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Full text of "Bulletin de la Société botanique de France"

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Le n°9 (séances dé décenibre) de 1900 paraîtra le mois prochain. 


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BULLETIN 
|| SOCIÉTÉ BOTANIQUE 


DE FRANCE 


FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 


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£T RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 


TOME QUARANTE-HUITIÈME 


(Quatrième Série — TOME 1) 
1901 


1-2. 


Séances de Janvier et Février 1901, 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ, 


RUE DE GRENELLE, 84 


“BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ 
POUR 1901. 


Président : M. Émile. BOUDIER. 
Vice-présidents : 
MM. Büreau, D" Avice, Dutailly, Radaïs. 


Secrétaire général : M. E. Malinvaud. 


Secrétaires : Vice-secrétaires : 
MM. Guérin, Lutz. MM. Bois, Buchet. oE 
Trésorier : Archiviste : 
‘M. Delacour. | M. Éd. Bornet. 


Membres du Conseil: 


. = MM. Drake del Castillo, | MM. Jeanpert, MM. de Seynes, 


Guignard, Maugeret, Van Tieghem, 
Hua, Morot, Vilmorin (M. de), 
Hue (abbé), Prillieux, Zeiller. 


Tarif des tirages à part. 


2 

NOMBRE DE FEUILLES. Pre ss tt Ar. Pnes 

Une feuille (46 pages), réimposition, papier, tirage, fr. ec. fr. c. fr. e. fr, e. fr, ec. 
pliure, piqûre et enveloppe de eouleur. . . . . 8 50 9 50 11 » 145 » 24 » 
Trois quarts de feuille (12 pages). . . . .- . . . . 8 » 9 » 10 50 4# » 2% » 
Demi-feuille (8 pages). . . . . . . . .. cr... |, 5 0 6 » 8 » 12 » 18 » 
Quart de feuille (4 pages . . . . . . .- . . . . . . 4 » 5 » T 9 » 44 » 
Se feuille en sus de la première. . . . . . . . .. 7 50 8 50 9 50 42 » 48 » 
Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. . . .. 7 » 8 » 9 » 11 50 46 5 
Demi-feuille en sus d'une feuille. . . . . . . .. » | 5 6 50 8 50 44 » 
Quart de feuille mn Les io ee ee 3 » 4 » 6 » 8 » 42 » 


Le composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 1 franc. 

* Ls composition d’un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 

La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 

La composition d’une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 franes sile 
titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- 
ture. En plus les frais de tirage et de papier. 

S'il y « des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. 
Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. 

+ Une gravure d’une demi-page; 1 fr. 50. 

+ Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des pages du 

Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer. 


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BULLETIN 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE 
DE FRANCE 


FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 


ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D’UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 


TOME QUARANTE-HUITIÈME 


(Quatrième série. — TouE Î) 


PARIS 


AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 


RUE DE GRENELLE, 84 


190! 


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SOCIÉTÉ BOTANIQUE 


DE FRANCE 


SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. ÉMILE BOUDIER. 


En prenant place au fauteuil, M. Boudier reméreie la 
Société de l’honneur qu’elle lui a fait en le choisissant pour 
diriger ses travaux. Il rappelle qu’étant l’un de ses membres 
fondateurs, il en a toujours suivi avec le plus grand intérêt 
les travaux et il l’assure en même temps de tout son dé- 
vouement. 


M. Malinvaud, secrétaire général, donne lecture du pro- 
cès-verbal de la séance du 28 décembre 1900, dont la rédac- 
tion est adoptée. 

M. le Président fait connaître à la Société une nouvelle 
présentation. 


M. Maurice de Vilmorin annonce le décès de M. l’abbé 
Armand David et rend hommage à sa mémoire : 


NOTICE SUR M. l'abbé ARMaxD DAVID (1826-1900), 
par M. Maurice de VILMORIN. 


Le 19 novembre dernier, s’est éteint à Paris, à la maison-mère des 
Lazaristes, M. l'abbé Armand David si connu par ses travaux d’histoire 
naturelle et ses découvertes en Chine, surtout dans le domaine de la 
zoologie et de la botanique ; il avait soixante-quatorze ans. 


6 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 


H était né en 1826, à Espelette, dans le département des Basses- 
Pyrénées. C’est la commune de France où le sang basque est le moins 
mélangé et M. l’abbé David me disait encore, il y a peu de temps, que, 
pour résister à la fatigue de ses longues routes en Chine, il ne fallait 
rien de moins qu’un missionnaire et un Basque ! 

Entré en 1848 dans la congrégation des Lazaristes, c’est en 1860 qu’il 
fut envoyé pour la première fois en Chine; il résida d’abord à Pékin. 
Ses goûts pour l’histoire naturelle ne tardèrent pas à se révéler. Il 
raconte, à une date postérieure, les débuts du cabinet d'histoire naturelle 
qu’il y constitua. « Dans la création de ce cabinet, qui pouvait, avec le 
temps, acquérir de l’importance, mes travaux, dit-il, ont été tolérés par 
mes anciens supérieurs de Pékin, il s’en faut qu’ils aient été encou- 
ragés. » 

On devait, par la suite, reconnaître toute l'importance de la collabora- 
tion que peuvent apporter aux recherches scientifiques en France les 
ordres religieux qui évangélisent l’Extrême-Orient. Une entente heureuse 
s'établit, à l’occasion de l'initiative de M. l’abbé David, entre le Muséum 
et les congrégations. Les Jésuites, puis, plus récemment, les Lazaristes et 
les prêtres des Missions étrangères ont été pour la botanique descriptive 
française les fournisseurs de nombreux matériaux d’une valeur inesti- 
mable. Les collections botaniques de M. l’abbé David; les récoltes de 
M. l'abbé Delavay, au Yunnan; de M. l’abhé Soulié, au Thibet; de M, l’abbé 
Farges, au Su-Tchuen, représentent un ensemble comparable à celles 
formées par les Hooker, Wallieh, Royle, etc., dans la chaîne de l’Hima- 
laya, c’est-à-dire qu’elles ont ouvert de nombreux et importants cha- 
pitres dans l’histoire du règne végétal et en ont transformé certaines 
parties. | 

Les grands voyages scientifiques de M. l’abbé David sont compris entre 
4864 et 1874. Ils sont au nombre de trois principaux, et les relations 
faites par l’auteur en ont paru dans les Nouvelles Archives du Muséum 
pour les deux premiers, et en deux volumes publiés chez Hachette pour 
le troisième voyage. Ces relations, du moins la dernière, sont épiso- 
diques et rédigées de manière à ne pas rebuter le publie par des descrip- 
tions trop minutieuses. La zoologie et surtout l’ornithologie y sont au 
premier plan, viennent ensuite la botanique et la géologie. Le vrai com- 
pendium du travail botanique de M. l’abbé David en Chine est constitué 
par la publication des Plantæ Davidianæ de M. Franchet. Ce magni- 
fique ouvrage met bien en relief l'importance du chiffre des plantes 
récoltées, le groupement des genres et des espèces en certaines localités 
privilégiées, le haut intérêt de nouveauté d’une grande partie de ces 
plantes, leurs affinités avec certaines flores voisines. . 

Dans sa première série d’excursions au nord et à l’ouest de Pékin, à 


M. DE VILMORIN. — L’ABBÉ ARMAND DAVID. 7 


partir de 1864, M. l’abbé David visite la Mongolie méridionale et en par- 
ticulier le plateau montagneux de l’Ourato, encore à peu près inexploré, 
L’inventaire de ce voyage est estimé par M. Franchet à environ 600 plantes 
en y comprenant celles rapportées de Kou-Kou-Noor, région située 
encore plus loin à l’ouest dans le haut bassin du fleuve Jaune. 

Le second voyage de M. l'abbé David fut plus important encore par la 
longueur de son itinéraire et sa pénétration jusque dans des provinces 
orientales où se trouvent des éléments botaniques aussi riches qu’origi- 
naux et inexploités. De Tchong-King, point où cesse la navigation régu- 
lière sur le fleuve Bleu, furent gagnées, d'abord la capitale du Su-Tchuen, 
Tchin-lou, puis des parties de la province situées sur la frontière du 
Thibet et en particulier le village de Moupine où l’intrépide voyageur 
demeura six mois au péril de sa vie. 

Les vallées des environs, à l’altitude de 2000 à 3000 mètres, sont géné- 
ralement humides et abondamment garnies d’une végétalion alpine plus 
particulièrement frutescente. Les Rhododendrons, les Saules, très nom- 
breux, s'élèvent jusqu’à la limite des forêts; des sommets dépassant 
5000 mètres dominent la région de leurs cimes neigeuses. Parmi les plus 
intéressants végétaux découverts aux environs de Moupine, il faut citer 
le Davidia involucrata Baill., superbe Combrétacée, à immenses brac- 
tées blanches simulant une fleur ; le Camptotheca acuminata Franch. 
de la même famille, les Rhododendron Davidi, moupinense, Dendro- 
charis de Franchet; les Primula et Fritillaria Davidi du même 
auteur ; le Dichinsia hydrocotyloides de Franchet, curieuse Ombelli- 
fère, l’'Euptalea Davidiana Baillon, etc. 

Enfin, dans un dernier voyage, furent visitées les montagnes Bleues 
(Tsing-ling), situées à vingt-cinq ou trente journées de marche au sud- 
ouest de Pékin, entre les provinces du Chen-Si et du Su-Tchuen. Six 
mois de séjour y permirent de précieuses récoltes. Puis, à travers le 
Hou-Pé, fut atteinte la vallée du fleuve Bleu et, sur la rive méridionale 
de celui-ci, le voyage fut poussé, à travers le Kiang-Si, jusqu’à la chaîne 
de montagnes qui borde le Fokien. Cette partie centrale et déjà à demi 
méridionale de la Chine est beaucoup plus arrosée que les hautes plaines 
du nord de l’Empire, et sa végétation est bien plus riche- 

Parmi les végétaux remarquables, fruits du premier et du troisième 
voyage, il convient encore de citer une curieuse UÜrticacée épineuse, 
l'Hemiptelea Davidiana Planchon, de Mongolie; l’Alchornea Davidi 
Franch. du Chen-Si mérid.; le Pinus Armandi dans la même région; 
l’Abies Davidiana intermédiaire entre les Piceaet le Tsuga, originaire 
du Su-Tchuen septentrional, etc. 

La plupart de ces belles plantes sont figurées dans les Plantæ Davi- 
dianæ. 


8 SÉANCE DU À1 JANviER 1901. 


M. l'abbé David rentra en France en 1874, épuisé des fatigues de son 
dernier voyage. Il rapportait de précieux matériaux pour la constitution 
de collections créées par lui au siège de la congrégation des Lazaristes à 
Paris ; il y formait un certain nombre de ses jeunes collègues aux études 
d'histoire naturelle qu’il avait poursuivies lui-même avec tant de per- 
sévérance et de succès. C’est par lui que l’abbé Delavay avait été signalé 
à l’attention du directeur du Muséum d'histoire naturelle. 

Nommé depuis longtemps correspondant de l’Académie des Sciences 
et du Muséum, il reçut peu avant sa mort et tardivement le ruban de la 
Légion d'honneur qu’il avait si bien gagné. Bien que ses forces fussent 
partiellement revenues dans la régularité de son existence vouée au 
ministère religieux et à l’étude, sa santé demandait de grands ména- 
gements. 

Il s’est éteint doucement, emportant les regrets des personnes qui ont 


eu le privilège d’être de ses amis et qui s’attachaient vite à ce caractère 
si droit et si affable. 


M. Lutz, secrétaire, donne lecture de la Note suivante : 


NOTE SUR LE XOSA MACRANTIHA Desp., par M. l’abbé HY. 


L'importante Monographie du genre Rosa publiée par M. Rouy, 
au 6° volume de sa Flore de France, a fourni à M. Gentil, du 
Mans, une nouvelle occasion de m’attaquer au sujet du Rosa ma- 
crantha Desportes. C’est une 5° Note faisant suite à celles qui ont 
été analysées dans la Revue bibliographique de notre Bulletin. 

On sait la thèse de M. Gentil : le Rosa macrantha n’est pas un 
hybride, et il n'existe plus nulle part aujourd’hui. Or, dans les 
derniers exsiccatas de la Société franco-helvétique, j'ai distribué 
une plante d'Angers qui est bien un hvbride des Rosa gallica et 
canina, et que je prétends être conforme au vrai À. macrantha. 
Inutile de reproduire ici les arguments apportés, d'autant que 
M. Gentil n’en discute aucun, se contentant de m’opposer l’opi- 
nion de M. Rouy. Or il est facile de montrer que ma manière 
d'envisager la Rose en litige est, à quelques nuances près, celle du 
savant auteur de la Flore de France, tandis que celle de M. Gentil 
est en complet désaccord. 

M. Rouy distingue, il est vrai, dans sa Flore et nomme jusqu’à 
18 formes hybrides, issues des Rosa gallica et canina et encore 


éaéiéneàÉDUCE di-E O ) SS de node SN SE St dd Sen EE jé 


HY. — LE ROSA MACRANTHA. 9 


dans ce nombre ne figure pas la plante de Desportes, laissée à 
l'écart sous le prétexte qu’elle n'existe plus. I Ta signale cependant 
en note, sans lui attribuer une place définie dans son système, se 
contentant de dire que celte place devrait être dans la quatrième 
série des hybrides précédemment énumérés. Or,comme plusieurs 
échantillons authentiques en sont conservés dans les herbiers de 
Paris, notamment dans ceux du Muséum et de M. Drake del 
Castillo, il aurait été facile à M. Rouy de se prononcer sur sa na- 
ture, et de montrer en quoi elle difière de celle que j'ai publiée. 

Bien plus, dans un Mémoire paru postéricurement à sa Flore 
(« Les Rosiers européens de l’herbier Rouy », in Journal de Bota- 
nique, 1900, p. 133), l’auteur donne toutes les formes successi- 
vement décrites du Rosa macrantha par Desportes, Boreau, Cariot 
et moi comme de purs synonymes de son Rosa Boreykiana, ce 
qui prouve que, dans son appréciation définitive, les différences 
entre ces diverses créations son! insiguifiantes, pour ne pas dire 
nulles, ou tout au moins négligeables. C’est à M. Rouv, mis en 
cause par M. Gentil, qu’il appartient de déclarer, s’il le juge op- 
portun, lequel de nous a interprété le plus fidèlement son sen- 
timent. 


M. Rouy, prévenu que le Secrétariat de la Société avait 
reçu une Nete de M. l'abbé Hy, qui faisait appel à son témoi- 
gnage au sujet du À. macrantha, à répondu qu’il croyait 
avoir fait connaitre suffisamment sa manière de voir sur 
cette plante litigieuse dans le dernier volume de sa Flore de 
France et qu'il se réservait cependant, quand la Note de 
M. Hy aurait paru dans le Bulletin, d'examiner s’il y a lieu, 
en ce qui le concerne, de revenir sur cette question. 


Lecture cest donnée des Notes suivantes : 


10 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 


TROISIÈME SUPPLÉMENT (1) A LA LISTE DES PLANTES RARES OU INTÉRES- 
SANTES (PHANÉROGAMES, CRYPTOGAMES SUPÉRIEURES ET CHARACÉES} 
DES ENVIRONS DE MONTFORT-L'AMAURY ET DE LA FORÊT DE RAMBOUILLET 
(SEINE-ET-OISE); par M'e Marguerite BELEZE. | 


Ranunculus reptabundus. — Routes humides de Blüche entre le 
Chêne-Baudet et la Mare-Ronde (F. de R.) (2). 
Dianthus deltoides. — Talus chauds et sablonneux de la route de 


Rambouillet, au poste forestier du Sérisaye (F. de R.). 


Geranium rotundifolium (forme à fleurs blanches). — Bords de l'étang 
des Bruyères (F. de R.). 


Polygala Michaleti. — Mares-Moussues; plaine de M!. 

Genista pilosa. — Landes d’'Erica Tetralix L., prèsl’étang des Bruyères 
(F. de R.). 

Lathyrus tuberosus. — Chemin de culture des Graviers à la route de 
Brest, près M'. 

Malva Alcea. — Prairies sylvaliques, au poste forestier du Sérisaye 
(F. de R.). 

Hypericum microphyllum et lineolatum Jord., Helodes palustris. — 
Bords de l’étang de Coupe-Gorge (F. deR.). 

Helianthemum quitatum. — Talus arides et chauds en face l'étang du 
Sérisaye (F. de R.). , 

Sedum Cepæa L. — Talus; carrefour des Chiens, près M'. À Bazoches 
et à Houjarré, près M'; route du Champ-Mauduit à l’Étang-Neuf (F. 
de R.). 

Malus acerba. — Taillis, route Gorou (F. de R.). 

Myosotis strigulosa. — Bords des étangs de Coupe-Gorge et du Gruyer 
(F. de R.). 


Veronica parmularia. — Bords des étangs de Coupe-Corge et du 
Gruyer (F. de R.). 

Antirrhinum majus.— Vieux murs, à la Queue-lèz-Iveline, près M'. 

A. Orontium X majus. — Vieux murs des douves du château de 


Villiers-le-Mahieu, près M!. 


(D or. le Deuxième supplément, etc., dans le tome XLV du Bulletin, 
P. 9. 


(2) Comme précédemment, M: et F. de R. sont les abréviations de Mont- 
fort-l’Amaury et de Forêt de Rambouillet. 


BESCHERELLE. — FLORE BRYOLOGIQUE DE TAHITI. 11 


Pedicularis silvatica (forme à fleurs blanches). — Bords des étangs de 
Hollande (2° chaussée) (F. de R.). 


Glechoma hederacea (forme à fleurs roses). — Talus ombragés à Hou- 
jarré, près M!. 

Polygonum dumetorum. — Haies, entre les Auberies et la Surie 
(Grosrouvres, près M). 

Daphne Laureola. — Bois autour de l'étang des Morues (F. de R.). 

Salix rufinervis DC. — Bords de l’étang de Coupe-Gorge (F. de R.). 

S. incana (introduit !). — Fossés, route du Champ-Mauduit à l'Étang- 
Neuf (Gambayseuil) (F. de R.). 

Betula pubescens Erhr. — Route du « Pont-à-la-Dame » à celle de 
Vitry (Gambayseuil) (EF. de R.). 

Orchis Boudieri G. Camus — Prairies de Chatelvy, à M'. 

Scirpus setaceus. — Bords humides de la route de Poigny, près l’élang 
du Roi(F. de R.). L 

S. maritimus. — Bords de l’étang de Saint-Hubert (F. de R.). 

Polystichum spinulosum. — Carrefour Bailly, près la Croix Saint- 
Jacques de Saint-Léger (F. de R.). | 

Aspidium dilatatum Willd. — Bords ombragés de l’étang de Coupe- 
Gorge (F. de R.). 

Athyrium Filix-femina var. acrostichoideum Bory. — Prairies tour- 
beuses et ombragées à Gambayseuil (F. de R.). 


Osmunda regalis (forma). — Sores disposés le long du rachis et entre 
les pinnules. — Même localité. 


DEUXIÈME SUPPLÉMENT A LA FLORE BRYOLOGIQUE DE TAHITI, 
par M. Émile BESCHERELLE. 


Depuis la mort de M. le D' Nadeaud, j'ai recu de M. Temarii à 
Temarii, son exécuteur lestamentaire et membre de la Chambre 
d'agriculture de Papeete, qui avait accompagné M. Nadeaud dans 
toutes ses excursions antérieures, une collection de Mousses re- 
cueillies dans les grandes vallées de l'ile, notamment à Rahi 
(district de Haapape), à Vaihi (district de Hiliaa), à Miaa et dans 
l'ile de Moorea, distante de 9 milles de Tahiti et qui n'avait 


jamais été explorée par M. Nadeaud. Le plus grand nombre des 


espèces sont déjà connues et figurent dans mes Florules précé- 


12 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 


dentes (1) ; cependant il est intéressant de se rendre compte de 
l'aire de dispersion de ces Mousses dans l’ile de Tahiti et dans les 
îles voisines, et je crois devoir les mentionner par localités en 
faisant figurer la description des espèces nouvelles à la suite de 


cette liste. 


Tauiri : Rant, 800 mètres altit. 


. Dicnemos Banksii. 

. Leucobryum tahitense. 

. Leucophanes prasiophyllum. 
. Fissidens mangarevensis. 
— — var. tahitensis. 

. Syrrhopodon obtusifolius. 

. Macromitrium Paridis. 

. Garovaglia tahitensis. 

. Papillaria Angstræmii. 

10. — æruginosa. 

11. Meteorium helictophyllum. 
12. Pterobryum cylindraceum. 
43. Phyllogonium cylindricum. 
11. Neckera Eugeniæ. 


LD 2 1 © OT Go RO 


TamiTi : Miaa, 850 


. Leucobryum tahitense. 

. Leucophanes tahiticum. 

. — prasiophyllum. 

. Fissidens mangarevensis. 

. Syrrhopodon Banksii. 

+ Macromitrium Nadeaudii. 

- Bryum Weberaceum. 

- Papillaria æruginosa. 

. Neckera Lepinei. 

10. Distichophyllum tahitense. 
11. Hookeria Vescoana. 

12. Chætomitrium tahitense. 
13. Entodon Solanderi. 

1%. Brachythecium tearapense. 
15. Rhynchostegium rugosipes. 


SZ CO —1 © OT be CO RO 


. Neckera Lepinei. 

. — Greffeana. 

. Homalia pseudoexigua. 

. Entodon Solanderi. 

. Rhynchostegium rugosipes. 


Sematophyllum entodontoides. 


. Taxithelium Vernieri. 

. Leucomium debile. 

. Amblystegium byssoides. 

. Ctenidium stellatum. 

. Hypnodendron Vescoanum. 
. Hypoptérygium Nadeaüdii. 
. — arbusculosum. 

. Rhacopilum pacificum. 


mètres altit. 


. Sematophyllum Lepinei: 

. — orthophyllum. 

. Rhaphidostegium Pickeringii. 
. Trichosteleum patens sp. no». 
. Leucomium debile. 

. Isopterygium argyrocladum. 

. Ectropothecium sodale. 

. Stereophyllum Miaæ nov. sp. 
. Ptychomnion aciculare. 

. Mniodendron tahiticum. 

ÿ. Hypnodendron Vescoanum. 

. Rhacopilum pacificum. 

. Hypopterygium trichocladulum. 
. — arbusculosum. 


(1) Cf. Annales des sc. nat., Bot., 1. XX (1894) et Bulletin de la Société 


botanique de France, t. XLV, 1898. 


cui 


BESCHERELLE. — FLORE BRYOLOGIQUE DE TAHITI. 


7. Pterobryum cylindraceum. 
8. Neckera Lepinei. 

9. — Eugeniæ. 

10. Sematophyllum Lepinei. 
11. Ptychomnion aciculare. 


12. Hypopterygium Nadeaudii. 


17. Meteorium helictophyllum. 
18. Pterobryum cylindraceum. 
19. Phyllogonium cylindricum. 
20. Hookeria oblongifolia. 
21. Entodon Solanderii. 


23. Rhaphidostegium Pickeringii. 
2%. Taxithelium Vernieri. 
25. Trichosteleum patens sp. nov. 


TAHITI : FAUTAUA. 
1. Holomitrium vaginatum. 
2. Leucobryum tahitense. 
3. Fissidens nanobryoides. 
4. — mangarevensis. 
5. Papillaria æruginosa. 
6. — Angstrœmii. 
Taniri : TAHARAA : Campylopodium tahitense. 
—  ARNE : Calomnion Nadeaudii. 
— TARUTU : Macromitrium Nadeaudii. 
—- HAAMUTA (vallée de) : Fissidens philonotulus sp. nov. 
— PuaiRut : Trichosteleum patens sp. nov. 
— TERNATIH : Spiridens Balfourii. 
— Viaui (Hitiaa) : Pterogoniella viahiensis sp. nov. 
— Base du Pic-Rouce : Weisia viridula var. 
Ile de MoonEa. 
4. Leucoloma limbatulum. 
2. Arthrocormus Nadeaudii. 
3. Octoblepharum longifolium. 
4. Fissidens mangarevensis et var. 
5. Syrrhopodon Banksii. 
6. — glaucinus sp. nov. 
7. Calymperes Angstræmii. 
8. — Mooreæ sp. nov. 
9. Dasymitrium Nadeaudii. 


10. Macromitrium subtile. 
11. — Nadeaudii. 

12. Calomnion Nadeaudii. 
13. Rhizogonium setosum. 
14. Spiridens Balfourii. 
15. Papillaria Angstræmii. 
16. Aerobryum Vitianum. 


26. Isopterygium argyrocladum. 
27. Acrocladium gracile sp. nov. 
28. Ectropothecium inflectens. 
29. — sodale. 

30. Ptychomnion aciculare. 

31. Hypopterygium Nadeaudii. 
32. Cyathophorum tahitense. 


1. Fissidens philonotalus nov. spec. 


Dioicus? dense aggregatus, humilis, subsimplex, atro-viridis. Caulis. 


5 


22. Sematophyllum orthophyllum. 


4 cent. longus, tenellus, gracilis. Folia uno latere dejecta, late acuta, 
ovato-lanceolata, integerrima, elimbata cellulis quadratis minutis chlo- 
rophyllosis areolata; lamina dorsalis e basi anguste rotunda ; lamina 


apicalis brevis ; lamina vera perlonga ad 2/3 longitudinis producta cel- 


lulis marginalibus biseriatis longioribus rectangulis pellucidis sublim- 
bata; costa hyalina cum apice evanida. Cetera ignota. 


14 SÉANCE DU 11 JANviER 1901. 
Tahiti, vallée de Haamuta, 28 mars 1898, Temarii legit. 


Au premier abord cette Mousse offre l’aspect des petites 
espèces du genre Philonotula, mais elle diffère totalement des 
espèces de ce genre par la constitution des feuilles. 


2. Syrrhopodon glaucinus nov. spec. 


7 $. papuano affinis. Caulis arcuatus, incumbens, 1 centim. longus, 
parce ramosus. Folia erecto-patentia, glauco-virentia, late lanceolata, 
basi ovata, cuneo-vaginantia, toto ambitu limbo crasso denticulato e cel- 
lulis 8-10 seriatis compôsito marginata, cellulis viridibus dorso subpa- 
pillosis quadratis minulis reticulata. Cancellinæ latissimæ a 30 seriebus 
inæquilongis cellulärum hyalinarum plus minus longe rectangularum 
apice quadratarum compositæ, cellulis chlorophyllosis vaginæ apicem 
versus deficientibus basi nullis. Capsula in pedicello 5 millim. longo 
lævi rufescente. Calyptra cucullata, apice rugulosa. Peristomii simplicis 
dentes longi, trabeculati, lanceolati, conniventes, fusciduli. 


Ile de Moorea, vallée de Vaianae, 1* juillet 1898, Tamarii leg. 


Cette Mousse se rapproche beaucoup du S. papuanus Broth., 
de la Nouvelle-Zélande. Elle en diffère par le limbe marginal 
plus large et par les cancellines composées de cellules plus 
grandes carrées au sommet et plus longuement recisagalaires-: à la 
base. 


3. Calymperes (Eucalymperes) Mooreæ nov. Spec. 


Habitu C. longifolio Mitt. valde simile. Cespites lati et laxe congesti, 
sordide virides, inferne rufi, ramis subacaulibus multis. Folia loriformia, 
20-25 millim. longa, apice tortuosa, cirrata, lanceolata, basi latiora 
longe ovata, limbo e medio folii ad summum late incrassato remote den- 
tato marginata; costa late cum apice acuto evanida, cellulis chlorophyl- 
losis minutis quadratis lævibus reticulata; teniola nulla; cancellinæ 
ovale e cellulis brevibus quadratis vel subquadratis, 10-seriatis areolatæ, 
cellulis ad margines hyalinis vix dentiformibus. Cetera ignota. 


Ile de Moorea, Temarii leg. 


Cette espèce qui fait partie de la sous-section Macrhimanta se 
rapproche par le port du CG. lorifolium Mitt. de Samoa ; elle s’en 
éloigne par l'absence de téniole et par les feuilles simplement et 
. à peine dentées au sommet, par les cellules foliaires carrées 


BESCHERELLE. — FLORE BRYOLOGIQUE DE TAHITI. 15 


chlorophylleuses et par les cancellines à cellules marginales non 
dentiformes. 


4. Pterogoniella hamatula Sp. nov. 


Monoica? Habitu P. hamatæ similis. Folia anguste et longe ovato- 
lanceolata, acumine hamato-inflexa, haud reflexa, profunde concava, 
margine baud revoluta integerrima, cellulis minutissimis elongate ellip- 
ticis incrassatis parietibus vix distinctis ad basin infimam majoribus 
flavidis marginem versus vesiculosis majusculis areolata ; costis obsoletis 
vel nullis. Folia perichætialia caulinis minora, erecta, infima acute acu- 
minala apice denticulata. Capsula in pedicello brevi purpureo dupliciter 
geniculato lævi erecta, ovata vel ovalo-cylindrica, fusca ; operculo conico 
oblique rostrato. Peristomii simplicis dentes madore erecti, breves, lan- 
ceolati, dense trabeculati, grisei, punctulati, linea media exarati. Ca- 
lyptra basi brevissime laciniata undique scabriuscula. 


Tahiti, crêtes de l’Aorai et de l’Aramaore, rampant sur les 
thalles des Lichens (Nadeaud) ; Vaihi, district de Ilitiaa, 19 août 
1899 (Temarii). 

Diffère du Pterogonium macrocarpum Harv. par ses feuilles 
involutées au sommet, obtuses aiguës, moins étroitement acu- 
minées el par les cellules foliaires plus étroites, linéaires, 
opaques, à parois peu distinctes. Elle s'éloigne du P. hamatum 
(Ceylan, Thwaite, n° 35) par ses feuilles non recourbées en 
arrière au sommet, mais incurvées, légèrement acuminées et 
plus étroites. 


D. Aerocladium gracile NOV. Spec. 


Monoicum. Planta gracilis interruple pinnata, ramis uncialibus hori- 
zontalibus remotis gracilibus apice decrescentibus. Folia lutescente 
viridia, erecto-patentia, basi coarctata, ovato-concava, apice late acumi- 
nata, cellulis marginalibus rectangulis dentiformibus, ceteris vermicula- 
ribus ad basin rectangulis luteis reticulata, enervia. Folia perichætialia 
anguste perlonga, apice nodoso-denticulata. Perigonium minutum infra 
perichætium positum foliis concavis apice denticulatis. Capsula in pedi- 
cello 15 millim. longo lævi cygnicolla, inclinata vel horizontalis, cylin- 
drica vel ætate curvatula, operculo crasse rostralo. Peristomii duplicis 
dentes externi curvati, dense cristati, interni æquilongi ciliis duobus 
brevioribus scaberrimis intermixtis. 


16 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 
Ile de Moorea, Vaianae (Temarii leg.). 


Voisin de l’Acrocladium politum, de la Nouvelle-Zélande, mais 
ses rameaux plus grèles et ses feuilles plus obtusément acu- 
minées et dentées l’en éloignent suffisamment. 


6. Trichosteleum patens NOV. Spec. 


Monoicum! Planta repens ramosa ramis pinnalis brevibus vix 5 millim. 
longis apice stellatim foliosis luteo-rufescentibus nitentibus. Folia cau- 
lina anguste ovato-lanceolata, concava, integerrima, tantum apice tor- 
quato subdenticulata, erecto-patentia patentiave, cellulis hexagonis 
elongatis papilla singula dorso prominente ornatis inferioribus ad basin 
infimam flavidis marginem versus tribus majoribus vesiculosis luteis. 
Folia perichætialia flavida, minutissima, anguste ovata, obsolete denticu- 
lata. Perigonium minutum infra perichætia nascens foliis intimis concavis 
apice elongate lanceolatis denticulatis. Capsula in pedicello 5 millim. 
longo rubro inferne lævi superne curvulo tuberculoso inelinata, brevis, 
regularis, ovata, lævis, ore angustato, operculo obliquerostrato-aciculari 
torquato. Calyptra minuta, cucullata, apice verrucosa. Peristomii dentes 
externi linea verticali multangula anguste exarati, interni æquilongi cari- 
nati lutei, ciliis nullis. 


L; 
Tahiti, sur les arbres à Puairi, vers 900 mètres d'altitude, 


10 mars 1898 (Nadeaud) ; Miaa, 27 juin 1899 (Temarii). 

Ile de Moorea (Temarii). 

Diffère de l’'Hypnum trichocladon Dz. et Molk., de Bornéo, par 
la coiffe et le pédicelle verruqueux en partie et par les feuilles 
plus longuement acuminées. 


1. Stereophyllum torrentium Besch. 


Amblystegium (?) torrentium Besch. in « Florule bryologique 
de Tahiti (Suppl.) », Bull. Soc. bot. de France, t. XLV (1898). 

Ligulina torrentium CG. Müll. mss. 

C'est avec doute que, dans la Florule précitée, nous avons placé 
cette Mousse dans le genre Amblystegium. De nouveaux échan- 
tillons fournis par M. Temarii nous permettent de lui assigner la 
place qu'elle doit occuper dans la nomenclature et nous ajou- 
terons à la diagnose primitive les renseignements ci-après : 


« Capsula in pedicello 25 millim, longo lævi purpureo obliqua, ar- 


“other sers er 


COMÈRE. — DIATOMÉES A SAJINT-JEAN-DE-LUZ. 17 


» cuata, nigrescens, operculo breviter conico acuminato. Peristomium 
» generis. Folia perichætialia longe ligulata, obtuse acuminata, apice 
» denticulata, torta. » 


Tahiti, Miaa, 850 mètres altitude, 27 juin 1899 (Temarii). 


NOTE SUR QUELQUES DIATOMÉES RÉCOLTÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ 
(BASSES-PYRÉNÉES), par M. Joseph COMÈRE. 


Pendant le séjour que j'ai fait à Saint-Jean-de-Luz, dans le 
courant du mois d’août desannées 1896 et 1897, j'ai eu l’occasion 
de récolter quelques Diatomées aux alentours de cette petite ville 
et j'ai cru intéressant d’en publier la liste. Bien qu'aucune des 
formes recueillies ne soit nouvelle et que les espèces déterminées 
soient pour la plupart assez communes et bien répandues, les 
conditions spéciales dans lesquelles elles vivent leur donnent un 
certain intérêt au point de vue de la question de l'habitat de ces 
Algues siliceuses. 

Toutes les Diatomées dont nous nous occupons dans cette Note 
proviennent des bassins des ports de Saint-Jean-de-Luz et de 
Ciboure et des étangs avoisinants, et aussi des marais situéssur les 
bords de la Nivelle qui communiquent avec ce petit fleuve côtier 
par des canaux aménagés à cet effet (1). 

La Nivelle est, comme on le sait, un cours d’eau de dimensions 
modestes, puisqu'il n’a guère que 45 kilomètres de long, dont 31 
en France. Elle prend sa source dans les Pyrénées espagnoles, 
contourne Ja Rhune et se perd en mer dans la baie de Saint-Jean- 
de-Luz, qu’elle sépare de son annexe Ciboure. 

À marée basse, en temps ordinaire, le volume des eaux de la 
Nivelle est peu considérable; mais, lorsque le flot remonte, il 
augmente beaucoup, et l'influence de la marée se fait sentir 
jusqu’au village d’Ascain, à 6 kilomètres de Saint-Jean-de-Luz et 
mème parfois au delà. 

Il résulte de ces circonstances que le degré de salure des eaux 
du port, des bassins et des étangs communiquant avec la Nivelle est 


(1) M. E. Lapeyrère, de Castets (Landes), m'a adressé quelques prépara- 
tions provenant de récoltes faites par lui à l'embouchure de la Nivelle et dans 
les marais de Ciboure. Ces préparations renfermaient, en majeure partie, les 
formes que j'avais recueillies antérieurement dans les mêmes localités. 

T. XLVIII. (SÉANCES) 2 


18 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 


variable avec l’importance de la marée et avec celle du cours d’eau. 
De plus, avecles alternatives du flux et du reflux, les petites plantes 
dont nous nous occupons se trouvent successivement soumises à 
l’action d’une eau tenant en dissolution une quantité de sel marin 
plus grande à marée haute et plus faible au moment de la marée 
basse. 

Au point de vue de habitat, il est facile de diviser les Dia- 
tomées en Diatomées d’eau douce et en Dialomées marines; mais, 
à côté de celles-ci, il existe une catégorie spéciale que l’on désigne 
d’une taçon peut-être par trop générale, sous le nom de Diatomées. 
saumâtres. Ces dernières s’accommodent assez bien des variations 
du milieu de salure dans lequel elles vivent; car certaines se déve- 
loppent, celles des salines de la Méditerranée, par exemple, dans 
des eaux dont la densité va en augmentant progressivement et 
qui, à certains moments, sont beaucoup plus riches en sel marin 
que les eaux de la mer, et l’on retrouve les mêmes espèces dans 
des eaux salées qui, par leur mélange avec l’eau douce apportée 
par les cours d’eau, ne renferment qu’une faible proportion de 
matières salines. 

Dès 1803, Vaucher, dans son Histoire des Conferves (1), avait 
fait allusion à certaines espèces d’Algues qui habitent les étangs 
salés dans le voisinage de la mer, et l’on peut appliquer ses 
conclusions aux Diatomées désignées sous le nom de Diatomées 
saumâtres : « Les étangs salés qui se trouvent dans le voisinage 
» de la mer renferment peut-être des Conferves qui tiennent le 
» milieu entre les marines el celles d’eau douce, et je pense qu’il 
» serait nécessaire de les examiner avec soin... » 

M. de Brébisson avait remarqué, en 1838 (2), que quelques 
espèces propres aux eaux saumätres des fossés liltoraux vivaient 
également dans les eaux douces ou salées, et,.plus tard (3), il 
constatait, d’accord avec M. W. Smith, que deux formes d’Epi- 
themia, indiquées d’abord dans les eaux douces, se retrouvaient 
dans la mer. 


(1) Vaucher (J.-P), Histoire des Conferves d’eau douce. Genève, 1803. 
Introduction, p. 1x. 

(2) A. de Bréhisson, Considérations sur les Diatomées. Falaise, 1838. 

(3) A. de Brébisson, Note sur quelques Diatomées rares ou peu connues 
du littoral de Cherbourg (Mémoires de la Soc. imp. des sc. nat. de Cher- 
bourg, t. XI, 1854). 


on …  ) cuHne és ét 


COMÈRE. — DIATOMÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ. 19: 


Depuis, les observations relatives aux Diatomées saumâtres se 
sont multipliées et, parmi celles-ci, nous signalerons une Note sur 
quelques Dialomées saumaätres du Medoc, de M. IT. Peragallo (1), 
dans laquelle l’auteur donne une liste très intéressante com- 
prenant des espèces saumâtres pouvant s’accommoder d’une eau 
relativement douce et des espèces pouvant vivre dans des eaux 
légèrement salées. 

M. le D° Lémaire (2) a trouvé aussi dans les sources salées de 
la Lorraine une grande quantité d'espèces d’eau saumâtre iden- 
tiques à celles qui se développent dans le voisinage de la mer. 

Ma liste comprend, en majeure partie, des espèces saumâtres 
récoltées dans le port de Saint-Jean-de-Luz et à l'embouchure de 
la Nivelle, dont quelques-unes sont considérées par divers auteurs 
comme marines, et des formes d’eau douce, s’accommodant d’une 
eau plus ou moins salée, provenant des étangs de la vallée de la: 
Nivelle, localités où l’influence de la marée, et par suite de l’eau 
de mer, se fait diversement sentir. 

Il nous est permis, en résumé, d'admettre que l’on ne peut 
établir une ligne de démarcation bien absolue entre les Diatomées 
d’eau douce et les Diatomées désignées sous le nom de saumâtres, 


. étant donné, d’un côté, que ces dernières s’accommodent de la 


variation de la salure du milieu dans lequel elles se propagent et, 
de l’autre, que les espèces d’eau douce se développent assez faci- 
lement dans les eaux faiblement salées. 

Mon Catalogue comprend 86 formes appartenant à 20 genres 
différents; parmi ces derniers, les Pleurosigma et les Nitzchia 
sont les mieux représentées. Les Pleurosigma se montrent, en 
effet, très abondantes à l'embouchure des rivières, là où la 
densité de l’eau de mer est abaissée par l'introduction de l'eau 
douce. Les Nitzchia paraissent, elles aussi, se plaire dans les eaux 
saumâtres. Les Navicula, par contre, préfèrent les eaux douces; 
aussi la plupart des formes de ce genre qui figurent sur ma liste 
ont été récoltées sur les bords de la Nivelle dans les localités les 
plus éloignées de la mer. 


(1) H. Peragallo, Note sur quelques Diatomées saumäâtres du Médoc (Bull, 
Soc. hist, nat. de Toulouse, 1887). | 
(2) Ad. Lemaire, Les Diatomées des eaux salées de Lorraine (Le Diato- 
miste, vol. {1, n° 7, 1894). 


20 : SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 


Genre COCCONEIS. 


CocconEIs cosTATA Greg. (V. H. Syn., pl. XXX, f. 11 et 12) (1). — Port 
de Saint-Jean-de-Luz. 


C. ScuTEezLuM Ehr. forma PARvA (V. H. Syn., pl. XXIX, f. 8 et 9). — 
Étang avoisinant le port de Ciboure. 


Genre ACHNANTES. 


ACHNANTES SUBSESSILIS Ehr. (V. H. Syn., pl. XXVI, f. 21). — Étang 
de Ciboure. 


A. LONGIPES Ag. (V. H. Syn., pl. XXVI, f. 13). — Port de Saint-Jean- 
de-Luz. 


A. LANCEOLATA Grun. (V. H. Syn., pl. XXVII, f. 8 et 9). — Fossés, le 
long de la Nivelle. 


A. BREVIPES Ag. (V. H. Syn., pl. XXVI, f. 10 et 11). - Petits fossés 
communiquant avec l’étang de Ciboure. 


A. PaRvULA Kütz. (V. H. Syn., pl. XXVI, f. 25 et 26). — Étang de 
Ciboure. 


Genre GOMPHONEMA. 


GOMPHONEMA ACUMINATUM Ehr. (V.H. Syn., pl. XXIIL, f.16).— Fossés, 
le long de la Nivelle. 


G. ocivacEuM Ehr.(V. H. Syn., pl. XXV, f. 20). — Marais, sur la route 
d’Ascain. 


G. CAPITATUM Ehr. (V. H. Syn., pl. XXII, f. 7).— Étang, sur les bords 
de la Nivelle. 


Genre CYMBELLA. 


CYMBELLA SUBÆQUALIS Grun. (V. H. Syn., pl. INT, f. 2). — Marais, sur 
les bords de la Nivelle. 


Genre AMPHORA. 


AMPHORA SALINA W. Sm. (V. H. Syn., pl. I, fig. 19). — Marais de 
Ciboure. 


(1) H. Van Heurck, Synopsis des Diatomées de Belgique. Anvers, 1885. 


COMÈRE. — DIATOMÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ. 21 
AMPHORA SALINA forma MINOR, Amphora borealis Kütz.! (V. H. Syn., 
pl. [, f. 20). — Même localité. 


A. Pepicuzus Grun.(V. H. Syn., pl. I, f. 6 et 7).— Fossés, sur la route 
d’Ascain. 


Genre EPITHEMIA. 


EPITHEMIA GIBBERULA Kütz. var. PRODUCTA Grun.(V. H. Syn., pl. XXXII, 
f. 11-13). — Marais de Ciboure. 


E. zeBrA Kütz. (V. H. Syn., pl. XXXI, f. 9). — Marais, sur la route 
d’Ascain. 

E. succincTA Breb. (V. H. Syn., pl. XXXII, f. 16-18). — Petits fossés 
communiquant avec l’élang de Ciboure. 


E. ciBzA Kütz. var. PARALLELA Grun. (V. H. Syn., pl. XXXIL, f. 3) et 
formæ MINORES. — Même localité. 


Genre HANSTCHIA. 


Hansronia ampayoxis Grun. (V. H. Syn., pl. LVL, f. 1 et 2). — Étang 
de Ciboure. 


Genre NITZCHIA. 


NirTzcHia PARADOXA Grun. (V. H. Syn., pl. LXI, f. 6). — Fossés, le 
long de la Nivelle. 


N. THERMALIS Grun. var. LITTORALIS Grun. (V. H. Syn., pl. LIX, f. 21). 
—— Fossés, près l'étang de Ciboure. 

N. Sicma W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXV, f. 7 et 8). — Marais, sur les 

bords de la Nivelle. 

— var. SIGMATELLA Grun. (V. H. Syn., pl. LXVI, f. 6 et 7). — Avec le 
type. 

N. aANGuLARIS W. Sm. var. AFFINIS Grun.(V. H. Syn., pl. LXVI, f. 16). 
— Port de Saint-Jean-de-Luz. 

N. PALEA W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXIX, f. 22, b.). — Fossés, sur la 
route d’Ascain. 

— forma masoR Grun. (V. H. Syn., pl. LXV, f. 6). — Avec le type. 

N. oBrusa W. Sm. var. SCAPELLIFORMIS Grun. (V. H. Syn., pl. LXVII, 
f. 2). — Marais de Ciboure. 


— var. BREVISSIMA Grun. (V. H. Syn., pl. LXVII, f. 4). — Même lo- 
calité. 


92 SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 
Nitzcuia sTAGNORUM Rab. (V. H. Syn., pl. LIX, f. 24). — Fossés, près 
d'Ascain. 


N. acicuzaris W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXX, f. 6). — Marais, sur les 
bords de la Nivelle. 


N. FAscICULATA Grun. (V.H. Syn., pl. LXVI, f. 11-13). — Petits fossés 
communiquant avec l'étang de Ciboure. 


N. LANCEOLATA W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXVIII, f. 1 et 2). — Même 
localilé. 


N. MarGiNuLaTA Grun. (V. H. Syn., pl. LVIN, f. 13). — Marais, sur 
les bords de la Nivelle. 


Genre AMPHIPRORA. 
AMPHIPRORA LEPIDOPTERA Greg. (V. H. Syn., pl. XXII, f. 2 et 3). — 
Port de Saint-Jean-de-Luz. | 
A. ALATA Kütz. (V. H. Syn., pl. XXI, fig. 11 et 12). — Avec la pré- 
cédente. Plus rare. 
Genre PLEUROSIGMA. 
PLEUROSIGMA ATTENUATUM W. Sm.(V.H. Syn., pl. XXI, £. 11). — Fossés, 
près d’Aseain. 
P. scazPrOIDES Rab. (V. H. Syn., pl. XXI, f. 1). — Même localité. 
P. ACUMINATUM Grun. (V. H. Syn., pl. XXI, f: 12). — Avec la précé- 


dente. 

P. æsruarit W. Sm. (V. H. Syn., pl. XVIII, f. 8). — Embouchure de 
la Nivelle. 

P. FAscioLA W. Sm. (V. H. Syn., pl. XXI, f. 8). — Port de Saint-Jean- 
de-Luz. 


P. BALTICUM W. Sm. (V. H. Syn., pl. XX, f. 1). — Même localité. 
P. AFFINE Grun. (V. H. Syn., pl. XVIII, f. 9). — Embouchure de la 


Nivelle, 

P. EXIMIUM H. Van Heurck (V. H. Syn., pl. XXI, f. 2). — Mème loca- 
lité. 

P. ANGULATUM W. Sm. (V. H. Syn., pl. XVIII, f. 2, 3 et 4). — Même 
localité. 


— forma magoR (V. H. Syn., pl. XVHI, f. 5). — Avec la précédente. 


P. Formosu“ W. Sm. (V. H. Syn., pl. XIX, f. 4). — Marais de Ci- 
boure. 


COMÈRE. — DIATOMÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ. 23 


PLEurosiGuaA Hirpocampus W. Sm. (V. H. Syn., pl. XX, f. 3). — Même 
localité. 


Genre NAVICULA. 


Navicuza BreBissoni1 Kütz. (V. H. Syn., pl. V, f. 7). — Fossés, près 
d’Ascain. 
_— var. DIMINUTA Grun. (V. H. Syn., pl. V, f. 8).— Avec la précé- 
dente. 
N. cixcra Kütz (V. H. Syn., pl. VII, f. 13). — Fossés, le long de la 
Nivelle. 
. VIRIDIS Kütz. (V. H. Syn., pl. V, f. 5). — Marais, sur la route d’As- 
cain. 
N. ecuiprica Kütz. (V. H. Syn., pl. X, fasc. 10). — Même localité. 


N. PEREGRINA Kütz. (V. H. Syn., pl. VII, f. 2). — Étang communiquant 
avec le port de Ciboure. 


N. Gracizis Kütz. (V. H. Syn., pl. VIT, f. 8). — Fossés, le long de la 
Nivelle. 

. SALINARUM Grun. (V. H. Syn., pl. VILLE, f. 9). — Marais de Ciboure. 

N. PAzrELABRIS Breb. (V. H. Syn., pl. XI, f. 9). — Port de Saint-Jean- 


2 


2 


de-Luz. 
— var. MINOR Greg. (V. H. Syn., pl. XI, f. 11). — Avec la précé- 
dente. 
N. DiGiTo-RADIATA Greg. (V. H. Syn., pl. VIT, f. 4).— Marais de Ci- 
boure. 


N. picepHALA W. Sm. (V. H. Syn., pl. VIII, f. 33). — Fossés, sur la 
roule d’Ascain. 


N. MEsoLEPTA Ehr. (V. H. Syn., pl. VI, f. 10). — Même localité. 
N. Bacizzum Ehr. (V. H. Syn., pl. XII, f. 8). — Avec la précédente. 


N. LANCEOLATA Kütz. var. ARENARIA, Navicula arenaria Donkin (V. 
H. Syn., pl. XE, f. 18). — Embouchure de la Nivelle. 


N. pusiLLa W. Sm. (V. H. Syn., pl. XI, f. 17). — Mème localité. 
Genre SCHIZONEMA. 


SCHIZONEMA GREVILLEI Ag. (V. H. Syn., pl. XVI, f. 2). — Marais de 
Ciboure. 


24 SÉANCE DU Â1 JANVIER 1901. 


Genre STAURONEIS. 


STAURONEIS SALINA W. Sm. (V. H. Syn., pl. X, f. 16). -- Embouchure 
de la Nivelle. 


S. ancers Ehr. var. ELLIPTICA J. Brun (Diat. Alpes et Jura, pl. IX, 


f. 1) (1). — Fossés, près d’Ascain. 
S. PLATYSTOMA Ehr. (Diat. Alpes et Jura, pl. IX, f. 3). — Même loca- 
lité. 
Genre SURIRELLA. 


SuRIRELLA OvATA Kütz. (V. H. Syn., pl. LXXII, f. 6). — Marais, sur 
les bords de la Nivelle. 


S. sALINA W. Sm. (V. H. Syn., pl. LXXIIT, f. 15). — Fossés commu- 
niquant avec l'étang de Ciboure. 


Genre SYNEDRA. 


SYNEDRA AFFINIS var. PARVA Grun. (V. H. Syn., pl. XLI, f. 23). — 
Etang avoisinant l’étang de Ciboure. 


— var. RUPICOLA Grun. (V. H. Syn., pl. XLI, f. 27). — Même loca- 
lité. 


— var. HYBRIDA Grun. forma ELONGATA GE H. Syn., pl. XLI, f. 9, b). 
— Avec la précédente. 


S. ULNA Ehr. (V. H. Syn., pl. XXXVIIL, f. 7). — Fossés près d’Ascain. 


_— var. LONGISSIMA, S. longissima W. Sm. (V. H. Syn., pl. XXXVIIT, 
f. 3). — Même localité. 


— Yar. LANCEOLATA Kütz. (V. H. Syn., pl. XXXVIIE, £. 10). — Avec 
la précédente. 


S. DELICATISSIMA W. Sm. (V. H. Syn., pl. XXXIX, f. 7). — Marais, le 
long de la Nivelle. 


Genre TABELLARIA. 


TABELLARIA FENESTRATA Kütz. (V. H. Syn., pl. LII, f. 6-8). — Fossés, 
près d’Ascain. 


(1) 3. Brun, Diatomées des Alpes et du Jura. Genève, 1880. 


RE 0e TE DRE 2 


COMÈRE. — DIATOMÉES A SAINT-JEAN-DE-LUZ. 25 


Genre LICMOPHORA. 


Licmopnora LYNGByEr Grun. (V. H. Syn., pl. XLVI, f. 1). — Port de 
Saint-Jean-de-Luz. 
Genre GRAMMATOPHORA. 


GRAMMATOPHORA MARINA Kütz. var. INTERMEDIA Grun. (V. H. Syn., 
pl. LIT, f. 15). — Embouchure de la Nivelle. 


Genre FRAGILLARIA. 


FRAGILLARIA CONSTRUENS Grun. (V. H. Syn., pl. XIV, f. 26, e et d, et 
27). — Marais sur les bords de la Nivelle. 


F. viresceNs Ralfs var. SuBSALINA Grun. (V. H. Syn., pl. XLIV, f. 5). 
— Etang de Ciboure. 


Genre MELOSIRA. 


MELosinaA JurGENsI1 Ag. (V. H. Syn., pl. LXXX VI, f. 1 et 2). — Marais 
de Ciboure. 


SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. 
PRÉSIDENCE DE M. ÉMILE BOUDIER. 


M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
séance du 41 janvier, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président s'exprime en ces termes : 


La Société botanique de France vient de faire une nouvelle perte qui 
lui sera des plus sensibles. M. Chatin, membre de l'Institut et de l’Aca- 
démie de Médecine, directeur honoraire de l’École de Pharmacie, le 
doyen d’âge de ses membres fondateurs et l'un des plus dévoués, vient 
de mourir dans un âge {rès avancé, dans sa propriété de la Romanie, aux 
Essarts-le-Roi, près de Rambouillet, le 43 janvier dernier. Bien qu’un de 
nos collègues, beaucoup plus autorisé que moi, se soit chargé de retracer 
ici ce que fut notre regretté maître, dont les titres honoritiques sont si 
connus, il me paraît nécessaire de rappeler sommairement dès à présent 
combien M. Chatin fut dévoué à notre Société qu’il fut appelé plusieurs 
fois à présider. Passionné pour la botanique qu’il professa pendant de 
longues années à l’École de Pharmacie, il dirigea de très nombreuses 
herborisalions qui sont restées célèbres et auxquelles ont pris part la 
plupart des botanistes de notre époque. M. Chatin était en effet l’un de 
ceux qui connaissaient le mieux les localités des plantes des environs de 
Paris. Il a toujours été un ami pour moi comme pour tous ceux qui 
s’occupaient de botanique, et sa perte sera vivement sentie par tous nos 
collègues. Aussi ai-je tenu à exprimerici, au nom de la Société tout 
entière, tous les profonds regrets que sa mort va laisser parmi nous. 


NOTICE SUR Ab. CHATIN, par M. le D' BORNET (|, 


Le 23 avril 1854, la Société botanique de France est déclarée fondée, 
et l’on procède à l’élection du Bureau et des membres du Conseil d’ad- 
ministralion. M. Ad. Chatin arrive le troisième sur la liste des conseillers 
élus, immédiatement après Graves et Ant. Passy, c’est-à-dire après deux 
des principaux membres de l'assemblée des quatorze botanistes, pro- 


(1) Le cliché d’après lequel a été obtenu le portrait en héliogravure qui 
accompagne cette Notice a été pris en 1886, l’année même où M. Chatin a 
quitté l’École de Pharmacie. 


PEAR 


BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 27 


fesseurs et amateurs, qui prirent l'initiative de créer à Paris une Société 
centrale de botanique. Depuis cette date reculée jusqu’au 27 mai 1898, 
où il présenta sa dernière communication à la Société, M. Chatin en fut 
un des collaborateurs les plus actifs, un des soutiens les plus dévoués, un 
des conseillers les plus éclairés et les plus influents. Sous tous ces 
rapports, M. Duchartre était le seul qui püt lui être comparé. Ses col- 
lègues, qui l'aimaient pour sa bonne humeur en même temps qu’ils ap- 
préciaient sa ferme volonté, lui témoignèrent leur reconnaissance en 
l’appelant quatre fois à la présidence, en 1862, 1878, 1886 et 1896; ils 
lui confèrent, à deux reprises, les fonctions de Secrétaire général. Cinq 
fois, il fut élu Vice-Président et neuf fois membre du Conseil. 

De tels états de service, la situation élevée que M. Chatin occupait 
hors de la Société comme professeur et directeur de l’École de Phar- 
macie, ses titres de membre de l’Institut, de l'Académie de Médecine, de 
la Société nationale d'Agriculture, ses nombreux travaux botaniques et 
aussi les herborisations qu’il dirigea pendant de longues années avec le 
succès que nous connaissons tous, lui avaient acquis une situation excep- 
tionnelle dans notre Société. Aussi est-ce avec une douloureuse surprise 
que fut accueillie la nouvelle de sa mort, survenue, le 13 janvier de cette 
année, dans sa propriété de la Romanie, aux Essarts-le-Roi, où l'avait 
confiné, depuis le 8 septembre 1898, une maladie de cœur, que vint 
aggraver plus tard la perte complète de la vue. Pendant ces deux années, 
à chacune des réunions de la Société, on s’informait avec sollicitude de 
l’état de santé de M. Chatin, et l’on s’étonnait que l’homme dont nous 
admirions la constitution robuste, qui était resté plein d’activité malgré 
son grand àge, ait pu disparaître ainsi du milieu de nous. Grâce aux 
soins attentifs dont il fut entouré par ses enfants, au bon air de la cam- 
pagne dans une maison chérie, à la tranquillité complète dans laquelle il 
vécut, ses forces ne s’affaiblirent que très lentement. Mais, au commen- 
cement de cette année, elles déclinèrent d’une manière inquiétante, et 
bientôt il s’éteignit doucement, sanssouffrances, entre les bras de son fils. 

Conformément à la volonté du défunt, ses obsèques eurent lieu aux 
Essarts et furent très simples. Aucune convocation ne fut adressée aux 
Sociétés dont il était membre. Seuls, quelques amis avaient été invités. 
Les botanistes étaient représentés par MM. Prillieux, G. Bonnier, 
Bornet, Perrot et Radais; ces deux derniers suppléant en outre 
M. Guignard, successeur de M. Chatin à la direction de l'École de 
Pharmacie, qu’une indisposition retenait à la chambre. Aucun discours 
ne fut prononcé aux funérailles; mais des Notices ont été lues à l’Aca- 
démie des Sciences par M. G. Bonnier (1), à la Société nationale d’Agri- 


(1). Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. CXXXII, 
n° 3, 21 jauvier 1901, p. 105. 


28 SÉANCE DU 29 JANVIER 1901. 


culture par moi-même (1), et M. Guignard en publia une troisième dans 
le Journal de Pharmacie et de Chimie (2). A l'aide de ces Notices, je 
voudrais essayer de rappeler ici les dates principales de la vie de notre 
regretté confrère, de retracer quelques épisodes de sa carrière et de 
passer en revue ses travaux les plus importants. Aussi bien cette vie est 
l’histoire toujours intéressante, si elle n’est pas neuve, d’un homme qui, 
parti d’une humble condition, s’est élevé, par son intelligence et son 
travail, aux situations les plus hautes auxquelles un savant puisse 
atteindre. 


Gaspard-Adolphe Chatin est né, le 30 novembre 1813, à l’Ile-Marianne- 
de-Saint-Quentin, près de T'ullins, dans le département de l'Isère, d’une 
famille de cullivateurs peu fortunés. La plus grande partie de leur pro- 
priété ayant été dévastée par les crues du torrent dont elle était voisine, 
les parents du jeune Chatin n’eurent pas les moyens de le mettre en 
pension. Il fit donc ses études primaires chez les maîtres d’école de 
Tullins; puis l’abbé Périer, curé du canton, lui enseigna les premiers 
éléments du latin. 

Ainsi dégrossi, il entra en 1830 chez le pharmacien Lombard, à Saint- 
Marcellin. Intelligent, travailleur, aimable, le jeune stagiaire se fit re- 
marquer de son patron qui l’engagea à se rendre à Paris et Jui procura 
une place chez un de ses collègues et son correspondant, M. Briant, in- 
venteur d’un sirop antiphlogistique qui eut son heure de célébrité. 
M. Chatin avait alors vingt ans. M. Briant, frappé des aptitudes de son 
nouvel élève et trouvant qu’un jeune homme aussi bien doué ne devait 
pas rester confiné dans l’officine d’une pharmacie, lui conseilla d’achever 
ses humanités et de suivre un enseignement purement scientifique en 
même temps que les études de pharmacie. Et, pour rendre le conseil 
réalisable, il l’admit dans sa famille et lui donna «le vivre et le couvert », 
selon l’expression de La Fontaine. M. Chatin avait conservé une vive 
reconnaissance pour la paternelle bonté qui avait encouragé et facilité 
ses débuts. J1 racontait volontiers cet épisode de sa vie et ne manquait 
pas d'ajouter que M. Briant lui avait, en outre, légué sa montre d’or et 
quelques billets de mille francs. 

M. Briant avait bien placé sa confiance. Les résultats qu’il espérait ne 
se firent pas attendre, et furent plus rapides et plus éclatants qu’il ne les 
avait peut-être imaginés. Entre 1832 et 1835, M. Chatin passe ses deux 
baccalauréats, conquiert le certificai de licencié ès sciences et enlève au 
i ) Bulletin de la Société nationate d'agriculture de France, le 23 janvier 


(2) 1° février 1901. Une Notice avec portrait a été donnée par M. Perrot, 
dans le Bulletin des sciences pharmacologiques de janvier 1901, p. 23. Elle 
est suivie d’une liste des principaux travaux publiés par M. Chatin. F 


Eee 


ge 1 sit dé ttsiia tn bte se she l  o Dg 27 ion à dé cd cg à 


BORNET. —— NOTICE SUR AD. CHATIN. 29 


concours une place d’interne en pharmacie dans les hôpitaux. En 1839, 
il est docteur ès sciences, pharmacien en 1840. L’année suivante, il est 
nommé pharmacien en chef de l'hôpital Beaujon et agrégé de l'École de 
Pharmacie. Au cours de ses études en pharmacie, il obtint presque tous 
les prix et les médailles que l’École décerne à ses meilleurs étudiants. 
Ainsi, huit années avaient suffi à son énergique volonté pour acquérir 
tous ces grades et remporter tous ces succès. Îl ajouta encore à ses di- 
plômes celui de docteur en médecine qu’il obtint en 1844 avec une thèse 
intitulée : Recherches expérimentales et considérations sur quelques 
principes de la toxicologie. 

Devenu professeur agrégé et possesseur d’une situation qui lui per- 
meltait d'attendre le moment où il deviendrait titulaire, il se maria en 
1843. Quoique débarrassé des concours, il ne cessa pas de travailler 
avec ardeur. Il dut d’abord suppléer complètement les deux professeurs 
de botanique, Guiart et Clarion, pour les cours et les herborisations ; 
puis, à la demande de l’École, il fit, de 1845 à 1847, les cours d’ana- 
tomie comparée, d'anthropologie et de zoologie générale. 

En 1848, les deux chaires de botanique devinrent vacantes, et les cir- 
constances, qui jusqu'alors avaient été si favorables à M. Chatin, mena- 
cèrent de renverser ses légitimes espérances d’avenir. Il fut question de 
transformer l’École de Pharmacie en une sorte d’École professionnelle 
et de supprimer les chaires de botanique. Prévenu à temps et justement 
ému de ces projets, M. Chatin se rendit un soir au domicile privé d’Hip- 
polyte Carnot, alors ministre de l’Instruction publique, et il plaida si 
bien la cause de la conservation de ces chaires, que le ministre lui 
promit de les maintenir. Toutefois, les deux chaires furent réunies, et 
c'est M. Chatin, rival heureux de Payer en celte circonstance, qui l’em- 
porta et obtint le titre si désiré de professeur titulaire. 

Pendant cette même année 1848, il professa des cours populaires 
sur la cosmographie, la géologie et la métallurgie et prit part, en qualité 
de sous-lieutenant de la première légion de la garde nationale, à l’at- 
taque du clos Saint-Lazare où son sergent fut lué à ses côtés. 

Aux fonctions de professeur, qu’il remplit sans interruption jusqu’en 
1886, vinrent s’ajouter, en 1873, celles de directeur de l’École. « La pé- 
riode de son administration, écrit M. Guignard, restera comme une des 
plus fécondes dans l’histoire de l’École de Pharmacie. On peut dire sans 
exagération qu’à aucune autre époque l'enseignement n’a bénéficié 
d'autant d'améliorations, d'autant de réformes et de créations utiles. » 
Et, lorsque, à la suite d’incidents pénibles dont il ne doit pas porter la 
responsabilité, il se démit à la fois de ses fonctions de directeur et de 
celles de professeur, il se retira avec le regret de n’avoir pu réaliser 
toutes les réformes qu’il avait en vue. 


30 SÉANCE DU 29 JANVIER 1901. 


Comme directeur de l'École, M. Chatin était délégué pour présider 


les sessions d'examens dans les Écoles de pharmacie des départements: 


du Centre et de l'Ouest. Pendant ces voyages, il n’oubliait pas d'herbo+ 
riser; il examinait la nature géologique du sol, les cultures, visitait les 
marchés, causait avec des gens de toute cundition et faisait connaissance 
avec des personnes qui lui servirent plus tard à obtenir des renseigne- 
ments ou des matériaux pour ses études. Îl avait ainsi meublé sa mé- 
moire d’une foule d'observations, de souvenirs et d’anecdotes qui lui 
permettaient de parler avec compétence sur des sujets très divers et 
donnait un grand intérêt à sa conversation. 

Dans ses leçons à l’amphithéâtre, il se plaisait à piquer la curiosité de 
ses auditeurs par la manière originale dont il traitait les sujets du 
cours, au risque de soulever parfois quelque tumulte dont il s’amusait le 
premier. Il imitait en cela son prédécesseur Clarion, qui savait, lui 
aussi, soutenir l’attention des élèves et faire trouver bien courte la leçon 
d’une heure (1). 

Regardant les herborisations comme nécessaires à la connaissance 
pratique des plantes que doivent posséder les médecins et les pharma- 
ciens, tnais en outre comme très profitables à la science dont elles in- 
spirent le goût et à qui elles attirent des adeptes, il les conduisit avec 
un entrain et une persévérance infatigables. Qu'il s’agit d’herborisations 
dans la banlieue de Paris, d’excursions lointaines où il entrainait de 
nombreux étudiants, il était toujours en avant, primus inter pares, comme 
il dit lui-même de Clarion, se prétant de bonne grâce aux pièges qu'on 
lui tendait pour essayer de prendre en défaut sa connaissance, si sûre, 
des espèces, de leurs localités et des terrains où elles eroissent. Il riait 
volontiers des folies où se laissait entrainer parfois l’exubérance juvé- 
nile de ses compagnons et, dans quelques circonstances où elles avaient 
dépassé la mesure, il voulut bien les réparer de sa bourse. Pour qu’ils 
fussent en mesure de comparer la flore des environs de Paris à celles 
d’autres régions, M. Chatin emmenait les étudiants dans des excursions 
éluignées. [ls faisaient connaissance de la flore maritime au Havre et à 
Cherbourg ; ile la flore méditerranéenne à Montpellier. L’Auvergne, les 
Alpes du Dauphiné, les Hautes-Pyrénées déployaient devant eux les ri- 
chesses de la flore alpine pour laquelle, en souvenir de son pays natal, 
il eut toujours une prédilection marquée. Enfin, il ouvrit les sessions 
extraordinaires de la Société botanique à Montpellier en 1857, à Nantes 
en 1861, à Béziers et Narbonne en 1862, à Dijon en 1882, à Alger et 
Biskra en 1892. 


Un grand nombre d'espèces et de localités furent ajoutées à la flore 


} 


(1) Bulletin de la Soc. bot., 1891, t. XXXVHI, p. 91. 


7€ 


en RES 


HR ma 


BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 31 


des environs de Paris et ont été successivement annoncées dans le Bul- 
letin de la Société botanique. Et lorsque certains faits pouvaient être 
groupés dans un travail d'ensemble, il en donnait communication à la 
Société. C'est ainsi qu'il publia un article sur Les Plantes des vieux chà- 
teaux (1) entre lesquelles il établit deux divisions. La plus ancienne, 
constituée par des plantes excitantes, détersives et vulnéraires (Dianthus 
Caryophyllus, Salvia Sclarea, etc.); la seconde, par des espèces dé- 
puratives, aphrodisiaques et antigoutteuses (Aegopodium Podagraria, 
Eruca sativa, Iris fœtidissima, Ruta graveolens, etc.), appropriées à 
un état de civilisation plus avancé. 

Ce fut aussi le principe de la longue étude qu'il a consacrée aux 
Plantes montagnardes de la flore parisienne (2), d’où il a tiré des 
conclusions dont je rappellerai quelques-unes. Les stations les plus gé- 
néralement occupées par ces plantes sont les lourbières, les lieux 
humides, les bois frais riches en débris organiques, les collines sèches 
et ventilées, c’est-à-dire celles où, pour des causes diverses, évaporation, 
ombrage, altitude, ventilation, le milieu de végétation est refroidi. Dis- 
cutant ensuite les différentes hypothèses à l’aide desquelles la présence 
de ces plantes dans la région parisienne peut ètre expliquée, l’auteur 
s'arrête à celles de la pluralité des centres de création et de la suc- 
cession de ces créations parallèlement aux époques géologiques. Il 
admet que les plantes montagnardes des environs de Paris ne sont pas 
des colonies, mais qu’elles sont indigènes au même titre que le sont 
chez elles les plantes des Alpes et de l’Europe boréale. 

Il est remarquable que M. Chatin, qui avait donné une si grande part 
de son Lemps aux herborisations et qui connaissait si bien lesespèces de la 
flore de France, n’ait publié aucun ouvrage floristique. Sans doute, il en 
fut empèché par ses multiples occupations et par les importants travaux 
qu’il a poursuivis pendant de longues années sur l'anatomie comparée 
des végétaux. Sous cette dénomination, il convient de comprendre 
non seulement le grand ouvrage in-4° accompagné de 113 planches 
gravées qui porte ce titre, mais une foule de Mémoires où l’ana- 
tomie se mêle à l’organogénie, à la physiologie, à la taxonomie, etc. 
Pour lui, en effet, la plante forme un tout dont les diverses parties 
peuvent bien être envisagées séparément pour des fins particulières, 
mais qui, en réalité, sont solidaires, inséparables, de sorte que, certaines 
d’entre elles étant connues, on arriverait à reconstituer l’organisme 
tout entier, à peu près comme Cuvier l'avait fait pour le règne 


animal. 


(1) Bulletin de la Société bot. de France, 1861, vol. VIIT, p. 359. 
(2) Ibid., 1887, vol. XXXIV, pp. 76, 168, 330. 


32 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. 


Profondément convaincu de la concordance des caractères anato- 
miques avec les caractères morphologiques, il n’hésite pas à classer tout 
d’abord les plantes dont il va s'occuper « d’après des divisions toutes 
physiologiques, assuré qu’il était d’avance », ce sont ses propres expres- 
sions, «que les faits généraux répondraient à ces divisions elles-mêmes ». 
De telles idées étaient nouvelles alors et l'application qu’il en a faite aux 
plantes parasites, aux plantes aquatiques, aux épidendres et, dans une 
moindre mesure, aux plantes terrestres, suffit à montrer les précieux 
résultats qu’on en pouvait attendre. La voie ouverte aux chercheurs par 
M. Chatin ne fut pas suivie d’abord. L’uniformité apparente de structure 
provenant d’une anatomie à peine sortie de l’enfance, l’habitude trop 
fréquente autrefois de confier au dessinateur le soin de faire les prépa- 
rations qu’il devait reproduire, l’opposition qui s’établit, pour la solution 
des problèmes de la morphologie, entre la méthode anatomique et la 
méthode organogénique qui s'adresse à des organes connus et ne 
demande pour être employée ni outillage particulier, ni études complé- 
mentaires, expliquentlalenteuravec laquelle les vues de M. Chatin furent 
suivies. C’est dans le dernier quart du xix° siècle qu’on en reconnut la 
justesse et qu’on admit sans conteste la nécessité de faire intervenir les 
caractères anatomiques dans la recherche des affinités. 

« En examinant successivement les divers organes de la plante, 
M. Chatin devait nécessairement être amené à fixer plus spécialement 
son attention sur certains d’entre eux. Telle a été l’origine de son grand … 
mémoire sur l’anthère, dont il a étudié la structure dans plus de | 
400 familles. Pour la première fois s’y trouve reconnue et démontrée : 
l'existence du tissu transitoire particulier qui constitue la couche interne 
de la paroi des sacs polliniques avant l’époque de la maturité du pollen, 
tissu qui était resté le plus souvent inaperçu ou dont on n'avait pas 

.Soupçonné le rôle important dans la nutrition du pollen. Ce travail met 
de plus en évidence la structure et la localisation des éléments spéciaux 
qui interviennent dans le mécanisme de la déhiscence des anthères; en 
outre, il montre comment les différences de structure se traduisent, ici 
en caractères de familles, là en caractères de genres, tandis qu'ailleurs 
ils ne peuvent servir qu’à la diagnose propre des espèces (1). » 

Les parents de M® Chatin possédaient, près des Essarts-le-Roi, le 
bois des Molières où M. Chatin se plaisait à aller prendre quelques 
heures de repos. Ce fut le noyau de sa propriété de « la Romanie » qui, 
augmentée successivement, comprend actuellement une surface de 
180 hectares en cultures et en bois. En 1865, il y bâtit une maison d’ha- 
bitation où il passait les mois d'été avec sa famille. Les amis qu'il y 


(1) Guignard, Loc. cit. 


BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 33 


réunissait pendant la saison de la chasse ou des herborisations n’oublient 
pas la manière si cordiale dont ils étaient accueillis. Étaient-ils bota- 
nistes, M. Chatin les conduisait au bois Saint-Pierre qui couvre une partie: 
du plateauotüest située la maison et dans lequel sont parsemées des exca- 
vations provenant d'anciennes exploitations de la roche, où l’eau des pluies 
se rassemble et qui n’asséchent pas. On y voit réunis tous les Erica 
de la flore parisienne. Quatre espèces y sont spontanées, deux autres, les 
Erica scoparia et vagans, y ont été introduites et sont si bien natura- 
lisées qu’elles soutiennent avec avantage la lutte pour la vie au milieu 
des espèces autochtones. Voici la localité du Lathræa Clandestina, 
dont les grandes plaques occupent le fond d’un frais ravin, commence-- 
ment de la vallée de l’Yvette. Un peu plus loin, dans une pinière, croît 
le Goodyera repens. Dans une mare du bois des Molières, sur une ile 
flottante de Sphagnum, prospère l'Oxycoccos palustris, rapporté des 
marais de Saint-Léger, d’où il a disparu; une autre est couverte d’une 
nappe d’Hottonia et de Calla palustris. Et la promenade se continuait 
au milieu des arbres, des rochers et des marécages, sous la direction du 
maitre, qui montrait, en même temps que des sites charmants, les 
plantes intéressantes qui peuplent son domaine. 

S'il conduisait un amateur d'agriculture, la promenade prenait un 
autre lour. On visitait [es cultures de poiriers et de pommiers à cidre 
qu'il avait plantés sur des prairies à faucher couvrant une étendue de 
60 hectares, à un écartement qui, de 20 mètres, avait élé ramené à 
15 mètres. À cette distance les outils à cheval donnentun bon travail et 
la prairie produit un excellent fourrage (1); une pineraie formée de Pins 
de Riga, essence qu'il choisit, dans les premières années où il prit pos- 
session de son domaine, pour reboiser certaines parties dont le sol ne se 
prêtait pas à d’autres cultures (2). Sur [a foi de pieds de vigne assez 
communs dans les bois qui bordent le vallon de l’Yvette, et de vieux 
titres de propriété établissant que la vigne avait été cultivée autrefois 
dans les environs, M. Chatin essaya de reconstituer un vignoble. Malgré 
les soins qui lui furent prodigués, le succès ne répondit pas aux espé- 
rances (3). Puis, dans un cantonnement dont le sol siliceux et limoneux 
est à peu près dépourvu de chaux, on admire un taillis de Châtaigniers 
dont la végétation plantureuse contraste avec celle d’autres points qu’on 
vient de traverser. L’explication en est vite donnée par le guide aimable 
dont la mémoire est toujours prête. Il rappelle qu’à la dose de 0,3 à 
3,5 pour 100 de chaux les Châtaigniers vivent encore, mais misérable- 


(1) Bull. de la Soc. nationale d'agriculture, 1889, p. 439; Comples ren 
dus Acad. sc., 1898, t. CXXVII. 
. (2) Bull. de la Soc. imp. d’Acclimatation, 1865. 
(3) Bull. de la Soc. nationale d’Agr., 1885, p. 258. 
T. XLVIIL. (SÉANCES) 3 


34 SÉANCE DU 25 JANVIER 4901. 


ment ({) et que c’est précisément lateneur en chaux qu'a fournie l'analyse 
du sol où se trouvent les Châtaigniers souffreteux. 

Ce n’était pas sur ce seul point que M. Chatin était aussi bien informé. 
Depuis longtemps en effet il s’élait occupé de physiologie végétale en 
raison des services qu’elle pouvait rendre à l’agriculture. En 1845, il 
publia des Etudes sur la manière dont l'acide arsénieux, ajouté au sol 
dans des proportions qui ne soient pas toxiques, se répartit dans la 
plante Il reconnut que cet acide se répand dans tous les tissus, mais 
qu'il s’accumule surtout dans les feuilles et qu'après un temps variable 
il n’en reste aucune trace dans la plante. D’après ses expériences, léli- 
mination aurait lieu par les racines (2). 

Un autre de ses travaux, qui a paru dans le Bulletin de la Société 
nationale d'Agriculture en décembre 1853, a pour titre : Etudes expé- 
rimentales sur l’action des sels, des bases, des acides et des matières 
organiques sur la végétation. Ayant noté, entre autres résultats, que 
les sels de soude nuisent généralement aux plantes, comme les sels de 
potasse aux animaux, M. Chatin fait remarquer qu'on trouverait peut- 
être, dans l’action de ces sels sur les êtres qui flottent entre les deux 
règnes, un moyen de reconnaître leur véritable nature animale ou végé- 
tale, et, partant, de fixer leur place dans la classification. Ce criterium, 
proposé par M. Chatin, vient d’être employé par M. Ch. Richet, qui s’en 
est servi pour établir que les Bactériacées sont des végétaux et non des 
animaux (3). 

Désirant vérifier le fait, signalé par Müller, de la présence de l’iode 
dans le Cresson, M. Chatin reconnut la réalité du fait, mais découvrit en 
même temps que l’iode, connu seulement jusqu’alors dans les plantes 
marines, se trouve dans les eaux douces, dans l’air, dans presque tousles 
corps du globe et jusque dans les aérolithes. Cette découverte inattendue 
fut vérifiée par une Commission composée de Thénard, Magendie, Dumas, 
Gaudichaud, Élie de Beaumont, Pouillet, Regnault et Bussy qui deman- 
dèrent à l’Académie des Sciences et obtinrent d'elle l'insertion dans le 
Recueil des Savants étrangers du Mémoire résumant toutes les com- 
munications partielles qu’il avait présentées sur cette question de 1850 
à 1860 (4). Contestée par des raisons de diverse nature, la vérité des 
observations de M. Chatin avait fini par être mise en doute, lorsque les 
recherches récentes de M. Armand Gautier sont venues confirmer leur 


(1) Bull. Soc. bot., 1870, vol. XVII, p. 194. 

(2) Études de physiologie végétale faites au moyen de l'acide arsénieux, 
1848. 

(3) Cinquantenaire de la Sociëté biologique, 1899, pp. 91-93. 

(4) Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. XXX, XXXI, 
XXXHE, XXXIV, XXXV, XXXVIHIE, XXXIX, L. 


a are mme ie 4 


BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 35 


complète exactitude, en précisant, ce qui n’avait pu être fait autrefois, 
la forme sous laquelle l’iode se présente à l’état naturel dans les diverses 
circonstances (1). 

Dans cet ordre de recherches il convient de rappeler une Note sur la 
respiration des Orobanches (2); des Etudes sur la respiration des 
fruits (3); sur les Proportions de sucre contenues dans la sève et en 
général dans les sucs végétaux (4); des Contributions à la biologie 
des plantes parasites (5). 

Ce dernier travail a pour but de démontrer que les végétaux de cette 
catégorie n’absorbent pas telles quelles, ainsi qu’on semblait ie croire, 
les substances élaborées par l’hôte, mais qu’ils les transforment à leur 
usage. [l établit en outre que la pénétration des suçoirs a lieu grâce à 
une véritable digestion des tissus de la plante hospitalière. 

Si grand est le nombre des communications insérées par M. Chatin 
dans plusieurs recueils sur les questions les plus variées, que la simple 
énumération de leurs titres remplirait plusieurs pages. Mais il ne convient 
pas de terminer cette revue sans parler de deux sujets d’ordre cryptoga- 
mique qui ont fourni à M. Chatin l’occasion de recherches prolongées et 
de publications importantes. Ce sont ies Truffes et les huîtres vertes, ces 
guiæ delectamenta dont il s’est occupé avec amour pendant les dix 
dernières années de sa vie. Le volume qu'il a consacré à la Truffe, orné 
de belles planches dues au savant mycologue, M. Boudier, notre prési- 
dent, s'adresse à toute personne curieuse d’être renseignée sur l’histoire, 
la structure, la distribution géographique et la culture de ces Champi- 
gnons renommés. Les spécialistes eux-mêmes le consultent avec fruit. 
Ils y trouvent les descriptions de nouvelles espèces de Truffes françaises, 
de Terfas algériens et d’un genre nouveau dédié M. Tirman, ancien 
gouverneur de l'Algérie. 

Depuis longtemps M. Chatin s’était intéressé aux procédés de l’ostréi- 
culture usités sur les divers points du littoral de la France. Avec le 
concours de M. C.-A. Müntz, et dans le but de fournir des données utiles 
à l’hygiène alimentaire et à l’agriculture, il détermina les quantités 
d’iode, de fer et de phosphore contenues dans la chair et la coquille de 
l’huître blanche, de l'huître verte et de l’huître portugaise. Il étudia 
aussi les modifications qu’éprouve le sol des claires lorsqu'on en fait le 
parage et cherchait dans celte voie la cause déterminante du verdisse- 
ment des huîtres (6). Sachant, par les observations faites par Gaillon en 


(1) Compt. rend., t. CXXVIII et CXXIX. 

(2) Bull. Soc. bot., 1856, vol. LL, p. 660. 

(3) Bull. Soc. bot., 1864, vol. XI, p. 93; Compt. rend., t. LUI. 
(4) Bull. Soc. bot., 1864, vol. XI, p. 178; Compt. rend.,t. LIX. 
(5) Bull. Soc. bot., 1891, vol. XXXVIIL, p. 178. 

(6) Comptes rendus, 1894, t. CXVHIH, t. CXX. 


30 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. 


1820 (1) et par les expériences que j'avais instituées au Croisic en 1877 
avec M. Puységur (2), que les huîtres blanches verdissent en trente-six 
heures si on les alimente avec une certaine Diatomée, distincte de toutes. 
les autres par sa couleur bleu d’Oscillaire et qui se multiplie par mil- 
liards d'individus dans certains parcs à certaines époques de l’année, je 
lui proposai d’aller répéter ces expériences sur quelque point de la côte 
des Charentes. Malgré ses quatre-vingts ans sonnés, il accepta. Aux 
Sables-d'Olonne, les claires étaient en verdeur. A l'aide d'un micro- 
scope à main, M. Chatin eut le plaisir de voir, au bord même du parc, le 
champ du microscope couvert de fuseaux transparents, d’un beau bleu, 
garnis de chromatophores dorés, qui se mouvaient et s’entre-croisaient 
dans toutes les directions. La récolte faite, les expériences furent dispo- 
sées dans le laboratoire de M. Odin, pharmacien aux Sables, que 
M. Chatin connaissait, il connaissait tous les pharmaciens, et furent 
concluantes. Nous pûmes les répéter dans plusieurs localités en 1894 et 
en 1895 avec le même résultat. Le scepticisme non dissimulé de 
M. Chatin s’évanouit devant les faits. 

Le Navicula fusiformis ostrearia est une plante très délicate. 
Lorsqu’elle est maintenue quelque temps dans des récipients fermés, 
qu'elle est mise au contact de l’eau douce ou laissée à l’air, elle meurt ; 
la matière bleue change de couleur, prend la teinte vert grisätre des 
huîtres vertes, diffuse à travers la membrane, de sorte que, dans les 
échantillons de terre prélevés au fond des claires et examinés à Paris, on 
ne rencontre plus que des Navicules décolorées. 

Pendant ces deux excursions, M. Chatin fut admirable de vigueur, 
d'endurance et, j’ajouterai, d’imprudence. Ce n’était pas sans peine qu’on 
le dissuadait de s’aventurer sur les étroits sentiers glissants qui séparent 
les claires et de se mettre à l’eau pour traverser les fossés vaseux. Heu- 
reusement nous étions accompagnés d’un de mes frères, pharmacien, 
ancien élève de M. Chatin, qui le distrayait en lui racontant d’anciennes 
histoires de l’École et, quand elles prêtaient à rire, ce n’était pas le plus 
jeune qui s’amusait le mieux. Les liens d’amitié qui m’attachaient à 


M. Chatin se resserrèrent encore pendant ces voyages. La communauté 


de vie, les longues heures de loisir fournissent l’occasion d'échanger des 
idées, de se raconter et par là de se mieux connaître. Et M. Chatin était 
bon à connaitre. À sa nature énergique se joignait un fond solide de 


bonté et de générosité, une grande bienveillance pour les petits et les. 


faibles. 
Notons encore que le premier travail publié en 1837 par M. Chatin 


(1) Journal de Physique, 1820, vol. 91; Mémoires de la Société linnéenne 
du calvados, 1824. 


(2) Revue coloniale, 1880. 


eng ren 


BORNET. — NOTICE SUR AD. CHATIN. 37 


porte Sur la loi de symétrie et de balancement des organes (1) et que 
le dernier a pour titre : Du nombre el de la symétrie des faisceaux 
libéro-ligneux du pétiole dans la mesure de la gradation des végé- 
taux, qui a paru en 1898 (2). Ainsi, pendant soixante ans, son ardeur 
au travail ne s’esl pas éteinte et les questions de symétrie qui avaient 
attiré sa jeunesse captivaient encore son esprit après ce long intervalle. 


Si, dans sa laborieuse existence, M. Chatin fut souvent à la peine, ïl 
fut aussi à l'honneur. En 1853, à quarante ans, il entre à l’Académie de 
Médecine ; en 1873, il devient membre titulaire de la Société nationale 
d’Agriculture de France ; en 1874, il est élu membre de l’Académie des 
Sciences, dans {a section de botanique, à la place de Claude Gay. 
Appelé à présider l’Académie des Sciences en 1897, il en éprouva une 
grande satisfaction. Mais il a trouvé dans sa famille une autre sorte de 
bonheur qu’il appréciait davantage encore. Il eut la joie d’inspirer à son 
fils le goût des sciences naturelles, de le voir marcher sur ses traces et 
de l'avoir pour confrère à l’Académie de Médecine et à l’Institut. 

Espérons qu’une tradition si bien commencée ne sera pas interrompue 
et qu'un des petits-fils de M. Chatin se fera inscrire dans quelques 
années sur la liste des membres de la Société botanique où le nom de 
son aïeul à figuré si longtemps et parmi lesquels il a occupé une si grande 
place. 


M. Gustave Camus s’exprime en ces termes : 


Il appartenait à des collègues plus autorisés que nous-même de 
rappeler les éminents services rendus, pendant une longue et brillante 
carrière, soit à la Botanique, soit à la Pharmacie, par l'illustre confrère 
dont la perte frappe d’un deuil si cruel notre Société. Sa famille ayant 
exprimé le désir de donner à ses obsèques un caractère de grande sim- 
plicité, plusieurs des anciens élèves et amis de M. Chatin ont dû s’abs- 
tenir d'aller aux Essarts pour assister à la cérémonie. Au nom de tous 
ceux, si nombreux, qu'il a initiés aux études botaniques, et sans avoir 
d’autre titre nous-même que celui d’avoir été, pendant plus de vingt- 
cinq ans, son élève et son ami, nous pensons qu’il nous sera permis de 
rendre publiquement ici un suprême témoignage de notre inaltérable et 
respectueuse gratitude au maître aimé dont les conseils et la bienveil- 
lance ne nous ont jamais fait défaut. 

Tous les botanistes survivants du siècle dernier garderont le souvenir 


(1) Comptes rendus, 1837, t. IV. 
(2) Bulletin de la Soc. bnt. de France, 1898. 


38 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. 


du sympathique el savant professeur qui, pendant plus de quarante ans, 
en dehors de l’enseignement qu’il donnait dans sa chaire de l” École supé- 
rieure de Pharmacie, a dirigé avec une si grande autorité des herbori- 
sations mémorables dans toutes les régions de notre territoire. M. Chatin 
était né dans le Dauphiné, dont la riche flore éveilla de bonne heure en 
lui la passion de la botanique, qu’il conserva toute sa vie, et, plus tard, 
lorsqu'il entreprit des travaux considérables d'anatomie végétale, c'était 
toujours avec plaisir qu’il revenait à ses premières études de botanique 
rurale. I] aimait les plantes et accordait promptement ses sympathies à 
ceux qui partageaient cette prédilection. Toujours complaisant et affable 
pour l’étudiant, accueillant avec bienveillance les personnes étrangères 
à l’École de Pharmacie, qui fréquentaient en grand nombre ses herbo- 
risations, il encourageait et instruisait familièrement les uns et les autres. 
Les relations aimables qui s’établissaient entre le maitre et ses élèves 
volontaires retenaient ceux-ci et faisaient naître des vocations durables. 
Aujourd’hui, c’est avec un douloureux serrement de cœur qu’au nom de 
tous nous adressons un dernier adieu à notre ancien professeur dont le 
souvenir vénéré ne s’effacera jamais de notre mémoire. 


Par suite de la présentation annoncée dans la séance pré- 
cédente, M. le Président proclame membre de la Société : 


M. Pirarp, chef des travaux à la Faculté des sciences, rue 


Clément, 11, à Bordeaux, présenté par MM. Maxwell 
et Motelay. 


M. Perrot offre à la Société, pour sa bibliothèque, au nom 
de l’auteur, M. G. de Istvanffy, un ouvrage richement illustré 


qui a pour titre : Etudes et commentaires sur le code de 
l'Escluse. 


M. le Président prie M. Perrot d'adresser à M. de Istvanffy 


les remerciements de la Société. 


M. Malinvaud donne lecture du travail suivant : 


RER NES 


Re Pit és Qu Ne 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. A LA FLORE DE LA MARIE. 99 


CONTRIBUTIONS A LA FLORE DE LA MARNE (3 Note) (1); 
par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. 


FaLcariA Rivini L. — Cette Ombellifère a été trouvée pour la 
première fois dans le département de la Marne, par l’abbé Maltot 
en 1871. L’étiquette de son herbier porte : « De Vrigny à Ormes, 
dans les Seigles. » Personne n’avait revu cette espèce. Cette année 
M. l'abbé [écart l’a retrouvée à la localité indiquée et j'ai pu 
moi-même la voir sur place; elle abonde et se montre parfaite- 
ment naturalisée. Il faudrait modifier quelque peu la mention de 
localité qui est située exactement entre Coulommes et Ormes, sur 
le territoire de la première de ces communes. 


SISON AMOMUM L.— C’est à M. Maury, professeur au Collège de 
Châlons, que l’on doit la découverte de cette plante dans le dépar- 
tement. Elle se trouve à Saint-Bon, sur la limite de Seine-et-Marne. 
M. Devauversin l’a trouvée, et j'ai pu la voir avec lui, dans les haies 
du village de Bannes. 


GALIUM SILVATICUM L. — Depuis la publication de ma pre- 
mière Note, j'ai constaté que ce Galium était très commun dans 
certaines parties de la forêt d’Argonne, en particulier sur les ter- 
ritoires de Florent et de Moiremont. 


LIMNANTHEMUM NyMPHoiDEs H. et Link.— Cette espèce, inconnue 
de Lambertye, a été publiée pour la première fois par Thiébaut, 
qui l'indique dans les étangs de Giffaumont et de Chantecoq, à 
la limite Sud-Est du département. M. Bazot y ajoute la localité 
de Trois-Fontaines, dans le Perthois. Mais il est bien probable 
que c’est Ricart (in herb. Maltot) qui le premier en a fait la décou- 
verte, avant Thiébaut, dans l’étang du Châtelier, dans la forêt de 
Belval. La localité ainsi désignée est inexactement dénommée, car 
il n’y a pas d’étang qui porte ce nom. Mais, près le Châtelier, il y 
a l’étang de la Grande-Rouillie, sur le territoire de Givry-en- 
Argonne, qui héberge le Limnanthemum, ainsi que j'ai pu le 
constater avec M. A. Guillaume, au mois de juillet dernier. Nous 


(1) Cf. Bull. de la Société botanique de France, 1899, p. 272, et 1900, 
p. 416. 


40 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. 


avons d’ailleurs revu la même plante à l'Étang-Neuf, sur Givry-en- 
Argonne, à l'Étang Sans-Lac, sur Vieil-Dampierre, et un habitant 
du pays nous a affirmé son existence à l’Étang du Grand-Ràù. J'ai 
vainement recherché cette espèce dans la forêt de l’Argonne pro- 
prement dite. Elle paraît donc limitée à l’Argonne méridionale, 
au Perthois et au Bocage. En dehors de ces régions, elle n’a été 
constatée d’une façon certaine qu’à Oirv, dans la vallée de la 
Marne, par M. Devauversin. On l'avait bien signalée dans la vallée 
de la Vesle; mais, malgré des recherches très suivies aux endroits 
indiqués, je nai jamais pu l'y rencontrer. 


LITHOSPERMUM APULUM Vahl. — Cette Borraginée, d’origine 
méridionale, a été rencontrée en 1899, par deux de mes élèves, 
MM. Ploussard et Jolicœur, dans les carrières du faubourg Flé- 
chambault à Reims. Je ne l'y ai pas revue en 1900. 


ASPERUGO PROCUMBENS L. — Il faut définitivement rayer de la 
flore de la Marne cette espèce qui n’existait qu’en une seule loca- 
lité, à l’entrée des carrières des Faloises de Vertus (de Lambertve, 
Catalogue, Herb. Levent). M. de Cazonove m'a dit l'y avoir encore 
vue en 1856. Mais déjà Brisson, en 1884, l’indiquait comme dis- 
parue. J'ai pu me convaincre moi-même, au mois de juin dernier, 
de la vérité de cette assertion. Le Rumezx scutatus, qui se trouvait 
sur le même point, a persisté. L’Asperugo procumbens vraisem- 
blablement n’était qu’introduit dans cette localité. 


CHENOPODIUM GLAUCUM L. — Signalée comme très rare aux en- 
virons de Vitry-le-François par Thiébaut et M. Bazot, cette espèce 
vient d’être retrouvée à Fismes par M. Berland. 


EuPHORBIA STRICTA L. — Le Catalogue de Lambertye ne donne 
pour cette Euphorbe qu’une seule localité : Marcilly-sur-Seine, 
dans un chemin ombragé au bord de la Seine. Le Catalogue de 
Brisson n’ajoute qu’une seconde localité, de la même région 
(canton d’Anglure), la Chapelle-Lasson; elle a été découverte 
par M. Hariot. Quelques autres localités ont été trouvées depuis 
dans d’autres régions du département : dans la plaine crayeuse 
entre Warmeriville et Nauroy (A. Guillaume) et au Bois-Soulain, 
sur Courcy (Herb. Levent); au bois du Goulot, sur Prouilly (Herb. 
Lambert) et à Janvry (ipse cum Ab. Hécart), enfin à Guignicourt- 
sur-Aisne, très près de nos limites (ipse). 


APCE 


cire 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. A LA FLORE DE LA MARNE. 41 


BETULA PUBESCENS Ehrh. — L’herbier Maltot en contient des 
échantillons provenant du pâtis d’'Ecueil. C’est la seule localité 
connue dans le département. 


TuLipa siLVESTRIS L. — Indiquée à Fontenay par M. Briquet 
(in Brisson, Cat.), cette espèce a été retrouvée par M. l'abbé 
Hécart dans le parc du Château de Rosnay. 


… ÉPIPACTIS PURPURATA Bor. — Cette espèce (peut-être seulement 
une forme du latifolia) a été vue pour la première fois au sommet 
de la Côte à l’Échelle dans la forêt d’Argonne par M. A. Guillaume 
et par moi. Nous l’avons revue dans le bois de Boursault, en 1900, 
et je l’ai trouvée aussi dans. la forêt de Reims, cutre le Gouffre et 
la route de Germaine à Avenay. 


GoopyErA REPENS R. Br.— Depuis ma première Note, l'extension 
du G. repens dans la région s’est accrue à la suite de nouvelles 
recherches. Notons d’abord que, dans les bois de Pins de Châlons- 
sur-Vesle, où elle a été découverte d’abord, il existe un second 
groupe à plus de 500 mètres du premier, où les échantillons sont 
plus vigoureux, fleurissant et fructifiant parfaitement. M"° de La- 
marlière m’en a fait découvrir quelques rosettes sous les Pins de 
la garenne de Gueux, à 3 kilomètres environ de la localité prin- 
ceps. Ces localités sont toutes sur les sables thanétiens. Mais la lo- 
calité la plus abondante et la mieux développée est celle de la 
montagne de Gueux et de Vrigny, découverte en ma présence par 
un de mes élèves, M. Jolicœur : là, sur plus d’un quart de kilo- 
mètre carré, le Goodyera se trouve à profusion, et y atteint souvent 
une taille que je ne lui avais jamais vue à Fontainebleau ; certaines 
hampes peuvent avoir 40 centimètres de hauteur. Le sol de cette 
localité appartient au calcaire grossier (représenté en cet endroit 
par des marnes) et au calcaire de Saint-Ouen. Mais c’est surtout 
sur ce dernier que le Goodyera est le mieux développé. Je suis 
porté à croire que cette localité est la plus ancienne de la région, 
à cause de la plus grande abondance de la plante et de la grande 
ancienneté des bois de Pins. Les autres localités, découvertes les 
premières, pourraient bien n'être que des colonies secondaires. 
C’est qu’en effet la Montagne de Gueux et de Vrigny a une altitude 
de 238 mètres, les deux autres localités sont à moins de 100 mètres 
d’élévation et situées au N.-E. de la première. Cette disposition 
a pu permettre aux vents du S.-0., fréquents'et violents dans la 


42 SÉANCE DU 25 JANVIER 1901. 


région, de transporter les graines à des distances assez grandes. Je 
ne donne pas, bien entendu, ceite explication comme certaine, 
mais simplement comme possible. 


POTAMOGETON HETEROPHYLLUS DC. — Cette rare espèce se ren- 
contre dans une mare de la montagne de Ludes (ipse). 


LEMNA GiBBA L. — Brisson (Catalogue) indique le L. gibba 
comme assez commun. C’est une erreur; cette espèce est rare 
presque partout dans le département : dans l'arrondissement de 
Reims, elle n’a encorc été trouvée d’une façon certaine qu’à Cernay 
(A. Guillaume). En dehors de cela, elle n’est signalée que dans le 
Perthois et le Bocage par Bazot. 


TyPHA ANGUSTIFOLIA L. — Je signalerai une curieuse variation 
observée à l’Étang de la Tète-du-Bois, territoire de Vieil-Dam- 
pierre, dans la forêt de Belval. Cet étang était desséché en juillet 
1900 et, des bords jusque vers le milieu, le T. angustifolia était 
abondant. Tout à fait normaux vers les bords, les individus pre- 
naient vers le milieu, par suite de variations bien graduées, une 
forme maigre et plus effilée, tout en gardant la taille ordinaire. 
Feuilles et épis étaient de moitié moins larges que dans le tvpe. 
La distance de l’épi mâle à l’épi femelle était d’ailleurs très va- 
riable, de 2 à 8 centimètres environ. 


LuzuLa VERNALIS DC. — Je signalerai à propos de cette espèce 
un cas d’albinisme assez rare et que je n’avais, pour ma part, ja- 
mais observé. Les bractées et les pièces du périanthe étaient entiè- 
rement blanches, ce qui donnait aux fleurs une certaine ressem- 
blance avec celles du L. albida ou du L. nivea. Cet individu albin 
a été observé dans la forêt de Reims au-dessus de Petit-Fleury, sur 
le territoire de Sermiers. 


CAREX CYPEROIDES L. — Bien qu’indiquée autrefois dans les 
étangs des environs de Sézanne par Le Pelletier de Saint-Fargeau 


(d'après M. Devauversin), cette espèce restait douteuse pour notre } 
département, au moins à l’époque actuelle. Nous l'avons trouvée » 
très abondamment (M. Guillaume et moï) à l'étang de la Tête-du- & 


Bois, dans la forêt de Belval. 


CAREX BRIZOIDES L. — Trouvé primitivement dans une seule & 
localité de la forêt de Reims, ce Carex se montre plus abondant 


tr er nr vérins 12 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. — CONTRIB. A LA FLORE DE LA MARNE. 43 


dans la forèt de Belval, où je l'ai constaté sur une dizaine de points 
avec M. Guillaume. 


AA MULTICULMIS Dumrt.— M. E. Berland a attiré dernièrement 
mon attention sur cette forme, dont il m’a fait parvenir des échan- 
tillons recueillis aux environs de Montigny-sur-Vesle. De la revi- 
sion d’un certain nombre d'échantillons indiqués sous le nom 
d'A. caryophyllea L., il résulte que c’est à l'A. multiculmis qu'il 
faut les rapporter. Toute la distribution de ces deux formes dans 
le département est donc à revoir. 


BrizA MINOR L.— Lors d’une excursion de la Société des sciences 
naturelles de Reims sur les pâtis de Damery, en juin 1900, 
M. Moussy a découvert quelques individus de ce Briza, qu'on 
trouvait ainsi pour la première fois dans la Marne. 


ERAGROSTIS MEGASTACHYA Link. — Cette espèce adventice a été 
trouvée par M. Maury près de la Gare des Marchandises de Châlons- 
sur-Marne. C’est la première fois, je crois, qu’elle est mentionnée 
dans le département. 


Er.ymus EUROPÆUS L.—M. Berland a trouvé cette rare Graminée 
dans un bois près de Montigny-sur-Vesle. Elle n’était connue dans 
le département que dans la forêt de Vertus aux environs de Chal- 
trait (De Mellet in Lambertye, Catal.). 


AGROPYRUM GLAUCUM R. et Sch. — De Lambertye (Catalogue, 
p. 187) cite les Triticum acutum DC. et Triticum rigidum Schr., 
sans la moindre indication de localités. Mais dans les Errata du 
même Catalogue, l’auteur fait observer que ces plantes n’ont pas 
été suffisamment étudiées par lui et qu’il n’est pas sûr qu’elles 
croissent dans le département. A la feuille du T. acutum de 
l’herbier de Lambertye, il y a un échantillon, assez mauvais 
d’ailleurs, provenant de Saubinet aîné, et recueilli à Jonchery- 
sur-Vesle, en 1837. L'auteur du Catalogue a mis en note : « Je ne 
sais que faire de ce Triticum; j'ai peu étudié ce genre et j'en ai 
en herbier plusieurs espèces non déterminées. Celle-ci n’est pas 
toutefois le T. repens. Il faudrait consulter plus habile que moi, 
M. Gay, par exemple. » On reconnaît bien en ceci la conscience 
que de Lambertye apportait à ses études de botanique. 

On retrouve cette mème espèce dans l’Herbier de Saubinet 
ainé, recueillie par Menand à Jonchery-sur-Vesle; en 1836, et 


Ai SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1901. 


dans l’herbier Lambert, provenant du bois du Goulot, sur Monti- 
eny-sur-Vesle ou sur Prouilly. Je l'ai enfin moi-même recueillie 
soit au bois du Goulot, où elle est assez fréquente, soit sur la 
route de Jonchery à Pévy, assez près de ce dernier village. J’en ai 
fait l'étude à plusieurs reprises et je suis toujours arrivé à celte 
conclusion qu’il s'agissait ici de l’Agropyrum glaucum R. et Sch. 
(Triticum glaucum Desf., T. rigidum DC.). De Lambertye, tout 
en restant perplexe sur l'identification de ses échantillons, était 
donc dans la vérité. L’A. glaucum est une espèce plutôt méri- 
dionale qui, à ma connaissance, n’a pas encore été signalée 
dans des régions aussi septentrionales en France. Mais je ferai 
observer que la station des sables thanétiens, où on la trouve, est 
relativement chaude, et qu’elle donne asile soit accidentellement, 


soit d’une façon durable, à bien des espèces à affinités méridio- 
nales. 


PocyPonium DryYopTEris L. —— On ne connaissait encore cette 
Fougère que dans les forêts de l'Est du département. Elle existe 
cependant aussi à l'Ouest au bois des Grandes-Roches, commune 


de Festigny-les-Hameaux, où M. A. Guillaume l'a découverte en 
août dernier. 


SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. L'ABBÉ HUE. 


En l’absence de MM. le Président et les Vice-présidents, 
M. l'abbé Hue, ancien vice-président, occupe le fauteuil. 

M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la perte 
d’un de ses membres, M. l’abbé Barbiche, décédé à Vitry 
(Lorraine allemande), dans sa soixante et unième année, le 
3 février dernier. L’admission de M. Barbiche dans notre 
Compagnie remontait à 1883. Il se rendit avec la Société à 
Charleville en 1885 et rédigea des Notes d’herborisations, 
principalement bryologiques, publiées dans le Compte rendu 
de cette session. II était déjà connu, comme botaniste lor- 


SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1901. 45 


rain, par des renseignements fournis au D' Godron (1) et par 
divers travaux communiqués à la Société d'Histoire natu- 
relle de Metz (2). 


M. le Président annonce que le Conseil d'administration a 
nommé, dans la séance tenue le 25 janvier dernier, les 
Commissions spéciales mentionnées par le Règlement de la 
Société (3); en voici la composition pour l’année 1901 : 


1° Commission de Comptabilité : MM. E. Bornet, G. Camus, Moro. 
2° Commission des Archives : MM. Delacour, abbé Hue, Maugeret. 


3 Commission du Bulletin : MM. E. Bornet, Bureau, Dutailly, Hua, 
Drake del Castillo, Zeiller et MM. les membres du Secrétariat. 


4 Comité consultatif chargé de la détermination des plantes de 
France et d'Algérie soumises à l’examen de la Société : MM. G. Camus 
et Gagnepain (plantes vasculaires), Bornet et Gomont (Algues), Rol- 
land (Champignons), abbé Hue (Lichens), Bescherelle et F. Camus 
(Mousses). 


9° Comité chargé de déterminer le lieu et la date de la prochaine 
session extraordinaire : MM. F. Camus, Lutz et Mouillefarine. 


D’après l’article 25 du Règlement, le Président et le Secrétaire général font 
partie de droit de toutes les Commissions. 


M. Gustave Camus fait à la Société la communication sui- 
vante : 


(1) Les renseignements botaniques fournis par l'abbé Barbiche au D' Go- 
dron ont été signalés par ce dernier dans sa Notice sur les explorations 
botaniques faites en Lorraine de 1857 à 1875, Notice publiée en 1875 et des- 
tinée, dans la pensée de son auteur, à tenir lieu d’une troisième édition de 
sa Flore de Lorraine, que son âge et l’état de sa santé ne lui auraient pas 
permis de mener à bonne fin (Ern. M.). 

(2) Notamment en 1870, Florule de l'arrondissement de Thionville; en 
1878 (XV° Bull. Soc. hist. nat. de Metz), Herborisations faites aux environs 
de Longuyon, 16 pages; en 1880 (même Recueil), Revue critique de la biblio- 
graphie botanique locale, qui est un chapitre intéressant de l’histoire de la 
botanique en Lorraine. 

(3) Voy. art. 19 et suir. du Règlement. 


40 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1901. 


QUELQUES PLANTES NOUVELLES POUR LE DÉPARTEMENT DE L'OISE; 
par M. E.-G. CAMUS. 


Les progrès des défrichements et les réserves faites pour la 
chasse rendent les excursions dans les environs de Paris de plus 
en plus difficiles. Nous croyons être utile à nos confrères en leur 
signalant une herborisation facile à faire dans les environs de 
Creil. Il ne faudrait pas se hâter, d’après l'examen d’une bonne 
carte, de conclure que les parties à explorer sont très grandes. Des 
réserves importantes sont faites presque de tous les côtés. J’ai pu 
cependant me créer unitinéraire assez profitable, et je m'empresse 
de le conseiller. Départ de la gare de Creil, traverser l'Oise et 
suivre la rive gauche en remontant le cours de la rivière; étudier 
les Saules de cette rive et s'arrêter dans un petit marais avant 
d’arriver au hameau de Vaux. 

Vaux est une localité signalée par Graves pour ses plantes de 
coteaux calcaires. Le tout est maintenant entouré de ronces arti- 
ficielles et gardé rigoureusement. Rien à faire en cet endroit. 

Le marais est asssez intéressant, quoique n'ayant pas encore 
attiré l’attention des botanistes. On suivra la route qui borde le 
bois du Tremblay, qui est accessible par un sentier en pente ra- 
pide donnant accès sur un plateau aride d’où l’on voit toute la 
belle forêt d'Halatte; le plateau est riche, on peut le parcourir 
avec fruit pendant deux heures, redescendre vers l'Oise, traverser 
au bac de Villers-Saint-Paul, monter sur les coteaux qui dominent 
jusqu’à Monchy-Saint-Éloi et redescendre par le marais de Royau- 
mont et du Moulin de la Vallée. 

Voici les plantes les plus intéressantes que nous avons trouvées 
dans les deux courtes excursions que nous avons faites dans cette 


localité (1) : 
Anemone Pulsatilla. — Coteau de Tremblay. 


Iberis amaru L. et I. arvatica Jord.— Tous deux abondants près 
des cultures au-dessus de Villers-Saint-Paul. 


Linum tlenuifolium L.— Abondant sur les mêmes coteaux de 
Villiers. 


(1) Les plantes dont les noms sont imprimés en petites capitales n’ont pas 
encore été, croyons-nous, signalées dans le département de l'Oise. 


G. CAMUS. — QUELQUES PLANTES NOUVELLES. 47 


Helianthemum Fumana Mill. — Couvre tout le plateau qui cou- 
ronne le bois du Tremblay; R. sur les coteaux de Villers. 

Ononis Columneæ AII. — Mème station que l’espèce précédente, 
mais plus abondant sur les coteaux de la rive droite. 

ŒNANTHE FISTULOSA L. — Forme curieuse dont les ombelles ont 
six rayons assez courts; dans le marais de Vaux. 

Peucedanum Chabrœi Gaud. — Sur les bords de la rive gauche 
de l'Oise. 


Cette Ombellifère a été récoltée par nous sur les rives de cette 
rivière aux points suivants : Rieux, Villers-Saint-Paul, Saint-Leu- 
d’Esserent, Boran, Beaumont, Champagne, Stors, Vauréal. Dans 
toute la basse vallée de l'Oise, elle parait suivre le cours de la ri- 
vière, quitter peu les rives ou les parties inondées l'hiver. 
VALERIANA EXCELSA Poir. — Espèce voisine ou variété du V. of- 

ficinalis L. Bords des petits affluents de l'Oise. 

VERONICA TEUCRIUM var. SATUREIÆFOLIA Poit. et Turp. — Plateau 
du bois du Tremblay. Tige de 1-3 centimètres. Feuilles 
linéaires, entières, enroulées sur les bords, plus longues que 
les entre-nœuds. 

Brunella alba Pall. — Coteaux de Villers. 

Teucrium montanum L. — Sommet de tous les coteaux. 

Euphorbia Gerardiana Jacq. — Très commun sur les coteaux 
de la rive droite. 

Orchis purpurea Huds. et Simia Lamk, Coss. et Germ.— Coteaux 
du Tremblay. 

Epipactis atrorubens Schulte. — Coteaux de Villers et de Mon- 


chy. 
Thesium humifusum DC.— Coteau et plateau du Tremblay. 
PHLEUM sErorINUM Jord. — Près du bois de Verneuil. 


Poa serorINA Ehrh. — R., petit marais près de Vaux. 


Le Valeriana excelsa et le Veronica satureiæfolia men- 
tionnés dans la communication précédente donnent lieu à 
un échange d’observations entre MM. G. Camus, Legué et 
Malinvaud. 


SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. 


PRÉSIDENCE DE M, BOUDIER. 


M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
séance du 25 janvier, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président fait ensuite connaitre une nouvelle pré- 
sentation. 


Le Secrétaire général annonce à la Société que le Conseil 
d'administration a décidé de soumettre à l'approbation de la 
Sociélé la résolution suivante : 


La Société botanique de France tienlra cette année, en Corse, une session 
extraordinaire qui s'ouvrira à Ajaccio le 21 mai 1901. 


M. Malinvaud ajoute les explications suivantes : 


Il y a près de vingt-cinq ans, en 1877, que la Société a visité, pour la 
première fois, la Corse; depuis longtemps un grand nombre de nos con- 
frères demandaient qu’elle y revint, malheureusement elle ne compte 
pas de membre dans cette île etle défaut de concours de botanistes habi- 
tant ou du moins connaissant le pays obligeait d'attendre des circon- 
stances plus favorables. Une occasion propice se présente aujourd’hui 
grâce au séjour de six semaines qu’un de nos secrétaires, M. Louis Lutz, 
a fait en Corse pendant les mois de juin et juillet, l’année dernière (1); 
il voudra bien nous donner, aujourd’hui même, un aperçu de la riche 
moisson botanique qu’il a rapportée de son voyage. En attendant la com- 
munication, qu'il fera plus tard, d’un programme complet d’herbori- 
sations, nous citerons à titre d'indication provisoire, comme objectif de 
quelques-unes des courses proposées : les environs d’Ajaccio, la forêt 
de Vizzavona, les environs de Vico, la forêt d’Aïtone, la région des 
Calanches, Bonifacio et vallée du Rizzanèse entre Sartène et Propriano. 
Il serait peut-être difficile, si notre actif et prévoyant secrétaire ne s’en 
était déjà préoccupé, de trouver vivres et gîtes pour une troupe nom- 
breuse d’excursionnistes dans quelques-unes des localités les plus inté- 
ressantes de l’intérieur de l’île; mais nous pouvons compter sur l'appui 


bienveillant de l’administration forestière et sur la vigilance de notre zélé 
fourrier. 


(1) Voy. le Bulletin de 1900, p. 206. 


Dennis rien à 


LUTZ. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 49 


À la suite de ces explications, le projet de résolution 
qu’elles concernent est mis aux voix et adopté. 
M. Lutz donne un résumé des herborisations qui font 


l’objet de la Note suivante : 


ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE; par M. EL. LUTZ. 


Titulaire en 1900 d’une des bourses de voyage fondtes par Ja 
ville de Paris en faveur de l'École des Hautes Études, j'ai effectué, 
à l’aide de la subvention qui m'a été attribuée, un voyage d’explo- 
ration d’une durée de six semaines dans l’île de Corse pendant les 
mois de juin et juillet 1900. 

Avant de commencer l’exposé des observations recueillies au 
cours de cette excursion, je me fais un devoir de présenter à 
MM. les Professeurs de la section des sciences naturelles de l’École 
des Hautes Études l'expression de ma vive gratitude pour la bien- 
veillance dont ils ont fait preuve à mon égard en me procurant 
les moyens de me livrer à une étude aussi attrayante que celle de 
la flore de Corse. 

Grâce à l’extrême obligeance de M. Baltié, inspecteur du Crédit 
Foncier de France à Ajaccio, qui m'a fait profiter de sa connais- 
sance tout à fait approfondie de l’île, j'ai pu visiter des régions 
encore peu connues, notamment le haut arrondissement de Sar- 
tène, dans des conditions de facilité aussi grande que possible. 

Les bienveillants concours ne m’ont d’ailleurs pas manqué dans 
le cours de mes excursions, et je ne saurais oublier l'accueil em- 
pressé que j'ai reçu de la part de M. Treille, secrétaire général 
de la Préfecture de la Corse, de M. le Conservateur des Forêts 
d’Ajaccio, de MM. André, pharmacien-major à l'hôpital militaire 
d’Ajaccio, Santoni, pharmacien à Ajaccio, Michel-Despallières, 
conducteur des ponts et chaussées à Zonza, Marty, receveur de 
l’'Enregistrement à Vico, Ragaigne, directeur du domaine de Gasa- 
bianda, Luzy, percepteur à l’Ile-Rousse, etc. Tous ces Messieurs 
se sont multipliés pour faciliter mes recherches, et je leur en suis 
profondément reconnaissant. 

Pour la détermination de mes récoltes, M. E.-G. Camus a bien 
voulu revoir mes espèces nouvelles et critiques de Phanérogames; 


M. Boudier a examiné un nombre important de Champignons. Je 
T. XLVIN, . (SÉANCES) 4 


90 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. 


suis heureux de leur exprimer ma vive gratitude pour leur bien- 
veillante collaboration. Je remercierai également M. Demilly qui 
m'a apporté un concours empressé dans les recherches compa- 
ratives que j'ai eu à effectuer dans l'herbier de l’École de Phar- 
maele. 


Mes herborisations dans l’île de Corse ont été faites : 


1° Aux environs d’Ajaccio (Salario, La Punta de Pozzo di Bor- 
gho, route des Sanguinaires, Campo di Loro, batterie d’Aspretto 
et Lazaret); 

% Dans la forêt de Vizzavona (de Vizzavona à la Foce de Vizza- 
vona et à la Pointe Grado); 

8° À Ponte-Leccia (bords du Golo); 

4 Du Regino à Speloncato et à l’Ile-Rousse (Balagne) ; 

5° À Calvi; 

6° De Bastia à Brando (cap Corse); 

7° De Bastia à Saint-Florent (par le col de l’Ancône, Vallecalle, 
Rapale, Piève, Sorio, le désert des Agriates et retour par le col de 
Téghime) ; 

8° À Aleria (domaine de Casabianda, étang del Sale, embou- 
chure du Tavignano) ; 

9° Dans le Fium’ Orbo (de Ghisonaccia à Pietrapola, de Pietra- 
pola à Poggio di Nazza et retour à Ghisonaccia) ; 

40° A Corte (bords du Tavignano et de la Restonica); 

A1° A Piana (dans les Calanches et au Molinello) et de Piana à 
Evisa ; 

12° Dans la forêt d’Aitone [a) d’Evisa au col de Vergio, b), 
d'Evisa au Belvédère] ; 

15° Dans les bois au-dessus de Cristinacce (route de Vico à la 
forêt d’Aïtone); 

1# Aux environs de Vico (cascades de Balatrone et de Pische 
de Wald, bains de Guagno); 

15° A Propriano (bords de la mer et bains de Baracci) ; 

16° A Bonifacio; 

17° À Porto-Vecchio: 

18 A l’Ospédale et à travers la forêt entre l'Ospédale et Zonza; 

19° De Zonza au col de Bavella ; 


20° De Zonza à Sartène en passant par Levie, Sant Gavino 
Carbini et 1 Santa Lucia di Tallano ; 


LUTZ. — ADDITIONS À LA FLORE DE CORSE. 51 


21° Aux environs de Sartène (Trois Chapelles, Bocca Suara, la 
Courtine, bords du Rizzanèse et route de Propriano; 
2% De Sartène à Giunchetto. 


Au cours de ces excursions, j'ai parcouru dans l’ile un itiné- 
raire de près de 1300 kilomètres, dont 600 environ en herbori- 
sant. J'ai recueilli environ 750 espèces de Phanérogames, dont un 
certain nombre sont nouvelles pour la Corse. J’ai pu également 
observer une grande quantité de localités nouvelles de plantes 
rares ou critiques el retrouver plusieurs des plantes nouvelles ré- 
cemment découvertes. 


Dans la suite de ce travail, je prendrai comme base les publi- 
cations suivantes : 


GRENIER et Goprow, Flore de France, 1848-1855. 

Boreau, Notice sur les plantes récoltées en Corse par Revelière, 
1857 (in Mém. Soc. Acad. d'Angers). 
| BorEau, Deuxième Notice sur les plantes récoltées en Corse par 
Revelière, 1858 (Ibid., 4 vol.). 

BorEau, Troisième Notice sur les plantes récoltées en Corse par 
Revelière, 1860 (Ibid., 8° vol.). 

Maire, Recherches sur les plantes de Corse. Paris, 1° fasc.,1867; 
2° fase., 1869. 

De Comines DE Mansiziy, Catalogue des plantes vasculaires indi- 
gènes de Corse. Paris, 1872. 


SOCIÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Session extraordinaire en Corse, 
1871. 


GILLOT, Souvenir d’un voyage botanique en Corse (Feuille des 
Jeunes nat., 1878). 

CHaBErT, Observations sur la flore montagneuse du Cap Corse 
(Bull. Soc. bot. Fr., 1882, p. L). 

CHagerr, Contribution à la Flore de France et de Corse (Bull. Soc. 
bot. Fr., 1892, p. 66). 

CHABERT, Plantes nouvelles pour la Corse (Journ. de bot. de Morot, 
1900). 

Fuicue, Notes sur la flore de Corse (Bull. Soc. bot. Fr., 1889). 


LE GRAND, Contribution à la Flore de Corse (Bull. Soc. bot. Fr., 
1890). 


52 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. 


DEsEaux, Plantes nouvelles où peu connues de la région méditer- 
ranéenne, principalement de la Corse, etc., 1891-94. 

Perir (E.), Additamenta Catalogi plantarum corsicarum. Edit. 
de Marsilly (Botanisk Tidsskrift, 14 de Bind). 

Foucaup et Simon, Trois semaines d’herborisations en Corse. 

Foucaur, Additions à la Flore de Corse (Bull. Soc. bot. Fr., 1900). 

Bouzzu (A.), Herborisations en Corse (Annales Soc. bot. de Lyon, 
1899). 


Les espèces nouvelles pour la flore de l’île seront indiquées en 
Normandes Mallet, les variétés nouvelles en Normandes petit œil, 
enfin les plantes nouvelles de découverte récente et les espèces très 
rares que j'ai pu retrouver seront indiquées en PETITES CAPITALES. Je 
m'attacherai surtout à faire mention de localités nouvelles. 


Ranunculus Flammula. -— Salario (Ajaccio). — Bois de l’Ospédale. 
Ranunculus neapolitanus. — Pozzo di Borgho (Ajaccio). 
Helleborus corsicus. — Vizzavona, forêt d’Aïtone, CC. par places. 


Nigella damascena. — Route de Pietrapola à Poggio di Nazza (Fium’ 
Orbo). 

Delphinium Ajacis. — Speloncato. 

Aquilegia vulgaris (forme corse : A. dumeticola Jord.). — Forêt 
d’Aitone. 


Berberis œtnensis. — Vizzavona (Pointe Grado). 

Papaver setigerum. — Pozzo di Borgho, Corte. 

Papaver hybridum. — Pozzo di Borgho. 

Raphanus Landra. — Salario. 

Matthiola sinuata. — Rive nord du golfe d’Ajaccio. 

Barbarea rupicola. — Bains de Baracci. 

Sisymbrium polyceratium. — Entre Bastia et Saint-Florent, Corte. 
Sisymbrium Alliaria. — Vizzavona. 

Helianthemum halimifolium. — Casabianda. 


Helianthemum guttatum.— Pozzo di Borgho, Levie, Sant Gavino di 
Carbini. — CC. 


Helianthemum guttatum Var. plantagineum. — Poggio di Nazza. 


Viola tricolor (en diverses variétés). — CC. dans les endroits humides : 
Campo di Loro, Sant Gavino di Carbini. 


Reseda suffruticulosa. — CC. à Bonifacio. 
Lychnis Flos-cuculi. — AC. 


LUTZ. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 53 


Dianthus saxifragqus. — Ponte-Leccia, Corte. 

Dianthus virgineus Var. brevifolius Rouy. — Route de Bastia à 
Brando, forêt de Bavella, Calanches. 

Malva nicæensis. — Forêt d’Aïtone. 

Lavatera Olbia. — Vallée du Rizzanèse (Santa Lucia di Tallano, Ba- 


racci). 
Lavatera punctata. — Bonifacio, entre Bastia et Saint-Florent. 
ABUTILON AVICENNÆ. — Marais à Campo di Loro. — Cette espèce est 


mentionnée comme fort rare dans le Catalogue de Marsilly, et sa 
découverte n’a été signalée qu’un très petit nombre de fois. 


Ruta bracteosa. — Bonifacio, Bains de Baracci. 

[lex Aquifolium. — Forêt d’Aïtone. 

Spartium junceum.— Ajaccio, AC. — CC. le long de la ligne de che- 
min de fer, entre Vizzavona et Corte. 

Dorycnopsis Gerardi. — Entre Bastia et Saint-Florent, bords du Riz- 
zanèse auprès de Sartène. 

Lotus hirsutus. — Désert des Agriates, Bonifacio. 

Lotus Allionii. — Casabianda, route d’Ajaccio aux Sanguinaires. 

Lotus tenuis. — Bonifacio. 

Lotus creticus. — Bonifacio. 

Lotus angustissimus. — Forêt de Bavella. 

Astragalus sirinicus. — Foce de Vizzavona, Pointe Grado, l'Ospédale. 

Astragalus Tragacantha. — Bonifacio. 

Psoralea plumosa. — Salario. 

Cracca disperma. — Speloncato. 

Ervum gracile. — Ajaccio. 

Lathyrus pratensis. — Sant Gavino di Carbini. 

Potentilla recta. — Corte. 

Potentilla procumbens. — Col de Vergio (Aïtone). 

Potentilla micrantha. — Forêt de Bavella. 

Rosa rubiginosa. — Evisa. 

Œnothera biennis. — Bords du Rizzanèse, près de Sartène. 

Epilobium lanceolatum. — Forêt d’Aïtone. 

Epilobium adnatum. — Entre le Regino et Speloncato, Casa- 
bianda. 

Epilobium virgatum. — Pozzo di Borgho. 

Circæn alpina. — Poggio di Nazza. — Au sujet de cette espèce, ds 


54 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. 
Marsilly (Catalogue) signale en Corse le C. lutetiana, en disant : 
« le type insulaire a le port et la gracilité du C. alpina, mais je 
n’ai jamais pu y découvrir de bractées ». L’échantillon que j'ai 
récolté à Poggio di Nazza possède des bractées très nettes; je crois 
donc pouvoir le rapporter au C. alpina. 


Bryonia dioica. — Entre Pozzo di Borgho et Castellucci (Ajaccio). 


Lagenaria vulgaris. — Porto-Vecchio. — Il se pourrait que celte 
plante fût échappée à la culture. 


Paronychia polygonifolia. — Forêt d’Aïtone. 

Mesembryanthemum nodiflorum. — Calvi. 

Daucus maritimus. — Propriano, Bonifacio. 

Œnanthe pimpinelloides. — AC. 

CHÆROPHYLLUM TEMULUM. — Signalé par E. Petit à Grigione et par 


M. Fliche à Vico; je l’ai retrouvé à Campo di Loro et sur les bords 
du Rizzanèse, près de Sartène. 


Centranthus ruber.— Vieux murs à Piana, probablement adven- 
tice. 


Scabiosa atropurpurea. — La Courtine, près Sartène, Drcbablement 
adventice. 


Adenostyles albifrons. — Forêt d’Aïtone. 
Petasites fragrans. — Sartène (la Courtine), probablement ad- 


ventice. 
Aronicum corsicum. — Entre le Regino et Speloncato. 
Doronicum Pardalianches. — Forêt d’Aïtone. 


Plagius ageratifolius. — Toute la vallée du Rizzanèse de Levie à Pro- 
priano, CC. à Levie. 


Chrysanthemum (Pinardia) coronarium. — Calvi. 

Diotis candidissima. — Casabianda. 

Bidens tripartita. — Bains de Baracci. 

Asteriscus spinosus. — Bonifacio, Saint-Florent, Casabianda. 
Inula Conyza. — Bords du Rizzanèse, près de Sartène. 
Filago eriocephala. — Speloncato. 


Chamæpeuce Casabonæ. — L’ Ospédale (n’était signalée jusqu'ici que 
dans le Cap Corse). 


Centaurea napifolia. — Ajaccio (Pozzo di Borgho), bords du Rizza- 
nèse, près de Sartène. 


Prenanthes purpurea. — Forêt d’Aïtone: 
Santolina Chamæcyparissus.— Corte. 


LUTZ. — ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. DO 
Crepis biennis. — Environs de Sartène, 
Leontodon autumnalis. — Ajaccio. 


Xanthium spinosum. — Lazaret d’Ajaccio, Bonifacio, Porto-Vecchio. 

Laurentia Michelii. — San Sebastino, Lazaret d’Ajaccio. 

Laurentia tenella. — Bois de l’Ospédale. 

Pirola chlorantha.— Forêt d’Aïtone (Belvédère). 

Monotropa Hypopitys. — Forêt d’Aïtone (Catagnone). 

Vinca media. — Forêt d’Aitone. — La Courtine, près Sartène. 

Nerium Oleander.— Je ne l’ai rencontré que de Saint-Florent à Patri- 
monio. 

Vincetoxicum officinale. — Bois de l’Ospédale. 

Erythræa spicata. — Entre Bastia et Saint-Florent. 

Erythræa grandifiora Bid.(E. Boissieri Willth., E. Centaurium var. 
grandiflorum P.), variation à fleurs blanches. — Sant Gavino 
di Carbini. 

Cicendia filiformis. — Piana. —Une variété à fleurs roses entre Bastia 
et Saint-Florént. 

Chlora perfoliata. — Entre Bastia et Saint-Florent, Poggio di Nazza. 

Gentiana lutea. — Forêt d’Aitone (Cattagnone). 

Convoleulus althæoides. — Entre Saint-Florent et Patrimonio, 

Cuscuta Epithymum. — Bains de Baracci. 

Cuscuta alba. — Corte, Cristinacce. 

Myosotis intermedia. — Poggio di Nazza. 

Myosotis hispida. — Foce de Vizzavona. 

Hyoscyamus niger. — Guagno. 

Hyoscyamus albus. — Calvi, Ile-Rousse. 


Nicotiana glauca. — Ajaccio (citadelle). 

ATROPA BELLADONA (forme velue). — Forêt de Vizzavona, où elle a déjà 
été signalée par M. Foucaud. 

Verbascum Blattaria. — Assez abondant à Sartène, Saint-Florent. 

Scrofularia trifoliata. — Sorio, Saint-Florent. 

Scrofularia aquatica. — Corte, Speloncato. 

Linaria Cymbalaria. — Citadelle d’Ajaccio, Sartène. 

Linaria triphylla. — Bonifacio. 

Linaria arvensis. — Ajaccio. 

Veronica persica (V. filiformis DG.):— _ Poggio di: Eenluliatie R 


96 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. 

Veronica Bobardi Jord. — Forêt d’Aïtone (détermination incertaine). 

Orobanche Rapum var. glabrescens. — Cristinacee, Speloncato. 

Orobanche crinita. — Brando, forêt de Bavella, Pozzo di Borgho, 
Bonifacio. 

Lycopus europæus. — Corte. 

Salvia horminoides. — Porto-Vecchio. 

Ajuga Iva. — Bonifacio. 

Acanthus mollis. — Speloncato (C. en cette localité). 

Lippia repens. — Sartène (la Courtine), C. en cette localité; n’avait 
été jusqu'alors signalé que dans le Cap Corse. 

Plantago lanceolata. — AC. 

Plantago crassifolia. — Ajaccio (Sanguinaires). 

Armeria leucocephala. — Cap Corse. 

Statice serotina. — Casabianda, Porto-Vecchio. 

Atriplex Halimus. — Calvi, Porto-Vecchio. 

Aristolochia longa. — Sant Gavino di Carbini. 

Euphorbia segetalis. — Entre Bastia et Brando, Casabianda. 


Euphorbia pubescens. — Vizzavona, Porto- Vecchio, bords du Rizzanèse 
près de Sartène. 


Euphorbia spinosa. — Désert des Agriates. 

Euphorbia Pithyusa. — Calvi, Sagone, Bonifacio, Ponte-Leccia. 
Euphorbia dendroides. — Calanches. 

Euphorbia Lathyris. — Poggio di Nazza. 

Euphorbia pterococca. — Ajaccio (route des Sanguinaires auprès de 


la mer). 

EUPHORBIA DULCIS. — Forme intermédiaire entre E. dulcis et E. hy- 
berna, maïs se rapprochant surtout d’E. dulcis. — Bois de l’Os- 
pédale. 


Mercurialis perennis. — Bois de l’Ospédale. 

Parietaria diffusa. — Sorio, Pozzo di Borgho. 

Humulus Lupulus. — Bords du Rizzanèse, près de Sartène. 
Juniperus phænicea. — Porto-Vecchio, Bonifacio. 

Taxus baccata. — Forèt d’Aïtone. 


Alisma Plantago. — Casabianda. — Bords du Rizzanèse, près de Sar- 
tène. 

Alisma ranunculoides. — Bains de Baracci. 

Lilium croceum. — Speloncato, entre Piève et Sorio. 


LUTZ. ——- ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE. 51 


Ornithogalum pyrenaicum. — Speloncato, Pozzo di Borgho. 

Gagea Soleirolii. — Forêt d’Aïtone. — Cette plante avait été signalée 
dans la vallée du Niolo (de Marsilly), puis dans la partie supé- 
rieure de l’Aîtone (Fliche); je l'ai rencontrée au Belvédère, c’est- 
à-dire vers la partie inférieure de la forêt. Elle semble donc 
émigrer vers la vallée de Porto. 


Allium roseum. — Forêt d’Aïtone. 

Tamus communis. — C. partout. 

Gladiolus segetum. — Sant Gavino di Carbini. 

Pancratium maritimum. — Porto-Vecchio (marais salants). 

Orchis fragrans. — Entre Bastia et Saint-Florent. 

Urchis bifolia. — Forêt d’Aïtone. 

Typha angustifolia. — Ajaccio, bords du Rizzanèse, près de Sartène. 

Typha latifolia. — Bords du Rizzanèse, près de Sartène. 

Luzula nivea. — Forêts de Vizzavona et d’Aîtone. 

Schænus nigricans. _ Casabianda, Ajaccio. 

CAREX LEPORINA. — Col de Vergio, col de Bavella (localités nouvelles). 

Carex REmoTA. — Col de Bavella (localité nouvelle). 

Festuca heterophylla. — Forèt de Bavella. 

Brachypodium distachyon. — Salario (Ajaccio). 

Kæleria grandiflora var. glauca. — Forêt de l’Ospédale. 

Agrostis vulgaris. — Sant Gavino di Carbini. 

Dactylis glomerata. — Corte, Speloncato. — Il s’agit bien ici du 
D.glomerata type et non du D. glomerata var. maritima—D. lit- 
toralis signalé comme nouveau par M. Foucaud, mais dont j'ai 
retrouvé une mention précédente dans la Flore de Gillet et Magne. 

ASPIDIUM ANGULARE. — (Corte, où il avait été indiqué auparavant par 
Requien, puis par M. Le Grand. 

Equisetum Telmateja. — Corte, bords du Rizzanèse, près de Sartène. 

EQUISETUM ARvENSE. — Corte, bords du Rizzanèse, près de Sartène. — 
Cette plante avait été récoltée précédemment par M. Fliche à 
Porto-Vecchio. 


Ainsi qu’ on peut s’en rendre compte en examinant la liste pré- 
cédente, j’ai récolté, au cours de mon voyage, 20 espèces de Pha- 
nérogames nouvelles pour la flore de l'ile. Si l’on remarque que 
six de ces espèces peuvent être considérées comme adventices ou 
tout au moins présentent d'assez grandes probabilités en. faveur 


58 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. 


de cette hypothèse, il restera quatorze plantes indigènes réelle- 
ment nouvelles pour la Corse. On peut y joindre trois variétés nou- 
velles pour la flore de l’île. 

J'ai, de plus, retrouvé un certain nombre de plantes très rares 
et de plantes de découverte récente, et j'ai signalé pour la plupart 
des stations différentes de celles où elles ont été précédemment 
rencontrées (1). 


M. Malinvaud donne lecture des extraits suivants d’une 
lettre qu’il a reçue de M. D. Clos; puis de la Note ci-après 
qui accompagnait cette lettre : 


LETTRE DE M. 5. CEOS À M. E. MALINVAUD. 


Toulouse, 19 février 1901. 


Cher Secrétaire général et ami, 

.. J'ai l'honneur de vous. adresser, à l’appui de la Note ci-incluse, 

el en vous priant de les mettre sous les yeux de nos confrères, des pieds 
du Sonchus lacerus, trop anobli si on le conserve comme espèce, pas 
assez si on le réduit à la condition de variété. ; 
J'espère aussi être agréable à nos confrères en leur adressant quelques 
fruits et faux fruits d’Hovenia dulcis Thunb., dont les pédoncules 
cuarnus ct édules sont souvent figurés dans les livres de botanique. Un, 
jeune p'ed de cette Rhamnée japonaise, mis en pleine terre à son rang 
dans notre Ecole, y a pris en très peu d'années un tel développement 
qu’il offre aujourd’hui l'apparence d’un petit arbre à forme de Tilleul, 
aux grandes feuilles caduques. En juillet dernier, il se couvrait de larges 
panicules formées de cymes de jolies fleurs blanches odorantes, melli- 
fères au point d’attirer toutes les abeilles d’alentour. Les fruits, globu- 
leux piriformes, coriaces et gris, ont müri, portés sur les pédoncules 
devenus’ charnus, cylindriques, rameux, bruns. C’est le premier cas de 
fructification à Toulouse et dans toute la région. J'ignore si elle a lieu 
dans des parties plus méridionales de notre continent. Des graines se- 
mées en terrine sous bâche sont en pleine germination. Nous voilà donc 
en possession d’un nouvel arbre fruitier avec de faux fruits à goût de Ber- 


gamote, mais d'ordre tellement infime qu’il faudra continuer à en laisser 
le monopole aux Japonais. 


(1) Fait à l'École supérieure de Pharmacie de Paris (Laboratoire de Bota- 
nique des Hautes Études). bodies 10 


CLOS. — LE SONCHUS LACERUS WILLD., SOUS-ESPÈCE. 59 


LE SONCHUS LACERUS Willd., SOUS-ESPÈCE; par M. D. CLOS. 


En 1800, Willdenow inscrit au nombre des espèces de Sonchus 
une nouvelle, le S. lacerus (Species, II, 1513), que Lamarck 
n'avait pas distinguée dans sa Flore française (2° édit. de 1793), 
que transcrit en 1807 Persoon, auquel elle était restée inconnue 
(Synops. IL, 362), et qu’admet en 1813 Poiret (Dict. bot. de l'En- 
cycl. supplément, III, 285), d'après Willdenow, ajoutant : « Le 
lieu natal de cette plante n’est pas connu ». 

Complètement négligée depuis par Loiseleur-Deslongchamps, 
Duby, De Candolle (Flore franç. et Synops.), Gussone, Grenier et 
Godron, Ch. Des Moulins, Royer, Gillet et Magne, Arrondeau, 
Noulet, Bonnier et de Layens, Acloque, Garcke, la plante n’en 
figurait pas moins comme espèce en 1822, dans l’Enumeratio 
Plantarum horli berolinensis de Link (II, 280), et était admise 
comme variété du S. oleraceus par Wallroth (Sched., 432) et 
Reichenbach ((Flor. germ., 2° part., 274), par Koch (Syn. Flor. 
germ., 497), Cosson et Germ. (Flor. Par., 436), par Kirschleger 
(Flore d'Alsace, 1, 409, substituant à S. oleraceus S. lwvis Dod. 
Pempt., 632), par Loret et Barrandon (F1. Montp., 397), Lloyd et 
Foucaud (F1. Ouest, 4° édit., 210), Camus Catal., 170). 

En 1857, elle était réintégrée comme.espèce par Boreau (F1. du 
Centr., 3° édit., 380), déclarant qu’elle se reproduit invariable- 
ment de ses graines, et en 1864 par de Martrin-Donos (Flor. du 
Tarn, 411), qui ne lui assigne pas plus de localités spéciales qu'aux 
S. oleraceus et asper, les trois étant également accompagnés de 
l'indication CC, et dits croissant ensemble, | 

Ayant eu l’occasion d’observer plusieurs années de suite à l’au- 
tomne, principalement dans les vignes, autour de Belleserre et de 
Sorèze (Tarn), un Laitron très multiplié, en l'absence, à peu près 
constante dans la première de ces localités, des S. asper et olera- 
eus, qui à Toulouse se montrent abondamment sans lui, j'ai cru 
Pouvoir l'identifier avec le S. lacerus W., que je propose de con- 
sidérer comme sous-espèce du S. oleraceus. Voici ses caractères 
distinctifs : 

Plante ordinairement glauque, à rameaux assez grêles dressés; 
feuilles pinnatifides roncinées à lobe terminal lancéolé étroit den- 
ticulé conforme aux deux qui le précédent, ou moins Jarge qu'eux. 


60 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1901. 


Oreillettes continues aux ailes du pétiole lancéolées acuminées den- 
tées, jamais arrondies. Capitules petits; involucre glabre ; achaines 
de couleur rousse, fortement striés transversalement comme ceux 
du S. oleraceus, que distinguent facilement dès l’abord les 
feuilles entières ou roncinées. Comme lui toujours annuel. 

Voici la première diagnose du Sonchus lacerus empruntée à 
Willdenow : « Pedunculis subtomentosis umbellatis, calicibus 
glabris; foliis pinnatifidis dentatis, basi auriculatis cordatis » (L. 
c.), et celle de Link : « Folia fere pinnata » (1. c.). 

Il reste à déterminer sa dispersion à la surface du globe et plus 
spécialement en France. Il paraît manquer en Orient et en Algérie 
(Boissier, Battandier). 

Est-il besoin d’ajouter que le S. lacerus s'éloigne infiniment 
moins du S. oleraceus, que du S. tenerrimus L., auquel le rap- 
portent à tort mais avec doute De Candolle (Prodr. VII, 186) et 
Steudel (Nomencl. botanic.), et que distinguent si bien ses feuilles 
pétiolées aux longues et étroites lanières dressées, tout à fait 
caractéristiques, ainsi que sa durée bisannuelle ou vivace. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


Actes du premier Congrès international de Botanique 
tenu à Paris à l’occasion de l'Exposition universelle 
de 1900 (1), avec 13 planches hors texte, 12 similigravures et 
62 zincogravures dans le texte; publié par M. Émile Perrot, secrétaire 
général du Congrès. Un volume gr. in-8° de xxxn-572 pages. Lons- 
le-Saunier, 1900. En vente à Paris, librairie J. Lechevalier, 23, rue 
Racine. Prix : 24 francs. 

La Société a reçu, parmi les dons qui lui ont été offerts dans la séance 

du 26 avril, le beau volume que forment ces Actes, dont l'impression a 


(1) Tout en transcrivant exactement le titre du volume, nous croyons devoir 
ici rappeler que des Congrès internationaux de botanique ont été tenus à Paris 
en 1867, 1878 et 1889, à l'occasion des Expositions universelles de ces trois 
années; le Congrès international de Botanique de 1900 est donc, en fait, le 
quatrième tenu à Paris dans l’ordre chronologique. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 61 


été menée à bonne fin en quelques mois par les soins de l’actif secrétaire 
général du Congrès, M. Émile Perrot. 

Le tableau suivant des communications scientifiques qui y sont insérées 
montrera l’importance et la variété des travaux du Congrès : 


Huco DE VRiEs : Variabilité et Mutualité. 

D. CLos : La viviparité dans le règne végétal. 

F. CzAPEK, professeur de botanique à l’École polytechnique allemande de 
Prague : Sur quelques substances aromatiques contenues dans les 
membranes cellulaires des plantes. 

DEGAGNY : Résumé de recherches comparées sur la division du grand noyau 
des Liliacées ou noyau primaire du sac embryonnaire. 

CHODAT, professeur à la Faculté des sciences de l’Université de Genève : Le 
noyau cellulaire dans quelques cas de parasitisme ou de symbiose intra- 
cellulaire. 

PAUL JaccarD, professeur agrégé à l'Université de Lausanne (Suisse) : Mé- 
thode statistique pour déterminer la distribution de la flore alpine. 

HOCHREUTINER, Privat-docent à l’Université de Genève : Sur une manifesta- 
tion particulière des sensiilités géo- et héliotropiques chez les plantes 
(avec nombreuses figures). 

D' Ca. GERBER : Étude comparée de la respiration des graines oléagineuses 
pendant leur développement et pendant leur germination. Relations 
entre cette respiration et les réactions chimiques dont la graine est le 
siège. 

A. GALLARDO, professeur suppléant à la Faculté des sciences de Buenos- 
Ayres : La phytostatistique (avec figures). 

— Sur la variabilité tératologique chez la Digitale. 

ÉMILE GALLÉ : Formes nouvelles et polymorphisme de l'Aceras hircina Lindl. 
ou Loroglossum hircinum Reich. (avec planches 1-VI). 

BouDIER : Influence de la nature du sol et des vêgétaux qui y croissent sur 
le développement des Champignons. 

D° PLOwWRIGHT : Observations sur la biologie de certaines Urédinées, rela- 
lives à la valeur de certaines espèces biologiques. 

RENÉ MAIRE : L'évolution nucléaire chez les Urédinées et la sexualité (avec 
trois schémas). 

DANGEARD : La reproduction sexuelle des Champignons supérieurs comparée 
à celle de l'Ectinosphærium (avec figures). 

CHODAT et GRINTZESCO : Sur les méthodes de cuiture pure des Algues vertes. 

RADAIS : Sur la culture des Algues à l'état de pureté (avec figures). 

ÉDouarD MARTEL, agrégé à la Faculté des sciences de Turin : Observations 
sur les analogies anatomiques qui relient la fleur de l'Hypecoum 4 
celle des Fumariacées et des Crucifères (avec figures). 


62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 
C. GERBER : Observations au sujet de la communication précédente de 
M. Martel. 


BEILLE, professeur agrégé à l’Université de Bordeaux : Note sur le dévelop- 
pement des Disciflores (avec figures). 


G. Duraizy : Du style géniculé chez certains Geum. 


C. GERBER : Sur quelques anomalies de l’inflorescence de l’Arum Arisarum L. 
(avec tigures). 


F. Gipon, chef des travaux pratiques à l’École de médecine de Caen : Sur 
l'interprétation anatomique de l'anomalie des tiges chez les Dicotylé- 
dones cyclospermées et sur le plan structural de leurs pétioles. 


— Sur la nomenclature des tissus péricycliques et pseudo-péricycliques. 


PH. DE VILMORIN : Une expérience de sélection sur l'Anthriscus silvestris 
(planches VII à IX). 


D. CLos : De l'indépendance fréquente des stipules, bractées, sépales et pé- 
lales stipulaires. 


DE WILDEMAN, aïide-naturaliste au Jardin botanique de l'État à Bruxelles : 


Note sur quelques espèces du genre Coffea (spec. novæ : COFFEA LAU- 
RENTII, ARNOLDIANA). 


H. Hua : Les explorations botaniques dans les colonies françaises de l'A- 


frique tropicale, d’après les collections conservées au Muséum d'Histoire 
naturelle de Paris. 


AUG. CHEVALIER : La végétation de la région de Tombouctou (pl. X et XI). 
BRITTON, directeur du Jardin botanique de New-York: La flore du Klondike. 
DE WiLDEemAN et DURAND : Census plantarum congolensium. 


G. CAMUS : Contribution à la connaissance de la flore du Maroc (planches 


AL et XJIL, où sont figurés Poa dimorphantha Mürbeck et Dichtyochloa 
involucrata G. Gam.). 


DE Coincy : Sectionnement du genre Echium. 


H. MARCAILHOU-D'AYMÉRIC : Observations sur les Saxifraga palmata et ner- 
vosa Lap. . 


H. LÉveiLié : Nouvelle classification des hybrides. 

GAGNEPAIN : À propos d’hybrides. 

ABBÉ HY : Orchis pseudomilitaris Aybrid. nov. 

F. KRASAN, professeur à Graz (Autriche) : Variété, race, modification. 
X. GizLor : Étude des flores adventices. Adventicité et naturalisation. 


J. FLUER : Sur les campos de l'Amazone inférieur et leur origine (avec 
igures). 


A. GALLARDO : La botanique à la République Argentine. 


Ces communications remplissent la première partie du volume et la 


plus considérable (pp. 1-433), Nous signalerons dans la deuxième partie 
les articles suivants : 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 63. 


L. RozLaND, De l'instruction populaire sur les Champignons. — Lurz et 
GUÉGUEN, De l'unification des méthodes de culture pour la détermination des 
Mucédinées et des Levres. — ÆE. Mussar, Sur l'adoption d’une unité inter- 
nationale pour les mensurations micrométriques. — CH. FLAHAULT, Projet de 
nomenclature phylo-géographique. — J. CHALON, Questions de mots. — Cn. 
FLAHAULT, Relations d'échanges à établir entre les Musées botaniques. — 
MOUILLEFARINE, Échanges entre les herbiers particuliers. — DRAkE DEL Cas- 
TILLO, Classement des collections botaniques. — H. Hu, Établissement d'un 
Organe périodique international destiné à la publication des noms nouveaux 
pour la science botanique. 


Quelques-uns des Mémoires ou articles ci-dessus mentionnés, dont 
les auteurs ont offert un tiré à part à la Société, feront ultérieurement 
l’objet de comptes rendus particuliers. 

La troisième et dernière partie du volume renferme des Rapports sur 
les ouvrages présentés au Congrès, sur une exposition de Champignons 
vivants qui obtint un grand succès, et sur diverses visites à des établis- 
sements scientifiques, notamment une excursion au domaine des Barres, 
où M. et Me Maurice de Vilmorin offrirent aux congressistes la plus 
aimable hospitalité. 

On trouve à la dernière page une « Table des vœux », fort nombreux, 
émis par le Congrès, et sur quelques-uns desquels nous aurons proba- 
blement occasion de revenir dans d’autres parties du Bulletin. 


ErN. Mazinvaup. 


Microscope stéréoscopique Zeiss-Greenough. — M. Culmann a pré- 
senté à la Société, dans sa dernière séance, un microscope stéréosco- 
pique construit par la maison Carl Zeiss, à Iéna, d’après une idée de 
M. Greenough. Cet instrument, qui a grandement intéressé les membres 
présents, est constitué par la réunion de deux microscopes complets 
visant le même point. Il a deux objectifs distincts, tandis que dans les 
microscopes binoculaires ordinaires on se sert des deux moitiés d’un 
seul et même objectif pour produire l'effet stéréoscopique. Grâce à ses 
deux objectifs, le microscope nouveau présente à chaque œil des images 
absolument parfaites, images qui, étant prises de deux points de vue 
entièrement séparés l’un de l’autre, produisent un effet stéréoscopique 
très frappant. Aussi l'illusion créée par ce bel instrument est-elle si 
complète, qu'oubliant le microscope, on croit voir devant soi un objet 
réel reproduisant, également agrandis dans les trois dimensions de 
l’espace, tous les caractères de l'original. 

Le microscope de Greenough est muni de prismes redresseurs. Îl est 
Spécialement destiné à la dissection. Les grossissements vont de 8 à 
12 diamètres; les champs embrassés par la vue diminuent de 14 mm. 


64 ‘ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


à 4,5 mm., à mesure que les grossissements augmentent. Les distances 
frontales varient entre 36 et 14 mm. 

Utilisant les deux yeux, le microscope Greenough fatigue moins la 
vue que le microscope de dissection ordinaire. 

Pour plus amples renseignements s'adresser à M. Paul Culmann, D' 
ès sciences, collaborateur scientifique de la Maison Carl Zeiss d'Iéna, à 
Paris, 28, rue Vauquelin (tous les jours de 11 heures à midi). 


NOUVELLES 


Le 29 avril dernier, l’Académie des sciences a procédé à l’élection 
d’un nouveau membre dans la section de botanique, en remplacement 
de M. Chatin, décédé. M. R. ZEILLER, président de notre Société en 1899, 
ayant obtenu 35 suffrages sur 58 votants, contre 22 données à M. B. 
Renault, assistant au Muséum, et 1 bulletin blanc, a été proclamé élu. 


— Le 39° Congrès des Sociétés savantes s’est réuni à Nancy, dans la 
semaine de Pâques et y a tenu ses séances du 9 au 13 avril. Parmi ceux 
qui ont obtenu des récompenses honorifiques à cette occasion, nous 
avons remarqué les noms de quatre de nos confrères : MM. Drake del 
Castillo et Vuillemin ont reçu la rosette d’officier de l’Instruction pu- 
blique, MM. Jolyet et Lemoine ont été nommés officiers d'Académie. 
Cette dernière distinction avait été décernée en février à deux autres de 
nos confrères, MM. Hua et Lutz. 


— L'Association française de botanique, dont le siège est au Mans, a 
constitué son bureau, en janvier dernier, de la manière suivante : Pré- 
sident d'honneur, M. Rouy; Président, M. Corbière; Vice-présidents, 
MM. Gillot, Magnin et Foucaud; Secrétaire général, M. Léveillé; 
Trésorier, M. Arbost. 


— La maison Oswald WeiceL (librairie spéciale pour la botanique, 
Künigsstrasse, 1, Leipzig) adresse gratis et franco, sur demande, ses 
derniers Catalegues, où l’on trouve un grand assortiment d’ouvrages 
provenant des bibliothèques de feu O. Boeckeler, J. Lange et J. Forssell. 
Le Catalogue n° 95 (Phanerogamæ, Floræ) renferme 3889 articles, le 
Catalogue 96 (Botanica historica, generalis et systematica) en a 1872, 
et le suivant, 97 (Cryptogamæ), 2277 numéros. 


Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin 
E. MALINVAUD. 


3956. — Litr.-Impr, réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. = MoTTERoz, directeur. 


aurice de Vilmorin ... 
| bbé Hy............... 


M'° Beleze............. 


Em. Bescherelle....... 


Joseph Comèére ...... .. 


Ê 
20 


D’ Bornet..... ........ 


Geneau de Lamarlière.. 


B.-G. Camus es... 


L. Lutz.... 
D. Clos... 


3 ctes du Congrès international tenu à Paris en 1900, publiés par M. Émile Perrot........ 


PIcrosCcope stéréoscopique Zeiss-Greenough..........................+..s..e +. 


se. secses 


ses... 


SÉANCE ou 11 JANVIER 1901: 


Er e re8 


Allocution de M. Boudier, président.....,.........,...1.. 5e 


Notice sur M. l'abbé Harmand David........ RP EE EL 
Note sur le fiosa macrantha Desp...........,....,.,,..... 
Réponse de M. Rouy auquel on avait communiqué la Note 
précédente............... ET EL ER NE — 
Plantes des environs de Montfort-l’Amaury, etc. (Troisième 
Supplément).....................,..,...... RP ere 


Deuxième supplément à la flore bryologique de Tahiti....... 


Note sur quelques Diatomées récoltées à Saint-Jean de Luz 
(Basses-Pyrénées)...........,...., Besson does etes . 


SÉANCE DU 25 JANVIER. 


Décès de M. Ad. Chatin.......................,......... 
Notice sur Ad. Chatin (portrait).............,..:...:..,,:.. 
Admission de M. Pitard...........,.............,.....%. 
Ouvrage offert à la Société par M. de Istvanffy.......:...,.. 
Contributions à la Flore de la Marne (3° Note)........::..., 


SÉANCE DU 8 FÉVRIER. 


Décès de M. l’abbé Barbiche, hommage rendu à sa mémoire... 
Composition des Commissions annuelles nommées par le Con- 


SO ns sou ss ocre re troc css doe nere ce ges et din a EE 


Quelques plantes nouvelles pour le département de l'Oise... . 


SÉANCE DU 22 FÉVRIER. 


Explications fournies par le Secrétaire général au sujet d’un 
projet de session extraordinaire de la Société en Corse... 
La Société décide qu’elle se réunira extraordinairement à 
Ajaccio le 21 mai 1901...........,...........,.....0.. 
Additions à la flore de Corse............,.......4....,..e. 


Lettre à M. Malinvaud et Note sur le Sonchus lacerus........ 


… 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


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SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


: JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 190! : :-"* 

| 41 et 25 janvier. 26 avril. 12 et 26 juillet. 
8 et 22 février. . 10 mai. 8 et 22 novembres 

8 et 22. mars. 28 juin. 13 et 27 décembre., 


# 


FR 


= La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons | 
‘mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se | 
vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume 
annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne-* 
‘‘ment.— Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério=,1 
diques. 
‘ Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. 1V (1857) et XV (1868), | 
sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. 
chacun (à l’exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font . 
retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. 5 
N. B.— Les tomes 1iV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément:.} 
Le tome XXXVI (1889) renferme les Acles du Congrès de botanique tenuê. 
: Paris en août 1889; le prix dé ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran-. 
. gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. 4 
Les frais d'envoi de volumes où numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- 4 


ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge. 
de l’acquéreur ou de l’abouné. 


.. Lesnotes oucommunications manuscriles adresséesau Secrétariat par les meimbres 


. de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y Fa 
tachent, sontlues en séance et publiées, eu entier ou par extrait, dans le Bullet 


Tous Les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Socié 
botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la 
Société. Ceux qui seront envoyés, en deux exemplaires, dans l’année même de leu 
publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur su 
ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. 


MM. les membres de: la Société qui changeraient de domicile sont instamment 
priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin 4 
se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaîtré 
leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. me 

N. B. — D'après une décision du Conseil, 
mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent: 
terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n’est admise, de le P 
des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. 


il n’est pas donné suite aux de= | 


Adresser les lettres, communications, 


demandes de renseignements, réclam 
tions, etc., à M. le Secrélaire général de , is 


la Société, rue de Grenelle, 84, à P 


Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. 


* TT — 
3956. — Libr.-lmpr. réunies rue Saint-Benoît, 7, Paris — Morrater, dirctiée 


BULLETIN 


{SOCIÈTÉ BOTANIQUE 


DE FRANCE 


FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 . 


ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILATÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 


TOME QUARANTE-HUITIÈME 


(Quatrième Série — TOME 1) 
1901 


A 


Séances de Mars et Avril 1901. 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 


RUE DE GRENELLE, 84 è 


pour 1901. 


Président : M. Émile. BOUDIER. 


ne + à Viceprésidents : 
MM. Bureau, Dr Avice, Dutailly, Radais. 


Secrétaire général: M. E. Malinvaud. 


Secrétaires : Vice-secrélaires : 
MM. Guérin, Lutz. MM. Bois, Buchet 
Trésorier : Archiviste : 
M. Delacour. M. Éd. Borne. 


Membres du Conseil : 


MM. Drake del Castillo, | MM. Jeanpert, MM. de Seynes, 
Guignard, - Maugeret, Van Tieghem, 
Hua, Morot, Vilmorin (M. de), 

Hue (abbé), Prillieux, Leiller. 


Tarif des tirages à part. 


NOMBRE DE FEUILLES. 


“Une feuille (46 pages), réimposition, papier, ra fr. e. fr, e. fr. e. fr, €. fr. 


pliure, piqûre et enveloppe de conlenr. . . 8 50 9 50 At > 15 » 24 
Trois quarts de feuille (42 pages). . ... . . . .. 8 » 9 » 40 50 44 » 22 
Demi-feuille (8 pages). . . . . .......... | 5 » 6 » 8 » 42 >» 18 


Quart de feuille (4 pages . . ...........|] 4 » 5 » T5 9 » {4 


2° feuille en sus de la première. . . . . . .... 7 50 8 
Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. . . . . T » 8 
Demi-feuille en sus d’une feuille. . . . . . . .. » 5 

& 


“rien _ nus. 3 » 


: La composition d'un titre d'entrée spécial d'nue demi-page est de 1 franc. 

La composition d’un grand titre d’une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 
- La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 
La composition d'une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonees, est de 2 francs sile 
titre est la répétition de celni de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la couver- 
ture. En plus les frais de tirage et de papier. 
S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. 
Une gravure d’une page, intercalée dansle texte, entraine nn supplément de tiragè de © francs. 
- Due gravure d’une demi-page, 4 fr. 50, & 
Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modifieation dans la disposition des pages du 

Bulletin, sera fait eu dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. à 


SÉANCE DU 8 MARS 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. 


M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal 
de la séance du 22 février, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président proclame membre de la Société : 


M. HoscxEpé (Jean-Pierre), à Giverny, par Vernon (Eure), 
présenté dans la dernière séance par MM. Gustave 
Camus et Malinvaud. 


M. le Président annonce ensuite une nouvelle présenta- 
tion. 


M. le Secrétaire général dépose sur le bureau le Mémoire 
suivant, dont il donne un aperçu. | 


LICHENS RECUEILLIS SUR LE MASSIF DU MONT-BLANC, 
PRINCIPALEMENT par M. Vénanee PAYOT, naturaliste, À CHAMONIX, 
et déterminés par M. l’abbé HMARMHAND. 


La lichénologie du Mont-Blanc est déjà fort avancée, grâce sur- 
tout à M. Venance Pavot, de Chamonix, le naturaliste bien connu, 
qui, depuis près d’un demi siècle, explore vaillamment et non 
sans succès le massif du Mont-Blanc, pour en faire connaître les 
richesses botaniques, minéralogiques, voire même zoologiques. 

Dès l’année 1860, paraissait à Lausanne, dans le Bulletin de la 
Société Vaudoise des sciences naturelles, le Guide du Lichéno- 
logue au Mont-Blanc, par M. V. Payot, où se trouvent signalés, 
avec leurs localités précises, 253 Lichens, tant espèces que va- 
riétés, déterminés principalement par M. J. Muller, de Genève. 

La même année, une simple liste, accompagnée d’une carte du 
massif du Mont-Blanc, et comprenant 394 numéros, était impri- 
mée à Genève, à la suite d’un Catalogue des Fougères, Prêles et 
Lycopodiacées des environs du Mont-Blanc, par le même auteur. 
à En 1863, M. Payotcommuniquait au Bulletin de la Société bota:. 


nique de France une Note sur quelques Lichens, Mousses et Fou- 
T. XLVIN. (SÉANCES) 5 


66 SÉANCE DU 8 MARS 1901. 


gères du Mont-Blanc, où se trouvent mentionnées deux intéres- 
santes variétés de Lichens. 

Le même Bulletin, année 1876, contient une Florule de l’excur- 
sionniste aux gorges de la Diosaz, qui se termine par l’énuméra- 
tion de 12 Lichens, 6 espèces et 6 variétés. 

Enfin tout récemment, en 1899, l’énumération des Lichens des 
rochers des Grands-Mulets, recueillis en partie par M. V. Payot, 
en partie par M. Vallot, a été imprimée dans le Bulletin des tra- 
vaux de la Société botanique de Genève. 

Voilà déjà certes un bel actif au compte de M. Payot; mais ce 
n’est pas tout : malgré son âge déjà avancé, le zélé chercheur a, 
pendant ces dernières années, multiplié ses courses et ses explo- 
rations lichéniques, entassé de nouvelles récoltes, enrichi de 
nouvelles découvertes les premières listes, si bien qu’une récapi- 
tulation générale devenait indispensable pour donner une idée 
complète des Lichens recueillis au Mont-Blanc. 

C'est ce Catalogue général que M. Payot présente aujourd’hui 
à la Société botanique de France, espérant qu’elle voudra lui 
faire bon accueil. 

M. Payot avait d’abord manifesté le désir de publier la liste 
complète des Lichens de son herbier; mais j'ai cru devoir l'en 
dissuader, attendu que sa collection renferme une grande partie 
des Lichens de Genève de J. Muller, publiés en nature et en cata- 
logue par l’auteur, et un bon nombre d’espèces recueillies par 
M. l'abbé Puget en dehors du Mont-Blanc, principalement à Aren- 
thon, à Pringy et à Thonon, et dont la liste a paru ici même. On 
ne pouvait donc, sans redites inutiles, publier cette liste. 

C’est pourquoi, avec l’assentiment de M. Payot, le Catalogue qui 
suit contiendra exclusivement les Lichens recueillis sur le massif 
du Mont-Blanc, y compris aiguilles, arêtes, cols, versants et vallées 
se rattachant plus ou moins directement au Mont-Blanc. 

On verra, par cette liste, que M. Payot a bien mérité de la science 
lichénologique. Sans être spécialiste, il a recueilli plus de 300 es- 
pèces, dont 4 que je crois nouvelles, sans compter de nombreuses 
variétés et formes. 

M. Payot a bien voulu me confier toute sa collection. Toutes 


les espèces, variétés et formes mentionnées ci-après ont été étu-. 
diées avec soin. 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 67 


Je dois remercier en terminant MM. V. et H. Claudel (1), qui 
m'ont aidé dans ce long travail, et MM. Hue et Arnold, qui ont eu 
l’obligeance d'examiner quelques exemplaires douteux que je leur 
ai soumis. J. HARMAND. 


Genre I. — Gonionema Nyl. 


1. G. velutinum (Ach.) Nyl. — Autour dela Pierre-à-Bérard; der-- 
rière le Brévent. 


Genre IL. — EPnege Fr. 


2. E. pubescens (L.) Fr. — Derrière les Aïguilles-Rouges; près de- 
la Diosaz. 


Genre III. — CozzemA Hill 
3. C. flaccidum Ach. — Commun sur les rochers ombragés, plus. 
rare sur les troncs d'arbres. 


4. C. granosum (Wulf.) Schær. — Environs de Chamonix, sur les 
rochers moussus. 


5. C. multifidum (Scop.) Schær. — Au col de Bérard, sur les rochers 
exposés au soleil. 


Genre IV. — Leprociuu (Fr.) Hy. 


6. L. lacerum (Sw.). — Autour du lac Chede. 
— form. fimbriata (Hoffm.). — Aux Grands-Mulets; autour de la 
Pierre-à-Bérard. 
7. L. myochroum (Ehrh.) Nyl. — Très commun sur les troncs d’ar- 
bres, aux environs de Chamonix. 
8. L. Hildenbrandi (Garov.) Nyl. — Sur les troncs d'arbres, aux 
Pâquis des Chauderons; au Bouchet. 


Genre V.— TracayLiA Fr. pr. p. Nyl. 


9. T. tigillaris (Ach.) Fr. — Sur l'écorce des Pins, autour de Cha2 
monix. 


(4) MM. V. et H. Claudel se sont chargés de la revision des genres Usnea, 
°rea, Cetraria, Platysma, Alectoria, Ramalina, Parmelia, Parmelopsis: 
‘barina, Stictina, Lobaria, Nephromium, Peltigera et Peltiden. 


68 SÉANCE DU 8 MARS 1901. 


Genre VI. — Cazicium (Pers.) Nyl. 


410. C. paroicum Ach. — Sur les rochers humides, au Siapet. 
41. C. quercinum Pers. — Aux Contamines, sur de vieux bois (Muller). 
1 


© 


. C. curtum Turn. et Borr. — Aux Contamines, sur de vieux bois 
(Muller). 


43. C. pusillum Fik. — Notre-Dame de la Gorge, sur de vieux bois 
(Muller). 


44. C. chrysocephalum Ach. var. filare Ach. — Aux Contamines, sur 
l'écorce du Mélèze (Muller). 


45. C. phæocephalum Borr. var. trabinellum Ach.— Aux Contamines, 
sur de vieux bois (Muller). 


16. C. trichiale Ach. var. filiforme Schær. — Aux Contamines, sur 
l'écorce du Mékèze (Muller). 


Genre VII. — Coniocy8e Ach. 


17. C. furfuracea (L.) Ach. — Au Bouchet; au bord de la Diosaz. 


Genre VIII. — SPHÆROPHORON Ach. 


48. Sph. coralloides Pers. — Sur les roches, en allant au Brévent; 
à la Floriaz; au bois Magnin ; au bois du Planet; à Notre-Dame de 
la Gorge (Muller). 

— var. congestum Lamy. — À la Poyaz; sur les rochers de la rive 
droite du Nant-du-Dard ; sur des blocs de rochers, au pied de la 
Filiaz. 

19. Sph. fragile Pers. — Sur les roches, dans le bois du Planet; le 
long du glacier des Bois; du Bel-Achat au Brévent; de la Pierre- 
à-Bérard au çol de ce nom; autour du lac Cornu; sous l’aiguille 
du Goûter; en face du col de Balme; entre le col de Bérard et 
celui de Salenton; sur la montagne de la Griaz; au pied de la 


Loriaz; au-dessus de la Flégère; sur la moraine de la Mer de glace; 
à Notre-Dame de la Gorge (Muller). 


Genre IX. — Bzxouyces Pers. 


20. B. rufus DC. — Environs de Chamonix, sur l’alluvion siliceuse. 


21. B. icmadophilus (L.) Nyl. — Sur les souches pourries, au Nant- 
du-Dard, au sommet du bois Magnin; aux Praz. 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 69 


Genre X. — STEREOCAULON Schreb. 


22. St. coralloides Fr. — Sur les roches granitiques et sur l’alluvion 
siliceuse, à Sainte-Marie-aux-Fouillis ; au Siapet; à Hortaz. 

23. St. alpinum Laur. — Sur l’alluvion siliceuse et sur les moraines 
des glaciers, aux environs de Chamonix; au Siapet, à la Mer de 
glace ; aux Grands-Mulets ; au Bouchet ; au sommet du bois Magnin; 
au mont Oreb; au pied de l’Aiguille du Greppon; à la Croix-de- 
Fer; au Jardin; au-dessus de la Pierre-à-Bérard ; au glacier de 
la Blaitière. 

24. St. incrustatum Fik. — Sur la moraine du glacier des Pélerins. 

25. St. paschale Ach. — Sur les blocs de pierre; aux Grands-Mulets ; 
au sommet de la montagne de Taconnaz; au haut du Greppon; à la 
cime de la Glière; sur la montagne de la Griaz. 


Genre XI. — CLaponia (Hill.) Nyl. 


26. CI. Flærkeana (Fr.) Smrft. — Environs de Chamonix. 

21. Cl. bacillaris Nyl, var. clavata (Ach.) Wain. — Environs de Cha- 
monix. 

28. CI. digitata (L.) Schær. — A'la base de la Loriaz; sur la Tète- 
Rouge. 

— form. monstrosa (Ach.) Wain. — Dans les bois, près de Bel- 
Achat; sur la rive droite du Nant-du-Dard. 

— form. ceruchoides (Ach.) Wain. — Sur de vieilles souches aux 
‘environs de Chamonix; aux Contamines (abbé Puget). 

29. CI. coccifera (L.) Wild. var. stemmatina Ach. — Sur la terre si- 
liceuse, au Bouchet; aux Montées; au Cougnon; au-dessus de la 
Flégère; au pied de la Filiaz; au sommet du bois Magnin; à 
Sainte-Marie-aux-Fouillis; aux Contamines (Muller). 

30. CI. deformis Hoffm. — Sur de vieilles souches et sur terre, au 
Larzet ; à la cime de Fonfrète; au Montenvers; à la Croix-de-Fer. 

31. EL. bellidiflora (Ach.) Schær. — Au Siapet; aux Contamines 
(Muller). 

32. CI. amaurocræa (Flk.) Schær. form. simplex Rabenh. — Au pied 
de la Filiaz; aux Contamines (Muller). 

— form. dilacerata Schær. — Au Montenvers; à la Filiaz; aux 
Contamines (Muller). 


10 SÉANCE DU 8 Mars 1901. 
82. Cladonia amaurocræa form. verrucosa Hepp. — Au sommet du 
bois Magnin. 
33. CI. uncialis (L.) Web. — Au pied de la Filiaz; sur les rochers de 
la rive droite du Nant-du-Dard; aux Contamines (Muller). 
— form. biuncialis Hoffm. — Aux environs de Chamonix. 
— form. nana Rabenh. — Aux environs de Chamonix. 


— form. obtusata Ach. — Sur les moraines de la Mer de glace; au 
sommet du bois Magnin; au Bouchet; aux Contamines (Muller). 


-84, CI. furcata (Huds.) Schrad. form. subulata (Ach.) FIk., du type, 
squameuse ou non. 


— var. racemosa (Hoffm.) FIk. 
— form. cymosa FIk. 

— var. corymbosa Nyl. 

— form. truncata Fik. 


— form. foliolosa Del. — Sur terre. Très commun sous toutes ces. 
formes. 


35. CI. rangiformis Hoffm. form. foliosa Fik. — Sur terre, aux envi- 
rons de Chamonix. 


-36. Cl. crispata (Ach.) Flot. form. infundibulifera (Ach.) Wain. — 
Au Bouchet; au Montenvers. 


— form. cetrariæformis (Del.) {Wain. — A Sainte-Marie-aux- 
Fouillis. 
— form. dilacerata (Schær.) Malbr. — A la cime de Fonfrète; en 


montant au Larzet; le long du Nant-du-Greppon; sous les Mou- 
lins des Chavans ; aux Contamines (Muller), 


-37. Cl. squamosa (Scop.) Hoffm. form. denticollis (Hoffm.) FIk. — Sur 
la terre et les rochers. Très commun. 
— S.-form.. asperella FIk. — Çà et là, aux environs de Chamonix. 


— form. polychonia Fik. — A Sainte-Marie-aux-Fouillis; dans la 
forêt des Pélerins. 


— form. muricella (Del.) Wain. s.-form. frondosa (Del.). — A 
Sainte-Marie-aux-Fouillis; aux Praz. 


-38. Cl. cæspilitia (Pers.) FIk, — Autour de Chamonix; aux Conta- 
mines (Muller). 


-89. CI. cenotea (Ach.) Schær. var. erossota (Ach.) Nyl. avec la forme 
prolifera Wallr. — Au Bouchet. 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 71 


40. CI. alpicola (Flot.) Wain. form. macrophylla (Schær) Wain. — 
Dans les bois, en descendant du col de la Forclaz. 

M. CL. gracilis (L.) Willd. form. dilatata (Hoffm.) Wain. — Dans 
la forêt des Pèlerins; à Sainte-Marie-aux-Fouillis. 

— form. dilacerata Fik. — A Sainte-Marie-aux-Fouillis; sous les 

Moulins des Chavans ; au Montenvers; aux Contamines (Muller). 

— form. chordalis (FIk.) Schær. — Très commun sur les rochers 

moussus, sur terre et sur les troncs pourris. 


— S.-form. aspera Fik. — Très commun aux mêmes endroits. 
— form. elongata (Jacq.) Fik.— Très commun aux mêmes endroits. 


Il est à remarquer : 1° que, sur le massif du Mont-Blanc, le Cladonia gra- 
cilis est ordinairement représenté, sous ses différentes formes, par des indi- 
vidus robustes ou même très robustes, plutôt verdâtres que bruns, contrai- 
rement à ce que l’on constate sur les montagnes des Vosges, où cette espèce 
est ordinairement plus grêle, plus courte et d’un brun plus ou moins foncé; 

2 Qu'on rencontre, quoique rarement, des formes vert pâle de la même 
espèce devenant jaunes par la potasse. C’est le Cl. ecmocyna (Ach.) Nyi. 
Comme on l’a déjà observé, ces formes sont simples, subulées, et paraissent 
jeunes. Mais il faut dire qu’il ya des individus identiques, peut-être du même 
âge, sur lesquels la potasse ne produit aucun effet. 


42. Cl. cornuta (L.) Schær. — Je n'ai pas vu cette espèce, mais une 
lettre de J. Muller affirmant que M. Payot l’a récoltée sur un des 
sommets du massif. 

43. Cl. degenerans (FIk.) Spreng. form. euphorea (Ach.) Flk. — Au- 
dessus du Mauvais-Pas. 

— form. cladomorpha (Ach.) Wain. — Autour de Chamonix; au 
pied de la Filiaz; au Bouchet. 

— form. dilacerata Schær. — Gorges. de la Diosaz; dans la forêt des 
Pèlerins; sous les Moulins des Chavans. 

— form. phyllophora (Ehrh.) Flot. — Sur la montagne de la Griaz; 

| aux Montets. 

M4. Cl. pyxidata (L.) Fr. var. neglecta (Flk.) Mass., formæ simplex 
Ach., staphylea Ach., syniheta Ach., prolifera Arn. — Sur terre. 
Très commun sous toutes ces formes. 

— var. Pocillum (Ach.) Flot. — Au pied des Aiguilles-Rouges; au 
Bouchet. 

— Var. chlorophæa (Gaud.) FIk. — Au Bouchet. 

— form. costata Fik.— A Sainte-Marie-aux-Fouillis. 


— form. carneopallida (FIk.) Arn. — Au Bouchet. 


72 


45. 


SÉANCE Du 8 Mars 1901. 


Cladonia fimbriata (L.) Fr. form. tubæformis Hoffm., s.-form. 
integra (Wallr.). — Au Bouchet. 


— s.-form. prolifera (Retz) Mass. — Environs de Chamonix; aux 


Contamines (Muller). 


— form. radiata (Schreb.) Coem.— A la forêt des Pèlerins; près 


46. 


du glacier des Bois. 


CL. ochrochlora Fik. form. ceratodes FIk. — A Sainte-Marie-aux- 
Fouillis. 


— form. odontota Fik. — Au Bouchet. 


41. 
48. 
49. 
90. 


91. 


92. 


93. 


04. 


90. 


56. 


CI. foliacea (Huds.) Schær. var. convoluta (Lam.) Wain. — Au 
pied des Aiguilles-Rouges. 


Cl. strepsilis (Ach.){Wain. — Aux Montées de Vaudagne. 
Cl. carneola Fr. (Sans indication de localité.) 


CI. cyanipes (Smmrft) Wain. — Au Montenvers; à Sainte-Marie- 
aux-Fouillis; autour de Chamonix; en descendant du col de la 
Forclaz. 


Cl. bacilliformis (Nyl.) Wain. — Aux Praz. (Cette espèce est un 
peu douteuse, vu le mauvais état de l’échantillon.) 


Genre XII. — CLapina Nyl. 


Cl. rangiferina (L.) Nyl. — Commun sur la terre et sur les 
roches. 
Cl. silvatica (L.) Leight. — Avec le précédent, et plus commun 


encore. 


Cl. alpestris (L.) Nyl. — Aux Contamines (Muller); aux Grands- 
Mulets. | 


Genre XIII. — PycnorkeLra (Ach.) Duf. 


P. papillaria Duf. — Au col de Balme; près du lac de Chara- 
millan. 


Genre XIV. — THamnozrA Ach. 


Th. vermicularis Schær. form. subuliformis (Ehrh.) Schær. — 
A la Croix-de-Fer ; sur les moraines de la Mer de glace; sur lAi- 
guille du Greppon; entre les Aiguilles de la Loriaz. | 


— form. faurica (Wulf.) Schær. — An col d’Anterne (Muller); aux 


Grands-Mulets. 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 73 


Genre XV. — Usnea Dill. 


97. U. barbata Fr. var. florida (L.) Fr.. — Commun sur les troncs 
et sur les branches d’arbres. 


— var. hirta Fr. — Commun avec le précédent. 
— var. dasypoga Fr. — Très commun. 


— Var. ceratina (Ach.) Schær. — Sur les rochers aux environs de 
Chamonix. 


98. U. scabrata Nyl. — Aux environs de Chamonix, sur les troncs 
d'arbres. Probablement très rare. 


Genre XVI. — CuxLorEea Nyl. 


59. C. vulpina (L.) Nyl. — Sur les troncs de Mélèze, le long du glacier 
du Miage; en allant au Plan-de-l’Aiguille ; à la base de la Loriaz; 
au sommet du bois Magnin; commun aux environs de Courmayeur: 


Genre XVII. — Cerraria Ach. pr. p., Nyl. 


60. C. isiandica (L.) Ach. — Au Montenvers; au Cougnon; au Larzet; 
à la forêt des Pélerins; en face de la Pierre-à-Bérard. 
— Var. minor. — Au Larzet. — L’unique caractère distinctif de cette 
variété est son thalle plus réduit en longueur et en largeur. 
Muller l’avait nommée hypoleuca; je ne vois rien qui justifie 
ce nom. ° 
— form. angustata Hepp. — A la Frète du Brévent; à Hortaz; ä la 
base de la Glière; aux Grands-Mulets. 
— Var. crispa (Ach.) Schær. — Sur l’alluvion de l’Arvéron; sur les 
moraines de la Mer de glace; au Montenvers; entre le col de 
Bérard et celui de Salenton; au-dessus du Mauvais-Pas; en 
descendant de la Croix-de-Fer; aux Grands-Mulets. 
61. C. aculeata (Schreb.) Fr. — Au Siapet; aux Grands-Mulets. 
— Var. alpina Schær. — Sur les moraines de la Mer de glace. 


— Yar. edentula Ach. — Aux Grands-Mulets (Vallot). 


Genre XVIII. — PLarysma Hoffm. 


62. PI. nivale (L.) Nyl. — Au-dessus du col de Balme; sur les mo- 
raines de la Mer de glace; à la Frète duBrévent ; au pas de l’Ours; 


74 SÉANCE DU 8 MARS 1901. 


à la crase de la Loriaz; au sommet du bois Magnin; en descen- 
dant de la Croix-de-Fer; aux Grands-Mulets (Vallot). 

63. Platysma cucullatum Hoffm. — Sur terre, à la Frète du Bré- 
vent; au sommet du bois Magnin; au Plan-de-l’Aiguille. 

64. PI. fahlunense (L.) Nyl.— Sur les roches granitiques, au Bouchet; 
sur les moraines de la Mer de glace; au Cougnon; au-dessus de la 
Blaitière; de Plan-Achat au Keyzet. 


65. PI. polyschizum Nyl. — De Plan-Achat au Keyzet: aux Aiguilles- 
Rouges; au pied de la Filiaz; aux montées de Vaudagne. 

66. PI. commixtum Nyl. — Sur les rochers, au sommet du bois Ma- 
gnin; aux Grands-Mulets; sur les moraines de la Mer de glace. 


67. PI. juniperinum (L.) Nyl. — Sur les Genévriers; rarement sur la 
terre, au col de Bérard; en face du col de Balme; à la Croix-de- 
Fer; à la Frète du Brévent; au bois Magnin. 


68. PI. pinastri (Scop.) Nyl. — Très commun surtout à la base des 
troncs de Pins. 


69. PI. glaucum (L.) Nyl. — Très commun sur les troncs et les bran- 
ches d’arbres et sur les rochers. 


— var. fallax (Web.) Nyl. — Commun. 
— form. coralloideum (Wallr.) Lamy. — Commun. 


« 


Genre XIX. — AzecroriA Ach. pr. p., Nyl. 


10. À. bicolor (Ehrh.) Nyl. — Au Cougnon, sur les rochers. 


71. A. jubata (L.) Ach. — Très commun sur les troncs et les branches 
d'arbres. | 


72. A. chalybeiformis (L.) Ach. — Sur les troncs d’arbres et sur les 
rochers, sur la rive droite du Nant-du-Dard; aux environs de 
Chamonix; au pied de la Filiaz; sur les moraines de la Mer de 
glace; aux Grands-Mulets (Vallot). 

A. implexa (Hoffm.) Nyl. — Très commun sur les troncs d'arbres. 


74. 4 nigricans (Ach.) Nyl. — Sur les débris de rochers, à la Croix- 
e-Fer. 


Thalle K + jaune. Le thalle, dans Yherbier, devient rouge brique pâle. 


15. A. ochroleuca (Ehrh.) Nyl. — Près du col de Balme, où il est très 
abondant ; au bord de la Mer de glace ; près du glacier qui descend : 
dans la vallée de Bérard ; au sommet des Charmoz; près du glacier 
du lac Blanc; aux Grands-Muléts (Vallot).  : 


13. 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 15 


Genre XX. — RAMALINA Ach. 


76. R. fraxinea (L.) Ach. — Sur les troncs d’arbres, aux environs de 
Chamonix. 


T1. R. polymorpha Ach. var. capitata Ach. — Sur les rochers grani- 
tiques, au sommet du col de Bérard; sous la Croix-de-Fer; à la 
Floriaz; au sommet du bois Magnin; à la cime de la Glière. 


78. R. pollinaria Ach.— Sur les troncs d'arbres, aux Brettets; aux 
Montées, à la montagne de la Côte; à Sainte-Marie-aux-Fouillis ; 
aux Contamines (Muller). 


Genre XXI. — EverniA Ach. 


19. E. divaricata (L.) Ach. — Commun sur les troncs de Pins et de 
Sapins et ordinairement fertile. 


80. E. prunastri (L.) Ach. — Commun sur les troncs d'arbres et sur 
les vieux bois; se rencontre parfois sur l’alluvion siliceuse, tou- 
jours stérile. 

— form. sorediifera Ach. — Commun avec le type. 

81. E. mesomorpha Nyl. — Sur écorce, sans indication de localité ; 
probablement très rare. 

82. E. furfuracea (L.) Mann. — Commun sur les troncs et les branches 
d'arbres; crdinairement stérile. 


— form. scobicina Ach. — Commun avec le type. 


Genre XXII. — Parmezra Ach. pr. p., Nyl. 
83. P. caperata Ach. — Commun sur les troncs d’arbres et sur les 
bois. 
84 P. conspersa Ach. — Commun sur les roches granitiques. 

— ar. stenophylla Ach. — Sur les blocs épars, autour de Chamonix. 
Les apothécies atteignent jusqu’à 12 millimètres en diamètre, et 
plusieurs renferment des spermogonies. 

85. P. tiliacea (Hoffm.) Ach. — Sur les troncs d'arbres, au Bouchet; 
en allant à la Mollard; près du glacier d’Argentières. 

86. P. cetrarioides Nyl. — Sur les roches granitiques, aux Pàäquis. 

87. p. saxæatilis (L.) Fr. — Commun sur les troncs d’arbres et sur les 
rochers siliceux. 


— Var. lœvis Nyl. form. microphylla. — Aux Gaillands. 


16 SÉANCE DU 8 MARS 1901. 


87. Parmelia saxatilis var. leucochroa Wallr. — Autour de Cha- 
monix ; aux Contamines (Muller). 


— form. furfuracea Schær.— Commun sur les rochers granitiques. 


88. P. sulcata Tayl. — Sur les troncs d’arbres et sur les bois, autour 
de Chamonix. 


89. P. omphalodes Ach. — Commun sur les rochers granitiques. 
— var. panniformis Ach. — Commun avec le type. 
90. P. olivacea Ach. — Aux Becs-Rouges; au co! de Balme. 
— form. panniformis Nyl. — Autour du chalet de Tête-Rousse. 
91. P. exasperata (Ach.) DN. — Sur les troncs d'arbres, au Bouchet. 


92. P. exasperatula Nyl. — Sur les troncs et les branches d’arbres, 
aux environs de Chamonix. 


93. P. prolixa (Ach.) Nyl. — Sur les blocs granitiques, autour de Cha- 
monix. 


— var. dendritica Pers. — Aux Contamines (Muller). 
— var. glomellifera Nyl. — Aux environs de Chamonix. 
— var. sorediata Ach. — Autour de Chamonix. 


94. P. fuliginosa (Fr.) Nyl. — Sur l'écorce des Aunes, autour de Cha- 
monix. 


95. P. glabra (Schær.) Nyl. — Sur les écorces, autour de Chamonix. 
Assez commun. 


96. P. stygia (L.) Ach. — Çà et là, sur les rochers. 


97. P. tristis (L. fil.) Nyl. — Sur les rochers des sommets ; aux Grands- 
Mulets; sur l’Aïguille du Pscheux; aux Montets; au-dessus de 
Blaitière; au Plan-de-l’Aiguille; à Hortaz; en montant au Larzel. 


98. P. lanata (L.) Nyl. — Au col de Balme, sur l’arête des Charmoz; à 
la base de la Glière ; aux Aiguilles-Rouges ; aux Grands-Mulets. 
99. P. physodes (L.) Ach. — Sur les écorces et sur les roches. 
— form. lubrosa Ach. — Sur les troncs d’arbres, au Bouchet. 


— Var. hypotrypodes Nyl. — Aux Contamines (Muller). 
— var. vittata Ach. — Au Bouchet. 


100. P. encausta (Sm.) Ach. — Commun sur les roches granitiques. 
— Var. atrofusca Schær. — Sur les sommets. 
— var. candefacta Ach. — Sur l’arête des Charmoz. 
— var. intestiniformis Schær. — Aux Grands-Mulets. 
— var. mullipuncta Schær. — Au bord de la Mer de glace. 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 71 


Genre XXIIT. — Parmecropsis Nyl. 


101. P. placorodia (Ach.) Nyl. — Sur le bois, aux Praz. 


102. P. aleurites (Wahlenb.) Nyl. — Sur les bois, de Plan-Achat au 
Keyset; aux Contamines (Muller). 


103. P. ambigua (Wulf.) Nvl. — Sur les écorces, aux environs de Cha- 


monix. 
Genre XXIV. — LopariNa Nyl. 
104. L. scrobiculata (Scop.) Nyl. — Sur les écorces, aux environs de 
Chamonix. 


Genre XXV. — SricriNa Nyl. 
105. St. silvatica (L.) Nyl.— Dans la forêt de Songenaz; aux Aiguilles- 
Rouges. 


106. St. fuliginosa (Dicks.) Nyl. — Sur les troncs d’arbres et sur les 
rochers moussus, près du glacier des Bessons; en montant à 
Plan-Achat; au Montenvers ; aux Contamines (Muller). 


Genre XXVI. — Loparia Schreb. 
107. L. pulmonacea (Ach.) Nyl. — Commun sur les troncs d'arbres, 
dans les forêts. 
108. L. linita (Ach.) Nyl. — Avec le précédent. 


Genre XXVII. — Nerxromium Nsl. 


109. N. tomentosum (Hoffm.) Nyl. — Commun sur les troncs et les 
branches d’arbres et sur les rochers moussus. 

110. N. lœvigatum (Ach.) Nyl. var. parile (Ach.) Nyl. — Autour de 
la Pierre-à-Bérard. 


Genre XXVIII. — Pezricera Willd. 


L] 
111. P. canina (L.). Hoffm. var. leucorrhiza Fik. — Sur la terre 
moussue; sur les rochers et les troncs moussus; aux Montées; à 
la Griaz; dans les forêts des environs de Chamonix. 


— var. ulorrhiza (FIk.) Schær. — Aux mêmes endroits; au bois de 
la Jorasse ; près du glacier de Taconnaz; à la forêt de Songenaz. 


12. P. rufescens (Neck.) Hoffm. — Sur terre, aux Grands-Mulets; 
aux Chauderons. 


18 SÉANCE DU 8 mars 1901. 


413. Peltigera spuria (Ach.) DC. — Sur terre, près du glacier de Ta- 
connaz. 


414. P. polydactyla (Neck. Hoffm. — Sur terre, autour de la Pierre- 
à-Bérard; aux Chauderons. 


— form. microcarpa Ach. — Autour de la Pierre-à-Bérard; sur le 
chemin de Montenvers; au-dessus de Valorsine; le long de la 
Mer de glace. 


— form. crispata. — Autour de In Pierre-à-Bérard. 


Le P. Neckeri Hepp, que j'ai vu provenant du Salève et déterminé 
par J. Muller, ne me parait pas différer du P. polydactyla. 


415. P. limbata Del. — Autour de Chamonix; près du glacier de Ta- 
connaz. 


416. P. horizontalis (L.) Hoffm. — Sur la terre et sur les pierres 
moussues. Assez commun dans les bois autour de Chamonix. 


Genre XXIX. — Perrinea Nyl. 


417. P. venosa (L.) Ach. — Sur terre, à gauche du glacier de Tacon- 
naz; au Bouchet; à la forêt des Pèlerins; sur le chemin du 
Montenvers; au pied de la Filiaz. 


118. P. aphthosa (L.) Ach. — Sur la terre moussue, dans les bois. 
Commun. 


Genre XXX. — SoLoRINA Ach. 


119. S. crocea (L.) Ach. — Sur terre, derrière le Brévent; au bord 
de la Mer de glace; dans la forêt de Songenaz; sur la montagne 
de la Griaz; au pied de la Filiaz; sur les moraines du glacier de 
la Blaitière. 


120. S. saccata (L.) Ach. — Sur terre, près du pavillon de Bellevue; 
sous les Moulins des Chavans; autour de Barberine; au sommet 
du bois Magnin; au Bouchet; à la Croix-de-Fer; le long de la 
Diosaz ; au sommet de la montagne de Taconnaz. 


Genre XXXI. — Payscra Schreb. 


121. Ph. parietina (L.) DN. — Commun sur les troncs d’arbres et sur 
les bois. ‘ 


— var. aureola (Ach.) Nyÿl. — Sur les poutres du pont du Bourg. 


122. Ph. lychnea (Ach.) Nyl. — Commun sur les vieilles écorces, au- 
tour de Chamonix. 


L 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 179 

128. Ph. ulophylla (Wallr.) Nyl. — Assez commun sur les écorces, 
autour de Chamonix. 

124. Ph. ciliaris (L.) DC. — Commun sur les troncs et les branches 
d'arbres. 

— form. crinalis Schleich. — Sur terre, dans la forêt de Songenaz; 
sur les rochers de la Croix-de-Fer. 

125. Ph. pulverulenta (Schreb.) Nyl. — Commun sur les troncs d’ar- 
bres, aux environs de Chamonix. 

— var. venusta (Ach.). — Commun avec le précédent. 

126. Ph. stellaris (L.) Nyl. form. rosulata Ach. — Très commun 
sur les branches d'arbres; plus rarement sur les bois et sur les 
pierres. 

127. Ph. aipolia (Ehrh.) Nyl. — Commun sur les écorces. 

128. Ph. adscendens (Fr.) Olivier var. tenella (Scop.) Oliv. — Sur 
les Peupliers, au Fayet. 

129. Ph. leptalea (Ach.) DG. — Sur les jeunes Frênes, aux Rebats. 

130. Ph. cæsia (Hoffm.) Nyl. — Sur les rochers, à la Croix-de-Fer ; 
autour de Chamonix. 

131. Ph. obscura (Ehrh.) Nyl. — Sur les troncs d'arbres, autour de 
Chamonix. 

— Var. wlothrix (Ach.) Nyl. — A la Mollard. 

132. Ph. lithotea (Ach.) Nyl. — Sur les roches, autour de Chamonix; 
aux Chauderons. 

133. Ph. endococcinea Nyl. — Sur les roches, au Cougnon. 


Genre XXXII. — UmgicicariA (Hoffm.) Flot. 


134. U. pustulata (Dill.) Hoffm. — Sur les rochers siliceux. Commun. 


Genre XXXIII. — Gyropxora Ach. 


135. G. atropruinosa (Schær.). — Sur la cime des Aiguilles-Rouges. 

136. G. anthracina (Schær.) Kœrb. — Sous la Floriaz. 

137. G. cinerascens (Ach.) Arn. — Aux Päquis des Chauderons; à la 
Tappiaz; sous les Charmoz; au-dessus de Blaitière; au Plan- 
de-l’Aiguille. 

138. G. reticulata (Schær.) Th. Fr. — Sur l’arête des Charmoz; aux 
Rousselettes; près des Contamines (Muller). 

139. G. vellea (L.) Ach. — Autour de Chamonix ; aux Grands-Mulets. 


80 


140. 


141. 


142 
143 


444 


145 
146 


147 


148 


149 


150 


151 
152 
153 


154 


SÉANCE DU 8 Mars 1901. 


Gyrophora crustulosa Ach. — Autour de Chamonix; aux Grands- 
Mulets (Vallot). 


G. spodochroæ (Ehrh.) Ach. — Aux Grands-Mulets; aux Gail- 
lands; autour de Chamonix. 


. G. hirsuta (Ach.) Flot. — Çà et là, sur les rochers (Muller). 


. G. proboscidea (L.) Ach.— Autour du chalet inférieur de Tête- 
Rousse. | 


. G. cylindrica (L.) Ach. — Très commun sur les roches grani- 
tiques; aux Grands-Mulets (Vallot). 


. G. erosa (Web.) Ach. — Aux Montets; aux Grands-Mulets. 


. G. flocculosa Krb. — Sur le Col-de-Balme; sur l'Aiguille-du- 
Pscheux ; aux Contamines (Muller). 


. G. polyphylla (L.) Flot. — Au pied de la Filiaz; aux Contamines 
(Muller). 


. G. polyrrhiza (L.) Kôrb. — Aux Montets. 


- Genre XXXIV. — Pannaria Del. 


. P. rubiginosa (Thunb.) Del. var. conoplea (Ach.) Nyl. — Sur les 
rochers et sur les troncs d'arbres, dans les endroits ombragés, 
sur la rive droite du Nant-du-Dard; dans la forêt de Songena, 
au pied de la Filiaz; aux environs de Chamonix ; aux Gaillands; 
de Plan-Achat au Keyzet. 


. P. brunnea (Sw.) Mass. — Commun sur la terre et sur les vieilles 
souches terreuses. 


Genre XXXV. — Pannuraria Nyl. 


. P. nigra (Huds.) Nyl. — A Courmayeur (Muller). 
. P. microphylla (Sw.) Nyl. — A la Tête-Noire. 


. P. Muscorum (Ach.) Nyl. — Aux environs de Chamonix; aux 
Contamines (Muller). 


Genre XXXVI. — Lecanona (Ach.) Nyl. 


- L. Hypnorum Ach. — Sur terre, derrière les Aiguilles-Rouges; 
en montant au Larzet; aux Gaillands ; dans la forêt des Pèlerins ; 
sur les moraines de la Mer de glace. 


455. L. elegans (Link) Ach. — Très commun sur les roches. 


156. 


L. lobulata Smrft. — Aux Contamines (Muller). 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 81 
157. L. murorum (Hoffm.) Ach. var. radiata Hue. — Autour de Cha: 
monix. 
158. L. tegqularis (Ehrh.) Nyl. — Aux Montets, sur Valorsine. 
159. L. cirrochroa Ach. — Sur les roches, autour de Chamonix. 
160. L. obliterans Nyl. — Sur les roches, aux Montets. 
161. L. aurantiaca (Lightf.) Nyl. — Sur les murs, à Hortoz. 
— var. inalpina (Ach.). — A Sallanches (Muller). 


162. L. cerina (Ehrh.) Ach. form. cyanolepra (DC.) Fr. — Commun 
sur les écorces, autour de Chamonix. 


— Yar. hœmatites (Chaub.). — Sur les écorces. Assez commun 
autour de Chamonix. 


163. L. pyracea (Ach.) Nyl. form. holocarpa (Ehrh.) Nyl. — Sur des 
clôtures en bois de Pin, en allant à la Mollard. 


164. L. ferruginea (Huds.) Nyl. var. festiva Nyl. — Sur les roches 
schisteuses, aux Grands-Mulets. 


165. L. leucoræa(Ach.) Nyl. — Surles Mousses, à la base de la Glière. 
166. L. fulvolutea Nyl. — Sur les Mousses, au pied de l’Aiguille-du- 
Greppon. 


167. L. rupestris (Scop.) var. incrustans (Schær.) Lamy. — Sur les 
roches calcaires, à la Croix-de-Fer; près du col de Balme. 


168. L. vitellina (Ehrh.) Ach. — Sur les roches. Très commun. 
— Var. coruscans Ach. — Sur les clôtures en bois, autour de Cha- 
monix. 
169. L. epixantha (Ach.) Nyl. — Sur les roches, autour de Chamonix. 
— ar. intumescens. — Sur le plancher d’un balcon, à Chamonix. 
Cette variété diffère du type par son thalle gonflé, pulvérulent, par le 


bord épaissi, pulvérulent des apothécies et par leur disque jaunâtre ver- 
dâtre, 


170. L. laciniosa (Duf.) Nyl. — Assez commun sur les écorces, autour 
de Chamonix. 


LA. L. Mougeotioides Nyl. — Sur les roches granitiques, autour de 
Chamonix; sur le plateau supérieur du Plan-de-lAiguille. 


172. L. archæa Ach. — Sur l’écorce des Aunes, autour de Chamonix. 
173. L. milvina (Whinb.) Ach. — Sur des pierres, autour de Cha- 
monix. | , 

14. L. roboris Duf.:— Sur les écorces, aux environs de Chamonix, : : 
Te XLVIIL (SÉANCES) 6 


82 SÉANCE DU 8 MARS 1901. | 
475, Lecanora atrocinerea Nyl. — Sur des rochers, au col de Salenton. 


476. L. turfacea (Whlnb.) Ach. var. amniocola Ach. — Sur les 
Mousses détruites, au col d’Anterne (Muller). 


471. L. mniarœæa Ach. — Sur des Mousses détruites, sur les moraines 
de la Mer de glace. 


4178. L. badia Ach. — Sur les roches, sur l’Aiguille du Pscheux; autour 
du chalet de Tête-Rousse; sur l’Aiguille-à-Bochard. 


179. L. crassa (Huds.) Ach. — Sur terre, à la Croix-de-Fer; aux envi- 
rons de Chamonix; aux Grands-Mulets. ; 


180. L. Lamarckii (DC.) Schær. — Sur les rochers calcaires, à droite 
des escaliers du Platet. 


-A81. L. chrysoleuca Ach. var. rubina (Vill.). — Sur les roches quart- 
zeuses et micacées. Assez commun. 


— var. melanophthalma (Ram.) — Çà et là, avec la variété précé- 
dente; aux Grands-Mulets (Vallot). 


— var. complicata Ach. — Avec le type. 
182. L. cartilaginea DC. — Sur les murs autour de Chamonix. 
183. L. saxicola (Pollich) Ach. — Commun sur les roches. 

— var. diffracta Ach. — Autour de Chamonix. 
184. L. dispersa Fik. — Çà et là, sur les pierres calcaires. 


485. L. subfusca (L.) Ach. var. glabrata Ach. — Commun sur le 
écorces. 


— var. rugosa (Pers.) Nyl. form. chlarona Nyl. — Très commun 
sur les écorces. 
— form. cretacea Malbr. — Sur les bois, autour de Chamonix. 


— form. allophana (Ach.). — Sur les écorces. 


— var. campestris Schær. — Sur les murs et sur les pierres, autour 
de Chamonix; derrière l’Aiguille-à-Bochard. 


— var. distans (Pers.) Nyl. — Sur les écorces, aux environs de 
Chamonix; aux Contamines (Muller). 


186. L. chlarotera Nyl. — Sur l'écorce des Aunes, autour de Cha- 
monix. 


187. L. scrupulosa Ach. — Commun avec le précédent. 


188. L. coilocarpa (Ach.) Nyl. — Assez commun sur les écorces, aux 
environs de Chamonix. 


489. L. ‘cenisia Ach. — Sur les rochers; au col-de Bérard: L 43 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 83 


— var. atrynea (Ach.). — Sur les rochers et sur les écorces, autour 
de Chamonix, aux Gaillands; sur la Floriaz. 
190. L.?... 
Thalle blanc de lait, épais de 1 millimètre environ, irrégulièrement 
fendillé-aréolé, K + jaune, hyphes I —; hypothalle blanchitre. 
Apothécies à disque plan ne dépassant pas le thalle, atteignant 1 mil- 
limètre en diamètre ou un peu plus, couvert d’une légère pruine blan- 
châtre, CaCl —, munies d’un bord thallin et d’un bord propre; hypo- 
thécium incolore, sommet des paraphyses olivâtre, spores hyalines, 
simples, longues de 0,010-0,016 et larges de 0,0063. 
J'ai communiqué ce Lichen à M. Arnold et à M. l’abbé Hue, ni l’un ni 
l’autre ne l’a reconnu pour une espèce déjà décrite. 
191. L. albella (Pers.) Ach. — Commun sur les écorces, autour de 
Chamonix. 
192. L. angulosa (Schreb.) Ach. — Commun sur les écorces, autour de 
Chamonix. Très commun. 
193. L. subcarnea Ach. — Sur les rochers siliceux, autour de Cha- 
monix, sur l’Aiguille du Pscheux. 
194. L. glaucoma (Hoffm.) Ach. — Très commun sur les différentes 
roches. 
195. L. bicincta (Ram.) Nyl. (avec le parasite Lecidea glaucomaria 
Ny1.). — Sur les rochers du col de Balme; à la Croix-de-Fer. 


196. L. varia Ach. — Très commun sur les bois, autour de Chamonix. 

197. L. polytropa (Ehrh.) Schær. — Très commun sur les rochers 
siliceux. 

— form. illusoria (Ach.). — Commun avec le type. 

198. L. intricata Ach. — Sur les roches quartzeuses et schisteuses, 
sur l’Aiguille du Pscheux; aux Montets; au Cougnon; aux 
Grands-Mulets. 

199. L. symmictera Nyl. — Sur les vieux bois, en allant à la Mollard. 

200. L. sulfurea (Hoffm.) Ach. — Sur les roches siliceuses, au Cou- 
gnon. . 

201. L, atra Ach. — Sur les écorces et sur les pierres, aux environs 
de Chamonix. 

202. L. tartarea Ach. — Sur les rochers des sommets, arêle du Bré- 
vent. 

© var, frigida (Sm.) Nyl. — Aux Grands-Mulets; sur les moraines 

de la Mer de glace; au-dessus des Couverets; au pied de la 


84 SÉANCE DU 8 Mars 1901. 


Filiaz; au sommet du bois Magnin; autour de Barberine; à 
Hortaz; aux Contamines (Muller). | 
203. Lecanora upsaliensis (L.), Schær. — Au col d’Anterne (Muller). 


204. L. parella Ach. — Sur les rochers et sur les écorces, autour de 
Chamonix. 


— var. sorediosa Schær. — Sur les écorces, autour de Chamonix. 


205. L. cinerea (L.) Nyl. — Très commun sur les roches siliceuses; 
aux Grands-Mulets (Vallot). 


— form. fincta. 


Thalle rougeûtre, à hyphes peu sensibles à l’iode, si ce n’est au con- 
tour des apothécies; apothécies groupées en pseudoapothécies lécano- 
rines ; spores longues de 0,025 et larges de 0,015. 

Aux environs de Chamonix. 


206. L. alpina Smrft. — Sur les rochers granitiques des sommets. 
207. L. gibbosa (Ach.) Nyl. — Sur différentes roches. Commun. 


208. L. subdepressa Nyl. — Sur les rochers, autour du chalet de 
Tête-Rousse; au col de Bérard. 
209. L.?... 


Thalle blanchâtre, fragmenté-aréolé, ne dépassant guère 1 millimètre 
en épaisseur; K —, hyphes [ —, hypothalle invisible. 

‘Apothécies confluentes, plusieurs sur chaque aréole, très inégales: 
urcéolées, à disque noir, nu, à bord propre, dépourvues de bord thallin 
visible; hypothécium incolore, sommet des paraphyses brunâtre, para- 
physes en chapelet, spores hyalines, longues de 0,020-22 et larges de 
0,010. 

Voici ce que M. Hue dit de ce Lichen : « L'absence de spermogonies 
m'empêche de me prononcer. Est-ce une espèce nouvelle ? Est-ce une 
forme d’une espèce ancienne ? Il faudrait probablement de longues re- 
cherches pour élucider cette question. » 


210. L. complanata Krb. — Sur les rochers, derrière l’Aiguille-à-Bo- 
chard ; au col de Bérard 


211. L. lacustris (Fr.) Nyl. — Aux environs de Chamonix. 


212. L. calcarea (L.) Smrft. — Autour de Chamonix, sur les pierres 
calcaires. 


213. L. cinereorufescens (Ach.) Th. Fr. var. ochracea Krb.. — Aux 
… Contamines (Muller). 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 85 


214. L. verrucosa Laur. — Sur des débris de mousses, en n montant au 
col de Bérard. 
215. L. chlorophana (Whlnbg.) Ach. — Sur les rochers des sommets. 


216. L. fuscata (Schrad.) Nyl. form. cinnabarina.— Au Biolet. 


217. L. smaragdula (Whlnb.) var, sinopica (Sm.). — Sur les roches 
= schisteuses, au Cougnon. 


218. L. rufescens (Ach.) Nyl. — Ibid. 
219. L. Clavus (Kôrb.). — Sur les rochers, autour de Chamonix. 


220. L. ventosa Ach. — Sur les rochers granitiques des sommets, au 
sommet de la montagne de Taconnaz; à la Tappiaz; sur les Char- 
moz; sur l’arête du Brévent. 


— Var. cruenta Ach. — Sur le Mont-Blanc, sans indication précise. 


Genre XXXVII. — PERTUSARIA DC. 


221. P. coccodes (Ach.) Nyl. — Sur les écorces, autour de Chamonix. 
222. P. corallina (L.) Arn. — Assez commun sur les rochers siliceux. 


223. P. multipuncta (Turn.) Nyl. — Commun sur les écorces, autour 
de Chamonix. 


224. P. amara (Ach.) Nyl. — Ibid. 
225. .P. leioplaca (Ach.) Schær. — Ibid. 


Genre XXXVIII. — Pazycris Wallr. 


226. Phlyctis agelæa (Ach.) Krb. — Sur les écorces, autour de Cha- 
monix. 


Genre XXXIX.— UnceoLaniA Ach. pr. p., Nyl. 


227. U. scruposa (L.) Ach. — Commun sur les rochers. 
— var. dealbata Ach.— Autour de Chamonix. 
— var. bryophila Ach. — Commun sur les débris de Mousses. 


Genre XL.— LecipEA Ach. 


228. L. lurida (Sw.) Ach. — Sur les roches calcaires terreuses. 
229. L. globifera Ach. — Sur les rochers terreux de Bionnassay. 


230. L. cinnabarina Smrft. — Sur les troncs de Pins, aux buts du 
Miage (Muller). ë 


231. L. atror ufa Ach. — Sur la terre; sur les Charmoz; près du pa- 


86 SÉANCE pu 8 Mars 1901. 


villon supérieur de la Flégère; à la base de la Glière; sur les 
moraines de la Mer de glace, au bout du glacier du Lac blanc; à 
la Croix-de-Fer; sur l’Aiguille pourrie. 


232. Lecidea sanguineoatra Ach. — Sur les Mousses, aux environs de 


Chamonix. 
233. L. fuscorubens Nyl. — Sur des roches calcaires, au sommet de la 
Tappiaz. 
934. L. turgidula Fr. — Aux Contamines, sur de vieux bois (Muller). 
235. L. globulosa FIik. — Aux Contamines, sur l'écorce des Pins 
| (Muller). 
236. L. hypnophila Ach. -— Sur des Mousses, au sommet du bois 
Magnin. 


237. L. Claudeliana.— Sur des débris de Mousses, à la Croix-de-Fer; 
au bois Magnin. 


Thalle cendré-blanchâtre, squamuleux, à squamules imbriquées, cré- 
nelées, K —. 

Apothécies noires, convexes, dépassant le thalle, atteignant au plus 
0,8 millimètre en diamètre; hypothécium vineux, paraphyses assez 
épaisses, articulées, spores hyalines, triseptées, longues de 0,0166 et 
larges de 0,006. 

Cette espèce ou sous-espèce est voisine du L. subnegans Nyl., dont 
elle diffère surtout par ses spores triseptées. 

Je dédie ce Lichen, qui parait nouveau, à mes amis V. et H. Claudel. 


238. L. triplicans Nyl. — Sur des mousses détruites, en montant au 
col de Bérard. 


239. L. incompta Borr. — Sur l'écorce des Pins; à Notre-Dame de la 
Gorge; près des Contamines (Muller). 


240. L. Muscorum (Sw.) Ach. — Sur des Mousses, en montant à l’Ai- 
guille du Pscheux. 


241. L. testitudinea (Ach.). — Sur les roches siliceuses, au col de Bé- 
rard ; sur l’Aiguille du Pscheux. 


— Var. coracina (Smrft.). — Autour du chalet de Tête-Rousse; à la 
base de la Floriaz; aux Montets ; sur les Charmoz; sur la mon- 


tagne de l’eau sur Valorsine; sur l’Aiguille du Pscheux ; au col 
de Bérard. 


242. L. cinerea Schær. — Sur l’Aiguille-à-Bochard. 


243. L. decipiens Ach. — Sur la terre sablonneuse ou calcaire, sur les 
moraines de la Mer de glace; à la Croix-de-Fer. 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC, 87 
244. L. vesicularis (Hoffm.) Ach. — Sur la terre moussue et sur les 
rochers terreux ; au col de Bérard ; aux Grands-Mulets. 


245. L. squalida Ach.— Sur les roches terreuses, sur les moraines de 

la Mer de glace; sur l’Aiguille de la Glière; sur le versant nord 

* des Aiguilles-Rouges; aux Montées; au bord du glacier du lac 
Blanc. 


246. L. parasema Ach. — Commun sur les écorces autour de Cha- 
monix. 

247. L. euphorea F\k. — Ibid. 

248. L. goniophila F1k.— Sur les pierres, au col d’Anterne (Muller). 

249. L. enteroleuca Ach. —— Assez commun sur les écorces et sur les 
pierres. 

250. L. latypiza Nyl. — Sur les roches, aux Päquis 

251. L. albocærulescens (Wulf.) Ach. var. flavocærulescens Schær. — 
Sur les rochers, à la Tête-Noire. 

252. L. confluens Fr. — Très commun sur les rochers siliceux. 

253. L. sorediza Nyl. — Sur des rochers siliceux, à Vaudagne. 

254. L. silacea Ach. — Sur des roches siliceuses, autour de Cha- 
monix; au Biolet. 

255. L. lactea Fr.— Sur différentes roches, sur l’Aiguille du Pscheux ; 
sur le plateau supérieur du Plan-de-l’Aiguille; sur les murs, aux 
Thynes; au Cougnon; en montant à Tête-Rousse ; sous l’Aiguille 
des Charmoz. 

256. L. lapicida Ach. — Commun sur les rochers. 

— form. ochromeliza Nyl. — Très commun sur les rochers. 
2517. L. calcarea Fr. — Sous l’Aiguille du Goûter. 


Thalle blanc, continu, farineux, K —, K (CaCl) —, hyphes I —; apo- 
thécies atteignant 2 millimètres en diamètre, à la fin convexes, noires- 
glauques, légèrement pruineuses, surtout sur le bord, qui disparaît à la 
fin; hypothécium brun noirâtre; paraphyses soudées, spores longues de 
0,015 et larges de 0,0067. oo, 

La dimension des spores et le bord des apothécies un peu moins épais 
distinguent ce Lichen du L. turgida Schær. 


258. L. lithophila Ach. — Assez commun sur les roches siliceuses. 
— form. ochracea. — Assez commun avec le type. 

259. L. polycarpa (Hepp) Fix. — Aux environs de Chamonix. 

260. L. plana Lahm. — Sur des roches siliceuses, au Cougnon. 


88 SÉANCE DU 8 Mans 1901. 

261. Lecidea auriculata Th. Fr. — Aux environs de Chamonix. 

262. L. speirea Ach. — Au Cougnon. 

263. L. contigua Fr. -— Sur les roches, aux Montets ; sous la Floriaz. 
— form. oxydata Krb. — A la Filiaz; au Cougnon. 

264. L. crustulata Ach. — Sur les pierres, autour de Chamonix. 

265. L. platycarpa Ach. — Commun sur différentes roches siliceuses. 
— var. superba (Krb.) Th. Fr. — Près du pont Pélissier. 
— var. flavicunda (Ach.) Nyl. — Au Cougnon. 


266. L. Dicksonii Ach. — Sur les rochers, autour de Chamonix; en 
montant à Tète-Rousse. 


267. L. fuscoatra (L.) Th. Fr. — Sur les rochers. 


268. L. armeniaca (DC.) Fr. — Sur les rochers siliceux des sommets, 
au col de Bérard; à la base de la Floriaz; en montant au mont 
Oreb; autour du premier chalet de Tête-Rousse; au Cougnon; 
sur l’Aiguille du Pscheux: en montant aux Becs-Rouges ; sous 
les Charmoz; au Keyzet; sur l’Aiguille de la Tappiaz; derrière 
l’Aiguille-à-Bochard. 
— form. lœvis Th. Fr. — Autour de Chamonix. 


— form. melaleuca (Smrft). — Au sommet des Aiguilles-Rouges; 


sous les Charmoz; à la cime de l’Aiguille dà Pscheux; sous la 
Floriaz. 


269. L. atrobrunnea DC.— Au col de Pérard; sur J’Aiguille des Char- 
moz. : 


270. L. areolata Schær. form. depauperata. — Sur des roches quart- 
zeuses, en montant à Tête-Rousse. 


Thalle blanc, un peu jaunâtre, en aréoles dispersées, séparées par 
l’hypothalle noir, presque planes, irrégulières, K jaune. 

Apothécies ne dépassant guère 0,5 millimètre en diamètre, d'un 
noir mat, planes, puis convexes, dépassant le thalle, souvent munies 
d'une papille à leur centre, à bord propre persistant; hypothécium inco- 
lore, sommet des paraphyses d’un beau bleu, paraphyses lâchement 
unies, renflées et articulées à l’extrémité, spores simples, hyalines, 
longues de 0,010-12 et larges de 0,004-5. 


271. L. Kockiana Hepp. — Sur les roches autour de Chamonix. 


272. L. tenebrosa Flot. — Assez commun sur les roches, autour du 


chalet supérieur de la Flégère; autour de Chamonix ; sous les 
Charmoz; aux Montets. 


PAYOT ET HARMAND. — LICHENS DU MONT-BLANC. 89 
273. L. lenticularis Ach. — Aux Contamines (Muller). R 
214. L. abietina Ach. — Sur l’écorce des Pins, aux Contamines(Muller). 


275. L. Stenhammari Fr. — Sur les rochers ombragés, en allant à la 
cascade du Dard, à la Crase de Bérard; sous l’Aiguille du Goûter. 


276. L. chionophila (Th. Fr.). — Commun sur les roches siliceuses. 
277. L. galbula (Ram.) Nyl. — Sur des débris de Mousses autour de 


Chamonix. 
2178. L. badioatra FIk. — À Notre-Dame de la Gorge (Muller). 
219. L. geographica (L.) Fr. — Commun sur les roches siliceuses 


sous les formes contigua Fr. et atrovirens (L.) Fr. 
— form. inquinata.— Sur les roches siliceuses.. 
Thalle envahi en partie par les fruits noirs du Rhymbocarpus puncti- 


formis Zopf; les parties jaunes non envahies sont sous forme de verrues 
isolées, plus ou moins gonflées. 


280. L. distincta (Th. Fr.). — Assez commun sur les différentes 
roches. | 

281. L. postuma Nyi.— Sur des rochers, sous les Moulins des Chavans. 

282. L. geminata Flot. — Sur les roches quartzeuses, au Cougnon; au 

| Chapeau; au Biolet. | 

283. L. obscurata Schær. — Sur les roches, au Cougnon; autour de 
Chamonix; aux Contamines (Muller). 

284. L. concentrica (Dav.) Nyl. — Sur des roches calcaires autour du 
pont Pélissier. 

285. L. excentrica Nyl. — Ibid. 

286. L. canescens Ach. — Sur les rochers. 

287. L. badia Fr. — Sur les roches, autour de Chamonix. 

288. L. disciformis Nyl. — Très commun sur les écorces, autour de 
Chamonix. 

289. J.. myriocarpa Nyl. — Sur les écorces, en allant à la Mollard. 

290. L. Venantii. — Sur des roches quartzeuses, aux Montées. 


Thalle cendré-brunâtre, peu épais, aréolé, à aréoles petites, K—, 
Cal —, hypothalle noir, hyphes I —. 

Apothécies noires, nues, ne dépassant pas À millimètre en diamètre, à 
la fin Convexes, immarginées, dépassant le thalle ; hypothécium incolore, 
sommet des paraphyses brunâtre, paraphyses libres, articulées et 
Noueuses vers le sommet, spores d’abord hyalines, puis-brun foncé, 


90 SÉANCE DU 8 Mars 1901. 


simples, longues de 0,010-12 et larges de 0,0053-63, gélatine hymé- 
niale I + bleu persistant. 
Je dédie cette espèce à M. Venance Payot, qui l’a recueillie. 


291. Lecidea coracina Nyl. — Sur l’Aiguille des Charmoz. 
292. L. vilis (Th. Fr.). — En allant de Plan-Achat au Keyzet, sur des 
roches. 
Genre XLI. — Grapuis Ach. 


293, Gr. scripta Ach. — Sur les écorces autour de Chamonix. 


Genre XLII. — OPEcrapxA Humb. 


294. Op. atra Pers. — Sur les écorces, autour de Chamonix; en allant 
à la Mollard. 


Genre XLIILI. — ARTHONIA Ach. 


295. À. astroidea Ach. — Sur les écorces, autour de Chamonix. 


. Genre XLIV. — Enpocarpon Hedw. 
296. E. miniatum Ach.— Sur l’Aiguille du Greppon; au col d’An- 
terne; autour de la Pierre-à-Bérard. 


— var. complicatum Fr.— Au Cougnon; sous la Floriaz; à Sainte- 
Marie-aux-Fouillis; au Montenvers ; près du col de Balme ; près 
du pont Pélissier. 


297. E. fluviatile DC. — Assez commun sur les pierres, au fond des 
cours d’eau. 


298. E. rufescens Ach. — Aux Grands-Mulets. 
299. E. hepaticum Ach. — Au bord du glacier du lac Blanc. 
300. E. cinereum Pers. — Au col d’Anterne (Muller). 


Genre XLV. — Vernucaria Nyl. 
301. V. nigrescens Pers. form. à thalle décoloré.— A Sallanches (Mul.). 
302. V. Leightonii Hepp. — Au Mont-Blanc (Muller). 


303. V. muscicola Ach. — Sur les Mousses, dans la forêt des Conta- 
mines (Muller). 


304. V. epidermidis Ach. — Sur les écorces, en allant à la Mollard; 
aux Pâquis. 


305. V. anthracina (Anzi).— Sur des roches quartzeuses, aux Montets. 


306. V. oxyspora Nyl. — Sur les écorces de Bouleau, autour de Cha- 
monix. 


DU COLOMBIER. — LICHENS DES: ENVIRONS D'ORLÉANS. 91 


LICHENS NON ENCORE RENCONTRÉS EN FRUIT. 


307. Cornicularia umhauensis Auw. — Dans les bois, sur la rive 
droite du Nant-du-Dard. | 

308. Leproplaca xantholyta Nyl. — Sur des rochers ombragés, aux 
environs de Chamonix. 


CHAMPIGNONS PARASITES. 


309. Sphæria epicymatia Nyl. — Sur le disque des apothécies du Le- 
canora scrupulosa. 

310. Endococcus erraticus (Mass.) Nyl.— Sur le thalle du Lecidea 
chionophila. 

311. Rhymbocarpus punctiformis Zopf. — Sur le thalle du Lecidea 
geographica. 


M. le Secrétaire général résume et lit en partie les com- 
munications suivantes : 


CONTRIBUTION A LA FLORE LICHÉNOLOGIQUE DU DÉPARTEMENT DU LOIRET : 
CATALOGUE DES LICHENS RENCONTRÉS AUX ENVIRONS D'ORLÉANS DANS 
UN RAYON DE 8 A 10 KILOMÈTRES ; par M. DU COLOMBIER. 


La nomenclature suivie ici est celle qui a été adoptée dans ses 
ouvrages par M. l'abbé: Olivier, à qui, ainsi qu’à M. l’abbé 
Harmand, je dois beaucoup de reconnaissance pour l’aide com- 
Plaisante qu’ils m’ont donnée dans les cas de détermination dif- 
ficile. 

Les espèces dont les noms ne sont suivis d'aucune indication de 
fréquence et de localités sont des espèces vulgaires dans la région, 
comme dans le reste de la France en général. 


A. — LICHENS HÉTÉROMÈRES. 
4° Thalle fruticuleux. 
1. Evernia Prunastri Ach. 8. C. squamosa Hoffn. 
2. Ramalina farinacea Ach. | 9. C. furcata Schrud. 
3. R. fraxinea Ach. 10. C. fimbriata Fr. 
4. R. fastigiata Ach. 11. C. pixidata Fr. 
ÿ. Cladina rangiferina Nyl. 42. C. pityrea Fr. 
6. C. silvatica Leight. | 13. C, cariosa Spreng. - | 
+ Cladonia coccifera Wild. 14. C. rangiformis v. pungens Wain:. 


SÉANCE DU 8 Mars 1901. 


2 Thalle foliacé. 


92 

15. Parmelia caperata Ach. 
46. P. perlata Ach. 

417. P. sulcata Tayl. 

18. P. Borreri Turn. 

19. P. Acetabulum Duby. 
20. P. subaurifera Nyl. 

21. P. exasperata DN. (Rare). 
22. P. fuliginosa Nyl. 

23. P. isidiotyla Nyl. 

24. Peltigera canina Hoffm.. 


. P. polydactyla Hoffm. 
. Xanthoria chrysophthalma Oliv. 


(Très rare : rencontré une 
seule fois au pied d’un Ceri- 
sier). 


27. X. parietina Th. Fr. 

28. X. lychnæa Th. Fr. 
stérile). 

29. X. polycarpa Th. Fr. 

30. Physcia ciliaris DC. 

31. P. pulverulenta Nyl. 


(Rire et 


32. P. pityrea Nyl. 

33. P. stellaris Nyl. 

34. P. aipolia Nyl. 

39. P. leptalea DC. 

36. P. cæsia Nyl. (Rare : sur un toit 
d’ardoises, à Saint-Pryvé). 

37. P. astroidea Nyl. (Rare : sur des 
Cerisiers, à La Chapelle). 

38. P. obscura Nyl. 


3 Thalle partiellement ou entièrement crustacé. 


Lécanorés. 


. Squamaria saxicola Nyl. 
- S. circinata Oliv. 

. S. circinataov. subcircinata (Nyl.). 
. Acarospora fuscata Th. Fr. 

. À. smaragdula Kœrb. 

. À. discreta Th. Fr. 

. À. Heppii Kærb. (Rare : 


sur des 
pierres calcaires, à Bionne). 


. Placodium callopismum Oliv. 
. P. sympagæum (Ach.). 
. P. murorum DC. (Rare : 


à La 
Chapelle). 


- P. medians Nyl. (Rare : pierre et 


troncs de Tilleul, 
pelle). 


à La Cha- 


- P. teicholythum DC. (Olivet et La 


Chapelle). 


. Caloplaca cerina Th. Fr. 
. C. hæmatites (Chaub.). 


53. C. pyracea Th. Fr. 
54. C. phlogina (Ach.). 
5. C. citrina Th. Fr. 
56. C. ferruginea Th. Fr. (Ecorces 
diverses et tuiles). 
57. C. luteoalba Th. Fr. 


- C. luteoalba var. calcicola (Apo- 


thécies petites, dispersées). 


. CG. vitellina Th. Fr. 


60. C. epixantha (4ch.). (Ne parait 
pas rare : tuiles). 

61. C. variabilis Th. Fr. 

62. Rinodina sophodes Th. Fr. 
(Rare: au pied d’un Peuplier, 
au Grand Orme). 

63. R. exigua Th. Fr. (Tuilles et 
ârdoises)... 

64. R. teichophila Arn. (Très rare : 
sur une borne, derrière le parc 
du château de l'Acher, à Oli- 
vet). 

65. Lecanora parella Ac. 

66. L. atra Ach. 

. subfusca Ach. 

. subfusca ©. campestris Schær. 

. allophana Ach. 

. intumescens Reben. 

. rugosa Nyl. 

. Chlarona Ac. 

. albella Ach. (Bien plus rare 

que le suivant). 

. angulosa Ach. 

. scrupulosa Ach. (Sur écorce 

de Peuplier)? : 

. glaucoma Ach, 

77. L. galactina Ach. 

18. L. dispersa Flærk. 


DU COLOMBIER. -— LICHENS 


DES ENVIRONS D’'ORLÉANS. 


93 


79. L. crenulata Nyl. 91. L. Erysibe Ach. 
80. L. Hageni Ach. 92. L. syringea Ach. 
81. L. coarctata Ach. 93. L. Nylanderiana (Wass.). 
82. L. sulfurea Ac. 94. Urceolaria scruposa Ach. 
83. L. varia Ach. (Rare : sur une | 95. U. scruposa var. bryophila Ach. 
vieille clôture, à Saran). (Très commune). 
81. L. conizea Ack. 96. U. actinostoma Ach. (Peu ré- 
85. L. symmictera Nyl. (Abonde sur pandu). 
les vieux échalas). 97. Pertusaria amara Nyl. 
86. L. calcarea Sommer. 98. P. communis DC. 
87. L. farinosa Nyl. 99. P. leioplaca Schær. 
88. L. gibbosa Nyl. 100. P. Waulfenii DC. 
89. L. cyrtella (4ch.). 101. Phlyctis agelæa Arb. 
90. L. dimera Nyl. 
Lécidés. 
102. Bæomyces roseus Pers. (Com- | 117. L. fuscorubens Nyl. 
mun, mais toujours stérile). 118. L. fuscoatra Ach. 
103. B. rufus DC. 119. L. elæochroma Th. Fr. 
104. Toninia aromatica Th. Fr. (Assez | 120. L. enteroleuca Nyl. 
rare : murs aux aides et clô- | 121. Catillaria lenticularis Th. Fr. 
ture du château d’Ardoise, (Trones de Cerisiers, murs). 
dans la région de La Cha- | 122. C. chalybeia (Nyl.) (Sur des ar- 
pelle). doises). 
105. Bacidia rubella Krb. 193. C. glohulosa Th. Fr. (Sur écorce 
106. B. acerina Arn. de Sureau : très rare). 
107. B. endoleuca Arn. 124. C. grossa Th. Fr. (Sur des Til- 
108. B. Friesiana Krb. (Fréquent sur leuls, à La Chapelle). 
les Sureaux). 125. Buellia canescens Th. Fr. (Pied 
109. Bilimbia hypnophila Th. Fr. des murs, le long de la Loire, 
110. B. premnea (Ach.)(Sur des Peu- en allant à La Chapelle, et à 
pliers : mais rare et mal venu). La Chapelle. Stérile). 
1. B. amphibola Krb. (Assez fré- | 126. B. myriocarpa Th. Fr. 
quent sur les jeunes Pins). 127. B. alboatra Th. Fr. 
112. Piatorella pruinosa Mudd. 128. B. verruculosa Schær. (Sur ar- 
113. B. cinerea (Schær.) (Sur une ar- doises et Peupliers). 
doise). 429. B. sororia Th. Fr. (Sur ar- 
114. Lecidea rupestris Ach. doises). | 
115. L. uliginosa Ac. | 130. B. geminata (Flot.) (Sur ardoi- 
116. L. turgidula E. Fr. | ses). 
Épiconioïidés. 
131. Calicium trachelinum Ack. | 132. C. populneum de Brond. 


Graphidés., | | 
136. O. :varia var. notha (Ach.). 
137. O. varia o@r. diaphora (Ach.). 
» 1.138 O'atra Pers 1 


133. Graphis scripté Ach. 
184. G. dendritica Ach. . 
135. Opegrapha varia E. Fr. 


. Opegrapha vulgata Acx. 

. 0. herpetica DC. 

. Arthonia cinnabarina Nyl. (Sur 
des Frênes, à Bionne). 

. À. lurida Ach. 

. À. astroidea ACh. 

. À. astroidea var. 
Nyl. 


Swartziana 


SÉANCE DU 8 Mars 14901. 


147. A. minutula Nyl 

148. A. patellulata Nyl. (Sur rameaux 
de Peuplier). 

149. A. varians Nyl. (Parasite sur les 
apothécies des Lecanora ge- 
latina et dispersa). 

150. Melaspilea  arthonioides Nyl. 
(Sur de vieux Ormes, à la 


445. A. punctiformis Ach. source du Rollin). 
146. A. galactites Duf. 
Endocarpés. 
1451. Polyblastia intercedens Krb. | 159. A. nitida Oliv. (Très rare : sur 
(Çà et là, sur les pierres des des Frènes). 
murs). 160. A. punctiformis Oliv. 
152. P. modesta(Nyl.) (Sur Peuplier). | 161. A. Cerasi Krb. 
153. P. umbrina (Whlnb.) (Sur des | 162. A. oxyspora Oliv. 
ardoises). (Sur Bouleau et sur Cerisier). 
154. Acrocordia gemmata XKrb. 163. Verrucaria macrostoma Du/. 
1455. A. biformis Oliv. 164. V. nigrescens Pers. 
156. Arthopyrenia  pseudolivacea 165. V. rupestris Schrad. 
(Nyl.). (Gà et là, sur pierres 166. V. integra Nyl. 
calcaires). 167. V. muralis AcCh. 
157. À. epidermidis Massl. 168. V. mortarii (?). 
158. À. ? (Spores du précédent, mais | 169. V. epigæa Ach. (Forêt de Chan- 
brunes : thèques cylindriques teau, sur la terre). 
ou très renilées. Périthécium | 170. V. Schæreri Nyl. (Sur une borne 
entier. Sur Cerisiers). à la Chapelle). 
B.— LICHENS HOMÉOMÈRES. 
171. Pannaria nigra Nyl. 175. C. nigrescens Ach. var. furfu- 
var. triseptata. raceum Schær. | 
172. Collema melænum Ach. (Sur la | 176. C. salsuriolense Harmand. (Sur 
terre, à la Montjoie et dans les mousses, à terre, à la 
les bois de Montaigu). Montjoie). 
173. C. pulposum Ac. 177. Leptogium lacerum Fr. 
474. C. cheileum Ach. (Sur la terre, | 178. Synalissa micrococca Nyl. (Très 


à Saint-Marceau : sur les 


murs). 


rare : sur un toit d’ardoises, 
à La Fassière, commune d’In- 


gré). 


En tout 178 espèces, ou variétés importantes. 


Après cette lecture, M. Malinvaud ajoute : 


« En nous communiquant la liste des Lichens qu’il a ob- 
servés aux environs d'Orléans, M. Du Colombier nous a envoyé 


DISMIER. — LE BRYUM PALLESCENS SCHL. 95 


quelques fragments d’écoree de Cerisier portant un Champi- 
gnon minuscule que M. Hariot a examiné et reconnu, par 
comparaison avec des exemplaires typiques, être le Karschia 
lignyota (Fr.) Sacc. En coupe, ce Champignon se présente 
tantôt comme un trapèze reposant sur sa petite base, ouvert 
en haut, les trois autres côtés étant constitués par une croûte 
charbonneuse assez épaisse, tantôt comme un cerele entière- 
ment fermé et constitué par cette même croûte. Dans tous 
les cas, le contenu, de couleur rousse plus foncée à la partie 
supérieure, est formé de paraphyses à peine distinctes et de 
thèques, les unes à peu près cylindriques, les autres extrême- 
ment renflées. Ces thèques renferment huit spores d’abord 
hyalines, puis brunes, ovales et resserrées à la cloison, à 
loges inégales, de 24u de long, sur 9 à 10 u de large. » 


LE BRYUM PALLESCENS Schl. AUX ENVIRONS DE PARIS, 
par M. G. DISMIER. 


Au mois de juin 1897, j'ai recueilli à Esbly, près de Meaux, 
dans les joints des pierres d’un pont, le Bryum pallescens Schl., 
en fruit (1).' J'ai différé jusqu’à présent d'annoncer cette décou- 
verte à la Société botanique, espérant toujours avoir d’autres 
localités à citer. Malgré de nombreuses recherches je n'ai pu 
revoir celte Mousse, qui paraît donc, tout comme les Distichium 
Capillaceum, Hypnum uncinalum et quelques autres espèces, 
égarée dans la région parisienne. 

Le Bryum pallescens, d'après M. l'abbé Boulay (2) « commence 
à apparaître à la lisière supérieure de la zone sylvatique moyenne, 
Pour devenir beaucoup plus commun et répandu dans toute la 
région alpine jusqu’à la limite supérieure ». Il est en effet in- 
diqué dans toutes nos montagnes : Vosges, Jura, Alpes du Dau- 
Phiné et de la Savoie, Pyrénées, Cévennes, Plateau central et 
Morvan. Pour ma part, je lai observé en abondance dans la Mau- 
nenne ; et, en Suisse, dans le Valais. 

Le Bryum pallescens est donc bien caractéristique de la région 


(1) Ce Bryum a été soumis au savant contrôle de-M. Philibert. 
(2) Boulay, Muscinées de la France, 1884, p. 266. 


96 SÉANCE DU 8 MARS 1901. 


des montagnes. Sa présence aux environs de Paris, par suite en 
plaine (Esbly est à 51 mètres d’alt.), m'a paru un fait de distri- 
bution géographique intéressant à faire connaître. 


M. Fernand Camus insiste sur l'intérêt que présente cette 
Mousse au point de vue de la géographie botanique. C’est 
pour lui un des survivants d’une époque où la végétation 
bryologique présentait des caractères franchement sylva- 
tiques. 


M. Malinvaud donne lecture de quelques passages d’une 
lettre du frère Sennen où sont mentionnées plusieurs espèces 
intéressantes récoltées dans les premiers mois de l’année aux 
environs de la Nouvelle (Aude), notamment : Rubia Requie- 
ni Duby et Asplenium glandulosum Lois., sur des rochers, 
31 janvier; et Schismus marginatus, dans les vignes, 14 mars. 

À propos du Rubia Requienii (R. longifolia Poir., R. pere- 
grina var. angustifolia G. G.), M. Malinvaud dit qu’il a rap- 
porté à cette plante une forme à feuilles allongées et presque 
linéaires du À. peregrina qu’il a observée sur les terrains 
calcaires du Lot ainsi qu’aux environs de Brive et nommée 
€ _R. peregrina forma angustifolia » (1). 


(1) Voy. Malinvaud, Herboris. dans le Lot in Bull. Soc. bot. France, 
t. XAXVI (1889), p. CCLx. 


Ê 
Ê 


SÉANCE DU 22 MARS 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. 


M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de 
la séance du 8 mars, dont la rédaction est adoptée. 


Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, 
M. le Président proclame membre de la Société : 


M. le duc de LEspaRRE, rue de Ponthieu, 69, à Paris, 
présenté par MM. Bornet et Malinvaud. 


M. Bois, vice-secrétaire, donne ‘lecture de la communica- 
tion suivante : 


SUR UNE NOUVELLE VARIÉTÉ DE DIOSCOREA PENTAPHYLLA L. 
À TUBERCULES RONDS, RAMASSÉS AU BAS DE LA TIGE, ET ROUGES ; 
par M. le D' Édouard HECKEL. 


‘ Au cours de mes recherches sur les Ignames, en vue d'arriver 
à une amélioration culturale de l’Igname de Chine, j'ai dà fixer, 
dans un esprit de comparaison, mon attention sur diverses autres 
espèces. L’une d’entre elles qui m'est probablement venue dans un 
envoi de tubercules de M. de Vilmorin, sous le nom de Tuya, est 
une plante (j’en ai deux pieds) qui se rapproche par certains points 
du D. pentaphylla, mais s’en éloigne par d’autres. La feuille est à 
9-3 folioles inégales, un peu coriaces, d’un vert sombre, épaisses, 
et bordées de cils appliqués sur le bord de la foliole comme dans 
l'espèce type de Linné, mais elle s’en éloigne par la nature des 
bulbilles et par celle des tubercules. Ces pieds, pas plus que ceux 
du D. Fargesii, n'ayant fleuri ni fructifié, au Jardin botanique de 
Marseille, Je n’ai pu pousser plus loin l’examen de leur dissem- 
blance. Mais je dois insister, pour plusieurs raisons, sur la nature 
des bulbilles aériennes et sur celle des tubercules souterrains. 
Franchet dit (Un nouveau Dioscorea alimentaire de la Ghine 
Octidentale, in Revue horticole, 6° année, 4896, p. 540) et M. Bois 
confirme (Le Dioscorea Fargesii, nouvelle Igname alimentaire, in 

T. XLVIIL. (SÉANCES) 7 


98 SÉANCE DU 22 mars 1901. 


Bull. de la Soc. bot. de France, t. XLVII, séance du 9 février 1900) 
que, dans l’Igname de Farges, les bulbilles aériennes sont rugueuses 
au lieu d’être lisses et luisantes et c’est précisément l'inverse que 
j'ai constamment observé dans les nombreuses bulbilles récoltées 
sur 20 pieds de D. Fargesii et 2 pieds du Dioscorea qui est peut- 
être une variété du pentaphylla. Dans cette dernière forme, la 
bulbille est non seulement rugueuse, d’aspect subéreux extérieu- 
rement, mais elle est encore ellipsoïdale à grand axe transversal, au 
lieu que, dans D. Fargesii, ces organes sont uniformément ellip- 
soides, à grand axe vertical et à épiderme très lisse, interrompu 
seulement par quelques lenticelles. 

Mais ce qui m'a surpris davantage encore, c’est que morpholo- 
giquement les tubercules souterrains ne concordent pas du tout 
avec la manière d’être connue dans D. pentaphylla. Les tuber- 
cules de l’Igname de Farges que j'ai recueillis sont tous turbinés 
coniques à pointe dirigée en haut vers la tige; la chair en est 
blanche et toute la surface extérieure est recouverte d’un chevelu 
abondant de racines. Dans la même terre, au contraire, les tuber- 
cules de ce que j'appelle une variété de D. pentaphylla sont 
lisses et, contrairement à ce qui est indiqué par les auteurs dans 
D. pentaphyllu L. (type) (1), les tubercules sphériques sont au 
nombre de cinq à six et de grosseur différente, rassemblés autour 
du collet de la tige en une masse compacte. Quelques tubercules 
sont soudés les uns aux autres, d’autres sont libres, leur épiderme 
est légèrement granuleux et de couleur rouge. En l’enlevant avec 
l’ongle, on trouve un parenchyme de couleur franchement rouge. 
Ces tubercules sont comestibles et je me propose de les propager 
pour voir ce qu’ils deviendront dans l’avenir par la culture et s’ils 
se maintiendront, ainsi que la plante qui les donne, dans leur 
forme naturelle. Ce serait une acquisition culturale qui devien- 
drait, si le tubercule pouvait être grossi, certainement appréciable. 

Je me demande si la nouvelle forme que je décris ici, et dont je 
n'ai trouvé trace dans aucun ouvrage, ne serait pas un hybride de 
Dioscorea pentaphylla et de D. Fargesii. En tout cas, il présente, 
en l’état que j’ai fait connaître, des caractères empruntés à l’une 
et à l’autre espèce type. Les feuilles sont bien du D. pentaphylla 


(1) Franchet (loc. cit., p. 54) dit : « À Ceylan, d’après une figure de 
Thwaïites, citée par J. Hooker (F1. Ind., Vi, 290), les tubercules oblongs du 
D. pentaphylla peuvent atteindre 3 à 6 pieds anglais. » 


HECKEL. — UNE VARIÉTÉ ALIMENTAIRE DE DIOSCOREA PENTAPHYLLA. 99: 


sans aucun doute, les bulbilles rappellent celles que les auteurs. 
cités attribuent à D. Fargesiü, et les tubercules se rapprochent 
plus de ceux de l’Igname de Farges que de ceux de l’Igname 
à feuilles quinaire. 

Je me propose de continuer mes recherches au sujet de cette 
dernière forme, mais j'ai cru devoir signaler son existence, qui: 
n'est pas sans intérêt d'application; peut-être M. de Vilmorin et 
ceux qui ont reçu de ce savant horticulteur des tubercules de: 
l’Igname de Farges ont-ils pu constater les mêmes faits. M. Bois, 
à qui J'ai communiqué mes observations, a bien voulu me répondre. 
que, ces jours-ci (13 octobre 1900), M. Maurice de Vilmorin lui a. 
soumis des échantillons de deux espèces d’Igname qui lui auraient 
été envoyées par le R. P. Farges, comme appartenant à une seule. 
espèce, et qu'il y a trouvé le vrai D. Fargesii cultivé par lui à: 
Crosne, plus un D. pentaphylla. « Il est probable, ajoute M. Bois, 
que cette dernière espèce s’est trouvée associée au D. Fargesii 
dans les plantes que M. de Vilmorin m’a envoyées. » Comme on 
peut en juger par les descriptions ci-dessus, ce n’est pas en, 
tout cas l'espèce type de D. pentaphylla Lin. que j'ai eue en main, 
je crois l’avoir suffisamment démontré, et j’inclinerais volontiers à. 
admettre que j'ai eu affaire à un produit de croisement, sinon àune 
variété. Nous verrons ultérieurement comment il se comportera. 


À propos de cette communication, M. Bois dit que, dans 
la Note à laquelle M. Heckel fait allusion et qui a été publiée 
dans le Bulletin Soc. bot. de France, il n’a fait que repro- 
duire l’opinion de M. Franchet sur les caractères qui dis- 
tinguent le Dioscorea Fargesii du D. pentaphylla : « … Il 
suffira, je pense, de dire que notre honorable collègue dif- 
férencie surtout le D. Fargesii du D. pentaphylla par : les 
folioles qui restent minces, presque membraneuses, au lieu 
de devenir promptement coriaces, les bulbilles aériennes 
rugueuses, au lieu d’être lisses et luisantes;... » 

M. Bois ajoute : 


Une plante cultivée dans les serres du Muséum sous le nom de Dios- 
corea pentaphylla porte, comme celle de M. Heckel, des bulbilles cou 
vertes d'aspérités très proéminentes. 


400 SÉANCE DU 22 MARS 1901. 


Dans la description qu’il a donnée du D. Fargesii, M. Franchet 
semble ne pas avoir tenu compte de l’état de dessiccation dans lequel se 
trouvaient les bulbilles de l’herbier du Muséum, récoltées depuis plu- 
sieurs années et devenues rugueuses en se recroquevillant ; à l’état frais, 
les bulbilles de cette espèce ont en effet leur surface presque lisse. 

M. Franchet n’a pas décrit la fleur mâle du Dioscorea Fargesii, qui 
lui est restée inconnue. 

Or, ainsi que je l’ai écrit dans une Note parue dans la Revue horticole, 
46 décembre 1900, p. 684, M. Chappellier a eu l’amabilité de me re- 
mettre, l’automne dernier, quelques fleurs mâles de cette espèce qu'il 
avait récoltées sur des plantes issues de bulbilles que M. Maurice de 
Vilmorin lui avait confiées. 

De son côté, M. Véniat, l’ancien jardinier de M. Paillieux, m’a adressé, 
au commencement du mois de novembre 1900, des échantillons prove- 
nant de ses cultures, qui portaient également des fleurs mâles. La plante 
femelle semble même ne plus exister à Crosne. 

Les fleurs mâles que j’ai pu examiner sont disposées en grappes beau- 
coup plus denses et plus courtes que les fleurs femelles, et les bractées 
qui les accompagnent sont sensiblement plus larges que celles de ces 
dernières. Les autres parties de la plante ne présentent aucune diffé- 
rence avec celles de la plante femelle. 

Il sera intéressant de voir les fleurs de l’Igname que M. Heckel dé- 
signe provisoirement sous le nom de D. pentaphylla var.; elle a sans 
doute, ainsi que notre honorable collègue le suppose, la même origine 
que l’une de celles que M. Maurice de Vilmorin a reçues du R. P. Farges 
et que j'ai cru pouvoir rattacher au D. pentaphylla en comparant les 
échantillons qui m’ont été communiqués avec ceux de l’herbier du Mu- 
séum. Je n’en ai vu ni les bulbilles ni les tubercules. 


SÉANCE DU 926 AVRIL 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. 


M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de 
la séance du 22 mars, dont la rédaction est adoptée. 

M. le Président fait part à la Société de la grande perte 
qu'elle a faite, depuis sa dernière séance, dans la personne 
d’un de ses anciens présidents, M. Maxime Cornu, profes- 
seur dé culture au Muséum d'Histoire naturelle, décédé à 
Paris le 3 avril, à l’âge de cinquante-sept ans, en son domicile 
de la rue Cuvier. 

Plusieurs discours ont été prononcés aux obsèques de 
M. Cornu; son collègue au Muséum, M. le professeur Bureau, 
s'est exprimé en ces termes : 


DISCOURS PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE M. CORNU, 
AU NOM DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE; par M. Ed. BUREAU. 


La Société botanique de France ne pouvait pas laisser fermer 
celte Lombe sans venir rendre hommage à l’un de ses présidents, 
à l’un de ses membres les plus anciens et les plus dévoués. C’est 
au nom de notre Société que je m’acquitte de ce devoir; mais 
qu'elle me pardonne, si mes propres souvenirs me pressent trop 
vivement, et si une émotion personnelle vient se mêler aux regrets 
de tous nos confrères, dont je suis chargé d’apporter ici l’expres- 
SIOn. 

Involontairement je me reporte aux premières années de notre 
entrée au Muséum, où nous arrivämes presque en même temps, 
Maxime Cornu et moi. Nous travaillions avec notre maitre, 
Adolphe Brongniart, qui nous traitait avec une paternelle bien- 
Veillance. Que de fois, admis au milieu de sa famille, n’avons- 
nous pas apprécié le charme de ces douces soirées où enfants, 
petits-enfants et disciples étaient suspendus aux lèvres du grand- 
père et de l’homme éminent ! Je revois, sous la forme d’un écolier, 


102 SÉANCE DU 26 AvRiIL 1901. 


déjà conscient du nom qu’il aura à porter, ce cher Charles Bron- 
gniart, emporté depuis dans la force de l’âge, mais non sans 
avoir produit des travaux qui lui survivront. Je revois la veuve, 
aujourd’hui si cruellement éprouvée, sous la forme d’une gra- 
-cieuse enfant, puis d’une jeune fille accomplie, et J'ai assisté au 
développement de cette affection mutuelle qui devait faire de 
Maxime Cornu le petit-fils d’Adolphe Brongniart. Une mère, qui 
était l’âme de cette maison, a suivi son fils dans la tombe, et 
aujourd’hui, au lieu de ce foyer patriarcal, je ne vois plus que 
trois foyers brisés. 

Encore une fois, que la Société botanique de France me par- 
-donne ce que ces souvenirs ont de personnel. Celui à qui je viens 
dire en son nom un dernier adieu fut, à la fois, un de mes com- 
pagnons de travail et un de nos confrères les plus fidèles : la Table 
générale de notre Bulletin, qui vient d’être publiée et qui com- 
prend la matière contenue dans les quarante premiers volumes, 
-est là pour l’attester. 

De 1866, date de la première publication de Maxime Cornu, 
_jusqu’à l’année 1893, qui termine la Table, il n’a pas publié, dans 
le Bulletin de notre Société, moins de 97 Mémoires, et l’on peut 
dire qu’il nous a réservé la plus grande partie de son œuvre. Sur 
-ces 97 Mémoires, 72 concernent les végétaux cryptogames. C’est 
-que Maxime Cornu fut, dans la première partie de sa carrière, 
avant tout un cryptogamiste. [1 ne se bornait pas à l’étude de 
l’une des grandes classes de l’immense embranchement des Cryp- 
togames cellulaires; ses publications concernent les Algues, les 
Lichens et les Champignons, et l’on put voir, dans les herborisa- 
‘tions cryptogamiques qu’il dirigea, combien ses connaissances 
“étaient étendues; mais c’est à cette dernière classe qu’il consacra 
‘la majeure partie de ses études. 

Le travail que M. Brongniart lui avait confié, pour ses débuts 
-au Muséum, n'avait pas peu contribué à l'engager dans cette voie. 
M. Tulasne, après la guerre, avait fait don, à notre établissement, 
de l’herbier type de son merveilleux ouvrage. Cet herbier, à la 
suite des dangers auxquels il avait échappé dans une maison des 
“environs de Paris, se trouvait dans un état de bouleversement 
complet. Les vérifications et la mise en ordre prirent à Maxime 
‘Cornu trois années d’un travail assidu. Ilen profita pour y réunir 
les collections mycologiques de Brébisson et de Desmazières. Le 


BUREAU. — DISCOURS PRONONCÉ AUX OBSÈQUES DE M. CORNU. 103 


travail fini, il ne lui avait pas passé par les mains moins de 
15 000 échantillons. Il est évident qu’il trouva, chemin faisant, de 
nombreux sujets d’étude, et c’est la Société botanique de France 
qui en profita. 

Depuis que Maxime Cornu était chargé de la chaire de culture 
au Muséum, ses études et ses publications devaient nécessaire- 
ment en partie changer d’objet; aussi, les Mémoires qu’il donna 
à la Société dans cette période, portent surtout sur des plantes 
usuelles tropicales. Il avait rassemblé, au Musèum, dans une 
serre spéciale, toutes les espèces utiles des pays chauds qu’il 
avait pu se procurer, et il réussissait souvent à en obtenir la flo- 
raison et la fructification. La formation de cette collection inté- 
ressante, qui, jusqu’à lui, manquait à Paris, fut, dans les der- 
nières années de sa vie, son œuvre de prédilection. 

Maxime Cornu fut remarquablement laborieux. On peut même 
dire qu’il le fut trop; car il dépensait ses forces sans ménagement. 
Doué d’un tempérament nerveux et impressionnable, et atteint de 
temps en temps de retours de fièvres qu’il avait apportées d'AI- 
gérie, il y avait des moments où il ne se soutenait que par l'énergie 
de sa volonté. La tâche qui lui incombait était lourde, peut-être 
trop lourde pour ses forces. Il est tombé en faisant son devoir, et 
même plus que-son devoir. oo 

Puisse sa famille, si douloureusement atteinte, être soutenue 
par les immortelles espérances que peut inspirer une fin coura- 
rageuse et chrétienne! Qu'elle daigne agréer l'expression de la 
profonde sympathie que la Société botanique de France a bien 
voulu me charger de lui apporter ici. 


M. le Président donne ensuite lecture de la lettre suivante : 
Paris, 22 avril 1901. 


Monsieur le Président, 

Je reçois de sir William Thiselton Dyer, directeur des Jardins de 
Kew, une lettre dont je vous envoie ci-après la traduction, pensant que 
vous voudrez bien, si vous le jugez à propos, la communiquer à n0S 
collègues, 


404 SÉANCE DU 26 AvriL 1901. 


« Cher Monsieur, 


« J'ai été profondément frappé et peiné de la mort inattendue de mon 
» ami M. Maxime Cornu. Lors de mon passage à Paris l'automne dernier, je 
» l'avais vu en si bonne santé apparente que rien ne pouvait me faire penser 
» que je ne le reverrais plus. 

» Une amitié datant de quelque vingt ans avait toujours vu s’accroître 
» mon affection pour lui et mon admiration pour ses qualités. Nos relations 
» étaient des plus, constantes et des plus intimes, et je ressentirai toujours sa 
» perte et la privation de sa sympathie dans notre travail commun. 

» Que de ravages la mort a faits parmi les rangs des botanistes français! 
» Baillon, Planchon, de Vilmorin, Franchet, Cornu, qui tous nous donnaient 
» sans cesse des marques de leur bienveillance. 

» Pourrais-je vous demander, si vous en avez l’occasion, d'exprimer au 
» monde des botanistes français ma profonde sympathie au sujet de la perte 
» d'un de ses membres les plus distingués ? 


» Veuillez, etc. W. THISELTON DYER. » 


Veuillez agréer, etc. Emm. DRAKE DEL CASTILLO. 


M. le D' Édouard Bornet résume en quelques mots l’œuvre 
scientifique de Maxime Cornu : 


Je voudrais, dit-il, aux paroles émues que M. le prof. Ed. Bureau à 
prononcées aux obsèques de M. Maxime Cornu, ajouter quelques lignes 
destinées à rappeler ici les principaux points de la botanique sur lesquels 
notre regretté collègue a porté son attention. Dans l’ordre chronolo- 
gique, ses travaux se classent en études sur les Cryptogames, sur les 
maladies parasitaires des végétaux et sur les cultures coloniales. 

Parmi les nombreuses publications qu’il a consacrées aux Champi- 
gnons, sa Monographie des Saprolégniées occupe une place éminente 
et l’a placé de bonne heure au nombre des savants français les plus 
généralement estimés. Cet ouvrage, plein d'observations nouvelles, à 
largement contribué à faire connaître les modes de reproduction de ces 
curieux Champignons aquatiques, qui se rapprochent des Algues sous 
tant de rapports. Au cours de ses recherches, M. Cornu découvrit un type 
nouveau, le Monoblepharis, dont M. Van Tieghem a fait une famille 
particulière, et qui a été longtemps connu par les seules observations 
de M. Cornu. C’est à une époque toute récente que de nouvelles plantes 
de cette famille ont été signalées par M. Thaxter et par M. Lagerheim. 

Je rappellerai aussi ses études sur la germination des spermaties des 
Ascomycètes, ses expériences sur les générations alternantes de plu- 


HY. — SUR LE PEUCEDANUM SCHOTTII BESSER. 105 


sieurs Urédinées hétéroïques, des recherches très appréciées sur les 
Ustilaginées et les Péronosporées. Le premier, M. Cornu a indiqué l’af- 
finité qui unit les Chytridinées et les Myxomycètes. 

Îl a réuni dans un beau volume les observations relatives aux lésions 
que le Phylloxera détermine sur les tissus de la Vigne et éclairci plu- 
sieurs points importants de la biologie du parasite. 

Nommé professeur de culture au Muséum en 1884, M. Cornu s’est 
dès lors attaché à introduire et à répandre les plantes utiles. 

La plus grande part étant obtenue par voie de semis, M. Cornu a fait 
des graines une étude très attentive. Il les a étudiées au point de vue 
de leur détermination et de leur conservation et a donné les meilleurs 
moyens de les récolter et de les expédier. Les excédents de graines 
et de plantes étaient envoyés dans celles de nos colonies où leur cul- 
ture pouvait présenter des avantages. 

On se souvient des communications que M. Cornu a présentées, pen- 
dant l'année où il a présidé la Société botanique, sur les genres et les 
espèces nouvellement introduites au Muséum. 


Les ouvrages suivants sont offerts à la Société : 


1° Au nom de l'auteur, les DESMIDIÉES DE FRANCE, par 
M. Joseph Comère. 


2 Au nom de M. Émile Perrot, ACTES DU CONGRÈS INTER- 
NATIONAL DE BOTANIQUE (Exposition universelle de Paris, 
1900). 

M. le Secrétaire général donne un aperçu des matières 
Contenues dans ces deux importantes publications dont on 
trouvera le compte rendu dans la Revue bibliographique du 
Bulletin (4). | 


Le Secrétaire général donne lecture des Notes suivantes : 


SUR LE PEUCEDANUM SCHOTTII Besser; par M. l'abbé HY. 


Cette plante, qui n’est mentionnée à ma connaissance dans 
AUCUN ouvrage descriptif de notre pays, appartient-elle réellement 
* la flore française, et se distingue-t-elle spécifiquement du Peu- 
tedanum Chabræi Gaudin? Tels sont les deux problèmes que je 
À ai pas la prétention de résoudre ici péremptoirement en quelques 


(1) Voyez, dans ce volume, plus haut, p. 60, et plus loin, p. 173. 


406 SÉANCE DU 26 Avril 1901. 


lignes, mais que je soumets à l'attention de la Société avec 
quelques documents à l'appui, dans le but de provoquer de nou- 
velles recherches. 

J’eus l’occasion récemment de dépouiller un.herbier de Pha- 
nérogames formé il y a plus de cinquante ans, par M. l'abbé 
Lelièvre, ancien aumônier de la Pitié, qui avait beaucoup her- 
borisé en Anjou, son pays d’origine, et dans plusieurs cantons du 
Midi, où il exerça les fonctions de précepteur avant de se fixer à 
Paris. 

Je remarquai notamment dans une récolte faite à Sainte-Co- 
lombe (Aude), sur les lisières de la forêt de Resclause, le 11 sep- 
tembre 1845, plusieurs échantillons d’un Peucedanum que l'on 
pouvait rapporter à première vue au P. Chabræi. Mais comment 
une plante des prairies basses se retrouvait-elle ainsi sur un des 
sommets les plus élevés de la chaîne des Corbières ? Et, de fait, en 
consultant la Flore de cette région, œuvre posthume de Timbal- 
Lagrave éditée par notre confrère M. l’abbé Marçais, on ne voit 
aucune indication du Peucedanum Chabræi. 

D'autre part, De Candolle, dans le Prodromus, parle d’un P. 
Schottii (Besser, in litt.) voisin du précédent, dont il difière 
par les lobes foliaires plus divergents, les rayons de l’ombelle 
glabres intérieurement, les involucelles souvent nuls, et enfin 
par son habitation au milieu des rochers. Or tous ces caractères s€ 
vérifient aisément sur la plante de Sainte-Colombe. Enfin, j'ai pu 
établir la comparaison avec des spécimens authentiques de l'espèce 
de Besser, récoltés par Huter et Porta en Vénétie, sur le sol cal- 
taire du mont Serva à l'altitude de 4000 pieds: la plante française 
est fort ressemblante, avec des divisions seulement un peu plus 
élargies aux feuilles, surtout celles de la base. 

Autant donc que permet de conclure une étude faite sur le set; 
c'est bien le Peucedanum Schottii que M. Lelièvre a découvert aux 
environs de Quillan dès la première moitié du siècle dernier. Il 
appartient maintenant à nos confrères de l'Aude de le retrouve” 
et de vérifier sur le vif certains caractères qui ajouteraient plus 
de valeur à la distinction spécifique, en particulier la couleur 
blanche des pétales. De Candolle attribuait des fleurs jaunâtres À 
la plante de Besser, mais son assertion est contredite par Koch el 
par Nyman. 


IL y aurait lieu de s'assurer également si les feuilles radicales 


BOIS. — L'OUSOUNIFING (PLECTRANTHUS COPPINI). 107 


présentent des divisions constamment plus larges que dans le 
type oriental, car on devrait alors établir pour la plante des Cor- 
bières une race régionale ou une variété distincte (var. Lelievrei). 


L’OUSOUNIFING (PLECTRANTHUS COPPINI Max. Cornu), 
LABIÉE A TUBERCULE COMESTIBLE ; par M. D. BOIS, assistant de la chaire 
de culture au Muséum d'histoire naturelle. 


J'ai l’honneur de présenter à la Société des tubercules de cette 
intéressante Labiée. 

L’Ousounifing a été reçu pour la première fois par M. Maxime 
Cornu, le regrelté professeur de culture au Muséum, le 20 janvier 
1894, d’un envoi de M. le D’ Coppin qui avait vu cette plante cul- 
tivée par les indigènes et ses tubercules vendus sur les marchés, 
au Soudan. 

Cinq tubercules, remis aux serres du Muséum, où la plante a 
toujours été cultivée depuis, permirent de propager l'espèce et de 
la faire parvenir à divers correspondants de notre grand Établis- 
sement national. * 

M. Cornu à décrit la plante comme espèce nouvelle dans les 
Comptes rendus de l'Académie des sciences, 7 mai 1900, p. 1268, 
Sous le nom de Plectranthus Coppini. 

Dans une brochure intitulée : Nos connaissances actuelles sur la 
géographie botanique et la flore économique du Sénégal et du 
Soudan, p. 24 (1), M. Aug. Chevalier cite la plante sous le nom 
de Oussounifin (bambara) et dit qu’elle est cultivée en haute 
Casamance par les Sarrakolés de Pacao et du Fouladou, et dans 
out le sud du Soudan, jusqu’à Minianka, par les Bambaras, pour 
Son tubercule noir ou blanchâtre qui, préparé comme la Pomme 
de terre, est recherché, dit cet auteur, même par les Européens. 

Le R. P. Sébire (Plantes utiles du Sénégal, p. 213) cite cette 
plante comme existant au Soudan, sans en indiquer le nom scien- 
lifique et en la désignant simplement sous le nom de Coleus tubé- 
reux comestible. 

Dès 1898, des tubercules d’Ousounifing furent envoyés par 
M. Cornu à M. Lemarié, directeur de l’agriculture, au Tonkin, où 
la plante à très bien prospéré. Dans une lettre adressée à M. Cornu, 


(1) Extrait du volume « Une mission au Sénégal ». Paris, 1900, A. Chal- 
amel, éditeur. 


108 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


M. Lemarié dit que « c’est assurément une bonne acquisition pour 
l’Indo-Chine ». 

Les tubercules que je présente à la Société proviennent des cul- 
tures du Tonkin. Dans ce pays, selon M. Lemarié, un rameau 
coupé sur une plante et mis en terre au début de la saison des 
pluies devient rapidement une touffe énorme. Non seulement au 
collet de la plante, mais à tous les nœuds, sur les rameaux aériens, 
naissent des tubercules dont quelques-uns atteignent jusqu’à la 
grosseur d’un œuf. 

Ceux que nous avons reçus sont ovoïdes-allongés, atténués aux 
deux extrémités comme l'indique Ja figure jointe à cette Note. Les 


plus gros mesurent 55 millimètres de longueur et 25 millimètres 
de diamètre dans la partie la plus épaisse. Leur peau est d'uné 
couleur brun noirâtre; leur chair est blanche. 

Dans les serres du Muséum, les tubercules obtenus n’ont jà- 
mais dépassé le voiume d’une grosse olive. 

M. Vuillet, directeur par intérim des stations agronomiques du 
Niger, a cultivé l’Ousounifing à Kati. Il indique, dans la Revue des 
cultures coloniales du 20 mars 1901 , p. 176, une méthode de cuk 
ture qui lui a donné de bons résultats. Elle consiste à planter 
vers le 15 décembre, des tubercules bien choisis, dans un terrain 
riche et profond ; à entretenir le sol frais par des arrosages fré- 
quents. Au commencement de juillet, on procède au bouturagt 
et les rameaux enracinés sont plantés, en les espaçant de 30. cen 


BOIS. — L’OUSOUNIFING (PLECTRANTHUS COPPINI). 109 


timètres, sur des lignes distantes de 50 centimètres. Le sol doit 
être fertile et bien drainé; mais il faut se garder, dit M. Vuillet, 
d’arroser la plantation depuis la fin de la saison des pluies jusqu’à 
la récolte qui a lieu en novembre. Dans le jardin de Kati où des 
cultures ont été faites, ainsi qu’il vient d’être dit, le rendement a 
été de 47 kilogrammes de tubercules par are. 

Le grand mérite de cette plante est de pouvoir être cultivée 
dans les pays chauds à climat vraiment tropical et d’y donner de 
bons résultats, tandis que, dans ces mêmes conditions, la culture 
de la Pomme de terre ne réussit pas. 

D’après les analyses de MM. les D" Le Dantec et Boyé, publiées 
dans les Annales d'hygiène et de médecine coloniales, IIT, 1900, 
n°2, p. 286, le tubercule de l'Ousounifing renferme 15 pour 100 
d’amidon et 83 pour 100 d’eau. Ces auteurs n’ont pas indiqué la 
teneur du tubercule en azote et autres principes. 

M. le D° Heckel a signalé, dans le numéro du 20 mars 1901 de la 
Revue des cultures coloniales, p. 165 (1), la première floraison en 
Europe du Plectranthus Coppini. Elle a été obtenue au Jardin 
colonial de Marseille, à la fois sous bâche et en plein air, sur des 
pieds cultivés en pleine terre. Les fleurs, de couleur bleu pâle, 
appartiendraient, d’après M. Heckel, non pas au genre Plectran- 
lus, mais au genre Coleus, et il propose d’appeler la plante Coleus 
Coppini. D'après ce même auteur, le nom indigène bambara de 
celle plante serait Ousounifing et non Ousounifi ou Oussounifin. 
Le nom signifierait littéralement Petite palale noire et serait Uiré 
de ousou, patate; ni, petite; fing, noire. 

L'Ousounifing n’est pas la seule Labiée des pays chauds qui 
Produise des tubercules comestibles. Nous avons signalé, dans 
Le Potager d'un curieux, 3 édition, plusieurs autres espèces 
APpartenant aux genres Plectranthus et Coleus : 

l° Le Plectranthus ternatus Sims., que nous avons reçu du 
Transvaal, sous le nom de Matambala. Des tubercules, remis par 
Nous au Muséum et multipliés, permirent à M. Cornu d’en doter 
notre colonie du Gabon, par l’intermédiaire de M. Pierre qui, en 
1888, quittait le Muséum, où il était employé, pour aller prendre 
IR direction du Jardin colonial de Libreville. Aujourd'hui, celte 


(1) Sur quelques cultures tropicales tentées en pleine terre au Jardin co- 
onial de Marseille. | 


410 SÉANCE pu 26 AvRiz 1901. 


espèce est très répandue dans nos possessions équatoriales 
d'Afrique ; 

% Le Plectranthus esculentus N. E. Brown (1), de Natal ; 

æ Le P. floribundus N. E. Brown, de l'Afrique tropicale; c'est 
le Kaffir Potato; ses fleurs sont jaunes; 

4 Le Coleus tuberosus Benth., espèce cultivée à Java, Ceylan et 
dans tout l’Archipel malais, par les indigènes et utilisée comme la 
Pomme de terre; 

5 Le Coleus edulis Vatke, le Dauneck des Abyssins, qui est cul- 
tivé à de grandes altitudes (6 à 7000 pieds au-dessus du niveau de 
la mer); 

6° Le Coleus barbatus Benth., de l'Inde, de l'Arabie et de la 
côte orientale tropicale d'Afrique. 


M. Lutz analyse la Note suivante : 


NOTE SUR DEUX NOUVYELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS ; 
par M. ËÉm. BOUDIER. 


Bien que les deux Cryptogames que je présente en cette Notice 
ne puissent être considérées que comme les premiers états de 
Champignons plus élevés en organisation, il m’a cependant paru 
utile de les décrire, puisqu'on les rencontre ainsi dans la naturt 
et qu’on ne sait à quelle espèce les rapporter. L’une attaque les 
feuilles vivantes des Narcisses, qu’elle mortifie; elle est donc pa 
rasite. La seconde est saprophyte et se trouve sur le bois pourri. 

Voici la description de ces deux espèces : 


I. Cercosporellna Narcissi n. Sp. 


Alba aut albida, 100-150 alta, effusa, fasciculata, amphigena, in 
partibus foliorum mortefactis ochraceis aut ochraceo-fuscis parasitans 
sporulis elongatis, inverse cylindrico-clavatis. 

Hyphæ conidiferæ fasciculatæ, breves, 20 p cireiter longæ, 2-3 crass# 
hyalinæ, continuæ, intus granulosæ, cylindricæ sed ad apicem undulos® 
vix attenuatæ. Sporulæ majores, 50-130 p longæ, 4-5 latæ, 3-8 septal#, 


hyalinæ, intus granulosæ præcipue ad basim, ad apicem sæpius attenuat# 
sed etiam breviores, cylindricæ. 


. (4) N.E. Brown, Tuberosæ Labiatæ, Bulletin of miscellaneous informa" 
tion. Royal gardens. Kew, 1894, p. 10. 


BOUDIER. — SUR DEUX NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS. 111 


Ad folia Narcissi poetici culti quæ enecat; Montmorency, 1898 et 
1899. Etiam Peronnas prope Bourg (Ain) unde misit Dom. Clerc. 


Cette espèce me parait distincte du Cercosporella liliicola Rich. 
par ses filaments conidifères courts, et de la plupart des autres 
espèces décrites par ses sporules plus grandes, par les taches 
qu’elle forme et sur lesquelles elle se développe, qui ne sont pas. 
bien limitées et paraissent produites par la mortification des 
feuilles sur une étendue assez considérable. Elle s'y montre 
comme une efflorescence blanchâtre ou un peu ochracée plus ou 
moins étendue formée par une multitude de petits faisceaux de. 
filaments très courts, continus, cylindriques à la base, mais un 
peu flexueux au sommet, supportant chacun une sporule généra- 
lement alténuée et attachée par le gros bout, qui donnent un 
aspect pulvérulent ou tomenteux à la place. Ces sporules, qui attei- 
gnent jusqu’à 150 x de longueur, sont incolores et 3 à 8-septées, 
mais le plus souvent à cinq cloisons. Elles sont garnies intérieure- 
ment de granulations, ou fines gouttelettes, surtout vers leur base. 
Souvent on en trouve qui sont presque cylindriques et ne dépas- 
sant guère 50 de longueur. 

Cette espèce, bien que nuisant certainement aux Narcisses, paraît 
ne pas être très pernicieuse, puisqu'elle semble n’attaquer que les 
feuilles vers leur déclin. Elle les mortifie d’abord comme le fait 
le Botrytis cinerea sur certaines plantes, et apparaît ensuite sur 
les parties qu’elle a atteintes, tout aussi bien en dessous qu’en 
dessus des feuilles. On voit le milieu de ces taches se recouvrir 
d’une multitude de petits points élevés, qui sont les fascicules des 
filaments qui portent ensuite les sporules et forment par leur 
réunion les taches pulvérulentes ou tomenteuses, souvent peu 
Visibles, que l’on remarque et qui ne couvrent presque jamais toute 
l'étendue de la partie morte ou mourante. Celle-ci est d’un jaune 
ochracé plus ou moins fauve. 

Cette espèce doit être répandue dans les jardins; mais, comme 
elle ne se montre guère qu’après la floraison, on ne paraît pas 
encore y avoir apporté d'attention, l’époque étant à peu près la 
même que celle du commencement de la dessiceation de la feuille. 


112 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


Il. Seopularia Clerciana n. Sp. 


- Hyphæ fertiles gregariæ, erectæ, crassæ, polyseptatæ, minutisssime ver- 
ruculosæ; simplices, 0"",30-0n",50 altæ, 25 a crassæ, pallidæ et vix 
fuscescentes, ad apicem conoideæ, et ramis congestis oblongo-cylin- 
dricis, medio uniseptatis, verticillatis, ad apicem 3-4 divisis, ramulis 
tenerrimis longe acutis, etiam uniseptatis, articulos 3-5 ultimos hypha- 
rum tegentibus et scopulam minutissimam formantibus. Hæ scopulæ 
muco agglutinaiæ capitulum rotundum album sporarum penetrant el 
sustinent. Sporæ albæ, ellipticæ, intus guttulis minutis repletæ aut gra- 
nulosæ, 7-8 u longæ, 4 crassæ, ad apices ramulorum primo gignuntur. 

Ad ligna putrida, Junio 1900, Peronnas prope Bourg (Ain), legit Dom. 
Clerc, cui dicavi. 


Cette petite espèce, qui forme sur le bois pourri des groupes 
plus ou moins étendus de petits globules blancs supportés par un 
pédoncule jaunâtre, n’a pas plus d’un demi-millimètre de hauteur. 
Elle se compose d’un filament ordinairement simple, très fine- 
ment granuleux extérieurement, à parois assez épaisses, court et 
multicloisonné, se terminant au sommet par une pointe courte et 
conique qui pénètre dans le capitule. Ce cône formé par les trois 
à cinq derniers articles des filaments est recouvert par de nom- 
breux rameaux disposés en verticilles près des cloisons. Ces ra- 
meaux sont cylindriques cloisonnés dans leur milieu et donnent 
naissance à leur sommet à 3-4 ramules longuement atténués, 
souvent eux-mêmes cloisonnés et engendrant les sporules. Ces 
rameaux et ramules densement accumulés au sommet des hyphes 
forment un petit balai qui supporte un capitule arrondi de spores 
qu’il pénètre. Ces spores sont blanches, nombreuses, elliptiques, 
lisses, mais granuleuses à l’intérieur et forment avec l’ensemble 
de la ramification le capitule qui est arrondi et de 400-150 v de 
diamètre, blanc et englobant dans son intérieur le pinceau de ra- 
meaux. Souvent on voit deux capitules soudés ensemble, ce qui 
est une preuve de l’état gélatineux de ces têtes. 

| Bien que les rameaux qui forment ces capitules ne soient p3$ 
simples, mais au contraire divisés en ramuscules très atténués, 
analogues à ceux qui se rencontrent si souvent chez les Mucédi- 
nées, et que les filaments qui les supportent ne soient qu’à peine 
colorés, presque blancs, j'ai cru devoir conserver cette espèce 


BOUDIER. — SUR DEUX NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS. 113 


dans le genre Scopularia donné comme ayant les ramuscules 
simples et le pédicule très coloré. Les rapports sont trop grands 
pour séparer mon espèce de ce genre dont on ne connaissait encore 
qu'une seule espèce, le Scop. venusta Preuss, d'autant plus que la 
difficulté est souvent grande de voir convenablement la formation 
du capitule, tant les faisceaux rameux sont serrés et agglutinés. 


Explication de la planche III de ce volume. 


I. Cercosporella Narcissi. 


. Aspect à la vue simple. 

. Deux fascicules grossis 70 fois. 

+ Groupe d’hyphes sporulifères grossi 475 fois. 
. Sporules diverses vues à 820 diamètres. 


SO T2 


IL. Scopularia Clerciana. 


a. Aspect à la vue simple. 

b. Trois spécimens grossis 60 fois. 

c. Filament dont les sporules ont été détachées par l’eau, montrant la 
ramification en balai du sommet, grossi 225 fois. 

d, e. Trois rameaux détachés vus à un grossissement de 475 diamètres. 

[. Sporules grossies 820 fois. 


T. XLVILL. (SÉANCES) 8 


414 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


LA BOTANIQUE EN PROVENCE AU XVI‘ SIÈCLE 


Par M. Ludovie LEGRÉ. 


Prerre BELON 


Pierre Belon fut un naturaliste de large envergure et de haute 


valeur : la postérité ne saurait, sans grande injustice, lui refuser 
ce témoignage. 

Rien de ce qui dépend du domaine de l’histoire naturelle ne 
lui fut indifférent. Il manifesta de remarquables qualités d’obser- 
vateur aussi bien en botanique qu’en zoologie, et quand, en 
ouvrant son Histoire de la nature des oyseaux, on tombe sur la 
page où il a représenté en regard l’une de l’autre, pour en accuser 
les analogies, la charpente osseuse de l’homme et celle de l'oiseau, 


il faut bien que l’on salue en lui le fondateur de l’anatomie com- 
parée. 


Né en 1517 aux environs du Mans (1), il eut pour premier pro- 
tecteur René du Bellay, évêque de cette ville (2). II commença ses 


(1) Dans un de ses ouvrages (Les Observations de plusieurs singularitez), 
Belon a indiqué d’une façon précise l'endroit où il naquit. À propos d’un Ciste 
qu’il vit en Orient, il écrivait : « {1 y a une espece de ce Cistus, croissant 
sauvage par les landes de Oise [Oizé] au pays du Maine, et principalement 
joignant le bourg de Fouletourte pres de la Soulletiere (qui est le lieu de 
nostre naissance). » 

(2) Parlant, dans un autre de ses livres (Les Remonstrances), de ceux qui 
furent ses protecteurs, il disait de René du Bellay : « Aussi estoit de feu 
monsieur René du Bellay evesque du Mans, et duquel austresfois avons receu 
bienfaicts des nostre jeune aage, et non que pour luy avoir communiqué des 
semences de plusieurs plantes apportées d'Italie et Almaigne et Flandres, el 
desquelles encore en durent aucunes, embellissans le jardin de Touvoie qu'il 
a edifié pres la ville du Mans. » — René du Bellay était un ardent botan0- 
phile. Belon, dans son traité des Conifères, en a encore témoigné par Ces 
mots : € Renatus Bellayus episcopus Conomanensis, qui unicè rei herbari® 
studebat.. » Le prélat avait accumulé dans son jardin de Touvoie les végétaux 


les plus rares, et Conrad Gesner déclarait que ce jardin était le plus riche de 
l’Europe. 


LEGRÉ. —— PIERRE: BELON. 445. 


études à Paris et les poursuivit en Allemagne, où il devint l'élève, 
l’ami et le compagnon de voyage d’un botaniste de rare mérite, 
Valerius Cordus (1). 

Sous le patronage du célèbre cardinal de Tournon, avec des 
subsides fournis par celui-ci (2), il entreprit, en 1546, un long 
voyage en Orient. I vit la Grèce, Constantinople, l'Asie Mineure, 
la Syrie, l'Égypte. Cette expédition, dont il publia le récit en un 
volume intitulé : Les Observations de plusieurs singularitez et 
choses memorables trouvées en Grece, Asie, Judée, Egypte, Arabie 
el autres pays estranges (3), lui valut une éclatante renommée : il 
eut même l’honneur insigne d’être chanté par Ronsard : 


Or si Jason a tant receu 
De gloire pour avoir deceu 
Une jeune infante amoureuse, 


Et pour n’avoir passé sinon 
Q’un fleuve de petit renom, 


(1) Valerius Cordus (son véritable nom était Eberwein), né en 1515 à Sie- 
mershausen, n’était que de deux ans l’ainé de Pierre Belon. Il avait, par ses 
études et ses voyages, acquis de très bonne heure une grande réputation. 
Après avoir parcouru l'Allemagne et l'Italie, il mourut à Rome en 1544, avant 
d’avoir accompli sa trentième année. Belon l'accompagna dans ses voyages. À 
Propos de l’un des arbres dont il s’est occupé dans les Remonstrances, il 
écrivait : « Duquel en devons raporter la cognoissance prinse du deffunct 
Valerius Cordus, Aimand, tresexpert en ceste matiere, gratieux personnage el 
modeste, qui d’une grande gaieté et franche bonté, qui est commune à tous 
Almans, nous l’a autresfois monstré, et en Pomeranie et en Saxoine. » Il le 
Suivit aussi en Italie, ainsi qu'il l'a rappelé dans ce passage du De arboribus 
Coniferis où il dit, au sujet du Genévrier de Phénicie : « Cum aliquando 
Valerium Cordum comitarer, et Lyciam quam jam nuper descripsi non procul 
ab arce ad mare Mediterraneum quem vulgus Ligornum [Livourne] nominat.… 
€natam offendissemus, ille ut erat ingenii acerrimi Thuiam esse conjecit, 
ätque cum ramos amicis impertiretur, Lyciam offerre asserebat. > 

(2) En dédiant au cardinal de Tournon l'ouvrage dans lequel il raconta 
Son voyage, Belon s’exprimait en ces termes : « Apres qu’eustes cogneu le 
desir que j'avoye de parvenir à l'intelligence des choses concernantes la ma- 
Uere des medicaments et des plantes (laquelle je ne pouvoye bonnement 
tcquerir sinon par une loingtaine peregrination), il vous pleut me commander 
les aller veoir es regions loingtaines, et les chercher jusques aux lieux de leurs 
halssances, chose que je n’eusse peu ny osé entreprendre sans vostre aide, 
Sachant que la difficulté eust esté es frais et despens. » 

(3) Paris, 1552, « chez Guillaume Cavellat, à l'enseigne de la Poulle grasse, 

vant le College de Cambray ». — Cet ouvrage eut plusieurs éditions et fut 
(raduit en latin par Charles de l’Escluse. 


416 SÉANCE pu 26 AvRiL 1901. 


Combien Belon, au pris de luy, 

Doibt avoir en France aujourd’huy 
D’honneur, de faveur et de gloire 

Qui a veu ce grand univers 

Et de longueur et de travers 

Et la gent blanche et la gent noire (1)? 


Pierre Belon fut aussi l’objet des faveurs royales. Il obtint du 
roi Henri Il une pension, et Charles IX lui accorda le droit de loger 
au château de Madrid près Paris, grâce qui devait être fatale au 
naturaliste-voyageur, car il fut tué dans le bois de Boulogne, pro- 
bablement par un voleur, mais en tout cas au milieu de circon- 
stances demeurées mystérieuses. C’était en avril 1564; Belon avait 
alors quarante-sept ans. 

Au cours de sa carrière scientifique, il ne s’était pas contenté 
de visiter l'Orient. Il avait accompli de nombreux voyages en 
Allemagne, dans les Flandres, en Italie, en France. Il explora 
plusieurs de nos provinces, entre autres l’Auvergne et le Dauphiné. 
J1 parcourut aussi la Provence, et c’est le relevé des observations 
botaniques faites par lui sur le territoire provençal qui va faire le 
sujet de ce travail. 

En compulsant les œuvres de Belon, nous fimes une remarque 
qu’avaient déjà provoquée plus d’une fois les écrits des botano- 


(1) Notre profond respect pour la vérité nous oblige à déclarer que ce ne 
sont point les exploits de Belon qui avaient d’abord inspiré la muse de Ronsard. 
L’ode dont nous venons de citer quelques vers fut composée pour célébrer la 
gloire d'André Thevet, d'Angoulême, moine cordelier qui fit un long voyage 
en Orient (1549-1554). Dans l'édition des Odes de P. de Ronsard que nous 
avons sous les yeux (Paris, 1567), cette pièce a pour titre la dédicace même 
A André Thevet Angoumoysin, et le vers où le poète rabaisse le mérite de 
Jason : 

Combien Belon, au prix de luy, 


y porte : 
Combien Thevet… 

Le nom de Belon fut, dans les éditions postérieures, substitué à celui de 
Thevet- Quelle circonstance motiva ce changement ? Sans doute l'amitié qui 
s'était formée entre Ronsard et Belon. Celui-ci, revenant d’ 
dirigeant vers Metz, avait été arrêté près de Thionville par les soldats espa- 

nols qui occupaient e pays. Il raconte dans les Remonstrances qu'il dut 

our sortir de prison, payer une forte somme dont une partie fut comptée par 
çun gentilhomme nommé de Hammes qui, en faveur du sçavoir de mon de 
ponsard, fournit ce qui restoit pour parachever ma rançon. » 


Allemagne et se 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 417 


graphes du xvi° siècle, notamment ceux de Louis Anguillara. La 
plupart de leurs observations sont'consignées dans leurs livres sous 
une forme impersonnelle; on dirait qu’appréciant outre mesure 
le mérite de la modestie, ils éludent le plus souvent les occasions 
de se mettre en scène et de se citer eux-mêmes. 

C’est ainsi que dans les nombreux ouvrages de Pierre Belon, 
nous n'avons pas trouvé une seule phrase où il dise expressément 
qu'il est venu en Provence. Mais il donne sur ce pays une mul- 
üitude de menus détails qui, manifestement, ont été constatés de 
visu. Quand, par exemple, il nous apprend qu’à Ramatuelle croît 
le Pin maritime, et qu’à Salon de Crau on voyait, en dehors des 
remparts, à côté d’une fontaine, deux superbes Micocouliers, nous 
sommes bien obligés d'admettre que ce sont là des faits qu’il avait 
personnellement remarqués et notés. 

Indépendamment de la relation de son voyage d'Orient, en 
Haquelle il a fait une assez large place aux végétaux observés, 
Pierre Belon écrivit deux ouvrages spécialement consacrés à la 
res herbaria. ° 

Le premier, qui parut en 1553, est intitulé : De arboribus-coni- 
feris, resiniferis, aliis quoque nonnullis sempiterna fronde 
vireniibus (1). Ce titre indique suffisamment de quelle catégorie 
d'arbres l’auteur s’est occupé dans ce livre. 

* L'autre, publié cinq ans plus tard, a pour titre : Les remons- 
trances sur le default du labour et culture des plantes et de la 
Cognoissance d’icelles, contenant la maniere d'affranchir et ap- 
Privoiser les arbres sauvages (2). | 

Une supplique présentée au roi Henri IL, et dont le texte est re- 
produit dans l'ouvrage, fait connaître, mieux que la bizarre phra- 
séologie du frontispice, quel était l’objet de ces « remonstrances ». 


(1) Voici le titre complet : P. Bellonii Cenomani De arboribus coniferis, 
resiniferis, aliis quoque nonnullis sempiterna fronde virentibus cum earun- 
dem iconibus ad vivum expressis. — Parisiis, apud Gulielmum Cavellat, 
in pingui Gallina, ex adverso Collegii Cameracensis, 1553. — Ce livre est 
dédié € Ad illustrissimum dominum Franciseum Olivarium, Franciæ Cancella- 
um, virum amplissimum ». François Olivier, chancelier de France, fut un 
des bienfaiteurs de Pierre Belon. 

(2) « A Paris, chez Guillaume Cavellat, à l'enseigne de la Poulle grasse, 
devant le College de Cambrai, 1558. » — Charles de l’Escluse a aussi donné 
eue œuvre de Belon une traduction latine sous le titre de De neglecta 
Cullura. 


118 SÉANCE DU 26 AvRIL 1901. 


Une pension de six cents livres avait été précédemment accordée 
à Pierre Belon. Mais le brevet royal était resté lettre morte, et le 
bénéficiaire n’avait jamais rien touché. Il s’en plaint et promet, 
s’il obtient satisfaction, d'employer les fonds à se procurer les 
graines d’une grande quantité d’arbres qui ne croissent pas dans 
les forêts « des plaines de France » et qui cependant pourraient 
fort bien y être introduits et acclimatés. La proposition est ainsi 
formulée dans cette curieuse requête : 


Sire, depuis le temps qu’il vous pleut accorder que ceux à qui vous don- 
neriez bienfaicts de valeur feroient obtenir six cens livres de pension an- 
nuelle à Pierre Belon du Mans, plusieurs ayants depuis esté pourveuz par 
vous s’en sont exemptez. Et iceluy sachant qu’on ne donne le bien à personnes 
inutiles, a cherché le moyen de s’employer à vous faire service : c’est qu’il 
vous pourra recouvrer les semences de maintes especes d'arbres qu'on ne 
veit onc, ne en voz jardins, ne en ceux des autres, ne es forests des plaines 
de France. Et se confiant de les avoir fraiches et en grande quantité, il se 
faict fort d’en eslever tel nombre que voudrez, telle part où bon vous sem- 
blera. Parquoy, Sire, vostre bon plaisir soit commander aux Secrétaires de 
voz finances que, sans rien excepter, ils mettent en execution suivant le con- 
tenu des brevets que de vostre grace vous a pleu luy signer de vostre propre 
main : à fin que lorsque l’occasion se presentera, il soit jouyssant du don que 
luy avez ottroié et en depeschent lettres où besoing sera : et il se soubmet 
donner moyen de vous faire naistre les arbres dont les noms s’ensuivent. 


La requête est en effet suivie d’une longue liste d’arbres et d’a- 
bustes qu’il a remarqués en ses voyages. Les divers chapitres de 
l'ouvrage ont pour but d'indiquer en quels lieux ils croissent, par 
quels procédés, d’un emploi généralement facile et peu coûteux, 
on en pourrait acquérir les semences, et quels seraient les moyens 
à prendre pour les « apprivoiser » et en doter les forêts fran- 
çaises. | 

Nous avons classé suivant l’ordre méthodique les diverses espèces 
végétales mentionnées par Pierre Belon, avec indication d'habitat 
provençal, dans les trois ouvrages dont nous avons cité les titres et 
fait connaître le contenu; et, pour chacune de ces espèces, nous 
reproduirons textuellement les détails que l’auteur a donnés 


PALIURUS AUSTRALIS Rœm. et Schult. — Pierre Belon appli- 
quait à cet arbuste épineux le nom de Rhamnus (4). Il l’a men- 


(1) Ainsi que le firent la plupart des floristes du xvr siècle. Linné lui- 


même considé ; ( 
durss. idéra le Paliure comme une espèce du genre Rhamnus, Rh. _ 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 119 


tionné deux fois dans les Remonstrances. En premier lieu, au 
chapitre où il examine quelles sont les espèces dont on peut se 
servir pour former des haies autour des champs cultivés : « Aucuns 
sont propres pour enclorre les labourages et faire haies, dont les 
uns sont espineux, les autres non. Voyez Halimus sur le terrouer 
de Jerusalem et en Crete, les Tamarisques en Egypte, estre 
propres à faire haies, toutesfois sans estre espineux : car icy faire 
les haies aux champs de Bourgespine, d’Aubespine, et d’Espine 
noire et d'Espine vinette, en Provence de Rhamnus, et ailleurs 
de Ronces, est chose accommodant chacune region, par l'usage 
de ce qu’elle a. » Et dans la « remonstrance » suivante, où il 
insère «les noms des arbres sauvages propres pour les faire 
eslever et apprivoiser en tous endroicts », il écrit : « À peine trou- 
veroit on arbres autour d’Antibeet de Farjus (1), et quasi par 
toute la Provence, plus frequents que sont ceux de Rhamnus. » 


Raamnus ALATERNUS L. — C’est encore dans les Remons- 
trances qu’il est question de ce Nerprun. Belon l'appelle Phylica, 
se conformant ainsi à la nomenclature de l’époque. « Les Phylicæ, 
dit-il, ont nom au port de Lespecie (2) Soudre ou Sondre, et 
autour de Rome Salvestrille, et dont y a si grande quantité que 
dernierement les facines des rempars pour la fortification de la 
ville contre les Espagnols n’estoient d’autre arbre pour la plus part 
que de Salvestrille. Aucuns en Provence le nomment Pincerfi, et 
à Rochabruna (3) pres Lespecie, Pincervin. » — Pincerfi ou Pin- 
cervin est une déformation des mots Spina cervina, nom popu- 
laire que certains botanographes du xvi' siècle avaient adopté pour 
l'appliquer à l’Alaterne. 


Pisracia Lenriscus L. — Dans les Observations de plusieurs 
Singularilez, Belon écrit : « Les Lentisques qui croissent par le 
Languedoc, Provence et Italie sont tels que ceux de Chio, toutes- 
fois ne rendent point de mastic. » 


_(1) Fréjus, actuellement chef-lieu de canton du département du Var, et 
Siège d'un évéché. 

(2) La Spezzia. n 

(3) Roquebrune, bourg du département des Alpes-Maritimes, arrondissement 
de Nice. — Roquebrune, qui faisait partie de la principauté de Monaco, s en 
Sépara en 1848, comme Menton, et se donna à Ja France en 1860. 


120 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


Ruus CortariaA L.— « Sumacs ont leurs semences vulgairement 
vendues es boutiques des Apoticaires, cueillies des Guarrigues 
d’autour Montalimar et Orenge pres du Rhosne. » — Dans la tra- 
duction latine qu’il a donnée des Remonstrances, Charles de 
l'Escluse a joint ici une note pour dire que lui-même, faisant 
route à travers la même contrée, n’y avait pas aperçu le Sumac, 
mais y avait trouvé en grande quantité le Fustet, non moins utile 
que le Sumac pour corroyer les peaux : « Carolo Clusio istac iter 
facienti nullum Rhus conspectum, sed Coccigrya plurima, non 
minus Rhoë ad densanda coria utilis. » 


CnEoRuM TRicoccum L. — Ce n’est qu’incidemment que dans 
les Remonstrances Belon a parlé de cette Térébinthacée. Nous avons 
déjà dit, — et nous citerons le texte un peu plus loin, — qu'il 
signalait la présence du Pin maritime à Ramatuelle. Il ajoutait : 
« là où la Chamælea en provençal est nommée Garoupe ». — Les 
botanistes du xvi° siècle donnaient en effet le nom de Chamælea 
à l'espèce devenue depuis Linné Cneorum tricoccum. L’appellation 
provençale Garoupo n’est point tombée en désuétude et s’applique 
toujours à la même plante (1). 


CERATONIA SILIQUA L. — Le Caroubier croît spontanément et 
n’est point rare dans cette région des Alpes Maritimes où la Pro- 
vence confine à la Ligurie (2). Le fait se trouve indiqué dans les 
ouvrages de divers auteurs du xvr' siècle (3), et c’est Pierre Belon 
qui le premier l’a divulgué. 


Dans le Mémoire adressé au roi, et dont nous avons plus haut 
reproduit le début, il prévoyait une objection qui certainement 


(1) V. le Trésor du Félibrige, dictionnaire provençal-français, de Frédéric 
Mistral. — Le Cneorum tricoccum est rare en Provence. D'après le Cata- 
logue des plantes de Provence, d’Honoré Roux, on ne le trouve aujourd’hui 
que dans les Alpes-Maritimes. Le village de Ramatuelle, cité par Belon, ap- 
partient au département du Var, mais n’est pas très éloigné de la partie du 
département des Alpes-Maritimes où croit le Cneorum. 

(2) « Le Caroubier peut ètre observé dans de nombreuses localités, surtout 
près des rives de la mer, entre les environs d’Albenga et le golfe de la Na- 
poule. » (Émile Burnat, Flore des Alpes-Maritimes, t. II p. 226.) 

(3) Notamment par les auteurs du Stirpium Adversaria. V. les détails 


donnés au sujet du Caroubier dans notre ouvrage intitulé : La Botanique 


en gprovence au XVI° siècle : Pierre Pena et Mathias de Lobel (Marseille, 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 421 


lui serait faite : à savoir, que certains arbres, qu’il conseillait de 
propager en France, n’y supporteraient pas la rigueur du climat. 
À quoi il répondait en invoquant l'exemple du Caroubier « qui 
endure vivre au jardin de Touvoie pres le Mans, dont grands arbres 
y sont presentement en essence (1) ». 

Mais comment sera-t-il possible d’amasser des graines de 
Caroubier en quantité suffisante pour assurer de nombreux se- 
mis ? 

Il réfute cette nouvelle objection au moyen des détails sui- 
vants : 

« Le fruict de ce Caroubier, qui est proposé le premier, est 
nommé des Grecs Keralion; sa semence, pesant six grains, a faict 
dire Karats au poix de l'or. Il n’est de moindre revenu aux habi- 
lants des orées de Gennes, Savonne et Villefranche, que les Noyers 
Sont par les plaines de France. Ce sont arbres qui aiment à naistre 
sur les pendans pierreux, au pied des montagnes, et aux rivages 
de la mer, et aussi en terre ferme, ayans si grande affluence de 
grandes gousses ou siliques, qui sont leurs fruicts, qu’en faulte 
d'Orge, Foin et Avoine, ils nourrissent leurs Anes, Mulets et Che- 
vaux d'elles. Mais iceux, en les mangeant, laissent les graines es 
mangeoires, et qui n’avoient accoustumé estre amassées avant que 
les eussions advertiz de les serrer. Voyla pourquor faisant men- 
tion des Caroubes, qui est le premier arbre proposé, ne sera dif- 
ficile de recouvrer leur semence, d'autant qu’il y a assurance des 
Personnes du pays qui en delivreront plus de vingt livres pour 
Chacun escu. » 


AMYGpaLus pErsica L. — On trouve mentionnés dans les Re- 
Monstrances certains végétaux pour lesquels Pierre Belon n’a pas 
indiqué d’habitat en Provence, mais qu'il a désignés par leur 
nom provençal, preuve manifeste qu'étant venu en Provence, il y 
avait séjourné assez longtemps pour s’y familiariser avec la langue 
du pays (2); preuve non moins évidente qu'il avait vu là les 


(1) Nous rappelons qu’il s’agit ici du beau jardin botanique créé par René 
du Bellay, évêque du Mans. 

(2) Le fait que Pierre Belon fit en Provence un séjour prolongé se trouvera 
Confirmé jusqu’à la dernière évidence au moyen des détails que nous donne- 
rons plus Join sur les observations ichtyologiques recueillies à Marseille par 
€ naturaliste manceau. 


1922 SÉANCE DU 26 AvriL 1901. 


espèces auxquelles nous faisons allusion : quelles raisons aurait-il 
eues d’appliquer une dénomination provençale à des plantes ob- 
servées en d’autres contrées ? 

Le Pêcher est une de ces espèces. Belon n’a donné, au sujet de 
cet arbre fruitier, aucun détai! qui mérite d’être rapporté; mais 
il l’a mentionné plusieurs fois sous le nom provençal de Perse- 
guier (1). 


Myrrus comuunis L. — Même observation pour le Myrte. Les 
Provençaux appellent cet arbuste Nerto. Le mot, sans doute, avait 
plu à Pierre Belon, car il semble l’employer de préférence toutes 
les fois qu'il a l’occasion de parler du Myrte. « Voiez, dit-il dans 
les Remonstrances, les Romains mesmes, encor failloit il qu’ils 
defendissent les Nertes dans leurs jardins contre le froid, disants : 


Dum teneras defendo à frigore Myrtos. » 


Et plus loin, à propos d’un parasite qui vit sur le Myrte, il écrit: 
« C’est une excrescence rouge et platte qu’on trouve au commen- 
cement de l’esté sur les Nertes, de la grandeur d’une lentille, et 
qui est presque de mesme nature que le Vermillon (2). » 


PHILLYREA ANGUSTIFOLIA L. — Le mot Daladèr (3) est encore, à 
l'heure qu’il est, employé par les Provençaux qui l’appliquent 


(1) Le mot perseguié est toujours employé dans certains cantons de la 
Provence et du Languedoc; mais, en beaucoup d’autres endroits, l'usage, de par 
la loi de l’euphonie, en a adouci la prononciation, et la forme la plus usitéé 
est actuellement pesseguié. — Hugues de Solier, dont l'ouvrage (Scholies sur 
Aetius) vit le jour en 1549, et par conséquent neuf ans avant les Remons- 
tramces de Belon, avait indiqué que le nom provençal de la pêche était per- 
aepue | na Melle 000 je Botanique en Provence au XVI: siècle : Hugues de 

(2 Le Kermès ou Cochenille du Chêne-nain (Coccus Ilicis L.). — V. plus 
loin les détails que nous donnons à ce sujet. | 

(3) On dit aussi Aladèr, et cette forme serait plus correcte si, comme 
fori pre able, le mot provençal dérive du latin Alaternus. La plupart des 
1 st es u x siècle donnaient ce nom au Nerprun Alaterne (Rhamnus Ala- 
gd D, quant queues-uns, notamment les rédacteurs de l'Historia 
ere re nt appe é Alaternus le Filaria, — Hugues de Solier qui, 
Seat den à ai connaître le nom provençal de beaucoup de plantes, 
écrivait Alaverd, ont l’étymologie, croyait-il, aurait été Olea viridis. Nous 

P esoin de rappeler que les genres Phillyrea et Olea sont très 


P » t 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 193 


généralement au Filaria à feuilles étroites. « Qui voudra, déclare 
Belon, observer le bois dont il se chauffera au Sainct Esprit (1) 
apporté des prochaines forests, n’en trouvera de plus frequent 
qu'est le Dalader. » 

Chose curieuse à noter : en se servant de ces divers noms pro- 
vençaux, Pierre Belon les admettait comme des expressions appar- 
tenant à la langue française. Il dit expressément en un autre 
endroit des Remonstrances : « Alaterni, en François Daladers, et 
autrement Sanguins blancs. » Il considérait sans doute comme 
français tous les mots usités dans les provinces qui faisaient 
partie intégrante du royaume de France (2). 


BUPLEURUM FRuTICOsuM L. — Dans le même ouvrage, Belon 
s'exprime ainsi au sujet de cette Ombellifère : « La Cachebugade, 
que les Latins nomment Seseli æthyopicum, est toujours verd, 
croissant sauvage près d’Orgon (3), vers Salon de Craux (4). » — 
Cachebugade est une expression provençale que notre auteur ici 
défigure (5). Cette appellation, en usage chez les Provençaux du 
XVF siècle pour désigner le Buplèvre ligneux, est aujourd’hui 
abandonnée. Louis Anguillara nous a fait connaître la forme cor- 
recle, qui était Tacobugado. « On le trouve, — disait de ce Bu- 


eo? Le Pont-Saint-Esprit, chef-lieu de canton de l'arrondissement d'Uzès 
ard). 

(2) Les rénovateurs de la littérature provençale au xIx° siècle ont pu dire 
avec raison du provençal qu’il est une langue française : c'était déjà, au xvi‘, 
l'avis de Pierre Belon. Il se croyait en droit d’adopter tous les mots proven- 
faux qu’il trouvait à sa convenance. Nous l’avons vu, à propos du Sumac, 
employer le mot garrigue. — On sait que cette expression, essentiellement 
Provençale, désigne les collines ou les plaines incultes et arides, si communes 
dans le midi de la France, où domine le Chène à Kermès, Quercus cocci- 
fera L. Garrigo dérive de Garric (on dit aussi Garrus ou Agarrus), nom 
Provençal de ce Chène. — 11 est à remarquer que Belon, en insérant dans son 
texte ces divers mots provençaux, n’indiquait pas leur origine : il les consi- 
érait donc bien comme des mots français. II a cependant fait exception pour 
Garoupo, nom provençal du Cneorum tricoccum. 

(G) Orgon, qu’en un autre endroit Belon appelle Ourgon, est actuellement 
chef-lieu de canton de l'arrondissement d’Arles (Bouches-du-Rhône). 

© je chef-lieu de canton de l'arrondissemeut d’Aix (Bouches-du- 
\hône). 

(5) ya très probablement ici une faute d'impression. Belon, voulant tra- 

uire en français la première partie de ce mot composé (le verbe taca, tacher), 
avait dû écrire Tache-bugade; et ce sont les typographes qui auront sub- 
Slitué fautivement un C au T du manuscrit. RE REÈRS 


194 SÉANCE DU 26 AvriL 1901. 


plèvre le botaniste italien, — entre Roussillon (1) et Marseille en 
Provence, où les paysans le nomment Tacobugado. Ce mot n’a pas 
d'autre signification que celle de Tache-lessive; il vient de ce 
qne la plante, quand on la brûle, donne des cendres qui laissent 
des taches aux endroits qu’elles touchent (2). » 


Argurus UNeno L. — En parcourant la Provence, comme il le 
fit, d’une extrémité à l’auire, Pierre Belon ne pouvait pas man- 
quer de rencontrer l’Arbousier, espèce ligneuse très répandue 
dans le pays (3). C’est d’une façon implicite qu'il l’a signalé sur 
le territoire provençal. Il l'avait d’abord aperçu dans le Vivarais 
et aux environs du Pont-Saint-Esprit; et dans le chapitre où il 
examine comment on peut faire provision de graines pour les 
semis d'arbres dont il voudrait que le gouvernement royal pres- 
crivit la culture, il écrit : « L'on peult donner ordre de faire 
seicher les Arbouses, tant en Vivarais et au Sainct Esprit, comme 
aussi en diverses autres contrées assises le long du Rosne. » — Les 
contrées assises le long du Rhône, sur la rive gauche du fleuve, 
en aval du Pont-Saint-Esprit, faisaient partie de la Provence. 


Taymus vuLGaris L. — Cette Labiée, une de celles qui contri- 
buent le plus à parfumer les garigues de la Provence, est nommée 
dans les Observations de plusieurs singularitez, à propos d’une 
autre plante aromatique que Belon avait rencontrée en Grèce, et 
qu’il considérait comme le véritable Thym des anciens auteurs : 
€... Si les choses que nous nommons par noms propres ne COn- 
viennent avec la description desdictz anciens, il fault conclure que 
ce ne sont celles qu’ils ont entendu. Nostre Thym en soit exemple, 
duquel l'appellation est si commune à tous, qu’il ne la sache ap- 
peller et nommer de nom de Thym, et neantmoins ce nom luy est 


(1) Village du département de Vaucluse. 


(2) Ludovic Legré, La Botanique en Provence au XVI: siècle : Louis 

Anguillara (Bulletin de la Société botanique de France ession extraordi- 
naire à Hyères, p. XXXIN1). 
a) Le non Arbousier a pris place maintenant dans les lexiques fran- 
gais n ne rorgnant un arbre qui croit principalement dans une région où 
longe a a tirenois que la langue provencale, le mot a été provençal 
pr pe nier e evenir français. Le récent Dictionnaire général de la 
grgue fr nine e MM. Hatzfeld, Darmesteter et Thomas, reconnait après 
Li qu ot Arbouse (nom français du fruit de l'Arbutus Unedo, d’où à 
té formé le mot Arbousier) dérive de l’ancien provençal. À rbossa. 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 1495 


fausement donné. Car l'herbe que nous appelons Thym n'est pas 
celle à qui ce nom puisse convenir, ains à une autre qui croist 
communement par le pays de Grece, c’est à sçavoir duquel les 
avettes recueillent l’excellent miel pres d’Athenes au mont Hymet- 
tus et en Sicile au mont Hybla... Pour semblable raison, combien 
que l'herbe que nous nommons vulgairement le Thym croisse 
copieusement sauvage es guarrigues de Provence et de Languedoc, 
sans estre cultivé, ressemblant à celle de nos jardins : toutes 
fois n'ayant les merques dessus dictes, ne peut estre le vray 
Thym (4). » 


Virex AGNus-casrus L. — Le Gattilier Agneau-chaste, ique l’on 
trouve actuellement sur le littoral de la Provence orientale, — 
Alpes-Maritimes, Var et confins du Var et des Bouches-du-Rhône, 
— Croissait, au xvi° siècle, à l'extrême limite occidentale de ce 
dernier département, près des embouchures du Rhône. La for- 
mule dont se sert Belon dans les Remonstrances nous autorise à 
croire que c’était là une constatation qu'il avait faite, comme toutes 
les autres, personnellement : « Des Agneaux chastes, dit-il, trou- 
verez le long du Rhosne, vers l’entrée de la mer, et dont encores 
Sont vendues ses semences es boutiques. » — Le dernier membre 
de phrase fait supposer que les apothicaires allaient en cet endroit 
récolter les graines pour en alimenter leurs officines. 


CELTIS Ausrrauis L. — L'auteur des Remonstrances y parle 
plusieurs fois de cet arbre dont il fait connaître les noms français, 
Fregolier (2) et Micocoulier, et le nom latin, Lotus (3). Pour les 
divers arbres qu’il recommandait de propager, il s'évertuait à 
démontrer que l'on pourrait aisément et à peu de frais s'en pro- 
curer les semences. Il dit de celles du Micocoulier : « D'autant 
moindre est la difficulté de les recouvrer qu’en pourrons avoir à 
Charge de chevaux des environs de Tournon, là où il y en a quan- 


{1) Pierre Belon tenait, autant que les autres botanistes du xvi* siècle, à 
faire aux plantes une exacte application des noms employés par les auteurs de 
l'antiquité. Il regardait comme « le vray » Thym celui que Diosccride avait 
ainsi appelé : c’est Ja Labiée que Linné a nommée Satureia capilata. | 

(2) Cet ancien nom français, — ou prétendu tel par Pierre Belon, et qui, 
en tout cas, ne figure plus dans les lexiques modernes, — est à rapprocher 
de Fabregoutié, l’une des formes du nom provençal du Cellis ausiralis. 

(3) Les floristes du xvi* siècle donnaient le nom de Lotus à divers végétaux. 

uand il s'agissait du Micocoulier, ils disaient Lotus arbor. : 


126 SÉANCE pu 26 AVRIL 1901. 


tité, sans qu’il couste que le port. C’est luy dont lon voit moult 
grands arbres à la Zuëque de Venise, qu'ils nomment Bagolaro. 
Aussi y en a deux grands arbres joignant la fontaine de Salon de 
Craux, hors la porte, et memorables, pour leur aage et haulteur, 
possible tels que ceux dont Pline a faict si grand cas, parlant des 
richesses romaines. » 


Quercus ILEx L., Q. coccirerA L.— Nous inscrivons ces deux 
Chènes sur notre liste parce qu’ils sont au nombre des arbres que 
Pierre Belon a mentionnés en indiquant leur nom provençal. — Le 
Quercus Ilex est ainsi désigné dans les Remonstrances : « Chesnc 
verd ou Eouse ». Cette dernière forme, exclusivement provençale, 
n’a pas cessé d’être appliquée par les Provençaux au Chêne-vert (1). 
— Quant au Q. coccifera, Belon en parle plusieurs fois et l’appelle 
toujours Arbre de Vermillon. Vermillon est un mot provençal qui 
signifie « petit ver » : c’est un diminutif de verme, ver (2). Les 
Provençaux prenaient pour un petit ver, à raison de son appa- 
rence, la femelle du Kermès (Coccus Ilicis L.), insecte producteur 
de la couleur d’écarlate. Pendant tout le moyen âge, la récolte el 
la vente du Kermès constituèrent pour les populations rurales de 
la Provence une source d’importants profits (3). Très recherché à 
cause de sa qualité, le Kermès de ce pays faisait l’objet d’un actif 
commerce d'exportation. Il était donc naturel que la couleur 


extraite de cette matière prit le nom qu’on donnait à celle-ci dans 
la contrée d’où elle était originaire. 


Pinus HALEPENSIS Mill., P. PINEA L., P. marrrima Lamk. — 
Les diverses espèces du genre Pinus ont donné lieu, chez les an- 
ciens botanistes, à de nombreuses confusions. Nous avons la cer- 


(1) Belon a écrit ce mot en notant exactement la façon dont les Provençaux 
le prononçaient et le prononcent encore. Mais en vertu de la réforme ortho- 
graphique opérée par F. Mistral (d’après laquelle la voyelle u, placée à Ja 
suite d’une autre voyelle, prend le son ou), la graphie actuelle est Éuse. Le 
mo Yeuse est en français l'équivalent de l’appellation provençale du Chène- 
vert. 

(2) La langue provençale possède, pour désigner le Coccus Ilicis, d’autres 
expressions, toujours dérivées de la racine verme : vermet, vermèu, vermiho, 
vermeiado. V. le Dictionnaire provençal-français de F. Mistral. 

(3) De nombreux documents conservés aux Archives des Bouches-du- 
Rhône montrent que la cueillette du Kermès, sur laquelle les comtes de Pro- 
vence avaient établi un impôt, donnait lieu à un grand mouvement d’affaires. 


à 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 127 


titude que Pierre Belon distingua parfaitement les trois espèces 
énoncées ci-dessus. 

Ne fût-ce que par la nature de ses fruits, le Pin Pignon a tou- 
Jours été le plus facile à discerner. Dans le De arboribus coni- 
feris, Belon déclare qu'on le trouve cultivé ou spontané, mais 
toujours identique à lui-même, produisant en l’un et l’autre cas 
des cônes de grandeur égale, et procurant aux gens du pays un 
important revenu, à raison de ses pignons qui sont le remède le 
plus efficace que l’on ait jamais employé contre la toux (1). Il 
ajoute qu’on le rencontre à l’état spontané dans une multitude 
d’endroits, même en plaine, sur le territoire de la Gaule Narbo- 
naise (Provence et Languedoc), aux environs de Marseille, et dans 
beaucoup de localités d'Italie, telles que Ravenne, où cet arbre 
peuple des forêts très étendues. Les marchands vendent indiffé- 
remment les noyaux de ceux qui ont été plantés dans les lieux 
cultivés et de ceux qui sont nés sauvages. 

Les Remonstrances nous apprennent qu’il existait aussi de véri- 
lables forêts de Pinus Pinea aux alentours d’Aigues-Mortes, cir- 
constance parfaitement exacte, puisque cette végétation s’est per- 
pétuée là jusqu’à nos jours; les pignons en provenant étaient à 
Marseille l’objet d’un assez grand commerce. 

Toujours préoccupé de justifier du bon marché des graines à 
acquérir pour la diffusion des arbres, il écrit : « Un temps fut que 
Voyant les noyaux des pignons desja triez, cassez et frais, n’estre 
vendus chez les drogueurs que cinq ou six sols la livre, donnoit 
merveille. Mais considerants les forests, et autour d’Aigues-Mortes 
en estre toutes, et aussi autour de Ravenne à deux journéeses envi- 
ons ÿ en avoir en si grande abondance, cessa, ains pensa que 
c'estoit trop. Qui seroit à Marseille, et en vouldroit avoir à charges 
de chevaulx, les trouvera pour les plus chers à quatre tournois la 
livre, ou pour le plus six deniers, c’est le bout du monde : mais 
entendez de ceux qui ne sont cassez. Donc en cela, qu’en doit en 
estimer que le port? » 

C’est à Ramatuelle, — nous avons eu plus haut l’occasion de le 
dire, — que Belon, dans les Remonstrances, a signalé la présence 


(1) Déjà, au xvi siècle, les pharmaciens du Languedoc confectionnaient 
avec les pignons des dragées ou pastilles appelées pignolats et dont le Stir- 
PlUM Adversaria de Pena et Lobel donne la recette. 


128 SÉANCE DU 26 avriz 1901. 


du Pin maritime, auquel il donne le nom de Piceastre. Il le dis- 
tingue du Pin Pignon d’après la forme des cônes : « Piceastres, 
dit-il, sont tels que ceulx qu’on voit porter pommes moindres que 
les francs Pins »; et il ajoute aussitôt : « dont y en a forests pres 
Ramatauele en Provence où la Chamælea en provençal est nommée 
Garoupe ». 

Il n’a pas davantage confondu le Pin maritime avec le Pin 
d’Alep ; et, dans le même chapitre des Remonstrances, il poursuit 
ainsi : 

« Encore y a autre espece de ces Piceastres moult frequente 
autour de Marseille et d’Aix en Provence et à Gule, faisant forests 
es endroicts sur le territoire là où mons. le president Destrets est 
seigneur. » 

Cette « autre espece » de « Piceastre », que Belon juge diffé- 
rente du Pin maritime, est manifestement le Pin d’Alep, toujours 
très commun et seul spontané aux alentours de Marseille et d’Aix. 

Quel était le personnage que Belon appelait « le president 
Destrets »? 

A cet égard, aucun doute n’est possible. Il s’agit de Jean-Au- 
gustin de Foresta, baron de Trets, qui fut reçu en 1554 président 
à mortier au Parlement d’Aix, et qui devint premier président 
en 1558 (1). 

Les hauts protecteurs qui encourageaient les études, kes re- 
cherches et les voyages de Pierre Belon, non seulement lui procu- 
raient des subsides, mais en outre se faisaient un devoir de 
l'accréditer auprès de certaines notabilités des pays qu'il se pro- 
posait de visiter. Assurément l’auteur des Remonstrances n’aurait 
pas parlé du président de Foresta, s’il n’était pas entré en relation 
avec ce magistrat et n'avait pas été mis à même de parcourir le fief 
qu’il a cité sous le nom de Gule. 

Où se trouvait cette localité? Ici nous sommes complètement 
déroulé. Gule est un mot qui a été dénaturé lors de l'impression 


° , , . Q ‘ 
du livre, et nous n’avons pas pu découvrir quel est celui que devait 
porter le manuscrit original. 


JuNiPERuS Oxyceprus L., J. PHŒNICEA L. — Ces deux espèces 


(1) Artefeuil, Histoire héroïque et. universel 
(Avignon, 1757), 1. Ier, p. 41 ri rselle de la Noblesse de Provenct 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 129 


sont aussi répandues l’une que l’autre dans toute la Provence méri- 
dionale. Leur foliaison bien différente empêche qui que ce soit de 
les confondre. Aussi ne ferons-nous pas un mérite à Pierre Belon 
de les avoir distinguées. 

Dans son traité des Conifères, il a donné à l’Oxycèdre la dénomi- 
nation de Cedrus Phenica sive Punica; et celle de Cedrus Lycia 
sie Retusa à notre Genévrier de Phénicie (1). 

Dans les Remonstrances, il adopte pour le premier le nom pro- 
vençal de Cade, et il indique, comme habitat de Provence, les 
environs d'Orgon : « Cades, dit-il, se trouvent autour d’Ourgon, 
dont ils font l'huile de Cade. C’est le premier lieu où s'est peu 
voir du charbon blanc, qui est faict des souches d’icelles. » 

Pour le Genévrier de Phénicie, il en signale la présence aux 
environs de Marseille, et il fait connaître l'appellation provençale 
de Mourven. C’est dans le De arboribus coniferis qu'il écrit : 
€ Girca Massiliam Lycia hæc Cedrus affatim nascitur, vulgus Mor- 
veinc vocat. » Il ajoute que ce même Genévrier est appelé Cade 
“Serbin par les gens d'Avignon : « Quemadmodum et Avignio- 
nenses, apud quos frequentissima est, duabus appellationibus, 
Cade Serbin appellant (2). » 

Nous venons de voir que, dans le passage des Remonstrances 
relatif à l’Oxycèdre, il est question de l'huile de cade. Il résulte 
d’une énonciation contenue dans le De arboribus coniferis que ce 
produit, obtenu indifféremment des deux Genévriers, portail 
aussi, tant en Provence qu’en Languedoc, le nom de Cade Serbin. 

Il y a, dans ce même traité des Conifères, un chapitre consacré à 


(1) Voici en quels termes Belon indique les différences qui distinguent les 
deux espèces, et comment il justifie les noms qu'il leur donne : « Phenica 
autem, ab aculeorum rigentium in extremis mucrone, Oxycedros à Græcis 
dicta est, Lyciam verd à foliorum tenuitate obtusorum, Retusam ad differen- 
liam alterius vocare malui. Hæc à Lycia provincia nomen habet. » » 

(2) Cade, Mourven, Serbin sont des noms provençaux encore usités au- 
jourd’hui. Belon a écrit dans les Remonstrances : « Serbin est comme Cade 
ou Genevrier rouge, tous trois noms françois, ainsi Les nomment en Avignon : 
mais ceux de Ragouse [Raguse] le prennent pour Savinier, qui est erreur. ? 
Le fait que notre auteur déclarait français des mots provençaux en usage à 
Avignon confirme une observation que nous avons déjà formulée (note 2 de 
la page 123). 11 semble résulter de cette déclaration que Belon considérait 

vignon comme dépendant du territoire français, quoique étant alors au 
Pouvoir du Saint-Siège. Le second membre de phrase nous montre qu'il ne 
Confondait nullement le Juniperus phœnicea avec le J. Sabina. 

T. XLVIIL. (SÉANCES) 9 


130 SÉANCE DU 26 aAvriz 1901. 


la Cedria ou poix liquide que, d’après les anciens auteurs, les 
Égyptiens employaient à l'embaumement des cadavres. Nous tra- 
duisons ainsi qu’il suit le passage qui termine ce chapitre : 

« En France, le populaire est en possession de quelque chose 
qui répond parfaitement à la Cedria ou poix liquide. Il appelle 
cela de deux noms, dont l’un est: Huile de Cade, et l’autre : du 
Tac (4). Mais de même que celte substance porte des noms diffé- 
rents, elle s'obtient aussi de matières diverses. Il y a, en effet, des 
paysans qui, du bois de Genévrier (2), de Frêne, de Sabine, de 
‘Cèdre, et de n'importe quel autre , pourvu qu'il soit fraichement 
coupé, parviennent à extraire une liqueur semblable à la Cedria 
ou poix liquide. Les habitants d'Avignon, de la Provence et du 
Languedoc se servent surtout d’une huile qui provient du Cedrus 
Phenica et du Lycia, et à laquelle ils donnent pour nom les deux 
mots de Cade Serbin. Celle qu’emploient nos compatriotes de la 
Gaule celtique et qu’ils nomment du Tac paraît véritablement 
être extraite du bois de Génevrier : elle a pris le nom de la ma- 
ladie qu’elle est apte à guérir (3). C’est un mal contagieux, qui 
se propage parmi les troupeaux et tue les brebis. Lorsque, pour 
le combattre, les paysans, qui en cela sont nos maîtres, ont 
besoin de cette huile, ils vont chez les pharmaciens et leur de- 
mandent du Tac et, dans la France méridionale, du Cade Ser- 
bin, nom vulgaire que les Juifs auraient mis en usage chez le 
peuple (4). » 


(1) Les mots que nous soulignons sont écrits en français dans le texte. 

(2) Belon entend ici notre Juniperus communis L. 

(3) Phlegmasie éruptive de la peau, contagieuse chez le mouton, le chien 
et le cheval. 

(4) Vulgus Galliarum habet aliquid quod Cedriæ aut Pici liquidæ prorsus 
respondeat. Duobus autem nominibus id appellare solet. Uno modo, Huile de 
Cade, alio vero, du Tac. Sed quemadmodum variam sortitur nomenclaturam, 
sic ex variis materiebus fieri consuevit. Sunt enim artifices, sed alioqui rus- 
tici, qui ex quibusvis materiebus veluti Juniperi, Fraxini, Sabinæ, Cedri, et 
ejusmodi lignis adhuc virentibus, liquorem Pici liquidæ aut Cedriæ similem 
exsudare cogant : nam indigenæ Avignionenses, Provinciales et Linguoscitones 
eo maximè oleo utuntur, quod ex Phœnica et Lycia Cedro fit, et duobus n0- 
minibus De Cade Serbin vocant. Id autem quo nostri hic in Gallia Celtica 
utuntur, quod Tacum vocant, verius è lignis Juniperorum perfici videtur, 
idque à morbo ovium cui mederi solet, nomen habet. Est autem contagiosa 
quædam lues, quæ populatim sævit et interficit oves : in quo medendo rustici, 
cûm nobis doctiores sint, eo opus habentes, pharmacopolas adeunt, à quibus 
et Tacum postulant, quemadmodum in inferiori Gallia du Cade Serbin nomine 
quidem vulgari, sed quod Judæi populum sic docuerunt. 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 131 


S'il faut en croire Belon, notre Genévrier de Phénicie, en un 
certain endroit de la Provence, aurait été pourvu d’un autre nom, 
d’origine arabe, dit-il. 

Le passage du De arboribus coniferis cité plus haut, et dans 
lequel il nous apprend que son Cedrus Lycia vel Retusa, vulgai- 
rement appelé Morveinc, est très abondant autour de Marseille, se 
termine par cette phrase : « Sed qui apud Sirpontem versus Mas- 
siliam agunt, arbusculam ipsam Cotranum voce Arabica dicunt. » 

Le mot provençal cotran, catran ou quitran désigne le goudron : 
était-ce parce que le Genévrier de Phénicie pouvait aussi fournir 

du goudron, que les habitants d’une localité voisine de Marseille 
lui donnaient le nom de cotran (1)? 

Et quelle est cette localité, dont le nom latinisé par Belon, de- 
venant à l’accusatif Sirpontem, devait être au nominatif Sirpons ? 

Il n’existe actuellement. et nous pouvons affirmer qu’au xvi° 
Siècle il n’existait, dans les environs de Marseille, aucun lieu qui 
portât le nom de Sirpons (2). | 

Il n’est pas douteux que nous nous trouvons encore en présence 
d’un mot estropié par les typographes parisiens : n’ayant pas pu 
lire exactement, sur le manuscrit de l’auteur, un nom qui leur 
était inconnu, ils l’ont quelque peu défiguré. | 

Nous pensons qu’il s’agit ici de Saint-Pons de Gémenos, où il 
Y avait, au moyen âge, un monastère de religieuses appartenant à 
l'ordre de Citeaux (3). 

[Lest vrai qu’il n’y a jamais eu, à Saint-Pons même, de popula- 
lion rurale agglomérée, tandis que la formule employée par 


(1) Dans son Historia plantarum universalis (t. 1", 2° part., p. 300), Jean 
Bauhin a reproduit textuellement la phrase de Belon citée plus haut. Mais 
Une annotation insérée en marge indique qu’il faut lire Corranum au lieu de 
Colranum. Nous ne nous expliquons pas cette rectification. — Belon lui-même 
à d'ailleurs usé pour ce mot d’une graphie différente dans les Observations 
de plusieurs singularitez : « En passant par l’Hellespont, dit-il, on voit les 
Montagnes revestues de belles forests de Pins sauvages nommées Piceæ : les 
habitants prennent de son bois nommé Teda : qui estant allumé esclaire de 
Soymesme comme une chandelle : duquel ils font la poix noire et la Cedria, 
que les François appellent du nom Arabe Quodran, ou Quatran, et en Avi- 
&non du Cade Cerbin. » | 

(2) Nous n’avons pas manqué de consulter l'excellent Dictionnaire topo- 
Jraphique de l'arrondissement de Marseille comprenant les noms anciens el 
Modernes, de Mortreuil (Marseille, 1872). Sirpons n'y figure pas. | 

(3) Dont les ruines subsistent encore, dans un site éminemment pittoresque, 
€hanté par Delille, 


132 SÉANCE DU 26 aAvriz 1901. 


Belon : « qui apud Sirpontem... agunt », semble indiquer que, 
de son temps, beaucoup de gens fréquentaient cet endroit. 

Les deux choses ne sont pas inconciliables. 

La vallée de Saint-Pons est comprise dans l'itinéraire qu’avaient 
à suivre les voyageurs désireux d'atteindre, par la voie la plus 
directe, le pèlerinage fameux de la Sainte-Baume. Belon, sans 
doute, s’y était rendu, et c’est ainsi qu’il eut l’occasion de passer 
par Saint-Pons et d'observer là le Mourven qni n’a pas cessé de 
croître en grande abondance sur toutes les collines d’alentour. 

Le De arboribus coniferis contient encore une indication que 
nous devons recueillir. 

Ainsi que nous venons de le voir, Pierre Belon, suivant en cela 
les errements des botanistes anciens et de ceux de son temps, ap- 
pelait Cedrus le Genévrier Oxycèdre et le Genévrier de Phénicie. 
On donnait le mème nom au vrai Cèdre (Pinus Cedrus L. — Ce- 
drus Libani Barr.) ; mais, pour différencier celui-ci des autres, on 
employait une épithète, et l’on disait : Cedrus magna ou Cedrus 
alta. 

Dans le chapitre où il s’est occupé de cet arbre, Belon raconte 
que, d’après ce qui lui a été affirmé par quelques personnes très 
dignes de foi, le grand Cèdre croît dans les montagnes situées 
au-dessus de Nice : « Audivi à quibusdam fide valde dignis homi- 
nibus Cedrum magnam supra Niceam in montibus nasci. » 

Le fait était certainement inexact, et ces hommes s1 dignes de 
foi avaient induit le botaniste en erreur. 

Mais la phrase que nous venons de reproduire a une portée sur 
laquelle il convient d’insister. 

Puisque notre auteur, quand il consigne dans ses écrits une 
circonstance qu’il ne peut pas attester personnellement, a bien 
soin dele déclarer, nous devons en conclure que lorsqu'il ne prend 
pas la même précaution, c’est qu’il rapporte des faits directement 
observés par lui. Nous en étions bien sûr : nous n’en sommes pas 
moins très heureux de rencontrer une confirmation émanée de 

3elon lui-même. 

Non seulement Pierre Belon parcourut la Provence d’un bout à 
l'autre, depuis Orange et Avignon jusqu’à Ramatuelle, Fréjus, 
Antibes et Nice, mais nous avons acquis la certitude qu'il yfitun 
long séjour. 

C'est à Marseille qu’il demeura le plus longtemps. 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 433 


Au cours de ses voyages en Provence, il ne s'était pas unique- 
ment occupé de botanique. Comme l'ichtyologie avait aussi beau- 
coup d’attrait pour lui, un stage dans la grande cité maritime lui 
offrait une occasion excellente de s’adonner avec profit à cette 
branche de l’histoire naturelle. 

Dans un des ouvrages où il a traité de l’histoire des poissons, 
— Celui qui a pour titre : De aquatilibus libri duo (1), — il a fait 
connaître le nom provençal, usilé à Marseille, de plus de soixante 
des espèces qu’il a décrites et presque toujours dessinées. IL in- 
dique cette appellation populaire au moyen d’une formule qui 
varie peu : « Massilienses vocant.…, À Massiliensibus nomina- 
lur…, Massiliensium vulqus appellat.… » Et nous pouvons con- 
Stater que ces applications de vocables provençaux ont été faites 
avec une irréprochable exactitude. Quand, par exemple, nous 
entendons Belon nous dire que les Marseillais nomment tel et tel 
poisson Bauldroy, Bogue, Cabasson, Clavellade, Fiela, Giarret, 
Malarmat, Palamide, Roquau, Rascasse, Sarg, Suvereau, Ser- 
ran, elc., nous nous trouvons en présence de dénominations qui 
n'ont pas cessé d’être familières aux Provençaux d’aujourd’hui (2). 

Or, pour arriver à connaître exactement le nom marseillais 
d'une soixantaine d'espèces, il a bien fallu que Belon fit à Mar- 
seille un séjour prolongé. Ses observations ichtyologiques exi- 
geaient beaucoup de temps. Ce n’était qu’en faisant, en des saisons 
différentes, de longues stations dans le voisinage de la mer que le 
naturaliste pouvait réaliser ce qu’il ambitionnait : connaître un 
grand nombre de poissons, étudier leur conformation, les dessi- 
ner, apprendre leur nom vulgaire. Il devait, pour cela, s’astreindre 
à vivre dans l'intimité des pêcheurs, à les attendre sur le rivage 
quand ils y débarquaient le produit de leur pêche, à les accom- 
Pagner quelquefois sur leurs bateaux pour assister à la levée des 
filets; à fréquenter aussi les marchés et les halles où le poisson 
élait mis en vente; à interroger patiemment pêcheurs et poisson- 
nières; et comme, en ce temps-là, ni les uns ni les autres ne 


(1) Petri Bellonii Cenomani De aguatilibus Libri duo cum iconibus ad 
Divam ipsorum effigiem, quoad ejus fieri potuit, expressis. — Parisiis, apud 
Carolum Stephanum, Typographum Regium, M.D.LIIL. — L'ouvrage est 
dédié ad amplissimum Cardinalem Castillionœum (le cardinal de Châtillon). 

(2) Nous avons exactement reproduit pour les noms cités l'orthographe 
adoptée par Belon. 


434 SÉANCE DU 26 AvriL 1901. 


parlaient, n’entendaient même le français, il avait bien été obligé 
de s'exercer au préalable à se servir lui-même de la langue pro- 
vençale (4). 

Au cours de sa carrière scientifique, Pierre Belon fit au moins 
deux fois le voyage de Provence. C’est là une circonstance dont 
l'exactitude semble établie par les dates de ses ouvrages. 

Le De Aquatilibus, qui contient une multitude de détails re- 
cueillis à Marseille, a paru en 1553. Quelques-uns de ces détails 
figuraient déjà dans l'Histoire des estranges poissons, publiée en 
1551. C’est donc antérieurement à l’année 1551 que Belon était 
venu une première fois en Provence et avait fait à Marseille un 
long séjour. 

Il faut faire remonter à ce premier voyage les quelques indica- 
cations relatives à la flore provençale qui ont été consignées dans 
les Observations de plusieurs singularilez et dans le De arboribus 
coniferis, ces deux livres ayant vu le jour en la même année 1555. 

Pierre Belon était ensuite retourné à Paris, où les soins à 
donner à l'impression simultanée de trois de ses ouvrages devaient 
rendre sa présence nécessaire (2). 


I revit une seconde fois la Provence lorsque, se faisant l’apôtre 
du reboisement, il entreprit de se mettre en quête des essences 
forestières qui pouvaient être introduites ou multipliées sur le sol 


(1) C’est vraisemblablement à Marseille, en fréquentant les pècheurs, que 
Pierre Belon eut occasion de goûter d’un mets dont il a parlé dans l'Histoire 
des estranges poissons, et fait, en ces termes, connaître la recette: « Je veul 
racompter combien l’artifice des hommes peult adjouster à nature : car les 
paoures mariniers ct pescheurs, aiants pris des poissons qui d’euls mesmes 
sont de saveur ingrate…. ils leur sçavent faire une saulce si propre, que la 
saveur de la saulce surpasse la saveur ingrate du poisson, laquelle leur oste 
la mauvaise odeur et les rend delectables : et tout ainsi que les plus riches 
font telles saulces avec bonnes muscades, girofles, macis et canelle battue, 
beurre, sucre, vin aigre, pain rosti.. aussi les paoures gents n’aiants point 
tant de choses à commandement, aiants tant seulement des aux et des noix, 
qu ils battent avec du pain et de l’huille et du vin aigre, ils feront une saulce 
à leur poisson qu'ils rendent à leur appetit si delicieuse qu’on n’en peul 
manger [de meilleure] et telle maniere de saulce est generalement cogneüe 
de touts pescheurs, qu’ils nomment vulgairement l’Aillade. » — Aüllade est 
encore un mot provençal, ainsi que le reconnaissent Littré et les auteurs du 
nouveau Dictionnaire général de la langue française. 

(2) L'épitre dédicatoire des Observations, adressée au cardinal de Tournon, 
est ainsi datée : « De vostre maison de l'Abbaye de Sainct Germain des prez 
NT ne" ’ Le cardinal, étant abbé de Saint-Germain des Prés, avait 

ierre Belon l'hospitalité dans cette célèbre abbaye. 


LEGRÉ. — PIERRE BELON. 135 


français. Les Remonstrances, qu'il écrivit pour divulguer le résul- 
tat de ses recherches et de ses observations, parurent en 1558. 
Nous avons vu que dans un passage de ce livre où il a fait allu- 
sion au Pin d'Alep, ila cité la ville d'Aix en Provence et mentionné 
une terre appartenant au « president Destrets », désignant ainsi 
Jean-Augustin de Foresta, baron de Trets, président à mortier au 
Parlement de Provence, investi de cette charge seulement en 1554. 
Si donc, comme tout le fait supposer, Pierre Belon a été reçu chez 
le président baron de Trets, c’est qu’il était revenu en Provence 
dans l'intervalle compris entre 1554 et 1558 (date de la publica- 
tion des Remonstrances); et c’est alors qu’il a complété par de 
nouveaux détails les notes si pleines d’intérêt que, lors de son pre- 
mier voyage, il avait commencé de prendre sur la flore de cette 
belle province (1). 


(1) I n’y a pas certitude absolue que Belon ait fait deux fois le voyage de 
Provence. Nous ne devons pas attacher une valeur décisive à l'argument tiré 
de ce qu’il a donné au baron de Trets un titre de président obtenu seulement 
en 1554. Le naturaliste-voyageur pouvait très bien avoir connu Jean -Augustin 
de Foresta à une époque antérieure, alors que celui-ci n’était encore que 
conseiller, et, lors de l'impression des Remonstrances, donner au magistrat 
Provençal son nouveau titre. En tout cas, si Belon a revu la Provence, ce ne 
Peut être que dans l’intervalle écoulé entre 1554 et 1558. Contre la réalité 
d’une seconde venue en cette province, on pourrait invoquer une phrase dans 
laquelle, faisant allusion aux divers voyages entrepris pour préparer son livre, 
il écrivait qu’il avait dà « retourner traverser tout expressement les summités 
des monts d'Auvergne, Savoie et Daulphiné, pour voir les arbres ». Pourquoi, 
dira-t-on, si à cette époque il avait de nouveau exploré la Provence, ne l'au- 
rait-il pas nommée en même temps que l’Auvergne, la Savoie et le Dauphiné? 
À quoi nous répondrions que dans ce passage il n'a parlé que des € sum- 
mités », que les Alpes provençales confinent au Dauphiné, et que pour Belon 
la vraie Provence était sans doute la partie inférieure du pays, de beaucoup 
la plus étendue, où l’on ne rencontre guère que des basses collines. Mais cette 
discussion serait dépourvue d'utilité. Que Belon ait fait en Provence un ou 
deux voyages, peu importe. Ce qui est indubitable, c'est que l'illustre natu- 
raliste à parcouru la Provence entière et y a longtemps séjourné. 


1306 SÉANCE DU 26 Avriz 1901. 


ANTOINE CONSTANTIN 


Au cours de nos précédentes études sur l’histoire de la Bota- 
nique au xvi' siècle, nous avons eu maintes lois l’occasion de dire 
quelle fut alors l'importance du rôle dévolu, dans l’enseignement 
médical, à la science phytologique, puisque, — il est inutile de le 
répéter, — c'était le règne végétal qui, presque seul, fournissait 
matière à l’art du ;j:harmacien. 

Le botaniste dont nous allons maintenant nous occuper pré- 
tendit, — et c’est en cela que consiste sa principale originalité, — 
qu'en Provence croissent toutes les plantes propres à guérir Îles 
maladies auxquelles les Provençaux peuvent être sujets; d’où il 
concluait à une transformation complète de la Pharmaceutique 
provençale. La Provence cesserait d’être, pour ses médicaments, 
tributaire des pays orientaux, et désormais ses apothicaires n'au- 
raient plus besoin de se procurer à grands frais des drogues 
étrangères, dont le haut prix ruinait les malades. 

. Sa thèse, basée sur cette croyance que l’auteur de la nature à 
toujours placé le remède à côté du mal, il l’étayait au moyen de 
différents exemples que lui avait sugoérés son érudition biblique : 

«€ Moyse, pour chasser l’amertume des eaux et les rendre po- 
tables, manda-il ses droguistes aux Antipodes (comme nous fai- 
sons à tout propos) plustost que d’experimenter la vertu de l’arbre 
voisin du fleuve? — Elisée mundifia-il les eaux de Jericho avec 
autre drogue qu'avec celle qui est en chaque maison usuelle et 
familiere, assavoir avec le sel? — Thobie le jeune, pour curer 
la cecité de son pere, de quel coilyre ou de quelles autres drogues 
usa-il en ceste operation, que du fiel du poisson qu’il pescha dans 
le fleuve voisin? » 


Or, s'il est de règle que partout l’antidote avoisine le venin, Y 
aurait-il exceplion pour la Provence (1)? 


(1) A l'appui de celte vérité, ou prétendue telle, que la nature place tou- 
jours le remède à proximité du mal, notre auteur invoquait une observation 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 137 


« Quand on voudroit bien faire ce tort à la nature, de l’accuser 
qu'elle eust laissé quelques contrees despourveües et indigentes de 
remedes necessaires à la conservation et restauration de la santé 
des hommes qui les habitent : oserions-nous dire cela de nostre 
Provence? De laquelle semble que la mesme nature ait voulu faire 
un abregé de tout le monde, et y renfermer la fæcondité de tout 
ce qu’elle a esparsement distribué entre toutes les autres du globe. 
Elle nous a produit toutes les especes de grains, vins, huiles, sels, 
bestails, poissons, et toutes sortes de fruicts, soyes, laines, brief 
tout ce qui est propre pour la nourriture, entretien et plaisir des 
hommes. Elle nous exhibe le vermeillon, le safran, quand bon 
nous semble, la soulde, le pastel, la guesde. Elle nous presente 
pierres de toutes sortes, pour bastir et ediffier, plastrer, mouldre, 
cruser, et à faire verres. Le bolus (1) encores, le tale, le jayet, le 
coral, la croye (2) et l’ocre. Elle enferme dans ses flancs l'or, l’ar- 
gent, le mercure, le plomb, le soulfre, le fer, le vernis et le char- 
bon naturel (qui est une espece de bitume) pour purifier et rendre 
tous lesdicts mineraux propres à nostre usage. Et pour la guari- 
son de plusieurs maladies, par autre artilice incurables, elle nous 
elixe, dans ses entrailles, de bains naturels et tres-salutaires, à 
Digne et dans ceste cité d’Aix. Et neantmoins, quoyque nous 
habitions une tant fertille province et si apte à la production de 
toutes choses : nous ne voulons confesser estre abondans et tres- 
riches de remedes. » 


L'auteur de ce patriotique dithyrambe se nommait Antoine 
Constantin. Il était originaire de la Haute-Provence. « Il näquit, 


faite par un conseiller au Parlement d'Aix. Cet ingénieux magistrat faisait 
remarquer que les fruits astringents, tels que ceux du Cornouiller et du 
Sorbier, mürissent à l'époque même où ils peuvent servir à combattre les 
dysenteries produites par l’excès des fruits laxatifs comme les melons et les 
raisins. . , 

(1) Bolus, bol d'Arménie, médicament qui, au xvi° siècle, était employé 
Contre la peste, et dans la composition duquel on faisait entrer une sorte de 
terre ou de pierre friable apportée d'Arménie. — Le botaniste provençal 
Hugues de Solier affirme, dans ses Scholies sur Aetius, que l’on extrayait cette 
même terre « de certaines petites collines situées près de Montmajour, aux 
environs d'Arles, ville très ancienne et très illustre de notre Provence ». 
(La Botanique en Provence au XVI siècle : Hugues de Solier.) 

) Nom provençal de la craie. 


138 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


dit Garidel (1), à Senez, ville Episcopale de ceste Province (2)- 
Apres avoir fini ses études en Medecine, il prit le degré de Docteur 
dans l’Université d’Aix, où il exerça la Medecine pendant un assez 
long temps avec l’entiere satisfaction du Public... Ïl étoit très- 
versé dans la connaissance de la matiere medicinale, il possedoit 
à fonds les Auteurs Arabes; ce qui lui donna lieu d’examiner si, 
sans les drogues Arabesques, l’on ne pourroit pas guérir aussi- 
bien les maladies avec les remedes du Païs. » 

L'exemple populaire avait, du reste, confirmé ce novateur dans 
l'idée de substituer les remèdes indigènes à ceux apportés des 
pays lointains : | 

« Le vulgaire, et mesmes les femmelettes semblent en cecy avoir 
esté plus curieuses et diligentes que nous : car elles ont mises les 
facultez de plusieurs medicamens en lumière, lesquelles nous 
estoyent auparavant incognuës. Et quant aux purgations la plebee 
coustumierement mesprise les estrangers, use de la catapuce, de 
la laureole, du tytimal, de l’hieble, et autres que la necessité leur 
a faict experimenter. Brief la populace met en besongne les me- 
dicamens produits en nostre Provence, tant aux internes qu'aux 
externes maladies, quelquefois avec meilleur succès et tousjours 
avec moins de frais que nous qui, preferans le rheubarbe, les 
tamarins, les mirobolans, la casse et autres drogues estrangeres, 
adulierees ou vermoulues et chanssies de vieillesse, outre le 
trouble que donnons aux malades à cause de l’odeur et du goust 
mausade, odieux et ingrat, sommes cause que les Apothicaires 
sont contraints (estant les drogues estrangeres si cherement achep- 
tées) d’espuiser la bource des pauvres malades : tellement que 


(1) Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, Explication 

des noms des auteurs botanistes, p. VIII. — Antoine Constantin était fils de 
Claude Constantin, dont Garidel ne nous fait pas connaitre la profession, et 
de Jeannette Maicox. La date de sa naissance n'est pas indiquée. Mais comme 
nous savons qu'il se maria en 1580, si nous admettons qu’il était alors âgé 
d'environ trente ans, il serait né vers le milieu du xvi° siècle. 
. (2) Le petit village de Senez, aujourd’hui chef-lieu de canton de l'arrondis- 
enen e jasteilane (Basses Alpes), fut jusqu’à la Révolution le siège d’un 
sv à &.— L'auteur du De laudibus Provinciæ (Paris, 1551), Pierre Quiqueran 
le Beaujeu (d Arles), avait été nommé, à l’âge de dix-huit ans, évêque de 
Senez par le roi François Le. Voir les détails que nous avons donnés au sujet 
de Quiqueran dans notre ouvrage intitulé : La Botanique en Provence 4% 
XVIe siecle : Pierre Pena et Mathias de Lobel (Marseille, 1899). 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 139 


nous en voyons plusieurs ceder plustost à l’impetuosité des ma- 
ladies et aymer mieux mourir, que de recourir à nous, sachant 
fort bien qu’ils ne pourroyent eviter les drogues Orientales et 
Indiennes, ny le registre des Apothicaires. » 

Mais Constantin se gardait bien de faire le procès aux apothi- 
caires, avec lesquels, évidemment, il tenait à ne pas se brouiller : 

« Les Apothicaires, quant en ce faict, doivent estre deschargez 
de toute accusation et blasme. Car ils ne peuvent ni doivent meu- 
bler leurs boutiques d’autres drogues que de celles que les Mede- 
cins mettent ordinairement en pratique. Lesquelles, estant achep- 
tees cheres, ne peuvent estre vendues qu’à cher prix. » 

Les médecins sont les seuls coupables. L'emploi des médica- 
ments exotiques impose actuellement aux apothicaires des voyages 
coûteux et pénibles, qu’ils n’auront plus l’obligation d’entre- 
prendre lorsque la matière médicale leur sera fournie par la 
Provence : 

€ S’ensuit donc que despuis qu'avec beaucoup moins de des- 
pence et autant ou plus de commodité, nous pouvons faire la 
medecine en ce païs, des medicamens qui sont en iceluy nourris, 
nous faisons tort à la nation Provençale de la frustrer des biens que 
nostre Seigneur semble avoir preparez pour elle et desquels nous 
avons esté faicts les fidelles dispensateurs : comme aussi les Apo- 
thicaires et droguistes ont de quoy se plaindre de nous, de ce que 
nous les contraignons naviger jusques aux extremitez de la terre, 
Pour recouvrer avec grands perils, frais et despens ce que se peul 
sans danger, sans grand pourchas et à bon comte recouvrer en ce 
pais. » 

Notre médecin, ayant longuement expérimenté sur ses malades 
l'effet des plantes médicinales récoltées en Provence, prit le parti 
d'écrire un ouvrage spécial pour préconiser sa méthode. 
| Le Traité de la pharmacie provençale, — tel était le titre pro- 
Jeté, — devait, dans la pensée de l’auteur, exiger plus d’un volume. 
Un seul a paru. C’est celui où il est question des plantes purga- 
tives, les premières qu’Antoine Constantin tenait à faire connaitre. 

Ce livre fut imprimé à Lyon par Thibaud Ancelin, imprimeur 
du roi, et vit le jour en 1597. 

La publication d’un livre nouveau était alors un événement que 
les amis de l’auteur, quand ils se croyaient poètes, célébraient à 
l'envi, toujours prodigues d’hyperboles ; et le volume étalait avec 


140 SÉANCE DU 26 AvRIL 1901. 


orgueil sur ses premières pages les sonnets ou autres pièces qu’il 
avait inspirées. | 

S'il faut en juger d’après l'enthousiasme des poètes qui Sa- 
luërent par avance l’œuvre d’Antoine Constantin, l'idée pour 
laquelle celui-ci s'était mis en campagne allait être accueillie avec 
la plus grande faveur. 


Dans un premier sonnet, un poète qui jouissait en ce temps-là 
d’une certaine renommée, Louis de Gallaup-Chasteuil (1), pré- 
voyait le vide que la médication nouvelle ferait bientôt sur les 
rives du Styx, et il s’alarmait, pour l'inventeur, de la colère des 
dieux infernaux : 


Je crains qu’un Dieu jaloux ne retranche son âge; 
Sa main prive Caron de l’importun naulage (2), 
Æaque aux champs herbeux n’attend plus le mortel. 


Un avocat au Parlement d’Aix, N. Perrin, apostrophait ainsi les 


Indiens qui, désormais, netrouveraient plus d’acheteurs pour leurs 
drogues : 


Dites-nous, Indiens, qui vous rend estonnez ? 

Quelle est votre douleur? Quoy! vos drogues moisies ° 
Ainsi qu'auparavant ne seront plus choisies, 

Ni vos fruicts abuseurs dans nos havres trainez ? 


Un autre « Advocat au Parlement de Provence », B. Bernardi, 
vaticinait en ces termes : 


(1) La Biographie universelle n'a point passé sous silence le poète Louis 
de Gallaup-Chasteuil. Voici la notice qui le concerne : « Issu d’une famille 
noble et ancienne, originaire de Naples selon quelques-uns, mais plus proba- 
blement du Languedoc, laquelle vint s'établir à Aix-en-Provence à la fin du xv° 
siècle, il naquit dans cette ville vers l'an 1550. Son père et son aïeul s'étaient 
distingués dans la carrière des armes. Tous deux cultivèrent les lettres, goût 
que partagea Louis et qui fut commun à ses descendants. Louis fit de bonnes 
études et devint un des hommes les plus savants de son temps. Il faisait des 
vers avec facilité, et son génie brillait surtout dans les inscriptions et Îles 
devises. Charles-Emmanuel 1", duc de Savoie, l’honorait de son estime, et en 
recevait volontiers des conseils. Il rendit à Henri IV, dans le temps de la 
ue, d’utiles services que ce prince reconnut par une charge de conseiller 
d'Etat. Il mourut à Aix, l'an 1598, n'étant âgé que de quarante-huit ans. » 

(2) Nolis, prix du passage (payé au batelier infernal). : 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 141 


Fidelles gardiens du recours de la vie, 
Sacres-saincts heritiers de l’Epidaurien, 
N'allez plus outre mer rechercher nostre bien, 
Ny relisez plus tant les secrets d'Arabie. 


Ce livre seul pourra contenter vostre envie 

Sans relire sans fin le divin Galien, 

Et fournira pour vous et au Pharmacien 

Le rheubarbe et la casse en vostre champ sortie. 


Cacochimes Francois, vous en estes aussi; 
Et vous, Ô Provencaux, lisez ce livre icy, 
Car surtout c’est pour vous qu’il est mis en lumiere... 


Et comme, parmi les productions littéraires, l’anagramme était 
alors fort en honneur, N. Perrin composa un second sonnet pour 
y insérer celle-ci : 


Nul d’eux (1) eut toutesfois l’authorité si grande 
Que nostre Constantin qui, des lors qu’il commande, 
Aux malades il donne incontinent santé. 


Nous ne devons pas nous étonner qu’au nombre des rimeurs 
qui prônèrent la Pharmacie provençale, il y eût deux avocals : 
Constantin, bien aise de mettre son traité sous la protection de 
l'autorité judiciaire, l'avait dédié « à mes seigneurs de la Cour 
de Parlement de Provence ». Il craignait que son succès ne lui 
Suscitât beaucoup d’envieux, et ilessayait de s'attacher par avance 
d'illustres défenseurs : 

€ Mes seigneurs, c’est l'ordinaire des hommes qui font profes- 
sion des lettres, principalement de ceux qui recelent beaucoup 
plus à l'intérieur qu'ils n’en portent au front, d’estre long temps 
suffoquez et comme ensevelis parmi les tenebres des plebees, si 
quelque grand personnage ne les sousleve et leur soustienne le 
Menton. C’est quasi aussi l'ordinaire entre ceux qui courent en 
mesme lice, de mesdire et detracter des labeurs et actions d’au- 
truy. Et c’est pour autant qu’un chascun desirant sa renommée 
Pager au-dessus et gaigner le haut, tasche par tous moyens mettre 
à fons et ensevelir la memoire non seulement de ses contempo- 


: (1) Hippocrate et Galien. 


142 SÉANCE DU 26 AvRIL 1901. 


rains, mais voire mesme de ses antecesseurs.. Ge vice à faict que 
nostre medecine a perdu les escrits d’un Herophile, d’un Crisippe, 
d'un Diocle, d’un Prodique, d’un Praxagore, d’un Erasistrate, 
d’un Themisson, et d’une infinité d’autres. Si donc les detrac- 
teurs ont eu tant de pouvoir sur les œuvres de tant et tant de 
renommez personnages, que doibs-je esperer de ce petit surgeon, 
sinon de le voir assailli par les morsures empestees de plusieurs 
mesdisans, plus addonnez à detracter du labeur d’autruy que dili- 
gens et curieux de mieux faire ?.. Tels mesdisans et mal affection- 
nez, considerans les merites et grandeurs de vostre tres auguste 
Compagnie, pleine d'humanité, de doctrine, de prudence, de 
pieté, de foy et de religion tout ensemble, seront contraincts poser 
les armes et caler les voiles, le voyant esclos soubs la protection el 
sauvegarde de ce tres illustre et royal Senat. » 

Il y avait donc, en ce bon vieux temps, chez les botanistes et 
les médecins, des mesdisans addonnez à detracter du labeur d'au- 
truy! Mais nous pensons bien qu’avec le puissant patronage du 
Parlement de Provence, le subtil docteur aixois put échapper à 
leurs morsures empestees. 

Nous avons dit plus haut qu’en écrivant son livre, Constantin 
se proposait de l’intituler : « Traité de la pharmacie provençale ». 
Il n'avait point renoncé à ce titre lorsqu'il remit son manuscrit à 
limprimeur lyonnais, et durant l'impression du texte, rien ne fut 
modifié. En tête de la page qui porte le chiffre 4, nous voyons un 
titre d'entrée ainsi conçu : « Premiere partie de la pharmacie 
provençale »; ces mêmes mots : « de la pharmacie provençale » 
sont reproduits sur les titres courants, au sommet des pages sui- 
vantes; et le volume se termine par cette formule : « Fin de la 
pharmacie provençale ». 

Mais quand, l'impression du corps de l’ouvrage étant achevée, 
il ne restait plus qu’à imprimer en dernier lieu, comme il est 
d'usage, une première feuille contenant le frontispice, l'avis au 
lecteur, la dédicace et les poésies liminaires, Constantin se ravisa- 
| Il jugea sans doute qu’il assurerait à son traité un débit plus 
étendu si, en modifiant le titre, il enlevait à l'ouvrage son aspect 
trop exclusivement provençal. Au mot provençale qui accompa- 
gnait celui de pharmacie, il substitua l'adjectif provinciale, et il 
arrèla en cette forme la rédaction définitive du frontispice : 
« Brief traicté de pharmacie provinciale et familiere, suivant 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 143 


laquelle la Medecine peut estre faicte des remedes qui se treuvent 
en chasque province, sans qu’on soit contrainct les aller mandier 
ailleurs, dressé et faict vulgaire par M. Antoine Constantin, d. en 
medecine à Aix en Provence. » 

De cette façon l'ouvrage paraissait écrit non point seulement 
pour les Provençaux, mais pour les habitants de chacune des 
autres provinces du royaume; ce que, du reste, l’auteur déclarait 
en termes exprès, dans son « Advertissement au lecteur » : 

« Ne pense pas, ami lecteur, combien que ce traicté semble 
s'adresser seulement aux Provençaux, qu’il ne soit aussi basti 
pour loules les provinces de la France, et ne se puisse encores 
estendre plus loing.… » 

D’après le plan conçu par Constantin, ce volume, ainsi que 
nous l’avons indiqué, n’était que le commencement d’une série; 
uniquement réservé aux purgatifs, il avait pour objet de vulga- 
riser les substances, douées de la virtus purgaliva, qui pouvaient 
être empruntées aux ressources particulières du terroir provençal. 

Le traité de la pharmacie provençale est divisé en trois livres : 

Le premier, qui ne porte pas de titre spécial, est affecté à l’exa- 
men d’un groupe d’espèces végétales ayant la propriété de purger 
avec énergie, etappartenant presque toutes à la flore spontanée de 
la Provence : 

Le deuxième livre est intitulé : Des medicamens qui purgent 
sans faire aucune violence ou bien peu au corps humain ; il y est 
encore fait mention de diverses plantes spontanées; 

Enfin le contenu du troisième est indiqué au moyen de l’énon- 
clation suivante : Des medicamens qui, outre ce qu'ils purgent le 
corps, ont ausi quelque pouvoir de le nourrir. Parmi ces médica- 
ments alimentaires, l’auteur introduit un certain nombre d'arbres 
fruitiers ou de plantes potagères. 

Nous voulons ici demeurer fidèle à la règle dont nous ne nous 
sommes jamais départi en écrivant nos études de botanique ré- 
trospective. Nous n’envisagerons Antoine Constantin qu'en sa 
qualité de botaniste. Nous laisserons de côté tout ce qui, dans son 
œuvre, intéresse l’art médical ou pharmaceutique. Des divers 
Chapitres consacrés aux plantes médicinales, nous extrairons seu- 
lement les passages qui peuvent offrir un intérêt botanique. | 

L'auteur de l'Histoire des plantes qui naissent aux environs 
d'Aix a fait un reproche à Constantin, considéré comme botaniste. 


144 SÉANCE DU 26 avriz 1901. 


Après avoir reconnu qu’ « il possedoit à fonds les Auteurs Arabes », 
Garidel ajoutait : «Il paroit que nôtre Auteur n’avoit pas de grandes 
lumières dans la Botanique moderne, qui lui auroit fourni infail- 
liblement de quoi enrichir son livre »; et il appréciait ainsi la 
Pharmacie provençale : « Cet ouvrage est plus à estimer par 
raport au dessein de l’Auteur que par l’execution. » 

L’instaurateur de la médication nouvelle était, il est vrai, pro- 
fondément imbu de l’antique doctrine : il trouve des occasions 
fréquentes d’invoquer Hippocrate, Théophraste, Dioscoride, Ga- 
lien, Oribase, Paul! d’Égine et, parmi les auteurs arabes, Mesué, 
Avicenne, Avenzoar, d’autres encore. Mais il semble n’avoir eu 
qu’une connaissance bien incomplète de ce que Garidel appelait 
« La Botanique moderne », c’est-à-dire l’ensemble de ces grands 
ouvrages de phytographie que la seconde moitié du xvr' siècle vit 
éclore en si grand nombre et qui, en substituant au principe 
d'autorité l’observation directe des phénomènes de la nature, 
ouvrirent à la science émancipée la voie du progrès illimité. Des 
botanographes de son siècle, c’est à peine s’il nomme Ruel, 
Matthiole, Léonard Fuchs et Jean Costæus. 

Ïl est à remarquer que bien souvent Constantin évite de donner, 
aux plantes dont il traite, les noms latins inscrits dans les Flores 
contemporaines. Il les désigne par le nom français, auquel il ajoule 
quelquefois le vocable provençal. Était-ce parce qu’en pareils cas 
il ignorait le nom latin? On peut supposer aussi qu’étant désireux 
de laisser à son Brief traiclé le caractère d'œuvre populaire et, 
suivant Son expression, € familière », c’est intentionnellement 
qu’il s’abstenait d'employer, pour la désignation. des simples, la 
langue scientifique. 

Nous allons maintenant passer en revue les plantes énumérées 
dans la Pharmacie provençale. Nous les présenterons sous le nom 
adopté par l’auteur et nous conserverons l’ordre qu'il a suivi. 


COCOMBRE SAUVAGE, — I s’agit ici de la Cucurbitacée que nous 
nommons aujourd'hui Ecballium Elaterium Rich. (Momordica 
Elalerium L.). « Le vulgaire, écrit Constantin, l'appelle Cocome- 
rasse (1). — Il croit tout proche des murailles, presque de tous 


(1) Ce nom provençal n’est point tombé en désuétude. Le Trésor du Féli- 
brige, dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral, donne aussi les 
formes Coucoumourasso, Coucouroumasso, Coucoumbrasso. , son 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 145 


les lieux de ce païs, mais aussi il entre maugré nous jusques aux 
jardins, desquels il ne peut bonnement estre extirpé, dans l’enclos 
desdittes murailles. » 


CaTaPucE. — L'auteur réunit sous ce titre deux Euphorbiacées 
bien différentes : le Ricin (Ricinus communis L.) et l'Épurge 
(Euphorbia Lathyris L.). Voici comment il s’exprime au sujet de 
ces deux espèces : 

« Je ne m'’arresteray pas à descrire l’histoire de la catapuce, 
non plus que des autres simples desquels j’ay deliberé de parler, 
tant pour ce qu’ils sont cogneus presque de tous et mesmement 
du vulgaire, qu’à cause que les herboristes (1) recens en ont sufli- 
samment escrit. 

« Les herboristes en ont remarqué de deux sortes, l’une qui est 
grande, qu’autrement nous appelons ricinus à cause que sa graine 
représente un petit animal livide, qui s'attache aux beufs, aux 
chevres et autres bestes : on l’appelle'en nostre langue provençale 
cascaillons (2). Le vulgaire nomme ceste plante palma christ (3). 

€ L'autre espece est petite, qui proprement est celle que nous 
appelons catapucia, Galen la nomme lathiris. La catapucia minor, 
que les Provençaux entendent seulement par le nom de caqua- 
puce (4), les François la nomment espurge. » 


TITHYMALE. — « C’est, dit Constantin, la plante que les bar- 
bares (5) appellent esula, les Latins lactuca caprina, les Francois 


() Le mot herboriste n'avait pas alors la signification que nous Jui don- 
nons aujourd’hui. Il s'appliquait aux botanistes, avec le sens plus spécial que 
Comporte l'expression moderne de floriste. On désignait par le nom d’herbier 
où d'herbaire les ouvrages que nous appelons actuellement des flores. 

. (2) Constantin veut ici parler de la tique, insecte que les Provencaux con- 
Unuent à nommer cascaioun. | 

(3) Le nom provencal du Ricin est présentement paumocristo ; palma-crist 
est la forme languedocienne. (Voy.le Trésor de F. Mistral.) . 

. (#) Le mot catapuço est encore usité en Provence avec la même significa- 
Uon, ainsi que la forme altérée cacapugo. | 
6) Constantin entend par là ceux qui parlaient un latin barbare, et il 
Wsait, sans aucun doute, le personnel des officines où l’on désignait les plantes 
médicinales par des noms spéciaux, à désinence latine, mais différant des 
termes, réputés classiques, dont se servaient les botanistes. Voy. à ce sujet notre 
étude sur Hugues de Solier : cet auteur a, pour la plupart des plantes qu'il 
mentionnait, fait connaître les appellations en usage chez les apothicaires. 
T. XLVIN. (SÉANCES) 10 


146 SÉANCE DU 26 AvRIL 1901. 


l'herbe à lait et les Provençaux lachuscle (1). Les Medecins qui 
ont escrit des simples medicamens, tous d’un commun accord 
confessent qu’il y en a de sept especes. Ores qu’en ce païs, à mon 
opinion, nous ayons toutes les especes, tant aux parties maritimes 
que ès montagnes, nous prendrons neantmoins celuy qui nous est 
plus à port, qui croit partout, jusques aupres des murailles des 
villes et villages, ès lieux cultivez et incults, et n’est autre que 
celuy que Mathiol et Dioscoride appelle helioscopius, qui est en 
malignité et vehemence inferieur aux autres especes. » — C'est 
donc notre Euphorbia Helioscopia L. que le médecin réformateur 
recommandait à ses malades sous le nom de « tithymale ». 


THYMELEA et CHAMELEA. — Nous nous trouvons ici en présence 
d’une difficulté. Le texte porte : « De ces deux plantes, les anciens 
n’en ont usé que de la graine : l’une desquelles ils appellent gra- 
num cnidium, l’autre cneorum. » 

Par Thymelea, il y a certitude que Constantin désignait le Garou 
(Daphne Gnidium L.) : nous avons, pour n’en point douter, l’au- 
torité de Garidel (2). C’est du reste à cette espèce que beaucoup 
de floristes du xvr' siècle avaient appliqué le nom de Thymelæa. 

Matthiole, Dodoens, Cordus, Pierre Belon, Conrad Gesner et 
d’autres donnaient celui de Chamelæa à la plante que les Adver- 
saria, l’'Historia Lugdunensis, Charles de l’Escluse en son His- 
loire des plantes rares, Jean et Gaspard Bauhin appelèrent Cha- 
méælea lricoccos et dont Linné a fait son Cneorum tricoccum. Nous 
serions donc porté à croire que c’est bien de cette espèce qu'il est 
question dans le passage cité plus haut, et le mot cneorum, qui Y 
est employé, confirmerait notre assimilation. Mais est-il possible 
de la concilier avec les détails donnés par Constantin au sujet du 
Thymelea et de son prétendu Chamelea ? « Ces deux plantes, 
dit-il, sont si vulgaires en ceste province, mesmement au pais bas, 


(1) Nom que la langue provençale continue à donner aux diverses Eu- 
phorbes, et dont la racine est le mot Ja ou lach, lait. 

(2) « Le Garou, ou Thymelæa foliis Lini C. B. Pin., contient un sel àcre 
caustique. Les plus savants des anciens Botanistes conviennent que le Gr” 
num Cnidium des Anciens est le fruit de cette plante, dont Hippocrate se 
servoit pour purger ses malädes. Dioscoride a rangé cette plante parmi les re 
medes purgatifs ; Mesué lui a donné la même place. Nôtre Constantin n’a pa$ 


ou Fran de suivre Mesué et les Auteurs ci-devant citez. » (Hist. des pl; 
p. 461. 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 147 


qu'il n’y a presque lieu incult qui n’en soit peuplé, mesme que 
tous les chemins pres la ville d’Aix en sont bordez. » 

Le Daphne Gnidium est assez commun dans la Basse-Pro- 
vence (1), mais le Cneorum tricoccum Y est d’une extrème rareté. 
Honoré Roux, l’auteur du Catalogue des plantes de Provence, ne 
l'a cité que dans le département des Alpes-Maritimes. Un ouvrage 
antérieur, le Catalogue des plantes qui croissent naturellement 
dans le département des Bouches-du-Rhône, de Castagne, l'avait 
signalé aux environs d'Arles. Mais on ne l'y a pas retrouvé, puisque 
le consciencieux Honoré Roux s’est abstenu de reproduire cette 
indication. Est-il possible d'admettre que si le Cneorum, pendant 
le xvr° siècle, était aussi abondant aux alentours d’Aix que l’affir- 
mait Constantin, il eût, depuis lors, entièrement disparu (2) ? 


ELLEBORE. — « Les herboristes depeignent deux principales 
sortes d’ellebore, le blanc et le noir : toutes les deux on treuve en 
ceste province et principalement aux montaignes qui voisinent le 
Dauphiné et Terre-neuve (3) d’où elles peuvent estre transplantees 
€n nos jardins, comme plusieurs autres plantes, afin que nous 
Puissions au besoin estre plus promptement et plus commodement 
Sécourus. » — Parmi les botanistes du xvi° siècle, les uns appe- 
lient Helleborus niger j'espèce à laquelle Linné a confirmé ce 
nom (Helleborus niger flore roseo de Gaspard Bauhin); les autres, 
celle que l’auteur du Species a nommée Helleborus viridis. Il est 


(1) « Cette plante, écrivait Garidel, est fort commune dans nôtre terroir, On 
la trouve presque partout sur nos collines du Monteiguez, du Tholonet et 
ailleurs, » (1bid., p. 460.) | . 

(2) La rareté du Cneorum tricoccum en Provence au xvi‘ siècle avait été 
Constatée par Pierre Pena, qui à fourni au Stirpium Adversaria tous les 
articles relatifs à la flore provençale. Après avoir signalé une station de cette 
Plante à Frontignan en Languedoc, il déclarait qu’elle était rare partout ail- 
leurs et notamment en Provence : « nec quidem in Galloprovincia, ubi tamen 
Dascilur, multo prodit proventu. » (Stirp. Ado., p.151). Dans les nombreuses 

erborisations qui nous ont fait parcourir en tous sens les cinq départements 
découpés dans l’ancien territoire de la Provence, nous n’avons pas rencontré 
ne seule fois le Cneorum. Hônoré Roux, que nous venons de rappeler, ne 

avait jamais récolté lui-même ; il l'indique à Antibes, d’après Huet ; à Nice, 
Menton et Monaco, d'après Arduino. — Pierre Belon, vers le milieu du 
XVI° siècle, trouva cette Térébinthacée à Ramatuelle, près Saint-Tropez (Var). 

(3) Vallée de Terre neuve, Terre neuve de Provence est le nom € que les 

iémontais donnaient autrefois au comté de Nice, depuis son annexion au 
duché de Savoie en 1388 ». (F. Mistral, Trésor du Félibrige.) 


148 SÉANCE DU 26 AvRiL 1901. 


probable que par Ellébore noir Constantin entendait l’Helleborus 
niger L. « L’Hellebore noir dont nous nous servons en Medecine, 
écrivait Garidel, est l’Helleborus niger flore roseo C. B. Pin., qui 
vient dans la haute Provence, dans les montagnes de Colmars el 
de Seyne; et dans celle du Dauphiné (1). » — Quant à l’Ellébore 
blanc, il n’est pas douteux que c’était pour l’auteur de la Phar- 
macie provençale la Colchicacée à laquelle Dodoens, Valerius 
Cordus et d’autres avaient déjà conféré le nom de Veralrum 
album qu’elle porte encore de nos jours. « Nos Provençaux apel- 
lent cette espece Varaire, du nom corrompu de Veratrum, qui est 
l’Hellebore blanc. Aujourd’hui on se sert rarement de l’Hellebore 
blanc, à cause des terribles symptômes qu’il excite (2). » 


TurBiru. — Turbith est un nom arabe employé par Avicenne. 

Les écrivains de la Renaissance, qui tenaient tant à pouvoir 
appliquer avec certitude les noms anciens aux espèces qu’ils avaient 
sous les yeux, ne parvinrent pas à se mettre d’accord sur l’iden- 
tité du Turbith. Les uns donnèrent ce nom à diverses Euphorbes, 
d’autres à plusieurs Ombellifères, quelques-uns à la plante ex0- 
tique que Linné nomma Convolvulus Turpethum. Les mêmes 
divergences d'opinion se manifestèrent à propos du mot grec 
Thapsia, trouvé dans Théophraste. Les deux noms finirent pa 
être confondus, certains auteurs, tels que Césalpin et Conrad 
Gesner, ayant indifféremment appelé la même plante Turbith ou 
Thapsia. 

C’est ce que fit aussi Constantin : « Je sçay qu’on objectera qué 
la thapsia, de laquelle je parle, n’est pas le turbith qui est mis en 
œuvre aux boutiques de nos Apothicaires : mais ce m’est tout un, 
pourveu que par experiences infaillibles, et par le tesmoignage 


(9 Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix, p. 226. — Ga- 
ridel avait reçu cette plante de son correspondant Jean Saurin, apothicaire à 
Colmars, lequel avait aussi trouvé dans les mêmes parages l’Helleborus 
viridis L. 11 disait de la première : « Mr Saurin nous assure que cette planté 
vient sur Ja pente de la montagne appelée le Col de Champ, ou la Couello de 
Champ, du côté d’Entreaunes, dans les lieux septentrionaux et couverts 
d'arbres, à une lieüe et demie de Colmars »; et de l’Ellébore vert : € On 
trouve cette espece d’'Hellebore dans les mêmes endroits du terroir de Col- 
mars, Comme l’a observé Mr Saurin. » — Voir, au sujet du correspondant de 
Garidel, notre Notice sur le botaniste Provençal Jean Saurin (Bull. de la 


Soc. bot. de Fr., session extraordinaire d 
(2) Garidel, loc. cit. e Barcelonnette). 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 149 


de quelques auteurs recens, de renommee non vulgaire entre les 
Medecins, soit notoire et manifeste que nostre thapsia a les mesmes 
puissances de purger la grosse et crasse phlegme, que Mathiol 
attribue au tripolion, qu'il pense estre le turbith. » 

Le Turbith ou Thapsia qu’Antoine Constantin faisait figurer 
parmi les plantes purgatives indigènes est une Ombellifère qui se 
rencontre assez communément sur les collines de la Provence mé- 
ridionale : le Thapsia villosa L., auquel, avant Linné, Gaspard 
Bauhin, dans le Pinax, avait déjà imposé l’appellation de Thapsia 
latifolia villosa (1). 

À cel égard aucun doute n’est possible : nous avons, encore ici, 
l'appui de Garidel. 

En son Histoire des plantes, il a consacré un assez long article 
au Thapsia latifolia villosa du Pinax : « La racine de cette 
plante, dit-il, rend un suc lacticineux, fort âcre et amer au goût, 
qui excite des nausées, et qui s’épaissit en forme de gomme quand 
il est sec. Plusieurs de nos Auteurs ont crû que le Turbith des 
Arabes étoit la racine du Thapsia… Nôtre Constantin étoit dans 
le même sentiment. Il assure qu'il s’en étoit servi avec heureux 
succez, dans le village où il avait commencé de faire la Mede- 
cine (2). » 

S'il faut en croire l’auteur de la Pharmacopée provençale, le 
Thapsia villosa était extrêmement abondant aux alentours d’Aix. 
€ Combien qu’il croisse en affluence en ce païis de Provence, 
Mmesme que les coustaux et montagnes, tant du terroir de la ville 
d'Aix que des lieux circonvoisins, en sont toutes couvertes (3), si 


(1) La plupart des floristes du xvi° siècle antérieurs à G. Bauhin l’appe- 
laient Seseli Peloponesiacum. 

(2) « C’est une erreur de croire, ajoutait Garidel, que le Thapsia dont nous 
parlons, non plus que le Thapsia Montis Gargani, dont on se sert dans la 
Sicile, nous fournisse le véritable Turbith. Le véritable Turbith estune espece 

e Lizeron, qui croît à Guzarata, dans les Indes Orientales, et que | illustre 
Mr Herman, Professeur Botaniste à Leyden, apelle Convolvulus Indicus, ala- 
tus, Maximus, foliis Hibisco non nihil similibus, Turbith officinarum. 
Gaspard Bauhia l’apelle Turpethum repens foliis Altheæ, vel Indicum. » C'est 
Sete plante que Linné a nommée Convolvulus Turpethum. 

(3) 11 semble qu’au siècle suivant, le Thapsia villosa était devenu plus 
rare aux environs d'Aix. « L’on trouvoit autrefois cette plante, déclarait Ga- 
ridel, sur les collines du Montaiguez. Mr Fouque [professeur de botanique à 

Mversité d'Aix] l’a trouvée en assez grande quantité dans l'endroit apellé 
OU Devens de Pourrieros, dans celui de Rians nommé la Garduello, et dans 
le bois d’Ollieres, » 


150 SÉANCE DU 26 AvriIL 1901. 


est-ce que les droguistes et grossiers (1) de Marseille (desquels nos 
Apothicaires lacheptent bien cherement) le vont chercher à 
grands frais et despens, en regions estranges. » Et il relatait ce 
détail, qui n’est pas sans intérêt au point de vue de l'histoire du 
commerce : « Les marchands de la basse et haute Bretaigne le 
viennent querir au bas Languedoc, vers Montpellier et Nismes, 
auquel païs s’il ne la trouvoyent, suis asseuré qu’ils viendroyent 
querir le nostre et accuseroyent la negligence de nous autres Me- 
decins Provençaux. » 


FLAMME ou GLAYEUL. — Constantin applique évidemment ces 
deux synonymes à l’Jris germanica L. « La flamme, ou iris, ou 
glayeul, dit-il, est celui que nous voyons aux jardins : ausquels 
estant une fois tant soit peu enraciné, il pullule si bien qu’il n’a 
besoin de culture pour se presenter, avec ses couteaux verdoyans, 
enrichi de diverses couleurs. » 

Il nous apprend que déjà la parfumerie utilisait la bonne 
odeur qu’exhale, quand elle est desséchée, la racine d’iris, et il 
nous fait connaitre les noms singuliers de deux des produits que 
cette industrie en obtenait. Il qualifiait l’Iris germanique de 
« fidelle conservateur de toutes odeurs plaisantes », et il ajoutait 
aussitôt : « lequel les parfumeurs mettent pour fondement et 
base de leurs pommes, oyseaux de Cypres, et autres senteurs. » 


SUREAU et INIEBLE. — La signification de ces deux mots français 
n’a pas varié. [ls désignaient, comme aujourd’hui, les deux espèces, 
l’une et l’autre très répandues en Provence, du genre Sambucus : 
l'espèce arborescente, Sambucus nigra L., et l'espèce herbacée, 
Sambucus Ebulus L. « Dioscoride, écrit notre auteur, faict seu- 
lement deux especes de ceste plante : l’une qu’il appelle en sa 
langue Grecque acte, l’autre chameæacte. La premiere est celle que 
les François nomment sureau, les Latins sambucus, desquels nous 
avons retenu le mot sambuc (2)... Le chamæacte de Dioscoride 


( Grossiers, marchands grossiers, commerçants en gros. 

(2) Nom provençal du Sambucus nigra. — Il est à remarquer que le pro- 
nom p uriel nous, dans ce membre de phrase, est mis par opposition aux sub- 
sans qi récent : « Les François. les Latins.… »; il signifie : « Les 
Come, Se raliachée à le France à mon po an ment de 30ÿ den 

point comme un accessoire à un prin- 


cipal, mais comme un principal à un ne 
: : autre principal », les P ncaux n’en- 
tendaient pas abdiquer leur nationalité. p pe? Provença 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 151 


est plus tost herbe que arbrisseau, et n’est autre que celle que 
nous appellons en François hieble, en Latin ebulus : le vulgaire 
en Provence le nomme dooulgues (1). » 


BRIONIA ou COLUVRÉE. — La nomenclature moderne a con- 
servé, comme nom de genre, le vocable Bryonia. Il n’en existe en 
Provence qu’une seule espèce, Bryonia dioica Jacq., qui croît 
dans les haies, ainsi que Constantin l'indique fort exactement. Il 
nous révèle qu’elle était employée par les femmes à un usage 
cosmétique. « Combien que la brionia, que les Latins appellent 
vilis alba, les François la coluvrée ou feu ardant, soit un simple 
tres frequent, tant aux montaignes que aux pais bas de ceste pro- 
vince, et qu’elle croist au long des chemins, et principalement 
aux hayes des jardins et vignes : si n’est-elle que des herboristes 
cognué, et de quelques femmes qui la recherchent curieusement, 
non pour la dedier à la purgation, ains plus tost pour en faire un 
fard, tres-accommodé pour l’embellissement de la face, et pour 
esfasser les taches et cicatrices des playes, à quoy elle est excel- 
lente, si au jus de sa racine on mesle la farine de febves, ou des 
pois ciches, et est faict un liniment pour l'appliquer sur le visage 
Où Sur tout autre partie. » 


LAUREOLE. — (C’est le Daphne Laureola L. Constantin avoue 
que Mesué, son auteur de prédilection, n’ayant point fait mention 
de la Lauréole « en son catalogue des simples dediez aux purga- 
tions », il l'aurait lui-même passée sous silence, si un paysan de 
Lambesc n’était venu lui en révéler la « faculté purgatrice ». 
€ Un rustique villageois de Lambes m’en apporta une branche, de 
la laureole masle, de laquelle (comme il m’asseura) luy et toute 
Sa famille s’estoyent purgez ceste annee, craignans la peste : et 
mesme qu’il m’asseura qu’il avoit esté guari de la fievre quarte, 
Par l’usage de la decoction des feuilles d’icelle. » 

Notre auteur a donné, relativement à l'habitat de la Lauréole, 
l'indication que voici : 

€ Ce simple croit principalement aux montaignes et par le rap- 


(4) La forme provençale, encore usitée, est éugue. Le d initial qu'emploie 
Constantin a la valeur de l’article pluriel contracté d’. 


152 . SÉANCE DU 26 aAvRiL 1901. 


port de plusieurs, il s’en trouve copieusement au bois de Val- 
bonette (1). » 


Pin DE VEAU. — « Il est un simple si frequent et cogneu en ce 
payis, qu’il n’y a personne, entre les plebees, qui ne le cognoisse 
fort bien : car il croit quasi partout, tant aux forest qu'aux lieux 
proches des villes, aux hayes des vignes et jardins, et combien 
qu’aucuns commandent de le cueillir au Printemps, les autres à 
l’Automne, si est-ce qu’il se trouve tousjours verdoyant et en touies 
les parties de l'annee, mesmement en ce païis temperé : veu aussi 
qu’il se nourrit entre les buissons et les hayes vives, desquelles il 
se pare et defend du froid et neges. » 

Îl est infiniment probable que Constantin ne distinguait pas 
l'Arum maculatum L. de l'A. italicum Mill., et les détails que 
nous venons de transcrire font supposer que les deux espèces ont 
été ici confondues. 

Le rédacteur de la Pharmacie provençale n’a pas manqué de 
mentionner les noms de « segueirons ou fugueirons » que les Pro- 
vençaux donnaient au Pied-de-veau (2). Il nous apprend encore 
que les femmes s’en servaient pour accroître la beauté de leur 
visage : « de la racine tres-belle et blanche, dit-il, elles com- 
posent un fard qui n’est de peu d’efficace. » 


GENESTE.— « Nous n’avons remarqué en ce païs que deux sortes 
de la geneste, l’une qui est grande, de laquelle les verges sont 
assés longues, et sans feuilles, laquelle est tres-frequente en la 
basse Provence, combien qu’on en despopule bien fort le terroir 
d'Aix, quoyque ce simple ne face injure à personne : car il n'oc- 
cupe que les lieux incults, arides et steriles. » 


(1) Le bois de Valboneite est situé non loin de Lambese (Bouches-du- 
Rhône). Du temps de Garidel, la Lauréole n’avait pas déserté cet habitat. 
« Jay trouvé cette plante, écrivait-il, dans l'endroit apellé lou Devens de 
Rians et dans le Bois de la Sainte-Baume ; on la trouve aussi dans les Bois de 
Valbonette, de \Valfere, et ailleurs. » Nous avons nous-même revu le Daphnt 
Laureola, il y à quelques années, et tout récemment encore, dans les bois 
de V albonette et de Valfère. [Voy. notre Note intitulée : Le vallon du Dragon 
a Rognes, in Revue Horticole, journal des travaux de la Société d'Horticul- 
ture et de Botanique des Bouches-du-Rhône (Marseille, 1897)]. 

_@2) Les formes Segueiroun, Fugueiroun ou Figuciroun n'ont pas cessé 
d être erployées, et le Trésor de Frédéric Mistral constate qu'elles s’ap- 
pliquent aussi bien à l’Arum maculatum qu’à l’A. italicum. 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 153 


À la description de cette première espèce de « Geneste », il est 
aisé de reconnaître le Spartium junceum L. Mais pourquoi les 
gens d’Aix tenaient-ils tant à en « despopuler » leur terroir? 

€ L'autre, poursuit Constantin, est beaucoup moindre, de 
laquelle les virgules sont beaucoup moins longues et moins rondes, 
vestues de quelques petites feuilles : cestuy-cy (à mon advis) ne 
croit qu'aux montagnes seulement. » 

Il devient ici bien difficile de se prononcer avec certitude, et 
nous devons simplement hasarder une hypothèse. Nous inclinons 
à croire que c’est au Coronilla juncea L. qu’il y aurait lieu d’ap- 
pliquer la phrase qui précède. 

Si, comme Garidel le lui a justement reproché, le docteur An- 
toine Constantin n'avait pas autant négligé de se familiariser avec 
la « Botanique moderne », il aurait donné aux espèces dont il 
s’occupait les noms adoptés par les floristes contemporains : nous 
nous trouverions dès lors en présence de dénominations qu'il serait 
beaucoup plus facile de traduire. 


LENTISCLE. — Dans le chapitre consacré à la « Geneste », Cons- 
lantin mentionne incidemment le Pistacia Lentiscus L., à propos 
du mastic, dont il aurait bien, en certains cas, conseillé l'emploi; 
mais, disait-il, « nous ne voulons chercher aucun medicament 
hors de nostre province, dans laquelle le mastic ne se trouve point, 
par nostre faute toutesfois, et negligence de cultiver les len- 
tiscles (1) d’où il est tiré, ou plustost de ne sçavoir le moyen de le 
faire, puisque nous avons lesdits lentiscles autant bons que sçau- 
royent estre ceux de l'Isle de Cyo (2). » 


ARISTOLOCHIE. — Sous ce titre il comprend trois espèces d’Aris- 
toloche : Aristolochia Clematitis L., A.rotunda L., A. longa L.(3). 
Mais nous croyons qu’il les distinguait mal. Après avoir dit de 
V’« Aristolochie » in genere : « Elle croit abondamment en ce pais 


(1) Les Provencaux traduisent par Lentiscle le nom latin Lentiscus. Dans 
Geneste, il est facile de retrouver l’étymologie Genista. 

(2) Chio. | 

(3) Les noms spécifiques adoptés par Linné pour ces trois espèces, d’Aris- 
toloche leur avaient déjà été appliqués par la plupart des floristes du XVI 
Siècle, Matthiole, Anguillara, Pierre Pena, Mathias de Lobel, Charles de l’Es- 
cluse, etc. — Sic, pour l’Aristolochia Pistolochia L. 


154 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


de Provence », il ajoutait : « L’aristolochie clematis se treuve fort 
rarement et est cognuë de bien peu de gens... — Quant à l'aris- 
tolochie ronde et longue, elles se treuvent assés frequentes en ce 
païs, celle-là croit le plus aux vallees pleines de jones et dans les 
prés qu’on n’arrouse guieres, ceste-cy dans les vignes, desquelles 
les vignerons ne les en peuvent despeupler. » 

P 


OIGNON MARIN. — Il applique cette expression à une Liliacée, 
Scilla maritima L. (Urginea Scilla Steinh.), et à une Amaryl- 
lidée, Pancratium maritimum L. « Dioscoride, dit-il, en faict de 
deux sortes, qu’il distingue en deux divers chapitres : l’une est 
grande, laquelle nous entendons principalement par le nom de 
scille, l’autre petite, que luy mesme appelle pancration. Toutes 
les deux ont mesme puissance, combien que la petite est de 
moindre vertu, elles sont aussi fort bien peuplees en ce pais, prin- 
cipalement aux parties maritimes. » — Il n’était pas tout à fait 
exact d'affirmer que ces deux espèces sont « fort bien peuplees en 


ce païs » : la Scille maritime, surtout, est une plante rare en 
Provence. 


Cou MARIN. — Constantin désigne par ces mots le Convolvulus 
Soldanella L., que les botanistes du xvr° siècle nommaient Bras- 
sica marina. « Nosire intention, dit-il, n’est pas de parler en ce 
lieux de toutes les especes de chous, quoyque toutes ayent puis- 
sance de purger : mais seulement de celuy qui se trouve au bord 
de la mer, ayant les fueilles semblables à celles de l’aristolochie 
ronde. Cette espece n’est pas tant vulgaire que les autres simples, 
desquels nous avons fait auparavant mention, à cause qu'elle ne 
croit qu'aux parties maritimes, meslee parmi le sablon de la mer. 


On fait à Montpellier une composition, intitulée Electuarium de 


soldanella incerti authoris : duquel le chou marin, qui n’est 


autre chose que la soldanella, est la base et principal ingredient. » 
Notre docteur attribuait spécialement à cette plante le pouvoir 
d évacuer € les mucositez et la pituite, laquelle abonde plus aux 
gens maritimes qu'aux autres hommes »; et il en prend texte pour 
nous « faire admirer la Providence de Dieu, lequel a donné la 
varieté des remedes, accommodez à la diversité des maladies qui 
coustumierement adviennent selon la varieté des lieux ». 


Le Convoluulus Soldanella clôt la liste des simples qui forment 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 155 


la matière du premier livre de la Pharmacie provençale. L'auteur 
y ajoute cette conclusion : 

€ Me semble d’avoir assés prouvé ma proposition en ce premier 
genre de medicamens, laquelle tend à cela, que, pour faire la 
medecine, il n’est ja de besoin que nous employons les drogues 
estrangeres.. Je ne doute point quesi nous faisons uneenqueste, 
avec les diligences requises, par tous les carrefours de ce païs, 
nous n’en trouvissions beaucoup plus qu’il ne nous en faut. De 
sorte qu’en lieu que nous fussions contraints d’aller mandier les 
estrangers, que plustost nous aurions de quoy fournir aux Mede- 
cins moins curieux, ès autres provinces. » 


Dans le deuxième livre, où vont être examinés, nous le rappe- 
lons, les médicaments « qui purgent sans faire aucune violence 
au corps humain », nous ne relevons qu’un petit nombre de 
plantes appartenant à la végétation spontanée du pays. Les voici 
encore dans l’ordre où nous les rencontrons : 


FRANGULA. — « Pour commencer ce second catalogue par les 
medicamens qui purgent avec mediocrité, je mettray en teste la 
frangula, qui est un arbre de mediocre grandeur, ayant Îles fueilles 
semblables à celles du cornouillier ou acuernier en provençal, ses 
fleurs blanches, son fruict petit, de la grosseur d’un pois. Ce 
simple a le bois fort imbecille et frelle, facile à rompre, de la- 
quelle facilité elle porte le nom de frangula. » | 

Mattthiole, Dodoens et l’Historia Lugdunensis avaient appelé 
Frangula l'arbrisseau dont Linné a fait le Rhamnus Frangula. 
C'est bien cette espèce que Constantin a insérée parmi ses purga- 
üfs bénins. Il en indique ainsi l'habitat : 

€ Cette plante se treuve aux montagnes de l’haute Provence en 
plusieurs endroits : n’y a pas longtemps qu’elle y a esté recognüe, 
Je suis asseuré qu’on la trouveroit à la saincte Baume (1), et qu'elle 
Pourroit estre cultivee et nourrie par tout ce pais, mesme dans les 
Jardins. » | 


(1) Il ressort de divers passages de la Pharmacie provençale qu’Antoine 
Constantin, assez piètre botaniste comme on a pu voir, n'avait pas dà her- 
boriser beaucoup. S'il était allé à la Sainte-Baume, il aurait constaté lui- 
même que le Rhamnus Frangula ne s’y trouve point. Mais en montant tout 
près de la barre rocheuse que domine le Saint-Pilon, il n'aurait pas manqué 
d’apercevoir le Rk. alpinus. 


156 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


Par l'association des idées, à propos d’acclimatation, il s'étonne 
qu’on n’ait pas essayé de cultiver en Provence la rhubarbe : «€ Je 
m’esmerveille que depuis le temps qu’il y a que le rheubarbe à 
esté en si grand pris entre nous, qu’on n’aye laché d’en prouvoir 
ce pais, qui est une region temperée, tout ainsi qu'on Y cultive 
maintenant les cannes à sucre, les pistaches, les palmes, et plu- 
sieurs autres plantes estrangeres (1). Mais en cela nous avons deux 
empeschemens principaux : l’un est la non-chalance et negligence 
nostre, qui a faict que nous ne voulons ou n’osons adjouster rien 
à ce que nos predecesseurs ont inventé; l’autre est l'impieté et 
meschanceté des barbares, lesquels trouvent si bon que nous n’em- 
ployons presque autres drogues que les leurs, qu'ils ne nous 
mandent rien qui ne soit adulteré etcorrompu. Il est certain que 
le rheubarbe en leur païs est une drogue de grand efficace : mais 
celuy qu’ils nous envoient est de fort peu de valeur, et la plupart 
sert mieux à l’embellissement des cheveux des femmes que pour 
autres medecines. » | 

Décidément nos Provençales du xvi° siècle prenaient grand 
soin de leurs charmes et, pour se faire belles, appelaient à leur 
aide non seulement des plantes indigènes, telles que la Bryone et 
le Gouet, mais aussi l’exotique Rhubarbe! 


EPiTHYME OÙ GouTTE Du THym. — Ces deux synonymes nous 
présentent notre Cuscuta Epithymum L. « Il n’y a herboriste, 
écrit Constantin, qui n’aye en plusieurs endroits veu et recogneu 
l’epithime, qui est un simple de soy sans aucune racine qu’imme- 
diatement prenne nourriture de la terre, ains croit par dessus le 
thym, qu’il enveloppe en forme de cheveux rogeastres. D’iceluy 
nous avons aussi peu d’indigence que du thym son nourrissier. » 


ABSINTHE. — € Îl n’y a herbe plus commune et plus cogneuë 
en ce pais que l’absinthe, et toutesfois le vulgaire n’a encores prins 
garde à sa faculté laxative.… Des especes d’absinthe que les her- 
boristes ont cogneu et remarqué, nous n’en avons en ce pais que 


(1) Il est certain qu’au xvi* siècle la canne à sucre était cultivée en certains 
endroits de la Provence. Ce que dit Antoine Constantin confirme à cet égard 
ù témoignage formel de Pierre Pena dans les Adversaria, et celui de Thomas 

alter en ses mémoires. — Voy., dans la série de nos études sur la Botanique 


en Provence au xvie siècle, Pierre Pena et M nique 
Thomas Platter (Marseille, 1900). Mathias de Lobel et Féis 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 157 


deux : l’une qui a les fueilles minces, petites et blanchâtres, qu’on 
nomme absinthe romain ou pontique, duquel on en treuve seu- 
lement dans le jardin des Apothicaires quelques plantes : l’autre a 
les fueilles plus grosses et deschiquetees, lequel est tres-frequent, 
tant aux jardins de la basse Provence qu’aux lieux incults et pier- 
reux des montagnes. Et de cestuy-cy je veux que nos Provençaux 
usent. » 

Nul doute que l’ « absinthe romain ou pontique », cultivée par 
les apothicaires en leurs jardins, ne fût l’Artemisia Absinthium L. 
Mais quel nom porte dans la nomenclature actuelle l’espèce indi- 
gène, dont le seul caractère signalé ici est le suivant : « fueilles 
plus grosses et deschiquetees » ? On peut hésiter entre Santolina 
Chamæcyparissus L. (1) et l’une de nos Armoises méridionales : 
À. camphorata Nil. ou À. campestris L. (2). 


FUMETERRE. — « La fumeterre (ainsi appellée parce que si on 
met son suc sur les yeux pour les esclaircir, à quoy elle a grand 
efficace, elle excite les larmes, tout ainsi que la fumee) croit en 
grande affluence aux vignes, aux jardins, et par tous les champs : 
de sorte qu’elle est cogneuë d’un chacun. » 

I n’est pas toujours facile de distinguer telle et telle espèce de 
Fumaria, quand on les a vivantes sous les yeux. Il serait donc 
téméraire de tenter ici une spécification. [l est probable, du reste, : 
que Constantin englobait sous le nom générique de Fumeterre les 
diverses espèces de Fumaria plus ou moins abondantes en Pro- 
vence. 


MERCURIALE. — Notre auteur s’est contenté d'admettre la Mer- 
Curiale dans la seconde série de ses purgatifs, sans donner aucune 
indication phytographique. Il envisageait vraisemblablement le 
Mercurialis annua L., qui est l’espèce de beaucoup la plus com- 
mune,. 


CLocnerres. — « Celles que nous avons remarquees en ce pais 


(1) Le nom provençal de l’Absinthe est Aussent (b. lat. Absentum). Les 
k y ass appellent Gros-Aussent la Santoline (F. Mistral, Trésor du Fé- 
torige). * i 

(2) Peut-être aussi Artemisia glutinosa Gay ou A. gallica Wild., qui ne 
Sont point rares en Provence. 


158 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


sont de deux sortes que le vulgaire appelle du nom commun de 
corregioles (4). L'une est petite et croit aux champs cultivez et aux 
vignes : et de ceste-cy la plebee se sert à la guarison des playes…., 
et mesme les moissonniers, lorsqu'ils s’offensent et blessent avec 
leurs faucilles. L'autre est assés grande quant aux fueilles, laquelle 
se treuve embrassant les hayes des jardins, et bien souvent les 
chanvres, qu’elle suffoque quelquefois. » 

Les détails qui précèdent empêchent toute hésitation : ils s’ap- 


pliquent manifestement au Convolvulus arvensis L. et au C. st- 
pium L. 


Pozypone. — « Nous avons retenu le nom de polypode des 
Grecs, ainsi appellé pource qu’il est une racine qui est attachee en 
beaucoup d’endroits, comme par plusieurs pieds : on l'appelle 
aussi la petite fougere, à cause de la similitude que ses fueilles 
ont avec la fougere grande. Ce simple croit en nosire province, 
autant ou plus copieusement qu’en aucune autre : et se prend 
coustumierement aux chaines, rochers, en lieux humides el 
opaques. » 

La Fougère, mise par Constantin au rang des simples qui ont la 
propriété de purger sans violence, est bien notre Polypodium 
vulgare. Gette dénomination binaire, adoptée par Linné, avait été 
créée par Gaspard Bauhin. L'auteur du Pinax s'était, d’ailleurs, . 
borné à joindre l’épithète de vulgare au nom de Polypodium que 


la presque unanimité des botanographes du xvr° siècle appliquaient 
à la même Fougère. 


AGARIC. — Les anciens auteurs donnaient le nom d’Agaricus au 
Polyporus officinalis Fries. C’est vraisemblablement de ce Cham- 
pignon que la Pharmacie provençale disait : « On m’estimera pos- 
sible avoir oublié ma promesse de [ne] vouloir descrire autres 
simples purgatifs, en ce traicté, que ceux qui se treuvent en Pro- 
vence, puisque j'y nombre l’agaric, reputé estranger; mais outre 
ue nr sense qui croit en plusieurs lieux qui de 
de Terre neufve @) el le Ga ensois il et de eric afficpe QOUT 

pensois, il est de grande efficace pour 


(1) Tel est le nom que continue à 

| ) orter e L 

vensis L. L'orthographe actuelle est Lane haies et 
(2) Voy. la note 3 de la page 147. 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 159 


nostre intention, et de peu de coust, et suis asseuré que si nous 
meltions diligence de le chercher, nous le treuvcrions presque 
par tout ce païs : car tous ceux qui en ont escrit nous asseurent 
qu'il provient non seulement sur les sapins et melezes, en figure 
d’esponges et de boulets, mais aussi qu’on l’a treuvé croistre sur 
les vieux chaines et houssons ou eusses (1) et autres arbres glan- 
diferes, desquels nostre province est partout ornee. Je pense aussi 
qu'il se trouveroit sur les vieux faus (2) à nostre païs, vers les 
montagnes du Regeois (3). » 


CABARET OÙ AsaroN. — (Asarum europæum L.) « Le cabaret, 
que les Latins appelle asarum, comme aussi les Grecs, est abon- 
dant aux montagnes de nostre Provence, et est un simple de 
grande utilité pour la purgation. » 


Enfin, pour clore la série des plantes dont le deuxième livre 
s’est occupé, il nous reste à reproduire ce que l’auteur a dit d’une 
espèce qui n’est point spontanée en Provence, mais que les hor- 
ticulteurs du xvi° siècle multipliaient volontiers, le Carthamus 
lhinclorius L. : 


CARTHAME OU SAFFRAN BASTARD. — € Combien que la carthame 
ne nous soit herbe champêtre, je ne l’omettray pourtant en ce 
Catalogue, veu qu’il se peut cultiver et se peupler de soy mesme 
dans nos jardins : il n’est autre chose que la plante qui produit 
la graine de laquelle on nourrit les perroquets : elle est ornee 
d’une fleur semblable au saffran, au lieu duquel les plebees 


quelques fois en usent. » 
Le troisième livre dela Pharmacie provençale a pour objet, nous 


(1) Les deux noms de Housson et Eusse s'appliquent au Quercus Ilex L. 
Housson est un diminutif du mot français Houx. Eusse est provençal. Ce mot, 
d'après l'orthographe moderne réformée par F. Mistral, s'écrit actuellement 
Euse (on prononce Eouse). Pierre Belon, dans ses Remonstrances, s'est servi 
de la forme Eouse. 

(2) Faus (lat. Fagus), nom provençal du Hètre. . 

(3) Le pays de Riez, Regium. Cette petite ville, qui eut une certaine 1mpor- 
lance sous la domination romaine et fut ensuite le siège d’un évêché, est 
présentement chef-lieu de canton de l'arrondissement de Digne (Basse-Alpes). 
— Par les mots « nostre pais » employés dans la même phrase, Constantin 
entendait la Haute-Provence d’où il était originaire : Senez, son lieu natal, 
Rest pas très éloigné de Riez. 


160 SÉANCE DU 26 AvRriL 1901. 


l’avons dit, un certain nombre de substances végétales qui sont en 
réalité des aliments, mais des aliments laxalifs, fruits, légumes et 
plantes potagères; « medicamens, disait le titre, qui outre ce 
qu’ils purgent le corps, ont aussi quelque pouvoir de le nourrir. » 

Bien que ces divers produits végétaux soient du ressort de l’hor- 
ticulture plutôt que de la botanique, nous en mentionnerons 
quelques-uns : ceux à raison desquels Constantin a donné des 
détails curieux qui méritent d’être relevés. : | 

En dépit du titre contenant le programme du troisième livre, 
l’auteur ya introduit un chapitre relatif à la manne qui, Si elle 
est un purgatif, ne saurait être admise parmi les substances ali- 
mentaires. 

La manne, produit d’exsudation de certains arbres, notamment 
du Mélèze, était, au xvr° siècle, en très grande faveur. On esti- 
mait fort celle qui provenait des Alpes du Dauphiné et de la 
Haute-Provence, et que les droguistes vendaient sous le nom de 
manne de Briançon (1). | 

Mais, au dire de Constantin, il était inutile de faire venir de Si 
loin un remède que quelques arbres de la Basse-Provence pou- 
vaient fournir aussi bien que les Mélèzes de ces montagnes recu- 
lées. Voici comment 1l s’exprimait au sujet de la manne : 

« Je n’ay pas eu crainte de la metire en mon catalogue, tant 
pource qu’elle s’engendre aux montagnes du Dauphiné et de 
Piedmont, voisines de nostre Provence, que pour aulant que les 
montagnes de ce païs n’en sont pas toujours destituees, etencores 
la trouve-on assés souvent au bas pais : Car on en a veu plusieurs 
fois les saules chargez au terroir de Pertuis, et moy mesmes les ay 
veu distiller la manne douce, laquelle la chaleur du soleil ayant 
liquefiee et fonduë, tumboit goutte à goutte, tellement que l'on 
en eusse peu remplir plusieurs vases. Les bergers et ceux qui 
paissent le bestail aux champs, soubs la canicule, tesmoignent 
qu’à l’aube du jour, ils ont veu plusieurs fois les arbres et herbes 
chargees de ceste rousee celeste : et encores affirment avoir tres 
souvent apperceu leurs habillemens comme oincts et moëttes, €l 
leurs cheveux tous prins de ceste liqueur. » 

Et sa conclusion était celle-ci : 


(1) Voy., relativement à la manne, ce que nous en ayons dit dans Pierre 
Pena et Mathias de Lobel et aussi da 


ns notre Notice sur le botaniste proven- 
çal Jean Saurin. 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 161 


« Nous laisserons donc l’usage de la manne Brigantine (1), et 
de celle de Calabre, et mettrons diligence de faire cueillir la 
nostre. » 

Les fruits laxatifs dont Antoine Constantin prônait l'emploi 
étaient les prunes, les figues, les cerises, les mûres et les melons. 

Il mettait les prunes au premier rang : « Entre les medicamens 
alimenteux, disait-il, qui ont aussi quelque pouvoir d’esvacuer 
le ventre, les prunes sont des plus insignes, tres-familieres et 
domestiques. » Et il exaltait les prunes de Brignoles, dont la re- 
nommée élait alors universelle : « Celles de Brignoles sont en 
grande estime, non seulement en ce païs, mais aussi pour toute 
la France (2). » 

À propos des figues, il entonnait un nouveau dithyrambe en 
l'honneur de la Provence : « Entre toutes les provinces de l’Eu- 
rope, la Provence se peut glorifier, ou plustost doit remercier 
Dieu de ce qu’elle est la plus abondante et fertile en toutes les 
choses necessaires à la vie des hommes, et remplie de tout ce qui 
peut servir à la delectation et volupté : car on y admire l’abon- 
dance et beauté des oliviers, la bonté des pruniers, pommiers, 
cerisiers, amandriers, poiriers, et semblables et presque infinies 
especes d'arbres, desquelles les campagnes de ce pais sont natu- 
rellement pleines et verdoyantes. » — Parmi toutes les variétés de 
figues que produit en si grande quantité .le territoire provençal, 
c'est aux figues marseillaises qu’il accorde la prééminence : 
« Celles de Marseille, qui surmontent toutes les autres en bonté (3) 
(aussi ont-elles tres-grand bruit aux autres païs), en quelque autre 
terroir quelles soyent transplantees, degenerent de la premiere 
Suavité et douceur. » 


(1) De Briançon. 

(2) Nous avons donné de curieux détails au sujet des prunes de Brignoles 
dans Pierre Pena et Mathias de Lobel. — Dans l'ouvrage intitulé : La Bota- 
nique en Provence au XVI siècle : Léonard Rauwolff, Jacques Raynaudet 
(Marseille, 1900), nous avons reproduit l’éloge que fit de ces prunes le voyageur 
allemand, lorsqu'il traversa Brignoles pour se rendre à Marseille et de là en 
Syrie. 

(3) Nous avons eu l’occasion de citer dans Pierre Pena et Mathias de Lobel 
le témoignage du célèbre botaniste allemand Valerius Cordus, rapportant que 
les figues sèches de Provence arrivaient jusqu’en Allemagne dans de petits 
Cabas de forme conique en sparterie, in minutis et turbinalis sparteis cor- 
bibus, et ajoutant que les plus estimées étaient les figues marseillaises : 
€ Hæ parvæ quidem sunt, sed suavitate præstantes, Marsilische Feigen dictæ. » 

T. XLVIIL, (SÉANCES) 11 


162 SÉANCE pu 26 AvRiL 1904. 


Les cerises lui fournissent un argument en faveur de l’acclima- 
tation de nombreux végétaux exotiques qui pourrait être tentée 
en Provence avec succès assuré : « Les cerises sont tesmoins, 
entre plusieurs autres plantes que la culture peut rendre nostres 
quoyqu’elles soyent estrangeres et esloignees de nostre terroir : 
car la terre provençale en est maintenant si feconde qu’il n'ya 
aucune contree en tout ce pais, soit aux montaignes, vallees et 
plaines, qui ne soit tres-fertile en toutes sortes de cerises, et tou- 
tesfois nous les avons receües des estrangers. » 

Les mûres que Constantin appelle domestiques sont, dit-il, « de 
deux especes, blanches et noires ». 11 désigne ainsi les fruits des 
Morus alba et nigra. Par opposition, il nomme champestres les 
mûres de Rubus. Il mentionne spécialement « celles qui croissent 
en une sorte de ronce que Dioscoride appelle Rubus Idæus, la- 
quelle est differente des autres, n’ayant point ou fort peu d'es- 
pines. Ces meures-cy sont si plaisantes, et à la veuë (car elles on! 
la couleur d’escarlate), au goust et à l’odorat, qu’elles surmontent 
toutes les autres en suavité : c’est la ronce que vulgairement On 
nomme framboisier et son fruict framboises, desquelles plusieurs 
ont commencé à embellir leurs jardins. » 

Enfin, relativement au melon, le troisième livre de la Pharmacie 
provençale fournit à l’histoire horticole de cette Cucurbitacée la 
contribution suivante : | 


« En ce pais, nous en avons de trois. sortes, distinguees selon 
leurs formes et saveurs : 

€ L'une est de ceux qui sont fort ventreux et de figure d’ovale, 
les caneleures et rayes desquels sont continuees d’un bout à 
l’autre, et sont ceux qui sont entendus par le nom de poupon ; 

€ L'autre est de ceux qui sont plus longs, ayans leurs raÿes 
moins eminentes et plus petites, lesquels le vulgaire nomme au 
genre feminin pouponnes ; 
_ « La troisieme espece est de ceux qui, pour estre de la forme 
d’un coing, Sont appellez en latin melopepones, portans le nom de 
melon et coing ensemble : ceux cy sont proprement entendus par 
le nom de melon. » Et l’auteur ajoute que chez ces derniers, la 


chair est « dure, amassee et blanchastre » et le goût « beaucoup 
plus plaisant et aggreable ». 


Parmi les plantes potagères douées de « vertu laxative' »; 


"« 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 163 


Antoine Constantin a rangé les « oignons domestiques, bettes, 
arroches et blettes, espinars et chous ». 

Au sujet des oignons, il prétendait, contrairement à l'opinion 
de-Dioscoride, que ceux de forme ronde, cultivés en Provence, 
ont plus « d’acrimonie » que les autres : 

€ Combien que les oignons longs de Dioscoride surmontent en 
acrimonie les ronds, toutesfois nous experimentons le contraire 
en ceux de nostre Proveñce : car l'experience journaliere nous 
fait voir que les longs en figure d’ovale, tels que croissent au 
terroir de Bouc et de Gardane (1), cedent en acrimonie aux ronds 
et aplatis en forme de lentille : il s’en treuve quelquesfois de si 
debiles qu’on les mange sans appercevoir aucune ingratitude 
pour raison de l’acrimonie, voire tous crus, n’estans aucunement 
preparez. » 

Il nous apprend, incidemment, que l’ail était beaucoup moins 
en faveur que l'oignon chez les Provençaux du xvi' siècle; c'était 
le contraire en Gascogne : 

« Bien est vray qu’en nostre Provence l’usage des aulx n’est pas 
si frequent que celuy des oignons et pourreaux : car nous con- 
tentans des deux derniers, sommes contens de quitter la posses- 
sion du premier aux Gascons. » 

Pour les Arroches, il en distingue deux sortes : « une domes- 
tique, qui croit seulement aux jardins par la culture, l’autre sau- 
vage, de laquelle le vulgaire use aussi »; et il ajoute : « Les 
arroches sauvages, lesquelles le vulgaire en Provence entend soubs 
le nom de cenissons ou cinisclons (2) sont beaucoup plus laxa- 
tives que les domestiques. » 

Par « arroche domestique » il entendait certainement l’Atri- 
plex hortensis L.; et par « arroches sauvages », suivant toute 
probabilité, les espèces spontanées qui abondent en Provence, 
À. rosea L., A. haslata L., A. patula L. 

Dans le chapitre consacré aux « espinars », il se préoccupe 
d’abord de l’étymologie. 

€ Quelques-uns sont d'opinion que ceste herbe a esté premiere- 


(1) Gardane est actuellement le chef-lieu d’un canton de l'arrondissement 
d'Aix; Bouc est une commune de ce même canton. 

(2) D'après le Trésor de Frédéric Mistral, le mot Seniscle et le diminuti 
Senisclet désignent encore en Languedoc l’Arroche sauvage. La forme Cenis: 
clon, employée par Constantin, est aussi un diminutif de Seniscle, 


164 SÉANCE bu 26 AvRIL 1901. 


ment veüe en Espagne, d’où elle semble avoir retenu le nom de 
spanuceum ou hispanicum olus, combien qu'il est vraysem- 
blable qu’on les appelle espinars, pour raison de leur semence 
espineuse. » , 

Ici encore, il constate que « des espinars, les uns sont agresles, 
les autres domestiques ». 

« Des espinars domestiques, nous en avons aussi deux sortes, 
l’une femelle qui est sans graine, ou si en a, est sterile sans pou- 
voir d’engendrer son semblable : l’autre masle qui en son temps 
est toujours chargé de semence espineuse et piquante, propre 
pour la purgation : de tous les deux on use coustumierement aux 
repas ordinaires, au printemps et à l’automne, et mesmement en 
caresme et une bonne partie de l'hiver : en quelque façon qu'on 
les appreste, ils gardent toujours leur vertu laxative. » 

Quant aux « agrestes », voici ce qu’il en dit : 

« Ils se treuvent seulement aux montagnes du Dauphiné, de 
Terre neufve, et de la haute Provence, desquels les plebees de ces 
contrees là usent comme des herbes potageres, les appelans vul- 
gairement sanguaris, ausquels recognoissent quelque pouvoir de 
nourrir et de laxer le ventre. » — Il est hors de doute qu’il 
s’agit ici du Chenopodium Bonus-Henricus L., auquel les Pro- 
vençaux continuent à donner les noms de sangari et d’espinar- 
-bastard (1). 

Enfin, relativement aux choux, Constantin annonce qu’il ne par- 
lera pas des « sauvages »; et des « domestiques, desquels nous 
avons en ce pais de plusieurs especes », il se contente de dire : 

€ Les uns sont blancs, les autres verds, et quelques rouges ; 
les uns ont les fueilles larges et crasses, les autres minces et 
crespees ; les uns les ont esparses et esgarees, les autres unies et 
amassees quasi comme en un globe, lesquels on nomme chous 


cabus ou capus : toutes ces especes de chous semblent avoir 


mesme force laxative. » 


Le chapitre du chou clôt la première partie de la Pharmacie 


provençale ; l'auteur y ajoute seulement cette déclaration qui con- 
tenait une promesse : 


€ I y a une infinité d’autres simples en ce païs, de mesme vertu 
et efficace que ceux que j'ay rangez au premier, second et en ce 


(1) F. Mistral, Le Trésor du Félibrige. 


tt 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 165 


troisiesme livre, lesquels j’eusse adjoustez pour la preuve de ma 
proposition, n’estoit que j’avois peur d’estre trop prolixe et de 
sembler descrire des choses qui sont de soy assés manifestes et 
probables. Joint aussi que tant de tesmoins inobjectables que j'ay 
produits doyvent suffire pour la confirmation de ceste verité, la- 
quelle j'espere, avec l’aide de Dieu, d’establir et renforcer encores 
mieux, tant par le denombrement des remedes particuliers et 
chirurgicaux, repellens, attirans, suppuratifs, mondificatifs, ag- 
glutinatifs et sudorifiques, pour chasser hors de nos boutiques le 
gaiac, la sarza parille, la racine de cinna, et autres piperies que 
les estrangers nous ont faites avaller auparavant, que par un dis- 
pensaire qui sera dressé non seulement pour la nation Proven- 
çale, mais aussi pour toutes les autres provinces de ce Royaume 
de France. » 

Comme on le voit, Antoine Constantin promettait de donner 
une suite à son ouvrage. Il tint parole, ei il écrivit, en effet, le 
complément dont il avait, dans le passage qui précède, tracé le 
programme. Mais cette seconde partie n’a jamais élé imprimée. 

Au cours du siècle suivant, et quinze ans après la mort de l’au- 
teur, Peiresc, mis en possession du manuscrit, manifesta l’inten- 
tion de le donner au public. 

L’illustre conseiller au Parlement de Provence s’élait d’abord 
proposé de rééditer le premier volume. C’est ce que nous apprend 
Gassendi dans sa vie de Peirese, où il écrit sous le millésime 1629 : 
€ Procurare interea voluit iteratam editionem Pharmaceutices 
Antonii Constantini Provincialis Medici, qui ante annos circiter 
triginta in id incubuerat, ut ostenderet nihil esse opus ad plantas 
exoticas, peregrinaque remedia confugere; cûm, benignitate na- 
turæ, idem patrium solum, quod homines gignit, ipsis nutrien- 
dis, curandisque consentanea et alimenta, et medicamenla pro- 
videat (1). » 

Tant pour cette réimpression que pour la publication de la 
partie inédite, Peiresc voulut s’assurer le concours d’un médecin 
de grand renom, le docteur René Moreau, que Gassendi appelle 
€ magnum medicæ facultatis Parisiensis lumen » (2). 


(1) Gassendi, Vita Peireskii,tédition de Paris, 1641, p. 226. oo. 
(2) « René Moreau, né à Montreuil-Bellay le 6 août 1587, mourut à Paris 
le 17 octobre 1656. Ce fut le grand ami de Gui Patin, qui parle si souvent de 
ui dans sa correspondänce et toujours avec de grands éloges. » (Note de 


} 


166 SÉANCE DU 26 AVRIL 1901. 


Moreau se montra tout d’abord disposé à faire imprimer lui- 
même l'œuvre de Constantin. Gassendi, se trouvant à Paris en 
1698, écrivait le 2 décembre à son ami Peiresc : 


Mr Moreau, ayant veu ce que vous m’escriviez du livre de M. Constan- 
tin, me dit que vous n’aviez qu’à le nous envoyer par la premiere com- 
modité parce qu’il prendroit le soin de le faire imprimer en ceste ville, 
et en tout cas à Genève, ayant dessein de vous en faire l’addresse par 
une epistre liminaire. Il adjousta qu’il seroit bon de voir avant toute 
œuvre la partie imprimée parce que s’il faloit adjouster, retrancher ou 
‘ changer quelque chose à ce manuscrit, on rapporteroit mieux toutes 
choses à l'intention de l’auteur (1). 


Mais ce projet de publication fut abandonné, à la suite de 
certaines difficultés qui s’élevèrent un peu plus tard entre Peiresc 
et Moreau, nous ne savons à quel propos. Le fait nous est connu 
seulement par une lettre que, neuf mois après, le mème Gassendi, 
toujours à Paris, adressait à Peiresc le 4 septembre 1699 : 


Je ne me suis point encore souvenu de dire à M. Moreau ce que vous 
m’escrivistes dernierement du livre de Mr Constantin, pour moy j'en ai 
esté plus fasché pour la peine que vous y avez prise que pour autre 
chose. Ce monsieur là croyoit peut estre que ce fust là quelque grand 
tresor dont on se voulust prévaloir à son desadvantage. Il en tirera luy 
mesme le fruict qu’il pourra, et pour vous vous devez estre satisfait de 


n'avoir rien oublié de ce qui pouvoit regarder soit la mémoire du de- 
funct, soit l'honneur du païs (2). 


Qu est devenu le manuscrit de Constantin ? Il existait encore, 
ê Aix, au temps de Garidel. Celui-ci, dans sa Notice relative à 
auteur de la Pharmacie provençale, s'exprimait ainsi à ce sujet: 


Tamizey de Larroque, éditeur des Lettres de Peiresc). Le Dictionnaire his- 
torique de Maine-et-Loire, cité par Tamizey, disait de René Moreau : € Le: 
succès de son enseignement à la Faculté, non moins que ses nombreuses pu- 
blications, le désignèrent au choix du grand Aumônier de France Alphonse 
de Richelieu, qui le fit nommer à Paris professeur royal au Collège de Cam- 
brai. » A sa mort René Moreau laissa une bibliothèque qui « fut vendue, 
Éres le maine ay 1e pue 22 000 livres. Fouquet en racheta pour 10 000 
res le pr pal fonds de médecine, qui passa plus tard dans la Bibliothèque 

(1) Lettres de Peiresc publices 
Imprimerie Nationale), p. 190. 

(2) Ibid., p. 210. 


par Tamizey de Larroque, t, IV (Paris, 


LEGRÉ. — ANTOINE CONSTANTIN. 167 


« Ge n’est proprement que des purgatifs que nôtre Auteur a parlé 
dans cet Ouvrage. Il en a composé un second, qui est la suite du 
premier, qui traite des diurétiques, des apéritifs, des diaphoré- 
tiques, et des altérants domestiques, qui n’a pas vû le jour, et qui 
est encore en manuscrit entre les mains de ses héritiers, que 
Mr Joannis, très-habile Medecin, m'a assûré avoir lû. » 

La même Notice complète ainsi qu’il suit la biographie d’An- 
toine Constantin : « Sept ans après avoir mis son Ouvrage au jour, 
écrit Garidel, il se retira à Lambesc, où il fut gagé par la Commu- 
nauté pour y exercer la Médecine. Il y mourut le 18 Novembre 
1616 et fût enseveli dans l'Eglise des R. R. P. P. de la Sainte 
Trinité (1). » 

Trois ans avant sa mort, le docteur Constantin fit paraître un 
autre ouvrage, Mais celui-ci n’était point, comme le premier, une 
pharmacopée. L'auteur avait tenu à faire, cette fois, œuvre de 
médecine pure. Son livre, imprimé à Lyon en 1613, a pour titre : 


Opus MEDICÆ PROGNOSEOS 


in quo omnium quæ possunt in ægris animadverti symplomalum 
in omnibus morbis, causæ et eventus copiosè et luculenter expo- 
nuntur (2). 


Mais dans ce traité des différents symptômes qui permettront de 
diagnostiquer toutes les maladies, nous ne trouvons rien qui se 
rapporte à la botanique; nous n’avons pas, dès lors, à nous en 
OCCuper. 

[1 y a, cependant, une particularité que nous tenons à signaler. 

L'ouvrage est dédié au gouverneur de la Provence, qui était alors 
Charles de Lorraine, duc de Guise, le même qui rétablit à Mar- 
seille l'autorité royale, quand, en 1593, Pierre Libertat tua le 
consul Charles de Casaulx, le dernier des Ligueurs. Constantin, en 
son épître dédicatoire, ne manque pas de faire allusion à ce mé- 
morable événement; au mot de Provence, qu’il vient d'écrire, il 
joint cette phrase incidente qui certainement lui assurera les 


(1) Sa retraite en ce lieu fut sans doute déterminée par cette circonstance 
qu’il avait épousé une jeune fille originaire de Lambesc. « 1] s'était marié, dit 
encore la Notice, le 20 Novembre 1580 avec Damoiselle Catherine Baroncelly 
fille à feu Pierre, et de Marguerite Hemerique, de la ville de Lambesc. » 

(2) Lugduni, apud Claudium Morillon Typographum, M.D.C.XIHII. 


168 SÉANCE DU 26 avriz 1901. 


bonnes grâces du gouverneur : Quam tu intrepidè è tyrannorum 
faucibus, Maciliæ urbi antiquissimæ et potentissimæ libertate 
reslituta, habenas Prorex mira providentia moderaris. 

Antoine Constantin laisse voir dans cette épître qu’il n’était pas 
un auteur modeste et qu’il avait conçu de son propre mérite la 
plus haute idée. Il ne craint pas d'appeler son nouveau traité 
sublime et excellens opus; il insiste sur les efforts et la peine que 
ce livre lui a coûtés : fœtus quidem est summis vigiliis, pertinaci 
et improbo labore, variisque partus torminibus. Aussi, redoutant, 
comme jadis pour la Pharmacie provençale, les attaques des en- 
vieux, qu’il compare cette fois à des vautours et à des corbeaux, il 
confie au duc de Guise le soin de protéger cet ouvrage, qui in 
liberam lucem prodilurus, lui augusti nominis umbra et alis, ut 
à vulturum rostris et corvorum croticibus tulus avolaret indi- 
gebat (1). Espérait-il que le duc de Guise le protégerait aussi 
contre l’oubli, d’où nous l'avons tiré pour quelques instants, et 
dans lequel, hélas! il est, ainsi que sa méthode, destiné à retomber? 


(1) L’épiître dédicatoire au duc de Guise est ainsi datée : « Ex nostro mu- 
seolo Lambisci luæ dominationis, Idib. Augusti, anno 1612. » Le fief de 
Lambesc appartint pendant plusieurs siècles et jusqu'à la Révolution à la 
maison de Lorraine. Le P. Anselme donne le titre de comte de Lambese et 
d’Orgon à François de Lorraine tué en 1524 à la bataille de Pavie. Plus tard 


Lambesc fut érigé en principauté. Les armoiries de cette petite ville sont 
d'azur à la croix de Lorraine d’or. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


PAVILLARD (J.), ÉLÉMENTS DE BIOLOGIE véGÉTALE. — Un vol. in-8° 
de 589 pages, avec 332 figures dans le texte, 3 planches en couleurs 
et 4 en phototypie. Paris, Société d'éditions scientifiques, et Mont- 
pellier, J. Colas, 1901. 


Le livre que je vais analyser est l'exposé du cours professé à la Fa- 
culté des sciences de Montpellier par l’auteur, chargé de l’enseignement 
de la botanique aux élèves de l’année préparatoire aux études médicales; 
ilse présente au public sous le patronage de M. Flahault, qui, en quelques 
pages d'introduction, a nettement établi les principes qui en ont dirigé 
la rédaction. Après avoir fait observer que, même dans les établisse- 
ments secondaires, un enseignement trop scolastique, sans contact 
direct avec la nature, présente de sérieux inconvénients et ne remplit 
pas le but que doit poursuivre l’étude des sciences naturelles, notre con- 
frère dit qu’en tout cas, dans l’enseignement supérieur, de tels erre- 
‘ Ments doivent être résolument répudiés. Trois procédés doivent être 
employés simultanément : le laboratoire pour l'analyse des organes et 
des fonctions ; l’observation directe dans la nature, avec toutes les com- 
Paraisons qu’elle suggère ; le cours, où les faits recueillis au laboratoire 
et dans la nature sont rapprochés, éclairés les uns par les autres, à la 
lumière des deux grandes lois de la division du travail et de la lutte des 
étres pour l'existence. C’est ainsi que l'élève arrivera à se rendre compte 
des rapports complexes de l’ensemble des êtres organisés el des admi- 
rables harmonies qu’ils présentent. 

En s'inspirant de ces pensées, M. Pavillard a rompu avec les errements 
Suivis jusqu’à présent dans la rédaction d'ouvrages analogues au sien, 
lorsqu'il à établi le plan de ce dernier. C’est ce qui donne à son livre de 
l'intérêt, non seulement pour les élèves, en vue desquels il a été avant 
tout composé, mais pour tous ceux que préoccupent l'enseignement 
de la botanique ou même, en dehors des questions d'enseignement, des 
Vues générales sur le but de cette science, et les résultats auxquels elle 
és arrivée, Au lieu de commencer par l'étude des organes et de leurs 
fonctions, indépendamment de la série des végétaux, telle qu’elle nous 
est révélée par les cadres de la classification naturelle, après quelques 
notions très générales sur la constitution et les propriétés de la matière 
Vivante, il place l'élève devant les formes simples pour passer graduel- 
lement à celles qui sont de plus en plus élevées, exposant pour chacune 


170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


les complications de plus en plus grandes des organes et des fonctions, 
à mesure qu’elles se manifestent. Enfin, quand le monde végétal est 
ainsi connu dans ses grandes lignes, il passe à l’étude des importants 
problèmes posés par les relations que les végétaux ont soit entre eux, 
soit avec les milieux dans lesquels ils vivent. 

Qu'il s’agisse de ces considérations finales ou de l’étude des organes, 
des faits physiologiques, des formes végétales, l’auteur a toujours, autant 
que possible, choisi les objets de travail parmi ceux que l'élève pouvait 
facilement avoir à sa disposition, plantes spontanées ou de culture très 
habituelle, au moins dans les jardins botaniques, ensembles végétaux 
placés à sa portée. Il faut dire, en passant, qu’on est,-sous ce rapport, à 
Montpellier, placé dans des conditions exceptionnellement favorables, 
en pleine région méditerranéenne, à très peu de distance de la mer, 
à proximité aussi de montagnes importantes, avec sols calcaires ou non 
calcaires. 

Une très brève analyse va montrer comment M. Pavillard a rempli le 
programme exposé plus haut. Une première partie, divisée en quatre 
chapitres, est consacrée aux phénomènes les plus généraux de la ma- 
tière vivante, spécialement dans la cellule végétale, c’est-à-dire à son 
organisation, à ses propriétés, sa nutrition et sa reproduction, son irri- 


tabilité. La deuxième partie est consacrée aux Champignons, d’abord . 


aux formes inférieures, puis aux formes supérieures, avec exposé des 
différenciations de plus en plus accentuées qu’elles présentent. Dans une 
troisième partie, consacrée aux Algues, aux Lichens, aux Characées, 
un premier chapitre est consacré à la chlorophylle et à la nutrition des 
plantes vertes; puis les trois groupes sont décrits dans leur structure, 
en commençant pour les Algues par les plus simples ; leur reproduction 
et tous les phénomènes qu’elles présentent. La quatrième partie est 
consacrée aux Muscinées traitées d’après la même méthode que les 
classes précédentes. Dans la cinquième partie, l’auteur, après avoir fait 
remarquer l'importance de l'apparition des vaisseaux chez les plantes 
supérieures, le retentissement qu’elle a sur toute leur structure, et par 
suile sur leurs fonctions, décrit leur appareil végétatif, feuille, tige, 
racine ; il en étudie Ja physiologie et montre l'influence du milieu sur 
ces organes végétatifs. La sixième partie est consacrée à l'étude des 
Cryptogames vasculaires. La septième débute par l’exposé des caractères 
généraux des Phanérogames, puis les deux sous-embranchements des 
Gymnospermes et des Angiospermes sont successivement traités, € 
débutant pour les seconds par les Monocotylédones, les Dicotylédones 
élant divisées en Apétales, Dialypétales et Gamopétales, dont les plus 
importantes familles sont passées en revue; un dernier chapitre est con- 
sacré à la germination et au développement de la plante. L'ouvrage se 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 171 


termine par une huitième partie consacrée à l'espèce, à sa dissémina- 
lion et à la géographie botanique. Dans un premier chapitre, l’auteur 
expose les divers modes de dissémination de la plante, l'importance 
qu'ils présentent pour la concurrence qu’elle établit entre les formes 
végétales ; de là il passe à l’espèce, se prononce pour l’évolution, mais en 
faisant observer les difficultés et les incertitudes auxquelles se heurtent 
les théories qui prétendent en expliquer la marche; il donne quelques 
notions de paléontologie végétale. Enfin, dans un dernier chapitre, il 
traite de la géographie botanique, insiste en terminant sur les grandes 
régions botaniques, leurs subdivisions, sur les associations d'espèces 
et termine par quelques considérations sur la naturalisation. 

L'exposition des faits est sans cesse illustrée par des figures, très 
fréquemment originales, insérées dans le texte; quant aux planches, 
elles sont consacrées, les unes à la représentation de quelques Cham- 
pignons ou Algues, ce sont celles qui sont en couleur, les autres à celle 
de quelques types forestiers phanérogames, soit gymnospermes (Coni- 
fères), soit angiospermes. P. FLICHE. 


BONNIER (Gaston) et LECLERC DU SABLON, Cours DE BOTANIQUE. 
Paris, P. Dupont, 1901. 


Le Cours de Botanique, dont les auteurs viennent de commencer la 
publication, comprendra un exposé des diverses branches de la science 
des plantes : Morphologie et Physiologie, Géographie botanique, Paléon- 
tologie, Applications, Historique. Cet ouvrage, qui ne comportera pas 
moins de 2500 pages in-8°, avec environ 3000 figures, s'adresse plus 
Spécialement, comme son titre l'indique, aux élèves des Universités, des 
Écoles de médecine et de pharmacie et des Écoles d'agriculture. 

Le premier fascicule du tome I‘, qui vient de paraître, est sub- 
divisé en deux Parties, consacrées, la première, à la définition des 
grands groupes de végétaux ({) et à une étude générale de la cellule et 
des tissus ; la seconde, à la morphologie des membres des Angiospermes. 

La structure primaire et secondaire de la racine, celles de la tige et 
de la feuille, sont étudiées d’après un certain nombre d'exemples ty- 
Piques choisis de manière à faire connaître, non seulement le type fon- 
damental d'organisation, mais encore ses variations les plus frappantes. 
De norñbreuses figures facilitent la lecture du texte, que les auteurs se 
Sont du reste attachés à présenter de façon simple, en évitant, dans les 
descriptions anatomiques, l’emploi d’un trop grand nombre de noms 
techniques, qui compliquent l’étude. Les adaptations des membres sont, 
dans cette partie anatomique, l’objet d’un développement spécial. 


.(#) Ne conviendrait-il pas, à propos des embranchements, d'abandonner Ja 
définition des Cryptogames vasculaires comme plantes sans fleurs: 


172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Ajoutons que l'ouvrage n’est pas limité à un exposé de l’état présent 
de la science. Chaque partie se trouve heureusement complétée par un 
aperçu historique, qui résume les phases successives principales par 
lesquelles a passé la connaissance des questions correspondantes. C'est 
ainsi que le premier fascicule contient l’histoire de la cellule et des 
tissus : les points qui paraissent définitivement acquis y sont mis en 
lumière et bien distingués de ceux, nombreux encore, qui exigent de 
nouvelles recherches. Un Index bibliographique donne, en outre, à la 
fin de chaque Partie, une liste d’une série de Mémoires à consulter. 

E. BELZUNG. 


LUTZ (L.), RECHERCHES SUR LA NUTRITION DES THALLOPHYTES A L'AIDE 
DES NITRILES (Extrait des Comptes rendus du Congrès des Sociétés 
savantes en 1900. Sciences). Paris, 1901, un fasc. in-8°, 7 pages. 


Dans cette Note, M. Lutz complète ses recherches antérieures sur la 
nutrition des végétaux à l’aide des substances azotées d’origine orga- 
nique. 

Ces nouvelles recherches ont trait à la nutrition chez les Algues et 
aussi chez les Champignons. 

Pour la culture des Algues, l’auteur emploie, de même que dans les 
essais précédents, le liquide de Molisch, dans lequel il substitue aux 
O5", 20 d’azotate de potassium une quantité de différents nitriles, renfer- 
mant le même poids d’azote. Les nitriles employés sont les suivants : 
acétonitrile, propionitrile, butyronitrile, benzonitrile, uaphtonitrile, 
lactonitrile, et l’on peut admettre que les Algues étudiées (Pleurococ- 
cus miniatus, Raphidium polymorphum) ont pu végéter, sans qu'il ÿ 
ait eu modification préalable du milieu, seulement en présence des ni- 
triles inférieurs de la série acyclique, les autres nitriles se montrant 
impropres à leur développement. 

La même série d'expériences a été entreprise en s'adressant à quel- 
ques Champignons inférieurs (Aspergillus repens, À. niger, Penicil- 
lium glaucum) cultivés sur liquide de Raulin, modifié de telle façon 
que la composition élémentaire des milieux fût constante, quelle que 
soit la source d’azote employée. | 

Dans ces conditions, les nitriles employés se conduisent vis-à-vis des 
Champignons comme des substances inassimilables ; le lactonitrile, seul, 
se conduit comme une substance toxique. E. PERROT. 


HOLM (Th.), Eriocaulon decangulare L. AN ANATOMICAL STUDY (Erio- 


caulon decangulare L.; Étude anatomique), avec cinq figures (Bota- 
nical Gazette, vol. XXXI, janvier 1901). 


L'auteur, après avoir rappelé les travaux de Van Tieghem sur la 


à, PT 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 173 


structure de la racine des Ériocaulées et ceux de Poulsen sur la même 
question, se propose, en prenant comme exemple l’Eriocaulon decan- 
gulare, d'attirer l'attention sur certains points ne concordant pas avec 
les résultats obtenus par ces botanistes. 

Une étude anatomique approfondie de la racine, du rhizome, de la 
lige, de la feuille et de la préfeuille de l'E. decangulare amène l’auteur 
aux conclusions suivantes : 

Le collenchyme, dit-il, ou pour être plus exact, le « tissu collenchy- 
mateux », qui n’est pas aussi rare qu’on veut bien le dire chez les 
Monocotylédones, semble caractéristique des Ériocaulées : dans la tige 
il s’y présente en bandes proéminentes, il remplace le stéréome dans 
les feuilles et il entoure les faisceaux libéro-ligneux comme d'une gaine. 
Le rhizome poilu constitue aussi un excellent caractère de l’ordre. La 
morphologique interne du rhizome et de la racine est analogue à celle 
d'un grand nombre de Graminées, de Cypéracées, etc. 

La structure la plus particulière se rencontre dans la tige, non seule- 
ment par suite de la présence de bandes collenchymateuses, mais aussi 
parce que les faisceaux libéro-ligneux sont entourés d’un endoderme 
commun. 

La continuité du péricycle ou son interruption par les premiers vais- 
Seaux du bois dans la racine est, pour la famille, un caractère sans 
importance, car il n’est pas constant, au moins dans l’E. decangulare. 

Il semble done que, si le genre Eriocaulon et ses voisins possèdent 
quelques caractères communs à d’autres ordres de Monocotylédones, 
quelques-uns tuutefois leur sont bien particuliers. P. Guérin. 


COMÈRE (J), Les Desminrées DE France. In-8, 224 pages et 
16 planches coloriées. Paris, 1901. 


Un ouvrage relatif aux Desmidiées de France sera certainement bien 
accueilli: les Desmidiées sont, en effet, de jolies petites plantes, agréables 
à étudier et faciles à recueillir. Jusqu'ici on n’avait publié que des 
listes locales ; le travail de M. J. Comère est le premier qui ait paru en 
France jusqu’à ce jour, en embrassant la distribution générale dans 
notre pays. 

Il ne faut pas oublier que les premiers travaux sérieux entrepris sur 
les Desmidiées sont dus à un Français, à de Brébisson, qui fit paraitre, 
en 1839, un Catalogue des espèces connues de Desmidiées et de Diato- 
mées. Depuis cette époque, quelques botanistes se sont adonnés à leur 
élude, mais un travail d’ensemble n’existait pas encore. 

M. J. Comère avait à sa disposition, pour classer .les espèces fran- 
çaises, deux systèmes différents : l’un basé sur les caractères extérieurs 
uniquement, l’autre tiré de la forme des chloroleucites. C’est ce dernier 


174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


qu’avaient adopté MM. Lundell et F. Gay, puis plus récemment M. de 
Toni, dans son Sylloge Algarum, en utilisant les caractères offerts par 
la cellule vivante. L'auteur de cet ouvrage a modifié légèrement les 
données de MM. Lundell, Gay et de Toni. Il réunit les genres en deux 
sous-familles : Desmidiéeslibres et Desmidiées filamenteuses, et de plus 
il rapproche autant que possible des séries voisines, telles que : Pleu- 
rotonium et Docidium, Pleurotæniopsis et Cosmarinus, quoique les 
unes présentent des chromoleucites axiles, tandis que les autres les ont 
pariétaux. 

Le groupe des Cosmocladiées de M. Nordsted n’a pas été maintenu 
comme sous-famille, mais rangé à la suite des Cosmarinées. La tribu des 
Docidiées a été réunie à celle des Clostériées et celle des Microstériées 
a été divisée en deux centres : Cosmarinées et Chromoleucites formées 
de bandelettes rayonnantes et Microstériées proprement dites dans les- 
quelles les Chromoleucites sont dispersées en plaques pariétales. 

Les Desmidiées sont donc réparties en 22 genres : 


DEsMiDiées LIBRES : Misotænium, Cylindrocystis, Spirotænia, Clos- 
terium, Penicum, Dysphinctium, Tetmemorus, Docidium, Pleurolæ- 
nium, Cosmarium, Euastrum, Arthrodesmus, Staurastrum, Gosmo- 
cladium, Pleurotæniopsis, Micranterius, Xanthidium. 


DESMIDIÉES FILAMENTEUSES : Hyalotheca, Bambusina, Sphærosomä, 
Desmidium, Gonatozygon. 


330 espèces et quelques variétés sont décrites, dont 315 Desmidiées 
libres et 15 filamenteuses. Les genres les mieux représentés sont : U08- 
marium avec 82 espèces, Staurastrum avec 72 et Closterium avec 50. 
Les genres Bambusina et Cosmocladium ne renferment chacun qu'un 
seul représentant. La région des Vosges paraît être la plus riche avec 
221 espèces, puis la Normandie avec 203, et enfin la région parisienne 
où l'on en a signalé 109. Il est vrai que ces trois points de notre ter- 
ritoire ont été l’objet de recherches assidues de de Brébisson, de 
Mougeot, de MM. Lemaire et P. Petit. 
| M. J. Comère conclut de ces recherches statistiques que « les paï- 
ties septentrionales de notre pays sont beaucoup plus riches que Jes 
parties méridionales , et surtout en espèces ornementées. La flore du 
midi de la France se distingue par la simplicité relative de ses formes ?- 
Deux causes semblent intervenir. dans le mode de distinction géogra- 
phique de ces petites Algues : le climat et le régime des eaux. Les ob- 
servations de F. Gay tendaient aussi à démontrer que les Desmidiées 


ne . 
n'aiment pas les eaux calcaires ; il semble en être de même, d’après 
M. Comère, aux environs de Toulouse. 


EE SP 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 175 


Les 16 planches coloriées à la fin de l’ouvrage en sont le très utile 
complément et reproduisent toutes les espèces décrites. 

Nous faisons des vœux pour que l’heureuse initiative de M. J. Comère 
ait des imitateurs et que, dans un temps rapproché, les algologues fran- 
çais puissent avoir à leur disposition une Flore des Algues d’eau douce 
en France. P. Harior. 


RAVAZ et BONNET, Les EFFETS DE LA FOUDRE ET LA GÉLIVURE 
(Comptes rendus de l'Académie des sciences, 25 mars 1901). Tirage à 
part, 3 pages. | 


Les vignerons ont donné le nom de gélivure à un état particulier qui 
se rencontre de temps à autre chez les Vignes. Quelle en est la cause ? 
MM. L. Ravaz et A. Bonnet ont montré expérimentalement que c’est à la 
foudre qu’il faut s’en prendre et ils concluent comme suit : « De l’étude 
comparée des rameaux foudroyés naturellement et artificiellement et 
des rameaux dits atteints de gélivure, il résulte : 4° que les altérations 
qu'ils portent sont identiques; 2 qu’elles sont dues uniquement à la 
foudre; 3° que la gélivure doit être rayée de la liste des maladies micro- 
biennes de la Vigne. » P. H. 


EXTRAIT (TRAD. DE L’ANGLAIS) D'UNE NOTICE NÉCROLOGIQUE DE 
SIR W. T. THisezTON DyErR sur MaxiME Cornu. 


Dans le numéro du 27 juin 1901 du journal anglais Nature, le savant 
Directeur du Jardin de Kew a écrit une importante Notice nécrolo- 
gique sur Maxime Cornu : nous en traduisons les passages suivants où 
Sont formulées des appréciations que nos collègues seront heureux de 
Connaitre : 


€ La main de la mort s’est appesantie lourdement sur le monde botanique 
français. Ces années dernières elle est tombée successivement sur Duchartre, 
Baillon, Naudin, de Vilmorin et Franchet, tous esprits de premier ordre et que 
leurs Compagnons de travail en Angleterre comptaient comme des amis per- 
sonnels. Et maintenant c’est la mort prématurée et inattendue de Maxime 
Cornu qui atteint beaucoup d'entre nous, — nulle part plus qu'à Kew, — 
tOmme un chagrin personnel. 

C2... Il fut quelque temps assistant de Duchartre, professeur à la Sorbonne, 
esprit remarquable à bien des points de vue, mais possédant à un degré peu 
Ordinaire le talent de présenter avec la clarté française les résultats des re- 
cherches courantes sans oublier celles des travailleurs anglais. | 

©... De la Sorbonne il (Cornu) entra au Muséum, comme aide-naturaliste 


176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


de Brongniart, dont il épousait plus tard la petite-fille. Brongniart transmet- 
tait à notre génération les meilleures traditions de cette illustre école de 
botanistes français dont la profonde connaissance philosophique des prin- 
cipes de la morphologie et de la taxonomie des plantes n’a probablement 
jamais été égalée et, à coup sûr, jamais surpassée. 

« … Sous Brongniart, Cornu se consacra à la mycologie. Il publia, dans 
une période relativement courte, une quantité de Mémoires dans lesquels on 
ne sait ce qu’on doit le plus admirer, le zèle infatigable, la sagacité ou la 
portée et l'étendue de ses travaux. | 

« … En 1868, une maladie mystérieuse fit son apparition parmi les vi- 
gnobles du sud de la France. Le préjudice que cette invasion causa à la 
principale culture industrielle de France a été comparé, probablement avet 
justesse, à celui des guerres qui ont fait le plus de ravages. La France s’en est 
relevée triomphante comme de tant d’autres désastres, nouvel exemple du 
courage indomptable de son peuple. 

€ … Cornu devint l’autorité reconnue sur la question du phylloxera..… 
[Lorsque le fléau] fit son apparition au Cap, je conseillai au gouvernement du 
Cap d’avoir recours à Cornu, et ses services furent aussi généreusement 
rendus qu’ils furent, je le sais, chaleureusement reconnus. 

« En 1884, Cornu succéda à Decaisne ‘céômme professeur de culture at 
Muséum... Au moment où il entrait dans ses nouvelles .fanctions, la France 
avait tourné de nouveau son attention vers un cliamp, où, dans le passé, elle 
avait tant fait : l’entreprise coloniale. L’ambition de Cornu — et elle était 
légitime — fut d'utiliser les ressources, un peu dormantes, du Jardin des 
plantes, dans un but très analogue à celui de Kew.. 

©. Ce‘qu'il accomplit ‘aussi ‘bied pour -Jés colonies frânçaises que pour 
l'enrichissement ‘des! jardins dé son propre: pays, avec des ressources plus 
restreintes que celles dont nous disposons en Angleterre, est pour moi sur- 
prenant, Mais malheureusement; au momiént: où,il avait. ohtenu des preuves 
de succès, sés forces.le trahirent,.et il ne lui fut pas donné de voir la réussite 
de son œuvre complètement achevée. : ., . 

« Cornu était le plus patriote des Français -: s'il l'eût été moins, il n'aurait 
pas sacrifié aux intérêts dé la France la tarrière qu’il aurait pu consacrer à la 
science. Je crains bien que, tant qu’il a vécu, le sacrifice qu’il avait fait n'ait 
pas été pleinement apprécié. Beaucoup d’entre nous se sont étonnés qu'un 
savant qui avait tant fait n’ait jamais été de l’Institut. Mais cette récompensé 


ne pouvait tarder longtemps, et c’est ce qui ajoute un autre regret à celui 
de sa mort prématurée. » 


Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, 
E. MALINVAUD. 


3955. — Lier.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris, — MOTTEROZ, directeur. 


ww 


Bull. Soc. bot. de France. T. XLVIII (4904). Planche III. 


I. Cercosporella Narcissi. — Il. Scopularia Clerciana. 


Catalogue des Lichens rencontrés aux envi ons d’orléans 


Le Karschia lignyota, Champignon rencontré près d'Orléans. .... 94 
Le Bryum pallescens Schl. aux environs de Paris......,......, .. 95 
Observation de M. F. Camus.............. osrsossos de ie 96 
Découvertes du frère Sennen dans le département de l’Aude..... 96 


SÉANCE DU 22 MARS. 


Admission de M. le duc de Lesparre.................:......... 97 
Sur une nouvelle variété de Dioscorea pentaphylla L............ 97 


Observations de M. D. Bois sur les Dioscorea Fargesii et penta- 
phylla........ 4... sors 99 


SÉANCE DU 26 AVRIL. 


Décès de M. Maxime Cornu........ .. so csrsnnnnsves ete se 101 
Discours prononcé sur la tombe de M. Cornu au nom de la Société 
botanique de France (Planche If, portrait de M. Cornu)........ 101 


Hommage rendu à la mémoire de M. Max. Cornu par M, Thiselton 


Dyer.............. déesse re mes ones s ones en de si es tai ue 104 
L'œuvre botanique dde M. Max. Cornu.......... RE . 104 
Ouvrages offerts à la bibliothèque de la Société... veste MO 
Sur le Peucedanum Schollii Bess...................... ...... 105 
L’Ousounifing (Plectranthus Coppini Cornu), Labiée à tubercule 

comestible (Figures dans lé texte)...... sie siees RSS rs 107 
Note sur deux nouvelles espèces de Champignons : Cercosporella 

Narcissi, Scopularia Clerciana (Planche I).................. 110 
La Botanique en Provence au xvi° siècle : Pierre Belon, Antoine 

Constantin.................... esse Ds Méta T ee en LUS ses. TT 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


Pavillarà (J,), Éléments de Biologie végé- Holm (Th.}), Étude anatomique (Eriocau- 

Bo re PES ee oi de à dns SOS seu pese 169 lon decangulare)..... eresesses Nr 172 

cie er et Leclerc du Sablon, Cours Comère (J ), Les Desmidiées de France 173 

liée tanique.. éslrossi este ste 171 | Ravaz et Bonnet, Les effets de la fou- + 
(L.), Recherches sur la nutrition üre et la gélivure.... .............. 175 F 


des Thallophytes à l’aite des nitriles.. 172 


| Extrait (trad. de l'anglais) d’une Notice nécrologique de sir W. T. THISELTON DYER sur 
Maxime Cornu 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 
Les séances se tiennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heures 
soir, habituellementies deuxième etquatrième vendredisde chaque moi 


JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1901 


A4 et 25 janvier. 26 avril. | 42 et 26 juillet. 
8 et 22 l'évrier. 10 mai. | 8 et 22 novembité 
8 et 22 mars. | 28 juin. | 13 et 27 décembre: 


La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons 
mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et-5€ 
vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume 
annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonñe= 
ment. — |} peut être échangé contre des publications scientifiques et pério= 
diques. Le 

Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. LV (1857) et XV (1668), 
sont cédés an prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. 
Chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les fon 
retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. 

N. 1. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément: 

Le tome XXXVI (188)) renferme les Acles du Congres «de botanique tenu ê 
Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- 
gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. 

Les frais d'envoi de volumes où numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- . 


ros déjà parus Lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge 
de l'acquéreur ou de l’abonné. 


AVIS 


Les notes oucomimunications manuscriles adresséesau Secrétariatpar les membres. 
de La Société, pourvu qu'elles aient trait à la botauique.ou aux sciences qui 5 ÿ rat-. 
tachent, sontiues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin 

s Ris 


Tous les ouvrages vu mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société 
botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque dela 
Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur 
k publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que jeur sujet 
. ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. 


. MM. les membres de la Société qui chaugeraient de domicile sont instamméi 
priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui 
se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connai 
leur nouvelle adresse ne pourraient pas ètre remplacés. 


N. B. — D'après une décision du Couseil, il n’est pas donné suite aux de- 
maudes de numéros déparcillés, lorsque le volume auquel ils appartiennénr 2 
terminé depuis plus de deux ans. — Aucune réclamation n'est admise, de la part = 
des abonnes, pour Les numéros publiés depuis plus de trois mois. 


. Adresser les lettres, communications, demandes de reuseignemeuts, M Re. 
tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 8f, à bén Fe 


Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD- 


em rs 


3955. — Libr.-bupr, réunies. rue Saint-Benoît, 7, Paris — MOTTEROZ, directeur. 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ ROAE 


-DE FR A NC E 
FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 
AT RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 


TOME QUARANTE-HUITIÈME 


(Quatrième Série — TOME 1) 
| 1901 


Ré 


Séances de Mai et Juin 1901. 


_ PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 


” RUE DE GRENELLE, 84 


Bulletin de la Société botanique de France parait par livraisons 


BUREAU ET 


< 


CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉT 
POUR 1901. 


President : M. Émile. BOUDIER. 
Vice-présidents : 
MM. Bureau, D’ Avice, Dutailly, Radais. 
Secrétaire général: M. E. Malinvaud. 


Secrétaires : 

MM. Guérin, Lutz. 
Trésorier : 
M. Delacour. 


Vice-secrétaires : 
MM. Bois, Buchet. 

_ Archiviste : 

M. Éd. Bornet. 


Membres du Conseil: 


MM. Drake del Castillo, | MM. Jeanpert, MM. de Seynes, 


La composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 4 franc. 

etes gets d’un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 

. mposi ion d'us faux-titre est de % francs. En plus les frais de tirage et de papier. 
composition d’une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d’annonees, est de 


titre est la répétition de celui de la brochure, et de & franes si le ti Î 
es si le titre est fait seulement pour ls 
ture. En plus les frais de tirage et de papier. * : 


S'il y « des corrections, elles sont comptées en sus 90 c, l'heure. 

Une gravure d'une page, intercalée dans le texte 

Une gravure d’une demi-page, 4 fr, 50, 

Tout travail de gps en pages, c'est-à-dire entralnant une modificetion dans la disposition des pas® 
Bulletin, sors fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer. 


} entraine un supplément de tirage de 3 francs. 


.  Guignard, Maugeret, Van Tieghem, 
Hua, Morot, Vilmorin (M. de), 
 Hue (abbé), Prillieux, Zeiller. 
Tarif des tirages à part. 
NOMBRE DE FEUILLES. 25 id . M0 | 
: - BXEMPL, | EXEMPL. | ÆXEMPL. | EXEMPL. : 
| Une fouille (46 pages), réimposition, papier, tirage, | fr, c. fr. c. fr. e. fr, c. RE 
. … pliure, piqûre et enveléppe de couleur. . . - . 8 50 9 50 A4 >» 45 » | 4° 
=]! Trois quarts de feuille (48 pages). . . . . . . . 8 » | 9 » | 1050 | 48 » | 2° 
} ‘ Demi-feuille (8 pages). . . .. ... “7.5 5 » 6 » 8 » 19 » | #°*% 
Quart de feuille (4 pages . . ......:.... ht. 5» 4 | 9% | 02 
% feuille en sus de la première, . ........ 750 | 8so | 950 | 12 » | 18? 
Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . Ti l'E 9 » | 1150 | 46 ? 
Demi-feuille en sus d’une feuille . . .. . .... » 5 » 6 50 850 | 4 * 
Quart de feuille _ Sites cit ET 4 » 6 » 8 » #2? 


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couver- 


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ci dei 


D pe DE fe 4 


SÉANCE DU 10 MAI 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. 


M. le Président dit qu’il est heureux d'annoncer à la So- 
ciété qu’un de ses membres les plus éminents, qu’elle avait 
ghoisi comme président en 1899, M. R. Zeiller, a été nommé, 
le 29 avril dernier, membre de l’Académie des sciences, dans 
la section de Botanique, en remplacement de M. A. Chain. 
M. le Président, au nom de la Société, adresse au nouvel 
académicien de vives félicitations. 


M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal 
de la séance du 26 avril, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Trésorier fait à la Société la communication sui- 
vante : 


NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ A LA FIN DE L'EXERCICE 
1900, par M. Th. DELACOUR. 


fr. c. 

La Société avait en caisse à la fin de 1899................. ... 55.276 96 
Elle a reçu pendant l'exercice 1900..................... 14.412 90 
Soit un total de...................,......... 69.689 86 

Les dépenses de 1900 ont été de......................... 14.053 7% 


L'excédent des fonds à la fin de 1900 se trouve donc de... 55.636 11 


Cet excédent est représenté par les valeurs ci-après : 


Kente de 1600 francs sur l'État ayant coûté..... 41.717 {1 
Reute de 100 francs sur l'État, nouvel achat 

ayant coûté..........,................s.e 3.332 10 

45.049 21 

Dépôt au Comptoir national d'Escompte........ 10.511 » 

Numéraire ....,.... Sséees à dei de wie versie 75 90 


Total comme ci-dessus... 55.636 11 
S 


T. XLVIIL. (séances) 12 


178 SÉANCE DU 10 mai 1901. 


Les receltes et les dépenses se décomposent comme suit : 


RECETTES. 

1. Cotisations annuelles..................... 8.399 >» 

IV. Diplômes................................ 20 » 

V. Vente de volumes et abonnements.......... 2.931 35 

YI. Excédent de pages....................... 123 50 
VII. Subvention du Ministère de l'Instruction pu- . 

blique.... .............,...,........ 1.000 » 

VIII. Subvention du Ministère de l Agriculture. 1.000 » 

IX. Rente sur l'État....................,.... 1.625 » 

X. Intérèts du dépôt au Comptoir national d'Es- 
complte...............+.............. 08 05 


14.412 90 


Les dépenses se décomposent comme suit : 


DÉPENSES. 
Impression du Bulletin...................... 5.553 40 
Revue bibliographique et Tables. ....,........ 581 » 
Frais de gravures.............,,...... see 1.155 35 
Brochage du Bulletin. ..... sestssssssseress 977 55 
Port du Bulletin..................... EE 329 85 
lupressions diverses. ..,.................... 137 50 
Lover....... dorer sectes eee 2.000 40 
Dépenses diverses......,.........,.....,.,... 1.203 60 
Bibliothèque, Herbier et Mobilier. ............ 677 60 
Dépenses extraordinaires... ................... 487 50 
Honoraires du Conservateur de l’herbier....... 500 » 
Honoraires du Trésorier adjoint.............. 900 > 
Gages du garçon de bureau.......... Lesussee JoÛ > 


14.053 75 


M. le Président remercie M. Delacour de sa communica- 
tion, qui permet, dit-il, de constater la continuation du bon 
état des finances de la Société, qui en est redevable à l’ha- 
bile gestion de son dévoué Trésorier. 


FLICHE. — SORBUS HYBRIDES DANS LM JURA. 179 


M. Fliche fait à la Société la communication suivante : 


NOTE SUR LES HYBRIDES DU GENRE SORBUS DANS LE JURA FRANCAIS : 
par M. P. FLICHE. 


Parmi les Alisiers et les Sorbiers observés dans le Jura, A. 
Mathieu, dans la dernière édition publiée par lui de sa Flore fo- 
restière (1), en avait, à la suite des travaux de Godron sur la ques- 
tion, considéré deux commeétant très probablement des hybrides. 
Ce sont les S. hybrida L. et S. Hostii Jacq. Dans l'édition publiée 
par moi du même ouvrage (2), j'ai adopté les vues de l’auteur à 
ce sujet; j'ai même insisté sur la nature hybride du S. Hostii et 
fait observer qu'à mon sens deux espèces devaient intervenir avec 
le S. Chamæmespilus pour le produire dans la région jurassienne 
el sans doute ailleurs. Je voudrais ici entrer, sur ces deux hybrides, 
dans quelques détails que ne comportait pas l'ouvrage que je 
viens de citer. J’ajouterai, en terminant, quelques mots relative- 
ment à un hybride du même genre non encore observé dans le 
Jura français, mais trouvé à proximité. 

Le S. hybrida L. se rencontre, dans le Jura, sur un assez grand 
nombre de points pour que Grenier (3), tout en citant plusieurs 
localités, renonce à en faire une énumération complète ; il semble 
que ce soit, de beaucoup, la région de la France où ce végétal soit 
le plus commun. Je l'y ai moi-même trouvé en deux endroits el, 
comme on va le voir, sous deux formes assez différentes. 

L'origine hybride de ce Sorbier, admise par Linné, qui le pre- 
mier l’a décrit, l’a été par plusieurs botanistes de valeur, mais 
niée aussi par d’autres, ainsi par Decaisne (4). Il me semble toute- 
lois que les arguments donnés par Godron, dans le travail qu'il 
à consacré aux Sorbus hybrides (5), sont probants et qu'il a eu 
raison notamment d'admettre que, sous le nom linnéen, on a con- 


(1) 3 édition, 1877. 

(2) 4° édition, 1897. 

(3) Flore de la chaine jurassique, 1865, p. 299. | | 

(4) Mémoire sur la famille des Pomacces (Nouvelles Archives du Muséum 
de Paris, X, 1874, p. 159). . 

G) De l'hybridité dans le genre Sorbier (Extrait de la Revue des sciences 
naturelles (Montpellier), II, 1874). 


180 SÉANCE DU 10 Mar 1901. 


fondu deux hybrides différents, dont l'un des parents est tou- 
jours le Sorbus aucuparia, mais dont le second peut être soit 
le S. Aria, soit le scandica. A. Mathieu, en admettant la très 
grande probabilité des idées de Godron à ce sujet, fait observer 
que ces hybrides sont très variables, souvent difficiles à distinguer; 
ce qui est vrai dans certains cas, mais ne l’est pas en d’autres, 
évidemment de première génération, où l'intervention de l’espèce 
parente autre que le S. aucuparia est facile à déterminer. Dans 
tous les cas, Mathieu n'a pas cherché à la déterminer pour Îles 
localités qu’il cite et je ne vois pas qu’en ce qui concerne le Jura, 
les auteurs qui se sont occupés de la flore de la région aient tenté 
de le faire; ce n’est pas le cas, notamment, pour Michalet et Gre- 
nier. Le premier, qui a si bien établi, nous le verrons, la variabi- 
lité du S. Hostii, n’a pas constaté celle du S. hybrida qu’il parait 
avoir peu étudié et qu’il considère comme une espèce légitime. 
Grenier semble avoir eu la même opinion. 

Comme je l’ai dit plus haut, j'ai rencontré deux fois le S. hy- 
brida dans le Jura : le 31 juillet 1875, au Mont-d’Or et, le 12 juin 
1879, dans les prés-bois qui se trouvent au-dessus de la station 
dès Hôpitaux-neufs, sur la ligne de Pontarlier à Lausanne. Or les 
deux échantillons ne sont pas identiques, ce qui n’aurait, en soi, 
rien d'étonnant, vu l'extrême variabilité des produits, hybrides; 
mais ce qui esl intéressant, c’est qu’ils appartiennent chacun à un 
des hybrides signalés par Godron; le premier au S. aucuparia X 
S. scandica; le second au S. aucuparia XS. Aria, ce qui est com- 
plètement d'accord avec la distribution des espèces parentes. Le 
S. aucuparia étant commun dans les deux localités, le S. Aria S'Y 
trouve aussi; mais il est en partie remplacé dans la première, sen- 
siblement plus élevée que la seconde, par le S. scandica Fries. 

L’hybride du Mont-d’Or est de tout point identique à celui de 
la péninsule scandinave, comme j'ai pu le constater par la com- 
paraison avec des échantillons de provenance suédoise, conservés 
dans l’herbier A. Mathieu. L'hybride des Hôpitaux-neufs en est, au 
contraire, bien distinct. Les différences entre les deux plantes 
Jurassiennes sont exactement celles que Godron a constatées entre 
son S. hybrida fennica qu'il attribue à l'intervention du S. scan- 
dica et son S. hybrida gallo-germanica, où il voit l'action du 
S. Aria. Le tomentum très gris du premier et celui très blanc du 
second sont particulièrement remarquables ; la feuille plus large 


- 


FLICHE. — SORBUS HYBRIDES DANS LE JURA. 181 


chez le premier relativement à la longueur est aussi un caractère 
bien accusé, tandis que le nombre des nervures plus faible chez 
le premier que sur le second, d’après Godron, l’est beaucoup 
moins, ce qui n’a rien d'étonnant, le S. Aria variant beaucoup 
Sous ce rapport. 

Le Sorbus Chamæmespilus (L.) Crantz est un arbrisseau qui se 
rencontre sur toutes les hautes sommités jurassiennes; il y est 
accompagné, eemme dans les autres pays où on le rencontre, par 
une forme voisine du type, qu’on a décrite tantôt comme une 
espèce sous les noms de S. Hoslii (généralement adopté aujour- 
d’hui), de S. sudelica Tausch, Cratægus Pseudo-Aria Spach, ou 
comme une variété soit du S. Aria (S. Aria suecica L.), ou du 
S. Chamæmespilus (S. Chamæmespilus tomentosa Gr. et God.). 
Cet Alisier est particulièrement commun sur certains points du 
dura, ainsi à la Dôle et au Rizoux, où le S. Chamæmespilus l'est 
également. Michalet, avec la remarquable faculté d'observation 
qu’il possédait, avait très bien vu qu’il n’y est pas représenté par 
une forme unique et, dans son Catalogue de la flore du Jura (1), il 
faisait figurer, à la place du S. Hostii, deux espèces distinctes 
déjà distribuées par lui sous les n° 76 et 77 de ses Exsiccala FI. 
J'ur., le S. arioides qu’il identifie avec les S. Chamæmespilus var. 
arioides God., FI. Jur. (pro parle) et S. sudelica Tausch, mais 
en mettant un point de doute sur ce dernier, puis le S. ambigua. 
I avait très bien vu, d’ailleurs, qu’en dehors de ces deux formes 
il ÿ en avait encore d’autres; car, dans les notes qui se trouvent à 
la fin de l’ouvrage, il en signale, à la page 338, une qu'il rapporte 
provisoirement, dit-il, au S. Chamæmespilus, et il ajoute : « Il 
ÿ à out un travail à faire sur nos Sorbiers du Jura, qui ne sont 
point du tout les espèces de Suède », assertion qui, sous celle 
forme absolue, serait loin d’être exacte. 

Grenier (2) n'avait pas moins bien vu le polymorphisme extrème 
Présenté dans son domaine floral par le S. Hostii. I le réunit au 
S. Chamæmespilus sous forme de var. 6. à laquelle il donne comme 
Sÿnonyme S. Aria-Chamæmespilus Reich., S. ambiqua Michalet, 
Exsice. n° 77, et, après en avoir donné une description très som- 


(1) Histoire naturelle du Jura et des départements voisins, t. II, BoTa- 


NIQUE. Paris, Lons-le-Saunier et Besancon, 1864, p. 156. 


(2) Flore de la chaine jurassique. Paris, 1865, p. 261. 


182 SÉANCE DU 10 mar 1901. 


maire, un peu plus d’une ligne, il ajoute : « J’ai eu souvent l’occa- 
sion d'observer la variété $., ainsi que tous les intermédiaires 
qui l’unissent au type, et cependant je n’ai pu arriver à me faire 
une idée plus ou moins précise sur l’origine plus ou moins hv- 
bride de cette forme. Si donc je la rattache ici au Sorbus Chameæ- 
mespilus, ce n’est'point parce que j'ai des raisons concluantes pour 
la regarder comme une simple modification de cette espèce, mais 
plutôt parce qu’il m’a été impossible de trouv#éauèune limite 
fixe entre les nombreuses variétés que j'ai obserwég#e” Celte der- 
nière assertion est rigoureusement exacte, comm# on le verra 
plus loin; sous ce rapport, l'observation de Greñies-st supérieure 
à celle de Michalet. Au fond, il semble qu’il penchait pour une 
origine hybride, mais qu’il avait à l'endroit de l’hybridité spon- 
tanée les méfiances exagérées qui étaient si fréquentes de son 
temps. Aujourd’hui nous n’en sommes plus là; nous savons le 
rôle considérable que le croisement d’espèces joue dans le monde 
végétal ; quelquefois nous tombons dans l’excès opposé à celui 
que je viens de signaler et on donne trop légèrement, comme 
d’origine hybride, une variété d’une espèce, parce qu'elle présente 
quelques caractères se retrouvant sur une espèce différente; mais 
tel ne me semble pas être le cas pour l’Alisier que j'étudie en ce 
moment. 

Son origine hybride à été admise, ainsi que cela résulte de 
l'extrait que je viens de donner de l’ouvrage de Grenier, par Rei- 
chenbach; mais c’est surtout Godron qui me semble l'avoir net- 
tement démontrée (1), en se basant sur des raisons de grande 
valeur : la présence constamment simultanée du S. Hostii et du 
S. Chamæmespilus, l'extrême variabilité du premier, l'imparfaite 
organisation de ses graines et, par suite, le résultat négatif qu'on 
obtient généralement quand on les sème, le retour à l’un des 
parents qui paraît s'être produit dans un semis. 

Comme le fait observer, avec raison, Godron, l'extrême varia- 
bilité du S. Hostii, qui constitue un si fort argument en faveur de 
son origine hybride, est très prononcée dans le Jura, alors qu’elle 
l'est fort peu dans les Vosges, où cette forme, de même que le 
S. Chamæmespilus type, est rare et de faible développement. 


(1) De l'hybridité dans le genre Sorbier, etc., p. 9. 


FLICHE. — SORBUS HYBRIDES DANS LE JURA. 183 


Il en est tout autrement dans le Jura (1), particulièrement à la 
Dôle et au Rizoux. Comme je l’ai fait observer plus haut, c’est sur 
celle montagne et ce plateau élevé qu'ont porté mes études; elles. 
ont eu lieu, à plusieurs reprises, mais toujours soit à la fin de 
juin, soit au commencement de juillet, en sorte que les divers 
sujets observés et les échantillons recueillis sur eux ont été rigou- 
reusement comparables, puisque l’âge des feuilles était le même. 
Les différences. de villosité observées entre pieds différents ne 
sauraient être attribuées à l’appauvrissement de celle-ci, qui, sui- 
vant la jusie remarque de Godron, se manifeste de plus en plus à 
mesure que la feuille vieillit. 

Le S. Chamæmespilus étant commun et très développé dans les 
deux localités, j'ai constaté d’abord qu’il peut, même lorsqu'il est 
complètement typique, nullement influencé par le pollen d’un 
autre Alisier, présenter dans ses feuilles quelques variétés, bien peu 
importantes d’ailleurs, de taille et de forme. Sur trois échantillons, 
recueillis parmi les plus dissemblables sous ce rapport, je trouve 
pour le limbe de l'échantillon chez lequel il est le plus petit et le- 
plus étroit, pour les feuilles normales, 56 millimètres de longueur 
et 29 de largeur; tandis que, pour l’extrême opposé, je trouve 
63 X 38. La dentelure ne présente pas de variations sérieuses; il 
n'ya notamment aucune tendance à former des lobes. On voit 
donc que les variations très notables qu’on observe sous ce rap 
port chez le S. Hostii doivent provenir d’une intervention étran- 
gère; la feuille est en outre glabre. 

Dès le premier coup d'œil jeté sur les S. Hoslii de la Dôle el 
du Rizoux, on constate d’abord, avec Michalet, qu'ils présentent 
plusieurs types différents; avec Grenier, qu’on rencontre tous les 
intermédiaires possibles entre le S. ambigua de Michalet et le- 
S. Chamæmespilus type; puis, si l’on y regarde de plus près, on 


(1) Cette abondance du S. Hostii tient certainement à la cause qui vient 
d'être énoncée, très probablement aussi à des conditions locales qui favorisent 
la fécondation croisée des Sorbus; car les hybrides que nous étudions en 
ce moment semblent être plus communs ici non seulement que dans les 
Vosges, mais que partout ailleurs, observation déjà faite pour le S. hybrida. 
Le Jura offre, dans un tout autre genre, un exemple de cette fréquence d’un 
hybride plus ou moins rare ailleurs, c’est celui du Salix repens et du S. au- 
rila. Quelles sont ces conditions locales, époques de floraison ou abondance 
d'insectes transportant le pollen, par exemple? Je n'ai pas d'observations pré- 
cises permettant de formuler une réponse. 


184 SÉANCE DU 10 mar 1901. 


voit que les formes intermédiaires existent également entre lui et 
le Sorbus Aria type, le S. arioides (que Grenier, on ne sait pour- 
quoi, passe complètement sous silence) étant une de ces formes. 
On constate également des formes qui trahissent une autre inter- 
vention que celle du S. Aria. 

Quelques détails donnés sur des échantillons recueillis et par- 
ticulièrement probants vont fournir les preuves qui me semblent 
militer en faveur des opinions qui viennent d’être émises. 

J'ai observé et recueilli, tant au Rizoux qu’à la Dôle, le S. am- 
bigua de Michalet; j'ai pu m'en assurer, non seulement par la 
description de l’auteur, mais par comparaison avec les échantil- 
lons distribués par lui, sous le n° 77, qui sont représentés dans 
l’herbier de la Faculté des sciences de Naney. C’est visiblement la 
forme la plus exactement intermédiaire entre les deux espèces ; 
sous ce rapport, le nom imaginé par l’auteur est parfaitement 
choisi. Les caractères intermédiaires se révèlent dans la taille du 
limbe, plus grand que chez le S. Chamæmespilus, plus petit que 
chez le S. Aria, dans le revêtement pileux qui est assez fort sans 
exagération; dans la forme aussi de ce limbe, autant au moins 
qu’on peut l’invoquer, lorsqu'il s’agit de l'intervention d’une espèce 
aussi variable sous ce rapport que le S. Aria; les bords du limbe 
enfin ont une tendance à se lober au lieu d’avoir la dentelure fine 
et régulière du S. Chamæmespilus, l'inflorescence aussi est inter- 
médiaire, sans que j'aie pu l’étudier très bien, les pieds de celte 
forme que j’ai rencontrés s'étant trouvés généralement stériles. 
| Comme le fait observer avec raison Grenier, on trouve tous les 
intermédiaires possibles entre cette forme etle S. Chamæmes- 
pilus, depuis des sujets qui s’en distinguent à peine jusqu’à des 
pieds, tels que celui dont j'ai recueilli des échantillons au Rizoux, 
presque semblables à ce dernier, les feuilles étant de la taille et 
de la forme habituelles chez cette espèce, la dentelure des bords 
du limbe à peine troublée, les inflorescences très petites; mais 
les fleurs sont peu colorées, le tomentum, tout en étant plus rare 
que d'habitude, est cependant encore bien net, caractères qui 
trahissent l'intervention du S. Aria. 

Si, après avoir constaté ainsi les intermédiaires entre la forme 
ambigua et le S. Chamæmespilus, nous examinons ceux qui peu- 
vent exister entre elle et le S. Aria, nous trouvons d’abord, comme 
forme méritant d'appeler spécialement l'attention, le S. arioides 


RE uns 


OUR HOMME EEE SES 


FLICHE. — SORBUS HYBRIDES DANS LE JURA. 185 


de Michalet. Je l’ai recueilli au Rizoux aussi bien qu’à la Dôle, 
et la comparaison avec des échantillons distribués par Michalet, 
sous le n° 76, contenus dans les herbiers de la Faculté des sciences 
de Nancy, ne laisse aucun doute sur l'exactitude de la détermi- 
nation. 

Les échantillons du Rizoux, particulièrement beaux et complets, 
m'ont permis de constater, sur le vif, que cette forme se rapproche 
déjà beaucoup du S. Aria par la taille, la forme, le revêtement 
presque blanc du limbe de la feuille, les dimensions des inflores- 
cences, les fleurs grandes à pétales seulement rosés. J'ai vu, en 
outre, ce qui est intéressant comme preuve de l’origine hybride 
de cette forme, que les anthères sont vides ou à tout le moins mal 
conformées,. 

Si l’on part de cette forme à peu près exactement moyenne entre 
la forme ambigua et le S. Aria, on trouve des intermédiaires, 
d’une part, entre les deux hybrides, et d'autre part entre elle et 
le S. Aria, de telle sorte qu’on arrive à quelque chose de très voisin 
de celui-ci; témoin un échantillon recueilli par moi au Rizoux, 
qui a les fleurs très blanches, le tomentum blanc et épais sur les 
dernières feuilles produites, mais où l'influence du S. Chamæmes- 
Pilus reste très nette par le tomentum bien moins épais sur les 
feuilles les plus anciennes qu’il ne l’est, en pareil cas, chez le 
S. Aria, par les limbes aussi moins développés, ainsi que les inflo- 
rescences; quoique celles-ci le soient davantage que ce n’est le 
Cas, non seulement chez le S. Chamæmespilus, mais même chez 
les hybrides précédemment considérés. . 

J'ai dit plus haut qu’on trouve un troisième groupe du S. Hostii 
qui me paraît différent des précédents, c’est-à-dire de la forme 
ambigua et de ses retours, soit au S. Chamæmespilus, soit au 
S. Aria par la forme arioides. Ce groupe, en effet, est remarquable 
quelquefois par la grande taille du limbe, toujours par les lobes 
bien marqués et plus ou moins arrondis, par le tomentum fran- 
chement grisâtre, ce qui fait que la feuille, même lorsqu'elle est 
aussi velue en dessous que le S. arioides Michalet, n’a jamais 
l'aspect blanchâtre qu’elle présente chez celui-ci. Tous les carac- 
tères qui viennent d’être énumérés me paraissent trahir, sans 
doute possible, le fait que le S. Chamæmespilus étant resté l’un 
des parents, l’autre a été le S. scandica qui est commun dans les 
hautes régions du Jura. Il est bon de faire observer d’ailleurs 


186 SÉANCE DU 10 mar 1901. 


que, les deux espèces Sorbus Aria et scandica étant très voisines, 
la différence n’est très sensible que pour les hybrides dans lesquels 
ils sont intervenus en première généralion et par les formes reve- 
nant vers eux; celles, au contraire, qui reviennent au S. Chamæ- 
mespilus sont de détermination d'autant plus difficile que, se rap- 
prochant davantage de lui, elles présentent de moins en moins 
les caracières propres à l’autre espèce parente. Une difficulté peul 
aussi, dans tous les cas, provenir de l'intervention, nullement 
irapossible, du S. Aria dans un produit de seconde génération, ou 
vice versa, alors que la première serait due à l’autre espèce. Ces 
S. Chamæmespilus X S. scandica ont été observés aussi bien au 
Rizoux qu’à la Dôle; ils semblent toutefois moins communs que 
les S. Chamæmespilus X S. Aria. 

Indépendamment des Sorbiers ou Alisiers hybrides dont il 
vient d’être question, on trouve encore, en France, un autre 
Sorbus considéré à juste titre, je crois, comme hybride par beau- 
coup de botanistes, entre autres par Godron, qui l'avait étudié 
avec soin, c’estleS. Aria X S. torminalis, confondu pendant long- 
temps et quelquefois aujourd’hui encore avec le S. latifolia Pers. 
Cet Alisier n'a point encore été signalé dans le Jura et la distri- 
bution des deux espèces parentes, dans cette chaine de montagnes, 
n’est pas toujours favorable, ils’en faut, à la production d’hybrides 
entre elles ; mais il a été trouvé sur des collines, fort à proximité 
d'elles, ainsi aux environs de Montbéliard, où M. Contejean (1) la 
signale, d’après Quélet, à Hérimoncourt et à Seloncourt, entre 
les deux espèces parentes; ainsi encore dans la Haute-Saône, d’où 
M. Maire, préparateur à la Faculté des sciences de Nancy, m'en a 


donné des échantillons bien authentiques provenant des erivirons 
d’Argillières. 


- M. Husnot fait à la Société la communication suivante : 


(1) Revue de la Flore de Montbéliard, 1892, p. 145. 


HUSNOT. — DEUX GRAMINÉES DE D'URVILLE. 187 


DEUX GRAMINÉES DE D'URVILLE; par M. HUSNOT. 


On trouve, dans l'Enumeratio Plantarum (1) de d'Urville 
publiée en 1822, la description de trois Graminées nouvelles 
récoltées en Orient en 1820; ce sont : Melica caricina, Phalaris 
crypsoides et Secale glaucuin. 

Je suis arrivé à trouver dans son herbier les deux premières, 
mais je n’ai pas encore pu mettre la main sur la troisième, que les 
auteurs considèrent comme étant le Secale fragile Bieb. décrit 
en 1819. Ce n’est pas chose facile que de trouver une plante 
dans cette collection sans ordre composée de 50 à 60 paquets. Le 
Phalaris crypsoides était, avec trois autres Graminées et deux 
Fougères, au milieu des Composées. 


MELICA CARICINA d’Urville. 


Je crois qu'aucun de ceux qui ont parlé de cette plante depuis 
d’Urville ne l’a vue. L'herbier en contient deux exemplaires, tous 
les deux trop jeunes pour pouvoir étudier les glumelles, l'ovaire, 
les étamines, les fleurs stériles et même la forme de la panicule 
encore cachée en partie dans la gaine. Elle fait certainement partie 
du groupe des Melicæ ciliatæ ; l'état des échantillons ne permet 
pas de dire si c’est une espèce, une sous-espèce ou une variété 
distincte. 

Tige d’environ 4 décimètres, raide; racine non vue. Feuilles 
plus ou moins enroulées à l’état sec, tomenteuses en dessus, très 
rudes en dessous; gaines inférieures très velues, les supérieures 
glabres, rudes; ligule oblongue, laciniée au sommet. Panicule 
(fig. 1) rameuse, trop jeune pour être soyeuse, les épillets étant 
encore fermés ; rameaux dressés, au moins à l'état jeune, rudes. 
Épillets pédicellés, oblongs (fig. 2); pédicelles rudes, velus au 
sommet. Glumes (fig. 2) inégales; l’inférieure ordinairement 
environ un cinquième plus courte, ovale-lancéolée, carénée, ponc- 


(1) « Enumeratio plantarum quas in insulis archipelagi aut littoribus Ponti- 
Rain, annis 1819 et 1820. collegit atque detexit Dumont d’Urville »; Paris, 
2. 


188 | séance pu 40 mar 1901. 


tuée-rude, à cinq nervures dont la médiane atteint le sommet et 
les autres courtes; la supérieure lancéolée-linéaire, rude sur la 
carène, 5-nerviée. Les épillets sont si jeunes que la glumelle infé- 
rieure est encore très mince, flasque et sans nervures apparentes. 
On distingue de longs cils (fig. 3), mais il est difficile de voir sa 
forme exacte, la figure3 n’est qu’approximative, il en est de même 


Melica caricina. Maillea Urvillei. 


de la figure 4; quant à la glumelle supérieure, il m’a été Impos- 
sible de la voir. On aperçoit, au-dessus de la base des glumelles, 
deux masses jaunâtres à contours peu distincts; l'inférieure 
EE. être les étamines et la supérieure les fleurs stériles (fig- 3 
et 4). 

Les échantillons sont accompagnés de deux étiquettes portant 
L'une: Kerch, steppes, mai 1820, et l’autre : Panticapée, steppes 


dé. te. Le 


HUSNOT. — DEUX GRAMINÉES DE D'URVILLE. 189 


PHALARIS CRYPSOIDES d'Urville. 


Cette plante a té l’objet de nombreuses discussions à la Société 
botanique de France en 1892 (Bulletin de la Soc. bot., pp. 21, 209, 
269, 270, 272, 274, 359), discussions que je ne me rappelais pas 
lorsque je publiai ma Flore des Graminées et, n'ayant pu, à celte 
époque, la retrouver dans l’herbier de d'Urville, je décrivis et 
figurai à tort, sous le nom de Maillea crypsoides (M. Urvillei, 
Phalaris crypsoides), la plante de la Sardaigne déterminée par 
Boissier, tandis qu’elle en est très distincte. 

Les exemplaires de d'Urville présentent des tiges isolées (fig. 1) 
où plusieurs réunies à la base ; elles sont longues de 4 à 8 centi- 
mètres, dressées, garnies de feuilles imbriquées dans la partie 
inférieure et espacées dans la partie supérieure. La gaine supé- 
rieure atteint la base de la panicule et, si l’on écarte les bords de 
cetle gaine, on voit, à son intérieur, un fascicule d’épillets nais- 
Sant sur le nœud supérieur de la tige (fig. 2), ces épillets, ordi- 
nairement plus étroits que ceux de la panicule terminale, sont 
plus ou moins nombreux, réduits quelquefois à deux. Lorsqu'ils 
sont assez nombreux, on les aperçoit sans avoir besoin d'ouvrir 
la gaine. Je crois que ce caractère n’a pas été signalé, je l'ai 
observé sur tous les exemplaires de d’Urville, sur ceux de Bour- 
geau et sur un autre (de provenance incertaine) communiqué par 
M. W. Barbey. La largeur des glumes varie un peu, on en trouve 
de plus larges que celles que j'ai figurées (fig. 3). La carène ailée 
(fig. 4) est à peu près aussi large qu’un des côtés du limbe ; elle 
Paraît mince comme celle des Phalaris, mais elle est épaisse 
(fig. 4) et dentée, excepté dans la partie inférieure. Les glumelles 


(fig. 5 et 6) sont presque égales en hauteur et glabres; l’inférieure 


(fig. 5) trapézoïdale, brièvement et faiblement 5-nerviée et sinuée 
au sommet, est beaucoup plus large, elle enveloppe le caryopse 
jusqu'aux trois quart de sa hauteur (fig. 7). Ce caryopse est com- 
primé sur les côtés. 

La plante de Sardaigne (Phleum sardoum) se distingue faci- 
lement du Maillea Urvillei par l'absence d’épillets sur le nœud 
Supérieur, les épillets moins comprimés, les glumes plus étroites, 
la carène longuement ciliée, trois fois moins large que l’un des 
côtés du limbe, le caryopse non comprimé, etc. 


190 SÉANCE DU 10 mar 1901. 


L’herbier de d’Urville contient deux étiquettes. Sur la première, 
d’une écriture plus grosse que celle de d’Urville, on lit : « Pha- 
laris qui est sans doute nouveau », et sur la seconde : « Raphti, 
coteaux, septembre. Phalaris crypsoides., » 


M. le Secrétaire général donne lecture dela communication 
suivante : 


LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII SIÈCLE; par M. D. CLOS. 


A. PREMIERS ESSAIS DE CONSTITUTION, — En 1586, de Lobel 
fait figurer en tête de ses Stirpium Observationes les Graminées 
sous ce titre : Graminis omne genus; et l'herbe des prés quasi 
omnium herbarum vulgalissima, præcipua et usitalissima. 

En 16923, Gaspard Baubin ouvre le premier livre de la première 
section de son Pinaæ par ces mots : De Graminibus, avec le 
Gramen caninum au premier rang. 

Son frère Jean consacre aux Graminées près de 100 pages, au 
tome IT de son Historia plantarum universalis de 1651, mais sans 


, 


contribuer à l'établissement des genres. 

Vers la fin du xvir' siècle, Magnol se borne dans son Prodromus, 
de 1689, à citer la famille des Culmifères comme une des plus 
naturelles, la divisant en Frumenta et Gramina; toutelois ce 
grand groupe n'avait pas encore été l’objet d’études en rapport 
avec son importance. 

Ni Knaut (1687), ni Rivin (1690), ni Jean Rai (1702), ne com- 
blent cette lacune. Dans son Methodus plantarum emendata el 
aucla, le dernier fait bien figurer à part son Methodus specialis 
Graminum, J'uncorum et Cyperorum; mais on y cherche en 
vain une distinction marquée des nombreux genres que comporte 
la famille des Graminées. 

Notre illustre Tournefort allait-il la comprendre dans l’inappré- 
ciable refonte de ces groupes génériques qui lui ont valu si Juste- 
ment une part de sa gloire? Eh bien, non, elle se trouve uni- 
quement représentée, dans ses {nstituliones, par onze genres; 
dont l'un Gramen subdivisé en Loliaceum, Spicatum, Dactylon, 
Paniculalum, Avenaceum, que suit le genre Arundo « sola ma- 


CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII‘ SIÈULE. 191 


gnitudine a Gramine diversum », les deux genres Mays et Lacry- 
ma-Job en étant séparés par les Cypéracées. 

En 1715, Morison, dans le grand atlas formant le tome I" de 
son Historia plantarum, consacre les huit premières planches de 
sa 8° section à de très nombreuses figures des Plantæ culmifer«, 
Cerealia, Gramina, Calamiferæ, Calamiferæ majores, Arundi- 
nes, etc., mais sans grand profit pour l’établissement des genres. 

L’Agrostographie de Scheuchzer, ouvrage d’une si grande valeur 
pour l’époque (1719), malgré la prolixité des descriptions, se dis- 
tingue aussi par la multiplicité des figures, mais n’échappe pas au 
même réproche. 

Ni Monti (Prodr., 1719), ni Boerhaave (Index, 1720) qui admet 
Quatorze genres environ de Graminées; ni Vaillant (Bot. Par., 
1727) qui distribue ses Gramens au nombre de près de 90 espèces 
en onze groupes, les Gramen loliaceum, triliceum, etc.; ni Ma- 
gnol (Novus Caracter Plant., 1720, posthume) qui se limite à 
une douzaine de genres et conserve l’ancienne division de la fa- 
mille, en Céréales et Graminées, ne nous arrêteront. 


B. MicHezr. — Mais une mention spéciale appartient à ce jar- 
dinier florentin, qualifié d’incomparabilis par Sprengel, qui ajoute 
à son sujet : « De graminibus multo magis omnibus, qui præces- 
serant, meritus, corollulam internam dipetalam primus invenit » 
{Histor. rei herb. IE, 234). 

Micheli, en effet (Genera plant., 1729), figure (planche XXXI) les 
glumellules, adopte la classification de Vaillant, admet 28 genres 
répartis en trois classes, à propos desquels il dit : « Quorum no- 
mina lantum subjicimus. Cetera vero quæ pertinent ad hanc 
Classem in altera parte Operis pertractabimus » (p. 35). 

Dans le Cataloqus plantarum horti florentini de Micheli (1736), 
Ouvrage posthume édité en 1748 par Targioni-Tozzelti (in-#'), 
celui-ci écrit à l’appendice, p. 139: « Graminis has species Miche- 
lius distribuit plerumque juxta methodum a Vaillantio servatam 
in Bot. Paris., p. 80, non ver juxla eam, quan ipse excogilavil, 
et in altera parte Novorum generum Plantarum anecdota fusius 
€Xposuil. » Mais cette seconde partie est restée inédite. 

La présence de pétales dans 27 des genres de Graminées admis 
Par Micheli ne lui permet pas de les comprendre dans la classifi- 
calion de Tournefort sans y créer une classe intermédiaire entre 


192 SÉANCE pu 10 mai 4901. 


la quatorzième (les herbes pétalées) et la quinzième (les apétales); 
et le dernier des genres établis par lui ou le vingt-huitième, sous 
le nom de Panicastrella emprunté à Césalpin et dont il sera ques- 
tion plus loin, rentre dans les apétales. 

Malheureusement, plusieurs de ses genres (Agrostarium, Pseudo- 
Triticum, Gramen, Spartium, Polydactylon, Ischæmum, Schæ- 
nanthum, Æglopoides, Sesamum, Sesamastrum) ne sont connus 
que de nom, les successeurs de Micheli n'ayant pas, à ma con- 
naissance, cherché à les rapporter en synonymes à des genres 
légitimés. 

IL est bien regrettable que la mort prématurée (à l’âge de cin- 
quante-buit ans) de ce profond investigateur ne lui ait pas permis 
de mettre à jour, pour les Graminées, le pendant de ia réforme 
accomplie pour les Cryptogames amphigènes, où son nom restera 
toujours attaché à tant de genres et d'espèces. 


C. LINNÉ ET SON DisciPLE Gann. — L'année même de la mort 
de Micheli (1737), paraissait le Genera plantarum de Linné 
(1° édition), riche de 935 genres dont 31 de Graminées, et vraiment 
admirable pour l’immensité des recherches, la précision des carac- 
tères et des observations. L'auteur s’y attribue tous les genres 
triandres de Graminées, sauf Milium T., HordeumT., Trilicum T., 
Anthoxanthum T., Lygæum Lœfl. Ajoutons que A.-L. de Jussieu 
(Genera plant., 29-34) fait suivre les noms génériques Hordeum, 
Trilicum, Secale, Arundo des deux majuscules T.-L., partageant 
ainsi à bon droit le mérite de leur dénomination entre Tournefort 
et Linné. 

Le grand Suédois écrivait à cet égard, en 1745, à son correspon- 
dant et ami le professeur Boissier de Sauvages, de Montpellier : 
€ In graminibus mea methodus est facillima... Quæso ne cures 
paniculam vel spicam, tamen obtinebis genus ; ego hoc adjeci, 
facilitatis non necessitatis causa... », et encore : « Gramina dac- 
tyloidea debent secundum flores ad varia genera amandari, cütm 
flores in diversis speciebus diversissimi sunt » (Lettres inéd. de 
Linné, par d'Hombres-Firmas, pp. 79 et 99). On a lieu de s’éton- 
ner de trouver encore quarante-deux ans après, dans le grand 
Dictionnaire des Jardiniers de Miller (trad. franc. de la 8° édit, 
Brux., t. III, p. 499, de 1787), tous les Gramens réunis sans dis- 
tinction de genres et avec maintien des longues phrases spécifiques; 


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Ad 


nl 


CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII SIÈCLE. 193 


au lieu des noms triviaux généralisés par Linné, tant est puissant 
l'empire de la routine! 

Vers cette même époque, en 1747, Linné, dressant dans ses 
Classes plantarum, p. 578, son Methodus Graminum. divisé secun- 
dum stamina et pistilla, Y comprend 39 genres de Cypéracées, 
Joncées, Typhacées et Graminées, celles-ci y entrant encore pour 31. 
Cette réunion de genres de quatre familles sous la dénomination 
Gramina a lieu de surprendre, alors que, dès 1738, Linné avait 
proposé ses Fragmenta melhodi naturalis, où figuraient 65 Or- 
dines anonymes, le XI[° représentant les Typhacées, le XIII: les 
Cypéracées, et le XIV° les Graminées au nombre de 99 genres et 
sans mélange. Ce dernier Ordo reparaissait sous le nom de Gra- 
mina dans la 2° édition de 1764 du Genera. de Linné avec le 
n° IV, tandis que les Typhacées et les Cypéracées s’y trouvaient 
confondues dans l'Ordo II, Calamarice. 

Le service à cet égard rendu à la science par Linné est des plus 
notables, et n’a pas été, je-crois, assez remarqué. Dans l’édifica- 
tion de son système sexuel, qui fut un de ses premiers travaux, 
esquissé dans son Florula lapponica, 1732-1735, et même dans 
son {ortus uplandicus de 1731, cet esprit si lucide et d’une si 
haute portée n’aura-t-il pas été frappé dès l’abord de cette con- 
fusion de genres sous la dénomination commune de Gramen, 
de l’extension démesurée là plus qu'ailleurs des phrases spéci- 
fiques, et n’y aura-t-il pas puisé la première idée de la nomen- 
clature binaire des espèces ? 

En 1767, était soutenue sous sa présidence, par un de ses 
élèves, Henri Gahn, une thèse intitulée Fundamenta Agroslogra- 
phiæ, qui éclairait d’un grand jour la structure florale et la dis- 
tinction des genres des Graminées, dont 46 s’y trouvaient figurts 
dans leurs caractères essentiels. Dans cette étude étaient traitées, 
en outre, la plupart des questions (Historique, Géographie et sla- 
tions, usages, divisions et classifications, termes botaniques, etc.) 
concernant les Graminées et aussi les Cypéracées. 

Mais à qui faut-il en faire honneur? 

Les auteurs attribuent généralement à Linné les nombreuses 
dissertations soutenues sous sa présidence et réunies dans ses Aœ- 
nilates academicæ, tels Sprengel (Histor. rei herb. II, 342) (1) et 

(1) Il écrit de Linné : « Eximiam post aliquot annos (1767) graminum ta- 


bulam exhibuit in fundamentis agrostographiæ... » 
T. XLVIN. (SÉANCES) 13 


4194 SÉANCE DU 10 mar 1901. 


Pritzel (Thesaur. liler. bot., pp. 167 et 431) qui y comprennent 
celle de Gahn, bien que le second ajoute à la citation n° 6114: 
« auctore defendente Henrico Gahn ». 

Certains se bornent à déclarer qu’elles ont la même autorité que 
les propres écrits de Linné. 

Sans rien préjuger sur la provenance des autres thèses, j'ai été 
conduit à rapporter à Gahn, au détriment de Linné, la disserta- 
tion en question par les motifs suivants : 

4° Ces assertions de Gabn : « Gramina (quibus Cerealia semper 
adnumero)… Termini parum differunt a terminis.. a D. Præside 
dudum explicatis…; structuram tamen Graminum naturalem dum 
breviter exhibere s{udeo, terminos quoque his proprios ulterius 
enodare conabor… D. Præses, qui totam penitüs Botanicam refor- 
mavit, heic quoque primus distincta stabilivit genera.. Mcthodum 
igitur novam.. exstruere conabimur ». Et, en effet, la méthode 
proposée parlui, Methodus Graminum calycina (pp. 532-537), est 
toute différente des Classes glumosi de Linné dans son Methodus 
a calycis speciebus. Et encore : « Florem quoque unum de quovis 
genere delineatum sistam, ut huic ordini lux affundatur uberior »; 
et Gahn termine par ces mots : « Enumeravi, examinent ali, 
inquirant, concilient », p. 941 (1). 

2 Dans sa Revue générale des Écrits de Linné (trad. franc.), 
Pulteney attribue la dissertation en question à Gabin (pour Gahn, 
error. typogr.) (2) : « Qui avait, dit-il, entrepris un traité pour 
l'utilité des sociétés établies dans différents endroits de l’Europe 
pour l'avancement de l’agriculture. Ces tables sont plus propres à 
faire connaître cette famille qu'aucun ouvrage que j'aie vu » (t. I, 
pp. 64-66). 

3° Dans la classification Methodus calycina, établie par Linné 
(Classes plantarum, 1738 et 1747) en dehors de son système sexuel 
in Tironum gratiam, le groupe des Graminées repose sur de tout 


(1) Gahn reproduit dans sa thèse les diverses classifications agrostogra- 
phiques de ses prédécesseurs ; Adanson en fait autant pour celles de Monti, 
de Scheuchzer, etc. (Fam. des pl. I, pp. Ixxxüij et Ixxxiv); il m'a dès lors paru 
superflu de les donner ici. ! 

(2) Aussi Forster créait, en 1772, en l'honneur du nouveau botaniste, le 
genre Gahnia des Cypéracées (Charact. gener, 51, t. 26), adopté par Linné 
et ses successeurs. Gahn devait être un des élèves les plus aimés de Linné, à 


‘en juger par cette déclaration de sa thèse : « Patrem meum... qui D. Præsidi 
in itinere gothlandico comes fuit. ». 


CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVII SIÈCLE. 195 


autres bases que celles adoptées par Gahn (1), dont la dissertation 
se recommande en outre par plusieurs observations intéressantes, 
afférentes notamment à l’action néfaste de l’avoine sur les Gené- 
vriers et à la répartition des Graminées en dix-sept groupes d’après 
les stations. 

L'absence de toute nouvelle création de genres de sa part s'ex- 
plique par la date de l'apparition de ses Fundamenta Agrostogra- 
phiw, trois ans après seulement celle de la 6° édition du Genera 
de Linné, de 1764. Son œuvre est une démonstration de la validité 
des genres de son maitre qui, dit l'élève, singulis characterem 
dedit atque notam propriam. | 


Aux genres Zea et Cenchrus de Linné appartient ici une mention 
spéciale. 

1. Sous le nom de Zea, les anciens botanistes, notamment Dios- 
coride (Liv. 11, chap. cxu), de Lobel (Plant. hist., p. 8, Advers., 
p. 19), paraissent avoir désigné l’Épeautre Spelta, Speautza. Mais 
Linné, s’autorisant de cette incertitude, crut devoir l'appliquer 
comme générique au Maïs, d’après ce motif : « Zea pecularis fru- 
menti species a veteribus adseriptum nomen, huc usque vagum, 
recepimus ad designandum hoc genus loco Barbari islius vocabuli 
Mays » (Hort. cliffort., p. 487, de 1737). Adanson repoussa Zea, 
Suivi par Gærtner, Seringe, Duby et De Candolle; ce dernier 
écrivit : « le Mays doit garder le nom sous lequel il est connu de 
tout le monde, au lieu d’usurper celui de Zea, qui appartenait à 
l’Épeautre » (Théor. élém., 2° édit., 263). Mais A.-L. de Jussieu 
Sanctionna de son autorité (Gen. plant., 33) le verdict de Linné, 
et fut suivi par Lamarck, Willdenow, Delile, Gouan, Loiseleur 


(1) Linné fait rentrer les Graminées dans sa deuxième classe Glumosi, qu'il 
divise selon que les glumes (univalves imbriquées pour Cypéracées, et tri- 
valves pour Sparganium et Typha) sont bivalves (infra-périanthiques pour 
Schænus et Juncus), simples, doubles, multiples (et bivalves intra-involu- 
crales pour Cornucopiæ et Cenchrus); tandis que Gahn, après avoir admis les 

eux grandes divisions primaires de Rai et de Scheuchzer, Spicata et Panicu- 
lata (plus les Calamarie pour les Cypéracées), subdivise ainsi les premières 
d'après la forme de l’épi : Spica disticha, receptaculo dentato; — Spica tere- 
tiuscula, floribus vagis ; — Spica secunda seu unilateralis; — Spica biflora 
Spathacea ; et les secondes d’après le calice : Calyce nullo ; — Calyceunifloro; 
— Calyce bifloro aut trifloro; — Calyce multifloro….; ajoutant à la suite : 
€ Expositam sic vides, Lector B., Methodum illam, quam ad cognitionem Gra- 
Minum facilitandam quid conferre crediderim. » 


196 SÉANCE pu 10 mar 1901. 


Deslongchamps, Persoon, Villars, Lindley et par la très grande 
majorité des botanistes modernes. 

Mais voilà qu’en 1894 Baillon (Hist. des Plant. XIT, 325) ,trou- 
vant ce nom de Zea inscrit dans la première des cinq divisions 
des Graminées admises par Micheli dans son Genera planla- 
rum de 1729, p. 35, veut, par droit de priorité, l’attribuer à 
celui-ci au détriment de Linné. Illeût suffi au phytographe fran- 
çais de tcurner la page de l’ouvrige, pour se convaincre que 
le Zea de Micheli (probablement l'Épeautre, car il figure à la 
suite du Triticum) ne répond pas du tout au Zea de Linné, que 
le vrai Mays est inscrit sous ce nom comme genre dans la 5° divi- 
sion, et que le botaniste italien, après avoir rapporté à Malpighi 
l'honneur de la découverte des pétales des Graminées, se hâte 
d'ajouter cette restriction : € In Tritico indico, seu Mayz duntaxat 
consideraverit ». On relève enfin, comme caractère propre à 
cette seule division (la 5‘), l’existence sur la même plante de 
locustes de deux espèces, les unes florifères, les autres sémini- 
fères, c’est-à-dire la monœcie. 

Ces vicissitudes du nom de Zea ne devraient-elles pas le faire 
proscrire comme nom générique du Maïs, en vue de Îa réinté- 
gration de celui-ci ? Ajoutons : 1° que dès le xvr' siècle, Monardes 
signale le Mayzum; ®% que Césalpin au Livre IV°, chap. LIN, 
du De Plantis écrit : « Mais vulgo appellatur apud Indos, 
semen in Îtaliam nuper translatum » (p. 181), et 3° que l'es- 
pèce figure en 1623 dans le Pinax de Gaspard Baubhin, p. ®, 
sous ce litre : Triticum indicum Mays dictum. Si cette proposi- 
tion obtenait la sanction des phytographes, la dénomination spé- 
cifique Mais vulgaris de Seringe (Mélang. bot., t. 1, n° 2) me 
paraîtrail préférable à Mays Zea DC. (F1. franc. WI, 68). 

2. Dès 1729, Micheli, comme on l’a vu, créait son genre Pani- 
castrella pour deux espèces de Graminées américaines caracté- 
risées par «€ floribus apetalis.. tribus staminibus in locuslam 
compositam biglumam, uno flore sterili, altero vero pistillo do- 
malo. His notis additur locustas esse plerumque ternas, in folliculis 
laciniatis echinatis, ac per basim etiam villis cireumdatis recon- 
dilas, itemque eosdem folliculos in spicam longam teretem sin- 
gulatim esse digestos » (p. 36, avec fig. de cette organisation 
florale, p. 31). Comment Linné, au mépris de tout droit de priorité, 
réduit-il le genre Panicastrella au rang de synonyme de son 


CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII SIÈCLE. 197 


genre Cenchrus, se bornant à citer aussi les deux espèces de 
Micheli comme synonymes de ses Cenchrus echinatus et tribuloides 
(Spec., 1487-89)? Il est suivi par la plupart des principaux bota- 
nistes, à l’exemple d’A.-L. de Jussieu (Genera, 30), qui se borne 
aussi à écrire au mot Panicastrella dans le grand Dictionnaire 
des sciences naturelles : « Genre de Graminées fait par Micheli sur 
deux plantes qui sont les Cenchrus echinalus et tribuloides de 
Linnæus. » 

J'ignore le motif qui a déterminé d’abord Mœnch en 1794 (Me- 
thod., p. 20) à qualifier de Panicastrella muricala le Cenchrus 
muricalus L. Mant., devenu Echinaria capitata Desf.; puis 
Baillon à adopter cette vue de Mœnch (Hist. gén. des Plant. XII, 
232). Mais il n’est pas moins étrange de ne pas même trouver 
le synonyme Panicastrella à la suite de Cenchrus dans des ou- 
vrages descriptifs de haute valeur, tels que ceux de Vahl, Kunth, 
Steudel, etc. 

Indépendamment du genre Echinaria Desf., démembré de 
Cenchrus, celui-ci a donné en sus les genres Dactyloctenium 
Willd., Trachys Pers., Pennisetum Pers., Tragus Hall. et autres; 
et si, conformément aux lois de la nomenclature et à l'équité, on 
restilue aux deux Panicastrella, l'americana major (Cenchrus 
echinatus L.) et le minor (C. tribuloides L.), leur premier nom 
générique, le mot Cenchrus passe à l’état de synonyme de Pani- 
castrella. 


D. Apanson. — En 1763, dans ses Familles des Plantes, Adan- 
son consacre une quinzaine de pages du second volume à la descrip- 
tion de la famille des Gramèns. 

Après avoir déclaré que les botanistes ont un préjugé en faveur 
des divisions tirées de la fleur, il croit devoir diviser les Gramina, 
« d’après la considération de toutes leurs parties en général, en 
neuf sections, savoir : 1° les Alpistes, ® les Avoines, 3° les Poa, 
4 les Paniz, 5° les Fromens, 6° les Riz, 7° les Sorgo, 8° les Maïs, 
9° les Souchets ». : 

Malheureusement, sa tendance au néologisme lui a fait, ici 
comme en tant d’autres points, perdre le fruit de ses travaux. 
Ainsi, outre le reproche à lui adressé d’avoir inclus les Souchets, 
à titre de 9° section, dans les Graminées et le Typha dans la 8’, 
et d’avoir donné à chacune de ces neuf sections le nom d’un des 


198 SÉANCE bU 10 mar 1901. 


genres qu’elles renferment, on s'étonne, en jetant les yeux sur les 
53 genres de vrais Gramens admis par lui, d’en trouver 14 syno- 
.nymes (1) de genres établis la plupart par Linné et trois autres, 
Valota, Aspris, Tema, dont la signification est restée douteuse. 
L'auteur ne nous donne même pas les motifs qui lui ont fait 
rejeter tous ces noms linnéens, pour en adopter de nouveaux, pro- 
cédé qui lui a tant nui aux yeux des classificateurs. Toutefois, 
l’Agrostographie lui doit les genres Mibora, A pera, Calamagrosls, 
omis dans le Genera de Jussieu. 
Baillon inscrivait naguère encore, comme genres d’Adanson à 
rétablir par droit de priorité : 
1° Capriola, de 1763, en remplacement de Cynodon L.-C. Rich. 
in Pers., Syn. 1, 85 (1805). Mais, outre qu’une des espèces de ce 
genre, le gros Chiendent, figure depuis près d’un siècle, dans la 
plupart des traités de botanique soit scientilique, soit appliquée, 
sous le nom de Cynodon Dactylon, on peut lui appliquer ces 
quelques mots de Bentham et J. Hooker à propos du mot Fibicha 
Kœæl. (Descript. Gram. 308, de 1802) : « Jure prioritatis gaudet 
sed jam diu ab omnibus botanicis prætermissum, nune futile res- 
tilueretur » (Gen. plant. II, 1164). Cette appréciation ne convien- 
drait-elle pas encore mieux à fortiori à Capriola, que ces deux 
auteurs rapportent aussi en synonyme à Cynodon et qui est anté- 
rieur même à Dactilon (pour Dactylon), proposé en 1787 par 
Villars pour les Panicum sanguinale et Dactylon de Linné? 
2° Nazia, de 1763, pour remplacer Tragus Hall. (Stirp. helv., 
de 1768) ou Lappago Schreb. (Beschr. der Græs. de 1769), deux 
noms génériques sur la priorité desquels règne la plus grande 
dissidence parmi les phytographes, bien qu’elle paraisse apparte- 
nir au premier: . 


E. HALLER, LaMarck, A.-L. DE Jussieu. — Haller, d’une n0- 
toriété si grande à cette époque, devait intervenir dans l'institu- 
tion des genres des Graminées. [l écrit dans sa Préface de la 
9° édition de l’Agrostographia de Scheuchzer de 1774, p. VI: 
« Denique mentem meam de difficili stirpium classe aperire visum 


(1) Ce sont : Raram (Cenchrus), Amazxyti | id 
ytis (Dactylis), Kielboul (Aristida}; 
Abola (Cinna), Sabsal (Paspalum), Stelephuros (Phleum), Vilfa (Agrostish 
Ægicon (Ægilops), Sistopalos (Elymus), Fartis (Zizania), Schænanthus (Is- 
chæmum), Mapira (Olyra), Senites (Zeugites), Falona (Cynosurus). 


RÉ 
7 - 


CLOS. — LES GENRES DES GRAMINÉES AU XVIII SIÈCLE. 199 


est et publice confiteri, quam parum firmitatis sitin eorum gene- 
ribus, non Linnæi solius..., sed meis ». Et encore, dans l’'Appen- 
dix IT de graminum generibus et methodo du mème ouvrage, il 
croit important de rechercher, à propos de ces genres, que nalu- 
ralia, que arlificio nala sunt, que videantur servari debere,. 
que melius expungantur, mais sans aborder de front cette dis- 
cussion, et en se bornant à renouveler sa déclaration, p. 66 : « Si 
ergo Linnæi, summi botanici, genera mihi non videntur firmiter 
Satis esse constituta, neque mea ipsa mihi satis placent, quid de- 
mum fuerit consilii ? » | 

Haller se borna à créer, en 1768, le genre Tragus pour le Cen- 
chrus racemosus L. (Stirp. helvet. IT, 203), genre dont il a été 
question plus haut. 

On lui attribue parfois aussi, à la suite d’A.-L. de Jussieu 
(loc. cit., 29), le genre Digitaria, mais à Lort, car Haller le rap- 
porte (p. 2%4) à Heister et à Adanson, el n'en demande que la 
réintégration pour les deux espèces qu'il y comprend, écrivant : 
€ Antiquum nomen et characteristicum reddo plantis nostris quæ 
adeo vehementius a Linnæanis Panicis abludunt, ut nullo modo 
eo referri possint ». 

Pour Baillon (Loc. cit. XII, 173), l’auteur du genre est Scopoli, 
landis que celui-ci, dans son Flora carniolica, 1, 52, de 1772, 
où figurent les deux espèces citées par Haller (D. sanguinalis et 
D. dactylon officinarum), en fait honneur à la fois à Heister, à 
Adanson et à Haller ; mais, comme le veut Adanson, l’origine re- 
monte à Ileister. | 

Admis par Ventenat, Willdenow, Mœnch, Allioni, Kæler, L.-C. 
Richard (in Pers. Enchir. 1, 84), Palisot de Beauvois, et bien 
d’autres, le genre Digilaria ne figure guère plus dans les ouvrages 
modernes traitant d’Agrostographie qu’à titre de section du genre 
Panicum. 

En 1789, Lamarck ne porte encore le nombre des genres de 
Graminées ou Chiendents qu’à 48 (in Diction. bot. de l'Encyclo- 
pédie, III, 18), sans en avoir découvert un seul nouveau, tandis 
qu'A.-L. de Jussieu en inscrivait la même année 60 dans son 
Genera, sur lesquels Nastus et Luziola de sa création. | 

Vers cette époque pourtant quelques autres furent successive- 
ment proposés par divers phytographes, notamment par Gærtner, 
Willdenow, Schreber, L.-C. Richard, Roth, etc. Mais, à partir de 


200 SÉANCE DU 28 JUIN 1901. 


1810, l’Agrostographie allait prendre un nouvel essor grâce à 
Link, Robert Brown, Palisot de Beauvois, Kunth, Trinius, Du- 
mortier, Nees d’Esenbeck, etc., etc. Il importe enfin de noter qu’à 
part de très rares exceptions, les genres établis par Linné sont 
restés, témoignant de la merveilleuse perspicacité de leur auteur; 
c’est dans l'institution et la coordination de ces groupes que sa 
puissante main a laissé une des plus fortes traces. 


SÉANCE DU 928 JUIN 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. ÉMILE BOUDIER. 


M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-ver- 
bal de la séance du 40 mai, dont la rédaction est adoptée. 

M. le Président présente les excuses de M. Malinvaud, 
secrétaire général, que d’impérieuses obligations tiennent 
éloigné de Paris. Il annonce ensuite à la Société qu’elle a fait 
une perte douloureuse dans la personne d’un de ses fonda- 
teurs, élu vice-président en décembre dernier, M. le D' Avice, 
médecin-major de première classe en retraite, décédé à 
Paimpol le 15 de ce mois, âgé de soixante-neuf ans. Une 


Note nécrologique sur ce regretté confrère sera publiée dans 
le Bulletin (1). 


M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante : 


(1) Voy. plus loin, p. 238. 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L’'HERBIER DU MUSÉUM. 201 


REVISION DES GENRES MANTISIA ET GLOBBA (ZINGIBÉRÉES) DE L'HERBIER 
DU MUSÉUM; par M. F. GAGNEPAIN. 


MANTISIA. 


4 MANTISIA SALTATORIA Sims. — Cultivé dans les serres du Muséum 
depuis longtemps, sans indication précise d’origine. Fleurit en 
mai, et les feuilles n’ont acquis leur développement qu’en juillet : 
mai 1840 (ex herb. Houllet, jardinier des serres). — Jardin de 
Fromont, juin 1827 (herb. A. de Jussieu, donné au Muséum). 


GLOBBA. 


I. Aplanthera Horaninow. 


Anthères à connectif non bordé. 


1. GLoBga orixENsIS Roxb. — Nepaul (Herb. Ind. orient. Hooker fils et 
Thomson. Coll. Wallich). — Khasia (même herbier, n° 15, alti- 
tude de 3000-5000 pieds. Coll. J.-D. H.). — (D' Wallich, n° 6535. 
H. Catalog. sub nomine G. racemosa Sm.in Flor. British India). 
— var. racemosa Sm. (sub specie). — Plantes du Yunnan de 
M. Bons d’Anty, collection reçue le 19 juillet 1898. — East Hima- 
laya (Herbarium of the late East India Company, n° 5638, herba- 
rium Griffith. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1863-64). 
— Kumaon (Himalayan herbarium. R. Strachey and J.-E. Winter- 
bottom ; Habitat Dujari pass, alt. 6700 pieds). — Nepau I(Wallich, 
n° 6535, H, sub nomine G. orixensis Roxb., G. racemosa? Smith, 
année 1832). 


Les Globba orixensis et racemosa sont deux espèces très affines, 
difficiles à distinguer, qu’il faudrait ramener à une seule. Elles diffèrent 
Principalement par l’épi plus grand dans G. racemosa qui à également 
une fleur plus allongée, le pétale postérieur plus longuement mucroné, 
l’anthère beaucoup plus longue que large et l'ovaire lisse. Mais par une 
observation attentive on remarque même le mélange de ces caractères à 
quelque degré. C’est ainsi que notre G. orixensis signalé en premier 
lieu possède la longue panicule, les grandes fleurs de G. racemosa, 
mais est plutôt un G. orixensis par la forme de l’étamine et son ovaire 
Yerruqueux. Le n° 6535 H de Wallich nommé par nous G. orixensis, 


202 SÉANCE pu 28 guiN 1901. 


lequel est un racemosa pour le Flora of British India, a bien les cap- 
sules verruqueuses, les étamines courtes, l’inflorescence d'orirensis, 
mais par la longueur de ses fleurs ce serait plutôt un racemosa. Ce 
qu'il ya de piquant, c’est que dans le même n° 6535 H de Wallich, qui 
est pour le Flor. of British India un racemosa, se trouve être pour 
nous, dans un échantillon, G. orixensis et dans l’autre G. racemosa. 
Ce sont deux formes à réunir en une seule espèce; la seconde devenant 
une variété de la première. 


2, GLogpa CLarke! Baker. — Sikkim (Herb. Ind. Or. Hooker f. et 
Thomson Collect. J.-D. H., n° 9, double au type de M. Baker). — 
East Bengal (Herbarium of the late East India Company; herb. 
Griffith, n° 5642. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1863-64). 


3. GLorpa WazLicH1 Baker? East Himalaya (Herbarium of the late 
East India Company, n° 5639, herb. Griffith. Distributed at the 
Royal Gardens Kew, 1863-64). — Anthère longue et étroite à large 
filet; corolle à sommet aigu, inflorescence plutôt courte, labelle 
seulement émarginé; ovaire peu verruqueux; feuilles très pâles 
en dessous. Difficile à distinguer de racemosa et d’orixensis. 


4. Globba bulbosa Gagnep. 


Herba alta, caulis inflatus ad collum. Vaginæ infimæ aphyllæ ciliatæ. Folia 
ovato-lanceolata basi acuta, longe acuminata supra ciliata , subtus glauca 
in nervo medio pilosa. Panicula alta, stricta, ramis patentibus brevibus. 
Flores lutei, ciliati; calyx tridentatus, dentibus brevibus obtusis; corolla 
glanduloso-punctata ; staminodia lanceolata, acuta; labrum latum profunde 
emarginatum ; anthera longa attenuata usque ad apicem. Ovarium breve pi- 
losum non verrucosum. Bulbilli O. 


Alta 1 m. Folia 20 cm. longa, 4 cm. lata. Panicula 25 em. alta, 3 cm. lata. 
Flores 2 1/2 cm. longi. 


Province de Kouy-Tcheou (Chine). Environs de Kouy-Yang, mont du 
Collège, gorges de Yang-pa. Fleurs jaunes. — Rare, 20 juillet 1898. 
Émile Bodinier. | 
… Ressemble beaucoup à Wallichi, mais s’en distingue par sa pilosité 
générale et surtout par le collet de la tige manifestement renflé. Sem- 
blable aussi à G. pendula, et l’inflorescence est très comparable; mais 
ici les feuilles sont plus larges, plus longues, plus glauques en dessous, 
plus manifestement ciliées sur les nervures, les gaines sont plus larges 


et la présence d’un collét napiforme à racines grèles fasciculées en fait 
une espèce très distincte. 


5. GLoëBa Hookeri Clarke in Flor. British Ind. — Sikkim (Herb. 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 203 


Ind. Or. Hook. f. et Thompson, n° 10, collect. J.-D. H., double du 
type de l’auteur). 


6. GLOBBA ANDERSONI Clarke in Flor. British India. — Khasia (Herb, 
[nd. Or. Hook. f. et Thompson. Coll. J.-D. H., n°12, double du 
type de l’auteur). 


II. Careyella Horaninow. 


Anthères à connectif prolongé de chaque côté par une marge étroile. 


T. GLoBsa sessiLiFLora Sims — G. Careyana Roxb. (Herb. Ind. or. 
Hook. f. et Thompson coll. Wallich). — Mahé, août 1890, Des- 
champs. 


8. GLOGBA uLIGINOSA Miq. — Birma and Malay peninsula (Herbarium 
of the late East India Company, n° 5652, herb. Griffith. Distributed 
atthe Royal Gardens Kew), 1863-64. — Singapour, février 1837 
(n° 115, Voyage de M. Gaudichaud sur la Bonite. « Fleurs d’un 
blanc flavescent »). — Manille. (Collect. de Cuming, n° 2353.) 


III. Ceratanthera Horaninow. 


Anthère pourvue d’un éperon plus ou moins large à la base de chaque loge. 


9. GLOBBA macuzara BI. — Java (Planta javanica a el. Zollingero 
lecta, n° 722). 


10. GLonsa PexpuLa Roxb. — Ile Busuanga, Philippines (Alf. Marche, 
n° 163 B, juin 1884). — Le Lebroeang, Bornéo (M. Chaper, no- 
vembre 1890). — Route de Saigon à Bien-Hoa, Cochinchine (E. 
Lefèvre, n° 210, 31 juillet 1864). 


11. GLospa pracreozara Wall. — Tenasserim and Andamans (Herba- 
rium of the late East India Company, n° 5650, herb. Helfer. Distri- 
buted at the Royal Gardens Kew, 1862-63). 


Caractères du G. bracteolata par le labelle inséré à la base du filet, 
Peu émarginé, les feuilles roussâtres en dessous sur le sec ; mais les 
bractées sont absentes de notre échantillon. L'authère est ovale, presque 
circulaire, à loges s’ouvrant plutôt au sommet; les éperons, inférieurs, 
Courbés, régulièrement acuminés, sont au moins de la longueur des loges. 


204 = SÉANCE DU 28 Juin 4901. 


IV. Marantella Horaninow. 


Connectif de l’anthère prolongé de chaque côté par une aile entiere lacérée 
ou profondément divisée en deux parties jusqu’à la base. 


Obs. — Il vaut mieux comprendre la section Ceratanthera comme 
Horaninow. Selon ce monographe de la famille, le groupe Ceratanthera 
a une anthère éperonnée à la base par une double expansion du con- 
nectif; la section Marantella comprend toutes les espèces à loges de 
l'anthère ailées latéralement, que chaque aile soit entière ou bifide. Cette 
manière de voir nous paraît être la meilleure, car on remarque tous les 
degrés dans la division de l’aile latérale, qui peut être entière, lacérée 
ou irrégulièrement bifide suivant les espèces. De plus il est impossible 
de séparer, pour l’aspect général et les affinités morphologiques, les es- 
pèces suivantes : G. pyramidata (aile latérale simple), G. longicarpa 
(id.), G. parviflora (id.), G. violacea (aile latérale seulement émar- 
ginée), G. platystachya (aile latérale lacérée), G. versicolor (aile laté- 
rale bifide). En effet, dans tous ces Globba que nous distinguerons par 
la sous-section Versicolores, l’inflorescence est pyramidale, lâche, très 
différente des suivants à panicule spiciforme qui seront bien compris 
dans la sous-section des Marantoideæ. Or, si l'on comprend comme 
M. Baker les Ceratanthera, on doit y faire entrer tous les Globba à 
aile latérale entière et c’est séparer en deux sections ce que nous appe- 
lons les Versicolores dont la parenté est indéniable. Pour éviter toute 
erreur, il faut done observer attentivement si l'expansion (éperon) est 
à la base de la loge (Ceratanthera) ou par le côté (aile de Marantella)- 


a. Versicolores Gagnepain. 


12. Globba pyramidata Gagnep. 


Herba elata glaberrima. Vaginæ 3-4, infimæ lamina destitutæ, ligulis non 
cilialis. Folia 7, basi et apice acuminata, lanceolata, infimo et supremo ab- 
breviatis. Panicula lata, laxa, pyramidata, bracteis plerisque deciduis, 
ramis subplanis elongatis, 5-8 floribus ad apicem. Flores lutei subsessiles, 
glanduloso-punctati ; calyx tridentatus, dentibus breviter acutis ; staminodia 
lanceolata, acuta; labrum latum breve bipartitum, lobis divergentibus; 
anthera parva bialata alis lateralibus , lunulatis, simplicibus connectivo 
apice rotundato. Bulbilli O (?). 


Herba 70 em. alta, folia 11 em. longa, 3 em. lata, rami paniculæ cirea 5 CM- 
longi, flores 3 cm. alti. 


Mission du D° J. Montano. Totachac (Bisaye et Manoba), Bunuanñ 
(contre Mir lanao), décembre 1880, fleurs jaunes, n° 203. — Cambodge, 


ee. 


a éd nn ai miss 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES LE L'HERBIER DU MUSÉUM. 205 


mont de Pursat (Expédition du 0° Harmand : « fleurs jaunes, bulbilles; 
haut. de 0,30 à 0,50, 18 juin 1875, n° 450 ». (Godefroy scripsit). 

Très comparable à G. versicolor — expansa Walf., mais l’anthère 
n'a que deux ailes latérales, les staminodes sont nettement aigus, les 
fleurs plus fournies sur chaque rameau et la panicule elle-même plus 
dense et plus courte. 

Ressemble beaucoup à G. plalycarpa Baker, mais possède des 
gaines ni ciliées ni tomenteuses, des feuilles glabres sur les deux faces 
et non finement pubescentes en dessous, des rameaux floriféres dès le 
milieu et non seulement au sommet; le labelle est émarginé et non 
profondément bifide. | 


‘ 13. Globba macrocarpa Gagnep. 


Herba glaberrima. Vaginæ 3-4 infimæ lamina destitutæ, ligulis non cilia- 
lis. Folia 7-8 basi et apice acuminata, lañceolata sublus glauca. Panicula 
elata, longe pyramidata, bracteis deciduis,ramis elongatis, subplanis vel 
filiformibus, flexuosis vel involutis. Flères disiantes 3-5 ad apicem ramorum 
inserti, albi, glanduloso-punctati, plus minus longe pedicellati; calyx den- 
tibus acuminatis ; staminodia lanceolata ; labrum breve bipartitum lobis 
divaricatis ; anthera parva, bialata, alis lateralibus, simplicibus, lunulatis, 
angustis, connectivo apice sublanceolato. Ovarium longum, læve. Bulbilli O. 

Alta 60-80 cm. ; folia usque ad 20 em. longa, 4 em. lata; panicula 16-20 em. 
longa, ramus infimus 8-9 em. longus, pedicellus usque ad 5 mm. longus; ova- 
tium floriferum 6 mm. longum, 1,5 mm. latum. | 


Cambodge. Expédition du D' Harmand, plantes recueillies par M. Go- 
defroy, n° 488 : « Fleurs blanches, haut. 0",30-0",40 (sic), mont de Pur- 
Sat, 18 juin 1875 ». (Godefr. scrips.). 

Diffère de l'espèce précédente par ses proportions gréles, sa panicule 
plus longue, ses rameaux flexueux, recourbés en dedans, florifères 
Seulement au sommet, ses fleurs blanches plus petites, la longueur de 
Son fruit même très jeune. 


14. GLonsa parvirLorA Presl. — Manille, collect. de Cuming, n° 1390. 


Bien différent de G. pyramidata par son inflorescence étroite, à 
Courts rameaux, ses fleurs petites; mais il a, comme lui, une anthère 
a deux ailes latérales indivises : ici les ailes s’étendent depuis la base 
du Connectif jusqu'à la petite lame quile termine au sommet. 


15. Globba violacea Gagnep. 


Vaginæ ciliatæ, breviter villosulæ, ligulis dense ciliatis, flave pubescen- 
libus. Folia viridissima, supra villoso-tuberculosa, ciliata, lanceolata, ad 
basin et apicem acuminata, subsessilia, undulata. Bracteæ subfoliaceæ, viola- 
Cé0-virescentes, obovatæ cuneatæ. Panicula laxa, parva, pilosa, ad apicem 
3-5 floribus, bracteolis viridibus decurrentibus, 3-5 ‘nervis. Flores pubes- 


206 SÉANCE DU 28 gJuIN 1901. 


centes, calycis dentibus brevibus, acutis; staminodia lanceolata; labrum 
profunde emarginatum; anthera 4-alata alis usque ad apicem connectivi 
provectis. Ovarium pilosum, pedicelli alati. 

Folia 10 em. longa, 2 cm. lata. Bractea infima 4-5 em. longa, 1 cm. lata. 
Ramus infimus 15 mm. longus. Flores 15 mm. longi. 


Serres du Muséum, 20 octobre 1886, originaire de la Cochinchine 
(M. Régnier). 

Son infloreséence pyramidale le place près du G. versicolor, dont il a 
l’anthère aux larges ailes irrégulièrement bifides, mais ses bractées 
violacées, larges, presque foliacées le rendent très distinet. Caractère 
remarquable et que nous n’avons observé dans aucune autre espèce, les 
rameaux cheminent le long de l’axe de la panicule et se trouvent à plu- 
sieurs millimètres au-dessus de la bractée dont ils devraient occuper 
l’aisselle. Comme conséquence, les pédicelles sont décurrents jusqu'à la 
bractéole correspondante. 


16. GLoBBA PLATysTAcHYA Baker in Flor. Brilish Iudia. — Malabar, 


Concan, ete. (Herb. Ind. Or. Hook. f. et Thompson. Coll. Stocks, 
Law, ete., n° 14). 


Plus heureux que M. Baker, nous avons vu une anthère ovale, à deux 
ailes larges, irrégulièrement bifides ou lacérées, un labelle profon- 
dément bifide à partitions étroites, inséré bien au-dessus des stami= 
nodes. Calice légèrement velu sur les dents. 

Bien que ne disposant pas de matériaux suffisants pour une analyse 
complète et une identification absolue, nous croyons que la plante ci- 
dessous mentionnée est très probablement la même espèce : Herb. 
Hort. Bot. Calcuttensis, n° 281, Assam, Leg. coll. Jenkins, envoyée 
en 1866, par M. Anderson, directeur du Jardin botanique de Calcutta. 


(7. GLOBBA vERsICOLOR Sm. — expansa Wall. — Calcutta (voyage de 
M. Gaudichaud sur la Bonite. Plantes données par M. Wallich, 
1837, n° 306, sub nomine « Globba exæpansa Wallich e Burma »- 
(Wallich seripsit). 


_Anthère à loges très réduites comparativement aux larges ailes émar- 
ginées en queue d’hirondelle. 


D. Marantoidese Gagnep. 


18. GLoBBa SCHoMBURGKI Hook. f. — Siam (donné par M. Schom- 
burgk, consul d'Angleterre à Siam, 1859, n° 306). — Tonkin, mont 
Bavi (B. Balansa, plantes du Tonkin, 1885-89 : « corolle jaune; 
bulbilles de l’inflorescence jaunâtres. Forêt du mont Bavi, 1886, 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 207 


n° 4208 »). (Balansa scripsit). — Cambodge (expédition du D' Har- 
mand, plantes recueillies par M. Godefroy : « n° 305, fleurs jaunes, 
baut. 0",30-0",50; rivière de Pursat, 12 juin 1875 »). (Godef. 
scripsit). 


D'après M. K. Schumann (Monog. Zingib. Mal. Pap.), la plante sui- 
vante appartiendrait à G. Schomburgki : Siam (donné par M. Schom- 
burgk, consul d'Angleterre à Siam, 1859, n° 255.) 

L'échantillon qui existe au Muséum de ce numéro, à inflorescence 
compacte, multiflore, à nombreux rameaux à 4-5 bractéoles, dépourvue 
de bulbille, ne permet pas une identification complète. 

Les fleurs sont plus petites que dans la planche 6298 du Botanical 
Magazine, et le labelle est à peine émarginé quand ilest trés profondé- 
ment bifide dans nos autres échantillons de cette espèce. 

Le G. Wightii King (nomen nudum) distribué par le Jardin de Cal- 
culta, en juin 1887, est un G. Schomburgki d’après M. J.-G. Baker, 
auteur de l’importante partie du Flora of British India consacrée aux 
Scitaminées (lettre de juin 1901), anthères et bulbilles de G. Schom- 
burgki (1), mais panicule plus haute, chevelue par la présence de longs 
rameaux; feuilles glabres longuement lancéolées et acuminées rap- 
prochées sous l’inflorescence : c’est sans doute une simple variation sans 
importance. 


19. GLoBBa BrAcaycarpA Baker. — Cochinchine entre Saïgon et Bien- 
Hoa, 31 juillet 1864 (E. Lefèvre, n° 83). — Cochinchine (D'Thorel, 
1862-63, n° 805; broussailles).-- Très voisin de G. Schomburgki, 
mais les bulbilles de nos échantillons, au lieu d’être à verrues sail- 
lantes sont sillonnés longitudinalement. Les différences dans la 
fleur paraissent négligeables. 


20. GLopBa MARANTINOIDES Wight. — G. bulbifera Roxb. — Ceylan 
(T. Thwaites, 1863, n° 3563). — Peninsula Indie orientalis 
(Herb. Wight. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1866-68, 
n° 2811). — Monts Nilghiri et Kurg. (Herb. Ind. Or. Hook. f. et 
Thomson, coll. Thomson, sub nomine G. marantoides Roxb.). — 
Malabar, Concan, etc. (Herb. Ind. Or. Hook. f. et Thomson, coll. 
Stocks, Law, ete.). 


Bulbilles ovoïdes, jamais à verrues globuleuses, mais ordinairement 
velus étant jeunes et sillonnés longitudinalement étant adultes. 


21. GLoBBa ATROSANGUINEA Teijsm. et Binn. — Bornéo (Piante Bor- 
nensi, n° 2786, Beccari). 

22. GLopsa MaranriNa L. — (Serres du Muséum, sans mention d'ori- 
gine, août 1839, herb. A. de Jussieu). 


208 SÉANCE DU 28 JuIN 1901. 


Anthère à quatre ailes; staminodes obtus; labelle simplement émar- 
giné, corolle et calice légèrement velus; bulbilles furbinés à verrues 
arrondies et contiguës. 


23. Globba ustulata Gagnep. 


Vaginæ strictæ, ciliatæ. Folia lanceolata, acuminata petiolata leviter pt- 
losa, infimum reductum, sessile, ovatum. Panicula brevis, bracteis confertis, 
viridibus, latis, obtusis vel acutis, glanduloso-punctatis, ciliatis, apice atra- 
tis ; ramis brevibus. Flores pauciores, atrati vel purpurei, dense glanduloso- 
punctati; calyx tridentatus, dentibus distincte acutis; petalum posticum 
longe mucronatum; anthera 4-alata, alis acuminatis. Ovarium læve. Bul- 
billi turbinali, verrucosi. 

Herba 40 cm. alta; folia 15 em. longa, 4 em. lata; panicula 5-6 cm. alta, 
2 em. lata; bractecæ 12 mm. longæ, 6-7 mm. latæ. 


Malbato; île Busuanga (Philippines), juillet 1884. Alf. Marche, 
n° 227 B. 

Cette espèce est voisine du Globba marantina L. par l'aspect, ses 
bulbilles sont construits sur le même type; mais ses feuilles sont velues 
et douces au toucher, les gaines sont étroites, la panicule se rapproche 
de celle du G. marantinoides par la distance de ses bractées, plus 
étroites, plus ou moins tachées de brun au sommet ou sur le bord. 


— var. hirtella Gagnep. Diffère du G. ustulata par ses proportions 
réduites, par son inflorescence moitié plus petite, ses bractées plus pâles, 
à peine tachées, mais manifestement velues en dessous, par le calice el 
la corolle densément veloutés. 

D' Talmy, Indo-Chine (1867-68). 


24. Globba Barthei Gagnep. 


Herba flexuosa. Vaginæ strictæ, pilis flavis. Folia ovato-lanceolala, acu- 
minata, sublus villosa. Panicula densa bracteis confertis, ad basin distan- 
tibus, diffusis, roseis (?) punctato-glandulosis, ciliatis, ovatis, obtusis ; rami 
floribundi, bracteolati, floribus unilateralibus. Flores glandulosi, villosi, 
calyx tubulosus dentibus acutis, submucronatis; staminodia ovata, obtusa; 
labrum alte bipartitum; anthera ovata, 4-alata, alis angustis. Bulbilli in 
vaginis supremis, vel ad axillam bractearum infimarum inserti, turbinati, ver- 
rucosi, vel costati. 


Folia 11 cm. longa, 3-4 em. lata. Panicula spiciformis 6 cm. alta, 2-3 cm. 
lata. Bracteæ infimæ 10-15 mm. latæ, rami 20 mm. longi. 


Manille. M. Barthe, médecin de la frégate la Sibylle, 1857. 

Une plante très affine, échantillon du reste-très incomplet, a été prise 
par Baillon, pour le Globba marantina L. Elle ne diffère du G. Barthei 
que par ses slaminodes nettement arrondis au sommet. 

Manille. Coll. de Cumming, n° 1383. 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L’HERBIER DU MUSÉUM. 209 


Diffère de G. marantina L. par ses gaines étroites, son inflorescence 
plus longue, rameuse au sommet, ses fleurs unilatérales sur chaque 
rameau terminal, ses bractées plus petites, colorées, espacées et non 
étroitement imbriquées. Ses bulbilles présentent une grande analogie 
avec ceux du G. marantina, mais les verrues sont elliptiques et plus 
longues dans le sens de la largeur du bulbille. 


25. Globba Zollingeri Gagnep. 


Herba semi-glabra. Vaginæ cilialæ, flavescentes, infimæ lamina destitutæ, 
Folia 5 subsessilia, lanceolata, longe acuminata, glaucescentia, supra glabra, 
subtus pilosa. Panicula spiciformis, ovata, breve pedunculata ; hbracteis sub- 
glabris, ovatis, obtusis, imbricatis, coloratis; ramis brevibus, parvifloris. 
Flores lutei, bracteis occultati; calyx strictus, tridentatus, dentibus acumina- 
tis, mucronatis, duobus quorum longioribus; corolla glanduloso-punctata ; 
Staminodia falcata, obtusa; labrum breviter bifidum; anthera ovata 4-alata ; 
apice connectivi Lato, rotundato. Ovarium nudum. Bulbilli O. 

Herba 60 em. alta; folia usque ad 18 cm. longa, 3 cm. lata; bracteæ 15 mm. 
longæ, 12-15 mm. latæ; flores 3 cm. alti. 

Planta javanica a cl. Zollingero lecta, n° 2372 — 2692. 


Par ses gaines pâles, ses feuilles glaucessentes velues inférieurement, 
Son épi coloré d’un jaune paille à bractées presque glabres, cette espèce 
se distingue à première vue du G. marantina. Elle n’a pas les épis 
foncés et compacts de la suivante, ses bractées imbriquées et ciliées, ses 
longues feuilles et ses très larges gaines. 


26. Globha globulifera Gagnep. 


Herba procera, robusta. Vaginæ glabræ latissimæ non ciliatæ; infimæ 6-8 
lamina destitutæ. Folia longe lanceolato-acuminata, subsessilia, sublus 
leviter pilosa. Panicula spiciformis, densa, ovata, bracteis cilialis, colo- 
ralis, imbricatis, ovatis vel subrotundatis, ramis brevissimis Flores glandu- 
loso-punctati, pilosi; calyx tubulosus, dentibus acutis, inæqualibus; stami- 
nodia lanceolata, labrum usque ad basin bipartitum ; anthera ovala, k-alata, 
alis latis acutis. Bulbilli globosi, verrucosi, glanduloso-punctati, lateraliter 
in axilla bractearum infimarum inserti. 

Herba 60 cm. alta. Folia 20 cm. longa, 3 cm. lata. Panicula 5 em X 2 cm. 
Bracteæ 10 mm. longæ, 7-10 mm. latæ. 


Poulo-Condor : « Sous le couvert des bois, dans les lieux bas et hu- 
mides, juillet 4867, n° 89 » (D' Harmand scripsit). | 

Larges gaines du Globba marantina, mais bractées plus petites de 
moitié, surtout lesinférieures, manifestement colorées, même sur le sec; 
fleurs velues; bulbilles ronds à verrues elliptiques, insérés par leur 


côté et non par leur base, feuilles plus longues et plus lancéolées. 
T. XLVII. (SÉANCES) 11 


210 SÉANCE pu 28 guiN 1901. 


27. Globba bicolor Gagnep. 


Vaginæ latæ, ligulis ciliahs, glabræ, 5-6 infimæ lamina destitutæ. Folia 
lanceolata, longe acuminata, sessilia, subglabra. Panicula densa, ovata, brac- 
teis evidenter ciliatis, imbricatis, ovatis, vel mucronatis, roseis, ramis 
brevissimis. Flores lutei, pilosi, calycis dentibus breve obtusis; anthera 
4-alata, ovata, alis discretis. Bulbilli numerosi, turbinati vel globoso-api- 
culati, longitudinaliter costati, costis flexuosis. 

Herba 50-60 em. alta; folia 12 em. longa, 25-30 mm. lata; bracteæ 12- 
18 mm. longæ, 10-12 mm. latæ. 


Expédition du D° Harmand, Cambodge. Plantes recueillies par 
M. Godefroy : « n° 500, fleurs jaunes, bractées roses; tuberc.; mont de 
Pursat, 18 juin 1875 » (Godefroy scripsit). 

G. bicolor est voisin du G. globulifera par son aspect général; mais 
ses gaines sont deux fois plus étroites, ses feuilles sont plus courtes, 


son épi plus compact à nombreux bulbilles globuleux ou subglobuleux 
ruminés. 


28. Globba cambodgensis Gagnep. 


Herba parva. Radices fasciculatæ, numerosæ, leviter incrassatæ. Vaginæ 
villosulæ ciliatæ, infimæ 4-5 lamina destitutæ. Folia subsessilia lanceolata, 
acuminata, supra et sublus dense villosula, pilis fulvis. Panicula densa 
ovata, bracteis evidenter ciliatis, tomentosis, imbricatis, ovatis, breve acu- 
minatis albis ; ramis brevissimis. Flores lutei, pilosi, glanduloso-punctati, 
calycis dentibus brevibus obtusis ; staminodia lanceolata, acuta; labrum breve 
bifidum, lobis emarginatis; anthera 4-alata, alis usque ad apicem connéc- 


tivi provectis. Bulbilli ad axillam bractearum infimarum inserti, longe acu- 
minati, longitudinaliter 6-7 costati. 


Herba 30-40 cm. alta ; folia 10-12 cm. longa ; panicula 3 cm. alta, 2 cm. lata ; 
bracteæ imfimæ 7-9 mm. longæ, 6-8 mm. latæ. 


Expédition du D' Harmand, Cambodge, plantes recueillies par M. Go- 
defroy, en 1875: « n° 495, fleurs jaunes, bractées blanches, bulbilles; 
haut 0",27-0",30, mont de Pursat, 17 juin 14875; nom cambodg. Phtua 
soar ; annamite Cay Kieng rung » (Godef. scrips.). 

Cette espèce est voisine des G. rosea et parva. Elle diffère du parva 
par son épi blanc et non fauve; ses feuilles ne sont pas glabres, ses 
bulbilles ne sont pas arrondis et ruminés. 

Elle diffère de G. rosea par ses feuilles plus nombreuses, plus pâles, 
plus longuement velues sur les deux faces, par ses gaines moins larges, 
son épi plus court et plus compact, non penché et recourbé, ses bractées 
blanches et non franchement roses, ses bulbilles allongés, sillonnés lon- 
gitudinalement, absents dans nos échantillons de G. rosea. 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 211 


29. Globba rosea Gagnep. 


Herba procera. Vaginæ latæ, villosæ, ciliatæ, 5-6 infimæ lamina destitutæ, 
Folia ovata, acuminata, sessilia, dense pilosa, scabriuscula. Panicula satis 
laxa, ovata, obtusa, patens, hirsuta, 10-20 bracteis, imbricatis dein paten- 
tibus, vix ciliolatis pubescentibus, late ovatis, subobtusis roseis. Flores glan- 
duloso-punctati ; calycis dentes breves; staminodia lanceolata acuta; labrum 
profunde emarginatum (vel breve bifidum), anthera 4-alata, connectivo ob- 
tuso. Ovarium nudum. Bulbilli O. 

Herba alta 35 cm. Folia media 10-11 em. longa, 2 1/2 cm. lata (infimum et 
supremum valde reducta). Bracteæ infimæ usque ad 2 cm. longæ, 12 mm. 
latæ. Panicula 4-5 mm. alta. Rami 7-10 mm. longi. Flores 26-30 mm. alti. 


Cambodge. Expédition du D° Harmand: « Fleurs roses, forêts, clai- 
rières arides. Province de Fa-lan. » 

G. rosea semble se rapprocher du G. aurantiaca que nous ne con- 
naissons que par Miquel (Flora Indiæ batavæ, suppl. prim., p. 613) et 
sa description insuffisante. Cependant notre espèce a des feuilles plus 
petites, distinctement velues en dessus et non « supra glabra », une 
pauicule spiciforme à bractées glabrescentes et non « dense fuvido- 
hirtello-tomentellus », des calices glanduleux et non « puberuli ». 


30. Globba parva Gagnep. 


Herba parva. Vaginæ margine ciliatæ, 5 infimæ lamina destitutæ. Folix 
subsessilia lanceolato-ovata, acuminata, subtus dense pilosula. Panicula 
ovata, densa, hirsuta, bracteis luteo-fulvis, imbricatis dein patentibus, cilia- 
tis, pilosulis, ovatis, obtusis. Flores luteo-fulvi, glanduloso-punctati; calyx 
dentibus aculis, scariosis, plus minus laceris; staminodia falcata, subacuta, 
labrum usque ad basin bifidum; anthera 4-alata, alis supremis lJatioribus. 


Bulbilli globosi, verrucosi vel ruminati. 
Herba 20-40 em. alta; folia 8 em. longa, 2 1/2 cm. lata; bracteæ 7-10 mm. 
altæ latæque. 


Cambodge. « N° 201, fleurs jaune fauve, mont de Compon-chuang ; 
haut 0",30-0",40, 6 juin 1872 » (Godefroy scrips.). 


CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES 


Le genre GLogsa qui est des plus naturels et des mieux limités 
parmi les Zingibérées semble avoir plus d’affinités avec certains. 
Alpinia. 

Mais autant le genre est facilement circonscrit, autant les espèces 
en sont difficiles à distinguer. Elles deviennent d’ailleurs de 
plus en plus nombreuses. Roscoë n’en décrit et figure que deux. 


212 SÉANCE DU 28 guiN 1901. 


en 1898; avec Horaninow (1862) nous en comptons 16 dans sa 
Monographie; l’Index Kewensis (1885) arrive à 26, exclusion faite 
des synonymes; dans le Flora of British India (1894), 12 espèces 
nouvelles sont décrites, et nous-même en ajoutons 12. En tenant 
compte des descriptions dispersées dans les Flores ou Florules par- 
ticulières, le nombre total des Globba est porté à plus de 50. C’est 
dire que le genre est loin d’être connu en entier et que de nou- 
velles récoltes, d'anciennes même renfermeront des nouveautés au 
fur et à mesure de l'élaboration. 

En raison de l’homogénéité du genre, la classification en est 
donc particulièrement difficile, d'autant plus que les botanistes 
sont, en général, peu et mal renseignés sur les variations des 
espèces qui ont été insuffisamment étudiées sur le vif, sur les- 
quelles les collecteurs se taisent et dont les échantillons sont 
souvent trop peu nombreux. La petitesse des fleurs, leur manque 
habituel d'éclat, n'en font pas des espèces ornementales fréquem- 
ment cultivées dans les serres. Où donc sont les caractères les 
moins variables? Quels sont ceux qui se modifient suivant les 
stations et le climat? Ces questions pendantes rendent la clas- 
sification naturelle fort malaisée. 

La plupart des botanistes ont adopté avec des variantes les sec- 
tions Aplanthera, Careyella, Ceratanthera, Marantella. Cette 
première coupe n’est pas toujours pratique; car les Careyella, 
dont les anthères sont pourvues d’une marge translucide excessi- 
vement étroite, se distinguent mal des Aplanthera dont les an- 
thères sont dépourvues d’un rebord marginal. Du moins elle 
semble naturelle, quoi qu’en disent Bentham et Hooker dans leur 
Genera, car elle est basée sur des organes floraux, les anthères, 
qui sont par leur développement, par leurs fonctions, par leur 
apparition organogénique des plus importants et des mieux choi- 
sis. Nées en même temps que les staminodes et le labelle éga- 
lement d’origine staminale, les anthères évoluent plus rapidement 
et se présentent de bonne heure formées, sinon complètement 
accrues, alors que leurs homologues pétaloïdes appartiennent 
encore à la période embryonnaire. De tous points, la classifica- 
tion basée sur les anthères est préférable à celle qui serait basée 
sur le labelle et les staminodes, organes intervertis, de superféta- 
tion et de protection essentiellement variables dans les autres 
genres de la même famille. Au contraire, si d’un genre à l’autre 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 213 


l’anthère varie et constitue la différence organographique capi- 
tale, elle reste toujours semblable à elle-même à peu de chose 
près dans un genre donné. ; 

Les staminodes sont très comparables dans le genre Globba et 
différencient mal les espèces; le labelle, assez variable, offre un 
caractère trompeur qui à priori pourrait être reconnu valable, 
c'est celui de la division. Car, dans une même inflorescence, le 
labelle peut être simplement émarginé ou fendu jusqu’à la base. 
Le caractère tiré des longueurs relatives des différents organes 
floraux est sans doute bon si l’on étudie les plantes sur le vif, mais 
devient médiocre si l’on travaille les échantillons d'herbier, ce qui 
est le plus fréquent. Nous accorderions plus volontiers de l’im- 
Portance pratique à la forme de la fleur en bouton : la présence 
du mucron qui termine le pétale postérieur (extérieur) semble 
devoir être prise en considération, car il apporte pour les espèces 
un appoint de différences suivant qu’il est court ct obtus, long et 
aigu et, à ce propos, nous rappelons que le bouton a toujours été 
préféré à la fleur épanouie dans nos analyses : 1° la disposition 
des organes s’y reconnait beaucoup mieux dans chaque verticille ; 
2° les organes eux-mèmes sont plus fermes et plus maniables. 
‘Dans la fleur épanouie, au contraire, il v a un entrainement général 
du labelle et des staminodes vers le sommet de la fleur et leur 
minceur devient telle qu’on ne reconnait plus la superposition 
accidentelle d’un d’entre eux avec un pétale et que la fleur devient 
ainsi incompréhensible ; de plus les déchirements, surtout sur le 
sec, sont si fréquents que, malgré l'attention la plus patiente, on 
se trouve dans l'incertitude de la forme. 

L’ovaire lisse ou verruqueux est un caractère de premier ordre, 
Mais a-t-on toujours les échantillons assez complets pou” en 
juger? Ayant à noire disposition des parts suffisamment 1.0m- 
breuses et la totalité des espèces vraies, nous songerions à établir 
une concordance, aperçue sur bien des points, entre la classifica- 
tion actuellement admise et la forme de l’inflorescence. Puisque 
l’anthère, caractère naturel par excellence, non seulement pour le 
genre, mais pour la famille, a le seul défaut d'être difficilement 
discernable et par conséquent trop peu pratique, il conviendrait 
de lui associer des caractères concordants et par conséquent aussi 
naturels et qui s’apercevant sans effort seraient essentiellement 
pratiques. Les échantillons nombreux du Muséum nous ont permis 


914 SÉANCE DU 28 guiN 1901. 


de voir sur des points multiples des concordances qu’il serait 
utile de généraliser. 

Personne n'avait songé, croyons-nous, à voir des différences 
dans la forme et la structure des bulbilles. Cependant ils dif- 
fèrent nettement suivant les espèces et, en tout cas, sont toujours 
semblables à eux-mêmes dans la même espèce, non pas qu'ils 
conservent la même forme exactement; car ils épousent plutôt 
la concavité de la bractée ou de la gaine, mais la structure de 
leur surface est invariable, sculptée en verrues glanduleuses hé- 
misphériques, eh écailles velues, en multiples sillons sinués et 
ruminés, en quelques vallécules rectilignes et longitudinales. 

L'humidité et la fertilité de la station favorisent-elles la pro- 
duction des bulbilles, au point d’en faire naître sur les espèces 
qui en sont ordinairement dépourvues ? l’aridité du lieu empèche- 
t-elle leur apparition sur les espèces qui en sont le plus souvent 
pourvues? Autant de questions qu’il importerait de résoudre. 
L'opinion de M. Ridley est expresse à ce sujet, à propos de son 
Globba variabilis (1) : « Like all other Globbas, it will, in wet 
places, produce bulbils in the axils of the bracts », mais celte 
opinion très généralisée mériterait d’être confirmée pour toutes 
les espèces. 

La pilosité est fréquente dans ce genre; qu’on la considère 
comme un écran contre l’évaporation, comme un système absor- 
bant l'humidité de l'atmosphère, que ses fonctions collaborent 
au même résultat ou non, il n’en est pas moins certain que des 
espèces du genre Globba sont densément veloutées sur divers 
points de leur appareil végétatif sans l’être sur les fleurs, et que 
la réciproque se rencontre. Il y a donc ici une cause de la pilo- 
sité qui ne peut être uniquement attribuée à la station plus ou 
moins sèche ou humide, mais certainement à l’hérédité, peut- 
être à une différence d’espèces. 

Enfin la largeur des gaines se distribue de telle sorte suivant 
les espèces qu’il faut bien lui accorder une certaine importance; 
parfois excessivement étroites, elles deviennent aussi très lâche- 
ment enveloppantes, particulièrement dans des Marantellæ ma- 
ranloideæ. 


Si nous avions écouté une première inspiration, nous aurions 


(1) Ridley, On the flora of the eastern coast of the Malay peninsula 
(Transactions of the Linnean Society, 1888-94, t. III, p. 318). 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRÉES DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 2135 


considérablement réduit le nombre des espèces de Globba en 
comprenant plus largement qu’on ne l’a fait en général le sens de 
l'espèce, mais nos matériaux, quoique importants, n'étaient pas 
suffisamment complets. Par exemple, la section Aplanthera est : 
faite d'espèces affines, de l’aveu même des auteurs de descriptions 
nouvelles; dans les autres sections, il en est absolument de même 
et il ne faut considérer les espèces actuelles que comme des 
jalons épars que l’on rapprochera ou éloignera suivant les affi- 
nités mieux connues, par des découvertes ultérieures d’intermé- 
diaires. Alors seulement le genre sera connu taxonomiquement ; 
jusque-là, à part quelques espèces bien tranchées dès maintenant, 
les botanistes auront amassé des matériaux pour une classifica- 
tion rationnelle ; ils auront servi la science, s’il est vrai qu’il vaut 
mieux élever provisoirement quelques variétés au rang d'espèces 
que de méconnaitre des espèces légitimes. 


Explication des planches IV, V, VI, VIL et VIII de ce volume. 
PLANCHE IV, 


Globba bulbosa.. .. {, panicule. — 9, feuille moyenne. — 3, collet de 
la tige. — 4, fleur jeune entière, grossie moins 
de quatre fois. — 5, anthère, staminodes et la- 
belle. — 6, anthère vue de face. 


Globba pyramidata... 7, panicule. — 8, feuille, vue en dessus. -— 9, éta- 
mine et style, staminodes.et labelle. — 10, calice. 


PLANCHE V. 


Globba macrocarpa... 1, panicule. — 2, feuille et gaine. — 3, jeune fleur 
non épanouie. — 4, étamine, staminodes et la- 
belle. — 5, anthère, vue de face. 


Globba violacea ...... 6, sommité.— 7, calice. — 8, labelle et staminodes 
(côté postérieur à gauche). — 9, anthère et slig- 
mate. 


PLANCHE VI. 


Globba globulifera.... 1, sommité. — 92, feuille moyenne et gaine. — 
3, jeune fleur entière, non épanouie. — 4, bul- 
bille. — 5, anthère, filet, staminodes et Jabelle. 


Globba Zollingeri. 6, sommité et feuille. — 7, calice. — 8, filet de 
l’étamine, staminodes et labelle. — 9, anthère. 
— 10, anthère adulte. 


216 


Globba Barthei....... 


Globba ustulata....... 


Globba bicolor....... 


Globba parva........ 


Globba POSER. nue 


Globba cambodgensis.… 


SÉANCE DU 28 Juin 1901. 


PLANCHE Vil. 


1, sommité, la feuille de gauche vue en dessus, la 
feuille de droite vue sur la page inférieure. — 
2, calice vu en avant. — 3, filet, staminodes et 
labelle. — 4, anthère vue par le dos. 


5, bulbille. — 6, bractées, deux fleurs, l’une d'elles 
plus avancée, non épanouie. — 7, anthère jeune 
vue en avant (deux ailes sur quatre sont seule- 
ment représentées). 


8, bulbille.: — 9, fleur entière jeune. — 10, jeune 
anthère (deux ailes seulement représentées). 


11, jeune fleur entière. — 12, filet, staminodes et 
labelle, un pétale latéral indiqué. — 13, anthère 
vue par le dos. 


PLANCHE VIII. 


1, sommité avec toutes les feuilles. — 2, jeune fleur. 
— 3, étamine, staminodes et Jlabelle. — 4, anthère 
et stigmate vus de face. 


5, sommité. — 6, bulbille. — 7, jeune fleur n0n 
épanouie vue postérieurement. — 8, anthère et 
filet, staminodes et labelle. — 9, anthère et stig- 
mate vus de face. 


N. B.A moins d'indication contraire, les analyses de la fleur sont figurées 
le côté postérieur à droite; elles sont également grossies (4 diam. environ), 
tandis que les inflorescences et les feuilles sont de grandeur naturelle. 


M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture de la Note sui- 
vante adressée à la Société : 


HOSCHEDÉ. — NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 247 


NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES TROUVÉS AUX ENVIRONS 
DE VERNON, LES ANDELYS (EURE) ET LA ROCHE-GUYON (SEINE-ET-OISE) ; 
par M. J.-P. HOSCHEDÉ. 


Depuis de nombreuses années, j’explore la région que com- 
prennent les environs de Vernon, Les Andelys (Eure) et La Roche- 
Guyon (Seine-et-Oise); j'ai donc pu en étudier la flore aussi com- 
plètement que possible; aussi, presque tous les ans dans mes 
excursions botaniques, m’arrive-t-il de trouver des espèces hy- 
brides. C’est sur celles-ci que je veux dire quelques mots dans 
celte petite Note. J’indiquerai soigneusement les localités où je 
les ai observées. De plus, je joindrai à cette liste toutes les re- 
marques que j'aurai pu faire sur le vif. | 

Dans une étude récente (1), faite en collaboration avec mon ami 
l'abbé A. Toussaint, sur la flore de notre région, nous avons cru 
bon de distinguer dans plusieurs espèces hybrides deux formes 
différentes, selon qu’elles tenaient plus ou moins de l’un ou de 
l'autre parent. 

Ainsi, pour le Verbascum Baslardi R. et Sch., hybride des 
V. thapsiforme Schrad. et V. Blatiaria L., on observe des indi- 
Vidus à feuilles longuement décurrentes et, plus généralement, 
d’autres spécimens ayant des feuilles nullement décurrentes, 
Presque péliolées. Si cette variation se présentait chez une espèce 
n0n hybride, on distinguerait dans celle-ci deux variétés; pour- 
quoi cette même variation, se présentant chez une espèce hybride, 
n'aurait-elle plus la même valeur? Nous avons donc, dans l’ou- 
vrage cité ci-dessus, dénommé, sous le nom de V. Corbieri Touss. 
et Hosch.(V. Blattaria X thapsiforme), la forme à feuilles non 
décurrentes se rapprochant davantage de V. Blattaria L., et nous 
avons conservé le nom de V. Bastardi (V. thapsiformi-Blallara 
G. G.) pour la forme à feuilles décurrentes, plus voisine de V. 
thapsiforme Schrad. | 

Dans la suite de ce travail, les cas analogues ont été traités de 
même, à l’exemple des auteurs les plus autorisés. Ainsi M. G. 


ae À. Toussaint et J.-P. Hoschedé, Flore de Vernon et de La Roche: Guyon, 


218 SÉANCE DU 28 JUIN 1901. 


Camus a distingué dans le croisement des Orchis purpurea et 
Simia deux formes différentes : 1° O. Weddelii 5. Camus (0. 
Simia-purpurea Wedd.) et 2 O0. Francheti G. Camus (0. purpu- 
rea-Simia), etc. . 

Ceci là, voici la liste des hybrides de notre région : 


Papaver Moneti Touss. et Hosch.(1)(P.glaucum X Rhœas).— Bien 
que cette plante ne puisse, en aucune façon, être considérée comme fai- 
sant partie de notre flore, et qu’il y ait là un fait absolument accidentel, 
appartenant plutôt à l’horticulture, j'ai cependant pensé que celle 
hybridité issue d’un Pavot exotique et d’un indigène méritait d'être 
signalée, d'autant plus que le croisement se fit spontanément. En effet, 
M. Claude Monet, le peintre bien connu et qui est aussi un fleuriste 
distingué, possédant une très jolie collection de plantes d'ornement 
françaises et étrangères, cultivait depuis plusieurs années le P. glaucum 
(Pavot-Tulipe), le resemant avec les graines récoltées dans son jardin; 
en 1897, grande fut sa surprise d'obtenir de ses semis non pas le 
P. glaucum, mais l’hybride en question, répandu d’ailleurs, çà et là, 
dans diversés plates-bandes, comme mauvaise herbe (2). 


P. Moneti Touss. et Hosch. — Fleurs rouge écarlate. Pétales géné- 
ralement grands, parfois maculés à l'onglet, disposés comme dans P. 
glaucum. Sépales hérissés rudes. Boutons larges, ovales, oblongs où 
lancéolés. Pédoncules allongés, hérissés de poils appliqués ou étalés. 
Feuilles ordinairement larges, à lobes aigus, allongés, le médian pro- 
éminent, lancéolé ; quelquefois réduites au lobe médian large, allongé el 
incisé denté; embrassantes à la base, au moins les supérieures, par deux 
oreillettes plus ou moins développées. Plante robuste, glabre ou gla- 
brescente, glauque, à suc.aqueux puis rose pâle. Capsules stériles, mais 
bien formées, glauques, généralement cylindriques et peu atténuées, 


(1) A. Toussaint et J.-P. Hoschedé, loc. cit. 


(2) Je donne ici en note la description du P. glaucum pour mieux expliquer 
les caractères de l’hybride : 


P. glaucum Boiss. et Haussk. (Pavot-Tulipe). — Fleurs rouge écarlate très vif, 
grandes. Pétales externes (2) amples (larg. 12, long. 6 cent.) étalés en coupe: % 
internes (2) bien plus petits, tachés de noir à l'onglet et dressés connivents en fOTm® 
de tulipe. Sépales glabres, blanchâtres, pellucides. Boutons gros. Pédoncules axil- 
laires allongés et rigides. Feuilles très glauques, les radicales subpétiolées, les cau- 
linaires sessiles ou même embrassantes, un peu épaisses, glauques, plus ou moins 
lobées dentées. Tige feuillée surtout à la base, rameuse. Plante glabre ou seulement 
les pédoncules couverts de poils appliqués. Capsules assez grosses, arrondies, Sub- 
globulenses. Plateau stigmatifère violet, conique ou déprimé au centre. SuC aqueux 
puis rose pâle à l'air. — Mai-juillet. Originaire d'Arménie, 


HOSCHEDÉ. — NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 219 


mais toujours subitement rétrécies et arrondies à la base. Plateau stig- 
matifère conique ou déprimé dépassant la largeur de la capsule. Stig- 
mates violet pourpre. 


&. GENUINUM Touss. et Hosch. — Plante glabre à pédoncules munis 
de rares poils apprimés. 


8. HinsuTUM Touss. et Hosch. — Plante glabre à pédoncules hé- 
rissés de poils étalés. 

Y- RHŒOIDES Touss. et Hosch.— Plante velue inférieurement et pédon- 
cules à poils apprimés. Port et aspect généraux de P. Rhœas. — (E)(1). 
Jardins de M. Monet, à Giverny, où il était assez abondant en 1897. 


Helianthemum sulfureum Willd., H. pulverulento-vulgare Martr. 
ap. F. Schultz, Arch. de Flore, p. 156 — (E.). Ghâteau-Gaillard aux 
Andelys. (S.-et-0.) Coteau au-dessus de Vétheuil. 


Ogs. Mes échantillons de Vétheuil avaient tous des fleurs blanches 
tachées de jaune à l'onglet des pétioles, mais par la dessiccation elles 
sont devenues d’un beau jaune soufre. 


Helianthemum ochroleueum Rouy et Fouc.; H. vulgari-pulveru- 
lentum Laramb.— Coteaux du Coudray, près Vétheuil (S.-et-0.). — J'ai 
trouvé plusieurs pieds à fleurs blanches qui, par la dessiccation, sont 
devenues jaunes. 


Melandrium dubium Hampe, ap. Garcke, F1. von Deutschl., éd. 6, 
: p.60; M. pratensis-silvestris F. Gérard. —(E.) Dans un champ de 
blé entre Fourges et Gasny. 


Cytisus Adami Hort. — Produit hybride des C. Laburnum et C. 
Purpureus. — Cette plante est très curieuse ; on trouve en effet sur le 
même arbre des rameaux porteurs de fleurs roses et d’autres porteurs de 
fleurs jaunes; ceux qui ont des fleurs roses offrent la plupart des carac- 
tères du C. purpureus Scop., et ceux qui ont des fleurs jaunes offrent, 
au contraire, les caractères du C. Laburnum L.; ce qui fait que les 
caractères de l’hybridation ressemblent absolument à ceux de la greffe. 

Cet hybride est dû à l’horticulture. 

Dans un bois à Giverny (E.), où il a évidemment été planté. 


Rubus nemorosus Hayne Arzneig., 3, t. 10; hybride des Rubus py- 
ramidalis (?) et R. cæsius. — (E.) Giverny, au bord de la route de 


(1) Notre région se trouvant à cheval sur les départements de l'Eure et de 
Seine-et-Oise, jindiquerai le département de chaque localité citée par les 
Signes (E.) et. (S.-et-0).. 


220 SÉANCE DU 28 JuIN 1901. 


Vernon et sur la côte au-dessus de l’église. Vernonnet (S.-ef-0.), Ro- 
conval. 


Rubus degener Genev. (Ess. mon., p. 22; R. conglomeratus Boul. 
et Let.; Ass. rub., n° 57 et 129; R. Leptocaulon Boul. et Let.; Ass. 
rub., n° 56!). — Hybride de R. cæsius et d'une autre espèce. — (E.) 
Giverny dans le Val et au bord de la route de Vernon à Bois-Jérôme. 


(S.-et-0.) Limetz, dans une haie près du moulin au bord de la route de 
Giverny. 


OBs. — J'ai trouvé dans notre région beaucoup d’autres Rubus hy- 
brides ; mais, n’ayant encore pu les définir d’une façon précise, je pré- 
fère n’en point parler, d’autant plus que mon désir est de faire une 


étude spéciale, d'ici quelques années, sur le genre Rubus dans notre 
région. 


Epilobium bybridum Schur (E. hirsuto-parviflorum). — Fleurs 
grandes, mais un peu plus petites que celles d’E. hirsutum; pétales à 
lobes moins larges, généralement non connivents; sépales aigus, mais 
non aristés oncinés; capsule de même longueur que dans E. parvi- 
fiorum; feuilles vivement dentées, mais à dents écartées, peu n0m- 
breuses, embrassantes mais faiblement décurrentes, surtout les infé- 
rieures. 

Plante ayant le port d’E. hirsutum, mais s’en distinguant par Sa vil 
losité molle, son aspect blanchätre, comme dans E. parviflorum; peu 


fertile. — (E.) Giverny, au milieu des parents, près des bassins de 
M. Claude Monet, au bord de l’Epte. 


Os. — Cette espèce rarissime n’étant pas. citée dans la plupart des 


ouvrages, j'ai cru bon d’en donner la description que j'ai prise Sur le 
vif. 


Galium ambiguum G. G. (G. elato-verum G. G., FI. de Fr, Il, 
p. 20; G. vero-erectum Lecoq et Lamotte, mss./).— Hybride de G. ela- 


tum et de G. verum. —(E.) Giverny, Notre-Dame-de-l'Isle, Port-Mort. 
(S.-et-0.) Bonnières. 


Galiam decolorens G. et G.; G. vero-elatum G. G., loc. cit., P- 19, 
t. Il; G. ochroleucum Rochel; G. vero-Mollugo Wallr. — Hybride de 


G. verum el de G. elatum.— (E.) Vernonnet, Giverny, Notre-Dame-de- 
l'Isle, Port-Mort, Saint-Pierre d’Autils, etc. 


Os. — Ne pas confondre cet hybride avec la forme à fleurs pâles de 
G. verum (forma pallidiflora Corb., Nouv. FI. de Normandie, 1893, 


HOSCHEDÉ. —- NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 991 


p. 301): cette dernière noircit en herbier, tandis que le G. decolorans 
reste toujours verdâtre. 


Galium approximatum G. G.; G.erecto-verum G. G., loc. cit., t. IT, 
p. 20; G. vero-Mollugo Lecoq et Lamotte; Cat., 1841, p. 209. — Hy- 
bride de G. erectum et de G. verum. — (E.) Les Andelys à Vézillon. 
(S.-et-0.) Limetz au bord de la route de Bennecourt. 


Cirsium rigens Wallr.; C. decoloratum Koch; C. atrolatense de 
la Fons Mélicoq; C. acauli-oleraceum Nieg. in Koch, Syn., éd. 2, 
p. 1010. — (S.-et-0.) Bords de la route de Saint-Clair-sur-Epte, entre 
Beaujardin et Saint-Clair. 


O8s. — Je possède en herbier, venant d'Allemagne, des échantillons 
de cetle plante ne ressemblant pas tout à fait à mes échantillons de 
Beaujardin; ceux-ci sont hauts de 2-3 décimètres, avec des tiges portant 
de 3 à 4 capitules assez gros; tandis que ma plante d’Allemagne res- 
semble beaucoup plus par le port et la taille à C. acaule. 


Cirsium hybridum Koch ap. DC. — Cet hybride, issu du croisement 
des C. palustre Scop et C. oleraceum Scop, se divise selon qu’il se 
rapproche de l’un ou l’autre des parents, en deux formes bien dis- 
linctes : 


— 4. palustre-oleraceum Næg. — Capitules assez nombreux, de 
même taille que dans C. palustre; feuilles bien découpées, tige el 
feuilles très épineuses; voisin de C. palustre Scop. —(S.-et-0.) Saint- 
Clair-sur-Epte, dans les prairies. 


— $. oleraceo-palustre Nob. — Capitules gros, peu nombreux; 
feuilles peu découpées, tiges et feuilles peu épineuses ; voisin de C. ole- 
raceum Scop. — (E.) Fourges, dans les prairies voisines de l’Epte. (S.- 
et-0.) Saint-Clair-sur-Epte. 


O8s. — M. Tétrel, de Louviers (Notes, p. 9), indique le C. hybri- 
dum Koch à Saint-Marcel, près Vernon; n’ayant pas vu les échantillons 
récollés, je ne sais à laquelle des deux formes ils se rapportent. 


Carduus acanthoides L.; G. G. loc. cit., t. IE, p. 231. — Cet hy- 
bride, produit par le croisement de C. nutans L. et de C. crispus L., se 
divise en deux formes distinctes : 


— a. pseudo=nutans Touss. et Hosch. loc. cit., p. 201. — Capi- 
tules gros, peu nombreux; à pédoncules légèrement nus sous les capi- 
lules. Aspect général de C. nutans L., mais capitules moins gros et 
presque pas inclinés. — (E.) Route de Sainte-Geneviève à La Chapelle- 


2922 SÉANCE DU 28 JUIN 1901. 


Saint-Ouen. (S.-et-0.) Beaujardin, près Dangu; Amnucourt, près de la 
vieilleéglise. 


Carduus acanthoides 6. erispo-nutans Gren.; Touss. et Hosch., 
loc. cit., p.201. — Capitules seulement un peu plus gros que dans Car- 
duus crispus et un peu moins nombreux ; pédoncules jamais nus sous 
les capitules. Voisin de C. crispus dont il a le port. — (E.) Giverny, 
La Chapelle-Saint-Ouen; (S.-et-0.) Amnucourt, près de l’église, et 
Beaujardin, près de la route de Saint-Clair-sur-Epte. 


Obs. — M. Tétrel (loc. cit.) indique le C. acanthoides L., à Vernon; 
je n’ai pas vu les échantillons récoltés par lui et ne peux donc dire à 
quelle forme ils se rapportent. 


Verbascum nothum Koch; Bor., V. thapsiformi-pulverulentum 
Gren. — Hybride de V. thapsiforme Schrad. et de V. pulverulentum 
Vill., comprenant deux variétés distinctes : 


— «. discolor Franch.; V.nothum Koch. —(Æ.) Giverny, Pressagnÿ- 
l’Orgueilleux, sur les bords de la route des Andelys. 


— $. eoncolor Franch., V. mosellanum Wirtg — (E.) Giverny, 
près de l’église; sur la route de Vernon et sur le plateau; Pressagny- 
l’Orgueilleux et Notre-Dame-de-l’Isle, sur la route des Andelys. (S.-et- 
0.) Moisson dans la forêt, en allant vers Mousseaux; Bonnières, sur 
la route de Paris. 


Verbaseum spurium Koch; V. thapso-Lychnitis M. et K. — Hy- 
bride de V. Thapsus L. et de V. Lychnitis L. — (E.) Giverny, verger de 
la propriété de M. Claude Monet. 


Ÿ. ramigerum Link; V. thapsiformi-Lychnitis Schiede. — Pro- 
duit hybride, issu du croisement de V. fhapsiforme Schrad. et de 


V. Lychnitis L. — (E.) Forêt de Vernon, aux fonds de Tilly; Tosnÿ, 
près Les Andelys. 


V. Euryale Franch.; V. pulverulento-Lychnitis. — (E.) Giverny, 
Tosny, près Les Andelys. 


V. collinum Schrad.; V. thapso-nigrum Schiede. — (E.) Aïlly, 
près Gaillon. (S.-et-0.) Port-Villez. 


V. adulterinum Koch; Franch.; Y. thapsiformi-nigrum Schied. 
— (E.) Sainte- -Geneviève-les-Gasny, ‘Giverny, près de la voie ferrée. 
(S.-et-0.) Villez, au bord de la Seine; Goinmecourt, sur la route de 


Gasny; Jeufosse, sur la route de Rouen; Port-Villez, au Grand Val, sur 
la voie ferrée, etc. 


HOSCHEDÉ. — NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 293 


V. seminigrum Fries; V. nigro-thapsiforme Franch. — (S.-et-0.) 
Villez, au remblai. 


V. Schoitianum Schrad. ap. Franch.; V. nigro-pulverulentum. — 
(E.) Giverny, sur la voie ferrée et sur la route de Vernon. 


V. Schiedeanum Koch; Franch.; V. nigro-Lychnitis Schiede. — 
(E.) Giverny, Gasny ; (S.-et-0.) Jeufosse. 


V. intermediam Rup.; V. nigro-Blattaria Celak. — Joli et rare 
hybride, dù au croisement de V. nigrum et de V. Blattaria. — (E.) 
entre les parents, au bord de la route de Vernon à Giverny, en différents 
endroits. 


V. Gaudini Doll.; V. lychnitidi-Blaltaria Koch. — Ce produit 
hybride, dû au croisement de V. Lychnitis L. et de V. Blattaria L., est 
très rare, je l’ai trouvé une seule fois à Giverny (E.), au bord de la route 
de Vernon. 


V. Bastardi R. et Sch.; V. thapsiformi-Blattaria G. G. — Cet 
hybride entre V. thapsiforme Schrad. et V. Blattaria est le plus vivace 
de tous les Verbascum hybrides que j'ai vus; il se rencontre assez souvent 
dans notre région. — (E.) Giverny, sur la route de Vernon: fonds de 
Saulseuse, près de Tilly, forêt de Pacy, Tosny. (S.-t-0.) îles de la 
Seine à Villez, bords de la Seine à Bennecourt, près Bonnières. 


OBs. — J'ai observé à Tosny, près Les Andelys, une forme de cet hy- 
bride à fleurs décolorées lavées de blanchâtre et de verdätre. — J'ai 
trouvé aussi à Giverny une forme de V. Blattaria L., à fleurs d’un blanc 
Pur du plus bel effet. 


V. Corbieri Touss. et Hosch., loc. cit., p. 223; V. Blattaria- 
thapsiforme. — Cet hybride, qui a les mêmes parents que le précédent, 
en diffère par ses feuilles à peine décurrentes, les inférieures légère- 
Ment pétiolées el beaucoup moins hérissées; se rapproche évidemment 
beaucoup plus de V. Blattaria, mélangé au précédent dans les mêmes 
localités. 

Linaria ochroleuca Bréb.; L. striato-vulgaris Timb. — Hybride 
entre le L. striata DC. et le L. vulgaris Mill. — (E.) Forêt de Vernon 
au camp de César; Botremare, commune d’Ailly, près Gaillon. 


Brunella intermedia Link! non B. pinnatifida Pers.; B. albo-vul- 
ÿaris Tim. — Produit hybride, issu du croisement de B. alba Pall. et 
de B. vulgaris Mœnch. Plusieurs auteurs ont confondu cet hybride 
avec la variété à feuilles supérieures pinnatifides du B. vulgaris Mœnch 
(ar. pinnatifida Godr.; Flor. Lorr., 2, p. 211; Prunella vulgaris 


294 SÉANCE DU 28 JUIN 1901. 


var. 7. L., Sp. 837; Brunella pinnatifida Pers., Syn. 2, p. 137). Cepen- 
dant cette plante est bien un produit hybride. D'ailleurs, outre les 
feuilles qui sont, même les inférieures, plus ou moins pinnatifides, le 
port de la plante diffère de celui du B. vulgaris et se rapproche davan- 
tage du B. alba par la pubescence générale, de plus les fleurs sont 
ordinairement d'un blanc bleudtre (1).— (E.) Forèt de Pacy-sur-Eure 
(Tétrel). Plateau de Giverny; Camp de César dans la forêt de Vernon. 
Falaise et Sainte-Geneviève-les-Gasny. Dans les friches au milieu des 
parents. 


Stachys ambigua Sm.; S. palustri-silvatica Schiede. — (S.-et-0.) 
Amnucourt, au milieu des parents dans un fossé près de la route de 
Roconval. 


Mentha saliva L.— On désigne généralement sous ce nom les 
hybrides des M. aquatica et arvensis. Ces hybrides comprennent beau- 
coup de formes se rapprochant plus ou moins de l’un ou de l’autre pa- 
rent, avec tous les intermédiaires possibles. La plante qui exisle chez 
nous, à Bois-Jérôme, Saint-Ouen (E.), est le M. arvensis-aqualica 
Wirtg. (M. aquatico-arvensis F. Schultz); elle se distingue des autres 
formes par les dents du calice lancéolées-subulées comme dans le 
M. aquatica L. 


Primula variabilis Goupil; P. officinali-grandiflora G. G.; P.of- 
ficinali-vulgaris Loret; P. vulgari-officinalis Gren. — (E.) Parc de 
Montigny et forêt de Bizy-aux-Valmeux, près Vernon. — Cet hybride 
des P. officinalis Jacq. et vulgaris Huds. peut se confondre assez fact- 
lement avec la forme 8. caulescens Koch du P. vulgaris Huds.; elle 
s’en distiugue toujours par le calice blanchâtre, à dents plus courtes, 
triangulaires aiguës. 


P. digenea Kern; P. vulgari-elatior Gren. — (E.) Dans les bois 
entre les fonds de Tilly et Saulseuse. 


P. media Peterm.; P. elatiori-officinalis Gubl. — Mème station 
que le précédent. 


Polygonum lapathifolio-Persicaria Rehb., FI. exc., 972. — (S.-et- 


0.) Bords de la Seine au milieu des parents à Port-Villez et (E.) à Gi- 
verny. 


P. Hydropiperi-Persicaria Gr. — (E.) Bords de l’Epte à Givernÿ; 
(S.-et-0.) bords de la Seine à Villez, toujours au milieu des parents. 


(1) Touss. et Hosch., loc. cit., p. 231. — L. Corbière, Addit. et Recl. à la 
. nouv. F. de Normandie, 1895, p.106 et Deuxième supplém. à la nouv. FI. de 
Norm., 1898, p. 188. — Tétrel., Bull. Soc. d’et. Louviers, 1894, vol. 2. 


HOSCHEDÉ. — NOTE SUR QUELQUES HYBRIDES. 225 


P. Hydropiperi-nodosum Reich.; P. laxzum Rchb., FI. exc., 572; 
P. miti-lapathifolium Fries, Mant., 2, p. 26 (sub P. laxum).— (E.) Au 
milieu des parents, à Giverny, au bord de la Seine. 


Salix viridis Fr.; S. fragilis-alba Wimmer; S. fragilis 8. pendula 
G. G.; S. Russelliana malt. auct. — Hybride des S. fragilis et alba. 
(E.) Bords de la Seine aux Andelys (Toussaint!). — Bords de l’Epte à 
Giverny. 

S. undulata Ehrh.; S. triandra-alba Wimm. — Hybride des S. 
triandra et alba. — Bords de la Seine à Vernon, à Giverny (E.), etc. 


S. hippophaeñfolia Thuill.; S. triandra-viminalis Wimm. — Hy- 
bride des S. triandra et viminalis. — Bords de la Seine. (E.) Aux 
Andelys (Toussaint !), à Vernon, à Giverny, etc. 


S. rubra Huds. 6. purpureoiïides G. G. F1. de Fr.,t. III, p. 129; 
S. purpurea-viminalis Wimm. tab. exsicc., n° 15!; Contejean; S. 
Forbiana Smith, F1. brit., 3, p. 1041. — (S.-et-0.) Bords de la Seine 
à Villez, Bennecourt et Port-Villez. — (E.) Giverny. 


OBs. — Je n’ai jamais pu trouver dans notre région le véritable 
S. rubra Huds. (a. viminaloides G. G.). 


S. affinis G. G.; S. viminalis-caprea Wimm. — (S.-et-0.) Bois de 
Port-Villez, sur le bord de la route de Notre-Dame-de-la-Mer. 


S. Grenieri Corb.; S. viminalis-cinerea et S. cinerea-viminalis 
Wimm.; S. Smithiana (Willid.) G. G.; S. Seringeana Coss. et Germ.; 
S. rugosa (Sm.) Bor. — (E.) Marais de Giverny, près de l’Epte. 


Orchis hybrida Bœnngh. ap. Rchb. (1830): 0. Jacquini Godr. 
(1844); O. fusca B. stenoloba Coss. et G., L. c., G. 3; 0. purpureo-mi- 
litaris G. G.— Hybride des 0. purpurea et militaris. — (E.) Au milieu 
des parents à la Madeleine, près Vernon et à Bizy (Thiébaut!). — (S.- 
el-0.) Coteaux au-dessus de Vétheuil. 


0. Weddelii K. Richt. Fl. eur. (1890); O. Simio-purpurea Wedd-; 
G. G. Ft, Fr. IN, p.291. — Hybride des 0. Simia et purpurea. — (E.) 
Bois des Terriers à Sainte-Geneviève-les-Gasny ; au milieu des parents. 


©. Franchetii G. Camus; 0. purpurea-Simia. — Avec le précé- 
dent 


©. Beyrichit À. Kern.; O0. Simio-militaris G. G.-loc. cit., p. 200, 
LIL — (£.) Forêt de Bizy, au Valmeux (Thiébaut!). 


Polygonatum intermedium Bor.; P. officinale-multiflorum Brügg; . 


P. mivtum Richt. — Hybride des P. officinale et multiflorum. « Tiges 
T. XLVIIL. (SÉANCES) 15 


226 SÉANCE DU 28 JuIN 1901. 


non anguleuses, robustes, dépassant souvent { mêtre. Fleurs grandes 
de P. officinale (longues de 2 centimètres au moins), mais à filets des 
étamines velus (beaucoup moins toutefois que dans P. multiflorum). 
Pédoncules portant 3-6 fleurs (ordinairemeny trois), sauf dans le haut 
de la tige où ils sont seulement biflores ou uniflores » (L. Corbière : 
Deuxième suppl. à la Nouvelle FI. de Norm., 1898, p. 192). — (E.) 
Sainte-Geneviève-les-Gasny, au bois des Terriers où il est abondant. 

J’ai découvert ce bel hybride en mai 1897 et en ai adressé plusieurs 
échantillons à mon maître et ami M. L. Corbière, qui a. pu comparer ma 
plante à celle de Boreau gràce à l’obligeance de M. G. Bouvet d’Angers, 
qui lui a communiqué des spécimens authentiques récoltés, par Boreau 
lui-même, dans la forêt de Fontevrault (Maine-et-Loire), le 20 mai 1855. 


Festuea loliacea Huds.; Glyceria Godr.; Brachypodium loliaceum 
Fr., Bréb.; Festuca elatiori-perennis F. Schultz. — Hybride de Festuca 


elatior et de Lolium perenne. — (E.) Au milieu des parents à Sainte- 
Geneviève-les-Gasny, Giverny. 


O8s. — Notre forme est X Lolium festucaceum Link, plus voisine 
du Lolium perenne que du Festuca elatior. 


MM. Boudier, Bois et Mouillefarine font connaître de nou- 
velles localités de l’hybride des Cirsium oleraceum et palustre. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


SMITH (Erwin F.), Waxker’s Hyacivrn GErM (Maladie bactérienne de 
la Jacinthe, de Wakker: Pseudomonas Hyacinthi ), U.S. Depart- 
ment of Agriculture, Bull. n° 26, 21 février 1901. Washington, 1901. 
Broch. in-8°, 45 pages, 6 fig. et 1 chromolith. 


La maladie bactérienne de la Jacinthe, étudiée par J.-H. Wakker de 
1883 à 1888, avait été attribuée par lui à l’action d’une Bactérie qu’il 
nomma Bacterium Hyacinthi. La description de ce micro-organisme 
ayant été faite d’une façon peu complète, M. Smith s’est proposé d’en 
reprendre l'étude. Les matériaux dont il s’est servi lui ont été adressés 
de Hillegom, près Haarlem, en Hollande. Le micro-organisme a été faci- 
lement isolé et cultivé à l’état de pureté sur divers milieux nutritifs. 

La première partie du Mémoire est l'exposé très circonstancié d’expé- 
riences d’inoculation réalisées au moyen de cultures pures dans le bouil- 
lon alcalinisé : l'infection expérimentale était réalisée, soit au moyen de 
piqüres faites en différentes régions de la plante à l’aide d’une seringue 
de Pravaz, soit par des affusions directes de bouillon de culture étendu 
d’eau distillée. Les résultats ont été constamment positifs avec la Ja- 
cinthe, négatifs avec l’Oignon, le Chou potager, douteux avec l'Ama- 
ryllis Atamasco. 

Même sur les Jacinthes, les lésions ont lentement progressé; ce n’est 
qu'au bout de deux à quatre mois seulement que la maladie à cheminé 
des feuilles jusqu'au bulbe. L'infection se produit constamment par les 
blessures, mais il est douteux que la pénétration du microbe puisse se 
- faire directement par les stomates. Aussi l’auteur pense-t-il que la ma- 
ladie est surtout transmise par les insectes qui visitent les fleurs, et 
Surtout par ceux qui s’attaquent aux feuilles : on sait que Wakker avait 
incriminé les instruments avec lesquels on coupe les hampes et les 
feuilles. I] serait facile de se mettre à l’abri de cette dernière cause de 
Conlamination en trempant dans l’eau bouillante la lame des instruments 
ayant servi à sectionner les plantes parasitées. M. Smith pense que 
l'organisme pathogène peut être transporté par le sédiment des réci- 
” Pients dans lesquels on trouve les bulbes, et que l’on répand de temps 
À autre sur les cultures : il est probable que, comme cela se produit 
Pour le Pseudomonas campestris du Chou, la Bactérie de la Jacinthe 
se Conserve longtemps vivante dans le sol des cultures infectées. 


298 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Certaines variétés de Jacinthe, comme l'avait remarqué Wakker, 
jouissent d’une immunité relative à l’égard de la maladie. Gela peut 
tenir à des différences dans l’acidité du suc des diverses variétés. 
L'auteur n’a pu élucider ce point, car une pareille recherche ne pour- 
rait être faite que dans un pays où l’on cultive en grand la Jacinthe, en 
Hollande, par exemple. 

Au point de vue de la marche de l’affection, M. Smith estime qu'elle 
n’est pas particulièrement localisée aux vaisseaux à l’exclusion du pa- 
renchyme, comme l’a dit Wakker : le mal se limite aux seuls faisceaux 
primitivement envahis, et ne semble pas se généraliser aux faisceaux 
du plateau du bulbe, non plus qu’aux racines. En raison de cette ten- 
dance à la limitation, l’auteur pense que cet organisme n’est qu’occasion- 
nellement parasite, et seulement lorsque la Jacinthe se trouve placée 
dans des conditions défavorables. 

Dans la seconde partie de son travail, l’auteur donne une description 
très complète de la Bactérie, tant au point de vue morphologique qu'au 
point de vue physiologique. Cet organisme, que l’auteur nomme Pseudo- 
monas Jacinthi, se présente in situ sous forme de courts bâtonnets de 
0,5 à 1,5 de longueur, souvent réunis par deux bout à bout, et arrondis 
à leurs extrémités. Dans les milieux nutritifs, ces organismes sont très 
mobiles ; l’un de leurs pôles est muni d’un flagellum qui atteint deux à 
trois fois la longueur de la cellule. On les trouve communément réunis 
en chainettes dans les cultures sur agar sucré, sur banane, sur patale 
douce, etc. Il ne se forme jamais de spores, ce qui fait croire à l’auteur 
que Wakker, lorsqu'il a décrit de telles formations, a été induit en 
erreur par le défaut de pureté deses cultures. À la surface du bouillon 
de bœuf alcalinisé et sucré à 40 pour 100, on rencontre des formes d’in- 
volution plus ou moins renflées et déformées. 

Sur tous les milieux, le Pseudomonas Hyacinthi donne des colonies 
de couleur variant du jaune de chrome au jaune serin, les cultures Sur 
bouillon de Jacinthe, Navets, Radis, etc., brunissent faiblement à la 
longue sur gélose sucrée à 30 pour 100, elles ont un aspect chagriné 
caractéristique. Le Pseudomonas refuse de croître sur agar glycériné à 
10 pour 100, et pousse mal en présence de 5 pour 100 de glycérine, et 
même de 2,5 pour 100; le chlorure de sodium à 1,5 pour 100 retarde 
aussi Sa croissance. Î est aérobie, ou peut-être anaérobie facultatif. 
Gultivé dans le lait, il le rend alcalin en tournesol, et en sépare un peu 
de la caséine. Au contact de l’air, il transforme l'alcool étendu en un 
acide (probablement de l’acide acétique ?). Il intervertit la saccharose; 
il décolore le bleu de méthylène (méthode de Dunham), mais la couleur 
reparait par l’agitation; il force le carmin d’indigo dans les mêmes con- 
ditions, et finalement le rend jaunâtre. I] donne la réaction de l'indol 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 2929 


et ne réduit pas les nitrates. Son optimum de naissance est aux environs 
de 28° à 30°, le minimum étant de <- 4° et la température mortelle de 
+ 47,5. Il croit difficilement dans la solution d'Uschinsky, mais s’y 
développe mieux lorsqu'elle a été peptonisée. F. GUÉGUEN. 


CAMPUS (F.), LE Lejeunea Mackayi EN France (Revue mycologique, 
1901, p. 2). 


Dans cette Note, M. F. Camus signale l'existence en France du Le- 
jeunea (Phragmicoma) Mackayi, trouvé par lui à La Roche, près de 
Landerneau, sur une butte de quarzite supportant les ruines du château 
de la Roche-Maurice. Cette espèce avait été déjà découverte sur la rive 
gauche du Var à Lingostière, près de Nice, par M. Orzeszko, qui n'avait 
pas encore fait connaître cette intéressante trouvaille. 

ÊM. BESCHERELLE. 


MM. K. et L. (1), LA PREMIÈRE HERBORISATION DU XX° SIÈCLE (Rev. 
Soc. d'Hort. et de Botan. des Bouches-du-Rhône, janvier 1901). 


Le 1* janvier dernier au matin, désirant faire un emploi judicieux 
de la première journée de l’année et du siècle nouveau, deux amis de 
Flore fuyaient le bruit d’une grande ville et se dirigeaient en herborisaut 
vers les collines d’alentoùr. Ils rentraient le soir avec un gros bouquet 
dont voici la composition : Fumaria spicata, Diplotaxis erucoides, 
Alyssum maritimum, Biscutella lævigata, Iberis linifolia, Hutchinsia 
Petræa, Reseda Phyteuma, Silene inflata, Dianthus prolifer, Linum 
narbonense, Erodium romanum, Ulex parviflorus, Cytisus sessili- 
folius, Medicago græca, Melilotus officinalis, Coronilla minima var. 
Australis, C. juncea, Potentilla verna, Cratæqus monogyna, Daucus 
Carota, Viburnum Tinus, Scabiosa gramuntia, Centranthus ruber, 
Senecio vulgaris, Bellis silvestris, Anthemis nicæensis, Helichrysum 
Stœchas, Calendula arvensis, Centaurea aspera, Picris stricta, Uro- 
Spérmum Dalechampii, Podospermum laciniatum, Lactuca perennis, 
Sonchus oleraceus, Picridium vulgare, Crepis fœtida, Hieracium 
Pilosel/a, H. præcox, Coris monspeliensis, Echium vulgare, Verbas- 
Cum Thapsus, V. thapsiforme, Antirrhinum latifolium, Linaria su- 
Dina, Teucrium aureum, Mercurialis annua, Piptatherum mulli- 
florum. 

Soit 49 Phanérogames fleuries en plein hiver; cette étrenne botanique 
n'est pas banale. 


(1) Devons-nous lire Kieffer et Legré, l'un et l’autre zélés botanophiles 
habitant Marseille ? | 


230 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Il convient d’ajouter que nos confrères habitent Marseille. 
On peut herboriser toute l’année en Provence, dans le pays du soleil. 


ErN. MaALINvauD. 


FOUCAUD (J.), RecuercHEs sur LE Spergularia azorica Lebel. 
Broch. de 5 pages et une planche. Rochefort, 1901. 


M. J. Foucaud conclut de ses. laborieuses recherches sur le Spergula- 
ria azorica que cette espèce a été signalée à tort, au moins jusqu'à 
ce jour, en France, en Espagne et en Sardaigne. Ayant pu étudier compa- 
rativement et sur des échantillons authentiques la plante ainsi nommée 
par Lebel et celles d'Europe qui Ini ont été rapportées, notre confrère 
trace la synonymie et la description suivantes : 


Spergulariu azorica Lebel Rev. gen. Spergul., p. 31; Boissier (Herb.); 
Grenier in Herb. Mus. par.; non Willk. in Willk. et Lange, Prodr. FI. hisp., 
IT, p. 116, nec Rouy ap. Rouy et Fouc. F1. Fr. III, p. 31. — LEP3GONUM 4Z0- 
RICUM Kindhb. Monogr. gen. Lepigon., p. 30 (p. p.), non Lange. — ARENARIA 
MACRORHIZA Hochstett. PI. azor., n° 57; Hunt, in Soc. bot. Lond.; non Requ. 
in Loisel, Nouv. Not. (1827), p. 22 et F1. gall. I, p. 322. | 

Plante très pubescente-glanduleuse dans toutes ses parties, quelquefois 
même poilue-glanduleuse. Racine épaisse. Tiges de 8-15 centimètres, anti 
pitées, plus ou moins rameuses ou rameuses seulement vers le sommet, à 
mérithalles plus larges au sommet qu’à la base. Feuilles épaisses, renflées 
supérieurement. Stipules ternes, plus courtes que larges ou aussi longues 
ou même un peu plus longues que larges. Fleurs en cymes courtes, le plus 
souvent divariquées; sépales ovales, scarieux aux bords; pétales égaux au 
calice ou le dépassant. Capsules subglobuleuses, égalant les sépales ou les 
dépassant peu, aussi longues, ou 1-2 fois environ plus courtes que les pé- 
doncules. Graines piriformes, comprimées, un peu triquètres, munies de 
tubercules coniques et quelques-unes d’un rudiment d’aile étroit et plus OU 
moins court. Mai-juin. Rochers maritimes. — Açores : île Saint-Michel 
(Hochstetter, 1838; Hunt, 1846-48). 


M. Foucaud croit probable que cette plante est spéciale aux Açores. 
Erx. M. 


TRELEASE (W.), I. A CRISTATE PELLÆA (Rep. Mo. bot. Gard., vol. 
XII, 1901), avec une planche. — II. À paciric-SLope PALMETTA 
(Ibid, planches 35, 36 et 37). - ° 


I. Le Pellæa atro-purpurea est une Fougère très répandue dans 
l’État de Missouri. La variété inédite cristata, décrite dans la Note ci- 
dessus et figurée, a été observée près Eureka en 1899. 

IT. Le nouveau Palmier décrit dans la seconde Note est le Sabal 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 231 


uresana, rencontré non loin de la ville de Ures dans l’État mexicain de 
Sonora. Trois planches en représentent le port et les principaux carac- 
tères. Ern. M. 


TOUMEY (J.-W.), AN UNDESCRIBED AGAVE FROM ARIZONA, avec deux 
planches (Rep. Mo. bot. Gard., vol. XI£, 1901). 


Cette nouvelle espèce, Agave Treleasii Toumey, croit dans la partie 


méridionale de l’État d’Arizona et paraît voisine de l’Agave Schottii. 
Er. M. 


SARGENT (Charles-S.), NEW OR LITTLE KNOWN NORTH AMERICAN 
. TREES. II. (Botanical Gazette, janvier 1901), 16 pages in-8°. 
L’éminent dendrologiste décrit les espèces nouvelles suivantes : 
GLEDITSIA TEXIANA, voisin du G. triacanthos, dont il se distingue par 
ses rameaux inermes, etc. Les caractères du fruit le séparent des 
autres congénères. 
CRATÆGUS ENGELMANNI, précédemment confondu avec le C. Crus-galli. 
C. Canpy1, diffère du C. Crus-galli par ses feuilles oblongues ordinai- 
rement aiguës, etc. 
UC. PEORIENSIS, « Short and Peoria counties, Illinois ». 
C. PRATENSIS, C. suBMOLLIS, C. DILATATA, C. JoNESÆ, sont également 
décrits en anglais. 
Commentaire sur le C. coccinea L. Erx. M. 


SARGENT (C.-S.), Nore on Cratægus IN THE CHAMPLAIN VALLEY 

(Rhodora, février 1901), 13 pages in-8°. 

La vallée de Champlain, située dans l’état de Vermont (États-Unis), 
est particulièrement riche en diverses formes du genre Cratæqus. 
L'auteur y signale le Cratægus Crus-galli L., rare et localisé; le 
C. punctata Jacq., qui est commun, puis il décrit les nouveaux types 
Suivants : 


Groupe des Molles : C. cHAMPLAINENSIS, C. PRINGLEI. 
— Flabellatæ : C. LOBULATA. 
— Tenuifoliæ : C. AcuriLosa, C. MATURA, C. PASTORUM, C. 
PENTANDRA. 
— Coccineæ : C. pRÆCOox, C. BRAINERDI. 


— Intricatæ : C. MODESTA. 
—  Anomaleæ : C. scagripa, C. EccLesront, C. ASPERIFOLIA. 


Ers. M. 


232 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


WARMING (Eug.), etc., BOTANY OF THE FÆRÔES BASED UPON DANISH 

© INVESTIGATIONS (La végétation des îles Færoe d’après les observations 
des botanistes &anois), partie I, 1 vol. in-8° de 340 pages, avec. 
10 planches et 50 figures dans le texte. Copenhague, 1901; Londres, 
John Wheldon et C°. 


Voici les noms et les attributions des collaborateurs de ce volume : 
Eug. WarminG, Notes botaniques; C.-H. OsrEnFELD, Géographie topo- 
graphie, climat, Phanérogames et Ptéridophytes; C. JENSEN, Bryo- 
phytes; F. BüRGESEN, Algues d’eau douce; E. Üsrrup, Diatomées d’eau 
douce; E. RosrTrup, Champignons; Dercumanx BranTH, Lichens. 

L’archipel danois des Færôe, dans lequel des historiens ont vu 
l’ultima Thule des anciens, est situé, par 6°,15-7°,41 long. O. et 62°,24- 
61°,26 lat. N., entre l'Islande et les îles Shetland, éloignées celle-là 
d'environ 450 et celles-ci de 300 kilomètres ; l'Écosse en est à 379 kilo- 
mètres. L’archipel se compose de 35 îles dont 17 habitées, le chiffre de la 
population atteint près de 15 000 âmes. | 

Le premier chapitre : « Historical Notes on the botanical investt- 
gation of the Færoes, by Eug. Warming » contient la bibliographie du 
sujet; parmi des auteurs, presque tous danois, est cité Le botaniste fran- 
çais Ch. Martins, auquel on doit un important Mémoire sur la végéla- 
tion de cet archipel boréal. | 

M. C.-H. Ostenfeld, après un exposé, très développé dans les chapitres 
suivants, des conditions physiques : géographie, topographie, industrie, 
géologie, c.imat, a dressé l'inventaire des Phanérogames et des Pté- 
ridophytes, au nombre total de 285, desquelles environ une vingtaine 
seulement, la plupart propres aux contrées septentrionales de l'Europe; 
sont étrangères à la flore française; quelques plantes ont été figurées 
(fig. 21 à 27): Plantago lanceolata var. nerressa Rostr., Alectorolo- 
phus GROENLANDICUS (Chab.) Ostenf., Vaccinium Myrtillus f. PYGMÆA 
Ostenf., Cerastium Enmoxsront Murb.et Ostenf., Honckenya peploides 
var. MAJOR Rostr., Polygala vulgaris var. Barzn Ostenf., Ranunculus 
Flammula f. speciosa Ostenf. 

Les plantes cellulaires, dont les diverses classes sont généralement 
beaucoup mieux représentées à ces hautes altitudes que les familles 
phanérogames, ont été soigneusement étudiées par des spécialistes- 
L'énumération des Bryophytes, élaborée par M. C. Jansen, comprend 
338 numéros dont 95 Hépatiques et 15 Sphagnacées. Les Algues d'eau 
douce (323 numéros) ont été étudiées par M. F. Bôrgesen, les Diatomées 
d’eau douce (248 numéros) par M. Ernst Ostrup, les Champignons 
(168 numéros) par M. E. Rostrup, les Lichens (194 numéros) par M. J.-S. 
Deichmann Branth. Les Catalogues dressés par MM. Jansen, Bôrgesen 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 233 


Estrup et Branth sont accompagnés de considérations phytogéographiques 
fort intéressantes. 

L'ouvrage, soigneusement imprimé, est illustré de 10 planches (dont 
une carte) et de 50 figures insérées dans le texte. Grâce à ce méritoire 
travail collectif, la flore de Færoe est aujourd’hui une des mieux explo- 
rées et nous pensons que, sous ce rapport, peu de contrées, même 
placées dans les conditions les plus favorables, pourraient rivaliser 
avec ce lointain archipel perdu dans les brumes des hautes latitudes. 


ERN. MALINVAUD. 


Édouard de JANCZEWSKI, LE DIMORPHISME DES FRUITS A PÉPINS. 
Broch. de 15 pages et 9 figures dans le texte. Paris, Librairie horti- 
cole, rue de Grenelle, 84bis; 1901. 


Les observations consignées dans cette Note intéressent également 
les botanistes et les horticulteurs. 

Les difficultés qu’on éprouve souvent à déterminer la variété d'une 
pomme, et surtout d’une poire, peuvent résulter de l’inconstance des 
caractères du fruit, qui est sujet à varier sensiblement selon le climat et 
les conditions de culture. Ainsi, dans un climat plus doux, la même 
poire et son pédoncule sont plus courts, les taches rousses plus larges et 
plus nombreuses que dans des pays plus froids et humides, où les fruits 
se colorent, au contraire, plus fortement en rouge du côté du soleil. La 
physiologie végétale explique ces variations; d’autres sont en rapport 
avec le mode de culture, par exemple certaines poires en espalier n'ont 
pas la même forme que sur pyramide. Ce qui a moins frappé l'attention, 
c’est que les fruits du même arbre, malgré l'identité des conditions exté- 
rieures dans lesquelles ils se développent, ne se ressemblent jamais 
entièrement ; lorsque la récolte est abondante, on peut les classer, d’après 
la forme, en deux catégories ; la cause de ce dimorphisme, qu’on ne peut 
rapporter aux conditions extérieures, était ignorée jusqu'à présent. 
Pour l’expliquer, il faut rappeler que le corymbe du Poirier se compose 
ordinairement de sept à dix fleurs, se ressemblant les unes aux autres; 
les pédoncules floraux sont insérés sur un axe plus épais, qui se trans- 
forme plus tard en bourse. Par rapport à cet axe, toutes les fleurs sont 
latérales à l'exception de celle qui, en le continuant, reste terminale. 
Toutes les fleurs sont propres à être fécondées, mais les malières nu- 
tritives apportées par la bourse ne suffisent qu’à alimenter un certain 
volume de fruits, et les petites poires sont les seules qui viennent en 
bouquets bien fournis; les grosses nouent aussi en grand nombre, mais 
tombent généralement de bonne heure, et la bourse ne porte ordinai- 
rément qu’un seul fruit, celui qui a noué le premier et accaparé tous les 


234 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


aliments. Or, de toutes les fleurs, celle qui s’ouvre la première dans le 
corymbe, et généralement c’est l’inférieure, a le plus de chances de 
donner un fruit, et la terminale, qui dans ce cas est la moins favorisée, 
produit un fruit plus mince, plus tardif et presque toujours plus petit. 
De là un dimorphisme, plus ou moins sensible suivant les variétés, entre 
les fruits latéraux et le terminal. Il en résulte que la maturation d’un 
fruit terminal récolté à point sera nécessairement plus tardive que celle 
des latéraux, qu’on pourra cueillir bien plus tôt. 
Plusieurs figures aident à l'intelligence du texte. 


ERN. MALINVAUD. 


Aug. de COINCY, ECLOGA QUINTA PLANTARUM HISPANICARUM ({), seu 
icones stirpium elapsis annis per Hispanias lectarum. Paris, Masson 
et Ci, éditeurs, 1901. Grand in-4°, 35 pages et 14 planches lithogra- 
phiées. 


L'auteur a réuni dans ce fascicule, suivant son habitude, quelques 
plantes encore peu connues, espèces ou variétés nouvelles distinguées 
et nommées par lui et dont les diagnoses avaient paru dans différents 
Recueils. Les planches sont, comme celles des séries précédentes, 
l’œuvre de M" Hérincq, dont le nom garantit toujours le mérite supé- 
rieur de leur exécution. 


Planche I, Resepa Lureora L. var. pARTITA (Journal Morot, octobre 
1899), se distinguant du type surtout par son pétale supérieur à 
divisions plus nombreuses et plus profondes. 


PL IT, MEpicaGo oNONIDEA, sous-espèce du M. minima, in Rouÿ el 
Fouc. F1. Fr. (V, p. 42). 


PI. IT, TRIFOLIUM CARTEIENSE (découvert à Algesiras, l’ancienne Gar- 
teia) [Journal Morot, mai 1899], voisin du T. lappaceum, mais 
à capitules beaucoup plus petits, etc. : 


PI. IV, CenraureA Rouyr (Journal Morot, juin 1899), de la section 
Acrolophus Cass., sous-sect. Acrocentroides Willk. 


PI. V, CENTAUREA SÆTEBENsIS (Journal Morot, novembre 1899). « Ge 
Centaurea du groupe des Acrolophus a le port des Acrocentroides 
Willk., mais ses akènes le rapprochent des Euacrolophus Will. el 
l'éloignent du C. Lagascæ Nym. et des espèces voisines qui les 
ont oblongs-linéaires. » 


(1) Voyez l'analyse des précédents fascicules dans le Bulletin, tomes XL 


(1895), Revue, p. 51; XLII (1895), p. 697; XLIV (1897), p. 278, et XLV (1898), 
p. 494. 


PI. 


PI. 


PI. 


PI. 


PI. 


PI. 


PI. 


PI. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9235 


VI, AsTER ispanicus (Journal Morot, novembre 1899), voisin des 
A. Wilkommii Sch. et discoideus B. R. 


VIT, BoucerosiA HISPANICA (Journal Morot, novembre 1899) — 
Boucerosia Munbyana var. hispanica Coiney, in Journ. Morot, 
1898). 


VIIT, LiNaRIA ProxiMA (Bull. herb. Boissier, VI, octobre 1898), à 
rapprocher des L. supina, propinqua et nevadensis. 


IX, LiINARIA INTRICATA (Journal Morot, avril 1900), voisin des 
L. filifolia Lag. et Welwitschiana Rouy. « Ses graines irréguliè- 
ments marginées lui assignent une place à part entre les Linaria 
à graines nues et les Linaria à graines ailées. » 


X, GLopuLaRiA oscensis (Journal Morot, avril 1900), du groupe 
du G. cordifolia L.(sensu lato). Oscensis vient de Osca, nom latin 
de Huesca. 

XI, ATRIPLEX ROSEA var. ILICIFOLIA (Journat Morot, juin 1899), 
forme voisine de l'A. alba Scop. 


XIT et XIII, Juniperus Sabina L., J. thurifera L., J. thurifera 
var. gallica Coincy (Voy. Bull. Soc. bot. de Fr., t. XLV, p. 429). 
On trouvera, à l'endroit cité dans ce Bulletin, les caractères dif- 
férentiels de la var. gallica. Nous ajouterons seulement que le 
J. thurifera, signalé en France et en Espagne, existe aussi en 
Algérie (1). 

XIV, a. Gasrrinium opLoncum Coiney, b. G. LENDIGERUM Gaud. 
(Journal Morot, novembre 1899). Le premier se distingue du se- 
cond « par sa panicule spiciforme oblongue très fournie; par ses 
glumes très aiguës, longement atténuées toutes les deux et attei- 
gnent respectivement 7 et 5 millimètres (au lieu de 4 et 3 millim. 
dans le lendigerum; par sa glumelle inférieure d’un tiers au 
moins plus longue (4 millim. 1/2 au lieu de 1) et longuement 
velue; et surtout par l'ovaire oblong linéaire, et non pas obovale ». 

Ern. M. 


D. BOIS, UNE CLÉMATITE NOUVELLE POUR LES JARDINS (Clematis Bu- 


chaniana DC.) (Journ. Soc. nation. Hort. de France, déc. 1900). 
Tirage à part de 6 pages, une figure dans le texte. Paris, 1901. 


« Cette Clématite est remarquable par son feuillage d’un agréable 


(1) Nous en avons trouvé, dans l’herbier d’Adrien Hénon dont nous sommes 


devenu acquéreur, des échantillons provenant de la province de Constantine. 
(Ern. M.) 


236 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


aspect; ses nombreuses fleurs, assez ornementales, s’épanouissent dans 
une saison où les autres fleurs commencent à disparaître des jardins, et, 
surtout, embaüment l’air d’un délicieux parfum rappelant celui de la 
fleur d’Oranger; au Muséum, la floraison dure du mois de septembre 
jusqu'aux premières gelées ». Elle provient de graines récoltées dans 
le Su-tchuen, région de la Chine occidentale, et envoyées au Muséum, 
où elles produisirent le Clematis Buchaniana, décrit par De Candolle 
en 1818, d’après des échantillons récoltés au Népaul. Cette plante est 
figurée par un dessin inséré dans le texte. M. Bois en indique les carac- 
| tères et les variétés, ainsi que le mode de culture et les soins qu’elle 
réclame. Elle devra son introduction dans les jardins au Muséum qui l'a 
inscrite, pour la première fois en août 1900, sur le Catalogue des plantes 
vivantes offertes aux établissements scientifiques correspondants. 


ErN. MALINVAUD. 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE ROCHELAISE, BuzzerTiN XXII, 1900. Broch. 
de 40 pages in-8° et 4 planches. La Rochelle, 1901. 


La distribution de l’an dernier comprend 156 numéros nouveaux 
(5414 à 4669) et plusieurs bis, parmi lesquels six Filicinées seulement 
représentent la cryptogamie. La liste des espèces distribuées est suivie 
d’une Note de M. Foucaud, qui résume ses recherches sur le Spergu- 
laria azorica (1). 

Les « Notes sur les plantes distribuées et diagnoses des espèces nou- 
. velles ou peu connues » concernent les espèces suivantes : Biscutella 
Rotgesii (Foucaud); Medicago falcata L. (Le Grand); Potentilla Man- 
doni (Foucaud); Rosa virescens Deségl. (Le Grand); Saxifraga Lag- 
geri Fouc. (S. mutato-aizoides Reut. mss.); Laserpitium gallicum L. 
var. platyphyllum et angustifolium (Coste); Scabiosa gramuntia var: 
breviseta — S. breviseta Jord.; Gnaphalium silvaticum var. prostra- 
tum Fouc. et Révol ; Centaurea variabilis Léveillé form. Leveilleana 
(Ch. Claire); Centaurea Neyrauti Fouc. (C. microptilon X Calci 
trapa) (2) (Neyraut); Lavandula hybrida Reverchon (C. Chatenier); 
Quercus andegavensis (pedunculato-Toza) Hy; Cynosurus giganteus 

en. 

Les planches représentent : Spergularia azorica Lebel, Biscutella 
Rotgesii Fouc., Potentilla Mandoni Fouc., Centaurea Neyrauti Fouc. 


Erx. M. 


(1) Voy. plus haut, p. 230. . 
(2) Cette forme paraît avoir des affinités avec le Centaurea corbariensis 
Sennen [Voy. le Bulletin, tome XLVII (1900), p. 435]. 


————— te 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 937 


BIBLIOGRAPHIE 


Articles originaux publiés en 1901 dans les Revues et Journaux 
reçus par la Société. 


Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, t. XIE, 
1901. 


N° 145 (15 janvier). — Hugo de Vries : Recherches expérimentales sur l'ori- 
gine des espèces. — W. PALLALINE : Influence de la nutrition par 
diverses substances organique sur la respiration des plantes (avec 
suite dans les n°° 146 et 147). — C. Houarp: Sur quelques Zoocé- 
cidies nouvelles récoltées en Algérie. — KE. DRAKE DEL CASTILLO : 
Revue des travaux de Botanique systématique publiés pendant les 
années 1894-1899. 


— 146 (15 février). — M'e Mathilde Gozorzus : Recherches sur l’assimila- 
tion chlorophyllienne à travers le liège (planches 1 et 2). 


— 147 (15 mars). — G. Bonnier : Adolphe Chatin. — N. MorkoWINE : Re- 
cherches sur l'influence des alcaloïdes sur la respiration des plantes 
(avec suite dans les n° 148, 149 et 150). — Ed. GRIFFON : Revue des 
travaux de physiologie et de chimie végétales parus de 1893 à 1900 
(avec suite dans les n°° 149 et 150). 


— 148 (15 avril). — Julien Ray : Les maladies cryptogamiques des végétaux. 
— D' Fockeu : Les Potentilles, leurs parasites végétaux, leurs 
galles. — Angel GALLARDO: Notes morphologiques et statistiques sur 
quelques anomalies héréditaires de la Digitale (D. purpurea). 

— 149 (15 mai), — F. Kôvessi : Recherches biologiques sur l’aoûtement des 
sarments de la Vigne (planches 3 à 9) (avec suite dans le n° 150). 
— GÉNEAU DE LAMARLIÈRE : Revue des travaux publiés sur les 
Muscinées depuis le {°° janvier 1895 jusqu'au 1*° janvier 1900 (avec 
suile dans le n° 150). 

— 150 (15 juin). — Édouard Heckez : Sur l’Araucaria Rulei F. V. de la 
Nouvelle-Calédonie et sur la composition de la gomme résine. — 
HETTLINGER : Influence des blessures sur la formation des matières 
protéiques dans les plantes. 


Journal de Botanique de M. Louis Morot, 15° année, 1901. 


N°1 (janvier). — H. Hua et A. CHEVALIER : Les Landolphiées (lianes à caout- 
chouc) du Sénégal, du Soudan et de la Guinée française (avec suile 


238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE LE FRANCE. 


dans les n° 2, 3 et 4). — C. GERBER : Recherches sur la respiration 
des olives et sur les relations existant entre les valeurs du quotient 
respiratoire observé et la formation de l’huile (avec suite dans les 
nes 5 et 4). — C. SAUVAGEAU : Remarques sur les Sphacélariacées 
(avec suite dans les n° 2,3, 4, 5). 


N° 2 (février). — L. GuiGNARD : La double fécondation dans le Maïs. 
— 3 (mars). — LECOMTE : Remarques sur les graines de Landolphia. 


— 5 (mai). — Paul PARMENTIER : Recherches morphologiques sur le pollen 
| des Dialypétales’ (avec suite dans les numéros suivants). — COL : 
Quelques recherches sur l'appareil sécréteur des Composées. 


— 6 (juin). — Van TIEGHEM : Sur le genre Lophire, considéré comme type 
d’une famille distincte, les Lophiracées. 


Association française pour l'avancement des sciences : Uomple 
rendu de la 2%° session, Paris (1900); seconde partie, Notes et Mémoires : 
Travaux de la section de Botanique. Chez Masson et Ci, Paris, 1901. 


Ch. GERBER : Sur le dimorphisme sexuel des fleurs du Romarin (Rosmari- 
nus officinalis L.). — Edm. Gain : Sur les graines de l'époque mérovin- 
gienne. — Me Marguerite BELEZE : Liste des Mousses et des Hépatiques de la 
forêt de Rambouillet et des environs de Montfort-l’Amaury (Seine-et Oise). — 
Henri JADIN : Structure asymétrique du pétiole des feuilles composées pri- 
vées de certaines folioles à l’état jeune. — Henri Coupin : Sur la toxicité com- 
parée de divers composés métalliques à l'égard des végétaux supérieurs. — 
Aug. CHEVALIER : Une nouvelle plante à sucre de l’Afrique française centrale 
(Panicum Burgu). — D' Edm. BONNET : Végétaux antiques du Musée égyp- 
tien de Florence. — Paul PARMENTIER : Recherches sur les glandes pétiolaires 
de quelques Amygdalées. — D' Paul VuiLcEMiN : Développement des a2ÿ80- 


spores chez les Entomophthorées (planche VI). — Dr H. ARNAUD : Le Laurier- 
cerise est-il une Amygdalée? 


NÉCROLOGIE 


Le D' Louis-Claude-Théodore AVICE DE La VILLEJAN, décédé le 15 juin der- 
nier à l’âge de soixante-neuf ans, était l’un des membres fondateurs de la 
Société botanique de France : son nom figure sur la première liste des socié- 
taires, datée du 15 juin 1854. Il fit ses débuts comme médecin militaire pen- 
dant l'expédition de Crimée et recueillit quelques plantes autour de Constan- 
tinople. Plus tard, il fit partie du corps d'armée que le gouvernement français 
entretenait dans les États pontificaux. 11 eut là plus de loisirs pour s'occuper 
de botanique, et il envoya au Bulletin une Note sur la végétation spontanée 
des environs de Corneto (tome X). Il recueillit, en outre, de nombreux maté- 


RE 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 239 


riaux qu’il mettait dernièrement à la disposition du professeur Pirotta. Il était 
médecin-major de première classe à Rennes, au moment où il prit sa retraite ; 
il commençait alors, avec Jules Gallée, l’étude de la bryologie. Retiré depuis 
une vingtaine d'années sur la côte bretonne à Paimpol, le D' Avice employait 
ses loisirs à explorer un pays à peine connu des botanistes. Il y fit de très 
intéressantes découvertes et en annonça quelques-unes à la Société dans de 
courtes Notes : Sur deux Muscinées nouvelles pour les Côtes-du-Nord 
(tome XXIX); l’Isoetes Hystrix dans les Côtes-du-Nord (t. XXXI); Note sur 
un bois d'Arbousiers dans les Côtes-du-Nord (t. XLIIL); Note sur une va- 
rièté maritime du Solanum Dulcamara L. (t. XLIID); Lettre à M. Malinvaud 
{sur le même sujet] (t. XLVI). Il est regrettable qu’il n’ait pas publié davan- 
tage : c'était un très bon observateur, et sa dernière Lettre au Bulletin 
prouve qu'il ne reculait pas devant les expériences de culture pour s’assurer 
de la valeur de certaines modifications .déterminées chez une plante par la 
différence des milieux; mais c’était aussi, au plus haut point, un modeste. La 
Société botanique de France lui avait rendu un hommage bien mérité en le 
nommant, pour l’année 1901, vice-président (honoris causa). — Dr F. Camus. 


Le « Classeur extensible pour herbier » de M. Charles GuFFRoY. 


€ Ce Classeur est constitué par deux fortes plaques de carton épais me- 
Surant 29 sur 45 centimètres, unies entre elles par un dos souple, de gran- 
deur variable entre 0 et 15 centim. grâce à un système spécial de courroie, 
unique, en toile solide, s’attachant par une boucle genre « bretelle ». Le tout 
est recouvert de toile grise. L’extensibilité du dos permet, suivant le cas, de 
Consacrer un carton à une tribu, une famille ou un genre, quel que soit le 
nombre d'échantillons, puisqu'il suffit de serrer plus ou moins la courroie. 
Les plantes subissent toujours une pression absolument uniforme. Il n'ya 
Plus de changement de cartons à faire, mais seulement des intercalations. 
Enfin la couverture en toile grise donne à la fois élégance et propreté durable. 
Le maniement du carton est des plus simples; il suffit de l’ouvrir en plein, 
d'insérer les plantes, puis de tirer sur la courroie mobile jusqu'à ce que le 
dos, rentrant dans ses gaines, se soit réduit à l'épaisseur convenable; on ferme 
alors la boucle (1). » CH. G. 


NOUVELLES 


Nous avons appris tardivement la mort de J.-G. Agardh, l’algologue 
bien Connu, décédé le 17 janvier dernier à Lund (Suède), âgé de quatre- 
vingt-sept ans. 


, (1) On se procure le «€ Classeur extensible » en adressant sa demande à 
l'auteur € au service agricole et scientifique », 108, rue Legendre, Paris. — 
Prix: 3 fr. 50 la pièce; 3 fr. 25 si l’on en prend au moins douze. 


240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


ERRATA 


Par suite d’une fàcheuse méprise, le bon à tirer ayant été donné sur 
une épreuve non corrigée, le texte de l’analyse bibliographique consa- 
crée dans le dernier numéro (voy. plus haut, p. 173), au livre de M. J. | 
Comère sur les Desmidiées de France, a été altéré par de nombreuses 
fautes d'impression qui exigent les rectifications suivantes : 


Page 174, ligne 7, au lieu de Pleurotonium et de Cosmarinus, lisez Pleuro- 

tænium et Cosmarium. | 

— ligne 10. au keu de Nordsted, lisez Nordstedt. 

— ligne 11, au lieu de Cosmarinées, lisez Cosmariées. 

— ligne 12, au lieu de Microstériées, lisez Micrastériées. 

— ligne 13, au lieu de centres, lisez sections. 

—  — au lieu de et chromoleucites formées, lisez à chromoleu- 
cites formés. 

— ligne 14, au lieu de Microstériées, lisez Micrastériées. 

— ligne 15, au lieu de les Chromoleucites sont dispersées, lisez les 
chromoleucites sont disposés. 

— ligne 17, au lieu de Misotænium, lisez Mesotænium. 

— ligne 18, au lieu de Penicum, lisez Penium. 

_ ligne 20, au lieu de Micranterius, lisez Micrasterias. 

— ligne 21, au lieu de Sphærosoma, lisez Sphærozosma. 


Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, 


E. MALINVAUD. 


5519. — Litr.-Impr, réunies, ruc Saint-Benoît, 7, Paris. — MoTTERGZ, directeur. 


A Le € 


Buil. Sec. bot. de France. T. XLVIII (1901). Planche VI 


Taçrspain * del 
Globba globulifera, 1-5 — G Zollingeri, 6-10. 


Bull. Soc. bot. de France. T XLVIII (901). Planche VIT. 


Globba Barthei, 1-4 -- G. ustulata, 5.7 — @. hicolor, 8-10. 
G. parva, 11-18. 


Bull. Soc. bot. de France. 


T. XLVIII (1901 


}. Planche VIII. 


At SEE RE 


met 


Gagnevain d' 
Globba rosea, 1-4. — G. cambodgensis, 5 9. 


RO) 


SÉANCE DU 10 MAI 1901. 


Félicitations adressées à M. Zeiller nommé membre de l'Académie 
des sciences...... soso esse eesveeseesseese 


Note sur la situation financière de la Société à la fin de l’exercice 


1900.................................. cs. nono itoise ‘. 
Note sur les hybrides du genre Sorbus dans le Jura français..... . 
Deux Graminées de d'Urville.............. soso toosesese 
Les genres des Graminées au xvIH® siècle....................... 


SÉANCE DU 28 JUIN. 


Décès du D’ Avice.............ee RC bug é 


Revision des genres Mantisia et Globba (Zingibérées) de l’herbier 
du Muséum (Planches IV, V, VI, VIE, VID) ..cssocosooseee ie 


Note sur quelques hybrides trouvés aux environs de Vernon, les 
Andelys (Eure) et la Roche-Guyon (Seine-et-Oise)....... vies 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


Smith (Erwin), Maladie bactérienne de la 
Jacinthe de Wakker................. 
Camus (F.), Le Lejeunea Mackayi en 
France 


CC 


x1° siècle 


CR 


CR 


Trelease (W.), L A cristate Pellæa. Il. 
A pacific slope Palmetta............. 

] Toumey (J.-W.), An undescribed Agave 

+ from Arizona 

; nt (Ch.), New or little known north 

. american trees.. ... ...........+... 


CC 


227 
229 


231 


Sargent (Ch.), Note on Cratægus in the 
Champlain Valley.................... 
Warming (Eug.), etc., La végétation des 
iles Færoe d’après les observations 
des botanistes danois................ 
Janczewski (Éd. de), Le dimorphisme 
des fruits à pépins.................° 
Coincy (Aug. de), Ecloga quinta planta- 
rum hispanicarum................ .. 
Bois (D.), Une Clématite nouvelle pour 
les jardins (C. Buchaniana DC.)...:.. 
Société botanique Rochelaise, Bulletin 
XXII (1900)............. oser tetes 


ë BrLioenaPRIE : Revue générale de Botanique, t. XIII (1901), n” 1-6......-.- bre ea 


— 


— 


Journal de Botanique de M. Morot, 15° année (1901), n° 1-6........... 
Association française pour l’avancement des sciences, 27° session, 


Paris 


(1900), section de Botanique... éernsesssres Savons Ph tt 
NécRoLoçie : Dr Avice de la Villejan......s...ssssss-esssesereseeesseree vetsrrtet 
ANNONCE : Le Classeur extensible pour herbier, de M. Ch. Guffroy.................... 


. .. 
néon ones eoseee ecéérosveeéores esse seonresseeeereseeeneerree? 


ss. 
pense soon s ressens nd ei ee esters vi cor eone enr ee se sen RP 


217 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE *$ 


Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à QUATRE heures du 


| 

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soir, habituellementles deuxièmeetquatrième vendredisde chaque mois. | 2 
JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1901 
41 et 25 janvier. . 26 avril. 12 et 26 juillet. | s 

8 et 22 février. 10 mai. 8 et 22 novembre. | ‘| 
8.et 22 mars. 98 juin. 13 et 27 décembre. |. 

; La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons À ie 
‘mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre êt se- |” En 


vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume 

‘ annuel terminé (sauf les exeeptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- 

ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- L 

diques. | | 

* Les 25 premiers volumes du Bulletin, à Fexception des t. V (1857) et XV (1868);- PE 2 

- sont cédés au prix de 40 fr. chaeun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. À 

chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM, les nouveaux membres qui les font | |= 
retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. 

N. B. — Les tomes 1V et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. 

Le tome XXXVI (1889) renferme les Acies du Congres de botanique tenu â à 

Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- 

gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. : 

Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- 


ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge 
de l’acquéreur ou de l’abonné. 


AVIS 1 sa 


Les nôtes oucommunications manuscriles adressées au Secrélariatpar tés re mbres” 


dé la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui syrat-° |" L 
tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par éxtrait, dans le Bullelin.-+" 10 


Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de fa Société LE 
botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la £ à 
Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur | È 
publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet |” IE 
ne soit absolument étranger à Ja botanique ou aux sciences qui s’y rattachent." 


Let 


MM. lesmembres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment: | 


priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du bultetia LE 
na 


se perdraient par suite du retard que meltraient MM. les membres à faire Con 
leur tivuvelle adrèsse ne pourraient pas être rémplacés. 


N. B. — D'après une décision du Conseil, il n’est pas donné suite aux en 
| mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent ee 

terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n’est admise, dela par 
des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. 


Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclamar 


_ tions, ete., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 8#, à Parise 


à 
* 


Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUP- 


5519. — Libr.-lupr. réunies. rue Saint-Benoît, 7, Paris — MoTTEROZ, directeur. 


BULLETIN 
SOCIÉTÉ BOTANIQUE 
DE FRANCE 


FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 


<£ 


ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE 


UC US En 


PAR vécaus ou 17 aouT 1875 


TOME QUARANTE- HUITIÈË ME 


(Quatrième Série — TOME 1) 


1901 


1 
Séances de Juillet 1902... 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ. 


(RUE DE GRENELLE, 84 


Ce numéro a été tiré le 7 juin 1902. 


AU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE 


pour 1902. 


Président : M. Édouard BuREAU. 
Vice-présidents : 
“MN. G. Bonnier, Hua, Jullien-Crosnier, Mouillefarine. 
Secrélaire général: M. E. Malinvaud. 


Secrétaires : Vice-secrélaires 
._hn. Guérin, Lutz. MM. Buchet, Gagnepam. 

Trésorier : Archiviste : 

M. Delacour. M. Éd. Bornet. 


Membres du Conseil : 


MM. Drake del Castillo, MM. de Seynes, 
Hue (abbé), Van Tieghem, 
Maugeret, Vilmorin (M. de), 
Morot, Leiller. 


Tarif des tirages à part. 


. NOMBRE DE FEUILLES. 


Ra 


Une fenille (16 pages), réimposition, papier, tirage, 

plinre, piqûre et enveloppe de conleur, . , . . 
Trois quarts de fenille (12 l'ages). 
Demi-feuille (8 pages). . ....... 
Qnart de feuille (4 pages . . .. . .. 


*.. 
... . 


.….. 


fenille en sus de la première, . . ... 
Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. 
Demi-fenille en sus d’une fenille 
Quart de fenille 


de é.e ee : + + 


La composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 4 franc. ; 
Fa composition d'un grand titre d'nne page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 
La composition d'hn faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 
La composition d'une ‘ouverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonces, est de © francs sile 
titre est la répétition de eelni de la brochure, et de 4 franes si le titre ‘est fait seulement pour la eouver- 
ture. En pins les frais de tirage et de papier. 


S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. 


Une gravure d'une page, interealée dans le texte, entraine nn supplément de tirage de 2 francs. 
Une gravure d'une demi-page, 4 fr, 50, 


… Tont travail de remise eu Pages, c'est-à-dire eutrainant une modification dans la disposition des pages du 
Bulletin, sera fait en dehvrs du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer. 


RIT NON Pet DUR NT, RS 


SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. 
PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. 


M. le Secrétaire général, retenu loin de Paris, fait excuser 
son absence. 


En l’absence de MM. les Secrétaires ct les Vice-secrétaires, 
M. le Président invite M. Gagnepain à prendre place au 
bureau. 


M. le Président a le regret d'annoncer à la Société qu’elle 
a perdu deux de ses membres, M. le D° Joseph de Martin, 
médecin des hospices de Narbonne (Aude), décédé dans 
cette ville le 2 avril dernier, dans la soixante-septième année 
de son âge, et M. Alexandre Constant, décédé dans sa villa 
Niobé, au Golfe-Juan (Alpes-Maritimes), au mois de mai 
dernier. M. J. de Martin et M. Constant (1) étaient entrés 
l’un et l’autre dans la Société en la même année, 1862. 


La Société a reçu du Ministère de l’Instruction publique 
le programme du 40° Congrès des Sociétés savantes, qui s’ou- 
vrira, à la Sorbonne, le 1° avril 1902. Les personnes qui se 
proposent d’y faire des communications devront faire par- 
venir leurs Mémoires complètement rédigés, avant le 30 jan- 
vier prochain, au 5° Bureau de la Direction de l'Enseignement 
Supérieur. 


M. Gagnepain, remplissant les fonctions de secrétaire, 
donne lecture des communications suivantes adressées à la 
Société : 


(1) M. Constant était, en même temps qu’un zélé botaniste, un entomolo- 
&iste distingué et un horticulteur expert. 11 a publié dans le Bulletin le compte 
rendu d’une herborisation de la Société en 1870 (t. XVII) et une Note sur le 
Cistus olbiensis en 1833 (t. XXX). M. le D" Gillot a donné dans le Bulletin de 
la ses d'histoire naturelle d’Autun une Notice nécrologique sur ce regretté 
confrère. 


T. XLVII, (SÉANCES) 16 


249 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. 


UNE HÉPATIQUE NOUVELLE POUR LA CHAINE DES VOSGES ; 
par M. G&. DISMIER. | 


La région des Vosges où se trouvent Vagney, Rochesson et 
Gerbamont a été rendue classique par M. l'abbé Boulay. Ce sa- 
vant botaniste, accompagné la plupart du temps de son fidèle ami 
Pierrat, a exploré pendant de nombreuses années cette partie des 
Vosges. Les résultats de ses recherches, qui sont considérables, 
ont été publiés dans les Mousses de France (1) et, plus spéciale- 
ment, dans les Muscinées de l'Est (2). Dans ce dernier travail on 
trouve, pour ainsi dire à chaque page, le nom de l’une, au moins, 
des trois localités précitées. 

J'ai eu, à différentes reprises, l’occasion d’herboriser à Roches- 
son, qui est en effet très riche : les Mousses, les Sphaignes et les 
Hépatiques abondent. Malgré les actives recherches dont cette 
localité a été l’objet, il restait encore un peu à glaner. C’est ainsi 
que j'ai pu y recueillir le Sphagnum molle Sull., découverte dont 
j'ai fait part, il y a quelque temps, à la Société botanique (3). 
Aujourd’hui il s’agit d’une Hépatique nouvelle pour les Vosges : 
Frullania fragilifolia Taylor, que j'ai trouvée en abondance, 
l'été dernier, sur des troncs d’A bies. Je crois même pouvoir ajou- 
ter que cette Hépatique doit être très répandue, sinon commune 
dans cette chaîne de montagnes; car je l’ai aussi recueillie, un peu 
plus loin, à Vagney, puis au Rudlin, localité située beaucoup plus 
au nord, c’est-à-dire dans la direction de Saint-Dié. 

M. l'abbé Boulay ne fait pas mention, dans ses Muscinées de 
VEst (loc. cit.), du Frullania fragilifolia, espèce créée par Taylor, 
en 1843. Quoi qu’il en soit, cette Hépatique, que l’on commence 
à voir figurer sur plusieurs Catalogues, a dû être confondue avec 
les petites formes de F. dilatata et plus particulièrement avec 
celle de F. Tamarisci. Je suis persuadé — d’accord avec M. L. 
Corbière (4) — que le F. fragilifolia doit être beaucoup plus 


: (1) Boulay, Muscinées de la France, 1° partie, Mousses (1884). 
(2) Boulay, Flore cryptog. de l'Est, Muscineées (1872). 
(3) Voy. Bull. de la Soc. bot. de France, t. XLVII (1900), p. 82. 
(4) L. Corbière, Muscinées de la Manche (1889), p. 344 (Extr. des Mém. de 
la Soc. des sc. nat. et mat. de Cherbourg, t. XXVI). 


LP e PUF 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE 243 


répandu, tout au moins en France, qu’on ne l’a supposé jusqu’à 
présent. 


SUR LA FLORE BRYOLOGIQUE DES GROTTES DU MIDI DE LA FRANCE; 
par MM. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE et J. HAHEU. 


Les explorations qui ont été entreprises pendant les dernières 
années avec la collaboration de M. A, Viré, attaché au Muséum 
d'histoire naturelle, comprennent plus de cinquante grottes et 
avens appartenant aux départements du Tarn, de la Lozère, de 
l'Hérault, du Lot et de la Corrèze. Outre des recherches appro- 
fondies sur le régime hydrographique ancien et actuel, le mode 
de remplissage des grottes et le rôle de ces cavités relativemént 
à l'hygiène publique (1), ces explorations ont permis d’amasser 
des documents sur la faune et la flore souterraines. Dans une 
Note publiée précédemment (2), l’un de nous a étudié la flore 
mycologique et lichénologique de ces cavités. Nous nous propo- 
sons dans ce travail de jeter un coup d’œil sur la flore des Mousses 
et sur les variations survenues chez les individus qui la com- 
posent. | 

Si l’on examine les cavernes et les gouffres de nos grands 
causses, on constate lé plus souvent que la flore est composée 
Presque uniquement de Cryptogames. Les Phanérogames ne trou- 
vent guère de conditions favorables à leur développement, étant 
données la pauvreté du substratum nourricier et les mauvaises 
conditions de l'atmosphère, telles que vents violents, pluies tor- 
rentielles, etc. ‘ 

On peut facilement diviser la flore en quatre zones : 1° zone de 
la surface; % zone des parois; 4 zone du fond (obscurité par- 
tielle); 4 zone des galeries (obscurité totale). La quatrième zone 
ne renfermerait que des Champignons et des Algues, les trois 
autres peuvent montrer des Muscinées. 

Nous allons examiner la flore brvologique de quelques-unes de 
ces cavernes, 


(1) A. Vivé, J. Maheu et Cord, Six semaines d'explorations dans les Causses 
(Bull. du Club cévenol, n° 1 et 2, 1899). | 
(2) JS. Maheu, Florule des avens des Causses Méjean et de Sauveterre (Bull. 
du Muséum d'Hist, nat., n° 5, 1900). 


244 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. 


Massif de la Gardiole (Hérault). 


Les investigations ont porté principalement sur la partie litto- 
rale, entre les étangs de Vic et de Thau et les monts de la Gar- 
diole. 

La flore avoisinante est celle des rivages méditerranéens, avec 
les espèces caractéristiques adaptées aux terrains calcaires. La 
plupart des cavités d’où s’écoulent les eaux sont impénétrables. 
Deux d’entre elles ont cependant pu être explorées : la grotte du 
Mas Argeliès qui est un lac souterrain, situé au niveau d’une ri- 
vière souterraine et alimenté par des fissures de fond. Cette grotte, 
qui fut ouverte artificiellement, est souvent complètement rem- 
plie d’eau. L’obscurité y est absolue, et elle s’est montrée tout à 
fait dépourvue de Mousses. Elle appartient en somme à la qua- 
trième des zones déterminées plus haut. 

En second lieu, la rivière de la Madelaine, dont le cours est sou- 
terrain, n’a pu être pénétrée, vu la présence d’acide carbonique 
qui y apparaît de temps à autre, surtout en été. Cependant, dans 
une première salle encore exposée aux rayons solaires et relati- 
vement sèche, plusieurs espèces intéressantes ont pu être recueil- 
lies. Ce sont : 


Eurhynchium striatulum Br. eur. — Les échantillons stériles, 
très rabougris, réduits à quelques brins, sont pourtant encore 
facilement reconnaissables. Ils n’appartiennent pas cependant, 
malgré leur station cavernicole, à la var. cavernarum de Molendo, 
qui est beaucoup plus vigoureuse. On sait que cette espèce est 
fréquente sur les rochers calcaires ombragés, dans la région mé- 
diterranéenne. Comme variation anatomique, il nous a paru seu- 
lement que les cellules moyennes des feuilles étaient un peu plus 
courtes que dans le type. 


Eurhynchium circinatum Br. eur. — Stérile, mais assez abon- 
dant. Cette espèce est répandue comme la précédente dans la ré- 
gion méditerranéenne, sans y être toutefois limitée. Les échantil- 
lons recueilhs diffèrent un peu à première vue du type. Les 
feuilles, à sec, sont moins nettement imbriquées et les rameaux 
moins recourbés ou même entièrement droits. La structure des 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU.— FLORE BRYOLOGIQUE. 245 


feuilles ne nous a pas montré de différences bien essentielles avec 
le type. 


? Brachythecium velutinum Br. eur. — Stérile. 


Leplodon Smithii Mohr. — Le type et la variété filescens Ren. 
ont été recueillis tous deux. Nous n'avons pas observé de modi- 
fications anatomiques importantes. — Stérile. 


Orthotrichum saxatile Brid. — Forme des rochers calcaires. 
— Fertile. 


Cette flore bryologique, on le voit, a beaucoup d’affinités avec 
celle de la région méditerranéenne, au milieu de laquelle se 
trouve le massif de la Gardiole. La grotte de la Madelaine pour- 
rait se placer dans la troisième zone (obscurité partielle). Il est 
intéressant de voir que des Mousses d’une région relativement 
chaude et sèche, comme l’est la région méditerranéenne, puissent 
se développer dans ces conditions. Mais on remarquera en même 
temps que les espèces qui présentent cette adaptation sont préci- 
sément de celles qui se rencontrent aussi en dehors de la région 
et qui, en France, s’étendent assez loin au Nord, surtout en sui- 
vant les côtes de l’Océan et de la Manche. 


Grottes de Caucalières (Tarn). 


La rivière du Thoré, affluent de l’Agoût, circule en nombreux 
méandres à travers les calcaires qu’elle a percés en divers points, 
el qui lui fournissent de nombreuses sources souterraines. Les 
grottes sèches sont d'anciennes dérivations reliant entre eux 
divers coudes du Thoré. Ces grottes ont été abandonnées par l’eau 
à la suite de l’approfondissement du lit actuel. 

À l'ouverture de ces cavités on rencontre : Hypnum cupressi- 
Siforme L., Rhynchostegium murale Br. eur., Bryum argen- 
leum L. passant à la variété lanatum Schimp., Frullania dila- 
lala Dum. 

Une dérivation encore en activité, qui absorbe toute la rivière 
aux basses eaux, se trouve à 4 kilomètre en aval (Perte du Thoré). 
Sur ce point le Fontinalis antipyrelica, abondant dans les eaux 
éclairées, cesse brusquement de végéter dès que l’eau pénètre sous 
la voûte où elle s’engouffre ; la ligne de démarcation est tout à 
fait nette. Sur une certaine distance cependant, on trouve encore 


246 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. 


quelques Mousses : Rhynchostegium rusciforme Br. eur., fertile, 
Amblystegium confervoides Br. eur. ? Ce sont les Hépatiques qui 
atteignent la plus grande profondeur avec le Pellia epiphylla. 
Les rochers, au niveau de la perte, portent aussi Hypnuim cuspida- 
tum L. | 

‘ La grotte de Font-Brandesques, affluent souterrain du Thoré, 
présente les mêmes espèces, mais mieux développées et ne se ren- 
contrat qu’à lorifice de la caverne. 

Dans la profondeur on trouve aussi Eucladium verlicillatum, 

et un Grimmia indéterminé spécifiquement. 


Montagne Noire (Tarn). 


Les collines qui ont été explorées dans la Montagne Noire sont 

celles où s'ouvrent les grottes de Polyphème, et celles du Calel et 
de la Feindeille, près Sorèze. Leur altitude est relativement faible 
(500 mètres environ), et leur flore est celle des coteaux arides. 
Les champs sont souvent cultivés ou servent de pâturages aux 
moutons, la végétation spontanée y est donc gènée. Bon nombre 
de Mousses se trouvent cependant dans la région, surtout aux 
environs des grottes, et plusieurs pénètrent à l’intérieur, jusqu'au 
point où cesse complètement l’action des rayons solaires. 
* Près de l’ouverture de la grotte du Calel on voit Hypnum 
cupressiforme L. et Pogonatum aloides P. H., ce dernier en 
fruit. A l’orifice même : Hypnum cupressiforme L. stérile (va- 
riété voisine de l’uncinatum), Hypnum molluscum Hedw., var. 
squarrosulum! et condensatum ?, Anomadon viticulosus Hook. 
et Tayÿl., Orthotrichum affine Schrad., fertile, Barbula muralis 
Timm., fertile, Grimmia pulvinata Sm., fertile, Grimmia 
(deux espèces indéterminées), Frullania Tamarisei Dum. 

. Plus profondément, on ne rencontre plus guère que des Hépa- 
tiques : Madotheca platyphylla, Frullania Tamarisci, Junger- 
mannia allenuata, Lejeunia serpillifolia. 


Causses Méjan et de Sauveterre (Lozère). 


Nous avons étudié dans cette région la flore de différents avens 
variant de 30 mètres à 212 mètres de profondeur. Sur les bords, 
à l'ouverture mème des gouffres, les espèces sont peu nombreuses 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE. 247. 


et mal représentées; en effet, dans la formation des gouffres, il y: 
a eu dénudation des roches, qui ont été lavées par les eaux de 
pluie, laissant ainsi trop peu de sol nourricier, pour donner nais- 
sance à une végétation luxuriante. 

Voici les principales espèces observées dans ces différents 
gouffres: 


Hypnum cupressiforme L., stérile (Aven de Corgne). 


Thamnium alopecurum Br. eur., stérile (Aven de Costos- 
Planos). 


Plagiothecium elegans Br. eur., stérile (Aven de Gousinès, par 
20 et 30 mètres de profondeur). 


Eurhynchium Stokesii Br. eur., stérile (Aven de Costos- 
Planos). 


Neckera crispa Hedw., stérile (Avens de PIÔ del Biau, etc.); 
dans les feuilles moyennes les nervures manquent souvent, ou bien 
une seule des deux existe. L’acumen de la feuille est large et 
court, souvent peu marqué ; les dents sont très faibles et presque 
nulles. | 


Mnium undulatum Neck., stérile. Les échantillons du fond 
de l’Aven de Corgne (103 mètres de profondeur) sont très déco- 
lorés, tachés de jaune et de vert avec nervure brune; les dents 
sont plus espacées, moins nombreuses et plus faibles que dans 
le type. 


-Encalypta sp.?, stérile (Aven de Costos-Planos). ‘ 


Barbula sp.?, stérile (Fond de l’Aven de Corgne, 103 mètres). 
Ces échantillons sont envahis par une masse filamenteuse vert 
pâle ou blanchâtre, d'aspect protonémique. Il se pourrait que 
l’on eût simplement affaire ici à une Algue implantée sur les 
feuilles de la Mousse. Mais ces filaments ayant leur point de dé- 
part constant sur quelques cellules étroitement localisées vers la 
partie supérieure des feuilles, tout à fait contre la nervure, nous 
pensons qu’il s’agit là d’un protonéma secondaire, naissant de cel- 
lules spéciales ou nématogones, tel que ceux observés par Kützing, 
Correns et de Forest-Heald (4). Il y a même sur ces filaments pro- 

(1) Cf. Géneau de Lamarlière, Sur l’homologie de la tige feuillée, du pro- 


lonéma et des rhizoïdes des Muscinées (Feuille des jeunes naturalistes, 
1900, p. 113). : 


248 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. 


tonémiques des cellules renflées, analogues aux propagules ob- 
servés par M. Gaston Bonnier, sur certains protonémas associés à 
des Champignons. 


Fissidens adiantoides Hedw., forma major, stérile; sur les pa- 
rois de l’Aven de Gousinès, à 20 mètres de profondeur. D’autres 
échantillons provenant de l’Aven de Corgne, se rattachent plus 
difficilement au type que les précédents. Ils sont stériles. La taille 
est bien plus petite (10 à 15 millimètres), la denticulation est ré- 
duite à une simple sinuolation par les cellules marginales qui 
font saillie également sur tout le pourtour. Elle indiquerait un 
passage au F. taxifolius; mais les autres caractères, surtout la 
terminaison de la feuille, sont bien de l’adiantoides. 


Fissidens taxifolius Hedw., stérile. Les échantillons de l’Aven 
de Corgne montrent des feuilles qui ne sont pas vraiment den- 
tées, mais simplement sinuolées très régulièrement par la saillie 
des cellules marginales, même au sommet, alors que le plus ordi- 
nairement cette région de la feuille offre de véritables dents 
comme celles du F. adiantoides. Des échantillons provenant de 
l'Aven des « Trois femmes mories » (Causse Méjan) ont exacte- 
ment les mêmes feuilles; de plus, la plupart des tiges sont radicu- 
leuses jusqu'au sommet, comme cela arrive fréquemment au 
F. adiantoides. Enfm d’autres individus de la même espèce, 
provenant d’un Aven sans nom, près le château de Blanquefort, 
dans la Lozère, montrent une sinuolation beaucoup plus obli- 
térée que dans les échantillons précédents, de sorte que les feuilles 
paraissent presque entières. 


F. bryoides Hedw. Quelques maigres individus, fructifiés ce- 
pendant et paraissant normaux, étaient mêlés aux échantillons 
de F. laifolius de l’Aven sans nom (Lozère). 


Gouffre de Padirac (Lot). 


Les plateaux calcaires du Lot se rattachent à la partie méridio- 
nale de la Corrèze. Les Mousses et les Lichens forment, avec 
quelques Fhanérogames, la maigre végélation qui s’y rencontre. 

Bon nombre de ces Mousses se retrouvent dans le gouffre de 
Padirac, qui atteint 100 mètres de profondeur sur environ 50 de 
largeur. Les Mousses sont surtout localisées au fond et y forment 


PPT PRE CEE 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE, 249 


un vaste et épais tapis. En ce point elles reçoivent une lumière 
abondante. Il s’en trouve également sur les parois. Plusieurs 
espèces paraissent avoir subi des variations dues à la station par- 
ticulière où elles se développent. 

Voici les espèces qui ont été recueillies : 


Hypnum molluscum Hedw. var. gracile N. Boul. — C’est la 
forme ordinaire des stations calcaires, un peu plus maigre seu- 
lement. 


H. cupressiforme L., plante mâle. — L'aspect est celui de la 
var. leclorum Schp. Les feuilles des rameaux principaux sont à 
peine dentées et quelquefois légèrement sinuolées. Celles des 
derniers rameaux sont nettement dentées et marquent un passage 
à la variété ericetorum ou à l'H. imponens Hedw. 11 n’y a pas de 
traces de nervures. 

Dans un autre échantillon, fertile, celui-là, et de même port à 
peu près, les feuilles montrent des dents beaucoup plus rares el 
des traces de nervures. Un troisième échantillon montre encore 
des traces de dents. 

D'autres échantillons stériles paraissent identiques à la variété 
mamillatum des rochers siliceux. 


Hypnum filicinum L. — Forme grêle et stérile, vert bru- 
nâtre ou jaunâtre, déprimée, assez régulièrement pennée. Les 
rhizoïdes sont encore assez nombreux, les feuilles à peine sinuo- 
lées sont seulement un peu dentées à la base, elles ne sont pas 
homotropes, mais elles sont un peu décurrentes. La nervure se 
prolonge dans l’acumen comme dans les cas ordinaires. Enfin les 
cellules sont de deux à six fois aussi longues que larges. Ce sont 
donc surtout des modifications de port qu'a subies celte espèce. 


Rhynchostegium rusciforme Br. eur.— Stérile; forme typique, 
mais de couleur jaunâtre-hronzée. 

R. murale Br. eur. — Fertile. Bien vert, alors que les exem- 
plaires des stations ordinaires présentent souvent des tons mor- 
dorés et bronzés. 


Thamnium alopecurum Br. eur. — Stérile. C’est une des es- 
pèces qui présentent les modifications morphologiques les plus 
intéressantes. Les échantillons ont été recueillis surtout dans une 
Slation très humide près de la galerie d’amont. On sait que cette 


250 SÉANCE DU 1Â2 JUILLET 4901. 


espèce recherche en général les endroits frais fortement om- 
bragés, el ne dédaigne pas les rochers humides, même inondés 
une partie de l’année : sa couleur est généralement vert sombre 
passant au noir. Dans les échantilions de Padirac, au con- 
traire, la couleur a souvent une tendance à passer au vert clair. 
Les derniers rameaux, qui dans les échantillons normaux sont 
toujours effilés par suite d’une diminution progressive de la 
taille des feuilles qui les couvrent, mais qui en général restent 
assez courts, sont ici au contraire .beaucoup plus allongés, et 
tendent dans beaucoup de cas à devenir comme filamenteux et 
grêles, ce qui donne à ces échantillons un aspect tout particulier 
et les rend quelquefois méconnaissables au premier coup d'œil. 

La même espèce a été observée par l’un de nous sur le revê- 
tement en craie de l’intérieur d’un puits, à Wez (Marne). Elle 
présentait des modifications dans le même sens, mais beaucoup 
plus exagérées encore : la couleur était vert clair très pâle, et les 
rameaux effilés atteignaient des longueurs de 8 à 10 centimètres, 
de sorte que les touffes rappelaient quelque peu le port, sinon la 
couleur, de l’'Eurhynchium prælongum. 

Ces formes allongées et grêles peuvent probablement être attri- 
buées à l'humidité atmosphérique ; car, si l’on cultive sous cloche 
des Mousses diverses, on obtient presque toujours de ces rameaux 
grèles et allongés. 

L2: variations anatomiques ne nous ont pas paru correspondre 
exactement à l'intensité des modifications externes et changer dans 
le même sens. Nous les donnons telles quelles : 


Feuilles caulinaires. — 1° Type : les feuilles des tiges prin- 
cipales sont triangulaires à sommet nettement denté, les cellules 
inférieures ont de 4 à 8 sur 1, les supérieures 2 à 3 sur 1; une 
rangée de cellules carrées forme une petite marge. 

2° Padirac : la forme des feuilles est la même, mais le sommet 
est à peine sinuolé et même souvent entier, les cellules infé- 
rieures et supérieures sont plus longues, 8 à 12 sur 1, la rangée 
marginale est un peu plus allongée, 2 à 3 sur 1. 

3 Wez: les feuilles sont encore triangulaires dans leur con- 
tour général, mais les deux angles de la base sont bien arrondis; 
le sommet des feuilles est nettement denté comme dans le type. 
Les cellules ont aussi la mème forme que dans le type, sauf celles 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE. 251 


de la petite marge qui sont deux à trois fois plus longues que 
larges. 


Feuilles raméales. — Sur les rameaux principaux les feuilles 
ont à peu près la même forme dans les trois cas : 


1° Type: de grandes dents, souvent surdentées, marquent le 
sommet et descendent à peu près jusqu’au tiers de la hauteur; 
plus bas il n’y a plus que des sinuolations plus ou moins mar- 
quées. Les cellules basilaires, sur un cinquième environ de la sur- 
face, ont de 2 à 3 sur 1, vers la nervure, et de 4 à 8 sur 1, vers les 
bords; dans les quatre autres cinquièmes, elles sont isodiamé- 
triques. La nervure est bien dentelée sur le dos. 

2 Padirac : les dents du sommet sont plus espacées et plus 
rares, mais elles descendent plus bas que dans le type. Les cel- 
lules du cinquième inférieur sont aussi plus longues que dans le 
type : 4 à 5 sur 1, vers la nervure, 6 à 10 sur 1, vers les bords; 
dans le reste, elles sont isodiamétriques. La nervure est peu ou à 
peine dentelée. 

3 Wez : la denticulation de la feuille tient à peu près le mi- 
lieu entre les deux types précédents, et les cellules sont tout à fait 
semblables pour les dimensions relatives à celles du type général. 
La nervure est peu ou à peine dentelée sur le dos. 

Les feuilles des rameaux effilés concordent entre elles dans les 
trois cas, aussi bien pour la forme générale que pour les dimen- 
sions des cellules. 

Si, d’une part, les échantillons de Wez se montrent dans la 
disposition et la forme de leurs rameaux, aussi bien que dans la 
Couleur de leurs feuilles à une distance plus grande de la forme 
pique, ils s’en rapprochent plus que ceux de Padirac au point 
de vue anatomique. D'autre part, on remarquera aussi que les 
différences entre les trois types sont plus accentuées dans les 
feuilles des tiges, beaucoup moins déjà ‘dans celles des rameaux 
Principaux, et disparaissent dans les rameaux effilés. D’une façon 
&énérale, la denticulation est moins accentuée et les cellules sont 
plus allongées dans les échantillons des cavernes et des puits que 
dans ceux des stations ordinaires. 


Eurhynchium Stokesii Br. eur. — La plupart des échantil- 
lons sont vigoureux, d’un vert foncé, doublement pennés et rappel- 


252 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. 


lent par leur port certains Thuidium, comme le T. recognilum. 
Les dernières ramifications sont assez longuement effilées et très 
grêles, présentant par là même un phénomène identique à celui 
qu'offre le Thamnium alopecurum. Fertile. 


Eurhynchium prælongum Br. eur. Stérile. — Vert assez foncé, 
mais en partie décoloré. 


E. crassinervium Br. eur. — Plante mâle seulement. 
E. striatum Br. eur. — Stérile. 


E. striatulum Br. eur. Stérile. — Sur le dos de la feuille 
l'extrémité des cellules se relève en papille saillante comme chez 
l’'Hylocomium triquetrum ou l’Hypnum rugosum. La nervure est 
un peu dentée et les dents du sommet de la feuille sont semblables 
à celles du Thamnium alopecurum. 


E. circinatum Br. eur. — Stérile, rabougri, montrant le même 
aspect que les échantillons de la grotte de la Madelaine (Hérault). 

Brachythecium rutabulum Br. eur. — Stérile; assez vert, mais 
aussi en partie décoloré. 

Camptothecium lutescens Br. eur. — Stérile. 

Thuidium tamariscinum Br. eur. — Stérile; très commun. 

Plerogynandrum filiforme Hedw. Stérile; la couleur des 
échantillons est brun noir, comme brûlée ; la nervure des feuilles 
est courte; le reste de la structure est normal. Cette espèce pro- 
vient de la première plate-forme. 

Mnium affine Schw. — Stérile, fortement décoloré. 

M. slellare Hedw. — Stérile. 


Webera sp.? — Mousse stérile, à port de Webera annolina, 


mais paraissant encore plus grêle, et différant par la structure 
des feuilles. 


c Bryum capillare L. : fertile; recueilli sur la première plate- 
orme. 


Rhacomitrium heterostichum Brid. — Fertile, sur la première 
plate-forme. Les tiges sont courtes et presque dépourvues des ra- 
meaux noduleux caractéristiques. Le poil incolore qui termine 


les feuilles est plus court que dans le type de l’espèce, ce qui 
correspond à une station relativement moins éclairée. 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE. 253 


Hedwigiu ciliata Ehrh.— Stérile; sur la première plate-forme. 
On trouve le type à feuilles terminées par une portion incolore 
bien développée et la variété viridis Schimp., où cette portion 
décolorée est beaucoup plus réduite et presque absente. Cette 
dernière correspond également à une station ombragée, comme 
le Rhacomitrium heterostichum. 


Barbula inermis C. Müll. — Fertile; trouvée sur la première 
plate-forme. 


Barbula tortuosa W. et M. — Type et var. fragilifolia Sm., 
stériles. 


Eucladium verticillatum Br. eur. — Stérile, normal. 


Gymnostomum rupestre Schw. — Stérile, au fond du gouffre. 
Dans certains échantillons, les touffes sont encore assez denses et 
serrées, les tiges ont de À à 3 centimètres et portent des rameaux 
noduleux. Les feuilles sont rarement recourbées au dehors à 
l'état humide, planes aux bords ou à peine révolutées; la nervure 
épaisse atteint presque le sommet. Les cellules du tiers ou du 
quart inférieur sont plus claires, ont de 2 à 5 sur 1, et portent 
ordinairement deux papilles minces, coniques, très saillantes, 
ayant de 2 à 3 sur 1; la nervure porte aussi des papilles saillantes. 
Les cellules supérieures sont isodiamétriques ou carrées, mêlées 
quelquefois de cellules un peu plus longues, mais rarement. Les 
papilles qu’elles portent sont un peu moins saillantes que celles 
de la base de la feuille. Ces échantillons se rapprochent du 
G. rupestre Schw. et de la variété stelliferum Br. eur., plus que 
de tout autre, par les touffes lâches, la tige flexueuse, les feuilles 
étalées-arquées à l’état humide; mais elles ne sont pas crépues à 
l’état sec. Le substratum est d’ailleurs calcaire. D’autres échan- 
tillons, par leurs touffes lâches, leurs tiges très longues, 4-5 cen- 
timètres, ont un port de pleurocarpes. Les cellules de la base y 
sont plus courtes, plus opaques, occupant un espace plus res- 
treint ; les papilles y sont moins nettes et très déprimées. Le sub- 
Stratum est également calcaire, et la plante est submergée. : 

On remarquera que les Mousses du fond sont calcicoles préfé- 
rentes pour la plupart, et plusieurs d’entre elles recherchent nor- 
malement les endroits ombragés. Deux espèces méditerranéennes 
S'y retrouvent : Eurhynchium striatulum et circinalum, les 


954 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. 


autres sont de la zone silvatique ; l’une d’entre elles, le Gymnosto- 
mum rupestre, s'élève mème assez haut dans les montagnes. 

La première plate-forme présente surtout des espèces silicicoles : 
Pterogynandrum filiforme, Rhacomitrium heterostichum, Hed- 
wigia ciliala, avec une espèce méditerranéenne calcicole : Bar- 
bula inermis. | 

La couleur générale est d’un beau vert, surtout au fond, avec 
quelquefois des portions décolorées. On y rencontre peu de ces 
tons mordorés ou jaune clair qui se trouvent plus volontiers en 
plein soleil. 

Plusieurs espèces ont des rameaux effilés (Thamnium alopecu- 
rum, Eurhynchium Slokesii) indiquant une atmosphère humide. 
Les poils incolores qui terminent les feuilles ont une tendance à 
disparaître (Rhacomitrium, Hedwigia), ainsi que souvent la den- 
ticulation (Thamnium, elc.). 


CONCLUSIONS. 


Les recherches que nous avons faites sur les Mousses des ca- 
vernes permeltent de tirer quelques conclusions intéressantes. 

D'une façon générale, la flore bryologique des cavernes est 
formée d’un certain nombre d’espèces que l’on rencontre se déve- 
loppant dans les stations convenables des alentours, et par stations 
convenables, nous entendons les stations ombragées, fraîches ou 
humides, qui sous bien des rapports se rapprochent de celle des 
cavernes. Aussi les espèces des cavernes des régions chaudes ont- 
elles toujours une tendance boréale plus grande que celles de 
la majorité de la flore environnante, comme Eurhynchium cir- 
cinatum, E. striatulum, Leptodon Smithii à Ja Madelaine (Hé- 
rault), etc. 

En ce qui concerne le substratum, on trouve plus fréquemment 
des Mousses saxicoles, quelquefois des espèces arboricoles, 
lorsque par hasard des troncs d’arbres sont tombés dans les 
cavités, comme par exemple Orthotrichum affine à la Feindeille : 
parmi les espèces des rochers, celles qui dominent sont les espèces 
calcicoles, les étages calcaires ayant plus généralement donné des 
cavernes que les étages siliceux. Mais survienne un accident sili- 
ceux, On constate aussitôt des espèces silicicoles : Pterogynan- 


in. TS 


GÉNEAU DE LAMARLIÈRE ET MAHEU. — FLORE BRYOLOGIQUE. 255 


drum filiforme, Hedwigia ciliata, Rhacomitrium heterostichum, 
sur la première plate-forme de Padirac. 

Les suintements d’eau, les cours d’eau souterrains favorisent le 
développement de quelques espèces hygrophiles : Gymnosto- 
mum rupestre, Eucladium verticillatum, Rhynchostegium rusei- 
forme, etc. 

Mais le facteur le plus important à considérer est la lumière. 
Aucune Mousse ni aucune Hépatique n’a été rencontrée à l’obs- 
curité absolue, c’est-à-dire dans la quatrième des zones que nous 
nous sommes tracées. | 

La troisième zone, celle où l'obscurité est partielle, montre un 
certain nombre d’espèces, généralement dépourvues de sporogones 
et profondément modifiées. La première et la deuxième zone, 
c'est-à-dire l’ouverture des grottes et leurs parois encore relati- 
vement bien éclairées, sont abondamment pourvues de Mousses 
que l’on trouve fréquemment en bon état de fructification, tout 
au moins. les espèces qui dans les conditions ordinaires présentent 
le plus fréquemment des sporogones. 

Il est à remarquer que les zones déterminées par l’éclairement 
ne sont que très indirectement en rapport avec la profondeur, et 
que mille circonstances physiques, parfois très accidentelles, 
peuvent en faire varier les limites dans une grande étendue; tout 
dépend de la conformation et de l'orientation des ouvertures et 
des galeries. Ainsi, à Padirac, les Mousses sont très abondantes 
et forment un véritable tapis au milieu même du fond de l’aven, 
à 100 mètres, aux endroits où se projette le cône lumineux qui 
passe par l'ouverture du puits. Mais, en dehors de ce point, elles 
sont beaucoup plus rares.  . 

Les exigences des espèces par rapport à la lumière sont 1ci très 
diverses, comme d’ailleurs cela a lieu aussi à la surface du sol : 
tandis que certaines espèces peuvent végéter tant bien que mal dans 
une demi-obscurité, d’autres paraissent s'arrêter brusquement là 
où cesse la vive lumière, tel le Fontinalis antipyretica aux grottes 
de Caucalières (Tarn). | 

Dans plusieurs cas, les Hépatiques se sont montrées moins diffi- 
ciles que les Mousses et ont mieux supporté l'obscurité (grottes 
de Caucalières, etc.). 

Des modifications morphologiques et anatomiques sont en rap- 
port avec cette différence dans l’éclairement, mais il faut ajouter 


956 SÉANCE DU 12 JUILLET 1901. 


aussi que toujours d’autres facteurs influent sur les individus en 
même temps que le précédent, en particulier la chaleur, l’état 
hygrométrique de l'air, ete. Rien n’a été fait encore pour séparer 
d’une façon scientifique et expérimentale l’action de ces différents 
facteurs sur les Mousses. Aussi nous nous contenterons de donner 
les modifications en bloc, en laissant soupçonner dans certainscas 
la prédominance de tel ou tel facteur. 

Les individus développés dans les endroits les plus obscurs 
sont souvent en touffes plus maigres, moins denses, plus pâles (ou 
même complètement décolorés) que leurs congénères développés 
à la lumière. Fréquemment on les trouve mêlés de ces formes 
mycéliennes qui rappellent certaines symbioses lichéniques. Mais, 
d’une façon plus générale, lorsque la lumière est un peu plus 
abondante, la teinte vert clair où vert foncé domine au détri- 
ment des tons jaunes et mordorés qui sont fréquents dans les 
endroits ensoleillés à la surface du sol. 

Dans plusieurs espèces, Thamnium alopecurum, Gymnoslo- 
mum rupestre, etc., les tiges s’allongent beaucoup et s’effilent, 
les feuilles s’espacent en diminuant de taille et les individus 
prennent l'aspect de ceux que l’on obtient en cultivant les Mousses 
sous cloche dans une atmosphère humide. Dans ce cas, en parti- 
culier chez le Thamnium alopecurum, les cellules des feuilles de- 
viennent proportionnellement plus longues (si on les compare à 
leur largeur). 

Dans les espèces à feuilles dentées, le nombre des dents di- 
minue (Mnium undulatum), ou bien les dents s’affaiblissent, 
s'oblitèrent et ne représentent plus que des sinuolations légères 
du contour (Thamnium, Fissidens adiantoides, etc.). 

Enûn, les espèces dont les feuilles sont munies d’un poil inco- 
“lore terminal (Rhacomitrium, Grimmia, Hedwigia) montrent 
une grande réduction de cet organe. 


TR Le TP DS CESR Pt a ee ce et En Ste et ie? 


SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER. 


M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
Séance du 42 juillet, dont la rédaction est adoptée. 


M. G. Camus, membre de la Commission de comptabilité, 
donne lecture du procès-verbal suivant : 


PROCÈS-VERBAL DE VÉRIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA 
SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, PAR LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ, 
POUR LES ANNÉES COMPTABLES 1892 :à 1900. 


La Commission de comptabilité a vérifié dans tous leurs détails les 
comptes présentés par M. Delacour, trésorier de la Société, pear les 
années comptables 1892 à 1900, et en a reconnu la complète régularité. 

Elle propose, en conséquence, à la Société de les déclarer approuvés 
et de reconnaître l’actif et consciencieux dévouement de M. Delacour 
en lui votant d'unanimes remerciements. 


Le Président et les membres de la Commission : 


BoupiErR, Ep. BORNET, G. CAMUS. 


Les conclusions de ce procès-verbal sont adoptées par un 
vole unanime. | 


Sur l'invitation de M. le Président, M. Lutz donne à la 
Société les nouvelles suivantes sur la session extraordinaire 
qui à été tenue en Corse aux dernières vacances de la Pen- 
tecôte : 


Grâce principalement à l'infatigable activité de M. Baltié, l’un des 
membres du Comité local d'organisation, dont la tâche était des plus 
ardues, aucun détail matériel de l’excursion n’a souffert le moindre 
mécompte, dans un pays où l’on est exposé à de nombreuses décon- 
venues sous ce rapport. Partout nous avons reçu un accueil bienveillant 
et empressé des habitants, et l'hospitalité corse s’est largement mani- 
festée aussi bien du côté des autorités que dans la sphère des initiatives 
individuelles. ;: 

T. XLVIII, (SÉANCES) 17. 


258 SÉANCE DU 20 JUILLET 1901. 


Au point de vue scientifique, l’ensemble des résultats de la session à 
été satisfaisant. Si les phanérogamistes ont été un peu désappointés par 
un retard d'environ trois semaines dans la végétation dû à la rigueur et 
à la persistance de l’hiver, de telle sorte que les régions élevées n’ont 
pas procuré plusieurs espèces rares dont on pouvait espérer la récolte, 
par contre les régions littorales ont donné d’amples dédommagements 
dus également en partie au retard de la végétation. Les cryptogamistes 
ont aussi profité, dans une large mesure, d’un état de choses relati- 
vement défavorable aux phanérogamistes. Les Champignons et surtout 
les Mousses ont été l’objet de récoltes dont la qualité ne le cède en rien 
à l'abondance, et nous pouvons annoncer dès à présent, sans vouloir 
anticiper sur les prochains comptes rendus, que la session tenue cette 
année en Corse apportera une contribution importante à la connais- 
sance de la flore de cette île en l’enrichissant d’un nombre respectable 
d'espèces nouvelles. 


M. le Président remercie M. Lutz de son intéressante com- 
munication : 


M. Hua fait à la Société la communication suivante. 


LE GENRE NEUROTHECA Salisb., D'APRÈS LES RÉCENTS DOCUMENTS 
AFRICAINS ; par M, Henri HUA. 


Jusqu’aux récentes explorations de l'Afrique tropicale, le genre 
Neurotheca Salisb. (Octopleura Spruce) ne comptait qu’une seule 
espèce, le N. læsellioides Oliver, retrouvé abondamment dans 
diverses localités sablonneuses de l’Afrique tropicale depuis la 
description de cette intéressante petite Gentianée faite sous le 
nom d’Octopleura d’après des échantillons récoltés au Brésil. 
C'était une de ces plantes qui, retrouvées sur les deux continents 
équaloriaux, de part et d'autre de l'Atlantique, établissent un 
lien entre les deux flores. 

Les nouvelles espèces que ce travail a pour but de présenter à 
côté de l'espèce type du genre semblent, par leur nombre et par 
la variété de leurs formes végétatives, indiquer que, sauf décou- 
vertes ultérieures, l'Afrique tropicale occidentale est le centre 
principal de dispersion de ce genre. | 

La caractéristique essentielle, telle qu’elle est donnée dans Île 
Genera plantarum, 1, p. 812, ou dans l'Histoire des plantes de 
Baillon, IX, p. 138, n’a guère été modifiée, ce qui montre bien 


HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISB. 259 


Phomogénéité du genre. [1 suflit, pour rendre la première appli- 
cable à tous les cas observés, de supprimer l’épithète « tenella » 
donnée comme caractérisant la tige, alors qu’elle n’est juste que 
pour une seule espèce ; d'ajouter au mot « annua » l'expression 
« vel perennis » et, pour définir l'inflorescence, dire non seu- 
lement « racemum terminalem », mais y joindre « vel corym- 
bum ». 
_ On reconnaît les Neurotheca très facilement à leur calice pro- 
fondément campanulé, prenant presque l'aspect d’une pyramide 
allongée à huit pans dont les angles sont renforcés par huit nervures 
robusies : quatre de celles-ci se prolongent dans les dents aiguës 
qui surmontent le tube. Légèrement accru après l’anthère, ce calice 
masque complètement une capsule oblongue, à sommet arrondi, 
à parois faiblement crustacées, déhiscente le long des placentas 
faiblement proéminents et porteurs de graines réticulées de petite 
taille. Suivant les espèces, il est plus ou moins grand; suivant les 
individus et suivant la hauteur sur la grappe ou l’âge de l'organe, 
les denis en sont plus ou moins longues, plus ou moins aiguës; 
mais la forme typique est la même pour les cinq espèces aujour- 
d'hui connues. 

La corolle est aussi toujours sensiblement de même forme, in- 
fundibuliforme étroite, à tobes ovales aigus, tordus dans le bouton 
avec le bord droit recouvrant; la couleur en est bleu pâle, violette, 
où blanche (ce dernier cas, ayant été signalé chez la même 
espèce, semble le fait d’une variation albine plutôt que d’une dif- 
férence spécifique); elle fait peu saillie en dehors du calice, sinon 
quand, se flétrissant, elle se détache et est repoussée par la capsule 
en voie d’accroissement. Si ce n’est par les dimensions, signe dis- 
ünctif de peu de valeur en soi-même, et qui sont corrélatives à 
selles du calice, on ne peut guère se servir de cet organe pour 
déterminer les espèces. En voici l'ordre d’après la taille crois- 
sante de la corolle : Neurotheca læsellioides (6-8 millim.), congo- 
lanu, robusta (10 millim.), rupicola, corymbosa (12 millim.). 

Les enveloppes florales sont, en somme, de peu de secours pour 
Ja spécification. Malgré une uniformité remarquable dans le plan 
&énéral de construction, les organes essentiels, étamines et pistils, 
Pourront nous aider davantage. 4 | Hi 
- “Les élamines, toujours au nombre de quatre comme les divi: 
sions du périanthe, ont le filet adhérent au tube sur la moitié de 


260 SÉANCE DU 206 JUILLET 1901. 


sa longueur environ, ct dessinant au-dessous du point de déta- 
chement une crète saillante qui s’atténue progressivement vers la 
base et s'y bifurque pour y former le logement de l'ovaire; la 
portion libre est arrondie, glabre : tantôt sensiblement égale pour 
les quatre étamines, ainsi qu’il nous a paru dans les Neurotheca 
læsellioides et rupicola, tantôt manifestement inégale, notable- 
ment plus courte dans une ou deux des étamines, comme dans les 
AN. congolana, robusta, corymbosa ; mais il n°v a peut-être pas là 
de différence essentielle, la constance de ce caractère ne nous 
semblant pas absolue. A l'extrémité de ce filet, qui, chez les plus 
longues étamines, ne dépasse pas le sinus qui sépare les lobes de 
la corolle, s’attache par son milieu l’anthère, dorsifixe oscillante, 
à deux loges libres dans leur portion basilaire, déhiscentes par 
des fentes antéro-latérales sans se modifier sensiblement dans leur 
forme. Celle-ci varie quelque peu, suivant les espèces : presque 
didyme et très petite chez les N. lœæsellioides, l’anthère est plus 
grande et elliptique, à peu près semblable chez trois espèces : 
N. robusta, rupicola et congolana ; chez les deux premières, on 
peut voir, quand l’étamine est encore jeune, un très petit mucron 
émoussé, faisant penser à celui des étamines du genre voisin 
Xestœa Griseb. (Schultesia, in BeNTH. et Hooker Genera), telles 
qu’elles sont figurées dans la Flora brasiliensis, VI, tab. 57, fig. HI. 
Le N. corymbosa s’éloignera des autres par son anthère linéaire 
courte, ainsi que par d’autres caractères. Il y a là corrélation 
évidente de tous les organes, insuffisante toutefois pour moliver 
la création d’un genre nouveau, puisque cette plante est, par la 
disposition générale de la fleur et du fruit, inséparable des autres 
Neurotheca. Le but de tout travail de classification étant de 
grouper les êtres d’après leurs affinités, et non de les séparer les 
uns des autres d’après les différences de détail qui les distinguent, 
on irait contre ce but en multipliant les coupes génériques d’après 
de telles différences que l’on doit réserver pour la définition des 
espèces. 

Le gynécée est essentiellement identique dans toutes les espèces : 
un ovaire ellipsoïde, uniloculaire, à placentas pariétaux latéraux, 
garnis d’une seule rangée d’ovules avec deux lignes d’insertion; 
un style droit, élevant au-dessus des étamines, dans la fleur épa- 
nouie, les deux branches stigmatiques obtuses : celles-ci sont très 
courtes, peu étalées chez les N. læsellioides et congolana; plus 


HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISDB. 261 


longues et un peu recourbées en dehors chez le N. corymbosa : 
plus longues encore et révolutées chez les N. rupicola ct robusta. 
Le nombre des ovules semble aussi varier avec les espèces : le 
N. rupicola parait n’en avoir qu'une vingtaine. Le nombre aug- 
mento chez N. robusla, læsellioides, congolana, pour atteindre le 
maximum, une quarantaine, chez le N. corymbosa. 

Le pollen, globuleux, à trois larges bandes confluentes aux 
pôles, la graine subglobuleuse, à tégnment finement réticulé, 
brunâtre, paraissent 1rès uniformes dans les cinq espèces. 

Bien qu’en rapprochant entre elles les légères différences 
conslatées dans les diverses parties de la fleur, on puisse arriver 
à une distinction entre les cinq espèces, c’est encore par la ma- 
nière d’être de la plante dans son ensemble, d'après la dispo- 
sition de son appareil végétatif et des. inflorescences, caractères 
résumés dans le port général, qu’on arrive le mieux à voir, de 
prime abord, combien elles différent. C’est sur ces caractères 
que nous nous sommes appuyés, en y joignant quelques parti- 
Cularités relatives aux fleurs, pour dresser le tableau synoptique 
qui, dans celte Note, précède l’énumération des espèces, leur 
description et les remarques particulières sur chacune. 

Dans ce tableau, on remarquera l'existence, à côté des espèces 
annuelles, déjà décrites, N. lœæsellioides et congolana, d'espèces 
vivaces comme les À. rupicola et corymbosa. Elles sont munies de 
Souches annclées, à la suile de la chute des feuilles en rosette 
serrée qui précède l’élongation de la tige. Le N. robusta est-il 
vivace où annuel? Nous penchons vers la dernière interprétalion, 
quoique les caractères ne soient pas aussi tranchés qu'ailleurs. 


TABLEAU SYNOPTIQUE 
DES ESPÈCES DU GENRE Neurotheca. 


À. PLANTE ANNUELLE. | 
a. Tiges rarement simples, le plus souvent rameuses très près de Ja 
base. Grappes plus longues que la portion stérile de la tige. 

«. Tiges grêles de 5 à 20 cm. de hauteur, 4-5 paires de feuilles 
stériles arrondies ou elliptiques, sessiles ou rétréciés en 
faux pétiole. Fleurs de 6-8 mm.. 1. N. læsellioides Ouv. 

B. Tiges robustes de 15 à 20 em., rameuses dès la base. Feuilles 
inférieures en rosettes suivies d’un très petit nombre de 
feuilles stériles, lancéolées linéaires, allongées, confluentes 

à la base. Fleurs de 10 mm. environ. 2. N. robusta sp.n:. 


262 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


b. Tiges le plus souvent simples, de 20 à 50 cm. de haut, grappes ter- 
minales serrées, généralement plus courtes que la partie inférieure 
de la tige garnie de feuilles nombreuses, linéaires, sessiles. Fleurs 
de 10 mm. environ... 3. Neurotheca congolana Wib. et Dur. 

B. PLANTE VIVACE. 

a. Feuilles linéaires, formant avant l’élongation de la tige une touffe 
graminiforme, au centre de laquelle se développe une tige robuste, 
simple ou peu rameuse, dont la base, en se dénudant, conserve la 
trace des feuilles tombées sous forme de cicatrices annulaires ser- 
rées; grappe allongée, souvent terminée par une touffe de 
feuilles stériles. Fleurs de 12 mm. environ. 4.N. rupicola sp. n. 

b. Plante ramifiée dès la base, les rameaux à entre-nœuds allongés 
partant dès les feuilles en rosettes, obovales ou oblongues; les 
feuilles caulinaires linéaires, ordinairement munies de rameaux 
axillaires. Inflorescence très condensée, en corymbe. Fleurs de 12m. 
environ.......... dosssseses mosssssee 5. N. corymbosa Sp. n. 


1. Neurotheca læsellioides Benth. — Octopleura læsellioides 
Oliver. 

Herba annua, Caule filiformi simplici vel parum ramoso. Folia minor; 
elliptica, sessilia vel interdum in petiolo contracta, inferiora sæpius fere 
rotunda, superiora florifera lineari-oblonga. Flores solitarii, breviter pedicel- 
lati, racemum terminalem erectum formantes, basi caulis sterili plerumque 
longiorem. Calycis dentes acuti. Corolla pallido-cærulea, vix exserta. Stami- 
num { brevius. Stigma erectum breviter 2-lamellatum. 


: SÉNÉGAL : Nyayes, terrains salés (A. Chevalier), fl. décembre 1899; 
Sinedone (Id.), f. janvier 1900 ; Konlaye, terrains sablonneux (Id.), fl. 
47 février 1900; Koulikoro (Id.), fl. octobre 1900 ; Casamance, terrains 
inondés (Heudelot, n. 582), décembre 1832. 


GUINÉE FRANÇAISE : Konakry, brousse argilo-sableuse (Maclaud), 0€- 
tobre 1895, 1897. 


ConGo FRANÇAIS : Gabon (R. P. Duparquet); Brazzaville, sables hu- 


mides de Mpilà (Brazza, n. 121, Thollon, n. 123, 4058), mai 1883, 


avril 1891, (Dybowski) juillet 4891; Niounvoux, rochers gréseux (H- 
Lecomte, n. C. 108). 


La comparaison de ces divers échantillons, en particulier de 
ceux de Dybowski, de Brazza, de Heudelot, avec ceux du Brésil, 
dus à Spruce et qui ont servi de type au genre, ne laisse aucun 
doute sur l’identité spécifique des plantes africaines et des plantes 
américaines. 

Ce n’est pas à dire que l’aspect, tant des unes que des autres, 
ne varie quelque peu, suivant les conditions de végétation. 


HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISB. 263 


Les feuilles sont plus ou moins larges, bien que toujours très 
pelites : les plus grandes que nous ayons vues, provenant de Sine- 
done, n’ont pas 2 centimètres de long sur 4 millimètres de large, 
et d'habitude la longueur n’excède guère 6 à 8 millimètres. Leur 

-Consistance est molle, avec épaisseur plus ou moins grande, 

suivant que la plante a poussé plus près ou plus loin de la mer. 
Elles sont tantôt plus longues, tantôt plus courtes que les entre- 
nœuds. 

Le développement de ceux-ci est des plus variables : l’entre- 
nœud précédant la première fleur, qui est toujours le plus long, 
peut atteindre 3 centimètres, comme nous l’avons vu sur les échan- 
tillons d’Heudelot et de Dybowski, alors qu’il ne dépasse pas 
9 à 7 millimètres sur des échantillons tels que ceux rapportés par 
Chevalier de la région des Nyayes. Dans le premier cas, la plante 
à une allure générale très grêle, la grappe spiciforme est disjointe 
à cause de l’écartement considérable existant entre les premières 
paires de fleurs. Dans le second, les entre-nœuds égalent à peine 
la longueur du calice, les grappes sont denses, et la plante, souvent 
alors plus rameuse, a dans son ensemble un aspect trapu, bien 

‘ visible en particulier sur les exemplaires de la région salée des 
Nyayes. On pourrait, si l’on veut, y voir une forme halophile 
Spéciale. 

Le développement relatif des bractées et des fleurs modifie 
aussi l'apparence des échantillons. Ceux de Brazzaville (Thollon, 
n, 123), récoltés dans la plaine sableuse de Mpilà en mai 1885. 
dont les bractées sont relativement plus développées avec der 
entre-nœuds courts, ont des grappes feuillées assez différentes de 
celles des échantillons récoltés aux environs de la même ville 
dans les prairies par Dybowski, en juillet 1891, qui ont les bractées 
plus courtes que les fleurs, et les entre-nœuds très longs. Les pre- 
Miers ont poussé sans doute en terrain découvert : leur petite 
taille, 4 à 10 centimètres, leur ramification abondante en sont le 
preuve. Les seconds, plus élevés, atteignant 45 à 20 centimètre£, 
moins ramifiés, ont dû s’allonger parmi d’autres herbes plus déve- 
loppées. L’humidité signalée par Brazza dans la même plaine de 
Mpilà quand il y récolta son n. 121, et par Heudelot en Casa- 
Mmance pour son n. 582, a produit les mêmes effets d’allongement 
de la tige, avec réduction des organes foliaires. | 

Que les entre-nœuds soient courts ou allongés, on trouve, à côlé 


264 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


des exemplaires ramifiés, des exemplaires réduits à tige simple. 
C’est exclusivement sous cette forme que M. Lecomte a récolté la 
plante sur les grès de Niounvoux. On pourrait croire au premier 
abord à un type distinct, d’autant mieux que les feuilles y sont 
relativement plus larges, 6 à 12 millimètres de long sur 3 à 9 de 
large, et rétrécies à la base en faux pétiole. En les comparant aux 
autres échantillons à tige simple, on les trouve intermédiaires 
entre ceux de Dybowski et ceux de Thollon cités plus haut. 

D'ailleurs, quelles que soient ces différences causées par la di- 
versité des conditions extérieures, deux choses restent toujours 
identiques dans la grande majorité des cas : la brièveté de la 
région stérile et la constitution fondamentale de la fleur. 

La base stérile de la tige ne porte que quatre à cinq paires de 
feuilles, qui, comme il convient à une plante annuelle, ne forment 
pas rosette : il ne faut pas confondre avec une vraie rosette le rap- 
prochement des feuilles dans les exemplaires à entre-nœuds très 
raccourcis. Cette portion non florifère est toujours plus courte 
que la portion florifère, sauf dans le cas, rare en somme, d’exem- 
plaires très réduits, à tige simple, dans lesquels le nombre des 
fleurs devient très faible ; parfois même, seule, la fleur terminale, 
qui existe toujours, se développe : ces petits exemplaires uni- 
flores ont un type particulier, mais sont toujours mêlés à des 
exemplaires à fleurs multiples. 

La fleur elle-même a toujours été trouvée identique dans tous 
les échantillons analysés, n’excédant guère en longueur 7-8 milli- 
mètres; celte petite taille permet facilement de distinguer le 
N. læsellioides des autres espèces : les étamines ont des anthères 
minuscules, presque égales en largeur et en hauteur; le style à 
deux branches stigmatiques courtes, arrondies au sommet, peu 
écartées l’une de l’autre. La seule modification, un peu sensible, 
est due encore aux conditions extérieures : les dents du calice 
sont plus longues, plus raides et plus aiguës dans les exemplaires 
ayant poussé dans les terrains salés. 

En somme, malgré la diversité des aspects présentés par cette 
espèce polymorphe, on ne peut mettre en doute son unité spécl- 
fique, aucun exemplaire ne se distinguant d’un autre par un où 
plusieurs caractères nets, comme on en trouve pour séparer les 


espèces découvertes depuis et dont nous avons à nous occuper 
maintenant. 


HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISB. 265 


2. Neurotheca robusta sp. n. 


Herba robustior, ramosa, caulibus quadrangularibus. Folia brevissime 
connata, lanceolato-linearia, apice obtusa, basi parum constricta; basilaria 
rosulata, supcriora bracteiformia, pleraque calyce longiora. Inflorescentia 
racemosa erecta, plantam fere totam occupans. Flores subsessiles. Calyx 
generis, dentibus acutis, tubi dimidiam partem æquantibus, transverse 
venosis, erectis. Corolla calycem manifeste superans, tubo tenui, fauce parum 
ampliato, lobis ovatis, acutis. Stamina inclusa, quorum t{ lrevius, antheris 
oblongis, brevissime apiculatis; stylus filiformis, apice stigmatoso 2-lamel- 
lato, lamellis ivaricatis, paulo revolutis.| 


GUINÉE FRANÇAISE : entre Manea et Frigniagbé (H. Pobéguin, n. 13), 
décembre 1899. | 


Cette espèce est éminemment plus robuste et plus développée 
dans toutes ses parties qu'aucun des échantillons de N. lœsel- 
lioides, pourtant si variés, que nous avons vus. Ainsi, pour une 
plante de 20 à 25 centimètres de haut, les feuilles atteignent 
5-6 centimètres de long sur 4-7 millimètres de large. C'est trois 
fois plus long que dans l’espèce précédente, avec une largeur rela- 
tivement moindre. Par l'analyse de la fleur, et surtout par les 
étamines inégales, à anthères très légèrement apiculées, nous lui 
avons trouvé plus de rapports avec le Xestæa lisianthoides de Gri- 
sebach, figuré dans le Flora brasiliensis, t. VI, tab. 57, fig. I, 
qu'avec l’espèce précédente bien figurée, tab. 58, fig. [, sous le 
nom d'Octopleura. Mais l'allure de la grappe dressée, le calice à 
huit pans, renforcé par huit robustes nervures égales aux angles, 
dont quatre se prolongent dans les dents, alors que les deux 
autres se bifurquent pour leur fournir une nervure marginale, 
Sont essentiellement caractéristiques d’un Neurotheca, les Schul- 
lesia (incl. Xestæa) n’ayant au calice que quatre angles proémi- 
nents parfois développés en ailes. La plante se ramifie dès l’extrème 
base, chaque rameau débutant par une portion nue, souvent 
égale à la portion florifère : les premiers portent souvent des 
ramifications de second ordre, et en dessous une paire de feuilles 
stériles. 


3. Neurothecn congolana Wild. et Dur., Bull. Soc. roy. de bot. 
de Belg., XXXNIII (1899), 2° partie, p. 98. 


_Herba annua, caule elongato foliato, plerumque simplici, spica terminali 
Vix dimidiam partem superiorem oceupante. Folia lineari-lanceolata, nume- 


266 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


rosa, internodiis longiora vel vix breviora; inferiora minora, latioraque, ad 
basim attenuata, ad apicem rotundata, superiora florifera, præcedentibus 
simillima sed acutiora, calycem vix æquantia. Inflorescentia stricte racemosa. 
Calyx generis. Corolla infundibuliformis, calyce fere duplo longior, lobis ovato- 
acutis. Stamina inclusa, quoram { brevius, antheris oblongis muticis. Stylus 
generis, stigmate 2-lamellato, erecto patente. Ovula numerosa (50-60). Fruc- 
tus generis. | 


Conco FRANÇAIS : poste de Diélé, Alima Leketi (J. de Brazza, n. 134), 
au bord de l’eau, décembre 1883 ; prairies des Batékés (Thollon, n. 192), 
juillet-août 1883. 


ConGo .BELGE : Oukounon (Alf. Dewèvre), novembre 1896. 


Le caractère le plus saillant dans le Neurotheca congolana est la 
présence d’une tige feuillée allongée, garnie de dix à vingt paires 
de feuilles étroites, de 6 à 15 millimètres de long sur 3 à 1 de 
large, très différentes de celles du N. læsellioides : l'allure des 
deux espèces est absolument distincte. De plus, la ramification 
de cette tige paraît rare : elle ne se montre qu’à la base même de 
l’inflorescence, sous forme d’un ou deux épis latéraux s’écartant 
peu de l’axe. Chez le seul exemplaire du Muséum qui soit ramifié, 
les rameaux portent, avant les bractées florifères, une paire de 
feuilles stériles. La plante peut atteindre 40 centimètres de hau- 
teur quand elle pousse au milieu d’herbes développées. Les échan- 
tillons types de Wildemann et Durand, que j'ai vus à Bruxelles, n'ont 

guère que la moitié de cette taille : les fleurs sont identiques à 
celles des échantillons parisiens, si ce n’est qu’elles sont mention- 
nées comme blanches au lieu d’être bleues. Leur taille est la même 
que celle des fleurs du N. robusta, mais on ne peut les con- 
fondre avec celles-ci à cause des anthères mutiques, du nombre 
plus grand des ovules et du stigmate assez court, et droit comme 
chez le N. læsellioides au lieu d’être révoluté. 


4. Neurotheca rupicola sp. nov. 


Herba perennis, caule ad basim incrassato, foliorum delapsorum cicatricibus 
annulato, mox graciliori erecto, simplici vel ramoso. Folia opposita v.ternata, 
basalia linearia, ad basim annulatim connata, ad apicem obtuse angulata, 
{ nervia, margine incrassata, fere graminiformia, post caulem elongatum 
evanescentia ; caulina multo breviora, pleraque florifera. Inflorescentia termi- 
nalis, bracteis calyce brevioribus, vel ilum vix æquantibus, nonnunquam 
foliis fasciculatis coronata. Calyx generis. Corolla calycis tubo duplo longior 
(12 mm.). Stamina antheris oblongis vix mucronulatis. Stylus stigmate fere 
exserto, tripartito, revoluto. Ovula pauciora (cire. 20). 


HUA. — LE GENRE NEUROTHECA SALISB. 267 


GUINÉE FRANÇAISE : Bramaya, rochers de grès (Paroisse, n. 194), 
1893. 


Cette espèce, vivace comme la suivante, se rapproche, par les 
dimensions de la fleur et par le port des individus ramifiés, dè 
celle que nous avons appelée N.robusta; mais celle-ci nous paraît, 
d’après le seul échantillon muni de racines que nous ayons entre 
les mains, être une plante annuelle, rameuse dès la base; les 
feuilles en sont plus larges, 4 à 7 millimètres au lieu de 9 à 3, et 
ne sOnt pas assez nombreuses à la base pour former les touffes 
remarquables observées chez le N. rupicola. L'aspect gramini- 
forme de ces touffes, au début de l’évolution, alors qu’on voit 
une trentaine de feuilles linéaires serrées les unes contre les 
autres, attachées aux entre-nœuds presque nuls de la souche, est 
tout à fait caractéristique de cette espèce. Ces feuilles ont encore 
ceci d’intéressant de montrer le maximum de l’anneau scarieux, 
deviné chez les autres espèces et sur la tige de celle-ci, qui réunit 
les bases des feuilles de chaque paire. Une autre particularité que 
je n’ai vue nulle part ailleurs dans les nombreux échantillons 
examinés, c’est de voir certaines inflorescences terminées, non par 
une fleur, comme c’est l’ordinaire, mais par une touffe de feuilles, 
Cornparables à la touffe de la base, et qui semble destinée à 
multiplier la plante en s’enracinant après la chute de la tige 
mère. 


5. Neurotheca ecerymhosa Sp. n0v. 


. Herba perennans, e basi ramosa. Folia basalia latiora sessilia, rosulata ; 
in exemplariis minimis oblongo-obovata, in maximis oblongo-linearia; cau- 
lina minora linearia. Inflorescentia plerumque ramosa, condensata, corÿm- 
boidea, bracteis acutis calycem haud æquantibus. Calyx generis, lobis latio- 
ribus ovato-acutis, venosis. Corolla calycis tubo duplo longior, quam in 
Præcedentibus speciebus parum amplior. Stamina inclusa, antheris lineari 
oblongis, ad apicem subemarginatis. Stigma subexsertum, 2-lamellatum, la- 
mellis parum recurvis. Germen generis, ovulis numerosis (cire. 40). 


CONGo FRANÇAIS : Plaine sablonneuse de Dayor (Griffon du Bellay, 
n. 104); cap Lopez, dans les sables près de la mer (Lecomte), mars 
1894, (Thollon, 2 sér., n. 43) décembre 1894; Fernand Vaz, plaine 
désertique (Ms Leroy), septembre 1894; Mayumba, prés humides 
(Dybowski, n. 38), 8 janvier 1894; Ngoré, dans le sable, prairies hu- 
mides (Dybowski, n. 419), 11 février 1894. 


Malgré son port si différent, dû à l’allongementdes entre-nœuds, 


268 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


peu nombreux, séparant la rosette basilaire de l’inflorescence, 
alors que les entre-nœuds de celle-ci sont très réduits, on ne peut 
hésiter à placer cette jolie espèce dans le genre Neurotheca dont 
elle a exactement la fleur et le fruit. Le calice à huit côtes égales, 
renfermant la capsule crustacée à déhiscence placenticide, est 
absolument caractéristique. Le Neurotheca corymbosa est aux 
espèces précédentes à inflorescences racémeuses ce que le Cam- 
panula glomerala est aux Campanules à inflorescence allongée. 
La souche annelée, la taille des fleurs rapprochent celte espèce 
du N. rupicola, dont elle diffère comme de toules les autres par 
son inflorescence contractée, par son calice à lobes plus foliacés, 
et ses anthères linéaires, qui, loin d’être apiculées légèrement, 
sont presque échancrées au sommet. 


Si l’on jette un coup d’œil d'ensemble sur la distribution géo- 
graphique du genre Neurotheca, telle qu’elle résulte des docu- 
ments nouveaux cités ici, et de quelques autres plus anciens, On 
voit qu’elle s'étend sur l’ensemble des formations arénacées (sables 
et grès) humides de l'Afrique tropicale occidentale depuis l’in- 
téressante région des Nyayes, entre les bouches du Sénégal et le 
Cap Vert, au-dessus de 45° Nord, jusqu’à l'embouchure du Congo 
vers 6° Sud. Bien qu’on en trouve de nombreux représentants non 
loin de la mer, en terrains salés, notamment en ce qui concerne 
le N. læsellioides et le N. corymbosa, il n’est pas spécial aux ri- 
vages, puisque la première espèce a été rapportée par Chevalier 
de Koulikoro, sur le Niger, dans le Soudan occidental, à 1000 ki- 
lomètres de la mer, et que le colonel Grant l’avait trouvé dans les 
pays du haut Nil au nord de l’Albert Nyanza (1), vers 3° N., ré- 
gion dont les rapports floristiques avec le Soudan occidental sont 
certains. Il serait intéressant de la rechercher entre les deux; 
nous ne doutons pas qu’elle n'y existe, mais jusqu'ici les explora- 
leurs ont manqué. Cette espèce dont l’extension est si grande sur 
le continent africain se retrouve dans le nouveau monde, sous 
les mêmes latitudes, au Brésil et en Guyane. Les autres espèces 
sont plus localisées, autant qu’on sache : les N. rupicola et ro- 
busta dans l’intérieur de la Guinée française; le N. corymbosa 
sur la côte, entre le Gabon et Mayumba; le N. congolana dans 


(1) Trans. of Linn. Soc., XXIX, p. 13, pl. 78. 


GASECEAU. — FLORULE DE BELLE-ILE-EN-MER. 269 


les prairies de l’intérieur, au niveau de la rivière Alima, de part 
et d'autre du fleuve Congo. 


MM. les Secrétaires donnent lecture des communications 
suivantes adressées à la Société : 


LISTE DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES POUR LA FLORULE 
DE BELLE-ILE-EN-MER (MORBIHAN), ET DE QUELQUES RARETÉS RETROUVÉES 
DANS L'ILE ; par M. Émile GADECEAU. 


Un nouveau séjour, d’un mois cette fois, du 10 juin au 10 juil- 
let, dans cette île où j'ai déjà passé quelques semaines en juin 
1892, mai 1894, avril 1895 et août 1896, m'a permis d'accroître 
très notablement ma connaissance générale de la flore et de la 
Végétation de ce riche champ d'étude. 

En attendant que je sois en mesure de publier les nombreux 
matériaux que j'ai réunis, je prie mes confrères de la Société 
botanique de France de me permettre de prendre date dès aujour- 
d’hui en insérant dans le Bulletin les deux listes suivantes (1). 


PLANTES NOUVELLES POUR BELLE-ILE-EN-MER. 


Ranunculus ophioglossifolius Vill. 

Raphanus maritimus Smith. 
* Spergularia urbica Nym. (déterminé par M. Foucaud). 
* Hypericum montanum L. 

Medicago littoralis Rhode. 
* Ervum gracile DC. 
* Poterium muricatum var. platylophum Spach. 
* — _— var. stenolophum Spach. 
* Filago spathulata Presl; Jord. 

Sonchus maritimus L. 
* Phelipæa cærulea Vill. forma nana. 

Linaria Cymbalaria Mill. 


(1) Les espèces marquées d'un astérisque sont nouvelles pour le dépar- 
tement du Morbihan. : 


270 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
* Euphorbia platyphyllos L. 

Carex punctata Gaud. 

Ophioglossum vulgatum L. 


PLANTES RARES DANS L'ILE RETROUVÉES PAR MOI EN ?904. 


ALTHÆA OFPICINALIS (Le Gall). — Indication non reproduite par Lloyd, 
FI. Ou. 


ALTHÆA HIRSUTA (Le Gall). — Citée par Le Gall, FI. Morb., p. 103, 
comme RR d’après M Cauvin, champs sablonneux. Cette indi- 
cation n’a pas été reproduite, FI. de l'Ouest. J'ai retrouvé la 
plante, non dans les champs sablonneux, mais sur les coteaux 
sablonneux avoisinant la mer où les sables contiennent une forte 
proportion de calcaire. 


LAVATERA ARBOREA L. — Bory de Saint-Vincent sec. Le Gall, F1. Morb., 
p. 104. — Retrouvé par moi au Gros-Rocher. 


LAvATERA CRETICA L. — Port de Belle-lie (Arrondeau). 
MELILOTUS PARVIFLORA Desf. — (Lloyd). 

Trirozium MicagLianum Savi. — RR. (Taslé). 

T. srricrum Waldst. — (Lloyd). 


Lorus paRviFLoRus Desf. — (Lloyd). — Mélangé à L. hispidus, mais 


distinct au premier coup d'œil par ses pédoncules arqués en 
dehors. — AC. 


ORNITHOPUS EBRACTEATUS Brot. (Taslé). — AC, 


GaLiuM ANGLicuM Huds.; G. ruricolum Jord., Lloyd F1. Ou. — Le 
Gall). 


LINARIA COMMUTATA Bernh.; L. radicans Le Gall, FL. Morb., p. 412. 
— (Le Gall, 1827). 


GLADIOLUS 1LLyRIcUS Koch. — (Lloyd). 


SCIRPUS PAUCIFLORUS Lightf. (Gadeceau) (1892). —- Deuxième localité 
dans l’ile, constatée en 1901. 


PHALARIS MINOR Retz. — (Lloyd). 
Isorres Hysrrix Durieu. — (Lloyd). 
GRAMMITIS CETERACH Sw. — (Le Dien). 


1 . 


DE BOISSIEU. — LE SISYRINCHIUM BERMUDIANA DANS L’AIN 271 


LE SISFRINCHIUM MUCRONATUM Mich. (S. BERMUDIANA L. pro p.), 
DANS L’AIN; par M. H. de BOISSIEU, 


J'ai l’honneur de signaler à la Société botanique de France une 
découverte intéressante faite par deux de. mes compatriotes, dans 
la partie montagneuse du département de l'Ain, le Bugey. 

En 1899, M. Barbarin, instituteur à Passin, entretenait son 
collègue de Sothonod, M. Brunard, d’une plante, selon lui non. 
calaloguée et toute nouvelle, qui depuis plus de dix ans fleuris- 
sait et se reproduisait dans un pré près de Passin. M. Brunard: 
demanda à voir l’inconnue. 

€ Dans un pré marécageux, à 2 kilomètres de toute habitation, 
écrit M. Brunard (1), nous trouvâmes la fameuse plante végétant 
parmi les Carex, les Joncs et les Scirpes..… Elle était défleurie. La 
Station pouvait comprendre une centaine de pieds. J'en ramassai 
quelques-uns; ils me parurent singuliers. 

€ Racine fibreuse; tige simple de 0",10 à 0",15, filforme, 
raide, largement ailée, ce qui la fait paraître aplatie, terminée au 
sommet par une spathe formée de deux bractées foliacées embras- 
santes, inégales et mutiques, ayant l'apparence d’une gaine du 
fond de laquelle partent trois ou quatre pédicelles flexueux, fili- 
formes, débordant de Ja spathe et portant chacun un fruit cap- 
sulaire à trois valves, à trois loges, à petites graines noires, nom- 
breuses, rappelant par la forme le fruit d’unris, mais gros comme 
la tête d’une épingle. Les feuilles, toutes à la base, ensiformes, 
engainantes,; linéaires, donnent encore à la plante l'aspect d’une 
Iridacée. » 

La fleur étant passée, M. Brunard ne put pousser plus loin son 
analyse et sa détermination. L'année suivante il se remit en cam- 
pagne et fut assez heureux pour recueillir quelques pieds fleuris 
de l’Iridée en question. 

« Les fleurs (2), excessivement fugaces, sont d’un charmänt 
bleu de ciel, à périanthe à tube court, à six divisions égales, éta- 
lées, obovales, obtuses, échancrées au sommet et portant au fond 


(1) Bulletin de la Société des naturalistes de l'Ain, VI, 41. 
(2) Brunard, loc. cit. _ \ | 


972 . ._ SÉANCE DU 26 JuiLLET 1901. 


de l’échancrure un long mucron. Trois élamines insérées à la base 
du périanthe, à filets soudés en tube, à anthères jaunes bilocu- 
laires. Style inclus dans le tube des étamines et portant trois stig- 
males aigus ». 

« Après des recherches, ajoute M. Brunard, je pus me con- 
vaincre que j'avais là le Sisyrinchium Bermudiana L., origi- 
naire des îles Bermudes. Mon premier souci fut alors de me 
demander comment cette plante était venue là, ma première 
pensée fut qu’elle avait été introduite dans ce pré, à la suite 
de fumures au guano ou autres engrais, ou bien transportée 
par les vents, de quelque jardin du voisinage où elle était cul- 
tivée par curiosité pour ses grandes fleurs, quoique très éphé- 
mères. Or il résulte d’une petite enquête faite par M. Barbarin 
qui connait bien le pays, que le pré, qui ne donne qu un foin de 
très mauvaise qualité, n’a jamais reçu aucun engrais et que nul 
jardin de Passin n’a jamais connu le Sisyrinchium ». 

La lecture de la Note relative au Sisyrinchium, parue dans le 
dernier numéro de 4900 du Bulletin de la Sociélé des naturalistes 
de l'Ain, intrigua ma curiosité; je demandai à M. Brunard de 
m'envoyer quelques échantillons de la plante et quelques détails 
plus précis sur sa localité. 

« La station, me répondit mon compatriote en faisant aima- 
blement droit à ma requête, s'agrandit chaque année. Il y a trois 
ans, lorsque je vis la plante pour la première fois, il pouvait y 
avoir une centaine de pieds de Sisyrinchium. L'année dernière, 
malgré ce que nous avions récolté et ce qui avait été mangé par 
les bestiaux, je comptai plus de 300 pieds fleuris. Cette année, 
c'est au moins à 600 pieds qu’il faut évaluer la station. » 

L’Tridée de Passin, dont j'ai laissé, de la part de M. Brunard, un 
exemplaire au Musée d'Histoire naturelle de Paris, est-elle bien 
le Sisyrinchium Bermudiana ? Oui et non à mon sens; j'ai 
cru devoir pousser la détermination de la plante plus loin que 
ne l’avait fait M. Brunard. 

Le Sisyrinchium Bermudiana L. Sp. plant. 1353, est une 
espèce éminemment polymorphe. D'après Baker (Systema Iridea- 
rum, in Journal of the Linnean Society, XVI, p. 117), il com- 
prend cinq sous-espèces distinctes : 


1° Sisyrinchium iridioides Curt., in Bot. Mag., t. 94. Plante 


DE BOISSIEU. — LE SISYRINCHIUM BERMUDIANA DANS L'AIN. 273 


caractérisée par une tige élevée, épaisse, toujours très rameuse, 
de grandes fleurs d’un bleu tendre, des bractées ne dépassant pas 
les fleurs. C’est la vraie Bermudienne, le Sisyrinchium Bermu- 
diuna Linné, des Bermudes, une plante de serre ne pouvant 
hiverner sous nos climats. 

2 S. gramineum Curt., in Bot. Mag. t. 464. Tige moins 
élevée que dans le précédent, rameuse; fleurs petites d’un bleu 
pâle; bractées ne dépassant pas les fleurs. 

3 S. geniculatum Herb., in Bot. Mag., 1543. Tige simple, 
genouillée; fleurs petites, sous-espèce spéciale au Texas. 

4 S. anceps Cav. Diss. NI, 345. Tige généralement rameuse 
(teste Michaux); bractées aiguës-acuminées, dépassant toujours 
les fleurs; graines fortement chagrinées. 

9° S. mucronatum Mich. FI. Amer. Bor. I, 33. Tige simple, 
droile ou presque droite. Bractées inégales, l'extérieure dépassant 
ou ne dépassant pas les fleurs; graines à peine chagrinéëés. | 

Le Sisyrinchium de Passin a tous les caractères du mucro- 
nalum et ressemble à s’y méprendre à certains exemplaires de 
cette sous-espèce, commune dans les régions tempérées de l'Amé- 
rique du Nord. Mais par quelle bizarrerie l'herbe américaine 
se trouve-t-elle à Passin? L'examen de faits connexes peut, sinon 
permettre de résoudre catégoriquement la question, au moins 
l'éclairer sérieusement. 

Le Sisyrinchium Bermudiana (sensu amplo) est aujourd’hui 
une espèce fort répandue. En dehors de son foyer originaire, 
l'Amérique du Nord, du Canada aux Bermudes, on la rencontre 
en Australie, à l’ile Maurice et sur différents points de l’Europe, 
en [rlande près de Galway, en Angleterre aux environs de Hamp- 
shire, en Allemagne près de Hambourg, etc. 

La première localité européenne où, à ma connaissance, le 
Sisyrinchium ait été signalé, ce fut près de Galway, en Irlande. 
Le Sisyrinchium, écrivait, en 1873, More dans le Journal of Bota- 
ny, abonde, sur un espace de quatre lieues de Woodford à Ross- 
more; il forme de remarquables touffes bleues au milieu de 
l'herbe et présente les apparences d’une espèce spontanée... La 
plante pousse en telle profusion qu’il semble hypercritique de 
meltre en discussion son indigénat. Cependant, quand on se rap- 
pelle la brusquerie de son apparition et la rapidité de sa multi- 


plication et que l’on constate que l’espèce s’est installée de la 
T. XLVIIL. (SÉANCES) 18 


274 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 

même façon en Angleterre, près de Hampshire, on hésite à ac- 
cepter l'Herbe aux yeux bleus du Canada comme une vraie 
native d'Irlande. 

Dans le « Conspectus Floræ europeæ », Nyman se fait l'écho 
de la même opinion dubitative. « D’aucuns, dit-il, prétendent que 
le genre américain Sisyrinchium nous est étranger et doit être 
rayé de la Flore d'Europe. Ils sont portés à croire que l’espèce 
que l’on cueille maintenant en abondance dans sa localité d'Ir- 
lande n’y est pas vraiment spontanée. Mais, comme le remarque 
More, tout cela est fort douteux. » 

Depuis More et Nyman, le Sisyrinchium a été retrouvé dans de 
nouvelles localités d'Europe, notamment aux marais d’'Eppen- 
dorf, près de Hambourg. Partout même brusquerie dans l’appa- 
rition, même rapidité dans la multiplication. Une Iridée spon- 
tanée, une plante attirant de loin les regards, l’« Herbe aux yeux 
bleus », n’aurait pu échapper presque jusqu’à nos Jours aux 
investigations des botanistes européens. Le Sisyrinchium nous 
semble donc seulement subspontané en Europe; mais quel peut 
être, spécialement pour la localité de Passin, l'agent de son aceli- 
matation ? 

On ne saurait songer à l’action, volontaire ou involontaire, de 
l'homme, au fumier, aux jardins, etc. Une acclimatation par Île 
vent est improbable, à cause des distances considérables qu’aurait 
dû parcourir une graine qui n’a ni aile ni aigrette pour donner 
prise au vent. Une hypothèse ingénieuse nous a été soumise par 
un botaniste très au courant de tout ce qui concerne la flore 
européenne. Îl est à remarquer que toutes les localités d'Europe 
du Sisyrinchium, au moins toutes celles que nous connaissons. 
rentrent dans une même catégorie. Ce sont des prés marécageux, 
éloignés des centres habités. La dispersion en Europe de l'espèce 
américaine ne serait-elle pas attribuable aux oiseaux aquatiques 
migrateurs transportant dans leurs plumes les graines de Sisyrin- 
chium ? Ce n’est pas la première fois qu’on aurait à signaler l'in- 
luence des oiseaux de passage sur la flore d’un pays. 


[Note ajoutée pendant l'impression. 


| Nous apprenons, par une Note de M. A. Faure parue dans le Bulle- 
tin de l'Association française de Botanique, la découverte d’une autre 
station française du Sisyrinchium Bermudiana (sensu amplo). Cette 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 275 
Iridée à été récoltée en mai 1899, par M. Blane, dans des taillis hu- 
mides, à 3 kilomètres environ de Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), sur 
la route de Grasse. 

D'après M. Blane, la plante semblerait parfaitement naturalisée dans 
la localité en question. L'auteur de la découverte ne pense pas que le 
Sisyrinchium soit échappé des jardins; ear, pendant un espace de deux 
mois à Puget-Thénires, il ne l’a jamais vu cultivée ni dans Ja ville, ni aux 
environs. 

La découverte de M. Blanc nous parait venir à l'appui de notre hypo- 
thèse de la dispersion du Sisyrinchium en Europe par la voie d'oi- 
seaux aquatiques migrateurs; la station de Puget-Théniers est exacte- 
ment du même type que celles du Galway, Eppendorf et Passin.] 


M. le Secrétaire sénéral donne lecture dela communication 
suivante : 


LA FLORE D'AUVERGNE EN 1J01; pur le Frère HÉRIBAUD JOSEPI. 


La communication que nous avons l'honneur de présenter 
aujourd’hui à la Société botanique de France a pour objet de 
faire connaitre le résultat des herborisations de nos collabora- 
teurs et celui de nos recherches personnelles depuis 1883, date 
de la publication de notre Flore d'Auvergne. 

Pendant cette période de 18 ans, les excursions se sont succédé 
sans interruption sur presque tous les points des deux départe- 
ments et, grâce aux efforts réunis, notre flore locale s’est enrichie 
d’un nombre considérable d'espèces, dont quelques-unes sont du 
plus haut intérêt, telles que : Ranunculus chærophyllos, Eran- 
this hyemalis, Orobus vernus, Geranium pralense, Dryas oclope- 
lala, Sium latifolium, Pirola chloranthu et uniflora, Cam panula 
Erinus, Lindernia pyxidaria, Verbascum maiule, Antürrhinun 
Asarina, Tulipa Celsiana, Frilillaria Meleagris, Serapits lonryi- 
Pelula, Ophrys fusca, funerea et luteu, Maluxis paludosa, Lenina 
arhiza, Carex curvula, Calamagrostis lanceolata, Woodsia hyper- 
borea, etc. 

Depuis une dizaine d'années, nos laborieuses recherches sur 
les Diatomées, les Desmidiées, les Muscinées et les Lichens d'Au- 
vérgne, nous avant détourné quelque peu de l'étude des plantes 
Supérieures, la plus grande part des résultats acquis en phanéro- 


976 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


gamie est due à nos chers collaborateurs et amis, ainsi qu’on le 
constatera à la lecture des pages suivantes. 

En adressant ici nos meilleurs remerciements à tous nos corres- 
pondants, pour l'empressement aimable et désintéressé avec 
lequel ils nous ont toujours communiqué le produit de leurs 
récoltes, nous les prions de nous continuer leur précieux con- 
cours, en vue de la publication prochaine de la « Nouvelle Flore 
d'Auvergne ». 

Nous avons mis le plus grand soin à mentionner les noms des 
botanistes qui ont bien voulu nous faire part de leurs découvertes. 
Quant à nos trouvailles personnelles, elles sont indiquées par le 
signe connu (!). 

Dans notre énumération, nous comprenons le Supplément 
et les Nouvelles additions à la Flore d'Auvergne, publiés succes- 
sivement en 1892 et 1895 ; d’où il résulte qu’en ajoutant l'en- 
semble des espèces et variétés nouvelles que nous allons énu- 
mérer aux espèces et variétés décrites dans notre Flore de 1883, 
nous aurons exactement l’état de la flore d'Auvergne en 1901. 


ESPÈCES ET VARIÉTÉS NOUVELLES POUR L'AUVERGNE. 


Thalictrum majas Jacq. 

CanTaL. Sainte-Anastasie (F. Saltel). 
Adonis flammena Jacq. var. abortiva G. G. 

Pux-pe-DôuE. Champs cultivés à Aigueperse (F. Hilarin). 
Ranunculus trichophyllus Chaix var. radians Revel (pro specie). 


Puy-pe-DôuEe. Mare profonde située sur la rive droite de l’Allier, en 
aval du pont de Mirefleurs (!). 


RanuncCulus aquatilis L. var. pseudo-fluitans Hiern. 
Puy-pE-DôME. Ruisseau d’Herbet, près de Clermont (!). 
Ranunculus chærophyllos DC. 


CanTAL. Bords des chemins et pelouses sèches à Saint-Projet, Vieil- 
levie, le Port (!). 


Eranthis hyemalis Salisb. 


Puy-DE-DômE. Monts Dores, sur les flancs d’un grand ravin qui des- 
cend du puy Ferrand à Chaudefour (Layé). 


Oss. — Nous avons reçu de M. Dulignier Aguilegia vulgaris L. 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 277 


var. Stellatum aucl., forme curieuse à fleur dépourvue d’éperon, 
trouvée par notre excellent correspondant à Saint-Gérand-le - Puy 
(Allier). 

Aconitum Lycoctonum L. Var. fallax G. G. 

Puy-pE-DôuE. Monts Dômes, Monts Dores, monts du Forez. — 
CanTaL. Pentes herbeuses du massif cantalien. — C'est à M. G. 
Camus que nous devons la distinction de cette forme pyrénéenne, 
bien plus fréquente en Auvergne que le type. 

Fumaria micrantha Lag. 
Puy-pe-DôuE. Champs cultivés des environs d’Aigueperse (F. Hila- 
rin). 
Fumaria Bastardi Bor. 
CanTAL. Saint-Projet, Vieillevie; vignes et champs cultivés (1). 
Arabis auriculata Lamk. 
CanTaL. Rochers près de Saignes, où il abonde (M: Brun). 
Dentaria digitata X pinnata Mercklin — D. digenea Gremli. 
CanTaL. Bois des environs de Saint-Urcize, au milieu des parents 
(Abbés Coste et Soulié). 
Erysimum virgatum Roth. 
CanrTaL. Vieux murs à Saint-Urcize (F. Portes). 
Hutchinsina procumbens Desv. 

Puy-pE-DômE. Plateau du Saladi, près de la gare de Vic-le-Comte 

(F. Hilarin). 
Dianthus Caryophyllus L. 

Puy-pe-Dôue. Sur les ruines du château du Broc (!). — CanTaL. Le 

Port, près de Vieillevie, rochers au-dessus du hameau (!). 
Stellaria Holostea L., forme à pétales entiers. 
Puy-ne-Dôme. Vallée de Villars, près de Clermont (F. Hilarin). 


OBs. — Le Stellaria cantalica Jordan de Puvfol est une simple 
déformation produite par le développement d’une Urédinée dans les 
organes de la fleur, ainsi que nous l'avons constaté sur des échantillons 
authentiques reçus de notre regretté correspondant et ami. C’est àtort 
que certains auteurs identifient cette forme accidentelle avec le Stel- 
laria Holostea var. minor Delastre. 


Viola odorata L., peloria. Forme à corolle munie de 2 à 5 éperons. 
Puy-nE-DômE. Bois de la Roche, près d’Aigueperse (1). 


278 . SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 

Elatine hexandra DC. var. peduneulata Coss. et Germ. 
Puy-pe-Dôue. Bord du lac d’Aydat (1). 

Maolva Alcea L. var. intermedia Bor. (pr. sp.). 
Puy-pe-DômE. La Molière, près Lezoux (!). 

Geranium pratense L. 


CanraL. Dans une haie, entre Saint-Saturnin et Ségur (abbé Char- 
bonnel). 


Oxalis Navieri Jord. 
CanTaz. Champs cultivés, à Clamoux, près de Pleaux (H" Brun). 
Anthyllis Vulneraria L. var. rubida Lant. 
Canraz. Coteaux ealeaires inenltes, entre Saint-Santin et Montmu- 
rat (!). 
Medicago minima Lamk, forme glanduleuse. 


Puy-nx-DômE. Saint-Nectaire, autour des sources minérales (Du- 
mas). 


Medicage faleata L. var. eyelocarpa Hy (pr. sp.). 


Puy-nE-DômE. Talus et bords des chemins de la Limagne (!). — CAN- 
TAL. Saint-Santin, Montmurat (!). 


Medicago faleata L. var. heteroearpa Le Grand. 


Mêmes stations que pour la variété précédente. — Ces deux formes 
sont beaucoup plus répandues chez nous que le type, auquel elles 
sont reliées par de nombreux intermédiaires. 


Trifolium filiforme |. 


Puy-ne-Dôue. Vallée de Villars, près de Clermont (F. Gasilien). 
Vicin varia Host. 


Puy-pE-Dôe. Champs cultivés, entre Villars et Royat; Herbet (!). — 
CanraL. Saint-Flour, Ruines, dans les champs de Seigle (!). 
Vieia villosa Roth. 


Puy-bEe-DôuEe. Chanturgues, près de Clermont (Dumas). 
Orobus vernus L. 

GanTAL, Bois des environs de Saint-Urcize (F. Portes). 
Spiræna Ulmaria L., forme à fleurs doubles. 


Puy-DE-Dôue. Bords du ruisseau d’Aubière (F. Georges). —. CANTAL. ‘ 
Saint-Jacques-des-Blats (Audigier). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 279 


Geum rivale X montanum Gillot. 

Puy-nE-Dôme. Monts Dores, val d’Enfer (Billiet). — CanrTaz. Plomb 

du Cantal, base du puy Mary (!). 
Dryas octopetala L. 

Puy-nEe-DôuE : Monts Dores, rochers vers la cascade de la Dore 
(Sanitas). — CanTaL. Rochers à la base du puy Mary (abbé Mé- 
nard). 

Potentilla micrantha Ram. 

Puy-pe-Dôme. Ravin, au-dessus du pont de Ceyrat (Billiet) ; bords 
des chemins rocailleux près du cimetière de Royat( Prunet); ravin 
de Champeaux, au-dessus de Royat (Dumas). 

Potentilla coliina Wib. 

Puy-pe-Dôue. Coteau granitique sous la tour Rognon, près de Mon- 
taigut-le-Blanc (!). 

Potentilla verna L. var. fagineicola Lamt. (pr. sp.) — P. brevisti- 
pula Dumas. 

Forme fréquente vers la limite supérieure de la zone silvatique : 
Monts Dômes, Monts Dores, chaîne du Forez, massif cantalien. 

Saxifraga Aizoon L. var. cantaliea Gillot. 

CanrTaz. Sommet du Plomb (D: Gillot); sommet du Cantalon, du puy 

Violent, du puy Brunet et du puy Mary (!). 
Rosa Pouzini Trait. 

CanrTaz. Coteaux calcaires de Montmurat (abbé Boullu), de Saint- 
Santin (!). 

Sempervivum arachnoideum L. var. tomentosam Lehm. (pr. sp.). 

Puy-ne-Dôme. Rochers de la Durolle, à Thiers (Arbost). — CANTAL. 
Rochers du bord de la Dordogne, ë en aval de Singles (Gonod d’Ar- 
temare). 

Sium latifolium L. 
Puy-bE-Dôme. Bord Est du lac Chambon (Dumas). 
Caucalis leptophylla L. 

Puy-pr-Dôme. Champs de blé, au sud du plateau de Gergovia (Du- 

mas), 
Galium rotundifolium L. 
Puy-ne-DômE. Bois de Sapins, au-dessus d’Arlanc (Brevière). 


280 SÉANCE DU 20 JUILLET 1901. 
Galium vernum SCOP. 


Puy-pe-Dôue. Saint-Nectaire, près d’une source minérale (Lamy de 
la Chapelle). 


Galium erectum Huds. var. rigidum Vill. 
Poy-ve-Dôue. Pente Sud du puy de Dôme (!). 
Anthemis mixta [. | 
Puy-De-DôuEe. Champs de Seigle, près de Miremont (Montel). 
Acbillen Millefolium L. Var. setacea — M. setacea W. K. (pr. sp.). 
Puy-nE-Dôme. Dans un champ de trèfle, près de Saint-Saturnin (!). 
Gnaphalium silvaticom L. var. nigrescens Gren. 


Bois montagneux des deux départements. Nous devons la distinction 
de cette forme jurassique à M. G. Camus. 


chinops sphærocephalus L. 

Puy-pEe-Dôue. Talus buissonneux près de Durtol, Cournon, le Cendre 
(F. Gasilide); Herbet, près de Clermont (1). — CanraL. Vieillevie, 
le Port (!). 

Cirsium eriophorum *X lanceolatum F. Hérib., kybr. nov. 


Puy-De-Dôue. Sur sol volcanique, près le village du Cheix, entre 
la Baraque et Fontanat, au milieu des facteurs respectifs, 21 août 
4901 (!). Notre plante a les feuilles non décurrentes du Cirsium 
eriophorum et les calathides du Cirsium lanceolatum. Le Cir- 
sium lanceolatum X eriophorum Lamotte (Prodr. de la Fl. du 
plat. centr., p.425) porte, au contraire, les feuilles décurrentes 
du Cirsium lanceolatum et les calathides du Cirsium erio- 
phorum ; d’où il résulte que le rôle des parents s’est manifesté 
en sens inverse dans la production des deux hybrides. 

Carduus crispus X nuatans Gr. et Godr. 

Puy-pE-Dôme. Bois de la Pradat, entre Saint-Saturnin et le lac 

d’Aydat (!). 


Leuxzen conifera DC. 


CanTaL. La Valette, sous Montmurat (F. Saltel). 
Lappa tomentosa Lamk. 

CanraL. Ydes, sur la place publique, près de l’église (Ms Brun). 
Lappa nemorosa Kœrn. — L. intermedia Rchb. 


Puy-DE-DÔômE. Vallée de Royat (!): base Nord-Ouest du puy Crouel 
(G. Camus). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 281 
Tolpis barbata Willd. 
CanraL. Saint-Projet, Vieillevie, le Port (1). 
Tragopogon orientalis L. 
Puy-pe-DôuE. Prairies des environs de Tralaigues (Fournier). 
Hieracium Pilosella L. var. virescens Fr. 
Puy-ne-DôuE. Bois de Lezoux (!). 


Hieracium juranum Fr. 

Puy-ne-Dôme. Monts Dores, puy de Cacadogne, Chaudefour (!). — 
CanrTaz. Rochers du Pas-de-Roland, ravins de la Croix, au Lio- 
ran (!). 

Hieracium inaloides Tausch. 

Puy-pr-DôME. Monts Dores, sommet de la vallée de Chaudefour, 
puy de Pailleret (1).— Canraz. Sommet du ravin de la Goulière, 
au Lioran (!). 

Hieracium strictissimum Froël. 

Puy-nE-DômEe. Monts Dores, bois du Capucin (!). — CANTAL. Bois 
Mary (!). 

Mieracium Planchonianum Loret et T imb. 

Puy-pe-Dôme. Monts Dores : roche Sanadoire (!). Détermination 
confirmée par Loret. 

Hieracium cantalicum Arv. Touv. 

Puy-pe-Dôue. Monts Dores, sommet du val de la Cour, hauteurs du 

val d’Enter (1). — CanTaz. Sommet du puy Mary (!). 
Campanula Erinus [. 

CanraL. Dans les vignes, à Saint-Projet, Vieillevie (1). 

Campanula linifolia Lamk var. elliptiea Gren. | 

Forme jurassique aussi fréquente que le type; Monts Dores et massif 
Ccantalien. 

Pirola chlorantha SW. 
Puy-ne-Dôwe. Bois de Gravenoire, près de Royat (Dumas). 
Pirola unifliora L. 

Puy-ne-Dôme. Sous les Conifères du bois de l’Erody, au-dessus de 

Cunlhat (Montel). 
Pinguicula longifolia DC. 

Puy-pk-Dôme. Marais tourbeux des environs de la Tour-d'Auvergne 

(Paillarse). 


282 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
Androsace elongata DC. 
Puy-ne-Dôme. Chanturgues et puy de Var, près de Clermont: vignes 


et champs cultivés ou incultes, où il est très abondant (F. Hila- 
rin). 


OgBs. — Lorsque l'hiver n’est pas trop rigoureux, cette Primulacée 
fleurit dès le mois de mars et mürit son fruit en mai. C’est l’une des 
plantes les plus précoces de la flore d'Auvergne; élant données son 
extrême abondance et la facilité avec laquelle elle se reproduit, nous la 
considérons comme espèce complètement naturalisée. 


Glaux maritima L. f. alba. 


Puy-nE-DôuE. Plateau du Saladi, près la gare de Vic-le-Comte; au- 
tour d’une source minérale (F. Pierre). 


Convolvulus arvensis L., forme à corolle divisée jusqu’au milieu en 
3-0 lobes (f. laciniata). 


Puy-pr-DôME. Champs cultivés entre la base Ouest du puy Crouel et 
la route de Pont-du-Château (F. Hilarin). 


Convolvulus arvensis L., forme à fleurs doubles (f. flore pleno). 
Pux-ne-DômEe. Décombres, près la gare de Clermont (F. Gaudence). 
Verbascum maïiale DC. 
CanrTaL. Rochers, entre Saint-Projet et Vieillevie (!). 
Verbascum Lychnitis X Blattaria Koch. 
CantaL. Arpajon, près d’Aurillac (F. Gustuve). 
Os. — Le Sibthorpia europæa L. a été trouvé par Jordan de 


Puyfol à Roquepailhol, sur la limite de l'Aveyron et du Cantal, près du 
point où le Goul se jette dans la Truyère. 


Antirrhinum Asarina L. 


GanTaL. Rochers du bord du Lot, à Saint-Projet, Vieillevie, le 
Port (!). 


Linaria vulgaris L. forma peloria. 


Puy-nE-Dôme. Chamalières, près de Clermont (1). 


Linaria arvensis Desf. — Forme à corolle dépourvue d’éperon. 
CanraL. Talus de la route de Molompise à Chazaloux (abbé Char- 
bonnel). 


_Linaria supina Desf. 


Pux-ne-Dôue. Rocard, près de Lezoux; coteaux calcaires (Maurice 
Chassagne). | 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 283 
Veronica Teucrium L. var. angustifolia Le Gr. 

CANTAL. Montmurat, coteaux calcaires (!). — Tiges couchées, grêles ; 
feuilles linéaires-oblongues; calice pubescent; port du Veronica 
prostrata. 

Veronica Anagallis L. var. anagallidiformis Franchet. 
CANTAL. Fossés près de Fraisse, entre Murat et Laveissière (D' Gillot). 
Lindernia pyxidaria All. 

Puy-pE-DômE. Bords de la Dore, à Dorat (!). 

Rhinanthus ramosus Sterneck var. arvernensis Chab., Étude sur 
le genre Rhinanthus, 1899. 

CaNrar. Sommet du ravin de la Croix, au Lioran (Gonod d’Arie- 

mare). 
Rhinanthus Heribaudi Chabert, Étude sur le genre Rhinanthus, 
p. 38. 
CANTAL. Puy Mary, Peyre-Arse (!). 
Euphrasia cantalensis Chab. 

Canraz. Col de Néronne, Salers, prairie entre l'étang de Fleurac et 

la gare de Saignes-Ydes (!). 
Euphrasia gracilis Fr. 

Puy-pr-Dôwe. Vallée de Villars, près de Clermont (1). — CANTAL. 
Forêt d'Ytrac, le Rouget, vallée de la Truyère en aval du pont de 
Garabit (1). 

Euphrasia gracilis Fr. var. laxa F. Hérib. 
Puy-pe-DômE. Sur rocher siliceux frais, près de Saint-Saturnin (!). 


Euphrasia salishurgensis Funck. 
Puy-pe-Dôme. Biollet (Montel). — CanTaL. Forêt d’Ytrac, Salers, 
environs de Mauriac, Champagnac-les-Mines (!). 
Euphrasia salishurgensis Funck var. subalpina Gr. 
CanraL. Sommet des rochers du Pas-de-Roland, Peyre-Arse, puy 
Bataillouze (). 
Euphrasia Rostkoviana Hayne. 
Puy-ne-Dôme. Monts Dores : vallée de Chaudefour, Orcival (!).— 
CanraL. Puy Bataillouze (!). 
Euphrasia Rostkoviana Hayne var. minnta Beck. 
CanraL. Puy Violent (!); puy Bataillouze (Dumas). 


284 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
Euphrasia stricta Host. 


CanTaL. Saint-Mamet, Ytrac, Courbelimagne, Aurillac; pâturages, 
landes humides (!). 


Eupbrasia stricta Host var. pseudo-cærulen Jay. 
CanrTaL. Col de Néronne (!). 

Euphrasia drosocalyx Fr. 
Puy-DE-DôuE. Pic de Sancy (!). 

Eupbrasia Beribaudi Chab. 


Puy-ve-Dôwe. Sur les scories des Monts Dômes, notamment à la base 
nord du puy Pariou (!). 


Euphrasia cebennensis Mart. 


Puy-ne-DôuE. Biollet près de Charensat (Montel). — CanTaL. Cay- 
rols, Ydes (!). 


Euphrasia hirtella Jord. 


Puy-ne-Dôme. Monts Dores : pic de Sancy, puy Ferrand (!). — CAN- 
TAL. Puy Mary; sommet du puy Chavaroche (!). 


Euphrasia nemorosa Pers. 
Puy-pe-Dôme. Pontgibaud (!). 
Orobanche Teuerit Holl. 
CanrTaz. Courbelimagne, près de Raulhac (Jordan de Puyfol). 
Mentha Lamyi Malvd (M. rotundifolio-viridis? Mlvd). 
Puy-ve-Dôue. Bords de la Monne à la Varenne, près de Saint-Salur- 
nin, Tallende (!). 
Mentha Lamarekii Ten. Syll., p. 283 — Mentha crispa L.? 


Puy-ne-Dôme. Royat, Fontanat, environs d’Issoire (1). — Cette Menthe 
s'éloigne peu des jardins, où elle est assez souvent cultivée. 
Calamintha Nepeta Link. 


CanrTaL. Vieillevie (Antonin Combes); Saint-Projet, le Port (D. 
Scatellaria hastifolia L. 


Puy-pE-Dôue. Bois de Saint-Jean-d'Heurs (Dumas). 
Amarautus deflexas L. 

Puy-ne-DôuE. Bords des chemins à Clermont, Lezoux, Aulnat (:)- 
Chenopodium rubrum Rchb. 


Puy-De-DômE. Sables de l’Allier, à Bellerive (Bamotte); Pont-du- 
Château, Médagues (!). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 9285 


Polygonum aviculare L. var. microspermum Jord. (pr. sp.). 
Puy-ne-DômE. Clermont, dans la cour d’entrée de la Faculté des 
sciences (!). 
Euphorbia Gerardiana Jacq. 
CanTaL. Talus rocailleux, entre Saint-Projet et Vieillevie (La- 
vergne). 
Poterium muricatum Spach var. vulcanorum F. Hérib. (Soc. fr.- 
helo., 1897, n° 727); Rouy et E.-G. Camus, FI. de France, VI, 
p. 436. 
Salix sphacelata Willd. 


Puy-ne-DômE. Monts Dores : base du Saney, vallée de Chaudefour 
(Billiet); val de la Cour (!). — GanTaAL. Base Nord du puy Violent; 
ravin de la Goulière, ou Lioran (!). 


Salix Lapponum X phylicifolia Gillot, Rev. de bot. [X, n° 96 bis. 
1890. 


Puy-DE-DômE. Monts Dores : base du puy de la Perdrix, sur un replat 
dominant la vallée de Chaudefour (Dumas). 
Salix ecinerea X purpurea Wimm. 
Puy-De-DômE. Environs de Tauves (Billiet). 
Salix caprea X einerea Wimm. 
Puy-De-DômE. Pont Vieux, près de Tauves (Billiet). 
Pinus Abies L. | 
Canraz. Bois du Lioran, bois Mary (!). C’est par oubli que cette 
espèce a été omise dans la Flore d'Auvergne. 
Tulipa Celsiana DC. 
CANTAL. Prairies de Saint-Urcize (F. Gustave). 
Fritillaria Meleagris L. 
CANTAL. Prairies et pâturages des environs de Saint-Urcize (F. 
Portes). 
©rnithogalum umbellatum L. var. affine Bor. (pr. sp +). 
CanraL. Rochers de la vallée du Don, entre Senezergues et Saint- 
Projet (!). 
Allium Schœnoprasum L. 


CanraL. Cascade du Sailhans, près de Saint-Flour (F. Gasilien) ; 
rochers des bords de la Rhue, vers le pont de Lousceyre (M5 
Brun). 


986 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901 
Malaxis paludosa SWar!z. 


CaxraL. Marécages, à la base du puy de la Tuile, près de Saint-Remy 
(abbé Soulié). 


Serapias longipetala Poll. 

CaxTaL. Prieuret, près de Montmurat (Jouve, 17 mai 1900). 
Orchis viridis Crantz var. brevibracteata Bréb. 

CänrTaL. Lavalette et Prieuret, près de Montmurat (Jouve). 
Orchis odoratissima L. 

Puy:pe-DômE. Pâturages, à la base Nord du puy de Côme (MHontel). 
Orchis mascula L. var. rosea G. Camus. 


Pux-pe-DôuE. Gravenoire et les Côtes, près de Clermont (F. Pierre, 
mai 1892). — Se distingue du type par le périanthe d’un blanc pur 
ou d’un rose tendre, etsurtout par l’éperon qui est presque toujours 
échancré. 


Orchis Morio X laxiflora Reut. — ©. alata Fleury. 
Puy-pE-DôuE. Prairies des environs de Thiers (Arbost). 
Orchis Morie X inearnata G. Camus — ©. Arhestii G. Camus. 
Poy-pe-DôuME. Même localité que pour l’Orchis précédent. 
Ophrys fusea Lamk. 
CANTAL. Coteaux calcaires à Montmurat (Joue); Saint-Santin (!). 
Ophrys funerea Barla. 
CanraL. Mêmes localités que pour l’espèce précédente (Jouve) (!): 
Ophrys lutea Cav. 


CanTaL. Coteaux calcaires de Montmurat (Jouve); garenne de Saint- 
Santin (1). 


Lemna arhiza L. 
Puy-DE-DÔôuE. Etang de Ligonnes, près de Lezoux (!). 
Cypcrus fuseus L. var. vireseens Koch. 
PUY-DE-DÔME. Dorat, près de Thiers (!). 


Carex curvala All. 


Ds + El « mn / n 
Puy-pE-DôuE. Monts Dores : puy Ferrand (Dumas); puy de la Per- 


drix (1). 
Carex Œderi Ehrh. var. pumila Zahn. 


Puy-DE-DÔôME. Sables des bords de la Dore à Dorat (D. 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 287 


Calamagrostis lanceolata Roth. 
Puy-pEe-DômE. Bords des lacs Chauvet et de la Landie (Dumas); 
narse d’Espinasse (!). — ÆCanTAL. Prairies tourbeuses près de 
P P 
Saint-Urcize (!). 
Agrostis rupestris All. var. flavescens F. Héribaud. 

Puy-pE-DômE Monts Dores : rochers, à l’entrée du val d’Enfer (!). — 

Forme à épillets jaunâtres. 
Stipa pennata L. 

CANTAL. Lieux pierreux incultes, entre Saint-Projet et Vieillevie 
(Jordan de Puyfol). 

Aira flexuosa L. var. Eegei Bor. (pr. sp.). 

Puy-nE-DôuE. Sommet de Pierre-sur-Haute (Dumas). 

Glyceria loliacea Godr. 
Puy-bE-DÔôME. Prairies des environs de Saint-Anthème (Brevière); 
prairies humides, près de Charensat (Montel). 
Poa compressa L. var. Langeana Rchb. 
Puy-ne-DômEe. Décombres, entre l’abattoir et Montferrand (!). 
Poa sSupina Schrad. 

Puy-pe-Dôme. Monts Dores : puy Ferrand (Dumas); pic Sancy, puy 

Gros (!).— Canraz. Puy Mary, roc des Ombres (!). 
Pon pratensis L. var. humilis Ehrb. 

Puy-ne-Dôme. Monts Dores: puy de Pailleret (Dumas); puy Fer- 

rand, puy de la Tache, rochers du sommet du val de la Cour (1). — 
Cawraz. Puy Brunet, puy Chavaroche (!). 
Eragrostis minor Host. 

Puy-pe-DôuE. Clermont, le Cendre, les Martres-de-Veyre, gare de 

Vic-le-Comte (!). — GanraL. Lieux incultes près la gare de Maurs (!). 
Festuca Eskia Ram. 

Puy-nE-Dôue. Trouvé dans les doubles de l’herbier Lamy de la Cha- 
pelle, avec la seule indication : Monts Dores, 17 juillet 1872. “es 
échantillons sont bien conformes à ceux que nous possédons des 
Pyrénées. 

Festuca heterophylla Lamk var. puberula Hack. 

Puy-pe-Dôue. Monts Dores : cirque de Chaudefour (Dumas). 


Festueca ovina Willd. var. marginata Hack. 
Puy-DE-DôwE. Chanturgues, près de Clermont (!)- 


288 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
Lolium perenne L. var. fureatum Billot. 


Puy-ve-DômE. Bords du chemiu de la Pradelle, près de Clermont (!); 


talus de la route entre les Gravanches et Montferrand (F. Hila- 
rin). 


Woodsia hyperboren R. Br. 


CanTaL. Puy Violent, rochers humides (F. Gasilien), où nous l’avons 
cueilli en beaux échantillons, le 14 août 1895 et le 2 septembre 
1900. 


Polystichum cristatum Roth. 
CanTa. Bois des Estourocs, près de Pleaux (F. Saltel). 


Polystichum spinulosum Willd. var. Heribaaai R. du Buysson, Fil. 
d'Eur., p. 36 (1890). 


CanTaL. Rochers de Turlande, près de Paulhenc (Roche). 
Polysticham spinulosum Willd. var. muticum À. Br. 


CanTar. Ravin humide, au-dessus de la gare du Lioran, en montant 
au Plomb (!). — Forme très rare. 


Asplenium Adiantum-nigrum L. var. Lamotteanum F. Hérib. (pr. 
sp. 1880). 


CANTAL. Sur rochers de serpentine, près de Saint-Flour (Roche). 


Asplenium Adiantum-nigrum L. form. argentea KR. du Buysson 
(loc. cit.). 


Puy-ne-Dôme. Gravenoire, près de Clermont (!). 
Asplenium Ruta-muraria L. var. longilobatum F. Hérib. 


Puy-pe-DôuE. Vieux murs à Saint-Saturnin, près de Saint-Amant- 
Tallende (!). — Forme remarquable par les frondes lancéolées 
dans leur pourtour, par les lobes longuement cunéiformes et for- 
tement dentés au soinmet. 

Asplenium Ruta-murarina L. var. microphyllum Wall. 


CanTAL. Montmurat, Maurs; vieux murs, presque aussi fréquent que 
le type dans le S.-0. du Cantal (!). 


Asplenium Trichomanes L. var. ramosum F. Hérib. et Lavergne; 
Soc. fr.-helv., 1900, n° 1140. 


CanraL. Sur les schistes cristallins, près de Boisset (Lavergne); val- 
lée de Toursac (!). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH, — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 289 


LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES RARES POUR LA FLORE D’AUVERGNE. 


Thalictrum aquilegifolium L. 

Puy-ne-Dôue. Bois de Crinzoux, près d’Orbeil (Bareire). — Canraz. 
Bois de Saint-Urcize (F. Portes) ; rocher de Cuze, près de Neus- 
sargues (Arbost). 

Thalictrum flavum L. 

Puy-bE-DômE. Parc de Murols, près Luzillat, dans une saussaie 
(Teilhard de Chardin, 26 juin 1901). 

Adonis flammen Jacq. 

CanTaL. Champs de blé à Joursac (abbé Charbonnel). 

Adonis autumnale L. 

CanTaz. Loubeyrac, près de Carlat (Jordan de Puyfol); Murat, dans 
le jardin des Frères ; accidentel (!). 

Ranunculus confusus G. G. . : 

Puy-ve-Dôue. Mares des bords de l'Allier, entre le pont de Crevant 
et la Morge (Lamotte). 

Ranunculus divaricatus Schrank. 

Puy-ne-Dôme. Châtelguyon (Léon Legué) ; Médagues (!). — CANTAL. 
Etang de Sion, près de Mauriac (!); mares à Montassous, près 
d'Ydes (M: Brun). 

Rananculus cœnosus Guss. — R. Lenormandi Schultz. 

Puy-ne-Dômr. Fossés au bord de la route de Verneugeol, à Giat (F. 
Hermand). 

Banunculus sceleratus L. 

CANTAL. Fossés vaseux à Elgines, près de Joursac (abbé Charbonnel). 
Helleborus occidentalis Reut. 

CanraL. Cropières, près de Raulhac (Maury). 
Nuphar pumilum Smith. 


Puy-nEe-Dôme. Lac de Laspialade, près de Saint-Genès-Champespe (!). 
— CanTaL. Lac de la Crégut, lac de Nasbinals, situé sur Îles 
limites de la Lozère et du Cantal (!). 

Glaucium luteum Scop. 
Canraz. Sables du bord du Lot à Vieillevie (!). Retrouvé par M. La- 


vergne en, 1899. 
T. XLVIII. (séANCEs) 19 


290 . SÉANCE DU 20 JUILLET 1901. 


Arabis Turrita L. 


. Puy-pr-Dôme. Vallée de Rentières, Valbeleix (!). — CanTaL. Vieil- 
levie (!) ; Molompise (abbé Charbonnel). 


Arabis cebennensis DC. 

CanrTaL. Bois de Saint-Urcize (abbé Soulié). 
‘Dentarin digitata Lamk. L 

CanraL. Bois des environs de Saint-Urcize (F. Portes). 
Sisymbrium Irio L. 

CANTAL. Massiac, Saint- Santin, Montmurat (!). 
Sinapis alba L. 


Puy-De-Dôme. Dans un champ de luzerne, sur le versant sud du puy 
de Var, près de Clermont (!). 


Simapis incana L. 
CanTAL. Vignes et champs cultivés sous Montmurat (!). 
Erucastrum obtusangulum Rchb. 


Puy-ve-DômE. Monton, Beaumont (!); talus de la route du Gendre 
au pont de Cournon (F. Hermand). 


Eruca sativa Lamk. 
CanTaL. Saint-Simon, près d'Aurillac (Malves in). 
Erysimum orientale Br. 
CanraL. Montmurat, Saint-Santin (!); Joursac (abbé Char bonnel.) 
Diplotaxis muralis DC. 
CANTAL. Saint-Santin, Vieillevie (!). 
Diplotaxis viminea DC, 


Puy-ne-Dôue. Dans une oséraie, entre la: route d’Issoire et la base 
du puy Crouel (!). 


Diplotaxis tenuifolia DC, Loc ; 
CanTaz, Saint-Flour (abbé Charbonnel) ; Massiac Oo. 
Alynsuum eawmpestre L. 


Pey-bE-DÔôME. Talus du chemin de fer à Rabanesse, près de Cler- 
mont (!). 


Berteron inenna DC. toi 8 


Poy-ne-Dôme. Lieux ineultés à Monton, Saînt-Amant-Talleride, 
Ghanturgues (D). ; 54 


HE T7AIX ,T 


Re, 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 291 


Draba muralis L. 


t:.GanTaz. Molompise, bois de Saint-Georges, près de Saint-Flour 


(abbé Charbonnel) ; rochers de Cabran, près de Baïsset (!}; envi- 
rons de Maurs (Lavergne). Le 
Cochlearia pyrenaien D€. | 
Puy-pe-DômE. Sur tuf calcaire déposé par une source minérale, à 
l'entrée de la vallée de Rentières, près d’Ardes (Gonod d'Arte- 
mare). 
Camelina silvestris Wallr. 
CANTAL. Molompise, champs cultivés (abbe Charbonnel). 


Camelina dentata Pers. 

. Puy-nE-Dôue. Décombres, à Herbet près de Clermont (1). — CanriL. 
Champs de lin, à Courbelimagne près de Raulhac (Jordan de 
Puyfol) ; champs cultivés près de Saint-Flour (abbés Char- 
bonnel et Delort). : | . 


Lepidiam Smithii Hook. 


Puy-ne-Dôme. Bords du Sioulet et de la Sioule, à Pontaumur et à 
Sauret-Besserve (Montel); talus de la route au Poat-du-Boucheis, 
près d’Ancises-Comps (Dumas). 

Lepidium ruderale L. 

Canrac. Lieux incultes, près la gare d’Aurillæe, Sant-Flour, le 

Rouget (1! cie, at 
Helianthemum procumbens Dual. | 
CanTaz. Rocher de Laval, près de Neussargues (abbé: Séries 
Massiac (!).. 
Viola subearnen Jord. 
Puy-nE-Dôws. .Saint-Saturnin, au-pied du rocher du château (!}. 
Reseda Phyteuma L. - 

- Puw-pe-Dôwe. Jussat, Chanouat, puy de la Poix @); : Gergavia 

(F. Honoré). ; : 
Silene Armeria L. 

Puy-ne-Dôe. Vallées de Saurier, de Valbeeix, d de. Sante o 

Pontaumur, Miremont GHonten). dires TR 
Sllene galiien L. 


“LCANTAL. Crosie-Rünesque Goidés de. Puyfo ; ; ‘Maurjowsraints du 
château de Chaule (Lavergne) ; Lachourlie, Vieéllevie-€t}) 5°, 


3 
ET 


292 SÉANCE bU 26 JUILLET 1901. 
Silene Saxifraga L. 


Canrac. Ruines du château de Chaule (Lavergne) ; la Peyrade, près 
de Salers, rochers du Saut-de-la-Cère (!). 


Lychnis coronaria Gmel. 

.CanraL. Bois de Branzac, près de Saint-Christophe (M Brun). 
‘Saponaria Vaccaria L. 

CanTaz. Molompise (abbé Charbonnel) ; Saint-Santin (!). 
Dianthus barbatus L. var. Girardini Lamt. (pr. sp.). 


Cara. Bois de la Borie, sous Paulhenc, au lieu dit Gourlou, 
altitude 800 mètres (Roche). 


Dianthus graniticus Jord. 
CanraL. Rochers sous le pont de Garabit, vallée de l’Ander, sous 
Saint-Flour (!). 
Dianthus silvatiocus X monspessulanas G. G. 


Puy-ne-DÔôME. Bois du col de Ceyssat, à la base sud-est du puy de 
Dôme (G. Camus). 


Spergularia segetalis Fenzl. 


Puy-ne-DôME. Champs des environs de Ségonzat (F. L. Lambert). 
— CanraL. Notre-Dame-de-Lescure (abbé Charbonnel). 


Alsine mucronata L, 


CanrTaL. Rochers dans une clairière du bois de Saint-Thomas, près 
de Mauriac ; rochers près de Saignes (!). 


Sagina Linnæi Presl. 

CanrTac. Puy Chavaroche, puy Violent, puy Mary (!). 
Elatine Alsinastrum L. 

CanTaL. Mares et fossés des environs de Mauriac (F. Adelminien). 
Elatine hexandra DC. 


Puy-pE-Dôme. Etang de Riol, près de Marsac (Brevière); étang de 
Chancelade (Montel). 


Linum angastifolilum Huds. 
Puy-pe-DômE. Prairies à l’est de Sermentizon (Dumas). 
Bypericum pulchrum L. 


Puy-ne-Dôme. Montmorin, près de Billom (!). — Canrac. Talus de 


la route, entre le lac de Laspialade «et le lac de la Crégut (1); Mour- 
jou (Lavergne). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 298 

Hypericum montanum L. 

CanraL. Côte de Sadour, près de Mourjou (Lavergne) ; Boisset (!). 
Hypericum linarifolium Vahl. 

Puy-pe-Dôue. Broussailles des bords du Sioulet, près de Miremont 

(Montel). — CaxraL. Saint-Projet.. Vieillevie, Cassaniouze (!). 

Hypericum Helodes L. 

Puy-pr-Dôue. Fossés et bords des mares, à Ambert (Brevière). 
Androssæemum officinale All. 


Puy-pE-DômE. Olliergues, pare du château de Montmary (Gonod 
d'Artemare). — Canrar. Vallée de la Rhue, Saint-Projet, Vieil- 
levie, Saint-Constant (!); pont de la Ressègue, sous Quotidiane 
(Lavergne). 

Acer monspessulanum L. | 

CanrTaL. Val Benette, dans la vallée de la Dordogne (Gonod d'Arte- 
mare) ; coteaux au-dessus de Molompise (abbé Charbonnel). 


Geranium nodosum L. 


Puy-ne-Dôme. Bois du château de Pontgibaud (F. Hilarin); la Forie, 
près d’Ambert (Brevière).— Canra. Boisset, Leynhac, Lachourlie, 
Saint-Constant (!). 


Oxalis corniculata L. 
Cana. Maurs, Saint-Santin, Montmurat, Vieillevie, Saint-Projet (!);. 
Mourjou (Lavergne). 
Oxalis stricta L. 
Canrau. Calvinet, Boisset, Pradayrols (!). 
Ruatn graveolens L. | | 
CANTAL. Saint-Projet, Vieillevie (!). 
Genista germaniea L. 
. CanraL. Coteaux au-dessus du pont de Garabit (abbé Chanet)- 
Æéenocarpus complieatus Gay. 
CanraL. Coteaux siliceux entre Maurs et Quézac (). 
Lupinus reticulatus Desv. 
Puy-pe-DôME. Sables de la Dore, sous Thiers (Arbost) ; sommet da 
puy de-Corent .(F. Hilarin). 
Medicago ambigua Jord. 
CanTaz. Montmurat (!). 


29. . séance DU 26 JuIL&ET 1901. 
Trigonella monspeliaca L. 


CaxrTaL. Goteau au-dessus de Massiac, puy de Gratacap, près de 
Saint-Santin (!). 


Meédiletus parviflora Desf._ 


Puy-pE-DôuE. Fontaine de! Saint- Alyre, à Clermont, Herbet (D: ; envi- 
rons de Lezoux (Chassagne). 


Tritofinm subterraneum L. 


CanrTaL. Pelouses des bords de la Rance, à Maurs (Lavergne) ; Saint- 


«. Flour (abbé Charbonnel) ; Yües (Ms Brun); Arpajon (F. Her-. 
.. Mylus). 


Teifoliuns hybridum L. 


Puy-pe-Dôue. Prairie des domaines de Beaubost, près de Lezoux, 


Aulnat (!). — CanrTaL. Prairies des environs de Valuéjols (abbé 
‘Charbonnel). 


Trifolium montanam L. 
CANTAL. Prairies des environs de Saint-Flour (F. Hermand). 
Eräfoliwn alpestre [L. 
:CawraL. Coteaux rocailleux près de Saint-Flour (!). 
Trifolium glomeratum L. 
CanTac. Garenne de Saint-Santin, Vieillevie, Laroquebrou (!). 
Éritéltana PIC RMET L. 
CanTAL. Puy de Saint-Santin, puy de Gratacap (1. 
Lotus augustissimus L. 


Puy-pe-Dôme. Bords de la route de Dorat, entre la gare de Courty et 


le pont du chemin de fer (!). — Canrar. Saint-Projet, Vietlletie, 
garenne de Saint-Santin (!). | 


Lotus tenuifolius Rchb. 


CanraL. Prairies de Maurs (Lavergne); pâturages sous Montmurat (!). 
Astragalus monspessulanus L. 


CanTaL. Puy de Gratacap, coteaux calcaires de Montmurat et de 
Saint-Santin (!). 


Wicie gracilie Lois. 


CANTAL. Champs cultivés près de Saint-Santin. (1). ! | 
Vicia onobrychioides L. 


Puy-DEe-DÔôME. Champs de Seigle à Dauzat, Sauret-de-Froid (!); 


= “ll 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 295 
Vicia serratifolia Jacq. 
Puy-DE-Dôxe, Bois de Bussière, Surat (Berriat Saint-Priæ) ; Lezoux, 
bords des fossés de la plaine de Seychalles (!). 
Lathyrus sphæricus Retz. 
.Pux-ns-DômE. Moissons au-dessus de Pontaumur (Montel). — 
CANTAL. Puy Courny, près d’Aurillae ; champs cultivés (Maury). 
Agrimonia odorata Mill. 
Puy-nE-Dôme. Bords de la Dore à Ambert (Brevière); Orcival (1). 
Sorbus hybrida L. 
Puy-pEe-Dôme. Ravin de Margeride, ai ancienne route de Saint-Remy, 
près de Thiers (Arbost). 
Œnothera biennis L. 
Canra. Sables du bord du Lot, à Vieillevie (1); Saint-Julien-de 
Toursac (Jouve). 
Isnardia palustris L. 
Puy-nE-Dôme. Dorat, près de Thiers, bords des mares et de la 
Dore (!). 
Myriophyllum alterniflorum DC. 
Puy-bE-Dôme. Pontaumur, bords du Sioulet (Montel); étang de 
Riol (Brevière). 
Echahium Elaterium Rich. : | 
CanTaL. Château du Vert, près de Maurs (EF. Horrés). 


Sedum sexangaualare L. 
_ Pux-pr-Dôur. Pelouses des bords de la Dore, à Dorat D. 


Hydrocotyle vulgaris L. 

Puy-pe-Dôme. Etangs et marais tourbeux des environs de Charensat 
et de Villossanges (Montel). — CanTaL. Etang de Fleurac, lac de 
Madic (!). 

Cicuta virosa L. | 

Puy-pr-Dôme. Bords vaseux du lac inférieur de la Godivelle (1). — 
CanTaL. Bords du lac de Fayet, près de Saint-Saturnin Cape Char- 
bonnel). 

Belosciadium inundatum Koch. 

Puy-pEe-DÔME. Etang de Cheix près de Biollet, bords du ruisseau de 

Saint-Priest-des-Champs (Montel). 


296 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
Falcaria Rivini Host. 


CanTaL. Champs des environs d’Aurillac (Malvezin); Saiat-Santin, 
Montmurat (!). 


Bupleurum tenuissimum L. 


Puv-ne-Dôme. Plateau du Saladi, près la gare de Vic-le-Comte (!). — 
Canra. Pâturages humides sous Montmurat (abbé Boullu). 


Bopleurum junceum L. 
CanraL. Bois des côtes de Molompise (abbé Charbonnel). 


Bupleuram rananculoides |. 


Puy-ne-Dôwe. Sommet de la Banne-d’Ordenche, près de Laqueuille 
(Duchasseint). 


Œnanthe Phellandrium Lamk. 
Puy-nE-Dôme. Etang de la Ramade (Montel). 


Silaus virescens Boiss. 


Canrac. Coteaux rocailleux [à Roffiac (F. Gasilien) ; Péret, près de 
Valuéjols (abbé Charbonnel). 


Selinum Carvifolia L. 


Puy-nE-DôME. Bois, entre Lezoux et le domaine de Beaubost (D. — 


CANTAL. Léxelhusdde, près de Raulhaë (Jordan de Puyfol) ; bois 
de Saint-Urcize (F. Portes). 


Orlaya grandifiora Hoffm. | ° 
CanTaz. Moissons des environs de Roffiac (!). 

Peucednnum palustre Mœnch. 
Canraz. Bords de l’étang de Fleurac, près la gare de Saignes-Ydes (QE 


Seseli annuum L. 


CanraL. Coteau rocailleux au nord de Molompise (abbé Charbonnel). 
Myrrhis odorata SCOp. 


CanTaL. Bords du Goul, à Basaigues, Saint-Jacques (F. Hermylus) ; 
Saint-Saturnin (abbé ‘Charbonnel). 


Cornus mas L. 


CANTAL. Hate du bord du chemin de l’école normale à l’école annexe, 
à Aurillac (Maury). 


Sambueus nigra L,. var. leucocarpa Bor. 


Puy-pE-DôuE. Base du puy Saint-Romain, Tallende (!). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 190 297 
Lonicera etrusea Santi. 
CanraL. Saint-Santin, Montmurat (!). 
Lonicera alpigena L. 
Puy-nE-Dôme. Col de Ceyssat, à la base sud du puy de Dôme (!). 
Galium parisienne L. — G. anglicum Huds. 


Puy-pE-DômE. Coteaux incultes près de Miremont (Montel); Sarce- 
nat, Villars (!). — Canraz. Montmurat, vignes et champs in- 
cultes (!). 

Galium anisophyllum Vill. 
CanrTaL. Pente nord du Plomb, puy Mary, puy Chavaroche (1). 
Crucianella angustifolia L. 

CanrTaL. Sables des bords de la Truyère, en aval du pont de Garabit; 

bord du Lot, à Vieillevie (!). 
Linosyris vulgaris DC. 

CanTaL. Coteaux calcaires incultes de Montmurat et de Saint-San- 
tin (!). 

Ligularia sibirien Cass. 

CANTAL. Marais vers les sources de la Rhue (abbé Chanet, 1900). — 
Cette belle Radiée, trouvée dans les landes de Saint-Paul, par 
M. Leeoq, il y a une soixantaine d'années, n’y existe plus, par suite 
de l'asséchement et du défrichement du sol. Il en résulte que la 
découverte de M. l'abbé Chanet est très intéressante pour la flore 
cantalienne. 

Artemisia Verlotorum Lamt. 
CanTaL. Vieillevie, Maurs, Boisset, cimetière d’Aurillac (1). 


Artemisia camphorata Vill. 
CANTAL. Coteau calcaire au-dessus de Polminhac (F. Hermylus). 


Aechillea pyrenaica Sibth. 
Puy-pe-Dôme. Marais au nord du puy de la Perdrix (Dumas). —Can- 
TAL. Pâturages et prairies humides de Vabre, près de Saint-F Jour 
(F. Hermand); sables du bord du Lot, à Vieillevie (Antonin 
Combes). 


Inula montana L. 


CANTAL. Coteau près de Maurs (F. Hermylus); coteau au nord de 
Molombise (abbé Charbonnel). | 


Mieropus erectus L. 
CanTa. Montmurat, Saint-Santin (!). 


298 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


Cirsium anglicum Lob. 


Puy-ne-DômE. Bords du lac de la Landie (Dumas); prairies hu- 
mides, à Pontaumur, Saint-Gervais-d’Auvergne (Montel). — CAN-: 
TAL. Prairies de Madic, de Montassous, de Jouane et de la Laiterie, 
près d’Ydes (M5 Brun); Siran, près de Laroquebrou (A. Combes). 
Cirsium rivulare Link. 
| Puy-ne-Dôe. Prairies humides, à Dauzat, Brion, la Godivelle, Piche- 
__ rande (!). | 
Cirsium palustre X Erisithales Næzg. | . 
CanTAL. Vallée de l’Ander, sous Saint-Flour, col de Néronne (!).. 
Cirsium palustre X rivulare Næg. 
CANTAL. Prairies de Marcenat et de Dienne, Murat (!). 
Carduus crispus L. 
Puy-ne-Dôme. Valbeleix, bois de la Pradat, entre Saint-Saturnin et 
. de lac d’Aydat (!). 
Carduus vivariensis Jord. 
Canraz. Montmurat, Vieillevie, Saint-Projet, Cassanioure (!); Mour— 
… jou (Lavergne). a. 
Carduneciies mitissimus DC. 
CanTaL. Puy de Gratacap, près de Saint-Santin (Jouve). 
Centaurea pectinata L. | 


Pu-ne-Dôue. Rochers de Four-la-Brouque, près de Saint-Yvoine 


(Dumas). — Canrar. Rochers de la vallée du Célé au-dessus de 
Saint-Constant (!). | 


Centauren solstitialis L. ous 
GanTaL. Dans un champ inculte, près de Mauriac (FE. L. Lambert). 

Kentrophyllum lanatum DC. 

. CANTAL. Montmurat, Saint-Santin (1). 

Carlinna Cynara Pourr. 


“Puv-ve-Dôwe. Monts Dômes : au pied d’un cône volcanique situé à 


peu de distance et au sud-ouest de la cime des Boïs, près de la 
roule du Pont-des-Eaux (F. Gasilide). . 


Eappa minor DC. var. aranessa Lamt. 


Puy-pE-DômE. Montrodeix, Font-de-l’Arbre, la Baraque, Fontaine du 


Berger (D). — Forme établissant le passage du: type au” L.pubens’ 
or. inst Seouininolé .JATAAÏ 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 299 : 
Lappa pubens Bor. 


Puy-ne-Dôue. La Bourboule, Laqueuille, le Chambon (!).— CANTAL. 
Le Lioran, Dienne, col de Néronne (!). 


Xeranthemum cylindraceum Sibth. Li RES 


CanTaL. Ruines du château de Merdogne, près de Neussargues (abbé 
Charbonnel) ; Montmurat (!). 


Xeranthemum inapertum Willd. 
CanTaL. Avec l’espèce précédente (!). 
Hypochæris glabra |. 
CanTAL. Saint-Projet, le Trioulou, Saint- Constant (L): 
Tragopogon crocifolius L.. 
. CANTAL. Garenne de Saint-Santin (!). 
Chondrilla juncea L. 
CANTAL. Montmurat, Saint-Santin (!). 
Lactuca saligna L. 
CanrTaL. Maurs, Saint-Constant, Montmurat (D. 
Lactuca perennis L. 
CANTAL. Rochers, au nord de Molompise (abbé Ferre 
Crepis setosa Hall. ‘ 
CanTaL. Pleaux (Ms Brun): ronous -Mnesiac, Noussargues O: 3 
Crepts agrestis W. et K. 
CanraL. Chaudesaigues, Boisset, Mauriac, Saignes (D. 
Hicracium aurantincum L. | 
CanrTaL. Pentes herbeuses, à l’est près du sommet du, Plomb (!). 
Heracium cymosum L. 
- Canraz. Bois de Lafage, au-dessus de Molompise (abbé Charbonnen. 
Hieracium glanduliferam Hoppe. 
Puy-ne-Dôue. Monts Dores : rochers herbeux du Val d'Enfer D 
Micracium piliforums Hoppe. 
CANTAL. Puy de l'Arche, versant ouest (!}. 
Hicracium lividem Arv.-Touv. Hi 13 


21Puy-ns-Dôme. Monts.Dores: : Roche Sanadoire, nc nord du vi dde 
la Cour, puy de Pailleret (!). NET ) 


300 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
Hieracium amplexienule L. 


Puy-pr-Dôme. Vallée de Rentières, au-dessus d’Ardes (!); Mauriat 
(F. L. Lambert). 


Xanthium macrocarpum L. 
‘GanraL. Bords de VAllagnon, à Massiac; bord du Lot, à Vieillevice (!). 
Lohelia urens L. 
CanrTaL. Quézac (Jouve). 
Phyteuman betonicifolina Vill. 
Canraz. Sommet des rochers du Pas-de-Roland ®: 
Specularin hybrida Rchb. 


CanTaL. Champs calcaires près d’Aurillac (F. Gustave); Cour- 
belimagne (Jordan de Puyfol). 


Campanula rapunculoides L. 
Puy-pE-DômEe. Champs cultivés à Saint-Maurice (!). 
Campanala Cervicarin L. 


Puy-pE Dôme. Bois situé entre Ligonnes et Ornon, près de Lezoux 
(Chassagne). 
Vaccinium Vitis-idæa L. 
Puy-ve-DômE. Rochers humides, à l’ouest de la Banne d’Ordenche (!). 
— CANTAL. Puy de Peyre-Arse (Audigier). 
Ozycocecos palustris Pers. 
Puy-pE-DômE. Marécages de la Roche, près d’Ambert (F. Gasilien) ; 
bords du lac de Laspialade, Croix-Morand (1). — CanTaL. Lac 


de la Cousteix (abbé Rouchy); pâturages humides des environs de 
Saint-Urcize (F. L. Lambert). 


Andromeda polifolia L. 


Puy-DE-DômE. Marécages, à l’ouest du lac de Montcineire (Dumas); 


tourbières de la Rhue, de la Clamouze et de la Barthe, sous Vas- 
sivière (!). 


Pirola sccunda L. 


Puy-De-Dôue. Bois de Gravenoire, près de Royat (!); bois du Pari- 


sien, dans la chaîne des Monts Dômes (Audigier). — Espèce des- 
cendue des Monts Dores. 


Utricularia meglecta Lehm. 


- Puy-»e-Dône. Mares et étangs, entre Lezoux et " SaiatJ ean-d’Heurs 
(Chassagne). 41 Hors 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 301 


Utricularia minor L. 
Puy-nE-DôuE. Charensat, Biollet, étang de Chancelade (Montel). — 
CanTaL. Mares d’Enchanet, près de Pleaux (M Brun). 
Hotionia palustris L. 
Puy-pE-Dôme. Laisses de la Dore, près la gare de Courty (Arbost). 


Centuneulus minimus L. | 
Puy-ne-DômEe. Champs argileux, près de Charensat et de Villossanges 
(Montel); pelouses siliceuses, entre Villars et Royat (F. Hilarin). 
Swertina perennis L. 
CanTaL. Pâturages humides, près de Saint-Urcize (F. Portes). 


Cicendia filiformis Delarb. 
Puy-pr-DômE. Landes humides, près de Charensat, Landogne, Mire- 
mont (Montel). 
Polemonium ecæruleum L. 
CanTaL. Bords du ruisseau d’Aleuze, près de Saint-Flour (F. Gasi- 
lien); ravin sous les Ternes (F. Portes). 


Symphytum tuberosum L. 

Puy-pe-DôME. La Chartreuse de Pontgibaud (Montel); bords de l’Eac- 
Mère, près de Sauxillanges (Paillarse). — CanraL. Albepierre (F. 
Hermylus); Vic-sur-Cère (F. L. Lambert) ; Vieillevie (!). 

Anchusa italien Retz. 


CanTAL. La Capelle-sous-Jallès, lieux incultes près de la gare (!); 
champs près de la route d’Aurillac à Saint-Simon, et dans les 
champs voisins du four à chaux du Barra près d’Aurillac (Maury). 


Lithospermum csæruleum L. 
CanTaL. Bois, près de Saint-Santin (Jouve). 
Myosotis Balbisiana Jord. 
CANTAL. Pradayrols, près de Boisset (!). 
Mjyosotis palustris With. var. aspera Lamt. 
Canra. Bois du Lioran, vers le ravin de la Croix (!). 
Pulmonaria officinalis L. var. alpestris Lamt. (pr. sp.). 
CanraL. Bois, à la base nord du puy Violent (!). 


Atropa Belladosna L. 
CanraL. Pont-de-Riom, près la route de Condat (Hs Brun). 


1802 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


O8s. — Dans les bois des Monts Dômes, où la Belladone abonde sur 
quelques points, notamment au bois de la Goulie, le Frère Hermand a 
constaté que les moutons la mangent au point de ne laisser que la base 
des grosses tiges de cette Solanée vénéneuse. 

Datura Stramomium |. _. 

CanraL. Broussoles, Sauvat (abbé Rouchy); Lavadès (M5 Brun); 

Lestrade près de Maurs (Laver gne); bord du Lot, à Vieillevie, Saint- 

. Projet (1). 

‘Verbascum blattarioides Lamk. 
CANTAL. Bruyères au nord d’Aurillac (Jordan de Puyfol). 


Verbascam Blattaria L. 


Puy-pr-Dôme. Environs d'Ambert (Brevière) ; bords de la Dore à 
Dorat (!). 


Verbascum Thapsus X floccosum G. G. 
Puy-ne-Dôue. Biollet, près de Charensat (Montel). 

ann nigram X Lychnitis Schied. 
Puy-pE-DôME. Environs de Charensat (Montel). 

Verhascum nigram X floccosum Koch. | 


Puy-pe-Dôme. Environs de Biollet (Montel). — Canrar. Ghamps 
incultes, près d’Aurilac (F. Gustave). 


Serotularia canina L. 


Canraz. Bords de la Truyère, en aval du pont de Garabit (!); Arpa- 
jon, près d’Aurillac (F. Hermylus). 


Grattoln officinaris L. 
Puy-pE-DôuE. Bords de la Dore, à Dorat (). 


Limosella aquatica L. 


Puy-pr-DômE. Étang de Chancelade (Montel); au bord d’une mare, 
à Moulet près de Volvic (Quittard); bords de la Dore, à Dorat (!). 
Linaria Elatine Mill. #7 


CanTaL. Cassaniouze, Saint-Projet, Vicillevie, Boisset, Leynhac €); 
Mourjou (Lavergne). . 


Linaria Cymbalaria Mill. At beres . - 
Puy-pE-Dôue. Royat, Saint-Saturnin, les Martres-de-Veyre, Thiers, 


Saint-Amant-Tallende, {!), — CANTAL. Boisset, Maurs, Saint-Cons- 
tant (f); Vieux murs de l’école normale d’Aurillac (Maury). | 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 303 
Linaria Pelliceriana DC. . 
CanrTaz. Saint-Santia (Jordan de Puyfol) ; Montmurat (abbé Boullu). 
Veronica saxatilis Jacq. 
Puy-pEe-Dôue. Monts Dores : rochers à La base du puy de la Grange, 
puy de la Tache (Dumas). 
Veronien montana L. 
Puy-nE-DÔôE. Saint-Jacques-d’Ambur (Dumas). 
Veronica urticifolia JL. 
CanTaL. Bois de Hêtres près du village de la Gandillon, sous les 
rochers de Badabec (F. Hermand et!}. 
Veronica Buxbaumii Ten. 
CANTAL. Maurs, Saint-Santin, Montmurat (!); Neussargues (æbbé 
Charbonnel). 
Veronica spicata L. 
CanTAr. Plateau qui domine tes rochers au nord de Molompise (abbé 
Charbonnel). 
Tozzia alpina L. 
Canraz. Col de Cabre (Audigier). 
Phelipsæa esærulen Meyer. | 
CanraL. Pierrefort (F. Saltel); éboulis sous le rocher de Merdogne, 
près de Joursac (abbé Charbonnel). 
©robaneche cruenta Bert. 
Canrar. Saint-Santin (!). 
Orobanche Picridis Schultz, 
CanTaL. Environs de Maurs (!); Laveissièré, près de Raulhac (Jordan 
de Puyfol). 
‘6robanche minôr Satt. oi 
Puy-pE-DôuE. Puy de Var, la Baraque (!); Pontgibaud (F. Hilarin); 
Charensat (Montel). — CanTaL. Dans un champ de Trèfle, près de 
Mauriae (1)... ee . 0 
Lathræa squamaria L. 
Puy-pe-Dôme. Bois des Taches, près de Pontgibaud (F. Hilarin}; 
pont du Bouehet (Montol}. —'CanraL. Bois de Saint-Bomuet, près 
de Saint-Saturnin, Marcenat (abbé Charbonnel). à 4 
Orignnum vuigare L. Var. prismatioum Gaud. 57-43-71" 
Canraz. Coteaux.caleaires, à Monimurat (Jotve)s .. .:"..:5 — 


301 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
Hyssopus offcinalis L. 

CanraL. Ruines du château de Miramont (Gonod d’Artemare). 
Calamintha ascendens Jord. 

CanrTaL. Sainte-Anastasie (abbé Charbonnel); Massiac (!). 
Melissa officinalis L. 


CanTaL. Champagnac (M5 Brun); Boisset, Mauriac, Salers, La- 
chourlie, Vieillevie, Saint-Projet (1). 
Stachys arvensis L. . 

Puy-ne-DôveE. Vignes et champs cultivés, à Courpière (!); Pontaumur, 
Saint-Gervais-d’Auvergne (Montel). — CanraL. Pradayrols près de 
Boisset (!). | 

Stachys palustri X silvaticn Schiede. 

Puy-pe-DÔôME. Pont-du-Château, Médagues (!). 

Scatellaria minor L. 

CanTa. Lavergne près de Boisset (1); Montassous, Madic, Ydes 

(Ms' Brun). 
Teucrium Scordium L. 


Puy-nEe-DômE. Marais de Surat (Berriat Saint-Prix); bords des 
fossés de la plaine de Seychalles (Chassagne). 


Atriplex rosen L. 
CanTaL. Saint-Flour (abbé Revel). 
Chenopodium Botrys L. 

Puy-De-DômE. Les Gravanches, près de Clermont (!). — CANTAL. 
Vieillevie, Saint-Projet, abonde surtout dans les sables du bord 
du Lot (!); gare d’Arpajon (Malvezin). 

Polygsonum Bellardi All. 


Puy-e-Dôme. Versant nord du puy Marand, près de Saint-Saturnin, 
dans les champs de blé (1). 


Euphorbia pilosa L. 


CanTaL. Vallée de la Rhue, forêt de Castellane (M9 Brun); Tré- 
mouille (abbé Rouchy). 


Esphorbia angualata Jacq. 
CanraL. Pont Bouchard, près de Pleaux (M: Brun). 
Callitriche hamulata Kütz. 


Puy-nEe-Dône. Narse d’Espinasse (1); environs de Charensat (Montel). 
— CanTAL. Étang de Sion, près de Mauriac (!). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 305 
Alisma natans L. 

Puy-pE-Dôme. Bourg-Lastic (Gonod d’Artemare); Biollet, Charensat 
(Montel). — CanrTaz. Narse de Nouvialles, près Valuéjols (abbé 
Charbonnel); étang de Fleurac, Saint-Urcize, environs de Saint- 
Flour (!). 


| Sagittaria sagittifolia L. 


Puv-ne-Dôme. Étang de Riol, près de Marsac (Brevière); étang de 
Saint-Jean-d'Heurs (Duchasseint); étang de la Goutte de l’Œil, près 
d’Orléat (Chassagne). 

Scheuchzeria palustris L. 


Puy-ne-Dôme. Étang de Cheix, près de Biollet {(Montel); tourbières 
de la Clamouze, près de la Baraque de Vassivière (Dumus) ; bords 
du lac de Laspialade (!). — CanTar. Lac de la Cousteix, près de 
Trémouille (Ms Brun). 

Scilla autumaalis L. 
CanrTaL. Vieillevie, pelouses du bord du Lot (Antonin Combes). 


Allium flavum L. 
CanraL. Coteaux rocailleux au nord de Molompise (abbé Charbon- 
nel). 
Allium paniculatum L. 
Puy-ne-Dôme. Royat (G. Camus); Chanturgues, près de Clermont 
(F. Hilarin). 
Allium fallax Don. ; 
Puy-pe-DômEe. Sommet de la Banne-d’Ordenche, près de Lequeuille 
(Duchasseint). 
Phalangium planifolium Pers. 
Canraz. Mourjou (Lavergne). 
Phalangium Liliago Schreb. 
CanrTaz. Pont du Cap-Long, près de Saint-Santin-Cantalès (Malve- 
zin); bois de Cabrière près d’Aurillac (F. Hermylus). 
Narthecium ossifragum Huds. 


Puy-pE-DômE. Bords du lac de Laspialade (!); prairies tourbeuses 
près de la Baraque de Vassivière (Dumas). — Canrac. Landes hu- 
mides, entre Parlan et Roumegoux (F. Hermylus). 


Seodyera repens Br. 


 Puy-ne-Dôue. Bois de Redon, près de Ceyrat (F. Victor) ; Ludesse 
T. XLVIII. + 7 7 (séances) 20 


306 SÉANCE DU %6 JUILLET 1901. 


(R. du Buysson); bois de Chanonat, de Chagourdat, de Marand, 
de Durtol (1). — Ganraz. Bois de Pins, au-dessus de Molompise 
(abbé Charbonnel). 
Epipactis rubra All. 
CanTAL. Garenne de Saint-Santin (Jouve). 
Epipactis microphylla SW. 

Puy-ne-Dôme. Bois de Blanzat, plateau de Marand, entre Saint-San- 
doux et Saint-Amant-Tallende (!); les Vergnes, près Riom (Quit- 
tard). — CanrTaL. Garenne de Saint-Santin (F. Gustave). 

Epipactis palustris Crantz. 
Puy-nr-DômE. Prairies de Pulvérières, près de Pontgibaud (F. Hila- 
rin). — CANTAL. Saint-Santin, Montmurat (Jouve). 
Neottia cordata Rich. 
Cana. Bois du Falgoux (Bouillet). 
Serapias Lingua L. 


Puy-nE-DômE. Prairies de Lamothe, près de Pontgibaud(F. Hilarin); 
Thiers (Arbost). — Canrar. Environs d’Aurillac (F. Hermylus); 
Mourjou (Lavergne); Vieillevie, Merlet, près de Boisset (!). 


Orchis militaris L. 

CanTaL. Courbelimagne (Jordan de Puyfol). 
Orchis pyramidalis L. 

GanTaL. Coteaux de Montmurat et de Saint-Santin (!). 
Orchis coriophora L. 


CanTaL. Prairies de Saint-Victer et de Laroquebrou (Malvezin) ; 
Sansac (!); La Trémouille (abbé Rouchy). 


Orchis nigra SCop. 


Puy-pE-Dôme. Brion, la Cabane de Saint-Alyre (Barreire); pâturages 
des environs d’Espinchal (Bapt) ; montagne du Bourguet (F. Saltel). 


Ophrys aranifera Huds. 


CanTAL. Coteau calcaire au-dessus du four à chaux, près d’Arpajon 
(F. Hermylus). 


Ophrys muscifera Huds. 
Puy-pe-Dôue. Puy de Var, près de Clermont (F. Hilarin). 
Ophrys Scolopax Cav. | 
CanraL. Puy de Saint-Santin, Montmurat (Jouve) ; garenne de Saint- 
Santin, puy de Gratacap (!). 


.. 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 307 
Hydrocharis Morsus-Ranæ L. 
Puy-n£-DômE. Dorat (F. Pierre) ; étang de Lance, près de Lezoux 
(Chassagne). — CanrTar. Lac de Madic (!). 
Potamogeton gramineus L. 
Puy-DE-DômE. Prairies marécageuses, près la gare de Laqueuille (!). 


Potamogeton rufescens Schrad. 


Puy-ne-Dôme. Lac de la Landie (Dumas) ; lac inférieur de la Godi- 
velle etlac de Guéry (!) ; bords de la Sioule, à Châteauneuf (Montel). 
— Canraz. Bords de l’Allagnon, à Molompise (abbé Charbonnel). 


Zannichellia palustris L. 
Puy-nE-DômE. Fossés, entre Veyre et les Martres (!). 


Sparganium simplex Huds. var. mioimum Fr. (pr. sp.). 
Puy-ne-DômE. Fossés, près la gare de la Miouze (!).— CanTaL. Lac de 
Madic (!). 
Juneus Tenageia L. f. 
Puy-ne-Dôme. Bords des fossés de la route, entre le Boucheix et 
Marenge (Dumas); bords de l’étang de Chancelade et dans Îles 


pacages humides des environs (Montel); fossé, près de la gare de 
Vertolaye (1). — CanTAL. Environs d’Ytrac, Arpajon, Naucelles (!). 


Jancus capitatus Weig. 


Puy-ne-Dôme. Environs d’Ambert (F. Gustave); bords de la route 
du Cordon à Thiers (Arbost); landes humides de Choreuses 
(Montel) ; Orléat (Dumas); Saint-Jean-d'Heurs (!). — CANTAL. 
La Raynal, près de Pleaux (H°' Brun). 


Juncus pygmæus Thuill. 
Puy-pE-Dômr. Bords sablonneux de l'étang de Chancelade (Wontel). 


Luzula maltifiora Lej. var: pallescens G. G. 
Puy-pe-Dôme. Monts Dores : bois du Capucin (!). — CanTaL. Bois 
près de Pleaux (Ms Brun). 
Eriophorum alpinum L. 
CANTAL. Marais tourbeux, au-dessus de Malbo (Malvezin). 


Eriophorum vaginatum L. 
. Puy-ne-Dôme. Monts du Forez : marais tourbeux, près du sommet du 
Montoncel (Arbost). — CanTaz. Marécages du |Limon, base du puy 
Chavaroche (!). | 


308 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


Setrpus multicaulis sm. 


CanraL. Pâturages marécageux, au-dessus de Saint-Saturnin (abbé 
Charbonnel) ; landes tourbeuses de la Mécanique, près de Pleaux, 
Cros-de-Montvert (M: Brun). 

Seirpus fluitans L. 


Puy-ne-Dôme. Ruisseau à Saint-Priest-des-Champs (Montel). — 
CanraL. Ruisseau de la Bourgade (Ms Brun); Narse de Lascols, 
près de Paulhac (abbé Charbonnel). 


Seirpus acicularis L. 
CanTaL. Bords sablonneux du lac de la Crégut (abbé Chanet). 
Seirpus ovatus Roth. 
Puy-ne-DômE. Etang de Chancelade et le loug des ruisseaux qui 
l’alimentent, étang desséché du Montel-de-Gelat (Montel). 
Carex pulicaris L. 


Puy-ne-Dôme. Charensat, Biollet, pâturages humides (Montel) ; Cha- 
lusset, près de Pontgibaud, fossés de la route de Vertolaye à Job (1). 
— CanTaz. Bords de lIncons (Ms Brun); Saint-Simon, près 
d’Aurillac (F. Gustave) ; forêt d’Ytrac (H. Loret). 


Carex brizoides L. 


Puy-pe-Dôme. Bois des environs d’Ambert (Brevière) ; bois de Dur- 
tol (!) ; bois de Picot, près de Lezoux (Dumas). 


Carex paradoxa Willd. 


Puy-ne-Dôme. Prairies tourbeuses des environs de Biollet (Montel). 
CanTaL. Tourbières de Marcenat (!). 


Carex teretiuscula Good. 


CanraL. Prairies marécageuses, à Albepierre, Prat-de-Bouc, maré- 
cages de la Margeride, marécages au-dessus de Salers (!). 


Carex paucifiora Lightf. 


Puy-pE-DômE. Marécages du Fossat, entre Job et la base de Pierre- 
sur-Haute (Brevière). — CanTaL. Marais tourbeux au-dessus de 
Condat, Marcenat (!). 


Carex limosa L. 


CanTaL. Prat-de-Bouc(Malvezin) ; Saint-Urcize, marais tourbeux (!) ; 
bords du lac de Fayet, près de Saint-Saturnin (asie Charbonnel). 
Carex lævigata Sm. 


Puy-ne-Dôme. Rochers de la Volpie, près de Job(t) ; Biollet (Hontel). 
— CanraL. Ravins boisés, à Mourjou (Lavergne). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 309 


Carex filiformis L. 

CANTAL. Bords du lac de Fayet, près de Saint-Saturnin (abbé Char- 
bonnel). 

Leersia oryzoîdes Soland. 

CANTAL. Bords de l’Incons, à Pleaux (Ms Brun); bords de la Dautre, 
sous la Capelle-Viescamp (Malvezin) ; bords du Célé, en aval de 
Saint-Constant (!). 

Phleum viride All. 
CANTAL. Dans une vigne à Saint-Santin (!). 


Gastridium lendigerum Gaud. 
Puy-ne-DômE. Champs cultivés, à Néronde (!); Vollore-Ville, Escon- 
toux, Peschadoire (Dumas). 
Avena elatior L.-var. precatoria (A. bulbosa Willd.). 
Puy-pE-DômE. Grand champ du domaine de la Gravière, près de 
Lezoux (F. Gaudence). 
Alopecuruas fulvus Sm. 
Pux-ne-DômE. Etang de Chancelade (Montel); environs d’Ambert 
(Brevière). 
Polypogon monspeliensis Desf. 
Puy-ne-Dôme. Châtelguyon, au bord d’une source minérale (Léon 
Lequé). 
Calamagrostis Epigeios Roth. 
Canraz. Rochers herbeux, entre Prat-de-Bouc et Albepierre (Mal- 
vezin). 
Bromus maximus Desf. 
CanrTaL. Coteaux rocailleux à Saint-Projet, Vieillevie, le Port (!). 


Elymus europæus L. 

Puy-ne-DômE. Bois près d’Orcival, bois du Capucin, près du Mont- 
Dore (!); Bois des Taches, près de Pontgibaud (F. Hilarin); 
Chapdes-Beaufort (Montel). — CANTAL. Bois du Lioran (!) ; Saint- 
Saturnin (abbé Charbonnel). 

Ægileps triuncialis L. 
CanraL. Côte de Grenier, près de Massiac (Malvezin). 


OCphioglossum vulgatum L. | 
Pux-pe-DômE. Saint-Sandoux (R. du Buysson) ; prairies des environs 


310 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
de Lamothe, près de Pontgibaud (F. Hilarin).— CanraL. Prairies 
des environs de Pleaux, de Granoux, de Barriac (M Brun). 


Osmunda regalis L. 


Canraz. Bords du Célé, sous Saint-Constant (!) ; bords de la Ressègue 
(Lavergne). 


Grammitis leptophylla SW. 


CanraL. Environs de Paulhenc (Malvezin) ; talus du chemin de Saint- 
Projet à Vieillevie (!). 


Aspidium Lonchitis SW. 
Puy-ne-Dôme. Rochers du sommet de Pierre-sur-Haute (Arbost). 
Polystichum Thelypteris Roth. 


CanraAL. Etang de Fleurac, près la gare de Saignes-Ydes (!) 
Polystichum Oreopteris DC. 


CanraL. Saint-Constant, Boisset (!) ; Champagnac, bords de l’Incons, 
à Pleaux (M! Brun). 


Asplenium Halleri DC. 
Puy-pEe-Dôme. Thiers, rochers de Margeride (Arbost). 


Asplenium Breynii Retz. — À. germanicum Weis. — = À. septentrio- 
nale X Trichomanes Loret. 

Puy-pe-DômE. Rochers de Margeride, Saint-Pierre-Roche, Boisséjour, 
rochers au-dessus de Durtol (!) ; Pontaumur, Teilhet près Miremont 
(Montel); la Combe-du-Bois, au-dessus de Royat (Dumas); le 
Pont-Vieux, près de Tauves (Billiet). — Canrar. Boisset, Maurs, 
Vieillevie, Saint-Projet (!) ; Pleaux-Triniac, la Boulie, Ydes 
(M: Brun); Riom-ès-Montagne (Lastiolas). 

Allosorus crispus Bernh. 


CanraL. Rochers du Suc-de-Rond, près du Falgoux (Lamotte) ; mon- 
tagne de la Mouche, au-dessus de Prat-de-Bouc (Malvezin). 


Adiantum Capillus-Veneris L. 
Puy-nE-DÔME. Puits du Château du Broc, près d’Issoire (!). 


Éguisetum variegatum Schl. 


CanraL. Broussolles, près de Saignes (M# Brun); sables du bord 
du Lot, à Vieillevie (!). 


Marsilina quadritoliata L. 


Puy-nE-Dôme. Etangs de Saint-Jean-d’Heurs et d’Orléat (Duchasseint 
et Chassagne). 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 311 


Pilularia globulifera L. 
Puy-nE-DÔôME. Bords de 1 étang Paulo, à Orléat, étang desséché de 
Lance, près de Bord (Duchasseint et Chassagne). 
Isoetes lacustris L. | 
CanTaL. Lac de Menet (F. Saltel). 
Lycopodium alpinum L. 
Puy-pEe-DôME. Monts Dores: puy Ferrand (Ms Brun). — CANTAL. 
Pentes herbeuses, près des rochers du Pas-de-Roland (!). 
Lycopodium inundatum L. 


Puy-ne-Dôme. Tourbières de la Barthe, sous Vassivière (Dumas); 
bords du lac de Laspialade (!) ; landes humides près de l’étang de 
Chancelade (Montel). — Canrar. Bords du lac de la Crégut 
(MY Brun) ; fossés de la route de la Salvetat à Roanne (Ernest Oli- 
vier, 17 octobre 1897). 

Selaginella spinulosa À. Br. 


Contrairement à l’indication donnée dans notre Flore d'Auvergne, 
p. 530, le S. spinulosa a été trouvé, non sur les pentes du Sancy, 
mais bien sur le flanc nord du Capucin (Lamy de la Chapelle, 
in litt. ad F. Héribaud). | 


LA FLORE DU PUY-DE-DOME COMPARÉE A CELLE DU CANTAL. 


Pour les botanistes d'Auvergne, nous allons donner ici les 
listes des plantes que renferme, à l'exclusion l'un de l'autre, 
chacun de nos deux départements. 


PLANTES DU PUY-DE-DOME QUI MANQUENT ENCORE AU CANTAL. 


Thalictrum silvaticum Koch. — Puy Long, près de Clermont. 
Thalictrum flavum L. — Bords de l’Allier, près de Maringues. 
Adonis flammea var. abortiva G. G. — Aigueperse ; champs cultivés. 


Ceratocephalus falcatus Pers. — Champs cultivés des environs de 
Riom. pi 


312 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


Ranunculus trichophyllus var. radians Rev. (pr. sp.). — Mares sur 
ja rive droite de l’Allier, en aval du pont de Mirefleurs. 


Ranunculus aquatilis var. pseudo-fluitans Hiern. — Ruisseau d’Her- 
bet, près de Clermont. 


Eranthis hyemalis Salisb. — Sur le flanc d’un ravin, près du sommet 
de la vallée de Chaudefour. 


Papaver hybridum L.— Coteaux calcaires de la Limagne. 

Glaucium corniculatum Curt. — Puy Crouel, puy Long. 

Fumaria micrantha Lag. — Aigueperse; champs cultivés. 

Arabis auriculata var. puberula Koch. — La Roche-Noire. 
Diplotaxis viminea DC. — Dans les vignes, sous Mirefleurs. 
Alyssum campestre L. — Beaumont et Rabanesse, près de Clermont. 
Myagrum perfoliatum Pers. — Champs cultivés de la Limagne. 


Lepidium Smithii Hook. — Sables des bords de la Sioule, à Château- 
neuf, Menat, Saint-Jacques-d’Ambur. 


Hutchinsia procumbens Desv. — Plateau du Saladi, près la gare de 
Vic-le-Comte. 


Viola biflora L. — Monts Dores, puy de la Tache. 
Helianthemum salicifolium Pers. — Coteaux de la Limagne. 
Silene conica L. — Clermont, sables de l'Allier. 


Spergularia marginata Bor.— Autour des sources minérales de la 
Limagne et de Saint-Nectaire. 


Spergularia media Presl. — Gimeaux, pelouses arrosées par des 
sources minérales. 


Linum limanense Lamotte. — Coteaux de la Limagne. 
Althæa cannabina L. — Haies de la Limagne. 


Malva Alcea L. var. intermedia Bor. (pr. sp.). — La Molière, près 
de Lezoux. 


Erodium ciconium Willd. — Talus des chemins de la Limagne. 
Lupinus reticulatus Desv. — Saint-Agoulin, près d’Aigueperse, pla- 
teau de Corent, sables de la Dore à Ambert. 


Melilotus parviflora Desf: — Plateau du Saladi, près la gare de Vic- 
le-Comte, Saint-Alyre et Herbert, près de Clermont. 

Trifolium maritimum Huds. — Sainte-Marguerite, Saint-Nectaire. 

Trifolium filiforme L.— Vallée de Villars, près de Clermont.” 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 313 


Tetragonolobus siliquosus Roth. — Bords des fossés et prairies de la 
Limagne. 


Astragalus hamosus L. — Coteaux et pelouses de la Limagne. 


Vicia serratifolia Koch. — Bords des fossés et champs humides de la 
Limagne. 


Vicia villosa Roth. — Chanturgues, près de Clermont. 

Potentilla supina L. — Puy de Corent, Malintrat. 

Potentilla micrantha Ram. — Ceyrat, Royat. 

Potentilla collina Wib. — Montaigut-le-Blanc. 

Œnothera muricata L. — Bords de l'Allier, sous Gondolle. 

Hippuris vulgaris L. — Effiat, fossés de la Limagne. 

Tillæa muscosa L. — Bords des chemins sablonneux, près de Lezoux. 


Apium graveolens L.— Les Salins à Clermont, Pont-du-Chäteau, Gi- 
meaux. 


Petroselinum segetum Koch. — Saint-Agoulin; champs cultivés ou 
incultes. 


Sison Amomum L. — Haies des environs de Riom. 

Sium latifolium L. — Bords du lac Chambon. 

Œnanthe Phellandrium Lamk. — Bords des étangs de Lezoux. 
Œnanthe fistulosa L. — Fossés de la Limagne. 

Peucedanum gallicum Latour. — Bois de Randan et de Lezoux. 
Caucalis leptophylla L. — Gergovia, dans les champs de blé. 
Galium rotundifolium L. — Bois, près d’Ambert. 

Galium vernum Scop. — Saint-Nectaire. 

Anthemis mixta L. -- Champs des environs de Charensat. 
Inula bifrons L. — Coteaux de la Limagne. 

Inula salicina L. — Bois de Lezoux. 

Inula Britannica L. — Bords des fossés de la Limagne. 

Inulu squarrosa L. — Base du puy Saint-Romain. 

Achillea Millefolium var. setacea W. K. (pr. sp.). — Saint-Saturnin. 
Gnaphalium supinum L. — Monts Dores. 

Lappa nemorosa Kr. — Clermont, Saint-Saturnin. 


Carlina Cynara Pourr. — Dans les bruyères à la base ouest du puy de 
Côme et au sud du Parisien. | 


314 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


Carduus crispus X nutans G. G.— Bois de la Pradat, près de Saint- 
Saturnin. 


Cirsium eriophorum X lanceolatum F. Hérib. — Le Cheix, près de 
la base est du puy de Dôme. 


Taraæacum leptocephalum Rchb. — Voisinage des sources minérales ; 
Cœur, Saint-Nectaire. 


Hieracium glanduliferum Hopp. — Monts Dores. 

Hieracium Planchonianum Loret. — Roche Sanadoire. 
Hieracium cerinthoides L. — Monts Dores. 

Xanthium Strumarium L.— Pont-du-Château. 

Jasione humilis Pers. — Monts Dores. 

Campanula Cervicaria L. — Lezoux, Pontgibaud. 

Campanula rapunculoides L. — Champs de la Limagne. 

Erica vagans L. — Bois de Lezoux. 

Pirola chlorantha Sw.— Bois de Gravenoire, près de Clermont. 
Pirola uniflora L. — Bois de Pins, au-dessus de Cunlhat. 


Pinguicula longifolia DG. — Prairies tourbeuses près de Latour- 
d'Auvergne, 


Hottonia palustris L. — Étangs de Lezoux. 
Samolus Valerandi L.— Bords des fossés de la Limagne. 
Glaux maritima L. — Pelouses arrosées par les eaux minérales. 


Androsace elongata L. — Chanturgues, puy de Var, où cette Primu- 
lacée est extrêmement abondante. 


Convolvulus lineatus L. — Puy Long. 
Linaria supina L. — Roccard près de Lezoux. 


X Linaria Heribaudi Camus. — Talus du chemin de fer près de 
Royat. 


Veronica acinifolia L. 


Saint-Agoulin, près d’Aigueperse. 
Veronica saxatilis Jacq. — Monts Dores. 


Limosella aquatica L. — Bords de l’Allier sous Gondolle, Dorat, 
étang de Chancelade. 


Orobanche arenaria Berkh. — Bois de Royat, sur Achillea Millefo- 
lium. 


Orobanche Artemisiæ Gaud, — Saint-Nectaire, sur Artemisiq cam- 
pestris, 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 315 
Teucrium montanum L.— Base du puy Saint-Romain. 
Teucrium Scordium L. — Bords des fossés de la Limagne, 
Salvia Æthiopis L. — Bords des chemins et coteaux de la Limagne. | 
Stachys Heraclea All. — Puy d’Anzelle. 
X Mentha palustris Mœnch. — Bords du lac d’Aydat. 
X Mentha Lamyi Malvd. — Saint-Saturnin, Tallende. 


Leonurus Marrubiastrum L. — Autour d'une mare du plateau de 
Corent. V 


Scutellaria hastifolia L. — Bois de Lezoux. 
Plantago carinata Schrad. — Bords de l’Allier, sous Corent. 


Amarantus deflexus L.— Bords des chemins et lieux incultes, près de 
Clermont. 


Chenopodium rubrum Rchb. — Bellerive, Médague. 
Polygonum viviparum L. — Monts Dores. 
Polygonum Bellardi All. — Moissons de la Limagne. 


Poterium muricatum var. vulcanorum F. Hérib. — Sur les scories 
de la chaîne des monts Dômes. 


Salix herbacea L. — Monts Dores. 

Salix Lapponum X phylicifolia Gillot. — Monts Dores. 

Sagittaria sagittifolia L. — Étangs des bois de Lezoux. 

Butomus umbellatus L.— Fossés de la Limagne. 

Triglochin maritimum L. — Saint-Nectaire. 

Triglochin palustre L. — Voisinage des sources minérales. 

Tulipa silvestris L. — Environs de Thiers et de Riom. 

Gladiolus illyricus Koch. — Bois de Lezoux. 
Orchis odoratissima L. — Pâturages, à la base nord du puy de Côme. 
Orchis Morio X laxiflora Reut. — Environs de Thiers. 

Lemna arhiza L. — Étang de Ligonne près de Lezoux. 

Potamogeton pectinatus L. — Fossés de la Limagne. 


Juncus pygmœus Thuill. — Les Gravanches près de Clermont, Pont- 
gibaud, Biollet. 


Juncus Gerardi Lois. — Voisinage des sources minérales. 
Cyperus longus L. — Fossés de la Limagne. 
Carex pilosa Scop. — Bois des monts Dômes. 


316 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 

Careæ chordorhiza Ehrh. — Narse d’Espinasse. 

Carex curvula All. — Monts Dores, puy Ferrand. 

Carex vaginata Tausch. — Monts Dores. 

Carex hordeistichos Vill. — Bords des chemins de la Limagne. 


Carex Œderi var. pumila Zahn. — Dorat, dans les sables des bords de 
la Dore. 


Alopecurus arundinaceus Poir. — Herbet, près de Clermont. 


Tragus racemosus All. — Pelouses des bords de l’Allier, sous Corent 
et sous Mirefleurs. 


Agrostis rupestris var. flavescens F. Hérib. — Monts Dores, val 
d’Enfer. 
Panicum Colonum L. — Fossés de la Limagne, Clermont, Montfer- 


rand, les Gravanches, Aulnat; très abondant. 
Polypogon monspeliensis Desf. — Pont-du-Chäteau, Châtelguyon. 
Glyceria distans Wah]. — Aux alentours des sources minérales. 
Glyceria spectabilis M. et K. — Fossés de la Limagne. 
Glyceria loliacea Godr. — Saint-Anthème. 
Poa dura Scop. -— Bords des chemins de la Limagne. 
Poa supina Schrad. — Monts Dores. 
Poa compressa var. Langeana Rchb. — Clermont. 
Festuca Eskia Ram. — Monts Dores. 


Lolium perenne var. furcatum Billot. — Talus et bords des chemins 
de la Limagne, Clermont, Aulnat. 


Asplenium Ruta-muraria var. longilobatum F. Héribaud. — Saint- 
Saturnin ; sur vieux murs. 


Pilularia globulifera L. — Bords des étangs de Lezoux. 


Marsilia quadrifoliata L. — Mèmes stations que pour l’espèce précé- 
dente. 


Isoetes echinospora Dur. — Lacs de Guéry, de Servières, Chauyet, etc. 


Selaginella spinulosa A. Br. — Monts Dores, pente nord du Ca- 
pucin. 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 317 


PLANTES DU CANTAL QUI MANQUENT AU PUY-DE-DOME. 


Thalictrum majus Jacq. — Sainte-Anastasie. 

Anemone vernalis L. — Plomb du Cantal. 

Ranunculus chærophyllos DC. — Pelouses et bords des chemins à 

Vieillevie, Saint-Projet. 
Ranunculus hololeucos Lloyd. — Environs de Pleaux. 
Fumaria Bastardi Bor. — Saint-Projet. 
Arabis cebennensis DC. — Ravins des bois du Lioran. 
Arabis auriculata Lamk. — Rochers du bord de la route, près de Sai- 
, gnes. ti 
Dentaria digitata Lamk. — Bois de Saint-Urcize. 
Dentaria digitata X pinnata Merk. — Même localité. 
Erysimum virgatum Roth. — Saint-Urcize, sur une vieille muraille. 
Sisymbrium asperum L. — Environs de Massiac. 
Draba aizoides L.— Puy d’Enfloquet, dans le groupe du puy Violent. 
Cistus salvifolius L. — Vallée du Don, Saint-Projet, Vieillevie. 
Drosera longifolia Hayne. — Marais tourbeux, près de Lieutadès. 
Polygala calcarea Schultz. — Montmurat, Courbelimagne. 
Dianthus graniticus Jord. — Vallée de la Truyère, gorge de l’Ander, 
sous Saint-Flour. 
Dianthus Girardini Lamotte. — Vallée de la Truyère, sous Pierrefort. 
Silene Saxifraga L. — Rocs de Vassivière, Saut de la Cère, Salers, 
ruines du château de Chaule. 

Silene gallica L. — Boisset, Leynhac, Lachourlie, Vieillevie. 

Silene ciliata Pourr. — Plomb du Cantal. 

Lychnis coronaria Link. — Rochers au bord du Lot et de la Dor- 
dogne. 

Sagina subulata Wim. — Saint-Paul-des-Landes, Pleaux. 

Linum gallicum L. — Le Trioulou, Saint-Constant, Montmurat, Saint- 
Projet, Vieillevie. 

Linum strictum Huds. — Montmurat. 

Geranium pratense L. — Dans les haies, près de Ségur. 

Oxalis corniculata L. — Sud et sud-ouest du département. 


318 /_ SÉANCE DU 26 suiLer 1901. 

Oxalis Navieri Jord. — Çà et là dans le sud-ouest, Montvert, Laro- 
quebrou, etc. 

Rhamnus alpina EL. — Sainte-Anastasie, Lieutadès. 

Anthyllis Vulneraria var. rubida Lamotte. — Montmurat. 


Genista prostrata Lamk. — Sommet du Plomb, pâturages près de 
Pierrefort. 


Adenocarpus complicatus Gay. — Maurs, Boisset, Laroquebrou. 
Ononis Natrix L. — Garenne de Saint-Santin. 

Trifolium montanum L. — Saint-Flour, Marcenat, Condat. 
Trifolium patens Schreb. — Arpajon, Tivoli près d’Aurillac. 
Vicia varia Host. — Moissons à Saint-Flour, Ruines. 

Orobus vernus L. — Bois de Saint-Urcize. 


Coronilla Emerus L. — Rochers du bord du Lot, à Vieillevie, Saint- 
Projet, vallée du Don. 


Lathyrus neglectus Puel. — Garenne de Saint-Santin. 
Lythrum Hyssopifolia L. — Environs de Maurs. 
Sedum anopetalum DC. — Montmurat. 


Saxifraga hieracifolia Waldst. — Rochers du Pas-de-Roland et la 
Roche-Taillade. 


Saæifraga oppositifolia L.— Rochers du Pas-de-Roland. 
Saxifraga androsacea L.— Même localité. 


Saxifraga Aizoon var. cantalica Gillot. — Sommet du Plomb, puy 
Mary, puy Violent. 


Rosa Pouzini Tratt. — Montmurat. 

Bupleurum junceum L. — Montmurat, Molompise. 

Peucedanum Carvifolia Nill. — Pierrefort. 

Heracleum Lecokii G. G. — Vallées de la Cère et de l’Allagnon, Sa- 


lers, etc. 

Œnanthe pimpinelloides L. — Maurs, Saint-Santin, Montmurat, 
Vieillevie. 

Centranthus Calcitrapa Dufr. — Montmurat. 

Valerianella coronata DC. — Environs de Maurs. 


Cornus mas L. — Montmurat, Gratacap, Aurillac. 
Inula graveolens L. — Sud et sud-ouest du département. 


Leucanthemum palmatum Lamk. — Rochers du bord du Lot, Vieil- 
vie, le Port. 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 319 

Carduncellus mitissimus DC. — Puy calcaire de Gratacap, Garenne 
de Saint-Santin. 

Leuzea conifera DG. — La Valette, près de Montmurat. 

Carduus vivariensis Jord. — Montmurat, Saint-Projet, Vieillevie. 

Lappa tomentosa Lamk. — Bords des chemins et sur la place publique 
à Ydes. 

Crepis lampsanoides Frœl. — Ravins des bois du Lioran, Pas-de- 
Roland. 

Pterotheca nemausensis Cass. — Saint-Santin, Montmurat. 

Tolpis barbata Willd. — Saint-Projet, Montmurat. 

Leontodon proteiformis var. crispatus G. G. — Garenne de Saint- 
Santin. 

Hieracium piliferum Hoppe. — Puy Mary, Peyre-Arse. 

Hieracium cymosum L. — Rochers près de Neussargues, Molompise. 

Lobelia urens L. — Le Trioulou, Quézac. 

Campanula Erinus L. — Saint-Projet, Vieillevie. 

Phyteuma betonicifolium Vill. — Puy Mary, sommet des rochers du 
Pas-de-Roland, rocs de Vassivière, Peyre-Arse. 

Primula vulgaris Huds. — Pleaux, Mazic, près d’Aurillac. 

Chlora perfoliata L. — Garenne de Saint-Santin, Montmurat. 

Gentiana ciliata L. — Montmurat, Gratacap, Garenne et puy de Saint- 
Santin, Courbelimagne, La Condamine, près d’Aurillac. 

Verbascum maiale DC. — Rochers entre Saint-Projet et Vieillevie. 

Linaria Pelliceriana DC. — Environs des Maurs. 

Linaria arvensis Desf., forme à corolle dépourvue d’éperon. — Talus 
d'un chemin près de Molompise. 

Antirrhinum Asarina L. — Rochers du bord du Lot, Saint-Projet, 
Vieillevie, le Port. 

Veronica urticifolia L: — Pas-de-Roland, Roche-Taillade, la Gaudil- 
lon, rochers de Badabec. 

Veronica Teucrium var. angustifolia Le Grd. — Coteaux calcaires à 


Montmurat. 
Veronica prostrata L. — Montmurat, Saint-Flour. 
Veronica Anagallis var. anagallidiformis Franch. — Fossés, entre 


Murat et Laveissière. | 
Rhinanthus Heribaudi Chabert. — P uy Mary. 


320 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
Rhinanthus ramosus var. arvernensis Chab. — Rocs de Vassivière. 


Odontites lutea Rchb. — Montmurat, Gratacap, Garenne de Saint- 
Santin. 


Euphrasia cantalensis Chab. — Prairies humides, près de l'étang de 
Fleurac. 


Euphrasia Rostkoviana var. minula Beck. — Monts du Cantal, puy 
Violent, puy Bataillouze. 


Euphrasia stricta Host. — Forêt d’Ytrac, Courbelimagne, Saint-Ma- 
met. 


Euphrasia stricta var. pseudo-cœærulea Jay. — Col de Néronne. 


Euphrasia salisburgensis var. subalpina Gr. — Puy Bataillouze, 
Peyre-Arse, sommet des rochers du Pas-de-Roland. 


Bartsia alpina L. — Monts du Cantal. 
Tozzia alpina L.— Col de Cabre, Pas-de-Roland. 


Pedicularis verticillata L. — Pas-de-Roland, Roche-Taillade, puy 
Mary. 


Orobanche cruenta Bert. — Maurs. 
Orobanche Picridis Schultz. — Aurillac, Courbelimagne. 
X Mentha cantalica F. Hérib. — La Gravière, près de Dienne. 


Calamintha Nepeta Link.— Bords des chemins, à Saint-Projet, Vieil- 
vie, le Port. 


Globularia vulgaris L. — Montmurat, Saint-Santin, Aurillac. 
Asarum europœæum L. — Le Lioran, la Capelle-Barrez. 
Euphorbia angulata Jacq. — Environs de Pleaux. 

Euphorbia Gerardiana Jacq. — Saint-Projet, près de Vieillevie. 
Salix incana Schr. — Bord du Lot, à Vieillevie. 

Salix daphnoides Nill. — Haies. près d’Aurillac. 

Pinus Abies L. — Bois du Lioran, bois Mary. 

Tulipa Celsiana DC. — Saint-Urcize. 

Fritillaria Meleagris L. — Prairies de Saint-Urcize. 


Ornithogalum umbellatum var. affine Bor. (pr. sp.). — Vallée du 
Don, sous Sènezergues. 
Allium Schænoprasum L. — Cascade du Sailhans, près de Saint-Flour, 
| rochers des bords de la Rhue vers le pont de Lousceyre. 
Anthericum ramosum L. — Montmurat, Molompise. 


Simethis bicolor Kunth. — Forêt d’Ytrac, Mourjou. 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D’AUVERGNE EN 1901. 324 
Limodorum abortioum Sw.— Maurs, Montmurat, Courbelimagne. 
Malaxis paludosa Sw. — Marais tourbeux, près de Saint-Remy. 
Serapias longipetala l'oll. — Prieuret près de Montmurat. 


Ophrys Scolopax Cav. — Puy de Gratacap, garenne de Saint-Santin, 
Montmurat. 


Ophrys Pseudo-speculum DC. — Garenne de Saint-Santin. 
Ophrys fusca Lamk. — Montmurat, Gratacap. 

Ophrys funerea Barla. — La Valette près de Montmurat. 
Ophrys lutea Cav. — Garenne de Sainf-Santin, Montmurat. 
Orchis globosa L. — Rocs de Vassivière, puy Mary. 


Orchis pyramidalis L. — Raulhac, Montmurat, garenne de Saint- 
Santin. | 

Orchis viridis var. brevibracteata Bréb.— La Valette près de Mont- 
murat. 


Potamogelon obtusifolius M. et K. — Étang de Fleurac, près la gare 
de Saignes-Ydes. 


Arum italicum Mill. — Montmurat, Saint-Santin, Vieillevie. 
Ériophorum alpinum L. — Prat-de-Bouc, Malbo. 

Scirpus pauciflorus Lightf. — Forêt d’Ytrac. 

Rhynchospora fusca R. et Sch. — Environ de Pleaux. 
Carex nigra All. — Puy Griou, rochers du Pas-de-Roland. 
Stipa pennata L. — Rochers entre Saint-Projet et Vieillevie. 
Briza minor L. — La Valette, près de Montmurat. 


K@leria cristata var. vestita F. Hérib. — Rochers près du sommet 
du ravin de la Croix, au Lioran. 


Brachypodium distachyon P. B. — Puy de Saint-Santin, Gratacap. 

Lolium linicola Sond. — Champs de lin, près de Dienne. 

Nardurus unilateralis Boiss. — Garenne de Saint-Santin. 

Osmunda regalis L. — Bords du Célé, sous Saint Constant. 

Woodsia hyperborea K. Br. — Rochers, près du sommet du puy Vio- 
lent. 

Grammnitis leptophylla Sw. — Paulhenc, Saint-Proje, Vieillevie. 

Polystichum Thelypteris Roth. — Lac de Madic, étang de Fleurac. 

Polystichum spinulosum var. Heribaudi R. du Buysson. — Rochers de 


Turlande près de Paulhenc. 


T. XLVILL. (SÉANCES) 21 


322 SÉANCE DU 26 JUILLET 4901. 
Polystichnm spinulosum var. muticum Al. Br. — Bois du Lioran. 
Asplenium viride Huds. — Rochers du Pas-de-Roland. 


Asplenium lanceolatum Huds. — Vallée du Don, Saint-Projet, Vieil- 
levie. 


Asplenium Adiantum-nigrum var. Lamotteanum Fr. Hérib. (pr. sp.). 
— Rochers de serpentine, près de Saint-Flour. 


Asplenium Trichomanes var. ramosum F. Hérib. et Lav. — Rochers 


schisteux, entre Boisset et Maurs. 
Allosorus crispus Bernh. — Puy Mary, puy Brunet. 


Les deux listes différentielles, dressées avec le plus grand soin, 
nous donnent respectivement 137 espèces ou variétés pour le 
Puy-de-Dôme et 146 pour le Cantal, soit un excédent numérique 
de 9 unités en faveur de ce dernier département. 

Ainsi, malgré la superficie plus grande du département du Puy- 
de-Dôme, qui est de 795,000 hectares, alors que celle de son voisin 
est à peine de 574,000, le Cantal possède un plus grand nombre 
de Phanérogames que le Puy-de-Dôme. Ce résultat ne nous sur- 
prend nullement, et nous l’avions même prévu depuis longtemps. 

En 1876, à propos d’une communication à l'Association fran- 
çaise pour l'avancement des sciences (session de Clermont- 
Ferrand), nous éerivions les lignes fsuivantes : 


€ Nous aurions l'air peut-être d'émettre un paradoxe, si nous disions 
que le Cantal est en réalité plus riche que le Puy-de-Dôme; c’est notre 
opinion néanmoins, et nous sommes persuadé qu’on en aura la preuve 
plus tard. En effet, il existait, il y a une trentaine d’années, en faveur 
du Puy-de-Dôme, une différence numérique d’environ 200 espèces, et 
cette différence, grâce aux recherches de nos correspondants et aux 
nôtres, s’est abaissée à 52; de plus, au lieu d’une vingtaine de plantes 
étrangères au Puy-de-Dôme que possédait le Cantal, vers cette même 
époque, il en compte aujourd’hui plus de 100! Il est facile de prévoir, 
par suile, que l’équilibre s’établira plus tard, et sera même dépassé en 
sens inverse lorsque les districts de Mauriac et de Saint-Flour, avec la 
partie méridionale de celui d’Aurillac, seront mieux connus ». 


Nos prévisions du mois d'août 1876 se trouvent donc aujour- 
d'hui pleinement réalisées. 


F. HÉRIBAUD JOSEPH. — LA FLORE D'AUVERGNE EN 1901. 323 


FLORULE ADVENTICE D'AUVERGNE. 


Nos premières observations, relatives aux plantes adventices de 
nos deux départements datent de 1870. 

Depuis cette époque, nous avons inscrit toutes les espèces qui, 
primitivement étrangères à la flore d'Auvergne, ont été intro- 
duites d’une façon fortuite ou accidentelle, en notant avec soin 
leur attrait plus ou moins prononcé pour le sol et le climat de la 
province. 

Pendant cette période d’une trentaine d’années, il nous a été 
donné de constater la naturalisation complète de plusieurs de ces 
plantes, telles que : Erucastrum obtusangulum, Alyssum cam- 
pestre, Rapistrumn rugosum, Reseda Phyteuma, Echinops sphe- 
rocephalum, Crepis selosa, Helminthia echioides, Androsace elon- 
gala, Veronica Buxbaumii, Chenopodium Botrys, Eragroslis 
minor, Bromus maximus, etc. 

Certaines espèces adventices n’ont eu chez nous qu’une durée 
éphémère, et semblent avoir disparu sans retour, après une ou 
deux générations, comme Sisymbrium austriacum etpannonicum, 
Linum maritimum, Melilotus messanensis et corsica, Trifolium 
Bocconi, Paronychia polygonifolia, Cynoglossum monlanum, 
Siderilis romana, Roubieva multifida, Panicum capillare et re- 
pens, Phalaris paradoxa, Ægilops triarislata, Vulpia ciliata, etc., 
tandis que d’autres, et c’est le plus grand nombre, se reproduisent 
çà ct là et tendent à prendre la physionomie des espèces sponta- 
nées aborigènes ; elles sont en cours de naturalisation. 

Presque toutes nos plantes adventices appartiennent à la flore 
méridionale et ont été trouvées, soit dans la Limagne, soit dans 
le sud du Cantal. : 

Dans la liste suivante, nous nous sommes abstenu d'inscrire les 
espèces échappées des jardins : Sisymbrium austriacum Jacq.; 
Erysimum cheiranthoides L.:; Lepidium virginicum L. ; Sene- 
biera pinnalifida DC. ; Rapistrum orientale DC.; Alyssum saxa- 
ile; Linum maritimum L. ; Trifolium nigrescens Viv., T. Boc- 
coni Savi; Vicia peregrina L.; Anethum graveolens L.; Cenlaurea 
aspera [L.: Scolymus hispanicus L.; Ambrosia artemisæfolia L.; 
Xanthium spinosum L.; Collomia coccinea Lehm.; Lysimachia 
Ephemerum L.;: Anchusa sempervirens L.; Salvia verticillala Li; 


324 SÉANCE DU 26 JuiLET 1901. 


Sideritis romana L.; Roubieva multifida Moq.-T.; Amarantus 
patulus Bert., A. albus L.; Rumex bucephalophorus L.; Acorus 
CalamusL.; Phalaris paradoxa L.;, Panicum capillare L., P.re- 
pens L., P. miliaceum L.; Cynosurus echinatus L.; Ægilops 
triaristata Willd., Æ. ovata; Hordeum maritimum L.; Azolla 
filiculoides Lamk. 

En totalisant les plantes adventices, au nombre de 27, mention- 
nées dans la Flore d'Auvergne, et celles de la liste ci-dessus, nous 
obtenons 62 espèces, dont les trois quarts environ appartiennent 
au Puy-de-Dôme. 


RÉSULTATS AcQUIS EN 1901 


Voici, d’après nos connaissances actuelles sur la flore d’Au- 
vergne, le nombre des espèces ou variélés que nous pouvons 
attribuer respectivement aux divers groupes de plantes : 


Phanérogames et Cryptogames vasculaires. ..... 1960 
Muscinées ................................ 930 
Lichens ............................. eee 980 
Algues supérieures. ........................ 460 
Desmidiées................................ 250 
Diatoniées (vivantes ou fossiles)............... 790 
Champignons supérieurs.................... 1900 


Champignons inférieurs 


Soit un total de 9270 formes végétales parfaitement distinctes. 

Les Phanérogames, les Muscinées, les Diatomées et les Lichens 
du massif montdorien ont déjà été l’objet de publications connues 
des botanistes. | 

Les Algues supérieures du Cantal ont eu un mémoire très remar- 
quable de notre savant confrère, M. Gomont. Il est à regretter 
que ce travail important soit le seul qui ait été consacré à un 
groupe végétal extrêmement varié en Auvergne et du plus haut 
intérêt. Qu’il nous soit permis d’espérer que nos Algues supé- 
rieures ne tarderont pas à être l’objet d’un travail d'ensemble 
ardemment désiré. . 

Pendant que notre distingué compatriote, M. P. Martÿ, élabore 
ja Flore fossile du Cantal, M. Pedon, de son côté, étudie activement 


LUTZ. — NUTRITION DES THALLOPHYTES A L'AID: DES AMIDES. 9325 


les Champignons supérieurs, et notre ch:r et hono:é confrère, 
M. Brevière, s'occupe avec ardeur du vaste grouje de: Champi- 
gnons inférieurs. Enfin, de notre cèt', nous es érons pouvoir 
publier à bref délai le résultat de nos recherches sur les Lichens 
d'Auvergne. 


M. Lutz fait à la Société la communication suivante : 


RECHERCHES SUR LA NUTRITION DES THALLOPHYTES A L'AIDE DES AMIDES, 
par M. BL. LUTZ. 


Depuis longtemps déjà l'attention des expérimentateurs a été 
allirée sur l'emploi de certaines amides comme source d'azote 
pour les végétanx. C'est ainsi que G. Ville (1) admet que « l’urée 
produit sur la végétation une influence favorable des plus actives » 
el que « son effet utile est juste égal à celui des sels ammonia- 
Caux ». Cette opinion est également émise par Hampe (2) en 1866; 
enfin Bente (3), dès 1865, considère l’acélamide comme assimi- 
lable. ; . 

Pendant plusieurs années la question est ensuite délaissée, mais 
le travail magistral de Pfeffer (4) sur la formation et le rôle de 
l'asparagine la remet à l'ordre du jour. Dès lors, les observations 
se multiplient, spécialement en Allemagne et en Russie; ne pou- 
vant les passer toutes en revue, je renverrai à leur sujet au Mémoire 
Publié en 1879 par Capus (5) dans les Annales agronomiques. 
Depuis cette date, un grand nombre d’auteurs ont continué à 
s'occuper de l’asparagine. C’est ainsi que Læw et Bokorny (6) ont 
Pu nourrir des Spirogyra à l’aide de cette substance, que Schim- 


(1) G. Ville, Définir par la végétation l'état moléculaire des corps (C. 
R., t. LVIL, 1863, p. 464). 

(2) Hampe, Landw. Versuchs-Stationen, 1866. 

(3) Bente, Landw. Versuchs-Stationen, 1866, p. 463. 72 

D) Péefrer, Unters. über Proteinkôrper. (Jahrb. für w. Bot., t. VII, 1872, 
p. 429). 
| G) Capus, Sur le rôle physiol. de l'asparagine (Ann. agron., t. V, 1879, 
P. 578). 
(6) Lœæw et Bokorny, Chem.-physiol. Unters. üb. Algen (Journ. für prakt. 
Chemie.-Neue Folge, Bd 36, 1887). 


326 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 

per (1) et Emmerling (2) la considèrent comme terme de migra- 
tion de l'azote dans les tissus végétaux, que Lœw (3) observe une 
relation entre l’asparagine et les hydrates de carbone dans la 
plante et constate le rôle important joué par l’ammoniaque dans 
ces transformations. Parmi les autres travaux se rapportant à l’as- 
similation de l’asparagine, on peut citer encore ceux de Meunier (4), 
de Borodine (5), de Frank (6), de Kinoshita(7), de O’Muller (8), de 
Miyachi (9), de Nakamura (10), de Schulze (11), etc. 

La résultante de ces divers travaux est que l’asparagine se con- 
duit non seulement comme une substance assimilable, mais qu’elle 
joue un rôle des plus importants dans les phénomènes intimes de 
la nutrition des végétaux. 

En dehors de l’asparagine, peu de travaux sont à signaler con- 
cernant les amides : Læw et Bokorny(12) constatent que les Algues 
vivent mal dans l’urée, tandis que Frank (13), essayant l’urée, 
l'acide urique, et l'acide hippurique admet que ces substances 
sont assimilables. 

Ïl m'a paru de quelque intérêt de continuer sur les amides la 
série d'expériences déjà effectuées sur les amines, les alcaloïdes et 
les nitriles, et de rechercher comment ces composés se conduisent 
vis-à-vis des végétaux. La présente Note est relative à la nutrition 
des Algues et des Champignons. 


(1) Schimper, Zur Frage der Assimilation der Mineralsalze durch die 
grüne Pflanze (Flora, t. LXXII, Heft. HI, p. 207). 

(2) Emmerling, Beitr. z. Kenntn. der chem. Vorgänge in der Pflanze. 
(Landw. Versuchs-Stationen, t. XXX, 1884, p. 109). 

(3) Lœw, Centralbl. für Agrikultur-Chemie, 1896, p. 401. 

(4) Meunier. Études sur l'asparagine (Ann. agron., 1880, p. 275). 

(5) Borodine, Du rôle physiol. et de la répartition de l’asparagine dans 
le règne végétal (Ann. agron., t. V, 1880, p. 487). 

(6) Frank, La statistique de l'azote en agriculture (Landw. Jahrb., 1888, 
p. 421. Trad. in Ann. agron., 1888, 2, p. 24). 

(7) Kinoshita, Coll. agr. de Tokio (Bull. vol. 11, n° 4, p. 196). 

(8) O'Muller, Jnal. Amer. Chem. Soc., t. XVII. 1895, n° 2, p. 148. 

(9) Miyachi, Coll. agr. Tokio, Bull., vol. 11, p. 487. 

(10) Nakamura, Coll. agr. Tokio, Bull., vol. 11, n° 7. p. 465. 

(11) Schulze, De l'influence des hydrates de carbone sur la formation des 
albuminoïdes dans les plantes (Landw. Jahrb., 1898, p. 516). 

(12) Lœw et Bokorny, Chem. physiol. Studien über Algen (Jnal f. Prakt. 
Chem., neue Folge, Bd 36, 1887). 


a ere La statistique de l'azote en agriculture (Landw. Jahrb., 1888, ’ 
P- . | 


327 


DES THALLOPHYTES A L’AIDE DES AMIDES. 


— NUTRITION 


LUTZ. 


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328 SÉANCE DU 26 guiLET 1901. 


I. — Nutrition des Algues. 


De même que dans toutes les observations précédentes, le 
liquide nutritif servant de milieu de culture type est le liquide 
de Molisch. Pour chacune des amides étudiées, il a été préparé 
une solution différant de la première par la substitution aux 0,200 
d’azotate de potasse de la quantité d’amide renfermant le même 
poids d’azote. La diminution du potassium est compensée par 
l'addition de 01,200 de sulfate de potasse. 

Voici les formules de ces divers milieux, résumées en tableau. 

Ces liquides ont été répartis dans des fioles d’Erlenmeyer bou- 
chées au coton et stérilisées par tyndalisation (chauffes de 20 mi- 
nules à 60°, à 24 heures d'intervalle). Des expériences préliminaires 
ont montré que l’on peut, par ce procédé, stériliser parfaitement 
des solutions neutres d’amides sans entraîner de décomposition de 
ces substances. | 

D'autre part, à l’aide de cultures répétées dans du liquide de 
Molisch, j'ai obtenu les deux espèces suivantes d’Algues à l’état de 
pureté et bien exemptes de micro-organismes : 


4° Pleurococcus minialus ; 
® Raphidium polymorphun. 


Le 15 juillet 1899, les divers milieux, préparés comme il vient 
d’être dit, ont été ensemencés avec une trace d’une de ces deux 
espèces, puis ils ont été placés près d’une fenêtre, à la température 
ordinaire. Au bout d’une dizaine de jours un début manifeste de 
végétalion pouvait se noter dans la plupart des flacons. Seuls ceux 
qui renfermaient la benzamide, la salicylamide et l’acétanilide ne 
présentaient aucune trace de multiplication des cellules déposées 
comme semence. Au bout d’un mois, les Algues apparaissaient 
dans la benzamide. Enfin, le 20 septembre, lors de l'arrêt de l’ex- 
périence, toutes les fioles avaient cultivé, sauf celles qui conte- 
naient la salicylamide et l’acétanilide. 

Les divers liquides de culture ont alors été examinés au double 
point de vue de la présence de bactéries et de celle de composés 
ammoniacaux. Dans aucun cas je n’ai trouvé la moindre trace de 
micro-organismes, pas plus que de sels ammoniacaux. On peut 
donc admettre que les amides qui ont servi à la nutrition des 
Algues ont été absorbées sans avoir subi de fermentation préalable. 


329 


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330 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


Plusieurs autres essais, effectués dans les mêmes conditions ont 
conduit à des résultats analogues. 


IL. — Nutrition des Champignons. 


Partant toujours du même principe, j'ai choisi pour faire ces 
recherches une série de modifications du liquide de Raulin calcu- 
Jées de manière à présenter une composition élémentaire cons- 
tante, la nature du composé azoté offert comme aliment variant 
seule. Ces solutions nutritives devant être parfaitement neutres, 
par suite de la facile décomposition des composés amidés, l'acide 
tartrique a, en outre, été remplacé par une quantité convenable de 
tartrate neutre de potasse. 

Les formules des différents milieux sont résumées ci-après : 

Tous ces liquides ont été introduits dans des fioles d’Erlenmayer, 
à raison de 100 cent. cubes par fiole, puis ils ont été stérilisés par 
tyndalisation à 60°, et finalement ensemencés à l’aide de chacune 
des trois espèces suivantes : 


4° Aspergillus niger ; 
® Aspergillus repens ; 
8° Penicillium glaucum. 


Une première expérience a été effectuée avec de l’Aspergillus 
niger, elle n’a été que qualitative. L’ensemencement a eu lieu le 
6 mai 1899. Les divers milieux ont été alors disposés dans une 
étuve à 38° et abandonnés jusqu’au 8 juin. 

J'ai pu ainsi constater que le Champignon, outre le liquide type, 
s'était développé dans les flacons renfermant la formiamide, l’acé- 
tamide, la propionamide, la butyramide, l’asparagine, l’urée, et 
très légèrement dans la succinamide et l’oxamide. Rien n'avait 
poussé en présence de la benzamide, de la salicylamide et de 
l’acétanilide. ; 

Les autres expériences ont été quantitatives. Deux ont été faites 
avec de l’Aspergillus repens, la dernière avec du Penicillium glau- 
cum. Dans les deux premiers cas, les flacons de culture ont été mis 
à l’étuve à 38°; dans celui du Penicillium, ils ont été maintenus à 
Ja température ordinaire. 

À la fin de chaque expérience, les champignons ont été recueillis 
sur des filtres tarés, puis lavés, séchés à l’étuve et pesés. 


331 


LUTZ. — NUTRITION DES THALLOPIIYTES A L'AIDE DES AMIDES. 


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332 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


Pour plus de simplicité, je vais réunir tous les résultats en un 
seul tableau. 

En examinant les résultats consignés dans ce tableau, on peut 
constaler que les amides de la série grasse ont élé assimilées, 
tandis que celles de la série aromalique n’ont donné lieu à aucun 
développement de Champignon. 

D'autre part, on peut également remarquer que l’assimilabilité 
des diverses amides n’est pas soumise à une loi de gradation ana- 
logue à celle qui a été observée avec les amides. L’oxamide à bien 
donné un rendement plus faible que les amides inférieures de la 
série, mais les poids de Champignons constatés dans les liquides 
à base de formiamide, de propionamide, d’acétamide, de butyra- 
mide, par exemple, ne se présentent pas en échelle décroissante 
marquée, et souvent mème sont si peu différents qu’il est difficile 
d'y voir autre chose que des variations d’ordre purement expéri- 
mental. 

On peut noter aussi combien sont importants les chiffres obte- 
nus avec l’asparagine et l’urée: le liquide de Raulin servant de 
type ne donne pas de meilleurs rendements, et les idées de G. Ville 
rapportées au début de cette Note recoivent une confirmation 
absolue. : 

Une mention spéciale est due aux essais de pureté des liquides 
nutritifs après culture. Ayant constaté dans quelques milieux une 
légère production d’ammoniaque, produetion d'ailleurs incons- 
tante, se rencontrant, par exemple, dans une fiole ensemencée 
avec de l’Aspergillus niger et ne s’observant pas avec la même 
amide en présence d’Aspergillus repens ou de Penicillium glau- 
cum, j'ai fait un grand nombre d’ensemencements en variant les 
conditions expérimentales de manière à élucider cette question. 

Ces ensemencements ont été faits soit directement avec le 
Champignon après tyndalisation du liquide nutrilif, soit après 
addition de divers antiseptiques peu puissants : thymol, chlo- 
roforme, fluorure de sodium. D’autres essais ont été effectués en 
mélangeant aux solutions d’amides des solutions des ferments 
solubles sécrétés par les Champignons en expérience, soit en sou- 
mettant le tout à la filtration à la bougie, soit après addition 
d’anliseptiques : thymol, chloroforme, fluorure de sodium. Enfin 


l'examen bactériologique des milieux a été opéré (cultures sur 
bouillon peptone). 


LUTZ. — NUTRITION DES THALLOPHYTES À L'AIDE DES AMIDES. 333 


Les résultats de ces observations peuvent se résumer ainsi qu'il 
suit : 

Toutes les fois qu’une prod uction d’ammoniaque est constatée 
dans les cultures, c'est qu’elles ont été le siège de fermentations 
secondaires microbiennes. 

En l'absence absolue de micro-organismes, le Champignon se 
développe fort bien sans qu’il y ait formation d’ammoniaque aux 
dépens des amides en présence. 

Les ferments solubles sécrétés par l’Aspergillus niger, l'Asper- 
gillus repens et le Penicillium glaucum ne produisent pas d’hy- 
dratation des amides capable de les transformer en sels ammo- 
niacaux. 

On peut donc admettre que les Champignons sont susceptibles 
d’assimiler l'azote des amides, sans lui faire subir de modification 
préalable. ILest vrai que cette condition est rarement réalisée 
dans la pratique, par suite de l’extrême altérabilité de ces corps 
sous l’action des micro-organismes, par exemple. Néanmoins s’il 
était permis d'étendre aux Phanérogames les conclusions de cette 
étude, la propriété de l’assimilabilité directe des amides pourrait 
être appliquée aux phénomènes de migration des substances qua- 
ternaires dans le corps des plantes, migrations dans lesquelles 
l’asparagine paraît jusqu'ici jouer un rôle important. | 

Dans un prochain travail, j’étudierai l’action particulière exer- 
cée par les composés organiques à noyau aromatique sur la végé- 
tation des Champignons (1). 


[Note ajoutée pendant l'impression. — Dans l'intervalle qui s’est 
écoulé entre la communication de ce travail et son impression. M. Czapek 
a publié deux Mémoires sur les sources d’azote et la formation des albu< 
minoïdes chez les végétaux (2). Bien que les recherehes de cet auteur 
n'aient pas été conçues dans le même esprit que les miennes, il a été 
néanmoins amené à examiner l’action sur le développement de l’Asper- 
gillus niger de plusieurs amides et acides amidés que j'avais également 
éludiés, entre autres l’acétamide, la propionamide, la butyramide, 


(1) Travail fait au laboratoire des Hautes-Études (Botanique) de l’École de 
Pharmacie de Paris. a 

(2) Czapek, Zur Kenntniss der Slickstoffversorgung und Eiweissbildung 
bei Aspergillus niger (Ber. d. d. Bot. Gesell., pp. 130-139, 1901); — lbid., 
Untersuchungen über die Stickstoffgewinnung und Eivweiss bildung der Pflan- 
Zen (Hofmeister’s Beiträge 3. chem. Physiol. und Pathol., Bd 1, Heït 10-12, 
PP. 538-560, 1902). | ss 


334 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


l’urée et l’asparagine. Les résultats qu’il publie sont, sur ce point parti- 
culier, entièrement d’accord avec ceux qui ont été rapportés précédem- 
ment, sauf pour la butyramide où Czapek n’a obtenu aucun dévelop- 
pement de l’Aspergillus, tandis que j'ai constaté sur ce milieu une 
végétation assez belle de la Mucédinée en expérience. 

Je me ferai d’ailleurs un devoir d’ajouter que les recherches de 
M. Czapek ont été poursuivies sans qu’il ait eu connaissance de mes 
observations et que cette Note n’a nullement pour objet de constituer à 
son égard une réclamation de priorité]. 


M. Malinvaud fait, au nom du frère Héribaud ex au sien, 
la communication suivante : 


UN CAREX NOUVEAU POUR LA FLORE FRANÇAISE ; 
par M. Ernest MALINVAUD ct Frère HÉRIBAUD JOSEPH |!) 


4. Une heureuse rencontre. 


M. Gabriel Vialon, habitant Monaco, herborisait le 27 mai 1901, 
sur les bords du Donaréou, affluent de la rive gauche du Var, 
dans lequel il se jette à un kilomètre et demi au nord de la petite 
gare de Colomars; un Carex, nouveau pour notre confrère, attira 
son attention. 

Les caractères du fruit, si importants dans le genre Carex, 
n'étant pas suffisamment marqués à la fin de mai, notre zélé con- 
frère revint le 16 juin et récolla la plante en meilleur état. Ne la 
trouvant pas décrite dans les ouvrages qu’il possédait, il s'empressa 
de la communiquer à son ancien maître de Clermont-Ferrand (2), 
et celui-ci, n’y reconnaissant aucune des espèces françaises qui lui 
sont familières envoya les échantillons à Paris pour être confrontés 
avec les types que renferment les grands herbiers. 


2. Le vallon du Donaréou. 


Le Donaréou est un petit torrent de 4 à 5 kilomètres seulement 
de longueur et prenant sa source au mont Chauve (Alpes-Mari- 
times), non loin d’Aspremont. La frontière la plus rapprochée est 


(1) L'ordre de mérite, d'accord ici avec l’alphabétique, exigeait que le nom 
de mon trop modeste collal orateur et ami précédât le mien; son affectueuse 
insistance ne l'a point permis. (Eïn. Malinvaud.) 

(2) M. Gabriel Vialon, natif de Clermoït-Férrand, est un ancien élève du- 
Pensionnat des Frères de cette ville. AOL RUE nt 


MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 335 


distante de 25 kilomètres environ, à vol d'oiseau, de la station 
de la nouvelle plante, qu’on ne saurait, par suite, soupçonner 
d’avoir été importée d'Italie par les eaux (1). 

Déjà mentionné par Ardoino (2) pour le Pleris cretica, que 
M. Vialon y a récolté, le pittoresque vallon du Donaréou est soi- 
gneusement décrit dans les notes de notre correspondant auquel 
nous empruntons textuellement les passages suivants : 


Nature du sol : Tuf calcaire très humide, quoique non maré- 
cageux, sur les bords du Donaréou. 


Lumière diffuse. Le vallon est une coupure produite par l’éro- 
sion du torrent et offre à peu près la même largeur en haut qu’en 
bas, formant ainsi une sorte de couloir profond et sombre dans 
lequel les rayons solaires ne pénètrent jamais. Quand l’atmos- 
phère est très pure, on peut, dit-on, apercevoir les étoiles au mi- 
lieu de la journée. 

Altitude, certainement inférieure à 100 mètres. Le Donaréou se 
jette dans le Var à 16 kilomètres environ de l'embouchure de ce 
dernier, et l’on trouvait notre Carex à moins de deux kilomètres 
en amont du confluent. 


La largeur du vallon est d’environ 1 à 2 mètres; parfois il 
s’étrangle complètement et le ruisseau s’écoule dans des grottes 
qu’il faut traverser pour pénétrer dans un nouveau couloir. 

Les parois très humides du vallon sont tapissées de Cryptogames, 
Mousses, Hépatiques, Fougères, parmi celles-ci Aspidium acu- 
leatum var. angulare, Scolopendrium officinale, Pteris cretica. 
À côté de notre CaREx croissaient le Melica uniflora offrant à peu 
près le mème port (tiges et feuilles dressées, puis retombantes 
supérieurement) et une forme du Careæ Mairü; le Carex silva- 
tica se présente dans des endroits moins obscurs et l’Iberis um- 
bellata s’épanouit dans des parties plus élargies de la gorge. 


La demi-obscurité permanente de ce vallon produit, comme 
nous verrons plus loin, des effets d’étiolement sur les plantes 


qu'on y rencontre. 


(1) Entre le vallon du Donaréou et la frontière s'étendent plusieurs chainons 
de montagnes assez élevées, séparés par des valiées profondes (Nole fournie 
bar M. G. Vialon). ti 1867 

(2).Ardoino, Flore analytique du département des Alpes-Maritimes ( ' D 
P. 446, cite, parmi les localités du Pteris cretica, le « vallon du Donaréou, 
près d’Aspremont ». 


336 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


3. Le Carex Grioletii Rœm. 


En analysant a calce ad caput le nouveau Carex, on note les 
caractères suivants : 


Bhizome siolonifère (1). 


Tiges de 60 à 95 centimètres (2), grêles, trigones, scabres, dressées, 
mais à la fin penchées au sommet. 


Feuilles radicales les plus externes courtes, écailleuses, brunâtres ; 
les suivantes allongées, largement linéaires, longuemeut acuminées, - 


Gagnepai n del 
Carèex Grioleti. 


1. Épi femelle. — 2. Écaille de l’épi femelle. — 3. Écaille de l'épi mâle. — ‘#, $. 
Utricule et akène vus en dessous. — 6, 7. Utricule et akène vus en dessus. 
8. Fragment de feuille. — 9. Tige, gaine, pédicelle et bractée de l’épillet infé- 
rieur. — Gross. général 3 diam. 


(1) « Les touffes de notre Carex sont en général assez volumineuses, mais 
composées surtout de feuilles; les tiges fleuries sont peu nombreuses. La rà- 
cine est peu profondément enfoncée dans le sol ; on arrache la plante faci- 
lement en tirant sur les tiges » (G. Vialon, in litt.). 

(2) La hauteur de la tige, c’est-à-dire la longueur comprise entre sa base et 
le sommet de l’épi mâle, a été mesurée sur douze exemplaires ; voici les 
chiffres obtenus en centimètres, de la moins à la plus élevée : 50, 66, 67, 69, 


MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 337 


vertes, un peu glauques en dessous, parcourues par 3 à 5 nervures blan- 
châtres plus saillantes; les feuilles caulinaires moyennes plus ou moins 
engainantes, servant de bractées aux épis femelles et dépassant l'épi 
mâle (1); les supérieures progressivement moius longues, la plus élevée 
très réduite el filiforme; toutes glabres sur les deux faces, mais à bords 
plus ou moins serrulés scabres. 


Plusieurs épis : LE SUPÉRIEUR MALE, LES INFÉR'EURS FEMELLES; 
aucun n’est véritablement androgyne. Rarement on observe un rudi- 
ment d’épillet femelle (1 à 3 akènes, ordinairement avortés) sessile à la 
base de l’épi mâle; d’où résulte une apparence d’androgynie. 


Épis femelles 4 ou lé plus souvent 5, rarement 3 ou 6, s'espaçant dans 
le tiers ou le quart supérieur de la tige, dressés, denses, brièvement 
oblongs ou cylindracés, contenant en moyenne 6 à 12 akènes chacun, 
et longs de 5 à 12 millimètres; l'inférieur très écarte, longuement 
pédonculé, à pédoncule filiforme, triquètre, très finement ou à peine 
scabre; les supérieurs toujours séparés mais se rapprochant vers le 
sommet, à pédoncules plus courts progressivement de bas en haut, et 
finalement subsessiles. Écailles ovales oblongues acuminées, plus étroi- 
tes et plus courtes que le fruit, blanches scarieuses, offrant une nervure 
médiane verte qui se prolonge jusqu’au sommet et que traverse longi- 
tudinalement en son milieu une ligne ou raie blanche très fine, souvent 
peu apparente. Assez fréquemment, à la base des épillets femelles, sur- 
tout de l’inférieur, plusieurs écailles vides et souvent appliquées sur le 
rachis, en-rétrécissant la base de l’épillet, la font paraitre cunéiforme. 


Utricules fructifères membraneux, verts, petits (1 à 1 1/2 centim. de 
long), obovales, obtusément trigones, HÉRISSÉS, surtout sur les côtés, 4 
la partie supérieure seulement (form. hemilasiocarpa) ou plus rarement 
jusqu’en bas (form. hololasiocarpa) (2), de poils papilleux blanchâtres ; 
face postérieure sans nervure ou obscurément nervée; face antérieure 
ou externe parcourue du milieu au sommet par une bande médiane, 
largement linéaire et blanche que rejoignent à la base du bec des 
nervures latérales qui s’effacent inférieurement. Le bec est très court, 
obscurément bifide et blanchâtre. Le style, aussi très court, est sur- 
monté de 3 STIGMATES capillaires, ferrugineux, à peu près aussi longs 


69, 70, 76, 78, 18. 87, 90, 91. D'ailleurs l’étiolement causé par l'obscurité de 
la Station rend la plante plus grêle, et favorise son élongation. Dans des con- 
ditions opposées elle serait plus robuste et plus courte. 

(1) La feuille servant de bractée à l’épi femelle le plus inférieur dépasse le 
plus souvent le sommet de l'épi terminal; mais, dans quatre exemplaires sur 
les douze que nous avons examinés, elle n’atteint pas ce sommet qui la dépasse 
au contraire, sur l’un d’eux, de 11 centim. Dans ce cas, la feuille servant de 
bractée à l'épi femelle suivant dépasse toujours l’épi mâle. Suivant le niveau 
auquel est inséré sur la tige l’épi le plus inférieur, la longueur de sa feuille brac- 
téale (non comprise la portion engainante) varie entre 15 et 51 centimètres. 

(2) Nous n’avons pas observé la forme hololasiocarpa sur les échantillons : 
provenant du Donaréou. ‘ 6062 kr 

T. XLVIIL (SÉANCES) 22 


338 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 
que l’utricule. L’akène mür est oblong-ellipsoïde, obscurément tri- 
gone, d’un jaune pâle puis brunâtre, lisse ou légèrement ponctué, cou- 
ronné par la base persistante du style. 

Épi mâle, SOLITAIRE au sommet de la tige, long de 3 à 5 centimètres, 
rarement plus, grêle, pédonculé, d’un fauve pâle, à écailles étroitement 
imbriquées, elliptiques lancéolées, roussâtres scarieuses, avec une ner- 
vure médiane verte divisée longitudinalement en deux lignes par une 
étroite raie blanche souvent peu distincte. 

On observe parfois à la base de l’épi mâle, mais non contigus à celui- -Ci, 
un ou deux épillets femelles, pouvant se réduire à un seul utricule ou à 
quelques écailles vides ; aucun des exemplaires que nous avons examinés 
ne nous a présenté d’épi véritablement androgyne. 


La description qui précéde est le fruit de l’examen comparatif 
de douze exemplaires provenant du vallon du Donaréou; peut-être 
serait-elle modifiée, sur quelques points secondaires, par suite 
d’une connaissance plus complète des variations du type, si nous 
avions disposé d'échantillons plus nombreux et récoltés en plu- 
sieurs années. 

Le Carex répondant à ce signalement se classe dans la section 
des Eucarices, parmi les espèces à trois stigmates et à utricules 
fructifères velus, à côté du C. tomentosa, dont le distinguent à pre- 
mière vue les épis femelles écartés et longuement pédonculés (au 
moins les inférieurs), et le caractère de l’utricule hérissé presque 
toujours seulement à sa partie supérieure. Cette plante étant 
nouvelle pour la France, il était cependant présumable qu’elle 
appartenait au pays voisin et n’avait pas échappé aux recherches du 
consciencieux historien de la flore des Alpes maritimes, M. Émile 
Burnat, dont le domaine floristique s’étend sur le territoire ita- 
lien. Justement notre éminent confrère avait fait paraître dans 
notre Bulletin (1), en 1893, une Note intitulée : Sur une nouvelle 
localité ligurienne du Carex Griozeri Rœm., etc. Or l'espèce 
ainsi mentionnée est celle que M. Vialon a découverte sur les bords 
du Donaréou, et elle joint à l’attrait de la nouveauté l'intérêt par- 
ticulier à toute espèce rare et critique. 


4. Aperçu historique. 


Dans les premières années du siècle dernier, Griolet, botaniste 
de Gênes, découvrit près de cette ville le curieux Carex qui devait 


(1) Voy. t. XL (1893), p. 286. 


MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 339 


plus tard porter son nom et le communiqua au célèbre professeur 
Viviani. Celui-ci, jugeant l’espèce nouvelle, la décrivit en 1804 
et l’appela C. grisea (1), mais ce nom ayant été donné dès 1808 
par Wahlenberg à un Carex de l'Amérique du Nord, très diffé- 
rent, n’était plus disponible dans le même genre, et il fut rem- 
placé par le synonyme Grioletii, créé par Schkuhr (2) en 1806 : 
sous l’un ou l’autre de ces deux noms, le nouveau Carex resta peu 
ou mal connu, presque introuvable dans les collections et, en 
dehors des citations qu’en faisaient les auteurs italiens, à peu près 
inaperçu au siècle dernier. 

Le petit nombre de ceux qui s’en sont occupés ne s'accordent 
pas sur les affinités ni sur la place ou le rang qu'il doit occuper 
parmi ses congénères. Viviani le comparait avec les C. pallescens 
et panicea; Schkubhr le plaçait entre les C. rotunda et brachys- 
tachys. Plus tard, en 1837, Kunth le décrit dans son Enume- 
ratio (3) et lui assigne comme patrie : « Liguria, Toscana »; mais 
on lit à la fin de son article « An huc C. tomentosa Mey. Enuin. 
pl. cauc.-casp., n. 192? » (4), et il formule l’avis suivant : « Nil 
nisi forma C. tomentosæ spicis distantibus, pedunculatis squa- 
misque femineis hyalino-albidis ». En 1844, de Notaris déclare 
qu'il n’a pas vu de specimens de C. Grioletii et que cette espèce 
manque à l’herbier de Viviani (5). D’après Parlatore, in Flora ila- 
liana, 11, 165 (ann. 1852), elle n’existerait que dans le centre et 
l’ouest de l'Italie (6); mais, s’il ne s'associe pas aux prévisions de 
Kunth touchant l'extension orientale de la plante ligurienne, il 
‘estime que celle-ci est une espèce très distincte et ne se rattachant 


(1) Viviani, Floræ italicæ Fragmenta. (in Annal. bot. ejusd , t. I, part. 2, 
ann. 1804). | 

(2) Rœmer in Schkuhr, Nachtrag od. die zweite Hälfle der Riedgräser 
{1806), p. 76, tab. Rrrr, fig. 209. Cet ouvrage, peu répandu et que nous ne 
possédons pas, est le complément d’un Traité des Carex (Beschreibung, ete.) 
écrit en allemand, dont la première partie, publiée en 1801 et traduite en 
français en 1802 par Delavigne, ne fournit aucune indication sur le Carex 
Grioletii. 

(3) Kunth, Enum. plant. I (Cyperographia synoptica), p. #41, n° 199. 

(4) Ainsi, longtemps avant Boissier, Kunth avait pressenti l'identité du 
Carex Grioletii de la Ligurie avec l'espèce orientale rapportée au C. tomen- 
tosa par C.-A. Meyer. 

(5) De Notaris, Repert. flor. ligust., p. 494. | 

(6) « Specie propria della parte occidentale e centrale della nostra peni- 
Sola » (Parlatore, Loc. cit.). 


340 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


à aucune autre (1). Telle n’était pas, du moins en 1858, l'opinion 
de J. Gay, dont l'étude approfondie, la plus complète, à notre 
connaissance, qui ait été publiée sur ce sujet, mérite d’être ici 
résumée (2). 


5. Une opinion de J. Gay. 


Gay avait vu le Carex grisea Viv. dans l’herbier Delessert (3). 
Il en fait une analyse d’un détail scrupuleux et s’accordant géné- 
ralement avec la nôtre, sauf de légères modifications dues princi- 
cipalement à l'influence stationnelle qu’a subie la plante du 
Donaréou; puis, dans un intéressant commentaire, il s'efforce de 
montrer que les véritables affinités de la nouvelle espèce la rat- 
tachent à la section caractérisée par un épi terminal androgyne, 
et qu’elle est particulièrement si voisine du C. virescens d’Amé- 
rique qu’il n'hésite pas à l'y rapporter à titre de variété; il l'appelle 
en conséquence C. virescens B. Grioleti J. Gay (4). Il soupçonnait 
(en 1838) cette plante d’être seulement adventice en Ligurie. En 
raison de la grande autorité qu’on accorde aux avis de ce savant 
botaniste, nous avons cru devoir ici rappeler, à titre documentaire, 
une appréciation dont l'exactitude a été contestée par des juges 


(1) ©... Perd io la credo una specie affatto diversa, si per i caratteri delle 
spighette, si ancora e principalmente per quelli dell’ otricello e dell” ache- 
nio ». (Parl., loc. cit.). 

(2) Voy. le Bull. Soc. bot. de France, t. IV (1857), pp. 165-168. Ge.t 
Notice, écrite en latin sauf le préambule, avait été rédigée par J. Gay en août 
1838. « L'auteur, est-il dit dans le préambule, n'y a rien ajouté, sice n'est la. 
citation de deux textes postérieurs à sa date et une note d'où il résulte que 
la plante est réellement spontanée sur la côte occidentale du golfe de Gênes ». 

(3) « Stirpem... in herb. Ventenatiano nunc bessertiano vidi, ab ipso 
auctore missam. Eadem quoque nomine eodem in herb. Fontanesiano nunc 
Webbiano exstat, a Savio missa…. ». J. Gay, loc. cit. 

(4) « Qui vero omnes, cum affinitatem stirpis inter species sexu distinctas 
quæsiverint, a scopo, ni valde fallor, maxime aberrarunt. Mihi enim stirps, 
nullis arcte speciebus cognata videtur, nisi illis quibus spicula terminalis 
androgyna, basi mascula, reliquæ femineæ inter quas C. virescenti tam prope 
recedit, ut omnino non, nisi varietatis lege, distinguere valeam... Nostra, 
cum virescente comparata, non, nisi spiculis femineis pluribus (4-5, non 
2-3), infima _basi sterili, et spicula mascula dimidio vel etiam quadruplo 
longiore, utriculis tandem parcius hispidis et rostello magis distincto, differre 
censenda est, notis scilicet per totam Caricum gentem fallacissimis. Stirpem; 
ergo, origine dubiam nec nisi ex duobus speciminibus cognitam, prout spe- 
ciem propriam ego admittere nollem. In qua opinione, si forte fallor, si quoque 
C. Grioleti pro certo unquam Liguriæ civi habenda erit, manebit tamen stirpis 


vera affinitas, extra omne dubium posita, et hic primum a me notata... » J. 
Gay, loc. cit. 


MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 341 


très compétents (1); il serait hors de propos d’y insister plus lon- 
guement dans une simple Note de géographie botanique. 


6. Carex Grioletii en Orient. 


Enfin, avec le Flora Orientalis(2), l'aire de dispersion du Carex 
Grioletii, jusqu'alors resserrée dans d’étroites et vagues limites, 
s'agrandit prodigieusement par suite de la confirmation de l’iden- 
tité, naguère entrevue par Kunth, de l’espèce italienne avec une 
plante assez répandue en Orient (Crimée, Caucase, Perse, etc.) 
et que les auteurs qui l’ont mentionnée (C.-A. Meyer et Lede- 
bour) (3) avaient décrite sous le nom de Carex tomentosa (A). 

Boissier mentionne encore comme synonyme du Carex Grio- 
delii le Carex subvillosa de Marschall von Bieberstein (5); mais 
l’auteur du Flora Taurico-caucasica attribue à son espèce : 
€ Spicis femineis geminatis ovatis approximatis sessilibus. 
culmi graciles foliis altiores, etc. », caractères qui suffiraient à 
rendre fort douteuse celte synonymie. 


7. Nouvelles localités occidentales. 


Le Carex Grioletii, après la révélation de son origine orientale, 
devait aussi reculer à l’ouest les limites de son domaine. M. Burnat 
(loco cit.) annonce qu’il l’a découvert, le 2 juin 1893, dans un 
vallon sauvage près de Ceriana (environs de San Remo, Ligurie 
occidentale), et remarque avec raison que « cette nouvelle localité 
étend considérablement vers l'occident l’aire de l’espèce dont il 


(1) € Gay C. Grioleti pro varietate C. virescentis americanæ habet sed 
collatis utriusque speciminibus species americana neglecta pubescentia aliisque 
notis spicis fructiferis Jaxioribus et duplo angustioribus statim distinguitur ». 
(Boissier, Flor. Or., V, ann. 1882, p. 762). — Voy. aussi Christ, Nouv. Catal. 
Carex Europe, in Bull. Soc. bot. Belg. XXIV, part. 2, p. 14. 

(2) Boissier, Flora Orientalis, V, 412 et 762. 

(3) C.-A. Meyer, Enum., p. 31 ; Ledebour, Flor. Ross. (ex parte). 

(4) Boissier, tout en reconnaissant l’affinité des deux espèces, note en ces 
termes leurs différences : « (C. Grioleti) affinis C. tomentosæ, sed distincta 
Statura elatiore, spiculis femineis dissitis et longe pedonculatis, bracteis lon- 
gius vaginatis, utriculo parcius et superne tantum hirto longius rostellato et 
antice lineato. 

(5) Marsch. a Bieberstein, Flora Taurico-caucasica, 11, p. 386 (ann. 1808). 
D’après l’Index Kewensis, le C. subvillosa précité serait synonyme de C.:t0- 
mentosa. . 4 


342 SÉANCE DU 26 JUILLET 1901. 


s'agit ». La localité des bords du Donaréou marque une étape 
nouvelle parcourue dans la même direction. 


8. Résumé de la synonymie. 


Des citations qui précèdent se conclut la synonymie suivante : 


Carex GRioLeTIt Rômer in Schkuhr, Nachtrag Riedgr. (1806); Kunth, 
Enum. plant. 1, p. AM ; Parlat. F1. ital. II (1852), p. 169, etc. 

C. grisea Nivian. in Annal. d. botan. (1804); non Wahlenberg (1803). 

C. virescens Mühlenb. 8. Grioletii J. Gay, in Bull. Soc. bot. Fr. IV 
(1857), p. 166. ; 

C. tomentosa C.-A. Meyer, Enum. plant. caucas.-cap. (1831), p. 31; 
non L. 


9. Indigène ou adventice. 


On a ici à choisir entre deux hypothèses en s'appuyant sur un 
calcul de probabilités. Rappelons d’abord que, d’après Ardoino 
(Loco citato), le vallon du Donaréou avait été visité anciennement 
par des botanistes et que l’un d'eux y avait découvert le Pleris 
crelica qui croît précisément à côté du Carex Grioletii ; il semble 
à priori que cette dernière espèce n'aurait pas dû passer ina- 
perçue (1), et cette circonstance fournit une probabilité, dont 
nous he voulons pas exagérer l'importance mais s’ajoutant à des 
présomptions d’un autre ordre, en faveur de l’hypothèse d’une 
naturalisation, adoptée dès 1838, par Jacques Gay et fortifiée à 
cette époque dans son esprit par la parenté qu’il croyait exister 
entre un Carex américain et l’espèce ligurienne (2). De nos jours, 
M. Christ a également attribué à celle-ci une origine étrangère; 
mais, au lieu de baser son jugement sur l’appréciation d’affinités 
contestables, ce savant monographe s'appuie sur le fait avéré de 
l'existence, constatée à l'état manifestement spontané dans plu- 
sieurs pays de l’Orient, de l’espèce dont il s’agit. « Le Carex Grio- 


(4) Pour tenir la balance égale entre les deux hypothèses admissibles, nous 
remarquerons que les premiers visiteurs du vallon du Donaréou n’y avaient 
pas vu le Carex Mairii, assurément indigène, que M. Vialon y a récolté au 
voisinage du C. Grioletii, 

(2) Ego vero ex America ortam et in horto quodam cultam vel cum navium 


saburra fortuito introductam, posteaque exstirpatam vehementer suspicor.… » 
J. Gay, loc. cit. : 


MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. — UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 343 


lelii, écrivait-li naguère à M. Burnat (loc. cit.), appartient à ce 
groupe de plantes orientales qui, poussant une ou deux stations 
jusqu’en ltalie, se trouvent là isolées et incomprises pour celui 
qui n’en connaît pas l’aire complète. » Cette explication, forcé- 
ment hypothétique, paraît cependant extrêmement probable. 


10. Variétés du type et variations des auteurs. 


En admettant cette hypothèse, il serait intéressant d'examiner 
si le type oriental s’est modifié sensiblement en émigrant dans un 
pays si éloigné de son lieu d’origine. Faute des matériaux néces- 
saires pour approfondir cet examen, nous nous bornerons à de 
courtes remarques fondées sur la comparaison des exemplaires 
provenant des bords du Donaréou avec la description du type 
donnée par les auteurs que nous avons consultés. 

Nous avons déjà observé que l’obscurité de la station du Dona- 
réou produisait des effets d’étiolement sur les plantes qu’on y ren- 
contre. On se rend compte de cette action en comparant, l’un avec 
l’autre, les deux exemplaires représentés sur la planche qui accom- 
pagne cette Notice. Celui de droite, provenant de la station du 
Donaréou, est plus allongé, sensiblement plus grêle, à extrémités 
retombantes, à épillets plus petits, tandis que la plante de gauche, 
récoltée en Asie-Mineure et offrant le type oriental, paraît plus 
rigide et plus robuste dans toutes ses parties (1). D’autres plantes, 
rapportées par M. Vialon du vallon du Donaréou, avaient subi des 
modifications analogues, en particulier un Carex Mairii devenu 
méconnaissable avec ses très petits akènes tout à fait ou presque 
glabres. 

Il y a un léger désaccord sur le nombre des épis femelles entre 
les observations des auteurs et les nôtres. Kunth et Parlatore ont 
fixé uniformément ce nombre à 4, Gay l’a porté à 4 ou 5; Boissier, 
au contraire, à 3 ou 4. Or, sur les douze exemplaires que nous 
avons étudiés, huit nous ont offert 5 épillets femelles, deux en 
avaient 4, un en présentait seulement 3, et le dernier 6. | 

Des cinq auteurs que nous avons consultés, Gay est le seul qui 
ait mentionné, en en exagérant peut-être la valeur, le caractère, 


(1) Cet échantillon a été mis à notre disposition de la façon la plus gracieuse 
par M. Barratte, conservateur de l’Herbier Cosson. Nous remereions ici notre 
aimable confrère de son extrême complaisance. 


344 © SÉANCE DU 20 JUILLET 190. 


assurément remarquable, de la présence accidentelle d’un rudi- 
ment d’épi femelle, réduit le plus souvent à un petit nombre 
d’écailles vides et mal développées, à la base de l’épi mâle (1). Cette 
particularité se rencontre sur trois de nos douze exemplaires, et 
nous ne pouvons en apprécier le degré de fréquence. Gay nous 
parait avoir tiré une conséquence trop hâtive, en s'appuyant sur 
un seul cas rapporté par lui pour justifier les étroites affinités 
qu’il a cru voir avec le C. virescens. Il s’est montré plus exact en 
rapportant, dans sa scrupuleuse description, un intéressant détail 
omis par les autres auteurs; nous voulons parler des écailles vides 
qu’on voit assez fréquemment à la base des épis femelles, surtout 
de l'inféricur (2). Ce caractère acquerra probablement plus tard 
une certaine importance, lorsque des matériaux moins insuffisants 
que ceux dont on a disposé jusqu’à ce jour fourniront une base 
plus sûre pour la connaissance des affinités réelles du Carex 
Grioletii. 

Nous ajouterons ici une observation qui ne s'applique à aucun 
des individus provenant des bords du Donaréou. 

Sur quelques-uns des exemplaires de provenance orientale que 
renferme le riche herbier Cosson, nous avons constaté qu’un des 
principaux caractères distinctifs du Carex Grioletii — celui que 
Boissier décrit par les mots « utriculo parcius et superne tan- 
tum hirto » (form. hemilasiocarpa) — pouvait se modifier au 
point d'offrir une villosité s’étendant, au moins d’un côté, jusqu’à 
la base du fruit (form. hololasiocarpa) et rappelant sous ce rap- 
port l’aspect de l'utricule du C. tomentosa. Cette particularité, qui 
diminue la distance séparant ces deux espèces, n’a pas jusqu'ici 
attiré, au moins à notre connaissauce, l'attention des auteurs. 


11. Grioleli ou Grioletii. 


Quoique ce détail soit de faible importance, nous estimons 
qu’on doit s'appliquer à être correct, vel in minimis. Nous avions 
d’abord suivi la première orthographe à l'exemple de Gay et de 
Boissier et à cause du nom de Griolet, mais Kunth et Parlatore 


(4) « .… Spica terminalis in uno specimine tota mascula, in altero basi jma 
fœminea (ex toto masculam Vivianus describit) ». 
(2) « Squamæ fœmineæ... inferiorum 7-10, in spicula inferiore (non ita in 


spiculis superioribus, vel saltem pauciores multo) vacuæ! rachi adpressæ, 
unde spicula basi in cuneum attenuata. » (Gay, loe. cit. }. 


MALINVAUD ET FR. HÉRIBAUD. —- UN NOUVEAU CAREX FRANÇAIS. 345 


écrivent Grioletii, orthographe adoptée par l’auteur lui-même de 
<e nom spécifique (1) et que, par suite, nous n’avons pas le droit 
de modifier. | 


Explication de la planche IX de ce volume. 


Des deux exemplaires reproduits en photogravure, celui de gauche provient 
d’une localité de l’Asie-Mineure, celui de droite a été récolté par M. Vialon 
dans la station française des bords du Donaréou. 


M. Malinvaud présente à la Société diverses plantes qu’il 
a rapportées de ses dernières excursions dans le département 
du Lot, notamment le Pæonia corallina, que M. l'abbé Bach 
lui a fait recueillir près de Luzech (arrondissement de Cahors); 
Dianthus brachyanthus, Helianthemum salicifolium, Lunaria 
rediviva, Geranium phœum, Doronicum Pardalianches, Den- 
taria pinnata, récoltés, aux environs de Saint-Denis près 
Martel, arrondissement de Gourdon (2), sous la direction de 
M. Lamothe, instituteur de cette commune ; Sedum hirsutum 
el le rare Asplenium foresiense à Lamativie, près des fron- 
tières des départements de la Corrèze et du Cantal; Aconi- 
tum Lycoctonum, Lathyrus tuberosus. Orobus niger var. major, 
à Thémines, arrondissement de Figeac, etc., etc. La plupart 
de ces espèces étaient nouvelles pour la flore du Lot. 


(1) Nous tenons ce renseignement de l’obligeance de M. Emile Burnat. Notre 
érudit correspondant nous apprend aussi que Schkuhr donnait au découvreur 
ligurien le nom de « Grioleti >; mais, « dans une note de l’herbier Ventenat, 
qui est à Genève. existe un échantillon authentique dudit Carex envoyé par 
le Ciloyen Griolet, est-il dit » (Burnat in litt.). . . 

Par une singulière méprise, J. Gay attribue la découverte à « Griolet Pegli », 
le second de ces noms étant celui de la localité où la plante fut rencontrée : 
€ Plantarum curiosus, Griolet Pegli, stirpem olim ad Vivianum misit... » 
(J: Gay, Loc. cit.). …., 

(2) Je suis redevable à M. Lamothe de la connaissance des localités de ces 
Plantes, ainsi que de plusieurs autres, qui seront comprises dans une étude 
récapitulative ultérieure. (Ern. M.) 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE‘ 


Les Forêts et le Régime forestier en Provence; par Ferdinand 
ALLARD, inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, docteur en droit; 
in-8° de vini-215 pages. Paris, Arthur Rousseau, éditeur, rue Soufflot, 
14, 1901. 


Lorsque, en 1897, la Société botanique de France résolut de tenir 
une session extraordinaire à Barcelonnette, les organisateurs de cette 
session estimèrent qu’il y aurait là une occasion excellente d'éclairer les 
membres de la Société sur l’importance de la question forestière, en 
leur montrant, sur les lieux mêmes, et de la manière la plus saisissante, 
en même temps que l'étendue des désastres produits par le déboise- 
ment, toutes les péripéties de la lutte opiniètre que soutient, contre ce 
fléau, notre vaillante Administration des Forêts. Pour l'exploration 
de ce champ de bataille, nos confrères devaient rencontrer le meilleur 
des guides en la personne de M. Carrière, conservateur des Forêts à Aix, 
sous la haute direction de qui s’exécutent les travaux de reboisement et 
d’extinction des torrents dans le département des Basses-Alpes (2). Les 
résultats de cette inspection d’un si grand intérêt ont été exposés de 
magistrale façon par notre ami le professeur Flahault, dans les Comptes 
rendus de la session de Barcelonnette. 

L'ouvrage que vient de publier M. Ferdinand Allard a le mérite d'of- 
frir un tableau d'ensemble où l’on voit ce que le régime forestier a déjà 
fait et ce qu'il doit faire encore pour la conservation ou la restauration 
des forêts de la Provence. « Notre étude, dit l’auteur, commence par 
quelques détails sur la Provence forestière depuis la conquête romaine 
jusqu’à nos jours et se poursuit par un exposé de la situation forestière 
actuelle. » | 

La partie historique de ce volume n’est pas la moins intéressante. Le 
chapitre intitulé : Le Régime des ordonnances nous montre les efforts 
incessants que, depuis la fin du moyen âge, le pouvoir royal avait tentés 


(1) Il est rendu compte de tout ouvrage envoyé en deux exemplaires au 
Secrétaire général de la Société. | 
(2) M. Paul Carrière, qui alors n’était point encore membre de la Société 


botanique de France, fut, par acclamation, nommé président d'honneur de la 
session. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 347 


pour empêcher la ruine des forêts (1). Mais les calamités publiques qui 
accablèrent la Provence rendirent ces efforts impuissants et, durant une 
longue période, les forêts provençales eurent grandement à souffrir. Ce 
fut, au xvi° siècle, l'invasion des armées de Charles-Quint, puis les 
dévastations occasionnées par les guerres de religion; plus tard, pendant 
les dernières années du règne de Louis XIV, une nouvelle invasion de 
la Provence ; enfin, les troubles et l'anarchie de la Révolution. Ajoutons 
que de tout temps nos forêts eurent à subir les ravages résultant d’un 
pâturage abusif. 

Les bornes étroites d’un compte rendu ne nous permettent point de 
suivre pas à pas M. Ferdinand Allard en son exposé de l’œuvre répara- 
trice. On trouvera dans son livre l'historique, avec texte à l'appui, de la 
législation qui fournit à l'Administration actuelle les moyens d’exercer 
son action bienfaisante. 

Le chapitre relatif aux usages et emplois des bois forestiers de Pro- 
vence intéressera plus particulièrement les botanistes, et nous tenons à 
le leur signaler. Nombreuses et variées sont les essences qui peuplent 
les forêts de la Provence, et M. Ferdinand Allard donne à leur sujet 
beaucoup de détails instructifs. Nous lui adresserons pourtant, à cel 
égard, une légère critique : pourquoi n’applique-t-il pas à ces diverses 
espèces leur nom botanique et se contente-t-il de désigner les arbres 
par des noms français, dont la signification n’est pas toujours bien pré- 
cise, ce qui peut amener parfois une certaine confusion ? 

Au cours de son travail, l’auteur a eu l’occasion de citer quelques pas- 
sages de l’exposé des motifs du Code forestier présenté en 1827 à la 
Chambre des députés par M. de Martignac : « La conservation des forêts, 
disait le ministre, est un des premiers intérêts des sociétés, et par con- 
séquent l’un des premiers devoirs des gouvernements. Tous les besoins 
de la-vie se lient à cette conservation. Leur existence même est un bien- 
fait inappréciable pour les pays qui les possèdent, soit qu’elles pro- 
tègent et alimentent les sources et les rivières, soit qu’elles soutiennent 
et raffermissent le sol des montagnes, soit qu’elles exercent sur l’atmos- 
Phère une heureuse et salutaire influence. La destruction des forêts 
est souvent devenue, pour les pays qui en furent frappés, une véritable 
Calamité et une cause prochaine de décadence et de ruine. » 

Ces considérations n’ont pas cessé d’être vraies, et l’on ne doit laisser 
échapper aucune occasion de les rappeler. L. LEGRÉ. 


(1) Le rôle de protection, attribué, en d’autres parties du royaume, à la 
laîtrise des Eaux et Forêts, fut, pour la Provence, confié à une chambre spé- 
Ciale du Parlement d’Aix, établie au commencement du xvii* siècle, laquelle 
prit le nom de Chambre forestière. Ce nom n’est point tombé en désuétude : les 
Provençaux de la campagne, qui ont conservé l’usage de la langue provençale, 
appellent actuellement l’Administration des Forèts la Chambro fourestiero. 


318 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


J. D'ARBAUMONT. Sur l'évolution de la Chlorophylle et de 
l'Amidon dans la tige de quelques végétaux ligneux (Ann. sc. 
nat. Bot., 8° série, t. XIII et XIV, p. 319-510, 1901). 


Le but que se propose l’auteur de cet important Mémoire est de 
reprendre l’étude des phénomènes amylo-chlorophylliens en suivant 
l’ordre chronologique où ils se produisent. Le travail de M. d’Arbau- 
mont comprend, par suite, quatre parties : 


I. — Etude de l’amylochlorogénèse dans le cône végétatif et les 
premiers entre-nœuds de la tige ; | | 


IT. — Allures propres et relations réciproques de la chlorophylle et 
de l’amidon au cours de l’été et en automne, c’est-à dire au moment où 
cesse l'accroissement en longueur ; 


III. — Etat des mêmes substances et de leur milieu pendant la 
période hivernale ; 


IV. -— Phénomènes de régénération printaniers. 


Si l’on examine un cône végétatif en voie d’accroissement, on voit que 
sa partie méristématique terminale ne renferme pas d’amidon, mais que 
cette substance apparait à un niveau un peu inférieur : 1° dans la moelle; 
2° à la base des jeunes mamelons foliaires, d’où elle progresse, d’une 
part, dans le parenchyme foliaire, de l’autre dans le parenchyme cor- 
tical et les rayons médullaires de l’entre-nœud inférieur de la tige. Cet 
amidon offre d’ailleurs le plus souvent un caractère transitoire et 
disparait, soit totalement chez la plupart des espèces à suber interne, 
soil à l'exception de l’endoderme chez les espèces à suber externe. 

Quelle est l’origine des grains d’amidon ? Pour M. Belzung, le grain 
d’amidon doit être reconnu comme principe générateur du corpuscule 
chlorophyllien; mais, inversement, les grains de chlorophylle peuvent 
reconslituer leur hydrate de carbone générateur en empruntant à leur 
propre substance les matériaux nécessaires. 

M: d’Arbaumont pousse plus loin l'observation. Dans le méristème 
terminal existent des granulations albuminoïdes ou plastides, colorables 
en Jaune par l’iode ioduré. Ces plastides peuvent devenir l’origine de 
grains d’amidon qui apparaissent soit isolés, soit en nombre variable 
au centre ou au bord du plastide. S'il s’agit de grains isolés, ils ne tar- 
dent pas à grossir en distendant leur membrane albuminoïde et la 
réduisant à une mince pellicule qui peut même éclater. Dans le second 
cas, les masses amylacées restent en général petites et ne tardent pas 
à entrer en régression, tandis que leur enveloppe albuminoïde s’épaissit, 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 349 


et, s’imprégnant d’un pigment d’abord jaunâtre, puis vert, constitue 
finalement un grain de chlorophylle complet qui continue encore à 
grossir après la disparition totale de ses enclaves amylacées. Contraire- 
ment à l'opinion de M. Belzung, le granule protéique initial de la tige 
serait le point de départ des phénomènes amylochlorophyiliens, qui com- 
menceraient par un corpuscule albuminoïde pour aboutir à un corpuscule 
albuminoïde en passant par l'intermédiaire d’un hydrate de carbone. 

Mais, si l’amidon nous apparaît comme un élément générateur des 
grains de chlorophylle, il est loin d’être un facteur indispensable de cette 
formation qui peut se produire en son absence (Charme, etc.). 

L'origine des grains d’amidon dans les tissus incolores de la tige est 
la même : ils procèdent d’un granule protéique (leucoplastide de 
Schimper), avec cette différence que ce granule ne s’imprègne pas de 
pigment vert, et qu'il tend à se résorber avec le grain d’amidon auquel 
il a donné naissance. 

Les plastides amylochlorophylliens ne se comportent pas tous d’une 
manière analogue. Il en est qui se forment dans des cellules du mé- 
ristème à plasma granuleux colorable par les solutions aqueuses de 
bleu de métylène et de bleu-violet d'aniline (cyanocystes) ; ces plas- 
tides se dégagent de bonne heure de la couche protoplasmique où ils ont 
pris naissance, d’où le nom de gymnochlorites que propose de leur 
appliquer M. d’Arbaumont. Les autres naissent dans des cellules à pro- 
toplasma clair et non colorable par les réactifs précédents (cellules dites 
achroocystes) ; ils restent indéfiniment engagés dans la couche proto- 
plasmique qui les a formés, d’où le nom d'endochlorites. 

- Les endochlorites ont une structure le plus souvent d'apparence homo- 

gène, quelquefois granuleuse; ils sont en général plus réfringents que 
les gymnochlorites et ne sont pas gonflables par l’eau. Les gymnochlo— 
rites peuvent affecter quatre formes : lenticulaire aplatie, irrégulière, 
lenticulaire ponctuée, réticulaire spongieuse. On en trouve en grains 
composés. Il sont gonflables par l’eau chez un grand nombre d'espèces, 
et celte propriété se manifeste surtout après l'apparition de l’amidon 
d'été : ils affectent alors une forme vésiculeuse. 

‘Si l’on examine maintenant l'apparition de l’amidon estival, on. 
constate que la phase de production intense des jeunes tissus étant 
terminée, l’amidon disparaît entièrement ou à l'exception de l'endo- 
derme. Au bout d’un temps plus ou moins long, il reparail, et cela 
d'autant plus tardivement que la pousse de la plante est plus vigoureuse ; 
il commence à se montrer dans les entre-nœuds, dont la croissance en 
longueur est arrêtée ou très ralentie. Le maximum de production a lieu 
vers les mois d'août ou septembre. Quant au mode d’envahissement des 
tissus par l’amidon, il est très variable. Chez les espèces à suber externe, 


350 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


il peut être : 1° centrifuge dans son ensemble et bilatéral dans les 
régions corticales et libériennes ; 2 originaire d’une couronne située 
dans les régions externes de la moelle ; 3° originaire de deux zones ini- 
tiales, l’une médullaire, l’autre endodermique ; 4° centrifuge et cen- 
tripète ou franchement centripète. Chez les espèces à suber interne, 
l’exfoliation de l’écorce primaire met obstacle le plus souvent à la pro- 
duction notable de l’amidon d’été. 

Les grains d’amidon d’êété apparaissent généralement plus tôt dans les 
gymnochlorites que dans les endochlorites. Chez les premiers ils se 
forment en des points quelconques, souvent au centre lorsqu'il n’y en 
a qu’un (formation sporadique), tandis que chez les seconds la forma- 
tion est ordinairement latérale ou périphérique. I] peut en apparaître 
enfin aux dépens de granulations protéiques du plasma pariétal des 
cyanocystites (formation libre). 

Au début de la période hivernale, on assiste à la résorption de cet 
amidon d’été, suivant un processus général des plus variables, laissant 
finalement dans les cellules restées vivantes un résidu granuleux dans 
lequel on ne peut plus identifier les restes des plastides primordiaux. 
Cette résorption peut être totale ou partielle. 

Quant aux chlorites, ils subissent, pendant la période de froid, des 
modifications plus ou moins profondes, les unes transitoires (décolora- 
tion, changement d'orientation), les autres permanentes (altérations de 
forme et de consistance, avec diminution de volume pouvant aller excep- 
tionnellement jusqu’à la dissolution totale). 

Le tanin, localisé plus spécialement dans les achroocystes, suit une 
marche inverse de l’amidon : il a son maximum en hiver, et, précédem- 
ment, dans les jeunes tiges pauvres en amidon, et il entre en résorption 
lors de la régénération printanière de cette substance. 

Les noyaux des achroocystes varient peu ; ceux des cyanocystes sont 
frappés de dégénérescence. 

Au printemps, l’amidon se régénère, souvent même bien avant le 
début de la végétation. Lors du développement des bourgeons, il se pro- 
duit une régression temporaire pouvant aller jusqu’à la disparition totale, 
après quoi on remarque une nouvelle et active formation, qui est défi- 
nitve. 

Pendant ce temps, les cyanocystes reprennent leur aspect antérieur ; 
mais, tandis que la plupart des gymnochlorites ne modifient pas leurs 
propriétés, ceux d’entre eux qui étaient primitivement diffusibles au 
contact de l'eau perdent cette particularité et deviennent stables. Les 
endochlorites, maintenus en hiver par le protoplasma condensé en 
réseau ou en bordure de la cellule, sont mis en liberté et reprennent leur 
position estivale. Les phénomènes de déformation, décoloration et modi- 


Mn, 


DA 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 351 


fication d'orientation se reproduisent en sens inverse, mais d’une 
manière incomplète, qui se traduit le plus souvent par une diminution 
de volume des endochlorites, indice d’une dégradation qui, à la longue, 


peut amener la désorganisation complète du corps chlorophyllien. 
L. Lurz. 


E. GRIFFON. L'assimilation chlorophyllienne et la structure des 
plantes (Série scientifique ScienrTrA, n° 10). 1 vol. in-8° écu. Paris, 
Carré et Naud (s. d.). 


Les végétaux à chlorophylle empruntent à l'atmosphère la majeure 
partie du carbone qui leur est nécessaire grâce à l’action du pigment 
chlorophyllien sur l’acide carbonique sous l'influence des radiations 
lumineuses. Le carbone de l’acide carbonique est fixé et l’oxygène 
rejeté à l’extérieur. On peut donc mesurer en quelque sorte l’intensité 
de l’assimilation en déterminant le volume d’acide carbonique absorbé, 
ou, ce qui revient au même, celui de l’oxygène dégagé. 

De nombreux auteurs ont étudié cette importante question. On peut 
citer parmi eux : Garreau, de Saussure, Bonnier et Mangin, Boussin- 
gault, Correnwinder, Sachs, Saposchnikoff, Dehérain, Petermann, Lau- 
rent, Bokorny, Mazé, etc., etc. 

Le petit volume que présente aujourd’hui M. Griffon constitue la 
mise au point des travaux qui ont spécialement trait aux relations qui 
existent entre la structure anatomique des tissus assimilateurs de {a 
plante et son énergie assimilatrice. Successivement sont passés en revue 
les végétaux à vie normale, les parasites et les saprophytes, puis ceux 
dont la structure a été modifiée par le milieu dans lequel ils vivent 
(action de la lumière, de la chaleur, de l’état hygrométrique, des sels 
minéraux), Enfin, dans un dernier chapitre, est discutée la valeur des 
divers facteurs anatomiques ou chimiques au point de vue des variations 
de la quantité de carbone fixée. La relation qui existe entre cette quan- 
tité, l'importance plus ou moins grande du parenchyme palissadique et 
de la proportion de chlorophylle est mise en relief, ainsi que l'influence 
relardatrice exercée par le développement des tissus incolores, de la 
cuticule, des poils, des pigments colorants, la présence d’acides orga- 
niques dans le parenchyme foliaire, la diminution du nombre des sto- 
Mmates, etc. 

Le petit ouvrage de M. Griffon est appelé à être lu avec intérêt par 
Ceux qui veulent se mettre avec facilité au courant des recherches en- 
treprises dans cette branche importante de la physiologie végétale. 


L. Lurz. 


392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


E. de WILDEMAN. Observations sur les Apocynacées à latex re- 
cueillies par M. L. Gentil dans l’état indépendant du Congo 
en 4900. Publication de l'État indépendant du Congo. Bruxelles, 
V° Monnom, À br., 38 pages, 1901. 


À une époque où la question des caoutchoucs constitue une des plus 
importantes préoccupations des colonisateurs des régions tropicales, la 
description par M. de Wildeman de cinq Apocynacées à latex ne pou- 
vait manquer d’un certain intérêt. 

Ces plantes appartiennent : 

Deux au genre Landolphia : L. owariensis Pal. Beauv. (nom indig. 
Matofé-Mango) ; L. Gentilii de Wild., nov. sp. (Bongew); 

Deux au genre Carpodinus : C. Gentiliide Wild., sp. nov. (Masindja); 
C. turbinatus Stapf. (Bosele Montani); 

Une au genre Clitandra que l’absence de fleurs a empêché de nom- 
mer avec certitude (nom indigène : Mondongo). 

Le Landolphia owariensis semble assez répandu dans l’Afrique tro- 
picale; c’est une des plantes productrices de caoutchouc les plus impor- 
tantes. Il est assez voisin du L. Heudelotii, dont il se distingue surtout, 
d’après M. Hua, par la glabrescence parfaite de ses feuilles à l’état 
adulte, ainsi que par la grosseur de son fruit non atténué à la base. Il 

donnerait un caoutchouc de bonne qualité, mais cette opinion rencontre 
quelques contradicteurs, probablement par suite d’une confusion entre 
des plantes assez semblables d’aspect, quoique appartenant à des espèces 
différentes. Le Landolphia owariensis, dépourvu de fleurs, ressemble 
d’ailleurs beaucoup au L. Klaïinii, ce qui a donné lieu à des erreurs, 
notamment en ce qui concerne l'ère de distribution géographique de ces 
deux plantes. 

Le L. Gentilii, également voisin des L. Heudelotii et L. owariensis, 
se distingue du premier par la glabrescence de ses feuilles et par ses 
fruits ovoïdes, jaunâtres; il s’éloigne du second par son style terminé 
par un renflement stigmalique cylindrique-cupuliforme, à bord frangé, 
d'où émergent deux lobules allongés, par les loges de la corolle attei- 
gnant 5 millimètres, pubescents sur la face externe, sauf dans la partie 
recouverte dans le bouton par le pétale voisin, et par le tube de la co 
rolle velu extérieurement, sauf dans la partie recouverte par les sépales 
(chez le L. owariensis, la base du tube est glabre, les lobes de la 
corolle sont entièrement velus à l'extérieur, le stigmate est obovoïde, 
non cupulé). 

Le Carpodinus Gentilii présente une certaine analogie avec le C. ful- 
vus Pierre; il en diffère cependant par ses feuilles cunéiformes arrondies 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 393, 


à la base, jamais cordées, à pétiole assez long. Cette plante ne possède 
pas de vrilles. — Hab. : entre le lac Léopold et le lac Tumba. 

Le C. turbinatus n'offre d'intérêt qu’au point de vue de sa réparti- 
tion géographique : l'échantillon étudié par M. de Wildeman est ori- 
ginaire de la région du lac Léopold IT. La plante parait done plus ré- 
pandue qu’on ne croyait jusqu'ici. 

Quant au Clitandra, il semble devoir se ranger dans le sous-genre. 
Anthoclitandra et parait voisin des C. Gilletii de Wild. et C. orien- 
talis K. Schum. L. Lurz. 


H. LECOMTE et Ch. CHALOT. Le Vanillier : Sa culture, prépara- 
tion et commerce de la Vanille. Paris, Naud, éditeur, 1901, 1 vol. 
in-8°, 228 pages avec figures dans le texte. 


Ce nouveau travail est conçu dans le même esprit que les précédents 
ouvrages sur le Cacaoyer, les arbres à gutta, le caféier et le coton. 

Après avoir indiqué les principaux Mémoires qui depuis celui de. 
Carolus Clusius font mention de la Vanille, les auteurs s'étendent lon- 
guement sur les caractères botaniques des Vanilliers et en particulier 
sur ceux du Vanilla planifolia qui est l'espèce de beaucoup la plus 
répandue et fournissant la meilleure vanille. Les conditions de climat et 
de sol, la préparation du terrain, la plantation, les engrais à employer, : 
les parasites animaux et végétaux contre lesquels on a à lutter, font 
l’objet de chapitres spéciaux destinés, suivant le désir même des au- 
leurs, à renseigner à l'avance nos compatriotes attirés vers les colonies 
lointaines sur ce qu’ils pourront tenter et à les armer du bagage dé con- 
naissances nécessaires pour éviter autant que possible les expériences . 
inutiles et onéreuses. |: ; 

C’est avec un véritable luxe de détails que se trouve traitée la pollini-. 
salion artificielle. On sait, en effet, que chez les Vanilliers, l'autofécon- 
dation étant impossible, par suite de la conformation même du sligmale, 
la pollinisation se trouve réalisée naturellement par les insectes. Mais : 
cette intervention est trop incertaine et dans le but d'obtenir un ren- 
dement plus cons:dérable, le procédé de pollinisation artificielle est 
aujourd’hui universellement pratiqué. D’excellentes figures qui accom-. 
Pagnent le texte permettent de comprendre facilement les diverses phases 
de cette délicate opération. 

Ce n’est guère que six ou sept mois après la pollinisation que les cap= 
Sules sont complètement formées. Mais une fois cueillis ces fruits 
doivent être soumis à toute une série de manipulations variables suivant 
les pays et destinées à provoquer le développement du parfum. Les 
auleurs nous renseignent sur les modes de préparation actuellement en 
Usage au Mexique, à la Réunion et à Mayotte: 19 5 Bts} 1? 
CT: XLVIL. | (SÉANCES) 23 


Ces 


Le 


354 SOCIËTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Un chapitre spécial est consacré à la vanilline qui communique à la 
vanille son parfum spécial, et à une autre substance odorante moins 
importante, qui accompagne la première, le pipéronal. D'après M. Le- 
comte un ferment oxydant serait l’agent actif de la production de vanil- 
line dans les fruits. 

On trouve ensuite d’intéressantes observations concernant le vanil- 
lisme, c’est-à-dire l’ensemble des accidents constatés chez les personnes 
occupées à la manipulation de la vanille. Les troubles occasionnés sont 
toujours éphémères et l'existence des préparateurs de vanille ne se trouve 
jamais compromise. 

Les derniers chapitres ont trait à la production de la vanille au Me- 
xique et dans les colonies étrangères, dans nos colonies de la Martinique, 
de la Guadeloupe, de la Guyane, de Madagascar, de Mayotte, du Congo 
et de Tahiti. 

C’est par un aperçu général du commerce de la vanille en France, en 
Angleterre, en Allemagne et aux États-Unis que se termine cet intéres- 
sant ouvrage d’une lecture aussi facile qu’agréable et qui ne peut man- 
quer de trouver le meilleur accueil auprès de tous ceux qu’intéressent 
les cultures coloniales. Paul GUÉRIN. 


A. CHEVALIER. Monographie des Myricacées : Analomie et histo- 
logie, organographie, classification et description des espèces, distri- 
bution géographique (Thèse, Faculté des scienees de Paris, 1901, 
258 pages, 20 figures, 2 planches, 1 carte). 


- Après un aperçu général des différents travaux auxquels ont donné 
lieu jusqu'alors les Myricacées, l’auteur divise son Mémoire en deux 
parties : la première est consacrée aux caractères anatomiques de la 
famille et comprend successivement, d'abord l’histologie de la racine, 
de la tige et de la feuille, puis celle des tubercules radicaux, et enfin la 
morphologie interne des organes de la reproduction. La seconde partie 
traite de la classification et de la description des espèces avec leur dis- 
tribution géographique. 

La structure de la racine ne présente rien de particulier. Dans la tige, 
le parenchyme cortical contient des cellules à tanin et des cellules à 
oxalale de chaux, mais on ne rencontre dans l'écorce ni canaux sécré- 
teurs, ni cellules sécrétrices, ainsi que le prétendaient quelques auteurs. 
La substance brune, insoluble dans la potasse à froid, contenue dans 
certaines cellules mortes, ne serait autre chose, d’après M. Chevalier, que 
de la lignine gommeuse. 

En raison des caractères importants qu’il peut fournir parfois pour la 
distinction d’espèces affines, le tissu épidermique de la feuille avec ses 
cryptes el ses poils a été étudié avec détails: L’épiderme du limbe géné- 


. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 355 


ralement simple est quelquefois enduit d’une mince exsudation cireuse ; 
celui de la face inférieure est creusé de cryptes contenant toujours dans 
le jeune âge un poil glanduleux massif ou en disque dont l’écusson se 
remplit d'huile essentielle pouvant remplir complètement la crypte à un 
moment donné. Les poils tecteurs sont unicellulaires et scléreux. 

Les racines et fréquemment aussi les tiges souterraines des Myri- 
cacées portent des tubercules occasionnés par un mycophyte, le Frankia 
Brunchorsti. L'auteur a fait de ces excroissances une étude aussi com- 
plète que possible et a montré que la pénétration du Frankia occasionne 
dans les cellules envahies la disparition de l’amidon et l’hypertrophie 
du noyau. Après subérification de leurs membranes, ces cellules meurent 
bientôt et il s’y produit un abondant dépôt de lignine gommeuse qui 
imprègne le plasmode et s’ajoute aux débris du mycophyte en formant 
des masses brunes. Dans la suite le tubercule meurt ainsi que la racine 
support. 

Ces tuberculoïdes qui ne sont autre chose que des racines arrêtées 
dans leur développement sont formés tantôt d’un cylindre central unique, 
lantôt de cinq ou six cylindres centraux, la formation de ces derniers 
résultant de la pénétration du Champignon dans le méristème du sommet 
de la radicelle. 

Le Frankia ne se rencontre pas sur les racines croissant dans l'eau. 

 L’inflorescence des Myricacées est un chaton en fleurs apérianthées 
insérées à l’aisselle de bractées. Dans les Gale et les Comptonia les ra- 
meaux qui portent les chatons meurent après l'émission du pollen ou la 
chute des graines, tandis que chez les Myrica ces rameaux continuent à 
s’accroître ensuite. 

: Dans les Gale l'ovaire lisse est flanqué de deux bractéoles entières 
se développant en flotteurs aérifères qui facilitent plus tard la dissémi- 
nation du fruit lequel est une noix recouverte d’un épiderme à parois 
minces (plantes hydrophiles). 

Les Comptonia possèdent également un ovaire lisse avec deux. brac- 
téoles laciniées, munies d’émergences à la base et se développant en une 
véritable cupule autour du fruit qui est un akène fortement sclérifié à 
Sa surface. Cette cupule qui protége le fruit contre le froid a permis 
à l'unique espèce, le C. peregrina, de s’avancer fort loin dans le nord 
de l’Amérique septentrionale. 

Chez les Myrica les bractéoles sont nulles ou non accrescentes. Dans 
le fruit le mésocarpe seul est sclérifié, l’épicarpe et l’endocarpe restant 
parenchymateux. Chez les espèces de la section Morella les papilles de 
l’épicarpe sont charnues et gorgées de suc, mais chez la plupart des 
espèces ces papilles se recouvrent d’une épaisse couche de cire qui 
exsude à travers la paroi de l’épiderme et revêt bientôt tout le fruit. 


396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


(espèces xérophiles). On trouve encore parmi les Myrica certaines 
espèces où le fruit, résultant d’ovaires primitivement distincts, est dé- 
signé sous le nom de syncarpum. 

Le tégument séminal provient de l’unique tégument ovulaire lequel 
comporte quatre à six assises de cellules. Dans cet ovule qui est dé- 
pourvu de funicule et orthotrope, le tube pollinique pénètre par le 
micropyle. À maturité la graine ne possède plus en dehors de ses deux 
cotylédons à parenchyme protéique amylifère et huileux qu’une seule 
assise d’albumen. P. GUÉRIN. 


D'après M. Chevalier, la place des Myricacées est encore incertaine 
autour des Salicacées, Pipéracées et Juglandacées. Trois genres seule- 
ment constituent cette famille; ce sont Gale, Comptonia et Myrica. 

Le premier est à feuilles minces caduques, sans stipules, dioïque, à 
ovaire muni de deux bractées se développant en flotteurs aérifères ; 1l 
renferme quatre espèces de l’hémisphère boréal. Le Gale palustris 
Lamk occupe dix-neuf déparlemeuts du nord et de l’ouest de la France, 
l’Europe, le nord de l’Asie et de l'Amérique et offre plusieurs variétés. 
A côté se place le G. portupalensis C. DC., dont la patrie est incertaine, 
ne différant guère du premier que par le tomentum général très dense 
et le nombre de ses chatons fructifères. Le G. japonica, connu seule- 
ment au Japon, est remarquable par l'allongement et la serrature des 
feuilles, ainsi que par la pilosité. Enfin G. Hartwegi Watson, observé 
en Californie, Orégon, Mexique, porte des feuilles linéaires et de fines 
nervilles en réseau. 

Le genre Comptonia, composé d’une seule espèce, est facile à dis- 
tinguer par ses feuilles minces caduques, pinnatifides, par ses stipules, 
son ovaire à bractéoles laciniées se développant en cupule et ses épis 
sphériques. Le C. peregrina L. est propre au Canada et aux États- 
Unis. 

Le dernier genre, Myrica, est le plus nombreux; il se reconnaît à 
ses feuilles persistantes, dentées, ses fleurs dioiques ou monoïques, Son 


ovaire cireux sans bractéoles, ses épis lâches, on y distingue trois sec- 
tions : 


1° Morella, avec 7 espèces habitant l’Asie orientale, le Népaul, l’Aus- 
tralasie. 
2° Faya, formé de 3 espèces (Portugal, Açores, États-Unis). 
Lo Cerophora, renfermant 26 espèces de l'Afrique tropicale et méri- 
dionaïe et 14 espèces américaines. 


Après un long chapitre consacré à la taxinomie et que nous venons de: 


résumer très brièvement, l’auteur, dans un examen intitulé « Résule: 


ne 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 357 


tats », revoit la famille au point de vue systématique, biologique, ana- 
tomique et de la distribution géographique ; une de ses conclusions est 
très digne d’attention, c’est que l’espèce, dans la famille des Myricacées, 
est en général mal fixée et que chacune varie dans des limites assez 
étendues. 

Dans un appendice, l’auteur cite les herbiers qui ont fourni des maté- 
riaux au monographe, les collecteurs et les numéros étudiés pour cha- 
cun d'eux, enfin il a dressé une table alphabétique des noms linnéens et 
prélinnéens. 

On s’apercevra, en lisant sa monographie, que M. Chevalier n’est ni 
linnéen, ni jordanien quant à l'importance donnée à l'espèce; mais, si 
d’aucuns lui font un reproche de n’avoir pas compris assez largement le 
stirpe, du moins il met en relief les espèces de premier ordre à l’aide de 
Caractères particuliers et en les décrivant plus largement. Le soin donné 
à la forme et aux dispositions typographiques apporte une grande clarté 
dans la classification. Les descriptions sont en français, même celles des 
espèces nouvelles, qui sont au nombre de dix, ce sont: Gale japonica, 
Myrica nana, M. incisa, M. Dregeana, M. myrtifolia, M. glabris- 
sima, M. elliptica, M. comorensis, M. Curtissi, M. Funckii. 

Les morphologies macroscopique et microscopique sont deux sœurs 
qui se dédaignent un peu trop l’une l’autre en botanique; M. Chevalier 
leur donne une importance égale. « L’anatomie, écrit-il, fournit des 
Caractères importants, permettant de mieux apprécier la valeur de chaque 
espèce et une Monographie spécifique ne saurait faire abstraction de 
ces caractères…, par contre il serait exagéré de prétendre caractériser 
chaque espèce et sa filiation seulement en examinant ses caractères ana- 
tomiques » C’est, croyons-nous, une opinion très sage et l’on appréciera 
avec beaucoup plus de vérité l’importance des caractères de tout ordre, 
On arrivera à une plus exacte hiérarchie de ces caractères et par con- 
Séquent à une méthode plus naturelle, lorsque la systématique èt l’ana- 
tomie végétales se prêteront l’une à l’autre sans restriction un concours 
muluel. F. GAGNEPAIN. 


HUA et CHEVALIER. Les Landolphiées (lianes à caoutchouc) du 
Sénégal, du Soudan et de la Guinée française (Journal de botanique 
Morot, 1. XV 1901), n°* 1,2, 3 et 4). Tirage à part de 36 pages. 


Après quelques lignes, rappelant l’état actuel de la question et Pin- 
certitude des connaissances jusqu’à notre époque, les auteurs étudient 
le mode de végétation des Landolphia et Carpodinus, les variations de 
la pubescence, du port, etc., enfin les caractères différentiels des deux 
Senres. La présence de sclérites dans le péricarpe des baies du Landol- 
Phia, la pauvreté du corymbe du Carpodinus, les inforescenees termi- 


358 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


nales dans le premier et axillaires dans le second sont autant de notes 


pratiques permettant de les distinguer. D’après M. Pierre, la méristèle 


des pétioles, c’est-à-dire le faisceau libéro-ligneux est en arc ouvert dans 


le Carpodinus, fermé en cercle ou en ellipse dans le Landolphia. 


Un tableau synoptique de deux pages environ sert à établir la distinc- 


tion des deux genres et de leurs espèces, ainsi que de leurs variétés les 
plus importantes. 
Chaque espèce fait ensuite l’objet d’une étude proportionnée à son 


importance : les noms vernaculaires indigènes sont cités avec leurs 


variantes suivant les pays et les dialectes; les changements sur un 


même individu quant à la forme, à la consistance des feuilles, au déve- 


loppement et à la place des vrilles, à la pubescence ou à la glabréité, 
au port, à l’aspect du bois, elc., sont soigneusement enregistrés. 

_Les fruits, qui donnent des caractères importants, sont décrits et sou- 
vent figurés. 

Enfin la station préférée, l’altitude et l'aire géographique sont re- 
latées soigneusement. Le côté pratique ou technique de la question n’a 
pas été non plus négligé, grâce aux documents et aux souvenirs rap- 
portés par l’un des auteurs de son expédition scientifique au Sénégal et 
au Soudan : récolte, coagulation du latex, qualité des produits, etc. 


Pour ces plantes peu el mal connues, il fallait bien faire la critique 


des espèces. Ont été examinés à ces divers points de vue : Landolphia 


Heudelotii À. DC., L. owariensis P. B., L. amæna Hua, L. senega- 


lensis Kostch. et Peyr. (L. florida Benth. ), Carpodinus dulcis G. Don, 
C:hirsuta Hua. 

Comme conclusion, une seule espèce le Landolphia Heudelotii A. DC., 
fournit la presque totalité du caoutchouc du Sénégal, du Soudan et de la 
Guinée française. Elle est remplacée par le L. owariensis P. B., plus 
méridional, dans les pays avoisinant le golfe de Guinée et dans le 
Congo. 

Ce Mémoire est un exemple des heureux résultats qu’on peut attendre 
de la collaboration da botaniste de laboratoire et du botaniste voyageur. 


GAGNEPAIN. 


WARMING (Eug.). Sur quelques Burmanniacées recueillies au 
Brésil, par M. le D° A. Glaziou (Oversigt over det. Kgl. danske 
videnskab. Selskabs Forhandlinger, 1901, n° 6). Brochure in-8°, 
16 pages, 2 pl. 


Grâce aux échantillons envoyés à Copenhague par M. Glaziou, soit en 
herbicr, soit dans l'alcool, le D'Taubert de Berlin, signala (Verhandl. 


des botan. Vereins für Brandenburg, 1894; p. LXVI) deux genres nou- 


RTE 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 359 


veaux de Burmanniacées, mais aucune description, ni dessin n’accom- 
pagnait sa courte Note qui n’élait qu’une promesse, et elle ne fut pas 
tenue par Taubert qui mourut en 1597 au Brésil; c’est pourquoi, à 
l’aide des matériaux déjà utilisés et des dessins exécutés sous la direc- 
tion de Taubert, créateur du Glaziocharis macahensis et du Tricyphus 
fungiformis, M. Warming s’est efforcé de terminer son travail inachevé 
relatif à ces deux genres comprenant chacun une espèce. De longues 
descriptions et deux planches sont consacrées à ces curieuses plantes 
d'une famille bizarre, et M. Warming a fait suivre leurs diagnoses latines 
d'utiles commentaires. 

C’est avec les Thismia que ces deux genres ont le plus d’affnité. 

L'occasion était bonne de revoir les matériaux relatifs aux espèces, et 
M. Warming n'y a point mauqué; il a pu ajouter de nouvelles observa- 
tions qui complètent ou rectifient ce que l’on en savait : variation, port, 
inflorescence, organographie, fécondation; des croquis multipliés dans 
le texte en facilitent l'intelligence ; une espèce inédite, le Thismia janei- 
rensis Warm., vieut grossir le groupe des Burmänniacées. 

M. Warming termine son travail par l'identification des numéros col- 
lectés par M. Glaziou avec les espèces connues et par la liste bibliogra- 
phique des plus récentes contributions apportées à l’histoire de celte 
famille. GAGNEPAIN. 


GODFRIN. Caractères anatomiques des Agaricinés. Nancy, 1901. 


Frappé de l'insuffisance des caractères extérieurs, presque exclusive- 
ment employés jusqu'ici pour la détermination des Champignons supé- 
rieurs, l’auteur a voulu rechercher si les caractères anatomiques ne 
seraient pas de nature à combler cette lacune, spécialement en ce qui 
concerne les Agaricinés. 

Les observations réunies dans ce premier opuscule sont relatives 
Seulement à quelques espèces du genre Panæolus et concernent exclusi- 
vement le chapeau, la profonde différenciation externe de cetle portion 
de l’appareil sporifère la désignant dès l’abord comme le siège probable 
des différenciations structurales recherchées. Or il résulle de ce travail 
que les caractères anatomiques sont d’une assez grande constance pour 
permettre de définir souvent à eux seuls les espèces. Ces caractères sont 
empruntés à la fois à la couche limitante supérieure du chapeau (revé- 
tement de Godfrin, cuticule de Fayod), aux lamelles hyméniales, et 
aussi au tissu fondamental du chapeau, interposé à ces deux formations 
(tissu réceptaculaire). 

Ainsi la couche de revêtement, réduite à une seule assise de volumi- 
neuses cellules dans le Panæolus fimicola, comporte deux et parfois 
trois assises de cellules plus irrégulières, avec çà et là une papille 


360 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


piriforme saillante, dans le P.campanulatus, et un plus grand nombre 
d'assises encore dans le P. sphinctrinus et le P. retirugis. 

L'hymène du P. fimicola diffère de celui des autres espèces étudiées 
par la présence de longues cystides saillantes, qui traversent toute la 
couche stratifiée sous-hyméniale et vont prendre insertion sur les files 
cellulaires de la couche moyenne des lames (mésostrate). À ce propos, 
l'auteur remarque que l’origine profonde des cystides ne permet pas dè 
les homologuer, comme le font d’autres auteurs, avec des basides. 

Aux caractères précédents s'ajoutent ceux dus aux différences de 
forme des spores : elliptiques dans le P. fimicola, elles offrent, chez 
les autres espèces, plus ou moins la forme de citron. E. BELZUNG. 


ZEILLER (R). Note sur la flore du Chansi (Extrait des Annales des 
Mines, livraison d’avril 1901). Paris, 1901, 97 pages in-8° et 
une planche. 


La flore fossile des gîtes houillers du Chansi a déjà été l’objet de 
travaux intéressants ; l’un, de Schenk, publié il y a une vingtaine d’an- 
nées, sur des empreintes recueillies dans le sud-est de la province par 
M. de Richthofen ; l’autre, beaucoup plus récent, de M. Abbado, sur des 
fossiles végétaux recueillis dans le Chansi septentrional par Mgr Fogolli. 
Malgré cela, nous connaissons encore fort imparfaitement cette flore 
fossile ; aussi a-t-il paru intéressant à M. Zeiller de publier les résultats 
de l'étude, qu’il vient de faire, d'échantillons rapportés par M. Leprince- 
Ringuet, ingénieur au Corps des Mines, et donnés par lui à l'École 
supérieure des Mines, à la suite d’une mission dont il avait été chargé, 
en 1898-1899, dans cette province chinoise ; de les combiner avec ceux 
de Schenk et de M. Abbado, afin de formuler des conclusions au sujet 
de l’âge de ces dépôts houillers du Chansi. 

- Les échantillons de M. Leprince-Ringuet sont malheureusement peu 
nombreux et peu variés, mais les localités sont très exactement indi- 
quées ; elles se réfèrent soit à des couches d’anthracite, soit à des 
houilles grasses. Ces échantillons ne renferment aucune empreinte de 
Fougère; les Equisétinées sont représentées par un seul fragment de 
tige ; les Lycopodinées par de nombreux lambeaux ou empreintes 
d'écorces de Lépidodendrons, ainsi que par plusieurs échantillons de 
Stigmaria ; il ya, en outre, un certain nombre d'empreintes plus ou 
moins fragmentaires de feuilles - de Cordaitées, et quelques graines. 
Voici les espèces qui ont pu être déterminées : Calamites cf. leioderma, 
Gutbier ; Lepidodendron Oculus-felis, Abbado sp.; L. Gaudryi, 
Renault; Stigmaria ficoides, Sternb. (sp); Cordaites principalis, 
Germar (sp. ); Poacordaites sp.; Cordaicarpus cf. ellipticus, Sternb. 


RICE Con 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 361 


(sp.). Chacune d'elles est l'objet d'observations, et la plupart sont 
figurées sur la planche en phototypie qui accompagne la Note. 

L'auteur donne ensuite la liste des espèces déterminées, tant par 
Schenk que par M. Abbado, avecles rectifications certaines ou probables 
qu’elles lui semblent comporter; les indications aussi qu’elles fournis- 
sent quant à l’âge des dépôts, en se référant à ce qui a été observé en 

Europe. | | 
Dans ses conclusions finales, M. Zeiller, en rapprochant ses détermi- 
nations de celles de ses prédécesseurs, montre que les types les plus 
Significatifs des gisements, soit d’anthracite, soit de houille grasse du 
Chansi, sont les uns identiques, les autres alliés de très près à des 
espèces du Stéphanien tout à fait supérieur, ou de la base du Permien. 
La présence du Tœæniopteris multinervis, dont la détermination par 
M. Abbado ne laisse prise à aucun doute, porterail même à considérer 
tous ces dépôts comme permiens; mais vu le grand éloignement de la 
région par rapport aux gisements européens, il semble plus prudent à 
l’auteur de désigner les couches houilléres du Chansi comme permo- 
houillères. Il lui paraît en outre que les couches du Liao-Toung et du 
Tchéli sont du même horizon. 

En terminant, M. Zeiller fait observer que M. de Loczy, dans ses 
études sur les formations marines du carbonifère de la région de Kansou, 
ävait déjà émis l’opinion que les gisements de houille du Chansi, du 
Liao-Toung et du Tcheli devaient, comme elles, appartenir au Permo- 
houiller ; que lui-même avait antérieurement donné une indication 


analogue dans un travail sur la flore fossile des couches de charbon du 
Tonkin. P. FLICHE. 


ZEILLER (R). Note sur la flore fossile du Tonkin (Extrait du compte 
rendu du VIIIe congrès géologique international, 1900), 4 pages 
in-8, 

En 1882, M. R. Zeiller avait pu déterminer et décrire un certain 
nombre d'empreintes provenant des gisements charbonneux du bas Ton- 
kin, et établir qu’elles appartenaient à dés espèces, soit européennes, 
soit indiennes, et la composition de cette flore l'avait conduit à la consi- 
dérer comme d'âge rhétien. Depuis, à deux reprises différentes, de nou- 
velles récoltes lui avaient permis de confirmer ces résultats. Dans ces 
dernières années, de nombreux et fort beaux échantillons de même 
Provenance ont été envoyés à l'École supérieure des Mines par les com- 
Pagnies d’exploitation des charbons ou par leurs ingénieurs. M. Zeiller 
s'occupe de rédiger une flore complète de ces dépôts charbonneux du 
Tonkin ; mais, sur la demande de la Direction du Congrès géologique 
international tenu à Paris en 1900, il a donné à celui-ci une communi- 


« 


362 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


cation préliminaire, forcément très sommaire, de laquelle il résulte que 
dans les empreintes du bas Tonkin, les Fougères, Equisétinées, Cycadi- 
nées, Salisburiées, sont représentées par des espéces, les unes apparte- 
nant à des types déjà connus, soit en Europe, soit dans l'Inde; les autres, 
en. presque totalité, à des formes très voisines de celles-ci. Une seule 
forme constituant un genre nouveau, rappelant les Annularia paléozoï- 
ques, est franchement différente. Dans tous les cas, l’attribution de cetle 
flore au Rhétien est de plus en plus confirmée. 

Des empreintes provenant du haut fleuve Rouge appartiennent à une 
tout autre flore, un Ficus rappelant le F. tiliaefolia du Miocène euro- 
péen, un Salvinia, des feuilles de Palmiers, d'autres Monocotylédones 
et de quelques Dicotylédones, indiquent une flore soit crétacée, soit 
tertiaire. La deuxième attribution, qui semble la plus vraisemblable, 
a été confirmée par l'étude que MM. Douvillé et Munier-Chalmas ont 
faite de coquilles d’eau douce (Unios et Paludines) recueillies dans des 
couches accompagnant les empreintes. Il s’agit d’une flore soit miocène,. 
soit pliocène. P. FLICHE. 


0. LIGNIER, Végétaux fossiles de Normandie, III. — Étude ana- 
tomique du Cycadeoidea mieromyela Mor. In-4, 44 pages, 1 pl. 
(Mém. Soc. Linn. de Normandie, t. XX, pp. 329-3792, pl. XII). 


Le Cycadeoidea micromyela est une tige cycadéenne silicifiée, de pe- 
tites dimensions, qui a été trouvée vers 1837, à Tournay-sur-Odon: 
(Calvados), dans des couches appartenant vraisemblablement au Lias 
moyen. L'étude anatomique détaillée que vient. d’en faire M. Lignier 
lui a montré qu’elle offre les caractères généraux des Bennettitées, tant 
en ce qui regarde la structure de l’axe que la constitution et la marche 
des faisceaux foliaires, ainsi que la présence de bourgeons latéraux plus 
vu moins nombreux. Cette tige présente vers la base une incurvation 
assez accentuée, accompagnée d’un rétrécissement graduel de la moelle 
centrale et d’un épaississement correspondant de l’anneau ligneux, ce 
qui indique qu’elle venait s’insérer sur une autre tige, dont elle consti- 
tuait une ramification latérale. 

Le tissu conjoncetif parenchymateux est parcouru, aussi bien dans les 
bases de feuilles qui entourent la tige, que dans la moelle centrale de 
celle-ci, par de nombreux et volumineux canaux sécréleurs, proba- 
blement gommifères, formés par l’hypertrophie de certaines cellules 
médullaires. L’anneau ligneux est composé de lames rayonnantes, con- 
stituées par des trachéides marquées pour la plupart de ponctuations 
aréolées uni- ou bisériées, parfois de ponctuations allongées transver- 
salement rappelant celles des trachéides scalaviformes, Les faisceaux 
foliaires sont formés d’un cordon unique, qui, au moment de sortir de; 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 363 


la couronne libéroligneuse de la tige, se divise en trois branches, dont 
la médiane se subdivise à son tour en trois, et les latérales en quatre 
chacune; chaque cicatrice foliaire est ainsi marquée de onze cicatri- 
cules, disposées sur un contour rhomboïdal parallèle à ses bords exté- 
rieurs. 

Aucun de ces cordons ne possède de bois centripète, ni dans sa région 
caulinaire, ni dans la base de la feuille. 

Ges bases de feuilles ne présentent aucune trace d'accrescence, mais 
elles sont chargées d’un épais feutrage de poils, la plupart tubuleux, 
unicellulaires, quelques-uns, à la périphérie, étalés en lamelles écail- 
leuses formées, en coupe transversale, d'une seule rangée de cellules. 
L'étude des poils qui couvrent de même les bractées des bourgeons laté- 
raux à montré à M. Lignier qu’à leur début ces poils se présentaient 
sous cette forme de lamelles aplaties, qui est habituelle chez les Ben 
nellilées, mais que les cellules constitutives de ces lamelles ne tardaient 
pas à se dissocier en poils tubuleux indépendants, tels qu’on en observe 
chez les Cycadées actuelles. 

Les bourgeons latéraux, généralement cachés dans la cuirasse formée 
par les bases des feuilles, sont neltement axillaires ; ils sont unique- 
ment végétatifs, garnis de bractées spatulées, sans aucun indice d’in- 
florescence terminale. _ 

Saporla avait rangé cette tige dans son genre Platylepis, caractérisé 
par des bases de feuilles aplaties en forme de lames transversales, les 
_Poils qui couvrent les bases des feuilles lui ayant fait méconnaître la 
forme réelle de celles-ci, qui est régulièrement rhomboïdale. M. Lignier 
reclifie en conséquence cette attribution générique, et replace le Cyca- 
deoidea microphylla dans le genre auquel Morière l'avait primiti- 
vement rapporté ; il voit en lui une Bennettitée, mais il admet, à raison 
de la dilacération de ses poils lamelleux en poils tubuleux, qu’il marque 
un passage vers les Cycadées proprement dites. R. ZEILLER. 


Ludovic LEGRÉ. La Botanique en Provence au XVI: siècle : Louis 
Anguillara, Pierre Belon, Charles de l’Escluse, Antoine Constanlin. 
Un volume in-octavo de 193 pages. Marseille, H. Aubertin et G. Rolle, 
libraires-éditeurs, rue Paradis, 34. 1901. 


Notre confrère M. Ludovic Legré, poursuivant le cours de ses publi- 
cations sur la Botanique en Provence au XVI siècle, vient de réunir 
dans un voiume qui est le cinquième de cette série ({), trois Mémoires 


(1) Les quatre précédents sont consacrés à : Pierre Pena et Mathias de 
Lobel (1899), Hugues de Sotier (1899), Félix ét Thomas Platter (1900), Léo- 
nard Rauwolff (1900). | 


301 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


dont le Bulletin a eu la primeur : Louis Anguillara (1), Pierre Belon, 
Antoine Constantin (2). Il y a joint un travail inédit, consacré à l’his- 
torique des relations de Charles de l’Escluse avec le Midi de la France. 

L'homme qui devait plus tard occuper le premier rang parmi les bota- 
nographes de son temps vint à Montpellier, au mois d'octobre 1551, 
s'inscrire au nombre des étudiants qu’attirait de toutes parts la re- 
nommée de la célèbre Université. IL était alors âgé de vingt-cinq ans. 
Un professeur dont la réputation s’étendait fort loin, Guillaume Ron- 
delet, le Rondibilis de Rabelais, reçut le jeune Clusius, lui donna l'hos- 
pitalité pendant toute la durée de son séjour à Montpellier et l’employa 
comme secrétaire. 

Charles de l’Eseluse, renonçant dès cette époque à devenir médecin, 
se voua tout entier aux études phytologiques, tandis que la plupart des 
botanistes contemporains n’étudiaient la science des végétaux que pour 
en faire application à l’art de guérir. 

Il né quitta Montpellier qu’en 1554 et, durant ces trois années, il 
herborisa avec beaucoup d’ardeur dans le Languedoc. Il fit, en 1552, 
le voyage de Provence, Il vint à Marseille, où il avait l’intention de s’em- 
barquer pour l'Italie ; au dernier moment il y renonça et reprit le che- 
min du Languedoc. Les plantes qu’il récolta sur le territoire provençal 
et dont il donna la description, soit dans sa Flore d'Espagne, soit dans 
le principal de ses ouvrages, le Rariorum plantarum historia, sont 
les suivantes : Fumaria spicata, Lepidium Draba, Rhus Cotinus, 
Anagyris fœtida (à Montmajour près d'Arles, où cette espèce s’est 
perpétuée), Astragalus massiliensis, Paronychia argentea, Seseli 
tortuosum, Plumbago europæa, Obione portulacoides, Euphorbia 
Characias, Quercus Ilex, Q. coccifera, Asphodelus fistulosus. 

Dans les dernières années de sa vie, Charles de l’Escluse, retiré -à 
Leyde — où l’Université de cette ville l’avait appelé à remplir la chaire 
précédemment occupée par Dodoens — entra en correspondance avec 
un jeune gentilhomme provençal, alors inconnu, mais qui devait rendre 
célèbre son nom seigneurial de Peiresc. Celui-ci ne cessa, jusqu’à la 
mort de Clusius, de lui expédier des végétaux de Provence. Un de ces 
envois comprenait des échantillons d’un Champignon que l’illustre bota- 
niste décrivit sous le nom de « Fungus coralloeides cancellatus », dans 
un appendice à son Histoire des plantes rares, inséré à la suite de son 
traité des Exotiques. C’est présentement le Clathrus cancellatus L. 

Quelques unes des lettres de Peiresc à Charles de l’Escluse ont êté 
publiées dans la Collection de documents inédits sur l'Histoire de 


(1) T. XLVI (1809), Session extraordinaire à Hvèr 
@) T. XLVIL (1901), Séance du 26 avril. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 365 


France. M. Ludovic Legré a trouvé, dans les archives de l’Université 
de Leyde, deux lettres inédites qu’il a données en appendice. 


ERN. MALINvauD. 


Paul GRÉLOT, Nouvelles notes tératologiques sur le Veronica 
Prostrata L. (Revue générale de Botanique, tome XII, pp. 417- 
427, avec 17 figures dans le texte; 1901). 


Dans une Note précédente (in Revue générale de Bot., XI, 1899), 
M. Grélot avait déjà décrit, au point de vue morphologique, les mons- 
truosités variées qu’il a observées chez le Veronica prostrata. 

Dans ce nouveau Mémoire, après avoir encore décrit deux fleurs 
remarquables, l’une par l'abondance et la bizarre disposition des pièces 
pétaloïdes, l’autre par la présence de deux axes au centre de la fleur, 
l’auteur aborde l’étude anatomique de la nervation du périanthe. 

Il commence par exposer la course des faisceaux chez les fleurs nor- 
males. Celle du calice est assez constante ; celle de la corolle est déjà 
plus variable, ce qui est en relation avec la fusion plus ou moins com- 
plète des deux pétales latéraux-postérieurs en une pièce impaire. 

En passant ensuite aux fleurs anormales, nous rencontrons une extrême 
variété. Certains sépales, ou pétales surnuméraires, ne possèdent 
qu’une unique nervure, d’autres en ont un grand nombre. Quant aux 
connexions de ces nervures entre elles et avec celles des autres verti- 
cilles, elles sont on ne peu plus variées. C’est au point qu’il n'existe 
aucune disposition typique qui permette de décider si une pièce surnu- 
méraire appartient au premier ou au deuxième verticille floral. 

L'auteur est amené à conclure, comme il l’a fait dans ses travaux 
antérieurs, que le système libéro-ligneux, loin d’avoir de la fixilé, au 
contraire « se plie aux exigences de la forme et de la dimension des 
Organes dont il paraît être sous l’entière dépendance. » 

Disons en finissant que M. Grélot n’a pu découvrir, dans les nom- 
breuses fleurs qu’il a étudiées, aucun parasite, soit animal, soit végélal. 

Louis VipaL. 


SHIBATA (K). Die Doppelbetruchtung bei Honotropa uniflora L. 
(La double fécondation chez le Monotropa unifora, 16 pages et une. 
planche). Flora, Bd, 90, Heft 1, 1902. 

Ce travail a été fait au laboratoire du professeur Miyoshi, à Tokyo. 

Le Monotropa uniflora croit dans les forèts des environs. 

Les études furent faites sur deux lots. Un premier lot fut récolté au 
nilieu d'avril; un certain nombre de pieds furent apportés au labo- 
raloire et, sous cloche, se développérent parfaitement. La floraison: 


366 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


eut lieu le 3 mai; la pollinisalion artificielle fut immédiatement prati- 
quée, et les ovules surveillés quotidiennement. Ce ne fut que le 13 mai 
que la fécondation commença. Un second lot fut récolté au milieu de 
mai et cultivé dans les mêmes conditions. La floraison en eut lieu 
le 4° juin. La pollinisation fut faite, et, dès le 7 juin, c’est-à-dire au 
bout de six jours seulement, on constatait la fécondation. 

La technique a été celle des coupes : fixation au Flemming fort, inclu- 
sion dans la paraffine, triple coloration de Flemming, ou encore fixation 
au sublimé acétique et coloration fuchsine-vert d’iode. 

Mais l’auteur a aussi observé quelques phases directement sur le 
vivant, ainsi que l’a fait M. Strasburger sur le Monotropa Hypopitys 
(in Bot. Ztg, 1900, p. 298). | 

Les résultats, dans leur ensemble, sont une confirmation de la mémo- 
rable découverte de MM. Nawaschin et Guignard. 

Nous y relèverons les points suivants : 

1° Forme des anthérozoïdes. Elle est fort variable. Récemment entrés 
dans le sac embryonnaire, ils sont vermiformes, cinq fois plus longs que 
larges ; souvent ils sont reeourbés en fer-à-cheval, mais jamais enroulés 
en hélice. Dès leur accolement aux noyaux femelles, ils s’arrondissent, 
surtout celui qui copule avec l’oosphère. Tous ceux vus sur le frais 
étaient déjà arrondis. Il n’a pas été possible de surprendre de mouve- 
ments. Cyanophiles; peu colorables lors de leur entrée dans le sac ; plus 
tard ils le deviennent davantage, et on y voit apparaître des nucléoles. 

2 Epoque de la copulation avec le noyau secondaire du sac. Elle n'a 
pas été la même pour les deux lots. | 

Dans le premier lot, les deux noyaux polaires se sont d’abord 
fusionnés, et ce n’est que deux ou trois jours après que l’anthérozoïde 
arrivait au contact du noyau secondaire. 

Dans le second lot, les deux noyaux polaires étaient encore séparés 
(ou bien n’étaient en tous cas qu’accolés) quand l’anthérozoïde arrivait 
et s’unissait au polaire supérieur. Le polaire inférieur venait ensuite 
à eux. | | e 
Quelle est la cause de cette différence ? La température, plus élevée 
en juin, produisant une sorte d’accélération ? L'auteur le pense. 

: L'influence des facteurs externes sur les phénomènes intimes de la 
fécondation est encure absolument inconnue. Elle est peut-être un 
champ d’études riche en surprises. 


, L + . 
. 3° L’œuf fécondé ne commence à se diviser qu’après la formation de 
quatre noyaux d’endosperme. | 
# Deux corpuscules énigmatiques restent inclus dans le noyau polli- 
nique après | émission des anthérozoïdes. Ce sont des corps irrégulière- 
ment arrondis, parfois allongés comme les anthérozoïdes, plus petits, 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3067 


fortement érythrophiles. M. Land (Bot. Gaz., XXX, p.252), qui a observé 
des corps analogues chez le Silphium et l'Erigeron, a émis l’idée qu'ils 
pourraient procéder d’une division du noyau végétatif. 


Louis VipaL. 


G. DISMIER. Aperçu sur la Flore bryologique de Pont-Aven 
(Finistère), in Reèue bryologique, 1901. 


Pont-Aven est une localité très pittoresque du Finistère qui est sur- 
tout souvent visitée par les peintres. À proximité de la mer, traversée par 
la rivière l’Aven, présentant des environs tour à lour rocheux ou boisés, 
secs ou humides, aux expositions les plus variées, cette localité bretonne 
offre aux bryologues dans un rayon très restreint, en sus des espèces 
communes, des espèces spéciales à celte région de la France. En dehors 
de la Florule du Finistère des frères Crouan (1867) et du Catalogue 
des Mousses des environs de Brest par MM. Le Dantec et Boulay (1881), 
aucun Mémoire bryologique n’a été publié sur le Finistère. Le Catalogue 
des Mousses des environs de Brest, qui est le plus récent et renferme 
presque toutes les espèces citées dans la florule du Finistère, comprend 
205 Mousses et 6 Sphaignes qui ont été récoltées pendant cinq années 
à loutes les époques. 

Les recherches de M. Dismier lui ont permis de recueillir, tant dans 
Pont-Aven qu'aux environs, 139 Mousses et 6 Spbaignes, soit un écart 
de 66 espèces, qui s'explique par le peu de temps que l’auteur a pu 
consacrer à ses herborisations dans le mois de juillet. Des explorations 
plus complètes à différentes époques de l’année, surtout au printemps 
et à l'automne, permettraient sans nul doute d’augmenter cet appoint. 
La liste qui termine la Note comprend 18 espèces et 12 variétés qui 
ne se trouvent pas dans le Catalogue de MM. Le Dantec et Boulay. 4 es- 
pèces n’ont pas encore été signalées dans le Finistère, ce sont les 
Fissidens osmundoides Hedw., Bryum murale Wils., Eurhynchium 
Schleicheri Hart. et Sphagnum isophyllum Russ. et Warnst. 

Eu. BESCHÉRELLE. 


PARIS (Général). Muscinées de la Côte-de-l'Ivoire et de Quang- 
Tcheou-Wan (in Revue bryologique, 1901, pp. 15-17 et 37-38). 


M. le général Paris a pu se procurer de la Côte-de-l'Ivoire, par les 
Soins de M. A. Jolly, jardinier en chef du jardin d'essai de Dabou, un 
Cerlain nombre de Mousses, dont deux sont nouvelles : le Calymperes 
Jollyi Broth. et Par., etl'Hyophila Bingeri Broth. et Par. Les autres 
espèces, qui ont élé signalées déjà au Cameroon et dans lesiles de Fer- 
nando-P6 et San-T'home, sont : Fissidens alomoides C. Müll., Leuco- 


308 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


phanes calymperaceum C. Müll., Calymperes secundulum C. M., 
Hookeria africana Mitt., Thuidium gralum (P. B.) Jaeg., Taxithe- 
lium ramivagum (G. M.) Broth., T. rotundatulum (C. M.) Broth., Mi- 
crothamnium subelegantulum Broth. Indépendamment de ces Mousses, 
trois Hépatiques ont été récoltées dans la région : ce sont les Lejeunea 
(Eulejeunea) Jungneri Steph., Lophocolea diversifolia Gottsch., et 
Plagiochila togoensis Steph. 

Les Muscinées de Quang Tcheou Wan (Chine) ont été recueiilies 
par M. le Lieutenant Moutier. Elles comprennent une espèce de Mousse 
déjà signalée en Chine, à Hong-Kong, le Trichostomum orientale Wild. ,- 
avec une forme propagulifère de cette espèce, et deux espèces nouvelles :: 
l’'Ephemerum asiaticum Par. et Broth., etl’Hyophila Moutieri Par. et 
Broth. La découverte del'Ephemerum asiaticum donne lieu à l’établis-' 
sement de deux sections dans le genre Ephemerum : la première, Phas-' 
coidella pour l’espèce asiatique ; et la deuxième, Euephemerum pour” 
toutes les autres. E. BESCHERELLE. 


PARIS (Le Général), Muscinées du Tonkin (2e art.), par M. le gé. 
néral Paris (in Revue bryologique, 1901, n° 6). 


M. le général Paris a reçu, dans ces derniers temps, un certain nombre: 
de Muscinées du Tonkin, et il en donne l’énumération dans la présente 
Notice. Elles sont au nombre de 30, dont 29 Mousses et 1 Hépatique. 
Les espèces nouvelles sont les suivantes : Fissidens tapes Par. et Broth.- 
Syrrhopodon Larminati Par. et Broth., et Ectropothecium saprophyl-" 
lum Brot. et Par. Les espèces déjà connues, mais qui n’avaient point” 
encore été signalées au Tonkin, sont : Fissidens japonicus Dz. et Molk., 
Léucobryum sanctum (Brid.) Hpe, Hyophila involuta Hook., Bryum ” 
argenteum L., Thuidium cymbifolium Bryol. Jav., et Hypnum plu- 
maeforme Wils. L’Hépatique indiquée par M. le général Paris est 
l’Anthoceros Miyabei Steph. E. B. 


Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, 
ERN. MALINVAUD. 


SR 


5880. — Eibr. impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris, — MOTTEROZ, diréciei . 


__% 


._ Bull. Soc. bot. de France. T. XLVIII (4901), PL. IX. 


bi din 


Q 


CAREX GRIOLETI 


G. Dismièr............... 
léneau dé L. et Maheu.…. 


 H. de Boissieu.…. 


, Fr. Héribaud Joseph... 
5 L. Rs 


Malinvaud et F. Héribaud. 


SÉANCE DU-12 JuiLLET 1901. 


Décès de MM. Joseph de Martin et Alexandre Constant... 
Circulaire ministérielle relative au 40° Congrès des Sociétés 

savanies ....... 
Une Hépatique nouvelle pour la chaîne des Vosges: ...... 
Sur la flore bryologique des grottes du inidi de la France. 


CC 


SÉANCE DU 26 JUILLET. 


Procès verbal de vérification des comptes du Trésorier de 
la Société botanique de France, par la Commission de 
comptabilité, pour les années comptables 1892 à 1900... 

M. Lutz donne quelques détails sur la récente session 
extraordinaire … 

Lo genre Neurotheca d'après les récents documents afri- 
cains.. 

Liste de quelques espèces nouvelles pour la florule de 
Belle-lle-en-Mer (Morbihan), et de quelques raretés re- 
trouvées dans l'ile...........:.......,............... 

Le Sisyrinchium mucronatum Mich. (S. Bermudiana L. 

pro p.) dans PARC nie ressens ete nes ers 

La flore d'Auvergne en 1901...................,........ 

Recherches sur la nutrition dés Thallophytes à l’aide des 
AmIdes. espece ses 

Un Carex nouveau pour la flore française (figures dans le 
texte et planche AX).......,....................ss.ve 

M. Malinvaud présente à la Société des plantes nouvelles 
pour la flore du Lot......,..,,.......+...........t.. 


CPP 


nn one street rer-trie 


nomme soso 


rs 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


» ALLARD. Les Forêts et le Régime fo- 
reslier en FPNYOREO 5, 6. susdeis 
D'ARBAUMONT. Sur l'évolution de la chlo- 
rophylle et de l'amidon dans la tige de 
quelques végétaux ligneux. .......... 
ss (E.). L’assimilation chlorophyl- 
. enne et la structure des plantes..... 
MAN (E. de). Observations sur les 
ou à latex recueillies par 
: il dans l’état indé 
Cane cn, ends 
"CONTE Ct CHALOT. Le V illier.. 
+ , anillier.,..... 
> pen dant des Myri- 
Ares et “er 
. Wannc. 


otre ons 


346 


351 


352 


353 
354 


{Pants ( 


ZeiLLer (R.). Note sur la flore du Chanzi. 
ZeiLer (K.). Note sur la flore fossile du 
Tonkih......s.ss.sse.ssesssresess 


LiGniER (0.). Étude anatomique du Cyca- és 
deoidea micromyelæ....,.............. 


LecRÉ (Ludovic). La Botanique en Pro- 
vence au xvi° siècle, Louis Anguillara, 
Pierre Belon, Charles de l'Escluse, 
Antoine Constantin..s....-.e--.....e 

GRÉLOT (Paul). Nouvelles notes tératolo- 
giques sur le Veronica proslrala...... 

SurBaTA (K.) La double fécondation chez 
le Monotropa uniflora........:..-.-.. 

Dismier (G.). Aperçu sur la flore bryolo- 
gique de Pont-Aven (Finistère). ..... 


paris (Le général). Muscinées de la Côte- 


Wan... 
Le général 
tra) 


in & 


de-l'Ivoire et de D A 


; 


Les séances se Liennent à Paris, rue deGrenelle, 84, à QUATRE heure du 
soir, habituellementies deuxième etquatrième vendredisde chaque mois: 


JOURS DES SÉANCES  ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1902 
41 et 25 avril. 

9 mai. 
13 et 27 juin. 


40 et 24 janvier. 
14 et 28 février. 
44 mars. 


11 et 25 juillet. 
14 et 28 novembre. 
42 et 26 décembre. 


VS + 


La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons 
mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se 
vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume 
annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- 
ment. — [1 peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- 
diques. 

Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. LV (1857) et XV (1868), 
sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. 
chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font 
retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. 

N. B.— {cs tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. 

Le tome XXXVI (1889) renferme les Acles du Congrès de botanique lenu.à 
Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- 
gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de Ià Société. 

Les frais d'envoi de volumes où numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- 


ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge 
«de l'acquéreur on de l’abonné. 


Lés notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres 


de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s y rat- 
tachent, santlues eu séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bullelin. 


Tous les vuvrages où inémoires imprimés adressés au Secrélariat de la Sociélé 
botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la 
Société. Ceux qui scront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur 
publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet 
ue soit absolument étranger à Ia hotaniqne où aux sciences qui s’y rattachent. 


. MM. les membres dela Société qui changeraieut de domicile sont instammient 
priés d’en informer le Secrétariat Le plus tôt possible. Les numéros du Bullétin qui 
se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître 
leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. a 

N:B. — D'après une décision du Conseil, il n'est pas dunné suite aux de- 
maudes de numéros déparcillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est 
‘terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n'est admise, de la part 
‘les abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. 


Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- 


,, tions, ete., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 8#, à Paris. 


Libr.-hopr: réunies rue Saïnt-Beroît, 7, Paris — Motr 


» 


* 


D En 1901 


BULLETIN 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE 
DE FRANCE 


FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 as 


ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE. + * 


PAR DÉCRET BuU- 17 AOUT 1875 


TOME QUARANTE-HUITIÈME 


(Quatrième Série — TOME Î) 


8-9 


Séances de Novembre et Décembre 1901. 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ. 


RUE DE GRENELLE, 84 


pour 1902. 


Président : M. Édouard BUREAU 
Vice-présidents : 
MM. G. Bonnier, Hua, Jullien-Crosnier, Mouillefarine. 


Secrétaire général : M. E. Malinvaud. 
. Secrétaires : 
MM. Guérin, Lutz. 
RES Trésorier : 
sh M. Delacour. 


Vice-secrelaires : 
MM. Buchet, Gagnepain. 
Archiviste : 
M. Éd. Bornet. 


Membres du Conseil : 


"MM. Bois, 


MM. Drake del Castillo, |: MM. de Seynes, 
Boudier, Hue (abbé), Van Tieghem, 
Camus (F.), Maugeret, Vilmorin (M. de), 
Camus (G.), Morot, Zeiller. 
Tarif des tirages à part. 
25 50 | 400 206 | 500 
NOMBRE DE FEUILLES. us L'abus Fesses ©! sont. | Sant 
: Une feuille (46 pages), réimposition, papier, lirage, fr, ce. fr. ©. fr. © fr, €. fr. e. 
+  pliure, piqûre et enveloppe de conleur.. ... 8 50 9 50 44 » 45 24 » 
Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . , . .. 8 » 9 » 10 50 44 » 22 » 
Demi-feuille (8 pages). . . . . . ÉD ea 5 » 6 » 8 » 43 » 18, » 
. Quart de feuille (4 pages . . . . . . . .. re #4 » 5 » 7 9.» # > 
@e feuille en sus de la première. . . . . -.. 1 50 8 50 9 50 12 » 18 » 
Trois quarts de feuille en sus d’une feuille. . . . . 7 » 8 » 9 » 41 50 46 » 
, Démi-feuille en sus d’une feuille. . : . : . . .. » 5 » 6 50 8 50 14 » 
Quart de feuille —… DS AN RTE CU  … £S à 6 » 8, » 142 » 


La composition d’un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 4 franc. 
La composition d’un grand titre d’une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 
: La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. 

La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 francs sile 
Rs titre est la répétition de celni de la brochure, et de 4 fraues si le titre est fait seulement pour la conver- 

ture. En plus les frais de tirage et de papier. 

S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l heure. 
D Une gravure d'une page, intercalée dans le mure êr entraine un supplément de tirage de 2 francs. 
ue Uue gravure d’une demi-page, 4 fr, 50. 

ee Tout travail de remise en pages, c’est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages da 
.… Bulletin, sera fait en dehvrs du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. 


pal de éd à RE RSS 5 + ue. 
ao ds MARS + GORE é ï M Se: 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. DUTAILLY, VICE-PRÉSIDENT. 


À l'ouverture de la séance, M. le Président souhaite la 
bienvenue à M. Davis, professeur de botanique à l’Univer- 
sité de Chicago et l’invite à prendre place au bureau. 


M. le Président annonce à la Société que M. D. Cintract 
est décédé à Paris, le 21 septembre dernier, dans sa soixante- 
dix-seplième année. Il a légué à la Société botanique de 
‘France la somme nette de mille francs et, en conséquence 
de ce legs, M. le Président proclame ce bienfaiteur MEMBRE 


PERPÉTUEL (1). 


NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR Auguste-Désiré CINTRACT,; 
par M. Ernest MALINV AUD. 


Notre très regretté confrère, toujours si affectueux et si attentif pour les 
“autres, évitait avec une telle discrétion de parler de lui-même que beau- 
Coup de ses plus anciens amis, comme nous qui le connaissions depuis 
+rente-cinq ans, ne savaient presque rien de l’histoire de sa vie. D'après 
les notes que nous a obligeamment communiquées un de ses éminents 
<ompatriotes, qui est aujourd’hui son exécuteur testamentaire (2), Désiré- 
Auguste Cintract était né à Béville-le-Comte (Eure-et-Loir) le 29 fé- 
vrier 1825. Ses parents, petits cultivateurs, lui firent donner l'instruction 
primaire à l’école de leur village. D'abord clerc de notaire à Chartres, 
il entra, à la suite d’un concours, au Ministère de la Guerre, où il par- 
Courut tous les degrés de la carrière administrative jusqu’au grade de 
chef de bureau; mais, par un sentiment de rare délicatesse, il refusa 
absolument d’être nommé à ce dernier emploi. Sa santé s’était affaiblie, 
et il craignait d’assumer la responsabilité d’une situation qu'il présu- 


(1) Sont Membres perpétuels ceux qui ont donné à la Société un capital dont 
la rente représente au moins la cotisation annuelle; le nom du donateur est 
maintenu à perpétuité sur la liste des membres de la Société. (Décision du 
Conseil approuvée par la Société : voy. tome XXVII, p. 172.) 

(2) M. Émile Labiche, sénateur d’Éure-et-Loir, auquel nous sommes heu- 
eux d'adresser ici nos respectueux remerctments. 


T. XLVNI. (séances) 24 


3170 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


mait être au-dessus de ses forces. Après avoir obtenu sa mise à la 
retraite en 1877, il continua pendant plus deux ans son service, qui à 
cette époque était particulièrement pénible, afin de terminer toutes les 
affaires engagées sous sa direction, et il ne voulut accepter aucune ré- 
munération de ce travail volontaire. 

Il avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur longtemps avant 
de prendre sa retraite; mais, loin qu’il eût sollicité cette distinction, 
ses chefs avaient dû combattre ses scrupules et l’imposer à sa modestie. 
H en portait rarement l’insigne, et nous n’étions pas seul à ignorer pen- 
dant fort longtemps que notre ami était décoré. 

Cintract, que présentèrent MM. Roze et Cornu, fut admis dans notre 
Compagnie le 7 janvier 1870. Pendant plus de trente ans, on le voyait 
régulièrement aux séances et aux sessions extraordinaires de la Société, 
suivant tous ses travaux avec un persistant et vif intérêt, dont l'acte 
exprimant ses dernières volontés devait contenir le suprême témoignage. 
Ses connaissances en botanique étaient fort étendues, et l’on en juge- 
rait mal par les faibles traces qu’il en a laissées dans notre Bulletin, où 
l'on trouve de lui seulement trois comptes rendus d’herborisations (1). 
Frappé de son zèle et de la sagacité de ses observations, le savant cryp- 
togamiste Maxime Cornu, qu’il aceompagnait fréquemment dans ses 
courses, lui à dédié le genre Cintractia (2). Notre ami, doué d’une 
intelligence prompte et d’un jugement sûr, travailleur infatigable, 
n'était pas moins épris de l'esthétique littéraire que des recherches 
scientifiques, et l’on découvrait en lui, quand il s’abandonnait à des 
causeries familières, une érudition profonde sur les sujets les plus va- 
riés, mais il ne la prodiguait pas; c'était habituellement un silencieux, 
se défiant toujours de lui-même, et se dérobant obstinément à toutes les 
publicités. 

Notre confrère était le plus affectueux et le plus sûr des amis. D'une 
discrétion excessive et ne demandant jamais rien pour lui-même, tou- 
jours heureux de rendre service, il allait avec une prévenance touchante 


(2) Voy. dans le Bulletin, t. XXXI (1884), p. 318 : Compte rendu d'une 
eœcursion bolanique dans le département de l'Hérault, t. XXXII (1885), 
2 LXXxIX : Rapport sur l’excursion faite par la Société, le 20 juin 1885, â 
paru _Charlemont, pendant la session extraordinaire à Charleville ; — 
Bames-de Mens NN 6 ss deux excursions préparatoires (Mont Olympe, 
| (2) Voyez le Bulletin Soc. bot. de Fr... t. XXX (1883), p. 131 : « … Je dédie 
ce genre nouveau à mon ami Cintract, notre confrère, qui, a été l’un de mes 
premiers Compagnons dans l'étude des Cryptogames ainsi que dans les excur- 
sions faites dans le but d’en recueillir, La plante (précédemment Ustilago 
guicole) devient le Cintractia axicolu.… » (Contributions à l'étude des Usti- 
dun par M. Maxime Cornu). Ce genre a été maintenu et compte aujour- 

ui plusieurs espèces (Voy. Saccardo Sylloge Fung., 1. LI et IX). 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 371 


au-devant des désirs et des besoins de ceux qu’il obligeait, leur prodi- 
guait avec abnégation dans les conjonctures pénibles son temps et son 
dévouement, et ne voulait en être dédommagé que par la délicate et 
intime satisfaction que son cœur en ressentait. 

C'était aussi un philanthrope, peut-être un peu ombrageux, gardant 
pour lui seul avec un soin jaloux le secret de ses bonnes actions; c'était 
sa manière d’être égoiste. [1 nous souvient qu’un jour où nous l’avions 
remercié d’un grand service qu'il venait de rendre à une personne à 
laquelle nous nous intéressions nous-même, il parut surpris, contrarié 
même, de nous savoir si bien renseigné et, comme il ne pouvait con- 
tester l’exactitude de notre information, il nous demanda, instamment et 
comme un service à lui rendre, de ne jamais en reparler. Pour obéir à 
ce vœu d’un sentiment si noble, nous ajouterons seulement que notre 
confrère diminuait volontairement l’aisance de sa vie afin de consacrer 


à ses libéralités une plus grande part de son revenu. 
L’ami d’enfance de qui nous tenons les notes auxquelles nous avons 


fait allusion les terminait par ces mots : 

€ … Cintract était un sage, un modeste, un vrai philosophe chrétien, d'une 
vertu antique, d’un dévouement absolu envers ses amis, ayant le profond sen- 
timent du devoir. » 


Toute la vie de cet homme de bien est ainsi résumée. 


M. le Président déclare qu’il s'associe personnellement à 
l'hommage rendu par M. Malinvaud à la mémoire de M. D. 
Cintract. Naguère il rencontrait souvent ce regretté confrère 
aux herborisations dirigées par les professeurs Chatin et 
Baillon, et il en a conservé le souvenir d’un aimable compa- 
gnon, d’une ardeur infatigable à la recherche des plantes et 
toujours d’une exquise aménité. 

M. le Président annonce une présentation nouvelle, puis 
il proclame M. Fernand Camus membre à vie et le R. P. 
Duss, professeur au collège de la Basse-Terre (Guadeloupe) 
et auteur de travaux importants sur la flore des Antilles, 
membre honoraire. 

M. le D' Gillot fait hommage à la Société de deux Notices 
biographiques, l’une sur Alexandre Constant, ancien membre 
de la Société, décédé au mois de mai dernier (1), la seconde 


(1) Voy. plus haut, p. 241. 


3172 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


sur le bryologue Raoul Philibert, dont M. l'abbé Sébille 
s'occupe en ce moment de mettre en ordre limportant her- 
bier de Muscinées légué à lu ville d’Autun. 

M. Zeiller dépose sur le bureau, pour la bibliothèque de la 
Société, deux Notes intitulées : Sur la flore fossile du Ton- 
kin et Sur la flore houillère du Ch'nsi et il donne un rapide 
aperçu des sujets qu’il a traités. 


M. le Président a reçu la lettre suivante : 


LETTRE DE M. Ant. LE GRAND À M. LE PRÉSIDENT. 


Bourges, le 29 septembre 1901. 


Monsieur le Président, 


En parcourant les intéressantes additions à la flore de Corse pu- 
bliées par notre confrère M. Lutz dans le fascicule de février 1901, 
distribué en juin, je remarque quelques erreurs qu’il serait opportun de 
rectifier dans le prochain numéro. 

Parmi les vingt plantes signalées comme nouvelles pour la Corse, trois 
ont été antérieurement indiquées : 

Lathyrus pratensis L. et Plantago lanceolata L., par Burnouf, in 
Bull. Soc. bot., t. XXIV (1877), p. xxx; et Festuca heterophylla Lamk 
par Debeaux, Notes in Soc. française de Botanique, 1894, p. 238). 


M. Fernand Camus fait à la Société la communication 
suivante : 


LE LOBELIA DORTMANNA L. DANS LE MORBIHAN; 
par M. Fernand CAMUS (!). 


J'ai trouvé le 15 septembre dernier une nouvelle localité fran- 
çaise du Lobelia Dortmanna. Cette localité, assez éloignée de celles 
qu on connaissait jusqu'alors, est située dans la basse Bretagne, 
vers l'extrémité N.-W. du département du Morbihan, à une pe- 


. (4) Note ajoutée après la communication (séance du 22 novembre 1901).— 
J'ai recueilli le Lobelia Dortmanna le 15 septembre. Le 16, j'annonçais par 
lettre le fait à quelques-uns de nos confrères. Le 17, l’un d'eux l’annonçait au 
public dans un article adressé au Journal de Botanique « Le Lobelia Dort- 


F. CAMUS. — LE LOBELIA DORTMANNA DANS LE MORBIHAN. 373 


lite distance de celui du Finistère. L’étang qui m'a fourni cette 
plante touche au bourg de Priziac, distant lui-même de 8 kilo- 
mètres de la petite ville du Faouët. C’est une cuvette assez étendue 
— Quarante à cinquante hectares — occupant un plateau grani- 
tique de 160 mètres d'altitude, et dont la profondeur, sauf peut- 
ètre en son milieu, paraît peu considérable : les grèves exondées 
étaient à peine inclinées, et j'ai pu m'avancer de 50 à 60 mètres 
dans l’eau sans me mouiller les genoux. Le fond est formé d’un 
sable quartzeux grossier mélangé d’une petite quantité de limon. 
Cet étang, qu’on m'a dit très poissonneux, est bien entretenu, el 
l'on n'y voit que très peu de plantes aquatiques envahissantes, 
grandes Graminées ou Carex. Parti à pied du Faouët et m'étant 
attardé le long du chemin à fouiller quelques points intéressants 
pour la bryologie, je ne suis arrivé qu’assez tard à Priziac et je 
n'ai parcouru, et encore incomplètement, que la portion de 
l'étang située à l'opposé du bourg, soit un tiers au plus du pour- 
tour. Je crois utile de noter le fait : Les étangs sont rares er basse 
Bretagne, celui-ci est d’une étendue relativement grande, et il y a 
chance pour qu’une exploration moins incomplète y fasse décou- 
vrir quelque autre rareté botanique. 

Le Lobelia Dortmanna abonde dans la partie que j'ai visitée. 
Je ne crois pas exagérer en disant qu’il y avait bien un millier de 
pieds fleuris. J’en ai arraché une cinquantaine sans qu’il y parüt. 
Ïls se montraient à tous les états de floraison, et certaines hampes 
portaient des fruits déjà assez avancés. La taille de la plante m'a 
semblé normale. Les auteurs lui donnent 2 à 5 décimètres ; la 
majorité des pieds atteignaient 30 centimètres, plus ou moins, le 
maximum était de 40, le minimum de 12. Quelques pieds seu- 
lement étaient exondés et de mauvaise venue — 12-15 centi- 
mètres —; les autres étaient plus ou moins enfoncés dans l’eau, 
jusqu’à une quarantaine de centimètres, et, à cetle profondeur, 
seule la partie fleurie de la hampe émergeait. Le Lobelia Dort- 
manna à pour principal compagnon, à Priziac, le Littorella lacus- 
ris, qui y pullule. Dans les lacs du nord de l’Europe, il est 
manna L., dans le Morbihan, par M. le D" C.-A. Picquenard », numéro de 
septembre 1901. Bien que dans cet article, dont je n'ai eu connaissance que le 
20 novembre, l’auteur m'ait attribué la découverte du Lobelia Dortmanna à 
Priziac, je n’en proteste pas moins contre la liberté qu'il a prise de puplier 
sans mon autorisation, sans même m'avoir prévenu, les renseignements don 
je lui avais fait part. 


374 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


souvent accompagné de l'Jsoeles echinospora et du Subularia 
aquatica. J'ai bien cherché ces deux plantes à Priziac, mais en 
vain. 

Le Lobelia Dortmanna habite la partie septentrionale de l’Eu- 
rope et de l'Amérique. En Europe, il semble rayonner autour de 
la mer du Nord et de sa dépendance la Baltique : Iles Britanniques 
{sauf la partie voisine de la Manche), Belgique, Pays-Bas, Alle- 
magne du Nord, Russie, Péninsule scandinave. En France, la 
localité jadis unique de l'étang de Cazau, à la limite des dépar- 
tements de la Gironde et des Landes, a pendant longtemps été 
considérée comme une localité disjointe. On connaît aujourd’hui 
au moins sept étangs à Lobelia sur le littoral aquitanien. Ce centre 
secondaire, assez important, est moins éloigné qu’on ne le croyait 
du centre principal de dispersion de l'espèce en Europe. En 1898, 
M. Émile Gadeceau a trouvé le L. Dortmanna abondant sur un 
point du Lac de Grand-Lieu, situé dans la partie du département 
de la Loire-Inférieure comprise au sud de la Loire, partie qui se 
rattache géographiquement et botaniquement plutôt au Bocage 
vendéen qu’à la Bretagne. La localité de Priziac, très éloignée de 
celle du Lac de Grand-Lieu — 170 kilomètres à vol d’oiseau — 
apporte un nouveau trait d'union entre les localités girondines 
et les localités nord européennes. L'intérieur de la Bretagne est 
encore assez peu connu pour qu’on ait quelque chance d'y re- 
trouver le L. Dortmanna dans de nouvelles localités. La présence 
de cette plante est beaucoup moins probable dans la Normandie, 
dont la flore a été bien plus étudiée et vient encore récemment 
de fournir le sujet de l’un des meilleurs travaux de floristique 
régionale. 

M. Gadeceau à noté que la plante du Lac de Grand-Lieu a les 
fleurs « d'un blanc lilacé et non pas bleues ». J'ai fait de mon 
côté une remarque à peu près semblable. L'expression blanc lilacé 
n'est peut-être pas absolument exacte. La teinte — je parle de la 
plante de Priziac — serait plutôt un violet dans lequel dominerait 
le bleu, cette teinte restant extrêmement pâle, mais le terme bleu 
me parait impropre. M. Gadeceau s’est demandé s’il ne s'agirait 
pas d’une variété à fleurs pâles. C’est possible. On peut aussi se 
demander si les auteurs ne manquent pas parfois un peu de pré- 
cision en indiquant la couleur des fleurs. Je trouve, dans la Flore 
de l'Ouest de Lloyd, la même expression fleurs bleues employée 


F. CAMUS. -— LE LOBELIA DORTMANNA DANS LE MORBIHAN. 3175 


pour le Lobelia wrens, le Lobelia Dortmanna ct le Jasione mon- 
lana, trois espèces dont les descriptions se suivent dans le texte 
de cet onvrage. Les trois mêmes espèces se suivent également 
dans le Manual of British Botany de Babington, et une seule et 
même expression light blue caractérise leurs fleurs. Or, chez ces 
rois plantes, la teinte des fleurs est vraiment trop différente pour . 
qu'on puisse en donner une idée exacte avec un même mot. Chez 
quelques vieux auteurs, on trouve pour le L. Dortmanna l'expres- 
sion flore subcæruleo, qui n’est pas mauvaise. 

Dans les étangs des Landes et de la Gironde, le Lobelia Dort- 
manna fleurit en mai et juin. C’est là une époque de floraison 
exceplionnellement précoce. Toutes les Flores du nord de l’'Eu- 
rope donnent juillet, plus souvent juillet et août, comme époque 
de la floraison du Lobelia Dortinanna. À Priziac, cette année, le 
Lobelia à dù fleurir à peu près pendant tout le courant de sep- 
tembre, puisque au 15 on y trouvait à la fois des plantes en bou- 
ions et d’autres portant des fruits assez avancés. Il y a plus : 
D'après M. Gadeceau, au Lac de Grand-Lieu, en 1898, le 2 oe- 
tobre; les fleurs commençaient seulement à s'ouvrir. Comment 
expliquer cette date tardive en Loire-Inférieure et en Morbihan 
seulement? À-t-on affaire à une variété spéciale, comme l'a sup- 
posé M. Gadeceau? Je me suis demandé un instant s’il n'y avait 
pas là une seconde floraison automnale : c’est bien peu probable. 
L’explication du fait doit vraisemblablement être cherchée dans 
certaines conditions locales. Seules des observations faites sur place 
permettront de l’établir avec certitude. 

Une simple réflexion, en terminant, sur le mot Dortmanna. 
C’est dans Clusius que parait, pour la première fois, le nom de 
Portmann, pharmacien hollandais, dans la phrase Gladiolus sta- 
gnalis Dortmanni, par laquelle Clusius désigne le Lobelia Dort- 
manna actuel. D’après le Species Plantarum, le mot Dorimansa 
est dû à Rudbeck : Dortmanna lacustris, floribus sparsts pen- 
dulis. En créant la nomenclature binaire, Linné le prit tel quel 
comme nom spécifique (Sp. PL., II, 1318). Ne serait-il pas plus 
Correct d'écrire Dortmannia, comme on écrit B w'mannia, Her- 
mannia, Weinmannia, Jungermannia, les trois premiers signés 
de Linné lui-même ? Ces mots sont, il est vrai, des noms géné- 
riques; mais, bien que nom spécifique, le mot Dorimanna reun 
Substantif, comme en témoigne sa majuscule initiale. D’aileurs 


316 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


Dorlmanna pris adjectivement serait encore moins correct. ÎF 
faudrait écrire en ce cas Lobelia Dorlmanniana, à moins qu'om 
ne préférât L. Dortmanni ou Dortmanni. 


M. Malinvaud résume et lit en partie la Note suivante : 


NOTE SUR LA FLORE DU DÉPARTEMENT DES ARDENNES; 
par M. Paul FLICHE. 


En publiant récemment, sous le patronage de la Société d’his- 
toire naturelle des Ardennes, un ouvrage de M. Caliay, resté 
inédit, le Catalogue raisonné et descriptif des plantes vasculaires 
du département des Ardennes, M. Bestel a rendu un signalé ser- 
vice à tous ceux qu'intéresse la flore de France. Non seulement 
cette circonscription administrative n’avait été l’objet d’aucurm 
travail botanique d'ensemble, mais les publications relatives à s& 
végétation étaient très peu nombreuses, et essentiellement frag- 
mentaires. Ce pays présente cependant un réel intérêt au point 
de vue botanique, en se qu’il est un des plus septentrionaux de 
France, en ce que son sol très varié se rattache à plusieurs régions 
naturelles dont l’une, l’Ardenne, n’est nulle part, en France, aussi 
développée et ne présente des altitudes aussi fortes. 

Mais si une Flore, même lorsqu'elle a eu plusieurs éditions, 
même lorsqu'elle a été traitée par divers auteurs, comporte tou- 
jours des additions et des corrections, à plus forte raison en est-ik 
ainsi pour un ouvrage qui, pour la première fois, offre un tableau 
général de la végétation d’une région déterminée. Aussi ne faut-il 
pas s'étonner que ce soit le cas pour le Catalogue de Callay. L’au— 
teur reconnaît loyalement, dans sa préface, non seulement qu'ik 
n'a pas visité par lui-même tout le département, mais que, pour 
certaines parties de celui-ci, les données ont été insuffisantes ou. 
lui ont fait totalement défaut. Les additions faites, par M. Bestel, 
au manuscrit primitif n’ont pas comblé complètement ces la- 
cunes. 

Tout ce qui touche à la flore de France ayant un intérêt parti- 
culier pour la Société botanique, il me semble bon de fournir 
quelques-unes des additions ou rectifications que comporte l'ou- 
vrage; elles sont le fait d'herborisations, déjà anciennes, faites 


—.— dés 


ve 


FLICHE. — NOTE SUR LA FLORE DES ARDENNES. 371 


alors qu’au début de ma carrière, j'étais chargé d’administrer le 
cantonnement forestier de Mouzon. Ne sachant pas combien de 
temps je devais rester dans le pays, j'avais eu la pensée, si mon 
séjour avait été d’assez longue durée, de publier un Catalogue 
raisonné, sinon du département entier, au moins de ce que j'avais 
pu parcourir, et dans ce but j'avais récolté des échantillons et 
noté, aussi exactement que possible, les endroits où j'avais ren- 
contré les espèces mème les plus communes. Nommé à un autre 
poste au bout de dix-huit mois, qui n’avaient comporté qu’une 
saison de végétation et le commencement du printemps de la 
seconde, mon travail était trop peu avancé pour mériter une 
publication spéciale. C’est des notes que j’ai gardées que sera tiré 
ce qui va suivre. Comme je m'étais attaché plus particulièrement 
à l'étude de certaines espèces, mes courses ayant été très nom- 
breuses, lorsque, pour celles-ci, j’émettrai une opinion même 
négative, elle aura, malgré la faible durée de mes observations, 
une certaine valeur. 

J'ajoute que mes recherches ont porté plus particulièrement 
sur Îles trois cantons de Carignan, Mouzon et Raucourt, qui pa- 
raissent être parmi ceux sur lesquels les auteurs du Catalogue ont 
eu le moins de renseignements; que, de plus, à raison de mes 
fonctions et de la tournure qu’elles ont rapidement donnée à mes 
études, j'ai porté une attention particulière sur les végétaux 
ligneux, souvent les moins bien traités dans les Flores; le Cuta- 
logue de Callay n’échappe: pas complètement à cette observation. 

Du double fait que je viens de rappeler, il résulte que j'ai pu 
étudier une petite région naturelle, développée surtout dans le 
Canton de Carignan, dont il n’est pas question dans les intéres- 
Santes considérations de géographie botanique données par 
M. Bestel ; que j'ai pu aussi constater la distribution exacte d’une 
grande espèce forestière, l'Orme diffus, rare aujourd’hui en 
France, mais très commun dans une partie de l’Argonne, notam- 
ment dans le département des Ardennes, déterminer les condi- 
tions de végétation qui lui sont favorables et les associations vé- 
Sétales dont elle fait partie dans le pays. | 

C’est l’exposé de ce que j'ai observé sur ces deux questions, de 
ce qui concerne la seconde surtout, qui m'a déterminé à rédiger 
celte Note, autant au moins que le désir de compléter le côté sta- 
tistique du Catalogue de Callay. 


318 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


La petite région naturelle dont je viens de parler est celle qui est 
constituée par le calcaire sableux, sous sa forme plus franchement 
arénacée. On donne le nom local de calcaire sableux à un ensemble 
de couches appartenant au Sinémurien et à la base du Charmou- 
thien de composition assez variée, mais dans laquelle les’ sables 
siliceux purs, les grès calcaires et les calcaires, renfermant une 
proportion plus ou moins forte de sables quartzeux, sont prédo- 
minants. Très développé dans la partie orientale du département, 
d’où il se continue dans la Meuse, le calcaire sableux s’étend, en 
suivant une direction légèrement sud-nord, vers l’ouest en deve- 
nant de moins en moins important pour se terminer près d’Étales, 
un peu avant Maubert-Fontaine. Il a déjà été fort bien décrit, dès 
1842, par Sauvage et Buvignier (1), qui ont fait observer, avec 
raison, que, non seulement il est beaucoup plus développé dans 
le canton de Carignan, où il atteint une largeur de 9 à 10 kilo- 
mètres entre cette ville et la frontière belge, mais qu’il y est repré- 
senté surtout par des sables siliceux, l'élément calcaire étant 
complètement subordonné à celui-ci, tandis qu’il en estautrement 
ailleurs, notamment aux environs de Sedan et de Mézières. Cette 
différence dans la composition minéralogique du terrain a natu- 
rellement une influence considérable sur la formation du sol et 
par suite sur la composition du tapis végétal, comme je vais le 
montrer un peu plus loin. Un autre trait caractéristique du cal- 
caire sableux, dans le canton de Carignan, c’est qu'il atteint des 
altitudes plus fortes qu'ailleurs. Celle de 357 mètres au signal de 
Mogues est une des plus considérables du département, en dehors 
de la région ardennaise constituée par les terrains primaires; 
puisque le jurassique inférieur qui renferme les plus hautes 
altitudes en dehors d’elle ne dépasse pas 376 mètres et se tient 
généralement sensiblement en dessous. Si l’on rapproche ce fait 
de la situation du canton, qui est à la limite septentrionale du 
département et influencé par le voisinage de la région monta- 
gneuse constituée par l’Ardenne, on voit que le climat est plus 
froid et plus frais qu’il ne l’est dans le reste du pays, en dehors 
de l'Ardenne, notamment dans tout ce qui est occupé par les cal- 


caires du terrain jurassique et ceux du Crétacé, entendu en son 
sens le plus large. 


(1) Statistique minéralogique et géologique du département des Ardennes. 


FLICHE. — NOTE SUR LA FLORE DES ARDENNES. 319 


Voyons maintenant quelle est l'influence de ces différents fac- 
teurs sur la composition de la flore; comme celle du sol est pré- 
pondérante, voyons ce qu’est exactement la nature de celui-ci. 
Ainsi qu’il a été dit plus haut, la roche est souvent du sable sili- 
ceux sensiblement pur, qui donne, par conséquent, un sol de na- 
ture identique ; d’autres fois c’est un grès, à ciment calcaire, mais 


celui-ci souvent peu abondant est facilement dissous par les eaux 


pluviales, en sorte qu'ici encore le sol produit par la destruction 


de la partie supérieure de la roche peut être formé par du sable 


siliceux presque pur, identique à celui dont il vient d’être ques- 
tion. Toutefois, il peut arriver aussi que le carbonate de chaux 
resle en quantité suffisante pour faire sentir son influence d’une 
façon plus ou moins énergique. Celle-ci est beaucoup plus mani- 
feste quand la roche devient plus franchement calcaire, avec 
Subordination complète du sable quartzeux ; elle peut alors de- 
venir très dure et éxercer une action à la fois physique et chi- 
mique, 

Sur un sol ainsi constitué, le tapis végétal devra présenter, 
avant tout, les compositions qu'il offre sur les sols siliceux. Ce 
caractère toutefois ne sera pas toujours très accusé, parfois ce 
sera même le facies des régions calcaires qui l’emportera; c'est en 
effet ainsi que les choses se passent. 

Si nous examinons d’abord la végétation arbustive, si abon- 
dante et si variée sur les sols purement calcaires, nous voyons 
qu'elle participe de ce caractère mixte, mais qu’en définitive elle 
a plutôt un caractère indifférent ou même calcifuge. Sans doute 
On y trouve des espèces indifférentes ou qui ne se rencontrent pas 
habituellement sur les sables, comme Prunus spinosa L., Mespi- 
lus germanica L., Sambucus nigra L., Lonicera Xylosteum, 
Daphne Mezereum L., ou même caractéristiques des terres cal- 
Caires, ainsi le Cornus mas L.; mais ils y sont souvent peu abon- 
dants, ainsi ce dernier; de plus, un certain nombre d’arbustes 
ou d’arbrisseaux, très communs sur les calcaires Jurassiques 
Voisins, paraissent faire défaut; ainsi Clemalis Vitalba L., Evo- 
nyrnus europæus, Viburnum Lantana, tandis que Îles arbustes, 
arbrisseaux et sous-arbrisseaux calcifuges, Ilex Aquifolium L., 
Sarothamnus vulgaris Wim., Vaccinium Myrtillus L., Calluna 
vulgaris Salisb.. s’y rencontrent, et certains d’entre eux y sont par- 
fois communs. 


380 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


Le tapis végétal herbacé nous offre des faits de même ordre. 
Les plantes calcifuges ou simplement amies des sables y sont 
représentées par de nombreuses espèces, ainsi : Polygala depressa 
Wend., Linum usilalissimum L. fréquemment cultivé, Malva 
moschata L., Hypericum humifusum L., Lathyrus macrorhizus 
Wimm., Ornithopus perpusillus L., Potentilla argentea L., Se- 
dum elegans Lej., Galium saxatile, Arnoseris pusilla Gærtn., 
Jasione montana L., Digilalis purpurea L., Rumex Acelosella L., 
Pteris aquilina L.; maiselles sont distribuées fort irrégulièrement 
et certaines, la Digitale notamment, se rencontrent çà et Ià, man- 
quant fort souvent. Les caleicoles se rencontrent aussi en un petit 
nombre d’espèces mais parfois assez abondantes, ainsi : Aqui- 
legia vulgaris L., Anthyllis Vulneraria L., Hippocrepis comosa L., 
Carex digitata L.; plusieurs espèces, ainsi Polygala calcarea, 
qui se rencontrent sur les calcaires jurassiques voisins, font ici 
défaut. En résumé, on le voit, ce sont les plantes indifférentes qui 
prédominent, les caractéristiques se montrant plus ou moins 
abondantes, quand le sol prend des propriétés, soit physiques, 
soit chimiques, plus accusées, les calcifuges et simples psammo- 
philes étant toutefois les plus nombreuses, faits d'accord avec ce 
qui a été dit plus haut de la prédominance des sables siliceux 
dans la roche et par suite dans le sol. 

Un autre trait, caractéristique de la flore de la petite région 
que nous considérons, est dû à la grande fraicheur du climat pro- 
voquée, nous l'avons dit, par sa position géographiqme et son 
orographie. Il consiste dans la présence d’un assez grand nombre 
d'espèces, qui. recherchent de semblables conditions climaté- 
riques et habitent par suite de préférence les pays septentrionaux, 
ou montagneux, ainsi : Stellaria nemorum L., Oxalis Acelo- 
sella L., Rubus saxatilis L., Chrysosplenium alternifolium L., 
Sambucus racemosa L., Vaccinium Myrtillus L., Lysimachia 
nemorum L., Veronica montana L., Maianthemum bifolium DC., 
Narcissus Pseudo-Narcissus L. Elles sont distribuées irréguliè- 
rement; mais une au moins, l'Oxalis Acelosella L., paraît être 
plus commune là que partoul ailleurs dans le département. 

Cette mème fraîcheur du climat a permis la formation du sol 
tourbeux de la vallée du Banel, avec le cortège de plantes qui lui 


sont propres, telles Valeriana dioica L., Eriophorum angusli- 
folium Roth, E. latifolium Hopp. 


| 


FLICHE. —- NOTE SUR LA FLORE DES ARDENNES. 381 


Un des faits les plus intéressants que nous présente la flore 
des Ardennes, c’est la fréquence, dans les forèts d’une partie du 
département, d’un arbre forestier aujourd’hui fort disséminé en 
France, et dont l’indigénat n’est même pas toujours cerlain, en 
des endroits où il se montre en fort petite quantité, c’est l'Orme 
diffus (Ulmus effusa Willd.). Je l'ai trouvé très fréquemment 
dans une portion de l’Argonne du département des Ardennes, et 
la surface occupée par cet arbre se poursuit dans le département 
de la Meuie, au moins dans le canton de Stenay, où je l’ai trouvé, 
commun aussi, dans les forêts de Dieulet. 

L'espèce se présente, dans la région, au moins quand je l'ai 
vue, à la fois en rejets de taillis et sous forme d’arbres. Ceux-ci 
ont pu diminuer cn nombre, car le bois de cet Orme ne pré- 
sente en rien les qualités de son congénère l’Orme champêtre. 
Non seulement il est peu coloré, ce qui lui a valu dans la région 
son nom populaire d’Orme blanc, mais il n’oftre ni élasticité, ni 
résistance, ne convient pas en conséquence comme bois d'œuvre; 
il constitue mème un bois de chauffage médiocre. Il en résulte 
qu’il n’y a pas d'intérêt à le réserver dans les taillis sous futaie, 
régime adopté dans toutes les forêts du pays, et que, dans tous 
les cas, on ne le conserve qu’à défaut de tout autre arbre de 
meilleure qualité. 

Il habite là, comme dans toutes les contrées où on le rencontre 
à l’état spontané, les terrains bas plus ou moins horizontaux et 
humides, au cas particulier qui nous occupe, les terrains argilo- 
siliceux bas, humides, souvent même marécageux, formés par 
l'Oxfordien à la base des premières crêtes de l’Argonne. 

Ce qu’il y a d’intéressant à étudier ici à raison de sa fréquence 
qui indique non seulement qu’il est bien spontané, mais en outre 
qu’il trouve les conditions les plus favorables à son dévelop- 
pement, c’est le mode de distribution de cet arbre et l’associa- 
tion végétale, dont il fait partie, qui a dû être évidemment celle 
où, dans tout le nord de la France, il a pu exister et être détruit 
par les défrichements qui en général ont été d'autant plus abon- 
dants que les sols étaient plus horizontaux et plus frais. 

Comme tous les Ormes, il se présente dans la forêt, aussi bien 
en plein massif que sur les bords, mais toujours disséminé, ne 
formant jamais le peuplement forestier à lui seul, même sur de 
faibles surfaces. II accompagne le Chène pédonculé et par suite se 


382 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


trouve associé à tous les arbres qui se trouvent avec celui-ci 
dans ses stations les plus humides, Cerisier à grappe (Cerasus 
Padus L.), Frêne commun (Fraxinus excelsior L.), Saule blanc 
(Salix alba L.), Saule fragile (S. fragilis L.), Tremble (Populus 
Tremula L.), Bouleau blanc (Betula alba L.), Aulne commun 
(Alnus glutinosa Gærin.). À ces espèces, de plus ou moins grande 
taille, se trouvent associés d’autres végétaux ligneux, recherchant 
les stations fraîches ou même marécageuses, ainsi Framboisier 
(Rubus idœus L.), mais avant tout Groseiller rouge (Ribes ru- 
brum L.), Groseiller noir (Ribes nigrum L.), le premier surtout 
en abondance, Sureau rouge (Sambucus racemosa L.), plus rare 
et dans les parties les moins humides, Viorne obier (Viburnum 
Opulus L.), Airelle Myrtille( Vaccinium Myrtillus L.), rare et peu 
développé, Saule Amandier (S. amygdalina L.) et Saule cendré 
(S. cinerea L.), très abondants, surtout le second. 

Avec ces végétaux ligneux, on trouve, dans les forêts où se ren- 
contre l’Ulmus effusa, un tapis formé de plantes herbacées plus 
ou moins abondantes, naturellement suivant que l’état du massif 
permet l’arrivée d’une plus ou moins grande quantité de lumière, 
lui aussi est composé d'espèces hygrophiles, souvent mème de 
celles qui recherchent les terrains marécageux. Ainsi, avec des 
Joncs et des Carex on observe entre autres Anemone nemo- 
rosa L., A. ranunculoides L., Ranunculus Lingua L., R. re: 
pens L., R. sceleratus L., Ficaria ranunculoides Mœnch. Caltha 
palustris L., Sisymbrium A lliaria Scop., Cardamine pralensis L., 
C. amara L., C. silvatica Link, Viola silvatica Fries, Silene 
diurna Gr. et Sodr., Stellaria Holostea L., Impatiens Noli-tan- 
gen L., Oxalis Acetosella L., Spiræa Ulmaria L., Alchemilla 
vulgaris L., Epilobium obscurum Schreb., Circæa lutetiana L., 
Lythrum Salicaria L., Chrysosplenium alternifolium L., Sium 
latifolium L., Sanicula europæa L., Adoxa Moschatellina L., 
Asperula odorata L., Valeriana dioica L., Cephalaria pilosa 
Gr. et Godr., Senecio silvaticus L., Myosotis silvatica Hoff., Atro- 
pa Belladona L., Veronica montana L., Paris quadrifolia L., 
Polygonatum multiflorum Al1., Arum maculatum L. 

me semble intéressant de signaler ce fait qu’aux environs de 
Troyes, où on rencontre quelquefois, mais rarement, l'U. effusa, 
sans qu'on puisse en affirmer la spontanéité, à cause de l’état très 
artificiel des bois qu’il habite, il se trouve au milieu d’une asso- 


FLICHE. — NOTE SUR LA FLORE DES ARDENNES. 383 


ciation analogue, il est notamment accompagné par le Ribes ru- 
brum, dont on ne peut non plus affirmer la spontanéité, pour la 
même raison, mais qui se comporte aussi exactement comme une 
espèce indigène. 

Dans ce qui va suivre, j'ai adopté exactement l’ordre suivi dans 
le Catalogue de Callay, et aussi les noms de genres ou d’espèces 
qui y sont admis, cela me semble indispensable, quand il s’agit 
d’additions à une œuvre de ce genre, afin de faciliter le travail 
des botanistes qui peuvent avoir à utiliser mes Notes. Les noms des 
espèces ou variétés nouvelles pour le département sont imprimés 
en PETITES CAPITALES. 

En présentant cette Note à la Société botanique, je n’ai eu nul- 
lement la prétention de faire un examen critique de l’ouvrage 
auquel je me borne à fournir quelques additions. Ce ne sera que 
très exceptionnellement, pour des faits qui me semblent en con- 
tradiction absolue avec le résultat de mes observations dans le pays 
parcouru par moi, que je discuterai ou contredirai quelque asser- 
tion des auteurs. 

Toutes les fois que je parlerai d’une façon générale du pays, 
ou des trois cantons, ce sera de ceux de Carignan, Mouzon et 


Raucourt qu’il sera question. 


Clematis Vitalba L. — Commun sur les calcaires et les marnes, elle 
parait manquer sur les terrains sablonneux du canton de Cari- 


gnan. 

Anemone ranuncnloides L. — Forêts du Montdieu, RR.; du Petit 
Dieulet, R. 

Ranunculus rricuopayzius Chaix 8. terrestris Gr. et God. — Bord du 
ruisseau du Banel (canton de Carignan). 

R. Lingua L. — Fossés dans la forêt du Montdieu, RR. 

R. auricomus L. — Paraît ne pas exister ou être très rare sur le cal- 
caire sableux au nord de la Chiers. 

R. nemorosus DC. — Bois de Vaux, d’Autrecourt. AR. 

Caltha palustris L. var. minor DC. — Sous la forme naine, vallée du 
Banel, bien que la station soit froide, la plante y est remarqua- 
blement précoce, car je l’ai trouvée en pleine floraison, le 1* mars, 
dans une année avancée il est vrai. 

Helleborus fœtidus L. — Exclusivement sur les calcaires jurassiques, 
dans la partie Est du département. | 


384 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 

Actœæa spicota L.— Bois de Thelonne, Sailly, Montdieu, cette dernière 
localité sur les argiles et roches siliceuses de l'Oxfordien. 

Berberis vulgaris L. — Paraît manquer à l’état spontané dans les can- 
tons de Carignan, Mouzon, Raucourt. 

Hesperis matronalis L.— Haies au Vivier; la spontanéité est dou- 
teuse. 


Cheiranthus Cheiri L. (sens. lat.). — Abonde, sur les vieux murs, à 

Mouzon et Carignan. 

Arabis perfoliata Lamk. — AC. dans les jeunes taillis des bois de Mes- 
sincourt, du Banel sur le calcaire sableux. 


Cardamine amara L.— AR. dans les forêts de Montdieu, du Grand 
Dieulet, de Beaumont. 


Alyssum calycinum L. — Croit en d'assez nombreux endroits autres 
que ceux cilés, sans être jamais bien abondant. 


Lepidium saticum L. — Fréquemment cultivée dans les taillis, après 
la coupe, ce qui lui donne souvent les apparences d’une naturali- 
sation complète qu’elle ne présente pas en réalité. 


Helianthemum vulgare Gærtn. virescens Gr. et God. — Friches à 
Joncq. 


Polygala comosa Sch.— Prés, entre Carignan et Deuxvilles. 

P. calcarea Sch. — Ne parait pas exister sur le calcaire sableux. 
PoLycALA DEPRESSA Wend. — R. sur le calcaire sableux, Bois de Pure, 
de Deuxvilles, bords du chemin de Florenville par le Banel. 

P. austriaca Crantz. — R. sur le calcaire jurassique, bois de Ma- 
landry et d’Angecourt. 
Silene pratensis Gr. et God. — Prés, à Mouzon. 


Dianthus carthusianorum L.— R. au bord des bois du Fond de Li- 
mon et du Fays de Lélanne, sur le calcaire jurassique. Malgré des 
recherches spéciales, je n’ai trouvé aucune autre localité de cette 
espèce. 

Maœhringia trinervia L. — Haies au Vivier, bois d'Autrecourt et sans 
doute en plusieurs autres localités. 


Stellaria nemorum L.— Bords de la route de Chassepierre à Matton. 


S. Holostea L. — Très commun dans les trois cantons de Mouzon, 
Carignan et Raucourt. 


Holosteum umbellatum L. — Très commun au bord des routes et sur 
les vieux murs à Matton. 


FLICHE. —- NOTE SUR LA FLORE DES ARDENNES. 385 
Cerastium obscurum Chaub. -- Bois de l’hospice de Mouzon. 

C. arrense L. — Autrecourt, Mouzon, Carignan. 

Malva Alcea L. — Bois de la Sartelle. 

Althæa offcinalis L. — Bords de la Meuse, à Mouzon. Bien que la 


plante s’y comporte comme une espèce spontanée, elle me parait 
être sortie des jardins de la ville. 


Hypericum humifusum L. — Bois de Mogues. 


Acer platanoides L.— Malgré des recherches spéciales, je ne l'ai trouvé 
que dans les bois de Puilly, de Messincourt et du Petit Dieulet, 
Jamais commun. 


Vitis vinifera L.— Les vignes de Malandry sur la rive gauche de la 
Chiers étaient, lorsque je l’habitais, les plus septentrionales du 
pays, et la culture tendait à se réduire beaucoup sous l'influence 
Ces nouvelles conditions économiques, créées par la facilité des 
transports. 


Impatiens Noli-tangere L. — Forêt du Montdieu dans les basses Mo- 
lières. 
Oxalis Acetosella L. — Commun dans les bois frais de tout le pays. 


Evonymus europæœus L,— Je ne l’ai pas trouvé, et il doit, dans tous 
les cas, être fort rare, sur le calcaire sableux et les schistes des 
terrains primaires. 


Ononis Natrix L. — Se trouve aussi, mais très rarement sur les cal- 
caires jurassiques les plus chauds, près des bois du Fays à Létanne 
et de Fossé. 


Trifolium ochroleucum L.— Prés au Vivier. 
T. montanum L. — Bois de Pourron et de Fossé. 


Lathyrus macrorhizus Wimm. — Boïs de Pure et de Messincourt sur 
le calcaire sableux. 


Ornithopus perpusillus L.— Bois de Pure et de Puilly sur le calcaire 


sableux. 
Onobrychis sativa Lamk. — Friche du bois de l’hospice de Mouzon. 
Potentilla argentea L.— Bois de Messincourt sur calcaire sableux. 
Rubus saxatilis L.— AC. dans les bois de Villers devant Mouzon, 
Autrecourt, Saint-Pierremont, Fond de Limon, Margny. 
Mespilus germanica L. — AC. en divers bois des calcaires sableux 


ou oolithiques. 


Sorbus aucuparia L. — N'est point ommun partout ; dans les trois 
T. XLVIII (SÉANCES) 25 


386 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


cantons je ne l’ai observé qu’en une seule localité, le Fond de 
Limon, où il est d’ailleurs abondant. L’indication « commun » doit 
se référer aux schistes primaires sur lesquels je l’ai aussi observé. 

-Sorbus latifolia L. — L’Alisier qui figure sous ce nom ne doit pas 
être, comme donne à l'entendre la traduction française, l'espèce 
de la forêt de Fontainebleau, mais bien l’hybride du S. Aria 
et du S. torminalis qu'on peut, en effet, trouver au bois d’Elan, 
puisque les deux espèces parentes s’y rencontrent. | 

Æpilobium obscurum Schreb. — Forêt du Grand Dieulet et de Beau- 
mont. 

Myriophyllum verticillatum L. — Mouzon; je l’y ai observé au bord 
de la Meuse suus sa forme terrestre. 

Hippuris vulgaris L. — Assez commun dans les eaux tranquilles, 
fossés, marais en relation avec la Meuse, de Létanne à Mouzon. 


ÆCalitriche platycarpa Kutz.— Mares au Grand Dieulet; flaques d’eau 
dans la vallée du Banel. 


Bryonia dioica Jacq. — Haies à Mouzon. 
-Sedum reflezum L. — Vieux murs à Mouzon. 


S. elegans Lej. — Sur le calcaire sableux dans les bois de Matton et 
de Pure, où il est rare. 


Sempervivum tectorum L. — Vieux murs, à Pourron. 


Ribes nigrum L. — Forêt du Montdieu, où il est bien spontané, mais 
moins commun que le suivant. Je l’ai aussi trouvé au bord de la 
Meuse à Mouzon, mais subspontané. 


R. rubrum L. — C.sur les argiles oxfordiennes, humides dans les forêts 
du Montdieu, du Grand Dieulet, de Franclieu, de Bochet Grand- 
Louis; très rare au bois d’Angecourt, sur calcaire oolithique. 


Chiysosplenium oppositifolium L. — Bois de Beaumont. 


Orlaya grandiflora Hoff. — Cultures des calcaires jurassiques, à Yoncq, 
Montlibert, Nouart. 


Sium latifolium L.— Fossés pleins d’eau, dans la forêt du Montdieu. 


Bunium Caroi (L.) Bréb. — Prairies au bord de la Meuse à Mouzon, où 
il est commun. 


Sanieula europua L.— Bois de Pourron, du Montdieu, de Fromy, de 
ailly. 


Sambucus racemosa L. — Bois de Mogues, bois de Franclieu. 


iburnum Opulus L. — Bois du Fond de Limon, d’Autrecourt, de 
Vaux, d’Yoncq, du Grand Dieulet, de la Chapelle. 


FLICHE. — NOTE SUR LA FLORE DES ARDENNES. 387 
Lonicera Periclymenum L. — Haies, à Pourron,.à Osnes. 


L. Caprirozium L. — Bois d’Angecourt. — R. sur les calcaires ooli- 
thiques. Bien qu’il y soit loin des jardins avec toutes les apparences 
de la spontanéité, celle-ci me semble douteuse, à raison: de la dis- 
tribution de l'espèce; la localité la plus rapprochée où :elle se 
trouve sûrement spontanée serait les environs de Nancy, pour 
lesquels on l’admet, bien que très éloignée du centre d'expansion 
de l'espèce; cette dernière localité semble, peut-être à hon droit, 
suspecte à plusieurs botanistes. 


L. Xylosteum L. — Ce Chèvrefeuille, au moins sur leterrain que j'ai 
parcouru, me parait être assez rare et non très commun, comme il 
est dit dans le Catalogue. Mon observation est, d'ailleurs, en rap- 
port avec la distribution de l’espèce en France. 


Galium saxatile L. — Sur le calcaire sableux, au bois de Pure. 

Asperula odorata L. — Il n’y a pas lieu de faire une énumération 
limitative de localités, l'espèce est très commune dans les bois, 
haies, assis sur tous les terrains. 

Senecio silvatieus L. — Forêt du Grand Dieulet et de Beaumont. 

Arnoseris pusilla Gærtn. — Sur calcaire sableux, à Pure. 

Jasione montana L. — Sur le calcaire sableux, au bois de Messincourt. 

Vaccinium Myrtillus L.— Sur le calcaire sableux. Bois. de Mogues et 
de Pure, sur les argiles oxfordiennes au bois de Saint-Pierremont; 
abondant, sur les schistes primaires, au bois de la Chapelle. 

Lysimachia nemorum L. — Sur le calcaire sableux, dans les bois de 
Messincourt, Matton. 

Lilac vulgaris Lam. — Haies, à Mouzon. 

Ligustrum vulgare L. — Manque ou est fort rare sur le'calcaire sa- 
bleux ; il doit en être de même sur les schistes primaires. 

Gentiana germanica Willd. — En divers endroits :sur argiles oxfor- 
diennes et caleaires oolithiques. 

Linaria striata DC. — N'est certainement pas commune dans les trois 
cantons de Mouzon, Carignan et Raucourt. Je re l’y ai trouvée que 
sur les friches et carrières de Chémery à Raucourt, où elle est 
d’ailleurs abondante. 

-Gratiola officinalis L. — Marais, à Mouzon, où, sur une surface peu 
étendue, elle est assez abondante. 

Veronica Teucriwm L. — Je ne l'ai trouvée qu'aux environs de Pour- 
ron, sur calcaire oolithique, assez abondante d’ailleurs;-elle y varie 


88 SÉANCE DU 8 NOVE MBRE 1901. 


beaucoup et passe au Veronica prostrata L., qui me paraît n’en 
être qu’une variété que j'ai trouvée typique au bord du chemin de 
Flaba et au-dessus de Sailly. 


Digitalis purpurea L.— Çà et là sur le calcaire sableux, quand le sol 
est réduit aux éléments siliceux. 


Digitalis lutea L. — Je ne l'ai pas rencontrée dans les trois cantons. 
Odontites lutea Reich. — Côte de la Sartelle, sur calcaire oolithique. 


Lathkræa Squamaria L. — Bois de Laferté, forêts du Montdieu et de 
Belval; dans cette dernière, l'espèce est abondante au moins sur 
un are (canton de Bois du Four). 


Lamium hybridum Vill. — Mouzon. 


L. Galeobdolon (L.) Crantz. — Paraît être très rare sur le calcaire sa- 
bleux, si même il y existe. 

Stachys alpina L. — Ne paraît pas devoir être qualifié de commun 
dans les trois cantons, où je l’ai rencontré assez rarement. 


Teucrium Chamædrys L. — Friches, à la Sartelle, à Raucourt; dans 
cette dernière localité, une forme remarquable par sa pubescence 
molle, ses feuilles molles très incisées, à nervures peu saillantes, 
les inflorescences allongées. 


Daphne Mezereum L. — L'espèce est, en effet, assez commune sur les 
calcaires jurassiques, où je l’ai rencontrée en plusieurs localités 


non indiquées dans le Catalogue ; elle est beaucoup plus rare sur 
le calcaire sableux. 


D. Laureola L.— Je l’ai cherché dans les bois des calcaires jurassiques, 
sans jamais le trouver. 


Ulmus campestris Smith. — Fréquemment planté, en effet, au bord 
des routes, mais je doute qu’il se rencontre à l’état spontané dans 
les bois, au moins dans ceux que j'ai visités. 


U. montana Smith. — Est au contraire incontestablement spontané, 
parfois C. en tant qu’espèce disséminée, ainsi au Montdieu, au bois 
de Sailly. 

U, effjusa Willd. — Commun ;dans les forêts assises sur l’Oxfordien, 


ainsi au Montdieu, au Grand et au Petit Dieulet, dans les taillis et 
dans la futaie, quelquefois en assez gros sujets. 


Fagus silvatica L.— La forme à feuilles dentées est relativement assez 
commune; je l'ai trouvée dans les forêts du Montdieu, de Beau- 
mont, d’Autrecourt, de Thélonne, de Malandry. 


Quercus sessiliflora Sm. — Comme cela se présente partout, cette 


Fe 4 


FLICHE. — NOTE SUR LA FLORE DES ARDENNES. 389 


espèce occupe les collines, les endroits les plus secs; sur le ter- 
rain que j'ai parcouru, sous l'influence d’un climat froid et hu- 
mide, l’espèce m’a semblé moins variable dans ses feuilles qu’elle 
ne l’est ailleurs; la pubescence, en particulier, bien qu’on l’ob- 
serve toujours, est parfois très faible, réduite à des traces, et 
même lorsqu'elle est la plus forte (échantillons recueillis à la 
Chapelle, à Signÿ-Montlibert), elle est loin d’être aussi forte qu’on 
l’observe souvent, même en Lorraine; ‘le limbe est généralement 
très développé, le pétiole allongé. 


Quercus pedunculata Ehrh. — Cette espèce est très commune dans les 
trois cantons. On la trouve, évidemment gràce au climat, même 
sur les collines calcaires de l’oolithe; c'est dans tes forêts assises 
sur les argiles humides de l’oxfordien qu’elle pousse le plus vigou- 
reusement et atteint les plus belles dimensions. Dans la partie 
basse de la forêt du Montdieu (canton des Molières), les sujets de 
3 à 4 mètres de circonférence ne sont pas rares, et leur âge n’est 
pas très considérable (200 ans environ). 


Salix alba L. — Se trouve aussi dans les forêts à sol très humide, sur 
l’Oxfordien de Montdieu, où il en existait, lorsque j’habitais le 
pays, de très grands sujets. 


S. FRAGILIS L. — Forêt de Montdieu. 


Dans le genre Salix, indépendamment des espèces, j'ai trouvé plu- 
sieurs fois des hybrides. Je les range sous les divers chefs suivants, pour 
lesquels j’emploierai, comme je l'ai fait dans tout ce travail, les noms 
adoptés dans le Catalogue, que dans la pensée des auteurs il s'agisse 
d'hybrides ou d’espèces. 

S. undulata Ehrh. — J'ai rencontré cet hybride du S. triandra X S. 
viminalis, au bord de la Meuse, entre Villemontry et Létanne. 


S. rubra Huds. — Ce Saule, généralement considéré aujourd'hui, 
avec toute raison, comme un hybride S. purpurea X S. viminalis, est 
commun au bord de la Meuse, entre Villemontry et Létanne. 


S. Seringeana Gaud.— Ce Saule, qui est, d’après les‘travaux de Wim- 
mer, un hybride d’une espèce de la section des Caprea et du S. incana, 
ne saurait se trouver dans les Ardennes, où le second parent n'existe 
pas. Ce qui est désigné sous ce nom est évidemment le S. Smithiana 
entendu en son sens le plus large, l’un des parents restant une espèce 
de la section des Caprea, l’autre étant le S. viminalis très commun, au 
contraire, dans le pays. Malgré le doute émis par les auteurs du Catalogue, 
ce Saule se présente avec tous les caractères d’un hybride : dissémina- 
ion des pieds, grande variabilité, le rapprochant tantôt de l'une, tantôt 


390 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


de l'autre des espèces parentes. Sa fréquence relative, qu’il ne faut pas 
exagérer d’ailleurs, tient'évidemment, comme cela est assez one e 
cas pour d’autres hybrides, à des conditions locales très favorables à 
leur production: Sans sortir du genre Salix, le produit de S. gets 
par le S. aurita présente ce phénomène d’une façon remarquable dans 
beaucoup de tourbières du haut Jura. | A 

Comme je viens de le dire; ce Saule est très variable dans les Ar- 
dewnes, où d’ailleurs, suivant là juste remarque du Catalogue, Le sexe 
femelle est très prédominant; je n’ai rencontré que lai. Quelques détails 
sur les formes que j'ai observées montreront sa variabilité et dans la: 
mesure du possible les espèces qui, dans le pays, prennent part à Sa 
formation. . | 

J'ai rencontré, au bord de la route de Mouzon à Carignan, un Saule 
vigoureux, correspondant exactement à la description du S. Smithiana 
var. obscura Gr. et God.; l’abondante villosité courte et grise dont il est 
revêtu, même sur ses pousses de deux ans, etles bourgeons, me semblent, 
comme aux auteurs de la Flore de France, trahir indubitablement l'in- 
fluence du S. cinerea. C'est également à un hybride de S. cinerea X 
S: viminalis que je rapporte un Saule trouvé, par moi, au bord de là 
Mèuse, vis-à-vis de la Sartelle, mais il s’agit d’une forme très nettement 
différente de la précédente, dont elle se distingue par sa pubescence 
moindre et surtout par ses feuilles elliptiques beaucoup moins allongées. 
Ce me paraît être le S. acuminata de Wimmer et de Koch, considéré 
par Al. Braun comme un hybride des S. cinerea et S. viminalis, seu-. 
lement le bord du limbe est très sensiblement entier, présentant: 
quelques traces seulement de crénelures, tandis que, d’après les descrip- 
tions des auteurs qui s’en sont occupés, le S. acuminata serait assez 
franchement crénelé; mais on sait combien ce caractère a peu de va- 
leur, même chez des espèces légitimes, à plus forte raison n'y a-t-il 
pas lieu de s’y arrêter pour des formes aussi variables que les hybrides. 

Un Saule trouvé au bord de la Meuse, sur la rive droite en aval de 
Mouzon, me laisse quelque doute sur l'espèce qui, par son croisement 
avec le S. viminalis, l’a produit. Il répond à peu près exactement à la’ 
description du S. sericeus Tausch; la pubescence très faible des ra- 
meaux et des bourgeons donnerait à penser que c’est le S. caprea ei 
non le S. cinerea qui serait intervenu, ce qui serait justifié aussi par la 
forme des feuilles, qui se rapproche beaucoup plus de ce qu’on observe 
ordinairement chez le premier que de la forme obovale du second 
Peut-être est-ce un quarteron dans la formation duquel il y aurait eu 
intervention des deux espèces. 

Enfin, deux Saules, rencontrés à peu près au même endroit, me 
semblent être certainement, à raison de la glabrescence de leurs ra- 


FLICHE. — NOTE SUR LA FLORE DES ARDENNES. 391 


meaux et de leurs bourgeons, de la forme de leurs feuilles, des S. ca- 
prea X S. viminalis. L’un et l’autre ont des feuilles courtes; mais 
le premier, par la largeur de celles-ci, la forme elliptique tendant sou- 
vent assez nettement à l’ovale, par sa pubescence peu soyeuse en dessous, 
se rapproche du S. caprea, tandis que le second, par ses feuilles plus 
étroites, très soyeuses en dessous, se rapproche davantage du S. vimt- 


nalis. 


Salix cinerea X S. purpurea. — Le Catalogue indique cet hybride 
sans bien préciser la localité; il semble cependant certain que 
c'est le Chesne. L'auteur parait disposé à faire intervenir le S, ru- 
bra, c’est-à-dire un autre hybride; je n’ai pas vu les échantillons 
de Callay et ne puis par suite me prononcer en ce qui les concerne, 
quoique cette opinion me semble peu probable (1). Dans tous les 
cas, c'est bien le $S. cinerea X S. purpurea que j'ai rencontré 
au bord de la Meuse, entre Létanne et Villemontry. 11 y était même 
très abondant, mais par suite d’une multiplication artificielle, par 
voie de boutures prises sur le pied original, on ne rencontre que 
le sexe femelle; les chatons, souvent subopposés, sont pédonculés, 
munis de bractées à leur base, allongés denses, à écailles disco - 
lores, assez longuement barbues, le pistil ovoide allongé est porté 
par un pédicelle à peine aussi allongé que la glande, le style est 
court, les stigmates rougeätres, courts, ovoides, entiers; les ra- 
meaux sont allongés un peu toruleux, grêles, légèrement tomen- 
teux, ainsi que les bourgeons, les stipules sont souvent persis- 
tantes, ovales lancéolées, aiguës, dentées ; les feuilles nettement 
pétiolées sont elliptiques lancéolées, parfois un peu obovales, très 
sensiblement plus larges que celles du S. purpurea, courtes, 
étroites, faiblement denticulées; d’abord un peu tomenteuses en 
dessus, elles finissent par être glabres luisantes, avec nervure mé- 
diane blanche, saillante, plus ou moins tomenteuse; la face infé- 
rieure est tomenteuse et présente une nervation quirappelle plutôt 


celle du S. cinerea. 


Betula alba L. — Est loin d’être commun, ni même de se trouver à 
l’état spontané dans tous les bois; mais 11 y est assez fréquemment 
planté : spontané, il est particulièrement commun sur les argiles 


oxfordiennes. 
Butomus umbellatus L. — C. au bord de la Meuse, à Mouzon. 


(1) Il ne semble pas d'ailleurs qu’il tint beaucoup à cette manière de voir, 
puisqu’il donne en synonymie le S. cinerea X S. purpurea. 


392 . SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


Allium ursinum L. — Sur les calcaires jurassiques, dans les bois 
d’Yoncq et de Laferté. 


Phalangium ramosum L.— Bois de Fossé, de Tailly, de Pourron. 
Maianthemum bifolium DC. — Bois du Hautban et de Vaux. 


Narcissus Pseudo-Narcissus L. — Ne se trouve pas exclusivement 
dans les bois humides; ce n’est pas le cas, notamment, pour les 
deux localités où je l’ai rencontré : Bois de l‘hospice de Mouzon, 
sur calcaire, et de Puilly, sur calcaire sableux. 


N. poeticus L.— Prairie au bord de la Meuse à Mouzon, mais il y est 


certainement échappé des cultures, et il me semble probable qu’il 
n'existe qu’à cet état dans le département. 


Orchis coriophora L. — Pré sec entre Carignan et Deuxvilles. 


O. montana Schmidt. — Bois de Sart, de Pourron, entre Pourron et 
Flaba. 


Ophrys muscifera Huds. — Petit Bochet d’Yoncq et bois de Pourron, 
sur calcaire jurassique. | 


Acorus Calamus L. — Bord de la Meuse, à Mouzon. 
Eriophorum angustifolium Roth. — Prés tourbeux, à Matton. 
E. latifolium Hopp. — Prés tourbeux dans la vallée du Banel. 
Scirpus compressus Pers. — Prés marécageux, à Matton. 


Carex acuta Fries. — Marais au bord de la Meuse, au-dessous de la 
Sartelle. ° 


C. panicea L. — Prés de Villemontry, à Létanne. 
C. montana L. — C. à la côte de la Sartelle. 


C. digitata L. — Bois de Pourron et d'Autrecourt, sur calcaire juras- 
sique;, de Pure, sur calcaire sableux. 


C. flava L. — Marais à Yoncq. 


Aspidium aculeatum Dœll. — Forêt du Montdieu, à la Fontaine aux 
Planes. 


M. Vuillemin fait à la Société la communication suivante : 


VUILLEMIN. — LES BRYONES À FLEURS HEXAMÈRES. 393 


REMARQUES SUR LES BRYONES A FLEURS HEXAMÈRES ; 
par M. Paul VUILLEMIN. 


Les fleurs hexamères ou heptamères ne sont pas rares chez le 
Bryonia dioica. Penzig (Pflanzenteratologie, 1890, 1, p. 493) 
mentionne à ce sujet les observations de Fresenius, de Wydler, de 
Fermond, et ajoute : on trouve alors, outre les deux étamines 
doubles, deux ou trois étamines simples. 

En juin 1899, J'ai rencontré dans une haie, à Malzéville, sur des 
pieds mâles de cette espèce, deux fleurs munies chacune de six 
sépales et de six pétales. L'une d’elles, que je désignerai par la 
lettre A, répondait à l'indication de Penzig. J’ajouterai que les 
pièces pollinifères simples inséraient respectivement leur faisceau 
libéro-ligneux sur les pétales 3 et 6, les deux pièces pollinifères 
doubles se rattachant, selon la règle, aux pétales 4 et 9, tandis 
que les pétales 4 et 5 ne portaient rien. 

La seconde fleur B avait trois pièces pollinifères doubles super- 
posées aux pétales 1, 2 et 3. Elle était donc parfaitement régula- 
risée comme les fleurs péloriées. 

En juin 1896, j'ai retrouvé, dans une localité voisine, une fleur 
semblable à cette dernière B. | 

N'ayant pas recherché systématiquement ce genre d'anomalies, 
je ne saurais en préciser la fréquence relative. Les deux derniers 
exemples semblent indiquer que les cas d’actinomorphose ne sont 
pas rares chez les Bryones. . 

. Ces petits faits tératologiques n'auraient qu'un médiocre intérêt, 
s'ils n’apportaient un document nouveau au problème si contro- 
versé de l’androcée des Cucurbitacées. 

La Bryone, dit Linné, présente cinq anthères sur 3 filets. Telle 
est, effectivement, la donnée immédiate de l'examen de l’androcée 
adulte du Bryonia dioica. Les cinq anthères sont identiques. Cha- 
cune d'elles possède une seule loge et une seule paire de sacs 
polliniques. Elle est asymétrique, car la loge à pollen est un bour- 
relet en forme de V, qui occupe le sommet et envoie un prolon- 
sement très court d’un côté, aussi long que l’anthère du côté 
opposé. Nous y distinguons ainsi un bord fertile ou curviligne et 
un bord stérile ou rectiligne. 


394 SÉANEE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


L'un des filets porte une seule anthère asymétrique; les deux 
autres, plus volumineux, portent chacun deux anthères opposées 
par leur bord stérile et réalisent ainsi des membres symétriques 
par rapport à un plan comme le sont les étamines de la plupart 
des végétaux et possédant, comme celles-ci, deux paires symé- 
triques de sacs polliniques. 

L'étude anatomique de ces trois membres a démontré à Van 
Tieghiem que les grandes pièces de l’androcée diffèrent des éta- 
mines normales, non seulement par l’écartement des anthères, 
mais aussi par la présence de deux faisceaux libéro-ligneux. La 
petite pièce a un faisceau comme les étamines ordinaires. 

La forme et la structure des membres adultes ne nous per- 
mettent donc d’homologuer avec une étamine ordinaire, ni les. 
grandes pièces qui lui ressemblent par le nombre des sacs polli- 
niques -et par la symétrie, mais qui en diffèrent par la séparation 
des anthères et par la présence d’un faisceau pour chacune d’elles, 
ni la petite pièce qui lui ressemble par l’unité de l’anthère et du 
faisceau, mais qui en diffère par le défaut de symétrie el par 
l'absence d’une seconde paire de sacs polliniques. Il n’est pas 
non plus rigoureusement exact de dire que la grande pièce est 
une étamine double et que l’androcée est triadelphe, ou que la 
petite pièce est une demi-étamine et que l’androcée compte deux 
étamines et demie. Nous ne sommes en droit d'exprimer de rap- 
port numérique qu'entre les pièces de l’androcée considéré : les 
grandes sont doubles de la petite; elles sont bivalentes par rap- 
port à celle-ci. Si nous appelons la petite pièce #, les grandes 
répondent à la notation 2n. Si c'est la grande que nous prenons 
pour unité N, la petite sera à Le choix de l’unité est arbitraire. 
Pour simplifier le langage, admettons la notation # et2n. 

Les trois pièces de l’androcée sont superposées aux pétales 1, 2, 
3. Les pétales sont numérotés suivant une spirale génératrice 
quinconciale tournant de gauche à droite par rapport à l'axe du 
pédoncule ou au:centre du diagramme. 

Dans une grande pièce 2x, les deux anthères se regardent par 
leur bord stérile; le bord fertile est en dehors; l’une d’elles a le 
bord fertile à droite, l’autre a le bord fertile à gauche. Elles ne’ 
sont pas superposables. Elles présentent donc une différence qui 
mérite d'être notée par un indice spécial. Nous remplacerons #° 
par d pour l’anthère qui a son bord fertile à droite, par g pour 


> 


VUILLEMIN. — LES BRYONES À FLEURS HEXAMÈRES. 395 


l’anthère qui a son bord fertile à gauche. La grande pièce sera donc 
désignée par le terme g+4d; la petite pièce d’une fleur normale 
porte une anthère g. 

Le diagramme empirique de l’androcée normal N s’exprimera 
de la façon suivante, en en désignant les pétales auxquels les 
pièces staminales sont superposées par la lettre P suivie de leur 
numéro d'ordre : 


N=P1(y-+-d), P2(y+-d), P3g: 


Suivant la même notation, le diagramme empirique de mes 
fleurs monstrueuses répondra aux formules suivantes : 


A=P1(9+.d), P2(g+d), P3g, P6g. 
B=P1 (y+4-d), P2(y+-d), P3(g+d). 


Jusqu'ici nous n’avons envisagé que l'état adulte sans nous 
préoccuper de son origine. Les recherches de Payer ont établi que 
les trois pièces inégales de l’androcée, superposées aux pétales, 
proviennent de cinq: rudiments égaux, alternes avec les pétales. 
D'autre part, Van Tieghem prouve, par l'anatomie et par la mor- 
phologie comparée de la fleur adulte, que l'androcée comprend: 
cingmembres bifurqués en dix branches dont cinq ont avorté. Les 
cinq'anthères de la fleur normale de Bryone sont donc le produit 
de la dimidiation de cinq rudiments staminaux. 

La difficulté commence quand il s’agit de préciser comment ces 
cinq'éléments groupés en trois membres et irrigués par les fais- 
Ceaux des pétales auxquels ils sont superposés, se rattachent aux 
cinq protophyllomes alternipétales. 

La seule interprétation qui tienne compte ‘de toutes les données 
duproblème est celle d’Eichier, suivant laquelle chaque rudiment 
interpétalaire a envoyé une branche devant les pétales voisins Le 
raccordement des faisceaux de l’androcée avec les faisceaux de la 
Corolle ne nous paraît pas incompatible avec cette manière de voir. 
La distribution du système conducteur, plus tardive que | appa- 
rition des rudiments, est réglée secondairement par les nécessités 
Physiologiques. Qu'y a-til donc de surprenant à voir les branches 
de bifurcation des étamines épisépales, avortées au centre; se 
Sreffer sur des pétales bien plus puissants que les sépales et uti- 
liser la canalisation deces pétales ? 


396 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


Nous avons modifié le diagramme de l’androcée de nos fleurs 
monstrueuses conformément à la théorie d’Eichler. Dans ce dia- 
gramme théorique, chaque rudiment interpétalaire donne une 
branche droite et une branche gauche. Si ces branches sont polli- 
nifères, le bord fertile de l’anthère est à gauche dans la branche 
droite, à droite dans la branche gauche. La notation doit donc 
différer de celle du diagramme empirique; aux lettres italiques 
nous substituerons les lettres romaines, en nous rappelant que 
d=—g et que g—d. L'ordre des pièces pollinifères sera indiqué en 
fonction des rudiments interpétalaires R au lieu des pétales P. 

Voici ces diagrammes théoriques des anomalies A et B com- 
parés au diagramme théorique de la fleur normale N. 


N—R1g, R2e, R3d, Rd, R5d (1). 
A=Rig, R9g, R3d, R4d, R5d, R6d. 
B—Rig, R2g, R3e, R4d, R5d, R6d. 


Ces formules théoriques, qui appliquent aux anomalies la 
théorie de Van Tieghem modifiée par Eichler, présentent une sim- 
plicité, une élégance mathématique, une harmonie qu’on cher- 
cherait vainement dans les formules empiriques auxquelles s’était 
arrêté l’illustre anatomiste français. 

La formule empirique B est une régularisation de la formule 
normale; mais la formule empirique A se soustrait à toute inter- 
prétation, puisque la production des étamines, au lieu de suivre 
une marche régulièrement décroissante à partir du troisième 
pétale, s'éteint au niveau du quatrième et du cinquième, pour se 
réveiller au niveau du sixième pétale, qui porte une petite pièce 
pollinifère. | 

Au contraire, les deux formules théoriques À et B, malgré l’ap- 
parition d’une pièce supplémentaire à chaque cycle et malgré 
l'allure très différente de la fleur irrégulière A et de la fleur acti- 
nomorphe B, répondent aussi exactement l’une que l’autre au 
schéma établi par Eichler pour la fleur normale. En A et B comme 
en N, chaque rudiment interpétalaire a fourni une branche fertile 
et une branche stérile. 


? : , ° + . . Q 
L’anomalie n’est ici qu’une manifestation exceptionnellement 
éclatante de la loi. 


(14) On remarquera que les diagrammes publiés par Eichler sont retournés ; 
notre formule s’applique, bien entendu, au diagramme rectilié. 


PE © 


DUTAILLY.— UN TULIPA À VERTICILLES FLORAUX DIMÈRES. 397 


M. Dutailly fait la communication suivante : 


NOTE SUR UN TULIPA SILVESTRIS A VERTICILLES FLORAUX 
DIMÈRES ; par M. &. DUTAILLY. 


Les monstruosités sont fréquentes chez les Tulipa cultivés, 
notamment chez le Tulipa Gesneriana. La pétalisation partielle 
Ou totale des feuilles, les déformalions du pistil, la transforma- 
tion d’étamines en carpelles et de carpelles en étamines ; toutes ces 
anomalies et d’autres encore y ont été signalées par les auteurs. 
Le Tulipa silestris peut, de son côté, présenter des phénomènes 
de duplicature. Mais ce n’est pas sur des faits de transformation 
ou de déformation d’organes que je veux appeler l'attention de la 
Société. 

Il en est d’autres qui ont été signalés et qui ont plus d'intérêt : 
ce sont ceux qui se traduisent par la multiplication des organes 
floraux normaux. C’est ainsi que Desportes, il y a longtemps, a vu 
des fleurs de Tulipa silvestris à quatre sépales, quatre pétales, 
huit étamines et trois carpelles. Duchartre, en 1857, a signalé des 
fleurs de Tulipa Gesneriana à trois sépales, trois pétales, six éta- 
mines, six feuilles carpellaires et, à ce sujet, il écrivait : « La nature 
est arrivée à ce résultat remarquable de changer le type ternaire, 
regardé comme essentiellement fondamental pour le pistil des 
Monocotylédones, en un type senaire qu’on pourrait peut-être 
regarder comme complétant et régularisant la symétrie florale de 
ces végétaux. En effet, la fleur dans laquelle ce résultat avait été 
produit présentait deux verticilles ternaires de folioles pour le 
périanthe, deux verticilles ternaires d’étamines pour l'androcée, 
deux verticilles ternaires de carpelles pour le pistil. On peut se 
demander si ce type senaire, analogue à celui du périanthe el de 
l’androcée, et qu’on observe au reste dans certaines Monocotylé- 
dones, devrait être regardé comme le type réel du pistil de ces 
Végétaux plutôt que le type ternaire qu’on observe habituellement 
dans la généralité d’entre eux. » | 

Ainsi donc, après Desportes, qui avait signalé des Tulipa à 
fleurs tétramères, Duchartre en décrivait d’autres dont le pistil 
était construit sur le type senaire. | 


398 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


Ces diverses observations nous montrent des Tulipa à organes 
floraux plus nombreux qu’ils ne le sont normalement. Le Fulipa 
silvestris que je présente à la Société traduit au contraire une ré- 
duction du type ordinaire. Mes exemplaires ont été recueillis à 
Meuvy (Haute-Marne), dans la pelouse d’un verger où, depuis plus 
de soixante ans, le Tulipa silvestris est acclimaté et constitue de 
grandes colonies de plusieurs mètres carrés de surface, qui s’élar- 
gissent chaque année au moyen des curieux bulbilles que l’on sait. 
D’habitude, les fleurs peu abondantes, produites par ces plantes, 
étaient construites sur le type ternaire normal. Mais, en mai 1900, 
sans cause particulière apparente, un certain nombre de fleurs, 
mélées aux fleurs normales, ont apparu avec deux sépales, deux 
pétales alternes d’une largeur double de celle des sépales, quatre 
étamines superposées aux sépales et aux pétales, et deux feuilles 
carpellaires superposées aux deux sépales et contenant les mêmes 
files d’ovules que les carpelles ordinaires. En d’autres termes, le 
type ternaire normal s’était transformé, des sépales à l'ovaire 
compris, en un type dimère parfaitement régulier. Quelques 
fleurs, tout en réalisant le type dimère dans tous leurs autres 
verticilles, présentaient un ovaire à trois loges, tout à fait normal. 

Je reviens maintenant à la question que posait Duchartre, il 
ya près d’un demi-siècle, et, si on me le permet, je l’élargirai 
quelque peu. :Duchartre disait : « Le type senaire du pistil n’est- 
il pas le type réel des Tulipa, plutôt que le type ternaire? ». 
J’ajouterai : Des Tulipa tétramères de Desportes, hexamères de 
Duchartre, et dimères que j'ai moi-même observés, lesquels réa- 
lisent le vrai type des Tulipa? Ou plutôt, car les êtres.ne sont 
construits sur le même type que parce qu'il existe entre eux des 
liens de filiation ou de: parenté, quel est le type d’où proviennent 
les Fulipa ternaires d'aujourd'hui ? Est-ce. te type binaire, le:type 
tétramère, le type hexamère? Alors même qu’on ne sait comment 
résoudre une question, il est toujours utile dela. poser; et c’est 
ce que nous faisons ici. D’autres viendront, plus heureux que 
nous, qui sans doute trouveront une solution que nous n’entre- 
voyons point aujourd’hui. Et d’abord nos Tulipa à verticilles 
ternaires peuvent-ils descendre de Monocotylédones à six car- 
pelles, dont la monsiruosité décrite par .Duchartre réaliserait le 
type aujourd'hui disparu? IlLn’y a à cela nulle impossibilité. Des 
types de plantes monocotylédones, d'organisation florale infé- 


_—. 


DUTAILLY. — UN TULIPA A VERTICILLES FLORAUX DIMÈRES. 399 


rieure à celle des Tulipa, ont six carpelles. Le Bulomus a six car- 
pelles libres qui, chez le Damasonium et les Triglochin, deviennent 
concrescents à la base et, chez certains Palmiers, concrescents 
dans toute leur portion ovarienne. Dés lors, pourquoi nos Tulipa 
actuels n’auraient-ils pas pour ancêtre une plante à six carpelles 
d’abord indépendants, puis unis? N'y a-t-il pas, d’ailleurs, une 
Liliacée de Bornéo, le Petrosavia, dont les carpelles sont indé- 
pendants, et qui, tout isolée qu'elle soit, met en pleine lumière la 
filiation des Liliacées ? 

Mais ne trouve-t-on pas également des faits qui pourraient 
faire croire que nos Tulipa trimères descendent des Tulipa tétra- 
mères de Desportes ? Le type quatre se rencontre dans la fleur 
d’un certain nombre de Monocotylédones inférieures aux Liliacées. 
Certaines Graminées, comme.les Microlæna £etles Tetrarrhena, 
ont quatre étamines. La fleur femelle des Zannichellia et la fleur 
hermaphrodite des Ruppia ont quatre carpelles libres. Les Pota- 
Mogelon ont quatre étamines et quatre carpelles libres alternes 
avec les étamines. Les Cyelanthacées ont des fleurs femelles à 
quatre sépales et à quatre carpelles alternes, qui sont concrescents. 
Ï ya mieux : la fleur est normalement tétramère, comme tout le 
monde Je sait, dans ces Liliacées qui s'appellent Aspidistra et 
Paris quadrifolia. Pourquoi, alors, l’ancêtre de nos Tulipa 
actuels n’aurait-il pas été semblable à la plante tétramère décrite 
par Desportes ? 

En vain dira-t-on que le pistil hexamère signalé par. Duchartre, 
le Tulipa tétramère de Desportes, présentantun plus grand nombre 
de pièces florales que nos Tulipa actuels, révèlent un état d’évo- 
lution plus perfectionné que ces derniers et, loin d'en représenter 
les ascendants, en traduiraient bien plutôt la descendance pro- 
Chaine. Je répondrai par mon Tulipa dimère qui, bien que prove- 
nant d’un Tulipa trimère, est, non point une complication, mais 
une simplification de ce dernier. 

Et le Tulipa dimère n’a-t-il pas, en vérité, autant de titres que 
les Tulipa hexamères ou tétramères pour traduire l’état ances- 
tral de nos Tulipa existants? Assurément, car le type binaire se 
rencontre, lui aussi, chez certaines Monocotylédones inférieures, 
par exemple chez diverses Cypéracées qui n’ont que deux car- 
pelles.et chez certaines Aroïdées, comme les Anthurium, dont la 
fleur à carpelles concrescents est tout entière construite sur le 


400 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


type? Mais, sans aller aussi loin pour trouver des analogies, n'y 
a-t-il pas, parmi les Liliacées, les genres Stemona, Croomia, 
Maianthemum, qui sont, comme notre Tulipa anormal, dotés de 
deux sépales, de deux pétales, de quatre étamines et de deux car- 
pelles? 

Et, cela exposé, je répète, en terminant, ma question : l’ancètre 
de nos Tulipa, était-il à fleurs dimères, tétramères, hexamères? 
Je ne saurais répondre aujourd’hui. D’autres, mieux informés, 
répondront plus tard. 


Lecture est donnée de la communication suivante : 


UN MYOSOTIS NOUVEAU DE LA FLORE DU NORD-OUEST DE L’AFRIQUE; 
par M. Sv. MURBECK. 


__ MYosoTIS TUBULIFLORA spec. nova. — Axnua, 5-25 cm. alta. Caulis erec- 
tus, tenuis, paucifoliatus, pilis rectis albidis, diametrum ejus æquantibus, 
infcriore parte caulis patentibus, superiore erecto-patulis vel subadpressis 
dense hirsutus, raro simplex, plerumque ex axillis foliorum superiorum vel 
etiam inferiorum ramos florigeros emittens. Rami uni- vel paucifoliati, sub- 
erecti, rarius patuli, basi patenter cæterum subadpresse hirtelli, denique, ut 
axis primarius, in racemum elongatum abeuntes. Folia omnia undique pilis 
patulis vel subadpressis sat dense striguloso-hirtella, virentia; basilaria 
pauca, peliolata, lamina rotundata vel late obovata; caulina inferiora lingu- 
lata subpetiolata, superiora et ramea sessilia, ovato-oblonga vel oblongo- 
lanceolata. Racemi aphylli, multiflori, adpresse pilosi, fructiferi stricti, in 
umbrosis tantum subflexuosi. Pedunculi adpresse pilosuli, fructiferi 1,5- 
2,5 mm. longi, calyce paulo-subduplo breviores, suberecti vel patuli (cum 
rachide angulum 20°-60 formantes), in umbrosis tantum patentes. Calyx 
5-partitus anguste campanulatus, denique subtubulosus, fructu maturo non 
deciduus; tubus pilis patentissimis apice uncinatis vestitus; laciniæ tubo 
corollæ nec non parti inferiori limbi æquilongæ, pilis rectis strigulosæ et 
apice penicillatæ, erectæ, lineari-lanceolatæ, post anthesin elongatæ (ad 
3 mm.), oblongo-lineares, tubo calycino denique duplo longiores. Corolla 
minutissima, 1,8-2,4 mm. longa, subtubulosa; tubus 1,2-1,6 mm. longus, 
albidus; faux albida, aperta, fornices nempe ad gibbos vix conspieuos 
reducti; limbus tubo duplo brevior, sub anthesi et postea pallide cæruleus 
vel fere albus, profunde concavus, lobi ovati nempe suberecti. Antheræ 
exacte ad medium corollæ insertæ. Stylus corolla circa duplo brevior, un- 
theris subtriplo longior. Nuculæ ovatæ, angustissime marginatæ, læves, 


nitidæ, griseo-brunneæ, 1,5 mm. longæ. — Florentem et fructificantem legi 
fine Maji et initio Junii. 


Lg en 


MURBECK. — MYOSOTIS TUBULIFLORA MURBECK. 401 


Exs. : Choulette, Fragmenta Floræ Algeriensis exsiccata, n. 267), 
sub nomine « Myosotis pusilla Loisl. » et cum individuis hujus speciei 
mixta [Herb. Mus. Univers. Lund.] (1). 


Aire de dispersion : Les parties élevées de la Tunisie centrale et la 
Province de Constantine de l'Algérie. Les stations connues jusqu'ici 
sont les suivantes : Tunisie : Fentes de rochers calcaires à Maktar, 
C. 930 m. (Murbeck, 29 mai 1896); pentes pierreuses du Kalaa-el- 
Harrat, 1000-1100 m. (Murbeck, 5 juin 1896); pentes rocheuses du 


FIG. a et b, calice fructifère et corolle du Myosotis tubuliflora Murb. — c ct d, calice nunitère 
et corolle du M. stricta Link. — e et f, calice fructifère ct corolle du M. collina Ho me 
9, Corolle du M. versicolor (Pers.j Sm. — Grossissement du calice 3,3, de la corolle 13.2. re cs 
traits horizontaux des deux côtés de la corolle indiquent la hauteur du calice pendant l’anthèse. 


djebel Serdj, 1000-1200 m. (Murbeck, 9 juin 1896); Guelaat Es-Snam 
ad rupes versus septentrionem (Letourneux, 1886 ; Herb. Mus. Paris).— 
Algérie : Moissons de la crête du Mansourab, à Constantine (S. Chou- 
lette, 29 mars 1858; Herb. Mus. Lund., mixt. cum M. pusilla Loisl.). 
— Dans les collections du Muséum d'histoire naturelle à Paris, je 1 ai 
Pas trouvé d’exemplaires provenant des deux autres provinces peu 
gérie ni des autres parties de la région méditerranéenne ; il est on 
vraisemblable que l'espèce est propre à la Tunisie età] Algérie orientale 
Où que, du moins, elle a son centre de végétation dans ce territoire. 


(1) M.G. Barratte a eu la complaisance de me faire parvenir quelques one 
plaires d’un Myosotis, conservé dans l’Herbier Cosson et provenan ue de 
semées, en 1858, au Jardin des plantes de Bordeaux et prises sur on en 
vidus récoltés par Choulette, aux environs de Cons‘antine. Les Tr chtés moi- 
Question concordent également tout à fait avec ceux que j 4  isonnenvé 
même de Tunisie. L’étiquette originale, écrite par Durieu d 9  aranié üns. 
Prouve que [a plante était distinguée par lui, il y a plus e 4 : publiée! 
tomme une espèce nouvelle; cette espèce n’a cependant jam 26 

, T XLVIIL (SÉANCES) 


402 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


Il résulte de la description ci-dessus que les espèces qui of- 
frent le plus d’affinités avec notre plante sont les Myosotis stricla 
Link, M. collina Hoffm. (M. hispida Schlecht.), M. gracillima 
Losc. et Pardo, M. versicolor (Pers.) Sm. 

Le M. stricta (figures c et d) diffère du M. tubuliflora par les 
pédoncules des calices fructifères plus dressés, longs de 0,7 à 1,7 
millimètres seulement et 2,5 à 4 fois plus courts que le calice, 
par le limbe de la corolle qui est aussi long que son tube (et non 
pas 2 fois plus court) et d’un bleu moins pâle, par la gorge fournie 
de gibbosités toutes petites à la vérité, mais distinctes et jaunâtres, 
par les étamines insérées au quart inférieur de la corolle et non 
pas au milieu, par le style à peine plus long que les anthères et de 
% à 6 fois (non pas 2 fois seulement) plus court que la corolle, et 
enfin par les nucules, qui sont d’un brun plus foncé et atteignent 
à peine À mm. de longueur. 

Le M. collina (figures e et f) s’en distingue par les pédoncules 
des calices fructifères arqués en dehors et, les inférieurs du moins, 
aussi longs que le calice ou un peu plus; par le calice à divisions 
bien plus courtes, par suite largement campanulé et se détachant 
très facilement à la maturité du fruit; par le limbe de la corolle 
beaucoup plus développé, plus vivement coloré en bleu, plus pro- 
fondément lobé, mais en même temps moins concave, avec des 
lobes, plus larges vers le sommet et plus étalés. En outre, la 
gorge de la corolleest munie de gibbosités peu saillantes, mais 
très distinctes, formant ensemble un anneau jaune soufre; enfin 
le style est au moins trois fois plus court que la corolle et à peine 
plus long que les anthères. 

| Le M. gracillima Losc. et Pardo, dont j'ai pu étudier, grâce à la 
bienveillance de M. G. Barratte, des spécimens authentiques (« in 
Aragonia australi, circa Talocha, S. José de Belmonte, etc., leg. 
Pardo 1861 ») conservés dans l’herbier Cosson, présente à peu près 
les mêmes caractères différentiels que le M. collina et se distingue 
de notre espèce africaine surtout par ses pédoncules fructifères 
arqués-étalés ou réfléchis, par ses calices très petits et largement 
campanulés, par le limbe plus grand de sa corolle, ainsi que par 
Sa fige et ses rameaux filiformes très grêles. 

Le M. versicolor (figure g) ressemble à l'espèce décrite ici par 
la direction des pédoncules et par leur longueur par rapport au 
calice fructifère, de même que par les lobes du calice allongés, 


SR . me 


a 


MURBECK. — MYOSOTIS TUBULIFLORA MURBECK. 403 


oblongs-linéaires, mais il en diffère considérablement par sa co- 
rolle bien plus grande, d’abord jaunâtre, 4 lobes étalés et arron- 
dis, et à gibhosités grandes et saillantes, par son style 2 ou 3 fois 
plus long, etc. 

Le Myosotis tubuliflora n'offre avec aucune des espèces men- 
tionnées une ressemblance assez grande pour être présumée en 
_ dériver. D'une façon générale, son origine est conjecturale. 


Explication de la planche X de ce volume. 


Myosotis tubuliflora Murbeck. — 4/5. 


SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. 


M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de 
la séance du 8 novembre, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président informe la Société qu’elle a fait deux nou- 
velles pertes. Le Secrétariat n’a été prévenu que très récem- 
ment de la mort du R.P. Miégeville, qui remonte au 21 mars 
et, le 17 novembre dernier, le professeur Joseph-Camille 
Giordano succombait à Bernalda (Basilicate) après une courte 
maladie. 


Né en 1814, à Saint-Laurent-de-Neste (Hautes-Pyrénées), d’une fa- 
mille très appréciée dans le pays, l'abbé Mrécevicce se distingua de 
bonne heure par son esprit d'observation. Après de brillantes études au 
petit séminaire de Saint-Pé et au grand séminaire de Tarbes, notre 
collègue entrait dans l’enseignement. Il en sortait bientôt, pour prendre 
rang dans la Société des missionnaires de Garaison. 

Son intelligence vive et souple, servie par un jugement sûr et par une 
merveilleuse puissance d’assimilation, lui permit de cultiver avec suc- 
cès la théologie, la philosophie, l’éloquence, les mathématiques et la 
botanique. Doué d’une constitution robuste et d’une énergie de volonté 
rare, l’abbé Miégeville fut toute sa vie un travailleur hors pair. 


404 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. 


L'étude des plantes avait pour lui un tel charme que souvent le bota- 
niste oubliait l'heure des repas. À l’époque de ses prédications à travers 
les campagnes, il se reposait des fatigues de la chaire par des prome- 
nades botaniques. Enfant de la plaine, il avait un vrai culte pour la 
montagne. Il n’y a pas un pic des Pyrénées centrales qui n’ait été foulé 
par son pied devenu montagnard. 

L'abbé Miégeville est mort, à N.-Dame de Garaison, le 21 mars 1901, 
à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Les botanistes des Hautes-Pyrénées 
perdent en lui un aimable confrère, un guide intelligent et sûr; la 
Société botanique de France regrettera un membre si zélé, un auxi- 
liaire si précieux. 

Entré dans cette Société en 1861, l'abbé Miégeville a publié dans son 
Bulletin, de 1861 à 1893, environ trente articles, qui forment une con- 
tribution importante à l’étude des plantes des Pyrénées centrales. — 
Nous citerons les principaux dans l’ordre chronologique (1) : 


4361, 1. VIII, Découverte dans les Pyrénées du Trisetum agrostideum. 

1865, t. XII, Étade comparative de quelques Saxifrages des Pyrénées 
centrales. 

— tt. XII, Orobanche Hellebori et carlinoides. 

1867, t. XIV, Explanatio analylica quarumd. plantarum pyrenæarum. 

1868, t. XV, Examen comparatif de trois Primula des Pyrénées (P. of- 
ficinalis, P. Tommasinii, P. pyrenaica). 

1871, t. XVIIT, Revision des Armoises alpines des Pyrénées françaises. 

1872, t. XIX, Notes sur le Polygala alpina, le Myosotis nana et le Va- 
lerianella pusilla. 

1874, t. XXI, Conopodium mutabile Miég. sp. nova. 

1885, t. XXXV, Étude des Daphnoïdées des Pyrénées centrales. 

1890, t. XXXVIT, Quelques plantes des Pyrénées (Helianthemum tripe- 
talum, Viola perennis, V. pyrenaica). 

1891, t. XXXVIIT, Étude sur quelques plantes des Pyrénées centrales. 

1893, t. XL, Campanula præcox Miég. et Myosotis pyrenaica Pourr. 


Joseph-Camille Giorpano, descendant d’une ancienne famille, naquit 
le 1 mars 1841 à Pomarico (Basilicate), fit de brillantes études au sé- 
minaire archiépiscopal de Matera, vint à Naples, où il fut, à l'Institut 
Royal technique et nautique, l'élève du professeur Nicolas Pedicino, qui 
le choisit ensuite pour assistant. Devenu à son tour professeur, il enseigna 
avec un grand succès l’histoire naturelle à l’École technique municipale 


+ 


D { 1 Nous devons cette Notice nécrologique à notre confrère, M. l’abbé Jean 
puy: 


2 


tt “El 


GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 405 


Alexandre Volta, à l’Athénée Galileo-Galilei, et enfin, de 1874 jusqu'à 
sa mort, à l’Institut technique de Naples, auquel il a légué son riche 
herbier. 

Il avait, nous écrit M. le professeur Mori, un cœur affectueux et ouvert 
aux plus nobles sentiments, un grand talent professoral, un caractère 
parfaitement bon. 

Outre plusieurs Monographies illustrées (1 Cotoni coltivati, Musa 
Paradisiaca, Iris germanica, Aconitum Napellus, etc.) et divers 
ouvrages sur la flore napolitaine, Giordano a publié d'importants tra- 
vaux bryologiques, notamment un estimé Pugillus Muscorum in agro 
neapolitano lectorum (1). 

Camille Giordano était entré dans la Société botanique de France en 
1885. : 


M. Malinvaud résume la communication suivante : 


NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE ; par M. Miche! GANDOGER. 


V. — VOYAGE BOTANIQUE DANS L'ANDALOUSIE OCCIDENTALE 
ET L'OUEST DE L'ESPAGNE. 


On a peu herborisé dans le sud-ouest et l’ouest de l'Espagne. En 1901, 
j'ai voulu combler cette lacune en visitant moi-même les provinces 
d'Huelva, de Badajoz, de Cacérès, de Salamanque et de Zamora. 

Parti d’Arnas au commencement d'avril, je m'arrétai à Madrid pour 
récolter abondamment quelques rarissimes plantes dont je n’avais pris, 
en 1896, qu’un nombre restreint d'échantillons : Sisymbrium Lagascæ, 
Trigonella polyceratoides, Lupinus leucospermus, Hohenackeria po- 
lyodon, Andryala Rothia, Microlonchus valdemorensis, Desmazeria 
castellana, etc. Puis, avant d'arriver à Séville, je faisais une herborisa- 
tion printanière dans la sierra Morena, aux célèbres gorges de Despe- 
ñaperros. 


a. Les gorges de Despeñaperros, sierra Morena. 


Mon inspiration était bonne de visiter cette localité au printemps. La 
végétation y était de toute beauté sous l’action des pluies très abondantes 
qui lombaient depuis un mois. Aussi ai-je pu y récolter, ainsi que dans 
tout le cours de ce voyage, de superbes exemplaires et beaucoup d’espèces 
minuscules qui, les années sèches, ne poussent pas du tout. 


i i é obligeam- 
(1) Les renseignements sur le professeur Giordano nous ont été ob 
ment fournis par MM. les professeurs Mori, de Modène, et Saccardo, de Padoue. 


406 __ SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. 


On descend à la station de Cardenas; loger à la venta (très mauvais 
gite) et, de là, par la route, se diriger au sud vers le défilé de Despeña- 
perros, taillé dans d'immenses rochers à pic qui surplombent le chemin 
de fer, la route et le torrent. C’est la porte de l’Andalousie : à droite, 
les ondulations infinies de la sierra Morena; à gauche, les hautes mon- 
tagnes de Segura et de Jaen. Parmi les 156 espèces récoltées, je dois 


citer : 


Ranunculus carpetanus. 

Batrachium trichophyllum. 

Calepina Corvini. 

Teesdalia Lepidium. 

Draba muralis. 

Arabis dasycarpa Andrz. 

Cheiranthus linifolius Pers. 

Brassica valentina. 

— lævigata, 

Viola parvula. 

Astrocarpus sesamoides. 

Silene colorata. 

Buffonia Willkommiana Boiss. 

Dianthus crassipes Willk. 

Mœnchia octandra. 

Spergularia alpina Willk. 

Malva nicæensis. 

Pistacia Terebinthus. 

Sarothamnus virgatus. 

Genista polyanthos Rem. 

Lathyrus angulatus. 

Anthyllis lotoides. 

CRATÆGUS GRANATENSIS Boiss. — Sta- 
lion nouvelle. 

EPILOBIUN MUTABILE B. R. — N'’était 
connu que dans la sierra Ne- 
vada. 

Corrigiola telephiifolia. 

Sedum amplexicaule. 

Umbilicus hispidus. 

SAXIFRAGA CASTELLANA Reut. — Sla- 
tion nouvelle. 

Thapsia maxima. 

— decussata. 

Physocaulis nodosus. 


Daucus brachylobus Boiss. 

Centaurea ornata. 

Anthemis fuscata. 

Senecio lividus. 

— minutus. 

Tolpis barbata, 

Taraxacum corniculatum. 

— obovatum DC. 

Jasione mariana DC. f. 

Campanula Lœflingii. 

Verbascum giganteum Wüillk. 

Myosotis gracillima Loscos. 

Anchusa undulata. 

Lavandula pedunculata f. foliis un- 
dique tomentosis brevibus, spica 
ovata. 

Digitalis mariana Boiss. 

Linaria Perezii Gay. 

— amethystea H. Lk. 

Mercurialis Huetii. 

Colmeiroa buxifolia Reut. 

SALIX SALVIFOLIA Lk. — Nouveau 
pour la région. 

Quercus lusitanica. 

Uropetalum Bourgæi Nym. 

Ornithogalum bæticum Boiss. 

Asphodelus albus. 

Nardurus Lachenalii. 

Macrochloa arenaria. 

Molineria lendigera. 

Cheilanthes odora. 

Riccia canaliculata. 

Cladonia endivifolia. 

Mousses et Lichens, etc. 


b. Herborisations autour de la ville d’Huelva. 


Rien à dire de mes plantes de Cordoue et de Séville, en ayant déjà 
récolté la flore lors de mon voyage de 1896. Cette année, la végétation a 
élé exubérante et, dans un rayon d'un kilomètre, on pouvait facilement 


pe. nteeeeerenteen 


GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 


407 


récolter plus de 200 espèces. — Mon objectif étant surtout Huelva, j'ar- 
rivai dans cette ville pour m'y fixer et, de là, visiter la province, où très 
peu de botanistes ont herborisé à cause de son éloignement. Voici 
quelques-unes des plantes que j'ai récoltées sur les collines et sur les 


bords de l'Océan : 


Fumaria agraria. 

— macrosepala Boiss. 

Rapistrum rugosum. 

— Linnæanum. 

Sinapis orientalis. 

Diplotaxis catholica. 

— platystylos Willx. 

Hutchinsia procumbens. 

Biscutella auriculata. 

Cistus crispus. 

— albidus, etc. 

Helianthemum salicifolium. 

Frankenia intermedia. 

Stellaria Cupaniana. 

Silene commutata. 

— LONGICAULIS Pourr. — Nouveau 
pour la région. 

Spergularia media. 

— FIMBRIATA Boiss. — Nouveau pour 
la province. 

Linum collinum. 

Lavatera silvestris. 

Erodium australe Salzm. 

— trilobum. | 

Genista lanuginosa. 

Medicago Terebellum Willd. 

— uncinata Willd. 

— 0bscura. 

Lathyrus tenuifolius. 

Vicia atropurpurea. 

Mesembryanthemum nodiflorum. 

Rubus hispanicus Wilk. 

Elæoselinum fœtidum. 

THAPSIA POLYGAMA Desf. — Nouveau 
pour l’Espagne.— N’était connu 
qu’en Corse. 

Fedia graciliflora F. M. 

Bourgæa humilis. 

Centaurea pullata. 

Anacyclus radiatus. 

Pallenis aurea Salzm. 

Phagnalon Lagascæ. 


Anthemis fuscata. 

Andryala laxiflora. 

Tolpis bætica Jord. 

Barkhausia heterocarpa Boiss. 

— intybacea DC. 

ECHIUM GADITANUM B. R. — Nouveau 
pour la province. 

Phlomis purpurea. 

Linaria præcox. 

Plantago Serraria. 

Salsola vermiculata. 

Suæda fruticosa. 

Emex spinosus. 

Querceus rotundifolia Lamk. 

Asparagus albus. 

Iris Sisyrinchium. 

Chamærops humilis. 

ERYTHROSTICTUS EUROPÆUS Lge. — 
Deuxième station connue en 
Europe! -- Cette rarissime 
plante n'avait été, jusqu’à ce 
jour, récoltée qu’au Cap de Gafa, 
par Pourgeau, Lange et moi- 
même. À Huelva, on la trouve 
dans une station identique à 
celle du Cap de Gata, c’est-à- 
dire parmi les Gistes des col- 
lines sablonneuses maritimes. 
La voilà donc indiquée aux deux 
extrémités sud de l’Espagne; il 
est probable qu’on la rencon- 
trera dans des stations intermé- 
diaires. 

Allium bæticum Boss. 

BROMUS FLABELLATUS Boiss. — Nou- 
veau pour l'Espagne. 

— neglectus Nym. 

— humilis Cav. 

Sphenopus Gouani. 

Brachypodium pentastachyum Ten. 

Phragmites humilis De Not. 


Fe 


408 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901 


c. Herborisations à Ayautonte. 


Peiite ville située à l'embouchure de Ja Guadiana, fleuve qui sépare 
l'Espagne du Portugal. C’est la végétation de l’Algarve, plus africaine 
qu’européenne. Les Agaves y sont aussi beaux que ceux d’Algérie. — A 
citer parmi près dé 400 espèces récoltées : 


Alyssum collinum Brot. 
Hutchinsia procumbens. 
Diplotaxis virgata. 
Sisymbrium leiocarpum. 
Cistus ladaniferus, etc. 
Helianthemunm ledifolium. 
— halimifolium. 


Centaurea pullata /. albiflora. 
Notobasis syriaca. 
Cotula coronopifolia. 
Calendula stellata. 
PHAGNALON ViRIDE Uechtr. — Nou- 
veau pour la région. 
Scolymus grandiflorus. 
Frankenia lævis. | SPiTzELIA Wickommin Schultz. — 
Silene longicaulis. Unique localité connue ! (Gdgr 
— apetala. exs. n° 508). 
Spergularia longipes. Withania frutescens. 
— diandra. Hyoscyamus albus. 
LINUM SPICATUM Lamk. — Nouveau | Nonnea nigricans. 


pour l'Espagne. Thymus capitatus. 
Erodium murcicum. Stachys hirta. 


MEDICAGO TUBERCULATA. — Nouveau 
pour la région. — Diffère du 
type par sa pubescence plus 


Phlomis purpurea. 
LAVANDULA viripis Ait. — Nouveatt 
pour l'Espagne. 


abondante et la gousse velue | Beringeria hispanica. 
ordinairement incrme. Acanthus mollis. 
Anthyllis tetraphylla. Statice monopetala. 
Hippocrepis ciliata. — ferulacea. 
Anagyris fœtida. Plantago Serraria. 
Retama monosperma. Salicornià macrostachya, etc., etc. 
Astragalus Epiglottis. Asparagus albus. ‘ 
Vicia hirta. Brachypodium pentastachyon. 
LRIFOLIUN PATENS. — Nouveau pour | Lepturus crectus. 
la région. Bromus divaricatus. 
Daucus cRiNITUS Desf. — Nouveau Vulpia geniculata. 
pour la région. Holcus annuus Salzm. 
Atractylis cancellata. TRISETUM LŒFLINGIANUM P. B. — 
Aizoon hispanicum. Nouveau pour la région. 
Oopordum macracanthum. Lolium compositum Thuill. 
Gentaurea eriophora. — rigidum. 


d. L'Algarve (sud du Portugal). 


Mon intention était de consacrer un mois à l'exploration de l’Algaive. 
depuis la Guadiana jusqu'au cap Saint-Vincent. Les événements politico- 
religieux dont le Portugal a été le théâtre au printemps dernier m'ont 
empêché de réaliser mon projet. A Villa Real de San Antonio, pris à coups 


a eV 


mit 


409 


de cailloux par la populace, je fus obligé de rentrer en Espagne. C'est 
ainsi que, là-bas, on reçoit les explorateurs qui viennent, en semant l’or 
sous leurs pas, faire connaître le pays, parce que les habitants en sont 
incapables sous tous les rapports. 

Quelques jours après, cependant, à la faveur d’un déguisement, je pus 
pénétrer dans l’Algarve et herboriser une demi-journée aux environs de 
Castro Marim, que personne n’avait exploré depuis Welwitsch, il y a plus 


GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 


de cinquante ans. La végétation y est fort intéressante. Citons : 


Fumaria agraria. 
Rapistrum Linnæanum. 
Cistus ladaniferus. 

— crispus, etc. 
Helianthemum Libanotis. 
— halimifolium. 

Frankenia pulverulenta. 
SPERGULARIA LONGIPES. (Lge). — 
Nouveau pour le Portugal. 

Silene hirsuta. 

Erodium subtrilobum. 

LINUM SsPIcATUM Lamk. — Nouveau 
pour le Portugal. 

— collinum. 

Ulex ianthocladus Webb. 

Genista algarbiensis. 

Phaca bætica. 

MEDICAGO TUBERCULATA. — Nouveau 
pour le Portugal. 

MELILOTUS NEAPOLITANA Ten. — Nou- 
veau pour la région. 

TRIFOLIUM PATENS. — Nouveau pour 
le Portugal. 

ViciA macRocarpa Mor. — Nouveau 
pour le Portugal. 

Pirus Achras. 

Lythrum acutangulum. 

Paronychia cymosa. 

Mesembryanthemum nodiflorum. 

ELÆOSELINUM FŒTIDUM Boiss. — Nou- 
veau pour le Portugal. 

Daucus crinitus. 

Fedia graciliflora (an F. Caput-bovis 
Pomel, cui valde similis?) 


Centaurea pullata. 

— eriophora. 

Carlina hispanica. 

Notobasis syriaca. 

Bourgæa humilis et var. albiflora. 

Helichrysum algarbiense Jord.#ourr. 

Filago longibracteata. 

Pallenis aurea. 

Pulicaria paludosa Link. 

— revoluta H. Lk. 

Barkhausia intybacea. 

Tolpis bætica Jord. Fourr. 

SPITZELIA WiLLKOMMIT Sch. bip. — 
Nouveau pour le Portugal. — 
Deuxième localité connue en 
Europe. 

KALBFUSSIA SALZMANNI Sch. bip. — 
Nouveau pour le Portugal. 

Phlomis purpurea. 

Stachys lusitanica Brot. 

PHAGNALON vinine Uechtr. — Nou- 
veau pour le Portugal. 


. Lavandula viridis. 


— pedunculata. 

— PEDUNCULATA X VIRIDIS Gandoger 
hybr. nova (1). 

MenTHA RoorGuezit Malinvaud. — 
Nouveau pour le Portugal. 

Nepeta tuberosa (Gdgr exs. hisp., 
n° 506). 

OROBANCHE DENSIFLORA Salzm. — 

Nouveau pour le Portugal. 
Statice monopetala. 
Plantago Serraria. 


(1) LAVANDULA PEDUNCULATA X virinis : Differt a L. pedunculala foliis majoribus 
superis Jate Janceolatis, pedunculis 2-3-plo (18-20 cent.) longioribus, spica palles 
cente, bracteis magis incisis; a L. viridi recedit pube densiore subalbida, foliis la- 
tioribus florumque colore. Fruticulus elegans odorem sat suavem (nec camphoratuni) 
redolens, plerumque tripedalis validus hinc inde inter parentes in collibus aridis secus 
fluvium Guadiana ad Castro Marim Algarbiæ crescens ct sub fine aprilis florens 
(Gandoger, F1. hisp. lusit. exsice., n° 505). 


410 SÉANCE DU 22 


Salicornia perennans. 
Asparagus albus. 

— horridus. 

Agave americana. 
Asphodelus microcarpus. 
Gladiolus Reuteri. 
Juncus acutus. 

Cyperus badius. 

Carex ammophila Willd. 
Isolepis Saviana. 


NOVEMBRE 1901. 


Bromus macrostachys (Gdgr. exs., 
n° 507). 

Vulpia geniculata. 

Holcus annuus. 

Gaudinia fragilis. 

Avena hirsuta. 

Andropogon hirtus. 

Phalaris cærulescens. 

Equisetum ramosissimum. 


e. Herborisations dans la sierra de Aracena. 


Située au nord de la province d’'Huelva, cette chaine de montagnes ne 
dépasse pas 700 mètres d'altitude. Le pays est couvert d'immenses landes 


formées par les Lavandes et les Cistes, comme, du reste, toute l'Espagne 


occidentale, sur des centaines de kilomètres. Je m'étais fixé au village 
de Cumbres Mayores (600 mètres); mais je conseille de s’arrêter à Gala- 
roza-Jabugo, un peu plus au sud. car la végétation y est plus variée. À 


“citer : 


Ranunculus flabellatus. 

— muricatus. 

Sisymbrium leiocarpum. 

Teesdalia Lepidium. | 

Diplotaxis catholica. 

Nasturtium microphyllum. 

Cistus crispus. | 

— ladaniferus, etc., etc. 

Helianthemum guttatum f. floribus 
aurantiacis. 

Spergularia longipes. 

Mæœnchia octandra. 

Silene colorata. 

— quinquevulnera. 

Geranium purpureum. 

Sarothamnus virgatus. 

Ulex scaber. 

Genista hirsuta. 

Lupinus Termis. 

Medicago crassispina Vis. 

Arthrolobium durum. 

Anthyllis lotoides. 

Lotus trichocarpus Lag. 

Lathyrus articulatus. 

— angulatus. 

VICIA SPURIA Rafin. — Nouveau pour: 
la région. 

— amphicarpa. 

Alchemilla microcarpa, 


Poterium Spachianum Coss. 
CALLITRICHE PEDUNCULATA. DC. — 
Nouveau pour l'Espagne. 

— REFLEXA Lge.— Nouveau pour 
l'ouest de l'Espagne. — Ambæ 
species in eadem fossa promis- 
cue ac copiose crescentes juxta 
stationem viæ ferreæ. 

Paronychia cymosa., 

Umbilicus hispidus. 

Crassula rubens. | 

Hippomarathrum pterochlænum Bots. 

Daucus maximus. 

Thapsia decussata f. villosa. 

Œnanthe apiifolia. 

Eryngium corniculatum. 

Bourgæa humilis. 

Anthemis incrassala. 

PULICARIA REVOLUTA H. Lk. — Nou- 
veau pour l'Espagne. 

EVAx EXxIGUA DC. — Nouveau pour 
la région. 

— carpetana Lge. 

Thrincia psilocalyx Rchb. 

Tolpis barbata. 

Barkhausia intybacea DC. 

Campanula Duriæi Boiss. 

Jasione echinata B. R. 

Verbaseum virgatum.. 


GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. M! 


Anchusa undulata f. hispidissima. Rumex pulcher. 
Phlomis Lychnitis. Euphorbia retusa. 
— purpurea. Asparagus horridus. 


Lavandula pedunculata f. lanuginosa : | Scilla maritima. 
Tota cano-lanuginosa, spica mi- | Juncus capitatus. 
nor angustior, bracteæ lanatæ. | Bromus divaricatus. 


Veronica anagalloides. Molineria lendigera. 
Scrophularia auriculata. Psilurus nardoides. 
ARMERIA VESTITA Willk. — Nouveau | Corynephorus articulatus. 
pour la région. Lamarckia aurea. 
Plantago Serraria. Stipa tortilis f. glabrifolia. 


— lanuginosa. 
f. Herborisations à Cacérès. 

L’Estramadure est presque un désert et autour de la ville de Cacérès, 
par exemple, on fait des lieues sans rencontrer aucune habitation. C’est 
un plateau ondulé (moyenne 400 à 500 Mètres), couvert de Cistes ou de 
champs stériles ; çà et là quelques bois de Chênes verts. A citer, près de 
Cacérès : 


Ranunculus flabellatus. Anthyllis lotoides. 
Fumaria agraria. Poterium Spachianum. 
— Spicata. | — microphyllum. 
Sisymbrium crassifolium. Sedum arenarium Brot. 
— hirsutum. Galium decipiens. 
Erucastrum heterophyllum Nym. Atractylis cancellata. 
Cistus ladaniferus. Ormenis mixta. 
— salvifolius X hirsutus, etc. Anthemis incrassata. 
Helianthemum umbellatum. Anacyelus radiatus. 
— cheiranthoides. FILAGO PROSTRATA Parl. — Nouveau 
— intermedium. pour l’ouest. 
— glaucum. Andryala mollis 4880. 
Reseda crispata. Podospermum calcitrapifolium. 
Silene glauca. HYPOCHŒRIS HISPIDA Brot. — Nouveau 
— Colorata f. angustifolia Willk. pour la région. 
Melandrium macrocarpum. — LASIOPHYLLA C. Koch. — Nouveau 
Spergularia longipes. pour l'Espagne. 
Dianthus laricifolius B. R. Erica aragonensis Willk. 
Cerastium pentandrum. Arbutus Unedo. 
Lupinus angustifolius. Myosotis lutea. 
TRIFOLIUM SUFFOCATUM. — Nouveau | Anchusa pndulata. 
our la région. Thymus Zygis. 

run parviflorum, LAVANDULA PSEUDO-STŒCHAS Rchb.— 
Cytisus albus. Nouveau pour l'Espagne. 
Sarothamnus virgatus. — pANNosa Gandoger sp. nova! (1). 


(1) LAVANDULA PANNOsA : Tota incanô-tomentella vel effuse floccosa. Mixta inter 
L. stæchadem et L. peduneulatam; ab utraque differt foliis crassis parum nervosis, 
caulibus sicto-virgatis, spica laxiore haud aut vix comosa, bracteis valde bee 
nervoso-reliculatis undulatis obtnsissimis vel retusis, calyce late costato, corolla atrata 
Parva, odore non camphorato. 

Hab. Caceres, in sierra de San Pedro. 


412 _SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. 


Linaria spartea var. 

— multipunctata H. Lk. 
Eufragia latifolia. 
Anarrhinum bellidifolium. 
Digitalis Thapsi. 
Plantago Serraria. 

— lusitanica. 

Pinus Pinaster. 

Quercus coccifera. 
Corbularia nivalis Nym. 
Asphodelus albus. 
Scilla maritima. 

Iris Sisyrinchium. 
Romulea Bulbocodium. 
Echium pumila Willk. 
Trisetum Lœflingianum. 


Vulpia Broteri. 

— geniculata. 

Lolium rigidum. 
Molineria lendigera. 
Lamarckia aurea. 
Elymus Caput-Mcdusæ. 
Chamagrostis minima. 
Cynosurus echinatus. 
Bromus maximus. 

— macrostachys. 

— molliformis. 
Festuca Fenas Lag. 
Arrhenatherum erianthum B. R. 
Nardurus tenellus. 

— Lachenalii. 


g. Herborisations dans La province de Salamanqne. 


C’est à Béjar (altitude 965 mètres), centre montagneux intéressant, 
que je me suis fixé pendant une quinzaine de jours. De là, on peut 
rayonner dans les environs à peine connus : sierras de Trampal, de Can- 


delario (couvertes de neige jusqu’en juin), de Francia et de Gata, toutes. 


les deux inexplorées. 


Autour de Béjar même, je dois mentionner : 


Ranunculus Aleæ Willk. 
— Hollianus Rchb. 
— dimorphorhizus Brot. 
Diplotaxis catholica. 
Brassica valentina, etc. 
Biscutella montana Cav. 
VioLA cucuLLaTA Coincy. — Nouveau 
pour la région. 
Spergula pentandra. 
Alsine hybrida. 
Melandrium macrocarpum. 
Dianthus laricifolius. 
Linum collinum. 
Sarothamnus eriocarpus. 
Lupinus hispanicus. 
Anthyllis lotoides. 
Biserrula Pelecinus. 
Ervum parviflorum. 
Arthrolobium durum. 
Poterium Spachianun f. villosa. 
Crassula Magnolii. 
Sedum arenarium. 
— hirsutum, 
Saxifraga hypnoides. 


Thapsia maxima. 

Margotia laserpitioides. 

Œnanthe crocata. 

Crucianella latifolia. 

Centaurea ornata. 

Santolina rosmarinifolia. 

Evax exigua. 

Sengcio foliosus. 

Hypochæris adscendens Brot. 

Campanula Lœflingii. 

Verbascum floccosum. 

Anchusa undulata. 

Lavandula pedunculata. 

Thymus Mastichina. 

Scrofularia Scorodonia. 

Antirrbhinum hispanicum. 

Digitalis Thapsi. 

Linaria Perezii Gay. 

OROBANCHE CASTELLANA Reut. — Deu- 
œième localité connue en Es- 
pagne. Sur le Sarothamnus 
eriocarpus. 

Plantago recurvata. 

Rumex obtusifolius. 


413 


pour le centre de l'Espagne. 
Festuca Fenas. 
Macrochloa arenaria. 
Cheilanthes odora. 
Bryum alpinum. 


GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 


Osyris alba. 

Euphorbia nicæensis. 

Quercus Tozza. 

Endymion nutans. 

SCILLA MONOPHYLLOS Lk. — Nouveau 


Une autre herborisation des plus fructueuses est celle de la Peña de 
la Cruz, premier contrefort de la sierra de Gredos. On traverse, à l’est 
de Béjar, la belle forêt de Châtaigniers pour s'élever jusque vers 1400 
mètres au milieu d’une végétation merveilleuse, d’un véritable jardin 
botanique, peuplé d’une foule d’endémiques; à l’horizon, les sierras 
de Gata, de Francia et les neiges de la gigantesque cordillère de 


Gredos. 


Pæonia microcarpa B. R. 

— Broteri B. R. 

Batrachium homoiophyllum Ten. 

Brassica valentina. 

Cardamine  pratensis f. gredensis 
Gdgr ; Rigens, foliola radic. 


integra, siliquæ crassæ breves. 


Aa species propria ? 

HESPERIS LACINIATA AI. — Nouveau 
pour la région. 

ARABIS GREDENSIS Gdgr sp. nova (1). 

Helianthemum umbellatum. 

Viola Demetria. 

— alpestris. 

Dianthus laricifolius. 

Cerastium Riæi. 

SILENE MELANDRIOIDES Lge. — Nou- 
veau pour l’Espagne centrale. 

Melandrium macrocarpum. 

Arenaria capitata. 

— montana. 


Malva Morenii Poll. 

Sarothamnus purgans. 

— CANTABRICUS Willk. — Nouveau 
pour le centre de l'Espagne. 

Genista florida. 

LUPINUS GREDENSIS 
nova (2). 

Astragalus rotundifolius Pres. 

Orobus tristis Lang. 

Vicia torulosa Jord. 

— uncinata Desv. 

Rosa micrantha, etc., etc. 

Poterium Magnolii. 

Rubus hirtus. 

Montia rivularis. 

Sedum brevifolium. 

SAXIFRAGA CASTELLANA. — Nouveau 
pour la région. 

Physocaulis nodosus. 

Physospermum aquilegifolium. 

Galium vernum Scop. 


Gandoger sp. 


(1) ARABIS GREDENSIS : Species secundi ordinis (nisi majoris dignitatis) ex affini- 
tate À. sagittatæ DC.; sed ab ea ut el ab omnibus ejus formis statim distinguitur caule 
rigido virgato simplicissimo, foliis radicalibus subrepandis vel profunde dentatis, 
Caulinariis vero anguste oblongis dentatis sessilibus basi rotundatis nec auriculatis, 
siliquis multo (4 1/2-5 1/2 cent.) longioribus tenuioribus, stylo crasso 1/2 m. longo, 
floribus minoribus semper roseis. 

Hab. Abunde in castanctis et cistetis. 

(2) Lurinus GRELENSIS : Habitum quodammodo refert L. pusilli Pursh ex America 
boreali; sed inter species curopæas prope L. hispanicum B. R. collocandus a quo 
certissime abundeque recedit habitu diffuso-ramosissimo, pube patula, foliolis spathu- 
latis exacte sessilibus, spica densiflora, sepalis lanceolatis duplo Jongioribus, corolla 


albido-ochroleuca nec rubente. | 
Hab. in cacumine dicto Peña de la Cruz, alt. 44-1500 m. in glarcosis et arei osis 


rupestribus. 


414 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. 


Centaurea lingulata. 
— ornata. 

Lactuca tenerrima. 
Arnoseris pusilla. 
Hieracium silvaticum. 
Senecio silvaticus. 


Evax CARPETANA Lge. — Nouveau 
pour la province. 
ANTHEMIS MONTANA L. — Nouveau 


pour la région. — A typo certe 
differt caudiculis fruticosis in- 
tricatis, caulibus prostratis, fo- 
liis adpresse argenteo-tomen- 
tosis; sed flores desunt. 

Achillea lanata Rchb. 

Pyrethrum pulverulentum Lag. 

Campanula verruculosa H. Lk. 

Myosoris REPENS Don. — Nouveau 
pour le centre de l'Espagne. 

Anchusa sempervirens. 

DORONICUM LONGICAULE Gandoger sp. 
nova (1). 

MELITTIS ALBIDA Guss. — Nouveau. 

Digitalis purpurea. 

Linaria delphinioides Gay. 


Armeria longearistata Boiss. 

Aristolochia longa. 

Salix rufinervis DC. 

Corbularia nivalis. 

Ornithogalum unifolium. 

— — form. polyanthos. 

— bæticum. 

Endymion nutans. 

Allium ambiguum S. S. 

Orchis laxiflora. 

— sambucina. 

— latifolia. 

Anthoxanthum villosum. 

Agrostis truncatula. 

Nardurus Lachenalii f. longearistata. 

Nicium MonTiANUM Parl. — Nouveau 
pour la province. 

Nardus stricta. 

Poa LIGULATA Boiss.— Nouveau pour 
le centre de l'Espagne. 

— VIOLACEA Bell. — Même remarque. 

Melica nutans. 

Aira aggregata. 

Corynephorus canescens. 

Chamagrostis minima. 


— triornithophora. Cystopteris regia. 
PEDICULARIS GREDENSIS Gandoger sp. | Mousses. 
nova (2). 


h. Herborisation sur le mont Trampal. 


Ce pic, le plus occidental de la sierra de Gredos, forme la limite des 
provinces d’Avila, de Cacérès et de Salamanque. Au 15 mai, il était 
encore couvert de neige à partir de 4500 mètres. J'y ai cueilli la 


plupart des plantes trouvées sur la Peña de la Cruz. A noter ce- 
pendant : 


RaANUNcuLUS  HozLiANUS Rechb. — | Helianthemum velutinum. 
Nouveau pour la région. — umbellatum. 

Brassica montana. Viola Demetria. 

Arabis gredensis Gandoger. — cucullata Coincy. 

Draba muralis. Dianthus laricifolius. 


(1) DORONICUM LONGICAULE : Mixtum inter D. eriorhison Guss. et D. plantagineum L.. 
sed ab utroque differt caule longe nudo totoque glanduloso-villoso, folüs radicalibus 
- -plo minoribus integerrimis caulinis autem paucis (1-2) parvis oblongo-lanceolalis 
denticulatis sessilibus sagittato-auriculatis, capitulo minore, involuero setuloso radios 
fere æquante. In castanetis parce. 

(2) PEDICULARIS GRELENSIS : Est forma peculiaris P. silvaticæ L., a typo recedens 
floribus albis tubo corollæ duplo longiore, calyce atroviolaceo et dentibus foliorun 
magis albido-cartilagineis. Abunde in paludosis alt. 1400 m. 


| nee pe 


GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 


Arenaria montana. 

Lotus pilosus. 

ADENOCARPUS VILLOSUS Boiss. — Nou- 
veau pour la région. 

Sarothamnus eriocarpus form. cana. 

— vulgaris form. villosissima. An 
S. eriocarpus X cantabricus? 

— cantabricus. 

EPILOBIUM LANCEOLATUM. — Nouveau 
pour la région. 

Sedum hirsutum. 

SAXIFRAGA COSSONIANA B. R.— Nou- 
veau pour l'Ouest; n’était con- 
nu que dans la province de Va- 
lence! 

Chærophyllum temulertum form. to- 
mentosa. 

Valerianella carinata. 

CARDUUS CARPETANUS B. R. — Nou- 
veau pour la province. 

Santolina rosmarinifolia. 


415 


Hypochæris lasiophylla C. Koch. 
Hispidella Barnadesii Cass. 
Erica arborea. 

Fraxinus australis. 

Lamium incisum, 

— maculatum. 

Digitalis Thapsi. 

Anarrhinum bellidifolium. 
Quercus Ilex. 

— Tozza. 

Alnus glutinosa. 

Luzula Forsteri. 

Carex divulsa. 

Macrochloa arenaria. 

Bromus rigidus. 

Dactylis hispanica. 

Avena sulcata, 

Anthoxanthum villosum. 

Poa violacea Bell. 

Cystopteris fragilis form. integriloba. 


i. La sierra de Gredos; le pic d’Almanzor (2664 mètres). 


Mon intention était d'explorer cet important massif seulement en 
juillet; mais, ayant été obligé de rentrer en France beaucoup plus tôt 
que je ne le pensais, j’ai voulu profiter de mon séjour dans le voisinage 
pour y faire quelques herborisations printanières. Elles ont eu du succès, 
aucun botaniste n'ayant visité le pic d’Almanzor à cette époque de 
l’année (20 mai). Malheureusement, de 1400 à 2664 mètres, il était 
couvert de neige ; j'y retournerai un été. Je n’ai pas eu, non plus, la sa- 
tisfaction de gravir les névés supérieurs de ce pic gigantesque; car les 
cinquante et une années qui pèsent maintenant sur mes épaules me ren- 
dent plus difficiles les exercices de haut alpinisme que je pratiquais au- 
trefois avec empressement. 

J'ai récolté 228 espèces dans la vallée du Tormès, soit au Barco de 
Avila, soit au pied de l’Almanzor ou sur la sierra de Solana. Je cite : 


Papaver Argemone form. glaberrima. 
Sisymbrium contortum. 
Turritis glabra. 

Nasturtium asperum. 
Brassica valentina. 

— lævigata. 

Teesdalia nudicaulis. 
Lepidium heterophyllum. 
Helianthemum umbellatum. 
— polifolium. 

Viola cucullata Cofncy. 


Ranunculus carpetanus. 

— flabellatus. 

— dimorphorhizus. 

— ÂAleæ, avec plusieurs formes. 

Batrachium fluitans. 

— heterophyllum. 

— TRIPARTITUM Pr. — Nouveau pour 
l'Espagne centrale. 

Thalictrum glaucum. 

Aquilegia vulgaris form. glabra. 

Pæonia Broteri. 


416 


Reseda crispata, gredensis. 

Astrocarpus sesamoides. 

Dianthus laricifolius. 

Arenaria montana. 

Melandrium macrocarpum. 

Mœnchia erecta. 

Spergula pentandra. 

Malva Morenii Poll. 

Erodium Botrys. 

— chærophylloides. 

Geranium lucidum. 

Lupinus GREDENSIS Gandoger. 

— angustifolius. 

— hispanicus. 

TRIFOLIUM STRICTUM L. — Nouveau 
pour la province. 

Lathyrns angulatus. 

Vicia angustifolia. 

Astragalus macrorhizus. 

— CASTELLANUS Bge. — Nouveau 
pour la province. 

Biserrula Pelecinus. 

Lotus pilosus. 

Orobus tristis. 

Anthyllis lotoides. 

ADENOCARPUS VILLOSUS Boiss. — Nou- 
. veau pour la région. 

Genista anglica. 

— hispanica. 

Sarothamnus purgans. 

— eriocarpus. 

— OCHROLEUCUS Gandg. sp. nova(1). 

Poterium microphyllum. 

Rosa micrantha, etc. 

Callitriche verna. 

Montia rivularis. 

Corrigiola telephiifolia. 

Scleranthus annuus. . 

Eryngium pusillum. 

Thapsia maxima. 

Conopodium Bourgæi. 

Galium vernum. 

— Halleri. 

Valerianella discoidea. 

Centranthus calcitrapa. 

Centaurea lingulata. 

— Ornata. 


(1) SAROTHAMNUS OCHROLEUCUS : 
ochroleuci vexillo majori albido, 
vero effuse villosa, bracteol 
Avila : ad Becera prope El 


SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1901. 


Centaurea castellana. 

Carduus carpetanus. 

Bellis silvestris. 

Filago spathulata. 

— montana. 

Santolina rosmarinifolia. 

Anthemis incrassata (an À. granalen- 
sis?). 

Pyrethrum pulverulentum. 

Senecio gallicus. 

Evax carpetana Lge. 

— exigua DC. 

Arnoseris pusilla. 

Taraxacum corniculatum. 

Hieracium castellanum. 

Leontodon pratensis. 

Campanula Rapunculus. 

Erica arborea. 

Calluna vulgaris form. tomentosa. 

Fraxinus australis. 

Asterolinum stellatum. 

Verbascum floccosum. 

Myosotis repens. 

Anchusa smpervirens. 

Lamium maculatum. 

Teucrium Polium. 

Lavandula pedunculata. 

Veronica serpyllifolia. 

Eufragia latifolia. 

Linaria spartea. 

Digitalis Thapsi. 

Pedicularis gredensis Gundoger. 

Armeria longearistata Boiss. 

Plantago recurvata. 

— capitellata Ram. 

Rumex papillaris B. R. 

Daphne Gnidium. 

Aristolochia longa. 

Euphorbia nicæensis. 

Salix rufinervis. 

Quercus Tozza. 

Arum immaculatum Schott. 

Corbularia nivalis Nym. 

Asphodelus albus. 

Endymion nutans. 

Scilla verna. 

Orchis latifolia. 


Similis S. vulgari ct sat S. eriocarpo sed flores 

foliola oblusa dessiccatione vix nigricantia sterilia 

æ ad 1/2 partem pedicelli (nec ad apicem) sitæ. Hab. prov- 
Barco secus viam alt. 1300 m. Maio florens. 


GANDOGER. — NOTES SUR LA FLORE ESPAGNOLE. 417 


Avena sulcata. 


Carex acuta. 
Anthoxanthum aristatum. 


— divisa. 

— montana. Briza minor. 

— divulsa. Alopecurus castellanus. 

— panicea. Molineria lendigera. 

— ericetorum. Lolium rigida. 

— Halleriana. Poa supiNa Schrad. — Nouveau pour 


MiLiuM MONTIANUM Parl. — Nouveau 
pour la région. 
Bromus nanus Weig. 


la province. 
Mousses. 
Parmelia saxatilis, etc., etc. 


j. Herborisations à Zamora. 


Qui a herborisé à Zamora? Il faut quelque courage, lorsqu'on arrive 
des richissimes montagnes de Gredos et des plaines parfumées de l’An- 
dalousie, pour visiter cette contrée misérable dont la flore, encore à 
peine connue, participe à la pauvreté même du pays. C’est la continua- 
tion, à l’occident, du plateau de Castille, monotone, stérile et froid, et, à 
lorient, des ondulations du nord du Portugal. 

Autour de la ville de Zamora, sur les bords du Douro, les collines et 
champs avoisinants, j'ai récolté péniblement 143 plantes, dont voici les 
noms de celles qui méritent mention : 


Hypecoum grandiflorum. 
Fumaria media. 
Alyssum collinum. 
Hirschfeldia adpressa. 
Diplotaxis catholica. 
— virgata. 
Cistus ladaniferus. 
Mœnchia erecta. 
Velezia rigida. 
Malva hirsuta Presl. 
Erodium australe. 
Astragalus hamosus. 
Medicago denticulata. 
— orbicularis. 
— hirsuta. 
— BRACHYACANTHA Kern. — 

veau pour la province. 
Trifolium tomentosum. 
— Scabrum. 
— hirtum. 
— ligusticum. 
Retama sphærocarpa. 
Trigonella polycerata. 
Poterium microphyllum. 
ALCHEMILLA MICROCARPA B.R.— Nou- 

veau pour la province. 
Sedum arenarium Brot. 

T. XLVIII. 


Nou- 


Paronychia argentea. 

Herniaria glabra. 

Bupleurum semicompositum. 

Thapsia villosa. 

Œnanthe Lachenalii. 

Galium parisiense. 

Crucianella angustifolia. 

Centaurea deusta Ten. 

— — form. incana. 

— melitensis. 

Kentrophyllum lanatum. 

Xeranthemum inapertum. 

Silybum Marianum. 

Carlina hispanica. 

Microlonchus salmanticus. 

Filago spathulata. 

— minima. 

Anacvelus clavatus. 

Artemisia glutinosa. 

Senecio gallicus. 

Achillea lanata Rchb. 

Santolina canescens Lag. 

Andryala ragusina (Gandg. FI. hisp. 
exsicc., n° 504). 

Hedypnois cretica. 

Crepis lusitanica Boiss. 

Podospermum intermedium DC. 

(SÉANCES) 27 


418 SÉANCE DU 22 
Thrincia psilocalyx Rchb. 
Convolvulus Cherleri. 

— lineatus. 

Lycium europæum. 
Myosotis stricta. 
Lithospermum apulum. 
Echium plantagineum. 
Thymus Zygis. 

Salvia Verbenaca. 

— lanigera. 

Plantago recurvata. 

— lagopus. 

— eriophora H. Lk. 

— albicans. 

— Psyllium. 

Rumex pulcher. 


NOVEMBRE 1901. 


Quercus lusitanica. 
Pinus Pinaster. 
Eleocharis palustris. 
Carex divisa. 
Bromus humilis. 

— nanus. 

— rubens. 

— rigidus. 

Vulpia bromoides. 
Echinaria capitata. 
Molineria lendigera. 
Dactylis hispanica. 
Stipa juncea. 
Lolium rigidum. 
Kœleria phleoides. 


A Medina del Campo (province de Valladolid), j'ai récolté, à mon 
retour, entre deux trains, un certain nombre de plantes, dont plusieurs 
<ont nouvelles pour la province ; les principales sont : 


Hypecoum grandiflorum. 

Alyssum campestre. 

Diplotaxis virgata. 

Sisymbrium ]rio. 

Velezia rigida. 

Malva ambigua. 

— nicæensis. 

Trifolium tomentosum. 

— SUFFOCATUM. — Nouveau pour la 
province. 

—  PARVIFLORUM. — Même remarque. 

— glomeratum. 

TRIGONELLA PINNATIFIDA Cav, — Nou- 
veau pour la province. 

Trigonella monspeliaca. 

Ervum monanthos. 

Astragalus hamosus. 

Herniaria glabra. 

— cinerea. 

Caucalis daucoides. 

Silybum Marianum. 

{nicus benedictus. 


Xeranthemum inapertum. 

Picnomon Acarna 

Senecio gallicus. 

Anthemis incrassata. 

Filago spathulata. 

— PROSTRATA Par]. — Nouveau pour 
la province. | 

— minima. 

Micropus erectus. 

SALVIA OBLONGATA Vahl. — Nouveau 
pour l'Espagne centrale. 

Asperugo procumbens. | 

Lithospermum incrassatum. 

Plantago Coronopus. 

— — form. glabrifolia. 

Bromus rubens. 

— — form. villosa. 

Echinaria capitata. 

Schismus marginatus. 

Nardurus tenellus. 

— — form. pubescens. | 

Kæleria phleoides form. densiflora. 


Comme on le voit, une simple herborisation de quelques heures donne 
des nouveautés pour la province, tant est prodigieuse la richesse bota- 


nique de l'Espagne. 


SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER. 


M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de 
la séance du 22 novembre, dont la rédaction est adoptée. 


Lecture est donnée des communications suivantes : 


DESCRIPTION D'UN LOTUS NOUVEAU (LOTUS MEDIOXIMUS) ; 
par M. T. HUSNOT. 


Étudiant les Lotiers vivaces pour un ouvrage d'agriculture, 
J'ai vu que le Lotier, qui est commun ici dans les prés et les 
herbages des terrains siliceux secs, ne correspond pas aux descrip- 
tions des auteurs. Il est intermédiaire entre le Lotus cornicu- 
latus et le L. uliginosus, ayant certains caractères communs avec 
le premier et d’autres avec le second; c’est pour ce motif que je 
l'appelle L. medioximus. 
= Pour faire bien voir les différences, j'indique les principaux 
caractères de ces trois plantes : 


1° Lorus coRNICULATUS L. 

Souche pivotante. Tige pleine ou n’ayant qu’une cavité cen- 
trale très étroite. Galice à dents toujours dressées. Fleurs peu 
nombreuses, de 2 à 6. Ailes à bord inférieur courbé, carëne for- 
lement courbée, formant un angle presque droit. Graines de un 
millim. et demi. 


2 Lorus MEDI0xIMUS. 

Souche non pivotante, émettant des rhizomes. Tige pleine ou 
nc présentant qu’une cavité centrale très pelite. Calice à deuts 
élalées-réfléchies avant la floraison. Fleurs nombreuses, 5 à 12 


420 SÉANCE DU 143 DÉCEMBRE 1901. 


et quelquefois plus. Ailes à bord inférieur courbé; carène forte- 
ment courbée, à angle presque droit. Graine de un millimètre. 


+ Lotus uLiIGINosSUS Schk. 


Souche émettant des stolons. Tige fistuleuse. Calice à dents 
élalées-réfléchies avant la floraison. Fleurs nombreuses, de 5 à 
19. Ailes à bord inférieur presque droit ; carène courbée à angle 
très obtus. Graines de un millimètre. 

Je n’ai vu, en basse Normandie, le L. medioximus que sur les 
terrains siliceux, et c’est toujours le L. corniculalus que j'ai ré- 
colté dans les terrains calcaires. Cette question de la nature du sol 
n’est pas sans importance lorsqu'il s’agit, comme c’est le cas, 
d’une plante agricole. Si mes observations, qui ne datent que de 
cette année, étaient reconnues exactes, il en résulterait qu’on 
devrait cultiver le Lotier corniculé dans les terrains calcaires et 
le Lotier intermédiaire dans les terrains siliceux. 


LETTRE DE M. Ant. LE GRAND À M. MALINVAUD. 


Mon cher Secrétaire général, 


Je vous adresse, en vous priant de les communiquer à nos collègues, 
plusieurs frondes de Scolopendrium officinale anomales. Cette ano- 
malie que présente l'extrémité des frondes est bien connue déjà et ne 
présenterait qu’un médiocre intérêt sans le détail particulier qui me 
fait vous adresser cette communication : je cultive dans mon jardin une 
douzaine de touffes de Scolopendre que j'ai rapportées depuis plusieurs 
années de certain bois rocailleux calcaires de la vallée de la Creuse, où 
abonde cette belle Fougère. J’eus la pensée, il y a deux à trois ans, de 
déplacer quelques pieds et de les transplanter dans une corbeille moins 
ombragée. Le fait de ce changement a eu pour résultat de transformer 
l’une des touffes (une seule) de la façon que vous voyez. Sur le mème 
pied, quelques frondes sont restées normales, la plupart des autres se 
sont modifiées et ont présenté des segmentations de formes bizarres et 
variées, bi-multifides ; telles sont celles que je vous soumets. 

Vous voyez que ces prétendues formes, variétés, sous-variétés, pour 
employer les noms de certains auteurs, ne sont en réalité que des 


accidents, des élats morstrueux, assez fréquents d’ailleurs sur d’autres 
Fougères. 


F. CAMUS, -— ANOMALIE DU PHASCUM CUSPIDATUM. 421 


Tels il faut considérer les nombreux et remarquables lusus constatés 
chez le Polypodium vulgare, dont le cambricum, par exemple, n’est 
qu'un état monstrueux : un pied provenant d'Ajaccio, et que je possède 
dans mon herbier, a émis deux frondes, l’une représentant le cambri- 
cum, l’autre la var. serratum ! Je vous envoie une photographie, mal- 


heureusement trop réduite (trois à quatre fois), qui met bien en évi- 


dence ce fait singulier. | 
‘ J’ajouterai que le Blechnum Spicant m'a présenté aussi cette sèg- 


mentation de la partie extrême de la fronde. 


SUR UNE ANOMALIE DU PHASCUM CUSPIDATUM Schreb.; 
par M. Fernand CAMUS. 


Tous les botanistes connaissent le Phascum cuspidatum, le Lype 
classique du groupe des Phascacées, ou, pour les bryologues qui 
n’admetient pas ce groupe, le représentant cléistocarpe des Pot- 
tiées. Cette petite Mousse abonde pendant tout l'hiver dans les 
champs en friche, sur les talus argileux, dans les Lerrains vagues. 
Sa distribution géographique est très étendue : toute l'Europe, 


429 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1901. 


une grande partie de l'Amérique septentrionale, l'Algérie, le 
Caucase, etc. Comme la plupart des espèces très communes et à 
large dispersion, elle est sujette à de nombreuses variations qui 
portent à peu près sur toutes les parties de la plante : ses dimen- 
sions absolues, la longueur et la forme des feuilles, les dimen- 
sions et la couleur du poil qui termine celles-ci. Le sporogone est 
tantôt caché parmi les feuilles appliquées sur lui, tantôt visible 
au milieu des feuilles à demi étalées; parfois encore le pédicelle 
s’allonge un peu et se recourbe sur le côté, de manière à faire 
saillir latéralement le sporogone hors des feuilles. Enfin la tige 
peut rester simple, ce qui est rare sauf dans les gazons très com- 
pacts; plus souvent elle est ramifiée ou même très ramifiée, la 
majorité des branches se terminant par un sporogone. Toutes 
ces variations, en somme superficielles, se combinent de diverses 
manières et rendent difficile l'établissement de variétés bien tran- 
chées chez le Phascum cuspidatum : la majorité des échantillons 
se tient à côté de celles qu’on a décrites. 

J'ai trouvé le 9 décembre dernier, près de Guérande (Loire- 
Inférieure), un Phascum cuspidatum tout particulier. Il porte 
des pédicelles longs de 3 millimètres, dont les sporogones se 
trouvent par conséquent nettement dégagés et élevés au-dessus 
du niveau des feuilles. L'aspect de la plante ainsi modifiée est 
celui du Phascum bryoides, et c’est à cette dernière espèce que 
J'ai pensé sur le terrain. (C’est moins, je crois, à une variation 
qu’à une anomalie, à un cas tératologique qu’on a affaire dans la 
circonstance. ‘J'en tire la preuve du fait que le pédicelle allongé 
est beaucoup plus épais qu’il ne convient à une Mousse de cette 
taille (son diamètre mesure 0,4 mm., soit trois à quatre fois le 
diamètre du pédicelle normal) et hors de proportion avec le spo- 
rogone qui le termine, sporogone à peine plus gros que les autres. 
Une autre preuve du caractère plutôt tératologique de mon Phas- 
cum, c'est que l’anomalie n’affecte qu’exceptionnellement un 
individu tout entier qui, en pareil cas, est réduit à une tige simple 
ne portant par suite qu’un sporogone unique. Habituellement on 
trouve un (rarement deux) sporogone anormal, c’est-à-dire lon- 
guement pédonculé, sur un individu plus ou moins ramifié dont 
les autres rameaux se terminent par des sporogones normaux, 
c'est-à-dire presque sessiles et cachés par les feuilles supérieures. 
Les pieds porteurs de sporogones anormaux constituent une petite 


G. CAMUS. — NOTE SUR LE RANUNCULUS HYBRIDUS. 123 


minorité parmi des gazons formés d’individus complètement nor- 
maux. Leurs organes végétatifs n’ont rien de particulier. 

Les cas tératologiques semblent rares et sont peu connus chez 
les Mousses, et j'ai cru bon de signaler celui-ci, dont je n’ai trouvé 
mention dans aucun ouvrage. Il eût été intéressant d'étudier la 
structure interne de ces sporogones et de chercher si les spores y 
acquièrent leur complet développement. Leur état trop peu avancé 
ne m'a pas permis d'entreprendre cette étude : un résultat négatif 
n’eût rien prouvé. Il y aurait peut-être encore à faire sur eux une 
recherche intéressante. Je disais que l’aspect de ce Phascum à 
Sporogone pédicellé rappelle celui du Ph. bryoides. Or celui-ci, 
bien que restant cléistocarpe, c’est-à-dire n'ayant pas d’opercule 
différencié ou du moins cadue, présente des essais de péristome, 
En faisant une coupe transversale à travers la région operculaire, 
on constate, au milieu d’un tissu cellulaire lâche, la présence de 
seize épaississements, analogues à ceux qui indiquent chez les 
Mousses stégocarpes le développement des dents péristomiales. 
C'est même sur ce caractère que s’est basé M. Limpricht, en créant 
pour le Ph. bryoides le genre Mildeella. Le sporogone anormal 
du Ph. cuspidatum, en prenant la physionomie extérieure du Ph. 
bryoides, lui emprunterait-il aussi la structure intérieure ? C'est 
là une hypothèse toute gratuite, mais qui n’a rien d’absurde. 


NOTE SUR LE RANUNCULUS HYBRIDUS Biria ; 
par M. E.-G. CAMUS. 


[PLANCHE XI]. 


Jusqu'à ce jour, croyons-nous, la présence du Ranunculus 
hybridus Biria n’a pas été indiquée en France; MM. Grenier et 
Godron, tout récemment MM. Rouy et Foucaud n'ont parlé de 
cette plante qu’à titre d'indication pour la rechercher. Ces der- 
niers auteurs ont décrit un R. dubius qui parait intermédiaire 
entre le R. Thora typique et le R. hybridus, et a êlé pris par 
Timbal-Lagrave pour cette espèce. En compulsant l’herbier Clarion 
qui fait partie des collections de l’École supérieure de pharmacie 
de Paris, nous avons trouvé deux parts de R. Thora; l'une d elles 
ne renfermait que des échantillons typiques; l’autre contenait 


494 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1901. 


plusieurs échantillons de cette espèce et trois individus que j'ai 
l’honneur de présenter à la Société. Ils me paraissent devoir être 
rapportés au R. hybridus Biria, dont ils ne diffèrent que par les 
dents un peu moins profondes, mais disposées comme elles, même 
sur la feuille inférieure pétiolée. Tous les échantillons réunis 
dans cette part se trouvaient sans autre indication que celle-ci : 
« Alpes du Dauphiné », sans date et sans nom de collecteur. Il me 
paraît probable que Clarion, qui ne vérifiait pas toujours très exac- 
tement toutes ses récoltes, a recueilli dans les Alpes du Dauphiné 
ce Ranunculus mêlé au Thora et l’a méconnu. 

J'ai cru qu’il y avait intérêt à faire connaître ce fait à la Société 
pour engager nos confrères à rechercher cette plante tant pour son 
habitat que pour sa valeur, soit comme espèce, variété ou hybride. 
Nous ajoutons quelques renseignements complémentaires qui font 
voir les hésitations qui ont eu lieu à son sujet. Nous croyons qu’un 
complément d'observations faites sur le vif serait utile pour mieux 
fixer l'opinion du rang à donner dans la classification. 


SYNONYMIE : Ranunculus kybridus Biria Hist. Renonc., p. 38 
(1861); Nym. Consp., p.9; R. Phthora Crantz (1762); R. Phthora 
Cesati (1860); R. Pseudo-Thora Host (1831); R. Thora Jacq. 
non L.; R. Thora var. f. L. Sp., 775. 


Dans la planche que nous donnons, les échantillons recueillis par 
Clarion sont marqués de la lettre A. Un échantillon provenant de 
Bormio, Lombardie, est marqué par la lettre B et a été ajouté à titre” 
de comparaison. On remarquera que le capitule fructifère de la 


plante de Clarion ne présente qu’un seul carpelle normalement 
développé. 


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. GUSTAVE CAMUS, ANCIEN VICE-PRÉSIDENT. 


En l’absence de MM. le Président et les Vice-présidents, 
M. Gustave Camus, ancien vice-président, occupe le fauteuil. 

M. Guérin, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de 
la séance du 13 décembre, dont la rédaction est adoptée. 

M. le Président annonce deux présentations nouvelles. 

Lecture est donnée d’une circulaire de M. le Ministre de 
l’Instruction publique et des Beaux-Arts qui annonce que le 
Congrès des Sociétés savantes s'ouvrira à la Sorbonne, le 
mardi 1° avril prochain, à 2 heures précises et que la séance 
de clôture aura lieu sous sa présidence le samedi 5 avril. 


Dons fuits à la Société : 


Arechavaleta, Las Gramineas uruguayas. 

Baichère (Ed.), La fausse Roquette ou Roquette blanche. 

Belli (S.), Réalité des espèces en nature. 

Bocquillon, Étude botanique et pharmaceutique des Zantozylées. 

Boerlage (G.), Catalogus plantarum phanerogamarum in horto 
bot. Bogoriensi. 

Bonnier, Sur l’ordre de formation des éléments du cylindre cen- 
tral dans la racine et dans la tige. 

— Sur la différenciation des tiges vasculaires de la feuille et de 
la tige. 

Bonnier et Leclere du Sablon, Cours de botanique, fase. 1. 

Briot et Farneti, Intorno all avissimento dei germogli del gelso. 

Briquet (J.), Phrymacées, Stilboïdées, Chloanthoïdées. 

Bubani (P.), Flora pyrenæa, vol. tertium. 

Cabanes, Lichens observés dans les environs de Nimes. 

Candargy, Archives de biologie végétale. 

Chevalier (Aug.), Monographie des Myricacées. 

Chodat (R.), Plantæ Hassleriane. 


426 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1901. 


Chodat, Note sur la variation numérique dans l’Orchis Morio. 

Church, On the relation of Phyllotaxis to mechanical Laws. 

Clos, La théorie du péliole dans la fleur. 

— De l'indépendance fréquente des stipules, bractées, ete. 

Coincy (A. de), Ecloga quinta plantarum hispanicarum. 

— Revision des espèces critiques du genre Echium. 

Comère (J.), Les Desmidiées de France. | 

Constantineanu, Contribution à la flore mycologique de Roumanie. 

Coole (0.-F.), Shade in Coffee culture. 

Correvon (I.), Catalogue du jardin alpin Linnæa. 

Daguillon, Un chapeau anormal de Tricholoma nudum. 

Daveau (J.), Dichogamie proterandrie chez le Kentia Belmoreana. 

Duggar, Physiological studies (germination of Fungus spores). 

— et Stewart, The sterile Fungus Rhizoctonia. 

Engler (A.), Moracées (exclud. Ficus). 

Ferrari, Materiali per una Flora mycologica del Piemonte. 

Fischer (Ed.), Flora helvetica (1530-1900). 

Gagnepain, Sur un nouvel hybride artificiel (OŒEnothera suaveolens 
X biennis). 

— Nouvelles Notes de tératologie végétale. 

— Sur le pollen des hybrides. 

— Mantisia et Globba de l’herbier du Muséum. 


Gerassimoff, Ueber dem Einfluss des Kerns auf das Wachsthum in 
der Zell. | 


Gilg (E.), Mélastomacées. 

Gillot, L’empoisonnement par les Champignons, etc. 

— Les hybrides et les métis de la flore indigène française. 
— Étude des flores adventices. 

Godfrin (J.), Caractères anatomiques des Agaricinées. 
Gœldi, Excavacoes archeologicas en 1895. 


Hansen (Em.-Ch.), Recherches sur la physiologie et la morphologie 
des ferments alcooliques. 


— Recherches sur les Bactéries acétifiantes. 

Hattori (H.), Studien ueber die Einwickelung des Kupfersulfates 
auf einige Pflanzen. 

Holm (Theod.), Eriocaulon decangulare L. and anatomical Study: 

— Eugenia bulbosa. 

Hua et Chevalier, Les Landolphiées. 

Huber (J.), La végétation du cap Magoary, 2 br. 

Hue (abbé), Lichenes extra-europæi ad Museum parisiense. 

— Lichens récoltés à Java en 1894-1895. 

— Lichens récoltés à Coonoar par Ch. Gray, en 1898. 


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1901. 427 


Hunger (F.-W.-T.), Ein Bacterie-zickte der Tomaat. 

Istvanffy, Études et commentaires sur le code de l’'Escluse. 

Jadin, Contribution à l'étude des Simaroubacées. 

Janczewski (E.), Hybrides des Groseillers à grappes. 

Jeffrey (Edward), The morphology of the central cylinder in the 
Angiosperms. 

Kornerup (Th.), Aperçu des « Meddelelser om Gronland » 1900. 

Kraatz et Huber, Zwischen Ocean und Guama. 

Kusano (J.), Transpiration of Evergreen trees in Winter. 

Laurent (E.), De l'influence du sol sur la dispersion du Gui et de 
la Cuscute. 

Lecomte, Le Vanillier, sa culture, etc. 

Le Grand, Cinquième Notice sur quelques plantes rares, etc. 

— Nomenclature binaire; la priorité. 

Legré (Lud.), La botanique en Provence au XIV* siécle, etc. 

— Le frère Gabriel, capucin. 

— L’indigénat en Provence du Styrax officinal. 

Lignier (0.), Étude anatomique du Cycadoidea micromyela M. 

Lombard-Dumas, Pascal Jourdan. 

Loew (Osc.), Physiological role of mineral nutrients. 

Macoun, À list of the plants of the Pribilof islands. 

Masters, Restionaceæ novæ capenses. 

— Hybrid. Conifers. 

Montemartini, Sopra ti nodi delle Graminaceæ. 

— Appunti di Fitobiologia. 

Paulesco, Recherches sur la structure anatomique des hybrides. 

Perredes, Official Strophanthus seed. 

Picquenard, Le reboisement des landes en basse Bretagne. 

Planchon (Louis), Observation sur quelques plantes pendant l’éclipse 
du 28 mai 1900. 
. Pound (R.) et Clements, The phytogeography of Nebraska. 

Ravas et Bonnet, Les effets de la foudre et la gelivure. 

Renault (B.), Note sur les tourbes. 

— Les marais tourbeux aux époques primaires. 

— Sur un nouveau genre de tige fossile. 

Rey-Pailhade (de), Plantes adventices de Béziers. 

Richer (D), Causerie botanique. 

Rodrigues (B.), Plante Mattogrossenses. 

Saint-Lager (D'), La perfidie des synonymes à propos d'une Astra- 
gale. 

Sargent (C.-S.), New or little known north American trees. 

— Notes on Cratægus in the Champlain valley. 


498 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1901. 


Schmidt (J.), Flora of Roh-Chang. 

Shibata (K.), Beiträge zur Wachstums Geschichte der Bambusge- 
wüchse. 

Smith (H.), Wakker's Hyacinth germ. 

Stahl (E.), Der Sinn der Mycorhizenbildung. 

Thériot, Étude comparative du Pseudoleskea ef du Leskea. 

Tourney, An undescribed Agave from Arizona. 

Trelease, À cristate Pellaca. 

— À pacific slope Palmetto. 

— Progress made in Botany during the 19th century. 

Vernière, Les botanistes dans l'Auvergne et le Velay. 

Vuick (L.), Prodromus Floræ batavæ, v. 1. 

Warming, Disposition des feuilles de l’'Euphorbia buxifolia Link. 

— Exkursionen til Shagen i juli 1896. 

— Særtrik of oversigt over der Kgl. danske… 

— Botanic of the Feroe, part. I. 

— Sur quelques Burmanniacées du Brésil. 

Wettstein, Handbuch der systematischen Botanik. I Band. 

— Descendent theoretische Untersuchungen, etc. 

Wildeman (E. de), Observations sur les Apocynées à latex. 

Wildeman et Durand, Illustrations de la flore du Congo, t. 1, fasc. 1. 

Zeïller (R.), Sur quelques plantes fossiles de la Chine méridionale. 

— Note sur la flore fossile du Tonkin. | 

— Flore houillère du Chansi. 


Société d'histoire naturelle d'Autun (12° Bull., 2° part.). 

Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres (1900). 

Actes du Congrès international de botanique de 1900. 

Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude (t. XI, 1900). 

Mémoires de la Société d’émulation du Doubs (1900). 

Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie (XX: vol.). 

Mémoires de l'Académie Stanislas (1900-1901). 

Recueil des Mémoires et travaux de la Société botanique du Luxem- 
bourg. 

Publications de l'Institut grand-ducal de Luxembourg. 

Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers, publiés par 
l'Académie royale de Belgique (t. 57-58). 
Bulletin de la Société royale de Belgique (classe des sciences), 1899- 
1900. 


Mémoires couronnés et autres publications de l'Acad. roy. Belge 
(t. 58-59-60, in-8°). 


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1901. 429 


Annuaire de l’Académie royale des Sciences, Lettres et Arts de 
Belgique (1900-1901). 

Proceedings of the Indian Academy of sciences (1898 et 1899, 2 vol.). 

University of Toronto Studies, n° 1. 

Cornell University Agricultural experiment Station. 

The proceedings and transactions of the New Scotian Institute of 
Science (vol. X). 

New-York agricultural Experiment Station Bull. 188 à 191. 

Journal and Proceedings of the R. Society of New South Wales 
(vol. 33 et 34). 

Proceedings and Transactions ofthe Royal Society of Canada(1900). 

Botanisk und Zoologie in Œsterreich (1850-1900). 

Acta Horti Petropolitani, t. XVI (1900); Enumeratio plantarum, 
ann. 1890, in Caucasico lectarum. 

Annuario del R. Istituto botanico di Roma (ann. X, fase. 1). 

La Naturaleza periodico scientifico de la Sociedad Mexicana (t. 2 
et 3). 

Plantas novas cultivadas no Jardim bot. do Rio-Janeiro. 

Annales del Museo nacional de Montevideo entrega, XIX y XX. 

Mededeelingen uits Lands Plantentuin, n° XLII (1900). 

Addimenta ad cognitionem Floræ arboreæ javaniceæ. 


_ILest ensuite procédé, conformément à l’article 10 des 
Statuts, aux élections annuelles pour le renouvellement par- 
tiel du Bureau et du Conseil d'administration. Il y a lieu de 
remplacer cette année, indépendamment du Président et des 
vice-présidents, nommés pour un an, un vice-secrétaire et 
quatre membres du Conseil. 

Chaque membre présent, à l'appel de son nom, remet son 
vote à M. le Président, qui le jette dans l’urne où se trouvaient 
déjà, sous enveloppes fermées, les bulletins qu’on avait reçus 
par correspondance. La clôture du scrutin est prononcée à 
cinq heures un quart, et le dépouillement, opéré par MM. les 
secrétaires, sous la diréction de M. le Président, donne les 


résultats suivants : 


430 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1901. 


Le nombre total des bulletins comptés est de 166, sur 
lesquels 4 sont déclarés nuls (1). La majorité absolue étant 
de 84, M. Édouard Bureau, premier vice-président sorlant, 
est élu Président, pour l’année 1902, par 159 suffrages sur 
162 exprimés; MM. Bornet, Dutailly et Radais ont obtenu 
chacun une voix. 


Sont ensuite élus avec les suffrages ci-après : 


Premier vice-président : M. Gaston BoNNIER, par 154 suffrages; 
M. Mouillefarine a eu 3 voix, et MM. Hua, Hue, Morot, Prillieux, 
Van Tieghem, chacun une. 


Vice-présidents : MM. JuLzLIEN-CRoSNIER, HuA et MouILLEFA- 
RINE, les deux premiers par 160 et le troisième 155 suffrages. 
MM. Bonnier et Perrot ont eu chacum 2 voix; MM. Flahault, 
Gomont, Guignard, Lutz, Rouy, Saint-Lager et Vuillemin, chacun 
une. 


(1) Les 166 membres dont les votes ont été comptés sont : 


MM. D’Alverny, Amblard (D'), Amiot, Arbaumont (d’), Arbost, Audigier, 
Bach (abbé), Barnsby, Battandier, Bazille, Beille, Belzung, Bescherelle (Em.), 
Billiet, Blanc (E.), Blanc (L.), Blottière, Bois, Boissieu (de), Borel, Bornait- 
Legueule, Bornet (Édouard), Boudier, Bouvet, Boyer, Briosi, Buchet, Burnat, 
Camus (F.), Camus (G.), Carrière, Chabert (Dr), Charras, Chevallier (L.), 
Clos, Coincy (de), Comar (F.), Comère, Coste (Hip.), Coupeau, Crévélier, 
Daguillon, Daveau, Decrock, Degagny, Delacour, Dismier, Dollfus (Adrien), 
Douteau, Drude, Du Colombier, Ducomet, Duffort, Duffour, Dumée, Dupuy 
(abbé J.), Durand (Eugène), Dussaud (D), Dutailly, Duval, Duvergier de Hau- 
ranne, Finet, Flahault (Ch.), Mme Flahault, Flahault (Me Marie-Thérèse), 
Fliche, Foucaud, Gadeau de Kerville, Gadeceau, Gagnepain, Gaillard, Gar- 
route (abbé), Gautier (G.), Gave (Père), Géneau de Lamarlière, Gerber (N°), 
Gibault, Gillot (D'), Giraudias, Glaziou, Godfrin, Gomont (Maur.}, Gontier (D'), 
Grand’Eury, Guérin, Guiard (abbé), Guignard, Guillon, Guinier, Hannezo, 
Harmand (abbé), Heckel, Henry, Hérail, Héribaud (Frère), Hervier (abbé), 
Hoschedé, Hua, Hue (abbé), Hy (abhé), Ivolas, Jaczewski, Jeanpert, Jolyet, 
Klincksieck, Lachmann, Lacroix, Langeron, Lassimonne, Le Grand (Antoine), 
Legrand (D Arthur), Legré (L.), Legué, Lemaire, Le Monnier, Léveillé (H.), 
Lignier, Lutz, Magnin, Maire, Malinvaud, Malo, Maugeret, Mangin, Marty, 
Mège (abbé), Mer, Michel, Morot, Motelay (L.), Motelay (P.), Mouillefarine, 
Mue, Nanteuil (de), Neyraut, Niel, Ozanon, Payot, Pellat, Petit (D'), Picquenard 
(D”), Planchon (D), Poisson, Poli (H. de), Prillieux, Prunet, Réchin (abbé), 
Rey-Pailhade (de), Rolland, Roux (Nisius), Royet (D'), Sahut (Paul), SchϾne- 
feld (Mie de), Seynes (de), Thil, Touzalin (de), Vendryès, Viaud-Grand-Marais, 
Vidal (Louis), Vilmorin (M. L. de), Vilmorin (Ph. de), Zeiller. 


ÉLECTIONS. 431 


Vice-secrélaire : M. GAGNEPAIN : 101 suffrages; À voix s’est 
portée sur M. Langeron. 


Membres du Conseil : MM. Bounier et Bois, chacun 162 suf- 
frages; M. Fern. Camus, 160 et M. Gustave Camus 158. MM. Cos- 
tantin, Dutailly, Finet, Foucaud, Matruchot et Patouillard ont eu 
chacun une voix. 


M. le Président proclame les élus. À la suite de ce renou- 
vellement partiel, le Bureau et le Conseil d’administra- 
tion se trouvent composés, pour l’année 19092, de la manière 


suivante : 
Président. 
M. Édouard BUREAU. 
Vice-présidents. 


MM. Bonnier (Gaston), MM. Hua, 
Jullien-Crosnier, Mouillefarine. 


Secrétaire général. 


M. Malinvaud. 


Secrétaires. Vice-secrétaires. 
MM. Guérin, MM. Buchet. 
Lutz. Gagnepain. 
Archiviste. 


Trésorier. | 


M. Delacour. M. Éd. Bornel. 


Membres du Conseil. 


MM. Bois, MM. Maugeret, 
Boudier, Morot, 
Camus (Fernand), de Seynes, 
Camus (Gustave), Van Tieghem, 
Drake del Castillo, __ Vilmorin (Maurice de), 
Hue (abbé), Leiller. 


432 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1901. 


M. Malinvaud s’exprime en ces termes : 


M. Boudier, retenu en province par un deuil de famille, m'a chargé 
de l’excuser auprès de vous. En son absence, je crois répondre à votre 
attente en me rendant l'interprète des sentiments de gratitude et d’af- 
fectueux respect dont notre éminent confrère est entouré parmi nous. 
M. Boudier est le premier président que nos suffrages soient allés choisir 
bors du département de la Seine. Cette dérogation, très justifiée par 
les titres scientifiques de celui qui en était l’objet, l’était aussi par le 
dévouement avec lequel ce maître incontesté de la mycologie française, 
sollicité sans cesse par les nombreux confrères qui font appel à son pro- 
fond savoir, prodigue à tous ses précieux avis, et je suis assuré que la 
proposition traditionnelle de voter dans cette séance des remerciements 


au président sortant obtiendra votre unanime et chaleureuse approba- 
tion. 


Ces paroles sont accueillies par de vifs applaudissements. 


Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, 


E. MALINVAUD. 


a 


8068. — Libr.-Impr. réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — MOTTEROZ, directeur. 


Rd mn 


Bull. Soc, bot. de France, 


Tome XLVIII (1901). PI, X 


Myosotis tubuliflora Murbeck. 


Bull. Soc. bot. de France. Tome XLVIII (4901). PI. XI. 


Ranunculus hybridus Biria. 


T. XLVIIT (1901). PL XIL. 


Soc. bot. de Fr. 


). 


-1901 


25 


TRACT (18 


Auguste CIN 


ésiré- 


D 


DES MATIÈRE 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1901. 


Décès de M. D. Cintract. — Notice nécrologzique (ere Re XI. 
Observation de M. Dutailly...:.........:....,............:....... 


M. Fernand Camus est proclamé membre à vie et le R. P. Duss 
membre honoraire.............. RP EE NES A à 


Dons faits à la Société par MM. Gillot et Zeiller.... ........... 311-372 
4. Le Grand.... Lettre sur des plantes de Corse. ........ ee... 912. 
: F. Camus....... Le Lobelia Dortmanna dans le Morbihan. ..................,...... 272 
-Fliche.......... Note sur la flore dn département des Ardennes........:. sm 87 


ë Vuillemin +... Remarques sur les Bryones à fleurs hexamères.… RSS IT eve + 
Dutailly........ Note sur un Tulipa silvestris à verlicilles floraux dimères.......; 


- Murbeck.. .... Un Myosolis nouveau de la flore du Nord-Ouest de l'Afrique (W. tu 
buliflora (Figures dans le texte et planche X)....:...:..,...2 


SÉANCE DU 92 NOVEMBRE. 


Décès du R. P. Miégeville et du professeur Giordano. Hommage 
rendu à leur mémoiré................................ .... 403-404. 


_ Gandoger..…, pie Notes sur la flore espagnole. — V. Voyage botanique dans l'Anda- 
4 lousie occidentale et l'ouest de l'Espagne........... ..........:.. 405 


SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE. 


Husnot. .. ..... Description d’un Lolus nouveau (L. medioximus).................. 
Le Grand....... Letire à M. Malinvaud (Scolopendrium officinale anorwal) (Fi dans 
# le texle)............. essesesersssresereseestrres hetressies 
F. Ge. ..:.. Sur une anomalie du Phascum cuspidatum Schreb. Jeosesssrssse ie 
6. Camus....... Note sur le Ranunculus hybridus Biria (Planche 2 Re al Pa 


.. 


“ 


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE. 


RON ES 


Dons faits à la ST RP A LU EUR LU NL de 
Élections. M. Édouard BuREAU est nommé Président............... 
Composition du Bureau et du Conseil d’adminisiration de la Société 


ss... 


pour l’année 1902,.......:...............e.essesesesere 
Remerciements adressés au Président sorlant......................: 


s 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE 


Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à cINQ heures du 
soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. 


JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1902 
40:et 24 janvier. 41 et 25 avril. 114 et 25 juillet. 


14 et 28 février. 9 mai. 14 et 28 novembre. 
44 mars. 13 et 27 juin. 12 et 26 décembre. 


La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons 
mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se 
vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume 
annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- 
ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- 
diques. ; 


Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), 
sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. 
chacun (à l’exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font 
retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. 

N. B.— Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. 

Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu à 
Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- 
gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. 

Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- 
ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge 
de l'acquéreur ou de l'abonné. 


AVIS 


Les notes ou communications manuscrites adresséesau Secrétariatpar les membres : 
de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui Sy rat-. 
tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bullelin, 


Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société 
botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la 
Société. Ceux qui seront envoyés, EN DEUX EXEMPLAIRES, dans l’année même de leur 
publication seront analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet 
ne soit absolument étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. 


MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment 
priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui 
se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaître 
eur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés” 

N. B. — D'après une décision du Conseil, il n’est pas donné suite aux de- - 
mandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent me 
terminé depuis plus de deux ans.— Aucune réclamation n’est admise, de la part 
des abonnes, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. 


Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- 
tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 


Le Secrétaire général gérant du Bulletin : E. MALINVAUD. 


8068. — Libr.-mpr. réuñies rue Saint-Beroît, 7, Paris — MoTTeroz, directeur, 


RES ET 


BULLETIN | 


DE LA 


CIÉTÉ BOTANIQ 
DE FRANCE 


Fur 


FONDÉE LE 23. AVRIL 4858 


ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUB 


PAR DÉCRET DU 17 Aour 1875 


_ TOME QUARANTE-HUITIÈME 
(Quatrième Série — TOME 1) 


1901 


f 


SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901 


(PREMIÈRE PARTIE). 


“ee. . PARIS | 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 


_AUE DE GRENELLE, 84 


» 


nvier pen nes train qu’à cinq heures du soir 
à cinq heures très précises. 


Président : M. Édouard BUREAU. 


Vice-présidents : 
: MM. 6. Bonnier, Hua, Jullien-Crosnier, Mouillefarine.. 


Secrétaire général: M. E. Malinvaud. 

Pr Scrélaires 7 | Vice-ssecrétaires s 
MM. Guérin, Lutz. MM. Buchet, Gagnepain. 
Trésorier : Archiviste : 

M. Delacour. M. Éd. Bornet. 


Membres du Conseil : 


MM. Drake del Castillo, MM. de Seynes, 
Hue (abbé), Yan Tieghem, 
Maugeret, * Vilmorin (M. de), : 


 Morot, _Leiller.. 


Fr ENTREE TR FR 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE 


DE FRANCE 


SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN CORSE, 


EN MAI-JUIN 1901. 


La Société, conformément à la décision qu’elle avait prise 


dans la séance du 22 février dernier (1), s’est réunie en 


session extraordinaire à Ajaccio, le mardi 21 mai. 

Les séances de la session ont été tenues à Ajaccio les 21 et 
25 mai et le 5 juin. 

La Société a exploré successivement les environs d’Ajaccio, 
la forêt de Vizzavona, Vico, la forêt d’Aïtone, la vallée de 
Porto, la région des Calanches, Cargèse, Guagno, Propriano, 
la basse vallée du Rizzanèse, les environs de Bonifacio. 

Les membres de la Société qui ont pris part aux travaux 
de la session sont : 


MM. Baitié. MM. Foucaud. MM. Marty. 
Bazot. Gautier. Maxwell. 
ris (M. et Mm:). Gerber. "| Motelay (Léonce). 
F. Camus. Grand’Eury. Petit (D'). 
Carrière. Klincksieck. Puech. 
Coste (abbé). Lutz. Roux (Nisius). 
Dumée. Maire. 


(1) art. H : L'organisation de la session appartient exclusivement à un 
Comité nommé par le Conseil au plus tard un mois avant l'ouverture de la 
session. 


T. XLVIHI. 4 


Il SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Parmi les personnes étrangères à la Société et qui ont 
assisté aux séances ou pris part aux excursions de la session 
nous citerons : 


MM. MonriGny, secrétaire général de la Préfecture de la Corse. 

Bopoy, maire d’Ajaccio. 

CarBONE, rédacteur en chef de l’« Union républicaine » à Ajaccio. 
CHANAL, vice-recteur à Ajaccio. 

Couin, inspecteur des Forêts à Ajaccio. 

ALLARD, sous-inspecteur des Forêts à Ajaccio. 
* BaLest (D), à Porto-Vecchio. 

BOSSHARDT. 

CAMPI, percepteur de la ville d’Ajaccio, directeur du Jardin botanique 

des Padule. 

FERTON (capitaine), à Bonifacio. 

GIUSTINIANI (D'}, directeur du service de santé maritime à Ajaccio. 
GIUSTINIANI, chef de cabinet du Préfet de la Corse. 

MaRTIN-DouyaT, horticulteur à Ajaccio. 

MarTy, receveur de l’Enresistrement à Vico. 

MicHEL-DESPALLIÈRES (Octave), conducteur des Ponts et Chaussées à 

Zonza. ‘ 

MIcHEL-DESPALLIÈRES (Marcel), à Zonza. 

MontiIGNy (Mme). 

Paozt, à Vico. 

PERETTI, conseiller de Préfecture de la Corse. 

ROLLAND, commandant du « Bocognano ». 

Roupiz, professeur à l’École normale d’Institeurs à Ajaccio. 

STÉFANI, botaniste à Bonifacio. 

STRASSER-ENSTÉ, directeur de l’Établissement horticole « La Carro- 

saccia » à Ajaccio. 
TOURANGEON, archiviste départemental de la Corse. 
VERSINI, garde général des Forèts à Vico. 


Rénanion préparatoire du 21 mai 1901 


Les membres de la Société présents à Ajaccio se réunis- 
sent à 2 heures et demie, dans une des salles de l'Hôtel de 
Ville d'Ajaccio, gracieusement offerte par M. le Maire d’A- 
jaccio. 

M. Lutz, secrétaire, délégué du Conseil d'administration 


RÉUNION PRÉPARATOIRE. CHE 
de la Société et assisté des Membres présents de la Commis- 
sion d'organisation (1) ouvre la séance et présente les excuses 
de M. Malinvaud, secrétaire général, qui regrette vivement 
de ne pouvoir prendre part aux travaux de la session. Il donne 
aussi lecture d’une lettre de M. Flahault qui exprime des 
regrets analogues. 


Conformément à l'article 51 du Règlement, M. L. Lutz 
donne lecture du chapitre V de ce Règlement, contenant 
les dispositions relatives aux sessions extraordinaires. Ainsi 
que le prescrit l’article 11 des Statuts, il est procédé à la 
constitution du Bureau spécial qui doit être nommé par 
les sociétaires présents, pour la durée de la session. 


Sont proposés et élus à lunanimité : 


Président : 


M. Julien FOUCAUD, directeur du Jardin botanique de la Marine 
à Rochefort. 


Vice-présidents : 


MM. Grann’Eury, correspondant de l’Institut. 
MorELAY (Léonce), de Bordeaux. 


Secrétaires : 
MM. le D' Charles Genger. professeur à l'École de médecine de Mar- 


seille. 
Mame, chef de travaux à la Faculté des sciences de Nancy. 


Roux (Nisius), président de la Société botanique de Lyon. 


M. Lutz, au nom du Comité d'organisation, donne lecture 
es 5 par l 1e : 
du programme suivant, qui est adopté par l’assemblée : 


MarDr 21 mar. — Rendez-vous à Ajaccio (au débarquement) vers 
c . 
J heures du matin. 


(1) Le Comité chargé d'organiser la session et nommé en conformité ne 
l'art. 41 du Règlement se composait de MM. BALTIÉ, Imspecteur : ea 
Foncier de France à Ajaccio, FLAHAULT, FLICHE, FoucauD (Julien), HANNEZO, 
LUTz, Marry, receveur de l’enregistrement à Vico. 


IV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


A 2h. 1/2, séance d'ouverture dans l’une des salles de lIfôtel de 
Ville, gracieusement mise à la disposition de la Société par M. le Maire 
d’Ajaccio. — Constitution du Bureau de la session. 


Mercrepi 22 mar. — Excursion à la Punta de Pozzo di Borgho. — 
Départ à pied à 6 heures du matin. Déjeuner champêtre au sommet de 
la Punta. — Retour par Castellueci. 


Jeuni 23 MAI. — Forêt de Vizzavona. — Départ par le train de 
6 h. 36 du matin pour la station de Vizzavona (50 kil. 7). — Arrivée à 
9h.25. — Montée à travers la forêt jusqu’à la Foce de Vizzavona. 
Déjeuner à la Foce (Hôtel Budtz). — Après-midi, ascension de la 
Pointe Grado. Diner et coucher à la Foce. 


Venprenr 24 mar. — Matin, herborisation sur les pentes du Monte 
d’Oro. — Après-midi, retour à Ajaccio par le train de 5 h. 2. Arrivée à 
7h.2. 


SAMEDI 25 Mal. — Départ en voiture à 7 heures du matin pour 
Campo di Loro. — Herborisation dans les marais et sur les bords de la 
Gravonna. Retour à Ajaccio pour le déjeuner. 

Après-midi. — Séance. 


DimancnE 26 mar. — Départ en voiture pour Vico à 6 heures du 
matin. — Déjeuner à Sagone à 11 heures. Départ à 3 heures pour Vico, 
où l’on arrivera vers 5 heures. 

Luxpr 27 Mar. — On se divisera en deux groupes; l’un, comprenant 
les confrères susceptibles de supporter une fatigue assez rude, fera la 
tournée des Calanches, l’autre herborisera dans les environs de Vico. 


PREMIER GROUPE. — Départ en voiture à 6 heures du matin pour 
Evisa et la Forêt d’Aïtone. Herborisation au Belvédère (gorges de l’Aï- 
tone). Déjeuner à la Maison forestière d’Aïlone. — Après le déjeuner, 
on continuera l'herborisation jusqu’au Col de Vergio, d’où les voilures 
ramèneront à Evisa. 


2° GROUPE. — Comme le premier Groupe, mais relour à Vico. À cet 
, . . , A . 0 : : 
effet, l’herborisation s'arrêtera à Cattagnone, où les voitures iront 
reprendre les excursionnistes. 


MarDr 28 MAI. — PREMIER GROUPE. — Départ en voiture à 6 heures 
du matin pour Piana. Déjeuner à Piana. — Après-midi départ pour Car- 
gèse, où l’on dinera et où l’on couchera. 


Je : , , . . . 
. GROUPE. — Départ en voiture à 7 heures du matin pour Guagno. 
Déjeuner au Restaurant des Bains. — Après-midi, herborisation sur les 


rives du torrent de Guagno et dans les bois environnants. Retour à Vico 
pour diner. 


RÉUNION PRÉPARATOIRE. V 


MercRent 29 Mar. — PRemIER GRouPE. — Départ en voiture à 
T heures du matin pour Sagone, où l’on rencontrera les excursionnistes 
de la deuxième Section et d’où, après déjeuner, on reparlira pour 
Ajaccio. ‘ 

2° GROUPE. — Départ en voiture à 7 heures du matin pour Sagone, 
où l’on rencontrera les excursionnistes du premier Groupe, et d'où, 
après déjeuner, on repartira pour Ajaccio. 

JEUDI 30 Mar. — Matin, repos. — Après-midi, séance. 

VeNDREuI 31 Mar. —— Matin, herborisation aux Sanguinaires. — Dé- 
part en bateau à 7 heures du matin. — Déjeuner dans l'ile. Retour par 
le bateau. 

SAMEDI 1% JUIN. — Matin, excursion sur les pentes de la colline du 
Salario. — Après-midi, visites horticoles. 

DimaNcue 2 Juin. — Départ à 3 h. 1/2 par le bateau pour Propriano 
et Bonifacio. Escale Ja nuit à Propriano. — Départ à 4 heures du matin. 
— Arrivée à Bonifacio à 8 heures du matin. 

Lunni 3 Juin. — Bonifacio. — Arrivée à 8 heures du matin. — De 
8 heures à midi, herborisation dans les plateaux calcaires qui s'étendent 
autour de Bonifacio (route du Phare de Pertusato). — Après-midi, on 
Pourra à volonté visiter la Ville ou herboriser de nouveau dans la di- 
reclion de Porto-Vecchio. — À 4 heures, départ pour Ajaccio. Escale à 
Propriano (arrivée à 8 heures du soir). 

Manor 4 Juin. — Bords du Rizzanèse. — Départ de Propriano à 
6h. 1/2 en voiture jusqu’au point de jonction de la route de Sartène et 
de celle de Santa Lucia di Tallano. — Herborisation le {long du Rizza- 
nèse. — Retour en voiture de manière à rentrer à Propriano à 11 heures. 
— Déjeuner à terre. —— A midi 20, départ pour Ajaccio, où l’on arrive à 
3 heures du soir. 

MercRen: 5 Juin, — A9. 1/2, séance de clôture. 


M. Lutz ajoute diverses explications. 


VI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIX 1901. 


SÉANCÉ DU ?1 MAI 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. J. FOUCAUD. 


La séance a lieu immédiatement à l'issue de la réunion 
préparatoire et dans le même local que celle-ci. 

M. Lutz invite M. Foucaud à prendre possession du fau- 
teuil de la Présidence et les autres membres du Bureau de 
la session à occuper les sièges qui leur sont réservés. 

M. le Président invite M. le Secrétaire général de la Préfec- 
ture, remplaçant M. le Préfet en tournée de revision, el 
M. le Maire d’Ajaccio à vouloir bien prendre place au Bureau. 
Il déclare ensuite la session ouverte, puis adresse, au nom de 
l'assemblée, des remerciements aux Membres du Comité 
d'organisation, et particulièrement à MM. Lutz et Baltié; il 
remercie ensuite en termes chaleureux M. le Secrétaire 
général de la Préfecture et M. le Maire d’Ajaccio, ainsi que 
les notabilités de la Ville qui veulent bien encourager par 
leur présence le début des travaux de la Société. 

M. Montigny, secrétaire général de la Préfecture, de- 
mande la parole et s’exprime en ces termes : 


Messieurs, 


L'absence de M. le Préfet de la Corse, actuellement en tournée de 
révision, me vaut l’honneur de le représenter parmi vous. II m’a spécia- 
lement chargé de vous exprimer tous ses regrets d’être retenu ailleurs 
par les devoirs de sa fonction. 

En son nom, je vous souhaite la bienvenue sur cette terre de Corse, 
où vous êtes venus chercher de nouveaux éléments d'étude, et où vous 
éprouverez tout à la fois les émotions les plus pures du savant, et les 
satisfactions les plus complètes du touriste. 

En effet, pendant vos excursions, à chaque pas, une surprise nouvelle 
vous attendra. [ci, c’est la mer avec ses colorations changeantes et son 
encadrement merveilleux de montagnes. Plus loin, dans l’intérieur, ce 
sont des défilés grandioses, des gorges splendides, ou des forêts comme 
celles d’Aïtone et de Vizzavona que vous devez parcourir. 


LUTZ. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLORE DE CORSE. VII 


Vous subirez le charme et la grandeur de ce pays; et je veux espérer, 
— je suis même certain, — que vous conserverez de votre trop court 


passage en Corse un souvenir ineffaçable. 


Cette allocution est saluée par de vifs applaudissements : 


M. le Maire d’Ajaccio prononce les paroles suivantes, qui 
reçoivent l’accueil le plus sympathique : 


Messieurs, 

Je suis heureux de vous donner l’assurance officielle que vous serez 
reçus en Corse comme méritent de l’être partout des touristes et des’ 
savants. , 

Vous ne trouverez dans nos villages ni luxe ni confortable, mais, en 
revanche, vous y remarquerez une telle intention de vous être agréable, 
que vous serez largement dédommagés, je l’espère, des déceptions que 
VOuS pourriez éprouver. Ainsi, si vous avez besoin d’un guide, adressez- 
VOus sans crainte au premier enfant que vous rencontrerez, ce ne sera 
PaS Sans zèle qu’il remplira son rôle. 

Puissent nos attentions vous laisser, Messieurs, une bonne impres- 
sion de notre pays et un bon souvenir de ses habitants. 


M. Lutz présente les considérations générales suivantes 
Sur [a végétation de la Corse. 


CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLORE DE CORSE, 
par M. L. LUTZ. 


Si l’on examine, avant toute recherche botanique, la nature 
géologique du sol de la Corse, on est frappé par ce fait qu’une 
Partie très importante de l’ile est constituée par des roches primi- 
lives : granits, feldspaths, protogyne, amphiboles et quartzites. 
Les terrains qui les renferment possèdent ainsi pour la plupart 
des propriétés acides extrêmement marquées, les roches basiques 
étant de beaucoup les moins abondantes, et représentées princi- 
palement par quelques filons de diorite ou de diorite orbiculaire. 

Sur la côte orientale, en dehors de la ligne de poussée géolo- 
&ique qui a donné naissance aux sommets de la chaîne centrale, 
0n trouve une étroite bande d’alluvions, à peine surélevée au- 
dessus du niveau de la mer et d'environ 8 kilomètres de largeur. 


VIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Si l’on considère les éléments originels de ces alluvions, on voit 
qu'ils ne sont autres que les roches des hauts sommets dont la 
nature, fréquemment grenue, a favorisé l’émieltement dans une 
large mesure. Le sol, ici, est donc encore très fréquemment 
acide. 

Mème phénomène à l'embouchure des rivières nombreuses qui 
descendent de la montagne en roulant dans leurs eaux les débris 
des roches supérieures qu’elles laissent également déposer sous 
forme d’alluvions dans les parties déclives. 

La seule exception à la règle qui vient d’être signalée consiste 
dans la présence de quelques îlots calcaires, l’un au Nord, se ren- 
contrant à Saint-Florent, un second aux environs de Corte, un 
autre dans la plaine orientale au voisinage d’Aléria, un dernier à 
l'extrême Sud, à Bonifacio. La flore de ces régions doit à priori 
offrir avec celle du reste de l’île des différences notables. 

Enfin, on note la présence de roches schisteuses et souvent mé- 
tallifères dans Je Cap Corse et l'arrondissement de Bastia. 

Cette uniformité de structure géologique du sol s'explique si 
l'on se rend compte des phénomènes qui ont présidé à la forma- 
tion de l'ile. Tandis que les soulèvements qui ont donné nais- 
sance à la chaîne, pourtant voisine, des Alpes sont relativement 
récents puisqu'ils se sont effectués à la période miocène, l’émer- 
sion de la Corse a eu lieu probablement vers la fin des temps pri- 
maires, ainsi qu'en témoignent les calcaires précambriens ren- 
contrés de place en place sur la côte occidentale, ou, au plus tard, 
et pour quelques points, à la période liasique. 

Les terrains sédimentaires autres que les alluvions pliocènes et 
modernes ne sont guère représentés que par les calcaires mio- 
cènes de Saint-Florent, Aléria et Bonifacio. Ces calcaires, friables 
et à gros grains à Saint-Florent, où ils sont caractérisés spéciale- 
ment par des fossiles du genre Clypeaster, se transforment à Boni- 
facio en molasses stratifiées dont les couches dures renferment de 
nombreux fragments roulés de silice de faible dimension et dans 
lesquelles on rencontre comme fossile caractéristique le Pecten 
bonifaciensis. Ces calcaires semblent devoir ètre rapportés à l’é- 
lage tongrien. 

Comme ces couches sont de peu d’étendue, on peut en con- 
clure que le mouvement d’exhaussement consécutif à la première 
poussée a été extrêmement réduit et que les phénomènes géolo- 


LUTZ. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLORE DE CORSE. IX 


giques dont la Corse a été le siège, ont été surtout des phéno- 
mènes d'érosion qui se continuent d’ailleurs avec énergie aux 
époques actuelles. 

Si l’on considère maintenant le relief du sol, on est frappé de 
l'intensité brutale de la poussée qui a fait émerger l'ile tout en- 
tière : au lieu des plissements de large amplitude constatés 
presque habituellement dans les grandes chaines de montagne du 
Continent, on se trouve ici en présence de soulèvements brusques 
qui ont fait surgir les masses rocheuses à des hauteurs souvént 
considérables, et cela dans un espace de projection horizontale 
très faible. Il en résulte que les montagnes présentent toujours 
des lignes de pente extrêmement accentuées et que, par suile, 
tous les cours d’eau ont un régime nettement torrentiel. Une 
autre conséquence de ce phénomène est la dénudation des som- 
mels, par suite de l’entrainement de Ja terre végétale, toutes les 
fois que la végétation sous-frutescente n’a pas réussi à s'établir et 
à fixer le sol. . 

La Corse est à peine cultivée. En dehors de la côte orientale où 
l'exploitation agricole est malheureusement contrariée par l'insa- 
lubrité due au voisinage des marais, les cultures de quelque 
importance ne se rencontrent guère qu'à l’estuaire des principaux 
Cours d’eau : Gravonna, Liamone, etc., ainsi que dans la partie 
inférieure de la vallée du Rizzanèse et en Balagne, dans la région 
comprise entre l’Ile-Rousse, Belgodère, Speloncato et le massil 
montagneux. Il est vrai de dire que le sol des régions plus éle- 
vées, à peu près dépourvu d’humus, ne se prêterait que médio- 
crement à une culture tant soit peu intensive. . . 

Îl n’en est pas de même pour l'exploitation forestière : | impor- 
lance des forêts de Pins, telles que celles d’Aïtone, de Vizzavona, 
de Valdoniello, de la Restonica, pour ne citer que les principales, 
montre les ressources considérables que pourrait tirer le pays de 
leur extension rationnelle. | 

Le Châtaignier prospère également à merveille et est assez COM- 
munément planté dans le centre de l'ile. Dans les régions supé- 
rieures à 1000 mètres, les Pins font place au Hêtre, qui peut 
atteindre un développement considérable, comme cela à lieu, par 
exemple, dans la forèt de Vizzavona. Dans le Sud, c’est le Chêne- 
liège qui est cultivé et, quoique ses produits ne donnent pas tou- 


x SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


jours une entière satisfaction, il est la source de profits sérieux 
pour les cultivaleurs. 

Malheureusement, les habitants des campagnes négligent sou- 
vent leurs intérêts et, si la plupart des forêts n'étaient des forêts 
domaniales, il est à peu près certain que toutes auraient aujour- 
d’hui disparu. Il est, en effet, de règle presque constante en 
Corse de ne pas remplacer les arbres que l’on abat pour la vente. 
Ce fait se produit pour les Chätaigniers dans la région qui s’étend 
de Corte à Casamozza. Une fabrique d’acide gallique, établie aux 
environs de Ponte-Leccia, achète les arbres dans tous les environs, 
mais, d'ordinaire, après l’abatage, les propriétaires ne font pas 
de plantations nouvelles, de telle sorte que le dépeuplement s’ef- 
feclue peu à peu et tend à prendre une allure inquiétante. 

Pour les forêts, le principal ennemi est le berger. L’herbe 
étant rare en forêt et à peu près nulle dans les maquis, les ber- 
gers n'hésitent jamais à allumer des incendies afin de détruire 
toute la végétation frutescente ou sous-frutescente et de permettre 
à l'herbe de pousser, l’année suivante, ce qui leur procure des 
pâturages. Souvent d'immenses étendues de bois sont dévastées 
par le feu, ainsi que cela s’est présenté il y a quelques années 
pour la partie supérieure de la forêt de Bavella qui a été lotale- 
ment détruite et ne s’est jamais reconstituée. L'indulgence 
extrême des jurys d’assises pour ces attentats n'est d’ailleurs pas 
faite pour mettre un frein à cette pratique criminelle. 

Ainsi donc on trouve en Corse une exploitation agricole limitée 
en grande partie à la côte orientale et aux estuaires des princi- 
paux cours d’eau, et quelques forêts dans la région centrale. 
Tout le reste de l’île est couvert de maquis d’une étendue souvent 
très considérable, comme par exemple le célèbre désert des 
Agriates, situé au Nord-Est de l'arrondissement de Calvi, et Îles 
vastes solitudes traversées par la ligne de chemin de fer de Ponte- 
Leccia à Calvi, entre Ponte-Leccia et Belgodère. 

Le maquis, suivant la définition si concise de M. Flahault, est 
la forêt des terrains siliceux dépouillée de ses arbres. Cela ne 
veul pas dire que la végétation soit forcément composée d’arbris- 
seaux n'ayant que quelques décimètres de hauteur : il n’est pas 
rare de trouver des maquis dans lesquels les espèces ligneuses 
atteignent 3 mètres et plus ; cependant ces hauts maquis tendent 


LUTZ. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FLORE DE CORSE. XI 


de plus en plus à disparaitre par suite de la pratique des incen- 
dies allumés par les bergers. 
Les espèces sous-frutescentes dominantes sont : 


En première ligne, les Cistes, et, principalement : Cislus corsi- 
eus, C. salvifolius, C. monspessulanus. 

Viennent ensuite : l'Arbousier (Arbutus Unedo), le Lentisque 
(Pislacia Lentiscus), la Bruyère arborescente (Erica arborea), le 
Myrte (Myrius communs). 

Puis, parmi les espèces de second ordre : le Garou (Daphne 
Gnidium), divers Phyllirea, l'Inula viscosa, le Cylisus lriflorus, 
divers Rubus, le Lonicera implexa, etc. Les Calycotome spinosa 
et C. villosa, le Spartium junceum, le Genisla corsica, quelques 
Teucrium sous-frutescents comme T. Marum, etc., s’y Joignent 
de place en place. 

La végétation herbacée est représentée dans la presque totalité 
des maquis par le Pteris aquilina, qui détruit toutes les autres 
herbes. 

Lorsque le Pteris n’a pas trop envahi une région, on peut noter 
la présence d’un certain nombre d’autres plantes, mais on remar- 
Quera que celles-ci se trouvent presque exclusivement dans les 
petites clairières des maquis ou dans les parties les plus pauvres 
en Cistes : sous le couvert de ces arbrisseaux, on ne rencontre, du 
Moins en été, aucun développement d’herbes, sauf à la périphérie 
des massifs où se trouvent quelques Graminées, parmi lesquelles 
le Brachypodium ramosum domine d’une manière presque ab- 
solue. 

Il ne faut pas croire cependant que quelques heures d’herbori- 
Salion dans le maquis suffisent pour en connaitre la flore d’une 
façon à peu près définitive. La Corse est le siège de phénomènes 
de localisation des espèces tout à fait remarquables. de ne parle 
Pas, bien entendu, des espèces franchement calcicoles qui se trou- 
Vent exclusivement dans les régions signalées précédemment : les 
Végétaux silicicoles présentent une réparlilion des plus capri- 
cieuses, Telle espèce n'aura qu'une station dans toute l'ile, telle 
autre en aura trois ou quatre, mais dispersées dans toule l'étendue 
du territoire sans qu’on en rencontre la moindre trace dans l’in- 
lervalle de ces quelques stations. La nature chimique du sol ne 
Yariant pas d’une facon sensible, il serait difficile de donner de 


XII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


cette inégalité de répartition une explication satisfaisante si l'on 
ne faisait intervenir les conditions physiques de la végétation : il 
est probable que le régime des eaux et aussi celui des vents, cana- 
lisés par les vallées profondes qui coupent la chaine de montagnes 
centrale doivent se joindre aux variations d’exposition et d’alti- 
tudes ainsi qu’à l’homogénéité plus ou moins grande du sol pour 
figurer au nombre des causes déterminantes (1). 

Si la flore du maquis offre souvent un caractère presque déser- 
tique, il n’en est pas de même de celle des forêts. La chaleur et 
l'humidité de l’atmosphère, jointes à l'irrigation du sol par des 
sources extrêmement nombreuses et qui ne tarissent jamais, con- 
tribuent à donner à la végétation forestière une vigueur qui la fait 
contraster étrangement avec celle du maquis. 

Parmi les essences d’arbres dominantes, on peut citer en pre- 
mière ligne le Pin Laricio qui forme l'élément primordial de 
toutes les forêts. Viennent ensuite : le Pin sylvestre, le Hêtre qui 
remplace le Pin au dela de 1000 à 1100 mètres d'altitude, le 
Chène-vert, l’Epicea, quelques Pins Pignons, le Bouleau, le Mé- 
lèze, puis le Frêne, l’Alnus glutinosa, le Peuplier Tremble, le 
Quereus sessiliflora, etc. À mentionner aussi les Eucalyptus, prin- 
cipalement l’Eucalyplus Globulus, qui sont plantés abondamment 
dans les terrains marécageux et qui forment même de petits bois 
de place en place. 

Enfin, il convient de jeter un coup d’œil sur la végétation des 
marais. Ceux-ci, particulièrement abondants sur la côte orientale 
où ils forment une chaîne ininterrompue depuis Bastia jusqu’à 
Bonifacio, se rencontrent sur la côte occidentale aux embouchures 
des rivières. Dans ce cas, ils prennent naissance par suite du 
refoulement par les vagues des alluvions que roulent les torrents 
jusqu’au bord de la mer. Il se constitue ainsi une sorte de bar- 
rage qui s'oppose au libre écoulement des eaux douces et les 
transforme en eaux slagnantes. 

Les marais peuvent se diviser en marais d’eau douce et marais 
saumâtres ou salés. Les premiers forment la majorité des marais 


cn) Note ajoutée pendant l'impression. — Dans l'intervalle qui s’est écoulé 
otre 4 Communication de cette Note et son impression, j'ai reçu de M 
urnat un important Mémoire de M. John Briquet, sur la Flore des montagnes 


de la Corse (Voy. An. du Conservatoire et du Jardin bot. de Genève, juin 
1901), qui confirme cette manière de voir. 


0 — 


GANDOGER. — LES ASTRAGALUS AMÉRICAINS. XIII 


de l’ouest; leur flore comprend de nombreuses espèces aquatiques 


ou amies de l'humidité : Lythrum Salicaria et L. Hyssopifolia, 


Epilobium hirsutum, Phytolacca decandra, de nombreux Jones, 
Typha angustifolia et T. lalifolia, divers Carex, Alisma Plan- 
tago, Humulus Lupulus, Saponaria officinalis, ete., ete. Les 
Marais saumâtres comprennent la généralité des étangs orientaux; 
leurs bords, dans la saison sèche, sont tapissés d’efflorescences 
salines; les Salicornes, Salsola, Suæda, Atriplex, Scirpus, Eryn- 
gium marilium, Schænus, etc., en sont les espèces dominantes. 
avec les Tamarix qui prospèrent parfaitement au voisinage des 
eaux saumâtres. 


M. Maire, secrétaire, donne lecture de la communication 
suivante : 


LES ASTRAGALUS AMÉRICAINS; par M. Michel GANDOGER. 


Dans une Note sur les Astragalus publiée en 1885 dans le Bul- 
letin de la Société botanique de France, j'avais laissé entrevoir que 
ce genre paraissait être probablement le plus nombreux en espèces 
de toute la Botanique, puisqu’à cette époque on en comptait déjà 
près de 1500 généralement admises. Les événements et les décou- 
vertes m'ont donné raison, car, aujourd’hui, ce chiffre est bien 
dépassé par suite des espèces nouvelles décrites un peu partout et 
trouvées dans l'Asie occidentale par MM. Bornmäüller, Sintenis, 
dans la Sibérie, en Amérique, etc. | 

Pour les espèces du Nouveau Monde, dont je vais m'occuper par- 
liculièrement ici, elles ont plus que doublé par les travaux de Ben- 
tham, de Douglas, d’A. Gray, de Torrey, de MM. Greene, Jones, 
Nelson, Parry, Rydberg, Sheldon, Trelease, Watson, etc.; et tout 
n'est pas dit : loin de là! | 

Les Astragalus abondent dans les Montagnes Rocheuses, les sier- 
ras de Calitornie, du Mexique et, franchissant l'équateur, se retrou- 
vent sous des formes très spéciales dans les Andes du Pérou, de la 
Bolivie et du Chili. Les futurs explorateurs ne manqueront pas d'y 
faire de nouvelles découvertes. | Li 

Ayant eu occasion d'acquérir une importante collection améri- 
Caine de ce genre, j'ai pu en étudier à peu près toutes les espèces 


4, 


z 


XIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


connues jusqu’à ce jour. Je vais indiquer ici quelques formes iné- 
dites que d’autres prendront peut-être pour des espèces de second 
ordre. . 


ASTRAGALUS ACULEATUS À. Nelson ! Rydberg Expl. of Montana 
eæs. n° 4487 sub nom. Homalobi. Variatglabrescens, foliolis longe 
spinulosis calyceque validius aristato. Hab. America bor. ad Mon- 
tana et Yellowstone Park in Rocky Mountains, alt. 10,000 ped. 


Astragalus Crandallii Gandoger sp. nova. — Ex aflinitate 
A. adsurgentis Pall. Differt a typo tam sibirico (Bunge! Bienert! 
Sehrenk! Smirnow ! etc.) quam americano (Osterhout! Wooton! 
Rydberg ! Exæpl. of Mont. exs. n° 4470) caulibus rigidis, glabris, 
foliolis majoribus oblongis, glabris, concoloribus, basi longius 
attenuatis, bracteis calycisque segmentis multo longioribus (41/2 
mill.), corolla breviore (12-13 mill.}) prorsus albido-ochroleuca, 
stylo validiore. Hab. Colorado ad Larimer (CG. S. Grandall) alt. 
7-8000 ped. 

Planta pulchella, pallide virens, rigidula, floribus minoribus, 
ochroléucis, a formis statim distinguenda. Attamen omnia quæ 
possideo specimina Americæ borealis a Gerobotogeis recedunt flori- 


bus vix coloratis, bracteis sepalisque duplo longioribus, legumine 
densius villoso ac stylo basi hirsuto. 


Astragalus albiflorus À. Nelson F1. of Wyoming exs. n° 4586 ! 
sub Aragallo potius ad Oxytropem spectat. Simili modo À. allo- 
chrous À. Gray (Mac Dougal PI. of Arizona exs. n° 146 !) etiam ad 
eumdem genus spectare videtur. | 


ASTRAGALUS BIGELOwIT A. Gray f. Mac Dougalii Gandog. — 
Mac Dougal PI.of Arizona eæs. n° 198 ! ©— Pubes strigosa, quam in 
typo duplo longior, pedunculus fructifer crassior arcuatus, le- 


gumen lanuginosum minus arcuatum. Hab. Arizona ad Flagstaft 
(Dr. D. Mac Dougal). 


. ASTRAGALUS BISULCATUS A. Gray. 1°f. hedysariformis G. — A. 
Nelson exs. n° 1316.— Caulis pubescens vioiaceus, foliola mutica 
retusa basi paulatim rotundata, spica illosa, bracteæ breves, calyx 


hirtus, flores violaceo purpurei, legumen pubescens. Hab. America 
bor., Wyoming ad Laramie Plains (Nelson). 


GANDOGER. — LES ASTRAGALUS AMÉRICAINS. XV 


— % f. decalvans G. — Totus glaber, caulis virens, folia acuta 
aristata, basi longe cuneata, bracteæ magnæ scariosæ, flores ochro- 
leuci, legumen glabrum. Hab. Colorado, ad Fort Collins (C. Cran- 


dall). — Ambæ hæ formæ species secundi ordinis melius sis- 
tunt. 
ASTRAGALUS CANADENSIS f. monticola G. — A typo canadensi 


receditglabritie omnium partium, calyce majore latius, aperto ejus 
segmentis majoribus, foliolis latioribus breviusque petiolulatis. 
Hab. Colorado ad Fort Collins (C. Crandall); New Windsor (Oster- 
hont); Wyoming (Nelson) et alibi in regione elata « Rocky Moun- 
tains » dicta. 


AsTRAGaLus Druwmonpir Dougl. f. melanocalyx G. — Virens 
parcius pilosus, foliola subduplo majora pilosa, calyx etiam junior 
pilis nigris elongatis copiose vestilus, corolla grandior ad carenam 
violaceo tincta. Hab. Colorado ad Fort Collins (C. Crandall). 


ASTRAGALUS HaRTwEGnt Benth. f. Pringlei G. — Specimina a cl. 
Pringle (PI. Mexicanæ, n° 7595 !) lecta a cæteris mexicanis, ete., 
quæ possideo paulo recedunt foliolis tenuiter cinereo-subincanis 
Parvis, peduneulis multo longioribus. Flos parvus albidus, legu- 
men sparse pilosum propendenssubfalcatum. Hab. Mexico, Hidalgo 
in valle Tula, alt. 6800 ped. 


ASTRAGALUS HAYDENIANUS Gray : 1° f. leiocarpa G. — Legumen 
&labrum; spica densiflora, foliola majora glabra. Hab. Colorado, 
ad Fort Collins (S. Crandall). 


— 2° f. Nelsonii G. — A. Nelson exs. n° 3711. — Legumen pu- 
bescens, spica laxa, pauciflora, foliola anguste oblonga pilosula. 
Hab. Wyoming, ad Bitter Creek (Nelson). 


ASTRAGALUS missouriENsIs Nutt. 1° f. longipes Gand. — Vires- 
cens, foliola majuscula, peduneuli foliis saltem duplo longiores. 
Hab. America sept., S. Dakota ad Piedmont (A. Pratt). 


— 2 f. microphylla G. Nelson exs. n° 1227. — Incanus, foliola 
minuta (2-2 1 [2 mill. lata), peduneuli foliis vix longiores. Hab. 


Wyoming, ad Laramie (A. Nelson). 


XVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


ASTRAGALUS MISSOURIENSIS Nutt. — 3° f. leucophæa Gand. — 
Cano-argenteus, foliola majuscula acuta, pedunculi foliis sub- 
æquilongi, spica pauciflora, legumen griseum, 3 cent. longum. 
Hab. Colorado, ad Fort Collins (C. Crandall). — Cætera speci- 
mina boreali-americana in Wyoming (Nelson n° 2898 !), in Colo- 
rado ad Grand Junction (Crandall'!), in New Mexico (Wooton ! 
Baker !}, lecta cum planta typica perbene conveniunt. 


ASTRAGALUS MonTont Nutt. 1° f. Rydbergii G. — Rydberg 
Ezxpl. of Mont. exs. n° 4475. — Pubescens, foliola acuta subtus 
incana, calyx major dense pubescens. Hab. America bor., Rocky 
Mout. in Montana ad Jack Creek Canon, alt. 7000 ped. 


— % f. brevidens G.— Nelson exs. n° 3842. — Glabratus, fo- 
liola obtusa undique viridia, calyx minor 5 mill. longus, tenuiter 
pubescens, ejus segmenta 1 1/2 mill. longa, stylus crassior sed 
brevior. Hab. Wyoming, ad Evanston (A. Nelson). 


ASTRAGALUS TRIDACTYLICUS Gray. 1° f. coloradensis G. — Minor 
effuse hirsutus, cæspites confertissimi, foliola 2 mill. lata, flores 
6 mill. longi, intense cærulei plerumque solitarii. Hab. Colorado, 
ad La Porte (C. Crandall). 


— % f. pallidiflora G.— A. Nelson exs. n° 4430. — Majus- 
culus adpresse hirsutus, cæspites laxi majores, foliola 3-3 1/2 
mill. lata, flores 8-9 mill. longi, albido-cærulei, 2-3-nati. Hab. 
Wyoming, ad Laramie (A. Nelson). 


ASTRAGALUS UTAHENSIS Torr. Gray f. umbellulata Gandog. 
A. Nelson exs. n° 4514. — A typo utahensi (v. g. Cache Co., Great 
Lake City, etc.) a cl. Linford et aliis lecto hæc differt indumento 
breviore ac laxiore, foliis duplo minoribus (vix 3 mill. latis), flo- 
ribus paucioribus plerumque 3-4 evidenter umbellatis nec spicatis 


floribusque intensius coloratis. Hab. Wyoming ad Evanston (A. 
Nelson). 


Oxvrroris LaMBERTI Pursh. — Species maxime polymorpha. 
Inter formas numerosas quas herbarium ostendit sequentes, exp0- 
nere juvat : 1° f. canadensis Gandog. — Virens glabrescen, 
foliola elliptica vix acuta adpresse ciliata, flores albidi 13-14 mill. 
longi, calyx lutescens, adpresse breviterque pilosus. Hab. Canada, 


GANDOGER. — LES ASTRAGALUS AMÉRICAINS. XVIE 


Manitoba ad Portage-la-Prairie (Mac Morine ; Fowler). Forsan spe- 
cies minoris ordinis. 


— 2° f. O0. pannosa Gandog. sp. nova. — Canescens sericeo- 
velutina, foliola late oblongo-acuta, adscendenter ciliata, flores 
maximi, saltem 2 cent. longi, albidi, ad carenam violaceo macu- 
lati, calyx nigrescens, effuse longeque hirsutus. Hab. Colorado, ad 
Fort Collins (S. Crandall). A cæteris formis tam abunde discrepat 
quod nova species melius sit. 


— 9° f. 0. mixta Gandog. — Nelson exs. n° 1320. — Viridi- 
canescens adpresse hirta, foliola lineari-oblonga, acuta, sat patule 
ciliata slaucescentia, flores maximi 2 cent. longi intense roseo-vio- 
lacei, calyx rubescens, adpresse copioseque hirsutus. Hab. Wyo- 
ming, ad Head Pole Creek (A. Nelson); Minesota ad Montevideo 
(Moyer), Huc etiam pertinere videntur specimina el. Mac Dougal 
Plants of Arizona, n° 223 ad Flagstaff lecta, sed foliola longiora, 
viridiora, calyx tenuius pubescens el corolla fere albida. 


Oxytropis Bushii Gand. sp. nova. — Bush PI. of Miss. n° 204. 
— Facies O. Lamberti cui accedit præsertimque form tertiæ 
(mixta), sed ab omnibus conspicue differt indumento parciore 
adpresso, foliolis lineari-oblongis vel elongatis, lanceolato-acumi- 
natis, coriaceis, trinerviis, glaucis, rachide sat effuse villoso-stri- 
goso, bracteis longius acuminatis. Hab. Missouri, ad Watson (B. 
Bush.). Legumen pubescens 1/2 cent. longum valide rostratum. 


Oxvrropis spLENDENs Dougl. 1° f. Nelsonii Gand. — Nelson 
exs. n° 4379. — Pubes brevior, laxior, minusque patula, foliola 
breviora 6-7 mill. longa, calyx violaceus, 3/4sup. corollam æquans, 
los violaceus. Hab. Wyoming, ad Wellow Creek (A. Nelson). 


— 2° f. strigosa G. — Pubes elongata, densa, strigoso-patula, 
. foïiola oblonga, calyx albidus, dense sericeus, circiter dimidiam 
Corollæ cærulescentis æquans. Hab. Colorado, ad North Park, 
alt. 9000 ped. (C. Crandall). Planta eximia. 


Paca orogoines DC. f. americana Gandog. — A typo euro- 
Pæo evidenter differt foliolis angustioribus, subtus cinereo-pube- 
rulis glaucescentibus, pedunculis hirtellis, calyce duplo breviore, 
leguminibus subminoribus, adpressius villosis, styloque duplo 

T. XLVIII, B 


XVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


breviore. Hab. Colorado et Wyoming simul, ad North Park, alt. 
8500 ped. (G. Osterhout). 


PHACA ASTRAGALINA DC. f. occidentalis Gandog. — Planta 
americana ab europæa recedere videtur foliolis duplo majoribus 
retusis, basi latius dilatatis, atrovirentibus, vexillo magis striato, 
legumine sublongiore. Talia vidi ac possideo ex America boreali : 
Colorado ad Como Park Co. alt. 9800 ped. (C. Crandall); Wyo- 
ming ad Green Top (Nelson exs. n° 3263); Montana ad Yellowstone 
Park alt. 9000 ped. (Rydberg); Idaho (Heller); New Mexico in 
alpinis (Woolon). | 


MAIRE. — LA TAXONOMIE DES BASIDIOMYCÈTES. X1IX 


SÉANCE DU 25 MAI 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. J. FOUCAUD. 


M. Maire, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
Séance du 21 mai, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce une présentation nouvelle. 


M. Lutz donne lecture à l’assemblée de lettres qu’il a reçues 
de MM. Sirasser-Ensté et Campi, qui invitent la Société à vi- 
siter leurs établissements horticoles. 


M. Maire fait la communication suivante : 


DE L'UTILISATION DES DONNÉES CYTOLOGIQUES DANS LA TAXONOMIE 
DES BASIDIOMYCÈTES; par M. René MAIRE. 


La elassification des Champignons en général et des Basidio- 
mycètes en particulier a été basée d’abord uniquement sur les 
caractères morphologiques les plus apparents ; et ces données sou- 
vent rudimentaires ont cependant permis à des observateurs tels 
que Micheli, Vaillant, Dillenius, Bulliard, Schäffer, etc., d’arriver 
à une connaissance déjà approfondie des Champignons supérieurs, 
et d’esquisser, souvent avec une vérité et une précision étonnantes, 
leur classification naturelle. 

Cependant la morphologie externe et macroscopique, si utile 
qu’elle soit, ne peut suffire. Il est bien évident que les classifica- 
tions pratiques, destinées uniquement à reconnaitre les espèces de 
Champignons en vue de la mycophagie le plus souvent, ne peuvent 
Prétendre à être basées sur d’autres caractères; mais, si l’on envi- 
Sage la question à un point de vue plus scientifique, si l'on cherche, 
non seulement à distinguer les espèces les unes des autres, mais 
encore à dégager leurs affinités naturelles et leur phylogénèse, en 
Un mot si on veut joindre la synthèse à l’analyse, on se heurte sou- 
vent, à n’user que des caractères morphologiques externes, contre 
des ressemblances trompeuses et de non moins fallacieuses diver- 
gences. 


XX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Aussi les caractères tirés de la morphologie microscopique et 
interne, de l’histologie, ont-ils inspiré les plus récents travaux sur 
la taxonomie des Basidiomycètes. Les premières recherches sur ce 
sujet datent de Micheli, qui au début du xvrr siècle à entrevu pour 
la première fois les basides et les cystides, mais sans pouvoir pré- 
voir l'importance future de son observation. Puis l'étude micros- 
copique des Champignons est abandonnée jusqu’à la fin du siècle : 
c’est vers 1780-1800 seulement que Bulliard et Hedwig reprennent 
ce genre de travaux. Hedwig s'occupe des Ascomycètes dont il 
décrit l’hyméniurm, d’une façon presque parfaite, bien étonnante 
eu égard à l’imperfection des instruments employés à cette époque, 
imperfection dont on peul se faire une idée en lisant les détails 
techniques que donne Bulliard (1) au début de son travail sur les 
Champignons. Ce dernier aborde résolument l'étude histologique 
des Basidiomycètes, avec beaucoup moins de succès qu'Hedwig, 
malheureusement. Il faut dire que les Basidiomycètes sont d’une 
étude plus difficile, mais l’infériorité de Bulliard est cependant 
révélée par ce qu’il dit des Ascomycètes en 1791, trois ans après 
la publication dù remarquable travail de Iledwig. Bulliard 
semble ignorer ce dernier travail de son contemporain, et au lieu 
des descriptions précises et des figures accomplies de ce dernier, il 
se perd dans des aperçus aussi théoriques que fantastiques sur la 
structure filamenteuse de l’asque et la manière dont cet organe 
projette les spores. Toutefois, malgré ses imperfections, Bulliard 
fait faire de grands progrès à l’histologie des Basidiomycètes; il 
établit la structure filamenteuse des principaux organes des Cham- 
pignons et précise la notion de la spore des Basidiomycètes, 
entrevue avant lui par Micheli (1729) et Hedwig (1784), mais con- 
sidérée par eux comme un organe floral. Il commet toutelois une 
grave erreur en considérant comme de grosses spores les péridioles 
des Nidulariatées. Il décrit et figure les cystides des Coprins, les 
lacunes hyménifères du Phallus impudicus, etc. 

La classification montre une tentative d'application de ces don- 
nées histologiques ; il distingue quatre ordres : dans l’un les 
semences sont internes, dans les autres elles sont externes el répar- 
ties partout (2° ordre), sur la face supérieure du chapeau (3 ordre) 
ou sur la face inférieure (4° ordre). 


(1) Bulliard, Histoire des Champignons, p. 166. 


MAIRE. — LA TAXONOMIE DES BASIDIOMYCÈTES. XXI 


Quelques années plus tard Persoon, Nees, Fries, établissent sur 
‘les mêmes données leurs classifications, sans augmenter nos con- 

naissances sur l’histologie des Basidiomycètes. I faut aller jusqu’en 
1834 pour voir reprendre les études histologiques, rendues plus 
faciles par les perfectionnements du microscope. C'est de cette 
époque que datent les travaux de Montagne, suivis de près par 
ceux de Desmazières, Berkeley, Corda, de Notaris, Léveillé, qui 
révolutionnent une grande partie de la systématique des Champi- 
gnons. 

Ces savants avaient eu pourtant un précurseur, dont les travaux 
Sont restés inédits et le nom tombé dans l'oubli : je veux parler de 
GoDErRIN de Pont-à-Mousson. Ce botaniste a étudié les Champi- 
gnons de Pont-à-Mousson depuis 1782 jusque vers 1825. Bien qu’à 
peu près isolé dans sa petite ville, dépourvu de livres et d’instru- 
ments, el presque dans la misère, il a composé un Epilome hislo- 
ri@ fungorum resté manuscrit et accompagné d’un album de fort 
belles planches également inédites. Le tout est conservé au labo- 
ratoire de botanique de la Faculté des sciences de Nancy. Or, en 
feuilletant l'album, on peut constater que Godefrin avait pour un 
Cerlain nombre d'espèces dessiné, à côté de la vue d'ensemble du 
Champignon, des coupes où ilfigure fort bienles basides, les asques 
et les spores, dont il se fait une idée bien plus exacte que ses con- 
temporains. Il se garde de tomber dans l'erreur de Bulliard au 
sujet des Nidulariacées et figure les spores trouvées dans les 
péridioles. [1 remarque les caractères particuliers de la baside des 
Clavariacées, comme le montre la citation suivante, extraite d une 
note de sa main accompagnant une fort bonne figure de Clavaria 
formosu et un dessin d’une coupe d’un ramuscule de cette espèce, 
Montirant les basides et les spores. 

€ Les semences des Clavaires sont difficiles à être vues comme 
On le désirerait, le pédicule commun est rarement visible, on en 
aperçoit souvent qui ne montre que deux graines pédicellées, 
quelquefois trois, plus rarement quatre. Et après beaucoup d ob- 
servalions je crois que ce genre doit avoir quatre graines p'don- 
culées et pédicellées comme l’agarie, le bolet, etc., mais que par 
des causes qui me sont inconnues, il arrive que souvent il n'y en 
à Que deux, ete. » Comme on le voit, Godefrin nommait pédoncule 
la baside, et pédicelle le stérigmate. Ailleurs il figure des coupes 


XXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


de Coprinus picaceus et de C. fimelarius montrant le systides en 
. forme de pont, etc., etc. | 

La classification qu’il adopte dans son Epitome historiae fun- 
gorum est remarquable pour l’époque : 


Classis I. — Semina externa patula. 


OnDo I. — Semina pedicellata. 


Boletus, Agaricus, Merulius, Tremella, Thelephora, Hydnum, Clavaria. 


Orno IL. — Semina sessilia. 
Botrytis, Ascophora. 


Classis II. — Semina operta velata. 


ORDO I. — Semina 8-15 in thecis seu tubulis capillaribus densis supra 
receptaculum perpendicularibus superimposita et tempore oppor- 
luno successive avolantia. 


Peziza, Leotia, Helvella, Morchella. 


OnDo Il. — Fungus volvatus, pileo celluloso, cellulis substantia initio 
compacta dura, demum viscida nigerrima diffluente repletis. 
Phallus. 


Orno III. — Fungi varii stipitali aut sessiles. Peridium membranaceum 
simplex aut duplex, persistens aut evanidum, substantia repletum 


inilio carnosa, pulposa aut lactescente, demum in pulverem con- 
versa. 


1. Pulvis seminalis filis intertextus. 
Geastrum, Bovista, Tulostoma, Lycoperdon, Scleroderma, Lycogala, Fuligo, 
Diderma, Physarum, Trichia, Areyria, Stemonitis. 
2. Pulvis seminalis filis destitutus. 
Onygena, Licea, Mucor. 


ORpo IV. — Fungi carnosi farcli demum in sporulas conversi. 
Agaricoides, Sclerotium, Tubercularia, Xyloma, Pilobolus. 


OBDO V.— Fungus parvulus, sessilis, campaniformis, clausus, subs- 
tantia carnosa, capsulas lentiformes enutriente, initio plenus, 


eadem postea, operculoque evanescentibus, capsulas solas nudas 
pedunculatasque retinet. 


Nidularia. 


Oro VI. — Fungi duriusculi, substantia interna mollis. 
Sphæria, Stilbospora, Næmaspora. 


MAIRE. — LA TAKONOMIE DES BASIDIOMYCÈTES. XXII 


ORDO VIT. — Fungus ambiquus. 


Merisma. (Godefrin a vainement essayé, à l’aide du microscope, de retrouver 
chez ce Champignon des fructifications semblables à des basides ou à 
des asques, mais n’en a vu aucune trace.) 


Godefrin fait entrer les caractères des basides, des spores et des 
eystides dans beaucoup de descriptions d'espèces ; il était, on le 
voit, excellent observateur et son travail présente un réel mérite; 
aussi sommes-nous heureux de le signaler ici et de lui rendre 
justice. Depuis 1834 jusqu’à nos jours, l'application de la connais- 
sance histologique toujours plus complète des Champignons à 
amené leur taxonomie aux conceptions modernes; il serait trop 
long de faire ici l'histoire de toutes les classifications qui se sont 
succédé pendant la seconde moitié du xix° siècle et qui ont amené 
à l’établissement des principaux groupes de Champignons et de 
leurs subdivisions, tels qu’on les conçoit actuellement. Les Basi- 
diomycètes sont pour la première fois nettement définis par 
Léveillé (1837), qui crée les noms de baside et de cystide et décrit 
d’une façon définitive la structure de l'hyménium. 

Tous les travaux qui depuis ce moment s'accumulent sur ce 
sujet amènent à l’établissement de la classification de De Bary, 
adoptée et vulgarisée par Sachs. De Bary, reprenant les anciens 
termes Friesiens Hyménomycètes et Gastromycètes, en les préci- 
Sant, subdivise les Basidiomycètes en ces deux groupes et celuides 
Trémellinées qu'il distingue à juste titre, non seulement par leur 
consistance gélatineuse, mais encore par la forme spéciale de leurs 
basides. 

Depuis la classification de De Bary les mycologues n'ont guêre 
lait que la perfectionner. Les progrès des connaissances histolo- 
giques dus surtout à Van Tieghem, Brefeld, Vuillemin, Patouillard, 
Boudier, etc., ont amené à considérer les Urédinées comme des 
Basidiomycètes, à séparer les Dacrymycétacées des Trémellinées, 
en un mot à former la notion de la protobaside. De là la classifi- 
cation de Brefeld qu’on peut croire à l'heure actuelle définitive 
dans ses grandes lignes, celles-ci ayant depuis été conlirmées par 
loutes les nouvelles données histologiques ou cylologiques. 

Brefeld subdivise les Basidiomycètes en Protobasidiomycètes et 
Autobasidiomycètes, les premiers caractérisés par la protobaside 
Ou basidecloisonnée, les secondes par l’autobaside ou basideentière. 


XXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Les Protobasidiomycètescomprennentles Angiocarpes (Pilacrées ou 
Ecchynées) et les Gymnocarpes (Urédinées, Auriculariées, Tremel- 
Jinées). Les Autobasidiomycètes se divisent en Angiocarpes ou 
Gastromycètes (Lycoperdacées, Nidulariactes, Phalloidées, Hymé- 
nogastrées) et Gymnocarpes-Hémiangiocarpes ou Hyménomycètes 
(Gymnocarpes : Dacrymycétées, Clavariées, Tomentellées ; Hémian- 
giocarpes : Théléphoractes, Hydnacées, Polvporées, Agaricinées). 

En même temps que les grandes subdivisions étaient établies à 
Vaide de l’histologie, cette dernière permettait d'établir des subdi- 
visions de moindre importance et de ramener les espèces à leur 
véritable place. C’est ainsi, pour ne citer qu’un exemple, que 
Patouillard créait le genre Protolremella pour un Champignon 
jusqu'alors confondu avecles Corticium et dont l'étude histologique 
montre les affinités toutes différentes, que Heese, Fayod, et plus 
récemment Godfrin et Patouillard ont appliqué avec succès les 
mêmes méthodes pour l’étude taxonomique des Basidiomycètes el 
ont jeté un jour lout nouveau sur cette question. 

L’histologie, malgré tous ces travaux, n’a pas encore dit son der- 
nier motet l'étude plus approfondie de certains groupes est encore 
nécessaire pour les débrouiller définitivement. A peine l’histologie 
avait-elle permis d’esquisser les grandes lignes d’une classification 
naturelle, lorsque la cytologié a fait son entrée sur la scène. Elle 
s’est présentée d’abord bien timidement et sans aucune prétention 
d'intervenir en taxonomie (Schmitz, Strasburger, Rosen, etc.), puis 
tout à coup Dangeard donne à son étude une telle impulsion, 
qu’elle se trouve pouvoir fournir des données précieuses pour élu- 
cider les affinités des Champignons. Elle vient confirmer la réunion 
des Urédinées aux Protobasidiomycètes, la séparation des Proto- 
basidiomycètes et des Autobasidiomycètes, etc. Puis Juel y cherche 
des éclaircissements sur la phylogénèse et les affinités naturelles 
de ces deux derniers groupes. 

Avant d'aller plus loin il convient maintenant d'expliquer ce 
qu'étudie la cyfologie chez les Champignons et quelles données 
elle peut fournir. Dans l’étatactuel de nos connaissances et de notre 
technique, la cytologie, étude de la cellule, comporte principale- 
ment l'étude de son principal corps chromatophile, c’est-à-dire du 
noyau. La structure et la division de ce dernier, la manière dont il 
se comporte, principalement dans la baside, ont fait l’objet de 
recherches approfondies, qui les ont montrées très diverses. 


3 


MAIRE. — LA TAXONOMIE DES BASIDIOMYCÈTES. XXV 


C'est surtout dans la division du noyau de la baside que Juel à 

cherché et trouvé des caractères utilisables en taxonomie. On croi- 
“rait au premier abord que la direction du fuseau de division est 
soumise uniquement à des causes mécaniques extérieures et varia- 
bles, à la position dans laquelle la baside est placée par rapport à 
ses voisines el aux réactions subséquentes par exemple, et qui- 
Conque aurait [u l’ouvrage de M. Giglio-Tos, sans avoir jamais exa- 
miné un certain nombre de cellules diverses au microscope, en 
serait absolument convaincu. De plus autorisés que nous ont fait 
la critique des théories de Giglio-Tos et, pour s’en tenir unique- 
Ment aux faits, s’il est bien établi que, pour certaines cellules au 
moins, les conditions extérieures ont une influence dominante 
(expériences de Pflüger, Bataillon, etc., sur les œufs degrenouille), 
il n’en est pas moins vrai qu'il y a aussi des causes internes, qui 
NOUS Sont bien plus difficiles à connaître et qui amènent parfois 
des résultats bizarres. En voici un exemple : la baside du Penio- 
phora quercina a ses fuseaux de divisions longitudinaux. Or ces ba- 
sides étant serrées entre des cystides et autres éléments hyméniaux 
rigides, le fait s’expliquerait par l’action mécanique résullant de 
Celle pression si la division se faisait dans une partie comprimée ; 
Mais, au contraire, avant la division, la baside s’allonge de manière 
à s'élever bien au-dessus de la surface hyméniale; le noyau passe 
dans cette partie exserte libre ec c’est là qu’il se divise longitudi- 
nalement. Or les choses se passent ainsi dans le Peniophora alors 
que, chez d’autres espèces où les conditions sont les mêmes, le fu- 
Seau de division est perpendiculaire à l'axe de la baside. Et, si l'on 
étudie un assez grand nombre de types, on s'aperçoit que les divi- 
sions se font chez le Peniophora comme chez la plupart des es- 
Pèces révélées inférieures par leur simplicité morphologique ot 
histologique, alors que toutes les espèces supérieures présentent 
Un autre moule de division, quelles que soient dans l’un ou I autre 
cas les conditions mécaniques résultant de la structure de l'hymé- 
nium et de sa position. On est donc amené, quand on à constaté 
Un assez grand nombre de fois la constance de ces phénomènes, à 
leur reconnaitre une certaine valeur, permettant de les utiliser 
Pour les études taxonomiques. 

En outre des considérations précédentes, qui nous sont person” 

nelles, nous renvoyons le lecteur au mémoire de Juel, qui a inspire 


XXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


à Yves Delage, Poirault et Labbé (1) les lignes suivantes : « Nous 
avions déjà signalé il y a deux ans (Ann. Biol. Il, 138), à propos 
d’un travail de Jenings que les lois de direction du fuseau propo- 
sées par divers auteurs sont établies d’après des exemples choisis 
et nullement susceptibles de généralisation. Juel ne s’est pas pré- 
occupé de cette question, mais c’est la même conclusion quidécou- 
_ lerait de son travail et des figures qui l’accompagnent. Il parait 
difficile d'expliquer par des considérations mécaniques les varia- 
tions de position du fuseau dans la baside des Basidiomycètes, 
position à laquelle l’auteur attache avec raison une grande impor- 
tance, puisque c’est elle qui règle le mode de cloisonnement de la 
baside, c’est-à-dire détermine un caractère morphologique assez 
fondamental pour servir de base à la classification de ces végé- 
taux. » 

Les études cytologiques de Juel l'ont amené à diviser les Basi- 
diomycètes en deux séries : Stichobasidiés, à fuseaux de division 
longitudinaux, c’est-à-dire parallèles à l’axe de la baside, Chaslo- 
basidiés, à fuseaux de division transversaux, c’est-à-dire perpendi- 
culaires à l’axe de la baside ou à un plan quelconque passant par 
cet axe. L'étude d’un certain nombre de types l’amène à établir le 
tableau phylogénétique suivant : 


Autobasidiomycètes 


Tylostominées ? Hyménomycetuinees 
supérieurs \ 
A. inférieurs cèr PU Tulasnellinées 
Monte  _. Trémellinèes 
A 
| Puc ie 
Urédinées <C 
— J ‘ 
y 
Coléosporiées ...-._, 


Malheureusement Juel avait étudiéun trop petit nombre de types; 


(1) Année Biologique, 1. IV, année 1898. Paris, 1900, p. 7. 


MAIRE. — LA TAXONOMIE DES BASIDIOMYCÈTES XXVII 


et les avait choisis trop exclusivement parmi les Protobasidiomy- 
cètes : il s'était contenté, pour les Hyménomycètes, des travaux de 
Wager sur quelques espèces supérieures et de l'examen rapide d’un 
Corticium. 

Au cours de nos recherches cytologiques sur les Basidiomycètes, 
nous avons étudié au point de vue cytologique un grand nombre de 
types répartis dans presque toutes les familles et les principaux 
genres. Ces études nous ont permis de trouver, chez loute une série 
d’Autobasidiomycètes, des basides où se fait la transition entre le 
fuseau longitudinal et le fuseau transversal. Or, coïncidence cu- 
rieuse, (outes les formes où ont été rencontrées ces basides sont des 
formes que déjà la morphologie et l’histologie avaient révélées 
comme inférieures. Par contre il en est d’autres, morphologique- 
ment aussi simples que les précédentes, où la baside a des caractères 
de supériorité manifeste, ce qui semble indiquer que la simplicité 
morphologique n’est chez elles que secondaire et due aux condi- 
lions où elles vivent. 

C’est ainsi que les Cantharellus, Craterellus et Clavaria, dont 
Godefrin, dés 1815, décrivait déjà les basides comme irrégulières, 
joignent à cette irrégularité morphologique, sur laquelle on n’a 
Peut-être pas assez insisté depuis, des caractères cytologiques tout 
particuliers, rappelant les Auriculariacées : le fuseau de division 
est longitudinal (Clavaria) ou oblique (Craterellus, Cantharellus) 
etsitué au milieu de la cellule, alors que, dans les basides des types 
supérieurs, il est constamment transversal et situé au sommet. Et 
ce n’est pas tout ; alors que dans la baside supérieure Île nombre 
des divisions est constant et limité à deux, que la baside mûre con- 
tient normalement quatre noyaux seulement, on observe au 
GOntraire dans les types inférieurs dont nous venons de parler une 
irrégularité extraordinaire dans le nombre des divisions, celui des 
noÿaux-fils, celui des spores. La même irrégularité se rencontre 
dans la position des fuseaux des seconde et troisième divisions, 
tranchant avec la régularité qui existe également à ce point de vue 
dans la baside supérieure, où les fuseaux de la seconde division 
Sont perpendiculaires à celui de la première. 

Ces caractères cylologiques montrent bien l’infériorité de ces 
genres, auxquels il faut joindre Peniophora, Hydnum, Exobast- 
dium, et probablement Stereum et Thelephora (Phylacteria), que 
NOUS n’avons pas encore pu étudier à ce point de vue. 


XXVHI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Il y a donc lieu de réunir les Clavariacées, les Hydnacées, une 
partie des Théléphoracées et les Cantharellacées en un groupe 
d’Autobasidiomycèles inférieurs issu plus ou moins directementdes 
Auriculariacées. 

On aurait pu s'attendre à trouver des caractères semblables 
dans la baside de formes morphologiquement inférieures comme 
les Corticium, Hypochnus, Cyphella, Diclyolus. 

Or l’étude cytologique de ces derniers genresa montré qu’ils 
possédaient au contraire des basides très perfectionnées, à peine 
différentes de celles des types supérieurs les plus indiscutés. Îlest . 
curieux de voir la cytologie apporter son appui à la séparation des 
genres Peniophora et Corticium, séparation que des raisons his- 
tologiques ont fait adopter aux auteurs les plus récents (Boudier, 
Patouillard, Massee, Hennings, etc.). Quant à l'éloignement des 
Dictyolus et des Cantharellus, la chose était plus inattendue; de 
même pour les Cyphella, jusqu'ici rapprochés des autres Thélé- 
phoracées. Ajoutons que le Sparassis, dont les affinités avec les 
Clavaires étaient fortement suspectées par quelques auteurs, pos- 
sède également des basides de type supérieur et, par là, s’écarte 
considérablement des Clavariacées. 

D'un autre côté, la cytologie confirme pleinement les conceptions 
de Fayod au sujet de la descendance de certaines Agaricacées : elle 
nous montre le passage des Cantharellus aux Hygrophoracées, des 
Hygrophoracées aux Mycena, d’une part, de l’autre aux Russula- 
cées. Des restes d’infériorité dans les basides jalonnent toutes ces 
lignes de descendance. D’un autre côté, les Cantharellus, par le 
C. aurantiacus, dont l'histologie avait déjà fait un Clitocybe, pas- 
sent à ce dernier genre. 

Nous arrêtons là cette série d'exemples, uniquement destinés à 
montrer quel profit la taxonomie peut tirer de l'étude cytologique 
des Lypes dont elle recherche les affinités et les liens phylogéné- 
tiques. 

Les résultats que nous avons obtenus seront publiés avec figures 
à l'appui dans un Mémoire en préparation ; nous nous contenterons, 
en attendant, de terminer par un tableau résumant nos idées 
actuelles sur la phylogénèse des Basidiomycètes et montrant les 
modifications apportées aux conceptions de Juel. 


XXIX 


YCÈTES. 


+ 


LA TAXONOMIE DES BASIDIOM 


MAIRE. 


idiomycètes 


inférieurs 


Protobasidio Autobas 


Autobasidiomycètes supérieurs 


mycètes 


RP 


| 


S9998WII9POJIOI0S 
Ÿ 


,  S9998410dÂ04 


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SOPIPI[OLOIE < 


S992818N2IINY 


XXX 


SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


LISTE BIBLIOGRAPHIQUE DES PRINCIPAUX TRAVAUX CITÉS OU UTILISÉS. 


1729. 
1780. 
1784. 
1789. 


1791. 
1801. 
1816. 
1818. 
1821. 
1837. 


1837. 
1846. 


1866. 
1866. 
1874. 
1881. 
1888. 


1889. 
1889. 
1893. 


1895. 
1895. 


1898. 
1900. 


1900. 


1900 
1901 


1901 


MicxeLi, Nova plantarum genera. Klorentiæ. 

SCHÆFFER, Fungorum qui in Bavaria rascuntur icones. Ratishonæ. 

Heowic, Theoria plantarum cryptogamicarum. Petropoli. 

Hepwic, Descriptio et adumbratio microscopica-analytica musco- 
rum frondosorum nec non aliorum vegetantium e classe cryplo- 
gamica Linnæi, IL. Leipzig 

BuLciARD, Histoire des Champignons de la France, 1, Paris. 

PERSOON, Synopsis fungorum. Gottingæ. 

Nees, System der Pilze und Schwaemme. Würzburg. 

PERSOON, Traité sur les Champignons comestibles. Paris. 

FRies, Systema Mycologicum, Gryphiswaldiæ. 


LÉVEILLÉ, Sur l’Hyménium des Champignons (Ann. des sciences na- 
turelles, VILLE, 321). 


Conpa, Icones fungorum. Pragæ. 

LÉveicLé, Considérations mycologiques, suivies d'une nouvelle classi- 
fication des Champignons. Paris. 

Boupier, Des Champignons. Paris. 

De BarY, Vergleichende Morphologie und Physiologie d. Pilze. 

SAcHS, Traité de Botanique, trad. Van Tieghem. Paris. 

PATOUILLARD, Les Hyménomycètes d'Europe. Paris. 


PATOUILLARD, Prototremella, nouveau genre d'Hyménomycètes hété- 
robasidiés (Journ. de Bot.). 


BREFELD, Untersuchungen aus d. Gesammtgebiete d. Mykologie, VII, 
et volumes précédents. Leipzig. 


Fayoo, Prodrome d’une Histoire naturelle des Agaricinés (Ann. SC. 
nat. Bot.) 


Va TIEGHEM, Sur la classification des Basidiomycètes (Journ. de 
Bot.). 


VuILLEMIN, Remarques sur les affinités des Basidiomycètes, ibidem. 


DANGEARD, Mémoire sur la reproduction sexuelle des Basidiomycètes 
(Le Botaniste). 


Jue, Die Kernteilungen in d. Basidien und d. Phylogenie d. Basidio- 
mycelen (Jahrb. f. wiss. Bot.). 


HENNINGS, Hymenomycetine, in « Engler u. Pranti, Natürlichen Pflan- 
zenfamilien ». Leipzig. 


PATOUILLARD, Essai, taxinomique sur les familles et les genres des 
Hymenomycètes. Paris. 


GiGLi0-Tos, Les problemes de la vie, La Cytodiérèse. Turin. 
GODFRIN, Caracteres anatomiques des Agaricinees (Bull. Soc. Scienres 
Nancy). 


Maire, Les variations de la baside et la phylogénèse des À utobasidio- 
mycètes (ibidem). 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XXXI 


Le Mémoire suivant est communiqué à l'assemblée : 


CAUSERIE SUR LES PANNARIA, par M. l'abbé HUE. 


Le but de cette Causerie est de faire connaître, d’une manière 
abrégée, les observations que j'ai faites celte année sur les Pan- 
*aria, en altendant que le travail complet puisse être imprimé 
dans les Nouvelles Archives du Muséum. Cette publication ne sera 
faite que dans deux ou trois ans, parce que, avant de la donner au 
publie, il est indispensable que j'aie étudié en entier la vaste tribu 
des Lecano-lécidées de M. Nylander. Comme ma nouvelle classifi- 
cation est fondée principalement sur l'anatomie du thaMe, il me 
faut, avant de songer à publier un deuxième volume, faire l’ana- 
lyse de la plupart des espèces placées, souvent sans un ordre ri- 
Soureusement établi, dans cette grande tribu. L'étude sur les Pan- 
naria commencera donc le volume qui suivra mes Lichenes extra- 
€uropæi, lesquels se terminent avec le genre Sticla. Le titre en 
Sera modifié, car il ne répondrait nullement au contenu; en effet, 
tout en continuant la détermination des espèces exotiques envoyées 
au Muséum ou récoltées dans le Japon par M. l'abbé Faurie, je 
devrai, afin d'appuyer ma classification sur des bases solides, 
examiner les principales espèces européennes, ce travail est déjà 
fait pour les Placodium à thalle jaune, les Squamaria, le groupe 
du Lecanora auranliaca, etc., mais il est fort probable que, dans 
mes investigations ultérieures, je rencontrerai des espèces qui 
Prendront rang parmi ces genres ou seclions de genres ; peut-èlre 
même y en aura-t-il qui entreront dans les Pannaria que je con- 
Sidère aujourd'hui comme terminés. Je compte obtenir ainsi des 
genres nettement définis, dans lesquels on retrouvera ou l’on fera 
entrer facilement, si elle ne s’y trouve pas, l'espèce que l’on aura 
à déterminer, comme on peut le faire, si je ne m'abuse; pour 
ceux qui sont en ce moment publiés. Il suffira en eflet d'examiner 
l'aspect extérieur du thalle, son mode de végétation et de fructifi- 
Calion et en même temps la structure anatomique de toutes ses 
Parties. Dans cette manière d'étudier les Lichens, l'anatomie à 
done un rôle prépondérant, indispensable même. Ce mol, ana- 
lomie, effraie au premier abord ; c’est à tort, car rien n'est plus 


XXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
simple et, avec un peu de pratique, on arrive vite à se Lirer conve- 
nablement d'affaire. 

Il s’agit donc de faire des coupes minces du thalle et de l’apo- 
thécie des Lichens; remarquez que, par ces coupes minces, j'entends 
des coupes non pas seulement peu épaisses, mais autant que pos- 
sible ne présentant qu’une seule épaisseur de cellules; quand 
plusieurs cellules sont superposées, on en distingue mal la forme 
et l’arrangement. [lne sera peut-être pas inutile de rappeler ici 
brièvement ce que chacun sait, c’est-à-dire que les Lichens sont 
constitués par deux éléments très différents, un Champignon et une 
Algue, formant ensemble une association et se prêlant un mutuel 
appui. Différentes espèces d’Algues entrent dans lacomposition des 
divers Lichens et leur fournissent les cellules que l’on nomme 
gonidies;"celles-ci se séparent nettement des autres cellules par 
leur nature, leur forme et leur coloration, et, au point de vue de la 
classification des Lichens, elles n’obtiennent qu’un rôle secondaire. 
En faisant l'anatomie d’un Lichen, ce que nous devons principa- 
lement distinguer, ce sont les admirables transformations que 
présentent les cellules provenant du Champignon. Ce sont elles qui, 
ajustées bout à bout, donnent au Lichen sa forme et sa consistance 
et qui par conséquent jouent dans sa structure et dans son déve- 
loppement un rôle prépondérant. Elles se composent d’une 
enveloppe homogène, plus ou moins épaisse, souvent incolore, 
parfois colorée, et d’une partie centrale granuleuse qui est le pro- 
toplasma. Dans leur état le plus simple, elles sont cylindriques, 
souvent très allongées et elles forment alors des filaments simples 
ou ramifiés qui ont reçu le nom d’hyphes; quelques espèces sont 
uniquement composées par cette sorte de cellules. Quand elles 
sont courtes, à peu près aussi longues que larges, le tissu change 
alors d'aspect Lout en conservant la même nature, et il rappelle 
plus ou moins le tissu parenchymateux des végétaux supérieurs ; 
ce tissu est nommé faux parenchyme et il forme le ou les cortex 
d’un bon nombre d'espèces. Entre ces deux tissus que l’on peut 
qualifier d’extrèmes, il s’en rencontre d’autres beaucoup plus diffi- 
ciles à distinguer parce que les parois des cellules voisines se 
soudent si intimement qu'on n’en aperçoit plus les limites. On par- 
vient à détermiuer la forme des cellules individuelles et leur dis- 
position en gonflant leurs membranes et en colorant le protoplasma 
qu’elles enclosent. Celui-ci dessine alors des lignes et des réseaux 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XXXIII 


qui permettent de distinguer les structures les plus compliquées. 
Ces structures se rencontrent, comme le faux parenchyme, dansle 
cortex lant du thalle que de l’apothécie. Dans certains cas, les 
longues cellules émettent seulement ça et [à quelques rameaux; 
dans d’autres, plus nombreux, les cellules se raccourcissent et 
envoient, dans diverses directions, des rameaux qui s’anasto- 
mosent les uns avec les autres; de là le réseau. Il est encore une 
autre forme du tissu cortical à signaler dans laquelle les cellules, 
à peu près aussi longues que larges, se placent exactement les unes 
au-dessus des autres, de sorte que dans toute la largeur du tissu 
on peut suivre leur course en ligne droite. On rencontre peu d’es- 
pèces de Lichens qui soient entièrement composés de cellules plus 
ou moins courtes; le plus grand nombre présente à l’intérieur une 
Couche plus ou moins épaisse de ces cellules longues que l’on peut 
appeler primitives, puisqu'elles résultent de la germination des 
spores. Ce sont encore ces cellules qui, en se transformant de dif- 
férentes manières, forment toutes les parties de l’apothécie, y 
Compris les paraphyses et les thèques; du reste il ne peut en ètre 
autrement, puisque celle-ci prend naissance dans l’intérieur du 
thalle. Enfin le mot lumière employé fréquemment dans la des- 
cription de ces cellules est le nom que l'on donne au trou d’un 
luyau, et il désigne alors l’espace circonscrit par la paroi des cel- 
lules lorsqu’on les voit en coupe transversale. _. 

Pour pouvoir se rendre compte des étonnantes modifications 
Que présentent les cellules des Lichens, il faut faire de bonnes 
Coupes et savoir les examiner; au lieu de discuter les différentes 
méthodes qui peuvent être employées, je me contenterai de ra- 
Conter ce que je fais. | | 

Il est inutile, n’est-ce pas, de nous appesantir sur les instru- 
ments nécessaires; on sait qu'il faut un microlome, de la moelle 
de Sureau ou de Ferdinanda eminens (1), plante ornementale de 
la famille des Composées, un rasoir toujours bien affilé, des scal- 
pels et enfin un bon microscope. Le microtome de Lelong suffit 
Parfaitement, et'il est bon, pour rendre plus compacte Ia moelle 
que l’on emploiera, de la faire baigner dans de l'alcool à 90°. Ce 


(1) Cette moelle n’est pas dans le commerce ; celle de Sureau, ainsi que le 
instruments, les colorants, etc., se trouvent chez M. togit 19 0 
Saint-Michel, à Paris. 


C 
T. XLVIIL 


XXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


bain doit être prolongé pendant plusieurs mois afin que l'alcool 
puisse pénétrer dans toutes les cellules de la moelle; celle-ci n’en 
sortira que pendant le temps nécessaire pour faire la coupe. Quant 
au microscope, on choisira des objectifs donnant des grossissements 
de 300 à 600 ou 700 diamètres; les objectifs à immersion à eau ou 
à huile rendent de grands services pour l’examen du tissu des 
cortex (1). 

La première opération consiste à examiner avec soin, à l'aide 
d’une loupe, l'échantillon que l’on désire étudier, d’abord pour 
en reconnaître les endroits bien sains et ensuite pour s'assurer 
que toutes les parties que l’on a sous les yeux appartiennent bien 
au même individu; la recommandation n’est pas inutile, car il 
n’est pas rare que plusieurs espèces entremêlent les lanières de 
leur thalle. On mouille les endroits que l’on choisit, puis à l’aide 
d’un petit scalpel ou d’une aiguille triangulaire, on enlève un 
fragment à la périphérie et un autre dans le centre; pour être 
certain que ce dernier est plus âgé que le premier, on le prend 
muni d’une apothécie. Cette double étude du thalle est nécessaire 
pour certaines espèces; elle ne l’est pas ordinairement pour celles 
dont le cortex est en faux parenchyme, et néanmoins je la fais 
toujours. De même pour les apothécies, on peut en choisir une 
très jeune et une autre bien développée. Tous ces fragments sont 
déposés dans une goutte d’eau sur une lamelle ou mieux dans un 
verre de montre, et alors on s'assure qu’ils sont également sains en 
dessous et munis de quelques rhizines, si le Lichen en possède. Si 
le Lichen a poussé sur la terre, il est indispensable de le laver 
de façon à enlever les petites pierres qui ébrècheraient le rasoir. 
Quant aux espèces gélatineuses, il est bon de les faire baigner 
quelque temps dans de l’alcoo!l à 96°, afin de leur donner plus de 
consistance. Remarquez qu’il faut prendre très peu du Lichen et 
que les coupes doivent être longitudinales, c’est-à-dire parallèles à 
la direction de la végétation de la plante. On fait done la toilette 
des fragments choisis, on en élimine une partie, si on le juge né- 
cessaire, de façon qu’ils aient à peine un centimètre dans le sens 


(1) Le microscope, modèle du D' Calmette, chez M. Stiassnie, 204, boule- 
e Le a! à Pari e  p_: , 0 
vard Raspail, à Paris, est tout à fait approprié aux différents travaux concer- 
nant les-Lichens; ce constructeur donne aussi d'excellents objectifs à immer- 


sion, et le dernier qu’il a fait, 1/18, a une grande force d’ampliation et est en 
même temps très clair. 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XXXV 


de la longueur sur quelques millimètres de largeur; le bord exté- 
rieur du thalle doit être conservé d’un côté dans le fragment de la 
périphérie. En plaçant chacun de ces fragments entre les deux 
lèvres du bâton de moelle, on doit l'orienter convenablement, 
c’est-à-dire d’une façon parallèle à la surface de l’un des bouts et le 
tenir un peu au-dessous de celle-ci afin que, serré dans la pince 
du microtome, il ne la dépasse pas. Toutes les coupes sc font dans 
l’eau; on les extrait de la moelle à l’aide d'une petite pince et on 
les dépose dans une goutte d’eau. Je fais toujours deux parts des 
meilleures coupes : l’une va dans une goutte d’eau glycérinée pour 
donner l’aspect naturel et l’autre dans une goutte d’eau distillée 
où filtrée pour être colorée. Ne jetez pas immédiatement le reste 
des coupes, il en faudra peut-être de moins bonnes, parce qu’on 
les fragmente, pour examiner les gonidies, les paraphyses et les 
spores. On répète l’opération pour le fragment du centre en ayant 
toujours soin de l’orienter dans le sens de là longueur, mais dans 
beaucoup de cas on peut se contenter de l’examen d’une apothécie 
bien développée. Si l’on coupait une apothécie détachée du thalle, 
il n’y aurait pas d'orientation puisqu'elle est ronde; dans cer- 
lains cas, et principalement dans les Pannaria qui font l'objet de ce 
travail, il est préférable de les couper attachées au thalle, parce 
que l’on voit tout de suite si leur enveloppe est formée par les 
hyphes de la médulle du thalle ou bien si elle n’est que le cortex 
du thalle continué. Nous avons donc obtenu des coupes longitu- 
dinales; elles ne sont pas toujours suffisantes et il n’est pas rare 
que pour se bien rendre compte de la structure d’un Lichen il soit 
nécessaire d’avoir des coupes transversales. On recommence done, 
On prend un fragment à la périphérie, un autre au centre, ou Si le 
Lichen est fruticuleux, un vers la base el un second vers les extré- 
mités, mais alors on a soin de mettre debout et bien droits les frag- 
ments que tout à l'heure on maintenaitcouchés. Quand la petite pro- 
vision de coupes a été déposée dans chaque goutte d’eau on examine 
Comment elles se comportent; si l’on a eu soin de ne pas donner 
une trop grande longueur aux coupes du thalle, elles s’étalent tout 
naturellement dans l’eau; si quelqu’une est néanmoins rebelle, on 
la sépare en deux d’un coup de scalpel; pour les apothécies, quand 
elles sontun peu grandes, elles se crispent facilement vers le haut 
el quelquefois l’hyménium entier se renverse; il faut tenter deles 
aplanir avec les aiguilles, et si on ne réussit pas, on fait quelques 


XXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


incisions au milieu des paraphyses, sans toucher à l’enveloppe. 
Enfin, quand toutes les coupes sont bien placées, un peu éloignées 
les unes des autres, on les recouvre d’une lamelle que l’on amène 
doucement sur le liquide. En terminant les préparatifs je vais 
donner la composition de l’eau glycérinée, telle que l’emploie 
M. Bornet : eau distillée 30 grammes, glycérine 10 grammes envi- 
ron, plutôt plus que moins; on agite le mélange et on y ajoute un 
peu d’alun de chrome au dixième de façon à obtenir une coloration 
légèrement bleuâtre. Si l’on ajoutait trop d’alun de chrome, on 
s’exposerail à voir se crisper certains organes mis en contact avec 
lui; son rôle est d'empêcher le gonflement exagéré des parties 
gélifiables. 

Nous arrivons maintenant à l’examen des coupes; on place donc 
une des préparations sous l'objectif relativement faible et on 
regarde. Que voit-on ? rarement la structure du Lichen, souventon 
distingue vaguement les différentes couches et d’autres fois on ne 
les aperçoit que voilées par de petits corpuscules. Néanmoins les 
coupes doivent être vues dans l’eau pour déterminer l'épaisseur et 
la coloration des différentes couches. La couleur des gonidies est 
toujours altérée par l’addition des réactifs, et il n’est pas rare que 
la potasse dissocie les hyphes et augmente ainsi l’épaisseur de cer- 
laines couches. De plus, même bien réussies et dépourvues de 
corpuscules, les coupés n’ont pas toute la netteté désirable. Un les 
éclaireit alors à l’aide de la potasse caustique : la préparation qui 
contient de l’eau pure est placée sous le microscope et, entre les 
deux lames de verre, on introduit une goutte d’une solution de 
potasse un peu concentrée. Quand on l’a vue toucher les coupes 
les plus rapprochées du côté par où elle a passé, on ajoute une 
soutte d’eau que l’on tire de l’autre côté à l’aide d’un petit mor- 
ceau de papier buvard. Cette opéralion se répète quatre ou cinq 
lois, en ayant soin chaque fois d’enlever entièrement l’eau déposée 
et alors la préparation est suffisamment lavée et peut être colorée. 
Un essuie avec un linge la place où l’on a déposé la potasse et les 
oultes d’eau successives et cette fois, à une petite distance de la 
lamelle, se place une goutte d’eau qui doit demeurer immobile; 
on y ajoute unc très petite quantité d’une solution aqueuse de bleu 
colon, de façon à la colorer légèrement, puis on y met une trace 
d'acide lactique et alors on obtient un beau bleu. On pousse alors 
la goutte colorée entre les deux lamelles; si elle ne se répand pas 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XXXVII 


également d’un côté, on attire le colorant de ce côté à l’aide d’un 
morceau de papier buvard et enfin si l’on voit qu’une ou plusieurs 
coupes se colorent mal, on retire la préparation de dessous l’ob- 
jectif et on soulève également la lamelle supérieure à l’aide de 
deux aiguilles; enfin, si l’on constate que l’on n'a pas mis assez de 
colorant, on recommence. Il vaut mieux s’exposer à faire une 
seconde coloration que de mettre trop de colorant. Combien faut- 
il le laisser de temps en contact avec les coupes ? La réponse dépend 
de la densité du tissu; souvent quelques minutes suffisent; dans 
certains cas un quart d'heure, une heure ou plusieurs heures sont 
nécessaires. Quand la coloration est parfaite, on enlève le colorant 
à l’aide d’une ou de plusieurs gouttes d’eau glycérinée et de papier 
buvard. On voit alors apparaitre la structure du Lichen, parfois 
très simple, le plus souvent admirablement composée et on 
S'élonne de la variété que le Créateur avec un seul élément, les 
hyphes, a mise dans ces petites plantes. Si l’on désire conserver 
la préparation, rien n’est plus facile; on ajoute un peu d’eau 
&lycérinée de façon que la lamelle supérieure s'appuie tout entière 
sur inférieure, puis on lute soit avec du baume du Canada, du 
Maskenlack ou du mastie de Bell. J'emploie le plus souvent le deu- 
Xième produit, qui est soluble dans l'alcool. MM. Bolles Lee et 
Henneguy (1) recommandent le troisième. On trouvera également 
dans leur ouvrage l'indication de divers autres colorants. J'en al 
essayé plusieurs, et c'est le bleu coton qui m’a donné les meilleurs 
résultats. Ce bleu est une couleur acide et fait partie du groupe 
appelé bleu de méthyle. Je répète qu'il fautemployer le bleu coton 
en petite quantité et l'acide lactique en quantité encore moindre. 
Pour être certain de ne pas mettre trop de ce dernier, j'en dépose 
une goutte dans un verre à fond étroit et pour chaque préparation 
J'y trempe l'extrémité d’un agitateur. Cette goutte préservée de la 
Poussière, à raison de plusieurs préparations par jour, me dure de 
huit à quinze jours. Si l’on veut bien voir les gonidies, on prend 
une coupe dont on enlève le cortex et la médulle et l’on n'a ainsi 
que la couche gonidiale que l’on peut se contenter de colorer avec 
‘ne solution aqueuse d’iode. De même pour étudier les paraphyses, 
J'enlève l’hyménium seul, je le fragmente, puis après l'avoir recou- 
vert de la lamelle, j’appuie sur cette dernière et j'obtiens facile- 


(1) Bolles Lee et Henneguy, Traité des méthodes techniques de l'analomie 
Microscopique, 2 édit. 1896, O. Doin éditeur. 


XXXVIIL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 

ment des paraphyses, et mème des thèques eldes spores séparées les 
unes des autres. Je crois que, pour bien voir les paraphyses, il est 
nécessaire deles examiner ainsi; autrement on s’expose à ne mesu- 
rer que leur lumière, leur enveloppe élant devenue transparente 
par la potasse et n’étant pas colorée par le bleu coton. A propos des 
colorations par l’ivde, je ferai remarquer que, pour les bien juger, 
il faut les voir se produire sous le microscope, puis enlever l'excès 
du colorant avec de l’eau et du papier buvard. I} est des cas assez 
rares où la potasse ne suffit pas pour éclaircir; on emploie alors 
les acides sulfurique ou azotique, en prenant garde de surveiller 
attentivement l'effet produit et de l’arrêter à temps avec une goulle 
d’eau; autrement les hyphes seraient vite rongés. Enfin, pour les 
Lichens vivant sur les roches calcaires, il est souvent nécessaire de 
les décalcifier; on emploiera avec avantage la liqueur de Pérenyi, 
qui n'altère pas les tissus (1). Si l’on veut voir les hyphes et les 
gonidies de certaines espèces qui sont décrites par les auteurs 
comme ne possédant pas de thalle, on plonge une petite lamelle 
de la roche calcaire dans un peu d'acide azotique; en quelques 
minutes, on obtient un thalle parfois assez épais. 

Au moyen de la moelle rendue compacte par l'alcool, on peut 
arriver à faire des coupes de corps très petits, par exemple de sper- 
mogonies séparées du thalle, mais il est des cas où il est bon de 
donner un peu plus d’étendue au fragment que l’on veut couper, 
surtout s'il s'agit d'apothécies rondes dépourvues de thalle. On 
place ce petit fragment ou ces apothécies sur une lame très mince 
de moelle ou de liège et l’on fait tomber dessus un peu de collodion; 
quand ce dernier est séché, on place la lame de moelle ou de liège 
en orientant convenablement l’objet à couper entre les deux 
parties d’un bâton de moelle, puis dans la pince du microtome el 
l'on coupe à la manière ordinaire, en ayant soin de laver les 
coupes dans un peu d’éther pour les débarrasser du collodion. On 
peut aussi employer la gélatine glycérinée; on la fait fondre au 
bain-marie, puis on en dépose quelques gouttes sur le fragment 
à Couper, puis quand elles sont refroidies, on procède comme pour 


(1) Voici la composition de ce liquide : 


Acide nitrique 10 pour 100............ 4 vol. 
Alcool... none ses 3 vol. | 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XXXIX 


celui qui à été entouré de collodion ; pour dégager les coupes, on 
les place dans un peu d’eau sur un verre de montre et l’on chauffe 
légèrement. 

Après ce préambule, peut-être un peu long, mais non inutile, 
je le suppose, nous arrivons à parler des Pannaria, et pour traiter 
convenablement ce sujet, trois questions sont à examiner : 4° Quels 
caractères attribuer à la tribu des Pannariées et quelle place doit 
Occuper cette tribu dans la classification des Lichens ? 2 Combien 
de genres renferme-t-elle? 3° Quelles sont les espèces qui lui 
appartiennent et comment les grouper ? 


[. — Caractères et place de la tribu des Pannariées. 


À. Caractères. — Les Lichens de cette tribu sont caractérisés 
Par un thalle ou foliacé et le plus souvent disposé en rosettes, ou 
Squameux et alors présentant un contour indéterminé, ordinaire- 
ment horizontal, rarement, et seulement dans quelques-unes de 
ses parties, vertical. La couleur en est tantôt jaunâtre, cendrée, 
plombée et même bleuâtre, tantôt brunâtre ou brun jaunâtre. 
Quand le thalle est foliacé, il se découpe ordinairement en lanières 
étroites, mais parfois il offre des lobes assez larges rappelant ceux 
de certaines espèces de Sticta ou de Ricasolia ; quand il est formé 
de squames, celles-ci sont très petites et souvent, dans le centre, 
elle se supperposent et présentent alors une croûte plus ou moins 
épaisse. Ces deux états peuvent se rencontrer dans une même espèce, 
les lanières radiées de la circonférence se changeant dans le milieu 
en étroites squamules. L'intérieur est blanchâtre. La face inférieure 
est toujours autrement colorée que la supérieure; parfois seule- 
ment plus pâle ou ochracée, le plus fréquemment noire, noirâtre 
ou bleuâtre ; elle est glabre ou tomenteuse comme celle des Sticta 
et enfin elle adhère au substratum au moyen soit de rhizines, soit 
de fibrilles formant une couche plus ou moins épaisse, laquelle, 
dans certaines espèces, dépasse notablement la largeur des lanières 
Ou des Squamules, soit à la périphérie, soit dans l’intérieur du 
thalle. Les rhizines sont ou concolores à la page inférieure ou 
blanches et parfois bleuâtres; cette dernière teinte peut se trouver 
Mêlée aux deux autres dans le même échantillon. Les fibrilles, 
ExCepté dans une seule espèce (Pannaria Saubinelii (Mont.) Nyl.), 
Où on les voit blanches, sont toujours noires ou bleuâtres; elles 


XL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


sont désignées par beaucoup d’auteurs sous le nom d’hypothalle. 
C’est à ce feutrage que ces Lichens doivent leur nom de Pannaria 
(du latin pannus, morceau d’étoffe), nom choisi par le lichéno- 
graphe normand Delise, et publié pour la première fois par Bory 
de Saint-Vincent en 1828 dans le Dictionnaire classique d'His- 
toire naturelle d'Audoin, tome XIII, et non par Delise lui-mème, 
comme il a été souvent écrit. 

Leur structure est dorsiventrale; le thalle présente des couches 
superposées, ordinairement au nombre de trois, comme dans les 
autres genres, sans Cortex inférieur, de la famille des Stralifiées ; 
quelques espèces en ont quatre, comme nous le verrons plus 
bas, leur médulle étant double. Jusqu’alors je n’ai rencontré cette 
anomalie, pour cette famille, que dans cette seule tribu. Le cortex 
supérieur est conslilué par des hyphes perpendiculaires à la sur- 
face, soudés en faux parenchyme et formant des cellules plus ou 
moins grandes et à parois ordinairement minces. Dans certains 
Psoroma, on aperçoit au-dessus des cellules une couche plus ou 
moins épaisse d’'hyphes dont la cavité est imperceptible; on ren- 
contre quelquefois cette couche dans quelques-uns des vräis 
Pannaria, moins épaisse et terminée dans certains cas par des 
hyphes libres. Une autre anomalie que nous avons déjà obser- 
vée dans certaines espèces du genre Sticta se trouve dans une 
seule espèce, dans le Pannaria reticulata Hue; elle consiste en 
ce que les hyphes verticaux du cortex se ramifient latéralement, 
et comme leurs rameaux s’anastomosent, ils présentent un réseau. 
Sous ce cortex, qui joue pour les gonidies le role de Loit protec- 
teur, on trouve la couche gonidiale, excepté cependant dans deux 
espèces, le P. lurida (Mont.) Nyl. et le P. fulvescens Nyl. Chez 
elles en effet il ÿ à entre le cortex et les gonidies une première 
couche médullaire, renfermant de longs chapelets de gonidies 
dans les lobes jeunes de la périphérie et ne possédant que des 
hyphes dans les lobes pourvus d’apothécies. Les gonidies sont 
colorées ou par la chlorophylle ou par la phycochrome et forment 
une couche plus ou moins épaisse; entre elles passent des hyphes 
lâchement entrelacés, lesquels venant de la médulle, prennent la 
direction verticale et montent pour former le cortex. Il n’est Pas 
rare qu'il soit difficile où mème impossible de déterminer d’une 
façon certaine à quelle espèce d’Algues appartiennent ces 80- 
nidies; ceci du reste importe peu, car pour la classification il 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XLI 


suffit de constater dans laquelle de ces deux grandes catégories 
elles se rangent. Pour arriver à leur donner leur véritable 
no d’Algue, il faudrait les cultiver afin de les obtenir à l’état 
complet et normal, ou les comparer sur le vivant avec les Algues 
qui croissent autour du Lichen, comme l’a fait M. Bornet pour 
le Pannaria nigra (1). En signalant cette difficulté de la déter- 
minalion des gonidies et son peu d'importance relative, je ne 
veux pas dire que dans le cours de mon travail j'y aie apporté peu 
de soin; au contraire, car M. Bornet a eu l’extrème obligeance 
d'examiner les préparations de chacune de mes espèces et de m’en 
nommer les gonidies, lorsque la détermination en était possible. 
Sous celles-ci se trouve la couche médullaire, qui est la dernière, 
le cortex inférieur manquant dans toutes les espèces, sauf dans 
une, dans le Pannaria Hypnorum. Des hyphes parallèles à la 
surface, plus ou moins Tamifiés, le plus souvent lâchement entre- 
lacés, dans quelques espèces entièrement soudés les uns aux 
autres, constituent cette couche. Quand ces hyphes sont lâches, ils 
se serrent dans la zone tout à fait inférieure pour remplacer le 
Cortex, puis çà et là ils prennent la direction verticale pour 
former les rhizines ou les fibrilles. Pour ces dernières cette asser- 
tion n’est qu’en partie exacte, car quelques-unes d’entre elles sont 
le commencement du Lichen ou le protothalle; j'ai vu des 
gonidies qui étaient posées depuis peu de temps sur ces hyphes 
noirs ou bleuâtres, lesquels se décolorent à mesure qu'ils les 
entourent. 

Les apothécies vivent sur la surface du thalle et quelquefois 
même le long de la marge, elles sont ou isolées ou agglomérées 
et dans quelques espèces tellement serrées qu’elles en deviennent 
anguleuses; leur forme est celle d’une petite cupule et, dans 
quelques espèces, le disque est d’un roux clair ou obscur, parfois 
rougeñtre ou carné; de plan il devient convexe ou s'étend en 
dehors des bords de Ja cupule. L’enveloppe extérieure de cette 
Cupule est tantôt lisse, tantôt rugueuse et sa marge est ou entière 
OÙ" plus ou moins crénelée. Dans quelques espèces une seule enve- 
loppe existe, celle qui limite la cupule; d’autres en présentent une 
Seconde qui est intérieure et entoure ou l‘hypothécium ou la base 


f (1) E. Bornet, Recherches sur les gonidies des Lichens, 1, p. 42 et pl. XIV, 
ig. 1-4. 


XLIHI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 

des paraphyses. La première, l'exlérieure, se nomme excipule et 
l’autre, l’intérieure, périthèce (excipulum et perithecium); je 
n’ignore pas que pour désigner ces enveloppes, on a proposé des 
noms nouveaux, comme on a tenté également de changer le nom 
du tissu constituant le faux parenchyme, mais il me paraît inutile 
de charger la mémoire de mots nouveaux, quand les anciens suffi- 
sent. S'il y a deux enveloppes, l’excipule est toujours formé par le 
prolongement du cortex du thalle; il est facile, dans une section 
d’une apothécie encore peu développée, de le voir se genouiller et 
monter pour en entourer l’hyménium; la seconde, le périthèce, pro- 
vient des hyphes de la médulle qui passent par le point d’attache. 
Quand il n'existe qu’une seule enveloppe, elle est formée de cette 
dernière manière, exceplé cependant dans deux espèces, car dans 
les Pannaria holophæa (Mont.) et P. carnosu (Dicks.) Leight., elle 
provient du cortex du thalle continué. Entre l’excipule et le péri- 
thèce, non seulement à la base, mais encore dans toute la hauteur 
de la marge, se trouvent toujours des hyphes et des gonidies en 
couche plus ou moins épaisse. Si l’excipule seul existe, il n’y a pas 
de gonidies entre lui et l’hypothécium, quand il est formé par les 
hyphes de la médulle; on en trouve au contraire, s’il est la con- 
tinuation du cortex. Remarquez que, pour ne pas mêler ensemble 
les caractères extérieurs et anatomiques, je nomme toujours exci- 
pule l'enveloppe que l’on voit des yeux et qui entre dans la des- 
cription avant que l’on ait appris, par l’étude anatomique, quelle 
en est la provenance. Le cortex de l’excipule formé par la conti- 
nuatiou du cortex du thalle ne peut être qu'un tissu en faux paren- 
chyme; il n’en est pas toujours ainsi dans celui qui provient de la 
médulle ou dans le périthèce, car les hyphes tout en se cloisonnant 
et en formant des cellules courtes et tout en étant agglutinés, 
demeurent cependant distincts les uns des autres et l’on peut suivre 
leur trajet. Une remarque intéressante, c’est le soin que la Nature 
a prise de fixer dans ces Lichens l’apothécie d’une façon inébran- 
lable. Dans les Parmelia et les Sticla, le thalle présente de la con- 
Sistance et l’apothécie, qui v est solidement attachée par un paint 
assez large, demeure libre autour de ce point. Dans les Pannarta, 
le point d'attache de l’apothécie bien développée est étroit, la con- 
sistance du Lichen est moins forte et alors les hyphes du cortex s’al- 
longent et, semblables à de solides cordage, fixent l’apothécie sur 
la lanière sous-jacente. L’épithécium est plus ou moins coloré, 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XLIIL 


granuleux ou amorphe. L’hypothécium est parfois coloré, souvent 
incolore el il manque quelquefois; il n’est pas rare de voir les 
hyphes qui le composent se dresser et former les paraphyses. 
Celles-ci sont ordinairement articulées, assez épaisses et elles 
n'émettent jamais de rameaux latéraux. Les spores sont hyalines, 
simples, excepté dans deux espèces, Pannaria holophæa et P. car- 
nosa, déjà cités, où elles sont pourvues d’une cloison médiane, et 
encore dans ce dernier en trouve-t-on de simples. Leur mem- 
brane est souvent épaissie; leur contour présente parfois de fines 
dentelures et on les voit çà et là apiculées soit aux deux extré- 
milés soit à un seul bout; enfin chez les Psoroma, elles adhèrent 
fortement, dans leur jeune âge, les unes aux autres. 

Les spermogonies ont la forme de très petites verrues situées 
soit dans la marge soit sur la surface des jeunes lanières et 
parfois mème au milieu des apothécies, leur couleur est celle 
du thalle avec l’ostiole un peu obscurci; un cortex en faux paren- 
chyme les entoure et leur intérieur est incolore. Les stérigmates 
Sont assez étroits, articulés et plus ou moins rameux; Tulasne 
remarque avec raison qu’ils s’épaississent quand 1ls ont cessé de 
porter des spermaties. Celles-ci sont très courtes, droites, ordinai- 
rement cylindriques, quelquefois légèrement épaissies aux deux 
extrémités. Leighton prétend, sans toutefois l’affirmer, que les 
Stérigmates du Pannaria triplophylla (Ach.)Nyl. sont simples; je 
n'ai pu vérifier cette assertion. 

Un certain nombre des espèces à gonidies vertes offrent des 
Céphalodies g'obuleuses ou aplanies et alors souvent lobées, leur 
Couleur différente de celles du thalle les fait tout de suite aper- 
cevoir; elles sont revèêtues d’un cortex supérieur en faux paren- 
chyme et renferment des hyphes et des gonidies colorées par la phy- 
cochrome. De plus, en faisant des coupes dans toute l'épaisseur du 
thalle de certains de ces Pannaria, on est tout étonné de trouver, 
non seulement à la surface, mais encore dans le milieu et même 
à la base, des squamules entièrement semblables aux voisines 
Munies des gonidies normales et contenant des gonimies; ce sont 
encore des céphalodies, mais d’un genre tout particulier, car, à 
la loupe, leur couleur seule un peu plus foncée, quand elles sont 
Superlicielles, peut les faire distinguer. 


B. Place de la tribu des Pannariées dans la classification 


XLIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CCRSE, MAI-JUIN 1901. 


des Lichens. — Elle doit se placer immédiatement après la tribu 
des Sticlées, avec laquelle elle présente de nombreux points de 
contact. Quelques espèces de Pannariées ont en effet une certaine 
ressemblance avec certains Slicta; car, sans jamais atteindre de 
grandes dimensions, leurs lobes sont assez larges, tomenteux en 
dessous et munis de rhizines. Au point de vue anatomique la res- 
semblance s’accentue, les Pannüriées possédant comme les Slic- 
tées un cortex supérieur en faux parenchyme, des gonidies colorées 
tantôt par la chlorophylle, tantôt par la phycochrome, sous les- 
quelles il n’exisle que la couche médullaire; l’absence de cortex 
inférieur et la différence de la forme des spores constituent des 
caractères essentiels entre les deux tribus. La transition entre 
elles est ménagée par le Pannaria Hypnorum (Wahl.) Koerb., 
lequel, dans les squamules âgées, est muni d’un cortex inférieur. 
Enfin la ressemblance entre les deux tribus est complétée par le 
P. reticulata, qui, comme plusieurs Sliclées, est recouvert d’un 
cortex dont les hyphes, en se ramifiant latéralement, forment un 
réseau. La famille des Stratifiées a commencé dans mon ouvrage 
cité au commencement de cette Causerie par la tribu des Pseudo- 
physciées dans laquelle le cortex supérieur est formé d’hyphes 
principalement parallèles à la surface et n'ayant subi aucune modi- 
fication, le cortex inférieur manquant. Cette structure assez 
simple s’est successivement modifiée dans les Parmelia, où l’on 
voit un double cortex en réseau; dans les Platyÿsma, où commencent 
à apparaître quelques cellules corticales ; dans les Physciées et les 
Peltigérées, qui ont un cortex supérieur franchement pseudoparen- 
chymaleux avec un cortex inférieur tantol composé de la même 
manière el tantôt manquant; dans les Umbilicariées, caractérisées 
d’une manière spéciale par leur ombilic et dans lesquelles les 
deux cortex sont en faux parenchyme ou en réseau, pour arriver 
aux Sliclées, qui terminent la série ascendante et représentent, 
dans le plus grand nombre de leurs espèces, la structure la plus 
parfaite des Lichens. Avec les Pannariées nous commençons une 
série descendante, qui, après avoir passé par diverses phases se 
terminera par des espèces dont la structure est des plus simples, et 
dans lesquelles la stratification en couches est à peine reconnais- 
sable loul en ayant des apothécies cupulitormes et un peu mieux 
organisées que le thalle (Parmelia (Amphiloma) gossypina 
Mont.), etc. 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XLV 


Il. — Combien de genres renferme la tribu 
des Pannariées? 


La réponse à celte question est simple, car je ne lui ai attribué 
qu'un seul genre, le genre Pannaria Del., passablement étendu, 
cela va sans dire, car Bory de Saint-Vincent ne lui a donné primi- 
tivement que 41 espèces, et encore ce nombre doit être diminué 
au moins par la suppression du P. Delisei Bory, qui n’est que la 
variélé myriocarpa Del. du P. plumbea Del. Pour savoir ce que 
sont les P. Boryi Del., ile de Mascareigne et Nouvelle-Zélande, 
P. imbricata Del. ; îles Moluques et Saint-Domingue, et P. cervina 
Del., îles Sandwich, il faudrait voir les échantillons de l’herbier 
de Delise, Le P. areolata Del. est le P. parmelioides (Hook.) Tuck. 
Ou Coccocarpia molybdæa Pers., et ainsi il ne reste que les P. rubi- 
finosa Del., P. pannosa Del., P. conoplea (Ach.) Del., P. plum- 
bea Del., P. erythrocarpa Del. et P. microphylla (Ach.) Del. 
Avant de dire pourquoi je n’admets qu’un genre dans cette tribu, 
Jetons un coup d'œil sur la façon dont les Pannaria ont été groupés 
par les divers auteurs. 

Chez Acharius (1803-1814) et Schærer (1850), les espèces que 
nous nommons maintenant Pannaria sont réparties dans les genres 
Parmelia, Lecanora et Lecidea. Duby (1830), à l'exemple de Bory 
de Saint-Vincent, emploie le genre Pannaria Del., lui attribue 
Quatre espèces et en rejette deux autres dansles Lecanora, L. brun- 
?ea (Ach.) et L. lepidora (Ach.). L'année suivante (1) Elias Fries, 
Qui connaît le genre de Delise, le cite seulement comme synonyme 
et dans deux des tribus, Amphiloma (synonyme Pannaria) et 
Psoroma qu’il place sous la seconde section de son genre Parmelia, 
il distribue les espèces en question; elles redeviennent donc des 
Parmelia et Y'auteur leur adjoint quelques espèces étrangères, 
Parmelia (Amphiloma) lanuginosa et P.(Psoroma) ostreala et 
4Mniocola. Après un espace de temps assez long, Normann, en 
1852 (9), se croit obligé de créer pour nos espèces un genre nou- 
Veau; comme ce genre est mort-né, il est inutile de le citer. Peu 


(2) Normann, Conatus præmissus redactionis novæ generum nonnullorum 
îchenum, n. XII. 


XLVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


après, Kærber (1), appuyant également sa classification sur les 
spores, admet la sous-famille des Pannariées et lui attribue deux 
genres : Pannaria et Massalongia; dans le premier se trouve 
encore le P. lanuginosa. Massalongo ne pouvait pas faire autrement 
que mettre ces deux genres, dont un est tiré de son propre nom, 
dans sa tribu des Pannariées et, d’après Krempelhuber (2) qui a 
réuni les genres épars dans les différents écrits de cet auteur, il 
en ajoute trois autres : Lopadium, qui a été placé ensuite ailleurs ; 
les deux derniers sont aujourd’hui oubliés. En 1861, deux auteurs 
qui ne traitent que des Lichens européens, Th. Fries (3) et Mudd (4), 
placent dans cette même tribu, le premier deux genres, Pannaria 
et Massalongia, et le second trois ; à ceux-ci il ajoute 4 mphiloma. 
L'année suivante, le D" Stizenberger (5) met le genre Pannaria 
dans la famille des Lécanoracées et le divise en trois sections : 
a. Amphiloma; $. Psoroma; +. Eupannaria; quant au genre 
Coccocarpia créé en 1826 par Persoon (6) et employé ensuite par 
Montagne qui lui attribue à tort des spores uni-septées (7), il le 
range dans sa famille des Peltigérées. Le D'J. Muller, professeur à 
Genève, Muller Argoviensis, comme il s’est appelé lui-même, 
reprend la même année (8), chose assez singulière, le genre Par- 
melia et crée pour les espèces « dont le bord de l’apothécie est 
biatorinique » le nouveau genre Parmeliella. Mais, en 1894, le 
même auteur (9) va beaucoup plus loin, trop loin même, et partage 
nos espèces en trois tribus : Psoromées, Pannariées et Parme- 
hellées; sous les deux premières un seul genre, sous la troisième 
Parmeliella et Coccocarpia. La différence entre les deux dernières 
tribus est indiquée par le changement d’un seul mot, « apothecia 
lecanorina » pour la première, « biatorina » pour la seconde, 
trop petite différence, ce semble, pour constituer une Si grande 
séparation. Au moment où l’école sporologique donnait ses clas- 


(1) Koerber, Systema Lichenum Germanie, 1855, p. 105. 
(2) Krempelhuber, Geschichte und Litteratur der Lichenologie, M, p. 251: 
(3) Th. Fries, Genera Heterolichenum europæa, p. 61. 
(4) Mudd, À manual of british Lichens, p. 121. 
(5) Stizenberger, Beitrag zur Flechtensystemat.k, p. 172 et 164. 
(6) Persoon apud Gandichaud, Voyage autour du monde sur les corvetles 
( Uranie » el la « Physicienne », p. 206 
(7) Montagne, Sylloge generum specierumque cryptogamarum, p- 343. 
(8) J. Muller, Principes de classification des Lichens et énumeration des 
Lichens des environs de Genève, p. 36. 


(9) J. Muller, Conspectus systematicus Lichenum Novæ Zelandi®æ, p- 10. 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XLVII 


sifications, M, Nylander commençait à classer les Lichens avec 
l'intention de réagir contre les tendances trop artificielles de cette 
école, mais il n’avait pour le guider aucun principe solide; aussi 
le verrons-nous faire, sans les justifier, des changements successifs. 
Dans sa première tentative de classification, qui est de 1854 (1), il 
place le genre Pannaria dans la tribu des Lécanorés. L'année 
suivante (2) la même tribu des Lécanorés est divisée en plusieurs 
sous-tribus, dont une, Psoromés, n’a qu’un genre, Psoroma, et 
une autre, Pannariés, en a cinq : EÉrioderma, Pannaria, Cocco- 
carpia, Cora et Dichonema. En 1858 (3), un nouveau genre est 
ajouté aux Pannariés, Heppia; en 1859 (4), sont énumérées les 
espèces alors connues des Psoroma et des Pannaria; cette liste 
est sans intérêt pour la classification. En 1861 (5), un second genre 
est ajouté à la sous-tribu des Psoromées, le genre Gymnoderma ; 
la même classification est reproduite et accompagnée de diagnoses 
dans les premières feuilles du second volume du Synopsis Liche- 
hum, dont la date de publication est incertaine. Elles furent 
imprimées peu après le premier volume, car les caractères et Île 
Papier sont semblables et je crois être certain d’avoir entendu 
M. Nvlander affirmer que cette impression eut lieu bien avant la 
Suerre de 1870, mais ce ne fut qu'après 1880 que ces pages et la 
Planche IX furent mises en vente. Dans le Flora de 1879, p. 360, 
cet auteur sépare des Pannaria les espèces à apothécies biatorines 
Où lécidéines sous le nom de Pannularia, sans s'inquiéter de 
Savoir si cette séparation n’était pas faite depuis longtemps et 
Sous un autre nom. Enfin le résumé de tous les changements 
opérés est donné en 1892 (6). Dans ce volume, qui est la mise en 
ordre de tous les ouvrages de M. Nylander sur les Lichens exo- 
tiques, la tribu des Pannarinés comprend deux sous-tribus, Pan- 
hariés et Heppiés. La première compte quatre genres; Pannaria, 
D. 1053-1072; Pannularia divisé en deux sections,* Pannularia 


(1) W. Nylander, Essai d'une nouvelle classification des Lichens, p. 13. 

(2) W. Nylander, même titre (second Mémoire), p. 175. | 

(6) W. Nylander, Enumération générale des Lichens, p. 110. 

(4) W. Nylander, Dispositio Psoromalum et Pannariarum, in Annales des 
Sciences naturelles, Botanique, 4° série, t. XII, p. 295. 

(5) W. Nylander, Lichenes Scandinavie, p. 20. L 

(6) Hue, Lichenes exotici a professore W. Nylander descripli vel recognili 
el in herbario Musei parisiensis pro maxima parte asservati in ordine 
Syslematico dispositi sunt. 


+ 


XLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


proprement dit, n. 1073-1087, et Coccocurpia, n. 1088-1099 ; 
Leioderma, n. 1100, et Erioderma, n. 1101-1106. La seconde a 
trois genres : Heppia, n. 1107-1119; Peltula, n. 1120, et Hete- 
rina, n. 1121. Les autres espèces forment dans la tribu des Lé- 
cano-Lécidéés les premiers genres de la sous-tribu des Lécanorés, 
Psoroma, n. 1122-1140; Psoromaria, n. 1141-1142, et Gymno- 
derma, n. 1143. Il ne nous reste maintenant que deux classifica- 
tions à examiner. Le lichénographe américain, Tuckerman, en 
1872 (1)et en 1882 (2) a partagé la famille des Pannariés en quatre 
genres : Endocarpismum, Heppia, Physma et Pannaria; dans 
ce dernier nous trouvons sept sections : Arphiloma, Psoroma, 
Euopsis, Pannaria, Coccocarpia, Lecothecium et Janella. Enfin, 
M.le D' Wainio, en 1890, (3) divise la tribu des Pannariées en 
cinq genres : Erioderma, Pannaria, Massalongia, Parmeliella 
et Coccocarpia ; il n’a pas eu à s'occuper des Psoroma. 

Nous allons maintenant examiner successivement chacun de 
ces genres et voir d’abord quels sont ceux qui, ne répondant pas 
aux caractères généraux ci-dessus énoncés, doivent être éliminés 
de la tribu des Pannariées. 

Dans la classification de M. Wainio, c’est-à-dire dans la dernière 
énoncée, nous trouvons le genre ErtopERMA Fée, distinct du pre- 
mier coup d'œil des Pannaria par la laine floconneuse qui 
couvre la surface du thalle et par ses apothécies peltées. La 
structure interne est également différente, car les hyphes dans le 
cortex forment ou un réseau ou un tissu; dans le dernier cas, au 
lieu d’ètre perpendiculaires à la surface du Lichen, ils se dirigent 
dans divers sens et présentent en même temps des cellules plus ou 
moins grandes dont on suit la superposition dans toute la largeur 
du cortex. Ce genre formera une tribu spéciale qui prendra place 
près des Pelligérées, et voici comment j'ai disposé les quelques 
espèces qui le composent : 


(1) E. Tuckerman, Gencra Lichenum : an arrangement of the North Amc- 
rican Lichens, p. 41. 
(2) E. Tuckerman, A synopsis of the North American Lichens 1, p. 112. 


() E. Wainio, Étude sur la classification naturelle et la morphologie des 
Lichens du Bresil, 1, p. 201. fi naturelle et la morpholog 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. XLIX 


Erioderma Fée. 


s 


I. Cortex en réseau. Il. Cortex en tissu. 
A. — Rhizines blanches. A. — Rhizines blanches. 
1. ERIODERMA CHiLENSE Mont. 1. Face inférieure unie. 
B. — Rhizines noires. 4. ERIODERMA UNGUIGERUM (Bory) NyL 
1. Face inférieure unie. 2. Face inférieure à nervures 
2. E. HYPOMELÆNUN (Nyl.) Hue. reliculées. 
2. Face inférieure à nervures 9. E. GROENDALIANUM (Ach.) Wain. 
réticulées 6. E. TOMENTOSUM Hue. 
| 7. E. E. VERRUCULOSUM Wain. 
3. E. POLYcARPUM Fée. .. . 
B. — Rhizines noires. 
8. E. WkRIGaTi Tuck. 
9. E. LEyLANDI (Tayl.) Mull. Arg. 


Trois autres espèces sont indiquées : 10. E. MEtocarpuu Nyl, 
11. E. vezeriGeRuM Nyl. et 12. E. PuLcHRuM Mull. Arg.; je n’en 
ai pas vu d’échantillon et par conséquent je n’en puis rien dire. 


L’ERIODERMA HYPOMELÆNUM Hue est le Pannaria hypomelæna 
Nyl. in herb. Thuret et apud Bornet Recherch. gonid. Lich. I, 
P. 28, ou l'E. polycarpum var. hypomelænum Nxl. apud Hue 
Lich. exot. n. 1104. 


LE. GRoënpaLianuu Wain. (Lichenes quos in Madagascaria 
centrali D'C. Forsyth Major ann. 1896 collegit.) a pour synonyme 
Sticta Groendaliana Ach. Lichenogr. univ., p. 452, espèce ré- 
coltée d’abord par le D' Gründal dans l’île Bourbon. L’échantillon 
recueilli ensuite par Claude Gay dans le Chili a été uni par 
M. Nylander, dans l’herbier du Muséum de Paris, à l'E. chèilense 
Mont. 


Quant à l'E. romenrosum Hue, dont la face inférieure est très 
lomenteuse, c’est l'E. polycarpum Mont. Plant. Junghuhn. 
fasc. IV, p. 439, et l'E. unguigerum Mull. Arg. Lich. neo-caled., 
p. 4, d’après des exemplaires authentiques de l’herbier du Muséum 
de Paris. | 

Dans la classification de Tuckerman, il y a beaucoup à éli- 
Miner : 


D'abord le genre Physma Mass. ou Dichodium Nyl., que j'ai placé 


T. XLVUI. 


L SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


près du genre Collema dans la tribu des Collémées ; puis les genres 
Endocarpismum et Heppia, qui rentrent dans la tribu des ep- 
piées, diflérente de celle des Pannariées, et entin quatre des sec- 
tions du genre Pannaria : Euopsis, Lecothecium et J'anella, qui 
sont dans la classe des Collémacées, et enfin Amphiloma. Cette 
dernière section ne comprend qu’une seule espèce, Pannaria 
lanuginosa (Ach.) Koerb., Parmelia lanuginosa Ach., Amphi- : 
loma lanuginosum Nyl. ou Leproloma lanuginosum Nyl. Ce Li- 
chen, relégué par M. Nylander au milieu des Lepraria, doit 
prendre rang, d’après la structure de son thalle, parmi les autres 
espèces. Celle structure est, il est vrai, des plus simples, des 
hyphes entrelacés et des gonidies sans aucun cortex; mais si cette 
espèce a toujours été observée stérile, il en est d’autres qui sont 
organisées de la même façon et qui produisent des apothécies ; 
M. Nylander les a réparties dans les genres Crocynia et Byssocau- 
lon. Elles sont étrangères à notre sujet; disons seulement qu'elles 
sont des plus intéressantes et qu’elles font, pour ainsi dire, assis- 
ter à la formation de l’apothécie par les hyphes du thalle. 

Voici le terrain un peu déblayé, un peu seulement, car il reste 
encore des éliminations à opérer dans la classification de M. Ny- 
lander. Nous n’avons pas à nous occuper des genres Cora el 
Dichonema, que cet auteur a lui-même placés ailleurs et, en com- 
mençant par les derniers des genres qui ont été énumérés ci-des- 
sus, nous trouvons d’abord le genre GYMNODERMA. 

Ce genre n’a qu'une espèce, G. coccocarpum Nyl., laquelle est 
d’origine indienne; elle présente une structure très simple et n’a 
par conséquent aucune affinité avec les Pannariées. Les gonidies 
sont vertes; les hyphes du cortex supérieur sont parallèles à la sur- 
face et ramifiés sans que les rameaux s’anastomosent, ce qui reporte 
ce genre Lout au commencement de la famille des Stratifiées et le 
place près des Pseudophyscia. 1 s’en distingue par l’aspect du 
thalle et par des apothécies pédicellées, très petites, d’abord soli- 
laires, puis agglomérées et par des spores hyalines et simples. 
C'est donc une nouvelle tribu, celle des Gymnodermées, à placer 
après celle des Pseudophysciées. 

Je ne connais pas le genre Psoromaria, n'ayant pu voir aucune 
des deux espèces qui le composent ; M. Nylander (1) les sépare du 


(1) W. Nylander, Lichenes Novæ Zelandiæ, 1888, p. 55. 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA, LI 


genre Psoroma uniquement à cause de leurs apothécies biatorines, 
et celte différence me paraît insuffisante pour constituer un genre. 
Il suffit de dire que les apothécies de ces deux espèces ne sont 
revêlues que d’une seule enveloppe; tout au plus pourrait-on les 
placer dans une section particulière. Je n’ai pas employé ces expres- 
sions € apothécies lécanorines », d’une part, « lécidéines (noires) 
Ou biatorines (diversement colorées) », d'autre part, parce que la 
définition qu’en a donnée M. Nylander n'indique pas le véritable 
caractère de l’enveloppe des apothécies. D’après lui (1), les apo- 
thécies lécanorines sont « entourées d’un rebord thallin », tandis 
que les lécidéines « ont une marge propre formée par la partie 
périphérique de l’hypothecium (excipulum proprium), mais dans 
la constitution de laquelle le thalle n’entre pour rien ». Or les 
apothécies sont toutes formées par les hyphes du thalle; elles 
prennent naissance sous le cortex et quelquefois profondément, 
puis elles montent jusqu’à la surface du thalle. Parfois le cortex 
du thalle se genouille et s’élève pour les envelopper et d’autres fois 
elles n’ont que l'enveloppe formée par les hyphes de la médulle; 
l'hypothécium vient de l'enveloppe, quelle qu’elle soit, et celui-ci 
à son tour donne naissance aux paraphvyses. Les figures données 
par M. Nylander (2), comme modèle d’apothécies lécidéines sont 
incomplètes, puisque ces apothécies sont coupées au ras du thalle, 
et on n’en voit pas l’origine. Enfin cetauteur nomme bialorines (3) 
des apothécies dont l'enveloppe est formée par le cortex du thalle 
genouillé. Pour éviter toute équivoque, j'ai adopté ces deux 
expressions : excipulum pour l’enveloppe extérieure, quelle qu'en 
soit l’origine, et perithecium pour l'enveloppe intérieure, quand 
elle existe; celle-ci n’est en somme qu’un état plus développé, 
mieux constitué de l’hypothécium, il est des cas où elle n’existe 
que sur les côtés. 

Le genre Pellula rentre dans la tribu des Heppiées, tandis que 
le genre HereriNa, devenu chez M. le D' Wainio (4) une section du 
genre Heppia, présente une structure tellement différente de celle 
des genres voisins qu’il doit prendre place dans une autre famille, 


(1) W. Nylander, Synopsis methodica Lichenum, t. 1, p. 17. 
(2) W. Nylander, Même ouvrage, planche E, fig. 9-11. 
(8) W. Nylander, Synopsis Lichenum, t. Il, Pannaria muscorum Mel. 
p. 40. 
(4) E. Wainio, Etude sur les Lichens du Brésil, p. 213, 


LII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


dans celle des Radiées. En eflet, un cortex en faux parenchyme 
entoure la lanière et sous ce cortex vivent les gonidies, parfois en 
couche plus épaisse dans la partie exposée à la lumière, plus 
mince dans celle qui regarde le substratum; dans le milieu se 
trouvent les hyphes médullaires. Cette tribu, les Heterinées, est la 
mieux organisée, quant au thalle, de toutes celles de la famille des 
Radiées, et pour cette raison elle devra occuper la première place, 
c’est-à-dire se mettre avant les Thamnoliées. Elle ne compte que 
3 espèces : HETERINA TORTUOSA Nyl., dont les gonidies appartien- 
nent au genre d’Algues Chroococcus Næg., tandis que chez les deux 
autres, HI. cLAvATA Kremp. et H. crassA Hue, elle viennent des Scy- 
tonema Ag. Cette dernière espèce avait élé nommée Heppia (Hete- 
rina) lortuosa par M. Wainio (1), et elle a été publiée par lui dans 
ses Lichenes brasilienses exsiccati sous le numéro 134. On voit 
que l’Helerina torluosa et l'H. crassa ont des gonidies diflérentes 
et de plus le thalle de cette dernière est plus épais et beaucoup 
moins tortueux, de sorte que du premier coup d’œil on peut dis- 
tinguer ces espèces. M. Muller (2), dès l’année 1888, a reconnu 
que les Hélérinées devaient être éloignées des Pannariees et des 
Heppiées et il les a placées près des Roccellées. 

Je n'ai pas eu l’occasion d’étudier l’unique espèce du genre 
Leioderma, L. pycnophorum Nyl. (3), mais le D' Muller af- 
firme (4) que les caractères énoncés par M. Nylander sont insuf- 
fisants pour justifier la création d’un nouveau genre; je partage 
complètement ce sentiment, et cette espèce devient donc le Pan- 
naria pycnophora (Ny1.) Mull. Arg. 

Il ne nous reste plus à examiner que les cinq genres suivants : 
Psoroma, Pannaria, Parmeliella où Pannularia, Coccocarpia et 
Massalongia. 

Si l’on compare la diagnose de ce dernier avec celle du Pan- 
naria, on voit que la différence entre les deux genres consiste en 
ce que les spores sont uniseptées dans l’un et simples dans l’autre. 
Koerber a donc fondé ce genre uniquement sur la différence des 
spores. Pour nous qui considérons avant tout la structure du 
Lichen, les spores ne peuvent nous donner dans leurs variations 


(1) E. Wainio, Étude sur les Lichens du Brésil, p. 213. 

(2) J. Muller, Lichenes Parayuayenses, p. 2. 

63) W. Nylander, Lichenes Novæ Zelandiæ, 1888,p. 41. 

(4) J. Muller, Conspectus systematicus Lichenum Novæ Zelandiæ, p. 43. 


HUE, — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. LUI 


pour une même structure que des sections de genre et par consé- 
quent nous rejetons ce genre Massalongia. De plus, il est bon de 
remarquer que les spores ne sont pas toujours uniseptées dans le 
M. carnosa (Dicks.) Koerb.; il s'en trouve souvent de simples, et 
par conséquent cette espèce ne peut pas être séparée des autres 
Pannaria. 

Dans le genre Psoroma Nyl. les gonidies sont colorées par la 
chlorophylle, tandis que, dans les autres genres qui nous restent 
à examiner, elles appartiennent à des genres d’Algues dont les cel- 
lules sont colorées par la phycochrome. M. Nylander avoue que 
plusieurs espèces des genres Psoroma et Pannaria peuvent êlre 
confondues par leur aspect extérieur et que le caractère principal 
qui les différencie réside principalement dans les gonidies : Pso- 
roma, dit-il, « genus omnino analogum generi Pannariæ faci- 
leque cum nonnullis ejusdem speciebus facie externa confun- 
dendum, sed distat definite sonidiis » (1). Pour M. Nylander, qui 
prétendait que les gonidies naissent des hyphes, elles fournis- 
saient un caractère essentiel, de-premier ordre; mais, pour nous qui 
Savons qu’elles sont des étrangères, des hôtes qui viennent vivre 
en consortium avec les hyphes, elles ne nous donnent qu’une note 
Secondaire, ne pouvant produire que des sections de genre. Nous 
regardons avant tout comment la maison est construite, et la na- 
tionalité de l'habitant ne nous importe que d’une façon relative. 
Psoroma est donc seulement une section du genre Pannaria, et il 
ne l’est que par les gonidies; car, pour les autres caractères, les 
deux genres rentrent çà et là l’un dans l’autre. On dit que les 
Psoroma ressemblent aux Sticta ; quelques espèces de Pannaria 
Ont aussi cette ressemblance. Le cortex des premiers est ordinai- 
rément recouvert d’une couche épaisse d’hyphes dont la cavité est 
plus ou moins oblitérée; quelques Pannaria présentent également 
celte particularité. Chez les Psoroma on rencontre des rhizines, 
COmme dans les Sticta; on en voit aussi chez quelques Pannaria, 
Par exemple dans les P. lurida, Molkenbæri et erythrocarpa. 
Enfin le caractère qui a fait donner aux Pannaria leur nom, ce 
feutrage d’hyphes plus ou moins noirci, qui attache leurs lanières 
au substratum, s’observe dans une espèce de Psoroma, dans le 
P. pholidotum (Mont.) Mull. Arg., et comme les squamules du 


(1) W, Nylander, Synopsis Lichenum, 1, p. 21. 


LIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


thalle sont très petites et qu’elles sont entremêlées de céphalodies 
également squamuleuses, on peut facilement le prendre pour un 
vrai Pannaria; c’est du reste ce qui est arrivé à M. Nvlander (1). 

Le genre Parmeliella Mull. Arg. ou Pannularia Nyl. diflère 
du genre Pannaria, disent ces auteurs, en ce que chez lui les apo- 
thécies sont biatorines ou lécidéines, tandis qu’elles sont lécano- 
rines dans le second. Or M. Muller a fait observer avec raison que 
le Lichen exotique que M. Nylander avait nommé Pannaria pan- 
nosa présente dans certains échantillons des apothécies lécano- 
rines et dans d’autres, biatorines, et, comme dans l'échantillon 
original, Lichen pannosus Swartz, elles sont biatorines, il a donné 
aux premiers le nom de Pannaria Mariana et aux seconds celui 
de Parmeliella pannosa. Mais, dans ces deux espèces placées dans 
deux genres différents, la structure: du thalle et les spores sont 
identiques, la seule différence consiste dans l'enveloppe de l’apo- 
thécie et par conséquent le Parmeliella pannosa n’est qu'une 
variété, dont les apothécies ont une seule enveloppe, du Pan- 
naria Mariana, et le genre Parmeliella ou Pannularia ne peut 
être conservé même comme section. 

Quant au dernier de ces genres, Coccocarpia Pers., M. Ny- 
lander (2) reconnait qu’il est trop voisin du genre Pannaria pour 
en être distingué et qu’il n’en doit former qu’une section. Le 
D' Muller est plus catégorique, et il le considère comme un des 
deux genres de sa tribu des Parmeliellées et lui donne comme 
caractères distinctifs : marge de l’apothécie à peine visible, disque 
à l’origine plan (3). Pour nous, le caractère distinctif du groupe 
Coccocarpia consiste en ce que les hyphes de la médulle sont cloi- 
sonnés et soudés les uns aux autres dans toute leur longueur; 
quant aux apothécies, il en est de cupuliformes, par exemple dans 
le Coccocarpia plumbea, il en est de planes, immarginées et même 
lobées dans le Coccocarpia molybdæa Pers., et dans certains échan- 
tillons de cette espèces et surtout dans sa variété ciliata (Mull. 
Arg.), on en rencontre chez lesquelles la marge plus pâle que le 
disque est très visible. Si, dans ce groupe, on considère principa- 
lement le C. molybdæa avec les lobes de son thalle s'étendant du 


(1) W. Nylander, Synopsis Lichenum, t. Il, p. 30. 
(2) W. Nylander, Mème ouvrage, p. 41. 
(3) J. Muller, Conspectus systematicus Lichenum Novæ Zelandiæ, p. 10- 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. LV 


centre à la jériphérie et marqués à la surface de sillons concen- 
lriques, on serait tenté de le regarder comme éloigné des Pan- 
naria. Mais il est d’autres espèces, par exemple le Coccocarpia 
blepharophora (Bélang.) Nyl., qui, par l'apparence extérieure de 
leur thalle finement lacinié, paraissent plutôt leur appartenir. En 
somme, j'ai démontré qu'il n’y a dans la tribu des Pannariées 
qu'un seul genre, PANxARIA, dans lequel on distingue des sections 
Où groupes présentant chacun un caractère spécial et rentrant 
les uns dans les autres par leurs autres notes soit extérieures, soit 
intérieures. | 


IT. — Quelles espèces appartiennent au genre 
Pannaria et comment les grouper ? 


En étudiant ce genre, je n’ai pas eu l'intention d’en faire la 
Monographie; mon but était seulement d’en bien saisir la struc- 
lure afin de pouvoir lui assigner sa place systématique. C’est 
Pourquoi je me suis contenté d'examiner les espèces contenues 
dans l’herbier du Muséum de Paris et dans le mien. Elles sont, je 
crois, en quantité suffisante pour permettre de comprendre toutes 
les variations que présente le genre. Si je me trompe et s’il deve- 
nait nécessaire de réunir autrement quelques-unes des espèces non 
étudiées, il sera toujours facile à ceux qui viendront après moi 
d'établir un ou plusieurs groupes supplémentaires. Pour bien 
traiter cette question, il faut: {. grouper et énumérer les espèces 
examinées ; 2. Désigner celles qui ont été indûment placées dans 
ce genre, et 3. Faire connaître celles qui n'ont pas été étudiées. 


A. — Disposition des espèces appartenant au genre Pan- 
naria Del. 


Première section. — Psoroma Tuck. 
Gonidies colorées par la chlorophylie.. 
$ 1. — Spores uniseptées. 


1. Panxnaria Hozornæa Hue; Parmelia (Psoroma) holophæa Mont.; 
Lécanora holophæa Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1268. 


LVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1904. 


$ IE. — Spores simples. 
A. — Thalle revêtu d'un double corter en faux parenchyme. 


2. Pannaria Hyrnoruu Koerber; Psoroma Hypnorum Nyl. apud Hue 
Lich. exæot. n. 1124 : 


B. — Thalle revêtu seulement d’un corteæ superieur. 


1.— Hyphes du cortex anastomosés en réseau. 


3. P. RETICULATA Hue; P. pholidota Nyl. apud Hue Lich. exol. 
n. 1060, pr. p. (1). 


2. — Cortex en faux parenchyme. 


a. — Excipule et marge de l'apothécie striés verticalement. 


4. P. pazzina Hue; Psoroma pallidum Nyl. apud Hue Lich. exot. 


n. 1138; Ps. contortum Mull. Arg. Mission du cap Horn, Lichens, 
p. 20 (2). 


5. P. xANTHOMELÆNA Hue; Psoroma œanthomelænum Nyl. apud 
Hue Lich. exot. n. 1139, pr. p. 


6. P. BrATA Hue; Sticta beata Mont. in herb. (3). 
1. P. spaiNcTRINA Tuck. 


— a. DISCRETA Mue; Psoroma sphinctrinum var. discretum  Nyl, 
Synops. Lich. M, p. 25. 


— $. DILATATA Hue. 


— y. CONFUSA Hue; Psoroma sphinctrinum Nyl. apud Hue Lich. 
exot. n. 1133. 


— Var. LEPROLOMA Hue; Psoroma sphinctrinum var. leproloma 
Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1143. 


(1) Cette nouvelle espèce prend seulement au P. pholidota Nyl. un échan- 
see récolté par Claude Gay dans le Chili austral et Lechler Plant. chilens. 
n. 855. 

(2) Il n’est pas rare de rencontrer dans cette espèce des apothécies fendil- 
lées, dont la fente est parfois remplie par des hyphes venant de l’hypothécium 
qui se soudent en faux parenchyme et admeitent des gonidies. J'ai vu aussi 
les paraphyses s'élever au-dessus de la surface et former une nouvelle apo- 
thécie entourée d’un excipule en faux parenchyme, mais sans gonidies. C'est 
un phénomène assez curieux que de trouver un organe que l’on peut consi- 
dérer comme terminé, les paraphyses recouvertes par l'épithécium, reprendre 
une nouvelle vie et former un autre organe. 

(3) Cette espèce est remarquable par ses gonidies, qui sont palmellacées et 
appartiennent au genre d’Algnes Glæocystis. Dans les autres espèces énumé- 
rées ici, les gonidies viennent du genre d’Algues Protococcus. 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. LVII 


8. P. PHoLipoToIDEs Hue; Psoroma pholidotoides Nyl. apud Hue 
Lich. exot. n. 1156. 

9. P. camPBELLIANA Hue; Psoroma pholidotoides f. crispellum Ny1. 
apud Hue Lich. exot. n. 1133 (1). 


b. — Marge de l’apothécie crénelée et excipule lisse. 


10. P. aRaNEOSA Hue:; Psoroma araneosum Nyl. apud Hue Lich. 
#%ot. n. 1128, en excluant les échantillons provenant de l’ile Campbell. 

11. P. mispipuLa Hue; Psoroma hispidulum Nyl. apud Hue Lich. 
exot. n. 1129. 

12. P. PHocinota Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1060 pr. p.; Par- 
melia pholidota Mont. (2). 


Deuxième section. — EupaAnNaRra Stizenb. 


Gonidies colorées par la phycochrome; hyphes médullaires plus ou 
moins lâchement entrelacés et présentant de longues cellules. 


À. — Couche médullaire double (3). 


13. P. Luripa Nyl. apud Hue Lich. erot. n. 1053; Collema luridum 
Mont. 


14. P. FULVESCENS Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1058; Parmelia 
fulvescens Mont. 


B. — Couche médullaire simple. 


l. — Face inférieure munie de vraies rhisines. 


15. P. Morxexsœnt Hue; Parmelia(Amphiloma) Molkenbæri Mont. 
et van den Bosch Plant. Junghuhn., fase. IV, p. 430. 

16. P. eryrarocarpa Del.; Coccocarpia erythrocarpa Nyl. apud 
Hue Lich. exot. n. 1099. | 


(1) Dans le P. pholidotoides, les apothécies sont plus grandes que les squa- 
mules du thalle ; ici elles sont plus petites et les squamules assez grandes et 
épaisses. | | 

(2) Cette espèce a été décrite à tort par M. Nylander comme possédant des 
&onidies colorées par la phycochrome. | 

(3) Lune se trouve entre le cortex et les gonidies; la seconde, à la place 
Ordinaire sous les gonidies. Dans la première, les hyphes sont souvent irès 
lâches et dans les jeunes lobes, entre les hyphes, se voient de longs chapelets 
de gonidies. Dans les lobes plus âgés, ces gonidies disparaissent et les hyphes 
se resserrent plus ou moins. 


LVII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


2, __ Face inférieure munie d'hyphes hypothallins ou de fibrilles formant 
une couche plus ou moins épaisse. 


a. — Thalle formé de lanières, radiées au moins à la circonférence. 


417. Pannaria Mariana Mull. Arg. Lich. Beitr. n° 243 et 1159. 


— var. PANNOSA Hue ; Lichen pannosus Sw.: Parmeliella pan- 
nosa Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 243. 


18. P. rugicinosa Del., Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1057. 


49. P. cæruLEoBADIA Mass. Ricer. Lich. crost. p. 111; P. rubigi- 
nosa var, conoplea Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1057 (1). 


20. P. LeucosricrA Tuck. Synops. North Americ. Lich. T, p. 120 
et Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1064; P. craspedia Koerb. Parerg. 
lichenolog. p. 45. 


21. P. nicrociNcrA Nyl. Essai nouv. classif. Lich., 2° Mém., p. 116; 
Pannularia nigrocincta Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1079. 


b. — Thalle squamuleux ou granuleux, 


22. P. Hookert Nyl. Enum. génér. Lich. p. 109. 
23. P. Fauri1 Hue (2). 


24. P. Leriniora Th. Fr. Lich. arctoi, p. 14 et Nyl. Lich. Scand- 
p. 290; Pannularia lepidiota Stizenb. Lich. helret. p. 82; Parme- 


nee lepidiota Wain. Lich. Caucas. p. 308; Pannaria prætermissa 
ye 


25. P. CARNOSA Leight. Lich.-Flor. Great. Brit. édit. 3, p. 1959; 
Pannularia Muscorum Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1084 (3). 


26. P. Laciviosa Hue; P. incisa Mull. Arg. Lich. Yatab. p.194 (4. 


(1) Les apothécies de cette espèce ne possèdent d’ahord qu'une seule enve- 
oppe, mais bientôt les hyphes libres à la base de cet excipule rencontrent 
| des gonidies et forment alors une seconde enveloppe en faux parenchyme et 
à let Qu ons complète. De plus les hyphes libres de cette dernière reçoivent 
en qour des gonidies et constituent de petits lobes thallins. 
ta épaisses pie saxicole se sépare du P. Hookeri Nyl. par ses squamules 
rentes notes atomiques et pour la plupart ascendantes et par diffé- 
do jorne je lai déjà fait remarquer, les spores sont ici parfois 1-septées- 
(#) J'ai dû changer le nom de cette espèce japonaise, parce qu'il existait 
déjà un P. incisa dans la section Coccocarpia. ’ 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. LIX 


27. P. LaceRaTUuLA Hue (1). 

28. P. Saurinerir Nyl. Essai nouv. classif. Lich., 2 Mém., p.176; 
Parmelia (Psoroma) Saubinetii Mont. | 

29. P. wicropyLca Del.; Pannularia microphylla Nyl. apud Hue 
Lich. exot. n. 1074; Parmeliella microphylla Mull. Arg. Lich. Beitr. 
n. 1504. 


30. P. TRIPTOPHYLLA Nyl. Essai. nouvo. classif. Lich., 2 Mém,., 
P. 176; Pannularia triptophylla Nyl. apud Hue Lich. exot. u. 1077; 
Parmeliella triptophylla Mall. Arg. Princip. classif. Lich. p. 36. 


31. P. opLrreraxs Hue; P. nigrocincta * P. obliterans Nyl. Lich. 
Nov. Zeland, 1888, p. 50; Pannularia nigrocincta * P. obliterans Nyl. 
apud Hue Lich. exot. n. 1080 ; Parmeliella nigrocincta var. obliterans 
Mull. Arg. Consp. syst. Lich. Nov. Zeland. p. 44. 

32. P. «rrorumosa Kaight Contrib. Lichenogr. New Zeal. p. 367, 
Gg. 3; P. immixta f. gyrantha Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1061 (2). 


33. P. pEezizomEs Leight. Lich.-Flor. Great Brit. édit. 3, p. 151; 
Pannaria brunnea Mass., Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1066. 


34. P. NEBuLOsA Nyl Essai nouv. class. Lich., 2 Mém., p. 176 et 
apud Hue Lich. eæot. n. 1069. 


Troisième section. — Coccocarria (Pers.) Tuck. 


Gonidies colorées par la phycochrome; hyphes médullaires agglutinés 
dans toute leur longueur et fréquemment cloisonnés. 


35. P. Gayana Nyl. Enum. génér. Lich. p. 108; Parmelia (Bia- 
tora) Gayana Mont.; Coccocarpia Gayana Nyl. apud Hue Lich. eot. 
n. 1088. 

36. Pannaria pLumBea Del.: Coccocarpia plumbea Nyl. apud Hue 
Lich. exot. n. 1090. 


(1) Cette charmante petite espèce du Japon présente un thalle et des apo- 
thécies autrement colorés que dans la précédente et les squamules de la péri- 
Phérie sont beaucoup plus découpées. Les spores sont également plus courtes 
ét ily a des caractères anatomiques différents. Du reste ces deux espèces par 
leur aspect ne se ressemblent nullement. 

(2) Les apothécies de cette espèce présentent une certaine analogie avec 
celle du P. pallida (Ny1.) Hue, car les paraphyses sont fréquemment séparées 
Par des lamelles thallines plus ou moins contournées, formées également par 
les byphes de l'hypothécium et ayant aussi des gonidies. Parfois on trouve 
Plusieurs apothécies superposées et dans les inférieures les paraphyses se sont 
Accrues au-dessus de la surface de l’apothécie et forment avec des gonidies des 


Coussinets thallins. 


LX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


— var. Myriocanpa Dub. Botanic. gall. I, p. 606; Coccocarpia 
plumbea var. myriocarpa Nyl. Lich. Scand. p. 128. 


37. PANNARIA SMARAGDINA Hue; Coccocarpia smaragdina Pers. 
in Gaud. Voyage Uranie p. 206, Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1095, 
pr. p. (1). 

38. P. PARMELIOIDES Hue; Coccocarpia molybdæa Pers., Nyl. apud 
Hue Lich. exot. n. 1091 (2); C. pellita a. parmelioides Mull. Arg. 
Lich. Beitr. n. 421. 


— f. 1. cronIA Hue; Parmelia cronia Tuck. Synops. Lich. New 
Engl. p. 363; Coccocarpia molybdæa var. cronia Nÿl. apud Hue Lich. 
exot. n. 1091; C. pellita à. cronia Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 421. 


— f. 2. isinropuyLLa Hue; Coccocarpia pellila :. isidiophylla Mall. 
Arg. Lich. Beitr. p. 421. 


— f. 3. pyrRnichocARPA. Hue; Coccocarpia smaragdina'Nyl. apud 
Hue Lich. exot. n. 1095 pr. p.; C. pellita $. smaragdina Mull. Arg- 
Lich. Beitr. n. 421, non C. smaragdina Pers. 


— var. 1. INcISA Hue; Coccocarpia incisa Pers. Nyl. apud Hue 
Lich. exot. n. 1092; C. pellita :. incisa Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 421. 


— — Î. ciniaTa Hue; Coccocarpia pellita var. ciliata Mull. Ars. 
Lich. Beitr. n. 421. 


— Var. 2. POLYPHYLLA Hue; Coccocarpia polyphylla Pers. in Gaud. 
Voyage Uranie p. 206; C. molybdæa var. polyphylla Nyl. apud Hue 
Lich. exot. n. 1091. 


39. P. AURaNTIACA Schwend. Untersuch. Flechtenth. 1862, p. 68; 


Coccocarpia aurantiaca Mont. et van den Bosch, Nyl. apud Hue Lich. 
exot. n. 1894. 


40. P. ciLioLATA Hue; Coccocarpia ciliolata Mont., Nyl. apud Hue 
Lich. exot. n. 1098. 


4H. P. BLEPHAROPHORA Hue; Collema blepharophorum Bélang; Le- 
cidea blepharophora Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1901; Coccocarpia 


(1) Le thalle de l'échantillon authentique de Persoon, dans l’herbier du 
Muséum de Paris, est tout à fait différent de celui du Coccocarpia Smaraÿr 
dina des auteurs modernes. 

(2) Entre les deux noms plus anciens que celui de Persoon, molybdæa (1826), 
1. Parmelia pellita Ach. Lichenogr. univ. (1810), p. 468 et 2. Lecidea par 
melioides Hook., in Kunth Synops. Plant. orb. nov. (1822), p. 162, j'ai choisi 
celui de parmelioides, parce que d’une part il a toujours été employé par 
quelques auteurs, et que d'autre part celui d'Acharius ne désigne qu’une va” 
riété de celte espèce, même pour M. Muller, qui l’emploie deux fois : 1. comme 
nom générique; 2. comme synonyme d’une variété. 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. LXI 


blepharophora Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 3009; Biatora Belanger'i 
Mont. et van den Bosch. 


B. — Espèces à retrancher du genre Pannaria Del. 


1. Psoroma cylindrophorum Nyl. Synops. Lich. K, p. 24 et apud 
Hue Lich. exot. n. 1130. 


Cette espèce, que M. Nylander avait mise d’abord dans le genre 
Physcia et qui primitivement a été nommée Parmelia cylindrophora 
par Taylor in Hook. Journ. of Botany 1847, p. 165, et que ces auteurs 
n'ont vue que stérile, ne diffère en rien, quant à l'aspect et à la struc- 
ture du thalle, du Physcidia WrightiiTuck. Observ. on North Americ. 
Lich. 1862, p. 400 et Synops. North Americ. Lich. II, p. 145 ou Parme- 
liopsis Wrightii Nyl. Synops. Lich. IL, p. 56, tab. IX, fig. A1, Psoro- 
mopsis Wrightii Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 764. Elle doit donc 
prendre le nom générique Physcidia et le nom spécifique cylindro- 
Phora, qui est plus ancien que celui de Wrightü. Le genre Payscipra 
Comprend deux espèces : Pn. cyLINDROPHORA (Tayl.) Hue et Pa. squa- 
MULOSA Tuck. et, pour lui, il nous faut former une nouvelle tribu, Pays- 
CIDIEÆ, qui prendra place entre celle des Evernieæ et celle des Parme- 
lieæ. Le thalle horizontal et de structure dorsiventrale n’est revêtu que 
d’un seul cortex dans lequel les hyphes perpendiculaires à la surface 
forment un réseau; les gonidies sont vertes et les hyphes remarquables 
par leur grosseur, car ils mesurent de 5 à 10 p.; les spores sont hyalines, 
simples et fusiformes. 


2. Les échantillons du Psoroma araneosum Nyl. récoltés par 
M. Filhol dans l’ile Campbell au cours de l'expédition astronomique de 
1874. Le thalle est horizontal, de structure dorsiventrale et revêtu seule- 
ment du cortex supérieur dans lequel les hyphes perpendiculaires à la 
Surface ou obliques, cloisonnés avec de petites cellules, forment un 
tissu; les gonidies sont palmellacées, c’est-à-dire d’un vert jaunâtre, 
agglomérées et entourées d’une gaine; les apothécies n’ont qu’une enve- 
loppe et ne renferment pas de gonidies ; les spores sont hyalines et uni- 
Septées. Nous avons donc ici un genre très différent des Psoroma et à 
tause des jeunes apothécies qui sont nombreuses et ont la forme de 
Petits mamelons; je l'ai nommé TueLineA. Mais, comme | ensemble des 
Caractères ne ressemble en rien à ce que nous avons vu jusqu'alors, 
NOUS aurons encore une nouvelle tribu, THeLIDEE, laquelle, à cause de 
la similitude du thalle avec celui de certaines espèces de Ricasolia et 
les spores uni-septées, viendra immédiatement avant la tribu des Sfic- 
lées. L’espèce a reçu le nom de THELIDEA CORRUGATA, à cause de la sur- 


face du thalle, qui est comme plissée. 


LXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901, 


3. Pannaria sublurida Nyl. Synops. Lich. IE, p. 28 et plus tard 
Dichodium subluridum Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 83, est réellement 
un vrai Pannaria du groupe des espèces qui ont une double couche 
médullaire. M. Nylander ne l’a séparé de son P. lurida qu’à cause de la 
surface du son thalle moins ridée, de ses rhizines bleuâtres et de ses 
spores qui sont un peu plus grandes. Après avoir éludié les échantillons 
originaux de ces deux espèces, je me demandais si elles pouvaient être 
réellement séparées ; puis, j’eus l’occasion d’examiner une vingtaine de 
spécimens récoltés dans diverses iles du Japon : un seul d’entre eux 
répond au P. sublurida Nyl. Les autres présentent chacun une partie 
des caractères du P. lurida, et une partie de ceux du P. sublurida ; 
j'en ai conclu que ce dernier nom doit être supprimé et qu'il n'ya 
qu'une seule espèce, le P. LuRIDA (Mont.) Nyl. 


4. Pannularia microphylloides Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1075, 
n’esl pas un Pannaria; ce Lichen appartient à la classe des Collema- 
cées, je l’ai étudié et ne lui ai pas encore donné de nom. 


9. Pannularia nigra Nyÿl. apud Hue Lich. exot. n. 1078, doit être 
reporté dans la même classe, à cause de son thalle qui n’est pas stratifié, 
comme le D' Schwendener l’a démontré depuis longtemps (1). C’est le 
Placynthium nigrum Gray ou Lecothecium corallinoides Trevis. 
C'est encore le Pannaria triptophylla var. nigra décrit et figuré par 
M. Bornet (2). 


6. Pannaria polyspora Mull. Arg. Lichenes Paraguayenses, 1888, 
p- 7, que M. le D' Waiaio a placé, avec raison, dans la tribu des Hep- 
piées ; il lui a donné (3) le nom de Heppia potysporella, parce qu'il 
existait déjà un Heppia polyspora Tuck. dont M. Nylander a fait à tort 
PH. arenivaga (4). 


T. Pannaria triptophylliza Nyl., Zwack Lich. eæsiccat. n. 647, qui 
est un Plerygium. Je n'ai pas pu trouver dans l’herbier de M. Lamy de 
la Chapelle l'échantillon original qu: M. Nylander a décrit dans le Flora 
de 1879, p. 201 et apud Lamy Catalog. Lich. Mont-Dore, p. 54. 


(1) S. Sechwendener, Untersuchungen über den Flechtenthallus, zweiter 
a P. 15, Tafel XIII, fig. 10-13. 
. Bornet, Rechercl 2 : er smoire, 
pet pl ns echerches sur les gonidies des Lichens, 1° Mëm 
(3) Ed. Wainio, Étude Lich. Brésil, 1, p. 216 
(5) W. Nylander apud Hue Lich. exot. ï. 1115. 


HUE. — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. LXIII 


C. — Espèces non étudiées. 


Je vais énumérer ces espèces telles qu’elles ont été publiées par 
leurs auteurs et en déclinant toute responsabilité quant à leurs 
déterminations : 


de 
PoæwnEs ce rw = 


CS 
de 


ln = je de pe je 


S SE 


|. — PSOROMA. 


+ EUPHYLLUM Nyl. apud Huc Lich. exot. n. 1122. 

+ PYXINOIDES Nyl. ibid. n. 11923. 

+ CIHIATOM Nyl. ibid. n. 1125. 

HIRSUTULUM Nyl. ibid. n. 1126. 

- CORALLOIDEUM Nyl. ibid. n. 1127. 

+ ASPERELLUM Nyl. ibid. n. 1131. 

- SOCCATUM (R. Br.) Nyl ibid. n. 1132. 

+ ALLORRHIZUM NyL ibid. n. 1135. 

+ SUBHISPIDULUM Nvl. ibid. n. 1137. 

DESCENDENS Ny. Lich. Fueg. et Patag. p. 7; Psoromaria descendens 


Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1141. . 


TTTTTOSs Te — 


. P. suBnescenens Nyl. ibid; Psoromaria subdescendens Nyl. ibid. 


n. 1142. 
. CÆSIUM Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 1022. 
+ CALOPHYLLUM Mull. Arg. Lich. exot. n. 7. 


+ IMPLEXUM Stirton, Mall. Arg. Consp. Lich Nov. Zeland. p. 42. 


+ CALIGINOSUM Stirton, Mull. Arg. ibid. p. 42. | 
«+ CINCHONARUM (Fée) Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 982 et Rev. Lich. 


Feranor. p.16. 
P. Kansrenir Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 1093. 


P 
P 
+ P. versicocor Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 1404. 
P 
P 
P 


+ P. FLavicaxs Mull. Arg. Lich Beitr. n. 818. 
P 


- CRawWroRDII Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 1024. 


- P. cRisTuLaTumM Mall. Arg. Lich. exot. n. 8. 

+ P. conrexTuu Stirton, Mull. Arg. Consp. Lich. Nov. Zeland. p. #2. 

+ P. AranooeayLuM Stirton, Mall. Arg. ibid.p. #1; Ps. Buchanani Nyl. 
+ apud Hue Lich. exot. n. 1140. 

- D. AparTHosux Wain. Lich. novi, II, 1899, p. 188. 

- PIS iBELLINUM Wain. ibid. 

+ P. INcisuu Wain. ibid. 


2. — PANNARIA. 


- P. GEMMascENS Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1054. 


+ P. suBciNcINNaTA Nyl. ibid. n. 1055. . 1 che 
+ P. Proutricans Wain. Lich. Antill. p. 10; P. prolifera Nyl. ibid. 


n. 1059. 


LXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


31. PANNARIA IMMIXTA Nyl. ibid. n. 1061. 
32. P. LURIDULA Nyl. ibid. n. 1062. 
33. P. imBRicATA Nyl. ibid. 1063. 


34. P. oBscurior Nyl. ibid. n. 1068. 

35. P. ASPERELLA (Hampe) Nyl. ibid. n. 1070. 

36. P. ELÆINA (Wabhl.) Nyl. ibid. n. 1071. 

37. P, superior Nyl. ébid. n. 1072. 

38. P. periciens Nyl. Lich. Lapp. orient. n. 124. 

39. P. FURFURASCENS Nyl. in Flora 1873, p. 17. 

40. P. MELANOTRICHA Muil. Arg. Lich. Beilr. n. 958. 

41. P. MyRIoBOLA Mull. Arg. Analecta Australiensia, p. 6. 

42. P. PROLIFERA Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 417. 

43. P. CÆRULEONIGRICANS Mall. Arg. Lich. Beitr. n. 317. 

44. P. IMBRICATULA Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 318. 

45. P. pERFossA Stirton, Mull. Arg. Consp. Lich. Nov. Zeland. p. 43. 
46. P. macrocaRPa Mall. Arg. Lich. exot. n.4. 

47. P. NIGRATA Mull. Arg. Analect. Austral. p. 5. 

48. P. oBscurA Mull. Arg. ibid. p. 5. 

49. P. ÆNEA Mull. Arg. ibid. p. 6. \ 

50. P. PyqxoPnora Mull. Arg. Conspect. Lich. Nov. Zeland. p. 43; Leio- 


derma pycnophorum Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1100. 

51. P. susimmixTA Knight, Mull. Arg. Consp. Lich. Nov. Zeland.p. 43; 
P. holospoda Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1065. 

52. P. crusTaTA Stirton, Mull. Arg. Consp. Lich. Nov. Zeland. p. 43. 

53. P. picHRoa (Hook. fil. et Tayl.) Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 1397; P. pla- 
codiopsis Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1067. 

94. P. MELAMPHYLLA Tuck. Synops. North Americ. Lich. I, p. 123. 

55. P. GLAUCELLA Tuck. Synops. North Americ. Lich. UE, p. 144. 

56. P. symprycuia Tuck. ibid. p. 144. 

57. P. AusTRIACA Zahlbruck. in Annal. naturhistor. Hofmuseum. t. VII, 
p. 458 et Taf. 

58. P. Waconnet Eckfeldt Enum. of Newfond. and Labrad. Lich. 18%5, 
p- 216, Arnold Labrador, p. 7. 

59. P. ELATIOR Stirton apud Bailey in Queensl. agricult. Journ. V, 189, 
p. 486. 

60. P. TERRESrRIs Stirton, Ibid. 


5. — PANNULARIA. 


61. P. RUBIGINASCENS Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1073. 
62. P. ixTERFIXA Nyl. ibid. n. 1076. 
3. P. NIGROGINEREA Nvl. ibid. n. 1081. 
6%. P. AMPHIBELA Nyl. ibid. n. 1082. 
65. D. GYMNOCHEILA Nyl. ibid. n. 1083. 
66. P. STELLATA (T'uck.) Nyl. ibid. n. 1085. 
67. P. ASTERELLA Nyl. ibid. n. 1086. 


72. 


ess 


D D D 9 D TS ET 


NNNNAnnoaoane 


TT ST 


HUE — CAUSERIE SUR LES PANNARIA. LXV 


+ CROSSOPHYLLA (Tuck.) Nvl. ébid. n. 1087. 

+ MICROLEUCA Nyl. in Flora 1865, p. 602 (1). 

+ ACCTIOR Nyl. in Flora 1877, p. 451. 

+ MICROPHYLLIZA Nyl. apud Hasse Lich. South Californ. 1898, p. 9. 
+ RUDERATULA Nyl. 5bid. p. 10. 

+ PITYRELLA (Stirton) Stizenb. Lichenæa africana p. 85. 


3 bis. — PARMELIELLA Mull. Arg. 


+ CÆRULESCENS Mull. Arg. Lich. exot. n. 52, 
+ TURGIDA (Schær.) Mull. Arg. Princip. classif. Lich. p. 31. 
+ CHEIROLOBA Mull. Arg. Lich. exot. n. 145. 
. Losacont Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 1504. 


à 


ADUMBRANS Mull. Arg. Lich. Beilr. n. 1428; Lecidea adumbrans Ny1. 
pud Hue Lich. eæot. n. 1957. ‘ 


. DIFFRACTA Mull. Arg. Lich. exot. n. 55. 

. VARIEGATA (Stirton) Mull. Arg. Conspect. Lich. Nov. Zeland. p. 44. 
+ APICULATA (Knight) Mull. Arg. ibid. p. 44. 

+ BIATORINA (Knight) Mull. Arg. ibid. p. 44. 

+ SURINGARI Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 419. 

+ DUPLICATA Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 583. 

. ViiLLarDt Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 939. 

* MUTABILIS Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 812. 

. BAUERLINI Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 1021. 


4. COCCOCARPIA. 


+ HOMALANTHA Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1089. 

- PERIPTERA Nyl. ibid. n. 1093 

* AZURELLA Nyl. ibid. n. 1096. 

+ EPITRIPTA Nyl. ibid. n. 1097. 

. ELEGANS Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 319. 

. ÆRUGINOSA Mall. Arg. Revis. Lich. Feeanor. p. 16. 

+ EPIPHYLLA (Fée) Mull. Arg. ibid. 

. TENUISSIMA Mull. Arg. Lich. Beitr. n. 702. 

. SuBriLts Mull, Arg. Lich. exot. n. 6. _ 

. APHTHOSA Jatta in N. Giorn. Bot. ital. 1. XIV, 1882, p. 173, 


(1) I m'a été impossible d'analyser les échantillons originaux de cette 
Plante qui se trouvent dans l’herbier du Muséum de Paris, dans celui de 
Malbranche et dans le mien. 


T. XLVIII. 


LXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN {[901. 


SÉANCE DU à JUIN 1901. 


PRÉSIDENCE DE M. CARRIÈRE. 


En l'absence de MM. le Président et les Vice-Présidents, 
M. Carrière, ancien président honoraire de la session de Bar- 
celonnette, prend place au fauteuil. 

Par suite de la présentation faite dans la séance précé- 
dente, M. le Président proclame membre de la Société : 


M. Roux (Nisius), rue de la République, 19, à Lyon, pré- 
senté par MM. Foucaud et Motelay. 


M. Gerber fait la communication suivante : 


SUR UN CAS CURIEUX DE CLEISTOGAMIE CHEZ UNE CRUCIFÈRE; 
par M. C. GERBER. 


Sur les rochers quelque peu grillés par le chaud soleil de Pro- 
vence, il est une plante qui attire le botaniste par le balancement 
gracieux de ses délicates fleurs jaunes réparties à l'extrémité de 
ses longues ramifications : c’est le vivace Biscutella lœvigala L. 
Chose étonnante, cette belle Crucifère veut bien quitter notre ré- 
gion pour gravir les flancs des Alpes, des Pyrénées, des Cévennes, 
des montagnes de l’Auvergne et des ballons d'Alsace, voire même 
pour descendre ensuite dans les plaines de l’ouest de la France, de 
la Belgique et dans la vallée du Rhin, en changeant maintes fois 
d’habit afin d’exciter la curiosité, mais elle ne peut se décider à 
venir en Corse. 

Dans cette île si hospitalière aux adorateurs de la déesse Flore, 
elle cède le pas à sa sœur plus humble, plus frèle : Biscutella 
Apula var. ciliala Gr. et Godr., et encore, pour cueillir celte 
plante, faut-il se diriger vers la région plus italienne de Bastia. 
Aussi, ne vous a-t-il pas été donné, au cours de vos herborisa- 
tions, de cueillir quelques-unes des très nombreuses sous-espèces, 
formes et variétés de Biscutella lævigata L. que notre savant autant 
que sympathique président a distinguées, avec M. Rouy, dans la 
Flore de France. 


GERBER. — CAS DE CLÉISTOGAMIE CHEZ UNE CRUCIFÈRE. LXVII 


Plus heureux que vous, à ce sujet du moins, alors que vous 
herborisiez sur la route d’Ajaccio à Vico, le jour de la Pentecôte, 
Je récoltais, avec lezélé botaniste provençal M. Reynier, aux envi- 
rons de Marseille, divers échantillons de cette Crucifère, et cer- 
lains d’entre eux m'ont présenté des fleurs si particulières, que 
J'ai cru utile de vous les présenter (1). 


Certes, il serait difficile de reconnaître dans la portion d’inflo- 
rescence qui est à la gauche de la photographie que j'ai l'honneur 


thmnnnamnnn 5 © 


de vous offrir : Biscutella apricorum Jord., ou, si nous adoplons 
l nomenclature de Rouy et Foucaud : Biseutella levigata L. 
Subspec. B. coronopifolia L. forma B.apricorum Jord.; cependant 
elle à été cueillie sur le même pied que la portion d’inflorescence 
de droite, laquelle présente nettement tous les caractères du B. 
apricorum Jord. 

Ainsi que vous pouvez le voir, cette inflorescence curieuse de 
sauche (fig. 4) présente, à côté de fruits bien conformés, des 


(1) Depuis cette époque j'ai pu recueillir une grande quantité de ces fleurs, 
44 Mont Ventoux, au cours d’une herborisation dirigée par M. Flahault, le 
Savañt directeur de l’Institut botanique de Montpellier. 


LXVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 190€. 


boutons floraux beaucoup plus gros que les boutons destinés à 
s'épanouir en'fleurs normales; aussi n’est-il pas possible d’établir 
la moindre confusion entre eux. 

Il suffit de comparer les fig. 8 et 4, représentant une fleur nor- 
male épanouie à côté d’un de ces boutons, les deux grossis à la 


même échelle, pour voir combien ces productions particulières 
sont différentes des fleurs ordinaires, par la forme; elles en dif- 
férent également par la couleur, qui est d’un rouge violacé, con- 


| 


5 6 


trastant avec le jaune foncé des fleurs normales. Ce sont cependant 
des fleurs, et elles présentent un calice, une corolle, des étamines 
el un pistil. 


Les sépales et les pétales de ces fleurs particulières sont beau- 
coup plus grands que ceux des fleurs ordinaires; en outre, ils 
sont moins aigus. C’est ce qui ressort nettement de l’examen des 
figures 5 et 6, représentant deux sépales : l’un normal, l’autre 


GERBER. —— CAS DE CLÉISTOGAMIE CHEZ UNE CRUCIFÈRE. LXIX 


anormal, et des figures 7 et 8, représentant deux pétales corres- 
pondants. 


Quant à la couleur des sépales et des pétales de ces boutons, 
elle est rouge violacé, d’où la couleur particulière de ces derniers 


que nous avons signalée plus haut. Enfin, l’épaisseur des pièces 
du calice et de la corolle est beaucoup plus grande dans les fleurs 


anormales que dans les fleurs normales, el c'est au caractère 
Charnu de ces pièces que la fleur doit de ne pas s'épanouir. 
Examinons maintenant les verticilles sexuels. 
Ainsi que le montrent nettement les figures 9 et 10, les éta- 
mines des fleurs fermées sont toutes beaucoup plus trapues que 
celles des fleurs ordinaires. Ajoutons à cela que la différence entre 
la longueur des grandes et des petites étamines est beaucoup plus 
faible, le filet des grandes étamines ayant subi une réduction de 
longueur plus forte que celui des petites. Le filet des unes et des 


LXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


autres est vert et il en est souvent ainsi des anthères, lesquelles, 
assez généralement cependant, possèdent des grains de pollen 
bien conformés qui s’échappent par les lignes de déhiscence. 
Quant au pistil, la modification ne porte que sur le style, lequel 
est très épais et laisse voir, par transparence, deux larges bandes 
de tissu conducteur, alors que le style normal, grèle, ne laisse 
rien voir de semblable. 

Assez souvent ces sortes de boutons floraux se flétrissent sans 
s'ouvrir etsans que l'ovaire se transforme en fruit; mais il arrive 
maintes fois que les sépales et les pétales s’écartent finaiement 
sous la pression d'une silique bien constituée qui apparaît à 
l'extérieur et qui contient des graines. La fécondation s’est donc 
produite dans les fleurs fermées et par suite celles-ci peuvent être 
dites : cléistogames. _ 

À quoi attribuer ces cas de cléistogamie accidentelle ? 

Si l’on examine au microscope la face interne des sépales d’une 
de ces fleurs cléistogames n’avant pas encore atteint son complet 
développement, on y trouve un certain nombre de corps ovoides 
ou Sphériques ayant l'apparence d'œufs. Dans les mêmes fleurs 
plus développées, on rencontre des larves d’une Cécidomyide 
appartenant au genre Perrisia. On sait avec quelle facilité les Céci- 
domyides déterminent des déformations chez les végétaux qui les 
hébergent; aussi nous paraît-il logique d’attribuer à cette espèce 
de Perrisia que nous n'avons pas encore pu déterminer d’une 
facon complète, mais qui cependant nous semble devoir consti- 
tuer une espèce nouvelle, la produciion des fleurs cléistogames de 
Biscutella apricorum Jord. 

Il est bien probable que c’est à la mème espèce qu’il faut attri- 
buer la déformation florale signalée en Autriche par Mik (1) sur 
Biscutella saxatilis Schleich. Cette déformation, d’après la figure 
qu'il en donne, ressemble en effet beaucoup à celle que je viens de 
décrire, et cet auteur l’attribue à une Cécidomyide indéterminée. 

Les Biscutelles ne sont pas les seules Crucifères présentant des 
diptérocécidies sons occasionnées par des Cécidomyides. C'est 
ainsi que: M. Giard, l’éminent professeur de la Sorbonne, m'en 
signale une chez le Cardamine pratensis L. et qu’on en rencontre 


(1) Ent. Zeit., Wien, 1891, p. 309. 


"GERBER. — CAS DE CLÉISTOGAMIE CHEZ UNE CRUCIFÈRE. LXXI 


assez fréquemment chez Raphanus Raphanistrum L., Sisymbrium 
officinale Scop., Sisymbrium rio L. 

La déformation florale qui se rapproche le plus de la nôtre 
semble être celle qui a été étudiée par M. Molliard et qui est due 
à Cecidomyia Raphanistri Kieff, dont les larves vivent en colonie 
dans les fleurs du Raphanus Raphanistrum L. (1). Ici, en effet, 
comme dans le Biscutella lœvigata L., les boutons floraux ne s’ou- 
vrent pas, par suite de l’hypertrophie des sépales et des pétales, 
lesquels se colorent également en rouge violacé; mais, tandis que 
les fleurs déformées du Raphanus Raphanistrum L. sont stériles, 
parce que, non seulement les grains de pollen n'arrivent pas à 
leur constitution définitive, mais encore les ovules sont atro- 
phiés, chez Biscutella lœvigata L. le plus souvent pollen et 
Ovules attcignent leur développement complet. 

Semblable développement complet des grains de pollen et des 
ovules se produit chez les fleurs fermées de Sisymbrium officinale 
Scop. hébergeant Diplosis ruderalis Kieff (2); mais, tandis que ces 
fleurs hypertrophiées restent stériles et cela, d’après M. Molliard, 
parce qu’elles ne s'ouvrent pas, les fleurs correspondantes du Bis-. 
Culella lævigata L. sont le plus souvent fertiles, ainsi que nous 
l'avons vu. 

En résumé : Sous l’action d'une Cécidomyide du genre Perrisia, 
les fleurs de Biscutella lævigata L. subsp. B. coronopifolia L., 
forma B. apricorum Jord. restent fermées ; leurs tissus s’hyper- 
lrophient, les pièces du calice et de la corolle se colorent en rose 
violacé. Tandis que certaines de ces fleurs restent stériles par suite 
d'une sorte de castration parasitaire, les autres sont fertiles el 
Peuvent êlre considérées comme des fleurs cléistogames. Celle cléts- 
logamie est accidentelle et d’origine parasilaire. 


(1) Diptérocécidies florales (Ann. Sc. nat. Bot., 8° série, t. I, p. 161. 
(2) Tbid , p. 165. 


LXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Le Mémoire suivant est communiqué à l’assemblée : 


ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES OU MAL CONNUES DE L'HERBIER DU MUSÉUM ; 
par M. F. GAGNEPAIN. 


Globba graminifolia Gagnep. 


Herba perennis, gracilis. Radices fasciculatæ leviter incrassatæ vel fili- 
formes. Foliorum vaginæ angusteæ, ciliatæ, infimæ 3 lamina destitutæ, ligulæ 
inconspicuæ minutissimæ ; laminæ minutæ, lineari-lanceolatæ, acutæ, ci- 
liatæ, appresse pilosulæ vel glabrescentes. Panicula laxa, pauciflora, in- 
curva, villosula, 3-4-ramis nudis apice trifloris; bracteis et bracteolis ellip- 
ticis sessilibus vel semiamplexicaulibus, purpuratis, glabris. Calyx sub- 
sessilis, tubulosus, tridentatus, dentibus triangularibus; corollæ tubus longe 
filiformis, lobis brevibus ; staminodia ovata, obtusa; labellum profunde bilo- 
bum; staminis filamentum longe filiforme flexuosum; anthera elliptica 
f-alata, alis angustis acutis. Stylus filiformis apice ciliatus, loculos supe- 
rans. Ovarium verrucosum. Bulbilli 0. 

30-35 cm. alta; folia 4-5 mm. lata, 10-30 mm. longa; panicula 8-12 cm. 
longa; ramis 3 em. longis; bractea infima 15 mm. longa, 7-10 mm. lata. 


Cambodge. Expédition du D° Harmand, 1875-77. Plantes recueillies 
par M. Godefroy. — Mont de Pursat, 14875 (1). 


Il faut placer cette nouvelle espèce dans les Marantellæ, sous- 
section des Versicolores Gagnep. qui sont tous à panicule rameuse 
par opposition aux Marantoideæ, dont la panicule est spiciforme. 
#lle se distinguera très facilement des espèces de ce groupe par 
sa gracilité, mais surtout par ses feuilles assez semblables à celles 
des Digilaria filiformis, sanguinalis, par son inflorescence COm- 
plètement renversée depuis la bractée inférieure, lâche, diffuse, 
par ses grandes bractées pourprées sessiles obovales, ses brac- 
téoles de mème couleur, amplexicaules, par ses rameaux filiformes 
nus, sauf au sommet, qui est triflore. Sa plus proche voisine est 
notre Globba violacea (2); mais les feuilles de celui-ci sont incom- 
parablement plus grandes et velues sur les deux faces, les brac- 
tées sont plus grandes et longuement atténuées à la base, la pani- 
cule est droite pyramidale, non renversée, les fleurs sont plus nom- 


(1) Etiquette libellée d’après les renseignements verbaux de M. Godefroy- 


Lebeuf lui-même, qui a reconnu sa récolte sans hésitation, l'étiquette primi- 
tive ayant été perdue. 


(2) Bull. Soc. bot. Fr., 1901, p. 205, pl. V. 


GAGNEPAIN, — ZINGIRÉRACÉES NOUVELLES. LXXII 


breuses au sommet des rameaux plus abondants et régulièrement 
décroissants de la base au sommet de la panicule. À en juger par 
la description, le G. arracanensis Kurz. porte une panicule compa- 
rable à celle du G. graminifolia; elle est ordinairement recour- 
bée, avec des bractées lilacinées, ovales, obtuses, de 12 mm. delong, 
des bractéoles conformes formant involucre; mais G. arraca- 
nensis porte une anthère nue et n'appartient pas aux Marantellæ, 
ses feuilles sont incomparablement plus grandes que dans G. gra- 
minifolia. 


Roscoea intermedia Gagnep. 


Herba perennans, radicibus crassis fusiformibus. Vaginæ 1-3 infimæ aphyl- 
ke. Folia linearia vel lanceolata, canaliculata, plus minus longa. Flores 2-3 
sessiles, violacei, satis minuti; calyx spathaceo-fissus duplo minor tubo co- 
rollæ cujus lobi lanceolati vel lineares, posticus latior; staminodia petalis 
breviora, asymetrica ; labellum lanceolatum marginatum ; stamen staminodiis 
æquilongum, anthera lanceolata in parte media constricta et sterilis, ad 
basin longe bicalcarata: filamentum planum, concavum calcaribus æquilon- 
gum. Ovarium triloculare, loculis polyspermis. _ 

Planta 5-25 mm. alta. Folia usque ad 25 mm. lata. Flores explicati 20- 

0 mm. Jai. 


Pays des Houlous (Inde bor.), M. Ujfalvy. 


— — Var. MINUTA Gagnep. — 5 cm. alta, folia 2-3, petala linearia, flores 
explicati 20-25 mm. lati. 


Plantes de Chine (province du Yunnan), Naeulchan, 9 juillet 1889, 
abbé Delavay. * 


— — var. MACRORHIZA Gagnep. — Radices inflatæ, planta 42 cm. alta, 
folia sero producta; petala lanceolata. 


Yunnan (Chine), Fr. Dueloux, n° 601. « Environs de Yunnan-sen, ra- 
“es de la montagne, fleurs violettes ». 

— — var. ANOMALA Gagnep. — 20-25 cm. alta; radices minime crassæ, 
longe filamentose ; caulis crassus; staminodia plerumque coalescentia usque 
ad partem mediam. 

Yunnan (Chine), Fr. Ducloux, n° 597. « Environs de Yunnan-sen, 
ravines de la montagne, fleurs violettes parfois blanches, 18 juin 1899. » 


Cette espèce ressemble beaucoup par le port au Roscoea alpina, 
Mais elle est toujours pluriflore, tandis que À. alpina ne pré- 
Sente jamais qu’une fleur ouverte. De plus, tandis que celle-ci a 
Une anthère régulièrement rétrécie du sommet à la base qui se 


LXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


termine par deux courtes pointes verticales, notre espèce porte 
une anthère étroite, rétrécie à sa partie moyenne qui devient 
infertile et se termine par deux éperons parallèles dirigés en 
avant et également dépourvus de pollen. Ces éperons, de la lon- 
gueur du filet, se retrouvent dans le R. purpurea, en sorte que 
ce serait exprimer simplement les affinités de ces trois espèces 
en disant quele Roscoea intermedia est un R. alpina à anthères 
de R. purpurea et à inflorescence aussi abondante. 

La var. minula serait pour notre espèce la forme la plus naine, 
la var. anomala serait la plus voisine de R. purpurea Sm. par la 
taille, mais ses feuilles rares tardivement développées, ses fleurs 
petites la rendent bien distincte de l’espèce de Smith. Le caractère 
qui a donné son nom à cette variété est très intéressant; 1l con- 
siste dans la soudure des deux staminodes depuis la base jusqu’à 
la partie moyenne; cependant, pour nous, ce n’est pas un carac- 
tère spécifique, car les staminodes, comme le labelle, sont des 
étamines transformées et dont il faut seulement enregistrer les 
variations, qui peuvent être très utiles pour l’organographie flo- 
rale, si difficile dans cette famille, sans espérer en tirer un grand 
parti au point de vue de la distinction des espèces. 


ROSCOEA CAPITATA var. purpurata Gagnep. 


Folia 2-3 lanceolata, 1 decim. longa, 25-30 mm. lata; flores quam in typo 


majores; calycis dentibus ciliatis; petala cum staminodiis et Jabello purpu- 
rala nec azurea. 


- 


Plantes de Chine (province du Yunnan), abbé Delavay, n° 4491. 


Fi rouges ; les bois dans les gorges de San-tchang-kiou, 10 juillet 
1889. » 


Se distingue à première vue du type par sa tige très droile, très 
grèle, ses feuilles rares, 3-4 au lieu de 7-8, lancéolées plus briève- 
ment et moins canaliculées, ses fleurs presque aussi grandes que 
dans R. purpurea, pourpres au lieu du bleu pâle du R. capitala 
im. 

Si l'inflorescence n’était la mème et si les fleurs n’étaient pas 
construites sur le même modèle, on serait tenté de faire une nou- 
velle espèce de cette variété remarquable. 


ROSCOEA CAPITATA var. scillifolia Gagnep. 


Parva; väginæ aphylle 23; folia 2 rarius 3, lincaria, canaliculata falci- 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. LXXV 


formia caput superantia ; inflorescentia sessilis vel breve peduneulata ; flores 
3-4 albi, vel purpurascentes ; calycis dentibus ciliatis; petala lateralia linea- 
rià, posticum ovatum, cucullatum. 

: 15-20 em. alta. folia 6-12 cm. longa, 8-14 mm. Jata, flores explicati 35 m. 
ati. 


Plantes de Chine (Yunnan), abbé Delavay, n° 2685. « Lieux frais el 
humides de Kan-hay-tze, sur le Hec-chan-men à 2800 mètres d’alli- 
tude, 14 juin 1887 ». — 2685 bis, même collecteur, mêmes localité et 
date, « fleurs rouges. » — Même collecteur, n° 3283. « Prés humides, 
au-dessous du col de Hec-chan-men, à 2800 mètres d'altitude, 8 juin 
1888. « Fleurs blanches ou rouges ». 


Est distincte de la variété précédente par ses feuilles très sem- 
blables à celles de Scilla bifolia, par son inflorescence presque 
sessile ou à scape de 2-3 cm. de haut., par ses fleurs plus petiles de 
moilié, souvent blanches. C’est, en somme, la forme naine du 
Roscoea capitata, aussi distincte du type que de la variété purpu- 
rala. 


Roscoea cautleoides Gagnep. 


Radices crassæ, fusiformes. Caulis rectus, gracilis; vaginæ 2-3 infimæ aphyl- 
læ, Folia 2-4, lincaria, vel lanceolata, canaliculata, glauca. Flores 2-5 lutei- 
Purpurascentes in summo longi scapi, ad axillam bractearum lanceolatarum 
subsessiles. Calyx spathaceo-fissus, bidentatus, apice ciliatus, duplo minor 
Juam tubus corollæ, strictus; lobis lanceolatis, postico latiore cucullato. Sta- 
Minodia asymetrica, obtusa, lobis corollæ æquilongis. Labellum basi angus- 
latum, profunde bifidum lobis subacutis. Stamen staminodiis æquilongum ; 
anthera lanceolata, in parte media sterilis constricta, ad basin longe bicalca- 


rala ; filamentum planum calcaribus æquilongum. 
Herba 25-30 cm. alta, scapus { dm. longus, folium 5-25 mm. latum, usque 


ad 15 em. longum, flos explanatus 5 em. latus. 


Plantes de Chine (Province du Yunnan), abbé Delavay, n° 231 ler ; 
les pâturages et les broussailles sur le Hec-chan-men, 11 juillet 
1883 ». —. N°92. « Fleurs jaunes ou purpurines, Hec-chan-men, au- 
dessus de Lan-Kong, près de Ta-li, le 11 juillet 1883. » — Plantes du 
Yunnan, Prince Henry d'Orléans, « montagnes, 19 juin », environs du 
lac Er’Haï, 

Se rapproche du R. capitata Sm.; en diffère par ses feuilles 
plus rares et plus courtes, par sa tige droite, surtout par ses fleurs 
variant du pourpre au jaune, qui lui ont valu son nom spécifique. 
Le labelle est ici très rétréci à la base et les extrémités de ses lobes 
Profonds sont nettement aiguës. Par le port, elle se rapprocherait 


LXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


de la variété purpurata de R. capitata : même tige grêle et droite, 
peu feuillée, mèmes feuilles lancéolées, les inférieures plus 
courtes, mais dans cette variété purpurala la base du labelle est 
plus large et les lobes sont nettement obtus. 

La couleur jaune jusqu'ici n’était connue que dans le genre 
Cautlea, qui, pour les uns, est un genre voisin de Roscoea, pour 
les autres ne serait qu’une section de ce même genre. La colora- 
tion jaune observée dans le Roscoea cautleoides rapproche les 
deux groupes, qui se distinguent encore par la forme des diffé- 
rentes pièces de la corolle et de l’androcée, par le fruit, et par 
l’inflorescence, compacte dans le Roscoea, spiciforme dans les Cau- 
ilea. 


Roscoea debilis Gagnep. 


Radices… Caulis gracilis, elongatus. Vaginæ infimæ aphyllæ 2-3. Folia 
lanceolata, acuminata, attenuata, longe pedunculata, ligulæ inconspicuæ. 
Scapus gracilis, 2.3 bracteis distantibus. Flores purpurascentes ; calyx Spa- 
thaceo-fissus,bidentatus, duplo minor quam tubus corollæ cujus lobi lineares, 
posticus duplo latior, concavus. Staminodia Hate lanceolata asymetrica, ner vis 
mediis in laminam prominentissimam abeuntibus; labellum ovato-lanceolatum 
profunde emarginatum (?) vel bifidum (?) lobis corollæ æquilongum. Antheri 
falciformis angustata vix in parte media constricta bicalcarata, filamento 
calcaribus æquilongo. 

Herba 50-60 cm. alta ; folium usque; ad 18 em. longum, 3 1/2 em. latum, 
scapus 15-17 cm. altus; flos explicatus 5 cm. latus. 


Yunnan (Chine), Fr. Ducloux, n° 688. « Plante cueillie par le P. 
Liétard, dans le bois de Lan-ngy-tien, fleurs rouges, août 1899. » 


Plante remarquable par sa gracilité, sa longue tige faible, ses 
feuilles très longuement pétiolées et longuement acuminées, ses 
fleurs rares distantes sur une hampe grêle. Elle est bien distincle 


du Roscoea capilala dont il faut la rapprocher; par l’inflores- 
cence, elle tend vers Cautlea. 


Roscoea Chamæleon Gagnep. 


Herba perennans, radicibus dense fasciculatis, incrassatis, fusiformibus. 
Caulis reclus sub anthesin subaphyllus ; vaginæ 4-6 lamina destitutæ latw, 
subvirides. Flores purpurascentes, violucei vel lutei. Calyx spathaceo-fissus 
bidentatus, dentibus ciliatis, duplo minor quam tubus corollæ cujus lobi lau- 
ceolati, posticus latus, concavus, rectus. Staminodia ovato-lanceolata; label- 
lum usque ad Lubum fissum, lobis lanceolatis obtusis quam laterales corollæ 
majoribus. Staminis loculis latis, ad basin strangulatis, in duo calcaria pro 
veclis, filamento lato, canaliculato. Stigma turbinatum, infundibuliformé; 
pilis obtectum. ? ° 


12-20 cm. alta, folia adulta…; flos explicatus 5-6 cm. latus. 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. LXXVII 


Plantes de Chine (prov. du Yunnan), abbé Delavay. — N° 2659, « fleurs 
rouges, violettes ou jaunes; les coteaux sur le Hee-chan-men (Fou- 
Kong), 21 mai 1887 ». 


La place de cette plante est assez difficile à préciser. Par son 
inflorescence sessile dans les gaines supérieures, elle se rapproche 
du R. alpina, dont elle ale système foliaire plus réduit au moment 
de la floraison. Elle se rapproche davantage, par le port, du R. in- 
lermedia, mais ses fleurs sont plus grandes. Leur coloration jaune, 
d'autre part, place cette nouvelle espèce au voisinage de R. caul- 
leoides dont elle n’a pas l’inflorescènce pédonculée et les feuilles 
bien développées; elle constitue dans tous les cas, comme le R. 
Cauileoides, un trait d'union entre les Roscoea et les Cautlea. 
Quoi qu’il en soit, la forme de son anthère à larges loges, son la- 
belle divisé profondément jusqu’au tube de la corolle dans toutes 
les fleurs que nous avons analysées, son stigmate cilié non seule- 
ment au bord, mais encore jusqu’à son rétrécissement encolonne, 
Constituent un ensemble de caractères différentiels de la plus 
grande valeur. 


Kæmpferia yunnanensis Gagnep. subgen. nov. Pyrgophyllam. 


Herba perennans; radicibus filiformibus. Caulis rectus vaginalus, collo 
bulboso, vaginis infimis 4-2 aphyllis latis ; foliis lanceolatis acuminatis longe 
in peliolum canaliculatum atienuatis, ligulæ indistinctæ. Bracteæ 2-3 ma- 
Time foliaceæ, marginibus ad basin adhærentibus urceolalæ lutescentes, c 
arte libera concavæ acuminate virescentes. Flores sessiles 1-2 in bractea 
latescentes, lutei, fugitivi. Calyx spathaceo-fissus, bidentatus, dentibus bre- 
vibus. Corollæ tubus calyce duplo longior, lobis anguste lanceolatis, postico 
duplo latiore. Staminodia sublinearia lobis lateralibus æquilonga ; Jabellum 
profunde fissum lobis ovatis obtusis. Staminis loculis paralielis, filamento 
plano brevi; connectivo in laminam superiorem integram triangularem 
Provecto. Stigma obscure trilobum ciliatum. Ovarium obovatum Re t 
loculis polyspermis, pericarpium fenue nervalum ; semina ovata breve arillata. 
Disci 2, breve acuti. | I r 

59 cm. alla ; folia usque 20 cm. longa, 5 cm. lata, petiolo 2-5 cm. longo; flos 
explicatus 5 em. alius ; bractea 10 em. longa, 3 cm. lata. 


Abbé Delavay (Plantes de Chine, prov. du Yunnan), n° 2721 « fleurs 
jaunes fugaces; parmi les buissons dans les gorges de Tsong-so (Ten 
tchouan), à 50 kilom. au N. de Tali, 23 août 1887 ». 


Cette plante est bien un Xæmpferia par l’ensemble de ses carac- 
tères, mais c’est un type tellement inattendu qu'on serait tenté de 
Voir en lui un genre nouveau. fl n'appartient à aucune section 


LXXVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


connue du genre Kæmpferia; mais, par sa tige, ses feuilles contem- 
poraines des fleurs, son anthère à crête entière, son labelle bifide, 
il doit être placé au voisinage de Monocoraus, auquel il ne peut 
appartenir à cause de ses immenses bractées en spathe et ses fleurs 
rares non en épi. Nous le mettons dans le sous-genre nouveau 
PYRGOPHYLLUM (rvpyos, cornet, gÿakoy, feuille, bractée), qui a des 
affinités marquées avec MoxocoPaus et STACHYANTHESIS. Nous ne 
connaissons le Kæmpferia parvula King que par un échantillon 
insuffisant envoyé au Muséum par l’herbier de Calcutta, l'analyse 
de la fleur ne nous a pas été possible; mais, si nous jugeons des 
affinités spécifiques par l'inflorescence, nous n’hésitons pas à 
séparer celte espèce du sous-genre Monolophus, où elle a été 
placée par M. J.-G. Baker (in Flora of British India, V, p. 223-224), 
pour la placer dans le sous-genre nouveau Pyrgophyllum. En 
effet, le Kcæmpferia parvula King présente des bractées spatha- 
cées de 2-3 cm. de long, en tout comparables à celles de notre K. 
yunnanensis qui sont seulgment trois où quatre fois plus grandes. 
La section Pyrgophyllum comprend donc dès maintenant trois 
espèces, À. yunnanensis, K. parvula et la suivante, qui est 
assez voisine de la première. 


Kæmbpferia fongyuensis Gagnep. 


. Herba parva, radicibus.. Caulis rectus, vaginis vix striatis, infimis aphyl- 
lis. Folia 2-3 petiolata subcordata acuminata. Bractea unica, maxima, folia- 
cea, marginibus ad basin adhærentibus, lutescens urceolata, e parte libera 
concava, acuminata, virescens. Flores sessiles in bractea, latescentes, lutei. 
Calyx tubulosus bi-tridentatus, dentibus brevibus. Corollæ tubus calyce duplo 
longior; lobis linearibus, postico anguste lanceolata. Staminodia lanceolata 
acuminata, lobis corolle æquilonga, duplo latiora; labellum profunde fissum, 
lobis ovatis, obtusis. Stamen staminodiis æquilongum, loculis parallelis, 
contiguis, filamento canaliculato, connectivo in laminam superiorem integram 
lanceolatam vix carinatam provecto. Stigma obscure trilobatum non cilia- 
tum. Ovarium triloculare… 

1-2 dm. alta; folia usque 7 em. longa, 3 1/2 em. lata, petiolo 4-3 em. longo 
bractea 8 cm. longa, 2 1/2 em. lata; flos explicatus 4 em. longus. 


Plante du Yunnan, Prince H. d'Orléans, « montagnes 19 juin » envi- 
rons du lac Er’Haï, à Fung-yu. 


Se distingue facilement de l'espèce précédente par ses propor- 
tions réduites, ses feuilles ovales, subcordées à la base, brièvement 
acuminées au sommet, ses fleurs un peu plus petites, à pétale pos- 
térieur à peine plus large que les latéraux, ses staminodes plus 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. LXXIX 


larges que les pétales, son connectif terminé au sommet de l’an- 
thère par une créle allongée canaliculée, son stigmate dépourvu 
de cils. Se place entre À. yunnanensis et K. parvula King, plus. 
près de la première espèce. 


Kæmpferia tiliæfolia Gagnep. — Gastrochilus? [iliefolia 
Baker. 


Cette espèce est décrite par M. J.-G. Baker, in Flora of British 
India, VI, p.218, sous la rubrique « espèces imparfaitement con- 
nues ou non décrites ». C’est le « Monolophus? 6 originaire de 
Khasia, alt. 0-4000 pieds » et distribué par Hooker fils et Thomson. 
Les échantillons, trop jeunes, sont d’une analyse difficile, et c’est 
ce qui fait que le savant botaniste anglais doute du genre de son 
espèce, parce que, dit-il, « [have not been able to make out the 
Structure of the anther ». Plus heureux que M. Baker, nous avons 
vu, dans deux fleurs différentes, la crête de l’anthère entière un 
peu tronquée, le stigmate bilobé particulier au genre Kæmpferia 
et à la section MonoLoruus ; en sorte qu'aucun doute ne doit sub- 
Sister maintenant sur la place de cette espèce. 


AULOTANDRA nov. gen. 


Calyx breviter tubulosus, oblique truncalus, tridentatus, per 
anthesin spathaceo-fissus, dentibus brevibus, triangularibus, 
Subacutis æqualibus. Corollæ tubus brevissimus; lobi laterales 
Palentes, posticus erectus, omnes lineares æquales apice aculi.. 
Androceum longe tubulosum rectum; staminodia laleralia, label- 
lum brevissime unquiculatum paulo concavum ovali-rotundum, 
margine undulatum apice bifidum, basi staminis connatum; fila- 
Mentum breve, lalum, trinervosum ; loculi antheræ ellipsoidei 
inter se parum distantes, conneclivo lale et longe produclo, apice 
lruncalo sublrilobo denticulato ad medium breviter constricto. 
Stylus filiformis, stigmale in laminam cuculliformem extenso 
loculos superans. Ovarium immaturum claviforme triloculare. 


Aulotandra madagascariensis Sp. nov. 


Acaulis. Rhizoma repens, squamosum, nodosum, radicibus longe filifor- 
Mibus. Folia {anceolata, longe petiolata evaginata, glaberrima, ad apicen. 
8Cuminata, ad basin attenuata. Inflorescentia radicalis; scapus tenuis, brac- 
leis 2_} inferioribus lanceolatis sterilibus persistentibus instructus ; supe- 


LXXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


rioribus minoribus quarum ad basin flos unus. Flores multi, pedicellis fili- 
formibus. | 

Rhizoma digitale. Foliorum petioli 20 em. longi, laminæ 25 cm. longæ, 
5 cm. latæ. Scapus 18-20 cm. altus; bracteis infimis 5 cm. longis, 10 mm. 
latis; supremis 5 mm. longis. Flores 25 mm. longi; pedicellus 3-5 mm. lon- 
gus, calyx 3-5 mm. latus et altus, corollæ lobi 20 mm. longi, 3 mm. lati. 
Androcei tubus, 7 mm. longus; labellum 15-17 mm. longum, 12 mm. latum; 
stamen 18-20 mm. longum, usque ad 4 mm. latum. 


Madagascar. — Plantes de M. Humblot, reçues le 28 janvier 1885. 


Le genre Aulotandra (de aulolos, en forme de flûte, de tube, et 
andros, étamine et, par extension, androcée, allusion à la forme 
de l’androcée longuement tubuleux) doit se placer parmi les 
genres sans staminodes, à conneclif prolongé au-dessus de l’an- 
thère en une lame pétaloïde. Par ce dernier caractère, il a donc 
une affinité évidente avec Kæmpferia, Amomum, Zingiber, 
Costus, Cyphostigma, Burbidgea, et par le premier avec Burbid- 
gea, Cyphostigma, Zingiber, Costus. Si à ces deux caractères im- 
portants on ajoute celui tiré de la forme du stigmate qui est en 
spatule, concave, sans papilles ni cils, on aperçoit la plus grande 
affinité avec Burbidgea. Cette affinité devient encore plus sensible 
par les caractères suivants. Dans Burbidgea le calice est égale- 
ment court et obliquement tronqué, la corolle est à trois lobes 
à peu près égaux comme dans Aulotandra, le connectif aussi est 
prolongé en longue lame pétaloïde rétrécie à la partie moyenne, 
le labelle est aussi bifide au sommet, le stigmate est également 
lamelleux. 

Mais des caractères différentiels nombreux et très nets existent ; 
car le tube de la corolle de Burbidgea est extrêmement long, 
tandis qu'il est presque nul dans Aulotandra; les lobes sont 
manifestement inégaux, lancéolés dans le premier, linéaires el 
trés égaux dans le second. En somme, Burbidgea de Hooker porte 
une corolle qui semble développée, tube et lobes, au détriment 
de l’androcée dont. le tube est extrêmement réduit, si même il 
existe; dans Aulolandra, au contraire, c’est l’androcée dont le 
long tube se substitue au tube corollin et se développe à son 
détriment. 

Dans le genre de Hooker, le labelle enveloppe le filet à sa base; 
dans le nôtre, il n'existe rien de tel et le labelle est si insensible- 
ment et courtement onguiculé, qu’on peut le dire sessile sur le 
tube de l’androcée, quand Burbidgea offre un labelle nettement 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. LXXXI 


tronqué à la base, continuant un onglet de même longueur. Enfin, 
l’anthère est largement bordée par les deux ailes du connectif, 
tandis que Burbidgea ne présente aucune expansion latérale à 
l’anthère. 

Quelle que soit l’attention avec laquelle on observe le stigmate 
de la plante de Madagascar, on ne peut observer la cavité cireu- 
laire figurée dans Botanical Magazine (t. 6403) sur la partie infé- 
rieure du stigmate lamelleux de Burbidgea. 

À côté d’analogies de plan, il y a, dans la fleur, des différences 
importantes qui éloignent forcément les deux plantes. Mais il y a 
d'autres caractères qui, sans être d’organographie florale, n’en 
doivent pas moins être considérés ; car le caractère végétatif extrè- 
mement distinct dans les deux genres donne son appoint et son con- 
trôle aux caractères floraux. Burbidyea nilidu est une espèce cau- 
lescente, à feuilles ovales alternes subsessiles sur une gaine ligu- 
lée, à inflorescence terminale d’un très bel effet. Aulotandra est 
acaule avec un rhizome horizontal souterrain d’où partent verti- 
Calement, de 2 en ? cm. environ, des feuilles isolées à très long 
Pétiole et, probablement de la base de ces feuilles, les hampes 
grêles aphylles à fleurs très humbles pour la grandeur et l'éclat. 

Des différences si notables dans la fleur, si frappantes dans le 
facies, éloignent trop la plante de Madagascar du Burbidgeu, 
originaire de Bornéo, pour qu’on puisse les confondre sous la 
même appellation générique. Méconnaître ces faits el cette consé- 
fuence, ce ne serail pas seulement faire un rapprochement vio- 
lent qui tromperait les botanistes, ce serail encore donner un nom 
Mort-né qui bientôt deviendrait un synonyme encombrant la no- 
Mmenclature. 

Fait intéressant à reconnaitre, Aulotandra a beaucoup moins 
d’affinité avec les genres africains qu'avec le genre océanien Bur- 
 bidgeu. 


Nanochilus arrovicus nov. Sp. 


Bracteæ deciduæ quarum ad axillam flos unus. Ovarium triloculare, loculis 
Pluriovulatis. Calyx tubulosus spathaceo-fissus, unidentatus. Corolle Lubus 
brevissimus, lobis 3 æqualibus; posticus erectus, rigidus, concavus, apice 
Cücullatus acutus; laterales scuriosi, subplani, oblusi, angusli. Labellum 
Ureve, longe bipartitum, lobis scariosis, rigidis, erectis, corolla duplo brevio- 
ribus; stamen corollam vix superans, filamento concavo angusto, loculis 
linearibus parallelis apice discretis; sfaminodia minutissima callosa sessilia. 
Stylus glaber cylindraceo-filiformis; stigma ore orbiculato cilialo latitu- 

T. XLVHI. F 


LXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


dine stylum æquans. Fructus piriformis glaber, 12-15 seminibus trigonis. 

Herba perennis glaberrimu. Vaginæ glabræ ; ligulæ obtusæ, membranaceæ 
{ cm. altæ, folia sessilia glaberrima apice acuminata, basi attenuata, 28- 
30 em. longa, 5-6 em. lata. Inflorescentia terminalis longe spicata, nutans, 
laxiflora, usque ad 35-40 cm. longa. Pedicelli 5-7 mm. longi. Flores 30- 
32 mm. longi. Fructus 10 mm. latus, 15 mm. longus. 


Île Wama, archipel des Arrou, côte N. de la Nouvelle-Guinée (1). 
Voyage de l’Astrolabe et de la Zélée (1838-1840). MM. Hombron et le 
Guillou (1841). 


Var. siliquiger. Un autre échantillon de M. Hombron, 1841, 
baie Rafle, côte N. de la Nouvelle-Hollande, même expédition, pré- 
sente les mêmes caractères de gaine, de feuilles et d’inflorescence, 
mais Les fleurs manquent lotalement et les fruits sur des pédi- 
celles un peu plus longs (8-9 mm.) sont piriformes très allongés, 
25 mm. X 7 mm. à côtes un peu plus marquées. Faute de fleurs, 
la détermination n’est qu’approximative, et la var. siliquiger n’est 
que provisoire. 

Notre plante diffère du Nanochilus palembanicus K. Schuman 
— Hedychium palembanicum Miq., par la glabréité complète, 
saul à la base du labelle, tandis que la plante de M. Schumann 
porte des poils sur la gaine, la ligule, la base de la feuille, sur les 
bractées et bractéoles, le calice et l’ovaire; par les ligules, au 
moins trois fois plus courtes, par l’inflorescence, cinq fois plus 
longue, très lâche, par les bractées caduques, les staminodes 
réduits à une mince callosité presque indistinete à la base du 
labelle et du filet et non « brevissimi lanceolati, arcte cirea fila- 
mentum convoluti », par le labelle longuement bipartite, quoique 
réduit aussi par rapport aux lobes de la corolle et non entier 
comme dans la plante de M. Schumann, par le style régulière- 
ment cylindrique et filiforme jusqu’au sommet du stigmate qui 
n'est pas plus large que la colonne, mais creusé en tube régulier 
et non bilabié comme dans Nanochilus palembanicus. 

Au moment de son travail sur la famille des Scitaminées des- 
uné à continuer son Histoire des plantes, travail malheureusement 
inédit, M. Baillon a vu notre espèce et lui a appliqué l’épithète 
enerique Alpinia. Il faut convenir que lout en élant compris 


o 
FA 


\ (D Erreur portée sur l'étiquette imprimée puisque l'archipel des Arrou ou 
gron se trouve par 5°,20' de latitude sud, par conséquent entre la Nouvelle- 
uinée et l'Australie, au S. et non au N. de la Nouvelle-Guinée. 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. LXXXIII 


dans la description du genre Nanochilus et ressemblant exacte- 
ment par la fleur à la fig. D de la PI. V de M. Schumann (1), notre 
Nanochilus à des affinités assez marquées avec le genre Alpinia 
et la section Autalpinia K. Schumann, par l’inflorescence, l’ab- 
sence ou la brièveté des staminodes, la forme du labelle, celle du 
stigmate et la présence de disques courts scrotiformes. 

D'autre part, le calice a une forme spathacée, le tube de la co- 
rolle est excessivement court, l’étamine se compose d’une anthère 
lancéolée, le fruit est piriforme, et tous ces caractères qu’on ne 
retrouve jamais dans le genre Alpinia légitiment, selon nous, la 
création du genre Nanochilus et sa conservation. 


Alpinia intermedia sp. nov. ($ Autalpinia K. Sch.). 


Herba perennis elata. Vaginæ striatæ glabræ, ligulis scariosis obtusis gla- 
bris. Folia petiolata late lanceolata, apice acuminata, basi attenuata, utrinque 
glabra. Panicula glabra erecta vel nutans fhyrsiformis; rami multiflori, 
bracteolis et bracteis per anthesin deciduis. Ovarium glabrum. Calyx tubu- 
losus glaber. truncatus dentibus semi-rotundatis. Corollæ tubus brevis, ca- 
lycem non superans; Lobus posticus late concavus, laterales subplani, an- 
gustiores, omnes æquales, glabri. Staminodia teretia, cornuta ; labellum 
Ovatum apice acutum breve bifidum, basi anguste et breve unguiculatum ; 
anthera ovata ad apicem postice fissa, bicallosa, hirtella. Stigma ciliatum. 


Disci 2, clavati, apice obtusi. | 
Ligula 6 mm. alta. Petiolus 25 mm. longus ; lamina 30-35 cm. longa, 8 cm. 
lata. Panieula 20 cm. , 3-4 lata ; rami 10-13 mm. longi. 


Archipel Riou-Kiou (Japon). — R. P. Ferrié, reçues le 16 juin 1900. 


Espèce intermédiaire entre Alpinia chinensis et À. Galanga, 
fout en se rapprochant davantage du premier. Diffère de À. chi- 
nensis par la grandeur de ses proportions, l'axe de la panicule 
deux fois plus robuste, les fleurs deux fois plus grandes, le pétale 
postérieur deux fois plus large que les latéraux, tandis que, dans 
À. chinensis, il est à peu près égal en largeur; le labelle parait 
constamment plus court que dans cette espèce et la pointe bilobée 
est plus courte. L’anthère est velue au sommet, tandis que, dans 
À. chinensis elle est toujours glabre; enfin, les axes secondaires 
de la panicule thyrsiforme portent 4-5 fleurs densément groupées 
au sommet, alors que A. chinensis en porte 2 ou 5, jamais plus; 
les 2 disques ou stylodes de la base du style sont élancés, nette- 


(1) Monographie der Zingiberaceæ von Malaisien und Papuasien, in 
Engler’s Botanische Jahrbücher (1899). 


LXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


ment claviformes, c'est-à-dire à sommet légèrement plus renflé 
qu’à la base. 

Par lhabitus, cette plante se rapproche de Alpinia Galanga; 
par la grandeur des feuilles et des fleurs, on pense à une variété 
plus petite de cette espèce. Mais, si l'inflorescence est comparable 
pour l’ensemble, elle ne porte pas, comme À. Galanga, la ou les 
deux longues bractées de la base; les axes secondaires ne sont 
pas rameux et le labelle est beaucoup plus arrondi, quand les axes 
secondaires sont rameux ou florifères dès la base et le labelle 
très longuement onguiculé dans À. Galanga. En somme, les affi- 
nités sont telles avec A. chinensis que c’est à cette espèce qu'il 
faudra réunir À. intermedia dès qu’on trouvera un passage entre 
elles deux. 


ALPINIA CALCARATA Var. breviligulata Gagnep. (sect. Autalpinia). 


La var. breviligula diffère de A. calcarata Rosc. (Scitami- 
nearum, t. 68) par ses ligules 3-5 fois plus courtes, obtuses et 
non longuement acuminées, par la présence d’une longue bractée 
scarieuse caduque occupant la base de l’inflorescence, par la pa- 
nicule légèrement rameuse, quelquefois à deux, trois rameaux 
inférieurs très accrus de 3 à 10 cm. de long, alors que la plante 
figurée par Roscoë a une inflorescence simple (1). Le labelle est 
blanc pur rayé obliquement, à la nervure médiane, de stries (ner- 
vures) d’un rouge lilacé, tandis que, dans les descriptions, on 
s'accorde à donner au labelle de A. calcarata un fond jaune ou 
orangé. Fait remarquable, les deux staminodes longuement atte- 
nuës en pointe au sommet ou légèrement lamelleux sont toujours 
soudés dans leur moitié inférieure avec les bords du pétale pos- 
térieur et rien de tel n’est indiqué dans aucune description du 
type. Les fruits parfaitement globuleux et velus ont 4 em. de dia- 


mètre el sont couronnés par le calice persistant et souvent par la 
corolle marcescente. 


Plantes du Tonkin méridional, R. P. Bon: 5072 « Cay-ré » Thiung- 
Phu, 1° février 1892 (fr.). — 5609, « Cay-ré »; Cua-Bang, 17 août 1892. 
— 6105 (fleurs et fruits). — 5703, Lang-Rieng, 20 septembre 1892 
(fleurs, fruits). 


i q Dans la figure du Botan, Regist., t. "141, l'inflorescence est également 
simple. 


GAGNEPAIN, — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. LXXXV 
ALPINIA CALCARATA Var. compacta Gagnep. 


Diffère du type par ses gaines étroites, scarieuses, ses ligules 
obtuses et courtes de quelques mm., ses feuilles falciformes 
étroites, 2-3 cm. de large, rigides, fortement striées ; par sa pani- 
cule très rameuse, même au sommet, à nombreuses fleurs grou- 
pées en une masse thyrsoïde, par le calice, le tube de la corolle, la 
surface extérieure des lobes corollins densément velus, par les 
Slaminodes nettement soudés au pétale postérieur dans leur moitié 
inférieure, par le labelle ovale retréci brièvement en large onglet 
à la base, par l’anthère portant à la partie supérieure et posté- 
rieure deux appendices semi-lamelleux courts. Toute la plante a 
un aspect raide, dur, et les fleurs elles-mêmes sont longtemps 
Mmarcescentes. 


D° Harmand, Empire d'Anna Hué, 1875-17. 
€ Dunes de Guang-try, août 1877. » 


Ces variétés diffèrent plus entre elles par l'aspect et la plupart 
des caractères extérieurs que l'A. mulica Rose. ne diffère lui- 
même de l'A. calcarata. L’A. mulica est pour nous une espèce 
Mutique, c’est-à-dire sans staminodes, voisine de l'A. calcarala. 
et il faut bien se garder de confondre la plante de Roscoë avec 
l'A. mulica Hooker (Botanical Magazine, 1. 6908), qui appartient 
à la section Catimbium et doit prendre place non loin d’Alpi- 
nia malaccensis. C’est donc bien à tort que l’on considère comme 
Synonymes : À. mulica Roxb. (in Asial. Res. XI, 334), A mulica 
Rosc. (Scitaminearum, 1. 69) et A. mutica Hooker (Botanical 
Magazine, 1. 6908). 

Presque autour de chaque espèce à staminodes accentués, 1l ya 
une espèce mutique. C’est ainsi que À. mulica Rosc., sans stami- 
nodes, se tient auprès de A. calcarala Rosc.; que À. auriculata 
Rosc., sans staminodes, se rapproche de 4. nutans Rosc. 


Alpinia tonkinensis sp. nov. ($ Autalpinia K. Sch.). 


Herba perennis elata. Vaginæ striatæ, glabræ, ligulis scariosis ohlusis. 
Folia petiolata apice acuminata, basi attenuata, wérinque glabra. Panieula 
longa, recla, angusta, fere puberula ; ramis multifloris, infimis ramosis, Su- 
Premis simplicibus; bracteis et bracteolis imbricatis subcoriaceis, appresse 
Pilosulis. Ovarium hirsutum. Calyx tridentatus, unilateraliter fissus, Ka 
Presse pilosus, ore ciliatus. Corollæ tubus calyce duplo longior, De Dr 
latiextus pilosi appressi, æquales. Staminodia hamulata, latere denti 


LXXXVI  SES<ION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


ad marginem lobi postici connala ; labellum subrotundatum breve unguicu- 
latum, margine undulatum, apice acutum bifidum ; staminis filamentum si- 
nuosum multo longius quam lobi; anthera ad apicem postice bimucronula, 
Stylus apice hirtus, stigmate infundibuliformr loto ciliato. Disci 2, ovati. 

Ligula 15 mm. longa ; petiolus 6 mm. longus; lamina usque 60 cm. longa, 
7 em. lata: panicula 40-50 em. alta, 4 em. lata; flores 3 cm. alti, stamine 
excluso. 


Plantes du Tonkin, abbé Bon, n° 5094. Dang-trung, 3 février 1892, 
nom vulgaire Cay-ré. 


L’Alpinia tonkinensis, tout en appartenant à la section Autal- 
pinia K. Schum., se rapproche de la section Catimbium par ses 
bractées naviculaires presque enveloppantes, coriaces, mais elles 
ne persistent pas. La rigidité de l’épi n’appartient guère à la 
$ Autalpinia, mais ses petites fleurs ne peuvent le faire com- 
prendre dans les Catimbium. 

C’est avec l’A. globosa Horaninow que l’A. tonkinensis aurait 
quelque affinité; mais sa ligule est plus large et plus obtuse, le 
limbe de la feuille aussi longuement pétiolé est sensiblement plus 
étroit avec une nervure médiane plus saillante, mais moins large; 
la panicule, très grande comme dans l’A. globosa, mais plus étroite, 
offre un axe plus robuste encore, plus flexueux, strié; les rameaux, 
au lieu d’être filiformes et multiflores, sont robustes, anguleux, 
courts, surtout au haut de l’inflorescence, rameux dès la base, 
les inférieurs à deux degrés, les pédicelles sont courts et épais 
non brièvement filiformes comme dans l'A. globosa, les fleurs sont 
1/3 plus grandes et coriaces, le tube de la corolle est saillant, les 
lobes sont velus ainsi que le calice, caractères étrangers à À. glo- 
bosa ; dans l’A. tonkinensis, le labelle est plus largement ovale, 
terminé moins brièvement par une double pointe obtuse; les sta- 
minodes sont recourbés en crochet obtus et portent une dent à la 
partie moyenne, au lieu d’être droits et également arrondis ter- 
minés en pointe; comme dans l'A. globosa, ils sont soudés inférieu- 
rement avec le pétale postérieur; l’étamine est plus allongée, 
moins régulièrement ovoide que dans la plante de Horaninow, 
avec un double appendice conique à la partie postérieure de son 
sommet, tandis que, dans la plante de Horaninow, les deux appen- 
dices sont arrondis; ses disques ou stylodes sont semi-cylin- 


driques courts à sommet denticulé ; dans À. globosa, ils sont plus 
claviformes, à sommet conique obtus. 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES, LXAXVII 


Les fleurs sont sensiblement de même taille que dans À. Ga- 
langa, mais plus coriaces; le labelle est beaucoup moins longue- 
ment onguiculé, et la panicule, moins large, est plus haute et plus 
raide. 


ALPINIA NUTANS var. longiramosa (\ Catimbium). 


Feuilles très longuement lancéolées atténuées à la basez sessiles, 
apiculées au sommet, glabres, à marge étroitement velue, à ligule 
ovale, 1 em. de long, glabre comme les gaines qui sont fortement 
striées ; limbe de 60 em. et plus de long, de 7 em. de large. 

Panicule de 35-40 em. de haut, 7 cm. de large; rameaux plu- 
riflores s’accroissant beaucoup pendant la floraison, alleignant 
9 cm. de long à la base de la panicule et portant 4 fleurs, sou- 
vent 5, distants de ! cm. environ. 

Calice tubuleux, tridenté à dents velues, fendu après la florai- 
son. Tube de la corolle court, de la longueur du calice, velu 
comme les pétales, qui sont, en oufre, ciliés à la marge, le posté- 
rieur un peu plus large et plus concave, de 2 cm. de long. La- 
belle de 3 cm. de long, naviculaire à marge crispée, à sommel 
brièvement bifide; staminodes recourbés en hameçon, velus, 
soudés dans la moitié inférieure avec le filet de l’étamine; anthère 
de la longueur du filet (1 em.) à connectif verruqueux, fendu au 
sommet et en arrière sans tubercules. Style hirsule à poils rares, 
stigmate à bord cilié. Stylodes ou disques 2, turbinés à somme 
lronqué, concave, à 3 apicules. Ovaire à deux sortes de poils, les 
uns longs et raides, les autres courts et mous. 

Par la longueur de son inflorescence, par la longueur de ses 
axes secondaires toujours multiflores, par la dimension des 
feuilles, cette var. se distingue facilement de À. #utans Rosc. En 
outre, les staminodes sont d’une forme particulière étrangère au 
lype À. nutans et les disques eux-mêmes sont différents. Si nous 
avions disposé d’un plus grand nombre d'échantillons, nous au- 
rions eu la tentation, peut-être justifiée, de décrire cette variété 
comme une espèce nouvelle voisine de À. nulans ; actuellement, 
On peut la regarder comme une forme élevée de cette espèce el il 
serait intéressant de la retrouver hors de la seule localité qu on 
lui connaisse. — E. Lefèvre. Plantes de Cochinchine n° 554. 


.. . . , TT 
Rizières aux environs de Saïgon, 17 nov. 1864. 


LXXXVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Alpinia densiflora Sp. nov. (S Catimbium). 


Herta perennis elata. Vaginæ villosulæ, ligulis lanceolatis margine cilia- 
tis. Folia lanceolata sessilia, apice acuminata basi attenuata, margine cilio- 
lata utrinque glabra. Panicula densa, recta, rigida, rachi hirsuto-rudi; ra- 
mi brevissimi 2-4 flori, floribus sessilibus; bracteis 2-3 floris superne extusve 
pilosis, margine ciliatis. Ovarium dense hirsutum. Calyx turbinatus, triden- 
tatus, unilateraliter fissus dense pilosus, ore ciliato, dentibus obtusis. Corollæ 
tabus cxycem æquans appresse pilosus; lobo postico conravo, duplo latiore, 
omnibus æquilongis, extus pilosulis. Labellum ovatum concavum, sat apicu- 
latum, breve bifidum, minute unguiculatum; staminodia nulla in duos cal- 
los hirsulos reducta; anthera glabra vel glabrescens elongata, apice fissa- 
Disci 2 turbinati, apice concari. Stylus parce hirsulus, stigmatis ore ci- 
liato. 

Ligula 15 mm. longa, 5-6 lata. Folia 45 cm. longa, 5 lata. Panicula 25 cm. 
longa, # lata. Rami 2-4 mm. longi. Calyx 10-12 mm. altus; flos 18-20 mm. 
longus. 


Plantes du Tonkin occidental et méridional, abbé Bon. — N° 5021- 
9094, Dong-trung, 2 février 1899, et 5190. 


Assez semblable par l'aspect à À. Hænkei Presl, mais ses li- 
gules sont entières ; les feuilles sont plus petites de moitié, plus 
acuminées aux deux extrémités, glabres sur les deux faces et non 
neltement ciliées sur la face supérieure et densément veloutées 
sur l’autre; [a panicule est raide, droite, étroite de même, mais 
plus courte, les rameaux sont au moins deux fois plus courts et 
portent toujours plusieurs fleurs, 3-4 au lieu d’une seule; la fleur 
est assez semblable d'aspect, de pubescence, mais jamais le labelle 
n'est neltement tronqué comme dans la planche 43 des Symbolw 
botanicæ de Presl, 

A. densiflora est aussi une espèce mutique du voisinage de 
4. nulans; elle est remarquable par ses petites fleurs, c’est l’es- 
pèce parviflore du groupe. Elle ne peut pas être confondue, même 
à première vue, avec À. laæiflora qui suit, à cause de la panicule 
très fournie du premier, ses rameaux très courts et ses fleurs 


plus petites; toutes les deux ont des staminodes réduits à deux 
corps calleux hirsules. 


A. laxiflora sp. nov. (& Catimbium). 


Herba perennis. Vaginæ glabræ, ligulis obtusis brevibus non ciliatis. Folia 
lanceolata apice acuminata, basi attenuata subsessilia, margine ciliolata plus 
minusve In nervo medio villosa. Panicula laxe, per anthesin nutans, fle- 
Tuosa, r'achi molliter tomentosa; floribus pedicellatis; ovario villoso. Calyx 
turbinatus, tridentatus, unilateraliter fissus appresse pilosus, ore ciliatus, 


! 


GAGNEPAIN. — ZINGIBÉRACÉES NOUVELLES. LXXXIX 


dentibus plus minusve inæqualibus vel acutis. Corollæ tubus calycem æquans 
appresse pilosulus; lobo postico cucullato, lateralibus æquilongis paulo an- 
gustioribus, omnibus extus pilosulis. Labellum ovatum, concavum, apice bifi- 
dum; staminodia nulla in duos callos pilosos reducta; anthera apice excisa. 
Disci 2 ovali, apice sinuosi. 

Ligula 3 mm. longa. Petiolus 1-2 em. altus. Folia circa 40 em longa, 4-5 em. 
lata. Panicula 20-25 cm. longa, ramis inferioribus 1-2 cm. longis. Calyx 20- 
25 mm. longus. Corollæ lobi 25 mm. longi ; labellum 25-30 mm. longum. 
Ovarium globosum costatum 2-5 mm. latum. - 


Cochinchine. D' Talmy, n° 233. — Lefèvre, 209 ; Saïgon, août 1864. 
— Gochinchine, n° 121; lieux humides, 1862-1866. — Bornéo. Chaper, 
novembre 1890, le long des rivières. 


À. laxiflora est voisin de l’A. nutans Rosc., mais l’inflorescence 
est plus rameuse, sensiblement plus lâche, à fleurs plus petites. 
La plante de Roscoë porte toujours des staminodes, alors que la 
nôtre est toujours mutique, les staminodes étant réduits à deux 
Corps calleux velus appliqués à la base du labelle et continués par 
ses deux grosses nervures. Ce caractère le rapproche beaueoup 
de l'A. auriculula Rose., mais cette espèce ofire des fleurs soli- 
aires sur les axes secondaires simples, tandis que l'A. laæiflora 
porte des rameaux au moins biflores et parfois 4-flores. Les pro- 
portions du calice, la longueur des dents, des différentes parties 
de la fleur sont assez variables et ce semble plutôt un groupe de 
formes qu’une espèce bien tranchée. 

Le n° 5695 de Ileller (Tenasserim and Andaman, disir. at the 
Royal Garden Kew 1862-3) et un échantillon K de Chaper, récolté 
à Bornéo, sont des formes aberrantes de l'A. laxiflora : la pre- 
mière plante a des feuilles longuement pétiolées, la seconde les à 
Presque sessiles, mais c’est bien l’inflorescence et la fleur de 
lAlpinia laxiflora. . 

Les A. auriculata, densiflora, laxiflora, formosana K. Sch., 
Hœnkei, sont autant d'espèces qui se groupent autour de À. nu- 
lans Rose. et établissent un passage entre la plante de Roscoë el 
A. malaccensis. On pourrait les appeler des NUTANTES, tandis que 
4. Novæ-Pommeraniæ K. Schum., bracteata Roxb. et Malac- 
Censis seraient des MALACCENSES. Le point de jonction, entre ces 
deux grands types de la section Calimbium, se ferait par les À. 
Hænkei et A. Novæw-Pommeraniæ K. Schum. 


XC SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
Alpinia molucana sp. nov. ($ Dieramalpina K. Sch.). 


Herba perennis. — Vaginæ altæ glabræ, ligulis brevissimis. Folia subses- 
silia lanceolata, apice longe acuminata, basi longe attenuata utrinque glabra. 
Panicula terminalis, glabra, laxa, spiculis 8-10; bracteis infimis 2 angustis, 
longe ucuminatis, vacuis, medii et supremis concavis sessilibus, amplexi- 
caulibus; spiculæ sessiles, bracteolis coriaceis {urbinatis, tubulosis calyci- 
formibus sese involventibus. Calyx tubulosus, tridentatus ; dentibus abrupte 
et longe acuminatis. Ovarium turbinatum, angulatum. triloculare, multiovu- 
latum. Corollæ tubus calÿcem non superans; lobi late oblongi fere concavi 
æquales, posticus cucullatus ad apicem postice cristatus. Staminodia incons- 
picua callosa ad basin filamenti cohærans; labellum linguiforme, concavum 
apice subintegrum, breve et late unguiculatum extus pilosum; stamnis fila- 
mentum breve, loculi paralleli connectivo incrassato villoso, in laminam 
crassam pilosam semi-infundibuliformem producto. Disci multi (10-12) 
circa stylum cupulam efformantes. Stigma infundibuliforme, ore ohlique 
truncato, non ciliato. | 

Ligula obliqua 2 mm. alta. Folia 45-50 cm. longa, 7 em. lata. Paniculata 
25 cm. alta. Spiculæ 25 mm. altæ, 10 mm. latæ. 


Gaudichaud, îles Moluques, Rawak, n° 101. 


A. molucana ne peut être comparé à aucune des espèces de la 
section Dieramalpinia K. Schum. qui existent au Muséum. Son 
calice à dents arrondies, brusquement terminées par un acumen 
étroit, dur et aigu; la crête lamelleuse entière qui se trouve en 
dehors et au sommet du pétale postérieur ; l’étamine à staminodes 
peu marqués adhérents au filet, l’anthère à loges parallèles, à 
connectif épaissi densément, velouté sur le dos et les côtés ; le 
cucullum épais, très velu aussi et ouvert en avant, qui forme un 
prolongement supérieur au connectif: les disques ou stylodes, 
entourant circulairement la base du style sans laisser de lacunes, 
sont autant de caractères qui se trouvent rarement isolés dans 
différentes espèces et distingueront A. molucana de toute autre 
et éviteront toute méprise. 

L’inflorescence ressemble beaucoup à celle qui est figurée dans 
Rumphius (Herbarium amboinense, V, pl. 63), mais les feuilles 
sont différentes. D'ailleurs, peut-on identifier avec certitude un€ 
plante à un dessin qui n’exprime qu’un ensemble tracé à grands 
traits, alors qu’une très bonne planche sans analyse souvent laisse 
encore place à un doute regrettable ? 


GANDOGER. — PROTÉACÉES DE L’AFRIQUE AUSTRALE. XCI 


M. Gerber, secrétaire, donne lecture de la communication 
suivante : 


LA FLORE DE L'AFRIQUE AUSTRALE ET SES PROTÉACÉES ; 
par M. Michel GANDOGER. 


ÆExcepté l'Australie, la flore sud-africaine est peut-être la plus 

turieuse et la plus bizarre de tout le globe; à coup sûr, nulle 
part les endémiques n’y sont plus nombreux. Aussi tous les bota- 

_nistes qui ont herborisé dans cette région sont-ils unanimes à 
vanter la prodigieuse variété des espèces, la beauté des couleurs, 
les formes bizarres, allant jusqu’au ridicule, des organes, l’étran- 
_£eté de cette merveilleuse végétation aux fleurs éclatantes, où 
_croissent pêle-mèêle des centaines d’espèces de Géraniacées, de 
Ficoïdées, de Crassulacées, de Bruyères, d’Iridées, de Liliactes, 
de Protéacées, elc. (1). 

Les botanistes herborisants n’ont pas manqué dans ce pays où, 
depuis un siècle, on a récolté constamment des plantes et dis- 
tribué des exsiccatas considérables. On doit regretter, cependant, 
qu'il n’existe aucune flore complète de l'Afrique australe, le Flora 
‘apensis de Harvey et Sonder s’arrêtant au troisième volume 
(Composées). Quant au Conspectus Floræ Africæ de MM. Durand 
 Schinz, ce n’est qu’une énumération analogue à celles de 
Nyman et de Richter. Toutefois, les livres botaniques spéciaux, 
Monographies, Florules, etc., sont assez nombreux; citons : Thun- 
berg, R. Brown, Harvey, Krauss, Ecklon et Zeyher, Bolus, Mac 
Owan, Wood, Schlechter, etc. | 

Pour les exsiccatas, j'ai dit qu’ils sont assez répandus dans les 
srands herbiers. Personnellement, je n’avais pu me procurer que 
les plantes des collecteurs contemporains, MM. Bolus, Flanagan, 
Galpin, Laidley, Mac Owan, Schlechter, Schünland, Sim, 

00d, etc. Mais une occasion inespérée me permit d'acquérir 
l'herbier africain de Sonder. C’est probablement, après les her- 
biers de Kew, la collection la plus riche et la plus complète en 


. (1) Toutes ces plantes se conservent très bien dans les herbiers et ÿ pont 
Autrement meilleure figure que celles des tropiques qui, par la dessiccati 
Moircissent, perdent leurs feuilles, leurs couleurs, ete. 


XCIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


plantes sud-africaines qui existe. Elle comprend 126 paquets el 
environ 23,000 exemplaires soigneusement déterminés ou revus 
(et souvent annotés) par Sonder lui-même. Le fonds de l’herbier 
est constitué par les exsiccatas classiques de Drège (8,575 numé- 
ros),. d’Ecklon (4,500) et de Zeyher (5,200); le reste provient des 
récoltes de Burchell, Gusinzins, Harvey, Pappe, Schlucht, etc. 
Cette collection, jointe à celles reçues des hotanistes. contempo- 
rains, complète, à peu de chose près, toute la flore de l'Afrique 
australe, depuis le Cap jusqu’au tropique du Capricorne, soit en- 
viron 20,000 espèces. 

Î y aurait certainement plusieurs volumes à écrire sur les col- 
lections énumérées ci-dessus, pour consigner les faits de géogra- 
phie botanique, la dispersion des genres, des espèces, la variété 
de leurs formes et celles qui paraissent nouvelles, soit comme 
types principaux, soit comme races ou formes secondaires. Je Cl- 
lerai en particulier les Pelargonium, les Oxalis, les Diosmées, 
les Célastrinées, beaucoup de Légumineuses frutescentes, de Com- 
posées, de Bruyères, de Restiacées, d'Euphorbiactes, de Protéa- 
cées, etc. 

Je dirai, cependant, quelques mots de cette dernière famille, 
extrèmement nombreuse et variée dans le sud de l'Afrique, puis- 
qu’elle y compte plus de 400 espèces toutes endémiques. Ce fait, 
quoique curieux, n’est pas unique, puisqu’en Australie, les Pro- 
téacées y sont aussi représentées par un nombre à peu près égal 
d'espèces spéciales (Petrophila, Isopoyon, Hakea, Banksia, 
Grevillea, Stenocarpus, Embothrium, Xylomelum, elc.). | 

Les Protéacées sont particulières à l'hémisphère austral, exceplé 
quelques espèces (genres Helicia, Rupala, Lomatia, elc.), qu'on 
trouve en Malaisie, dans les Indes orientales et dans l'Amérique 
tropicale occidentale. Leur véritable patrie est l'Afrique du sud el 
PAustralie où, par leurs formes bizarres, leur structure étrange 
elles ont toujours fait l'étonnement des botanistes. 

C’est R. Brown qui est le fondateur des Protéacées; à jui seul. 
il a créé presque tous les genres et les deux tiers des espèces ac- 
tuellement connues. Buek et Meisner se sont aussi occupés de cette 
famille, et, dans l'herbier africain de Sonder, ils en ont EUX 
mêmes déterminé les espèces en y ajoutant souvent de précieust 
annotations. Toutefois, bien que les matériaux de l’herbier de 
Sonder utilisés par ces monographes fussent considérables (14 pa- 


GANDOGER. — PROTÉACÉES DE L’AFRIQUE AUSTRALE. XCIII 


quets et plus de 350 espèces représentées par près de 1,000 exem- 
plaires de diverses provenances), ils ont laissé un certain nombre 
de types douteusement déterminés. Ces types ne cadrent ni avec 
les descriptions, ni avec d’autres exemplaires de localités diffé- 
rentes. [ls paraissent être au moins des formes remarquables, 
sinon des espèces autonomes. | 

J'en ai repris l'étude pour les comparer avec les matériaux con- 
lemporains reçus de l’Afrique australe; c’est de cette étude que 
je vais entretenir la Société botanique de France. 


Genre MIMETES R. Br. 


! renferme une vingtaine d'espèces. 


Mimetes mixta Gandoger sp. nova. — Zeyher, n° 1478. — 
Forma seu potius species mixta inter M. cucullatam R. Br. et M. 
Harlogii R. Br.; a prima differt foliis imbricatis duplo latioribus 
(445 mill.) sxpius tomentellis, apice profundius tridentatis, 
Stylo breviore, inflorescentia adpressius lanata bracteisque mi- 
nus coloratis; a secunda indumento styloque superne sagitlato 
Slalim distinguitur. Frutex densus, caulibus albido-tomentellis 
Cum foliis conferte imbricatis reclis conspicuus. Hab. Africa 
austr. prope Groote Houhoek ad Potrivier necnon ad Klynrivier 
(Zeyher). 


Miueres cucuzcara R. Br. formas varias præbet; sic 1° f. Dre- 
gei Gandog. — Perigonium prorsus lanatum foliaque marginibus 
crispule lanato-barbata, subpatula, grosse tridentata; 2° f. laxa 
Gand. — Folia angustiora (4 mill.) laxa, recta, glabra, perigo- 
nium effuse lanatum. Hab. ad Appelsbosh Woormansbosh (Zeyher, 
n° 3693), 


Mimetes Buekii Gandoger sp. nova. — M. purpurea f. longi- 
folia Buek ! ex ipso. — Species sat distineta ob folia saltem duplo 
Majora (15-16 mill. longa) crassa, vix falcata acutiora, capituli 

racleas eum fere duplo superantes longius aristatas, antheras 
NON rigras, ellipticas filamentaque longiora. Africa austr. (hb. 


Drège, n° 8022 b.). 


XCIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Genre LEUCOSPERMUM R. Br. 


Comprend à peu près 40 espèces. 


Leucospermum Macowani G. sp. nova. — Mac Owan et Bolus 
Herb. norm. n° 774; Mac Owan exs. n° 2497. — Glabrum; folia 
imbricata maxima 3-3/12 cent. longa, oblonga basi, attenuala 
apice 7-dentata nervosa pallide viridia semipatula, capitula lanata, 
bracteis tomentello-pilosis longe acuminatis instructa, inflores- 
centia pilosa, styli prorsus glabri, stigmatibus acute quadratis 
vel pyramidato-obtusis, 4-4 1/2 mill. longis, basi late angulo- 
sis, Semina nigrescentia, latere compressa dorso inflato-curvata, 
7-8 mill. longa, testa alba. Hab. Cap ad montem Diaboli in rupes- 
tribus prope urbem alt. 2000’ (Mac Owan, etc.). 

Species spectabilis a L. conospermo R. Br. cui accedit bene dis- 
tincta ob foliorum indolem, capitula lanata bracteasque longe acu- 
minatas stylumque duplo brevius quadrangulo-pyramidatum, etc. 


A L. elliptico R. Br. styli forma cum capituli indumento satis 
recedit. 


LEUCOSPERMUM LINEARE 6. calocephalum Gand. — Mac Owan 
et Bolus Herb. norm., n° 777; Mac Owan exs. n° 2839. — A spe- 
ciminibus Drège, Ecklon, Zeyher, etc. differt foliis angustioribus 
vix nervosis, bracteis tomentosis ovatis majoribus abrupte nec 
paulatim cuspidatis, stylo eliam inferne glaberrimo. Hab. Cap, in 


lapidosis ad Mostertsberg prope Mitchell’s Pass (Bolus; Mac 
Owan). 


LEUCOSPERMUM NUTANS 6. integrum Gandog.— Zeyher, n° 3678. 
— À typo differt foliis ovatis basi dilatatis brevioribus semper 
integerrimis, perigonio glabriore, stigmate majore ad basin 
multo longius incrassato. Hab. Africa austr. ad Klynrivierskloof 
(Zeyher). 

Specimina Zeyheriana, n° 3678 b. (L. nulans T. oblongifolia 
Meisner ex ipso !) foliis oblongis, basi paulo contractis, apice late 
tridentatis prominule nervosis siyloque inferne piloso specien 


novam probabiliter constituunt et nomine L. Meisneri Gandog- 
salutandam esse censeo. 


LEUCOSPERMUM BuxiFouIUM f. epacridea Gandog. — Zeyher, 


GANDOGER. — PROTÉACÉES DE L’AFRIQUE AUSTRALE. XCV 


n° 3685 $. — Recedit a typo indumento albido-virente multo bre- 
viore, foliis duplo latioribus (10-11 mill.), undulatis obtusis, stig- 
mate acutus angulato, capitulis submajoribus ac longius villosis. 
Hab. Cap, ad Babylonstoorn prope Eksteen in montosis (Zeyher). 


LEUCOSPERMUM TRUNCATUM $. septemdentatum Gandog. — 
Laidley, exs. n° 185. — Folia plerumque 7-dentata spathulata, pe- 
rigonium laxius sed longius pilosum basi glaberrimum. Hab. Port 


Elisabeth (Laidley). 


LEUCOSPERMUM PENICILLATUM £. trichantum Gandog. — Folia 
duplo minora (7-8 mill.) lata, bracteæ extus prorsus villosæ 
ad apicem magis et longius pilosæ. Hab. Cap (Zeyher sine num.). 


LEUCOSPERMUM CRYPTANTHUM f. Zeyheri Gandoger. — Zevher, 
n° 3684 c. — Folia glaberrima lucida, latiora spathulata, superiora 
vero plerumque 5-dentata, stigma filiforme. Hab. Cap (Zeyher). 


Leucospermum Bolusii Gandog. sp. nova L. puberum Bolus, 
€xs. n° 8077, non R. Br. — Préter ramos pilosos glabrum, folia 
Subconcava ovato-elliptica utrinque sensim attenuata plerumque” 
integra rarius aliquot tridentata, basi infima velutina, cæterum 
. &laberrima, laxe imbricata adscendentia, capitula 3-4 glomerata, 
bracteæ ciliatæ dorso læves breviter acutæ, perigonii laciniæ fla- 
Vescentes lineares Jaxius pilosæ 10 mill. longæ, stylus 1 1/2 cent. 
longus, stigma parvum capitato-pyramidatum. Hab. Cap ad 
Gordon’s Bay, False Bay (H. Bolus). 

Bona species a vicinis et præsertim L. pubero R. Br. sane dis- 
üincla foliis duplo majoribus integerrimis glabris, florum struc- 
lura, perigonio styloque brevioribus, etc. 


Genre OROTHAMNUS Eckl. 


Orothamnus Zeyheri Eck1. Mimeles Zeyheri Meisn. — Ce genre, 
qui ne renferme qu’une espèce, est intermédiaire entre les Leu- 
“oSpermum et les Nivenia. 


Genre NIVENIA R. Br. 


Comprend douze espèces. 


XCVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Nivenia Bolusii Gandoger sp. nova. N. Lagopus Bolus exs. a. 
1899, non R. Br. — Folia glabra late crasseque trifido-furcata fidis 
4 mill. latis, obtusis, callosis, spica oblonga, obtusa, cinereo- 
villosa, bracteæ ovato-subobtusæ tomentell:e, perigonium copiose 
pulverulentum apice lanato-ciliatum, stylus purpureus basi ad- 
presse pilosus, stigma nigrum ovato-cylindricum. Hab. Cap ad 
Caledon (H. Bolus). 

À vera N. Lagopus longius recedit et magis ad N. mediam KR. 
Br. et N.crithmifoliam KR. Br. appropinquat, sed ab utraque 
evidenter differt glabritie fidis crassis callosis, spicis ternatis extra 
folia parum exsertis, stylo adpresse piloso, etc. 


NIVENIA MEDIA f. Zeyheri Gandog. — Zeyher, n° 3716. — Rami 
sat divaricati, fidæ foliorum duplo crassiores ebtusæ, spica multo 
minus pilosa. Hab. Africa austr. ad Zwartberg Babylonstoorn 
(Zeyher). 


NIVENIA CRITHMIFOLIA R. Br. — Species illa formas plures seu 
potius subspecies ostendit; sic : 4° Tota cinerea, foliorum fidæ 
lineares, spica abbreviata (Zeyher, n° 3716 8.); % Glabra, fidæ 
filiformes acutæ, spica pedunculata elongata (Drège), etc. 


NIVENIA SCEPTRUM f. dissecta Gandog. — Zeyher, n° 3717. — 
Folia etiam superiora late multifida nec integra, bracteæ breves, 


flores recti, stigma 1 1/2 mill. longum quam in typo subduplo 
brevius. Hab. Cap. 


Genre SOROCEPHALUS R. Br. 


Renferme environ une douzaine d’espèces. 


SORUCEPHALUS LANATUS f. glomerata Gandog. — Eckl. Zeyh., 
n° 29. — Rami magis pilosi, folia majora, crassiora, bractéæ 
lanceolato-acuminatæ, capitula glomerata spicam confertam 
efformantia, stigma majus ovatum nec globosum. An species 
propria? Hab. Cap, Rivier Zonde Linde (E. Z.). 


Genre SPATALLA R. Br. 


Ce genre comprend dix-huit espèces. 


NES DT à Pen NET Ent TS AMONT 


éorr is 


Listes des membres ci Ls autres personnes qui ont pris part à le: 


BOSSION . uen, Las ne RS ne de Det 4e sd à 0 ee vs eee à dote COS 


RÉUNION" PRÉPARATOTRE DU 21 mai 1901, A AJACCIO. 


Élection du Bureau spéctal de la 8088iON.. ++... ovseee 
Programme de la SOSSOM....... ere... 


SÉANCE DU 24 mat. 


Allocution de . le Maire d'Ajaceio:. PL Re D UN RFA 
Considérations générales sur la flore de la Corse......... re + 


Les Astragalus américains,.......,.,...,..,...,.,...,..4.442 


SÉANCE pu 25 MAL. 


De l’utilisation di données noitg ques dans la taxonomie des 
Basidiomycètes........,...,4...........,.............ee 
Causerie sur les Pannarig............................ ....... 


| Séance pu 5 su. 


MN. Roux est f dsbtan membre de la Société................ 


Sur un cas curieux : es clétstogamie chez une Crugiière (Figures. 


res LÉ 
+ Apr Er 


non nouvelles ou à mal condues Mrs 


XX 
XXXI 


LA 


Qi. ARTICLE 1*, La Société prenit le titre de 

"7 Sociélé botanique de France. 

… ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- 
courir aux progrès de la Botanique et des 
sciences qui s'y rattachent; 2 de faciliter, 

ar tous les moyens dont cile peut disposer, 

es études et les travaux de ses membres. 
“ART. 3. Pour faire partie de la Société, 
il faut avoir été présenté dans une de ses 
séances par deux membres qui ont signé la 
présentation, et avoir été proclamé dans la 
séance suivante par le Président. — Les 

Français, quel que soit le lieu de leur rési- 

dence, et les étrangers, peuvent également, 

et au même titre, être membres de la Société. 


. "7 — Le nombre des membres résidant à Paris 


2 ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des 
membres résidant dans les départements ou 
à l'étranger est limité à six cents. 

ART. 4. La Société tient ses séances habi- 
tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates 
sont fixés chaque année, pour l’année sui- 
vante, dans la dernière séance du mois de 
décembre. — Tous les membres de la Société 
ont le droit d'assister aux séances. Ils. y ont 
tous voix délibérative. — Les délibérations 
sont prises à la majorité des voix des mem- 
bres présents. 

ART. 5. Les délibérations relatives à des 
acquisitions, aliénations ou échanges d’iin- 
meubles, et à l’acceptalion de dons ou legs, 
sont soumises à l'autorisation du Gouverne- 

ment, préalablement à toute exécution. 
_  AùT. 6. L'administration de la Société 
… est confiée à un Bureauet à un Conseil, dont 
le Bureau fait essentiellement partie. 
ART. 7. Le Bureau est composé : d'un 
président, de quatre vice-présidénts, d’un 
: secrétaire général, de deux secrétaires, de 
.! » ‘deux vice-secrétaires, d’un trésorier et d’un 


‘archiviste. 
ART. 8. Le président et les vice-présidents 
sont élus pour une année. — Le secrétaire 


général est élu pour cinq années; il est 

… lééligible aux mêmes fonctions. — Les se- 

crétaires, lés vice-secrétaires, le trésorier 

».. set l’archiviste sont élus pour quatre années ; 

ces deux derniers sont seuls rééligibles. — 

Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous 
les deux ans. 

ART. 9. Le Conseil est formé en outre de 
douze membres, dont quatre sont remplacés 
chaque année. 

ART. 10. Le Président, les autres mem- 
bres du Bureau et les membres du Conseil 
d'administration sont élus, à la pluralité 
des voix, dans la dernière séance du mois de 

décembre. Tous les membres de la Société 
. * sont appelés à participer à ces élections, soit 
 Mireclement, soit par correspondance, Le 
Président ést choisi parmi les quatre vice- 
présidents en exercice. 
ART. 11. La Société pourra tenir des 
séances extraordinaires sur des points de la 


Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans S235° 
” du 5 août 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autori 


du Gouvernement. 


Re | 
Le Secrétaire général de la Société, gérant du B 


6321. — Libr.-lmpr, réunies, rue Saint-Benoît, 7, Paris. — Morrenoz, dirotléurs 


_ganisé par les membres présents ” 


France qui auront élé préalablem à 


minés.— Un Bureau sera spécialemen 
réunions. 


Société est délivré gratuitement à € 
membre. sn 

ART. #3. Chaque membre paye une € 
sation annuelle de 30 francs.— La cotisat 
annuelle peut, au choix de chaque membre 
être remplacée par une somme de 400 fr; 
une fois payée. Tout membre qui à pi 
régulièrement la cotisation sociale pendi 
au moins dix ans peut devenir membre 
vie en versant seulement 300 fr. 

ART. 14. La Société établit chaque année 
son budget pour l’année suivante. Dans! 
première séance du mois de mars de chaq 
année, le compte détaillé des recettes et4 
dépenses de l’année précédente est soumiss 
à son approbation. Ce compte est publié danss 
le Bulletin. 

ART. 45. Les fonds libres sont déposé 
dans une caisse publique jusqu’à leurempld 
définitif. — Les sommes reçues, qui n 
pas été employées dans le cours d un ex 
cice, sont placées en rentes sur J'Étatséf 
obligations de chemins de fer français (donl 
le minimum d'intérêt est garanti par FE 
en actions de la Banque de France, où #2 
obligations du Crédit foncier, sauf cel 
que la Société juge nécessaires pour Cour 
les dépenses de l'exercice suivant. — 
valeurs ainsi acquises ne peuvent. être 
nées qu’en vertu d’une délibération de 
Société. 

ART. 16. La Société est représentée, 
les actions judiciaires qu’elle a à exereer 
à soutenir, et dans tous les actes pa 
vertu dé ses délibérations, par le Ti 
ou par l’un des membres du Conseil que 
a désigné à cet effet. : 

- AnT. 17. En cas de dissolution, {0 
membres de la Société sont appelés 
der sur la destination qui sera donnée 
biens, sauf approbation du Gouvernement | 

ART. 18, Les Statuts ne pores 
modifiés que sur la proposition du LU 
d'Administration ou sur une propos 
vingt-cinq membres présentée au PU 
Dans lun ou lautre cas, là Loge 

isè 


doit être faite un mois au moins à 
séance dans laquelle elle est sou 
vote de la Société. Fe 2 
’assémblée extraordinaire, pr 
convoquée à cet effet, ne peut a 
Statuts qu'à la majorité des deux #® 
membres présents ou votant-par © 
ondance. x 
É Le nombre des membres présents à 
séance: ou votant par correspondat 
être égal, au moins, au quart des me 
de la Société. 


E. MALINVAUD. 


# 


BULLETIN 


DE . LA 


DE FRANCE 


FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ’ 


; {ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 s _rias ES 


TOME QUARANTE-HUITIÈME 
| e* v 
(Quatrième Série — TOME Î) 


1901 


SESSION EXTRAORDINAIRE EN. coRsE, MAI-JUIN 1901: 


| tonte ET- “DERNIÈRE PARTIE) 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 


RUE DE GRENELLE, 84 


Président : M. Gaston BONNIER. 
Vice-présidents : 
MM. Zeiller, Costantin, Guillon, Poisson. 


Secrétaire général: M. E. Malinvaud. 


Secrétaires : Vice-secrétaires :: PR 


“MM. Buchet, Lutz. MM. Gagnepain, b n0HDf 
= Trésorier : Archiviste : CN 
M. Delacour. M. Éd. Bornet. 
de Membres du Conseil: ni. 
MM. Bois, MM. Camus (G.), MM. Hue (abbé), 
Boudier, Dismier, Maugeret, 44 
Bureau, Drake del Castillo, Mouillefarine, 
Camus (F.), Guérin, de Seynes. 


Tarif des tirages à part. 


LL $ 
ik 95 50 400 | 906 500 
NOMNRE DE FEUILLES. T0 eut. À exute, LR 


Une feuille(16 pages), réimposition, papier, tirage, | fr. e. fr. e. fr, e. fr. € 
_plinre, piqûre et enveloppe de eonleur. . . : . | 850 | 90 | 141 » | 45 + | 24 
Trois quarts de feuille (42 pages). . . ... . ... +. 
Demi-fenille (8 pages). . . . . . .:. . +... . 
Quart de fenille (4 pages . . . . . . . .. ss 


12 ». 


8 » 

5 » 

4 » 
: 2e fenille en sus de la première.', . . ...... 7 50 
7 » 

» 

3 » 


: 8 
. Trois quarts de feuille en sus d’une fenille. . . . . 8. 11 50 
Demi-feuille en sus d’une feuille. . , . . . . .. 5 650 |- 8,50 
Quart de feuille — PS VE D PRET > 8». 


F La composition d’un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 4 franc. " 
— La composition d’an grand titre d'une page est de 3 francs, Eu plus les frais de tirage et de P cd 
La composition d’un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. ile. 

La composition d’une couverture imprimée, avec encadrements et.sans page d'annonces; est de ses 
- titre est la répétition de eelni de la broëlmre, et de 4 francs si le titre est fait seulement jour Ja © 
. ture. En plus les frais de tirage et de papier. 
ï si y a des corrections, elles sont eomptées en sus 90 ce. l'heure. * 

Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs- 
Une gravure d’une demi-page, 4 fr. 50. 
Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entraïnant nne modification dans la disposition _. 
:“ Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus.et à des prix qu’il est impossible de-fxer ee 


GANDOGER.— PROTÉACÉES DE L’AFRIQUE AUSTRALE. XCVH 


SPATALLA PROLIFERA f. CAPITATA G. Zeyher, n° 3719. — Tota 
longe pilosa nec glabra; folia breviora vix 1 cent. longa tenniora 
rigida imbricata, rami graciles villosi, flores capitati, perigonium 
majus. Hab. Africa austr. ad Hottentottshollandsberg (Zeyher} 
ubi floret decembri. 


SPATALLA PEDUNCULATA f. ORTHOPHYLLA Gandoger, — Zeyher, 
n° 3721. — Rami teretes puberuli, folia stricta nec falcata ascen- 
dentia longiora, stigma ovatum. Hab. Cap ad Groote Houhoek 
(Zeyher), julio florens. — In schedula Meisner ipse scripsit 
€ forma ad S. sericeam valde accedens », quod verum est quo ad' 
folia, bene vero ob inflorescentiam certissime. ad S., peduncula- 
tam pertinet! 


Genre FAUREA Harvey. efl 


Nc renferme qu’une espèce, F. saligna Harvey, ayant l'aspect de 
Certaines Protéacées australiennes : Lomatia, Grevillea, etc. 


Genre BRABEIUM L. 


Une seule espèce B. stellulifolium, assez polymorphe. 


Genre AUEAX L. 


Il contient deux espèces. 


AULAxX UMBELLATA f. Dregei Gandog. — Media inter banc et 
À. pinifoliam ; a prima difert foliis decurrentibus saltem duplo 
anguslioribus, spicis pedunculatis, folia non superantibus ; ad . 
secundam accedit perigonn totiusque inflorescentiæ forma, sed 
foliis magis decurrentibus jatioribus obtusis, nervo medio pre-. 
minulis, etc. An hybrida ? Hab. Cap (Drège). 


Genre. LEUCADENDRON L. 


Renferme environ 75 espèces, toutes plus belles les unes.que 
les autres, notamment le fameux L. argenteum, l’un des plus 


beaux arbustes que je connaisse: RE AE 


T. XLVIIL. G 


XCVIIL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


LEUCADENDRON VENOSUM f. quinquenervia Gandog. — Zevher, 
n° 3637. — Folia 2-2 1/2 cent. lata, prominule evidenterque 5- 
(nec 3) nervia, capitulum minus, perigonium duplo brevius ac 
angustius. Hab. Africa austr., Palmetrivier ad Knofflookskraal in 
montibus decembri florens. 


LEUCADENDRON DECORUM. Sequentes formæ distingui possunt : 


— 4° f. Lævis Gand. Zeyher, n° 3635. — Totum glabrum, folia 
majora 6-7 cent. longa, apice emarginato-callosa recurvata, squa- 
ma Q truncato-obtusæ. Hab. Cap. 


__— 2° f. macrozeris Gand. — Zeyher, n° 3641. — Rami villosi ; 
Jolia quamin typo latiora (2-2 1/2 cent.), callosa basi, parum atte- 
nuata, squamæ Q undulato-crenulatæ obtusæ, 16-18 mill. lati. 
Hab. Africa austr. ad. Hemel et Aarde in montibus ubi floret au- 
gusto. — Forsan species nova secundum Meisner ! 


— 3 f. MICROCEPHALA Gand. — Zeyher, n° 3635 b.— Glabrum, 
rami flexuosi tenues nec rigidi, folia lineari-oblonga laxa retusa, 
squamæ ovato-triangulares acute cuspidatæ. Hab. Cap, ad Groote 
Houhoek et Greitgesgat in alpestribus mense julio florens. — An 


etiam species propria? ob capitula duplo minora (2 cent.) et 
squamarum fruct. forma. 


LEUCADENDRON VIRGATUM f. gnidioides G.— Zeyher, n° 3650. 
— Dense foliosum, folia minora, 2 1/2-3 mill. lata, acuta nec mu- 
cronala, capitula minora, 6-8 mill. diam. lata, bracteæ florales 


glabræ, ovato- -cuspidatæ. Hab. Cap, ad Van Stadesberg in montosis, 
octobri florens. Species distincta ? 


Leucadendron empetrifolium Gand. sp. nova. — Rectum, rami 
puberuli, folia imbricata ovato-linearia, 6-7 mill. longa, sessilia, 
basi dilatata, ad apicem breviter attenuata mucronulata, glabra, 
capitulum 6-8 mill. diam. latum sessile globosum, bracteæ florales 
aato-cuspidatæ dorso tomentellæ, perigonium breviter cinereo- 
pubescens, stigma ovato-acutum. Hab. Cap (Drège). 

Facies L. imbricati R. Br., a quo certe differt foliorum forma, 
capitulis minoribus, squamis cuépidatis, perigonio non lanatos 


LEUGADENDRON ULIGINOSUX . pungens Gand. = Zesher, n° "3647. 


GANDOGER. — PROTÉACÉES DE L’AFRIQUE AUSTRALE. XCIX 


— Viride glabrescens, folia basi longius contracta apice pun- 
gentia valdeque apiculato-aristata, capitulum minus. Hab. Cap, ad 
Klynrivierskloof ubi floret augusto (Zeyher). 


LEUCADENDRON SALIGNUM f. erioclada G.— Zeyher, n° 3646. — 
Rami tomentello-albidi, folia longiora (7-8 cent.) primum pubes- 
centia prominule nervosa basi lanata, ad apicem vix mucronata, 
Squamæ crenulato-undulatæ, quam in typo breviores, intus mi- 
aus striatæ. Hab. Africa austr. ad Woormansbosh Kloof, octobri 
(Zeyher). 

Indumenti ac foliorum bractearum seu squamarum flor. indole 
a typo tam longe distat ut num dubitare liceat an sit species nova. 


Genre PROTEA L. 


Extrêmement nombreux (au moins 130 espèces), bizarre, excen- 
trique dans ses formes, son port, ses couleurs, etc. 


PROTEA cynaroines : 1° f. eriolepis Gandoger.-- Zeyher, 
2° 3655. — Squamæ involucri extus dense sed breviter tomen- 
lose acuminatæ, antheræ longiores, capitulum omnium maximum 
15-17 cent. diam. latum. Hab. Cap ad Woormansbosh Zwellendam, 
in alpestribus mense octobri florens (Zeyher). 


— 2 f. cyclophylla G. — À typo variisque ejus formis re- 
cedit foliis maximis 8-10 cent. latis, orbiculatis vel subrotundatis 
Obtusis baique truncatis nec attenuatis. Hab. Cap, ad Zwellendam 


(Zeyher). 


PRoTEA rormosa f. Meisneri G. — Zeyher, n°3661. — Meisner 
Scripsit in schedula « var. foliis margine glabris, stylo inferne pu- 
bescente ». Folia plerumque 2 1/2 cent. longa, oblonga obtusa 
EMarginata, breviter petiolata, glaberrima, squamæ flor. oblongo- 
Sublanceolatæ, inferius tomentosæ, ad apicem glabræ sed prorsus 
ciliatæ, Hab. Africa austr. ad Onrustrivier (Zeyher). 


“PROTEA INCANA f. transvaaliensis Gand.— Laidley, n° 380. _— 
Folia angustiora (2 cent.), minus incana, inflorescentia: minusque 
Villosa nec lanata, stylus longe nudus, bracteæ exieriores rubentes 


C SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


spathulatæ extus tomentosæ. Hab. Transvaal, ad Mahalisberg, maio 
florens (Laidley, Sim). 


Prorea iNcompra : 1° f. Dregei G.— Folia angustata (7-8 mill.) 
prorsus pubescentia subincana. Hab. Cap (Drège). 


— % f. Zeyheri Gandoger. — Zeyher, n° 3658. — Folia late 
(2 cent.) oblonga, glabra viridia, magis nervosa. Hab. Africa austr. 
ad Knofflookskraal in regione alpina ubi mense augusto floret 
(Zeyher). 


PROTEA LONGIFOLIA f. megacephala Gand. — Drège n° 8047. 
— Folia longiora (13-15 cent.), capitulum majus 7-8 cent. diam. 
latum, 14-15 cent. longum, squamæ flor. magnæ. Hab. Cap 
(Drège). 


Genre SERRURIA Salisb. 


Il comprend 68 espèces généralement admises, dont un grand 
nombre assez polymorphes pour faire l’objet d’un travail spécial. 


Conformément aux usages, M. le Président prie l’Assem- 
blée de faire connaitre ses préférences au sujet de la pro- 
chaine session extraordinaire. 

MM. Maxwell et Motelay, au nom de la Société Linnéenne 
de Bordeaux, proposent que cette session extraordinaire ait 
lieu à Bordeaux. 

M. le Président se fait l'interprète des Membres de la 
Société pour remercier vivement les botanistes bordelais de 
leur aimable invitation et l’Assemblée émet à l'unanimité le 
vœu que Bordeaux soit choisi comme siège de la prochaine 
session extraordinaire. 

M. Gerber rappelle que M. Gaston Gautier serait heureux 
de voir la Société tenir une de ses prochaines sessions dans 
l’Ariège et qu’il se met à sa disposition pour l’organisation 
de cette session. 

M. le Président regrette que l’absence de M. G. Gautier 


SÉANCE DU 5 JUIN 1901. CI 


ne lui permette pas de recevoir directement les remerciements 
de l’Assemblée, et il prie M. Lutz de transmettre au Bureau 
de la Société la proposition de M. Gautier et de l’appuyer 
au nom des botanistes présents. 


Dans une allocution qui est couverte d’applaudissements, 
M. le Président adresse alors aux autorités préfectorales et 
municipales les vifs remerciements de la Société pour le char- 
Mant accueil et les nombreuses marques de sympathie dont 
ses membres ont été l’objet pendant toute la durée de la 
Session. Il remercie également en termes chaleureux les 
Membres du Comité local d'organisation dont l’activité a 
permis la réalisation d’un programme étendu et plein de dif- 
ficultés matérielles. 

La parole est ensuite donnée à M. Gerber pour la présen- 
tation, au nom d’un certain nombre de nos confrères, d'un 
Yœu concernant M. Baltié. M. Gerber s'exprime en ces 
termes : 


Messieurs, 

Vous venez de tenir une session qui marquera parmi les plus remar- 
quables sessions extraordinaires de la Société botanique de France. 

Cryptogamistes aussi bien que phanérogamistes ont fait une moisson 
d'autant plus abondante que toutes préoccupations autres que celles de 
récolter des espèces nouvelles étaient complètement écartées : ils sa- 
vaient, en effet, pouvoir se reposer complètement sur l'organisateur de 
Celle session et sur le Comité local si bien personnifié dans le sympa- 
thique inspecteur du Crédit Foncier en Corse, M. Baltié. 

Messieurs, vous avez vu, durant cette session, M. Ballié sans cesse sur 
là brèche, et vous avez pu apprécier combien nombreux sont les services 
qu'il nous a rendus, combien profond est son attachement pour notre 
Société, Aussi a-t-il semblé à beaucoup d’entre nous que des remercie- 
Ments, de si haut qu'ils viennent, seraient insuflisants pour manifester 
Notre reconnaissance à notre ami et nous avons pensé que le meilleur 
témoignage de gratitude serait celui qui attacherait confraternellement 
M. Baltié à la Société botanique de France, en lui décernant le titre de 
Membre honoraire. Aussi ai-je l'honneur de vous soumettre au nom d'un 
Certain nombre d’entre nous le vœu suivant : | 

Les membres de la Société botanique de France, réunis en session 
extraordinaire à Ajaccio, constatant l'heureuse réussite de la belle 


cal SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


session organisée par MM. Lutz et Baltié, leur adressent leurs plus 
vifs remerciements. Ils seraient heureux de voir le Conseil d’Admi- 
nistration prendre les mesures nécessaires pour attacher définitive- 
ment M. Baltié à la Société botanique de France. 


Ce vœu, mis aux voix, est adopté à l'unanimité. 


Aucune communication ne figurant plus à l’ordre du jour, 
g P 


M: le Président déclare close la Session extraordinaire de 
4901. 


RAPPORTS 


SUR LES 


EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ 


HERBORISATIONS AUTOUR DE LA VILLE D’AJACCIO, LES 21, 23 ET 
24 MAI, par M. l'abhé H. COSTE. 


1° Plantes du Cours Grandval : lieux vagues, décombres, 
bords des routes, talus. 


À peine débarqués à Ajaccio, le mardi 21 mai, vers 9 heures du 
Matin, nos confrères s’empressent de s'installer à l'hôtel Schweizerhof, 
Situé à l’extrémité de la ville, dans un magnifique quartier, le Cours 
Grandval, tout embelli de promenades charmantes, de villas superbes et 
de riches jardins, où fleurissent toute l’année de brillantes plantes tro- 
Picales. L’odeur suave des Orangers, des Citronniers, des Cédratiers, 
lant sur les boulévards que dans les bosquets, se marie agréablement à 
l'odeur balsamique des. Cistes qui couvrent les coteaux supérieurs, et 
nous avertit que nous avons pris pied sur le sol enchanté de la Corse. 
Alors chacun rivalise d'activité. Tandis que plusieurs s’empressent de 
léConnaître !a ville, les autres commencent aussitôt les herborisations 
aux abords mêmes de l'hôtel. Une foule de plantes appartenant à la 
région méditerranéenne et à la région basse de la Corse s'offrent à nous : 
boites et cartables s’emplissent bientôt des prémices de nos récoltes. 

Les environs immédiats d’Ajaccio présentent ce double avantage de 
n'être point difficiles à parcourir et d'offrir sur une surface peu étendue 
une riche provision de plantes intéressantes. J'ai mis à profit les loisirs 
de la journée du 21 mai et ceux des 23 et 24 mai pour explorer ces 
alentours de la ville et noter soigneusement les espèces observées. Les 
listes suivantes, simple relevé des notes de mon carnet, donneront ‘une 
plète de la végétation du golfe d’Ajaccio à cette époque de 

ist 


idée assez com 
? La 
1 année, 


CtY SESSION EATRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Ranunculus parviñorus L. 
—_ sardous Crantz (ki. 
tetz). 
— muricatus L. 
l'apaver setigerum DC. 
— hispidum Lamk.(P. hybradua Er. 
— Rhæœas L. 
— dubium L. 
Fumaria muralis Soud.form.F.con- 
{usa Jord.). 
taphaaus Raphanistrum L. 
Sinapis arvensis L. 
— incana L. (Hésrschfelder adpiessa 
Mæœnch). 
— nigra L. 
Diplotaxis tenuwfolia DC. 
Sisgmbrium Thalanum Gay 
Thaliana 1..). 
— oflicinale LL. 
Calepina Corvim Desr. 
Bunias Erucago L. 
Capsella rubella Reut. 
Lepidium graminifolium L. 
Cakile maritima Scop. 
Rapistrum rugosum Berg. 
Cistus monspeliensis L. 
Relianthemum guttatam Mil!. 
Reseda Luteola L. 
Sulene gallica L. (plasiears formes). 
Lyehnis macrocarpa Boiss. (Melan- 
drium macrocarpum Wilid.). 
Bianthus velutinus Guss. 
Sagina apetala L. 
Stellarra media Vil/. 
Cerastiam glomeratuin Thuill. (C. 
viscosum (1. (1). 
— glutinosum Fries. 
Spergularia Bocconei Foucaud. 
— rabra Pers. form. (S. arenosa 
louc.). 
linum gallicum £. 
Malva silvestris L. 
— parviflora L. 
Geranium rotundifolium J. 
— molle L. 
Brodium malacoides Wilid. 
— Gicutarium L'Herit. 
Oxalis corniculata 1. 
Pistacia Lentiscus L. 
Medicago orbicularis All. 
— maeulata Wailld. (M. arabica 
Willd.). 


philonotis 


Arab 


| Médicago polvearpa Wilid. 


lappacea 
DC.). 
— tribuloides Desr. 
præecox DC. 
Melilotus elegans Sal:m. 
Trifolium campestre Schr. \T. agra- 
rium Vi. Ur). 
— micranthum ir. 
G. 6.) 
— tomentosum L. 
— resupinatum L. 
— nigrescens bar. 
— suffocatum F. 
— subterraneum L. 
glomeratum L. 
— scabrum L. 
_—- Bocconei Sarf. 
— arvense L. 
stellatum L. 
Lotus angustussimus L. 
Vicia angusufolia Heich. 
Lathyrus Clymenum LL. 
— angulatus L. 
Ornithopus compressus L. 
Rabus ulimifohus Schott. 
Alchemilla arvensis SCop. 
Polycarpon tetraphyllum L. 
Corrigiola telephiifolia Pourr. 
Tillæa muscosa L. 
Sedum rubens L. 
— cæspitosum DC. 
— stellatum L. 
Umbilicus pendulinus DC. 
Opuntia vulgaris Mill. 
Torihs nodosa (ærtn. 
Fœuiculum ofticivale AU. 
Anthriscus vulgaris Pers. 
Galium Aparine L. 
— parisiense L. 
Vaillantia muralis L. 
Sherardia arvensis L. 
Senecio lividus L. 
Conyza ambigua DC. 
Inula viscosa Ait. L 
Logfia gallica Coss. et G. (Filago 907 
dica L..). 
— tenuifolia Pres. 
Chrysanthemum segetum L. 
— Myconis L. L 
Asteriscus spinosus 6. G. (Buphtha 
mum spinosum L.). 


Desr. (M. pentacycla 


(T. fiiforme 


COSTE, — HERBORISATIONS AUTOUR DE LA VILLE D'AJACCIO. 


Ualendula arvensis L. 
Silybum Marianum Gertn. 
Carduus Picuocephalus L. 
Centaurea Calcitrapa L. 
Scolymus hispanicus L. 
Rhagadiolus stellatos DC. 
Hedyprois polvorplia 4€. 
Hypocharis radicata £. 
— glabra L. 
Urosperinum Dalechamprs Desf. 
— picroides Desf. 
Chondrilla juucea L. 
Sonchus oleraceus EL. 
Picridium vulgare Des. 
Andryala integriloha 4. 
Campanula Erinus 4. 
Anagaliis arvensis £. form. (A. phæ- 
nicea Lam. 
— — form. A. cwrulea Laimki. 
Ülea europæa L. 
Phillyrea angustifoha L. 
Convolvulus arveusis L. 
Borrag o officinahis L. 
Echium plantagineum L. 
Myosotis hispida Scht. 
Heliotropium europæum L. 
Scrofularia peregrina L. 
Veronica Cymbhalaria Bod. 
— Persica Pers. 
— polita Fries. 
— arvensis £. 
Orobanche minor Sutt. 
Lamium purpureum L. 
Stachys arvensis L. 
Verbena officinalis L. 
lantago Coronopus L. 
— lanceolata 1. 
— Bellurdi Au. 


CV 


Plantago Psyllium L. 
Amarantus deflexus L. 

Beta maritima £L. 
Chenopodium murale £L. 
Rumex bucephalophoras L. 
Polygonum Coenvoivulus £. 
Euphorhia helioscoma L. 

— Peplus L. 

Ulmus campestris Smith (planté). 
Urlica urens L. 

Parietaria officinalis L. 
Theligonum Cynocrambe £.. 
Quercus flex L. 

\sphodelus microcarpus Vie. 
\sparagus aculifohius L. 
Tamus communis L. 

Juncus bufonius L. 

Cynodon Dactylon Pers. 
Lagurus ovatus L. 
lPiptatherum mulüiorum P. B. 
Aira carvophyllea L. 

— elegans Gaud. 

Avena barbata Brot. 


Trisetum neglectum RϾm. et S. 


kæleria phleoides Pers. 

Poa annua L. 

Briza maxima L. 

Cynosurus echinatus L. 

— aureus L. (Lamarckia aurea 
Mænch). 

Vulpia sciuroides (mel. 

— Pseudomyures Soy.-Willm. 

Bromus sterilis L. 

— maximus Des/. 

— madritensis L. 

— mois L. 

Hordeum murinum LZ. 

Psilurus nardoides Trin. 


2° Plantes du littoral, depuis le Cours Grandval jusqu'au 
cimetière, par la Batterie et la Chapelle des Grecs. 


Ranunculus aquatilis L. (forme). 
trilobus Desf. 

= Parviflorus L. 

= OPhioglossifolius Vil. 


_, . Scop.). 
Cardamine hirsuta L. 
Cakile maritima Scop. 


Rapistrum Linnæanum Boiss. 
Frankenia lævis L. 


| Silene cretica L. 


| 


| 


Lychnis macrocarpa Boss. 


ucium flavum Crantz (G. luteum | — læta Ait. form. (L.corsica Lois.). 
| Dianthus velutinus Guss. 


Sagina maritima Don. 
Spergularia Bocconei Fouc. 


CvI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Spergularia rubra Pers. form. (sS. 


arenosa Fouc.). 
Linum strictum L. 
— gallicum L. 
— angustifolium Huds. 
Radiola linoides Gmel. 
Lavatera cretica L. 
Erodium malacoides Willd. 
— moschatum L'Herit. 
Hypericum tetrapterum Fries. 
Tribulus terrestris L. 
Calycotome villosa Link. 
Genista corsica DC. 
Medicago marina L. 
— lappacea Desr. 
— littoralis Rhode. 
— cylindracea DC. 
— sphærocarpa Bert. 
Melilotus sulcata Desf. 
Trifolium patens Schreb. 
— ligusticum Balb. 
— lappaceum L. 
— maritimum Huds. 
Lotus parviflorus Desf. 


— cytisoides L. (L. Allionii Desv.). 


Scorpiurus subvillosus L. 
Lythrum Hyssopifolia L. 
Peplis erecta Reg. 


Polycarpon tetraphyllum L. form. 


(P. alsinæfolium DC.). 
Paronychia echinata Lamk. 
Conyza ambigua DC. 
Bellium bellidioides L. 
Helichrysum angustifolium DC. 
Evax pygmæa Pers. 
Galactites tomentosa Mænch. 
Silybum Marianum Geærtn. 
Cirsium lanceolatum Scop. 
Centaurea napifolia L. 
Carlina corymbosa L.. 
Scolymus hispanicus L. 


Cichorium Intybus L. form. (C. diva- 
ricatum Schousb.). 

Hyoseris scabra L. 

Urospermum Dalechampii Desf. 

Laurentia Michelii DC. 

Centunculus minimus L. 

Anagallis parviflora Salzm. 

Samolus Valerandi L. 

Erythræa maritima Pers. 

Cicendia filiformis Delarbre. 

Linaria cirrosa Walld. 

— commutata Bernh. 

— Pelliceriana Mir. 

Statice articulata Lois. 

Rumex pulcher L. 

Polygonum maritimum L. 

Euphorbia pterococca Brot. 

Mercurialis ambigua L. 

Allium vineale L. 

Romulea Columnæ Seb. et M. (en 
fruits). 

Juncus pygmæus Thuill. 

Schœnus nigricans L. 

Scirpus Savii Seb. et M. 

Fuirena pubescens Kunth. 

Carex divisa Huds. 

— distans L. 

-— extensa Good. 

Imperata cylindrica P. B. 

Gastridium lendigerum Gaud. 

Polypogon monspeliensis Desf. 

— subspathaceum Reg. 

Lagurus ovatus L. 

Stipa tortilis Desf. 

Piptatherum cærulescens P. B. 

Agrostis verticillata Vall. 

Ægilops ovata L. 

Brachypodium distachyon P. B. 

Lepturus incurvatus Trin. 

Isoetes Duriæi Bory. 


3° Plantes de la plage, depuis la gare d'Ajaccio jusqu'à 
l'embouchure de la Gravona. 


Ranuneulus muricatus L. 

Papaver Simoni Foucaud. 

Glaucium flavum Crantz (G. luteum 
Scop.). 

Fumaria muralis Sond. 

Matthiola sinuata R. Br. 


Cakile maritima Scop. 

Cistus monspeliensis L. | 

— inçaous L. form.(C.corsicus Lois.) 

Helianthemum Tuberaria Mill. 

Silene inflata Smith. form. (S. Ten0= 
reana Colla.) 


COSTE. — HERBORISATIONS AUTOUR DE LA VILLE D’AJACCIO. 


Silene gallica L. (plusieurs formes). 

— sericea All. 

Spergularia arenosa Fouc. 

Linum gallicum L. 

— strictum L. 

Malva nicæensis À U. 

Oxalis corniculata L. 

Medicago marina L. 

— liltoralis Rhod. 

— præcox DC. 

Trifolium campestre Schreb. 

— scabrum L. 

— glomeratum L. 

— suffocatum L. 

. — Stellatum L. 

— lappaceum L. 

Lotus hispidus Desf. 

— angustissimus L. 

Biserrula Pelecinus £. 

Ornithopus ebracteatus Brot. 

Poterium muricatum Spach. 

Lythrum Hyssopifolia L. 

Echallium Elaterium Rich. 

Herniaria hirsuta L. 

Corrigiola littoralis L. 

Opuntia vulgaris Mill. 

Sium angustifolium L. (Berula angus- 
.… tifolia Koch). 
rithmum maritimum L. 
ryngium maritimum L. 

Rubia peregrina L. 

Galium murale AU. 

Asperula arvensis L. 

Centranthus Calcitrapa Dufr. 
elichrysum angustifolium DC. 

Logfia tenuifolia Presl. 
alactites tomentosa Mænch. 

Onopordon illyricum L. 
arduus tenuiflorus Curt.! (près la 

gare). 
— Pycnocephalus L. 


CVII 


Carlina corymbhosa L. 

Hypochæris radicata L. 

Chondrilla juncea L. 

Crepis setosa Hall. 

— Jeontodontoides All. 

— bulbosa Cass. 

Laurentia Michelii DC. 

Centunculus minimus L. 

Anagallis parviflora Salzm. 

Samolus Valerandi L. 

Erythræa maritima Pers. 

Convolvulus Soldanella L. 

Scrofularia ramosissima Lois. 

Linaria commutata Bernh. 

— Pelliceriana Mill. 

Verbena officinalis L. 

Plantago Coronopus L. 

Chenopodium ambrosioides L. 

Rumex pulcher L. 

— bucephalophorus L. 

Euphorbia Paralias L. 

— peploides Gouan. 

Pinus Laricio Poir. 

— maritima Lamk. 

Smilax aspera L. 

Arum pictum L. (fruits). 

Juncus acutus L. 

Cyperus badius Desf. 

Scirpus Holoschænus L. 

Carex Linkii Schk. 

Agrostis pallida DC. 

Piptatherum multiflorum DC. 

Briza maxima L. 

Melica major Sibth. 

Scleropoa rigida Gris. | | 

Dactylis glomerata form.(D. hispanica 
Roth). 

Bromus rubens L.! 

— madritensis L. 

— maximus. Desf. 

Gaudinia fragilis P. B. 


CVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


RAPPORT SUR L'HERBORISATION DU 22 MAT, À LA MONTAGNE DE 
POZZO DI BORGO; par M. l'abbé H. COSTE. 


L’herborisation à la montagne de Pozzo di Borgo était la première 
inscrite sur le programme officiel de la Session. Aussi le mercredi 22 
mai, dès 7 heures du matin, tout le monde est sur pied devant l’hôtel 
et disposé à affronter les fatigues de la journée qui s’annonce très 
chaude. On se compte. Aucun des 15 membres de la Société débarqués 
la veille ne manque au rendez-vous. Le signal du départ est donné et 


aussitôt tous, d’un pas rapide, suivent à pied, sous de belles allées 


d’Ormes et d’Erables Sycomores, d’abord les boulevards animés d’Ajac- 
cio, puis la route de Bastia qui nous conduit bientôt en dehors de 
la ville. Nous laissons de côté, sur la droite, la gare, puis la 
grand” route, et nous suivons, à gauche, le chemin qui se dirige vers le 
pénitencier agricole de Castelluccio et le pied de la montagne que nous 
allons explorer. 

Mais déjà l’herborisation a commencé : on examine les bords et les 
talus de la route, chacun garnit sa boite ou son cartable des plantes qui 
lui conviennent, et je note sur mon carnet, autant que la marche rapide 
de nos confrères le permet, toutes celles qui frappent mes regards. Non 
loin de la gare et aux bords de la route, je remarque de grands individus 
de Carduus tenuiflorus Curt., espèce commune sur le continent, mais 
non encore signalée en Corse. Sa congénère, C. pycnocephalus L., vit à 
ses côtés et est très abondante dans l'ile. Le Biserrula Pelecinus L:., SI 
bizarre par son fruit en forme de scie à deux tranchants, croît tout près 
de là, dans un bosquet de Pinus Laricio, en telle abondance que Ja! 
pu le centurier le lendemain en fleurs et fruits en cet endroit. Mais voici 
la liste systématique des espèces que j'ai notées jusqu’à l'arrivée à une 
antique chapelle dédiée à Notre-Dame de Lorette. Toutes, ainsi que les 
autres signalées dans ce rapport, végètent sur la silice, Car les 
terrains des environs d’Ajaccio m'ont paru être formés exclusivement 
de roches siliceuses. 


Ranunculus muricatus L. 

— parviflorus L. 

Papaver setigerum DC. 

— Argemone L. 

— hispidum Lamk (P. hybridum L.) 
—— dubium L. 

Nasturtium officinale R. Br. 

Draba muralis L. 

Lepidium Draba Z. 


Silene gallica L. 

Lychnis macrocarpa Boiss. 

Linum angustifolium Huds. 
Geranium Robertianum L. (forme)- 
Trifolium angustifolium L. 

— nigrescens Viv. 

— resupinatum L. 

— glomeratum L. 

— tomentosum L. 


r. 


… COSTE. —— HERBORISATION À LA MONTAGNE DE POZZO DI BORGO. CIX 


Trifolium subterraneum L, Seriola ætnensis L. 

Lotus conimbricensis Brot. Phillyrea angustifolia L. 
Rosa sempervirens L. Antirrhinum Orontium L. 
Epilobium tetragonum L.! Linaria Pelliceriana Müll. 
Sedum stellatum L. Veronica Anagallis L. 

— rubens L. Plantago Bellardi 444, 
Umbilicus pendulinus DC. Amarantus deflexus L. 
Tordylium maximum L. Rumex bucephalophorus L. 
Belosciadium nodiflorum Æock. Allium subhirsutum L. 


— triquetrum L. 
Smilax aspera L. 
Phalaris brachystachys Link. 


Conium maculatum L. 
Lonicera implexa Ait. 
Rubia peregrina L. 


Galium Aparine L.! Lagurus ovatus L. 

Sherardia arvensis L. Kœleria phleoides Pers. 

Valerianella microcarpa Lois. Briza maxima L. 

Knautia hybrida Coult. Melica ciliata L. form. (M. Magnolii 
Achillea lgustica AU. G. G.). 

Bidens tripartita L. — major Sibth. 

Carduus pyenocephalus L. Bromus maximus Desf. 

Centaurea napifolia L. — madritensis L. 

Urospermum Dalechampi Desf. Brachypodium distachyon P. B. 


— picroides Desf. 


Après N.-D. de Lorette, on se trouve en face d’un bois de Chênes 
verts qui domine la route que nous suivons et qui est traversé dans sa 
Parlie supérieure par la canalisation qui amène jusqu'à la ville d’Ajaccio 
les belles eaux de la source de Pozzo di Borgo. Nous nous engageons un 
Peu dans le bois, et je ne tarde pas à distinguer parmi les Cistus mons- 
Peliensis L. et Cistus salvifolius L. var. cymosus Willk. le Ciste hy- 
bride récemment nommé par MM. Foucaud et Simon (Trois semaines 
d'herborisations en Corse) C. Flichei, en souvenir de notre confrère 
M. Fliche qui avait déjà signalé cette plante sous le nom de C. monspe- 
liensis-salvifotius(Voy. le Bull. t. 39, p.358). Pendant que nous faisons 
telle constatation, nos autres confrères explorent la lisière inférieure 
du bois ou les bords de la route qui les conduit au ravin situé au 
Pied des coteaux de Castelluecio. Voici les plantes qui furent observées 
Pendant ce trajet : 


Helleborus lividus Aôt. (H. corsicus | Malva silvestris L. 
Willd.). — parviflora L. 


Raphanus Raphanistrum L. Geranium columbinum L. 
arbarea patula Fries ! — lucidum Z. 
Sisymbrium _officinale Scop. var. | — Robertianum L. (forme). 


leiocarpum. Vicia lutea L. 
Calepina Corvini Desv. — hybrida L. 
Unias Erucago L. — atropurpurea Desf. 
elianthemum guttatum Mill. Lathyrus Clymenum L. 
Napouaria officinalis L, — articulatus L. 


lanthus velutinus Guss. Rubus ulmifolius Schott. 


Ex SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Rosa sempervirens L. 

Myrtus communis L. 

Callitriche stagnalis Scop. 

Sedum Cepæa L. 

tEnanthe crocata L. form. ((E. apii- 
folia Brot.). 

Smyrnium Olusatrum L. 

Viburnum Tinus L. 

Lonicera implexa Ait. 

Rubia peregrina L. 

Galium Cruciata Scop. 

— ellipticum Willd. 

— Mollugo L. form. (G. elatum 
Thuill.). 

— murale AU. 

Asperula lævigata L. 

Centranthus Calcitrapa Dufr. 

Helichrysum angustifolium DC. 

Crupina vulgaris Cass. 

Hedypnois polymorpha DC. 

Rhagadiolus stellatus DC. 

Picridium vulgare Desf. 

Crepis virens Vüll. 

Andryala integrifolia L. 

Arbutus Unedo L. 

Cyclamen repandum Sibth. 

Phillyrea media L. 

Verbascum Thapsus L. 

— Sinuatum L. 


Scrofularia peregrina L. 

Rumex crispus L. 

Theligonum Cynocrambe L. 

Quercus suber L. 

— Ilex L. 

Allium triquetrum L. 

Ruscus aculeatus L. 

Tamus communis L. 

Arum italicum Mill. 

Serapias longipetala Poll. 

Cyperus badius Desf. 

Anthoxanthum odoratum L. 

Aira elegans Gaud. 

Avena barbata Brot. 

Poa bulbosa L. 

— trivialis L. 

Briza minor L. 

Cynosurus elegans Desf. 

— aureus L. (Lamarckia aurea 
Mœnch). 

Ægilops triaristata Wild. 

Brachypodium ramosum Rem. et S. 

Gaudinia fragilis P. B. 

Polypodium vulgare L. 

Grammitis leptophylla Sw. 

Asplenium Trichomanes L. 

— Adiantum-nigrum L. 

Selaginella denticulata Koch. 


Dans le ravin de Castelluccio croissent les Dipsacus ferox Lois., Phy- 
lolacca decandra L., Rumex crispus L., et l'Erodium Botrys Bert. 
abonde sur la berge. Le pénitencier agricole n’est pas loin: un sentier 
rapide y conduit, mais il est très pénible, à cause de la chaleur qui se 
fait vivement sentir. Nous préférons suivre la route jusqu’à la rencontre 
du chemin par où passent les canaux de la fontaine d’Ajaccio. Nous 
nous engageons ensuite dans ce chemin et, à travers bois, nous conti- 
nuons l’ascension vers le château de la Punta, où nous attend le déjeu- 
ner. Partout, sur ces pentes exposées au Midi, la végétation est 
magnifique et la flore très variée. Dans les terrains fertiles, les Oliviers 
forment des arbres assez élevés et ressemblent aux Chênes de la France 
méridionale. Il n’était pas possible même de noter toutes les plantes qui 
passaient sous nos yeux dans cette ascension assez rapide. Aussi je me 


contenterai de donner l’énumération suivante, qui est loin d'être 
complète : 


Clematis Flammula L. 


.. Ranunculus macrophyllus : Desf- (R. 
— Vitalba L. 


palustris G. G.). 


COSTE. — HERBORISATION A LA MONTAGNE DE POZZO DI BORGO. CXI 


Papaver setigerum DC. 
Fumaria capreolata L.form.(F. spe- 
ciosa Jord.). 
Sinapis arvensis L. 
Sisymbrium Thalianum Gay (Arabis 
Thaliana L.). 
Cardamine hirsuta L. 
Capsella rubella Reut. 
Teesdalia Lepidium DC. 
Lychnis macrocarpa Boiss. 
Dianthus velutinus Guss. 
Linum angustifolium Huds. 
Geranium columbinum L. 
Erodium Botrys Bert. 
Hypericum perforatum L. 
Genista corsica L. 
— Candicans L. 
Cytisus triflorus L'Hér it. 
Lupinus cryptanthus Shutll. 
Trifolium campestre Schreb. 
— tomentosum. L. 
— subterraneum L. 
— SCabrum L. 
— Bocconei Savi. 
— ligusticum Balb. 
— incarnatum L. form. (T.Molinerii 
Balb.),. 
— angustifolium £L. 
— Cherleri L. 
Bonjeania recta Reich. (Lotus rec- 
tus L.). 
0tus parviflorus Desf. 
— hispidus Desf. 
— ängustissimus L. 
— Conimbricensis Brot. 
Psoralea bituminosa L. 
Vicia lutea L. 
— angustifolia Reich. 
— bithynica L. 
— Narbonensis L. 
— Varia Host. (Cracca varia G. G.). 
— disperma DC. (Cracca disperma 
7 -G. G.). 
— — form. (V.corsicaCes., Cracca 
bi Corsica G. G.). 
Sum elatius Stev. (P. biflorum 
Guss.). 
Lathyrus Aphaca L. 
— Sphæricus Retz. 
— Aängulatus L. 
& “etifolius Z. | 
Orpiurus subvillosus L. 


Ornithopus ebracteatus Brot. 

— compressus L. 

Hippocrepis ciliata Willd. 

Poterium muricatum Spach. 

Myrtus communis L. 

Sedum rubens L. 

Œnanthe crocata L. form. (OE. apii- 
folia Brot.). 

Sison Amomum L. (feuilles). 

Knautia arvensis Koch. 

Senecio vulgaris L. 

— lividus L, 

Achillea ligustica All. 

Pulicaria odora Reich. 

Tyrimnus leucographus Cass. 

Silybum Marianum Gærin. 

Hyoseris radiata L. 

Seriola ætnensis L. 

Chondrilla juncea L. 

Lactuca saligna L. 

Andryala integrifolia L. 

Arbutus Unedo L. 

Erica arborea L. 

Olea europæa L. 

Phillyrea angustifolia L. 

— media L. 

Cyclamen repandum Sibth. 

Erythræa maritima Pers. 

Borrago laxiflora DC. 

Myosotis hispida Schl. 

Cynoglossum pictum Ai. 

Verbascum sinuatum L. 

— Boerhavi L. (V. maiale DC.). 

Scrofularia trifoliata L. 

Linaria Pelliceriana Mall. 

Digitalis purpurea L. var. tomentosa 
Webb. 

Veronica Cymbalaria Bod. 

— montana L. 

Bartsia viscosa L. (Eufragia viscosa 
Benth.). 

— Trixago L. (Trirago apula Stev.). 

Lavandula Stœchas L. 

Mentba Pulegium L. 

Melissa officinalis L. form. (M. al- 
tissima lers.). 

Teucrium Scorodonia L. 

Plantago Bellardi All. 

— Psyllium L. 

Rumex bucephalophorüs L. 

— Acetosella L. 

Daphne Gnidium L. 


CxII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Cytinus Hypocistis L. | Orchis picta Lois. 
Euphorbia pterococca Brot. | — sambüucina L. 
Mercurialis ambigua L. | Luzula Forsteri DC. 
Allium roseum L. | Scirpus Savii Seb. et M. 

— triquetrum L. | Carex divulsa Good. 

— subhirsutum L. | Anthoxanthum odoratum L. 
Muscari comosum Mill. | Aira elegans Gaud. 


Asphodelus microcarpus Viv. Dactylis glomerata L. 
Limodorum abortivum Sw. Cynosurus echinatus L. 
Serapias cordigera L. Lolium multiflorum Lamk. 
— longipetala Poll. — rigidum Gaud. 

— occultata Gay. Nardurus Lachenalii God. 
Aceras densiflora Boss. Grammitis leptophylla Sw. 
Orchis papilionacea L. Selaginella denticulata Koch. 


L’herborisation de la matinée touche à sa fin. Voici, en effet, le 
château de la Punta, magnifique édifice construit par le comte Charles 
Pozzo di Borgo avec les pierres sculptées provenant de la démolition des 
Tuileries. Nous y arrivons trempés de sueur, mais chargés d’un riche 
butin, et, tandis que le maître d’hôtel, qui nous a devancés, s’apprête à 
nous servir le déjeuner, nous nous installons devant la façade et sur 
la large terrasse du château. Nous sommes à 660 mètres d'altitude et 
un horizon splendide se déroule devant nous. La mer, Ajaccio et Son 
port, le plus vaste de la Corse, sont à nos pieds et, dans le lointain, n0$ 
regards s’arrêtent sur le blanc manteau de neige qui couvre encore tous 
les hauts sommets. Voici, à droite, le mont Renoso (2357 mètres) et le 
mont d’Oro (2391 mètres), en face, la belle cime du mont Rotondo 
(2625 mètres), à gauche, mais bien loin, à l'arrière-plan, le mont Cinto 
dont le sommet atteint 2707 mètres et constitue le point culminant de 
l'ile. Mais il faut nous arracher à ce magnifique spectacle pour faire 
honneur au succulent repas qui nous a été servi et dont nous avons, 
d’ailleurs, grand besoin. Car la journée n’est pas encore finie: il nous 
reste à gravir les pentes escarpées qui nous séparent du sommet de la 
montagne, et à descendre par le flanc opposé pour rentrer à pied à 
Ajaccio. Aussi, à peine le déjeuner terminé, tous nos intrépides repren” 


nent le cartable et le piochon, et les voilà courant de-çà, de-là, dans les” 


bois, les pâturages et les rochers, à la recherche de l'inconnu ou de 
imprévu. Nous ne tardons pas à mettre la main sur des espèces intéres- 
santes que nous n’avions pas rencontrées sur les pentes plus inférieures 
et bien d’autres, parmi lesquelles je dois signaler : 


Ranunculus bulbosus L. Trifolium medium L. 
— macrophyllus Desf. — lævigatum Desf. 
Cistus incanus L. — Cherleri L 

— monspeliensis L. 


— stel L,. 
— salvifolius L. stellatum L 


Vicia lathyroides L, 


COSTE. — PLANTES RÉCOLTÉES AU PORT DE SAGONE, LE 26 MAI. CxIII 


Vicia disperma DC. form. (V. corsica 
Ces.). 

Cerasus Mahaleb Mill. (Prunus Maha- 
leb L.). 

Scleranthus annuus L. 

Saxifraga corsica G. G. 

Sanicula europæa L. 

Galium Cruciata Scop. 

Cota altissima Gay (Anthemis altis- 
sima L.). 

Achillea ligustica AU. 

Lampsana communis L. 

Cyclamen repandum Sibth. 

Myosotis hispida Schl. 

Veronica arvensis L. 

Bartsia latifolia Sibth. (Eufragia la- 
lifolia Gris.). 


Stachys corsica Pers. 

Salix cinerea L. 

Urginea Scilla Steinh. (fruits). 
Hyacinthus fastigiatus Bert. 
Muscari comosum Mill. 

Orchis papilionacea L. 

— sambucina L. 

Pancratium illyricum L. 

Arum muscivorum L. 

Luzula Forsteri DC. 

Carex Linkii Schk. 

— maxima Scop. 

Avena barbata Brot. 

Poa nemoralis L. var. rigidula G. G. 
Pteris aquilina L. 


Nous atteignons enfin le sommet de la montagne de Pozzo di Borgo 
(780 mètres d'altitude), et après avoir joui d’un horizon encore plus 
étendu qu’au château de la Punta, nous songeons à battre en retraite. 
Le retour a lieu par des pentes assez raides, tantôt fraîches, gazonnées 
ou boisées, tantôt sèches, rocailleuses ou arides. Nous y retrouvons la 
plupart des plantes observées dans la matinée, et en outre : 


Hypericum australe Ten. 
Callitriche stagnalis Scop. 
Montia rivularis Gmel. 
Linaria æquitriloba Duby. 


Mentha rotundifolia L. 
— aquatica L. 

— Pulegium L. 
Stachys glutinosa L. 


Nous faisons halte quelques instants au pénitencier agricole de Castel- 
luccio, pour admirer la belle venue des Eucalyptus Globulus Labil. qui 
en décorent l'entrée, et nous rentrons à Ajaccio par la même route que 
Nous avons suivie le matin, un peu fatigués sans doute, mais satisfaits 
él ravis de la réussite de notre première herborisation. 


PLANTES RÉCOLTÉES AU PORT DE SAGONE, LE 26 MAI; 
par M. l'abbé H. COSTE. 


Lotus uliginosus Schk. 
Medicago marina L. 
Trifolium ligusticum Balb. 
Ornithopus ebracteatus Brol. 
— compressus L. 
Securigera Coronilla DC. 


Ranunculus trilobus Desf. 
lématis Flammula L. 
alcolmia parviflora DC. 
ilene sericca All. 
Pergularia Bocconei Fouc. 

Num gallicum L. 
T. XLViII. 


H 


CXIV 


Isnardia palustris L. 

Bryonia dioica Jq. 

Lythrum Græfleri Ten. 

— Salicaria L. 

— Hyssopifolia L. 

Montia rivularis Gm. 

Paronychia argentea Lamk. 

Tillæa muscosa L. 

Torilis nodosa Gærtin. 

Ferula communis L. (F. nodiflora 
G. G.). ‘ 

Œnanthe globulosa L. 

Hydrocotyle vulgaris L. 

Galium elongatum Presl. 

— palustre L. 

Carduus cephalanthus Viv. 

Anthemis mixta L. 

Cineraria maritima DC. 

Seriola ætnensis L. 

Crepis bulbosa Cass. 

Xanthium spinosum EL. 

Jasione montana L. 

Erythræa maritima Pers. 


SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Myosotis cæspitosa Schultz (M. lin- 
gulata Lehm.). 

— sicula Guss. 

— intermedia Link. 

Phelipæa cærulea Mey. 

Phytolacca dioica L. 

Cytinus Hypocistis L. 

Euphorbia Pithyusa L. 

Juniperus Oxycedrus L. 

— phœnicea L. 

Serapias Lingua L. 

— longipetala Poll. 

Carex vulpina L. 

— divulsa Good. 

— punctata Gaud. 

— vesicaria L. 

Psamma arenaria Ræm. et S. form. P. 
australis Mab. 

Corynephorus articulatus P. B. 

Trisetum neglectum Ræm. et S. 

Vulpia uniglumis Par. (V. bromoides 
G. G.). 

Briza minor L. 


PLANTES RÉCOLTÉES AUX ENVIRONS DE VICO, LES 26 ET 27 MAl; 
par M. l'abhé H. COSTE. 


Clematis Vitalba L, 

Barbarea præcox R. Br. (B. patuta 
Fries). 

Teesdalia Lepidium DC. 

Sagina procumbens L. 

Cerastium campanulatum Vér. — 
Nouveau pour la Cerse! 

— glutinosum Fries. 

Geranium dissectum L. 

Hypericum tetrapterum Fries. 

— perforatum L. 

Genista corsica DC. 

— Candicans L. 

Trifolium repens L. 

Orobus variegatus G. G. 

Epilobium tetragonum L. 

Saxifraga corsica Gren. et Godr. (S. 
Russi Presl.), 

— cervicornis Viv. (S. nedemontana 
G. G.). 


Galium Cruciata Scop. 


: Valerianella microearpa Laïs. 
-Serofularia peregrina L. 


Mentha rotundifolia L. form. (M. in- 
sularis. Req.). 


F Stachys corsica Pers. 
‘ Euphorbia Lathyris L. 


Mercurialis perennis L. 
Asphodelus corsicus Jord. 
Pancratium illyricum L. 
Orchis papilionacea L. 
Carex Linkii Schk. 


! Aïra elegans Gaud. 


Poa vivipara L. 

Cynosurus elegans Desf. 
Aspidium aculeatum Sw. 
Polystichum spinulosum DC. 
Scolopendrium officinale Sm. 


COSTE. — PLANTES RÉCOLTÉES LES 21 ET 28 MAL 


CXV 


PLANTES RÉCOLTÉES LE 27 MAl; par M l'abhé Hi. COSTE. 


4° Dans la forêt d’Aiïtone. 


Cyclamen repandum Sibth. 
Allium pendulinum Ten. 
Hyacinthus fastigiatus Bert. 
Aceras densiflora Boiss. 
Orchis maseula L. / 

Luzula flavescens Gaud. 


Luzula pedemontana Boiss. 

Pirola uniflora £. 

— chlorantha Stw. | 

Rosa canina L. form. R. dumetorum 
Thuill. 


2° Entre Aïtone et Vico, au retour. 


Arenaria balearica L. 

Genista Lobelii DC. (G. aspalathoides 
G. G.). — CC. 

Anthyllis Hermanniæ L.— CC. 

Potentilla verna L. — Très rare en 
Corse. 

Alchemilia pubescens Lamk ! — Nou- 
veau pour la Corse. 


Saxifraga cervicornis Viv. (S. pede- 
montana G. G.). 
Tordylium maximum L, 


 Myosotis pusilla Lois. 
: Veronica serpylifotia L. (type). 


Listera ovata: R. Br. 
Pancratæm iliyricum L, 


PLANTES RÉCOLTÉES LE 28 MAF; par M. l'abbé H. COSTE. 


1° A l'embouchure du Liamone. 


Malcolmia parviflora DC. 
Matthiola tricuspidata R. Br. 
ene corsica DC. 
7 Sericea Al. 
Pergularia Bocconei Fouc. 
trabium disseetum L. 
Medicago marina L. 
amarix gallica L. 
Pilobium tetragonum L. 
Œnanthe. fistulosa L.! 
um palustre L. 
…  erectum Huds. 
Llium bellidioides L. 
“énecio leucanthemifolius Poir. 


. Erica stricta Don. 


Convolvulus arvensis L. 

Rumex crispus L. 

Euphorbia pubescens Des/. 

Pancratium illyricum L. 

Gladiolus segetum Gawl. 

Carex vulpina L. 

Gastridium lendigerum &aud. 

Corynephorus articulatus P. B. 

Trisetum neglectum Ræm. et S. . 

Schismus marginatus P. B. — Nou- 
veau pour la Corse. 

Cynosurus elegans Desf. 


! Lolium italicom Braun. 


CxXvI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


2° Entre Sagone et Ajaccio. 


Rosa sempervirens L. Galactites tomentosa Mœnch. 
— canina L. form.(R. dumetorum | Carduus cephalanthus Viv. 
Thuill.). Hieracium præaltum Vüll. 
Ferula communis L. (F. nodiflora | — præcox Schultz Bip. 
G. G.). Borrago laxiflora DC. 
Galium eilipticum Wild. Pancratium illyricum L. 


HERBORISATIONS DE M. l'abbé J. SOULIÉ EN CORSE, DU 24 JUILLET 


AU 10 AOÛT; par M. l'abbé H. COSTE (1). 


Mon excellent ami, l’abbé J. Soulié, bien connu par son intrépidité et 
son agilité à parcourir les plus hauts sommets des Pyrénées, de l’Au- 
vergne, des Alpes, m’exprimait par lettre, à la veille de mon départ pour 
la Corse, son vif regret de ne pouvoir se joindre à nous pour prendre 
part aux travaux de la session. [1 me faisait espérer que, dès l’ouverture 
des vacances, ses devoirs professionnels ne l’attachant plus au collège de 
Saint-Geniez, il aurait peut-être le courage de s’embarquer pour la Corse 
et d'explorer tout seul les hautes montagnes de cette île merveilleuse, 


où il pourrait encore, disait-il, faire la rencontre de quelques plantes 


nouvelles ou du moins inconnues de lui. 


Le brave abbé, c’est le cas de le dire, a tenu sa parole et son espoir 


n'a pas été déçu. Pendant près de trois semaines, il a parcouru seul et à 
pied, usant le moins possible du chemin de fer et des voitures, la plus 
grande partie de cette île si accidentée, où il n’avait auparavant jamais 
mis le pied. Les chaleurs de la région basse, si fortes en cette saison, ne 
l'ont point rebuté, non plus que la froidure et l'absence d’abri des mon- 
tagnes les plus élevées. Pour ne pas perdre un temps précieux à des- 
cendre le soir des pentes escarpées qu’il lui aurait fallu remonter le len- 
demain, il lui est arrivé maintes fois de passer des nuits sereines à la 
belle étoile, à 2000 mètres d'altitude, assis sur des feuilles desséchées 


de Hêtre, la tête appuyée contre un tronc de Pin Laricio, se contentant 


des froides et maigres provisions tirées de sa boîle ou du traditionnel 
broccio offert généreusement par les bergers. C’est ainsi que, par $€$ 


(1) Nous plaçons ici ce Rapport, quoique ne rentrant pas dans le cadre des 
herborisations de la Société, afin de ne pas le séparer des autres documents 
que nous devons à M. l'abbé Coste. (Note du Secrétariat.) 


ds, 


— 


COSTE. — HERBORISATIONS ESTIVALES DE M. L’ABBÉ SOULIÉ. CXVII 


privations et son énergie, il a pu, dans un temps très court, se familia- 
riser avec la végétation de la Corse presque tout entière. 

Débarqué le 24 juillet à l’Ile-Rousse, l’abbé Soulié a visité d’abord 
Jes environs de cette ville. Puis, s’avançant vers l’intérieur et la côte 
orientale, il a stationné successivement à Corté, Aléria, Ghisonaccia, 
Portovecchio et Bonifacio. Mais cette région, désolée dans cette saison 
Par un climat très sec et chaud, offrait trop peu de ressources à l’explo- 
rateur pour qu’il y fit un long séjour. Le 31 juillet, il se rend donc par 
Mer à Ajaccio, qu’il ne fait que traverser, pour gagner aussitôt la région 
des montagnes par le col de Vizzavona (1162 mètres d'altitude). Il établit 
$on quartier général tantôt à Corté, tantôt à Calacuccia, et il s’applique 
Surtout à explorer la chaîne centrale de l’île. Il visite notamment le 
Mont Cinto (2707 mètres), point culminant de la Corse; le mont Paglia- 
Orba (2525 mètres), le mont Rotondo (2625 mètres), le mont d’Oro 
(2391 mètres), le Campotile, le lac de Nino (à 1743 mètres d’altitude), 
la vallée de la Restonica et du haut Golo, les forêts de Tavignano et de 
Valdoniello. Son retour en France s'effectue le 11 août. 

Pendant ce séjour de près de trois semaines en Corse, M. l’abbé Soulié 
a observé un très grand nombre de plantes et récolté celles qui lui ont 
Paru les plus intéressantes. Comme il n’a point pris note de toutes celles 
qu'il a rencontrées dans ses herborisations, il ne m’est pas possible d'en 
dresser la liste complète. Dans l’énumération suivante, assurément très 
incomplète, je ne signale que les espèces dont mon ami m'a commu- 
niqué des échantillons que j'ai étudiés à loisir dans mon cabinet et que 
J€ conserve dans mon herbier. 

Trois de ces plantes, à ma connaissance du moins, n’avaient pas en- 
‘Core été observées en Corse. Ce sont : Bupleurum ranunculoides L., 
Galium cometerrhizon Lap., Hieracium pumilum Lap. Le Bupleurum 
de Corse diffère sensiblement de l'espèce du continent, qui est, comme 
On sait, très polymorphe. Ne pouvant l’identifier avec aucune des nom- 
breuses formes ou variétés décrites par MM. Rouy et Camus dans le 
lome VII de la Flore de France (pp. 322-326), je n’ai pas hésité à le 
Considérer comme une forme inédite et à le dédier à son inventeur 
Sous le nom de B. Souliei. Quant aux Galium cometerrhizon et Hiera- 
Cum pumilum, ils ne différent en rien des deux plantes pyrénéennes 
bien connues, et c’est un fait de géographie botanique fort intéressant 
€ constater leur existence sur les plus hauts sommets de la Corse. 


Ranunculus Marschlinsii Steud. (R. demissus DC.). — Mont d’Oro; 
31 juillet, 


Belleborus lividus Ait. (H. corsicus Willd.). — Mont Cinto, vers 
2000 m.; 6 août. — Cette espèce végète bien rarement à cette 


CXVII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 

" ‘altitude. De Marsilly (Gataloque des plantes de Corse, p- 13) 
fait observer qu’on la trouve depuis le niveau de la mer jusquà 
1600 mètres seulement. 


Aquilegia Bernardi Gren. et Godr. — Mont d'Oro; mont Cinto; en 
Fruits. 
Berberis ætnensis Rœm. et S. — Mont Cinto, mont Rotondo, mont 


Paglia-Orba; répandu. 

Matthiola tricuspidata R. Brown. — Bonifacio, sables maritimes. 

Cardamine resedifolia L. — Mont Rotondo, dans la région élevée. 

Sisymbrium polyceratium L. — Lozzi, près Calacuocia, vers 1000 
mètres. Monte rarement jusqu’à cette altitude. 

Draba Loiseleurii Boiss. (D. olympica G. G., non Sibth.). — Mont 
Cinto, vers 2500 mètres. Cette espèce est spéciale à l’île de Corse. 

Thlaspi brevistylum Jord. (T. rivale G. G., non PresL). — Mont 
Cinto, et ailleurs ; répandu dans la région montagneuse. 

Lepidium :humifuswm Req. — Mont Cinto, etailleurs. Espèce spéciale 
aux montagnes de la Corse. 

Cistus incanus L. form., C.corsicus Lois. — Bonifacio, sur le calcarre, 
où 11 est abondant. 


Helianthemum halimifolium Wild. (Cistus halimifolius L.). — Bois 


de la côte orientale, entre Aléria et Ghisonaccia, où il est très 
répandu. 


H. Tuberaria Mill, (Tuberaria vulgaris Willkm.). — Même localité, 
et pareillement commun. 

Fumana viscida Spach. — Ibid. 

Viola biflora L. — Répandu dans la région &es montagnes. 

V. nummularifolia Nil (V. nummularia G. G.). — Sommet du 
mont Rotondo. Espèce spéciale aux Alpes-Maritimes et à la Corse. 

Astrocarpus sesamoides Duby. — Col de Manganella. 

Frankenia intermedia DC. — Bonifacio, terrains maritimes. 

F. lœvis L. — Même localité. 

Silene paradoxa L. — Calacaccia. 

S. sericea Al. — Bonifacio, sables maritimes. 

S. vorsica DC. — L'Ile-Rousse, sables maritimes. 

S. Requienii Ott. (Melandrium Requienii Rohr.). — Mont Cinto, 
rochers élevés. Espèce spéciale aux îles de Corse et de Sardaigne 

Dianthus virgineus L. — Sources -da Tavignano. 


COSTE. — HERBORISATIONS ESTIVALES DE M. L'ABBÉ SOULIÉ. CXIX 

Sagina pilifera DC. (S. glabra var. corsica G. G.). — Col de Man- 
ganella. 

S. subulata Presl form., S. Revelieri Jord. — Mont Rotonde. 

Alsine verna Barti. — Mont d’Oro, région élevée. 

Arenaria balearica L. — Mont d'Oro, rochers humides. 

Cerastium stenopelalum Fenzl. — Mont Paglia-Orba. Espèce jusqu'ici 
observée seulement en Corse. 

Sperguiaria Bocconei Foucaud. — L’Ile-Rousse. 

Erodium corsicum Leman. — Bonifacio, rochers maritimes. Espèce 
spéciale aux îles de Corse et de Sardaigne. 

Androsæmum hircinum Spach (Hypericum hircinum L.). — Cala- 
cuccia, lieux humides. 

Ruta corsica DC. — Mont Cinto, rochers. Plante spéciale aux îles de 
Corse et de Sardaigne. 

Genista Lobelii DC. (G. aspalathoides G. G., non Poir.). — Sur le 
mont Artica (2329 m.), qui domine le vaste plateau du Niolo. 
Répandu dans l'ile. 

Anthyllis Hermanniæ L. — Commun aux mêmes lieux. 

Trifolium arvense L. — Corté, lieux sablonneux. 

Bonjeania hirsuta Reich. (Lotus hirsutus L.). — Bonifacio, sur le 


calcaire. 
Astragalus sirinicus Ten. — Entre Corté et Calacuccia. 


Potentilla crassinervia Viv. — Mont Cinto, rochers élevés. Espèce 
Spéciale à la Corse et à la Sardaigne. 

Epilobium spicatum Lamk. — Mont d'Oro. Plante rare en Corse. 

E. Alpinum L. — Mont Cinto, lieux élevés. 

Lythrum Graefferi Ten. (L. flexuosum Lag.). — Entre Corté et Aléria. 

L. Hyssopifolia L. — Mème localité. 

Myrtus communis L. — Ibid. Très répandu en Corse. 

Puronychig argentea Lamk. — L'Ile-Rousse. 

Sedum stellatum L. (en fruits mürs). — La Trinité, près Bonifacio. 

Mesembryanthemum nodiflorum L. — Bonifacio, rochers de la côte. 

M. crystallinum L. — Mème localité. 

Satifraga cervicornis Viv. (S. pedemontana G. G., non AÛ.). — 
Mont Paglia-Orba. Répaadu en Corse. 

Pastinaca divaricata Desf. — Au pied du mont Rotondo. 


CxX . SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Œnanthe crocata L. form., Œ. apiifolia Brot. — Lieux humides, à 
Calacuccia. 


Bupleurum fruticosum L. — L’Ile-Rousse. Répandu en Corse. 
B. stellatum L. — Mont Rotondo, région élevée. 


B. ranunculoides L. form. B. Souliei Coste. — Mont Cinto, pelouses 
rocailleuses vers 2500 mètres; en fleurs le 6 août. Espèce nouvelle 
pour la Corse. 


Plante naine, à racine très longue (5-15 centimètres), simple pivotante, 
blanchâtre, émettant au collet de nombreuses tiges de 2-10 centimètres de 
long, couchées-étalées, grèles, filiformes, flexueuses, presque nues; feuilles 
inférieures linéaires-lancéolées ou oblongues-elliptiques, longuement atté- 
nuées en pétiole, à 3-7 nervures saillantes; les caulinaires 1-2, lancéolées, 
élargies et embrassantes à la base ; fleurs jaunâtres, minuscules; ombelles 
très petites, lâches, parfois simples, le plus souvent à 2-6 rayons capillaires 
très inégaux; involucre à 1-2 folioles courtes, lancéolées-linéaires; involucelle 
à 45 folioles très petites, bien plus courtes que les ombellules hémisphé- 
riques ; fruit subglobuleux ou ovoïde. 


Ptychotis ammoides Koch. (P. verticillata Duby). — L’Ile-Rousse, 
lieux secs. 

Ligusticum corsicum Gay. — Col de Manganella. Espèce spéciale à 
l’île de Corse. 

Galium rubrum L.form., G. corsicum Spreng. — Col de Manganella. 
Répandu en Corse. 

G. cometerrhizon Lap. — Mont Cinto, éboulis vers 2500 mètres; en 
fleurs et'en fruits peu avancés, le 6 août. Nouveau pour la Corse. 
N’était connu jusqu'ici que dans les Pyrénées. 

Crucianella maritima L. — Bonifacio, à la plage. 

Adenostyles alpina Bluff. —- Mont d’Oro, lieux élevés. 

Érigeron uniflorus L. — Mont Cinto, vers le sommet. 

Bellium bellidioides L. — Mont d’Oro. Espèce abondante en Corse. 

Bellis Bernardi Boiss. et Reut. — Mont Rotondo, prairies et pâturages 
élevés. Cette espèce, spéciale à la Corse, abonde sur les sommets 
des monts Rotondo et Renoso. Elle fut découverte par celui dont 
elle porte le nom, le botaniste Bernard, qui la prit pour le Bellium 
nivale Req., simple forme du Bellium bellidioides L. Pour de 
Marsilly (Cat. pl. Corse, p. 19), ce n’était qu’une « forme singu- 
lière » du Bellis perennis L. 

Aronicum corsicum DC. — Casamaccioli, dans la forêt. Plante spéciale 
à la Corse. 


Senecio leucanthemifolius. Poir. — Bonifacio, sables et rochers mari” 
times. 


COSTE. — HERBORISATIONS ESTIVALES DE M. L’ABBÉ SOULIÉ. CXXI 
Chrysanthemum coronarium L. (Pinardia coronaria Less). — 
Aléria, sur la côte orientale. 
C. Myconis L. — Même localité. 
Anthemis maritima L. — Bonifacio, à la plage. 
Artemisia arborescens L. — Bonifacio. 
À. gallica Willd. — Mème localité. 
Tanacetum Audiberti DC. — Forèt de Valdoniello. Espèce spéciale 
aux iles de Corse et de Sardaigne. 
Santolina Chamæcyparissus L. form. S. incana Lamk. — Corté, 
coteaux arides. 
Diotis maritima Coss. (D. candidissima Desf.). — Bonifacio, sables 
maritimes. 
Achillea Ageratum L. — L’Ile-Rousse. 
À. ligustica Al. — Même localité. 
Asteriscus maritimus Mœnch (Buphthalmum maritimum L.). — Bo- 
nifacio. 
Pulicaria odora Reich. (Inula odora L.). — Tattone. 
Inula crithmoides L. — Aléria, côte orientale. 
Helichrysum frigidum Willd. — Mont d’Oro, rochers élevés. Spécial 
aux îles de Corse et de Sardaigne. 
H. angustifolium DC. — L'Ile-Rousse. Répandu en Corse. 
H. microphyllum Cambess. — Bonifacio, où il abonde. 
Cynara Carduncuius L. — Aléria. 
Chamæpeuce Casabonæ DC. — Entre Corté et Aléria, où il est 
abondant. 
Centaurea melitensis L. — Mème localité. 
Robertia taraxacoides DC. — Mont d'Oro. 
Hieracium Auricula L. — Même localité. 


H. pumilum Lap. — Mont d’Oro, pâturages élevés; en bon état le 
31 juillet. Espèce nouvelle pour la Corse: n ’était connue jusqu'ici 


que dans les Pyrénées. 

Laurentia Michelii DC. — Entre Corté et Aléria. 

L. tenella DC. — Même localité. 

Jasione montana L. — Col de Manganella. 

Pinguicula corsica Bern. et Gr. — Mont Rotondo, hauts pâturages 
marécageux ; en bon état le 31 juillet. 


GXX1I SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
Erica stricta Don. — Vallée de la Restonica. 

Gomphocarpus fruticosus R. Br. — Entre Certé et Aléria. 

Borrago laxiflora DC. — Même locahité. Plante répandue en Corse. 


Myosotis pyrenaica Pourr. (M. nana Sm.). — Mont d'Oro, vers le 
sommet. 


Scrofularia ramosissima Lois. — Portovecchio. 

Linaria hepaticæfolia Duby. — Mont d'Oro, lieux humides. Espèce 
spéciale à la Corse et à la Sardaigne. 

L. cirrosa Wild. — Ajaccio. 

Veronica repens Lois. — Mont d’Oro. Répandu en Corse. 

V. saxatilis Jacq. (V. fruticulosa var. pilosa 'G. G.). — Même localité. 


Odontites corsica Don. — Casamacciola. Espèce spéciale à la Corse et 
à la Sardaigne. 


Bartsia Trixago L. (Trixago apula Stev.). — Entre Corté et Aléria. 
Mentha Requienii Benth. — Campotile, où il n’est pas rare. 


Thymus Herba-barona Lois. — Mont d’Oro. Répandu sur les pentes 
arides. Spécial aux montagnes de la Corse et de la Sardaigne. 


Calamintha glandulosa Benth. — Calasima, où il est abondant. Existe 
aussi en Sardaigne et aux Baléares. 


C. corsica Benth. — Mont Cinto; en belles fleurs le 6 août. 
Micromeria græca Benth. — Bonifacio. 

Nepeta agrestis Lois. — Mont d’Oro. Spécial à la Corse. 
Lamium bifidum Cyr. — Mont Cinto; pas rare. 


Stachys corsica Pers. — Mont d’Oro. Abondant dans l’île. Existe aussi 
en Sardaigne. 


S. glutinosa L. — L'Ile-Rousse. Répandu en Corse. 
Siderilis romana L. — Même localité. 

Teucrium massiliense L. — Calacuccia. Pas rare dans l’île. 
T. flavum L. (Chamaedrys glauca Jord.). — Bonifacio. 
T. Marum L. — Calacuccia. Commun en Corse. 

T. capitatum L. — Même localité. 

Ajuga Iva Schreb. — Bonifacio. 

Acanthus mollis L. — Aléria. 


Armeria multiceps Wallr. — Mont Rotondo et ailleurs. Espèce spéciale 
aux montagnes de Corse. 


COSTE. — HERBORISATIONS ESTIVALES DE M. L'ABBÉ SOULIÉ. CXXUI 

À. leucocephalæ Koch. — Mont Paglia-Orba. L’A. Sodeirolii G. G. ne 
parait pas distinct de cette espèce, qui existe aussi en Sardaigne. 

À. fasciculata Willd. — Bonifacio, à la plage. 

Statice rupicola Badarro. — Bonifacio. Espèce spéciale à la Corse .et à 
la Sardaigne. 

S. articulata Lois. — L’Ile-Rousse. 

Globularia Alypum L. — Entre Corté et Aléria. 

Plantago Coronopus L.— Bonifacio. 

P. subulata L. var. insularisG. G. — L’Ile-Rousse. 

Atriplex crassifolia Mey. — Bonifacio. 

Daphne oleoides L. (D. glandulosa Bert.). — Entre Corté et Calacuccia. 
Pas rare en Corse. 

Euphorbia Peplis L. — Bonifacio, sables maritimes. 

E. Myrsinites L. — Campotile, an col de Ciarnente. 

Mercurialis corsica Coss. — Calasima. N'est connu que dans la Corse 
et la Sardaigne. 

Crozophora tinctoria Juss. — Aléria. 

Ainus viridis DC. form., A. suaveolens Reg. — Mont Paglia-Orba. 
Monte sur Les plus hauts sommets de l’île. 

Colchicum parvulum Ten.? — Forêt de Valdoniefo. 


Allium pauciflorum Viv., (A. pauciflorum G. G.). — Casamaccioli. 
Répandu en Corse. Existe aussi en Sardaigne. 


Hyacinthus fastigèatus Bert. — Mont d’Oro. Assez répandu à toutes 
les altitudes. 

Asparagqus albus L. — Bonifacio, vers la Trinité. 

Pancratium maritimum L. — Portovecchio et Bonifacio. 

Juncus maritimus Lamk. — Benifacio. 

Luzuia pedementana Boiss. et Reut. — Forêt de Cervello. 

L. spicata DC. — Sommet tu mont Rotondo. 

Scirpus Maritimus L. — Bonifacio. 

Carex frigida AM. — Mont d’Oro, région élevée. 

Phieum alpinum L. — Hauts sommets du mont Rotende. 

Agrostis rupestris A1l. — Même localité. 

Lagurus ovatus L. —.L’Ile-Rousse. 

Milium soabrum Rich. — L'Ile-Rousse. | 


CXXIV - SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
Cynosurus echinatus L. Grande forme. — Mont d’Oro. 

Poa distichophylla Gaud. — Campotile. 

Notochlaena Marantae R. Br. — Rochers près Corté. 
Asplenium viride Hud. — Mont Cinto. Très rare en Corse. 


A. lanceolatum Huds. form., A. obovatum Viv. — La Trinité, près 
Bonifacio. 

A. marinum L. — Bonifacio, grands rochers de la Trinité, assez loin 
de la mer. 

Selaginella denticulata Link. — Même localité. Plante très répandue 
en Corse. 


RAPPORTS SUR DIVERSES HERBORISATIONS DE LA SOCIÉTÉ AU COURS 
DE LA SESSION DE CORSE; par M. L. LUZ. 


Forêt de Vizzavona. 


Le 28 mai, à 6 heures 41 minutes du matin, nous prenons le train 
pour Vizzavona, station du chemin de fer d’Ajaccio à Bastia, située à 
90 kilomètres d’Ajaccio. Arrivés à 9 heures 25 minutes, nous donnons 
nos bagages à la voiture de l’hôtel du Monte d’Oro, à la Foce de Vizza- 
vona, puis nous nous mettons en route pour gagner la Foce à pied en 
herborisant. 

La forêt de Vizzavona doit à sa qualité de résidence d’été du Conser- 
vateur des forêts et d’un certain nombre de hauts fonctionnaires du dé- 
partement l’avantage d’un entretien parfait : c’est un véritable parc, peuplé 
d'arbres majestueux. 

La gare n’est qu'à une altitude de 800 mètres environ, et nous allons 
nous élever jusqu’à 1168 mètres (col ou Foce de Vizzavona). Tout d’abord, 
nous sommes en pleine région du Pin Laricio. Cet arbre, qui forme la 
presque totalité des forêts de moyenne altitude de la Corse, atteint à 
Vizzavona des proportions considérables. Vers 1000 mètres apparaissent 
les premiers Héêtres, non moins beaux que les Pins et que nous ren- 
contrerons non seulement jusqu’à la Foce, mais encore sur les pentes 
du Monte d’Oro, jusqu’au voisinage de 1 500 mètres. 

A tout instant jaillissent du sol de nombreuses sources, alimentées par 
les neiges qui couvrent, pendant au moins neuf à dix mois de l’année, le 
sommet du Monte d'Oro. Nous passerons d’ailleurs, à une centaine de 
mètres de la Foce, devant l’une d’elles, l'Acqua bollita, dont l'eau s’é- 


LUTZ. — FORÊT DE VIZZAVONA (28 MAIï). CXXV 


lance impétueusement à une température remarquablement basse 
L'humidité du sol, entretenue par les nombreux ruisseaux qui découlent 
de ces sources, donne à la végétation herbacée une vigueur qui contrast 
avec l’aridité du maquis. ° nn 
Malheureusement, l'hiver de 1900-1901 a été particulièrement rigou- 
reux et prolongé, de telle sorte que la végétation présente un retard d’au 
moins trois semaines. [l en résulte que nos récoltes seront beaucoup 
plus maigres qu’elles n’auraient dû l’être. De plus, le mauvais temps se 
met de la partie, et l’herborisation, commencée par un beau soleil, se 
termine dans un déluge. Force nous sera de regarder la pluie tomber 
au lieu de faire l'ascension de la pointe Grado qui figurait au pro- 
gramme. 
u Cependant, à quelque chose malheur est bon : si les phanérogamistes 
J gre tent le peu de richesse de leurs récoltes, les cryptogamistes sont 
ans la joie; le soleil n’a pas encore brûlé leurs plantes, et c'est en 
grand nombre qu’ils récoltent des échantillons, souvent inédits. Nous les 
laisserons mentionner plus loin leurs trouvailles pour nous occuper des 
Phanérogames recueillies dans le trajet de la gare à la Foce : 


4 Partie inférieure de la forêt; en contre-bas de la gare. 


Fanuneulus bulbosus. Neottia Nidus-avis. 
ium ursinum. 


2 Sur les côtés de la route nationale n° 493, montant à la Foce. 


Fans macrophyllus. Trifolium repens. 
Helees ranunculoides. Astragalus glycyphyllos. 
Sisvn Ds lividus. Vicia lathyroides. 

\r de rium Alliaria. Potentilla micrantha. 
Arabis alpina. Fragaria vesca. 


Rosa canina var. dumetorum. 
Alchemilla arvensis. 
Epilobium montanum. 
Scleranthus annuus. 
Saxifraga rotundifolia. 
Sanicula europæa. 

Sambucus Ebulus. 

Galium vernum. 


Cardamine hirsuta. 

— silvatica. 

Draba muralis. 
Teesdalia Lepidium. 
Thlaspi Bursa-pastoris. 
Lepidium humifusum. 
Viola silvatica. 
Stellaria media. 


qrenaria balearica. Asperula odorata. 

érastium glutinosum. Bellium bellidioides. 
#gina Revelieri. Bellis perennis. 
eranium Robertianum. Lappa minor. 


Robertia taraxacoides. 
Taraxacum erythrospermum. 
Lactuca muralis. 

Hieracium præcox. 

Erica arborea. 


— lucidum. 
pericum perforatum. 
ex Aquifolium. 
irola chlorantha. 
Genista aspalathoides. 


CXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Cyclamen repandum. 
Gentiana asclepiadea. 
Atropa Belladanna. 
Hyoscyamus albus. 
Veronica repens. 

— officinalis. 

— montana. 

— serpyllifalia. 

— verna. 

Digitalis purpurea. 
Mentha Requienii. 
Teucrium Scorodonia. 


Chenopodium Bonus-Henrieus. 


Rumex Acetosella. 
Daphne Laureola. 
Euphorbia silvatica. 

— hyberna var. insularis. 
Mereurialis perennis. 
Urtica dioica. 


Alnus brembana. 
Juniperus nana. 

Alkum pendulinum. 
Asphodelus mierocarpus. 
Juncus conglomeratus. 
Euzula flavescens. 

— pedemontana. 
Aathoxanthum odoratum. 


. Poa nemoralis. 


Asplenium Adiantum-nigrum. 
— Trichomanes. 

Aspidiam Filix-mas. 

— Filix-femina. 

— aculeatum. 

Pteris aquilina. 

Cystopteris fragilis. 

Geterach officinarum. 
Blechnum Spicant. 
Polypodium vulgare. 


Herborisation sur les pentes du Monte d'Oro. 


Après le déjeuner, nous commençons à gravir les pentes du Monte 
d’Oro. 

Immédiatement derrière les dépendances de l'hôtel nous sommes 
dans des éboulis couverts de buissons d’Astragalus sirinicus et de Ge- 
nista aspalathoides, sous le couvert desquels poussent quelques plantes 
de petites dimensions. En continuant à nous élever un peu et em obli- 
quant vers le col, nous arrivons au pied du fort de Vizzavona, vestige de 
la domination génoise, et que l’Administralion militaire n’avait pas encore 
déclassé au moment de notre passage. 

Les ruines et les décombres qui avoisinent le fort nous procurent 
quelques plantes, et nous reprenons notre ascension jusqu’à l'altitude de 
41500 mètres environ, où nous rencontrons la neige qui couvre le sol 
d’un tapis encore épais. Sur les hords des flaques de neige, nous trouvons 
en abondance le €rocus minimus et le Corydalis pumila : c'est une 
véritable herborisation vernale que les fantaisies de la température nous 
font faire au Monte d’Oro. Une ascension prolongée dans la neige n'of- 
frant aucun intérêt botanique, nous redescendons dans la forêt, en sul- 
vant le Vecchio, et nous revenons à la Foce en faisant un Lang détour à 
travers bois. D'ailleurs, la pluie commence à tomber et force nous est 
de presser notre retour beaucoup plus que nous ne l’aurions voulu. Voiel 
la liste des espèces qui ont été trouvées au cours de cette herhorisation : 


LUTZ. — PENTES DU MONTE D'ORO (28 Mar). CXXVIT 


Helleborus lividus. 
Ficaria ranuneuloides. 
Berberis ætnensis. 
Corydalis fabacea var. pumila. 
Barbarea rupicola. 
Arabis muralis. 
Teesdalia Lepidium. 
Lepidium humifusum. 
Viola silvatica. 

Sagina Revelieri, 
Stellaria media. 
Geranium molle. 

— Robertianum. 
Erodium cicutarium. 

— maritimum. 

Genista aspalathoides. 
Anthyllis Hermanniæ. 
Trifolium subterraneum. 
Astragalus sirinicus. 
Vicia lathyroides. 
Potentilla micrantha. 
Rosa Serafini. 
Scleranthus annuus. 
Saxifraga pedemontana. 
Sanicula europæa. 
Galium vernum. 


Sherardia arvensis. 
Robertia taraxacoides. 
Bellis perennis. 

Senecia vulgaris. 

Bellium bellidioides 
Cyclamen repandum. 
Myosotis hispida. 

— pusilla. 

Verbascum Boerhavi. 
Veronica repens. 

— hederæfolia. 

Thymus Herba-barona. 
Lamium bifidum. 

Rumex Acetosella. 
Juniperus nana. 

Crocus minimus. 

Scilla hyacinthoides. 
Gagea Soleirolii. 

Orchis sambucina. 
Luzula flavescens. 

Carex præcox var. insularis. 
Anthoxanthum odoratum. 
Asplenium septentrionale. 
— Adiantum-nigrum. 

— Trichomanes. 


Pointe Grado. 


La pluie qui tombe sans discontinuer, depuis la veille, nous empêche 
de faire l’excursion projetée sur les pentes de la pointe Grado. Cependant 
Notre confrère, M. Nistus Roux, plus courageux, affronte quand même 


, M " 
l'ascension. Voici les résultats de son herborisation : 


CXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Plantes récoltées par M. Nisius Roux sur les flancs 
de la pointe Grado 


4 Talus autour de l'Hôtel de la Foce. 


Draba brachycarpa. Stellaria media (forme). 
Lepidium humifusum. Scleranthus polycarpos. 
Cardamine hirsuta. Taraxacum lævigatum. 
Sagina corsica. Myosotis pusilla. 

— subulata. Veronica repens. 


Cerastium viscosum. 
9: Talus au-dessus de l'Hôtel. 


Berberis ætnensis. Astragalus sirinicus. 
Arabis verna. Trifolium Perreymondi. 


3° Dans la forêt. 


Helleborus lividus. Saxifraga rotundifolia. 

Arabis alpina. Cyclamen repandum. 

Viola silvatica. Daphne Laureola. 

Arenaria balearica. | Mercurialis perennis. 

Ilex aquifolium. Allium triquetrum. 

Vicia lathyroides. Luzula Forsteri. 

Potentilla micrantha. Asplenium Adiantum-nigrum. 
Amelanchier vulgaris. Polypodium vulgare. 


# Partie supérieure de la pointe Grado (éboulis de rochers). 


Barbarea rupicola. Lamium bifidum. 
Saxifraga pedemontana. Crocus minimus. 
Galium vernum. Hyacinthus fastigiatus. 
Helichrysum frigidum. Gagea Soleirolii. ] 


Plantes récoltées dans la partie supérieure de la forêt d'Aïtone. 


Notre confrère, M. l’abbé Coste, a rendu compte précédemment de la 
partie de l’excursion suivie par le deuxième groupe des botanistes, c’est 
à-dire jusqu’au moment de la séparation à la maison forestière d’Aîtone. 
Le premier groupe a continué alors l'ascension en suivant le sentier fo- 
restier qui conduit à la maison cantonnière de Cattagnone, où l’on rejoint 
la route du Niolo, traversant la forêt pour aller déboucher dans la 
vallée du Niolo par le col de Vergio. 

Si la forêt de Vizzavona peut sans conteste prétendre au titre de forêt 


éééiaies sé si ee dc OS D éco 


LUTZ. — FORÊT D’AÏTONE, BELVÉDÈRE, CATTAGNONE. CXXIX 


la mieux entretenue de la Corse, celle d’Aïtone ne lui cède en rien sous 
le rapport de la beauté sauvage. Le Pin Laricio, qui règne en maitre à 
Vizzavona aux altitudes inférieures à 1100 mètres, occupe ici toute la 
partie inférieure de la forêt, mais il doit assez fréquemment céder le 
pas à l’arbre envahisseur et cosmopolite, le Sapin. Cette lutte pour la vie 
est des plus manifestes dans les zones moyennes de la forêt, où le Pin 
recule peu à peu. Juste retour des choses d’ici-bas, le Sapin est, à son 
tour, parasité abondamment par le Gui, dont le développement modère 
ses empiètements. 

La partie supérieure de la forêt est occupée par le Hètre, auquel se 
mêlent quelques Bouleaux et quelques Mélèzes. Au voisinage du col de 
Vergio, les grandes essences forestières disparaissent pour faire place à 
une petite prairie de plantes subalpines. 

Non loin de la route et en contre-bas, circule le torrent de J’Aïtone, 
qui coule au milieu de gorges profondes et encaissées, où il reçoit de 
nombreux ruisselets jaillissant des flancs de la montagne et qui contri- 
buent à entretenir une humidité favorable à une abondante végétation. 

Les principales espèces récoltées sont les suivantes : 


4 Lieu dit : « Le Belvédère » en contre-bas de la maison forestière d’Aïtone. 


Ficaria ranunculoides. 
Helleborus lividus. 
Delphinium Ajacis. 
Barbarea rupicola. 
Viola tricolor. 

— silvatica, 

Stellaria media. 
Geranium lucidum. 
llex Aquifolium. 
Pirola uniflora. 

— Chlorantha. 
Orobus variegatus. 
Potentilla Fragaria. 
Fragaria vesca. 

Rübus fruticosus. 
Saxifraga pedemontana. 
Sauicula europæa. 
Asperula odorata. 
Galium vernum. 


Cyclamen repandum. 

Mentha aquatica. 

Euphorbia silvatica. 

Allium ursinum. 

— pendulinum. 

Paris quadrifolia. 

Listera ovata. 

Aceras deusiflora. 

Orchis sambucina. 
Platanthera montana. 

Luzula pedemontana. 

— pilosa. 

— flavescens. 

Carex microcarpa. 
Apthoxanthum odoratum. 
Asplenium Adiantum-nigrum. 
— Trichomanes. 

Blechnum Spicant. 


2° Autour de la maison cantonnière de Cattagnone. 


Sedum cæruleum. 

Bellium bellidioides. 

Gentiana lutea. 

— asclepiadea. 

Astragalus glycyphyllos. 
T. XLVIHHI. 


Viscum album (sur Abies). 
Alnus glutinosa. 

— viridis. 

Gagea Soleirolii. 


4XXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


3 Le long de la route, en montant vers le col de Veggio. 


Aquilégia Bernardi. Teucrium Scorodonia. 

Silene Tenoreana. Juniperus communis (forme basse). 
Saponaria officinalis. Taxus baccata. 

Arenaria balearica. Asphodelus corsicus. 

Malva rotundifolia. Cephalanthéra rubra. 

Géum ufbanum. Caréx Linkii. 

Saxifraga rotundifolia. — paludosa. 

Sambucus Ebulus. Poa trivialis. 

Cacalia albifrons. Melica minuta. 

Linaria æquitriloba. Serrafaleus mollis. 

Brunella vulgaris. Asplenium Adiartum-nigrum. 
— alba. Aspidium Filix-femina. 


4 Au col de Vergio, dans la petite prairie occupant le point culminant. 


Corydalis pumila. Véronica repéns. 

Draba verna. Stachys corsica. 

Lepidium humifusum. Thymus Herba-barona. 
Viola biflora Plantago subulata var. insularis. 
Sagina Linnæi. Juniperus aana. 

— pilifera. Scilla hyacinthoides. 

— “procumbets. ‘Crocus minimüs. 

Genista aspalathoides. Gagea Soleirolii. 

Robertia taraxacoides. Carex præcox var. insularis. 
Myosotis pusilla. Carex leporina. 


Herborisation d'Evisa à Piana. 


Le 28 mai, après une excellente nuit passée à Evisa, sous le toit hos- 
pitalier de M. Gigli, les botanistes de la première section partaient en 
voiture pour Piana, mais auparavant quelques-uns exploraienit déjà les 
environs d’Evisa et descendaient même dans les gorges de la Spelunca, 
continuation des gorges de l’Aïtone, qui entourent le village et dont la 
grandeur sauvage fait bien augurer du spectacle que nous réserventiles 
Calanches. Les plantes suivantes sont alors récoltées : 


4° Autour d’Evisa. 


Genista corsica. Hyoscyamus niger. 
Sedum cæruleum. Scrofularia peregrina. 
Anthriscus vulgaris. — trifoliata. 


Artemisia Absintmurm. Marrubium vulgare. 
Hieracium murorum var. silvaticum. | Euphorbia Lathyris. 


2° Dans les gorges de la Spelunca. 


Bulliardia Vaillant (nouveau pour la | Buxus sempervirens (CC.). 
orse). 


LUTZ. — HERBORISATIONS D'EWISA À PIANA, CXKXI 


On prend enfin place daas les voitures et l’on s'engage dans la vallée 
de Porto par une route merveilleuse, dont les méandres se déroulent 
capricieusement aux flanes de la montagne. De temps en temps, un court 
arrêt permet la cueïllette de quelques plantes : 


Barbarea rupicola. Senecio vulgaris. 
Cardamine hirsuta. Robertia taraxacoides. 
Helianthemum guttatum var. 'imma- | Laurentia Michelji. 
culatum. Verbascum Boerhavi. 

. Polygala vulgaris. Linaria Pelliceriana. 
Sagina Linnæi. Veronica Anagallis. 
Linum angustifolium. Orobanche minor. 
Malva ambigua. Salviahorminoïdes. 
Hypericum hircinum. Stachys glutinosa. 
Orobus variegatus. Euphorbia Characias. 
Lathyrus Aphaca. Pancratium illyricum. 
Poterium muricatum. Allium triquetrum. 
Epilobium montanum. Aceras densiflora. 
Sedum dasyphyllum. Orchis sambucina. 

axifraga pedemontana. Carex vulpina. 

Œnanthe peucedanifolia. Aira aggregata. 
Lonicera implexa. 


Mais le temps presse : lherborisation véritable ne eommencera 
qu'après qu’on aura dépassé Porto. Déjà nous avons rejoint le fond de la 
vallée, où nous avons rencontré la rivière de Porto, alors.fort calme, 
Mais torrent impétueux au printemps, si l’on en juge par le volume, for- 
midable des blocs roulés. qui .encombrent sou lit. Un peu plus loin en- 
core, et l’on peut se rendre eompte du mode de formation des marais’ 
corses. L’embouchure de 1a rivière est entièrement ensablée par les plus 
fins débris roulés par Je tarrent:et que le choc des vagues .aecumule en 
une digue qui s'oppose à l’éceulement des eaux. H ;sesproduit ainsi de 
Vastes lagunes saumâtres, véritables feyers de malaria, renfermant une 
Yégétation spéciale où dominent les Salicornes, Statice, Scirpus, etc. 
tique la main du riverain a bordées de bois d’Eucalyptus.dans ua but, 
Peut-être un peu chimérique ici, d'assainissement. 

La route commence alors à remonter. Nous mettons pied à terre, et 
Nous allons herboriser désormais jusqu’à Piana. Tout d’abord, nous 
Sommes en plein maquis, mais un maquis relativement humide, car de 
20mbreuses petites sources jailissent du sol à chaque instant, entrete- 
Mabt:une fraîcheur -et une végétation un peu inaccoutumées. La récolte 
Sannonce abondante ; nous notons au: passage : 


“runçala s-velutjnus. fige Fmonens À 

… Phioglossifolius. — ares + Pas 

h anus “Raphanistram. Dianthus virgineus var. brevifolius. 
Plotaxis tennifolia. ‘Sagina subulata. 


Candaniine thirsuta. Trifolium arvense. 


CXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Trifolium subterraneum. 
Vicia villosa. 

Lathyrus latifolius. 
Ornithopus compressus. 
Epilobium montanum. 
Lythrum Hyssopifolia. 
Montia rivularis. 
Scleranthus perennis. 
Corrigiola telephiifolia. 
Saxifraga corsica. 
Torilis nodosa. 
Œnanthe crocata. 
Helosciadium nodiflorum. 
Sanicula europæa. 
Centranthus Calcitrapa. 
Galium rotundifolium. 
— parisiense. 

Dipsacus ferox. 

Knautia hybrida. 

Bellis annua. 

Senecio lividus. 
Chrysanthemum segetum. 
— Myconis. 

Anthemis mixta. 

Inula Conyza. 

Filago eriocephala. 
Logfia subulata. 
Galactites tomentosa. 
Silybum Marianum. 
Seriola ætnensis. 
Chondrilla juncea. 
Lactuca muralis. 
Picridium vulgare. 
Crepis leontodontoides. 
Hieracium murorum var. silvaticum. 
Picris hieracioides. 
Erica scoparia. 
Cyclamen repandum. 
Asterolinum stellatum. 
Samolus Valerandi. 
Convolvulus althæoides. 


Scrofularia trifoliata. 
Linaria Pelliceriana. 
— æquitriloba. 
Veronica officinalis. 
— Chamædrys. 
Trixago viscosa. 

— apula. 

Orobanche minor. 
Stachys corsica. 
Brunella vulgaris. 
Teucrium Marum. 
Plantago Coronopus. 
— lanceolata. 
Rumex crispus. 

— Acetosella. 
Euphorbia Pithyusa. 
Iris Pseudo-Acorus. 
Leucoium roseum. 
Gladiolus segetum. 
Limodorum abortivum. 
Serapias Lingua. 

— Jlongipetala. 
Aceras densiflora. 
Lemna minor. 

Arum Arisarum. 
Juncus acutus. 

— conglomeratus. 
Scirpus Savii. 

Carex paludosa. 

— Linkii. 

Cynosurus elegans. 
Vulpia Myuros. 
Melica minuta. 

Briza minor. / 
Avena barbata. 
Ceterach officinarum. 
Osmunda regalis. 
Blechnum Spicant. 
Adianthum Capillus-Veneris. 
Cheilanthes odora. 


Continuant à nous élever, nous atteignons bientôt une région où le 
feldspath devient l'élément dominant des roches : l’aspect du sol change; 
les blocs de pierre commencent à prendre des formes plus tourmentées;, 
quand tout à coup, à un tournant de la route, se dresse devant nos yeux 
un énorme chien de pierre : c’est « le Lévrier », gardant l'entrée des 
Calanches. Qu’on se figure alors, sur un espace de 3 kilomètres, l'amas 
le plus fantastique de falaises escarpées, de roches bizarrement affouil- 
lées, prenant à tour de role des figures humaines ou d'animaux 


N. ROUX. — HERBORISATIONS DE LA SOCIÉTÉ. CXXXIII 


ou reproduisant les objets les plus divers, le tout taillé dans une roche 
rougeàtre constituée par de l’orthose presque pure. La végétation arbo- 
rescente n'est représentée ici que par de rares Pins maritimes qui se 
trouvent surtout au pied des contreforts rocheux. Quelques plantes her- 
bacées croissent au milieu des décombres ou dans de petites anfractuo- 
sités des falaises. Citons entre autres : 


Polygala vulgaris. Borrago laxiflora. 

Lychnis macrocarpa. Plantago Coronopus. 

Dianthus virgineus var. brevifolius. — Bellardi. 

Geranium Robertianum. — intermedia. 

Erodium maritimum. — lanceolata. 

Cytisus triflorus. Rumex bucephalophorus. 

Trifolium Bocconi. Polygonum Convolvulus. 

Potentilla reptans. Euphorbia dendroides. 
ontia rivularis. — Pithyusa. 

Scleranthus polycarpos. Melica major. 

Cicendia filiformis. Vulpia Myuros. 


Nous atteignons enfin les premières maisons de Piana, et, sur les dé- 
ombres, nous cueillons le Centranthus ruber. 

Mais la faim nous aiguillonne, et nous nous hâtons d’aller savourer un 
déjeuner bien gagné. 


Cargèse. 


La course du matin nous a fatigués ; aussi n’a-t-on guère le courage 
d'herboriser, pendant l'après-midi, le long de la route de Piana à Car- 
8èse. C’est dans ce dernier bourg que nous passerons la nuit. 

Cargèse, agglomération importante, fondée par une colonie de Grecs 
fuyant les persécutions turques, a conservé le caractère particulier dû à 
Son origine. Des Corses sont bien venus s’installer côle à côte avec les 

abitants primitifs, mais l’assimilation ne s’est pas faite et les mœurs 
érecques persistent à côté des mœurs indigènes. Nous sommes donc dans 
Une cité à deux faces : vis-à-vis l’une de l’autre se dressent l'église 
srecque et l’église romaine, l’école corse et l’école hellène. L'ethnographie 

tMporte sur la botanique, et nombreux sont ceux qui délaissent Îles 
Plantes pour aller bavarder avec les bambins dans la langue 
d'Homère. 

Et pourtant Cargèse offre une riche végétation qui mériterait une ex- 
Ploration plus détaillée. Mentionnons quelques espèces cueillies au 
hasard à travers le village par les plus zélés d’entre nous : 


CXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRR EN CORSÉ, MAI-JUIN 1901. 


Fumaria capreolata. 
Rapistrum rugosum, 
Malva ambigua. 
Geratiium molle. 
Hyperieum perforatan. 
Ruta bratteosa. 
Trifolium angustifolium. 
Lotus hirsutus. 
Calycotome spinosa. 


Phagnalon saxatile. 
Artemisia vulgaris. 
Galactites tomentosa. 
Borrago officinalis. 
Verbascum sintatum. 
Scrofularia nôodosa. 
= peregrina. 
Marrubium vulgare. 
Teucrium Marum. 


— villosa. 

Paronychia argentea. 

Sedum cæruleum. 

Ferula communis (F. nodiflora). 
Ammi majus. 

Apium graveolens. 

Galium Aparine. 


Plantago major. 
Mercurialis ambigua. 
Euphorbia Pithyusa. 
Parietaria diffusa. 
Asparagus albus. 
Lamarckia aurea. 


Herborisations faites à $Sagone et à l'embouchure du Liamone, 
les 26 et 29 mai 1901. 


Sagone, village sans aucune importance, situé à l'intersection des 
routes de Vice et de Piana, au fond du golfe qui porte son: nom, consti- 
tuait pour nous une étape, aussi bien à l'aller qu’au retour, et nous nous 
y arrêtions pour déjeuner et laisser reposer les chevaux. Nous profitions 
également de ces arrêts pour herboniser le long de la mer et dans les 
maquis avoisinants. Notre confrère, M. N. Roux, a bien voulu dresser 


les, listes suivantes dés plantes recueillies au cours de ees excur- 
SiOus : 


L Plantes recueillies à Sagone; listes dressées 
par M. Nisius Roux. 


1 Sables maritimes au fond du golte de Sagone. 


Malcotmia parviflora. 
SHene sericéa. 

Linum gallicum. 
Securigera Coronilla. 
Ornithopus compressus. 
— ébracteatus. 


| Medicago marina. 
| Anthemis maxta. 
Erythræa maritima. 
| Euphorbia Pithyusa var. procera- 
| Psamma arenaria. 
| Corynéephoras articulatus. 


2° Marais de Sagone. 
Ranunculus ophioglossifolius. 


— cordiger. 
Stellaria media. 


Trifolium lappaceum. 
Lythrum Salicaria. 
— Hyssopifolia. 


LUTZ. — PLANTES RECURILLIES: A SAGONE (LISTES DE M: ROUX). CXXXV 


Montia rivularis. 
Galium palustre. 
— uliginosum. 


Myosotis sicula, 


. Carex, vulpina. 


3 Bords de la route; talus et rochers avoisinants. 


Belianthemum guttatum. 
Ruta bracteosa. 

Lotus uliginosus. 
Trifolium Cherleri, 
Myrtus communis. 
Bryonia dioica. 
Paronychia argentea. 
Torilis nodosa. 
Galium tenellum. 
Phagnalon sordidum. 
Cineraria maritima. 
Pulicaria odora. 


Andryala sinuata. 
Xanthium spinosum. 
Phyllirea angustifolia. 
Origanum vulgare. 
Celtis australis. 
Juniperus phœnicea. 
— Oxycedrus. 
Serapias Lingua. 
Bromus madritensis. 
Dactylis hispanica. : 
Psilurus nardoides. 


& Champs secs en allant de Sagone à l'embouchure du Liamone. 


Fumaria Vaillantii. 
Bunias Erucago. 
Sisymbrium officinale. 
Erodium ciconium. 
Hypericum australe. 
Lathyrus articulatus.. 
Galium decipiens. 
ellis annua. 
Chrysanthemum segetum. 
— Myconis. 
Anacyelus clavatus, 
olpis barbata, 


Linaria Pelliceriana, 
Antirrhinum Orontium. 
Eufragia viscosa. 
Sideritis romana. 


: Euphorhia pubescens. 


Scirpus Savii (fossés). 
Agrostis pallida, 
Avena fatua. 

Poa trivialis (fossés). 
Briza maxima. 
Gaudinia fragilis. 


5 Marais à l'embouchure du Liamone. 


Spergularia Bocconi. 
eranium. dissectum, 
Tamarix gallica. 
Lathyrus Clymenum. 
Trifolium resupinatum. 
Epilohium tetragonum. 
Œnanthe fistulosa. 
aälium erectum. 
— palustre. 
Convolvulus arvensis. 


Rumex crispus. 
Euphorbia pubescens. 
Pancratium maritimum, 
Gladiolus segetum. 
Narcissus Tazetta (fruits). 
Carex vulpina. 


: Gastridium'lendigerum. 


Cynosurus elegans. 
Lolium italicum.] 


Calcatoggio. 


_ Calcatoggio est situé au tiers environ de la route de Sagone à Ajacelo. 
Nous y faisons une courte halte pour laisser souffler les chevaux. Nous 


CXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


allons visiter le village, où une collation nous est offerte par le Receveur 
des Postes. Cette petite variante à notre itinéraire n’est pas sans intérêt 
au point de vue botanique : dans les quelques minutes passées à Calca- 
loggio, nous avons pu récolter : 


Saponaria officinalis. Scrofularia trifoliata. 
Ervum tetrapterum. Melissa officinalis. 

Geum urbanum. Ballota fœtida. 
Chærophyllum temulum. Marrubium vulgare. 
Anthriscus vulgaris. ‘ | Urtica dioica var. hispida. 
Galium Aparine. Celtis australis. 
Rhagadiolus stellatus. Ornithogalum pyrenaicum. 
Vinca major. Melica uniflora. 
Symphytum bulbosum. Osmunda regalis. 
Scrofularia peregrina. 


Ile Mezzomare. 


Mezzomare est la principale des îles Sanguinaires. Bien qu’elle ne soit 
qu’à une distance minime de la terre ferme, son abord est néanmoins 
malaisé. En temps ordinaire, il faut, en effet, se rendre à l’extrémité 
Nord du golfe d’Ajaccio et traverser le petit bras de mer dans la barque 
du Sémaphore. Ce qui est possible pour un petit nombre de personnes 
devient difficile pour un groupe un peu important d’excursionnistes, 
d'autant mieux que l’île n'offre guère de ressources alimentaires. Aussi 
le Comité local d'organisation avait-il traité avec MM. Lanzi frères la lo- 
cation pour la journée du 4“ juin du petit vapeur le Progrès, qui fait 
trois fois par semaine le service de Propriano. La promenade devenait 
ainsi fort aisée. Après une heure d’une charmante traversée, nous dé- 
barquions dans le port minuscule de Mezzomare, et nous commencions 
par déguster un déjeuner champêtre dans un champ d’Artemisia ar- 
borescens. La plus franche gaieté ne cessa de régner, d'autant mieux que 
quelques notabilités ajacciennes étaient des nôtres : M. Montigny, secré- 
laire général de la Préfecture, et M” Montigny, ainsi que M. Giustiniani, 
chef de cabinet du Préfet de la Corse, nous ayant fait le plaisir de nous 
accompagner. 

Le déjeuner terminé, nous nous dispersons dans l’île, et bientôt Sa 
flore n’a plus de secrets pour personne. 

Les Sanguinaires, malgré la signification fantaisiste attribuée à leur 
nom par certains auteurs, ne sont nullement rouges. Le sol est toujours 
constitué par des roches granitoïdes, mais nous rencontrons ici l'extré- 
mité d’un filon de roches basiques, constitué principalement par de la 
diorite, qui plonge sous la mer et va ressortir à la pointe Nord du golfe 
d Ajaccio pour s’enfoncer ensuite dans les terres, dans la direction ap 
proximative du N.-E. Malgré leur basicité, les roches sont toujours sili- 


LUTZ. — HERBORISATIONS : CALCATOGGIO, ÎLE MEZZOMARE. CXXXVII 


ceuses; c’est dire que la flore générale de Mezzomare diffère peu de 
celle des autres régions littorales de la Corse. On y rencontre cependant 
quelques espèces rares, telles que l’Arum muscivarum et le Gynan- 
driris Sisyrinchium. Mezzomare est d’ailleurs couverte par un maquis 
bas dans lequel se rencontrent de véritables champs d’Artemisia ar- 
borescens. 

Au cours de notre exploration, nous avons rencontré les plantes sui- 


vanles : 


Glaucium flavum. 
Fumaria capreolata. 
Cistus monspeliensis. 
Helianthemum guttatum. 
Frankenia lævis. 
Silene gallica. 
— Tenoreana. 
Geranium Robertianum. 
Erodium maritimum. 
Pistacia Lentiscus. 
Trifolium Lagopus. 
— procumbens. 
Lotus hispidus. 
Ornithopus compressus. 
— ebracteatus. 
Sedum stellatum. 
Umbilicus pendulinus. 
Mésembryanthemum nodiflorum. 
Crithmum maritimum. 
Galium Aparine. 
— SPurium. 
Vaïllantia muralis. 
Sherardia arvensis. 
enecio Cineraria. 
— leucanthemifolius. 
Artemisia arborescens. 
Nananthea perpusilla. 
licaria odora. 
Cupularia viscosa. 
elichrysum microphyllum, 
gfia subulata. 
Vax rotundata. 
ilybum Marianum. 
arlina corymbosa. 
edypnois polymorpha. 
riola ætnensis. 
nchus asper. 
Crepis bellidifolia. 
cris hieracioides. 
Dagallis arvensis 
Jlea Oleaster. 


Erythræa sanguinea. 
— maritima. 
Heliotropium europæum. 
Hyoscyamus albus. 
Verbascum floccosum. 
Scrofularia peregrina. 
Linaria Pelliceriana. 
— æquitriloba. 
Trixago apula. 
Stachys glutinosa. 
Teucrium Marum. 
Statice articulata. 
Atriplex hastata. 

— Halimus. 

Rumex bucepbalophorus. 
Osyris alba. 
Passerina hirsuta. 

— Tarton-raira. 
Cytinus Hypocistis. 
Aristolochia longa. 
Euphorbia Characias. 
— pterococca. 

— Peplus. 

— Peplis. 
Mercurialis ambigua. 
Urtica dioica. 

— urens. 


Asphodelus microcarpus v. ramosus. 


Asparagus acutifolius. 
Gynandriris Sisyrinchium. 
Narcissus Tazetta. 

Arum muscivorum. 

— Arisarum. 

Polypogon subspathaceus. 
Stipa tortilis. 

Briza maxima. 

Melica minuta. 

Dactylis hispanica. 

— maritima. 

Vulpia Myuros. 
Brachypodium ramosum. 


CXXXVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN: CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Gheilanthes odora. Asplenium Adiantum-nigrum. 
Grammitis. leptophylla. — lanceolatum. 


Le soir, après une visite au Sémaphore, nous nous emharquions de 
nouveau sur le Progrès pour rentrer à Ajaccio. 


Bonifacio. 


Pour rendre commode l’excursion de Bonifacio, le Comité local d'or- 
ganisation avait eu l’idée de profiter du paquebot de la Compagnie 
Fraissinet, qui fait un service de quinzaine sur Propriano et Bonifacio. 
De cette manière, il devenait possible de faire toute la course sans 
quitter le bateau, de sorte que le problème du logement et de la nourri- 
ture se trouvait réduit à sa plus simple expression. L’affabilité du com- 
mandant du Bocognana, M. Rolland, a d’ailleurs contribué à rendre 
notre séjour à son bord des plus agréables, et c’est avec regret que nous 
avons vu arriver la fin de cette charmante promenade. 

Partis d’Ajacciole2 juin à3 heures 1/2, nous faisions escale le soir même 
à Propriano, mais nous n’y faisions aucune excursion, devant, au retour, 
faire une herborisation importante sur les bords du Rizzanèse. Nous 
dinions et couchions à bord, et, le lendemain, à quatre heures du matin, 
le Bocognano levait Vancre. Nous nous rendions en hâte sur le pont 
pour admirer le superbe panorama de la côte découpée à à l'extrême et 
contempler, malheureusement d’un peu loin, le célèbre rocher du Lion 
de Roccapina. À 8-heures, nous étions en vue de Bonifacio. 

Qu’on se figure une calanque typique, creusée dans une masse de me- 
lasses calcaires stratifiées, terminée, du côté de la mer, par un goulet, 
étroit et sinueux, puis s’élargissant quelque peu au détriment de la pro 
fondeur pour constituer le port, et l’on aura une idée de F’entrée de Bo- 
nifacio. La ville est bâtie sur la rive Sud de la calanque, qu’elle domine 
à une grande hauteur, et, comme la mer affouille sans cesse les parties 
inférieures du rocher, nombre de maisons sont construites en surplomb 
au-dessus de la mer. Ces affouillements ont, en outre, creusé dans la 
pierre des grottes. merveilleuses, où les reflets du soleil dans l’eau qui 
remplit la partie inférieure occasionnent les jeux de lumière les plus 
surprenants et les plus merveilleux. Au cours de notre escale à Boni- 
facio, le commandant Rolland voulut bien mettre à notre disposition les, 
embarcations du bord et nous guider vers ces grottes, dont nous aYOBR 
rapporté un souvenir inoubliable. 

Les herborisations aux environs de Bonifacio étaient d'autant plus fm” 
portantes qu’elles allaient nous faire connaître la flore des calcaires 
corses. J'ai dit précédemment combien ces calcaires étaient, peu étendus 
dans l'île ; aussi avait-on décidé, pour que leur exploration fût complète, 


LUTZ. — HERBORISATIONS A: BONIFACIO: 


de faire deux excursions: la première, vers le S.-E., en longeant la côte 
jusqu'au Sémaphore de Pertusato; la seconde, sur la rive Nord du golfe, 
en suivant un peu la route de Porto-Vecchio, puis en obliquant à gauche 
par le chemin de la Categna, qui conduit au Sémaphore commandant 
l'entrée du port. Dans la première herborisation, on circule à travers 
une région entièrement dépourvae d'arbres. Au contraire, dans la se- 
conde, les arbres et les arbrisseaux sont nombreux le long du chemin 
encaissé qui conduit au Sémaphore, et la végétation y gagne un caractère 


un peu différent. 


Voici les principales plantes qui ont été récoltées au cours de:ces her- 


borisations : 


Ranunculus muricatus. 

Clematis Flammula. 

Delphinium Ajacis. 

Papaver Rhœas. 

Fumaria capreolata. 

Raphanus Raphanistrum. 

Diplotaxis tenuifolia. 

Matthiola incana. 

— tricuspidata. 

Sisymbrium officinale. 

— polyceratium, 
rabis hirsuta. 

Alyssum maritimum.. 

Cistus corsicus. 

Reseda suffruticulosa. 

Silene Tenoreana. 

— gallica. 

— Sericea. 

Lychnis Githago. 

— Flos-Cuculi. 

7 Macrocarpa. 

Dianthus velutinus. 
Taum strictum. 

Malva ambigua. 
àvatera punctata. 

Ruta bracteosa. 
alycotome villosa. 

SPartium junceum. 

Ononis reclinata. 

= Minutissima. 

Anthyllis Dillenii. 
elilotus sulcata. 
ifolium angustifolium. 

© Strictum. 

 lesupinatum, 


4° Route de Pertusato. 


Doryenium rectum. 
Trifolium stellatum.. 
Lotus hirsutus. 

— creticus. 

Astragalus Tragacantha. 
Hippocrepis unisiliquosa. 
Ecballium Elaterium. 
Paronychia argentea. 
Daucus Carota. 

— maritimus. 

Ferula communis. 
Crithmum maritimum. 
Scandix Pecten-Veneris. 
Eryngium campestre. 

— maritimum, 

Lonicera implexa. 

Rubia peregrina var. latifolia, 
Vaillantia muralis. 
Scabiosa, maritima, 


| Bellium bellidioides. 


Senecio leucanthemifolius. 
Cineraria maritima. 
Artemisia arborescens. 
Chrysanthemum coronarium. 
Anthemis mixta. ‘ 
Asteriscus maritimus. 


— spinosus. 


Helichrysum angustifoliuna. 
Evax pygmæa. 

Silvbum Marianum. 
Centaurea napifohia, 

— Calcitrapa. 

Carlina corymbosa. 

Tolpis barbata. 

Robertia taraxacoides. 


CXL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Urospermum Dalechampii. 
Xanthium spinosum. 
Campanula Erinus. 
Chlora perfoliata. 
Convolvulus Cantabrica. 
— althæoides. 

Borrago officinalis. 
Cynoglossum pictum. 
Heliotropium europæum. 
Echium plantagineum. 
Hyoscyamus albus. 
Verbascum sinuatum. 
— Boerhavi. 

Linaria triphylla. 
Trixago Apula. 
Orobanche minor. 

— crinita. 

Ajuga Iva. 

Teucrium capitatum. 
Micromeria filiformis. 
Rosmarinus officinalis. 
Plantago major. 

— Coronopus. 

— Bellardi. 

— Lagopus. 

— Psyllium. 


Statice rupicola. 
Salsola Soda. 

Suæda fruticosa. 
Camphorosma monspeliaca. 
Rumex bucephalophorus. 
Passerina hirsuta. 
Osyris alba. 

Euphorbia helioscopia. 
— bonifaciensis Reg. 
— exigua. 

Parietaria officinalis. 
— diffusa. 

Urtica urens. 
Junipcrus phœnicea. 
Allium subhirsutum. 
Muscari comosum. 
Asphodelus fistulosus. 
Asparagus albus. 
Smilax aspera. 

Orchis sambucina. 
Lagurus ovatus. 
Dactylis hispanica. 
Cynosurus elegans. 
Bromus madritensis 
Ægilops triaristata. 


Bords de la mer; sous la citadelle. 


Matthiola incana. 

Cheiranthus Cheiri. 
Spergularia macrorhiza. 
Lavatera arborea. 

Scorpiurus subvillosus. 
Polycarpon tetraphyllum. 
Mesembryanthemum nodiflorum. 
— cristallinum. 

Sedum rubens. 


Conium maculatum. 
Vaillantia muralis. 

Senecio leucanthemifolius. 
Anchusa italica. 

Teucrium capitatum. 

Beta hirsuta. 

Camphorosma monspeliaca. , 
Psilurus incurvatus. 

Setaria verticillata. 


2° Route de Porto-Vecchio. 


Helianthemum halimifolium. 
Ruta bracteosa. 

Trifolium stellatum. 

Prunus spinosa. 

Bupleurum fruticosum. 
Dipsacus ferox. 
Buphthalmum spinosum. 


Lappa major. 

Datura Stramonium. 
Mentha aquatica. 
Teucrium Marum. 
Juniperus Oxycedrus. 
Ruscus aculeatus. 
Scirpus Holoschœnus. 


LUTZ. — HERBORISATIONS A BONIFACIO; BORDS DU RIZZANÈSE.  CXLI 


Delphinium Ajacis. 
Nigella Damascena. 
Lepidium graminifolium. 
Silene Tenoreana. 

Linum gallicum. 

Anagyris fœtida. 

Vicia lutea. 

Cracca varia. 

Scorpiurus subvillosus. 
Prunus spinosa. 

Rosa dumetorum. 
Poterjum muricatum. 
Daucus Carota. 

Brignolia pastinacæfolia. 
Hedera Helix. 

Viburaum Tinus. 

Vaillantia muralis. 

Centranthus Calcitrapa. 
Cabiosa maritima. 

Achillea ligustica, 


Chemin de la Categna. 


Campanula Erinus. 
Chlora perfoliata. 
Verbascum Boerhavi. 
Trixago viscosa. 
Mentha Pulegium. 
Teucrium flavum. 
Micromeria græca. 
Rosmarinus officinalis. 
Verbena officinalis. 
Rumex pulcher. 
Mercurialis ambigua. 
Parietaria officinalis. 
— diffusa. 

Tamus communis. 
Ruscus aculeatus. 
Asparagus albus. 

— acutifolius. 

Arum Arisarum. 
Asplenium Adiantum-nigrun. 


Bords du Rizzanèse. 


Le Rizzanèse, torrent important qui traverse la majeure partie de l’ar- 
rondissement de Sartène, vient se jeter dans la mer à quelques kilomè- 
tres de Propriano, après être passé non loin de Sartène. Le Comité local 
d'organisation avait proposé d'utiliser, au retour de Bonifacio, la matinée 
dont l’escale du paquebot nous laissait la disposition, pour herboriser le 
long du Rizzanèse dans la partie comprise entre la route de Propriano à 


Sartène et La mer. 
Partis de bon matin le 4 juin, nous commençons par suivre la route 


de Sartène, que nous abandonnons bienlôt pour les sentiers parallèles 
desservant les champs voisins. Nous récoltons en passant : 


Loglia subulata. 
Centaurea napifolia. 
Cichorium Intybus. 
Tolpis barbata. 
Andryala sinuata. 
Heliotropium europæum. 
Verbascum sinuatum. 
Trixago apula. 
Orobanche minor. 
Ballota fœtida. 
Jasione montana. 
Scirpus Holoschœnus. 
Cynosurus echinatus. 


Reseda Luteola. 
Lychnis Githago. 
ilene læta var. corsica. 
Lathyrus latifolius var. angustifolius. | 
lus amygdaliformis. 
TYORia syriaca. 
erniaria hirsuta. 
hanthe pimpinelloides. 
&rophyllum temulum. 
Tngium campestre. 
Galium erectum. 
1PSacus ferox. 
US ageratifolius. 


CXLII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-4UIN 4901. 


Arrivant au Rizzanèse, nous descendons dans le lit du torrent, constitué 
par une large bande de cailloux roulés au milieu desquels serpente un 
rapide courant d’eau. Nous en suivons le cours, tantôt dans le Jit même, 
tantôt dans les broussailles vigoureuses qui couvrent les berges. Voici un 
aperçu de nos trouvailles : 


Ranuneulus aquatilis. 
Nasturtium officinale. 
Lychnis macrocarpa. 
Sagina Linnæi. 
Hypericum hircinum. 
Oxalis corniculata. 
Trifolium Cherleri. 

— resupinatum. 
Doryenopsis Gerardi. 
Doryenium rectum. 
Lotus uliginosus. 
Astragalus Tragacantha. 
Ornithopus compressus. 
— ebracteatus. 
Poterium imuricatum. 
Epilobium tetragonum. 
Myriophyllum spicatum. 
Scleranthus perennis. 
Helosciadium nodiflorum. 
Œnanthe peucedanifolia. 
Sambucus Ebulus. 
Galium Crucrata. 
Artemista vulgaris. 
Helichrysum angustifolium. 
Galactites tomentosa. 
Silybum Marianum. 
Lappa minor. 
Chondrilla juncea. 
Erythræa sanguinea. 
Calystegia sepium. 
Convolvulus arvensis. 
— althæoides. 

Echium italicum. 
Solanum Dulcamara. 


Verbascum Blattaria. 
— Thapsus. 

— floccosum. 
Serofularia trifoliata. 
Veronica Anagallis. 
Digitalis purpurea. 
Phelipæa cærulea. 
Mentha aquatica. 
Lycopus europæus. 
Stachys corsica. 
Sideritis romana. 
Brunella vulgaris. 
Verbena officinalis. 
Plantago major. 
Phytolacca decandra. 
Rumex Acetosella. 
Euphorbia Characias. 
Salix purpurea. 
Alnus glutinosa. 


Populus Tremula. 


Alisma :Plantago. 
Potamogeton graminifolius. 
Typha latifoha. 

— ‘angustifolia. N 


Juncus effusus. 


— bufonius. 
Cynodon Dactylon. 
Holcus lanatus. 

Briza minor. 

Lolium italicam. 
Osmunda regalis. 
Equisetum ramosum. 
Chara sp. 


Au voisinage de l'embouchure, un peu avant d'arriver à la région des 
sables maritimes, nous cueillons : 


Helleborus lividus. 
Linum angustifolium. 
Malva ambigua. 
Melilotus elegans. 
Rosa sempervirens. 
Scabiosa maritima. 


Knautia hybrida. 

Senecio leucanthemifolus. 
Lactuca Scariola. 
Cynoglossum pictum. 
Marrubium vulgare. 
Stachys germanica. 


N. ROUX. — ‘HERBORISATIONS HORS SESSION A PROPRIANO. CXLIII 


Puis, abandonnant le Rizzanèse, nous prenons sur notre ‘droite un 
chemin d'exploitation agricole qui nous ramène vers Propriano. Cepen- 
dant, au lieu de rentrer directement en ville par la route, nous longeons 
le bord de la mer et, dans les sables maritimes, nous rencontrons en- 
core : 


Frankenia lævis. Galium saccharatun. 
Spergularia macrorhiza. Crepis bellidifolia. 
Securigera Coronilla. | Scleropoa rigida. 


Sedum cæruleum. 


Nous regagnons ‘enfin le Bocognano, qui va nous ramener à Ajaccio, 
où se clôturera la Session. La plupart d’entre nous resteront dans l'île 
plus où moins longtemps et feront encore d'’intéressantes récoltes. Plu- 
sieurs de leurs excursions seront résumées plus doin, mais ici ‘doit 
S'arrêter le compte rendu des herborisations accomplies pendant la 
Session. 

Il me reste cependant, avant de terminer, à adresser l'expression de 
Ma gratitude à nos confrères qui ont bien voulu faciliter ma tâche de 
läpporteur en revisant mes listes, vérifiant la détermination des plantes 
litigieuses ou communiquant à leur sujet d’intéressantes observations. 
J'associerai dans mes remerciements : MM. E.-G. Camus, l'abbé Coste, 
le Dr Gillot, Le Grand. Je n’aurai garde non plus d'oublier tous nos 
autres confrères présents à la Session, dont l’'empressement à me com- 
Muniquer la liste de leurs récoltes a simplifié ma hesogne dans une large 
Mesure et dont l’amabilité et la bienveillance m'ont été des plus sen- 
Sibles. 


HERBORISATIONS FAITES EN DEHORS DE LA SESSION, 
par M. N. ROUX. 


I. Propriano (5 juin 1901). 


La liste suivante comprend les récoltes faites en trois heures en allant 
de Propriano à la propriété Rouvier et sur une longueur d'environ trois 
omëtres. 


4 Sables maritimes. 


Cakile maritima. Silene corsica. 
ankenia lævis. Linum gallicum. 

lene sericea _— maritimum. 

— nicæensis. Lotus ornithopodioides. 


CXLIV SESSION EXTRAORDINAIRE 


Lotus Allioni. 
Medicago Gerardi. 

— marina. 

Lythrum Græfferi. 
Eryngium maritimum. 
Bcllium bellidioides. 
Senecio crassifolius. 
Anacyclus clavatus. 


EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Crepis recognita. 
Convolvulus Soldanella. 
Statice articulata. 
Amarantus deflexus. 
Beta maritima. 
Polygonum maritimum. 
Euphorbia Pithyusa. 


2 Talus, friches, champs. 


Fumaria parviflora. 
Raphanus Raphanistrum. 
Silene Tenoreana. 
Lavatera Olbia. 

Linum angustifolium. 
Vicia sativa. 

Trifolium angustifolium. 
— ligusticum. 

Daucus hispidus. 
Galium saccharatum. 


Galium decipiens. 
Valerianella microcarpa. 
Dipsacus ferox. 
Chrysanthemum segetum. 
Centaurea napifolia. 
Hyoscyamus albus. 
Trixago apula. 
Chenopodium murale. 
Gaudinia fragilis. 


3° Champ humide. 


Œnanthe peucedanifolia. 
Laurentia Michelii, 


| Anagallis phϾnicea var. micrantha. 
Scirpus Savii. 


& Rochers maritimes. 


Spergularia macrorhiza. 
Helichrysum stœchas. 
— microphyllum. 


IL. 


Passerina hirsuta. 
Pancratium illyricum. 


L'Tle-Rousse (7 juin 1904). 


4 De la gare à la mer. 


Alyssum maritimum. 

Lepidium Draba. 

Malva parviflora. 

Erodium cicutarium var. præcox. 
Lotus Allionii. 

Medicago littoralis. 

— lappacea. 

Portulaca oleracea. 


Polycarpon tetraphyllum. 
Sedum stellatum. 
Achillea ligustica. 
Cichorium Intybus. 
Plantago Lagopus. 
Chenopodium Vulvaria. 
Parietaria diffusa. 


Vulpia Myuros. 


N. 


ROUX. — HERBORISATIONS HORS SESSION A L'ÎLE ROUSSE. 


2° Sables maritimes. 


Frankenia lævis. 

Silene gallica. 

Lotus creticus. 

— ornithopodioides. 
Medicago marina. 
Vaillantia muralis. 
Pinardia coronaria. 
Anacyclus clavatus. 
Senecio leucanthemifolius. 


Erythræa maritima. 
Plantago Coronopus. 
Juncus conglomeratus. 
— bufonius. 

Carex divulsa. 

Psamma littoralis. 
Polypogon subspathaceus. 
Lolium italicum. 

— rigidum. 


3° Rochers du Phare. 


Matthiola tricuspidata. 

Cakile maritima. 

Gypsophila saxifraga var. bicolor. 
Paronychia echinata. 
Mesembryanthemum nodiflorum. 
Helichrysum angustifolium. 
Cineraria maritima. 

Solanum sodomeum. 


Orobanche cruenta. 

Phelipæa Mutelii. 

Stachys glutinosa. 

Statice articulata. 

Mercurialis ambigua. 

Ephedra distachya. 

Avena barbata. 

Dactylis glomerata var. compacta. 


& Talus et champ;, près de la ville. 


Linum gallicum. 
Melilotus elegans. 
Ononis antiquorum. 
Trifolium subterraneum. 
Ervum pubescens. 

erniaria hirsuta. 
Crucianella angustifolia. 
Carduus cephalanthus. 

ilago eriocephala. 

0gfia subulata. 


Epilobium virgatum. 
Jthrum Græfferi. 
éronica anagalloides. 


Crepis fœtida. 
Campanula Rapunculus. 
Erythræa Centaurium. 
Heliotropium supinum. 
Trixago apula. 
Chenopodium urbicum. 
Euphorbia platyphylla. 
Asparagus acutifolius. 
Kæœleria phleoides. 
Lolium perenne. 


5° Fossés. 


Scrofularia aquatica. 
Cyperus badius. 


T. XLVIIL, 


CXLV 


CXLVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN, CORSE, MAI-JUIN 1901. 


CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DE LA FLORE DE LA CORSE; 
pY M. Bené MAIRE. 


Cette première liste comprend une partie des récoltes que j’ai faites 
en Corse dans l'été de 1902; une autre partie, non encore complètement 
étudiée, sera publiée ultérieurement. Nous citons seulement les espèces 
intéressantes trouvées dans des localités non citées dans Marcilly, Salis, 
Fliche, Foucault, etc.; celles nouvelles pour la Corse sont marquées 
d'un astérisque. 


Anemone alpina L. — Très rare en Corse; Monte-Rotondo, éboulis et 
rochers entre le lac de Puntaniella et le sommet, RR., 22 juil- 
let 1902. 

Ranunculus platanifolius L. — Abondant dans les maquis d’Aunes 
verts sur le versant occidental de l’Incudine, à 1800-2000 mètres, 
juillet 1902. 


Corydalis fabacea Pers. var. pumila Rchb.— Abonde, dans les touffes 
de Genévrier, au Coscione, juin 1901. 


Cardamine resedifolia L.— Rochers du sommet de l’Incudine, 2100 m., 
juillet 1902. 


Lychnis Flos-cuculi L. — Prairies, à Porto-Vecchio, 14 avril 1903. 
Stellaria nemorum L.— Maquis d’Aunes verts, au Coscione, juillet 1902. 


Radiola linoides Gm.— Abonde, dans les lieux humides, au-dessus 
de Quenza, à 900-1000 mètres. 

Acer Pseudo-Platanus L. — Par pieds isolés dans les maquis d’Aunes 
verts sur le versant occidental de l’Incudine, juillet 4902. Nommé 
vulgairement Cheralba dans la région du Coscione, d’où les noms 
de « col de Cheralba, ruisseau de Cheralba. » 

Sorbus aucuparia L. var. glabra Burn. — Assez fréquent dans le 
massif du Monte-Rotondo et la haute vallée du Tavignano, notam- 
ment au Capo alli Sorbi; juillet 1902. 

Malus acerba Mér. — Forêt de Zonza, spontané! juin 1901. 

Isnardia palustris L. — Abonde dans le lac de Creno, 20 juillet 1902. 


Bupleurum stellatum L.— Rochers du sommet de l’Incudine, 2100 m., 
juillet 1902. 


Valeriana montana L. -— Rochers du sommet de l’Incudine, 2100 m.; 


MAIRE. — CONTRIBUTIONS A L’ÉTUDE DE LA FLORE DE CORSE. CXLVII 


rochers au col de Ghiasso au-dessus du lac de Coria, 2260 mètres, 
juillet 1902. 


Bellis Bernardi Boiss. et Reut. — Dans les fonds de lacs desséchés du 
Coscione, 1500 mètres, juillet 1902. 


Prenanthes purpurea L. — Forêt de Verde, entre Zicavo et Ghisoni, 
1200 m., 16 juillet 1902. 


Phyteuma serratum Niv. — Rochers du sommet de l’Incudine, 
2100 mètres, juillet 1902. 

Vaccinium Myrtillus L. — Çà et là, rabougri et peu abondant dans 
tout le massif du Monte-Rotondo, au lac de Melo; très abondant 
et plus développé dans les tourbières du lac de Creno; juillet 1902. 

Primula grandiflora Lamk. — Parmi les rochers, entre Quenza et le 
Coscione, juin 1901. Cette espèce n’est pas mentionnée dans le 
Catalogue de Marsilly, mais Salis l'indique déjà dans la Casta- 
gniccia. Forêt de Zonza, dans les suintements d’eau des clairières, 
15 avril 4903. 

Gentiana lutea L. — Pâturages du Coscione, assez abondant ; au-dessus 
de la Foce della Sorba; juillet 4902. 

* Menyanthes trifoliata L. — Très abondant dans le lac de Nino, 
19 juillet 1902. — Espèce nouvelle pour la Corse. 

Anarrhinum corsicum Jord. — Champs au-dessus de Casamaccioli ; 
clairières de la forêt de Valdoniello; juillet 1902. 

Atropa Belladona L. — Assez abondant dans la forêt de Verde, 16 juil- 
let 1902 ; forêt d’Aïtone, octobre 1902. 

Physalis Alkekengi L. — Assez abondant dans la vallée du Fiumalto. 
entre Folelli et Orezza, 17 octobre 1902. 

Veronica fruticans Jacq. — Rochers du sommet de l’Incudine, 
2100 mètres, juillet 1902. 

Micromeria græca Benth. — Rochers granitiques arides à 600-700 m., 
aux environs de Sorbollano et de Zerubia, 10 juillet 1902. 

Liütorella lacustris L. — Assez abondant dans le lac de Nino, 19 juil- 
let 1902. (Submergé et stérile.) 

Betula verrucosæ Ehrh. — Forêt de Verde, 1200-1500 mètres, juil- 
let 1902. 

Scilla intermedia Guss et Parl. — Bords de la route d’Ajaceio à Calca- 
toggio, un peu avant le col de S. Sebastiano, 24 octobre 1902. 
Allium Schænoprasum L.— Abonde dans le massif du Monte-Rotondo : 

les bergers le nomment « Porrino ». 


CXLVIIL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Ophrys tenthredinifera Wild. — Maquis, à Aleria en terr. calcaire, 
17 avril 1903. 


Spiranthes aestivalis Rich. — Rochers humides du Tallano, juil- 
let 1902. 
Ruppia rostellata G. G. — Fossés d’eau saumätre, à Saint-Florent, 


11 juin 1901. 
Carex frigida AN. — Bords des torrents, au Coscione, juillet 1902. 


Danthonia decumbens DC. — Tourbières du lac de Creno, 20 juil- 
let 1902. 


NOUVELLES ADDITIONS A LA FLORE DE CORSE, par M. L. LUTZ. 


Après la Session extraordinaire, j'ai repris l’exploration de l'ile 
que j'avais commencée l’année précédente. J'avais comme princi- 
paux objectifs le massif de l’Incudine et la région montagneus! qui 
borde la plaine orientale. Parti d’Ajaccio, je me suis d’abord rendu 
à Sartène, où j'ai retrouvé M. Maire; nous sommes allés ensemble 
jusqu’à Zonza, où nous attendait l'hospitalité amicale de M. et 
M" Michel-Despallières, puis, après une excursion dans la forêt 
de Barrocaggio-ouest, nous avons fait l'ascension de l’Incudine. De 
retour à Zonza, nous avons traversé le col de Bavella et, par la 
vallée de Solenzara, nous avons gagné la côte orientale et Ghiso- 
naccia. Laissant M. Maire continuer sa route vers le Nord de l'ile, 
ie me suis arrêté à Cervione. J'ai fait une première herborisation 
entre cette localité et Pietra-Mala, où se trouve une mine d'amiante 
en exploitation. Une deuxième excursion m’a conduit de Cervione 
à San Nicolao, Regetti, Sainte-Lucie et Padulella. Je sne suis €n- 
suite rendu à Vescovalo, où j'ai poussé une nouvelle pointe dans la 
chaine montagneuse en passant par Venzolasca et Loreto di Ca- 
sinca et retour à Vescovato. . 

Enfin, de Bastia, où j'ai retrouvé M. Maire, j'ai refait avec lui 
l'excursion à Saint-Florent qui figurait dans mon programme de 
1900, de manière à explorer en détail les marais saumâtres des €” 
virons de cette ville. 

Dans la Note qui précède, M. Maire a mentionné un certair 
nombre de plantes intéressantes qui ont été récoltées au cours de 


LUTZ. — NOUVELLES ADDITIONS À LA FLORE DE CORSE.  CXLIX 
nos herborisations communes : je n’y reviendrai pas ici; je me 
bornerai à citer les espèces nouvelles ou peu répandues rencon- 
trées au cours des excursions que j'ai faites seul ou celles que 
M. Maire n'a pas signalées dans son travail. 


Anemone apennina. — Piana de Renucci (Incudine). 

Ranunculus Marschlinsii. — Bergeries de Fianosa (Incudine). 

Ranunculus platanifolius. — Bergeries de Fianosa. 

Aconitum Napellus. — Bergeries de Fianosa. 

Thlaspi rivale. — Bergeries de Fianosa. 

Viola nummularifolia. — Piana de Renucci. 

Reseda lutea. — Forêt de Barrocaggio. 

Dianthus virgineus var. brevifolius. — Col de Téghime, San Nicolao, 
défilés de l'Ancône, Pietra-Mala. 

Spergularia macrorhiza. — Saint-Florent. 

Cerastium Thomasii. — Incudine. 

Linum cathartieum. — San Nicolao, Pietra-Mala. 

Lathyrus pratensis. — San Nicolao. 

Colutea arborescens. — San Nicolao, Regetti. 

Potentilla corsica. — Bergeries de Fianosa. 

Sorbus Aria. — Forêt de Barrocaggio. 

Epilobium parviflorum. — Défilés de l’Ancône. 

Epilobium tetragonum. — San Nicolao. 

Lythrum Græfferi. — Saint-Florent. 

Bunium corydalinum. — Forêt de Barrocaggio, Bergeries de Fianosa. 

Chærophyltum temulum. — Pietra-Mala. 

Centranthus ruber. — Regetli. 

Petasites fragrans. — Venzolasca. 

Senecio Jacobæa. — Porto-Vecchio, San Gavino di Carbini, Casabianda 
(bords de l’étang del Sale). 

Gnaphalium tuteo-album. — Défilés de l’Ancône. 


Helichrysum frigidum.— Monte d’Oro, vers 2000 mètres ; lac de Melo, 
depuis 4600 mètres, au-dessus des Bergeries (Communiqué par 
M. F. Camus). 

Chamæpeuce Casabonæ. — Forêt de Barrocaggio, Cervione, col de Té- 
ghime, Vivario, entre Barchetta et Ponte-Nuovo. 


CL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
Santolina Chamæcyparissus form. incana. — Padulella. 

Leuzea conifera. — Monte Cinto (Communiqué par M. F. Camus). 
Tyrimnus leucographus. — Défilés de l'Ancône. 

Pinguicula corsica. — Monte Cinto (Communiqué par M. F. Camus). 
Primula grandiflora. — Piana de Renucci (Incudine). 

Cerinthe tenuiflara Bert. — Forêt de Bavella, partte basse. 
Cynoglossum montanum. — Quenza. 

Lithospermum arvense. — Entre Sainte-Lucie et San Nicolao. 
Physalis Alkekengi. — Vescovato. 


Digitalis purpurea et Digitalis lutea. — J'ai trouvé ces deux plantes 
côte à côte dans une châtaigneraie entre Cervione et San Nicolao, 
non loin de ce dernier village. 


Ajuga va. — Saint-Florent. 

Melittis Melissophylium. — Col de Téghime, Regetti. 

Salvia Sclarea, — Venzolasca. 

Acanthus mollis. — Vescovato. 

Daphne Laureola. — Incudine. 

Aristolochia Clematitis. — Padulella. 

Euphorbia dulcis. — Forêt de Barrocaggio. 

Ornithogalum pyrenaicum. — Entre Cervione et San Nicolao. 
Gladiolus segetum. — Regetti. 

Orchis laxiflora. — San Gavino di Carbini. 

Limodorum abortivum. — Col de Téghime. 

Cephalanthera rubra. — Regetti. 

Fuirena pubescens. — Caldaniccia. 

Brachypodium pinnatum. — Route de Zonza à San Gavino di Carbini. 


Piptatherum paradoxum. — Mon attention a été attirée sur cette plaïte 
par M. Delacour, et j'ai constaté que la presque totalité des 
échantillons récoltés dans la région d’Ajaccio, eemme Piptatherur 
multiflorum, se rapportent au type P. paradeæum, caractérisé PA? 
les épillets de la base de l’inflorescence stériles. 


F. CAMUS. =— MUSCINÉES RECUÉILLIÈS EN CORSE. CLI 


MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE EN MAI ET JUIN 1901, 
par M. Fernand CAMUS. 


Arrivé en Corse le 18 mai au matin, je n’en suis parti que le 47 juin. J'ai 
donc passé en Corse un mois plein, et ce mois a été consacré tout en- 
tier à Ja bryologie. Pendant la session (21 mai-5 juin), j'ai pris part à 
une bonne partie des excursions portées au programme, tout en modi- 
fiant pour mon compte l’itinéraire suivant les nécessités des recherches 
bryologiques, différentes de celles des recherches phanérogamiques. 
J'ai fait seul, avant et surtout après la session, un certain nombre 
d’excursions. J'ai cru devoir rendre compte de ces excursions comme 
des autres. C’est, en somme, la session extraordinaire qui m’a décidé 
à aller en Corse: j'ai profité des avantages que donne à ses membres 
la Société botanique de France : il me semble naturel de faire figurer, 
dans le compte rendu de la session extraordinaire, l’ensemble des résul- 
tats de mon voyage. 

La bryologie corse est très peu connue. On ne trouve dans la littéra- 
ture botanique que peu d'indications bryologiques sur l'ile, et encore la 
Plupart de ces indieations sont-elles fort vagues, souvent réduites au 
mot Corse. Au moment de mon départ, j'étais arrivé à établir une liste 
de 263 Muscinées (226 Mousses, 4 Sphaignes, 33 Hépatiques). J'ai pu 
'elrouver sur place 205 de celles-ci et en ajouter 106 nouvelles (1) 
(56 M., 1 S., 49 H.). La flore bryologique corse s’est donc augmentée de 
Plus d'un quart (exactement 2/7), et compte maintenant 369 espèces. 
L'augmentation porte très inégalement sur les trois groupes des Masci- 
. hées : elle est d’un cinquième pour les Mousses et pour les Sphaignes, 
de plus du double pour les Hépatiques (3 : 2). Je me suis surtout appliqué 
à noter les mêmes espèces dans tontes les localités où j'ai pu les ren- 
Contrer, de façon à réunir les premiers éléments d’une étude sur la dis- 
tribution des Muscinées en Corse. De nouveaux voyages, je l'espère, me 
Pérmettront de compléter ces premières observations. 

Juin 1902. 


Nole ajoutée pendant l'impression. — Cette petite statistique, que j'ai 
déjà donnée dans un artiele paru dans la Revue bryologique (1902, n 2), 
demanie aujourd'hui quelques rectifications. Des indications bibhogra- 


® Ces espèces sont imprimées en caractères $ras dans les listes ci- 
après, 


CLII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


phiques’qui m’avaient échappé et plusieurs échantillons, vus depuis dans 
les herbiers, portent à 277 le nombre des Muscinées indiquées ou trouvées 
en Corse avant mai 1901, chiffre qu’il faut réduire à 274, en raison de trois 
indications manifestement erronées. 

Mes récoltes, étudiées de plus près, m'ont permis de porter à 110 le 
nombre des espèces à ajouter à la flore corse. Notre collègue, M. R. Maire, 
qui a eu le bonheur de retourner en Corse à plusieurs reprises, y a recueilli 
quelques Muscinées dont il a bien voulu me confier la détermination. J'ai 
reconnu parmi elles cinq espèces : Leucobryum glaucum, Polytrichum 
strictum, Sphagnum squarrosum, Sph. subsecundum, Sph. Gravetii, à 
ajouter à celles déjà connues dans l’île. 

Le tableau des Muscinées corses se trouve, par suite, établi actuellement 
(15 juin 1903) de la manière suivante : 


290 Mousses, 
8 Sphaignes, 
91 Hépatiques, 


——— 


- 889 Muscinées. 


Dans ce total, 44 espèces figurent sousla seule responsabilité des auteurs 
qui les ont indiquées, c’est-à-dire que je n’ai pas vu d'elles des échantillons 
de provenance corse. Il en est trois ou quatre dont l'existence dans l'ile me 
parait douteuse. La présence des autres est, au contraire, parfaitement 


vraisemblable, beaucoup étant indiquées par des naturalistes dont le nom 
fait justement autorité. 


Ajaccio et environs immédiats. 


Au point de vue bryologique, les parties basses des environs d’Ajaceio 
ne peuvent être étudiées avec profit qu’en hiver ou au premier printemps. 
À l’époque où j'ai fait mes excursions (18, 19, 20, 22, 31 mai), beaucoup 
d'espèces annuelles avaient déjà disparu, ou étaient dans un état qui en 
rendait la détermination pénible, sinon impossible. J'ai dû, pour celte 
raison, exclure de mes listes un certain nombre d’espèces qui semblent 
communes — les petits Fissidens en particulier —et que j'espère pouvoir 
ultérieurement étudier sur place à la saison favorable. 


il y a très peu de Mousses à re cueillir dans l’intérieur même d’Ajaccio. 
À titre de curiosité, je citerai : 


Barbula muralis Hedt. — Maison | Barbula revoluta Brid. — Cours 
Bonaparte. Grandval. 
B. pagorum Milde. — Très bien ca- | Orthotrichum diaphanum Schrad. — 
raclérisé, sur des arbres, bou- Place du Diamant. 
levard du roi Jérôme. Eurhynchium circinatum Br. € 
| (rabougri). 


LE 


F. CAMUS. — MUSCINÉES 


RECUEILLIES EN CORSE. CLIM 


À l'extrémité occidentale de la ville, les terrains vagues qui entourent 


la place du Casone sont intéressants. 


les espèces suivantes, dont plusieurs 


Pleuridium (subulatum). 

Ceratodon corsicus Br. eur. 

Trichostomum mutabile Bruch. — 
Plante commune autour d’Ajac- 
cio, sinon dans toute la Corse, 
et presque toujours bien fruc- 
tifiée. 

Barbula muralis Hedw. 


— Cuneifolia Brid. 


On y trouvait encore, à la mi-mai, 
étaient en bon état : 


Parbula unguiculata Hedw. 

— gracilis Schw. 

— convoluta Heduw. 

Bryum torquescens Br. eur,— Abon- 
dant. 

— Donianum Grev. 

Polytrichum juniperinum Wäilld. 

Corsinia marchantioides Raddi 


La route de la Parata ou des Sanguinaires paraît très riche en Mus- 
cinées, comme elle l’est en Phanérogames; malheureusement, presque 
loutes celles que j’y ai recueillies étaient plus ou moins desséchées, et, 
Sans la pluie, plusieurs m’auraient certainement échappé. Laissant de 


côté les espèces communes autour d’Ajaccio, je signalerai : 


Trichostomum flavovirens Bruch. — 
Fructifé. 

Barbula ambigua Br. eur. 

— Canescens Bruch. 

— Hornschuchiana Schultz. 

Grimmia leucophæa Grev. — Affleu- 
rements de granit. 

ebera Tozeri Sch. 


Fyum gemmiparum De Not. — Fruct. 


Rhynchostegium megapolitanum. Br. 
eur. 

Archidium phascoides Brid. 

Corsinia marchantioides Raddi. 

Tessellina pyramidata Dum. 

Riceia Gougetiana Mont. (1), — 
Fructifié. 

— nigrelia DC. 


A l’autre extrémité de la ville, sur les Ormes de la route de 


Bastia : 


Orthotrichum diaphanum Schrad. 


| Fabronia pusilla Raddi. 


Dans les petits chemins autour de la Carrosaccia : 


Weisia viridula Hedw. 
licranella varia Sch. 
trichum subulatum Hpe. 
richostomum mutabile Bruch. 
Barbula cuneifolia Brid. 
— Vinealis Brid. 
T— revoluta Brid. 
— Convoluta Hedw. 


(1) C’est la plante que j'ai 


Bischoffi. Elle diffère de celui-ci — dont e 


Zygodon viridissimus Brid. — Fruc- 
tifié sur Quercus Ilex. 

Orthotrichum tenellum Bruch. — 
Sur Olivier et Lentisque. 

Funaria hygrometrica (L.). 

Webera Tozeri Sch. 

Bryum Donianum Grev. 

Bartramia stricta Brid. 


indiquée antérieurement sous le nom de À. 


lle n’est peut-être qu'une variété 


— indépendamment de sa taille, par les dimensions de ses spores. 


CLIV 


Habrodon perpusillus (De Not.). — 
Stérile, sur Lentisque. 
Homalothecium sericeum Br. eur. 
Eurhynchium circinatum Br. eur. 
— Stokesii Br. eur. (abondant). 
Rhynchostegium confertum Br. eur. 


SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Radula complanata Dum. 
Frullania dilatata Dum. 
Lunularia vulgaris Mich. 
Reboulia hemisphærica Raddi. 
Corsinia marchantioides Raddi. 
Targionia hypophylla L. 


— megapolitanum Br. eur. 


Le Salario. 


J’ai fait seul la course du Salario, colline qui domine de 300 mètres 
Ajaccio. Une première journée a été consacrée à la partie basse de , 
montée; le second jour, j'ai poussé à peu près jusqu’au niveau de la 
fontaine du Salario, et je suis revenu par le versant opposé de la mon- 
tagne, en suivant le ravin d’un ruisseau qui tombe sur la route de 
Sant’ Antonio. Le talus est continuellement à gauche en montant, et, çà 
et là, il offre des parties où l’eau suinte. A droite, quelques rochers 
ombragés doivent être examinés. J’ai négligé les bois d’Oliviers qui 0€- 


cupent la base du Salario. 
À la montée, on trouve : 


Pleuridium subulatum Rabenh. 
Weisia viridula Hedr. 
Dicranella varia Sch. 
Ceratodon corsicus Br. eur. 

Pottia truncata Br. eur. 
Trichostomum mutabile Brwch. — 
Presque sur tout le trajet. 

Barbula atrovirens Sch. 

— Canescens Bruch. 

— cuneifolia Brid. 

— vinealis Brid. 

— Cylindrica Sch. 

— Convoluta Hedw. 

— Squarrosa Brid. 

— subulata P. B. 

— kevipila (Brid.). 

— princeps De Not. — Rare. 

Grimmia pulvinata Sm. 

— trichophylla Grev. 

— leucoplh:ea Grev. 

Hedwigia ciliata Ekrh. 

Zygodon viridissimus Brid. 

©rthotrichum Starmii Horns. — Une 
seule touffe; bien caractérisé. 

— diaphanum Schrad. 

— teneltam Bruch. 

Funaria convexa R. Spruce. 

— hygrometrica (4.). 


Webera Tozeri Sch. ir 

Bryum atropurpureum Web. et Mohr. 

— argenteum Le Not 

— gemmiparum De Not. 

— erythrocarpum Schwo. — Dans un 
maquis, non loin de la fontaine. 

— torquescens Br. eur. 

— capillare L. 

— Donianum Grev. 

— pseudotriquetrum Schw. L — 

Anomobryum juliforme Solms-L. 
Avec quelques capsules. 

Bartramia stricta Brid. 

Philonotis rigida Brit, n 

— illaris Zindb.? var. 

ar, nov.). — Seulement la 

plante mâle. 

— fontana Brid. 

Pogonatam aloides P. Beau. 

Polytrichum formosum Hedw. 

— piliferum a 

— juniperinum Wild. | 

Leptodun Smith Mohr.— Arhoricole 
et saxicole. 

Leucodon sciuroides gl 

Pterogonium gracile Sw. 

Homalotheciom sericeum Br. a. 

Brachythecium Rutabulum Br. € 


corsa 


F. CAMUS. — MUSCINÉES 


Brachythecium velutinum Br. eur. 

Scleropodium Illecebrum Br. eur. — 
Très commun, mais peu fertile. 

— Cæspitosum By. eur. Très 
rare. 

Eurhynchium circinatum Br. eur. 

Rhynchostegium megapolitanum Br. 
eur. 

Hypnum cupressiforme L. 

— purum Z. 

Cephalozia divaricata Spruce. 


Scapania compacta Du. 


Dans le ravin sur le versant nord, 
précédente : 


Grimmia Schultzii Hüb. 
@rthotrichum tenellum Bruch. — 
Sur Figuier et Châtaignier. 

Bryum murale Wüls. 

— lorquescens Br. eur. — Tous deux 
sur une masure en ruines. 

Mnium affine Bland. 

— undulatum Weis. 


Polytrichum juniperiaum Wäilld. 


RECUEILLIES EN CORSE. CLV 


Madotheca Thuja Dum. -— Très rare. 
— platyphyla Dum. 

Radula complanata Dum. 
Frullania dilatata Dom. 
Fossembronia cristata Lindb. 
— angulosa Raddi. 

Corsinia marchantioides Raddi. 
Riccia nigrella DC. 

— Michelii (Raddi) Levier. 

— sorocarpa Bisch. 
Anthoceros lævis L. 


outre plusieurs espèces de la liste 


Eurhynehiom pumilum Sch. — Assez 
abondant et bien fructifié. 

— Stokesii Br. eur. 

Rhynchostegiella littorea Limpr. 

Rhynchostegium confertum Br. eur. 

— rusciforme Br. eur. 

Hypnum cuspidatum L. 

Metzgeria furcata Dum. 

Lunularia vulgaris Mich. 

Reboulia hemisphærica Raddi. 


En remontant la route jusque près de l’ancien pénitencier de Sant’- 
Antonio, on trouvera abondamment sur un talus : 


Ditrichum subulatum Hpe. 


Bryum torquescens Br. eur. 


La route qui revient vers Ajaccio m'a paru intéressante. Malheureu- 
sement, je ne l’ai suivie qu’à la brune. J’ai eu à peine le temps de 


COnsiater en passant : 


Didymodon tophaceus Jun. 
'immia Schultzii Hüb. — En belles 
touffes, 
Lygodon viridissimus Brid. 


Habrodon perpusillus (De Not.) — 
Tous deux fructifiés sur Quer- 
cus Ilex. 


Iles Sanguinaïres. 


L'ile de Mezzo-Mare, la plus grande des Sanguinaires et la seule que 
NOUS ayons visitée, n’offre pas de conditions bien favorables aux Musci- 
nées, el on se doute dans quel état doivent être celles-ci au 51 mai. Voici 


les quelques espèces que j'ai pu y reconnaitre : 


Ephemerum sessile C. Müll. (Eph. 
Stenophyllum Schimp..). 
ascum cuspidatum Schreb. 


Pleuridium.... 
Hymenostomum mierostomum R. Br? 


Weisia viridula Hedw. 


CLVI 


Pottia Wilsoni Br.eur. 
— Starkeana C. Müll. var. brachyo- 


dus. 

Trichostomum flavovirons Bruch. — 
Fructifié. 

Barbula atrovirens Sch. var. eden- 
tula. 


SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Barbula Hornschuchiana Schultz. 
Webera Tozeri Sch. 
Scleropodium Illecehrum Br. eur. 
Fossombronia angulosa Raddi? 
Corsinia marchantioides Raddi. 
Tessellina pyramidata Dum. 
Riccia nigrella DG. 


La Punta di Pozzo di Borgo. 


Pendant toute la montée et une partie de la descente, j'ai accompagné 
mes collègues de la session. En descendant, je les ai quittés à mi-hauteur 
pour suivre le lit d’un ruisseau qui aboutit vis-à-vis de l’ancien péniten- 
cier de Sant’ Antonio. Je ne donne point de cote de hauteur pour cette 
excursion, la végétation bryologique changeant peu et d’une façon insen- 


sible aux divers niveaux : 


Pleuridium subulatum Rabenk. 

Weisia viridula Hedw. 

Dicranum scoparium Hedw. 

Ceratodon corsicus Br. eur. — Près 
du château. 

Trichostomum mutabile Bruch. 

Barbula convoluta Hedw. 

— Squarrosa Brid. 

— Subulata (Hedw.). 

— lævipila Brid. — C. sur les Oli- 
viers. 

Grimmia pulvinata Sm. 

— trichophylla Grev. 

— Schultzii Hüb. 

— leucophæa Grev. 

Hedwigia ciliata Ehrh. 

Orthotrichum tenellum Bruch. 

Funaria hygrometrica L. 

Webera Tozeri Sch. — Çà et là fer- 
tile. 

Bryum atropurpureum W. et M. 

— Semmiparum De Not. — Répandu 
à l’état stérile, fructifié dans le 
lit d’un ruisseau. 

— Capillare L. 

— Donianum Grev. 

— pseudotriquetrum Schw. 

Mnium affine Bland. 

Bartramia pomiformis Hedw. 

— Stricta Brid. 

Atrichum undulatum P. Beauv. 

Pogonatum aloides P. Bequv. — Au- 
dessus du château. 


Polytrichum piliferum Schreb. 
— juniperinum Wäilld. 
Fontinalis antipyretica L. un 
Leptodon Smithii Mohr. — Fructifié. 
Leucodon sciuroides Schw. | 
Pterogonium gracile Swartz. — Bien 
fructifié sur arbres et rochers. 
Antitrichia californica Sull.— Stérile. 
Habrodon perpusillus (De Not.). — 
Bien fructifié sur Oliviers. Pieds 
mâles en mélange. 
Homalothecium sericeum Br. eur. 
Camptothecium aureum Br. eur. — 
Fructifié. Près du château et 
au-dessus. 
Brachythecium Rutabulum Br. eur. 
Scleropodium Illecebrum Br. eur. 
Eurhynchium circinatum Br. eur. 
— Swartzii Curnow. | 
Rhynchostegiella littorea Limpr. 
— Teesdalei Limpr.— Avec le prè- 
cédent, dans le lit d’un ruisseau- 
Amblystegium riparium Br. eur. 
Hypaum cupressiforme L. 
— cuspidatum L. 
Jungermannia barbata Schreb. (J. 
Schreberi Nees). . 
Plagiochila asplenioides Mont. et N. 
Cephalozia divaricata Spruce. 
Scapania undulata Dum. 
Radula complanata Dum. 
Frullania dilatata Dum. | 
Fossombronia angulosa Raddi. 


F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUFILLIES EN CORSE. 


Aneura pinnatifida Dum. — Fon- 
taine, au-dessus du château. 


CLVII 


Lunularia vulgaris Mich. 
Corsinia marchantioides Raddi. 


Metzgeria furcata Dum. 
Reboulia hemisphærica Raddi. — 
Commun à divers niveaux. 


| 
| 
| Tessellina pyramidata Dum. 
| Anthoceros (lævis). 

| 


La forêt de Vizzavona et le monte d'Oro. 


Le programme de la session comportait une excursion à Vizzavona les 
23 et 24 mai. Frappé pendant ces deux journées de la richesse de la 
forêt, j'y suis revenu seul les 2, 8 et 4 juin, pendant que mes collègues 
faisaient l'excursion de Bonifacio et de. Sartène, qui, bryologiquement, 
ne pouvait m’offrir un grand intérêt, en raison de l’époque trop avancée. 
La journée du 4 juin a été spécialement consacrée à l'ascension du monte 
d'Oro. Malheureusement, la neige, encore très abondante, ne m’a pas 
permis de monter au delà de 2059 mètres, du moins avec possibilité 
d'herboriser. 

La forêt de Vizzavona, où les Hêtres sont mêlés aux Laricios, peut être 
prise comme type des forêts corses. 

Le long de la route qui conduit à la Foce (col) de Vizzavona et dans la 
partie de la forêt qui borde la route, principalement à droik en mon- 


ant (900-1150 mètres) : 


Pleuridium subulatum Rabenk. 

"eISia viridula Hedw. 

ICranoweisia cirrata Lindb. — Abon- 
dant sur les troncs des Pins, sur- 
tout ceux tombés à terre. 

Bicranella beteromalla Sch.— Très 
rare au début du chemin, à peine 

… fructifié. 

Dicranum Strictum Schleich. 

—— SCOparium Hedw. 

puiriehum homomallum //pe. 

arbula subulata (Hedw.). 

— l'uralis Hedw. — Commun sur les 

. rochers, 

Grimmia apocarpa Hedw. — Commun 
Sur les rochers. 

— Schultzi Hüb. 

— Michophylla Grev. — Fructifié. 

— Harimanni Sch. — Abonde sur les 
rochers sous bois et atteint de 
grandes dimensions. J’ai trouvé 
la plante mâle et la plante fe- 
melle, mais non la capsule, dé- 
Couverte cependant autrefois 
dans la forêt par Philibert, 


Rhacomitrium aciculare Brid. 

— heterostichum Brid. 

— Januginosum Brid. — Rare. 

— canescens Brid. 

Ptychomitrium polyphyllum Br. eur. 

Orthotrichum rupestre Schleich. 

Webera nutans Hedw. 

— cruda Bruch. 

— annotina Bruch. 

Bryum capillare L. 

— pallescens Schleich. 

Mnium affine Bland. 

— punctatum Hedw. 

— stellare Reich. — Rare et stérile. 

Aulacomnium androgynum Schw. — 
Bien fructifié. 

Bartramia pomiformis Hedw. 

Pogonatum aloides P. Beau. 

— urnigerum P. Beauv. — Très com- 
mun. 

Polytrichum juniperinum Wild. 

Buxhaumis indusiata Brid. — Sur 
une souche morte de Pin au dé- 
but de ja route. 

Homalothecium sericeum Br, cur. 


CLVUI 


Homalothecium wpatlippeanum Br. 
eur. 

Isotheciom myurum Brid. 

Brachythecium Rutabulum Br. eur. 

— velutinum Br. eur. 

— salicinum Br. eur. — Près du 
pont du Fulminato. 

—- plumosum Br. eur. 

Eurhynchium Stokesii Br. eur. 

— Swartzii Curnow. 

— crassinervinm Br. eur. — Avec 
quelques fruits, 

Plagiothecium silesiacum Br. eur. 

Hypnum Sommertfeltii Myr. 

— cupressiforme L. — Très abon- 


SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE. MAI-JUIN 1901. 


dant sous diverses formes, 
Hypnum cuspidatum L. 
Marsupella emarginata Dum. 
Cephalozia bicuspidata Dum. 
— lunulæfolia Dum. 
Scapania compacta Dum. 
Madotheca lævigata Dum. 
— rivularis Nees. 
Radula complanata Dum. 
Lejeunea serpyllifolia Libert. — Avec 
périanthes. 
Aneura pinguis Dum. 
Metzgeria furcata Dum. 
Pellia epiphylla Corda. 


Dans les terrains vagues, près des maisons, en arrivant à la Foce : 


Ceratodon purpureus Brid. 
Funaria hygrometrica (L.). 
Bryum cæspiticium L,. 


Polytrichum piliferum Schreb. 
Brachythecium albicans Br. eur. 


Les alentours de la Foce, la partie de la forêt qui s’étend de là au 
Vecchio: et les bords du Vecchio même (1000-1200 mètres) m'ont 


donné : 


Pleuridium subulatum Rabenh. 

Dicranella hetcromalla SCh. 

Dicranum scoparium Hedw. — Plu- 
sieurs formes. 

— strictum Schleich. -- Parfois abon- 
dant surles trones à demi dé- 
composés des Pins et des Hêtres 
et d'ordinaire richement fruc- 
tifié. 

Fissidens bryoides Hedw. — Très 
rare au bord du Vecchio. 
Ditrichum homomallum Hpe. — Sur 
plusieurs points, mais peu abon- 

dant. 

Barbula subulata (Hedto.)— Commun. 
Se fixe volontiers sur les troncs 
d'arbres, 

— ruralis Hedw. 

Grimmia trichophylla Grev. 

— Hartmanni Sch. 

— torquata Grev. 

— commutata Hüb. 

Rhacomitrium aciculare Brid. 

— heterostichum Brid. 

Hedwigia ciliata Ehrh. 


Lygodon viridissimus Brid. — Avec 
quelques fruits. 

Amphoridium Mougeotii Sch. — Sur 
plusieurs points de la forêt, tou- 
jours stérile. 

Orthotrichum rupestre Schleich. 

— stramineum Horns. 

— leiocarpum Br. cur. 

Entosthodon Templetoni Schæ. — 
Très rare. 

Webera nutans Hedw. 

— cruda Bruch. 

ryum capillare L. 

— alpinum L. — Très abondant, 
mais stérile, le long du Vecchio: 

Mnium hornum L. . 

Bartramia ithyphylla Brid. — Çà el 
là dans toute la forêt (et sur la 
pointe Grado), presque toujours 
en petite quantité. | 

— pomiformis Hedw. var. criSpa: 

Philonotis fontana Brid. 

Atrichum undulatum P. Beau. 

Pogonatum nanum P. Beaut. 

— urnigerum P. Beauv. 


F. CAMUS. — MUSCINÉES REÇCUEILLIES EN CORSE. 


Pogonatum alpinum Rôhl. 
Polytrichum formosum Hedw. 
Diphyscium foliosum Mohr. 
Buxhaumia indusiata Brid. — Trois 
capsules sur un Hêtre mort, 

Fontinalis antipyretica L. — Abon- 
dant dans le Vecchio, où il fruc- 
tifie bien. Une forme stérile est 
remarquable par sa teinte pour- 
pre. 

Leptodon Smithii Mokr. — Fructifié. 

Neckera complanata Hüb. 

— Pumila Hedw. et var. Philip- 
peana. 

— trispa Hediw. — Souvent bien dé- 
veloppé sur les troncs des Hé- 
tres, mais stérile. 

Leucodon sciuroides Schw. — Fruc- 

_tifié. 

Antitrichia curtipendula Brid.— Com- 
mun et fréquemment couvert de 
capsules. 

Pterygophyllum lucens Brid. — Fruc- 
tifié. 

Pseudoleskea atrovirens Br. eur. 

Heterocladium heteropterum Br. eur. 

huidium tamariscinum Br. eur. — 
Peu abondant et stérile. 

Pterogynandrum filiforme Hedw. — 
Commun avec la forme files- 
cens et la variété keteropterum 
plus ou moins caractérisée. 

Isothecium myurum Brid. 

0malothecium sericeum Br. eur. 

Brachythecium Rutabulum Br. eur. 

— Yelutinum Br. eur. 

— Salicinum Br. eur. 

— plumosum Br. eur. 

— Mvulare Br. eur. — Ces deux der- 

..  hiers au bord du Vecchio. 

Scleropodium Illecebrum Br. eur. 

urhynchium myosuroides Sch. 

7 trassinervium Dr. eur. 

‘7 Sehteicheri Lorentz. ? 

— Stokesii Br. eur. 

Ynchostegium ruseiforme Br. eur. 
lagiothecium denticulatum Br. eur. 

— Silesiacum Br. eur. 


CLIX 


Hypnum uncisatum Hedw. 

— cupressiforme L. var. filiforme. 

— molluscum Hedw. 

— purum L, 

Hylocomium splendens Br. eur. 

— loreum Br. eur. 

Marsupella emarginata Spruce. 

Lophocolea cuspidata Limnpr. 

— fragrans (De Not.). — Rare es- 
pèce, découverte autrefois par de 
Notaris dans l'ile de Capraja 
(située entre la Corse et les 
côtes de la Toscane), et qui n’a 
peut-être pas été retrouvée de- 
puis. J'en ai vu une seule plaque 
sur de la terre humide mélangée 
de débris organiques, au bord 
du Vecchio, entre 1000 et 1100 
mètres, le 23 mai. Cette plante 
m'avait beaucoup frappé sur 
place; je l’ai bien cherchée le 
reste de la journée du 23 mai 
et aussi celle du 3 juin que j'ai 
passée en partie au bord du 
Vecchio, mais sans succès. Elle 
est extrémement rare dans les 
herbiers, et j'aurais été heureux 
de pouvoir en faire une ample 
distribution ({). 

Cephatozia bicuspidata Dum. 

— lunulæfolisa Dum. (C, mullifiora 
R. Spruce), 

— eurvifolia Dum. — Ces deux es- 
pèces, la seconde surtout, s’éten- 
dent sur les troncs morts en 
larges plaques couvertes de 
fruits. 

Kantia Trichomants Lindb. 

Blepharostoma trichophytium Drm. 
— Surtout au voisinage du Vec- 
chio. Rare. 

Diplophyllum albicans Dum. 

Scapania undulata Dum. 

Radula complanata Dum.— Fructilié, 
mais plus souvent stérile et pro- 
pagulifère. 

Madotheca lævigata Dum. 


, (1) Le Lophocolea fragrans a été trouvé par MM. Bottini et Levier dans 
lle de Giglio, qui fait également partie de l'archipel toscan. 


CLX 


Madotheca rivularis Nees (1). — Avec 
quelques périanthes. Commun à 
l’état stérile. 

Lejeunea serpyllifolia Libert. 

Frullania Tamarisei Dum. 


SESSION EXTRAORDINAIRE 


EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Frullania dilatata Dum. 

— fragilifolia (Tayl.). 

Pellia epiphylla Corda. — Surtout au 
bord du Vecchio. 

Aneura palmata Dum. 


Plus particulièrement dans le lit d’un torrent affluent du Vecchio qui 
coupe la route un peu avant l’hôtel de la Foce (1 100-1 200 mètres, c’est- 
à-dire au-dessous et au-dessus de la route) : 


Fissidens adiantoides Hedw. 

Blindia trichodes Lindb. — Étroite- 
ment attaché aux blocs de gra- 
nit du lit du torrent. Cette cu- 
rieuse espèce ou variété avait 
déjà été indiquée à Vizzavona 
par Philibert. Elle m’a paru fort 
rare. 

Amphoridium Mougeotii Sch. 

Webera nutans Hedw. var. longi- 
seta. 

Bryum pseudotriquetrum Schw. 

Mnium undulatum Weis. 

— punctatum Hedw. var. elatum. 

Pseudoleskea atrovirens Br. eur. — 
Abondamment fructifié. 

Brachythecium salicinum Br. eur. 

— populcum Br. eur. 

— plumosum Br. eur. 


Thamnium alopecurum Br. eur. 

Hypnum molluscum Hedw. — Très 
abondant, en formes compactes, 
toujours stériles. 

Marsupella emarginata Spruce. 

Aplozia pumila Dum. 

Jungermannia exsecta Schmid. 

— Lyoni Tayl. (2). 

Plagiochila asplenioides M. et N. — 
Très commun et en magnifique 
état de fructification. 

Chiloscyphus polyanthus Corda. 

Scapania undulata Dum. — Espèce 
commune le long de tous les 
filets d'eau de la forêt. Elle se 
présente sous des formes di- 
verses, dont la variété purpu- 
rascens, et fructiñie bien. 


Sur les pentes de la Pointe Grado, qui domine la Foce en face du 
monte d’Oro et s'élève à 4 589 mètres, la forêt se continue et, avec elle, 
la même végétation. Pour éviter les redites, je citerai seulement entre 


1300 et 1 400 mètres : 


Fissidens taxifolius Hedrw. 

Diphyscium foliosum Mokr. 

Pseudcleskea atrovirens Br. eur. — 
Bien fructifié et qui monte jus- 


qu’au sommet de la Pointe. 
Hypnum uncinatum Hedw. 
Aplozia sphærocarpa Dum. 


(1) Je laisse provisoirement à cette plante le nom de M. rivularis. J'avoue 


que je ne me suis arrêté qu'avec quelques réserves à cette détermination, et 
que l'indication par Philibert du M. rivularis à Vizzavona m'a un peu 
influencé. Elle n'appartient pas au M. Levieri Steph., découvert par M. Levier 
dans les forêts des montagnes de la Toscane, et sur lequel M. Levier avait 
appelé mon attention. M. Stephani, à qui mon Hépatique a été commu- 
niquée, ÿ verrait une espèce nouvelle, M. lamelliflora Steph. mss. 

, (2) Avec MM. Pearson et Stephani, j'appelle Jungermannia Lyoni Tayl. 
l'espèce généralement connue sous le nom de J. quinquedentata et quina 


jamais plus de trois lobes aux feuilles. Les droits de la priorité deivent passer 
après ceux du bon sens. 


F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLXI 


À 1400 mètres se montrent : 


Grimmia conferta Funck. 


Rhacomitrium patens Hüb. 
De 1400 à 1500 mètres : 


Rhacomitrium canescens Brid. Jungermannia alpestris SChleich. 


Fructifié. Plusieurs formes. — lycopodioides Wallr. 
Heterocladium dimorphum Br. eur. — Fiærkei W. M. 
Alicularina scalaris Corda. --- Lyoni Tayl. 


Non loin du sommet, vers 1580 mètres, on trouve quelques toulfes du 
Dicranum longifotium Ehrh. stérile. 

En redescendant sur le versant opposé, le long d’un chemin muletier 
qui, après force détours, aboutit à la grande route de la Foce, on peut 
recueillir un grand nombre des bonnes espèces de Vizzavona. Je me con- 
tente de signaler entre 1 400 et 1 200 mètres : 


Barbula ruralis Hediv. — Forme, sur du type. 
les troncs d’arbres, des plaques | Grimmia torquata Grev. 
étendues, lâches, à tiges lon- | Bryum pallescens Schleich. 
gues, teintées de rouille sur | Eurhynehium erassinervium Br. 
leurs parties anciennes, ne dif- eur. var. lurgescens. 
férant pas d’ailleurs autrement | Plagiothecium piliferum Br. eur. 


Un peu au-dessus de la Foce, à droite de la route est un vieux fort 
Sénois. Sur le ciment calcaire qui en unit les pierres, on est assez étonné 
de trouver : 


Barbula vinealis Brid. Stérile, mais abondant et bien 
— revoluta Brid. développé. 
Encalypta streptocarpa Hedw. — 


Le Monte d'Oro (2391 mètres) est situé sur la rive gauche du Vecchio. 
La forêt de Vizzavona s’étend sur sa base, mais la végétation y est bien 
plus maigre et s'élève moins haut que sur la rive droite du Vecchio. Le 
Sentier, suivi au début pour l'ascension, passe surtout dans les parties 
découvertes. De 1400 à 1500 mètres : 


Grimmia apocarpa Hedw. Bryum alpinum L. 

— Conferta Funck. —- Mildeanum Sch. | 

— Commutata Hüb. — pseudotriquetrum Sche. 

— unicolor Hook. — Fructifié. Bartramia ithyphylla Brid. 

Rhacomitrium patens Hüb. Atrichum undulatum P. Beuuv. 

— Aciculare Brid Pterogynandrum filiforme Hedw. 

— Sudeticum Br. eur. Hypnum cupressiforme : 

”— Canescens Brid. Alieularia sealaris Corda. 
€hera annotina Bruch. 


K 
T. XLVUI. 


CLXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 49014. 


Vers 4600 mètres : 


Weisia Wimmerisna Br. eur. 

Fissidens adiantoides Heduw. 

Ceratodon purpureus Brid. 

Grimmia apocarpa Hedw. var. gra- 
cilis. 

— conferta Funck. 

— commutata Hüb. 

Rhacomitrium sudeticum Br. eur. 

— canescens Brid. 


Entre 1650 et 1750 mètres : 


Weisin WWimmeriana Br. eur. 
Rhabdoweisin fagax Br. eur. 
Dicranum scoparium Heduw. 
Grimmia commutala Hüb. 
Rhacomitrium lanuginosum Brid. 
Amphoridium Mougeotii Sch. 
Bryum pallescens Schleich. 
Polytrichum juniperinum Wild. 


Vers 2000 mètres : 


Dicranoweïsia crispula Léndb. 

Fissidens adiantoides Hediw. 

Didymodon eylinérieus B;:. eur. 

Berbula tortuesa W, ci M. 

— subulata (Hedw.). 

— ruralis (Hedr.). 

Rhacomitrium sudeticum Br. eur. 

Encalypta ciliata Hoffm. — Probable- 
ment var. microstoma (capsules 


À 2050 mètres: 


Pleuridium subulatum Rabenh. 


Orthotrichum rupestre Schleich. 
Encalypta ciliata Hoffm. 

Webera cruda Bruch. 
Heterocladium heteropterum Br. eur. 
Hypnum cupressiforme L. 
Jungermannia alpestris Schleich.? 
Diplophyllum taxifotium Dun. 
Radula germana Jack.” 


Pseudoleskea atrovirens Br. eur. 

Heterocladium dimorphum Br. eur. 

Isothecium myurum Brid. 

Brachythecium albicans Br. eur. 

-— reflexum Br. eur. 

Plagiotheciumelegans Sch.— Touffe 
unique. 


un peu jeunes). 
Webera cruda Bruch. 
Heterocladium dimorphum Br. eur. 
Plagiothecium denticulatum Br. eur. 
Hypnum uncinatum Hedw. 
Andreæa alpestris SCA. 
Marsupella emarginata Spruce. 

Commun à toutes les hauteurs. 
Lejeunea serpyllifolia Libert. 


— 


Pseudoleskea atrovirens Br. eur. — 
Stérile. 


Excursion à Vico, Evisa et la forêt d’Aïtone. 


Cette excursion était au programme de la session. La majeure parte 
du trajet entre Ajaccio et Vico d’une part, entre Vico et la forêt d'Aitone 
d'autre part, a été faite en voiture. Les nombreuses rampes forçant sou- 
vent les chevaux à marcher au pas, j'ai pu descendre çà et là et glaner 
le long du chemin. Je crois inutile de publier l’énumération des plantes 
ainsi recueillies : elle est trop incomplète pour donner une idée exacte 
de la végétation de la route parcourue, bien qu’elle renferme beaucoup 
de localités nouvelles. 


nil. 


F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. 


CLXIII 


À Calcatoggio, dans le village même : 


Dicranella varia Sc. 

Trichostomum mutabile Bruch. 

Barbula cuneifolia Brid. var. spathu- 
læfolia. 

Entosthodon Templetoni Schw. 

Funaria convexa Spruce. 

Webera Tozeri Sch. 

Bryum Donianum Grev. 

Philonotis rigida Brid. — Très beau. 


Scicropodium cæspitosum Br. eur. 
— Près du bureau de poste, 

Eurhynchium Swartzii Curnow. 

— Stokesii Br. eur. 

Rhynchostegium rusciforme Br. eur. 

Kantia Trichomanis Lind0. 

Reboulia hemisphærica Raddi, 

Targionia hypophylla L. 

Anthoceros punctatus L. 


À Sagone, pendant que mes collègues exploraient les terrains vagues 
et les sables de la grève, j'ai pris les devants sur la route de Vico. Le 


long de la route, on peut voir : 


Ditrichum subulatum Hpe. 
Didymodon luridus Horns. 
Pottia Wilsoni Dr. eur. 
Barbula cuneifolia Brid. 

— Squarrosa Brid. 
Entosthodon Templetoni Scho. 


Grimmia trichophylla Grev. 
Webera Tozeri Sch. 

Bryum Donianum Grev. 
Bartramia stricta Brid. 

Riecia Michelii (Raddi) Levier. 


Sur les bords de la Sagone, ou rivière de Sagone, à quelques mètres 
seulement au-dessus du niveau de la mer : 


Fissidens taxifolius Hed. 
Barbula cylindrica (Tayl.). 
Fontinalis antipyretica L. 
Brachythecium rivulare Br. eur, 
Eurhynchium Swartzii Curnow. 
— Pumilum Sck. 


Amblystegium riparium Br.eur. 
Fossombronia angulosa Raddi. 
Metzgeria furcata Dum. 
Sphærecarpus Michelti Bell. 
Riccia ciliata Hoffm. — Très rare. 


À la fontaine de Casale, j'ai quitté mes collègues, et j'ai fait à pied le 
reste du trajet jusqu'à Vico. Entre la fontaine et le col Le 
Saint-Antoine de Vico, de 300 mètres environ à 496 mètres, j'ai 


Constaté : 


Weisia viridula Hedw. 
nCophorus Bruntoni Lindb. 
Campylopus polytrichoides De Not, 
eratodon corsicus Br. eur. 
Barbula Brebissanii Brid. 
Mmmia pulvinata Sn. 
— Schultzii Héb. 
= trichophylla Grev. 
aComitrium aciculare Brid. 
, ‘anescens Brid. var. ericoides. 
Hedwigia ciliata Ebrh. 
Mphoridium Mougeotii Sck. 


Encalypta vulgaris Hoffn. 
wwebera annotine Bruch. 
Bryum alpinum L. — Fructifié. 
— Donianum Grev. 
Bartramia stricta Brid. 

— pomiformis Hedw. 
Pogonatum aloides P. Beauv. 
— urnigerum P. Beqauv. 
Antitrichia curtipendula Brid. 
Camptothecium aureum Br. eur. 
Eurhynehium Swartaii Curnow. 
Hylocomium triquetrum Br. eur. 


CLXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Marsupella emarginata Spruce. Scapania compacta Dum. 
Catypogcia cricetorum Raddi. Madotheca Thuja Dum. 
Jungermannia bicrenata Ldby. Aneura pinguis Dun. 
Cephalozia dentata Lindb. 


Entre le col et la ville de Vico, on peut recueillir : 


Eeratodon corsicus. touffes de toute beauté. 
Barbula princeps De Not. — En | Brachythecium alhieans Br. eur. 


La route de Vico au col de Sevi monte presque constamment et avec 
une forte pente. On peut donc assez souvent quitter la voiture ; malheu- 
reusement les abords immédiats de la route n’offrent qu’un assez faible 
intérêt pour le bryologue. Je signalerai seulement au voisinage du col 
(1000-1094 mètres) : 


Campylopus polytrichoides De Not. Pogonatum alpinum. P. Beauv. 
Bryum gemmiparum De Not. 


Le Leptodon Smithii fructifie à 900 mètres, le Barbula princeps, mal 
développé toutefois, atteint 950. 

La forêt d'Aïtone est fort belle ; peut-être est-elle aussi riche en 
Muscinées que celle de Vizzavona. Le temps ne m’a pas permis de l’ex- 
plorer avec autant de soin que cette dernière. Je n’ai vu que la lisière 
de la forêt, du côté qui regarde Evisa, et la partie qui s'étend de là à la 
maison forestière, sans m’éloigner beaucoup du torrent d’Aïtone. Tous 
ces points s’écartent peu de l'altitude de 900 à 950 mètres. La liste sui- 
vante comprend une dizaine d’espèces que je n’ai pas rapportées de 
Vizzavona. 


Dicranowcisia cirrata Lindb. Tetraphis pelluctda Hedw. — Fruct. 
Oncophorus Bruntoni Lindb. Webera annotina Bruch. 
Dichodontium pellucidum SC. Bryum Donianum Grev. — Le long 
Dicranella heteromalla Sch. d'un petit torrent tributaire du 
Dicranum scoparium Hedw. torrent d’Aïtone. Aussi bien 
Fissidens taxifolius ed. fructifié qu’en plaine. 
F. adiantoides Hedw, — pseudotriquetrum Schtv. 
india acuta Br. eur. Mnium affine Bland.— Fructifié. 
Grimmia Schultzii Hüb, — punctatum Hedw. var. elatum. 
prmanni Sch. Aulacomnium androgynum Schw. — 

\ ntrium polyphyllum Br, eur. Fructifié. 
Amphoridium Mougeotii Sch. Bartramia Halleriana Hedw. 
Ulots Hutebinsiæ Hamm. — Touffe | — ithyphylla Brid. 

unique, Philonotis fontana Brid. 

Orthotrichum rupestre Schleich. — (capillaris?) 
Rhaconritrium aciculare Brid. Polytrichum formosum Hedw. 
— heterostichum Brid. Diphyscium foliosum Hokr. 
— Canescens Brid. Neckera pumila Hedw. 
— patens Hüb. — complanata Hüb. 


F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLXV 


Antitrichia curtipendula Brid. Jungermannia Lyon! T«yl. 
Pterygophyllum lucens Brid. Lophocolen euspidata ],mpr. 
Pterogynandrum filiforme Hedw. Chiloscyphus polyanthus Cordu. 
Isothecium myurum Brid. Cephalozia divaricata Spruce. 
Brachythecium velutinum Br. eur. — lanulæfotina Dum. — Très beau 
— Rutabulum Br. eur. et bien fructifié. 
— rivulare Br. eur. — Parfois fruc- | Lepidozia reptans Dum. — Fructi- 

tifié. fié. 
Scleropodium Illecebrum Br. eur. Scapania compacta Dum. 
Eurhynchium myosuroides Sc. — undulata Dum. 
— Swartzii Curnow. Madotheca lævigata Dum. 
— Stokesii Br. eur. Radula complanata Dum. 
Plagiothecium denticulatum Br. eur. | Frutlenia Famarisci Du. 
Hypoum cupressiforme. L. — et var. | — teagiitolia (Tayl.) 

filiforme. Pellia cpiphylta Corda. à 
— molluscum Hedw. Aneura pinguis Dum. 
— eugyrium Sch. — palmata Dum. — Chargé de 
— purum /. fruits. 
Hylocomium splendens Br. eur. — pinnatifida Dum. 
— triquetrum Br. eur. — multifda Dun. 
Marsupella emarginata Spruce. Metzgeria furcata Dum. 

Fegatella conica Corda. — Fructifié. 


Jungermannia ventricosa Dicks. 


Autour d'Evisa, les Châtaigniers sont abondants. Leurs trones donnent 
asile aux espèces suivantes : 


Orthotrichum rupestre Schleich. Orthotrichum leiocarpum Br. eur. — 
— Lyellii H. et T. — Rare. Très commun. 


Notons encore, sur les murs en pierres ‘sèches, quelques touffes du 
Ptychomitrium polyphyllum Br. eur. et, près de la fontaine de Caracuto, 
le Philonotis fontana Brid. richement fructifié. 

Dans la matinée du 28 mai, j'ai abandonné mes collègues partant les 
uns pour les Calanches, d’autres à Guagno, d’autres enfin à Ajaccio, et 
Suis descendu dans la Spelunca. On nomme ainsi une dépression pres- 
que à pic dont le fond est occupé par le confluent du torrent d’Aïtone et 
de la rivière de Porto. Après avoir descendu près de quatre-vingts lacets, 
on se trouve à plus de 500 mètres en contre-bas d'EÉvisa (altitude du 
fond : 250 mètres contre 800 au début du sentier) et, les granits fantas- 
tiquement découpés fermant l’horizon de toutes parts, on ne voit plus le 
Ciel qu’au-dessus de soi. Ii semble que l’on soit au fond d’une caverne, 
d’où le nom de Spelunca. J'ai rapporté de cette excursion, indépendam- 
ment d'espèces déjà plus d’une fois citées dans les listes pré- 
tédentes : 


Campylopus fragitis Br. eur. Entosthodon Templetoni Schw. 
‘ens taxifotius edw. — ericetorum Br. eur. | 
Barbula Brebissonii Brid. Leptodon Smithii Mohr. — Fructifé. 
rimmia leucophæa Grev. Neckera pumila Hedw. 


CLXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Neckera complanata Hüb. — Forme. 
Rhynchostegium confertum Br. eur. | Madotheca lævigata Dum. 
— rusciforme Br. eur. Lejeunea ovata (Tryl.). 
Alicularia sealaris Cordu. | — serpyllifolia Libert. 


Diplophyllum albicans Dum. 


Calypogeia ericetorum Raddi. Fossombronia angulosa Raddi. 
Cephalozia dentata Lindb. 


L’encaissement de la rivière de Porto ne permet pas de la suivre long- 
temps. J'ai trouvé sur ses bords : 


Brachythecium rivulare Br. eur. | Brachythecium ptumosum Br. eur. 


Un vieux pont génois permet de traverser la rivière. Le ciment cal- 
caire qui unit les pierres du pont fournit, au milieu de ce massif 


granitique, un support approprié au Gymnostomum calcareum Br. 
germ., qui s’y développe bien et y fructifie. 


Corte et environs. 


Après la clôture de la session, je suis allé m’établir pendant quelques 
jours à Corte. Cette ville, le cœur de la Corse, est fort pittoresque. 
Assise sur le flanc et au sommet d’un rocher escarpé dont Île point 
culminant (500 mètres environ) domine de cent mètres la basse ville, 
au confluent de la Restonica et du Tavignano aux eaux merveilleusement 
limpides et dont les vallées sont encaissées entre de hautes montagnes, 
placée en outre au voisinage d’une bande de calcaire, elle est pour les 
botanistes un centre d’excursions éminemment intéressantes. Par mal- 
heur, la chaleur y est excessive, et les Mousses précoces y sont pour la 
plupart en fort mauvais état en juin. 


Au-dessous de la citadelle, sur le coteau abrupt qui descend au 
Tavignano : 


Weissia viridula Hediw. 
Pottina Wilsoni Dr. eur. 
Didymodon tophaceus Jur. 
Trichostomum nitidum SC. 
Barbula atrovirens Sch. 

— cuneifolia Brid. 

— gracilis Schw. 

— reroluta Brid. 

— Squarrosa Brid. 

— Brebissonii Brid. 

— Ssubulata (Hediw.). 

— intermedia (Brid.). 
Grimmia leucophæa Grev. 
Hedwigia ciliata Ehrh. 
Orthotrichum anomalum Hedw. 
Encalypta vulgaris Hoffm. 


Funaria hygrometrica (L.). 
Entosthodon curvisetus C. Müll. 
Webera Tozeri (Grev.). 
Bryum torquescens Br. eur. 
jartramia stricta Brid. 
Leptodon Smithii Mohr. 
Pterogonium gracile Swartz. 
Leucodon sciuroides Schw. | 
Fabronia pusilla Raddi. — Arbori- 
cole et saxicole ! 
Homalothecium sericeum Br. eur. 
Scleropodium Illecebrum Br. eur: 
Eurhynchium circinatum Br. eur: 
Madotheca Thuja Dum. 
Targionia hypophylla L. 


F. CAMUS. — MUSCINÉES RECURILLIES EN CORSE. 


CEXVIT 


Au bord du Tavignano et dans son lit (400 mètres) : 


Bryum argenteum L. 

— gemmiparum De Not. — Fructi- 
fié. (Commun autour de Corte.) 

Fontinalis squamosa L. — Très rare 


et mal développé. 


Brachythecium rivulare Br. eur. 


Rhynchostegium rusciforme Br. eur. 
Hypoun filicinum L. 


Sur les murs du faubourg de Scaravaglie : 


Pottia Ianceolata C. J/üll. 
Didymodon luridus Horns. 
Trichostomum nitidum SCA. 


Barbula muralis Hedw. var. rupes= 


tris. 


Barbula vinealis Brid. 

— intermedia (Brid.). 

— princeps De Not. 

— inermis (Wont). — Rare. 
— Hornschuchiana Schullz. 


La vallée de la Restonica, dans ses premiers kilomètres en amont de 
Corte, m’a fourni les espèces suivantes : 


Weisia viridula Hedw. 

Dicranella varia Sch. 

Dicranum scoparium Hedw. 

Campylopus polytriehoides De Not. 

Fissidens hryoides Je4w. 

Barbula atrovirens Sc. 

— Cuneifolia Brid. 

— Unguiculata Hedw. 

— Squarrosa Brid. 

— Subulata { Heduw.) 

Grimmia apocarpa Heduw. 

— Pulvinata Sm. 

— Schultzii Hüb. 

— trichophylla Grev. 

— Hartmanni Sch. — Rare. 

— leucophæa Grev. 

Rhacomitrium aciculare Brid. 

Hedwigia ciliata Ehrh. 

Amphoridium Mougeotii Sch. 

Orthotrichum rupestre Schleich. 

— tenelilum Bruch. 

— leiocarpum Br. eur. 

Encalypta vulgaris Hoffm. 
Utaria convexa Spruce. 
ebera annotina Bruch. 

— Cruda Bruch. 

Bryum Misdeanum Jur. 

— Capillare L. 

— Donianum Grev. 

Anomobryum juliforme So/ms-L. 
Num affine Bland. 

Bartramia pomiformis Hediw. 

— Stricta Brid. 


Philonotis fontana Brid. — \bondam- 
ment fructifié. 

— marchica Brid. — Plante mâle. 

Atrichum undulatum P. Beauv. 

— angustatum D. eur. — Plante 
mâle abondante; je n'ai pas 
trouvé la plante femelle, 

Pogonatum aloides P. Beuuv. 

Polytrichum piliferum Schreb. 

— juniperinum Wild. 

Neckera crispa Hedw. 

Pterogonium gracile Swrartz. 

Leucodon sciuroides Schw. 

Homalothecium sericeum. Br. eur. 

Camptothecium aureum Br. eur. 

Brachythecium Rutabulum Br. eur. 

Scleropodium Illecebrum Br. eur. 

Eurhynchium Swartzii Curnon. 

Rhynchostegium rusciforme Br. eur. 

Amblystegiam riparium Br. eur. 

Hypnum cupressiforme L. 

— cuspidatum £L. 

Kantia Trichomanis /indb. 

Radula complanata Du. 

Frullania Tamarisei Dum. 

— dilatata Dum. 

Lunularia vulgaris Mich. 

Reboulia hemisphærica Réddi. 

Targionia hypophylla L. 

Corsinia marchantioides Ruddi. 

Riccia Michelii (Raddi) Levier 

Anthoceros… 


CLXVITI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


La route qui suit la vallée monte par une pente peu sensible, et l'on 
n’est guère, au bout de quatre ou cinq kilomètres, qu’à 600 mètres d alti- 
tude. Quelques kilomètres plus loin, sur un escarpement humide, 
on trouve de belles touffes du Bryum alpinum L. chargées de 
fruits. 

La vallée du Tavignano est coupée à une petite distance au-dessus 


de Corte par une bande de calcaire qui nous vaut les espèces sul- 
vantes : 


Hymenostomum tortile Br. eur. Philonotis calcarea Sch. 


Gymnostomum calcareum Br. germ. 
Eucladiam verticillatum Br. eur. 
Trichostomum crispulum Bruch. 
Barbula membranifolia (Hook.). 


Hypaum filicinum L. 

— commutatum Hedw. 
JSungermannia acuta Ldby. 
Pellia calycina Nees. 


— intermedia (Brid.). 


On trouve encore dans la vallée du Tavignano, sans s’écarter au de 
de deux ou trois kilomètres de Corte, une partie des plantes de la vallée 
de la Restonica, et aussi les espèces suivantes : 


Hymenostomum microstomum R. Br. 
Fissidens taxifolius Hedi. 

Barbula gracilis Schw. var. viridis. 
Grimmia commutata Hwb. 
Orthotrichum anomalum Hedrw. 
Bryum torquescens Br. eur. 

— gemmiparum De Not. — Fructifié. 
Leptodon Smithii Mohr. 


Habrodon perpusillus (De Not.). — 
A l’entrée de la vallée. 
Hypnum stellatum Schrb. var. pro- 
tensum. | 
Calypogeia ericetorum Raddi. 
Madotheca Thuja Dum. 
Riccia Michelii Raddi._ — 
inerme et forme ciliée. 


Forme 


L'Atrichum angustatum Br. eur. est beaucoup plus rare dans la vallée 
du Tavignano que dans celle de la Restonica. 


CE . LI ? ja 
Vers les dernières maisons de Corte, à l’entrée de la route de Bastia, 
sur les vieux arbres : 


Barbula papillosa Wils. | Orthotrichum diaphanum Schrad. 
La route de Castirla, qui se détache de celle de Bastia, est très int 
ressante à son début. Un talus suintant est couvert de concrétions Ca 


. , . V3 . n re- 
caires où, parmi les touffes d’Adiantum Capillus-Veneris, on peut 
cueillir : 


Eucladium verticillatum Br. eur. — 
Très fertile. 

Gymnostomum calcareum Br. germ. 

Didymodon tophaceus Jur. 

Barbula fallax Hedu. 


Philonotis calcarea Sch. 
Southhya nigrella Spruce. 
— tophacen Spruce. 
Pellia calycina Vees. 


S . . . . t: 
Sur les bords d’un ruisseau voisin et sur les rochers qui l’encaissen 


F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. CLXIX 


Didymodon luridus Horns. état. 
— spadiceus Limpr. Barbula Brebissoni Brid. 
Trichostomum crispulum Bruch. Webera carnes Sch. 
— nitidam Sc. Bryum gemmiparum De Not. — Bien 
Orthotrichum... — Espèce du groupe fructifié. 
Cupulatum! dont je n'ai rap- | Rhynchostegium tenellum Br. eur. 
porté qu’une touffe en mauvais | — confertum Br. eur. 


En regagnant la route, sur les talus herbeux et les affleurements 
rocheux : 


Barbula cylindrica (Tuyl.). Eurhynchium circinatum Br. eur. 

— princeps. De Not. Rhynchostegium megapolitanum Br. 
— Subulata (Hedw.). eur. — Abondant et bien fruc- 
Encalypta vulgaris Hoffm. tifié. 


Camptothecium aureum Br. eur. 


Le lac de Mélo. 


C'est de Corte qu'on peut faire l'exploration du massif et monter au 
Sommet du monte Rotondo (2625 mètres). Je savais qu’il était impos- 
Sible de dépasser une certaine altitude sans trouver de la neige. Je me 
Suis borné, en attendant une meilleure occasion, à atteindre le lac de 
Mélo. 

Pour y arriver, on remonte la vallée de la Restonica. On suit pendant 
une douzaine de kilomètres un chemin assez large, mais impraticable 
aux voitures, et que je connaissais pour en avoir exploré une partie 
quelques jours auparavant (Voir plus haut, page cLxvir). Au lieu de 
lraverser la Restonica et de remonter vers les bergeries de Timozzo, 
direction classique des ascensions au monte Rotondo, j'ai suivi, sur une 
longueur de sept à huit kilomètres, un mauvais sentier muletier qui 
longe d’assez près la rivière. Ce sentier traverse la partie supérieure de 
la forêt de la Restonica. Cette forêt, assez sèche, m’a paru beaucoup 
Moins riche que celles de Vizzavona et d’Aïtone. J'ai reconnu au passage 
Un certain nombre d'espèces des forêts corses, mais aucune n’est 
Spéciale. Tout sentier cesse aux dernières bergeries. On grimpe pendant 
Encore une heure, et l’on arrive au lac de Mélo, situé à une altitude 

‘environ 1750 mètres. Le jour où j'ai fait cette course, le 11 juin, le 
lemps était fort orageux et mon baromètre s’en est ressenti, Comme 
j'ai pu m'en apercevoir en le consultant aux mêmes endroits à l'aller et 
au retour. Je ne crois pas toutefois m’éloigner beaucoup de la vérité, en 
Altribuant la cote 1750 au lac de Mélo. C’est une cuvette d’un kilomètre 
Environ de tour, qui reçoit elle-même les eaux d’un petit lac situé pis 

aut, et d’où s'échappe la branche principale de la Restonica. Ses bords 
étaient encore en partie couverts de neige et un immense bloc de glace, 


CLXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


sorte d’iceberg, flottait à la surface du lac, dont il occupait au moins un 
tiers. 

Devant ultérieurement explorer plus en détail le massif du Rotondo, 
je crois prématuré de donner la liste totale de mes récoltes. Je me 
contente de donner la liste des espèces que j'ai récoltées au bord du lac 
ou dans ses environs immédiats. 


Weisiæ Wimmeriana Br. eur. 
Grimmia torquata Grev. 

— fanalis Schwægr. 
Rhacomitrium sudeticum Br. eur. 
— Caneseens Brid. 
Amphoridium Mougeotii Sc. 
Encalypta ciliata Hoffm. 

Bryum alpinum L. 

— Mühlenbeckii Br. eur. 

—- pallescens Schleich. 
Polytrichum juniperinum Wild. 


Hypnum uncinatum Hedrw. 

Andreæa Rothii W. et M. 

Sphagnum  acutifolium 
et W. 

— subnitens R. et W. 

— compactum DC. (S.rigidum Sch.). 

Marsupella sphacelata Spruce. — 
Abondant. 

Alicularia compressa $7n. Hep. 

Cephalozia bicuspidata Dum. | 

— fluitans (Nees) R. Spruce. — Très 


(Ehrh.) R. 


— commune L. — Rare? et stérile. 
Brachythecium reflexum Br. eur. — 
Sur les souches de l’A/nus sua- 


rare dans les touffes de Sphai- 
gnes. 
Madotheca rivularis Du. 


veolens. 


Çà et là des cuvettes plates, à la surface ou entre les rochers, donnent 


asile à quelques-unes des plantes précédentes — Marsupella spha- 
celata, Bryum Muhlenbeckii, Alicularia scalaris, etc. — jusquà 


un niveau d’une centaine de mètres inférieur à celui du lac. Elles sont 
accompagnées des espèces suivantes : 


Aulacomniun palustre Schw. | Brachythecium albicans Br. eur. 
Pogonatum alpinum Rôhl. | Hypnum exannulatum Gümb. var. 
Pseudoleskea atrovirens Br. eur. | purpurascens. 


Forêt de Valdoniello. 


La forêt de Valdoniello est située au fond de la région du Niolo. Elle 
semble intéressante, Je n’en connais que la partie orientale, aux alen- 
tours de la maison forestière de Frascaja, située à l'endroit ou Ja 
route d’Albertacce au col du Vergio pénètre dans la forêt. J'ai Suivi 


là un affluent du Golo, en ne m’écartant guère de l'altitude de 1000 
mètres. 


Dicranoweisia cirrata Lindb. 

Dichodontium pellueidum SC. 

Dicranum strictum Schleich. — Très 
fertile. 

— Scoparium Hedw. 

Blindia acuta Br. eur. 

Ceratodon purpureus Brid. 


Barbula subulata (Heduw.). 
— prineeps De Not. 
Grimmia apocarpa Hedw. 
— Schultzii Hüb. 

— Hartmanni Sch. 

— torquata Grev. 
Hedwigia ciliata Ehrh. 


‘F. CAMUS. — MUSCINÉES 


Amphoridium Mougeotii Sch. — Ma- 
gnifiques touffes chargées de 
capsules. 

Orthotrichum rupestre Schteich. 

— Jleiocarpum Br. eur. 

— Lyellii H. et T. — Fructifié. 

Webera nutans Hedio. 

— annotina Bruch. — Fructifié. 

Bryum capillare L. 

— pallescens Schleich. | 

— pseudotriquetrum Sch. | 

Mnium punctatum Hedw. | 

Aulacomnium androgynum Schw. — | 
Fructifié. | 

Bartramia ithyphylla Brid. | 

Pogonatum aloides P. Beauv. 


— ürnigerum P. Beau. 
Polytrichum piliferum Schreb. 
Fontinalis antipyretica L. 
Antitrichia curtipendula Brid. | 
lerogynandrum filiforme Hediw. et 
var. heteropterum. 
Pseudoleskea atrovirens Br. eur. 
Isothecium myurum Brid. 
Homalothecium sericeum Br. eur. 
Brachythecium albicans Br. eur. 
— Fvulare Br. eur. 
— Plumosum Br. eur. 


RECUEILLIES EN CORSE. CLXXI 


Scleropodium Illecebrum Br. eur. 

Thamnium alopecurum Br. eur. 

Hypnum cupressiforme L. 

Marsupella emarginata Spruce. 

Aplozia pumila Dumn. 

Plagiochila asplenioides 
Nees. 

Lophocolea euspidata Limpr. 

Chiloscyphus polyanthus Corda. 

Cephalozia Columbæ Sp. nOÙ.? — 
Parmi les touffes du Dicranum 
strictum. Cette espèce se rap- 
proche des Cephulozin Massa- 
longoi R. Spruce et C. papite 
losa Douin. Elle réclame un 
nouvel examen. Ne pouvant 
l'identifier avec certitude, j'ai 
dû lui donner, au moins provi- 
soirement, un nom. 

Kantia Trichomanis /indb. 

Scapania compacta Dum. 

— undulata Dum. 

Madotheca lævigata Dum. 

Frullania Tamarisei Dum. 

— dilatata Dum. 

Lejeunea serpyllifolia Libert. 

Aneura maltifida Dum. 


Mont. et 


Metzgeria furcata Dum. 


Pour aller de Corte à la forêt de Valdoniello, on passe par Castirla, 
d'où l’on descend au pont du Golo par des lacets dont les talus fournis- 
Sent plusieurs plantes intéressantes (e. g. Bryum gemmiparum fructifié). 

n Suit pendant plusieurs kilomètres le célèbre défilé de la Scala Santa 
Regina, où le Golo coule entre deux murailles de granit aux découpures 
étranges. Le talus de la route assez récent ne parait pas offrir au bryo- 
logue un grand intérêt. Il n’en est pas de même du bord du fleuve et 
Surtout de la rive droite qu'il serait possible d’atteindre en plusieurs 
endroits. Le temps ne m’a permis que de rares arrêts, et je n'ai à 
Signaler que le Grimmia rivularis. Quelques heures passées autour 
de Calacuccia (71-800 mètres), centre du Niolo, m'ont fourni, malgré le 
ais temps, une assez bonne série d'espèces, parmi lesquelles je 
Qiterai : 


Pottia Innccolata C. Müll. | 

Barbula fallax Hedw. | 

— revoluta Brid. | 

— Princeps De Not. 

ane thectum aïlbicans Br. eur. 
leropedium eæspitosum Br. eur. 


Marsupella commutata (Gottsche). 
— Avec fruits complètement 


développés. 


| Jungermannia lycopodioides Wallr. 


Scapania irrigua Dum. 
Weisia viridula Hedw. 


CLXXIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Calvi. 


Le littoral et la plaine de Calvi mériteraient plus qu’une visite rapide 
et surtout devraient être étudiés à une saison moins avancée que la mi- 
juin. De là la pauvreté de mes récoltes. | 

Sur la côte même, en s’éloignant de la Ville-Haute dans la direction 
dé la pointe de la Revellata : 


di names nt dd de 


Pottia Wilsoni Br. eur. Polytrichum juniperinum Wälid. 
Trichostomum flavovirens Bruch. — | — piliferum Schreb. 
Fructifié. Brachythecium Rutabulum Br. eur. 
— littorale Mitt. — Je crois avoir | Scleropodtum cæspitosum Br. Eur. 
également rapporté cette plante | Eurynchium Swartzii Curnow. 
d’Ajaccio et de quelques locali- | — speciosum Milde. 


tés de l’intérieur. Toutefois je | Rhynchostegiella littorea Limpr. 
n'ose l’affirmer, certaines formes | Rhynchostegium confertum Br. eur. 


jeunes du Trichostomum muta- | — megapolitanum Br. eur. | 
bile étant difficiles à distinguer | Archidium phascoides Brid. — En | 
du T. littorale. gazons compacts. 

Didymodon tophaceus Jur. Frullania dilatata Dum. 

Barbula cuneifolia Brid. Fossombronia angulosa Raddi. 

— sSquarrosa Brid. Riccia… 


Grimmia leucophæa Grev. 


Dans la plaine d’alluvion qui s’étend à l’est de Calvi et dans la basse 
vallée de la Ficarella : 


Fissidens incurvus Starke. Camptothecium aureum Br. eur. 
Entosthodon Templetoni Sche. Archidium phascoides Brid. 
— ericetorum Br. eur. Calypogeià ericetorum Riddi. 
Bryum erythrocarpum Schw. Jungermannia acuta Ldbg. 
— pseudotriquetrum Schw.— Forme | Riccia fluitans L. 

grèle. — Michelii (Raddi) Levier. 


Sur les arbres de la route de Bastia : 


Orthotricham tenellum Bruch. 


Bonifato. 


On désigne sous ce nom une maison forestière située à moins de 600 
mètres d'altitude, sur le versant nord de la chaine principale des 
montagnes de l’île, et dominant la vallée de la Ficarella. Elle est distante 
de 20 kilomètres de Calvi. Cette charmante localité, visitée par M. Mabille 
en 1867, lui avait fourni deux des plus belles Mousses de l’île, le Fisst” 
dens serrulatus et le Breutelia arcuata. C’est en leur honneur que j'a 
entrepris la course à mon tour : j'ai eu la satisfaction de les retrouver 
eten même temps d'ajouter quelques nouveautés à la flore corse. 


F. CAMUS. — MUSCINÉES RECUEILLIES EN CORSE. 


CLXXIII 


A 100 ou 150 mètres d’altitude au-dessous de la maison forestière, se 
montre sur les rochers des bords de la route le Breutelia arcuata, en 
touffes magnifiques, toujours stériles malheureusement. De la maison 
forestière, on descend, à travers bois, par un sentier en lacets, au 
bord de la Ficarella dans le voisinage de laquelle se concentre 


lherborisation. 


Dans les bois et au bord de la rivière (altitude moyennne 450-500 


mètres), on trouve : 


Pleuridium subulatum Rabenh. 

Weisia viridula Hedw. 

Dicranum scoparium Hedto. 

Campylopus polytrichoides De Not. 

Fissidens decipiens De Not. 

— serrulatus Brid. — J'ai réussi à 
trouver quelques capsules. La 
plante stérile est assez abon- 

dante. 

Trichostomum mutabile Bruch. 

Barbula convoluta Hedtw. 

— Squarrosa Brid. 

— subulata Hedw. 

rimmia apocarpa Hedw. 

— Schultzii Brid. 

— trichophylla Grev. 

— leucophæa Grev. 

Rhacomitrium patens Hüb. 

— âciculare Brid. 

— Protensum À. Braun. 

— lanuginosum Brid. 

— Canescens Brid. 

Y8odon viridissimus Brid. 
Amphoridium Mougeotii Sck. 
Orthotrichum rupestre Schleich. 
= leiocarpum Br. eur. 

ebera cruda Bruch. 

"— Annotina Bruch. 

Fÿum alpinum L. — Fructifié. 

— Capillare L. 

— Donianum Grev. 

Mnium affine Bland. 

artramia pomiformis Hedrw. 

hilonotis.… 

reutelia arcuata Sch. — Bien moins 
D: abondant que sur la route. 

iphyscium foliosum Mohr. 


Leptodon Smithii Mohr. 

Pterogonium gracile Swartz. 

Neckera complanata Hüb. 

Leucodon sciuroides Schw. 

Antitrichia curtipendula Brid. 

Habrodon perpusillus (De Not.). — 
Fructifié. 

Heterocladium heteropterum Br. eur. 

Pterogynandrum filiforme Hedtw. 

Brachythecium albicans Br. eur. 

Scleropodium Illecebrum Br. eur. 

Hyocomium flagellare Br. eur. 

Eurhynchium myosuroides Sch. 

— crassinervium Br. eur. 

Rhynchostegium confertum Br. eur. 

Thamnium alopecurum Br. eur. 

Hypaum cupressiforme L. 

— molluscum Hedw. 

— purum L. 

Hylocomium triquetrum Br. eur. 

Jungermanoia hicrenata db. 

Cephalezia bicuspidata Dum. 

— dentata Lindb. 

Plagiochila asplenioides Mont. et N. 

Saccogyna viticulosa Dum. 

Diplophyllum albicans Dum. 

Scapania compacta Dum. 

— undulata Dum. 

Madotheca lævigata Dum. 

Radula complanata Dum. 

Lejeunea serpyllifolia Libert. 

Frullania dilatata Dum. 

— Tamarisei Du. 

— fragilifolia Tayl. 

Fossombronia angulosa Raddi. 

Metzgeria fureata Dum. 

Lunularia vulgaris Mich. 


, : ? nC 
On remarquera dans la liste ci-dessus le mélange très marqué d'espèces 


nid ionales et d’espèces sylvatiques, 
aussi faible altitude, de Mousses comme Rhacomitrium palens, 


et surtout Ja présence, à une 
Webera 


CLXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


cruda, Pterogynandrum filiforme, etc. Le fait s'explique par le voisi- 
nage (5-6 kilomètres à vol d'oiseau) d’un massif montagneux d’une alti- 
tude considérable (2000 mètres et plus). 


Bastia. 


Grâce à M. Mabille, les environs de Bastia sont assez bien connus 
bryologiquement (1). Ne pouvant disposer à Bastia que d’une journée, je 
voulais entreprendre l’ascension du Pigno, au sommet duquel M. Mabille 
avait découvert l’Anacolia Webbii. Malheureusement cette course a été 
fortement contrariée par le libeccio (vent du sud-ouest) qui soufflait en 
tempête, et qui rend presque intenables les parties non abritées à partir 
du col de Teghimo. Je n’ai pu atteindre le sommet. Je crois inutile de 
fournir une liste des récoltes de cette excursion manquée. Je me con- 
tente de signaler les espèces suivantes, qui ne se trouvent pas parmi les 


récoltes dont M. Mabille m'avait confié la détermination il y a quelques 
années. 


Eucladium verticillatum Br. eur. et très rare. 
Bryum provinciale Philib. — Stérile | Riccia Michelii (Raddi) Levier. 


(1) Cf. Fernand Camus, Note sur les récoltes bryologiques de M. P. Ma- 
bille en Corse, in Revue bryologique, XXII, 1895, n° 5. 


LUTZ ET MAIRE. — LICHENS RÉCOLTÉS EN CORSE. CLXXV 


RAPPORT SUR LES LICHENS RÉCOLTÉS EN CORSE 
PENDANT LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE ET HORS 
SESSION ; par MM. L. LUTZ ct R. MAIRE. 


Nous donnons, sous ce titre, la liste des Lichens récoltés en Corse, 
en 1900, par M. Lutz, et en 1901, pendant et après les excursions de la 
Société botanique, par M. Maire. 

‘Comme notre attention était plus particulièrement attirée par d’autres 
Yégélaux et qu'aucun spécialiste lichénologue n’a pris part à la session, 
nos récoltes ont été forcément assez restreintes. 

Elles ont été en grande partie déterminées par M. Boistel et par 
M. l'abbé Harmand : nous adressons à ces complaisants autant que 
Savants lichénologues nos meilleurs remerciements. 


Houoniux muscicoLa (Fr.). — Ajaccio, grotte du Casone, juin 1900. 


CALICIUM sALIcINUM Pers. — Sur bois pourri de Hêtre, à Vizzavona, 
24 mai 1901. 
CLADONIA ENDIVIÆFOLIA (Dicks.) Fr. — Pelouses au Monte d'Or, 


23 mai 1901; à Porto-Vecchio, 1° janvier 1903. 

* FURCATA (Huds.) Schrad. — Forêt de l’Ospédale, juillet 1900. 

* FURCATA (Huds.) Schrad. var. RACEMOSA (Floerk.) Nyl. — Guagno, 
juin 1900. 

C. ruRcATA (Huds.) Schrad. var. cymosa Floerk. — Poggio di Nazza, 


juin 1900. L 
C. FIMBRIATA f. TuBærorMis Fr. — Forêt de Vizzavona, juin 1900. 


C. ALCICORNIS (Lghtf.) Fr. Nyl. — Forêt de Vizzavona, juin 1900; 
rochers granitiques à Porto-Vecchio. n 
G. CErvicornis (Aeh.) Flot. Nyl. — Guagno, juin 1900; Forêt d’Aïtone, 


juin 1900. L 
* PYXIDATA (L.) Fr. Nyl. — Forêt d'Aïtone, juin 1900. 


C 

CL: RANGIFERINA (L.) Web. — Ajaccio, colline du Salario, juin 1900 
€. RANGIFORMIS Hoffm. — Rochers granitiques à Porto-Vecchio. 

C 
C 


D 


+ FIMBRIATA (L.) Fr. Nyl. — Forêt de Vizzavona, juin 1900. : 
+ PIMBRIATA Fr. var. caRpopHoRA (Flot.). — Poggio di Nazza, juin 
1900. 

C. FIMBRIATA var. RADIATA Fr. — Bois de Chènes verts, entre Evisa et 

. Cristinacce, juin 1900. | 
ç. FIMRRIATA var, RADIATA Fr. var. SUBULATA (L.).— Forêt de Vi 
Yona, juin 1900. 


Z1à- 


CLXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 

RocceLLa Paycopsis Ach. — Rochers granitiques de Mezzo-Mare, îles 
Sanguinaires, 31 mai 1901. 

Usnea PLicaTa (L.) Hoffm. — Sur Abies pectinata, montagne de Ca- 
gna, 4 juin 1901. 

U. BARBATA Fr. — Forêt de l’Ospédale, juillet 1900. 

ALECTORIA JUBATA Ach. Nyl. var. IMPLExA Hffm. — Forêt de Vizza- 
vona, juin 1900. 

EvERNIA PRuNASTRI (L.) Ach. — Ajaccio, colline du Salario, juin 
1900. —- Sur Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901, assez répandu dans 
les maquis de la Corse, octobre 1902. 

E. DivaricaTA (L.) Ach. Nyl. — Forêt de l’Ospédale, juillet 1900. 

E. FuRFURACEA Mann. — Forèt de l’Ospédale, juillet 1900. — Sur Pin 
Laricio, à Vizzavona, 23 mai 1901. 

RAMALINA caLicarRis (L.) Fr. Nyl. — Forêt de Vizzavona, juin 1900. 

R. scopuLorum (Retz.) Nyl. — Environs de Sartène, juillet 1900. 

NEPHROMIUM LÆVIGATUM (Ach.) Nyl. — Guagno, juin 1900. 

N. ToMENTOSUM Nyl. — Rochers granitiques, Lac de Nino. 

PELTIGERA CANINA (L.) Hffm. — Très répandu dans les forèts et dans 
les maquis. 

STICTA SILVATICA Ach. — Poggio di Nazza, juin 4900. 

LOBARIA PULMONACEA (Ach.) Nyl. — Sur les Hêtres, à Vizzavona, à 
Bavella, juin-juillet 1900; mai-juin 1901; sur les Arbousiers, 
dans les maquis, à Pietrapola, 2 janvier 1903; Ajaccio, route de 
Sant’Antonio, mai 1901. 

PARMELIA CONSPERSA Ach., Nyl. — Ajaccio, grotte du Casone, juin 
1900; rochers granitiques à Porto-Vecchio. 

P. TiLIACEA (Hoffm.) Ach. Nyl. — Poggio di Nazza, juin 1900; sur 
les branches de Quercus pubescens à Bavella. 


P. FuLIGINOSA (Fr.) Nyl. — Poggio di Nazza, juin 1900. 


> 7 . . . . . 

P. PROLIxA (Ach.) Nyl. — Ajaccio, route des Sanguinaires, juin 1900. 
P. saxaTiLiS Ach. — Sur Chène-liège à Porto-Vecchio. 

) - jui 
P. SAXATILIS Ach. var. A1zont (Del.). — Environs de Sartène, juillet 


1900. — Forêt d’Aitone, juin 1900. 


» . + 

P. SAXATILIS L. var. FRAUDANS Nyl.— Forêt de l'Ospédale, juillet 1900. 
) *Q o + 

P. PHYSODES Ach. var. LAprosa Ach. — Forêt d’Aïtone, juin 1900. 

P. EXASPERATA DN. — Sur les branches de Quercus pubescens à 


Bavella. 


L, LUTZ ET MAIRE. — LICHENS RÉCOLTÉS EN CORSE.  CLXXVII 
PLATYSMA GLAUCUM (L.) Nyl. — Sur Chéne-liège, à Porto-Vecchio. 


Piarysma GLaucuM Nyl. var. FazLax (Webb.). — Forêt de Vizzavona, 
juin 14900. 


ANAPTYCHIA CILIATA (Nyl.). — Forêt de Vizzavona, juin 1900. 


PHYSCIA PULVERULENTA (Schreb.) var. DETONSA Nyl. — Forèt de Viz- 
zavona, juin 1900. 


P. FURFURACEA (L.) Nyl. — Forêt de Vizzavona, juin 4900. 
P. oBscura (Fr.). — Forêt de Vizzavona, juin 4900. 


P. AIPoLIA Nyl. — Ajaccio, grotte de Casone, juin 1900; rochers grani- 
tiques, à Porto- Vecchio. 


P. ALBINEA (Ach.). — Rochers granitiques, au lac de Nino, 1800". 


P. srELLARIS (L.) Nyl. — Sur les troncs de Quercus Suber, Ajaccio; 
sur Jes branches de Quercus pubescens, à Bavella. 


ANTHORIA PARIETINA Nyl. — Ajaccio, juin 4900 ; (CC.). 

PSEUDOPHYSCIA AQUILA Ach. — Ajaccio, route des Sanguinaires, juin 
1900 ; Poggio di Nazza, juin 1900. 

GYRoPHoRA Hinsura Flot. — Forêt d'Aitone, juin 1900. 

G. cyLinprica (L.) Ach. — Rochers granitiques, au lac de Nino. 

G corRuGaTA (Ach.) Nyl. — Rochers granitiques, au Coscione. 

UuBiLicaRtA PUSTULATA (Dill.) Hofm. — Rochers granitiques, au lac 
de Nino. 

LEcanora PYRACEA (Ach.) Nyl. — Sur les écailles des cônes de Pin, à 
Vizzavona, 23 mai 1901. 

L. ventosa Ach.— Rochers granitiques, au Coscione. 

L. saxicoLa (Poil.) Ach. — Rochers granitiques, au lac de Nino. 

L. sugrusca (L.) Ach. var. cuLarona Ach.— Sur les Oliviers, à Boni- 
facio. 

L. susrusca Ach. var. cLagraTA Ach. — Forêt de Vizzavona, juin 
1900 ; sur les Hêtres, forêt d’Aitone. 

L. arra Ach. — Poggio di Nazza, juin 1900. 

L. PARELLA Ach. var. ARBOREA Schær. — Forêt d'Aïtone, juin 1900. 

LEcanora (Rinodina) exieua (Ach.) Nyl. var. pymiva (Ach.) Th. 
Fr. — Sur les écailles des cônes de Pin, à Vizzavona, 23 mai 
1901. 

L. (Rinodina) LEecanonina (Mass.) Th. Fr. — Ajaccio, route des San- 
&uinaires, juin 1900. 


L 
T. XL. 


CLXXVIIS SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 190L. 

CALOPLACA AURANTIACA {Lightf.). — Poggio di Nazza, juin 4900. 

UnctoLarra pusruLaTA (L.) Nyl. — Ajaccio, route des Sanguinawres, 
juin 4900. 

PErTusARTA Gomwunis DC. Forêt.de Vizzavona, juin 4900. 

P_'scurénratra. — Forét.de Nizzavona, jnin 4900. — Poggio di Nwza, 
juin 4900. 

P. coccones Ach. — Forêt de Vizzavona, juin 4900. 


LecipeA ceocrapxicA (L.) DC. — Forêt d’Aîtone, juin 1900. — Très 
répandu sur des rochers granitiques dans la montagne el dans la 
plaine. 


L. conrzuexs Schær. — Forêt d’Aïtone, jain 1900. 
L. #uRCO-RUBENS Nyl. — Poggio di Nazza, juin 1900. 


L. cRusruzarTa Aeh. var. sOREDIZOpES Lamy. — Ajaccio, colhine du 
Salario, juin 1900. 


Ls PARASEMA Ach. — Surdes écailles des cônes de Pin, à Vizzavoua, 
23 mai 1901 ; sur l’écorce du Hêtre, forêt d’Aïtone. 


BuELLiA STELLULATA, Tayl. -— Poggio di Nazza, juin 4900. 
ARTHONIA ASFROIDEA A ch... Sur les Hèêtres, forêt d’Aïtone. 


LEPROCAU&ON - a NuM -(Ach.) [Détermination incertaine]. — Lasarel 
12 d'ARÇAPa ILE PO 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CLXXIX 


PRODROME D'UNE FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE, par ME. René 
MAIRE, docteur ès sciences, chargé de travaux pratiques à la Faculté 
des sciences de Nancy, avec la collaboratian de MM. P. DUMÉE, phar- 
macien, ancien vice-président de la Société mycologique; Louis LAUTZ, 
docteur ès sciences, chef de travaux à l’École de Pharmacie de Paris. 


Ce travail ne devait être primitivement qu’un rapport sur les Champi- 
gnons récoltés pendant la session extraordinaire de la Société bota- 
nique de France en Corse en 1901; mais les récoltes ayant ëté 
assez nombreuses et considérablement augmentées par les excur- 
sions faites hors session en 1901, 1902 et 1903 par lun de nous, 
nous avons décidé, sur le conseil de plusieurs personnälités mycolo- 
giques, de joindre à nos récoltes personnelles tout ce qui avait été 
publié antérieurement, et de réunir le tout sous le titre de Proûrome 
d’une Flore mycologique de la Corse. 

Nous n’avons pas la prétention de fournir un catalogue des richesses 
fongiques de l’île, qui ne pourront être connues qu’à la suite de longues 
études d’un mycologue local; le seul but de notre travail est de donner 
un aperçu sommaire de la végétation fongique du pays, une vue den- 
semble, à l’état d’ébauche, il est vrai, mais qui, telle quelle, pourra 
peut-être rendre quelques services à l'étude encore si embryonnaire de 
la distribution géographique des Champignons, et faire connaître quel- 
ques espèces nouvelles ou critiques découvertes en Corse. 

Les études antérieures sur la flore mycologique de la Corse sont peu 
nombreuses. M. HarioT a publié, dans le Compte rendu de la 39° ses- 
sion de l'Association française pour l’avancement des sciences, une 
bibliographie très complète du sujet. Il a, de plus, signalé l'existence 
dans les.herbiers Montagne et Patouillard d’un certain nombre d'espèces 
récoltées en Corse par SocEIRoL (1820-1823), par le vicomte de FoREs- 
TLER (4837-1841), par LÉveILLÉ (1841). Il a étudié ces Champignons et 
a ainsi enrichi la flore mycologique de la Corse d’un certain nombre 
d'espèces intéressantes, qu’il a ajoutées à celles déjà connues dont il a 
publié le recensement général, mis au courant de la nomenclature 
actuelle, et en rectifiant quelques erreurs. 

Les Champignons nouveaux pour la Corse que nous énumérons lans 
ce travail proviennent de plusieurs sources différentes : les uns ont été 
récoltés par MM. Duwée, Lurz et MaiRE au cours de la session de la 
Société botanique (mai 1901), d’autres ont été récoltés par MM. Lurz 


CLXXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


et MAIRE hors session (juin 1901) et par M. Marre en juillet, octobre et 
décembre 1902 et en janvier et avril 1903; d’autres nous ont été en- 
voyés par M. le commandant FERToN, de Bonifacio; enfin, les derniers 
ont été découverts et figurés par RomAGNoLr. 

RomaGnozi, né à Montefiore (Italie) en 1792, mort à Bastia vers 1863, 
a laissé une iconographie inédite des Champignons de la Corse. 

Cette iconographie est précédée d’un Discours préliminaire, sorte 
d’autobiographie. Reçu pharmacien le 20 mai 1816 à l’Université de 
Rome, RomacnoLi dut s’expatrier en 1820 à cause de ses opinions libé- 
rales. « J'abandonnai, dit-il, pour mes opinions politiques le sol de 
mon pays en 1820; je passai dans l’ancien royaume de Livourne à 
cause de l'approche des troupes autrichiennes; m’ayant été défendu de 
rester dans celte ville, je résolus de m’exiler dans la patrie du plus 
grand capitaine des temps modernes et je débarquai en Corse, à Bastia, 
en 1821... Bien que muni d’un diplôme de pharmacien. il m’a été 
impossible de trouver une place de pharmacien; ne pouvant pas com- 
muniquer avec ma famille pour recevoir des ressources et vivant presque 
de privations, je fus enfin obligé de rechercher ailleurs que dans ma 
profession les moyens d’assurer honnêtement mon existence. » Roma- 
GNOLI exerça alors à Bastia le métier de peintre décorateur; il se maria, 
essaya d'obtenir du gouvernement pontifical l’autorisation de retourner 
dans son pays; cette autorisation lui fut refusée. Il fut transféré par le 
gouvernement français à Mende, puis à Clermont-Ferrand, où il connut 
LecoQ, qui développa song oût de l’histoire naturelle. Autorisé à retour- 
ner en Corse, il y fut autorisé comme pharmacien en juillet 1838; il 
devint citoyen français en 1849. En 1847, il avait enfin obtenu l’autori- 
sation de retourner dans son pays, autorisation dont il paraît n’avoir pas 
profité. 11 mourut à Bastia vers 1863. C’est surtout de 1840 à 1863 qu'il 
se livra à ses chères études d'histoire naturelle; il parcourut la Corse, 
y récoltant plantes, Champignons, minéraux et coquilles, réunissant des 
collections et un herbier qu'il a laissés à la ville d’Ajaccio. Pour plus 
de détails sur ses travaux de zoologie et de botanique phanéroga- 
mique, nous renvoyons le lecteur à la Notice qu’a publiée sur RomAGNOLI 
M. DoumET-ADANsoN (Bull. Soc. bot. de France, session extraordinaire 
en Corse, 1871). . 

RowaGNoLt utilisait son talent de peintre pour figurer les Champi- 
gnons qu’il rencontrait; il a réuni toutes ses aquarelles en un album 
qu’il a légué à la ville d’Ajaccio, dans le musée de laquelle il se trouvé 
actuellement. Cet album se compose de cent quatre-vingt-dix-Sépl 
planches, en moyenne assez bonnes, représentant presque autant 
d'espèces fongiques. 


" un 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CLXXXI 


Malheureusement RomaGNoLt paraît avoir manqué de livres; aussi 
ses déterminations sont-elles d'ordinaire peu exactes et sa nomencla- 
ture ultra-fantaisiste ; les étiquettes sont donc presque toutes inutilisa- 
bles. Pour beaucoup d'espèces, RoMAGNOLI a également rapporté des 
noms vulgaires, qui paraissent plutôt d’origine italienne que corse. 
Nous en avons cependant cité quelques-uns à titre documentaire. 

Grèce à l’obligeance éclairée de M. Bopoy, maire d’Ajaccio, et de 
M. PERALDI, conservateur du musée de la ville, nous avons pu étudier 
soigneusement les aquarelles de RomaGnoi et les soumettre à MM. Bov- 
DIER et PATOUILLARD ; ces études nous ont permis d’identifier avec certi- 
tude un assez grand nombre d’espèces, avec doute quelques autres ; 
enfin, un certain nombre ne peuvent être reconnues, leurs figures étant 
mal exécutées ou incomplètes. 


* 
* *% 


A l'heure actuelle, nous connaissons donc en Corse sept cent qua- 
rante-six espèces de Champignons, qui se répartissent entre les diffé- 
rents groupes de la façon suivante : 


Myxomycètes, 13. 
Phycomycètes, 14. 
Hémiascomycètes, 1. 
Ascomvycètes, 112. 
Hémibasidiés (Ustilaginées), 23. 
Protobasidiomycètes, 92. 
Autobasidiomycètes, 424. 
Imparfaits, 67. 


Le petit nombre des Ascomycètes et des Phycomycètes tient évidem- 
Ment à la rapidité et au manque de recherches, ces Champignons étant 
difficiles à trouver, ou sporadiques. 

Quant aux Autobasidiomycètes, leur nombre est déjà respectable; il 
se décompose de la façon suivante : 


Hétérobasidiés, 4. 
Homobasidiés, Protohyméniés, 1 
Euhyméniés, Cantharellinées, 27. 
Polyporinées, 64. 
Agaricinées, 286. 
Gastromycètes, 39. 


: Parmi les Agaricinées, les faits les plus saillants sont le nombre et 
ondance des Russulacées (quarante-six espèces) et, au contraire, la 


CLXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


rareté des Cortinaires. Cela s'explique d’ailleurs quand on se souvient 
de la nature du sol; la Corse est, en effet, presque entièrement grani- 
tique ou schisteuse, et la majorité des Cortinarius est calcicole. Les 
Hygrophoracées, formes septentrionales, sont également peu nombreuses, 
même dans la montagne. 

Il est encore difficile de dégager les affinités géobotaniques de la flore 
mycologique corse d’une façon bien précise : on constate cependant des 
affinités provençales et italiennes (Boletus Boudieri, Polyporus simu- 
lans, ete.), et enfin des affinités africaines (Scleroderma (Areolaria) sp. 
Secotium acuminatum, etc.). 

De plus, un certain nombre d’espèces paraissent jusqu'ici spéciales à 
la Corse, par exemple Boletus corsicus, B. albidus: d'autre part 
Hexagonia Marcucciana n’est encore connu qu’en Sardaigne et en 
Corse. 

Naturellement, certaines plantes phanérogames endémiques ont leurs 
parasites spécialisés et par conséquent exclusivement corses : il en est 
ainsi pour Puccinia corsica, parasite de. l'Aronicum corsicum. Par 
contre, on trouve également des plantes endémiques parasitées par des 
espèces continentales, comme Bunium corydalinum, qui porte le Pucc. 
Bulbocastani bien typique; on trouve aussi des parasites d'espèces 
ubiquistes qui n’ont pas encore été observés hors de Corse:: Puce. Bes- 
chiana sur Luzula Forsteri, Pucc. Cyrnaea sur Juncus maritimus, 
Puce. Romagnoliana sur Cyperus longus; dans ce dernier cas, toute- 
fois, il serait imprudent de considérer ces parasites comme endémiques 
en Corse, de nouvelles recherches pouvant les faire rencontrer un jour 
ou l’autre sur le continent. 

Quoi qu'il en soit des relations de la flore mycologique corse avec celle 
des pays \v:sins, il convient d’en tracer un tableau d'ensemble en étu- 
diant successivement l'aspect et les principaux caractères de la végétation 
fongique dans les principaux milieux de l’île. 


l° Les Cistes. — La plus grande partie des régions basses de la Corse 
est couverte de maquis bas, formés presque exclusivement de Cistes 
(C. imonspetiensis, salvifolius, corsicus). Ces maquis bas présentent 
en aut ‘mne, après les premières pluies, une végétation fongique toute 
spéciale. On y voit apparaître par miäliers d’exemplaires, sur les brin- 
dilles et les souches des Gistes, une forme de Leucoporus arcularius 
passant à L. brumalis, qur n’est probablement qu’une variété plus tar” 
dive. Puis, sous les Cistes, on rencontre Boletus corsicus, Polysaccu 
crassipes, Clitocybe parilis, Amanitopsis vaginata var. plumbea, 
Russula depallens, Eactarius torminosus, puis, plus tard dans la 
saison, en décembre : Clavarta cristata, Helvelta sutcata, Hygropho- 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA GORSE. CLXXXHI 


rus virgineus var. roseipes, H. pratensis, Tylostoma fimbriatum, 
Phylacteria caryophyllea. 


2° Les maquis hauts. — Les maquis hauts sont formés de Myrtes, 
dArbousiers, de Lentisques, de Phillyrea et de Chènes-Yeuses. Nous. 
n'avons pu assez étudier leur flore mycologique pour élucider ses carac- 
lères, qui paraissent peu accentués. 


3 Les chétaigneraies. — Les châtaigneraies, très nombreuses dans 
toutes les basses et moyennes montagnes de la Corse, présentent une 
flore fongique assez semblable à celle que l’on observe en Frauce dans 
les mêmes conditions : Amanita cæsarea, Fistulina hepatica, Bole- 
lus regius, versicolor, Russula cyanoxantha, Lactarius. uvidus, 
bennius, volemus, piperatus, serifluus, controversus, Russula alu- 
lacea, fragilis, lepida, chamaeleontina, cyanoxantha, Leptonia 
Kerveynii, Entoloma nidorosum, Clitopilus Orcella, Marasmius 
Bulliardi, longipes, Cortinarius scutulatus, eristallinus, mgyrtil- 
linus, Cyanopus, collinitus, Lepiota excoriata, procera, Hydrum. 
'épandum, rufescens, ferrugineum, etc, etc. 


# Les forêts. de Pins. — Ces forêts, composées de Pins maritimes 
Pour les plus basses, de Pins Laricios pour les plus hautes, et d’un mé- 
lange des deux pour les moyennes, sont assez riches en espèces ; les: 
plus Caractéristiques sont : Lepiota carcharias, cristata, clypeolaria, 
Mycena rosella,, Stropharia albocyanea, Russula nigricans, adusta,, 
Queleti, integra, punclata, fusca, olivascens, galoclwoa, sanguinea., 
Lactarins deliciosus, vinasus, aurantiacus, Tricholoma rutilans, 
decorum, equestre, terreur, Collybia conigena, Clitocybe aurantiaca, 
Pleurotus porrigens, Lentinus castoreus, Pholiota muricata, mar gi 
a, Flammula sapinea, picrea, Boletus Boudieri, bovinus, varie 
Jus, luteus, granuiosus, Polyporus canfluens, abietinus, mar jà- 
Matus, Trametes Pini, Corticium puberum, Rhizopogon lxtzolus, 
Ceratiomyxa hydnoidea, porioidea, Physomitra infula, Morchella 
deliciosa, Gyromitra esculenta, Acetabula leucomelas, etc. 


S° Les foréts de Sapins. — Le Sapin (Abies pectinata) ne forme 
Pas de massifs purs en Corse; il est parfois mélangé au Pin Laricio, sur- 
tout dans Ja forèt d’Aitone, qu’il tend à envahir et où il forme déjà de 
Petits bosquets à peu près purs. Ces bosquets m'ont fourni les Champi- 
&nons Suivants, qui s’y rencontraient exclusivement : Hygrophorus pu- 
doriuus, Lentinus squamosus, Marasmius Abielis, Leucoporus tuba- 
"48; de plus, ils étaient earactérisés par l'abondance de. il Amanila 


Muscaria, d'ordinaire assez rare en Corse. 


CLXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


6° Les forêts de Hétres. — Ces forêts sont assez abondantes dans les 
montagnes de Corse, au-dessus de 1000 à 1200 mètres; elles montent 
jusque vers 1600-1700 mètres. Elles présentent un assez grand nombre 
d'espèces qui leur sont propres, telles que : Mucidula mucida, Mycena 
haematopus, cruenta, Marasmius alliaceus, chordalis, Pleurotus 
conchatus, petaloides, Pholiota muricata, Polyporus lentus, num- 
mularius, Corticium lacteum, incarnatum, cinereum, Arcyria in- 
carnata, Trichia chrysosperma, fallax, Helotium æruginascens, 
Exidiopsis effusa, Hypocrea rufa, Ustulina vulgaris, Eutypa spinosa. 
Nummularia Bulliardi, Tremella viscosa, Diatrype disciformis, 
stigma, etc. 


7 Les prairies subalpines. — Les prairies subalpines ne paraissent 
pas très riches en Champignons; nous les avons d’ailleurs peu étudiées, 
ne lesayant parcourues que dans des saisons défavorables : nous n’avons 
pu noter que l’abondance de l’Anellaria separata sur les bouses, au 
printemps, et la présence de l’Helotium Marchantiæ. Les hauts 
maquis d’Alnus suaveolens ne nous ont fourni qu’un Champignon : 
Lachnum bicolor var. alpinum. 

En dehors de ces quelques types de végétation fongique bien caracté- 
risés, il resterait encore à étudier les forêts de Chênes-Yeuses, les sables 
litloraux, riches en Gastromycètes (Polysaccum Cranium, Sclero- 
derma Geaster, Astrœus hygrometricus, Lycoperdon polymorphum: 
Secotium acuminatum, etc.); ces études ne peuvent guère être 
qu'ébauchées dans des voyages ; seul, un habitant du pays pourrait les 
mener à bien; malheureusement la Corse manque des ressources scien- 
tifiques nécessaires. Alors que l’île sœur, la Sardaigne, possède deux 
Universités, celle de Sassari et celle de Cagliari, la Corse n’a aucun 
établissement d'enseignement supérieur. Cette situation, évidemment 
regrettable, d'autant plus regrettable que la Corse est un pays dont les 
habitants ont presque toujours la plus grande ardeur pour l'instruction; 
explique que très peu d’indigènes se soient livrés à des recherches de 
science, ce qui fait que l'exploration scientifique de la Corse esi à l'heure 
qu’il est moins avancée que celle de telle ou telle de nos colonies dont 
la fondation est de fraîche date. 

Dans lout ce qui précède, nous n'avons pas parlé de la nature chi- 
mique du sol : celle-ci est en effet à peu près la même dans toute la 
Corse : les granits, porphyres, diorites et schistes sont des roches non 
calcaires, dont les caractères physiques paraissent à peu près seuls faire 
varier, fort peu d’ailleurs, la végétation. 

11 y a toutefois en Corse quelques flots calcaires : le plus important 
est celui de Bonifacio : on y rencontre naturellement quelques Champi- 


MAIRE DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CLXXXV 


gnons spéciaux, et toute la flore fongique y présente également un carac- 
tère particulier. On retrouve des Cistes sur les terrains calcaires de 
Bonifacio : ils abritent encore l'Hygrophorus virgineus var. roseipes, 
le Lactarius torminosus, le Clavaria cristata, etc.; mais, par contre, 
on y chercherait vainement Helvella sulcata, Boletus corsicus, etc., qui 
réapparaissent dès qu’on franchit les limites de l’ilot calcaire. 

Dans les bosquets de Chênes-Yeuses, les olivettes et les pelouses arides 
qui couvrent les terrains calcaires de Bonifacio partout où les Cistes 
n'existent pas ou n'existent qu'à l’état isolé, nous avons rencontré un 
certain nombre de Champignons qui paraissent spéciaux à ces terrains 
calcaires, ou du moins qui ne s’observent qu’exceptionnellement dans le 
resle de la Corse. Ce sont : Helvella crispa, Hydnocystis piligera, 
Leptonia euchlorum, Volvaria gloiocephala, Pholiota togularis, Cla- 
varia vermicularis, fastigiata, Geaster fimbriatus, etc. 

Voilà, dans leurs grandes lignes, nos connaissances actuelles sur Ja 
géographie mycologique de la Corse : elles sont encore bien imparfaites, 
Car seules, répétons-le, les études d’un habitant du pays pourraient ame- 
ner à des connaissances un peu complètes sur ce sujet. 

Qu'il nous soit permis, en terminant, d'adresser nos meilleurs remer- 
ciements à MM. Boupier, PATOUILLARD et SACCARDO, qui on! bien voulu 
nous aider de leur science consommée et de leur longue expérience 
Pour un grand nombre de déterminations, et enfin MM. le commandant 
FERTON et SrEFANI, de Bonifacio, qui ont bien voulu nous guider dans 
la recherche des Champignons les plus intéressants de leurs environs. 


CLXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


BIBLIOGRAPHIE 


1830. Dugy, Botanicon gallicum. contient l’indieation de trois Champignons : 
Graphiola Phænicis, Torula Soleirolii Duby — Antennaria cislo- 
phila Fr., Dothidea Arbuti Spr. 

1835. RoBIQUET, Recherches historiques et statistiques sur la Corse, Rennes, 
1835. Indication du Graphiola Phænicis et du Torula Soleiroli. 

1841. LÉVELLLÉ, Fragments mycologiques, L et II (Ann. Sc. nat. bot., 1848). 
Description de deux espèces nouvelles de Corse : Melophia ophiospora, 
Polysaccum Cranium. 

1863.. RoMAGNOLI, Collection des Champignons de la Corse, récoltés, dessinés 


et coloriés par Maximilien Romagnoli, ancien pharmacien et nalu- 
raliste. | 


Manuscrit conservé au Musée d’Ajaccio. 


1877. BouLLu, Compte rendu des herborisations d’Ajaccio (Bull. Soc. bot. de 
France, session extraordinaire en Corse, mai-juin 1871). Indication 
de trois Champignons à Aspreto, près Ajaccio : Boletus edulis, Phal- 
lus impudicus, Colus hirudinosus. 

1878. GizLor, D' X., Liste des Cryptogames récoltés en Corse pendant la ses- 
sion extraordinaire de 1877 (Bull. Soc. bot. de France, 18178, p. 131). 

1896. RouLaxn, Aliquot fungi novi vel critici Galliæ (Bull. Soc. mycol..1896). 
Description de Boletus corsicus n. sp. et indication du Teichospora 
inverecunda. 

1898. RoLLAND, Excursions mycologiques dans le Midi de la France et notam- 
ment en Corse, en octobre 1897 (Bull. Soc. mycol., 1898). 

Contient l’indication de cent cinquante-six espèces, dont six nouvelles. 

1901. LurTz, Champignons récoltés en Corse pendant les mois de juin et de 
juillet 1900 (Bull. Soc. mycol., 1901). 

Contient l’indication de cinquante espèces. 

1902. HanioT, Énumération des Champignons récoltés en Corse jusqu'à l'an 
née 1901 (Comptes rendus de Ass. Fr. Av. Sc., Congrès d'AJac- 
cio, 1901). 

Contient l'indication de deux cent quarante-cinq espèces. 

1902. MAIRE et SaccarDo, Description d'espèces nouvelles de Corse, in Sac- 
cardo et Sydow, Sylloge Fungorum, vol. XVI. 

Description de six espèces ou sous-espèces nouvelles de Corse, indicar 
tion et description complémentaire du Septoria Hellebori Thüm: 

1903. MAIRE et SACCARDO, Notes Mycologiques (Ann. Mycol.). 

Description de deux espèces nouvelles de Corse. 


MAIRE, LUMÉE ET' LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUK DE LA CORSE. CUXXXVIX 


EXPLICATION DES ABRÉVIATIONS 


Les Champignons identifiés d’après les aquarelles de ROMAGNOLr portent, 
aprés l’indication de la station et de la localité, la mention « Rom. » suivie du 
numéro de la planche de ROMAGNOLI. 

Les Champignons signalés par ROLLAND le sont d'ordinaire sans indication 
de localité; leur nom est suivi simplement de l'indication « Roll. 1897. » 

Enfin, les espèces signalées par LUTz. présentent, après l’indication de la 
localité, la mention « Lutz 1900. » 

Quant aux espèces signalées par Hariot, d’après Soleirol, le vicomte de 
Forestier, Léveillé, etc., elles présentent la mention « Hur. 1904. » 


MYXOMYCÈTES 
ENDOMYXACÉES 


* BADHAMIA MAcROCARPA Ces. — Sur la terre et les Hépatiques, à Ajaccio, 
28 décembre 1902. 

* PAYSARUM GLOBULIFERUM Bull. — Sur l'écorce du Hêtre, à Vizzavona, 
21 octobre 1902. 

* DbyMIUM DiFFORME Duby. — Sur les herbes sèches et les Cistes, à Ajaccio, 
27 décembre 1902. 

* Fuuico seprica L. — Sur bois de Pin pourri, à Aïtone, 27 mai 1901. Sur 
le tan, à Bastia, 6 octobre 1844, Rom. 63. 

* SPUMARIA ALBA L. — Sur l'herbe, à Ajaccio, à Sartène, à Bonifacio, à 
Porto-Vecchio, décembre 1902, janvier 1903. | 

À TUBULINA FRAGIFORMIS Pers. — Sur le: bois pourri, dans la forêt d'Aïtone, 
25 octobre 1902; dans la forêt de la Foce di Verde, 16 juillet 1902. 

LYCOGALA EPIDENDRON Buxb. — Sur hois de Pin pourri, à Aïtone, 27 mai 
1901, 25 octobre 1902; à Zonza, 9 juin 1901; à Bastelica, 2 octobre 
1902 ; à Vizzavona, 20 octobre 1902. 

À TRICHIA FALLAx Pers. — Sur bois de Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902. 
Var. BREvIPES Maire et Sacc. 

À typo differt stipitibus brevissimis vel nullis. 
Sur bois de Hêtre pourri, à Vizzavona, 23 mat 1901. 

* TRICRIA CHRYSOSPERMA Bull. — Sur bois de Hêtre pourri, dans la forêt de 
Campotile, vallée du haut Tavignano, 20 juillet 4902. 

* ARCYRIA INCARNATA Pers. — Sur bois de Hêtre pourri, à Vizzavana, 21 oc- 
tobre 1902. 


CLXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


CERATIOMYXACÉES 


* CERATIOMYXA PORIOIDES À. et S. — Sur bois de Pin pourri, à Vizzavona, 
20 octobre 1902. 


* CERATIOMYXA HYDNOIDEA Jacq. — Sur bois de Pin pourri, à Vizzavona, à 
Aïtone, mai 1901. 


PLASMODIOPHORACÉES 


* PLASMODIOPHORA ALNI Wor. — Sur les racines de l’Alnus glutinosa, où il 
forme des tumeurs de taille souvent considérable : bords des ruisseaux 
dans la forêt de Zonza, 9 juin 1901. 


PHYCOMYCÈTES 


PÉRONOSPORINÉES 


* PERONOSPORA AFFINIS Rossm. — Sur Fumaria capreolata, à Ajaccio, 22 mai 
1901 ; à Sartène, 3 juin 1901. 


* PERONOSPORA ALSINEARUM Casp. — Sur les feuilles de Spergularia arenosû; 
à Ajaccio, sur la plage, 24 mai; sur Cerastium vulgatum, à Vico, 
26 mai 1901, et dans toute Ja Corse, très répandu, décembre 1902, jan- 
vier 1903; sur Stellaria media, à Bonifacio, 30 décembre 1902. 


* PERONOSPORA CALOTHECA De Bary. — Sur les feuilles de jeunes pieds de 
Galium sp., à Ajaccio, 4 janvier 1903. 


* PERONOSPORA CORYDALIS De Bary. — Sur les feuilles de Corydalis fabacea 
(C. pumila), à la Foce de Vizzavona, au Monte d’Oro, 23 mai; au col de 
Vergio, entre Aïtone et Valdoniello, 27 mai 1901. 


-PERONOSPORA EFFUSA Grev. — Sur les feuilles de Chenopodium album, à la 
Punta, près Ajaccio (Lutz), juin 1900. 
* PERONOSPORA FICARLE Tul. — Sur les feuilles de Ranunculus Ficarit 


à Vizzavona, 23 mai 1901. 


* PERONOSPORA GRISEA (Ung.) De Bary. — Sur la face inférieure des feuilles 
de Veronica repens DC., dans les lacs desséchés du Coscione, 11 juillet 
1902. Les Véroniques attaquées ne se rencontrent guère que dans les 
recoins des petits canaux profonds, à demi-recouverts par les touffes de 
Nardus, où cireulent les eaux; l'humidité constante et la diminution de 
l'éclairement sont donc les conditions les plus favorables à la propagatio® 
de ce parasite sur le Veronica repens. Les Véroniques attaquées prése"” 
tent des tiges dressées très allongées, à nœuds très espacés, avec des 


feuilles d’un vert pâle plus petites et plus allongées que celles des indi- 
vidus sains. 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CLXXXIX 


* PERONOSPORA Lait A. Braun. — Sur les feuilles de Lamium Purpureum, 
à Ajaccio, 25 mai 1901. 

* PERONOSPORA soRDIDA Berk. — Sur les feuilles d’un Verbascum, à Ajaccio, 
22 mai 1901. 

*BREMIA Lacrucæ Regel. — Sur les feuilles de Lapsana communis, à Car- 
giaca, 15 juillet 1902. 

* PLASMOPARA NIVEA Ung. — Sur les feuilles du Smyrnium Olusatrum, à 
Ajaccio et Sartène, mai-juin 1901; surle Conium maculalum, à Sar- 
tène, 3 juin 1901. 

* PLASMOpARA viricoLA De Bary. — Sur les feuilles de Vitis vinifera, dans 
les vignobles du cap Corse, de Corte, de Sartène, etc. 

* Cysropus cANnipus Lév. — Sur les feuilles, les tiges et les fleurs des Cru- 
cifères. Sur Sisymbrium polyceratium, à Cargèse ; sur Cardamine sil- 
vatica, à la montagne de Cagna; sur Capsella Bursa-pastoris, à Ajac- 
Ci0, etc. ; sur Arabis muralis, à Bonifacio. 

Nota. — Les échantillons rapportés de Cargèse étant restés quelques jours 
Sans se dessécher, par suite de l'impossibilité de changer ou d’étaler le papier 
qui les contenait, et n’étant pas soumis à une forte pression, ont développé à 
la surface des sores, sur les côtés non comprimés, un lacis de filaments mycé- 
liens dans lequel on trouve çà et là des agglomérations compactes d’oospores, 
qui atteignent et même dépassent la grosseur d’une tête de Sterigmatocystis 
higra garnie de ses spores, et sont facilement visibles. C’est une nouvelle 
preuve de la tendance qu'ont les Péronosporées à former des zygospores 
lorsque leur développement est entravé, que l’entrave soit lente et naturelle, 
où relativement brusque et artificielle, comme dans le cas ci-dessus. Seule- 
Ment, dans les conditions naturelles, la sécheresse du milieu ambiant empêche 
le développement des oospores de se faire extérieurement, et il a lieu à lin- 
térieur des tissus de la plante hospitalière, tandis que, dans notre cas, le déve- 
loppement s’est effectué dans un milieu humide, ce qui explique la présence 
de ces amas extérieurs d'oospores. 


MUCORINÉES 


* PHYCOMycEs NITENS Kunze. — Sur une bûche charriée par la rivière, près 
du pont du Golo, 2 juillet 1840, Rom. 37. 


DEUTÉROMYCÈTES 
(FORMES IMPARFAITES) 


SPHÉRIOIDÉES 


* PHOMA RAMULICOLA Cel. — Sur les rameaux morts de l'Olivier, à Ajaccio, 
19 avril 1903. Conidies 3 X 2 x, basides filiformes assez longues, concep- 
tacles 300—500 p, érumpents ou immergés. En société avec Hysterogra- 


Phium Frazxini, dont il est peut-être Ja pyenide. 


CxC SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAFJUIN 1901. 


* PHOMA HERBARUM Pers. — Sur les plantes desséchées en hiver (Cichorium, 
Typha, Ferula, etc.) 

*PHonA AGarAnTHI Thüm. — Subsp. P. IRIDINA Maire et Sace., én Sacc. 
Syll. XVI, p. 1154. — Sur les tiges desséchées et blanchies d’Iris fœæti- 
dissima, à Mezzo-Mare, la plus grande des iles Sanguinaires, 31 mai 1901. 

A typo differt sporulis paullo angustioribus, nempe 9 X 2,5; basidüs bacillaribus 
1620 X2; perilheciis æque sublanceolatis, aterrimis, 1/2-3/4 mm. long., 1/4 mm. 
lal. — Verisimiliter spermogonium Diaporthes cujusdam. 
Macropnoma OLEÆ DC. — Sur les feuilles de l’Olivier, à Calvi, ete. (Soleirol), 
Har. 1901. 

* MACROPHOMA HyYpaGLossi Mont. — Sur les cladodes desséchés de Ruscus 
aculeatus, à Ajaccio, 24 mai 1901. 

* PLacospHærIA NAPELLI Maire et Sacc. — In Saccardo, Syll. XVI, p. 8%. 
Stromatibus illis Mazzantiæ Napelli simillimis; sporulis oblongo-fusoideis reclis 

curvulisve, continuis, hyalinis, 12X 3u, apice selula curva lenuissima, 16 X 14, 

auctis; basidiis filiformibus brevissimis. 


Croît avec le Mazzantia Napelli Ces., dont il est sans aucun doute la 
forme spermogonienne. 
Sur les tiges desséchées de l’'Aconitum Napellus, au Coscione, 8 juin 1901. 
* PHYLLOSTICTA MACULIFORMIS Sacc. — Sur les feuilles languissantes du Chà- 
taignier, dans toute la Corse, en octobre. 


PAYLLOSTICTA MicrosTicTA Dur. et Mont. — Sur Arbutus Unedo, vallée de la 
Gravona, Bastia, ete. (Gillot.) 


PHYLLOSTICTA ARBUTI Desm. — Sur l’Arbutus Unedo, à Saint-Florent 
(Soleirol), Har. 1901. 


* PHYLLOSTICTA.QUERNEA Thüm. — Sur les feuilles desséchées ou languis- 
santes.de Quercus Ilex, à Ajaccio, 25 mai 1901. 


* VERMICULARIA (PRICHELLA Fr.— Surles feuilles de Myrtus communis, avec 
Ascochyta myrticola, à Ajaccio, 25 mai 1901. 

* VERMICULARIA TRICHELLA Fr. — Subsp. V. AROPHILA Maire et Sacc., ê 
Sacc. Syll. XVI, p. 894. 


A typo differt peritheciis membranaceis, pallide brunneis, setis fleæuoso-nodosis, 


pres septalis; sporulis rectis ves leniter curvulis, utrinque aculiusculis, 18-20 X 
. b. , 


out des taches, desséchées, au milieu desquelles s’observent les péri- 
thèces. 


Sur les feuilles vivantes d’'Arum italicum ; Ajaccio, 22 mai 1901. 

MYCOGALA PARIETINUM Sch. — Sur des plantes de Corse dans l’herbier Mon- 
tagne (Soleirol), Har. 1901. 

* UYTOSPORA TAMARICOPHILA Maire et Sacc., n. sp. — Stromaltibus sparsis, 
“pplanatis, ambilu rotundatis,ostiolo nico vel pluribus poris dehis 7 
ceatibus, lectis contentu  cirrisque albo-griseis ; sporulis cylindricis, 
ovoideo-cylindricis, vel suballantoideis, 3 X 1. 


MAIRE, DUMÉF ÆT LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE.  CXCI 
Heb. in ramulis emortnis Tamaricis africanae, socio Glasterosporio tamaricino R. Maire 

Etang de Biguglia, 1 octobre 1902. 

Notu. — Cette forme est bien distincte de C. Tumaricis Brun., parses 
spores de 3 X 1 (au lieu de 5 X 2), et ses cirres blancs-grisâtres. Elle se rap- 
proche beaucoup des Cylosporella par ses spores souvent ovoides cylin- 
driques. 


* DARLUCA FILUM (Biv.) Cast. — En société avec Puccinia Romagnoliana sur 
Cyperus longus à l'embouchure du Liamone, 26 juillet 1902 ; avec Puc- 
Cinia cyrnaea et Pucc. cancellata sur les Juncus maritimus et acutus, 
au golfe de Figari, 29 décembre 1901. 

* ASCOCHYTA MYRTICOLA Maire et Sacc. — In Sacc. Syll. XVI, p. 930. 


Maculis amphigenis subcircularibus, circa 1 mm. diam., subtus rufulis, supra can- 
dicantibus, anguste atro-purpureo marginatis ; perithectis punctiformibus nigris, poro 
Perlusis; sporulis ellipsoideo-oblengis, utrinque obtusiusculis, 1-septatis, haud cons- 
triclis, 8-9 X 2,5-3p, plerumque 4-ocellatis, hyalinis. 

Sur les feuilles vivantes de Myrtus communis, à Ajaccio, 25 mai 1901, 
juillet 1902. 


Nota. — Cette espèce, que nous avons découverte en Corse, en mai 1901, 
Paraît assez répandue dans la région méditerranéenne; nous l'avons en effet 
retrouvée depuis sur le Myrte dans les maquis du cap Spartel (Maroc), en 
Septembre 1902, et dans les forêts entre Azasga et Yakouren (Grande-Kabylie), 
‘n-octobre 4902. 

* Coniorayriom FucreLn Sacc. — Sur les portions des feuilles de Rhamnus 
Alaternus mortifiées par @Œcidium Alaterni, Porto-Vecchio, 15 avril 1903. 
Spores 4-5 X 3-4u. Associé à une forme de Coniothecium epidermidis 
Corda. 

* DIPLODIA viricoLa Desm.— Sur les sarments desséchés de Vitis vénifera, 
à La Monaccia, 29 décembre 1902. 

Nota. — Les spores de notre Diplodia sont distinctement verruculeuses, ce 
dont Desmazières ne parle pas dans sa description, peut-être par suite de l’in- 
Suflisance de son microscope. 

*DrLonia eLæopuiLA Sacc. et Roum. — Sur les rameaux morts de l’Olivier 
sauvage, à Bonifacio, 90 décembre 1902. 

* HENDERSONIA ARUNDINACEA Desm. — Sur les chaumes desséchés de Phrag- 
miles communis, dans les marécages du golfe de Figari, 29 décembre 
1902. Spores 29 — 35 X 3 — 4. 

* Seproria HeLcesort (Thüm ?) Sacc. Syll. XVL, p. 9561! — Sur les feuilles 
d’Helleborus lividus, à Vizzavona, 24 mai 1901. 

* SEPTORIA PETROSELINT Desm. — Var. Artt R. Maire. 

À typo differt sporulis minoribus, 21-36 X 1-1,5. 

Produit des taches brunâtres et desséchées sur les feuilles d’Apium gra- 
Veelens : jeæwdins à Ajaccio, 1° juin 1901. 


CXCII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


* SEPTORIA HEDERÆ Desm. — Sur les feuilles de Hedera sp., jardins à Ajaccio, 
mai 1901. 


* SEPTORIA STACHYDIS Rob. et Desm.— Sur les feuilles de Stachys silvatica, 
à Vico, mai 1901 


* SEPTORIA FICARIÆ Desm. — Sur les feuilles de Ranunculus (Ficaria) calthæ- 
folius, à la Punta di Pozzo-di-Borgo, 22 mai 1901 ; sur R. Ficaria à 
Aleria, 17 avril 1903. 

* SEPTORIA CYCLAMINIS Dur. et Mont. — Sur les feuilles des Cyclamen, à Vico 
et à Vizzavona, mai 1901. 


* SEPTORIA CONVOLVULI Desm. — Sur les feuilles et les calices de Convol- 
vulus Soldanella, sur la plage vers Aspreto, à Ajaccio, 24 mai 1901. 


Nota. — Les spermogonies amphigènes, à spermaties aciculaires (23- 
40 X 1,5-2 y) continues ou obscurément uniseptées, droites, tendent à diffé- 
rencier la forme du Convolvulus Soldanella de celle des C. sepium et 
arvensis, mais ces divergences sont assez faibles et leur constance n’est pas 
démontrée. La description de la var. Soldanellæ Brun. correspond encore, 
moins à nos exemplaires (sp. 40-60 X 0,5-1 u). 

* SEPTORIA LUPULINA Ell et Kell. — Sur les feuilles de Humulus Lupulus, à 
Aleria, 17 avril 1903. Spores 30-40 X 15-2,5. 


* SEPTORIA OLIVÆ Pass. et Thüm. — Sur les feuilles tombées et pourrissantes 
de l’Olivier, à Ajaccio, 4 janvier 1903. — Spores 13-18 X 2,5 y. Saccardo 
donne par erreur 4 y pour la largeur; eu égard à la longueur, la spore 
serait alors bien peu différente d’une spore de Phoma Oleæ ; tandis 
qu’elle s’en éloigne en réalité par sa forme bacillaire et incurvée. 

* SEPTORIA PIRICOLA Desm. — Sur les feuilles des Poiriers dans les jardins à 
Piedicroce, 19 octobre 1902. 


SEPTORIA ATRIPLICIS West. — Sur Chenopodium murale à Calvi (Soleirol), 
Har. 1901. 


SEPTORIA ANEMONES Desm. — Sur Anemone stellata, à Corte (Gillot). 


? SEPTORIA DAPHNES Des. — Sur Daphne oleoides, à Corte. « C’est probable- 
ment de cette espèce qu’a voulu parler M. Gillot, en indiquant à Corte le 
Septoria Mezerei. D'ailleurs Septoria Daphnes est synonyme de Lepto- 
thyrium Mezerei Lib. », Har. 1901. 


LEPTOSTROMACÉES 


* © . . 
LEPTOSTROMA VIRGULTORUM Sacc. — Var. oPACUM Sacc. in litt. 


| 4 typo differt peritheciis opace nigris, forte a matrice diversa et duriore, h. €. 
librillis corticalibus initio perithecia obtegenlibus; cetera eadem. 


Sur le périderme de l'Eucalyptus Globulus, à Ajaccio, 4 janvier 1903. 


* s : . iché 
LEPTOSTROMELLA PTERIDINA Sacc. et Roum. — Sur les tiges desséchées de 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE.  CXCIII 
Pteris aquilina, à Quenza, 12 juillet 1902; sur Osmunda regalis, à 
Aïtone, 8 avril 1903. 

MELOPHIA OPHIOSPORA Lév. — Sur l'écorce du Quercus Suber en Corse 
(Léveillé), à Ajaccio, 4 janvier 1908. 


EXCIPULACÉES 


* HETEROPATELLA LACERA Fuck. — Sur les tiges desséchées de Bupleurum 
Stellatum, au Monte-Rotondo, 22 juillet 1902; forme voisine de la 
f. Dauct Sacc. C’est le stade conidien de l'Heterosphæria Patella 
Grev. 


MÉLANCONIACÉES 


*GLotosponium Ficariæ Cooke. — Sur les taches d’Entyloma Ranunculi, 
Sur les feuilles de Ranunculus lanuginosus à la Foce della Sorba, entre 
Ghisoni et Vivario, 16 juillet 4902. 

Conidies 15-30 X 4-5 u, quelquefois 1-pluriseptées, bourgeonnant à la façon des 
levures. Paraît être une forme conidienne de l’Entyloma Ranunculi, comme le Cy- 
lindrosporium Ficariæ Berk. Ce dernier toutefois se développerait surtout sur les 
laches jeunes, tandis que le Gloiosporium habite les taches âgées. 

* MARSONIA JUGLANDIS (Lib.) Sacc. — Sur les feuilles de Juglans regia, dans 
la vallée de Porto, 25 juillet 1902. 


MUCÉDINÉES 


. ASTEROPHORA PezizÆ Corda.— Sur l’hyménium de Lachnea hemisphærica, 
dans les châtaigneraies d’Orezza, 18 octobre 1902. 

* OvuLanra ASPERIFOLIL Sacc. — Sur les feuilles de Cynoglossum pictum, à 
Sartène, 3 juin 1901. 

* ACROSTALAGMUS LIGNORUM (Tode) Vuill., Bull. Soc. Sciences, Nancy, 1886. 
— Trichoderma lignorum Harz. — Sur les rameaux décortiqués du Hêtre, 
à Vizzavona, avec Hypocrea rufa, dont il serait la forme conidienne 
d'après Tulasne, 21 oct. 1902. 

 PENICILLIUM AUREUM Corda ? — Cespitules de 1-2 mm., denses, jaunes ver- 
dâtres, conidies glauques, très abondantes, en chaïnettes divariquées, 
Ovoïdes 2-2,5 X 1,5-2 n. 

Sur les tiges et les feuilles desséchées du Cytinus Hypocislis, à Ajaccio, 

& janvier 1903. 

? SEPEDONIUM TULASNEANUM Sacc. — Sur le Boletus luridus, à Corte, 
Roll. 1897. 

*Verricuum LATERITIUM Berk. — Sur le bois décortiqué du Chène-liège, à 
Ajaccio, 4 janvier 1903. | k 

* MxcoconE rose Link. — Sur Lactarius uvidus, à Orezza; sur Lepiotu 

. tÆCoriata, à Bastelica, octobre 1902. L 
T. XLVINI, 


GXCIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN OORSE, MAS-JUIN 1901. 


* CÉPHALOTAECIUM ROSEUM Corda. = Sur des tiges pourrissantes de Maïs, à 
Propriano, 28 décembre 1902. 
* OIbIUM pRYSiPHOIDES Fr. — Sur Bullota fœtida, Sartène (Lutz 1900); sur 
Glaucium flavum, à Cargèse, 24 juillet 1902. 
* Oinium sp. — Sur les feuilles de Ceratonia Siliqua, au Scudo près Ajaccio, 
juillet 1902. 
* SEPTOCYLINDRIUM BONORDENII Sacc. — Var. PANCRATIT Sace., in litt. 
Conidiis calenulatis, 30:36 X 3-4u, hyalinis, tandem (spurie) 2-3 septalis; hy- 
phis simplicibus fasciculalis, subconidiomorphis, sed sat evidenlibus, apice vulyo 
bidenticulalis. 
Parasite sur les feuilles vivantes de Pancratium ülyricum, à la Punta di 
Pozzo-di-Borgo, 22 mai 1901; à l’'Uomo di Cagna, 4 juin 1901. 


* RAMULARIA LACTEA Sace. — Sur les feuilles de Viola odorutu, où il forme 
des taches blanches nécrosées, Ajaccio, 21 mai 1901. 


* RAMULARIA GIBBA Fuck. — Sur les feuilles de Ranwneulus muricutus, à 
Ajaccio, Vico, Sartène, mai-juin 1901. 

# RAMULARIA CYNARÆE Sacc. — Sur Cynara Scolymus, jardins à Ajaccio, 
44 juin 1901. 


* RAMULARIA THRINCLE Berl. et Sacc. — Sur Andryula sinuala et Seriola 
ælnensis, à Ajaccio, 25 mai 1901. 


DÉMATIÉES 


* CONIOSPORIUM ARUNDINIS Corda. — Sur les chaumes desséehés de l’Arundo 
Donax, à Ajaccio, 28 décembre 1902. 


* CONIOSPORIUM PUNCTIFORME Maire et Sacc. — In Saccardo, Sylloge Fun- 
gorum, XVI, 1902. 

_Acervulis laxe gregariis, alerrimis, solidiusculis, punctiformibus, applanalis, ane 
bitu suborbicularibus, 200-300 x diam.; pseudostromate minute parenchymalico, fu 
ligineo, erumpente; conidiis subsessilibus, globulosis, levibus, dilute fuscis, 45- 
6h diam. 

Sur les parties desséchées et blanchies des feuilles et des chaumes de 
SChænus nigricans ! ‘en Corse, mai 1901. Trouvé sur des spécimens récoltés 
par M. P. Dumée (probablement sur les rivages du golfe d’Ajaceio : l'étiquette 
primitive à été égarée). 

* TUBERCULINA PERSICINA Dittm. — Fréquent en Corse sur diverses Urédinées, 
principalement sur les écidies : sur Puccinia extensicola I, à Biguglia, 
14 juin 1901; sûr Puccinia Crepidisleontodontoidis 1, à Sartène 
D: . : s a: : 1 4, elc. 
3 juin 1901; sur Zaghouania Phillyreæ 1, à Ajaccio, 22 mai 1901; ele 

* STACHYLIDIUN DEPAUBERATUN Maire et Sace. — In Saceardo, Sylloge Fun” 
gorum, XVI, p. 1005, 1902. 


Minulissimum, late gregarii, phyllogentm; ‘hyphis sterilibus repentibus, pete 
ramosis, brunneolis, fertilibus erectis, cylindricis, surswm tenualis, 150-200 X © Fr 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CXCV 


seplatis, fuligineis, maxima parle simplicibus, prope apicem ramulis sporigeris pau- 
C8, Opposilis vel lernatis, obclavatis, pallidioribus auctis, conidiis ovato-oblongis, 
levibus, 9-11X4-4,5 4, dilutissime olivaceis. 

Sur les feuilles languissantes d’'Helleborus lividus, avec Septoria Hellebori 

Thüm., à Vizzavona, 24 mai 1901. 
* . . , 

CLADOSPORIUM HERBARUM (Pers.} Link. — Sur les tiges pourrissantes de Zea 
Mays, à Sartène, 28 décembre 1902; sur des galles des rameaux de 
Tamarix africana, à l'étang de Biguglia, 17 octobre 1902. 

% . . 

DENDRHYPHIUM PENICILLATUM Corda. — Sur les tiges pourrissantes de Phyto- 
lacca decandra, à Nico, 25 octobre 1902. 

* + . . 

CERCOSPORA SMILACINA Sacc. — Sur les feuilles vivantes de Smilaz aspera, 
Ajaccio, 21 mai 1901. 

* : Ï 

CLASTEROSPORIUM (Brachydesmium ) TAmARICINUM R. Maire, n. sp. (PI. F, 
fig. V). 


Acervulis atris, puncliformibus, superficialibus; hyphis hyalinis lenui:simis 1,5- 
2u latis; pedicellis hyabinis usque ad 3u latis, vulde deciduis; conidiis oblongo- 
Cylindraceis vel legwméniformibus, phragmidioideis, utrinque oblusis, triseplalis, ad 
ee haud constrictis, levibus, brunneis, 21-31 X 10-12, loculis singulis 1-guttu- 
Hab. In remis cmortuis Tamaricis afrieanæ, in paludibus maritimis Corsicæ. Bi- 
Suglia pr. Bastia, 17 octobre 1902. 


À GONIOTHECIUM PHYLLOPHILUM Desm. — Sur les feuilles tombées de Quercus 
Suber, à Ajaccio, 4 janvier 1903. 

* ContorTHEcIun BPIDERMIDIS Corda. — Sur les feuilles languissantes de Cistus 
monspeliensis, à Ajaccio, 4 janvier 1903 ; sur les parties nécrosées des 
feuilles de Rhamnus Alaternus, à Porto-Vecchio, 14 avril 1903. 

Nota. — Les branches de Ciste attaquées par ce parasite présentent une 


"aMification plus dense et plus abondante, jusqu’à former de petits balais de 
Sorcière, les feuilles sont jaune verdâtre, tranchant nellement sur le fond 


Yert sombre du reste de l’arbuste. 
' SPORoODES MIO M POLyYMORPHUM Corda. — Sur l'écorce pourrissante des Hètres, 
à Aïtone, 8 avril 1903. 
STILBELLAGÉES 
* Isarra BRACHIATA Batsch. — Sur les Champignons pourrissants, dans la 
forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 
TUBERCULARIÉES 


* TUBERCULARIA GRANULATA Pers. — Sur les rameaux décortiqués du Hètre, à 
Vizzavona, 20 octobre 1902. 


CXCVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901 


HÉMIASCOMYCÈTES 
_PROTOMYCÉTACÉES 


* T'APHRIDIUM ALGERIENSE Juel. — Sur les feuilles de Ferula communis, entre 
Calvi et Galeria, à Piana, Sagona, Porto-Vecchio, Solenzara, elc., 
avril 1903. 


ASCOMYCÈTES 
PYRÉNOMYCÈTES 
PÉRISPORIACÉES 


* EUROTIUM HERBARIORUM Link. (Aspergillus glaucus Corda.) — Sur les 
plantes et le bois pourrissants, çà et là dans toute la Corse. 


* PENICILLIUM GLAUCUM Link. — Dans des fruits gâtés de Phœnix dactylifera 
et autres, à Ajaccio; sur des Champignons et du bois pourri, dans les 
forêts de toute la Corse. 


* PERISPORIUM LENTISCI Dur. et Mont. — Sur les feuilles desséchées de Pis- 
tacia Lentiscus, à Ajaccio, 4 janvier 1903. 


* CAPNODIUM CiTR1 Berk. et Desm. — Sur les feuilles de Citrus medica, entre 
Piana et Cargèse, 28 mai 1901. 


* ANTENNARIA ELÆOPHILA Mont. — Sur les feuilles et les rameaux de l’Olea 
europæa sauvage et cultivé, Ajaccio, 25 mai 1901. 


ANTENNARIA MYRTICOLA Lév.— Ajaccio (Léveillé, De Forestier), Har., 1901 ; 
sur les feuilles de Myrtus communis, à Porto-Vecchio, à Ghisonacclä, 
{er janvier 1903. 


ANTENNARIA ERICOPHILA Link. — Ajaccio (De Forestier, 1837 et 1841) Har. 1901 ; 
sur Erica scoparia, à la Monaccia, à Caldarello, 29 décembre 1902. 


ANTENNARIA CISTOPHILA Fr. (Torula Soleirolii Duby). — Sur Cistus salvi- 
folius, à Calvi (Soleirol 1820), à Ajaccio (De Forestier, 1837-1841), 
Har. 1901. 


* ANTENNARIA UNEDONIS Maire et Sace. n. sp. 


Epiphylla nec non epiclada; mycelio parlim effuso crustoso e cellulis pallidis 
moniliformi-serialis vel Coniothecii ad instar plus minusve congregalis, filamentis 
lenuibus inlermixtis, parlim e floccis erecliusculis vel subeffusis, aterrimis CO 
lexlo; hyphis floccorum subarticulatis, juvenilibus subtiliter verruculosis, adultis 
sϾpe sublevibus, vage ramosis, aliquando anaslomosantibus, sub lente fuscis, 84 
crassis, cellulis plerumque cylindraceis, rarius oblongis vel subglobosis; spermogoni* 
biformibus, aliis minoribus piriformibus, fuscis, hyphis laleraliter adfixis, rartus a 
genis, superficie tuberculosis, spermatia cylindracea, hyalina, 2,5-4X1-1,5 oo, 
(entibus, 80-120 x longis; aliis autem majoribus, cylindraceis vel corniformi?" 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE.  CXCVII 


usque ad 300 pu longis, atris, superficre tuberculosis, spermatia ellipsoidea vel oblonga, 
hyalina, 2,9 X 1,5 m, emiltentibus ; conidiis forma variis, aliis Cladosporii, ahis Tripos- 
porii characteres exhibentibus; pycnidiis peritheciisque ignotis. 


Hab. Ad folia viva Arbuti Unedonis in Corsica, janv. 1903. 


ÉRYSIPHACÉES 


PHYLLACTINIA SUFFULTA Reb. —. Sur les feuilles de Quercus Ilex, en Corse 
(Léveillé), Har. 1901. 
+ | | - 2 pe . 
SPHÆROTHECA PANNOSA Wallr. — Forme conidienne (Oidium leucoconium 
Desm.), sur les Rosiers, à Ajaccio, à Vico, mai 1901. 
ERYSIPHE commuxis Wallr. — Sur Lathyrus Clymenum, en Corse(Léveillé), 
Har. 1901. 


* , . . . . um . 

ERYSIPHE LAMPROCARPA Lév. — Sur Plantago Psyllium, à Ajaccio, 25 mai 
1901. 

% . « ° . : 

ERYSIPHE HORRIDULA Lév. — Sur Echium plantagineum, à Ajaccio, 22 mai 


1901 (Forme conidienne). 

ERYSIPHE MaRTIl Lév.— Sur Caucalis, à Calvi (Léveillé), sur Pisum sativum; 
à Vico (Léveillé), sur Scandix Pecten-Veneris, à Calvi (Soleirol), Har. 
1901 ; sur Lupinus angustifolius, Torilis nodosa, à Ajaccio, 25 mai 1902. 


ERYsipxe GaLEopsinis D.C — Sur les feuilles de Stachys marrubüfolia, en 
Corse (Léveillé), Har. 1901; sur Stachys glutinosa, à Ajaccio, 25 mai 
190 

ERYSIPHE TaURIcA Lév. — Sur Carlina corymbosa, à Calvi (Soleirol). 


* . 7. pe 0 
Erysipne GRAMINIS D.C. — Forme conidienne (Oidium monilioides Link), 
sur Îles feuilles des Graminées, à Bonifacio, 30 décembre 1902. 


ONYGÉNACÉES 
* ONYGENA EQUINA Pers. — Sur des cornes de bélier abandonnées dans un 
Jardin, à Vico, 26 octobre 1902. 
BALSAMIACÉES 
* HypNocysnis PILIGERA Tul. — A terre sous les feuilles mortes près de 
la fontaine de Corcone, à Bonifacio, calcaire !, janvier 1903 (Ferton). 
SPHÉRIA CÉES 


L&stania sp. — Sur les feuilles d’Arbutus Unedo, à Calvi (Soleirol ex Hariot). 
* , , 
PHYSALOSPORA LATITANS Sace. — Sur les feuilles tombées d'Eucalyptus 


. Globulus; Ajaccio, 22 mai 1901. 
BERTrIA MORIFORMIS Tone. — Sur les rameaux déeortiqués du Hêtre, à Vizza- 


Vona, 21 octobre 1902. 


CXCVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


* VENTURIA CIRCINANS Fr. — Sur les feuilles de Geranium rotundifolium, à 
jonifacio, 30 décembre 1902. 


Nota. -— Cette plante est un véritable parasite, qui développe d'abord une 
forme conidienne (Fusidium), puis produit ses périthèces sur les parties 
qu'elle a mortifiées. 


* SpHÆRELLA Rumicis Fuck. -— Forme conidienne, Ovularia obliqua Cooke, 
sur les feuilles de Rumex alpinus, forêt d’Aïtone, 27 ai 1901. 


SPHÆRELLA MACULIFORMIS (Pers.) Schrôt. — Sur les feuilles de Chätaignier, 
à Orezza ({Soleirol), Har. 1901. 


* SPHÆRELLA IMPLEXICOLA R. Maire, n. sp. (PL. I, fig. IL). 


Maculis fusco-atris, dein pallescentibus, amphigenis; peritheciis minulis, amphi- 
genis, sparsis, immersis; ascis cylindraceo-oblongis vel clavatis, interdum curvulis, 
basi adtenuatis, haud vel parum stipitatis, 35-40 X 9-10 p; ascosporis distichis, 
hyalinis, fusoideis vel Lleguminiformibus, 10-11 X 2,5 u, haud procul medii septalis, 
non constrictis, loculis gutlulatis, spius inæqualibus; paraphysibus nullis. 


Hab. In foliis languidis Loniceræ implexæ in Corsica. Bonifacio, 30 décembre 
1902. 


* ? DiDYMELLA HELLEBORI Chaill. et Fr. — Sur les tiges et les feuilles d’Helle- 
borus lividus, Corte (Gillot), Har. 1901. 


* DIDYMOSPHÆRIA SARMENTI Cooke et Harkn, -— Correspond bien à la des- 
eription du Sylloge (IX, p. 732), sauf pour les ascospores qui ont 
10-11 X°5 y au lieu de 12X 54 et qui sont plutôt ocracées que bru- 
nes ; malgré ces petites différences, nous pensons qu’il n’y à pas lieu de 
séparer notre Champignon du type californien de Cooke et Harkn. 

* HvrospiLA PusTuLA (Pers) Karst. — Sur les feuilles pourrissantes de Quercus 
sessiliflora, dans Ka forêt de Bavella, 43 juillet 1902. 


Nota. — Cet Hypospila est indiqué à tort par les auteurs comme phragmo” 
sporé. La spore ne possède en réalité que deux cellules, séparées par une seule 
cloison médiane. Chaque cellule renferme d’abord deux gouttelettes très réfrin” 
gentes, puis ces gouttelettes s’accroissent et arrivent à occuper toute à 
cellule, mais restent séparées par une travée protoplasmique qui à fait croire 
à une cloison supplémentaire. 

L'erreur est à peu près inévitable si l’on examine les spores dans l’eau; 2° 
contraire, l'examen dans le lactophénol, avec ou sans coloration du proto- 
plasma par lebleu coton, permet de s'assurer facilement de la véritable nature 
de la fausse cloison. 

Les gouttelettes réfringentes paraissent bien être formées d’un corps 874$ : 
outre leur réfringence spéciale, elles brunissent fortement par Os0*. 

A la partie supérieure de l’asque se développe, aux dépens de la membrane, 
un bouchon muecilagineux ayant la forme d’un tore. Ce bouchon se transforme 


à la maturité de l’asque en une matière réduetriee qui noireit par Os0* et 40! 
est.probablement un sucre. : 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ, — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA GORSE. CXCIX 


LEPTOSPHAERIA AMPHIBOLA Sace. — Sur chaumes de Phragmites, à Bastia 
(Mabille 1865), Har. 1901. 
* LEPTOSPHERIA CULMIFRAGA Fr. —— Forme voisine de la var. LINEARIS Sacc. 


(sur Brachypodium) : périthèces en séries linéaires, subinnés, asques 
90-100 X 12-13 u, ascospores à troisième lage ventrue, un peu arquées, 
26-32 X 5&. Diffère sensiblement du type décrit et figuré par Berlese 
(sur Phalaris arundinacea) par les dimensions des ascospores. 


Sur les chaumes desséchés de Phalaris arundinacea, dans la vallée du 
ruisseau de Cheralba au-dessus de Quenza, 11 juillet 1902. 


TeicHoSpORA 1Nv&rECUNDA De Not. — Sur les eladodes de Cactus Opuntia, 
à Ajaccio (Rolland, mars 1895). 

*PLEOSPORA HërBARUN Pers. Sur Heracleum Sphondylium, dans la vallée 
du Rizzanèse entre Sartène et Propriano, 28 décembre 1902: forme à 
grandes spores, asques 160 X 25 4, ascospores 34-40 X 16-194, jaunes 
ou ocracées. 


Sur les tiges et les gousses de Lupinus angustifolius, à Pianottolli, 29 dé- 
cembre 1902 : asques 125-140 X 25-28 n, ascospores 29-37 X 14-16 sg brunes. 

Sur Les tiges et les siliques desséchées de Glaucium flavum, à Porto-Vece 
chio, 1er janvier 1903 ; asques 150 X 25 s ; ascospores bruuâtres 28-56 X 154. 

Sur les tiges desséchées de Sclerochloa dura, à Bonifacio, 30 décembre 1902; 
asques 160 X 25-26 x ; ascospores ocracées ou jaunes 27-34 X 14-16 u. 

Sur les tiges desséchées de Ferula communis, à la Monaccia, Porto-Vec- 
chio, ete. ; 29-94 déc. 1902 : ascospores 30-33 X 15-16. | 

Sur les tiges desséchées de Bryonia corsica, à Bonifacio, 30 décembre 1902 ; 


aSques 130 X 23-254 : ascospores 26-34 X 11-13 uw, brunâtres-ocracées. 


* PLEOSPORA ASPHODELI Rabenh. — Sur les hampes desséchées d’Asphodelus 
Mierocarpus, à Ajaccio et à la Monaccia, décembre 1902. l 

PLEOSPORA Cisrorum Roll. — Sur les Cistes, dans Ja vallée de la Restonica, à 
Corte, Roll. 1897. | 

À HapTAMERIA oBESA Dur. et Mont. —H. Hekchrysi Fabre. — Sur les tiges 
desséchées d'inula viseosa et d'Helichrysum angustifoliurn, à Ajaccio, 
27 décembre 1902. 


Nota. — La cellule renflée et brune de la spore de l'Heptamerta opese 
e8t bien divisée par des cloisons secondaires perpendiculaires entre c'es N 
én est de même des loges voisines quaud elles sont également reuflées € ect 
nes, ce qui arrive assez souvent. RERLESE, dans ses Icones, à figuré cet asp 
Mural, mais sans l’interpréter. | , 

Le genre Heptameri® doit donc prendre place dans les Dietyosporets ee 
Non dans les Phragmosporées ; il se rapproche à certains égards de eo 
formes de :Plsospora, qui, comme/Pleospora pellita, présentent Jus loges 
‘sSez avancé des spores de Leptosphæria dans une ou plusieurs 
desquelles apparaissent tardivement des cloisons longitudinales. 


cc SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


° 


VALSACÉES 


* DIATRYPE STIGMA Hoffm. — Sur les rameaux desséchés du Hêtre, forêt de 
Campotile, 20 juillet 1902. 


* DIATRYPE DISCIFORMIS Hoffm. — Sur l'écorce des rameaux morts du Hêtre, 
dans la forêt de Campotile, 20 juillet 1902. 


* EUTyPA SPINOSA Pers. — Sur l'écorce des troncs morts du Hêtre, à Vizza- 
vona, 23 mai 1901. 


EUTYPA FLAVO-VIRESCENS Hoffm. — Calvi (Soleirol), Har. 1901. 


* EUTYPA LUDIBUNDA Sacc. — Sur les sarments de Vigne desséchés, à la 
Monaccia, 29 décembre 1902. Forme à périthèces disposées en séries 
linéaires. 

XYLARIACÉES 


* NUMMULARIA BULLIARDI Tul. — Sur les branches mortes du Hêtre, à Vizza- 
vona, 21 octobre 1902. 


* USTULINA VULGARIS Tul. — Sur les vieilles souches du Hêtre, à Vizzavona, 
24 mai 1901, 20 octobre 1902. 

* HYPOXYLON MULTIRORME Fr. — Sur l'écorce des branches mortes du Hêtre, 
à Vizzavona, 23 mai 1901. 

* HYPOXYLON FUSCUM Pers. — Sur l’écorce des branches mortes du Hêtre, à 
Vizzavona, 21 octobre 1902. 

* HYPOXYLON COHAERENS Pers. — Sur l’écorce des branches mortes du Hêtre, 
à Vizzavona, 21 octobre 1902. 


* PORONIA PUNCTATA L. — Sur crottin de mulet, à Calvi (Soleirol), Har. 1901; 
sur crottin, à Bonifacio, janvier 1903 ! (Ferton.) 


XYLARIA STUPPEA Wallr. — Corse (Soleirol), Har. 1901. 


* XYLARIA HyPOxYLON L. — Sur vieux bois d'Yeuse, montagne de Cagna; 
4 juin 1901. Très répandu sur les vieilles souches du Hêtre, du Châtai- 
gnier, de l’Yeuse, etc., dans toute la Corse, octobre 1902. 


HYPOCRÉACÉES 
* POLYSTIGMA OCHRACEUM Wahl. — P. fulvum DC. — Sur les feuilles des 
Amandiers, à Cauro, 23 octobre 1902. 
POLYSTIGMA RUBRUM Pers. — Sur les feuilles de Prunus spinosa, à Sorbol- 


lano, 10 juillet 1902. 


* HYPOCREA RUFA Pers. — Sur les rameaux morts encore cortiqués du Hêtre, 
à Vizzavona, 21 octobre 1902. 


*NECTRIA EPISPHÆRIA Tode. — Sur l'écorce des branches mortes du Hètre 
en société avec des Hypoæylon, à Vizzavona, 21 octobre 1902. 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCI 
* 2 e ° 2: 

HYPOMYCES CHRYSOSPERNUS Tul. — Forme conidienne : Sepedonium chry- 
sospermum Bull. — Châtaigneraies, à Orezza, sur les Bolets en décom- 
position, 17 octobre 1902. 

* 

EPICHLOE TYPHINA Pers. — Sur les chaumes de Hoicus, à Calcatoggio, 

26 juillet 1902. 


DOTHIDÉ ACÉES 


PHYLLACHORA TRIFOLI Pers. et sa forme conidienne : Polythrincium Trifolii 
Kunze. — Sur les feuilles de Trifolium lævigatum, à Ajaccio (Lutz 
1900) ; sur divers Trifolium et Vicia, à Ajaccio, 22 mai 1901 ; à Piana, 
2% juillet 1902. 

*PHYLLACHORA Cvper Rehm.— Sur les feuilles de Cyperus longus, au bord 
des ruisselets, dans le Tallano, 10 juillet 1902. 


PHYLLACHORA crawINiS Pers. — Sur Kæleria phleoides, à Calvi (Soleirol), 
Har. 1901; sur Agropyrum sp., à l'embouchure du Liamone, 26 juillet 


1902. 
x . 
MazzantiA NapeLLi Cesati. — Sur les tiges desséchées d’Aconitum Napellus : 
Pâlurages du Coscione, au-dessus du Quenza, 7 juin 1901. 


LOPHIOSTOMACÉES 


Loparosrona Pinastri Niessl. — Corse (Soleirol), Har. 1901. 


DISCOMYCÈTES 
HELVELLACÉES 


+ MoRcHELLA ESCULENTA (L.) Pers. A terre, dans les olivettes à Bonifacio, 
10 avril 1903. (Ferton.) 
* MOoRCHELLA DELICIOSA Fr. — Furiani, 14 avril 1839 (Rom. 19). Forèt de 


Vizzavona, sous les Pins, 23 mai 1901. 

’ GYRoMITRA ESCULENTA Sch. — Forêts de Vizzavona et d’Aïtone, à terre, sous 
les Pins, 23 et 27 mai 1901 ; forêts de Zonza et de Bavella, 16 avril 1903. 

* HeLveLLA INFULA Schaeff. — Physomitra infula Boud. — Sur la terre, dans 
les clairières de Ja forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 

* HELVELLA PANORMITANA Inz. — Casevecchie près Bastia, 1* juin 1842 
(Rom. 23). 

* HELVELLA PALLESCENS Schaeff. — Lapeto, entre Lorelo et Olmo, 24 no- 

: vembre 1838 (Rom. 17). Hu 

HELVELLA SULCATA Afz. — Ajaccio, sous les Cistes, près du cimetière 

(Rom. 18); très répandu dans les maquis, principalement sous les Cistes, 
en terrain granitique (décembre 1902). 


CGI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


* H&LVELLA CrispA (Scop.) Fr. — Sous un bosquet d’Yeuses, en terrain cal- 
aire, à Bonifacio, 30 décembre 1902. 


* HELVELLA ELASTICA Bull. — A terre, dans la forêt d’Aïtone, 25 oetobre 
1902. 


* GEOGLOSSUM HIRSUTUM Pers. — A la croix du couvent de Vescovato, 6 fé- 
vrier 1856 (Rom. 13). 


* SPATULARIA MINIMA R. Maire, n. sp. (PI. IL, fig. ? et fig. dans le texte.) 


dscomale ex ovaideo compresso-spalulato, levi vel velutino, margine integerrimo, 
cerageo, achraceo-fulvo, 4 — 5 x 2 1/2 — 3 mm, in stipitem paulum decurrente, 
medulla albida farcto; stipite castaneo-nigro apicem versus sub lente granuloso, 
4—5X 1—11/2 mm, ad basim dilatato; ascis clavatis, 60 — 70 X 8 — 13 y, 
octosporis; paraphysibus numerosis, flexuosis, filiformibus, 1 1/2 — % p crassis, ad 
apicem dense ramulosis ; ascosporis acicularibus, rectis vel curvulis, hyadinis, 
39 — 42%X 1 1/2— 92 p. 

Hab. Ad stirpes putridds Pini Pinastri, in silvis montium Corsieæ. 


ÿ 


SPATULARIA MINIMA R. Maire 
a, asque; p, paraphyse; s, spores isolées. 
Forèts entre Zonza et Bavella, 16 avril 1901, 


Aou. — Cette espèce est voisine des Sp, rufa Sw., Sp. badipes Pat., Sp. Neesii Bres. 
et Sp. nigripes Quél. Elle se distingue de toutes par sa petite taille, par la forme et 
les dimensions de ses ascospores. La couleur de son pied la rapproche de Sp- badipes 


Pat, tandis que celle de Fhyménimm et la taille Ja rapprochent des formes naines de 
Sp. Neesii Bres. 


PÉZIZACÉES 


* r - 
ACETABULA LEUCOMELAS Pers. — À terre, au pied des Pins : forèt d’Aïtoné 
27 mai 1901. 


*ALEURIA AURANTH (Pers) Fuck. — Sur la terre, à Cauro, 22 octobre 1902; 
dans la forêt d’Aïtone, 25 octebre 190 ; à Cristinacce, 26 octobre Jouz. 


MAIRE, DUMÉE ET EUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCIN 


HwwaRiA HUMOSA (Fr.) Cooke. — Parmi les protonémas sur la terre, dans les 
maquis de la vallée de la Solenzara, 16 avril 4908. 


*PUSTULARIA VESICULOSA (Bull) Fuck. — Sur de vieilles bouses, dans la 
forêt d’Aïtone, 27 mai 1901; Saint-Florent, 11 octobre 1839, et Ajaccio 
(Rom. 42); Bouifacie, 30 décembre 1902. 

*SARCOSCYPHA COCCINEA (Jacq.) Fr. — Sur les branches mortes tombées à 
Loreto, 5 décembre 1839 (Rom. 43); sur les brindilles tombées dans les 
olivettes, à Bonifacio, 30 décembre 1902. 

* LACHNUM BICOLOR (Bull.) Karst. — Sur les cônes du Pin maritime, à Vizza- 


vona, 23 mai 1901. 
Var. ALPINUM Rehm. — Sur les hranehes sèches d’Alnus suaveolens, 


à l’Incudine, 8 juin 1901 et 12 juillet 1902. 

YLACHNEA SCUTELLATA (L.) Fr. — Sur bois pourri, au bord des ruisselets, 
dans les forêts de la Foce di Verde, 16 juillet 4902, et d’Aîtone, 25 oc- 
tobre 1902. 

* LACHNEA HIRTA (Schum.) Fr. — Sur la terre et les feuilles pourrissantes, à 
Bonifacio, 30 décembre 1902. | 

* LACHNEA HEMISPHÆRICA (Wigg.) Gill. — Sur lhumus, dans les châtaigneraies 
d’Orezza, 18 octobre 1902. 

* SCLEROTINIA FuckeLtana De Bary. — Forme conidienne (Botrytlis cinerea 
Pers.). Sur feuilles pourrissantes, à Ajaceïo, 22 mai 1901. 

CiBort | EcHINOPHILA (Bull) Sacc. — Châtaigneraies, à Corle, Roll. 1897; 
Châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 1902. 

NEOTIELLA ZONULATA (Roll,) Sacc. et Syd. — Sur les cônes du Pin maritime, 
dans la vallée dela Resionica, près de Corte, Roll. 1897. 

*PHALEA FRUCTIGENA (Bull) Gill. — Sur les capsules et les glands de Quercus 
Flex, à Cauro, 22 eetobre 1902. 

* eLomum serorINUM (Pers.) Fr. — Sur les ramilles tombées des Châtai- 
gniers : très répandu et abondant en octobre dans les châtaigneraies de 
toute la Corse. 

* HELOTIUM ÆRUGINASCENS (Nyl.) Vuill. — Sur bois de Hêtre, à Vizzavona, 
23 mai 1902 : à la forêt de Campotile, dans la haute vallée du 
Tavignano, 20 juillet 1902. 

* Hecoricm Marcaanriæ Berk. — Sur les frondes de Marchantia polymorpha, 
principalement sur Ja face inférieure ; ruisselets de Ja Piana di Campo- 
tile, ancien lac desséché dans a haute vallée du Tavignano, à 1500 mètres 
d'altitude, 20 juillet 1902. 

* CALICELLA LENTICULARIS (Bull.). Boud. — Sur bois mort de Hètre, à Vizza- 
vona, 21 octobre 1902. » 

* CALICELLA cITRINA (Hedw.) Boud. — Sur les branches mortes décortiquées 
du Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 1902. 


CCIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


* MOLLISIA CINEREA (Batsch.) Karst. — Sur du bois mort de Hêtre, au fort de 
Vizzavona, 21 octobre 1902. 


* MOLLISIA MELALEUCA (Fr.) Sacc. — Sur bois de Hêtre pourri, à Vizzavona, 
23 mai 1901. 
* PyRENOPEZIZA RABENHORSTIL (Auersw.) Sacc. — P. foliicola var. quercina 


Sace. Syll. VIII, p. 365. — Sur les feuilles tombées du Quercus Suber, 
à Ajaccio, 4 janvier 1903. 


BULGARIACÉES 


* CORYNE SARCOIDES (Jacq.) Tul. — Sur le bois de Hêtre pourrissant, dans la 
forêt de Vizzavona, 21 octobre 1902. 


* BULGARIA INQUINANS (Pers). Fr. — Sur bois mort, à Lapeto, 28 novembre 
1839, Rom. 48; sur des pièces de bois de Hêtre, à Vizzavona, 21 octobre 
1902 ; sur bois de Châtaignier, à Orezza et à Bastelica, octobre 1902. 


ASCOBOLACÉES 


* ASCOPHANUS RUBER Quél. — Sur les bouses de l’année précédente, dans la 
forêt d’Aïtone, 27 mai 1901. 


LASIOBOLUS PILOSUS Fr. — Roll. 1897. 


STICTIDACÉES 


* PROPOLIS FAGINEA Schrad. — Sur bois mort de Hêtre, à Vizzavona, 24 mai 
1901. 


Var. PEZIZOIDES Wahlb. — Sur le bois pourri de Betula verrucosû, 
dans la partie supérieure de la forêt de Valdoniello, 8 avril 1903. 
Cette variété est bien caractérisée par la teinte brune de son hyménium, 
qui n'est pas due à la vieillesse, comme le suppose REHM. De plus, elle 
prèsente des apothécies de grande taille, souvent presque circulaires, à 
bords un peu soulevés, pézizoïdes. Elle possède tous les caractères micros- 
copiques du type, toutefois les ascospores sont plus souvent unisériées 
que bisériées. Les dimensions des spores sont celles du type et non celles 
de La var. BeTuLÆ Fuck. 


* SCHIZOXYLON BERKELEYANUM (Dur. et Lév.) Fuck. — Sur les sarments de 
Vigne desséchés, à La Monaccia, 29 décembre 1902. 


Nota. — Les longues spores vermiculaires de cette espèce se fragmentent, 
On le sait, en une multitude d’articles, de sorte qu’à la maturité l’asque paraît 
rempli de myriaspores cylindriques ; chacune de ces petites spores se cloi- 
sonne lors de Ja déhiscence de l’asque, de sorte que celui-ci paraît être un 
asque à nombreuses spores biloculaires (hyalodidymes); ce dernier détail 


ape ntionné ni dans la description de Saccardo, ni dans celles de Rehm et 
e Gillet. 


Sricris MARITIMA Roll. — Sur les cônes de Pin maritime, dans la vallée de la 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCV 


Restonica près de Corte, Roll. 1897; dans la forêt de Zonza, 16 avril 
1903. 


PHACIDIACÉES 


* PSEUDOPEZIZA REPANTA (Fr.) Karst. — Sur l'écorce des tiges desséchées de 
Peucedanum paniculatum, à Ghisoni, 16 juillet 1902. (Matrix nova.) 

* TROCHILA 1L1C1S (Grev.) Crouan. — Sur les feuilles tombées et pourrissantes 
d'Ilex Aquifolium, à Nizzavona, 23 mai 1901. 

DibymASCELLA Maire et Sac. gen. nov. — Apothecia foliicola, din epider- 
Mmide tecta, excipulo omnino carentia; paraphysibus filiformibus ; 
ascis tetrasporis ; ascosporis phæodidymis, inægualiter septo divisis, 


Muco obvolutis. — A Didymasco ascosporis phæodidymis, nec non 
habitu apothecii paraphysiumque recedit, et certe ad Phacidiaceas 
accedit. 


* DibymasceLLa Oxycepri Maire et Sace., sp. nov. 


Apotheciis epiphyllis, diu epidermide tectis, elliplicis vel oblongis, 0,5 — 1 mm longis, 
Macula ochraceo-fusca insidentibus, umbrino-fuligineis, excipulo omnino nullo; ascis 
Paraphysibusque hymenium dense stipatum, muco immersum efformantibus ; paraphy- 
sibus filiformibus, dilute fuscidulis, sursum hyalinulis, capitatis; ascis clavatis, basi 
tllenuatis, 130—170X13—15 u, tetrasporis, maturite irregulariter apice disruptis; 
alcosporis monoslichis, umbrinis, muco obvolutis, ovoideis vel piriformibus 
19—26X 11 — 13, e duobus cellulis inæqualibus composilis ; e quibus major plasmate 
farcta, Î-ocellata, minor autem vacua nec non pallidior videlur; mycelio tenui, 
intra cellulas matricis evoluto, sub hymenio hypothecium densum efformante. 

Hab. In acubus languidis Juniperi Oxycedri, in Corsica. Vallée de la Solenzara, 
16 avril 1903 


* Cocconyces DENTATUS (Schum. et K.) Sacc. — Sur les feuilles de Quercus 
Lies, à Ajaccio, 4 janvier 1903. 

Nola. — Ce Champignon est un véritable parasite, qui envahit la feuille 
vivante placée dans des conditions de végétation tant soit peu défavorables, 
Comme c’est le cas pour les feuilles de jeunes Yeuses dominés par des Pins ou 
Pour les branches basses. Le parasite produit des taches d'un jaune verdâtre, 
assez étendues, sur la feuille, à la mort de laquelle il contribue pour bcau- 
Coup. Les fructifications conidiennes et ascogènes ne se développent que plus 
lard, sur les feuilles tombées, alors que le Champignon vit en saprophyte. 


* RayTISMA SALICINUM Pers. — Sur les feuilles de Salix purpurea, à Evisa, 
26 juillet 1902. 


PATELLARIACÉES 


Lecanipion ATRATUM Rab. — Sur bois dénudé de Juniperus Oxycedrus (So- 
leirol), Har. 1901. 


CCvI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


HYSTÉRIACÉES 


* HYPODERMA VIRGULTORUM DC. — Sur les tiges desséchées des Rubus, à 
Porte, 9 avril 1903. 


* LOPHODERMIUM PINASTRI Schrad. — Sur les feuilles desséchées d’Abies pec- 
tinata, dans la forét d’Aïtone, 27 mai 1901. Sur les feuilles de Pinus 
Laricio et de P. Pinaster, dans toutes les pineraies de Corse. 


* HYSTEROGRAPHIUM FRAxINI (Pers.) De Not. var. OLEASTRI Desm. — Sur les 
rameaux desséchés de l’Olivier, à Ajaccio, 19 avril 1903. Ascospores plus 
petites que dans le type, 30 — 33 X°16 — 17 x. 


EXOASCACÉES 


* EXOASCUS DEFORMANS Berk. — Sur les feuilles d'Amygdalus communis el 
d'Amygdalus persica, qu’il déforme par des boursouflures partielles ou 
totales (cloque du pécher); Ajaccio, sur À. communis et persica; Sar- 
tène, sur À. communis. 


* Exoascus KruCHII Vui. -— Forme des balais de sorcière sur le Quercus 
Îlex ; Sartène, Caldarello, vallée de l'Ortolo, Mela, Zonza, Quenza; entre 
Novella et Palasca; Bocognano, Cristinacce, Bastelica. Nous avons 
trouvé à Sartène un Q. Îlex attaqué à la fois par Exoascus Kruchii et 
Uredo Quercus. L'Urédinée, dont les fructifications abondaient sur les 
feuilles de l’année précédente, commençait à infester les jeunes feuilles : 
on voyait un assez grand nombre de sores déjà bien développées, tant 
sur celles saines que sur celles attaquées par l'Exoascus. Les balais de 
sorcière produits par l'Exoascus Kruchit perdent leurs feuilles en 
septembre-octobre et restent nus pendant tout liver, contrastant ainsi 
avec le reste de l'arbre dont les feuilles sont persistantes, tout comme 
les balais de sorcière du Sapin. 


* EXoascus BETULæ Fuck. — Forme des balais de sorcière sur Betula verru- 
cosa, dans la forêt de Valdoniello, où il paraît peu fréquent, 24 juillet 


* TAPHRINA AUREA Pers. — Sur les feuilles de Populus nigra, entre Ajaccio 
et Calcatoggio, 26 juillet 1902. 
* MAGNUSIELLA PoTEx 1LLÆ (Farl.) Sad. — Sur les feuilles de Potentallt 


corsica Lehm, dans les pâturages du Coscione au-dessus de Quenza 
1 juin 1901: sur les feuilles de Geum montanum, au bord du lac de 
Puntaniella (Bettianella), au Monte-Rotondo, 22 juillet 1902. 


MAIRE, DÜMÉE ET LUTZ. — PLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCVUW 


HÉMIBASIDIÉS 
USTILAGINÉES 
USTILAGINACÉES 


UsriLaGo CyNononTis Pass. -— Sur le Cynodon Dactylon, entre Listincone et 
le col de San Sebastiano (Lutz 1900). Fréquent sur les inflorescences du 
Cynodon Dactyion, à Ajaccio, Sagone, Cargèse, Bastia, etc., mai-juin 
1902. 

* USTILAGO AVENE (Pers.) Jens. — Sar Avena sativa, près de Sagone, 
28 mai 1901, 

*UsniLaco Tarricr (Pers.) Jens. — Sur Triticum suativam, dans la plaine 
orientale, juin 1901. 

* Usniiaco NuDA (Jens.) Kell. et Sw. — Sur Hordeum vulgare, à Sagone, 
Sartène, mai-juin 1901 ; sur H. murinum, à Ajaccio, 1* juin 4901. 
*'USTILAGO PERENNANS Rostr. — Dans les ovaires d’Arrhenatherum avena- 
Ceum, aux bergeries de la Finosa, en montant de Quenza au Coscione, 

11 juillet 1902. 

*UstiLaco snomivors Tul. — Dans les ovaires de Promus madritensis, à la 
citadelle de Corte, 18 juillet 1902. 

* UStiLaco maypis (DC.) Corda. — Sur Zea Mays, à Biguglia, 19 octobre 
1902. 

Usritaco OLIVACEA (DC.) Thümm. — Dans les utriculés de Careæ paludosa, 
dans la forêt de l’Ospédale (Lutz 1900), à Campo di Loro, près Ajaccio, 
24 mai 1901. 

* UsriLago KuUEHNEANA Wolff, — Dans le parenchyme foliaire de Rumex Ace- 
tosella, dans les montagnes du Coscione, 7 juin 1901. 

Nota. — Ce parasite envahit au printemps les jeunes feuilles, dontil modi- 
lie la forme; la feuille devient lancéolée, sans auricules, à peu près semblable 
* Celle de R. bucephalophorus, et prend une couleur gris rosé avec un aspect 
Pruineux. Le mycélium envahit tout le parenchyme et forme ses spores dans 
les Cellules, ne laissant subsister que les faisceaux libéro-ligneux, comme 
l'Ustilago Goeppertiana Schrôt. Ge dernier est bien différent par ses spores 
hyalines ou à peine violacées; l’Ust. Parlatorei serait plus voisin, mais se 
distingue par ses spores constamment plus petites, 11-13 &, au lieu de 12-16 u, 
et plus sombres. 

Usriraco VIOLACEA (Pers.) Fuck. — Dans les anthères de Saponaria ici 
“alis, à Corte (Lutz); de Melandryum mavrocarpum, à, Ajaccio !, ; 
Calcatogpio, mai 1901, à Sartène, juin 1901; de Dianthus "à , 
Quenza, juillet 1902; de Sélene Cucubalus, à Quensa, juillet 1902. 


CCVHII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


* CINTRACTIA CARICIS (Pers.) Magn. — Sur les ovaires de Carex Hallerianu, 
dans les maquis de la montagne d'Ajaccio, 12 avril 1903. 


TILLETIACÉES 


* TILLETIA SPHAGNI Nawaschin. — Dans les capsules des Sphagnum, forêt 
d'Aïtone, 8 avril 1901. 

* ENTYLOMA FUSCUM Schrôt. — E. Glaucii Dang.? — Sur les feuilles de Glau- 
cium flavum, sables maritimes à Ajaccio, mai 1901. 


Nota. — Ce Champignon, qui correspond bien à la description de l’Enty- 
loma fuscum Schrôt., est-il identique à VE. Glaucii Dang.? Dangeard a créé 
son espèce en 1891, croyant qu'aucun Entyloma n’avait été signalé sur les 
Glaucium. Saccardo, Syll. VII, p. 488, indique cependant, dès 1889, l’Ent. 
fuscum « in foliis Papaveris Argemores et Rhœæadis nec non Glaucii lutei ën 
Germania et Gallia ». 1l est à regretter que Dangeard ait négligé de donner 
une diagnose systématique de son E. Glaucii; car il est impossible, d'après 
ce qu’il en dit, d'affirmer qu’il a eu affaire à la même espèce que Schrôter. 


* ENTYLOMA HENNINGSIANUM Sydow. — Sur les feuilles languissantes de Samo- 
lus Valerandi, à Zoza, 10 juillet 1902; très rare. 


Nota. — Ce parasite correspond parfaitement à la description de Sydow et 
est identique aux spécimens publiés par l’auteur dans les Micromycetes 
rariores selecti, de VESTERGREN, n° 184. 11 n'avait été observé jusqu'ici que 
dans l'ile de Rügen; nous l’avons recherché vainement sur le Samolus dans 
d'autres régions, principalement aux environs de Royan, Bordeaux et Arca- 
chon, où le Samolus est très répandu. 


* ENTYLOMA HELOScIADI Magn. — Sur Helosciadium nodiflorum, à Zonza, 
15 avril 1903. 


* ENTYLOMA ŒNANTHES R. Maire n. sp. 


Pustulis albis, amphigenis, 1 mm. diam., sporis sæpe concalenatis, globosis, hi ya- 
linis, episporio levi. 1-1,5p crasso prædilis, 8-14u diam., rarius in matrice viva 
germinantibus; promycelio apice 2-4 sporidiola bacillaria vel fusiformia generantei 
conidiis nullis. 


Hab. In foliis vivis Œnanthes apiüifoliæ in Corsica rarissime. Ruisselets, à Zerubia, 
15 juillet 1902. 
Espèce voisine d’E. Helosciadii Magn., mais à spores plus grandes. 


* ENTYLOMA CALENDULÆ Oud. — Sur les feuilles de Seriola ætnensis, à Sar- 
tène, 3 juin 1901 ; sur Asteriscus maritimus, à Bonifacio, 13 avril 1903. 
(Matrix nova.) 

* ENTYLOMA SEROTINUM Schrôt. — Sur les feuilles de Borrago officinalis, à 
Sartène, 3 juin 1901. 

* ENTYLOMA CANESCENS Schrôt. — Sur les feuilles vivantes de. Symphytun 
bulbosum, où il forme des taches d’une efflorescence blanchâtre consti- 
tuée par la forme cônidienne, Cylindrosporium Myosotidis Sacc. Spores 


th 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCIX 


10 — 12% diam.; conidies 25 — 60 X 1,5— 2 m. — Aleria, 17 avril 
1903. | 
CENT 
ExTyLowa RANUNEULL Bon. — Sur les feuilles de Renunculus Ficaria, à 
Vizzavoua et au Coscione, mai-juin 1901 ; sur Ranunculus lanuginosus, 
à Ghisoni et dans la forét de Valdoniello, juillet 1902. 


* LV , , : . 
ENTORHIZA CYPERICOLA Magn. — Sur les racines de Cyperus flavescens, 
dans un ruisselet au-dessous de Calcatoggio, 27 octobre 1902. 
* ce . . 
SOROSPOREUM SaroNARLE Rud. — Sur Silene Tenoreana, à Propriano, 


4 juin 1901. 
* vVempre : …. : ; 
Urouxsris ANEMONES (Pers.) Schrôt. — Sur les feuilles d’Anemone apen- 
nina L., dans Jes montagnes du Coscione, 7 juin 1901. Matrix nova. 


GRAPHLOLA PHŒNICIS (Moug.) Poit. — Sur le Dattier, Corse (Soleirol); Ajac- 
c10, 29 octobre 1902. 


BASIDIOMYCÈTES 
PROTOBASIDIOMYCÈTES 
AURICULARINÉES 


AURICULARIACÉES 


* 7 . A QE] 
AURICULARIA AURICULA-JuDÆ L. — Sur un vieux tronc de Chëne-liège, 
entre Ajaccio et Calcatoggio, 26 mai 1901. 


SEPTOBASIDIACÉES 


. SEPTOBASIDIUM MICHELIANUM (Ces.) Pat. — Sur les branches et les troncs 
d'Olivier, de Phillyrea, ete., à Ajaccio, 28 oct. 1902. 


URÉDINÉES 
PUCCINIACÉES 


*Uromyces Poæ fRabenh. — U. Dactylidis Otth. 

L Sur les feuilles de Ranunculus Ficaria, au Coscione, 8 juin 1901. 
% 

Urouyces Pist- (Pers.) De Bary. 

? L Œcidium Euphorbiæ Gm. — Sur Euphorbia Peplus, à Porto-Vec- 
<hio, 4er janvier 1903; sur Euphorbia sp., en Corse, mai 1901. 

Nota. — L'OŒcidium qui se développe sur l’'Euphorbia Peplus paraît bien 
être le même que celui de l'Euphorbia Cyparissias et se rapporte très pro- 
ablement à l'Uromyces Pisi. Toutefois l'E. Peplu «ant une plante anguelle, 

hampignon n’hiverne pas dans les parties sou orraines, aussi la déforma- 
T. XLVIIL. N 


CCX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
tion de la plante nourricièreest-elle moindre que chez l’Euphor:ia Cypurissias. 
Le Champignon marque cependant déjà bien sa tendance aux infections 
généralisées, et si toute la partie inféricure est d'ordinaire saine, les som- 
mités sont infectées en totalité, avec déformation des feuilles et castration 
complète. 

1. III. Sur les feuilles et les tiges de Lathyrus latifolius, à Cargèse, 
26 juitlet 1202. 
Unouyces FABE (Pers.) De Bary. — Sur Cicer arictinum (Soleirol), Hur. 

1901 ; sur Vicia bithynica, à Bastia (Gillot). 

* UROMYCES STRIATUS Schrüt. 

I. III. Sur les feuilles de Lotus ornithopodioides, à Aleria, 17 avril 1908. 
* UROMYCES ANTHYLLIDIS (Grev.) Schrôt, 

il. HE. Sur les feuilles d'Anthyllis telraphylla, à Santa-Manza, près Boni- 
facio, 13 avril 1903. 
* UroxvcEes Rumicis (Schum.) Wint. 

IL. IT. Sur les feuilles de Rumezæ pulcher, à Sartène, 3 juin 1901; à Calvi, 
avril 1903. 
* Unomvces FERULE Juel. — OŒcidium Ferulæ Dur. et Mont. 

L Sur Ferula communis, à la Monaccia, Porto-Vecchio, de Porto-Vecchio 
à Solenzara, décembre 1902-janvier 190, 

I IIT. Sur Ferula communis, à Piana, Sagona, 10 avril 1903; à Porto- 
Vecchio, 14 avril, dans la vallée de la Solenzara, 16 avril. 


Noa. — 1] n’y a pas d’urédos; les sores téleutosporifères se montrent vers 
le mois d'avril, bien avant la fin du développement des écidies. 
* UnOZYcEs GERANII (D. C.) Otth. et Wartm. 
IT. UT. Sur les feuilles de Geranium nodosum, dans la forêt de Verde, entre 
Goszano et Ghisoni, 16 juillet 1902. 
UROMYCES APPENDICULATUS (Pers.) Link. — Sur les Haricots, à Calvi (Soleirol), 
Har. 1901, 
ÜROMYCES SCUTELLATUS (Schr.) Lév. — Sur l'Euphorbin spinosu, à Calvi 
(Soleirol), Har. 1904. 
* UROMYCES SILENES (Schlecht.) Fuck. (U. inæquialtus Lasch.). 
Il. Sur les feuilles de Silene paucifloru, dans les montagnes du Cap Corse 
(Beruard, 1841) (Herbier Godron) (Matrix nov). 
UÜROMYCES PRŒMINENS Duby. — Sur l’Æuphorbin Chumæsyce, à Calvi 
(Soleirol, 1822), à Corte (Kralik), Fur. 1901. 


URONYCES ORNITHOGALI Lév. — Sur le Gagea Soleirolii, au Monte-Rotondo 
(Giliot). 


* URONYCES SCILLARUM (Grev.) Mint. 
IH, Sur les feuilles de Muscari comosum, à la Punta di Pozzo-di-borgo> 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXI 


22 mai 1901 ; sur les feuilles de Hyacinthus fastigiatus, à la Montagne de 
Cagna, juin 1901 (Matrix nova). 


* UROMYCES FicarLE Lév. 


IL IL. Sur les feuilles de Ranunculus Ficaria, à Vizzavona et au Coscione, 
Mai-juin 1901. 


* PUccINIA puNCTATA Link. (P. Galii Auct. plur.). 


LIL IL. Sur les feuilles vivantes de Gulium Mollugo, à Sartène, 14 juillet 
1902; IL. sur Gatium rubrum, au lac de Nino, 19 juillet 1902. 


*Puccixia PRENANTHIS (Pers.) Lindr. (P. Chondrillæ Corda.). 


[. Sur les feuilles de Lactuca murualis, dans les forêts de Vizzavona et d’Aï- 
tone, mai 1901. 


IL. III. Sur les feuilles de L. murualis, dans la forêt de Verde, au-dessus de 
Ghisoni, 16 juillet 1902. 


* PUCCINIA CREPIDIS-LEONTODONTOINS R. Maire, n. sp. (PL. I, fig. L.). 

Spermogoniis plerumque epiphyilis, lageniformibus, penicilli ostiolari valde evo- 
Ulo; œcidiis plerumque hypophyllis, in maculis flavescentibus orbicularibus, seu 
Marginalibus semiorbicularibus, laxiuscule congregatis, cupulato-explanalis ; pseudo- 
Peridiis albidis, margine fere integro nec revoluto ; æcidiosporis subglobosis vel irre- 
Julariter Polyedricis, subtiliter verruculosis, hyalinis, guitulis oleosis aurantucts 
farctis, 13-18 X 13-14 u; soris uredosporiferis amphigenis, minutis. puncliformenss 
Maculæ flavidæ 2-3 mm. insidentibus, pulverulentis, cinnamomeo-brunneis ; nl to. 
Poris ovoideis vel subglobosis, 16-23 X 14-22 , episporio dilute brunneo, aculeolato, 
duobus (rarius lribus) poris germinationis instruclo; soris teleulosporiferis confor- 
Mibus, alro-brunneis; teleutosporis ovoideis vel ovoideo-ellipsoideis, 26-34 X IS* b 
Ulrinque rotundatis, apice haud incrassatis nec ad septum constrictis, episporio ri 
Neo subtililer punctulato; pore germinalionis cellulæ supertoris pere au 
cellulæ inferioris à septo plus minusve remato; pedicello hyalino, valide deciduo, 
$æpe laterali, teleutosporam æquante vel ea breviore. 


LIL IL Sur Crepis leontodontoides, à Ajaccio et à Sartène, mai-juin 1901. 


Nota. — Cette espèce vient se placer à côté du Pucc. Intybi (Juel.) Syd. et 
Surtout du P. Crepidis-sibiricæ Lindr., dont elle diffère par ses écidies eu 
lroupes plus nombreuses, ses écidiospores plus petites, la position pirate ù 
Pore de la cellule supérieure de la téleutospore, etc. ; elle est éga ement 
afline à Puce. Crepidis-aureæ Syd. et à P. Crepidis-pygmææ Gaill., don 
elle diffère par tes urédospores plus petites, les écidies moins densément 
“téglomérées, à marge non réfléchie, non laciniée. 


Puccrnra BUPLEURI (Opiz) Rud. — Sur Bupleurum tenuissimum, à Bastia 
(Soleirol), Har. 1901. 
*Puconia Vioæ DC. 


L Sur Vioza silvatica, à Vizzavona ; dans la forêt d'Aïone ; LEE NR 
ne N1, Sur Viola silvatica, à AuMène, 15 juillet 1902 ; à Bastelca, ° 


GCxII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
1. IL HI. Sur Viola silvatica, au lac de Creno, 20 juillet 1902. 
1. Sur Viola biflora, au Coscione, 11 juillet 1902. 
* PucciNIA ACETOSÆ (Schumw.) Kôrn. — II. Sur les feuilles de Rumex Acetosella, 
à la Barbicaja près Ajaccio, 11 avril 1903. 
* PucciNIA CONVOLVULI (Pers.) Cast. 
1. Sur les feuilles de Convolvulus sepium, à l'embouchure du Liamone ; à 


Biguglia, mai-juin 1901. Les spermogonies seules sur une feuille de Convolvulus 
Soldanella, à Calvi, 12 juin 1901. 


* PucciNIA SANICULÆ Grev. I. Il. III. — Sur les feuilles de Sanicula euro- 
pæa, dans la forêt d’Aitone et la vallée de Porto, 24 et 25 juillet 1902. 


PUCCINIA GRAMINIS Pers. 

1. Sur Berberis ætnensis, au Monte-Rotondo (Gillot), à Campotile, au 
Coscione, dans la forêt de Verde, etc. (juin 1901, juillet 1902.) 

IL. TL. Sur Agropyrum pycnanthum, à l'étang de Biguglia, 17 octob. 1902; 
sur Arena barbata, à l'embouchure du Liamone, 9%5 juillet 4902. 


* PucainiA RüBico-veRA D. C. 

IL. NT. Sur Kæleria phleoides, Lolium italicum, Vulpia Myuros, La- 
gurus ovatus, à Ajaccio, 25 mai 1901; sur Bromus madritensis, à Ajaccio, 
Cargèse, Sartène, mai-juin 1901. 


* PucciNia Poarum Niels. 
Il. IT. Sur les feuilles de Poa nemoralis, au Coscione, 11 juillet 1902. 


* PUCCINIA ARRHENATHERI Kleb. — OEcidium graveolens Shuttl. — P. ma- 
gellanica Peÿr. — 4, magellanicum Eriksson, Stud. üb. d. Heæxenbe- 
senrosl d. Berberitze, in Cohn’s Beitr. z. Biologie d. Pflanzen, 1898; 
non Berk. et Hook. 


[. Forme des balais de sorcière sur Berberis ætnensis, dans les montagnes 
du Coscione, 7 juin 1901. 


I TL. Sur Arrhenatherum avenaceum, au Coscione, 10 juillet 1902. 


* PUCCINIA CORONATA Corda (sensu lato). 


IL. III. Sur les feuilles de l'Avena barbata, à Ajaccio, 1° juin 1901 ; sur 
Avena Sativa, à San-Gavino-di-Carbini, 14 juillet 1902. 


Nota. — Cette Puccinie paraît différer de Pucc. coronifera Kleb., et «a for- 
liori de Pucc. coronata Kleb., par ses urédospores de grande taille (20- 
29 X 18-21 y). Il est probable que c’est une troisième espèce, correspondant 
à la forme écidienne Œcidium Alaterni R. Maire in Bull. Soc. Mycol. 1900; 
le Rhamnus Alaternus est en effet à peu près la seule espèce de Rhamn#s 
existant en Corse; nous avons rencontré l'Œ. Alaterni sur ses feuilles à Porto- 
Vecchio. Il est probable que plusieurs « espèces biologiques » sont encore 
confondues sous le nom de Pucc. coronata: c’est ce que des expériences 
d'infection permettront seules d’élucider. Rappelons que nous avons décrit 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ.— FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXII 


mme variété une forme où les cornes de la téleutospore sont constamment 
très allongées (Puccinia coronata var. macrostephana Fautr. et Maire, in 
R. Maire et F. Marguery, Exsice. Hypod., Monde des Plantes, 1898). 1 y 
aurait lieu de rechercher à quelle forme écidienne correspond cette variété. 


PucciNIA PHracuiris Sch. — Sur Rumex crispus, à l'embouchure du Lia- 
mone, 10 avril 1903. 


IL. HIT. Sur Phragmites communis, à Bastia (Mabille, 1865), Har. 1901 ; à 
l'étang de Biguglia, 17 octob. 1202. 


* PuccimiA MacNusraNa Kôrn. 

IL. (1, Sur les feuilles de Phragmites communis, à Aspreto près Ajaccio, 
28 décembre 1902 ; au golfe de Figari, de Ventilegne, 29 décembre 1902; à 
l'étang de Biguglia, 17 octobre 1902. 


* PUCCINIA EXTENSICOLA Plowr. — Œcidium Compositarum var. Inulæ crith- 
Moidis Pat., Cat. Tunisie, 1897. 
L. Sur les feuilles vivantes de l’Aster Tripolium et de l'Inula crithmoides, à 
l'étang de Biguglia près Bastia, 14 juin 1901. 
Nota. — Cet Œcidium est presque toujours attaqué par un Tuberculinn, 
de sorte que les écidies intactes sont très rares; les spermogonies au contraire 
1e sont nullement attaquées par le parasite. 


* PUCcINIA Caricis (Schum ) Rebent. 

L Sur les feuilles d'Urtica dioica, au Coscione, 7 juin 1901 ; aux bergeries 
de la Vaccaja, à Campotile, 20 juillet 1902. 

IL. Sur les feuilles de Carex maxima, à Biguglia, 17 octobre 1902. 


PuccunIA SMYRNIT-OLUSATRI (DC.) Lindr. . 
TL Sur Smyrnium Olusatrum, à Ajaccio, 27 décembre 1902; à ponitacior 
décembre 1902 — Erbalunga (Gillot) — Corse (Requien), Har. 1901. 


Poccinta BuLBocASsTANt (Cum.) Fuck. | 

L. Sur Bunium corydalinum, au Monte-Rotondo (Gillot); au Coscione, 
7 juin 1901. 

I. IN. Sur Bunium corydalinum, dans la haute vallée de la Restoniea, 
re les bergeries de Grotelle et le lac de Cavaccioli, 22juillet 1902. 


Nota. — Gette Puccinie répond exactement à la description don 
Lindroth (Die Umbelliferen-Uredineen, Act. Soc. Flor. el Faun.Fennicæ, à }; 
‘lle est bien caractérisée par sor épispore réticulé, la position des pores ger- 
Minatifs, le pédoncule court et hyalin. La découverte des téloutspon, 

°hte-Rotondo permet d'identifier cette Puccinie avec celle du Cars ue 
“astanum, et le Bunium corydalinum doit être ajouté à la liste des 


U Puccinia Bulbocastani. 


* 
Puccini 4 MENTH& Pers. 


CCXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
HI. Sur Mentha insularis, entre Santa-Lucia-di-Tallano et Zoza, 10 juillet 
190z. 


IL. II. Sur Mentha aquatica, à Cargiaca, à Zicavo, juillet 1902; sur Mentha 
insularis, à Licavo, juilet 1902. 


Note. -— Cette espèce pourrait bien être différente du véritable Puccini 
Menthæ, car elle paraît ne pas posséder d’écidies. 


* Puccmia Cicuortt (D. C.) Bell. 
IL. IL. Sur les feuilles de Cichorium Intybus L., à Cargèse, 95 juillet 1902. 


* PucciNiA HieRACIT (Schum.) Mart. 


HI. IL. Sur les feuilles de Hieracium murorum, à Vizzavona ; sur Seriola 


ætnensis, à Ajaccio, mai 4901 ; sur Robertia taraxacoides, à Valdoniello, 
24 juillet 1902. 


Nota. — I] y aura lieu de rechercher si les Puecinies du Seriola et du 
Robertia ne sont pas des formes autonomes; les différences morphologiques 


sont trop faibles pour les séparer du Pucc. Hierucii sans l’aide de cultures 
expérimentales. 


* PucciNIa CARDUI-PYCNOCEPHALI Syd. 
HI, HE. Sur Carduus pycrocephalus, à Ajaccio, 22 mai 1901. 
* PucciNIA corsica R. Maire (nov. sp.). PI. I, fig. VI. 


Soris uredosporiferis plerumque hypophyllis, in maculis flavis plerumque oTbt- 
culatim dispositis, cinnamomeo-brunneis, mox nudis, minutis; uredosporis globosts 
vel ovoideis, 25-29 X 18-244, episporio brunneo, sublililer aculeolato, duobus ports 
prœdilo; soris teleutosporiferis minutissimis, atris, diu teclis, inter soros uredospo- 
riferos evolutis vel in maculis proprüs irregulariter congregalis; teleutosporis 0v0t- 
deis vel ellipsoideis, 28-39 X 18-26 pa, haud constrictis, episporio crassiusculo æquali, 
brunneo, sublillime punctulato vel sublevi, utraque cellula poro varie posito prædita, 
pedicello hyalino brevissimo, spermogoniis wcidiisque nullis. 


Hab. /n foliis vévis Aronici eorsici, in montibus Corsicæ. 


N- nr. Sur Aronicum corsicum, à la Foce della Sorba entre Ghisoni et 
Vivario, 16 juillet 4902 ; dans la forêt d’Aïtone, 24 juillet 1902. 


Nota. — Cette espèce, bien distincte de Pucc. Arnicæ-scorpioidis (DC.) 
Magn. par la présence d'urédospores extrêmement abondantes, se rapproche 
des Pucc. Hieracii, Picridis, Taraæaci, etc., dont elle se distingue surtout 


par ses sores petits, groupés sur des taches, ses téleutospores à épispore 
souvent sublisse (même avec l'imm. 1/16). 


* PUCCINIA TaraxacI (Rebent.) Plowr. 
II. III. Sur Jes feuilles de Taraxacum Dens-leonis, à Corte, 18 juillet 1902. 


* PucciNtA Soncm Rob. et Desm. — Pyec. tagananensis Mag. 


IT. Sur les feuilles de Sonchus oleraceus, à Santa-Manza près Bonifacio, 
15 avril 1903. 


N. B — Les sores urédosporifères sont entourés de paraphyses brunes €! 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. COXY 


<n tous points identiques à ceux trouvés par JUEL à Tunis sur Sonchus tenri- 
rimus et rapportés par lui au Puce. tagannnensis Magn., cf. Juez, Bult. Soc- 
Mycol. 1901, p. 261. Synow, in Monogr. Ured., p. 154, est d’avis que le 
P. tagananensis n’est pas spécifiquement distinct du P. Sonchi. 


* PucciniA Gazn-Euziprict R. Maire n. Sp. 


Soris amphigenis, præcipue hypophyllis, in maculis purpureis arescentibus insiden- 
libus, minutis, rotundatis, pulvènalis, cinnamomeo-brunneis; uredosporis globosis vel 
Ovoideis, episporio aculeolato, brunneis, duobus (rarius tribus) poris predito, 20-30 X 
20-26 p, leleulosporis in soris uredosporiferis mox erolutis, clavatis vel clavato- 
oblongis, medio constri clis, loculo superiore apice rotundato vel reluso, 1-8 p incr'as- 
lo, poro germinalionis subapicali prdito, brunneis, 31-60 X 20-28 a; pedicello 
hyalino $pora Sæpius breviore, circiter 40-50 X 6-9 pr. 

Hab. In foliis vivis Galii elliptici, pr. Sartene Corsicæ, 14 juin 1902. 


Nolu. — Cette espèce appartient au groupe de Puce. Galii; elle diffère 
des P. Galii, trogloduytes, Celukowskyan, ete., par l'absence d'écidies, des 
P. rubefaciens, Valantiæ, pallidifaciens, Lagerheimi, par la présence 
d'urédospores ; des P. spilogena et monopora par la pluralité des pores dans 
Purédospore. 


* PUCcINtA ALLIT DC. 

IL. JL Sur Allium salivum, à Cargèse, 28 mai 1901; IT. Sur Alim 
roseum, à Sartène, juin 1901, juillet 1902; IT. IL. Sur Aüium subliirsulum, à 
Bonifacio, 13 avril 1903. 


* PuCcxta RomAGNoLIANA Maire et Sacc. in Ann. Mycol. 1903. 


. ETYM. A botanico italiano-corsicano Romagnoli mycologiæ corsicanæ indefesso 
Indagatori (+ 1863). 

. Soris utriusque formæ foliicolis vel culmicolis, semper epidermide tectis, ellip- 
ticis ve] linearibus, sparsis vel gregariis, sæpius confluentibus, longitudine rarissime 
è MM. superantibus;: soris uredosporiferis bullatis, pallide cinnamomeis, apar aphy- 
ms; Urédosporis ovoideis vel interdum subglobosis, 21-28 X 16-21 pe, episporio brun- 
70, aculeolato, duobus poris prædito; soris teleutosporiferis fusco-atris, bullatis, 
Praphysatis, teleutosporis inter paraphyses nidulantibus, breviter pedicellalis ve 
Subsessilibus, plerumque oblongis vel subclavatis, medio haud vel parum constrictis, 
€Pisporio sublenui, levi, dilute brunneo nec poris prædito, juvenilibus apice apiculo 
Mcrassato sæpius e pressione lateraliter evoluto auctis, adultis autem plus minusve 


'olundatis retusisve, 40-60X 13-20 p. 

Hab. In Culmis foliisque Cyperi longi in paludosis Corsicæ. 

Prairies, à l'embouchure du Liamone, 26 juillet 1902 ; plages, à la Barbicaja 
Près Ajaccio, 27 juillet 1902. 


* Puccinia PRuNI Pers. 

IL. IL Sur les feuilles d'Amygdalus communis, à Ajaccio, jardins de la 
Barbicaja, 28 juillet 1902. 

Nota. La forme de l’Amandier diffère de celle des Pruniers par ses 
urédospores plus allongées, oblongues, par les paraphyses moins nombreuses. 


+ 
Puccrvra CANCELLATA Sace. et Roum. 


CCXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


IL, LL. Sur Juncus acutus, à Bastia, octobre 1902 ; à Ajaccio, à Figari, au 
golfe de Ventilegne, à Porto-Vecchio, décembre 1902-janvier 1903. 


* PucciNIA CYRNÆA R. Maire, n. sp. 
ETyM. Cyrnos, nomen græcum Corsicæ, 


Soris teleulosporiferis subcutaneis, rimis plurimis dehiscentibus, ilis P. cancellatæ® 
fere similibus, sed minus elongatis, minus bullatis, firmulis, atro-brunneis; uredos- 
poris nullis intermixtis; teleutosporis clavatis, oblongis vel fusoideis, 37-72 X 19- 
26 p, brunneis, levibus, apice valde incrassatis (usque ad 11 x), rotundalis acumina- 
tisve, basi in pedicello valido, usque ad 80 w longo, brunneolo, persistenle, 6-11 pu 
crasso, atlenuatis; mesosporis nonnullis intermixtis, forma et dimensione varüis, 
plerumque ovoideis, clavatis vel rhomboideis, apice valde incrassalis. 


Hab. /n culmis foliisque vivis Junci maritimi, in paludosis maritimis Corsicæ. — 
Étang de Biguglia, 17 octobre 1902; golfe de Figari, 29 décembre 1902. 


Nota. — Cette espèce est voisine de Puce. Junci (Strauss.) Wint., dont elle 
se distingue par ses sores semblables à ceux de P. cancellata (Dur. et Mont.) 


Puccina CxrNAEA R. Maire; t, t, téleutospores ; m, mésospore. G. — 600. 


2 


Sacc. et Roum., ses téleutospores plus grandes, plus ou moins contractées à la 
cloison, et enfin par la présence de mésospores. On trouve sur la même plante 
nourricière, dans les mêmes endroits, l’'Uredo juncina (Thüm.) Dumée et 
Maire, qui est peut-être l’Uredo du P. cyrnæa; malheureusement, n'ayant 
jamais trouvé les sores urédosporifères et téleutosporifères côte à côte Sur la 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXVII 


même tige ou feuille, bien que les ayant récoltés ensemble à la même saison, 
il nous reste quelque doute au sujet de cette attribution. Cf. Uredo juncina 
(Thüm.) Dumée et Maire. 


* PUCGINIA BESCHIANA PR. Maire, sp. nov. (PI. I, fig. IV.) 


Éryu. À mycophilo nanceiensi BEscn. 


Soris uredosporiferis in foliorum vivorum maculis alro-purpureis insidentibus, 
oblongis vel ellipticis, ochraceo-fulvis, minutis, diu epidermide lectis, sparsis vel 
Irregulariter congregatis, aparaphysatis ; uredosporis subglobosis vel ovoideis, 18- 
26 X 15-24 B, Cpisporio lenui, dilute brunneo, aculeolato, duobus (rarius tribus) 
Doris prædito, contentu hyalino, soris leleutosporiferis in folis emortuis sparsis, 
airo-brunneis, ovatis vel ellipticis, 1/2-1 mm. long., mox nudis, firmulis, apara- 
Physatis ; Mesosporis nullis; teleutosporis ad septum constrictulis, clavatis vel oblongo- 
Clavatis, 40.53 K 13-19 b, episporio undique crassiusculo, apice autem 11-15 p incras- 
sato nec non concentrice striato, dilute ochraceo-brunneo, levissimo ; cellulæ supe- 
roris poro apicali, cellulæ inferioris autem juxta septum posito; pedicello plus mi- 
Misve deciduo, brunneolo, usque ad 30 x longo. 


Hab. n foliis Luzulæ Forsteri, in pinetis montanis Corsicæ. 
IL TT. Forêt de Valdoniello, 24 juillet 1902. 


Nota. — Cette espèce est voisine de Pucc. obscura Schrôt., dont elle se 
distingue par ses sores téleutosporiféres plus grands, l'absence de mésospores, 
les téleutospores plus épaissies au sommet, jusqu’à présenter parfois l'aspect 
de celles de P. oblongata Wint., par la couleur plus claire, la forme plus 
allongée et la taille plus considérable des téleutospores. Elle est d autre part 
bien distincte du P. oblongata, tant par ses téleutospores que par ses uréd os- 
pores aculéolées. | 

Un autre caractère paraît encore séparer nettement P. Beschiana de P. 
oscura : la cellule inférieure de la téleutospore de la première espèce pré- 
senle en effet un pore germinatif très net, situé près de la cloison, tandis qué 
Tous n’avons pu retrouver ce pore sur les téleutospores de P. obscura, qui 
Paraïssent ne posséder que le pore apical de la cellule supérieure. 


* PUCCINIA Ümiuici Guép. 
I. Sur les feuilles d'Umbilicus pendulinus, à Cauro, 22 oct. 1902, à 
Ajaccio et à Sartène, 28 décembre 1902, à Porto-Vecchio, 15 avril 1903. 


PUCCINIA Connicios.e Chev. — Sur Corrigiola telephéfolin, au lazaret 
d'Ajaccio (Lutz 1900), à Calcatoggio, 26 mai 1901. 


* PUCCINIA ÂRENARLÆE (Schum.) Schrôt. —- Sur les jeunes feuilles de Mo. 
dryum macrocarpum, à Sartène, 3 juin 1901, à Ajaccio, 4: illet 
sur les tiges et les feuilles de Stellaria nemorum, au LOScione, : Ghisoni 
1902 ; sur les tiges et les feuilles de Mæhringin triner via, or “uillet 
et Vivario, à la Foce della Sorba ; sur Stellaria media, à Zicavo, 16) 
1902. 

* Puccva Buxt DC. — Sur les feuilles de Buœus sempervirens, dans la forêt 


de Bonifato près Calvi! (E. Briard, mai 1873). 


CCXVIII SESSION EXTRAURDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


* PuccnIA VERONICARUM BC. 


Il. Sur les feuilles de Veronica officinalis, dans la forêt d’Aïtone, 
25 octobre 1902. 


* PUCCINIA ANNULARIS (Str.) Wint. — Sur les feuilles de Teucrium Scorodo- 
nia, à Zicavo, 16 juillet 1902. 

* PucciniA CiRCÆÆ Pers. — Sur les feuilles de Circæa lutetiana, assez 
fréquent dans le Tallano, à Cargiaca, Loreto, etc. 


Puccinta MaLvacearumM Mont. — Sur Althæa hirsuta, à Corte (Lutz 1900); 
paraît très répandu dans toute l'ile sur les Malvacées (Matra, Lavatera 
cretica, etc.) : Ajaccio, Vico, Cargèse, Sartène, Bonifacio, Porto-Vecchio, 
Bastia, Calvi, Saint-Florent, Corte, etc. 

* PucciNIA VALANTIÆ Pers. — P. acuminata Fuck. 


IL. Sur les feuilles de Galium rotundifolium (Matrix nora), dans 
forêt d’Aïtone, 24 juillet 1902, 


Nota. Cette Puccinie correspond exactement au P. acuminata Fuck. 


non Peck : c’est le type à téleutospores étroites, allongées, apiculées au som- 
met. 


Poccinia VErRucA Thüm. (Syd. Monogr.) — P. Asteris f. Centaureæ-Scabios® 
Schrôt. — Sur Centaurea napifolia, à Ajaccio (Léveillé, Lutz, P. Dumée 
et R. Maire); à Sartène, 14 juillet 1902. 

CYTOMYCES AsPhonELt (Duby) Thüm.— Puccinia Asphodeli Duby. — Sur les 
feuilles des Asphodelus microcarpus et corsicus, à Calvi (Soleirol), Har. 
1901 ; dans la vallée de la Gravona (Gillot); à Ajaccio (Lutz 1900). 


I. Ajaccio, décembre 1909, janvier 1903; Quenza, 7 juin 1902. 
IL Ajaccio, 20 mai 1902; Quenza, 7 juin 1902. 


GYMNOSPORANGIUM CLAVARTIFORME (Jacq.) Reess. — Reæstelia lacerata Mér. 


1. Sur les fruits et sur les feuilles de Cratæqus oxyacantha, dans les 
montagnes du Coscione, à Quenza et à Aullène, juillet 1902; à Calvi (Soleirol), 
Har. 1901. Les téleutospores se développent probablement sur Juniperus 
nana, abondant sur les parties hautes du Coscione et dont quelques pieds 
descendent jusqu'aux stations où nous avons récolté le Reæstelia. 


*X : OR 
GYMNOSPORANGIUM GRACILE Pat. — Forme des balais de sorcière sur le 
Juniperus Oxycedrus, dans la vallée de la Solenzara, 16 avril 4905. 


* GYMNOSPORANGIUM JUNIPERINUN (L.) Fr.? — Sur les feuilles d’Aronia rotun- 
difolia, dans la haute vallée du Tavignano, 23 juillet 1902. Les nom- 
breuses feuilles infectées que nous avons rencontrées ne portaient abS0- 
lument que des Spermogonies, extrêmement nombreuses et couvrant 
parfois la feuille entière, Aussi nous est-il impossible de rapporter sûre- 
ment ce parasite au Gymnosporangium juniperinum, les espèces VOI- 
sines pouvant quelquefois produire des spermogonies. sur l’Aronta. 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXIX 


* GYMNOSPORANGIUM SABIN.E Dicks) Wint. — Ræstelia cancellata Reb. 


IL. Sur l'écorce de Juniperus phœnicea, phare io es 
tobre 1850. {Rom. 50.); sur Juniperus Oxycedrus, vallée de la Solenzara, 
16 avril 1905. 


. . . 4 . : e 
L. Sur les feuilles de Pirus communis, dans les jardins à Piedieroce, 
17 oct. 1902. 
À PHRAGMIDIUM SANGUISORRÆ (DG.) Schrôt. Sartène, mai- 
I. II. If. Sur Poterium Sanguisorba, à Ajaccio et Sartène, 
juin 1901. 
* PHRAGMIDIUM VIOLACEUM (Sch.) Wint. 
IL IL Très fréquent, dans toute l’île, sur les Rubus. 


* PHRaGMIDIUM sUBCORTICIUM (Schr.) Wint. 
LIL. HI. sur les Rosiers, à Ajaccio, 21 mai 1901. 
* PHRAGMIDIUM FRAGARIASTRI (DC.) Schrôt. 
aa F ba entre 
L IL II. Sur les feuilles de Fragaria eve Foce della Sor 
Ghisoni et Vivario, dans la forèt d’Aïtone, juillet 1902. 
“Mecawpsora Hypericorum (DC.) Schrôt. 


Sur es feu es d H pe CU Ccintu è : te 
1 } j , 1 0 tres répandu dans tou 
se ne n N i 1 Corte Evisa, Vico, Bastelica, etc, 


* MELAwPSORA EvPraorgiÆ-puLcis Otth. | à 45 juillet 1902. 
IL Hi. Sur Euphorbia amygdaloides, a Zerubia, 2] 


* MELAMWPSORA TREMULÆ Tul. Vizzavona, 
IL. III. Sur les feuilles de Populus Tremula, dans la forêt de Viz 
21 octobre 1902. 


+ MELAmPSsoRA Lit (DC.) Tul. | A 
IL Sur Linum gallicum, à Ajaccio, 25 su ” 
IL HIT. ibidem, 8 juillet 1902 (Matrér 13 avril 1903. 
IT. Sur Linum strictum, à Bonifacio, 
* PLE (Pers.) Cast. copie, plus rare- 
Fe Ruron pet te l'ile, sur Euphorbia helioscopia, P 
* TE Répandu Née $, etc. 
Ment sur E. peploides, E. Paralias, E. Peplus, e ” 
het Jredo Ilicis Cast. 
Merawpsora Quencus (Brond.) Schrôt. — Uredo Calvi (Soleirol), Har. 4901 ; 
Il. Sur les feuilles de Quercus Îlez, à ä 
à Sartène, 3 juia 1901. 


MELampsORELLA Cerasrit (Pers.) Schrôt. 


CCXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


1. Peridermium elatinum A. et S. - Forme des balais de sorcière sur 
l’Abies pectinala; existerait, mais très rare, dans la forêt d’Aïtone, d’après 
M. Versini, garde général des forêts à Vico. 

Il. HI. Sur Cerastium triviale, à la Foce de Vizzavona (Gillot). 


Ureniopsis PorvPronit (Pers.) Magn. — Sur Cystopteris fragilis, à Cristi- 
nacce (Lutz 1900). 


* PUCCINIASTRUM EpiLogit (Chaill.) Otth. 


Il. NII. Sur les feuilles d'Epilobium hirsutum, à l'étang de Biguglia, 
17 octobre 1902. 


ZAGHOUANIACÉES 


“LAGHOUANIA PHILLYREÆ (DC.) Pat. — Œcidium Phillyreæ DG. et Uredo Phil- 
lyreæ Gooke. 
L. IL IL. Sur Phillyrea media et angustifolia, à Ajaccio, Sartène, Porto, 
Cargèse, etc. 


[. Sur Phillyrea angustifolia, à Calvi (Soleirol), sur Phillyrea media, 
Corse (Requien); Har. 1901. 


Nota. La forme écidienne infecte les jeunes pousses, qu’elle déforme 
souvent entièrement, plus rarement les feuilles de l’année précédente. Si l’in- 
fection est trop considérable, les jeunes pousses ou les jeunes feuilles meurent, 
sinon elles survivent et portent jusqu’à leur disparition la cicatrice de leurs 
tumeurs à écidies. L’infection des jeunes pousses a lieu en avril-mai, et les 
écidies sont en plein développement en juin-juillet; on ne voit ensuite plus 
rien jusqu’en décembre. En janvier commencent à apparaître, sur les feuilles 
des années précédentes, les sores urédosporifères dans lesquels se développent 
les téleutospores vers les mois de mars et d'avril. Le développement des uré- 
dospores et téleutospores se continue encore pendant l'infection des jeunes 
pousses et la formation des écidies, mais seulement sur les feuilles âgées et 
en diminuant de plus en plus jusqu'aux mois de juillet et même de septembre. 


COLEOSPORIACÉES. 
COLEOSPORIUM INULAE Rabenh. 


I. TIL. Sur les feuilles de Cupularia viscosa, à Ajaccio (Lutz), aux iles 
Sanguinaires, 31 mai 1902; à Casamozza, 12 juin 1902; à Sartène, à Porto, 
Cargèse, Calcatoggio, juillet 1902. 


* CoLEosporIUM SoNcHi (Pers.) Lév. 


IL TL Sur Sonchus oleraceus, à la Barbicaja près Ajaccio, 21 juil- 
let 1902. 


* COLEOSPORIUM SENECIONIS (Pers.) Fr. 


1. IL Sur les Senecio vulgaris etleucanthemifolius, à Ajaccio, Sartène, 
Bastia, etc., mai-juin 1901. 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ, — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXXI 


* COLEOSPORIUM CAMPANUL.Æ (Pers.) Lév. 
U. IT. Sur Campanula Rapunculus, à Sartène, 3 juin 1901. 


* COLEOSPORIUM EUPHRASLE (Schum.) Wint. 
Il. III. Sur les feuilles de l'Eufragia viscosa, à Loza, 10 juillet 1902 ; 
sur l'Odontites serotina, à Biguglia, 17 octobre 1902. 


FORMES IMPARFAITES. 


* UREDO JUNCINA (Thüm) (Uromyces juncinus Thüm. Myc. univ. n° 1 1361). 
— Sur les feuilles de Juncus maritimus, dans les marais de Biguglia 
près Bastia, 14 juin 1901 ; au golfe de Figari, 29 décembre 1902. 


Nota. Cette Urédinée nous ayant paru dès le premier abord distincte de : 
l'Uromyces Junci, nous sommes arrivés à la rapporter à l'Uromyces juncinus 
Thüm. Cependant Ja description donnée par Saccardo de ce dernier ne nous 
satisfaisait pas entiérement; elle portait en effet : «(Teleulosporis).… epispo- 
rio Subtenui fere laevi sed ornamentis minutissimis viæ visibilibus dense 
rnalis.… » Or nos échantillons présentaient des spores très distinctement 
échinées, munies de deux pores de germination plus ou moins équatoriaux et 
ayant une allure évidente d’urédospores. 

Grâce à l'obligeance de M. P. Hariot, auquel nous sommes heureux 
d'adresser tous nos remerciements, nous avons pu étudier un échantillon 
authentique de von Thümen. L’examen de cet exemplaire nous a montré sa 
Parfaite identité avec le nôtre : la description du Sylloge est donc peu exacte 
el doit être modifiée. De plus, le Champignon ne présentant aucune trace de 
téleutospores, mais bien de véritables urédospores prises pour des téleuto- 
spores par von Thümen, ne peut rentrer jusqu'à nouvel ordre dans les Uro- 
myces et doit prendre Je nom d’Uredo juncina. Cet Uredo est bien différent 
de celui du Puccinia cancellata (Dur. et Mont.) Saccardo et Roum., indiqué 
Sur Juncus acutus. Voici la diagnose rectifiée de l’Uredo juncina. 


UREDO JUNGINA (Thüm.) P. Dumée et R. Maire (Uromyces juncinus Thüm. Wyc. 
Univ, n° 1436; Sacc. Syll. VII. p. 569). 

Soris subepidermicis, gregariis, ellipticis vel linearibus, postremo epidermidem lon- 
Sludinaliter disrumpentibus inter costarum sclerenchymatis funiculos, sed non vere 
liberis, umbrino-ferrugineis; uredosporis globosis, ovoideis, vel interdum clavatis, 
blerumque utrinque rotundatis, vel truncalis, umbrinis, episporio sublenu, duobus 
Poris Jerminationis equatorialibus praedito, aculeolis hyalinis parce nec non evidenter 
OTnalo, 93-35 X 13-29 u; pedicello deciduo hyalino, arcualo, sursum sæpe dilalato 
Ongitudine sporam æquante vel superante. 

Hab. In culmis vivis Junci (acutiflori?) Licata Siciliae (V. Beltrani): nec non ad 
folia Culmosque viva Junci maritimi, in paludosis maritimis Corsicæ (R. Maire). 


La var. AEGypriacus P. Henn. paraît être une espèce entièrement diffé- 
rente, puisque l’auteur y distingue des téleutospores et des urédospores, pes 
d'ailleurs que sa description montre bien clairement en quoi ces deux at 
de spores sont distinctes. Nous ajouterons, pour terminer, qu'il yaurait lieu de 


“‘echercher si l’'Uredo juncina ne serait pas l’Uredo du Puccinia cyrnæn 


CCXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


R. Maire; malheureusement nous n'avons jamais trouvé les sores urédospori- 
fères et téleutosporifères côte à côte. 


PERIDERMIUM PINI Wallr. — Sur les aiguilles du Pinus Laricio, vallée de la 
Restonica (Gillot). 

* (ECIDIUM PUNCTATUM Pers. —@ŒÆ. quadrifidum DC. — Sur Anemone apennint, 
dans les pâturages du Coscione au-dessus de Quenza, 7 juin 1901; sur 
Anemone coronaria, à Ajaccio, 1°" juin 1901. 


* (ECIDICM ALATERNI R. Maire. — Sur les feuilles de Rhamnus Alalernus, à 
Porto-Vecchio, 1° janvier 1903. Cf. Puccinit coronatu. 


* (EciDITM CLEMATIDIS DC. — Sur Ciematis cirrosa, à Bonifacio, 30 décem- 
bre 1902. 


* (ECIDIUM VALERIANELLE Biv. Bernh. — Sur Valerianella puberula DC., 

à Bonifacio, 13 avril ; à Aleria, 17 avril; à Ajaccio, 19 avril 1908. 

Nota. — Ce Champignon infeste la Valérianelle tout entière, couvrant de 
ses écidies la face inférieure de presque toutes les feuilles, les plus inférieures 
seules restant quelquefois intactes. Les écidiospores germent à la façon des 
écidiospores ordinaires, ce qui distingue nettement ce Champignon de l'En- 
dophyllum Vulerianæ-tuberosæ R. Maire. 


TRÉMELLINÉES 


TRÉMELLACÉES. 


* TREMELLA MESENTERICA Retz.— Sur bois pourri, à Loreto, 26 novembre 1839; 
à Poggio-di-Nazza, 17 juin 1842 (Rom. 35 et 36); sur bois pourri de Hêtre 
et de Pin, à Vizzavona, 23 mai 1901 ; sur souches d’Yeuse, à l’'Uomo dit 
Cagna, arr. de Sartène, 4 juin 1901; sur souches de Pin, dans la forèt 
d’Aïtone, 25 octobre 1902. 


* TREMELLA ViscosA Schum. — Sur vieux bois de Hêtre, à Vizzavona, 23 mal 
1901. 


* TREMELLA LUTESCENS Pers. Sur les branches mortes de Hêtre, à Vizzavona, 
21 octobre 1902. 


* SEBACINA EFFUSA (Bref.) Pat. — Eridiopsis effusa Bref. — E.quercina Vuill. — 
Sur bois décortiqué de Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901 ; sur une branche 
morte d’Alnus suaveolens, à l’Incudine, 8 juin 1901. 


Nota. Cette jolie Trémellacée, qui forme une croûte gris-rosé, parfois 
grise, sur le bois décortiqué, a été décrite pour la première fois par Brefeld, 
qui l’a observée sur une branche d’Alnus glutinosa. Vuillemin l’a retrouvée 
quelque temps après sur des branches décortiquées de Chène en Lorraine, 
mais avec une teinte grise, et l'a décrite sous le nom d’E. quercina Vuill. 
Nous avons observé, dans la forêt de Haye près de Nancy, l'E. effusa, sur iles 
branches décortiquées de Chêne et de Cornus mas, avec des teintes variant 
depuis le gris rosé jusqu’au gris souris; comme il n’y a pas d'autre différence 


MAIRE JMÉ à J — 
appréciab e ÉEUS 1 \'4 
1 entre E. effusu et E. queTCeh«, ces espèces nous paraissent de oir 


être réunies. 
L ) \ 2 . : ,4 14 : 1 à À ñ 
e Sebacina effusa, qui n’était indiqué qu'à Münster, Épinal et Nancy, 


doit êtr ré is i 
L ane fssez répandu, mais il est confondu avec le Tulusnella Tulusnei, 
chose encore peut-être, sous ie nom de Corticiwn uvidum Fr. 


AUTOBASIDIOMYCÈTES 
HÉTÉROBASIDIÉS (DACRYMYCÉTINÉES) 
DACRYMYCÉTACÉES. 


* D , 
ACRYMYCES DELIQUESCENS (Bull.) Dub. — Répandu sur les bois morts, sur- 
tout de Pin : forêts de Vizzavona, d’Aïtone, de Zonza, etc. 


*Dacrymvyces $ 
FNNCES SEBACEUS Berk. et Br.? — Sur l’écorce de branches mortes de- 
ercis Siliquastrum, à Vico, 26 mai 1901. Immaturé. 


*Dr S i 
TIOLA RADICATA (Alb. et Schw.) Fr. — Sur bois de Pin Laricio, dans la forêt 


de Vizzavona, 23 mai 1901. 
CALOCÉRACÉES. 
k 
VALOGERA CORNEA Fr. — Sur bois mort, à Orezza, 17 octobre 1902, à Baste- 
lica, 25 oct. 1902. 
HOMOBASIDIÉS 


PROTOHYMÉNIÉS 
VUILLEMINIACÉES. 


*Y 
UILLEMINIA COMEDENS (Nees) R. Maire. — Sur branches mories de Châtai- 
guier, à Evisa, 25 oct. 1902; à Isolaccio, 2 janvier 1903; sur branches 
Mortes de Quercus pubescens, à Baveila, 16 avril 1903. 


EUHYMÉNIÉS 
CANTHARELLINÉES 


EXOBASIDIACÉES 


* 
Hicrosrrowa Juecannis Béreng. — Fréquent, sur les feuilles de Juglans 
regis, dans l'arrondissement de Sartène: Zona, Sau-Gavino-di- Car- 
bini, etc. juillet 1902. 


CCXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Nota. — D'après ParouILLARD, ce Champignon serait un Exobasidium à 
basides monospores ; nous le plaçons provisoirement à côté des Exobasidium 
dans les Cantharellinées, jusqu’à ce que sa place dans la classification ait été 
élucidée : il convient, à cet effet, de rechercher si les organes assimilés aux 
basides dans cette espèce présentent une karyogamie intracellulaire, et d’étu- 
dier les phénomènes nucléaires depuis leur formation jusqu’à l'apparition 
des spores ; nous n'avons pu faire cette étude, notre matériel fixé ayant ëté 
malheureusement détruit par un accident de voyage. 


CLAVARIACÉES 


TYPHULA LIVIDULA Roll. — Sur les tiges pourrissantes d’Helleborus lividus, 
vallée du Tavignano, près de Corte, Roll. 1897. 


* CLAVARIA PISTILLARIS L. var. TRUNCATA Quél. — Craterellus pistillaris Fr. — 
Furiani, 30 octob. 1838 (Rom. 10). Vulg. Chiodo perno. 

* CLAVARIA VERMICULARIS Scop. — Sous les Oliviers en terrain calcaire, à 
Bonifacio, en cercles, 30 décembre 1902. 


* CLAVARIA INÆQUALIS Müll. — Venzolasca, 15 décembre 1858 (Rom. 12). 


* CLAVARIA GROSSA Pers. — C. Krombholzii Fr. — Forêt de Vizzavona, 21 oct. 
1902 ; châtaigneraies, à Bastelica, 23 oct. 1902. 


* CLAVARIA RUGOSA Bull. — Centuri, 7 février 1856 (Rom. 14); châtaigne- 
raies, à Evisa, 25 oct. 1902 ; maquis, à Ajaccio, 4 janvier 1905. 

* CLAVARIA CRISTATA Pers. — Sous les Cistes, près Ajaccio, 3 janvier 1856 
(Rom. 7); très répandu sous les Cistes, à Ajaccio, Sartène, Bonifacio, 
Porto-Vecchio, Bastia, etc.; décembre 1902, janvier 1903. 


Vulg. Gallinella falsa (Rom.). 
* CLAVARIA FLACCIDA Fr. — Sous les Pins d'Alep, à Ajaccio, 4 janvier 1908. 


* CLAVARIA FASTIGIATA L. — À terre dans les olivettes en terrain calcaire, à 
Bonifacio, 30 décembre 1902. 


* CLAVARIA CINEREA Bull.— Forêt d’Aïtone, 25 oct. 1902; bouquets d’Yeuses, 
à Bonifacio, 30 décembre 1902. 


* CLAVARIA FORMOSA Pers. — Châtaigneraies, à Furiani, 29 septemb. 1837 
(Rom. 8). 


Vulg. Gallinella. 


* CLAVARIA FLAYA Schaeff. — Forêt d’Aitone, sous les Pins, 25 oct. 1902. 


CANTHARELLACÉES 


CANTHARELLUS CIBARIUS Fr. — Furiani, 10 oct. 1838, Rom. 21; Roll. 1897; 
forêt d'Aïtone (Lutz 1900); dans un bosquet d’Yeuses, à Bonifacio, 
30 décembre 1902. 


* CANTHARELLUS AMETHYSTEUS Quél. — Sous les Pins, dans la forêt d’Aïtone; 
25 octob. 1902. 


1 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXXV 


* CANTHARELLUS CINEREUS Fr. ? — Aux environs de Borgo et de Saint-Florent, 
octobre 1839 (Rom. 22). 


HYDNACÉES 


HYDNUM RUFESCENS Pers.— Furiani, 15 décembre 1837 (Rom. 28); Roll. 1897 ; 
forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 

HYDNUM REPANDUM L. — Roll. 1897, Orezza, châtaigneraies ; forêt d’Aïtone, 
sous les Pins, octobre 1902. 

* HYDNUM FULIGINEO-ALBUM Schm. — Furiani, 17 octobre 1831 (Rom. 29). 

* HYDNUM FERRUGINEUM Fr. — Châtaigneraies, à Orezza, 17 octob. 1902, 

* HYDNUM PUDORINUM Fr. — Sur branches mortes, à terre, dans un bosquet 
d’Yeuses, à la vallée de Canalli, près de Bonifacio, 30 décembre 1902. 


EYDNUM LÆviGATUN Sow. — Roll., 1897. 


PHYLACTÉRIACÉES 


* PHYLACTERIA CARYOPHYLLEA Pat.— Furiani, septemb. 1839, Rom. %5 ; sous 
les Cistes, à Ajaccio, 28 octobre 1902; à Sartène, à Proprisno, à la 
Monaccia, à Porto-Vecchio, décembre 1902; en terrain calcaire à Boni- 
facio, janvier 1903 (Ferton). 

* STEREUM RUGOSUM Fr. — Sur bois de Lentisque dans les maquis, entre 
Sartène et la Monaccia, 29 décembre 1902 (forme résupinée). 

À STEREUM SANGUINOLENTUM (A. et S.) Fr. — Sur branches mortes de Pin, à 
Vizzavona, 20 octob. 1902. 

STEREUN HIRSUTUM Fr. — Roll. 1897; très répandu sur les vieux trones de 
Pin, d'Olivier, de Hêtre, de Châtaignier, d’Yeuse, etc., dans toute la 
Corse. } #1 

STEREUN BICOLOR (Pers.) Fr.— St. fuscum Schr. — Poggio di Nazza (Lutz 1900); 
sur les vieux troncs de Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901 ; sur vieux bois 
de Châtaignier, à Zonza, 9 juin 1901 ; sur branches de Hêtre tombées, 
à la Foce di Verde, juillet 1902; sur vieux troncs de Chéne-liège, à 
Porto-Vecchio et à Pietrapola, janvier 1903. 


POLYPORINÉES 
CYPHELLACÉES 


SPARASSIS CRISPA Fr. — Forêt de Vizzavona, Roll. 1897. 

À TOMENTELLA FERRUGINEA Pers. — Sur les rameaux d'Olivier pourrissant à 
terre, à Ajaccio, 4 janvier 1908. 

* HyPocHNuS seRuS Pers. — Sur bois de Hètre, à Vizzavona, 20 octob. 1902. 

* Bvrocanus Sameucr Pers. — Sur un vieux tronc de Sureau, à Vizzavona, 


19 avril 1903. 


T. XLVIIT. 0 


CEXXVI SESSION EXTRAORDINAIRES EN: CORSE, MAI-JUIN 1901: 

+ Hypocanus CÆRULÉOS Bres. — Sur les tiges désséchées de Futrena pube- 
scens, à Ajaccio, 4 avril 1903. 

* HyPOCHNUS BISPORUS Schrôt. — Sur les feuilles d'Olivier et de Ciste pour- 
rissant à terre, à Ajaccio, 4 janvier 1903. 

* CüfTICIUM CALCEUM Pers. — Sur bois de: Hétre, à Vizzavona, 14 mai 1901 ; 
sur bois d’Aune, à Zonza, 9 juin 1904. 


* CORTICIUM CINEREUX Fr: — Sur Bois de Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901, 
20 octob. 1902. 


ConTitum LAVE Fr. — Calvi (Soleirol}, Har. 1903. 


* CoRTICIUM ÉVOLVENS FP. ?— Sur dés branclies et trotics morts d’Arbousier, 
dans.les maquis entre Sartène-et la: Monaccia, 29 décembre 1902: 
* CORTICIUM LÜRIDUM Btes. — Süur des troncs et dés branches mortes 


d’Arbousier, dans les maquis éñtre: Giunchétto et la Monaetix, 
29 décembre 1902. 


* CORTICIUM PUBERUM Fr. — Sur bois dè Pin pourrissant dans la forêt 
d’Aitone, 25. oct. 1902, 


* CORTIGIUM. INCARNATUM Pers. — Sur bois de Hêtre, à Viztavona, 24 mai 1901, 
21 oetob. 1902. 


* CORTICIUM LACTEUM Fr. — Sur bois de Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901, 
24 oetob. 1902. 


ALEURODISCUS DISCIFORMIS (Fr), Pat. — Sur bois d’Yéeuse, à Cristinacce 
(Lutz 1900). 


* HYMENOCHÆTE RUBIGINOSA (Schrad.) Lév. — Sur les branches tombées de 
Quercus-pubescens, à Bavella, 17 avrit 1903. 


* GRANDINIA CRUSTOSA Fr. = Sur le bois détortiqué dû Hêtre, à Vizzavona, 
21 octobre 1902, 


* PLICATURA FAGINEA Karst. ? — Trogit crispa Fr. — Lapeto, sur branches 
mortes, 18 novemb. 1838 (Rom. 60). 


*Meruuius Corium Fr. -- Ajaccio, sur les. branches. mortes. d'Olivier, 
28 octobre 1902. 


POLYPORACÉES 
* [RPEX CANDiDUS Weinm. — Sur branches mortes d’Yeuse, entre Bastelica et 
Cauro, 23 oct. 1902. 


© IRPEX PARADOXUS (Schrad.) Fr, — Sur bois décortiqué de Hêtre, à Visze- 
vona, 23 mai 1901. 


* PORIA VULGARIS Fr. — Sur bois de Pin pourri dans la forêt de: Zona, 
9 juin 1901, 


*.Poria VAPORARIA Pers, — Sur l'écorce des trones morts de Pin Laricios à 
Vizzavona, 20 octobre 1902. 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE. MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXXVIP: 


*PôRra UNITA Pers: — Sur vieux bois de Quercus Ilex, dans la montagne de 
Cagna, 4 juin 1901. 

* POLYPORUS: SULFUREUS Bull. — Sur: vieux trones, à Orezza, 28 août 1840: 

© (Rom. 49); sur souches, à Casamozza, 17 act. 1902. 

* PoLyYPORuS CONFLUENS Fr. — Forêt d’Aïtone, au pied des Pins Laricios, 
25 octob. 1902. 

. PoLyPoRus FRONDOSUS Fr. — Roll. 1897. Vulg. Gallina (Rol.). 

*LBUCOPORUS LENTUS. (Berk.) Quél. — Sur hois de Hêtre: pourri, à Vizzavona,,, 
24 mai 1901. 

* Leutorores: BRuMaLIS (Pers. Quél. — Sur les: souches: des. Cistes, à: la: 
Monaccia, 29 décembre 1902: 

* LEUCOPORUS ARCULARIUS (Fr.) Quél. — Sur les’ souches des Cistes, à 
Renella, près Bastia, 1 novemb. 1840 (Rom. 31), à Calcatoggio, à 
Ajaccio, à Cauro, octob. 1902: Passe souvent'à L. brumalis, dont il n’est 
peut-être qu’une variété. 

* LEucoronus rugarius Qüél. — Sur lés troncs pourrissants du Sapin (Abies 
pectinata), dans:la forêt. d’Aïtone, 25 octobre 1902. 

*MELanopus NUMmULARIUS (Bull.) Pat. — Sur les souches et les branches 
mortes de Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901; dans la forêt de Campotile, 
20 juitlet 1902. 

MELANOPUuS VARIUS (Fr.) Pat. — Forêt de Vizzavona (Lutz 1900) ; forêt de 
Campotile, sur les vieux troncs de Hêtre, 20 juillet 1902. 

* LEproporus cæsius (Fr.) Pat. — Sur les branches de Pin tombées dans les 
forêts de Vizzavona et d’Aïtone, octob. 1902. 

LEPTOPORUS rRABEus (Rostk.) Quél. — Forêt de l'Ospédale (Lutz 1900). 

* LEPTOPORUS ADUSTUS Fr.—Vieux.troncs, à -Lapeto, 11 nov. 1838 (Rom, 58) ; 


. s, 0 + 
vieux troncs de Hêtre, à Vizzavona,, 23 mai 1901 ; d’Yeuse, à Cauro,, 


22 actob. 1902. . | 
Var.nurxus. Rostk. (pro sp.). — Forme résupinée; sur les vieux troncs 


de Hêtre, à: Campotile, 20 juillet 1902. 

Lebroponus 1wperBIs (Bull.) Quél.. — Ro: 1897. 

* DÆpacea BIENNIS Pérs. — Au pied des troncs d'Olivier, à Bonifacio, en ter- 
rain calcaire, 30 décembre 1902: 

* LeNzITES rLAccIDA Bull. — Sur une souche de Chène-liège, dans la vallée de 
la Solenzara, 16 avril 1903. 

* LENzUreS VARIEGATA Fr. — Sur vieux troncs, à Lapeto, 5 janvier 1840 (Rom. 

55); sur souches de Hëtre, à Vizzavona, 23 mai 1901. 

* LENzITES Quencina, Bull. — Sur un vieux tronc de Quercus pubescens, à 
Bavella, 16 avril 1903. 

* Traweres INOUORA Fr. -- Sur un vieux tronc, à Vieo, 26: mai 1901. 


CCXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


* TRAMETES SERPENS Fr. — Sur vieux bois d’Arbousier et d’Erica arborea, à 
Bastia, 11 juin 1901. 


* TRAMETES TRoGi1 Berk. — Sur des poutres, à Ajaccio, 1° juin 1901. 


* TRAMETES HISPIDA Bagl. — Sur des poutres, à Castelluccio près Ajaccio, 22 
mai 1901. 


* HEXAGONA MARCUCCIANA Bag!. et de Not. — Sur les troncs de Quercus 
Ilex, entre Ajaccio et Cauro, octobre 1902. 


CoR1OLUS UNICOLOR (Bull.) Pat. — Dædalea unicolor Bull. — Forêt de Bavella 
(Lutz 1900). 

CORIOLUS VERSICOLOR (Pers.) Quél. — Roll. 1897 ; Sartène, forêts d’Aïtone, 
de Baveila, de Vizzavona, Poggio-di-Nazza (Lutz 1900) ; très répandu, 
durs toutc la Corse, sur les vieux bois de toutes essences (P. Dumée et 
R. Maire). 


Var. LUTESCENS. — Loreto, 5 janvier 1840, Rom. 59. 


* CORIOLUS ZONATUS (Fr.) Quél. — Sur les vieilles souches de Hêtre, à Vizza- 
vona, 23 mai 1901 ,et dans la forêt de Campotile, 20 juillet 1902. 


* CORIOLUS ABIETINUS (Fr.) Quél. — Trpex fusco- violaceus Fr. — Sur l'écorce 
des troncs morts de Pin Laricio, dans les forêts de Vizzavona et d’Aïlone, 
mai 1901. 


PHÆOLUS SIMULANS (Berk et Curt.) Pat. — Sur les troncs, à Vescovato el 
ailleurs, 23 octobre 1840 (Rom. 55) ; sur des troncs morts de Chène- 
liège, à Pietrapola, 2 janvier 1903. 

XANTHOCHROUS HISPIDUS (Fr.) Pat. — Sur les Chênes verts, Roll. 1897 ; sur 
les Oliviers et les Müriers, à Ajaccio, octobre 1902. 


XANTHOCHROUS PINI (Brot.) Pat. — Trametes Pini (Brot.) Fr. — Forêt de 
l'Ospedale (Lutz 1900) ; sur les Pins Laricios qu’il tue et dont il produit 
le € bois gras »,dans la forêt d'Aitone, octobre 1902. 

XANTHOCHROUS PECTINATUS (Klotzsch.) Pat. — Sur les vieux troncs d'Olivier, 
à Ajaccio, 21 mai 1901 ; abondani sur les vieux troncs et les souches 
d'Yeuse et d'Olivier, à Bonifacio, décembre 1902; sur les souches 
d’Arbousier, à Pietrapola, 2 janvier 1903. C’est probablement ici qu'il 
faut rapporter le ? Phellinus sp. (Hariot n. 41) indiqué sur les vieilles 
souches d’Arbousier, dans la vallée du Miomo, près Bastia (Gillot). 

XANTHOCHROUS PERENNIS (L.) Pat. — Loreto, 19 novembre 1838 ; Furiani, 
10 novembre 1839 ; Venzolas:a, 22 novembre 1858 (Rom. 30 et 32); forèt 
de l’Ospedale (Lutz 1900). 

Var. FIMBRIATUS Bull. — Sur la terre et les rochers granitiques, dans la forêt 


de Zonza, 9 juin 1901 ; châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 1902; forêt d’Aïtoné, 
25 octobre 1901. 


PHELLINUS DRYADEUS (Fr.) Quél. -- Cristinacce (Lutz 1900). 


UNGULINA MARGINATA (Fr.) Pat. — Polyporus pinicola Fr. — Roll. 1897: Sur 
les souches de Pin Laricio, dans la forêt d’Aitone, mai 1901, juillet 1902. 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXXIX 


*UNGULINA FOMENTARIA (Fr.) Pat. —. Sur vieux troncs, à Olmo, 11 décembre 
1838 (Rom. 54}; sur trones de Hëtre, à Vizzavona, 23 mai 1901. 

-UNGULINA RESINOSA (Schrad.) Pat. — Roll. 1897. 

* UNGULINA ULMARIA (Fr.) Pat. — Placodes incanus Quel. — Sur un vieux 
Saule, à Aleria, 17 avril 1903. 

GANODERMA LEUCOPHÆUM Mont. -— Roll. 1897. 


GANODERMA LUCIDUM (Leyss.) Pat. — Roll. 1897 ; San-Gavino-di- Carbini 
(Lutz 1900); sur les souches d’Yeuse, à Bastelica, octobre 1902. Paraît 
assez rare en Corse. 

GANODERMA APPLANATUM Pers. — Au pied d’un Yeuse, près de Cardo, 10 
novembre 1851 (Rom. 53), forêts d’Aïtone, de Vizzavona, Sartène, Cristi- 
nacce, La Punta près Ajaccio, San-Gavino-di-Carbini (Lutz 1900). 


FISTULINACÉES 


FISTULINA HEpaTICA L. — Vieux troncs de Châtaigniers, à Loreto, 23 septem- 
bre 1839 (Rom. 41) ; Roll. 1897 ; vieilles souches dans les châtaigneraies, 


à Orezza, Piedicroce, etc., 17 octobre 1902. 


AGARICINÉES 
HYGROPHORACÉES 


-CAMAROPHYLLUS VIRGINEUS (Fr.) Fayod. — Sous les Cistes, au lazaret d’Ajaccio, 
21 décembre 1855, Rom. 76; Lapeto, 11 novembre 1838, Rom. 127 ; 


Roll. 1897 ; forêt d’Aïtone, 25 octbre 1902. 

Var. ROSEIPES. — De petite taille, partie inférieure du stipe plus ou moins 
T0sée. — Furiani, 18 octobre 1837, Rom. 113 ; abonde dans les maquis à ] ar- 
rière-saison sur les terrains granitiques et schisteux, et en terrain calcaire à 
Bonifacio, décembre 1902-janvier 1903. 


* GODFRINIA CERACEA (Walf.) R. Maire. — Maquis, à Ajaccio, 4 janvier 1903. 

GODFRINIA conica (Scop.) R. Maire. — Roll. 1897 ; maquis, à Ajaccio, # jan- 
vier 1903. 

* HYGROCYBE MINIATA (Fr.) Fayod. — Parmi les Sphaignes, dans les tourbières 
du lac de Creno, 20 juillet 1902. 

? HYGROCYBE CHLOROPHANA (Fr.) Fayod ? — Brando, 7 octobre 1838, Rom. 99. 

* HYGROCYBE COCCINEA (Sch.) Fayod. — En groupes dans les lieux couverts, à 
Lapeto, 24 novembre 1838, Rom. 132. 

Hvcrocyee OBRUSSEA (Fr.) Fayod. — Solenzara, 18 octobre 1854, Rom. 152; 


Roll. 4897. 
*HycroPñorus pupoRINUS Fr. — Sous les Sapins, dans la forêt d'Aitone, 25 oc- 


tobre 1902. 


/CCXXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, :MAI-JUIN ‘1901. 


* HYGROPHORUS PRATENSIS .(Pers.) Fr. — Parmi les Cistes, dans la ‘vallée 
de l'Ortolo près Sariène, 29 décembre 1902. 

* HYGROPHORUS EBURNEUS (Bull.) Fr.— Forêt de Vizzavoua, 21 octobre 4902. 

"HyGroenorgs Cossus (Sow.) Fr. — Roll. 1897. 


Gompinius viscipus (L.) Fr. — Roll. 1897; forêts de Pins, à Basteliea et à 
Aîtone, octobre 1902. 


RUSSULACÉES 


ARUSSULA CHAMÆLEONTINA Fr. — Roll. 1897; châtaigneraies, à Orezza, 17 0c- 
tobre 1902. 


RUSSULA AURATA With. — Centuri, 11 mars 1856, Rom. 78; Roll. 4897. 


RussuLa INTEGRA L. — Roll. 1897; forêts de Vizzavona, de Bastelica, d’Ai- 
tone, octobre 1902. 


* RUSSULA FUSCA .Quél. — Forèt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 

+ RuSSULA PONCTATA Gill. — Forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 

* RUSSULA OLIVASCENS Fr. —'Forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 

RUSSULA XERAMPELINA Sch. — Roll. 1897. 

RUSSULA ALUTACEA Fr. — Roll. 1897; San-Gavino-di-Carhini (Lutz 1900). 
RUSSULA ADUSTA Pers. — Roll. 1897; forèt d’Aïtone, 25 octobre 1902.) 

* RUSSULA NIGRICANS Pers. — Forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 


RUSSULA DELICATA Fr. — Roll. 4897; forét d'Aitone (Lutz 1900, Maire 1902); 
Châtaignéraies d'Orezza, 47 octebre 1902. 


RUSSULA LEPIDA Fr. — Forêt de l’Ospédale (Lutz 1900); châtaigneraies, à 
Orezra, 17 octobre 1902. 


*RUSSULA SANGUINEA (Bull.) Fr. — Forêt de Vizzavona, 21 octobre 1902; 
forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 

* RussuLa RuBRA (L.) Fr. — Châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 1902; forêts 
de'Pins, à Bastélica, 23 octobre 1902; à Aïtone, 25 octébre 1902. 

RUSSULA FRAGILIS Pers. — Furiani, 11 octobre 1837: Rom. 135; Roll. 1897: 
San-Gavino-di-Carbini, dans les châtaigneraies (Lutz 1900) ; châtaigne- 
raies d’Evisa, 25 octobre 1902; châtaigneraies, entre Venrolasca et 
Loreto (Lutz, 1901). 


*RUSSULA EMETICA Harz. — Roll. 1897; maquis eutre Cauro et Bastelica, 
23 octobre 1902. 


ROSSGLA QuEcert Fr. — Roll. 1897; forêts de Pins, à Bastelica; 28 octobre 
2. 


RUSSULA NAUSEOSA Pers. — Roll. 1897. 


RUSSULA S0RORA Gill. — Dans-un bosquet de Pins d'Alep, à Ajaecio, 4 jan 
vier 1903. 


MAIRE, DUMÉE ÆT LUTZ. — FLORE MYGOLOGIQUE DE LA :€ORSE. COXX®I 


RoSRULA PECTINATA Bull..— Roll. 4897; éhâtaigneraies, à Oreuza, 17 oetobre 
1902. 

RUSSULA FŒTENS Pers. — Roll. 1897; forêt d'Aitone, San:Gavino-di-Carbini 
(Lutz 1900). 

RUSSuLA FURCATA Pers. — Roll. 1897. 

RUSSULA HETEROPHYLLA Fr. — Roll. 1897. 

* RUSSULA  GALOCHROA!Fr.— Forêt d’Aitone, 23 octébre 1902. 

RUSSULA GRAMINICOLOR Secr, — ‘Roll. 1897; forêt de Vizzavona, sous les 
‘Hètres, 21 octobre 1902. 

* RussuLA DEPALLENS Fr. — Sous les Cistes, au Monte Cacalo, près Ajaccio, 
18 décembre 1855, Rom. 136; maquis, à Ajaccio, 28 octobre 19092 ; forêt 
de Vizzavona, 21 :octobre 1902; châtaigneraies d'Orezza, 17 -oétobre 
1902. 

RUSSULA CYANOXANTHA Sch. — Furiani, 28 ‘octobre 1838, Rom. 126; ‘Roll. 
1897; Punta di Pozzo di Borgo (Lutz 1900); très répandu dans les chà- 
taigneraies, à Bastia, Orezza, Evisa, Vico, Bastelica, etc., octobre 
1902. 

Vulg. Colomba bianca. 

Lacrarius benciosys (L«) Fr. — Roll. 1897; fréquent dans les forèts de 
Pins Laricios et manitimes et de Sapins, Vizaavona, Aïtone, Bastelica, 
Ajaccio, etc., octobre 1902. 

* LacTARIUS viNosus Barla. — Forêt d’Aïtone, sous les Pins Laricios, 25 oc- 
tobre 4902. N'est probablement qu'une variété de Lact. deliciosus. 
*Lacranius :CONFROYERSUS (Pers.) Fr — Châtaigneraies, à Oresza, 17 oc- 
tobre 1902; pâturages, .à Campo-di-Lero, près Ajaecio, ‘22-octobre 1902; 

châtaigneraies d’Evisa, 25 octobre 1902. 

* LacrariuS VELLEREUS Fr. — Châtaigneraies, à Venzolasca, 28 octobre 1858, 
Rom. 75. (Forme à pied latéral.) 

* Lacrarius piperATUS (Scop.) Fr. — Châtaigneraies, à Venzolasta, 3 juin 
1840, Rom. 70. 

* Lacranius voLemus Fr. — Châtaigneraies, à Venzolasca, 3 juin 1840 et 
25 novembre 4858. « iles brebisles dévorent. » Rom. 69 et 450. 

* LAcTARIUS AURANTIACUS Fr. — Forét d’Aïtone, ‘25 octobre 1902. 

* Laerarius rrerocazus (Ball.) Fr. —'Bois de Pins d'Alep, à Ajaccio, 28 oc- 
tobre 1902. 

* LACTARIUS oBNUBILUS Lasch. — Forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 
*Lacrarivs sertFLuus DC. — Roll. 1897; châtaigneraies d'Orezza, 17 oc- 
itobre 1902, : 

* Lacrarius uvinus Fr. — Chercherone, près Loreto, 18 novembre 1835 
(Rom. 71); châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 4902. 


CCXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


LACTARIUS BLENNIUS Fr. — Roll. 1897; châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 
1902. 


LACTARIUS PICINUS Fr. — Roll. 1897. 
LACTARIUS VIETUS Fr. — Roll. 1897. 
LACTARIUS MUSTEUS Fr. — Roll. 1897. 


LACTARIUS TORMINOSUS (Schr.) Fr. — Mont Cacalo, près Ajaccio, 16 décembre 
1855, Rom. 86; Roll. 1897; sous les Cistes, au lazaret d’Ajaccio, 23 oc- 
tobre 1902; parmi les Cistes, à Bonifacio, calcaire, novembre-décembre 
1902 (Ferton, R. Maire). La forme de Bonifacio n’a pas de lait ou en pré- 
sente très rarement une quantité à peine appréciable. 


LACTARIUS INSULSUS Fr. — Roll. 1897. 


* LACTARIUS TABIDUS Fr. — Dans un bosquet d’Yeuses, en terrain calcaire, à 
Bonifacio, 30 décembre 1902. 


LACTARIUS MITISSIMUS Fr. — Roll. 1897. 


AGARICACÉES 
CLITOCYBÉES 


* MYCENA CAPILLARIS Schum. — Sur les feuilles tombées de Quercus Ilex, à 
Bonifacio, forme à pied lisse, 30 décembre 1902. 


* MYCENA CRUENTA Fr. — Forêt de Vizzavona, sous les Hètres, 21 octobre 
1902. 


* MYCENA HÆMATOPUS Pers. — Forêt de Vizzavona, sous les Hêtres et les 
Pins, sur les feuilles mortes et les vieilles souches, 21 octobre 1902; 
forêts de Pins, à Bastelica, 23 octobre 1902. 


* MYCENA CALOPODA Pers. — Sur les aiguilles de Pin, dans la forét de Baste- 
lica, 23 octobre 1902. 


* MYCENA EPIPTERYGIA Scop. — Forêts de Pins, à Bastelica, sur la mousse, 
23 octobre 1902. 


* MYCENA FARREA Lasch. — Sur les troncs d’Arbousier et de Phillyrea, dans 
les maquis, à Cauro, 23 octobre 1902. 


MYCENA ROSELLA Pers. — Roll. 1897; abonde, sous les Pins, dans les forêts 
d’Aïtone, Bastelica, Vizzavona, octobre 1902. 


* MYCENA LACTEA Pers. — Sur les brindilles et les aiguilles de Pin, dans la 
forêt d’Aitone, 27 mai 1901. 


MYcENA SEyNit Quél. — Roll. 1897. 
MYCENA PARABOLICA Fr. — Roll. 1897. 


* MYCENA METATA Fr. — Sous les Pins, dans la forêt de Vizzavona, 21 0- 
tobre 1902. 


MYCENA ALCALINA Fr. — Roll. 1897. 


… _éééééhéééééistééitéétététt mm résisté — mmittétiimsiiéasnmmnme “7 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXXXIII 
* MYCENA AMMONIACA Fr. — Bois de Pins d'Alep, à Ajaccio, 28 octobre 1902. 


MYCENA GALERICULATA Scop. — Orezza, sur les débris de châtaignes, 2 sep- 
tembre 1840, Rom. 123; Roll. 1897; répandu dans les forêts de la Corse, 
sur les souches de Pin, de Hêtre, de Châtaignier, etc. (P. Dumée et 
R. Maire 1901, R. Maire 1902.) 

MYCENA pur Pers. — Roll. 1897; forêts de Pins, à Vizzavona, Bastelica, Aï- 
tone; présente une multitude de variations, octobre 1902. 


CoLLyBiA piropa Fr. — Roll. 1897. 


COLLYBIA FUMOSA Pers. — Roll. 1897. 
* COLLYBIA sEMITALIS Fr. — Châtaigneraies, à Evisa, 25 octobre 1902. 

Nota. — € Ce n’est pas le C. fumosa Pers., qui a les spores rondes et que 
Quélet donne comme synonyme de l’espéce Friesienne, qui a, au contraire, les 
spores lancéolées. » Boudier in litt. 

CoLLYBrA FUsIPES Bull. — Roll. 1897; forêt d’Aïtone, San-Gavino-di-Carbini 
(Lutz 1900); sur les souches d’Oliviers, à Ajaccio, 21 mai 1901. 

CoLLyBiA pryopxiLA Bull. — Forêt d’Aitone (Lutz 1900); maquis, à la Punta 
di Pozzo di Borgo, 22 mai 1901; forêt de Vizzavona, sous les Hêtres, 
21 octobre 1902; maquis, à Cauro, 23 octobre 1902. 

COLLYBIA BUTYRACEA Bull. — Roll. 1897; châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 
1902, à Evisa, 25 octobre 1902. 

CoLLYBIA coNIGENA Pers. — Roll. 1897; sur les cônes de Pin Laricio, dans la 
forèt de Vizzavona, 21 octobre 1902. 

* CoLLyBIA ATRATA Fr. — Lapeto, 1° novembre 1838, Rom. 91. 

* COLLYBIA TUBEROSA Bull. — Sur les Champignons pourris, à Bastelica et à 
Aïtone, octobre 1902. Se trouve souvent sans sclérote. 

* Cozrvyera cLavus L. — Sous les Pins Laricios, dans la forêt d’Aïtone, 
8 avril 1503. 

* COLLYBIA MACULATA Alb. et Schw. — Entre Venzolasca et Loreto (châtai- 
gneraies) (Lutz, juin 1901). 


* MARASMIUS ANDROSACEUS (L.) Fr.? — Sur les feuilles sèches, dans les 
endroits humides et couverts, à Loreto, 18 novembre 1838, Rom. 155. 


* Marasmius BuLLiARDI Quél. — Sur les feuilles pourrissantes, dans les chà- 
taigneraies, entre Orezza et Folelli, 17 octobre 1902. 

* MaRASMIUS ROTULA (Scop.) Fr. — Sur les feuilles sèches, dans des lieux 

L humides, à Lapeto, 18 novembre 1838, Rom. 154. Sur les brindilles, à 


Vico, 26 octobre 1902. 

* Marasmius Apieris Batsch. — Sur les aiguilles de Sapin tombées dans la 
forêt d’Aitone, 25 octobre 1902. _ 

* Marasmius iNsiriTius Fr. — Sur les brindilles, dans les maquis, à Ajaccio, 


28 octobre 1902. 


CCXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, \MAI-JUIN 11901. 
MaRASMIUS EPICHLOE Fr. —.Roll. 1897. 


MaRASMIUS -EPIPHYLEUS Fr. — Roll. 1897; sur les feuilles pourrissantes dans 
les shâtaigneraies, à Evisa, 25 octobre 1902. 


MARASMIUS RAMEALIS (Bull.)'Fr. — Ajaccio (Lutz 1900). 


* MARASMIUS CHORDALIS Fr. — Forêt d’Aïtone, sous les Hêtres et dans les 
pâturages vers le col de Vergio, 25 octobre 1902. 


* MARASMIUS ALLIACEUS (Jacq.) Fr. — Très abondant sous les Hètres, à Vizza- 
vona, 23 mai 1901, 21 octobre 1902, et dans la forêt d'Aïtone, 25 octobre 
1902. 


MARASMIUS OREADES ‘(Bolt.) Fr. — ‘Très répandu dans les pâturages de la 
côte et des basses montagnes, en automne et au printemps (Rom.&5; 
Roll. 1897; Dumée et Maire 1901 ; Maire 1902). 


MARASMIUS LONGIPES (Bull.) Quél. — Châtaigneraies,:au-dessus de Loreta, 
20 octobre 1839, Rom. 124 ; Roll. 1897; châtaigneraies, à Orezza, 17 oc- 
tobre ‘1909. 


* OMPHALIA RUSTICA Fr, — Châtaigneraies, à Piedicroce-Orezza, 17 octobre 
1902. 


OMPHALIA sp. — Pâturages, à Vizzavona, 23 mai 4901. 


* OMPHALIA (UMBELLIFERA (Li)iFr, var. YIRIDIS Quél. — Dans les châtaigneraies 
de Cardo (Doùmet-Adanson), 3 novembre 4840, Rom. 97. 


OMPHALIA PYXIDATA Bull.) Fr. — Roll. 4897; Ajaccio, sous les Gistes, 28 0c- 
tobre 1902. 


* CALATHINUS PORRIGENS/(Pers:) Quél..— Sur:un:tronc pourrissant de Pin Lari- 
cio,. dans Ja forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 


* CALATHINUS PERPUSILLUS :(Fr.) Quél. — Sur les brindilles tombées sous un 
bosquet d’Yeuses, dans la vallée de Canalli, près Bonifacio, 30 décembre 
1902. 

* PLEUROTUS ERYNGu (DC.),Fr. — Santo-Pietro, 12 novembre 1839, au pied 
des Férules, Rom. 119 (forme à chapeau noir, lisse); sur des souches de 
Férule, à Santa-Lucia-di-Porto-Vecchio, 1°" janvier 1903 (forme à cha- 
peau squamuleux, chamois pâle). Comestible. 

PLEUROTUS NEBRODENSIS Inz. — Au pied des Férules, à Casta, 6 octobre 1840, 
‘Rom. 418; environs de Gorte, Roll. 1897. 

Vulg. fungo ferlajo (Rom.,) petraghiolo, (Roll) 
Nota. — Ce Champignon n’est probablement qu’une variété blanche du PI. 

Eryngii DC. 

* PLEUROTUS OLEARIUS (DC.) Fr. — Furiani, 7 octobre 1838, Rom. 84; Olmo, à 
‘Ghereherone, {1'oetobre 4837, Rom. 92. A terre, dans les olivettes, au” 
90 d'Ajaccio, probablement sur les racines des -Oliviers, 28 octobre 


Vulg. Gallostuzzo maligno et Gallinella selvatica. 


PT. 


MAIRE, DUMÉE ÆT LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA :CONSE. £LXXXN 


* PLEUROTUS PETALOIDES (Bull.): Fr. — Sur les ‘vieilles souches :de:Hètre, à la 
Fose de Vizzavona,. 21 octobre 1902. 

* PLEUROTUS GEOGENIUS (Paul.) Quél. — A terre dans {es olivettes,en:terrain 
calcaire, à Bouifacio,,25 octobre 1902 (Ferton). 

* PLEUROTUS CORTICATUS Fr. — Sur les Chênes, à Vescovato, 12 octobre 1839, 
Rom. 121 et 121 bis. 

* PLEUROTUS CONCHATUS (Bull.) Fr. — Sur bois de Hêtre ,pourrissant, dans la 
forêt de Campotile, hante vallée du Tavignano, 20 juillet 1902. 

* LENTINUS squamosus (Sch.) Quél. — L. lepideus Fr. — Sur les troncs 
pourrissanis de Sapin, dans la forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 

SCHIZOPHYLLUM ALNEUM:L.— Sur'hranches inortes, à Cardo, 47 décembre 1838 
:(Rom. 57); très répandu dans toute la Corse:sur.les vieux troncs, les 
souches et les pièces de hais, surtout de Pin; .forét de Bavella (Lutz), 
Ajaccio, Vizzavona, Sartène, Aïtone, Zonza, Bastelica ; sur Châtaignier, à 
Orezza, sur Yeuse, à la montagne de Cagna, etc. 

* GREPIDOTUS VARIABILIS Pers. — Sur branches mortes, dans les châtaigaeraies 
entre Folelli.et-Qrezza, 17 octobre 1902. 

* CREPIDOTUS SPHÆROSPORUS Pat. — Sur les troncs d’Eucalyptus, dans un 
jardin à Vico, 26 octobre:1902. 

* LENTINUS CASTOREUS.Fr. — Sur un tronc de Pin pourrissant à terre, à Vizza- 
vona, 21 octobre 1902. 


CLITOCYBE AURANTIACA (Fr.) Studer. — Cantharellus aurantiacus Fr.— Roll. 
4897; abondant, sous les Pins, dans les forêts de Vizzavona, de Bastelica, 


d’Aïtone, octobre 1902. 

CLITOCYBE FRAGRANS Sow. — €. suuveolens Schum. — Roll. 1897; sous les 
Hétres, à a Foce de Vizzavona, 21 octobre 1903. 

CLiTocyBE oporA Bull. — .C.oiidis Scop. —- Roll. 1897. 

* ÜLITOCYRE INFUNDIBULIFORMIS (Schäff.) Fr. — Paraît peu-répandu:en Corse ; 
sous les Yeuses, entre Cauro et Bastelica, 23 octobre 1902. 

GLLTOCYBE NkBULARIS Batsch. — Roll. 4897 ; forêt de Vizzavona, 21 octobre 1902; 
forêt d’Aitone, 25 octobre 1902; Bonifacio, en terrain calcaire, 
13 avril 1903. 

* CLiTOCYBE sp. ff. NEBULARIS (Batsch.) Fr. — Pâturages et maquis, à Cauro, 
22 octobre 1902. 

* CLITOCYBE GEOTROPA (Bull.) Fr. — Furiani, 28 septembre 1836, Rom. 105 
et 106. — Vulg. Cimbella, comestible. 

* CLITOCYBE GIGANTEA (Sow.) Fr. — Châtaigneraies de Loreto, 2 novembre 1839 ; 
comestible, Rom. 73 et 74. 

* CLITOCYBE PARILIS Fr. — Parmi les Gistes, à Ajaccio, 28 octobre 1902. | 

* Cuirocyee BruMALIS Fr. — Répandu dans les pâturages et les forêts :'Baste- 
ca, Vico,1Enisa, Viszavena, Orezza, ete., octobre 1902. 


CCXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


* CLITOCYBE CYATHIFORMIS (Bull.) Fr. — Forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 


* CLITOCYBE CONNATA Schum. — Furiani, 29 octobre 1837, Rom. 64; forêt 
d’Aitone, 25 octobre 1902. 

* CLITOCYBE PITYOPHILA Secr. — Forêt de Vizzavona, sous les Pins, 21 octo- 
bre 1902. 


* CLITOCYBE CERUSSATA Fr. — Châtaigneraies, à Evisa, 25 octobre 1902. 
CLITOCYBE PHYLLOPHILA Fr. — Roll. 1897. 


* CLITOCYBE TUMULOSA Kalchbr.? — Sous les bruyères, à Furiani, 29 septembre 
1837, Rom. 65. 


LACCARIA LACCATA Scop. — Roll. 1897. Très répandu dans les forêts, les 
châtaigneraies et les maquis dans toute la Corse (R. Maire 1902). 


MucipuLA MUcIDA (Fr.) Pat. — Roll. 1897; abondant, dans la forêt de Vizza- 
vona, sur les vieux troncs de Hêtre, 21 octobre 1902. 


* ARMILLARIELLA MELLEA (Vahl.) Karst. — Au pied d'un Saule, à Monserrato, 
21 novembre 1841, Rom. 129; forêtde Vizzavona, surles Pins etles Aunes, 
21 octobre 1902 ; rhizomorphes sur vieux bois de Hêtre, 23 mai 1901; 
Cauro, sur les Yeuses, 23 octobre 1902; forét d’Aitone, 25 octobre 1902. 


GONIOSPORÉES. 
* LEPTONIA SERICELLUM Fr. — Clairières des forêts de Pins, à Bastelica, 23 oc- 
tobre 1902. | 


* LEPTONIA EUCHLORUM Lasch, — Environs de Mausoleo, 7 octobre 1838, Rom. 
104; pelouses calcaires, à Bonifacio, 30 décembre 1902. 


* LEPTONIA Cf LAMPROPUS Fr.? — Pietra-Nera, 16 janvier 1838, Rom. 107. 

* LEPTONIA KERVERNIT Guern. — Châtaigneraies, à Bastelica, 23 octobre 1902. 
* NOLANEA PASCUA Pers. — Pâlurages, à Vizzavona, 23 mai 1901. 

* NOLANEA MaMMosA Fr. — Clairières, dans la forêt de Zonza, 15 avril 1903. 
ENTOLOMA LIviDUM Bull. — Roll. 1897. 


Fr, NIDOROSUM Fr. — Roll. 1897; châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 


* rl « . . , 
EcciLiA CANCRINA Fr. — Pelouses, à Caldarello-Pianottoli, 29 décembre 1902. 


CLITOPILUS OrcELLA Bull. — Roll. 1897; châtaigneraies, à Orezza, Bastelica, 
Evisa, etc., octobre 1902. 


TRICHOLOMÉES. 
INOCYBE DESTRICTA Fr. — I. Bongardii Kalchbr. — Roll. 1897. 


INOCYBE PRÆTERVISA Quél. — Roll. 1897. 
INOCYBE ASTEROSPORA Quél. — Roll. 1897. 


INOCYBE GEOPHILA (Bull. Fr. — Roll. 1897. Très répandu dans les châtaigne- 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXXXVII 


raies et les forêts, dans toute la région montagneuse de la Corse 
(R. Maire 1902), sous les variétés blanche et brune; la var. violacée, 
dans les bois de Pins maritimes, à Porto-Vecchio, 1° janvier 1903. 


* INocyBE RIMOSA (Bull.) Fr. — Dans les maquis, entre le golfe de Ventilegne 
et Bonifacio, 29 décembre 1902. 

INOCYBE FASTIGIATA (Sch.) Fr. — Roll. 1897; forèt de Vizzavona, 21 octobre 
1902. 

* INOCYBE REPANDA (Bull.) Fr. — Châtaigneraies, à Evisa, 25 octobre 1902. 

INOCYBE COMMINUTA Bres. — Roll. 1897. 

INocy8Ee TRiNi Wein. — Roll. 1897. 

HEBELOMA CRUSTULINIFORME (Rull.) Fr.— Roll. 1897; châtaigneraies, à Orezza, 
17 octobre 1902. Paraît peu répandu en Corse. 

* HEBELOMA SACCHARIOLENS Quél. — Châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 1902 ; 
forêts de Pins et châtaigneraies, à Bastelica, 23 octobre 1902. 

* HEBELOMA TESTACEUM (Batsch.) Fr. — Châtaigneraies, à Evisa, 25 octobre 
1902. 

HEBELOMA VERSIPELLE Fr. — Roll. 1897; forêts de Pins, à Bastelica, à Aïtone, 
octobre 1902. Sous les Yeuses et dans les maquis, à Cauro, 23 octobre 


1902. 

* CORTINARIUS cYANOPUS (Secr.) Fr. — Châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 
1902. 

CORTINARIUS BALTEATUS Fr. —- Roll. 1897. 

* CORTINARIUS TURBINATUS (Bull.) Fr. — Sous les Hêtres, à la Foce de Vizza- 


vona, 21 octobre 1902; forèt d’Aïtone, 25 octobre 1902 ; abonde, sous les 
Cistes, en terrain calcaire, à Bonifacio, décembre 1902, janvier 1903 
(Ferton, R. Maire). 

CORTINARIUS FULMINEUS Fr. — Roll. 1897. 

* CORTINARIUS CRISTALLINUS Fr. — Châtaigneraies, à Piedicroce-Orezza, 
17 octobre 1902. 

CORTINARIUS COLLINITUS Sow. — Loreto, 20 octobre 1839, Rom. 81; Roll. 
1897; châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 1902. 

* CORTINARIUS DURACINUS Fr.— Sous les Sapins, dans la forèt d’Aïtone, 25 oc- 
tobre 1902. 

* CORTINARIUS SATURNINUS Fr. — Forêt de Vizzavona, 21 octobre 1902. 

* CORTINARIUS DECIPIENS Pers. — Pâlurages, à Cauro, 22 octobre 1902. 

* CoRTINARIUS TORVUS Fr. — Sous les Sapins, dans la forêt d’Aïtone, 25 octo- 
bre 1902. 

* CORTINARIUS SCUTULATUS Fr. — Châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 1902. 

* CORTINARIUS MYRTILLINUS Fr. — Châtaigneraies, à Bastelica, 23 octobre 1902. 

* CORTINARIUS CINNAMOMEUS (L.) Fr. var. cROCEUS Sch. — Sous les Sapins, 
dans la forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 


CCXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN: 1901. 


PRICHOLOMA SULFUREUM Bull. — Roll. 4897 ; forèts de Vizzavona, de Bastelica, 
d'Aïtone, octobre :1902. 


TRICHOLOMA ALBUM Schi. — Roll. 1897. 
* TRICHOLOMA EQUESTRE L. — Forêt d’Aifone, sous les Pins, 25 octobre 1902. 


TRICHOLOMA RUTILANS Schäff. — Roll. 1897; sur les racines et les souches de 
Châtaignier et de Pin, à Evisa et dans la forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902: 


* TRICHOLOMA DECORUM Fr. — Sur un tronc de Pin pourrissant, dans la forêt 
d’Aïtone, 25 octobre 1902. 


* TRICHOLOMA PESSUNDATUM Fr. — Furiani, 12 octobre 1837, Rom. 79. 


* TRICHOLOMA ALBO-BRUNNEUM Pers. — Châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 
1902. 


* TRICHOLOMA USTALE Fr. — Châtaigneraies d'Évisa, 25 octobre 1902. 
* TRICHOLOMA SORDIDUM Fr. — Sous des Pins, à Vico, 26 octobre 1902. 


* TRICHOLOMA NUDUM Bull. — Maquis, à Sartène, sur les amas de feuilles 
mortes, 29 décembre 1902. 


* TRICHOLOMA SEJUNCTUM Sow. — Châtaigneraies, à Orezza, 17 octobre 1902; 
sous les Pins, dans la forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. 


* TRICHOLOMA SAPONACEUM Fr. — Forêt d’Aitone, sous les Pins; châtaigneraies 
d'Evisa, 25 octobre 1902. 


* TRICHOLOMA HUMILE Pers.—Assez répandu sur les pelouses entre les Cistes, 
à Ajaccio, Sartène, La Monaccia, Porto-Vecchio, à Bonifacio en terrain 
calcaire, décembre 1902, janvier 1903. 


* TRICHOLOMA TERREUM St. — Paraît rare en Corse; sous les Pins, dans la 
forêt d’Aïtone, 25 octobre 1902. (Forme à teinte très foncée.) 


* TRICHOLOMA CINERASCENS Bull.?— Furiani, Loreto, 42 octobre 1836,.Rom. 82. 


* MELANOLEUCA VULGARIS Pat. — TRICHOLOMA MELALEUCUM Fr. — Pâturages;, 
à la Foce de Vizzavona, 21 octobre 1902. | 


* ARMILLARIA AURANTIA (Sch.) Fr. ? — Furiani, 21 oct. 1837, Rom. 90. 


AMANITÉES 
* PLUTEUS PHLEBOPHORUS Dittm.. — Sur les souches dé Hêtre, à la Foce de 
Vizzavona, 21 oct. 1902. 


PLUTEUS CERVINUS Fr. — Roll. 1897 ; sur une vieille souche d'Yeuse, à Vice, 
27 mai 1901. 


LEPIOTA HELVEOLA Bres. — Roll. 1897. 


* L'EPIOTA ASPERA Pers. — Châtaigneraies, à Orezza, 17 octob. 1902; forêts 
de Pins, à Vigzavona, 21 oetob. 1902, à Aïtone, 25 oct. 1902; bois de 
Pins maritimes, à Ajaccio, 28 oct. 4902. 

* LEP10TA SP. — Sous. les Hètres, à la-Foce de: Vizzavona, 21 octob: 1902: — 
Cette Lépiote a l'aspect de L. aspera, dont elle:présente les écailles et la 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLOHE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXXXAX 


grande dimension; elle a, par contre, les spores et l’anneau floconneux 
de L. clypeolaria. Elle est blanche avec les écailles du chapeau brunä- 
tres. — Nous n’en avons tfouvé qu’un seul exemplaire, qui, soumis à 
M. Boudier, n’a pu être identifié avec certitude. 

LEPIOTA. OLYPEGLARIA Bull! -— Roll. 1897 ; abonde dans les forêts de. Pins à 
Vizzavona, Bastelica,.Aïtone, octob, 1902, 

LEPIOTA CRISTATA A. et S. — Roll. 1897; forêt d’Aïtone, 25 octob. 1902. 

* LEPIOTA AMIANTINA Scop. — Forèt d’Aïtone, sous les Pins, 25 octob. 1901. 

LEPIOTA CARCHARIAS Pers. — Roll. 1897; sous les Pins, dans.les forêts de 
Vizzavona, d’Aïtone, de Bastelica, octob. 1902. 

* LeploTa PUDICA Bull. — Ajaccio, dans les maquis de la Punta di Pozzo di 
Borgo, 22 mai 1901 ; Bonifacio (Ferton). novembre 1902: 

* VOLVARIA GLOIOCEPHALA (D. C.) Fr. — Parmi Jes Gistes, en terrain calcaire, 
à Bonifacio et à Santa-Manza, 30 décembre 1902. De novembre à janvier 
(Ferton). 

AMANITOPSIS VAGINATA (Bull.) Roze. — A. plumbea Sch. — Paraît très répandu 
en Corse : Lapeto, 19 nov. 1839, Rom. 133 (forme blanche) ; sous les 
Cistes, à Ajaceïo, 21 décemb: 1855, Rom. 96; Roll. 1897; maquis, à la 
Punta di Pozzo di Borgo, 22 mai 1901; au Salario, 28 octob. 1902; chà- 
taigneraies,. à Orezza,. Bastelica,. Evisa, Vico, etc., octob. 1902; forêt 


d’Aïtone, juillet et octobre 1902. : 
Var. FuLvASch. — Ajaccio, 21 décemb. 1856, Rom. 110; Roll. 1897. 


Paraît plus rare que le type. Vulg. Babisolu. 
* AMANITOPSIS STRANGULATA (Fr.) Roze. — Forêts de Pins, à Bastelica ; 
= 93 octob. 1902. 

AMANITA ASPERA Fr. — Roll. 1897. 

* AMANITA MUSCARIA L. — Ajaccio, 16 octob. 1836; Furiani, etc. (Rom. 67 
et 68) ; forêt d’Aïtone, sous les Bouleaux et les Sapins, 25 octob. 1902 ; 
Bastelica, foréts de Pins, 23 octob. 1902; sous les Cistes, à Ajaccio, 
28 décembre 1902. 

ANANITA PANTHERINA Fr. — Furiani, 7 oct. 1838, Rom. 149; Corte, châtai- 
gneraies, Roll. 1897; forêt d'Aïtone (Lutz, 1900) 5 paraît très répandu 
dans toute la: région montagneuse : châtaigneraies, à. Orema, Vico, 
Evisa, Bastelica; forêts-de Pins, à Aïtone, Vizzavona, Bastelica, Zonza, etc., 
juillet et octobre 1902. 

AMANITA RUBENS Pers. — Roll. 1897. 

AMANITA: CÆSAREA Seop. — Loreto, 2 octob. 1837, Rom. 66; Roll. 1897; 
Orezza, dans les châtaigneraies, 17 oct. 1902. 

AMANITA PHALLOIDES Vaül. — Solenzara, 10 octob. 1863, Rom. 142; Roll. 
1897 ; forêt d’Aîtone, sous les Pins, 25 oct. 1902. Parait peu répandu 
en Corse. 

AMANITA Mapra Fr. — Venzolasea, 25 oct. 1861, Rom. 145; Roll. 1897 ; Padu- 


lella (Luz, juin 1901). 


CCXL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


PHOLIOTÉES 


* TUBARIA FURFURACEA (Pers.) Fr.— Pâturages, à Ajaccio, 28 oct. 1902. 
NAUCORIA PEDIADES Fr. — Forêt d’Aitone (Lutz 1900). 
NaucoriA Cucümis Pers. — Roll. 1897. 


* NAUCORIA PUSILLA Fr. — Ajaccio, pâturages, à la Punta di Pozzo di Borgo, 
22 mai 1901. 


* NAUCORIA VERVACTI Fr. — Pâturages, à Vico, 27 mai 1901. 

* NAUCORIA SEMIORBICULARIS Bull. — Casamozza, pâturages, 17 octobre 1902. 
FLAMMULA GuMMOsA Lasch.— Roll. 1897. 

FLAMMULA SPUMOSA Fr. — Roll. 1897. 

FLAMMULA CARBONARIA Fr.— Roll. 1897. 

FLAMMULA PENETRANS Fr. — Roll. 1897. 


FLAMMULA SAPINEA Fr. —* Forêt de Vizzavona (Luiz 1900); sur bois de Pin 
pourrissant, forêts de Bastelica, 23 octob. 1902 ; d’Aïtone, 25 oct. 1902. 


FLAMMULA PICREA Fr. Roll. 4897. — Sur les troncs de Pin pourrissant, dans la 
forêt de Vizzavona, 21 octob. 1902, 


* PHOLIOTA PRÆCOX Pers. — Pâturages et maquis, dans la montagne 
d’Ajaccio, 4 avril 1903. 


* PHOLIOTA TOGULARIS Fr. — Pelouses en terrain calcaire, à Bonifacio, 30 dé- 
cembre 1902. 


PHOLIOTA MARGINATA Batsch. — Roll. 1897; sur les souches de Pin, dans les 
forêts de Vizzavona, d’Aïtone, de Bastelica, etc., octob. 1902. 


* PHOLIOTA MUSTELINA Fr. — Sur Jes troncs de Pin pourrissants, forêt de 
Bastelica, 23 oct. 1902. 


* PHOLIOTA MURICATA Fr. — Sur les troncs pourrissants de Pin Laricio, dans 
la forêt de Vizzavona, 21 octob. 1902. 


* PHOLIOTA AURIVELLA Batsch. — Sur les souches d'Eucalyptus, à Sagona, à 
Campo-di-Loro; sur les racines du Pin maritime, à Bastelica, oct. 1902. 


* PHOLIOTA SUBSQUARROSA Fr. — Au pied d’un Eucalyptus, au Seudo, près 
Ajaccio, 11 avril 4903. 


PHOLIOTA AUREA Sow. — P. spectabilis Fr. — Port de Centuri, 11 mars 1856, 
Rom. 137 ; Koll. 1897 (sur un tronc d’Yeuse). 


* PHOLIOTA ÆGRITA Fr. — Sur les troncs d’Orme, de Mèrier, et à terre dans 
un pré, à Ajaccio, non loin d’un Peuplier, 21 mai 1901, 23 octob. 1902. 


* . 
GALERA OVALIS Fr. — Dans les pâturages, le plus souvent près des bouses : 
Vizzavona, Vico, le Coscione, etc. mai-juin 1902. 


GALERA TENERA Sch. — Roll, 1897; très répandu dans les pâturages, de la 


1 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXLI 


plaine à la région alpine, Ajaccio, Sartène, Bastia, Vizzavona, Aïtone, le 
Coscione, etc. 


Nota.— Les basides et les paraphyses sont disposées en quinconce, comme 
chez les Coprins ; la spore présente un pore apical ; il existe dans le tissu du 
chapeau des hyphes vasculaires [laticifères) ramifiées et anastomosées, rem- 
plies d’une substance hyaline, qui paraissent manquer dans le pied. 


GALERA HypNoRuM Batsch. — Roll. 1897; irès répandu, dans les touffes de 
mousse, dans les châtaigneraies et les forêts de toute la Corse (P. Dumée 
et R. Maire, 1901, R. Maire, 1902). 


COPRINÉES 


* LEUCOCOPRINUS EXCORIATUS (Sch.) Pat. — Châtaigneraies, à Bastelica, parmi 
les Pteris aquilina, 23 octob. 1902. 

LEUCOCOPRINUS MASTOIDEUS (Fr.) Pat. — Roll. 1897. 

* LEUCOCOPRINUS GRACILENTUS (Krombh.) Pat. — Olmo, 10 octobre 1839 
(Rom. 117). 

LeucocopRINUS PROCERUS (Scop.) Pat.— Furiani, oct. et nov. 1837, Rom. 51; 
Roll. 1897; parmi les Cistes, à Ajaccio, 28 décembre 1902. 

LEUCocoPRINUS RHACODES (Vitt.) Pat. — Roll. 1897. 

PSALLIOTA siLvATICA (Sch.) Fr. — Roll. 1897 ; forêt d'Aïtone, 25 octob. 1902. 


* PSALLIOTA PRATENSIS (Sch.) Fr.— Parmi les Cistes, entre Propriano et Sar- 
tène, 28 décembre 1902. 

* PSALLIOTA FLAVESCENS Roze. — Dans un jardin, à Vico, 26 oct. 1902 ; dans 
un bosquet de Pins, à Ajaccio, 28 oct. 1902. 

PSALLIOTA CAMPESTRIS (L.) Fr. — Prés, à Cardo, 8 octob. 1836, Rom. 94; 
Roll. 1897 ; forêt de Bavella ; Ajaccio, route des Sanguinaires (Lutz 1900); 
Punta di Pozzo di Borgo, 21 mai 1901; Casamozza, 17 oct. 1902; Cauro, 
23 oct. 1902. Paraît assez répandu. Vulg. Gambijola. 

— var. VILLATICA Brond. — Pâturages, auprès du fortin de Ja Foce de Viz- 
| zavona, 21 octobre 1902. 


STROPHARIA ALBO-CYANEA Desm. — S. coprinifacies Roll. — En troupes sur 
les aiguilles et le bois de Pin pourris, dans la forèt de Vizzavona, 


Roll. 1897 ; R. Maire, 21 octob. 1902. 
STROPHARIA ERUGINOSA (Curt.) Fr. — Roll. 1897 ; forêts de Pins et chätaigne- 
raies, à Vizzavona, Aïtone, Bastelica, Vico, etc., octob. 1902. 
STROPHARIA MELANOSPERMA Fr. — Cardo, 2 juin 1839, Rom. 125 ; Roll. 1897. 
STROPHARIA CORONILLA (Bull.) Fr. — Roll. 1897; pâturages, à Casamozzr, 
17 octob. 1902; à Vizzavona, 21 octob. 1902. 


* STROPHARIA STERCORARIA (Bull.) Fr.— Sur les bouses de vache, à la Punta 


di Pozzo di Borgo, à Vizzavona, mai 1901, à Bastelica, 23 octob. 1902. 


T. XLVIIL, P 


CCXLII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


STROPHARIA SEMIGLOBATA (Batsch.) Fr.—Sur la fiente de cheval, à Bastia, etc., 
3 mai 1842, Rom. 162 ; Roll. 1897 ; très répandu sur les bouses et crot- 
tins, depuis la côte jusque sur les hauts sommets (P. Dumée et R. Maire 
1901, R. Maire 1902). 


* STROPHARIA MERDARIA Fr. — Sur les bouses, dans la forêt de Vizzavona, 
21 octob. 1902. 


NEMATOLOMA FASCICULARE (Huds.) Karst. — Lapeto, 11 nov. 1838; Rom. 103; 
Roll. 1897 ; souches de Hêtre, à Vizzavona, 23 mai 1901 ; forêts de Viz- 
zavona, d’Aitone, de Bastelica, ete., octob. 1902. Paraît très répandu 
dans toute la Corse. — Vulg. Giallone. 


* HYPHOLOMA HYDROPHILUM (Bull.) Fr. — Forêts de Hêtres, à Vizzavona, sur 
les vieilles souches, 23 mai 1901 ; 21 octob. 1902. 


* HYPHOLOMA CANDOLLEANUM Fr.— Haies et décombres, à Cauro, 22 oct. 1902. 


* HYPHOLOMA APPENDICULATUM (Bull.) Fr. — Ajaccio, sur la terre dans les 
jardins, 28 oct. 1902. 


* PSILOCYBE COPROPHILA (Bull.) Fr. — « En troupes sur la fiente cavaline » 
(sic), Bastia, 3 mai 1842, Rom. 163. 


PSATHYRA CORRUGIS (Pers.) Fr. — Roll. 1897; pelouses, à la Punta di Pozzo 
di Borgo, 22 mai 1901. | 


* PSATHYRA TORPENS Fr. — Pâturages et maquis, dans la montagne d’Ajaccio, 
4 avril 1903. Spores 13-13 nu long. 

* PSATHYRA CANOBRUNNEA (Batsch.) Fr. —Sur des décombres, sous les Hètres, 
auprès de l'Hôtel de la Foce de Vizzavona, 21 octob. 1902. 

PANÆOLUS CAMPANULATUS (L.) Fr. — Sur le crottin de cheval, à Lupino, près 
de Bastia, 10 janvier 1838, Rom. 156 ; Roll. 1897 ; çà et là dans toute la 
Corse : Vizzavona, Aïtone, le Coscione, Bastelica, ete. (mai et juin 1901, 
juillet et octobre 1902). 

* PAN-ÆOLUS SPHINCTRINUS Fr. — Sur les bouses de vache, dans les tour- 
bières du lac de Creno, 20 juillet 1902. 


* ANELLARIA SEPARATA (L.) Karst. — Assez répandu, dans les pâturages de 
la région subalpine, sur les bouses de vache de l’année précédente, a 
printemps. Vizzavona, col de Vergio, le Coscione, mai-juin 1901. 

PSATHYRELLA DISSEMINATA (Pers.) Fr.— Roll. 1897; sur bois pourri, à Orezza- 
Piane ; sur une souche d’'Eucalyptus, à Ajaccio, octobre 1902. 

* PSATHYRELLA CAUDATA Fr. ? — Bastia à Lupino, 18 octob. 1838, Rom. 157. 

PSATHYRELLA SUBATRATA (Pers.) Fr. — Roll. 1897. 

* COPRINUS ATRAMENTARIUS Bull. ? — Dans les terres humides et couvertes 
à Cardo, 11 nov. 1860, Rom. 158. 

COPRINUS COMATUS Fr. — Roll. 1897 ; sables dulittoral, à Sagona, 26 mai 1902; 


châtaigneraies, à Vico et forêt d’Aitone, 26 mai 1901 ; pâturages, à Caur0 
2 oct. 1902. 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXLIH 


* COPRINUS MICACEUS (Bull.) Fr. — En touffes sous les Hêtres, à Vizzavona, 
23 mai 1901 ; sous les Pins, dans la forêt d'Aïtone, 25 octob. 4902. 


* COPRINUS RADIATUS (Bok.) Fr. — Sur le crettin de cheval, à Bastia, 8 mai 
1841, Rom. 159 ; à Vizzavowa, 21 oct. 1902, 


PAXILLACÉES 


PAXILLUS GIGANTEUS Sow. — Roll. 1897. 
PAXILLUS GRISEOTOMENTOSUS Fr. — Roll. 1897. 


PAXILLUS INVOLUTUS Fr, — Roll. 1897; Casamozza, 1902; châtaigneraies, à 
Evisa, 25 act. 1902, forêts de Pins, à Bastelica, 23 oct. 1902. 


BOLÉTACÉES 


GYROPORUS CASTANEUS (Bull.) Quél. — Roll. 1897. 

* Bocerus ALBIDus Romagnoli inéd. (sub Ceriomyces). (PL. XIV, fig. 1 et 2). 
— € Chapeau bombé circulaire lisse et blanc. Il n’a pas de lames et 
celles-ci sont remplacées par des fibres rouge tendre ou rosé et cou- 
vertes par une membrane de volva blanehe attachée en anneau au pédon- 
cule, lequel est gros et supporte à sa base plusieurs petits Champignons 
de même couleur et de la même forme ; diamètre 7 centimètres, pédicule 
8 centimètres. Bastia, à Ponteprato, 1° octobre 1840. » Rom. 119. 

Ce Bolet, dont Romagnoli donne une figure assez honne, Parait être une 
espèce bien distincte de toutes celles connues jusqu'ici; il y a lieu de la recher- 
cher en Corse. Voici sa description, telle qu’on peut l'établir d’après la planche 
de Romagnoli : Chapeau convexe, lisse, blanc, de T centimètres environ de 
diamètre, tubes roses ou rouge pâle, non décurrents. Pied blanc, lisse, gros, 
r'enflé à la base, portant un anneau bien développé. Chair blanche. La cou- 
leur des spores est inconnue ; celle des tubes donnerait à penser que les 
spores doivent être roses, ce qui ferait rentrer cette espèce dans le genre 
Tylopilus. 

BoLerus Lureus L. — Roll. 1897; forêt d’Aîtone, 25 octob. 1902. 

BOLETUS GRANuLATUS L. — Roll. 1897; bois de Pins Laricios près du lac de 
Creno, 20 juillet 1902 ; bois de Pins d'Alep, à Ajaccio, 28 oct. 1902. 
BoLETUS Bovinus L. — Roll. 1897 ; San-Gavino-di-Carbini (Lutz 1900) ; 
abonde, dans les forêts de Pins, à Bastelica et à Aïtone, octob. 1902. 

* Boerus Boupiert Quél. — Sous les Pins maritimes, forêt de Bastelica, 
23 oct. 1902. | 
* BoLsTus vARIEGATUS Swartz. — Sous les Pins Laricios dans la forêt d’Aïtone, 

25 oct. 1902. L 
Bouerus panius Fr. — Châtaigneraies, à San-Gavino-di-Carbini (Lutz, 1900). 


BoLerus coreicus Roll. — Vendu sur le marché d’Ajaceio, Roh. 1897 ÿ ma- 
quis, à Cauro, 22 octob. 1902, à Ajaccio, à la Monaccia, 27 et 29 décem- 


CCXLIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
bre 1902, à Santa-Manza (Ferton, décembre 1902). Manque, sur le cal- 
caire, à Bonifacio. Vulg. Mucchiajolo. 

BOLETUS TESSELLATUS Gill. — B. nigricans Roze et Richon. — Roll. 1897. 


* BOLETUS AURANTIACUS Bull. — Bords des ruisseaux dans les forêts de Pins, 
à Bastelica, 23 octob. 1902. 


BoLETus vERSICOLOR Rostk. — Roll. 1897; châtaigneraies, à San-Gavino- 
di-Carbini (Lutz, 1900) ; châtaigneraies, à Orezza, 17 octob. 1902. 
BOLETUS CHRYSENTERON Fr. — Roll. 1897 ; châtaigneraies, à Orezza, 17 octob. 
1902 ; forêt de Vizzavona, 21 oct. 1902; forêt d’Aitone, 25 oct. 1902. 


BOLETUS SUBTOMENTOSUS L. — Loreto, 23 septemb. 1839, Rom. 178; Roll. 
1897; maquis du Salario, à Ajaccio, 25 mai 1901 ; châtaigneraies, à 
Orezza, forêts de Pins de Vizzavona, d’Aïtone, de Bastelica, etc., octob. 


1902. 
BOLETUS IMPOLITUS Fr. — Roll. 1897. 
* BOLETUS RETICULATUS Schäff. — Venzolasca, 19 mai 1851, Rom. 176. 
BoLETUS EDULIS Bull. — Châtaigneraies, à San-Gavino-di-Carbini (Lutz 


1900) ; maquis, à Cauro, 23 octob. 1902; châtaigneraies, à Orezza, 
Evisa, Bastelica, octob. 1902. Indiqué au lazaret d’Ajaccio par Boullu 


(1878). 
* BOLETUS PURPUREUS. — Furiani, 8 sept. 1837, Rom. 166. Vulg. Tintajolo. 
* BOLETUS REGIUS Krombh. — Châtaigneraies, entre Evisa et Porto, en face 


d’Ota, 28 mai 1902. 
BOLETUS APPENDICULATUS Sch. — Roll. 1897. 


BOLETUS LURIDUS Schäff. — Bastia, Ponteprato, Furiani, 6 octob. 1838, Rom. 
174 ; Roll. 1897 ; forêt de Vizzavona, 21 octob. 1902; entre San Nicolao 
et Regetti (Lutz, juin 1901). 


LYCOPERDINÉES ou GASTROMYCÈTES 


TYLOSTOMACÉES 


* * ® 
TYLOSTOMA FIMBRIATUM Fr. — Solenzara, à la marine, oct.-nov. 1862, Rom. 


196 ; maquis, au bord du Rizzanèse, entre Propriano et Sartène, 28 dé- 
cembre 1902. 


SCLÉRODERMACÉES 


ASTRÆUS HYGROMETRICUS (Pers.) Morgan. — Bastia, 1° novemb. 1840, Rom- 
186 ; Roll. 1897 ; sables maritimes, à Sagona, 27 octob. 1902; sous les 
Pins, à Ajaccio, 98 oct. 1902 ; maquis, à la Monaccia, 29 décemb. 1902. 


* SCLERODERMA GEaster Fr. — Olmo, à Chercherone, 7 octob. 1939 ; Bastia» 


octob.-nov. 1839, Rom. 183 et 197; Ajaccio, maquis à Aspreto, 28 dé- 
cembre 1902. 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ.— FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXLV 
SCLERODERMA VULGARE Horn. — Roll. 1897: col de Saint-Pierre (Vergio 
soprano), 19 juillet 1902. 


SCLERODERMA VERRUCOSUM (Bull.) Pers. — Roll. 1897 ; châtaigneraies, à 


Evisa, 25 oct, 1902. 
— Var. LÆVE Lév. — Bois de Chênes Yeuses, à Bonifacio, en terrain calcaire, 


31 décembre 1902. 
SCLERODERMA Bovista Fr. — Poggio-di-Nazza (Lutz 1900). 
* SCLERODERMA (Areolaria) Sp. — Furiani, 17 octob. 1847, Rom. 38. 


| Nota. — D'après M. Patouillard, ce Scleroderma serait voisin, sinon iden- 
tique, d’un Scleroderma d'Algérie, qu’il ne connaît également que par une 
âquarelle. I1 y a lieu de le rechercher en Corse et en Algérie. 


PoLysaccum Pisocarpium Fr. — Bastia, 8 octobre 1840, Rom. 180 ; Roll. 1897 ; 
maquis, entre Galeria et Osani, et à’ Porto, 9 avril 1903. 

POLYSACCUM CRANIUM Lév. — Ajaccio: « frequentissime in arenosis grani- 
ticis prope Adjacionem » (Léveillé). Nous n’avons pu jusqu'ici retrouver 
ce Champignon en bon état, faute sans doute de l’avoir recherché à l’épo- 
que favorable, 

PoLvsaccum crassipes DC.— Ajaccio, parmi les Cistes, au lazaret (lLutz, 1900). 


SPHÉROBOLACÉES 


SPHÆROBOLUS STELLATUS Tode. — Forêt de Perticato (Soleirol), Har. 1901. 
\ 


* SPHÆROBOLUS TUBULOSUS Fr. — Sur bois de Pin pourrissant, à Vizzavona, 
20 octobre 1902. Diffère de Sphærobolus stellatus par le péridiole plus 
pâle, hyalin ou jaunâtre, par le péridium s’ouvrant par un orifice circu- 
laire, à bords souvent involutés, plus tard irrégulièrement déchiré, mais 
non étoilé, presque complètement immergé dans le substratum. 


HYMÉNOGASTRACÉES 


*Razopocon Lureozus Tul. — Sous les; aiguilles de Pin Laricio, dans la 
forêt d’Aitone, 25 octob. 1902. 

* RaiZOPOGON PRovINCIALIS Tul. — Sous les aiguilles de Pin Laricio, dans la 
forêt d’Aitone, 27 mai 1901. 


.LYCOPERDACÉES 


GEASTER rimpriatus Fr. — Corse (Léveillé). Je ne l’ai trouvé que sur le cal- 
caire à Bonifacio, dans des bosquets d’Yeuses, 30 décembre 1902. 
(R. Maire). 

CaLvATIA cæLara (Bull.) Pat. — Toga, 10 mai 1840, Rom. 181; forêt de 
l’Ospedale (Lutz, 1900); Solenzara, 1° mars 1863, Rom. 193; pâturages, 


GCXLVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 
à Evisa, 28 mai 1901 ; à Guagno, 29 mai 1901 ; montagne de Cagna, près 
de Giannuccio, 4 juin 1901. 


Bovisra PLUMB£EA Pers. — Paraît très répandu dans les pâturages, de la côte 
aux hauts sommets : forêt d’Aïtone (Lutz 1900); Ajaccio, 26 mai 190! ; 
Mela, 6 juin 1901 ; Casamozza, 17 oct. 1902; pâturages du Coscione et 
de Campotile, juillet 1902. 


* BOVISTA GIGANTEA Batsch. — Maquis, à la Punta di Pozzo di Borgo, 22 mai 
1901. 


* LYCOPERDON POLYMORPHUM Vitt. —- Sur des talus de sable granitique, dans 
la vallée da Rizzanèse, près Sariène, 29 décembre 1902. Forme des 
sables, à masse mycélienne radiciforme très grosse. 


LYCOPERDON ROLLANDI Pat. — Corte, Roll. 1897. 
LYCOPERDON DERMOXANTHOM Vitt. — Cristinacce (Lutz, 1900). 


LYCOPERDON SPHÆRALE Lév. in herb. Mus. Par. ; Hariot, Champignons de 
Corse, A. F. À. S., 30° session, H., p. 455. — Corse (Boullu). 


LYCOPERDON FURFURACEUM Schaeff. — Corse (Soleïrol ex Hariot). 
LYCOPERDON PRATENSE Pers. — Corse (Soleirol ex Hariot). 

LYCOPERDON ECHINATUM Pers. — Roll. 1897. 

LYCOPERDON GEMMATUM Batsch. — Algajola (Soleirol ex Hariot); Roll. 1897, 


forêts de Vizzavona, de Bastelica, d'Aïtone ; châtaigneraies d’Orezza, de 
Vico, ete., octob. 1902. 


LYCOPERDON EXCIPULAPORME Seop. — San-Gavino-di-Carbini ; forêt de Viza- 
vona (Lutz 1900); sous les Sapins, dans Ja forêt d’Aïtone, 25 oct. 1902. 
* LYCOPERDON HIEMALE Bull. — Forêt d’Aïtone, 25 octo. 1902. 


* LYCOPERDON MARGINATOM Vitt. ? — Sous les Cistes, à Ajaccio, 31 décembre 
1835, Rom. 188. 


SÉCOTIACÉES 
* SECOTIUM ACUMINATUM Mont. — Solenzara, à la marine, 12 octob. 1862, 
Rom. 194. 
NIDULARIACÉES 


* CYATHUS VERNICOSUS D. CG. — C. Olla Pers. =— Sur bois mort, au Monte 
Cacalo, près Ajaccio, 16 décembre 1855, Rom. 44; sur brindilles, à 
prove 22 octobre 1902; à Ajaccio, Bonifacio, Porto-Vecchio, décembre 

* CYATHUS SRIATUS (Huds.) Hoffm. - Sur bois mort et brindilles, à Soken- 
zara, 28 octobre 4862 (Rour. 47) ; à Bastehica, 23 octobre 1902. 

* CRUCIBULUM VULGARE Tul, — Sur bois mort : châtaigneraies de Cardo, 
près Bastia, 8 novembre 1841, Rom, 45 ; sur branches mortes de /uné- 
perus xlpina, au Coscione, 7 juin 4904 ;:sur les pétioles poarrissants de 


MAIRE, DUMÉE ET LUTZ. — FLORE MYCOLOGIQUE DE LA CORSE. CCXLVII 


Pleris aquilina, à Bastelica, 23 octob. 1902 ; sur les brindilles, dans 
les châtaigneraies, à Orezza; dans les forêts de Pins, à Bastelica, Viz- 
ZaVona, Aïtone, octob. 1902. Paraît très répandu dans toute la montagne 


corse. 


PHALLACÉES 


COLUS HIRUDINOSUS Cav. et Séch. — Bastia, 14 octob. 1844, Ajaccio, sous les 
Cistes près du lazaret, 15 janvier 1855, Rom. 15; Ajaccio, fort d’Aspreto 
(Boullu) ; Ajaccio, jardins vers le Casone, 1° juin 1901. Trouvé pour la 
première fois par Soleirol, sur les bouses, à Calvi, 1820 et 1823 (Hariot). 
Parmi les Cistes, à Bonifacio, en terrain calcaire, décembre 1902. 


CLATHRUS CANCELLATUS Tourn. — Furiani, Bastia, Vescovato, etc., octobre 
1840 (Rom. 16) ; Roll. 1897; Bonifacio, janvier 903 (Ferton). 


PHALLUS ImPupIcus L. — Roll. 1897 ; maquis, à Aspreto, près Ajaccio (Boullu) 


Explication des planches XIII et XIV. 
PLANCHE XIII. 


PLancne XII : Observations générales : a — écidiospore, u — urédospore, 
t — téleutospore. 

Fig. I. — Puccinia Crepidis-leontodontoidis R. Maire n. sp. : ps. quelques 
cellules de pseudopéridium vues de face en perspective et en 
coupe optique. 

Fig. EL — Puccinia Galii-elliptici R. Maire n. sp. 

Fig. III — Sphærella implexicola R. Maire n. sp. 

Fig. IV. — Puccinia Beschiana R. Maire n. sp. 

Fig. V. — Clasterosporium tamaricinum R. Maire n. sp. 


Fig. VI. — Puccinia corsica R. Maire n. sp. 


- 


Nota. — Toutes les figures de cette planche ont été dessinées à l’aide de 
la chambre claire d’Abbe, avec la combinaison Leitz obj. achr. 7 X oc. 2, à 


un grossissement de 600/1. 
PLANCHE XIV. 
Fig. 4, 2. — Boletus albidus (Romagnoli) R. Maire. (Reproduction de la 
planche originale de Romagnoli.) 
Fig. 3. — Spatularia minima R. Maire, G. — 4, 6. 


CCXLVIIT SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


RAPPORT SUR LA VISITE FAITE PAR LA SOCIÉTÉ 
BOTANIQUE DE FRANCE AU JARDIN BOTANIQUE DES PADULE; 
par M. le D' C. GERBER. 


Le Jardin botanique des Padule, que la Société botanique de France a 
visité au cours de sa session extraordinaire en Corse, est situé dans la 
partie nord de la plaine fertile des Cannes, à 1 500 mètres d'Ajaccio. 

Cette propriété, de la contenance de 4500 mètres carrés, est divisée 
en deux parties à peu près égales : la première, exposée au nord, 
fait face à un coquet pavillon d'habitation ; elle comprend 110 massifs 
ou parterres contenant un grand nombre de plantes ornementales et 
florales, accompagnées chacune d’une étiquette en zinc portant l’indi- 
cation de la famille à laquelle appartient le végétal et les noms bota- 
niques et vulgaires de ce dernier; Ja seconde, exposée au couchant, 
forme le potager fruitier. Ces deux parties constituent chacune un plan 
légèrement incliné, et Ja ligne suivant laquelle ces deux plans se 
coupent, sert à l'écoulement des eaux pendant les fortes pluies ou les 
inondations. 

Quant à l’eau indispensable à l’existence des jardins dans cette île, où 
souvent il ne pleut pas une seule fois durant les trois mois de l'été, elle 
est fournie par le ruisseau des Cannes, qui limite la propriété à l’ouest. 
Elle est recueillie dans trois réservoirs échelonnés en ligne droite et 
presque à égale distance l’un de l’autre; leur capacité est telle qu’il y a 
toujours une quantité suffisante d’eau pour les besoins de l’arrosage. 
Aussi, les nombreuses plantes cultivées aux Padule sont-elles, en géné- 
ral, d’une très belle venue. 

Un Catalogue (1) ayant été publié par l’aimable propriétaire des 
Padule et par M. Martin Douyat, je renverrai le lecteur à cet inté- 
ressant travail pour le nom des plantes que le botaniste, comme l’hor- 
ticulteur, Peuvent venir, tout à loisir, étudier dans ce jardin qui, 
bien que propriété privée, est gracieusement ouvert à tous ceux qui ont 
le désir de s’instruire dans la connaissance des plantes. 

Je suis heureux de terminer ces quelques lignes trop courtes en cons- 
lalant que tous les membres de la Société botanique de France ont vu 
arriver avec peine la fin de cette charmante réception dans la belle pro- 
priété de M. Campi où, ainsi qu’il a tenu à nous le faire constater et 
comme il le dit d’ailleurs avec tant de grâce dans sa Notice : « le son 
du primitif chalumeau préconisé par Virgile pour l’embellissement de la 


vie champêtre, se trouve remplacé par les symphonies du Menestrel, la 
merveille musicale du vingtième siècle. » 


(1) Notice sur le Jardin botanique des Padule. Ajaccio, 1901. 


GERBER. — RAPPORT SUR L’ÉTABLISS. HORT. DE LA CARROSACCIA. CCXLIX 


RAPPORT SUR LA VISITE FAITE PAR LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE 
DE FRANCE A L'ÉTABLISSEMENT HORTICOLE DE LA CARROSACCIA ; 
par M. le D' C. GERBER. 


Un élégant gentleman, habitant Nice depuis plusieurs années, se 
laissait aller à la vie mondaine de cette merveilleuse station hivernale, 
lorsqu’en 1882 les médecins intervinrent et, dans l’intérêt de sa santé 
ébranlée par les fatigues et le surmenage inhérents à cette vie mondaine, 
lui conseillèrent d’aller passer l’hiver dans une station plus calme, où 
de se reposer il eût la liberté. 

Il choisit Ajaccio, se rétablit promptement dans ce séjour enchanteur 
où l’on n’éprouve qu’un seul désir, celui de se laisser vivre, revint 
chaque hiver, trois années durant, et se décida enfin, en 1885, à se fixer 
définitivement dans cette belle Corse, qui lui avait rendu la santé. 

A cet effet, il acheta, à quelques kilomètres d’Ajaccio, près de la 
route d’Alata, une propriété d’une vingtaine d'hectares plantée en Oli- 
viers et en Vignes phylloxérées, et il conçut l’idée de la transformer en 
propriélé d'agrément. 

Mais cet intelligent gentleman était un philanthrope doublé d’un 
homme actif. Au cours de ses fréquents séjours sur la côte d'Azur, il 
avait pu constater l'immense parti que les horticulteurs tiraient d’un 
climat qui, certes, ne vaut pas celui d’Ajaccio; aussi, dès 1887, se pro- 
posa-t-il de créer un établissement horticole modèle afin d'aider l’horti- 
culture et même l’agriculture corses à sortir de l’état de lorpeur où elles 
se trouvent depuis des siècles. 

Une institution semblable n'existait pas encore dans l’île, malgré les 
efforts tentés depuis cent ans par la métropole. Bien avant l’aimable di- 
recteur de la Carrosaccia, l’État avait, en effet, cherché à atteindre le 
but poursuivi par M. Strasser-Ensté et à utiliser la température hiver- 
nale si clémente de la Corse pour tenter l’acclimatation des plantes exo- 
tiques. 

C’est ainsi que, quelques années après la réunion de la Corse à 
la France, en 1782, le père de Napoléon [*, Charles Bonaparte, signa 
avec l’État un contrat par lequel il s’engageait, moyennant une certaine 
indemnité, à entreprendre, dans sa propriété des Salines, située aux 
portes d’Ajaccio, entre le chemin de Candia et l’embranchement de la 
route de Bastia, la culture en grand du Mürier et des plantes exotiques. 
A sa mort, survenue trois ans après le contrat, il y avait dans cette pro- 
priété de 20 hectares : 100 000 Müriers et plus de 2 000 arbres fruitiers 
ou d'ornement. Survient la période troublée des débuts de la Révolu- 


tion : l’établissement périclite rapidement. 


CCL SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


Quinze ans plus tard, nouvel essai, entrepris cette fois par le Pre- 
mier Consul, qui fit transformer l’enclos de l’ancien couvent des Francis- 
cains, à Ajaccio même, en un Jardin botanique de 6 474 mètres :arrés, 
dans lequel on cultive avec succès le Coton, l’Indigo, le Caféier, la 
Canne à sucre et le Ricin. Ce Jardin, continuant à prospérer, fut annexé 
en 1807 au Muséum d’histoire naturelle de Paris pour y poursuivre les 
expériences et les essais culturaux que la rigueur du climat de la capi- 
tale ne permettait pas d'entreprendre au Jardin des Plantes. Ce fut sa 
perte. Le Jardin d’Ajaccio était loin de présenter des conditions de 
salubrité suffisantes pour mettre à l’abri de la malaria des continentaux 
n’ayant jamais vécu dans des lieux marécageux. 

La mort de deux directeurs, envoyés successivement par le Muséum 
d'histoire naturelle, n’était pas faite pour encourager les Parisiens à 
continuer les essais dans ce Jardin où ils contractaient des accès de 
fièvre paludéenne mortels. Aussi, le Muséum se désintéressa-t-il de a 
question, et le Jardin fut confié à la ville d’Ajaccio. II ne tarda pas à de- 
venir un jardin potager destiné à subvenir aux besoins d'employés qui 
n'avaient, le plus souvent, pas d’autre rétribution. Finalement, il fut 
considéré, pour ainsi dire, comme la propriété de deux Nègres faits pri- 
sonniers pendant l'insurrection de Saint-Domingue et qui se consolaient 
de la perte de leur liberté en cultivant des légumes. 

Le dernier coup fut porté à cet établissement par le général Bruny, 
qui, en 1815, pendant les troubles d'Ajaccio, fit raser les murs de clô- 
ture du Jardin et Hivra au pillage les plantes exotiques et les cultures 
qui subsistaient. 

En 1831, troisième tentative de création d’un Jardin d’essai. Le Con- 
seil général de la Corse achète à la famille Ramolino, apparentée aux 
Bonaparte par la mére de Napoléon 1°, l’ancien domaine des Salines, et 
conçoit le projet d’en faire une pépinière. On y transporte les quelques 
arbres qui avaient échappé au désastre du Jardin botanique et, sous la 
direction de M. Lefort père, pais sous celle de son fils, la pépinière 
prend un grand essor et livre à l’horticulture, en quelques années, plus 
de 900 000 plants d’arbres fruitiers. 

Aux Lefort succède l’agronome corse bien conna Ottavi, qui essaye, 
mais en vain, de prévenir l’effondrement de ce troisième essai, effon- 
drement qui a pour cause la réduction trop considérable de l'allocation 
annuelle, ce qui ne permet plus l’entretien d’une aussi grande pépi- 
nière. Le Conseil général finit enfin par céder les Salines à l’Admints- 
tration de la colonie pénitentiaire horticole de Castellucio; c’est le 
désastre complet, ainsi que peuventde constater tous ceux qui ont le 


courage d'aller visiter ce qui fut autrefois le bel établissement horticole 
des Salines. 


GERBER. — RAPPORT SUR L’ÉTABLISS. HORT. DE LA CARROSACCIA. CCLI 


À cette pépinière ont succédé différentes pépinières eréées dans les 
cinq arrondissements et largement subventionnées par le département ; 
mais les directeurs de ces établissements considèrent trop leurs charges 
comme des sinécures, et l’on peut dire que cette quatrième tentative a 
échoué comme les précédentes. 

Telle était la situation quand M. Strasser-Ensté entreprit de substituer 
l'initiative privée à l'initiative publique pour la création d’un établisse- 
ment horticole modèle. 

I s’adjoignit eomme collaborateur un intelligent jardinier ayant tra- 
vaillé sous la direction de Lenné dans les jardins de Charlottenburg et 
de Berlin, puis dans le magnifique établissement de J. Veiteh et fils, 
Limited, à Londres, et à eux deux ils commencèrent à transformer la 
propriété de la Carrosaccia. Il fallut tout d’abord la rendre habitable en 
l’assainissant, car si le vallon où elle se trouve est tristement connu par 
la facilité avec laquelle on y contracte des accès de fièvre paludéenne 
(d’où le nom corse bien caractéristique de Carrosaccia), il faut bien dire 
que cette propriété contribuait alors beaucoup à maintenir cette répu- 
tation. Une vingtaine d'espèces d’Eucalyptus furent semées, et, l’année 
Suivante, un cercle de jeunes Eucalyptus entourait complètement la 
propriéié. De plus, toute cause de stagnation des eaux fut supprimée. 
Résultats : depuis quatre ans, vingt-six personnes habitent, été comme 
hiver, l'Établissement, et aueun accès de fièvre ne s’est déclaré. 

Malheureusement, au bout de six mois, le chef jardinier vint à mourir, 
et M. Strasser-Ensté se trouva aux prises avec les plus grandes difficultés 
concernant la main-d'œuvre. Le Corse, en effet, surtout dans la région 
occidentale de l'Ile, ne veut pas cultiver la terre. Il considère le travail 
de celle-ci comme un travail inférieur, indigne de lui, et il a recours, 
Pour cultiver ses champs, à des Italiens, à des Luequois. Dans l’impos- 
sibilité d'utiliser la main-d'œuvre indigène, le directeur de la Carro- 
Saccia fut obligé d’avoir recours, aussi bien pour les ouvriers prrdiniers 
que pour les chefs, à des continentaux. Ceux-ci, nullement familiarisés 
avec le pays et ses exigences culturales, passent par une période durant 
laquelle ils font plus de mauvaise besogne que de bonne, et, au moment 
Où, ayant acquis l'expérience nécessaire aux dépens de la propriété, ils 
vent être réellement utiles, impatientés par les échecs antérieurs, ils 
quittent la Corse. C’est ainsi que, de 4887 à 1896, cinq jardiniers chefs 
se succédèrent dans le nouvel établissement, et que, tous les aus, le 
personnel inférieur dut être renouvelé, au grand détriment des eul- 
tures. : 
Cela ne découragea pas le fervent apôtre du relèvement de l'herticul- 
ture et de l'agriculture corses qui, ne reculant devant aucun sacrifice pé- 


CCLII SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


cuniaire, si lourd qu’il fût, persista, espérant bien arriver au but qu'il 
poursuivait avec une ténacité remarquable. 

En 1897, il se décida enfin à être son propre jardinier-chef, et, depuis 
cette époque, l'établissement a pris un essor considérable, l'amateur 
distingué qu'était M. Strasser-Ensté étant devenu un remarquable prati- 
cien, sachant profiter lui-même et faire profiter les autres de l’expé- 
rience acquise au prix de si grands sacrifices. 

C’est pour constater l'importance de cet établissement horticole et 
les services qu’il peut rendre à l’agriculture et à l’horticulture de l’île, 
que le directeur de la Carrosaccia invitait les membres de la Société 
botanique présents à la session extraordinaire de Corse, à visiter sa pro- 
priété. 

Dans cette visite, nous nous occupâmes successivement des pépi- 
nières, des cultures de primeurs, des plantes d'ornement et espèces 
exotiques, de la Vigne, et recueillimes de précieux renseignements que 
M. Strasser-Ensté eut l’amabilité de nous donner. 


Pépinières. — Plusieurs hectares sont consacrés aux arbres fruitiers. 
Signalons tout particulièrement les pépinières de Pommiers et de Ceri- 
siers dont les sujets, semés en octobre de l’année dernière et greffés en 
mars, sont très beaux et atteindront, nous dit le directeur, plus d'un 
mètre de hauteur avant la chute de leurs feuilles, qui nese produit, à 
Ajaccio, que fin novembre et parfois même fin décembre. Cette longue 
durée de la végétation présente certains inconvénients; au moment, en 
effet, où les plants de Pommiers et de Cerisiers doivent être livrés au 
commerce afin que la vente soit rémunératrice, ils possèdent encore 
leurs feuilles ; comme l’arrachage, dans ces conditions, serait dangereux 
pour les arbres, il faut se résigner à faire la livraison plus tard. À côté 
des variétés précoces destinées à l'exportation, M. Strasser-Ensté cultive 
les variétés mieux adaptées aux divers climats de montagne, en vue de 
leur diffusion dans les régions élevées de la Corse. 

Les pépinières de Pêchers ne le cèdent en rien aux précédentes pour 
la beauté et le nombre des sujets, et nous avons pu admirer les jeunes 
plants provenant de greffes sur Amandier destinés aux terrains secs, el 
ceux greffés sur franc qui supportent mieux les terres humides et par 
suite qui peuvent, à la rigueur, être plantés dans des sols où l’on cul- 
tive en même temps des légumes et par suite soumis à de fréquents 
arrosages. 

Nous n’insisterons pas sur la belle pépinière de Vignes hybrides et 
porteurs directs, et nous terminerons cette revue des arbres fruitiers en 
signalant les essais infructueux .entés pour acclimater les Groseilliers 
(Ribes nigrum et sunguineum). Quel qu’ait été le procédé employé : 


GERBER. — RAPPORT SUR L'ÉTABLISS. HORT. DE LA CARROSACCIA. CCLIII 


semis, boutures, éclats, le résultat a été jusqu'ici franchement 
mauvais. 

Quant à la pépinière de Rosiers obtenue par bouturage (environ cinq 
mille pieds), elle est moins florissante: cela est dû principalement au 
manque d'eau. Quels que soient les efforts développés par M. Strasser- 
Ensté, il n’arrive pas, en effet, à obtenir une quantité d’eau suffisante 
pour les nombreuses cultures qui couvrent sa propriété. L'eau est 
fournie par le canal de la Gravone, qui apporte à la ville l’eau potable 
après avoir traversé la propriété. D’après les conventions, ce canal doit 
donner à la Carrosaccia 250 000 litres d'eau par vingt-quatre heures; 
mais le propriétaire s’estime heureux avee les 30000 litres qu’il reçoit 
réellement, bien que la redevance annuelle qu’il paye soit pour 250000 
litres. Le canal traversant la propriété dans sa région inférieure, 
M. Strasser-Ensté a installé un moulin à vent qui lui permet d’élever la 
quantité d’eau nécessaire à l'irrigation des parties hautes, lorsque le 
vent souffle. Malheureusement, on attend trop souvent en vain dans ce 
beau golfs d’Ajaccio 


« Le moindre vent qui d'aventure 
Fait rider la face de l’eau »; 


aussi, est-on souvent obligé, à la Carrosaccia, de substituer Je cheval au 
vent et d’utiliser une noria qui n'arrive pas à fournir la quantité d’eau 
strictement nécessaire. 

Tandis que nous déambulons le long du canal de la Gravone en nous 
demandant comment il se fait qu’avec tant d’eau les rues d’Ajaccio 
Sentent parfois si mauvais, nos yeux sont atlirés par les ruines d’une 
petite usine, derniers restes d’un essai tenté par M. Strasser-Ensté et 
d'où aurait dû sortir la richesse du pays. 1 s’agit de la fabrication des 
huiles essentielles. Ceux d'entre nous qui ont eu le bonheur de par- 
Courir le maquis au printemps, savent combien le Romarin, la Lavande, 
le Myrte, les Artemisia, ete., sont odorants dans l’ile, et combien, par 
Conséquent, ces plantes sont riches en essence. M. Strasser-Ensté 
conçut le projet de créer une distillerie d'huiles essentielles qui devait 
être une source de bénéfices non seulement pour le propriétaire de 
l’usine, mais encore pour la classe pauvre de la ville d’Ajaccio, qui aurait 
trouvé une occupation rémunératrice en cueillant la malière première 
dont le maquis abonde. Cette usine a fonctionné pendant cinq mois, au 
bout desquels, pour des motifs qu'il serait trop long «d’énumérer, le 
propriétaire a renoncé à son essai après avoir perdu plus de trente 


mille francs. 


ss 


Culture de Primeurs. — Les primeurs sont cultivées sur une très 


CCLIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


grande échelle à la Carrosaceia : petits Pois, Haricots, Tomates, Asperges, 
Fraises, sont forcés et expédiés sur Paris, Berlin et Londres. Citons 
particulièrement une magnifique plantation de plus de deux hectares 
d'Asperges, 

Signalons également Ja culture des bulbes à fleurs de toute espèce, le 
forçage de Calla æthiopica exporté en Suède et en Russie, et la culture 
des Acacia pour la vente des fleurs de Mimosa sur les marchés du 
Nord. Au sujet des Acacias, il est important de noter les précautions 
que l’on est obligé de prendre dans leur plantation pour éviter les vents 
trop chauds; c’est ainsi que, à la Carrosaccia, toute une ligne d’Acacia 
floribunda a eu son feuillage brülé par un coup de siroco. L'effet 
produit par ces arbres brûlés, au milieu d’une végétation luxuriante, est 
saisissant. 

Si l’on pense que les fleurs de Mimosa expédiées d’Ajaecio se vendent 
cette année 8 à 10 francs les cinq kilogrammes, et que les pois 
expédiés par la Carrosaccia ont été payés de 100 à 120 francs les 
100 kilog., on comprendra combien M. Strasser-Ensté a raison de cher- 
cher à propager la culture des primeurs et des fleurs forcées en Corse. 

Mêmes observations pour les arbres fruitiers. Si les indigènes consen- 
taient à ne cultiver, dans une région, qu’une seule espèce d’arbre fruitier, 
afin de créer une spécialité et de pouvoir assurer à l'acheteur une 
quantité suffisante d’un même fruit pour compenser les frais du 
voyage, ainsi que cela se produit à Petreto Bichisano pour les prunes 
Reine-Claude, ils arriveraient rapidement à transformer leur île 
en un grenier d'abondance où les pays du Nord enverraient 
leur or en échange des produits que le climat unique de cette ile permet 
d'obtenir. 

Quoi qu’il en soit, la Carrosaccia a introduit déjà en Corse la culture 
du Cerfeuil, du Persil frisé double, de l’Echalote, du Topinambour, des 
Choux de Bruxelles, des Choux-raves, de différentes espèces de Fraises, 
du Crambe maritime, des Asperges, de la Barbe de Capucin, des Scor- 
zonères, du Salsifis, de la Patate, du Panais, des Géleris, etc., ete. 


La 


| Plantes d'ornement et espèces exotiques. — Signalons une allée de 
jeunes Pritchardiu filifera, qui s'annonce comme devant constituer 
bientôt une magnifique avenue. Quant au Phænix reclinata, il est ici 
chez lui, ainsi que le montrent bien des individus âgés de quatorze ans 
et plantés des deux côtés d’un escalier rustique. Ces magnifiques pieds 
sont des témoins irréfutables de la douceur du climat. La culture de ce 
Dattier est faite, à la Carrosaccia, sur une très grande échelle, en pot et en 
plein air dès le semis. Les Kentia sont magnifiques el ont très bien 


supporté, cet hiver, une température de deux degrés au-dessous de zér0; ; 
température exceptionnelle pour Ajaccio. | 


GERBER. — RAPPORT SUR L’ÉTABLISS. HORT. DE LA CARROSACCIA. CCLV 


Notons un abondant semis, en terrines, de Paulownia imperialis ; ces 
petites plantes, hautes de dix centimètres à peine, ne vont pas tarder à 
être mises en pépinières (1). 

Les Aspidistra, Magnolia, Melaleuca, Calystemon, Metrosideros, 
diverses Aurantiacées, les Fucca, Calla, Canna, ainsi que de nombreuses 
espèces de Caoutchouc sont cultivées ici, en plein air, en vue de leur 
exportation sur le continent. Pour ce qui est du Laurier-Rose, la facilité 
avec laquelle il vient, les belles variétés horticoles qu'il produit à la 
Carrosaccia, montrent bien que la Corse est sa patrie, comme 
nous avons pu le constater nous-même dans la vallée de Ficajola près de 
Saint-Florent. 

Enfin, nous ne saurions passer sous silence les nombreux et beaux 
spécimens d’Eucalyptus Globulus, E. rostrata, E. lancifolia, etc., qui, 
semés il y a dix ans sur les bords du canal ide la Gravone, ont pris un 
développement réellement surprenant. 

Citons, pour terminer cette rapide et forcément très incomplète énu- 
mération : de beaux pieds de Senecio Petasites, et un bien joli choix de 
plantes panachées, parmi lesquelles : Adiantum Capillus-Veneris et 
Kentia Forsteriana nous remplissent d’admiration. 

La paille, très Jongue, nécessaire pour l’emballage des diverses plantes 
destinées à l’expertation ne se rencontrant pas en Corse, le propriétaire 
de la Carrosaccia est obligé de cultiver, à cet effet, du Seigle, de l’Orge, 
du Blé, et ces cultures, faites avec les outils et d’après les procédés 
modernes, contrastent avec les mêmes cultures par trop primitives faites 
partout ailleurs en Corse. 


Oliviers et Vignes. — Il existe deux mille Oliviers dans la propriété; 
c’est une variété à très petits fruits, donnant une huile excellente, il est 
vrai, mais en faible quantité, par suite des procédés peu perfeclionnés 
d'extraction ; de plus, on ne peut guère compter que sur une récolte 
chaque trois ans. On s'occupe actuellement d'introduire une variété à 
gros fruits. | 

Quant à la Vigne, c’est une des principales cultures de l'établissement. 
Trois hectares de petit portugais bleu et de malvoisie blanc sont actuel- 
lement en pleine exploitation. Le vignoble est planté à la façon de ceux 
des bords du Rhin : deux mètres et demi séparent chaque ligne de plants 
et les pieds sont à un mètre de distance les uns des autres, dans chaque 
ligne. Le jardinier qui s’en occupe, ancien élève de l'Ecole des vignerons 


d’une seconde visite que je fis à la Carrosaccia, ces 


(1) En septembre, lors 9 centi- 


Paulownia atteignaient 1 mètre de hauteur; leur tige avait au moins . 
mètres et demi de diamètre et les feuilles étaient très grandes; en un mot ils 


constituaient une magnifique pépinière. 


CCLVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN CORSE, MAI-JUIN 1901. 


de Trèves-sur-Moselle, ne lui marchande pas ses soins intelligents ; 
aussi, le vin qui provient de cette vigne est-il réellement très bon, com- 
me nous avons tous pu le constater par la dégustation aux tonneaux 
mêmes. 

Le Malvoisie de la Carrosaccia est certainement un cru aussi estimé 
que le vin du cap Corse, et lorsque M. Strasser-Ensté aura fait construire, 
comme il en a l'intention, de nouvelles caves pour rempl .?r les caves 
actuelles où les variations de la température sont trop considérables, il 
sera permis de dire que la Carrosaccia est non seulement un établisse- 
ment horticole de premier ordre, mais encore un établissement vinicole 
modèle, et l’on n’aura peut-être pas besoin de chercher ailleurs, pour 
trouver l'emplacement de l'Ecole pratique d’agriculture et d’horticulture 
ou de la ferme-école dont on pense, depuis un certain temps, dans Îles 
sphères officielles, à doter l’île. 

Telles sont, très rapidement énumérées, les principales choses qui 
ont atiiré plus spécialement l'attention des membres de la Société botani- 
que de France, durant cette intéressante visite qui s’est terminée par 
une charmante réception au cours de laquelle la gracieuse madame 
Strasser-Ensté, sa gentille fillette et M. le Directeur de la Carrosactia 
ont tenu à nous faire apprécier les divers produits de leur propriété, et 
où nous avons bu à la régénération de l’horticulture et de l'agriculture 
corses, régénération qui sera en grande partie l’œuvre de notre aimable 
et savant hôte. 

Il ressort, en effet, de tout ce que nous avons vu pendant notre {rop 
courte visite, que l’établissement horticole de la Carrosaccia peut sup- 
porter la comparaison avec les meilleurs établissements de la Côte d'Azur 
et qu’il est à même de rendre les plus grands services à l’agriculture 
et à l’horticulture corses. Malheureusement ces dernières ont des enne- 
mis puissants : non seulement dans le dédain que le Corse professe pour 
elles, mais encore et surtout dans les entraves de toute sorte qu’elles 


rencontrent lorsqu'elles cherchent à se développer, ainsi que nous l'avons 
montré ailleurs (1). 


(1) C. Gerber, Visite de l'Association française pour l'avancement des 
sciences à l'établissement horticole de la Carrosaccia (Compt. rend. de ta 
30° session, 1° partie). 


Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, 
ERN. MALINVAUD. 


12180. — Libr.-Inpr. réunies, ruc Saint-Benoît, 7, Paris. — MorTEroz, directeur. 


T. XLVIII (4901). PI. XIII. 


de Fr. 


Bull. Soc. bot. 


L. Bonnard, se. 


Maire, del, 


li. 


CHAMPIGNONS DE CORSE. 


SESSION EXTRAORDINAIRE TENGE EN CORSE (ma-uiN 1901) (suite et fn). | 


Séance Du 10 suin 1903 (suile). 


Le Protéacées de l'Afrique australe (suite et fin).......:.......s...e.e 


. Discussion sur un projet de session extraordinaire pour 1902; la 


Société émet le vœu que Bordeaux soit choisi comme siège de celte 
SESSION. nero messnee esse sesenesssersresesses etes 
Remerciements adressés par le Président aux personnes qui ont 
contribué à l’organisation et au succès de la SESSION... se... ie 
L'assemblée adopte, par un voté unanime, une proposition de 
M. Gerber contenant un témoignage de vive gratitude à l'égard de 
MM. Lutzet Baltié, avec un vœu particulier concernant M. Baltié. 


COMPTE RENDUS DES HER BORISATIONS. 


Herborisations autour de la ville d’Ajaccio, les 21, 23 et 24 mai... 


Herborisation du £9 mai à la montagne de Pozzo di Borgo......... 


Plantes récoltées au port de Sagone, le 26 mai...............-:.. 
— aux environs de Vico, les 26 et 27 mai.......... 
— _ dans la forêt et aux environs d'Aïtone, le 27 mai.. 


— à l'embouchure du Liamone, etc., le 28 mai...... 


Herborisations de M. l’abbé 3. Soulié en Corse, du 24 juillet au 10 


août, 12.55 ue re ee nee nee ne RAT ee ser Rene 


Rapports sur diverses herborisations de la Société au cours de ha 


session de Corse : 


Forêt de Vizzaÿona....... 
Pentes da Munte d'Oro....... LE pes e crea 
Pointe Grado (plantes récoltées par M. N. Roux)... 
Partie supérieure de la forêt d’Aïîtone...-..- 
D'Evisa à Piana….............e 
Cargèsesee.mssenessesnnemeesenemeesntrnrene tnt" 
PL ie ‘et l'en F PMR FRS 

RS AT SI DS OT Al e Da c 0e UTP PONTS PORTE 
Bonifacio ............ A sea ere 
Bords du Rizzanèse...... ds se # Fisstresiare 


Excursions faites en dehors de la session : 


L. Propriano, 5 juin ANG ele canocecreressoneesersteses enr e 
IH. L'Ile-Rousse, A fMinstt urnes cure sir eee transe fer ran 


Contributions à l'étude de la flore de la COrSC. emo 
Nouvelles additions à la flore de Corse.........-...--- eee 
Muscinées recueillies en Corse en mai et juin TOUL re omvrsèces 
Rapport sur les Lichens récoltés en Corse pendant les excursions de 

la Société botanique et hors sessioh...........-.---."---"""""*" 
Prodrome d’une flore mycologlque de la Corse (Planches XHIL.et 


Rapport sur la visite faite par 1s Société botanique de France an 


Jardin botanique des Padule..........--- AR Rs | 
Rappoft sur la visite faite à l'établissement horticole de lu Carre. 


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Hrégie 


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0: ‘ ARTICLE {*, La Société prend le titre de 
» ! . Société botanique de France. 


ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- 
courir aux progrès de la Botanique et des 
sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, 
; ar tous les moyens dont elle peut disposer, 

Lu ls études et les travaux de ses membres. 

* ART. 3. Pour faire partie de la Société, 

il faut avoir été présenté dans une de ses 
* Séances par deux membres qui ont signé la 

présentation, et avoir été proclamé dans la 

#1 séance suivante par le Président. — Les 

Français, quel que soit le lieu de leur rési- 

dence, et les étrangers, peuvent également, 

et au même titre, être membres de la Société. 

— Le nombre des membres résidant à Paris 

| ñe pourra pas dépasser quatre cents. Celui des 
membres résidant dans les départements ou 
+ + à l'étranger est limité à six cents. 

ART. 4. La Société tient ses séances habi- 
tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates 
sont fixés chaque année, pour l’année sui- 
vante, dans la dernière séance du mois de 
décembre. — Tous les membres de la Société 
ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont 

‘tous voix délibérative. — Les délibérations 
‘sont prises à la majorité des voix des meni- 

bres présents. 

ART. 5. Les délibérations relatives à des 
acquisitions, aliénations ou échanges d’im- 
meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, 
sont soumises à l'autorisation du Gouverne- 
ment, préalablement à toute exécution. 

ART. 6. L'administration de la Société 

est confiée àun Bureau et à un Conseil, dont 

. le Bureau fait essentiellement partie. 

… ART. 7. Le. Bureau est composé : d'un 
se - président, de quatre vice-présidents, d'un 
 .: secrétaire général, de deux secrétaires, de 

- | x deux vice-secrétaires, d’un trésorier et d’un 
% chiviste. Sen 2 LEP 
ART.8. Le président et les vice-présidents 

sont élus pour une année, — Le secrétaire 

* générak est élu pour cinq années; il est 

rééligible aux mêmes fonctions. — Les se- 
crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier 
et l’archiviste sont élus pour quatre années; 
ces deux derniers sont seuls rééligibles, — 
Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous 
les-deux ans. 

ART, 9. Le Conseil est formé en outre de 
douze membres, dont quatre sont remplacés 
Chaque année. ) 

ART, 10. Le Président, les autres mem- 
bres du Bureau et les membres du Conseil 

d'administration sont élus, à la pluralité 
des voix, dans la dernière séance du mois de 

vi décembre. Tous les membres de la Société 
s. sont appelés à participer à ces élections, soit 
e * directement, soit par correspondance. Le 


% 


. présidents en exercice. 
ART. Î1. La Société pourra tenir des 
séances extraordinaires sur des points de la 


Président est choisi parmi les quatre vice- ‘ 


-. du Gouvernement. . 


-à-désigné à cet effet. 


Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa séance 
du 5 août 1875; ils ont été modifiés en 1887 et en 1894 avec l'autorisation 


Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, 


12180. — Libr.=Impr, réunies, rue Saint-Benoît 7, Paris. — Morrenoz, directeur. 


France qui auront été préalablement déter- 
minés. — Un Bureau sera spécialement"or- 
ganisé par les membres présents à ces 
réunions. 
‘ART. 12. Un Bullelin des travaux de la 
Société est délivré gratuitement à chaque 
membre. A: 
ART. 13. Chaque membre paye une coti- 
sation annuelle de 30 francs. — La cotisation 
annuelle peut, au choix de chaque membre, 
être remplacée par une somme de 400 fr. 
une fois payée. Tout membre qui a payé 
régulièrement la cotisation sociale pendant 
au moins dix ans peut devenir membre à 
vie en versant seulement 300 fr. j 
ART. 14. La Société établit chaque année 
son budget pour l’année suivante. Dans la 
première séance du mois de mars de chaque 
année, le compte détaillé des recettes et des . 
dépenses de l’année précédente est soumis, 
à son approbation. Ce compte est publié dans 
le Bullelin. $ 
ART. 15. Les fonds libres sont déposés 
dans une caisse publique jusqu’à leur emploi 
définitif. — Les sommes reçues, qui n'ont 
pas été employées dans le cours d’un exer- 
cice, sont placées en rentes sur l’État, en 
obligations de chemins de fer français (dont 
le minimum d'intérêt est garanti par l'État), 
en actions de la Banque de France, ou en * 
obligations du Crédit foncier, sauf celles 
que la Société juge nécessaires pour couvrir 
les dépenses de l'exercice suivant. — Le 
valeurs ainsi acquises ne peuvent être alié- 
nées qu’en vertu d’une délibération de la : 
Société. k 
ART. 16. La Société est représentée, dans | 
les actions judiciaires qu’elle a à exercer où 
à soutenir, et dans tous les actes passés en 
vertu de ses délibérations, par le Trésorier,” 
où par l'un des menibres du Conseil qu’elle 


ART. 17. En cas de-dissolution, tous les 
membres de la Société sont appelés à déci= 
der sur la destination qui sera donnée à se 
biens, sauf approbation du Gouvernement: 

ART. 18. Les Statuts ne peuvent 
modifiés que sur la proposition du Con 
d'Administration ou sur une proposition 0e 
vingt-cinq membres présentée au ‘Bureau 
Dans l'un ou l'autre cas, Ja proposition 
doit être faite un mois au moins avant la 
séance dans laquelle elle est soumise. au » 
vote de la Société. ‘ ; 

L'assemblée extraordinaire, spécialement 
convoquée à cet effet, ne peut modifier Pa. 
Statuts qu’à la majorité des deux tiers 06% 
membres présents ou votant par 
pondance. CR à 

Le nombre des membres présents here 
séance ou votant par correspondance CO 
être égal, au moins, au quart des mem 
de la Société. 


E. MALINVAUD. 1 es 


DE FRANCE 
FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 


PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 


+ 


TOME QUARANTE-HUITIÈME 


(Quatrième Série — TOME 5 


1901 


(La couverture du volume XLVUI est incluse dans ce numéro). 


* 


RUE DE GRENELLE, 84 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


(SUPPLÉMENT) 


= 


FLAHAULT (Charles). Les limites supérieures de la végétation 
forestière et les prairies pseudo-alpines de France (Extrait de 
la Revue des Eaux et Foréts, XL, numéros des 1* et 15 juillet 1901, 
in-8° de 39 pages et 1 planche en phototvpie). 


Demontzey, le grand initiateur en matière de reboisement des mon- 
tagnes, était disposé à admettre que, non seulement la limite actuelle 
des forêts dans les régions élevées est artificielle, créée par le fait de 
l’homme, mais que partout la forêt atteignait primitivement les sommets 
ou au moins, lorsque existent des neiges perpétuelles, la base de celles-ci. 
C'est à rechercher ce qu’il y a d’exact, mais aussi d’exagéré dans cette 
manière de voir, qu'est consacré le travail de M. Flahault, rédigé pour 
les forestiers, mais dans lequel les botanistes pourront trouver d'impor- 
tantes observations et d’utiles indications de géographie botanique, l’au- 
teur ayant de longue date étudié le sujet qu’il traite, de la péninsule 
scandinave aux montagnes du midi de la France (Alpes, Cévennes, 
Pyrénées) qu’il a tout particulièrement soumises à un examen appro- 
fondi. 

Il commence par faire observer que, d’une part, on a reconnu que 
les causes déterminant la présence d’une espèce sur une surface déter- 
minée sont bien plus complexes qu’on ne le supposait primitivemunt, 
que, d’autre part, nos connaissances relatives à la météorologie des mon- 
tagnes, de leur base à leur sommet, ont fait, depuis quelques années, 
de grands progrès; il indique les principaux résultats auxquels on est 
arrivé, insistant en particulier sur l’augmentalion puis la diminution 
des précipitations atmosphériques à mesure qu’on s’avance du pied des 
montagnes vers leur intérieur et leur sommet; ces faits observés ont 
une grande importance au point de vue de la distribution de la végéta- 
tion, en particulier de la question faisant l’objet du Mémoire. M. Flahault 
montre, par des exemples, l’application qu'on peut faire de ces données 
météorologiques à l'explication de faits de distribution de-plantes, un pes 


singuliers au premier abord. : 
Te XLVIR. : (SÉANCES) » 


434 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Il expose ensuite ce que sont les associations d'espèces, comment, 
pour une même espèce prépondérante, elles peuvent présenter des va- 
riations en des pays différents, des formes représentatives se substi- 
tuant les unes aux autres, il montre comment les associations d'espèces 
peuvent servir à caractériser les zones de végétation en montagne, mais 
à condition qu’on ait en vue l’ensemble de l’association, et non pas une 
espèce en particulier, pas même celle qui habituellement, par son abon- 
dance et sa taille, peut être considérée comme prépondérante; il établit, 
en effet, par des exemples, qu’elle peut disparaître partiellement ou en 
totalité, surtout du fait de l’homme, sans que le caractère de l’associa- 
tion déterminé par la présence ou l’abondance d’autres espèces, ait 
disparu. Il insiste sur ce point, de grande importance pour son sujet. | 

Faisant aux Alpes l'application des principes qu’il vient de poser, il 
établit très nettement que, contrairement à l'opinion de Demontzey, 
elles présentent une zone supérieure, celle qui a reçu le nom d’alpine, 
où la végétation forestière a toujours fait défaut, non seulement à cause 
d’une chaleur insuffisante et de la violence des vents, causes seules 
admises pendant longtemps, mais aussi par une diminution dans les 
précipitations atmôsphériques et une augmentation de la transpiration 
qui donnent à la végétation un caractère xérophytique ; toutes les con- 
ditions sont ainsi favorables aux herbes et aux très petits végétaux 
ligneux, à l’exclusion des arbres. 

Au-dessous de ces pâturages commence la zone subalpine, dans la- 
quelle la forêt rendue possible est caractérisée comme arbres principaux 
par l'Épicéa, et surtout le Pin de montagne, le Mélèze et le Pin Cembro, 
auxquels s’adjoignent, d’une façon subordonnée, quelques arbres à 
feuilles caduques : Bouleau, Frène, Peuplier blanc. Enfin on y rencontre 
un certain nombre d'espèces arbustives : Berberis vulgaris, Rhamnus 
alpina, R. pumila, Amelanchier vulgaris, Sorbus aucuparia, S. 
Aria, Cotoneaster vulgaris, Rosa alpina, etc. Il est fort difficile de 
résumer en des chiffres l’altitude à laquelle commence la zone alpine, 
elle est variable avec les localités; en Suisse, les termes extrêmes pa- 
raissent être 2300 à 2600 mètres. S'appuyant sur d'importants ouvrages, 
M. Flahault établit que la définition, donnée par lui à la zone subalpine 
des Alpes et des Pyrénées, peut s'appliquer au massif entier des Alpes 
et aux Garpathes; les Balkans, et bien plus encore le Caucase, semblent 
Y échapper. Non seulement il n’admet pas de zone alpine en France, 
en dehors des Alpes et des Pyrénées, mais il ne voit de zone subalpine 
que sur les plus hauts sommets du Jura et de l’Auvergne. 

Il fait observer que, même à des altitudes relativement faibles, on 
trouve des sommets d’où la végétation ligneuse est actuellement exclue, 
généralement, sinon toujours, du fait de l'homme; il leur donne le 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 435 


nom de prairies pseudo-alpines. Il y a ici un fait très important, aussi 
bien au point de vue de la pratique qu’à celui de la géographie bota- 
nique; il y a des cas qui peuvent sembler douteux et pour lesquels il 
convient de trouver une règle qui permette de se prononcer. Ce seront 
les plantes, soit herbacées, soit frutescentes, du tapis végétal qui per- 
mettront de trancher la difficulté, suivant qu’elles appartiendront, en 
majorité, à l'association de la zone alpine, de la zone subalpine, ou même 
à une zone inférieure. M. Flahault fournit des énumérations d’espèces 
qui montrent, comme exemples, le sommet de l’Aigoual n’appartenant 
pas même à la zone subalpine, alors que celui du Ventoux est alpin et 
qu’à des altitudes inférieures, sur la même montagne, la végétation des 
herbes et des sous-arbrisseaux a souvent remplacé les forêts. 

J’ai dit que la question était très intéressante au point de vue pra- 
tique; l’auteur, en terminant, fait remarquer, avec raison, que toute 
tentative de boisement, dans ce qui appartient à la zone alpine, est la 
poursuite d’une chimère condamnée à un échec certain; tandis que, 
dans la zone subalpine, le reboisement, s’il présente parfois de grandes 
difficultés, est possible et s'impose assez souvent, au point de vue de 
l'intérêt général, pour le maintien du sol, la production des pâturages 
et la production du bois. L'auteur finit en rendant hommage aux travaux 
de l’espèce, poursuivis par l’administration forestière. Une planche 
phototypique, à la fin du Mémoire, représente le reboisement des prai- 
ries pseudo-alpines de l’Aigoual. P. FLicxe. 


WARMING(Eug.). Om lov bladformer (Sur les formes des feuilles). 
Résumé en français. (Det Kgl. danske vid. selsk. Oversigt, 1901, n° 1, 
49 p.) 

Aux travaux déjà nombreux sur les formes des feuilles, formes qui 
dépendent principalement du travail physiologique et des conditions de 
milieu de ces organes, l’auteur ajoute certaines remarques à l’appui de 
nombreux exemples. 

Il appelle l'attention sur ce fait que la feuille ronde, longuement 
pétiolée, n’est pas seulement la forme la plus favorable pour les plantes 
volubiles et les autres lianes, mais que c’est elle encore qui convient le 
mieux aux espèces à tige rampante croissant au milieu des herbes ou des 
autres plantes, ou encore dans l’eau. Ghez les Cyclamen et Soldanella, 
les lougs pétioles n’ont-ils pas pour but d'élever les limbes vers la 
lumière ? 

Mais, d'autre part, le type taraxacoïde, dans lequel l’auteur fait rentrer 
les plantes à rosette composée de feuilles longues, sessiles ou très brié- 
vement pétiolées, le type joncoide(Juncus effusus, Equisetum hiemale) 
avec ses organes assimilateurs cylindriques et verticaux, le type Num 


436 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


mularia avec ses tiges rampantes et ses feuilles brièvement pétiolées, 
sont très mal adaptés aux conditions d'existence dans les bois ou au 
milieu de plantes plus élevées. 

Les espèces appartenant à ces différents types ne prospèrent pas, en 
effet, dans les forêts, rarement du moins, parce que les conditions 
d'éclairage leur sont défavorables. Elles appartiennent bien plutôt aux 
lieux découverts. P. GUÉRIN. 


JEFFREY (Edward C.). The Morphology of the central cylinder in 
the Angiosperms. (Morphologie du cylindre central chez les 
Angiospermes, 32 pages, 5 planches, 30 figures). Extrait de Trans- 
actions of the Canadian Institute, vol. VI. 


Il ne faudrait pas, d’après l’auteur, accepter sans conteste les opinions 
de Van Tieghem sur la morphologie du cylindre central, et les trois 
types de structure désignés par lui sous le nom de monostélie, de 
polystélie et d’astélie ne seraient que des modifications d’un type unique 
que l’auteur désigne sous le nom de siphonostélie. 

Dans ce type, le cylindre central est primitivement un tube fibro- 
vasculaire d’où s’échappent en certains points les traces foliaires. 
Lorsque la stèle possède à la fois du liber externe et du liber interne, 
elle peut être dite amphiphloïque. Si, au contraire, le liber interne est 
absent, comme c’est le cas général chez les Angiospermes, la stèle est 
ectophloïque. P. G. 


ROSENBERG (0.). Ueber die Pollenbildung von Zostera (21 pages 
avec 9 figures dans le texte; Upsal, 1901). 


Dans cet opuscule, les divers stades du développement des grains de 
pollen des Zostères sont définis avec précision. 

On sait que les cellules polliniques mères de ces plantes s’allongent 
de bonne heure dans l’anthère, en direction transversale, au point d'ac- 
quérir en définitive une longueur d’environ soixante fois leur diamètre. 
Or, au lieu de produire tout aussitôt les tétrades de grains de pollen, 
elles détachent au préalable, extérieurement et intérieurement, une 
petite cellule stérile, sensiblement isodiamétrique. 

Au premier examen, ces cellules de bordure, qui forment une assise 
enveloppante continue, semblent appartenir à la paroi de l’anthère ; elles 
se cloisonnent à leur tour, se séparent plus tard les unes des autres, 
deviennent fusiformes et finalement se résorbent. 

Une semblable élimination de cellules stériles se produit aussi, d’après 
Lang, dans les diodanges des Cycadées, et il y a tout lieu de considérer 
les unes et les autres comme les homologues de celles que l’on observe 
dans les diodanges de diverses Cryptogames vasculaires (Préle,.…). 


«. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 437 


Intercalées çà et là aux cellules-mères polliniques définitives, on 
remarque d’autres cellules, allongées comme elles, mais qui se bornent 
à se diviser transversalement en deux autres, sensiblement égales, et 
d’ailleurs stériles, comme les cellules de bordure. Les noyaux de ces 
longues cellules recloisonnées sont plus petits, mais plus riches en chro- 
matine que ceux des cellules polliniques; les uns et les autres renfer- 
ment le nombre normal de douze chromosomes. 

Les cellules-mères du pollen restent longtemps indivises. Leur pre- 
mier cloisonnement se fait en direction longitudinale, un peu oblique- 
ment à l’axe; la cloison cellulosique s'établit d’abord entre les deux 
noyaux, placés latéralement, à proximité l’un de l’autre, et désormais 
pourvus de six chromosomes seulement; après quoi, elle s'étend pro- 
gressivement jusqu'aux extrémités de la cellule. Les cellules filles 
filamenteuses, ainsi constituées, ne tardent pas à se détacher les unes des 
autres, ainsi du reste que des cellules stériles interposées. La division 
des cellules filles, qui donne lieu aux quatre grains de pollen ou micro- 
diodes, est longitudinale, comme la précédente. 

Quant à la subdivision du noyau, d’abord unique, de chaque micro- 
diode en un noyau générateur et un noyau végétatif, ce dernier plus 
volumineux, elle s’opère en direction transversale. 

À la maturité, les microdiodes filamenteuses des Zostères mesurent 
2 millimètres de longueur sur 0 mill. 8 de largeur; la cellule généra- 
trice se trouve vers leur milieu. Ern. BELzunc. 


LEMAIRE (A.). Recherches microchimiques sur la gaine de quel- 
ques Schizophycées (Journal de Botanique, 1901). 


Par tout un ensemble de réactions microchimiques, l’auteur s’est 
efforcé de préciser la constitution, généralement complexe, de la gaine 
mucilagineuse des Schizophycées; cette constitution peut d’ailleurs 
varier, non seulement de genre à genre, mais encore dans un même 
genre (Scytonème), d'espèce à espèce. 

La gaine est tantôt incolore, tantôt imprégnée d'un principe brun, la 
scytonémine, qui se colore en bleu en présence du chlorure de zinc iodé, 
comme la cellulose, mais qui se distingue de ce dernier composé par sa 
solubilité dans l’eau de Javelle. 

La substance propre de la gaine contient toujours un composé de na- 
ture pectique. 

Dans le cas le plus simple, ce composé existe seul (Nostoc, Anabène,…) : 
la gaine témoigne alors des affinités énergiques pour les colorants d’ani- 
line basiques et le rouge de ruthénium; les réactifs de la cellulose la 


colorent seulement en jaune. … 
Dans un second groupe d’espèces, qui comprend en majorité des hété- 


1558 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


rocystées, comme certains Seytonèmes, le Sfigonema ocellatum, espèce 
dent l’auteur fait uneétude détaillée, les réactions conduisent à admettre 
que le principe pectique acide est uni à un autre composé, à fonction 
basique, que l’auteur nomme schizophycose. La gaine, dans ce cas, fixe 
nettement les colorants acides, le bleu d’aniline. Or, cette coloration 
ne se produit plus, si l’on fait agir au préalable l’eau de Javelle, à cause 
de la décomposition de la schizophycose; par contre, les colorants ba- 
siques sont alors activement absorbés, ce qui atteste la mise en liberté 
d’un principe pectique, qui se dissout dans les alcalis étendus. 

Bien qu’imparfaitement connue encore, la schizophycose ne se laisse 
confondre ni avec la callose, ni avec la cutine ; elle n’est pas non plus 
de nature albuminoïde. 

Dans un troisième groupe d’espèces enfin (Scytonème,.…), la consti- 
tution précédente se complique de l'adjonction de cellulose, et alors la 
gaine bleuit en présence du chlorure de zinc iodé; ce bleuissement ne 
doit pas être confondu avec celui dû à la scytonémine. Toutefois, dans 
l’état particulier d'association où elle se trouve, cette cellulose reste in- 
soluble dans la liqueur cupro-ammoniacale; il faut, pour la rendre ac- 
cessible à ce dissolvant, l’isoler au préalable, en traitant la gaine par 
l’eau de Javelle à froid et par la potasse caustique à l’ébullition. 

Ainsi, la gaine des Schizophycées comprend essentiellement un où 
plusieurs principes hydrocarbonés, de même nature que ceux qui entrent 
dans la composition de la membrane cellulaire normale. 


Ern. BELZUNG. 


TIMBERLAKE. Starch-Formation in Hydrodictyon atriculatum 
(Annals of Botany, XV, 1901, pp. 619-635, avec une planche). 


| Les articles du cénobe de l'Hydrodicte contiennent une couche pa- 
ñiétale de protoplasme réticulé, limitée extérieurement, contre la mem- 
brane cellulosique, comme intérieurement, contre le suc central, par 
une membrane plasmique, et parsemée de noyaux, ainsi que de pyré- 
noïdes sphériques ou polyédriques. La zone périphérique du protoplasme 
est uniformément imprégnée de chlorophylle, ce qui en fait comme un 
vaste et unique chromatophore, enveloppant la zone interne de proto- 
plasme incolore. 

Une couronne de grains d’amidon entoure chaque pyrénoïde ; de nom- 
breux grains simples sont en outre disséminés dans tout le protoplasme. 
Or, les observations de l’auteur établissent que les uns et les autres sont 
engendrés par les pyrénoïdes : c’est en effet une portion mème de la 
substance albuminoïde de ces organites, qui, soumise périodiquement à 
une décomposition, donne lieu, sur place, à un grain d’amidon simple. 


- 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 439 : 


Ce dernier sesépare ensuite de la portion restante du pyrénoïde, laquelle 
se régénère à la dimension première et engendre, par le même méca- 
nisme de transformation partielle, un nouveau grain d’amidon, qui 
occupe exactement la place de la portion décomposée, et ainsi de suite. 
La surface séparatrice de la portion du pyrénoïde qui se transforme en 
amidon d’avec sa portion intacte est d'ordinaire orientée à angle droit 
avec la précédente et la suivante, d’où résulte la disposition en cou- 
ronne des grains d’amidon. Peu à peu, ces derniers sont refoulés dans 
le protoplasme ambiant par les grains qui naissent du fonctionnement 
ultérieur du pyrénoïde et qui les remplacent au fur et à mesure dans la 
couronne. 

La logette du réseau protoplasmique qui renferme, plongés dans le 
suc cellulaire, le pyrénoïde et la couronne enveloppante de grains amy- 
lacés, peut donc être considérée comme l’homologue d’un plastide nor- 
mal incolore, avec cette différence que le substratum protoplasmique 
réticulé de ce dernier est remplacé par le pyrénoïde, corpuscule homo- 
gène, mais vivant, lui aussi, puisqu'il est capable de division. 

Remarquons ici que les pyrénoïdes sont disséminés, non seulement 
dans la zone protoplasmique verte, mais encore dans le protoplasme 
incolore; c’ést dire que la formation d’amidon, loin de constituer le 
signe d’une assimilation chlorophyllienne contemporaine d’anhydride 
carbonique, est au contraire consécutive à ce phénomène, le pyrénoïde 
tirant nécessairement son aliment des produits organiques complexes 
issus de celte assimilation. 

L'origine albuminoïde de l’amidon et, conséquemment, la postériorité 
de sa genèse par rapport à l'assimilation chlorophyllienne résultaient 
déjà de plusieurs faits ; mais ce que le travail de l’auteur offre d’original, 
c’est que Ja formation d’amidon, sur place, par dédoublement d’un 
albuminoïde protoplasmique, y est prise sur le fait. Ern. B. 


LONAY (H.). Contribution à l'anatomie des Renonculacées : Struc- 
ture du péricarpe et du spermoderme (Arch. de l’Institut bot. de 
l'Univers. de Liège, vol. III). Bruxelles, 1901, avec 21 planches hors. 


texte. 


Les caractères reconnus par l’auteur dans la famille des Renoncu- 
lacées, à la suite de son étude des péricarpes et des spermodermes, le 
conduisent à envisager dans cette famille six tribus, au lieu de cinq 


actuellement admises. Ce sont : 

1. — RENoNCuLÉES : genres Ranunculus, Ceratocephalus, Ficaria, 
Oxygraphis, Myosurus. 

Cette tribu est caractérisée par un péricarpe à nombre très restreint 


440 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


d'assises dont plusieurs sont généralement sclérifiées ; faisceaux libéro- 
ligneux en nombre impair ; ovules habituellement unitégumentés ; sper- 
moderme à 3-4 assises de cellules. 


IT. — TuauicrRÉéEs : genres Thalictrum, Adonis. 


Péricarpe à nombre plus ou moins élevé d'assises; épiderme exté- 
rieur muni de poils courts en massue; faisceaux en nombre pair et 
assez nombreux; ovules bitégumentés, pendants, solitaires ou accom- 
pagnés d’ovules rudimentaires; spermoderme à épiderme interne de la 
secondine sans franges. 


III. — ANÉMONÉES : genres Knowltonia, Anemone, Hepatica, Cle- 
matis. 


Péricarpe à nombre généralement restreint d’assises (sauf Knowlto- 
nia); deux faisceaux; ovules unitégumentés, pendants, accompagnées 


d'ovules rudimentaires ; épiderme interne du tégument presque toujours 
frangé. 


IV. — HELLÉBORÉES : genres Helleborus, Caltha, Trollius, Eranthis, 
Aquilegia. 


Péricarpe à nombre restreint d’assises; épiderme externe à poils 


ordinairement courts, en massue, rarement longs et ventrus; faisceaux 


au nombre de trois ou cinq, réunis par des anastomoses horizontales ; 
ovules ordinairement unitégumentés. 


V. — Decpainiées : genres Isopyrum, Garidella, Nigella, Aconi- 
tum, Delphinium. 


Péricarpe à nombre d’assises généralement restreint (excepté chez les 
Nigella); épiderme externe à poils habituellement longs, effilés ou 
venirus, rarement courts et en massue; faisceaux ordinairement nom- 


breux avec anastomoses obliques (excepté chez les Nigella); ovules 
typiquement bitégumentés. 


VL. — Péoniées : genres Actæa, Cimicifuga, Pæonia. 


Péricarpe à assises nombreuses; épiderme externe à cellules petites; 
faisceaux ordinairement nombreux, rarement trois (Cimicifuga), avec 
anastomoses obliques; ovules bitégumentés. 

Les caractères constants sont peu nombreux : l’ovule est toujours ana- 
trope et la graine pourvue d’un albumen abondant. D’autres caractères 
sont fréquents; parmi eux on peut citer la présence d’épaississements 
frangés à la couche la plus interne du spermoderme, la persistance de 
la secondine et scuvent aussi de l’épiderme nucellaire qui présente 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A41 


alors des cellules à épaississements fibrillés analogues à ceux que l’on 
observe dans l'assise mécanique des anthères. 

On remarque encore que le polymorphisme si fréquent des plantes 
d’une même espèce, qui donne ainsi un grand nombre de variétés, n’a 
aucun retentissement sur la structure du péricarpe et du spermoderme. 

L’auteur termine son important travail en établissant des clefs dicho- 
tomiques basées sur les caractères des fruits et pouvant servir à la dia- 
gnose non seulement des genres, mais encore des espèces. L. LurTz. 


GOFFART. (J.) Recherches sur l'anatomie des feuilles dans les 
Renonculacées (Arch. de l’Inst. bot. de l'Univers. de Liège, vol. I). 
Bruxelles, 1901, avec 14 planches hors texte. 


Il est difficile de résumer entièrement un travail aussi documenté que 
celui que nous présentons aujourd’hui. Nous extrairons cependant des 
conclusions principales les quelques données ci-après. 

D’une façon générale, la plupart des genres primitivement établis par 
l’étude comparée des organes floraux sont caractérisables par la mor- 
phologie des feuilles; les quelques genres qui font exception sont 
précisément ceux dont la suppression a été déjà proposée par les systé- 
maticiens. Certains genres résistent mieux que d'autres aux influences 
du milieu, et ce sont précisément ceux où les espèces présentent le 
moins de types intermédiaires. Dans d’autres, où les espèces sont re- 
liées par de nombreuses variétés et formes de passage, l’influence des 
causes adaptationnelles se fait plus vivement sentir et l’anatomie ne 
pourra probablement jamais être d’un grand secours pour en débrouiller 
Ja classification. 

Voyons maintenant avec rapidité les principaux caractères anato- 
miques de la feuille et les relations des divers genres entre eux. 

Les Clématidées ont les feuilles opposées, à limbe monacrone, simple 
ou composé, ou à limbe triacrone. Gaine à trois faisceaux. Dans le 
pétiole, il existe un arc externe et un arc interne de faisceaux, ce qui 
écarte le type de la feuille des Clématites de celui des Nigella-Gari- 
della. Mésophylle bifacial, stomates à la face externe seulement. Poils 
dimorphes. 

Les Thalictrum sont remarquables par leurs poils capités et leurs 
poils cylindriques unicellulaires ou pluricellulaires unisériés. Ce carac- 
tère, ainsi que leur limbe triacrone, les rattache aux Anémones, bien 
que les autres particularités de structure marquent une plus grande 
affinité avec les Actæa et Cimicifuga. Parmi les Anémones, la plupart 
présentent le type foliaire triacrone; les Pulsatilles s’en écartent par 
l'allongement du rachis médian qui se rapproche ainsi du type mona- 


442 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


crone composé des INigelles et des Garidelles vers lesquelles elles éta- 
blissent la transition. 

Les nombreuses espèces de Renoncules peuvent se ramener à trois 
types principaux, suivant qu’elles ont un limbe monacrone simple avec 
stomates sur les deux faces, ou bien un limbe triacrone découpé en 
lanières, à segment médian plus court que les latéraux avec gaine à 
trois faisceaux et stomates nuls, ou enfin un limbe basipète à 3-5-7 seg- 
ments, avec faisceaux en nombre variable, souvent très grand et stomates 
sur les deux faces. 

Par sa gaine vaginée et ses cellules palissadiques rameuses, le Caltha 
se rapproche du Trollius, lequel, par la présence de plusieurs feuilles 
végétatives sur la même pousse, la forme du limbe, le mésophylle 
bifacial et les stomates sur la face externe seulement, se relie aux 
Aconits. 

Chez les Helleborus, le faisceau médian du pétiole présente une sec- 
tion elliptique allongée avec une zone cambiale droite ou à concavité 
extérieure. Ce caractère est très spécial à ces plantes et doit être retenu 
comme moyen de diagnose. 

Les Nigella et Garidella ne peuvent être séparés par les particula- 
rités tirées de la morphologie de la feuille. Les Aconits sont voisins des 
Delphinium vivaces. 

La feuille d’Actæa offre une certaine analogie avec celle d’Aquilegia, 
résultant surtout de l'égalité de leurs trois rachis primaires. Par la 
prédominance du rachis médian, on passe aux Cimicifuga et aux Tha- 
lictrum. | * 

Les Pæonia et les Helleborus ont plusieurs caractères anatomiques 
communs et semblent former, par la morphologie de leurs feuilles, un 
groupe distinct dans la famille des Renonculacées. L. LurTz. 


VANDERLINDEN (E.). Recherches microchimiques sur la présence 
des alcaloïdes et des glycosides dans la famille des Renon- 
culacées (Ann. Soc. royale des Sc. méd. et nat. de Bruxelles, 1901, 
t. X), 50 pages accompagnées de 2 planches coloriées. 


On sait que les plantes de la famille des Renonculacées renferment, 
pour la plupart, des alcaloïdes ou des glucosides qui leur communiquent 
des propriétés âcres et souvent toxiques. Très peu de ces principes sont 
bien connus chimiquement. 

L'auteur s'est préoccupé : 1° de déterminer par des réactions mi- 
crochimiques leur lieu d'élection dans les tissus des végétaux chez 
lesquels ils ont été signalés ; 2 de caractériser microchimiquement leur 
présence dans les plantes qui n’ont pas encore été l’objet de recherches 


LL 


costs MO dci ts 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 443 


« 


purement chimiques. Il a passé en revue 39 espèces appartenant à 
16 genres de la famille des Renonculacées. 

La méthode générale qui a déjà donné de si remarquables résultats, 
établie par Errera et suivie par ses élèves, a permis à M. Vanderlinden 
de caractériser la présence d’alcaloïdes dans les Caltha palustris, Del- 
Phinium hybridum, Consolida, Ajacis, Staphysagria, grandiflorum, 
Aconitum Lycoctonum, Anthora, Napellus, Nigella damascena. 

Dans ce chapitre, à propos de la racine de Caitha palustris, l’auteur 
signale un fait intéressant; il a constaté que, vers le mois d’août, époque 
à laquelle la plante perd ses organes aériens, la proportion d’alcaloïde 
augniente sensiblement et ensuite qu’au printemps l’amidon, qui exis- 
tait en quantité considérable, émigre vers les organes végétatifs en voie 
de développement, tandis que l’alcaloïde donne des réactions qui per- 
mettent de penser que la teneur ne diminue pas. 

L’alcaloïde ne serait donc pas utilisé par le végétal et ne viendrait 
s’amonceler dans les parties souterraines que dans un but de protection 
contre les animaux qui seraient tentés de se faire un aliment des ré- 
serves hydrocarbonées, si abondantes dans ces racines ! 

Les alcaloïdes sont surtout localisés dans les parenchymes et princi- 
palement dans le liber ; dans les organes aériens, ils se rencontrent de 
plus dans les cellules épidermiques et aussi dans la moelle. 

Les glucosides des Adonis vernalis, Helleborus niger, Aquilegia 
vulgaris ont été caractérisés par la réaction de Molish (coloration rouge 
par acide sulfurique pur ou additionné de napthol x. ou de thymol, 
non immédiate comme avec les mères, mais apparaissant seulement 
après 10-15 minutes de contact). 

Les réactions des alcaloïdes ou glucosides sont nulles dans Ranun- 
culus Lingua, repens, sceleratus, muricatus, acris, Flammula, tube- 
rosus, arvensis, Clematis Vitalba, Cimicifuga racemosa, Ficaria 
ranunculoides, calthæfolia, Thalictrum macrocarpum, anemonoides, 
Anemone Puisatillæ, nemorosa, pratensis, etc., Pæonia Moutan, offi- 
cinalis, etc. 

Si les résultats obtenus par M. Vanderlinden, ne sont pas douteux en 
ce qui concerne la présence d’un alcaloïde dans ces végétaux — la mé- 
thode d’Errera donnant des réactions très précises — on doit faire des 
réserves au sujet de l’absence de glucoside ; l’auteur admet d’ailleurs 
que ses observations sont sujettes à discussion. 11 ne faut pas oublier, 
en effet, que certaines des plantes susnommées sont douées de pro- 
priétés très actives; toutefois cela ne diminue en rien l'intérêt des 
observations de l’auteur, l’affirmation négative seule est impossible, il 
ne reste que des probabilités que seule l'analyse chimique pourrait 
confirmer. Pourquoi la chimie actuelle reste-t-elle confinée depuis si 


444 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


longtemps dans le domaine théorique ? Que de questions du plus haut 
intérêt pourraient être résolues si une partie des efforts de nos chimistes 
se portait vers des recherches peut-être moins séduisantes, mais d’une 
application bien plus directe! 

En résumé, nous pouvons grouper les résultats de l'important travail 
de M. Vanderlinden dans les propositions suivantes : 


4 Chez les Renonculacées, la localisation des alcaloïdes présente une 
assez grande constance dans les différentes espèces. 

2% Dans un même genre, la richesse en alcaloïde est essentiellement 
variable avec les espèces. 

3° Dans les racines, le lieu d'élection des alcaloïdes est le liber et 
aussi le parenchyme cortical. Dans les organes aériens, on les rencontre 
surtout dans le liber, la moelle et le tissu épidermique. ° 

4 Au point de vue végétatif, le méristème ne donne en général au- 
cune réaction, l’alcaloïde n'apparaît que dans la zone d’élongation. 

5° L’alcaloïde est un déchet; il s’accumule en hiver dans la racine et 
n'émigre pas au printemps avec les hydrates de carbone de réserve pour 
former les tissus des organes végétatifs en voie de développement. 

6° La richesse en alcaloïde ou glucoside d’une même plante est sou- 
mise à des fluctuations dépendant de la phase de la végétation et peut- 
être aussi de la nature du sol. 

1° Les glucosides sont probablement, à l'encontre des alcaloïdes, des 
matériaux de réserve, utilisables au besoin. Émile Perror. 


BOCQUILLON (H.). Etude botanique et pharmacologique des Xan- 
thoxylées. Thèse pour le doctorat de l'Université de Paris (Phar- 
macie). Paris, Hennuyer, 1901, 1 vol. in-8°,125 pages, 11 figures et 
4 planches hors texte. 


Grâce à de nombreuses relations scientifiques à l'étranger, M. Boc- 
quillon a pu réunir et étudier, principalement au point de vue anato- 
mique, de nombreuses espèces de Xanthoxæylum, Toddalia, Evodia et 
Ptelea. 

Dans un premier chapitre, M. Bocquillon rappelle les caractères 
généraux des Xanthoxylées tirées de leur morphôlogie externe, et €on- 
sacre quelques pages plus particulièrement à l'étude des aiguillons, 
qui ne sont jamais autre chose que des productions superficielles de 
l'écorce. 

L'histologie comparée des plantes de ce groupe est assez intéressante, 
Surtout en ce qui concerne la répartition des poches sécrétrices. Ces 
dernières n'existent dans la racine que chez les Toddalia. Dans les tiges, 
on en rencontre loujours dans le parenchyme cortical, et en plus dans 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 445 


Ja moelle seulement chez l’Evodia fraxinifolia. Dans la feuille, la 
présence de ces glandes sécrétrices est constante. | 

Ce travail renferme encore un aperçu assez complet de la répartition 
géographique des Xanthoxylées, et la quatrième partie tout entière est 
réservée à la description de chaque espèce: synonymie, habitat, mor- 
phologie interne et externe des différents organes, etc. Il va sans dire 
que l'étude des produits fournis à la médecine indigène ou européenne 
constitue la plus grande partie de ce chapitre. Un fait nouveau mérite 
d’être signalé : c’est l'attribution définitive au Toddalia lanceolata de 
la racine de Jean Lopez, drogue qui eut son heure de célébrité en Eu- 
rope comme remède contre la diarrhée. 

Le volume se termine par des considérations d’ordre chimique sur les 
principes utilisables de ces végétaux. Émile P. 


SACGARDO (P.-A.) et SYDOW (P.). Sylloge Fungorum (Supplemen- 
tum universale, pars V), t. XVI, 2291 pages. Padoue, 1901. 


Ce volume est l’un des plus importants de l’œuvre de M. Saccardo. 
Il contient 1291 pages et donne la description de 4853 espèces acquises 
à la science mycologique depuis la publication du XIV° volume. 32 es- 
pèces sont nouvelles et décrites pour la première fois, ce sont : 

Ascochyta myrticola Maire et Sacc., Cercospora Raciborskii Sacc. 
et Syd.; Clasterosporium toruloideum Sacc.; Coniosporium puncti- 
forme Maire et Sace.; Coniothecium Katatii Bres.; Cylindrium car- 
pogenum Sacc.; Didymopsis radicivora Sacc.; Diplodia typhina Sacc.; 
Diplodicella xylogena Sacc.; Fusarium versicolor Sacc.; F. orthos- 
porum Sacc.; F. mycophilum Sacc.; Glæosporium fructigenum Berk.; 
Glonium.amplum (B. et Br.) Duby; Hendersoniella fructigena Sace.; 
Hypocrea Eichleriana Bresad.; Kmetia exigua Bres. et Sacc.; Mar- 
sonia Staritzii Bres.; Microcera Massariæ Sacc.; Oospora saccha- 
rina Sacc.; Peniophora Eïchleri Bres.; Phoma Agapanthi (Thüm.) 
Sacc.; Phoma Donacis Sacc.; Phyllosticta Eryngii Syd.; Ph. Tria- 
canthi Sacc.; Plascosphæria Napelli Maire et Sacc.; Stachylidium 
depauperatum Maire et Sacc.; Trullula pirina Bres. et Sacc.; Uredi- 
nopsis juglandina Sacc.; Valsa (Euvalsa) nobilis Sacc.; Vermicu- 
laria carpogena Sacc.; V. trichella Fr.; ce qui porte, à ce jour, à 
52 157 le nombre des espèces connues appartenant au groupe des Cham- 
pignons et décrites dans la série de volumes de ce remarquable et 
indispensable ouvrage. | 

Les 292 premières pages du XVI* volume qui vient de paraître sont 
attribuées à la description des Hyménomycètes; les Gastéromycètes 
prennent 32 pages, les Urédinées 110, les Ustilaginées 16, les Phyco- 
mycètes 45, les Pyrenomycètes 275, les Laloulbéniacées 20. Ces der- 


446 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


nières sont accompagnées, pour la plupart seulement, d’une courte dia- 
gnose; presque toutes sont de Thaxter. 

Les Discomycètes et les Tubéracées oceupent 121 pages, les Saccha- 
romycètes 4, les Myxomycètes 1. Enfin les Champignons imparfaits 
ou Deutéromycètes, contenant les Sphéropsidés ou Sphérioidacés, les 
Nectroioidacés, les Leptostromacés, les Excipulés, les Mélanconiés, les 
Hyphomycètes et les Sclérotes sont décrits en 284 pages. Puis les auteurs, 
dans un appendice de 48 pages, indiquent une longue liste d'espèces 
parues pendant l'impression de ce volume et mentionnent l'ouvrage dans 
lequel elles ont été décrites; la description en sera donnée dans Île 
volume suivant. | 

Des tables bien comprises terminent cet ouvrage, qui se trouve au 
moins à la hauteur scientifique des précédents. Les espèces nouvelles 
depuis 1899, dont bon nombre sont très intéressantes, appartiennent pour 
la majorité aux deux Amériques; quelques-unes à la région indo-océa- 
nienne ; d’autres enfin à l’Asie, à l'Afrique. 

Les mycologues spécialisés de notre vieille Europe ont encore dé- 
couvert un certain nombre d’espèces qu’il serait fastidieux ici et même 
impossible d'indiquer dans cette analyse. E. PERROT. 


GANDOGER (M.). Catalogue de plantes cryptogames vasculaires 
du Beaujolais, in-8°, 81 pages. Villefranche, 1901. 


Le Catalogue de M. Gandoger renferme les espèces de Mousses, 
Lichens, Champignons et Algues recueillies jusqu’à ce jour dans le Beau- 
jolais. Nous nous attacherons surtout à la partie qui concerne les Cham- 
pignons et les Algues. 

La liste des Champignons est dressée d’une façon qui paraîtra bizarre 
à tout les mycologues, et n’est pas du tout en rapport avec les données 
scientifiques actuelles, C’est ainsi que sous le nom d'Hyménomycètes, 
on trouve réunis des Basidiomycèles, des Discomycètes, des Phalloïdées, 
des Mucédinées; sous celui de Gastéromycètes, des Lycoperdacées, des 
Myxomycètes, des Mucédinées, des Ascomycètes, des Mucorinées, des 
Péronosporacées. Les Urédinées comprennent non seulement les Uré- 
dinées vraies mais encore des Moisissures. Les Hypoxylées ne sont pas 
mieux délimitées. 

M. Gandoger ne semble pas avoir connu les genres créés aux dépens 
des Agaricus et Sphæria. D'ailleurs il ne s’en cache pas. « Quant aux 
noms génériques que j'ai adoptés, on trouvera peut-être que quelques- 
uns sont démodés et peu en rapport avec les découvertes et les travaux 
récents. Adoptera-t-on sans contester la délimitation les genres et les 
espèces créés par MM. Saccardo, Sydow, Patonillard, ete.? Il est permis 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 447 


d'en douter, puisque les ouvrages d’aujourd’hui paraissent ouvrir des 
horizons souvent tout à fait opposés à ceux de leurs devanciers. » 

Nous protestons également contre la phrase suivante : « Bien plus, Ha 
majorité des mycologues herborisants, soit d'Europe, soit d'Amérique, 
continuent à distribuer leurs récoltes sous les noms anciens. » Nous 
n'avons jamais vu rien de tel dans les relations que nous entretenons, 
depuis tantôt vingt ans, avec de nombreux mycologues de tous les pays. 

Nous pourrions présenter des observations de même genre relatives 
aux Algues. Les Batrachospermum et Lemanea, Algues rouges, ac- 
compagnent les Chætophora et les Vaucheria, Algues vertes. Les Chan- 
transia sont intercalés entre les Conferva et les Zygogenium. Le genre 
Ectosperma, depuis longtemps rejeté, fait double emploi avec Vaucheria; 
le Conferva vesicata devrait être placé parmi les Œdogonium, etc. 
Les Saprolegnia et les Leptomitus sont des Champignons et non des 
Algues. Le genre Hygrococis s'applique à des productions de divers 
ordres et n’a aucune raison d’être, pas plus' que les Sclerotium, Ecto- 
stroma, Acalyptospora, Athelia, Ozonium, Himantia, Byssus, parmi 
les Champignons. P. Harior. 


DUGGAR (B. M.) et STEWART (F.-C.). The steriles Fungus Rhi- 
zoctonia, as a cause of plant diseases in America (Les Rhizoc- 
tonia, formes stériles de Champignons, cause de maladies des végé- 
taux en Amérique) (Cornell University Agricultural Experiment 
Station, Botanical Division, Bulletin, janvier 1901, in-8°, 76 pages, 
9 fig. dans le texte). 


Les Rhizoctonia sont formés par des Champignons stériles qui vivent 
sur les racines de nombreux végétaux. Si quelques-uns d’entre eux ont 
pu être rapportés à des espèces définies, il est loin d’en être de même 
pour le plus grand nombre. Le premier connu est le R. Medicaginis DC. 
(1815) répandu en Europe, ainsi que le R. Crocorum DC., qui détruit 
les tubercules du Safran. Tous deux sont supposés appartenir, réunis 
sous le nom de R. violacea, au Leptosphæria circinans. Hartig en a 
rapporté un autre au Rosellinia quercina. Scholtz a décrit en 1897 le 
R. Strobi, qui nuit au Pin du Lord Weymouth; Frank en a assimilé un 
au Thelephora Rhizoctonia qui croît sur la Vigne, et Rostrup a signalé 
la présence du R. fusca sur les Turneps. 

Aux États-Unis, outre le R. Betæ Kühn sur la Betterave, on trouve 
d’autres formes sur le Haricot, le Chou-fleur, la Carotte, le Céleri, le 
Cotonnier, lès Laitues, la Pomme de terre (différente du R. Solani d'Eu- 
rope), le Radis, la Rhubarbe, l’Asparagus Sprengeri, la Reine-Margue- 
rite, l'Œillet des fleuristes, l'Œillet de poète, le Coreopsis lanceolata, 
la Violette (attaquée aussi par le Glæosporium Violæ et le Thielavia 


448 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


basicola). On rencontre encore des Rhizoctonia sur beaucoup d’autres 
végétaux : Chenopodium album, Amarantus albus et retroflexus, 
Bégonias, Coléus, Verveines, Concombres, Picea alba, Phlox, Pyre- 
thrum, etc. 

Dans certains cas, le Rhizoctonia est bien la cause de la maladie ; 
dans d’autres, au contraire, il ne fait que s’associer à des Champignons 
et son action n'est pas facile à délimiter avec exactitude. 

On s’est peu occupé jusqu’à ce jour de trouver des mesures préser- 
vatives contre l’action nocive des Rhizoctonia. Les végétaux croissant 
dans les conditions les plus favorables d'humidité, de chaleur et d’ali- 
mentation, ainsi que d’hygiène, ne présentent pas de tendance à être 
attaqués. Il n’en n’est pas de même si l’humidité est en excès, ou si l’on 
rencontre dans la terre des fragments de plantes récemment mortes par 
suite de contamination. On se trouve bien de changer fréquemment de 
terrain pour la multiplication ou le forçage. Si le Rhizoctonia occasion- 
nait des ravages sérieux dans les serres, il faudrait stériliser le sol à la 
vapeur ou à l’eau bouillante. P. HarioT. 


THÉRIOT (J.). Étude comparative du Pseudoleskea Artariæ Th. 
et du Leskea obscura Auct. plur. (non Hedwig). (Publication de 
la Société havraise d’études diverses, 1901, 4° trimestre). Tiré à part. 
Le Havre, H. Micaux, 1901 ; in-8°, 6 pages, 1 planche. 


M. N.-Conr. Kindberg ayant fait du Pseudoleskea Artariæ, créé en 
1898 par M. Thériot pour une plante recueillie au lac de Côme par 
M. Artaria, un simple synonyme du Leskea obscura (Auct. amer.), 
M. Thériot éludie comparativement ces deux plantes. Il conclut : 1° le 
Ps. Artariæ est spécifiquement distinct du Leskea obscura ; 2 le Les- 
kea obscura de Sullivant et des auteurs américains n’est pas le L. obs- 
cura de Hedwig ; 3° le Leskea obscura Auct. am. (non Hedwig) doit être 
subordonné au Leskea polycarpa Ehrh. à titre de simple variété. Dans 
ces deux dernières propositions, M. Thériot suit une opinion déjà émise 
par M. Cardot. Une planche représente des détails de structure des 
Pseudoleskea Artarie, Leskea obscura Sull. (non Hedw.), L. polycarpa 
Ehrh., et L. gracilescens Hedw. F. Camus. 


FRIREN (abbé A). Catalogue des Hépatiques de la Lorraine et 
plus spécialement des environs de Metz et de Bitche (Extrait 
du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Metz); 21° cahier 
(2* série, t. IX). Brochure in-8, 24 pages. Metz, 1901. 


L'auteur passe d abord en revue les publications antérieures régionales 
qui traitent des Hépatiques. Elles sont peu nombreuses et leur valeur 
scientifique laisse beaucoup à désirer : aussi ne peut-on accepter leurs 


REVUE BIBLIOGRAPIIIQUE. 449 


indications que sous bénéfice d’inventaire. C’est surtout à ses propres 
recherches aux environs de Metz et à celles de l'abbé Kieffer autour de 
Bitche, qu'il doit d’avoir pu dresser une liste de 73 espèces d'Hépatiques 
pour la Lorraine annexée. Citons Riccia ciliata, Pellia Neesiana, Jun- 
germannia turbinata, Cephalozia cutenulata, Madotheca Baueri, 
Lejeunea ulicina. En terminant, il annonce qu’il a reçu, trop tard pour 
avoir pu l’utiliser dans son travail, un manuscrit de feu l’abbé Barbiche 
qui contient l'indication de 13 Hépatiques à ajouter à la flore lorraine. 
| F. C. 


JUMELLE (Henri). Les cultures coloniales. [. Plantes alimentaires 
et IT. Plantes industrielles. 2 vol. in-12, cartonnés. Paris, 1901, J.-B. 
Baillière, éditeur. 


Vol. I. Plantes alimentaires; 358 pages ct 101 figures. 


À mesure que l'attention se porte davantage vers les colonies et les 
produits qu’elles fournissent ou sont susceptibles de fournir à l’ali- 
mentalion et à l’industrie, que des chaires de botanique coloniale sont 
établies dans les grands centres, que des recherches scientifiques et 
pratiques sont entreprises, des jardins coloniaux créés et des introduc- 
tions nombreuses et diverses tentées en vue d’enrichir nos colonies de 
plantes meilleures et plus profitables pour la culture intertropicale, à 
mesure que cetle culture se perfectionne, le besoin s’est fait progressi- 
vement sentir d’un ouvrage résumant, pour les planteurs et les élèves 
des écoles coloniales, les diverses méthodes de culture appliquées, dans 
les différentes régions de cetle vaste zone, à la culture des plantes utiles 
des pays chauds. 

Étant données les grandes différences du sol, de température et 
d'humidité — les trois principaux facteurs de la végétation — que 
présentent les colonies, envisagées dans leur ensemble, on conçoit 
que, d’une part, les procédés de culture soient très variables suivant les 
pays, et, de l’autre, que les espèces ou variétés d’une même espèce 
aient souvent, et parfois chacune, des exigences particulières auxquelles 
ne répondent bien que certaines régions des colonies et certains trai- 
tements. 

Pour satisfaire ces desiderata et rendre aux planteurs le service 
qu'ils sont en droit d'attendre d’un bon traité d'agriculture tropicale, 
quelles que soient les colonies envisagées, l'ouvrage doit renfermer 
l’'énuinération de toutes les plantes susceptibles de faire l’objet de 
cultures profitables, indiquer les qualités et défauts des principales 
variétés, leurs exigences particulières et exposer les diverses méthodes, 
de culture et de préparation usitées dans les divers pays où ces plantes 


font déjà l’objet de cultures importantes. 
T. XLVII, (SÉANCES) 29 


450 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


C'est ce qu’a tenté de réaliser M. H. Jumelle en publiant le présent 
manuel de Cultures coloniales, divisé en deux volumes, le premier con- 
sacré aux PLANTES ALIMENTAIRES, le second aux PLANTES INDUSTRIELLES. 
Il semble bien que l’auteur soit parvenu à remplir cette tâche, car il 
s’est efforcé de faire rentrer dans son texte non seulement ce qui est 
connu et mentionné dans les ouvrages similaires antérieurs, mais encore 
et surtout les notes, mémoires et renseignements publiés dans les 
Revues et autres périodiques coloniaux devenus très nombreux pendant 
ces dernières années, en même temps que lé fruit de ses propres recher- 
ches et expériences. 

Il a tenté, en comparant les climats et les sols de tous les pays qui 
s’'adonnent à la culture d’une plante déterminée, d'établir les lois 
générales de la végétation. de cette plante. c’est-à-dire les conditions 
nécessaires, et aussi les conditions les plus favorables, pour la 
réussite de sa culture. Et c’est d’après cette étude générale qu'il a 
décrit les principales particularités locales, dans l'intention de per- 
mettre au planteur de comparer ces procédés aux siens et à ceux de la 
contrée qu’il habite et de voir s’il a, ou non, avantage à les appliquer. 

Le travail de M. H. Jumelle pessède encore ce mérite d’être concis, 
quoique complet, et de se présenter sous forme de volumes portatifs, 
bien illustrés, soigneusement édités et cartonnés, que leur prix modeste 
met à la portée de toutes les bourses. 

Le premier volume, consacré aux plantes alimentaires, est divisé en 
neuf chapitres dont voici les titres et quelques-unes des principales 
plantes qui y ont été étudiées. 


I. Les plantes à lige ou racine féculente : Colocasia antiquorum, 
Manihot utilissima, Ipomæa Batatas. — II. Les céréales : Oryz4 
sativa, Andropogon Sorghum. — IT. Les légumes et les plantes pota- 
gères : Phaseolus, Dolichos Eablab, Musa paradisiaca, Ilibiscus es- 
culentus, Cucurbita. — IN. Les fruits: Ananassa sativa, Anon@ 
muricata, Persea gratissima, Psidium Guajaca, Eugenia Jambolan«. 
— V. Les plantes saceharifères : Saccharum officinarum. — NI. Les 
plantes à épices et aromates : Zingiber officinale, Vanilla planifolia, 
Piper officinarum. — VII. Le Caféier. — VIII. Le Théier. — IX. Le 
Cacaoyer. 

Veut-on un exemple de la façon dont sont traitées les plantes ? 
Prenons celui que nous fournit le Riz, la céréale principale des pays 
chauds. Trente-cing pages y sont consacrées. L'auteur groupe les in- 
nombrables variétés en deux grandes catégories qui correspondent à 
deux espèces probablement distinctes : 4° Le Riz ordinaire, qui serait 
l'Oryza salive Linn. proprement dit; 2° Le Riz de montagne, qui est 


D 


4 


à REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 451 


l'Ory:a montana Lour. Il indique les principaux caractères de ces 
deux races et les variétés les plus importantes. Un tableau fait con- 
naître les analyses de différents Riz comparées à celles d’autres céréales, 
Blé, Maïs et Seigle. Puis il aborde la culture et fait connaître longue- 
ment les modes de culture pratiqués dans différents pays, pour le Riz 
sec comme pour le Riz aquatique. Un long paragraphe est consacré à la 
préparation du Riz, au décorticage notamment, el à l'étude des systèmes 
et des meilleures machines employés pour cet usage, dont plusieurs 
sont représentées par des figures. Enfin le commerce et la préparation 
des alcools de Riz y sont également étudiés. 

À ces plantes,qu’on pourrait appeler les espèces de fonds et auxquelles 
la plus large part est comme de juste accordée, l’auteur n’a pas hésité, 
Juoique dépassant ainsi le titre de Fouvrage, à ajouter à l’occasion la 
description de certains végétaux (les Ouvirandra, par exemple, parmi 
les plantes alimentaires), à la culture desquels il n’v a pas lieu de 
s'arrêter longuement. Mais le colon qui voit ces espèces utilisées par 
les indigènes peut être désireux de connaitre leur valeur et leur ceul- 
ture, et M. Jumelle à cru devoir le renseigner. 

Comme il le dit lui-même dans sa préface, il a cherché à donner à ce 
colon le plus grand nombre possible de renseignements scientifiques 
utiles, qu’il ne sait souvent où puiser. 


Vol. IT. Plantes industrielles; 430 pages et 104 figures. 


Dans l'examen de la première partie des « Plantes coloniales » qui 
traite spécialement les plantes alimentaires, nous avons fait eonnaitre 
la raison d’être de l'important travail de M..H. Jumelle et l'esprit dans 
lequel il lavait rédigé. 

Ce même souci d’être avant tout pratique et complet a présidé à la 
rédaction de la deuxième partie, consacrée à l'étude des plantes écono- 
miques, qui importent autant, et plus peut-être au point de vne cul- 
tural et commercial, que les plantes alimentaires proprement dites, 
aujourd’hui surtout que la consommation de ces produits devient de 
plus en plus grande, celle du caoutchoue et de la gutta entre autres. 

Dans ce second volume, qui forme le complément indispensable du 
premier, l’auteur passe en revue la série nombreuse des végétaux qui 
fournissent à Findustrie et à la pharmaeopée tous les prineipaux pro- 
duits provenant des régions chaudes ou tropicales. Voici d’ailleurs le 
sommaire des huit chapitres qui divisent l’ouvrage et quelques-unes 
des principales plantes qui y sont étudiées. 

E Les plantes textiles : Bœhmeria, Phormium tenaæ, Agare rigidæ. 
— II. Les plantes oléagineuses : Arachis hypogæa, Sesamum orien- 
tale, Elæis quineensis. —— III. Les plantes à caoutchouc et à gutta : 


459 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Hevea, Castilloa elastica, Landolphia'— IN. Les plantes à parfums et 
à vernis : Pogostemon Patchouly, Rhus vernicifera. — V. Les plantes 
tinctoriales et tannantes : Indigofera, Acacia, Rumex hymenosepalus. 
—= VI. Les plantes médicinales : Illicium anisatum, Erythroxylon 
Coca, Cola acuminata. — VII. Les plantes à narcotiques et mastica- 
toires : Nicotiana Tabacum, Papaver somniferum, Piper Bettle. — 
VIII. Les plantes fourragères : Euchlæna mexicana, Panicum milia- 
ceum, Eleusine Coracana,'Zea Mays, Opuntia Ficus-indica. 

Le chapitre des plantes à caoutchouc, qui comporte 80 pages, est 
précédé d’une courte introduction, de laquelle nous extrayons les lignes 
suivantes : « Les essais d’acclimatalion des espèces américaines, en 
dehors de leur pays d’origine, ont été rarement — et pour des raisons 
diverses — complèlement satisfaisants et il semble bien que, pour nos 
colonies d'Afrique, en particulier, la seule entreprise pratique sur 
laquelle il soit permis de fonder de sérieux espoirs soit la plantation 
des espèces indigènes. Malheureusement, la plupart de ces espèces sont 
des lianes, dont la croissance est lente et le mode de culture encore mal 
connu. » Celte opinion jelte un jour plutôt fâcheux sur le succès des 
plantations d'espèces étrangères que l’on importe à grands frais dans 
certaines colonies, nolamment des Hevea, qui fournissent les 6/10 de 
la production annuelle et totale dans le monde, du Castilloa elastica 
et des divers Landolphia qui fournissent la gutta-percha. 

Pour ces plantes, la description et les mérites respectifs des espèces 
et leurs marchés sont suivis d’une élude documentée de leur valeur indus- 
trielle, des procédés d’extraction, préparation, etc., de leur produit; 
dans laquelle l’auteur a fait entrer les résultats de ses recherches 
récentes, nolamment en ce qui concerne les végétaux caoutchoutifères 
de Madacasgar. D'ailleurs, et pour les végétaux compris dans ce second 
volume comme pour ceux étudiés dans le premier, M. H. Jumelle a 
cherché à réunir, sous la forme la plus succincte possible, les diverses 
notions scientifiques et pratiques que le colon peut être désireux 
d'avoir. 

Son travail a une grande utilité, car il donne dans son ensemble une 
vie générale et rapide de l’état présent de l’agriculture tropicale, en 
rappelant les méthodes qu’il reste à perfectionner, et les cultures que 
dans telle ou telle région il serait avantageux de développer. A l'heure 
où l’enseignement colonial prend; chez nous comme chez nos voisins, 
un si rapide développement et où l'attention est de plus en plus attirée 
vers nos possessions d'outre-mer, les deux volumes de M. H. Ju- 
melle comblent une lacune et seront de ce fait accueillis avec empres- 


sement. S. MorTTer. 


 ] 


… 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 453 


WILDEMAN (De) et DURAND (Th.). Reliquiæ Dewevreanæ, tome I, 
fase. 1 (in Annales du Musée du Congo; Botanique, série IT), 
80 pages in-4°, s. 1. n. d. 


Ces Reliquiæ contiennent l’énumération systématique des plantes 
récoltées par Alfr. Dewèvre, en 1895-1896, dans l’État Indépendant du 
Congo. 

Voici les espèces nouvelles décrites dans ce fascicule par MM. de 
Wildeman et Th. Durand, conservateurs au Jardin botanique de l’État, 
à Bruxelles : Ouratea coriacea, O. densiflora, 0. Dewevrei ; Dichape- 
talum Dewevrei, D. Lolo; Indigofera scopa: Milletia congolensis ; 
Æschynomene Dewevrei; Acacia Dewevrei. 

En raison des espèces nouvelles ci-dessus, il est regrettable que ce 
fascicule ne soit pas daté (1). Ern. MaLiNvaur. 


GAGNEPAIN. Sur le pollen des hybrides (Bull. Soc. hist. nat. 
Autun, février 1901). 9 pages et 1 planche. 


— La connaissance des hybrides en botanique et de leurs parents : 
Ribes Gordonianum (Mème Bulletin, 1901, 9 pages et 1 planche). 


Dans la première Notice, l’auteur compare le pollen à grains avortés 
du Viola permixta Jord. avec celui de ses parents présumés, V. odo- 
rata et hirta. Il examine, au même point de vue, le pollen du Linaria 
vulgari-striata, dont 23 grains pour 100 seulement sont bien conformés. 
Le pollen du Salix Pontederana est presque entièrement stérile. L’au- 
teur fait remarquer très judicieusement que, chez les plantes cultivées, 
les grains de pollen sont souvent avortés, il ne faut donc pas se hâter 
de regarder la stérilité dans ces conditions comme une marque d’hybri- 
dité. 

La seconde Notice a pour objet de montrer, par un exemple, que 
l'analyse des caraetères d’une plante hybride permet souvent de recon- 
nailre sa double origine et de présumer les espèces parentes. Aïasi un 
examen attentif du Ribes Gordonianum a révélé à notre confrère qu’il 
se trouvait en présence d’un hybride issu d’un croisement des R. aureum 
et sanquineum. Des recherches bibliographiques subséquentes ont con- 
firmé lexactitude de ce jugement a priori. Ern. M. 


D' SAINT-LAGER. La perfidie des synonymes dévoilée à propos 
d'un Astragale. Brochure de 15 pages gr. in-8. Lyon, Association 
typographiqne, 1901. 


(1) L'avis d'envoi est daté, de Bruxelles, du 28 mai 1901. 


454 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCF. 


Deux plantes récoltées par le botaniste voyageur Reverchon en 
Espagne (province de Grenade) et nommées par lui Astragalus ca- 
prinus Desf. et Acanthyllis armata Bait., l’une et l’autre connues 
comme algériennes et paraissant nouvelles pour l’Europe, avaient été 
l’objet d’une suspicion (1). M. Saint-Lager les a examinées et il a 
constaté que la première était non l’Astragalus caprinus, mais une 
espèce voisine de celle-ci, l’A. exscapus, et déjà signalée en Espagne. 
Quant à l’Acanthyllis armata Batt. et Trabut, cette plante aurait été 
découverte dès 1564, en Espagne, par Charles de l’Escluse (Clusius) et 
serait le « Tragacantha altera, Poterium forte » de cet auteur (Rar. 
Stirp. Hispaniæ, p. 215, ann. 1576), désignation reprise ensuite par 
Dalechamp, Lobel, Jean Bauhin et Tournefort, puis subissant les trans- 
formations suivantes : 


Poterium Maitthioli et Tragacantha Dioscoridis Rauwolf, Voyages en 
Orient. 

Tr'agacantha affinis lanuginosa G. Bauhin, Pinaæ. 

T. granutensis Morison, Hist. plant. 

T. Clusii Lœf., Iter hispanicum. 

T, orientalis vesicaria Russel, Natur. History. 

AStragalus Tragacantha var. Ê. Linné Spec. n° 5617. 

A. granatensis Lamk, Encyel. (1783). 

A. frulicosus Asso, Enum. stirp. arag. 

A4. Rauwolfii Vah}, Symb. bot. (1790). 

A. Russelii Gmel. 

A. tumidus Willd. (1794). 

À. inflatus Pourret, Chloris hispanica. 

A. Clusii Boiss, Diagn. plant. or.; Willk. et Lange, Prodrom. 

À. numidicus Cosson, Voy. bot.; Lelourneux, Catal. Kabylie. 

Anthyllis numidica Cosson, Plant. alg., n° 917. 

Acanthyllis numidica Pomel, Nouv. Matér. 

A. armata Batt. et Trab., F1. de l'Algérie. 


D'après les recherches de notre confrère, les plantes que désignent 
les 18 noms ci-dessus se rattachent à un seul et même type spécifique, 
existant en Espagne aussi bien qu’en Algérie, et l'ignorance de cette 
Curieuse synonymie à induit à erreur plusieurs floristes, en ce qui 
concerne l'attribution de ces noms et les indications géographiques. 

Pour des motifs plausibles, mais dont l’explication nous entraînerail 
trop loin, M. le D' Saint-Léger, que n’obsède pas le fanatisme de la 
règle de priorité, a choisi, parmi les nombreux synonymes que nous 


(1) Voy. le Bulletin, t, XLVII (1900), p. 423, 


? sésiiéé 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 455 


venons d’énumérer, la dénomination d’Astragalus tumidus Willd., et 
il appelle À. tumidus $. armalus une forme qu’on trouve avec le type 
dans les Etats Barbaresques et en Orient, et qui est l’Astragalus ar- 
matus Willd. Enfin l’érudit botaniste lyonnais n’accepte pas le genre 
Acanthyllis, créé naguère par Pomel et détaché du genre Astragalus. 


Ern. MaLINvaun. 


FERGUSSON (A.-M.). Crotons of the United States (Rep. of the 


Missouri botanical Garden, février 1901), T4 pages, 31 planches. 

Préface : Herbiers consultés, nomenclature, description du genre, clef 
des espèces. 

Espèce nouvelle : C. floridanus. — Variétés nouvelles : C. glandu- 
losus Shorti, Simpsoni et crenatifolius; C. Engelmanni albuminoides ; 
C. californicus mohavensis. 

31 planches bien dessinées illustrent cette Monographie. 


Er. M. 


BAICHÈRE (abbé Ed.). La fausse Roquette ou Roquette blanche 
des Vignes (Diplotaxis erucoides DC.). Notes critiques, agricoles 
et historiques sur la dispersion de cette plante (Journal de la Société 
centr. d'agric. de l'Aude, novembre 1901). Broch. de 22 pages in-8°. 
Carcassonne, 1901. 


La fausse Roquette (Diplotaxis erucoides) est très répandue dans le 
département de l’Aude, et les agriculteurs lui attribuent de nombreux 
méfails ; elle serait surtout dommageable aux vignobles en entretenant 
une humidité nuisible autour des souches et favorisant la multiplication 
des escargots et des larves d’un grand nombre d’insectes qui dévorent 
les premiers bourgeons de la vigne; elle serait un aliment indigeste 
pour les ruminants, etc. Notre confrère, après avoir soumis ces divers 
griefs à une enquête très documentée, estime qu’on en a beaucoup exa- 
géré la gravité : la Crucifère mise en cause servirait, dans certaines 
conditions, à bonifier la terre des vignobles; mêlée à d’autres plantes 
plus nutritives, elle pourrait être utilisée dans l'alimentation des ani- 
maux domestiques comme condiment tonique. 

Il résulte des recherches de l’auteur que Ia dispersion de la fausse 
Roquette dans le département de l’Aude est relativement récente. Cette 
espèce, originaire de l'Orient, serait venue en Europe au temps des 
croisades. Au commencement du dernier siècle elle était connue, à l’état 
spontané, tout au plus dans les environs de Fréjus, à Nice et à Perpi- 
gnan. M. Baichère remarque que, « en 1862, lorsque la Société bota- 
nique de France, après avoir parrouru les plaines de Béziers, vint 


456 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


explorer les environs immédiats de Narbonne, les membres chargés des 
comptes rendus des excursions ne signalèrent nulle part, dans l’Aude, 
la Roquette blanche des vignes. » Théveneau ne mentionne pas la plante 
en question dans le Catalogue des plantes de Narbonne qu’il publia vers 
la mème époque. L’extrême abondance, aujourd’hui constatée, du Di- 
plotaxis erucoides à Carcassonne est un fait de géographie botanique 
fort intéressant. Ern. MaLiNvauD. 


BELEZE (M'° Marguerite). Liste des plantes adventices de Mont- 
fort-l'Amaury et de la forêt de Rambouillet (Feuille des jeunes 
Naturalistes, février 1901). 


Cette liste comprend plus de cent espèces : son intérêt serait accru si 
elle était divisée en catégories d’après le mode d’introduction, distin- 
guant par exemple, les espèces échappées des jardins et des parcs : 
Cerasus Padus, Sorbus domestica, Fæniculum officinale, etc.; d’autres 
propagées par la grande culture : Linum usitatissimum, Trifolium 
Molinieri, Cannabis satira, etc., ou introduites par les chemins de 
fer. On peut séparer les indigènes des exotiques, les passagères des 
naturalisées, les erratiques, etc., etc. Ern. M. 


LE GRAND (Ant.). Les Euphrasia du Berry (Bull. Assoc. franc. 
de Botanique, octobre 1901. 


L'auteur distingue, dans les Euphrasia du Berry, huit formes, qu'il 
rattache à trois groupes : 


1° E. Rostkoviana Hayne, E. campestris Jord., E. montana Jord., 
formes précoces, non vues sur le calcaire par l’auteur, et glanduleuses. 


2 KE. gracilis Fr. (= rigidula Jord.), E. cebennensis Martin, formes 
n31 glanduleuses, fleurs précoces. 


3 E. nemorosa Pers. (— ericetorum Jord. et stricta Host) E. par- 
viflora Le Gr. (— nemorosa Wetist.). E. salisburgensis Funck. (incl. 


cuprea Jord.), sous-espèces non glanduleuses, à floraison plus ou moins 
tardive. 


M. Le Grand n’approuve pas l'abandon du vieux nom linnéen E. offi- 
cinalis, méme Sensu stricto, transformé en Rostkoviana, contrairement 
à l’article 56 des Lois de la Nomenclature. Ern. M. 


LÉVEILLÉ (H ). Le Carex fuliginosa (Bull. Assoc. franc. de bota- 
nique, décembre 1901). 4 pages. 


L'auteur avait récollé en 1898, dans les Hautes-Alpes, un Carex qu'il 
rappoïta au C. fuliginosa Schkuhr; ayant repris récemment l'étude de 


Fr 


snriitise té sinus 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 451 


cette plante, il l’a rattachée au C. frigida. I saisit l’occasion de dissi- 
per la confusion qui règne au sujet de ces deux Carex et signale notam- 
ment la transposition qui existe dans les planches de Reichenbach, où 
l’on voit le C. frigida sous le nom de fuliginosa et vice versa. 

Ern. M. 


BELLI (G.). Observations critiques sur la réalité des espèces en 
nature au point de vue de la systématique des végétaux. 
90 pages in-8°. Turin, 1901. 


L'auteur a pris soin de formuler lui-même, à la fin de son Mémoire, 

les conclusions générales qui s’en dégagent. 
__4.— Dans la série hiérarchique des catégories établies par l’article 10 
des Lois de la Nomenclature botanique (1867), il faut distinguer celles 
dont la nature est théorétique de celles dont la nature est réelle et 
actuelle. 

2.— La seule unité taxinomique réelle dans l’espace et dans le temps 
actuel est l’espèce. 

3. — Toutes les catégories supérieures en série à l'espèce (genres, 
familles, tribus, classes, elc.) sont de nature théorétique. 

4. — Linné n’a jamais entendu donner au terme espèce une signifi- 
cation collective dans le sens évolutionniste, et il n’est pas permis de 
changer la signification fonc'èrement unitaire qu’il a attribuée à ce 
terme et qui ressort de l’esprit de tous ses ouvrages. 


9. — L'espèce est taxinomiquement indivisible. Au-dessous de l’es- 
pèce il n’y a que des variations (variétés). 
6. — Le terme variété ne doit entrer dans la série hiérarchique que 


comme l’expression de l’incertitude dans le jugement relatif à une forme 
dont on ne connait pas à fond les limites d'extension et la valeur des 
caractères. — Le terme variété est une dénomination provisoire. 

1. — Il est nécessaire de réunir les espèces affines d’un genre donné 
dans une catégorie théorétique qui en exprime ‘origine supposée com- 
mune. À cet effet, au lieu d'élargir erronément l’espèce linnéenne, on 
doit grouper dans le Stirps, qui reste ainsi la première catégorie théo- 
rétique au-dessus de l’espèce et au-dessous du genre. 


Les vues résumées dans ces conclusions sont développées par l’auteur 
avec un talent de démonstration qui rend des plus attrayantes la lecture 
de cette Notice. On doit cependant reconnaître qu’en ces matières d’iné- 
puisable controverse, on ne peut étayer les opinions les plus probables 
que sur le sol mouvant des hypothèses. On creusera le sujet dans tous 
les sens sans jamais toucher le roc de la certitude. Ern. M. 


458 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


CHESNUT (V.-K.) et WILCOX (E.-V.). The stock-poisonings plants 
of Montana, a preliminary Report (Les plantes causant l'empoison- 
nement du bétail dans l'état de Montana). 150 pages in-8° et 36 
planches. Washington, 1901. 


Les pâturages de l’état de Montana sont infestés de plantes vénéneuses 
qui causent fréquemment des accidents, souvent mortels, dans les nom- 
breux troupeaux dont l'élève est la principale richesse de cette contrée. 
Le département de l'Agriculture de Washington a prescrit une enquête 
destinée à faire connaître les espèces nuisibles, leur action sur les ani- 
maux et les mesures préservatrices les plus efficaces. Les botanistes 
chargés de cette mission, dans un rapport très documenté et qui ren- 
dra de grands services aux agriculteurs, donnent d’intéressants détails 
au point de vue descriptif et en géographie botanique sur les espèces 
toxiques qu’ils ont étudiées; ils signalent comme les plus dangereuses : 
Zygadenus venenosus, Delphinium glaucum, D. bicolor, Cicuta occi- 
dentalis, Astraçalus spicatus, divers Lupins; comme étant moins à 
craindre : l’Erg t (Claviceps purpurea), des espèces appartenant aux 
genres Vaccaria, Asclepias, Veratrum, Aconitum, Psoralea, Rudbec- 
kia, Hyoscyamus, Solanum, etc. 

Trente-six planches accompagnent ce Rapport. Ern. MALINVAUD. 


CHRIST (H.). Filices, Equisetaceæ, Lycopodiaceæ, Selaginella- 
ceæ, Rhizocarpaceæ (Extrait de Primitiæ Floræ costaricensis, par 
H. Pittier, tome III, fasc. 1). 70 pages. San José de Costa Rica, 1901. 


Espèces nouvelles : Elaphoglossum Tonduzii, Pleurogramma gyro- 
fexa, Polypodium Pittieri, Pteris longicauda, Asplenium onustum, 
A. Sodiros, Diplaxium subsilvaticum et urticæfolium, Aspidium 
Biolleyi, Lastrea Tonduzii, Phegopteris subdryopteris, Dennstædtia 
grandifrons, Cyathea punctifera, Alsophila decussata, À. pinnula, 
À. subaspera, Hemitelia suprastrigosa, Lycopodium hippurideum. 

Ern. M. 


POISSON (J.). Sur un Castilloa particulier du Guatémala (Extrait 


du Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, 1901, n°7, p. 313). 


Le Castilloa elastica Cav. est un des principaux arbres producteurs 
de caoutchouc. On en observe au Guatémala une variété connue sous le 
nom de Liga, qni se distingue surtout du type par la petitesse et la forme 
presque sphérique, non elliptique, des graines. Cette variété, malheu- 
reusement lrop répandue au Guatémala, donne un latex qui reste fluide, 
par suile inutilisable et que les collectenrs de caoutchouc mélangent 
souvent, sans s’en apercevoir, avec celui du Castilloa ordinaire. Les 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 459 


caractères indiqués par M. Poisson permettront de reconnaître cette 
variété nuisible et d'éviter la contamination dont elle est la cause. 


Ern. M. 


LAURENT (Émile). De l'influence du sol sur la dispersion du 
Gui et de la Cuscute en Belgique (Bulletin de l'Agriculture). 
Tirage à part de 60 pages, 5 planches et 1 carte. Bruxelles, 1901. 


I, Actions réciproques entre plantes parasitées et parasites. — IT, De 
la dispersion du Gui en Belgique. — III, Existe-t-il une relation entre 
la dispersion du Gui et la nature du sol en Belgique? — IV, Quantités 
de chaux et de magnésie contenues dans les terres de Belgique. — 
V, Observations relatives à l'influence de la nature du sol sur le Gui. — 
VI, Le Gui dans les régions limitrophes de la Belgique. — VIT, Espèces 
sur lesquelles le Gui a été observé. — VIII, Relations entre la composi- 
tion des cendres du Gui et celle des cendres de ses supports. — IX, 
Essais de culture du Gui. — X, Phénomènes toxiques provoqués par les 
plantules de Gui chez le Poirier. — XI, Remarques relatives à la dis- 
persion du Gui. — XI, Dispersion de la Cuscute du Trèfle en Belgique. 
— XIIT, Essais de culture de la Cuscute. 

L'auteur conclut de ses recherches que le Gui et la Cuscute sont eal- 
cicoles ; « la nature du sol retentit sur le développement par l'intermé- 
diaire des espèces nourricières ». D'autre part, la Cuseute n’est pas 
seulement calcicole, elle est stimulée par une alimentation fortement 
azolée donnée au Trèfle, mais elle est contrariée lorsque cette plante a 
végété dans une terre riche en acide phosphorique. Ern. M. 


CHABERT (A.). La destruction des Rosiers en Savoie (Bull. Herb. 
Boissier, ann. 1901, pp. 109-110). 


Le Valeriana tuberosa en Savoie (Bull. Herbier Boissier, année 
1901, pp. 177-178). 


I. L'auteur, dans la première Notice, ayant constaté que les Rosiers 
sauvages, autrefois abondants sur les montagnes et les coteaux de la 
Savoie, y devenaient de plus en plus rares, a cherché les causes de celte 
disparition graduelle, et il l’attribue aux paysans de la contrée qui ar- 
rachent les Rosiers sauvages pour les vendre aux horticulteurs; les faits 
révéles par l’enquête à laquelle s’est livré M. Chabert ne laissent aucun 
doute à cet égard. Le seul moyen de limiter au moins les effets de cette 
dévastation serait de donner aux gardes forestiers la consigne de l’em- 
pêcher dans les communaux et les bois soumis à leur surveillance. 

I. La Valériane tubéreuse, annoncée récemment comme nouvelle 
pour la Savoie, y avait été signalée dès 1872. Elle partage, avec l’Arabts 


460 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


saæatilis qui croit avec elle, cette particularité de ne se montrer dans 
certaines localités que lorsque les bois sont coupés. « Les deux plantes 
apparaissent alors pendant deux ou trois ans; puis, les buissons ayant 
grandi, il est impossible d’en retrouver la moindre trace. » Il est pro- 
bable qu’en recherchant la Valériane tubéreuse dans les jeunes coupes, 
on la retrouvera sur d’autres basses montagnes de la Savoie. 


Ern. MALINVAUD. 


CLOS (D.). La théorie du pétiole dans la fleur (Extrait des Mémoires 
de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Tou- 
louse, 10° série, t. 1, 14 pages, de 105 à 118 (1901). 


On sait déjà, par les Mémoires antérieurs datant de 1866 et 1877, les 
opinions de M. Clos, admettant : 4° que dans les plantes pétalées le filet 
de l’étamine, loin d’être l’analogue du pétiole de la feuille, représente 
une étroite bande longitudinale du pétale sessile avec sa nervure mé- 
diane, et de plus l'onglet du pétale onguiculé (1); 2° que l’anthère doit 
être considérée comme un organe distinct, de nature toute spéciale et 
sans analogue avec aucun autre; 3 que le connectif, prolongement du 
filet, dont il partage la nature et auquel il ressemble souvent, affecte 
fréquemment aussi, étudié dans les divers types du règne végétal, la 
plus grande diversité de forme, de grosseur et de couleur, variations 
qu’on attribue généralement, mais à tort, à l’anthère, le connectif étant 
chargé d’en réunir et alimenter les loges pour la formation du pollen; 
4° que les loges anthérales, en tant qu'émergences du mamelon primitif 
Staminal, sont des créations nouvelles, en dehors de toute comparaison, 
représentant dans l'appareil sexuel mâle ce qu'est le nucelle pour l’or- 
gane femelle : nucelle ct loges rentrant dans le petit groupe des parties 
indépendantes (2); 5° que si les stipules jouent un grand rôle non seu- 
lement pour la formation des bractées de nombre de plantes, mais dans 
la constitution même de fleurs appartenant à des familles différentes, 
comme M. Clos l’a montré pour les sépales stipulaires de plusieurs 
genres (3), il est encore prématuré d'étendre cette généralisation aux 


(1) À la date du 30 juillet 1901, M. Clos recevait d'un des plus éminents 
professeurs de botanique de Paris, un billet portant : « Je suis tout à fait de 
votre avis au sujet de l’étamine ; je ne comprends pas comment tant d'auteurs 
ont pu décrire le filet comme homologue du pétiole ! » 

(2) < On sait, a écrit P. Duchartre, que la partie essentielle de l’'étamine, 
qestadire les sacs polliniques, est une production nouvelle, une émergence 

l'organe Staminal... » (Elém. de Bot., 3° éd., 670). 

(3) Tels, pour les Tiliacées, les genres Prockia, Triumfetta, Greffæa; 
pour les Rubiacées, Hedyotis, Stylocorine; pour les Zygophyllées, Ræpera, 
Tribulus; pour les Élatinées, Merimea, et enfin le genre Begonia. 


+ sie 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 461 


pétales et aux filets slaminaux de ces genres ou de semblables, à moins 
d’un passage gradué bien évident des uns aux autres et jusqu’à de nou- 
velles investigations démonstratives. Cependant, chez des Pelargonium 
à fleurs doubles dont les sépales sont slipulaires, on voit les extérieurs 
de ceux-ci passer aux pétales, élant sépales dans leur moilié extérieure, | 
pétales dans l’intérieure. Ern. M. 


Société d'histoire naturelle d'Autun. XIV° Bulletin 1901. 


Les publications annuelles de la Société d’histoire naturelle d’Autun 
forment un gros volume divisé en deux parties, Mémoires et Comptes 
rendus des séances, avec deux paginations distinctes. 

Le XIV: Bulletin (1901) débute par la suite du Catalogue raisonné 
des plantes phanérogames et cryplogames indigènes du bassin de la 
Haute-Ariège (canton d’Ax-les-Thermes, etc.), par MM. H' et Alex. 
Marcailhou-d’Ayméric. Cette seconde partie va des Caryophvyllacées aux 
Papilionacées inclusivement (pp. 1-122), et. dépassant de beaucoup la 
modestie de son titre, constitue une véritable Flore, scrupuleusement 
documentée et riche en observations personnelles et critiques, des Pyré- 
nées ariégeoises. 

Puis un Mémoire de M. Bernard Renault, le savant paléobotaniste et 
Président de la Société, Sur quelques Cryptogames hétérosporées 
(pp. 339-352). II résulte des études de l’auteur, rendues plus probantes 
par une belle planche en phototypie et de nombreux dessins dans le 
texte, que les différents groupes des Fougères des temps primaires, 
aussi bien que les Équisétacées et les Lycopodiacées contemporaines, 
comprennent de nombreuses espèces hétérosporées, c’est-à-dire pour- 
vues de macrospores ‘et de microspores, alors que les représentantes 
actuelles de ces familles sont toutes isosporées. L'auteur se demande si 
le développement du prothalle mâle et femelle à l’intérieur de ces 
spores différenciées n’était pas une cause efficace de protection, assurant 
la reproduction, si exubérante en nombre et en taille, des Cryptogames 
de cette époque. Un résumé de ce travail se retrouve dans la deuxième 
partie du Bulletin (pp. 207-209). 

Enfin, un article de M. Henri Hua, Sur le genre Sherbournia Don 
(Amaralia Welw.), étude historique et critique d’un genre de la flore 
tropicale africaine (pp. 389-402). Après une discussion approfondie de 
l'autonomie et de la synonymie de ce genre de Rubiacées, l’auteur donne 
(p. 394) un tableau synoptique, suivi de la description détaillée, avec 
diagnoses latines, des cinq espèces qu’il admet : Sherbournia foliosa 
Don, S. bignoniæflora (Welw.) Hua, S. Brazzæi Hua sp. nov., S. ca- 
lycina (Don) Hua, et S. Zenkeri Hua sp. nov. 


462 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Dans la deuxième partie, tout d’abord, trois Notes importantes de 
M. F. Gagnepain. 

Pages 20-29. F. GAGnEPAIN, Sur le pollen des hybrides. — Dans ce 
premier article, l’auteur établit, avec planche à l'appui, les conclusions 
suivantes : Les pollens des hybrides sont, pour la plupart, infertiles, 
mais les pollens fertiles se rapprochent davantage, par la forme et l'as- 
pect, de ceux du procréateur qui a eu la plus grande influence, en 
général de la plante-mère; et il est dès lors possible, connaissant les 
pollens d’un genre peu nombreux en espèces, de trouver Porigine d'un 
hybride avec certitude. 


Pages 82-91. F. GaGnePaIN, La connaissance des hybrides en bota- 
nique et de leurs parents. — L'auteur donne la preuve des faits précé- 
demment énoncés en étudiant le Ribes Gordonianum Hort. dont il 
confirme l’origine par le croisement des Ribes sanguineum Pursh. et 
R. aureum Pursh. 


Pages 179-181. F. GaënEpain, Le pollen des Chénopodiacées au 
point de vue systématique. — l'étude de ces poltens lui fournit de 
nouvelles preuves des affinités de eette famille avec les Amarantacées 
et les Caryophyllacées, également à pollens globuleux et pourvus de 
nombreux pores. 

Pages 76-81. B. RENAULT, Sur quelques pollens fossiles. — L'auteur 
compare les microspores des Cryptogames supérieures fossiles avec les 
grains de pollen des Phanérogames actuelles. 

Pages 52-54. PrissE L'AVENNES. — Le Paspalum stoloniferum intro- 
duit en Egypte, comme fourrage, sous le nom d’Herbe de Parana. 

Pages 59-65. J. Varny, Notes sur les arbres antiens du Creusot et 


des environs, avec une planche. — Curieux exemples de longévité et de 
développement de certains arbres : Châtaigniers, Saule. 

à 9.9 ) 1 j | 1 I S 

Pages 192-201. E. Cnareaw, Notes tératologiques. — Ramifications 


des épillets de Lolium perenne; Phyllanthies des Anagallis phœnicea 
et Verbascum thapsiforme; Fuchsia ; tubercules épigés des Pommes 
de terre; transformation des épis mâles du Maïs en fleurs carpellées et 
fructifères ; broussin du Frène. 

© D [et - 

Pages 202-205. E. Cuareau, Le Ranunculus monspeliacus des bords 
de la Loire, avec considérations sur sa reproduction souterraine et ses 
floraisons irrégulières. 

D. M9 Ê . - 

Pages 114-129. Dr x. Giecor, Notice biographique sur Alexandre 
Constant, plus connu comme entomologiste que comme botaniste, mais 


qui fut ancien membre de Ja Société botanique de France, avec indica- 
tions bibliographiques (p. 126) et portrait. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 463 


Pages 129-141. D° X. Gizror, Notice biographique sur Henri Phi- 
libert, avec portrait, savant bryologue, dont l’herbier de Mousses a été 
léguë à la Société d'histoire naturelle d'Autun, et dont les publications 
(p. 139) ne comptent pas moins de 65 numéros. 

À citer, pour mémoire, dans un Compte rendu de Concours agricole 
de Chauffailles (LL août 1901), par MM. Ormezzano et Chateau, quelques 
notes horticoles el botaniques, indication des plantes rares de la région 
d’après les herbiers des instituteurs (pp. 252-257), et dans les Comptes 
rendus des excursions la liste des principales plantes de la vallée de 
Baume, près Pouilly-en-Auxois (p. 278), et des rives du canal du Centre 
à Saint-Julien-Écuisse (p. 289). 

Enfin, comme communications mycologiques, une note du D' X. Grr- 
LOT, Sur la cause de la formation des Pommes de terre (p. 40) d'après 
les travaux de M. G. Bonnier, et l'indication, par M. Roïdot-Errard, de 
quelques Champignons rares, entre autres Hydnum coralloides, Pleuro- 
lus serotinus, nouveau pour le département, Polysaccum crassipes, ete. 

D' GiLLor. 


Bulletin de la Société mycologique de France. Tome XXIF (1901). 
Un volume de 327 pages avec 2 portraits et 10 planches hors texte. . 
Paris 1901. 

Ce volume renferme les articles suivants : 
Note sur le genre Perrotia, Nouveau genre de Discomycètes oper- 

Culés, par M. Bounier. 
Ce genre est créé pour le Peziza flammea Alb. et Schw., rangé pri- 

milivement et à tort parmi les Discomycètes inoperculés, avec lesquels 

il possède un certain nombre de caractères communs tels que la station, 

l'aspect et le cloisonnement des spores, mais dont il se sépare nettement 

Par la présence d’un opercule au sommet des asques. 

Description d'une nouvelle espèce de Chitonia, par M. E. Bouprer 


(avec une planche). Ï 
Cette espèce est le C. Pequinii Boud., remarquable par sa grande 


taille, son pied épais, fusiforme, à volve bien apparente, son chapeau 
, 
couvert de squames brunes, ses spores rondes et d'un brun pourpré. 
41: \ re 
Description d’une nouvelle espèce de Lycoperdon (L. crocatum), pat 


M. ParouiLLarp (avec une planche). : 

[I s’agit d’un Lycoperdon algérien, à spores ovales, Voisin de L. oblon- 
gisporum B. et C. des Antilles, dont il diffère principalement par la 
coloration safranée que présente la portion stérile de la trame. 


“Note sur le Chrysomyxa albida Kuhra, par M. Duwée. 


404 SOCIÉÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Description, accompagnée de dessins, des formes urédospore et téleu- 
tospore de ce parasite. 


Sur une forme tératologique du Ganoderma lucidum, par M. Gué- 
GUEN. 


Liste d'Hyménomycèles des environs de Dijon (1 partie), par 
M. Barnier. 

Liste annotte des Champignons supérieurs récoltés dans un rayon de 
30 kilomètres autour de la ville. 


La Mycologie au Congrès international de Botanique (Paris 1900). 
Reproduction des Mémoires ou Rapports touchant la Mycologie et 


publiés dans le volume des Actes du Congrès. Ces Mémoires sont Îles 
suivants : 


Influence de la nature du sol et des végétaux qui y croissent sur le 
développement des Champignons, par M. E. Bounier. 


De l’instruction populaire sur les Champignons, par M. L. ROLLAND. 


De l'unification des méthodes de culture pour la détermination des 
Mucédinées et des Levüres, par MM. Lurz et GUÉGUEN. 


L'évolution nucléaire chez les Urédinées et la sexualité, par M. R. 
Maine. 


Observations sur la biologie de certaines Urédinées, relatires à la 
valeur de certaines espèces biologiques, par M. le D' PLowricur. 


La reproduction sexuelle des Champignons supérieurs comparée à 
celle de l’Actinosphærium, par M. DaNceann. 


Champignons du Golfe Juan, par M. RoccanD (avec 2 planches). 
Contient la description des 8 espèces nouvelles suivantes : Inocybe 
cortinata, Acetabula simplex, Orbilia hesperidea, Læœstadia Euca- 


lypti, Metasphæria Dasylirii, Calonectria bambusina, Hysterium 
Lentisci, Teichospora calospora. 


* 


Champignons récoltés en Corse pendant les mois de juin et juillet 
1900, par M. L. Lurz. 


Mentionne, entre autres, le Puccinia verrucosa sur Centaurea napit- 
folia, espèce nouvelle pour l'Europe. 


Eidamella spinosa, dermatophyte produisant des périthèces, par 
MM. Marnucuor et DassoNviLce (avec 1 planche). 
| Ce parasite a été isolé de lésions teigneuses chez un Chien. Il cons- 
litue un genre nouveau et une espèce nouvelle el présente ce grand 
intérêt de donner des périthèces dans ses cultures. Cette forme parfaite 
de fructification possède les plus grandes affinités avec celle des Gym- 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 465 


noascées et constitue ainsi une importante confirmation de la théorie 
émise précédemment par les auteurs et d’après laquelle les Champignons 
producteurs des Teignes appartiennent à la famille des Gymnoascées. 
L'absence de chlamydospores latérales, la présence dans certains cas de 
_chlamydospores intercalaires, permeltent de penser que c’est surtout du 
genre Lophophyton que se rapproche l’'Eidamella. 


Sur une forme conidienne du Champignon du Black-Rot(Guignar- 
dia Bidwellii [Ellis] Viala et Ravaz), par M. DELAcroIx. ' 

Cette forme conidienne est différente de celle que Viala a rencontrée 
sur les sclérotes et qui se rapproche des Acrocylindrium. Elle apparait 
en effet aussi bien sur pyenides ou spermogonies que sur sclérotes; elle 
y forme une fine Moisissure d’un brun verdàtre foncé, située en dehors 
des tissus de la plante hospitalière, Cette fructification conidienne se 
rapproche à la fois des formes Cladosporium et Scolecotrichum. 


Sur le Piétin des céréales, par M. le D' DELACRoIx. 

MM. Prillieux et Delacroix avaient établi en 1890 l’action parasitaire 
de l’Ophiobolus graminis Sacc. dans le Piétir des céréales. Depuis 
cette époque, M. Mangin avait admis que la cause efficiente de la ma- 
ladie était l'infection des chaumes par le Leptosphæria herpotrichoides 
de Not., l’Ophiobolus ne jouant qu’un rôle secondaire. Les nouvelles 
expériences de M. Delacroix le conduisent à admettre que, contraire- 
ment à l’opinion de M. Mangin, les deux organismes sont également 
propres à produire le Piétin et que la verse consécutive à la maladie est. 
aussi fréquente avec l’un et l’autre parasite. 


Sur les Levüres des animaux, par M. J. COSTANTIN. 

L’auteur a extrait d’une tumeur néoplasique non ulcérée un Saccha- 
romycète auquel il donne le nom provisoire de Saccharomyces homi- 
nis. Cette observation est très intéressante pour l’étûde du cancer; car, 
jusqu'ici, on n’a extrait de Levûres des tumeurs non ulcérées que dans 
un nombre si minime de cas que certains observateurs admetlent que 
ces organismes sont de simples impuretés provenant de l'air et qui 
viennent tardivement se multiplier après l'ulcération du foyer carcino- 


mateux. 


Nouvelles Notes sur l’Agaricus hæmatospermus Bull. el le Chitonia 
Pequinii Boud., par M. E. Boupier. 
Contrairement à l'opinion de certains auteurs, les spores de l'Agaric 
hermatosperme ne restent pas toujours blanches : elles deviennent fran- 
chement rouges en vieillissant. Néanmoins M. Boudier pense qu’il con- 
vient de faire abstraction, dans une large mesure, de la coloration des 


spores et de classer cet Agaric parmi les Lépiotes plutôt que parmi les 
T. XLVIIL. (SÉANCES) 30 


466 SOCIËTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Psalliotes, en considération des caractères généraux, de beaucoup les 
plus importants. 

Aux caractères précédemment donnés pour le Chitonia Pequinii, il 
y a lieu d'ajouter le caractère de chair blanche, devenant presque immé- 
diatement d’un rouge sanguin lorsqu'on la froisse ou qu’on la coupe, 
couleur qui disparaît au bout de peu de temps ou devient brunâtre. 

Une nouvelle espèce de Ganoderma, par M. L. RoLLanp (avec une 
planche). | 

Cette espèce, Ganoderma Lionnetii, du nom du collecteur, pro- 
vient de Pisthme de Panama. Elle offre une apparence aplatie avec stipe 
latéral et chapeau zoné, présentant comme particularité une croüte 
moulant nettement une surface couverte de mèches rayonnantes. 


Champignons algéro-tunisiens nouveaux au peu connus, par 
M. PATOUILLARD. : 

Une première partie de cette Note est relative à un cas de bulbillose 
des lames chez une Agaricinée, qui est probablement un Psathyra ou un 
Psathyrella voisin du gyroflexa ou du disseminata. 

Une deuxième partie-est relative à une espèce nouvelle d’Urédinées 
trouvée en Tunisie sur le Phillyreæ media et que l’auteur désigne sous 
le nom de Zaghouania Phillyrea. Ce parasite produit, à la face infé- 
rieure des feuilles, des sores contenant des urédospores et des téleuto- 
spores : ces dernières sont allongées et possèdent quatre cloisons et une 
insertion latérale. À la germination, les téleutospores ne donnent pas de 
promycélium : les sporidies sont sessiles sur la paroi. 

Une autre espèce nouvelle est FPUredo Trabuti Pat., parasite des 
feuilles de Ficus lærigata. Cet Uredo est voisin des. U. ficicala Spesg. 
el U. Fiei Cast, var. abyssinica P. Henn. mais en diffère par Les spores 


complètement incolores et à peine verruqueuses et par l’aspect des ma- 
cules foliaires. * 


Action du Botrylis cinerea sur les greffes-boutures, par M. GUÉGUEN. 

La maladie consiste en la formation de selérotes sur les greffes en 
fente de Vigne; l’amas mycélieu, envahissant à la fois le greffon et la 
fente du sujet, produit une sorte de soudure des deux parties, mais 
empêche la prise de la greffe. 

Contrairement à ce qu'avait observé M. Viala, les échantillons étudiés 
par M. Guéguen montrent les hyphes pénétrant dans le bois et surtout 
dans les rayons médullaires où elles semblent vivre aux dépens de l’ami- 


don et des autres substances de réserve qui emplissent la cavité des 
cellules. 


Hyménomycètes des environs de Montpellier, par M. LAGanDs. 
Longue el intéressante liste des espèces récoltées par l’auteur depuis 


ste mis 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 467 


4897, complétée par l’addition des Champignons sigoalés par de nom- 
breux mycologues, tels que De Candolle, Delile, de Seynes, Flahault, 
Alias, ete., et dont un grand nombre sont figurés dans la colleetion de 
dessins inédits de l’Institut botanique de Montpellier. 

Contribution à la flore mycologique de l'Algérie et de la Tunisie, 
par M. O. Juer. 

Contient la descriptien de différentes espèces parasites assez mal con- 
nues et de deux espèces nouvelles : 1° Œcidium punicum (Œ. Fe- 
rulæ Pat. non Roussel}, parasite du Fhapsia garganica, remarquable 
par la structure du pseudo-péridium dissocié en lanières souvent al- 
tongées et très étroites, dont les cellules supérieures sont courtes, 
tandis que les inférieures sont très allongées, 2% Tapkridium alge- 
riense, Ascomycèle trouvé sur les feuilles de Ferulæ communis, voisin 
du T. Umbelliferarum Lagerh., dont il se distingue par ses asques plus 
grandes et ses spores plus petites et plus rombreuses. 

Des Psathyra, par M. le D' BERTRAND. 

Note relative à la classification du genre avec caractères distinctifs des 
genres voisins : Coprinus, Paneolus, Hypholoma, Psilocybe, résumés 
en tableau analytique et caractères permettant la diagnose des espèces, 
également présentés sous forme de tableau. 


Sur une épidemie de Rot-brun aux environs de Paris, par M. M. 


MozLraro. 

L'auteur a observé sur des Abricoliers, aux environs de Taverny (S.- 
et-0.), une épidémie de Rot-brun (causée par le Monilia fructigena). 
Cette maladie se présente sous une forme non connue encore en France, 
mais très répandue en Amérique et consistant dans une momification 
des jeunes tiges qui se dessèchent. et tombent avee exsudation de gomme 


au niveau de la cicatrice. 
Le SchirophyHlum commune, parasite du Marrennier d'inde, par 


M. Guécuen. | 

Ea maladie qui fait l’objet de ce travail x été observée:à Sablé(Sarthe), 
où le Champigaon provoque la chute de l’écorce des Marronniers. Au 
niveau des points attaqués, le mycélium forme des amas compacts qui 
amènent la dislocation des tissus cortaux et libériens. Le hois est 
également attaqué. Les expériences d’imcculatiow n’ont pas donné de 


résultats. 
Une nouvelle localité de l'Amanita cæsarea; un nouvel empoisonne- 

ment par l'Amanita pantherina, par M. Durour. 
Procédés, de consarvaties. des Champignaens avec leur 


sg couleurs, par 
M. E. Eursz. . een .— re de 


468 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Le problème abordé par l’auteur consiste dans la conservation des 
Champignons avec leurs caractères extérieurs et notamment avec leur 
aspect et leur couleur naturelle. La méthode repose sur l’emploi de 
plusieurs liquides, dont chacun convient pour une catégorie déterminée 
de Champignons. Ces liquides, dans la composition desquels entrent 
divers sels de mercure, de plomb, de zinc, d’étain, de cuivre, etc., per- 
meltent une très longue conservation chez 60 pour 100 environ des 
espèces. 

Remarques sur les Urédospores de Puccinia Pruni Pers., par MM. Du- 
MÉE et MAIRE. 

Le Puccinia Pruni présente deux sortes d’Urédospores, les unes ar- 
rondies, à membrane uniforme, les autres ovoides à membrane épaissie 
au sommet. Ces dernières, malgré leur apparence de téleutospores, pos- 
sèdent les caractères microscopiques des Urédospores, entre autres deux 
noyaux et 2-3 pores germiriatifs. Ce sont donc des Urédospores au même 
titre que les premières. L. Lurz. 


Annales des sciences naturelles, 8° série, BoraniQue, t. XIII et XIV, 
Paris, 1901. 


ARBAUMONT (J. d’), p. 319 : Sur l’évolution de la chlorophylle et de l’amidon 
dans la tige de quelques végétaux ligneux. 

DECROCK (E.), p. 1 : Anatomie des Primulactes. 

IKENO (S.), p. 303 : Contribution à l’étude de la fécondation chez le Ginkgo 
biloba (PI. IL et LD). 


JADIN (F.), P. 201 : Contribution à l'étude des Simarubacées (PI. D). 
Tome XIV. 
ARBAUMONT (J.), p. 125: Sur l’évolution de la chlorophylle et de l’amidon, etc. 
(suite et fin). 
ERIKSSON (J.), p. 1 : Sur l’origine et la propagation de la Rouille des céréales 
par la semence. 


TIEGHEN (Ph. van), p. 213 : L’œuf des plantes considéré comme base de leur 
classification. MALINVAUD. 


Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes de Paris et 
des départements tenu à Nancy en 1901, section des sciences. 
Paris, Imprimerie nationale, 1901. 


Notes botaniques. 


BELEZE (M'e M.) : Indications des plantes rares ou intéressantes des environs 
de Mont'ort-l'Amaury et de la forêt de Ramlouillet.— Florule calaminaire. — 
COMÈRE (Joseph). La flore du Canal du Midi dans la région toulousaine. — DIS- 
MIER (G.). Flore bryologique du bois de la Grange (Seine-et-Oise). — GODFRIN 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 469 


(Julien). Homologie des hyphes vasculaires des Agaricinées. — JoLYET (A.). 


Introduction dans les cultures forestières d'espèces étrangères à la région. 
M. 


Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, t. XII, 
1901, nos 151-156 (1). 

N° 151 (15 juillet). — JuMELLE (Henri) : Les plantes à caoutchouc du nord- 
oucst de Madagascar (figures dans le texle) (avec suite dans les 
n° 152 et 153). — Kôvesst (F.) : Recherches biologiques sur l’aoûte- 
ment des sarments de la Vigne (fin). — GRIFFON (E.) : Revue des 
travaux de physiologie et de chimie végétales parus de 1893 à 1900 
(avec suite dans les numéros suivants). — G. DE LAMARLIÈRE : Revue 
des travaux publiés sur les Muscinées (avec suite dans le n° 154). 

— 152 (15 août). — GÉNEAU DE LAMARLIÈRE : Sur quelques anomalies de la 
fleur de l’Hemerocallis fulva L. (figures dans le texte). 

— 153 (15 septembre). — CONSTANTINEANU (J.-C.) : Contributions à la flore 
mycologique de la Roumanie (fiqures dans le texte). — DRAKE DEL 
CASTILLO : Revue des travaux de botanique systématique publiés de 
1893 à 1900 (avec suite dans le numéro suivant). 

— 154 (15 octobre). — GRÉLOT (P.) : Nouvelles notes tératologiques sur le 
Veronica prostrata (figures dans le texte). — BRuNoTTE (Camille) : 
Observations sur l’inflorescence de Leontopodium alpinum L. et sur 
deux Renoncules de la flore lorraine (planche 10). 

455 (15 novembre). — CosTANTIN et MATRUCHOT : Sur la culture du Cham- 
pignon comestible dit « Pied-Bleu » (Tricholoma nudum) (planche 
11, fig. dans le texte). 

— 156 (15 décembre). — Fixer : Les Orchidées de l'Asie orientale (planches 

12 à 18). M. 


Journal de Botanique de M. Louis Morot, 15° année, 1901, n°5 7 à 12 (2). 


Ne 7 (juillat). — GuienarD (L.) : La double fécoydation dans le Naias major. 
— PÉCHOUTRE (F.) : Développement du tégument de lovule ct de la 
graine du Geum urbanum. — PARMENTIER (Paul) : Recherches mor- 
phologiques sur le pollen des Dialypétales (suite). — SAUVAGEAU (Ga- 
mille) : Remarques sur les Sphacélariacées. - 


— 8 (août). — SAUVAGEAU (Camille): Recherches sur les Sphacélariacées 
(suite). , cherches microchimiques sur la gaine 
de quelques Schizophycées: — GuÉGUEN (F.) : Anatomie comparée 


du tissu conducteur du style et du stigmate des Phanérogames. 


— 9 (septembre). — GUÉGUEN (F.) : Anatomie comparée, ele. (suile). — Pic- 
QUENARD (D' C.-A.) : Le Lobelia Dortmanna L. dans le Morbihan. 


(1) Voy. plus haut, p. 337, les n°° 145-159, 
(2) Voy. plus haut, p. 237, les n°° 1 à 6. 


470 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


— LEMAIRE (Ad.) : Recherches miecrochimiques, ete. (suile). — COINCY 
(A. de) : Revision des espèces critiques du genre Echium. 


N° 10 (octobre). — Coincy (de): Revision des espèces critiques du genre 
Echium (fin). — {EenaIRE : Recherches microchimiques, elc. (fin). 
— Guérin (P.) : Développement de la graine et en particulier du 
tégument séminal de quelques Sapindacées. 


— 11 (novembre). — GuÉRIN : Développement de la graine, etc. (fin). — 
TIEGHEM (Ph. v.) : Rhizanthème, genre nouveau de Loranthacées. — 
SAUVAGEAU : Remarques sur les Sphacélariacées (suile). — BESCHE- 


RELLE (Emile) : Les récoltes bryologiques de P. Maury au Mexique. 


— 42 (décembre). — TiecHemM (Ph. v.): Epiblépharide, genre nouveau de 
Luxembourgiacées. — GciGNarp : La double fécondation chez les 
Renonculacées. — SAUVAGEAU : Remarques sur les Sphacélariacées 
(suite). — VARMENTIER : Recherches morphologiques sur le pollen 
des Polypétales (fin). MALINVAUD, 


Bulletin de l'Association française de Botanique, 4° année. Le Mans, 
1901. 

N° 37 (1% janvier 1901). — Sunre : Excursions batologiques dans les Pyré- 
nées. — HOSCHEDÉ : [beris intermedia dans le département de 
l’Eure. — BLa:cHARD : Noms patois de plantes en Vendée. — AUDIN : 
Végétation de la vallée de Ja Mauvaise (Rhône). — OLivier (abbé 


H.): Exposé systématique et Description des Lichens de l'Ouest et 
du Nord-Ouest de la France (suite). 


— 38 ({°" février). — Session dans les Pyrénées en août 1899. — GUFFROY : 
Délimitation et description des Types botaniques. — LE GRAND (A.) : 
Cinquième Notice sur quelques plantes rares, critiques et peu Com- 
munes, — PoirAuLr : Les Champignons vendus sur le Marché de 
Poitiers. — OLIVIER : Lichens de l'Ouest, etc. (suite). 


— 39 (1% mars). — SuDRE : Excursions batologiques dans les Pyrénées (fin). 


— RENAUDET : Au ‘pays du Pavot blanc. — Over : Lichens de 
l'Ouest, etc. 


— 40 (1% avril). — Foucauo : Recherches sur le Spergularia azorica Lebel.— 
BrACHET : Excursions botaniques de Briançon aux sources de la Clarée 
et de la Durance (suite). — BELEZE (M'° M.) : Liste des Champignons 
supérieurs et inférieurs de la forêt de Rambouillet et des environs 


de Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise). — Rouy : Potentilla fruti- 
cosa, Sisymbrium Girodi. — OLIVIER : Lichens de TOuest, etc. 
— A (L% mai). — Rouy : Sur le Spergularia azorica et sur les formes hy- 


brides des Saxifraga mutata et arzoides. — LE GRanD : Le nouveau 
Code botanique de Berlin. — BELEze (Me M.) : Champignons de 
Rambouillet, ete. — OLivier : Lichens de l’Ouest, etc. 


— 42 (1% juin). — Foucaun : Le Spergularia azorica n’est point une plante 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ati 


française. — LÉVEILLÉ : Une curieuse forme d’'Ewphorbia khelios- 
copia. — Rouy : Note sur quelques plantes des Basses-Pyrénées. — 
SUBRE : Excursions batologiques dans les Pyrénées. — MALINVAUD : 
À propos du nouveau Code botanique de Berlin. — LÉVEILLÉ : Un 
Ranunculus nouveau pour l’Équateur (R. Sodira, se rapprochant 
comme port du R. acris L.). ‘ 


N° 43 (1° juillet). — RENAUDET : Au pays du Pavot blanc. -— BELEZE (M!) : 
Champignons de Rambouillet, ete. — OLIVIER : Lichens de l'Ouest, ete. 


— 44-45 (août-septembre). — LÉVEILLÉ : A propos du Geranium columbi- 
num. — OLIVIER : Lichens de lPOuest, etc. — LÉVEILLÉ : Chambpi- 
gnons rares pour le Maine. — SuDRE : Excursions batologiques, ete. 
— BALLÉ : Monstruosité de Plantago lanceolata. — LÉVEILLÉ : Vinca 
anomal, Parnassia palustris, variation du Muscari comosum. 


— 46 (1% octobre). — Aunix : Sur les plantes calcicoles du Beaujolais. — LE 
GRAND : Les Euphrasia du Berry. 


— 47 (1% novembre). — LÉVEILLÉ : Un genre rouveau pour la flore française 
et pour la flore européenne. — OLivier : Lichens de l'Ouest, ete. 

— 48 (1° décembre). — LÉVEILLÉ : Le Carex fuliginose.— SuDRE : Excur- 
sions batologiques, etc. — OLivitr, Lichens de l'Ouest, etc. M. 


Bulletin de l’Académie internationale de géographie botanique, 
Le Monde des Plantes, 10° année (3° série). Le Mans, 1901. 


Principaux articles : 


N° 134 (1 janvier 1901). — LéveiLLé (Hector) : Un Heliosciadium bizarre 
(trouvé en Mayenne; 1. nodiflorum se rattachant à la var. ochrea- 
tum).— REnAULD (F.) : Note sur un Limnobium de l'Amérique du 
Nord et ses relations avec une forme des Pyrénées. — GUrFRoY : Les 
papilles chez les Épilobes. — MoNGuiLLon : Catalogue des Lichens 
du département de la Sarthe (surte). 

— 135 (1° février). — LÉVEILLÉ (H.) et VanioT : Notes floristiques sur Îles 
Carex. — OLIVIER (H.) : Queiques Lichens saxicoles des Pyrénées- 
Orientales. — DANIEL : Erythrisme de l’Oxalis Acelosella. 

— 136-137 (mars-avril). — LÉVEILLÉ et VANIOT : Carex du Japon. — L&- 
VEILLÉ : Essai sur la géographie botanique du Nord-Ouest de la 


France. — THÉRIOT : Complément aux Muscinées de la Sarthe. 
— 138 (1% mai). — LÉVEILLÉ et VaNIoT : Les Carex du Japon (suite). (Ca- 
rex distichoidea sp. nov. — LÉVEILLÉ : Une forme curieuse du 


Geranium columbinum (à pétales «entiers et terminés en pointe). 

— 139 (1% juin). — Navas : Un type de végétation lichénique en Espagne. 
— Léveizé : Rosa macrantha; Rubus Linkianus dans l'Hérault. 

— 140 (1° juillet). — BERGEVIN (E. de): À propos d’une forme de l'Euryn- 
chium prælongum. — LÉVEILLÉ : Les formes des Épilobes français. 
— CARRIER {J05.) : La flore de l’ile de Montréal. 


472 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


N° 141-142 (19 août-sept.). — REYNIER : Annotations botaniques provençales. 
— LÉVEILLÉ et VANIOT : Carex du Japon. Sp. nov. : Carex stupenda, 
C. lepidopristis, G. malacocarpa, C. acrogyna, C. Guffroyana. — 
Léveizé : L'Œnanthe crocata en Loir-et-Cher. — Un Ranunculus 
nouveau pour l’Équateur (R. Sodira n. sp.), voisin du R. acris. 

— 143 (1° octobre). - LÉVEILLÉ et VanIoT : Les Carex du Japon (suite). — 
CARRIER : La flore de l’ile de Montréal (Canada). — MONGUILLON : 
Lichens de la Sarthe. 

— 144 (1: novembre). — DANIEL (Luc.): Une herborisation à Château-Gontier 

| (Mayenne). — FERET : Les plantes des terrains salés. 

— 145 (127 décembre). — LÉVEILLÉ : Œnothéracées japonaises. — LÉVEILLÉ et 

‘ Vanior : Notes floristiques sur les Careæ. MALINVAUD. 


Annales de la Société botanique de Lyon, tome XXVI (1901). Au 
siège de la Société, Palais des Arts, et chez Georg, à Lyon (1904). 


4° Notes et Mémoires, 150 pages. 


PEAUVISAGE (G.) : Genera Montrouzierana plantarum Novæ Caledoniæ. — 
AUDIN : Études phytostatiques sur le mont Brouilly. — BEAUVERIE : Forme 
grave de Ja maladie des Platanes causée par le Glæosporium nervisequum. 
— SainT-LaGEr : La perfidie des synonymes dévoilée à propos d'un Astra- 


gale. — GILLOT (Xav.) : Action vésicante des Heracleum. — MEYRAN : Herbo- 
risalion dans la vallée du Giffre. 


2 Comptes rendus des séances, 48 pages. 
Principaux articles : 
AUDI, p. 24 : Filons de calcites découverts à la montagne de Brouilly en 
Beaujolais, leur influence sur la flore de cette montagne. 
AuDIN et MOREL, p. 38 : Naturalisation de l'Impatiens parviflora autour de 
Lyon. 


BLANC (Léon), p. 40 : Anomalies présentées par une fleur de Fuchsia (formée 


par la soudure de deux fleurs) et par des feuilles de Dattier, celles-ci 
bizarrement conformées). 


BouLLu, p. 19 : Remarques sur Rosa Marcyana et R. pseudovestila. 
“CARDONNE, p. 6: Fruit de l’Hyphæne thebaica. 
GILLOT (X.), p. 26 : Action vésicante des Heracleum. 
MAGxix (A.), p. 16 : Sur les Pins à crochets du Jura. 
— p.12: Orchis pallens dans le Jura. 


Monez (Francisque), 29 : Une Clématite hybride obtenue au moyen de la 


fécondation de Cl. coccinea par le pollen d’une espèce du groupe Mega- 
lantha. 


PRUDENT (P.), p. 28 : Sur le nanisme. 


Roux (Nisius), p. 17 : Cytisus elongatus cultivé à La Carette, près Lyon. 


74 aisé 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 473 


SAINT-LAGER, p. 34 : Naturalisation de l'Hypericum nummularium des Pyré- 
nées à la Grande Chartreuse. 

VERNEZ, p. 25 : Opinions émises concernant l’origine de la calcite. 

ViviaND-MorEL, p. 18 : Utilité de l’étude des petites espèces. 


— pp. 21-22 : Hybrides des Saxifraga aizoides et mulata, des Geum ur- 
banum, rivale et montanum. 

— p. 37 : Présentation d’hybrides (Senecio cordatus X Jacobæa, Arte- 
misia vulgaris X Absinthium, Asplenium lobatum X Lonchitis, Sem- 
pervivum leclorum X arachnoideum). M. 


Archives de la flore jurassienne publiées sous la direction de 
M. le D: Ant. Magnin; 2° année. 1901 ; n° 11 à 20, broch. de 107 pages. 
Besançon, 1901. 


N° 11 (mars 1901). — Sur le projet de nomenclature phytogéographique de 
M. Flahault (1). — SEMLER : Remarques concernant la flore du Jura 
franconien. — PŒVERLEIN : Muscinées jurassienues. — AU8BERT : Notes 
sur la flore du Jura vaudois. — CHRIST : Cystopteris du Mont d’Or- 
zeires. — Orchis pallens, nouveau pour le Jura. — Localités nou- 
velles de plantes jurassiennes. 


— 12 (avril 1901). — GREZET-BoREL : Plante du Jura neuchâtelois. — MorEïir.- 
LON : Limites de plantes dans le Jura vaudois. — G. GAILLARD : 
Roses du Jura vaudois. — Localités de plantes jurassiennes. 


— 13 (mai-juin 1901). — Les Potentilles jurassiennes; la distribution géogra- 
phique du Buis. — La géographie botanique de la France d'après 
M. Flahault. — EicaLer et GRADMANN : Distribution des Pulsatilla 
vulgaris, Hepatica triloba, Arabis arenosa, ete. — GaizLARD : Les 
Roses du Jura vaudois. — AUBERrT : Flore de Ja vallée de Joux. — 
Nouvelles localités de Pinguicula alpina et Liparis Lœselii. 


— 14 (juillet 1901). — KR. MAIRE : Les Potentilles du Jura séquanien. — Va- 
leriana luberosa, nouveau pour la chaine jurassienne. — Localités 
nouvelles de Listera cordata, Corallorhiza, etc. 

— 15-16 (août-septembre 1901). — Chærophyllum alpestre et Anthriscus 
torquata. — Localités d’Epipogium aphyllum, Epipaclis micro- 
Phylla, etc. 

— 17-18 (octobre 1901). — Localités nouvelles jurassiennes de Pieurotus 
Eryngii, Ceterach, Scheuchzeria, Goodyera, elc. — PŒVERLEN : 
Muscinées jurassiennes, — Deux Champignons nouveaux : Cerco- 
sporella Narcissi Boud. et Scopularia Clerciana Boud. 

— 19 (novembre 1901). — Les Sorbiers hybrides du Jura. — GaiLLARD : 
Flore du Mont-d’Or et du Mont-Tendre. — BRuNAUD : Excursion au 
Mollard-de-Don (Ain). — Localités nouvelles, etc. 


(1) Les articles sans nom d'auteur sont de M. Magnin. 


AT4 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


N° 20 (décembre 4901). — Sur les Sorbus, Saxifraga cespitosa, Anthriscus 
torquata, Chærophyllum magellense, Heracleum. — HILIER  : 
Mousse nouvelle pour le Jura (Myrinia pulvinata). — Localités 
nouvelles de plantes jurassiennes (Acer opulifolium, Trifolium au- 
reum, Swertia, Veronica alpina).: MALINVAUD. 


Bulletin de la Société d'Histoire naturelle des Ardennes, 8° an- 
née, tome VIII (1901). 400-xx pages. Charleville. 


Notes botaniques. 


HarLAY (V.). — Sur la composition des tubercules de l’Avoine à chapelets (4r- 
rhenatherum bulbosum Gaud.). — Il résulte de cette étude très soignée 
que les tubercales de l’Avoine à chapelels, au moment où Ja végétation 
est ralentie, contiennent environ 7,50 pour 100 d’une suhstance de réserve, 
la graminine, capable d'être transformée en lévulose par hydrolyse. 


DE GIRONCOURT.— Les vieux Amandiers du château de Rethel. — Ces essences 
méridionales, plantées au xvu® siècle pendant l’occupation espagnole, se 
maintiennent en complet développement «et donnent des fruits parvenant 
à parfaite maturité. Cette végétation hétérotopique parait s'expliquer 
par l’exposition des arbres en plein midi au bord d’une falaise crayeuse 
sèche et chaude en été. 


Hariay. — Essai sur quelques bois fossiles du Sinémurien (1 planche). D La 

plupart de ces hois présentent les caractères aratomiques des Conifères. 

Ce volume renferme, -en outre, une importante contribution à la flore locale 

sous forme de comptes rendus d’herberisations, dont plusieurs nues 
M. 


Bulletin de la Société botanique des Deux-Sèvres. Douzième et 
treizième Bulletins, 1901-1902. Niort, 1901-1902. 


SINON (Eug.) : Contribution à l'étude du genre Asphodelus. — LA. sphæ- 
rocarpus Gren. ne constitue, d’après l’auteur, qu’une variété extréme, 
dans le groupe des formes occidentales, à fruit subglobuleux. 

— Note sur l'étude des Characées poitevines. — Mentionnés : 1 Nitellopsis 
(N. stelligera Hy,11 Nitella (8 monoïques, 3 dioïques), 2 Totypella, 
8 Chara, (4 monoïques et 4 dioïques). 
Durer : Fécondation artificielle du Noisetier. 


FOUILLADE : Contribution à la flore rhodologique des Deux-Sèvres. — L'au- 
teur admet comme espèces principales les R. arvensis Huds., sty- 
losa Crép. non Besv., canina L., micrantha Sm., sepium Thuill. et 
tomentosa Sm. 

BocquIER : Cas de chloranthie foliaire chez Impatiens Balsamina L.. 

FOUILLADE : A la recherche du Rosa macrantha. 


SIMON : Sur quelques Verbascum de la vallée de la Vienne. — Description de 
divers hybrides. 


E 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 475 


Rouy : Observations sur quelques Rosiers des Deux-Sèvres. 

PoIRAULT : Champignons rares ou peu communs observés aux environs .de 
Poitiers pendant l'année 1901. 

BoGarD : Champignons récoltés à Lusignan et ses environs. M. 


Bulletin de l'Association pyrénéenne pour l'échange des 
plantes (Directeur M. L. Giraupias); 11° année, 1900-1901. 


Notes critiques sur les plantes distribuées. 

GOSTE et SENNEN : Alyssum Jonasianum Coste et Senn. — BuFFoRT : Ulex 
Lagrezii Rouy. — SuDrE : Rubus exilipes, R. perconspicuus, R. pseudo- 
degener. — GirAubras : Ecballium Elaterium var. pentagonum L. Giraud. 
— Fr. SENNEN : Centaurea Gautieriana (C. Calcitrapa X melitensis) Sen- 
nen. — SUDRE : Belonica subhirsula Sudre. — Durrorr: Mentha Noule- 
tianaTimb.— REYNIER (Alfred): Teucrium supinum L. — Giraupras : Plan- 
tago brutia Ten.? 


Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, volume LVI. Bordeaux, 
1901. 


Bei Le (L.), pp. 231 à 412 : Recherches sur le développement floral des Dis- 
ciflores. 


Extrait des Comptes rendus des séances : 


BEILLE : Sur l’organogénie florale du Boussingaultia baselloides. 
BonyGues : Contribution à l’étude de l’origine et du développement de la: 
polystélie dans le pétiole. 
— Sur l’origine corticale de certains méristèmes vasculaires.dans le pétiole, 
DEvaux : Sur les réactifs colerants des substances pectiques. 
— ‘Généralité de la fixation des métaux par la paroi cellulaire. 
GARD : Sur l’origine normale du premier périderme chez les Vitis. 
— Influence de la sexualité dans la formation des hybrides binaires de la 
Vigne. 
— Caractères nouveaux du Liège des Vitis. M. 


Société botanique Rochelaise. Bulletin XXII, 1901. 44 pages in-8°. 


Distribué 149 numéros nouveaux (4670 à 4818). 

Parmi les Annotations, à signaler : FoucauDp, Un hybride nouveau, Conyza 
mixta Fouc. et Neyraut (C. ambigua X Erigeron canadensis, avec 1 planche). 
— ALBERT, Sur quelques Quercus hybrides, ou supposés tels, des Q. Ilex et 
coccifera (Q. Reynieri Albert, Q. mestoides Reynier, Q. Comari Alb., Q. 
denudata Aih., Q. integrata Alb.). —- C. CHATENIER, Ranunculus geraniifo- 
ius Pourr. subsp. aduncus. — SENNEN, Brassica Tournefortii. — Hy, Viola 
Beraudii Bor. — LE GRAND, Medicago falcata, var: heterecarpa s.-var. mo- 


476 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


nospira. — SENNEN, Melilotus sulcata var. macrocarpa; Trifolium leucan- 
thum; Galium setaceum Lamk.— F. GÉranD, Variétés du Micropus erectus. 
Ern. MALINVAUD. 


Société pour l'étude de la flore franco-helvétique ; Dixième Bulletin 
(Extrait du Bulletin de l'Herbier Boissier, seconde série, n° 7, paru 30 juin 
1901, pp. 653-66. Genève, 1901. 


L'apport collectif de treize sociétaires (1) actifs a augmenté d’une centurie 
la collection totale, en la portant au numére 1149. 

Observations de M. Burnat sur Iberis nana All., Lythrum Salicaria var. 
intermedium Ledeb., Hieracium lantoscanum, Bellevalia romana Reichb. 
— CORBIÈRE, Sur Quercus llex var. simosifolia Albert. — Fr. HÉRIBAUD, ÀS- 
pleninm Trichomanes var. ramosum.— G. CAMUS, synonymie et bibliographie 
des hybrides de Gentianes. M. 


Bulletin de l'Herbier Boissier; sous la direction de Gustave Beauverd. 
2° série, tome 1 (1901). 


N° 1 (paru le 29 décembre 1900). — WiLoeman (E. de) et DURAND (Th.) : 
Plantæ Gilletianæ congolenses. — Curisr (H.): Fougères collectées 
par le D°J. Huber au Bas-Ucayali et au Bas-Huallaga (Alto-Amazonas), 
en octobre-décembre 1898. — Sypow (H. et P.) : Fungi novi brasi- 
lienses a cl. ule lecti. — HuBER (J.) : Sur la végétation du cap Ma- 
goary et de la côte atlantique de l'ile de Marajo (Amazone), avec Six 
planches. — BEauverD (G.) : Sur une variété alpine de Séellaria 
nemorum L. — BriQuer (D' J.) : Une Valériane nouvelle pour la flore 
de Savoie (V. tuberosa). 


— 2 (30 janvier 1901). — Brun (J) : Diatomées du lac Léman. — HERZ0G 
(Th) : Beitrige zur Kenntniss der schweizer Laubmoosflora. — 
STEPHANI (Franz): Species Hepaticarum (suite). — CuaBenr (Alfred) : 
Le Valeriana tuberosa en Savoie. — Het (Gustav) : Das obere 
Tæsstal und die angrenzenden Gebiete floristich und pflanzen-geo2ra- 
phisch dargestellt (à suivre). 


— 9 (28 février 1901). — FEDTSCHENKO (Olga et Boris) : Matériaux pour la 
flore du Caucase. — FREvN (J.) : Ueber neue bemerkenswerthe 
orientalische Pflanzenarien. — Iuger (J.): Plantæ cearenses, Liste 
des plantes phanérogames récoltées dans l'État brésilien du Ceara en 
septembre et octobre 1897. — PAICHE (Ph.) : Réempoisonnage des 
plantes d’herbiers. — BEAUVERD (G.) : Socicté botanique de Genève, 
séances des 7 janvier et 11 février 1901. — GUMET (A.) : Un cas d’in- 
crustation calcaire chez Hypnum commutatum Medw. — HeGt : Das 
obere Tæsstal, etc. (à sui vre) 


(1) MM. Burnat, G. Camus, Corbière, abbé Coste, Foucaud, Gillot. Hariot, 


Fr. Héribaud, abbé Hervier, Jeanpert, Malinvaud, Schinz, Wolf. — Comité 
pour 1900 : G. Camus, Dr Gillot, Malinvauc | 


— 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 477 


4 (paru le 31 mars 1901). — DE CaNDOLLE (C.) : Piperaceæ et Meliaceæ 


brasilienses a cl. Schwacke lectæ. — FEDTSCHENKO (Olga et Boris) : 
Matériaux pour la flore de la Crimée. — Cuopar (R.); Plantæ Has- 
lerianæ, soit énuméralion des plantes récoltées au Paraguay par le 
Dr Émile Hassler, de 1885 à 1895 et de 1898 à 1900. — BEAUVERD 
(G.) : Société botanique de Genève, séance du 11 mars 1901. 


5 (30 avril 1901). — CHRIST (D' Herm.) : Reliquiæ Weinlandianæ, Eine 


Pteridophyten-Sammlung aus Deutsch Neu-Guines (1 gravure dans 
le texte). — BUsER (R.) : Les Alchimilles bormiaises, d’après les 
récoltes en 1900 de Massimino Longa. — STEPHANt (Franz) : Species 
Hepaticarum (suite). — LiNpmAN (D' C. A. M.) : Einige Beiträge zu 
den Aristolochiaceen (PI. VIT et VIII) — BEAUvERD (G.) : Société bo- 
tanique de Genève, séance du 15 avril 1904. -- HeGt (G.) : Das obere 
Tæœsstal, etc. (suite). 


G (31 mai 1901). — De CANDOLLE (Augustin) : Plantæ madagascarienses 


ab Alberto Mocquerysio lectæ. — GrriST (Herm.) : Elaphoglos- 

sum (microstaphyla) Bangii Chr. Une Fougère ancestrale. — MUELLER 

(Karl) : Vorarbeiten zu einer Monographie der Gattung Scapania Dum. 

— MEYLaN (Ch.): Catalogue des Hépatiques du Jura. — BEAUVERD : 
(G.) : Quelques cas de dissémination des graines par le vent. — IDE : 

Société botanique de Genève, séance du 13 avril 1901. — HEGr (G.) : 

Das obere TϾsstal, etc. (suite). 


7 (30 juin 1901). — Camus (E.-Gustave) : Société pour l’étude de la flore 


franco-helvétique (1900), 10° Bulletin. — HELLIER (Hans) : Neue und 
bemerkenswerte Pflanzen aus dem malaiïiseh-papuanischen Inselmeer 
(planches IX à XI1). — PENARD (E.) : Phytelios loricata, une Proto- 
coccacée nouvelle (une gravure). — CHoDaAT (R ) : Note sur la varia- 
tion numérique dans Orchis Morio. — BEAUVERD (G.) : Société bota- 
nique de Genève, séance du 15 juin 1901. — Heci (Gustav) : Das 
obere Tœsstal, etc. (suite). 


8 (31 juillet 1901). — Wizneman (E.) et Duraxb (Théoph.) : Plantæ Gil- 


letianæ congolenses (suite). — ScHinz (Hans) : Beiträge zur Kenntnis 
der afrikanischen Flora (Nouvelle série), XIIL (suite). — CoiNcy (A. 
de) : Quest-ce que l’Echium Wierzbickii Hab.? — Hect (G.): Das 
obere Tæsstal, etc. (suite). 


— 9 (31 août 1901). — WicpEmaN (de) et DURAND (Théoph.): Plantæ Gilletianæ 


congolenses (suite et fin). — ScuiNz : Beiträge zur Kenntnis der 
afrikanischen Flora (suite). — RADLKOFER (L.) : Ueher zwei Conna- 
raceen. — WILLIAMS (Fr. N.): Un nouveau Dianthus du N.-0. Ili- 
malaya. -— BEAUVERD: Compte rendu de la première session de 
l'Association internationale des botanistes, tenue à Genève les 6, 7 et 
8 août 1901. — Hect : Das obere Tæœsstal, etc. (suite). 


— 10 (30 septembre 1901). — FEDTSCHENKO (0. et B.): Matériaux pour la 


flore du Caucase. — Scuinz : Beiträge zur Kenntniss der afrikaris- 


A7T8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


chen Flora (suite). — ScamibLE (Wilhelm) : Beiträge zur Kenntnis 
der Schweizerflora, Rhodoplaxæa Schinzii Schmïdle- et Vellkerin, ein 
neues Algengenus (planche XII). — Cuarisr : Filices Faurieanæ. — 
STEPHAN 1 (Franz) : Species Hepaticarum (suite). — HEeGt : Das obere 
Tœsstal, etc. 


N° 41 (31 octobre 1901). — BoissiEu (Henri de) : Les Viola de Chine, 
d’après les collections du Muséum d’histoire naturelle: de Paris. — 
Frirscx (Karl) : Beitrag zur: Flora von Angola. — CHRIST (H.): Une 
Fougère nouvelle (Aspidinm Münchii). — STEPHANI : Species He- 
paticarum (suite). — BEAUVERD : Société botanique de Genève, 
séanee du 14 octobre #901. — Heçt : Das obere Pœæsstal, etc. 


— 12 (5 décembre 1901). — Ross (Hermann) : Beiträge zur Flora vonSizilien. 
— Heci : Das obere Tœsstal, etc. (suite). — BRIQUET (J.): Anatomie 
comparée de la feuille chez les Pistacia Lentiscus, Terebinthus et 
Saportæ.— Coixcx (de) : Un Echium nouveau de la flore atlantique 
(Echium petiolatum Barratte et Coincy). — BEAUVERD : Société bota- 
nique de Genève : séance du 4f novembre 1901. MALINVAUD. 


Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, tome XL, 
année 1901. Un volume in-8, en deux parties. Bruxelles, au siège de Ja 
Saciété, Jardin botanique de FÉtat (1900). 


BomMER (Ch.) : Sur la dispersion de certains genres dans les contrées antarc- 
tiques. 


Doranp et WiLbeman (de} : Matériaux pour la Flore du Congo, fase. X et XI. 

LAURENT (Énr.) : Un nouveau type de maladie des plantes. 

MASSART (.): Communication d’une série de faits biologiques et morpholo- 
giques résultant des directions variées que l'on peut imposer aux 
axes de diverses plantes. 

WiLDEMAN (De) : Sur la collection de plantes formée au Katanga. 


— Sur la communication relative à la nomenclature géo-botanique faite 
au Congrès de Paris, par M. Flahault. M. 


The Journal of Botany british and foreign,edited by J. Britten (Jour- 
nal de botanique de la Grande-Bretagne et de l'Étranger), vol XXXIX, 
n° 457-468 (1901). Londres, 1901. 

Principaux articles : 


N° 457 (janvier). — Hierx (W.-P.): Banks and Solander’s Australian Figs 
(PI. 417). — LISTER (4.) : On the Cultivation of Mycetozoa from Spores. 
— RENDLE (A.-B.) : Notes on African Convolvulaceæ. — CARRUTHERS (W.) 
et LORRAIN Siru (A.) : À Disease in Turnips caused by Bacteria. 

— 458 (février). — Barton (Ethel S.) : On certain Galls in Furcellaria and 
Chondrus (PL. 418, fig. 1-6).— Le même : Sporangia of Ectocarpus bre- 
viarticulatus (PL 418, fig. 7-8). — Renvce (A.-B.} : Notes on Africa 
Convolvalaceæ (fr). — Lonnarx Suiv : Myxobacteria. 


RENUE BIBLIOGRAPHIQUE. 419, 


N° 459 (mars). — LisTER (A). : Notes on Mycetozoa (PI. 419). — BRITTEN 
(J.): Notes on Lathyrus. — Burcock-W£BsTER : New Characeæ Records. 
— HiErN (W.-P.) : Two new south african Scrofulariuceæ. 

— 460 (avril). — GROvES (H. et J.) : À new Hybrid Water Ranunculus (R. Hil- 
toni= Lenormandi-peltatus) (PI. 420). — Baker (E.-G.) : Notes on Afri- 
can Sterculiaceæ. — BRiTrEN (!.) : Notes on African Labiatæ: 

— 461 (mai). — SaLmon (E.-S.) : Thuidium Brotheri sp. nov. (PI. 491). — 
Mepeey Wood (J.) et Evans (M.-S.) : New Natal Plants. — RENDLE (A.-B.) : 
M. Charles Hose’s Bornean Monocotyledones. 

— 462 (juin). — Sazmon (C.-E.) : Limonium lychnidifolium var. corymbo- 
sum (PI. 422). — BRITTEN (J.) : Statice pubescens. — RENDLE (A.-B.) : 
Queensland Orchids. — BFNNETT (A.) : Notes on Potamogeton. 

— 463 (juillet). — Wicuiams (F.-N.) : Antennaria dioica var. hyperborea 
DC. (PF. 423). — BurkiLL (J.-H.) : Trifolium pratense var. parviflorum. 

— 464 (août). — Moore (Sp. Le M.) : Alabastra diversa (PI. 424). — Dixon 
(H.-N.) : Three new Varieties of Hypnum fluitans. — RENDLE (A.-B.) : A 
new Philodendron. 

— 465 (septembre). — Wicciams (F.-N.): On Janthe, a genns of Hypoxi- 
daceæ (PI 425). — Moons (Sp. Le M.).: Some recent. additions te the 
British Museum Acanthaceæ. 

— 466 (octobre). — RENDLE (A.-B.) : Notes on Trillium (PI. 426); — HIiERN 
(W.-P.) : Limosella aquatica var. tenuifolia (PL 426. C.). — Sazuon (E.- 
S.) : Briological Notes. 

— 467 (novembre). — SALMON (E.-S.} — Briological Notes (suite) (PI. 427). 
— WiLLiaus (F.-N.) : Mœnchia quaternella : its early History and geo- 
graphical. Distribution. — Rennis (A.-B.) : The bulbilliform seeds of 
certain Amaryllideæ. — Moore (Sp. Le M.) : Species of Relhania. 

— 468 (décembre). — Wozcex Don : New Plants from, the Cape Peninsala. 
— HAMILTON (W.-P.) : Some Kirkcudbright Mosses. M. 


ENGLER. Botanische Jahrbücher für Systematik, Pflanzen- 
geschichte und Pflanzen-geographie. Tome XXIX,, 1901. 


Sommaire. 


A. SopiRo, Planiæ ecuadorenses, IT. 

Th. LŒSENER, Beiträge zur Kenntniss der Flora, von Central-America (ein- 
schliesslich Mexico), IL. 

K. ReicHe, Beiträge zur Systematik der Calyceraceen. 

PV. GRAEBNER, Die Gattung Linnæa (einschliesslich Abelia). 

P. HENNINGS, Fungi japonici, I. 

E. KoEBNE, Lythraceæ novæ. 

L. Diecs, Die Flora von Central-China. 

O.-E. Scaucz, Monographie der Gattung Melilotus. 


480 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Beiblätter. 


1. URBAN, Ueber einige sudamerikanische Umbelliferen Gattungen. 

[. Unpan, Ueber mexicanischer Turneraceen. 

K. Frirscn, Beitrag zur Kenntniss der Gesneriaceen-Flora Brasiliens. 

C. de CaNpoLce, Piperaceæ Uleane e Brasilia. 

O. von SEEMEN, Zwei neue Salices aus der Sammlung : € Plants of Southern 

‘ Colorado collected and distributed by C.-F. Barker, F.-S. Earle and 

S.-M. Tracy. » 

M. T. Masters, Restionaceæ novæ Capenses herbarii Berolinensis, imprimis 
Schlechterianæ. = 

K. ScHUMANN et R. SCHLECHTER, Eine neue Gattung der Asclepiadaceæ. 


Vorschläge fur die Einführung einer gleichmässigen Nomenclatur in der Pflan- 
zen-Geographie. L. LUTZ. 


Pringsheim's Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik. Tome 
XXXVI; 1901. ‘ 


Sommaire. 


H. Wixkcer, Untersuchungen zur Theorie der Blattstellungen. I. 


L . . : 
BouumiL NEMEC, Ueber die Wahrnehmung des Schwerkraftreises bei den 
Pflanzen. 


W. Benecke, Ueber die Diels’che Lehre von der Entchlorung der Halo- 
phyten. 


E. 40s1N6, Der Einfluss der Aussenbedingungen auf die Abhängigkeit der 
Protoplasmastrômung vom Licht. 


R. HeGcen, Untersuchungen über die Organisation der Phycochromaceen- 
zelle. 


L. Iwanorr, Das Auftreten und Schwinden von Phosphorverbindungen in der 
Pflanze. 


O. Heixsius von MAYENBURG, Lôsungsconcentration und Turgorregulation bei 
den Schimmelpilzen. 


. Bitrer, Ueber die Variabilität einiger Laubflechten und über den Einfluss 
äusserer Bedingungen auf ihr Wachsthum, 
+ STRASBURGER, Ueber Plasmaverbindungen pflanzlicher Zellen. 


+ WENT, Ueber den Einfluss der Nährung auf die Enzymbildung durch Mo- 
nilia sitophila (Mont.) Sacc. 


+ HEINRICHTER, Die grünen Halbschmarotzer, IE. 
+ WinKkLer. Ueber Merogonie und Befrüchtung. L. L. 


G 


7) 


= mm 


TABLES DU VOLUME QUARANTE-HUITIEME 


(1801). 


(Quatrième série. — TOME 1). 


I. — COMPTES RENDUS DES SÉANCES. 


SÉANCE DU 11 JANVIER 1901. 


Allocution de M. Boudier, Président....,............,..., PROS 

+ Maurice de Vilmorin. — Notice sur M. l'abbé Armand David................ 
Abbé Hy. — Note sur le Rosa macrantha Desp...... sunesesesse sense 
Observation de M. Rouy au sujet de la Note précédente........,....... 

M'': Beleze. — Plantes des environs de Fe en etc. (Troisième 
Supplément) .......s.s.ssessessccssrsssseuss. cesesssosess use 


Ém. Bescherelle. — Deuxième. Supplément à la flore bryologique de Tahiti.. 
Joseph Comère. — Note sur quelques Diatomées récoltées à Saint-Jean- de- 
Luz (Basses-Pyrénécs)......... sense s esse sense 


SÉANCE DU 25 JANVIER. 


Décès de M. Adolphe Châtin. Hommage rendu à sa mémoire........., 
D' Bornet. — Notice sur Ad. Chatin (Planche I : Portrail).................. 
G. Camus. — Éloge de M. Chatin au nom de ses anciens élèves.............. 
Admission de M. Pitard............, sossosseseseseses sous Peer 
Ouvrage offert à la Société par M. G. de Istvanffy..................... 
Géneau de Lamarlière. — Contributions à la Flore de la Marne (3° Note)... 


SÉANCE DU 8 FÉVRIER. 


Décès de. M. l'abbé Barbiche, hommage rendu à sa mémoire.......... . 
Composition des Commission: annuelles nommées par le Conseil.......,/ 
E.-G. Canus. — Quelques plantes nouvelles pour le département de l'Oise)... 


T. XLVIIL. 0 


17 


CCLVIII TABLES DU VOLUME XLVIII. 


SÉANCE DU 22 FÉVRIER. 


Explications fournies par le Secrétaire général au sujet d’un projet de 
session extraordinaire de la Société en Corse ; la Société décide qu'elle 


se réunira extraordinairement à Ajaccio le 21 mai 1901............ 48-49 
L. Lutz. — Additions à la flore de Corse...........e.......o.osecss.eesese. 49 
D. Clos. — Lettre à M. Malinvaud et Note sur le Sonchus lacerus Willd..... 58-59 


SÉANCE DU 8 MARS. 


Admission de M. Hoschedé.…..…...susssossssoneeeenesessenescsenesc . 6 
Payot et Harmand. — Lichens recueillis sur le massif du Mont-Blanc........ 65 
Du Colombier. — Catalogue des Lichens rencontrés aux environs d'Orléans... 91 
— Le Karschia lignyota rencontré près d'Orléans. ...... snssossssssesess 94 
Dismier. — Le Bryum pallescens Schl. aux environs de Paris................ 95 
Observation de M. F. Camus..... soso sosenssesssesensoscsesse 96 

Découvertes du frère Sennen dans le département de l’Aude........... 96 


SÉANCE DU 22 MARS. 


Admission de M. le duc de Lesparre.........,.,... snsssrssssee cs. 97 
Ed. Heckel. — Sur une nouvelle variété de Dioscorea pentaphylla L......... 97 
Observations de M. D. Bois sur les Dioscorea Fargesii et pentaphylla.. 99 


SÉANCE DU 26 AVRIL. 


Décès de M. Maxime Cornu.....,..... cnssocoussse soso rssoos 101 
Éd. Bureau. — Discours prononcé sur la tombe de M. Cornu au nom de la So- 
ciété botanique de France (Planche II: Portrait)............... .... 101 
Hommage rendu à la mémoire de M. Maxime Cornu par M. Thiselton 
Dyer. os... ner. PET RUE PET E EE ET ETTT nnssseocee 104 
Éd. Bornet. — L'œuvre botanique de M. Max. Cornu... eeemeesoeeseee 104 
Ouvrages offerts à la Société par MM. Comère et Ém. Perrot.......... 105 
Abbé Hy. — Sur le Peucedanum Schottii Bess.......soousessenenessenees 105 
D. Bois. — L'Ousounifing (Plectranthus Coppini -Cornu), Labiée à tubercule 
comestible (Figures dans le texte)... nono nnsssesssesenessesese 107 


Ém. Boudier. — Note sur deux nouvelles espèces de Champignons : Cercospo- 
rella Narcissi, Scopularia Clerciana (Planche III)........e..e.se..e 110 
L. Legré. — La Botanique en Provence au xvl° siècle : Pierre Belon.......e 114 
— Antoine Constantin......... …. 136 


SÉANCE DU 10 Mai. 


Félicitations adressées à M. Zeiller nommé membre de l'Académie des 


SCIENCES, . sé âo o sv ed eo oo ed 0 dos ad see eds 63 Susressesee.seoe 477 


I. — SOMMAIRES DES SÉANCES. CCLIX.. 


Th. Delacour. — Note sur la situation financière de la Société à la fin de l’exer- 


cice 1900................. sossssoessensssse soncvonsssnenesrese sc... 177 
P. Fliche. — Note sur les hybrides du genre Sorbus dans le Jura français.... 179 
Th. Husnot. — Deux Graminées de d'Urville (Figures dans le texte)......... 187 
D. Clos. — Les genres des Graminées au xvini° siècle..... nonsnenerssssssee 190 


SÉANCE DU 28 JUIN. 


Décès de M. le D’ Avice........................ sosssssseosenessssree 200 
Gagnepain. — Revision des genres Mantisia et Globba (Zingibérées) de l’herbier 
du Muséum (Planches IV, V, VI, Vil et VIID............, css. 201 
Hoschedé. — Note sur quelques hybrides trouvés aux environs de Vernon, les 
Andelys (Eure) et la Roche-Guyon (Seine-et-Oise)............... …. AT 


SRANCE DU 12 JUILLET. 


Décès de MM. Joseph de Martin et Alexandre Constant................. 241 

Circulaire ministérielle relative au 4Q* Congrès des Sociétés savantes..... 241 

G. Dismier. — Une Hépatique nouvelle pour le chaîne des Vosges. ...... .... 242 
Géneau de Lamarlière et Maheu. — Sur la flore bryologique des grottes du 

midi de la France............ RESTE TETETES Rats sono oseonsnsee 243 


SÉANCE DU 26 JUILLET. 


Procès-verbal de vérification des comptes du Trésorier de la Société bota- 
nique de France, par la Commission de comptabilité, pour les années 
comptables 1892 à 1900.................,.......... ose. esse. 257 
M. Lutz donne quelques détails sur la récente session extraordinaire... 257 
H. Hua. — Le genre Neurotheca d’après les récents documents africains...,. 258 
É. Gadeceau. — Liste de quelques espèces nouvelles pour la florule de Belle-’ 
Île-en-Mer (Morbihan), et de quelques raretés retrouvées dans l'ile... 269: 
H. de Boissieu. — Le Sisyrinchium mucronatum Mich. (S.’Bermudiana L. 
pro p.) dans l’Ain........ CPL SEE TETE ELEC EEE EEE TETE EST IT EE EEE EEE 
Fr. Héribaud Joseph. — La flore d'Auvergne en 1901..................... . 275 
L. Lutz. — Recherches sur la nutrition des Thallophytes à l’aide des amides. 325 
Malinvaud et Fr. Héribaud. — Un Carexz nouveau pour la flore française (Fi- 
gures dans le texte et Planche IX)... oo... non nsosousee 334 : 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE. 


Décès de M. D. Cintract......... PREEETELTIE rss. PRES TEE oo... 
Malinvaud. — Notice nécrologique sur Aug.-Désiré Cintract (Planche XII : 


Portrait)...... cnssonssssossessee sn... ose PERLES ... 
Hommage rendu par M. Dutailly à la mémoire de D. Cintract........... 371 


M. Fernand Camus est proclamé membre à vie et le R. P. Duss membre 


honoraire ......ssssosessoeee nn essor se td à gossssisée 


Li 


CCLX TABLES DU VOLUME XLVII. . 


Dons faits à la Société par MM. Gillot et Zeiller................... 371-372 
A. Le Grand. — Lattre sur des. plantes de Corse... .…..,.,................ 372 
F. Camus. — Le Lobelia Dortmanna L. dans le Morbihan............ PILE . 372 
P. Fliche..— Note sur la flore du département des Ardennes......,.....,.... 376 
Vuillemin. — Remarques sur les Bryones à fleurs hexamères........... DES -393 
G. Dutailly. — Note sur un Tulipa silvestris à verticilles floraux dimères..... 397 
Murbeck.— Un Myosotis nouveau de la flore du Nord-Ouest de l'Afrique (M. tu- 
buliflora (Figures dans le texte et Planche X)....................... 400 


SÉANCE DU 22 NOVEMBRE. 


Décès du R. P. Miégeville et du professeur Giordano. Hommage rendu 


‘ à leur mémoire........................ REP EEC TEE EEE TEEEE 403-404 
M. Gandoger. — Notes sur la flore espagnole. — V. Voyage botanique dans 
l'Andalousie occidentale et l'ouest de l'Espagne... ..... PRES EEEEE 405 


SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE. 


Th. Husnot. — Description d'un Lofus nouveau (L. medioximus)...….. sons 419 

A. Le Grand. — Lettre à M. Malinvaud sur le Scolopendrium officinale anormal 
(Figure dans le texte .............. sonore ons... snponnnesviiere 420 

F. Camus. — Sur une anonialie du Phascum cüspidätum Schreb.)............ 421 


G. Camus. — Note sur le Ranunculus hybridus Biria (Planche XI)............ 423 


SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE. 


Dons faits à la Société... ....... Ne nn ner de Sri. . 425 
Élections statuiaires .. ‘...... nn den n ren coeceisio0e .…... 430 
M. Édouard Bureau est nommé Président....,....,....... ensoressesse 430 


. Composition du Bureau et du Conseil d'administration de la Société pour 
l'année 1902....,............. FRERES ETES AE oo... nos. 


Remerciements votés au Président sortant 


soso .rs: ss. etere.e 


ste sesrse vec, 


IL — SESSION EXTRAORDINATRE TENUE EN CORSE 


ss sa 


Listes des membres ct des autres personnes qui ont pris part à la 
Session... ...,......,e... sus sors sossoososese sonne 


+. ve 


RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 21 MAI A AJACCIO. 


Éleetion_ du Bureau -spécial- de la session: ::.... voceoseose … 
Programme de la session: core PÉTESEETET TES css. more. 


: SÉANCE-: DU 24 MAI. 


se _#srse. 


Discours de M. le Secrétaire général de la Préfecture de la Corse... 


Allocution de M. le Maire d’AjacciQ...,...... ose. sance e 
L. Lutz. —-Considérations générales-sur la flore de la-Corse............ 
M. Gandoger. — Les ‘Astragdlus américaits.:.,..:.......,.,.... perse 


-SÉANCE DU 25 MAI. 
R. Mäire. — De l’utilisation des données cytologiques dans la taxonomie 


des Basidiomycètes..... ds se eee où de dé e sTC bars o 0650 00 6 66 00 
Abbé Hue. — Causerie sur lcs Pannaria........... rie . 


SÉANCE DU 5 JUIN. 


M. Nisius Roux est prockhimé membre de la Société.....,,........ 
Ch. Gerber. — Sur un cas curieux de cléistogamie chez une Crucifère 


(Figures dans le texte}...................,.....,... soso 


F. Gagnepain. — Zingibéracées nouvelles ou mal connues de l’herbier du 
Muséum.......... verrons eresseesese vossrsooreee .. 

M. Gandoger. — La flore de l'Afrique australe et ses Protéacées........ 
Discussion sur un projet de session extraordinaire pour 1902; la 
Société émet le vœu que Bordeaux soit choisi comme siège de la 
session........ nssrossorrsee sonosrsesseseoveres soso c... 
Remerciements adressés par le Président aux personnes qui ont 
contribué à l’organisation et au succès de la session............ 
L'assemblée adopte une proposition de M. Gerber contenant un té- 
moignage de vive gratitude à l’égard de MM. Lutz et Baltié, avec 

un vœu particulier concernant ce dernier....,........coss..ese 


IT 
TI 


VI 
VII 
VII 

XII 


CI 


* CCLXII TABLES DU VOLUME XLVIIT. 


RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. 


. Abbé Coste. — Herborisations autour de la ville d’Ajaccio, les 21, 23 et 


24 Mai... sorsorseeoes none ne nene nest sne secs 
—  Herborisation du 22 mai à la montagne de Pozzo di Borgo........ . 
— Plantes récoltées au port de Sagone, le 26 mai........... os... 
— — aux environs de Vico, les 26 et 27 mai........ … 
— — dans la forêt et aux environs d’Aïtone, le 27 mai. 
— — à l'embouchure du Liamone, etc., le 28 mai...... 
—  Herborisations de M. l’abbé J. Soulié en Corse, du 24 juillet au 10 

AOÛt. sms ossesesossssseee ou... snsssossssssseenssssse 


.L. Lutz. — Rapports sur diverses herborisations de la Société au cours 
de la session de Corse : 


Forêt de Vizzavona....,,.,e.sovervsssvenssosrosee Densosesvsesere …. 
Pentes du Monte d'Oro............s..ss.sessssssesese verrous. … 
Pointe Grado (plantes récoltées par M. N. Roux).................. ... 
Partie supérieure de la forêt d’Aiîtone.......,.......ssse.es...see . 
D'Evisa à Piana............ eos osonsscessoseesesse srssesessse 
Cargèse......., cnnssossosssuse ensnonss sms ness ses rsseseseresese …. 
Sagone et l’embouchure du Liamone...............................e 
Calcatoggio.........,..... mssorse PRE RER ER EE EE EE EE EESEEEEE 
Ile Mezzomare.. ......... ss socmersesmesssescesessesesesesensenese 
Bonifacio ........ see. ssoseresseveseeneeseeseeesosseonseneessesse 
Bords du Rizzanèse..... REPOS PRET ETES PEER PRE PRET EEE ss 


:N. Roux. — Excursions faites en dehors de la session : 


LE. Propriano, 5 juin 1904... sesesoosccs ee cnensrererece 
IL. L’Ie-Rousse, 7 juin........ séssecei o.. 


error tropsssoseseeeseres 


R. Maire. — Contributions à l’étude de la flore de la Corse............. 
L. Lutz. — Nouvelles additions à la flore de Corse... eee... 
F. Camus. — Muscinées recueillies en Corse en mai et juin 1901... 


Lutz et Maire. — Rapport sur les Lichens récoltés en Corse pendant les 
excursions de la Société botanique èt hors session 


Maire, Dumée et Lutz. — Prodrome d’une flore mycologique de la Corse 
(Planches XIII et XIV)... sensor cecoccosesesre . 


Gerber. — Rapport sur la visite faite par la Société au Jardin botanique 
des Padule...... 


.…ss.s...se rene termes been ece 


— Rapport sur la visite faite à l'établissement horticole de la Carro- 
saccia...... sonores 


ss... es... ...... se ..... se 


CHI 
CVIII 
CxIIL 
CXIV 

CXV 

CXV 


CXVI 


CXXIV 
CXXVI 
CxX VII 
CxXVIII 
CXXX 
cxxXXHII 
CXXXIV 
CXXXV 
CXXXVI 
cxXXVIIIL 
CXxLI 


CXLIII 
CXLIV 


” €XLVI 
CXLVIII 
CLI 
CLXXY 
CLXXIX 


CCxXLVIIT 


CCXLIX 


III. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS. 


Beleze (M'° M.), 10. — Bescherelle (Émile), 11. — Bodoy, vil. — Bois (D.), 99, 107. 
— Boissieu (H. de), 271.— Bornet (D' Ed.), 26, 104. — Boudier (Émile), 5, 26, 
110, 177, 403. — Bureau (D' Ed.), 101. 

Camus (D° F.), 96, 372, 421, c1i. — Camus (E.-G.), 37, 46, 257, 493. — Carrière, 
ct. — Clos (D.), 58, 59, 190. — Comère (J.), 17. — Coste (abbé), CII, CVILI, CXINI, 
CXIV, CXV, CXVI. 

Delacour (Th.), 177. — Dismier (Gabriel), 95, 242. — Du Colombier, 91, 94. — Dumée 
(Paul), voy. Maire. — Dutailly (Gustave), 371, 397; — Dyer (Sir W. Thiselton), 

Fliche (Paul), 179, 376. 

Gadeceau (Emile), 269. — Gagnepain (Fr.), 201, Lxx11. — Gandoger (Michel), 405, 
XIII, XCI. — Géneau de Lamarlière (L.), 39; — et Maheu, 243. — Gerber (D° Ch.), 
LXVI, CI, CCXLVIII, CCXLIX. 

Harmand (abbé), voy. Payot.— Heckel (D' Éd.), 97. — Héribaud-Joseph (frère), 275, 
311; voy. Malinvaud. — Hoschedé, 217. — Hua (Henri), 258. — Hue (abbé), 44, 
xXxxI. — Husnot (Th.), 187, 419. — Hy (abbé), 8, 105. 

Le Grand (Ant.), 372, 420. — Legré (Ludovic), 114. — Lutz (Louis), 49, 257, 325, vi, 
CXXIV à CXLI, CXLVII; voy. Maire; — et Maire (René), cLxxv. 

Maheu (J.), voy. Géneau de Lamarlière. — Maire (René), x1X, CXLVI; voy. Lutz; — 
Dumée et Lutz, CLxxIX. — Malinvaud (Ernest), 48, 94, 345, 369, 403; — et Héri- 
baud-Joseph (frère), 334. — Montigny, vi. — Murbeck (Sv.), 400. 

Payot (Vénance) et Harmand (abbé), 65. : 

Roux (Nisius), CXLIII, CXLIV, — Rouy (Georges), 9. 

Sennen (frère), 96. 

Vilmorin (Maurice de), 5. — Vuillemin (Paul), 393. 


IV. — TABLE 


PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS 


DES OUVRAGES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 


ALLARD (Ferd.). Les Forêts et le Régime 
forestier en Provence. 346. 

ARBAUMONT (J. d’}. Sur l’évolution de la 
chlorophylle et de l’amidon dans la 
tige de quelques végétaux ligneux, 
348. 

BAICHÈRE (abbé Ed.). La fausse Roquette 
ou Roquette blanche des Vignes (Di- 
plotaxis erucoides DC.), 455. 

BEAUVERD. Voy. Herbier Boissier. 

BELEZE (M''° M.). Liste des plantes adven- 
tices de Montfort-l'Amaury et des en- 
virons de Rambouillet, 456. 

BELLI (G.). Observations critiques sur la 


réalité des espèces en nature au point 


de vue de la systématique des végé- 
taux, 457. 

BERTRAND (D'). Des Psathyra, 467. 
BocquiLt.0n (H.). Étude botanique et phar- 
macologique des Xanthoxylées, 444. 
Bois (D.). Une Clématite nouvelle pour 
les jardins (Clematis Buchaniana DC.), 

235. 

BONNET. Voy. Ravaz. 

BONNIER (Gaston) et LECLERC DU SABLON. 
Cours de Botanique ,171. — Voy. Re- 
vue générale de Botanique. 

BoubiER (Ed.). Description d’une nouvelle 
espèce de Chitonia, 463. — Nouvelles 
Notes sur l’Agaricus hæmatospermus 
Bull. et le Chitonia Pequinii Boud., 
465. 

BRITTEN (James). Voy. Journal of Botany. 

Camus (F.). Le Lejeunea Mackayi en 
France, 229. 

CHABERT (Alfred). La destruction des Ro- 
siers en Savoie, 459. — Le Valeriana 
tuberosa en Savoie, 459. 

CHALCT (Charles). Voy. Lecomte. 


CHESNUT (V.-K.) ct Wizcox (E.-V.). Les 
plantes causant l’empoisonnement du 
bétail dans l’État de Montana, 458. 

CHEVALIER (Aug.). Monographie des My- 
ricacées, 354. — Voy. Hua. 

Carist (H.), Filices, Equisetaccæ, Lyco- 
podiaceæ, Selaginellaceæ, Rhizocar- 
paceæ costaricenses, 458. 

CLos (D.). La théorie du pétiole dans la 
fleur, 460. 

Coincy (Aug. de). Ecloga quinta planta- 
rum hispanicarum, 234. 

CoMÈRE (J.). Les Desmidiées de France, 
173. 

COSTANTIN (J.). Sur les levres des ani- 
maux, 465. 

DASSONvILLE. Voy. Matruchot. 


DELACROIX (D'). Sur une forme conidienne 


du Champignon du Black-Rot (Gui- 
gnardia Bidwellii Viala et Ravaz), 465. 
— Sur le piétin des céréales, 465, 

DISMIER (G.). Aperçu sur la flore bryolo- 
gique de Pont-Aven (Finistère), 367. 

Duccar (B.-M.) et STEWART (F.-C.). Les 
Rhizoctonia, formes stériles de Cham- 
pignons, cause de maladies des végé- 
taux en Amérique, 4417. 

DUMÉE (P.) et MAIRE (R.). Remarques sur 


les ‘urédospores de Puccinia Pruni 


Pers., 468. 

DuRAND (Th.). Voy. Wildeman. 

ENGLER (Ad.). Voy. Botanische Jahrbü- 
cher. 

FERGUSSON (A.-M.). Crotons des États- 
Unis, 455. 

FLAHAULT (Charles). Les limites supé- 
rieures de la végétation forestière et 
les prairies pseudo-alpines de la 
France, 433. 


IV. — TABLE DE LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 


FoucauD (J.). Recherches sur le Spergu- 
laria azorica Lebel, 230. 

FRIREN (abbé A.). Catalogue des Hépa- 
tiques de la Lorraine et plus spéciale- 
ment des environs de Metz et de 
Bitche, 448. 

GAGNEPAIN (Fr.). Sur le pollen des hy- 
brides, 453. — La connaissance des 
hybrides en botanique et de leurs pa- 
rents, 453. 

GANDOGER (M.). Calalogue des plantes 
cryptogames vasculaires du Beaujo- 
lais, 446. 

GIRAUDIAS (Louis). Voy. Association py- 
rénéenne, etc. 

GODFRIN (A.) Caractères anatomiques des 
Agaricinées, 349. 

GoFFART (J.). Recherches sur l'anatomie 
des feuilles dans les Renonculacées, 
441, 

GRÉLOT (Paul). Nouvelles notes tératolo- 
giques sur le Veronica prostrata L, 
365. 

GRIFFON (E.). L’assimilation chlorophyl- 
lienne et la structure des plantes, 351. 

GuËGuen. Action du Botrytis cinerea sur 
les greffes-boutures, 466. — Le Schi- 
zophyllum commun, parasite du Mar- 
ronnier d'Inde, 467. 

Hozy (Th.). Étude anatomique de l’Erio- 
caulon decangulare L.., 172. 

HuA (H.) et CHEVALIER (Aug.). Les Lan- 
dolphiées (lianes à caoutchouc) du 
Sénégal, du Soudan et de la Guinée 
française, 351. 

JaANCZEwWSKI (Éd. de). Le dimorphisme des 
fruits à pépins, 233. 

JEFFREY (Edward-C.). Morphologie du 
cylindre central chez les Angiosper- 
mes, 436. 

JuEL (0.). Contribution à la flore mycolo- 
gique de l’Algérie et de la Tunisie, 467. 

JUMELLE (Henri). Les cultures coloniales : 
plantes alimentaires et plantes indus- 
trielles, 449. 

KIEFFER et LEGRÉ. La première herbori- 
sation du xx° siècle, 229. 

LAGARDE. Hyménomycètes des environs 
de Montpellier, 466. 

LAURENT (Émile). De l'influence du sol 
sur la dispersion du Gui et de la Cus- 
cute en Belgique, 459. 


. CCLXY 


LECLERC DU SABLON. Voy. Bonnier. 

LECOMTE (H.) et CHALOT (Ch.). Le Vanil- 
lier : sa culture, préparation et com- 
merce de la Vanille, 353. 

LE GRAND (Ant.). Les Euphrasia du Berry, 
456. 

LEGRÉ (Ludovic). La Botanique en Pro- 
vence au XvI° siècle : Louis Anguillara, 
Pierre Belon, Charles de l'Escluse, 
Antoine Constantin, 363. — Voy. Kiet- 
fer. . 

LEMAIRE (Ad.). Recherches microchimiques 
sur Ja gaine de quelques Schizophy- 
cécs, 437. 

LÉVEILLÉ (Hector). Le Carex fuliginosa, 
456. 

LIGNIER (Octave). Végétaux fossiles de 
Normandie, III. Étude anatomique du 
Cycadeoidea micromyela, 362. 

LONAY (H.). Contribution à l’avatomie des 
Renonculacées : Structure du péri- 
carpe et du spermoderme, 439. | 

Lurz (L.). Recherches sur la nutrition 
des Thallophytes à l’aide des nitriles, 
172. — Procédés de conservation des 
Champignons avec leurs couleurs, 467. 

MAGxin (Ant.). Voy. Archives de la flore 
jurassienne. 

MAIRE (René). Voy. Dumée. 

MATRUCHOT ct DASSONVILLE. Eidamella 
spinosa, dermatophyte produisant des 
périthèces, 464. 

MoLLiaARD (Marin). Sur une épidémie de 
Rot-brun aux environs de Paris, 467. 

MoroT (Louis). Voy. Journal de Botanique. 

PARIS (général E.-G.). Muscinées de la 
Côte-de-l’Ivoire et de Quang-Tcheou- 
Wan, 367. — Muscinées du Tonkin 
(2° article), 368. 

PATOUILLARD. Description d’une nouvelle 
espèce de Lycoperdon (L. crocatum), 
463. — Champignons algéro-tunisien 
nouveaux ou peu connus, 466. 

PAVILLARD (J.), Éléments de Biologie vé- 
gétale, 169. 

PERROT (Émile). Actes du premier Con- 
grès international de Botanique tenu 
à Paris en 1900, 60. 

Poisson (Jules). Sur un Castilloa parti- 
culier du Guatémala, 458. | 
Ravaz et Bonnet. Les effets de la foudre 

et la gélivure, 175, 


CCLXVI TABLES DU VOLUME XLVIII. 


ROLLAND (L.) Une nouvelle espèce de Ga- 
noderma, 466. 

ROSENBERG(0.). Développement des grains 
de pollen des Zostères, 436. 

SACCARDO (P.-A.) et Sypow (P.). Sylloge 
Fungorum, t. XVI, 445. 

SAINT-LAGER (D'). La perfidie des syno- 
nymes dévoilée à propos d’un Astra- 
gale, 453. : 

SARGENT (Charles-S.). Arbres de l'Améri- 
que du Nord, nouveaux ou peu connus, 
231. — Note sur les Cratægus de la 
vallée de Champlain (États-Unis), 231. 

SHIBATA (K.). La double fécondation chez 
le Monotropa uniflora, 365. 

SMITH (Erwin-F.). Maladie bactérienne de 
la Jacinthe de Wakker : Pseudomonas 
Hyacinthi, 227. 

STEWART (F.-C.). Voy. Duggar. 

SYDow (P.). Voy. Saccardo. 

THÉRIOT (J.). Étude comparative du Pseu- 
doleskea Artariæ Th. et du Leskea 
. Obscura, 448. 

TIMBERLAKE. Formation de l’amidon dans 
l’Hydrodictyon utriculatum, 438. 
TouMEY (J.-W.). Une nouvelle espèce 
d’Agave (A. Treleasii) de État d’Ari- 

zona, 231. 

TRELEASE (W.). Le Pellea atro-purpurea 

var. cristata, 230. — Un nouveau Pal- 
- mier du Mexique, 230. 

VANDERLINDEN (E.). Recherches micro- 
chimiques sur la présence des alca- 
loïdes et des glycosides dans la fa- 
mille des Renonculacées, 442. 

WARMING (Eug.). La végétation des îles 
Færoë d’après les observations des 
botanistes danois, 232. — Sur quelques 
Burmanniacées recueillies au Brésil, 
358. — Sur les formes des feuilles, 435. 

WiLcox (E.-V.). Voy. Chesnut. 

WILDEMAN (E. de). Observations sur les 
Apocynacées à latex recueillies par 
M. L. Gentil dans l’état indépendant 
du Congo en 1900, 352. — et Duran 
(Th). Reliquiæ Dewevreanæ, tom. 1, 
fasc. 1, 453. 

ZEILLER (René). Note sur la flore du Chan- 
zi, 360. — Note sur la flore fossile du 
Tonkin, 361, 


PÉRIODIQUES. 


Annales des sciences naturelles, huitième 
série : BOTANIQUE, tomes XIII et XIV 
(1901), 468. 

Comptes rendus du Congrès des Sociétés 
savantes de Paris et des départements 
tenu à Nancy en 1901, 468. 

Association française pour l’avancement 
des sciences : Compte rendu de la 
29° session (1900), 238. 

Revue générale de Botanique dirigée par 
M. G. Bonnier, t. XIII (1901), 237,469. 

Journal de Botanique dirigé par M. Louis 
Morot : 15° année (1901), 237, 469. 

Bulletin de la Société mycologique de 
France, t. XXII (1901), 463. 

Bulletin de l'Association française de 
Botanique, 4° année (1901), 470. 

Bulletin de l’Académie internationale de 
géographie botanique. Le Monde des 
Plantes, 10° année (1901), 471. 

Annales de la Société botanique de Lyon, 
t. XXVI (1901), 472. 

Archives de la flore jurassienne, publiées 
sous la direction de M. le D' Ant. Ma- 
gnin, 2 année (1901); n° 11 à 20, 473. 

Société d'histoire naturelle d’Autun, XIV° 
Bulletin (1901), 461. 

Bulletin de la Société d'histoire naturelle 
des Ardennes, 8° année (1901), t. VIIT, 
474. 

Bulletin de la Société botanique des 
Deux-Sèvres; XII° et XIII° Bulletins 
(1901-1902), 474. 

Bulletin de la Société botanique Roche- 
laise, Bulletin XXII 41900), 236 ; Bull. 
XXII (1901), 475. 

Actes de la Société Linnéenne de Bor- 
deaux, vol. LVI (1901), 475. 

Bulletin de l’Association pyrénéenne pour 
l'échange des plantes, sous la direc- 
tion de M. L. Giraudias, 11° année 
(1900-1901), 475. 

Bulletin de la Société pour l'étude de la 
flore franco-helvétique: 10° Bulletin 
(1901), 476. 


Bulletin de l’Herbier Boissier, sous la 
direction de M. Beauverd, 2 série, 
t. 1 (1901), 476. 


2 


IV. — TABLE DE LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. CCLXVII 


Bulletin de la Société royale de Botanique Pflanzengeschichte und Pflanzen-geo- 
de Belgique; tome XL (1901), 478. graphie; directeur M. Engler, t. XXIX 
The Journal of Botany british and fo- (1001), 479. 
reign, edited by J. Britten,vol. XXXIX, | Pringsheim’s Jahrbücher für wissens- 
n° 457-468 (1901), 458. chaftliche Botanik, t. XXXVI (1901), 
Botanische Jahrbücher für Systematik, 480. 


NouvELLes, 64, 239. 


NÉCROLOGIE : 5 (abbé Armand David); 26 (Adolphe Chatin); 44 (abbé Barbiche) ; 101, 
175 (Maxime Cornu); 200, 238 (D° Avice) ; 239 (J.-G. Agardh); 241 (Joseph de Mar- 
tin); 241 (Alexandre Constant); 369 (D. Cintract); 403 (R. P. Miégeville); 403 
(professeur Giordano). 


Actes du Congrès international de Botanique tenu à Paris en 1900, publiés par M. Ém. 
Perrot, 60. 

Microscope stéréoscopique Zeiss-Greenough, 63. 

Extrait (traduit de l’anglais) d’une Notice nécrologique sur Maxime Cornu, 175. 

Notice nécrologique sur le D' Avice de la Villejan, 238. 

Le Classeur extensible pour herbier, de M. Charles Guffroy, 239. 

Errata à l’analyse du livre de M. J. Comère, 240. 


V.— TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS 
DE PLANTES (1). 


Les noms de genres nouveaux sont imprimés en ÉGYPTIENNES MAJUSCULES 
ceux des cspèces, hybrides et variétés nouvelles en égyptiennes ordinaires. 


Abutilon Avicennæ, 53. 

Aconitum Lycoctonum, 345. 

Acrocladium gracile Besch., 15. 

Agropyrum glaucum, 43. 

Agrostis vulgaris, 57. 

Aira multiculmis, 43. | 

Alpinia calcarata var. breviligulata et 
compacta, A. densiflora, interme- 
dia, laxiflora, molucana, A. nutans 
var. longiramosa, ct tonkinensis 
Gagnep., LXXXIII-XC. 

Althæa hirsuta et officinalis, 270. 

Amygdalus persica, 121. 

Androsace elongata, 282. 

Antennaria Unedonis Maire et-Sacc., 
CXCVL. 

Arabis gredensis Gudgr, 413. 

Arbutus Unedo, 124. 

Aristolochia Clematitis, etc., 153. 

. Artemisia Absinthium, campestris et cam- 
phorata, 157. 

Arum ilalicum et maculatum, 152. 

Asarum europæum, 159. 

Ascochyta myrticola, cxci. 

Asperugo procumbens, 4. 

Aspidium angulare, 57. 

Asplenium foresiense, 345. — A, glan- 
dulosum, 96. — À. Ruta-muraria var. 
longilobatum et microphyllum et Tri- 
chomanes var. ramosum, 9288. 

Astragalus aculeatus, albiflorus, Bigelo- 
wii f. Mac Dougalii, bisulcatus f. he- 
dysariformis et decalvans, canaden- 
sis f. monticola, Crandallii, Drum- 
mondii f. melanocalyx, Hartwegii 


(1) Ce relevé ne com 
bibliographiques. 


f. Pringlei, Haydenianus f. leiocarpa 
et Nelsonii, missouriensis f. lon- 
gipes, microphylla et leucophæa, 
Mortoni f. Rydbergii et brevidens 
tridactylicus f. coloradensis et palli- 
diflora et utahensis f. umbellulata 
Gdgr, XIV-XVI. 
Atropa Belladona, 55. 

Aulax umbellata f. Dregei Gägr, XCvII. 
AULOTANDRA madagascariensis Ga- 
gnep., LXXIX. 

Bellis Bernardi, CXx. 

Bidens tripartita, 54. 

Riscutella lævigata, LXVI. 

Boletus albidus Romagnoli, CCXLIII. 

Briza minor, 43. 

Bromus flabellatus, 407. 

Brunella intermedia, 2:3. 

Bryonia dioica, 151, 393. 

Bryum pallescens, 95. , 

Bupleurum fruticosum, 123. — B. ranun- 
culoides f. Souliei Coste, CXX. 

Callitriche peduneulata, 410. 

Caltha palustris var. minor, 383. 

Calympcres Mooreæ Bcsch., 14, 

Cardamine pratensis f. gredensis Gdgr, 
413. 

Carduus acanthoides «. pseudo-nutans et 
acanthoides £. crispo-nutans, 221, 222. 

Carex brizoides et cyperoides, 42. — C. 
Grioletii, 336. — C. leporina et re- 
mota, 57. 

Carthamus tinctorius, 159. 

Celtis australis, 125. 

Centranthus ruber, 54. 


prend pas les noms de plantes mentionnés dans les analyses 


V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. cCLXIX 


Cephalozia Golumbæ?, cLxxI. 

Ceratonia Siliqua, 120. 

Cercosporella Narcissi Boud., 110. 

Getraria islandica var. minor, 73. 

Chærophyllum temulum, 54. 

Chenopodium glaucum, 40. 

Gircæa alpina, 53. 

Cirsium eriophorum X lanceolatum F. 
Hérib., 280. —.C. rigens, hybridum 
et f., 221. 

Cladonia gracilis, 71. 

Clasterosporium tamaricinum R. Maire, 
CXCV. 

Cneorum tricuccum, 190, 146. 

Coccomyces dentatus, CCv. 

Coniosporium punctiforme, CXCIv. 

Convolvulus arvensis et sepium, 158. — 
C. arvensis f. laciniata, 282. —:C. 
Sotdanella, 154. 

Grepis biennis, 55. 

Guscuta Epithymum, 156. 

Cytisus Adami, 219. 

Cytospora tamaricophila Maire et Sacc., 

 CXC. 

Dactylis glomerata, 51. , 

Daphne Gnidium, 146. — D. Laureola, 
151. 

Dentaria pinnata, 345. 

Dianthus brachyanthus, 345. — D. virgi- 
neus var. brevifolius, 53. 

DIDYMASCELLA Oxycedri Maire et 
Sacc., CCY. 

Dioscorea Fargesii et pentaphylla, 97- 
100. 

Doronicum longicaule Gdgr, 414. — D. 
Pardalianches, 345. 

Ecballium Elaterium, 144. 

Elæoselinum fœtidum, 409. 

Elymus europæus, 43. 

Entyloma fuscum,. Henningsianum et 
Œnanthes R. Maire, ccvrit. 

Epilobium adnatum, 53. — E. hybridum, 
220. 

Epipactis purpurata, 41. 

EÉquisetum arvense, 57. 

Eragrostis megastachya, 43. 

Ervum gracile, 53. 

Erythræa grandifora, 55. 

Erythrosticus europæus, 407. 

Euphorbia dulcis et segetalis, 56. — E. 
helioscopia, 146. - — .E. lathyris, 145. 

.. — E. strieta, 40 : 


Eurhynchium circinatum et striatulum;, 
244. — E. Stokesii, 251. 

Evax exigua, 410. 

Exoascus Kruchii, CCvr. 

Falcaria Rivini, 39. 

Festuca heterophylla, 57, 372. — F. 10- 
liacea, 226. 

Fissidens adiantoides, bryoides et taxifo- 
lius, 2148. — F. philonotulus Bch., 43. 

Frullania fragilifolia, 242. 

Galera tenera, CCXL. 

Galium ambiguum, approximatum et de- 
colorans, 220, 221. — G. anglicum; 
270. — G. silvaticum, 39. 

Geranium phæum, 345. 

Gladiolus illyrieus, 270. 

Globba Barthei, bicolor, bulbosa, cam- 
bodgensis, globulifera, macrocar- 
pa, orixensis, parva, pyramidata, 
rosea, ustulata, violacea et Zollin- 
geri Gagnep., 202-211. — G. grami- 
nifolia Gagnep., Lxx11. 

Gloiïosporium Ficariæ, CXCHI. 

Goodyera-repens, 4!. 

Grammitis Ceterach, 270. 

Gymnosporangium clavariiforme et juni- 
perinum, CCXVIII. 

Gymnostomum rupestre, 253. 

Hedwigia ciliata, 253. 

Helianthemum gutlatum var. plantagi- 
neum, 52. — H. ochroleucum et sul- 
fureum, 219. — H. salicifolium, 345- 


‘Helleborus niger, 147. 


Heptameria obesa, CXCIx. 

Hovenia dulcis, 58. 

Hypnum cupressiforme ct lilicinum, 249- 

Hypochæris lasiophylla, 411. 

Hypospila Pustula, cxcvitr. 

Iris germanica, 150. 

Isoetes Hystrix, 270. 

Juniperus Oxycedrus et phϾnicea, 128. 

Kæmpferia fongyuensis, tiliæfolia et 
yunnanensis Gagnep., LXXvII-LXXIX- 

Kalbfussia Salzmanni, 409. 

Karschia lignyeta, 95. 

Kæ'eria grandiflora var. glauca, 57. 

Lagenaria vulgaris, 54. 

Lathyrus pratensis, 53, 372. — L. tube- 
rosus, 345. 

Lavandula pannosa Gdgr, 411.—L. pe-* 
dunculata X viridis Gdgr,409.— L- 
Pscudostæchas, 411.— L. viridis; 408. . 


CCLXX 


Lavatera arborea et cretica, 270. 

Lecanora (?}, 83, 84. — L. cinerea f. 
tincta, 84. 

Lecidea areolata f. depauperata, calca- 
rea, Claudeliana, geographica f. in- 
quinata et Venantii Harmand, 86, 89- 

Lemna gibba, 42. 

Leontodon autumnalis, 55. 

Leptodon Smithii, 245. 

Leptosphæria culmifraga, CXCIX. 

Leptostroma virgultorum var. opacum 
Sacc., CXCI. 

Leucadendron decorum f. lævis, macro- 
lepis et microcephala, empetrifo- 
lium, salignum f. erioclada, venosum 
f. quinquenervia et virgatum f. gni- 
dioides Gdgr, XCVIII, XCIX. 

Leucospermum Bolusii, buxifolium f. 
epacridea, cryptanthum f. Zeyheri, 
lineare f. calocephalum, Macowani, 
nutans $. integrum, penicillatum f. 
trichanthum et truncatum f. septem- 
dentatum Gdgr, XCIV-XCV. 

Limnanthemum Nymphoides, 39. 

Linaria commutata, 270. — L. Cymba- 
laria, 55. — L. ochroleuca, 223. 

Linum spicatum, 408, 409. 

Lithospermum apulum, 40. 

Lobelia Dortmanna, 372. 

Lonicera Caprifolium, 387. 

Lophocolea fragrans, CLIX. 

Lotus corniculatus et uliginosus, 419. — 
L. medioximus Husnot, 419. — L. 
parviflorus, 270. 

Lunaria rediviva, 345. 

Lupinus gredensis Gdgr, 413. 

Luzula vernalis, 42. 

Maillea Urvillei, 188. 

Mantisia saltatoria, 201. 

Medicago tuberculata, 409. 

Melandrium dubium, 219. 

Melica caricina, 187. 

Melilotus parviflora, 270. 

Melittis albida, 414. 

Mentha Rodriguezii, 409. — M. sativa, 
224. . 

Mercurialis annua, 157, 

Mimetes Buekii, cucullata f. Dregei et 
laxa et mixta Gdgr, xcmt. 

Maium undulatum, 247. 

Myosotis tubuliflora Murbeck, 400. 

Myrtus communis, 122. 


TABLES DU VOLUME XLVIII. 


Nanochilus arrovicus Gagnep., LXXXI. 

Neckera crispa, 247. 

Neurotheca cengolana, corymbosa, læ- 
sellioides, robusta et rumcola Hua, 
262-267. 

Nicotiana glauca, 55. 

Nivenia Bolusii, media f. Zeyheri et 
Sceptrum f. dissecta Gdgr, xcvi. 

Œnanthe fistulosa, 47. 

Œnothera biennis, 53. 

Orchis Beyrichii, Franchetii, hybrida et 
Weddelii, 225. — 0. mascula var. ro- 
sea, 286. 

Ornithopus ebracteatus, 270, 

Orobanche densiflora, 409. 

Orobus niger var. major, 345. 

Oxytropis Bushïi, Lamberti f. canaden- 
sis, mixta et pannosa, splendens f. 
Nelsonii et strigosa Gdgr, XvI-Xvil. 

Pannaria atrofumosa et laceratula Hue, 
LIX.— P. polyspora, sublurida et trip- 
tophylliza, LxI. 

Pannularia microphylloides et nigra, LxII. 

Papaver glaucum, 218. — P. Moneti (P. 
glaucum X Rhœas) Touss. et Hosch., 
218, 219. 

Pedicularis gredensis Gdgr, 414. 

Peucedanum Schottii var. Lelievrei Hy, 
105. 

Phaca astragalina f. occidentalis et oro- 
boides f. americana Gdgr, XVII-XVIII. 

Phalaris crypsoides, 189. — P. minor, 270. 

Phascum cuspidatum (anom.), 421. 

Phillyrea angustifolia, 122. 

Philonotis capillaris var. corsa F. Ca- 
mus, CLIY. 

Phleum serotinum, 47. 

Phoma Agapanthi subsp. iridina Maire 
et Sacc., cxc. 

Pinus halepensis, 126. 

Pistacia Lentiscus, 119, 153. 

Placosphæria Napelli, CxC. 

Plantago lanceolata, 56, 372. 

Plectranthus Coppini, 107. 

Pleospora herbarum, CxCIx. 

Poa serotina, 47, 

Polygala depressa, 384. 

Polygonatum intermedium, 225. 

Polygonum Hydropiperi-nodosum, Hydro- 

piperi-Persicaria et lapathifolio-Persi- 
Caria, 224, 225. 
Polypodium Dryopteris, 44. — P. vulgare, 


V. — TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES. 


158. — P. vulgare var. cambricum et 
serratum, 4921. 

Polyporus officinalis, 158. 

Potamogeton heterophyllus, 42. 

Primula digenea, media et variabilis, 
224. — P. grandiflora, CXLVII. 

Propolis faginea var. pezizoides, CCIV. 

Protea cynaroides f. eriolepis et cyclo- 
phylla, formosa f. Meisneri, incana 
f. transvaaliensis, incompta f. Dre- 
gei et Zeyheri et longifolia f. me- 
gacephala Gdgr, xcix-c. 

Psoroma araneosum et cylindrophorum, 
XL 

Pterogoniella hamatula Besch., 15. 

Puccinia Beschiana, coronata, corsica, 
Crepidis-leontodontoidis, cyrnæa, 
Galii-elliptici et Romagnoliana R. 
Maire, CCXI-CCXvII. 

Pulicaria revoluta, 410. 

Quercus coccifera et Ilex, 126. — Q. ses- 
siliflora, 388. 

Ranunculus hybridus, 423. — R. tricho- 
phyllos, 383. 

Rhacomitrium heterostichum, 252. 

Rhamnus Alaternus, 119. 

Ricinus communis, 145. 

Rosa macrantha, 8. — R. Boreykiana, 9. 

Roscoea capitata var. purpurata et scil- 
lifolia, R. cautleoides, Chamæleon, 
debilis etintermedia Gagnep., LxxrtI- 
LXXVI. 

Rubia peregrina f. angustifolia, 96. 

Rubus degener et nemorosus, 219, 220. 

Salix affinis, Grenieri, hippophaefolia, 
rubra, undulata et viridis, 235. — S. 
cinerca X purpurea, fragilis, rubra, 
Seringeana et undulata, 389-391. 

Sambucus Ebulus et nigra, 150. 

Santolina Chamæcyparissus, 157. 

Sarothamnus ochroleucus Gdgr, 416. 

Schismus marginatus, 96. 

Schizoxylon Berkeleyanum, CCiv. 

Scilla maritima, 154. 

Scirpus pauciflorus, 270. 

Scolopendrium officinale (anorm.), 420. 

Scopularia Clerciana Boud., 112. 

Sebacina effusa, CCXXIL. 

Secale glaucum, 187. 


CCLXXI 


Sedum hirsutum, 345. 

Septocylindrium Bonordenii var. Pancra- 
tii Sacc., CXCIv. 

Septoria Convolvuli, CxXc11. — S. Petro- 
selini var. Apii R. Maire, cxCI. 

Sison Amomum, 39. 

Sisyrinchium mucronatum (S. Bermu- 
diana), 271. 

Sonchus lacerus, 58, 59. 

Sorbus (hybrides), 179. 

Sorocephalus lanatus f. glomerata Gägr, 
XCVI. 

Spartium junceum, 152. 

Spatalla pedunculata f. orthophylla 
prolifera f. capitata Gdgr, xcvii. 

Spatularia minima R. Maire, cctI. 

Spergularia longipes, 409. 

Sphærella implexicola R. Maire, CXCvIII. 

Spitzelia Willkommii, 409. 

Stachylidium depauperatum, cxciv. 

Stachys ambigua, 224. 

Stellaria cantalica, 277. 

Stereophyllum torrentium Besch., 16. 

Syrrhopodon glaucinus Besch., 14. 

Thamnium alopecurum, 249. 

Thapsia villosa, 148. 

Trichosteleum patens Besch., 16. 

Trifolium Michelianum et striatum, 270. 

Tulipa silvestris, 41, 397. 

Typha angustifolia, 42. — T. latifolia, 57. 

Ulmus effusa, 381. 

Uredo juncina P. Dumée et R. Maire, 
CCXXI. 

Ustilago Kuehneana, Ccv11. 

Valeriana excelsa, 47. 

Veratrum album, 148. 

Verbascum adulterinum, Bastardi, col- 
linum, Corbieri, Euryale, Gaudini, in- 
termedium, mosellanum, nothum f. 
discolor et concolor,ramigerum, Schie- 
deanum, Schottianum, seminigrum, 
et spurium, 222, 293. | 

Vermicularia trichella subsp. arophila, 
CXC. 

Veronica Teucrium var. satureiæfolia, 47. 

Vicia macrocarpa, 409. 

Vitex Agnus-castus, 125. 

Woodsia hyperborea, 288. 

Zaghouania Phillyreæ, CCXX. 


CCLXXII TABLES DU VOLUME XLVIII. 


 ADDENDA ET ERRATA 


Page 111, ligne 15. au lieu de 150, lisez 130. 
-æ 400, ligne 1, au lieu de type? lisez type 2. 


AVIS AU RELIEUR. 


Planches. — Le tome XLVIIT renferme quatorze planches qu’on peut 
réunir à la fin du volume ou placer de la manière suivante : 


Planche I (Portrait d’Ad. Chatin)................ en regard de la page 26 
— (Portrait de M. Cornu)............... — 101 

— II (Cercosporella Narcissi, etc.)....... — 113 

—. IV (Globba bulbosa, etc.).............. — 215 

—" V (Globba macrocarpa, etc.)........... — 215 

— VI (Globba globulifera, etc.)........... Li 215. 

— Vi (Globba Barthei, etc.).............. — 216 

—  VIil (Globba rosea, etc.)............... — 216 

_ — IX (Careæ Grioletit)................... pi 337 
NX (Myosotis tubuliflora)...…............ se . 403 
 — XI (Ranunculus hybridus)............. sa . 424 
— . XI (Portrait de A.-D. Cintract)......... Fhes … 369 

— XIII (Champignons de Corse)........... _— CCXLVII 

— XIV (Champignons de Corse). .......... a CCXLVIL- 


; Classement du texte. — Comptes rendus des séances, Revue bibliogra- 
phique, 480 pages ; Session extraordinaire et Tables, ccLxx11 pages. 


Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, 
ERN. MALINVAUD. 


pk ne. Re ae 7 
46138. — Libr.-Impr. réunies, rue Ssint-Benoit, 7, Paris. — MorTERoZ, directour. 


Bulletin de la Société d'histoire né 

des Ardennes, 1901..........::4.4. 
Bulletin de la Société botanique des eux 
Sèvres, 1901-1902. 
pos 


- CLos nn La théorie du cas dans Ja 
four. 


Annales dés sciences Hliuietes, & série, Société pour létude de la flore” f 
… Botan., t. XIII et XIV........:...... helvétique, 10* Bulletin, 4901. 
Comptes. rendus du Congrès des Sociétés ds 
savantes tenu à Nancy en 1901,...... } | Bulletin de la Société royale de Bot n qui 
Revue générale de Botanique dirigée par de Belgique, tome XL, 1901......... 
M. G. ner te XI, 1901, n° 151- Journal de botanique de la Grande-Br 
156. sietsetevsnsssss eee... 469 |  tagne et de l’Étranger, vol. 
al de Botanique de M. Morot, 1901, (OM) ie eue A 


460 
461 
heroes t XXIL..:,....:.:....,...... 463 AD 
468 
468 


Bulletin de V’Association française de Bo- tematik. etc., tome XXIX, 1901.....-. 
* fanique, 4° année, 1901.............. 470 | Princsneuws. Jahrbücher für wissenschaf- 
Bulletin de l’Académie internationale de (sas Br t. XXXVI, , APR 
Fe géographie botanique, Le onde ns 
A 


Soon extraordinaire tenue en Corse.................... 
Table alphabétique des noms d'auteurs (articles originaux). . ae 
Table, par ordre: alphabétique des noms d’auteurs, ‘des publica- 
tions analysées dans la Revue Rbbegrphique. nesréerereie ss 


€ er des noms latins de Mise Cr ee . 


ss