillonnè par la charrue ; de là, les ex- 
positions trimestrielles des Sociètés d’Horticulture, et ces 
Congrès annuels qui changeant de place sans changer de but, 
centralisent quelques instants pour mieux propager tous les 
jours, le goût des recherches, des observations et des études. 

La Societé Linnéenne ne s’est pas bornée à suivre cet heu- 
reux mouvement , elle a eu l’avantage de le donner. Lorsque 
en 1818, elle surgit de la plaine d’Arlac, à lombre d’un 
saule , elle fit entendre sa voix , mais c’était une voix créatrice 
à laquelle répondirent en s’élevant pour célébrer sa solennité 
champêtre. 

En 18920 , les Sociétés Linnéennes des todéé! de Paris, 
de Libourne et des Basses-Pyrènées ; 

En 1821, celles de la Guyane, de Rochefort, de Nar- 
bonne et du Sénégal ; 

En 1822, celles de Montpellier , et plus tard, celles des 
Cévennes , de la Martinique et de la Haute-Vienne. 

Toutes ces Socièlés réunies en un même jour sur tant de 
points différents ! 

En ce jour où la Société-mère appelle tous ses de à 
former un faisceau d’observations et de recherches. 

En ce jour où elle vient celte année , dans les champs fer- 
tiles , au milieu des collines riantes du Castillonnais, pour 
dresser momentanément sa tente el arborer son drapeau, 
tente légère formée du feuillage des plantes qu’elle étudie, 
drapeau paisible , puisque ses conquêtes eurent toujours 
pour moteur l’amour de la science , et, pour objet , le bien 
de l’humanité. 

Quoique jeune encore la Société Linnéenne aime à racon- 
ter, elle aime à se rappeler son origine tout à la fois noble 
et simple ; elle se plaît surtout le jour de sa fête, au milieu 
des champs et des moissons , abrilée par quelques rameaux, 
à considérer le produit des excursions de la matinée et à 


jeter un coup-d’æœil rapide sur celles qu'elle a faites depuis 
sa dernière solennité. 

C'est de celles-ci, du moins de ce qu’elles ont offert de 
plus remarquable , que j’ai à vous entretenir aujourd'hui. 

Votre zèlé correspondant, M. Gérand jeune , que vous avez 
chargé d’étendre vos relations dans l'Amérique du Sud , en 
fondant des Sociétés Linnéennes, obligé de relâcher à Rio 
de Janeiro, a su profiter de son séjour dans celte localité où 
il a recueilli, aidé de M. Riéder, botaniste de la Cour de 
Russie, ces superbes fougères qui enrichissent votre herbier. 

Au commencement de Juin, l’un des amateurs qui sui- 
vent mon cours public de botanique, M. Lafargue, a rap- 
porté, d’une excursion qu’il a faite à Lestiac , quelques 
plantes rares de la Flore, le Reseda phytheuma, d’abord 
observé à Sainte-Croix-du-Mont , par M. l’abbé Lalanne , et 
l’Ajuga genevensis que je n’avais pu indiquer qu’à Barsac. 
Plusieurs échantillons de cet ajuga ont les bractées entières. 

Dans une excursion que je faisais moi-même à Bègles, le 
8, avec nos honorables collègues MM. l’abbè Blatairou, 
l'abbé Larrieu et Dumoulin , j'ai recueilli à côté du Festuca 
rubra, le Festuca elatior de Liuné, espèce nouvelle pour 
notre Flore, où je ne l’avais désignée , page 115 , que comme 
une variété de l’Arundinacea. 

Dans la grande excursion commencée hier nous nous som- 
mes arrêtés à Montussan, non loin de ce beau cèdre que nous 
mesurâmes il y a deux ans, et à Libourne où un pénible sou- 
venir, celui de la mort du docteur Moyne , ne pouvait man- 
quer d'affecter douloureusement notre cœur. 

Ici , Messieurs , je m’arrête au milieu de mon récit, pour 
exprimer mes regrets et les vôtres, à la pensée des trois 
collègues que nous avons perdus depuis notre dernière solen- 
aité champêtre : 


(6 ) 

M. le D.' Moyne , le médecin et l'ami des pauvres, prési- 
dent de la Société Linnéenne de Libourae, fondateur du 
Jardin Botanique de cette ville, qui concourut si activement 
aux recherches de notre Flore. 

M. Dargelas, président honoraire de notre Societé , l'an 
de ses fondateurs. ancien directeur du Jardin des Plantes de 
Bordeaux, où il porta à six mille le nombre des espèces de 
cet établissement. 

M. le D.r Gachet, directeur du même Jardin, qui à dis- 
posé celui de l’École dans l’ordre des familles naturelles , et 
qui a si souvent publié dans nos Actes, le fruit de ses obser- 
valions et de ses. recherches. < 

Laborieux collègues, qui partagiez nos travaux dans cette 
fête de la botanique «et de la reconnaissance, il est bien 
juste que votre mémoire y soit aujourd’hui célébrée ! 

Laissant sur notre gauche les côteaux pittoresques de St- 
Émilion , si remarquable par ses-ruines couronnées d’/satis 
tinctoria, et par son église monolithe, nous sommes arrivés 
à CastiHon.. :, 2 

Aujourd’hui et dès le matin, M. Bazin qui dirige avec fant 
de zèle les travaux relatifs à la Faune de la-Gironde et notre 
infatigable correspondant M. Labarrère visitaient le bel her- 
bier de M. Aymen , pendant que MM. Boyer et Jules Gérand 
commençaient leurs recherches dans les champs. 

A Theures, l’excursion générale a été reprise , et à'8 h., 
mous avions quitté les confins de Ja Gironde , après ÿ avoir 
cueilli une des belles graminées de notre Flore, l’Agrostis 
spica venti, que nous avons trouvé en plus grande quantité 
dans les guêrets de la Dordogne, non loin de la rive qui nous 
a offert le Ranunculus peucedanifolia, aux grandes. fleurs 
blanches que nous avions vue pour la première fois. il n’y a 
que quelques années , au port de Plagne , dans.le Cubzadais, 


(7) 

Ï serait trop long, même d'énumérer ici, les plantes in- 
téressantes qui ont été le fruit de l’excursion, mais reportant 
notre pensée aux premiers jours de Juin et sur le Jardin des 
Plantes de Bordeaux , auquel j'ai toujours porté un si vif in- 
térêt et dont la direction m’a êté confiée depuis peu, je cite- 
rai le Cereus grandiflorus dont les magnifiques fleurs répan- 
dent une odeur de vanille , et l'Euphorbe que je crois devoir 
nommer Milii splendens, belle hybride qui joint aux carac- 
tères de l’Euphorbia Milü, publiée en 1826, par notre 
savant collègue, M. Charles des Moulins, la grandeur des 
fleurs de l’Euphorbia splendens, et enfin une varièté ou va- 
riation, à verlicilles de trois feuilles, provenant d’une bou- 
ture du Paulownia imperialis. 

D'après l’état de notre correspondance au 27 Juin, nous 
avons l'espoir, Messieurs, que des collègues qui nous sont 
chers , s'unissent aujourd’hui à nous, pour celèbrer la fête à 
la Teste , à Bazas, à Loupes, dans les Basses-Pyrénées, dans 
la Haute-Vienne , à Cuba, à Valparaiso , el sans doute, dans 
bien d’autres localités. 

Enfin, d’après nos usages et les décisions prises à cet 
égard par la Société, je proclamme en son nom : MM. Pé- 
droni fils et Arnozan jeune, titulaires ; Joseph Delbos, au- 
diteur , et correspondant , et M. le D.r Aymen, petit-fils du 
D." Aymen, l’un des correspondants de Linné, 

Je ne saurais mieux terminer, Messieurs et honorables 
Collègues, qu'en remerciant deux de nos correspondants : 
M. Labarrère, de Pau, des belles plantes dont il vient d’en- 
richir notre herbier , et M. Delcher fils, de Castillon , de la 
noble , bienveillante et amicale hospitalité qu’il nous donne 
depuis deux jours. 


RON SR Le aol hs: Éd STE 


LRUCRTE 70 


Ne MS Ai + Re | 


( 173 | 
MINERALOGIE, 


XII. CATALOGUE. MINÉRALOGIQUE de la Gironde ; par 
P. M. Péproni fils , Professeur du Cours public de 
Chine et d'Histoire naturelle appliquées au Com- 
merce. 


INTRODUCTION. 

Ox pense que notre département contient peu de 
minéraux , à cause de son époque géologique : c’est une 
erreur qui sera démontrée , je l'espère , par l'essai 
minéralogique que je vais exposer. En effet, comme on 
le verra par le Catalogue descriptif donné plus bas, j'ai 
reconnu cent-trois variétés minérales , comprises dans 
vingt-sept espèces et dix genres. Sans être très-riches, 
on voit néanmoins, par cel aperçu numérique, que nous 
possédons quelque chose. 

Ce petit travail ne peut être complet, car, bien cer- 
tainement , des observations suivies feront connaître 
quelque espèce ou quelque variété à nous inconnues. 
Cependant, comme c’est le fruit des courses variées que 
j'ai faites depuis cinq à six années, je crois pouvoir 
mettre au jour le résultat de mes recherches. Heureux 
si, par ce nouveau tableau , je puis engager les minéra- 
logistes de notre département à compléter le catalogue 
par leurs propres découvertes. 

Je n’ai point encore fait d'excursion dans le Bazadais : 
mais , AAEE © sa constitution géologique, je ve ci 

TOME x 


(174) 
que sûr, qu'à part quelques variétés, on retrouvera les 
espèces que j'ai signalées dans les terrains analogues 
du reste de notre département. 
La méthode que j'ai suivie, comme la plus générale- 
ment admise , est celle de M. Al. Brongniart. 


—ÈC———— 


DESCRIPTION ET LOCALITÉS DES ESPÈCES MINÉRALES, 


Corps inorganiques. 
Le Crasse.— GAZOLITES. 
Genre HYDROGÈNE. 
dre Espèce.— GRISOU. 

Synonymie : Hydrogène carboné ; Hydrogène semi-car- 
boné; Proto-carbure d'hydrogène ; Grioux; Grieu; Brisou : 
Terrou; Hydrure de carbone; :Gaz ydrogène proto-car- 
boné. 

Gaz incolore , insipide, brûlant avec une flamme jaune. 

Pesanteur spécifique :.0,559. L'oxigène Pris pour unité. 

Ce gaz se dégage fréquemment, sous forme de bulle, de 
nos marais et des eaux stagnantes en général » Surtout pen- 
dant les chaleurs de l'été. 

2.me pspÈce — EAU, 

Synonymie : Hydrogène oxidé, Protoxide d'hydrogène. 

Inodore , incolore , transparente : insipide , Sans doute 
parce que nos organes sont familiarisés avec son goût , élasti- 
que , réfractant fortement la lumière, légèrement compressi- 
ble.— Pesanteur spérifique : 1. Terme de comparaison pour 
les liquides et les solides. 


(175) 
Formule atomique : H ?0. 

1.0 Eau liquide. Nos fleuves, nos rivières , nos ruis- 
seaux , etc. 

2,0 Eaux ferruginansass À Cours, Balizac, le Pian, Cas- 
{elnau, Arsac , Blésignac, Pessac , Cestas, Gradignan, Fon- 
caude près Sauveterre, Cénon , elc., cle. 

3.0 Eaux thermales. C'est d'après la stalistique de M. 
Jouannet que je les rapporte , sans vouloir plus que lui asso- 
rer la vérité de cette assertion. Pessac de Gensac, Foncaude 
près Sauveterre , Labrède ( M. Jouannet ). 

4.0 Eaux sulfureuses. D'après M. Jouannel (loco citato |. 
Il paraît qu’il existe des eaux sulfureuses à Foncaude près de 
Sauveterre , et à Montlignac. 

5.0 Eaux calcarifères [incrustantes ]. Communes dans 
l'Entre-deux-Mers , à Montagoudin { ruisseau de la Host 7: 
à Lignan, à la Font de la Poupe ( Ruch À à Langoiran, Léo- 
gnan, Bazas ( Trou-d’Enfer ), Labrède près da château, 
Bourg ( fontaine de la ville }. 

IL.®* Crasse.— MÉTAUX AUTOPSIDES. 
Genre FER. 

Le fer, que tout le monde connaît, se présente, dans la 
valure , sous quatre états : 1.0 nalif; 2.° oxidé ; 3.° en com- 
binaïison saline; 4.° uni à quelques combustibles, Nous ne 
le possédons que sous ces trois derniers états. 

{re Espèce.— PYRITE. = 

Synonymie : Fer sulfuré; Pyrite martiale; Marcassite. 

Substance jaune d’or ; ne se .décomposant pas à l'air, et 
cristallisant dans le système cubique ; donnant par la calcina- 
tion dans un matras, un léger sublime rouge. 

Pesanteur spécifique : 4,6 à 5. 


( 176 ) | 
Pyrite compacte. À cassure conchoïdale plus ou moins 
large. Se trouve assez souvent dans l'intérieur des fers hydra- 
tès limoneux de nos landes. Béliet, Bourg.— M. C 


9,me Espèce. — SPERKISE, 


Synonymie : Fer sulfuré blanc; Pyrite blanche; Pyrite 
rayonnée. 

Substance d’un jaune livide ou verdâtre ; en olux pris- 
matiques rhomboïdaux de 1060 2° à 730 58’, se décompo- 
sant facilement à l'air. Elle ne produit pas de sublimé rouge 
dans le matras.— Pesanteur spécifique : 4, 84. 

1.° Sperkise cristallisée. En octoëdres, dans le lignite, à 
Cestas : assez rare — M. C 

2,9 Sperkise mamelonnée. C’est la variété que l’on rencon- 
tre, le plus ordinairement , dans les dépôts des landes à 
Cestas, Eysines, etc.— M. C 

3.0 Sperkise fibreuse, se trouve en quantité assez consi- 
dérable dans les lignites pyriteux des landes à Cestas, à 
Eysines. J'en possède un échantillon de cette dernière loca- 
lité, qui est fort beau. Il a cinq centimètres de coté , à peu 
près. — M. C. 

4.0 Sperkise baccillaire, se trouve dans l'argile exploitée 
pour les tuileries et briquéteries des bords de la Leyre où on 
la nomme clous ( M. Jouannet ). 


3.me Espèce.— AIMANT. 
de Annee Fer oxidulé ; Fer oxidé magnétique ; Ethiops 
martial. 
Substance métalloïde, noirâtre , à poussière noire , cristal- 
lisant en cube, très-attirable au barreau aimanté. 
Pesanteur spécifique : 4,74 à 5,09. 
Aimant compacte. À cassure conchoïdale , irrégulière el 
même grenue , souvent mêlé d’oligiste lithoïde. Se rencontre 


177 ) 
assez rarement dans nos dépôts de fer hydraté limoneux de 
nos landes , dans les silex d’eau douce : Béliet, Castillon. 


Aime Espèce— NIGRINE. 

Synonymie : Titane oxidé ferruginé ; Fer titané; Gré- 
gorite; Gallizinite ; Sable ferrugineux titanifére. 

Substance noire, à cassure brillante , à cristaux octaëdres 
réguliers , altirables à l'aimant ; fréquemment sous forme de 
sables cristallins. — Pesanteur spécifique : 3,26 à 4,89.— 
Dureté : rayant légèrement le verre. 

Se trouve disséminée dans des couches de sables d’une 
petile étendue , et en très-petite quantité dans les sables 
des dunes. Verdon , Hourtin , Lacanau , etc., (M. Jouannet), 
M. C 

5.me gspèce.— OLIGISTE. 

Synonymie : Péroxide de fer ; Fer oligiste ; Fer oxide 
rouge; Fer micacé; Ocre rouge; Fer argileux compacte ; 
Mine de fer spéculaire; Mine de fer. 

Substance métalloïde ; gris de fer ou non métalloïde rouge, 
à poussière rouge, plus ou moins brunâtre; légèrement 
atlirable ou non atlirable à l’aimant , en rhomboëdre de 86° 
10” à 93° 50”. — Pesanteur spécifique : 5,24 à 3,50. 

1-° Oligiste laminaire : Offrant des lames appliquées les 
unes sur les autres par des plans perpendiculaires à l’axe du 
rhomboëdre. Béliet, Andernos, Gujan. — Rare. M. C. 

2.9 Oligiste compacte : A cassure irrégulière, passant à la 
variété granulaire; se trouve avec Re espèces 
de fers oxidés. M. C. 

3.0 Oligiste stalactitique : À structuré testacée. Béliet. 
M. C. 

4.0 Oligiste globaire : Se trouve, mais rarement , parmi 
les gîtes de limonite oolilique de nos landes, M.C. 


( 178 ) 

5.9 Oligiste sableux ocreux : Se trouve assez fréquem- 
ment. C’est une ocre très-impure. Cènon et les coteaux de 
l'Entre-deux-Mers. Les cavités de nos silex meulières. M. C. 

6.0, Oligiste terreux : Celte variété se trouve en petits 
nids, dans nos landes, avec la limonite et plus ou moins 
mélangée avec elle, M. C. 


6.me Espèce. — LIMONITE. 


Synonymie : Fer hydraté; Hématite brune; Fer oxide 
brun; Minerai de fer:en grains; Fer limoneux ; Ætite ; 
Pierre d’Aigle. 

Substance métalloïde , uns où jaune , toujours à pous- 
sière jaune, cristallisant dans le système cubique, 

Pesanteur spécifique : 3,37 à 3,94. 

1.° Limonite stalactitique : A structure fibreuse. J'en 
possède un fort bel échantillon, de Béliet où il n’est pas 
rare. M, C. 

2.0 Limonite géodique : Très-commune dans les sr 
Re etc. M. C. 

3.° Limonite compacte : En : masses pleines ou caverneu- 
ses. ts. Entre-deux-Mers, Blaye, etc. M. C. 

4.9 Limonite oolitique : Très-commune dans les landes, 
les près salés. Béliet , Lugos , Saint-Symphorien , Castelnau 
de-Mèmes , Cabanac, Salles, La Teste st M, D 

5.° Limonite vcreuse : Se rencontre fréquemment dans 
les cavités des calcaires d’eau douce. Castillon, St-André- 
de-Cubzac, Blaye , etc. M. C. 

6.° Limonite sableuse : Commune dans l’Entre-deux- 
Mers. C'est.un grès ferrugineux qui se présente sous forme 
de plaques, de géodes , etc. M. C. 

Une variété porle-le nom d’Alios ou papa, dans les landes 
où il est (rès-commun. M. G. 


( 479 ) 

7.9 Limonite quartzeuse. On trouve, parmi les couches 
d’alios, des amas de cailloux siliceux réunis par un ciment 
ferrugineux. M. H. Arnozan en possède un magnifique échan- 
tillon. M, C. 

8.° Limonite pseudomorphique : Ayant pris la place des 
fibres ligneuses d’un morceau de bois. Landes de Cazau. M.C. 

Localités où se trouve la Limonite : Captieux , Goualade, 
Saint - Michel - de-Castelnau, Balizac, Tuzan, Lucmau, 
Salles, etc. 

7.me gspèce.— FER PHOSPHATÉ BLEU: 


Synomymie : Schorl bleu ; Fer phosphaté basique hydra- 
té; Phosphate bleu de fer cristallisé; Bleu de Prusse natif; 
Vivianite ? 

Substance bleu clair, transparente ou translucide , cristal- : 
lisant en prismes rectangulaires obliques , modifiés de difré- 
rentes manières , ou déformés en cylindres lisses ou canne- 
lès. — Pesanteur spécifique : 2,86.— Dureté : rayé par le 
calcaire. 

1.0 Cristallisé : J'en possède de fort beaux échantillons 
cristallisés dans les fentes d’un bois décomposé , du dépar- 
tement, mais localité inconnue. M. C. 

2.0 Terreux : Dans les fentes d’un bois carbonisé; trouvé 
rue Ste-Catherine en creusant les fondements d’une maison 
à 7" de profondeur. M. C. 

3.0 Pulvérulent : Commun dans nos marais, mais diffi- 
cile à se procurer; se déposant sur les feuilles, herbes, 
elc., qui sont dans l’eau, et venant souvent s'étendre à sa 
surface. M. C. 

8.me rspèce.— SIDÉROSE. 

Synonymie : Carbonate de fer; Fer carbonaté ; Ghaus 
carbonatée ferrifère ; Fer nee puis Fer spa 
Sphérosidérite ; Mine d'acier. 


(180 ) 

Substance cristallisant dans le système rhomboëdrique, 
clivable en rhomboëdres de 107° et 73° lorsque la matière 
est pure.— Pesanteur spécifique : 3 à 3,8. 

Dureté : rayant le calcaire, rayèe par l’Aragonile. 

1.° Sidérose lamellaire : Un très-petit fragment trouvé 
attaché à un moëllon de calcaire de Bourg. M. C. 

2.0 Sidérose terreuse : Se trouve quelquefois , mais assez 
rarement, dans les calcaires de nos coteaux. M. C. 

3.° Sidérose décomposée : Trouvée en contact de la sidé- 
rose terreuse, à la Roque-de-Tau. M, C. 

9.me nspèce.— GLAUCONIE. 

Substance en petits grains d’un vert noirâtre : se (ronve 
dans les calcaires tertiaires inférieurs , à Terre-Nègre (rare). 
Dans les sondages artésiens. 

Genre OR. 

Substance métallique , ductile , jaune , plus ou moins pure, 
cristallisant dans le système cubique. 

Pesanteur spécifique : 12,666 à 14,706; pur, il pèse 
19,2581. 
ESPÈCE UNIQUE.— OR natif. 

Or granuliforme : Se trouve en grains ou pépites dans le 
sable de la Garonne. On a trouvé quelques pépites d’un poids 
assez considérable. M. €. 


IL." CLasse.— MÉTAUX HÉTÉROPSIDES. 
Genre SILICE ow ACIDE SILICIQUE. 
1. espèce. — QUARTZ. 
Synonymie : Cristal de Roche. 
Substance tantôt opaque, tantôt translucide, tantôt trans- 
pareule ; souvent colorée diversement ; d’une assez grande 
dureté, crislallisant dans le système rhomboëdrique. 


181 

1° Quartz hyalin cristallisé : Assez commun dans les 
galets quarlzeux de nos gravières. Il est en pelits cristaux. 
Terre-Nègre, les coteaux de l’Entre-deux-Mers , Pointe-de- 
Grave (M H. Arnozan ). M. C. 

On en trouve de blanc, de rouge, de bleu. Dans une géode 
de fer oligiste et de limonite de Béliet, se trouve une belle 
cristallisation de quartz hyalin bleuâtre, M. C. 

2.0 Quartz hyalin en boule : Boule de quartz présentant 
de tous côtés des pyramides cristallines. Les sablières de 
Belorme, près de Bordeaux ( 6 mètres de profondeur ) M. C. 

3.0 Quartz hyalin tubuleux ou fulgurite : Sable en partie 
fondu ou agglutiné en tubes par l’action de la foudre qui 
pénètre les dépôts sableux. Dans nos landes, les dunes. 
Assez rare. 

4.0 Quartz hyalin rouge ou sinople : Variété rouge colo- 
rée par l’oxide de fer. Se trouve en petits Rosiaus et en 
masses roulées dans les sablières. M. C 

5.9 Quartz hyalin violet ( caméthyste ). J'en possède un 
superbe échantillon provenant des landes près de Béliet ; il 
est contenu dans une géode de Calcédoine. M. C. 

6.0 Quartz hyalin gras : Très-commun parmi les galets 
de nos sablières. Cassure conchoïdale ; vitreux et gras à 
l'aspect. M. C. 

7.9 Quartz laiteux : Excessivement commun; presque 
tous les cailloux blancs des landes, des graviéres. M. C. 

8.0 Quartz hyalin aventurine : La seule espèce que j'aie 
trouvée est une aventurine blanche , dans une sablière de 
l'Entre-deux-Mers , dont j'ai perdu le nom. M. C. 

9.0 Quartz hyalin sableux : Très-répandu. Les landes 
surtout, en sont presque entièrement formées. Dans le reste 
du département, on en trouve encore beaucoup. Les dunes 
sont de sable presque pur. Il y a des sables rouges, jaunes, 
branâtres , tous colorés par le fer. M. C 


( 182 ) 

10.9 Quartz hyalin pseudomorphique : Se trouve en 
pseudomorphoses de coquilles fluviatiles ; dans le silex meu- 
lière, à Castillon, Sainte-Foy, Saint-Aubin, etc. / Cabinet 
de M. Delbos |. M. C. 

41.0 Quartz botryoide : M. 3. Delbos en possède un très- 
joli échantillon provenant de Castillon. 

12.0 Quartz sableux , agglutiné par des calcaires : Celte 
espèce , connue sous le nom de Grès-de-Fontainebleau, a 
éte trouvée par M. Billaudel à Villandraut, Béliét , Lugos. 

13.0 Quartz hyalin roulé : Sous forme de galets trans- 
parents , d’une fort-belle eau , connus sous le nom de Cail- 
loux du Médoc, à cause de leur provenance. M. C. 

14. Quartz hyalin baccillaire : Trouvé à Floirac. 
L’échantillon que j’ai vu fait partie de la collection de M. J. 
Delbos , qui a bien voulu me le communiquer. 

2.me sous-EsPèce.— AGATE. 

Synonymie : Calcédoine. 

Substance compacte, translucide, à cassure conchoïdale , 
d’un grain (rès-fin et très-serré , prenant un beau poli. 

Pesanteur spécifique : 2,6 à 2,7. 

1.° Agate colorée : M. H. Arnozan , dans une excursion 
à la Pointe-de-Grave, en a trouvé divers échantillons sur le 
rivage. 

2.° Agate incolore : | Calcédoine ). Plus ou moins trans- 
lucide. On en trouve assez souvent dans les galets géodiques à 
Terre-Nègre, Pessac , etc. On en trouve de colorées en jaune 
roussâtre ( sardoine ). Meulières de Castillon. M. C. Pointe- 
de-Grave ( M. H. Arnozan ). 


3.me sous-Espèce.— SILEX. 
Substance moins translucide que l’agate , moins susceptible 


de poli, couleurs peu variées, sans cristallisation, variètés 
blanchissant au feu. 


(183) 

1.0 Silex mamelonné : Se trouve assez fréquemment dans 
les diluviams de la Dordogne. Pointe-de-Grave (M. H. Arno- 
zan ). M. C 

2.0 Silex réniforme : En roguous plus ou moins volumi- 
neux ; dans les mêmes localités, et à Villagrain. Pointe-de- . 
Grave ( M. H. Arnozan }). M. C. 

3.0 Silexz molaire : ( Syn. meulière ). Dans le Cubzadais, 
à Castillon , à Saint-Aubin , les Lèves ; Toumeyragues ; Saint- 
André, etc., plus ou moins celluleux. M. C. 

4.0 Silex noir : Se trouve partout où nous avons indiqué 
les silex. 

5.0 Silex corné : Rare; se rencontre parmi les autres espè- 
ces. 


He ORDRE. — MÉTAUX SALIFIÉS. 


Genre CHLORURE. 
EesrÈce. — SEL MARIN. 


Synonymie : Salmare; Sel gemme ; Chlorure de sodium ; 
Soude muriatée ; Soude chlorydratée ; Sel commun. 

Substance soluble dans l’eau , savear bien connue , attirant 
l'humidité, se clivant en cubes et cristallisant dans le sys- 
tème cubique. — Pesanteur spécifique : 2,12 à 2,30. — 

Dureté : Rayant le gypse , rayée par le calcaire. 

Sel marin: cristallisé. En efflorescence sur les sables 
mouillés ; à marée haute , par la mer, — les chaleurs 
de l’été, M. C. 

Genre AZOTATE. 
1e rspèce.— SALPÈTRE. 

Synonymie : Nitrate de potasse ; Nitre; Potasse nitratée. 

Substance blanche ou limpide , d’une saveur fraiche, non 
déliquescente , crislallisant en prismes hesagones soplenis ou 
pyramidés.— Pesanteur spécifique : 1593: 


(484 ) 

Salpétre aciculaire : On rencontre de ce sel mêlé au cal- 
cinitre en efflorescence sur la surface des murailles, dans les 
étables , les écuries, les caves, etc. M. C. 


2.me Espèce. — CALCINITRE. 


Synonymie : Nitrate de chaux ; Nitre calcaire ; chaux 
nitratée; nitrate cubique; Salpétre terreux; Azotate de 
calcium. 

Se trouve en pelites houppes soyeuses, ou en masses blan- 
ches déliquescentes , amères. 

Calcaires nitrifères à Lormont , à Bourg , La Roque-de-Tau, 
etc. (voir ma Notice sur les Calcaires nitriféres de la Gi- 
ronde, Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux , Tom. 
XII ). M. C. 


Genre SULFATE, 
1.re espèce.— GYPSE. 


Synonymie : Chaux sulfatée ; Selénite ; Spath séléniteux. 

Substance généralement blanche, cristallisant en prisme 
oblique rectangulaire , dont la base est inclinée à l’axe d’en- 
viron 113° et 67° ; divisible , avec facilité , en lames parallè- 
les aux deux pans latéraux. — Donnant de l’eau par la cal- 
cination.— Pesanteur spécifique : 2,3316. 

Sélénite cylindroïde : En cristaux assez mal faits , dans 
une argile noirâtre ; à Eysines. On la trouve de 2 à 3 mètres 
de profondeur. A Saint-Julien en Médoc » On en trouve éga- 
lement. M. C. 


2.me rspice.— CÉLESTINE. 
Synonymie : Sulfate de strontiane; Strontiane sulfatée. 
Substance ordinairement blanche, quelquefois bleue , cris- 
lallisant en prismes rhomboïdaux d’environ 104° 30° et 75° 
30°. — Pesanteur spécifique : 2,9592, 


(185) 
Célestine calcarifère réniforme : Eo rognons , jaune ver- 
dâtre ; se trouve sur la route de Blaye à Mirambeau ( limite 
du département ), dans une couche argileuse { rare ). M. C. 


Genre CARBONATE. 
Espèce CALCAIRE. 


Synonymie : Carbonate de Chaux rhomboëdrique, chaux 
carbonatée, Pierre calcaire; Spath d'Islande. 

Substance cristallisant dans le système sbomboëdriqne ; ; 
cristaux elivables en rhomboëdres de 105° 5’ et 74° 55’. 
Réfraction à un seul axe répulsif; électricité obtenue sur les 
cristaux par la seule pression des doigts, se conservant long- 
temps. Se réduisant en chaux vive par la calcination sans 
boursoufflement et sans se pulvériser.— Pesanteur spécifi- 
que : 2,7231.— Dureté : Rayé par l’Aragonite ; rayant le 


pse. 

1. Calcaire métastatique : En rhomboëdres variés. Cette 
espèce est assez commune dans les fissures des côteaux cal- 
caires de Langoiran, Floirac, Bourg, La Roque de-Tau; 
endroils d’où je possède de beaux échantillons, très-cristal- 
lisès et d’une limpidité parfaite. M C. 

2,° Calcaire dodécaëdrique : Le seul échantillon de cette 
variété de calcaire que j'aie trouvé, provient du calcaire 
d'eau douce de Lagarde près de Blaye. Il est en petits cris- 
taux , assez irréguliers , d’un blanc légèrement bleuâtre. C’est 
la variété à triangle scalène. M. C 

3.0 Calcaire squammiforme : En mamelons cristallins, 
dans des oursins fossiles des escarpements de Blaye , où il 
est très-commun. M. C. 

4.° Calcaire stalactitique : Cette varièté de calcaire est 
très-commune dans les grottes et les carrières abandonnées 
de l’Entre-deux-Mers; à Bourg, la Eee Saint- 
Émilion , Margueron , Casseuil , ete. M. C. 


( 186) 
Parmi les Slalactites, nous citerons les variétés en choux- 


fleurs, en tubes solides et cristallisés (Qui , en tubes blanes 
lamelleux ou calcaire fistulaire (Biaëkublort }, ete. M. C. 


5.0 Calcaire panniforme : Cette variété de calcaire est 
déposée sous forme d’enduit plissé , festonné, sur les roches, 
par des eaux calcarifères. On en voit d’assez beaux échantil- 
lons à Ste-Croix-da-Mont , à Blaye, etc. M. C. 

6.0 Calcaire mamelonné : En mamelons plus où moins 
considérables, dans les carrières où se produisent les Stalac- 
tites. Lhbiens Ste-Croix-du-Mont , Bourg, Blaye, Léo- 
Let M. C. . 

° Calcaire pisolithique : En petites boules blanches , 
connues sous le nom de dragées de Tivoli. À Grésillac, dans 
une carrière abandonnée { M. Jouannet ). 

8.” Calcaire réniforme : On voit un banc de ce calcaire à 
Lormont, dans le bien de M. de Kierstein. Il y existe depuis 
la grosseur ovaire jusqu’à la pugilaire. Il est blanc, formé 
de couches concentriques et minces. M. C. 

° Calcaire incrustant : Les eaux inscrusantes sont 
communes , et par suite les calcaires qui en résultent doivent 
l’être aussi. J’ai brisé par malheur un (rés-bel échantillon de 
mousse incruslée, qui proyenait de Langoiran. Le champi- 
gnon du Château de Langoiran, en est un fort bel exemple. 

10.° Calcaire pseudomorphique : Les pseudomorphoses les 
plus communes dans nos côleaux , sont les moules intérieurs 
de cognilles marines et fluviatiles. 

11. Calcaire milliolitique : Ce genre » calcaire est 
très-commun dans notre département; J'en possède. des 
échantillons du Tondut, Le Eloirac, Lormont , Cenon ; Bourg, 
Blaye, le Till, etc. M. C. 

12.0 Calcaire raies “ou pierre à bâtir. ILy en a de 
très-mou et de très-dur. M. C, 


187 
» Calcairé compacte tubulaire : Ce calcaire à tabulure 
est assez commun parmi les calcaires d’eau douce. On en 
trouve à Saucats, Blaye, etc. 

44.0 Calcaire carié : Assez commun parmi ceux à grains 
irréguliers , comme: à Lormont ; ou d’eau douce , comme à 
Saint-Aubin et Castillon. M. C. 

15.0 Calcaire compacte conchylifère : Tous nos calcaires 
contiennent plus ou moins de coquilles, mais on en a de 
superbes exemples à la Roque-de-Tau ({ calcaire figuier ), à 
Léognan , Martillac, Saucats { faluns endurcis ) , ete. M. C. 

146.9 Calcaire chlorité : Certaines parties de nos calcaires 
contiennent de la chlorite ou de la glauconie disséminée, 
surtout le calcaire tertiaire inférieur du Médoc. M. C. 

17.0 Calcaire silicifère : Nous possédons des calcaires 
silicifères à Pessac, Saucats, Léognan, etc. Mais, à Blaye, 
on trouve une couche où les grains quart 
des pois et {rès-nombreux. Commune de Lèves, St-Médard- 
en-Jalle , Gradignan , Léognan , ete. M. C. 

18.0 Calcaire. silicifère pseudomorphique : Bois pêtrifiés 
des sables de Berson , Tizac { canton de Guitres), et Cabanac. 
(M. Jouannet ). 

19.0 Calcaire terreux : À Nicoulette, on trouve une masse 
énorme de calcaire terreux blanc jaunâtre, rayè par l’ongle 
( route de Bordeaux à la Souys ). M. C. 

20.0 Calcaire niviforme : Se trouve frèquemment dans les 
vides des coquilles disparues des faluns endurcis de Léognan, 
Martillac, Saucats, etc. Blanche, neigeuse , pulvéralente, 
tachant les doigts. M. C. 

21.0 Calcaire crayeux : Ne se trouve , jusqu’à ce moment, 
que dans une seule localité entre Villagrain et St- Le d , 
un les landes. M. C. 

e Calcaire glauconieux : S'est rencontré dans Jo's son- 
dage . la place Dauphine et de Béchevelle. 


sont gros comme 


( 188 ) 

23.0 Calcaire argileux : Très-commun dans tout le dè- 
partement. Ce sont les marnes calcaires tendres. La Hure, 
Rioms, etc. Chaux hydraulique à Conques , Toutoulon, 
Lansac , Margueron , etc. M. C. 

24.0 Calcaire bréchoide : Caicaire roussâtre à nodules 
noirs d’un assez bel aspect susceptible d’un demi poli. 
Saucats. M. C. 

25.0 Calcaire rubané : On en trouve de brun rubanë de 
fauve au même endroit, Moulin-de-l’Église; et une autre 
espèce fauve rubanée de jaune clair , à Floirac; ( cabinet de 
M. J. Delbos ). M. C. 

. Les calcaires peuvent être diversement colorès. Il y a des 
eseiires rouges , gris, verdàâtres, jaunes, brunâtres et 
blancs purs. 

Genre SILICATE. 
1.re Espkce— HALLOYSITE. 
Appendice : ARGILE. 

Silicates d’alumine simples , généralement hydratés : subs- 
tances solides, plus ou moins rudes au toucher, happant la 
langue, faisant corps avec l’eau. 

_ 1.° Argile réfractaire : Se rouve à Pessac, Cestas, Illats, 
_—— » te. M. C 

«° Argile calcarifère : En rognous abondants et plus ou 
moins volumineux dans les couches calcaires de Lormont , 
La Hure, Blaye ( carrière de Robinet }, ete. M. C. 

a.”  Argile siliceuse : À Bourg, à St-Andrë-de-Cabzac ; 
argile sableuse grise avec flustres et plantes charbonnées, se 
divisant en parallélipipèdes par la dessication , et en feuillets 
par les moyens mécaniques. M. C 

4.° Argile rouge , verte, grise, bleue, noire, micacée : 
Toutes ces variétés , plus où moins abondantes, se trouvent 


( 189) 
dans nos côteaux. À Cestas, Pessac, la Lande de Pezeau, se 
montre la dernière variété. M. C. 
5.9 Argile bitumineuse : A Saucats, Castelnau-de-Mêmes , 
le Saillant ; noire, bitumineuse ; fétide. M. C 


2.me Espèce. — MICA. 

Synonymie : Silicate ferro-alumineux de potasse ou de 
Lithine, Magnésie et Manganèse : Foliacé divisible en feuil- 
les minees , élastiques , 4 surface brillante. 

Mica pailletté : En petites paillettes dans certaines de nos 
argiles. Pessac, Cestas, etc., et dans les sables de certaines 
parties des dunes. M. C. 

3.me sspèce.— MAGNESITE. 

Synonymie : Écume de mer, Magnésie carbonatée silici- 
fère : Sabstance blanche plus ou moins terreuse, sèche au 
toucher.— Pesanteur spécifique : 2,6 à 3,4.— Dureté : Assez 
tendre. — En rognons, dans les marnes lacustres du Mirail , 
prés de La Réole, ( M. Jouannet ). 

Corps organiques. 
L°7 ORDRE.— CHARBONS FOSSILES. 
1e espèce.— LIGNITE. 

Synonymie : Bois bitumineux, Houille compacte, Houille 
sèche, Jayet, Cendres minérales, Cendres noires : Substance 
noire ou brune, opaque, s’allumant et brûlant facilement 
avec flamme et sans boursoufflements , en répandant une 
fumée noire , bitumineuse et fédide. — Pesanteur spécifique : - 
Variant de 1,26 à 1,04. he 

1.° Lignite xyloïde : offrant encore la texture ligneuse. 
Capeyrons, Eysines, Cestas, Béliet; bois carbonnisés au 

uscat , à ges, dans la Garonne , la Dordogne, la 
Gironde , à Tabanac, Arcachon , les côtes de l'Océan , Houwr- 
tin, Maliguac, er Pont-Mazois près de Pessac, etc. 
(M. Jouannet ). M 
TOME x. 13 


(490 ) 

2.0 Lignite compacte : Sans apparence de lissu organique. 
Cubzac, Macau, Martillac. M. C 

3.0 Lignite schistoide : Se divisant en plaques plus ou 
moins épaisses. Capeyrons, Macau, Martignas, etc. M. C. 

4.v Lignite terreux : Cendres noires. A Capeyrons, Béliet, 
Cestas, etc. M. C. 

2.me Espèce.— TOURBE. 


Substance tendre, friable , de couleur plus ou moins fon- 
cée; brûlant avec ou sans flamme , famée fétide. — Pesan- 
4 ppéctque: Très-variable. 

: ° Tourbe compacte : Assez commune dans le départe- 
ps brune , solide , homogène , à cassure terreuse ou rési- 
neuse. La Chartreuse, Ambarès, Ambès, Montferrand, 
Baron , Saint-Simon, Saint-Louis , Saint-Julien. M. C. 

2.0 Tourbe grossière : { Bousin | : Fibreuse , légère. Dans 
tous nos marais ; Se Blanquefort, Cie. les bords de 
la Jalle de Saint-Médard. Le Bouscat , etc. M. C 
3.0 Tourbe de feuilles : Composée principalement de feuil- 
les d’arbres. Dans la Bénange ( rare ). M. C. 

4.° Tourbe de Varechs : Composée de plantes marines ; 

-les bords du bassin d'Arcachon. M. C, 

3.me Espèce { douteuse ).— TERREAU. 
RP : Humus. 

Substance terreuse brune oa noire; brülant facilement , 
lorsqu'elle est bien dessèchée , en dégageant une odeur vègé- 
tale ou animale. 

1° Terreau végétal : Se trouve répandu sur toute la sur- 
face du département , et mélangé aa sable, etc. Son épais- 
seur varie. de 0 à 4 mètre. 

2.9 Terreau animal : Existe dans quelques cavernes et 


carrières abandonnées de notre département , en petite quan- 
tité. 


(19) 

XIE. Cararocue des Plantes Phanérogames et Cryp- 
togames qui croissent spontanément aux environs 
de la Teste-de-Buch ; par À. CnaNTeLAT ; pharma- 
cien, membre correspondant. 

ME — 


Avertissement. 


Ex offrant aux Botanistes le Catalogue des plantes 
phanérogames et cryptogames , qui croissent spontané- 
mént aux environs de la Teste-de-Buch, je n’ai point 
la prétention de publier la Flore de cette localité ; notre 
modeste et savant collègue , M. Laterrade, qui vent 
bien m'’honorer de son amitié , en publiant, en 1829, 
la troisième édition de la Flore bordelaise et de la 
Gironde, a décrit, dans cet ouvrage, la plus grande 
partie des plantes qui croissent aux environs de la 
_ Teste ; cependant dix-sept années d’excursions assidues 
wont fait rencontrer quelques plantes omises dans cette 
Flore, où qui sont mentionnées dans des addenda 
séparés et insérés dans diverses livraisons des Actes 
De La Socréré LiNNÉENNE ; tandis que d'autres plantes 
au contraire, citées par Thore dans sa Chloris des Lan- 
des, et reproduites ensuite dans la Flore bordelaise 
comme croissant à la Teste, ont échappé à toutes les 
recherches auxquelles j'ai pu me livrer jusqu'à ce jour : 
de ce nombre sont le Cochlearia armoracia , le Col- 
chicum autumnale, le hyacinthus Botryoïdes, V Acorus 
calamus , etc., ete. 

En réunissant. donc , dans ce catalogue, toutes !les 
plantes que les botanistes pourront véritablement,re- 
cueillir à la Teste, j'ai pensé leur être utile, en les gui- 


(19) 
dant dans leurs recherches , leur épargnantides courses 
infructueuses , et en indiquant , avec le plus grand soin, 
le gisement de chaque espèce et l'époque de la florai- 
son. 


Ainsi , à l'exemple de plusieurs savants botanistes 
et notamment de M. Grateloup, auquel nous devons la 
Florule des environs de Dax, de M. Ch. Des Moulins 
qui a publié le Catalogue raisonné du département de 
la Dordogne, M. Grenier, celui du département du 
Doubs, M. Pailloux, celui de la Creuse, etc., j'offre 
aujourd'hui le Catalogue des plantes Phanérogames et 
des Algues qui croissent naturellement aux environs de 
La Teste et dans le bassin d'Arcachon, ou qui sont appor- 
tées sur nos côtes par les flots de l'Océan. Ce Catalogue 
sera loin d’être aussi complet , relativement aux mous- 
ses, lichens et champignons, n'ayant pu me livrer, 
autant que je l'aurais désiré, à l'étude de cette partie 
de la botanique si intéressante , mais si difficile ! Consé- 
quémment, je ne doute point que, par des recherches 
attentives , on ne parvienne à découvrir un grand nom- 
bre d'espèces qui m’auront échappé. 

La Teste bornée au Nord par le bassin d'Arcachon 
et par des terrains que l’eau de la mer couvre deux fois 
dans 24 heures , et auxquels on a donné le nom de prés 
salés ; à l'Est, par des terres cultivées et des bois de 
pins qui s'étendent jusqu'aux communes de Gujan et 
du Teich ; au Sud, par des landes en partie défrichées 
et par le bel étang d’eau douce, dit Étang de Cazeauz ; 
à l'Ouest, par de petits marais, et plus loin, par des 
dunes élevées, couvertes aujourd’hui de jeunes pins et 


(193 ) 

souvent séparées entr'elles par des vallons auxquels on 
a donné le nom de Laites ou Leédes,; La Teste, dis- 
je, offre peu de plantes qui soient particulières à la 
contrée : ainsi, on rencontre, sur les diverses côtes 
maritimes de France , une grande partie de plantes qui 
croissent sur les bords du bassin d'Arcachon ; cepen- 
dant le botaniste chercherait vainement ailleurs que 
dans les marais de la Teste, qu’elle décore pendant les 
mois de Décembre, Janvier et Février , la belle Bru- 
YÈRE A FEUILLES DE POLYTRIC, Érica polytrichifolia, 
il en est de même pour la Losezre pe Dorruanx, Lobe- 
lia Dortmanna, qui ne croît en France qu’à l'Étang 
de Cazeaux ; l’Astragalus bayonensis, qui ne croît que 
dans les Laites voisines de la mer, depuis le bassin 
d'Arcachon, jusqu’à Bayonne ; l'Hieracium eriophorum , 
croît sur les dunes ; l’Arbutus unedo, dans les bois 
voisins de la mer et du bassin d'Arcachon, etc., etc. 

En indiquant avec soin la localité, qui convient à 
chaque espèce, le botaniste pourra donc avec certi- 
tude , recueillir lui-même celles qui lui seront néces- 
saires. 

Le degré d’abondance ou de rareté de chaque espèce 
est indiqué, dans ce Catalogue , par les signes ordinai- 
res (C) (À); et les plantes y sont distribuées d’après 
l'ordre suivi par Duby , dans son Botanicon Gallicum, 
dont j'ai aussi suivi la nomenclature. 


La Teste, le 26 Décembre 1843. 


A. CHANTELAT. 


( 494 ) 
Oro. I— RANUNCULACEÆ. Joss. 


RANUNCULUS HEDERACEUS , Lin.— Dans les petits fossès d’eau 
courante ; en Mars, Avril. C. 

— AQUATILIS. Lin.— Commune dans tous les marais ainsi 
que plusieurs de ses varièlés : en Mars, Avril, Mai. 

— AcRis. Lin. — Les prairies humides. — A Bris. Peu com- 
mune. 

— FLAMMULA. Lin, — Les prairies humides et les marais. 
CCC. Elle est en fleur presque toute l’année. 

— REPENS. Lin.-- Les fossés. En Mai, Juin. C. 

— BuLsosus. Lin. Cette espèce est la plus commune , elle 
croît partout. En Avril, Mai, Juin. 

— ‘PHILONOTIS. Retz. -— Les lieux humides. Elle est peu 
commune. En Mai, Juin. 

=— ARVENSIS. Lin. — Les Champs voisins de La Teste. Rare, 
En Mai, Juin. 

— PARVIFLORUS. Lin.— Au pied des murs, le long des 
chemins. C. Mai, Juin. 

FicaRia RANUNCULOÏDEs. Monch.— Les haies, les lieux nés 
CCC. En Mars, Avril. 

Carta PaLusrRis. Lin.— Cette plante ne se trouve pas près 
de La Teste, mais on la rencontre dans les marais 
au Teich. Peu commune, en Mars, Avril. 

Derpninium asacis. Lin. Les décombres , les lieux cultivés. 
Je la crois échappée des jardins: C. En Juin, Juillet, 


On. III.— NYMPHÆACEÆ. DC. 


Nympuæa ALBa. Lin.— Les marais. CC. Juin , Juillet, Août. 
Nupuar LUTEA. Smith.— Les eaux peu courantes, à la Hüme, 
ang de Cazeaux. Assez raré , près de La Teste ; 

mais commun à l'Étang de Cazeaux. 


(195) 
Oro. IV.— PAPAVERACEÆ. DC. 


Paraver DuBioM. — Les lieux secs. Au cap Ferret. Mai, 
Juin , R. 

— Ruæas. Lin.— Les lieux incultes. CCC. Mai , Juin, 
Jaillet. 


GLaucium, FLavUM. Crantz.— Les bords du bassin d’Arca- 
chon, à Ayrac, au Mougne. C. Juin, Juillet. 
Cueciponium masvs. Lin: — Les lieux iiculles , les haies. C. 

Mai, Juin. 


Onv, V.— FUMARIACEÆ. DC. 
Fumania orricinauis. Lin.— Les bords des champs, les 
haies. CC. Mars, Avril, Mai. 
— PARVIFLORA. Lam.— Les champs. — Mai, Juin. 


Oro. VI.— CRUCIFERÆ. Juss. 
Susorn. 1.— PLEURORHIZEZÆ. 


MaruioLa siNvara. Brown.— Sur la rive droite du bassin 
d'Arcachon , en allant de Piquey au cap-Ferret. R. 
Mai, Juin. 
Je n’ai pas encore rencontré, dans nos environs ,. le 
Mathiola annua , ni le Tricuspidata. 
Le Cheiranthus Cheiri. Lin. — Si commun près de Bor- 
deaux , sur les vieux murs , ne croît pas spontanément 
à La Teste. 
NaSTURTIUM OFFICINALE, Brown. — Les fossés d’eau cou- 
rante , les sources. CC. Avril, Mai. 
BaRBAREA PRÆCOX: Brown. — On rencontre cette plante dans 
les haies au bord des chemins. Je la crois échappée 
des jardins ; peu commune. Mai, Juin. 


( 196 
Le Barbarea vulgaris ne croît pas à La Teste, mais je 
l’ai recueilli à Ponteux, dans le département des 
Landes. 

ARABIS THALIANA. Lin. — Les lieux incultes. CCC.— Avril, 
Mai. 

CARDAMINE PRATENSIS. Lin.— Les marais, les près humides. 
Elle n’est pas commune à La Teste, mais on la ren- 
contre plus fréquemment dans les marais de la com- 
mune du Teich , en Avril, Mai. 

— miRsuTA. Lin.— CCC partout. On la mange en salade, 
mêlée avec la mâche. Février, Mars. 

EnopPHiLLa vuzGamis. DC.— Les lieux secs. C. Mars, Avril. 

CocuLearta aNGLiICA. Lin.— Les bords des près salés, dans 
les haies de Tamarix, entre la fosse et le moulin de 
Pujau. R. Mars, Avril. 

— Danica. Lin.— Les bords des prés salés dans les haies 
de Tamarix, à la Hüme, etc. CC. Mars, Avril. 
Je n’ai pas ‘encore rencontré le Cochlearia armoracia aux 
environs de La Teste. 

TeespaLiA 1B8ERIS. DC.— Les lieux sablonneux , les bois de 
pins. CCC. Mars, Avril. 

CaKILE MARITIMA. Scop.— Les bords du bassin d'Arcachon , 
CC , ainsi que la variété à feuilles sinuées, Sinuati- 
folia, DC. , qui est moins commune. Cette plante est 
en fleur depuis le mois de Mai jusqu’en Octobre. 

Susorr. 2,— Notorhizeæ. 

SISYMBBIUM OFFICINALE. Scop.— Au pied des murs , les lieux 
incultes. CCC.— Juin , Juillet. 

— SPA. Lin. — Je n’ai rencontré cette plante qu’une 


seule fois, sur le bord d’un chemin; au quartier du 
Pin. — Juin. 


( 197 ) 
SENEBIERA coRONoOPUS. Poir.— Les chemins. CCC. — Avril ; 
Mai , Juin. 
CapseLLa BuRsa-Pasroms. DC, — CCC partout. Elle est eu 
fleur une grande partie de l’année. 
Lepipiom caMpesTRe. Brown. Les bords du canal de la 
Compagnie des Landes , à la 4.€ écluse. R.— Mai, 
Juin. 
— PRODERALE, Lin,— Au pied des murs à la Hüme , le 
long de la grande route de Bordeaux. Peu commune. 
— Avril, Mai, Juio. 
Susonr. 3.— Orthoploceæ. 
BRASSICA CHEIRANTIFLORS. DC.-— Les lieux sablonneux. CC. 
Mai , Juin , Juillet. 
Les Brassica, Oleracea, raie Rapanapus, crois- 
sent aussi dans les champs, mais ils y sont cultivés. 
Sinaris NIGRA. Lin.— Dans les rues de La Teste , au pied des 
murs ; peu commune.— Mai, Juin. 
RAPHANUS RAPHANISTRUM. Lin. — CCC partout ; fleurit presque 
toute l'année. 
Le Diplotaxis tenuifolia, si commun aux environs de 
Bordeaux , ne croît pas à la Teste. 


Op. VIH, — CISTINEÆ. Dunar. 


Cisrus sazvirozius. Lin. — Les bois de pins, à la Hüme , à 
V’Aiguillon , etc. CCC.— Mai, Juin, Juillet. 
HELIANTHEMUM ALYSs01DES. — Vent.— Les landes, les bords 

des bois , à la Hüme , etc. C. 
On rencontre aussi, dans les mêmes lieux, la varièté 
Rugosum. 
— GuTTATUM. Mill.— Les lieux secs et sablonneux. CCC 
à la Hüme. 


(198 ) 
Onv. IX.— VIOLARIEÆ. DC, 


Vioua onorara. Lin.— Dans les haies, les buissons. R. — 
Mars, Avril. 

— CANINa. Lin.— Les bois et les lieux humides: CCC. — 
Avril, Mai, Juin. 

— PUMILA, var. Lancifolia. Ging.— Dans les sentiers des 
landes humides , à la Séoube , etc. CC.— Mai, Juin. 

— TRICOLOR, Var. Degener , et var. Arvensis. Ces deux 
variétés se rencontrent dans les haïes qui ferment les 
jardins el les champs ; et ne sont pas communes. 


Or. X.— RESEDACEZÆ. DC. 
ASTROCARPUS SESAMOIDES, var. Purpurescens. DC. — Les 
champs secs, les bords de la grande route de Bor- 
deaux à la Hüme. C.— Juillet, Août. 
L'Astrocarpus sesamoides, que l’on rencontre à Bor- 
deaux, appartient , je crois, à cétte variété. . 


Or. XL— DROSERACEÆ. DC. 
DROSERA ROTUNDIFOLIA. Lin.— Les marais, les prairies hu- 
mides ; à Braouel ; ete. C.— Juin, Juillet. 
— INTERMEDIA. Drey.— Les mêmes lieux, C.— Juin “4 
Juillet. 
PaRNassiA PaLusTRis. Lin— Les marais tourbeux ; au Saous, 
aux Truquets , etc, R,— Septembre , Octobre. 


On. XIHI.— POLYGALEÆ. Juss. 


PoLy@aLa vuL@aris. Lin. — Les bois, les buissons , etc. La 
fleur varic du bleu au rose, CC.— Mai, Juin. 


(499 ) | 
— AMARA, var. Austriaca, Crantz.— Dans les laites près 
de la mer, au coin du Sud. C.:- Mai, Juio. 

Je n’ai pas encore remarqué, dans nos environs, le 
Polygala serpillacea ( Weïche), ni, dans les laites , 
où elle est indiquée par M. Ch. Des Moulins, le 
Polygala monspeliaca, var. ramosa. 


Oro. XIII. — FRANKENIACEÆ. St.-Hil. 
FRANKENIA LÆvis. Lin.— Les lieux sablonneux et souvent 

humectès par l’eau salée; les bords des fossés dans 

les près salés. C.— Juin, Juillet. 


Onp. XIV. — CARIOPHYLLEÆ. Juss. 

Dranraus GazLicus. Pers.— Les lieux sablonneux , sur la 
rive droite du bassin d'Arcachon, à Andernos ; elle ne 
se trouve pas aux environs de La Teste | ni aucune 
autre espèce du même genre. R. 

Cucusarus Baccirerus. Lin.— Les haïes et les buissons. €. 
— Juin, Juillet. 

SILENE INFLATA. Smith.— Les bois à la grande forêt. R.— 
Juin, Juillet. 

La var. Fabaria. Otth.— Se trouve en abondance sur 
les dunes voisines de la mer ; elle est en fleur depais 
le mois de Juin jasqu’en Novembre. : 

— ANGcica. Lin: — Les bords des champs et des prairies , 
sar les digues des près salés. CC: Juin , Juillet. 
— 6GALLica, Lio.— Les mêmes lieux. CC. — Juin ; Juillet. 

Cette espèce ne diffère guère de la précédente que par 
les dents du calice plus courtes et par ses pétales non 
échancrès. 

— Bicocor. Thore.— Les lieux sablonneux. CCC. De 
Juin en Novembre. 


| (200 ) 
Lycanis Diorca. Lin. Les haies , les lieux incultes. CCC.— 
Mai, Juin , etc. 

— LÆTA. Ait.— Les lieux marécageux, à la Hüme , près 
du canal de la Compagnie des Landes. RRR.— C’est 
la seule localité où j'ai trouvé cette plante; les tra- 
vaux que l’on a exécutés pour creuser le canal l’ont 
rendue extrêmement rare aujourd’hui; mais elle est 
indiquée comme très-commune à Arès, village situé 
sur la rive droite du bassin d'Arcachon , où elle a été 
trouvée par MM. Laterrade et Ch. Des Moulins. Elle 
fleurit vers la fin de Mai, jusque vers le milieu de 
Juin. 

— FLOS-CucuLI. Lin. — Les prairies. CCC. — Mai, Juin. 

— Girnaco. Lam.— Dans les champs de blé; à Mayran. R. 

SAGINA PROGUMBENS. Lin.— Au pied des murs, etc. C.— 
Mai, Juin. 

— APETALA. Lin.— Les lieux humides el sablonneux , au 
moulin de Pujau. C.— Mai, Juin. 

— ERECTA. Lin.— Les bords des fossés , les marais. CC, — 

Mai, Juin. 
SPERGULA ARVENSIS. Lin. — Les champs. CCC. — Mai, 
Juin , etc. 

— PENTANDRA. Lin.— Les lieux incultes et sablonneux, à 
la Hüme. R.-— Juin, Juillet. 

— Noposa. Lin., var. maritima. Pers. — Dans les laites 
près de l’Océan , au cap Ferret, au coin du Sud. CC. 
— Mai, Juin jusqu’en Novembre. 

—— SUBULATA. Swartz.— Les sables humides , au pré salé. 
CCC.— De Mai en Novembre. 

Las AQUATICA. St.-Hil.—Les fossès d’eau vive , les sour- 
ces à Braouet, Branquecouraou. CC.— Mai, Juin. 

STELLARIA MEDIA. Smith. — Partout. CCC. — Fleurit presque 
toute l’année. 


( 201 ) 
— GRAMINEA. Lin.— Les haies et les buissons. CC dans les 
lieux humides.— Mai, Juin. 
ARENARIA RUBRA. Lin.— Au pied des murs, etc. C.— Juin * 
Juillet. 
— MEDIA. Lin.— Dans les prés salés. CCC.— Juin, Juillet. 
— MONTANA,— Les buissons , les bois. CCC. — Avril, 
Mai, Juin. 
— SERPILIFOLIA. Lin. — Les vieux murs. DC. — Juin, 
Juillet. 
— TRINERVIA. Lin. — Les buissons. RRR.—- Mai , Juin. 
Je n’ai rencontré cette plante qu’une seule fois , au Pila, 
dans le lieu appelé les jaugues. 
ADENARIUM PEPLOIDES. Raf.— Les dunes voisines de la mer, à 
Mouilo, au cap Ferret, etc. CCC.— Mai, Juin, Juillet. 
CerasTium vuLcarum. Lin.— Les champs, les prairies. CCC. 
Avril, Mai, Juin. : 
— Yiscosum. Lin.— Les mêmes lieux. CCC.— Mai, Juin. 
— GRENIERI. Schultz: Osscurum. Chaub.; Pomizum. Curt. 
— Les prairies , les gazons, etc. CCC.— Mai, Juin. 
La var. Divaricatum, qui est très-visqueuse , se ren- 
contre en abondance sur les dunes de sable , au cap 
Ferret , en Mai et Juin. 
La var. Tetrandrum , se rencontre aussi , assez souvent, 
dans les sables humides, en Février, Mars, Avril. 
— SEMI-DECANDROM. Lin. — Var. Pellucidum, Dub. — Les 
sables humides et ombragés, au pied des buissons. 
CC.— Mai. Juin. 


On. XV. LINEÆ. DC. 
Linom Gazcicum. Lin.— Les lieux herbeux des landes, à 
Cabaret. RRR.— Juin, Juillet. 
— ANGUSTIFOLIUM. Huds.— Les prairies, à la Palu, etc. 
CC.— Juin, Juillet. , 


(208 }) 
On rencontre aussi le Linum. usitatissimum ,. échappé 
des cultures. 
RapioLA LiNoiDEs.. Gmel; — Les lieux humides et sablon- 
neux , les landes. CCC. — De Juin en Novembre, 


Onv. XVI.— MALVACEÆ. Brown. 


Mazva syvesrRis. Lin.— Les lieux incultes. CCC.— Juin. 


Jaillet. 
— ROTUNDIFOLIA. Lin.— Les mêmes lieux. CCC. — Juin, 
Juillet. 
ALTEA OFFICINALIS. Lin. — Les bords des (osès les lieux 


humides. R.— Juin, Juillet. 


OrD. XIX.— HYPERICINEÆ. DC. 


HyPEericuM QUADRANGULUM. DC. — Les bords des fossés. CC. 


— Mai, Juin. 

7 PERFORATUM. Lin. — Les haies, les bords des prairies. 
.C.— Mai, Juin. 

—. BUMIFUSUM, Lin.— Les lieux humides. CC. — Juin , 
Juillet. 


—— ELODES. Lin.— Les marais , les fossés. CCC. — Juin “ 
Juillet. 

7 PULCHRUM. Lin. — Les bois secs et ombragés , à Braouet 
N.-D. des Monts, etc.— Juin, Juillet, Août. C. 

— LINEARIFOLIUM. Vahl,— Les bords de la route départe- 
mentale , à Biganos , à Facture; peu commune, Cette 
plante ne croît pas près de La Teste. 

Oro. XXL 4MPELIDEÆ. Humb: 


Vrris ViNiFErA. Lin. — Les haies. C. — Juin. 


( 203 ) 
Orp. XXIV.— GERANIACEÆ. DC. 
GERANIUM MOLLE, Lin.— Les bords des fossés, les prairies, 
CCC.— Mai, Join. 
— PUSILLUM. Lin.— Au bord des chemins , près des habi- 
tations , etc. Ses fleurs plus petites et ses carpelles 
velues la distinguent de l'espèce précédente. — Juin, 


Juillet. 

— CorumBinum. Lin.— Les lieux incultes. C. — Juin, 
Juillet. 

-x Roserrianum. Lin. — Les bois, les. buissons. CCC.— 


Avril, Mai, Juin. 
— Dissecrum. Lin.— Les bords des champs. C.— Juin, 
uillet. 

EroDivm cicurariom. Léman. — Les lieux incultes , les 
champs. CCC, ainsi que plusieurs de ses variétés : 
elle est en fleur presque toute l’année. 

— MOsCHATUM. W.— Les bords des chemins, près des 
habitations. CC.— Mai, Juin. 


Oro. XXVIIL — OXALIDEÆ. DC. 

Oxazis coRnicuLara. Lin.— J'ai trouvé cette plante dans 
les fentes des murs du jardin du Presbytère , ainsi 
que dans les fentes des marches du perron du même 
jardin; je. ne l’ai jamais {rouvée ailleurs ; je ne pense 
pas qu’elle y ait été semée. 


Or. XXVII. — ZYGOPHYLLEÆ. Brown. 
TriBuLUSs TERRESTRIS. Lin.— Les champs sablonneux , à 
Audenge, sur les bords de la grande route de Biga- 
nos, un peu avant d’arriver au village. R.— Juin, 
Juillet.— Je ne l'ai jamais trouvée près de La Teste. 


ns 


pe 
FE 


Le 


( 204 ) 
Or. XXX.— CELASTRINEÆ. Brown. 


Evonymus EuroPæus. Lin. — Les buissons , les haies dans 
les marais; à Lamothe, sur les bords de la rivière 
Leyre; à Arès. R.— Mai, Juin. 

ILEx AQuiFoLIUM. Lin.— Les bois à la graude forêt , etc. CC. 
— Mai. 


Or. XXXI— RHAMNEZÆ. Brown. 


Raamnos FRANGULA. Lin. — Les bois humides. CCC. — Mai, 
uin. 
OrD. XXXIII.— LEGUMINOSÆ. Juss. 


SusorD. {.— Papillionaceæ. L. 


Urex EuroPæus. Lin. — Les landes, les bois , ete. CCC. — 
Il fleurit presque toute l’année. 

. T7 NaANuS. Smith.— Les bois humides. CC.— Septembre 
Octobre. 

GENISTA ANGLICA. Lin.— Les landes humides ; à la Seoube , 
Laurey , etc. CC.— Mai, Juin. 

Cyrisus scoparius. Lin. — Les bois de pins sur les dunes. 
CCC.— Avril, Mai. 

ADENOCARPUS PARVIFOLIUS. DC. — Dans les bois de pins à 
Bordes , aux Apiers. R.— Juin , Juillet. 

ONONIS PROCURRENS , var, Repens. DC.— Les dunes de sable 
près de la mer, au Pila, ete. CCC.— Mai, Juin, 
Juillet. 

MenicaGo LuPuLINA. Lin.— Les lieux incultes, les prairies. 
CCC.— Mai, Juin. 

= SATIVA. Lin.— Sur les digues des près salés, C.— Juin. 
77 APICULATA. W.— Les prairies , les lieux inculles. CC. 
— Mai, Juin. 


( 205 ) 
Menicago DENTICULATA. W,. — Les mêmes lieux, souvent 
mèlée avec la précédente. 
—: MARINA. Lin.— Les dunes de sable au cap Ferret , entre 
la balise et le poste de la douane.— Juin. RRR. 
— MINIMA. Lam.— Les lieux sécs. CC au pied du mur de 
la chapelle d'Arcachon. — Juin, Juillet. 
77. MAGULATA. W.— Les prairies, Je long des chemins, 
etc. CCC.— Mai, Juin. 
Trirocium aNGosrirorium. Lin. — Les bords des champs et 
des vignes, à Mayran, près de Gujan. C.— Mai, 
Juin. 
TT INCARNATUM. Lin.— Les prairies. CC.— Mai.— On le 
cultive pour prairies artificielles. 
— ARVENSE. Lin. _ Dans les champs. CC.— Juin, Juillet, 
Août. 
— STRIATUM. Lin.— Les lieux secs , sur r les digues des prés 
salés à Brès , etc. C.-— Mai, Juin. 
— MARITIMUM. Hads.— Les bords des champs voisins des 
prés salés. C.— Juin, Juillet. 
—— PRATENSE. Lin.— Les prairies. CCC.— Mai, Juin. 
— GLOMERATUM. Lin.— Les lieux secs, les bords des 
champs. C. — Mai, Juin. 
— REPENS. Lin.— Les prairies. CCC.— Mai , Juin, 
—— SUBTERRANEUM. Lin.— Les lieux sablonneux , les pelou- 
ses, etc. CCC.— Mai, Juin. 
— FRAGIFERUM. Lin.— Les près gras , les pelouses. _—R,. à 
La Teste ; C. à Biganos. 
— AGRARIUM. Lin.— Les champs : peu commune. — Jain, 
Juillet. 
Lorus ANGusrissimus. Lin.— Les lieux secs. CC ainsi que la 
var. Diffusus. Mai , Juin. 
— CORNICULATUS. Lin.— Les haies , les buissons: cc ainsi 
que plusieurs de ses variétés. 
TOME x. 14 


206 ) 
La var. Crassifolius. Pers. — Sur les danes près de la 
mer , au Pila.— Juin, Juillet, 
ASTRAGALUS Bayonewsis. Lois. — Les laites près de la mer, 
au coin du Sud, à l’ancien fort de la Roquette. CC. 
— Juin, Juillet, Aoùt. 
ASTROLOBIUM EBRACTEATUM. DC. — Les bois de pins, les 
champs , ete. CCC. — En fleur presque toute l’année. 
Onniruopus compressus. Lin.— Les champs secs. CC. — 
Mai, Juin. S 
— ROSEUS. Duf.— Les champs secs, les lieux incultes. CC. 
— Mai, Juin. 
— PERPUSILLUS. Lin.— Les prairies, ete. CC. -- Mai, Juin. 
Vicia sariva. Lin.— Les buissons, les haies. CC ainsi que 
ses variétés Segetalis. Ser. et Angustifolia Ser. — 
Juin , Juillet. 
— Larayroines. Lin. — Les prairies. CC.— Mai, Juin. 
— LUTEA. Lin. — Les champs. CC.— Mai, Juin. 
Ervum nirsurum. Lin. — Les haïes , les buissons , les 
champs. CCGC.— Mai, Juin. 
Larayrus PRATENSIS. Lin.— Les champs , les prairies; peu 
commune.— Juin, Juillet. 
— ANGULATUS. Lin. — Les champs sablonneux. CC. — 
Juin, Juillet. 
Lupinus ANGusrironius, Lin. — Les champs. CC.— A la 
Hûme.-- Mai , Juin. 


Onv. XXXIV.— ROSACEÆ. Jus. 
PRUNUS spiNosa. Lin. — Les haies et les buissons. CCC. — 
Mars, Avril. 
SrIRÆA uLMARIA. Lin, — Sur les bords des fossés. CC. — 
Juin , Juillet, Août. 


( 207 } 
GEUM uRBANUM. Lin.— Les haies. CC.— Mai, Juin. 
Rosus rruricosus. Lin. — Les haies, les bois, ele. CCC. 
Juin, Juillet. 

FraGariA vesca. Lin.— Les bois frais. CC.— Avril, Mai 

POTENTILLA TORMENTILLA. Nestl. — Les prairies humides. 
CG.— Juin, Juillet. 

On rencontre aussi la variété Nemoralis. Ser. , Mais 
elle est moins commune. 

— REPTANS. Lin — Les haies, les bords des chemins. CCC. 
Juip , etc. 

— SPLENDENS. Ram. — Les bois, les buissons, à Bordes. R. 
— Elle est très-commune dans les lieux secs , à La- 
mothe , près de la rivière Leyre. — Mai, Juin. 

AGRIMONIA EuPATORIA. Lin. — Les haies , les bords des che- 
mins, C.— Juin, Juillet. 

ALCHEMILLA ARVENSIS. Scop. — Les lieux incultes, les 
champs. CCC. — Juin. 


SANGUISORBA OFFiCINALIS. Lin. — Les prairies humides à 


Comprian. C au Teich ; je ne l’ai jamais rencontrée 
près de La Teste, — Juin. 
PoTERIUM saNGuisorBa. Lin.— Les lieux secs , à Verdales , 
près de la Hüme.— R, Mai, Juin. 
Rosa ARVENSIS. Lin.— Les haies , les bois. C. — Mai, Juin. 
— APPRENTI Lin.— Les bois, à Notre-Dame d’Arca- 
chon — Mai, Juin. 
— CANINA. Lin. — Les bois, les buissons. C.— Mai, Juin, 
Craræqus oxyacanTHA. Lin. — Les haies et les bois. CCC. — 
Avril, Mai. 
Pvrus communis, var. Achras Wall.— Les bois à Notre- 
Dame-des-Monts. R.— Avril, Mai. 
— Sorgus. PET Les bois, à Notre-Dame-des-Monts. — 
R. Avril, 
CYDONIA VULGARIS. ne — Les haies. R.— Avril, Mai. 


: ( 208 } 
Oro. XXX VIE — CUCURBITACEZÆ. Juss. 


BryontA pioica. Jac.— Les haies. CCC. — Juin, Juillet, 
Août. 


Orb. XXXVIIL_— ONAGRARIZÆ. Juss. 


Évicosium pazustRe. Lin.— Les bords des marais, à Lamo- 
the, près de la rivière Leyre, etc. G.— Mai, Juin. 
= more. Lam.— Les bords des fossés. CC. Mai, Juin. — 
— rerraGonum. Lin. — Les bords des marais. CC. — Mai, 
Juin. 
OËnornera Biennis. Lin. — Les chemins à Cabaret. RR.— 
Juin. “ 
Isnarpia PaLuSTRIs. Lin.— Les fossés, les marais. CCC. — 
Juin, Juillet. 


On. XXXIX.— HALORAGEZÆ. Brown. 


MyriopayLLum spicaToM. Lin. — Les grands fossés , à la 
Hüme , dans le canal de la Compagnie des Landes. 
CC.— Juin, Juillet. 

J'ai rencontré à Ponteux ( Landes), Myriophyllum ver- 
ticillatum, que je n’ai jamais trouvé près de La 
Teste; mais je présume qu'on la rencontrera dans les 
marais à Lamothe , etc. 

Carcrrricue veRNA. Lin.— Les fossés. CCC.— Mars, Avril ; 
ainsi que plusieurs variétés. 

— AuTUMNALIS. Lin.— Les mêmes lieux— Août, Septem- 
bre. CCC. 


Oro. XLL — LYTHRARIEÆ. Juss. 


LyYTHRUM SALICARIA. Lin. — Les bords des eaux. CCC. — 
Juillet, Août. 


( 209 ) 
Lyrarum myssopiFoLiA. Lin. — Les lieux où l’eau séjourne 
_ l'hiver, les fossés voisins de la ligne du chemin de fer. 
CC.— Juin, Juillet. 
Pepzis PoRTULA. Lin.— Les lieux inondès, les berds des 
mares. CC — Juillet, Août. 


On». XLIH.— TAMARISCINEÆ. Dev. 


Tamarix Gazcica. Lin. — Les haïes, les digues des prés 
salés. CCC.— Mai, Juin. 


Oro. XLHI— PORTULACEZÆ. Joss. 


PorTuLacA OLERACEA. Lin. — Les lieux cultivés, les champs. 
C.— Juin, Juillet. 

Monrtia FoxTANA. Lin.— Les lieux humides près des sources 
C.— Mai, Juin. 


Oro. XLIV.— PARONYCHIEÆ. S.t-Hir. 


CoRRIGIOLA LiTToRALIS. Lin.— Les Champs. CCC. — Juin, 
Juillet. 

— TeLepnniFoLia. Pourr. — Les mêmes lieux. CCC. — 
Cette plante ne diffère guère de la précédente que 
par ses fleurs dépourvues de feuilles. 

HERNIARIA GLABRA. Lin. — Les lieux sablonneux. CCC. — 
Juin , Juillet. 

Je n’ai jamais remarqué.à La Teste l’Aerniaria hirsuta. L. 

ILLECEBRUM VERTICILLATUM. Lin.— Les lieux humides, les 
bords des fosses, CCC.— Juin, Juillet. 

PoLycARPON TETRAPHYLLUM. Lin.— Les haies, sous les buis- 
sous , etc: CCC. — Juin, Jaillet. 

ScueRanTaus ANNUUS. Lin. — Les champs , à la Hème, B. —. 
Juin , Juillet. 


(210) 
Onp. XLV.-- CRASSULACEÆ. DC. 


Tizzæa muscosa Lin. — Les lieux humides des landes, les. 
allées des bois. CC.— Juin, Juillet. 
UMBIIICUS PENDULINUS. DC.— Sur les vieux murs el les toits. 
RRR. 
Je l’ai rencontré sur le mur de clôture d’un jardin, à la 
gauche de la grande route de Bordeaux, en arrivant 
à La Teste. Juin. 
Sepum TELEPHIUM. Lin.— Les haies. Peu commune.— Juivo, 
Juillet. 
— CEePpÆa. Lin.— Les haies. CC.— Juin, Juillet. 
— ALBUM. Lin.— Les lieux pierreux, dans les bois de 
Notre-Dame d'Arcachon. R. 
— YiLLosuM. Lin.— Les lieux humides des landes, à la 
Seoube. C. — Juin, Juillet. 
Je n’ai jamais rencontré , aux environs de La Teste , les. 
Sedum acre et reflexum si communs à Bordeaux. 
SEMPERVIVUM TECTORUM. Lin.— Sur les vieux murs et les 
toits. RR.— Juillet, Août. 


Oro. XLIX.- SAXIFRAGEÆ. Vewr. 


SAXIFRAGA TRIDACTYLITES. Lin. — Les lieux secs et les toits. 
R.— Avril, Mai. 

On le trouve plus fréquemment à la Chapelle d’Arca- 

cho» , sur la pelouse , devant la porte de l’Ermitage. 


Onv. L.— UMBELLIFERÆ. Juss. 
Susoso. 1. — Umbelliferæ perfectæ mullijugatæ. 


Daucus carots. Lin.— CCC partout.— Juin , Juillet. 
ToriLis Nonosa. Gœrt. - Les haies. CC. — Mai, Juin, Juillet. 


( 211 ) 
Susonn. Il. — Umbelliferæ perfectæ paucijugatæ. 


Tonbycium maximum. Lin, — Davus les haies à Certes, près 
d’Audenge ; je ne l’ai jamais rencontrée à la Teste. 
ANGELICA SYLVESTRIS.— Les bords des ruisseaux , les fossés. 


C.— Mai, Juin. 
BuPLevRUM TENUISSIMUM. Lin. — Parmi les joncs, dans les 
près salés , à la Hüme.— CC. Juin, Août. 
—— ROTUNDIFOLIUM. Lin. — Les lieux inecultes. RRR. — 


Juin , Juillet, Août. 

Casum verTiciLLATUM, Koch.— Les prairies humides. CCC. 
— Juin, Juillet. 

On rencontre dans le département des Landes, à l’ex- 
trèmité Sud de lÉtang-de-Cazeaux ,. au lieu appelé 
Navarosse, sur le bord des marais, une plante qui a 
des rapports avec celle espèce, elle est décrite , dans 

Ia Chloris des Landes de Thore , sous le nom de Sison 
verticillato-inundatum. — En Juillet. 

APIUM GRAVEOLENS. Lin. — Les lieux marécagenx, Gujan, 
près de l’Église , aa bord du ruisseau du moulin appar” 
tenant à M. Daney. Je ne l’ai jamais rencontrè dan” 
les marais de La Teste. — Juillet, Août. | 

HeLosciapium inunparum. Koch. Les bords des mares , à 
la Hüme. R.— Juillet, Août. 

— NODIFLORUM. Koch. — Les fossés. CCC. - Juin, Juillet, 
Août 

FoEnICULUM OFFICINALE. All.— Les lieux incultes. CCC dans 
le cimetière.— Juin , Juillet. 

OENawTRE risruLosA, Lin.— Dans les marais , à Lamothe , à 

j Biganos. CC.-- Juio , Juillet. On ne la trouve pas à 
La Teste. 
— PIMPINELLOIDES Lin.— Au bord des fossés, à Biganos, 
à Mayran , près de la Hüme. C.— Juin, Juillet. 


( 212 ) 

Je n’ai jamais trouvé à La Teste le Crithmum mariti- 
mum qui y est indiqué sur les rochers; je l’ai bien 
rencontré sur les rochers à Royan, mais il n’existe 
pas de rochers sur lacôte , depuis le Verdon , Jusqu’à 
Bayonne. Je doute qu’elle croisse dans le départe- 
ment de la Gironde. 

ANTHRISCUS VULGARIS. Pers. — Les lieux incultes. CCC. Juin , 
Juillet. 
— Cererozium. Hoff.— Les haies, près des jardins d’où il 
s'échappe probablement. CG.— Avril, Mai. 

ll en est de même du Persil : Petroselinum sativum. 
Hoff. 

Conium wacuLarum. Lin.— Les haies, les lieux incultes , les 
décombres. CCC.-— Juin, Juillet. 


Susono. II. — Umbelliferæ imperfectæ. 
EnvnGium maririmum. Lin. — Les dûnes de sable à Moullo À 
aa cap Ferret. CCC.— Juin, Juillet. 


HyprocoTyLE vuz@aris. Lin. — Les prairies humides, les 
marais. CCC.— Juin, Juillet. 


Orb. LE — CAPRIFOLIACEZÆ. Juss. 


Henera neuix.— Les haies, les bois, sur les arbres. CCC.— 
Septembre , Octobre. 

Samsucus esuzus. Lin, — Les lieux incaltes. CCC.— Juin, 
Juillet. 

— NiGra. Lin. — Les haies, CCC.-—- Mai, Juin. 

Visuexum opuLus. Lin.— Les bois humides , à Braouët cs 
la grande forêt , dans les marais. C.— Mai, Juin. 

Lonicera PeRICLYMENUM. Lin. — Les haies , les buissons , 
les bois. CCC.— Mai, Juin, Juillet. 


ee 


(213 ) 
Oro LIN.-- RUBIACEÆ. Juss. 


RuBia PEREGRINA. Lin. — Les haies, les buissons. CCC. — 
Mai, Juin. 

GALIUM ARENARIUM. Lois — Les lieux sablonneux. CCC.— 
En fleurs depuis le mois d’Avril jusqu’en Novembre. 

— vEeRuM. Lin.— Les ‘lieux secs des bois. C.— Juin, 


Juillet. 

— MOLLUGO. Lin. — Les haies, les buissons. CCC.— Mai, 
Juin. 

— PALUSTRE. Lin. — Sur le bord des marais et des ruis- 


seaux. CC.— Mai, Juin. 

ULIGINOSUM. Lin.— Les bords des fossés, les près hu- 
mides. CC.— Mai, Juin, 

TRICORNE. With.— J’ai rencontré cette plante le long 
des maisons , à la Teste même , et une seule fois. RR. 

Mai , Juin. 

APARINE. Lin.— Les haies et les buissons. CCC. — Juin, 
Juillet. 

SHERARDIA ARVENSIS. Lin.— Dans les haies un peu sèches. 


| 


Cette plante, si commune aux environs de Bordeaux, 
est très-rare à la Teste. 


Onb. LIV.— VALERIANEÆ. DC. 


VALERIANELLA OLITORIA. Mœnch. — Les lieux cultivés, les 
vignes, etc. CCC.— Avril, Mai. 
— CaRINATA. Lois.— Les haies et les ones CCC.— Mai * 
Juin. 
VALERIANA pioica. Lin.— Les bois humides , à Lamothe, 
près de la rivière Leyre. C. — Je n’ai encore rencon- 
tré aucune espèce de Valériane près de La Teste. 


(54) 
Orb. LV.— DIPSACEZÆ. Juss. 


Scapiosa succtsa. Lin. — Les bois, à Notre-Dame-des- 
Monts, etc. CCC.— Septembre. Octobre. 

Dipsacus syzvesrRis. Lin.—- Les lieux incultes. CC.— Juin, 
Juillet. 


———————— 


On. LVI.— COMPOSITÆ. Avans. 
Sunonv. 1. — Corymbiferæ. 


EuPaTORIUM CANABINUM. Lin.— Les lieux humides, les bords 
des fossés, CC.— Juillet, Août. 

SenEc10 JacoBea. Lin. — Les bords des chemins et des prés. 
CC.— Juin, Juillet. 

— AqQuaricus. Huds.— Les bords des fossés et des marais. 
CC.— Juin, Juillet. - 

— syLvarious. Lin.— les endroits sablonuenx dans les bois 
de pins, à Brémontier , etc. CC.— Mai, Juin, 

— wivipus. Lin.— Les bois sablonneax à Patchou, à la 
grande forêt. RR.-—- Avril, Mai. 

— vuLGanis. Lin.— Les champs , CCC. — Fleurit presque 
toute l’année. ; 

AsTER TRiPoLium. Lin.— Les lieux fangeux des prés salés, 
les bords des haies , à la Hüme , ete. CCC.— Septem- 
bre, Octobre. 

— NOvI-BELGH. Lin.— Dans les buissons, sur la digue de 

l’ancien Étang de Laurey , où elle est en abondance. 

— Septembre, Octobre. On la rencontre aussi près 

des habitations ; je la crois échappée de quelques 
jardins. 

ERIGERON CANADENSE. Lin. CCC partout, — Juin, Juillet. 

SoLipAGO &GRAYEOLENS. Lam. Les bords de la ligne du 


( 2145 ) 
chemin de fer, dans les vignes à Mestras, à Cante- 
rane. R.— Juillet, Août. 
SoLIDAGO VIRGA AUREA. Lin.— Les bois CC. — Juillet, Août, 
BeLis PERENNIS. Lin.— Les prairies , les pelouses. CCC.— 
En fleur presque toute l’année 
InvLa criramoines. Lin. — Les bords des fossés salés et des 
digues. CC au moulin de Pujau , à Verdales.— Juin, 
Juillet. 

— Dyssenrerica. Lin.— Les bords des fossés, les lieux 
humides. CCC.— Juillet, Août. 
GNAPHALIUM LUTEO-ALBUM. Lin.— Les lieux humides CC. — 

Juin , Juillet. 

— ULIGINOSUM. Lin. — Les fossés humides des bois à 
Braouët. C.— Juin , Juillet. 

— ARVENSE. Lam.— Les champs. C.— Juiu, Juillet. 

— GaALcicum. Lam. — Les champs , les lieux sablonneux. 
CCC.— Juin , Juillet. 

— GERMANICUM. Lam.— Les champs , sur la ligne du che- 
min de fer à Gujan. CC.— Juin , Juillet. 

Je ne l’ai jamais trouvée à La Teste. 

Erycurysum Srozcuas. DC. — Les dunes de sables, à 
Moullo, au cap Ferret. CCC.— Juin, Juillet. 
CHRYSANTREMUM LEUCANTRHEMUM. Lin. — Les prairies. CC.— 

Juin , Juillet. 
— SEeGEeTum. Lin. - Les champs à Bordes , à per R. 
. — Juin, Juillet. 
ANrHemis MixTA. Lin. — Les champs sablonneux. CCC — 
Mai, Juin, etc. 
C’est l’espèce la plus commune que nous ayons dans ces 
contrées 
— noBizis. Lin.— Les chemins , les clairiéres des bois 
humides, etc. CC.— Août, Septembre. 


( 2146 ) 
ANTHEMIS ARVENSIS. Lin.— Les champs, à Gujan, à May- 
ran. C.— Juin, Juillet. 
Je n’ai pas encore trouvé , dans nos environs, l'Anthe- 
mis cotula, si commune près de Bordeaux. 
ACHILLEA MILLEFOLIUM. Lin. — Les champs. CCC.— hs. 
Juillet. 
ARTHEMISIA. CRITHMIFOLIA. Lin.— Les dunes de sable à 
Moullo. CC.— Août , Septembre. 
— vuzGaris. Lin.— Les bords des chemins. C.— Juin, 
Juillet. 
Diotis caNpipissima. Desf.— Les dunes de sable, au cap 
Ferret. C.— Juin, Juillet, Août. 
XANTHIUM STRUMARIUM. Lin.— Les lieux incultes. C. — Juil- 
let, Août 
Bipens TRiparTiTa. Lin. — Les fossés à Barbin , à Branque- 
couraou. R.— Juin, Juillet. 
— cERNUA. Lin. — Les mêmes lieux. KR. 
CaLenpuLa arRvensis. Lin — Les vignes à la Hüme , à May- 
ran. C.— Mai, Juin, Juillet. 


Susonn. I, — Cynarocephalæ. Var. 


Lappa GLaBra. Lam. — Les lieux incultes, les décombres 
CCC. — Juillet, Août. 

ONoPoRDON ACANTHiuM. Lin.— Au bord des chemins , les 
lieux incultes. CC.— Juillet, Août. 

Carpuus TENUIFLORUS. Sm.— Les lieux incultes à Gujan , à 
Mayran. C.— Juin, Juillet. 

SERRATULA TINCTORIA. Lin. -- Les bois humides , les bruyères 
à Notre-Dame-des-Monts. CC. Juillet, Août. 

Cirsium PasusrRe. Scop.— Les marais , à la Palu , à Braouët. 
— C. Jaillet, Août. 

CiRsIUM LANCEOLATUM. Scop.— Les bords des dis. cc: 
— Juillet, Août. 


(217) 
Crrsium ARYENSE. Scop.— Les vignes , les lieux incultes. CC. 
— Juillet, Août. ù 
— anGLicum. Lob.— Les prairies et les bois humides, à 
Braouët, à Notre-Dame-des-Monts. CC.— Mai, Juin. 
CenrauREA niGra. Lin. — Les bois, les prés, etc. CCC. — 
Juillet, Août. 
— Cyanus. Lin.— Les champs. C. — Juin, Juillet. 
— cALcITRAPA. Lin. — Les lieux incultes, les chemins. 
CCC. —Juillet, Août. 
La variété à fleurs blanches se trouve à Certes, à Au- 
denge , le long des murs. 


Susor». III. — Chicoraceæ. Juss. 


Soncaus arvensis. Lin.— Les champs. C. — Juin, Juillet. 
— oLERACEUS. Lin. — Les lieux incaltes. CC. — Juin, 
Jnillet. 
Ainsi que ses variétés. 
— Maririmus. Lin.— Les bords des fossés salès à Mayraw. 
Juin.— RR. 
Je ne l’ai jamais trouvé à La Teste. 
Lacruca virosa. Lin. — Les haies. CCC.— Juin, Juillet. 
CronDRiLLa suncEA. Lin.— Les champs incultes à la Hüme. 
CC.— Juin, Juillet. 
LaMpsana cCOMMUNIs. Lam.— Les bords des chemins. CC. — 
Mai, Juin. 
_— minima. Lam. — Les près secs. Peu commune. — Juin, 
Juillet. 0 : 
Crepis virens. Will.— Les champs. CCC.— Juillet, Août. 
_— prrrusa. DC.— Les mêmes lieux. CC — Juillet, Août. 
TaraxacUM PALUSTRE. DC.— Les près humides. C.— Juin, 
Juillet. 
— Dexs-Leonis. Defr.— Les bords des chemins. CCC.— 


Juin , Juillet. 


(248 ) 
TARAXACUM LÆVIGATUM: DC, — Les mêmes lieux. CC. — 
Juin, Juillet. 
HigraciuM picosecca. Lin.— Les lieux secs, à la Seoube. 
CC.— Juin , Juillet, 

— UMBELLATUM. Lin.— Les bois, les bruyères. CC.— 
Juin , Juillet, 

— ERIOPHORUM. St-Am.-- Les bois sablonneux, les dunes 
à Brémontier , Moullo. CCC.— Juillet, Août. 

— PROSTRATUM. DC.— Les bois couverts; à Patchou , etc. 
C. — Je crois cette plante une variété de la précé- 
dente , elle n’en différe guère que par sa tige plus 
couchée et par son involucre peu velu.— Juillet, 
A 


— SYLVATICUM. Gou.— Les bois à Notre-Dame d’Arca- 
chon. C.— Juillet, Août. 
DREPANIA BARBATA. Desf.— Les bords des chemins à May- 
ran, à Gujan. CC. — Juin, Juillet. 
ANDRYALA SINUATA. Lin.— Les vignes , près de la ligne du 
chemin de fer à Gujan. R. Juillet, Août. 
HyPocHæRis RADICATA. Lin.— Les prairies CCC.— Juin, 
Juillet. 
TaRiNcIA mIRTA. Roth.— Les lieux secs et sablonueux , au 
Pila , au coin du Sud , etc, CC.— Juin, Juillet. 
LEONTODON HAsTiLE. Lin.— Les lieux sablonneux au pré 
salé. C.— Juin, Juillet. 
— AUTUMNALE. Lin.— Les bords des chemins. C. — Aoùt, 
Septembre. 
ScorzoNERA mumiLis. Lin, — 
Cette plante varie beaucoup pour la largeur des feuil- 
les , j'en ai trouvé des échantillons à feuilles linéaires, 
mais je ne pense pas que ce soit la Scorzonera angusti- 
| folia. Lin — Mai, Juin. 
Cicuoriom inryeus. Lin. — Les lieux incultes. CCC. — Juillet, 
Août. 


me 


(29) 
Onv. LVIL — LOBELIACEÆ. Juss. 


Losecia Dorrmanna. Lin.— À l’Étang-de-Cazeaux , au lieu 
appelé Maubruc. CCC.— On la rencontre aussi, près 
de la Chapelle de Cazeaux , dans le canal de la Com- 
pagnie des Landes. Elle fleurit dans les premiers 
jours de Juillet. 

— URENS. Lin.— Les prairies humides, CCC. -— Juin , Juil- 
let, Août. 


Onp. LVII. CAMPANULACEZÆ. Juss. 


JAsIONE monrana. Lin. — Les lieux secs et sablonneux. 
CCC.— Juillet, Août. 

CAMPANULA HEDERACEA. Lin. — Les rares humides, les ma- 
rais. CCC. — Juin, Juillet. 

PRISMATOCARPUS SPECULUM. L’Her.— Les champs à Verdales 
près de la ligne du chemin de fer RR.— Juillet, 
Août. 


Or». LX.-- ERICINEÆ. Drew. 


ArBurus CNEDO. Lin.— Les bois, à la Chapelle d'Arcachon. 
CCC.— Fleurit en Septembre , et les fruits de l’année 
précédente ne sont mûrs qu’en Octobre de l’année 
suivante. Ces fruits, quoique doux, sont pâteux et 
peu agréables : depuis quelques années , les habitants 

‘ peu aisés en font une confiture en les faisant cuire 
avec du sucre ; ils en font aussi une boisson diuréti- 
que et rafraîchissante, dont on a obtenu de bons 
effets dans les maladies des reins. 

On prépare cette boisson en meltant , dans un tonneau, 
une certaine quantité de fruits mürs ; on les recouvre 


( 220 ) 
d'eau ; on les laisse macérer pendant une quinzaine 
de jours, en les remuant une fois tous les jours; on 
on tire le liquide au clair, et on le met dans des 
bouteilles bien bouchées que l’on conserve debout, 
dans un lieu frais. 

Cette liqueur pelille à peu près comme le vin de Cham- 
pagne , et est fort agréable à boire; il serait facile de 
la rendre plus agréable encore en y ajoutant du sucre 

et en l’aromatisant. 
Erica scoparia. Lin.— Les bois. CCC.—- Juin, Juillet. 
_— ciNgREA. Lin. — Les bois, les landes. CCC.— Juin 
Juillet 
— cintaris. Lin.— CC dans les bois et les bruyères.— 
Juin, Juillet, Août. 
— TETRALIX. Lin.— Les lieux humides des landes et des 
bois. CC.— Juin , Juillet, Août , etc. 

On rencontre aussi dans les mêmes lieux, la variation 

à fleurs blanches de ces trois espèces. 
— POLYTRICHIFOLIA. Salys.— Les marais, à Braouët , à la 
grande forêt. CCC.— Janvier , Février. : 
Je n’ai jamais trouvé l’Erica vagans à La Teste, bien 
qu’elle y soit indiquée par Thore. 
 CazLuna ERICA. DC.— Les bois. CCC.— Juillet, Août. 


? 


Or». LXI.— MONOTROPEÆ. Nurr. 
Monorropa uypopirys. Lin.— Je n’ai trouvé qu'une seule 


fois cette plante à Notre-Dame-des-Monts, sous des 
chênes. RRR.— Juin. 


Ov. LXIIL.— JASMINEÆ. Jus. 


LAGUSTRUM VULGARE. Lin.— Les haies à Gujan ; rare à La 
Teste. 


(221) 
On. LXIV.— APOCYNEZÆ. Juss. 


Vinca Mason. Lin. — Les haies. C.— Mars, Avril. 


Oro. LXV.— GENTIANEÆ. Juss. 

MENyanTHES TRIFOLIATA. Lin.— Les marais à Braouët , à 
Branquecouraou. RR.— Avril, Mai. 

CuLora sessiLiroLia. Desv. — Les laites près de la mer ; au 
coin du Sud à Piquey.— De Juin en Novembre. 

GENTIANA PNEUMONANTHE. — Lin. Les bois humides, les 
bruyères. CC.— Août, Septembre. ; à Notre-Dame- 

Monts. 

CuiRoNia sPicara. W. — Parmi les jones , etc.; dans les 
lieux où l'eau salée séjourne à la Hüme près des 
digues ; à Verdales. R.— Juillet, Août. 

— CENTAURIUM. Smith.—- Les prairies humides. R.— A la 
Palu , à Bordes.— Juillet, Août. 

La variété Pulchella. DC. , se rencontre fréquemment 
dans les prés salés et dans les mêmes lieux que la 
spicata. 

On tronvera aussi , dansles laites près de la mer au coin 
du Sud , une autre varièté très-rameuse dès la base : 
à fleurs plus grandes que celles de la Chironia cen- 
taurium, à feuilles un peu épaisses , toutes linéaires 
et à divisions du calice presqu'égales au tube de la 
corolle. < 

Quelques botanistes pensent que c’est la variété Grandi- 
flora. Person. ; d’autres, qu’elle appartient à l'espèce 
Linarifolia Lois., dont elle a tous les caractères sauf 
le port. 

Exacum Canpozcir. Bast. — Les lieux où l’eau séjourne 
l'hiver , les fossés d’irrigations sur la lande à Bonne- 
val, R.— Juillet, Août. — Les fleurs sont roses. 

TOME XII. 15 


( 222 }. 

— pusizLuM. DC.— Les mêmes lieux.— C sur la lande, 

dans les sentiers, depuis la huitième écluse du canal 

de la Compagnie des Landes , jusqu’à la Croix de la 

prise d’eau de la Compagnie Agricole. Cette plante 

diffère peu de la précédente; sa taille est moins 

élevée et ses fleurs sont jaunâtres.— Juillet, Août. 

— FILIFORME. Wild. -- Les imêmes lieux. CC.— Juillet, 
Août. 


Onv. LXVIIL— CONVOLVULACEÆ. Juss. 


ConvozvuLus soLpaAnEeLLA. Lin.— Les sables près du bassin 
d'Arcachon , à Verdales , à Ayrac. CC.— Juin, 
Juillet. 

— sepivm. Lin. — Les haies. CCC ainsi que sa variation à 
fleurs rayées de roses.— Juillet, Août. 
— ARVENSIS. Lin.— Partout. CCC.—- Juillet, Août. 
Je n’ai jamais rencontré le Convolvulus siculus indiqué 
par Thore aux environs de La Teste. 

Cuscura minor. Bauh.— Sur les bruyères , l’ajone. CCC. — 

Juillet, Aoùt. 


Or. LXVIIL. — BORRAGINEÆ. Juss. 

HeriorRoPium EuROoPæUM.— Lin. Je n’ai trouvé cette plante 
qu’à l’île des oiseaux, où elle est assez commune. 

— Juillet, Août, Septembre. 

ts VULGARE. Lin.— Les lieux laquiies:s les chemins. 
CC.— Juillet, Août. 

Lrraospermum ARvENSE. Lin.— Les bords des champs. R. 
Mai, Juin. 

Lycorsis arvensis. Lin. — Les champs incultes, les che- 
mins. CCC.— Avril, Mai, Juin. 

BorraGo orricinaLis. Lin. — Les lieux inenltes. CCC. — 
Juin, Juillet. 


( 223 ) 
Myosoris axnua. Moœnch. — Les champs. CCC. — Juin , 
Juillet. 
— PERENNIS, Mœnch.— Les marais , les bords des fossés. 
C.— Juin, Juillet. 
—— VERSICOLOR. Pers. — Les lieux sablonneux, C.— Juin, 
Jaillet. 
CyNoGLossum oFricINALE. Lin. — Les bords des chemins. 
CCC.— Mai, Juin. 
— PICTUM. Ait.— Les mêmes lieux. CCC — Mai, Juin. 


Oro. LXIX.— SOLANEZÆ. Juss. 


SoLaNom miniatTum. Wild.— Les lieux sablonneux , sur les 
bords da bassin d'Arcachon au Mougne. C.— Juillet, 

Août, Septembre. 
— NiGRum. Lin.— Les champs incultes. CC.— Juillet, 


Août. 
— DULCAMARA. Lin. — Les haies, les buissons. CG 
Juillet, Août. 
DaATURA sTRAMONIUM, Lin. — Les chemins sablonneux. CCC. 


Juillet, Août , Septembre. 
Hyoscyamus niGer. Lin.—- Les lieux incultes à la Hüme. 
C.— duiklet, Août. 
VerBascum Traapsus , Lin.— Les lieux incultes. CC à la 
grande forêt. — Juin, Juillet. 
— BLATTARIA. Lin. — Les mêmes lieux , les bords des che- 
mins. C. — Juin, Juillet. 
— PULYERULENTUM.— Les mêmes lieux. C. — Juin, Juil- 
let. A Mayran. 


Orr. LXX.— ANTIRRHINEZÆ. Jjuss. 


LaunaRia THYMIFOLIA. DC.— Les dunes de sable, au cap 
Ferret , à Moullo , etc. CC.— De Juin en Novembre. 


{ 224 ) 
LinaRiA 3uNCEA Desf.— Les champs. CCC. -- De Juillet en 
Novembre. 
— srRiATA. DC.— Les buissons, les haies CCC. Juillet. — 
Août , etc. 
ScroPHULARIA NODosa. Lin. — Les bords des fossés , les lieux 
frais et humides. C.— Juillet, Août. 3 


Or». LXXI— OROBANCHEZÆ. Juss. 


OROBANCHE Mayor. Lin. — Les bois, sur les racines de 
\'Ulex europæus. C.— Mai, Juin. 
— minor Sutt.— Dans les prairies sur les racines du Tri- 
folium repens et de l’Hypochæris radicata. CCC. 
— Mai. 

Je pense que l’on pourra encore rencontrer l’Orobanche 
rapum qui croît sur les racines du genêt à balais, 
plante que l’on trouve en abondance à La Teste , et 
peut-être quelques autres espèces de ce genre. 

J'ai trouvé , sur les racines du Dipsacus sylvestris, une 

 Orobanche qui est, peut-être, une nouvelle espèce. 


———— 


Orp. LXXII — RHINANTHACEÆ. DC. 


: MeLANPYRUM PRATENSE. Lin.— Les bois. CCC.— Mai, Juin 
— SYLVATICUM. Lin.— Les mêmes lieux. CC.— Juin, 
Juillet. 
PepicucaRis PALusTRIs. Lin. — Les prairies humides. CCC. 
Mai, Juin. 
On y rencontre aussi la variation à fleurs blanches. 
RaiNaNTHUS GLABRA. Lam.— Les prairies humides , à Bris. 
CC.— Mai, Juin, 
Bartsta viscosa. Lin.— Les prairies humides, à Bris. CC:— 
Mai, Juin. 


( 225 } 
Eupnrasia orricinaLis. Lin. — Les prairies humides, à Bris, 


etc. CCC. 
— ODONTITES. Dub.} Les laïîtes au coin du Sud. RR. —- 
— SEROTINA. Lam. Octobre. 


L’Euphrasia odontites. Lin. , est l'Euphrasia verna. 
Bellard. 
VeRONICA HEDERÆFOLIA. Lin.— Les haies, les champs. 
CCC. — Avril, Mai, etc. 
—. AGRESTIS. Lin.— Les lieux cultivés , les baies, etc, CC. 
— Avril, Mai, etc. 
—— ARVENSIS. Lin.— CCC partout.— Avril, Mai, etc. 
—OFFICINALIS. Lin.— Les bois. C.— Juin, Juillet. 
Cette plante porte vulgairement le nom de Thé d’Eu- 
rope, mais selon M. Chaubard, botaniste distingué, 
c’est à la Veronica montana, que ce nom devrait 
être attribuë , et c’est elle qui véritablement possède 
les vertus du Thé de la Chine. 
— CHAMEDRYS. Lin.— Les bois, les haies. CCC.— Avril, 
Mai. 
— MONTANA. Lin.— Les bords des haies , dans les chemins 
creux et frais. R à la Seoube.— Juin, Juillet. 
Cette plante ressemble à la précédente dont elle diffère 
cependant, par ses feuilles pétiolées. 
— SsCUTELLATA. Lin.— Les prairies humides , les marais. 
C.— Juin, Juillet. 
— ANAGALLIS. Lin.— Les laites humides , au coin du Sud. 
R.— Juin, Juillet. 
+— SERPYLLIFOLIA. Lin.— Les FE es humides , dans les 
bois , à la Seoube , à Barbin. C.— Juin, Juillet. 
Je n'ai jamais trouvé ; aux environs de La Teste, ia 
Veronica beccabunga. 


(2% ) 
Onv. LXXIII.—- LABIATÆ,. Juss. 


Lycoeus EuRoPÆus. Lin. — Les lieux humides , les bords des 
fossés. CC.— Juin, Juillet. 
— Exarrarus. Lin.— Les mêmes lieux. R.— Juin, Juillet. 
SaLvIA VERBENACA. Lin.— Les près secs, le long des murs. 
— C. Juin, Juillet. 
AguGa REPTaNs. Lin. — Les prairies humides à la Palu. CC. 
— Mai, Juin. 
Teucrium scoroponta. Lin. — Les haies, les bois. CCC.— 
Juivo , Juillet. 
Leonurus canpraca. Lin.— Les lieux incultes, les haies 
voisines des prés salés, au quartier des Casses. C. — 
Juin , Juillet. 
MarRuBiom vuLGare. Lin.— Les bords des chemins, les 
décombres. CCC.-— Juin, Juillet. 
Baccora rærida. Lam. — Les lieux incultes , les bords des 
chemins. CCC. — Juin, Juillet. 
Beronica orricinaLis. Lin.— Les bois. CCC.—— Août, Sep- 
tembre. 
Lamium PRET Lin. — Les lieux incultés, CCC. — 
Avril, 
— AMPLEXICAULE. ose Les vieux murs , les champs sa- 
blonneux: CCC.— Mars , Avril, Mai. 
GLECHOMA HEDERACEA. Lin. — Les haies. CCC. Avril, 
Mai. 
Menras RotunpiroLia. Lin, Les bords des chemins hu- 
mides. CCC.— Juillet , Août. 
_— mirsura. Sm.— Les prairies humides, les bords des 
fossés. CCC.— Juin , Juillet. 
— PULEGIUM. Lin.— Les lieux où l’eau séjourne en hiver. 
CC.— Juillet, Août. 
Sracuys PaLusTRis. Lin.— Les bords des fossés , à Biganos , 
Comprian. R.— Juin , Juillet. 


( 227 ) 
Tavmus serpyLium. Lin.— Les lieux secs et sablonneux, à 
la Hüme , à Verdales. CCC. — Juillet, Août. 
Cuinopopium vorgare. Lin. — Les bois. C. — Juin, Juillet. 
BRoNELLA vuzéaris. Mœnch. — Les prairies humides. CC. 
Juin, Juillet. 

ScuTELLARIA MINOR. Lin.— Les lieux humides ; les bords 
des fossés. C. — Juillet, Août. — Sur la lande à 
Cazeaux. 


On. LXXIV.— VERBENACEZÆ. Juss. 


VERBENA oFrriciNauis. Lin. — CCC partout.— Juin, Juillet. 


Or, LXXVI, — LENTIBULARIEÆ. Bacs. 


PinGuicuLa LusiranicA. Lin, — Les marais, les landes hu- 
mides , à Braouët , Branquecouraou. C.— Mai, Juin. 

UrricuLaRiA vuLGanis. Lin.— Les eaux stagnantes , dans le 
canal de la Compagnie des Landes , à Cazeaux. CC. 
— Juin, Juillet. 


Horron:a pacusrais. Lin.— Les marais, les fossés à Lamo- 
the , à la grande forêt , à Bétouret. C. — Mai, Juio. 
Je n’ai jamais trouvé cette plante près de La Teste. 
Lysimacaia voLGais. Lin. — Au bord des fossés. CCC.— 
Juillet, Août. 
cENTUNCULUS minimus. Lin. — Au bord des fossés qui servent 
de clôture aux forêts royales, dans le prè salé, au 
lieu dit Lagroa. R.— Octobre, Novembre. 
ANAGALLIS ARVENSIS. — Lin. CCC partout.-— Juin, Juillet. 
Je n’ai jamais trouvé à la Teste la variété à fleurs 


bleues. 


( 228 | 

ÂANAGALLIS TENELLA. Lin. — Les prairies humides , les ma- 
rais. CCC. — Juillet, Août. 

Je n’ai pas encore rencontre l'Anagallis crassifolia, 
qui croit cependant dans le département des Landes. 

GLaux manrtrima, Lin.— Les lieux vaseux, dans les prés 
salés. CCC. — Mai, Juin. 

SAMOLUS VaLERANDI. Lin. — Les lieux humides , les marais, 
à Bris, à la Hùme, près du pont. CCC. — Juin, 
Juillet, Aoùt. 

On. LXXIX.— PLUMBAGINEÆ. Joss. 

Srarice Limoniom. Lin. — Les lieux vaseux , dans les près 
salés .— Juin, Juillet. 

— DiCHOTOMA. Cayv.— Les lieux sablonneux, dans les prés 
salés. CC.— Juin, Juillet. Août. 

— ARMERIA, var. Pubescens. DC.— Dans les près salés, 
aux endroits sablonneux. Fleurit depuis le mois de 
Mars jusqu’en automne.— CCC. 


Onv. LXXX.— PLANTAGINEÆ. Juss. 
PLanraGo coronopus. Lin. — Les lieux incultes. CCC — 
Juin , Juillet. 
— MARITIMA. Lin.— Les bords des fossés salés. CCC. — 
5 Juin , Juillet. 
— LANCEOLATA, Lin.— Les prés , etc. CCC. — Mai, Juin. 
— MAJOR. Lin.— Les lieux incultes. CCC. — Juin, Juillet. 


Onv. LXXXIIL— AMARANTHACEÆ. Joss. 
AMARANTHUS BLITUM. Lin.— Les chemins au pied des murs 
CCC.— Juin, Juillet. 
— PROSTRATUS. Balb.— Les mêmes lieux, à Certes. R.— 
Juin, Juillet. 


( 229 ) 
On. LXXXIHI.— CHENOPODEÆ. Ven. 


SALICORNIA HERBACEA. Lin. — Les lieux vaseux, dans les 
près salés. CCC.— Juin, Juillet, Août. 
— FRUTICOSA. Lin.— Les bords des digues , dans les près 
salés, au Moulin de Pujeau. C.— Juillet, Août. 
SazsoLa Kari. Lin.— Les sables, sur le bord du bassin 
d'Arcachon. CCC.— Juin , Juillet. 
Peut-être rencontrera-t-on , dans les mêmes lieux, le 
Salsola tragus, qui diffère peu de la précédente. 
— sopa. Lin.— Les lieux sablonneux , à Verdales, au cap 
Ferret. R.— Juillet, Août. 
Cuenoponium FRuricosum. Lin. — Les bords des digues, au 
Moulin de Pujeau, à la Hôme , à Verdales. R. — 
Juin , Juillet. 
— MARITIMUM. Lin.— Les lieux vaseux , dans les prés salés. 
CCC.— Juillet, Août. 
— VULVARIA. Lin. — Les bords des chemins, autour des 
habitations. CC.— Juin, Juillet. 
— Leïospermum. DC.— CCC partout.— Juin, Juillet. 
— RUBRUM, Lin.— Les lieux incultes. CC.— Juin, Juillet. 
— MURALE. Lin. — Les mêmes lieux. CCC.— Juin , Juillet. 
Le Chenopodium ambrosioides ne croît pas à La Teste, 
mais il se trouve en abondance à Ponteux, dans le 
département des Landes 
AÂTRIPLEX PORTULACOIDES. Lin. — Les haies des digues des 
près salés. CCC.— Juillet, Août. 
— ROSsEA. Lin. — Les bords da bassin d’Arcachon , à 
Moullo, à l’Ile des Oiseaux , etc. CCC. — Juillet, 
oût. 
_— patTuLa. Dub.— Les haies, les bords du bassin, etc. 
CCC.— Juillet, Août. 
— ANGUSTIFOLIA. Ss. — Les haies R.— Juillet, Août. 


( 230 ) 

ÂTRIPLEX LATTORAEIS. Lin. — Les bords du bassin d’Arca- 
chon , au cap Ferret, près du poste de la douane. 
C.— Juillet, Août. 

Je n’ai pas rencontré cette plante sur la rive gauche du 
bassin. 

Bera marrrima. Lin. — Les bords des haïes , des digues, des 
près salès. CC.— Juillet, Août. 

Buirum virGaTum. Lin.— J'ai trouvé cette plante dans un 
lieu incalte, le long de la fermeture d’un jardin où 
je ne crois pas qu’elle soit cultivée ; je ne l’ai jamais 
trouvée ailleurs. 

PHYToLAGCA DECANDRA. Lin.— Les lieux incultes , le long 
des chemins. CCC au Teich, à la grande forêt. — 
Juin , Juillet. 


Or. LXXXIV.— POLYGONEZÆ. Juss. 


Rumex puLcmer. Lin. — Les bords des chemins, ete. CC.— 
Juin, Juillet. 
— OBTUSIFOLIUS. Lin.— Les haies, les chemins. CCC.— 
Juin , Juillet. 
— Acurus. Lin — Les bords des fossés, les lieux hamides. 
C.— Juin. 
— CRispus. Lin.— Les lieux ineultes, CC.— Juin , Juillet. 
— AQUATICUS. Lin — Les fossés. CC. — Juillet ; Août. 
— AcerosA. Lin.-— Les bords des champs , les bois. CC. — 
Jain , Juillet. 
— ACETOSELLA. Lin. — Les champs incultes , les prairies. 
CCC.— Juin. 

PoLyconvm pumerorum. Lin.—Les haies. C. — Juillet, Août. 
— ConNvoLvuius. Lin. — Les champs. C.— Juillet, Août. 
— AMPHIBIUM. Lin. — Les marais, les bords de l'Étang de 

Cazeaux.— Juillet, Août. R. 


( 231 ) 
PocyGonvm miprorirer. Lin.— Les lieux humides , les fossés. 

CCC. — Juillet, Août. 

— PERSICARIA. Lin. — Les bords des fossès. CCC. — Juillet , 
Août. 

— AVICULARE. Lin. — Les chemins. CCC.— Juillet, Août. 

— MARITIMUM. Lio, — Les bords du bassin d’Areachon à la 
Hüme , à Verdales , etc. CC. — Juittet, Août. 


Oro. LXXXV.— THYMELEÆ. Juss. 


Dapane cNeonum. Lin.— Les bois humides et les landes , à 
Notre-Dame-des-Monts. R.— Mai, Juin. 


On. LXXXIX.— CYTINEÆ. Brown. 


CYTINUS HYPOCISTIS. Lin.— Les bois de pins, à l’Aiguillon, 
sur la racine du Cistus salviæfolius. R.— Mai. 


Onn. XCI, — EUPHORBIACEÆ. Juss. 


Evbnorgia PEpLis. Lin.— Les bords du bassin d'Arcachon. 
CC.— Juin , Juillet. 
— HELIOSCOPIA. Lin. — Les lieux incultes. CCC. — Mai, 
Juin. 
— PARALIAS. Lin. — Les bords du bassin d'Arcachon. CCC. 
— Juin, Juillet. 
On trouve souvent, sur cette plante, la belle chenille 
du Sphinx du Tithymale. 
— sycyarica. Lin. — Les bois humides au Teich. R. — 
Mai, Juin. 
Je n’ai jamais rencontré, aux environs, une seule 
espèce du genre WMercurialis. 


( 232 }) 
Or». XCIL.— URTICEÆ. Juss. 

PARIETARIA OFFICINALIS. Lin. — Les murs, les bords des che- 
mins. CCC.— Juillet, Août. 

Unrica pioïca. Lin. — Les lieux incultes. CCC. — Juillet, 
Août. 

— URENS. Lin.— Les mêmes lieux. CCC. — Mai, Juin. 

Humocus Lupuzvus. Lin.— Les haies. R. — Je n’ai jamais vu 

ici que des individus mâles. 


———— 


On. XCIV.— AMENTACEÆ. Juss. 
Uimus camPesrris. Lin. — Les haïes, les chemins. CC. — 
Mars, Avril. 
La var. suberosa croît aussi dans les mêmes lieux. 
Berua azsa. Lin. — Les marais, à la grande forêt , au Na- 
tus, etc. CC.— Mars 
ALNus @Lurinosa. Gœrt.— Les marais à Braouët , à la grande 
forêt. CCC.—Mars, 
Sauis capræa. Lin.— Les haies, les lieux humides. CCC.— 
Mars, Avril. 
——. REPENS Var. ARGENTEA. Ser.— Les laites humides à Bre- 
montier. CCC.— Mars. 
— ALBA. Lin.— Les bords des fossés. CC. — Mars, Avril. 
Popuzus niGra. Lin. — Se rencontre près des pipes R. 
— Mars, Avril. 
Casranea vuLGaRis. Lam.— Les bois. CC.— Mai, Juin. 
Quencus roza. Bosc.— Les bois taillis. CCC.— Avril » Mai. 
—— RAGEMOSA. Lam. — Les bois, les forêts. CCC. — Avril , 
Mai. 
—— SESSILIFLORA. Sm.—Les mêmes lieux. CCC.— Avril, 
Mai. 


( 233 
Quercus Izex. Lin.— Les haies, les bois à l’Aiguillon. CC. 
— Mai. 
— SsuBER, Lin. — Les bois. RR.— Mai. 
Coryius AvELLANA. Lin.— Les haies. RR.— Février, Mars. 
Mynica GaALE. Lin. — Les marais, les lieux tourbeux. CCC. — 
Mars, Avril. 


———— 


Or». XCV.— CONIFERÆ. Juss. 


Pinus MariTiMA. Lam.— Les bois , les dunes de sable. CCC. 
— Mai. 


On». XCVI.— HYDROCHARIDEZÆ, DC. 


HyprocnaRis MoRsUS-RANÆ. Lin.— Les marais à la grande 
forêt, à Maubruc. R.— Juillet, Août. 


Onn. XCVII. — ALISMACEZÆ. Juss. 


ÂLISMA RANUNCULOÏDES var. REPENS. Dub.— Les marais, les 
prairies humides à Braouët. CCC. — Juin , Juillet. 
— PLANTAGO. Lin.— Les fossés. CCC.— Juin, Juillet. 
Je n’ai pas encore trouvé , à l’élang de Cazeaux , l’Alis- 
ma natans, qui y est indiqué. 
TriGLocmiN maririmum. Lin.— Les lieux vaseux, dans les 
près salés à la Hüme. CC.— Mai, Juin, 
— BARRELIERI. Lois. — Dans les près salès, au Truc de 
Baillon. CC. — Avril, Mai. 


Orp. XCVIIL. — POTAME Æ., Joss. 


PoTAMOGETON NaTANs. Lin.— Les fossès, les marais. CCC, 
ainsi que la var. Fluitans.— Mai, Juin. 
— crispumM. Lin. — A l'étang de Cazeaux. C.— Juin, 
Juillet. 


( 234 ) 
Rupria MaRiTiMAa. Lin.— Les fossés salés, à la Hüme près du 
pont. RR.— Juillet, Août. 
ZosTeRa MARINA. Lin, — Les ilots du bassin d'Arcachon. CCC. 
— Avril, Mai. 


ee 


Or». XCIX.— ORCHIDEÆ. Juss. 


OrcHis conopsea. Lin. — Les bois humides à Notre-Dame- 
des-Monts. RR. — 

— MACULATA. Lin.— Les pe lieux. CCC.— Mai. 

— LATIFOLIA. Lin.— Les prairies à Capet. RRR.— Mai. 

— LAXIFLORA Lam.— Les prairies humides à Bris, etc. 
CCC.— Mai. 

— MORIO. Lin.— Les mêmes lieux. CCC.— Mai. 

Il varie pour la couleur. 
SERapJAs LINGUA. Lin.— Les prés humides. CC à Bris, etc. 
— Mai. 

— CORDIGERA. Lin.— Les mêmes lieux. R à Bris.— Mai, 
Juin. 

Nsotria spirauis, Sw.— Les prairies humides, à Barbin, 
les laites au coin du Sud. C.— Août, Septembre. 

— æsrivauis. DC.— Les mêmes lieux. R.— Juillet , Août. 

EpiPACTIS ENSIFOLIA. Sw.— Les buissons dans les bois à 
Patchou. RRR. — Mai. 

— PALUSTRIS. Crantz.— Les lieux humides , les laites au 
coin du Sud , au cap Ferret. C. — Jaillet, Août, jus- 
qu’en Octobre. 

Mazaxis Loesezn. Sw. — Les laites es du Sud , dans les 
lieux humides. RRR.— Jui 


OnD. C. — IRIDEÆ. Juss. 


Inis PsEupacoRus,. Lin. — Les marais , les fossés. CCC.— 
Mai, Juin 

Txia BuLBOCODIUM. Lin. — Les landes et les bois sablonneux , 
à la Hüme, CCC. — Avril, Mai. 


ms, 


( 235) 
Onp. CI. — AMARYLLIDEÆ. Baovww. 


Nancissus BuLBoconium. Lin. — Les landes humides et les 
bois. R à Notre-Dame-des-Monts ; CC à Pujau-Brous- 
tut, dans les prairies. — Avril, Mai. 


On». CI ASPARAGEZÆ. Jus. 


CONVALLARIA POLYGONATUM. Lin. — La grande forêt à Bal- 
longue. R.— Mai, Juin. 

Ruscus acucearus. Lin.— Les haies. CCC. — Octobre , No- 
vembre. 

Tamus communs. Lin.— Les haies. C.— Juillet, Août. 


Onrp. CII. — LILIACEÆ. DC. 


PaaLaneium BicoLor. DC. — Les bois CC.— Mai, Juio. 
SciLza AurumnaLis. Lin.— Les bois et les lieux sablonneux 
à la Hüme, à Verdales. CCC.— Août , Septembre. 
Muscar: RACEMOSUM. Mill. — Les bords des champs. RR. 
Avril, Mai. 
— comosum. Mill.— Les champs. CCC. — Avril, Mai. 
Je n’ai jamais trouvé à La Teste le Muscari botryoides 
quoiqu'il soit indiqué comme très-commun. 
ORNITHOGALUM UMBELLATUM. Lin. —- Les lieux cullivés, les 
bords des prairies. CC.—- Mai. 
ALLIUM AMPELOPRASUM. Lin.— Les lieux incultes , les bords 
des chemins. C.— Juillet, Août. 
— vingaLe. Lin, — Les champs, les vignes. CC. — Juillet, 
Août. 
— PALLENSs. Lin.— Les haies. CC à Mayran. 
— SuAVEOLENS. Jacq. — Les bois humides, les landes, à 
Notre-Dame-des-Monts. CCC. 


s 


(236) 
On. CVI.— JUNCEÆ. DC. 


ABAMA OSSIFRAGA. DC.— Les marais tourbeux. C à la Bra- 
neyre.— Juillet, Août. . 
Juxcus coNGLoMERATUus. Mey. 
uin , Juillet. 
La var. Effusus. Mey. dans les mêmes lieux. CCC. 
— AGUTus. Lam.— Les lieux marécageux , dans les laites 
au coin du Sud. C.— Juillet, Août. 
— MARITIMUS. Lam.— Les près salés. CCC.— Juillet, Août. 
— ERICETORUM. Poll. — Les lieux humides des landes. CC. 
— Juin, Juillet. 
— supinus. Roth.— Les marais. C.— Juin, Juillet. 
— PYGMÆUS, Thuil.— les lieux humides des landes. CC. 
— Juin, Juillet. 
— Buronivs.— Les fossés. CCC.— Juin , Juillet, 
— TENAGEFA. Lin.— Les bords du canal de la Compagnie 
des landes. C.— Juin, Juillet. 
— BULBOSus. Lin.— Les prés salés. CC.— Juin , Juillet. 
— Lamwpocarpus. Éhr.— Les lieux humides dans les laites. 
- CCC — Juillet, Août. 
La var. Heterophyllus. Ehr.— Les fossés d'eau cou- 
rante , à la Hüme.— C. Juin, Juillet. 
— AGUTIFLORUS. Ehr.— Les bois humides à la Hüme. CC. 
Juillet, Août. 
— OBTUSIFLORUS, Ehr.— Les fossés humides ; CC au cap 
Ferret, dans les laites, au coin du Sud. 
LuzuLa Forster. DC.— Les lieux sablonneux, les bois, CC. 
— Avril, Mai. 
— CAMPesrRis. DC.—- Les champs, etc. CCC.— Avril, Mai. 
—— MULTIFLORA. Lej. — Les bois, les champs. C. Ne se dis- 
tingue guère de la Précédente que par sa racine 
fibreuse et non rampante.— Avril, Mai. 


Les bords des fossès. CC.— 


{ 237 ) 
Onv. CVHL — AROIDEÆ. Jus. 


Arum rrsnicum. Mil. — Les haies. CCC.— Avril, Mai. 
Je n’ai jamais rencontré , dans mes excursions , l'Æcorus 
calamus , indiqué par Thore dans les marais, entre La Teste 
el Cazeaux. 


On. CIX.— 7YPHACEZÆ. Jvss. 


TyPpHA LATIFOLIA. Lin.-— Les marais , à la Palu, ete.— C. 
Juin , Juillet. 
— MEDIA. Schl.— Les fossés, à Mayran. C.— Juin. 
SPARGANIUM SIMPLEX. Roth.— Les fossés. R.—Juin, Juillet. 
—— RAMOSUM. C. Bauh.— Les mêmes lieux : plus commun. 
— Juin, Juillet. 
Je n’ai pas encore rencontré , à l'Étang de Cazeaux où 
il est indiqué, le Sparganium natans. 


OrD. CX.— CYPERACEÆ, Juss. 


Cyrerus LONGUS. Lin.— Les lieux humides. CCC.— JuiHet, 


— FLAVESCENS. Lin. — Les bords des marais. CCC.— Juil- 
let, Août. 
SCHOENUS NIGRICANS. Lin.— Les bois humides. CCC.— Mai, 
Juin. 
— Maniseus. Lin.— Les marais. CC aux Truquets, à 
l'Étang de Cazeaux.— Juin, Juillet. 
— aLBus. Lin.— Les marais , à la Braneyre. C.— Juillet : 
Août. 
— ruscus. Lio.— Les bords de l’Étang de Cazeaux, près 
du village, dans les marais. C.— Juin, Juillet. 
Scirpus paLusrRis. Lin.— Les fossés. CCC.— Juin, Juillet. 


TOME xuiI. 16 


| 238 ) 
ScinPus MuLricauLts. Sm.— Les bords de l'Étang de Cazeaux, 
à Maubruc. R.— Juillet, Août. 
— FHAUTANS. Lin. — Les fossés. CCC. — Juin, Juillet. 
— ACICULARIS. Lin.— Les lieux humides , à la Seoube. C. 
— Join, Juillet. 
— SETACEUS, Lin. — Les fossés. CCC. — Juin, Juillet. 
— HOLOSCHOENUS. Lin.— Les lieux sablonneux et humides, 
les laites CCC.— Juin, Juillet.- 
— LACUSTRIS. Lin.— Les grands fossès à Lamothe, à 
l'Étang de Cazeaux. CCC.— Juin , Juillet. 
— TENUIFOLIUS. DC.— Les lieux humides , dans les près 
_ salés. CCC. — Juin, Juillet, Août. 
— MARITIMUS. Lin.— Les fossés. CCC partout. 
ERIOPHORUM ANGUSTIFOLIUM. Reich. —— Les marais à la 
Seoube, aux Truquets, etc. CCC, — Mars, Avril, 
Mai. 
Carex puricaRis. Lin. — Les bois humides, les marais à 
Notre-Dame-des-Monts. C.-— Mai, Juin. 
— ARENARIA. Lin. — Les lieux sablonneux, les dunes. 
CCC. — Juin , Juillet. 
— vuzpina. Lin.— Les haies, les buissons. R. — Mai, 
Juin. 
— DIVULSA. Good. — Les mêmes lieux, CC.— Juin. 
— MURICATA. Lin.— Les haies , les buissons. CC.— Juin, 
Juillet. 
— PANICULATA. Lin. — Les marais, les bords des fossés. 
CCC.— Mai, Juin. 
— ovauis. Good.— Les prairies humides à Braouet. C. — 
Juin. 
— STELLULATA. Good. — Les mêmes lieux. C. — Juin, 
Juillet. 
— TRINERVIS. Degl. — Les lailes , les bois. CCC. Mai, 
Juio. 


( 239 }) 
CarEx SrRICTA. Good.— Les bords des étangs, des fossés, à 
Braouët. CC.— Mai , Juin. 
PILULIFERA. Lin.— Les bois à Notre-Dame-des-Monts. 
-— Mai, Juin. 
— PRÆCOX. Jacq.— [Les buissons , à la Seoube. R.— Mai, 
Juin. 
GLAUCA. Scop.— Les marais, les lieux tourbeux, à la 
Seoube. CCC.— Awril, Mai. 
BiRTA. Lin. — Les prairies humides , les bords des fossés. 
C à Bris. — Mai, Juin. 
— FLAVA. Lin.— Les prairies marécageusés , à la palu, à 
Capet, etc. CCC — Juin. 
EXTENSA. Good.— Les bords des fossés salés , à la Hüme, 
dans les prés salés. C.— Juin. 
—  PSEUDO-CYPERUS. Lin.— Les bords des fossés à Braouet , 
à Comprian. RR.— Juin. 
— Maxima. Scop.—- Les bords des fossés à Comprian. RR. 


— Juin. 
Je n’ai jamais rencontré cette espèce à La Teste. 


Onp. CXI— GRAMINEZÆ. Joss. 


CYNODON DACTyLON. Pers. — Les champs incultes. CCC. - 

Juin , Juillet. 
C’est la racine de cette plante que l’on vend sous le nom 

de Chiendent. 

Dicrranta FiLiroRMIS , Kœl.— Les prairies humides, à Bris. 
C. — Juin, Juillet. 

— SANGUINALIS. Kæl.— Les lieux incultes. CCC. — duis, 

Juillet. 

LeensiA oRvzoines, Swartz. — Les bords de la rivière Leyre 
à Lamothe , au Teich. R à la Teste.— Mai, Juin. 


( 240 ) 
Eacamagnosris 4ARENARIA. Roth.— Les dunes de sable au cap 
Ferret, à Moulo, ele. CCG. Juin, Juillet. 

On nomme, à La Teste, cette plante le Gourbet; ses 
graines mêlées à celles du genêt et du pin sont em- 
ployées à fixer les dunes. 

AGROSTIS MARITIMA. Lam.— Les prés salés. CG. — Juillet, 


— STOLONIFERA. Lin.— Les laïles au coin du Sud. CC.— 
Juillet, Août. 

— vurcaris. Hoffm.— Partout CCC.— Juin, Juillet. 

— canina. Lin.— Les landes. R.— Juin, Juillet. 

— spica-vENTI. Lin.— Les lieux tourbeux, à Braouet, à 
la Montagnetle. C.— Juin , Juillet. 

Je v’ai jamais rencontré , à La Teste, la Stipa pennata 

qui y est indiquée. 


Panicum crus-GaLL1 — Les champs inculles. CCC. — Juin, 
uillet. 

— aLavcum. Lin. — Les bords des champs. R.— Juin, 
Juillet. 


— VIRIDE. Lin.— Les champs. CCC.— Juin, Juillet. 
PHALARIS ARUNDINACEA. Lin.— Les bois humides et sablon- 
neux. CCC.— Juin, Juillet. 
— ARENARIA. Kœl. — Les bois sablonneux à Ayrac, à Bré- 
montier , etc. — CCC Juin, Juillet. 
Puckum PRATENSE. Lin.— Les prairies à Bouneval, à Cha- 
banne. G.— Juin. 
PoLYPOGON MONSPELIENSE. Desf.— Les fossés voisins de la 
ligne du chemin de fer. CCG.— Juin, Juillet. 
— MARITIMUM. — Wild.— Les près salés. CCC. — Juin, 
Juillet. 
ALOPECURUS AGRESTIS. Lin.— Les prairies. C. — Juin, Juillet. 
— BuzBosus. Lin. — Les prairies à Bris. C.— Juin , Juillet. 
ANTHOXANTHUM ODORATUM. Lin. — Les prairies. CCC. — 
Mai, Juin. 


( 244 ) 
Meuica unirsona. Retz. — Les haies, les buissons. R. — 
Mai, Juin. 
Auropsis GLOBOSA. Desv. — Les bords des champs et des 
prairies à Bonneval. C. — Mai. 
Aura FLEXUOSA. Lin. — Les bois. CC.— Join, Juillet. 
— CARYOPHYLLEA Lin.— Les Champs. CCC. — Mai, Juin. 
—. CANESCENS. Lin.— Les bords des champs. CCC.— Mai, 
Juin, Juillet. 
— Przæcox. Lio. — Les bois sablonneux. CC.— Avril, Mai. 
Avena Mmoztis. Kœl.— Les prairies. R. — Mai, Juin. 
— LANATA. Kœl.— Les mêmes lieux. CCC. — Mai, Juin. 
— ELATIOR. Lin. — Les haies. CCC ainsi que sa variété 
Bulbosa.-— Juin, Juillet. 
— Tuaongi. Dub.— Les bois sablonneux , les landes, à 
Bordes, à la Hüme. CC — Mai, Juin. 
— FLAVESCENS. Lin.— Les prairies, les ‘aa à Ver- 
dales. R. — Juin. 
— FRAGILIS. Lin. — Les prairies. CC.— Juio. 
— saTIVa. Lio.— Les champs. CCC. — Juillet, Août. 
— FratTua. Lin.— Les bords des champs , les haies CCC. 
Juillet, Août. 
Dauxnoms DECUMBENS. DC — Les bois, les lieux humides, 
à Bordes, à la Hüme. CC. Juin, Juillet. 
Bromus secauINUS. Lin. — Les champs , à Bonneval. R.— 
Juin , Juillet. 
— mozuis. Lin. Les prairies, les lieux incultes, CCC. — 
Juin. 
— sreriLis. Lin.— CCC partout. — Mai, Juin. 
— RUBENS. Lin. — Les lieux sablonneux, dans les bois 
secs. CC. — Juillet, Août. 
Fesruca UNIGLuMIS. Ait.— Les lieux sablonneux.—CC. Juin. 
— ‘myurus. Lin. — Sur les murs, etc: CC. Juis. 
— promoines. Lin.— Les prairies CCC.— Juin. 


» (29) 
— SABuLICOLA EL. Dufour.-— Les dunes de sable. CCC.— 
Juin. 
_— DURIUSCULA. Lin. — Les prés. — CCC ainsi que ses va- 
riélés — Mai, Juin. 
— HETEROPHYLLA. Lam.— Les bois, à la Hüme, CC — 
Maï, Juin. 
— ovins. Lin. — Les pâturages secs. CC.— Juin ; ainsi 
que la var. Tenuifolia. 
— ELATIOR. Lin.— Les bords des fossés , dans les prés. C. 
Juin. 
— CÆRULEA. DC.— Les bois. CCC. — Août, Septembre. 
ARUNDO Puragmires. Lin.— Les grands fossés , les marais. 
CCC.— Août , Septembre. 
Dacryus @LomerarTa. Lin.— Les prairies. CC.— Mai, Juie. 
KorLERIA ALBESCENS. DC.— Les bois sablonneux , à Bordes. 
CC.— Juin , Juillet. 
Poa MarirTima. Huds.— Les lieux vaseux, les prés salés, à 
la Hème. ECC.— Juin, Juillet. 
—  PRATENSIS. Lin. — Les prairies. CCC.— Mai, Juin. 
— nemorauis. Lin. — Les bois couverts et frais. C à 
Braouët. 

— ANNUA. Lin.— CCC partout. 

—— MEGASTACHYA. Kœl.— Les lieux incultes, dans les jar- 

dins , etc. C.— Juin , Juillet. 

— -PiLosA. Lin.— Les mêmes lieux. CC. — Juin. 

— FLuITANs. Kœl.— Les fossés. CC.— Juillet , Août. 
Bniza menia. Lin.— Les champs. R,— Mai, Juio. 

7: MINOR. Lin.— Les mêmes lieux. R.— Mai, Juin. 
Cynosunus crisrarus. Lin. — Les prairies. C:— Mai, Juin. 
TrachyNoria srmictra: DC.—- Les lieux vaseux des près salés, 

à la Hùme, au mouliu de Pujau, à l'ile des Oiseaux , 
elc. CG:— Juillet, Août. 


On lui donne , à La Teste, le nom de Gourbe, et on la 
fauche pour la noarritüre du bétail. 

CHaMaGRosTiS MINIMA. Wib.— Les champs. CCC. — Mars, 
Avril. 

Nanous srricra. Lin. — Les prairies humides. C. — Juin, 
à Bris, à Pujau-Broustut. 

Rorr8oLLa FILIFORMIS. Roth. — Les près salés , parmi les 
jones, à la Hüme. CCC.— Juin, Juillet, 

Trrricum REPENS. Lin.— Les bords des champs, les haies, 
etc. CCC ainsi que les var. Aristatum et Muticum.— 
Juillet, Août. 

— JUNCEUM. Lin.— Les bords du bassin d'Arcachon, à la 

_ Hüme, à Verdales , etc. CCC.— Juillet, Août. 

— “syLvarTicuMm. Mœnch. — Les bois, les buissons. C à 
Notre-Dame-d'Arcachon.— Juillet, Août, 

_— poa. DC.— Les bois sablonneux , sur les dunes couver- 
tes. CC.— Juin, Juillet. 

— ROTTBOLLA. DC. — Les lieux sablonneux voisins du- 
bassin d’Arcachon , à l’Aiguillon. R.— Juin, Juillet. 

Lozium PERENNE. Lin.-— Les prairies. CCC.— Juin. 

— TENUE. Lin.— Les haies, à Mayran. C. — Juin. 
— MULTIFLORUM. Lam.— Les champs. CC.— Juin, Juillet. 
Honpeum murinum. Lin.— Les lieux incultes. CCC — Juin, 


— SECALINUM. Schreb.— Les lieux sees. R.— Juin, Juillet. 
— mariTiIMuM. Vahl. — Les lieux, incultes et arides. C. — 
Jaio , Juillet. 


Onv. CXIIL— LEMNACEZÆ.,. Dors. 


Lemna Minor. Lin.— Les fossès , les eaux stagnantes. CCC. 
— Mai, Juin. 
C'est la seule espece que j'ai rencontrée à La Teste. 


(°244 ) 
OrD. CXHI— CHARACEZÆ. Ricw. 


CnaRa CapiLLacEA. Thuil — Les fossés. C. — Juin , Juillet. 
— rLexiuis. Lin.— Les mêmes lieux à Capet , etc. C.— 
Juin, Juillet. 
— SYNCaRPa. Thail.— Var. Pusilla, à l'Étang de Cazeaux, 
à la Braneyre , dans les fossés d'eau courante. € — 
Juin , Juillet. 


Oro. CXIV.-— EQUISETACEÆ. Racu. 


Equiserum MuLTIFORME. Fauch, — Var. Ramosum , les bords 
de la rivière Leyre, dans les endroits sablonneux. C. 
— Mai, Juin. 
C’est la seule espèce de ce genre que j'aie rencontrée 
aux environs de La Teste. Je l'ai aussi retrouvée à 
Pontenx ( département des Landes ). 


Ord. CXV.— FILICES. Beow. 


Osmuxpa REGaLiS. Lin.— Les marais tourbeux. CC. — Sep- 
tembre. 

C'est la racine de cette plante que l’on vend générale- 
meut sous le nom de fougère mâle, et non Ja racine 
du Polystichum filix-mas. Ces deux racines. jouis- 
sent-elles de la même propriété vermifuge ? 

Cererach OFFICINARUM. €. Bauh. -— Les vieux murs. RRR. 
— Juin, Juillet. 

PoLyPopium vureare. Lin.— Les haies , les murs, les vieux 
arbres, CC. — Septémbre , Octobre. 

PocysricHuM TeLypreris. Roth. — Les marais. CCC. — Sep- 
tembre , Getobre. 


k À ( 245 ) 
Pozysricuum piLararum. DC. — Les marais, à la grande 
forêt , au Natus. C — Octobre, Novembre. 
ATHYRIUM FILIX-FEMINA. Roth.— Les marais à la grande 
forêt , au Natus. R.— Octobre, Novembre. 
ASPLENIUM ADIANTHUM - NIGROM. Lin, — Les bois, les buis- 
sons, les haies, CC à Notre-Dame d’Arcachon, etc. 
— Juin, Juillet. 
Je n’ai jamais rencontré à La Teste l'Asplenium lanceo- 
latum. Sm., qui y est cependant indiqué. 
— TRICHOMANES. Lin.— Les vieux murs , les puits. CC — 
Fructifiée presque toute l’année. 
BLecanNum sPpICANT. Sm.— Les marais à la grande forêt , au 
Natus. CC.— Octobre, Novembre. 
Preris AQUILINA. Lin.— CCC partout.— Juillet, Août. 


Our. CXVI MARSILEACEÆ. Bnowx- 


PiLuLARIA GLoBuLIiFERA. Lin.— Les bords des marais. RRR 
à Laurey.— Juillet, Août. 


Orp. CXVII— LYCOPODIACEÆ. Ricu. 


Eycopopium iINUNDATUM. Lin.— Les lieux humides des lan- 
des , dans les endroits où l’eau a séjourné ; à la Hûme 
près de la deuxième écluse du canal de la Compagnie 
des Landes. RRR. — Août, Septembre. 

Isogtés Lacosrris. Lin. — Dans le fond de l'Étang de 
Cazeaux, à Maubruc; elle est difficile à cueillir à 
cause de la profondeur où elle se trouve. RR. Août. 


a 


( 246 ) 
ACOTYLEDONEÆ. 
Oun. CXVIHIE — HMUSCI Lu. 
Secr. 1.— Peristoma duplex. 


PoLYTRICHUM 3UNiPERINUM. Hedw.— Les terrains sablonneux 
et humides à la Montagnette. C.— Mars. 


— PILIFERUM. Schreb.— Les mêmes lieux ; mais secs. C. 
— Mars. 

— COMMUNE. Lin.— Les bois, les bruyères. CCC.— Avril, 
Mai. 


La var. juncæfolium. Hook.— A la Hüme , sur le bord 
des fossés de la ligne du chemin de fer. R. 

— SUBROTUNDUM. Huss.— Les bords des chemins humides. 

dans les bois, à Notre-Dame-des-Monts , au Herès. 


C — Mars. 
— UNDULATUM. Hedw. Les bois ombragès, au 
CATHARINEA UNDULATA. Brid. bord des fossès. C. à Notre- 


Dame-des-Monts.— Mars, Avril. 
BARTRAMIA POMIFORMIS, var. 
Minor. H. et T. Sur la terre, dans les haies hu- 
B. vulgaris. Fi. fr. | mides à l'exposition Nord, à 
Bordes. R.— Mars. 
— FONTANA. Sw.— Dans les marais, près des fontaines, à 
Branquecouraou. C.— Juillet. 
Funarts uvéRomerrica. Hedw.— Les lieux pierreux et secs, 
dans les bois. CC.— Mars. 
BRyum PaLUsTRE. Sw.— Les marais, les laites, à Branque- 
couraou. CC.— Mars, Avril. 
T7 PUN€rATUM. Schreb. — Les bords des chemins , daos les 
bois frais, à la grande forêt. C.— 1} doit fructifier en 
Avril ou Mai, 


(247 
Je ne l'ai jamais rencontré en fructification à La Teste. 


Bay om ARGENTEUM Lin.— Sur les murs , etc. C.— Mar 
— Casrinirium. Lin.— Les murs couverts dunes -tt 


terre , etc. C.— Mars. 


DacroNta nererRoMaLLA. Hook.-— Sur le tronc des arbres. C, 


— Février, Mar 


NeckeRra virieucosa. Hedw.— Sur le tronc des arbres, à 


la graude forêt. RR.— Février, Mars. 


Hyenom riparium. Lin.— Les puits, les fontaines, C.-— 


| 


ars, Avril. 
PURUM. Lin.— Les bois. CCC sur la terre. — Mars. 


PARIETINUM. Liu.— Les pierres , les murs. C.— Février, 


rs. 

Sericeum. Lin.— Les troncs d’arbres, CCC.— Mars. 

LUTESCENS. Huds. — Les terrains secs, à Bordes. C.— 
Mars. 

PROLIFERUM. Lin.— Sur la terre , dans les bois humides. 
CC.— Janvier, Février. 

MYOSUROIDES, Lin. — Les troncs d'arbres, à la grande 
forêt. R.— Janvier, Février. 

PRÆLONGUM. Lin. — Sur les troncs d’arbres , et la terre. 
C.— Janvier, Février. 

RUTABULUM. Lin. — Au pied des arbres, dans les bois. 
C.— Mars. 

CusPIDATUM. Lin. — Les lieux humides , les marais. C. 
— Mars. | 

LoREUM. Lin. — Les bois, à, Notre-Dame d'Arcachon. 
RR.— Je ne l’ai jamais trouvée en fructification. 

BREVIROSTRUM. Ehr.— Les bois secs. R.— Février, 

ars. 

CUPRESSIFORME. Lin. — Sur la terre et les troncs d’ar- 
bres. CCC, ainsi que la var. Filiforme Brid. et la 
var, Lacunosum. Brid.— Février, Mars. 


a Te 


( 248 ) 
Secr. 2.— Peristoma simplex. 


Preségyeannnun GRacise. Hedw.— Les vieux arb, 
de forêt. RR.— Février , Mars. 
Suiruu. Sw.— Les troncs d'arbres, à Notre-Dame-d: 
Monts. RR.— Je ne l'ai jamais trouvé fractifé. 
TorruLa murauis. Hedw,— Les murs. — CCC.— Novembre, 
Décembre, ainsi que les var: vernalis et-æstivalis. 
— RURALIS. Sw.— Les bords des champs , sur la terre , les 
murs. C.— Octobre, Novembre. 
Dinymonon Purpureum. Mook. — Dans les laites sur le 
sable , etc. CCC: — Février , Mars. 
— oBscurum. Schw. — Les troncs des pins à la grande 
. forêt. C.— Janvier, Février. 
DicRANUM ADIANTHOIDES, Sw.— Sur les vieilles souches , 
dans les marais, à Braouët. R — Février, Mars. 

— GLAUCUM. Hedw. Les lieux bumides des bois, à la 
grande forêt. C.— Novembre. Décembre. 

— Scoparium: — Lés bois sur la terre CCC.:— Décembre, 

Janvier. 

—  METEROMALLUM. Hedw. — Sur les troncs d’arbres, la 
terre, dans les lieux humides des bois. CC.— Jan- 
vier, Fevrier. 

Waissia CONTROvERSA. Hedw.— Les lieux piérreux et sa- 
blonneux. R.— Février, Mars. 

— CIRRHATA. Hedw— Les troncs d’arbres à la grande forêt. 
C.— Janvier, Février. 

TRICHOSTOMUM CANESCENS. Hedw.-— Sur la terre dans les 
lieux sablonneux, CCC. 

Je ne l’ai jamais trouvé fructifié. 

GRiMMia PuLviINaTA. Eng. — Sur les loils. CCC. -— Février , 
Mars. 

— CRINITAa. Web.— Sur les vieux murs. €. — Février, 
Mars. 


( 249 ) 
ORTHOTRICHUM ANOMALUM. — Hedw.— Sur les pierres, les 
toits, etc, CC. -- Janvier , Février. 
— AFFINE. Schrad.— Sur les troncs d'arbres. C.— Jan- 
.vier, Février. _” 
— DIAPHANUM. Schrad.— Sur les pieds de vignes. CC. — 
Janvier, Février. 
— STRIATUM. Hedw.— Sur les troncs d'arbres à la grande 
forêt. C.--— Janvier , Février. 
— crispuM. Hedw. — Les troncs d'arbres à la grande forêt. 
C.— Janvier, Février. 
BuxBaumia APHyLLA. Lin. -- Sur la terre , dans les bois frais, 
à la grande forêt , à Bordes. RRR.— Février, Mars. 


- 


Secr. 3.— Peristoma nullum. 


Gymnosromum mermit. Hedw.— Sur la terre , dans les haïes. 
C.— Février , Mars. 
— vRoncaTuLUM. Hoffm.— Les mêmes lieux. CCC.-— Fé- 
vrier, Mars. 

— FASCICULARE. Hedw.— Les haies. R.— Février, Mars. 
SPHAGNOM oBTUsIFOLIUM. Ebr.— Les marais. CCC ainsi que 
la var. Minus.— Juillet, Août. A Braouët. 

— acurmirozium Ehr.— Les mêmes lieux. CCC.— Juillet, 

Août. 
Puascum suBuzatTum. Lin. — Les bords des chemins. R. 
Février . Mars. 


Onv. CXIX. HEPATICÆ. Avas. 


JuNGERMANNIA cRenvzara. Eng.— Les marais, sur les viel- 
les souches et sur la terre. R.— Février, Mars. 

_ compcanara. Lin.— Les troncs d'arbres dans les bois. 
C - Février, Mars. Fe 


(°250 ) 
— SCALARIS. Schrad.— Sur la terre dans les laites. R. 
Février, Mars. 


| 


BIDENTATA. Lin. — Sur la terre, parmi les mousses, 
dans les lieux humides. CC.— Février , Mars. 

— PLATYPHY£LLA. Lin. Sur les troncs d’arbres ; à la grande 
forêt. R.— Février, Mars. 

—— DILATATA. Lin. — Sur les troncs d’arbres dans les -bois 
CC. — Février , Mars. 

+ TAMARISCI. Lin.— Sur les troncs d'arbres. :CCC.— Jan- 
vier, Février. 

+ MuLTiFiDA. Lin.— Les marais , sarles vieilles souches , 
sur la terre. R à la palu. — Mars, Avril. 

— epipnyLia, Lin.— Sur la terre humide, au bord des 
ruisseaux. CC. — Elle a l’aspect d'une Marchantia. 
— Janvier, Février. 

—. FURCATA, Lin.— Sur le tronc des arbres, dans-les-bois 
humides. CC. — Février, Mars. 

Raiccia GLauca.— Hedw.— Dans les ornières de chemins 
peu fréquentés, sur la lande ; à Cabaret. C. — Fé- 
vrier, Mars. 

Nous n’avons à La Teste aucune espèce de Marchantia. 


Oro. CXX.— LICHENES. Hors. 


PELTIGERA RESUPINATA. DC.— Sur le tronc des vieux chènes, 
dans les bois. CCC. — Octobre , Novembre , etc. 
— CANINA. Hoffm.— Sur la terre parmi les mousses, etc. 
C.—- Novembre, Décembre. 
— POLYDACTYLA. Hoff. —- Les mêmes lieux. CC. — Novem- 
: bre, ete. 
“— LIMBATA. Delise.— Sur la terre, les arbres. CC.,— No- 
vembre , Décembre, 


( 251 ) 
STIGTA FULIGINOSA Ach.— Sur les: trones d'arbres , à da 
grande forêt. R.— Février, Mars. 
Je ne l’ai jamais trouvé avec des Apothecies. 

— SCROBICULATA. Ach.— Sur les troncs d'arbres. C. ( Rare 
en fructification )}. A la grande forêt.— Février , 
Mars. 

— PULMONACEA. Ach:— Sur les troncs d'arbres. CCC. — 
Février, Mars. 

— GLOMURIFERA. Delise.— Sur les arbres à la grande forêt. 
CC.— Novembre , Décembre. 

— HERBACEA. Ach.— Sur les vieux arbres à la grande 
forêt. CCC.— Novembre, Décembre. 

PARMELIA PERLATA. Ach. — Sur les arbres. CCC , mais très- - 
rare en fruclification. 

— CAPERATA. ACh.— Sur le tronc des pins. ete. CCC. 
Octobre , Novembre. 

— TILIACEA. Ach.— Sur les chênes. CCC toute l’année. 

— SAXATILIS. ACh.— Sur les chênes. CC.— Novembre, etc. 

— OLIVACEA, Ach.— Sur les jeunes pins. CC.— Octobre, 
Novembre. 

— PHYSODESs. Ach.— Sur le tronc des pins. CCC.— Octo- 
bre, Novembre , etc. 

— PULVERULENTA, ÂAch. — Sur les pommiers, dans les 
vignes. C.— Janvier, Février, etc. 

— AIPOLIA. ACh.— Sur le tronc de plusieurs arbres, les 
poiriers, pommiers, etc. C.— Février, Mars. 

— PARIETINA. Ach.— Sur les pierres, les tuiles. CCC toute 
l’année. 

PANNARIA RUBIGINOSA. Delise.— Sur le tronc des chênes, dans 
les bois. CC.— Octobre, Novembre. 

— PLUMBEA. Delise.— Dans les mêmes lieux. CC. — Octo- 
bre , Novembre. 


(252) 
Corsema NiGRescEens. DC.— Sur le tronc des chênes. CC. 
Je ne l'ai jamais rencontré fructifié. 
— LACERUM, var. Pulvinatum. Ach.-—= Sur le tronc des 
chênes à la grande forêt. R — Février, Mars. 
— CORNICULATUM. Hoffm.— Sur la terre parmi les mous- 
ses. C.— Novembre, Décembre. Sans fructifications 
— CRispum. Hoffm.— Sur les murs. CC ainsi que plusieurs 
variétés.— Octobre, Novembre. : 
Payscia PRUNASTRI, DC.— Sur les branches des pruniers épi- 
neux , dans les bois. CCC.— Novembre , Décembre. 
. Sans fructifications. 
— FURFURAGEA. DC.— Sur les jeunes pins, à la Monta- 
goelle. RR en Février, Mars. Sans fractifications. 
— CHRYSOPHTHALMA. DC.— Sur les branches des prunel- 
liers. RR.— Février, Mars. 
— CiLtamis. DC.— Sur le tronc des chènes. R à la Seoube. 
Octobre , etc. 
— TENELLA. DC.— Sur les branches des genêlts dans les 
bois , à Brémontier. CC ainsi que la var. ere 
— Février, Mars. 
— SEPINCOLA, var. Ulophylla, Ach.— Sur l'écorce des 
pins dans les bois. CC,— Octobre , Novembre, etc. 
Sans fructifications. 
RAMALINA FRAXINEA. Ach.— Sur les branches des prunelliers 
à la grande forêt, CCC.— Octobre, ete. 
— POLLINARIA, ACh.— Sur les branches des chênes-lièges. 
RR.— Février , Mars. 
—— FASTIGIATA. Ach.— Dans les mêmes lieux, ainsi que les 
varièlés Calicaris et Exasperata. C.— Février. 
— FARINACEA. Ach.— Sur le tronc des pins. CC.— Fé- 
vrier, Mars. 
UsNga CERATINA. Ach — Sur les branches cet les troncs des 
pins, etc. CC.— Très-rare en fractification. — Jan- 
vier, Février. 


( 253 ) 
Usnea PLICATA. Ach. — Dans les mêmes lieux CC. Très- 
rare fructifiée. — Janvier , Février. 

— FLORIDA. Hoffm.— Sur le tronc des pins. CC, mais rare 
en fructification.— Février. Mars. 

Consicuzaru susara. DC, Sur les jeunes pins , à la Monta- 
gnette , sur les dunes. R. —- Novembre, Décembre. 

— ACULEATA. Ach.— Sur la terre parmi les jeunes pins, 
sur les dunes , etc. CCC.— Novembre , Décembre. 

CenomycE unciauis. Ach. — Sur la terre, dans les laites. 
, ainsi que plusieurs de ses variétés. — Décembre, 
Janvier. 

— SYLVATICA. Florke.— Sur la terre dans les bois de pins, 
les laites. CCC. 

— La variété Portentosa, se trouve à Moullo. R.— Jan- 
vier , Février. 

—  RANGIFERIRA. Ach.— Sur la terre dans les laites, etc. 
CCC. — Janvier, Février. 

— PUNGENS. Delise.— Les mêmes lieux, moins commune. 
— Janvier, Février. 

—- FURCATA. ÀÂch.— Sur la terre, dans les bois de pins, les 
laites , etc. CCC , ainsi que plusieurs variétés. — De- 
cembre , Janvier. 

— Gracizts. Delise.— Sur la terre dans les laites , les lan- 
des, etc. CC, ainsi que phmieurs variétés.— Janvier, 
Février. 

— squamosa. Delise.— Sur la terre, les bois pourris, ete. 
C, ainsi que plusieurs variètèés, notamment la var. 
Frondosa. 

— PITYREA. Àch. — Sur la terre et les troncs d'arbres 
pourris. C.— Janvier , Février. 

— coRNUTA. Ach.— Sur la terre dans les laites, parmi les 
bruyères, sur Ja lande , etc. CCC , ainsi que plasieurs 
variétés. — Novembre , Décembre. 

TOME XII. 17 


(254 ) 


Cewowuyce asibiosa. Delise. — Sur la terre dans les lailes. Gi 


— Novembre, Décembre. 

comocrÆa. Florke.— Sur la terre, les bois pourris , 
etc. C.— Novembre , Décembre. 

pyxipaTa. Ach. — Sur la terre dans les landes. CCC, 
ainsi que plusieurs de ses variétés. — Novembre , 
Décembre, etc. 

YERTICILLATA. Ach. — Sur la terre dans les laites, elc. 
C.— Décembre , Janvier. 

ENDIVLÆFOLIA. Ach.— Sur la terre, parmi les mousses , 
dans les laites , les bois. C.— Décembre, Janvier. 
ALCICORNIS. Ach.— Sur la terre dans les mêmes lieux. 

C. — Décembre, Janvier. 

cERvICORNIS. Ach. — Sur la terre, parmi lés mousses, 
ete. G.—- Décembre, Janvier. 

Ces trois espèces ont de très-grands rapports entr'elles , 
et il est très-facile de confondre les upes avec les 
autres. 

cesærritia. Ach.— Sur les bois pourris. R.— Décembre, 
Janvier. 

cocciFEeRA. Ach.— Sur la terre dans les laites, les bois, 
etc. CCC.— Décembre , Janvier. Ainsi que plusieurs 
varièlés. : 

BACILLARIS. Ach.— Sur les troncs d’arbres pourris. R. 
— Décembre, Janvier. 

1 est facile de confondre cette espèce avec la précé- 
dente , dont elle ne se distingue que par ses pédicelles 
écailleux au sommet, et par ses apothècies, non en 
forme d’entonnoir. : 


Isinium paymatopes. Ach.— Sur l'écorce des pins. CC.— 


Octobre, Novembre. 


OPEGRAPHA MACULARIS. Ach.— Sur les chênes. CC.— No- 


vembre , etc. 


{ 255 ) 

OPeGRAPHA ATRA. Pers. — Sur l'écorce des arbres. CC , ainsi 
que la varièlé Stenocarpa, Schorr. — Décembre, 
Janvier. 

— EPIPASTA. Ach.— Sur l'écorce lisse des arbres. CC. — 
Janvier. etc. 

— SCRIPTA. Ach.— Sur l’écorce lisse des arbres. CC, ainsi 
que la varièté Cerasi Ach. — Sur les cerisiers. — 
Janvier , etc. 

— BETULÆ. Âch.— Sur l'écorce du bouleau. CC à la Grande 
forêt.— Décembre , Janvier. 

— RADIATA. Pers.— Sur l'écorce des arbres. CC.— Décem- 
bre , Janvier. 

VeRRucARIA ALBA. Schrad.— Sur l'écorce des chênes. C.— 
Novembre , Décembre. 

— Pneus. Ach.— Sur l’écorce des chênes. R. — Novem- 
bre , Décembre. 

PATELLARIA Parasema. DC.— Sur l'écorce des arbres. CCC. 
— Novembre, Décembre. 

— ELÆOCHROMA. Dub. — Sur l’écorce des arbres. CC.— 
Novembre , Décembre. 

— FERRUGINEA. Hoffm. — Sur l'écorce des arbres. CC. — 
Novembre , Décembre. 

PLacopium canEscens. DC.— Sur les murs, les planches ser- 
vant de fermeture. CC.— Novembre, Décembre. 

— MURORUM. DC.— Sur les murs. CCC.— Toute l’année. 

Facile à confondre au premier coup-d’æil avec la Par- 
melia parietina. 

LecaNoRa cERINA. Ach.— Sur l'écorce des peupliers. C.— 
Novembre, Décembre. 

— SUBFUsCA. Ach.— Sur l'écorce des arbres, CCC.— No- 
vembre, Décembre. 

— BRUNNEA. Ach.— Sur la terre, parmi les mousses. RR. 
Janvier, Février. 


{ 256 } 
LEcaNoRA ALBELLA, Ach. — Sur l'écorce des arbres. C. — 
Décembre , Janvier. 
— ANGULOSA. Ach.— Sur l'écorce de pins. R.— Novembre, 
Décembre. 
— LUTESCENS. Ach. — Sur l’éècorce des pins. €CG.— No- 
vembre , Décembre, 
— ROBOoRISs. Delise.— Sur l'écorce des chênes. €.— No- 
vembre , Décembre. ; 
UnceoLaria scruposa. Ach.— Sur les vieux murs , ainsi que 
la variété Bryophila. Ach.— R. 
PerTusaria communis. DC. — Sur l’écorce des chênes. CCC. 
— Toute l’année. 
VABIOLARIA COMMUNIS. Ach.— Sur l’écoree des chênes, etc. 
CCC.— Novembre, Décembre. 
ConiocARPON ciNNABARIXUM. DC. — Sur l'écorce des chênes. 
G.— Noyembre, Décembre. 
Lepra FLava. Ach. — Sur l'écorce des pins. CCC.— Toute 
l’année. 
— ANTIQUITATIS. ACh.— Sur les vieux murs. CCC.— Toute 


. 


l'année. 


On. CXXI— HYPOXYLA. DC. 


SpnÆriA miGtTATA. Ehr.— Sur le bois pourri. R.—— Novem- 
bre. 

— nyPpoxyLON. Ehr.— Sur les morceaux de bois pourris, 
dans les creux des arbres, R.— Novembre, Décem- 
bre. 

— PUNCTATA. Sow.— Sur les bouses des vaches. CC. — 
Octobre, Novembre. 

— Fusca. Pers. — Sur l'écorce et les branches mortes des 
chênes. C.— Octobre , Novembre. 

— BCLLATA, Ehr.— Sur tes branches mortes des saules. C. 
Novembre , Décembre. 


( 257 ) 
SPHÆRIA CINNABARINA. Tode.— Sur l'écorce des chènes , etc. 
C. — Novembre, Décembre. 
— COACERVATA. Moug. — Sur l’écorce du saule. R. — 
Novembre, Décembre. 
— CAPREÆ. DC.— Sur les feuilles du saule Marceau. C.— 
Septembre , Octobre. 
Nous avons probablement un bien plus grand nombre d’es- 
pèces de ce genre. ; 
HYSTERIUM ARUNDINACEUM. Schrad. — Sur les feuilles du 
roseau à balai. C.— Septembre, Octobre. 


OrD. CXXIIL— FUNGI. Av. Broxex. 


DACRYMYCES DELIQUESCENS. Dub.— Sur les planches des fer- 
metures des jardins, après la pluie. CC.— Septembre, 
Octobre. 

TREMELLA FIMBRIATA. Pers.— Sur les rameaux et le tronc de 
plusieurs arbres. R.— Octobre, Novembre. 

— FRONDOSA. Fries.— Sur le (ronc des arbres, dans les 
bois humides. R.— Octobre, Novembre. 

— LUTESCENS. Pers.— Sur le bois mort. C.— Octobre, 
Novembre, 

Exibia AuRICULA-sUDx. Fries.— Sur le tronc des vieux su- 
reaux. C.— Octobre, Novembre. 

— GELATINOSA. Dub.— Sur les branches mortes des saules. 
C.— Octobre, Novembre. 

— GLANDELOSA. Fries. — Sur les branches mortes des 
chênes. C.— Octobre, Novembre. 

BuLGaRIA INQUINANS. Fries. — Sur les bûches de chênes, 
coupées depuis longtemps. C.— Octobre, Novembre. 

Peziza COCCINEA. Sch@æff. — Sur la terre parmi les mousses » 
sur les pelouses C — Octobre, Novembre. 


( 258 } 
Peziza COCBLEATA. Lin. -— Sur la terre dans les bois humides’ 
— Septembre. 
— LYCOPERDOIDES. DC.—Sur les fumiers. R.— Septembre. 
— STIPITATA. Huds. — Sur la terre , dans les bois humides. 
RR.— Novembre. 
— ARENARIA. Osb. — Sur le sable dans les dunes. C — 
Octobre, Novembre. 
GRANULOSA. Bull.— Sur les bouses de vaches. CC. — 
Octobre, Novembre. 
HEMISPHÆRICA. Hoff. — Sur la terre dans les bois. RR. 
— Octobre. 


| 


—- SCUTELLATA, Lin.— Sur la terre parmi les mousses, sur 
les pelouses. C._— Ooctobre, Novembre. 
Les cils noirs qui la bordent la font distinguer de la 
Peziza coccinea à laquelle elle ressemble. 
— LENTICULARIS. Bull.— Sur le bois pourri, CC,— Sep- 
tembre , Octobre. 
— VELUTINA. Desmaz — Sur le bois mort. RR.— Octobre. 
RuiziNA UNDULATA. Fries.— Sur la terre, près des souches 
de pins en décomposition, R.— Novembre. 
MorCHELLA ESCULENTA. Pers. — J'ai trouvé une seule fois 
ce champignon dans mon jardin , au printemps. 
Leotia GELATINOSA." Hill. — Sur la terre , ‘parmi les feuilles 
tombées." des arbres.— Novembre. 
CLAVARIA CRISTATA. Pers.— Sur la terre humide. CCC. 
Novembre. 
— AMETHYSTEA. Bull. — Dans les laïtes. C.— Octobre, 
Novembre. 
— MEBLVOLA. Pers. — Dans les bois , sur la terre, CC, ainsi 
que la variété Angustata. Pers. 
CLavaRia FOLIACEA, Saïnt-Am.— Dans les bois , sur les sou- 
ches en décomposition. RR.— Octobre, Novembre, 


{ 259 ) 

Cette belle clavaire n'est décrite que dans la Flore Âge- 
naise, de M. Saint-Amant : appartiendrait-elle au 
genre Merisma ? 

TELEPnORA CARYOPHYLLÆA. Pers, — Sur la terre, dans les 
laïtes. C. 

— TERRESTRIS. Ehr.— Les mêmes lieux. CC.—Novembre, 
Décembre. 

Ces deux espêces sont très-voisines et peu différentes. 

— mirsutTa. Wild.— Sur le bois mort, le tronc des arbres. 
CCC.— Octobre , Novembre. 

— RUBIGINOSA. Schrad.— Sur le tronc des vieux chênes, 
etc. CCC.— Octobre , Novembre. 

— ALUTACEA. Pers. — Sur l'écorce des arbres, le bois mort. 
CC.— Octobre , Novembre. 

— cÆRULEA. DC.— Sur les bois pourris, l'écorce des ar- 
bres en décomposition. RR.— Octobre , Novembre. 

Hyonuu reeaxoum, Lin.— Sur la terre , dans les bois. CC. — 
Octobre, Novembre. { Comestible). 

— CYATHIFORME. Bull.— Sur la terre , dans les bois. C.— 
Octobre, Novembre. 

— GELATINOSUM. Scop. — Sur les troncs d'arbres en putré- 
faction. R.— Octobre, Novembre. 

Fisrucina meparica. Fries.— Sur les {roncs des chênes. R.— 
Octobre , Novembre. 

Bozerus Livipus. Bull.— Dans les bois, sur la terre. CC.— 
Octobre , Novembre. 

— susromenrosus. Lin.— Dans les bois. CCC. — Septem- 
bre , Octobre. 

— Luripus. Schœff.— Sur la ir dans les bois. R.— 
Septembre , Octobre. La variété Zuberosus, plus 
commune. 

— casranEeus. Bull.— Dans les bois sablonneux, dans la 
forêt d'Arcachon. CCC.— Novembre. (Comestible) . 


( 260 } 
Bozerus ebuLis. Bull. — Dans les Lois, sur la lerre, très- 
usité comme aliment. CCC.— Septembre. 
— CYANESCENS. Bull. — Dans les bois sablonneux. R. — 
Octobre , Novembre. 

Ilest d’abord blanc quand on l’entame, maïs il passe 
au bleu trés-foncé , avec une promplilude remarqua- 
ble , est-ce à l’action de l’air que l’on doit attribuer 
ce phénomène ? il serait curieux de faire quelques 
expériences, dans le vide , sur ce champignon. 

Pozyroncs versicoLor. Fries.-— Sur les troncs d'arbres. CCC. 
Octobre , Novembre. 
— ABIETINUS. Fries.— Sur le tronc des pins. R.— Octo- 
bre , Novembre. 
— poLosus. Pers.— Sur les troncs d'arbres , le bois mort. 
R.— Octobre. 
— PINICOLA. Fries.— Sur les souches en 27 
CC.— Octobre , Novembre. 
— FOMENTARIUS. Fries.— Sur le tronc des chênes et des 
pins. CC.— Octobre, Novembre. 
— IGNIARIUS, Fries.— Sur les troncs d'arbres. CC.— Oc- 


tobre , etc. 
— MEDULLA-PANIS. Fries.— Sur le bois mort. G.— Octobre, 
Novembre. 
DzxbaLea QUERCINA. Pers.— Sur le tronc des chênes. CC. 
— Octobre. 


SCHIZOPHYLLUM COMMUNE. Fries.— Sur le trouc et les bran- 
ches de l’aulne. CC.— Octobre, Novembre. 

CaNTHARELLUS TUBÆFORMIS. Fries.— Sur la terre , dans les 
bois. CC.— Octobre, Novembre, 

— CIBARIUS. Fries.— Dans les bois, sur la terre. CCC 

Juillet, Août, etc. { Comestible). 

CaNTHARELLUS AURANTIACUS. Fries.— Dans les bois. CC.— 
Octobre , Novembre. 


( 261 ) 


ÀAGaricus RADIATUSs, Bolt. — Sur les fumiers. CC.— Toute 
l’année. 
— PICACEUS. Bull. — Dans les bois humides , les haies , 


| 


| 


| 


parmi les feuilles en décomposition. C.— Octobre , 
Novembre. 

DIGITALIFORMIS. Bull.-— Dans les bois, sur la terre , les 
arbres morts. CC,— Octobre, Novembre. 

SQUaMOsus. Pers.— Parmi les feuilles en décomposilion. 
C. — Octobre, Novembre, 

CAMPESTRIS. Lin. — Sur les pelouses. CC, — Septembre , 
Octobre. (Comestible ). 

squarRosus. F1. Dan. Sur les vieilles souches en dé- 
composition. CCC.— Octobre, Novembre. 

SINUATUS. Boll.— Sur la terre, dans les bois sablon- 
neux. CC. — Octobre, Novembre. 

On ne mange pas, à La Teste, ce champignon, tandis 
que sa variélé désignée , par M. Laterrade , sous le 
nom d’Agaricus sinuatus arenarius, est très employée 
comme aliment ; elle est très-commune et se distin- 
gue facilement du précédent , par son pédicule et 
ses feuillels jaune-serin. 

PRUNULUS. Pers.— Sur les pelouses. C.— Juillet ; Août, 
etc. (Comestible). 

CONCHATUS. Bull.— Sur les vieux troncs d'arbres. C. — 
Septembre , Octobre. 

TIGRINUS. Bull.— Dans les bois. CC. B ganisue Oc- 
tobre. 

SULPHUREUS. Bull. — Sur la terre et les troncs d'arbres. 
CC.— Novembre. 

PUNICEUS. Fries. — Sur les pelouses. C.— Octobre, No- 
vembre. 

PIPERATUS. Scop.— Dans les bois, à la Grande forêt. 
CC.— Octobre, Novembre. 


( 262 ) 
AGaricus pycMoGazus. Bull. — Sur la terre, dans les bois 
sablonneux. CC.— Octobre, Novembre 
— sugpuccis. Pers.— Dans les bois. CCC.— Octobre , No-_ 
vembre. 
— DELICIosuS. Lin. — Les bois, parmi les bruyères. CCC. — 
Octobre , Novembre. { Comestible ). 
— RUBER. DC.— Dans les bois de pius. CCC — Octobre, 
Novembre. 
— PECTINACEUS. DC.— Dans les bois. CCC. — Octobre , 
Novembre. 
RUSsULA. Schœæff. — Dans les bois. RRR.— Novembre. 


Je n'ai trouvè ce joli champignon qu’ane seule fois. 

ANNULARIUS, Bull.— Sur le tronc des arbres, dans les 
bois. R.— Octobre, Novembre. 

— GRANULOSUS. Bast.-— Dans les bois , parmi les bruyères. 
= C.— Octobre, Novembre. 


| 


— EXCORIATUS. Schœff. — Sur les pelouses sablonneuses à 
la montagnette. R.— Septembre. 
Très-peu distinct de l’espèce suivante dont il n’est peut- 
être qu’une variété. 
— PROCERUS. Scop.—Dans les buissons. CCC. — Septembre, 
Octobre. (On mange ces deux espèces}. 
MUSCARIUS. Lin.— Dans les bois sablonneux. CCC.— 
Septembre , Octobre. 
PHALLOIDES, Bull.— Dans les bois. CCC.— Septembre , 
Octobre. 
— VERNUS. Bull. — Dans les bois. CCC.— Mai, Juin, ete. 


| 


Puazcus impupicus. Lin.— Les bois. CCC — Août, Septemb. 
CHaTuRus CANCELLATUS. Lin.— Les haies , les buissons, C. — 
Septembre , Octobre. 


ee ee 


(263) 
Onp. CXXHI.— LYCOPERDACEZÆ. An. Broxcx. 


Porysaccum crassipes, DC.— Dans les bois de pins, parmi 
les bruyères , etc. CC. — Septembre , Octobre. 

— ACAULE, DG.— Les mêmes lieux. R.— Octobre, No- 
_vembre. 

SCLERODERMA VERRUCOSUM. Pers. — Les terrains secs , sur les 
pelouses. C.— Novembre. 

— CORIUM ? Grav.— Dans les bois sablonneux. CCC.— Oc- 
tobre , Novembre. 

ELAPHOMYCES GRANULATUS. Fries.— Dans la terre, sous les 
mousses. RR. 

HysTERANGIUM RUBESCENS. Vittad. — Dans les bois de pins, 
sous les mousses et les feuilles. CC.— Octobre , No- 
vembre, 

— DURIÆANUM. Tulasne. — Dans les bois sous les mousses. 
RR.— Octobre , Novembre, 

DeLcasTRiA Roses, Tulasne.— Dans les bois de pins , sous 
les mousses. R.— Octobre, Novembre. 

GEASTRUM HYGROMETRICUM. Pers. — Dans les bois sablon- 
neux. CC.— Août , Septembre. 

Bovisra GIGANTEA. Nees.— Sur les pelouses, dans les prés. 
R.— Septembre, Octobre. 

— PLUMBEA. Pers.— Sur la terre , dans les près , etc. C.— 
Septembre , Octobre. 

LYCOPERDON HYEMALE. Bull — Dans les près , sur les pelou- 
ses. C.— Novembre, Décembre. 

— PYRIFORME. Bail. — Dans les bois , sur les souches, etc. 
— Août , Septembre. 

TuLosroma BRuMALE. Pers.— Les laites au coin du Sud. RR. 
— Janvier, Février. 

ARCYRIA COCCINEA. Dub. — Sur le bois mort. R. — Novem- 
bre, Décembre. 


( 264 ) 

LycoGaLa miniarTa. Pers. — Sur le bois mort, CC.-— Septem- 
bre, Octobre. 

Foico FrLava. Pers.— Sur la terre , les feuilles mortes. R. 
Octobre ; Novembre, 

Seumarta ALBa. DC.— Sur les feuilles mortes. C.— Octobre , 
Novembre. 

CyarTaus vennicosus. DC.— Sur le bois mort. R.— Octobre , 
Novembre. 

— CRUCIBULUM. Hoffm. Sur le bois mort. R.— Octobre, 

Novembre. 


Onv. CXXIV.— UREDINEÆ. Av. BRoNGN. 


ToBERCULARIA CONFLUENS. Pers.— Sur les branches mortes. 
C.— Octobre, Novembre. 

Urevo canpipa. Pers.— Sur les Crucifères, et principale- 
ment sur la Bourse-à-Pasteur. R.— Septembre. 

— PORTULAGÆ. DC. — Sur le pourpier. R.— Août. 

— SENECIONIS. DC.— Sur le Senecio hividus. C.— Mai. 
Rosæ. Pers. — Sur les feuilles des rosiers. CCC.— Mai. 
RUBORUM. DC.— Sur les feuilles du Rubus fruticosus. 

C.— Juin. 
— RHINANTHACEARUM. DC.— Sur les feuilles de l'Euphra- 
sia odontiles. R.— Octobre, Novembre. 
— EUPHORBLÆ. Reb. — Sur l'Euphorbia helioscopia R.— 
Mai. 


— Fasz. Pers.— Sur les feuilles de fèves. R.— Mai. 

— CARBO. DC.— Sur le froment. C.— En Juin. 

— Maypis. DC. — Sur les tiges et les fruits da maïs. CCC. 
— Août, 

CARIES. DC.— Sur le froment. C.— Juin. 

URCEOLORUM. DC. — Sur le Carex arenaria. C. — 
Juillet., Août. 


{ 265 ) 
Poccinia GRaMiNIs. Pers. — Sur diverses graminées. C. — 
Juin, Juillet. 
— ARUNDINACEA. Hedw.— Sur l’Arundo phragmites. C.— 
Septembre. k 
Nous en avons probablement un plus grand nombre 
d'espèces sur plasieurs autres plantes. 
Æcinivum RoBELLUM. DC.— Sur les feuilles de l’oseille, dans 
les bois. C.— Mars, Avril. 
— CUCUBALI FABARII. Laterr. — Sur les feuilles du Silene 
inflata, var. Fabaria. C. Novembre. 


Onv. CXXV.— MUCEDINEZÆ. An. Bronx. 


EniNeum iciciNum. DC. — Sur les feuilles du Quercus ilex. 
C.s Avril; Mais 
— viris. DC.— Sur les feuilles de la vigne. CCC. — Juil- 
let, Août. ; 
— ALNEUM. Pers.— Sur les feuilles de l’aulne. C.— Juillet. 
Racopium cELLARE. Pers.— Sur les tonneaux dans les lieux 
humides. C. 
Hezmisporium vEeLuUTINUM. Linck.— Sur le bois mort, dans 
les bois. R.— Mars, Avril. 
DeMATIUM GIGANTEUM. Chev. — Sous les bois humides. R. 


On. CXXVI. — ALGÆ, DC. 
Train. 1.— Fucaceæ. Lam. 
CysroseiRa FiBRosaA. Ag.— Sur la plage. C.-— Juin , Juillet. 
— ERICOIDES. Ag.— Sur les bords du bassin , sur la plage. 
C.— Avril, Mai. 
— THESIOPHYLLA. Dub.— Les mêmes lieux. C.— Juillet, 


Aoùt. 


( 266 } 
Fucus siquosus. Lin.— Sur les bords du bassin. CCC. — 
Toute l’année. 

—- Noposus. Lin.— Les Mêmes Heux. C.— Juin, Juillet. 

— CERANOIDES. Lin. — Sur les bords du bassin d'Arcachon. 
R.— Juin, Jaillet. 

— YEsicuLosus. Lin. — Sur les pierres, les cailloux, etc. 
CCC sur les bords du bassin, ainsi que la variété 
Spiralis. (Tarn. }. Toate l’année. 

— SERRATUS. Lin. — Saor la plage au cap Ferret. R.— Juin, 
Juillet. 

DESMARETIA LIGULATA. Lam.— _— la plage. R.— Juin, 
Juillet. 


Tis, IL — Laminarieæ. Borx. 


HimANTHALIA LOREA. Lyngb. — Sur la plage, le bord du 
- bassin. CCC. — Juio , Juitlet. 
LAMINARIA DEBILIS, var. Dictyotoides. Ag.— Jai trouvé cette 
plante sur un morceau de bois apporté par les flots , 
à la pointe d’Aiguillon. RRR.— Mai. 
— BULBOSA. Lam. — Sur la plage au cap Ferret. CCC, 
après les tempêtes. — Septembre. 
On y rencontre aussi la var, Punctata. 


Tais. 11L— Florideæ. Lan. 


Dumonria iNTERRupra. Lam. — Sur les bords du bassin. 
RRR.— Juin, Juillet. 
HaLyMENIA PALMETTA. Lam.— Sur la plage au cap Ferret. 
C.— Juin, Juillet. 
— RUBENS. Dub.— Les mêmes lieux. C.— Juin, Juillet. 
— NERVOSA. Dub. — Sur la plage. RRR.— Juin, Juillet. 
— GILtATA: Lam. — Sur les bords du bassin , la plage, etc. 
CCC toute l’année. 


( 267 ) 
HALyMENYA LACERATA. Dub. — Sur la plage , les bords du 
bassin. C.— Juin, Juillet. 
DELESSERIA HYPOGLOSSUM. Lam.— Au cap Ferret sur la plage. 
RRR.— Juin , Juillet. 
Cuonpaus criseus. Dub.— Sur la plage aa cap Ferret. CC.— 
Juin, Juillet. (Ainsi que plusieurs variëtés ). 
— NORVEGICUS. Lam.— Les mêmes lieux. RR. — Juin 
Juillet. 


? 


GeLinium coRneum. Lam.— Sur la plage au cap Ferret. RR. 

uin , Juillet. 

PLocamium vuLGARE. Lam.— Sur les bords du bassin » Sur la 
plage. CCC. | 

— AMPHIBIUM. Lam.— Sur les bords du bassin , attaché à 
des morceaux de paille, ou de roseaux. R.— Mai a 
Juin, 

LOMENTARIA CLAVELLOSA. Gaïll.— Sur les pierres , les coquil- 
les, à la pointe d’Aiguillon, C.— Juin, Juillet. 

-— KALIFORMIS. Gaill. — Les mêmes lieux. C.— Juin, Juillet. 
— OPUNTIA. Gaill.— Attachée aux cailloux avec d’autres 
algues R.— Juin, Juillet. 

GIGARTINA cCONFERvOÏDESs. Lam.— Sur les pierres , les coquil- 
les, etc. dans le bassin d'Arcachon , à la pointe d’Ai- 
guillon, CCC. Juin, Juillet. 

La variêté Procerrima , (Tur. ) se trouve dans les 
mêmes lieux, mais plus rarement. 
— PISTILLATA. Lam.— Sur la plage au cap Ferret. CC.— 
Juin , Juillet. 
— AGICULARIS. Lam, — Sur les racines des grandes algues, 
sur les coquilles , les pierres. RR.— Juin , Juillet. 


Tais. IV. Dictyoteæ. Las. 


Dicryora Dicnoroma, Lam.— Sur la plage au cap PS 
sur les bords du bassin. CC.— Juin , Juillet. 
Ainsi que la variété Acuta et Intricata. 


( 268 ) 
Dicrxora curiara. Lam.— Les mêmes lieux.— Juin, Juillet. 
PaDina PavonIA. Lam.— Sur les bords du bassin, à la cha- 
pelle d'Arcachon , à Moullo. CC.— Juin, Juillet. 
AsPEROCOCCUS RUGOsUus , var. Bullosus. Lam.— Les bords 
du bassin. R.— Juin, Juillet. 


Tuis. V.— Ulvaceæ. Lan. 


Bayopsis arBuscuza. Lam.— Sur les pierres, parmi les 
moules , au Pila. RR.— Juin, Juillet. 
Très-jolie espèce. 
Uiva risrucosa Huds.— Sur les cailloux , les coquilles , à la 
Pointe d’Aiguillon , au Pila. CC.— Juin, Juillet. 

— INTESTINALIS. Lin.— Dans les fossés salés. C , ainsi que 
la variété Crispa, daus les eaux saumâtres. — Juin, 
Juillet. 

— COMPRESsA. Lin. — Sur les bords des fossés et chenaux 
du bassin. — CCC toute l’année, ainsi que la variété 
Crinita. 

— Lanza. Lin.— Sur les bords du bassin , sur la plage au 
Cap Ferrel. R.— Juin, Juillet. 

— PURPUREA. Roth. — Sur les bords du bassin, RR. — 
Juin , Juillet. 

— Lacruca. Lin. — Sur les cailloux , les pierres , etc. — 

— LUBRICA. Roth.— Dans les eaux stagnantes. C.— Mai, 
Juin. 


Tais. VE — Chætophoroideæ. Gnev. 
Nosroc meseNTERICUM. Ag. — Sur les bords da bassin. CC.— 
Mars, Avril. 
— YESICARIUM. DC.— Dans les laites, au coin du Sud, 
dans les lieux humides. CCC toute l’année. 
— COMMUNE. Vauch. — Sur la terre, dans les lieux humi- 
des. C. -- Octobre, Novembre. 


( 269 ) 
RivuLARIA ATRA. Roth.— Sur la terre et les bois qui séjour- 
nent dans l’eau salée, CC , à l'Ile des Oiseaux. — 
Juin, Juillet, Août. 
CHÆTOPHORA ELEGANS. Lyngb.- Dans les fossés d’eau douce, 
sur les plantes aquatiques, les morceaux de bois, 
etc. R au Teich.— Mai, Juin. 


Tai. VIL— Ceramieæ. Borx. 


CLADOSTEPHUS VERTICILLATUS. Hook.— Sur la plage au cap 
Ferret. R.— Juin, Juillet. 

— SPONGI0s0S. Âg.— Sur les pierres au bord du bassin , à 
Notre-Dame d'Arcachon. R.— Mai, Juin. 
SPHACELARIA PENNATA. Lyngb.— Sur les coquilles, et les 
racines des autres algues. C.— Juin, Juillet. 

— PLUMOsA. Lyngb.— Sur les racines des grandes algues, 

etc. C.— Juin, Juillet. 
— ULEx. Bonnemais.— Sur les racines des grandes algues. 
R.— Juin, Juillet. 
RUODOMELA PINASTROIDES. Ag. — Sur les bords du bassin : 
sur la plage. CCC.— Juin, Juillet, etc. 
PoLysiPHOnIA FCCoIdEs. Grev.— Sur les pierres , les coquil- 
les , à la pointe d’Aiguillon. CCC.— Juin ,» Juillet. 
 FRUTICULOSA. Dub.— Sur les racines des grandes algues, 
etc. R.— Juin, Juillet. 
— BYSSOIDES. Grev.— Sur la plage au cap Ferret. R.— 
Juin , Juillet. 
— STRICTA. Grev.— Sur les pierres au bord du bassin , au 
Pila, etc. C.— Juin, Juillet. 
— VIOLACEA. Dub.— Sur les pierres à la pointe d’Aiguillon. 
R.— Juin, Juillet. 
CERANIUM DIAPHANUM. Ag. — Sur les coquilles, les pierres, 
les feuilles de zostére , etc. CC. — J uin, Juillet.— 
Ainsi que les variétés Ciliatum et Glabellum. 
Tome XIII. 18 


( 270 } 

CERYNIUM RUBRUM. ÀÂg.— Sur les pierres, les coquilles , ete 
CCC, ainsi que plusieurs variètés. — Juin, Juillet. 

— gconcarum. Roth.— Dans les mêmes lieux. R.— Juin * 
Juillet. 

— EQUISETIFOLIUM. DC.— Sur la plage au cap Ferret. C. 
Juin, Juillet. 

— coccineum. DC.— Sur la plage , les bords du bassin. 
CCC.— Juin , Juillet. 


— Rorui. Ag. — Sur les autres algues. R. — Juin, 
Juillet. 

— GRACILLIMUM. Ag, — Sur les bords du bassin. C. — Juin, 
Juillet. 


Ecrocarpus siLicuzosus. Lyngb.— Sur les bords du bassin. 
CC.— Juin, Juillet. Ainsi que la variété Nebulosus. 


— LITTORALIS. Lyngb.— Les mêmes lieux. R.— Juin, 
Juillet. 


— Tomwenrosus. Lyngb.— Sur les pierres au Pila. RR.— 
Juin , Juillet. Sur la plage. 
Tri. VIII Vaucherieæ. Grey. 
VaucHERIA MARINA, Lyngb.— Les fossés salès. C.— Juin, 
Juillet , etc. 
— TERRESTRIS. DC.— Sur la terre humide, dans les bois. 
C.— Novembre , Décembre. 
Tris. IX. — Zignemeæ. Agd. 
ZiGNEMA becimiNum. Ag.— Les fossés d'eau douce. CC. — 
Juin, Juillet. 


— _NiTinum. Ag.— Les fossés d’eau douce. C.— Juin, 
Juillet. 


— QUININUM. Âg. — Les mêmes lieux. C;,— Juin, Juillet. 


( 271 ) 
Tri. X.— Conferveæ. Bonx. 
BATRACHOSPERMUM MONILIFORME, var. Pulcherrimum. Bory. 
— Les fossés d’eau douce à Bordes. RR.— Juin, 
Juillet. 
La' varièté Stagnale , sur les pierres dans le canal de la 
Comp.® des Landes, aux écluses. C.— Juillet, Août. 
DRAPARNALDIA GLOMERATA. Ag. — Les fossès d’eau douce et 
courante, sur les pierres. CC.— Juin, Juillet. 
Conrerva nurcminsiæ. Dillw. — Dans le bassin , Sur la 
plage. CCC.— Juin, Juillet, Août. 
—— FUCICOLA. Âg.— Sur le Fucus vesiculosus. C.— Juin, 
Juillet. 
— FLACCIDA. Dillw.— Sur les fucus. R.— Juin , Juillet. 
— Linum. Roth.— Sur les bords da bassin. R.— Juin re 
Juillet. 
Tris. XI. — Rangieæ. Ac». 


SCHIZONEMA HELMINTHOSUM. Chauv.— Sur les autres algues. 
RRR.— Juin, Juillet. 
—— RAMOSISSIMUM, Âg. — Sur les autres algues. RRR. — 
Jain, Juillet. 
Tan. XII.— Lyngbyeæ. Bon. 
SCYTONEMA myocHRous. Ag.— Dans les fossés d’eau douce. 
C.— Juin, Juillet. 
— COMOIDES. Ag. — Sur les pierres au bord du bassin au 
Pila, RR.— Juin , Juillet. 
LynéBya cRispa. Ag.— Sar les bords du bassin. CCC.— 
Juin, Juillet. 


Tears. XIII — Diatomeæ. Ac. 


MyconerMaA ceREvIsiæ. Desm.— Sur la bière exposée à l’air. 
— GLUTINI-FARINALÆ. Desm. — Sur la surface de l’eau 
contenant du gluten, de la farine. 


{ 272 ) 

MyconEenma vini. Val. — Sur la surface du vin. 

— vypBLopERMA. Dab.— Sur la gomme arabique en solu- 
tion. si 

— ATRAMENTI. Dub. — Sur l'encre. 


Frs. XV.— Oscillarieæ. Bons. 


OsciLLaRiA RUPEsTRIS. Ag.— Dans les puits, sur les murs 
humides. CC. 


Les Algues omises dans le Botanicon, et que l’on rencon- 
tre encore à la Teste , sont les suivantes : 
LicuoPnoRa ARGENTESCENS. Ag. — Sur les autres algues, 
à la pointe d’Aiguillon, R. 

Jania coRnicuLaTa. Lam.— Sur les bords du bassin , sur des 
racines d’algues. R. 

— nuBENs. Lam.— Les mêmes lieux. R. 


Ces deux espèces font partie du Genre Corallina. Lin. 


‘Je n’ai jamais rencontré, à la Teste, la Corallina 
officinalis. Lin. 


( 273) 


XIV. Descriprion d'une nouvelle espèce de Pszrx, 
appartenant à la sect, 2, Lachnea , trib. 6, Dasys- 
cyphæ, du Sxsrema Mycozocicum de Fries ; Lach- 
nea , Persoon ; Mycorocra EuroPæA ; par M. Ls. pe 
BRONDEA u. : 

PEZIZA LATERRADII. 
( Brow»., ined. ). 


Gregaria minuta sicca; cupulis concaviusculis primà sub- 
turbinatis pediculo brevi, extùus tomentosis cyaneo-cinereis ; 
disco ochraceo-aurantiaco. 

_ Habitat, Autumno, in quercuum vetustarum corticibus 
muscOsis. 
PEZIZE DE LATERRADE. 

En groupe menue , sèche ; cupules un peu concaves , pres- 
que turbinées, pédicule court, tomenteuses d’un bleu cen- 
drè à l’extérieur ; disque ochre tirant sur l’oranger. 

Elle croît, en Automne, sur les écorces mousseuses des 
vieux chènes. 

Je dédie cette espèce , que je regarde comme nouvelle , au 
savant Directeur de la Société Linnéenne , M. Laterrade. 


EXPLICATION DES FIGURES DE LA Pezize de Laterrade. 


Fic. 2:— Peziza Laterradii. ( grandeur naturelle ). 
3,4, 5.— La même grossie et dans ses divers états de déve- 
loppements. 
6,— Portion de l’hymenium , vue au mycroscope, — 4. thè- 
ques.— B. paraphises.— C. utricules. 


(274) 


AGARICUS PECTINATUS, — PROLIFER. 
Fig. 7, pl. 
( Bnronn., inéd. }). 


Cet Agaric, bien vulgaire , fournit un exemple , assez rare 
chez les cryptogames, de ce développement extraordinaire 
qu’on a coutume d'attribuer à une surabondance de sucs 
nourriciers ; tels que les périanthes doubles , triples de quel- 
ques varièlés de primevères , lesquels s’emboitent l’on dans 
l’autre ; où les fruits produisant une tige et des feuilles nou- 
velles; son chapeau a produit un nouveau pédicule et un 
nouveau chapeau. 


XV. OBsERvaTIONS microscopiques sur la CLAVAIRE 
BRILLANTE de Decandolle ; Fistillaria micans, Fries. 
Stilbum micans , Persoon ; Sclerotium lætum, Ehren- 

2 


Les noms divers donnés à cette cryptogame témoignent 
assez de l'incertitude des auteurs sur son organisation , et le 
genre auquel on doit la rapporter. 

Fries l’a placée dans son genre Fistillaria, se fondant 
sur ce qu’elle n’avait pas de thèques apparentes. Persoon 
n’avait pas êté plus heureux dans son examen microscopique , 
ainsi que le montre ce passage du Mycologia Europæa, 
sect. 1, pag. 356 { in ejus capitulo seu clavula nullas potui 
observare thecas ). 

Si, ainsi que le pense Fries, le Sclerotium lϾtum de 
Ehrenberg est la même plante que notre Clayaire brillante, 
elle se trouverait placée , par cet auteur, parmi les Sclero- 
lium. 


( 275 ) 

Dans son Elenchus fungorum, vol. 1, pag. 237, Fries 
revient à sa première opinion ; et pour la corroborer il s’ap- 
puye du témoignage de Persoon et d’'Ehrengerg ( diversissi- 
mam esse à clavariis optinmèé demonstrant. Persoon, Mycol. 
Europ.— Stilbum micans }, et Ehrenberg. Ber., fig. 27, 
tab. 3, fig. 2. .... nàäm Sclerotium lætum loc. cit. idem 
omnind videtur. 

Plus favorisé que ces illustres mycologues , j’ai eu l’occa- 
sion d'observer quelques individus de la Clavaire brillante, 
couverts de thèques nombreuses entièrement analogues à 
celles des autres Clavaires. 

IL rèsulte donc de mon observation que la Clavaire bril- 
lante ne doit plus faire partie du genre Fistillaria. Un nou- 
vel examen des autres espèces de ce genre, fera peut-être 
reconnaitre, dans toutes, l'existence des thèques. 


EXPLICATION DES FIGURES DE LA CLAVAIRE BRILLANTE. 
Planche 


Fic. 8. — La Clavaire brillante représentée de grandeur natu- 
relle, croissant sur une tige herbacée. 
9, 10.— Premier développement. 
11, 12, 13, 14, 15.— Diverses modifications de forme. 
16. — La on: ue au microscope. 
17. La mie ; pourvue de thèques. AA. 


( 276 ) 


XVI. Nore sur une Vartéré pe Caène ; par M. Louis 
DE BRONDEAU. 


J'observai, en 1833, dans la garenne de mon domaine de 
Reignac , un chêne qui par son port et son feuillage, diffère 
si peu du Chêne rouvre, qu’il semble se confondre dans 
ses nombreuses variétés, s’il est permis d'appeler ainsi les 
légères modifications que le Chêne rouvre présente dans son 
feuillage, plus ou moins profondément découpé en lobes, 
plus ou moins arrondis ou aigus. Ma variété, par la pubes- 
cence de toutes ses parties , se rapproche du Quercus pubes- 
cens, Wild., que beaucoup de botanistes n'hésitent pas à 
réunir au Chêne rouvre. Mais un caractère qui lui est pro- 
pre, et qui la distingue au premier abord, c’est la forme de 
ses cupules dont le bord de l’orifice se dilate en tubercules 
sinueux plus ou moins saillans, mais qui ne manquent jamais 
entièrement. Depuis dix ans, je vois ses fruits reparaître 
avec la même modification que l’on regardera sans doute 
comme une monstruosité, mais qui mérite tout autant le 
titre de varièté, que tant d’autres anomalies végétales dé- 
_ crites comme telles. 

Je caractérise ainsi cet arbre : 

Quercus robur.— Varietas tumida. — Cupulis ad mar- 
ginem sinuato-tumidis. 

Crescit cireà Aginnum. 


VINGT-SEPTIÈME FÊTE LANNÉENNE, 


Pa Ve te Pme 


Le Jeudi 27 Juin 1844, et en vertu de l’article IV de ses 
Statuts approuvés par Ordonnance Royale , la Société Lin- 
néenne et ses correspondant{s ont célébré leur fêle. 

A Bordeaux , à 6 heures du matin, dans la salle des dé- 
monstrations du Jardin des Plantes où l’on avait placé le 
portrait de Linnè, au dessus, la Linnæa borealis et une 
fleur nouvellement épanouie du Magnolia grandiflora, le 
Directeur a ouvert la séance par une courte allocution. Il a 
remis ensuite le portefeuille de la direction à l'un des com- 
missaires, M. Boyer , et il a charge M. Delcher fils, phar- 
macien , correspondant à Castillon , de faire les observations 


météorologiques à midi dans le lieu où la séance serait con- 


tinuée en plein air.— M. Jules Gérand, l’un des élèves de 


l'École de Botanique de Bordeaux , invité en vertu de l’ar- 


rêté pris par la Société le 2 Août 1829, comme ayant ob- 
tenu le premier prix de description , assistait à la fête. 

Du Jardin on est allé chez M. À. Delbos, l’un des com- 
missaires , chez lequel la réunion générale avait èté fixée à 
6 heures et demie. 

Ensuite la Société s’est rendue à Cénon-La Bastide, d’où 
les voitures sont parties à 7 heures et un quart pour Cambes 
où était la propriété de l'Ingénieur Bremontier, celle où il 


jE 


ds 


(10) 

fesait les expèriences relatives à la fixation des dunes. A 
Saint-Caprais et par suite d’une courte délibération, la Société 
s’est dirigée sur Langoiran où elle est arrivée vers dix heures. 

Là , après quelques instants de repos, la Société s’est di- 
visée en trois sections : la première de Botanique à la tête 
de laquelle se trouvait le Directeur ; la deuxième de Zoolo- 
gie , sous la présidence du Secrélaire-général, M. le D.r FH. 
Burguet ; et la troisième de Géologie, sous la direction de 
MM. Delbos et Pédroni. 

Les trois sections réunies se sont rendues au delà du bourg 
. pour examiner cette incrus{ation remarquable connue sous le 
nom de champignon. Elle se trouve aujourd’hui dans un 
champ complanté en vignes. Elle à en effet la forme du 
chapeau, d'une fongosité dont le diamètre est de 3 mètres 20 
cent. et l'épaisseur assez considérable. Le pied est formé d’un 
parallélipipède qu'on avait bâti pour servir de support à 
une cuvette de marbre qui recevait l’eau, et que l'on voit 
encore au milieu de l’incrustalion. 

De là on s’est dirigè, par différentes voies , au vieux chà- 
teau où la Sociètè s’est réunie pour lenir sa séance au milieu 
des débris d’une salle qui, à en jager par quelques restes de 
peinture , était celle où l’on rendait anciennement la justice. 

A midi, le thermomètre marquait 25 degrés, le vent souf- 
flait du Sud-Ouest, et le Lemps était beau quoique le ciel fut 
un peu nuageux. Le vent qui soufflait avec force , avait em- 
porté plus loin un orage dont on avait été menacé dans la 
matinée , car à onze heures les éclairs sillonnaient les nues, 
le tonnerre grondait et la pluie avait commencé à tomber, 
mais en si petite ue que les excursions n’ont pas été 
interrompues. 

Le Directeur , M. Laterrade , ouvre la séance par le dis- 
cours suivant, ( Voyez page 12). 


(41) 

La correspondance offre les lettres de MM. Th. Laterrade, 
correspondant , à San-Yago de Cuba, Labarrère , à Pau , le 
Vicomte de Lacolonge, à Loupès. 

Le Vice-Président, M. Cazenavette parle de l'influence 
du climat sur l’organisation des êtres. 

Le Secrélaire-gèénéral , M. le D." H. Burguet lit une no- 
tice des productions des environs de la Tour de Cordouan. 

L’Archiviste, M. Dumoulin, donne quelques détails sur 
un champignon intéressant qu'il a trouvé à Artigues, dans 
le creux d’un chêne. Cette fongosité dont il ne reste à M. Du- 
moulin que le dessin qu’il en a fait , est de couleur rouge et 
appartient au genre Lycoperdon. 

Le Trésorier, M. Petit-Lafitte, entre dans d’intéressants 
détails relatifs à l’inscrustation dite le Champignon que la 
Société a étudiée le matin et qui vient d’être dessinée par le 
Secretaire-Général , M. Burguet. 

Après la séance, les excursions ont êté reprises. Le Bulimus 
decollatus vivant, et une sangsue qui paraît nouvelle , ont 
été trouvés. 

MM. Moutaut , le Comte de Kércado et quelques autres 
membres ont ebntinué leurs recherches sur les plantes des 
environs da bourg et de la côte qui est à l'Est de ce même 


Le banquet a eu lieu à Langoirau d’où la Socièté est par- 
tie à 7 heares du soir. Elle est arrivée à Bordeaux à 9 h.re 
et demie. 

Parmi les plantes observées dans l’excursion, ét que la 
sécheresse du Printemps avaïént rendues plus rares, nous 
citerons : Adianthum capillus veneris, dans une grotte; 
Kaæleria phleoides ; le Fromental, Avena elatior, Lolium 
tenue, Iris fœtida, Echium vulgare, Origanum vulgare, 

Jasminum fruticans, Verbascum sinuatum, Linarïa minor, 
Mentha rotundifolia, Galium mollugo, Rubia peregrina, 


(12) 
Buphthalmum spinosum, Geranium rotundifolium , Sedum 
album, Hypericum perforatum, Magrum perenne, Helle- 
borus viridis, Ononis arvensis, Poterium sanguisorba, 
Euphorbia sylvatica, Parietaria officinalis, ete, etc. 


DISCOURS prononcé à Langoiran (Gironde), le jour de 
la Vingt-septième fête Linnéenne, par M. LATERRADE, 
Directeur du Jardin des Plantes de Bordeaux, membre 
de l'Académie royale des Sciences, Directeur de la So- 
cièté Linnéenne, etc. 


Messieurs , 


Il en est de la vie des Socièlès comme de celle des indivi- 
dus : elles ont l’une et l’autre , leur enfance , leur maturité 
et leurs souvenirs. Leurs souvenirs... ! d'autant plus pré- 
cieux qu'ils se rapprochent plus de leur berceau. Voyez chez 
l'homme comme l’amour pour ainsi dire inné de la patrie, 
comme les premières paroles d’une mère s’inculquent dans la 
mémoire, frappent l'esprit, font palpiter le cœur ! Voyez 
comme les Sociélés savantes aiment à se rappeler ceux qui 
les illustrèrent , qui présidèrent à leur naissante réunion et 
donnèrent l’essor à leurs nobles travaux. Jamais l’Académie 
royale de notre ville n’oubliera que Montesquieu l’a présidée, 
toujours les membres de notre Société d’Horticulture se rap- 
pelleront le vénérable Raymond Vignes qu'ils viennent de 
perdre et qui établit le premier dans notre cilé, ces exposi- 
tions horticoles et ces concours qui ont tant encouragé la 
culture des fleurs. 

Chaque Société a ses séances solennelles qui sont encore 
consacrées à des souvenirs, puisque on y rappelle les {ravaux 
de l’année et quelquefois aussi, des {ravaux antérieurs qui 
par leur importance méritent d'être de nouveau signalés. 


13 

Or, Messieurs , quelle solennité plus riche en souvenirs pour 
nous que celle que nous célébrons aujourd’hui. Ici ce n’est 
pas comme ailleurs un jour déterminé par les circonstances 
ou fixé annuellement par un programme. C’est le jour anni- 
versaire de la fondation de la Société surgissant improvisée 
au milieu de cette première fête Linnéenne qui dans peu de- 
vait s’étendre sur les deux hémisphères. C’est une véritable 
fêle scientifique indiquèe par la solennité du Saint qui passa 
sa vie dans le désert, par le retour du soleil au solstice 
d'Été, par la floraison des plantes les plus précieuses de la 
patrie ; c’est une réunion générale, simultanée sur différents 
points, de vos nombreux correspondants qui vous suivent en 
ce jour par la pensée et joignent leurs travaux à vos recher- 
ches pour l'avancement de l’histoire naturelle. 

C’est aussi le jour où je dois vous présenter le sommaire 
et le résultat de vos relations extérieures. 

Depuis la dernière fêle que nous célébrions à Castillon et 
dans la Dordogne, chez un nos plus zèlés correspondants , 
M. Delcher fils qui est venu s'asseoir aujourd’hui avec vous 
sur ces ruines qui nous enseignent combien par leur durée 
les monuments intellectuels de la science l’emportent sur les 
constructions les plus grandioses de l’art ; depuis celte fête, 
la Socièté a continué par plusieurs de ses membres ; ses voya- 
ges, ses recherches et ses conquêtes pacifiques. 

M. Charles Gérand, votre correspondant à Valparaiso, 
vient de nous adresser , des lichens, des mousses , des fou- 
gères et quelques phanérogames du Brésil , du Chili et de la 
terre de Magellan. Ainsi de nombreuses et belles espèces 
vont enrichir, grâce à notre infatigable correspondant , l’her- 
bier des plantes exotiques de la socièté. 

M. l'abbé Blatairou qui saisit toutes les occasions d'utiliser 
son zèle pour la Socièlé, ce membre titulaire de la présence 


(14) 

duquel nous sommes privès depuis plusiéurs mois à cause de 
son voyage en Italie , nous écrit de Rome qu'il a vu plusieurs 
de nos correspondants. IL à visité, Messieurs, les jardins 
botaniques et les cabinets d'histoire naturelle de la grande 
presqu’ile méditerrannéenne. Aujourd'hui il unit ses travaux 
avec les nôtres par une excursion dans le Milanais, et bien- 
{ôt il reviendra sièger dans nos séances où il nous rapportera 
le fruit de ses observations et de ses recherches. 

Sur la proposition de M. Guillory ainé, notre correspon- 
dant, président de la Société industrielle d'Angers, cetle 
Société s’occupe à introduire la Fête Linnéenne dans le dé- 
partement de Maine-et-Loire. 

Nos excursions mensuelles , et je ne parle ici que de ce 
qui est relatif à la botanique, n’ont pas été infractueuses. 
Nous avons observé, l’hiver dernier à Mérigoac, sur les feuil- 
les d’un epicea où il croissait abondamment, l’Imbricaria pa- 
rietina, si commun sur les murs et sur les écorces, mais qui 
n’a élé, je ne sache , mentionné par aucun auteur comme 
trouvè sur les feuilles. Les bois tourbeux qui s’éparent au 
Midi, Arlac de Pessac, nous out offert, ce printemps, l’Erio- 
phoron angustifolium ; et j'ai vu avec plaisir, à Sauterne sur 
les bords du Ciron , le Sisymbrium pyrenaïcum et le Carex 
arenaria. Cette plante , connue dans le commerce sous le 
nom de salsepareille d'Allemagne, est indiquée dans notre 
Flore sur les sables mobiles des dunes et à Arlac. Elle est 
propre à fixer les sables envahissants qui détruisent Ja culture, 
et nous ne doutons pas que bientôt élle ne protège des prai- 
ries voisines auxquelles nuisent les sables du Ciron. Le même 
jour 26 Juïn , j'ai mesuré dans la cour du domaine de Pi- 
neaud , chez M. le Marquis de Lur Saluces ( j'étais avec son 
jeune frère, M. le comte Ferdinand qui herborisait avec 
moi), un orme qui, à hautéur d'homme nous a offert une 
circonférence de cinq mètres , vingt centimètres , et qui dé- 


(15) 
passe par conséquent celui des Terres de Bordes, le plus 
gros que j’aie rencontré dans le département. Je vous citerai 
aussi le peuplier noir, que j’ai mesuré, ce printemps, dans les 
Queyries et qui a trois mètres, 47 centimètres de contours , 
enfin le châtaignier de Mios, toujours dans la Gironde , qui 
n’est pas assez connu et qui est cependant très-remarquable , 
puisque à hauteur d'appui, sa circonférence est de huit mè- 
tres, 47 centimètres. - 

Faisons la part de l'horticulture en rappelant les trois plus 
belles plantes qui ont fleuri dans le département, savoir, en 
Juillet 1843 , le Papillon , Oncidium papilio, dans les serres 
de M. Coudert ; en Mai et en Juin dernier, le Crinole à ru- 
bans, Crinum amabile, et la Vanille en coquille, Epiden- 
drum cochleatum dans les serres chaudes du Jardin des 
Plantes. à 

D’après l’état de notre correspondance , à la date du 22 
de ce mois, nous pouvons espérer que la fête se célèbre au- 
jourd’hui à Valparaiso, à San-Yago de Cuba, à Bazas, à 
Layrac, dans les Basses-Pyrènées, à Narbonne, à La Teste, 
à Loupes, à Cubzac et sans doute dans d’autres localités. 

Je proclame correspondants , MM. Santiago Pérès , à San- 
Yago du Chili, et Capgrand , Pharmacien à Sos. 

Bien des obstacles, Messieurs , l’absence de quelques-uns 
de nos collègues, la maladie de quelques autres, semblaient 
cette fois s'opposer à la célébration de la Fête. Mais le soleil 
de la Saint-Jean s’est levé, la sève est montée avec une 


nouvelle force dans l’arbre Linnéen , et cette année comme 


les précédentes , il produira ses fruits. 


Lith . de . Bordeaux . 


(277) 


XVIF. Mémoire sur les Poissons fossiles du département 
de la Gironde ; par P. M. Pépron fils, professeur. 


L'étude de la géologie prend chaque jour dé nouveaux 
développements, et la paléonthologie est devenue une bran- 
che de l’histoire naturelle qui ne peut, en quelque sorte, s’en 
séparer. Bien des mémoires ont été écrits sur la géologie des 
environs de Bordeaux ; mais tout a été plus ou moins con- 
troversè , parce qu’on ne s’est appuyé que sur quelques faits 
paléonthologiques. En effet, à part les mollusques fossiles, 
que connaissons-nous en paléonthologie girondine, rien on 
presque rien? car c’est à peine si j'ose parler d’une douzaine 
d'ossements divers, décrits par quelques naturalistes. M. le 
docteur Grateloup , notre honorable collègue, naturaliste fort 
habile, a donné, dans la deuxième année des Actes de l’Aca- 
démie des Sciences de Bordeaux, 3.me et 4.me (rimestres, un 
catalogue des fossiles de nos contrées. Certes, ce travail est 
déjà un acheminement vers l'ouvrage que nous désirerions 
voir exécuter ; mais il y a loin d’un catalogue même raisonné 
à une paléonthographie complète, comme celle que nous 
voudrions voir exécuter ( (1). Les mollusques fossiles , déjà 
étudiés par quelques naturalistes, vont enfin être publiés dans 
un ouvrage aussi consciencieux qu’exact, fait par M. H. Ar- 
nozan, membre de notre socièté. Je pense n'être que l’or- 
gane des vrais amis de l’élude de la nature en souhaitant la 
promple publication de cet ouvrage qui, du reste, est com- 
plètement terminé. 


(1) J'ai déjà réuni la description et la figure de près dettrois 
cents ossements fossiles. J’espère que les personnes qui en possè- 
dent me permettront de les examiner, pour Lerminér mon ouvrage. 


TOME xx. 19 


( 278 ) 

Après m'être livré à un sérieux examen des dents de pois- 
sons que l’on rencontre dans les mollasses de Saint-Médard- 
en-Jalle, Léognan, Saucats, dans les calcaires de Bourg, etc. , 
je viens soumettre à l'honorable assemblée le résultat de mes 
recherches. Avant que de m'occuper des espèces, je crois 
convenable de jeter un coup-d’æil sur la classification de M. 
Agassiz, dont l’admirable travail sur les poissons fossiles a èté 
mon guide el m’a évité presque toute peine. 

Les classifications icthyologiques sont loin d’être arrivées 
à leur état de perfection, de même que toutes les classifi- 
cations zoologiques possibles. L'étude des poissons fossiles est 
venue le démontrer d’une manière péremptoire. M. Agassiz, 
guidé par l’examen de plus de dix mille pièces paléontholo- 
giques et par de nombreuses collections de poissons vivants, 
s’est arrêté à la classification suivante. 


4. CLASSE DES VERTÉBRÉS. 
” POISSONS. : 


Vertébrès ovipares à circulation double, mais dont la res- 
piration ne s'opère que par l'intermédiaire de l’eau. L’appa- 
reil qui sert à cet usage porte le nom de branchies et se 
trouve placé des deux côtés du cou. Disposés pour la nata- 
tion , ils progressent au moyen de leur queue. Les membres 
sont remplacès par des nageoires dont les pièces osseuses sont 
à peu près analogues aux bras et aux jambes des mammifères. 


1° Onpre. — GANOIDES. 


Écailles anguleuses, composées de feuillets cornès ou os- 
seux recouverts d’une couche épaisse d’émail. Cet ordre con- 
tient : 


Les Lépidoïdes, Les Lophobranches, 
Les Sauroïdes, Les Goniodontes, 
Les Pycnodontes, Les Silures, 

Les Sclérodermes, Les Esturgeons. 


Les Gymnodontes, 


( 279 ) 
Il.me Onpne.— PLACOIDES. 


Téguments en partie solide, irréguliers, formès par des 
amas d’émail de dimensions souvent considérables, où ré- 
duits à de petites plaques ou à des pointes. Divisé en 


Cestraciontes, Raies, 
Hybodontes, Cyclostomes. 
Squales, 


IILme Onore. — CTÉNOIDES. 
Écailles formées de lames pectinées à leur bord postérieur. 
Les peignes en sont superposés de manière à ce que les infé- 
rieurs débordent les supérieurs. On y compte : 


Les Chétodontes, . Les Sciénoïdes, 
Les Pleuronectes , Les Sparoïdes, 
Les Percoïdes, Les Scarpénoïdes, 


__ Les Polyacantes, 


Les Aulostomes. 


IV.me Onpre. — CYCLOIDES. 


Écailles formées de lames simples , à bords lisses, les écail- 
les de la ligne latérale sont formées de cornets placés les 
uns dans les autres , dont la partie rétrécie , appliquée contre 
le disque de l’écaille , forme le tube par lequel suinte le mu- 
cus qui recouvre le poisson. 


Labroïdes, Murénoïdes, 
Muges, Lucioïdes, 
Athérines, : Imones, 
Scombéroïdes, Clupes , 
Gadoïdes, Cyprins. 
Gobioïdes, 


Les dents que nous possèdons appartiennent à l’ordre des 
Ganoïdes pour les Sphærodus , el à celui des Placoïdes pour 
les autres. Passons maintenant à l'étude de chaque espèce en 
particulier: 


( 280 } 
ler Orne, — GANOIDES. Acass. 


Écailles anguleuses, rhomboïdales ou polygones , formées 
de lames osseuses ou cornées , recouvertes d’émail. 


3.me Famille. — PycNoponTes. 


Sans représentants actuels. Classés par analogie, car on 
n’en conuaîl que les dents. 

Genre I1.— SPHÆRODUS. Acass. 

Dents hémisphériques. Corps applati. Dorsale et anale 
longues , opposées l’une à l’autre , atteignant presque la cau- 
dale qui est fourchue ? 

Mon embarras est ici assez grand , non pour reconnaître 
les dents qui appartiennent à ce genre , maïs pour classer les 
espèces , car cette partie du travail de M. Agassiz n'ayant pas 
encore paru, je n’ai pu me servir que des planches. Cepen- 


1.° SPHOERODE EN MAMELON , Sphærodus mammillaris. 
Agass. 

La figure montre, autour de la dent , un petit rebord qui 
sépare la couronne de la racine ; je rapporte à cette espèce 
deux petites dents qui présentent cette particularité. ( Fig. 2, 
PI. I.) RR. (4. C 
2.° SPHOERODE ANNEAU , Sphærodus annularis. Agass. 

Ces dents, toujours d’après les figures de la 73° planche 
du 2.%e volume, sont arrondies, portant la marque d’un 
cercle tout autour de la base de la dent. Je possède quatre à 
cinq dents qui se rapportent à celte espèce. { Fig. 3, 4,5, 
PI. 1.)C.(M.C.). 

3.° SPHOERODE DISQUE , Sphærodus discus. Agass. 


La plus grande partie des autres dents me semble se rap- 


( 281 }) 
porter exactement aux figures 62."+s qui représentent cette 
espèce. Fig. 6,7, 8, 9. PI. I. CCC. ( M. C.) 

Localités. Saïint-Médard-en-Jalle , où elles sont communes 
dans la mollasse jaunâtre et sableuse qui contient les osse- 
ments fossiles. 

Je ne puis certifier qu’il n’existe que ces espèces, je suis 
porté à croire qu’il en existe d’autres. C’est un point que 
j'éclaircirai dès que cette partie du texte paraîtra. 


It Onnre.— PLACOIDES , Acass. 


Téguments en partie solide, irréguliers, formés par des 
amas d’émail de dimensions, souvent considérables, ou réduits 
à de petites plaques ou pointes. 


1.er Geure. NOTIDANUS, Acass. 


Dents inférieures comprimées à leurs bords; bord anté- 
rieur finement dentelé ; bord postériear muni de grosses den- 
telures qui vont en diminuant en arrière, ce qui les fait res- 
sembler à un peigne à dents obliques. La racine est simple, 
plate , légèrement déprimée longitudinalement au-dessous de 
l’émail. 

Dents supérieures à pointes principales plus grandes et plus 
saillantes proportionnellement que dans les inférieures ; fal- 
ciformes ou à une ou deux pointes marginales qui vont en 
augmentant en nombre , de sorte que les dernières dents en 
sont hérissées sur tout leur pourtour. 


1.° Norman ANGIEN, Notidanus primigenius. Agass. 


Les dents de cette espèce ont des entailles profondes à la 
couronne , qui forment une série de dentelons très-accusés. 
Leur nombre varie de trois, quatre à sept. Les dentelons 
sont très-obliques à bords tranchans et à pointe très-acérée. 


( 282 }) 

pe se nt est moins Mess que la face interne, Les 
reclilignes formant 
des angles rs qui s’étendent plus bas à la face interne 
qu'à la face externe où elles n’atteignent pas la base de l’é- 
mail. Le premier dentelon est le plus grand, les autres vont 
en diminuant vers le bord postérieur. La longueur de la dent 
l'emporte toujours sur sa hauteur. A la base du mamelon ou 
cône principal , se trouve un nombre assez variable de peti- 
tes dentelures dont la grosseur varie suivant l’échantillon. A 
part ces dentelures, les dents sont parfaitement lisses sans 
plis ni rides à la surface de l’émail. Les racines sont hautes 
et égalent , même, la hauteur du cône principal. Base de 
l’émail horizontale. ( Fig. 10, 11. PI.I) 


Les dents de cette espèce sont fort communes dans toutes 
les collections de dents fossiles. La seule localité que je con- 
naisse pour leur gisement, est la mollasse sableuse ossifère de 
Caupian , près Saint-Médard-en-Jalle. Nous ne conuaissons 
que des dents de la mâchoire inférieure, ( M. C 


9,me Genre. GALEOCERDO. Mouzzer ET HENLe. 


Dents crènelées sur tout leur pourtour, d’une manière iue- 
gale. Base de la dent fortement crénelée, la pointe au centre à 
fines dentelures. Forme générale des dents à peu près sem- 
blable dans les deux mâchoires, à peu près aussi hautes que 
longues. Côté antérieur, régulièrement arqué en arrière ; 
côté postérieur fortement échancré. Au dessus de l’échan- 
crure se (trouvent les plus fortes dentelures. Face externe 
plate, face interne plus ou moins bombée. Racine peu épaisse 
en général, concave, parallèle à la base de la couronne. 
Dents impaires plus petites que les autres supérieurement 
et inférieurement , mais de même forme et arquées comme 


( 283 ) 


1.° GALÉOCERDE A DENTS EN CROCHET, Galeocerdo 
aduncus. Agass. 

( Porté dans la Planche sous le nom de Galeus aduncus ). 

Les dents de cette espèce ont, 0m 015 de hauteur et 
On 015 de largeur à peu près. Le bord antérieur est en arc 
régulier. Le bord postérieur fortement èchancré , la base de 
la dent assez forte est marquée de dentelures fortes et bien 
découpées, surtout sous l’échancrure. Elles sont à peine visi- 
bles surla branche du cône mais redeviennent plus fortes au 
bord antérieur. La base de l’émail est moins échancrée à la 
face externe qu’à la face interne. Racine plus ou moins con- 
cave et médiocrement épaisse. ( Fig. 12, 13, PI. I ). 


les précédentes. très-commnnes. (M) 
L=} b à r À A! 4 


2.° GALÉOCERDE A LARGES DENTS , Galeocerdo latidens. 
Agass. 
( Sous Le nom de Galeus latidens ). 

Dents moins massives que dans l'espèce précédente , très- 
allongées. Bord antérieur moins arquë que dans les autres 
espèces. Cône gros, court, très pointu, échancrure postérieure 
très-aigüe. Dentelures inférieures très-prononcées , très-fines 
au contraire sur la pointe et sur le bord extérieur. Base de la 
couronne parallèle au contour de la racine, mais fortement 
échancrée à la face interne. ( Fig. 14, PI. I ). 

Ce n’est pas sans quelques doutes que je rapporte à cette 
espèce une seule dent de Saint-Médard-en-Jalle, qui me 
semble pourtant répondre à cette description. (H. C.). 
3.me Genre. SPHY RNA, Rarinesque. ZYGÆNA. Cuvier. 

Caractères nuls. 


Ce genre est très-difficile à reconnaitre, car M. Agassiz 


+ 


( 284 ) 
émet quelques doutes sur les espèces qu’il a décrites. Je pense 
cependant possèder les deux espèces suivantes. 
1°. MARTEAU ANCIEN, Sphyrna prisca. Agass. 

La couronne de la dent s'élève d’une manière insensible 
au-dessus de la racine dilatée à la base, pointue au sommet, 
elle se termine en cône. Les racines sont très-hautes. Crène- 
lures marginales distinctes aux bords antérieur et supérieur. 
Cône de la dent pas tout-à-fait vertical, un peu replié en 
_ dedans au sommet. Profil un peu ondulé. ( Fig. 15, 16). 

Même gisement. Rare. ( M. C.). 

2.9 MaRTEAU ÉLARGI, Sphyrna lata. Agass. 

Dents élargies, pyramidales. Crénelures de l’émail très- 
neltes sur tout le pourtour. Face externe plate, face interne 
arrondie. Base de l’émail horizontale à l’extérieur , échancrée 
à la face interne. Racines épaisses. ( Fig. 17,18 ). 

Même gisement. Rare. ( M. C.) 

4.me Genre. HEMIPRISTIS. Acass. 

Genre intermédiaire entre les Galéocerdes et les Carcharias 
à dents recourbées. Serratures marginales ne s’étendant que 
sur une portion de la longueur de la dent et cessant à une 
petite distance du sommet , laissant ainsi la pointe lisse. Den- 
telures marginales très-fortes. Dents pyramidales , larges à 
leur base, aigües au sommet et plus ou moins recourbées en 
arrière. Côté externe à peu près ani côté interne renflé. 
Émail lisse. 
1.° Hemimrisris DENTELÉ, Hemipristis serra. Agass. 

Mâchoire supérieure. — Dents larges à la base, ayant la 
forme d’une pyramide applatie, recourbée en arrière. Bords 
tranchants et dentelés, presque jusqu’à la pointe. Face 
externe assez plate, face interne be | bombée. 
( Fig. 9). 

Mächoire inférieure. Dents plus coniques, plus hautes, 


( 285 ) 
plus étroites à leur base el moins recourbées à leur sommet. 
Plates à l’extérieur , bombées à l’intérieur. Dentelures mar- 
ginales obluses , mais très-fortes , allant presque jusqu'à la 
pointe. Base de la couronne presque horizontale. { Fig. 20}. 

Même gisement. Assez commun. Je possède des dents des 
deux mâchoires. 

2. Hemiprisris PEU DENTELÉ, Hem. paucidens. Agass. 

Dents élancées, coniques à dentelures latérales irrégulie- 
res , peu développées au bord antérieur, plus marquées au 
bord postérieur, mais ne s'étendant jamais à une hauteur 
plus considérable que la moitié du bord. Elles sont lègère- 
ment arquées en arrière , à bords tranchants. Face externe à 
peu près plane ; face interne fortement bombée, surtout à la 
base de l’émail et au milieu de la racine. Racine peu haute 
mais fort épaisse et fortement échancrée. / Fig. 21, 22). 

Même gisement. Je n’en possède que deux /M. C.) 

V.e Genre. — CARCHARODON. Smira. 

Ce genre comprend les Carcharias ayant la caudale en 
croissant el armés de dents larges , dentelées sur les bords , 
de forme triangulaire. Les dents des deux mâchoires ne sont 
pas aussi dissemblables que daus les vrais Carcharias. Elles 
sont en général de la forme de triangles isocèles , plus larges 
supérieurement qu’à la mâchoire inférieure. Les premières 
ont les bords presque droits. L’échancrure postérieure se 
montre de plus en plus jasqu’aux dernières qui sont très- 
petites et presque dépourvues de cône médian. Émail den- 
telè sur les bords. 

1. CarcHARODON AURICULÉ , Carcharodon auriculatus. 
Agass. 


Dents élancées, droites, triangulaires; petit bourrelet 
dentelé sur les bords, de chaque côté de l'émail. Épaisseur 
de la dent pas très-considérable , légèrement recourbée en 


# 


( 286 ) 
dehors. Racine très-forte et très-concave. Base de l'émail 
échancrée. 4 
Calcaire de Bourg: R, (M. C.) 


2. CARCHARODON À GRANDES DENTS. Carcharodon an- 
gustidens. Agass. 

Dents en triangle scalène ; à peu près verticale de profil. 
Épaisseur décroissante en allant vers le sommet. Face externe 
présentant une petite arête longitudinale qui s’étend jusqu’au 
sommet. Surface déprimée sur les bords, ce qui la fait parai- 
tre ondulée. Face interne bombée. Racine plus enflée que 
l'émail ; cornes latérales comprimées el arrondies à leur ex- 
trémité. Dentelures marginales de lémail distinctes et uni- 
formes. Bourrelets latéraux très-accusés, finement dentelès 
et formant un angle aigu avec la dent. | Fig. 24, 35). 

Caupian près Saint-Médard. Rare. (M. C) 

3. CARCHARODON A GRANDES DENTS. Carcharodon me- 
galodon. Agass. 

Dents équilatérales à contours légèrement évasés. Dente- 
lures marginales uniformes , mais plus ou moins grosses sui- 
vant les dents. Émail débordant à peine la racine , èchancrè 
presque à angle droit à la face interne et à la face externe. 
Épaisseur de la dent pas très-considérable. Face interne bom- 
bée ; face externe plate el même un peu concave. Racines 
grosses à peu près du tiers de la hauteur de la dent. / Fig.26). 

Sans indication d’origine, mais certainement de Caupian. 

( Cabinet de M. Arnozan.) 
4. CaRCHARODON A DENTS PLISSÉES. Carcharodon poly- 
gurus. Agass. 

Dents penchées en arrière , bord postérieur plus ou moins 
échancrè, bord antérieur droit ou légèrement arquè, hau- 
teur des dents peu considérable proportionnellement à la 


{ 287 ) 

longueur de la dent. Epaisseur de la dent peu considérable à 
proportion. Email plissé surlout à l'intérieur, Lèger sillon 
sur les bords de la face.externe qui est plate, ce qui lui donne 
un aspect un peu ondulé. Face interne, ronde et bombée. 
Pointe de la dent ayant une tendance à venir en avant. Ra- 
cine moyenne , pas très-concave. Echancrure de l’émail plus 
forte à la face interne qu’à la face externe. Caupian. (Fig. 28, 
29). (HM.C.) 

5. CARCHARODON A DENTS LONGUES. Carcharodon pro- 

ductus. Agass. 

Dents un peu inclinées en arrière , légèrement inéquilaté- 
rales. Bord postérieur sensiblement concave de même que 
l’intérieur qui l'est cependant beaucoup moins. Face externe, 
plate et même concave au sommet par suite de la courbure 
en dehors de la pointe de la dent. Face interne moins bom- 
bée que dans les espèces précédentes. Base de l’émail aplatie. 
Epaisseur de la couronne moyenne. Racine enflée considéra- 
blement au milieu de la face interne. Base de Fémail plus 
échancrée à la face interne qu’à la face externe. 

Bourg, ou autres calcaires du département à en juger par 
les fragments de gangue qui adhèrent à la dent. 

(Cabinet de M. Arnozan.) 
VL.e Genre. — OXYRHINA. Acass. 

Dents sans bourrelets latèraux , aplaties, élancées. Raci- 
nes prononcées et bifurquées.— Anale en forme de croissant. 
Ouvertures branchiales en avant des pectorales. Anale et 
deuxième dorsale , pelites, opposées , carêne de chaque côté 
de la caudale. Event petit. è 


1. OxXYRHINE FER DE LANCE. Oxyrhina hastalis. Agass. 


Dents assez grandes , allongées en fer de lance, droi s ou 
courbées d'une faible épaisseur qui égale à peine la moitié 


( 288 ) 
de la largeur de la base de l’émail. Racine moins gonflée que 
chez les Otodus. Face interne régulièremènt bombée de la 
base au sommet. Base de l’émail légèrement échancrée exté- 
rieurement , face externe portant de chaque côté un léger 
sillon parallèle au bord de la dent. Le milieu est légèrement 
renflé avec une dépression au centre. (Fig. 31, 32). 

Même gisement assez commun. (#1. C.) 

2. OxYRHINE A DENTS POINTUES. Oxyrhina æiphodon. 
Agass. 

Ne différant de l’espèce précédente qu’en ce que les dents 
présentent une surface plane à la face interne. Dents plus lar- 
ges que dans l’Ox. hastalis, recourbées en dehors. Base de l’é- 
mail semblable à peu près des deux côtés , faiblement échan- 
crée au centre et descendant plus bas extérieurement qu’à 
la face interne. Racine un peu plus épaisse que la base de la 
couronne , mais moins développée que dars les autres espè- 
ces. Sillons latéraux sur la face externe. ( Fig. 33, 34). 

Même gisement. Rare. (M. C.) 


3. OxyrHINE DE Désor. Oxyrhina Desorii. Agass. 


Dents moins larges que dans l’'Ox. hastalis par rapport à 
la hauteur, épaisses , presque semi-cylindriques. Cône de la 
dent recourbant d’abord en dehors , puis en dedans, enfin la 
pointe retournant en dehors, ce qui fait onduler la surface 
de la dent. Face externe bombée avec un sillon médian qui 
ne va pas plus haut que la moitié de la dent. 

Rare. Bourg, Blaye et Caupian. ( M. C.) 


4. OxYRHINE À DENTS RONDES. Oxyrhina cyclodonta. 
Nobis. 


Malgré la différence qui existe entre les diverses parties 
d’une même mâchoire, je me vois forcé de considérer les 
dents suivantes comme appartenant à une nouvelle espèce, 


9) 
d’aotant plus que dans les planches de M. Agassiz, je ne trouve 
rien de semblable. Voici les caractères que j’établis pour 
celte espèce. 

Dents épaisses, cylindriques à la base, aplaties au som- 
met. Bords tranchants supérieurement. La partie tranchante 
ne descendant que jusqu’à la moitià de la hauteur totale de 
la dent. Face externe cylindrique à la base, bombée au som- 
met, mais portant supérieurement un lèger sillon qui donne 
paissance au bord tranchant. Face interne cylindrique à la 
base, peu bombée et à bords aplatis au sommet. De profil la 
dent paraît ondulée, la base externe se porte en avant, puis 
en arrière , et enfin s’élève perpendiculairement. Le sommet 
montre peu ou point de tendance à se porter en dehors. Face 
interne presque pernendiciaise 2e. proûl. La racine est re- 
marquable. Ell ti Une fort grosse 
se portant horizontalement en arrière el égalant au moins 
l'épaisseur de la base de la couronne. Les deux autres ma- 
melons se bifurquent à droite et à gauche. Dépression assez 
forte entre ces deux racines. Sillon longitudinal de chaque 
côtè du mamelon horizontal , le séparant des racines anté- 
rieures. L’émail est arrondi et descendant fort bas à la base 
externe , contournant les racines antérieures et s’arrêtant au- 
dessus de la racine postérieure à la face interne : ce qui donne 
pour la section, une ellipse. 

L'ondulation du profil de la dent, son corps cylindrique , 
son épaisseur, et la force des racines, éloignent cette espèce 
de toutes les autres oxyrhines. Nous ne pouvons pas non plus 
les rapporter au genre Lamna, puisqu'il n'existe pas de 
bourrelets latéraux à aucune. 

Saint-Médard-en-Jalle ; re Léognan. Assez rare. 
{ Fig. 36, 37, 38). (M 

VILe Het — Lu mi Cuv. 
Museau pyramidal sous la base duquel sont les narines. 


(290 ) 
Branchies en avant des pectorales. Dents plates. Peu larges, 
à cônes latéraux petits. 


1. LamNe ÉLÉGANTE. Lamna elegans. Agass. 


Dents élanctes, régulières, droites, épaisseur assez forte 
près de la base, s’amincissant dans le haut. Face interne sil- 
lonnée verticalement et très-finement. 

Dentelons latéraux formant de petites épines à peine gros- 
ses comme la tête d’une épingle, quelquefois à peine sensi- 
bles. Cornes de la racine très-accusées, assez rapprochées. 
Face externe, plate , ou un peu bombée. Face interne con- 
cave. Bords tranchants. L’émail descend plus bas à la face 
externe qu’à la face interne. Base droite et horizontale exté- 
rieurement , et courbe à la face interne. (Fig. 39, 40). 

Très-communes à Saint-Médard-en-Jalle ; Caupian ; Léo- 
guan , etc. (M. C.) 


2. LAMNE À DENTS ÉPAIssES. Lamna crassidens. Agass. 
Dents assez courles, trapues, courbèes en arrière, puis 
tendant à revenir en avant. Bourrelets latéraux, Face externe 
un peu bombée, à bords tranchants. Presque semblables à 
celles de l’Ox. Desorü , sauf les bourrelets. / Fig. 41 }. 
 Léognan, Caupian. Assez commanes. (M. C a 


VIIL.e Genre. — MYLIOBATES. 
Les mourines sont assez nombreuses , du moins à en juger 
par les débris fréquents que l’on rencontre. Ces débris sont 
de deux sortes, les plaques dentaires qui garnissent les mà- 


choires des espèces de ce genre, et les dards qui arment leur 
queue. | ; 


€ 


Nous possèdons des palais de raie et des dards ou rayons, 
reconnaissables à ce qu’ils sont plus ou moins aplatis et dépri- 
mès avec les bords extérieurs crénelés. Malgré toutes mes 


(2H ) 
recherches , malgré tous les soins que j'a pu prendre , il m'a 
été impossible de me procurer des exemplaires de plaques 
dentaires assez complètes, pour pouvoir les reconnaître, sauf 
une que je viens de recevoir et qui provient de fouilles exécu- 
tées à Mérignac pour la recherche de coquilles fossiles. 

Avant de nous occuper de ces fragments, je crois devoir 
parler des localités où ils sont les plus nombreux. 

On exploite de Cadillac à Rions , des carrières de moëllons 
pour les travaux qu'on exècute dans le cours de la Garonne. 
A la partie supérieure de ces carrières, on trouve une couche 
de calcaire à nodules assez compacts. C’est dans ce lit qu’on 
trouve les palais de raies. On y rencontre également une 
grande quantité de fragments de crustacés, que je récolte 
avec soin, dans l'espoir de communiquer les résultats de 
mes recherches à la Société , si je trouve quelques faits inté- 
ressan{s , ou si je puis me procurer des fragments reconnais- 
sables. 

Quant aux dards qu’on a trouvé jusqu’à ce jour, je n’en 
connais que deux entiers, appartenant à la même espèce. 
L’un fait partie de la collection de la ville, le second a été 
trouvé par M. Michaud , un de nos correspondans. Enfin j'en 
possède an fragment, en très-mauvais état, dans ma propre 
collection. 


1. MouRINE À PETITES CÔTES, Myliobates micropleurus. 
Agass. 

Bord antérieur très-usé et brisé. Est-ce par le frottement 
des mâchoires que ces deux cavités y sont creusées; j'en 
doute. 

Chevrons dentaires légèrement courbés en arrière, carac- 
tère des dents de la mâchoire supérieure dans le genre 
Myliobates. — Bords antérieurs taillés en biseau légèrement 


(292) | 
obtus. Surface plane , chevrons latéraux sous forme de pla- 
ques hexagonales très-irrégulièrement allongées. 

M. Agassiz ne connaît qu'une seule plaque dentaire de 
cette espèce existant dans le Musée de Paris, sans désigna- 
tion de localité. La découverte de celle dont nous vous en- 
tretenons, vient finir tous les doutes. Il pense qu’il n'existe 
que deux rangées de chevrons latéraux ; mais l'échantillon 
que je possède en porte trois. { Fig. 1, et 2. PI. 2.) 

Dimensions. 
Largeur 0,096 
Longueur d’avant en arrière......... 0,108 
Longueur des plaques centrales... 0,080 
Largeur — eos 0,012 
Largeur des trois rangées latérales... 0,016 


. Falun de Mérignac. RR. M. C. 


2. MourinE DE LA GiRonnE, Myliobates Girondicus. 
Nob. 


Les figures et les descriptions de M. Agassiz ne me parais- 
sent pas pouvoir se rapporter à cette espèce, ainsi que je 
tâcherai de le faire voir par comparaison, Voici les caractères 
de ces rayons. 

Rayons ou dards droits, aplatis, à serratures petites et 
arrondies à leur extrémité. Assez nombreuses dans le tiers 
supérieur ; elles disparaissent dans le tiers médian. La partie 
inférieure ne portant que quelques sillons transverses , mar- 
quant de moins en moins les serratures. Face supérieure 
plane , marquée de quelques sillons réguliers , face inférieure 
à angles arrondis. Deux cannelures profondes et anguleuses 
sur les bords. Sillon médian s’étendant jusqu'aux deux tiers 
supérieurs. Pointe mousse et dentelée. 

On peut rapprocher cette espèce des M. toliapicus, 


(293 ) 
lateralis, Owen, et canaliculatus, mais voici ce qui l’en 
distingue très-bien. 

Le M. toliapicus porte des cannelures nombreuses, assez 
régulières. Le rayon est arrondi, peu large; jusqu’ci les 
caractéristiques se rapprochent assez ; mais il est ajouté que 
celte espèce est moins droite que le M. Owenti. Or, la nôtre 
est parfaitement droite et porte une carène sur la face infé- 
rieure, ce qui n’existe pas dans le foliapicus. 

Si nous comparons le M. girondicus, au M. lateralis, 
nous voyons de saite que, s’ils se rapprochent par presque tous 
leurs caractères , ils différent par un fait important : le H. 
lateralis est courbè latéralement en sabre, ce qui n’existe 
pas daos l’autre qui est parfaitement droit. 

Le M. Owenii est large et plat, ce qui n’est pas dans le 
M. girondicus. Sa face supérieure est marquée de sillons ir- 
réguliers, etc. De plus , la taille du H. Owen est au moins 
le double de la nôtre. 

Eofo , le M. canaliculatus, quoique s’en rapprochant 
presqu’en tous points , offre néanmoins d’assez grandes diffé- 
rences quand on l’examine d’une manière attentive. 

Par ce que je viens de dire et par les comparaisons que 
j'ai établies, je crois pouvoir considérer comme nouvelle 
l’espèce qui nous occupe , et je lui donne le nom de giron- 
dicus, en souvenir du département où on l’a trouvée. 

RR. Saucals, cabinet de la ville , cabinet de M. Michaud. 
( Fig. 42, 43, PI, I.) 

(M. C.) 
OSSEMENTS DE 

Après avoir passé en revue les diverses dents de poissons 
que j’ai eu à ma disposition , je crois devoir dire quelques 
mots des autres ossements fossiles de la même classe. Je n’en 
connais que deux , un os angulaire et un arc branchial. 

Tome xtmr. 20 


( 294 ) 
OS ANGULAIRE DE POIS£ON. 

Cet os a été trouvé , en 1841 , dans les carrières de molas- 
ses Léognan. 

La position de la gouttière articulaire, des faces extérieu- 
res et intérieures , des apophyses articulaires, nous indique 
que c’est l’os angulaire du côté gauche auquel nous avons 
affaire. Etudions en détail les diverses parties qui composent 
cet os. 

La gouttière angulo-jugale ou gouttière dans laquelle 
vient se placer la portion du jugal qui forme l’articulation 
mobile de la mâchoire inférieure sur le crâne , est creusée de 
dehors en dedans et d’arrière en avant ; sa surface en arrière 
est marquée d’une profonde dépression triangulaire, dont le 
sommet est en dedans. Elle donne attache au ligament ex- 
térieur qui réunit le jugal à l’angulaire. En ayant et en de- 
hors se trouve également une autre dépression dont le but 
est analogue. Cette gonttière est bordée, en dehors, d’un 
rebord proëminent dont la moilié en avant est aiguë et la 
moitié en arrière est arrondie. 

La face supérieure externe ou face limitée supérieurement 
par le bord de l'os, en bas par ane carène partant de la 
moitié de la gouttière angulo-jugale, est pleine de dépressions, 
mais ne présente pas de trous comme les os analogues que 
j'ai pu lui comparer. 

La carène intermédiaire est très-arrondie , maïs aux trois- 
quarts de sa longueur d’arrière en avant , elle se bifurque ; 
la bifurcation est causée par une dépression elliptique. Le 
bord supérieur de la carène continue son droit chemin ; mais 
la bifurcation s’arrondit, puis avance d’arrière en avant en 
formant un très-petit angle avec la carëne principale. 

La face inférieure extérieure, limitée supérieurement par 
la carëne intermédiaïre, présente, au-dessous de la goattière 
angulo-jugale , un sillon trés-profond partant de l’apophyse, 


( 295 ) 

qui s'articule avec le préopercale et se dirigeant de bas en 
haut sous la carène intermédiaire. Ce sillon s'arrête aux trois- 
quarts d'arrière en avaut de la gouttière articulaire. Cette 
surface prèsenle en arrière une surface articulaire qui donne 
attache à un petit os presque one: portant une forte 
dépression à sa surface. 

La face intérieure est coudée à l'endroit de la carène et 
présente plusieurs (rous pénétrans plus ou moins profondé- 
ment dans l'os. 

L’apophyse, qui se trouve sur le bord supérieur de la face 
supérieure extérieure élant brisée, nous ne pouvons rien 
dire de sa forme ; mais à en juger par sa base, elle devait 
être très-forte. 

L’os, extérieurement, a une couleur jaunâtre, maculée de 
bran noir; intérieurement , il est bran noir avec les bords 
jaunâtres. 

Le manque d'objets de comparaisons m’empêche de le rap- 
_ porter à une des six familles des poissons osseux. Plus tard 
le pourrai-je, pent-être. | 

Galerie zoologique de la Faculté des sciences. { Fig. 3, 


PI. 11.) 


Cet arc branchial, dont nous ne possèdons qu’un petit 
fragment dans Aa collection de la Faculté des Sciences , est 
mince , fortement courbëé, dentelé extérieurement. La dente- 
ee, a est «nine à une des extrémités de l’arc, va en 

’au coude où elle se termine. La courbure 


ARC BRANCHIAL. - 


e Pas est hiale par un os assez fort, plat intérieurement 
et dont le grand diamètre se trouve dans le sens latéral. Les 
dentelures sont formées sur une lame mince et transparente, 
qui se rattache à l'os précédent presqu’à angle droit. Pour 
que la branche soit solide , il part des ares-boutants de l’os 
principal à la surface dentelée. Nous ne pouvons dire à quel 


( 296 ) 
genre appartient cet os, par la même raison que pour l'os 
précèdent. 

Léognan , galerie zoologique de la Faculté des Sciences. 
(Fig. 4, PI. IT). 
Considérations. 


Je crois nécessaire maintenant de faire un résumé qui nous 
donne le nombre d’ordres , de genres et d'espèces ; puis de 
comparer les gisements que donne M. Agassiz, à ceux que 
nous indiquons. 

En résumant les genres el les espèces, nous voyons que 

les débris de nos localités sont compris dans deux ordres, 
neuf genres , vingt-trois espèces. 


Ordres. Genres. 3 
Ganoïnes. . . . . . Sphærodus. . .. Mamillaris. 
PLacoïnes.. . . . . Notidanus. .. . . Primigenius. 

Galeocerdo. .. . Aduncus. 

Sphyrna. ..... Prisca 
La 

Hemipristis. . 


Carcharodon . .. Auriculatus. 


Oxyrhina…. . . . . Hastalis. 


Lamna.......;\Elegans. 
Crassidens. 

M yliobates. . . .- Girondicus. 
Micropleurus. 


2 Ordres. 9 Genres. 23 Espèces. 


Il est probable que si l’on se livre avec soin à l'étude de 

ces dents, et qu’on récolle, pendant plusieurs années, toutes 

_ celles que l’on rencontre dans le département ; il est proba- 
ble, dis-je, que le nombre d’espèces et de genres augmentera. 


Voici maintenant le lableau des gisements de M. Agassiz, 


pese aux nôtres : : 


(297 


NOMS DES ESPÈCES. 


*SOUARAN 


D’AGASSIZ. 


GISEMENTS. 


ne 


DE LA GIRONDE. 


| 
| 
| 


Sphærodus mammillaris.|Craie de Lewis. |Caupian. 
— annularts. 14. Ia. 
— iscus. Ia. Id. 
Notidanus primigenius.  |Molasse suisse. Id. 
5|G erdo aduncus. : Ia. 
— id Origine inconnue. Id. 
Pre Hs Craie de Malte 14. 
Origine inconnue Id. 
c Hemipristis sera. Molasse de Souabe Id. 
{ paucidens. Molasse de Wur- Id. 
te 
Carcharodon auriculatus.|Dax. Bourg. 
2] — angustidens. Calcaire tertiaire 
de Kressemberg./Caupian. 
— mégalodon. Id. 
— olygurus . 
— . ductus Bourg. 
Oxyrhina hastalis. era de la Suisse Caupran. 
— odo es de Dax 
co ré. oies delaSuisse|Zd Bourg, Blaye. 
yclodonta d. Léognan. 
Lamna es Argile de Lérénoie 3 Id. Id 
crassidens. Couche de fer 00 
tique as— 
kirck. ee 
Mytiobates micropleurus.|Origine inconnue. Mérigna 
3) — girondicus. Saucats à pre à 


moulin de l'église. 


Nous ne devons pas être étonnés de trouver quelques es- 
pèces de la craïe dans nos couches tertiaires. Car ce qui se 
présente pour les mollusques peut très-bien se présenter pour 


298 ) 
les poissons. C’est ce dout on peut d’ailleurs s’assurer dans 
le magnifique ouvrage de M. Agassiz. 

Les autres appartiennent aux terrains tertiaires analogues 
à peu près à la couche Caupian. Les fossiles de la mollasse 
suisse sont à peu près analogues aux nôtres. Ainsi on y trouve 
comme à Caupian, une grande quantité de Scutella subro- 
tunda, de Panopæa Faujasii, de Natica glaucina, d’Ostrea 
virginica. 

Par ce qu’en disent MM. Huot { Géologie, manuel Roret } 
d'Omalius d'Halloy (Géologie), de La Bèche ( Manuel géolo- 
gique), nous rapportons comme eux la mollasse suisse à l'étage 
tertiaire moyen , Période miocène de Lyell. Or, le banc de 
Caupian appartient à la même époque géologique ; nous ne 
devons donc pas être étonnès de voir, dans nos contrées, les 
mêmes espèces de poissons fossiles que dans la mollasse. 

J'aurai voulu compléter mou travail par l’examen des dents 
qui sont au Musée, maïs M. H. Burguet, notre secrêtaire- 
général , conservateur de la collection de la vike, s’étant oc- 
cupé de ce même objet , j’attendrai qu’il ait fait paraître son 
Mémoire, ne voulant pas m’emparer de ses découvertes. Je 
pourrai alors terminer mon travail et en tirer quelques con- 
clusions géologiques sur les mers qui conténaient cés poissons. 


Bordeaux, le 1er Décembre 1843. 
Sd 
EXPLICATION DES PLANCHES. 
Planche I, 
Fic. 1 et 2... Sphæœrode en mamelon. — Dent vue de face et 
de 


Fic. 3, 4 et 5. Sphærode anneau.— Dent vue de face et de profil, 
Fic.6, 7,8e19.. Sphærode disque. — Dents yues de face et de 
profil. 


tot amour nero ane + 


HOTE tre | | 
Œ sx) LA À 


. D 
k | : 


7 7 PAISSONS FOSSILES 


me 
» 


SONS FOSSILES PL.2 


( 299 ) 

Fic. 10 et 11. Notidan ancien.— Dents vues extérieurement et 
intérieurement. 

Fic. 12 et 13, Galéocerde à dents en crochet. — Dent de face 
et de profil. 

Fic. 14... Galeocerde à larges dents.— Dent vue de facc. 

Fic. 15 et 16. Marteau ancien.— deux dents vues de face. 

Fic. 17 et 18. Marteau élargi. — Dent vue par la face interne et 
la face externe. 

GE. 19... Hémipristis dentelé.— Dent supérieure. 

Li. | pote Le méme.— Dent inférieure. a 

Fic. 21 et 22. Hémipristis peu dentelé.— Dents vues de face. 

Fic. 23... Carcharodon auricuté.— Dent vue de face. 


Pa Mi. Carcharodon à grandes dents. —Dent vue de face. 
Fic. 25 par erreur 35. Le méme.— Dent vue de profil. 
Fic, 26... Carcharodon à grandes dents ( megalodon ). — 


_ Dent vue de face 
Fic. 98 et 29. “Careharodon à me plissées.— Dent vue sur ses 


Fic. 31 et 32. Dial ne de lance.—Dent de face et de profil. 
Fic. 33 et 34, mr dents pointues.— Dent de face et de 
rofil. 


Fic. 36,37 et 38. D Re à dents ‘rondes.— Dents de face et de 
fil. 


pro 
Fic. 39 et 40. Lamne élégante.— Deux dents de face. 


Fic. 41.....:... Lamne à dents épaisses. — Dent vue de face. 
Froi 48,6... + Mourine de la Gironde.—Dard entier vu de face. 
Fire. 43... . Coupe du même dard. 


Planche Er, 


Fic. 1... Mourine à petite côte.— Palais vu en dessus. 

|. 27 DORE Coupe du même ‘pour montrer la couche osseuse 
et les racines. 

Fic. 3... Os angulaire gauche de poisson. 

Fre. . Arc branchial. 


ar 


( 300 ) 


XX. MÉLANGES D'HISTOIRE NATURELLE, pour servir 
à la Faune du département de la Gironde ; par M. 
Henry BurGuer, docteur -médecin , secrétaire-géné- 
ral de la Société. 


Placé entre les Pyrénèes et l'Océan, couvert de grands 
bois, ceint d’une lisière de dunes , traversé par de nombreux 
ruisseaux et un grand fleuve, le bassin de la Gironde présente, 
au point de vue de l’histoire naturelle, un champ immense 
aux observations et aux dècouvertes. Il n’est peut-être pas 
un seul de nos cantons qui ne possède des animaux qui lui 
soient propres, et dont l’existence n’a pas encore élé signalée. 

On croit assez généralement qu’il n’y a plus rien à décou- 
vrir dans nos contrées parmi les animaux des classes supé- 
rieures. Sans doute leur nombre est restreint dans d’étroites 
limites comparativement à celle des animaux des classes in- 
férieures ; mais combien encore ont dù échapper à nos recher- 
ches, même parmi les groupes les mieux connus, 

Je citerai quelques exemples : On a observé à Cubzac, sur 
les bords de la rivière, une grande chauve-souris, qui, par 

‘ses dimensions et ses caractères, diffère du Rhinolophus bi- 
hastatus, dont l’existence a étè signalée dans le Bazadais. 

Connaissons-nous les diverses espèces de rats , campagnols, 
ou mulots, si communs dans les Landes ? N’en existe-t-il pas, 
comme dans d’autres départements limitrophes, que leurs ha- 
bitudes souterraines ont, jusqu’à ce jour, soustrait à nos re- 
cherches? 

Mais c’est surtout parmi les oiseaux, que nous avons de 
nouvelles espèces à ajouter à celles que nous connaissons déjà. 
Les quelques fauvettes , signalées dans le catalogue ornitho- 
logique de M. Gackhet, ne sont qu'ane partie de celles qui 
aous visitent régulièrement. 


( 301 

Le groupe’des oiseaux de passage est considérable, et nous 
offre chaque année de nouvelles espèces qui s’arrêlent plus 
ou moins longtemps dans nos contrées. Enfin nos reptiles, 
dont quelques espèces intéressantes et nouvelles pour la 
science, ont été récemment trouvées, nous sont-ils tous bien 
connus ? 

Que dirai-je de nos poissons de mer, de ce groupe si abon- 
dant à l'embouchure de la Gironde , et dans le bassin d’Ar- 
cachon ? Aucun travail ne nous a révélé les richesses que nous 
possédons. Et si nous passons de ces considérations à l’exa- 
men des mœurs, des habitudes propres aux animaux de nos 
contrées, ne trouvons-nous pas encore de plus grandes lacu- 
nes? les auteurs ne s'accordent guère; et sans doute des 
erreurs, des confusions, règnent dans la plupart de nos 
espèces. Le besoin de créer de nouveau a fait séparer le 
mâle de la femelle. Des différences relatives au climat ont 
fait certainement admettre des espèces imaginaires. 

Les mues, simples et doubles, si intéressantes chez quel- 
ques oiseaux et dans la famille des lézards, ont besoin d’être 
mieux étudiées. Ne reste-t-il pas à faire des observations 
suivies sur le passage régulier et irrégulier des oiseaux qui 
nous visitent? Quelle est la cause qui rend ce passage abon- 
dant dans certaines années, et presque nul dans d’autres ? 
Enfin , certaines espèces se montrent quelque temps, dis- 
paraissent pendant longtemps , et reviennent de nouveau. 
D’autres nous visitent seulement dans leur jeune âge. Dans 
quelques espèces enfin, nous ne voyons apparaître que les 
mâles et dans d’autres les femelles. 

Ces considérations s'appliquent seulement à la classe des 
animaux vertébrés; mais si nous franchissons ces premières 
lignes , si nous descendons dans la série des invertébrés, dans 
ses séries animales, dont le nombre et la varièté s’accroissent 
à mesure que l’on s'approche des limites du règne animal , 


(302) 

nous trouvons, pour ainsi dire, un monde enlier à connaître ; 
et cependant ces êtres nous intéressent au plus haut degré; ils 
vivent à notre entour et nous font à chaque instant sentir leur 
présence , suivant les instincts bons ou mauvais dont la na- 
ture les a douës. Iei, sans nul doute, le naturaliste qui 
voudra s’enquérir de nos richesses les trouvera inépuisables, 
et la science aura gagné la connaissance d’un grand nombre 
d'espèces encore inconnues. 

Le développement que prend chaque jour l’histoire natu- 
relle en province, la création, dans plusieurs d’entre elles, 
de Musée départemental, annonce que le moment est arrivé 
de porter une sévère attention sur l'existence de ces divers 
animaux. Dans quelques années, nous l’espérons, les efforts 
des naturalistes seront couronnès de succès, et la science ne 
s'arrêtera plus dans la province à la connaissance des ani- 
maux vertébrés, à celle des mollusques vivants et fossiles, 
et quelquefois par exception, à celle des coléoptères. — Un 
grand pas vient d’être fait. Nous avons institué, au Cabinet 
d'Histoire Naturelle de la ville, un Musée spécial pour les 
productions naturelles du bassin de la Gironde. — Soutenu 
par le coneours de nos compatriotes, nous espérons l’enrichir 
de tous les sujets qui, jusqu’à ce jour, ont échappé aux recher- 
ches de nos prédécesseurs. 


MAMMALOGIE. 


La recherche des animaux, qui habitent le département de 
la Gironde, a fait, depuis plusieurs années, l'objet constant 
de ma sollicitude. J’ai eu la satisfaction de recueillir un 
grand nombre d’espèces qui n’ont point encore élé inscrites 
dans les différents catalogues publiés sur l’histoire naturelle 
de nos contrées. Ce premier Mémoire n’est qu’une faible 
partie des matériaux que j’ai recueillis; je ferai successive- 


( 303 ) 
ment connaître chacun des groupes qui ont fait le sujet de 
mes observalions ; j'ai cherché , autant que possible , par une 
méditation approfondie, d’éviter les erreurs si commuves 
parmi les naturalistes qui publient hélas , leurs travaux avec 
une précipitation presque toujours fatale aux progrès de la 
science. 


DELPHINUS DIODON ?.. Lacérive. 


Dans le mois d'octobre 1810, un énorme cétacée fnt rejeté 
vivant, après une tempête, sur les côtes du bassin d’Arca- 
cho 

M. Catros, alors en tournée à La Teste, en sa qualité de 
membre de la Commission impériale , pour l’ensemencement 
des dunes de la Gascogne , recueillit sur ce cètacée les notes 
suivantes : 

Sa longueur, du bout de la mâchoire à celui de la queue, 
était de 6 mètres 13 centimètres. Le diamètre de l'ouverture 
du museau était de 66 centimètres. De suite, après le mu- 
seaw, s'élevait brusquement une bosse charnue où se trou- 
vaient placés les yeux à 66 centimètres l'an de l’autre ; ils 
étaient petits en proportion du volume de la tête; celle-ci 
présentait à la partie supérieure use ouverture transversale: 
de 48 centimètres de longueur; — la circonférence de ce pois. 
son , vis-à-vis des yeux, était de 3 mètres 33 centimètres de 
longueur d’une pointe à l’autre. 

Ce cétacée fut disséqué , et sa tête apportée à Bordeaux ; 
la mâchoire inférieure présentait quatre dents canines à son 
extrémité. Cette particularité est d’autant plus remarquable, 
que dans la classe des dauphins, les naturalistes n’ont encore 
décrit aucun de ces célacées à quatre dents. L'espèce qui s’en 
rapproche le plas est le Dauphin Diodon , ou Dauphin à deux 
dents dont M. le comte de Lacépède a donné la deseription 
dans son histoire naturelle des cétacées. 


( 304 

Les deux dents les plus enfoncées de ce Dauphin étaient de 
deux tiers plas petites que les deux autres; ne serait-il pas 
possible que ces premières dents aient échappé jusqu'ici à 
l'examen des observateurs qui ont écrit que le Dauphin Dio- 
den n’avait que deux dents? Si cette conjecture ne se trouve 
pas exacte, il faudra ajouter à la classe de ce cètacée un Dau- 
phin à quatre dents, Delphinus quadridens , nouvelle espèce 
pour les naturalistes. 

PHOQUE À VENTRE BLANC, Phoca monacus. Cuy. 

Un individu de cette espèce a été pris au mois de mars 
1817 , au bas de la rivière. Quoique jeune, il avait encore 
2 mètres de longueur. Ce phoque fut préparé et a fait partie, 
jusqu’à la dispersion du Muséum Rodrigues. La perte de ce 
mammifere est vivement à regretter. 


Genre. MUSTÈLE. MUSTELA. 


L'Ervne ou RoseLer, Mustela herminea. L. 

Cette espèce est connue depuis longtemps dans le départe- 
ment de la Gironde , mais sa capture s’y fait très-rarement ; 
elle habite particulièrement le Bazadais , Ludon , et les ma-. 
rais de Bacalan ; il est rare de la rencontrer dans son pelage 
d'hiver; elle porte presque toujours quelques taches grises. 

( Cab. de la ville ). 
Becerre FuRET , Mustela furo. Lin. 

Originaire d’Afrique. Quelques personnes en élèvent pour 
_ la chasse aux lapins. 

Genre CABIAI, CAVIA. L. 
GABIAI COBAYE, Gavia Cobaya. L. 
Vulg. Cocnos »’Ixne. 

Originaire du Brésil. Plusieurs personnes l’élèvent dans 
les maisons. On peut le manger. 


( 305 ) 

L'Albinisme se présente très-fréquemment dans nos cofi- 
trées parmi les mammifères , les oiseaux, et je dirais même 
plus, parmi toutes les séries animales ; car tout rècemment on 
a trouvé dans les marais de Blanquefort des sangsues entiè- 
rement blanches. Cette circonstance se reproduit surtout dans 
les contrèes du Bazadais où il existe une variété blanche de 
la caille ordinaire qui n’est autre qu’une modification dans le 
système dermoïde de cet oiseau. Les causes ds celte singulière 
anomalie nous sont inconnues. Quelques naturalistes l’attri- 
buent aux modifications imprimées par le climat, et surtout 
par l’âge ; mais sans nier la participation de ces circonstances, 
nous croyons qu’elles sont loin d'être les seules. L'année der- 
nière nous nous sommes procuré un merle encore dans le 
nid , entièrement blanc; les autres petits, ainsi que le père 
et la mère, prèsentaient la coloration qui leur est propre. 
Mais, chose remarquable , le même couple produit tous les 
ans dans sa couvêe un petit affecté d’albinisme. — J’ai reçu 
cette année, du Médoc un merle adulte, d’une blancheur 
éclatante dans toates ses parlies. : 

Je citerai encore un cas semblable chez le canard sauvage : 
la belle couleur, vert de la tête, le miroir bleu et blanc 
des aîles ont complètement disparu. L'oiseau est entièrement 
blanc, à l’exception de quelques plumes vertes sur le sommet 
de la tête. 

J'ai acquis cette année, pour le Cabinet d'Histoire Natu- 

relle , un sujet pris à La Teste , qui présente cette singulière 
anomalie. 
” Maïs si l’albinisme est commun dans tous les groupes de 
nos vertébrés , l'état contraire le mélanisme s’observe beau- 
coup plus rarement. Nous avons reçu tout récemment un 
lapin pris âu lacet dans les dunes, entièrement noir. Lil 
paraît que cette variété se rencontre quelquefois chez ces 
animaux qui sont extrêmement multipliés dans la forêt de 
La Teste. 


( 306 ) 
ORNITHOLOGIE. 

M. Gachet a publié dans la statistique de la Gironde le ca- 
talogue ornithologique du département. Mais la science a fait 
depuis cette époque de nombreuses acquisitions. Il nous a 
suffi de quelques années de recherches pour y ajouter 8 
genres et 25 espèces. — Malgré ses nombreuses découvertes, 
nous sommes persuadé que le temps et les observations nous 
feront connaître de nouvelles espèces ignorées jusqu’à ce 
jour. 


Genre LANIUS, PIE GRIÈCHE. Lan. 
PerTiTE PIE GRIÈCHE , Lanius minor. Lin. Tem. 
Pœ criècHe À FRONT otr. Viellot. 


Cette espèce , que les naturalistes disent habiter la Pro- 
vence et l'Italie, passe lous les ans, et s’arrêle dans nos con- 
trèées, mais toujours en très-petit nombre; elle ressemble 
assez à la grise , maïs on la distingue facilement de cette der- 
nière par la bande noire qu’elle porte sur le front ; c’est pour 
cela sans doute que Viellot l’a nommée petite pie grièche à 
front noir. 
| { Cabinet de la ville). 

Genre CASSE-NOIX ,. NUCIFRAGA. Bniss. Tew. 
COR VUS, Lx. 
Casse-xorx , NuGIFRAGE, Nucifraga Caryocatactes. L. 

Cet oïseaa Passe tous les ans dans mos contrées, et quel- 
ques individes paraissent sur le marché; je l'ai acquis ainsi 
pour le Cabinet de Ja Ville. Tout récemment , M. Chantelat 
vient de me faire parvenir an sujet qu'il a tué à La Teste. 

{ Cabinet de la vilte). 


( 307 ) 
Genre BRUANT, £EMBERIZ A. Lin. 


Bruant Fou, Emberiza cia. Linn. 
Se trouve assez rarement dans nos contrées. Les oiseleurs 
disent qu'ils passent plusieurs années sans le rencontrer. 
( Cabinet de La ville). 
Genre HOCHE-QUEUE, MOTACILLA. Lin. Tem. 
BUDYIYTES, Cu. 
Hocne-queue FLavéore, Motacilla Flaveola. Tem. 
De passage, mais très-rare ; elle diffère de la Flava par 
ses larges sourcils d’un beau jaune, et le dessus de la tête 
verdâtre clair ou même jaunâtre. Je l'ai rencontrée ane fois 


chez nos oiseleuærs. 
(Cabinet de La ville). . 


Genre CINCLE, CINCLUS. Bescur. Te. 
STURNUS , Lin. 154439 
CinciE PLONGEUR, Cinclus aquaticus. Briss. Term. 
Mere veau, Buffon. ’ 

Se voit, mais en bien petit nombre, sur les bords de 
quelques ruisseaux torrentueux. Nous pensons que cette es- 
pèce particulière aux Pyrenées s’égare quelquefois dans nos 
contrées. Quelques individus ont été apportés cette année au 
marché. 

(Cabinet de la vilte). 

Genre ACCENTEUR, ACCENTOR. Bescur. Ten. 

MOTACILLA , La. 

La présence de cet oiseau dans nos contrées avait été igno- 
rée jusqu’à ce jour. Cependant il vient régulièrement nous 
visiter, et, circonstance remarquable , il pénètre même dans 
l’intérieur de notre ville. Nous ayons vu chez M. David , pré- 


( 308 }) 
paraleur naturaliste, quelques-uns de ces oiseaux vivants 
qui ont été pris cette année, à l’aide d’une cage placée sur 
la fenêtre d’une maison de la place du Palais. Les circons- 
tances qui accompagnent celte capture, la présence même de 
cet oiseaa, nous paraissent dignes de toute l’attention des 
naturalistes. Nous nous réservons de faire connaître plus tard 
les observations que nous nous proposons de faire à ce sujet. 


Ct BEC-FIN , SYLVIA. Tes. 
MOTACILLA, L. 
BEC-FIN MÉLANOCÉPHALE, Sylvia melanocephala. Tem. 


Ce Bec-fin se rapproche du Sylvia atricapilla , espèce com- 
mupe dans nos jardins; elle a un capuchon noir sur la tête, 
mais le devant du cou et le milieu du ventre sont blancs. La 
mélanocéphale est rarissime chez nous. M. Dubroca , habile 
ornithologiste à Barsac, possède le seul individu qui, à ma 
connaissance , ait encore été tuë dans le département. 


BEC-FIN BOUSCARLE , Sylvia cetti. Marmora. 


Cette petite espèce méridionale , récemment découverte, 
par M. de la Marmora , s’égare quelquefois dans nos contrées 
pendant le mois d’Avril ; elle a élé rencontrée dans le Ba- 
zadais. 


(Collect. de M. Dubroca). 
BEC-FIN PITT-CHOU , Sylvia provincialis. Tem. 

Cette petite espèce toujours mobile , est d’une extrême dif- 
ficulté à tuer , habite du mois d'Avril au mois de Septembre 
dans nos environs; elle se trouve également dans le Bazadais, 
et se tient habituellement dans les buissons. 

M. Jeannesse , habile chasseur, a enrichi la collection de 
la ville de cette jolie fauvette. 


( 309 ) 
Bec-rin Turpoïnes , Sylvia Turdoides. Temn.; 
Granoe Rousseroce. Buff. 


Cette espèce se plait et niche dans les roseaux et les jones 
des bords de la Garonne; elle nous a élé communiquée par 
M. Dubroca. Elle est assez semblable ; sauf la taille, au Syl- 
via arundinacea, petite rousserolle dont nous avons tué 
celle année plusieurs individus dans les roseaux, sur les bords 
de la Dordogne. 
(Cabinet de La ville). 
Bec-FiN vELOCE. Sylvia rufa. Lath. 

Baffon l’a décrite sous le nom de petite fanvette rousse. 
Ce bec-fin se trouve dans nos plantations et dans tous nos 
grands bois. 

Malgré les nombreuses additions que nous venons de faire 
au genre Sylvia, nous croyons qu'il en reste encore quelques 
espèces à découvrir. Malheureusement ces espèces ne sont 
pas suffisamment éludiées , et leur détermination ne repose 
pas jusqu’à présent sur des caractères différentiels bien re- 
connus. 

Genre ROITELET, REGULUS, Bescur. 
MOTACILLA. L. 


ROITELET TRIPLE BANDEAU, Regulus igni capillus. Cuv. 
Rortezer À TÊTE ROUGE. Bremh. 

Cette jolie petite espèce est de passage, dans nos contrées, 
depuis le mois d’Août jusques en Octobre. Elle est beau- 
coup moins commune que l’espèce ordinaire, dont elle se 
distingue assez facilement à la nuance vert doré de son plu: 
mage et à la raie noire qui traverse la queue.— On la trouve 
dans nos bois de pin du Bazadais , à Pessac, à Gradignan. 

(Cubinet de la ville). 
Tome xx. 21 


( 310) 
Genre ROLLIER ; CORACIAS, L. 


RoLLIER GARRULE , Coracias garrulla. L., Tem. 
Très-rare et de passage accidentel dans le département. 
H n’est à ma connaissance que deux indivus tuës en 1839, 
dans là commune de Blanquefort et qui furent apportés à M. 
Péroud, l’un de nos plus habiles ornithologistes ; il est, sans 
contredit, avec le Guépier, le plus bel oiseau du département. 


‘Genre MÉSANGE , PARUS PALUSTRIIS, L. 


MÉSANGE DES MARAIS , NONNETTE CENDRÉE, Buf. 


La présence de cette jolie mésange n’avait pas encore été 
signalée dans notre département. Nous l’avons rencontrée 
à Pessac. Plus tard , un de nos amis, M. Tauzin , l’a égale- 
ment trouvée dans les environs de Bazas. 

Elle habite les bois de pin et n’est pas commune. 

{Cabinet d'histoire naturelle ). 

Nous avons vainement cherché jusqu’à ce jour la mésange 
à moustache, Parus biarmicus et la mésange Remiz, Parus 
pendulus. à 

Genre TICHODROME, TICHODROMA, luc. 
TicHODROME DES MURAILLES, Tichodroma phænicop- 
tera , Tem. 


De passage dans nos contrées, mais toujours rare on ne 
voit jamais que des individus isolés, 

Nous sommes heureux, d'ajouter au Catalogue ornitho- 
logique de la Gironde , cette espèce si remarquable , par les 
taches de feu qui dècorent ses aîles. Nous l'avons vue dans 
le cabinet de M. Touchard, pharmacien de Bazas, qui la 
confondait avec la Sitelle d'Europe , Sitella Europæa. M. de 
Kercado , a tué un individu de celte espèce, qui grimpait 


( 3114.) 
sur les murailles de son château de Gradignan. Le Ticho- 
drome d'Europe s'aperçoit quelquefois grimpant sur les 
vieilles murailles de nos monuments. Mais il est bien diffi- 
cile à tuer à raison de son extrême mobilité. Celui que pos- 
sède le musée, a été tué par M. le vicomte de Gourgues, 
dans le département de la Charente. 
Genre TETRAS, TETRAO, L. 
TÉTRAS COQ DE BRUYÈRE, Petrao urogallus , L., Tem. 

Nous sommes heureux de faire connaître la présence de 
celte belle espèce pyrénéenne, dans nos contrées bien qu’elle 
y soit accidentelle; mais peut-être un jour parviendra-t-elle 
à s’y fixer. 

Le coq de bruyère a quitté les sapins des Pyrénées , pen- 
dant Les froids du mois de Décembre dernier, a (raversé le 
département des Landes, ela été observé à Mimizan et à 
Saint-Eulalie commune limitrophe au département de la Gi- 
ronde. Ces faits nous ont été affirmés par plusieurs person- 
nes dignes de foi et particulièrement par M. Lecoy, ins- 
pecteur général des forêts, qui a vu plusieurs de ces oiseaux 
apportés à La Teste. Il eut été vivement à désirer que le 
Tétras eut pénétré jusque dans la grande forêt de La Teste ‘ 
car il est probable qu’il s’y serait multiplié, 

Genre CREX , CREX, Becusr. BaiLz. 
GALLINULA, 1. 
CREx DE BAILLON.— Crex Baillonii, Tem. Viell. 

Ce joli rale, dédié au naturaliste Baïllon » Qui le premier 
la décrit, se trouve, mais peu fréquemment , dans nos con- 
trées.— Le cabinet possède depuis longtemps un individu de 
celle espèce, donnè par M. Lafargue.— Nous l'avons ren- 


contré une fois au marché. 
(Cabinet de la ville). 


( 312 ) 
Genre IBIS , ZBIS , Bus. TANTALUS, L. 
Isis FALCINELLE. Ibis falcinellus, L. 

Cet oïseau est de passage dans nos contrées. — Quelques 
individus ont été {uëès dans les marais de La Teste. M. Du- 
broca , nous à envoyé la tête préparée , d’un sujet qu'il a 
tuë aux environs de Barsac. Nous avons acquis, pour le 
musée , cet Ibis tué tout récemment à La Bastide. 

({ Cabinet de la ville). 
Genre CIGOGNE , CICONIA, Briss. ARDEA, L. 
CicoGxe NOIRE, Ciconia nigra. L. 

Je cite, par exception , cette espèce qui a déjà été signalée 
dans le catalogue de M. Gachet. La capture de cet oiseaux 
est rarissime.— M. Richier, maire de Ludon, qui se plaît 
a enrichir le Musée de tous les sujels rares qui se rencontrent 
dans le Médoc, nous a adressé l'année dernière, au mois de 
Juillet, un individu de cette espèce. Maïs, l’état dans lequel 
il se trouvait ne permit pas de le conserver. 


Genre HÉRON, ARDEA, L. 
HéRON RALLOIDE. Ardea ralloides, Scop. 


Le Cnraster 0€ Manon, Buf. 

L'apparition dans nos contrées de celte espèce méridio- 
pale a élè constatée par M. Dubroca; cet habile ornitholo- 
giste possède ce héron qu’il a tué aux environs de Budos, 
dans le Bazadais. 

Genre OEDICNÈME , OEDICNEMUS, Ten. 
CHARADRIUS , L. 
OEnicnèME cRiarD , OEdicnemus crepitans. Tem. 


Cette espèce , qui paraît dans l'hiver sur le marché , habite 


(3143) : 
les terres et les landes incultes du département. Elle est 
assez commune. 

(Cabinet de La ville). 
Genre SQUATAROLE , SQUATAROLA, Cu. 
SQUATAROLE SUISSE. Squatarola helvetica , L. 

M. Loches , a fait don au cabinet d’un très-bel individu 
de ce genre tuë dans les marais du département à l’embou- 
chure de la Gironde. Elle est , du reste , une espèce de pas- 
sage el fréquente les environs de La Teste. 

( Cabinet de La vilte). 

Les genres Tringa et Totanus , ont besoin d’être étadiés 
d'une manière toute spéciale. — Nous possédons quelques 
sujets dont la présence ne nous ‘a pas encore été révélée : 
celle observation doit s’appliquer également au genre Pro- 
cellaria et Larus. 

. Genre BÉCASSINE , GALLINAGO, Bnis. 
SCOLAPAX, L. Tew. 
Bécassine Douce. Gallinago major, L. 
Peu commune de passage daus les marais de La Teste à la 
fin de l’Automne et au mois de Mars et d’Avril, 
Genre CYGNE, CYGNUS, Meyer. 
ANAS , L. 
Cvene DE Bewicx. Cygnus Bewichü , Jarrel. 

Cet oiseau nous arrive de passage, mais seulement dans 
les hivers rigoureux. Quelques individu ont été tuës pendant 
le mémorable hiver de 1839. 11 est probable que le cygne 
de Bewick, visite nos contrées en compagnie du cygne sau- 
vage, avec lequel il diffère peu extérieurement , mais on n’a 
que peu de données sur son apparilion , parce qu'il a tou- 
jours été confondu avec lui par les chasseurs de notre littoral. 


Ed 


( 314) 
Genre PHALAROPE, PHALAROPUS. Tes. 
Le PLATYRRINCHE , Phalaropus platyrrinchus. 


Cet oiseau est de passage régulier dans nos contrées et se 
rencontre plus particulièrement dans les marais de La Teste. 
( Cabinet d'histoire naturelle ), 


Genre THALASSIDROME, THALASSIDROMA. Vicons. 
PROCELLARIA, L. 

TuaLassinrôME pe Leacu, Thalassidroma Leachi. T. 

M. Temminck , qui a dédié cette espèce à M. Leach, di- 
recteur du Musée zoologique de Londres , la regarde comme 
fort rare et particulière à l'ile de Santa-Kidda ; mais le 
prince Charles Bonaparte, affirme qu’on la rencontre dans 
toute l’étendue de l'Océan Atlantique et qu’elle est commune 
aux attérages de Terre-Neuve. — Quoiqu'il en soit je suis 
heureux de signaler la présence de ce joli pétrel dans nos pa- 
rages.— Ils se rencontrent tous les ans, mais en petit nom- 
bre et presque foujours à la suite d’un mauvais temps. Un 
grand nombre d’entr’eux ont été recueillis cette année au 
mois de Novembre en différents. endroits de la Garonne. Le 
Musée en possède trois exemplaires , pris l’an à Lormont et 
les deux autres à Beaurech. 

(Cabinet de la ville). 


Genre FOU , SULA. Briss, TEm. 
PELECANUS, L. 
Fou pe Bassaxs, Sula Bassana , Tem.. 
Nous avons constaté, depuis plusieurs années, la présence 
de cet oiseau sur nos marchés : ils arrivent avec les grands 


froids où poussés par les mauvais lemps, mais toujours en 
pelit nombre. 


( 315) 

M. Loches, ayant reçu de La Teste un Fou, dont le pla- 
mage est entièrement gris avec des taches blanches , a offert 
ce sujet au cabinet de la ville. — Je pensais d’abord qu'il 
formait une espèce nouvelle et me proposais de le décrire 
lorsque j'ai reconnu qu’il devait être simplement considéré 
comme une des nombreuses variètés de cet oiseau dans le 
jeune âge. Cependant Buffon et bien d’autres après lui l’ont 
décrit comme espèce distincte sous le nom de Pelecanus ma- 
culatus.— M. Temminck a parfaitement décrit les variations 
du plumage de cet oiseau, et il résulte des observations de ce 
savant ornithologue , que la seule espèce de Fou qui soit bien 
déterminée est celle de Bassan , Sula Bassana. 

Au moment où j'écris, un coup de temps a jeté sur nos 
côtes un grand nombre de ces oiseaux.—Ils étaient épuisés 
de fatigue et de faim, et se’sont laissé prendre sans diffi- 
culté. 


ERPETOLOGIE. 


Nous devons la connaissance des reptiles qui habitent 
le département, à M. Gachet. Cet habile naturaliste 
avait fait une étude toute particulière de ces animaux, 
et avait enrichi la science de quelques découvertes inté- 
ressantes. Le premier il a rencontré dans nos environs, 
le Rana punctata, espèce nouvellement connue et dont 
le prince Charles Bonaparte a fait son genre Pelodytes. 
Il a également décrit une nouvelle espèce, le Coluber 
rubens. Avant lui un de nos compatriotes M. Rodri- 
gues , Communiqua à M. Daudin , une couleuvre nou- 
velle qu’il avait découverte et qui est maintenant connue 
sous le nom de Coluber Girondicus. 

Il reste sans doute peu d’additions à faire dans ce 
groupe toujours restreint dans d’étroites limites, cepen- 


( 316) 

dant j'espère que des ‘recherches attentives, dans les 
localités encore inexplorées, nous amènera la connais- 
sance de quelques espèces. Nous engageons surtout les 
naturalistes à visiter le Bazadais ; montueux et boisé, ce 
pays nourrit un grand nombre d'espèces que l’on cher- 
cherait infructueusement dans toute autre partie du dé- 
partement. Nous sommes heureux d'ajouter, dans cet 
appendice , au catalogue de M. Gachet, deux espèces 
qui sont de précieuses acquisitions pour la Faune Gi- 
rondine.. 


Genre SALAMANDRE, SALAMANDRA. 
SALAMANDR A TERRESTRIS ( maculis rubris notata ). Nob. 


M. le comte de Kercado, membre de la Société Linnéenne, 
m'a envoyè , le 20 novembre de cette année , trois espèces 
de salamandre. 

L’une d’elles , celle dont il est ici question, me paraît très- 
intéressante. Peut-être doit-elle former une espèce nouvelle , 
car je n’ai trouvé nulle part sa description, même dans les 
auteurs les plus modernes.— Toutefois je préfère, en atten- 
dant un examen plus approfondi , la considérer comme une 
variété de la Salamandre ordinaire. 

Elle différe de celle-ci, par les caractères suivants : 


La tête est plus élargie , sa {aille est beaucoup plus petite, 
sa queue courte et comme (ronquée. Enfin les laches, en pelil 
nombre el ne formant point de bande, sont d’une couleur 
rouge des plus prononcées , el ressortent sur un fond d’un 
soir de velours, couleur générale de tout le reste du corps. 


(Cabinet de la ville). 


(317) 
Genre TRITON, TRITON, Lacer. 
Triton À CRÈTE, Triton cristatus. Daud., Cuv. 


M. Gachet regardait comme douteuse l'existence de cette 
espèce dans nos contrées et ne l’y avait jamais observée. 

Nous devons définitivement l'ajouter au catalogue de ce 
naturaliste. 

Cette salamandre est une des plus jolies du genre auquel 
elle appartient ; elle est assez commune en France , surtout 
aux environs de Paris, dans les marais, les fontaines, et les 
eaux slagnantes. Sa longueur est de 24 à 25 centimètres, et 
sa plus grande épaisseur de 2 centimètres. Sa queue est très- 
comprimée, aiguë ; le mâle porte une crête frangée sur pres- 
que toute la longueur de son corps. 

Cette espèce existe dans le Bazadais où elle est assez rare ; 
nous l’avons reconnue parmi les Tritons qui figurent dans la 
collection du Cabinet d’histoire naturelle de Bazas. Le direc- 
teur de cet établissement nous a promis un exemplaire de cet 
espèce pour le cabinet de la ville. 

SALAMADRE ÉLÉGANTE, Salamandra elegans. 
Nova species, Lesson. 

Caractères. — Quatre doigts antérieurs , cinq postérieurs, 
queue peu arrondie, médiocrement comprimée, très-verru- 
queuse , longueur 7 centimètres. 

Tels sont les caractères distinctifs que M. Lesson assigne 
à cette espèce qu'il a récemment décrite dans son catalogue 
des animaux du département de la Charente-Inférieure, in- 
sérée dans le tome X de la Société Linéenne. 

Cette espèce est une de celles que M. le comte de Kercado 
a trouvées à Gradignan, el qu'il m'a envoyées vivantes. 
Malheureusement elles ont succombé après quelques jours. 
Elle se tient dans les lieux frais. 


(318) 

M. le comte de Kercado nous a montré une couleuvre 
qu'il a trouvée à Gradignan et qui nous a paru très-remar- 
quable : elle a environ 50 centimètres de longueur, et sa 
couleur, à la partie supérieure, est d’un noir tirant sur le 
bleu ; sa face inférieure prèsente, mais à un moindre degré, 
cette même coloration. Nous avons manqué de temps et de 
loisir pour la déterminer rigoureusement ; nous pensons jus- 
qu’à plus ample examen qu’elle doit être rapportée a une des 
variètés de la couleuvre glaucoïde observée pour la première 
fois en 1828, par M. Millet, dans le département de Maine- 

et-Loire. Nous espérons que M. de Kercado , qui cultive lui- 
même avec succès les sciences naturelles, voudra bien dé- 
poser au Cabinet de la ville le sujet dont il est ici question. 


( 319) 


BOTANIQUE. 


XIX. Précis des Travaux Botaniques de la Société 
Linnéenne de Bordeaux, depuis sa création Jjus- 
qu'en 1837 , etc. (1) ; par M. J.-F. LATERRADE, 
directeur de la Société. 


TROISIÈME SECTION. 


DE LA FLORE DES DÉPARTEMENTS LIMITROPHES DE LA GIRONDE. 


La division départementale coupe la France en espaces 
trop petits pour que les productions quelconques de l’une de 
ces parties n'aient pas les plus grands rapports avec celles 
qui la bornent. De sorte qu’on ne peut faire la Flore-d’un 
département sans commencer pour ainsi dire la Flore de 
celui qui le touche. Aussi la Société Linnéenne , en s’occu- 
pant de la Flore de Gironde, a travaillé avec activité à celles 
des départements limitrophes. 

Notre département , borné à l'Ouest par l'Océan, est en- 
touré dans ses autres parties par ceux des Landes, du Lot- 
et-Garonne ; de la Dordogne et de la Charente-Inférieure. La 
Flore des Landes a précédé celle de Gironde qui a été suivie 
de celle du Lot-et-Garonne , de la Charente-Inférieure et de 
la Dordogne. 

Lanpes.— C’est en 1803 , que feu notre sohegee: le doc- 
teur Thore , publia sous le titre modeste d’Essai d’une Chlo- 
ris du département des Landes (2), ses observations et ses 


(1) Voyez Actes Æ . Société Linnéenne , tome XII, page 97, 
et Tome XII, p. 
(2) Essai d’une Get de déporté à de Lañdes par J. 


\ 


(320 ) 
recherches sur les plantes de sa patrie adoplive. Sa délica- 
tesse lui fait un devoir d'annoncer qu’il doit quelques notes 
à M. J. Rasquiat qui lui avait envoyé le catalogue des plantes 
cultivées au Jardin botanique de l’École centrale et que les 
plantes des environs de Saint-Sèver lui ont èté fournies par 
M. Dofour devenu depuis notre correspondant. 

La Flore des Landes n’est pas un ouvrage achevé. Son 
modeste auteur le savait, et il en a été lui-même son juge le 
plus sévère, dans plusieurs lettres qu’il m’a écrites. On re- 
grette qu’il n’y ait pas assez d'ordre et de régularite dans la 
Chloris des Landes; que toutes les plantes n y soient pas 
suivies de leur phrase caractéristique ; qu’enfin les espèces 
cultivées y soient mêlées avec les indigènes. Mais l'ouvrage 
est riche de bonnes observations, et nous ne croyons pas que 
l’auteur ait laissé beaucoup de phanérogames à ajouter à cette 
Flore dont la cryptogamie renferme du neaf. Il a découvert 
et établi de très-bonnes espèces, comme par exemple l’Avena 
longifolia, nommée depuis Thorca, le Silene bicolor, etc. 

La science a perdu à ce que notre regrettable collègue n’ait 
pas donné une seconde édition de son ouvrage. Mais sentant 
sa fin approcher, et lorsque je m’occupais de la 3.®° édition 
de la Flore de La Gironde, il m’envoya pour les publier, les 
matériaux relatifs aux espèces inédites qu'il avait trouvées 
dans le Sad-Ouest de notre département , telles que le Sta- 
chys bracteata, etc. Vous savez, Messieurs, que j'ai répondu 
à ses désirs et que je me suis empressé d’acquitter celte dette 
de la reconnaissance. 

Je ne ferai que rappeler ici sa Promenade sur les côtes du 
golfe de Gascogne (1), dont je vous ai déjà parlé (2), ouvrage 


Thore, docteur-médecin , membre de plusieurs sociélés savantes. 


(1) Bordeaux, imp. de A. Dossier, 1810. 
Line Actes de la nes Linnéenne, tom. XIIL, p. 157. 


(3241). ; 
aujourd’hui rare, et qui suflrait pour faire la réputation 
de son auteur. 

Notre savant collègue, M. le docteur Grateloup, qui a 
éludiè avec tant de soin les diverses productions du dépar- 
tement des Landes, nous en fait aussi connaître les plantes 
dans son Florula littoralis aquitanica, publié dans le fer. 
vol. de vos Actes en 1826 , et dans sa Cryptogamie Tarbel- 
lienne, en 1835 (1). 

Lot-RT-GARoNNE. — En 1821, M. de Saint-Amans, qui a 
laissé un nom et des souvenirs si honorables dans ce dépar- 
tement, ce zélé correspondant auquel nons devons le Tulipa 
oculis satis et le Clavaria foliacea; publia sa Flore de l’Age- 
nais (2), dont l’édition est aujourd'hui épuisée, et daus la- 
quelle il fut aidé des recherches et des observations de M. 
Chaubard et de vos collègues, MM. Dumoulin, Louis de 
Brondeau et Lamouroux. Depuis, j'ai parcouru plusieurs 
fois de longues parties de ce champ, si bien exploré par le 
floriste que la mort nous a enlevé, et je n’ai trouvé qu’une 
seule plante à ajouter à son ouvrage RL Gerardi 
que j'ai recueillie à Casteljaloux. 

CHARENTE-INFÉRIEURE. — M. Lesson , cet habile el actif 
correspondant qui a porté notre fête Linnéenne à Maurice et 
jasque sur les Montagnes bleues, a donné, en 1835, sa Flore 
Rochefortine (3), ouvrage plein de remarques judicieuses , 
de bonnes observations el qui diffère peu d’une Flore dépar- 


(1) Actes de La Société Linnéenne, tom. VIL, p. 247. 

(2) Flore Agenaise ou description méthodique des plantes ob- 
servées dans le département du Lot-et-Garonne et dans quelques 
parties des départements voisins. Par M. de Saint-Amans.— Agen, 
Imp. de Prosper Noubel, 1821. 

(3) Flore Rochefortine, ou description des plantes qui croissent 
spontanément ou qui sont naturalisées aux environs de la ville de 
Rochefort, par R. P. Lesson, de l’Institut, — Rochefort, 1835. 


( 322 ) 

tementale. Ici j'exprimerai ma reconnaissance envers l’auteur 
de cet ouvrage qui avait l’attention délicate de m’en envoyer 
les feuilles à mesure qu ’elles sortaient de la presse. 

Donno@ne. — Depuis quelques annèes les catalogues sem- 
blent prendre la place des Flores. La science et son enseigne- 
ment y perdent ; et surtout dans le cas dont il s’agit. Nous 
savons bien qu’en histoire naturelle les catalogues sont comme 
les éclaireurs dans une armée, ou plutôt comme des espèces 
de prodromes, comme des essais qui annoncent un ouyrage 
plus développé ; mais des naturalistes du mérite de M. Ch. 
Des Mouiins, et consciencieux comme. lui. dans leurs tra- 
vaux , n’ont. pas besoin de nous donner des essais, puis- 
qu'ils ne publient que le résultat d'observations positives et 
bien faites. Espérons toutefois que le catalogue si plein 
d'intérêt ‘des: plantes phanérogames de la Dordogne (1), ne 
sera que le prélude de: la Flore que nous attendons de nos, 
savans collègues MM. Ch. Des Moulins et du Rieu de Mai- 
sonneuve- : 


(1) Len des plantes qui croïssent spontanément dans le 
département de la Dordogne, par MM. Charles Des Moulins, et 
du Rien de Maisonneuve, membres de la Société Linnéenne de 
Bordeaux, ete. — Première partie Phanérogames, par M. Charles 
Des Moulins. — Bordeaux , imp. de Th. Lafargue, 1840. 


FIN DU XIll.m VOLUME. 


TABLE DES MATIÈRES 


. DANS LE TREIZIÈME VOLUME. 


GÉOLOGIE. 


P. 
Notes géologiques sur la Provence, par M. M.! de Serres. . 1 
83 


Note additionnelle, par le même. .............. 

Deuxième note aies, nes MAISONS IS SN 

Rapports FA 814 d we 
par M. Delbos > sé et 24 03 FU tie Le ge Gs 


Notice sur les sihcéate nitrifères de la Gironde, a) M. 4 
1 
Catalogue si bulées d à Gironde, par le même. #.« 
BOTANIQUE. 


Précis des travaux botaniques de la Société Linnéenne de 
Bordeaux, par M. Laterrade. — Deuxième section. . . - 1 


— Idem troisième section. . - . . .. .... > -« 319 
Catalogue des plantes ige mes et erpteganes qui 
croissent spontanément aux environs de La le-de- 
Buch, par M. Chantelat, correspondant. Se 19f 
Description d’une nouvelle espèce de ane. avec “= Elle 
par M. de Brondeau, correspondant. ru sas 
Agaricus pectinatus, prolifer, fig., ge lo 274 
Observations microscopiques sur la ls brillante de De- 
candolle, fig. par le même. . , .. . ..... a 
276 


Note sur une variété du Chêne, jé le même, :- .:- - .. 


# 


( 324 ) 
: ZOOLOGIE. 


# 


Quels sont les animaux connus des Anciens sous les noms de 
3 


Aëoupos, T'axñ et de l'ale&rnc? par M. Bazin. . . . . .. 


Sur la valeur des mots Espèce et Variété en Zoologie, par 


Sur la variété albine de VOurs d'Europe , par le même. . . . 
Observations sur le développement anormal des dents laniai- 
res (dites canines ) du Chat, par M. Pédroni fils. . . . . . 
Note sur quelques ossements fossiles, par le même. . . . .. 
Mémoire sur les Poissons fossiles du département de la Gi- 
ronde: par le même. pus. rs Sie 53 
Mélanges pe Naturelle, pour servir à la Faune du 
département de la Gironde, par M. le D." Henry Burguet. 


MÉLANGES. 
Vingt-sixième fête Linnéenne (1843), à Castillon. . . . . . . 
Vingt-septième fêle — (1844), à Langoiran. . . . .. 


Séance publique d’hiver, et Notice des travaux de la Société, 
- par M. le D." Henry Burguet, Secrélaire-Général . . 
Programme des prix proposés. ..... . .. +. . +... .. 


Tri 


Fin de la Table, 


BORDEAUX, IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE, LIBRAIRH: 


SÉANCE PUBLIQUE D'HIVER 


LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE, 


ANNÉE 1844, 


Le 4 Novembre dernier, jour de saint Charles , et en mé- 
moire de CHarces Lixné, la grande salle de l’Académie, 
Hôtel du Musée, brillamment éclairée par le gaz et décorée 
de plantes vivantes et fleuries, réunissait , malgré le mauvais 
temps, un auditoire nombreux et choisi. 

. Des bouquets étaient offerts aux dames à mesure qu’elles 
prenaient les places qui leur étaient destinées. 

M. Dosquet, secrétaire-génèral de la Préfecture , était au 
bureau. 

A sept heures du soir, M. Bazin , président de la Société, 
a ouvert la séance par un discours dans lequel il s’est attaché 
à prouver l'utilité de l’étude des sciences naturelles en mè- 
decine. 

M. Henry Burguet, D.-M., secrétaire-génèral, a présenté 
la notice des travaux qu’il a fait précèder de recherches im- 
portantes sur les travaux de zoologie et sur l’enseignement de 
cetle partie de l’histoire naturelle à Bordeaux, avant et peu 
après la fondation de la Société Linnéenne. 


(18) 

Le directeur, M. Laterrade, a lu la 3.me partie de son tra- 
vail sur l’histoire de la botanique à Bordeaux, et il a terminé 
son discours par le tableau qu’a offert la 27.° fête Linnéenne. 

M. Dumoulin, archiviste, a traité de l’introduction de la 
culture du mûrier en France et à parlë des diverses espèces 
ou variétés de cet arbre, employées pour la nourriture du 
ver-à-soie. 

M. Petit-Lafitte, trésorier a lu un mémoire plein d’in- 
térêt sur le reboisement des landes de l’ancien duché d’Albret. 
Dans le tableau qu’il a présenté d’un orage qui a éclaté rè- 
cemment sur une forêt de pins, il s’est élevé à de hautes et 
judicieuses considérations. 

Après la distribution du programme des prix, M. Arnozan, 
titulaire, a terminé la séance par une pièce de vers allégo- 
rique. 


—_— 


DISCOURS DU DIRECTEUR. 


MEssiEuRs , 


Quand pour remplir l'honorable tâche que vous nous ayez 
imposée et que nous avons acceplée avec réconnaissance , 
nous fimes entendre notre voix dans cefte enceinte, le jour 
où nous célébrions comme aujourd’hui la mémoire de Charles 
Linnè; nous commençames par jeter un coup-d’œil rapide 
sur les travaux de l'École Botanique de Bordeaux , depuis son 
origine jusqu’à la fondation de la Socièté Linnéenne. 

Et nous vimes que cette école mentionnée par Adanson 
dans ses familles de plantes, que cette.école qui a produit 
les Bory.de Saint-Vincent et les Thore ,,a eu successivement 
dans l’espace de deux siècles, de. 1629 à 1837 ,,sept. jardins 
et onze professeurs, et nous ajoutions ; Cependant. si l'on 
regarde la Carte botanique de France , publiée en 1805 par 


(19) 
de Lamarck et de Candolle , on voit que: Bordeaux y est en- 
touré d’an grand espace vide dont M. Dupin aurait fait une 
large tache noire : c’est que la Gironde et les départements 
circonvoisins n'avaient encore rien vu publier de leur Flore. 

Mais ce vide a été rempli, cette tache a été effacée. Ou- 
vrez la Flore Française de notre honorable collègue M, Duby, 
et presque à chaque page vous trouverez. des plantes rares 
dont la station est indiquée aux environs de Bordeaux. Nous 
avons consacré la seconde partie de notre travail:à la Flore 
- de la Gironde. Aujourd’hui nous allons parler, dans la troi- 
sième, des Flores des départements circonvoisins qui sont 
toutes l'ouvrage des naturalistes qui ont partagé ou qui par- 
tagent encore vos travaux. { Suit la 3.° section du Prècis des 
Travaux de la Société Linnéenne , l’auteurscite : La Chloris 
des Landes, par Thore ;:Ja Florula littoralis aquitanica et 
la Cryptogamie Tarbellienne de M. de Grateloup ; la Flore 
Agenaise de M. de Saint-Amans ; la Flore Rechefortine de 
M. Lesson ; le Catalogue des Plantes Phanérogames de la 
Dordogne par M. Charles des Moulins , et la Partie Crypto- 
gamique annoncée par M. Durieu de Maisonneuve. Puis il 
continue en ces termes : 

« Ainsi, Messieurs, de quelque côte que nous sortions du 
département de la Gironde , excepté par l'Océan , nous trou- 
vons les productions du sol décrites par nos collègues , encore 
quand je dis par l’Océan, je me trompe, car il y a long- 
temps que la Fête Linnéenne a traversé les mers pour arbo- 
rer ses étendards scientifiques à Bourbon, à Maurice, au 
Sénégal , dans l'Inde, dans la Nouvelle-Hollañde , à la Mar- 
tinique, à Cayenne, et jusqu’à Valparaiso d'où votre zélé 
correspondant M. Charles Gérand vient de vous adresser une 
caisse de plantes desséchèes , consistant en Lichens, Mousses, 
Fougères et Phanérogames , provenant du Chili, de Magel- 

an et du Brésil. La lettre qui accompagne cet envoi si re- 


(20) 
marquable et si propre à enrichir nos herbiers , est datée de 
Santiago du Chili , le 14 Février 1844. Nous n'avons pas 
reçu encore de ces localités éloignées les détails de la Fêle 
Linnéenne du 27 Juin dernier. Nous nous bornerons donc à 
vous rappeler très-succincitement ce qui a êlé fait en ce jour 
par nos collègues , sur quelques points de la France. 

» Pendant que l’orage qui nous avait fait hâter l’excursion 
du matin à Langoiran, se dissipait à nos yeux, il éclatait 
dans les Basses-Pyrénées où nos collègues redoutaient la 
grêle qui les avait si maltraités et où M. le B.°* de Vallier se 
bornait, à faire à midi, les observations météorologiques 
d'usage, pendant que dans l’Aude la température refroidie 
par les orages précédents , était indiquée par 25 degrés ( ce 
qui est bas pour le pays et la saison ), et après un printemps 
excessivement chaud , nous écrit M. Viramond dont la lettre 
est remplie de détails intéressants et bien tristes sur la fa- 
peste tempête qui fondit le 18 Septembre 1843 sur Sallèles. 

» Dans les localités plus rapprochées de la nôtre , nos col- 
lègues ont été plus heureux. En même temps que l’orage 
s’éloignait de Langoiran , le vent l’emportait loin de Loupes, 
d’où notre honorable collègue M. le vicomte de Lacolonge, 
qui dirigeait l’excursion a pu la prolonger jusqu’à Camarsac, 
où l’on a trouvè des plantes et des fossiles remarquables. 

» À Bazas, dont les collines riantes offrent tant d’espèces 
rares et belles de notre Flore , la fête était présidée par M. 
le docteur Ardusset fils. L’excursion favorisée par le beau 
temps fut riche et abondante. Mais la pluie qui survint après 
obligea nos collègues à renoncer à l’agréable site qu'ils avaient 
choisi pour tenir la séance dans laquelle , après la lettre du 
directeur et le discours de M. Ardusset, M. Touchard, 
pharmacien , présenta le tableau sommaire des travaux de la 
matinée. C’est dans une excursion faite quelques jours aupa- 


21 
ravant que M. Touchard trouva le Scila lilio-hyacinthus , 
espèce nouvelle pour la Flore de la Gironde. 

» À La Teste , notre infatigable correspondant M. Chante- 
lat , s'embarqua avec M. Lalesque , lieutenant des douanes * 
et l’excursion se fit au cap Ferret, et dans le voisinage de 
ce point remarquable. Des plantes rares, nouvelles pour la 
localité , le Statice auriculæfolia, le Medicago mavina, ete., 
furent le fruit des recherches de cette journée. Après la fête 
M. Chantelat se transporta à l'étang de Cazeau, seule localité 
en France de la belle Lobélie de Dortmann , pour en cueillir 
de jeunes plan(s destinès au jardin de Bordeaux, où ils ont 
été déposés dans le bassin de la partie orientale, 

« Espérons, Messieurs, que les résultats de cette même 
fête , célébrée dans les régions lointaines, viendront grossier 
ce faisceau d'observations que nous aimons à présenter au- 
jourd’hui en mémoire de Charles Linné, et devant cette 
honorable assemblée qui a bravé les rigueurs de la saison 
pour venir faire le plus bel ornement de notre séance ». 


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NOTICE 


DES TRAVAUX 


DE LA 
SOCIËTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX ; 


Par M. Henry BURGUET , D.-M., 


CONSERVATEUR DU CABINET D'HISTOIRE NATURELLE DE LA VILLE 
DE BORDEAUX, 


Secrétaire-Général de la, Société Linn: c 
gique de France, membre correspondant de l’Académie royale , DORE et 
Sciences de Madrid, de la Société Statistique de Marse 


Pet 
mm (2 Sr 


INTRODUCTION. 


MESSIEURS , 


Sr nous applaudissons aux succès des contemporains, 
lorsque leur génie arrache à la nature quelques-uns de 
ses secrets, ne devons-nous pas nous enorgueillir aussi 
des conquêtes de ceux qui. nous ont précédé et frayé le 
chemin dans l'étude des sciences naturelles, de ces 
sciences qui , aujourd’hui , touchent, pour ainsi dire , à 
leur, apogée. et brillent d’un éclat inconnu aux âges 
passés. Mù par.un sentiment de pieuse reconnaissance 
envers. ceux qui ne sont plus, me sera-t-il permis, avant 
de commencer la lecture de vos travaux, d'interroger 
le, passé , de retracer les souvenirs de vos compatriotes 


( 24) 
qui consacrèrent leurs veilles à une étude qui a fait les 
délices de leur vie, comme elle est aujourd’hui, pour 
vous, la source de vos plus intimes jouissances. .…. 

Et ces lignes n’auraient-elles qu'un but, celui de 
prouver que l'étude des sciences naturelles , et en parti- 
culier de la zoologie , a été cultivée autrefois avec succès 
dans le département de la Gironde seraient, ce me 
semble , justifiées à vos yeux; et votre indulgence me 
pardonnerait leur imperfection, en considérant les motifs 
qui me les on! dictées. 

Je ne parlerai point ici ds la Botanique ; une plume 
plus babile que la mienne vous a déjà retracé le tablean 
de ses progrès; je me bornerai seulement à un aperçu 
rapide de l'histoire de la zoologie dans le départe- 
ment de la Gironde. 

Il est bien peu d'études, même dans les sciences 
naturelles , dont l'attrait soit aussi puissant que celui de 
la zoologie. Tous les sujets qu’elle embrasse sont animés 
de mouvements doués de la vie ; des instincts merveilleux 
Jeur sont répartis , et souvent même une intelligence qui 
approche de celle de homme. Toutefois, Messieurs, 
celle science à été lente à paraître sur notre sol si riche 
d’ailleurs, et privilégié autant par le nombre que par 
la variété des êtres qui le peuplent. Plus difficile sans 
doute , la connaissance de la zoologie y a été devancée 
par celle de la botanique. 

Nous ne connaissons , en effet, aucun de nos conci- 
toyens qui se soit occupé de cette branche de l’histoire 
naturelle avec quelque succès, avant le XVIL."e siècle. 
Sans doute, à cette époque, elle avait des partisans , des 
amateurs ; Sans doute, quelques-uns d’entr'eux avaient 


25 ) 
formé des collections particulières ; mais ces savants, 
mais ses collections , n’ont laissé aucune trace dans nos 
annales bordelaises. Il était réservé à un négociant de 
Bordeaux d’être le fondateur du premier cabinet d'his- 
toire naturelle qui ait existé dans nos murs ; Ce négo- 
ciant , vous l'avez tous nommé : c'était M. Journu. 

Les hommes qui consacrent leur vie à des études 
utiles , laissent toujours des souvenirs qu'on aime à 
retracer!, et c’est une dette que doivent acquitter tous 
ceux qui sentent le prix du bienfait que l’homme de 
mérite laisse après lui , lorsqu'il publie un ouvrage, ou 
qu'il crée un monument qui peut contribuer aux bc 
des connaissances humaines. 

Journu père est né à Bordeaux ; il fut sénoYé très- 
jeune à Marseille pour y puiser les connaissances né- | 
cessaires au commerce du Levant, état pour lequel 
il était destiné. Dans cette ville, alors comme aujour- 
d’hui fréquentée par des navires de toutes les régions 
du globe, M. Journu se lia d'amitié avec quelques 
personnes qui avaient le goût des sciences naturelles ; 
la nature, ce livre immense , fut sa seule occupation. 
Après avoir rempli ses devoirs de commerçant, il se 
dérobail au monde, pour se livrer sans réserve à 
l'observation des objets qui l’entouraient. Assez habile 
pour les apprécier et les classer, il eut bientôt acquis, 
des capitaines de navire, d'immenses richesses , propres 
à former un cabinet de zoologie. Il revint enfin à Bor- 
deaux , plus glorieux d'emporter ce trésor que la fortune 
qu'il avait acquise dans le commerce. 

Journu Aubert, membre du sénat conservateur et 
digne fils de cet homme célèbre, hérita de son goùt 


( 26 ) 

pour. l'histoire, naturelle ; et réussit. .à agrandir son 
cabinet par de précieuses, acquisitions. A celle époque 
la zoologie avait pris un essor tout nouveau ; le Jardin 
des Plantes à Paris, étalait ses merveilles ; grâces au 
bienfait. de la paix, des professeurs. distingués y fai- 
saient des leçons et formaient des élèves qui , de retour 
dans leurs pays, répandaient. le goùt de. la science , 
dom.ils avaient appris à conpaître, les, bienfaits. M. 
Journu ; par une .de ;ses inspirations réservées. seule- 
mentaux intelligences supérieures, se détermina à faire 
un douloureux, sacrifice. C'est en 41804. que cet honora- 
ble.savant acquit de nouveaux droits à la reconnais- 
sance de ses concitoyens, en donnant, à la ville qui 
l'avait vu naître, cette-collection, objet de tant de soins 
et de sacrifices (4). 

M. Journu avait pensé que son cabinet deviendrait 
un monument d'utilité publique , une école d'histoire 
naturelle qui manquait alors à Bordeaux. Ses désirs se 
réalisèrent.” Sa collection fut déposée dans l'hôtel du 
Musée ; non dans le local qu’elle occupe actuellement , 
mais dans une des salles de la bibliothèque et pla- 
cée ‘sous la direction de M. de Montballon, bibliothé- 
caire de la ville. Ce Musée comprenait toutes les bran- 
ches de l’histoire naturelle ; la collection des mammi- 
fères, des oiseaux et des reptiles était des plus pré- 
cieuses ; il renfermait en outre une quantité considéra- 
ble de mollusques et même de zoophytés. Malheureuse- 


(1) La munificence de M. Journu à trouvé de nobles imitateurs. 
M. Dussumier a fait don à ce même établissement d’une collection 
considérable d'oiseaux et de coquilles , rapportés de l'Inde. 


(27) 
ment il ne nous a pas été permis de trouver le catalogue 
de tous ces objets; et le temps qui détruit tout, princi- 
palement. les êtres qui furent doués de la vie, fit d'irré- 
parables brèches dans, ses belles galeries. Mais hâtons- 
nous de le dire,,il reste encore de nombreux témoignages 
attestant. la sagacité des recherches et la grandeur des 
sacrifices de ce généreux négociant. 

Nous ne: parlerons pas ici;:car le temps est trop 
précieux et nous sommes d'ailleurs appelés à un autre 
but; nous ne -parlerons pas, dis-je, de tons ces 
objets, nous citerons seulement deux pièces véritable- 
ment, célèbres. par, leur importance use et les 
souvenirs. auxquels ils se rattachent. 

L'un est le crocodile de Graves , erocodilus Gravesii £ 
l'autre celui de Journu ; erocodilus Journez. Vs venaient 
de l’intérieur: du Sénégal , de ces contrées encore inex- 
plorées aujourd’hui, et avaient été vendus par un roi 
de cepays à un'eapitaine du port de Marseille, [ls fai- 
saient partie du Musée Journu , lorsque vers l'année 
1819, le jeune Geoffroy de Saint-Hilaire, chargé d'une 
mission scientifique en Espagne ; visitant le cabinet 
d'histoire naturelle de Bordeaux ,.les y aperçut et en 
reconnut. bientôt. toute, l'importance ; quelques. jours 
s'étaient à peine écoulés, que M. de Montballon reçut 
dutMinistre. de l'Instruction publique Vordre formel de 
les-envoyer,.au Jardin des. plantes. de Paris. Une lutte 
s’engagea entre l'administration du Jardin des ,plantes , 
le.Ministre el M,.de Montballon;; mais telle fut l'obstina- 
tion du conservateur, secondée du restes avec le plus 
grand dévouement, As les autorités, municipales, que 


(28) 
les reptiles convoités restèrent au Musée , dont ils sont 
encore une des plus précieuses richesses. 

Plus tard , l'illustre Cuvier offrit de les échanger 
contre une somme considérable d'argent , mais l’offre 
ne fut pas acceptée; on permit seulement de lès dessi- 
ner. MM. Duméril et Bibron ont voulu les rattacher 
-à la mémoire de nos honorables concitoyens, en les 
décrivant l'un sous le nom de crocodile de Journu ,; C. 
Journei, l'autre sous celui de crocodile de Graves, 
C. Gravesii, nom également cher aux sciences natu- 
relles. sit 

Vers cette même époque de glorieux souvenir, quel- 
ques adeptes des sciences naturelles , à la tête desquels 
il faut placer M. Rodrigues, conçurent le projet de for- 
mer un établissement sous le nom de Musœum. Ils vou- 
laient populariser les découvertes scientifiques de l’épo- 
que et initier leurs concitoyens, aux, merveilles de la 
nature que nul encore. ne leur avait fait connaître ; un 
cours de zoologie fut professé dans cet établissement, 
par M. Laterrade , qui depuis se livra plus spécialement 
à l'étude de la botanique. 

Le Muséum Rodrigues renfermait de nombreuses ga- 
leries et la plus part des objets y étaient classés d’après 
les meilleures méthodes de l'époque. N'oublions pas, 
Messieurs!, que M. Rodrigues fut non-seulement fonda- 
teur de cet utile établissement, mais encore qu’il sut 
l'agrandir par ses propres recherches et contribua, par 
sa correspondance avec les savants étrangers , à le ren- 
dre digne du but qu’il s'était proposé. C’est M. Rodri- 
gues qui trouva aux environs de Bordeaux une couleu- 


(29 ) 

vre, qu’il envoya à Daudin , célèbre herpétologiste de la 
capitale qui la décrivit et la fit figurer dans son ouvrage 
sous le nom de Coluber girondicus. C'est cette même 
espèce que le prince de Mucignano demanda depuis 
avec la plus grande instance, à un membre de notre 
compagnie, M. Rodrigues, publia quelques bons arti- 
cles d'histoire naturelle dans les journaux scientif- 
que de l’époque et notamment des observations pleines . 
d'intérêt sur la physiologie des serpents. Mais ce qui le 
distingue surtout, c'était son zèle pour ramasser des 
collections ; ce sont les nombreux voyages qu’il entreprit 
dans toutes les parties du département , pour y décou- 
vrir de nouvelles espèces , il fit plusieurs excursions à la 
Teste, à Certes, sur la rive gauche du bassin d'Arcachon, 
et recueillit toutes les productions que la nature pré- 
sentait dans ces contrées alors si peu connues. 


Un naturaliste du plus grand mérite, le colonel Bory 
de Saint-Vincent, M. de Saint-Amand , auteur de la 
Flore Agenaise, parcouraient à la même époque les 
forêts et les dunes de La Teste, et nous en faisaient 
connaître diverses productions. 


Mais, celui de tous qui a le mieux étudié ces contrées 
est sans contredit le docteur Thore : dans un de ses 
ouvrages, Promenades sur le golfe de Gascogne, ce 
naturaliste nous apprend que l’on rencontre à La Teste 
des troupeaux de chevreuils, et de laïtes avec leurs mar- 
cassins , le chat sauvage et le charmant écureuil , Sciu- 
rus vulgaris; sur la côte, des courlis, des spatules, 
des mouettes, etc. ; des faisans sur la rive droite de la 
Leyre, la belle variété du lézard occellé ; et enfin , il 


( 30 
signale , dans les eaux du bassin:d’Arcachon, les prin- 
cipales espèces de poissons qu'on y rencontre; : 

A ces noms , il faut joindre celui de Dargelas , que 
ses goûts prononcés vérs l'étude des insectes ; avait 
déjà fait connaître dans le monde savant; le nom de 
ce naturaliste nous rappelle. celui du célèbre Latreille 
et nous savons tous comment ce naturalisté appelé si 
justement le prince de l'entomologie | conserva ses jours 
en 93, grâce à la découverte du Vecrobia ruficollis , 
et au dévouement de notre collègue. 

Latreille, condamné à l'époque, la plus désastreuse 
de notré révolution , à une exportation qui équivalait à 
la mort, languissait depuis longtemps dans les prisons 
de Bordeaux. Il apprit d’un médecin qui avait été ap- 
pelé auprès de lui, que dans la même ville se trou- 
vaient deux jeunes naturalistes, À, Dargelas ét Bory de 
Saint-Vincent. IL songea de suite à s'adresser. à. eux ; 
mais pour, cela il fallait tromper la sévère. vigilinee de 
son geolier.— Un insecte rare, trouvé dans la prison 
le Necrobia ruficollis et qu'il réussit à leur faire.par- 
venir, les avertit de son existence et leurs. démarches 
empressées lui procurèrent bientôt la liberté. 

Latreille, pendant.son séjour à Bordeaux, étudia 
l'histoire naturelle de nos environs, décrivit quelques 
espèces nouvelles qu'il y avait rencontrées et fit; impri- 
mer à Bordeaux son histoire des fourmis de la France. 

Un ingénieur:en chef-du département de la Gironde, 
un digne émule des Brongniartet des: Defrance ;.M. de 
Basterot, doit être considéré comme le fondateur de la 
géo-zovlogie. Nos contrées si riches:en dépôts! fossiles’, 


(31) se, 
ont trouvé en lui un historièn et un classificatéur. Le 
mémoire qu'il a publié dans le Récueil des travaux'de 
l'Institut, a servi de base à 1ous les travaux qui ont été 
faits sur celte partie intéressante de l'histoire naturelle 
dans le département de la Gironde. ;, 

Les progrès de l’entomologie furent: penidrhttier. 
nous nommerons , en ‘passant ét pour abréger cette no- 
tice, M. Dücluzeau, amateur zélé' et instruit, qui forma 
un cabinet d'histoire naturelle ; et l'abbé Lalanne qui 
plus tard en devint propriétaire. Ce'savant modeste 
trop peu connu à publié une intéressante monographie 
des lépidoptères du département de la Gironde; et a 
également enrichi de ses découvertes toutes les classes 
de l’entomologie. Citons aussi M. Roger , entomologiste 
d’une instruction si profonde et si variée , eu dont la vie 
toute entière fut consacrée à l'étude des insectes ; honoré 
de l'affection des Cuvier , des Boisduval et du comte Dé- 
jean , il fournit d'importants matériaux aux ouvrages 
que publièrent ces grands maîtres de la science. Les tra- 
vaux de cet estimable naturaliste ne seront pas perdus 
pour la science. Les magistrats de cette ville ont acquis, 
pour le Musée , la riche collection qu'il avait formée et 
à laquelle il avait consacré son existence toute entière. 

La zoologie avait donc dans nos murs de dignes re- 
présentants. — Elle y avait aussi des temples où les 
adeptes venaient réveiller leur ardeur à la vue des ri- 
chesses qu'ils contenaient ; mais bientôt cet état si pros- 
père dégénéra : depuis longtemps les cours du Musœum 
étaient fermés, les belles collections de M. Rodrigues 
avaient été dispersées et vendues, les amateurs d’his- 


(32) 
toire naturelle, isolés, travaillaient à l'écart, sans autre 
but que celui de leur satisfaction particulière... 


Une Société, entièrement consacrée aux progrès de 
l'histoire naturelle, devait apparaître : en effet, Mes- 
sieurs, sous le patronage d’un nom à jamais célèbre, la 
Société Linnéenne de Bordeaux vint, à cette époque, rem- 
plir la mission providentielle qui lui était destinée... 
Ici, Messieurs, s'arrête un premier devoir accompli, 
mais notre tâche va continuer. — Puisse cette rapide 
analyse des travaux , que la Société a remplis depuis sa 
dernière séance publique, vous prouver qu’elle a su 
maintenir, dans tout son éclat, l’ère scientifique dont je 
viens de vous tracer l’esquisse. 


(33) 


MESSIEURS , 


Suivant l'ordre usité, je mentionnerai d’abord Lo Vos 
travaux relatifs à l'Histoire Naturelle et ses applications à 
l’Agricullure ; je rappellerai ensuite les modifications surve- 
nues dans le personnel de la Société, et vous ferai connaître 
la liste des dons et ouvrages dont s’est enrichie votre biblio- 
thèque. 


Histoire Naturelle — Publications. 


Les premiers historiens de la nature vous ont tracé l’his- 
loire des principales espèces d'animaux qui vivaient à leur 
époque ; mais leurs livres, commentés par les auteurs mo- 
dernes , laissaient pour quelques-uns d’entre eux , des incer- 
titudes qu’il importait de faire cesser. — Familiarisé dans 
l’étude da grec, de cette langue immortalisée par tant de 
beaux génies; M. le docteur Bazin a entrepris de porter la 
lumière sur ce sujet encore si obscur. 

Dans un Mémoire remarquable autant par la sévérité de 
ses déductions que par le bon goût de sa critique, on est 
conduit aux conclusions suivantes : 

Les mots yaheoudns et yælswens peuvent être considérés 
comme synonymes ; ils signifient Musteli formis, Mustelinus. 

On a dû les appliquer, comme on l’a fait à tous les animaux 
dont la forme et les habitudes retracent à l’esprit des anciens, 
celle de la Belette ; Tan; le nom de T'æhsorne a donc dù être 
donné, dans quelques circonstances, à des Mustelles, et même 
à des chats, surtout à mesure que l’acception des mots a 
acquis un sens restreint. 

Le Talons d’Aristophane est un lézard, mais ce lézard 
n'appartient pas au genre Tœkwr de Cuvier. 


. (84) 

Le l'odeorns de Polybe est un espadon. 

Les Augures nommés Tacorss par les Siciliens, avaient 
Proppptement recours , dans leurs divinations , à l’inspection 
des viscères , soit des Mustelles , soit ce Lézards. 

Dans nn second mémoire intitulé : Sur la valeur des 
mots Espèce et VariËTÉ en zoologie, votre collègue s’est 
livré à l’appréciation des earactères qui doivent servir à dis- 
tingner l'espèce et la variété. 

Après avoir écläfré son sujet, en discutant l'opinion des 
auteurs célèbres sur ce sujet , il trace à son tour la méthode 
qu’il croit devoir plus. sùrement conduire à la vérité. Les 
rahtierte selon lui, ne peuvent se déduire que de l’étude 

divers organes au moyen desquels s’accomplis- 


sent “bites les fonctions de l’orgamisme animal. Les fonctions 


sont paturellement subordonnées.entr’ellés; une étude com- 
parative de l'organisme et des fonctions, démontre qu'il 
existe des rapports constans entre chacune d’elles, de sorte 


- . que cette loi est la base de tonte là zoologie. La fonction 


domine la forme et le développement de l'organe ; de ces lois 
fondamentales , l’auteur déduit une série de propositions que 
bornes de cette notice ne me: permettent pas de vous 
indiquer. Chacune d’elles est le résaltat de ses longs travaux 
sur l’anatomie comparée , et de ses patientes recherches sur 
le système nervéux. Si unjoar-elles sont adoptèes , et l'au- 
teur en conserve l'espérance ; elles offriront de nouvélles 
bases à la classification des êtres encore si imparfaile, malgré 
les fravaux des illüstres nataralistes qui nous ont précédé. 
La couleur des tégüments , dans les {différentes séries qui 
composent le règné arimal , présente an phénomène particu- 
lier que les naturalistés désignent sous lé nom d'alhinismé; 
ce phénomène, commun du reste à toutes les ‘classes 1dés 
mamiifères, ne s'était pas encore présenté sur POürs brun 
des Pyrénées. M. Baziv, ayanteu l'avantage d'acquérir un de 


(35) 
ces animaux affecté de cette anomalie , vous a soumis les 
observations pleines d'intérêt qu'il a faites sur le système 
phanérique , ses modifications sous l'influence de certaines 
circonstances , et enfin leur valeur: comme caractères zoolo- 
gique, 

Le développement des dents dites canines présente quel- 
quefois des anomalies remarquables dans leur évolution. M. 
Pédroni vous a fait part, à ce sujet, des observations qu'il a 
faites sur un squelette de chat appartenant aux galeries z00l0- 
giques de da Faculté des Sciences. Il vous a également donné 
Ja description de quelques ossements fossiles d’un grand in- 
térêt, pour la palæonthologie du département : ce sont 4 
vertèbrès de cétacées, 2 fragments « de carapace, de tortue, 
et 1 bois de cerf. Tous ces objets ont été recueillis dans les 
couches des terrains lertiaires de la commune de Léognan. 


Géologie. 


La géologie de là Provence a fourni à M. Marcel de Serres, 
l’un de: nos plus zèlés correspondants, un Mémoire sur la 
nature des terrains, de cette’partie de la France, Ce savant 
géologue a resumé dans ce travail tous les faits et toutes les 
observations qu’il arecueillis pendant un grand nombre d’an- 
nées ; il ne s’est pas seulement bornë à indiquer les diffé- 
rentes couches qui le composent, il en a relevé avec soin 
tous les fossiles, et, à l'exemple des Cuvier et des Bron- 
gniart ; il leur a ‘demandé l'explication de l’état actuel de 
ces contrées, et la cause des révolutions qui a si singulière 
ment cr à nature des êtres qui vivent maintenant à sa 
surface. 

Deux “e- — accompagnent ce Mémoire, l’une repré- 
sente la coupe géologique de la Provence, l’autre est la re- 
production de ‘quelques débris fossiles très-rares , tels que 


(36) 
l’oscillatoire de Beaucher , des plumes fossiles d'oiseaux, et 
enfin un lépidoptère fossile. 

M. Delbos a fait une excursion géologique aux environs de 
Blaye , avec l’un de nos collègues M. Pédroni. Le rapport où 
il a consigné ses observations, présente des faits d’un haut 
intérêt pour cette science. H nous a fait sentir l'importance 
de nouvelles recherches dans nos contrées où la géologie n'a 
pas encore révélé toutes ses lois. 

M. Pédroni vous a donné un Mémoire sur les calcaires 
nitrifères du département de la Gironde et leur emploi utile, 
et enfin un mémoire plus pen le FR rl minéra- 
logique de ce mème département. 


Botanique. 


L’élude de la Botanique a réalisé de nouveaux progrès. 
Retracer les souvenirs qui se rattachent aux noms des Latapie, 
des Campaigne, des Bory de St-Vincent , des docteurs Teu- 
lère, Gachet , Paillou, Moine, de Libourne; la part qu'ils 
ont prise à la Flore Bordelaise, la fondation de la Société 
Linnéenne , l'impulsion imprimée aux progrès botaniques , 
les nombreux travaux de cette Société jusqu’à ce jour , et 
ceux qu’il a accomplis lui-même, durant sa laborieuse car- 
rière, telle a été la tâche que s’est imposée M. Laterrade 
dans son Mémoire intitulé : Précis de la Botanique à Bor- 
deaux. 

Enfin, vous avez publié le catalogue des plantes phané- 
rogames et cryplogames qui croissent spontanément aux en- 
virons de la Teste de Buch. Cette Flore, résultat de dix- 
sept années d’excursions de la part de M. Chantelat , sera 
désormais le guide de tous les botanistes , soit qu’ils visitent 
les étangs formés par l’eau douce, soit qu’ils parcourent le 
bassin d'Arcachon , ou traversent les semis de pins, et ses 
immenses amas de sable , connus sous le nom de dunes. La 


(37) 

La Teste, dit ce savant naturaliste, offre peu de plantes qui 
soient particulières à la contrée ; ainsi on rencontre sur les 
diverses côtes maritimes de la France , une grande partie des 
plantes qui croissent sur le bassin d'Arcachon. Cependant le 
botaniste chercherait vainement ailleurs que dans les marais 
de La Teste, qu’elle décore pendant les mois de Décembre » 
Janvier et Février, la belle bruyère à feuilles de polytric, 
Erica polytrichifolia ; it en est de même pour la Lobélie de 
Dortman , Lobelia Dortmana, qui ne croit en France qu’à 
l'étang de Cazeaux ; l’Astragalus Bayonnensis, qai ne croît 
que dans les laites voisines de la mer, depuis le bassin d’Ar- 
cachon jusqu’à Bayonne ; l’Hyeracium Eryophorum, qui est 
propre aux dunes , et enfin. l’Arbutus unedo , qui croit seule- 
ment dans les bois situés auprès du bassin d'Arcachon. 

Des excursions faites avec persévérance, et une activité 
conlinue , ont été dirigées dans toutes les parties du départe- 
ment : la connaissance de nos végélaux semblait toucher à 
son terme, cependant M. Chantelat a continuè ses explora- 
tions dans nos landes et le littoral de l'Océan ; il y a recueil:i 
une plante qui appartient réellement au genre élatine, genre 
nouveau pour la Flore Bordelaise ; il vous a fait parvenir des 
graines de Lobelia Dortmana, et M. Laterrade, pour pro- 
pager cette belle espèce , la cultive avec succès au Jardin des 
Plantes. Le même membre a également recueilli dans ses ex- 
cursions quelques plantes intéressantes : à Arlac, l’Anthe- 
ricum ossifragum , et V'Osmunda regalis ; à Mérignac , sur le 
domaine de M. Johnston , le Polygala grandiflora variegata 
luxurians ; le Physalis anqgustata et le Gentiana pleu- 
ronanthe. Enfin, il a trouvé, à Pessac, le joli Agaricus 
coccineus, et le Verbascum nigrum, plante trés-rare aux 
environs de Bordeaux, mais souvent confondue avec Île 
Verbascum alopecurus. 


( 38 ) 
Faune de la Gironde. 


La Zoologie du département de la Gironde , a été étudiée 
avec zèle par ceux de vos membres qui s’adonnent plus par- 
ticuliérement à l'étude de cette sciencé. 

Le Chemin de fer de La Teste, en facilitant des explora- 
tions naguère impraticables, n’a pas été seulement un bien- 
fait pour les populations des landes , il a encore agrandi le 
domaine de nos jouissances intellectuelles, en nous permet- 
tant de reculer les limites des sciences naturelles. M. le D." 
Henry Burguet s est principalement attachè à la recherche 
des animaëx qui vivent sur le littoral. 11 a visité le bassin 
d'Arcachon à mer basse, et a recueilli un grand nombre de 
mollasques ; dont l'existence :ne vous avait pas encore été 
signalée, et dont il se propose de publier le catalogue des- 
criptif. 

C'est à la famille des mollusques que les habitants de nos 
côtes empruntent leur nourriture dans les temps difficiles ; 
souvent aussi ils sont apportès sur les marchés de Bordeaux ; 
ne pouvons-nous pas concevoir l’espérance de mieux connaî- 
tre un jour les mœurs de ces animaux et d'offrir, par la pro- 
pagation des espèces comestibles, de nouvelles ressources 
alimentaires à une population si souvent décimée par les 
dangers de la pêche du poisson. 

La partie maritime du département, située à l'embouchure 
de lOcéan, depuis le Verdon, d’une part, jusqu’à Soulac, et 
de l’autre jusqu'aux rochers de la tour de Cordouan , a été 
également explorée par MM. Henry Burguet et Arnozan ; au 
Verdon, M. Arnozan a recueilli des Amphidesmes, des Petri- 
coles, des Saæicaves et des Pholade:; M. Burguet, des 
Crustacées en grand nombre et des Actinies, des Méduses, des 


Doris, des Aplysies, des Etoiles de mer, des vers marins 
et généralement tous les êtres qui s'y rencontrent. 

La Conchyliologie terrestre et fluviatile s’est enrichie d'ob- 
servalions et d’espèces nouvelles, M. Arnozan a trouvé la 
Paludine de'Férussac dans un vivier, à Léognan ; M. Henry 
Burguet ; l'Unio Batava , à Bassens , espèce, qui n'avait pas 
encore été signalée; à Blanquefort , dans une source située 
près la jalle de Saint-Médard, il'a recueilli le Paludina 
viridis ; enfin, M. Pedroni vous a signalé, dans les vieux 
murs du château de Langoiran, l'existence du Bulimus deco- 
latus , à l’état vivant. 

M. Henry Burguet a enrichi la Faune ornithologique du 
genre Tychodrome; — il: a; eonstaté le passage règulier de 
cet oïseau dans nos contrés ; et l’a observé à Bazas , dans la 
collection de M. Touchard. Le même membre a enrichi l'er- 
pétologie d’une espèce encore inobservée, la Salamandre à 
crête, Triton cristatus. 


Séances de la Société. 


Les assemblées-générales ont pris le caractère qu'elles de- 
vaient avoir, par un èchange mutuel de connaissances acqui- 
ses ; par la lecture des mémoires destinés à votre Bulletin. 
Je ne puis ici vous présenter une analyse de {ous vos tra- 
vaux : Je me bornerai à les constater. 

Vous avez reçu les mémoires saivants : 

Recherches sur la Cosmogonie d’'Orphée, par M Delbos ; 

- Observations sur le Scorpio americanus, espèce vivante 
et naturalisée à Bordeaux, par M. H. Burguet ; 

Excursion géologique aux environs de Libourne, par M. 
Delbos ; - 

Quelques réflexions sur les ossements fossiles de la Gi- 
ronde, par M. Pédroni ; 


(40) 
Mémoire sur les dents des poissons fossiles du départe- 
ment de la Gironde, par le même auteur. 


Agriculture. 


L’agriculiure a occupè un rang important parmi les tra- 
vaux de cette année. Votre compagnie, qui fonda, sur le 
domaine de M. Bouchereau , à Carbonnieux, un champ d’é- 
tude pour la synonymie de la vigne , a terminé cette année 
la publication d’un catalogue descriptif des variétés de cet 
arbrisseau. Vous y avez joint vos observations et celles d’un 
œnologue des plus distingués, M. Bouchereau , membre cor- 
respondant de votre Compagnie. & 

Ce champ d’étude, l’un des plus prospères de l'Europe $ 
possède maintenant l'inventaire de ses richesses, et les 
étrangers qui le visitent peuvent désormais en apprécier 
l'importance. 

M. Petit-Lafitte, a appelé votre attention sur le gribourt 
de la vigne et vous avez consacré plusieurs de vos séances à 
la recherche des moyens propres à arrêter le developpe- 
ment de cet inseele nuisible à nos contrées. 

A lFexemple de M. le baron d'Haussez et de M. le V.t° de 
Métivier, dont le souvenir sera toujours précieux aux amis de 
l'humanité , un ancien collègue, M. Housset, a cherché les 
moyens d'ajouter au bien-être de l'habitant des landes, de 
ces contrées toujours si malheureuses et si dignes d'intérêt. 

C'est dans ce but qu’il a fait connaître un procédé, aussi 
simple qu'ingénieux , pour préparer, avec le produit des abeil- 
les, ane boisson agréable et bienfaisante; il a égalemeut cher- 
che un moyen pour clarifier les eaux et Les rendre potables. 
Le filtre qu'il a indiqué arrive à ce résultat avec la plus grande 
économie. 

M. Houssei a également signalé quelques améliorations à 
introduire dans la cullure du mürier et l'éducation du ver à 


(#1) 
soie. À ce sujet, Messieurs, je me plais à rappeler que votre 
Compagnie a été l’une des premières à tenter des expériences 
sur l’éducation de ces insectes ; elle se glorifiera toujours de 
la part qu’elle a prise au succès d'une industrie qui a pris 
aujourd’hui un si grand essor et qui est devenue une branche 
considérable de notre commerce. 


Rapports avec les autorités. 


C’est ici sans doute l’occasion de témoigner notre recon- 
näissance aux dignes magistrats qui président à cette cilé ; 
leur bienveillante protection vous est acquise , et vous avez 
_ la conscience de l'avoir méritée, par un dévouement sans 
bornes à la propagation des sciences naturelles. 


L’accaeil bienveillant que les naturalistes ont fait au re- 
cueil de vos mémoires , est un puissant motif qui vous a portè 
à redoubler de zèle pour les rendre plus dignes de leur ap- 
probalion , et vous avez voulu satisfaire aux nombreuses de- 
mandes qui vous ont été faites de ce recueil complet, en 
décidant l'impression du 2. volume, dont les exemplaires 
étaient depuis longtemps épuisés. 


Correspondance, 


Votre correspondance s'agrandit, vos relations avec les 
savants étrangers se multiplient. 

M. le baron Levaillant vous a fait part de ses excursions, et 
des plantes qu'il a recueillies à Pau , avec M. Malescot et le 
docteur Bergeret. 

M. Théophile Laterrade , l'un des fils de votre directeur, 
vous a écrit de la Havane, et vous a fait part de ses recher- 
ches sur les mollusques terrestres et fluviatiles de la contrée 


qu’il habite. 


(42 ) 

M. Grenier, savant botaniste dans le, département du 
Doubs, vous a initié à ses,trayaux et aux publications dont 
il a enrichi la science. 

M. Chantelat vous a signalé les plantes rares, ou nouvelles 
qu’il a recueillies à La Teste, et les observations intèressantes 
dont elles ont été l’objet. 


M. Daniel Webster, secrétaire-général au Congrès des 
Etats-Unis , s’est adressé à votre Compagnie, par l’intermé- 
diaire de M. Guestier, négociant à Bordeaux, pour obtenir 
des renseignements sur un insecte du genre Coccus, qui a 
causé de pernicieux ravages parmi les orangers des Florides. 
Ces insectes se sont propagès en qnantité prodigieuse sur ces 
arbrisseaux et les ont fait presque tous périr par l’épuisement 
de la sève. 

Cette grave question a éveillé toute votre sollicitude ; vous 
avez voulu rendre tous les services qu’il dépendait de vous, 
à une nation amie, et illustrée par les services qu’elle a 
rendu aux sciences naturelles. 

Il ne vous a pas èlé donné de résoudre toutes les questions 
qui vous ont été soumises , car les documents qui vous ont 
èlé envoyés, ne vous ont pas permis de constater l'identité 
de cet insecte avec celui qui existe dans nos contrées. Vous 
vous êtes adressès à plusieurs de vos membres correspon- 
dants, placés dans de meilleures conditions pour observer 
ce Coccus. M. Léon Dufour, votre membre correspondant et 
l’un des entomologistes les plus distingués de l’Europe, 
vous a promis de porter son attention sur un sujel si inté- 
ressant à la prospérité agricole des Etats-Unis. M. Allègre 
vous a envoyë des îles d'Hyères, un rameau d’oranger couvert 
de Coccus. Malheureusement ce rameaxu s'est égaré, et il ne 
vous a pas élé permis , en élevant les insectes, d’en connaî- 
tre l’espèce , les mœurs et les habitudes ; il vous a donné 


# 
à 


(43) 

quelques renseignements qui, joints à ceux que vous avez 
déjà recueillis, vous permettront un jour , sinon de résoudre 
les questions qui vous ont .élé soumises, du moins de les ren- 
dre plus faciles pour d’autres. 
= Je ‘n'arrête ici ,‘me bornant à vous ‘signaler les noms de 
MM. Gérand , à Valparaiso ; Miramont , à Narbonne ; Marcel 
de Serres, à Montpellier ; Desbeaux, à Agen; de-Lacolonge, 
à Loupes; Guillorit, à Angers; Dupuy, à Auch, dont'les 
nombreuses lettres attestent le concours et la participation 
aux fravaux de votre Compagnie. 

Un grand nombre. de savants, en. France et à l'étranger, 
vous ont demandé le titre de membres correspondant. 


Ce sont : MM. Guillorit, président de la} Société indus- 
trielle d'Angers ; 

Carlo Porro, professeur d'Histoire Naturelle, à Milan ; 

Barruel de Beauvert, directeur des colonies agricoles dans 
le centre de l’ Amérique; 

Aymen, docteur-médecin, à Castillon ; 

De Riedel , naturaliste à Rio de Janeiro ; 

St-Yago Péry, à l’île de Cuba; 

Roux, secrétaire perpétuel de la Société de Statistique 
de Marseille ; 

Alfred Malherbe, président de l’Académie royale de Metz ; 

Spada Medici , juge et naturaliste à l'Université de Rome; 

Bovzi , professeur de Zoologie à Rome ; 

Le docteur Biadzoleto , naturaliste à Trieste; 

De Brondeau , naturaliste, à Agen; . 

Capgrand , pharmacien , à Sos ; 

Zantedeschi, professeur de physique et de botanique, à 
Venise ; 

Aurèle Paquerée, naturaliste, à Castillon; 

Martineau, propriétaire agriculteur , à La Bastide. 


(44) 

L'an de vos membres correspondant, M. Dordet, phar 
macien , à Créon , est mort tout récemment dans cette ville : 
M. Dordet s’était particulièrement adonnè aux travaux de 
sa profession ; il se livra néanmoins à l’étude des Sciences 
naturelles, et vous connaissez toute sa sympathie aux travaux 
de votre Société. 

M. Delbos est venu prendre place parmi vos membres 
titulaires. 

= L’herbier de la Société , ses collections et sartout la biblio- 

thèque , ont fait de précieuses acquisitions. 

M. Labarrère, de Pau, vous a donné des plantes des Pyré- 

nées, dont la préparation a conservé lés parties les plus | 
délicates.— M. Gérand , 40 espèces de fougères du Brésil. — 
M. le comte de Pontac, les produits d’histoire naturelle re- 
cueillis dans l’exploitation des carrières de son château de 
Joubertes, près de Langon. Ce sont des fragments de plusieurs 
os fossiles de la famille des Cétacées, des moules intérieurs de 
l'Ampullaria maxima, les moules d’un Nautile remarquable 
par ses dimensions. — M. Bonzi vous a fait don d’une carte 
géologique du Latium, et des échantillons caractéristiques 
de tous les terrains qui le composent. 

Telle est, Messieurs, l'analyse bien imparfaite des travaux 
aceomplis par votre Compagnie. La science que vous cultivez 
est honorée entre toutes , dans le siècle actuel. Chaque jour 
elle voit son domaine s’agrandir, ses prosélyles se multiplier. 
Il y a rivalité d’ardeur dans toutes les sociétés savantes de la 
France et de l’étranger. 

Sans doute, Messieurs , il vous reste quelque chose à faire 
encore : maïs parvient-on d’abord aw but qu’on se propose ? 
peut-on porter une attention égale sur tous les objets ? n’est- 
on pas arrêté par le défaut de ressources ? n’y a-t-il pas dans 
la tâche que vous vous êles proposée , des obstacles difficiles 


(45) 
à vaincre? Mais l'émulation dont vous êtes animé, ne vous 
permet-elle pas d’entrevoir le brillant avenir, réservé à une 
science qui a toujours été l’objet constant de vos soins et de 
votre sollicitude ? Ë 


Ouvrages reçus. 
Trattato del ‘magnatismo et della electricita, del abb. 
Francescho Zantedeschi. 
Trattato di fisica elementare, del abb. F. Zantedeschi. 


Relatione storico-critica sperimentale sul elettro magne- 


tismo del professore Zantedeschi. 

Lettera di bonajuto del Vecchio, al Sign. Zautédeschi. 

Le leggi elettro magneliche , da il sig. Zantedeschi. 

Viaggio di S. M. Federico -Augusto. 

Différents mémoires sur la botanique , par le docteur 
Biasoletto. 

Del influenza dei raggi solari rifratti dai veltri colorati 
sulla vegetatione delle planta et germinazione de semi. — 
Zandedeschi. 

Différents mémoires sur la larve de la Scolia flavifrons , 
par M. Passerini. 

Carte géologique du Latium , par M. Ponzi. 

Mémoire de l’Académie Royale des Sciences de Munich. 

Histoire des mollusques terrestres et fluviatiles du dépar- 
tement du Gers, par M. l’abbè Dupuy. . 

Erpétologie de la Vienne, par M. Mauduyt. 

Bulletin de la Socièté d'Histoire Naturelle du département 
de la Moselle. 

Répertoire des travaux de la Société de Statistique de 
Marseille ( 6."e volume ): 

Compte-rendu des travaux du Congrès des Vignerons à 
Bordeaux , par M. Guillorit. 

Mémorial encyclopédique. 


(46) 

Annales de la Société royale et “ia d’Agricalture . 

Le Cultivateur. 

Le Propagateur de l’industrie de la soie en France. 

æ Mémoires de la Société d’Agriculture et d'économie prati- 

" que de la Martinique. 

Mémoires de la Société des sciences et arts de Limoges. 
Annales de la Socièté d’Horticulture de Paris. 
Journal des Progrès agricoles du Midi de la France. 
Bulletia du Journal d'Agriculture de Toulouse 
= Balletin de la Société départementale d'Agriculture de la 
Haute-Marne. 
Bulletin des lraxagx de la poial Racemenele d'Agri- 

De culture de la Marne Le. 

* moire de la Société d'Histoire naturelle 63 STPASboure. 
Mémoire de la Société royale des sciences et arts de Lille. 
Mémoire de Sociètè d'Agriculture, sciences et arts d’An- 

gers. 

Journal d'Agriculture du Midi de la France. 4 
Annales des sciences physiques et naturelles de Lyon. 
Tablettes historiques de l’Auvergne, par Bouillet. 

L’Ami des Champs. 

Journal de Médecine pratique 

Journal d’Agriculture pratique. 

Comice agricole de l’arrondissement de Moissac. 
Compte-rendu des trayaux de la Socièté Linnéenne de 

Lyon, pendant les années 1830-40. 

Mèmoire de la Société Royale des sciences , lettres et arts 
de Nancy. 

Mémoires de la Société physique et ‘d'Histoire naturelle 
de Genève. 


me 
= FIN DES MÉLANGES! 


——————————_——_——— 
Imprimerie de TH. LAFARGUE, Libraire » à Bonpraux. 


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