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Full text of "Bulletin de la Societe botanique de France."

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— 


BULLETIN 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE 
DE FRANCE 


FONDÉE LE %3 AVRIL 1854 


ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 17 aoUT 1875 


TOME SOIXANTE-TROISIÈME 


(Quatrième série — Tour XVI) 


1916 — l ? l Ó 
yd ym 


p 


(0 4-9-39-4 77 


Séances de Janvier-Février-Mars-Avril. 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 


| RUE DE GRENELLÉ, 84 


s ta. 


Le Bulletin de la Société botanique de France parait par. livraisons mans 
Le Bon à tirer de ce numéro a été donné le 25 avril MA 


Ce fascicule contient la planche I- 


Tarif des tirages à part. 


Un tirage sous presse de 25 exemplaires est accordó gratuitement à Messieurs les Auteurs qui en 
feront la demande en remettant leur manuscrit. — Les Auteurs qui préférent des tirages à part avec 
réimposition, bénéficieront en compensation d'une réduction de 3 fr 60 sur les prix du tarif ci-dessous. 


2 50 100 200 500 
EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | EXEMPL. | £XEMPL. 


NOMBRE DE FEUILLES 


Une feuille (18 pages), réimposition, papier, tirage,| fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. fr. c. 
pliure, piqüre et couverture pode delta de : 
couleur... . . ^ à METTE 10 20 11 40 13 20 18 » 98 60 
Trois quarts de feuille a2 pagos). A 960 10 80 12 60 16.80 96 40 
Demi-feuille (8 pages). ND MORES MEDI EN 7 20 9 60 14 40 21 60 


Quart de feuillo (4 pages) . e E eie cere pu] 400 6 » 8 40 10 80 16 80 


?* feuille en sus de la première . . , . . . . . | 9 » 19 20 11 40 14 40 21 60 


Trois quarts de feuille en sus d'une feuille, . . . 8 40 9 60 10 80 13 80 19 20 

Demi-feuille en sus d'une feuille. , . . . . . . 4 80 6 » 7 80 10 20 16 80 

Quart de feuille — AP Pim vu rr q00 4 80 " 90 9 60 14 40 

Tirage supplémentaire sans réimposition, conforme aux exemplaires gratuits, prix üniforme par 
feuille ou fraction de feuille : SC Rep ie 2 109 examp. 


3 fr. 60 ' Afr. 20” 4ir 50 ' 4 fr. 80 

Supplément de 0 fr. 30 par ?5 exemplaires en plus. 

La composition d'un titro d'entrée spécial d'un tiers de page est de 1 fr. 20 

La composition d'un grand titre d'une page est de 3 fr. 60. En plus les frais de tirage et de papier (*). 

La composition d'un faux-titre ost de 2. fr. 40. En plus les frais de tirage et ‘de papier (*). 

La composition d'une couverture imprimée, sans page d'annonces, est do 2 fr. 40 si le titre est 
la répétition de celui de la brochure, et de 4 fr. 80 si le titre est fait seulement pour la couver- 
ture. En plus les frais de tirage et de papier (*). 

L'addition à la couverture passe-partout du titre de la communication composé en caractères du 
texte est comptée 2 fr. 40. 

S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 0 fr. 95 l'heure. 

Une gravure d'uné page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 9 fr. 40. 

Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 80. 

Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des 


ages du Bulletin, sera fait à i TP. ce a HE EP 
pag RASI EO ENT DER CHR 
*) Les frais de tirage et de papier des titres et couvertures seront comptés suivant le tarif du haul de ce 


tableau 


TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO 


SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. = 


P.Cousturieret M.Gandoger. Herborisations en Crète (1913-1914, première partie). 1 ; 

Fernand Moreau........... Sur l'origine mitochondriale de la lycopine....... 15 = 

0. Lignier....... .......... Surla localisation des ovules dans les deux embran- 
chements gymnospermiques......... sys PE 17 


F. Gagnepain.. ... esse. Ce qu'est le Lagerstræmia floribunda Jack.......... 24 


rx 


SÉANCE DU 14 JANVIER 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


En ouvrant la séance, M. le Président prononce une 
allocution dans laquelle il rappelle les deuils qui ont affligé 
la Société pendant le cours de l'année 1915; il explique les 
raisons de son maintien à la présidence et de la proroga- 
tion des pouvoirs du Bureau de la Société; il forme des 
væux, pour que l'année 1916 voie la fin de la guerre actuelle. 

Les membres présents s'associent par des applaudisse- 
ments unanimes aux paroles de M: le Président. 


M. F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. Lutz résume la communication suivante : 


Herborisations en Crète (1913-1914): 


PAR MM. PauL COUSTURIER ET MICHEL GANDOGER 


(Première partie). 


Si l'on veut étudier à deux la flore d'une contrée, il faut bien 
se garder d'opérer ensemble; on doit, au contraire, diviser ses 
forces et se partager méthodiquement le travail, de manière à 
doubler les résultats obtenus dans le méme laps de temps. 

Dans cet ordre d'idées, et étant donnée la forme allongée de 
l'ile de Créte à la flore de laquelle il s'agissait d'apporter notre 
contribution, il fut convenu entre nous, P. Cousturier et Michel 
Gandoger, que le premier serait chargé d'en explorer la partie 
méridionale, et l'autre la partie septentrionale, de facon, autant 
que possible, à ce que ces itinéraires pussent se boucler à l'Est 


et à l'Ouest, et encadrer l'ile entiére. De plus, chacun de son 


cóté devait explorer les hautes montagnes, en les prenant par 


T. LXIII. (SÉANCES) 1 


2 SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. 


les pentes à sa portée, de telle sorte que ces itinéraires fussent 
également reliés aux points principaux de l'ossature de l'ile : 
les monts Aspro-Vouna, le mont Ida, et les montagnes de 
Lassithi. 

Ce programme arrété, P. Cousturier se mit, en route le 
premier et arriva le 29 novembre 1913 à la Canée, óù il con- 
sacra 45 jours à herboriser dans les environs immédiats de la 
ville: Halépa, Mourniès, etc., et, malgrél'humidité de la saison, 
il parvint à sécher ses récoltes en s'aidant du four de l'hótel 
Gallence oü il était descendu, et de quelques rayons d'un soleil 
furtif. 

On pouvait remarquer parmi ces récoltes : 


Ranunculus bullatus L. Poterium spinosum Z. 
— — var. cuneifolius Coust. et Euphorbia Helioscopia L. 
Gdgr var. nova. Platanus orientalis L. 


‘ 


Clematis cirrosa L. Crocus cretensis K órnicke. 


A cette époque de l'année, il ne pouvait songer à faire d'utiles 
herborisations autre part que dans les plaines; la détermina- 
tion la plus logique était de partir pour la seule grande plaine 
de la Créte, la plaine Messara, et de s'installer sur un point oü 
il établirait son quartier général, en rayonnant de cóté et d'autre 
jusqu'à ce que la flore permit de faire des déplacements qui en 
valussent la peine. 

Il partit donc le 15 décembre 1913 pour Hagios Déka sur 
l'emplacement de l'ancienne Gortyne, si émouvante par ses 
merveilleuses ruines, ses belles statues de marbre blanc, et ses 
colonnades qui émergent partout dans la campagne. Il y resta 
jusqu'au 17 mars 1914. 

Dans cet intervalle, il parcourut toute la plaine de Messara, 
de Pyrgos à Dimbaki, par Assini, Gagalés, Ampelousa, Mirés, 
Anoïa, Bobia, etc:, où il eut la chance de trouver plusieurs 
formes ou variétés nouvelles. - 

La plaine, surtout aux abords du fleuve Léthé, était constellée 
d'Anemone coronaria, aux couleurs les plus variées, dont plu- 
sieurs formes trés notables avaient été jusqu'à présent oubliées 


— était-ce la mauvaise influence du fleuve? — par ses prédé- 
cesseurs. 


P. COUSTURIER ET M. GANDOGER. —— HERBORISATIONS EN CRÈTE. 3 


On peut citer parmi les plantes les plus intéressantes de ses 


récoltes : 


Adonis intermedia Webb. 

Anemone coronaria L. forma albi- 
flora Goat. et Pons. 

— L. forma macrosepala 
Coust. et Gdgr f. nova. 

— f. coccinea Jordan. 

— f. cyanea Risso. 


— — f. — var. grandiflora 
Coust. et Gdġr var. nova. 

— — f. — var. 6. parviflora 
Boiss. 


— f. rubella Coust. et Gan- 
doger f. nova. 

messarensis Coust. et Gdgr 
spec. nov. 

hortensis L. var. Heldreichii 
Raulin. 

Leontice Leontopodium Z. 

Sinapis orientalis Z. 

Biscutella ciliata DC. 

Silene Behen L. 

Erodium gruinum Willd. 


Tamarix cretica Bge. 
Ononis microphylla Presl. 
— pubescens Z. 

Vicia amphicarpa Gouan. 
— cuneata Guss. 

Bryonia cretica Z. 

Tolpis umbellata Bert. 
Cerinthe strigosa Retz. 
Anchusa hybrida Ten. 
Cynoglossum Columnæ Ten. 
Mandragora vernalis £L. 
Scrofularia filicifolia Mill. 
Linaria micrantha Spr. 
Micromeria græca Bth. 
Phlomis cretica Presl. 
Plantago lusitanica Z. 
Polygonum serrulatum Lag. 
— equisetiforme S. S. 
Ephedra campylopoda DC. 
Iris Sisyrinchium Z. 
Orchis longibracteata Biv. 


Il traversa en plusieurs points la chaîne des monts Kophinos, 
qui longe toute la partie Sud de la plaine de Messara, èt visita 
les petits ports de Léda et de Kalo Limones, ainsi que de nom- 


breuses collines. 
Plantes remarquables : 


Ranunculus Sprunerianus B. 
Helianthemum arabicum Pers. 
Silene colorata Poir. 

Dianthus arboreus Z. 

Linum collinum Guss. 
Hypericum ciliatum Lamk. 
Trigonella monspeliaca L. 
Trifolium uniflorum Savi. 


Poterium spinosum Z. 
Valeriana asarifolia Dufr. 


= Anthemis chia ZL. 


Lithospermum bispidulum S. S. 
Mandragora vernalis L. 

Salvia triloba Z. 

Prasium majus Z. 

Euphorbia dendroides Z. 


4 SÉANCE DU 44 JANVIER 1916. 


P 


Dans les collines au Nord de la plaine, où se trouve le fameux 
Labyrinthe, il recueillit principalement : 


Ranunculus asiaticus Z. Helichrysum scandens Guss. 
— — var. floribus albis Raulin. Anthemis chia L. 
— — fl. roseis À. Notobasis syriaca Cass. 
— — fl. flavidis Ai. Mandragora vernalis Z. 
Viola methodiana Coust. et Gdgr Scrofularia filicifolia S. S. 
spec. nova. Antirrhinum rhodium Boiss. 
— — var. oblongifolia C. et G. Prasium majus L. 
var. nova. - Iris cretensis Jka. 
Trifolium uniflorum Savi. Crocus cretensis Kórnicke. 
Phagnalon græcum Boiss. Typha angustata Bory et Chaub.- 


Helichrysum microphyllum Willd. Phragmites isiaca Rchb. 


Aprés de longues excürsions dans toutes ces collines et-prin- 
cipalement dans celles de Gagalés, Ampelousa, Phoestos, 
anciennes ruines mycéniennes antérieures à l'époque babylo- 
nienne, Lagoio, le fort ture de Gramen et jusqu'aux contre- 
forts du mont Ida, alors entiérement couvert d'une neige 
immaculée, il considéra que la premiére partie de son voyage 
était terminée, fit l'acquisition de deux mulets, rassembla toutes 
ses récoltes et partit pour Candie, oü il les confia au Consul de 
France. Il passa par Hagios Barbara et récolta en route : 


Fedia Gornucopiæ Gzrtn. - Allium trifoliatum Guss. 
Iris tuberosa L. 


De retour à Hagios Deka, il prit sans tarder toutes ses dispo- 
sitions pour le voyage d'Ierapetra (17 mars) en passant par 
Pyrgos, Syrnia, Vianno, Pevkos, Myrtos et des sentiers épou- 
vantables, oü son mulet s'abattit deux fois. En route, il 
récolta : | 


Silene colorata Poi. (f. nov. a typo differt corolla alba), 
Myosotis idea B. H. Anacamptis quadripunctata Lindl. 
— forma albiflora Coust. et Gdgr. 


Il arriva le 20 mars à Ierapetra et passa plusieurs jours à 
herboriser dans la plaine où il trouva entre autres : 


Cistus parviflorus Lam. Helianthemum glutinosum Pers. 
— villosus Z. Erodium gruinum Willd. 


P. COUSTURIER ET M. GANDOGER. — HERBORISATIONS EN CRÈTE 5 


Podospermum villosum Stev. 
Convolvulus italicus À. S. 
Acanthus spinosus Z. 
Micromeria nervosa Benth. 
Prasium creticum Presl. 
Euphorbia Apios L. 

- Lloydia græca Kunth. 


Genista acanthoclada DC. 
Anthyllis aspalathi DC. 
Ebenus cretica Z. 
Trifolium uniflorum Savi. 
Vaillantia hispida Z. 
Anthemis cretica Nym. 
Pallenis aurea Salzmann. 
Crupina Crupinastrum Vis. 


Il commença alors à visiter les environs, Episkopi, Rapistri, 
Kaloyeri, Elias, Katokorio, Hagios Joannés, puis les collines 
au Nord et à l'Est d'Ierapetra, à une altitude toujours plus élevée 
au fur et à mesure de l'avancement de,la végétation : Anatoli, 
Messalaria, Kalamavka, Vassiliki et Malés, jusqu'aux contre- 
foris des monts Lassithi à l'Ouest et jusqu'aux pentes de 
l'Aphendi-Kavousi à l'Est. 

On conçoit que ses récoltes furent considérables; il est néces- 


saire de ne citer que les plus essentielles : 


Pæonia cretica DC. 

Alyssum creticum L. 

Polygala venulosa S: S. 

Ebenus cretica L. 

Hymenocarpus circinatus Savi. 

Medicago coronata Desv. 

Trifolium Boissieri Guss. 

— formosum Urv. 

— physodes Stev. 

Astragalus nummularius Lam. 

Psoralea palestina Gouan. . 

Vicia microphylla Urv. 

Securigera Coronilla DC. 

Crucianella macrostachya Boiss. 

Valeriana asarifolia Dufr. 

Pterocephalus plumosus Coult. 

Filago pyramidata L. 

Ammanthus tomentellus Coust. et 
Gdgr spec. nova. 

- Atractylis cancellata L. 

Ptychotis heterophylla K. 


Centaurea raphanina S. S. 
Geropogon glabrum Z. 
Specularia pentagonia DC. 
Cyclamen græcum Zelv. 
Campanula Spruneriana Hamp. 
Verbascum macrurum Ten. 
Acanthus spinosus L. 
Micromeria juliana Bth. 
Salvia triloba L. 
Stachys Tournefortii Poir. 
Phlomis lanata W. 
Marrubium creticum Mill. 
Plantago amplexicaule Cav. 
— Preslii Ten. 
Daphne sericea Vahl. 
Aristolochia cretica L. 
Juniperus phænica Z. 
Tulipa chrysobasis Coust. et Gdgr 
sp. nova’. 
— saxatilis Sieb. 
Lloydia græca Aunt. 


1. Trouvé à Messalaria seulement dans les cultures. 


6 SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. 


Asphodelus lutéus Z. Stipa tortilis form. elongata Coust. 
Iris monophylla B. H. et Gdgr f. nov. (Culmi et 
Ophrys Ferrum-equinum Desf. spica majora subbipedalia). 


Anacamptis quadripunctata Lindl. Lygeum sparteum Z. 
Stipa tortilis Desf. 


Sur les pentes Ouest de l'Aphendi-Kavousi : 


Brassica cretica Lam. Helichrysum orientale Grtn. 
Ricotia cretica J. H. Chamepeuce polycephala DC. 
Polygala venulosa S. S. P Campanula Spruneriana Hamp. 
Hypericum amblyocalyx Coust. et Phlomis lanata W. 

Gandoger spec. nova. Rumex nebroides Campd. 


Dans l'intervalle, 5-8 avril, il visita l'ile de Gaidaro-Nisi : 


Silene succulenta Forsk. G. C. Juniperus turbinata Guss. 
Juniperus arborea Raulin. Colchicum variegatum Z. 


Ici une remarque : il trouva très abondant le Silene succulenta 
dont de Heldreich avait trouvé un unique exemplaire dans des 
détritus de coquilles d'huitres, tandis qu'il ne put mettre la main 
sur le Silene ammophila que de Heldreich ne signale pas comme 
rare dans l'ile de Gaidaro-Nisi. C'est la seule localité en Europe 
du Silene succulenta Forsk. 

Il visita également l'ile de Kuphonisi, pour la première fois 
foulée par le pied d'un botaniste : 


Brassica amblyoryncha Coust. et - (novum pro Creta). 

Gdgr spec. nov. Silene sedoides Jacq. 
Malcolmia chia DC. Zygophyllum album Z. (novum 
Helianthemum tomentosum Guss. pro Europa). 


Cette plante avait été indiquée en Catalogne (Espagne), mais 
faussement, car Willkomm, Lange, Nyman, Gandoger l'ont 
exclue de.la Flore d'Europe. Cette découverte la réintégre avec 
certitude pour l'Europe. Puis : 


Medicago cylindrica DC. Paronychia chionæa Boiss. 
Lotus citysoides All. Ægialophila cretica B. H. 
— halophilus Boiss. Hedypnois cretica L. 
Vaillantia hispida L. Picridium intermedium Sch. 


Cynara Sibthorpiana B. H. — tingitanum L. (nov. pro Creta). 


' P. COUSTURIER ET M. GANDOGER. —- HERBORISATIONS EN CRÈTE 7 


Erica verticillata Forsk. Cyperus schenoides Griseb. 
Alkanna Sieberi A. DC. Lygeum sparteum Lam. 

Suæda fruticosa Forsk. Phelipæa lutea Web. (nova pro 
Emex spinosa L. Creta). 


Cette dernière plante, que l'on n'avait jusqu'à présent trouvée 
qu'en Portugal et au Sud de l'Espagne, fait un bond énorme, 
traverse entiérement de l'Ouest à l'Est la région méditerra- 
néenne pour se retrouver dans une pelite ile au Sud-Est de la 
Crète où elle est commune. C'est une Orobanchée à fleur d'or 
qui atteint un métre de hauteur. 

Il rentra à Ierapetra aprés avoir touché à la côte de Machrialo 
oü il récolta : 


Lathyrus tenuiflorus Desf. Satureia Thymbra L. 
Convolvulus oleifolius Desf. Asphodelus luteus Z. 


On était arrivé au 30 avril. Il ne fallait pas s'hypnotiser à 
l'Est de l'ile, malgré l'abondance des récoltes. Il emballa toutes 
ses plantes et les envoya au Consul de France à Candie. Il 
partit le 1^ mai avec ses deux mulets et son interprète pour 
Sphakia, à l'Ouest de l'ile, en passant par Myrtos, Pevkos, 
Vianno, Syrnia, Pyrgos, Assini Hagios-Déka, Ampelousa, 
Mirès, Dimbaki, Mélabes, Ardactos, Preveli, Sélia, Rodakino, 
Patsiamos. 

En chemin il récolta : 


Helianthemum  lavandulæfolium  Onopordon Sibthorpianum B. 


DC. (nov. pro Creta). Cirsium cynaroides Spr. 
Silene colorata Poir. Carduncellus cærulæus Z. 
— pinetorum B. ef H. (Pevkos). — tingitanus DC. 
Hypericum crispum L. Rodigia coa DC. 

Ononis reclinata Z. Campanula corymbosa Desf. 
— Sieberi Boiss. Statice Sieberi Boiss. 


Vicia canescens S. S. non. Labill. Chrozophora tinctoria Guss. 
Achillea cretica S. S. | 


Le Vicia canescens S. S. non Labill. est une espèce rare, peu 
connue, donnée en synonyme par Boissier au Vicia Gerardi, 
dont elle diflére complètement. 

Il arriva à Sphakia le onziéme jour, aprés un voyage des 
plus pénibles. Sans perdre de temps, il visita les riches 


8 SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. 


gorges qui ménent à Anopolis, à Mouri, à Askyphos, à 
- Aradhena, à Samaria et à la plaine d'Omalos par Hagia 


Roumeli. 


Ses récoltes furent considérables. On en jugera par la liste 
suivante, qui est elle-méme réduite à la quintessence, et qui est 


encore fort longue : 


Pæonia cretica DC. 

Berberis cretica L. 

Ricotia cretica B. H.+. 
Silene commutata Guss. 

— gigantea L. 

— pinetorum B. et H. 
Gypsophila dianthoides S. S. 
Linum arboreum Z. 

Malva Sibthorpiana Boiss. 


Hypericum empetrifolium Willd. 


Hymenocarpus circinatus Savi. 
Trifolium physodes Stev. 

— speciosum Willd. 

Vicia elegans Guss. 

Coronilla globosa Lam. 
Poterium glaucescens Retz. 
Cratægus Heldreichii Boiss. 
Galium fruticosum Willd. 

— grecum L. 

Asperula incana Sibth. 
Senecio nebrodensis L. 

Inula limoniifolia S. S. 
Pulicaria odora Bch. 
Helichrysum Heldreichii Boiss. 
Umbilicus parviflorus DC. 

— serratus DC. 


Eryngium ternatum Poir. 
Chærophyllum creticum B. H. 
Centaurea argentea L. 

— raphanina S. S. 

— prostrata Coss. 
Chamæpeuce polycephala DC. 
Stæhelina fruticosa £L. 
Specularia hirta Zen. 
Campanula corymbosa esf. 
— saxatilis L. ?. 

— trichocalycina Ten. 
Petromarula pinnata DC. 
Styrax officinalis L. 


~- Marsdenia erecta L. 


Borago cretica W. 

Celsia Arcturus Murr. 
Origanum microphyllum DC. 
Calamintha cretica Benth. 
Teucrium alpestre S. S. 
Stachys spinosa L. 

Phlomis cretica Presl. 
Beringeria acetabulosa Neck. 
— pseudo-Dictamus Neck. 
Parietaria cretica L. 
Polystichum- spinulosum Sw. 


Il fit en outre un voyage à Callicrati età Patsiamos et visita 
toutes les plaines et les collines de la région de Sphakia à 
. Anopolis, Mouri, Askyphos, Mélabes, etc. 


1. Coté 300 chez Dórfler. 


2. Retrouvé pour la première fois depuis que Tournefort le découvrit 
en 1698 au cap Maleka, oü M. Gandoger l'a redécouvert lui-méme au mois 


de mars 1915. 


=. 


P. COUSTURIER ET. M. “GANDOGER. — HERBORISATIONS EN CRÈTE 9 


Ces récoltes vinrent compléter comme suit celles qu'il avait 


faites dans les gorges : 


Sisymbrium polyceratium Z. 
Aubrietia deltoides DC. 
Biscutella Columns T. 
Lepidium spinosum S. 
Silene cretica L. 

Gypsophila cretica SS. S. 
Acer creticum Z. 

Rhamnus graecus B. H. 
Trifolium speciosum Willd. 
Vicia salaminia Heldr. 
Bupleurum glumaceum S. S. 
Carum ferulaceum Desf. 
Ferula nodiflora L. 

Galium grecum L. 

Asperula incana Sibth. 


— Kritsensis Coust. et Gdgr spec. 


nov. 
Valerianella coronata DC. 
Notobasis syriaca Cass. 
Centaurea raphanina S. S. 
Barkausia interrupta S. S. 
Kentrophyllum creticum Boiss. 
Stæhelina fruticosa L. 

Rodigia commutata Spr 


Petromarula pinnata DC. 


Lysimachia anagalloides Sibth. 

Convolvulus Dorycnium Z. 

Borago cretica W. 

Alkanna Sieberi A. DC. 

Onosma graecum Boiss. 

— montanum S. S. 

Heliotropium villosum Desf. 

Verbena supina L. 

Verbascum spinosum L. 

Celsia Arcturus Murr. 

Thymus capitatus H. Lk. 

— — flore albo Coust. et Gdgr 
var. nov. 

Stachys spinulosa S. S. 

Scutellaria Sieberi Bth. 

Rumex tuberosus L. 

Euphorbia acanthothamnos B. H. 

Parietaria cretica L. 

Quercus coccifera L. 

— pseudo-coccifera Desf. 

Allium staticiforme S. S. 

— rubrovittatum B. H. 


Le mois de juin était arrivé. On pouvait déjà songer à 


attaquer les hauts sommets des monts Aspro-Vouna, par leurs 
pentes méridionales. Le 5 juin, il partit pour Mouri par la belle - 
ravine qui y mène en 5 heures. Le 6, il explora les pentes du 
Mavri (alt. 2104 m.) par Kakovolès et Gourgonthis; le 7, celle 
du Kastron par Plevra-Polomalotira et Diplon-Ermi. Le 8, les 
nuées arrivèrent et ne lui permirent pas d'aborder le nfont 
Theodori (2375 m.). Il ne fut pas plus heureux le 9 : mais il 
put facilement explorer les pentes de l'Angasoti. Il récolta 
dans ces hautes montagnes : 

Aubrietia deltoides DC. 


Lepidium nebrodense Guss. 
Cerastium scaposum BH. 


Erysimum, mutabile B. H. 
Alyssum sphakioticum B. H. 
Arabis cretica B. H. 


10 SÉANCE DU 44 JANVIER 1916. 


Astragalus angustifolius Lam. Cynoglossum sphakioticum 2. H. 
Cerasus prostrata Labill. Calamintha nebrodensis Strobl. 
Bellis longifolia B. A. Daphne oleoides Z. 

Lysimachia anagalloides Sibth. Scutellaria hirta S. S. 

Anchusa cæspitosa Lehm. Chionodoxa nana B. H. 


Si nous voulions marquer par des R le degré de rareté des 
plantes de cette liste, nous craindrions d'embarrasser le com- 
positeur ! l 

Enfin, le 14 il retourna aux Gorges d'Hagia Roumeli et con- 
tinua jusqu'au sommet de l'Helinoselli par les éboulis du 
Volakia, l'ascension la plus rude des montagnes de Crète. Il 
récolta : 


Aubrietia deltoides DC. Crepis Raulini Boiss. 
Silene variegata Desf. Scutellaria hirta S. S. 
Arenaria cretica Spreng. Marrubium apulum Ten. 
Putoria calabrica Pers. Melica rectiflora B. 


Bellis longifolia B. H. 


Mais le Theodori (2375 m.), sommet suprême des monts 
Aspro-Vouna, restait à escalader. Il le fit le 22 juin et récolta 
dans cette ascension : 


Helianthemum hymettium B. H. . Onosma montanum S. S. 
Silene variegata Desf. Daphne oleoides L. 

Astragalus angustifolius Lam. Acantholinum androsaceum B. 
Bellis longifolia B. A. ` Sideritis cretica Boiss. 


Il songea alors à faire l'ascension du mont Ida. Il se mit en 
route à cet effet le 29 juin, aprés s'étre débarrassé de toutes 
ses récoltes qu'il envoya au Consul de Candie par le petit 
vapeur qui faisait le tour de l'ile, passa par Patsiamos et 
Rodakino, puis le 30 par Selia et le monastère de Prévéli et 
arriva le 1° juillet à Spéli, où il fit ferrer ses mulets et réparer 
leurs selles. Le 4, il était à Amari et couchait à Fourfouras au 
pied du mont Ida, dont il fit l'ascension le 5, aprés avoir franchi 
avec ses mulets, par un trés rude sentier, la forét de Chénes 
qui jusqu'à l'altitude de 2000 mètres couronne les pentes 
dénudées de la célébre montagne. (Alt. 2 498.) 


J.P. COUSTURIER ET M. GANDOGER. —— HERBORISATIONS EN CRÈTE 11 


Il trouva sur sa route de Sphakia à Fourfouras : 


Malva Sibthorpiana Boiss. Carlina gummifera L. 
Genista Alpini Spach. Cardopatium corymbosum Pers. 
Eryngium creticum Lam. Laurentia tenella DC. 
Helichrysum siculum Zoiss. Origanum hirtum Zi. 


et au mont Ida : 


Astragalus creticus Lam. Phlomis lanata W. 
Origanum Dictamus Benth. Arum idæum Coust. et Gdgr sp. 
Satureia spinosa L. nova. 


Acantholinum androsaceum B. 


Ce n'eüt pas été chose facile de rapporter beaucoup de cer- 
taines plantes épineuses ci-dessus, dans un cartable ou dans une 
boite de Dillenius. Il en roula de grosses touffes dans ses cou- 
vertures de voyage et les chargea sur ses mulets. 

I] ne restait plus, pour parfaire le programme qu'il s'était 
imposé, que de faire l'ascension des montagnes de Lassitui, qu'il 
avait déjà abordées lors de son excursion aux collines qui 
dominent Malès. Mais il était sur ses fins. 

Harassé par huit mois defatigues, de privations de toutes sortes, 
et de nuits sans sommeil dont il gardera toujours les cuisants 
souvenirs, il ressentait au pied gauche les atteintes d'une géne 
que la fatigue rendait intolérable. De pros, il s'était foulé le 
. pouce de la main droite en arrachant violemment le fer de sa 
mule dont 3 clous sur 4 étaient partis, et qui lui battait dans 
les pieds. Mais il fallait marcher quand méme. 

Il partit le 6 juillet de Padoulous pour Elima, Vouri et 
Hagios-Déka où il resta un jour. Il se dirigea ensuite sur 
Pyrgos, Sirnia et Emparos, d'oü il se mit en route pour 
l'Aphendi-Christos de Lassithi (2 155 m.). Il arriva bientót à la 
plaine d'Amalos, séjour de nombreux troupeaux, qui depuis 

longtemps déjà avaient ravagé la montagne jusqu'à son 

sommet. La neige avait complètement disparu depuis plusieurs 
semaines. Quelques plantes épineuses avaient seules résisté à 
la dent meurtrière des troupeaux. Il monta jusqu'à 2 000 mètres, 
constatant partout la désolation de ces pentes. 

Mais il est une limite à l'endurance humaine, surtout lors- 
qu'on a conscience de son inutilité. Il était trop tard; mais 


42 SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. 


l'honneur était sauf. Il redescendit à la plaine d'Amalos avec 
ses maigres récoltes : 


Astragalus creticus Lam. Micromeria Minoa Coust. et Gdgr 
Cichorium spinosum L. spec. nova. 
Scutellaria hirta S. S. 


Il considéra son programme comme achevé, ayant bouclé 
d'une manière complète ses itinéraires dans la Crète méridionale, 
de l'Est à l'Ouest; et par les pentes Sud des hauts sommets : 
Aspro-Vouna, Ida, Lassithi, avec ceux de Michel Gandoger. 
qui pendant ce temps avait de son cóté exploré la Créte septen- 
trionale et toutes les pentes au Nord des mémes montagnes. 

Il partit pour Ierapetra où il arriva le 12 juillet, ayant passé 
par Hagios Nicolaos, Neapolis et Kersonesos, oü il constata 
que tout était brûlé par le soleil. Il se dirigea par terre sur 
Candie, par une chaleur torride, et fit vingt-cinq heures de mulet 
en trente-six heures. A Candie, il vendit ses mulets et ramassa 
ses récoltes en dépót chez le Consul et contenues dans 
5 énormes malles; il prit alors passage pour la Canée sur un 
paquebot de la Compagnie Goudis, et le 27 juillet il faisait 
route par les Messageries maritimes pour Marseille, oü il 
débarqua le 1° août à six heures du soir, veille de la 
mobilisation, juste à temps pour prendre à minuit le dernier 
train accessible aux civils, et il arriva le 2 août 1914, avec toutes 


ses récoltes, au terme de son voyage, qui avait duré 8 mois et 
11 jours. 


DIAGNOSES DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS NOUVELLES. 


Anemone coronaria f. rubella Coust. et Gdgr. 


A typo ejusque formis differt sepalis rubris amplis usque ad 3,5 cm. 
Yongis, basi longius attenuatis. ; . 
Hab. Hagios Deka. 


A. coronaria f. macrosepala Coust. et Gdgr. 


Ab A. alba Goaty et Pons cui precipue accedit differt segmentis foliorum 


latioribus, acutius dentato-mucronatis, sepalis multo majoribus, saltem 
5 cm. longis, 2 cm. latis. 


Hab. Hagios Deka. 


P. COUSTURIER ET M. GANDOGER. —— HERBORISATIONS EN CRÊTE 13 


Anemone messarensis Coust. et Gdgr. 


Facies A. coronariz a qua recedere videtur segmentis foliorum paulo 
latioribus, sepalis duplo minoribus (circiter 2 cm. longis), luteis, contiguis 
vel imbricatis, staminibus parvis. | 

Hab. Messara ad H. Deka. 


Ranunculus bullatus f. cuneifolia Coust. et Gdgr in Bull. Soc. 
Dutfour (1914), p. 36. 


A typo differt foliis villosioribus parvis sessilibus valde attenuato- 
cuneatis acute dentatis haud aut vix bullatis, scapis sepe divaricato- 
decumbentibus floribusque saltem duplo minoribus. 

Hab. Creta « La Canée (Gandoger, herb. Cret., 3 341) et ad St-Jean (Cous- 
turier et Gandoger, 5836) necnon in provincia Candia ad Hagios-Deka 
(Coust. et Gdgr, 5502). 

Brassica amblyorhynceha Coust. et Gdgr. r 

A basi ramoso-conferta, ramis glabris, rigidis, folia radicalia rosulata 
runcinato-lyrata, hispidissima, segmentis inciso-dentatis, cauliná vero 
linearia, pauca; flores parvi, albi; calyx rectus, violaceus; siliqua pedi- 
cello erecto 3-4-plo longior, quadrangularis; rostrum seminiferum obtu- 
sissimum. Aprili. 

Hab. Creta austro-orient., in campis arenosis insulæ Kupho. 

Vix pedalis, basi hispidissima, setulosa. Siliqua 4-5 cm. Ionga; semina 
subglobosa, fulva. — Affinis B. Tournefortii Gou. a Tournefort ipso in 
Creta olim indicata sed dein a nemine reperta nisi a Reverchon prope 
Kissamos et a Gandoger circa la Canée lecta. 


Viola Methodiana Coust. et Gdgr in Bull. Soc. Duffour (1914), 
p. 36. 


Fruticulosa sesquipedalis, trunco suberoso saltem digiti minoris 
magnitudine pluricauli, caules flexuosi puberuli sæpius rubentes dense 
foliosi; folia late obovata subacuta longe petiolata tenuiter hirtella 
crispo-undulata integra, stipulæ lineares ciliatæ; pedunculi folio triplo 
longiores ad apicem glabri versus medium bracteolas 2 alternas gerentes; 
sepala lanceolata mucronata glabra petalis imberbibus vix duplo bre- 
viora; flos suaveolens mediocris intus aureus lineis coloratis striatus 
obtusus, extus vero luteo-fulvus; calcar lutescens latum obtusum; stigma 
capitatum apice perforatum, stylus constrictus dilatatus; capsula glabra, 
semina globosa lutescentia. Febr. apr. 

Hab. Creta orientalis : provincia Sitia in fissuris rupium circa con- 
ventum Toplou (Gandoger, n° 332) et ad Cap Sidero, in rupibus montium 
supra pharum (Gandoger, n? 1 093). 


Forma oblongifolia Coust. et Gandoger mss. 


A typo differt foliorum lamina oblonga utrinque longius acuta, pedun- 
culis longioribus (Cousturier et Gdgr. 5 907). 

Hab. Creta merid. provincia Candia ad Gagalés (Cous'urier et Gan- 
doger, n? 5 707). 


14 SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. 


Hypericum amblyocalyx Coust. et Gdgr. 


Fruticosum, glaberrimum, ramosum; folia anguste linearia, valde 
revoluta, quaterna, subtus glauca, subpetiolata, verticillastris confertis 
patulis; flores corymbosi, terminales, basi bracteati; pedicelli ssepius 
biflori; sepala suborbiculata, obtusa, eglandulosa, petalis impunctatis, 
parvis, aureis, oblongo-acutiusculis triplo breviora, fructifera recta; 
stamina corollam æquantia; capsula ovata, dorso non vittata; semina 
papillosa. 

Hab. Creta orient., in rupibus montis Afendi Kavousi, prov. Hiera- 
petra, alt. 700-1000 m. — Aprili. 

Species insignis ab H. Coride L. et empetrifolio Willd. longe recedens 
foliis, inflorescentia, etc. Folia patula, subtus convoluta, coriacea, cana- 
liculata, subobtusa, 1 cm. longa, valde conferta, crassa; corymbi ramu- 
losi, 6-10-flori; petala 7 mm. longa. 


Asperula kritsensis Coust. et Gdgr. 


Differt ab A. flaccida Guss. caulibus elongatis, multo minus acuto- 
angulosis, foliis mucronatis, longioribus, floribus paucioribus, pallidis, 
bractea brevioribus, ramulis floralibus non divaricatis, tubo corollæ 
multo longiore. Junio. 

Hab. Creta, in dumosis ad Kritsa, la Canée, Hierapetra, etc. 

Truncus crassus, rami intricatissimi, 1,5-2-pedales, virides, graciles, 
effusi; stigma oblongum, ovarium glabrum; (lores 2-5, sessiles, axillares, 
supra albi, subtus autem rubentes. A variis collectoribus v. g. Baldacci! 
Reverchon! et Dörfler! cum A rigida S. S., a quo abhorret, confusa. 


Ammanthus intermedius Coust. et Gdgr in Bull. Soc. b. de France 
(1915) (1, 2, 3, p. 8.) 


A. tomentellus eor. — Ibid. 


Mieromeria Minoa Coust. et Gdgr. 


Nullæ speciei europeæ vere affinis nisi M. Julianz Benth. cui paulo 
accedere videtur, sed ab ea recedens caulibus brevioribus, dense confertis, 
folis omnibus linearibus, revolutis, glomerulos superantibus, verticillas- 
tris contiguis, densifloris, calycis dentibus longioribus, lineari-aristatis, 
floribusque duplo minoribus. 

Hab. Creta, in rupibus ad Lassithi, Akrotiri et Rethymo. Maio-junio. 

Caules 6-9 cm. alti, condensati; folia diversa; pubes cinerea, brevis; 
flores rosei, minuti in spicas foliosas, imbricatas dispositi. 


Arum idæum Coust. et Gdgr. 


Ab A. ido Boiss. Heldr. differt tubere ovato, petiolis in 4/3 inf. rubro- 
vaginatis, foliis minoribus, ambitu ovato triangularibus, eorum lobis 
horizontaliter lanceolatis, pedunculo folia æquante, spatha fere alba, 
breviore, concolore, appendice albida, spatham longe excedente, annulo 
másculo quam femineo multo breviore. Junio-julio. : 

Hab. M. Ida, non raro in glareosis et sub dumetis Berberidis crelicæ ad 


F.- MOREAU. — SUR L'ORIGINE MITOCHONDRIALE DE LA LYCOPINE 15 


nives deliquescentes infra Timios Stavros supra ovilem dictam Koroutes, 
alt. 2000-2 200 m. 

Herba virens, 18-22 cm. alba, basi rubra. Bacca angulosa, ovata; spatha 
plerumque alba; folia immaculata. À 


Tulipa ehrysobasis Coust. et Gdgr in Bull. Soc. Duffour (1914), 
p. 38. 


A typo cretico (v. g. Leonis in Dorfler exsiccata n° 148!) T. saxatilis Sieb. 
differt foliis omnibus duplo latioribus (2,5-3 cm.) plerumque rectis glauco- 
pallidis, scapo semper 1,5-pedali, perigonii phyllis latioribus apice vio- 
laceis ac multistriatis inferne vero croceo-aureis, villosis, late ovato- 
oblongis obtusis nec apice pilosulis, staminibus perigonio triplo brevio- 
ribus. Aprili. 

Hab. Creta austro-orientalis, prov. lerapetra, in campis ad Messalaria 
(Meseleros). 


M. F. Moreau fait la communication suivante : 


Sur l'origine mitochondriale de la lycopine; 


PAR M. FERNAND MOREAU. 


Nous! avons déjà étudié dans les arilles du Taxus baccata 
l'origine du pigment qui les colore en rouge, la rhodoxanthine; 
nous avons montré que la rhodoxanthine, isomére de la xantho- 
phylle, peut, comme cette dernière °, résulter de l'activité des 
chondriocontes. De méme, la lycopine peut, comme son isomère 
la carotine?, reconnaitre une origine mitochondriale. Nous en 
avons acquis la preuve en étudiant la formation du pigment 
dans le fruit du Lycium barbarum L. Nous nous sommes 
assuré que le pigment rouge qui colore les plastes du fruit du 
Lycium barbarum est bien de la lycopine, non de la rhodoxan- 
thine : au contraire de cette derniére, il est difficilement 
soluble dans l'acide formique concentré. 

Nous avons trouvé dans les cellules du fruit du Lyczum 


1. MOREAU (F.), L'origine mitochondriale de la rhodoxanthine (Bull. Soc. 
bot. de Fr., séance du 11 juin 1915). 

2. GUILLIERMOND (A.), Sur l'étude vitale du chondriome des pétales d'Iris- 
germanica et de son évolution en leuco- et chromoplastes (C. R. Soc. Biol., 
séance du 14 juin 1913). 

3. GUILLIERMOND (A.), Sur le mode de formation du pigment dans la racine 
de Carotte (C. R. Ac. Sc., séance du 5 aoüt 1912). 


- 


16 SÉANCE DU 144 JANVIER 1916. 


barbarum des chondriocontes rectilignes, imprégnés de pigment  - 
rouge; nous y avons aussi rencontré des chondriocontes renflés # 
en leur milieu, ayant par suite l'aspect de fuseaux, et des - 
chondriocontes présentant deux renflements terminaux ou 
subterminaux, prolongés, dans ce dernier cas, par des pointes 
effilées; ils constituent des passages entre les chondriocontes . - 
rectilignes et les plastes arrondis. Toutes ces formations sont - 
colorées en rouge. La lycopine apparait donc dans des chonário- 
contes qui se transforment en chromoplastes en prenant des 
formes de tétards, de fuseaux ou d'haltéres. 

Cette origine de la lycopine aux dépens de chondriocontes 
nous suggére les considérations suivantes : 

1° Nous avons ici un nouveau cas de formation de pigment 
par des chondriosomes; comme dans le cas de la formation de 
la rhodoxanthine, la couleur rouge rend particulièrement 
visibles sur le vivant les différents aspects offerts par le plaste 
au cours de sa formation; le matériel qui permet l'observation 
aisée de ce phénoméne présente de ce fait un certain intérét au 
point de vue didactique. 

2* Les formes que nous venons de décrire et d'interpréter 
comme des formes juvéniles de plastes sont connues depuis 
longtemps. Weiss', dés 1864, décrit dans les fruits des 
Solanées des plastes prenant l'apparence de fuseaux allongés 
qui développent souvent à leurs extrémités des appendices en 
forme de poils. Nous ne doutons pas que Weiss ait eu affaire à 
des plastes en voie de formation qu'il a, tout au contraire, 
considérés comme des formes séniles. L'interprétation que nous 
en adoptons est conforme à ce que nous savons par ailleurs de 
l'origine des plastes et de la production des pigments par les 
chondriosomes. 

3° La production, par des chondriosomes, et dans les tissus 
d'un fruit, d'un pigment rouge fixé sur des plastes est un fait 
nouveau. Lubimenko?, en 1914, écrivait : « L'observation 


: 1. Weiss (A.), Untersuchungen über die Entwickelungsgeschichte des Farb- 
stoffs in den Pflanzenzellen (Sitzber. d. Kais. Akad. d. Wiss. Wien, Bd. 
XLIX, 1864). — cité par Sacus (J.), Physiologie végétale, traduction Micheli, 
Genéve, 1868. 

2. LUBIMENKO, Quelques recherches sur la Lycopine et sur ses rapports avec 
la chlorophylle (Rev. gén. de Bot., t. XXV bis, p. 474-493, 1913). 


0. LIGNIER. — SUR LA LOCALISATION DES OVULES. 17 


directe montre que les pigments jaunes et rouges des chromo- 
leucites se forment toujours à la place de la chlorophylle en 
train de disparaitre, au moins dans le tissu des fruits. » Nous 
venons de voir que la lycopine dans le fruit du Lycium barbarum 
peut naitre dans un chondrioconte sans avoir été précédée par 


. la formation de chlorophylle. 


4* La lycopine n'est pas le seul exemple d'un produit suscep- 
tible de reconnaitre une origine mitochondriale dans certains 
cas, de se former dans des plastes dans d'autres; il en est ainsi 
par exemple de la rhodoxanthine, de la xanthophylle, de 
l'amidon. On ne s'étonnera pas de cette double origine si on 
considère que les plastes, dans tous les cas où ils ne naissent 
pas de plastes préexistants proviennent de mitochondries; ce 
sont des mitochondries différenciées; ils peuvent donc être 
considérés comme appartenant au chondriome, comme les 
mitochondries, dont ils ne difièrent probablement guère par la 
composition chimique et dont ils partagent sans doute le 
fonctionnement; on peut dire que ce sont, au même titre 
qu'elles, des chondriosomes. 


M. Lutz donne lecture de la communication ci-dessous : 


Sur la localisation des ovules 
dans les deux embranchements 
gymnospermiques ; 


PAR M. O. LIGNIER. 


La notion d'une division des Gymnospermes en deux embran- 
chements distincts, nés tous deux des Fougères à graines, est 
aujourd'hui admise par divers botanistes, surtout parmi ceux 
qui s'occupent de Paléobotanique, et elle a été, en particulier, 
très nettement exposée dans ces dernières années par Scott 
d'abord dans ses Studies in fossil Botany puis dans son petit 
livre The Evolution of Plants. 

Dès 1908, dans mon Essai sur l'évolution morphologique du 


1. Williams and Norgate, London. 
T. LXIII. (SÉANCES) 2 


18 SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. 


règne végétal, j'avais montré comment avaient varié, dans ces 
deux embranchements, les rapports d'importance relative entre 
la tige et la feuille. C'est méme en me basant sur ces rapports 
que je les avais désignés sous les noms de Macrophyllinées et de 
Microphyllinées. 

Ce qui, à ce point de vue, caractérise les Macrophyllinées 
gymnospermes (Ptéridospermes, Cycadales et Bennettitales) c'est 
« la prépondérance de la feuille par rapport à la tige ». Cette 
dernière est relativement simple, massive, parfois méme réduite 
« à un bulbe ou un rhizome sur lequel s'insérent des feuilles 
excessivement ramifiées, à croissance terminale persistante et 
longues souvent de plusieurs métres », caractères qui se retrou- 
vent encore chez noinbre d' Angivspérmnes. 

Les Microphyllinées (Cordaitales, Ginkgoales et Coniféres) 
sont au contraire caractérisées par la gracilité, l'allongement et 
la ramification extrêmement abondante de leur tige, ainsi que 
par la puissante réduction de leurs feuilles. « Par une sorte 
de compensation la feuille réduit la durée de sa croissance api- 
cale », diminue sa lobation et « perd de sa puissance relative » 
jusqu'à ne devenir plus qu'une simple squame « dans l'un des 
groupes les plus récents, celui des Thuyées ». 

C'est dés le début du Dévonien, peut-étre méme encore avant, 
que les Cordaitales se sont caractérisées probablement par une 
adaptation à des milieux secs. Et, depuis cette époque reculée, 
malgré certains retours accidentels aux milieux humides, tout 
l'embranchement des Microphyllinées semble s'étre de plus en 
plus adapté aux milieux xérophytiques. Les Macrophyllinées, au 
contraire, continuérent probablement pendant toute la période 
primaire à habiter les sous-bois humides et les lagunes d'eau 
douce ou d'eau saumátre. Ce ne fut qu'à la fin de cette période 
et pendant l'époque secondaire qu'elles aussi devinrent xéro- 
phytes. Mais alors leur adaptation se fit sans changer les 
grandes lignes de leur organisation végétative, ni surtout les 
rapports de taille existants entre la tige et les feuilles. 

Au cours de ces temps, malgré les dissemblances de leurs 
proportions végétalives, malgré aussi des transformations 


1. Assoc. franç., Corigrés de Clermont, juillet 1908 et Bull. Soc. Linn. 
de Normandie, 6° sér., 3° vol., p. 35, 1908- 1909. 


A TAE RC RR NS NN qe de à DÉS Se Été Éd dd ed nt 


0. LIGNIER. — SUR LA LOCALISATION DES OVULES. 19 


florales, les deux embranchements en question ont toujours 
conservé dans leurs tissus et dans leur appareil reproducteur de 
nombreux caractéres ancestraur à peine modifiés, caractéres 
que l'op désigne habituellement par le qualificatif de gymno- 
spermiques. C'est cette constance de caractères semblables qui a 
trompé les systématiciens et les a, en général, portés à rappro- 
cher les deux embranchements plus qu'il n'est juste, et méme 
trop souvent à les confondre partiellemerif*Une telle erreur a 
du reste été en quelque sorte encouragée par la nécessité oü la 
plupart de ces plantes ont été, pendant l'époque secondaire, de 
s'adapter à des conditions xérophytiques communes et par les 


convergences de forme ou de structure qui en sont résultées. 


De telles convergences devaient étre en effet d'autant plus trom- 
peuses que souvent elles se produisaient aux dépens d'appareils 
issus d'une méme origine et encore relativement peu modifiés. 
_ C'est surtout depuis les belles découvertes de Oliver et Scott: 
que la notion de la division des Gymnospermes en ces deux 
embranchements a pu être bien mise en lumière et recevoir un 
appui sérieux. C'est la Paléobotanique qui, malgré sa documen- 
tation encore insuffisante, nous a permis de retrouver les traces 
de leur existence aux temps géologiques et de les distinguer 
l'un de l'autre, comme je le disais tout à l'heure, jusqu'au cours 
du Dévonien. Elle nous permet méme de supposer que leur 
indépendance réciproque est encore plus ancienne que cette 
époque reculée. xx 

Nous avons donc désormais le devoir de nous dégager de 
l'étreinte produite par la présence simultanée dans les deux 
embranchements d'un grand nombre de ces caractères dits 
gymnospermiques, étreinte qui, jusqu'ici, a conduit trop sou- 
vent les botanistes à réunir plus ou moins complétement cer- 
taines de leurs parties. Nous devons au contraire rechercher 
leurs caractéres différentiels, ceux qui nous permettront de les 
toujours distinguer facilement l'un de l'autre. 

C'était dans cette intention que j'avais précédemment, ainsi 
que je viens de l'expliquer, signalé l'importance offerte par les 
tailles relatives des feuilles et de la tige, comme aussi celle 


1. On Lagenostoma Lomaxi, the seed of Lyginodendron (Proc. R. Soc. 
of London, vol. LXXI, 1903). i 


20 SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. 


résultant de l'allongement et de la, ramification de cette dernière. 
C'était pour cela que j'avais synthétisé ces notions par l'emploi 
des vocables Macro- et Microphyllinées. 

Je voudrais, aujourd'hui, insister sur un autre caractère 
différentiel, tiré, cette fois, de l'appareil floral. ré 

Dans tout l'embranchement des Macrophyllinées gymnosper- 
miques, depuis les Ptéridospermes jusqu'aux Cycadales, en 
passant par les Nóggérathiées, les graines sont insérées sur la 
face supérieure du limbe, celle qui correspond au bois. Et il en 
est vraisemblablement de méme chez les Bennettitales bien que, 
évidemment par une modification secondaire, les graines Sy 
montrent terminales. 

Chez les Conifères, c'est-à-dire chez les Microphyllinées les 
plus récentes, quelle que soit l'interprétation donnée du cône, 
on est obligé de reconnaître que les graines sont au contraire 
insérées sur la face inférieure, celle qui correspond au /iber. 

En ce qui concerne les Ginkgoales et les Cordaitales qui 
appartiennent également aux Microphyllinées, il nous est, il est 
vrai, difficile de nous prononcer d'une facon formelle. Chez les 
Ginkgoales en effet les graines paraissent plutót étre terminales 
soit sur un pédoncule médian (Ginkgo actuel), soit sur des 
pédoncules ou lobes latéraux (Ginkgoales fossiles, anomalies 
du Ginkgo actuel, Dicranophyllum, etc.), et il en fut peut-être 
de méme chez les Cordaitales. C'est là un point que je veux 
discuter. | 

Dès 1903 et'de nouveau en 1908 !, j'ai montré que les folioles 
des Fougères primitives s'étaient formées par cladodification de 
cauloides dichotomes (tiges primitives) terminaux et que, par 
suite, ils avaient été encastrés dans leur limbe sous forme de 
nervures. J'ai indiqué en outre qu'en raison de ce. mode de 
formation des limbes, les sporanges précédemment terminaux 
des mémes cauloides, se trouvèrent y être marginaux au 
sommet des nervures. Ce ne fut qu'ultérieurement, chez les des- 
ceridants de ces Fougères primitives, qu'ils émigrèrent les uns 
sur la face inférieure du limbe, les autres sur la face supérieure. 


1. LIGNIER (O.), Equisétales et Sphénophyllales. Leur origine filicinéenne 
commune (Bull. Soc. Linn. de Normandie, 5e sér., t. 7, p. 93, Caen, 1903). — 


Sur l'origine des Sphénophyllales (Bull. Soc. bot. France, t. 55, p. 278, 1908) 


ERTER CRWTTT à 


O. LIGNIER. — SUR LA LOCALISATION DES OVULES. 24 


Chez leurs descendants filicinéens, fossiles et actuels, les 
sporanges ont tous gagné la face inférieure et si parfois, comme 
chez l'Ophioglossum, l'Aneimia ou le Marsilia, ils paraissent 
occuper la face supérieure de la feuille, ce n'est que gráce à 
une modification secondaire de cette dernière. Reployée en 
cornet sur sa face supérieure, elle y raméne les sporanges 
localisés sur la face inférieure de ses lobes latéraux. 

Dans l'embranchement gymnospermique des Macrophylli- 
nées, les sporanges mâles ou microsporanges ont, de même, 
émigré sur la face inférieure. Ce n'est, en effet, que par suite 
d'un élargissement secondaire du dos de la nervure staminale 
principale que, comme l'a parfaitement démontré Nathorst‘, ces 
sporanges paraissent, chez les Bennettitales, être portés sur la 
face supérieure de l'étamine. Les sporanges femelles ou macro- 
sporanges y ont, au contraire, gagné la face supérieure des car- 
pelles ou des lobes carpellaires.: 

Considérons maintenant l'embranchement des Microphylli- 
nées. Chez les Conifères, je viens de le dire, les ovules, qui 
renferment les macrosporanges, occupent la face inférieure des 
carpelles — il en est du reste de méme pour les microsporanges 
sur les étamines. | 

Ces préliminaires établis, nous sommes amenés à nous 
demander si chez les Cordaïtales et les Ginkgoales, plus 
anciennes que les Conifères et dont les graines paraissent étre 
terminales, cette situation est primitive ou dérivée; je veux 
dire, si elle correspond à celle marginale des ancétres filici- 
néens dont elle ne différerait que par une simple localisation au 
sommet des carpelles (ou des lobes carpellaires), ou bien si elle 
ne serait pas le résultat d'un déplacement tardif qui aurait 
ramené l'ovule de la face inférieure du carpelle vers le sommet 
de sa marge, fail comparable à celui que j'ai signalé dans 
l'autre embranchement, chez les Bennettitales. 

Je voudrais, tout d'abord, faire remarquer à ce propos que, 
quoique trés antérieures aux Coniféres et certainement trés 
primitives, les Cordaitales ont des appareils floraux beaucoup 
plus condensés que les leurs. C'est là une constatation qui nous 


1. NATHORST (A.-G.), Paláobolanische Mitteilungen : 8 et 11, K. Svenska 
Vet.-Akad. Handl., Bd. 46 et 48, 1911. 


22 SÉANCE DU 14 JANVIER 1916. 


force à admettre que les Cordaitales n'appartiennent pas à la 
ligne d'ascendance directe des Conifères ; elles se trouventsur une 
branche latérale détachée de cette ligne et sont très spécialisées *. 

Dès lors la constatation de cette extrême spécialisation de 
l'appareil floral ne nous permet plus de nous baser sur la 
grande ancienneté des Cordaitales pour affirmer que la position 
margino-terminale de leurs ovules est primitive (non plus que 
celle de leurs sacs polliniques). On est méme tenté de penser 
que c’est l'inverse qui doit être vrai et que leur position termi- 
nale est le résultat d'un déplacement tardif en rapport avec la 
physiologie spéciale de l'inflorescence. 

N'en est-il pas de méme pour les Ginkgoales bien que leur 
appareil floral se montre beaucoup moins condensé *? 

Je crois donc que dès le début de l'embranchement micro- 
phyllinéen les macro- et les micerospóranges marginaux des 
ascendants filicinéens ont émigré sur la face inférieure des car- 
pelles et des étamines, c'est-à-dire ont gagné la position dans 
laquelle nous les retrouvons chez les Conifères. Ce serait en 
conséquence d'une adaptation secondaire que partant de là ils 
auraient, chez les Cordaitales, gagné le sommet des lobes car- 
pellaires et staminaux. Et il en serait de méme pour le sexe 
femelle des Ginkgoales. 

En résumé, je dirai que la Gymnospermie renferme deux 


grands embranchements, distincts au moins depuis l'époque dévo- 
nienne : 


1. Les Cordaitales me paraissent étre aux Microphyllinées inférieures ce 
que les Amentales sont aux Ranales dans l'embranchement des Angio- 
spermes. 

2. On peut se demander si, comme le pensent Seward et Miss Gowan 
(The Maidenhair Tree, Ginkgo biloba L., Ann. of Bot., vol. XIV, p. 109, 1900), 
les Ginkgoales ne se rattacheraient pas à l'embranchement des Macro- 
phyllinées, au voisinage des Cycadales, plutót qu'à celui des Microphyl- 
linées. Ilsembleen effet exister quelques bons arguments en faveur de cette 
opinion. Toutefois je crois qu'ils sont plus apparents que réels. En tout 
cas la position des ovules nous laisse malheureusement dans le doute. La 
description anatomique et les dessins de Sprecher (Le Ginkgo biloba L., 
Université de Genéve, Inst. bot., 1907), malgré les précisions qu'ils appor- 
tent, né permettent pas plus de se prononcer que ne le fait la morpho- 


logie externe. Peut-étre les nombreuses anomalies qui nous montrent 
des ovules développés sur des limbes, pourraient-elles fournir la solution 
de ce probléme? | 


0. LIGNIER. — SUR LA LOCALISATION DES OVULES. 23 


D'une part, celui des Macrophyllinées gymnospermes dans 
lequel rentrent la plupart des Ptéridospermées actuellement 
connues, les Nóggerathiées, les Cycadales et les Bennettitales; 

D'autre part, celui des Microphyllinées comprenant des Ptéri- 
dospermées encore inconnues (peut-étre les Adiantites et des 
Pecopteris sphénoptéroïdes), les Cordaitales, les Ginkgoales et 
les Conifères. 


6 ANGIOSPERMES 


SIWYIJS OLINE 


CONIFÈRES <a 


CIWH Id SONNAD 


FILICINÉES FILICINÉES HÉTÉROSPORÉES ARTICULÉES 3 
* PRIMOFILICEES E 


En ce qui concerne la fleur, le premier est caractérisé par 
l'insertion de ses ovules sur la face supérieure du limbe carpel- 
laire et pourrait, de ce fait, être dit Anotérogame (de àvexcegoc, 
supérieur); le second l'est par leur insertion sur la face infé- 
rieure et on pourrait de méme le dénommer Elassogame (de 
édsowy, inférieur). \ 

Si, ultérieurement, il venait à être démontré que, chez les 
Cordaitales et les Ginkgoales, la position marginale des ovules 
est réellement primitive, il y aurait lieu de diviser ce dernier 
embranchement en Chilogames (de ysukos, bord) et Elassogames, 
ce dernier terme étant réservé aux seules Conifères. 

Les Angiospermes, chez lesquelles les ovules sont nettement 
à la face supérieure des carpelles, se rattachent évidemment aux 
Anotérogames, comme on tend du reste à l'admettre depuis 


24 SÉANCE DU 44 JANVIER 1916. 


quelques années. Ou plutót, elles font partie de ces Anotéro- 
games qui mériteraient par suite d'étre divisées en Gymnospermes 
el Angiospermes. 


M. Gagnepain fait la communication suivante : 


Ce qu'est le Lagerstræmia floribunda Jack; 


PAR M. F. GAGNEPAIN. 


Il y a un fait certain, c'est qué W. Jack, in Hook. Bot. 
Misc., ll, p. 83, ne dit rien des cornes en contreforts qui débor- 
dent au sommet du tube du calice dans son Lagerstræmia flori- 
bunda. Il s'étend sur le tomentum ferrugineux, sur les 12 côtes 
qui donnent au calice une apparence cannelée, sur la forme 
obconique et tronquée au sommet du calice avant l'anthése. 
Les botanistes anglais qui ont étudié, décrit cette espéce des 
Indes anglaises orientales ne parlent pas davantage de ces cornes 
Consulter Kurz dans son For. Fl. Brit. Burma, I, p. 522; 
Clarke dans le Fl. British India de Hooker, ll, p. 511; King 
dans ses Materials Flora Malay. Penins. Calye., p. 351, c'est 
avoir la méme certitude dans ce que j'avance. 

J'ai sous les yeux le n° 2115 A de Wallich qui est plutôt en 
mauvais état, mais qui possède quelques boutons. Sur ces 
boutons, je n'ai pas apercu la moindre corne ou appendice. Ce 
numéro de Wallich correspond bien à la description du Lager- 
stræmia floribunda Jack, selon l'auteur et selon les botanistes 
anglais subséquents. 

Il parait évident que le créateur de l'espèce, que les botanistes 
qui ont suivi, ne pouvaient avoir omis dans l'observation et 
dans les descripljons ces cornes ou appendices qui devaient, 
j'imagine, frapper les regards. Et si un autre parla suite a vu 
des cornes ou appendices dans le L. floribunda, c'est selon toute 
vraisemblance par suite d'un quiproquo. 

Blume, figure dans le Mus. Lugd. Bat., M, tab. 41 en A et 
en B, deux calices qui sont censé appartenir au L. floribunda 
Jack, le premier représente le bouton avec 6 cótes sans plus, le 
second figure l'opercule de la fleur formé, dit la légende géné- 


WO METUS MER ET NOS 


F. GAGNEPAIN. — LE LAGERSTROEMIA FLORIBUNDA JACK. 25 


rale (p. 3), par le calyce et la corolle ensemble; en réalité le 
calice épanoui et la capsule coupée transversalement sont repré- 
sentés vus de dessus. De corne il n'en est nullement question 
et rien ne nous autorise à penser, d'autre part, qu'il y a là deux 
espéces différentes. La conclusion qui s'impose est que le Lager- 
stræmia floribunda de Blume, avec 6 côtes, n'est pas celui de 
Jack qui en possède 12. 

Mais il reste cette idée que les lobes du calice de la figure B, 
pourraient être pris pour des cornes au sommet du tube du 


calice. Du reste dans le texte p. 126, Blume ne parle nullement 


de ces cornes. 

Kohne, le monographe allemand de la famille, dans les 
Lythraceæ du Pflansenreich, p. 256, dans la clef, p. 253, 
fig. 55 U, exprime et représente « des appendices, courts, 
étalés, rendant le bouton floral du L. floribunda six fois auri- 
culé sur le pourtour » c'est ce que j'appelle les cornes en con- 
trefort. 

Il résulte de cette double constatation que Blume et Kæhne 
se sont trompés sur le compte du L. floribunda Jack. 

Mais puisque Kæhne a appelé floribunda une espèce qui n'est 
pas cela, qu'est devenu le vrai floribunda Jack? Il l'a nommé 
turbinata Koehne et pour avancer ce fait, j'ai des preuves : 
1° la description qu'il donne de son L. turbinata; 2° le pseudo- 
type n° 2115 A de Wallich qui est bien un L. floribunda Jack 
et que Kohne rapporte à son L. turbinata; 3° le n° 240 de 
Schomburgk qui pour Kohne est le L. floribunda (voyez sa 


Monographie, p. 266) et qui n'est que le L. turbinata Jack; 


4° la figure 55 V qui, d'après Kœhne, représente le bouton de 
son L. turbinata. 
Puisque le Lagerstræmia floribunda Jack est pour Kchrie le 


1. Koehne a fait figurer dans le Pflanzenfamilien, II, 7, p. 14, fig. 5 et 
Tépéter dans sa Monographie du Pflanzenreich, fig. 55, p. 253, en V le 
bouton de son L. turbinata représenté 1,1, dit la légende. Ce bouton est 
haut de 13 millimètres dans le dessin et le calice mesure 7-9 millimètres 
d'aprés le texte. Dans la méme figure du Pflanzenfam., répétée dans la 
Monographie du Pflanzenreich, il figure en V le bouton du L. floribunda 
1/1; il mesure 15 millimètres et le texte correspondant est formel : calice 
de 8-9 millimètres. Voilà de singuliers boutons qui diminuent en s ouvrant, 
c'est-à-dire au fur et à mesure qu'ils grandissent. 


26 SÉANCE DU 14 JANVIER 1946. 


Lagerstræmia turbinata Kæhne, qu'est donc le L. floribunda 
Kohne non Jack? 

Reportons-nous aux Lythracées du Flora of Brit. India, 
IL, p. 577, espèce 9. Sous le nom de L. floribunda Jack, nous 
trouvons une var. cuspidata Clarke qui est le n° 2116 de Wallich 
et qui présente les fameuses cornes (cusps en anglais). Ici deux 
opinions peuvent étre admises : ou bien on est de l'avis de 
Clarke et ce n'est qu'une variété du L. floribunda; ou bien c'est 
une espèce propre (ce qui me parait probable, mais que je n'ose 
affirmer faute de preuves) et elle doit s'appeler L. cuspidata 
Wall. 

Le résumé de cette discussion sera le suivant : 

1* LAGERSTROEMIA FLORIBUNDA Jack! Clarke! Kurz! non Blume 
= L. turbinata Kœhne. 

2° LAGERSTRŒMIA CUSPIDATA Wall., n° 2116; L. FLORIBUNDA 
var. CUSPIDATA Clarke; L. floribunda Kœhne, non Jack, non B}: 


SÉANCE DU 28 JANVIER 1916 
PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 
M. F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président a le regret d'annoncer à là Société la mort 
de M. Heckel, correspondant de l'Institut, ancien profes- 


seur à la Falculté des Sciences de Marseille, et rappelle les 


travaux scientifiques du défunt. 


M. F. Moreau, en son nom et au nom de M"* Moreau fait 
la communication suivante : 


La structure des Cyanophycées symbiotes 
; des Peltigéracées; 


PAR M. ET Mme FERNAND MOREAU. 


Les Champignons des Lichens de la famille des Peltigéracées 
vivent souvent en symbiose avec des Algues de la famille des 
Nostocacées. Celles-ci contractent avec le Champignon une 
association durable chez les Peltigera et les Nephromium, une 
association éphémére dans les céphalodies du Solorina saccata. 

Etudier la structure des Cyanophycées en symbiose durable 
dans les Peltigera et les Nephromium, celle des Cyanophycées 
emprisonnées dans les céphalodies du Solorina, la comparer à 
la structure des Cyanophycées libres, tel est le but de la présente 


Note. 


Dangeard', en 1894, a déjà signalé que les gonidies bleues 
des Lichens possédaient la structure des Cyanophycées libres 


1. DANGEARD (P.-A.), Recherches sur la structure des Lichens (C. R. AC. 
Sc., 23 avril 1894). | | 


28 SÉANCE DU 28 JANVIER 1916. 


telle qu'elle était connue à cette époque. Depuis, nos connais- 
sances sur Ja constitution des Cyanophycées autonomes se sont 
enrichies de nombreux détails; nous allons montrer qu'ils se 
retrouvent dans la constitution des Cyanophycées symbiotiques. 


| 1° Cyanophycées des Peltigera. 


Nous en avons fait l'étude surtout chez le Peltigera horizon- 
talis. Elles se présentent sous la forme d'organismes unicellu- 
laires arrondis, souvent par petits groupes entourés de gélatine. 
Leur couleur est bleu verdâtre; mais le pigment ne semble pas 
fixé sur des plastes comme il l'est chez les Algues vertes. 

Les colorants nucléaires usuels, en particulier l'hématoxy- 
line et le bleu polychrome, mettent en évidence, au centre de 
la cellule, un appareil chromatique spécial, formé de cordons 
chromatiques ordinairement granuleux, qui tantót occupent une 
partie importante de la cellule, tantót se ramassent en son 
centre. Il correspond aux formations connues sous le nom de 
chromidium, appareil chromidial, chez les Gyanophycées auto- 
nomes. Lors de la division de la cellule les filaments de ce 
chromidium se partagent en deux groupes, réunis quelque 
temps par un filet chromatique mince, bientót séparés par la 
formation d'une cloison cellulaire. ; 

Dans le protoplasme périphérique de la cellule on observe 
des grains, souvent nombreux, que l'hématoxyline colore fai- 
blement, mais que le bleu polychrome colore d'une maniere 
plus intense, surtout à leur périphérie. Ils correspondent aux 
grains de cyanophycine des Cyanophycées libres. Dans les Cya- 
nophycées des Peltigera le bleu polychrome leur communique 
parfois une légére métachromasie rose. 

Le méme réactif colore en rouge intense des corpuscules 
métachromatiques qui occupent la partie centrale de la cellule. 

Parmi eux, nous avons trouvé chez le Peltigera rufescens 
une sphérule de grande taille, également métachromatique vis- 
à-vis du bleu polychrome, qui, par ses dimensions, sa position 
et sa coloration par le bleu polychrome, parait répondre au 
corps nucléoliforme des Cyanophycées vivant en liberté. 

Un ehromidium, un corps nucléoliforme, des grains de 


F. MOREAU. — CYANOPHYCÉES SYMBIOTES DES PELTIGÉRACÉES. 39. 


cyanophycine, des corpuscules métachromatiques, telles sont 
donc les diverses formations figurées que nous avons rencon- 
trées dans la cellule des Cyanophycées chez les Peltigera. 


2* Cyanophycées des Nephromium. 


Elles possèdent, chez le Nephromium parile, une structure 
analogue à celle des Cyanophycées des Peltigera. 

Le chromidium, généralement ici trés développé, occupe la 
majeure partie de la cellule de l'Algue. Des conditions d'obser- 
vations favorables nous ont permis d'y reconnaitre la présence 
d'un réseau achromatique sur la trame duquel sont disposés 
des granules chromatiques nombreux. 

L'hématoxyline colore quelquefois dans les mailles du réseau 
un ou deux gros corpuscules sphériques entourés chacun d'une 
auréole claire; nous les assimilôns à des corps nucléoliformes. 

Quelques grains de cyanophycine sont visibles dans le cyto- 
plasme cortical. 

Enfin, dans des préparations colorées au bleu polychrome 
après fixation au Bouin-Maire, on observe, comme chez le 


. Peltigera, des corpuscules métachromatiques qui se présentent 


ordinairement sous la forme de gros grains distribués parmi les 
filaments du chromidium, dans la partie centrale de la cellule. 
Dans quelques cas on trouve, en outre, des corpuscules méta- 
Chromatiques très nombreux et très petits dans le protoplasme 
périphérique, qui lui-même présente une teinte rougeâtre; les 
gros corpuscules de la partie centrale sont alors plus rares. Il 
arrive qu'ils disparaissent complétement; dans ce cas, le cyto- 
plasme tout entier est rougeátre et renferme de fines granu- 
lations métachromatiques répandues partout. 


3° Cyanophycées des céphalodies du Solorina saccata. 


Les Cyanophycées des céphalodies du Solorina saccata ren- 
ferment, comme les Cyanophycées des Peltigera, un chromi- 
dium, un corps nucléoliforme, des grains de cyanophycine, des 
Corpuscules métachromatiques. 


30 SÉANCE DU 28 JANVIER 4916. 


Nous retrouvons donc dans les Cyanophycées des Peltigé- 
racées la structure cytologique des Cyanophycées libres telle 
qu'elle nous est connue surtout depuis le travail de Guil- 
liermond t. Cette identité de structure qui se poursuit jusque 
dans les détails les plus infimes de leur organisation nous est 
une preuve, s'il en est encore besoin, en faveur de Ja nature 
algologique des gonidies des Lichens. 


(Travail du. Laboratoire de M. Dangeard.) 


M. Lutz résume le travail ci-dessous de M. Sudre : 


Observations sur quelques espéces 


du genre Hieracium 
Fragment V; 


PAR M. H. SUDRE. 


Les observations contenues dans les fragments précédents 
résultaient de l'étude des spécimens de mon herbier, de ceux 
de l'herbier G. Gautier et de l'Hieraciotheca, M. le professeur 
Flahault ayant eu l'amabilité de«me communiquer l'exemplaire 
de cette collection légué par G. Gautier à l'Institut de Botanique 
de Montpellier. Celles qui suivent ont été faites d’après l'herbier 
méme d'Arvet-Touvet, M. le professeur Mirande, directeur de 
l'Institut de Botanique de Grenoble, m'ayant obligeamment 
adressé les espéces du Catalogus que je ne connaissais pas ou 
qui me paraissaient douteuses. Que MM. Flahault et Mirande 


veuillent bien trouver ici l'expression de ma vive reconnais- 
sance. 


J. — PiLosELLA Fr. 


1. Hieracium Pilosella L. H. nevadense Arv.-T., p. 7. 

Le n° 605 de Porta et Rigo (Iter Aisp.), appelé H. nevadense 
par Arvet-Touvet, est une forme qui ne parait guére différer de 
l'H. polyzystum N. et P.; le n° 707 (565), de la méme publica- 


1. GUILLIERMOND (A.), Contribution à l'étude cytologique des Cyanophycées 
(Rev. gén. Bot., t. 18, 1906). 


H. SUDRE. — OBSERVATIONS SUR QUELQUES HIERACIUM V. 31 


tion, est bien différent du précédent et si, dans l'herbier Arvet- 
Touvet, il porte le nom d'A. nevadense, il est cité dans le Cata- 
. logus (p. 9) comme étant aussi l'H. argentinum Arv.-T.! 


H. capillatum Arv.-T., p. 7. 
Nombreux échantillons d'Espagne; ils appartiennent tous à 
lH. tardans N. et P. 


6. H. neohybridum Arv.-T., p. 10. 

Méme plante, mais cueillie trop tót et non développée, que 
lH. leptobrachium Arv.-T. et G. (n° 39, p. 25), placé dans le 
groupe Setigerina, fort éloigné des Rosellina! 


46. H. turcicum Arv.-T., p. 29, non N. et P. 

Forme trés remarquable, paraissant se rattacher à l'H. Fus- 
Sianum Schur, et voisine de l'H. hololeion N. et P., dont elle 
differe par son inflorescence oligocéphale et sa tige peu feuillée. 
Je l'appelle H. janinense. 


II. — SrENoTHECA Fr. 


2. H. Rostanii Arv.-T., p. 31. 

Je ne vois nullement l'influence de l'H. staticifolium Vill. 
dans la plante récoltée par Rostan, plante méritant d'étre 
étudiée sur de bons et nombreux spécimens et qui pourrait bien 
n'être qu'une variation de l'H. grecum Boiss. et Heldr. Cette 
dernière espèce manque dans l'herbier d'Arvet-Touvet. La 
plante des Abruzzes rapportée à lH. Negelianum Panc. par 
Arvet-Touvet (Cat., p. 33) appartient aussi à l'H. grecum ; je 
crois qu'il en est de méme de l'A. cylleneum Hal., décrit sur 
des exemplaires cueillis trop tót et non fleuris. 


III. — ARCHIERACIUM Fr. 


3. H. fractiflexum Arv.-T., p. 36. 
À peu prés la méme plante que l'H. vindobonense Wiesb. 


12. H. Boissieri (Huet du Pav.) Arv.-T., p. 44. E s 
La plante des Abruzzes diffère de l'H. Boissieri tel qu'il a 
été précisé par Nægeli et Peter, l. c., p. 150, par sa tige beau- 


32 SÉANCE DU 28 JANVIER 1916. 


coup plus élevée et bien plus feuillée, hypophyllopode et non 
phyllopode, par ses feuilles manifestement et longuement 
poilues, même en dessus, ses capitules beaucoup plus grands; 
elle a le faciès de l'H. elongatum Willd., mais est abondamment 
couverte de longs poils fortement dentés. Je l'appelle H. apru- 
tiorum. 


35. H. prionatum Arv.-T., p. 62. 


La plante des Alpes lémaniennes se rattache à PH. dentatum 


Hop.; celle du mont Cenis est bien différente et voisine de 
l'A. pulchrum Arv.-T. | 


36. H. neopolytrichum Arv.-T., p. 63. 
A peu près la même plante que celle qui porte le nom 


d'H. veymontinum Arv.-T., p. 79; se rattache au groupe de 
PH. dentatum Hop. 


40. H. Guilligenum Arv.-T., p. 66. 


Ne diffère pas de l'H. cirritum var. tenellum Arv. T., indiqué 
p- 85. 


50. H. circinatum Arv.-T., p. 73. 


On doit lire H. cincinnatum (Arv.-T. herb. !) non Fr. Je l'ap- 
pelle H. cincinnatulum. Groupe de l'H. dentatum Hop. 


60. H. hastifolium Arv.-T. et Wilcz., p. 80. 
Semble appartenir au groupe de l'H. Oreades Fr. 


63. H. scutatum Arv.-T., p. 83. 
Se rattache à l'H. bifidum Kit. 


14. H. Lobelianum Arv.-T. et Senn., p. 90. 

Deux plantes différentes appartenant l'une à l'H. candicans 
Tsch., l'autre à PH. Schmidtii Tsch. 

18. H. calyptadenum Arv.-T., p. 95. 

Mème plante que celle qui porte le nom d'H. spathodontum 
Arv.-T. (n° 34, p. 61) et qui est l'A. basifoliatum N. P., du 
groupe de l'H. dentatum Hop. 

86. H. pulviscapum Arv.-T., p. 101. 

Je vois dans cette forme l'H. pictum Schl. Il y a une rosette 
à feuilles glanduleuses qui appartient apparemment à IH. humile 


H. SUDRE. — OBSERVATIONS SUR QUELQUES HIERACIUM. V. 33 


Jq., et ce mélange de spécimens différents explique l'erreur 
commise par Arvet-Touvet. 


90. H. Corteyanum Arv.-T., p. 103. 

La plante de la Dróme parait n'étre qu'une forme rabougrie 
de l'H. pulmonaroides Vill.; celle de Riddes est à rapprocher 
de l'H. pseudoligusticum Grl. 


91. H. spelæoides Arv.-T., p. 106. 

Spécimens peu homogènes, correspondant les uns à l'A. am- 
plexicaule var. gracilentum Arv.-T. Alp., p. 50, d'autres à 
lH. speluncarum Arv.-T. ou à l'H. segranum, mentionné plus 
bas, méme n°; enfin quelques autres, à involucre poilu, sont 
tout à fait différents des précédents. 


93. H. petrophilum Arv.-T., p. 107. 

Le type des Alpes est une forme de lH. amplexicaule L., 
celui des Pyrénées ne diffère pas de la var. B. et est l' H. Violle- 

tianum Timb-Lag. ! 


97. H. sisymbrellum Arv.-T., p. 111. 
Ne diffère pas sensiblement de VH. Legræanum Arv.-T., 
p. 110. 


106. H. aldeanum Arv.-T., p. 121. 

J'ai déjà fait observer que mes spécimens avaient le récep- 
tacle cilié. Dans la plante de Mijanés le réceptacle semble bien 
nu, mais il a été rongé par une larve d'insecte! Dans les échan- - 
tillons du port dé Paillères, il est manifestement cilié: Il y a 
donc eu ici erreur d'observation ! ~ 


114. H. baseoplecum Arv.-T., p. 126. l 

Est pseudophyllopode et ne me parait pas différer des échan- 
tillons que je possède et qui sont déterminés H. lactucifolium 
f. denticulata par Arvet-Touvet. > 


117. H. leptocoleum Arv.-T., p. 129. 
Forme grêle de l'H. neocerinthe Fr. (H. Gouanii Arv.-T.). 


166. H. bæticum Arv--T. et Rev., p. 163. | 
à Me parait être la méme plante que l'H. Bourgeaui Boiss. 
.!ndiqué au n° 349, dans une autre section. : 
T. LXII. (SÉANCES) 3 


34 SÉANCE DU 28 JANVIER 1916. 


186. Hieracium protocerinthe Arv.-T. et Senn., p. 178. 
Même plante que I H. periplecum Arv.-T., Cat. 205 [non Bull. 
Soc. bot. Fr. (1894), p. 355]. 


188. H. vernicosum Arv.-T., p. 180. 
Ne diffère pas de l'A. Gouanii Arv.-T., et est par conséquent 
un H. neocerinthe Fr. : 


193. H. corrosifolium Arv.-T., p. 185. 

C'est IH. erosulum Arv.-T. et G., indiqué du reste dans la . : 
méme localité. A` remarquer que les deux plantes sont classées . 
dans deux groupes différents ! 


203. H. asturicum Arv.-T., p. 192. 

L'unique exemplaire de l'herbier d'Arvet-Touvet, provenant 
de Gavarnie (leg. Coste), est un H. conocerinthe Arv.-T. et G. 
(n° 218), plante d'un autre groupe. 


220. H. Lamarckianum Arv.-T., p. 208. 

Forme robuste, macrophylle, à feuilles dentées, de l'H. cer?n- 
thoides L.; est totalement distinct de l'H. alatum Lap., à, côté 
duquel il est placé. 


261. H. lachnopsilon Arv.-T. et G., p. 238. 

La plante de Moligt est un H. oleicolor Arv.-T. (pro max. p.); 
celle du Laurenti, qui n'en diffère pas, est l'H. vicinum Timb., 
nom bien antérieur à ceux d'Arvet-Touvet! 


262. H. sarretoides Arv.-T. et Coste, p. 238. 

Plante glanduleuse sur les feuilles, caractére trés apparent 
sur les échantillons que j'ai obtenus par semis. Appartient à la 
section Amplexicaulia Fr. 


214. H. dipsacitolium Arv.-T., p. 248. 

La forme du Laurenti est VH. Lazergesii Jeanb. et Timb.! 
C'est la méme que celle de Lavelanet qu'Arvet-T Ouvet a appelée 
H. neodipsaceum!, la méme aussi que celle de l'Aude qui a 
recu les noms d'H. plecophyllum et Donosianum (n* 2713). 

Un autre H. dipsacifolium, de San-Hilari, est bien distinct 
du précédent, surtout par ses feuilles poilues en dessus et ses 
glandes bien plus abondantes, descendant jusqu'au bas de la 
tige. Je l'appelle H. dipsacifrons. 


H. SUDRE. —- OBSERVATIONS SUR QUELQUES HIERACIUM. V. 35 


219. H. perclusum Arv.-T., p. 252. 
C'est l'H. neocerinthe Fr. var. altissimum Fr. 


280. H. Kunzeanum Arv.-T., p. 253. 
Les exemplaires de Moligt correspondent à l'H. heterosper- 
mum var. niveobarbatum, indiqué p. 422. ` 


294. H. marmoreum (Vis. et Panc.) Arv.-T., p. 261. 

La plante d'Orienska Lokva (leg. Vandas) n'est pas l'H. mar- 
moreum Vis. et Panc. tel qu'il a été décrit avec précision par 
Negeli et Peter, t. II, p. 333. Je l'appelle H. Vandasii. Cet 
Hieracium diffère de l'H. marmoreum Vis. et Panc. par sa tige 
plus élevée, atteignant 6 décimètres, plus feuillée (16 f. cauli- 
naires); par ses feuilles bien plus étroites et acuminées, les 
moyennes lancéolées, les supérieures oblongues-lancéolées, 
sessiles, à base arrondie, mais non embrassante, toutes entiéres . 
9u faiblement sinuées-denticulées; par ses pédoncules non 
poilus, mais trés glanduleux; ses capitules plus petits, de 
8-9 millimétres de long (et non de 12-13), trés glanduleux, à 
poils simples nuls ou trés épars; enfin par la pilosité des feuilles 
et du bas de la tige beaucoup plus dense. Ses feuilles insensi- 
blement atténuées au sommet, ni panduriformes ni embras- 
santes, le distinguent facilement de l'H. calophyllum Uecht., 
qui croit dans la méme localité. 


H. auritum Arv.-T., p. 261; H. marmoreum Petrovic. 

Se basant sur l'exem plaire ci-dessus, Arvet-Touvet avait con- 
sidéré comme mal déterminée la plante de Petrovic; or cette 
plante appartient bien à lH. marmoreum Vis. et Panc. et semble 
correspondre à la sous-espèce Pavlovicii N. et P., l. c., p. 334. 


324. H. Litardierei Arv.-T., p. 284. 

Les échantillons récoltés par M. de Litardière à Pico de Arbas 
ne diffèrent pas de l'A. comosulum Arv.-T. et G., qui est placé 
dans un autre groupe; ceux de M. Gandoger sont trés mauvais 
et à peu prés indéterminables. 


H. Labillardierei Arv.-T., p. 285. 
Poils denticulés; ne diflére pas de l'H. Vranjanum Panc. 


= H. markovanum Arv.-T. 


36 SÉANCE DU 28 JANVIER 1916. 


Hieracium hirticollum Arv.-T., p. 285. 
La forme du Lautaret appartient à UJ. rupicolum Fr. ; celle 
. du mont Seüse à l'A. cæsioides Arv.-T. (n° 351). . 


339. H.*geminiflorum Arv.-T. et G. el H. lateriflorum Arv.-T., 
p. 298. : 
Appartiennent à l’ H. Oreades Fr. 


340. H. subacanthum Arv.-T. et Gdg., p. ud - 
Ne diffère pas de l'H: buglossoides Arv.-T., qui est une 
simple variété de l'H. onosmoides Fr. 


312. H. microglossum Arv.-T., p. 301. 
Réceptacle cilié; à rapprocher de l'H. pyrenaicum Jord. 


349. H. microscapum Arv.-T., p. 307. : 

N'est vraisemblablement qu'une forme naine, cueillie trop 
tôt, car les spécimens ne sont pas fleuris, de l'A. majorcanum - 
Arv.-T., placé dans le groupe suivant (n° 351) et qui devrait - 
plutôt être mis dans le voisinage de l'H. rupicólum Fr. 


351. H. bujedoanum Arv.-T., p. 310. 

Ne me parait guère différer de l'H. canillosum Arv.-T. etG., 
placé dans la section Cerinthoidea (n° 246); le réceptacle présente 
quelques rares cils; mais il est aussi PME glabre dans 
lH. canillosum. 


362. H. canibifidum Arv.-T., p. 320. 
Appartient à l'H. cæsioides Arv.-T. 


364. H. rhodorhizum Arv.-T., p. 323. 


Même plante que l'A. tachy het Arv. -T., p. 305, mis dans 
un autre groupe. 


365. H. tenebricans Arv.-T., p. 327. 
C'est mon H. pallidifrons. 


H. atrovirens (Guss.) Arv.-T., p. 327. 

Les échantillons ainsi déterminés comprennent : H. similatum 
Jord., H. bifidum Kit., H. cinerascens Jord., H. viridicollum 
Jord., H. prasinòphyllum Sud., H. recensitum Jord. et autres. 


367. H. rhodocoleum Arv.-T., p. 330. 
Ne diflére pas de FH. pallidulum Jord. 


H. SUDRE. — OBSERVATIONS SUR QUELQUES HIERACIUM. V. a1 


369. H. scleropheum Arv.-T., p. 331. 
Encore un H. cæsioides Arv.-T. La var. petarelense est un 
H. rupicolum Fr. 


372. H. danicum Arv.-T., p. 334. 
Ne semble pas différer de l'H. Gibsonii Backh. 


314. H. paragonum Arv.-T., p. 335, non N. et P. 

Existe aussi dans les Vosges (H. vogesorum Zahn, exsicc.); 
est très rapproché de l'H. Charbonneïii Sud., et n'en est sans 
doute qu'une variété. ' 


H. Heribaudianum Arv.-T., p. 336. 

Décrit et distribué depuis longtemps par moi sous le nom . 
d'H. Charbonnelii (H. commixtum Jord. var. Charbonnelii Sud. 
prius). Les macules des feuilles sont dues à une maladie crypto- 
gamique! 


. 919. H. caudatum Arv.-T., p. 375. 
C'est un H. Oreades Fr. 


316. H. torticaule Arv.-T., p. 338. 
La forme de l'Isère est mon H. sch?stogenes; la var. micran- 
thum, d'Espagne, a les-apparences d'un H. picturatum Jord. 


319. H. candelanum Arv.-T., p. 342. 

J'ai récolté cette plante dans la montagne de Ruda (vallée 
d'Aran) et l'ai décrite sous le nom d'H. argillaceum Jord. var.” 
piletophyllum. 


392. H. dermophyllum Arv.-T. et Briq., p. 359. 
Même plante que les H. hemiplecum Arv.-T. (n° 388) et 
H. hemiplecoides Arv.-T. et G. (n° 389). 


410. H. arifolium Arv.-T., p. 375. 
C'est bien l'H. perfoliatum Froel. 


411. H. glastifolium Arv.-T., p. 375. 

C'est I H. bupleurifolium Tsch. 

422. H. joconianum Arv.-T., p. 387. | 

Je ne puis le distinguer de l'H. Cottianum Arv.-T. Du reste 
le n° 469 bis de la Société dauphinoise est appelé H. Cottianum 
par Arvet-Touvet dans l'herbier G. Gautier et H. joconianum 
dans celui d'Arvet-Touvet. 


38 SÉANCE DU 28 JANVIER 1916. 


431. Hieracium phæcasiifolium Arv.-T., p. 400. 
Le type a. normale appartient à l H. Sieberi Tausch et est très 
rapproché de l'H. ochroleucum Schl. 


La var. B. microcephalum est une forme à stigmates jaunes- 
et achaines très páles de l'H. ramosissimum Schl. 

442. H. viscosoides Arv.-T., p. 403. 

Mélange d'H. visosum et d'H. lactucifolium Arv.-T. 

454. H. blanditum Arv.-T., p. 419. 

Je ne puis distinguer cette plante de l'H. provinciale Jord. 
Spécimens cueillis trop tôt, non fleuris; la grappe n'est nulle- 
; ment subunilatérale. 

455. H. ferulinum Arv.-T., p. 420. 

Encore un mélange de plusieurs plantes différentes, la plu- 
part rabougries et indéterminables. : 

458. H. levitrons Arv.-T. (non Sud.), p. 432. 

N'apparlient pas à ce groupe. Voisin ic UH. vagum Jord., du 
groupe de l'H. boreale Fr., mais feuilles denticulées, plante 
| entièrement lisse. Je l'appelle H. vagum Jord. var. microdontum. 

H. pesianum Arv.-T. et Belli, p. 430. : 

Me parait aussi une simple variété de l'H. vagum: Jord. 
(H. vagum Jord. var. pesianum Sud.). 

466. H. ficifolium Arv.-T., p. 434. | 

Le collecteur de la plante d'Ax est feu Guilhot! et non G. Gau- 
tier. Jordan cultivait une forme identique qu'il appelait H. pau- 


cidentatum Jord. C'est pour moi une simple variété (v. pauci- 
dentatum) de l' H. tridentatum Fr. 


M. Gagnepain fait la communication suivante : 


T—— 


F. GAGNEPAIN. — REVISION DU GENRE CIRCÆA. 39 


Revision du genre Circæa; 


PAR M. F. GAGNEPAIN. 


Si on se reporte aux trois espèces de Circæa de la flore 
française, on se fait rapidement l'idée trés nette qu'elles sont , 
trés voisines et parfois se distinguent. Cela tient à deux faits 
également certains : 1° leurs affinités sont réelles; 2° Ja 
plupart des auteurs n'ont pas su en dégager les caractères 
distinctifs. 

Ce qui vient d'étre affirmé des espéces francaises doit l'étre 
aussi des espèces exotiques et pour les mêmes raisons. A 
Première vue toutes se ressemblent; à l'examen attentif, on 
découvre des différences certaines et on peut grouper les échan- 
üllons; mais ce n'est qu'aprés une analyse patiente et minu- 
tieuse que le botaniste peut faire ressortir et préciser les 
différences de ces groupes. 

Ce qui a contribué encore à entretenir la confusion et l'incer- 
litude c'est la large dispersion de la plupart des espéces. 
Résultat : telle espéce américaine a recu l'autonomie alors que 
ce n'est qu'une forme du Circza 'alpina. Or le C. alpina, qui 
existe en France, se trouve en Europe orientale, dans les Indes 
anglaises, en Chine méridionale et septentrionale, au Japon, au 
Canada, pour neciter que quelques jalons dans son aire immense. 
Plusieurs espéces décrites du Japon se retrouvent jusque dans 
le sud de la Chine. Cela n'est pas fait pour éviter des erreurs à 
ceux qui, par penchant ou par négligence, sont tentés de faire 
des espèces géographiques. 

é On verra plus loin que j'ai attaché une grande importance au 
disque de la fleur des Circæa. J'ai remarqué, en outre, que, 
dans ]a plupart des échantillons du Muséum appartenant au 
C. alpina, il y a des renflements fusiformes ou ovoides termi- 
nant les racines. 

Pour la curiosité du fait, j'ai recherché dans beaucoup de 
Flores générales ou locales de la France s'il était fait mention 
du disque des Circæa en général et des racines tubéreuses du 
C. alpina. Ces recherches faites dans seize Flores francaises 


40 ' SÉANCE DU 28 JANVIER 19416. 


indiquent clairement que le genre Circza n'a pas été étudié 
suffisamment par leurs auteurs. Grenier et Godron, Rouy et 
Foucaud parlent d'un disque sans en tirer aucun avantage pour 
la distinction des espèces; les autres auteurs méme n'en ` 
soufflent mot, et aucun n'a signalé la présence des tubercules 
du C. alpina, sauf Villars, Histoire des plantes du Dauphiné, 
II, p. 21. Poursuivant mes recherches, j'ai consulté des Flores 
européennes sans avoir plus de chance. Pourtant Willkomm et 
Lange, Prodromus Flore Hispanice, III, p. 189, décrivent les 
tubercules du C. alpina. Avec les ouvrages généraux nous 
serons plus heureux : le vénérable Tournefort, Institutiones, 
tab. 155, bien que sa figure soit trop peu grossie, indique le 
disque. Le Maout, Atlas classique, p. 2, Le Maout et Decaisne, ; 
Traité de botanique, p. 294, le représentent deux et trois fois ; 
Baillon, Histoire des plantes, VI, souligne son existence, p. 471, 
dans trois figures; Engler et Prantl, Pflanzenfamilien, MI, 7, 
p. 222, n'ont garde de l'oublier et le figurent pour le C. lute- 
tiana. Le résultat de ces recherches est à la confusion des 
Flores, qui n'ont rien su voir, comme si elles s'étaient copiées 
les unes les autres. 

M. H. Léveillé a publié en quelques pages‘ une revision du 
genre oü il admet cinq espéces en tout, relégue les C. intermedia 
et alpina à la condition de race, n'a vu lui, monographe de la 
famille, ni le disque différent dans nos espéces francaises, ni 
les tubercules du C. alpina. 007 

Dans ces conditions le besoin ne se faisait pas sentir d'une 
revision aprés celle de MM. Ascherson et Magnus, in Bota- 
nische Zeitung, XXVI, 1870, pp. 745-161-7171. Mais M. H. Lévillé 
parait avoir complètement ignoré cette dernière. 

Ascherson et Magnus, à ma connaissance, ne parlent pas du 
disque des Circæa et certainement ne s’en servent pas dans la 
distinction des espèces (l. c., p. 787). A part le caractère très 
important qu'ils utilisent en premier lieu, basé sur le nombre 
de loges de l'ovaire, les autres caractères sont issus du 
système végétatif. Ils sont done éminemment variables par 
nature, de plus difficiles à préciser et ce n'est pas ce qui peut 
empécher les espéces de rester imprécises. Outre ces distinc- 


1. Bull. Acad. intern. Géogr. bot., 1912, n^ 274 (err. 273), pp. 217-224. 


— 


F. GAGNEPAIN. — REVISION DU GENRE CIRCÆA. 4t 


tions, certaines sont prises dans des états successifs d'organes 
floraux ; ces caractères doivent donc être rejetés comme transi- 
toires. Tels sont par exemple : 

4° La bifidité du stigmate qui est d'abord en massue et parait 
entier, puis devient nettement bilobé et à lobes divergents. 

2* La longueur des étamines, dont le filet s'allonge depuis 
l'anthése jusqu'à la maturité de la ffeur. 

3° La forme des pétales qui sont plus ou moins atténués à la 
base suivant l’âge. 

W Enfin il n'y a pas jusqu'à la pilosité de l'ovaire et du fruit 
qui s'allonge en vieillissant. 

Par contre il y a un organe qui donne un caractère de 
premiére importance : c'est le disque présent et saillant, ou 
inclus et nul. On le voit déjà trés net dans le bouton comme 
un bouchon posé sur le goulot de bouteille du calice. Il se 
présente comme à peine enfoncé, enfoncé à demi, ou tout à fait 
invisible, comme nul. Ce caractère dans le même individu, dans 
la même inflorescence existe à tous.les âges, comme j'ai pu- 
m'en assurer. 

Il existe constamment dans la méme espèce, le Circæa lute- 
tiana, dans laquelle il a été vu par Tournefort, Le Maout, 
Baillon, Engler et Prantl et par moi en toute occasion. J'ai ana- 
lysé de nombreuses fleurs d'une espéce dans laquelle il n'est pas 
visible et où je l’ai toujours vainement cherché. La présence 
ou l'absence du disque est de valeur spécifique; car cet organe 
9st interne, libre de toute influence extérieure et, destiné à 
disparaitre avec la fleur, ne peut avoir de modifications impor- 
tantes, Comme la fleur, il est extemporané, donc exclusivement 
héréditaire. La forme des anthères serait sans doute excellente; 
Mais comme elles sont toujours orbiculaires le caractère devient 
Sénérique, sans importance dans les coupes spécifiques. 

Les pétales sont toujours émarginés ou bilobés, sauf dans un 
cas (C. Delavayi H. Lév.) où certainement ils sont bilobés avec 
un lobe médian plus petit. Je suis en.cela parfaitement d'accord 
àvec l'auteur de l'espèce. 

Le fruit est globuleux ou piriforme, très hérissé ou à peine; 
mais si ces différences sont bonnes, il y en a une meilleure 
dans le nombre de côtes, deux ou quatre, qu'il présente. 


42 E SÉANCE DU 28 JANVIER 1916. 


La discussion des caractères étant faite, je puis les utiliser. - 
Comme presque toutes mes clefs, celle-ci se servira d'abord des 
caractères les plus internes; ‘elle sera donc centrifuge. 


A. Disque non saillant, réduit à un faible 
épaississement à la base des lobes 
du calice. 
a. Fruit piriforme ou en massue peu 
hispide; loge 1; nervures 2; 
tubercule à l'extrémité de la 
LOGS, ie eue Leo ae rl 1. C. alpina L. 
b. Fruit globuleux, hispide; loges 2; 
côtes 4, peu saillantes sur le 
But. x oer eri 2. C. cordata Royle. 
B. Disque très saillant en cylindre; loges 2. 
a. Pétales bilobés ou émarginés. 
a. Pétales émarginés ou superfi- 
ciellement bilobés ; ovaire 
glabre, globuleux, se dé- 
veloppant en fruit piri- 
forme, hispide,sanscótes. 3. C. erubescens Franch. Sav. 
8. Pétales bilobés jusqu'au mi- l 
lieu. ? 
O Fruit piriforme à côtes 
nulles ; poils du fruit 
blanchâtres........ 4. C. lutetiana L. 
O Fruit presque globuleux 
àcótesounervures4, 
poils roussátres.... 5. C. mollis S. et Z. 
b. Pétales bilobés avec un lobe plus - 
court au milieu, faisant le 
3e lobe; fruit piriforme à 4 
nervures saillantes.......... 6. C. Delavayi H. Lév. 
Espéce non analysée .......... 7. C. repens Wall. 


Dans la clef précédente trois espéces souvent reconnues 
manquent; ce sont : 1° C. intermedia Ehrh.; 2° C. pacifica 
Asch. et Magnus. ; 3° C. quadrisulcata Franch. et Sav. (Maxim.). 

1° Le Circea intermedia Ehrh. est une forme plus élevée et 
plus robuste du C. alpina L., préférant les régions alpestres 
plutót qu'alpines. Cette plante n'a pas le disque saillant du 
C. lutetiana L.; il est réduit à un simple bourrelet qui unit les 
deux sépales. 

Les échantillons de C. intermedia sont souvent en mélange 
dans l'herbier du Muséum avec des C. alpina. Je n'ai pas vu de 


tubercules à cette plante; mais ce n'est pas une preuve qu'ils 
manquent dans les individus vivants. 


P.-A. DANGEARD. — SUR DES CULTURES DE -GONIUM SOCIALE. 43 


Le C. intermedia se relie trés bien par la var. imaicola Asch. ` 
et Magn. de l'Asie centrale et par tous les intermédiaires au 
C. alpina L. 

2 C. pacifica Asch. et Magn. — Une plante de l'Amérique 
du Nord; elle offre des tubercules, des tiges plus élevées, des 
feuilles plus développées que le C. alpina. Elle a des fleurs de 
C. alpina, sans disque. C'est une simple forme analogue au 
. C. intermedia. Son principal caractère distinctif est qu'elle croit 

. en Amérique. Il y a d'ailleurs au Japon une forme qui ne peut 
en être distinguée et que M. H. Léveillé appelle C. alpestris 
Wallr. 

La forme ordinaire du C. alpina se trouve en Amérique du 
Nord et au Japon. 

3° C. quadrisulcata Franch. et Sav. (Maxim.). — Maximowicz 
a fait de cette plante une var. quadrisulcata du C. lutetiana. 

L'affinité exprimée est erronée. En 1870, dans leur revision, 
Ascherson et Magnus (/. c., p. 781) en font une sous-espèce de 
C. lutetiana. Je ne puis la distinguer du C. mollis S. et Z. que 
comme une simple variété. 


M. Dangeard, remplacé au fauteuil de la présidence par 
M. Bois, présente une culture sur gélose du Gonium sociale 
et expose, comme suit, les observations qu'il a faites sur 
cette Volvocinée : 


Note sur des cultures de Gonium sociale; 


PAR M. P.-A. DANGEARD. 


Le genre Gonium comprend deux espéces : dans l'une, qui 
est le G. pectorale, les colonies sont composées de seize cellules 
disposées sur un seul plan : dans la seconde, le G. sociale, les 
colonies comprennent seulement quatre cellules. 

Ce genre appartient à la famille des Volvocinées que les 
naturalistes rangeaient autrefois parmi les Protozoaires : en 
établissant l'importance du mode de nutrition pour la distinc- 
tion des animaux et des végétaux, dans nos recherches sur les 


AA ; ‘SÉANCE DU 28 JANVIER 1946. 


organismes inférieurs, nous avons contribué à faire classer 
définitivement sans doute les Volvocinées parmi les Algues. 

S'il était nécessaire de fournir de nouveaux arguments en . 
faveur de la nature végétale des Volvocinées, les observations 
que nous allons rapporter seraient décisives : en eflet, nous 
avons réussi à cultiver depuis bientôt un an le Gonium sociale 
dans des liquides exclusivement minéraux : le carbone était | 
donc comme pour les autres plantes vertes exclusivement 
emprunté à l'assimilation chlorophyllienne. 

Le professeur Chodat, de Genéve, a déjà cultivé dans les 
mêmes conditions plusieurs espèces de Chlamydomonas qui 
appartiennent à une famille voisine‘. Mais c'est la première fois 
sans doute qu'un représentant de la famille des Volvocinées est 
obtenu en cultures artificielles. 

Le Gonium sociale a été récolté au début de mai 1915 : nous 
l'avons isolé et cultivé sur différents milieux nutritifs : liquide 
minéral Grintzesco °, liquide calcique Errera, liquide Grintzesco 
additionné de 1 p. 100 de glucose, agar rendu nutritif avec le 
liquide Grintzesco, etc. ; z 

Le développement dans les milieux liquides.a donné d'excel- 
lents résultats. Il semble que l'espèce préfère les milieux à 
réaction légèrement acide : le développement ne s'est pas pro- 
duit dans les liquides rendus alcalins par quelques traces de 
carbonate de potassium; sur l'agar nutritif, les colonies pous- 
sent trés lentement et seulement en surface. L'espèce est for- - 
tement aérobie, contrairement aux Scenedesmus, aux Chlorella 
qui se développent bien dans la profondeur de la piqüre d'ino- 
culation. 

Dans cette Note préliminaire nous noterons rapidement les 
observations auxquelles ces cultures ont donné lieu. | 

1° Tout au début, nous avons remarqué que la division des 
cellules d'une colonie, au moment de la reproduclion, se pour- 


suit quelquefois jusqu'au stade huit, au lieu de s'arréter au 
stade-quatre. 


1. CHODAT, Monographies d'Algues en culture pure, Berne, 1913, p. 168. 
?. Eau distillée, 1000 grammes; nitrate de calcium, 0,5; chlorure de 


potassium, 0,5; sulfate de magnésie, 0,5; phosphate de potassium, 0,5; 
sesquichlorure de fer, traces. | 


P.-A. DANGEARD. — SUR DES CULTURES DE GONIUM SOCIALE. . 45 


2° Dans la nature, les deux bipartitions successives sont 
longitudinales et les quatre cellules de chaque colonie se trou- 
vent ainsi dans le méme plan : dans les cultures, les biparti- 
tions sont encore longitudinales, mais dés la premiére, il se 
produit souvent un déplacement des deux cellules formées, ce 
qui fait qu'au stade quatre et au stade huit, les cellules ne sont 
plus dans le méme plan. 

3° Ce fait explique pourquoi dans les cultures, les colonies 
sont rares : chaque cellule s'isole de la cellule-mére sous forme 
d'une zoospore : les zoospores sont mises en liberté soit au 


stade deux, soit aux stades suivants. 


Les colonies deviennent ainsi de plus en plus rares :,ce phé- 
noméne a déjà été observé par Chodat sur les Scenedesmus qui 
au lieu de former des cénobes de quatre cellules ou davantage 


dans les cultures se montre sous la forme dissociée (Dactylo- 


coccus). 

4° Sur des cultures à l'agar nutritif, la formation des flagel- 
lums continue à se faire dans quelques cas : les deux flagellums 
possédent leur longueur ordinaire, mais ils sont un peu plus 
gros et paraissent rigides, parfois, ils sont remplacés par deux 
petites sphérules antérieures, ce qui rappelle un mode de dégé- 
nérescence qui se produit chez les zoospores lorsque celles-ci 
sont placées dans des conditions défavorables. 

5^ Il arrive que dans la bipartition des cellules d'une colonie 
9u celle d'une zoospore, il se produit des irrégularités : cer- 
taines sont en avance sur les autres; si ces cellules restent sans 
être libérées à l'état de zoospores, il se produit des colonies pal- . 
melloides d'aspect variable. 

6° La structure cellulaire du Gonium sociale comprend un 
gros chromatophore en cloche avec un gros pyrénoide : ce 
chloroleucite limite la chambre antérieure qui contient le noyau. 

Le cytoplasme de cette chambre antérieure contient des 
globules chromatiques dont nous avons signalé la présence 
en 1899, chez les Chlamydomonadinées sous le nom de grains 
de chromatine ou de grains fuchsinophiles ?. 


1. GHopar, lot. cil. et observations personnelles. — bo 
2. DANGEARD (P.-A.), Mémoire sur les Chlamydomonadinées (Le Botaniste, 
Série VI, p. 171). 


46 SÉANCE DU 28 JANVIER 1916. 


Reichenow a retrouvé en 1901 ces grains dans une Chla- 
mydomonadinée, l'Hæmatococcus pluvialis* et il les assimile 
aux corpuscules métachromatiques que différents auteurs ont 
étudié chez les Protistes, les Algues et les Champignons *. 

Ces corpuscules sont extrémement nombreux dans la chambre 
cytoplasmique du Gonium sociale : on peut les colorer soit avec 
le bleu de crésyl, le bleu de méthyléne, la fuchsine, la safra- 
nine, l'hématoxyline, etc. 

La bibliographie relative à ces corpuscules métachromatiques 
chez les Champignons, les Algues et les Protistes est déjà trés 
considérable; on essaie de les rattacher par leur origine aux 
mitochondries d'une part, aux chloroleucites de l'autre. 

Nos observations personnelles que nous développerons ulté- 
rieurement ne nous permettent pas de souscrire entièrement à 
ces conclusions. 

En effet, nous avons eu l'occasion d'étudier ces corpuscules 
chez beaucoup de Chlamydomonadinées : nous en avons cons- 
taté la présence dans les Chlorella, les Scenedesmus les Sticho- 
coccus, etc. ; ces grains ne se trouvent. jamais dans le chloroleu- 
cite : ils sont toujours situés dans le cytoplasme contrairement 
à ce que M™ Moreau et Guilliermond ont constaté pour les 
Spirogyra et diverses Algues filamenteuses *. 

Si ces dernières observations sont confirmées, il faudra 
admettre ou bien que les corpuscules désignés sous le nom de 
grains de métachromatine peuvent avoir une origine différente 
ou bien que les corpuscules désignés sous ce nom comprennent, 
comme nous le croyons, plusieurs catégories différentes 
d'éléments, dont il faudra établir séparément la nature et 
l'origine. . 


1. REICHENOW, Arb. a. d. kais. Gesundheitsamt, Bd. 33, Heft. I, 1909. 

2. Consulter : GUILLIERMOND, A propos des corpuscules métachromatiques 
ou grains de volutine (Arch. f. Protistenkunde, neuzehnter, Band. 1910). 

3. Mme MOREAU, Les corpuscules métachromatiques chez les Algues. (Bull. 
Soc. bot. de France, 1913); GUILLIERMOND, Recherhes sur le chondriome chez 
les Champignons et chez les Algues (Revue générale de Botanique, 1915). 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la : 
mort du fils de M. Garraud, tué à l'ennemi. M. le Président 
exprime à notre confrère et à sa famille la douloureuse 
sympathie de la Société. 


M. le Président communique à la Société une lettre de 
M. le Ministre de l'Agriculture la priant de soumettre ses 
publications au visa de la censure et invitant ses membres 
à s'abstenir, dans la rédaction de leurs articles, de toute 
Information susceptible de renseigner l'ennemi sur les 
questions intéressant la défense nalionale. 


M. le Président présente ensuite à la Société une bro- 
chure contenant les discours prononcés aux obsèques de 
M. Prillieux, ainsi que le portrait de notre éminent confrère. 


M. Lutz donne lecture de la communication suivante : 


La structure médulloséenne chez les Ephedra; 


PAR MM. O. LIGNIER ET ADR. TISON. 
^ 


. " s [4 . A1 
En 1910, Miss Sykes avait reconnu, décrit et figuré’ dans 
les axes d'inflorescence du Welwitschia l'existence d'une struc- 
ture vasculaire trés complexe qu'elle comparait à celle du 


Colpoxylon et des Médullosées. 


. 1 SYKES (Miss M.-G.), The Anatomy and Morphology of the leaves and 


` Mflorescences of Welwitschia mirabilis (Phil. Trans. Soc. Linn. London, 


ér. B. vol. CCI, p. 179-226, pl. 17-18, 4910). 


48 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1916. 


Plus tard, dans notre Mémoire sur la fleur du Welwitschia* 
ayant, nous-mêmes, observé dans laxe des cônes femelles et 
des chatons mâles la présence de faisceaux souvent isolés et à 
orientation renversée, nous avons été amenés à expliquer, 
p. 103 et 137, comment ces faisceaux appartiennent à des plis- 
sements longitudinaux extérieurs du cylindre libéro-ligneux, 
comment, p. 118, ces plissements peuvent se renverser à droite - 
ou à gauche concentriquement au cylindre lui-même, comment 
enfin, p. 168, ils sont en réalité de même nature que ceux 
« que l'on connait chez les Médullosées et les Cycadées » °. 

A la méme époque et bien que nous n'ayons mentionné le 
fait nulle part, nous avions constaté que dans les axes d'inflo- 
rescence de la méme plante, mais trés certainement à un niveau 
supérieur à celui étudié par Miss Sykes, une section transversale 
montre des faisceaux ou des groupes de faisceaux nombreux 
qui, entrainés sur des plis exlernes de la couronne normale sont 
distribués dans une écorce épaisse (fig. 1). Dans chaque groupe 
les faisceaux composants sont rangés en couronne et orientés 

par rapport à cette couronne particuliére, non par rapport à 
l'ensemble de la section. Enfin dans chacun de ceux de ces fais- 
ceaux qui sont les plus extérieurs et souvent aussi dans d'autres, 
on voit se produire d'un cóté, en c, ou des deux, en a, un pli 
latéral qui se reploie vers l'extérieur, contre le liber, de facon à 
l'envelopper. Si ce pli est court et unilatéral, il forme simple- 
ment, en section transversale, une sorle de corne courbe; mais 
sil y en a deux et qu'ils arrivent à se fusionner en arrière du 
liber primaire, ils l'encerclent complètement, comme en b. 
Dans ce dernier cas, qui est fréquent, l'ensemble du faisceau 
vasculaire se montre concentrique autour du liber primaire plus 
ou moins fibreux. 


1. LIGNIER (0.) et TisoN (Adr.), Les Gnétales, leurs fleurs et leur position 
systématique, 1" Part., Welwitschiées, 130 p., 40 fig. (Ann. Sc. nat., Bot., 
9* sér., t. XVI, 1912). 

2. Pour l'explication de la structure médulloséenne, voir plus particuliè- 
rement : LIGNIER (0.), De la forme du système libéro-ligneux foliaire chez 
les Phanérogames (Bull. Soc. Linn. de Normandie, 4° sér., t. III, Caen, 
1888-1889 et Institut Botanique, 1902); MaTTE, Recherches sur l'appareil 
libéro-ligneux des Cycadacées, 233 p., 16 pl. (Mém. Soc. Linn. de Normandie, 
t. XXII, Caen 1904); MATTE, Sur le développement morphologique et anato- 
mique des germinations des Cycadacées (Ibid., t. XXIII, 1908) 


H 


LIGNIER ET TISON. — STRUCTURE MÉDULLOSÉENNE DES EPHEDRA. 49 


Une telle organisation vasculaire bien que beaucoup plus 
compliquée que la précédente (celle dans les axes des cónes et 
chatons) est évidemment de méme nature. D'autre part, bien 
que trés différente d'aspect de celle signalée et figurée par Miss 
Sykes, elle représente sans aucun doute, elle aussi, une moda- 
lité particuliére de la structure médulloséenne; du reste, ses 
faisceaux concentriques offrent une singulière ressemblance 


Fig. 1. — Section transversale d'un axe d'inflorescence du Welwitschia mirabilis 
Situé non loin des cônes, Gr. 20/2. — a, faisceau d'un groupe cortical, mon- 
trant ses deux bords recourbés en cornes vers l'extérieur; b, faisceau ana- 
98ue, mais en couronne par soudure extérieure des deux cornes latérales; 
c, autre faisceau, dans lequel un seul des bords s'est recourbé. 


avec certains des faisceaux concentriques de Cycadées figurés 
par Matte (I. c.). . 

Enfin, il nous paraît bien certain que, malgré sa grande régu- 
larité, la structure si particulière de la souche du Welwitschia 
avec ses faisceaux isolés, rangés en cercles concentriques, 
représente, elle aussi, une forme dérivée de l'organisation 
médulloséenne. 

En somme, au niveau observé par Miss Sykes la ressemblance 
avee la structure de certaines Médullosées est complète, de telle 
one qu'il ne peut guère subsister de doute sur l'assimilation 
Présentée par cet auteur. De plus, il ne semble pas possible 

T. LXII. (SÉANCES) 4 


50 SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1916. . 


de douter que les trois autres particularités de structure, qui se 
rencontrent dans la méme plante, ne représentent simplement 
trois autres modalités d'un méme état structural. C'est du reste, 
nous le répétons, la conclusion à laquelle nous étions. arrivés 
par l'étude minutieuse de la plus spéciale de ces modalités, 
celle des axes des cônes et chatons (l. c.). 

Ainsi ces particularités de structure des diverses tiges du Wel- 
witschia, malgré leurs aspects si variés, paraissent bien se 
rattacher à la structure des Médullosées et, par suite, parlent 
en faveur d'une descendance plus ou moins directe de cette 
plante à partir de ce groupe. 

D'autre part, il est bien connu que chez les Gnetum la tige 
peut renfermer des couches libéro-ligneuses concentriques, 
souvent trés nombreuses, qui malgré leur aspect différent 
correspondent évidemment aux cercles vasculaires concentriques 
de la souche du Welwitschia. Les Gnetum doivent donc être, 
eux aussi, rangés dans la catégorie des plantes à organisation 
médulloséenne?. 

Mais si la. structure médulloséenne se montre aussi admira- 


1. Dés lors cet exemple du Welwitschia mirabilis. se montre tout parti- 
culièrement intéressant et instructif. Il nous permet en effet : 

1° de surprendre la structure médulloséenne en voie d'évolution et de 
fragmentation; ^ i ; 

2» d'observer cette évolution en quelque sorte sur le vif puisque trois 
sortes de modifications assez différentes les unes des autres, comme du 
type primitif, se trouvent réunies sur la méme plante; 

3° de constater que certaines de ces modifications paraissent présenter 
déjà des particularités observables chez diverses Angiospermes. Ainsi, en effet, 
que nous l'avons signalé dans notre Mémoire sur les Welwitschiées, 
des plissements longitudinaux du cylindre vasculaire, avec ou sans frag- 
. mentation, ont été signalés chez les Polygoninées [Gimon (Dr F.), Essai sur 
l'organisation générale et le développement de l'appareil conducteur dans la 
tige et dans la feuille des Nyctaginées, 120 p., 16 pl., in Mém. Soc. Linn. 
de Normandie, t. XX, Caen, 1900] et chez les Renonculacées !LIGNIER (0.), 
Documents anatomiques sur la fleur des Renonculacées, in Bull. Soc. bot. de 
France, Mém., t. III, 1906). En outre, il existe certainement des plis sem- 
blables, réels ou virtuels, chez nombre d'autres Angiospermes, surtout 
parmi les Monocotylédones. 

. 2. Certains botanistes ont, il est vrai, voulu voir, dans cette structure 
si particulière des Gnetum, le résultat d'une adaptation due à la forme 
liane, parce qu'en effet elle ressemble à celle des lianes de familles 
diverses. Mais en réalité elle est bien, dans le principe, d'origine ances- 
trale. La biologie des Gnetum n'intervient que pour l'utiliser et la rendre 


LIGNIER ET TISON. — STRUCTURE MÉDULLOSÉENNE DES EPHEDRA. 54 


blement rappelée, quoique avec des modalités trés variées, chez 
le Welwitschia et chez les Gnetum, il n'en reste pas moins que 

/ jamais jusqu'ici on ne l'avait signalée, croyons-nous, dans la 
troisième famille des Gnétales, chez les Éphédrées, et que cela 
constitue une lacune qui pourrait être opposée à l'opinion d’après 
laquelle toutes les Gnétales se rattachent au phyle angiosper- 
mique. La présente Note a pour but de la combler. 


Les faits que nous allons décrire ont été observés dans le 
sommet d'un chaton anormalement androgyne de l'Ephedra 
altissima, sous les deux fleurs femelles qui le terminaient. 

Extérieurement, sauf son androgynie, rien ne signalait ce 
- Chaton à l'attention. Les deux bractées terminales y embrassaient 
la base des deux fleurs femelles d'une façon en apparence nor- 
male. Quant aux bractées sous-jacentes, elles étaient chacune 
axillantes d'une fleur måle à la facon de celles des chatons 
mâles. Cependant un examen trés attentif eût montré qu'à la 
base méme des fleurs femelles, l'axe du chaton était un peu 
hypertrophié. | 

Dans les fleurs femelles normales, la base du nucelle renferme 
une Coque contre la surface extérieure de laquelle se trouvent 
deux cupules vasculaires concentriques l'une à l'autre, souvent 
réduites à une seule. Ces cupules, ou au moins l'inférieure, sont 
traversées en leur centre par la moelle prolongée de l'axe floral. 

Dans notre chaton androgyne, chaque fleur ne parait posséder 

. qu'une. seule cupule et celle-ci semble normale. Toutefois le 
centre de la moelle y renferme un cordon ligneux trés gréle et 
très bien caractérisé, fc (fig. 2, A), qui, d'ordinaire, manque 
chez-les fleurs normales. 

À partir de cette cupule et en descendant, la couronne vascu- 
laire se fractionne comme d'habitude en 6 faisceaux ; ceux-ci se 
Sroupent ensuite deux à deux et viennent, à la base de l'enve- 
loppe externe, s'accoler aux bords des trois faisceaux rentrants 


de cette enveloppe (un postéro-médian et deux latéraux), 
ee (fig. 2, A). 


"T 


p lus apparente. Il suffit pour s'en rendre compte de constater qu'elle 
existe simultanément chez les Gnetum et chez le Welwitschia dont les bio- 


E ogles sont si opposées qu'on pourrait les dire placées aux antipodes 
uuo de l'autre, 


52 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1916. 


Au-dessous de cette rentrée des trois faisceaux ee, la couronne 
se montre d'abord régulièrement triangulaire, les racines de ces 
faisceaux en occupant les angles. Mais, presque immédiatement 
en dessous, on voit le milieu de l'une des faces postérieure du 
triangle former vers l'extérieur un fort pli qui pénètre dans le 
parenchyme cortical. Puis le sommet de ce pli s'aplatit de 


Fig. 2. — Ephedra altissima. — Sections transversales dans le sommet d'un chaton 
androgyne à structure médulloséenne, Gr. 20/3. — ap, plan antéro-postérieur; 
ac, axe du chaton; fc, faisceau ligneux central de l'axe floral; ee, faisceaux de 
l'enveloppe externe; b, faisceaux des bractées mères des fleurs. — Dans ces 
figures les éléments ligneux seuls ont été figurés. 


manière à produire deux replis latéraux qui s'allongent de 
chaque cóté parallélement à la surface du triangle et tendent à 
la déborder vers les angles voisins (fig. 2, B). 

A un niveau à peine inférieur au précédent, un semblable 
plissement s'établit aux dépens de l'autre face postérieure du 
triangle et les deux replis ainsi formés vers l'arriére viennent 
se souder l'un à l'autre derrière le faisceau ee postéro-médiän 
(fig. 2, C). Il en résulte un demi-cercle libéro-ligneux extérieur 
constitué par deux feuillets qui tendent à se fusionner 
en une bande ligneuse unique à deux libers. Ce demi-cercle 


UNT PST WEN ST 


LIGNIER ET TISON. — STRUCTURE MÉDULLOSÉENNE DES EPHEDRA. 53 


reste d'abord relié au triangle par les bases des plis qui lui ont 
donné naissance; mais comme ces bases ne tardent pas à dispa- 
raitre, il est finalement complètement isolé des tissus vascu- 
laires intérieurs, au moins dans sa partie postérieure (fig. 2, D). 

Aux niveaux précédents, il s'est également formé un pli sur 
le milieu de la face antérieure du triangle primitif. Mais ce 


dernier differe des deux postérieurs en ce qu'il s'arrondit 


(fig. 2, C) et reste longtemps indépendant d'eux. Vers le bas il 
finit cependant par s'aplatir à son tour en deux replis latéraux 
qui se raccordent aux bords du demi-cercle extérieur, en méme 
temps que toute la partie médiane de sa boucle disparait sans 
laisser de trace. ` 

De ces transformations du triangle vasculaire primitif, il 
résulte que dans la base de la fleur, au niveau auquel nous 
sommes arrivés, le système libéro-ligneux comprend : 4° deux 
demi-cercles concentriques reliés l'un à l'autre par leurs bords, 
l'intérieur résultant directement du triangle primitif et renfer- 
mant encore les racines des faisceaux ee, l'extérieur entière- 
ment constitué par des plis nés du milieu des faces du précédent; 
2° un petit cordon vasculaire central dans la moelle. 

Dans toutes les régions vasculaires qui dépendent des 
plis la plupart des éléments ligneux sont courts, réticulés et 
aréolés, de même que ceux des tissus diaphragmatiques dans la 
même plante. Dans le triangle intérieur les faisceaux ee se 
distinguent à tous les niveaux par leurs éléments ligneux plus 
étroits, plus allongés et partiellement spiriculés. 

Le liber n'est bien développé que dans les faisceaux ee. 


Cependant quelques éléments le représentent sur les deux 


feuillets des plis extérieurs, surtout contre le feuillet intérieur. 
l peuvent même y étre séparés du bois par quelques recloison- 
nements cambiaux. 

Nous ne nous sommes, jusqu'ici, occupés que d'une seule 
fleur. Or une organisation vasculaire semblable à la précédente et 
Symétrique d'elle s'observe sous Ja deuxiéme fleur. Il en résulte 


. tà un niveau situé immédiatement au-dessous du sommet 


éleint du chaton, une section transversale rencontre deux 
figures libéro-ligneuses semblables à la précédente et se faisant 
vis-à-vis (fig. 2, D). 


` 


5% SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1916. 


Continuons à descendre. Les deux figures ligneuses se 
rapprochent l'une de l'autre, puis se fusionnent par leurs 
boucles antérieures et finissent par constituer deux ellipses 
concentriques. Celles-ci restent encore unies l'une à l'autre 
pendant quelque temps, dans leur plan de fusion, c'est-à-dire 
dans le plan transversal; puis, finalement (fig. 2, E), elles 
s'isolent totalement par disparition des éléments de jonction 
(de la même façon que, plus haut, les demi-cercles extérieurs 
s'étaient isolés des triangles intérieurs). 

L'ellipse intérieure est plus étirée dans le plan médian et con- 
tinue à renfermer les racines des 6 faisceaux ee. À ses deux 
foyers subsistént les deux petits cordons ligneux médullaires ft. 

Cette dernière organisation est acquise dés la partie supérieure 
du nœud qui porte les deux bractées mères des fleurs, de telle 
sorte qu'une section transversale y montre les deux ellipses 
accompagnées, extérieurement, des quatre faisceaux, b, de ces 
bractées. 

:Plus bas, à mesure que les faisceaux bractéaux se rapprochent 
de l'ellipse extérieure, les parties latérales de cette derniere 
commencent à s'évanouir, les parties médianes, celles comprises 
entre les plans des deux faisceaux d'une méme bractée, subsis- 
tant à peu prés seules. Plus bas encore, là oü les faisceaux 
bractéaux sont presque parvenus à cette ellipse extérieure, ce 
qui subsiste d'elle se groupe en leur voisinage (fig. 2, E et F). 
Les quatre groupes ainsi constitués accompagnent. dés lors les 
faisceaux bractéaux et rentrent avec eux dans l'ellipse intérieure. 
Celle-ci tend désormais à reprendre sa forme rectangulaire 
habituelle (fig. 2, G) en méme temps que tous ses éléments 
vasculaires redeviennent normaux. 

Au niveau de ces dernières modifications, c'est-à-dire dans 
le bas du nœud femelle, les deux petits cordons médullaires, fc, 
cessent enfin leur isolement. Ils se fractionnent en lobes qui 
viénnent s'insérer sur l'ellipse intérieure, au voisinage des points 
occupés par les racines des faisceaux ee latéraux (fig. 2, F). 

Ces particularités de la structure vasculaire des deux fleurs 
en question sont trés différentes de la structure normale. Celle- 
ci ne comporte, en effet, sous chaque fleur, qu'une seule cou- 
ronne vasculaire à section presque triangulaire et, plus bas, 


LIGNIER ET TISON. — STRUCTURE MÉDULLOSÉENNE DES EPHEDRA. 55 


sous les deux fleurs, qu'une seule couronne à section sensible- 
ment rectangulaire. Notre anomalie était accompagnée d'une 
légère tübérisation des tissus parenchymateux conjonctifs. 


Pour conclure, nous dirons que cette anomalie de l'Ephedra 
altissima nous paraît se rattacher intimement à l'organisation 
médulloséenne et qu'elle a toutes les apparences d’un rappel 
ancestral. À ce point de vue, elle vient donc compléter heureu- 
sement la série des faits analogues déjà normalement fournis 
parle Welwitschia et les Gnetum. 

D'une part, elle nous apporte la notion que si, contrairement 
à ce qu'on observe dans ces deux genres, la structure médullo- 
séenne fait habituellement défaut chez les Ephedra, c'est par 
réduction. Les ancêtres de ce genre la possédaient et c'est pour 
cela que des anomalies peuvent la faire réapparaitre. . 

D'autre part, la constatation de la structure médulloséenne 
dans les trois genres des Gnétales actuelles apporte un nouvel 
argument puissant en faveur de leur rattachement à l'embran- 
chement des Macrophyllinées gymnospermiques ` (Ptéridosper- 
mées, Nóggerathiées, Cycadales et Bennettitales)‘ d'où est - 
vraisemblablement sortie l'angiospermie. Elle les éloigne au 
contraire des Microphyllinées (Cordaitales, Ginkgoales et Coni- 
féres) qui ne montrent jamais rien de semblable dans leur 
Structure caulinaire. 


M. F. Camus résume la communication suivante : 


1. Voir LiGNIER (0.), Essai sur l'Évolution morphologique du Règne végétal 
(Bull. Soc. Linn. de Normandie, 6 sér., 3* vol., 1908-1909). — Sur la 
localisation des ovules dans les deux embranchements gymnospermiques (Bull. 
Soc. bot. France, 14 janvier 1916). 


56 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1916. 


Études monographiques sur les Renoncules 
françaises de la section Batrachium 


(Suite); 


PAR M. À. FÉLIX. 


VII. — Espèce : Ranunculus (Batr.) aquatilis L. 
| (emend. auct.) 


Dans la deuxiéme édition de son Species plantarum (1162)', 
Linné, avec la concision qui le caractérise, décrit ainsi le 
R. (B.) aquatilis : Aquatilis.-38. Ranunculus foliis submersis 
capillaceis, emersis subpeltatis. Fl. Suec., 2. n° 509. Ranun- 
culus foliis inferioribus capillaceis, "superioribus peltatis. 
Fl. lapp., 234. Roy. lugdb., 492. Hall. helv., 328. 

Ranunculus aquatilis Dod., pempt., 381. 
` Il fait suivre cette description de celles aussi concises des 
variétés ß., y., 2. | 

J'admets que cette description est vague et insuffisante pour 
permettre l'identification certaine de toutes les formes de 
l'espèce à laquelle on la rapporte généralement. Mais il faut 
reconnaitre que le terme Ranunculus aquatilis L. a été adopté 
par les botanistes du monde entier pour désigner une espéce 
bien déterminée et généralement répandue, sans qu'il y ait 
d'équivoque possible, et que de trés bonnes descriptions ont 
été données sous ce vocable dans la grande majorité des 
ouvrages qui font autorité. Il faut reconnaitre aussi que le nom 
qu'on prétend lui substituer, R. diversifolius Gilib.?, n'a été 


1. Vol. J, p. 781. 


2. Ran. diversifolius Gilib., Fl. lithuan., 5, 262, 1782; Rouy et Foucaud, 
. Fl. de Fr., I, p. 63. 

« 65. R. diversifolius. Folia immersa capillacea : foliolis crassioribus, 
« brevioribus E folia emersa reniformia, orbiculata palmata : cœterum 
« habitu similis preecedentibus.... observavi in ripis stagni Jeziory, tribus 
« miliaribus a Grodna; florebat initio junii. » Gilibert, Exercitia phytolo- 
gica, p. 370. 

Cette citation est tirée non pas du Flora lithuanica que je n'ai pu me 
procurer, mais d'un ouvrage postérieur de Gilibert, publié à Lyon en 


A. FÉLIX. — RENONCULES DE LA SECTION BATRACHIUM. 51 


tiré de l'oubli que cent ans aprés sa publication, sous le prétexte 
que Linné a compris dans son R. aquatilis toutes les Renon- 
cules aquatiques à fleurs blanches qui n'étaient point son 
R. hederaceus. 

Or, Gilibert lui-même nous déclare‘ : « Tres præcedentes 
plantas (63. Ran. peucedanifolio; 64. Ran. fœniculaceus; 
65. Ran. diversifolius), Linnæus comprehendit sub nomine 
Ranunculi aquatilis. » Les deux premières n'ayant pas de 
feuilles flottantes, implicitement Gilibert reconnait que son 
Ran. diversifolius est synonyme du Ran. aquatilis «. de Linné. 
Dans ces conditions, il n'y avait pas besoin de créer un binóme 
nouveau pour la plante admise comme espèce par ce dernier, 
la transformation des variétés en espèces n'impliquant pas la 
nécessité de la disparition du terme spécifique primitif. 

ll faut ajouter que la description de Gilibert n'est guère 
moins vague que celle de Linné et qu'elle conviendrait à bien 
des formes de Renoncules hétérophylles autres que l'aquatilis. 
Enfin ce terme diversifolius a été lui-même employé pour dési- 
gner des plantes diverses. Nyman, Conspectus, emploie ce 
qualificatif pour les formes litigieuses correspondant au radians 
(et sans doute aussi à l'hybride R. (B.) Lutzii Félix, puisqu'il 
Soupconne des affinités avec le R. trichophyllus)?. Schrank, si 

on s'en rapporte à sa description ?, semble désigner sous ce 
nom différentes formes de l'aquatilis* et d'autres Batraciennes 
hétéroph ylles 5, Ms 


1792. Je dois des remerciements tout particuliers à MM. Nisius Roux et 
H. Duval, de la Société botanique de Lyon, qui ont bien voulu me com- 
Muniquer la partie du texte de cet ouvrage concernant les Renoncules 
aquatiques, 
1. Exercitia phytologica, p. 370. 
* * Forse tantum status heterophyllus B. trichophylli. » m 
3. « 857. Diversifolius. Ranunculus fluitans, petiolis unifloris, foliis imis 
* Capillaribus, supremis reniformibus orbiculatis palmatis. Haller, Hist. 
“ n? 1163. » Baier., Fl., p. 403. 
: x A l'exclusion de celle à feuilles peltées dont il fait son n? 856 : 
eltatus. Ranunculus foliis inferioribus capillaceis superioribus peltatis. 
aller, enum. 398. » L, c., p. 103. 
?- * En examinant le texte de Haller, et en le rapprochant del expres- 
; oa « medio luteus » de Columna, on est amené à conclure qu il a 
$ fe ingué Sous son n? 1161..... sous le n? 1163 tous les Batrachium à 
euilles Supérieures flottantes réniformes-palmées. » Abbé Chaboisseau 


58 SÉANCE DU 414 FÉVRIER 1916. 


En résumé, le bon sens exige le maintien d'un terme taxino- 
mique sur la signification duquel tout le monde est à peu près 
d'accord. Il semblerait ridicule, en cette occasion, de vouloir 
masquer derriére une question de mots le besoin de changement 
qui est le propre de notre pauvre nature et d'avoir l'air 
d'apporter un fait nouveau qui se borne au changement d'un- 
nom spécifique. Nos précurseurs seraient bien étonnés, s'ils 
nous voyaient tenir compte de leurs textes avec une rigueur 
dont ils n'étaient sans doute pas capables eux-mémes. Leur 
manque de précision est excusable par leur désir d’être concis 

“et par l'insuffisance de leur documentation. Aussi pourquoi 
discuter sur la priorité de différents vocables quand il en est 
un consacré par l'usage? Le plus simple n'est-il pas de le 
conserver ? 

Pour faire une concession à ceux qui, à l'exemple d'une cer- 
taine école, et à l'encontre de la nouvelle école francaise, con- 
sidèrent la botanique comme. une science livresque dont les 
ouvrages de.nos précurseurs sont les évangiles, nous admet- 
irons volontiers que la diagnose de Linné ne convient pas, 
telle quelle, au R. (B.) aquatilis des auteurs contemporains. 
Mais qui, aujourd'hui utilise -les diagnoses du Species? Pourvu 
que nous soyons d'accord sur l'identité de la plante à laquelle. 
nous donnerons le nom d'aquatilis, cela n'est-il pas suffisant, 
el n'avons nous rien de mieux à faire que de discuter à propos 
d'une phrase insuffisamment claire écrite il y a plus d'un 
siècle ? 

Il est du reste facile de s'entendre, et pour cela il suffit 


d'ajouter à la suite du nom du père de la Systématique la 
formule « emend. auct »!. 


in Bulletin Soc. dauphinoise. (Schrank rapporte son diversifolius à ce 
n? 1163 de Haller.) 

M. Corbiére, Nouvelle Flore de Normandie, p. 20, a repris, à l'exemple de 
Hiern, le nom de Schrank pour désigner le R. (B.) radians de Revel. 

Clavaud, Fl. Gironde, p. 49 et icon., pl. I, fig. 8, rapporte le R. diversi- 
folius de Schrank à la forme du R. aquatilis dont les feuilles flottantes 
ont les lobes basilaires écartés l'un de l'autre à angle droit. Pour Grenier 
et Godron, c'est un R. aquatilis à limbe réniforme, divisé en 5 lobes cré- 
nelés. Fl. de Fr., 1, p. 23. | 


4. Suivant en cela la manière adoptée par M. Rouy dans la suite de sa 
publication sur.la Flore de France. 


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fait e 


A. FÉLIX. — RENONCULES DE LA SECTION BATRACHIUM. $9 


Ranunculus (Batr.) aquatilis L. (emend. auct.) +. 


Tige fistuleuse de longueur et d'épaisseur trés variables, pouvant 
atteindre 3 mètres, rameuse dès la base. 

Feuilles normalement de deux sortes. Feuilles submergées inférieures 
pétiolées, à lanières allongées, fines, se prenant ordinairement en pin- 
ceau quand on les sort de l'eau; les moyennes etles supérieures pétiolées 
ou subsessiles, à lanières plus courtes, généralement plus fermes et 
restant souvent divergentes hors de l'eau. 

Feuilles flottantes disposées régulièrement à la partie supérieure des 
rameaux, + longuement pétiolées. ` 

Pétioles ne dépassant pas ordinairement les pédoncules et souvent plus 
Courts. 

Stipules soudées au pétiole dans la plus grande partie de leur longueur, 
les supérieures à oreillettes larges. 

Limbe plan de forme trés variable : pelté, subpelté, réniforme, 


tronqué, etc., + profondément trilobé °, à lobe moyen plus étroit que les 


latéraux, ceux-ci + profondément divisés en deux segments qui font 
Souvent paraitre le limbe 5-lobé. Lobe moyen et segments des lobes laté- 
Taux généralement, mais non toujours, incisés-crénelés. 

. Pédoneules + épais, atténués au sommet, égalant les feuilles ou un 


. peu plus longs. 


Fleurs de dimension variable, mais grandes. Pétales largement obo- 
vales, bien plus longs que le calice, contractés en un onglet jaune, court. 

lamines nombreuses, plus longues que le capitule des ovaires jeunes. 

Réceptacle fructifère sphérique ou parfois légèrement ovoïde, hérissé 
de poils longs. | 

Carpelles jeunes hispides, trés rarement glabres ou glabrescents, 
Ovoides à la base, à stigmate sessile, court, large. 

Carpelles mûrs hispides ou rarement glabres, en tête globuleuse, géné- 
ralement nombreux, ridés transversalement, amincis vers la base, à dos 
fortement renflé-arrondi dans sa partie supérieure. Apiculum court, Æ 
caduc, inséré sur le côté et ne dominant pas le fruit. 


Les Caractères énumérés ci-dessus, et en particulier la forme 
sa fruits, permettront toujours de distinguer l'aquatilis des 
utres Batraciennes hétérophylles. 


spes Parfaitement inutile de donner ici une synonymie. i 
| Pains auteurs s'accordent à dire « à 3-5 lobes ». En réalité, et Je 
st indiscutable, les feuilles flottantes n'ont que trois lobes, les deux 


l 
er étant à deux segments. 


60 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1916. 


Seule la distinction avec les hybrides auxquels notre plante 
donne naissance par croisement avec le trichophyllus, le radians, 
le Baudotii, peut présenter cerlaines difficultés ordinairement 
faciles à surmonter, l'influence des parents étant, dans la 
grande majorité des cas, nettement reconnaissable chez ces 
produits. 

Le Ranunculus (B.) aquatilis est trés polymorphe. Son poly- 
morphisme, dû à des conditions biologiques très instables, a 
conduit nombre de nos savants devanciers à voir dans ses varia- 
tions accidentelles et circonstancielles des races et des variétés. 

Une étude prolongée de la vie de ces plantes m'a conduit à 
conclure que le R. (B.) aquatilis était une espèce trés poly- 
morphe en apparence, mais dont les variations ne présentent 
aucun caractère de stabilité, méme dans le cours d'une 
méme saison. ` 

Suivant la profondeur de l'eau, la composition du sol, l'agi- 
tation du milieu, la présence d'autres plantes, l’âge et l'abon- < 
dance de notre Renoncule, l'aspect de celle-ci change. J'ai récolté 
sur le méme pied des rameaux à feuilles peltées, d'autres à 
feuilles tronquées, d'autres à feuilles disséquées ou sans feuilles 
flottantes; certains à grandes fleurs ayant des pétales trés 
larges, d'autres à fleurs plus petites ayant des pétales visible- 
ment plus étroits. J'ai récolté parfois en fin de saison sur des 
sujels qui donnaient au commencement des fleurs de 3 centi- 
métres de diamétre, certaines fleurs guére plus grandes que: 
celles du trichophyllus. 

Il faut, pour se faire une idée exacte des plantes aquatiques, 
les prendre dans leur milieu normal. Or, à part les spécimens 
récoltés d'aprés mes indications, la plupart de ceux que j'ai été 
appelé à examiner ont été recueillis dans des conditions anor- 
males. Je comprends qu'il n'est pas trés intéressant de se mettre 
à l'eau en avril ou mai pour y rechercher et surtout y étudier 
sur place une touffe de Batrachium, qu'il est beaucoup plus com- 
mode de recueillir ceux qui vivent sur le bord, mais ceux-ci, 
exclus de leur véritable séjour, sont obligés de se plier aux 
exigences d'un milieu qui n'est pas le leur, et perdent leur aspect 
primitif. Ce n'est pas pour cela qu'ils constituent une race ou une 
variété; que les circonstances leur permettent de se retrouver 


A. FÉLIX. — RENONCULES DE LA SECTION BATRACHIUM. ` 64 


. dans le milieu qui leur convient et il reprendront leur vie nor- 
male *. 

On ne sera donc pas surpris que je nie l'existence de pré- 

tendues formes ou races établies sans une longue étude préli- 
minaire et basées simplement sur des différences dues à des 
causes biologiques très instables. 
- J'ai montré dans une étude précédente que le rhipiphyllus 
Bast.? n'existait pas en tant que race, et qu'il s'agissait sim- 
plement d'une variation accidentelle. Je pourrais, si ce n'était 
allenger inutilement et rendre fastidieuses des études déjà bien 
étendues, fournir pour chacune des prétendues races établies 
des preuves aussi complétes. Qu'il me suffise de constater que 
Godron*, par exemple, trés large dans ses premières apprécia- 
lions, cependant, puisqu'il avait conservé comme espéce dans 
son Essai le R. cœspitosus Thuil. qui n'est que l'état terrestris 
de notre aquatilis, s'est contenté de les considérer comme de 
simples variétés ; que Freyn*, autre monographe estimé, n'y a 
wu lui aussi que des variétés, et que de nombreux auteurs 
parmi les plus notables ont été du méme avis”. 

Je vais plus loin, je considére que ce ne sont pas méme des 
variétés, dont, suivant l'expression de M. Christ, « les carac- 
léres, souvent infimes, sont actuellement aussi constants et 


l. J'ai publié dans Batrachiotheca gallica, sous les n°% 37 et 38, des 
R. (B.) radiuns ayant passé successivement, le premier par les états ter- 
restris et fluitans, le second par les états terrestris, submersus, exundatus, 

uitans, et portant les marques visibles de leur passage par ces différents 

- Un exemplaire de cette publication étant déposé au Muséum, il 
Sera facile à qui le désirera de se convaincre de l'exactitude de mes affir- 
mations, 

2 Bull. Soc. bot. de France, t. LVIII, p. 97 et suiv. (1944). - , 

3. Essai sur les Renoncules à fruits ridés transversalement, p. 17 et suiv. ; 

l de Fr, I, p. 2223. — | 

* In Willk. et Lange, Prodr. Flor. hispanic., vol. II, p. 908, et in 

"Vier, Recherches sur la Flore de la Loire, p. 3-4 (süb peltatus, cum syn. 

|^ aquatilis L.). . 

5. Cf. Grenier et Godron, Fl. de Fr , I, p. 23; Coste, Fl. de Fr., I, p. ?1. 
Koch Synopsis (4837), p. 41; Fries Nov. Fl. Suec., p. 53; Franchet, Fl. Loir- 
Cher, p. 9: Lloyd, Fl, de l'Ouest, 5° éd., p. 5-6; Clavaud, FL. Gironde, 
P: 19; Loret et Barandon, Fl. Montpellier, p. 17; John Briquet, Met " 

orse; D. 609; Gentil, Inventaire plantes vase. de lu Sarthe; Le Grand, FT. 

ME édition, p. 8, etc. 

» Le Genre Rosa, traduction Burnat, p. 9. 


62 | SÉANCE DU 44 FÉVRIER 1916. 


fixés que ceux plus importants qui constituent l'espèce », mais 
des variations accidentelles des différents états dans lesquels 
peut se trouver la plante. 


ÉTENDUE DES VARIATIONS DU « Raw. (BATR.) AQUATILIS L. » 
(EMEND. AUCT.). 


ÉTAT STAGNANS. 


Plantes des eaux calmes. Tiges + allongées et rameuses, à partie | 


supérieure flottant normalement à la surface des eaux. 


A) Rigidus. — Ran. aquatilis L., var. rigidus Le Grand, Statist. ' 


bot. Forez, p. 66 et supp., p. 294; Flore Berry,2* éd., p. 8. — Feuilles 
flottantes peltées, subpeltées, réniformes ou tronquées, à 3 lobes géné- 
ralement incisés, à sinus + profonds et disparaissant parfois, les lobes 
arrivant à se recouvrir. Feuilles submergées moyennes et supérieures à 
lanières divariquées + rigides. Fleurs grandes, pétales larges. Cette 
variation paraît être la plus répandue. 

a) Peltatus. — Ran. peltatus Schr. et auct mult. (pr. spec. et var.) 
(p. p.); À. peltatus Schr. «. heterophyllus Bor., Freyn, in Willk. et 
Lange Prodr. Flor. hisp., 9, p. 908 (cum syn. B. floribundum, Bab.); 
Batr. peltatum, Fries, x. rigidum Beaudouin, Gorbière, Nouv. Flore de 
Normandie, p. 19. — Feuilles flottantes peltées ou subpeltées. 

b) Elongatus. — R. elongatus F. Schultz, inédit, in Flora exsicc. de 
C. Billot, n° 3 802 (1855); R. elongatus Hiern, Rouy et Foucaud, F1. de 
Fr., 1, p. 63, — Pédoncules et pétioles des feuilles nageantes très 
allongés. Feuilles flottantes réniformes ou subpeltées +. 

c) Tripartitus. — R. aquatilis L. e. tripartitus Koch, Godron, 
Essai, p. 19 et Icon., fig. 5 g. ; Fl. de Fr., 1, p. 28 (p. p.); R. aquatilis 
L. var. rigida Lebel (1830), in herb. Godron. — Feuilles flottantes tripar- 


1. La variation elongatus se rencontre chaque fois que le niveau de 
l'eau s'éléve rapidement et se maintient quelque temps pendant le cours 
de la floraison. Il en résülte un allongement accidentel des pétioles et 
des pédoncules, pour permettre à la plante de développer ses feuilles et 
ses fleurs à la surface de l’eau. 

Cette variation a été élevée au rang d'espéce par F. Schultz (cf. Flora 
eæsice. de C. Billot, n° 3802, du 9 juin 1853; fossés de la forêt du Hhin-du- 
Bois, Cher; collect. Déséglise). Les exemplaires de cette publication que 
jai examinés ne m'ont rien présenté de particulier en dehors de l'allon- 
gement des pétioles et des pédoncules qüi sont un peu gréles. Il existe, 
du reste, dans l'herbier Boreau des spécimens dela méme station récoltés 
le 5 juin 1855 par le méme collecteur, à organes vigoureux et plus courts 
et qu'il est impossible de distinguer de la variation peltatus. 


+ 


Eos. gi tee iuh Dir 


A. FÉLIX. — RENONCULES DE LA SECTION BATRACHIUM. 63 


- ttes. Divisions du limbe atteignant le pétiole ou méme parfois pétiolulées. 


Lobes + incisés et + étroits; lobules + profonds ordinairement 
subaigus *. 

d) Truncatus. — Han. aquatilis var. truncatus Koch., auct. plur. 
(p. p.). — Feuilles flottantes tronquées ou subtronquées, à lobes + diva- 
riqués; lobes latéraux ordinairement incisés-lobés, le lobe moyen plus 
Souvent étroit et entier. 

B) Intricatus. — Caractères de la variation rigidus, mais lanières 


des feuilles submergées courtes, raides, et formant un ensemble serré, 


touffu, comme intriqué. 
€) Gracilis. — Tiges gréles, allongées, courtement ramifiées au 
sommet. Feuilles capillaires à lanières + divariquées et + allongées, 


très écartées: le long de la tige. Feuilles flottantes petites ou médiocres; 


fleurs médiocres ou relativement petites; pédoncules et pétioles gréles. 

D) Flaccidus. — Batr. penicillatum Dumort., Mon., p. 14; Batr. pel- 
latum Fries 8. penicillatum Dumort., Corbière, Nouv. Fl. Normandie, 
P. 20 (p.p.); Ran. penicillatus Hiern (p. p.). — Feuilles submergées 


. foutesà lanières fines, allongées, flasques, se prenant en pinceau hors de: 


l'eau. Tiges, pétioles et pédoncules + épais, fleurs grandes ou très grandes. 

a) Peltatus. — A. peltatus Schr. et auct. (p. p.). Feuilles peltées ou 
subpeltées, tiges assez épaisses, mais non cassantes. 

b) Elongatus. — Caractères de a, mais pétioles et pédoncules 
allongés; feuilles capillaires plus écartées le long de la tige. 

- €) Truncatus. — R. aquatilis L. var. truncatus auct. (p. p.). Carac- 
tres de a, mais feuilles nageantes tronquées ou subtronquées. 

d) Crassicaulis. — Tiges très épaisses, succulentes, molles, très 
Cassantes. 

E) Subintegrilobus. — Tiges peu épaisses, feuilles capillaires + 
molles et + allongées ; lobe moyen et divisions primaires des lobes laté- 
Taux des feuilles flottantes entiers ou trés obscurément crénelés. 

a) Quinquelobus. — Variété quinquelobus Koch, auct. (p. p-) — Lobe 
Moyen et divisions primaires des lobes latéraux non crénelés, sinus peu 
profonds et peu inégaux, ce qui fait paraître la feuille 5-lobée. | 


* Godron rapporte cette variation à la variété tripartitus Koch, Synopsis. 
ke réalité si certains termes de la description de cet auteur lui convien- 
nt, cette assimilation est très discutable, car cette description s'ap- 
De plus complétement au R. (B.) Lutzii Félix, et méme à certaines 
« trian du R. (B.) radians Revel : « Fol. natantibus tripartitis, laciniis 
« nia oo ari-obovatis sæpe petiolulatis, bi-trifidis crenatisque,, aci- 
« gi oliorum natantium inferiorum sæpe flabelliformes, petiolu o lon 

re insidentes, et non raro. una alterave earum in lacinulas capil- 


«] 
ares fissa, Flores minores. » 


64 SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1916. 


b) Trifidus. — Divisions du limbe atteignant ou dépassant légère- 
ment le milieu; lobe moyen entier, bien plus étroit que les latéraux. 

2. Macrocarpus. — Variété macrocarpus Lenormand (1842). Car- 
pelles sensiblement plus gros. 

c) Tripartitus. — Divisions du limbe dépassant sensiblement le 
milieu. Lobe moyen étroit, lobes latéraux larges. 

F) Dissectus. — Feuilles flottantes à lobes profondément divisés ou 
disséqués. Feuilles capillaires parfois longuement pétiolées. 

a) Acutilobus: — Lobes profondément incisés-dentés, à dents 
aigués. | 

b) Radiatus. — Var. radiatus Biria, teste Boreau, Fl. Centre, éd. 3, 
p. 11, et auct. (p. p.). — Lobes des feuilles flottantes disséqués entière- 
ment ou en partie en lanières inégales, + étroites, aiguës, parfois capil- 
laires, rayonnantes. 

G) Glabrescens. — Plante ordinairement assez grêle, à fruits jeunes 
glabres ou glabrescents ; fruits mûrs glabres !. 

H) Homoiophyllus. — Ran. aquatilis L. var. submersus Godr. et 
auct. ; R. aquatilis L. var. homoiophyllus Grenier, Rev. fl. des monts 
Jura, p. 25 (p. p.). — Feuilles nageantes toutes capi!laires, probable- 
ment par avortement du limbe ?. 

I) Parviflorus. — Fleurs bien plus petites (1 cm. 9 au plus). Varia- 
lion peu commune se produisant à la fin de la floraison. Je ne l'ai ren- 
contrée jusqu'ici que sur l'aquatilis à feuilles hétérophylles. 


ÉraT FLuENTORUM. 


Plantes des eaux courantes. Tiges + épaisses; feuilles submergées à 
lanières allongées, + parallèles, se prenant en pinceau hors de l'eau, 
feuilles flottantes de forme variable, subpeltées, réniformes, .tronquées 
ou subtronquées + profondément divisées, à lobes le plus souvent 


1. Cette plante, dont je fais ici une variation sans valeur taxinomique, 
mériterait peut-être d’être considérée comme variété. L'examen des diffé- 
rents spécimens que j'ai pu voir, provenant les uns de Roquehaute, 
Hérault (1864 et 1896), d'Hyéres, de Corse, d'Espagne et d'Algérie, bien 
que ne présentant pas dans l'ensemble des caractéres une analogie frap- 
pante, ont entre eux un air de famille. Chez tous, le caractére fourni par 
les fruits mürs est constant. Cependant, il m'a toujours semblé que, tout 
au moins sur certaines tétes de fruits, les carpelles jeunes portaient 
quelques poils. 

2. l'examen de nombreux spécimens pourvus de feuilles flottantes 
conduit à cette conclusion. On trouve, en effet, fréquemmeut des feuilles 
dont le limbe est transformé partiéllement ou même totalement en 
lanières capillaires. Il est donc parfaitement rationnel de croire à l'avor- 
tement des feuilles flottantes sous l'influence de certaines circonstances. 


A. FÉLIX. — RENONCULES DE LA SECTION BATRACHIUM, . 65 


incisés-crénelés, à lobules arrondis ou aigus. Limbe parfois flabellé, ou 
à lobes incisés trés profondément en lobules étroits trés aigus. 

A) Crenatus. — Toutes les feuilles flottantes réniformes ou + sub- 
peltées, à lobes crénelés, à divisions ordinairement + arrondies, rare- 
ment subaigués. T 

B) Incisus. — Feuilles flottantes, les unes à lobes + incisés-dentés, 
à dents + subaigués, les autres fortement lobulées ou flabelliformes, à 
lobules + étroits, aigus, inégaux. | 

C) Integrilobus. — Feuilles flottantes tronquées ou subtronquées, 
à lobe moyen entier, étroit, ordinairement arrondi au sommet. Divisions 
primaires des lobes latéraux entières ou à une crénelure. Divisions du 
limbe dépassant le plus souvent le milieu. Tiges et pédoneules moins 
épais que dans la variation A. 

D) Rhipiphyllus. — R. rhipiphyllus Bast. in Bor., Fl. Cent., éd. 3, 
p. 11; Rouy et Fouc., loc. cit., p. 64. — Feuilles flottantes à limbe res- 
serré (l'angle formé par les bords latéraux étant inférieur à 180") ce qui 
les fait ressembler vaguement à un éventail entr'ouvert. Lobes entiers ou 
crénelés à crénelures ordinairement arrondies ; pétioles et pédoncules 
allongés, pétales souvent plus étroits. — 

E) Radiatus. — Feuilles flottantes très variables, les unes à limbe 
entier, à lobes à crénelures + arrondies ou à dents aiguës; les autres 
ayant une partie du limbe transformé en lanières capillaires + pro- 
Iloncées, rayonnantes ; d'autres ayant un lobe entier, les autres capillaires; 
d'autres ne conservant au centre qu'un peu de parenchyme avec des 
rayons capillaires tout autour. . | | 

T) Homoiophyllus. — Ran. aquatilis L. var. submersus Godr. 
(p. p.); A. pseudo-fluitans Hiern, Rouy et Fouc., loc. cit., p. 59. — 
Toutes les feuilles capillaires, probablement par avortement du limbe des . 
feuilles nageantes. 

G) Glabrescens. — Carpelles jeunes glabres ou glabrescents. Car- 
pelles mûrs glabres. Plante plus gréle, à fleurs et feuilles plus petites 1, 


Érar SUBMERSUS. 


État de la plante lorsqu'elle n'a pas encore atteint la surface de l'eau. 
ans cet état, il n'y a que des feuilles capillaires è. Lorsque par suite de 


"y Jusqu'ici, je n'ai vu de cette variation que des spécimens à feuilles 
térophylles provenant d'Espagne et d'Algérie. Elle devra se rencontrer 
d le Midi de la France. Les remarques faites au sujet de la variation 
l'éspondante de l'état Stagnans lui conviennent parfaitement. 
-il ne faut pas confondre la plante en cet état avec la variation homoio- 
5 l us, dans laquelle la plante n’a pas de feuilles nageantes, bien que 
ne Partie supérieure de la tige soit à la surface de l'eau. Cette confusion 
Peut être faite du reste que dans l'examen d'échantillons d'herbier. 


T. LXII, (SÉANCES) 5 


66 SÉANCE DU 44 FÉVRIER 1916. 


circonstances accidentelles le sommet des tiges aprés avoir atteint la sur- 
face de l'eau et développé des feuilles nageantes se trouve à nouveau 
submergé, la.production de ces dernieres feuilles s'arréte et de nouvelles : 
feuilles capillaires apparaissent jusqu'au retour de la tige au contact de 
l'air. 
Érar  ExuNDATUS. 

État de la plante qui ayant primitivement vécu dans l'eau se trouve 

obligée de vivre sur la vase + asséchée par suite du retrait de l'eau'. 


A) Heterophyllus. — Feuilles de deux sortes. 


B) Succulentus. — Feuilles toutes semblables, à divisions nom- 
breuses, + courtes et + épaisses. 


ÉraT TERRESTRIS. 


Plante née et vivant hors de l’eau ?. Tiges courtes, dressées, rameuses, 
à rameaux courts, épais ; feuilles divisées en lanières courtes, épaisses, 
+ étroites. Fleurs généralement plus petites, à pédoncules courts ?. 


Has. : Répandu dans toute la France. Moins commun dans 
le Sud-Est. 


AIRE GÉOGRAPHIQUE : Hémisphère boréal, sauf l'extréme 
Nord *. 


4. Dans cet état, il se produit le phénomène habituel ; la tige couchée 
s'enracine aux nœuds et les feuilles capillaires sont remplacées par des 
feuilles à divisions nombreuses, courtes, étroites, épaisses. Tant que la 
vase reste de consistance molle et renferme suffisamment d'humidité, il 
peut se produire des feuilles du type flottant, mais alors le plus souvent 
à divisions irrégulières, rayonnantes (de la forme de celles de la variation 
radiatus). 

2. Cet état est évidemment rare. Le plus souvent on attribue à l'état 
terrestris des plantes dont la vie s'est passée dans l'eau et que des cir- 
constances particuliéres ont privées de ce milieu (état exundatus). Cf. 
Grenier et Godr., Fl. de Fr., Y, p. 23. 

3. Je n'ai jamais vu la variété isophyllus dont toutes les feuilles seraient 
semblables aux feuilles nageantes. Je n'ai jamais vu non plus d'aquatilis 
réellement ferrestris avec des feuilles limbées. Il n'est pas impossible 
cependant que cette variation existe; certains spécimens que j'ai eus 
entre les mains provenant du Causse Noir m'ont semblé étre dans ce cas. 
Il faudrait alors établir deux variations : a. heterophyllus; b. succulentus. 

4. Cette Etude devait être accompagnée comme les précédentes d'une 
planche; les circonstances actuelles ne m'autorisent pas à imposer le 
sacrifice de l'impression de cette planche à la Société. Elle sera publiée 
avec une Etude ultérieure, quand les temps seront meilleurs. 


SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président a le regret d'annoncer la mort de M. Fer- 
nànd Pelourde, préparateur au Muséum d'Histoire natu- 
relle et vice-secrétaire de la Société, et rappelle les travaux 
scientifiques du défunt. 


M. le Président donne connaissance d'une lettre de 
M. Giraudias lui apprenant que le second de ses fils est, 
comme le premier, tombé au champ d'honneur. M. le Pré- 
sident et les membres de la Société s'associent à la douleur 
- de notre confrère si cruellement éprouvé. 


| M. F. Camus donne lecture de la communication sui- 
` vante : 


Localités nouvelles du Rhaphidostegium demis- 
sum (Wilson, Schimper) de Notaris, dans les 
Vosges; 

PAR M. G. DISMIER. 


Actuellement la seule localité française connue et certaine 
. Pour le Rhaphidostegium demissum est celle indiquée en 1884 
s sie Boulay !: « pierres et blocs de grès bigarrés au 
Bod. du sol, dans la forêt, prés la gare de Bains (Vosges), leg. 
est ud Flagey ». Dans le Muscologia Gallica de M. Husnot ? qui 
est pendant plus récent, l'indication donnée par l'abbé Boulay 

seule reproduite. Il est vrai que depuis l'apparition de cette 


t; 
3. Mt (Abbé), Muscinées de la France, Mousses, 1884, p. 101. 
SNOT (T.), Muscologia Gallica, 1884-1890, p. 343. 


68 'SÉANCE DU 25 FÉVRIER 19416. 


dernière Flore, qui date d'environ vingt ans, deux mentions de 
- localités du Raphidostegium demissum ont été faites. L'une est 
due à M. Monguillon ‘ qui signalait cette plante dans la Sarthe, 
à Chemiré-en-Charnie, mais cette indication fut annulée quelques 
années plus tard par MM. Thériot et Monguillon? dans leur Mus- 
cinées de la Sarthe; l'autre se trouve dans le Catalogue des Mus- 
cinées du Nord de la France, établi par Géneau de Lamarliére?: 
« R R, pierres humides au bord de l'eau, été, Eu (Boulanger) ». 
Sans contester la présence de cette plante dans la Seine-Infé- 
rieure, où son existence est très possible, je crois que l'indi- 
cation aurait néanmoins besoin d'être vérifiée. 

Tous les auteurs considèrent d'ailleurs cette espèce comme 
une rareté européenne. Dans le Manuel sur la flore bryologique 
des Iles Britanniques de M. Dixon *, on lit ceci : « Cette trés 
rare plante a été trouvée sur des rochers humides ombragés, 
mais seulement dans les régions suivantes : S. W. Ireland, 
N. Wales; Heswick. | : 

D'autre part Limpricht * indique le Rhaphidostegium demis- 
sum sur les quartzites humides dans les foréts des régions mon- 
tagneuses, mais seulement dans quelques contrées : Alsace, à 
Uffenweiler, prés Niederbronn; Palatinat, à Elmstein; Luxem- 
bourg, au Bisserweg; Suisse et Italie, plusieurs localités dans 
la région des lacs italo-suisses. Hors d'Europe, Brotherus ° 
mentionne cette espécé au Japon et dans la partie orientale de 
l'Amérique du Nord. 

Comme le Hhaphidostegium demissum, ainsi qu'on vient de 
le voir, a été signalé en Alsace et dans le Palatinat, il m'a paru 
intéressant de rechercher si, comme semblait le croire l'abbé 


1. MoNGUILLON (E.), Excursions et récoltes bryologiques dans le canton 
de Loué, Sarthe (Bull. Soc. agric. sc. et arts de la Sarthe, 1894, p. 232 el 

2). | 

2. THÉRIOT (I.) et MONGUILLON (E.), Muscinées du département de la Sarthe 
(Ibidem, 1899, p. 179). 

3. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE (L.), Catalogue des Cryptogames vasculaires et 
des Muscinées du Nor! de la France, p. 24 (Journal de Botanique, 1896). 

4. Dixon (H. N.) and JaMESON (H. G.), The Student's Handbook of British 
Mosses, 2 éd., 1904, p. 477. 

5. LiwenicuT (K.-G.), Die Laubmoose, MI, 1896, p. 237. 


6. BROTHERUS (V.-F.), Musci, Il, p. 111 (Engler et Prantl, 1908, Die 
Pflanzenfamilien). 


6. DISMIER. — LE RHAPHIDOSTEGIUM DEMISSUM DANS LES VOSGES. 69 


Boulay (loc. cit.), cette Mousse restait localisée à Bains ou s'il 
était possible de la retrouver sur d'autres points permettaut de 
relier la région des Faucilles, à laquelle appartient Bains, avec 
celles d'Alsace et du Palatinat. 

Je me suis donc rendu à Bains où, grâce à l'indication pré- 
cise donnée par l'abbé Boulay, j'ai pu retrouver sans aucune 
difficulté le Rhaphidostegium demissum, non seulement dans la 
forét prés de la gare, mais aussi dans le voisinage, notamment 
au Noirmont. 

Continuant mes recherches, et toujours dans le département 
des Vosges, j'ai eu la satisfaction de recueillir cette Mousse 
tout d'abord un peu plus au Nord, près de Xertigny, dans la 
forêt de Pransieux ; puis vers l'Ouest à Vioménil, dans .le 
bois de la Blanche- Femme. Étendant mes investigations 
dans des localités plus éloignées, j'ai visité Plombiéres; aux 
alentours de cette ville, le Rhaphidostegium demissum est 
extrêmement commun, en bel état de végétation et fréquemment 
touvert de capsules. Pour ne citer que les endroits dénommés 
Sur la carte de l'État-Major ou dans les guides, je l'ai observé 
sur les points suivants : bois du Ramanxard, Fontaine-Stanislas, 
chemin de traverse de Plombières à la Feuillée-Dorothée, 
Fontaine - du - Renard, bois du Chonot où certaines plaques 
mesuraient plusieurs décimètres carrés. A quelque distance de 
Remiremont, je l'ai revu dans la forét de Humont. Près de 

aymont, au-dessus de Ia cascade, je l'ai trouvé en assez gr ande 
abondance. Au Val d'Ajol, dans le bois du Chanot, près de la 
Feuillée-Nouvel]e, jen ai recueilli de beaux échantillons. 

ucoup. plus loin vers les Hautes-Vosges, à proximité de la 

frontière alsacienne, j'ai encore pu observer le Rhaphidostegium 
missum à Haute-Pierre, près de Senones. | 

im. peut déduire de ces recherches, quoique encore bien 

„maires, que cette plante doit exister sur de nombreux 
"a des Vosges et des Faucilles, où les grès se présentent 
€ la méme manière qu'à Bains, ces conditions étant d'ailleurs 
dires dans les départements des Vosges, de la Haute-Saône 
aa la Haute-Marne. Le libellé donné par l'abbé Boulay 
la Station. du Rhaphidostegium demissum : « pierres e 

e grès au niveau du sol dans la forét,», est d'une exac- 


10 SÉANCE DU 25 FÉVRIER. 1916. 


titude absolue, car c'est toujours dans cette station et princi- 
palement sur les pentes que j'ai observé cette intéressante 
espèce. Les gros rochers surélevés ne paraissent guère lui 
convenir non plus que le granit; celui-ci, trés probablement en 
raison des aspérités qu'il présente. 

Je suis persuadé que le ÆRhaphidostegium demissum est 
méconnu. ll est méme étrange que l'abbé Boulay ne le cite 
qu'à Bains. Cel excellent botaniste connaissait cependant bien 
cette Mousse, puisqu'il l'avait centuriée dans cette dernière 
localité en vue de la distribuer dans les Musci Galliz (n° 639). 
Pendant de longues années l'abbé Boulay avait parcouru les 
Vosges et ses annexes en tous sens. Il avait méme tout parti- 
culièrement fait des recherches dans les Faucilles où il 
avait visité : Darney, Xertigny, le Val-d'Ajol, les environs 
de Remiremont, Monthureux, etc., c'est-à-dire. toute la. région 
que j'ai explorée et dans laquelle le Rhaphidostegium demissum 
est extrèmement abondant, sinon commun. 


Comme complément à la communication précédente, 
. M. F. Camus fait la communication ci-après : 


Le Rhaphidostegium demissum de Not, 
aux environs de: Paris; 


PAR M. FERNAND CAMUS. 


Dans sa Note sur des Localités nouvelles du Rhaphidostegium 
demissum dans les Vosges, M: Dismier donne un aperçu des 
rares localités françaises extra-vosgiennes citées de cette 
Mousse. Dans cette énumération, M. Dismier a été volontaire 
ment incomplet. Sachant que j'avais découvert le Rhaphidoste- 
gium demissum aux environs de Paris sans avoir encore publié 
cette trouvaille, il a, par un excés de scrupule, omis de parler 
des localités parisiennes de cette Mousse, bien qu'on en doive la 
seconde à lui-méme. Je remercie M. Dismier de cette nouvelle 
preuve de bonne camaraderie; mais il me semble de toute justice 
de compléter son article sur la question. 


J'ai trouvé le Rhaphidostegium demissum dans la forêt de 


F. CAMUS. — LE RHAPHIDOSTEGIUM DEMISSUM DE NOT. PARISIEN. 71 


Villers-Cotterets (Aisne), le 13 avril 1913, à l'entrée de la forét, 
à l'Est de la route de Soissons, sur des rochers de grès (dits de 
Beauchamp) assez ombragés. N'ayant pas reconnu la plante sur 
place, je ne saurais dire si elle était rare ou abondante. Mes 
échantillons sont stériles. Je n'ai pas eu l'occasion de retourner 


“dans cette partie de-la forêt. 


Depuis, M. Dismier a trouvé cette méme plante dans la forét 
de Fontainebleau, au Rocher d'Avon, également sur des grés (de 
la formation dite de Fontainebleau). Elle y était certainement 
en très petite quantité; car c'est en vain que notre confrère est 
retourné au Rocher d'Avon pour y étudier d'une façon plus 
précise les conditions dans lesquelles y végète cette Mousse : il 
n'a pu l'y retrouver. 

Ces deux localités de Villers-Cotterets et de Fontainebleau 
occupent deux points éloignés de la région parisienne. Cela 
donne à penser que le Zthaphidostegium demissum est peut-être 
moms rare qu'on ne l'avait cru dans cette région. C'est une 
Mousse qui sur place frappe peu, quand on n'a pas l'attention 
allirée sur elle. Il n'est donc pas mauvais de la signaler à 
l'attention de nos confréres parisiens. 


M. F. Camus analyse ensuite un important travail de 


M l'abbé Hue sur les Lichens recueillis par M. de Poncins 


sin l'Afrique orientale anglaise. Ce travail paraitra dans 
les Mémoires de la Société. 


SÉANCE IDU 10 (MARS 1916 


PRÉSIDENCE DE M. H. LECOMTE, ANCIEN PRÉSIDENT. 


M. F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. Gagnepain fait la communication suivante : 


Les Casearia et les Homalium sont-ils 
de la méme famille ? 


PAR M. F. GAGNEPAIN. 


Il existe entre les Casearia et les Homalium des analogies 
certaines : les uns et les autres sont des arbres ou arbustes; 
présentent des feuilles alternes et simples ; des fleurs petites; des 
sépales variant de 4 à 10, imbriqués plus ou moins; des 
anthéres déhiscentes par deux fentes longitudinales; des stami- 
nodes ou glandes du disque; un ovaire uniloculaire à placentas 
pariétaux pluriovulés; des valves au fruit; un embryon droit à 
cotylédons foliacés, entouré d'un albumen. 

Voilà donc des analogies et on comprend dès l'abord pour- 
quoi les Casearia et les Homalium sont réunis par Bentham et 
Hooker dans les Samydacées, par Engler et Prantl dans les 
Flacourtiacées. Mais à la réflexion, et en pesant chacune des 
analogies, on s'apercoit qu'elles sont d'ordre général et, à part 

celles prises dans le fruit et la graine, conviennent à un grand 

nombre de familles. Poussant plus loin son jugement et ses 
critiques, on est porté à rechercher si les différences entre les 
deux genres ne priment pas par le nombre et la qualité les 
analogies constatées. 

Aprés avoir étudié en détail une quinzaine de Casearia et 
autant d' Homalium d'Asie, j'ai pu avec quelque raison et quelque 
expérience, établir ainsi les différences entre ces deux genres. 


F. GAGNEPAIN. — CASEARIA ET HOMALIUM. 13 


CASEARIA. HowaLtUM. 
Inflorescences en glomérules. I. en grappes spiciformes. 
Sépales libres, imbriqués. S. longuement soudés en tube, 
subvalvaires. | 
Pétales 0. . P. présents. 
Anthères introrses, basifixes. A. extrorses, dorsifixes. 
Staminodes soudés aux étamines.  Glandes du disque (staminodes?) 
, libres. 
Ovaire supere, libre. O. semi-infère, soudé au calice. 
Styles 1; stigmate capité. S. 3-7 ; stigmate indistinct. 
Capsule succulente. C. sèche. 
Graines arillées. G. sans arille. 


Toutes ces différences, à part la première, intéressent les 
organes les moins variables, pris dans la fleur et le fruit. Ce 
Sont donc les plus certaines, les moins trompeuses. Deux, 
peuvent à la rigueur se confondre en une, les sépales soudés à 
l'ovaire -amenant nécessairement l'ovaire infère. A part cette 
disqualification ou réduction des différences, le reste est par la 
qualité et par le nombre très valable; après cela on a le droit 
Lire élonné que de grands botanistes, expérimentés, aient 
reuni ces deux genres Casearia et Homalium dans la même 
fámille, 

Les résultats de ces réunions sont regrettables parce qu'elles 
rendent les familles diffuses et imprécises; en effet à mesure 
que l'on réunit dans un méme groupe des entités différentes, 
vt réduit le nombre des caractéres communs. En poussant à 
l'extrême ces réunions de genres différents à tant de titres, dans 
ne même famille, on finira par n'avoir plus dans cette famille 

e Caractères généraux; elle deviendra incompréhensible. 

t, nS exemples concrets une telle famille est inconnaissable. 
ile par enchainement se dissolvent à l'examen nia 
le Nr DM rationnelles. A l usage ces groupements oes 
condam iste au lieu de lui venir en aide et cela, seul, serait la 
nalion du procédé. 
n'a Lm Toir un exemple à l'appui de ces considérations, on 
di * ED la description que Clarke donne dans le Flora of 
"Rsh India! de la famille des Samydacées comprenant les 


LU, p. 599. 


14 SÉANCE DU 10 MARS 1946: 


seuls genres Casearia et Homalium; ou y verra que tout caract- 
tère important a sa variante et méme son contraire : inflores- 
cence densément fasciculée, à moins qu'elle ne soit en longue 
grappe; calice à tube court et libre, à moins qu'il ne soit long et 
soudé à l'ovaire; pétales en méme nombre que les sépales ou 
nuls; etc. Encore l'auteur a-t-il oublié certains caractères 
différentiels que l'on a vus plus haut. Notons, et ceci est impor- 
tant, que Clarke n'avait en vue que trois genres en tout; mais 
que l'exemple serait encore plus frappant dans le Genera de 
Bentham et Hooker, dont la description de la famille des 
Samydacées doit s'appliquer non pas à trois genres, mais à seize 
avec un dix-septiéme aberrant. Dans ces conditions les analogies 
se réduisent de plus en plus et le groupe devient obscur, 
diffluent, les genres ne tenant plus qu'à un fil et la famille elle- 
méme ayant moins de caractéristiques pour la faire reconnaitre 
et distinguer. 

Aprés celte comparaison et ces considérations générales des 
conclusions particulières et générales s'imposent. 

Que deviendront les deux genres-Casearia et Homalium? Le 
premier n'est pas disciflore. Par son ovaire supère, uniloculaire, 
à placentation pariétale, il parait se ranger parmi les Flacour- 
tiacées. C'est l'opinion de Engler et Prantl; c'est aussi celle de 
Baillon. 

Le second genre, Homalium, par son ovaire infére a des 
affinités avec les (Enothéracées, les Cucurbitacées, les Combré- 
tacées, les Bégoniacées; mais sa placentation nettement parié- 
tale et ses autres caractères l'en distinguent, et avec R. Brown, 
de Candolle, Miquel, Lindley; je serais disposé à donner l'auto- 
nomie à la famille des Homaliacées. Engler et Prantl la placent 
comme sous-famille dans les Flacourtiacées, dont les Homalium 
se distinguent tous par l'ovaire infére en partie, soudé au tube 
du calice. 


Quelques conclusions générales pourraient bien ne pas étre 
inutiles. 

Les familles sont encore moins bien délimitées que les genres 
et espèces. Cela tient à plusieurs causes : les unes à des diffi- 


cultés inhérentes à l'objet, les autres d'ordre personnel ou 
subjectif. 


ha 


F. MOREAU. — PHÉNOMENES DE MÉTACHROMASIE. 75 


- L'objet est immense comme nombre; il est d'une complexité 
inouie. Voilà la grande difficulté. 

Les autres difficultés tiennent aux botanistes eux-mémes : 

1^ Ils sont rares, ceux qui sont forts d'une expérience générale 
longue et approfondie. 

2° Beaucoup de botanistes sont enclihs à admettre une opinion 
autorisée plutót que de s'en faire une personnelle. 

3' L'attention des botanistes est trop distraite des grandes 
divisions systématiques (familles, genres, espèces) par les divi- 
sions accessoires (tribus, sous-genres, variétés, etc.). 

4° La recherche, irop souvent empirique, d'une classification, 
dite naturelle, fait oublier aux botanistes la précision, la clarté, 
qualités indispensables de tout enseignement, donc de toute 
science, de la botanique par conséquent. 

Le but à atteindre est la précision à tous les degrés : espéce, 
genre, famille. Le moyen pour y parvenir est de connaitre 
mieux le détail, sans perdre de vue l'ensemble; c'est aussi de 
scinder les familles hétéroclites, de sortir des Genera tout ce 
qui est incomplet, douteux ou incertain pour le mettre en fin de 
série. 

Les derniers Genera nous ont trop fait oublier le grand 
Systématicien. Lindley et sa méthode si claire fondée sur des 
familles petites et bien délimitées. 


M. F. Moreau fait la communication ci-après : 


Sur les phénoménes de métachromasie; 


PAR M. FERNAND MOREAU. 


Cest un phénomène singulier que la métachromasie : quand 
° traite une cellule d'Algue, une cellule de Champignon ou 
encore un Protozoaire par le bleu de méthylène, on colore le 
Protoplasme en bleu pâle, le ou les noyaux en bleu intense; 
“outre, il n'est pas rare de voir se teindre, en méme temps, 
dans la cellule, des corpuscules plus ou moins nombreux; chose 
curieuse, certains d'entre eux, sous l'action du bleu de 
méthylène, se teignent en rouge : on les appelle des corpus- 


76 SÉANCE DU 10 MARS 1916. 


cules métachromatiques. Le même résultat est atteint par 
l'emploi d'autres colorants, comme l'hématoxyline ou diverses 
couleurs d'aniline, le bleu de crésyl, le bleu polychrome, le 
bleu de toluidine, la thionine, le violet de gentiane. 

Aucune explication satisfaisante n'a été donnée jusqu'ici de 
ces phénomènes‘; des phénomènes analogues que nous avons 
produits in vitro avec une couleur d'aniline nous paraissent 
de nature à mettre sur la voie d'une explication acceptable, au 
moins dans certains cas : il est possible, en effet, qu'aucune 
théorie d'ensemble ne convienne à tous les colorants métachro- 
matiques et à toutes les substances chromotropes. 

Nos expériences ont porté surtout sur le bleu polychrome de 
Unna (Polychromes-Methylenblau n. Unna) préparé par la 
maison Grüber de Leipzig. : 

Si on agite dans un tube à essai quelques gouttes de cette 
matiére colorante avec de l'éther, et si on abandonne le tube 
au repos, on observe au bout de quelques instants que l'éther 
se sépare, coloré en rose, au-dessus du bleu polychrome. Le 
méme phénoméne a lieu si on fait l'expérience avec du xylol 
au lieu d'éther, comme l'a constaté Penau?, ou encore avec du 
toluéne ou du sulfure de carbone; ce dernier corps se colore 
en rose comme les précédents mais tombe au fond du tube à 
essai. . 

Dans toutes ces expériences on obtient, au moyen d'une sub- 
stance bleue, le bleu polychrome, la coloration en rose de divers 
liquides, xylol, éther, toluène, sulfure de carbone; nous avons, 
parmi eux, donné, dans nos ‘expériences, la préférence à 
l'éther, à cause de la facilité avec laquelle on peut obtenir, par 
évaporation, la substance dissoute à l'état solide, ce qui rend 
plus rapides un certain nombre d'observations. La plupart de nos 
expériences ont élé d'ailleurs répétées avec l'un ou l'autre de ces 
solvants. 

Ajoutons à la solution rose, obtenue par agitation du bleu 
polychrome avec l'éther, de l'alcool absolu : la solution devient 
bleue; ajoutons à cette solution bleue de l'éther en excés : elle 


1. Voir LANGERON, Précis de Microscopie, Paris, 1913. 


2. PENAU (H.), Contribution à la cytologie de quelques microor anismes 
Thèse, Paris, 1911, p. 44. " Tm : 


F. MOREAU. — PHÉNOMÈNES DE MÉTACHROMASIE. 17 


redevient rose. Nous avons donc extrait, par l'éther, du bleu 
. polychrome, une substance rose en présence d'une grande quan- 
tité d'éther et que l'alcool fait virer au bleu. 

Laissons évaporer l'éther de la solution rose; il laisse un 
résidu bleu. Celui-cí se dissout dans l'éther, le xylol, le sulfure 
de carbone, le toluéne en donnant dans chacune de ces sub- 
stances une solution rose; il est également soluble dans l'eau 
et dans l'alcool, mais ces derniéres solutions sont bleues. 

Nous avons donc extrait du bleu polychrome une substance de 
couleur bleue lorsqu'elle est à l'état solide, et dont les solutions 
dans l'eau et l'aleool sont bleues alors que les solutions dans 
le xylol, l'éther, le toluène, le sulfure de carbone, sont roses. 
Cette double coloration rappelle les doubles colorations que les 
colorants métachromatiques, parmi lesquels le bleu polychrome 
est un colorant de choix, produisent dans les cellules lorsqu'ils 
leignent.les noyaux en bleu el les corpuscules métachroma- 
liques en rouge. 

` Ces observations sont, à premiére vue, en accord avec la 
théorie qui soutient que les colorants métachromatiques 
- donnent lieu à des phénomènes de métachromasie à la faveur 
d'une matière colorante rouge qu'ils renferment à l'état d'impu- 
reté. La substance rouge que nous avons extraite du bleu 
polychrome est-elle une impureté de cette matière colorante? 
Agitons quelques gouttes de bleu polychrome avec une certaine 
quantité d'éther, décantons la liqueur rose qui surnage, ajou- 
lons une nouvelle quantité d'éther, décantons encore; recommen- 
Sons l'opération plusieurs fois; nous obtiendrons des solutions 
éthérées de plus en plus claires et bientôt nous aurons enlevé au 
bleu polychrome la majeure partie de ce qu'il peut fournir de 
Substance soluble en rose dans l'éther. L'emploi ultérieur du 
Xylol ne permet pas non plus d'enlever rien d'appréciable au 
bleu polychrome épuisé par l'éther. Le bleu polychrome ren- 
ferme done une grande quantité d'une subtance bleue addi- 
lionnée d'une faible quantité d'une substance soluble en bleu 
dans l'alcool et l'eau, soluble en rose dans d'autres réactifs. 
Cette dernière se présente dont comme une impureté du bleu 
polychrome. . 

La pluralité des couleurs de ses solutions nous conduit à 


78 SÉANCE DU 10 MARS 1916. 


nous demánder si cette substance ne serait pas la partie 
métachromatique du bleu polychrome. Nous ne le pensons 
pas. En effet, le bleu polychrome, aprés épuisement par 
l'éther, est encore capable de colorer métachromatiquement 
des corpuscules métachromatiques; il faudrait donc admettre 
que ceux-ci ont une affinité trés considérable pour des traces 
infimes de matière colorante laissées par l'éther dans le bleu 
polychrome; la chose serait admissible si la solution éthérée 
elle-méme colorée en rose était un colorant des corpuscules 
métachromatiques; il n'en est rien; des cellules sont restées 
plusieurs jours dans la solution rose dans l'éther ou le xylol 
sans que jamais se soient colorés leurs corpuscules métachro- 
matiques. 

La substance colorante extraite par l'éther du bleu polychrome 
ne nous parait donc pas celle à laquelle sont dus les phéno- 
ménes de métachromasie que produit ce colorant avec les cor- 
puscules métachromatiques, mais elle a des propriétés compa- 
rables à celles des colorants métachromatiques quand elle 
communique des colorations différentes, bleues ou rouges à ses 
divers solvants. 

Semblable propriété se rencontre chez l'iode : on sait que 
l'iode possède des solutions jaunes, violettes ou rouge pourpre 
selon le solvant : eau ou alcool, benzine ou sulfure de carbone, 
chloroforme, et que ses « solutions solides » dans l'amidon et le 
glycogène sont respectivement bleues et rouges, ou, suivant les 
conditions, incolores. 

Le fait que nous retrouvons des propriétés analogues chez une 
couleur d'aniline nous autorise à penser que d'autres couleurs 
d'aniline, ou d'autres substances colorantes, peuvent la 
présenter; ce serait le cas des colorants des corpuscules méta- 
chromatiques. L'hypothèse suivante reçoit donc des faits que 
nous venons de signaler une grande probabilité. Des colorants 
variés, les colorants métachromatiques, peuvent fournir des 
solutions de couleurs différentes selon le solvant, qu'il s'agisse 


1. Le bleu polychrome qui nous a été vendu, sans indication de fabri- 
cant, par la maison Poulenc, de Paris se préte à la répétition des expé- 


riences ci-dessus; la solution rose obtenue est plus foncée que celle 
fournie par le bleu de Unna. 


H. LECOMTE. — SUR LES FEUILLES D'UN CORYPHA. 19 


de solutions ordinaires ou de « solutions solides ». Colorés en 
bleu ou «en violet dans les solutions aqueuses ou alcooliques, ils 
conservent ces couleurs quand ils sont unis au protoplasme ou 
au noyau et fournissent avec les substances métachromatiques, 
solides ou liquides, des solutions rouges; en particulier avec les 
corpuscules métachromatiques, ils forment des solutions solides 
de couleur rouge. 


M. H. Lecomte, remplacé au fauteuil de la présidence 
par M. Bois, expose le résultat de ses recherches sur les 
Palmiers du genre Corypha. 


Observations sur les feuilles d'un Gorypha ' 
de l'Indo-Chine; 


PAR M. HENRI LECOMTE. 


Nous avons rencontré, dans la région côtière de l’Annam du 
Sud (arrondissement de Phantiet) et dans la partie avoisinante 
de la Cochinchine, un Palmier du genre Corypha dans lequel le 
Professeur Beccari, de Florence, l'éminent monographe des 
Palmiers, a reconnu une espèce nouvelle (C. Lecomtei Becc. mss.), 
voisine d'ailleurs du C. Talliera Roxb. 

Les feuilles de ce Palmier forment, au sommet d'une tige 
de 3 mètres 50 à 4 mètres de hauteur, un énorme bouquet, car 
Chacune d'elles présente des dimensions considérables. 

Le pétiole, fortement creusé à sa face supérieure et armé de 
arges dents noirâtres, peut atteindre 8 mètres de longueur, et 
ux de 3 à 5 metres ne sont pas rares. Nous avons eu entre 
les Mains une base de pétiole présentant, en section transversale, 
à forme d'un énorme croissant de plus de 30 centimétres 
d'ouverture. 


Chacun de ces pétioles comprend un nombre considérable de 


fai . . 
ISCeaux fibro-vasculaires qui pourraient étre avantageusement 


employés pour la préparation d'un produit analogue au piassava. 
uant au limbe, sa grandeur est en rapport avec celle du 
Pétiole et mesure souvent de 3 m. 50 à 4 m. 50 dela base du 


80 à SÉANCE DU 40 MARS 1916. 


limbe à son sommet. Il est en éventail, comme celui des 
Chamaærops, avec cependant un prolongement du pétiole dans 
le limbe comme chez le Sabal. Le nombre des segments était 
d'une vingtaine de chaque côté dans la feuille jeune que nous 
avons rapportée d'Indo-Chine et, comme chez toutes les 
Coryphées d'ailleurs, chaque segment est indupliqué. 

Ce Palmier ne fleurit et ne fructifie qu'une fois, à l'âge de 


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Fig. 1. — Stomates de la face Fig. 2. — Section transversale dans la feuille. 
inférieure de la feuille. Fi, faisceau à la fois libéro-ligneux et fibreux; 
Gr. : 315/1. L, liber; B, bois. Gr. : 235/1. 


quinze à trente ans. Après sa fructification il se flétrit et 
meurt‘. 

C'est sur la structure des feuilles que nous désirons appeler 
l'attention des Botanistes, car, en affirmant que ces organes sont 
pourvus de nervures parallèles non anastomosées, les auteurs 
commettent, pour ce qui concerne de nombreux Palmiers, une 
incontestable erreur, et l'étude des feuilles du Corypha d'Indo- 
Chine le montrera trés clairement. 

Un segment de feuille pouvant atteindre plusieurs métres de 
longueur, ainsi qu'il a été dit plus haut, se compose de deux 
moitiés disposées, en section transversale, comme les branches 
d'un V, la cóte en bas. 


1. La diagnose de l'espéce est réservée à M. le professeur Beccari, de 
Florence, qui a bien voulu se charger de l'étude des Palmiers d’Indo-Chine. 


H. LECOMTE. — SUR LES FEUILLES D'UN CORYPHA. 81 


‘Chaque moitié du segment mesure plusieurs centimètres de 
large vers le milieu de sa longueur et se montre parcourue par 
un grand nombre de petites nervures longitudinales parallèles, 
dont 5 ou 6 plus fortes que les autres. 

L'épiderme est constitué par des cellules allongées dans le 
sens de l'organe, à membrane plus ou moins ondulée, avec des 
stomates dont l'ostiole est parallèle à la longueur de la feuille. 

Ces stomates, chez les Corypha d'Indo-Chine (C. Lecomtei 
Becc.) existent sur les deux faces de la feuille, de méme d'ailleurs 
que chez les C. umbraculifera Mart., C. elata Becc. et C. Ta/liera 
Roxb.; mais ils sont plus rapprochés et plus nombreux à la 
face inférieure de la feuille qu'à la face supérieure. Ils corres- 
pondent au parenchyme existant entre les faisceaux sous-épider- 
miques des fibres. Quand ces intervalles sont trés étroits, les 
stomates sont en séries simples; au contraire, si les intervalles 
sont plus larges, les séries sont doubles. 

La figure 2 montre que le limbe comprend, sous les deux 
épidermes, deux sortes de faisceaux. Ceux de la face supérieure, 
les plus grands, sont séparés de l'épiderme par une assise de 
cellules et sont de deux sortes, les uns à la fois libéro-ligneux 
eL fibreux, Fl, les autres moins développés uniquement fibreux, f. 
Les premiers comprennent du bois, B, du liber, L et des fibres 
situées les unes entre les faisceaux libéro-ligneux et l'assise sous- 
SPidermique, d'autres entourant inférieurement et latéralement 
le liber. Le parenchyme forme une gaine de grandes cellules 
s utour du faisceau; les autres faisceaux sont uniquement con- 
Sülués par un paquet de fibres. 

Contre l'épiderme inférieur et directement en contact avec 
u se trouvent des faisceaux parallèles les uns aux autres, 
Uniquement fibreux et comprenant un nombre plus petit de fibres 
que les faisceaux de la face supérieure. 

La feuille comprend donc, dans son parenchyme, qui est du 
type hétérogène, deux plans de faisceaux parallèles. 

Tl existe en outre, entre ces deux plans de faisceaux longitu- 
dinaux, des faisceaux anastomotiques transversaux et dirigés 
PUS ou moins obliquement sur les premiers. Ces faisceaux ne 
sont pas seulement, comme chez beaucoup d'autres Palmiers, 
* simples anastomoses entre deux faisceaux longitudinaux 
T. LXHI, (SÉANCES) 6 


Te, 


82 SÉANCE DU 10 MARS 1916. 


voisins. Chez le Corypha qui nous: oecupe, ils naissent le plus 
souvent sur le faisceau libéro-ligneux longitudinal le plus voisin 
de la cóte et vont se terminer soit sur le faisceau marginal soit 
sur celui qui précède ce dernier. 

La figure 3, montre une section transversale de la feuille au 
niveau de l'une de ces anastomoses transversales et on voit que 
cette anastomose, si elle est indépendante des faisceaux unique- 
ment fibreux, est au contraire en communication avec les fais- 


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f f Fig. 4. — Section longitudinale pratiquée 
Fig. 3. — Section transversale dans la feuille et passant par un faisceau 
intéressant en même temps un anastomotique transversal dont on voit la 
faisceau transversal. Gr. 235/1. gaine fibreuse complète. Gr. : 235/1. 


ceaux à la fois libéro-ligneux et fibreux de la face supérieure, 
chacun de ces faisceaux anastomotiques comprend une gaine 
compléte de fibres entourant un faisceau libéro-ligneux. 

Enfin la figure 4 représente un fragment d'une section longi- 
tudinale de la feuille, intéressant à la fois un gros faisceau 
libéro-ligneux et fibreux de la face supérieure, coupé dans la 
longueur et un faisceau anostomotique transversal coupé ici 
transversalement. 

Les fibres élémentaires sont des fibres lignifiées mesurant 
en moyenne 1,5-1,8 millimètre de long sur 13-18 p de 
diamètre. 

De la disposition indiquée ci-dessus, il résulte que la feuille 
du Corypha comprend deux plans de faisceaux longitudinaux 


H. LECOMTE. — SUR LES FEUILLES D UN CORYPHA. 83 


séparés par un plan de faisceaux anastomotiques transversaux, 
comme un tissu constitué par deux chaines parallèles séparées 
par une trame transversale (anastomoses). 

Il n'est donc pas légitime de dire que la feuille des Palmiers 
comprend uniquement des faisceaux paralléles « sans anas- 
tomoses ». 

Il nous a paru intéressant de rechercher, dans nos collections 
de Palmiers de l’herbier-du Muséum, l'existence des faisceaux 
transversaux signalés plus haut pour les Corypha. 

En ce qui concerne le genre Corypha, des faisceaux trans- 
versaux trés marqués et plus ou moins nombreux existent chez 
les C. Talliera, et C. umbraculifera. M en est de méme pour les 
différentes espèces de Coryphinées appartenant aux genres Livis- 
tona, Sabal, Chamaærops, Thrinax, Trithrinax, Serenoa, Licuala, 
mais. elles manquent chez le Phænix dactylifera, et c'est sans 
doute à cette dernière circonstance et au fait qu'on a surtout 
étudié les feuilles du Dattier qu'il faut attribuer une erreur 
trop facilement accréditée sur la nervation des feuilles de 
Palmiers. Chez les Borassinées (Borassus) ces anastomoses sont 
trés nettes. 

_ Elles paraissent exister chez les Lépidocarynées sans exep- 
tion : Dæmonorops, Plectocomiopsis, Calamus, Plectocomia, 
Eugessonia, Metroxylon, Zalacca, Korthalsia, Ceratolobus, 
Mauritia, Lepidocaryum, Raphia. 

Enfin elles font généralement défaut chez les Céroxylinées 
Suivantes : Caryota, Wallichia, Arenga, Pinanga, Kentia, 
Üreodoxa, Howea, Elæis, etc.; mais elles existent chez les 
genres Manicaria, Leopoldina, Euterpe, etc., en sorte que dans 
dernier groupe se rencontrent les deux types de structure 
€ la feuille, suivant les genres et en correspondance trés proba- 
lement avec d'autres différences qu'il serait intéressant de 
rechercher. 

Il nous a paru utile d'insister sur cette question de structure 
Puisque les données classiques se trouvaient être erronées ‘ et, 
* Un autre point de vue, parce que ces caractères tirés de la 


fi Cependant Drude (Fl. brasil, vol. III) a représenté des feuilles à ner- 
i anastomotiques : Cocos Inajai (pl. 88), C. Romanzoffiana (pl. 92), 
Inya Lydiæ (pl, 102), Maximiliana Maripa (pl. 104). 


84 SÉANCE DU 10 MARS 1916. 


structure n'ont peut-étre pas été mis à profit, comme ils devaient 
l'étre, dans l'étude systématique de la famille. - 

Nous rappellerons aussi ce que nous avons dit plus haut à 
propos des stomates, qui se rencontrent sur les deux faces de 
la feuille chez les Corypha et qui existent seulement à la face 
inférieure chez les Livistona. L'étude des feuilles de Palmiers, 
à ce point de vue spécial de la répartition. des stomates, appor- 
terait sans doute une contribution intéressante à la classification 
de cette famille. 


Usages du Corypha d'Indo-Chine. 


Le rapprochement des faisceaux longitudinaux (faisceaux à 
la fois libéro-ligneux et fibreux ou simplement fibreux) et la 
présence de faisceaux anastomotiques transversaux entre- 
croisés avec les premiers donnent à la feuille du Corypha 
d'Indo-Chine une résistance remarquable. Les feuilles déve- 
loppées sont employées pour constituer des toitures, mais sur- 
tout les feuilles encore jeunes et non étalées sont séchées au 
soleil et donnent la paillotte blanche utilisée en particulier pour 
la fabrication des voiles de bateaux de mer dans toute la région 
Sud de l'Annam. Le gréement de ces bateaux comprend des 
haubans constitués par des rotins (Calamus) et les voiles sont, 
comme on vient de le dire, fabriquées avec les feuilles d'un 
autre Palmier (Corypha Lecomtei Becc.). Le gréement se 
trouve done étre constitué exclusivement par des matériaux 


empruntés à des Palmiers et cette particularité frappe habituel- 


lement les personnes qui voyagent sur les cótes de l'Annam. 


UMEN WWONE OC UON must à 


SÉANCE DU 24 MARS 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


En l'absence de M. F. Moreau, vice-secrétaire excusé, 
M. F. Camus, archiviste, donne lecture du procès-verbal 
de la derniere séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. Lutz fait la communication suivante: 


Contribution à l'étude des organismes mycé- 
liens des solutions pharmaceutiques. Végéta- 
tion du Penicillium glaucum sur le sirop de 
biiodure de mercure (Sirop de Gibert); 


PAR M. L. LUTZ. 


hya quelques mois, au cours d'une inspection de phar- 
macies, mon attention a été attirée par une bouteille renfermant 
du sirop de Gibert dans lequel nageaient des flocons mycéliens. 
D'aprés les indications fournies par le titulaire de l'officine, 
cé médicament n'était plus prescrit depuis plusieurs années et 
le récipient qui le contenait était ainsi resté en vidange depuis 
un laps de temps assez prolongé. | 

Le fait du développement d'un organisme mycélien dans une 
Solution mercurielle de titre relativement élevé! me parut 
mériter un examen plus approfondi dont je vais mentionner les 
principaux résultats. 

Il était utile tout d'abord de vérifier le titrage du sirop dans 
equel se développait le mycélium. Le mercure a été dosé à 
l'état de sulfure, en effectuant une opération parallèle sur du 


L 


S r r . ' 
rop préparé extemporanément et en comparant les résultats. 


t. Le sirop de Gibert renferme 0 gr. 50 de biiodure de mercure et 
is Srammes d'iodure de potassium par kilo; sa concentration en sel de 
ercure est ainsi de 4 /2 900. | 


86 SÉANCE DU 24 MARS 1916. 


Le poids de sulfure obtenu a conduit à assigner au sirop 
examiné une teneur en biiodure de mercure de 0 gr. 50 par 
kilo, c'est-à-dire égale à la normale. 

D'autre part, afin d'établir la nature du mycélium, j'en ai 
prélevé au moyen d'un fil de platine, de menues parcelles qui 
ont servi à ensemencer des tubes de carottes et de pommes de 
terre. Aprés séjour convenable à l'étuve, ces cultures ont été 
examinées au microscope et se sont mentrées constituées par 
du Penicillium glaucum. 

Cette constatation n'a rien qui doive surprendre : on sait, 
depuis les recherches de Guéguen', que ce Champignon con- 
stitue la presque totalité des flocons observés dans les divers 
solutés médicamenteux. 

Mais il est important de noter que le développement de cet 
organisme a eu lieu dans une solution de biiodure de mercure 
dont le titre réel a été reconnu de 0 gr. 50 p. 4 000, soit 
1/2000. Or Guéguen assigne à ce sel, en solution dans l'iodure 
de potassium, un pouvoir antiseptique compris entre 1/500 000 
et 1/200 000*. Nous sommes fort éloignés d'un pareil chiffre. 
I| est vrai que Guéguen n'a poursuivi ses observations que 
durant six semaines, délai qui peut sembler bien court lorsqu'il 
s'agit de déterminations effectuées à l'aide d'une moisissure 
dont le développement peut se trouver considérablement re- 
tardé, mais non arrété définitivement par l'action de l'antisep- 
tique. 

Cette premiére constatation conduit ainsi à assigner au fac- 
teur temps, dans la détermination du pouvoir antiseptique réel, 


une importance beaucoup plus grande que celle qu'on est con- 
venu de lui attribuer d'ordinaire. 


MÉTHODES DE COLORATION EMPLOYÉES. 


L'étude des filaments mycéliens a été faite en utilisant les 
divers réactifs colorants classiques de la membrane et du noyau. 
Quant au contenu cellulaire, et en particulier au protoplasma, 


1. GUÉGUEN (F.), Recherches sur les organismes mycéliens des solutions 
pharmaceutiques. Etudes biologiques sur le Penicillium glaucum, Thèse 
Doct. Univ. (Pharmacie), Paris, 1899. 

2. GUÉGUEN (F.), loc. cit., p. 54. 


p ; + 
à 5 


L.. LUTZ; — PENICILLIUM GLAUCUM DANS LE SIROP DE GIBERT. 87 


dont la structure présente des variations assez grandes, j'ai, 
aprés divers tàtonnements, adopté pour sa coloration la méthode 
de Ziehl, telle qu'on l'applique en bactériologie à la recherche 
des bacilles acido-résistants. - 

Les houppes filamenteuses, prélevées au moyen d'un fil de 
platine, sont plongées pendant deux à trois minutes dans de la 
fuchsine phéniquée de Ziehl, maintenue à une température de 
90* environ. Elles sont ensuite égouttées et maintenues pendant 
quinze à vingt secondes au maximum!‘ dans de l'acide sulfu- 
rique étendu au quart d'eau distillée, aprés quoi elles sont 
lavées rapidement dans de l'alcool à 60°, égouttées et montées. 

De nombreuses observations ont montré que, dans ces condi- 
tions, la coloration du protoplasma se fait d'une façon très 
réguliére et suffisamment intense pour qu'aucun détail de struc- 
ture ne puisse passer inapercu. De plus, l'examen des prépara- 
lions est facilité par la décoloration compléte des membranes. 
Enfin, dans aucun cas, je n'ai constaté ces rétractions du pro- 
toplasma que l'on obtient trop fréquemment avec les autres 
procédés de fixation et de coloration et qui laissent parfois des 
doutes sur la valeur des modifications observées dans la struc- 
ture du contenu cellulaire. 


MORPHOLOGIE DU « PENICILLIUM » CROISSANT DANS LE SIROP 
DE GIBERT. 


Les amas mycéliens du sirop se présentent sous forme de 
lamelles étalées, végétant en surface ou le long des parois du 
récipient, ou encore à l'état flottant au sein du liquide; dans 
ce dernier cas, ils sont d'apparence plus floconneuse. De place 
en place on rencontre, au sein du lacis filamenteux, de petites 
masses gris verdâtre, dont les plus volumineuses ne dépassent 
Buère 15/100 de inillimètre de diamètre et qu'une étude plus 
attentive a montré être des périthèces. 

Les filaments constituant la portion végétative du thalle 
Présentent de nombreuses et importantes modifications. Très 
Peu d'entre eux conservent l'apparence cylindrique, avec cloi- 
Sons espacées et noyaux multiples dans chaque cellule, qui est 


1. Une plus longue immersion amènerait une décoloration trop accen- 
Ve ou méme totale. 


$88 SÉANCE DU 24 MARS 1916. 


habituelle dans le Penicillium à développement normal. Ce 
n'est qu'à la périphérie des flocons qu'on peut les observer. 

Les autres filaments se rapportent à deux types; dans l umm 
le diamètre est à peine modifié; dans l'autre, il est multiplié 
par 4 ou 5. 

Tous raccourcissent leurs cellules qui tendent à se rapprocher 
de la forme sphérique, en haltère ou en tonnelet. De plus, les 
filaments minces montrent de nombreuses ramifications, tantót 
pluricellulaires à éléments courts, le plus souvent réduites à de 
simples ébauches irréguliéres, déformant latéralement les cel- 
lules (pl. I, fig. 1). : 

D'autres fois, il se produit des séries de courtes ramifications 
successives, naissant unilatéralement à une petite distance de 
lextrémité des filaments et qui arrivent ainsi à simuler une 
apparence de sym pode (fig. 2). l 

Ou bien on rencontre ces courtes ramifications contournées 
en crosse que Guéguen a désignées sous le nom de circinules 
(fig. 3). . 

Cette disposition peut méme s'exagérer et affecter une forme 
en crosses multiples telle que celle qui est représentée par la 
figure 4. 

Si l'on y joint les déformations unilatérales, fréquentes dans 
les filaments renflés, qui font fortement hernie sur l'une de 
leurs faces, alors que l'autre est à peu prés régulière (fig. 5), 
on aura une idée suffisante des modifications morphologiques 
présentées par les filaments du Penicillium végétant dans le 
sirop de Gibert, modifications qui ne s'écartent guère de celles 
que l'on observe habituellement toutes les fois que la nature du 
milieu provoque l'apparition de formes de souffrance. 

Appareils conidiens. — Il n'y a que fort peu d'appareils coni- 
diens normaux ; ils n'apparaissent en eífet que dans les parties 
émergées du thalle et sont toujours trés chétifs. On remarque 
fréquemment une réduction du nombre des stérigmates portés 
par chaque conidiophore. Ces derniers présentent la plupart du 
temps des déformations pathologiques analogues à celles que 
Guéguen a observées sur liquide de Raulin additionné de sulfate 
de cuivre et qui consistent dans un renflement considérable de 
la cellule terminale; celle-ci atteint jusqu'à dix fois le diamètre 


L. LUTZ. — PENICILLIUM GLAUCUM DANS LE SIROP DE GIBERT. 89 


de la cellule sous-jacente et acquiert une forme sphérique, 
ovoide ou piriforme irréguliére. Les stérigmates et les conidies 
font alors généralement défaut. 

Périthéces. — On a vu précédemment que les flocons mycé- 
liens contiennent de place en place de petits corps sphériques, 
gris verdâtres, dont le diamètre ne dépasse guère 15/100 de 
millimètre. Ces masses sont des périthèces. 

J'en ai examiné un grand nombre; malheureusement la cul- 
ture sur sirop de Gibert dont je disposais étant fort vieille, la 
plupart d'entre. eux se trouvait à un stade de développement 
très avancé. 

J'ai pu néanmoins observer les premières et les dernières 
phases de ce développement, la seule qui m'ait échappé étant 
celle de l'apparition des asques. 

Laissant provisoirement de cóté l'examen du contenu cellu- 
laire dans les éléments constitutifs des périthéces, on peut dire 
que l'évolution de ces organes se produit ainsi que l'ont décrit 
Brefeld ', et aprés lui Guéguen?. Comme ces auteurs, j'ai pu 
Suivre le rapprochement de deux branches du thalle (fig. 13), 
leur enroulement en spirale l'une autour de l'autre, puis l'émis- 
non par les filaments producteurs de ramifications latérales 
qui S'intriquent autour du tortillon pour lui constituer une 


gaine protectrice (fig. 14). 


Je noterai cependant une divergence de détail avec les 
données énoncées par Guéguen : 

« Nos observations, dit-il, s'éloignent donc de celles du bota- 
€ niste allemand par ce fait que les cellules provenant de la 
* réunion des deux rameaux (ascogone et pollinode de Brefeld) 
* NOUS ont paru s'épaissir précocement, avant la cortication par 
* les rameaux enveloppants... » 

Ce texte est un peu ambigu. Il cesse de l'étre si l'on examine 
figure correspondante (pl. XVI, fig. 33), où l'on voit les 
Parois cellulaires représentées avec un épaississement très net. 

r, Sil s'était agi d'une augmentation de volume des fila- 
ments, nous eussions été d'accord, car cette augmentation se 


py, A EFELD, Botanische Untersuchungen über Schimmelpilze; M, Die 
c lungsgeschichte von Penicillium, Leipzig, 1874, p. 45. 
* SUÉGUEN, loc. cit., p. 39. 


90 SÉANCE DU 24 MARS 1946. 


manifeste, ainsi que l'a figuré Brefeld, avant tout contact, alors 
que les cellules terminales, nées d'un dernier cloisonnement, 
commencent à s'infléchir l'une vers l'autre pour s'enlacer fina- 
lement. Mais, à ce moment, leurs parois restent minces; seul 
leur contenu se modifie, et ce n'est qu'un peu plus tard, lorsque 
le feutrage destiné à constituer la paroi du périthéce enveloppe 
déjà le tortillon d'une couche continue, que les cellules prove- 
nant du cloisonnement de ce dernier commencent à épaissir et 
à colorer leurs parois. 

Ainsi qu'il a été dit plus haut, je n'ai pas rencontré, dans les 
nombreuses préparations que j'ai examinées, de périthéces au 
stade de formation des asques : tous étaient arrivés à la période 
de destruction du parenchyme central et de la paroi des asques. 
Pourtant, j'ai pu observer quelques asques en plus ou moins 
bon état, et, entre autres, l'une d'elles contenant quatre spores 
à l'intérieur (fig. 15). | 

Chlamydospores et formes-voisines de conservation. — Une 
caractéristique importante du Penicillium croissant sur sirop 
de Gibert est la multiplicité des formes de conservation intra- 
cellulaires. On y retrouve, dans les filaments hypertrophiés, 
un grand nombre de chlamydospores. Les unes, et c'est le cas 
le plus fréquent, prennent naissance par une sorte d'enkyste- 
ment d'une cellule tout entiére dont la paroi s'épaissit forte- 
ment, en méme temps que le protoplasma devient trés granu- 
leux et méme grumeleux. De telles chlamydospores se ren- 
contrent, groupées en files ou éparses, sur le trajet des filaments 
(fig. 8), ou bien peuvent naitre isolément ou en files à leur 
extrémité (fig. 6). 

D'autres fois, le phénoméne consiste dans une condensation 
du protoplasma qui se rassemble en une, deux, trois, ou méme 
quatre masses en des régions quelconques de la cellule, la paroi 
primitive subsistant tout autour et à quelque distance comme 
une sorte de coque (fig. 7 et 8) '. 


Une autre forme de conservation, déjà rencontrée par Gué- 


1. Un examen superficiel pourrait laisser croire qu'il s'agit là de cellules 
plasmolysées par l'emploi des réactifs fixateurs : il n'en est rien; ces con. 


densations ont été observées sur des filaments vivants, montés dans une 
goutte de sirop. 


L. LUTZ. — PENICILLIUM GLAUCUM DANS LE SIROP DE GIBERT. 91 


guen sur des Hormodendron* consiste dans une gélification plus 
ou moins accentuée de la membrane cellulaire, tandis que le 
protoplasma se condense, soit en une seule masse conservant 
-la forme de la cellule primitive, c'est-à-dire cylindrique, avec 
extrémités coupées à peu prés carrément (fig. 9), soit en plu- 
sieurs petits corpuscules, arrondis ou ovoides (fig. 10). 

La gélification des membranes primitives conduit ainsi à 
l'isolement- de petits organes, susceptibles de germer et que l'on 
peut considérer comme des arthrospores. 

Sclérotes à chlamydospores. — Les chlamydospores qui vien- 
nent d'être étudiées ne sont que des cellules plus ou moins 
modifiées se différenciant en des points quelconques des fila- 
ments du thalle. 

Il en est d'autres, beaucoup plus.rares, qui naissent dans des 
Organes spéciaux, véritables scléroles, constitués par un feu- 
trage de filaments dont les cellules sont courtes et larges. 

Guéguen a déjà donné une description de ces sclérotes?. Il a 
montré qu'on. les rencontrait à la surface du substratum 
nutritif, sous forme de calottes creuses, émergeant au-dessus 
du liquide. Il à détaillé avec exactitude la structure de leurs 
parois composées par un pseudo-parenchyme à éléments courts 
et intriqués. 

Au centre de ce pseudo-parenchyme sont répandues en tous 
Points de grosses cellules sphéroïdales ou chlamydospores, 
auxquelles Guéguen assigne un contenu rétracté, brun-cannelle 
et un diamètre ne dépassant pas 20 y. 

Je dirai tout d'abord que, dans le cas qui nous occupe, le dia- 
mètre des cellules sphériques s'est presque constamment montré 
Supérieur à ce chiffre : 20 u, considérés par Guéguen comme 
exceptionnels, représentent ici la grosseur de chlamydospores 
moyennement développées et jen ai rencontré fréquemment 
dont le diamètre atteignait et méme dépassait 30 p. 

uant à leur structure, elle ne correspond pas exactement à 
ta description donnée par Guéguen. J'ai bien, en effet, rencontré 
comme lui des chlamydospores à parois épaisses, à contenu 


létracté, plus ou moins lobé, tantôt condensé au centre et 


1. GUÉQUEN, loc. cit., p. 34. 
` GUEGUEN, loc. cit., p. 27. 


92 SÉANCE DU 24 MARS 1916. 


séparé de la paroi par un espace clair, tantót accolé à cette paroi, 
le centre restant vide. Mais il s'agit là de contractions dues 
au vieillissement des corpuscules ou encore à une plasmolyse 
consécutive à l'emploi des réactifs fixateurs et, dans ce dernier 
cas, laissant souvent subsister des trabécules protoplasmiques 
qui réunissent la masse irrégulière centrale à la paroi dont elle 
S'est écartée. 

Dans les chlamydospores jeunes que j'ai examinées, la paroi 
est effectivement plus épaisse que celle des éléments voisins, 
mais le contenu de la cellule se présente comme une masse gra- 
nuleuse ou grumeleuse remplissant entièrement la cavité cellu- 
laire (fig. 14). Au début, leur protoplasma ne renferme pas de 
vacuoles et celles-ci n'apparaissent que plus tardivement. 

J'ai pu observer quelques germinations de ces chlamydospores - 
dans le sirop de Gibert. La succession des phénoménes est, au 
début, la méme que dans la germination des conidies. En un 
ou plusieurs points de la paroi, on constate l'émission de tubes 
mycéliens qui se cloisonnent et se ramifient abondamment. 
Mais, à linverse des germinations en milieu normal, qui 
donnent naissance à des filaments étroits et à cellules allongées, 
les cloisons des hyphes sont ici beaucoup plus rapprochées et 
les cellules qu'elles délimitent se renflent en tonnelets ou en 
sphéres placées en files et tout à fait comparables aux formes 
anormales décrites au début de cette Note. Il en résulte la pro- 
duction de flocons mycéliens, sphériques eux-mémes, consti- 
tués en presque totalité par un enchevétrement de ces cellules 
arrondies et à protoplasma grumeleux (fig. 12). 

Modifications présentées par le contenu cellulaire. — L'étude 
des modifications du contenu cellulaire s'est trouvée, ainsi qu'il 
a été dit plus haut, grandement facilitée par l'emploi de la 
fuchsine phéniquée de Ziehl pour la coloration du protoplasma. 

Si l'on s'adresse aux rares filaments végétatifs conservant la 
forme réguliére des hyphes développées en milieu normal, on y 
retrouve la structure protoplasmique décrite par Brefeld, avec 
cette légère différence que les vacuoles apparaissent un peu plus 
tardivement que ne l’a signalé cet auteur (fig. 2). 

Les portions de mycélium devenues moniliformes renferment 
au contraire un protoplasma fortement granuleux et souvent 


`L. LUTZ. — PENICILLIUM GLAUCUM DANS LE SIROP DE GIBERT. 93 


méme grumeleux, tantót remplissant les cellules, tantót y lais- 
sant subsister une ou plusieurs vacuoles. Dans ces cellules se 
rencontrent un ou deux noyaux, rarement plus, et ceux-ci sont 
presque constamment pourvus d'un nucléole. En outre, on y 
remarque de petits corpuscules arrondis ou ovoides, fortement 
colorables par la fuchsine et sur lesquels il sera revenu dans 
un instant. 

La méme structure granuleuse ou grumeleuse se retrouve 
dans les circinnules, ainsi que dans les déformations pathologi- 
ques des conidiophores; dans ces derniéres, cependant, le 
nombre des noyaux est quelquefois un peu plus élevé. 

Quant aux branches du thalle destinées à devenir l'origine 
des périthèces, elles présentent des modifications protoplas- 
miques qui s'accusent au fur et à mesure que se déroulent les 
diverses phases de leur évolution. 

Àu moment oü se manifeste l'attraction réciproque de ces 
branches, leurs cellules terminales sont entièrement remplies 
Par un protoplasma sans vacuoles, contenant un trés petit 
nombre de granulations extrémement fines et ne possédant 
qu'une affinité médiocre pour le Ziehl. 

Lorsque le pelotonnement se produit, l'affinité pour le 
Ziehl augmente avec rapidité et, parallélement, le protoplasma 
évolue vers sa structure définitive qui est fortement granuleuse. 

Corpuscules métachromatiques. — On vient de voir qu'il 
existe dans certaines cellules du thalle des corpuscules fortement 
Colorables par la fuchsine. L'emploi des réactifs spéciaux a 
montré qu'il s'agit de corpuscules métachromatiques. Ceux-ci 
+ Se rencontrent dans les vacuoles ou dans le protoplasma, et 
plus particulièrement dans les filaments renflés ou moniliformes; 
ils Sont tantôt isolés, tantôt groupés, mais dans ce dernier cas, 
ils sont généralement plus petits que les corpuscules isolés 
(ig. 18 et 19), — 

Dans les filaments à croissance rapide qui s'enrouleront pour 
constituer les périthèces, les granulations trés fines que l'on 
Observe tout à fait au début ne présentent pas les réactions des 
Corpuscules métachromatiques : ceux-ci n'apparaissent qu'à un 
stade plus avancé et sont alors petits et peu nombreux. 

Je n'ai pas constaté habituellement la présence de ces 


94 SÉANCE DU 24 MARS 1916. 


corpuscules dans les chlamydospores des sclérotes; ce n'est 
qu'exceptionnellement qu'on peut en déceler de très rares, 
épars dans quelques-unes des plus vieilles chlamydospores. 

Matiéres de réserve hydrocarbonées. — L'action de l'iode 
sur les diverses formes de filaments n'a montré dans aucune la 
présence d'amidon ou d'amidon soluble. 

Le méme réactif, appliqué suivant la technique d'Erréra, 
n'a décelé nulle part le glycogène. Tout au plus peut-on cons- 

tater une légére accentuation de la coloration générale du pro- 
' toplasma dans les cellules des filaments hypertrophiés, ainsi 
que dans les chlamydospores, mais cette coloration est loin de 
la teinte brun acajou caractéristique du glycogène. 


La recherche de l'huile dans les filaments a été également 
négative. 


En résumé, j'ai constaté la possibilité pour le Penicillium 
glaucum de croître dans une solution renfermant 1 p. 2 000 de 
biiodure de mercure, alors que les observations de Guéguen 
assignaient à ce sel un pouvoir antiseptique compris entre 
1/150 000 et 1/200 000. 

Dans ces conditions, le Champignon donne des formes végé- 
tatives de souffrance 'avec production intense de chlamydospores 
de formes variées. 

Parmi celles-ci, les plus intéressantes naissent dans des sclé- 
rotes au sujet desquels j'ai apporté quelques rectifications aux 
données établies par Guéguen. 

J'ai observé diverses modifications du contenu cellulaire cor- 
respondant aux variations morphologiques des hyphes, aisi 
que la présence de corpuscules métachromatiques, principale- 
ment dans les filaments renflés ou moniliformes. 


Explication de la planche I. 


1. Mycélium formé d'éléments de diamétre normal avec ramifications 
irréguliérés, souvent réduites à l'état de simples ébauches. — Gr. : 400. 

2. Fragment mycélien présentant une série de ramifications successives 
naissant unilatéralement par rapport au filament primitif. — Gr. : 650. 


3. Une ramification latérale recourbée en crosse, ou circinule. — 
Gr. : 1000. 


1. ERRERA (L.), Sur le glycogéne chez les Basidiomycètes (Mém. Ac. T 
Belg., XXXVII, 1885). — ID., in Rec. Inst. L. Errera, I, 1916, p. 77. 


PI. I. 


). 


T. LXII (4916 


Bull. Soc. bot. de Fr. 


Penicillium glaucum (dans le sirop de Gibert). 


DANGEARD. — MÉTACHROMATINE DES ALGUES ET DES CHAMPIGNONS. 95 


` & Filament ramifié en crosses multiples successives. — Gr.: 400. 

5. Formes renflées des filaments du thalle avec cellules plus ou moins 
arrondies où en haltéres, ou présentant une hypertrophie unilatérale. — 
Gr. : 650. 

6. Deux types de chlamydospores naissant à l'extrémité de filaments du 
thalle. — Gr. : 650. 

7. Chlamydospores formées par la condensation en 2, 3 ou 4 masses du 
protoplasma de cellules renflées. — Gr. : 650. 

8. Portion du thalle montrant des chlamydospores qui résultent de 
l'enkystement de certaines cellules, sans condensation protoplasmique et 
d'autres provenant d'une condensation du protoplasma en un point quel- 
conque de la cellule, la paroi primitive subsistant dans sa position ini- 
tiale, — Gr. : 650. 

9 et 10. La gélification des parois cellulaires donne naissance à des 
arthrospores conservant la forme de la cellule primitive, ou résultant de 
la condensation du protoplasma en plusieurs petites masses arrondies ou 
ovoides. — Gr. : 650. 

11. Un sclérote à chlamydospores. — Gr. : 650. 

12. Germination d'une chlamydospore provenant d'un sclérote. On 
remarquera que les hyphes nées de cette chlamydospore se divisent trés 
vite en cellules à peu prés sphériques. — Gr. : 650. 

13. Formation des périthèces : deux filaments du thalte s'incurvent l'un 
Vers l'autre avant de s'enrouler en spirale. — Gr. : 650. 

14. L'enroulement des deux filaments s'est produit; il s'accompagne 
d'un début de ramification de ses éléments; en méme temps, une prolifé- 
ration de la paroi sous-jacente des branches formatrices commence la 
Cortication du périthéce. — Gr. : 650. 

15. Une asque avec 4 spores. — Gr. : 4 000. 

16 et 17. Déformations pathologiques des conidiophores dont les cellules 
ztlos s'hypertrophient et deviennent ovoïdes ou piriformes aplaties. 
— 6r. : 1000. 

18 et 19. Cellules des filaments végétatifs renílés, montrant les cor- 
puscules métachromatiques. — Gr. : 1 000. 


\ 


M. Dangeard, remplacé au fauteuil de la présidence par 
M. Dismier, fait la communication ci-dessous : 


La métachromatine chez les Algues 
et les Champignons; 


PAR M. P.-A. DANGEARD. 


Les recherches d'un grand nombre d'auteurs, parmi lesquels 
Babès, Butschli, Meyer, Lauterborn, Dangeard, Guilliermond, 
auverie, Moreau, Lutz, ont attiré l'attention sur l'existence, 
Chez beaucoup de Protophytes, d’une substance chromatique 


96 SÉANCE DU 24 MARS 1916. 


qui a été désignée sous le nom de chromatine, de métachroma- 
tine ou encore de volutine; on la retrouve chez les Protozoaires 
avec les mêmes propriétés générales. 

Cette substance a été décrite sous la forme de grains arrondis 
qui prennent une coloration rouge vineux par certains réactifs, 
tels que le bleu de méthylène, le bleu de crésyl, le bleu poly- 
chrome, l'hématoxyline, etc. On donne à ces grains le nom de 
corpuscules métachromatiques : Meyer a indiqué un cerlain 
nombre des réactions les plus caractéristiques présentées par 
cette substance. 

L'opinion qui tend actuellement à prévaloir, d’après les nom- 
breux mémoires publiés par Guilliermond et aussi à la suite des 
recherches de Moreau, consiste à considérer les corpuscules 
métachromatiques comme provenant d'un chondriome. Les 
grains apparaitraient à l'intérieur des mitochondries, quelle que 
soit la forme de ces dernières; ils émigreraient ensuite dans 
les vacuoles en conservänt une enveloppe mitochondriale; ils 
subiraient alors un accroissement plus ou moins considérable, 
à la suite duquel ils seraient parfois le siège d’une sorte de pul- 
vérisation ou d'émiettement en corpuscules plus petits; finale- 
ment, ils seraient utilisés comme substance de réserve aprés 
s'étre dissous dans le suc cellulaire. 

L'histoire de la métachromatine, d’après nos propres obser- 
vations, se présente, dans la cellule, d'une facon trés différente 
de celle qui vient d'étre résumée. 

Nous prendrons comme exemple une Diatomée, dont les cel- 
lules sont unies en longs filaments, l'Himantidium pectinale. 
Elle se préte admirablement à cette étude. Nous ajouterons que 
les choses se passent exactement de la méme facon dans tous 
les Champignons que nous avons examinés : Saccharomyces 
Oidium, Bactridium, M ucor, Penicillium, Aspergillus et aussi- 
dans diverses Algues appartenant aux genres Ulothrix, Conferva, 
Chætophora, etc. 

Les cellules d' Himantidium présentent toutes la structure sui- 
vante qui se voit nettement, soit sur le vivant, soit aprés l'ac- 
tion des réactifs fixateurs et des colorants : au centre, un noyat 
nucléolé; autour de ce noyau, une mince couche de proto- 
plasma qui se prolonge en cordons trés fins et peu nombreux 


* 


DANGEARD. — MÉTACHROMATINE DES ALGUES ET DES CHAMPIGNONS. 97 


anastomosés par endroits et qui rejoignent une mince couche 
de protoplasma pariétal tapissant la paroi interne des deux 
valves; sur les deux faces latérales, se trouvent les deux 
chromatophores trés minces à la surface desquels circulent aussi 
les fins cordons de cytoplasme; les globules d'huile, de grosseur 
trés variable, sont placés à la surface interne des chromato- 
phores et aussi dans le cytoplasme qui entoure le noyau ou 
dans celui qui forme les trabécules. 

Notons, contrairement à une opinion qui a été émise récem- 
ment, que les globules d'huile n'appartiennent pas aux chroma- 
tophores, mais se trouvent dans le cytoplasme méme; la 
remarque s'applique également aux Chlorophycées. 

Tout le reste de la cavité cellulaire est rempli, sur le vivant, 
d'un suc vacuolaire d'apparence. complétement homogène; il 
n'existe à ce moment aucune trace de corpuscules métachroma- 
tiques quelconques. 

Employons maintenant directement, sous la lentille du 
microscope, une coloration vitale au bleu de méthyléne ou au 
bleu de crésyl : en quelques secondes, alors que le noyau et le 
protoplasma restent incolores, il se produit une pénétralion du 
colorant dans la grande et unique vacuole centrale : on y voit 
apparaitre un grand nombre de corpuscules arrondis de grosseur 
trés variable qui accumulent à leur intérieur la substance colo- 
rante et deviennent d'un rouge vineux, alors que la solution 
employée est à peine teintée. Pour expliquer ce phénoméne, 
On peut admettre que la métachromatine dissoute dans le suc 
cellulaire, forme avec le colorant une sorte de combinaison qui 
s'accumule autour de centres de formations plus ou moins nom- 
breux. La consistance des corpuscules ainsi formés, alors que 
la cellule conserve toute sa vitalité, est de nature visqueuse:: la 
combinaison, à cet état, est instable, car il suffit de faire passer 
de l’eau sous la lamelle pour la faire disparaître et pour rendre 
àu suc vacuolaire son aspect homogène. | 

Toutes les cellules d’un filament, même celles qui sont en 
division, se comportent de la méme façon à l'état vivant; le 
Cytoplasme et le noyau ne reliennent aucune trace du colorant : 
ce n'est qu'avec la diminution de la vitalité, au bout d'un temps 
très long et qui dépend de la concentration du bain, qu'une 

T. LXII. (sÉANCES) 7 


98 SÉANCE DU 24 MARS 19146. 


légère teinte bleue apparait. Il en est de méme du chromato- 
phore. 

On peut donc conclure de cette premiére expérience et avec 
certitude que la métachromatine est localisée dans cette Dia- 
tomée, exclusivement dans le suc vacuolaire et qu'elle manque 
totalement dans le cytoplasme et le chromatophore. 

Continuons nos expériences et cherchons l'explication des 
erreurs qui se sont produites au. sujet de cette substance. 

Pour cela, nous allons employer les fixateurs qui ont été 
recommandés pour l'étude des corpuscules métachromatiques. 
L'un des meilleurs est l'alcool absolu et, bien que nous ayons 
utilisé aussi les autres, nous ne parlerons ici que de celui-là. 

Sur les matériaux fixés à l'aleool absolu et colorés ensuite 
au bleu de méthyléne ou au bleu de crésyl, on trouve dans le 
suc vacuolaire une quantité de corpuscules métachromatiques 
se colorant en rouge vineux : il en existe parfois des centaines. 
Lorsqu'ils sont moins nombreux, il s'en rencontre de trés gros; 
un plus ou moins grand nombre sont agités de mouvements 
browniens; ils peuvent s'accumuler sur une face sous l'action 
de la pesanteur. Quelquefois, le dépôt des corpuscules se fait le 
long des cordons de cytoplasme ou encore au contact dela 
couche pariétale ou des chromatophores; mais il est toujours 
facile de constater que le protoplasma lui-même est homogène 
et complètement dépourvu de granulations métachromatiques. 

Dans cet exemple, la vacuole étant nettement délimitée du 
protoplasma et de ses ramifications, l'observation. offre toute 
garantie de certitude. 

La métachromatine s'est done déposée en corpuscules et en 
grains sous l'action de l'alcool absolu; les histologistes qui 
n'auraient étudié que du matériel fixé, en seraient arrivés natu- 
rellement à décrire ces corpuscules comme étant préformés à 
l'intérieur de la cellule; cette erreur s'est produite fréquemment 
et en particulier à propos des Levures et d'autres Champignons- 

La métachromatine qui s'est déposée en grains sous l'action 
de l'alcool absolu est susceptible de se dissoudre à nouveau au 
contact de l'eau : il semble donc que les corpuscules métachro- 
matiques ne devraient pas se retrouver dans les préparations à 
l'hématoxyline (méthode de Heidenhaim ou autres méthodes). 


DANGEARD. —— MÉTACHROMATINE DES ALGUES ET DES CHAMPIGNONS. 99 


Il n'en est rien cependant : le mordancage à l'alun a pour 
résultat d'insolubiliser les corpuseules métachromatiques qui se 
colorent trés bien alors par l'hématoxyline : on retrouve toutes 
les formes décrites par les différents auteurs. 

Les faits que nous venons d'exposer peuvent étre vérifiés, en 
l'espace de quelques minutes, sauf bien entendu ce qui concerne 
les méthodes de coloration à l'hématoxyline. 

Nous pouvons donc conclure à la suite de ces observations 
étendues aux Algueset aux Champignons que la métachromatine 
né prend pas naissance à l'intérieur d'un chondriome et qu'elle 
ne suit pas l'évolution qui lui a été attribuée. Cette substance 
est en effet soluble dans l'eau; elle se trouve dissoute parfois 
en trés grande abondance dans le suc vacuolaire; elle forme 
avec lui une sorte de solution colloidale ou gelée, d’où elle peut 
étre précipitée sous l'influence de divers agents ou réactifs. 

Cette propriété nous explique pourquoi on a rencontré parfois 
dans la cellule vivante de certaines espèces des corpuscules 
métachromatiques préformés. Il suffit que, dans une espèce, il 
Y ait production dans le suc vacuolaire d'une substance agissant 
à la facon de l'alun pour que les dépôts en grains de métachro- 
matine deviennent insolubles; mais ce cas est beaucoup plus 
rare qu'on ne le suppose. 

Il existe un autre cas qui est fréquent et qui est lié à la trans- 
mission de la métachromatine à travers les générations succes- 
Sives, ' 

Dans les organes qui abandonnent leur eau, comme la chose 
se produit pour les kystes, les chlamydospores, les spores, etc., 
la métachromatine contenue dans les vacuoles se condense et 
finit par se déposer en un corpuscule autour duquel le cyto- 
plasme, par suite de la disparition de l'eau, arrive plus ou moins 
au contact; ce sont ces formations que nous avions décrites 
autrefois sous le nom de cœnosphères, en particulier dans les 
Bactridium, sans d'ailleurs en connaitre la signification : si le 
Système vacuolaire a la forme d'un fin réseau, le dépôt de méta- 
chromatine aura la même forme. | 

Cette signification se dégage maintenant; ce dépôt de méta- 
chromatine laissé par les vacuoles sera le point de départ des 
louvelles vacuoles au moment de la germination; la méta- 


100 SÉANCE DU 24 MARS 1916. 


chromatine est douée de propriétés osmotiques considérables 
qui, entreront en jeu au moment de la germination; c'est de 
cette facon qu'il faut comprendre la transmission du systéme 
vacuolaire d'une génération à l'autre. 

Nous ne pouvons, dans cette Note préliminaire, indiquer 
toutes les conséquences qui découlent des constatations qui pré- 
cèdent; elles trouveront place dans un prochain Mémoire, avec 
la bibliographie qui s'y rapporte. 


M"* P. Lemoine offre à la Société un travail dont elle est 
l'auteur sur les Mélobésiées des iles Falkland. 


SÉANCE DU 14 AVRIL 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. le Président a le regret d'annoncer le décés de 
M. 0. Lignier, professeur à la Faculté des Sciences de Caen, 
et celui de M. Ch. Gatin, tombé au champ d'honneur. Il 
rend hommage à leur mémoire et les membres présents 
s'associent unanimement aux sentiments exprimés par 
M. le Président. 


M. F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce à la Société une nouvelle pré- 
sentation : 


Par la voix de M. F. Camus, M. Lutz, secrétaire général, 
de nouveau mobilisé, exprime à ses confréres ses regrets 
de ne pouvoir prendre part momentanément aux travaux de 
la Société. 


DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ 


 Aldewerelt van Rosenburg (Van), Handbook of the determinalion of 
the Fern Allies of the Malayan Islands. ; 
Bois (D.), Un nouveau Begonia de Madagascar à feuillage décoratif. 
— Un Begonia nouveau de Madagascar (Begonia Perrieri). 
Bois et Cornuault, Un Iris nouveau du Maroc, Iris Belouini. 
Borgesen (F.), The marine Algæ of the Danish West Indies, vol. 2, 
hodophyceæ, : 
, Braun (Josias), Les Cévennes méridionales (Massif de l'Aigoual). 
tude phytogéographique. 
Chodat (R.). Remarques sur quelques Polygala espagnols. 
— Nouvelles recherches sur les ferments oxydants, vil. 
- William Barbey-Boissier. | 1 
ovn et Bois, Sur trois types de Vanilles commerciales de 
anti, 


. 102 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


Desalle (A.) et Reynier (Alfred), Les botanistes prélinnéens des Basses- 
Alpes. 

Gadeceau (Ém.), Salvia à petites fleurs bleues. 

Héribaud-Joseph (Frère), Flore d'Auvergne. Nouvelle édition. 

Hugues (Frank), Note sur les alcaloides de certaines Solanées éqyp- 
tiennes. 

Lignier (O.), Les glandes staminales des Fumariées et leur signification. 

— Nouvelles contributions à la connaissance de la fleur des Fuma- 
riacées et des Crucifères. 

— Nouveau cas de cambium chez les Monocotylédones. 

— Sur une Mousse houillére à structure conservée. 

Lignier (0.) et Mail (R.), A propos d'un Gui « Viscum album » en 
palmette. 

Lecomte (H.), Flore générale de l'Indo-Chine, IN, 3; V, 3. 

— Notulæ systematicæ, LU, 6, 7. 

Longo (B.), Genetica — Variazione nel Cosmos bipinnatus. 

Maiden (J.-H.), A critical Revision of the Genus Eucalyptus, 
parts XXII-XXVI. 

Maffei (Luigi), Contribuzione allo studio della micologia ligustica. 

Mutto (Elisa), Nuove specie di Micromiceti. 

Petersen (J.-B.), Studier over danske aërofile Alger. |; 

Porsild (Morten P.), Naturfredning à dansk Groenland. 

— On the Genus Antennaria in Greenland. 

Reynier (A.), Le Convolvulus Cantabrica L. variété varoise transiens 
Reyn. et le C. Gerardi Rem. et Sch. 

— Existence du Teucrium Scordium L. variété scordioides. 

— Medicago orbicularis All. var. marginata ( Willd.) Benth. forme 
pilosa ( Benth.) Reyn. | 

Schinz (Hans) et Guillaumin (A.), Botanique (Ex Fritz Sarazin et 
Jean Roux, Recherches scientifiques en Nouvelle- Calédonie et aux Iles 
Loyalti. Tome 1). 


Sennen (Frère), Plantes d'Espagne, Notes et Diagnoses des années 
1912-1913,4° Note. 


Takenoshin Nakai, Flora sylvatica Koreana. Pars IV, V. Spiræaceæ, 
Drupaceæ. 

Thellung (A.), Chenopodium auricomiforme Murr. et Thellung sp. nov. 
intermedia inter Ch. album L. et Ch. auricomum Lindl. 

— Ueber die in Mitteleuropa vorkommenden Galinsoga- Formen. 

— Pflanzenwanderungen unter dem Einfluss des Menschen. 

— Ueber das « Prickly comfrey » der Englünder. 


— Ueber Xanthium strumarium L. und X. echinatum Murray, sowie 
deren Bastard. 


F. GAGNEPAIN. — JUSSLEA OU LUDWIGIA 103 


Thellung (A.), Quelques plantes adventices de France. 

. Tureoni (M.), /ntorno ad una nuova mallatia dei bambù. 

Recueil des Travaux Botaniques Néerlandais, XII, 4. 

Université de Genève. Institut de Botanique, 9° série, 1° fasc., 1915. 

Mitteilungen aus dem bot. Museum der Universität Zurich, LXXI. 

La Nuova Notarisia, juillet et octobre 1915. l 

Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de l'Afrique du Nord, 
1915, n” 5-9. 

Bulletin de la Station de recherches forestières du Nord de 
l'Afrique, I, 2. 

Memoirs of. the Department of Agriculture in India, VII, 4-8; VIII, 1. 

Forest Bulletin, n»: 21-30. 

Proceedings of the Natural Academy of Sciences of the United 
States of America, I, 10, 12; II, 1-5. 

Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of 
Science, XIII, 1, 3, 5. 

Field Museum of Natural History. — Botanical Series, II, 9, 10. 

New Jérsey agricultural Experiments Stations, n° 2718. 

Bulletin du Jardin botanique de Buitenzorg, 2° série, no XX. 

Mededeelingen van het Laboratorium voor plantenziekten, n°° 13-18. 
Mededeelingen uit den cultuurtin, n°° 2, 3. 

Mededeelingen van het proefstation voor rijst c. a. II, III. 

Mededeelingen van het proefstation voor thee, n^ XXXVII-XXXIX, 
XLI-XLIII. 


M. Gagnepain fait la communication suivante : 


4 


Jussiæa ou Ludwigia? 


PAR M. F. GAGNEPAIN. 


Si on compare dans les différents Genera les descriptions des 
eux genres Jussiga et Ludwigia, si on élimine successivement 
tous les caractères communs, on arrive à cette caractéristique : 

Jussiæa : 8-12 étamines. 

Ludwigia : 4 étamines. 

Les autres différences que l'on a essayé d'établir (longueur 
e la capsule, graines nues, etc.), sont illusoires. Vas 
i r, en analysant le Ludwigia parviflora Roxb., jai bien 

nstaté dans les fleurs épanouies, la présence de 4 étamines 


104 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


dressées, adhérentes par leurs anthères au stigmate; mais en 
ouvrant des boutons, j'ai dûment constaté, dans deux échantil- 
lons de localités différentes, la présence de 3-4 étamines épisé- 
pales et de 3-4 étamines épipétales. Les étamines nées à la base 
des pétales sont recouvertes et encapuchonnées par eux; peul- 
étre sont-elles de fertilité réduite, peut-étre tombent-elles quand 
la fleur s'ouvre, peut-étre existent-elles seulement sur.certaines 
fleurs plutót terminales, toujours est-il qu'elles existent, dans 
cette espèce, à un étage ou à un certain âge et que, en quelque 
point ou en quelque stade, le Ludwigia parviflora Roxb. est un 
Jussiza. Que dire de deux genres qui se donnent rendez-vous sur 
le méme individu? Le trait d'union existe entre les deux genres 
‘à n'en pas douter. 

De ce fait deux conclusions s'imposent : l'une qui sera acceptée 
par tous, c'est que le Ludwigia parviflora Roxb. passe sans 
contestation dans le genre Jussiæa, puisqu'en effet, à son pre- 
mier état, sa fleur est celle d'un Jussiæa. La seconde parait plus 
hardie : le trait d'union étant trouvé entre les deux genres, l'un 
doit forcément disparaitre. 

Autrement comment les délimiter? Aucun auteur de Genera 
n'est capable de trancher la difficulté en écrivant des diagnoses 
génériques précises séparant les deux groupes. Si on fait passer 
le Ludwigia en question dans les Jussiza, on sera obligé d'en 
dilater la diagnose et d'y mentionner la présence de 4-12 éta- 
mines; au contraire, si on le laisse dans les Ludwigia, on est 
obligé de reconnaitre que ce genre n'a pas son nombre d'éta- 
mines fixe puisqu'il varie de 4 à 8 et alors qu'elle est la limite 
précise entre les deux genres? 

Les deux genres n'en forment donc qu'un en réalité et je ne 
suis pas seul de cet avis puisque Baillon, Histoire des plantes, 
VI, p. 462, avec d'autres raisons également valables, réunit 
méme en un seul les Jussiza, Ludwigia et Isnardia en impo- 
sant à l'ensemble le nom générique Ludwigia. Je serai de l'avis 
de Baillon dans le principe et non dans l'application et j'adop- 
terai le genre Jussiæa : 1° parce que ce genre a la priorité 
absolue (Jussiæa L. Gen. (1131), p. 126; Ludwigia L. Coroll. 
(1131), p. 3); 2* parce que le nombre des espèces de Jussiæa est 
environ double de celui des Ludwigia et qu'il y aura moins de 


Re 


ÉD. JEANPERT. — LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES PARISIENNES. 105 


synonymes à faire; 3° parce que la plupart des auteurs ont des 
tendances à accepter Jussiæa. 

En conséquence, dans la Flore générale de l'Indo-Chine, le 
Ludwigia parviflora Roxb. figurera sous le nom de Jussiæa 
caryophyllea Lamk et le L. prostrata Roxb. prendra le nom de 
J. prostratra Gagnep. (n. comb.). 


M. F. Camus lit ou résume les deux communications 
suivantes : 
Localités nouvelles de plantes parisiennes; ` 


PAR M. Ép. JEANPERT. 


Ranunculus: hololeucos. — Forêt de Sénart, trouvé par mon 
ami M. de Valmont, qui m'a conduit à la localité. — 
Ranunculus nodiflorus. — Mares à Orveau, entre Etampes et 


la Ferté-Alais. 


Cardamine impatiens. — Bords de la Seine à Vigneux. 
Hutchinsia petrea. — Murs à Boutigny. 
Reseda alba. — Naturalisé à Villeneuve-le-Roi. 

Lychnis Viscaria. — Boutigny, Petit-Bouville près Étampes. 
Sagina ciliata. — Quai de la Gare à Paris. . 
Spergularia segetalis. — Mares siliceuses à Orveau. 

Linum alpinum var. Leonii. — Épisy, Valpuiseaux, Orveau et 
Abbéville. 


Geranium pratense. — Introduit à Saint-Hilaire près 
Étampes. 
Hypericum Desetangsii. — Prairie humide longeant le bois 
u Bassin près Provins. 
ytisus supinus. — Côteau prés Orveau. 
Trigonella monspeliaca. — Pelouses sèches à Vigneux. 
i Purpurascens. — Moissons et champs de vesces à Episy, 
ilaines près Palaiseau, Étréchy, Saclas près Étampes. 
Vicia gracilis. — Villaines près Palaiseau, assez répandu à 
"Itt- Hilaire et à la ferme de Chaudun prés d'Étampes. 
ia sativa. — Rare dans un champ de vesces à Épisy. 


106 ' SÉANCE DU 44 AVRIL 1916. 


Lathyrus niger. — Lisière du bois de Verrières prés Amblain- 
villiers, trouvé par mon ami M. Durand, qui me l'a montré. 

Lathyrus tuberosus. — Port-Aviation prés Juvisy, Villeneuve- 
le-Roi, Étampes vers le Chénay. 

Lathyrus hirsutus. — Villaines prés Palaiseau, Villeneuve-le- 
Roi, Étampes. 

Rubus tomentosus. — Boutigny, Ceriseaux prés Souppes. 

Rosa stylosa. — Boissy-le-Cutté, Souppes. 

Sorbus Aria. — Bois de Meudon près Sèvres. 


Epilobium lanceolatum. — Bois de Meudon prés Sèvres. 

Epilobium tetragonum >x parviflorum. — Port-Aviation prés 
Juvisy, bois de Meudon. 

Epilobium hirsutum >< tetragonum; — Port-Aviation près 
Juvisy. 

Illecebrum verticillatum. — Mares siliceuses à Orveau. 

Tillæa Vaillantii. — Mares siliceuses à Orveau. 


Turgenia latifolia. — La Ferté-Alais. 

Bifora radians. — Moissons à Jarcy près Boutigny. 

Ammi majus. — Luzernières à Villeneuve-le-Roi. 

Bupleurum aristatum. — Pelouses séches à Boutigny. 

Rubia peregrina. — Coteaux à Doutigny. 

Linosyris vulgaris. — Coteaux au-dessus de létang de Vil- 
leron prés Épisy. 

Inula hirta. — Coteaux à Boutigny et à Épisy. 


Micropus erectus. — Friches à Boutigny, moissons et 
friches à Saint-Hilaire prés Étampes. 

Artemisia selegensis. — Décombres à Villeneuve-le-Roi. 

Matricaria discoidea. — Bords des chemins à Étampes, 
Gargan, Montgeron. 

Anthemis mixta. — Villeneuve-le-Roi prés Ablon. 

Cirsium hybridum. — Prairies humides à Saclas près 
Étampes. ` 

Cirsium rigens. — La Tour près la Genevraye, Étampes. 

Carduncellus mitissimus. — Coteaux à Boutigny. 

Lappa subracemosa. — Bords de la Seine à Orly. 

Hypochæris maculata. — Bois entre Bouville et Orveau. 

Lactuca virosa. — Bois de Meudon à l'étang des Fonceaux e! 


à la mare Adam. . 


ÉD. JEANPERT. — LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES PARISIENNES. 407 


Erita scoparia. — Forêt de Sénart, trouvé par mon ami 
M. de Valmont, qui me l'a fait récolter. 

Solanum villosum. — Décombres à Vigneux. 

Phelipea caerulea. — Montgeron, trouvé par mon ami M. de 
Valmont. 


Mentha sylvestris. — Villeneuve-le-Roi prés Ablon. 

Salvia verbenaca. — La Ferté-Alais. 

Amarantus deflexus. — Décombres à Vitry, bords des che- 
mins à Bellevue. 

Chenopodium ambrosioides. — Gentilly. 


Chenopodium hircinum. — Vigneux, Argenteuil. Plante du 
Brésil non encore signalée aux environs de Paris. 
Rumex acutus. — Villeneuve-le-Roi, Morigny prés Étampes. 


Asarum europeum. — Cette plante, signalée au Chenay prés 
| TÉtampes par Guettard dans ses Observations (1747), y existe 
| encore. | 

Buxus sempervirens. — Saint-Cyr prés Saclas. — | 
Euphorbia Esula. — Naturalisé : Gargan et bords de la Seine 
à Choisy. 

Vallisneria spiralis. — Sablonnière à Villeneuve-le-Roi. 
Juncus tenuis. — Rond-point d'Ursine à Chaville. 

Scirpus supinus. — Montgeron au ru d'Oly. 

Carex paradoxa. — Prairie humide à Morigny près 
lampes. | 

Carex Halleriana. — Coteaux à Champigny et à Saint-Hilaire 
près d'Étampes : trouvé aussi avec M. de Vergnes à Boutigny. 

Carex ericetorum. — Petit-Bouville prés Étampes. | 

ipa pennata, — Coteaux arides à Boutigny, la Ferté-Alais. 
Festuca loliacea. — Prairie à Esbly. 
us inermis. — Vigneux. 

‘Bromus maximus. — Étampes, talus de la route nde 
ongny et à Saint-Hilaire; talus à Etréchy; naturalisé à 

aux, sur les bords d'un canal. 


us europæus. — Forêt de Carnelle prés le Rond-de- 
Chantilly. 

Püsetum littorale. — Bords de la Seine à Villeneuve-le-Roi. 

"Blenium septentrionale, — Sur un rocher -de grés à 


Abbéville au Sud d'Étampes. 


EI 


108 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


Mes vacances de 1915 en Cerdagne 
(Juillet à octobre); 


PAR LE FRÈRE SENNEN. 


Belle Cerdagne, riant pays, je ne veux pas te chanter, mais 
te bénir. Durant plus de deux mois, du 13 juillet au 20 sep- 
tembre, tu m'as prodigué ton beau soleil, tes fraiches eaux, la 
richesse de ta flore, l'enchantement de tes paysages et de tes 
horizons. Je ne pourrai plus t'oublier. Je vais essayer de 
rappeler en chevauchant les plus belles corolles de tes prairies, 
les plus précieuses perles de tes gorges et de tes coteaux, les 
grâces les plus délicates de tes sommets. A la fin j'énumérerai 
méthodiquement ce qui me paraitra nouveau dans mes obser- 
valions. i 

Je débutai par les Escaldes, localité bien connue par ses eaux 
thermales alcalino-sulfureuses trés renommées. J'accompagnais 
le trés cher Frère Albert-Paulin, visiteur du district de Béziers- 
Catalogne. Ensemble nous exhibions nos passe-ports en traver- 
sant les villages, ou à la rencontre des gendarmes ou d'un poste 
de soldats sur les chemins. Peu de récoltes, mais agréables pro- 
menades, premières observations, premières chasses aux beaux 
carabes et autres coléoptères! Mais ceci n'était qu'une distrat- 
tion. Le vrai travail était la récolte et la préparation des plantes. 

Le 19, visite des montagnes granitiques de Dorres, jusqu'à 
2200 mètres, guidé par le bon Frère Sévoldy (Francois), sour- 
cier de renom, qui a rendu bien des services dans le Languedot, 
le Roussillon, la Cerdagne. Vers 1 900 mètres nous touchons la 
première neige, entourée de Ranunculus angustifolius, Primula 
integrifolia, Pedicularis rhætica, P. mixta, Astrocarpus sesa- 
moides var. alpinus, Plantago monosperma, Hieracium Can- 
dollei, Luzula pediformis, Tofieldia calyculata, Luzula sudetica, 
L. spicata, Carex sp. nombreux, Sedum brevifolium, Semper- 
vivum minimum, Saxifraga firmata Luiz., etc. Sur les sommets 
du plateau, vers 2200 mètres, se trouvaient bon nombre de 
ces espéces et les suivantes : Jasione humilis, Androsace villosa, 
Oxytropis campestris, Thymus nervosus, etc., etc. Nous allions 


£ F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 109 


vite, car nous avions décidé de rentrer au collège pour diner, 
cé qui n'est pas un bon calcul, car on se fatigue beaucoup et 
l'on ne peut récolter que bien peu. ` 

D'ailleurs je dois déclarer que les presses et tout l'attirail de 
dessiccation étaient encore en cours de route ou dormaient au 
dépót, et que je n'avais pas encore eu la surprise d'une facture 
assez élevée pour le transport de Ripoll à Llivia, soit 60 kilo- 
métres environ. 

Cependant tout arriva en bon état, une semaine aprés le 
. botaniste, qui faisait contre mauvaise fortune bon cœur. 

Entre temps le Frère Jean me faisait visiter la colline du 
château de Llivia, dont la belle végétation avait déjà souffert 
des premières chaleurs de juillet. Sur ces flancs escarpés et 
arides croissent abondamment : Xeranthemum erectum, Lathyrus 
angulatus, L. Nissolia, Armeria stenophylla, Dianthus deltoides 
sous des formes différentes de celles des coteaux de Saillagouse, 
_Onopordon acaule var. caulescens, Trifolium parviflorum, Isatis 
campestris, Onopordon Acanthium var. virescens, Picris hiera- 
coides var. laciniata, Mentha lævigata, etc. Quelques-unes de - 
es espèces n'étaient pas encore fleuries. 

Jusqu'au 25, plusieurs sorties furent dirigées. vers les 
Escaldes, Dorres, Sareja. Voici quelques-unes des plantes 
observées : Trifolium Lagopus, T. parviflorum, T. fistulosum, 
T. elegans, Potentilla argentea, Rubus sp. et hybrid., Achillea 
P larmica, A. odorata, trés abondant sur les talus, Silaus 
PWeSCen$, Euphrasia sp., Hieracium sp., Lilium Martagon, 

l"ysimum aurigeranum, E. contortum vel erysimifolium, Epi- 
lobium Sp., Arabis perfoliata, A. brassicæformis, A. Turrita, 
Cardamine Impatiens, Geranium pratense, Ranunculus hede- 
raceus, etc., etc. | à 

Le 26, le Frère Sébastien-Alfred, directeur du collège de 
we m'accompagnait au Capcir, belle plaine de 1500 à 

métres formée par la haute vallée de l'Aude. 

Aux Angles, j'avais le plaisir de rencontrer d'anciens amis, 
es Fréres Joël et Sébastien (familles Baqué et Naudo), et 

e faire connaissance avec le sympathique Abbé Boixéda, curé 

e la Paroisse, et son trés distingué hóte, M. le Chanoine Justin 

"!5Seil, curé de Pázillade-la-Riviere. — 


110 SÉANCE DU 44 AVRIL 1916. 


Voici quelques-unes des plantes observées sur les bords de 
la route, foréts, étangs, prairies, entre Montlouis et les Angles, 
en deux heures de marche : Ligusticum pyrenaicum, Jasione 
pyrenaica à très gros capitules bleus, forme confondue avec le 
J. perennis, dont il est fort différent; Dianthus Carthusia- 
norum, D. monspessulanus, Arctostaphylos Uva-ursi, Euphrasia 
sp., Hieracium sp., Knautia sylvatica, Senecio pyrenaicus, 
Sparganium Borderi, Carex rostrata, C. canescens, C. Goode- 
noughii, Epilobium spicatum d'un aspect très élégant, Tofieldia 
calyculata, Trifolium spadiceum, Pedicularis verticillata, Poly- 
gonum alpinum, Fragaria vesca agrémenté de ses fraises pat- 
fumées, etc., etc. 

Aussitôt après diner, nous nous dirigeàmes vers la splendide 
forêt de la Matte, à travers les prairies. En courant le long des 
sentiers ou des ruisseaux nous notàmes : Catabrosa aquatica; 
au milieu des prairies, Sanguisorba officinalis, Polygonum 
Bistorta, Heracleum pyrenaicum, Narcissus poeticus, sec, Epilo- 
bium palustre avec: ses belles fleurs mauves, etc. 

En peu de temps, nous étions dans la forét qui s'étend sur un 
sol égal entre les Angles, Matemale et Formiguères, et dresse 
ses superbes füts de Pins sylvestres, sur une végétation abon- 
dante et variée. 

Nous signalerons l'Arnica de montagne qui y foisonne, les 
Gentiana Burseri, en pleine floraison, et G. lutea, défleuri, 
avec leur hybride »« G. Marcailhouana, dédié aux Marcailhou 
d'Ax. Malheureusement la préparation de ces belles plantes est 
trés longue, trés difficile aussi, car les chenilles qui éclosent 
tandis que les plantes sont sous presse, dévorent les fleurs. 
Nous nous proposons une autre fois d'employer la benzine, qui . 
tuera les germes des chenilles ravageuses. A ces belles espéces 
il faut ajouter de nombreux Hieracium, Euphorbia hiberna, 
Brunella hastifolia, Prenanthes purpurea, Hypochæœris maculata 
proles pyrenaica, Doronicum austriacum, Phyteuma spicatum, 
Vaccinium Myrtillus, Lonicera nigra, Euphrasia sp., Ajuga 
pyramidalis, etc., etc. 

La chute du jour nous ramena vers les Angles, chargés de 
ces grandes et superbes plantes. Botanistes et récoltes trou- 
vérent une cordiale et généreuse hospitalité chez la famille 


F SENNEN. — MES VACANCES DE 4945 EN CERDAGNE. 111 


Bte Riveil, maison paternelle du Frère Sébastien-Alfred, direc- 
teur du collège du Sacré-Cœur de’Llivia, non loin d'Estavar. 

Dès le lendemain, car les botanistes se délassent d'une 
course par une autre qui la suit de prés, visite des prairies et 
des riches coteaux. 

Dans les prairies nous recueillimes Juncus filiformis, Scirpus 
cæspitosus, Scorzonera humilis, Pedicularis verticillata, Epilo- 
bium spicatum et Valeriana excelsa sur les bords; par les 
coteaux : Hypericum quadrangulum, d'une grande richesse de 
fleurs, Anemone myrrhidifolia, Dianthus monspessulanus, sous 
de nombreux aspects, D. deltoides, Euphrasia alpina, Thymus 
Chamzdrys, Knautia sylvatica, ete. 

Le soir excursion à l'étang de Balcéres, en suivant le canal 
d'irrigation que l’on trouve vers 4 800 mètres après une petite 
heure de montée, et qui capte les eaux de la: Font Grosse, 
vers 1900 mètres. Sans quitter les bords de ce canal on peut 
récolter en quantité : Epilobium montanum, E. collinum, 
E. alsinæfolium, Saxifraga rotundifolia, S. geranioides, 
Š. stellaris, S. aquatica, Doronicum austriacum, Rosa alpina, 
Imperatoria Ostruthium, Chærophyllum Cicutaria, Cardamine 
rotundifolia, C. amara, Scrofularia alpestris, Dryopteris trian- 
gularis, D. spinulosa, D. dilatata, Aspidium Lonchitis, Cys- 
topteris fragilis var. anthriscifolia, Asplenium fontanum, 
A. Adianthum-nigrum, A. septentrionale, Polystichum Filiz- 
mas, Athyrium Filix-femina, ces six derniers abondants aux 

rds des lorrents, sur les murs et tous les rochers de la 

rdagne : les Escaldes, Villeneuve, Angoustrine, etc. ; Sam- 
racemosa, Lonicera nigra, Carex leporina, Prenanthes 
Purpurea, etc., etc. 
: ter de l'étang de Balcères : Lilium pyrenaicum, Menyan- 
; trifoliata, Molopospermum cicutarium, Anemone myrrhi- 
folia, Hieracium sp., Selinum pyrenæum, espèce rare en 
sam A et au Capcir, Carex rostrata, C. canescens, C. lepo- 
a à eic., etc. Peu aprés, en descendant la vallée, à travers 
à ochers, une bonne pluie égayée de tonnerres retentissants 
"odi maison, où l'eau commençait à tomber en cascades. 
re flamboyant répara tout le mal. : 
pluie ayant continué toute la nuit et le lendemain, on se 


112 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


tnit sans hésitation et sans regret à la préparation des récoltes 
de la veille. Mais dans la soirée le beau temps ayant réapparu, 
on récolta autour des Angles, du côté de l'ancienne Eglise : 
Veronica succulenta, Tragopogon longifolius (T. Lamottei Rouy), 
Odontites verna, Thymus Chamædrys, Campanula glomerata 
form., Sempervivum sp. à fleurs trés páles, à grosses tiges, très 
abondant par un vieux mur, commençant à peine à fleurir. 

La récolte continua dans la matinée du lendemain. Enfin 
vers midi, la voiture nous prenait avec nos cartons gonflés, le 
cœur plein de bons souvenirs de nos hôtes, de nos amis, et du 
beau Capcir. 

Au retour de ces excursions, les journées sont laborieuses. 
Mais grâce au temps, à l'abondance de matériel apporté, grâce 
aussi aux vastes appartements mis à notre disposition, tout se 
trouva prêt au bout d'une petite semaine. 

Nous étions donc dispos pour d'autres courses. 

Aussi le 2 août, avec le Frère Jean pour guide et infati- 
gable auxiliaire, on Vua pour visiter le Cambredase et la 
vallée d'Eyne. 

Dans la soirée une course dans les bois du Cambredase 
jusqu'au canal d'arrosage, et puis le long d'un riche torrent, 
nous donna quelques bonnes espèces : Epilobium montanum, 
E. alsinæfolium, x E. Sennenianum Lévl., hybride nouveau 
entre les deux espèces précédentes, Rosa alpina, Selinum 
pyrenæum, Carex paradoxa, C. Davalliana, C. flava, C. lepo 
rina, C. Goodenoughii, Homogyne alpina, Helleborus viridis, 
Saxifraga rotundifolia un peu plus hirsute que la plante du 
Capcir, S. geranioides, S. aquatica, S. granulata, Phleum 
alpinum, Poa sudetica, Festuca sp., à longs chaumes, Pedicu- 
laris verticillata, P. mixta, P. tuberosa?, Imperatoria Ostru- 
thium, Thymus Chamzdrys, sous plusieurs formes, Dianthus 
monspessulanus var., etc., etc. 

Le lendemain, départ entre quatre et cinq heures pour la 
célèbre vallée d'Eyne. On y revoit avec plaisir des espèces 
connues depuis près de vingt ans : Aconitum pyrenaicum, 
Trifolium glareosum, Achillea pyrenaica, Endressia pyrenaiea, 
Valeriana tripteris, Imperatoria Ostruthium, Gentiana Burseri, 
G. nivalis, G. tenella, Saxifraga androsacea, Primula latifolia, 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 113 


P. integrifolia, P. intricata, Polygonum viviparum, P. alpinum, 
Phaca alpina, Oxytropis Halleri, Linum alpinum, Luzula lutea, 
Sempervivum arachnoideum, Euphrasia sp. Enfin, entre 2 400 et 
2500 mètres, dans les éboulis schisteux : Xatartia scabra, 
Senecio leucophyllus, Doronicum viscosum, Galium cometer- 
rhizon, Iberis spathulata, Saxifraga-sp., Ranunculus pyrenæus, 
R. parnassifolius, etc. Au fond de la vallée, le délicat »« Ranun- 
culus Luizeti, hybride des deux précédents, et, tout autour, des 
lapis d'or et d'azur de Leontodon pyrenaicus nain, Potentilla sp., 
Sibbaldia procumbens, Gentiana alpina, de Saxifraga gazon- 
nants, Androsace carnea, Loiseleuria procumbens, etc., etc. 

«Ces corolles séduisantes des régions voisines du ciel font 
oublier l'heure du diner. On s'assied enfin tout à côté des 
sources qui donnent naissance au torrent, d'abord faible ruisseau, 
landis que les cumulus ennemis s'entassent vers les sommets 
des roes schisteux, et troublent la quiétude dont on aurait si 
grand besoin pour se délasser et achever ensuite ses récoltes 
šans appréhension. Il fait plutôt froid. Aussi on ne reste assis 
que juste le temps strictement nécessaire pour le repas alpin. 

On cherche, on admire encore autour des éboulis, par les 
rases pelouses, jusqu'à ce qu'enfin, vers quatre heures, on préci- 
Pite ses pas dans la direction des eaux écumantes, suspendant 
Parfois encore sa course folle pour récolter quelques-unes des 
belles plantes qu'on avait réservées pour la descente. Mais 
l'heure tardive, l'état des cartons, ne permettent pas de 
moissonner comme on se l'était promis. 

Vers huit heures et demie rentrée à Saint-Pierre, un peu 
avant que nos hôtes pussent commencer à avoir du souci sur 
notre si belle, si riche excursion, qu'on ne peut réaliser que 
trop rarement. Pourquoi faut-il vivre si loin d'une flore si 

Usante qui cesserait de l'être si nous la voyions en perma- 
nence. La sauvagerie des sites, la grâce et la rareté de la végé- 
lation de ces hauteurs, tout contribue à l'enchantement du 
naturaliste : les œuvres de Dieu sont admirables! 

La nuit repose. Aussi le lendemain tente-t-on l'escalade du 

mbredase. Mais il est haut, les pentes sont raides et longues, 


^55 jambes un peu lasses. On croit arriver bientót au bout des 


forêts de Pins, et elles s'étendent encore au loin. Dans les bois, 
T. LXU. (SÉANCES) 8 


144 SÉANCE DU 44 AVRIL 1916. 


peu de chose : Euphrasia sp., Luzula erecta forme pauciflore, 
Poa sudetica, Scleranthus perennis, Silene rupestris, Leontodon 
pyrenaicus, Hieracium sp., Antennaria dioica, etc. Puis à la 
disparition des derniers Pins presque étalés sur le sol : Juncus 
trifidus, Anthyllis vulnerarioides, Carex precoz, C. approximata, 
Loiseleuria procumbens en grande abondance, Anemone vernalis 
en débris, Antennaria carpathica, Androsace villosa, Biscutella 
pyrenaica, Erigeron pyrenaicus, Saxifraga oppositifolia, Poten- 
tilla frigida, Iberis sempervirens, Jasione humilis, etc., etc. 

Au lieu de continuer par les croupes arrondies au-dessus de 
2400 mètres, nous jugeâmes préférable de descendre vers le 
cirque creusé au milieu du flanc nord vers 2 200 mètres, véri- 
table chaos inextricable, où il ne faut pas s'engager impru- 
demment. La descente ne s'effectua pas sans appréhension sur 
des pentes tapissées de gazons glissants et de cailloux mouvants. 
Dans ces escarpements on récolta : Meum athamanticum, Luzula 
pediformis,... et l'on se trouva au fond sans aucun mal, mais 
la bouche sèche et sans la fontaine convoitée et espérée depuis 
l'abandon des croupes. : 

Aprés quelques moments de repos, on partit malgré la 
dépression causée par la rude montée et la périlleuse descente, 
longeant un peu les parois du cirque, oü croissaient : Carez 
atrata, Anemone myrrhidifolia, Allosorus crispus, Aspidium 
Lonchitis, Primula latifolia, etc. Puis on s'aventura à travers 
le chaos. De temps en temps on trouvait entre des collines 
d'éboulis comme de petites vallées, véritables berceaux où 
souriaient maintes plantes alpines. Nous y récoltàmes en peu 
de temps les plus belles espèces de la journée : Carex ornitho- 
podioides, C. atrata, C. curvula, Dryas octopetala, Gentiana 
alpina, G. verna form. grandiflora vel sp., Thalictrum alpinum, 
Oxytropis Halleri en fleur, Salix retusa, Oxyria digyna, Poten- 
tilla salisburgensis, Sibbaldia procumbens, Luzula spicata, 
Linaria alpina, Armeria Mülleri très développé, A . plantaginea, 
Lotus alpinus d'une richésse de fleurs surprenante, Festuca sp, 
Phaca astragalina, Erigeron frigidus, moins laineux que d'ordi- 
naire, Polygonum alpinum dans les éboulis, Asplenium viride, 
Silene rupestris, Cardamine resedifolia, etc., etc. 

La descente des pentes gazonnées fut bien moins pénible que 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 115 


la montée; mais en arrivant, toute la fatigue du jour s'addi- 
tionnant, l'on eut plus envie de fermer les yeux et de s'allonger 
que de s'asseoir autour de la table hospitalière. 

Le lendemain, aprés la préparation d'un véritable fagot 
d'Heracleum pyrenaicum pris la veille dans les prairies par le 
Frére Jean, on se dirigea vers Montlouis, oü l'on se reposa et 
où l'on dina, en attendant le train de deux heures qui devait 
nous porter de la Cabanasse à la gare d'Estavar. 

Dès le 12, les sorties du soir recommencèrent. 

Mais pourquoi oublions-nous de dire que nos riches récoltes 
furent des mieux réussies? Est-ce parce que la modestie 
rehausse le prix de toute chose? 

Donc du 12 au 18, nous sortimes à peu prés tous les soirs en 
compagnie du bon Frère Daniel, aimable confrère du Collège de 
la Bonanova de Barcelone, causant un peu, observant beaucoup, 
poursuivant tous deux à qui mieux mieux quelques carabes sur 
les chemins, soulevant d'énormes pierres au bord des sentiers, 
récoltant à gros paquets les formes intéressantes, et, quand les 
cartons étaient pleins, songeant à retourner en arrière. Cela 
aurait duré encore des semaines. Mais le 18 nous fümes 
obligés tous les deux de descendre à Figueras. À notre retour, 
le 30 aoüt, la végétation était bien avancée. Les sorties recom- | 
mencèrent et on trouvait toujours. Nous nous mimes à visiter 
les gorges de Llivia et d'Estavar, que nous ne connaissions pas 
encore, et qui ne manquent pas d'intérêt. 

Mais voici qu'un jeune, un ingambe, le Frére Septimin 

nat, notre ancien com pagnon de courses avait pu prendre son 
vol vers les montagnes. C'est done lui qui, à partir du 31 août, 
nous accompagne et contribue activement à nos recherches et 
* nos récoltes. Mais bien des fois c'est tout un groupe qui 
*Xcursionne et herborise. L'excursion à Caldegas et Bourg-Ma- 
ame nous fit retrouver Mentha Hostii, M. Ripartii, M. Yvesit 

ums Leonurus Cardiaca, dont l'existence dans la flore des 
J'énées-Orientalcs avait été mise en doute par Gautier, et plu- 
“eurs formes du Mentha longifolia, et hybrides des M. 'arvensis, 

* aquatica, 

* 2 nous mena vers Angoustrine, Villeneuve et les Escaldes. 

“técolia bien des formes de l’ Artemisia campestris : variétés 


A16 SÉANCE DU 44 AVRIL 1916. 


brachyphylla, orophila, tenuifolia, etc.; Peucedanum Oreose- 
linum, Silaus virescens, Atriplex rosea, Euphrasia sp., Hiera- 
cium umbellatum, Sedum maximum, Epilobium brachiatum, 
E. Borbasii, etc. 

Les genres Epilobium, Mentha, Artemisia, sont d'une abon- 
dance et d'un luxe de végétation surprenants en Cerdagne, 
depuis le col Rigat. 

Le soir la pluie tomba sur la plaine et les coteaux, tandis que 
les montagnes se parérent de blanc jusque vers 1 900 mètres. 

Le lendemain, le Puigmal, la sierra del Cadi, le Campeardos, 
les montagnes d'Andorre, le massif du Carlit, tout avait revétu 
la parure de la saison des frimas, et le froid s'ensuivit.- La 
neige était tombée aux environs de Montlouis et au Capcir. Les 
fanes des pommes de terre, les luzernes, quelques mais 
fourragers, les moissons en retard, en souffrirent beaucoup. Au 
bout d'une huitaine la neige disparut, et les chaleurs revinrent 
peu à peu. Les 17, 18, 19, 20, furent des jours presque cani- 
culaires. 

Mais revenons en arrière, à la période des vents froids, des 
gelées noctures, où le thermomètre marquait'au sortir de notre 
méditation de communauté, sur la terrasse du Collège del 
Sagrado Corazon de Llivia, vers 4 200 mètres d'altitude, à une 
exposition à la fois Sud et Est, 1° Cent., puis successivement 
3, 5,... 10°. . 

Nous voilà donc au 3 septembre, remontant les gorges de 
la fontaine sulfureuse. Tout au fond nous retrouvons Fraxinus 
cerelanica, Juncus Tenageia, mêlé au J. buffonius et à de très 
rares pieds de J. capitatus et au Scirpus setaceus, Peplis Porlula, 
Sagina muscosa, Mentha arvensis var. obtusifolia, M. Gilloti, 
M. longifolia formes, Allium fallax, espèce saxicole, Hier . 
cium eynense Sud., Armeria stenophylla, Rosa sp., etc. Et puis; 
` en montant, Hieracium quercetorum var. euleion Sud. et Sen. 
H. aurigeranum, Thymus lanuginosus, forme gréle subglabre, 
Juncus sylvaticus sous plusieurs formes, Hypericum humifusum, 
et de nouveau Juncus Tenageia et Scirpus setaceus, Epilobium 
collinum, Knautia sylvatica, Thymus sp. à petites feuilles très 
épaisses, tiges rampant sur les rochers, etc. 


La matinée du 4 ne fut pas trop longue pour la mise SOUS 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 117 


presse des abondantes récoltes de la veille. Le soir nous visi- 
tâmes les gorges de l'Angoust, en amont d'Estavar..Le Frère 
Directeur de Llivia nous accompagnait. Aprés la récolte de 
plusieurs plantes parasitées par des Champignons microsco- 
piques et tout en continuant ces récoltes pour M. le D'.R. Gon- 
zalez Fragoso, qui nous les avait demandées, nous mettions 
dans nos cartons : Rumex acutus et R. obtusifolius, Astrantia 
major proles A. ceretanica, Angelica Razuli, Geranium 
pratense fructifié, etc. Bientôt la gorge se rétrécissant, les 
prairies cessèrent, et les rochers s'élevérent escarpés sur la rive 
gauche, où nous étions. Il eût été intéressant de pouvoir 
explorer et continuer à monter. Mais les difficultés d'avancer, 
le jour qui baissait, nous obligea à limiter nos désirs. A 
l'ombre des grands rochers qui surplombaient, nous récoltàmes 
en frondes fructifiées le bel Aspidium lobatum, dont la présence 
en Cerdagne avait été mise en doute par Gautier; et sur les 
‘Scarpements où il fallut grimper, une belle forme de l'Arte- 
misia camphorata, probablement var. viridula, plante à odeur 
Suave, bien distincte de lA. camphorata des gorges de Ria et de 
Villefranche. 

L'Allium fallax décorait aussi ces lieux arides de ses ombelles 
roses, et les pelouses s'émaillaient d'Euphrasia pectinata, E. sp. 

n redescendant à travers les prairies, je récoltai un Angelica 
qui m'avait bien intrigué en 1896, dans les prairies de Vernet- 

. les-Bains, à la base du Canigou. C'est la seconde fois que nous 
voyons cette curieuse forme, qui nous parait bien distincte 
surtout par les ombelles des A. sylvestris et A. Razulii. Enfin 
Sur un mur d'enceinte de ces prairies, nous notàmes un Achillea 
“hamæmelifolia défleuri, à tiges stériles sarmenteuses d'un 

eau vert. 

En quittant les prairies on s'abrita derrière une haie, car le 
Yent était très froid, et on plaça dans les chemises d'herborisa- 
‘on les plantes que l'on avait en mains. Le Cirsium erro- 
P'orum abondait là, comme dans toute la Cerdagne, surtout la 
orme à calathides laineuses; la forme glabre ou subglabre est 
moins répandue. Puis, remontant vers Bajanda, nous passàmes 

Près d'une forme géante de Mentha longifolia. Et en rentrant 


Je lüchais de graver dans ma mémoire le nom de ces deux annexes 


118 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


d'Estavar : Bajanda et Caillastre, car bien. que leurs noms fus- 
sent entrés plusieurs fois dans mes oreilles, ils disparaissaient 
avec la facilité de l'eau à travers les mailles d'un crible. Cette 
altention du naturaliste sur de purs détails d'itinéraire et acces- 
 soires à l'objet de son étude ne va pas sans quelque utilité, car 
ils complétent ses observations et servent à les préciser; ils 
diversifient son attention, qui risquerait de le fatiguer et, en se 
rendant trop exclusive, n'apporterait que des données insuffi- 
santes, dont les conséquences seraient pour lui des idées et des 
jugements mesquins, et pour autrui des descriptions inexactes 
ou des conclusions hasardées. 

Le 5 fut consacré à la sanctification du dimanche. En dehors 
des offices religieux, nous avons été tout le temps avec nos 
plantes. Et le botaniste seul sait tout le travail qu'elles donnenl 
depuis leur récolte jusqu'à la rédaction des étiquettes et leur 
groupement suivant un ordre méthodique. 

Le lendemain, d'assez bonne heure, nous partions pour la 
célébre vallée de Llo, paralléle à la vallée d'Eyne, traversant 
successivement Estavar (1 200 m.), Saillagouse (1300 m.), Llo 
(4 400 m.), tour de Saint-Feliu de Llo (1 500 m.), col de Castell- 
vidre (1600 m.), pour redescendre de plus de 50 mètres jus- 
qu'au torrent, qui est le Segre. Par ces flancs abrupts au-dessus 
de Llo, nous notàmes : Ligusticum pyrenaicum, Satureia mon- 
tana var. laxiuscula, Erodium macradenum, Hieracium æmulum; 
Nepeta latifolia, N. Cataria, Daphne Mezereum, Ribes Uva- 
crispa, Centaurea pallidula, espèce qui abonde dans toute la 
Cerdagne à partir du col Rigat. | 

Notre marche rapide nous empécha de retrouver le Centaurea 
cardanica, et notre Eryngium Chevalieri. 

Aprés avoir traversé le torrent sur un petit pont, nous ne 
tardámes pas à noter plusieurs plantes alpines : Hosa alpina, 
Rhamnus alpina, Lonicera nigra, les trois Aconits des Pyrénées, 
inégalement distribués : Aconitum Napellus, qui vient ordinai- 
ment en colonies très nombreuses; A. Anthora, en pieds épars; 
A. pyrenaicum ou Lamarckii, un peu moins rare, mais jamais 
bien abondant; Asplenium viride, Aspidium Lonchitis, Gentiana 
ciliata, Juncus compressus, qu'on retrouve dans la plaine de la 
Cerdagne, et que nous avons récolté à Camarena (Aragon) sur 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 119 


les pentes de la Sierra, vers 1500 métres en 1909; Euphrasia 
sp, Thalictrum minus, Imperatoria Ostruthium, et d'autres 
espèces vulgaires de ces régions : Ptychotis heterophylla, Pim- 

~ pinella Saxifraga, Eryngium Bourgati, E. campestre, etc. On 
connait assez la vallée de Llo pour qu'il ne soit pas nécessaire 
dinsister. D'autre part nous tenons à ne mentionner que ce 
que nous avons vu. La neige couvrait encore les sommets et 
débordait assez bas le long des flanes. On s'arréta donc vers 
l'heure du diner et l'on se reposa un peu, puis on se mit à sou- 
lever des pierres pour dénicher quelques rares Carabes. En 
redescendant nous eümes le plaisir de rencontrer M. le curé 

doyen de Saillagouse, et M. Jaubert, propriétaire d'un chalet à 
l'entrée de la vallée, oü il aime à venir passer les beaux mois 
d'été. Ces Messieurs s'intéressérent à nos récoltes, surtout les 
jeunes enfants, et nous fümes obligés d'entrer chez M: Jaubert, 
où un tonique et des rafraichissements nous furent servis. Nous 
Y apprimes surtout qu'il n'était pas nécessaire, pour redes- 
tendre, de décrire le long détour de la matinée, et que nous 
n'avions qu'à suivre le sentier qui avait été tracé le long de la 
riviére, 

Nous espérons que ce détail pourra être utile à tous les excur- 
Slonnises qui voudront visiter cette magnifique vallée. Les 
S0rges de l'entrée sont sans doute ce qu'il y a de plus pitto- 
resque. Le long du torrent nous notàmes : Erodium macra- 
demum, Odontites lanceolata, voisin de notre O. catalaunica, 
Cirsium Jaubertianum Sennen et Septimin, probablement 
hybride du (C. monspessulanum avec le C. acaule. Des environs 
de Ripoll nous avons un hybride de ces deux espéces C. cata- 
launicum, Sen., d'un facies teut différent. Voilà pourquoi nous 
hésitons à donner les producteurs de cet élégant Chardon, que 
nouS croyons hybride, mais où le C. monspessulanum serait 
remplacé par une autre espèce. 

Hâtons-nous de dire que nous descendimes rapidement, car 
le Soleil couchant touchait presque les sommets d'Andorre, et 
s nous fallait près de deux heures pour rentrer à Llivia, sans 

ne, 

À huit heures nous étions assis au milieu de nos confrères et 
nous nous refaisions des fatigues d'une bonne course, pénible 


120 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


seulement à la montée de Llo. A une autre année, s'il plait à 
Dieu, et à une époque plus précoce. Et nous bénirons le nom de 
M. Jaubert, auquel s'est unie la commune de Llo pour le tracé 
du nouveau chemin, qui abrége considérablement le temps et 
la fatigue. 

Le 8 nous montâmes à travers les mamelons arrondis de la 
Solana jusqu'à Font-Romeu, où nous voulions assister à la 
. grand'messe et à la cérémonie du soir. Il s'agissait de s'élever 
de 1 200 mètres à 1 800 mètres. Cela se fit sans fatigue, en société. 
d'aimables compagnons de course : Fréres Joathas, Daniel, 
Septimin-Donat. La végétation peu intéressante de ces régions 
dénudées nous dispensa d'ouvrir souvent nos cartons. A noter 
cependant : Silene Otites, Dianthus deltoides et une forme naine 
et pauciflore du D. Carthusianorum. Mais le trajet ne fut pas 
fastidieux. Des centaines de pierres furent soulevées pour y 
dénicher des Carabes et autres coléoptères plus menus. 

Vers trois heures, nous primes le chemin des Angles à travers 
des régions boisées. La chasse du matin continua, car il y avait. 
peu de plantes à cette époque. M. Taja pére, ancien instituteur 
aux Angles, nous guidait. Autour de Font-Romeu nous avions 
noté : Aconitum Anthora, Actea spicata, Genista anglica, 
Tofieldia calyculata, Selinum pyrenzum, Ranunculus Flammula, 
Paronychia polygonifolia, Carex paradoxa, etc. Chemin fai- 
sant nous revimes quelques-unes de ces plantes automnales. 
Vers six heures nous entrions au presbytére des Angles, cor- 
dialement recus par M. l'abbé Boixéda. Il nous hébergea pen- 
dant plusieurs jours avec une bonté pleine de bonne humeur. ll - 
fut décidé que le lendemain de notre arrivée, un de nos amis, 
M. Come Barthélemy, nous accompagnerait, passant par For- 
mignères, à la vallée de Galba. On traversa assez rapidement 
la forêt de la Matte, et peu de temps après nous étions les hôtes 
‘de la famille Soubielle, auprès de notre ancien ami le Frère 
Sernin, qui passait les vacances auprès de ses vénérés parents, 
* tous deux plus qu'octogénaires. Nous fümes reçus comme les 

enfants de la famille. Avant diner, on descendit dans les prai- 
ries le long de la rivière jusqu'aux ruines de Galba, village dis- 
paru remplacé aujourd'hui par Esponsouille. Les corolles -du 
Colchium autumnale commençaient à émailler les regains. Le 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 121 


long du torrent très paisible à travers ces belles prairies, res- 
taient encore quelques tiges fleuries du Cirsium rivulare. Or 
comme cette grande espèce croit en compagnie du C. acaule, 
nous trouvámes plusieurs colonies de l'hybride »« C. Heerianum, 
sous une forme assez différente, que nous croyons nouvelle et 
que nous baptisons avec plaisir du nom d'une des plus honora- 
bles familles du pays, >< Soubiellei Sennen et Septimin. Cet 
hybride ne parait pas rare, car aprés diner nous le trouvâmes 
en amont, avec les Carduus defloratus et C. nutans, ces der- 
nières espèces sous plusieurs formes, dont quelques-unes sont 
probablement hybrides. Mais on était pressé, et les observations 
sur place devenaient im possibles. | 

Après le repas de famille patriarcal, où rien ne manqua, on 
essaya de remonter la lumineuse vallée, qui se termine au col 
de la Porteille. Mais il faudrait plusieurs jours des beaux mois 
de juin et juillet, pour admirer et inventorier toutes ces richesses 
végétales. Pouvons-nous les espérer, nous qui sommes retenus 
par des cours assidus dans un collège de Barcelone? 

Voici les plantes observées jusque vers le Cortal situé dans la 
vallée à la disparition des champs et des prairies : Sideritis 
lyssopifolia proles S. Vidalii, de belles formes du Dianthus 
monspessulanus, Ononis campestris à trés grandes fleurs et 
presque inerme, etc. Dans les bois de la rive droite : Rhamnus 
alpina, Vaccinium Myrtillus, qui nous régala de ses béaux 
fruits algrelets, Allosorus crispus, Aspidium Lonchitis, Aspi- 
dium illyricum, nouveau pour les Pyrénées, selon le témoi- 
snage de M. le Dr. R. de Litardière, Polystichum spinulosum, 
: dilatatum, très petite forme et, en traversant les bois vers- 
direction de Balcères, dont nous étions encore fort loin, 
trola uniflora, Jasione pyrenaica, encore en fleur. ; 
Mais il ne fallait pas perdre la direction à travers ces bois 
Immenses qui couvrent des montagnes entières, sinon il fallait 
se résigner à coucher en pleine forêt vers 1 800 mètres. Grâce 

la prudente direction de notre ami, M. Come Barthélemy, 
miis Ames aux Angles avant la nuit; incortitades, TS 

» péripéties diverses n'existant que dans le souven 
onsieur le Curé s'était promis de nous accompagner le len- 
emain, mais une sépulture au village de Maternale réclama 


la 


122 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


sa présence, et le programme de la journée fut modifié. Le 
matin, herborisation dans la forêt de la Matte. Récolte des Rosa 
mollis, R. glauca, Leontodon awtwmnale var. capcirense irés 
vigoureux, Gnaphaliwm sylvaticum , Euphrasia sp., Laserpitium 
latifolium, Hieracium aurigeranum type et variété hirsutum, H. 
sp., Prenanthes purpurea, Lonicera nigra, etc., etc. Les cartons 
étant pleins et sur l'indication de l'aiguille de la montre, on 
rentra pour diner. Petite demi-heure de marche, mais trés 
chaude. 

Le soir nous mena à la Font Grosse dans la haute vallée de 
Balcères. Au bord du canal d'irrigation, dont nous avons parlé 
précédemment, on fit provision du beau Hosa alpina fructifié ; 
et, dans les éboulis des belles Fougères suivantes : Dryopteris 
triangularis, Polystichum spinulosum sous plusieurs formes, 
Dryopteris dilatata, Dr. Filiz-mas var. affinis. Nous omettrons 
les espéces mentionnées dans l'herborisation du 27 juillet. Le 
Sambucus racemosa s'annoncait de loin par ses denses corymbes 
de baies écarlates gelées par les derniers froids, tandis que le 
Lonicera nigra dissimulait ses baies jumelles noires trés charnues 
sous son feuillage délicat. à; 

Les oiseaux ne paraissaient pas les avoir encore goûtées. 
Vers 1850 mètres le petit canal d'eau glacée que nous sui- 
vions depuis près d'une heure nous offrait l'agréable surprise de 
touffes denses fleuries et fructifiées d'un Batrachium du groupe 
aquatilis parviflore et pauciflore. Nous en fimes bonne provi- 
sion. Dans les marécages des alentours nous notâmes Carex 
flava, C. leporina, Juncus squarrosus. Nous n'avions pas revu 
ce dernier depuis nos herborisations à Saint-Gervais, au Plo 
des Brus et au Caroux en 1891. | 

M. Pagés nous a donné la florule de ces régions. Nous 
envoyàmes alors de nombreux échantillons à notre ami M. le 
Chanoine H. Coste et à l'Institut. de Botanique de Mont 
pellier. 

De ces premiéres années d'herborisations, nous gardons le 
souvenir du bon M. Ferrand et des Fréres Lothaire et Sénary 
Edouard, qui nous guidaient dans des montagnes que nous ne 


connaissions pas, et qui présentaient pour nous tant d'attrails 
au sortir de la flore de l'olivier. 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1945 EN CERDAGNE. 123 


Depuis lors la poésie de la campagne a pris pour nous mille 
lons, mille voix. . 


« Des ornements de l'art, l'oeil bientôt se fatigue. 
« Mais les bois, mais les prés, mais les ombrages frais, 
« Tout ce luxe innocent ne fatigue jamais. » 


En voilà assez pour cette course, pendant laquelle quelques 
tonnerres retentissants tentèrent vainement de jeter l'effroi. 
L'abri protecteur des Sapins nous défendit d'une averse soudaine 
et fugitive, et la soirée eüt été des plus heureuses si une indis- 
position gastrique imprévue ne nous eüt conduit au lit sans 
souper. Le lendemain tout était normal. Et aprés avoir remercié 
M. l'abbé Boixéda de sa généreuse et bien cordiale hospitalité, 
nous reprenions le chemin de Montlouis, laissant à notre hóte 
un souvenir de famille, Xatartia scabra des éboulis alpins de la 
vallée d'Eyne. | 

Le 12 se passa à Llivia, absorbé par la préparation des récoltes 
faites les 8, 9 et 10 dans ce beau Capcir, qu'on ne visite pas 
assez, quoique si intéressant et si pittoresque. 

Le 13 nous clôturâmes nos herborisations par une simple 
Course dans la plus belle vallée de Cerdagne, la vallée de Carol 
Où Querol. Bien qu'invisible d'une grande partie de la Cerdagne, 
comme les vallées d'Angoustrine, Villeneuve, Ur, elle est des 
Plus larges et des plus pittoresques. L'enchantement vous saisit 
en entrant et se maintient à mesure qu'on avance. Nous la 
“Pprocherions de la vallée de Galba, plus étroite à son entrée, 
mais d'une perspective plus riante dans toute sa longueur, qu'on 
aperçoit d’un seul regard, ce qui n'a pas lieu pour la vallée de 
Carol ou de l'Aravo, tortueuse vers le milieu. Voici quelques- 
unes des plantes que nous y avons notées : Bidens tripartita, 
très abondant au bord des fossés humides à Saillagouse, Llivia, 

b etc.; Angelica Razulii, Heracleum setosum, Mentha villosa 
var. Wirtgeniana, Epilobium roseum var. albiflorum Ranun- 
culus hederaceus, Sideritis Pastoris Sen. et Septimin, Thymus 
P olytrichus proles Th. Cadevallii Sennen et Pau, Euphrasia 
pectinata, Euphrasia sp., Armeria stenophylla, Solidago Virga- 
aurea, etc. 

Aprés nous être reposés un peu et réconfortés chez la famille 
"ee Pastor, à qui nous avons dédié une forme nouvelle du 


124 | SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


groupe Sideritis hyssopifolia, nous rentrámes à Llivia par une 
nuit obscure, trébuchant de temps en temps sur des chemins 
raboteux et mal entretenus. Et lorsque ces dernières récoltes 
furent préparées et que les nombreuses caisses bien pleines 
furent clouées, nous revinmes à Barcelone par la voie francaise 
de Bourg-Madame-Perpignan-Port-Bou, l'àme pleine d'admi- 
ration pour les richesses naturelles de la Cerdagne, gardant un 
souvenir reconnaissant à nos hótes et à toutes les personnes 
qui avaient favorisé nos recherches. Nous nous permettrons de 
nommer ici M. le Consul Général de France à Barcelone, qui, 
pour faciliter nos excursions, avait bien voulu nous délivrer une 
recommandation aux autorités francaises de la Cerdagne. Qu'il 
daigne agréer nos bien modestes et très sincères remerciements. 

Nous croyons utile, dans l'intérêt de la géograghie botanique,- 
‘de Signaler, à la suite de ces quelques notes désordonnées de nos 
herborisations, les plantes peu connues, rares ou douteuses 
dans les régions parcourues, comme aussi les formes que nous 
croyons nouvelles, ou qui nous ont été signalées comme inédites 


par nos savants confréres, à qui nous soumettons nos récolles 
critiques. 


Ranunculus hederaceus L. forme parvifolius. — Les Escaldes, 


sur le chemin de Dorres, au-dessus des Bains; Vallée de Carol, 
à Ruités. 


Remarque. — Gautier indique la seule localité de Céret. 
R. aquatilis état fluentorum -variation glabrescens (Del. 
A. Félix). — Le Capcir, eaux glacées courantes du canal 


captant la source de la Font Grosse, vallée de Balcères, au 
Capcir, vers 1 850 mètres. 

X R. Luizeti Rouy — R. parnassifolius x< pyrenzus Luizet. — 
Fond de la vallée d'Eyne sur la rive droite, au bord des longes 
d'éboulis schisteux. Le R. parnassifolius croit nettement sur les 
éboulis, le R. pyrenzus, sur les gazons et le R. Luizeti sur les 
limites des deux, mais là oà dominent les pierres mouvantes. 


Hemarque. — Gautier indique seulement cette plante du 
cóté opposé, au bord des lacets du sentier de Nuria. 
Sisymbrium contortum Cav. — Cerdagne et Capcir : Llivia, 


Estavar, les Escaldes, la Cabanasse, Saint-Pierre, les Angles, elc. 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 125 


Erysimum aurigeranum Timb. — Les Escaldes, Estavar. 

Lepidium ruderale L. et Sisymbrium Sophia L. — Deux 
plantes trés communes dans les villages de la Cerdagne, dans 
les terrains vagues, les rues, les fossés aux bords des routes. 

Dans les champs on trouve abondamment le Lepidium cam- 
pestre R. Br. et sur les murs le Sisymbrium contortum Cav. 

Silene Otites Smith — Gautier le fait suivre du signe RR. 
Nest pas rare à Estavar sur le chemin qui monte à Font- 
Romeu. 

Dianthus attenuatus Smith sous plusieurs formes relative- 
ment à la grandeur et à la découpure des pétales, à leur cou- 
leur, au développement des tiges plus ou moins multiflores, 
vertes ou fortement rougeâtres. 

D. barbatus L. — Les Escaldes, dans le bois. — RRR. 

Mœhringia pentandra J. Gay. — Murailles à Villeneuve, aux 
Escaldes, Angoustrine, etc. — Gautier ne le mentionne pas en 
Cerdagne. 

Sagina muscosa Jord. — Gorges de Llivia et d'Estavar, sur les 
pelouses humides. | 


Hypericum humitusum L. — Mémes localités. 
Geranium pusillum L. — Sur plusieurs points aux alentours 
de Llivia, Estavar, etc. — Gautier ne.signale pas cetté espèce 


en Cerdagne. | 
Viola canina L. — Montagnes de Dorres, vers 2000 mètres. 
Rhamnus alpina L. — Le Capcir dans la vallée de Galba, 
vers 1600 mètres; vallée de Llo à la méme altitude. 
Vitia sativa L. var. obovata Ser. et var. Remrevillensis Hus- 
Sen0t. — Le Capcir dans les moissons. 
V. varia Host. — Abondant dans les moissons et sur les talus en 
rdagne et au Capcir : Llivia, Estavar, Angoustine, les Angles. 
Le y. onobrychioides L. se trouve aux alentours de Llivia 
autres localités voisines. 
Lathyrus angulatus L. — Abondant par les coteaux herbeux 
êt escarpés du Castillo de Llivia. E 
es Trifolium suivants sont fréquents aux alentours de Llivia : 
r. Lagopus Pourr., Tr. striatum L., Tr. parviflorum Ehrh., 
* elegans Savi, Tr. agrestinum Jord. 
Trifolium filiforme L. — Gorges de Llivia. 


126 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


Trifolium spadiceum L. — Abondant au Capcir et autour de 
Montlouis, Saint-Pierre, etc. 
Tr. medium L. et Tr. rubrum L. — Les Escaldes, Dorres. 


Phaca alpina L. — Abondant à la vallée d'Éyne vers 
2100 mètres. 

Lotus uliginosus Schrk. — Abonde au bord des fossés à 
Llivia, Villeneuve, les Escaldes, Dorres, Puigcerdá, etc. 

Signalons encore de la méme famille : Lathyrus cirrosus 
Ser. de la vallée de Carol, vers 1 300 mètres; L. Nissolia L., 
autour de Llivia, ainsi que L. hirsutus L., Vicia purpurascens 
DC., Trigonella polycerata L., T. ómruloa Ser. (Melilotus 
cærulea Lamk), Melilotus altissima Thuill. : 

Rubus thyrsanthus Focke. — Les Escaldes. 

R. cuspidifer Lej. et M. — Les Escaldes. 

x R. aspertionum Lej. et M. = R. cuspidifer x< cæsius Sud. 
— Llivia à Sareja. 

Rosa glauca Vill. var. brevipes Rouy. — Cerdagne et Capcir : 
Llivia, Estavar, vers 1 250 mètres. Les Angles, vers 1 560 mètres. 

R. glauca var. pseudo-mucronata Rouy — Llivia et Estavar, 
coteaux, vers 1250 mètres. 

R. dumetorum Thuill. proles R. calophylla Ravaud. — Llivia 
et Estavar, vers 1250 mètres. 

R. dumalis Bechst. variation. — Les Escaldes. 


R. rubiginosa S. var. parvifolia Rau. — Montagne de Dorres, 
vers 1550 mètres. 


R. rubiginosa fa. ad R. comosellam Dés. vergens — Vallée 
de Carol et Estavar, vers 150 mètres. 
Alchimilla flabellata Buser. — Le Cambredase, vers 


2 200 mètres. 

A. saxatilis Buser. — Le Cambredase, 1750-1800 mètres. 

A. arvensis L. — Villeneuve-les-Escaldes, moissons. ` 

Epilobium alpinum (L.) Lévl. proles Villarsii Lévl. — Le 
Cambredase, torrent au-dessus de Saint-Pierre, 4 800 mètres. 

E. alpinum proles E. alsinifolium Vill. — Ibid. 

E. montanum L. f. cordifolium. — Ibid. 

» E. Sennenianum — E. montanum >< alsinifolioides Lévl. 
— Méme localité, inter parentes. 


^ E. montanum L. métis E. colliniforme — E. Durieui x 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 127 


collinum Lévl. — Le Capcir, vallée de Balcères, vers 
1 800 mètres. 
E. collinum Gmel. — Le Cambredase, Gorges de Llivia et 


dEstavar, les Escaldes, le Capcir à la vallée de Balcéres, le 
Cambredase, etc. 

E. tetragonum L. proles E. Lamyi Sch. — Montagne de 
Dorres, tourbiéres vers 1 100 métres. 

E. tetragonum formes — Cerdagne : Puigcerdá, Bourg-Ma- 
dame, Les Escaldes, Llivia, Saillagouse, etc. 

E. palustre L. — Cerdagne et Capcir : Llivia, les Angles, etc. 

X E. Probskii Lévl. — Æ. Lamyi »« palustroides Lévl. — Le 
Capcir aux Angles, vers la Matte. 

XE. brachiatum Celak. — E. Gilloti x roseoides Lévl. — 
Les Escaldes, inter parentes. 

XE. vacicum Borbas — E. Gilloti x parviflorum — Les 
Escaldes, inter parentes. ` 

XE. Borbasianum Haussk. — Æ. tetragonum roseoides Lévl. — 
Le Capcir aux Angles, 1 600 mètres. 

XE. opacum Peterm. — E. roseum Xx parvifloroides — Les 
Escades, 1 400 mètres, inter parentes. 

E. roseum Sehreb. — Toute la Cerdagne : Saillagouse, 
Llivia, la Tabanasse, les Escaldes, Vallée de Carol, etc. avec 
une forme à fleurs blanches, v. albiflorum. 

E. hirsutum L. et var. incanum Lévl. — Toute la Cerdagne : 
Llivia, Vallée de Carol, etc. 

Peplis Portula L. var. longidéntata Gay — Llivia et Estavar, 
prairies vers la fontaine sulfureuse, 1230 mètres. 

Angelica sylvestris L. proles A. ceretanica Sen. ad A. mon- 
lanam vergens — Toute la Cerdagne, où elle abonde : Llivia, 

stavar, Bourg-Madame, etc. Les ombelles présentent jusqu à 
60 rayons. 

A. Razulii Gn. — Vallée de Carol, dans les prairies, vers 

00 mètres. 

A. Razulii proles vel hybrid. A. Donatiana Sen. — Gorges de 
Llivia et d'Estavar. ` 
A. apiifolia Sen. — Prairies d'Estavar. Rayons des ombel- 
les très longs et inégaux, à bractéoles très développées; 


feuilles ressemblant à celles de l'Apium graveolens. 


128 — SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


Heracleum Sphondylium L. — Le Capcir, prairies des Angles. 
— Gautier le recommande aux recherches des botanistes. 
Seseli Libanotis Koch var. paucifolium (Scop.) R. et C. — La 
Flore de Rouy et Camus n'indique pas cette variété dans les 
. Pyrénées. 
Peucedanum Oreoselinum Moench. var. platylobum Coste avec 


la forme stenolobum — Vallée de Carol dans les prairies ou 
les coteaux herbeux; Llivia à Sareja, Egat, Odeillo, etc. 
Astrantia major L. proles A. ceretanica Sen. — Gorges et 


prairies de Llivia et d'Estavar; le Capcir à la Matte, etc. 

Le Selinum pyrenæum Gn. (Angelica pyrenæa Spr.), que 
Gautier indique commun en Cerdagne, nous a paru plutót rare, 
ainsi que l'Endressia pyrenaica Gay. — Ce dernier nous paraît 
préférer les altitudes comprises entre 1650 mètres el . 
2000 mètres, selon nos observations faites sur le versant 
espagnol à Nuria, Sierra de Montgrony, et à Saint-Pierre, 
col de la Perche et la vallée d'Eyne, le Cambredase, etc. 

Xatartia scabra Meissn. — Contrairement à ce que dit 
Gautier, nous avons toujours récolté cette rare espéce des 
éboulis schisteux inclinés vers l'ouest, sur le versant droit par 
des pentes très raides, où l'on ne circule que difficilement, vers 
2400-2500 mètres d'altitude, mêlée aux Galium cometerrhizon 
Lap,. Jberis spathulata Berg., Crepis pygmæa L., Senecio 
leucophyllus Dc., etc. 

Æthusa elata Fried. — Llivia, décombres et pied des murs. 
Tige de la grosseur du gros doigt et plus, dépassant de beau- 
coup 1 métre de taille. 

Knautia subscaposa Boiss. — Llivia et Les Escades. 

K. sylvatica Duby — Llivia, les Escades, le Capcir, etc. 

Doronicum viscosum Freyn. et Gaut. — Vallée d'Eyne, 
éboulis schisteux, vers 2500 mètres, avec le Yatartia scabra 
Meissn. 

Senecio pyrenaicus 6G. G. var. vel proles S. capcirense Sen. 
— Route de Montlouis aux Angles, vers la Salita, 1 750 mètres. . 
Achillea odorata L. — Trés commun sur les territoires de 
Llivia, Villeneuve, les Escaldes, Angoustrine, etc. 


A. monticola Martr.-Don. — Talus herbeux entre Llivia et 
Puigcerdä. 


ERIE RT N E EE S o PRA A-LE a de LUE 
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»- * 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 129 


-A. ceretanica Sen. — Llivia, Puigcerdá, Estavar, etc. — La 
forme à fleurs roses est commune, tandis que la variété 
albiflora est assez rare. 

A. Ptarmica L. — Abondant dans quelques prairies de Llivia. 
Ne parait pas commun en Cerdagne, tandis que l'A. pyrenaica 
Sibth. est commun dans les hautes vallées : Nuria, Eyne, 
Llo, etc. 

Anthemis carpathica W. et. K. var. subcinerea Rouy — 
Vallée d'Eyne, vers 1 950 métres. 

Matricaria inodora L. — Plante trés commune dans toute la 
Cerdagne. 

Le M. Chamomilla L. y est aussi, mais moins commun : 
Llivia, Puigcerdá, Estavar, etc. 

Tanacetum vulgare L — Extraordinairement abondant et 
magnifique par les murs, les talus des champs ou des chemins 
à Llivia, Angoustrine, Villeneuve, les Escaldes, etc. — Bien 
qu'il soit trés répandu dans la vallée de Ribas, il l'est beaucoup 
plus en Cerdagne. Peut-étre ne retire-t-on pas de cette plante 
médicinale tout le profit qu'elle pourrait procurer, si elle était 
méthodiquement exploitée. C'est ce qui arrive malheureu- 
sement pour bon nombre de plantes douées de vertus théra- 
peutiques. 

Artemisia camphorata Vill. var viridula Cariot. — Gorges de 
l'Angoust, à Estavar, dans les escarpements, où il est trés diffi- 
cile de l'atteindre. 

Il nous est permis de douter que ce soit la variété des Alpes. 

Les Artemisia vulgaris L., A. Absinthium L., A. campestris 
L. sont abondants eri Cerdagne et sous de nombreuses variétés, 
Peut-être aussi des formes hybrides : Llivia, Estavar, Angous- 
trine, Villeneuve, Caldegas, etc. 

Gnaphalium uliginosum L. — Abondant sur les territoires de 
Llivia, Estavar, etc. — Gautier ne l'indique qu’à Montlouis. 

Filago arvensis L. — Très commun dans les champs : Llivia, 

illeneuve, Angoustrine, etc. 

Onopordon acaule L. var. ramosum Sen. — Llivia, champs 
et friches sur les coteaux du Castillo. 7 i 

Cirsium rivulare Link. — Le Capcir, prairies d'Esponsouille 


dans ]a vallée de Galba. 
LXUI. E 


130 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


x< Cirsium Heerianum (rivulari-acaule) Næg. vel. C. Sou- 
biellei Sennen et Septimin — Méme localité, inter parentes. 

C. Jaubertianum Sennen et Septimin — C. monspessula- 
num >< ..... eor. — Entrée de la vallée de Llo, dans les 
pelouses de la rive gauche, à cóté du torrent, en face le rocher 
de Castellvidre. 

Carduus nutans L. et C. defloratus L. sous plusieurs formes. 
— Le Capcir, dans la vallée de Galba 1 500-1650 métres. 

Centaurea pallidula Rouy — Espèce mal connue, foisonne 
par les talus, les terrains en friche sur plusieurs points de la 
Cerdagne : Puigcerdá, Llivia, Ur, Villeneuve, Angoustrine, 
Estavar, Saillagouse. etc, 

Tragopogon crocifolius L. — Llivia. 

Tr. Lamottei Rouy — T. longifolius Lamotte. — Le Capcir 
aux Angles; la Cabanasse, Saint-Pierre, etc. : 

Crepis blattarioides Vill. — Le Capcir, vallée de Galba. 


Picris hieracioides L. var laciniata Sen. — Abondant au bord 
des canaux d'irrigation à Llivia. 
Leontodon autumnalis L. proles L. ceretanicus Sen. — Abon- 


dant sur les pelouses des fossés, des chemins et bord des 
champs. 


L. autumnalis proles“ capcirensis Sen. — Le Capcir aux 
Angles. 

Jasione perennis L. proles J. pyrenaica Sen. — Abonde en 
Cerdagne et au Capcir depuis 4600 mètres, jusque vers 
1900 mètres, et plus: Montlouis, Saint-Pierre, la Llagonne, 
les Angles, Formiguères, Esponsouille, etc. Nous croyons que 
cette forme notable a été confondue avec le J. perennis L., qui 
n habite pas ces régions. 

Fraxinus excelsior L. proles F. ceretanica Sen. — Llivia, 
Angoustrine, Villeneuve, les Escaldes, Caldegas, etc. 

Gentiana Marcailhouana Rouy — G. lutea »« Burseri Philippe- 
— Le Capcir, forét de la Matte, inter parentes. 

G. tenella Rottb. — Vallée d'Eyne, vers 1 900 mètres. 

Verbascum Lychnitis L. var. longebracteatum Rouy. — Les 
Angles. | 


V. Regelianum Wirtg. — C. Lychnitis œ floccosum Rouy. — 
Saillagouse. 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 131 


Orobanche gracilis Smith. — Montagne de Dorres, vers 
1800 mètres. 

Veronica triphyllos L. — Llivia, dans les champs. 

V. succulenta All. — Les Angles, dans les champs. 

Digitalis lutea L. var. ciliata Lej. et Court. — Le Cambredase 
vers 1100 mètres. 

Pedicularis mixta G. G. — Le Cambredase, montagnes de 
Dorres. 

Euphrasia alpina Lamk typica (ex E. Wilczek). — proles EF. 
Gautieri Sen. — Saint-Pierre, Bolquére, etc. 

E. alpina var. pseudostricta Wilzrek — E. Ponsii Sen. — 
Montagne de Dorres, vers 1 550 métres. 

E. alpina var. pseudostricta Wilczek — Æ. capcirensis Sen: 
— Le Capcir aux Angles, 1 650 mètres. 

E. nervata Sen. forme intermédiaire entre E. tatarica et E. 
stricta. — Les Escaldes, 1 420 mètres environ. 

E. Freynii Wettst. -— E. minima X hirtella (ex Wilczek). — 
E. Sebastianii Sen. Notre plante n'est certainement pas hybride. 
— Forét de la Motte aux Angles. 

E. polyadena Gren. et Roux. (ez Wilczek) — E. carolensis 
Sen. — Vallée de Carol, vers 1 350 métres. 

E. salisburgensis Funk proles E. ceretanica Sen. — Vallée de 
Slo vers 4 640 mètres. 

„E. stricta Host. proles E. papyracea Sen. — Gorges d’ pue 
pelouses, vers 1 250 mètres. 


E. stricta proles E. marginata Sen. — Le Caidleedióe, 
1700 mètres. 

E. pectinata Ten. — Vallée de Carol, 1 350 mètres. 

E. pectinata proles E. imbricata Sen. — Gorges d'Estavar, 


vers 1 250 mètres. 
E. tatarica Fisch. — Le Cambredase vers 1 730 métres; les 
Escaldes, 1 400 metres. 
E. tatarica f. micrantha. — Angoustrima, Slivia à Sarya, eic, 
E. tatarica f. ad E. nemorosam vergens (ex Wilczek). — 
ivia, Estavar. 
E. nemorosa Mart. form. — Saint-Pierre et Cambredase, 
1650 mètres, 


E. hirtella Jord. — Forêt de la Matte. 


132 SÉANCE DU 414 AVRIL 1916. 


Euphrasia polyadena Gren. et Roux. — Les Angles. 


E. minima Jacq. var. hispidula Favrat. — Cambredase et 
Saint-Pierre. 
E. Willkommii Freyn. — Montagne de Dorres, vers 


2 200 mètres. 
E. pumila? — Cambredase, vers 1 800 mètres. 


E. salisburgensis Funk var. nana Gremli. — Vallée d'Eyne, 
vers 2500 mètres. 
E. Sennenii Chabert. — Le Capcir entre Formiguères et 


Esponsouille, vers 4600 mètres; Caldegas, vers 1200 mètres. 

Teucrium pyrenaicum L. — Gautier indique cette espèce dans 
la vallée du Tech, mais non dans la vallée de la Tet, ni en 
Cerdagne. L'aire de cette espéce présente donc une lacune con- 
sidérable comprise entre les Pyrénées centrales et les Pyrénées 
orientales, au moins la profonde vallée de la Tet, le col dela 
Perche, 1 600 mètres et la plaine de la Cerdagne continuée par 
la plaine d'Urgel. 

Mais est-ce bien le type T. pyrenaicum L. ou la race T. cata- 
launicum Sen. que Gautier indique dans les Albères? Nous 
n'avons encore vu dans les Pyrénées-Orientales que la race T. 
pyrenaicum : collines de Figuéres, Llers, Pont-de-Molins, Tor- 
radas, vers 100 métres; montagnes et vallées de la plaine de 
Vich, Ripoll, vallée du Ter et de ses affluents, vallées du Llo- 
bregat et de ses affluents dans lé Bergadan, etc. 


Galeopsis Costei Sen. — Coteaux de Llivia et d'Estavar. — 
Serait-ce le G. Sallentii Pau et Cad.? l 
G. ceretanica Sen. — Eboulis schisteux à Llivia. 


Sideritis Endressi Willk. proles S. Pastoris Sen. — Vallée de 
Carol, entre 4 200 et 1 300 mètres. 

S. hyssopifolia L. proles S. Vidali Sen. — Le Capcir, 
vallée de Galba, au-dessus d'Esponsouille, friches, vers 
1660 mètres. 

Origanum vulgare L. var. viridulum (Martr.) Briq. — Talus 
entre Llivia et Villeneuve, 1250 mètres. 

Thymus lanuginosus Mill. — Vallée de Carol; gorges d'Estavar 
et de Llivia, vers 1 250 mètres. 

T. polytrichus Kern. proles T. Cadevallii Sen et Pau. $ 
Vallée de Carol, vers 4 380 mètres. 


4600 mètres. 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1945 EN CERDAGNE. 133 


Th. angustifolius Pers. aff. ad var. empetroides W. et Gr. — 
Gorges de Llivia et d'Estavar. 

Th. sylvicola Rouy. — Coteaux de Llivia à Sareja; gorges des 
lorrents de Llivia et d'Estavar. 

Th. Chamedrys Fr. var. capcirensis Sen. — Les Angles, talus, 


Th. Chamædrys var. parvifolius Beck. — Gorges de Llivia ; 


: vallée de Carol 1 300-1 350 métres. 


Th. Chamædrys var. parviflorus est une forme se rapprochant 
du Th. ovatus Mill. — Le Cambredase, vers 4 650-1700 mètres 
vers Saint-Pierre. 

Mentha longifolia Huds. groupe M. candicans Mill. var. longi- 
dentata Sen. — Alentours de Llivia. 

M. longifolia proles M. Donatiana Sen. — Pelouses humides 
entre Estavar ẹt Bajanda. 

M. longifolia form. vel var. tenuifolia Sen. — Gorges d'Estavar. 

M. nemorosa Willd. — Onzés entre Llivia et Caldegas. 

M. Riparti Dés. et Dur. — Puigcerdá et Bourg-Madame, 
bords de la route. 

M. Gilloti Dés. et Dur. — Llivia, bords des fossés. 

M. villosa Huds. var. Wirtgeniana Rouy. — Vallée de Carol, 


1300 mètres. 


M. ceretanica Sen. — Abondant au bord des fossés, talus des 
chemins, des champs, des prairies : Llivia, Puigcerdá, Bourg- 
Madame, Ur, etc. : 

M. Yvesii Sen. — M. cerelanica Xx arvensis ej. — Bourg- 
Madame lieux humides. Inter parentes. ! 

M. arvensis L. var. obtusifolia Lej. et Court. — Llivia et 
Estavar, prairies à l'entrée des gorges, vers 1 250 mètres. 

M. arvensis proles M. Hostii Bor. — Llivia, Onzés, Bourg- 
Madame. 

= pilosa Spreng. vel M. ceretanica Sen. — Abonde aux 
ri de Llivia et de Bourg-Madame. Floraison trés 
ardive. 


Lycopus europæus L. proles L. Souliei Sen. — Llivia, bord 
des fossés vers le Sègre du côté d'Onzés. 
Leonurus Cardiaca L. — Onzés, taillis et décombres sur le 


lerritoire de Caldegas. 


134 SÉANCE DU 14 AVRIL 1946. 


Androsace maxima L. — Champs, Llivia, Estavar, Ville- 
neuve, etc. 

Centunculus minimus L. — Llivia et Estavar? 

Armeria Mülleri Huet. — Le Cambredase aux Esquerdés, 


vers 2 200 mètres. 

A. plantaginea Willd. — Cerdagne et Capcir : Les Angles, 
Llivia, vallée de Carol. 

A. plantaginea var. longibracteata Boiss. — Llivia et Estavar. 


Armeria stenophylla Gir. — Saillagouse, Llivia et Estavar, 
vallée de Carol. 

Polycnemum arvense L. — Llivia, Estavar, Angoustrine, 
Villeneuve, etc., champs. 

Atriplex rosea L. — Estavar, Llivia, Angoustrine. 


A. patula L. var. tenuifolia Meg. — Abondant dans les champs 
humides entre Llivia et Bourg-Madame. 

Rumex acutus L. et R. obtusifolius DC. — Abondant autour 
des habitations à Estavar, Llivia, Villeneuve, etc. 

Polygonum amphibium L. forme à feuilles pubescentes. — 
Fossés entre Llivia et Bourg-Madame. 

P. Persicaria L. proles P. ceretanicum Sen. — Champs 
humides à Llivia, Estavar, Villeneuve, etc. 

P. Hydropiper L. forma vel proles P. Vayrede Sen. — Abon- 
dant dans les fossés et les lieux humides à Llivia, Estavar, Vil- 
leneuve, vallée de Carol, etc. 

Euphorbia hiberna L. — Abonde au Capcir dans toute la forét 
de la Matte, 1 550 mètres. 

E. serrata L. var. phylloclada Lge. — Llivia, murailles. 

Alisma Plantago L. proles A. ceretanica Sen. — Fossés entre 
Llivia et Bourg-Madame. 

La forme normale a les feuilles étroites; on trouve une 
variété assez rare à feuilles larges et cordées var. cordifolium 
Sen. 

Colchicum autumnale L. — Parait commun dans les prairies 
du Capcir. Commencait à émailler les prairies de la vallée de 
Galba le 10 septembre. 

Tofieldia calyculata Wahlbg. — Abondant dans les lieux 


humides bourbeux autour de Montlouis, montagne de Dorres, 
Saint-Pierre, etc. 


F. SENNEN. — MES VACANCES DE 1915 EN CERDAGNE. 135 


- Juncus compressus Jacq. — Llivia, vallée de Carol, vallée de 
Llo, etc. 

La présence de cette espéce en Cerdagne ne peut manquer 
d'étonner. Nous l'avons signalée sur les pentes de la Sierra 
Jabalambre en 1909. 

Mais est-ce bien l'espéce des bords de la mer? 

La plante n'est pas si haute, a les racines longuement 
traçantes, des capsules assez grosses, var. macrocephala Sen. 


J. sylvaticus Villars, sous plusieurs formes. — Llivia et 
Estavar. | 

J. Tenageia L. f. — Llivia, Estavar, Caldegas, etc. 

J. capitatus Weig. — Plus rare que le précédent, auquel il 
se mêle, ainsi que le vulgaire J. buffonius. 

Luzula erecta Desv. proles L. pyrenaica Sen. — Forme pau- 


ciflore, tiges grêles souvent isolées, abondante dans les bois du 
Cambredase et du Capcir, entre 4 600 et 2000 mètres. Cata- 
logne à Montgrony, bois. 

Sparganium Borderi Focke — Étangs entre Montlouis et les 


' Angles, vers 4 150 mètres. | 


Scirpus setaceus L. — Llivia et Estavar, vallée de Carol. 

S. cæspitosus L. — Prairies des Angles. 
- Carex -capillaris L. ve] C. umbellata L. — Vallée d'Eyne, 
2100 mètres. ` 


C. ornithopodioides Haussm. — Le Cambredase sur des 
pelouses de Dryas octopetala, vers 2 200 mètres. 
C. Goodenoughii Gay et var. melena Wimm. — Abondent 


dans les terrains humides tourbeux : Montagne de Dorres, envi- 
rons de Montlouis, étangs du Capcir à Balcéres, la Salita, etc., 
environs de Saint-Pierre et col de la Perche. 

C. canescens L. — Assez souvent mélé au précédent : Etangs 
de Balcères et de la Salita au Capcir. Ke 

C. paradoxa Willd. — Bien que Gautier et Costa ne l'indiquent 
Pas dans les Pyrénées orientales françaises et espagnoles, il 
existe aux environs de Saint-Pierre, en Cerdagne, et dans la 
Sierra de Montgrony à la Coma Armada, en Catalogne. 

C. Davalliana Sm. — Tourbières de Saint-Pierre. 

C. hirtiformis Pers. — Abondant sur les talus des fossés 
autour de Llivia. 


136 SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. 


Carex precox Jacq. — C. caryophyllea Latourr. — Le Cam- 
bredase, montagne de Dorres, depuis 1 100 mètres jusquà 
2 400 mètres. à 

Il me paraît pas possible que la plante de ces hauteurs soit 
la méme espéce que celle de la région de l'olivier, que nous 
avons récoltée aux environs de Prades dans le Conflent, à 
Vilarnadal dans l'Ampourdan. 

C. polyrrhiza Wallr. — Le Cambredase, bois, vers 
1750 mètres. 

C. mixta Miégeville — Le Cambredase, montagne de Dorres, 
2 200-2 400 mètres. 

C. ericetorum Pollich proles C. “approximata All. — Plus 
abondant que le précédent, mêmes lieux. 

Polystichum lobatum Presl. — Gorges de l’ Angoust à Estavar, 
prés de Llivia, vers 1250 mètres. 

x< Aspidium illyricum Borbas— A. lobatum. x Lonchitis 

'Mabeck. — Le Capcir, vallée de Galba, éboulis schisteux sur 
la rive droite, vers 4 600 mètres. 
. Nouveau pour les Pyrénées (D* R. de Litardière, in litt.). 

Dryopteris triangularis Lag. — Le Cambredase, vallée de 
Balcères, vallée de Galba, vers 1 700-4 850 mètres. 

D. dilatata (Hoff.) A. Gray ssp. spinulosa (Müll.) R. Lit. var. 
exaltata (Lasch.) Druce. — Sous plusieurs formes grandes et 
petites. — Vallée de Balcéres, éboulis vers 1 800 métres. 

D. dilatata A. Gray, forme réduite. — Vallée de Galba, éboulis 
sur la rive droite, vers 4 600 mètres. 


Dans cette énumération, parfois avec quelque désordre, nous 
n'avons introduit que des faits d'observation personnelle, omis 
ou signalés imparfaitement dans les ouvrages bien connus, que . 
nous estimons beaucoup, mais qui ne peuvent pas étre complets 
sur tous les points, personne n'en disconvient. Si nous avons 
nous-méme mal apprécié, incomplétement observé, on voudra 
bien nous le pardonner, comme aussi si nous avons omis, par 
ignorance, de signaler les auteurs des observations et décou- 
vertes que noüs semblons nous altribuer à nous-méme. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


BORGESEN (F.) — The marine Algæ of the Danish West Indies, 
II. Rhodophyceæ, p. 61-144, f. dans le texte 87-148 (Dansk botanisk 
Arkiv, Bd. 3, Nr. 16, 1916). 


Avec cette seconde partie se termine l'étude des Liagora. Puis viennent 
les familles des Chætangiaceæ, Gelidiaceæ, Wrangeliaceæ, et com- 
mence l'étude du groupe des Cryptonémiales avec les familles des Gra- 
leloupiaceæ, des Rhizophyllidaceæ et des Squamariaceæ ces deux 
dernières traitées par M=° Weber van Bosse. : 

À signaler : Scinaia complanata (F. S. Collins) Cotton, var inter- 
media n. var.; Galaxaura occidentalis n. sp. de la section Vepreculz, 
suffisamment distinct des quatre autres espéces connues dans ce groupe 
(Galaxaura veprecula, Hystrix, infirma, ventricosa) toutes étrangères 


. aux Antilles danoises, et déjà recueillies à Sainte-Croix en 1836; Conta- 


rinia Magdz n. Sp., la première espèce du genre recueillie dans cette 
région ; Peyssonnelia (Cruoriella) Boergesenii n. sp.; P. (Cruoriella) 
Nordstedtii n. sp.; P. (Eupeyssonnelia) simulans n. sp. M"* Weber 
Yan Bosse réunit les genres Cruoriella et Peyssonnelia sous le nom de 
Peyssonnelia qu'elle subdivise en deux sous-genres d’après les carac- 
tères tirés de l'hypothalle. | P. Hanror. 


Minnesota Botanical Studies. Vol IV. — University of Minnesota, 
Minneapolis, 1909-14. 


Rosexpanx (Otto). — Développement de l'embryosac et embryologie 
" Symplocarpus feetidus, pp. 1-9 avec 3 planches. E 

Bv TTERS (lr —-K.). — Les graines et les jeunes plantes du Caulophyllum 
Malictroides, pp. 11-32, avec les pl. IV-X et 3 figures. 

.Saesox (A.-W.) et ALLEN (Louise-M.). — /nfluence des facteurs phy- 
siques dans la transpiration, pp. 33-59, avec 1 figure. | 

Hong (Daisy-S.). — Deux basidiomycètes nouveaux du Minnesota : 
Fxobasidium mycetophyllum et Cantharellus retirugus, pp. 60-64, avec 
*s pl. XI-XIII, ` 

Hove (Daisy-S.), — Les Pézizées, Phacidiées et Tubérées du Min- 
"eola, Dp. 65.132, avec les pl. XIV-XIX. 


138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


CLEwENTS (Fr.-E.) et LERov-SmawTZ (H.). — Un nouveau genre 
d'Algues bleues-vertes, pp. 133-135, avec la pl. XX. 

Observations sur la morphologie des tiges souterraines de Symplo- 
carpus et Lysichiton, avec quelques notes sur la distribution et les affi- 
nités de ces genres, pp. 131-152, pl. XXI-XXII. 

Burrers {Fr.-K.) et RosENDmAL (C.-Otto). — Quelques effets d'un 
froid rigoureux sur la végétation en pleine croissance, pp. 153-159, 
avec un tableau et la pl. XXIII. 

BurrERS (Fr.-K.). — Note sur les espèces de Liagora et Galaxaura, 
algues du Pacifique central, pp. 160-184, avec la pl. XXIV. 

CLEMENTs (Fr.-E.). — Nouveaux genres de Champignons du Colo- 
rado, pp. 185-188, avec la pl. XXV. 

Poor (Raym.-J.) — Une étude de la végétation des dunes du 
Nebraska, pp. 189-312, avec les pl. XXVI-XL, une carte et les fig. 1-16. 

Dans cet intéressant et important travail, l'auteur a étudié suc- 
cessivement : la surface et la situation de l'État de Nebraska, la topo- 
graphie et le drainage, lés conditions générales de la vie des plantes, 
les formations de plantes (prairies de graminées, touffes de gazon, 
plantes déracinées par le vent, plantes-épieu, plantes-câbles, gazons 
courts, forêts, etc...) Les photographies trés réussies éclairent el 
illustrent le texte. 

Quelques cas particuliers de la distribution des plantes dans les 
monts Selkirk, Colombie britannique, pp. 813-331, avec une gravure. 


F. GaGNEPAIN. 


FAWCETT (W.) et RENDLE (Arr.-Banr.). — Flora of Jamaica 
containing descriptions of the flowering plants known from the 
Island : Dicotyledones (Piperaceæ-Connaraceæ). — Trustees of the 
British Museum, in-8° de 1-xxiv plus 280 pp. avec 113 fig. de texte. 


Déjà un volume de cet ouvrage fut publié en 1910, dont il fut rendu 
compte ici. Il contenait les Orchidées. Le second volume comprendra les 
autres Monocotylédones. Six sont prévus pour terminer la Flore de la 
Jamaïque et le troisième dont il est ici question contient les Dicotylédones 
depuis les Pipéracées jusqu'aux Connaracées, soit 40 familles Apétales 
et Polypétales. 

En tête du volume se trouve un tableau par ordre naturel avec une courte 
diagnose des familles. Une clef basée surtout sur des caractères faciles à 
observer lui fait suite. Le reste comprend le corps méme de la Flore 
descriptive, chaque famille comportant : 1° une description; 2° une clef 
des genres; 3° la description de chaque genre; 4° la clef des espèces du 


TE AN E A EE UAS EE ER RAT RUM MTM 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 


genre considéré; 5° la description, la bibliographie, la distribution de 
chaque espèce ; 6° des figures illustrant la plupart des genres. 

La description des espèces, souvent en deux parties, est peut-être un peu 
écourtée. Ces deux parties ne peuvent éviter des répétitions qui me parais- 
sent inutiles. Dans l'illustration du texte, les figures ont un double but 
excellent : donner des ensembles ou aspects extérieurs de plantes en 
méme temps que des dessins analytiques. 5 planches in-8° lithographiées 
conçues dans le méme esprit, d'une bonne exécution complètent l'illus- 
tration de l'ouvrage. 

Un livre indispensable à tous les établissements ou particuliers qui se 
lont une spécialité de la botanique descriptive exotique. 


F. GaGNEPAIN. 


CLEMENTS (Fr.-E.), ROSENDHAL (C.-Orro), BUTTERS 
(Fr-K.). — Minnesota Trees and Shrubs, Manuel illustré dés 
plantes ligneuses cultivées ou indigenes de l'État. — Université de 
Minneapolis, Minnesota, 1919. In-8 de 314 pages. 


Ceci est plutôt un ouvrage de vulgarisation qu'une œuvre de botanique 
scientifique. Mais son savoir-faire pédagogique retient l'attention par sa 
simplicité, sa clarté et sa concision. Il comprend xi pages de préparation 
pratique à la botanique, la clef des genres d’après les caractères faciles à 
Saisir, la clef des familles d'apres les fleurs, puis la description des 
familles, la clef des genres, la description détaillée des espèces, avec la 
distribution géographique et d'utiles renseignements sur les qualités du 
bois, les propriétés de la plante, etc.... 

100 genres, 274 espèces sont décrites dans le texte, sur lesquelles 259 
sont figurées. Les clichés au trait ou en demi-tons sont de valeur inégale. 

n somme un ouvrage édité sans prétention autre que celle d'étre 
utile au public. F. G. 


Flore générale de l'Indo-Chine, publiée sous la direction de M. le Pro- 


fesseur Lecomre. — T. II, fasc. 4 (24° livraison); juin 1916, pp. 361- 
504, pl. IV et V, prix 9 francs. — Paris, Masson et C'*, éditeurs, 120, 
ulevard Saint-Germain. 


Ce récent fascicule, paru presque en méme temps que celui qui le 
Précéda, renferme la suite des Légumineuses-Papilionées avec les genres 
"n (43 espèces), Teramnus (1), Glycine (2), Diphyllarium (1), 

“eria (3), Grona (3), Sesbania (3), Butea (2), Erythrina (6), 


Apios (1), Cyamopsis (1), Indigofera (23), Pongamia (1), Spatho- 


lobus (9), Derris (15), Pterocarpus (4), Antheroporum (2), Dalbergia 


140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


(35), Sophora (4). C'est donc 19 genres qui sont décrits avec un total de 
154 espéces. 

Sur ces 154 espèces, 44 nouvelles ont été décrites récemment 
par le monographe de la famille, M. Gagnepain; 2 genres sont nou- 
vellement publiés : ce sont Diphyllarium et Antheroporum. Enfin si les 
descriptions sont étendues, comme il convient à des plantes complexes 
par l'appareil végétatif et irrégulières dans les différents cycles de la 
fleur, la partie illustration n'a pas été sacrifiée : le fascicule en effet ren- 
ferme 13 figures dans le texte dans lesquelles presque tous les genres 
sont représentés et qui rendent plus claire la notion que le lecteur aura 
par le texte des espèces suivantes : Millettia nana Gagnep., M. diptera 
Gagnep., M. buteoides Gagnep., Teramnus labialis Spreng., Glycine 
laotica Gagnep., Shuteria annamica Gagnep., Grona Grahami Benth., 
Sesbania cannabina Pers., Butea superba Roxb., Erythrina indica 
Lamk, Apios carnea Benth. in Baker, Indigofera laotica Gagnep., 
I. aralensis Gagnep., Pongamia glabra Vent., Spatholobus Harmandü 
Gagnep., Derris laotica Gagnep., D. tonkinensis Gagnep., Pterocarpus 
macrocarpus Kurz, Dalbergia Thorelii Gagnep., D. Boniana Gagnep., 
D. lakhonensis Gagnep., Sophora tonkinensis Gagnep. On le voit, beau- 
coup des espèces figurées sont des nouveautés (14 sur 22 espèces) et 
cela d'après une double intention du monographe : 4° faire connaitre 
mieux ses nouveautés; 2 permettre aux botanistes de les faire tomber 
dans la synonymie, si elles ne sont pas réellement nouvelles. Deux 
planches doubles en lithographie‘ représentent Endomallus pellitus et 
E. Spirei, d’une part, Diphyllarium mekongense, Antheroporum 
Pierrei, A. Harmandii, d'autre part, qui appartiennent aux genres nou- 
veaux déjà cités. L'exécution des 2 belles planches et des 13 vignettes 
est due à C. Varé qui depuis peu s'était mis au dessin botanique. 
avait fait là des progres rapides et dont la mort est d'autant plus 
regrettable. 

Chacun sait combien sont difficiles à établir les bonnes clefs dichoto- 
miques, mais aussi combien elles facilitent le travail du déterminateur. 
L'auteur a apporté un soin particulier à celles qui concernent les genres 
à nombreuses espèces et méme pour deux d'entre eux (Derris, Dal- 
bergia) il les a doublées : 1° clef d’après tous les caractères fixes; 2° clef 
d'apres les fruits et les feuilles. Si on pense que parmi les Légumineuses 
traitées ici, il y a beaucoup d'arbres excellents par leur bois, on com- 
prendra quel but utilitaire la Flore se propose d'atteindre en facilitant la 
connaissance des végétaux utiles de notre grande colonie asiatique. C'est 
beaucoup, mais ce n'est pas tout, que la science soit exacte ; il faut autant 
que possible qu'elle soit bienfaisante. 

F. GacNEPAIN. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 144 


PIROTTA (R.). — L'alternanza di generazioni nelle piante supe- 
riori (L'alternance des générations chez les plantes supérieures). 

.. Extrait de Rivista mensile di Sc. Nat. « Natura », vol. III, 1912, 41 p. 
L'alternanza di generazioni nelle piante inferiori (L'alternance des 
générations chez les plantes inférieures). Ibid., vol. V, 1914, 15 p. 


L'auteur rappelle le phénomène grâce auquel une plante supérieure se 
présente au cours de son ontogénèse sous deux formes dont l'alternance 
est réguliére et nécessaire : un sporophyte né d'un ceuf et producteur de 
Spores, un gamétophyte né d'une spore et producteur de gamètes. Aux 
différences morphologiques extérieures correspondent des différences 
internes se traduisant par la possession d'un nombre n de chromosomes 
parles noyaux du gamétophyte (phase haploide), par l'existence d'un 
nombre 2» de chromosomes dans les noyaux du sporophyte (phase 
diploide). La phase haploïde est prédominante chez les Muscinées, la 
phase diploïde, chez les plantes vasculaires. Parmi ces dernières les 
Phanérogames présentent deux sortes de gamétophytes, l'un mâle, 
l'autre femelle, complication qui apparaît déjà chez certaines Crypto- 
Sames vasculaires (Hydroptérides, Sélaginelles). 

Semblable alternance a lieu chez des végétaux inférieurs. Parmi les 

Phéophycées, les Dictyotacées montrent une alternance de phases 
haploïde et diploïde, mais sans qu'une différence se manifeste dans la 
morphologie extérieure du sporophyte et du gamétophyte; une telle 
- différence se montre au contraire chez les Cutlériacées. Les Floridées 
présentent aussi une alternance d'un troncon haploide et d'un troncon 
diploïde, mais celui-ci comporte une phase conidifère qui reste unie au 
Samétophyte et produit des carpospores et une phase libre productrice de 
tétraspores. 
Le cycle évolutif primitif comportait une phase unique, haploïde; 
l'introduction de la sexualité dans le développement a causé l'apparition 
de la phase diploide, d'abord réduite au zygote, et qui devient de plus en 
Plus importante à mesure qu'on s'éléve dans la série des végétaux les 
plus évolués. F. Moreau. 


MAMELI (E.). — Riposta alla nota del dottor Petri : « Sul signi- 
ficato patologico dei cordoni endocellulari nei tessuti della vite. » 
(Réponse à la Note du D" Petri : Sur la signification pathologique 
des cordons endocellulaires dans les tissus de la Vigne). Extrait des 

. Atti dell'Istituto Botanico dell'Università di Pavia, ser. I, vol. XVI, 
D: 41-45. — Sulla presenza dei cordoni endocellulari nei tessuti 
della vite e di altre dicotiledoni (con appendice in riposta al 
Dott. L. Petri) (Sur la présence des çordons endocellulaires dans 


142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


les tissus de la Vigne et des autres Dicotylédones — avec un appendice 
en réponse au D" L. Petri). Ibid., p. 47-65. 


Contrairement aux affirmations de Petri qui considère les cordons 
endocellulaires des tissus de la Vigne comme caractérisant les plantes 
atteintes du Court-noué, l'auteur observe de telles formations dans des 
plantes saines; elle les retrouve d'ailleurs dans un assez grand nombre 
de Dicotylédones. F. Moreau. 


POLLACCI (G.). — Sulla bioreazione del tellurio e sulla sua 
applicazione pratica agli studi di fisiologia e di patologia vege- 
tale (Sur la bioréaction du tellure et sur son application pratique 
aux recherches de physiologie et de pathologie végétale). Extrait des 
Atti del R. Istituto Botanico dell’ Universtà di Pavia, ser. II, vol. XV. 


Quand on place des racines de Chou atteintes par la « Hernie du 
Chou », que cause le Plasmodiophora Brassicæ, dans une solution de 


tellurite de sodium au 35 um à la température ordinaire, ce sel est 


réduit en 40 ou 50 heures; la solution noircit, le tissu des racines Se . . 


colore également en noir et dégage une odeur caractéristique. Rien de 
pareil n'a lieu avec des racines saines, méme au bout de 3 ou 4 jours; 
cependant au bout de 5-6 jours on observe une légère coloration causée 
probablement par le développement de micro-organismes. La propriété 
du Plasmodiophora Brassicæ de réduire le tellurite de sodium en déga- 
geant une odeur forte rappelle une propriété analogue que présente le 
Penicillium brevicaule en présence de composés de l'arsenic. Plusieurs 
autres parasites végétaux se comportent vis-à-vis du tellurite de sodium 
comme le Plasmodiophora Brassicæ. F. M. 


HAWKINS (L.-A.). — The influence of calcium, magnesium and 
potassium nitrates upon the toxicity of certain heavy metals 
toward fungus spores (L'influence des nitrates de calcium, de 
magnésium et de potassium sur la toxicité de certains métaux lourds 
pour les spores des Champignons) Extrait des Physiological 
Researches, vol. I, n? 2, p. 57-58, 1913. 


Les effets toxiques du nitrate de cuivre sur la germination des spores - 


de Glæosporium peuvent être atténués ou annulés par la présence de 
nitrate de calcium ou de nitrate de potassium; de méme la toxicité du 
nitrate de plomb est modifiée par la présence des nitrates de calcium et 
de magnésium; ces mêmes nitrates diminuent la toxicité du nitrate de 
zinc, mais se montrent sans action sur celle du nitrate d'aluminium. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 


L'étude de ces phénomènes, particulièrement de l'action des sels de 
caléium sur la toxicité des sels de cuivre, présente un grand intérét au 
point de vue de la connaissance des fongicides et de leur mode d'action. 


F. M. 


HAWKINS (L.-A.). — The effect of certain chlorides singly and 
combined in pairs on the activity of malt diastase (L'action de 
certains chlorures, simples ou doubles, sur l'activité de l'amylase). 
Extrait de The Botanical Gazette, vol. LV, n° 4, 1918. 


L'auteur étudie l'action des chlorures de sodium, de potassium, de 
calcium, de magnésium, de cuivre, de fer sur l'activité de l'amylase de 
l'orge; cette action est mesurée par le temps aprés lequel, à la tempéra- 
ture de 50», l'amidon de Mais soumis à l'amylase en présence d'un ou 
de deux des chlorures ci-dessus cesse de se colorer par l'iode. Tous les 
sels étudiés ont montré isolément une action sur la rapidité de l'hydro- 
lyse de l'amidon; cette action est accélératrice ou retardatrice suivant les 
concentrations, retardatrice aux basses concentrations pour les chlorures 
de potassium et de sodium, retardatrice aux concentrations élevées pour 
les autres chlorures. Les combinaisons des sels ci-dessus deux à deux 
exercent. sur lhydrolyse de l'amidon une influence différente de celle 
exercée par des concentrations équimoléculaires des sels pris séparément; 
la rapidité de l'action diastasique est accélérée ou retardée selon les cas 
et selon les concentrations. F. M. 


Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou. Nouv. 
sér., T. XXVI, 1912. 


Ticnoumgow (W.-A.). — Zur Kenntniss des Wurzelbaues von Smilax 
excelsa Z. der Transkaukasiens-Sarsaparilla, Ekale der Iberier, mt 
Smilax aspera Z. vergliechen (Sur la structure de la racine du Smilax 
^rtelsa comparée à celle du S. aspera). 

Étude botanique et pharmacologique. F. M. 


NAWASCHIN (S.) et FINN (V.). — Zur Entwickelungsgeschichte 
der Chalazogamen. J uglans regia und Juglans nigra (Sur 
l'histoire du développement des. Chalazogames. Juglans regia et 
Juglans nigra). Mém. de l'Acad. imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 
VIII? sér., classe physico-mathém., vol. XXXI, n° 9, 59 p., 1913. 


Aprés avoir étudié l'origine et le développement du sac embryonnaire, 
à Structure du tube pollinique et la fécondation chez les espèces cha- 
4z0games Juglans regia et J. nigra; les auteurs émettent des considé- 


144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


rations théoriques sur la réduction des gamètes mâles au cours de 
l'évolution des plantes à graines. Chez les Juglans regia et J. nigra le 
cytoplasme mâle persiste longtemps dans le tube pollinique; c'est là un 
caractère archaïque, hérité des Gymnospermes, et dont l'existence chez 
des plantes te ines atteste la haute antiquité de la chalazogamie. 


F. Monzav. 


TOKUGAWA (Y.). — Zur Physiologie des Pollens (Sur la Physio- 
logie du Pollen). Journal of the College of Science, Imperial University 
. of Tokyo, 53 p., vol. XXXV, déc. 1914. 


Les grains de pollen exigent en général pour germer une humidité 
suffisante; les tubes polliniques croissent jusqu'à un certain point aux 
dépens de leurs substances de réserve; pour la croissance complète la 
pression osmotique et l'aliment convenables sont indispensables. Les 
sels inorganiques exercent une action variable sur les divers grains de 
pollen; les sels des métaux lourds ont en général une action plus nuisible 
que celle des métaux légers. Suivant les espéces, les tubes polliniques 
manifestent ou non des phénomènes de chimiotactisme vis-à-vis des 
albuminoides et des sucres. Les grains de pollen étant ensemencés suf 
agar ou gélatine, les tubes polliniques s'enfoncent profondément dans 
ces milieux. Lors de la fécondation, c'est par un phénomène de chimio- 
tropisme qu'est réalisée la rencontre du tube pollinique d'une part, et du 
stigmate ou du micropyle de l'autre, mais non la croissance du tube 
pollinique à l'intérieur du style. La germination du grain de pollen et la 
croissance du tube pollinique peuvent se faire sur le stigmate et dans le 
style d'une plante étrangère, méme si la plante qui fournit le pollen est 
aussi différente de l'autre qu'une Monocotylédone et une Dicotylédone : 
le tube pollinique est empéché d'arriver jusqu'à l'ovaire, peut-étre gráce 
à l'absence de substances nutritives convenables. 


F. M. 


siii 


Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, 


F. CAMUS. 


Coulommiers, — Imp. Paur BRODARD. 


ET M** Fernand Moreau. 


0. Lignier et Adr. Tison.... 
E E 


F. Gagnepain TET O 


À Fernand Moreau 


COR 


.. 
DANS Ver. s hor. 
s.r... 


ss, 


SÉANCE DU 28 JANVIER 1916. 
La structure dés Cyanophycées symbiotes des Pelti- 
géracées..........,,.,............... LOT 
Observations sur quelques espèces du genre Hiera- 
cium (fragment V).................,............. j 
Revision du genre Cireæa........,....,......,...,. 
Note sur des cultures de Gonium sociale.......... 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1916. 
La structure médulloséenne chez les Ephedra...... 


Études monographiques sur les Renoncules fran- 
çaises de la section Bafrachium (VIL).............. 


SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1916. 

Localités nouvelles du Rhaphidostegium : demissum 
(Wilson, Schimper) de Notaris, dans les Vosges... 

Le Rhaphidostegium demissum de Not. aux environs 
de Paris......... vic eee RR MARET Tourte 


SÉANCE DU 10 Mans 1916. 
Les Casearia et les Homalium sont-ils de la méme 
famille... ee Re RS PAEDR 
Sur les phénomènes de métachromasie............. 
Observations sur les feuilles d'un Corypha de l'Indo- 


SÉANCE DU 24 MARS 1916. 

Contribution à l'étude des organismes mycéliens des 
solutions pharmaceutiques. Végétation du Peni- 
cillium glaucum sur le sirop de biiodure de mer- 
cure (Sirop de Gibert).............. seen 

La métachromatine chez les Algues et les Cham- : 
pignons. iii se ne aaas. a rS se ss Cain 


SÉANCE DU 14 AVRIL 1916. - 


Ga i Dons faits à la Société......... e react E CCERA ERAS 
pou Vite rot e. à « Jussiga ou Ludwigia?......:........ yide Ko SR ad» 
mE v vue Localités nouvelles de plantes parisiennes. .. ........ 
"mu —. Mes vacances de 1915 en Cerdagne (juillet à octobre). 
LT (F REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Bs 
3 fre The marine alge of della Vite e di altre dicotiledoni (con 
: ji, Danish West Indies, II. Rhodo- appendice in riposta al Dott. L. Petri). 
E Dort CAMP TER TR NE 131 | Porracct (G.). — Sulla bioreazione del 
Piweery (wolanieal Studies, IV...... 131 tellurio e sulla sua applicazione pra- 
: For of] et Rennie (AIf.-Bart.).— tica agli studi di fisiologia e di pato- 
. lions of ihe dica containing descrip- . logia vegetale......-.ssse o ; 
- from th ki flowering plants known Hawkins (L.-A.) — The influence o 
x sland : Dicotyledones (Pipe- calcium, magnesium and potassium 
LT Fe Ee Vl RE 138 nitrates upon the toxicity of certain 
ors +4 }, RosgNpmAL (C.-Otto), heavy metals toward fungus spores. 
pod Shrubs : — Minnesota Trees Hawkins (L.-A.). — The effect oreet in 
Ufo TERRE 139 chlorides singly and combined in 
(is de \Indo-Chine, H, 4... 139 pairs on the activity of malt dias- 
elle o ternanza di - BREST vs tint Pr on Per tee 
P piante VE cg Bulletin de la Société imparate des 
infer Benerozioni nelle Naturalistes de Moscon, XXVI.. A: 
Jie ne ERA EU à 141 | Navascnin (S.) et Finn (V.). — d 
Petr. Riposta alla nota del Entwickelungsgeschichte der Ps a- 
- bgieo qu; 7 Sul significato pato- zogamen. Juglans regia und Juglans 
à lessuti dej A loni endocellulari nei RigF ves eei oh rhe E 
| eoe eit V ite * 5— Sulla presenza TokvGAWA (Y.). — Zur Physiologie des 
> © °ndocellulari nei tessuti TURO oec a a veste 


"TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO (Suite) 


21 
` 30 


39 * 
43 


41 


56 


67 


70 


72 
75 


19 


85 


95 


101 


- 103% 


105 
108 


141 


142 


142 


143 


AVIS IMPORTANTS relatifs à là Publication du BULLETIN 1 


I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent étre dipo 
le jour même où sont faites les communications, faute de quoi leur impre 
est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cel A 

II. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être inser : | 
dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien P. 1 
crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies ue f 
maniere à en permettre la reproduction par les procédés -zincograp et H 
L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des proc | 
différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. o: 

III. — Les auteurs recoivent une épreuve en placards et en double exemples 
de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par " 
Secrétariat. Les corrections doivent étre retournées dans le délai max 
trois jours au Secrétaire-rédàcteur, faute de quoi la correction est faite d'oflice 
par le Secrétariat. f d 

IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 Fès 
et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être pu Ces 
sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France 
Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais. sans garantie de a 
Ils prennent place dans les volumes annuels à la suitë des communications 
insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société 
majoration de leur cotisation. iat 

V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. a 
Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général “huit jours * y 
l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. Eie pst 

L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat apr f 
ce délai ne peut être garantie. E 


vam ME ZPRYEDDARE ONU ES rte e ati 


pr E SOR e Peu AE TPE TT 


ssi E 


Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1914 l 


Président : M. DANGEARD. 


Vice-présidents : 
MM. R. Bonaparte, Friedel, Hickel, Le Monnier. 


Secrétaire général : M. L. Lutz. 


Secrétaires : Vice-secrétaires : 
MM. Combes, Guillaumin. MM. Moreau, Pelourde. 
Trésorier : Archiviste : 
M. Philippe de Vilmorin. M. F. Camus. ” - 
Membres du Conseil : 
MM. Bois, MM. Gatin, MM. Patouillard, 
Ed. Bonnet, Hibon, Thil, k En, 
Chauveaud, Hua, ` M. de Vilmorin, 
Dumée, Lormand, Zeiller. 


mapa 


Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé 9! | 
Secrétaire général à l'adresse suivante : 


| 
M. Lutz, professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, 4, avenue dt f 
l'Observatoire, Paris (VI*). E 


Le Secrétaire-rédacteur, Gérant du Bulletin, 
F. Camus. 


dea Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD. > 


BULLETIN 


[SOCIÉTÉ BOTANIQUE 


DE FRANCE 


FONDÉE LE %3 AVRIL 1854 


ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 17 aour 1875 


« TOME SOIXANTE-TROISIÈME 


(Quatrième série — Tome XVI) 
19016 


5,6, 7027 | 


. Séances de mai-décembre 1916 


PARIS || 
AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ | 


RUE DE GRENELLE, 84 


AVIS IMPORTANT 


Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications et de : 
sa répercussion sur les finances de la Société, la Commission du Bulletin croit - 
devoir rappeler à nos Confreéres que le Règlement limite la longueur des manu- ` 
scrits à huit pages d'impression par séance et à quarante pages pour l’année « 
entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. | 

Dans un intérêt commun, la Commission prie donc très instamment MM. les 
Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées à 
limpression. 


SÉANCE DU 12 MAI 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. ^ 


21 F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
bal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président a le regret d'annoncer le décès de notre 
nfrère, M. J. d'Arbaumont. | 


Suite de la présentation faite dans la précédente 
e, M. le Président proclame membre de la Société 
CorrEREAU (Elie), professeur, boulevard Latour-Mau- 
| bourg, n° 20, à Paris, VII*, présenté 

à par MM. Gadeceau et F. Camus. 
M. 


J. Laurent fait la communication suivante : 


3 Pression osmotique et sexualité; 


PAn M. J. LAURENT. 


Dans une Note présentée à la Société de Biologie‘ en 
Ee 1905, discutant les expériences de Klebs sur la Jou- 
m : et de Blaringhem sur le Maïs, j'avais été amené à émettre 
> ése que les changements de sexualité constatés par ces - 
auteurs, à la suite de mutilations, se trouvaient en relation 
s Variations de la pression osmotique interne. 


S. t i ? . *, r : 
e as révenu sur la question l'année suivante, et, dans une 
* Mmunicat 


MMcation au Congrès de l'Association française pour 
cs (J.), Observations au sujet des recherches de Klebs et de Bla- 
"AG R. de la Soc. de Biologie, 3 décembre 1905). 

T Lx (SÉANGES) 10 


146 SÉANCE DU 412 MAI 1916. 


l'avancement des Sciences, je discutais les divers cas connus 
de variation sexuelle chez les végétaux dioiques et j'arrivais à 
cette conclusion que le sexe femelle se trouvait vraisemblable- 
ment déterminé par une concentration moléculaire plus élevée. 
J'indiquais alors la possibilité de vérifier mon hypothése par des 
mesures cryoscopiques et je commencai dans ce sens des 
recherches expérimentales que les circonstances ne m'ont pas 
permis. de poursuivre jusqu'au bout. 

Depuis lors, divers botanistes ont repris la question. Dans sa 
thèse en 1907, Blaringhem" interprète ses expériences sur le 
Mais, comme je l'avais fait moi-méme, dans le sens d'un chan- 
gement osmotique; il est vrai que, contrairement à mon opinion 
primitive, il considére que la transformation des étamines en 
carpelles a été provoquée par un abaissement osmotique. Plus 
récemment, les Recherches sur la variabilité des sexes dans le 
Cannabis sativa L. et le Rumex Acetosa L., d'Andréas Sprecher’ 
et les Études sur la sexualité du Houblon, de Julien Tournois", 
ont apporté. des faits précis sur cette importante question de 
biologie. Leur publication m'engage à exposer dés aujourd'hui 
les résultats de mes premières recherches, bien qu'ils soient 
encore fort incomplets, parce qu'ils confirment, sur plusieurs 
points essentiels, les conclusions de ces auteurs. 

Reprenant les idées que j'avais exposées, Sprecher a fait sur 
le Cannabis et le Rumex de nombreuses déterminations cryos- 
copiques qui lui ont^montré que dans la presque totalité des cas, 
la concentration moléculaire est plus.élevée chez les mâles que 
chez les femelles, la différence de pression interne d'un sexe à 
l'autre étant approximativement d'une demi-atmosphére. Toute- 
fois, s'appuyant sur les recherches de de Vries d'après lesquelles 
la concentration moléculaire passerait par un maximum au 


4. LAURENT (J.), Une nouvelle hypothèse sur le déterminisme du sexe 
(Assoc. fr. pour l'avancement des Sciences. Congrés de Lyon, 1906). 

2. BLARINGHENM (L.), Mutation et traumatismes (Bull. scientif. du Nord de 
la France^et de la Belgique, 1907). 

3. SPRECHER (A.), Recherches sur la variabilité des sexes duns le Cannabis 
sativa et le Rumex Acetosa (Ann. des Sc. naturelles, IX* série, t. XVII, 
1913) 


. TourNots (Julien), Études sur la sexualité du Houblon (Thèse de doc- 
total, Paris, 1914). 


| ^ TRE UTEM 


J. LAURENT. — PRESSION OSMOTIQUE ET SEXUALITÉ. 141 


moment où la plante a terminé sa croissance, Sprecher remarque 
que des pieds mâles et femelles de méme âge ne sont pas au 
méme état de développement puisque la durée de la végétation 
est sensiblement raccourcie chez les máles, et « la différence de 
«pression osmotique entre plantes mâles et plantes femelles 
« serait simplement une question de développement ». 

Dis l'année 1908, j'avais fait un petit nombre de détermina- 
tions eryoscopiques sur des racines tuberculeuses de Bryonia 
dioica Jaeq.'et sur des organes aériens de Lychnis dioica D.C., 
et de Cannabis sativa L., et j'avais reconnu, comme l'a fait 
Sprecher, que le point de congélation des sucs extraits par 
Pression est plus bas chez les mâles. Mais, en poursuivant les 
mesures au delà de la période de floraison, j'avais constaté en 
outre que la concentration moléculaire continue à croître chez 
les femelles et qu'elle arrive à dépasser le maximum atteint par 
les pieds mâles ; de telle sorte que si l'on tracait les courbes des 
Variations de pression osmotique dans les deux sexes, la courbe 
des femelles, d'abord inférieure à celle des mâles, finirail- par 
Tr celle-ci et par s'élever sensiblement au-dessus. C'est ce 
T! résulte d'ailleurs des chiffres enregistrés par Sprecher lui- 

même; Plusieurs de ses déterminations, celles qui ont été faites 
Plus tard en saison, ont donné des pressions plus élevées 
gel les femelles que pour les mâles. 

1 Eu. ciment cette particularité qui m'avait induit en 
; E appréciation théorique de la pression osmotique. 
E. sur les caractères anatomiques et morphologiques 

re b. ene au lerme de leur ‘croissance : taille pias 
^is mi les femelles, tige plus épaisse, formations mE 

Pid Mina. oppées, cellules du parenchyme cortical à plus 
Tug 4 lignification plus avancée, toutes N 

Tie bon dn aiton moléculaire plus élevée, j der éten uà a 

iners, : ère de la plante un caractère physiologique qui 
t niquement vers la fin de son développement. 


1 uale que je viens d'exposer sont des d 

ansle ^na xp bPaqment à des plantes de méme Agent dm 

sut un ieu, et ce sont des moyennes obtenues en opéran 
Stand nombre d'individus récoltés au méme instant. 


148 ^. SÉANCE DU 12 MAI 1916. 


D'un jour à l'autre, d'une heure à l'autre de la journée, selon 
les conditions atmosphériques, la pression osmotique subit des 
variations étendues, et la courbe qui les représenterait rigou- 
reusement serait une courbe à oscillations de grande amplitude 
dépassant souvent la valeur d'une demi-atmosphére. Tracée 
ainsi pour les deux sexes, elle donnerait deux lignes sinueuses, 
sensiblement paralléles pendant la floraison, mais suffisamment 
intriquées l'une dans l'autre pour que les maxima de la courbe 
des femelles soient fréquemment plus élevés que les minima de 
la courbe des mâles. 

Dans les mémes conditions de milieu on observe, en outre, 
des varialions individuelles parmi les plantes de méme sexe, et 
lorsqu'on modifie la nature du sol ou la fumure, on constate 
encore des variations plus étendues, si bien qu'on peut récolter 
au méme instant des pieds mâles et des pieds femelles en pleine 
floraison, chez lesquels les différences de concentration molécu- 


laire signalées par Sprecher se trouvent inversées; j'ai pu le . . 


constater notamment chez le Chanvre et la Bryone. 


Ces conclusions, comme celles de Sprecher qu'elles viennent 
confirmer, laissent naturellement quelque doute sur l'existence 
d'une relation de cause à effet entre la pression osmotique et la 
sexualité. On peut objecter cependant que si la nature du sexe 
chez les plantes dioiques ne peut étre établie avec certitude 
qu'au moment de l'apparition des fleurs, il n'est guère douteux 


que longtemps avant la floraison, le sexe ne soit déjà fixé, et 


les mesures cryoscopiques seront toujours trop tardives pour 
infirmer à coup sùr mon hypothèse, ^ 

On a considéré trois époques possibles de détermination du 
sexe : avant, pendant ou aprés la fécondation, ce qu'on appelle 
la progamie, la syngamie et l'épigamie. Des raisons multiples, 
développées par Caullery' dans l'ouvrage trés substantiel qu'il 
a consacré aux € Problèmes dela sexualité », rendent peu vrai- 
semblable la progamie, aussi bien chez les végétaux que chez 
les animaux. 

Pour choisir entre la syngamie et l'épigamie et fixer la valeur 


1. CAULLERY (Maurice), Les problèmes de la sexualité, Paris, 4943. 


* 


J. LAURENT. —- PRESSION OSMOTIQUE ET SEXUALITÉ. 149 


de mon hypothése, il fallait donc faire varier, dans les limites 
les plus étendues, la pression osmotique aux différentes époques 
comprises entre la fécondalion et l'apparition des organes 
sexuels, et rechercher si les minima ne peuvent provoquer 
l'apparition de fleurs femelles, et les maxima la production de 
fleurs máles. 

La pression osmotique dépend à la fois du chimisme particu- 
lier de l'œuf, déterminé par les caractères spécifiques et indi- 
viduels de l'oosphére et de l'anthérozoide, et des conditions de 
nutrition auxquelles se trouve soumise la plantule aux diffé- 
rentes phases de son évolution. Dans l'impossibilité d'agir 
directement sur l'ovule ou sur le pollen, j'ai été amené à 
modifier : 1^ la nutrition de l'œuf et de l'embryon depuis la 
fécondation jusqu'à la maturité de la graine; 2? la nutrition de 
h jeune plante depuis le début de la germination jusqu'à la 
différenciation des organes floraux. 

1. L'euf étant nourri par la plante-mére, il est déjà possible 
que le sexe soit sous la dépendance directe des porte-graines. 
Pour m'en assurer, j'ai récolté des graines sur des pieds de 
Chanvre de vigueur très inégale; elles ont été ensemencées 
"SÉparément et m'ont donné, dans les deux lots, des pieds mâles 
et des pieds femelles sensiblement en même proportion. 

. AA nutrition de l'ovule et par suite de l'embryon dépend aussi 
dela situation de la fleur dans l'inflorescence et de son épanouis- 
sement plus ou moins hatif qui en est la conséquence. Sur un 
Ped de Chanvre, les graines ont été séparées en 3 lots d'après 
l'ordre de maturité, et ces 3 lots ensemencés ne m'ont pas montré 
* différence appréciable dans la proposition des deux sexes. 

e méme, en triant les graines d’après leur poids, cette pro- 
portion reste constante dans les divers lots toutes les fois qu'on 
opère Sur Un assez grand nombre d'individus. - ' k 
de J'ai repris également les expériences maintes fois 
Pélées par divers auteurs de semis plus ou moins serrés et 
in Ere àvec ou sans engrais sans pouvoir obtenir le moindre 

te d'un changement de sexualité. 
rede trés efficace pour déterminer, un absissemens 
à lque, consiste à maintenir la plante à l'obscurité aussi 
"gtemps que le permettent les réserves de la graine, et après 


150 SÉANCE DU 12 MAI 1916. 


la germination, à un éclairement aussi réduit que possible sans 
compromettre la vie du végétal. 

Dans une première série d'expériences, opéranl sur le 
Chanvre, je me suis contenté d'enfouir des graines de même 
origine, ayant rigoureusement même poids, à des profondeurs 
variant depuis 3 jusque 10, 12 et même 15 centimètres; pour 
ces dernières, la majeure partie des réserves se trouvait ainsi 
consommée pour l'allongement de la tige hypocotylée. 

N'ayant pu modifier ainsi la proportion relative -des deux 
sexes, j'ai maintenu les plantules à l'obscurité jusqu'à la fin de ` 
la germination et l'apparition des premières feuilles supérieures 
aux cotylédons; seulement alors, elles étaient exposées à la 
lumiére. Là encore, les statistiques de comparaison avec les 
témoins ne m'ont pas permis de conclure à un changement dans 
le rapport des deux sexes. | 

Au reste, en maintenant le Chanvre en été sous un éclaire- 
ment. trés. réduit, Strasburger: n'avait pas été plus heureux, 
et les expériences récentes de Tournois, exécutées pendant la 
méme saison, en provoquant un étiolement si accentué que les 
liges ne pouvaient se soutenir elles-mémes, l'ont conduit aux 
mémes résultats. 

Malheureusement, ni dans mes expériences, ni dans celles de 
Tournois et de Strasburger, il n'a été effectué de mesures cryos- 
copiques; mais les recherches de Stange? ne permettent pas de 
douter qu'il n'y ait eu, dans ces différents.cas, un abaissement 
osmolique trés sensible, bien supérieur à celui qui différencie 
les deux sexes. | 

Ainsi, il est possible de provoquer chez le Chanvre une diminu- 
tion sensible de la pression osmotique sans modifier la. sexualité. 

Des expériences complémentaires des précédentes vaudraient 
d'être instituées. C'est par des cultures sur solutions concentrées 
qu'on peut élever le plus sürement la concentration moléculaire, 
mais comme la plante, supporte mal les substances salines à 
dose élevée, il faudra faire intervenir des solutions organiques: 


1. STRASBURGER (E.), Versuche mit diócischen Pflanzen in Rücksicht auf 
Geschlechtsverteilung (Biol. Centralbl., 20, Bd., 1900). 


2. STANGE (B.), Beziehungen zwischen Substraconcentration, Turgor und 
Wachsthum bei einigen phanerogamen Pflanzen (Bot. Zeitung, XVI, 1882). 


/ 


*J. LAURENT. — PRESSION. OSMOTIQUE ET SEXUALITÉ. 151 


Les cultures en milieux organiques exigent beaucoup de temps 
et un matériel abondant, puisqu'il faut opérer sur un grand 
nombre d'individus, et je n'ai pu jusqu'alors les réaliser. 

À cóté de ces résultats négatifs, il importe de rappeler les 
expériences de Gasparrini', de Molliard? et de Tournois sur le 
Chanvre et celles de Tournois et de Figdor? sur le Houblon 
japonais, réalisées les unes et les autres pendant la saison 
d'hiver. Tournois et Molliard ont obtenu très nettement la for- 
mation de carpelles sur une proportion élevée de pieds mâles, 
et aprés avoir discuté les conditions qui ont présidé à ce chan- 
gement de sexualité et montré que ni la température, ni l'éclai- 
rement, ni l'état hygrométrique pris isolément ne peuvent étre 
Invoqués comme cause déterminante, Tournois admet, sans 
loutefois en donner la preuve expérimentale par des mesures 
"ryoscopiques, que gràce à l'intervention concordante de ces 
rois facteurs, « la formation sur les plantes mâles d'organes 
“ou de fleurs femelles est due à un abaissement de la concen- 
* tration du suc cellulaire ». 

Nous nous trouvons donc en présence de faits expérimentaux 
tontradictoires, au moins en apparence : | 

P La possibilité de provoquer par étiolement un abaissement 
Smolique chez le Chanvre à partir de la germination sans 
modifier la sexualité (Cultures de Chanvre en été réalisées par 
Strasburger, par Tournois et par moi-même). 

2 La production expérimentale d'organes femelles dans des 
Conditions qui semblent correspondre à une diminution de la 
"Uncentration moléculaire (Cultures d'hiver de Gasparrini, de 

Sliard et de Tournois sur le Chanvre, de Tournois et de 

l&dor sur le Houblon japonais). ` . 
s nous pouvons remarquer que la première conclusion 
* tirée de cultures réalisées en été; la seconde, au contraire, 
ésulte de cultures d'hiver; Tournois insiste en particulier sur 


est 


heag ASP ARRENI (6.). Ricerche sulla embriogenia della Canapa (Atti. d. r. 
, de Sc. fis. e nat., I, 1862). . 


dh. MOLLIARD (M.), De l'hermaphroditisme chez la Mercuriale et le Chanvre 


Y. Sénér. de Botani r 
que, X, 1898). ; . 
: FiGbor, Uebergangsbildung von Pollen zu Fruchtblättern bei Humulus 


v Si ai "Wi ien., Math. 
nat, KI. CXX) deren Ursachen (Sitzungber. Kais, Ak. Wiss. Wien., 


152 | SÉANCE DU 12 MAI 1916. 


la nécessité de semis précoces pour provoquer des changements 
de sexualité; « en 1913, dit-il, des séries de semis faits res- 
« pectivement en janvier, février et mars ont donné des ano- 
« malies de moins en moins nombreuses et de moins en moins 
« accentuées ». 

En l'absence de mesures précises, il est difficile actuellement 
de comparer les changements osmotiques survenus dans ces 
différents cas; il est étrange cependant de constater que l'étiole- 
ment provoqué en été soit moins efficace que l'action directe de. 
la radiation solaire en hiver. Il est peu vraisemblable qu'un 
abaissement osmotique plus considérable ait été obtenu par 
Molliard et Tournois dans leurs cultures d'hiver que par Stras- 
burger dans ses cultures d'été en lumiére réduite, et nous 
sommes ainsi amenés à rechercher une autre cause des chan- 
gemenis de sexualité observés. Ne pourrait-on la trouver, par 
exemple, dans la qualité méme de là radiation, variable avec 
les saisons en raison de l'obliquité plus ou moins grande des | 
rayons solaires, et des changements qui en résultent dans le 
pouvoir absorbant de l'atmosphère? La variation sexuelle serait 
ainsi corrélative d'une variation chimique capable de provoquer 
- un changement osmotique. | 

Même dans les expériences de Bordage ‘ sur le Papayer où 
le sectionnement de la tige des pieds máles détermine leur trans- 
formation en pieds femelles, et dans celles de Blaringhem sur 
le Mais oü les mutilations provoquent la transformation des 
étamines en carpelles, .si des troubles osmotiques certains 
succèdent à ces traumatismes, ils ne résultent pas uniquement, 
comme l'admet Blaringhem, de l'arrivée d'un excés d'eau dans 
les tissus; mais d'autres phénoménes interviennent, notamment 
une suractivité respiratoire des cellules voisines de la surface 
sectionnée, et l'on sait que ces échanges gazeux plus actifs 
déterminent habituellement, méme chez quelques Monocoty- 
lédones?, la formation de couches génératrices et de tissus 


1. BORDAGE, Variation sexuelle consécutive à une mutilation chez le 
Papayer commun (C. R. de la Soc. de Biologie, 1898, p. 708). " 
2. BONNIER (G.), Production accidentelle d'une assise génératrice intralibé- 


rienne dans les racines des Monocotylédones (C. R. de l'Acad. des Sciences, 
6 juin 1904). 


= F. GAGNEPAIN. — SUR LES GENRES SONNERATIA, DUABANGA, ETC. 153 
cicatriciels dont le développement n'est pas sans rapport avec 
l'apparition de bourgeons adventifs. Tout au moins, les phéno- 
ménes qu'on observe dans le bouturage justifient cette facon de 
voir; les bourrelets cicatriciels précédant toujours l'apparition - 
des racines adventives qui prennent naissance dans leur voisi- 
nage immédiat. 

Là encore, à l'origine du changement de sexualité se trouve 
une modification telle du chimisme de la plante ou du bourgeon 
réparateur qu'il en résulte un abaissement osmotique; nous 
Saisirions ainsi la cause directe des mutations de bourgeons qui 
caractérisent les expériences précitées. 

Contrairement à mon hypothése primitive, /a valeur absolue 
de la pression osmolique ne serait donc plus la cause détermi- 
nante, mais la conséquence du sexe, elle aurait simplement la 
signification d'un caractère sexuel secondaire et traduirait vrai- 
semblablement le métabolisme différent des deux sexes. 

_ Avec cette conception, on comprend que les simples varia- 
tions d'hydratation du protoplasme provoquées par les fluctua- 
tions des circonstances almosphériques ne soient pas suffisantes 
Pour modifier la sexualité; il faut faire intervenir des excita- 
tions plus profondes, agissant vraisemblablement sur le noyau 
s cellules; on éprouve ainsi les mêmes difficultés à invertir 
le sexe des plantes dioiques qu'à provoquer l'acquisition de 
“raclères nouveaux transmissibles héréditairement. 


M. Gagnepain fait la communication suivante : : 


Sur la place des genres Sonneratai, Duabanga, 
. Punica et Crypteronia; 


PAR M. F. GAGNEPAIN. 


Pour Bentham et Hooker, Genera plantarum, ces quatre genres 


apparti . i 
PParliennent aux Lythracées, le Punica parmi les genres 
normaux, 


a Kehne, le monographe de cette famille, les exclut les uns 


154 SÉANCE DU 12 MAL 1916. 


et les autres. Son opinion comme monographe parait tout au 
moins vraisemblable, étant peut-étre plus autorisée que toute 
autre. D'ailleurs, cette opinion exprimée en 1904 n'est pas d'hier 
puisque, dès 1880, il avait constitué avec le genre Crypteronia 
une famille à part. 

Baillon, dans son Histoire des plantes, NI, fait des Sonneratia 
et du Punica des Myrtacées, du Duabanga et des Crypteroma 
des Lythracées. En séparant les Sonneratia des Duabanga, il a 
rompu une affinité qui saute aux yeux. Dans le Pflanzenfam- 
lien, MI, 7, les genres Sonneratia, Duabanga et Crypteroma 
forment une nouvelle famille, les Blattiacées de Niedenzu, dans 
laquelle les deux premiers genres sont côte à côte et le troisième 

à part comme chef d'une sous-famille. Le genre Punica. con- 
stitue la famille suivante, les Punicacées. 

Pour Dalla Tore et Harms, dans le Genera Siphonogamorum, | 
p. 343, les Sonneratia et Duabanga constituent la famille des 
Sonneratiacées (— Blattiacées), les Crypteronia, celle des Cryp- 
téroniacées et les Punica, celle des Punicacées. 

D'aprés cet exposé, on s'apercoit que sur ces quatre genres 
les opinions ont été trés différentes; que les plus récentes ne 
paraissent pas entièrement fixées; que les uns les ont groupés, 
tels Bentham et Hooker, Engler, Dalla Tore et Harms, alors 
que Baillon les a dissociés. 


Il importe donc de fixer leurs affinités et de leur assigner 
une place dans la classification. 

ll y a deux genres qui ne peuvent être séparés : : ce sont les 

Sonneratia et Duabanga. En effet, par les caractères extérieurs 
et par la forme extérieure de la fleur, leurs affinités frappent 
les yeux. C'est au point que l'on a donné à l'unique espèce de 
Duabanga le nom spécifique de sonneratioides. Si on étudie la 


structure de la fleur, on ne peut manquer de voir les caractères 
communs suivants : 

1^ Calice épaissi, valvaire; 

> Étamines sur plusieurs rangs, insérées sur une corniche 
interne du tube calicinal et nettement périgynes et dominant 
l'ovaire; 

3° Anthéres linéaires-involutées ; 

4° Ovaire soudé en partie au calice; 


F. GAGNEPAIN. — SUR LES GENRES SONNERATIA, DUABANGA, ETC.- 455 


5° Loges nombreuses; 

6 Cavité centrale à la place de l'axe; 

T' Adhérence des placentas à la paroi; 

$ Nombreux ovules anatropes tapissant toute la surface des 
placentas ; 

9* Style long et stigmate discoide. | 

Pour celui qui n'est point prévenu dans une autre opinion, la - 
vue d'une fleur de Sonneratia ou de Duabanga rappelle celle du 
Punica (Grenadier), par l'extérieur comme par les caractères 
- internes.. Même consistance ferme due à l'épaisseur du calice; 
même-adhérence avec l'ovaire; même position des étamines 
insérées sur une corniche interne du tube.calicinal; méme 
nombre des pièces de la fleur; de méme, nombreux ovules 
analropes, tapissant les placentas; méme vide à la base du style 
à la partie supérieure de l'ovaire; enfin, dans la partie supérieure 
de l'ovaire et du fruit du Punica Granalum, même disposition 
des ovules ou graines et des placentas que dans les genres 
Sonneratia et Duabanga. Ici, il faut ouvrir une parenthése 
(voir Payer, Organogénie, p. 465). 
ij Il y a dans la Grenade deux rangs de loges : 1* 6 loges supé- 
neures; 2° 3 loges inférieures, toutes débouchant dans un puits 
central ou axile. Les 6 loges supérieures sont horizontales; 
elles contournent des placentas qui s'avancent de dehors en 
dedans tout couverts d'ovules : ce sont donc des placentas 
Pariétaux absolument comme dans les Sonneratia et Duabanga. 

S 3 loges inférieures se forment ensuite, par une sorte de 
Superfétation. Comme elles ont, par suite de la croissance du 
réceptacle, plus de place pour se développer, elles descendent, 
*viennent presque verticales; les placentas qu'elles contour- 
nent deviennent ascendants et, nés près de la base de l'ovaire, 
deviennent faussement axiles : en réalité, ils sont centripètes et 
Pariétaux comme les autres tout en étant basilaires. 

Deux conclusions s'imposent ici : 1° Payer a assisté à la 
‘mation des différents organes de la fleur et ce qu'il a vu 
pam re aie avant apr i que Len ls 
révolutio ini l'origine aid oui divin supé- 
"ig ig que les carpelles extérieurs (6) son MM 

Pariétaux ; 2° il a vu se former les loges superieu 


156 SÉANCE DU 12 MAI 1916. 


d'abord; ce sont donc celles qui sont normales; ensuite les loges 
inférieures se sont formées et celles-ci viennent en supplément 
el se placent oü elles peuvent. Elles paraissent anormales, et la 
preuve c'est que, dans une variété, on en trouve un troisième 
étage encore plus inférieur. Qu'elles soient dues à la culture, 
à une perturbation quelconque, elles sont anormales et il ne 
: faut pas en tenir compte dans les affinités du genre. Or, les 
supérieures, normales, ont la placentation de l'ovaire des 
Sonneratia et Duabanga. 

M. J. Bailey Balfour, Botany of Socotra, p. 96 et tabl. 25, 
a décrit un nouveau Punica, P. protopunica. Fait trés remar- 
quable, ce Punica, sauvage, ne présente que 6-7 loges, les loges 
normales, correspondant sans doute aux 6 loges supérieures 
du P. Granatum. Dans cette espèce, les ovules couvrent le 
plancher des loges, mais dans le fruit les graines montent le 
long de la paroi et atteignent méme leur plafond. Le placenta, 
du reste peu saillant, devient donc pariétäl à supposer qu'il ne - 
le füt pas au début. 

La conclusion qui résulte de l'organogénie du Punica Gra- 
natum, de la structure de l'ovaire- du P. protopunica est que les 
Punica ont un ovaire absolument comparable à ceux des 
Sonneratia et Duabanga. Comme les caractéres extérieurs de 
la fleur et les autres caractères sont identiques, je suis obligé 
d'affirmer que ces trois genres sont inséparables et forment un 
groupe naturel. 

M. H. Lecomte, qui a observé sur le vif, les stipules des 
Sonneratia, vieut de me signaler leur présence dans le S. acida 
L. f., où elles laissent de chaque côté du pétiole une cicatrice 
parfaitement circulaire sur les échantillóne d'herbier. Dans le 
Sonneratia alba Sm., elle est circulaire également visible, bien 
que plus étroite, sur les rameaux secs. Il devenait intéressant 
de constater la présence de stipules dans le Punica Granatum L. 
C'est ce que je viens de faire sur de très jeunes bourgeons 
vivants où elles se présentent sous la forme d'un appendice 
vermiforme, long de 1 millimètre, inséré de chaque côté du 
pétiole, dans le pli de son insertion et qui disparait au point 
d'être invisible sur le sec. Impossible de constater les stipules 
du P. protopunica Balf. et du Duabanga sonneratioides Ham. de 


F. GAGNEPAIN. — SUR LES GENRES SONNERATIA, DUABANGA, ETC. 157 


lherbier, mais je suis persuadé qu'on les trouverait sur les: 
rameaux vivants jeunes. La présence de stipules dans ces. 
genres ne parait pas avoir été signalée par les auteurs. 
La famille des Punicacées existe déjà; il n'y a donc plus qu'à 
` y adjoindre les Sonneratia et Duabanga. . 
Ce groupe s'éloigne des Lythracées dont la placentation est 
axile et des Myrtacées qui sont très souvent dans le méme cas. 


Quant au genre Crypteronia, il est à ovaire biloculaire et à 
placentation axile. Il est étranger aux Punicacées méme large- 
ment comprises. 

ll ne peut être incorporé aux Lythracées, selon Kæhne, le 
monographe de la famille. En effet, le genre Crypteronia s'en 
distingue : 4° par l'inflorescence en grappe; 2° le calice ni cótelé, 
ni tubuleux ; 3°%-le type 5 dans les verticilles. : 

Si on le compare à la famille des Saxifragacées, on s'aper- 
git qu'aucun caractère ne l'en exclut, que l'ovaire à 2 loges 

est bien celui des Saxifragacées et s'ouvre comme dans plu- 
sieurs genres de cette famille. Mais quand il s'agit de placer le: 
genre dans une section, il ne peut appartenir à aucune, bien 
qu'il ait des affinités avec les Hydrangea, à cause du manque 
de pétales. | RAE 
ll semble plus sage, quant à présent, et au moins à titre pro- 
o de le laisser dans la famille des Cryptéroniacées de 
œhne. 


M. le Président offre, de la part de notre confrère 
M. l'abbé Hue, un Mémoire sur les Lichens recueillis pen- 
dantla seconde Expédition antarctique francaise, dirigée par 
M. Jean Charcot. | 


M. le Président annonce ensuite que M. le Ministre. de 
l'Instruction publique a bien voulu accorder cette année 
“meore une subvention de 700 francs à la Société. 


SÉANCE DU 26 MAI 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A.. DANGEARD. 


M. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du proces- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. E. Cottereau a adressé à la Société une lettre dans 


laquelle il la remercie de l'avoir admis au nombre de ses 


membres. 


M. Jacques Zeiller, fils de feu notre éminent confrère 
R. Zeiller, ancien Président de la Société, offre un exem- 
plaire du dernier Mémoire publié par son père : Sur 


quelques plantes wealdiennes recueillies au Pérou par le 
capitaine Berton. 


M. F. Camus donne lecture dela communicatión suivante : 


. 


Seconde localité pyrénéenne francaise 
du Didymodon cordatus Juratzka; 


PAR M. G. DISMIER. 


Dans une Note publiée dans la Revue bryologique, M. Dixon 
a exposé le résultat de ses recherches, faites en collaboration 
avec M. Nicholson, dans les Pyrénées centrales, pendant la 
saison estivale de 1902. Parmi de nombreuses espéces intéres- 
santes, la découverte du Didymodon cordatus, sur la terre au 


pied d'un mur à Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées), a passé ` 


presque inapercue. Cette découverte mérite cependant d’être rap- 


1. DIXON (H.-N.), Notes on a Bryological Tour in the Pyrenees (Rev. bryol.) 
1905, p. 69). 


i — BÓ 


G. DISMIER. — LOCALITÉ PYRÉNÉENNE DU DIDYMODON CORDATUS. 459 


pelée et de retenir l'attention, le Didymodon cordatus n'ayant 
jamais été trouvé en France ainsi que l'a fait observer M. Thé- 
riot à M. Dixon (loc. cit.) ; de plus, cette espèce peut être consi- 
dérée comme une rareté européenne, surtout pour la région 
occidentale. Dans les États centraux austro-allemands on en 
connait une vingtaine de localités, en Suisse elle n'est signalée 
que sur quelques points; M. Dixon + dans son excellent Manuel 
sur la flore des Iles Britanniques, ne l'indique: quà Saunton 
(N. Devon). 

-La situation actuelle n'étant guère propice aux herborisations, 
jen profite pour revoir les Muscinées litigieuses de mes précé- 
dentes recherches. A Biriatou (Basses-Pyrénées), commune 
voisine d'Hendaye, j'avais recueilli en août 1911, sur les pentes 
lerreuses ensoleillées, au bord d'un chemin muletier, voisin de 
la route qui longe la Bidassoa, une Mousse acrocarpe à feuilles 


 Spiralées à l'état sec et munie de nombreux propagules sphéroi- 


daux. Malgré plusieurs essais de détermination, je n'étais par- 
venu à aucun résultat satisfaisant. Ayant eu dernièrement 
occasion d'étudier les spécimens de Didymodon cordatus du 
Muséum, j'ai reconnu de suite l'identité complète de la plante 
le Biriatou avec les échantillons que j'avais sous les yeux : 
feuilles cordiformes, brusquement acuminées, largement révo- 
lutées, nervure forte, souvent un peu élargie vers le haut, très 
ero sur le dos et se prolongeant en un mucron court et 
Pas; de plus, les feuilles supérieures offraient dans leurs 


. uüsselles de nombreux filaments rameux portant des groupes de 


Propagules sphériques et cloisonnés identiques à ceux du Didy- 
modon rigidulus. 

Plusieurs bryologues n'ont accordé au Didymodon cordatus 
que la valeur d'une sous-espèce qu'ils ont subordonnée au Didy- 
modon luridus. Quoique en effet trés proche de ce dernier, le 
Didymodon cordatus constitue, à mon avis, une espèce bien 

'stincte. Chez le Didymodon luridus les feuilles n'ont pas celle 
orme cordée si caractéristique du Didymodon cordatus qul 
Permet de le reconnaitre de suite; elles sont moins larges, plus 


i Das (H.-N.) et Jameson (H.-G.), The Student's Handbook of the 
Britan. (p. 210, 1904). 


160 SÉANCE DU 26 MAI 1916. 


étroitement révolutées, quelquefois seulement d'un côté, la 


nervure disparait un peu au-dessous du sommet ou bien elle 
l'atteint, mais sans cependant devenir excurrente; en outre, on 
n'a jamais observé de propagules chez le Didymodon luridus, 
alors qu'ils sont toujours présents et trés nombreux chez le 
Didymodon cordatus. 

S'il y avait un rapprochement à faire entre le Didymodon cor- 
datus et une autre espéce du méme genre, il pourrait s'établir, avec 
le Didymodon rigidulus, quelques spécimens demandant méme 
une attention soutenue pour la distinction; tel est le cas que 
présente un échaatillon que je dois à l'obligeance de M. Amann, 
recueilli en Suisse par ce botaniste dans le canton de Vaud, sur 
des murs de vignes, prés de Rivaz. . | 

Cette plante vaudoise offre d'abord comme caractère commun 
avec le Didymodon rigidulus d'avoir de nombreux propagules 
de forme et de structure semblables; de plus, les feuilles, tout 
en conservant à leur base la forme cordée typique du Didymodon 
cordatus, s'allongent cependant suffisamment pour rappeler 
celles du Didymodon rigidulus; enfin les cellules qui, dans les 
spécimens bien caractérisés du Didymodon cordatus sont toutes 
semblables, carrées ou subcarrées, different sensiblement dans 
cette forme aberrante, un assez grand nombre de cellules 
basilaires étant rectangulaires, parfois méme assez allongées. 


M. Dangeard, remplacé à la présidence par M. Bois, 


expose le résultat de nouvelles observations de cytologie 
végétale dans la communication ci-après : 


Note sur la vitesse de pénétration 
des substances 
à l'intérieur des cellules végétales; 


PAR M. P.-A. DANGEARD. 
On ne possède jusqu'ici, semble-t-il, que peu de renseigne- 


ments sur la rapidité avec laquelle s'effectuent chez les plantes 
les réactions qui dépendent du milieu extérieur. 


P.-A. DANGEARD. — VITESSE DE PÉNÉTRATION DANS LES CELLULES. 164 


Déjà, dans une séance précédente, nous avons montré com- 
ment on peut. en se servant d'une plante aquatique souvent 
étudiée, l'Helodea canadensis, fournir la preuve que le dégage- 
ment d'oxygène, sous l'influence de Ia radiation, est instantané 
el que la cessation du dégagement accompagne sans transition 
la disparition de la lumiere; il suffit de se placer dans les con- 
ditions que nous avons indiquées pour constater que la méthode 
présente une sensibilité qui atleint une fraction de seconde, 
alors que, dans les observations anciennes de Boussingault qui 
utilisait la méthode du phosphore, cette sensibilité était loin 
d'être aussi grande. T 

Nous avons essayé d'obtenir des résultats analogues, en ce 
qui concerne la pénétration à l'intérieur des cellules des 
substances nutritives ou autres qu'elles empruntent au milieu 
extérieur. 

Ces substances ont à traverser, d'une part la membrane cellu- 
hire, recouverte parfois d'une gaine gélatineuse plus ou moins 

/ épaisse, d'autre part la couche superficielle du cytoplasme, 
différenciée en périplaste. Si les substances doivent se rendre 
dans le sac vacuolaire, ce qui était le cas dans la plupart de nos 
expériences, elles doivent encore traverser l'épaisseur du cyto- 
Pasme et aussi Ja membrane des vacuoles : il ne s'agit donc 
pas d'üne simple osmose comme lorsque deux liquides sont 
séparés par iine seule membrane. 
Afin de laisser à ces expériences toute leur signification, nous 
avons eu soin que les résultats obtenus s'appliquent exclusive- 
ment à des cellules vivantes. Les réactifs employés sont ceux 
que l'on emploie pour les colorations vitales : solution de bleu 
le méthylène, de bleu de crésyl, etc. i 
? connait le remarquable travail de. Pfeffer sùr l'emploi des 
Goma vitales chez un certain nombre de plates pus 
Ju avec une solution de bleu de méthylène, ce savant a 
581 à colorer en quatre minutes, dans les poils du Trianea bogo- 
"sts, les &ranulations: du cytoplasme et aussi à produire une 
ère Coloration du suc nucléaire. Il signale aussi, sans indi- 


le 


" a PFEFFER, Ueber Aufnahme Anilinfarben in lebende Zellen (Untersuch. 
‘sem Bot, Inst. zu Tübingen, Leipzig, 1886). 
T. LXI, (SÉANCES) 11 


162 . SÉANCE DU 26 MAI 1916. 


cation de temps, une pénétration encore plus rapide chez les 
Spirogyra. 

En reprenant ces obsérvations avec une solution faible de 
bleu de crésyl, qui d'ailleurs se comporte comme le bleu de 
méthyléne, nous avons pu apporter des précisions nouvelles en 
ce qui concerne la rapidité de la pénétration. 

Le matériel de choix pour cette étude est constitué par une 
Algue, le Conferva bombycina, qui possède, comme nous l'avons 
montré ailleurs, au milieu de chaque cellule, un amas de cor- 
puscules réfringents trés chromatiques. On peut se servir éga- 
lement d'espéces appartenant soit au genre Spirogyra, soit au 
genre Mesocarpus, qui possèdent dans leur grande vacuole de 
nombreux corpuscules tannifères également trés chroma- 
liques. N, 
.. Pour établir la rapidité de pénétration du colorant dans la 

cellule, il suffit de plonger pendant deux secondes au plus 
quelques filaments. de ces Algues dans la solution colorante : 
on lave immédiatement dans l'eau pour débarrasser les fila- 
ments de toute trace du colorant et on porte sous le microscope. 
Avec un peu d'habitude, cette série d'opérations n'exige pas plus 
de trente secondes. 

Bien que l'Algue n'ait séjourné dans le colorant que deux 
secondes, on constate que, dans le Conferva bombycina, l'amas 
de granules central est déjà nettement coloré. ll en est de 
méme pour quelques-uns des corpuscules tannifères des Spiro- 
gyra et des Mesocarpus. 

La sensibilité de cette méthode est limitée par des difficultés 
matérielles qu'il sera peut-être possible de surmonter : il n'en 
reste pas moins cette démonstration qu'en un temps excessive- 
ment court, la plante a introduit à son intérieur une substance 
qu'elle a fixée de suite et accumulée sur certains éléments à 
l'exclusion d'autres. En effet, la coloration des corpuscules est 
beaucoup plus intense que celle du bain lui-même et, d'un autre 
côté, le cytoplasme traversé par le bleu de crésyl est resté com- 
plètement incolore: — 

Si le séjour dans le bain colorant est prolongé quelque peu, 
le suc nucléaire se colore et, à l'intérieur, on observe la nais- 
sance de corpuscules métachromatiques qui prennent une teinte 


P.-A. DANGEARD. — VITESSE DE PÉNÉTRATION DANS LES CELLULES. 463 


rouge vineux. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce point 
spécial. 

Dans cette courte Note, nous nous bornons à cette seule 
constatation. Si la plante se comporte vis-à-vis de certaines 
substances nutritives, comme avec le bleu de crésyl et le bleu 
de méthyléne, ce dont il n'y a pas lieu de douter, la mise en 
utilisation de ces substances est extrémement rapide : elle a lieu, 
en grande partie, par l'intermédiaire des vacuoles que nous 
considérons comme des vacuoles digestives au même titre que 
celle, des Protozoaires; la seule différence essentielle est que, 
chez les Protozoai res, les aliments y arrivent à l'état solide, alors 
que chez la plante, ils entrent à l'état liquide ou gazeux. Le 
Cyloplasme est en contact par une surface souvent considérable 
àvec le contenu nutritif de ces vacuoles, et nous pensons que la 
métachromatine que nous avons trouvée, chez de nombreux 
groupes d'Aleues et de Champignons, à l'intérieur des vacuoles 
et en dissolution le plus souvent avec le suc nucléaire, joue 
un rôle de première importance dans les phénomènes de nutri- 
tion et d'assimilation. 

En résumé, et pour orienter plus spécialement les recherches 
sur le rôle des vacuoles, nous dirons qu'on peut sans doute les 
comparer jusqu'à un certain point à de petits estomacs, au 
méme titre que les vacuoles digestives des Protozoaires. C'est 
là probablement qu'agissent les sucs digestifs; c'est là que se 
trouvent localisés, au moins en partie, ferments et diastases ; 
Cest là également que doivent s’accumuler les substances 1nu- 
lilisées, les déchets de la nutrition quand il en existe. 


SÉANCE DU 23 JUIN 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président a la douleur d'annoncer le décès de notre 
confrère, M. Ch. Bruyant, professeur suppléant à l'École de 
Médecine et de Pharmacie de Clermont-Ferrand, tombé au 
champ d'honneur sous Verdun. 


M. Vuillemin fait la communication suivante : 


Modifications de l'androcée 
et extension du pistil dans le genre Papaver; 


PAR M. PauL VUILLEMIN. 


Dans une précédente communication ‘, nous avons établi qu'à 
la place d'un ovule de Begonia, on rencontre parfois un pétale, 
parfois une portion de carpelle limitée au placenta ovulifère et 
à une lame stigmatique, sans aucune indication de paroi ova- 
rienne. MUSS 

Ce fait est l'expression d'une loi générale. Un organe peut se 
substituer à un autre, à la condition d'en être l'homologue. Or, 
les membres appendiculaires entrant dans la constitution de la 
. fleur ont deux origines différentes : les uns sont des appendices ` 
primaires que nous rapportons aux phylloïdes de Lignier; les 
autres résultent de l'aplatissement des branches de bifurcation 


1. VuILLEMIN (P.), Le placenta. Sa nature ligulaire (Bulletin Soc. botan. 
de France, LXII, 1915, p. 42-49). 


» 


P. VUILLEMIN. — MODIFICATIONS DANS LA FLEUR DU PAPAVER. 165 


de l'axe primitif nommé cauloide par Lignier. La transforma- 
lion d'une portion d'axe en appendice est l'origine de la fronde, 
- non de la feuille; c'est pourquoi nous ayons désigné ces appen- 
dices secondaires sous le nom de frondoides. 

Le frondoide a fait son apparition chez les Cryptogames 
vasculaires comme support du sporange; il se maintient chez 
les Phanérogames comme support du sac gynogénique ou du 
sac pollinique, en prenant les caractères, d'une part, de la lame 
sligmatifère, du placenta, des téguments ovulaires et de la 
paroi nucellaire, d'autre part, du filet staminal, du connectif, 
des dissépiments et des loges d'anthére, parfois des pétales. - 

Tous ces organes homologues sont interchangeables. Leurs 
rudiments ne peuvent évoluer en sépales ni en carpelles com- 
plets, parce que les sépales sont d’origine phylloïdale et que la 
paroi de: l'ovaire provient d'un phylloïde apposé au frondoïde 
fertile. | 

Les prétendues métamorphoses des étamines en pétales et en 
carpelles, de même que celles des ovules, se réduisent à des 
substitutions d'organes homologues du frondoide. Des anomalies 
fréquentes, dans le genre Papaver, nous permettent de vérifier 
cette proposition. | 

Jamais nous n'avons vu le filet staminal se métamorphoser 
en ovaire, ni l'androcée en pistil. L'opinion contraire, généra- 
lement accréditée, repose sur une confusion entre les modifica- 
tions de l'androcée et celles du pistil. Les unes et les autres 
restent distinctes, lors méme qu'elles coexistent. Parmi les 
Premiéres, nous nous arréterons au développement des rudi- 
ments en pièces pétaloïdes, ou en organes femelles différant des 
Garpelles par l'absence de paroi ovarienne. Parmi les secondes, 
nous envisagerons l'extension du pistil en dehors de ses limites 
habituelles, ou carpellomanie. 


à Développement des rudiments d'étamines en pétales. — 
468 pétales des Papavéracées proviennent du frondoide et non 
u phylloide; ils sont homologues des étamines. Cette nature 
tondoïdale n'est pas immédiatement évidente pour la corolle 
85 Papavéracées comme pour celle des Primulacées, des Mal- 
‘acées, etc., où Duchartre a constaté que les pétales et les 


ł 


166 SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 


étamines provenaient du clivage de rudiments communs. Elle 
demande des preuves. , 

On n'a pas constaté que les quatre pétales et les étamines 
souvent innombrables proviennent de rudiments communs. À 
défaut de constatation d'une telle connexion originelle, nous, 
devons préciser les relations des étamines.et des pétales. 

Eichler est convaincu, pour des raisons théoriques, que les ' 
premieres étamines doivent étre alternipétales. Mais, au lieu de 
prouver qu'elles le sont réellement, il passe légèrement sur les 
observations qui auraient pu ébranler sa confiance : celle de 
C. A. Agardh signalant, chez le Glaucium phœniceum, une 
élamine superposée à chaque pétale transversal et une paire 
d'étamines superposée à chaque pétale médian, celle de.Payer 
mentionnant aussi l'hexandrie chez le Bocconia frutescens. Ces 
faits suggèrent la pensée que, comme chez les Crucifères, la 
multiplicité des étamines a pour point de départ la méristé- 
monie, encore limitée au dédoublement radial des rudiments 
médians dans les cas d'Agardh et de Payer. l 

Le genre Escholtzia, à létat normal, présente des étamines 
.en nombre restreint, se ramenant à quatre groupes épipétales 
partagés par divisions radiales et tangentielles. Chez l Escholizia 
hypecoides, trois étamines sont juxtaposées devant chaque 
pétale. La partition radiale se complique chez l'E. californica 
de la partition faciale qui, suivant Hofmeister, peut donner 
jusqu'à trois élamines aux dépens de chacune des douze pièces 
déjà distinctes dans l'androcée de FE. hypecoides, ou tout au 
moins des quatre pièces latérales superposées aux pétales trans- 
versaux, quand les autres séries radiales sont réduites à deux 
pièces ou méme que les deux médianes restent indivises. 

Les divisions radiales et faciales combinées dans l'androcée 
rallachent les étamines multiples des Papavéracées au type 
épipétale et méristémone. 

Tout en écartant la méristémonie qui génait son hypothèse, 
Eichler est bien forcé de recourir au dédoublement des pétales 
pour expliquer la double corolle du Sanguinaria canadensis. 
Dans cette espèce, le clivage tangentiel de la corolle peut se 
répéter, en même temps que les étamines se pétalisent; on 
observe alors des fleurs entièrement pleines par suite d’une 


P. VUILLEMIN. — MODIFICATIONS DANS LA FLEUR DU PAPAVER. 167 


modification semblable de la corolle et de l'androcée, sans que 
l'ón ait le moyen de délimiter la zone d'influence de chaque 
cycle. À la partition faciale reconnue par Eichler chez la San- 
guinaire, s'ajoute la dichotomie indiquée, chez les Pavots cul- 
livés, par des pétales bifurqués ou multifides. 

Celle tendance à la partition radiale et faciale, déjà mani- 
. feste dans la corolle normale comme dans l'androcée, est très 
accentuée dans les pétales qui prennent la place des étamines, 
avec des intermédiaires tels que lames étroites ou laciniées, 
‘lame portant un vestige d'étamine, etc. Il n'est pas douteux que 
les pétales substitués aux étamines soient des modifications des 
phalanges .staminales. Les quatre pétales normaux, ‘parfois 
dichotomes ou redoublées par clivage tangentiel, susceptibles, 
d'après Gravis, de porter latéralement des anthères, sont homo- 
logues des pétales supplémentaires. Les pétales des Papavé- 
racées sont d'origine frondoidale comme les étamines. 

Les nombreux termes de passage entre la corolle et l'androcée 
établissent que les mêmes rudiments sont aptes à fournir, soit 
des pétales, soit des étamines; soit des pièces cumulant des 
taractères de pétales et des caractères d'étamines. 


2, Développement des rudiments d'étamines en carpelles 
réduits à la portion frondoidale, c'est-à-dire dépourvus de paroi 
Warienne. — Un placenta ovulifère, surmonté d'un secteur 
sligmatique rabattu vers la face dorsale, tient la place de l'an- 
thère au sommet d'un filet normal. Ce dernier type, signalé 
en 1820 par Dupetit-Thouars chez le Papaver orientale, puis 
par Godron chez des hybrides de la méme espèce, a été étudié 
en 1877 et en 1879 par Hoffmann, chez le Papaver Rhæas, où 
Je l'ai moi-même suivi, à cette dernière date, dans un jardin 
d'Épinal. b ! 
Dans la fleur du Papaver Rhœas, le nombre de pièces de 
chaque Cycle est le méme que dans les fleurs normales et rien 
V insolite n'apparait en dehors de l'androcée; le filet lui-méme 
Se étranger à la modification qui frappe les anthéres à des 
degrés divers. Au degré inférieur, le connectif seul est atteint; 
"dm prolonge en papilles stigmatiques au sommet d'antheres 

ailleurs normales (fig. 1). Au degré suivant, le stigmate se 


168 SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 


compléte. Deux franges de poils papilleux convergent en pointe 
ventrale (fig. 2) et limitent un secteur de disque stigmatique 
qui se rabat de plus en plus sur la face dorsale à mesuré que 
les ovules se substituent aux loges polliniféres. Le bord posté- 
rieur de ce secteur présente une échancrure médiane (fig. 3), 
devenant une fissure aussi profonde que sur le stigmate normal 


7 


quand les caractères femelles ont totalement remplacé les carat- 
tères mâles (fig. 4, 5). 
Les dissépiments fugaces qui, dans l'anthère normale séparent 
les deux sacs polliniques de chaque loge. s'allongent en deux 
cloisons marginales séparées de la voûte glabre du stigmale 
par les franges de papilles. Ces cloisons, comme les franges: 
convergent de bas en haut pour se confondre sur une faible 


étendue vers la ligne médiane, tandis qu'elles flottent librement 
jusqu'à ce niveau. r 


aa aa I PIRA 


P. VUILLEMIN. — MODIFICATIONS DANS LA FLEUR DU PAPAVER. 169 


Les cloisons issues des dissépiments prennent les caractères 
des placentas. Chacune d'elles porte vers son bord libre des 
ovules, dont le nombre s'éléve à mesure que les sacs polliniques 
décroissent de haut en bas jusqu'à disparition totale. 


3. Carpellomanie. — Les modifications dans le développe- 
ment des rudiments staminaux doivent étre soigneusement 
distinguées de l'extension des carpelles au delà des limites 
habituelles du pistil. C'est à la carpellomanie que se rapportent 
les prétendues transformations de filets staminaux en paroi 
ovarienne. : 

Laissant de côté les cas suffisamment clairs d'accrescence 
terminale intracapsulaire du réceptacle (diaphyse) ou de proli- 
fication à l'aisselle des carpelles (ecblastése), nous suivrons 
trois degrés dans la carpellomanie. EC Om 

Au degré inférieur, l'aire de répartition des carpelles est 
élargie sans imprimer d'autre changement qu'un certain refou- 
lement des cycles extérieurs. Schimper (1829), puis P. Magnus 
(1816) décrivent, chez le Papaver somniferum, un dédoublement 
radial des carpelles normaux : des carpelles à orientation 
“inverse sont adossés à la capsule. J'ai observé à Nancy, en 
1894, un Papaver orientale possédant quinze carpelles normaux 
formant une capsule close entourée de nombreux carpelles 
libres ou légèrement connés à la base, formant chacun un 
Ovaire fermé. , ; 

Au degré suivant, l'hypertrophie centrale entraîne une atro- 
phie périphérique avec évincement partiel ou total des cycles 
extérieurs au pistil envahissant. Les carpelles complets, isolés 
. OU groupés en petites capsules autour de la capsule centrale, 
envahissent de proche en proche jusqu'au cas limite, signalé par 
P. Magnus, chez le Papaver somniferum, où le pistil usurpe 
toute la place de l'androcée, de la corolle, peut-être du calice. 
l ne saurait être question de transformation des étamines en 
"pelles: les étamines sont inexistantes; elles ont été évincées 
Par le pistil. 
Au dernier degré de l'hypertrophie florale, l'androcée parli- 
ape à la vigueur générale. Le nombre des étamines s'élève 
Comme le nombre des carpelles; elles refoulent les pétales 


170 . SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 


comme elles sont refoulées par le pistil. Les pétales et les 
sépales offrent aussi un excédent de pièces. 

L'agrandissement de tous les cycles floraux relève de causes 
peu connues. Chez les Pavots, il résulte souvent de la synanthie. 
Godron attribue à la synanthie, fréquente chez le Papaver 
apulum, la production d'une fleur portant deux capsules dis- 
tinctes, mais où les cycles précédents, en nombre normal, 
comptent chacun, du moins le calice et la corolle, les étamines 
étant innombrables, deux fois plus de pièces que dans les fleurs 
simples. 
` La synanthie s'observe particulièrement dans les floraisons 
tardives. Godron, ayant rencontré des « stamino-carpelles » en 
septembre 1865 sur le Papaver bracteatum, en août 1871 sur le 
Papaver orientale, dit : «Il s'agit, dans l'un et l'autre cas, d'une 
seconde floraison, circonstance qui paraît rendre la métamor- 
phose plus fréquente ». Il est possible que, dans les observa- 
tions de Godron, il y ait à la fois extension du pistil et modifi- 
cation de l'androcée. C'est précisément ce que nous avons nous- 
méme observé dans une fleur de Papavér orientale récoltée au 
Jardin botanique de Nancy, le 10 octobre 1893. 

Ce spécimen offre un second signe de fasciation dans la pré- 
sence d'un rameau latéral terminé par une fleur à trois sépales. 
La fleur terminale possède 5 sépales, 8 pétales et 80 carpelles. 
Les 15 dernières pieces forment un ovaire normal, à cela près 
que les stigmates écartés laissent au sommet une cheminée 
béante, rétrécie par une dizaine de bourrelets prolongeant les 
cloisons placentifères. Les 65 autres carpelles, isolés, sont 
serrés autour de la capsule en 2-3 rangées irrégulières. Ils 
.forment,en général, autant d'ovaires clos surmontés d'un secteur 
stigmatique aigu, dont la base déborde légèrement la paroi de 
l'ovaire. Les plus externes ont l'ovaire réduit et ouvert. 

Toutes les pièces énumérées jusqu'ici appartiennent au pistil 
accru, débordant ses limites habituelles. Les étamines les plus 
internes qui leur succédent immédiatement, tout en gardant 
l'origine frondoidale de landrocée, révèlent des caractères 
femelles selon diverses modalités : 1^ La production du pollen 
est totalement abolie; les deux paires de sacs polliniques sont 
remplacées par deux paires de placentas ovulifères; le connectif 


P. VUILLEMIN. — MODIFICATIONS DANS LA FLEUR DU PAPAVER. 171 


se prolonge par un court apicule glabre dressé entre deux lobes 
velus sur la face dorsale; 2» une moitié seule présente cette. 
structure, tandis que l'autre porte deux sacs polliniques com- 
plets; 3* les deux loges forment des ovules à la base, du pollen. 
au sommet; nous n'avons pas observé de stigmate nettement 
différencié, comme chez le Papaver Rhœas décrit ci-dessus. 


CONCLUSIONS. 


1° Chez les Papavéracées, quand une pièce partiellement ou 
totalement pétalisée se substitue à l'androcée, elle provient des 
mémes rudiments que les étamines. Pétales et étamines sont 
homologues. ` 

2 Quand un organe femelle se substitue à l'androcée, les 
Papilles stigmatiques procèdent du connectif, les placentas, les 
funicules et les ovules d'une partie ou de la totalité des loges 
d'anthères. Ces pièces proviennent des mêmes rudiments que 
les élamines ; elles sont homologues des étamines. 

3° Les organes femelles surnuméraires, munis en outre d'une 
paroi ovarienne plus ou moins complète, ont quelque chose de 
l - Plus que les dérivés d’un rudiment staminal. Ils proviennent 
Tune extension du pistil refoulant ou évinçant l'androcée. 

x La paroi ovarienne. d'origine phylloïdale, ne provient pas 
- d'une transformation du filet, qui reste peu ou point modifié 
dans les pièces ovulifères issues des mêmes rudiments que les 
elamines, 
© Les pièces ovulifères supplémentaires proviennent, soit 
une extension du pistil, soit d'une modification de l'androcée. 
ans ce dérnier cas, elles sont dépourvues de paroi ovarienne. 


t 


`M. Ed. Bonnet fait la communication ci-après : 


172 SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 


Lettre de Bouvard à Fagon, relative à trois plantes 
d'Orient mentionnées dans Dioscoride, publiée 


et annotée 
PAR M. Ep. BONNET. 


La lettre que je transcris ci-aprés, est conservée, avec les 
plantes qui y sont mentionnées, dans l'herbier du Muséum; 
elle ne porte pas de suscription, mais, d'aprés mes recherches, 
elle était certainement adressée à Fagon +, premier médecin de 
Louis XIV et surintendant du Jardin Royal des Plantes, dans 
un paquet expédié à Tournefort par Bouvard, signataire de la 
lettre. 

Ainsi que beaucoup de médecins de son époque, Fagon con 
sidérait la botanique comme constituant une importante section 
de la matiére médicale, plutót que comme une science complè- 
tement autonome et, par suite, il cherchait à déterminer avec 
certitude les espèces mentionnées par les médecins et les natu- 
ralistes de l'antiquité, notamment par Dioscoride; c'est donc à 
une demande de renseignements sur trois plantes décrites paf 
ce médecin-naturaliste grec, que répond Bouvard dans sa lettre 
datée de Constantinople, le 2 décembre 1699; mais quel était ce 
Bouvard qui semble avoir été en relations avec certains profes- 
seurs du Jardin des Plantes et avoir possédé quelques vagues 
notions de botanique; évidemment, il n'est pas possible de l'iden- 


t. FAGON (Guy-Crescent), petit-neveu de Guy de la Brosse, par sa mère 
né en 1638, docteur de la Faculté de médecine de Paris (1664), professa 
d'abord la chimie, puis la botanique (1678) au Jardin du Roi; en 1693, il 
succéda à Daquin comme premier médecin de Louis XIV et intendant du 
Jardin Royal des Plantes; la surintendance du Jardin qui avait été enlevée 
au premier médecin et réunie, par Colbert, à la surintendance des bâti- 
ments du Roi, fut rétablie en faveur de Fagon par lettres-patentes du 
7 janvier 1699; la méme année, il fut nommé membre de l'Académie des 
Sciences; en 1715, aprés la mort de Louis XIV, Fagon abandonna la place 
de premier médecin, mais le Régent le maintint dans ses fonctions de 
surintendant; il se retira alors au Jardin des Plantes, dans la maison 0Ù 
il était né et y mourut le 11 mars 1718, à l'âge de quatre-vingts ans; il fut 
in humé dans l'église Saint-Médard (Cf. A. L. de Jussieu, Notice historique 
sur le Muséum d'hist. nat., in Ann. du Muséum, III, p. 1-17). 


| 


ED. BONNET. — LETTRE DE BOUVARD A FAGON. 113 


P üijer avec Charles Bouvard, premier médecin de Louis XIII et 
surintendant du Jardin Royal, qui mourut Le 22 octobre 1658, 
âgé de quatre-vingt-six ans; serait-ce Bouvard de Fourqueux; 
fls du précédent, que son père avait fait nommer intendant du 
Jardin dont il était lui-même surintendant? Je ne le crois pas, 
car en 1699, Bouvard de Fourqueux, s'il vivait encore, aurait. 
- éé, pour le moins, octogénaire ; or, l'écriture ferme et régulière 
- de la leltre à Fagon, dénote un homme dans la force de l’âge et 
@ nonpas un vieillard’; Tournefort qui cite, dans la Relation de 
sn voyage au Levant’, les noms des personnes qui lui ont 
. fourni des renseignements ou avec lesquelles il a été en rapport 
ne parle pas de Bouvard; je dois donc me borner à reproduire 

da lelire*"qui fait l'objet de cette- Note, sans pouvoir donner 
aucune indication sur la personnalité de son auteur; je ferai, 
du reste, remarquer que le nom de Bouvard, dérivé de Bow, 
LI _ bovis, bæuf, est depuis plusieurs siècles assez commun en 
4 ance’, 


Monsieur, - 


Dans le, dernier voyage que je fis en France, vous me fites l'honneur, 
“leur, de m'ordonner de travailler pour éclaircir les doutes que nous 
Dioscoride dans les descriptions de l'Ysope et de l'Origan. Je nay . 
p^ cru pouvoir prendre, sur cela, de meilleur party que de vous en faire 
"Us-méme le juge, en vous envoyant les plantes qu'on connoit icy sous 
“s noms avec des bonnes attestations. ~ S 
«le premier médecin du G(rand) Seigneur, qui ne connoit les plantes 
5 comme médecin practicien, m'a chargé de vous écrire, de sa part, 
wil y avoit longtems qu'il connoissoit la différence de l'hysope des 


: mre la mort de Louis XIII (1643), Bouvard fit attribuer la‘place de 
Pad médecin du Roi à son gendré Cousinot, mais se réserva la place 
intendant du Jardin Royal; Cousinot étant mort en 1646, Bouvard 
5 et fils furent évincés du Jardin Royal par Vautier, devenu premier 
Rs “in du Roi et intendant du Jardin, la surintendance ayant été, 
j “Je l'ai dit précédemment, enlevée au premier médecin et réunie à 
p. ld et adane des bâtiments du Roi (cf. A. L. de Jussieu, loc. cit., I, 
» P. 1-16). 
A Paris S EFORT, Relation d'un voyage du Levant fait par ordre du Roy. 
$ de l'Imprimerie Royale, MDCCXVII, 2 vol. in-4. 
wr la commodité du lecteur, j'ai, quelquefois, mod 


e un peu trop archaïque de Bonvard. 


ernisé l'ortho- 


es 


174 SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 


chrétiens, aux leurs, qu'il en avoit fait apporter de la graine de Venise et 
cultivé cette plante dans son Jardin pour s'en servir dans sa practique, 
mais qu'enfin il l'avoit quitté, et qu'il se trouvoit beaucoup mieux de 
l'usage de celuy du pays qui est celui que je vous envoye. Il ne falloit 
pas, Monsieur, des raisons moins fortes que celle de croire qu'il vous 
fairoit plaisir pour le déterminer à écrire dans une langue qui, par 
rapport aux Turcs, est une langue des Infidelles, qu'il ne scait méme que 
médiocrement et d'y mettre son cachet turc; c'est tout à fait contre leurs 
règles. 

Vous me fites encore l'honneur, Monsieur, de me parler des Anticyres 
et de m'ordonner de scavoir quel étoit cet Hellébore si fameux qui y 
croissoit et avec lequel on guérissoit les fous de ce tems-là. Il est vray 
que trompé par l'opinion commune j'avois cru que les véritables Anti- 
cyres étoient trois isles qui sont autour de l'isle de Scira, que les gens 
du pays appellent encore de ce nom d'Anticyres, de méme qu'ils apellent 
Antipara une isle qui est pres de celle de Paros et ainsy de plusieurs 


, autres de l'Archipel; sur ce fondement je m'étois fort appliqué à me 


faire apporter, avec beaucoup de soin et de dépense, touttes sortes . 
d'herbes qu'on pourroit ramasser dans ce pays, mais n'ayant jamais rien 
trouvé dans plus de 15 gros pacquels que j'en ay recu, que des plantes 
maritimes les plus communes, sans aucune tige d'hellébore ny de rien 
d'approchant, je commencay à croire que je pouvois m'être trompé, et je 
m'en suis convaincu dans Strabon chez qui j'ay lu lib. 9°, Geograph : 
« Duæ sunt Anticyræ, sive civitates ejus nominis, una inter Montem Ætam 
et sinum Maliacum, altera adjacens sinus Cirreo sive Corinthiaco 
interquam et Cyrram civitatem interjacet sola planities Crissea. In prima 
nascitur Elleborum urbanum; in 2 optime praeparatur, quo circa fre- 
quentes huc advena confluent purgationis el curationis ergo ». Ainsy, aU 
compte de Strabon, la première de ces deux villes sera entre le mont ' 
Æta et le sinus Maliacus, qui est ce qu'on apelle aujoürd'huy le golphe de 
Zeiton qui est à l'occident du cap septentrional de lisle de Négrepont, au 
midy du golphe du Vuole ou de Lamiro, et le lieu de la 2° sera sur le 
bord septentrional de ce qu'on apelle maintenant le golphe de Lepanthe, 
séparée de Cyrra, apeilée aujourd'huy Astropoli, par un golphe formé de 
la plaine Crissée dont parle Strabon, et cette seconde Anticyre peut fort 
bien étre ce qu'on apelle aujourdhuy Saola. Ce vers d'Horace : « Tribus 
Anticyris caput insanabile », peut être expliqué, dans le systhème de 
Strabon, en disant quand au lieu de deux villes apellées Anticyres, où il 
va de l'hellébore, il y en auroit trois, etc. 
Je n'ay aucune connoissance dans ce pays-là et il y a fort peu de 
commerce; si M. de Tournefort, dans le voyage qu'il se propose de faire 


ED. BONNET. — LETTRE DE BOUVARD A FAGON. 17$ 


en Levant, venoit de Venise au mont Atos par une routte que je luy ay 
marquée, il passeroit par ce pays-là et pourroit aisément s'en éclaircir. 

Jay envoyé, cet été, diverses graines à M. de Tournefort, je lui 
envoye, dans ce dernier pacquet, une espèce de noisettes qui sera sans 
doutte nouvelle; le fruit est un peu plus petit que ne le sont les noisettes 
ordinaires, la coque est plus ronde et une fois plus épaisse et le calice 
trois fois plus long et fort découpé, la feuille ne diffère en rien de celle 
du noisettier ordinaire, mais l'arbre s'éléve sur une tige haute et droite 
el Son branchage est à peu près comme le branchage d'un ormeau. Il y 
en a deux arbres dans un des Sérails du G(rand) Seigneur, sur le canal de 
la Mer Noire, qui sont aussy grands et aussy hauts que les ormeaux de 
nos allées de France, et les boustangys ou jardiniers m'ont assuré qu'il 
ny en avoit dans l'empire que ces deux arbres et que personne ne scait 
d'où on les a apportés. 

J'ai prié M. de Tournefort de vous présenter de ma part un Caméléon 
qui est assez bien conservé; il y a quelque chose de singulier dans sa 
fianle. Je suis avec un très profond respect, Monsieur, Votre trés humble 
et très obéissant serviteur, 

f Bouvard. 
A Pera de Constantinople, le 2 décembre 41699. 


Cette lettre était accompagnée de deux feuillets, sur lesquels 
vatent été collés des échantillons des deux Labiées qui inté- 
ressaient Particulièrement Fagon; l'une, est représentée par 
5 fragments de tiges qui n'appartiennent certainement pas à 
Hyssope officinal (Hyssopus officinalis L.), mais plutòt à un 
atureia dont je n'ai pu déterminer avec certitude l'espèce, en 
tason de l'insuffisance des spécimens recueillis par Bouvard; 
Sur ce même feuillet, et au-dessous des échantillons, on lit les 
allestations suivantes : 


Questo e lo Hissopo di questo paese. 
Pro dotore del gran signore. 
e ee en Caractères arabes-orientaux et cachet avec légende arabe, 
me à l'encre noire). 
up nomine notam nobis et in officinis usurpatam plantam hanc 
estor ego, ab Hebræis vocatur Ysop (en caractères hébraïques). 
Jehosua Worms M. D. (cachet en cire rouge représentant un crabe). 


/ 


Hanc esse Hyssopum officinarum fidem facio ego, Turcis Zoufa (en 
Caractères arabes). 


176 . SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 


D* Emmanuel Timonius (cachet armoirié, représentant un aigle les 
ailes éployées, imprimé à l'encre noire). 

J'ateste que cette plante est le véritable Isope dont on se sert en ce 
pays icy. 

P. Chabert M* apoticaire et ordinaire du palais de France. 


L'autre feuillet porte 'deux échantillons d'un Origan que 
jidentifie avec l'Origanum Heracleoticum Benth., les attesta- 
lions suivantes sont comme précédemment inscrites. sur le 
feuillet : 


Questo e Lorigano che ne uso questo paese 
lo primo dotore del gran signore (méme signature et méme cachet). 


Verum istud et legitimum Origanum officinar(um) fidem facio. 
Ego Jehosua Worms M. D. hebraice vocatur karnit (en caractères 
- hébraiques) (méme cachet en cire rouge). 


Origanum hoc turcice sdq (en caractères arabes) dictum hic in officinis 
usitatum istud esse affirmo. 

D* Emmanuel Timonius (méme cachet armoirié). 

J'ateste que cette plante est le véritable Origan dont on se sert dans Ce 
pays icy. 

P. Chabert M* apoticaire et ordinaire du palays de France. 


Quant à l'Hellébore que Bouvard n'avait pu se procurer, il à 
été recueilli par Tournefort, au cours de son voyage en Orient 
et est conservé, dans l'herbier de ce botaniste (n° 2861 bis), 
sous les dénominations suivantes, mais sans indications précises 
de localité : 

Helleborus niger Ponticus sive legitimus antiquorum (scripsit 
Tournefort ipse). H. niger orientalis, amplissimo folio, caule 
præalto, flore purpurascente Tourn. Coroll. Inst. p. 271 (scripsit 
Vaillant); c'est l'Helleborus officinalis Salisb., H. orientalis 
Lam. H. ponticus, Al. Braun. 

Enfin le Noisetier, dont parle Bouvard dans sa lettre, doit 
être vraisemblablement rapporté au Corylus Colurna L., d’après 
les caractères de l'involucre, bien que le spécimen envoyé par 
Bouvard n'existe pas dans l'herbier de Tournefort oü l'on ne 
trouve que le Corylus Avellana L. 

On sait qu'il existe quelques ‘anciens manuscrits grecs de 


ED. JEANPERT. — LE SILENE VIRIDIFLORA. 177 


* 


Dioscoride, ornés de figures peintes; les deux plus connus 
sont : le Codex Consiantinopolitanus, du v* siècle, conservé à la 
Bibliothèque Impériale de Vienne‘ et le Codex Parisiensis, du 
IX' siècle, conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris?; or, 
dans le premier la plante représentée au. chapitre Yoswros 
(Hyssopus) est très exactement l'Origanum smyrnæum Sbth. 
el Sm. (O. hirtum Vogel); la figure de ‘Opiyavoy ne peut être 
identifiée qu'avec l'Origanum Heracleoticum Benth. et dans la 
figure 'EXJBopoz uékus on reconnait, sans aucune hésitation, le 
Rannuculus bulbosus L.; dans le Codex Parisiensis, l'Hyssope 
n'est pas représenté ; l'Origanum est, de même que dans le 
Codex Constantinopolitanus, l'O. Heracleoticum ; quant à l'Helle- 
bore, la figure bien que défectueuse doit être rapportée au 
genre Helleborus, mais n'est pas spécifiquement déterminable. 
Ainsi donc, entre les deux manuscrits et les plantes que les 
médecins turcs et européens, installés en Orient à la fin du 
Wil siècle, connaissaient, par tradition, sous les noms d'Hys- 
pê, d'Origan et d'Hellébore, il n'existe de concordance abso- 
lue que peur une seule espèce, l'Origanum Heracleoticum Benth. 


M. Jeanpert fait la communication suivante : 


Le Silene viridiflora L., 
Nouveauté pour la flore parisienne; 


PAR M. Ép. JEANPERT. 


A 


Tai trouvé cette plante assez répandue, sur la pente inférieure 
“n côteau boisé exposé au Sud entre Etampes et Etréchy, 

ans des clairières sablonneuses ombragées, au voisinage des 
chis montana et Limodorum abortivum. 


a : À, DE PREMERSTEIN, C. WESSELY, J. MANTUANI, De codicis Dioscu- 
Ewy iie Julianæ, nunc Vindobonensis. Lugduni Batavorum, 1906 ; 
inte Étude comparative sur les plantes dessinées dans le Codex Cons- 
iie litanus de Dioscoride, in Journ. Suisse de Chimie et de Phar- 
» 1912, no 4. : | 
Pv: Cf, Ep. BoNwET, Essai d'identification des plantes méditinales piu 
Bibliog, oscoride, d'après les peintures du manuscrit grec n° 2170 de 
?liéque Nationale de Paris, in Janus, VIH (1903), p. 169. 
De (SÉANCES) 12 


478 É SÉANCE DU 23 JUIN 4946. 


J'ai pu constater qu'elle est disséminée dans le bois que j'ai 
parcouru, sur une largeur d'environ 700 mètres et une profon- 
deur de 500 mètres, mais je crois que cette aire serait 
augmentée si on continuait l'exploration. 

La station est éloignée de toute habitation ainsi que de 
grandes routes et distante d'Étampes, à vol d'oiseau, de 4 kilo- 
mètres. 

Le Silene viridiflora L. est une plante d'un vert jaunâtre, 
haute de 0 m. 50 à 1 mètre, mollement pubescente, glanduleuse- 
visqueuse dans sa parlie supérieure; les feuilles inférieures, 
ainsi que celles des rosettes, sont oblongues ou obovales-spa- 
thulées, aiguës ou aeuminées, longuement atténuées en pétiole : 
les moyennes, sóuvent à peine plus longues que larges, sont 
largement obovales, acuminées, rétrécies en un pétiole court 
presqu'embrassant; les supérieures sont petites, Jancéolées ou 
linéaires. Les fleurs sont disposées en panicule souvent pauci- 
flore; les pétales, de couleur blanc verdátre, ont un onglet trés 
long, saillant et un limbe profondément bifide. La capsule, à 
carpophore court, est grosse, renflée ; les graines sont noirátres, 
canaliculées sur le dos, à faces planes munies de tubercules. 

Une rosette de feuilles, terminant une tige raccourcie faisant 
suite à une racine pivotante, telle est d'abord la plante stérile, 
qui, par un bourgeon latéral ou terminal, donne naissance à 
une tige assez courte, 2 à 16 cm., souterraine, écailleuse, qui 
se termine, soit par une rosette, soit par une tige feuillée et 
florifère. 

DISTRIBUTION. — Portugal, Espagne, France (Hérault), Italie, 
Dalmatie, Hongrie, Serbie, Bulgarie, Transylvanie, Gréce. 

Le Silene viridiflora a été naturalisé au bois de Meudon et 
à Versailles, dans le parc de Trianon. 


M. Dangeard fait la communication suivante : 


P.-A. DANGEARD. — SUR LE CHONDRIOME DANS LES PLANTES. 179 


Nouvelles observations sur la nature du chon- 
driome chez les plantes et ses rapports avec 
le systéme vacuolaire; 


PAR M. P.-A. DANGEARD. 


En poursuivant nos recherches sur les relations du chon- 
driome avec le systéme vacuolaire, nous avons rencontré un 
Sujet d'études qui se préte admirablement à l'observation : 
aussi, pouvons-nous aujourd'hui apporter une nouvelle contri- 
bution à cette importante question. 

Le matériel utilisé est emprunté aux diverses espèces du 
genre Geranium et en particulier aux G. pratense et G. tube- 
rosum; il faut choisir de jeunes boutons, dans lesquels les 
pétales sont encore très petits et incolores. 

Déjà, sur le vivant et sans aucun artifice de préparation, il est 
facile de faire un certain nombre de constatations : les cellules 
possèdent au centre un gros noyau nucléolé; ce noyau est 
entouré d'un cytoplasme homogène qui renferme un certain 
nombre de ces petits corpuscules sphériques dont l'existence 
est si générale dans les cellules végétales et que l'on désigne 
"Us le nom de microsomes ou de plasmosomes. On s'assure 
facilement que ces corpuscules circulent activement dàns le 
"Yoplasme; ils se déplacent dans des sens différents, se ren- 
“ontrent, se séparent, s'arrêtent un instant pour repartir à nou- 
wau. Avec un peu d'attention, on réussit à observer nettement 
ans les cellules d'autres corpuscules un peu plus gros et qui 
onf légèrement colorés en vert : ce sont des chloroleucites. 

" dehors de ces divers éléments, il est facile de constater 
1 la cellule renferme une autre formation qui se présente 
"5 la forme de petits globules tous de même grosseur ou au 
'ontraire de taille variable, sous la forme également de bâton- 
' de filaments simples ou ramifiés, ou d'un fin reticulum ; 
éléments sont visibles à cause de leur très grande réfrin- 
ron passe par des transitions insensibles à des vésicules 


lus i nous 
PI grosses, à des cordons plus larges, anastomosés, qui n 


180 SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 


conduisent à un système vacuolaire plus développé contenant la 
méme substance réfringente. 

-Il est utile de noter que ces éléments changent de forme 
sous les yeux, à condition que l'observation soit prolongée 
assez longtemps : le cytoplasme n'a d'ailleurs rien perdu de sa 
vitalité, et les plasmosomes continuent d'y circuler norma- 
lement. 

La vitalité des cellules est d'ailleurs trés grande, car, dans un 
genre voisin, le genre Pelargonium, il nous est arrivé d'observer 
le mouvement ordinaire de circulation des plasmosomes, aprés 
un séjour d'une dizaine d'heures et davantage, d'un jeune 
pétale dans l'eau. 

L'étude des formations réfringentes dont il vient d'étre ques- 
tion peut, être continuée : 1° par la méthode des colorations 
vitales; 2° par l'action des fixateurs et des réactifs colorants. l 

1° En faisant passer sur la lamelle qui recouvre un trés 
jeune pétale de Geranium, des traces d'une solution de bleu de 
crésyl, on arrive à cülirer électivement en vert ou en bleu, à 
l'exclusion du noyau, du cytoplasme et des phasmosomes, les 
diverses formes d'éléments réfringents signalés plus haut. 

ll s'agit bien d'une coloration vitale, car le mouvement des 
plasmosomes continue dans le cytoplasme. 

On sait d'aprés les travaux de nombreux zoologistes, que le 
chondriome des cellules animales est susceptible de colorations 
vitales analogues : le vert Janus est particulièrement recom- 
mandé à cet effet (Laguesse). 

Il était intéressant de voir si ce dernier colorant donnerait 
également des résultats. sur notre matériel d'étude : nous avons 
réussi à colorer électivement les diverses formations réfrin- 
gentes exactement comme avec le bleu de crésyl; élles 
prennent d'abord une teinte rose qui passe plus ou moins at 
vert. 

La surface des pétales présente une très grande résistance à 
la pénétration des colorants vitaux : aussi se fait-elle de pré 
férence au niveau de la base d'un poil plus ou moins avorté ou 
plus ou moins endommagé. De là, le colorant trouve Un 
chemin relativement facile par les membranes internes et il se 
répand à une distance variable autour de ce centre de pénétra- 


-P.-À. DANGEARD. — SUR LE CHONDRIOME DANS LES PLANTES. 181 


lion : il se constitue ainsi des ilots plus ou moins étendus de 
cellules présentant des colorations vitales trés nettes et trés 
instruetives. 

Les éléments colorés ont : 1° la forme de globules très fins 
(Là 2 u) et souvent trés nombreux, disposés autour du noyau; 
? celle de filaments flexueux simples, ramifiés ou formant 
réseau; 3° celle de chainettes de globules affectant les mêmes 
dispositions variables et pouvant méme se continuer directe- 
ment par des cordons homogènes. 

Suivant la terminologie adoptée pour le chondriome, on 
aurait donc des mitochondries, des chondriocontes, des chon- 
driomites, auxquelles il faudrait ajouter par une nouvelle dési- 
gnation les retichondries pour les chondriosomes réticulés. 

2° Lorsqu'on emploie la méthode des fixateurs et des réactifs 
colorants, on remarque que le système qui vient d'être étudié 
dans les pétales des Geranium possède bien les principales 
Propriétés attribuées au chondriome, soit chez les animaux, 
soit chez les végétaux : ainsi, il disparaît sous l'action de l'alcool 
et de l'acide acétique; l'acide osmique colore ces éléments en 
noir; les solutions d'acide chronique et le bichromate de potasse 
insolubilisent la substance qui constitue ces formations en leur 
conservant l'aspect qu'ils ont sur le vivant; tous les mélanges 
fixateurs indiqués dans les méthodes d'Altmann, de Benda, de 
Meves, de Regaud, de Sjowall, etc., pour la technique du chon- 
driome, conviennent dans le cas présent : les éléments se 
colorent en rouge avec la méthode d'Alimann, en noir avec 
telle de Sjowall; il n'est méme pas nécessaire de suivre toutes 
les indications de cette dernière méthode, puisque l'acide 
99ique seul suffit à noircir intensivement les diverses parties 
Usystème. 

I résulte de là que l'assimilation de ces éléments contenus 
ans les cellules d’un pétale de Geranium au chondriome des 
auteurs, est amplement justifiée : mais si cette conclusion qui 
Kee semble inévitable est adoptée, čl devient nécessaire de 
modi fie» Complètement les opinions actuelles sur la nature, 
Mportance et le rôle des chondriosomes. 
en effet, Poursuivons notre étude soit au moyen des colorants 
taux, Soit par l'action des réactifs fixateurs et colorants. 


182 ' SÉANCE. DU 23 JUIN 1916. 


A cóté des cellules qui renferment les prétendues mitochon- 
dries, chondriomités, chondriocontes et chondriosomes ramifiés 
ou en réseau, on trouve dans des cellules contiguës tous les 
passages et toutes les transitions vers des globules chromatiques 
de grosseur variable, vers des cordons plus ou moins gros, 
simples ou ramifiés, souvent unis en un réseau grossier; On 
passe de là également directement aux cellules qui renferment 
cinq ou six gros amas chromatiques reproduisant la forme 
même des grandes vacuoles entourant le noyau; on arrive 
finalement vers le milieu du limbe ou à sa base à des cellules 
dans lesquelles une grande vacuole, simplement traversée par 
des trabécules de protoplasma, renferme la méme substance 
véfringente noircissant par l'acide osmique. 

Nous assistons donc à une simple transformation du système 
vacuolaire, transformation dont on peut d'ailleurs, comme nous 
l'avons dit, suivre les diverses étapes sur le vivant. 

La substance réfringente contenue dans le système vacuo- 
laire possède quelques-unes des propriétés principales que 
nous avons mises en évidence pour la métachromatine des 
Algues et des Champignons : en particulier, elle est élective 
pour les colorants vitaux, ce qui veut dire qu'elle est capable 
d'accumuler et de fixer une quantité relativement. considérable 
de pigment; cette accumulation du pigntent ressort du fait que 
la substance prend une coloration foncée dans des solutions à 
peine teintées : nous avons déjà fait ressortir ailleurs l'impor- 
lance de cette propriété. 

Comme ces substances électives contenues dans le suc vacuo- 
laire semblent appartenir à des composés différents (méta- 
chromatine, lipoides, etc.), il est commode de les désigner sous 
un nom général, celui d'électivines : son existence dans les 
vacuoles, d'aprés nos constátations ayant porté sur un grand 
nombre de plantes, me semble étre générale : cette électivine 
joue certainement un róle extrémement important dans les 
échanges entre cellules et dans l'absorption des substances 
empruntées au milieu extérieur. 

Une propriété également commune des électivines dissoutes 
dans le suc cellulaire ou en solution colloidale avec lui est de 
pouvoir être précipitée dans les vacuoles sous forme de corpus- 


Le 0 107 ga vétéran a détient ii naiée est 
P eo T T 


P.-A. DANGEARD. — SUR LE CHONDRIOME DANS LES PLANTES. 183 


tules, c'est ce que nous avons montré pour la métachromatine 
des Algues et des Champignons. 

Ilen est de méme pour l'électivine contenue dans le système 
vacuolaire du pétale des Geranium; en coloration vitale, on 
constate parfois que le contenu de la vacuole, d'abord homo- 
gine, se condense en un nombre variable de corpuscules forte- 
ment colorés qui sont l'analogue des corpuscules métachro- 
matiques des Algues et des Champignons; mais c'est surtout 
l'acide osmique qui peut produire cette précipitation. Dans les 
cellales possédant une ou plusieurs grandes vacuoles, à contenu 
homogéne, celles-ci, après l'action du réactif, montrent souvent 
uñ nombre plus ou moins élevé de corpuscules noirs ayant 
une grosseur variable, isolés ou groupés de facon quelconque; 
telle précipitation s'observe méme dans des vacuoles de petite 
taille : il suffit d'être prévenu pour éviter toute confusion avec 


Ja structure réelle de l'état vivant, mais nous soupconnons que 


le phénomène que nous signalons et que nous avons constaté 
chez un grand nombre de plantes a dà étre la cause de bien des 
trreurs dans la description de la structure cellulaire chez les 
animaux et aussi chez les plantes; déjà, nous avons montré 
que l'électivine des Algues et des Champignons contenue 
dans les vacuoles est précipitée par l'alcool absolu en 
torpuscules métachromatiques; or, c'est en se servant d'al- 
tl absolu comme fixateur qu'on avait décrit l'évolution 
des Corpuscules métachromatiques aux dépens de prétendues 
miochondries. 

Les observations que nous venons d'exposer à propos du 
thondriome des Geranium ont un caractère général. 

Ous avons observé chez un très grand nombre de plantes 
et à l'intérieur des organes en voie de développement, les fines 
Yésicules chromatiques renfermant l'électivine, les cordons 
simples ou ramifiées, le réseau canaliculaire; nous avons 
“vi la transformation de ces éléments en un système vacuo- 

te ordinaire, 

armi les sujets qui se prétent le mieux à l'observation de 


|- DaNGEARD (P.-A.), La métachromatine chez les Mucorinées. Note sur 


le 
i pg) Puseules métachromatiques des Levures (Bull. Soc. Mycol. de France, 


184 SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 


ces éléments, nous citerons plus particuliérement les jeunes 
bourgeons de Noyer, de Châtaignier, de Frêne, de Charme, 
d'Asperge, de Rosier, etc., les pétales jeunes de fleurs à eolo- 
ration rouge comme ceux de Lychmis coronaria, de Pelar- 
gonium, elc. 

Il nous a paru que la finesse des éléments du chondriome, 
vésicules, cordons ou réseau, était en rapport avec l'appa- 
rition précoce de l'électivine en solution épaisse dans le suc 
vacuolaire. l 

Ainsi, dans les jeunes pétales de Pelargonium, cette substance 
réfringente ne se montre en général qu'au stade de vésicules 
assez grosses, de cordons épais ou de réseau irrégulier; quelques 
cellules de bordure seules présentent des éléments plus fins; la 
plupart des autres cellules de bordure ne renferment qu un 
cytoplasme à vacuoles arrondies plus ou moins grosses, plus 
ou moins nombreuses : elles contiennent un liquide clair avec 
au centre un ou plusieurs corpuscules incolores, en mouvement 
brownien. 

Les conditions qui régissent la forme du systéme vacuolaire 
résultent de la plus ou moins grande abondance du liquide 
cellulaire, de sa consistance, des pressions du cytoplasme en 
voie d'accroissement, des mouvements plus ou nroins étendus 
qu'il effectue, des points de moindre résistance qu'il pré 
sente, etc.; c'est ce qui explique les nombreuses variations 
d'aspect et les transformations que l'on observe dans une 
méme cellule; avec Ja disparition compléte du suc cellulaire, il 
ne reste plus que des grains ou des corpuscules solides d'élec- 
tivine. 

L'apparition de l'anthocyane quand elle existe, se fait comme 
celle de l'électivine, à un stade variable de la transformation du 
système vacuolaire; elle a lieu parfois de bonne heure, aù 
stade de cordons flexueux ou de réseau, parfois, elle ne se 
produit que vers les derniers stades. La maniére dont se com- 
porte l'électivine des vacuoles vis-à-vis des colorations vitales 
montre que l'anthocyane pourrait être simplement accumulée 
et fixée dans le systéme vacuolaire, au méme titre que le bleu 


de crésyl ou le vert Janus, sans qu'on puisse se prononcer sur 
le lieu méme de formation. 


P.-A. DANGEARD. — SUR LE *CHONDRIOME DANS LES PLANTES. 185 


Il n'y a pas lieu, selon nous, de tenir compte pour l'instant du 
rôle des prétendus cyanoplastes qu'on a voulu faire intervenir 
dans la formation de l'anthocyane (Politis) : il s'agit, au moins 
le plus souvent, de corpuscules qui se condensent dans les 
vacuoles trop chargées en électivine, tout comme la chose se 
produit, avons-nous dit plus haut, avec les colorations vitales; 
l'anthocyane se comporte comme le pigment employé dans ces 
colorations, d’où la teinte trés foncée des corpuscules en 
question. l 
. En résumé et pour ce qui est de la conclusion générale 
de cette étude, on se trouve placé en face de deux alter- 
natives. 

1° Si J'on veut continuer à considérer le chondriome comme 
étant constitué par des éléments vivants, il est nécessaire, 
plus que jamais d'apporter la preuve de cette individualité 
propre; il est nécessaire également de réchercher de nouvelles 
Propriétés qui puissent permettre de le caractériser sûrement. 
Les formations étudiées par nous dans les pétales de Geranium 
ont tous les caractères d'un chondriome; or, si on les consi- 
dère comme de véritables chondriomes, il est impossible à 
notre avis de ne pas admettre qu'ils se transforment directement 
"h^ Sÿslème vacuolaire ordinaire, sans qu'on puisse méme 
soupçonner à quel moment le, système mitochondrial dévient 
système vacuolaire. 

Beaucoup hésiteront à adopter cette opinion : on a tellement 
exagéré l'importance du chondriome qu'on se refusera à lui 
contester une individualité ; d'aucuns, et en cela ils exagérent | 
sûtement, vont jusqu'à lui attribuer une importance égale à celle 
du Cytoplasme. On sait que Meves a voulu voir dans le chon- 
"iome l'organe cellulaire capable de transmettre les caractères 
héréditaires ;.la plupart des auteurs cependant se contentent de 
u attribuer un rôle sécrétoire. 

Ev ARN l'individualité des oo NGHE E 
e multiplication par division; mais en réalité, on ne sal 

D mn chose de l'évolution du Bonds e rali 
du th au moins dans certains éléments, a Jorn ou 
riome; le chondriomite lui succède qui se résout hna 


186 SÉANCE DU 23 *JUIN 1916. 


lement en mitochondries (Branca, Précis d'histologie, 3° édi- 
tion, p. 171). 

Cette évolution ne présente pour nous, comme argument, 
qu'une valeur tout à fait relative; en effet, chez les Mucorinées, 
nous avons assisté directement sur le vivant à la formation de 
fins canalicules trés allongés aux dépens de vacuoles métachro- 
matiques par coloration vitale, et plusieurs de ces fins canalicules 
ont donné naissance à de trés fines vacuoles : autrement dit, 
nous avons vu comment se forment les chondriocontes et les 
mitochondries. . 

Les modifications que l'on peut suivre sur le vivant, dans le 

pétale des Geranium, qui amènent une fragmentation plus ou 
moins irrégulière des cordons ou des mailles du réseau, ou au 
contraire une fusion des éléments voisins, permettent d'expli- 
quer toutes les variations de forme signalées dans l'évolution 
du chondriome. ` 
. Nos recherches montrent la nécessité de séparer nettement, 
en histologie, qu'il s'agisse de la cellule animale ou de la 
cellale végétale, le chondriome et les diverses formes de chon- 
driosomes des plastes véritables, c'est-à-dire des éléments ayant 
une vie propre comme le noyau et les leucocytes; en ce qui 
concerne la cellule végétale, on peut constater que les leucites 
ont parfois une taille et des formes qui rappellent celles des 
chondriomes. Nous avons vu que dans la cellule des Geranium, 
la distinction est facile; elle est également facile dans un grand 
nombre de fleurs, ainsi que nous- l'avons constaté par un 
examen rapide. N'oublions pas surtout que l'examen sur le 
vivant et l'emploi des colorations vitales peuvent étre d'un 
grand secours dans cette détermination. | 

La raison de l'emploi des colorations vitales pour celte dis- 
ünction s'explique; le cytoplasme, le noyau, les. leucites qui 
sont des éléments vivants se défendent plus ou moins longtemps 
contre l'action du colorant; le chondriome, constitué par des 
électivines, accumule au contraire et fixe le pigment, qu'il 
s'agisse de bleu de crésyl, de bleu de méthylène, ou méme 
d'anthocyane, à condition qu'il puisse parvenir à destination. 

Nous n'ignorons pas que les conclusions auxquelles nous 
sommes arrivé dans nos recherches et qui viennent à l'encontre 


P.-A. DANGEARD. — SUR LE CHONDRIOME DANS LES PLANTES. 187 


d'opinions devenues classiques, souléveront sans doute une vive 
opposition; mais cette opposition n'aurait aucune valeur si elle 
|  nélait accompagnée de faits positifs. 

Les Geranium offrent un matériel de choix qui permettra à 
- chacun de vérifier ou de contester l'exactitude de nos observa- 
| tions: nous le recommandons spécialement à tous ceux qui 
- s'intéressent à la structure intime de la cellule. 


ORTU AXE ONT ur Ve ETE cd à à ST T din Gae A 


SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procés-. 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président a le regret d'annoncer le décès de notre 
confrère, M. A. Vendryès. 


M. le Président annonce ensuite une nouvelle pré- 
sentalion. : 


M. F. Camus lit ou résume les deux Notes ci-après : 


Contributions à la Flore atlantique; 


PAR M. J.-A. BATTANDIER. 


Iberis amara L. — Région forestiére des Beni Menacer, entre 
Cherchel et le Zaccar, abondant et bien spontané. Communiqué 
par M. de Peyerimhoff, inspecteur des forêts. La station des 
hauts plateaux oranais, signalé dans la Flore de l'Algérie, 
d aprés un spécimen insufBisnd et non spontané, doit ètre 
supprimée. 


Draba hispanica Boissier var. nov. Djurdjuræ. — Souches 
cespiteuses très denses; feuilles petites, courtes, dressées; 
hampes et inflorescences très hispides; fruits de 10 à 20 en 
grappe allongée, à pédicelles dressés; silicules petites, ovoïdes, 
à section orbiculaire, plus courtes que les styles et que les 
pédicelles, longues de 4 millimétres, larges de 3; corolle 
inconnue. Djebel Haizer, Lella Khadidja. 


Linum numidicum Murbeck, Contributions à la Flore du 
Nord-Ouest de l'Afrique, 2° série. — C'est à cette espèce qu'il 


Mes 


J.-A. BATTANDIER. — CONTRIBUTIONS A LA FLORE ATLANTIQUE. 489 


convient d'attribuer la plante de Bóne et-de La Calle que j'avais 
prise autrefois pour le L. lambessanum Boissier (Flore de 
l'Algérie et exsiccata). 


.Frankenia thymoides species nova. 


Planta basi suffruticosa, rigida. Caules firmi, ascendentes, ramosissimi 
ramis subsimplicibus, erectis, foliosis, breviter cinereo-velutinis. Folia 
brevia, rigida, oblonga, obtusa, glabra, marginibus arcte revoluta, tuber- 
culis calcareis dense conspersa, basi dilatatà ciliata, internodiis subæqui- 
longa, axillis fasciculigera. Flores rosei, mediocres, apice ramorum in 
cymas dichotomas congesti, et sub corymbo terminali verticillastros 
nonnullos foliosos breviter pedunculatos formantes. Folia floralia ceteris 
similia, calyce breviora. Calyx glaber, durus, rubellus, valide 5-costatus, 
quinquedentatus, dein contortus. Petala oblongo-cuneata, apice eroso- 
denticulata, Anthera: elliptica. faucem coroll» parum superantes. Fila- 
menta dilatata, sub antheris abrupte contracta, basi in annulo brevi 


. coalita: Stylus parum exsertus. Stigmata brevia subsessilia. Capsulæ 
. paucispermz. 


Üe Frankenia, qui a tout à fait l'aspect.du Thym vulgaire, fut 
récollé à Ben Zireg pendant la Session extraordinaire de la 
société. en 1906 et déterminé alors par moi F. thymifolia Desf. 
Grouz. Son inflorescence dichotome ne permet de le confondre 
ni avec le F. thymifolia ni avec le F. Reuteri Boissier., Le 
* tħymifolia a ses filets longuement acuminés, bien. plus 
saillants hors de la corolle, son style est longuement trifide sous 
les stigmates oblongs. Parmi les espèces à inflorescence dicho- 
tome, aucune ne saurait être confondue avec notre espèce. 


Fagonia longispina species nova. 


Planta annua,- robusta, pilis brevibus glandulosis undique hirtula, 
mülticaülis, Caules decumbentes, rámosi ramis ultimis tetragonis. Folia 
trassiuscula, trifoliolata, petiolo foliolis breviore, foliolis late lanceolatis- 
acutis, mucronatis, intermedio majore. Spinæ stipulares valide, folio 


. Ohgiores, internodia æquantes vel superantes. Pedicelli calice longiores, 


"Apsulz æquilongi, dein deflexi. Flores rosei, mediocres. Sepala lanceo- 
ato-acuminata, cuspidata. Petala sepalis duplo longiora. Capsula Mid 
midata, Profunde sulcata, stylo ea breviore acuminata, ut sepala pedicel- 


lique prater pilos glandulosos pilis simplicibus longiusculis hispida. 


Ce Fagonia fut également récolté à Ben Zireg pendant : 
Session de 1909 et rapporté avec doute au F.1sotrichia Marbock, 
ont il diffère par ses longues épines, ses folioles lancéolées 
lernes et les longs poils mélés dans l'inflorescence aux poils 


- glanduleux. C'est une petite espéce, comme il y en a beaucoup 


190 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1916. 


dans.le genre qui en compte aussi de trés bonnes, comme mon 
Frankenia Jolyi (voir ce Bulletin, 1900, mission Flamand). 
J'ai depuis recu de trés jeunes exemplaires de cette dernière 
plante ; les premiéres feuilles sont, comme les autres, unifolio- 
lées à foliole ovale avec un mucron terminal formant un petit 
capuchon en avant de la face supérieure. 


Telephium exiguum Batt. Soc. bot. Fr. 1997. — Je ne con- 


sidère plus cette plante, que comme une forme appauvrie el 
émaciée du T. Imperati. 


Crotalaria Vialattei species nova. Sectionis Trifoliatearum 
Boissier FI. Or. 


Frutex tripedalis, indumento incano copioso erecto-subadpresso 
undique vestitus, multicaulis caulibus robustis erectis teretibus ramosis. 
Folia omnia trifoliolata, utraque facie æqualiter tomentosa, petiolata 
petiolo circa, 1. cm. longo, nervis tribus prominulis in caulem decur- 
rente, Stipulae parvulæ, lineari-lanceolatæ. Foliola petiolulata, oblonga, 
obtusa, mucronata, 2-4 cm. longa, 8-10 mm. lata, lateralia centrali bre- 
viora. Racemi laxiusculi, 15-20-flori, terminales. Bracteæ lanceolatæ, 
refracia, pedicellis breviores. Pedicelli 4-5 mm. longi, apice bibracteolati. 
Calyx 7 mm. longus, obscure bilabiatus indumento fulvo vestitus, tubo 
late campanulato, dentibus lanceolatis subæquilongis paulo breviore. 
Corolla flava, magna, omnino glabra, petalis abrupte unguiculatis, 
unguibus limbo brevioribus. Vexillum 15-18 mm. longum ungue linear!, 
canaliculato; limbo cordato semiorbiculari, apice fisso, emarginato et in 
fissura mucronulato. Alæ libere vexillo paulo breviores. Carina rostratæ 
alisque breviores, petala basi libera, dorso cohærentia, margine superiori 
concaviuscula, semiorbiculata. Stamina ut in genere toto alternatim 
inaequalia. Ovarium villosum, sessile. Stylus curvatus ascendens apice 
penicillatus et infra apicem latere superiori barbatus. Legumen ignotum. 


Hab. : Tabelballa ad occidentem . ditionis Beni-Abbès, in 
regione montana. Mense februarii a Cl. doctore Vialatte flori- 
ferum lectum. . 

Le seul Crotalaria connu jusqu'ici dans le Sahara était le 
Cr. Sahara Cosson, espèce totalement différente, de la section 
des Polyphyllées et à indumentum récliné. Parmi les nom- 


breuses espèces de Crotalaria décrites, aucune ne nous a paru 
se rapprocher de la nótre. 


1. Les grappes, toujours terminales, paraissent souvent latérales et 
oppositifoliées, parce que un bourgeon axillairé se développant vers la 
base de la grappe, la rejette de cóté et continue la tige. 


J.-A. BATTANDIER. — CONTRIBUTIONS A LA FLORE ATLANTIQUE. 4194 


Ononis incisa Cosson, nomen nudum; Batt., FL Alg., 
descriptio incompleta. 


Planta annua pumila. Caules decumbentes, graciles, sub lente hispiduli 
pilis simplicibus, nonnulis glandulosis permixtis. Folia brevipetiolata, 
trifoliolata foliolis strictis, cuneiformibus, apice truncato-subemarginato 
profunde dentatis dentibus linearibus. Stipulæ e basi lanceolata longe 
acuminatæ, fimbriatæ. Pedunculi graciles, folio longiores, apice aristati 
arisla brevi gracilique. Pedicellum unicum, 2-3 mm. longum. Flores 
flavi, mihimi, 6 mm. longi. Calyx minute glandulosus, dentibus linearibus, 
obtusis tubum campanulatum æquantibus. Vexillum obovatum calycem 
alasque superans. Carina obtuse curvata, alis brevior. Legumen inflatum, 
pendulum, 12 mm. longum, 5 mm. latum, apice obtusum, stylo cuspi- . 
datum, villoso-glandulosum. Semina reniformia, testà albidá, circumvo- 
lationibus cerebroideis rugosá, lineolisque elevatis sub lente acriore 
eximié reticulata. 


Plante xérophile des Hauts plateaux : Saida, Sétif. Cultivée 
de graines de Sétif et décrite sur le vif. 

Ünonis laxitlora Desf. F. Atlant. var. nov. leptophylla. — 
L'Ononis laxiflora constitue un type fort variable. Webb, 
Plylographie des Canaries, en décrit et figure une variété 
flexipes ; Munby en a décrit une autre comme espéce nouvelle 
sous le nom d'O. grandiflora. La nouvelle variété, qui m'a été 
envoyée des environs de Rabat au Maroc par M. Malet a des 
fleurs encore plus grandes que celles de l'O. grandiflora. Tandis 
qué ce dernier a, comme le type, des folioles orbiculaires, la 
Variété marocaine a des folioles étroitement linéaires. Si dans 
le bas de la tige il existe quelques feuilles arrondies, elles sont 
minuscules. Les stipules et les dents du calice sont aussi plus 
longues et plus étroites. 


Bunium erassifolium spec. nova. Sectionis Bulbocas- 
num! ; B. mauritanicum var. crassifolium Batt. in Bull. Soc. 
bol. Fr. 1894, p. 544. | 


Planta glabra, tuberosa tuberculis nigricantibus. Folia carnosula, 
Mtida; radicalia sat longe petiolata, ternati-vel biternatisecta, segmentis 
9'atoflabellatis, plus minusve profunde pinnatifidis, rachi anguste alata 

“currentibus, lobulis obtusis mucronulatis. Folia caulinia pauca ad 
vaginam albomarginatam lacinias 3 vel 4 late lineari-lanceolatas gerentem, 
Pérümque redacta. Caules firmi, erecti, ramosi. Involucra involucellaque 
6-8-phylla phyllis lanceolatis, acutis, margine membranaceis. Umbellæ 


imbellulæque convexæ. Radii plerumque 10-16, angulosi. Pedicelli fruc- 


t Carum crassifolium pour ceux qui n'admettent pas le genre Bunium 


TN SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1910. 


tiferi haud incrassati. Mericarpia pentagona, brevia, 6-vittata vittis latis 
nigricantibus. Calycis dentes obsoleti. Styli erecto- diver gentes, stylopodiis 
conicis æquilongi. Carpophorum apice tantum bifidum. 


Tout l'Est de l'Algérie : Kabylie orientale, Bône, la Calle. 
Quand je récoltai pour la première fois cette plante au Cap de 
Garde, j'avais pensé que son feuillage si spécial pouvait étre un 
effet de l'influence marine. Il n'en était rien. J'ai depuis cueilli 
cette plante loin de la mer, je l'ai cultivée; elle demeure très 
stable. Le nanisme, constaté au Cap de Garde tenait au milieu. - 
La figure 4 dé la vignette ci-jointe représente un fragment de 
feuille radicale trés profondément divisée; parfois les segments 
sont simplement dentés et rappellent les feuilles du Persil. 


Bunium Bulbocastanum. var. elatum Batt. in Bull. Soc. bot. 
Fr. 1914, p. 357. — Cette plante devrait probablement aussi 
constituer une espéce nouvelle caractérisée, outre sa grande 
taille, par les divisions ultimes de ses feuilles très longues et : 
trés distanles. Dans les feuilles caulinaires, ces divisions peu: 
nombreuses peuvent dépasser 4 décim. — La figure 2 de la 
vignette ci-jointe représente 2 fragments de feuilles radicales. 
Dans ce dernier Bunium, le carpophore est fendu jusqu'au 
milieu. Les seules localités connues de cette plante sont les 
Bibans et la montagne voisine du Dréat. 


Daucus Reboudii Cosson, nomen nudum, Batt., Fl. Alg. — 
Excellente espéce peu connue, que j'ai pu étudier cette année à 
Ain-Draham en Tunisie, où elle n'était point signalée et où elle 
est assez répandue dans les foréts de Chénes-Liéges, quoiqu'elle 
y soit aussi ou plus abondante que le D. laserpitioides, peut-être 
parce qu'elle est bien plus recherchée par les troupeaux. L'iné- 
galité des méricarpes signalée dans la Flore de l'Algérie était . 
un fait accidentel. Outre les caractères indiqués, le D. Reboudit ` 
differe du D. laserpitioides par ses ombelles bombées à rayons 
à peu prés égaux, par son odeur d'anis trés prononcée et sur- 
tout par ses achaines bien plus gros, réunis par une commissure 
étroite, à ailes bien plus développées sur les cótes secondaires; 
côtes secondaires latérales ‘s'éloignant de la commissure et 
laissant entre elles un sinus large et profond. La coupe du dia- 


x Pp. BATTANDIER. — CONTRIBUTIONS A LA FLORE ATLANTIQUE. 193 


chaine montre deux pentagones unis par un seul côté, tandis 
que dans le D. laserpitioides elle forme à peu prés un cercle. 


e Le D. laserpitioides, toujours décrit comme glabre, devient 
 llois un peu hispide sur les montagnes, sur le Djebel Bir, par 
|... fXemple. 


ir T. LXII. | (SÉANCES) 13 


Move TURNS: 


194 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1946. , 


Leucanthemum Fontanesi Boissier et Reuter. — Cette année, 
à la suite des pluies insolites de la premiére quinzaine de juin, 
cette plante s'est montrée prés d'Alger. Aussi souvent ligulée 
que discoide.  ' | 


Conyza Naudini Bonnet, Bull. Soc. bot. Fr., 1878, p. 208. — 


Cette plante se répand beaucoup en Algérie et devient tout à 


fait envahissante dans certaines régions de la province de Con- 
stantine, par exemple du Cap Aokas à Ziama et à Taher. 


Anacyclus marocanus J. Ball Spicilegium Flore marocañæ & 
in Journal of Botany, 1873+. 


Planta annua, erecta, heterogama, parce pilosa, ramosa ramis erecto- 
patulis. Folia ambitu oblonga, villosa, bi- vel tripinnatisecta laciniis linea- 
ribus, acutis, mucronatis; inferiora petiolata petiolo dilatato semiam- 
plexicauli, superiora sessilia. Pedunculi apice incrassati, monocephali. 
Capitula magna. Anthodii squamæ imbricatæ, hirsutæ, margine fusco 
cinctæ, exteriores lanceolata, internæ obtusæ. Receptaculi breviter conici 
paleæ membranaceæ, cuneatæ, apice valde dilatato-truncatæ vel subapi- 
culatæ, glabræ, externa; tantum apice pilosulæ. Ligulæ femineæ, magnæ, 
limbo oblongo, apice trilobo, extra purpureæ, intus pallidiores, tubo basi 
compresso ditatato. Flosculi hermaphroditi, flavi, exteriores regulares, 
interiores cum dentibus duabus erectis longioribusque. Achainia obovato- 
cuneata, apice truncata, late marginata margine albo, glanduloso, lobu- 
lato lobulis rotundatis, apice in coronam obsoletam fimbrialo. 


Plante curieuse ayant l'involucre et les ligules de FA: 


Pyrethrum L., le port et les fleurons de l'A. clavatus et des 
achaines de Cyrtolepis. 


Laurentia Michelii DC. var. nova bicolor. — Très belle 
variété à lévre inférieure de la corolle large et pendante, blanche 
avec un liseré bleu et dans la gorge une tache bleue papilleuse 
en forme de trèfle. Sources à Ain-Draham, coexiste avec le type. ' 


Erica cinerea L. — Cette belle Bruyère, jusqu'ici inconnue 
en Algérie, a été trouvée, bien spontanée et assez répandue dans 
les broussailles du Cap Rosa par mon excellent correspondant, 
M. Clavé, qui y était mobilisé. 


1. Je décris sous ce nom un Anacyclus trés curieux du Sud-Ouest du 
Maroc qui m'a été envoyé par M, Gentil et par M. Brives, sans pouvoir 
affirmer son identité absolue avec la plante de J. Ball, trés insuffisam-; 
ment décrite et dont je n'ai pu voir d'échantillon. 


J.-A. BATTANDIER. — CONTRIBUTIONS A LA FLORE ATLANTIQUE. 195 


Verbascum repandum Batt., Fl. Alg., non Willd. — Hybride 
probable du Verbascum atlanticum Batt. et d'un Verbascum 
Blattaria. Port de ce dernier avec beaucoup de poils rameux à 
branches en verticilles superposés dans l'indument des feuilles 
radicales. | 

J'ai de la région de Tlemcen un Verbascum en boutons 
floraux, qui me paraît appartenir à l'espèce V. Thapsus L. 


Sideritis romana L. var. nov. callensis. — La plante de la 
Calle présente les caractères exagérés du S. approximata 
Gussone. 


Ornithogalum amænum species nova. 


Bulbus tunicatus, mediocris a basi globosa in collum cylindricum pro- 
ductus. Scapus robustus, 3-4 dem. altus. Folia 3-4 erecta, linearia, glabra, 
tanaliculata, 4-6 mm. lata scapo subæquilonga. Flores racemosi racemis 
15-20-floris. Bracteæ membranaceæ, amplissimæ, trinerves, basi valde 
dilatatze, apice lanceolatz, pedicellos amplectantes, iisque longiores . 
periponio paulo breviores. Pedicelli robusti, ascendentes, circa 8 mm. 
. longi. Perigonii partitiones oblonga, obtuse, 15-17 mm. longe, 4-5 mm. 

late cum triplici nervo dorsali atrovirente. Filamenta dilatata, sub an- 

theris dorsifixis abrupte contracta, perigonio tertià parte breviora. 

Ovarium ovato-oblongum, obtusum. Stylus linearis staminibus æqui- 

longus. Stigma capitatum. Semina ignota. - 

Région des Beni Abbés à la lisière du Grand Erg, février 
1915, D: Vialatte. Ce magnifique Ornithogale mériterait d’être 
cultivé comme plante ornementale. Il parait se rapprocher de 
, . SU. E » jS , 
l'O. Bungei Boissier, mais par la nervation de ses pièces péri 
Sonales, il mériterait peut-étre de former une section spéciale 
ansı caractérisée : 

Sectio T'rineuron. Flores racemosi, perigonii partitiones medio 

trinerves, nervis parallelis fere contiguis sed distinclissimis, 
alrovirentibus, | 


Allium fuscum Waldst. et Kit.; A. tauricum mihi antea, 
non Kunth. 


Blechnum Spicant Roth. — Ain-Draham, Tunisie, au lieu 
ond Sources, dans un ruisseau profond descendant des 
J'ai encore récolté à Ain-Draham le Trachelium cæruleum, le 
Upleurum procumbens et lé Veronica anagalloides. 


196 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1916. 


Enfin, je signalerai encore dans l'envoi du D” Vialatte, de la 
région des Beni-Abbés un Withania nouveau pour l'Algérie de 
la section Puneeria DC., Prodr. Je n'ai reçu que le pied mâle, 
mais le pied femelle est probablement l'échantillon du Maroc 
étiqueté W. adpressa'spec. nova dans l'herbier Cosson. ` 


Motifs de rejet, pour la Systématique proven- 
cale, du Thymus vulgaris L. variété citrio- 
dorus Heckel; l | í 


- 


PAR M. ALFRED REYNIER. 


Il y a huit ans, dans une lettre adressée à M. le Secrétaire 
général de la Société botanique de France, lue à la séance du 
9 octobre 1908 et insérée en ce Bulletin, tome LV, pp. 315, 516, 
feu E. Heckel annoncait que, pendant ses vacances universitaires 
passées à Thorenc (Alpes-Maritimes), il avait trouvé côte à côte : 

1* Le Thymus vulgaris L. typique, morphologiquement recon- 
naissable aux « rameaux assez développés et peu feuillés », 
duquel les feuilles « exhalaient l'odeur normale et bien connue 
de l'essence de Thym »; 

2° Deux pieds, de la méme espèce, distinguables « par des 
« rameaux plus courts (ce qui rendait la plante ramassée en 
« boule) et par de trés nombreuses feuilles sentant la citron- 
« nelle (Lippia citriodora) ». 

Au sujet de ces deux pieds physiologiquement dignes d'atten- 
tion, divers travaux, entre 1908 et 1914, me détournèrent de 
l'étude qu'il y avait à faire sur le vif pour se rendre compte 
d'une telle modification d'odeur; l'examen consciencieux de ce 
probléme biologique en 1915 et 1916 me permet aujourd'hui la 

mise au point désirable. 


I 


Dans sa lettre, où il se bornait à dire : « deux pieds à odeur 
de la citronnelle », Heckel n'avait pas écrit : « variété cifrio- 
dorus » ; toutefois, il fallait s'attendre à ce qu'un botaniste de 


| oca 


A. REYNIER. —— REJET DU THYMUS. VULGARIS CITRIODORUS. 197 


cabinet interprétàt dans le sens d'une suggestion devant être 
satisfaite l'ultime phrase de la lettre : « L'essence extraite de 
ces feuilles a bien l'odeur de celle du citron », afin de conclure 
àl'existence d'un Thymus vulgaris L. variété citriodorus Heckel! 
Celle complaisance ne manqua pas de se produire du vivant de 
l'ancien professeur de la Faculté des Sciences de Marseille, qui 
donna tacitement un plein assentiment. 

La création de ce citriodorus nouveau pour la Provence 
impliquait, chez les feuilles des deux pieds de Thym de Thorenc, 
une idenlité entre leur odeur de la Citronnelle et celle du Citrus 
Limonium Risso. Or, cette dernière odeur, nullement confon- 
dable, se manifeste à nos nerfs olfactifs par l'impression que 
tout le monde éprouve en pressant entre les doigts le zeste d'un 
afron ou en flairant l'essence qu'en extraient les parfumeurs. 
Mais la pénétrante, piquante, vive et fraiche suavité ressentie 
alors par l'odorat n'est assurément point identique à l'odeur des 
feuilles, si agréable soit-elle, du Lippia citriodora dont parlait 
Heckel. La Verbénacée en question a été.nommée citriodora à 
litre de pure comparaison‘ : son parfum ne rappelle que de fort 
loin celui du zeste du Citrus Limonium. 


. À ma demande : S'ils avaient rencontré, soit en Haute, soit 


"m Basse Provence, un Thymus vulgaris à positive odeur-de 
citron, plusieurs de mes confrères, dont le grand nombre d'her- 
‘risations garantit l'expérience puisée dans le livre instructif 

de la Nature, ont répondu tous négativement; tandis que ces 
amis de la stricte vérité n'auraient pas craint de souscrire à la 
Présence chez nous de très nombreux pieds de Thym surnom- 
mables cétronnelliodorus, si je leur avais posé l'interrogation 
‘une façon plus explicite. Effectivement, quiconque à connais- 
ŝance du Mémoire sur les odeurs publié, par Fée, dans le Bulletin 
te la Société Royale de Botanique de Belgique, ne commettra 
Jmais la moindre confusion entre l'odeur du Citrus Limonium 
- celle. de l « essence de Citronnelle », qui provient de la distil- 
lation, par Jes industriels, du rhizome de l’ Andropogon citratus 
» &£ràminée de l'Inde dite Chiendent-Citronnelle; c'est une 


í E * Les odeurs étant au nombre des sensations simples ne pee 
EU Sindiquent seulement par des termes généraux ou par 


A o A . + 
Temples, » (DE CANDOLLE, Théorie Élémentaire de la Botanique.) 


198 .— SÉANCE DU 43 OCTOBRE 1916. 


huile volatile à odeur fragrante, mais bien plus douce que celle 
du fruit du Citrus Limonium. En Europe, le Melissa offici- 
nalis L., dont le nom populaire Citronnelle date d'une époque 
fort lointaine, était appelé par Jean Bauhin : « Melissa vulgaris 
odore citri »; à propos de cet arome, Garidel, Histoire des 
Plantes qui naissent aux environs d'Aix, dit scrupuleusement : 
«Les Provençaux nomment la Mélisse : Poncirado, à cause 
de son odeur approchant de celle de cette espèce de citron que 
nous appelons ponciro' ». Plus tard, lors de son introduction 
en France, on nomma aussi Citronnelle le Lippia citriodora 
Kunth, à huile volatile rappelant à la fois l'odeur du Melissa 
officinalis et de l’ Andropogon citratus, les trois parfums, chacun 
sui generis, n'étant point, c'est incontestable, aussi pénétrants, 
piquants, vifs et frais que celui du Citrus Limonium. 


Il 


L'an dernier et cette année, je suis parvenu à me rendre 
compte que l'on ne doit pas espérer étre mis sur la voie de la 
rencontre du Thym d'Heckel par la considération empirique de 
« plante chargée de feuilles et ramassée en boule ». Il faut tout 
simplement, aux époques de l'active circulation de la sève, - 
mettre en rapport notre membrane nasale muqueuse sensitive 
avec les jeunes portions de tiges et rameaux d'un Thymus vil- 
garis pris n'importe où, même cultivé en jardin, car c'est de ces 
jeunes portions que s'exhale exclusivement l'odeur citronnellée. 

Il n'y a pas de choix à faire entre Ja variété capitatus Willk. 
et Lnge, chez laquelle les verticilles des feuilles sont presque 
indistincts, et la variété verticillatus des mêmes floristes, cette 
dernière montrant des verticilles séparés par des entrenœuds 
plus ou moins allongés. M. P. Choux, dans le Compte rend" 
d' Excursion botanique à Allauch et Camoins-les- Bains, près de 


1. Garidel vise une variété (mazimus Risso) du Citrus Cedra Gill., cul- 
tivée du côté de Gênes; le fruit du Cédratier a un parfum qui approche 
de celui du Citrus Limonium. Au xvre siècle, les Provençaux savaient De 
pas confondre en une seule les odeurs des différents Citrus; questionné 
au sujet du « Thym à odeur de la Citronnelle Heckel », un paysan d'AX 
aurait répondu qu'il s'agissait du parfum de la Poncirado (Mélisse). 


A. REYNIER. — REJET DU THYMUS VULGARIS CITRIODORUS. 199 


Marseille (voir Bulletin de la Société Linnéenne de Provence, | 
séance du 25 juin 1912), indique un « Thymus vulgaris var. 

verticillatus à odeur de Citronnelle ». A interpréter littéralement 

cette vague indication, on pourrait croire que les jeunes branches 

de la variété capitatus ne possèdent pas une odeur semblable; 

mes observations sur le terrain démontrent, sans le moindre 

doute, que les ramuscules pourvus de l'odeur de Citronnelle ne 
sont nullement propres à telle variété du Thym vulgaire plutót 
qu'à telle autre. ` 

Peu importe encore que, lors de la floraison du TRymus vul- 
garis, nous soyons en présence de plusieurs diversités rele- 
vables chez les organes d'ordre reproductif : a). corolle tantót 
blanche, tantôt rose lilas ou plus foncé, tantôt écarlate (je par- 
lerai, quelque jour, de cette rare et curieuse variation croissant 
àla Valette-du-Var); — b) corolle grande chez les individus her- 
maphrodites protérandriques à étamines exsertes; ou bien petite 
chez les individus gynodioiques à étamines incluses, abortives. 
Les fleurs, notons-le, sont odoriférantes comme les feuilles; leur 
conformation morphologique et leur état sexuel n'influent en 
rien sur le parfum, toujours citronnellé, puisque les pièces flo- 
rales sont d'apparition récente et ont une vie courte en compa- 
raison du dépérissement fort lent des feuilles, qui persistent 
lout l'hiver. : 

Bref, l'unique condition d'existence de l'odeur de la Citron- 
nelle chez n'importe quel pied de Thym vulgaire demeure : jeu- 
nesse des organes. Plus les rameaux seront chargés de feuilles 
récemment nées (et, éventuellement, de fleurs), plus l'odeur 
clronnellée sera aisément percue; c'est pourquoi les sujets 
accentuant leur croissance aérienne depuis le mois de mars, 
après la période hibernale où la racine, issue d'une graine germée 
en automne, a pris son appui hypogé, seront surtout qualifiables 
de Citronnelliodorus. Comme ces pieds de première floraison 
Sont, d'habitude, dépourvus de « rameaux assez développés », 
visibles chez les pieds sénescents, et qu'ils se présentent plus 
9! Moins « ramassés en boule », cela frappa Heckel ne se dou- 
tant point de l'insignifiance de pareils détails morphologiques, 
'asignifiance dévoilée par ma remarque facile à soumettre au 
contrôle : 


200 . SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1916. 


Si, entre mars et juillet, l'on froisse les feuilles, enroulées 
en dessous et coriaces, de vieux sujets de Thymus vulgaris, 
l'odeur se manifeste forte (nidoreuse, comme s'exprime Fée), 
peu agréable, parce que l'huile essentielle contenue dans les 
glandes a subi les intempéries de la saison d'hiver venteuse, 
froide et pluvieuse : ladite odeur est parfois cimicoide (Fée), 
sentant la punaise! Mais, chez les mémes vieux sujets, coexiste 
l'odeur agréable s'exhalant des feuilles des ramuscules récem- 
ment apparus sur vieux bois, laquelle est citronnellée. Ce double 


fait est constatable en plein mois d'aoüt, pourvu que l’on s'élève . 
mu q 


à une certaine altitude. Dans la zone alpestre provençale se 
montrent de jeunes pieds de Thym vulgaire (nés à l'automne 
précédent et fleuris de mars à juillet), desquels les orages qui 
rafraichissent l'atmosphére entretiennent le feuillage à l'état 
tendre et odoriférant : odeur de la Citronnelle. (Aux bas niveaux 
de la zone littorale il en va autrement, à cause des intenses 
chaleurs et de la sécheresse des jours caniculaires qui durcissent 
vite l'épiderme des feuilles et nuisent au parfum des glandes.) 
Vers 1200-1500 mètres sur mer (altitude de Thorenc), la’ circu- 
lation d'une séve bienfaisante pouvait donc encore avoir lieu 
quand Heckel, en aoüt-septembre 1908, observa deux jeunes 
sujets de Thymus vulgaris croissant à côté d'autres à feuillage 
enroulé en dessous et coriace, résultat de la vieillesse; les pieds 
jeunes lui procurèrent l'odeur citronnellée, sans que nous ayons 
à étre surpris de ce phénoméne estival. Nul botaniste au courant 
des divers facteurs du climat de la Provence ne s'étonnera $i, 
dans les endroits secs et chauds, l'on est réduit à rechercher le 
Thym vulgaire citronnelliodorus depuis fin février jusqu'à fin 
juin, période de quatre mois oà notre petit arbrisseau prodigue 


E jeunes feuilles et ses fleurs avant le sommeil du reste de 
année. 


III 


Je prévois une objection : Pourquoi refuser au Thymus vul- 
garis le pouvoir d'exhaler une véritable odeur du fruit de C?irus 
Limonium, puisque le Serpolet, son congénère, présente quel- 
quefois un arome que certains floristes assurent ètre celui du 
« citron »? — Examinons ce cas de parallélisme. 


pm 


MIASROCGAMAC CHER NERONE MEVS SALT 


A. REYNIER. — REJET DU THYMUS VULGARIS CITRIODORUS. 201 


Il y a quatre siècles, avant que Jean et Gaspard Bauhin 
parlassent du « Serpyllum citri odore », Tabernæmontanus, dans 
son Eicones Plantarum [1588], n° 360, avait signalé un « Ser- 
pyllum citratuin ». Modernement, de Candolle, Flore française, 
aconsacré pour le Serpolet une semblable « variété citriodorus » 


. qu'il dit, tome III, p. 960 : « remarquable par son odeur de citron 


ou de Mélisse des jardins »; puis, dans le volume VI, p. 402, 
le consciencieux professeur aux Facultés de Médecine et des 
Sciences de Montpellier, supprimant : « odeur de citron », se 
borne à ceci : « L'odeur de la variété citriodorus approche de 
telle de la Mélisse ». Depuis cet aveu, la routine seule fut cause 
dela perpétuation onomastique de l'épithète citriodorus, abso- 
lument exagérative : car il est incontestable que les essences 
extraites du Serpolet et de la Mélisse n'ont jamais eu l'odeur, 
répétons-le : pénétrante, piquante, vive et fraiche du zeste du 
Citrus Limonium; par rigoureuse exactitude, il eût fallu écrire : 
titronnelliodorus, sinon melissiodorus. 

Les mémes variations de parfum se produisent chez les Thymus 
Serpyllum et Thymus vulgaris; Lloyd, Flore de l'Ouest, dit 
que parfois des pieds de Serpolet ont une « odeur forte, désa- 
8réable » (probablement aux feuilles de tiges datant de l'année 
Précédente, comme chez le Thymus vulgaris àgé) ; et Jean Bauhin, 


dont l'odorat était subtil, désignait certaine variation à feuilles 


étroites par le vocable suivant qui n'annonce guère une odeur 
délectable : « Serpyllum odore Juglandis ». 
IV 


Au cas où l'on voudrait ergoter sur l'emploi orthodoxe ou 
tétérodoxe du qualificatif citriodorus et qu'on lui attribuât 
* Signification d'odeur d'un Citre* quelconque et non expres- 


t. Citre, en latin Citrus, étant le nom d'un genre qui comprend le 


, R*Upe des Orangers et le groupe des Citronniers (plusieurs espèces), les 


hassas ont à tort, comme l'observe judicieusement Seringe, Flore y 
Mae cum du Droguiste et de l'Herboriste, remplacé par le mot phi x 
kei antérieur : limone, des Italiens. Effectivement, il n'y yos 
ne n pour qu'une orange, un cédrat, une bergamote (fruits ge 
m Portassent pas également le nom de citron. Le mot limon, exc m 
ke lar appliqué au fruit du Citrus Limonium, conviendrait bien mieux cans 

a Scientifique français. 


202. SÉANCE.DU 13 OCTOBRE 1916. 


sément le sens d'odeur du Citrus Limonium, il deviendrait 
impossible de donner aux botanistes une idée claire du parfum 
de telle variété ou sous-variété de Thymus Serpyllum, puisqu'il 
y a des différences appréciables d'odeur entre : 1° Citrus Limo- 
nium Risso, 2° Citrus Cedra Gillesio, 3° Citrus Limetta Risso, 
duquel la race la plus connue est le Bergamotier. Sans doute, 
les essences de ces Aurantiacées proviennent de trois Citres qu 
rentrent dans une unique espèce, au sens très large : Citrus medica 
Linné; cependant, l'obligation de préciser exige que l'expres- 
sion « odeur de citron » soit réservée pour l'huile volatile 
que contient l'écorce du fruit du Citrus Limonium, à l'exclusion 
des deux autres Citres ci-dessus. Au cas où, par citriodorus, 
on voudrait arbitrairement parler de n'importe quel parfum des 
Citres du groupe Citrus medica, il n'y aurait plus moyen de 
faire les distinctions crues utiles par les classificateurs de l'École 
analytique. Comment légitimerait-on la séparation de deux Ser- 
polets dont l’un x pour caractère, selon de Candolle, l'odeur 
de la Mélisse et l'autre se signale, d'aprés M. Rouy, Flore de 
France, par l'odeur de la Bergamote? Logiquement, on ne sau- 
rait parler d'odeur propre au fruit du Limettier-Bergamotier, 
si une plante sentant la Mélisse était appelée pareillement 
« variété citriodorus DC. ». Les multiplicateurs modernes de 
variétés ont pressenti la confusion inévitable dans ce cas; c'est 
pourquoi ils ont supprimé ladite « variété citriodorus DC. » et 
admis en remplacement trois Serpolets (étiquetés comme il suit 
en mon herbier) : 4° Thymus Serpyllum L. var. angustifolius 
(Pers.) Mut.; 2° Thymus Serpyllum var. angustifolius sous- 
variété linearifolius (Wimm. et Grab. pro varietate) qui englobe 
le Thymus dolomiticus Coste; 3° Thymus Serpyllum var. angus- 
lifolius sous-variété empetroides (Wimm. et Grab. pro varietate) 
englobant les Thymus nervosus Gay, Thymus gratissimus Duf. et 
Thymus Serpyllum var. confertus Gr. et Godr. Aucun de ces 
trois Serpolets, que de Candolle aurait qualifiés « citriodorus ?; 
ne possède le parfum du Citrus Limonium! Je les ai récoltés, 
tour à tour, à Marseille, aux Pennes, à Aix et les ai reconnus 
doués d'une odeur de Citronnelle bien moins prononcée que 
celle du Thymus vulgaris. Cette diminution de parfum tient à ce 
que le Serpolet se montre, partout et toujours, peu odoriférant 


A. REYNIER. —— REJET DU THYMUS VULGARIS CITRIODORUS. 203 


par comparaison avec le Thym vulgaire; de Candolle nous en 
fournit la preuve suivante (qui ne permet point de parler d'un 
Serpolet « trés odorant » [l'odeur de « citron » est tenue sous 
silence!], expression de Loret et Barrandon, Flore de Montpel- 
lier) : « A Prades, prés de Montpellier — lisons-nous dans la 


` Flore française, 6° vol., p. 402 — les paysans recueillent la 


variété citriodorus pour en faire l'essence de Serpolet. Le 
Satureia montana y sert au même usage ». Assurément, on ne 
frauderait pas, dans l'Hérault, l'essence de Serpolet par un 
mélange de celle du Satureia montana (Labiée à huile volatile. 
forte), si l'odeur de la variété citriodorus DC., laquelle est fai-- 
blement citronnellée, n'avait pas grand besoin d'être corsée! 


V 


Reste à tenir compte d'uné question de principe pour la 
nomenclature. Peut-on se servir d'un qualificatif traduisant 
l'odeur de la plante? Dans son Philosophia Botanica, Linné se 
prononce contre, sans ambages : « Odor speciem nunquam clare 
distinguit ». — « Variat omnium facillimè odor ». — « Olfactus 


obscurus maximè inter sensus ». — « Odores limites determinatos 


non admittunt, nec definiri possunt ». — Conclusion catégorique 
du Maitre : « Erronea nomina specifica meritò proclamamus ea 
omnia qua pro differentià olfactum admittunt ». Et Linné ins- 
‘rit, parmi ses exemples de qualificatifs à rejeter, précisément : 
Ceri odore y! 

On ne peut que juger raisonnables ćes arguments du grand 


M s . x , . f od , 
; Suédois; en conséquence, nul botaniste à l'esprit pondéré n osera, 


à l'avenir, espérons-le, ressusciter l’ « espèce » Thymus citrio- 
dorus. Pers., qui, au siècle dernier, fut établie pour mettre en 
relief le Serpolet de Prades dont de Candolle avait imprudem- 
ment estimé en ces termes la valeur systématique : « Cette 
Variété citriodorus pourrait bien former une espèce distincte ». 

Oret et Barrandon, qui avaient vu vivant ce Serpolet à Prades 
méme, l'appellent, ap. Cit. : « variété angustifolius (Pers.) »; 
certes, l'identification au vulgaire angustifolius est un coup 
mortel sous lequel succombe la « variété citriodorus » ridicu- 


204 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1916. 


lement tenue encore pour maintenable par quelques retarda- 
taires! 

Il convient d'éliminer, en méme temps que citriodorus, le 
qualificatif « subcitratus » que Schreber adopta comme dési- 
gnation d'un Serpolet à odeur aromatique ni plus ni moins 
prononcée que celle des susdites sous-variétés linearifolius 
et empetroides. Subcitratus, reconnaissons-le, avait pourtant le 
mérite d'amoindrir l'affirmation inexacte que les Serpolets dits 
« eitriodorus » exhalent l'odeur véritable du citron. 

Quant à citronelliodorus, il est presque superflu d'ajouter 
que je me suis servi de ce mot comme d'un terme comparatif 
pour fournir, dans la présente Note, les raisons du rejet de la 
« variété citriodorus Heckel » constituée par le Thym vulgaire 
exhalant le parfum de la Citronnelle quand il est jeune, mais 


entièrement privé, à tout âge, de l'odeur réelle du Citrus 
Limonium. | 


Des observations sont présentées au sujet de cette Note 


par MM. Giraudias, Danguy, Dangeard, J: Laurent, Dumée 
et F. Camus. 


M. Dumée fait la communication suivante : 


Une nouvelle station du Pirola maculata 
dans les environs de Paris; 


PAR M. DUMÉE. 


En juillet 1916, au cours d'une excursion mycologique dans 
la forét de Fontainebleau, en compagnie de MM. Decluy et 
Debaire, nous avons eu la bonne fortune de trouver une nou- 
velle station de cette rare plante, qui n'était connue qu'aux 
environs de Bois-le-Roi. 

Cette station, qui est, du reste, fort peu importante, à été 
repérée avec soin, et un schéma de son emplacement exact à 
été remis à notre collégue, M. Jeanpert, qui s'occupe avec tant 


RP T NE 


M. DUMÉE. — PIROLA MACULATA ET UMBELLATA. . 205 


de zèle de la flore parisienne. Tout ce que nous pouvons dire, 
.Cest que cette station se trouve non loin de la Croix-de- 


Toulouse. : 

En outre, nous avons eu la curiosité de visiter, cette année, 
les localités connues du Pirola umbellata pour nous rendre 
compte de leur état de végétation. . 

À Nemours, oü l'on craignait un moment de voir disparaitre 
la plante; nous avons pu constater avec notre collégue, M. Hibon, 
quil n'y avait pas à craindre une telle éventualité; la colonie 
est prospère, pas trés étendue peut-être, mais en bon état de 
fructification, avec tendance à gagner du terrain. ` 

La seconde localité que nous avons visitée, est celle du 


Tocher Bouligny, ainsi appelée parce que c'est le lieudit le plus 


rapproché. La station est plus importante et semble devoir 
s'étendre; il y avait quand nous y sommes allés de nombreuses 
ombelles fructiféres. 

Mais sans contredit la plus belle et la plus importante station 
est bien celle des Sablons, qui comporte un emplacement consi- 
dérable complètement garni de la plante. 

Là, on constate manifestement que la plante se ressème, par 
les nombreuses touffes isolées que l'on trouve dans le voisinage. 
N y avait, quand nous y sommes allés, des centaines et des cen- 
taines de hampes florales, et la plante formait comme un gazon 
du plus bel effet. ; 

Désirant implanter cette plante plus prés de Paris, nous en 


avons transporté quelques pieds dans la forêt de Sénart où se 


trouvent déjà les Pirola rotundifolia et minor. Cette transplan- 


lation faite depuis quelques mois parait en bonne voie, s! nous 


en Jugeons par une visite faite récemment. 


Sur la demande de M. le Président, M. Dumée résume , 
Sommairement la communication par lui faite à la Société 
Mycologique, sur la toxicité des Entoloma lividum el 
sinuatum . 

M. Dumée expose tout d'abord que ces deux espéces 
nen font qu'une en réalité, et que les caractères sur les- 
quels on s'appuie pour les différencier sont absolument 


206 SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1916. 


illusoires; comme l'une d'elles est donnée comme comes- 
tible, M. Dumée a tenu à les expérimenter. 

Bien qu'il n'ait absorbé que 40 grammes du Champignon 
récolté par lui dans la forét de Rambouillet, il a été assez 
fortement indisposé, pour être obligé de tenir le lit pendant 
prés de vingt-quatre heures. Les principaux phénomènes 
qu'il a ressentis sont des vomissements fréquents pendant 
douze heures, une diarrhée intense et des crampes dans les 
membres. M. Dumée, qui, pendant ce temps a conservé sa 
complete lucidité d'esprit, n'a observé aucun symptóme du 
côté du cœur. Il compare l'effet de ce Champignon à un trés 
violent éméto-catarthique : c'est, du reste, ce que Quélet 
avait déjà remarqué, lorsqu'il avait, à son insu, consommé 
ce Champignon, qu'il appela depuis le Perfide. 

M. le Président pense que ces quelques lignes permet- - 
tront peut-être à certains de nos collègues de province de 
mettre en garde des mycophages inexpérimentés; càr. 
dit-il, ce Champignon n'est pas trés rare dans certaines 
régions et, à Angers notamment, il est quelquefois apporté. 
sur le marché où, du reste, l'inspecteur ordonne sa des- 
truction. 


LI 


SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916 


PRÉSIDENCE DE M. DUMÉE. 


M. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 


verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


Par suite de la présentation faite à la dernière séance, 
M. le Président proclame membre de la Société. 

M. Kesrver (Paul), villa Montmorency, avenue des .Til- 

leuls, n° 3, à Paris, XVI’, présenté 

par MM. Ph. de Vilmorin et Dangeard. 


M. le Président annonce ensuite une nouvelle présen- 
lalion. 


M. le professeur Lecomte fait une série de remarques 
sur l'utilisation des inflorescences de Typha comme succé- 
danées du coton. Il combat les conclusions récentes d'un 
grand quotidien sur cette question. M. Bois fait remarquer 
les difficultés qu'entrainerait la culture du Typha. 


M. Hibon fait la communication suivante : > 


Additions à la florule de Saint-Tropez (/ar); 


PAR M. G. HIBON.. 


La région de Saint-Tropez a fait l'objet d'une étude appro- 
ondie de la part de notre ancien confrère, Gustave Camus et 
de sa fille, M'"* A. Camus. Leur Florule de Saint-Tropez constitue 
e lravail phytogéographique précieux et un guide éminemment 
utile pour le botanistè herborisant. Toutefois, malgré le soin 
Apporté aux travaux de cette nature, il reste toujours plus ou 


208 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


moins à glaner. C'est ainsi que pendant plusieurs séjours à 
Saint-Tropez, en 1915 et 1916, il m'a été donné de découvrir, | 
d'une part, quelques plantes non signalées dans le travail dont 
il s'agit et, d'autre part, quelques stations nouvelles de plantes 
déjà signalées. 

Dans l'un et l'autre cas les stations indiquées ne figurent pas 
dans le Catalogue des plantes vasculaires du Var, de Albert et 
Jahandiez. 


I. — PLANTES NON SIGNALÉES. 
Dianthus velutinus Guss. var. ' uniflorus Rouy. — Terrains 
vagues près de la gare de La Foux. 
Geranium dissectum L. — Saint-Tropez. 
Pirus amygdaliformis Villars. — Assez commun le long des 
routes et dans les terrains vagues. 
Conyza ambigua DC. — Très commun dans les décombres 


et dans les terrains en friche- | 
Satureia montana L. — Vieux fort de La Garde Freinet. 


Atriplex littoralis L. — Décombres à la sortie dé Saint- 
Tropez, sur la route.de La Foux. 

Juniperus phenicea L. — Rochers du cap Camarat. 

Tulipa sylvestris L. — Abondant dans un ravin entre le 
phare de Camarat et le poste de douane. 

Zostera marina L. — La Bouillabaisse, les Canoubiers. 

Crypsis aculeata Ait. — Trés abondant en aoùt 1915 sur la 


vase desséchée de l'étang des Salins. Je n'en ai pas retrouvé un 
seul pied à la même époque en 1916 !. 


Sporobolus pungens Kunth. — Très commun dans tous les 
sables maritimes. 

Panicum repens L. — Sables humides à Cavalaire, prés de la 
plage. 


A ces plantes dont l'indigénat ne fait aucun doute, je crois - 


devoir ajouter quelques plantes introduites ou plus ou moins 
naturalisées : 


Gazania splendens Lindl. — Composée originaire du Cap» 


1. J'ai de nouveau constaté sa présence en 1917 (Note ajoutée pendant 
l'impression). + 


G. HIBON: — ADDITIONS A LA FLORULE DE SAINT-TROPEZ. 209 


abondamment naturalisée sous les Pins dans les sables mari- 
limes prés du Pinet. Il y eut jadis à cet endroit un jardin dont 
il subsiste quelgues plantations de divers Eucalyptus et Acacia. 

Le Gazania splendens y croit vigoureusement en compagnie 
de plusieurs espèces de Mesembryanthemum et a une tendance 
à se propager. , | 

Fedia Cornucopiæ Gaertn. — Saint-Tropez, sur les bords d'un 
petit ravin descendant à la plage de Granier. 

Convolvulus tricolor L. — Près d'une ferme entre Bellevue 
et Sainte-Anne. 

Ambrosia artemisiefolia L. — Cavalaire, abondant sur le 
“bord d'un chemin près d'une petite ferme située à l'extrémilé de 
la plage. Découverte pour la première fois en France en 1875, 
cette plante, d'origine nord-américaine, a été depuis lors signalée 
dans de nombreux départements. Elle n'est pas mentionnée dans 
le Catalogue des plantes vasculaires du Var de Albert et Jahan- 
diez. Elle parait donc nouvelle pour le département. 
. Pennisetum longistylum Hochst. — Cette belle Graminée 
d'Abyssinie a déjà été trouvée dans le Var à Fréjus, à Hyères, à 
Carqueiranne. J'en ai découvert une abondante station à Saint- 
Tropez dans un sentier d'ailleurs trés peu fréquenté qui, entre * 
des murs clóturant des vignobles, descend de la direction de 
Sainte-Anne pour aboutir sur la grande route non loin de la 
Gendarmerie. 


II. — STATIONS NOUVELLES. 

Silene nicæensis All. — Sables maritimes aux Salins. 

Genista candicans L. — Bois du cap Camarat. 

lupinus hirsutus L. — Maquis au cap Camarat. 

Anthyllis Barba-Jovis L. — Très abondant entre le poste des 
9uanes de Camarat et le phare. ` 

lorycnopsis Gerardi Boiss. — Bellevue et pentes inférieures 
* Bestagne, - 

Ammi majus L. — Saint-Tropez, route de Bellevue et 
Maud, terrains vagues près de l'église. 

Senecio Cineraria DC. — Cap Cavalaire. 

ter acris L. — Bestagne; col du Vignon près La Garde 
‘renet, 


T. LXit. (SÉANCES) 14 


210 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


à ` 


Lysimachia vulgaris L. — Saint-Tropez, rochers maritimes 
humides près de la plage de Granier. 
Lippia nodiflora Rich. — Près du cimetière de Saint-Tropez. 


Plumbago europæa L. — Saint-Tropez; environs du clos Saint- 
Pierre; Gassin. 

Euphorbia pubescens Desf. — Petite prairie saumâtre à 
l extrémité dela plage de Cavalaire. 

Castanea sativa Mill. — Le Châtaignier est trés commun 
dans les parlies élevées de la chaine des Maures et les marrons 
du Luc sont renommés. On prétend méme que les marrons dit 
de Lyon proviennent de cette région. Une châtaigneraie com- 
posée d'arbres magnifiques s'étend aux environs de La Garde 
Freinet. Dans les environs immédiats de Saint-Tropez, c'est-à- 
dire non loin de la mer et à faible altitude; les auteurs de la 
Florule de Saint-Tropez notent qu'il « descend jusque dans la 
plaine. Gassin, Cogolin, altitude 30 mètres ». J'en ai trouvé de 
très vieux et très gros exemplaires sur la colline de Bestagne, à 
une altitude un peu supérieure. | 

Corylus Avellana L. — Notre Noiselier, si commun dans la 
plus grande partie de la France, est trés rare aux environs de 
Saint-Tropez. J'en ai découvert quelques beaux exemplaires 
dans un ravin sur les pentes Est de la colline de Bestagne. Je 
ne l'ai observé que deux ou trois fois planté dans les jardins. 

Piptatherum multiflorum P. B. — Cette belle Graminée est 
beaucoup plus commune que ne permettraient de le croire les 
quelques stations signalées par notre ancien confrère. On la 
rencontre à peu prés partout dans les terrains vagues et les 
décombres, au voisinage des agglomérations, et je ne serais pas 


étonné qu'on la trouve à peu prés dans tous les villages de la 
région. 


A l’occasion de cette communication MM. F. Camus, 
Giraudias et Danguy font des remarques relatives à l'époque 
de la floraison du Cailuna vulgaris. 


M. Vincens fait une communication sur un nouveau 
Verticillium. 


F. VINCENS. — VERTICILLIUM BEAUVERIOIDES. 211 


Verticillium beauverioides nov. sp. 


PAR M. F. VINCENS. 


Le genre: Beauveria a été créé en 1911 par M. Vuillemin' 
pour le Champignon de la Muscardine du ver à soie, Cham- 
pignon longtemps connu sous le nom de Botrytis Bassiana Bal- 
samo et qui ne pouvait certainement être maintenu dans le 
genre Botrytis. Déjà, le méme auteur? l'avait sorti de ce genre 
pour en faire un Spicaria sous le nom de Sypicaria Bassiana. 
Cette- assimilation paraissait justifiée par les observations de 
Delacroix? qui, étudiant comparativement des entomophytes 
confondus dans le genre Botrytis : B. tenella, Bassiana, Acri- 
diorum, constata chez ces trois espéces la naissance des spores 
en chaines au sommet de conidiophores; ce mode de naissance 
des spores caractérise le genre Spicaria dans la famille des 


sante étude de M. Beauverie * sur une muscardine rouge du ver 
à soie, dont le parasite forme ses spores suivant un mode sym- 
podial qui fut retrouvé par le méme auteur chez le B. Bassiana, 
à côté duquel il plaça sa nouvelle espèce sous le nom provi- 
sore de Botrytis effusa. Les faits ont été contrôlés par 
M. Vuillemin et revus depuis par divers auteurs. 

À sa naissance, le nouveau genre renfermait avec certitude 
deux espèces : Beauveria Dassiana (Balsamo) Vuillemin et 
B. effusa (Beauverie) Vuillemin. En 1914, M. Picard* y faisait 


t. VurLLeMIN (P.), Beauveria, nouveau genre de Verticilliacées. Bull. Soc. 
* de France, LIX, 1912, pp- 34 et suiv. ; 
:  UILLEMIN (P.), Les Conidiosporées, Bull. Soc. Sc. de Nancy, 3° série, 
XI, 1910. | 
"s DELACROIX, Observations sur quelques formes de Botrytis parasites des 
gu Bull. Soc. Mycol. de France, t. IX, 1893, p. 177-184. 
missi EAUVERIE (J.), Sur une muscardine du ver à soie. Rapport de Ja Com- 
am administrative du Laboratoire d'Études de la soie de Lyon, t. XIV, 


5 PICARD (N.), Les champignons parasites des insectes. Annales de l École 


Nationale d 


Verticilliacées. 

Là création du genre Beauveria a été amenée par une intéres- 
Agriculture de Montpellier, 1914. 

] 


212 . SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


rentrer, sous le nom de B. densa (Link) Picard, l'ancien Sporo- 
trichum densum Link, dont j'ai déjà conté les vicissitudes, à 
propos d'une quatrième et nouvelle espèce du méme genre : 
le Beauveria Peteloti sp. mihi !. | 

J'ai rencontré récemment, sur des Champignons supérieurs, 
une moisissure qui, de prime abord, semblerait devoir être 


"- 


aussi rattachée au genre Beauveria et qui présente cependant ` 


des affinités beaucoup plus marquées avec les diverses espéces 
du genre Verticillium qu'avec les Champignons des muscardines. 

Cette moisissure est apparue au laboratoire de Cryptogamie 
du Muséum d'Histoire naturelle sur diverses espéces du genre 
Russula et sur un Collybia maintenus quelques jours dans une 
atmosphère humide; elle était particulièrement fréquente et 
abondante sur Russula nigricans?. Elle forme un enduit blanc 
d'aspect pulvérulent, dà à un gazon de conidiophores très fer- 
tiles, dressés sur un mycélium rare à travers lequel le subs- 
tratum reste visible. Elle se cultive bien sur divers milieux 


usuels de culture (carotte cuite, pomme de terre, milieu Sabou- 


raud), sur lesquels, comme sur son milieu d'origine, le mycélium 
reste relativement rare tandis que les fructifications abondent. 


Les conidiophores sont constitués par un axe dressé, de. 


3 à 3,5 u de diamètre moyen, le long duquel s'étagent, à des 
intervalles relativement réguliers de 20 à 30 u, cinq à six verti- 


cilles de rameaux fertiles formant avec lui des angles très 


ouverts (fig. 1). Chaque rameau fertile a la forme d'une alène 
très allongée, dont la longueur totale est de 20 à 30 y et dont 
le diamètre, qui est de 2 à 3 u à la base, diminue progressi- 
vement jusqu'au voisinage du sommet, oü le rameau devient 
le plus souvent trés gréle, avant de se résoudre en un complexe 
de menus stérigmates dont le mode de groupement ne peut'se 
comprendre que si l'on en recherche l'origine par l'examen des 
sommets ayant à peine fructifié. 


1. VINCENS (F.), Beauveria Peteloti nov. sp. Isaria polymorphe parasite 
des Hyménoptères dans l'Amérique tropicale. Bull. Soc. bot. de France 
LXII, 1915, p. 132. 

2. Depuis le dépôt de cette Note j'ai retrouvé la méme moisissure végé- 


tant sur les fructifications d'un Ceratostoma, sur rondins de Bouleau 8U 
bois de Meudon.  !| 


j 
MAT 


F. VINCENS. — VERTICILLIUM  BEAUVERIOIDES. 213 


Fig, 4, — Fructifications conidiennes du Verticillium beauverioides. 


244 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


Aprés qu'une conidie s'est formée à l'extrémité d'un rameau 
fertile (/, fig, 1) cette extrémité devient incapable d'en fournir 
une nouvelle. Un bourgeon se forme un peu au-dessous d'elle 
et donne naissance à un rameau gréle et court dont le sommet 
se renfle en une nouvelle conidie (j, k) et qui, tendant à se 
meltre dans le prolongement de l'axe, rejette latéralement la 
portion de stérigmate sur laquelle s'était formée la conidie pré- 
cédente; puis, à son tour, ce rameau donne naissance au-dessous 
de son sommet à un nouveau rameau fertile, court et gréle 
comme lui, et par lequel il sera également légèrement dévié (0). 
Plusieurs spores naissant successivement selon le méme pro- 
cédé, il se forme une série de stérigmates étagés le long d'un 
axe onduleux, dont les plus âgés occupent la base (n, q, d, etc.). 
Si les stérigmates successifs naissent sur une méme génératrice, 
leur ensemble forme une cyme scorpioide (m, l, d). S'ils naissent 
alternativement sur deux génératrices opposées, l'axe devient 
plus ou moins zigzaguant, avec un stérigmate inséré extérieur 
rement au sommet de chaque angle (o, n). Ce sont là des dis- 
positions qui rappellent étroitement les formations sy mpodiques 
des Beauveria (y, fig. 2). Cependant, les formations aussi 
simples ne sont pas les plus fréquentes; les stérigmates 
successifs peuvent naître sur des génératrices quelconques, 
l'axe devenant alors irrégulièrement flexueux. Souvent, tandis 
que de nouveaux stérigmales naissent sur le stérigmate le plus 
jeune, d'autres apparaissent sur des stérigmates déjà àgés qui 
deviennent ainsi le point de départ de nouveanx sympodes 
(4 et v, fig. 1). Fréquemment, tandis que de nouveaux stérig- 
mates se forment, l'axe ne s'allonge pas sensiblement et les 
stérigmates se trouvent ainsi plus ou moins étroitement groupés 
au sommet hypertrophié du rameau (c, g, e). Ces diverses dis- 
positions peuvent se combiner de diverses manières de facon à 
constituer des groupements extrémement complexes dérivant 
cependant de formations sympodiales. 

C'est par ces formations que la moisissure des Russules se 
rapproche des Beauveria, parmi lesquels on la classerait si l'on 
donnait au sympode une valeur prépondérante comme carat- 
tère générique. Elle doit être placée-dans le genre. Verticillium 
si l'on accorde une plus grande valeur à la forme et à la dispo- 


F. VINCENS. — VERTICILLIUM BEAUVERIOIDES. 215 


sition des rameaux fertiles, qui impriment aux sporophores 
des diverses espèces du genre Verticillium une physionomie que 
nont point les Champignons des Muscardines appartenant aü 
genre Beauveria. | 

Il me: parait y avoir des raisons sérieuses pour n'attacher 


Fig. 2 Q ife "erticilliu. "icinum (d’après 
v # — Quelques sympodes conidifères : v. Verticillium agarict r 

Tulasne) ; w. Mycomalus bémbusianus (d'après Müller); x. Botrytis (Beauver ia) 
- Bassiana (d'après de Bary ; y. Beauveria effusa (d'apres Vuillemin). 


Qu'une faible valeur au sympode comme caractere générique, 
On en trouve en effet l'amorce chez un Verticillium indiscutable : 
le Verticillium agaricinum (Link) Corda, qui porte au sommet - 
ès rameaux fertiles plusieurs conidies non agrégées par un 
mucilage, J'ai suivi la formation des spores chez cette espèce. 


. 246 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


Une conidie s'étant formée au sommet d'un rameau, une nou 
velle conidie apparait un peu au-dessous d'elle, qui, tendant à 
se mettre dans le prolongement de l'axe, la dévie légèrement; 
il ne se forme pas nettement de pédoncule spécial pour chaque 
conidie, cependant, après sa chute, chacune d'elles laisse une 
légère saillie au point où elle était insérée. On ne rencontre 
généralement que deux à trois conidies au sommet d'un, méme 
rameau, mais il peut en naitre successivement jusqu'à quatre. 
et cinq. Après leur chute, le sommet du rameau se montre 
dilaté en une petite téte irrégulière comparable par son origine - 
au pseudo-capitule de la moisissure des Russules. Le fait n'est 
d'ailleurs pas nouveau; cela ressort nettement de l'examen des 
figures données par Tulasne ‘ à propos dela forme conidienne de 
l'Hypomyces ochraceus Pers. qui n'est autre que le Verticillium 
agaricinum de Corda (u, fig. 2). 

En 1884 de Bary?, opposant chez les Champignons le mode 
de formation sympodial des conidies au mode de formation en 
chaines, donnait, d'aprés Tulasne, le V. agaricinum comme 
. exemple*. Il citait en méme temps d’autres exemples, parmi 
lesquels le Botrytis Bassiana Balsamo, ce qui peut paraitre 
curieux à ceux qui connaissent l'histoire du genre Beauveria. 
De Bary décrit avec précision la formation du sympode et 
donne à l'appui de sa description des figures de fructifications 
de B. Bassiana (x, fig. 2), qui ne sont d'ailleurs qu'une repro- 
duction partielle de celles, trés nettes, qu'il avait déjà données 
en 1867 *, à la suite d'un texte où il signalait la formation d'un 
stérigmate en zig-zag par suite de la naissance de chaque 
conidie au-dessous de la conidie précédente qu'elle rejette laté- 
ralement en méme temps qu'une partie du filament fructifère 
au sommet duquel est elle insérée. 

Il me parait intéressant de signaler encore que des formations 
 sympodiales ont été également décrites-avec précision e! 


1. TULASNE (L. R. C.), Selecta Fungorum Carpologia, t. MI, pl. Vill, 
fig. 4. 

2. DE Banv, Morphologie und Biologie der Pilze, Leipzig, 1884, p. 69. 

3. Loc. cit., p. 70, en note. 


&. DE BaRv, Zur Kenntniss insectentüdtender Pilze, Bot. Zeit., 1867, fig. 3 
taf. I. 


L. DE VERGNES. — POLYSTICHUM ÆMULUM DANS LES PYRÉNÉES. 217 


figurées en 1901 par Moller' pour un curieux Champignon du 
Brésil : le Mycomalus bambusinus Müller (w, fig. 2). : 

ll est probable que ce mode de naissance des spores est 
assez répandu chez les Champignons, méme en dehors de la 
famille des Verticilliacées chez lesquelles il est sans doute la 
règle pour les Euverticilliacées à spores multiples telles que 
Verticillium eximium Berk., V. quaternellum Grov., V. albo- 
atrum Reinke et Berthold, V. heterocladum Penz. 


Verticillium beauverioides nov. sp. 


Gæspes albus. Mycelium rarum, inordinate effusum, septatum, 2-3 p 
diametiens. Conidiophora numerosa, stricta, 100-150 u longa, 3-3,5 u 
crassa. Rami fertiles 5-6 in verticillos approximati, quoque verticillo ab 
altero 20-30 y distante ; hi rami 20-25 u longi, ad basim 2-3 u crassi, sensim 
allenuati usque ad summum, cymam aut capitulum plus minusve mul- 
vans Sterigmatum brevium gerens. Conidia ovali-elongata, 6-10 X< 2-3 u, 

yalina. 


Supra Agaricineas. - 


M. F. Camus lit ou analyse les deux communications 
suivantes : | 


Le Polystichum æmulum (SWw.) 
dans les Basses-Pyrénées; ~ 


PAR M. Lours pe VERGNES. 


Le Polystichum æmulum Sw. (sub. Aspidium) ou Nephrodium 

fenisecii Lowe a une aire d'expansion strictement limitée aux 
régions les plus occidentales de l’ancien continent : îles Britan- 
‘ques, presqu'iles du Cotentin et de l'Armorique, Espagne 
occidentale et iles Atlantiques. 
- Cette jolie Fougère n'avait pas été signalée, à notre connais- 
sance du moins, dans les Basses-Pyrénées; mais son existence 
lans le pays basque, dont la flore présente tant d'analogies avec 
‘elle de la Bretagne, était bien vraisemblable. 

À la fin de décembre 1911, puis tout récemment, le 14 octo- 


i MOULER (A.), Phycomyceten und Ascomyceten Untersuchungen aus Brasi - 
lena, 1901, p. 462 et fig. 60, pl. IV. : 


A8 : SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1946. 


bre 1916, nous avons rencontré plusieurs touffes de cette plante 
sur un espace assez restreint, prés du village de Bidarray 
(Bassės-Pyrénées), dans le ravin d'un ruisselet tributaire du ru 
de Bastan. Tout à cóté viennent, sur des rochers plus ou moins 
inondés, Hymenophyllum tunbridgense et Trichomanes radicans, 
ce dernier en trés petite quantité‘. : 

Le Polystichum æmulum existe sans doute en d'autres points 
de cette région, peu fréquentée des botanistes, mais le temps 
nous a manqué pour en faire une exploration plus approfondie. 

Il ne nous parait.pas nécessaire de donner de cette espèce une. 
diagnose complete, car elle est fort bien décrite dans plusieurs 
ouvrages qui sont entre les mains de tous les botanistes, notam- 
ment dans la Flore de France de M. Rouy (t. XIV, p. 443); 
nous nous bornons à rappeler quelques-uns de ses caractères. 

Sur le vif, elle attire l'attention, de loin, par son limbe 
ondulé, relevé sur les bords, qui lui donne un aspect si particu- 
‘ lier et si élégant. Ce caractère disparait sur le sec, mais on dis- 
lingue encore trés aisément cette espèce du Polystichum spnu- 
losum, dont elle est voisine, par son long pétiole à écailles sou- 
vent laciniées, par son limbe à pourtour triangulaire, par ses 
pinnules distinctes presque jusqu'au sommet du limbe et des 
segments, par ses sores abondamment développés dés la base 
du limbe, tandis que, dans le P. spinulosum, la paire inférieure 
de segments primaires porte en général peu ou point de sores: 
et enfin par les glandes arrondies, en forme de boutons, qu! 
bordent l'indusium. Notre confrère, M. le D" F. Camus, & 
depuis longtemps déjà, attiré l'attention sur ce dernier caractère 
(voir Bull. Soc. bot. Fr., 1902). 

Terminons cette courle Note par une remarque de linguis- 
tique. Le nom spécifique de Lowe, fœnisecii, est évidemment 
dérivé des mots fænum foin et secare couper, allusion à l'odeur 
de la plante, qui rappelle celle du foin coupé. Pline appelle 
fenisecia le foin coupé, la récolte de foin. Il faut donc .ortho- 
graphier fœnisecii, et non Fænisecii, comme on l'écrit souvent’. 


1. Nous n'avons pas vu l’Hymenophyllum Wilsoni dans les Basses 
Pyrénées, mais nous ne serions nullement surpris qu'il s'y trouvât. 


2. Nous avons remis à l'herbier Cosson, au Muséum, un spécimen du 
Polystichum æmulum de Bidarray. 


M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 219 


Troisième voyage botanique dans l'ile de Crète 


PAR M. MICHEL GANDOGER. 


-> 


L'entourage et les amis me disaient : « Ce nouveau voyage 
en Crète est plus qu'audacieux. Peut-être n'en reviendrez-vous 

pas? — J'en suis revenu et ne suis pas le seul à en remercier 
le ciel. De fait, il fallait quelque courage pour rester deux 
semaines, aller et retour, sur la Méditerranée, exposé aux plus 
grands dangers, au milieu de cette guerre effroyable, unique 
dans l'histoire, qui sera jusqu'à la fin des siécles la honte et 
l'opprobre de ceux qui l'ont déchainée. L'éternité sera trop 
courte pour les en punir. 

Parti d'Arnas au commencement de février 1916 j'arrivai 
heureusement à la Canée où, comme les années précédentes, 
jétablis mon quartier général à cause des facilités qu'on y 
trouve, agrémentées encore par les nombreux et puissants amis 
que j'ai l'honneur d'y posséder !. 


„t. Me trouvant à la Canée juste au moment où le grand patriote crétois, 
: Vénizélos y était venu pour les élections, je sollicitai l'honneur de 
lui être présenté. Les Consuls de France et d'Italie ainsi que le Gouver- 
neur général de la Créte — auxquels je suis redevable de tant de bons 
ces — se firent mes introducteurs. | 
Dès qu'il m'apercut, M..Vénizélos vint à ma-rencontre et daigna me 
ce Combien il était heureux de serrer la main à un fils de la France 
Mn aimée (yaio rohi 20a) qui venait pour la quatrième fois, malgré les 
difficultés et les périls, explorer son pays natal pour en faire connaître 
è monde savant la flore merveilleuse. Il donna des ordres à son secré- 
ig qui me remit le lendemain une lettre autographe invitant toutes les 
autorités de l'ile à favoriser mes explorations. Je le remerciai tant au 
sed la France qu'au mien, en l'assurant de mon dévouement le plus 
u. 
lo ccasion ne tarda pas à s’en présenter. Ayant quitté la province de 
e “née pour celle de Réthymo, j'avais établi mon quartier genera 
férsant occidental du mont Ida avec mon personnel grec. Due 
ré. dues jours plus tard j'appris qu'une réunion politique des députés 
95 devait avoir lieu au célèbre monastère d'Arkadi, le plus riche et e 
Fu de toute la Crète. En 1914 et en 1915, j'y avais reçu una eid 
et je ^ Première hospitalité. L'igoumène (supérieur) fit les pre "n 
^r iig Invité par le président, que j'avais déjà rencontré à a Canée, 
y SOIT à sa droite, en qualité de Français et d explorateur. | s 
ais d'autant plus ému et enthousiasmé que ce jour méme Je revena 


220 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


J'herborisai dans quelques localités de la province non encore 
visitées et fort intéressantes dès la fin de l'hiver. Puis, je pris 


le premier vapeur qui se présenta pour aller dans la Crète, 


orientale,'but principal de ce voyage. En 1914 j'y avais fait de 
trés belles découvertes. En 1916 je les ai encore augmentées. 
Cette région, d'accés pénible à cause de son éloignement et des 
âpres montagnes qui la hérissent, est vraiment inépuisable. 
C'est la flore xérophile orientale avec une grande quantité 


d'endémiques, la plupart si étroitement localisées qu'on ne le | 


trouve pas ailleurs dans l'ile. ; 
Puis, je parcourus de nouveau les provinces de Hierapetra, 
de Mirabello, de Lassithi, les districts orientaux de la province 
de Candie, le contreforts du Nord du mont Ida. J'effleurat 
rapidement Réthymo qui m'est bien connu depuis 1914 et sut- 
tout 1915, pour revenir à la Canée et m'y reposer un peu des 


quatre mois de courses incessantes faites dans le Centre et l'Est 
de la Créte. 


d'une deuxième exploration des environs de la merveilleuse fontaine 
Petrasnero où j'avais fait de si belles découvertes, entre autre celle du Ver- 
baseum mucronatum Lamk, qui n'avait pas été retrouvé en Crète depuis 
Labillardière, il y a plus de cent ans. . 
La séance eut lieu dans le grand salon du monastère. Le président m 
pria de prendre la parole. Je commençai par m'exprimer en grec, mals, 
gêné par ce très difficile idiome, je demandai à continuer en français: 
ce qui charma d'autant plus mes auditeurs que la plupart parlaient çor- 
rectement notre langue. J'exposai combien M. Vénizélos avait fait pour la 
Crète, qu'il avait délivrée du joug turc, ses bienfaits pour la sécurité, lagri- 
culture, l'industrie, le commerce qui y étaient florissants, sa réputation 
mondiale, et je terminai en montrant que ce serait vraiment de l'ingrati 
tude de ne pas soutenir un tel concitoyen, surtout en ces heures graves: 
Il ne m'appartient pas de dire qu'elle fut l'impression de mes paroles 
Mais le président sollicita immédiatement les suffrages qui furent una 


nimes, méme ceux de quelques délégués et députés musulmans dont 9D- 


doutait. Dans toute la Crète, M. Vénizélos eut la presque unanimité des 
votants. 

Au banquet qui suivit, le président détacha de sa boutonnière pour 
l'épingler à la mienne, une Rose superbe (variété du Rosa damascena qu? 
je n'ai pas vue en France) et, aux applaudissements des convives, m* 
donna l'accolade. — En retour, je lui offris un ramuscule du rarissime 
Lonicera Roeseri Heldr., découvert le matin méme au mont Ida et que Jè 
portais à ma gauche. 

La Société botanique de France excusera cette digression, en voyant 


que la Botanique n'est pas seulement utile pour récolter et cataloguer des 


plantes mais encore pour d'autres choses tout aussi pratiques. 


— 


M. GANDOGER. —- TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 221 


Toutefois, avant de rentrer en France, je retournai dans les 
monts Sphaciotes encore largement couverts de neige, méme 
au 25 juin et par 35 degrés de latitude, ainsi que dans la pro- 
vince mal connue de Kissamos où il y aura toujours à décou- 
vrir. Le pays, en effet, comme ailleurs dans les régions monta- 
gneuses de l'ile, se préte trés bien à des herborisations estivales; 
. car, si le bétail a dévoré la végétation des hauts sommets en ne 
laissant que les sous-arbrisseaux épineux, par contre, à mi-cóte 
et dans les bas-fonds ombragés, beaucoup de plantes-ont poussé 
depuis son passage et peuvent étre récoltées. 

Àu commencement d'aoüt j'arrivai à Marseille, puis chez 
moi, avec de trés importantes collections qui, jointes à celles 
faites les années précédentes, forment certainement l'herbier 
crétois le plus riche qui existe. Il contient environ 2 200 espèces 
el près de 15 000 numéros. Le résultat de ces trois voyages est 
tonsigné dans mon Flora cretica, qui vient de paraitre’. 

Quelques généralités sur la flore de Crète : il y a quarante- 
cinq ans, lorsque Henri van Heurck me céda la plus grande 
Partie de lherbier de Sieber, mon attention fut vivement 
éveillée par les plantes de Créte qu'il renfermait. Sieber est, en 
effet, le premier botaniste qui ait récolté des plantes dans l'ile 
pour les vendre. C'était en 1817. Tout jeune alors, je les inter- 
calai soigneusement dans mon herbier et, peu à peu, j'y 
adjoignis les récoltes faites par de Heldreich (1846, 1864), 
Raulin (1846), Weiss (1866), Spreitzenhofer (1880), Reverchon 
(1883-84), Baldacci (1897), Leonis (1902) et Dórfler (1904). 

Le total de toutes ces .récoltes pouvait atteindre environ 
1400 espèces. Raulin en énumère près de 1600; mais, dans ce 
nombre, il y en a qui sont des synonymes ou bien qu'il faut 
exclure. Boissier (Fl. Orient.) n'en cite que 800; De Halacsy 
(Conspectus) 1394, chiffre certainement le plus conforme à tout 
** que l'on connaissait de la flore crétoise en 1908. 

* Frappé de ce nombre excessivement bas pour une ile si vaste, 
située à l'extrême Sud de l'Europe, au relief qui part de la zone 
de l'Oranger pour atteindre les neiges des monts Ida et Spha- 


m4; GANDOGER (M.) Flora cretica, 4 vol. in-8, 1916, Paris, librairies Her- 
ann, Lhomme et Masson. 


222 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


ciotes (2 500 mètres), j'étais persuadé qu'il y avait encore beau- 
coup de découvertes à y faire. Mais, ne va pas en Créte qui 
veut; c'est à peine si, depuis Tournefort (1698), on compte une 
dizaine de botanistes qui y ont herborisé et, malheureusement, 
à peu prés tous dans les mémes endroits. Pour augmenter ces 
découvertes, il fallait avant tout laisser les sentiers battus et 
visiter les innombrables régions où personne n'avait herborisé. 
Occupé alors de flore hispano-portugaise, je ne pouvais être 
simultanément en Orient et en Occident. 

Devenu plus libre dés 1913, je méditai une exploration métllio- 
dique de la Créte et, mes préparatifs achevés, j'arrivai dans l'ile 
au commencement de-mars 1914 pour ne rentrer en France 
qu'au milieu de juillet. Ce premier voyage me donna 187 plantes 
nouvelles pour l'ile. 

Retourné en 1915, pendant six mois de recherches, j'ajoutai 
136 nouveautés; puis dans mon voyage de 1916, 271 autres : 
soit en tout 594 plantes non encore indiquées. De sorte: que, 
d'après mon Flora cretica, l'ile possède à ce jour 2 174 espècés 
réparties dans 605 genres et 106 familles. C'est une majoration 
de plus d'un quart. Les genres nouveaux pour la Crète sont : 
Rœmeria, Cardamine, Dkswanihas: Clypeola, Mænchia, Sper- 
gula; Zygophyllum, Ainsworthia, Ridolfia, Anthriscus, Petrose- 
linum, Galatella, Andryala, Micropus, Datura, Lycium, Buxus, 
Leucoium, Uropetalum, Cladium, Chæturus čt Corynephorus. 

Ma conviction est, cependant, qu'il reste encore à faire bien 
d'autres découvertes si l'on compare la flore crétoise à celle de 
la Sardaigne et surtout de la Sicile. Il est vrai que de trés nom- 
breuses difficultés s'opposent souvent à l'exploration de cer- 
taines régions encore inconnues par suite du manque de routes 
et d'auberges. Tous les transports se font avec des montures; 
il faut emporter des provisions, coucher sous la tente, se 
résoudre à de pénibles insomnies, parler une langue difficile, 
auxquels s'ajoutent les frais énormes nécessités pour de pareilles 
expéditions qui, surtout pour 1915 et 1916 ont passés du triple 
au quintuple. On conviendra donc que les plantes de Crète on! 
quelque valeur et que, nonobstant les difficultés matérielles, de 
plus jeunes botanistes seront récompensés de leurs efforts par les 
découvertes qu'il reste encore à faire dans cette ile merveilleuse. 


M. GANDOGER. —— TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 223 


Pour moi, ces résultats termineront peut-étre une carriére 
botanique longue d'un demi-siècle, remplie d'anecdotes variées 
par les innombrables botanistes avec lesquels j'ai été en rap- 
port pour me procurer un herbier riche en plantes du monde 
entier, parsemée de luttes, parfois vives, pour le triomphe de 
la vérité, de l'impartialité, de la justice el de la diffusion de la 
Botanique. À nouveau, j'affirme que mes actes et mes écrits 
n'ont pas eu d'autre but. 


Voici les ouvrages qui ont servi à mes études sur la flore de 
Crète : 


Belon, Observations sur plusieurs singularités, 1553. 

Monardes, Creta, Rhodus, Cyprus, 1615. 

Dapper, Description des iles de l'Archipel, 1690. 

Tournefort, Corollarium Institutionum rei herbariæ, Parisiis, 
1108. 

Tournefort, Relation d'un voyage du Levant, Amsterdam, 
l'48, 2 vol. in-4. 

Olivier, Voyage dans l'empire Othoman, Paris, 1801-4, 2 vol. 
in-folio. 

Tuncoigne, Voyage à Smyrne et à Candie, 1805. 

Sieber, Berichtigungen cretischen Herbarium (in Flora VI, 
1822, p. 593). 

; Sieber, Recensio über Sieber's Reise nach der Creta (in Flora, 
* €.). 

Sieber, Reise nach der Inseln Creta, Leipzig, 1823. 

Hock, Creta, Goettingen, 1823-28, 3 vol. in-8. 

Dumont d'Urville, Enumeratio plantarum, Parisiis, 1822. 

Schenk, Genera et species Cyperacearum, Monachii, 1844. : 

Vogel, Bemerkungen aus der Gattungen Thymus und Ori- 
Janum (in « Linnaea », XV, 1841). 

Scheele, Beiträge (in Flora, XXVI, 1843, p. 551). 

Hitier, Etat de l'Agriculture en Crète, 1852. | 
| Jaubert et Spach, Zlustrationes plantarum orientalium Pari- 
Sus, 1842-57, 3 vol. in-8. 

Perrot, L'ile de Crète, Paris, 1867, in-8. 

Sibthorp et Smith, Flora græca, Londini, 1806-40, 10 vol. 
in-folio. | 


* 


224 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 

Sibthorp et Smith, Flore grece Prodromus, Londini, 
1806-13, in-8. 7 

Boissier, Flora Orientalis, Genève, 1867-85, 5 vol. in-8 el 
suppl. 

Raulin, Description botanique de l'ile de Crète, Paris, 1869, 
in-4. 


Weiss, Beiträge zur Flora Griechenland und Creta, Wien, 


1869, in-8. 

Combes, L'ile de Crète, Paris, 1897, in-8. 

Halaesy, Conspectus Flore grecs, Lipsiae, 1900-8, 3 vol. 
in-8 et suppl. 

Baldacci, Itinerari fi togeografici del mio secundo viaggio in 
Creta, Bologna, 1903, in-8. 

Baldacci, Resultati botanici del viaggio complute in Creta nel 
1903 (in Malpighia, 1905), in-8. 

Dörfler, Berich. botan. Forschungrerse durch Kreta, Wien; 
1904, in-8. 


Dórfler, Mitteilungen aus der Flora Kretas, Wien, 1905, in-8. 


Gandoger, Flora cretica, Parisiis, 1916, 1 vol. in-8. 


. Les plantes suivantes n'avaient pas encore été signalées en 
Crète : 


Anemone Heldreichiana Gdgr Flora cretica, p. 4, n° 10. 
— A. stellata 8. Heldreichii Boiss. Fl. Or., Y, p 12. 


Plerumque. pedalis sed gracilis; folia tripartita, segmentis ambitu 
ovatis trifidis acuto-mucronatis; sepala anguste oblonga, diffluentia, 
pallide roseo-grisea (sed etiam subc:erulea), circiter 4 cm. longa, anthere& 


parvæ, filamentis triplo breviores; spica fructifera anguste cylindrica. 
Febr. maio. 


Has. : Akrotiri, Malaxa, Kissamos (Heverchon, n° 213), Suda 


(Weiss), Males (Leonis). In montibus ad Murnies prope Là 


Canée (Gandoger, Herb. cret., n° 3607), ad nives in monte 


Afendi Christo Lazaro in Lassithi (Gdgr,.n* 2 633) necnon ad 


Candia (Gdgr, n° 5899). 

Ut jam dixit Boissier, est forma notabilis A. stellatæ Lam. 
praesertim florum parvitate ac colore. 

Anemone rosea Hanry. — Candie : Hagios Deka. 


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M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 225 


- A. stellata Lam. — Canée : La Canée, Chikalaria, Haya 
Triadha. 

 Batrachium peltatum Presl. — Candie : Asmari. 

Clematis Flammula L. — Canée : Akrotiri. — Mirabello : 
Kritsa. 


| Delphinium Ajacis L. — Rethymo. 


Ranunculus flammipetalus Gdgr Flora cretica, p. 6, 
n* 39. 

À R. asiatico L. differt caulibus a basi plerumque pluribus divaricatim 
adscendentibus multo magis firmioribus, sepalis reflexis, angustius 
acuminatis, petalis intense aureo-flammeis, basi valde cuneato-attenuatis, 
rostro juniore atrorubente, longiore. Aprili. 

Ha». : Candia ad Mires (Gdgr, n° 5918) et circa Hierapetra 
(Gdgr, n° 8 919). | 

Vix pedalis, folia parce lateque trisecta, minora, albo-villosa, 
flos maximus, 5 cm. diam. latus, eximie aureus vel flammeus. 
qua nota, ab omnibus formis R. asiatici differt. Typus quod 
lam ex Italia orientali quam in Creta vel in Oriente multoties 
accepi vel legi, variat floribus albis, carneis, roseis, rubris, 
Sanguineis, flavis et citrinis, sed colorem flammeo-aureum 
numquam vidi nec in diversis auctoribus inveni. 


Ranunculus hirsutus Curt. — Canée. 

Papaver obtusitolium Desf. — Candie : H. Panteleimon. 
P. setigerum DC. — Canée : Akrotiri, La Canée. 
P.somniferum L. — Réthymo. | 


Fumaria densitlora DC. — Candie : Angarathe. 


Alyssum oocarpum Gdgr Flora cretica, p. 8, n° 84. 


Forma spectabilis A. cretici L. a quo recedit foliis floribusque majoribus, 
icula ovoidea nec globosa. Martio. 


Har. : Candia : in rimis saxorum castelli antiqui Paleocastro 
dicti infra Rodia ubi cum typo mixtum (Gdgr, n* 9480) necnon 
ad Cap Dia in rupibus verticalibus. 

Suffrutex semipedalis densissime ramosus, folia subacula, 
lepidoto-areentea, flores aurei cum ungue 1 em. longi, silicula 


sil 


8-9 mm. diam. lata. 


Biscutella eriocarpa DC. — Candie : mont Ida ad Gorgo- 
àno. — Canée : Guberneto, Halepa, Koraki, Izedin. — Hiera- 
T. LXHI (SÉANCES) 15 


226 SÉÊNCE DU 27 OCTOBRE 1916. 
petra : Pachyamos. — Lassithi : Plati. — Rethymo. — Sitia : 
Toplou. 

Bunias macroptera Rchb. — Canée. 

Cardamine hirsuta L. — Candie : Anogia. — Canée : 


Alikianu, H. Triadha, Koraki. — Lassithi : Kroustallenia. — 
Sphakia : mont Helinoselli. | 


Cheiranthus Cheiri L. — Kissamos : Gonia. 
Clypeola microcarpa Moris. — Canée : H. Triadha. 
Lepidium sativum L. — Canée : H. Triadha. Fs 
Raphanus sativus L. — Canée : Halepa, La Canée, H. Tria- 
dha. — Hierapetra. — Kissamos : Kastelli. — Candie : mont 
Ida à Gorgolaino et Krousonas. ; 
— Sinapis arvensis L. — Candie : Asmari, Boni, Cap Dia. — 
Canée : Halepa. — Kissamos : mont Korycos. 


Cistus incanus L. — Candie : Lagoio, Boni, mont Ida à Krov- 
sonas. — Rethymo : mont Ida à Asomatos et Platania. 

Helianthemum denticulatum Thib. — Candie : Boni. 

H. lavandulifolium DC. — Candie : Gagales. 

H. plantagineum Pers. — Candie : Savathiana. — Canée : 
Alikianu, Fournes. : | 


Viola hirta L. — Rethymo : mont Ida à Arkadi et Kavusio. 


Viola idæa Gdgr Flora cretica, p.14, n° 195; Duffour (4916). 


Differt a. V. sylvestri Lam. caulibus pluribus conferto-cæspitosis, graci- 
libus, foliis ampliusculis, intense viridibus, floribus inclinatis, pallide 


roseis, calcare albído. Maio. 
Has. : Rethymo : mont Ida in quercetis alpestribus supra 
Korutes prope ovilem; alt. 5 008 (Gdgr Herb. cret., n° 13 081). 


Corolla non violacea, magna, inodora, stipulæ tenuiter fim- 
briatæ, radix reptans. 


* 


Viola Methodiana Gder, in Bull. Soc. Duffour, fasc. IV 
(1914), p. 37; Gdgr Flora cretica, p. 14,fn° 196. — V. arbores 
cens Auct. cret. non L. 


Fruticulosa, sesquipedalis, trunco suberoso, saltem digiti minoris 
magnitudine, pluricauli; caules flexuosi, puberuli, sepius rubentes 
dense foliosi; folia late obovata, subacuta, longe petiolata, tenuiter 
hirtella, crispo-undulata, integra; stipulae lineares, ciliatæ; pedunculi 
folio triplo longiores, ad apicem glabri, versus medium bracteolas 2 
alternas, gerentes; sepala lanceolata, mucronata, glabra, petalis imber- 


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M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 227 


bilus vix duplo breviora; flos suaveolens, mediocris; intus aureus, lineis 
coloratis striatus, obtusus, extra vero luteo-fulvus; calcar lutescens, latum, 
obtusum, stigma capitatum, apice perforatum; stylus constrictus, dila- 
tatus; capsula glabra; semina globosa, lutescentia. 5. Febr. aprili. 

Has. Creta orientalis : prov. Sitia, in fissuris rupium circa 
cenobium Toplou copiose (Gdgr, n° 332) et ad Cap Sidero in 
rupibus montium supra pharum (Gdgr, n° 1093) ubi olim a 
Sieber etiam lecta fuit (Hal. Consp. I, p. 138) sed a recentio- 
ribus non reperta. ' 

Species insignis ad V. suberosam Desf. accedens, sed foliis, 
pedunculis et præcipue floribus aureis, parvis, odoratis, diver- 
sissima. — Dicavi in honorem D. Methodi Bryzionakis cenobii 
Toplou archimandritis qui indagationes botanicas Michaelis 
Gandoger fovit benigne. | 


9. oblongifolia Gdgr, locis citatis. 


A typo differt foliorum lamina oblonga, utrinque longius acuta pedun- 
culisque longioribus. i 

Han. Candia : in præruplis ad Gagales (Gdgr, n° 5707; 
Duffour, 1484). 


Reseda mucronulata Ten. — Sitia : ile Dragonara. 

R: odorata L. -— Sitia : Cap Sitia. | 

Alsine mucronata L. — Sphakia : mont Theodoris. 

Arenaria leptoclados Guss. — Candie : Savathiana. — Canée : 
H. Triadha, Izedin, Murnies. — Kissamos : mont Onika. — 
Lassithi : Kroustallenia; mont Aloida Rethymo : mont Ida 
à Petrasnero, — Sitia : Toplou. - 

Cerastium glomeratum Thuil. — Candie : H. Deka. — 
Canée : Alikianu, La Canée, Chikalaria. — Rethymo : mont 
Khedros. 

Dianthus prolifer L. — Candie : Males. — Canée : Izedin, 


La Canée, Malaxa. 
Moenchia mantica Bartl. — Lassithi. — Sphakia : Omalos. 


du densa Jord. — Canée : Akrotiri. — Kissamos : Kas- 
elli. 
S. procumbens L. — Candie : H. Panteleimon, Savathiana. 
Silene Mandralisci Parl. — Sphakia : Kalikrati. 
S. puberula Jord. — Sphaciotes : mont H. Pneuma. 


228 . SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


Silene rupicola Jord. — Candie : mont Ida à Prinias. — 
Canée : Malaxa. 
S. trinervia S. S. — Sitia : Paleocastro. 


Spergula arvensis L. — Canée : Haya Triadha. - 

Spergularia diandra Heldr. — Candie : Angarathe, Candie. 

Stellaria apetala Ucria. — Candie : Amargiano. 

Linum.usitatissinum L. — Sitia : Paleocastro. 

Lavatera olbia L. — Candie : mont Ida à Daphnas, Krousonas 
et Prinias. | 


Lavatera sphaciotica Gdgr Flora cretica, p. 19, n. 324. 


Caules stricti, solitarii 3-4-pedales, præter tomentum adpressum dense 
et patule strigoso-hirsuti, non indurati : folia undique tomentosa, 5-lo- 
bata, lobis æqualibus, obtuse crenatis; inflorescentia hispida, anguste 
ramoso-subpaniculata; pedunculi calyce 3-4-plo breviores; involucri 
phylla integra, patule hispida, calycem subæquantia; sepala cuspidata; 
petala bilobata, læte rosea calycem triplo superantia; carpella fulva, 
glabra, lzevia, obtusa; torus acute conicus. X. Junio. 


Has. : Canea : in campis aridis inter Vamo et Fre et supra 
Frea pedem montis H. Pneuma Sphacioticorum non raro 
(Gdgr, n° 8502). | 

Planta pulchra non gregarie nec in humidis crescens, à 
L. unguiculata Desf. recedens indumento patulo, calyce flori- , 
busque duplo majoribus, involucri phyllis magnis, carpellis non 
scabridis. — Petala 3 cm. longa, calyx 4,5 cm. diam. latus; 
caulis semper solitarius, virgatus, insignis. 

Acer heterophyllum Willd. — Candie : mont Ida à Nida. — 
Canée : Mont H: Peuma. — Lassithi : Kroustallenia, mont 
Lazaro. — Rethymo : mont Khedros. 

Erodium ciconium Willd. — Kissamos : Colymbari. 

E. murcicum W. — Canée : H. Thuriadha. 

E. romanum W. — Canée : Cap Maleca. 

E. staphylinum Bert. — Canée : H. Triadha. 

Geranium modestum Jord. — Rethymo : mont Ida à Sybrita. 

G. molle L. — Candie : H. Deka, Angarathe, Asmari, 
H. Panteleimon, mont. Ida à Nida, Savathiana. — Canée : Aya 
Marina, Canée, Chikalaria, ile S. Theodoro, Izedin, mont Mavri, 
Theriso. — Hierapetra : Pyrgos. — Lassithi : Kroustallenia. — 
Mirabello : H. Nicolaos, Kritsa, Neapolis. — Rethymo : mont 


gero 
QCP TIME 


M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 229 


Ida à Sybrita. — Sitia : Cap Sitia, ile Dragonara, Paleocastro, 
Toplou. 

G., pusillum L. — Candie : Asmari, Cap Dia, mont Ida à 
Krousonas, mont Stromboli, Savathiana. — Canée : Akrotiri, 
Cap Maleca, Murnies, Pervolitza. — Kissamos : Gonia, mont 
Ünika. — Lassithi : mont Aloida, mont Lazaro. — Rethymo 


mont Ida à Amnatos et Timios Stavros, — Sphakia. 


„G. Robertianum L. — Candie : Amargiano, Angarathe, 
H. Panteleimon, mont Ida à Gorgolaino, Nida et Prinias, mont 
Stromboli, Savathiana. — Canée : Akrotiri, Alikianu, cap 
Maleca, Murnies, Pervolitza, mont H. Pneuma. — Kissamos : 


Polyrrhenia. — Lassithi : Plati: — Mirabello : Kritsa, Neapolis. 


— Rethymo : mont Ida à Bene et Arkadi. — Sitia : Toplou. 


G. semiglabrum Jord. — Rethymo : mont Ida à Petrasnero. 
Arthrolobium ebracteatum DC. — Canée : H. Triadha, mont 
' Viglia. | | 


Astragalus ægiceras W ? — Ile Kupho. (A. peregrinus Vahl?) 


Cytisus subidæus Gdgr Flora cretica, p. 25, n. 425. 

Frutex 3-5-pedalis, ramosissimus, totus adpressissime cinereo-pubes- 
tens; rami rigidi, divaricati, apice spinescentes; foliola minuta, ovata, 
cuneata, mucronulata, discoloria; flores axillares, solitarii, breviter 
pedicellati ; calyx tubulosus, adpresse cinereus, labio superiori bilobo, 
inferiori autem tenuiter tridentato, corolla dimidio brevior; ilos luteus, 
Vexillum et carina valde curvata; legumen maturum oblongum, 2 cm. 
ongum, adpresse tomentellum, rostro 4,5 mm. longo, recto; semina 
ovata, sordide flavescentia, hilo lato, albido. Aprili. 

Has. : Candia : in fructicetis ad H. Panteleimon (Gdgr Herb. 
cret. n° 9649). — Canea : ad Fournes (Gdgr, n° £115). — 
Retħymo : ad Bene in nemoribus abunde (Gdgr, n° 12 461), circa 
fontem Petrasnero et secus viam ad Asomatos non raro (Gdgr 
U , . a : 
n" 9417 et 12297), neenon in monte Khedros (Gdgr, n° 12892) 
* verosimiliter ad radices occid. totius montis Idze. ; 
A C. cretico B. H. optime differt statura elata, fruticosa, vix 
Spinosa, ramis laxis, pube adpressissima, floribus mino- 


Tibus, ete, — Medius inter hunc et C. spinescentem Sieb. et 


C. apulum Ten. et Guss. MC ME 
Ervum gracile DC. — Candie : mont Ida à Prinias, Sava- 
thiana, — La Canée, — Rethymo : Arkadi. 
E. Lens L, — Candie : Amargiano, Boni, Gnossos, Gorgo- 


230 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1946. 


laino. — Canée : H. Triadha. — Hierapetras : Kaloyeri. — 
Lassithi : Kroustallenia. — Mirabello : H. Nicolaos, Kritsa. — 
Sitia : Eremopolis. 

Genista peloponesiaca Spach. — Canée : Akrotiri. 

Lathyrus auriculatus Bert. — Candie : Gorgolaino. 

L. grandiflorus S. S. — Mirabello : Kritsa. 

L. hirsutus L. — Candie : H. Panteleimon. 


Lotus diffusus Sol. — Rethymo : Petrasnero. 

L. halophilus Boiss. — La Canée. — Hierapetra : Kupho. — 
Sitia : Paleoscastro. 

Lupinus pilosus L. — Candie : Cap Dia, mont Stromboli, 
. Rodia, Savathiana. 

Medicago applanata W. — Candie : Cap Dia, mont Ida à 
Prinias, Savathiana. 

M. globosa Presl. — Rethymo : Petrasnero. 

M. Helix W. — Mirabello à Kritsa. 


M. maculata W. — Candie : Savathiana. 

M. rugosa Desr. — Candie : Angarathe, Cap Dia, Gorgolaino. 
— Canée : Guberneto, La Canée. — Kissamos : Gonia. — 
Lassithi : H. Constantinos, mont Aloida. — Mirabello : Kritsa. 
— Sitia : Paleocastro. ` ; 

M. sativa L. — Candie : Gnossos. — Canée : Halepa: — 
Kissamos : Gonia. — Lassithi : Kroustallenia. — Rethyme : 
mont Ida à Amnatos et Arkadi. 

Melilotus messanensis All. — Sitia. 

Ononis reclinata L. — Sitia : ile Dragonara. — Sphakia : 
Kalikrati. ; 

Pisum arvense L. — Canée : mont Viglia. 

Psoralea plumosa Rchb. — Rethymo : Petrasnero. — . 
Sitia. P 

Scorpiurus vermiculata L. — Mont Ida à Gorgolaino. 

Trifolium Bocconi Savi. — Candie : Rodia. 


Tr. cryptoscias Grisb. — Sitia : Cap Sidero, Eremopolis. 
Tr. Schreberi Jord. — Candie : Angarathe. 


Tr. suffocatum L. — Candie : Savathiana. — Canée : Akro- 
tiri, ile S. Theodoro. — Kissamos. 
Tr. Boissieri Guss. — Candie : Angarathe, Savathiana, modi: 


Ida à Gorgolaino et Krousonas. — Hieropetra . H. Joannis, 


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M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 231 


Kalamarka, Kaloveri, Katokorio. — Lassithi : H. Constan- 
tinos, Kroustallenia, Plati. — Sphakia : Anopolis. 

Vicia canescens S. S. non Lab. — Candie : Amari, Boni, 
Sirnia. | 
'- V. macrocarpa Moris. — Candie : Amargiano, Gorgolaino. 


— Mirabello : Kritsa, Neapolis. — Rethymo : Chamalevre. — 
Sitia : Paleocastro, Toplou. 

V. microphylla Urv. — Canée : ile S. Theodoro. — Mirabello : 
H. Nicolaos. 

V. nemoralis Ten. — Candie : mont Stromboli. 

V. pseudo-cracca Bert. — Canée : mont Mavri. — Lassithi : 
Plati. — Mont Ida à Asomatos. 

V. varia Host. — Canée : Halepa, Fournes. 

Crategus cuneata Heldr. — Candie : mont Ida à Gorgolaino. 

C. polyacantha Ucria. — Lassithi. 

C. Insegne Bert. — Canée : Pervolia, mont H. Pneuma. — 
Rethymo : mont Ida à Arkadi. 


Cratægus chrysoclada Gdgr Flora cretica, p. 35. n. 627. 


Affinis C. Azaroli L., a qua differt ramis vetustis flavo-aureis, glabris, 
ramulis patentibus, foliis pallidis, angustissime oblongis, omnibus trifidis, 
inferne valde et tenuiter contracto-subpetiolatis, fidis integris, floribus 

. Minoribus conferte cymosis. Aprili. 

Has. : Candia : in colle marit. supra Paleocastro prope 
Rodia et Cap Dia (Gdgr n° 9 524). 

Frutex elatus, suaveolens, ramis tenacissimis; folia chartacea 
2,5 em. lata, basi longissime attenuata; petala alba, cucullata, 
5 mm, longa. 

Poterium glaucescens Boenn. — Candie : mont Ida à Gorgo- 
laino et Nida, Savathiana. — Canée : Pervolia. — Rethymo : 
mont Ida à Amnatos.: 

P. microphyllum Jord, — Candie : Gorgolaino. 

Pirus oblongifolia Spach. — Candie : Boni, mont Ida à 
Daphnas, Gorgolaino et Prinias. — Canée : Izedin, mont Mavri, 
Theriso, — Kissamos : Gonia, mont Onika. — Mirabello : 
Elounta, — Rethvmo : mont Ida à Korutes. — Sphakia : Omalos. 

Rosa andegavensis Bast. — Candie : Angarathe. 

R. lutetiana Lem. — Lassithi : Kroustallenia. 


232 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


Rosa scandens Mill. — Rethymo : Chamalevre, mont Ida à 
Amnatos et Arkadi. 

R. urbica Lem. — Candie : mont Ida à Asites, Daphnas, 
Krousonas et Prinias. — Lassitbi : Kroustallenia. — Rethymo: 
Asomatos. — Sphakia : Omalos. 

Rubus sanctus Schreb. — Canée : Pervolia. 

R. tomentosus Borckh. — Candie : H. Panteleimon. 

Paronychia capitata Lam. — Lassithi : mont Lazaro. — Sitia : 
Cap Sidero, Toplou. — Sphaciotes. 

Polycarpon alsinifolium DC. — Canée : H. Triadha, La 
Canée. — Lassithi : mont Aloida: — Hierapetra : ile Kupho. 


— Sitia : Cap Sidero et Sitia. — Sphakia : Askyphos. 


Umbilicus lassithiensis Gdgr Flora cretica, p. 40, n. 120. 


Radix carnosa, tuberosa, subrepens; caulis validus 1-1 1/2-pedalis. 
remote foliosus, folia radicalia amplissime (4-6 cm. diam.) orbiculata, 
cordata, breviter ac obtuse crenata, caulina vero ovato-truncata; spica 
junior foliis argute serratis copiosissime involuta, florifera autem con- 
ferta, pedalis, simplex; florés lutescentes, subsessiles; bracteæ serra, 
corollam subæquantes; corolla longe (10 mm.) cylindrico-tubulosa, 


segmentis lanceolato-mucronatis usque ad ejus medium fissis; stylus 
exsertus Z. Junio. 


/ 


` LI . J . 
Has. : Lassithi : ad rupes et muros cenobii Kroustallenia 


(Gdgr n° 2093), in præruptis ad H. Constantinos (Gdgr n° 2 309), 
montium Aloida (G. n° 2386) et Lazaro (G. n° 2683). 

Species singularis nonnisi cum U. gaditano Boiss. comparanda 
a quo longe differt floribus cylindricis, valde bracteatis, statura 
valida, ete. — Ab U. erecto DC. recedit spica densa, foliosa, 
segmentis corollæ aristatis, radice reptante. 

Umbilicus pendulinus DC. — N'était pas indiqué en Crète, 
mais existe mêlé souvent à lU. horizontalis Guss. auquel il 
ressemble, dans les provinces de Candie, Canée, Rethymo. 


Mesembryanthemum crystallinum L. — Candie. 

Saxifraga tridactylites I. — Lassithi : mont Lazaro. 

Crithmum canariense Cav. — Canée : Halepa. 

Daucus setulosus Guss. — Canée : Aya Marina, La Canée, 
mont H. Pneuma, Theriso. — Rethymo : mont Ida à Amnatos, 


Arkadi et Petrasnero. — Sitia : Cap Sitia. — Sphakia. 
(Enanthe Lachenalii Gmel. — Rethymo : Arkadi. 


M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 233 


Petroselinum sativum Hoffm. — Rethymo : Asomatos, Bene, 
mont Ida, Rethymo. 

Ridolfia segetum Moris. — Canée : Aya Marina, La Canée. 

Torilis bracteosa Bianca. — Candie : Angarathe, Asmari, 
Cap Dia, Gorgolaino, Krousonas. 

Sambucus nigra L. — Candie : Angarathe, Boni, Saváthiana. 
— Canée ^: Halepa, H. Triadha, La Canée. — Rethymo : mont 
Ida à Bene. . 

Viburnum Lantana 5. idea Gdgr Flora cretica, p. 46, n° 818. 
— Mont Ida à Korutes. 


V. Tinus L. — Canée : Chikalaria. 

Asperula crassifolia L. — Sitia : Toplou. 

Crucianella angustifolia L. — Candie : Angaratbe. — Canée : 
mont Mavri. — Rethymo : mont Ida à Amnatos, Arkadi et Pla- 
lania. | 

C. monspeliaca L. — Candie : mont Stromboli. 

Galium nitidum Sieb. — Canée : mont Mavri. — Lassithi : 
mont Aloida, mont Lazaro, Plati. — Rethymo : mont Ida sur 


le Timios Stavros. | 
G. saccharatum All. — Canée : Guberneto, Halepa. — Hiera- 
petra : Pachyamos. 
, &. Urvillei Req. — Candie : mont Stromboli. — Lassithi : 
mont Aloida. — Cap Sitia. 
G. tricorne With. »— Candie : mont Ida à Gorgolaino et 


-Prinias, — Canée : Malaxa. — Lassithi : Kroustallenia. — 
Rethymo : mont Ida à Amnatos. — Sitia. 
. & Vaillantii DC. — Canée : mont Mavri. — Kissamos : 


Mont Onika. — Lassithi : mont Lazaro. 
Sherardia neglecta Guep. — La Canée. 
Centranthus ruber DC. — Candie : Angarathe. 
Valerianella coronata DC. — Canée : Izedin. — Lassithi : 
mont Aloida. 
Knautia Urvillei.Coult. — Rethymo : Amnatos, Melabes. 


Carduncellus araneosus B. R. — Chersonisos. — Mirabello : 
: Nicolaos, Viano. 

Carduus bicolor Viv. — Ile Gaidaro. 

C. tenuiflorus Curt. — Candie : Asmari, H. Penteleimon, 


Vathiana. — Canée : Akrotiri. Halepa (f. albiflora), ile 


234 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


&. Theodoro, Izedin, Pervolitza, mont Mavri. — Kissamos : 
mont Korycos, Polyrrhenia. — Lassithi : Plati. 

Carlina involucrata Poir. — La Canée. 

: Chamæpeuce fruticosa DC. — Sphakia. 

 Kentrophyllum tauricum F. M. — Candie : Gorgolaino. — 


Canée : Halepa, Malaxa, Theriso. — Ile Kupho. — Mirabello: 
. Elounta, Kritsa. — Rethymo : Amari. 

Anthemis altissima L. — Candie : H. Panteleimon, Daphnas. 
— Canée : Koraki, Platanias, Theriso. — Kissamos, Kastelli. — 
Rethymo : mont Ida à Bene et Sybrita. 

A. arvensis L. — Candie : Amargiano, Asmari, mont Ida à 
Nida. — Canée : H. Triadha. — Rethymo : mont Ida à Pla- 
tania, Rethymo. | 

A. sicula Guss. — Candie : Savathiana. 

Calendula micrantha Tin. — Canée : Theriso. 

Evax exigua DC. — Candie : Angarathe. — Canée : Cap 
Maleca, — Hierapetra : Pachyamos. 

Filago eriocephala Guss. — Candie : Amargiano, Angarathe, 
Asmari, H. Panteleimon. — Canée : Akrotiri, La Canée | 
Izedin, Malaxa, Theriso. — Mirabello:: Neapolis. — Rethymo: 
Chamalevre, Arkadi, Asomatos. — Sitia : Cap Sitia, Paleocastro. 

F. pyramidata L. — Candie. — H. Panteleimon. 

F. Siria Heldr. — Rethymo : mont Ida à Platania. 


Filago eretensis Gdgr Flora cretica, p. 58, n. 1032. 


. Nullæ vere affinis sed ad F. pyramidatam L., micropodioidem Lge et 
Siriam Heldr. accedere videtur, a quibus valde differt caule nano 
(1-3 cm.), rigido, simplici, monocephalo, capitulis paucifloris, foliis 
superioribus duplo brevioribus, ovato-acutis, phyllis involucri longe acu- 
minato-cuspidatis, lutescentibus, pappo multo longiore. Aprili. 

Has. : Candia : in umbrosis et rupestribus ad Angarathe 
(Gdgr n° 10 142), Asmari (G. n° 10 418), H. Panteleimon 
(G. n°9706), Savathiana (G. n° 9310) et in monte Stromboli. — 
Canée : Cap Maleca (G. n° 8262), Sphaciotici in monte Mavri 
(G. n° 4583). — Hierapetra ad Males (G. n° 5 635). — Rethymo* 
mont Ida ad Amnatos (G. n° 12218). — Sitia : circa Toplou. — 
(G. n° 457) et certe alibi cum planta in insula non rara videatur, 
ideoque miror quod eam exploratores neglexerint. : 


n] , 
Species minuta, sane molesta, faciem Evacis quasi referens. 


M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 235 


Folia caulina remota, ovata, spathulata; flores capitati, late 
involucrati. 


*- 


. .Galatella cretica Gder Flora cretica, p. 59. n° 4044. 


Multicaulis, humilior. cinereo-virens; caules rigidi, inferne flexuosi, 
» adprese albo-tomentosi, dense foliosi, superne ramulosi, ramis monoce- 
= phalis; folia crassa. uninervia, impunctata,’ lineari-oblonga. utrinque 
= attenuata, acuto-mucronata, inferiora vero plerumque deflexa; capitula 
= pauca (2-4) globosa. pedunculis imbricatim foliolosis vel bracteolatis; 
involucri glabri phylla inferiora oblongo-obtusa, late marginato-scariosa. 
demum deflexa; cætera quoad flores ignota. %. Æstate et autumno. 

Has. : Sitia : in præruptis et fissuris rupium ad Adjikiari 
(Gdgr, n° 462), Toplou (G. n° 461 et 463), necnon ad Paleo- 
tastro (Gdgr Herb. cret., n° 747). 

Genus novum pro Creta. Species insignis G. canæ Nees 
affinis, a qua longe differt caulibus tomentosis, teretibus, humi- 
lioribus (15-20 cm.), oligocephalis, foliorum indole, phyllis 
Anferioribus involucri multo majoribus, pedunculis dense folio- 
losis, etc. — Folia coriacea, marginata, 3-4 mm. lata, inferiora 
semper eximie deflexa, superiora autem erecta; involucri phylla 
839 mm. longa. — Specimina novella cum capitulis autumni 
Precedentis tantum inveni sed copiose legi ac per errorem sub 


nomine Jasoniæ saxatilis Guss. distribui. 


Helichrysum Minoum Gdgr Flora cretica, p. 59, n° +048. 
— H. decumbens Raulin; H. siculum y. brachyphyllum Boiss. 
FL. Or. HI, p. 230. 

Facies H. decumbentis Camb. sed magis affine H. siculi B., a quo recedit 
caulibus confertis, dense cæspitosis, abbreviatis, prostratis, indumento 
Pannoso, niveo, foliis ovato-obtusis, undique tomentosis, inferioribus 
Subimbricatis, capitulis paucioribus (3-5) globosis. involucri flammei 
Phyllis acutis. 2. Aprili. 

Bar. ; Sitia : copiose in glareosis maritimis ad occiden 
d lou (Gdg», n» 459), necnon ad cap Sidero (Raulin, Gdgr) et 
: Askyphos (Spreilzenhofer). vi 

Caules 6-10 cm. longi, humifusi; folia crassa, densissime 
lanata, i l 

Matricaria arvensis Nym.? — Rethymo : mont Ida. 

Micropus erectus L. — Candie : mont Ida à Gorgolaino. 

necio lividus L. — Canée : H. Triadha, mont Viglia. 


Cichorium glabrum Presl. — Rethymo. 


tem 


236 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


Hedypnois furfuracea Rchb. — Candie : mont Ida à Asites et 
Gorgolaino. 

H. pendula DC. — Canée : Murnies. — Sitia : Toplou. 

Helminthia humifusa Trev. — Candie : Amnatos. 

Hypochæris arachnoidea DC. — Candie : H. Panteleimon, 


Savathiana. — Canée : H. Triadha. 

H. minima Cyr. — Canée : H. Triadha, mont Viglia. 

Lactuca Scariola L. — Rethymo : mont Ida à Asomatos. — 
Sitia: Toplou. 

Metabasis hispida (F. Sch.). — Rethymo : Arkadi. 

Picris laxa DC. — Canée : Akrotiri. — Candie : mont Ida à 
Bene. 

Sonchus asper Vill. — Candie : Boni, Savathiana. — Canée : 
H. Triadha, Platanias. — Kissamos : Kastelli, Polyrrhenia. — 
Rethymo : mont Ida à Amnatos, Arkadi et Bene. — Sitia. 

Taraxacum corniculatum DC. — Lassithi : mont Aloida, 
Plati. — Sitia : Toplou. 

Tolpis barbata Gaertn. — Canée : Alikianu. 


T. quadriaristata Biv. — Candie : Savathiana. — Canée : 
Malaxa, Platanias. — Rethymo : Arkadi, Asomatos, Platania; 
mont Ida. — Sitia. 

T. sexaristata Biv. — Candie : H. Panteleimon, mont Ida à 


Krousonas. — Canée : Fré, H. Triadha. — Rethymo : Chama- 
levre, mont Ida à Amnatos, Arkadi, Petrasnero et Sybrita. — 


Tragopogon australis Jord. — Candie : Gorgolaino, Pri- 
nias. . 

Urospermum asperum DC. — Candie : Angarathe, Asmari, 
mont Stromboli. — Canée : Akrotiri, Halepa, Izedin. — Hiera- 


petra : Pachyamos. — Sitia : Cap Sidero, Sitia. 
Andryala mollis S. S. — Canée : H. Triadha. 


Campanula subidæa Gdgr Flora cretica, p. 68, n° 1199. 


In omnibus partibus quam in C. tubulosa Lam., cui accedit, minor; 
caules plerumque solitarii, prostrati, graciles, pauciflori; folia hispido- 
hirta, crenata, subtus canescentia, radicalia oblonga, petiolata, caulina 
vero sessi!ia ; flores 1-3, terminales, cærulei, basi foliis 1-2 suffulti; 
calycis incano-tomentelli segmenta lanceolata, 2/3 sup. corollæ æquanta; 
flos minor, tubulosus, extus hirsutissimus. Z.Maio. 


Hab. : Rethymo : copiose ad parietes humidas fontis dicti 


M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 237 


- Petrasnero infra montem Ida, alt. 4 800 (Gdgr, Herb. cret., 
n° 12375). . 
Vix semipedalis; radix carnosa, napiformis, tota planta stri- 
. goso-hirsuta, canescens, tenella, fragilis, inibi, cum multis aliis 
rioribus plantis, eximium decus. 


Petromarula oxyloba Gdgr Flora cretica, p. 69, n° 1202. 


A P. pinnata A. DC. differt foliorum omnium lobis oblongis, longe 
acuminatis, basi valde contractis, terminali autem elongato, rachi gla- 
bra, floribus duplo minoribus, sepalis latioribus, stylo minus exserto. 
X. Aprili. 

. Hab. : Creta occid. : Kissamos, in rimis saxorum montis 
Korycos, alt. 2 000’ (Gdgr, n° 8 975). | 
Lobi foliorum fere laciniati; caules stricti; petala albida; 
' planta amæne virens. —— 
Specularia falcata A. DC. — Gandie : H. Panteleimon, Sava- 


lhiana, — Lassithi : Plati. — Rethymo : mont Ida à Amnatos. 
— Sphakia  Kalikrati. | 
Arbutus salicifolia Lodd. — Candie : H. Panteleimon. — 


Canée : Alikianu, H. Triadha. 


Arbutus idæa Gdgr Flora cretica, p. 10, n° 1216. 


Ab 4. Unedo L. recedit foliis ample ovatis, obtusis, spathulatis, tenuiter 
et vix dentatis, ramis glabratis, bacca majore globoso-depressa. ġ. Hieme 
orens, autumno fructificat. 


Ha». : Rethymo : in fruticetis circa fontem Petrasnero infra 
mont Ida (Gdgr, n° 42 368). i 

Erica nematodes Lk. — Rethymo : in oropedio inter Arkadi 
et Petrasnero versus jugum. 

Jasminum fruticans L. — La Canée. 

T. officinale L. — La Canée. 

Phillyrea buxifolia Lk. — Candie : Angarathe, H. Pante- 
“mon, Savathiana. | 


Ph. coriacea Lk. — Candie : Savathiana. 

Ph. ilicifolia W. — Candie : Savathiana. 

Ph. latitolia L. — Canée : Pervolia. — Rethymo : mont Ida 
à Arkadi. 


Ph. ligustrifolia Mill. — Candie : Savathiana. 
Ph, microphylla Lk. — Candie : Savathiana. 


238 ` SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


Phillyrea oleifolia W. — Candie : Savathiana. 

Samolus nanus Thore. — Rethymo : Amnatos, Arkadi. 

Nerium Kotschyi Boiss. — Canée : Akroteri, Halepa. 

Vinca media H. Lk. — Kissamos : Gonia. 

Erythræa latifolia Sm. — Sitia : Paleocastro. 

Cuscuta planiflora Ten. — Canée : Akrotiri. — Hierapetra : 
Kaloveri. 

Datura Stramonium L. — Canée : Murnies, Platanias. 

Lycium afrun L. — Kissamos : Kastelli. . 

Mandragora autumnalis Spr. — Candie : Savathiana, mont. 
Ida à Nida. — Canée : Akrotiri, Alikianu, La Canée. — Kis- 
samos : Gonia, Kastelli. — Mirabello : H. Nicolaos. — Sitia : 


Eremopolis, ile Dragonara, Toplou. 
M. Haussknechtii Heldr. — Canée : Koraki, mont Viglia. 
Solanum humile Bernh. — Canée : Guberneto. | 
Anchusa amplexicaulis S. S. — Candie : Boni, mont Idaà — ^ 
Daphnas. — Canée : A. Marina. 


Heliotropium tenuiflorum Guss. — La Canée. 
Lithospermum arvense L. — Candie : H. Deka. — Canée : 
Alikianu. — Lassithi : Kroustallenia. 


Myosotis stricta Lk. — Candie : Amargiano. 

Ajuga chia Schreb. — Candie : Daphnas. 

Calamintha Spruneri Boiss. — Canée : Pervolia. 

Lamium nivale B. H. — Rethymo : mont Khedros. 

Melissa hirsuta Horn. — Candie : Amargiano, Savathiana. — 
Kissamos : Gonia. 

M. officinalis L. — Rethymo : Arkadi. 

Mentha aquatica L. — Sitia. 

M. piperita Huds. — Rethymo. 

Micromeria hirsuta Bth. — Candie : Amargiano, Gorgolaino. 
— Canée : Cap Maleca, Pervolitza. — Kissamos : Polyrrhenta. 
eS Rethymo : mont Khedros, mont Ida à Bene. 


Micromeria obtusiflora Gdgr Flora cretica, p. 80. n* 1419. 


A M. Juliana Bth recedit pube cinerea, tomentella, densissima, Cau- 
libus magis angulosis, foliis latioribus, cordatis, nervosis, crassioribus 
verticillastris obtusis, valde confertis, calycis tomentosi dentibus brevio- 
ribus, corollam subæquantibus. 5. Aprili, maio. 


M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 239 


Has. : Creta austro-orient. : Hierapetra in saxosis ad H. Joannis 
(Gdgr, n° 5 164). 

Tota dense incano-tomentella; eaules pedales, rigidi; folia 
crassa, subconcava, 4 mm. lata; verticillastra remota, densi- 
flora; flores minuti. 

Nepeta hirsuta L. — La Canée. E 

Prasium minus L. — Candie : Boni. — Canée : Alikianu, 


À Koraki, mont H. Pneuma. — Kissamos : Polyrrhenia. 


Salvia horminoides Pourr. — Canée : Guberneto. 


Teucrium sphaeiotieum Gdgr Flora cretica, p. 84, 
n° 4 485. 


Fruticosum, diffusum, ramosissimum; totum dense incano-tomentosum, 


. inodorum ; rami teretes, conferti; folia latius orbiculato-deltoidea, longe 


. Cuneata, petiolata, obtusa, crenato-revoluta; ramuli florales patuli, 
tymie densiflorz; tubus calycis tubulosus, subsessilis, longus, dentibus 
êo triplo brevioribus, obtusis; corolla ochroleuca, major, calycem duplo 
superans antherisque paulo longior. ġ. Mais, junio. 


Hag. : Montes Sphaciotici Canea : in glareosis ad Murnies 
(Gdgr, n° 1221), Pervolia, ad faucem Butchuaria (Gdgr, n° 7 445) 
et Theriso (G. n° 1446). — Sphakia : ad Anopolis (Gdgr, Herb. 
cret., n° 6705) et in rupestribus ad Aradhena (Gdgr n* 6 106). 

Foliorum forma, inflorescentia ac indumento densissime 
pannoso ab omnibus cognitis valde recedit. — E sectione Polium 
et verosimiliter affine 7°. alpestris S. S. Flora greca VI, p. 34, 
tab. 538, mihi solum descriptione et icone- notum; nam quod 
hoc sub nomine in Creta legi ad alteram speciem spectare 
videtur. 

linaria Elatine Mill. — Canée : Chikalaria. 

Veronica Buxbaumii Ten. — Candie : Savathiana. — Canée : 
 Murnies, | 
. Phelipæa Praasii F. Sch. — lle Kupho. — Sitia : Toplou. 

Ph. lavandulacea F. Sch. — Candie : Asmari. . 

Ph. Pyramidalis Reut. — Candie : mont Ida à Krousonas. 

Ph. rufescens Grisb. — La Canée. 

Statice rorida S. S. — Sitia : Toplou. 

, S prolifera Urv. — Canée : Cap Maleca. — Sitia : Cap Sidero, 
Eremopolis, ile Yanisada, Paleocastro, Sitia, Toplou. 


240 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


Plantago amplexicaulis Cav. — Hierapetra : H. Joannis. — 
Sitia : ile Dragonara. 

Pl. arvensis Presl. — Candie : mont Stromboli. 

Pl. dubia L. — Candie : Asmari. 

Pl. intermedia Gil. — Canée : Chikalaria, Platenias. 

Pl. lanuginosa DC. — Candie : Gorgolaino. 
~ Plantago media L. — Canée : Murniers. 


Pl. commutata Guss. — Hierapetra : Pachyamos. — Kis- 
samos : Kastelli. — Lassithi : Kroustallenia. — Mirabello : 
Kritsa. — Sitia : Toplou, Cap Sidero et Sitia. 

Amarantus sanguineus L. — Canée : Aya Marina, La Canée. 

Polygonum erectum Roth. — Candie : H. Panteleimon. — 
Rethymo : mont Ida à Platania. : 

Buxus sempervirens L. — Canée : Chikalaria. 

Euphorbia greca Boiss. — Canée : Platanias. 

Parietaria populifolia Nym. — Canée : Cap Maleca. — 
Kissamos : mont Korycos. . 

Quercus Ballota Desf. — Candie : H. Panteleimon. 

Q. laciniata Bor. — Rethymo : Arkadi. 

Salix alba L. — Canée : Platanias. 

Pinus Strobus L. — Rethymo. 

Asparagus brevifolius Tin. Guss. — Candie : Asmari, mont 
Ida à Gorgolaino. | 

A. commutatus Ten. — Candie : Mont Ida à Daphnas et 

, ,Prinias. 


Allium ambiguum S. S. — Canée : Koraki. 

A. Ophioscorodon Don. — Candie : Angarathe. 

Muscari Fontanesii Nym. — Canée : Cap Maleca, H. Triadha, 
mont Viglia. 

Ornithogalum divergens Bor. — Candie : mont Ida à Gorgo- 
laino, Candie. — Canée : Murnies. — Lassithi : H. Constantinos. 


Tulipa chrysobasis Gdgr, in Bull. Soc. Dufour (1914), 
p.-38 et exsicc, n° 1611; Gdgr Flora cretica, p. 191, n° 1812. 


A. T. saxatili Sieb. differt foliis omnibus duplo latioribus (2 cm. 1/2) 
plerumque rectis, glauco- pallidis, scapo semper 1-4 1/2-pedali, perigon!! 
phyllis latioribus, apice violaceis ac multistriatis, inferne vero aureo- 
croceis, villosis, late ovato-oblongis, obtusis, nec apice pilosulis, stam! 
nibus perigonio triplo brevioribus. Aprili. 


M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 244 


Has. : Creta austro-orientalis : Hierapetra, in campis ad 

Messalaria (Gdgr Herb. cret. n° 6817), prope Kalamarka (Gdgr, 
16880), Kavousi, Moklo, Kritsa et Mirabello (G.). 

In omnibus suis partibus major ac speciosior quam T. saxa- 
tilis Sieb. Bulbus ample ovatus; scapus basi sepe ruber; flos 
speciosissimus, 4 cm. longus, antheræ 5 mm. longa. In horto 
meo culta characteres specificos omnino servavit. 


Tulipa Dœrfleri Gder Flora cretica, p. 102, n° 1814. 


AT. Hageri Heldr. recedit perigonii phyllis obovato-obtusis, spathu- - 
latis, ad medium dilatatis, basi abrupte acuminatis, extra multo intensius 
coloratis, staminibus oblongis, 6-7 mm. longis. Aprili. 

Has. : Rethymo : in monte Khedros, H. Vasilis (Dærfler, 
n° 182). In eodem loco folia sterilia quasi exsiccata tantum vidi. 

Pedalis; flos magis obtusus quam in 7. Hageri Heldr. Herb. 
Dorm. n* 84! speciosior latiusque coloratus, quamvis coloratio, 
*sicco, ægré dijudicanda sit; lamina phyllarum perigonii late 


= ovato-spathulata, obtusa, crebrius striata. 


Crocus Sibthorpianus Herbert. — Mont Ida : Timios Stavros, 
alt. 7000’. 

Ophrys apifera Huds. — Candie : Daphnas. — Canée : 
Malaxa. — Hierapetra : Makriolo. | 

0. muscifera Huds. — Canée : Murnies, La Canée. 

Orchis intacta Lk, — Candie : Savathiana. 

Juncus effusus L. — Candie : Gorgolaino. — Rethymo : mont 
Khedros. 

Luzula campestris DC. — Canée : Theriso. — Rethymo : 


Mont Ida à Asomatos. 
L. Forsteri DC. — Rethymo : Petrasnero. 
Carex Linkii W. — Candie : Angarathe. 
- Aira provincialis Jord. — Candie : Angarathe. 
Briza rubra Pers. — Candie : H. Panteleimon, Savathiana. 
Bromus mollis L. — Canée : Platanias. 


Bromus sphaciotieus Gdgr Flora cretica, p. 110, n° 1994. 


À B. tomentello Boiss. differt glabritie omnium partium. culmo el 
gore, foliis inferioribus latioribus, rhizomate brevi, vaginis tenuius 
minusque reticulatis, glumis majoribus ac longius aristatis. #. Junio. 

T. LXII (sÉANCES) 16 


242 SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1946. 


Has. : Canea : rupibus alpinis umbrosis montis Hagios 
Pneuma Sphacioticorum, ad partem borealem, alt. 5 000" (Gdgr 
Herb. cret., n° 8590) necnon in fissuris rupium montis Khedros 
supra Anomeros, prov. Rethymo, alt. & 800' (Gdgr, n° 13 008). 

Culmus rectus, tripedalis; folia quam in typo minus nervosa; 
glumæ 12-14 mm. longæ, dorso elevatim catinatæ; panicula 
pallida, contracta. 


Cynosurus callitrichus Barbey. — Lassithi : mont Lazaro. 

C. erroneus Jord. — Candie : Amargiano. 

C. giganteus Ten. — Rethymo : mont Ida à Bene. 

Dactylis glomerata L. — Candie : mont Ida à Daphnas et 
Gorgolaino. — Rethymo : mont Khedros. 

Desmazeria balearica Willk. — Candie : Angarathe, Asmari. 

Gastridium laxum B. R. — Canée : Murnies. - : 

Lepturus erectus Szov. — Candie : Boni, Savathiana. — 
Lassithi : mont Lazaro, Plati. 

Lolium speciosum M. B. — Rethymo : mont Ida à Amnatos 
et Arkadi. l 


Phalaris brachystachys Lk. — Candie : Angarathe, Boni. — 
Sitia. 

Ph. truncata Guss. — Candie : Krousonas. 

Phragmites communis y. stenophylla Boiss. — Candie : 
Dibaki. — Canée : Aya Marina, Platanais. — Sitia : Paleo- 
castro. 

, Poa attica D. H. — Candie : mont Ida à Daphnas. — Li 
Canée. 7 
P. Grimburgii Hack. — Lassithi : mont Lazaro. 


Museari eretensium Gdgr Flora cretica, p. 101, n° 1794. 


A M. comoso Mill. differt foliis angustioribus, inferne purpureis, mar 
gine tenuiter denticulato-ciliolatis, apice rubris, cucullatis, rectis, par. 
brevioribus, sat nervulosis, spica densiuscula, perigonio fructifero pallido, 
coma sterili albido-rosea, capsula majore, floritione hiemali. . 


Has. : Lassithi in campis montosis necnon in ditione Mire 
bello (Gdgr, n* 13033). 

Bulbus mediocris, ovato-conicus, ejus tunicæ fulvæ ; scapus 
fructifer pedalis; flores pallidi; folia læte virentia ad acumen 
purpurea. -- Quod attinet, vegetatione hiemali non solum !? 


He : 
MR Et er En, ce 


M. GANDOGER. — TROISIÈME VOYAGE EN CRÈTE. 943 


E loco suo natali sed etiam in horto meo, species insignis. Folia 
= editjam in mense novembri et flores in februario. 

-.— Dostera angustifolia Rchb. — Cap Sidero. 

Equisetum arvense L. — Canée : Platanias. — Sitia. 

E. hiemale L. — Canée : Platanias. 

= E palustre L. — Lassithi : Viano. 

E - Asplenium Adiantum-nigrum L. — Canée : Fournes. 


SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1916 


PRÉSIDENCE DE M. HUA, ANCIEN VICE-PRÉSIDENT. 


M. Hua présente à la Société les excuses de M. Dangeard, 
empêché d'assister à la séance. 


M. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 


Par suite de la présentation faite à cette séance, M. le 
Président proclame membre de la Société 
M. Oupor, professeur à Saint-Dizier (Haute-Marne), pré- 
présenté par MM. Dangeard et F. Camus. 


M. J. Laurent a reçu de M. le Maire de Reims des échan- 


.lillons dun Champignon qui cause de graves dommages 
aux boiseries des maisons de cette malheureuse ville. Il 
s'agit du Merulius lacrymans Fries. 

M. Laurent donne ensuite une liste de plantes adven- 
tices récoltées dans la région de Chálons-sur-Marne par 
MM. P. Maury et M. Loir; ces plantes ont été apportées par 
les fourrages militaires provenant du Midi de la France 
et de l'Algérie. MM. Giraudias et Hua présentent à ce sujet 
diverses observations. 

M. F. Camus donne lecture du Rapport sur l'attribution 
du Prix de Coincy. 


Rapport sur l'attribution du Prix de Coinoy 
pour l'année 1916; 


PAR M. L. LUTZ. 


Un seul Mémoire a été déposé cette année pour le concours du Pr? 


de Coincy. Il est intitulé : Flore phanérogamique des Bouches-d'- 
Rhône. — 1° partie; Préliminaires : Plantes subspontanées; adven- 


EX iis 


L. LUTZ. — RAPPORT SUR L'ATTRIBUTION DU PRIX. DE COINCY. 245 


. lices, naturalisées, et a pour auteurs nos deux distingués confrères 
MM. le docteur Marnac et Alfred Reynier. 

La flore des Bouches-du-Rhône a donné lieu jusqu'ici à la publication 
d'un grand nombre de travaux. Venant à la suite des phytographes 
anciens : Garidel, Gérard, Darluc, etc., dont les publications ont jeté à 
leur époque un lustre trés vif sur la Botanique provencale, beaucoup de 
maturalistes modernes ont fourni des contributions, souvent fort impor- 
lantes, à la connaissance des végétaux qui croissent dans cette partie de 
la Provence. 

Cependant, depuis la publication du Catalogue de feu Honoré Roux; 
en 1881, aucun travail de synthèse n'était venu grouper les résultats 
obtenus par ces zélés botanistes. 

MM. Marnac et Reynier ont entrepris la tâche ardue et méritoire de 
rédiger un nouveau Catalogue, tenant compte, à la fois, des plantes 
connues au temps d'Honoré Roux et de toutes les acquisitions faites 
depuis lors, qu'elles soient publiées ou inédites. Pour ces dernières, ils 
ont fait appel à la collaboration bienveillante des botanistes herborisants 
de Provence et, grâce à elle, ils ont pu augmenter d'un nombre impor- 
lant d'unités les listes de plantes déjà publiées. 

lla paru à nos confrères qu'il y aurait un certain intérét à scinder 
leur Catalogue en deux parties, la première étant réservée aux plantes 
dont l'indigénat dans les Bouehes-du-Rhône ne pouvait étre admis sans 
discussion et à celles notoirement introduites, la seconde conservant le 
taractère de Catalogue général. 

C'était là une idée très ingénieuse, car la première partie devenait, par 
čla méme, une revue raisonnée de toutes les découvertes anciennes et 
Modernes concernant la flore adventice des Bouches-du-Rhône et acqué- 
fait ainsi un caractère de réelle originalité. : 
: MM. Marnac et Reynier ne se sont d'ailleurs pas bornés à donner une 
liste méthodique des plantes de cette nature récoltées dans le dépar- 
lement. Ils ont jugé, avec raison, qu'une distinction ptus précise qu'à 
l'ordinaire devait être établie entre les plantes autochtones, adventices et 
Naluralisées. 

En effet, à coté des plantes autochtones, où indigènes, « espèces 
"Pontanées dont l'origine n'est pas douteuse et qui paraissent exister 
dans le Pays depuis une époque antérieure à l'influence de l'homme », il 
en est d'acclimatées, c'est-à-dire étrangères à la flore, mais cultivées 
Pour l'ornement des jardins ou en vue de leur utilisation industrielle ou 

éntaire et de naturalisées, c'est-à-dire également étrangères, mals 
Wi se sont introduites accidentellement et se sont maintenues et 
Multipliées par elles-mêmes, sans l’aide de la culture. 


246 SÉANCE DU 10 NOVEMBRE 1946. 


L'acclimatation de ces plantes étrangéres comporte d'ailleurs deux 
degrés : l'adventicité et la naturalisation, la premiere correspondant à 
une acclimatation temporaire, suivie de la disparition de la plante, alors 
que le second revêt un caractère de permanence qui le rend voisin de 
l'indigénat. ` ; 

Les phytographes rigoristes n'admettent d'ailleurs la naturalisation 
que pour un trés petit nombre de plantes, établies d'une maniere absolu- 
ment définitive dans les lieux qu'ils étudient, MM. Marnac et Reynier ne 
partagent pas cette opinion trop absolue : la naturalisation définitive, ou 
grande naturalisation étant définie comme le veulent les auteurs 
précités, ils estiment juste de ne pas maintenir expressément parmi les 
adventices des végétaux qui persistent dans un périmètre déterminé 
pendant un laps de temps trés prolongé. Ceux-ci méritent leurs lettres de 
petite naturalisation, « les deux façons grande ou petite ayant, disent- 
ils, en l'occurrence, une importance secondaire ». 

Tels sont les principes généraux qui ont guidé MM. Marnac et Reymer 
dans la rédaction de leur Flore. Nous ajouterons qu'ils témoignent, d'un 
bout à l'autre de l'ouvrage, d'un souci trés sévère d'exactitude dans le 
contróle des citations d'auteurs, non seulement pour ce qui est de la 
valeur des déterminations, mais aussi des lieux de récolte. D'autre part, 
nos confréres se sont efforcés d'établir aussi rigoureusement que 
possible le pays d'origine des végétaux cités. Évidemment, en matière de 
plantes introduites, la précision de la patrie exacte n'est pas toujours 
réalisable; mais lorsque le doute reste permis, du moins les plus grandes 


chances de probabilité ont-elles été obtenues par de patientes investi- 
gations. 


Etablie sur ces bases, la Flore ie MM. Marnac et Reynier apporte à la 
connaissance de la végétation des Bouches-du-Rhône une tres intéres- - 
sante contribution qui nous semble de nature à justifier l'attribution du 
Prix de Coincy. Peut-être pourrait-on objecter que, tel qu'il est présenté, 
ce travail n'est pas complet, la mention « première partie », imprimée 
sous son titre, de méme que le texte de l « Avertissement » au lecteur, 
laissant, en effet, prévoir la publication, que nous désirons prochaine, 
du Catalogue général de la flore des Bouches-du-Rhône. 

Nous ferons cependant remarquer que ce Catalogue général ne 
constituera pas la partie la plus original de l'ouvrage, bien que nous 
soyons convaincus par avance du soin et de la compétence qu'apporte- 
ront les auteurs à sa rédaction. | 

Quoiqu'il doive résumer et discuter tous les documents récents, 
actuellement épars, un tel Catalogue n’en aura pas moins eu UD 
devancier : celui d'Honoré Roux; la Flore des plantes subspontanées, 


SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


En l'absence des secrétaires, M. F. Camus, archiviste, 
donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont 
la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce le décès à la suite de blessures 
reçues au front du docteur Léonce Magnin, fils de notre 
sympathique confrère de Besançon, le professeur Antoine 
Magnin. Il envoie, au nom de la Société, à notre confrère 
et à sa famille toutes ses condoléances pour cette perte 
douloureuse. 


M. le Président donne ensuite connaissance d'un lot de 
brochures adressées à la Société par M. 4. Magnin. 


M. Dangeard prie M. Bois de le remplacer au fauteuil 
présidentiel et fait une causerie sur une Chytridinée,, le 
Synchytrium Taraxaci. | 


DONS FAITS A LA SOCIETE 


Burnat (Ém.), Flore des Alpes maritimes. Volume V par MM. 
J. Briquet et Fr. Cavillier. 

Bonnier (G.), L'œuvre de Philippe van Tieghem. 
. Borgesen (F.), The Marine Algæ of the Danish West Indies. ll, 
Rhodophyceæ. 

Chiapusso Voli (Irene). La « Fléka Segusiensis » 1805 e l'opera 
« ercursoria del Botanico Giovanni Francesco Re nella Valli e 
Convalli di Susa. — Il Botanico Bienamino Caso e la sua traduzione 
della « Flora Segusiensis » 1881-1882. 


Chodat (R.), Le Jardin alpin et le Laboratoire de biologie alpine. 


DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. 249 


— La végétation du Paraguay. 
-"Holm (Theo.), Nyssa sylvatica Marsh. 

— Notes on the Orchidaceæ of Ontario. 
; — Phryma leptostachya, a morphological Study. 
— Mollugo verticillata. 
3 — Observations on Seedlings of North Ameri ican Phaenogamous 
. Plants, 

` — Types of Claytonia Gronov. 
. Hue (Abbé), Notes sur un petit Lichen normand. 

— Lichens, in Deuxième Expédition antarctique francaise. 

Lemoine (M"* P.), Mélobésiées des iles Falkland. 

Perrot (Ém.), Un Institut africain de Technologie agricole et de 
Recherches scientifiques. 

Reyes Prosper (Ed.), Les estepas de España y su vegetacion. 
Sennen (Frère), Plantes d'Espagne, 4° Note. 

Tscharna Rayss, Le Celastrum proboscideum Bohl. 
 Trabut (L.), Pyronia, A hybrid between the Pear and Quince. 

— Les Poiriers indigènes dans l'Afrique du Nord. 
| — Le Sapin du Maroc. 

- Trincheri (G.). Su la nuova malattia degli agrumi denominata 
« Citrus canker » negli Stati Unici d'America, ` 

— Ancora sul « Citrus canker ». 

Vuillemin (P.), L'abbé Léon Vouauz. 

— La fleur. 

— L'androcée des Tropéolacées. 

— La loi et l'anomalie. 

- Zeiller (R.), Sur quelques plantes wealdiennes recueillies au Pérou 
. Par M. le capitaine Berthon. 
_ La Science française (Exposition intvreeik et internationale de 
S. Francisco). 

Bulletin du Muséum, 1915, n** 4, 5, 6,: 

Notulæ Systematicæ, I, 8. 

Annales du Musée colonial de Marseille, XXII, 1915. 

Mémoires de l'Académie de Stanislas, 6° série XI et XII. | 

Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de l'Afrique du Nord 
VII, nes 1-7. 

Bulletin de la Station de recherches forestières de l'Afrique du 
Nord. 
Université de Genève. Institut de Botanique 9° série, HI. 
Nouveaux Mémoires de la Société helvétique des Sciences naturelles, 


250 SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1946. 


La Nuova Notarisia, 1916, 1-3. , 

Boletin de la Direccion de Estudios biologicos I. 3, . 

Report on the Agricultural Research Institute and College, Pusa, 
1914-15. 

Indian Forest Record, NH, vir. 

Indian Forest Memoires, I, 1, IH, 1. 

Forest Bulletin, n° 32. 

Memoirs of the Department of Agriculture in India VII, 1. 3. 

Mitteilungen der Nalurforschenden Gesellschaft in Bern aus dem 
Jahre 1913, 1914, 1915. 

Transactions of the Royal Society of Canada, Series HI, vol. IX. 

Mededeelingen van het agricultur chemish Laboratorium, WMI, 
VIF, VII. 

Mededeelingen uit den cultuurtuin n** 4 et 5. 

Mededeelingen van het Laboratorium voor Plantenziekten, n** 19, 
20. 

Mededeelingen van het proefstation voor thee, XIV. 

Mededeelingen vans's Rijks Herbarium Leiden, n°° 21-27 (1914 en 
1915). 

Proceedings of the National Academy of Sciences of the U. S. of 
America, I, 8. 


4 


SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1916 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. F. Camus donne lecture du procès-verbal de la der- 
nière séance, dont la rédaction est adoptée. 


.. V présente de la part de M. Éd. Jeanpert des échantil- 
lons d'Epipactis microphylla provenant de l'Isère et les 
compare à des échantillons parisiens de la même espèce. I] 
donne ensuite lecture de la communication de notre 
confrère. 


< Sur Epipactis microphylla Sw. en Dauphiné; 
PAR M. ÉD. JEANPERT. 


Jai trouvé cette Orchidée, au mois de septembre 1916, près 

de Villars-de-Lans (Isère), sur les pentes pierreuses, dans les 
parties sombres du bois de la Traverse, vers Corencon, à 
l'exposition Est, et à l'altitude approximative de 1 130 mètres. 
Celle plante ne figure pas dans le Catalogue des plantes du 
- Dauphiné de, Verlot. 
— Les feuilles petites, étroites, plus courtes, ordinairement que 
les entrenœuds, distinguent à première vue l Epipactis micro- 
Phylla de Y E. atrorubens; mais, si des circonstances empéchent 
le développement normal de la plante, cette dernière reste plus 
petite avec des feuilles rapprochées, plus longues que les 
entrengeuds, 

On peut se rendre compte de ces modifications sur les échan- 
lillons du bois de la Traverse, que j'ai l'honneur de présenter 
à la Société, et sur d'autres échantillons bien développés pro- 
Yenant du méme bois de la Traverse ainsi que des environs de 

aris (Fontainebleau, Villers-Cotterets). 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


BOIS (D.). — Un nouveau Bégonia de Madagascar, Begonia Per- 
rieri Bois, à feuillage décoratif. — Extrait de la Revue horti- 
cole, 1915, 2 pages avec phototypie et dessin analytique. 


Cette belle plante, qui sera recherchée en horticulture, a été obtenue 
à Paris de graines récoltées à Madagascar et envoyées par M. Perrier de 
la Bâthie, à qui M. Bois la dédie. Cultivée dans les serres chaudes du 
Muséum national d'Histoire naturelle, elle y a fleuri, mais n'a pas encore 
donné des capsules müres. Le Begonia Perrieri appartient à la section 
- Quadrilobaria de de Candolle. Sa diagnose latine a paru dans les Notulæ 
Systematicæ du professeur Lecomte, avec dessin analytique &es fleurs. 
M. Bois la complète par une description, en français, plus détaillée et par 
une photographie de la plante fleurie en pot. ALFRED REYNIER. 


BOIS ét CORNUAULT. — Un Iris nouveau du Maroc, Iris 
Belouini Bois et Cornuault. Extrait du Même Recueil, 5 pages avec 
une planche représentant les organes de végétation et de reproduction. 


L'/ris dont il s'agit est dédié à M. Bélouin, capitaine de la Légion. 
étrangere, qui l'a trouvé prés de Fez et en a envoyé à Paris une centaine 
de rhizomes. Plante ornementale possédant les mérites de lU/ris germa- 
nica L. Son acclimatation en France sera facile : dix tiges florifères se 
sont déjà montrées. La description, en francais et en latin, que donnent 
MM. Bois et Cornuault, avec dessin des principaux organes, permet de 
distinguer cette nouvelle espèce des cinq ris affines : /ris germanica L., 


I. cypriana Bak. et Fost., 7. Junonia Sch. et Kots., Z. Billioti Fost. el 
I. mesopotamica Dyk. A. R. 


COSTANTIN et BOIS. — Sur trois types de Vanilles commer- 


ciales de Tahiti. Extrait des Comptes rendus des séances de l'Aca- 
démie des Sciences, 93 aoüt 1915. 


La question de la culture de la Vanille a une importance spéciale pour 
nos colonies, puisqu'elles produisent plus des trois cinquièmes de la 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 253 


récolte mondiale. En ce qui concerne Tahiti, la qualité laisse à désirer, 
aussi le prix est-il inférieur à celui des fruits provenant du Mexique ou 
de la Réunion. Le parfum, moins prononcé, des trois types de Vanilles 
commerciales de notre ile océanienne peut tenir au climat ou au sol, 
peut-étre encore à une certaine négligence dans le choix des plantes cul- 
livées. MM. Costantin et Bois ayant recu de$ échantillons de tiges, 
feuilles, racines, fleurs des Vanilla provenant de Tahiti, se sont livrés à 
une étude de laquelle il ressort qu'on cultive, mais peu, dans cette colonie, 
le Vanilla planifolia Andrews typique (espèce fournissant, au Mexique, 
des fruits de qualité supérieure). La variété angusta Costantin et Bois 
est, au contraire, très répandue dans l'ile et c'est elle qui produit presque 
toute la récolte connue dans le commerce sous le nom de Vanille Tahiti. 
Une troisieme plante, d'origine inconnue, de laquelle les fruits sont 
vendus à un prix assez rémunérateur, a fait son apparition il y a quel- 
ques années; est-ce une bouture nouvellement introduite? On en tire la 
Vanille dite Tiarei. 

. MM. Costantin et Bois établissent les différences morphologiques des 
organes de végétation et de reproduction des trois Vanilla de Tahiti et 
pensent qu'il n'y a guère d'espoir de tirer parti, pour la culture, de 
diverses espèces de Vanilla croissant à l'état sauvage dans l'Amérique 
du Sud, l'Afrique et l'Océanie : le parfum, si recherché, fait défaut à leurs 
fruits, i A. R. 


1 


Contributions from the United States National Herbarium. 
Smithsonian Institution. Washington. 


p^ Vel. 17, 

Part 4. (1914). — Maxon (William-R.) : Studies of tropical american 
Ferns. N° 5. Comprend les parties suivantes : The american species of 
Oleandra (avec. clef des espèces, 6 sp. nov.]; Notes upon Polypodium 
dudle and its allies [avec clef des espèces]; New species of Polypodium 
[6 sp. nov.]; Note upon Pellæa Arsenü; A new Psilogramme from 
Porto Rico; A new species of Hemitelia, section Cnemidaria, from 
Panama; The North american species of Hemitelia, section Euhemi- 
lelia [avec clef des espèces]; Two new species of Marattia from 
Panama; Notes on Lycopodium [2 sp. nov.]. Ge fascicule comprend 
13 planches et plusieurs figures dans le texte. | l 

Part 5. (1914). — Sraxprey (Paul-C.) : Studies of tropical american 

hanerogams, N° 1. Comprend : Two new species of Dichronema; The 
genus Bisboeckelera (4 sp. nov. de Colombie]; New Leguminous plants 
f several genera (1 sp. nov.); Two new species of Leiphaimos; The 


254 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


venus Sommera [avec clef des espèces, 3 sp. nov.]; Votophlebia, a new 
genus of Rubiaceæ from Costa Rica [1 sp. nov.]; A revision of the genus 
Watsonamra [avec clef des espèces, 9 sp. nov.]; Geocardia, a new 
name to remplace Geophila; New Rubiaceæ from Colombia and Costa 
Rica [4 sp. nov.]; A revision of the genus Cobæa [avec clef des espèces, 
^ sp. nov.]. Ce fascicule renferme 8 planches. | 

Part 6. (1915). — Hrrencocx (A.-S.) and CuasE (Agnes) : Tropical 
north american species of Panicum [avec clefs pour les groupes et pour 
les espèces dont plusieurs sont accompagnées d'une vignette figurant 
un caractère important. L'article consacré à chacune des 116 espèces 
comprend une petite carte représentant sa distribution géographique. 
9 sp. nov.]. 

Part 7. (1915). — Maxox (William-R.) : Studies of tropical american 
Ferns. N° 6. Comprend : Polypodium trichomanoides and its american 
allies [avec clef des 26 espèces]; Polypodium furfuraceum and related 
species [avec clef des 21 esp. dont 5 nouvelles; Polypodium squa- 
malum and its allies [avee clef des 17 espèces dont 5 nouvelles]; New 
species of Polypodium (sp. nov. 5.]; Notes on JVotholzena [1 sp. nov.]. 

Part 8 (1916). — Cook (G.-F.): Branching and flowering habits of 
Cacao and Patashte. [Genres Theobroma et T'ribroma). 

Vol. 18. 


Part 1. (1914). — Sarronp (W.-E.) : Classification of the genus 
Anona with descriptions of new and imperfectly known species 
[9 sp. nov.j. — Mémoire accompagné de #1 planches et de 75 vignettes 
dans le texte. 

Part 2. (191%). — Prrrier (Henry) : New or noteworthy plants from 
Colombia and Central America. 4. Comprend : A new species of Bro- 
simum from Costa Rica; Further notes on species of Sapium; À new 
species of Spondias from Costa Rica; Zapotes and Zapotillos. 

Part 3. (1915). — SraNpLEY (Paul-C.) : Studies of tropical american 
Phanerogams. N° 2, [Description d'espèces nouvelles et de plusieurs 
genres nouveaux appartenant aux familles Cypéracées, Amarantacées, 
Allioniacées (— Nyctaginacées), Légumineuses, Géraniacées, Malvacées, 
Ébénacées, Styracacées, Rubiacées, et remarques sur des espèces déjà 
décrites: plusieurs modifications de nomenclature de genres]. 

Part 4. (1916). — Prrrier (Henry) : New or noteworthy plants from 
Colombian and Central America. 5. Comprend des descriptions d'espèces 
nouvelles et des remarques sur divers points de l'histoire d'autres 
especes appartenant aux familles Myristicacées, Césalpiniacées, Anacar- 
diacées, Hippocratéacées, Bombacacées (gen. nov. Bombacopsis), Fla- 
courtiacées, Sapotacées, Symplocacées, Verbénacées. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. . 255 


Part 5. (1916). — Prrrier (Henry) : Preliminary revision of the 
genus /nga [Env. 40 sp. nov. de l'Amérique chaude] avec 25 pl. 


Vol. 19 (1915). 


Woorox (E.-0.) and SrANDLEY (Paul-C.) : Flora of New Mexico. 

Important volume de 794 p. Les caractères des familles et des genres 
sont donnés. Dans chaque famille une clef conduit aux genres et dans 
chaque genre aux espèces quand le genre en contient plus d’une. Les 
localités connues de chaque espèce et son aire géographique sont 
indiquées. Le nombre des espèces composant pour l'instant la flore 
néo-mexicaine est de 2903 dont 42 Ptéridophytes, 25 Gymnospermes, 
499 Monocotylédones et 2377 Dicotylédones. F. Camus. 


HÉRIBAUD-JOSEPH (Le Frère). — Flore d'Auvergne, avec une 
introduction et les Characées du Plateau Central, par l'abbé F. Hy, 
professeur.à l'Université catholique d'Angers. Nouvelle édition, 1 vol. 
1915.  . es : 


C'est avec plaisir que les botanistes herborisauts accueilleront cette 
nouvelle édition d'un travail consciencieux et sagement pondéré. L'intro- 
duction que le savant professeur d'Angers y a ajoutée met en relief, 
comme il convient, les avantages offerts, aux débutants surtout, par les 
Flores régionales bien équilibrées et en particulier par celle dont il s'agit. 
Comme l'écrit M. l'abbé Hy, la Nouvelle Flore, tout en conservant les 
limites de l'ancienne, se trouve présenter, "à quelques unités près, 
l'ensemble de la végétation de tout le Plateau Central. 

Des analyses dichotomiques insérées en tête de chaque genre rendent 
plus facile la détermination des espèces. Les principaux démembrements 
d'espèces nouvellement introduits sont signalés comme formes subor- 
données, dans une sage mesuré, à la suite des types, avec la mention 
Succincle de leurs caractères différentiels. 

On lira avec intérêt les quelques pages de géographie botanique dues 
à la plume autorisée de M. l'abbé Hy, de même que sera appréciée 
l'addition des Characées à la Flore d'Auvergne due au même auteur. 

ÉMILE GADECEAU. 


LITARDIÈRE (R. px). — Un nouvel hybride des Asplenium 
foresiacum et Trichomanes : XA. Guichardii. A. perto- 
resiacum x Trichomanes. — Extrait du Bulletin de Géographie 
botanique. n** 257, 258, mai 1911. 


Cette Fougère a été recueillie par M. l'abbé Guichard, près de Saint- 
Laurent des Nière (Hérault), au milieu des Asplenium foresiacum et 


256 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


Trichomanes. L'auteur la considère comme distincte de celle qu'il a 
appelée précédemment A. Pagesii et qui provenait de la méme 
localité. Ici il y a prédominance de l'A. Trichomanes, tandis que la pre- 
mière se rapproche de l'A. foresiacum. 
Suit la diagnose latine de l'A. Guichardii R. Lit., nov. hybr. L'auteur 
ajoute que l'A. foresiacum lui-même est très variable. 
. | ÉMILE GADECEAU. 


LAURENT (J). — Les Fougères de la Champagne crayeuse. — 
Extrait du Bulletin de la Société d'Etude des sciences naturelles de 
Reims, 1914. 


` La contrée envisagée parait tout d'abord très pauvre, au point de vue 
floristique, à un observateur superficiel. Il a fallu le concours de bota- 
nistes herborisants résidant dans diverses localités de la région pour y 
découvrir des espèces vivant réellement sur la craie. On ne peut lire 
sans émotion les noms de certaines localités où croissent tertaines Fou- 
geres et auxquelles les événements actuels donnent une célébrité tra- 
gique, tels : les murs de la cathédrale de Reims avec Asplenium Ruta- 
muraria L., Mesnil-les-Hurlus avec Botrychium Lunaria et plusieurs 
localités du Perthois. 
Les Fougères énumérées sont au nombre de 17, parmi lesquelles, 
Asplenium viride Huds., Botrychium Lunaria Sw. et Polypodium 
Dryopteris L. Les stations sont réparties en cinq groupes. 
L'auteur produit des observations intéressantes concernant le Pteris 
Aquilina : à Aussonces, à Bassuet, de méme que sur les ruines de la 
Cour des Comptes à Paris, la plante est apparue à la suite d'un incendie. 
D'après M. Laurent le Pteris Aquilina; n'est nullement calcifuge comme 
on l'a prétendu ; il devient très vigoureux en terrain crayeux ; ill'a constaté 
à la Perthe-de-Glannes sur des graviers crayeux renfermant 48,5 p. 100 
de calcaire dans la terre fine et 57,76 p. 100 dans la terre complète- 
ment pulvérisée. Ém. G. 


MORTEN P. PORSILD. — On the genus Antennaria in 


Greenland. — Arbejder fra den Danske Arktiske Station paa Disko, 
Nr. 9, 1915, 15 p., 7 fig. 


L'auteur décrit et figure en photographies et en détails organogra- 
phiques trois formes d'Antennaria, considérées jusqu'ici comme des 
variations de l'A. alpina (L.) Gaertn., qu'il a eu occasion d'étudier sur 
place, dans son voisinage immédiat, au Groénland. Étudiées dans des 
conditions naturelles, elles montrent une hérédité constante et, en consé- 
quence, le genre peut, là au moins, être considéré comme polymorphe. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 251 


D'aprés Robert Brown (1824) l'Antennaria alpina n'aurait jamais 
présenté d'organes mâles, mais des fleurs uniquement femelles. Depuis, 
Kerner, en 1874, a prouvé que des échantillons cultivés de la plante ont 
produit des fruits dans des conditions excluant la fertilisation, et Juel, en 
.. 1898, à montré par des investigations cytologiques, que le développe- 
ment du fruit était apogame. Nous savons que l'apogamie est souvent 
un Caractère joint à la polymorphie. Des cas de ce genre sont bien 
connus dans les genres Alchemilla, Taraxacum et Hieracium. 

~ Outre l'Antennaria alpina (L.) Gaertn. avec une variété Frieseana 
Trauto (A. monocephala DC.) l'auteur décrit et figure : 4° Antennaria 
glabrata G. Vahl nov. sp.; 2 A. groenlandica nom. nov., syn. 
de A. dieca var. hyperborea Lange); 3 A. intermedia Rosenvinge 
nov. Sp. ` Ex. G. 


MAXON (WirLiAM R.). — Saffordia, a new Genus of Ferns from 
Peru, with two plates. — Smithsonian Miscellaneous Collections, 
` vol. 61, number 4, 1913. 


La Fougere dont il s'agit faisait partie d'un petit lot recueilli dans les 
montagnes du Pérou par M. W. E. Safford, en 1892. Ainsi qu'on le voit, 
Par les illustrations jointes au Mémoire, les échantillons ont le port et 
l'aspect général de beaucoup d'espèces de Doryopteris et offrent en méme 
- temps le revêtement dense d'écailles étroitement imbriquées, caractéris- 
tique du genre Z'rachypteris. Des échantillons furent envoyés à Kew, 
.& Georg Hieronymus à Berlin, au D" Christ et à M. Carl Christensen 
à Copenhague pour identifications ou suggestions quant à ses affinités 
. Spédifigues. Les réponses furent unanimes à considérer cette espèce 
= Comme non publiée jusqu'ici, et de nouvelles études montrèrent qu'il 
— J avait lieu d'y reconnaitre le type d'un nouveau genre, conclusion 
* Spprouvée par M. Christensen. 
Suit la description du genre Sa/fordia Maxon, new genus, en langue 
anglaise, et celle du Saffordia indutq Maxon, new species, dans la 
méme langue. La publication se termine par une comparaison détaillée 
du nouveau genre Saffordia avec les genres voisins : Trachypteris, 
Doryopteris et Notholæna. ` Es. 'G. 


|... HOLM (Tagonor). — Types of Claytonia Gronov. — Mindeskrift 
for J. Steenstrup, 1 broch., 11 p., 3 pl. Copenhague, 1913. 


Dans son exposé clair et d'une lecture attrayante l'auteur présente une 
Tévue phylogénétique des Claytonia, classés d'après Asa Gray. b. ur 

Tout le long de la cote du Pacifique, de l'Alaska à la Californie, 
abondent les belles fleurs des Claytonia dans les bois et les clairières ; 


ÉANCES) 17 
T. LXII, (SÉANCES) 17 


258 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


« Spring beauty.» est leur nom populaire. Les Montagnes Rocheuses 
dans l’ « Aspen zone » offrent plusieurs espèces. L'Altai, en Asie, célèbre 
par ses nombreuses espèces arctiques, en montre aussi plusieurs; enfin, 
quoique trés éloignées de leurs limites naturelles, quelques-unes appa- - 
raissent en Australie. À notre époque, il n'y a aucune espèce de Clay- 
tonta dans la région arctique, et le genre est évidemment d'origine 
nord-américaine, à moins que l'élément asiatico-oriental : C. tuberosa, 
C. arctica et C. sarmentosa soit d'origine arctique. 

Examinant les types du genre, classés d'aprés Asa Gray, M. Holm. 
toujours à un point de vue phylogénétique, passe en revue les Zuclay- 
tonia avec trois espèces : Claytonia megarrhiza Parry, C. virginica L., 
C. sarmentosa C. A. Mey.; les Limnia avec deux espèces : C. asari- 
folia Bong., C. sibirica L.; les Alsinastrum, avec une seule espèce : 
C. Chamissonis Esch.; les /Vaiocrene avec une seule espèce : C. par- 
vifolia Moc.; les Montiastrum avec deux espèces : C. diffusa Nutt. et 
C. linearis Douglas. 

Considérées au point de yue morphologique ces diverses especes de 
Claytonia montrent plusieurs types intéressants dans lesquels, cepen- 
dant, la structure florale est trés uniforme et presque constante, au moins 
quant aux points les plus essentiels. Certaine corrélation entre la struc- 
ture et l'environnement peut être constatée parmi les espèces vivant dans 
les conditions extrémes. L'auteur signale par quels caracteres se mani- 
feste l'adaptation des espéces aux stations différentes qu'elles habitent. 
Il conclut que nous avons dans les Claytonia un, genve dans lequel un cer- 
tain nombre des particularités de structure sont préservées partout où les 
espèces se montrent. La division du genre en sections constitue une clas- 
sification trés naturelle, mais la succession évolutive (sequence) cependant 
n'est pas indiquée. « Étant données les lacunes étendues qu'offre la dis- 
tribution géographique de certaines espèces, il est tres difficile de fournir 
une démonstration des affinités au point de vue de l'évolution. » 

M. Holm regarde comme espèces fondamentales les C. arctica et tube- 
rosa de l'extrème Nord, représentées aussi dans les montagnes de l'Altai; 
parallèlement à celles-ci on peut placer les C. meqarrhiza, sarmentosa, 
virginica, caroliniana et lanceolata. Des types d'une origine plus 
récente peuvent étre reconnus dans les asarifolia et sibirica qui passent 
aux especes annuelles de Limnia. Comme desciscentes (Drejer) l'auteur 
considere les groupes Vaiocrene et Alsinastrum et parallèlement les 
Montiastrum, mais il désire que cet essai de classification phylogénétique 
soit considéré comme une simple suggestion. De belles planches photo- 
praphiques complètent agréablement le texte. 


Euize GADECEAU. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ‘’ 259 


JENS HOLMBOE. — Studies on the vegetation of Cyprus, 
based upon researches during the spring and summer, 1905. 4 vol. 
in-4°, 244 p., 143 fig. in text. Bergens Museums Skrifter. Ny Rackke 
Bind, I. N° 2, 1914. 


Cette trés belle publication constitue une étude de géographie bota- 
nique trés soignée sur la végétation de l'ile de Chypre, par un botauiste 
norvégien. L'auteur explique comment il a été conduit à l'entreprendre. 
Frappé de l'importance de l'époque glaciaire, pour l'histoire du dévelop- 
pement de la végétation norvégienne,il a voulu comparer cette végétation 
avec celle d'une contrée où il n'y à pas eu d'ere glaciaire et surtout 
apprendre à connaitre la végétation du Levant, région de laquelle la flore 
de la Scandinavie a reçu autrefois un élément important. Il a choisi 
Chypre comme offrant un champ d'étude naturellement limité et pas 
trop étendu. | , 

L'ouvrage s'ouvre par l'exposition des conditions physiques de l'ile 
de Chypre. Suit un développement historique de nos connaissances sur 
la flore, qui montre qu'il reste encore beaucoup à glaner pour la parfaire. 
Deux cartes complétent utilement cette exposition. 

. Le chapitre vi donne la liste détaillée avec synonymie soignée des 
espèces observées jusque-là dans l'ile et d'intéressantes notes critiques 
Sur le Cedrus libanotica Link subsp. C. brevifolia nov. comb., 
C. Libani var. brevifolia Hook., l'Acer obtusifolium Sibth. et Smith, 
le Liquidambar styraciflua L., le Genista sphacelata DC. var. Bovilliana 
Rov. var., sur le Cynosurus callitrichus Barbey, sur les formes du 
C. distans L., etc. Plusieurs espècés nouvelles sont nommées et décrites 
par l'auteur. 

. La Synonymie est trés complète et la nomenclature très correcte. En 
lehors d'un certain nombre de combinaisons nouvelles justifiées à 
divers titres, en particulier pour éviter des confusions, M. Holmboe décrit 
six nouvelles espèces : e : 

Hyacinthus Pieridis, Crocus Hartmannianus, Umbilicus cyprius, 
U. pallidiftorus, Galium Lauræ, Onopordon insigne. Un grand 
l'ombre des sous-espèces, souvent décrites antérieurement par les auteurs 
Comme espèces, sont distinguées et aussi quelques variétés. Le tout est 
traité avec une sage sobriété qui contraste agréablement avec la pro- 
lixité de créations à laquelle nous assistons trop souvent. Les planches 
qui accompagnent cette partie de l'ouvrage sont d'une belle exécution. 

Le chapitre v a pour titre : Contributions à la Flore fossile quater- 
naire de Chypre. L'examen de dépóts étendus de tufs calcaires a fourni 
„de nombreuses et excellentes empreintes de plantes fossiles. Le nombre 

èS espèces représentées dans ces tufs est loin d'être aussi grand qu on 


260 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


pourrait le supposer, étant données les masses considérables de débris 
dont se composent quelques-uns d'entre eux. Mais néanmoins le dépót 
présente un intérét considérable, attendu que c'est le seul jusqu'ici connu 
à Chypre offrant des plantes fossiles du quaternaire. 

La végétation actuelle sur les pentes voisines des tufs a un caractere 
xérophile prédominant avec Ceratonia Siliqua, Olea europæđ, 
Cupressus sempervirens, Pinus halepensis, Pistacia Terebinthus el 
P. Lentiscus, Arbutus Andrachne, etc. 

Les fossiles recueillis sont : Smilax aspera L., Laurus nobilis L., 
Platanus orientalis L., Ficus Carica L., Rhamnus oleoides L. 

Toutes ces espèces appartiennent à la flore actuelle de l'ile. L'auteur 
y voit l'indice qu'à l'aube du quaternaire, le Laurier (Laurus nobilis) 
occupait dans les foréts montagneuses de Chypre une place prépon- 
dérante. La présence du Figuier (Ficus Carica) montre que cet arbre 
appartient à la flore spontanée de l'ile. Les innombrables feuilles de 
Platane qui ont été trouvées dans les tufs proviennent évidemment des 
« Platanus trees » qui bordaient les anciennes fontaines grâce à l'activité 
desquelles les tufs ont été déposés. 

Chapitre vi. Liste des noms topographiques de Chypre dérivés de 
noms de plantes. — L'utilité de ce genre de recherches déjà recommandé 
par de Candolle dans sa Géograyhie botanique est maintenant bien 
reconnue. 

Les trois derniers chapitres de l'ouvrage constituent des notes préli-. 
minaires de géographie botanique dont l'intérét apparait surtout aux 
botanistes qui, comme l'auteur de la présente analyse, sont convaincus 
que les études synthétiques de ce genre, pouvant s'appuyer sur des 
études analytiques de plus en plus complètes, sont appelées à un avenir 
certain en raison du progrès qu'elles amèneront dans la biologie végétale : 
et des services efficaces qu'elles rendront à l'homme par les application 
pratiques qui en découlent. 5 

Chapitre vu. Remarques sur les associations végétales les plus : 
importantes de l'ile. — Ces remarques sont présentées comme un COUP 
d'œil préliminaire sur les traits principaux des groupements, attendu 
que M: Holmboe n'a pu, en une seule saison, acquérir des notions pré- 
cises et définitives sur un sujet aussi vaste. — 

Telles qu'elles sont, ces notes sont intéressantes et instructives. 

Les Hydrophiles, dans un pays où l’eau est si peu répandue, sont 
forcément relativement rares. 

Ces Hydrophiles sont divisées en Aquatiques (au sens de Warming); 
en Paludéennes, comprenant : a) les marais sablonneux et vaseux; b)les 
associations de plantes à facies de roseau (Reedy Plants; c) les prairies 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 261 


humides ; d) la végétation du voisinage des ruisseaux: e) les sociétés 
d'arbres et d'arbrisseaux paludéens. `~ 
Les Mésophiles Warming comprennent : 
. 1. Les associations des terres cultivées ; 2. Celles des vallées ombragées ; 
3. Les champs des montagnes. 
Les Xérophiles sont de beaucoup prédominantes, elles se divisent en : 
. 1. Psammophiles; 2. Végétation des rochers ; 3. Association des Steppes; 
4. Association des arbrisseaux xérophiles; 5. Association des forêts. 
Des phototypiès originales émaillent fort agréablement le texte de ce 
chapitre. | 
- Le chapitre vm a pour titre : Coup d'œil sur les Régions verticales 
de la végétation. i 
L'auteur admet quatre régions d'altitude : 
1. Lowland-région, jusqu'à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer: 
2. Hillrégion, 500-1 200 mètres ; 3. Mountain-région, 1 200-1 900 mètres ; 
4. Alpine-région, 1 900-1 953 mètres. 

Chapitre 1x. Notes sur la dispersion de quelques plantes de Chypre. 
Les différents moyens à l’aide desquels la dispersion des plantes se 
Produit dans la nature sont : 

A. Dispersion active. 

1. Par les rejetons ou les racines souterraines errantes; 2. Par les fruits. 

-. B. Dispersion passive. | 

1. Parle vent; 2. Par l'eau; 3. Par les animaux. 

Enfin le chapitre x et dernier a pour titre: Coup d'œil rapide sur les 

affinités et l'histoire de la flore de Chypre. 

Nous ne pouvons exposer ici les considérations intéressantes suggérées 

par l'auteur. S 
. «La flore de Chypre est une sélection entre les plantes de Syrie. de 
Le  Cilicie et de Pamphilie », a dit G.-E. Post, qui fait autorité en matière de 
— Plantes orientales. Les rapports avec la végétation de la côte nord- 
africaine sont moins saillants. ; 

* Chypre forme -une aire naturelle bien marquée; l'ile est séparée de la 
-..- dte de Syrie, aussi bien que de celle de l'Asie Mineure, par un bras de 
mer plutôt large, et il n'y a pas d'îles la reliant au continent. Aussi la 
végétation de l'ile n'est pas seulement un mélange de celles des contrées 
Yoisines, mais elle a aussi à certains égards un caractère distinct indivi- 
duel >, Elle offre de nombreuses plantes endémiques, et aussi des espèces 
à aire disjointe. L'origine géologique de la flore est envisagée avec les 
réserves prudentes que le sujet comporte. Des cartes schématiques faci- 
litent la lecture de ce chapitre intéressant. ! 


ÉuiLE GADECEAU. 


Ld 


262 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


BURNAT (Emite). — Flore des Alpes maritimes. Vol. V, 2 partie, 
par John Briquer et Francois CavirLiER. 4 vol. in-8°, 375 p., Genève, 
1915. 


Nos lecteurs connaissent par les analyses des volumes précédents, le 
plan et les détails d'exécution de cet ouvrage qui, par la facon magistrale 
avec laquelle il est traité, dépasse de beaucoup l'importance habituelle 
d'une Flore régionale. Nous nous bornerons à signaler les points qui 
méritent spécialement l'attention dans ce volume, sans pouvoir nous 
étendre sur les nombreuses notes critiques qu'il contient et qui constituent 
l'un de ses principaux mérites. 

Ce volume renferme les familles suivantes : Araliacées, Cornacées, 
Loranthacées, Adoxacées, Caprifoliacées, Rubiacées, Valérianacées, 
Dipsacacées, Compositées, avec les genres : Eupatorium, Adenostyles, 
Homogyne, Petasites, Tussilago, Solidago, Phagnalon, Erigeron, 
Aster, Bellis, Doronicum, Arnica. 

L'énumération de ce volume V comprend 124 espèces, 25 sous-espèces 
et 5 hybrides. | 

Le volume se termine par une table générale des genres et des espèces 
et de leurs synonymes. 

Le genre Galium est traité’avec un très grand développement et pré- 
sente de nombreuses notes critiques. Il renferme un bon nombre d'hybrides. 

Les auteurs écrivent Valantia avec Linné, et non Vaillantia avec de 
Candolle, F1. fr. ; Kentranthus avec Necker, et non Centranthus, graphie 
plus récente. 

Le geure Valerianella est précédé d'un Synopsis des espèces qui sont 
énumérées dans l'ordre donné par Boissier (Fl. Or.). 

L'hybride Conyza mixta Fouc. et Neyr. (1901) devient Zrigeron 
Flahaultianum Thell. Fl. adv. Montp. (1912). Ce genre Erigeron com- 
prend de nombreuses variétés ou hybrides. 

Le Bellidiastrum Michelii Cass. est rattaché au genre Aster (Aster 
Bellidiastrum Scop.) avec deux variétés : macroglossus et orophilus; 
PAster alpinus var. dolomiticus comprend jusqu'à 4 sous-variétés. 


ÉMILE GapECEAU. 


Vol. VI, 1** partie, par John BnrouET et François CAVILLIER. 1 vol. in-8", 
169 p., Genève, 1916, 


Ce volume contient la suite des Composées et comprend les genres 
Senecio, Artemisia, Chrysanthemum, Myconia, Leucanthemum, 


Tanacetum, Tripleurospermum, Matricaria, Ormenis, Anthemis, | 
Anacyclus, Diotis, Santolina. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 263 


3 ` Quelques genres renferment, outre les espèces, d'assez nombreuses 
= sous-espèces et variétés : par exemple le genre Leucanthemum, avec 
- seulement 4 espèces, comprend 5 sous-espèces et 20 variétés. Dans ce 
genre on remarque une espèce nouvelle : Zeucanthemum Burnati. — 
L. graminifolium Ard., non Lamk. — Chrysanthemum Burnati Briq. 
et Cav. in herb. nonnullis, espèce rare dans les Alpes maritimes et qui se 
retrouve dans le Var. Trois figures, dans le texte, reproduisent les carac- 
teres distinctifs de cette nouvelle espèce. 
: Les Matricaria inodora L. et maritima L. sont réunis sous le nom 
- de Tripleurospermum maritimum Koch sensu amplo et le Matricaria 
Lo Chamomilla L. y est rattaché comme variété agreste. M. J. Briquet a 
P - exposé en détail, dans un Mémoire récent', les raisons qui exigent impé- 
E rieusement, suivant lui, la séparation des Tripleurospermum des Matri- 
= earia, le premier de ces genres étant dà à Schultz Bip. 
E. Le genre Ormenis Cass. emend. est séparé du genre Anthemis; il 
comprend : 
1° Q. præcox — Chamomilla fuscata Gr. et Godr. Fl. Fr.; 
- 2* 0. nobilis Gay ap. Coss. et Germ., Fl. Paris. = Anthemis 
= nobilis L. ; | 
3 .. 9" O. mixta Dum. — Anthemis mixta L. Ex. G. 


= LITARDIÈRE (R. pz). — Contribution à l'étude de la flore de 
- ` la Corse. II. Extrait du Bulletin de Géographie botanique, XXVI 
(décembre 1916). 


… C'est par erreur que le Polystichum spinulosum a été consigné dans 
-le Prodrome de la Flore corse de M. Briquet, M. de Litardière n'a 
rencontré en Corse que le P. spinulosum var. dilatatum. 

Les botanistes qui s'intéressent spécialement à la flore de la Corse 
liront cette Note avec intérêt. L'auteur y a utilisé, outre ses propres 
recherches, les communications qui lui ont été faites par M. Nisius Roux, 
.. 83ü nombre desquelles nous relèverons celle du Lavatera trimestris L.: 
3 Champs, près de Corbara, mai 1913. (N. Roux)*. 


E. G. 


1. BRIQUET (J.), Recherches carpologiques sur le genre Tripleurospermum 
(Ann, Cons. et Jard. bot. Genève, XX, ann. 1916). Me | 

2. Ainsi que l'écrit M. de Litardière, le seul échantillon de Corse qui 
figure dans l'Herbier du Muséum de Paris est de Mabille et sans aucune 
Indication de localité. D'autre part il ne faut pas oublier que cette plante 
- 88 Souvent cultivée comme ornementale. ; 


.964 PAL SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE Kiori 


Société Française oe l'échange des Plantes (Exsicc. Ch. Dufour | 
1945. 


Malgré les préoccupations et les difficultés du temps, il a été possible ` 
de publier ce fascicule V. 1l a été distribué le 30 mars 513 numéros. 
Le Directeur de cette Société d'échange est M. Duffour, 16, rue 
Jeanne-d'Arc, à Agen. i ; Ém. Ganeceau. 


m Secrétaire-rédacteur, arini du Bulletin, i 
E rE ET ca (o F, Camus. mr. 


z MS 


Coulommiers, — Imp. Pac. BRODARD. : 


wo 


# 


TABLE ALPHABÉTIQUE 
DES E 


MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LXIII 


à 


. Vy figurent pas. 


- sont imprimées en caractères gras. 


A 


Admission de MM. CoTTEREAU (Élie), 
ut KESTNER (Paul) 206; OUDOT, 


Afrique tropicale, Mémoire 28. 
Afrique seplentrionale, 188, [252]. 
ues, 27, 43, 95, [137]. 
m fuscum Waldst. et Kit., 195. 
ssum oocarpum Gdgr, 225. 
Amérique méridionale et centrale, [138]. 
érique septentrionale, [139]. 
Anacyclus marocanus J. Ball, 194. 
Anatomie, 17, 47, 79, [144]. ; 
.hemone coronaria f. rubella Coust. 
, € Gdgr et macrosepala Coust. et 
- Sdgr, 12; A. Heldreichiana Gügr, 
+ A. messarensis Coust. et 
-. Gdgr, 13. 
Antennaria, [256]. 
Antilles, [137], [138]. 
Arbutus idæa Gdgr, 237. 
em idæum Coust. et Gdgr, 14. 
. Asle, [139]. 
i Asperula kritsensis Coust. et Gdgr, 


Asplenium Guichardii, A. perfore- 
~ Sücum X Trichomanes R. de Lit., 
[255], 

; iation française pour l'avance- 
: ment des sciences. d session. Le 
vre, 1914. 0 ! 

Wergne, [255]. 


TOME LXIII. 


; Nora. — Les chiffres arabes se rapportent aux comptes rendus des Séances. 
Les chiffres arabes entre crochets [ ] désignent la pagination de la Revue biblio- 
, graphique, les chiffres romains celle de la Session extraordinaire. 
Toutes les espèces qui, dans le cours du tome LXIII, sont l'objet de remarques 
ou de descriptions figurent dans cette table. Les espèces simplement énumérées 


Les noms de genres nouveaux, d'espèces, de variétés ou de formes nouvelles 


B 


dar (J.-A.), Contributions à la 
Flore atlantique, 188. 

Begonia Perrieri Bois, [252]. 

Biologie, 27, 43, 85, [141], [142], [143]. — 
Voir : Physiologie. 

Blechnum Spicant Roth, 195. 

Bois (D.), Un nouveau Bégonia de Ma- 
dagascar, Begonia Perrieri Bois, à 
feuillage décoratif, [252] — et Con- 
NUAULT, Un [ris nouveau du Maroc, 
Iris Belouini Bois et Cornuault, [252]. 
— Voir : COSTANTIN. 

BoNNET (Ed.), Lettre de Bouvard à 
Fagon relative à trois plantes d'O- 
rient mentionnées dans Dioscoride, 
172. 

BoncESEN (F.) The marine Algæ of 
the Danish West Indies, I: Rodo- 
phyceæ, [137]. 

Botanique appliquée, [252]. 

Botanique historique, 172. 

Brassica amblyorhyncha Coust. et 
Gdgr, 13. 

Bromus sphacioticus Gdgr, 241. 

Bulletin dd la Société impériale des 
Naturalistes de Moscou, XXVI, 1912 
[143]. i 

Bunium  crassifolium Battand., 
191; B. Bulbocastanum var. elatum, 


192. 
BunNAT (Émile), Flore des Alpes mari- 
: (SÉANCES) 18 


LU 


266 


times, V, 2 et V, 1, par J. BRIQUET 
et Fr. CAVILLIER, [262]. 

BurrTERS (Fr.-K.). — Voir : CLEMENTS 
(Fr.-E.). 


C 


Campanula subidæa Gdgr, 236. 


Campanulacées, 236, 237. 

Camus (Fernand), Le Raphidostegium 
demissum de Not. aux environs de 
Paris, 70. 

Caryophyllacées, 177. 

Casearia, 12. 

Céphaloziellacées, Mémoire, 98. 

Champagne, [256]. 

Champignons, 85, 95, [142], 205, 211, 245. 

Chimie biologique, (142], (143]. 

Chypre, [254]. 

Circæa, 39. 

Cldytonia, [257]. 

CLEMENTS(Fr.-E.),RoSENDHAL(C.-Otto), 
BuTTERS (Fr.-K.), Minnesota Trees 
and Shrubs, [139]. 

Coicy (Attribution du prix DE), 245. 

Collema uviforme Hue, Mémoire 
28, 5. 

Composées, 30, 234, 235, [256]. 

Contributions from the United States 
National Herbarium, vol. 17, parts 4-8, 
vol. 18, parts 1-5, vol. 19, [253]. 

Conyza Naudini Bonn., 194. 

Corypha Lecomtei Bece., 19. 

CosTANTIN et Bois, Sur trois types de 
Vaniles commerciales de Tahiti, 
(2521. 

COUSTURIER (Paul) et GANDOGER (Mi- 
chel), Herborisations en Crète (1813- 
1814) (Première partie), 1. 

Crassulacées, 232. 

Cratægus chrysoclada Gdgr, 231. 

Crète, 1, 925. : 

Crocynia africana Hue, Mémoire 
28, 2; Cr. cribrosa Hue, 5; laci- 
niosa Hue, 4; leucoparupha, Hue, 
3; Poncinsiana Hue, 5; thelo- 
trematica Hue, 4; tropica Hue, 3. 

Crotalaria Vialattei Batt., 190. 

Gruciferes, 13, 188, 925. 

Crypteronia, 153. : 

Cytisus subidæus Gdgr, 229. 

Cytologie, 15, 75, 95, 179. 


D 


DANGEARD (P.-A.) : Note sur des cul- 
tures de Gonium sociale, 43. — La 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LXIII. 


métachromatine chez les Algues et 
les Champignons, 95. — Note sur la 
vitesse de pénétration des substances 
à l'intérieur des cellules végétales, 
160. — Nouvelles observations sur 
la nature du chondriome chez les 
plantes et ses rapports avec le sy 

teme vacuolaire, 179. 

Daucus Reboudii Coss., 192. 

Décès de MM. Bruyant (Ch.) 164; 
D'ARBAUMONT (J.), 145; GATIN (Ch), 
104; HECKEL, 27; LIGNIER (O.), 101; 
PELOURDE, 07; VENDRYES (A.), 188. 

Didymodon cordatus Juratzka, 158. 

DISMIER (G.), Localités nouvelles du 
Raphidostegium demissum (Wilson, 
Schimper) de Notaris, dans les Vosges, 
61. — Seconde localité pyrénéenne 
du Didymodon cordatus Juratzka, 158. 

Dons faits à la Société, 101, 158, 248. 

Doux (Ch.), La famille des Céphalo- 
ziellacées, Mémoire 29. 

Draba hispanica Boiss. var. Djurjuræ 
Batt., 188. 

Duabanga, 153. 

DuMÉE, Une nouvelle station du Pirola 
maculata dans les environs de Paris, 
204. 


E 


Embryologie, [143]. : 

Entoloma lividum et sinuatum [Toxi- 
cité], 205. 

Ephedra, 41. 

Epipactis microphylla Sw., 254. ; 

Erica cinerea L.;7 194. 

Ericacées, 194, 231. 

Etats-Unis, [139]. 


F 


Fagonia longispina Battand., 189. 
Fawcerr (W.) et RENDLE (Alf.-Bart.), 
Flora of Jamaica containing descrip- 
tions of the flowering plants known . 
from the Island : Dicotyledones (Pi- 
peraceæ-Connaraceæ), [138]. 
FéLix (A., Études monographiques 
sur les: Renoncules françaises de là 
section Batrachium, VII, 56. 
Ficoidées, 190. 
Filago cretensis Gdgr, 234. 
Finn (V.). Voir : NAWASCHIN (8.). 
Flacourtiacées, 72. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES 


Flore générale de 
(139]. 

Fort! Ach. — Voir : DE Toni. 

5 Fougères, 195, 217, [255], [256]. 

= Frankenia thy moides Battand., 189. 


Y'Indo-Chine, l, 4, 


E 6 
—. BacNEPAIN (F.), Ce qu'est le Lager- 
5 E stræmia floribunda Jack, 24. — Revi- 


sion du genre Circæa, 39. — Les 
Casearia et les Homalium sont-ils de 
la méme famille? 72. — Jussiæa ou 
Ludwigia? 103. — Sur la place des 
A genres Sonneratia, Duabanga, Pu- 
Lo. mica et Crypleronia; 153. 

Galatella cretica Gdgr, 235. 


3 botanique dans l'ile de Créte, 219. — 
Voir: COUSTURIER (P.). ` 

Géographie botanique, [259]. 

- Gonium sociale, 43. 
-Graminées, 241. 

Graphina subhigscens Müll. Arg., Mé- 
moire 28, 23; 

.. Groenland [256]. 

Gymnospermes, 17, 47. 


H 


Hawkins (L.-A.), The influence of cal- 
cium, magnesium and potassium 
nitrates upon the toxicity of certain 
heavy metals towards fu gus spores, 

. [42]. — The effect of certain chlo- 
rides singly and' combined in pairs 

* ra activity of malt diastase, 

Hélichrysum Minoum Gdgr, 235. 

HínibAUD-JosEpn (Frère), Flore d'Au- 
vergne, nouvelle édition, [255]. 

Hipon (G.), Additions à la florule de 
Saint-Tropez (Var), 206. 

Hieracium, 30. 

Horm (Th.), Types of Claytonia Gro- 
nov., [257]. 


- getation of Cyprus i 

aim th rorem Pn 

UE (A.) Lichenes Poncinsianos in 
Africa tropico-orientali anglica a 
Vicecomite de Poncins anno 1912 
ectos elaboravit, Mémoire 28. 
Ypericum amblyócalyx Coust. 
et Gdgr, 14. 


y 


GANDOGER (Michel), Troisième voyage 


OLMBOE (Jensen), Stüdies on the ve- 


MATIÈRES DU TOME LXIII. 267 


I 


Iberis umara L., 188. 

Indo-Chine, 79, [139]. 

Iris Belouini Bois et 
[259]. 

Isàre, 251. 


Cornuault, 


J 


JEANPERT (Éd.), Localités nouvelles de 
plantes parisiennes, 105. — Le Silene 
viridiflora L., nouveauté pour la 
flore parisienne, 177. — Sur l’£pi- 
pactis microphylla Sw. en Dauphiné, 
251. 

Juglans (Chalazogamie chez les), [143]. 

Jussiæa, 103. 


L 


Labiées, 14, 195, 196, 228. 

Lagerstra mía floribunda Jack, 24. 

LAURENT (Jules), Pression osmotique 
et sexualité, 145. — Les Fougères de 
la Champagne crayeuse, [256]. 

Laurentia Michelii DC. var. bicolor 
Battand., 194. 

Lavatera sphaciotica, 228. 

Lecanora corallina Hue, Mémoire 
28, 15; L. inelegans Mue, 15; 
L.' punicea Ach., 17. 

Lecidea araneosa Hue, Mémoire 28, 
20; L. Iætabunda Hue, 22; L. per- 
mutabilis Müll. Arg., 20. 

LEcoMTE (H.), Observations sur les 

; feuillesd'un Corypha de l'Indo-Chine, 
19. — Flore générale de l'Indo-Chine, 
M, 4, [139]. . 

Légumineuses, 190, 191, 229. 

Leucanthemum  Fontanesii 
Reut., 194. 

Lichens, 27, Mémoire 28. 

Lienier (0.), Sur la localisation des 
ovules dans les deux embranche- 
ments gymnospermiques, 17; — et 
Tison (Adr.), La structure médullo- 
séenne chez les Ephedra, 41. 

Liliacées, 15, 196, 240, 242. 

Linum numidicum Murbeck, 188. 

LiTARDIÈRE (R. de), Un nouvel hybride 
des Asplenium foresiacum et Tricho- 
manes : x A. Guichardii, A. perfo- 


Boiss. et 


resiacum XxX Trichomanes, [255]. — 


268 - TABLE ALPHABÉTIQUE DES 
Contribution à l'étude de la flore de 
la Corse, 1I, [263]. 

Lobéliacées, 194. 

Ludwigia, 103. 

Lorz (L.), Contribution à l'étude des 
organismes mycéliens des solutions 
pharmaceutiques, Végétation du Pe- 
nicillium glaucum sur le sirop de 
biiodure de mercure (Sirop de Gi- 
bert), 85. — Rapport sur l'attribution 
du prix de Coincy, 245. 

Lythracées, 24. 


M 


Madagascar, { ]. 

Malvacées, 228. j 

MawELI (E.) Riposta alla nota del 
dottor Petri : « Sul significato pato- 
logico dei cordoni endocellulari nei 
tessuti della vite, [141]. — Sulla pre- 
senza dei cordoni endocellulari nei 
tessuti della vite e di altre dicotile- 
doni (con appendice-in riposta al 
Dott; L. Petri), [141]. : 

MaxoN (W.-R.), Saffordia a new Genus 
of Ferns from Peru, [251]. da 

Merulius lacrymans [Ses ravages à 
Reims], 244, : 

Micromeria Minoa Coust. et Gdgr, : 
14. p- à 

Minnesota Botanical Studies, IV, [437]. 

Moreau (Fernand), Sur l'origine mito- 
chondriale de la lycopine, 15; — et 
Madame MonEkAU, La structure des 
Cyanophycées symbiotes des Pelti- 
géracées, 27. — Sur les phénomènes 
de métachromasie, 15. f 

MonEAu [Madame]. — Voir : MOREAU 
(Fernand). ; 

MonrEN P. Porsizp, On the genus 
Antennaria in Greenland, [256]. 

Muscinées, 67, 70, 158, Mémoire 29. 


N 


NawascumN (S. et Finn (V.), Zur 
Entwickelungsgeschichte der Cha- 
lazogamen. Juglans regia and Juglans 
nigra, [143]. 

Nephromium, 29. 


0 


Ocellularia Poncinsiana Hue, Mé- 


moire 28, 14. 


MATIÈRES DU TOME LXIII. 

OEnothéracées, 39, 103. 

Ombellifères, 191, 192. 

Ononis incisa Coss., 191; O. laxiflora 
Desf., 191. 

Orchidacées, 251, [252]. 

Ornithogalum amænum Battand., 
195. 


P 


Paléobotanique, 17. 

Palmiers, 79. ; 

Pannaria Romanoana form. afra Hue, : 
Mémoire 28, 14. 

Papavéracées, 164. 

Paris (Environs de), 70, 105, 177, 204. 

Parmelia modesta Hue, Mémoire 
28,6; P. uberrima Hue, 9. 

Pathologie végétale, [141], [142]. 

Peltigera, 28. 

Penicillium glaucum, 85. 

Pérou [257]. 

 Pertusaria angolensis Wain. v. ochracea 
Mémoire 28, 17. 

Petromarula oxyloba Gdgr, 236. 

Phæotrema uber Hue, Mémoire 28, 
19. : 

Physica afra Hue, Mémoire 28, 11; 
Ph. Poncinsii Hue 10; Ph. sin- 
gularis, Hue, 12. 

Physiologie, [142], [144], 145, 160. 

Pirola maculata, 204. 

PinoTTA (R.), L'alternanza di genera- 
zioni nelle piante superiori, [141]. 
— L'alternanza di generazioni nelle 
piante inieriori, [141]. 

Plasmodiophora Brassicz, [142]. 

PoLLACr (G.) Sulla bio reazione del 
tellurio e sulla sua applicazione agli 
studi di fisiologia e di patologia 
vegetale, [142]. 

Polystichum æmulum (Sw.), 217. 

Portulacacées, [257]. i 

Prix de Coincy, 245. 

Punica, 153. 

Pyrénées (Basses), 217. 

Pyrénées-Orientales, 108. . i 

.Pyxine dimorpha Hue, Mémoire 28, 
13. 


R 
Ranunculus aquatilis L. (emend. auct.) 
56; R. bullatus form. cuneifolia 


Coust. et Gdgr, 13; R. flammipe- 
talus Gdgr, 225, 


- Raphidostegium demissum (Wils.), 61, 
Fe ` 


| RENDLE (Alf.-Bart.). — Voir : FAWCETT 
(W.). 

Renonculacées, 12, 13, 56, 224, 225. 

- BEyNiER (A.), Motifs de rejet, pour la 

—. Systématique provençale, du Thymus 

vulgaris L. variété citriodorus Heckel, 

196. 

e Rosacées, 231. ` 
-  RosENDHar (C.-Otto). — Voir 

1 MENTS (Fr.-E.). 

Rubiacées, 14. 


z’ CLE- 


ES S 

Boda. [251]. , 
amydacées, 72. ` 

Serofulariacées, 195. 

SENNÉN (Frère), Mes vacances de 1915 
en Cerdagne (Juillet à octobre), 108. 
Sideritis romana L. var. callensis 

— Batt., 195, 

Silene viridiflora, 111. 

Société pour l'échange des plantes, 19, 

45, [264]. 

- Sokbrina saccata, 29. 

: Senneratia, 153. 

SUDRE (H.), Observations sur quelques 
espèces du genre Hiéracium, Frag- 

ment V, 30. 5 


 Telephium exiguum Batt., 190. 
 Tératologie, 164. 


ucrium sphacioticum Gdgr, 239. 
Heckel, 195. 


= TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATÌÈRES DU TOME LXII. 


tymus vulgaris L. var. citriodorus. 


» 


269 


Tison (Adr.) — Voir : LIGNIER (O.). 

TokucAWa (Y.) Zur Physiologie des 
Pollens, [144]. . } 

Tulipa chrysobasis Coust. et Gdgr, 
15, 240; T. DϾrfleri Gdgr, 241. 

Typha [Utilisation], 207. 


U 
Umbilicus lassithiensis Gdgr, 232. 


V 


Vanille, [252]. 

Var, 195. 

Verbascum repandum Batt., 195. 

VrnGNEs (Louis pe), Le Polystichum 
aemulum dans les Basses-Pyrénées, 
211. 3 


| Verticillium beauverioides Vin- 


cens, 211. 

ViNCENS (F.). Verticillium beauve- 
rioilles nov. sp., 211. 

Viola idæa Gdgr, 226; V. Methodia- 


`. na Coust. et Gdgr et f. oblongifo- 


lia, 13, 226. 
Violacées, 13, 226. 
Vosges, 61. 
Vitis, [141]. : 
VuILLEVIN (P.), Modifications de lan- 


drocée et extension du pistil dans | 


le genre Papaver, 164. 


a Z 
Zygophyllacées, 189. 


ERRATA DU TOME LXIII (1916). 


Page 9, ligne 1 (en remontant), au lieu de : BH, lisez : B.H. 
P. 67, ligne 41 (en remontant), au lieu de : Rhaphidostegium, 


lisez : Raphidostegium. — Méme correction dans le texte de 
l'article et dans le titre et le texte de l'article suivant (p. 70). 

P. 133, ligne 42 (en remontant), au lieu de : humides. Inter, lisez : 
humides, inter. 

P. 192, ligne 10 (en remontant), au lieu de : aussi plus abondante, 
lisez : bien moins abondante. 

P. 192, méme ligne, supprimez : peut-étre. 

P. 192, ligne 11 (en remontant), au lieu de : bien plus recherchée, 
lisez : dévorée. 

P. 239, ligne 17 (en descendant), au lieu de : Mais, lisez : Maio. 


Mémoire 28, p. 6, ligne 3 (en remontant), au lieu de : Parmelia . 


modesta, lisez : Parmelia modesta. 


Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction 
des épreuves, ne saurait être responsable des fautes échappées aux 
auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé complet. Celles qui 
lui ont été signalées en temps utile peuvent figurer dans les listes 
d'errata qui terminent les volumes annuels. 


MÉMOIRES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ 
ET DÉPENDANT DU TOME LXIII (1916). 


Hox (A.), Lichenes Poncinsianos in Africa tropico-orientali anglica 
a Vicecomite de Poncins, anno 1912, lectos elaboravit, 24 p. (Mémoire 
n° 28, paru en mai 1917, terminé). 

Douix (Ch.), La famille des Céphaloziellacées, 89 p. (Mémoire n° 29, 
paru en novembre 1920, terminé). 


LEE US e ow PE ue EDEN OS 


A 


s FM 
FR Be 


CLASSEMENT DU TEXTE. AVIS AU RELIEUR. 571 


CLASSEMENT DU TEXTE 


i 


Le tome LXIII comprend : ; 
- 1° Les comptes rendus des Séances et la revue bibliographique 
… intercalée et sans pagination spéciale, 264 pages et 1 planche. 

2» Les Mémoires 28 et 29 ci-dessus indiqués. 


AVIS AU RELIEUR 


La planche I peut être placée à la fin du volume ou près du texte 
qu'elle illustre. Dans ce dernier cas, elle doit étre insérée en regard de la 
page 94. 

Les Mémoires 28 et 29 peuvent être reliés avec les autres parties du 
exte constituant le volume LXIII, ou au contraire étre reliés à part. 
Dans ce dernier cas, ils constituent le tome VI des Mémoires, pour lequel 
un feuillet de titre est distribué en méme temps que le Mémoire 29. 


B Lourent.................. 
—— F. Gagnepain. .............. 


ns. 


JA. Battandier... ......... 
ENDE. V o 


"'et5' sr n] rh s n9 see 


enr rss ses y ss 
etit vt tti t mtn n 
"ín n n t! ns 9 


"rrt rn ot, t ttt nw 


"***xr ntt, p t t9 gt 


Éd. J eanpert 


Madagascar,.,.......... sse 


ational 
Institution. s 


ERIBAUD-JOSEPH 


"e 1| n t t n! À An, 


4g. 
LE PP 


: Rois (D). Un. nouveau Bégonia de 


— T et ConNvAULT. — Un Iris nouveau 
POCO Ier lus 
de WTN et Bois. — Sur trois types, 
ome Vanilles commerciales de Tahiti. ‘: 


tributions from the United States 
Herbarium Smithsonian 


I ae e rere corre enr 
Lrannièn (R. de). — Nouvel hybride 
des Asplenium foresiacum et Tricho- 
manes ; 


MONS WMV. v M os ***9e*Wutottrot o 


TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO . 


$ 


SÉANCE DU 12 MAI 1916. 


Décès de M. J, d'Arbaumont....... P LY ee S ex 

Admission de M. E. Cottereau..... MO Dr cp ge 

Pression osmolique et sexualité,,......... QULA dra 

Sur la place des genres Sonneratia, Duabanga, Punica 
et Crgpletónid. 1... LR vy V ap Wy UE RN 


SÉANCE DU 26 Mai 1916. 


Don à la Société du Mémoire de M. Zeiller : Sur 
quelques plantes wealdiennes recueillies au Pérou 


par le capitaine, Berlon...,..,.,.…..,,,.:,. en 
Seconde localité pyrénéenne francaise du Didymodon 
cordatus. Juratzka.........,..,.,..,. Win bed prd 
Notes sur la vitesse de pénétration des substances à 
l'intérieur. des cellules végétales..,...... ANON: e 
SÉANCE DU 23 JUIN 1916. 
Décès de M. Ch. Bruyant..............,........ d 
Modificatiens de l'androcée et extension du pistil 
dans le genre Papaver............. es. PE y tina à 
Lettre de. Bouvard à Fagon. relative à trois plantes 
d'Orient mentionnées dans Dioscoride............ 
Le Silene viridiflora L., nouveauté pour la flore pari- 
SIR coss penses rh AVE UN SUME MER UNS 


Nouvelles observations sur la nature du chondriome 
chez les plantes et ses rapports avec le système 
VAGUDIIDTOLU. deas Eo cer PROLES AST ES DES (nier 


SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1916. 


Décés de M. A. Ven OR LR peter des 
Contribution à la Flore atlantique......,........... 
Motifs du rejet, pour la Systématique provençale, da 

Thymus vulgaris L., variété citriadorus Heckel..... 
Une nouvelle station du Pirola maculata dans les 

environs de Paris............. RÉ A PU qu pue 
Toxicité des Entoloma lividum et sinuatum......... 


SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1916. 


Admission de M. P. Kestner......... i 
- Remarques de M. Lecomte sur l'utilisation du Typha. 
Additions à la florule de Saint-Tropez.............. 
Verticillium beauverioides nov. Sp ; 
Le Polystichum æmulum dans les Basses-Pyrénées... 
Troisième voyage botanique dans l'ile de Créte..... 


"st nrbt ot . 


Ic 


SÉANCE bU 10 NOVEMBRE 1916. 


Ádmission de M. Oudot........ I RE AE S B UL sa 
Attribution du Prix de Coincy pour 1916........... 
SÉANCE DU 24 NOVEMBRE 1916. 
Dons faits à la Sociélé.....:...,......... QM qa j 
SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1916. 
Sur l'Epipactis microphylla.......... (ED Ro sue 
REVUE BIBLIOGRAPHIQCE. 
Laurent (J.). — Les Fougères de la 
rie vns 252 Champagne crayeuse....,.....«.... 
Morren P. PonsiLp. — On the genus 
952 Antennaria in Greenland... ........ 
V PEE s Maxon (W. R.). — Saffordia, à new 
Genus of Feras from Peru......... 
352 | Horm (Theodor). — Types of Clayto- 
nia Gronov... see nnnm 
Jens HonMBok. — Studies on the vege- 
i 53 tation of Cyprus........,.... vies 
SRE N Bunnar (Emile). — Flore des Alpes- 
(Le Frère). — Flore |... |- -Maritimes, V. 2, Vl, t ..... epos 
235 lapins (R. de). — Contribution à 
'étude de la flore de la Corse, IL... 
| Société Francaise pour l'échange des 
255 Plantes, 1915...... PR aus RSS E ken 


158 


AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN : 


I. — Les manuscrits, rédigés ne varietur et lisiblement, doivent étre déposés 


le jour méme oü sont faites les communications, faute de quoi leur impression 


est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. 

IL. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées 
dans le texte, celles-ci doivent étre dessinées à la plume et au trait, ou bien au 
crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de 
maniere à en permettre la reproduction par les procédés zincographiques. 
L'insertion de toute figure ne pouvant étre reproduite que par des procédés 
différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. 

HI. — Les auteurs recoivent une épreuve en placards et en double exemplaire 
de leurs communications, la correction des autres épreuves étant faite par le 
Secrétariat. Les corrections doivent être retournées dans le délai maximum de 
trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d’office 
par le Secrétariat. 

IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 8 pages 
et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés 
sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique de France. Ces 
Mémoires sont édités avec toute la célérité possible, mais sans garantie de date. 
Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications 
insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans 
majoration de leur cotisation. : 

V. — Afin de permettre l'établissement des convocations aux séances, MM. les 
Auteurs sont instamment priés d'aviser le Secrétaire général huit jours à 
l'avance des communications qu'ils ont l'intention de présenter. 

L'inscription à l'ordre du jour de tout travail parvenu au Secrétariat après 
ce délai ne peut être garantie. 


Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1916 


Président : M. DANGEARD. 
Vice-présidents : 
MM. R. Bonaparte, Friedel, Hickel, Le Monnier. - 
í Secrétaire général : M. L. Lutz. 


Secrétaires : ` Vice-secrélaires : 
MM. Combes, Guillaumin. MM. Moreau, Pelourde. 
Trésorier : Archiviste : 
M. Philippe de Vilmorin. M. F.. Camus. 
Membres du Conseil : 

MM. Bois, MM. Gatin, MM. Patouillard, 
Ed. Bonnet, . Hibon, hil, 
Chauveaud, Hickel, M. de Vilmorin, 
Dumée, Lormand. Zeiller. 


Tout ce qui concerne l'administration de la Société doit être adressé au 
Secrétaire général à l'adresse suivante : 


M. Lutz, professeur agrégé à l'École supéri i nue de 
l'Observatoire, Paris (VIS). à M RE are MN MTS 


bi 
>'i LeSeerétajrerédacteur, Gérant du Bulletin, 
i F. Camus. 

ENTUM 


^^ 229% Coulommiers. — Imp. Pauz BRODARD: 


H 

Cy 
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ix 


BULLETIN 


CIÉTÉ BOTANIQUE | 
id FRANCE. 


FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 


PAR décagr oU I7 kouti 1898 ^ V 
APR 


TOME SOIXANTE-QUATRIÈME 


(Quatrième série a Tous XVI) 


f 1917 tt 


$ 


4-9 


Séances de Janvier-Décembre 1917. 


PARIS 


AVIS IMPORTANT 


Par suite de l'augmentation croissante du nombre des communications à 
sa répercussion sur les finances dé la Société, la Commission du Bulletin en 
devoir rappeler à nos Confréres que le Règlement limite la longueur desm ; 
scrits à six pages d'impression par séance et à trente pages pour l'a nn 
entière, au delà desquelles l'auteur doit sa collaboration pécuniaire. l 

Dans un intérêt commun, là Commission prie donc très instamment MM. k 


Auteurs de condenser le plus possible le texte des Notes destinées 
l'impression. 


= mm 


TARIF POUR TIRAGES A PART DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQU 
DE FRANCE, A PARTIR DU 4°r JANVIER 1921. 


Format in-89 raisin A 95 exempl. 
4 pages. . ... 22 fr. 50 — ! K e 
Tirages réimiposės avec changements des \ 8 — ,.... 35 fr. + — 1 fi. à 
titres courants, papier, brochage....... 942 — ,6..,. 62 fr. 30 2 n^ 
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Couverture de l'extrait, ers.. AR ACE Od A eme ex» FUR 8 fr, è pm 
Tirages sous presse à la suite du numéro &vec couvertures 4 fr. 50. 
extraits, Prix uniforme par feuille ou fraction de feuille, 10 fr. 50 3 
AO pour couvertures Cartouches ..... seem : á x Mi 
TAT VEE RA SE rero t ERES pr tr. 30 
Composition d'un titre (OB OR CUL ts ed vp ala ex a euenit TP "E 
7 r 9 DRE a Un dE n ex eR tiang : LR 
Supplément par omn GE PARE enotni EAT RET E eiie ie : 
4 pagos. 8 pages. 19 pagos, » DR 
Remise en pages...... M HS E te. ^ 6 t » 9 tr. s ít K 


Prière aux auteurs de noter sur le premier feuillet de leur manuscrit le nombre 
tirages à part désirés el toutes indications Due La Société accorde is 
sur demande, 25 exemplaires sous presse avec couverture passe-partout. 


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BULLETIN 


DE LA 


DE FRANCE 


FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 i 


PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 


TOME SOIXANTE-QUATRIÈME - 
(Quatrième série. — TOME XXHI) 


1917 


à "NOV 23 | 1922 | 


E 
E 


SÉANCE.DU 12 JANVIER 1917 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


MF. Camus, archiviste, lit le procès-verbal de la 
; ‘dernière séance, dont la rédactiôn est adoptée. 


Il donne ensuite connaissance de la Note suivante : 


r : Les Campanula et les Campanulacées 
MM | de l'ile de Créte 
L. An M PAR M. MICHEL GANDOGER. du or 


Dans le volume III, p. 900, de son Flora Orientalis, Boissier 
- Se plaint de ce que les Campanules crétoises soient si mal 
= connues et représentées par de mauvais échantillons dans 
» quelques très rares herbiers. Il en recommande la recherche 
E aux futurs explorateurs. Il faisait allusion aux C. corymbosa, 
poss, saxatilis et tubulosa qui n'existent à peu prés nulle 
Part. En effet, ces quatre espéces endémiques à la Créte, 
. Vétaient connues que par les spécimens fragmentaires de Tour- 
nelort, de Sieber et de Raulin. Pendant l'exploration métho- 
dique de l'ile que j'entrepris en 1914, je m'étais bien promis 
de combler cette lacune et de récolter, au moins pour moi, les 
Byte espéces ci-dessus qui, FAMAM me manquaient, ou à 

peu près. 

: E Les événements ont favorisé et comblé mes désirs, car pen- 
- lant les trois voyages que j'ai exécutés en Créte de 1914 à 1916, 
Jai eu la satisfaction de les récolter abondamment pour les 
- distribuer ensuite, surtout le C. saxatilis, qui n'était connu que 
par l'unique échantillon conservé, à Paris, dans l'herbier de 
Tournefort. : 

E Les quatre espéces en queden appartiennent. à la section 
Medium. 


^." TOME txiv, — 4947. S (SÉANCES) 1 


2 SÉANCE DU 12 JANVIER 41917. 

1. Campanula pelviformis Lam.; Dict., I, pa 586; Boiss., FL, 
Or., HI; p. 900; Halacsy, Consp. fl. græc., I, p. 197; Gdgr.. 
Flora cretica, p. 69, n° 1196. — Ic. Desf., Cor., tab. 34% 


Cette espèce ressemble beaucoup au C. Medium L. dont elle 
se distingue surtout par ses tiges ascendantes, presque dicho- . | 


tomes, à rameaux corymbiformes, par ses fleurs moins grandes 
et moins renflées à là base. Elle est rare, car je ne la connais 
que des localités suivantes : | 


Hierapetra:Katokorio (Gdgr., Herb., cret., n° 6526). Mrapello : 


. Kritsa (G. n° 1801) et Neapolis (G. n° 1939 a) où elle est com- 
mune. Héthymo : Selia (G: n 6527, 6528). Sphakia : Askyphos 
(G. n° 6523) où on en trouve aussi une variété à fleurs blanches. 
Tournefort l'indiquait en Créte et Raulin à Koradagh seulement. 


2. C. corymbosa Desf., Cor., p. 40, tab. 30; Boiss., lc: 


Hal., /. c., p. 139; Gdgr., lL c., n° 1192. 


Intermédiaire -entre la précédente et la suivante dont elle 2 
se distingue par ses fleurs d'un bleu pâle, grandes. à appendices — - 


calicinaux plus courts, par ses tiges courbées ascendantes, ses 
feuilles amples, oblongues. Moins rare que le C. pelviformis, 
. elle croit de préférence dans les taillis rocheux et ombragés des 
montagnes, par pieds isolés, mais formant. parfois de grosses 


touffes, d'un effet charmant. Je l'ai récoltée dans les localités. 


suivantes : 


C'andie : mont Ida à Gorgolaino (Gdgr. n° 11074) et à Krou- | 
sonas (G. n° 11479). Mirabello : Neapolis, où elle est mêlée à la 


précédente (G. n° 1939 5). Réthymo : m. Ida à Sybrita (6. 
n*.12651). Prévéli (G. n° 6531) et Sélia (G. n° 6524). Sphakia : 


` Askyphos (G. n° 6523), Kalikrati (G. n°6322). Mouri et Sphakis | 


"4G. n° 3323). 


Depuis Tournefort, elle a été signalée par Raulin à Kenurio- 


korio, à Kritsa et à Piskokephalo. De Heldreich la récolta dans 


le Mirabello et Baldacci au mont Lazaro. 

3. C. tubulosa Lam., l c.; Boiss., L c.; Hal., L c, p. 130; 
Gdgr., l. c., n° 1201 et in Bull. Soc. Duffour (1913), p- 40 
exs. n^. 1802. nel 

Elle se distingue des espèces précédentes par la petitesse de 
toutes ses parties, ses tiges couchées, grêles, ses feuilles pro 


fondément erénelées, trés pubescentes, ses fleurs d'un bleu." 


M. GANDOGER. — CAMPANULACÉES DE L'ÎLE DE CRÈTE. 3 


foncé, étroitement tubuleuses, etc. Beaucoup plus commune 
. que les deüx autres, elle vient dans les fissures des rochers 
-'ombragés et parait être localisée dans le massif du mont Ida: 
- Voici dí localités où je l'ai cueillie : 
~ Candie : Angarathe (Gdgr., Herb. cret., n* 10183), Asmari 
j m n°10442), Boni (G. n° 10625), Cap Dia (G. n° 9732), 
H. Panteleimon (G. n^ 9722), m. Stromboli (G. n? 9902) et Sava- | 
1 thiana (G. n° 9333), avec la forme à fleurs blanches que j'ai dis- 
| tribuée à la Société Duffour sous le n° 1803. Héthymo : m. Ida 

- à Amnatos (G. n° 12192), Arkadi (n° 5186 et 12033), Petras- 
nero et. Timios Stavros (G. n° 6531) et Sybrita (G. n° 12561). 
- Auparavant on l'indiquait en Crète (Tournefort), à Askyphos 
(Raulin), à Temenos (Baldacei) et à Réthymo (Leonis). 
Ac. spi L. sp. p. 231; Boiss., l. c., p. 898; Hal., /. c., 
-p- 139; Gdgr., /. c., p. 68, n° 1197 et in Bull. soc. Duffour - 
(4915), p. 38 S exs. n? 1976. 
y^ De la méme section que les précédentes, mais trés différente 
par sa racine vivace (et non bisannuelle), formant un rhizome- 
Presque ligneux et comme subéreux, ses feuilles épaisses, 
coriaces, is inférieures glabres; le sommet de la plante seul 
est couvert d'une pabuen cendrée, très fine; les tiges de 
Tannée précédente persistent, desséchées et garnies de leurs 
Capsules, jusqu'à l'été suivant et méme pendant deux ans; les. 
fleurs sont d'un bleu beaucoup plus intense et ne disparaissant 
pas par la dessiccation, à appendices beaucoup plus: courts. La 
uma globuleuse-turbinée, est certainement à 5 loges. 
*omme le disent Joubert et Spach. La plante vient par toiiffes. 
Compactes dans les fissures des rochers verticaux, avec tiges. 
fragiles, flexueuses, longues de 15 à 25 centimètres. La forme 
Simonelli; Bald. diffère du type par ses tiges subéreuses, tres: 
Courtes, uniflores, ses feuilles mibérulohtes, les caulinaires | 
Tàpprochées. 
* Voici l'histoire de la découverte sensationnelle du Campa- 
nula saxatilis dans le Nord de la Crète. z 
Fin mars 1915, avec le personnel grec que j'avais pris à mom 
Mitvite pour m'aider à la préparation des plantes, j'herborisai 
8 l'Akrotiri oriental au site appelé Pervolitza, à la recherche 
Triadenia Sieberi Spach qui ne vient que là. Mon attention 


4 $ SÉANCE DU 12 JANVIER 19417. 


fut attirée par des rosettes de feuilles implantées dans les: 3 
fissures des éscarpements maritimes. Je pris ces rosettes pour M 
une Campanule; mais laquelle? Un de mes aides grimpa dans 
les rochers et me jeta des tiges anciennes et nouvelles de cette 1 
plante. C'était le rarissime Campanula saxatilis qui n'était M 
connu que par l'unique échantillon récolté en Crète, vers 1698, , 
par Tournefort! Od 
C'est par erreur que le C. saxatilis a été indiqué dans l'ile de E 
Karpathos (archipel turc). Les échantillons distribués en 1883 
par Pichler (n** 436, 437 et 438), et par Forsyth Major (n* 109) — | 
appartiennent incontestablement au C. tubulosa Lam. C'est, M 
l'avis de M. Beauverd, conservateur de l'herbier Boissier, lequel M 
à bien voulu me donner divers renseignements à ce sujet e x 
m'informer que ce fut le monographe Feer qui se trompa dans . 
cette détermination (in Herb. Boiss.).. C'est également l'avis de 4 
Halacsy (Consp., vol. Il). Même remarque pour la plante de E 
Cérigo récoltée en 1880 par Spreitzenhofer. i 
Quant aux trés rares et pauvres échantillons distribués pat M 
les frères Baldacci (n° 229), et récoltés au Cap Maleca, ils se —— 
rapprochent du C. saxatilis, mais ont été décrits comme forme 
Simonellii. k 
J'avais done retrouvé, après plus de deux siècles, le véritable 
C. saxatilis, tout à fait conforme à l'échantillon de l'herbier de | 
Tournefort, aux descriptions des auteurs et à la gravure qu'en 
donnent Jaubert et Spach (Illustr. FI Orient., tab. 392), l'une 
des plus grandes raretés de la flore européenne. E 
Restait à centurier cette rarissime plante, dès l'instant, 0a! 
mon programme de voyage m'appelait ailleurs. Ce ne fut pas P 
facile. Les touffes poussaient dans des rochers verticaux presque — 
lisses, d'un accès qui paraissait insurmontable. Il. fallut aller à 
trois heures de là, chercher des échelles et des cordes. AVE —. 
mille difficultés et des précautions sans nombre, un jeune m 
homme Crétois, agile comme un écureuil, et j'ajoute, joli 
comme l'Adonis des Anciens, me jeta les échantillons que e 
distribués dans mes exsiccata sous le n° 8047 et à la Sociéte 
Duffour, n* 1976, en quarante parts. 4 
La plupart de ces échantillons ne sont que des fragments | i 
stériles ou des tiges de l'an dernier, carla plante fleurit en Ba 


v. GANDOGER. — CAMPANULACÉES DE L'ÎLE DE CRÈTE. Hz 


—— N'ayant pu faire autrement, j'ai engagé mes correspondants à 
4 les garder précieusement, car il est trés probable que le Cam- 
` panula saxatilis ne sera pas récolté de si tôt. Cette région est 
d'accès dangereux et excessivement pénible à cause de son sol 
- rocheux et tourmenté. Et, comme ne va pas en Crète qui veut, 
-Jengage mes successeurs à laisser les sentiers battus par les 
quelques botanistes qui, depuis Tournefort, ont herborisé dans 
l'ile, afin d'y trouver du nouveau. S 
< J'ajoute que trois jours aprés, je retrouvais le Campanula 
saxatilis dans une autre localité de l'Akrotiri, vers le fameux 
Cap Maleca, à l'endroit appelé Katholicos Kuni Limam, dans 
une situation identique (Gdgr. n° 8276). Les touffes; d'accès 
plus facile, étaient très développées, plus avancées; elles 
portaient de nombreuses tiges sèches de l’année précédente, 
chargées de capsules en bon état. Ce qui me porte à croire que 
cette espèce vient dans toute la zone maritime rocheuse depuis 
le Cap Tripiti jusqu'au Sud du Cap Maleca et que c'est évidem- 
|. ment dans cette région que Tournefort l'y découvrit il y a plus 
^de deux cents ans. En 1916, je la récoltai de nouveau à Spili 
- tà Prévéli, prov. de Réthymo (G. n° 6532); ce qui porte à 
- quatre les localités certaines de cette Campauule. 
- Dans cette localité de Katholicos, ettout pres de la Campanule, 
se trouvaient les rarissimes : Tulipa cretica, .T. saxatilis, Pra- 
sium creticum, Dianthus arboreus, Allium circinatum, Genista 
Alpini, Helianthemum retrofractum, Nepeta Scordotis, Muscari 
Fontanesii, Arbutus salicifolia, et surtout le Lactuca acan- 
thifolia Boiss., véritable pendant du Campanula saxatilis, puis- 
qu'on n'en connait que l'unique échantillon conservé dans 
l'herbier de Gundelsheimer. Je l'ai distribué sous le n° 8271. 
En juin suivant, je retrouvais le Lactuca acanthifolia (Gdgr. 
1 1415) dans une autre localité, à la gorge de Butchunaria 
prés Pervolia, auprès des monts Sphaciotes. Il y est assez 
abondant dans les escarpements ombragés du torrent en 
compagnie du Centaurea argentea, Teucrium sphacioticum, 
Linum arboreum, Cratægus Insegnæ, Brassica cretica, Feru- 
lag thyrsiflora, Chamaæpeuce mutica, Stæhelina arborescens, 
Achillea cretica, Inula limonifolia, Celsia Arcturus, Borago 
- retica, Oróbanche superficialis, Micromeria Minoa, Calamintha 


6 SÉANCE DU 12 JANVIER 1917. 


Spruneri, Stachys spinulosa, Euphorbia oblongata ‘et de cent — 
áutres raretés. Je recommande vivement cette herborisation (et M 
naturellement celles du Katholicos et de Maleca) située à une ` 
heure et demie au Sud de La Canée. À 
Les autres Campanules de la Crète sont : 
. 5. Campanula Erinus L. — Commun partout, car je l'ai à 
récolté dans 31 localités différentes. Halacsy ne l'indique quà. — 
La Canée, Réthymo et Malès. Jusqu'à ce jour, son aire de E 
dispersion était donc fort mal connue. "pos 
6. C. mollis L. — Espèce du Midi de l'Espagne et de l'Algérie M 
occidentale, indiquée par Tournefort et pas retrouvée depuis, 1 
ainsi que la suivante. Peut-être forme grêle et velue du C. tubu- . — 
losa. 4 
7. C. paucitlora Desf., Cor., p. 36, tab. 26. — Crète, selon Des- 
fontaines, qui a décrit et figuré l'échantillon récolté par Tout- 
aefort; mais cet échantillon a disparu. Boissier pense que est — 
un synonyme du C. Spruneriana Hampe, ce qui me parait | 1 
douteux, ear le texte et la gravure ne lüi conviennent pas. 
8. C. Spruneriana Hampe. — Avant moi n'était connu quà 
. Kenuriokorio (Raulin).et à Sitia (De Heldreich). Je l'ai récolté 
dans les provinces suivantes : Candie : Amargiano (Gdgr., Herb. 
cret., n° 10808 et 10809 f. albiflora), Angarathe (G. n° 40179 
et 10180 f. albiflora), Asmari (G. n° 10441), Boni (G. n° 10626 M 
m. Ida à Gorgolaino (G. n° 11070), Nida (G. n* 11749) et A 
Prinias (G. n° 11308). Hierapetra : H. Joannis (G. n° 6529) a 
Kalamarka (G. n° 5663). Lassithi : Kroustallenia (G. n° 2159) M 
m. Aloida (G. n° 2419), m. Lazaro (G. n° 2707) et Plati (6- 
n° 2369). Mirabello : Kritsa (G. n° 1802) et Neapolis (G. n* 1940). 
Sitia : Adifikiari (G. n° 498), ile Yanisada (G. n° 990), Siti 
(G. n° £5) et Toplou (G. n° 491). | D 
Jolie espèce, rappelant notre C. patula l. et croissant aussi 3 
dans diverses localités de la Grèce. En Crète, elle vient dans le 
centre et l'Est de l'ile, mais manque dans tout l'Ouest, car je n° 
Vy ai pas vue, malgré de très nombreuses herborisations faites 
dans les provinces de Réthymo, La Canée, Kissamos et Sphakia: 
; 9. C. sübidea Gdgr., Flora cretica, p. 68, n* 1199 et in Bull. 
Soc. bot. de France (1916), vol. LXIII; p. 236. Espèce voisine 
du C. tubulosa Lam., dont elle se distingue surtout par son port 


» M. GANDOGER. —— CAMPANULACÉES DE L'ÎLE DE CRÊTE. 7 


A gréle, couché, fragile, ses feuilles incanes en dessous, ses fleurs 
” plus petites, ete. Elle est commune sur les talus ombragés et les 
parois humides de la source Pétrasnero, province de Réthymo, 
au pied du mont Ida, vers 600 metres d'altitude (Gdgr. n* 12375). 
… 10. C. trichocalycina Ten. — On l'indique dans les monts 
= Bphaciotes à Drakona et au Volokia. Je ne l'ai vue que d'Hagios 
-— Rumeli (G. n?.6630). Je ferai remarquer pue les échantillons 
|. crétois sont assez différents de ceux d'autres pays pour consti- 
…_ tuer peut-être une espèce nouvelle. J'ai en herbier le C. tricho- 
E: calycina des contrées suivantes : Algérie : Const. Tababor 
(Kralik, Reboud). Bosnie : Cincar (Brandis), Treskavica (F iala). 
Dalmatie : m. Orien (Pichler, Visiani). Calabre : Montalto 
. (Arcangeli, Huet), m. Pollino (Huter). 
- Actuellement la Crète possède donc 10 espèces de Campa- 
. nules. Quant aux autres Campanulacées, en voici d’après mon 
Flora cretica, p. 69-70 (au courant des dernieres découvertes), 
l'énumération .: ; ER 
. Petromarula pinnata A. DC. — Cité pour 15 localités. Je l'ai 
récolté dans 44 autres endroits. C’est donc urie plante très com- 
— mure dans les rochers de la Crète où les habitants en mangent 
b. les feuilles en salade appétissante. Mais elle y est endémique, 
P - tar elle n'a jamais été rencontrée ailleurs. : 


E. P oxyloba Gdgr., Flora cretica, p. 69, n° 1202. — Diffère du 

Précédent surtout par les lobes des feuilles presque lacinés, le 

rachis glabre, les fleurs deux fois plus petites, blanchátres, le 

Style moins saillant. Je ne l'ai trouvé qu'au mont Korycos (pro- 

C vince de Kissamos), Crète occidentale, dans les rochers, vers 

: 100 mètres d'altitude (Gdgr. n° 8975). 

* Specularia pentagonia A. DC. — Indiqué dans 7 localités, je 

l'ai cueilli dans 15 autres. La plante varie, glabre, parsemée de 

-.- ls allongés, presque tomenteuse, à calice glabre, velu ou 
- fànescent, parfois à fleurs blanches. 

- — S. Speculum A. DC. — Reverchon l'avait découvert à Malaxa. 
Je l'ai retrouvé à Pervolia (Canée) et à Omalos (Sphakia). 
C'est donc une plante.rare pour l'ile et confinée dans la région 

Occidentale. La forme calycina À. DC. vient à Halepa et à 


— Askyphos. 


ais SÉANCE DU 12 JANVIER 1917. 


S. hybrida A. DC. — Assez rare, puisqu'on ne la connaissait .' 
qu'à Askyphos, au mont Ida et à Males. Je l'ai trouvé au mont " 
Mavri (Canée), dans le Lassithi aux monts Afentis et Aloida . - 


(n* 2420 f. leiocarpa, n* 2121 f. criocarpa) et à Plati ainsi qu'à 
Korutès sur le versant occidental de l'Ida. s 
$. cordata (Vis.). — Sphakia : Omalos. à 
S. falcata A. DC. — Candie : H. Panteleimon, Savathiana. 
Lassithi : Plati. Réthymo : mont Ida à Amnatos. Sphinn : 
Kalikrati. 


S. hirta (Ten.). — Canée : Pervolia, mont Mavri, The E 


Kissamos : Enneachoria. Sphakia : Omalos. 
Ces trois dernières plantes sont nouvelles pour la Crète. 
Symphyandra cretica A. DC. — Espèce rare, localisée dans Je 


Sud-Ouest de l'ile à H. Rumeli, Aradhena, Samaria et sous les : : 


châtaigniers de l'Enneachoria. 
Trachelium Jacquini Boiss. — Plante trés rare, ayant l'aspect 


d'un Sedum nain, à peine répandue dans quelques grands 1 
herbiers. Elle n'est connue qu'au mont Ida, à Anoda et àDr- -— 


'koda. J'en ai vu des fragments desséchés au-dessus/de Thériso, 
sur le versant Nord du mont Mavri, vers 1 800 mètres d'altitude. 

En somme, la Crète compte maintenant 20 Campanulacées, 
dont i. n'y avaient pas encore été indiquées. 


PEIPER MED S RR į x LR 


SÉANCE: DU 26 JANVIER 1917 


; PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


ecture est donnée du procès-verbal de la séance précé- 
ente, dont la rédaction est adoptée. 

M. le Président annonce le décès du D* A. Chabert, un 
plus anciens membres (1854) de la Société, survenue 
à liambéry, le 1** octobre dernier. 


Al fait ensuite savoir que MM. Reynier et Marnac, 
uréats du Prix de Coincy pour 1916, ont abandonné le 
montant du prix à la Société. Pour reconnaître le beau 
e de nos confréres, le Conseil les a nommés l'un et 

autre membres à vie. i / 


Le Prince Bonaparte offre à da bibliothèque deux fasci- 
s d'un ouvrage dont il est l'auteur et intitulé Notes 
éric logiques. Il paon u une succinete analyse de ces 
ux x fascicules. 


SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1917 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la séance précé M 
dente, dont la rédaction est adoptée. B PR 
= Par suite de la présentation faite dans la dernière M 
séance, M. le Président proclame membre de la Société : 1 

M. Jaxowicz (Stéphane), 212, rue Lafayette, à Paris, N 

présenté par MM. Dangeard et le Prince 3 
Bonaparte. UV 


M. Giraudias fait la communication ci-après : 


Notes de Botanique systématique. IV 
PAR M. L. GIRAUDIAS. 


- 


Arenaria montana L. E 
Trouvé dans un bois du Parc, à Royan (Charente-Inférieure). 
Cette localité n'est pas indiquée dans la Flore de l'Ouest $3 
Lloyd. CS o 
Colutea arborescens L. : des á 3 
Dans le bois du Pare, à Royan, oü cette plante souvent es * 
dans les jardins tend à se répandre. La méme plante est bu. 3 
ment naturalisée sur le bord de la Loire, entre Orléans et D 
Chapelle-Saint-Mesmin. uo 
Medicago silvestris Fr. (M. inedia auct. p. p. Lloyd. F L. de 
l'Ouest). ; 
D’après M. Rouy, le M. media des auteurs comprend u0? 
forme (race) du M. faleata et un hybride (M. varia Thomas Marton 
issu du eroisement du M. falcata type avec le M. sativa. où e 
deux dernières espèces se rencontrent, le M. media peut se gt 
senter sous ces deux formes et dés lors occasionner quelque — 


+ 


E. GIRAUDIAS. — NOTES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 11 


» hésitation. Il n'en est pas ainsi dans la région de l'Ouest où le 
~ M. falcata n'a pas été signalé. C'est donc bien le M. silvestris 
> dont j'ai vu une belle touffe en juillet 1916, sur la jetée de 
- Royan à l'endroit où le tramway quitte la plage pour se diriger 
|. àtravers bois vers Saint-Georges de Didonne. C'est une localité 
nouvelle pour la Charente-Inférieure où cette espèce est plutót 
» rare. Je l'avais également récoltée, il y a quelque trente ans, dans 
- la vallée de la Brédoire. à Aulnay de Saintonge. 

-. X Ornithopus adulterinus (0. compressus »« roseus). 

- Au mois de juin. 1881, revenant à Palluau d'une brève excur- 
E -. Sion à Saint-Paul-Mont-Pénit (Vendée), j'entrai par hasard dans 
- un terrain inculte, prés du village de la Sorinière. Là, j'eus 
$ dla surprise de trouver réunis et croissant ensemble dans un 
= inextricable fouillis les trois Ornithopus de la flore francaise. 
1 ; L'O. roseus m'était inconnu, du moins vivant; l'O. compressus 
avait été recueilli par moi, en 1874, aux environs de Machecoul 
- (Loire-Inférieure). Quant à l'O. perpusillus, c'était une plante qui 
_ m'était familière. Mais en récoltant pour mon herbier et pour 
mes amis les deux premières ‘espèces, je ne fus pas peu surpris 
E. de remarquer des spécimens singuliers qu'un examen ultérieur 
me fit reconnaitre comme des hybrides issus du croisement des 
-.U. compressus et perpusillus. De là F >x< O. Martini Giraudias, 
. dédié à M. Émile Martin, de Romorantin, qui avait observé la 
- mémeplanteavantmoi, maisenavait méconnul'h ybridité.J'ajoute 
à: pour étre complet et rendre à chacun le mérite qui lui est dà, 
^ qu l'O. Martini avait d'abord été signalé par l'abbé Guyon, 
. l'Amailloux (Deux-Sèvres). La publication de cet hybride a été 
- faite dans le Bulletin de la Société botanique rochelaise qui a 
distribué la plante à ses adhérents. 

| De retour à la maison, en triant mes exemplaires d'O. roseus, 
-. Je mis à part un unique pied à fleurs d'un rose plus påle dont les 
fruits sont bien caractéristiques. Au lieu d'ètre droits comme 
dans lO. roseus, ils sont presque falciformes et terminés par un 
bec recourbé, noir, semblable à une griffe. Des articles du légume, 
àu nombre de cinq, les deux inférieurs sont à peine échancrés à 
"là base et au sommet, comme ceux de l'O. compressus; les sui- 
- anis sont au contraire atténués à chaque bout et ont la forme 


12 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1917. 


subarrondie ou plutôt ellipsoïde de ceux de l'O. roseus. J'ai donné M 
dans mon herbier à cet hybride le nom d’ »« O. adulterinus. — 

Un botaniste (l'abbé Revel) m'a, voici bien des années, taxé 
de précipitation à propos de mon Iberis apricorum. On ne pourra 
me faire le méme reproche au sujet d'une observation dont la 
publication a été retardée pendant prés de trente-six ans. Mais 
je ne suis pas certain d'avoir eu raison de me taire. La publicité 
donnée à l'O. Martini a amené la découverte de localités nou- 
velles (M. Fouillade dans la Charente-Inférieure, qui méme en 
a observé une variété inédite : v. Fouilladei Rouy). Et qui sait 
si mon Q. adullerinus dont je possède l'unique exemplaire 
n'existe pas méconnu dans d'autres herbiers? 

Ce petit champ vendéen renfermait encore, outre ces Cinq 
plantes, des O. perpusillus pubescents à fruits glabres, et d'au- 
tres entièrement glabres..Ces' derniers ont reçu de M. Corbière 
le nom de var. glaber. Mais l'un de mes exemplaires est proba- 


blement aussi d'origine hybride, se rapprochant surtout de ro. 4 


perpusillus. Ce n'est pas toutefois la variété Fowilladei, car avec 
des fruits identiques dans la forme à ceux de l'O. perpusillus, 
il porte des légumes courts à deux árticles assez gros, terminés 
par un fort bec crochu. 4 : 

La question de l'hybridité a fait couler des flots d'encre. 
Quelques botanistes en nient l'importance et regardent les 
hybrides reconnus comme des: accidents négligeables. (Mais y ` 
. a-t-il des faits biologiques négligeables?) D'autres, au contraire, 
voient dans ces hybrides les ancêtres des espèces de demain: 
— et ils trouvent dans quelques observations la confirmation 
partielle de leur hypothèse. En cela, il faut se garder, comme 
toujours, des généralisations hâtives, 

Nous considérons la fixité comme étant un caractère essen- 
tiel de l'espéce. Partant de là, certains floristes ont proposé des 
types spécifiques tellement vastes que l'observateur se perd 
dans le labyrinthe de leur polymorphisme. D'autres, appliquant 
le même principe, ont créé et démontré par la culture des 
« espèces » dont les différences sont si subtiles qu'elles échap- 
pent à l'œil le plus exercé. Je n'ai garde d'essayer de les dépar- 
tager, mais je medemande si, au contraire de ce qu'on enseigné: ' 
la variabilité n'est pas la loi méme de l'espèce, 


L. GIRAUDIAS. — NOTES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 13 


La philosophie du docteur Pangloss conclut qu'il faut cultiver 

son jardin. Le jardin du botaniste est l'univers entier. Beaucoup 
- le cultivent avec ardeur et avec un soin pieux. Mais en achè- 
veront-ils jamais l'inventaire? 


- Planta" hybrida, ex Ornithopo compresso et O. roseo orta. Ultimo sat 
- similis a quo caracteribus postea enumeratis differt. Legumen lave falci- 
- forme, articulis dobus inferioribus vix truncatis, ut in 0: compresso; 
= superioribus superne et inferne attenuatis, subrotundis, seu potius 
= elipsoidis; rostrum nigrum curvatum, fere unguiculatum. 


3 - Cirsium lanceolatum Hill. — L'albinisme au sujet de cette 
E espèce. 

= Jairécolté de cette espèce, au mois d'août dernier, un beau 
Spécimen à fleurs blanches, aux environs de la Mothe-Saint- 
Héraye (Deux-Sévres). Je signale ce cas d'albinisme parce qu'il 
_. nen est question. ni dans la Flore de France de Grenier et 
- Bodron, ni dans celle de M. Rouy. 

= A de telles variations, le plus souvent individuelles, et que 
L accompagnent pas d'autres caractères différentiels, plusieurs 
botanistes proposent de donner le nom de var. albiflora (les 
lorts en grec écrivent leucantha). Et si je fais cette observation, 
z . €€ n'est pas dans un but de eritique, puisqu'il est entendu. que 
- les botanistes entre eux ne parlent que la langue latine. Mais du 
. moment que le qualificatif employé équivaut à une description, 
- Je trouve excessif qu'on impose à notre mémoire de retenir 
. aussi le nom du botaniste qui a institué le vocable, comme s il 
lait nécessaire qu'un tel mérite fût transmis à la postérité. 
L’albinisme se rencontre dans d'autres espèces du genre Cir- 
- Sum, mais non plus à l'état sporadique. Ainsi dans les environs 
. de Foix, le (7. palustre porte toujours des fleurs blanches. De 
méme le C. Mailhoi Giraudias qui croit à Surba (Ariège). Je 
2 nai récolté cette plante nulle part ailleurs, mais il faut croire 
-. quelle n'est pas trés rare, méme à fleurs purpurines, puisque 
M. Rouy dans sa Flore, t. IX, p. 03, en faisant une variété du 
-‘arvense, n'en mentionne pas les stations. J'aurais cru que 
č qui distinguait la race de la variété consistait dans la persis- 
lance et dans la transmission héréditaire de caractères secon- 
aires ou considérés comme tels. Dans ce cas, il semble bien 
que les deux plantes ariégeoises pourraient être considérées 


lik ` - SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1917. 


comme des races, surtout si, dans le C. palustre, Valbinisme 
est accompagné de caractères morphologiques constants. Mais ^ | 
j'avoue, à cet égard, n'avoir pas en mains la documentation « 
nécessaire pour me former une conviction et j'aime mieux 


m'abstenir que de proposer un nom inutile. 


^ 


Cirsium acaule Scop. v. caulescens DC. i 

Ce n'est méme pas une variété. J'ai constaté à plusieurs. 
reprises, mais sürement en aoüt dernier sur la route qui ya de 
Ja Mothe-Saint-Héraye à Lezay, vers Chey, que la caulescence 
doit étre attribuée uniquement au terrain plus riche et plus 
herbeux sur lequel croit la plante (forma vegeta). Le méme pied — 
venu sur le bord de la route serait resté acaule. On aurait pu — 
faire l'économie du nom latin. | 


Centaurea aspera L. 
Les jolies fleurs purpurines de cette espèce. font l'ornement 
des dunes qui constituent le parc de Royan. J'y ai rencontré, 
en juillet dernier, vers Vallières, deux pieds à fleurs blanches 
de cette plante. 3 


j 


Calystegia sepium Br. var. /l. roseo. 
J'ai dit dans ce Bulletin (1914; p. 303) que cette variété ne 
figurait pas dans la Flore de France de M. Rouy. Cette omis- 
sion a été réparée, t. XII, p. 475, par l'auteur qui a donné à 
cette plante le nom de s. var. roseiflorus. 


SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1917 


= 4 PRÉSIDENCE DE M. HUA, ANCIEN. VICE-PRÉSIDENT. 


"Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière 
Séance, dont la rédaction est adoptée. 

— M. le Président lit un mot d'exeuse de M. Dangeard, 
- empéclié d'assister à la séance. | 

-. llannonee ensuite que da Société a recu de M. le Ministre 
* de l'Instruction publique une lettre l'informant qu'une 
- Subvention de 700 fr. lui est accordée pour cette année. 
- Bes remerciements ont été adressés à M. le Ministre. 


… MF. Moreau fait la communication suivante : 


Végétation et nutrition azotée 
= du Citromyces Pfefferianus Wehmer 
- dans une solution d'acide tartrique pur 


PAR M. FERNAND MOREAU. 


— les auteurs qui ont recherché si les Moisissures sont capables 
| de fixer l'azote atmosphérique sont parvenus à des résultats 
_Confradictoires. Les faits suivants sont de nature à ne pas faire 
- Considérer la question de l'absorption de l'azote par les Champi- 
.8^O)s comme définitivement résolue par la négative et à 
gager à des recherches plus approfondies sur ce sujet. 
: ‘Un mycélium blanc, submergé, ayant été observé par nous 
E Végétant dans des solutions d'acide tartrique, nous en entre- 
> Primes l'étude, S 
ll fut ensemencé dans un certain nombre de cultures établies 
de la facon suivante : e 
: sieurs flacons coniques à fond plat sont soigneusement 


16 ^ SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1917. 
lavés, passés à la potasse, puis à l'acide acétique, enfin abon- 
damment rincés à l'eau distillée; chacun d'eux reçoit une petite 
quantité d'une solution obtenue en dissolvant de l'acide tartrique 
chimiquement pur (du commerce) dans 80 fois son poids d'eau 
distillée trois fois (eau distillée du commerce distillée deux fois M 
par nous dans des ustensiles de verre convenablement nettoyés Ms 
. et rincés à l'eau distillée). CR 

Quelques mois aprés, le Champignon s'était développé dans 
les flacons avec les caractères suivants : £e 

Culture pure, exempte de bactéries, éloignées d'ailleurs par | 
l'acidité de la solution. Mycélium blanc, parfois brunátre, très 
ténu, non fructifié, formé de filaments cloisonnés renfermant de 
nombreux globules réfringents. La forme des cellules est variable 
cylindrique ou plus ou moins renflée ou sphérique. Elles ren- 
ferment fréquemment des globules réfringents. 

Semé sur carotte, ce mycélium se développe en une culture 
qui fructifie et, par les caractères de ses conidiophores, doit ” 
être rapporté au Citromyces Pfefferianus Wehmer. - : we 

Les formes rencontrées dans les cultures d'acide tartrique 
pur rappellent celles qui ont été observées par divers auteurs 
dans des cultures de Champignons en milieu acide. 

Plus intéressant est le fait que le Citromyces Pfefferianus à 
vécu dans un milieu où on n'avait pas introduit d'azote. L'eau 
fournie étant trois fois distillée, l'acide tartrique pur, le Cham- 
pignon avait dû trouver dans le verre les substances minérales 
nécessaires à son développement, d’ailleurs incomplet puisqu'il 3 
n'a pas fructifié dans’les cultures d'acide tartrique, et chercher — 
dans l'air la quantité relativement considérable d'azote, dont il 
a eu besoin pour végéter. 

Le soin avec lequel nous avons établi nos cultures nous 
autorise à penser que le Champignon a été capable d'absorber 
l'azote de l'air; nous envisageons cependant comme possible une 
alimentation en azote aux dépens del'ammoniac de l'atmosphère: 

Il ne s’agit là que d'expériences préliminaires qui demanderont 
à être refaites dans dé nouvelles conditions. Il conviendra en 
particulier de fournir au Champignon del'air dépourvud'ammo" — . 
niac. On pourra également chercher à obtenir un dévelop” M 
pement complet et plus abondant du Champignon en le mettant 


F. MOREAU. — VÉGÉTATION DU CITROMYCES PFEFFERIANUS. 11 


^en présence de quantités appréciables de substances organiques 
E ou de sels minéraux dépourvus d'azote et au préalable soigneu- 
sement purifiés. Ces expériences sont délicates, la préparation 
à de, produits purs est très longue, l'atmosphère d'un laboratoire 
- parisien ne se prête guère à l'entretien en air pur d'une culture, 
a culture elle-méme exige un certain temps pour que le déve- 
- loppement du Champignon soit appréciable. Aussi nous avons 
- tru pouvoir exposer ici le résultat de nos expériences prélimi- 
- naires en attendant le moment où nous pourrons les reprendre 
dans des conditions différentes, ou pour PR àd autres de 


VT. EXIV. (SÉANCES) 2 


SÉANCE DU 9 MARS 1917 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 
Lecture est donnée du procès-verbal de la séance précés M 
dente, dont la rédaction est adoptée. 


Par suite de la présentation faite dans la dernière séance," ; L 
M. le Président proclame membre de la Société : : 


M. Brenix (Philippe), professeur agrégé à la Faculté de 
Médecine et de Pharmacie de Lyon, à. Bron 
(Rhône), présenté par MM. Gen pis el. 
F. Camus. 


À" 


M. le Président A RT les félicitations de la de à 


M. H. Lecomte pour sa récente élection à l'Académie des 
Sciences. 


M. Camus donde. lecture de la Notice biographique 
suivante sur lé D’ A. Chabert : 


` 


Notice biographique sur le Dr Alfred Chabert 


PAR LE COMMANDANT A. SAINT-YVES. 


Le D" Alfred Chabert, médecin militaire principal de 17* classe; , officier 
de la Légion d'Honneur, est décédé à Chambéry le. 1** octobre 1916; il y 
était né le 29 février 1836. , 

Le D* Chabert eut une brillante carrière médicale. Reçu à vingt-deux 
ans docteur en médeciné à la Faculté de Turin (12 juillet 1858), il prit 
part, comme médecin de bataillon au 2° régiment de Savoie, à de 
campagne de 1859, y reçut la Médaille d'Italie, puis (1860) opta pour M 
nationalité française lors de la réunion de la Savoie à la France. Apre 
avoir tenu garnison à Lyon, en Algérie et à Belfort, il subit avec succes 


\ 


A, SAINT-YVES. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR LE D' A. CHABERT. 49 


(1869) le concours pour le service des hôpitaux et fit la campagne 
de 1870-71 durant laquelle il fut cité à l'ordre du jour du 4* Corps de 


- l'Armée du Rhin et nommé Chevalier de la Légion d'Honneur. Dès lors 


— M NR S 
NO. quo 


RSR EEE ANNE TEEN 


le D' Chabert se spécialisa dans le service hospitalier; il fut successi- 
vement affecté aux hôpitaux de la Province d'Alger (1871-73), de 
Chambéry (1875-80), de Bastia (1880-82), de Saumur (1882-83); puis il 
lut médecin-chef à La Rochelle et à Lille (1883), à Marseille (1884-86) 


et à l'hôpital du Dey, à, Alger (1886-88). Enfin nommé directeur du 


- Service de Santé du 10° Corps d'Armée à Rennes, il y prit sa retraite 


en 1889 pour raison de santé. 


_ La diversité des postes occupés par le D* Chabert est tout à son 


honneur. A sa grande valeur professionnelle s'ajontaient, en effet, une 


tonnaissance approfondie de tous les règlements administratifs et, sous 


les dehors d'une exquise urbanité, une opiniâtre et inflexible volonté; il 


était donc tout désigné, soit pour créer de nouvelles installations, soit pour 
réorganiser certains établissements, soit enfin pour réprimer des abus. 


- - Chez lui la botanique marcha toujours de pair avec la médecine; il s'y 
adonna avéc une inlassable activité depuis son jeune âge jusqu'à sa mort. 


Lié au botaniste Songeon, par une amitié qui dura plus d'un demi-siècle, 
il herborisait déjà avec lui en 1852 et avec une telle ardeur que les 
parents des deux jeunes gens crurent devoir mettre un terme à ce juvénile 
enthousiasme, jugé excessif, et décidèrent de restréindre leurs relations. 
* Mais, écrit le Dr Chabert, autant eut-il valu vouloir empêcher les 
oiseaux de se rencontrer dans les airs. En ville nous ne nous parlions 


. plus; par un singulier hasard nous nous retrouvions toujours sur les 


Montagnes. » A Turin il dirigea d'abord ses études vers les sciences 


Naturelles, en` vue -de professer plus tard la botanique, mais sur les’ 


Observations de son père il aiguilla vers la médecine. Ensuite il mit à 


. Profit tous les déplacements que lui imposa sa carrière pour nouer des 


relations avec les botanistes habitant la région, pour enrichir ses collec- 
tions et distribuer de nombreuses plantes, pour réunir enfin tous les 
Matériaux qui lui permirent plus tard de rédiger d'intéressantes notes sur 
la flore des localités explorées par lui. 

En Algérie, où il résida pendant environ douze ans, il visita les diverses 


E. provinces, mais c'est surtout dans la province d'Alger que ses explora- 


lions furent les plus nombreuses et les plus fructueuses. En 1864, durant 
"Campagne contre les Ouled-Sidi-Cheik à laquelle il prit part. il 
Parcourut Les montagnes du Sud-Oranais et les environs de Géryville. 


tendant son séjour dans les hópitaux de la province d'Alger il herborisa 


: Teniet-el-Had, Boghar, Médéa, Aumale, dans les massifs de la Mouzaia 


-. " du Djurdjura. Plus tard il se rendit au Congrès de Carthage et profita 
“Le Voyage pour faire des recherches à Souk-Ahras, Tébessa, Biskra, 


20 ? SÉANCE DU 9 MARS 1947. 


dans le Djebel Touggourt, puis à Constantine, Saida, Ain-Sefra et dans 
le Djebel Aissa. 
A Bastia, absorbé par son service, il ne put explorer à fond que le Cap 
Corse, dont il ne s'éloigna que fort peu et exceptionnellement. ` 
. Peut-étre cela fut-il.de la prudence préméditée, car, connu comme . 
réfractaire à toutes les influences, il avait précisément recu pour mission 
de faire régner aux conseils de revision la plus stricte équité dans l'examen M 
médical du contingent et la plus sévère impartialité dans l'admission aux M 
dispenses ou à la réforme. 
Revenant fréquemment à la maison paternelle, le D" Chabert retrouvait 
à Chambéry ses amis Songeon et Perrier de la Bàthie, herborisait avec 
eux et poursuivait avec ardeur l'étude de la flore de la Savoie qui fixa 
particulièrement son attention. me 
Lorsqu'il eut prit sa retraite, il consacra tous ses loisirs à sa science 
favorite et, à partir de 1889, grâce aux matériaux antérieurement amassés, 
ses publications deviennent de plus en plus nombreuses et importantes. 
Durant les dernières années de sa vie, le D” Chabert désirait se livrerà 
l'étude approfondie des Hieracium, mais l'implacable maladie qui devait 
l'emporter l'en empécha. Dix jours avant sa mort (21 sept. 1916), se 
sentant définitivement perdu, il nous adressait un supréme adieu dans une 
lettre qu'il avait dictée et n'avait eu la force que de signer. Dans cette 
lettre, traitant presque uniquement de questions botaniques et où on 
retrouve encore l'humour qui faisait un des charmes de sa correspondance, 
il exprime son regret de mourir sans pouvoir lire un ouvrage qui devait 
paraître sur les Hieracium et sa tristesse de se séparer, avant son décès, 
des derniers cartons de son herbier contenant une riche collection 
' d'Éperviéres. - | 
On peut donc dire à juste titre que, depuis sa seizième année jusqu'à 
sa dernière heure, la botanique fut la passion de toute sa vie. : 
Les publications du D* Chabert sont nombreuses, la plupart d'entre 
elles parurent dans le Bulletin de la Société botanique de France et dans 
le Bulletin de l'Herbier Boissier. Outre un grand nombre de notes sûr la 
flore de la Savoie, de l’Algérie et de la Corse, on doit citer ses études. 
sur les Euphrasia de France, sur le genre Rhinanthus et sur les E rables 
"de la Savoie. Songeon et lui commencèrent la publication de leurs 
Herborisations aux environs de Chambéry, mais ce travail fut rapi- 
dement interrompu pour des causes diverses. Ne partageant pas les 
idées de Jordan, le D" Chabert admettait les espèces collectives dans 
lesquelles se classent hiérarchiquément des groupes subordonnés. 
étudia donc et décrivit avec soin toutes les formes bien caractérisées 
qu'il rencontrait et apporta ainsi un sérieux appoint à la connaissance de 
la flore de l'Algérie et de la Corse où ces groupes sont nombreux et fort 


A. SAINT-YVES. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR LE D' A. CHABERT. 21 


importants. Ses notes et ses diagnoses sont claires et précises : rien n'y 
. manque, rien n'est superflu. Lorsqu'il sort de la systématiqué proprement 
-. dite (Plantes sauvages de la Sawoie), il se plait au récit d'anecdotes 
charmantes, parfois un peu' vives, dont la correction et l'élégance 
de style, la finesse et l'esprit feraient honneur au plus brillant de nos 
humoristes. 

D'un esprit élevé et d'une grande largeur de vue, le D* Chabert était 
- bon et généreux pour son entourage, accueillant pour les débutants, 
affable pour tous ses confrères. 
La Société botanique de France porte le deuil d'un de ses membres 
… les plus fidèles qui, sociétaire depuis 1859, lui réservait les meilleurs de 
ses écrits. La botanique perd en lui un observateur sagace et serupuleux 
qui a apporté une importante contribution à la connaissance de la flore 
- de la Savoie, de l'Algérie et de la Corse. Ceux qui n'ont eu avec lui que 
des relations mondaines regretteront le brillant causeur qui, méme à un 
- âge trés avancé, toujours élégant, droit et ferme comme au temps où il 
» portait l'uniforme, savait tenir sous le charme de sa conversation les 
auditoires les plus divers ; ceux qui ont vécu dans son intimité pleureront 
… Tami le plus loyal et le plus sûr. | 


TENDRE RE TT TN 


(dep Chabert a légué son herbier, dans lequel est intercalé celui de 
Songeon, à l'Institut Royal Botanique de Florence. 
Les plantes qui lui ont été dédiées sont les suivantes : 


=. Bunium Chaberti Batt., in Bull. Soc. Bot. Fr., XXXV, 387 (1888); 
Batt. et Trab., Fl. Alg., Dicot., p. 346 (1889). 

P . X Hieracium Chaberti Wolf, in Bull. Soc. Bot. Fr., XLI, p. CLXXV 
4 - (1894) — H., Laggeri » alpicola Wolf, loc. cit. 

-——— Alectorolophus Chaberti Behrends, in Verh.. Bot. Ver. Brandenb., 
XLV, 204 (4904). pss | 
À X Luzula Chaberti Rouy, Fl. Fr., XIII, 266 (1912) = L. campestris 
=  <mulliflora Chab., in Bull. Soc. Bot. Fr., XLII, 50 (1896). 


| Les autres plantes portant dans la nomenclature le nom de Chaberti 
- 9/t été dédiées soit à Pierre Chabert (1796-1867), cordonnier à Lyon, soit 
.— XE. Chabert (1820-1895), juge de. paix à Saint- Vallier (Drôme). 


Publications botaniques du D" Alfred Chabert. 


1. Note sur le Pedicularis Barrelieri Reichb. (Bull. Soc. bot. Fr., VI, 193- 
195, 1959. ) 


4 


i 4. Nous sommes redevables de la constitution de cette liste P 
p que à M. le D: John Briquet, que nous remercions bien vivement. 


23 SÉANCE DU 9 MARS 1947. i f 

2. Etudes sur là géographie botanique de la Savoie. (Ibid., VI, 291-295, 
1859.) i 

3. Esquisse sur la végétation de la Savoie. (Ibid., VII, 565-579, 1860.) À 

4. Notes sur quelques plantes des environs de Fontainebleau. (Ibid., XVII, M 
195-201, 1871.) | 

8. Sur une érreur géographique des flores de France et sur une forme nou- 
velle du Mercurialis annua. (Ibid., XXVII, 296-300, 1881.) 

_ 6. Note sur les Orchis provincialis Bull. et pauciflora Ten. du Cap Corse. 
(Ibid., XXVIII, Sess. extr., Lii-Lv, 1881.) 

7. Plantes à exclure de lu flore de Savoie. (Ibid., XXIX, 50-52, 1882.) 

8. Une plante à exclure de la flore d'Italie. (Vbid., XXIX, 90-91, 1882.) 
9. Nouvelles notes sur les plantes à exclure de la flore de Savoie. (Ibid. 
XXIX, 352-355, 1882.) E 

10. Observations sur la flore montagneuse du Cap Corse. (Ibid., XXIX, . 
Sess. extr., L-Lvit, 1882.) 

41. Recherches botaniques dans les Alpes de la Maurienne: (bid., XXX, ?- 
19, 1883.) ; 

12. Origines des Tulipes de la Savoie. (Ibid., XXX, 245-255, 1883.) 

13. Notes sur l'Echinospermum deflexum Lehm., plante probablement 
nouvelle pour la flore de France et sur quelques plantes rares de la Savote: 
((Ibid;, XXXI, 367-371, 1884.) $ 

14. Notes sur la flore d'Algérie : I (Bull. Soc. bot. Fr., XXXVI, 45-31, 
1889); Il (Ibid., XXXVI, 316-322, 4889); I (Ibid., XXXVIH, 381-391, 
1891) ; IV (Ibid., XXXIX, 334-336, 1892). ° 1: 2" 

15. Lettre sur l'Azolla filiculoides aux env. de Rennes et dans la Vilaine. 
(Ibid;, XXXVI, 312, 1889.) 
` 16. Contribution à la flore de France et de Corse. (Ibid., XXXIX, 66-69, 1892.) 

17. Sur la conservation des herbiers. (Ibid., XXXIX, 156-158, 1892.) 

18. Lettre sur la mort de L. Kralik. (Ibid., XXXIX, 169-170, 1892.) 

19. Le Corydalis fabacea dans le Jura. (Ibid., XL, 250-252, 1893.) 

my um variations à fleurs rouges de certains Galium. (Ibid., XLI, 302-305; 
1894. ? 


21. Sur la conservation du Genipy dans nos Alpes. (Ibid., XLI, Sess. exta M 
CLXXVI-CLXXIX, 4894.) a 

32. Plantes nouvellés de France et d'Espagne. (Bull. Herb. Boiss., sér de — | 
IH, 445-149, 1895.) SEE | (eoe Iq 
. 93. De l'emploi populaire des plantes sauvages en Savoie. (Ibid., sér. 1, 
III, 291-304, 334-344, 1895.) A dA 

24. Un Luzula critique de la flore parisienne. (Bull. Soc. bot. FT., XLII, 
49-50, 1896.) 

25. Une addition à la ftóte de Savoie. (Ibid., XLI, 128-129, 1896.) 

26. Un mot sur la nomenclature botanique. (Ibid., XLHI, 393-396, ie 

21. Sur le Tetragonolobus Requienii Fisch et Mey. d'Algérie. (Ibid., XLI i 
603-605, 1896). 

28. Le viviparisme. (Bull. Herb. Boiss., sér. 1, LV, 229-232, 1896.) 

29. Note sur quelques Leontodon. (Ibid., sér. 4, IV, 359-364, 1896). 

30. (Avec A. SoNGEON). Herborisations aux environs de Chambéry: Cage 
béry, 1896, 52 p. in-8. (Extr. du Bull. Soc. hist. nat. Savoie). — Tuv 
resté inachevé. 


31. Sur la disparition de quelques plantes en Savoie. (Bull. Herb. Boiss-, 
sér. 1, V, 121-128, 1891). | 


X 


A. SAINT-YVES. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR LE D” A. CHABERT, . 23 


32. Des plantes sauvages comestibles de la Savoie. (Ibid., sér. 1, V, 258- 
212, 1897.) 
to 033. De Tunis à Tyout. (Bull. Soc. bot. Fr., XLIV, 333-308, 1897.) 
r 34. Le Parnassia palustris en Algérie. (Ibid., XLIV, 417-418, 1897.) 

35. Noms patois et emploi populaire des plantes de la Savoie. (Bull. Herb. 
Boiss., sér. 4, V, 568-578, 1897.) . 

36. Villars sous la Terreur. (Ihid., sér. 1, V, 821-832, 1897.) 

31. Sur quelques Renoncules. (Ibid., sér. 1, VI, 239- as 4 fig., 1898.) 
E 38. De l'abus de la nomenclature. (Ibid., sér. 1, VI, 275-282, 1898.) 
- 39. Une rectification. (Bull. Soc. bot. Fr., XLV, 212. 213, 1898.) 
s 40. La botanique en loterie. (Bull. Herb. Boiss., sér. 1, VII, 423-424. 
1 1899. ) 
>. M. Étude sur le genre Bhinantbiüs, (Ibid., sér. 1, VIE, 425-450, 497-517, 
18997) 
- 42. Villars d'après sa correspondance de 1805 à 1814. (Ibid., sér. 1, VIL, 
622-636, 1899.) 

43. Souvenirs d'antan. (Ibid. sér. 1,:VII, 829-868, 893-921, 1899.) 
| 4. A propos du genre Rhinanthus. (Bull. Soc. bot. Fr., XLVI, Sess. 
E extr., CXVI, 1899.) 
— 45. Discours prononcé le 8 août 4899 à la réunion de la Sóeiété Muti- 
thinne du Valais chez M. Émile Burnat. (Bull. Soc. Murith., XXV 1I- XXVIII, 
. - 35-36, 1900.) 
_ %6. Note sur les Rinanthus et sur Agrostis borealis Hartm. (Ibid... 
| XXVIEXX VIII, 275-288, 1900.) 

1. &. Les Rhinanthus des Alpes maritimes. Genève, 1900, 16 p. in-8. (Mém- 
Herb. Boiss., n° 8.) 

48. Le Valeriana tuberosa L. en Savoie. (Bull. Herb. Boiss., sér. 2, I, 
471-178, 1901.) 
--* 49. La destruction des Rosiers en Savoie. ibid. ., sér. 2, II, 109-110, 1902.) 
E P. 50. Les Euphrasia de la France. (Ibid., sér. 2, II, 121-152, 265-280, 497- 

30, 1902 
p M. cin quelques Euphrasia et. Rhinanthus de la Suisse. (Bull. Soc. 
 Murith., XXXI, 93-98, 1902.) à è 
92. Notice biographique sur André Songeon, CAMES 1905, 20 p. in- 
— t portrait. (Extr. Bull. Soc. hist. nat. Savoie, sér. 2, X.) — Résumé : Bull. 
- Soc. bot, Fr r., LII, 278-280 (1905) et n° 96 du « Patriote Républicain », 
- . ann. 1905, E à 
à ie Notes sur les Pomacées. (Bull. Soc. bot. Fr., LIII, 308-315, pl. VI, 

jo 


54. Dipsacus et Doronicum nouveaux. (Ibid., LHT, 545-549. 1906.) Ks 
Eas Une localité francaise du Bupleurum Odontites É- (Ibid., LI , 1-8, 
7.) 


56. La flore d'Aix-les-Bains. (lIbid., LIV, 91-96, 1907 et Bull. Soc. hist. 
Mat. Savoie, sér, 2, XIII, 195-200, 1909.) 

31. P réface des « Recherches sur l mode de développement des organes 
setatifs de diverses plantes de S«voie », par André Songeon, Chambéry, 
» P: t-1v. d 

- Rhinanthus Helen: Chab. (Nuov. giorn. bot. ital., nuov. ser., | 
s) ud LV, 305- 
ur quelques variétés de Campanules. (Bull. Soc. bot. Fr., Lv, 
ao, 1908.) 


w 


p^ 


4. SÉANCE DU 9 MARS 1917. 


60. Sur les Bupleurum Odontites L. part. et opacum. (Ces.) Lge. (Ibid., 
LV, 437-439, 1908.) k 


61. Les Érables de Savoie. (Ibid., LVI, 383-389, 1909.) — Travail inachevé 


à cause d'une documentation que l'auteur avait reconnue insuffisante, 
repris ab ovo l'année suivante (n? 64). 


62. Une Scille nouvelle d'Algérie. (Ibid., LVI, 477-478, 1909.) 
63. Sur les Pedicularis de la Savoie. (Ibid., LVI, 499-502, 1909.) 


64. Revision des Érables de la Savoie. (Ybid., LVII, 10-18, 39-47, pl. I-IV; 
1910.) 


65. Un dernier mot sur les Pediculaires de la Savoie. (Ibid., EVI, 89-90, 
1910.) ; 


Les deux communications suivantes sont ensuite pré- 
sentées : . 


Observations sur la flore des Alpes maritimes 


PAR M. AUG. CHEVALIER. 


Mon: affectation à un dépót de troupes coloniales, m'a valu 
de séjourner pendant les déux années 1915 et 1916 à Menton, 
la localité certainement la plus chaude de la France continentale. 
J'ai consacré à des herborisations les rares loisirs que me 
laissaient. mes occupations militaires. Dans la région comprise 
entre Nice et Menton sur le littoral, et s'étendant dans l'intérieur. 
jusqu’au mont Authion (2080 m. alt.), j'ai recueilli plusieurs 
centaines d'espèces ou races de Phanérogames. J'ai été amené. 
à faire ainsi sur la flore de ces régions quelques observations 
que je crois utile de résumer brièvement ici. S 

On, sait que la floré des Alpes maritimes est connue surtout 
grâce aux recherches de Ardoino, auteur de la Flore analytique 
des Alpes maritimes (1867), de M. Burnat et de ses collabora- 
teurs, principalement J. Briquet et F. Cavillier, de nos collegues 
MM. J. Arbost et le Commandant A. Saint-Yves. Elle présent? 
un certain nombre de particularités intéressantes : 

1* De tous les départements continentaux francais, celu! des 
Alpes-Maritimes, l'un des plus petits par l'étendue, est x 
beaucoup le plus riche au point de vue floristique aussi bien 
par le nombre des espèces de Phanérogames qui y Sont gi 
Vanées que par la très grande quantité d'espèces exotiques qu 


| 
| 
| 


A. CHEVALIER. — SUR LA FLORE DES ALPES MARITIMES. 25 


y sont parfaitement acclimatées dans les parcs et les jardins et 


- qui tout le long du littoral modifient complétement l'aspect du 


paysage. | ; 

En 1867, Ardoino comptait 2 466 Phanérogames spontanées 
sur une aire débordant, il est vrai, un peu sur le.département 
du Var à l'Ouest et sur l'Italie à l'Est. En tenant compte des 
découvertes faites depuis cinquante ans il n'est pas exagéré de ` 
supposer que le nonibre des espéces nettement caractérisées 
qui y sont actuellement connues à l'état spontané, est de 2 700 
environ et s'il fallait tenir compte des petites espèces jordaniennes, 
Cestprobablement à plus de 3 300 qu'il faudrait porter ce nombre. 

Le département du Var qui y confine et a une étendue presque 
double renferme, d'après le Catalogue (1908) de Albert et 
Jahandiez, 2 123 espèces; enfin dans les départements du Nord de 


la France, du Nord-Ouest et du Centre on ne compte habituel- 


lement que 1 000 à 1 500 espèces par département. 
Le département des Alpes-Maritimes doit sa richesse à la 
grande variété de ses stations qui s'étendent depuis la mer 


(0 jusqu'aux montagnes dépassant 3 000 mètres d'altitude, à lexis- . 


lence de terrains calcaires, siliceux et éruptifs anciens, à la 


température hivernale trés chaude du littoral permettant à la 


plupart des plantes méditerranéennes d'y vivre. Il n'existe pas 
encore de répertoire des plantes acclimatées. Leur grand noinbre 
tient aux conditions trés favorables à l'acelimatation réalisées. 
sur le littoral ét aussi à l'existence d'établissements scientifiques 


(Jardin botanique de la villa Thuret à Antibes, Jardin de la 
` Mortola en Italie) et d'établissements privés qui ont beaucoup 


*tontribué à répandre les plantes qu'ils introduisaient. 

2* Le département des Alpes-Maritimes est aussi de tous nos 
départements continentaux celui qui renferme le plus d'espéces 
endémiques spontanées, localisées exclusivement sur son terri- 
loire ou chevauchant sur les contrées avoisinantes. Nous citerons 
les suivantes : l 

Ranunculus Canuti Cosson (aujourd'hui rattaché au R. garga- 
nicus Ten. d'Italie), Iberis ciliata All., Silene Campanula (AIL) 
Pers., Cytisus Ardoini Fournier, Potentilla Saxifraga Ardoino, 


Sedum alsinifolium All., Saxifraga florulenta Moretti, S. cochlea- 


ris Rchb., S. lantoseana Boiss. et Reut., Asperula hexaphylla 


f 


26 SÉANCE DU 9 MARS 1917. 


a 


All., Leucanthemum discoideum All., Centaurea procumbens 
Balbis; C. Æmilii Briq., Phyteuma Balbisii A. DC., Campa- 
nula macrorrhizu Gay, Primula Allionii Lois., Myosotis spelunci- 
cola Schott, Orobanche fuliginosa Reuter, Micromeria Piperella 


Benth., Galeopsis Reuteri Rehb., Euphorbia Saratoi` Ardoino, ' 


Crocus medius Balbis, Leucoium hyemale DC., Carex Grioletti 
Rem. ACE 

3 La bande littorale des: Alpes maritimes, spécialement 
entre Nice et Menton-Garavan, présente des conditions de 
végétation trés spéciales sur lesquelles il nous parait intéressant 


d'appeler. l'attention. Par sa température très élevée en hiver, . 


elle tranche complètement sur les autres parties de la région 
méditerranéenne continentale au point qu'il serait nécessaire, 
selon nous, si l'on' adopte la nomenclature géobotanique de 
Flahault pour la France, d'en faire un domaine très spécial que 
nous proposons de nommer domaine préligurien. Ce domaine 
comprend la bande côtière située au pied des contreforts des 
Alpes, qui n'a parfois que quelques centaines de mètres de 


largeur et rarement plusieurs kilomètres et est fréquemment 


limitée à l'opposé de la mer par des falaises rocheuses de plusieurs 
centaines de métres de hauteur. Ce domaine constitue ce que 
l'on nomme La Riviera ou Cóte d'Azur. Les conditions clima- 
tériques y sont trés spéciales. Dans les endroits bien abrités, la 
température n'y descend que trés rarement au-dessous de zéro 
et la neige y est presque inconnue. En outre les rochers tournés 
du cóté dela mer protégent le littoral des vents froids du Nord et 
par les journées ensoleillées ils emmagasinent de grandes quan- 
tités de chaleur. Par une belle journée de soleil, méme en plein 
hiver, la température au pied de ces rochers est quasi tropicale. 
C est une véritable température de serre le jour et, pendant la 
nuit, par suite de la chaleur emmagasinée, le refroidissement 
nest pas très grand. Aussi grâce à cet abri certaines plantes 
trouvent-elles là des conditions très favorables à leur dévelop” 
pement. Le D* Henri Bennett rapporte qu'il ne connait sur la 
Méditerranée que les environs de Malaga oü la végétation soit 
aussi méridionale, où elle démontre la présences d'une protection 
aussi grande, d'une chaleur hivernale aussi prononcée. De son 
côté, le D* E. Onimus fait remarquer que les régions les mieux 


MET STENT A RTE DU ei e neut 


a — 


A.. CHEVALIER. — SUR LA FLORE DES ALPES MARITIMES. 27 


abritées par les montagnes, et les plus chaudes autour de la 
Méditerranée, outre la Cóte d'Azur, sont « le Sud de l'Espagne, 
la province de Malaga, quelques points de la Corse, certaines 
parties de la Sicile, les environs de Sorrente près de Naples, 
parce que les montagnes y sont élevées et rapprochées de la 
mer, ce qui protege contre les vents froids ». Le relief du sol, 
l'orientation et la proximité des montagnes par rapport avec la 
mer.ont en réalité une influence plus considérable sur le climat 
que l'éloignement de l'équateur. 

Àu point de vue de la température, la partie la plus privilégiée 


du littoral est celle qui va du mont Chauve près Nice au mont 


Agel prés Monaco, c'est-à-dire de Baulieu à Monaco, puis le 
coin de Garavan entre Menton et le Pont Saint-Louis. La 
moyenne annuelle de la température à Menton est de 165,3 ; il 
y à des années où le terme extrême du froid est de 8° au-dessus 
de zéro. 

Au cours des deux années 1913 et 1916, nous avons observé 


semaine par semaine la végétation de cette localité qui présente 
le typé de la végétation du domaine préligurien. 


D'aprés nos observations, les caractéristiques dé la végétation 


de ce domaine sont les suivantes : 


1° Persistance des floraisons: automnales jusqu'au cœur de 
l'hiver. La gelée ne venant pas arrêter la végétation, un grand 
nombre de plantes fleurissant tardivement et dont la végétation 
Sarrète ailleurs en octobre ou novembre, continuent à donner 
ici des fleurs pendant l'hiver. Ces fleurs sont du reste normales 
et donnent des graines. bcd 

2 Précocité des floraisons printanières. Par suite de la pne 
sante insolation qui se fait sentir en plein hiver sur la Cóte 
d'Azur, bon nombre d’espèces printanières indigènes épanoui a 
sent leurs fleurs environ ùn mois plus tôt que dans les parties 
du domaine méditerranéen francais non abritées par les mon- 
lignes ou situées à une certaine altitude. C'est gráce à cette 
précoeité quela Cóte d'Azur patvient, en certains points favorisés, 


À produire en pleine terre des primeurs aussitôt qu’en Algérie 


ou méme aux Canaries. A Menton on récolte en janvier des 
Pommes de terre nouvelles, des pois, des radis, en ul d at 
Mars des haricots, vers le 4° avril les premières fraises et les 


28 ; SÉANCE DU 9 MARS 1917. 


premières bibasses, au 15 avril les premières tomates; les 
asperges sont alors en pleine production. 
Vers le 15 avril l'écart disparaît dans la floraison à la côte 
et dans l'intérieur, car le soleil est plus haut et réchauffe indis- 
tinctement tous les points. Par exemple la feuillaison des 
Platanes commence à Menton dans les premiers jours d'avril; 
elle n'est que de quelques jours en avance sur la feuillaison.des 
. mêmes arbres à Marseille. - : 
3° Le domaine préligurien est dans une certaine mesure 
caractérisé par quelques espèces spéciales. Nous ne citerons que 
les suivantes : ede 
Papaver prismatifidum Moris, plante de Sardaigne et de Sicile 
assez répandue dans les terrains cultivés du littoral préligurien. 
Laucoium hyemale DC., espèce endémique exclusive à ce 
domaine et vivant dans les fentes des rochers tournés au Midi et 
très ensoleillés. 
Euphorbia dendroides L, Cet arbuste qui atteint jusquà 
2 mètres de hauteur et croît dans les rochers calcaires et les 
garigues de la zone littorale. est certainement la plante la plus 
caractéristiqué de notre domaine préligurien. Dans les endroits 
bien abrités, très exposés au soleil et presque au niveau de Ja 
mer (pied des falaises de Garavan, etc.), certains individus 
commencent à épanouir leurs fleurs fin janvier; ils sont en pleine 
floraison au début de mars. Entre Nice et Menton la plante 
n'est fréquente que dans les rochers et garigues au-dessous de 
200 mètres d'altitude; on la voit rarement au-dessus et là 
l'épanouissement des fleurs a lieu 1 mois ou 1 mois et demi 
plus tard. C'est ce que l'on constate au Vieux-Eze, dans les 
rochers et les ruines, à 393 mètres d'altitude. 
. Cette espèce, assez disséminée en Corse, se rapproche beau- 
coup par son. port et par son mode de végétation de l'E uphorbia 
balsamifera Aït. des Canaries, de la Mauritanie et du Soudan 
occidental. Notre plante croit tantôt sur les rochers dénudés 
exposés au soleil, tantôt dans les bois clairsemés de Pins d'Alep 
(pineraies du cap Ferrat et du cap Martin), oü elle fleurit plus 
tard et a un aspect un peu différent. 
Chamaærops humilis L. Ce palmier existait autrefois dans les 
rochers entre Nice et Monaco où il fut observé par P. de Candolle 


"SW VR THE De ET T IM Me M aoo. 


A. CHEVALIER. — SUR LA FLORE DES ALPES MARITIMES. 29 


en 1808: Il en avait déjà disparu en 1867 d’après Ardoino et ne 
se rencontre plus qu'à l'état cultivé dans un grand nombre de 


` jardins du littoral. 


Deux arbres assez caractéristiques n'existent aussi que là en ' 
France à l'état spontané ou subspontané, le Fréne Orne et le 
Caroubier. | : 

Fraxinus Ornus L. Existe sur les pentes broussailleuses 
exposées au Midi et dans les éboulis rocheux de la Turbie, à 


2 km. environ à l'Ouest de Monaco, ainsi quà Eze dans une 


station analogue entre le Viaduc du Vieux-Eze et le Tunnel de 
Saint-Michel. La plante qui se présente dans ces stations sous 
lorme de buissons hauts de 2 à 5 métres parait bien spontanée. 

Ceratonia siliqua. L. (Caroubier) est trés abondant dans les 


: rochers chauds et ensoleillés, depuis le niveau de la mer jusqu'à 


300. ou 400 mètres d'altitude, entre Monaco et Beaulieu, notam- 
ment le long de la Moyenne Corniche, dans des endroits tout à 
fait inaccessibles, où il n'a pu être planté et où il est difficile 
d'admettre que les graines aient été portées par les animaux. 
Parfois il est mélangé aux Pins d'Alep. Malgré ces apparences 
de spontanéité, Alphonse de Candolle et Naudin pensent que le 
Caroubier est simplement subspontané à la Cóte d'Azur, en 


Espagne et méme dans l'Afrique du Nord. Il serait originaire 
de la Méditerranée orientale et aurait été importé par les 
‘invasions arabes. 


Une troisième essence ligneuse, l'Ostrya carpinifolia Scop., 


- exclusive aux Alpes maritimes en France et trés répandue dans 
- l'arrondissement de Nice au point d’être l'essence dominante de 


nombréux taillis (monts Farghet, Baudon, Orso, Razet, Mulas- 


sier, etc.). 


Toutefois on ne saurait la considérer comme caractéristique du 
domaine préligurien, puisqu'elle s'en écarte considérablement 


| au Nord, au point de foisonner surtout dans la zone monta- 


&neuse des Alpes maritimes entre 400 et 1400 mètres d'alti- 


‘tude. 


4° Le domaine préligurien est surtout remarquable par la 
Îlore importée depuis une cinquantaine d'années et qui s'est 
implantée dans tous les lieux cultivés, au point que cette végéta- 
tion acclimatée a modifié complètement l'aspect du paysage. Il 


30 SÉANCE DU 9 MARS 1917. 


est indispensable que la géographie botanique en tienne compte 
et nous reviendrons sur ce sujet dans une prochaine étude sur 
l'acclimatation en France. Certaines acclimatations sont déjà 
anciennes comme celles de l'Oranger et du Citronnier; d'autres 


remontent à environ un siècle comme le Mandarinier, le Dios- - 


pyros Kaki, 'Eriobobrya japonica. C'est surtout dans les cin- 
quante dernières années que la flore des parcs et jardins de la 
Riviera s'est enrichie d'espèces exotiques qui donnent au paysage 
un aspect tropical ou subtropical : Palmiers d'ornement d'une 
quinzaine d'espèces, Bambous, Eucalyptus, Grevilleas et Casua- 
rinas, arbustes d'ornement fleurissant surtout en hiver, Bou- 


gainvillea et Bignoniacées tapissant les murailles, Acacias d'Aus- . 


tralie dont il existe déjà une centaine d'espéces ou de variétés. 
horticoles à la Cóte d'Azur, surtout l'Acacia dealbata qui com- 
mence à se répandre au point d'étfe commun dans certaines 
“parties de la forêt de l'Estérel, arbustes ét arbres fruitiers des 
contrées tropicales et subtrópicales qu'on observe déjà dans 
certains jardins : Bananiers, Feijoa Sellowiana, Anona Cheri- 
molia, Psidium Cattleyanum, Eugenia myrtifolia, Persea gra- 
tissima, Casimiroa edulis. ' 

Je laisse de côté l'Olivier dont la culture est trés ancienne et 
qui atteint une taille exceptionnelle, mais qui existe aussi SUF 
une grande partie du domaine méditerranéen. 
' Certaines espèces appartenant aux catégories que je viens de 


citer se sont naturalisées au point de se rencontrer sur les ter 
raius vagues, par exemple le long des talus des chemins de fer. 
Citons. seulement : Mesembrianthemum edule L., Acanthus 


mollis L., Ricinus communis: L., Agave americana, Opuntia 
Ficus-indica, Gomphocarpus fruticosus R. Br., Erigeron Kar- 
winskianum DC. du Mexique, devenu une des plantes les plus 


répandues (fréquente sur les murailles à Menton et dans les. 


environs). 

Le caractère tropical de cette flore acclimatée est nettement 
accusé par la rusticité de certaines espèces que nous avons vues 
au cours de nos voyages en Afrique eten Asie, prospérer dans les 
régions les plus chaudes des Tropiques, par exemple : Albizzia 
lophanta, Melia Azedarach, Duranta Plumieri, Jacavanda mimo- 
sæfolia, Parkinsonia aculeata, Lantana Camara, Russelia juncea. 


AE E E E nM 


HESS 


PECUNIAE RS 


A.. CHEVALIER. — SUR LA FLORE DES ALPES MARITIMES. 31 


Du reste, parmi les plantes spontanées dans le domaine pré- 
ligurien, il en est certaines qui vivent également à l'état spontané 
dans les pays tropicaux et d'autres qui appartiennent à des 
genres dont la distribution est surtout tropicale. 

„A la première catégorie se rapportent l Imperata cylindrica, 
cette mauvaise herbe de tous les pays tropicaux du globe, le 
Cyperus rotundus L., également très répandu dans les contrées 
chaudes, le Tribulus terrestris, le Cressa cretica et le Lippia 
nodiflora du Sénégal, le Sorghum halepense Brot., les Andro- 
pogon distachyus et A . contortus. Ces deux dernières espèces con- 
situent parfois dans les terrains arides des environs de Menton 
une formation qui rappelle les savanes des plateaux ferrugineux 
- du Soudan où dominent les mêmes Andropogon ou des espèces 
affines. / 4 : 
... Ala deuxième catégorie se rapportent le Myrtus communis 
| qu ressemble à certaines Myrtacées d'Afrique, le Vitex Agnus- 
> castus L., représentant d'un genre qui compte de nombreuses 
= Espèces dans les pays tropicaux, le Styrax. officinalis L., localisé 

“ans un canton du Var peu éloigné des Alpes maritimes, repré- 
sentant d'une famille spéciale aux Tropiques; le Plumbago 
turopæa L., qui rappelle le Plumbago zeylanica des régions 
tropicales. Enfin le C hrozophora tinctoria Juss., le Dipeadi sero- 
— inum, le Pancratium maritimum, le Fimbristylis dichotoma 
> Vahl, appartenant à des genres aujourd’hui largement repré- 
~ “entés dans l'Afrique du Nord, dans le Sahara et dans l'Afrique 
tropicale. 

- Les plantes que nous venons d'énumérer sont évidemment 
rniers représentants ou les descendants de la flore tertiaire 
. qui couvrait-une partie de l'Europe occidentale pendant l'Eocéne 
et l'Oligocène, à l'époque où vivaient aussi dans ces régions les 
grands mammifères herbivores tertiaires qui ont émigré en 
Afrique tropicale. Certaines plantes ont pu persister jusqu'à 
nous en quelques localités privilégiées du Midi de la France 
où elles trouvent aujourd'hui encore des conditions de climat 
* notamment de chaleur assez semblables à celles qui étaient 
ülisées à l'époque tertiaire et sans doute comparables à celles 
Qui existent aujourd'hui au Sénégal et dans la zone soudanaise. 
ela permet d'expliquer en même temps commenttant de plantes 


32 SÉANCE DU 9 MARS 1917. 


tropicales parviennent à s'acclimater aujourd'hui si facilement 
dans le domaine préligurien des Alpes maritimes. 

Ces acclimatations, dans les parcs et les jardins de la Côte 
d'Azur entrainent peu à peu la disparition de certaines espèces 
indigènes : les défrichements et les constructions feront peu à 
peu disparaitre les stations oü vivent ces plantes. Déjà à Menton 
on ne trouve plus trace de certaines espèces qu'y avait signalées 
Ardoino il y a soixante ans. Il y a donc intérét à noter les sta- 
tions nouvelles de quelques espèces rares. 


NOUVELLES LOCALITÉS D'ESPÈCES RARES DANS LES ALPES MARITIMES. 


Ranünculus Canuti Cosson. — Trés commun sur les pentes du mont 
Baudon, du côté de Sainte-Agnès. Castillon, au-dessous du col de Ségra, 
vers 900 m. alt. by 

Anemone stellata L., race à fleurs blanches. — Cap Ferrat : sous les 
Oliviers près de la crique séparant la presqu'ile principale de la presqu'ile 
de Sainte-Hospice. : 

Arabis saxatilis All. (— A. nova Vill.). — Sospel, route de Castillon 


au col Saint-Jean près d'un abreuvoir. Mont Baudon, rochers ombragés-. 


Assez commun. | ) 

Viola multicaulis Jord. — Cette espèce est très commune autour de 
Menton (Castellar, Monti, Sainte-Agnès, Gorbio) et est souvent prise pour 
V. odorata L. qui n'existe qu'auprès des habitations et n'est probable- 
ment pas spontané dans la région. — D’après W. Becker, le Vut 
ficaulis seràit un hybride du V. odorata et du V. alba Bess. Ta 
V. Denhardtii Ten. Nous ne pensons pas que ce soit toujours exact, Car 
aux environs de Menton, le V. multicaulis est beaucoup plus répandu 
que les deux parents présumés et il vit souvent en dehors d'eux. En 
outre il donne des graines fertiles. M, Burnat a déjà signalé dans pe 
genres (Hypericum, Potentilla, Hieracium) l'existente de aN 
hybrides ressemblant à s'y méprendre à des formes intermédiaires nor 
hybrides et spontanées dans des régions où l'un des parents de la plante 
à origine croisée n'existe pas (Burnat, Fl. Alp. mar., ll, p. 21, 1890. 

On considere habituellement ces formes (ou races) intermédia 
comme des hybrides fixés, mais on ne possede aucune preuve v d 
aient eu une hybridation comme origine. Le Viola multicaulis à les 
fleurs d'un bleu-pervenche, ce qui le distingue de suite du V. odorata. 
est trés polymorphe et présente certaines variations que nous eyes 
constatées ni dans l'un, ni dans l'autre des parents supposés. Par exemple 
l'éperon est tantôt courbé, tantôt droit et parfois excessivement court. 


A. CHEVALIER. —- SUR LA FLORE DES ALPES MARITIMES. 33 


Spergularia nicæensis Sarato. — AC. dans les rues à Menton. 
Abondant dans la cour de la caserne de Roquebrune. Cap Martin. 

Spergularia atheniensis Asch. in Schweinfurth. — Roquebrune : 
baie du cap Martin, du cóté du pont de l'Union, C. sur la plage. 

Tilia vulgaris Hayne (— 7. intermedia DC. non Host.). — Très 
commun le long de la vallée de la Bévera, surtout dans les gorges où son 
lit est resserré, depuis le bas de Cabane-Vieille (à 6 km. en amont de 
Moulinet) jusqu'aux environs de Sospel. Bien spontané. Burnat n'admet 
pas cette espèce. comme indigène dans les Alpes maritimes. 

Hypericum hyssopifolium Vill. — Col de Ségra près Castillon. 

Vicia nigricans (M. B.) Coss. et Germ. — Mont Orso; pied du mont 
Rozet. 

Pisum elatius M. Bieb. (G. G.). — Castillon et Sainte-Agnès. Est 
probablement là forme sauvage du Pisum sativum L. 

. Fragaria collina Ehrh. — Mont Orso, mont Razet. 

Pirus amygdaliformis Vill, — Vers 1000 m. d'alt.le long du chemin 
entre le mont Rozet et le mont Mulacier et dans le col du Traitore au pied 
du Grammondo. Parait bien spontané quoique non indiqué comme indi- 
gène paf Burnat. | ( 

Malus acerba (DC.) Mérat. — AC. dans les bois : mont Razet, mont 
Mulacier, Castellar, entre le Grammondo et le Berceau. 

Pastinaca urens G. G. — Champs d'oliviers pres Castellar. 

Smyrnium Olusatrum L. — Saint-Jean. — cap Ferrat, naturalisé. 
Eupatorium glandulosum. H. B. K. (=£. adenophorum Kunth— 
E. Wendlandi Host. — E. trapezoideum Kunth). Abondamment natu- 
ralisé sur les terrains dominant le Pont Saint-Louis à Menton et à 
Monaco, le long du ravin de Sainte-Dévote. Plante de l'Amérique du 
Sud dont nous devons la détermination à M. Bois. 

Carlina acanthitolia All. — AC. dans les montagnes de la région, de 
800 à 1350 m. alt. Le receptacle charnu, large de 6 cm., haut de 3 cm., 
constitue un légume excellent, non fibreux, de saveur douce et agréable, 
rappelant les fonds d'artichauts. : 

Hyoseris radiata L. et Picridium vulgare Desf. — TC. dans la 
légion: On vend ces deux plantes sur le marché de Menton comme 
* salade-pissenlit ». 

Barkhausia bursifolia Spreng. (= Crepis erucifolia Gren.). — AC. à 

enton, avenue du Borrigo et près de la gare. N'est peut-être que sub- 
spontané. 

Hieracium cymosum L. var. canopilosum Arv.-Touv., Rouy. — 
Mont Méras, n 

„Ambrosia maritima L. — Roquebrune. — cap Martin, naturalisé le 


de la mer prés du Pont de l'Union. 
T. LXIV. (SÉANCES) 3 


34 '"oCSÉANCE DU 9 MARS 1917. 


Pirola chlorantha Sw. — Mont Razet et Grammondo, trés commun 
dans les bois. Trouvé en compagnie de MM. Arbost et Ch. Perret-Gentil. 
Bois du Farghet! Non encore mentionné à ma connaissance dans les 
Alpes maritimes. l | 

Phillyrea media L. — Menton : au-dessus de la Gremacide. Commun 
dans les bruyères du cap Ferrat. 

Thymus Serpyllum L., race T. ovatus Mill. — Mont Méras, toutpres 
du col du Farghet, dans les éboulis de rochers vers 1 000 m. d'alt. 

Thesium montanum. Ehrh. — Très commun sur les monts Rozet et 
Mulacier entre 4 400 et 1 950 m. d'alt. Commence à fleurir le 10 juin. La 
plante est abondante en ces deux localités voisines, les seuls points où 
croisse celte espèce en France. Nous devons à M. Arbost d'avoir pu la 
récolter en sa compagnie, M 

Mercurialis annua var. ambigua (L. f.) Duby. — C. dans les jardins 
secs, les rochers : Menton, Monaco, Beaulieu, etc. a 

. Mercurialis Huetii Hanry. — Mémes localités. souvent sur les vieux : 
murs et les rochers. 

Quercus Cerris L. — Bords de la Bevera en amont de Moulinet, 
quelques exemplaires cà et là. 

Fritillaria involucrata All. — Castillon, près du col de Ségra. 

Liliastrum album Link. — Sommet de l'Authion. 

Asphodelus fistulosus L. — Eze-sur-Mer. 

Ruscus aculeatus L. — Vieux Eze. 

Gymnadenia conopea R. Br. race G, alpina (Rchb. f.). Rouy. — - 
Entre le col de Brous et le mont Farghet. : Me 

Gymnadenia pseudoconopea (Grenier). — Plante à odeur de jácinthe. 
Bords des champs et prairies près du Vieux Gastellar. | : 


Ophrys litigiosa G. Camus. — Fleurit dès la fin de janvier. Gorbio, 
Monti, Castellar. AC. 


Carex punctata Gaud. — Col du Treitore, au pied du Grammondo, 
à 1000 m. d'alt: te 
Carex refracta Schkuhr. — Dans les bois de pins sur le mont Razet, 
vers 1 200 m. alt. Non mentionné dans la flore d'Ardoino, 
Anthoxanthüm aristatum Boiss. var. nanum (Lloyd) Rouy. — 
Bords de la mer entre le Pont de l'Union et le cap Martin, pres Menton. 
Asplenium Adiantum-nigrum, s. sp. A. Onopteris L. — Castellar. 
Vieux murs au village de Sorgio. 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE HIERACIUM. 35 


Observations sur quelques espéces 
du genre Hieracium 
FRAGMENT VII 


PAR M. H. SUDRE. 


Les observations qui suivent sont relatives à quelques 


Hieracium publiés dans le- Hieraciotheca Europea édité par 


M. C. H. Zahn, de Carlsruhe (1906-1914). 
.. 903. Hieracium Pilosella L. Ssp. crassipes (N. P.). — Moravia 
(A. Oborny). 


— . l'est assez difficile de rencontrer des spécimens se rapportant 


- exactement aux sous-espèces décrites par Nægeli et Peter. Le 
. n° 303 a des scapes atteignant 33 cm., des involucres à écailles. 
_ claires, les glandes presque nulles, même au sommet des pédon- 
LJ Cules : tous ces caractères distinguent cette plante de l'A. cras- 
= Sipes N. P. et la rapprochent plutôt de l'H. trichoscapum. 


. 992. H. sylvaticum L. Ssp: sylvularum (Jord.) — Moravia 

-. (4. Oborny). \ 

À Feuilles radicales contractées à la base. — N'est pas l'H. 
 SYlboularum Jord. mais une variation de l'H. oblongum Jord. 
var. abieticolum Sud. Hier. Cent. T4. R 

354. H. divisum Jord. Ssp. vorarlbergense Murr et Lahn. — 
Vorarlbergia (I. Murr). 

C'est la plante que j'ai décrite (in Bull. Ass. pyr. n° 399) 
Sous le nom d'H. commixtum Jord. var. Charbonnelii. Elle sera 
mentionnée plus loin sous d'autres dénominations. Est à rap- 
Procher de lH. vulgatum F. 

- . 993. H. vulgatum Fr. Ssp. approximatum Jord. $. navuli- 
ferum (Jord.). — Moravia (A. Oborny). 
: N'est pas la var. nœvuliferum mais plutôt la var. /nquinatum 

Word.) Sud., l. c., 60. 

359. H. Wiesbaurianum Uecht. Ssp. austromoravicum Ob. et 


Z. — Moravia (A. Oborny). 
Serait un H. bifidum-pallidum Zahn. C'est pour moi une 


36 i SÉANCE DU 9 MARS 1917. 


forme du groupe de l'H. præcox Sch.-Bip., très voisine de celle 
que j'ai distribuée sous le nom H. pallidifrons var. latiusculum 
(Herb. Hier. n* 67) mais à inflorescence moins glanduleuse. Je 
l'appelle H. pallidifrons var. austromoravicum. 


361. Hieracium Wiesbaurianum Uecht. Ssp. scorteum Zahn. 
— Gallia (A. Faure). 


Je n'ai point vu de diagnose relative à cette nouveauté, qu'il M 


y a lieu de considérer comme non avenue, la plante distribuée ? 
étant un mélange d'/J. leiophæum A.-T. et dH. şubincisum — 
Arv.-T. form. 


362. H. dentatum Hop. Sbsp. subvillosum N. P. — Helvetia 
alin). v ; OR 

Ma part comprend 2 pieds seulement, l'un à feuilles poilues 
en dessus qui peut bien être l'H. subvillosum N:P., l'autre à 
feuilles glabres à leur face supérieure et qui est l'A. intybek 
loides Arv.-T., appartenant du reste au méme groupe. 

372. H. Benzianum M. et Z. Ssp. inexpertum Murr et Zahn. — 
Vorarlbergia (I. Murr). RN 

Considéré comme un H. vulgatum-sylvaticum-villosum. Com- 
ient peut-on voir dans cette plante l'influence del A. villosum? 
C'est une simple variété de l'H. irriguum Fr. 

392. H. sabaudum L. Ssp. sedunense (Grl.). — Valesia (P. de 
Palézieux). 

L'H. boreale var. sedunense Grl., n'ayant pas été suffisam- 
ment précisé par son auteur a été diversement interprété. 
Pour M. Rouy (Fl. Fr., t. IX, p. 389) il correspondrait à mon 
H. scabiosum ; pour M. Zahn (Hier. d. Schw., p. 528) ce serait . 
mon H. propinquum. Or la plante représentée par le n° 392 est 
VA. vasconicum Jord./var. aspratile Sud. (Bull. Ac. g- bot., 
1912, p. 60.) 

394. H. sabaudum L. Ssp. vagum Jord. var. anjezdense Ob. 
et Zahn. — Moravia (A. Oborny). | 

Cette forme à feuilles étroites est très rapprochée de l'A. 
sublactucaceum Zahn. J'en reparlerai au sujet du n° 696. 


401. H. Pilosella L. Ssp. latiusculum (NP Moravia 
(A. Oborny). 


Totalement différent de l'A. latiusculum N. P. par ses capi- 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES, ESPÈCES DU GENRE HIERACIUM. 31 


tules trés poilus et églanduleux. Est à rapprocher de l'A. tricho- 
cephalum N. P. (H. impexum Zahn). 


- 402. H. Pilosella L. Ssp. stenobium (N. P.). — Moravia 
(A. Oborny). | | 

Les scapes bifurqués, linvolucre glanduleux, la forme des 
feuilles éloignent cette forme de l'H. stenobium ; elle-me parait 
plutôt correspondre à l'A. bruennense 2. longipilum N. P. p. 166. 
.405. H. Pilosella L. Ssp. transalpinum (N. P.). — Tirolia 
(Zahn). 

‘Ligules fortement rayées; dessus des feuilles perdant vite lé 
tomentum ou tout à fait nues. Je considère cette plante comme 


- un H. inalpestre N. P., p. 163. 


- M3. H. villosum L. Ssp. glaucifrons (N. P.) var. subcordatum 
A.-T. — Delphinatus (A. Faure): 
- Ne répond pas à la description de H. glaucifrons N, P. et 
= ne diffère pas des n°* 342, 552 appelés H. eurybasis N. P. 
= 448. H. sylvaticum L. Ssp. gentile y. microspilon (Jord.). Err. 
typ. micropsilon). — Helvetia (E. Klementz). 
Est l'H. gentile Jord. var. scabripes Sud., l. c., 72. 
~ 451. H. sylvaticum L. Ssp. chlorelloides Zahn. — Italia (C. 
Bicknell et L. Pollini). 
Ne diffère guère de l’H. bounophilum Jord. et n'en est appa- 
. Temment qu'une variété. 
. 455 a. H. Wiesbaurianum Uecht. Sbsp. pseudocinereum 
E Zahn. — Delphinatus (A. Faure). 
= Même plante que le n° 361 (pr. p.). C'est l'H. leiopheum A.-T. 
463. H. vulgatum Fr. Ssp. acroleucoides M. et Z. — Vorarl- 
bergia (Murr). SN D 
- Mélange de deux plantes distinctes. En procédant de la sorte 
. On peut créer une infinité de prétendues espèces nouvelles. 


464. H. vulgatum Fr. Ssp. chlorophyllum (Jord.). — Moravia 
(4. Oborny). 

N'est pas l'H. chlorophyllum Jord. mais l'H. acuminatum Jord. 
Var. tortifolium Sud. Hier. Cent., p. 53. j 
483. H. integrifolium Lange f. calvescens Zahn. — Vorarlbergia 
(J. Murr) 


38 SÉANCE DU 9 MARS 1917. 


Ce n'est pas le vrai H. integrifolium Lge mais une variation 
de l'H. sylvicola Jord. 
489. Hieracium lævigatum Willd. Ssp. gothicitorme (Dahlst.). 
— Tirolia (Zahn). | e 
Ne répond pas à la description de PH. gothiciforme Dahlst. 
C'est pour moi une forme grêle del H. tridentatum Fr., à feuilles | 
bordées de dents nombreuses et inégales (var. multidentatum 
Sud. - /« : 
491. H. ramosum- W. K. Sbsp. orbolense Stenstr. var. pili- 
parens Omang. — Norvegia (Omang). : 
. Involucre glanduleux; plante aphyllopode, très voisine de 
l'A. firmum Jord. et appartenant au groupe de l'H. rigidum 
Htn. ; : 
495. H. sabaudum L.: Ssp. obliquum (Jord.). — Carinthia 
(De Benz). 
Ce n'est pas l'A. obliquum Jord. mais la plante que Jordan 
avait appelée H. tergestinum et qui est une variété de l'A. 
autumnale Grisb. 


497. H. sabaudum L. Ssp. H. scabiosum (Sud.). — Carinthia 
(De Benz). 4 ! 

Ce n'est pas mon H. scabiosum mais l'H. quercetorum Jord. 
s.-var. dissitum (Jord.) Sud., l: c., p. 24. 


498 H. sabaudum L. Ssp. H. quercetorum (Jord.). — Bavaria- 
(A. Schwarz). 


Involucre non glanduleux. C'est UH . praticolum Sud. et non 
lH. quercetorum Jord. : 

502. H. Pilosella L. Ssp. scalptum (N. P.) — Moravia 
(A. Oborny). | 

Totalement distinct de l'H. scalptum N. P. C'est lH- trichos- 
capum N, P. 8. orientale 1. normale. 

504. H. Pilosella L. Ssp. euronotum (N: P.). — Stiria (B. Fest). 

N'a pas les caractères de l'H. euronotum N. P. mais plutôt 
ceux de l'H. indivisum N. P., p. 159. 
949. H. leptocomum Ob. et Z. — auriculoides-Pilosella. — 
Moravia (A. Oborny). 

Comment les auteurs de ce prétendu hybride ternaire (Bav- 
hinii echioides Pilosella) peuvent-ils distinguer la plante © 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE HIERACIUM. 39 


lH. canum N. P. Ssp. cymosella distribué de la méme localité 
(n° 321) et où peuvent-ils voir l'influence de l'H. echioides Lumn? 
338. H. sylvaticum L. Ssp. exotericum (Jord.). — Stiria 
(B. Fest). 
> . N'est pas l'H. exotericum Jord. mais l'A. platyodon Sud. var. 
Lo sparsum (Jord.). 
360. H. divisum Jord. Ssp. Pollichiæ (Sch.' Bip.) — Palati- 
natus (Zahn). i; 
C'est l'H. deductum Sud. et non PH. Pollichiæ F. Sch.! 
= 961. H. vulgatum Fr. Ssp. deductum (Sud.). — Moravia 
t^ (4. Oborny). 
Mélange de formes diverses : H. lævicaule Jord., H. acumi- 
atum var. tortifolium, etc., mais pas un seul pied d'H. deduc- 
tum Sud. 
363. H. vulgatum Fr. Ssp. H. cheriense (Jord.). — Carinthia 
= (De Benz). 
—  Spécimens peu normaux; ce n'est pas l'H. cheriense Jord. ! 
965. H. vulgatum Fr. Ssp. chrysoglossum Zahn (non Arv.-T. 
et G.). — Italie (Zahn). 
Je n'en ai recu qu'un mauvais exemplaire, mal préparé et 
peu normal, qui appartient peut-être à l'H. Charbonnelii Sud.? 
566. H. vulgatum Fr. Ssp. consociatum (Jord.). — Prussia 
(Freiberg). 
Cest l'H. festinum Jord. 
3 567. H. vulgatum Fr. Ssp. deductum Sud. var. medioximum 
- (Jord.). — Carinthia (De Benz). 
Se ráttache au type H. deductum Sud. 
. 985. H. Wiesbaurianum Ucht. Ssp. pseudofragile Ob. et Z.— 
"Moravia (A. Oborny). : | 
| Plante récoltée en septembre et ayant déjà fleuri au printemps; 
>. jai déjà dit et il semble nécessaire de le répéter, que les formes 
de la sect. Pulmonaroidea sont indéterminables quand elles 
Sont récoltées au moment de leur deuxième floraison. Ce pseudo- 
fragile pourrait bien être la méme plante que l'H. austromo- 
'avicum Ob. et Z. représenté par lé n° 359. | 
587. H. oreiocephalum Zahn (1911 nomen nudum). — Gallia 
(4. F aure). 


40 SÉANCE DU 9 MARS 1917. X 


A été de nouveau distribué en 1914 (n° 869) sous le. nom 
d'H. trinatum Zahn (nomen nudum). Dans quel but l'auteur 
donne-t-il deux noms différents à la méme espèce? Ces deux nu- 
méros représentent la plante appelée H. tricephalum par Arvet- 
Touret (Cat., p. 382), non N. P., et que j'appelle H. subtrice- , 
phalum. | 


599. Hieracium sabaudum L. Ssp. rigidicaule (Jord.). — 
Vorarlbergia (J. Murr). 
Corréspond àl H.eminulum c. editicaule (Jord.) Sud., dc, 26. 


604. H. Pilosella L. Ssp. parviflorum (N. P.). — Prussia 
(Freiberg). 

Diffère de l'H. parviflorum N. P. par ses feuilles plus aigués, 
ses involucres plus grands, manifestement poilus. Je possède 
cette forme d'un grand nombre de localités et l'ai distinguée sous 
le nom d'H. microcephaloides. 


696. H. boreale Fr. Ssp. H. rigidicaule (Jord.). — Saxonia 
(Miosbah). 

Voisin de l'H. vagum Jord. mais feuilles caulinaires beaucoup 
plus allongées et plus étroites. J'ai appelé cette plante A. Tape 
lum. Elle ne diffère pas sensiblement du n° 394 mentionné 
précédemment ni du n°799 portantle nom d'A. vagum f. aviorum 
(non Sud.). 

696 a. H. boreale Fr. Sbsp. H. dispalatum (Jord.). — Bavaria 
(Harz). 

C'est IH. virgultorum Jord. et non lH. dispalatum Jord. 

697. H. boreale Fr. Ssp. suboccitanicum Zahn. — Gallia (De 
 Palézieua). 

C'est l'H. scabiosum genuinum Sud. Hier. Cent , p. 19. 

102. H. Pilosella L. Ssp. holostenum (N. P.). — Moravi 
( A. Oborny). 

Même plante que le n° 402 appelé improprement H. nn 
Il suffit de lire la description de IH. holostenum N. P. pour se 
convaincre que ce n? 702 est totalement différent de la forme 
décrite par Nægeli et Peter. 

104. H. Pilosella L. Ssp. stenophyllum (N. P.). — Moravia 
(A. Oborny). 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE IIERACIUM. 41 


» Exactement la même forme que le n° 703 appelé H. pilinum 


NP. 


- 109. H. bifurcum M: Bieb. Ssp. mesoschistum (N. P.). — 
Moravia (A. Oborny). 

- Mon exemplaire comprend 1 pied d'H. tardans N. P. et 

- 2 pieds d'un H. Pilosella correspondant au n° 702. Quels 

rapports ces plantes ont-elles avec lH. bifurcum Bieb. ?. 


… 133. H. præcox Sch.-Bip. Ssp. glaucinum (Jord.). — Badena 
| (Zahn). 

E Mélange d'H. glaucinum Jord. et d'une forme ayant les appa- 
= rences de l'A. petiolare Jord. 


- 134. H. precox Sch.-Bip. Ssp. n. glauciniforme Zahn. — 
p Badena (Zahn). 

- Supposé hybride de glaucinum et de gentile. Ne diffère pas 
L dé mon H: pallidifrons, qui n’a rien de I'H. glaucinum Jord. 

- 135 a. H. murorum L. Ssp. sylvularum Jord. f. alpestre. — 
… Tirolia (Zahn). | 

Appartient au type H. gentile Jord. | 

|. 736. H. murorum L. Ssp. lacerale Benz. et Z. — Carnia (De 
Benz). 

— Na rien de commun avec l'H. murorum L. Mème plante que 
- telle qui est représentée par les n" 887, 888 (H. irriguifrons 
M.. et Z.). 145 (IH. corrosum M: et Z.) et 877 (H. vogesorum 
- Zahn). C'est une variété latifolium de mon H. Charbonnelit. 


… TST- a. H. murorum L. Ssp. glandellatum Zahn. — Tirolia 
À (Zahn). : 
- — Variété de l'A. gentile Jord. 
[ 138. H. murorum L. Ssp. bifidiforme Zahn. — Vorarlbergia 
—— Ulurr). - 
- . Mauvais exemplaires, presque dépourvus de feuilles et qu'il 
|. 88 impossible d'interpréter. Semble se rattacher à PH. oblongum 
Jord. N'est pas la plante représentée par la planche 17 des 
—— leones ap. Rchb. 

139. H. murorum L. Ssp. semisylvaticum Zahn. — Tirolia 
(Zahn), R 
Variation de mon H. platyodon. 


42 SÉANCE DU 9 MARS 4917. 


741. Hieracium divisum Jord. Ssp. n. cisrhenanum Z. — Badena 
(Zahn). 

Pieds gréles d'H. acuminatum Jord. var. tortifolium Sud. 
Forme jeune ou xérophile. 


743. H. divisum Jord. Ssp. onosmotrichum Zahn. — Badena 
(Zahn). i 

Ce: n'est pas un H. divisum Jord. mais un H. vulgatum Fr. 
correspondant à peu près à l'H. argillaceum Jord. var. asperatum 
Sud. ; à vC RE 
En présence de pareilles confusions on se demande quel parti 
pourront tirer de cette collection les botanistes qui iront 
chercher là des éléments de comparaison. : 


145. H. vulgatum Fr. Ssp. n. corrosum M. et Zahn. — Vorarl- 
bergia (Murr). > 

Même plante que celle des n’ 887-8 portant le. nom d'Hf. 
vulgatum Ssp. n. irriguifrons M. et Z.! — Est-ce pour rendre la 
publication plus attachante qu'on annonce des Ssp. nov. qui ne 
sont que les anciennes, déjà publiées, et dont on change le nom? 
Tout cela n'est pas fait pour faciliter l'étude du genre. Voir 
l'observation relative au n° 736 qui représente encore la même 
plante sous le nom d'H. lacerale B. et Z. : 

146. H. vulgatum Fr. Ssp. erubescens (Jord.) f. alpestre 
M. et Z. — Vorarlbergia (Murr). 

N'est pas comparable à F H. erubescens Jord.! Très rapproché 
du n° 371 portant le nom d'H. cæsium ssp: psammogelon f. subla- 
tiusculum Z. Appartient au groupe de l'H. ramosum W. et K. 

747. H. vulgatum Fr. Ssp. erubescens (Jord.). — Moravia 
(A. Oborny). 


Plus rapproché de PH. acuminatum Jord. v. brevidentalum 
Sud. que de l'erubescens Jord. 


147 a. H. vulgatum Fr. Ssp. chlorophyllum (Jord.) f. mino- 
riceps Z. — Carinthia (De Benz). 

C'est l'H. acuminatum Jord. var. brevidentatum (Jord.) Sud. 
Hier. Cent., p. 54, c'est-à-dire à peu près la méme plante que la 
précédente. 


183-4. H. integrifolium Lge Ssp. sulvulsum Zahn. — Vorarl- 
bergia (Murr) et Tirolia (Zahn). 


~ H. SUDRE., — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE HIERACIUM. 43 


Correspondant à la var. alpestre (A.-T.) del' H. sylvicola Jord. 
189. H. Purkynci Cel. — Sudeti (Missbach). 
N'est pas un H. Epimedium (Wimmeri) > atratum, mais un 
simple H. Epimedium Fr. 
(1796. H. lævigatum Willd. Ssp. amaurolepis M. et Z. f. tenelli- 
frons Z. — Tirolia (Zahn). 
… Pieds gréles, jeunes ou xérophiles d'H. tridentatum Fr. var. 
… levigatum (Willd.). 
+ 803. H. Pilosella L. Ssp. lanceolatoides Ob. — Moravia 
(A. Oborny). à 
M. Oborny appelle H. lanceolatoides H. lanceolatum N. P. 
- (non Vill.); or la plante qu'il distribue sous ce nom -n’a pas 
- du tout les caractères de celle de N:egeli et Peter et corres- 
- pond à peu près à l'H. eurhabdotum N. P., p. 166. Tout cela 
E n'est pas fait pour simplifier la synonymie! ; 
= — 834. H. Poeverleinii Vollm. Ssp. n. subglabrum Ob. et Z. — 
- Moravia (A. Oborny). 
- Cette prétendue espèce nouvelle, placée entre H. canum N. P. 
| et H. echioides Lum. est un simple P'ilosella se rattachant 
- Comme var. à l'H. subcaulescens N. P. 
| 834 a. H. Poeverleinii Vollm. Ssp. pulvinellum Z. — Saxonia 
Lo (Missbach). 
…_ Me parait être un H. Pilosella x< Auricula se rattachant à 
Lo LH. Schultesii F. Sch. : 
= Ces deux numéros, représentant l'H. Poeverleinii Vollm. 
. rendent cette espèce des plus énigmatiques. 


- . 810. H. onosmoides (Fr.) Ssp. leucocrinipes Zahn. — Bohemia. 
La (Missbach). ! : : 
Deux pieds n'appartenant pas à l'A. onosmoides Fr. mais à 
: lH. vulgatum Fr. et correspondant à l'H. chlorophyllum Jord, 
= H argillaceum var. chlorophyllum Sud. Hier. Cent., p. 55; un 
E # pied bien différent mais indéterminable. 

- - 873. H. Issleri Tout. et Z. — Alsatia (Touton et Zahn). 
Est considéré comme un H. Mougeotii-pallidulum. J'en pos- 
|. Sde de nombreux spécimens des Vosges et des Pyrénées; Je 
| _ rois que c'est une simple variété de l'A. candicans Tsch. cor- 
. 'spondant à la var. persicifolium (Fr.) Rouy. 


4k SÉANCE DU 9 MARS 1917. 


, 876. Hieracium murorum L. Ssp. chlorocorium Ob. et Z. — 
Moravia (A. Oborny). 

C'est un H. pallidifrons Sud. mieux caractérisé que le n° 134 
appelé H. glauciniforme Zahn. 


877. — H. diaphanoides Lbg. Ssp. nov. Vogesorum Zahn. — d 
Alsatia (Zahn). | rd 
Simple variété de l'H. Charbonnelii Sud. (Cf. n° 136). 


878. H. vulgatum Fr. Ssp. argillaceum (Jord.) b. subleve ` 
(Sud.). — Saxonia (Missbach). | de 

Mélange de deux plantes différentes dont aucune n'appartient 
à l'A. argillaceum var. sublæve Sud. 


819. H. vulgatum Fr. Ssp. percissum (Jord.). — Prussia 
(Führer). 

N'est pas l'H. percissum Jord. mais la plante -que j'ai appelée 
H. festinum Jord. var. pseudopercissum (Herb. Hier., n° 176') 


881. H. vulgatum Fr. Ssp. nov. violascentiforme Zahn. — 
Alsatia (Zahn). 


Variation de l H. irriguum Fr. 

882 a. — H. vulgatum Fr. Ssp. irriguum var. abruptigenum 
Zahn. — Alsatia (Zahn). 

Ne diffère pas sensiblement des n° 354 (H. divisum. Ssp. 
vorarlbergense), 565 (H. vulgatum Ssp. chrysoglossum, non A.-T. 
et G.), 883 (H. vulgatum Ssp. obscuriceps non Dahlst), 884 
(H. erubescens non Jord.) et de l'H. nigratum M. et Z. ap. Rchb., 
XIX, p. 254, p. 222 B., considéré comme un H. juranum-oul- 
gatum — H. erythropodum eor. C'est aussi la plante qu'Arvet 
Touvet a appelée H. Heribaudianum et H. paragomun et que 
j'ai décrite et distribuée dès 1908 sous le nom d'A. Charbonnel" 
(H. commixtum. Jd. var. Charbonnelii prius). Elle me parait 
appartenir plutôt à I'H. vulgatum Fr; et en constituer une espèce 
de 2° ou 3° ordre. Les interprétations diverses qui en ont éte 
données dans l'Hieraciotheca Europza ne peuvent que jeter la 
confusion dans l'esprit de ceux qui chercheront dans cette 
collection des éléments de comparaison. 


885. H. vulgatum Fr. Ssp. consociatum (Jord.). — Saxonia 
( Weder). 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE HIERACIUM. 45 


l C'est l'A. acuminatum Jord. var. tortifolium Sud., l. c., et non 
D TH. consociatum Jord. 

+ 886. H. vulgatum Fr. Ssp. irriguum (Fr.). — Saxonia (Weder). 
E^ Ce numéro, de méme que le n° 564 portant le même nom, ne 
- paraît pas différer de l'A. simia Huter, qui n'est vraisembla- 
blement qu'une variété à feuilles étroites de l'espéce visée au 


. n°882 a 


892. H. integrifolium Lge. — Gallia (A. Faure). 

La plante des Alpes n'est pas le vrai H. integrifolium Lge. 

mais une forme macrophylle de l'H. papyraceum Gr. corres- 
pondant à l'H. transluscens A.-T. pr. p. 


- 894. H. levigatum Willd. Ssp. firmum Jord. +. genuinum 
| Sud. — Silesia (Missbach). pur 
E C'est l'A. tridentatum Fr. var. lævigatum Sud. et non le 
[firmum Jord. 
899 a. H. racemosum (W. K.). — Austria (De Benz). 
N'est pas le racemosum W. K. et appartient à l'H. autumnale 
Grisb. C'est la plante que j'ai décrite sous le nom d'H. goritianum. 


900. H. Grisebachii Kern. — Tirolia (Xneucker). 

Plante rare, peu connue. Il est regrettable que le collecteur 
de ce numéro n'ait distribué que des fragments d'inflorescence 
… * pas un seul pied complet donnant les caractères essentiels de 
LE l'espèce, qui doit porter le nóm d'A. cernuum. 

\ . 


SÉANCE DU 23 MARS 1917. ^. 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. F. Camus donne lecture du procès-verbal de la 
derniere séance, dont la rédaction est adoptée. 


Il présente ensuite une analyse du travail ci-aprés : 


Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe 
des Dactyloides Tausch | 


(20°: article) 


PAR M. D. LUIZET. 


Saxifraga pedatitida Smith — (Trans. of the Linn. Soc. X, 
340! 1809!) — Engl. Bot., vol. XXXII (1811), pl. 2218). — - 
Smith a identifié lui-même cette espèce au Sax. pedatifida Ehrh. 
(pl. select. exsiec., n° 15); il bénéficie aujourd'hui des droits de 
priorité d'Ehrhart, prescrits pour-cet auteur, faute par lui d'avoir 
publié une diagnose à l'appui des échantillons de son herbier. . 
Doit-on dénommer Sax. pedatifida Smith la plante des Cévennes, 
maintes fois décrite ou citée sous le patronage d'Ehrhart ou de 
Smith par d'excellents auteurs? Tel est le probléme délicat que 
je vais tâcher de résoudre. : 

Sous la dénomination de Sax. Prostii, Sternberg a publié une 
description et une figure parfaites de la Saxifrage cévenole (Rev. 
Sax., suppl. II (1831), p. 84, tab. XIX, fig. 1): il lui attribuail 
comme habitat, d'après Prost, les montagnes de la Lozère et de 
Mende. Néanmoins, à côté du S. Prostii, l'auteur décrivit et 
figura (/. c., p. 84, fig. 1) un Sax. Candollii — Sax. Decandollit 
Tausch, peu différent du S. Prostii, et il lui attribuait comm? 
habitat les Pyrénées, mais avec doute. 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 47 


Le S. Prostii, voisin du S. pedemontana All., s'en écarte 
nettement, dit-il, par les feuilles de ses rejets et il ne peut pas 


être rapporté au S. geranioides L. dont les feuilles sont toujours 
= cordiformes à leur base; il ne possède pas non plus les segments 


foliaires lancéolés-obtus caractéristiques du S. ladan?fera Lap. 
Le S. Candollii se distingue du S. geranioides par ses feuilles 
cunéiformes et atténuées en pétiole, digitées 5-7 fides, à 
segments aigus. 

Cette dernière observation, confirmée d'ailleurs par la diagnose 
du S. Candollii publiée par Tausch : « lobis rectis subintegris 
acutis », condamne d'une facon formelle la manière de voir de 


'M. Rouy, quand il avance que le S. Candollii se rapporte proba- 
blement. à un hybride geranioides < pentadactylis (Rouy in 
- Bull. Soc. bot. Fr., 1912, p. 748!). D'autre part, M. Neyraut, 
qui a examiné avec le plus grand soin les exemplaires du 


S. ladanifera de l'herbier Lapeyrouse, a reconnu la présence, 


1 à côté du type exactement décrit à lobes des feuilles obtus, d'une 


autre plante à lobes tous aigus, acuminés et méme aristés, extrè- 
mement voisine du S. pedatifida des Cévennes, et dérivant tout 
au moins de cette espèce, si elle ne peut pas lui être identifiée 


. rigoureusement. D'après la figure du S. Candollii, publiée par 
d Sternberg, la forme des feuilles des rejets né laisse aucun doute 


sur le rapprochement très étroit qui s'impose entre le S. Prostii 


- ele S. Candollii. En admettant méme que le S. Candollii ne soit 
- pas identique spécifiquement au S. Prostii, il parait vraisem- 
à blable qu'il en dérive par voie d'hybridation, avec'le S. gera- 
| "hides par exemple. Il appartient aux botanistes pyrénéens de 


nous éclairer sur ce point en procédant à des recherches 


j méthodiques du S. pedatifida Sm. dans le voisinage du S. gera- 


nioides L,. | 
Quelle est donc la valeur spécifique du S. pedatifida Sm.? 

„diagnose publiée par Smith est-elle en accord avec les 
aractères de la plante des Cévennes dont Sternberg: a fait le 
S. Prostii? La figure 2278 qui la représente correspond-elle 
avéc exactitude à cette même espèce? Enfin, la diagnose et la 
gure en question pourraient-elles s'appliquer à une espèce toute 


différente? 


| 


Smith décrit ainsi son Sax. pedatifida : « S. foliis radicalibus 


m i SÉANCE DU 23 MARS 1917. 


` reniformibus pedatifido-septem-lobis; caulinis. palmatis. lineari- 
busque, caule-subnudo racemoso, petalis obovatis. » 

Le qualificatif reniformibus pourrait seul causer quelque 
incertitude, en établissant un rapprochement entre le S. pedati- M 
fida Sm. et le S. geranioides L., quoique les feuilles de cette 
dernière espèce soient plus exactement décrites cordato-vel 
subcordato-reniformibus; mais Smith a lui-même été au devant 
de cette observation : « la plante », dit-il, « se rapproche beau- 
coup du S. geranioides, avec lequel les botanistes suisses 
semblent l'avoir confondue, mais elle en différe par la forme en 
pédale (pedate form) de ses feuilles radicales, qui sont divisées 
presque jusqu'à la base, leurs lobes plus étroits et plus émoussés 
que dans cette espèce. Les pétales sont aussi beaucoup plus 
étroits, et les divisions calicinales moins allongées après Ja. 
floraison. » | 

Les feuilles représentées dans la figure 2278 offrent, par leur 
contour et leurs divisions, une grande ressemblance avec les 
feuilles du. S. geranioides L. var. dissecta Luiz.; ainsi Sé 
trouverait fortifiée l'incertitude précédente, mais celle-ci doit 
disparaître définitivement en préserice des documents nouveaux 
que jé dois aux recherches éclairées de M. Neyraut. Notre télé ` 
et aimable confrère a recueilli, dans l'Hérault, une forme làche 


et buissonnante du S. pedatifida, dont les feuilles très déve- 1 


loppées des rejets sont réellement réniformes et presque 
identiques aux feuilles figurées par Smith dans l’ English Botany: 
Cette forme croit au Mont Caroux, dans le vallon de l’Hérit, à 
l'altitude de 495 mètres; elle a été récoltée en fleurs le 25 mai 1919. 
La diagnose de Smith (1809-1811) n'est donc pas en contra- 
diction avec les caractères généraux de la Saxifrage des Cévennes: 
Elle ne peut pas être rejetée au profit du S. Prostii Sternb. 
(1831), s'il est démontré qu'elle ne peut pas s'appliquer à une 
autre espèce. : ipia 
M: Rouy (l. c.), qui tenait à proscrire le Sax. Prostiana Ser. 
ap. Benth., afin d'assurer le sort du Sax. cebennensis Rouy €t 
G. Camus, a cherché un renfort dans l'adoption tardive du Sas. 
Prostii Sternb. aux dépens du S. pedatifida Sm. Aussi a-t-il 
tenté de faire le procès de l'espèce de Smith qu'il avait pourtant 
acceptée jusqu'en 1912. Ces discussions de nomenclature, d'un 


[4 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A. L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 49 


intérét trés relatif, m'auraient laissé indifférent, si elles n'avaient 
pas été accompagnées d'affirmations inexactes ou dépourvues de 
toute démonstration, et si une phrase tendancieuse n’avait pas 
laissé entendre que Bentham aurait peut-être bien confondu le 
Sax. trifurcata Schrad. avec le Sax. pedatifida Sm. l 
= En effet, à la page 748 (I. c.), M. Rouy dit, en parlant de la 
| diagnose du S. pedatifida Ehrh. adopté par Smith : « Cette 
diagnose et également la planche 2278 de l'English Botany 
correspondent bien mieux au S. trifurcata Schrad. d'Espagne 
quà notre plante cévenole. » — En conséquence, il proscrit le 
= Š. pedatifida Sm. et il adopte sans restriction le S. Prostii 
E Sternb. ; celui-ci remplacera désormais le S. pedatifida (Ehrh. 
8ec.), (Gr. et God. 1848), non Smith (1811). 

Que M. Rouy garde la responsabilité de l'hécatombe à laquelle 
il se livre, en condamnant le S. pedatifida Sm., comme précé- 
demment le S. Prostiana Ser. ap. Benth., puis le S. pubescens 
- Pourr. (1788!) au profit du S. mixta Lap. (1801!), bien que 
[ l'espéce de Pourret soit défendue par une diagnose suffisante et 
5 par les échantillons authentiques de l'herbier Pourret, étiquetés 
. de la propre main de l'auteur, échantillons qui ne sont pas la 
| preuve exclusive que j'entende fournir, à en croire M. Rouy 
[o (Lc, p 747!) pour que l'on rende sa vraie place au S. pubescens 
Pourr. :, P. ' 
. Ürenier et Godron ont bien reconnu notre plante des Cévennes 
= dans le Sax. pedatifida Sm. qu'ils ont décrit dans leur Flore de 

France: (1, p. 645!)..M. Rouy énonce pourtant cette espèce 
8. pedatifida Gr. God. non Smith (l. c.,p. 746!). D’après lui, 
tes auteurs se seraient donc trompés; il nous en doit la démons- 


1. Dans un article fort intéressant, publié dans le Bulletin du Muséum 
d'Histoire naturelle (4916, n° 6), notre savant confrère, M. le D* E. Bonnet, 
Confirme l'authenticité incontestable des matériaux de l'herbier Pourret, 
Intérealés dans l'herbier du Muséum, et provenant du legs du Dr Barbier 

847). M. Rouy peut se rassurer dans le cas qu'il envisage, où les exem- 
plaires du S. pubescens Pourr. viendraient à disparaitre; il lui restera 
Mieux que « mon appréciation personnelle » (sic), « sans contróle poa. 

* » (sic), pour conserver le nom de S. pubescens (l. c., p. atis 

ésormais ce contróle se trouve solidement garanti, légalement établi, 
douterai-je, puisque les deux témoins réglementaires sont Ar TRE 

` Pubescens Pourr. survivra donc, je l'espère, à son infortune passagère 
tant qu'imméritée. 
T. LXIV. (SÉANCES) 4 


50 , SÉANCE DU 23 MARS 1917. 


tration. Croit-il nous la.fournir en commettant une erreur 
d'analyse et en cherchant à nous rallier à l'hypothèse inadmis- | 
sible qu'un botaniste éclairé peut prendre le S. trifurcata Schrad. 
pour le S. pedatifida Sm.? Le S. pedatifida Gr. et Godr. doit 
donc rester le S. pedatifida Sm.! ap. Gr. et God. ! 

Je reviens à la diagnose de Smith et à la planche 2278 de 
l'English. Botany, qui, malheureusement pour mon savant 
contradicteur, ne correspondent absolument pas au S. trifurcata 
Schrad. Et pour l'affirmer, je m'en rapporte à tous les bota- 
nistes qui ont récolté le Sax. trifurcata Schrad., espèce à port 
tout à fait caractéristique, à tige florifére axillaire, et non 


terminale comme dans le S. pedatifida, plante absolument glabre, 1 


extrêmement visqueuse, à feuilles charnues profondément cana-' 
liculées presque jusqu'au milieu du limbe, dépourvues de tous cils 
ou poils, tandis que les feuilles du S. pedatifida, pubescentes 
glanduleuses ainsi que toute la plante (pl. 2 278!), sont abon- 
damment et longuement poilues et ciliées sur les bords de leur 
pétiole et de la partie inférieure de leur limbe. Que ces mêmes 
botanistes veuillent bien comparer la planche 2 278 de Smith et 
la planche publiée par Schrader pour son S. trifurcata (Hort. 
gatt., fasc. 1, p. 13, p. T), ils seront complètement édifiés, en 
reconnaissant l'absolue dissemblance de végétation des deu 


espèces, toutes deux correctement figurées par les auteurs ', el. . 


ne se ressemblant, à premiére vue, que par le contour et le 
dessin des découpures de leurs feuilles. Sans doute est-ce à ce 
rapprochement particulier, mais trompeur, que s'est fié M. Rouy, 
en jugeant que le S. pedatifida Sm. correspondait mieux al 
S. trifurcata Schrad. qu'à la Saxifrage des Cévennes. Au moins 
n'aurait-il pas dû mettre Bentham en cause dans cette affaire. 
tandis qu'il écrit (4. c., p. 749!) : « Il convient de rappeler ici 
que le S. pedatifida Sm. a été signalé par Bentham (Cal: 
p. 119) au Port de Palliéres (Ariège), et que le 55. trifurcata 
Schrad. est une plante de l'Espagne septentrionale (Biscaye el 
chaine cantabrique), qui pourrait parfaitement étre rencontrée 
dans nos Pyrénées; elle ést à y rechercher. » Cela ne veut-il pas 


1. J'ai présenté le 23 mai 1913, à la Société botanique, les calques des 
figures publiées par Smith et par Schrader, qui prouvent l'absolue dissem- 
blance des deux espèces. 


} 


3 


+ 


^ D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 51 


dire que Bentham a pu prendre, et méme a pris sans doute, du 


E S. trifurcata Schrad. pour du S. pedatifida Sm.? Bentham 


n'était pas un savant capable de commettre une erreur d'une 
telle énormité, et, si la découverte du S. trifurcata Schrad. dans 
nos Pyrénées peut étre envisagée, elle se réalisera plutót dans la 
région occidentale de la chaine; elle reste fort problématique 


dans la région del'Ariege. J'en reste donc à l'indication précieuse 
8 8 


donnée par Bentham, quand il signala l'existence du S. pedati- 
fida Sm. dans l'Ariège; cette indication est d'autant plus digne 
de notre confiance que les documents de l'herbier Lapeyrouse 
prouvent que le S. pedatifida Sm. n'est pas étranger à la flore 
pyrénéenne. 

En somme, le S. pedatifida Sm. ne peut être rapporté ni au 
S. geranioides L., ni au S. trifurcata Schrad. Par ses fleurs à 


-. pétales allongés, longuement atténués en onglet, il se sépare 
nettement du Sax. decipiens Elirh. ; par ses feuilles pédatifides, 


il se rapproche assez du S. pedemontana All., et surtout de sa 
sous-espèce S. cervicornis Viv., mais il diffère tout à fait de Tun 
et de l'autre par ses feuilles suprabasilaires à lobes allongés, 
acuminés, trés aigus, plus ou moins aristés ou mucronés, trés 
Souvent arqués, à sinus profonds atteignant presque la base du 
limbe, à pétiole étroit et une ou deux fois aussi long que le 


limbe. 


Conclusion : la diagnose du Sax. pedatifida Sm. est suffisante 
et Convient à la Saxifrage cévenole décrite par les auteurs sous . 


E. la dénomination de S. pedatifida Ehrh. ou de S. pedatifida Sm. ; 
_ lle ne peut s'appliquer à aucune autre espèce connue jusqu'ici. 


ll y à donc tout intérêt à maintenir le Sax. pedatifida Sm., et à 
laisser le Sex. Prostii Sternb. dans la synonymie de cette espèce. 


Saxifraga pedatifida Sm. — Cæspitosa, plus minusve odorata vel gluti- 
nosa, tota pubescenti-glandulosa, caudiculis -numerosis sublignosis, 
foliosis, apice rosulatis; caulibus floriferis terminalibus, erectis, 3-25 cm. 
altis, 1-2-phyllis, 9-16-ftoris, dense vel laze paniculato-corymbosis. Folia plus 
minusve glanduloso-puberula vel ciliata, vulgo longe atque copiose in mar- 
Jnibus præcipue petiolorum pilosa, haud sulcata, multinervia nervis in sicco 
lantum prominulis, ssepius petiolata, limbo rotundato-ovato vel rarius reni- 
ormi profunde pedatipartito, vel cuneato profunde dissecto, 3-9-7-fida, lobis 
Sublanceolatis acutis, acuminatis, mucronatis vel aristatis, integris vel 2-3-fidis, 
aud raro incurvis; suprabasilaria erecta 5-7-fida, rarius trifida, valde peda- 
Mida, longe atque anguste sepius petiolata; basilaria patula, vulgo petiolata, 


52 SÉANCE DU 93 MARS 1917. 


5-7-fila; lobo medio haud raro 2-3-fido; infrabasilaria patula vel reflexa, . 
cuneata sepius in petiolum latum attenuata, rarius petiolata, 3-5-fida; 
caulina 3-5-palmato-partita; bractec vulgo anguste sublineares. Pedunculi 
1-2-flori, pedicelli floribus-breviores, ut calyces, glanduloso pilosi. Calycis 
laciniæ triangulari-sublanceolutæ, acutæ, tubo longiores, erectæ. Petala alba 
ebovato-oblonga, longe unguiculata, 8-42 mm. longa atque 4 mm. lata, 3-3- 
n?rvia, laciniis duplo vel triplo longiora. Stamina lacinias atque stylos supe- 
rantia, antheris apice rotundatis vel apiculatis. Styli laciniis longiores, 
demum divergentes. Capsula subglobosa. Semina minuta, atrofusca, ovato- 
oblonga, carinata, tuberculis minutissimis obtecta. 


' Parmi les nombreuses: formes ou variétés du S. pedatifida, il 
est intéressant de décrire les suivantes : 


. a. vulgaris Luiz. — Laziuscule cæspitosa, vulgo robusta. Folia supraba- 
silaria longe atque anguste petiolata, 3-4-5-fida, lobis angustis sepius integris; 
basiluria longe petiolata, 5-7-fida; infrabasilaria cuneata in petiolum limbo 
æquale attenuata. 3-5-partita, lobo medio integro vel 2-3-fido. Caules flori- 
| feri 8-14 cm. alti, 3-8-flori; densiuscule vellaxiuscule paniculato-corymbosi. 


Has. : Aveyron; gorges de la Truyére, 500 à 700 m. alt. 
. (J. Soulié!) — Aude : les Ilhes, escarpements schisteux, 500 m. 
alt.; Mas Cabardès (E-J. Neyraut!). 


e. minor Luiz. — Densiuscule cæspitosa, humilior. Folia suprabasilaria 
brevius petiolata, 3-5-nartita, petiolo limbum haud vel viz superante ; basila- 
ria late atque breviter petiolata, 5-fida, infrabasilaria: 5-fida, lobo: medio 
mtegro. Caules floriferi 3-7 cm. alti, nudi vel subnudi, 2-7-flori. 


Has- : Hérault; Mont Caroux. — Aude: les Ilhes, Mas 
Cabardès (E.-J: Neyraut!). i 


y. compacta Luiz. — Dense cæspitosa. Folia suprabasilaria 3-5-fida, 
brevius petiolata vel in petiolum attenuata; bâsilaria cuneata, breviter petio- 
lata vel in petiolum attenuata, 5-partita, lobo medio integro vel 2-3-fido; 
infrabasilaria late cuneata subsessilia, lobo medio integro vel 2-3-fido. Caules. 
floriferi 6-16 cm. alti, 5-12-flori. 


Has. : Aveyron; gorges de la Truyére (J. Soulié!). 


ô. laxa Luiz. — Laze cæspitosa. Folia suprabasilaria longe atque anguste 
petiolata, 5-7-fida, lobis elongatis integris vel 2-3-fidis, limbo haud raro 
. reniformi, labis lateralibus valde patulis; basilaria petiolata, limbo pedati- 
partito vel reniformi 5-7-fido, lobo medio integro vel 2-3-fido ; infrabasilarit 
cuneata in petiolum plus minusve attenuata, 5-fida, lobo medio sæpius 
integro. Caules ftoriferi 15-25 cm. alti, 8-15-ftori laze paniculati. 


Has. : Aveyron; gorges de la Truyère (J. Soulié!) — Hérault; 
Mont Caroux, au vallon de l'Héric, 495 m. alt. (E.-J. Neyraut*) 


e€. multifida Luiz. — Laxiuscule cæspitosa. Folia suprabasilaria longe 
atque anguste petiolata, 3-7-fida, lobis angustis integris vel 2-3-fidis, medio 


se (OD. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 53 

haud raro 2-3-fido; basilaria latiuscule petiolata multifida, lobis sæpius 2-3- 

fidis; infrabasilaria cuneata 3-7 -fida, lobo medio sepius 2-3-fido. Caules flori- 
feri 14-20 cm. alti, $-16-ftori, laxe paniculato-corymbosi. 


- Has. : Aveyron, gorges de la Truÿère (J. Soulié!). 


Var. Pagesii Luiz. -— Nana, densiuscule cæspitosa. Folia omnia anguste 
petiolata; suprabasilaria limbo cuneato trifido, rarius 4-5-fido; basilaria 
= 3-5-fida; infrabasilaria. trifida. Caules floriferi 4-6 cm. alti, 1-4-fori. 

— Has. : Hérault; rochers prés de Saint-Gervais (Pagés!), août 
1911. 


“SÉANCE DU 27 AVRIL 1917 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


Leclure- est donnée du procès-verbal de la dernière M 
séance, dont la rédaction est adoptée. E 


M. Camus, archiviste, dit ensuite quelques mots sur lés 
mesures prises par le gouverneur anglais de l'ancien Sud- 
Ouest africain allemand pour la protection du. Weloit- 
schia mirabilis. 


Le Prince Bonaparte fait la communication ci-après : 


A propos d'une Fougère trouvée en Espagne 


PAR LE PRINCE BONAPARTE. 


Dans une de nos précédentes séances j'ai eu l'honneur de 
: présenter à la Société les deux premiers fascicules de mes Notes 
ptéridologiques. À cette occasion jai attiré l'attention de nos 
collègues sur une Fougère trouvée en Espagne, en Catalogne. 
par M. Joaquin Codina et que MM. Cadevall et Pau, la cons" 
dérant comme nouvelle, avait décrite sous le nom de Piers 
 Codina. Des spécimens de cette espèce existent dans mon 
herbier et sont accompagnés de la diagnose originale. mant- 
scrite de ces deux auteurs. Or, cette espèce n'est pas nouvelle: 
il s'agit simplement du Pellæa hastata de Prantl non de Link, 
plante qui croit seulement en Abyssinie, dans l'Afrique australe, 
à la Réunion, dans l'Himalaya et dans le Yunnan. Cette espèce 
n avait jamais, à ma connaissance, été signalée en Espagne: 
j'ai donc tout d’abord pensé à une échappée de jardin et Ja 
fait écrire à M. Codina pour lui demander dans quelles «07. 
ditions il avait trouvé cette plante. Il nous a répondu q" : 


A. HUE. — SUR LE PERTUSARIA VELATA (TURN.) NYL. 55 


l'avait découverte dans la Province de Gerona (Catalogne); aux 
environs de la Sellera, dans les rochers escarpés du Pasteral, 
dans une gorge rócheuse trés étroite où coule la rivière Ter, 
en novembre 1908 et qu'il n'avait pu en récolter, tout à fait par 
hasard, que quelques touffes rachitiques. Quelques jours après, 
étant retourné dans la localité, il eut la chance d'en trouver 
quelques échantillons plus robustes. 

M. Codina a recherché ensuite cette espéce dans des sites 
analogues mais il ne l'a rencontrée nulle part. Il ne croit pas 
que ce soit une échappée de cultures car il ne l'a pas vue 
cultivée; bien plus, ayant essayé de la cultiver il n'a rien 


- obtenu. Un de ses collègues, auquel il avait envoyé une fronde 


avec sporanges, l'a mise en culture en semant les dits sporanges 
mais il n'a pu obtenir que trois plantes débiles. Il serait donc 
intéressant de savoir si oui ou non le Pellæa hastata Prantl est 
. indigène sur le versant Sud des Pyrénées, c'est pourquoi je 
- viens faire appel à ceux de nos collègues qui auront l'occasion 
d'herboriser dans cette région et leur demander de rechercher 


- cette espèce et de vouloir bien me communiquer les résultats 


qu'ils auraient obtenus. 


.. M. Camus lit ou résume les deux communications sul- 
vantes : 


Pertusariam velata (Turn.) Nyl. a R. P. Faurie 
in Japonia, Corea et insula Sakhalina, annis 
1893-1906 lectam descripsit 


PAR A.-M. HUE. 


. Pertusaria (Sect. Lecanorastrum) velata Nyl. Lich. Scand., 
p: 179, in Notis. Sallsk. Faun. et Flor. fenn. Förhandl., t. V, 
Helsingt., 1861, et apud Hue Lich. exot., p. 162, m Nouv. 
Arch. Mus., 3* sér., t. III, 1891, n° 1564; Parmelia velata 

urn., Descript. eight new brit. Lich., in Trans. Linn. Soc., 
t. IX, 1808, p. 143, tab. XII, fig. 1. 


€ Thallus albus vel lacteus nitidusque, aut glaucescens ac tunc ARE 
' T hydrate kalico, nec iodo tinctus, sed hypochlorite calcico intus 


56 SÉANCE DU 27 AVRIL 1947. 


rubens, continuus, 0,35-0,40 mm. crassus, verruculosus seu rugosus, rugis 
sat validis tenuibusve, in superficie levis, peripheriam versus radiato 


fissus et in ipsa peripheria zona carneoflavida, 2 mill. lata, continua, 


rugosaque et ambitu sinuosa circumdatus. Cortex cinereis corpusculis 
velatus ac 30-40 u crassus; ejus hyphæ 5-6 u crassa, fastigiatæ, parce 
ramosæ, non numerose, breviter cylindrico articulate, lumine 2 plato, 
parvis oxalatis calcici crystallis immixta et raro superficiem: attin- 
gentes, passim intus sæpe superne protoplasmatis expertes. Gouidiu 
viridia, protococcoidea, 6-12 p lata, rotunda oblongave, tenui membrana 
vestita et sub cortice stratum 40 u crassum formantia. Hyphæ medul: 
lares in sterilibus partibus nigra materia hydrate kalico non depulsa 
maculatæ, verticales, cylindrico articulate, parum copiosæ ac numerosis 
crystallis immixtæ; in fertilibus autem nudæ, horizontales ac stratum 
compactum super quod apothecia nascentia, sub hoc strato sicul supra 
disposilæ. Apothecia lecanorina, unicum hymenium semper continentia, 
0,5-0,8 mill, lata, intus alba vel leviter rosea, hypochlorite calcico ruben- 
tia, rotunda, in basi parum constricta, excipulo thallo concolori et levi- 
gato, margine crassa, integerrima, elevata et demum plus minusve 
depressa atque disco roseo, plano et alba pruina crassa cooperto ornala. 
Excipulum thallo simile, sed in eo gonidiale stratum sæpe crassius. Peri- 
thecium nullum. Paraphyses hyalinæ, griseis.corpusculis tectae, 400-450 p 
altæ, 4-5 u crasse, rectæ, articulatæ, articulis 8-12,50 u longis ac lumine 
1-1,5 u lato, frequenter ramos; ramis passim anastomosantibus, superne 


horizontales, multum breviterque ramosæ et stratum 60-80 p crassum, 


obscure rufum præbentes atque iodo non tinctæ; in earum basi, in hypo- 
thecii loco, stratum 150-100 1 crassum et non raro juveniles thecas fere 


verticales praebens. Spore mature (in n° 6432) 200-214 p longs et 


80-100 u crasse, immixtis 160 u longa et 70 u crassa, 170 et 190 u longis 
ac 65 ja crassis, quarum theca tegumentaque lateraliter aequali crassi- 
tudine, 40 4; (in n? 1 745) 150-190 u longa» et 70-80 p latæ; (in n° 2 85) 
190-220 y longæ et 78-80 u latz; (in n° 4 321) 170-214 u longæ ac 72-80 
crasse, in priore tunica lateraliter 8 et in superioré polo 12, ac theca 
8 p metientibus; (in n° 171) 194-246 u longe ac 54-80 u latæ, immixlis 
crassiore 220 u longa et 80 u crassa atque angustiore 256 y longa et PAR 
crassa, tegumento 14-16 u metiente et in apicibus 8-14 y aucto ac thecis 
In prima 14 et in ceteris 20 u crassis; (in n° 189) 200-202 u longæ A 
78-80 4 latæ, in posteriore tunica 8 ac theca 40 u ubique crasso; (n 


n^ 301) 230-260 x longa et 80-90 u late; (in n» 536) 170-240 p longæ êt 


40-90 u crassa. 


Corticola I, in Japonia, in ins. Yeso, in Mororan, n° 6 132 et 

in Ochiai, n° 6311; in ins. Nippon, in Aomori, n° 3 242; in ins. 

Kiushiu, in Nagasaki, n^ 1 745 et 1 746, ac in Ichifusa, n° 2851: 

— H. In Corea, in Hang-ouen-to, n° 4321; in No-in-Achi, 

w: 111; in Nay Hpyeng, n° 189: in Hoang-hai-to, n° 301 et in 

silvis Quelpaert, n° 536. — III. In ins. Sakhalina, in « mont 
+ des Diamants », n° 97. 


— f. 1. variolosa Müll. Arg. Revis. Lich. Feean., in Rev. : 


— 


d oae ada 2 a tad 


A. HUE. — SUR LE PERTUSARIA VELATA (TURN.) NYL. 51 


mycolog., 1887, p. 4, et Lich Manipur., in Linn: Soc. Journ. 
Botan., t. XIX, p. 220; P. microcephala Fée, Essai Cryptog. 
écorc. officin., 1824, p. 102, tab. XXIV, fig. 3, et Supplém., p. 98. 


Thallus albidus vel paulum glaucescens, nitidus, tenuis, continuus etin 
specimine n° 5010 paulum rimosus, æquatus, levis, zona 10-25 mill. 
lata, radiato fissa aut passim longitudinaliter plicata et in ambitu vix aut 
non lutescenti colorata circumscriptus. Structura interna sicut in forma 
. genuina. Apothecia 0,4-1 mill. lata, in basi constricta, in margine et in 
= disco albo vel cærulescenti crebre pulverulenta junioribus passim lævi- 
-.. gatis. Spora (in n° 2 031) 204-212 u longæ et 76-78 p crasse; (in n° 3 223) 
290-220 u longae ac 68-100 u crassæ: (in n° 5010) aliæ 196-204 p longe 
aC 60-88 u crassæ, posterioris tunica 12 et theca 30 u crassa; alia longior 
-. angustiorque, 224 longit. et 72 crassit., tunica lateraliter 6, in utroque 
- polo 12, atque theca 40^ metientibus: alia crassior, 212 u longa et 98 u 
lata; (in n° 987) 178-230 u long: et 60-100 x latæ, in priore tunica 4 et 
theca 18 & in posteriore tunica lateraliter 6 et in utroque polo 42 p 
crasse, immixta angustiore 202 u longa et 66 u lata, cujus tunica latera- 
liter 8 et in utroque polo etiam 12 crassa, theca 1& 1 metiente. 


© L In Japonia, supra deliquescentes cortices in ins. Nippon, 
in Yamakita, n° 2031, in castello Hirosaki, n° 3223, et prope 
rupinas Mayekava, n° 5 610. — II. In Corea ad viventis arboris 
corticem, in Hallaisan, altit. 1 000 m., n° 997. 


— f. 2. perdiffracta Nyl. Lich. Japon., 1890, p. 56. 


Thallus albidus, nitidulus, 0,5-0,6 mill. crassus, in centro varie ac 
Sæpe longitudinaliter sed semper anguste diffractus et in peripheria zona 
. sterili 10 mill. lata ac radiato fissa circumdatus. Cortex 40-50 u crassus, 

Cujus hyphæ fastigiatæ, satis longe cylindrico articulatæ, lumine 2 u lato, 
Sepe et presertim superne protoplasmatis expertes. Gonidia protococ- 
Coidea stratum 50-60 u crassum sub cortice efficientia. In medulla 
hyphæ intricatæ ac paulo inferius horizontales et stratum 100 H crassum 
Præbentes, Apothecia 0,5-0,7 mill. lata, parum elevata, margine parum 
crassa discum dense albo-pruihosum fere æquante; in eis structura velut 
M genuina forma. Sporæ utroque apice rotundata vel uno paülam ati" 
Mut», 190-206 u longæ, 72-90 u late, integumento lateraliter 8 p crasso 
vestitæ, thecis 8-10 u metientibus. Apud Nyl., loc. cit., 205-250 u longe 
à€ 70-100 u crassæ. 


: à . L . . D E o 2399 
In Japonia saxicola in ins. Nippon, in Kodzuya, n° 1 322. 


— Var. 1. glebosa Hue, var. nov. 


Thallus albus vel albidus, opacus, verruculosus aut breviter rugosus, 
taro visibilis, glebas 9-5 mill. crassas, passim minores, contiguas et in 
Superficie læves formans atque inde crusta multum inequata. Cortex 
F'iseis corpusculis nubilatus et 40-50 jx crassus; ejus hyphæ In zona 
"iratum gonidiale tangente ac 10-12 1 crassa, fastigiate et cylindrico arti- 


Uate, lumine 2 u lato, atque in reliqua crassitudine protoplasmate 


- 


58 SÉANCE DU 27 AVRIL 1917. 


vacuæ, Gonidia protococcoidea, 10-12 y. lata, stratum 40-50 u crassum sub | 
cortice forinantia. In peripheria exemplaris n° 1 267 medulla variis stratis 
superpositis composita. : 1. sub gonidiis zona 50 x crassa ex hyphis intri- 
catis et, paucos crystallos admittentibus constans; 2. dein stratum rufum | | 
hydrate kalico rubens 40 u crassum, cujus hyphæ horizontales et arcte | | 
coadunatæ; super illud apothecia nascentia; 3. hyphæ intricate nigra 
materia tectæ, numerosis crystallis et variis corpusculis immixtæ stratum 
260 u crassum occupantes; 4. sub illo crasso strato, aliud rufum sicut 
in n° 2; tandem 5. stratum 240 u crassum, albidum cujus hyphæ intrt- . 
cat? passim saxo adherentes. Apothecia 0,5-0,7 mill. lata, parum elevata, 
margine tenui, primum paulum eminente ac demum discum alba pruina 
tectum æquante prædita; eorum interna structura sicut in genuina 
forma. Sporæ utroque polo rotundæ, 100-245 p longe et 18-100 y lata; 
in priore tunica 14 et in posteriore 4 p lata, thecis 20 p crassitudine 
metientibus. 7 
In Japonia, in ins. Nippon, in rupinis Aomori, n? 989, et in 
Hachinohe, n^ 1 267 et 1 268. 
. Dans le n° 1267 qui vient d’être décrit anatomiquement, le 
thalle présente la forme d'un cylindre un peu aplati en dessous, ,. 
courbé au milieu, long de 23 mm., avec un diamètre de 7 mm. 
au centre et de 10-12 aux extrémités passablement épaissies. 
Les deux autres exemplaires se composent de petites mottes 
hautes de 3-4 mm., contiguës et à surface inégale. Ce cylindre, 
envoyé isolé, devait se trouver au milieu de ces petites taupr 
nières, car dans le n° 1268, on en aperçoit un autre d'une 
taille moindre. Comme dans ces/n^ 989 et 1268 la partie 
périphérique du thalle manque et comme les apothécies se 
pressent dans différents sens, les coupes anatomiques présentent 
plutôt à l'intérieur l'aspect d'un chaos que d'une structure 
dorsiventrale. Les spores dans le n° 989 sont longues de 190 à 
240 & et épaisses de 70 à 88, le tégument de la dernière mesure 
9 9 en épaisseur et la thèque en a 20 ; d'autres spores donnent 
( 
194 et 200 x sur 90. Dans le n° 1268, elles présentent 140-230 n 
longueur et 66-78 u. en épaisseur. Dans quelques-unes on trouve 
190 et 200 sur 90 u. 


— Var. 2. foliosa Hue, var. nov. 


Thallus albidus, monophyllus, facie fere Entostheleiæ mintatæ Hue, Se" 
Endocarponis miniati Ach.. (seposito umbilico), membranaceus, opacus; 
crustam circiter 25 mm. latam, 0,7-1 mm. crassam, inxquatam, nunc 
convavam, nunc convexam, in superficie verruculosam aut breviter 
rugosam lævemque, intus albam ac subtus albidam, interdum rufescentem 
atque bic et illic hypharum ope saxo adhwrentem praebens. Cortex cor- 


"A. HUE. — SUR LE PERTUSARIA VELATA (TURN.) NYL.. 59 


. pusculis griseis nubilatus et 30-40 u crassus; in eo hyphæ fastigiatæ, 
- tum cylindrico, tum sphæroideo articulatæ, lumine 1,5-3 a lato. Gonidia 
protococcoidea, 6-12 lata, rotunda vel oblonga, tenui membrana induta, 
stratum 40-50 u crassum sub cortice formantia. Medulla corpusculis et 
crystallis nigrescentibus repleta; ejus hyphæ ægre conspicuæ, vel intri- 
cate etiam sub apotheciis, vel strata horizontalia sæpe curvata, rufes- 
centia et hydrate kalico rubentia offerentes. Basim versus tota crusta 
nigro strato 40-50 u crasso ex hyphis horizontalibus, 5-6: crassis, satis 
… longecylindrico articulatis, parum coalitis seu facile liberis circum scripta. 
- Sub hoc strato zona inferna 80-100 y crassa, ex hyphis albidis seu hori- 
| zontalibus, seu verticalibus saxoque adherentibus constans. Apothecia 
- Numerosa, 0,7-0,7 mill. lata, intra, sicut thallus hypochlorite calcico 


{ rubra, rotunda oblongave. in .basi parum constricta, excipulo levi ac 


fhallo concolori margine crasso, integro fere semper elevato atque disco 

roseo pruina alba tecto ornata. Hymenium sicut in genuina forma. 

Sporæ 158-200 u longa et 70-72 u lato, immixtis 164 et 188 p longis ac 

- 80 & latis, 190-194 u longis et 70-78 u latis; in spora 200 u longa, tunica 
. 10 y etin 164 u longa 12 u crassa, thecis 20 u metientibus. 


Saxicola in Corea, in Chemulpo, n° 280. 


= — Var. 3. uviformis Hue, var. nov. 


Thallus. albus vel albidus, decumbens, opacus, hypochlorite calcico, 
- velut apothecia, intus rubens ac laciniatus ; lacini: juniores 0,20,5 mm. 
- htm, aut cylindricæ, aut sepius applanatæ, vetustiores dilatatæ 2-4 mm. 
d latitudine metientes, intricatæ et non raro connexæ, aliquando contortæ 
. Dodosŝæque, plerumque ob apotheciorum copiam vix apparentes, sed in 
|. m* $565 minus fertili facile conspicuæ et etiam tuberculis 0,5-0,8 mm. 
= latis, apice plus minusve rotundis et aliquoties sub recta linea dispositis 
. 9rnate atque tandem inæquatam massam proferentes. Cortex corpus- 
tulis griseis seu atratis velatus et 60-70 p. crassus; in eo hyphæ fastigiatze, 
simplices aut sepius ramosæ, articulate articulis cylindricis, lumine 
(o5 a lato, nunc superficiem attingentes, nunc superne protoplasmatis 
. Expertes. Gonidia protococcoidea, 8-14 p lata, stratum 40-60 x: crassum 
.. &€ frequenter interruptüm sub cortice formantia. Hyphæ medullares 
_ "higrescenti materia textæ, verticales horizontalesve et numerosis parvisque 
-. fàlici oxalatis crystallis immixtæ. In tuberculis cortex 100-140 pr crassus, 
ex hyphis fastigiatis et in dimidio superiore magis ramosis constans ; sub 
0 gonidiale stratum angustum interruptumque atque in centro medulla. 
- Apothecia pernumerosissima, alia 0,5-4 mm., alia minus frequentia 1,5-2 


| "m. lata, vel rotunda vel oblonga, passim acervata, in basi vulgo optime 


COnstricta, excipulo thallo concolori lævigatoque, margine crassa, integra, 
raro flexuosa, prominente et aliquando introsecus paulum reflexa atque 
disco rubente, plano ac pruina alba sæpe rugosa nubilato atornat. 
Xcipuli cortex 40-60 u crassus et sicut thalli cortex formatus ; gonidiale 
ŝtratum interdum crassius et 60-100 u metiens. In apothectis cujus basis 
ene constricta, excipulum extra commissuræ punctum lunatum et 180 u 


crassum, quorum. 60 ad corticem, 40 ad gonidiale stratum ix 80 d» 
medullam perti j menium velut in genuina forma. spore 
pertinentia. Hy terioris ambitu theca 


n 1540) 154-200 u longe, 60-100 x latæ, in toto pos 


60 — SÉANCE DU 27 AVRIL 1917. 


12 y et túnica 10 pg crasse, immixtis 190 u longa et 70 x lata, 200 u longis 
ac 70 et 80 p crassis, 220 p longa et 88 p lata, cujus tegumentum in 
æquatorio 8 et in uno polo 12 p crassum; (in n? 9 477) longiores, alie 
150-930 u longitudine et 76-96 u crassitudine, alim 260 longit. et 
80 crassit., 280 longit. et 66 crassit. atque 210 longit. et 80 m crassit. 
metientes, in posteriore theca tunicaque ubique 10 1 crasse; in ceteris 
integumentum 6 et 8, frequenter 10 u crassum, sed fere semper superiore 
polo 2-6 u auctum ; (in n° 842) 190-226 pr longæ et 80-118 u latae, cujus poste- 
rioris tegumentum 8 ac theca 12 u ubique crassa; (in n° 6 565) 170 et 206p 
longe ac 80-100 u latæ, immixta crassiore 200 u longa et 120 p crassa, in 
his ambobus posterioribus numeris, tegumentum lateraliter quasi costatum 
et extrinsecus crenulatum. 

In Japonia, in ins. borea Rebunshiri, supra destructa vegeta- 
bilia, n° 1540, et in ejusdem abrupto maris littore, supra 
muscos, n° 9 417. In ins. Nippon,.super arbuscularum ramulos 
herbasque, in Fidesan, n° 842, et in Hyachine, n° 6 565. 

Dans cette variété, les lanières du thalle couvertes d'apothécies 
ressemblent à des grappes de raisin dont les grains sont pressés 
les uns contre les autres et parfois méme un peu entassés; de 
là le nom qui lui a été donné. 

Le thalle de tous ces échantillons est toujours parfaitement 
lisse et par conséquent il ne porte ni sorédies, ni isidium; dans 
le seul exemplaire, n° 6565, il est orné de quelques turbercules. 
La médulle insensible à l'action de l'iode, rougit par l'hypo- 
chlorite de chaux; il en est de méme des apothécies. Celles-ci 
n ont toujours qu'un seu! hyménium, et leur disque, voilé pàr 
une pruine blanche, se pérce à la maturité de petits trous dont 
le fond est rougeátre. L'hyménium est entouré d'une seule 
enveloppe, de l'excipule formé par le thalle genouillé entrainant 
avec lui la couche gonidiale et un peu de médulle. Ses limites - 
km dessinées par les paraphyses, verticales sur le cóté, horizon- 
tales et trés ramifiées au sommet, et enchevétrées à la base ; 
et donnant asile aux filaments qui deviendront des theques je 
ren base repose sur la médulle. Les jeunes spores et leurs 

eques som bleuies par l'iode, mais quand les spores sont 
parvenues à leur maturité, les unes et les autres sont absolument 
réfractaires à l’action de ce réactif, qui ne teint jamais les, 
paraphyses, tandis qu'il rend rougeátre le contenu des spores. 
: Quand une trés jeune thèque est arrivée à se placer vertica- 

m \ è 
is ent entre les paraphyses, elle en atteint rapidement le. 
mmet, tout en demeurant attachée à leur.base par une queue. 


A. HUE. — SUR LE PERTUSARIA VELATA (TURN.) NYL. 61 


Mesurant de 140 à 170 u en longueur, elle présente une 
épaisseur de 50 à 60 p, dont le centre est occupé par une colonne 
protoplasmique épaisse de 14 à 18 u et de 4 seulement dans la 
queue. Quand la spore est devenue adulte et que son tégument 
est formé, la théque qui l'entoure a subi un notable changement 
vers sa base. En effet sa paroi ne forme plus une ligne continue 
avec celle de la queue, laquelle, tout en demeurant attachée à 
la base des paraphyses a pris la forme d'une pince et l'enserre à 
son extrémité inférieure. A la maturité compléte de la spore, la 
thèque s'échappe de cette pince, sans porter de cicatrice. Son 
- épaisseur est souvent égale dans tout son contour, mesurant 
| dé 10 à 16 u, mais elle atteint parfois de 20 à 40 p; cette 
L épaisseur peut être augmentée de plusieurs u soit aux deux 
… pôles, soit seulement à l'un d'eux. v 
= Les spores toujours solitaires dans chaque thèque sont 
- grandes, droites, oblongues, arrondies aux deux extrémités, 
rarement un peu moins épaisses vers le pôle inférieur, ordinai- 
- rement lisses, car ce n'est que dans quelques-unes d'entre elles 
- que le bord extérieur était marqué de lignes transversales ou 
= Assez espacées, ou plus rapprochées et formant comme de petites 
= tôles et de minces crénelures. A l'état de maturité, on les voit 
toujours entourées de leur thèque; leur intérieur est jaunâtre, 
granulé et renferme avec le protoplasma des gouttes d'huile que . 
leint en rouge le triple réactif du docteur Guéguen. Leur tégument 
= êst constitué par de fines lamelles concentriques emboitées les 
… unes dans les autres : s’il est réfractaire à l'influence de l'iode, il 
- (St coloré par le bleu coton ou le triple réactif, les quelques 
touches excentriques absorbant moins bien le colorant et les 
lhéques demeurant hyalines. Trés souvent il présente partout la 
même épaisseur, aussi bien aux pôles qu'à l'équateur (pour ce 
dernier dans une coupe rayonnante), mais il se rencontre des 
Spores où il est modifié aux póles, tantót aux deux, tantót à 
lun seulement. Par exemple dans des spores dont une a comme 
dimensions 190 sur 78 y, une autre 200 sur 84 y. et une troisième 
02 sur 84 u, pour la première l'épaisseur à l'équateur est de 
Au, à un póle de 10 et à l'autre de 12; dans la deuxieme, à 
"Équateur de 6 et aux pôles de 8 et 10 p; dans la troisiéme de 
Du a l'équateur et de 14 y à chaque pôle. Un plus grand 


62 SÉANCE DU 27 AVRIL 1917. 


épaississement aux extrémités est rare, mais dans des spores 
de 220 et 246 sur 80 u, j'ai trouvé à l'équateur 14 y. et aux pôles 


22 et 24 pour la première, 26 et 28 pour la seconde. La maturité 


est-elle plus avancée dans les spores dont le tégument présente 
partout la méme épaisseur? Je ne sais, car dans une spore prise 
dans l'exsiccata de Mandon, Lich. Madère, n° T, parvenue, 
semble-t-il à son complet développement, étant longue de 
248 x, et épaisse de 100, l'enveloppe mesure 4 y. sur les côtés 
et 40 u à chaque pôle, la thèque conservant partout une 
. épaisseur de 10 y. : 

Les dimensiohs de ces spores sont trés variables pour la 


longueur et l'épaisseur, cette dernière mesure n'étant pas 
toujours en rapport avec la première. Les plus longues gue jai. 


observées ont 280 sur 66, 260 sur 80 et 90, 245 sur 100 w; les 


plus courtes ont donné 142 sur 66, 150 sur 70 et 76, 154 sur 60. 


Elles sont assez éloignées de la taille de celles de l'exemplaire 


archétype de Turner, lesquelles d’après Nylander, Lich. Scand., 


p. 179, sont longues de 214 à 310 u et épaisses de 67 à 90 y 
Mais elles surpassent de beaucoup les indications de Nylander, 
Synops. Lich. Nov. Caled., p. 31, 120-190 sur 30-48 y el celles 
de M. le D" Wainio, Lich. Brésil, p. 106, 120-180 sur 30-40 y: 
elles se rapprochent des mesures données par Tuckerman. 
Synops. north amerie. Lich. Y, p. 212, 180-250 sur 60-80 y, par 
Nylander, Lich., apud Trian. et Flanch., Prodr. Fl. Nov. Granat., 


Addit., p. 546, 240 sur 75 u, et l'abbé Harm., Lich. Francè, 


Crüstac., p. 116, 273 sur 90 u. 
Quant à l'épaisseur voici les plus remarquables variations 
que j'ai relevées dans les plus longues; 70, 80, 90 et 120 y: pour 
une longueur de 200 u; 100 pour 206 et 245; 60 pour 208: 
62 pour 224; 118 pour 226; 72 et 78 pour 230; 72 pour 256; 
80 et 90 pour 260: 66 pour 280 u. Les mesures les plus 
communes sont de 200 à 210 sur de 76 à 94 u, et par conséquent 
ces spores du Japon offrent en général une épaisseur plus 
grande que celles que nous venons de mentionner. Mais sous ^e 
rapport, elles sont dépassées par celles de la Nouvelle-Zélande, 
car d'après Lindsay, Observ, New.-Zeal. Lich., in Transact- 
Linn. Soc. London, t. XXV, 1866, p. 543, et tab. LXIII, fig. 2 
elles ont environ 195-234 sur 78-148 u 0075” to '0090" long, 


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RETRO TA ES OUR E 


E : LI 
+ A. HUE. — SUR LE PERTUSARIA VELATA (TURN.) NYL. 63 


- 0030" to ‘0045 broad). Dans la Chine au contraire, d’après des 
| spécimens récoltés par l'abbé Delavay, sur des écorces, au col 
f de Pi-iou-se-an, au-dessus de Tapin-tze, dans le Yunnan, à 
. 2000 m. d'altitude, le 11 juin 1888, elles sont beaucoup plus 
étroites, mesurant de 50 à 54 y sur une longueur de 212 à 250 y, 
… avec une épaisseur du tégument de 5 à 8 u, presque toujours 
. augmentée aux pôles de 4 ou 5 u. Dans une seule la longueur 
D es de 240 » et l'épaisseur de 66 v. Quoique j'aie fait de 
- nombreuses coupes dans tous ces thalles, je n'y ai jamais 
rencontré de spermogonie. 
- En terminant l'étude du Pertusaria velata Nyl. dans le Japon, 
1 je me permettrai de revenir sur un Verrucaria de la méme 
- région, lequel présente une ‘étonnante ressemblance avec un 
~ Pertusaria. Il s'agit du Verrucaria porinopsis Nyl. que j'ai 
décrit dans ce Bulletin, t. LXI, 1914, p. 338 (Hue, Plurim. Lich. 
- Spe. glancogonid. contin.). Le thalle de cet exemplaire est 
L isidié, tandis que dans celui que je viens de rencontrer, il est 
- entièrement lisse. Il me semble que ce dernier doit être regardé 
comme le type de cette espèce et qu'il faut mettre : 


Verrucaria (sect. Verrucarina) porinopsis Nyl. 

a. typica Hue et ù. isidiata Hue. 
= Voici les différences morphologiques qui séparent la premiere 
L lorme de la seconde : 


.Thallüs cervino cinerescens, opacus ac granulosus, granulis hemisphæ- 
Ticis, 0,2-0,4 mm. crassis, 0,4-0,6 mm. altis, aliquoties oblongis, conti- 
guis, in superficie lævibus crustamque # cm. latam inæquatamque éffi- 
= “entibus. Cortex pallide rufidulis corpusculis velatus et 15-20 p crassus ; 
> jus hyphee intricate, sphæroideo articulate, lumine 2-4 y lato, ac stricte 
- adunatæ, Conidia obscure cærulea, scytonemea ac stratum 40 y crassum 
Sub cortice formantia. Hyphæ medullares verticales, passim fasciculata 
et inde parvas casas præbentes; inter ea longa gonidiorum monilia 
fréquenter conspicua. Apothecia 0,6-1 mm. lata, sphærica numerosa, sape 
'ontigua, in basi constricta, superne applanata et parvulo poro forata, 
duplici tegumento vestita. Exterius, seu excipulum, lunatum e thallo geni- 
Culato constitutum, lævigatum, 70-120 x crassum et gonidiale stratum 
admittens: interius, seu perithecium sphæricum, Dris Guéguen reagente 
Toseum evadens, ex hyphis angustis ac stricte coadunatis constans. Sporæ 
etiam oċtonæ, 50-66 mz longæ et 28-30 u lat, integumento 4-6 u crasso 
ürcumdatæ. | 


Em 


. InJaponia supra cujusdam Coniferæ corticem legit R. P. PA 
I ins. Nippon, in Ontake, altit. 2000 m., n°6616, septembri 1905. 


^v 


64 SÉANCE DU 27 AVRIL 1917. 


{ 


Les Chenopodium amaranticolor et 
Ghenopodium purpurascens 
ne sont pas identiques en tous points 


PAR MM. L'ABBÉ H. COSTE ET ALFRED REYNIER. 


La Guerre européenne ayant occasionné une considérable 
lenteur d'impression du Bulletin de notre Société, nous n'avons 
connaissance que seize grands mois après la séance du 25 novem- 
bre 1915, de ce qu'a dit M. Émile Gadeceau dans son article : 
Identité des Chenopodium purpurascens Jacg. et Chenopodium 
amaranticolor Coste et Reynier. Plusieurs recueils phytologiques 
ont subi moins de retard par le fait des hostilités : ainsi le 
Bulletin de Géographie Botanique, numéro d'avril-juin 1916, 
a publié, sous notre signature, une Note ayant pour titre : Le 
Chenopodium“ amaranticolor (C. et R.) Murr’, Ascherson el 
Graebner? est-il identique en tous points au Chenopodium purpu- 
rascens Jacquin? Nous renvoyons à cette Note documentée les 
. personnes désireuses de se faire une opinion sur le litige. | 

Quoique tardif, l'article de M. Gadeceau contribuera, par un 
effort parallèle à celui de notre Note, à dissiper les dernières 
hésitations de ceux pour qui il a été difficile, jusqu'à ce jour, 
de reconnaitre l'identité spécifique mise en relief par nous en 
avril 1916 : € ... À notre compte — proclamait la Note signée 
« Coste et Reynier — reste acquise; l'intuition nous l'ayant fait 


« présumer, dés 1909-1910, avant quiconque, l'absence d'écart 


1. CL. Murn, Magyar Bot. Lapok, VI, 4907, p. 305. — «... M. le Pro 
« fesseur Murr, à Feldkirch (Autriche), spécialiste pour les Chenopodium, 
« est d'avis que votre Chenepodium amaranticolor est un type parfaitement 
« tranché, frappant surtout par ses feuilles qui rappellent celles du Chens- 
« podium urbicum... » (Dr A. Thellung, de Zurich, in litteris.) 

2. Cf. ASCHERSON et GRAEBNER; Synopsis der Mitteleuropaischen Flora, 
Band V, Chenorodiaceæ, 4943, p. 66-67. — Cet ouvrage, classique au delà 
du Rhin, consacre une vingtaine de lignes à chacune des descriptions des 


Chenopodium amaranticolor et Chenopodium purpurescens, qu'ils consi- 
dèrent comme valables espèces. 


H. COSTE ET A. REYNIER. — SUR LES CHENOPODIUM. 65 


« spécifique entre les Chenopodium purpurascens et Cheno- 
« podium amaranticolor. » 

= La conclusion de notre confrère de Nantes : « concordance 
- absolue », « complète identité » entre les deux Chenopodium, 
est. exagérative, faute de ne pas avoir tenu compte des appré- 
cations des botanistes d'outre-Rhin. Tant qu'elles ne seront 
pas écartées comme insoutenables, ces appréciations systéma- 
liques fonderont notre manière de raisonner, divergente de celle 
» procédant par assertions tranchantes (« absolue », « com- 
E plète », etc.). . 

… M. Gadeceau nous conte d'abord l'histoire d'une Ansérine 
récoltée, il y a cent cinquante ans, par Commerson, dans le 
. jardin de M. de Cossigny, à l'Ile de France, étiquetée tour à 
- four dans de vieux herbiers : 1° « Chenopodium foliis summis 
3 egregié rubentibus Comm: »: 2 « Chenopodium purpurascens 
= Jacq. »; 3° « Chenopodium A triplicis L. ». Sous ces trois noms 
- ils'agissait ou il ne s'agissait point (là-dessus personne ne peut 
| ien affirmer) du « Chenopodium purpurascens Juss. » ainsi 
… désigné, sans description, dans le Demonstrationes Horti Regii 
- Parisiensis, pat Bernard de Jussieu, avant que Jacquin se fût 
approprié le binôme. Ensuite, notre confrère écrit : « On ne 
- possède aucun document précis sur la plante qui était cultivée 
àu Jardin du Roi. » Or, à défaut d'exsiccatum de l'Ansérine de 
Bernard de J ussieu, n'existe-t-il pas la description de Lamarck 
dans le Dictionnaire Encyclopédique? Ce texte descriptif est 
à d'autant plus intéressant, qu'écrit à Paris, où le « Chenopodium 
- Prpurassens Juss. » n'avait cessé d'être cultivé’, il constitue 
ane variante notable vis-à-vis de celui de Jacquin consigné dans 
Hortus; Vindobonensis (livre antérieur), sous le rapport de la 
= "Onformation des feuilles, détail morphologique nullement 
E. négligeable, à retenir dès lors pour avoir l'idée désirable de 
Ansérine de Bernard de Jussieu. 

: Celte différence dans les diagnoses de Jacquin et de Lamarck 
- "lorise pleinement à croire que l'on cultiva jadis, en France et 
‘a Autriche, deux Chenopodium dissemblables : une forme 
"Pique et une forme racéale. MM. Murr, Ascherson et Graebner 


t. « On cultive depuis longtemps cette plante au Jardin du Roi », assure 


amarek, qui en parle donc de visu. 
T. LXIV. . (SÉANCES) 5 : 


6606 SÉANCE DU 27 AVRIL 1917. 


ont vu deux espéces là où nous voyons le type et la race. Quant 
à ce désaccord conciliable, notre Note d'avril 1916 n'a-t-elle 
pas eu raison de se déclarer momentauément incompétente? 
« ... Nous ne combattrons pas — disions-nous — le maintien 
«du Chenopodium amaranticolor comme ESPÈCE; c'est une 
interprétation subjective dont le soutien incombe à MM. Murr, 
« Ascherson et Graebner. Tant que ces savants n auront pas 
convenu du. peu de solidité du rang systématique qu'ils 
adoptent pour les deux Chenopodium, ce sera à eux spécialiste- 
monographe et professeur qu'auront à s'adresser.les botanistes 
impatients de conclure à la fusion des amaranticolor et purpu- 
rascens; quant à nous, convertis d'avance sur ce point, il ny. 
a plus en jeu que le type et la race ci-dessus établis. » 
Au demeurant, jusqu'à ce que la guerre soit finie, il est: 
prématuré, vu le manque d'échantillons de la plante de Jacquin 
telle qu'on la délimite sur le vif en Autriche et en Allemagne. 


^ 


R A A À A A 


, , 
d'argumenter, avec chances de tomber d'accord, pour ou contre .- 


la disjonction entiére ou partielle des vocables amaranticolor et 
purpurascens appliqués soit à deux espéces (interprétation Murr. 
Ascherson et Graebner), soit à la forme typique et à la forme 
racéale d'une espèce unique (interprétation Coste et Reynier). 
C'est pourquoi M. Gadeceau se défend sans succes de raisonner 
sur de simples « probabilités »; ne s'illusionne-t-il pas à cet 
égard alors qu'il invoque la comparaison (insuffisante !) du 
Chenopodium amaranticolor avec la diagnose prise dans l'ouvrage 
de Jacquin? Péremptoire, seule, sera la certitude résultant de la: 
confrontation de l'Ansérine couleur amarante avec de concrets 
exemplaires de la plante d'Autriche et d'Allemagne. Hélas! soit 
à l'état vivant, soit à l'état d'exsiccata colligés par Jacquin, 


l'examen de la plante du jardin de Vienne n'a pu, malgré toutes - 


tentatives pour nous la procurer, convaincre nos yeux de la, 
« complète » identité glissant entre les doigts de M. Gadeceau. 
Pour lui comme pour nous il subsiste, en définitive, une provi 
soire « vraisemblance » d'identité, pas davantage! 
Depuis 1907, le Chenopodium amaranticolor a excité ume 
vive curiosité en de nombreux pays, au point de vue de ses 


qualités alimentaires, par suite des multiples envois de graines 


dus à notre ami M. D. Bois, Assistant de la chaire de Culture 


H. COSTE ET A. REYNIER. — SUR LES CHENOPODIUM. 67 


E Muséum de Paris. De quelle facon M. Gadeceau s'expli- 
querait-il qu'aucun botaniste d'une nation étrangère (autre que 
… l'Autriche et l'Allemagne). n'eût reconnu le Chenopodium pur- 
… purascens Jacq. dans le Chenopodium amaranticolor (C. et R.) 
= Murr, Ascherson et Graebner, en le cultivant pour acclima- 
3 lation? Seul, M. le professeur Beck, de Vienne, a émis l'opinion 
que notre Ansérine couleur amarante est à rapprocher du C/eno- 
podium striatum Murr, mais ce dernier floriste fut d'un avis 
différent. Remarquons que M. Beck, pas plus que M. Murr, n'a 
éprouvé la tentation d'identifierle C. amaranticolor au C. purpu- 
rascens : témoignage de l'existence indéniable de quelques par- 
ticularités morphologiques s'imposant à la vue de tout obser- 
vateur impartial. 


SÉANCE DU 11 MAI 1917 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du proces-verbal de la séance anté- 


rieure, dont la rédaction est-adoptée. 


M. Giraudias fait ensuite la communication suivante : 


$ 


Une nouvelle nomenclature des hybrides 


PAR M. L., GIRAUDIAS. 


L'Académie internationale de Géographie Botanique a achevé 
le 1** décembre 1916 sa vingt-cinquième année d'existence. À 


l'occasion de cet anniversaire, M" Léveillé, son zélé secre- - 


taire général, a publié un numéro jubilaire. L'objet de e" 
numéro est d'abord une énumération des plantes hybrides 
constatées en France, et en second lieu l'application à ces 
végétaux d'une nouvelle nomenclature. 


Sur le premier point l'intention est excellente, mais l'exé- 


eution incomplète, et je vais en expliquer le motif en me servant 
des quelques lignes explicatives éparses dans le fascicule. 

M** Léveillé admet l'existence. des hybridés mais il les croit 
moins nombreux qu'on ne l'a dit; encore estime-t-il qu'ils sont 
trop, ear, parlant de la famille des Boraginées où il ne cite 
qu'un seul hybride, il ajoute : « Voilà une famille dans laquelle 
on à observé peu d'hybrides. Plût au Ciel qu'il y en eut beau- 
coup de telles! » Évidemment cela est indifférent au Ciel, qui 


laisse les botanistes se débrouiller au milieu des complexités du. 


monde végétal. 


Aussi bien, M“ Léveillé n'admet, assure-t-il, que les hybrides 
entre deux espèces. Il exclut de sa liste les nombreux hybrides 
issus d’une espèce et d'une race on variété d'une autre espèce: 


€ 


L. GIRAUDIAS. — UNE NOUVELLE NOMENCLATURE DES HYBRIDES. 69 


Évidemment plus l'espèce sera largement conçue, moins il y 
aura d'hybrides (car les métis ne méritent même pas une 
mention). L'idéal serait de n'avoir qu'une seule espèce par 
genre, il ne resterait plus que les hybrides bigénériques, 
encore le remaniement ou la suppression de quelques genres 
en aurait-il raison. 

Et cependant M“ Léveillé admet dans son énumération 
mes Globularia fuxeensis et Galissieri, en leur donnant, il est 
vrai, pour parent le G. cordifolia, plante étrangère à la flore 
- de Foix où il est représenté par sa race — ou sous-espèce (je ne 
sais plus) nana. | 

Il mentionne encore les Centranthus aurigeranus et Gillotii ; 
deux plantes aussi éloignées l'une de l'autre que peuvent l'étre 
deux espèces, car l'une provient du croisement du C. ruber avec 
le C. Lecoqii, et l'autre a pour second parent le C. angustifolius 
lype. Mais pour l'auteur c'est la méme chose. 

De méme mon Teucrium Mailhoi devrait disparaître parce 
quil provient non du 7. Polium, mais du T. aureum que 
MF Léveillé n'admet pas comme espèce distincte. 

Enfin c'est probablement par suite d'un lapsus que M^ Lé- 
veillé attribue le Teucrium C'ontejeani au T. Polium, alors que 
la combinaison à laquelle il doit l'existence comprend les 
T. montanum et pyrenaicum. A moins que le T. montanum 
àit été absorbé aussi par l'insatiable 7: Polium. 

Je ne veux pas examiner si l'auteur a été fidèle, pour les 
autres hybrides examinés, au prineipe qu'il a énoncé; cela allon- 
Berait trop cette communication. 

Surtout, dit M: Léveillé, page 51, ne parlez pas d'hybrides 
aux débutants, qui n'en doivent rien savoir. 

Maxima debetur pueris reverentia. 

Mais cette énumération a eu surtout pour but d'instituer une 
Nouvelle nomenclature des hybrides. Etait-ce bien nécessaire? 

Le congrés de Vienne dans ses articles 51 à 33 a donné à cet 
égard des régles claires, précises et parfaitement libérales. 
Püisqu'il a admis la désignation de l'hybride par un nom binaire 
précédé du signe x ou par une formule (noms des parents 
Présumés, énumérés dans l'ordre alphabétique et réunis par le 
*8ne ><). En sorte que l'on pourra toujours employer la formule, 


2 


10 i SÉANCE DU 14 MAI 19017. - \ 


lorsqu'on sera embarrassé pour appliquer à une plante trouvée 
le nom binaire d'un hybride déjà décrit. 

Au lieu de cette réglementation, M‘ Léveillé propose ‘de 
donner à l'hybride le nom de l'un des parents sans changement 
et de l'autre en remplacant la terminaison de celui-ci par le 
suffixe oides. En sorte que, par exemple : E 

>X< Epilobium intermedium Rchb. qui est E. hirsutum X 
parviflorum, devient dans la nomenclature de M*' Léveillé, 
E. hirsutum parvifloroides, ce qui, si je ne me trompe, cons 
titue un nom trinaire, et. non binaire comme il le dit page 32. 

Encore sera-t-on embarrassé souvent pour faire l'application 
de la doctrine sur le nom à laisser invariable et sur celui qui 
est à modifier. Ainsi s'il y a un E. alpinum montanoides, ilya 
aussi un E. montanum .alpinoides. Et alors pour déterminer 
son choix il faudra recourir au nom binaire que la nouvelle 
nomenclature avait pour but de supprimer radicalement. 

Je crois done que l'idée de M*" Léveillé qui aurait été sans 
doute intéressante, peut-étre méme géniale s'il n'y: avait pas 
de règles établies, est une complication de plus. C'est ine 
nouveau contingelit de synonymes (j'en ai compté 764) à ajouter à 
la masse déjà écrasante de noms qu'il faut retenir pour pouvo 
se comprendre entre botanistes. A: ce titre, je me permets de 
penser quil eut mieux valu que la publication n'eüt pas 
lieu. | : 

Et enfin, s'il faut le dire, tant qu'on ne se sera pas MP . 
d'accord une bonne fois, entre botanistes, par des définitions 
précises, sur les limites de l'espèce, de la sous-espèce et de la 
variété (je ne parle pas de la race dont je tiens le sens pou” 
rigoureusement fixé), il sera impossible de construire une loi 
de nomenclature qui ne soit pas dés le lendemain battue en 
bréche par les esprits chargés de l'appliquer. Déjà le règlement 
de 1905, remplaçant l'ancien code, sans toujours l'améliorer: 
porte en lui des causes de destruction. Il est trop visiblement 
une sorte de cote mal taillée et déjà des botanistes notoire 
méme avant M** Léveillé, se sont soustraits à son empire; 
parfois fort justement. Cela n'empéche pas d'appliquer les 
clauses qui sont excellentes pour tous les esprits impartiaux- 


F. MOREAU., — SIGNIFICATION DES BULBILLES DES EIDAMIA. 14 


M. F. Moreau expose ensuite les résultats du travail 
ci-après : 


Signification des bulbilles des Eidamia 
PAR M. FERNAND. MOREAU. 


Nous avons observé à deux reprises, d'abord sur des grains 
de Mais en germination, puis sur une galle radicale de Chéne, 
la présence de petites boules d'un brun-rougeátre, très nom- 

. breuses, répandues parmi des filaments mycéliens incolores. 
Ces sphérules peuvent atteindre 40 à 50 u de diamètre. Elles 
sont formées de cellules pressées les unes, contre les autres; les 
cellules centrales sont remplies d'un protoplasme abondant: les 
cellules superficielles, plus petites, sont vides. 

- Leur structure pseudoparemehymateuse rappelle celle des 
stlérotes; comme eux, elles sont aussi des organes quiescents, 

- des formes de conservation d'un Champignon ; comme eux enfin, 

. placées dans des conditions favorables, elles peuvent donner 
naissance à de nouveaux filaments mycéliens et conservent 
cette propriété pendant plusieurs mois. 

Elles ne sont pas non plus sans ressemblance avec les chla- 
mydospores des Urocystis autour desquelles une enveloppe de 

_ Cellules vides constitue une évidente adaptation anémophile. 

Mais ce ne sont là que des analogies. Pour trouver la véri- 
table. signification des formations dont nous nous occupons, il 
faut porter notre attention sur la manière dont elles prennent 
naissance. 

Les filaments végétatifs, ramifiés. cloisonnés, portent latéra- 
lement des rameaux (fig. 1, 2)‘ qui prennent des formes 

= Caractéristiques : ils s'enroulent en crosse (fig. 3), en spirale 

D (fig. 4. 3, 6) aux tours serrés et se contournent de manières 

diverses. En même temps qu'ils s'allongent, ils se cloisonnent 

(fig. 7, 8). A la base du peloton ainsi formé ils donnent nais- 

Sance à des filaments également cloisonnés qui, s'appliquant 

intimement (fig. 9) sur les formations enroulées, leur constituent 


1. Toutes nos figures sont au grossissement de 1 000. 


TES s SÉANCE DU 14 MAI 1917. 


une enveloppe. Plus tard le.contenu des cellules superficielles 
s'appauvrit et disparait, alors que les cellules centrales, d'ail- - 
leurs plus volumineuses, conservent leur protoplasma (fig. 10). 

Un rameau enroulé qu'entourent des filaments recouvrants, 
telle est précisément la forme que revétent les premiers débuts. 
du développement des périthèces d'un grand nombre d'Asco- 
mycètes. Nous sommes donc amené à nous demander si nos 
sphérules ne représentent pas des périthéces avortés ou arrêtés M 
à un stade précoce de leur évolution. Cette derniere interpré- 
tation est la vraie, si on en croit les renseignements que fournit 
Bainier‘ sur des formations tout à fait analogues qu'il rapporté ^. 
au genre Papulaspora. : 

Ce nom de Papulaspora a été créé par Preuss? et attribué — 
(parfois sous la forme Papulospora), en raison de l'imprécision — 
de la diagnose de Preuss qui remonte à 1851, à trois sortes de 
productions différentes : 1^ des fructifications du type Cephalos- 
porium (P. candida Sacc.?); 2° des sporanges ou périthèces à 
asques peu nombreux, voisins des Physomyces (P. (Monospo- 
rium) acremonoides Harz*); 3* des tubercules arrondis qui sont 
précisément ceux dont nous nous occupons (P. aspergilliformis 
Eidam* — P. (Monosporium) acremonoides Harz', P. Dahlie 
Costantin*). Quant à l'espèce type de Preuss, P. sepedoniotdes, 
elle a été tour à tour considérée comme le type de chacune de 
ces lormations. Les Papulaspora à sphérules paraissent complè- 
tement différents des autres: aussi nous adopterons pour eux 
la nomenclature proposée par Lindau? qui les range. dans UP 
genre spécial, le genre Eidamia (— Papulaspora Eidam, non. 
Preuss), ainsi nommé en l'honneur de Eidam qui a le plus 
contribué à les faire connaitre. 

1. BAINIER (G.), Mycothèque de l'École de Pharmacie, XX (Bull. Soc. Myc 
de Fr , t. XXIII, p. 133, 4907). à P 

2. PREUSS (J.), in Sturm. Deutschlands Flora, 4851 (cité d'après HARZ). 


3. SACCARDO (P. A.), Sylloge fungorum (vol. IV, p. 59, 4886). : 
+ Harz (C. 0.), Pysomyces heterosporus, n.sp. (Sitaber. d. bot. Ver. m 
München, Bot. Centrbl., t. XLI, p. 440, 1890). 
its EIDAM (E.), Zur Kenntniss der Enlwickelung bei den Ascomyceten 
(Coms Beitr. z. Biol. d. PAL, t. HI, p. 414, 4883). 

+ UOSTANTIN (J.), Note sur un Pap eu : ot. 
p. 91, 1888) un Papulaspora. (Journ. de Bot., 


i. LINDAU (G.), In Raben/orst's Kryptogamin-Fiora, Die Pilze, 


t. U, n? 6, 


vIII, 
p. 123, 1907. 


` 


F. MOREAU. — SIGNIFICATION DES BULBILLES DES EIDAMIA. — 73 


v ve Signification des bulbilles des Eidamia. 


v € hi 


E din, en effet, a décrit avec exactitude la, formation "^ 
À shérules qu'il nomme des bulbilles; il a comparé Ja branche 


To SÉANCE DU 14 MAI 1917. 

qui s'enroule à un carpogone; il a en méme temps signalé chez 
l'espece P. aspergilliformis l'existence de fructifications asper- 
gilliformes et de chlamydospores pédicellées. Costantin, chez 
le P. Dalliv, qui ne diffère guère du P. aspergilliformis que 
par la taille des sphérules, à la vérité trés variable dans l'espèce 
de Eidam, a observé à nouveau l'origine et le développement 
des bulbilles. Plus tard Bainier a apporté une preuve certaine 
de l'exactitude de l'assimilation de ces organes à des périthéces, 
en observant que des sphérules mises dans certaines conditions | 
se transforment en périthèces, producteurs d'ascospores quis — 
mettent en liberté par un ostiole. 

Les bulbilles des Eidamia paraissent donc capables de con- 
server sous une forme juvénile de leur évolution la possibilité 
de donner naissance à des filaments végétatifs ou bien encorè 
de continuer leur développement en produisant des asques. 
Sous leur forme quiescente, ces formations sont comparables 
aux périthèces des Aspergillus et des Penicillium qui, d'apres 
les auteurs, peuvent revétir quelque temps l'aspect de sclérotes 
avant de produire leurs ascospores. ; 

Afin' d'obtenir des renseignements nouveaux sur ces bulbilles, 
nóus les avons soumis à l'étude cytologique. Nous avons 
obtenu les résultats suivants : 

Le mycélium végétatif est formé de cellules renfermant cha- 
cune un petit nombre de noyaux (3 ou 4). Dans un jeune, 
bulbille toutes les cellules sont plurinucléées et les noyaux sont À. 
plus nombreux dans les cellules centrales que dans les cellules 
périphériques (fig. 11). Les filaments qui le recouvrent plus — 
tard sont également formés de cellules plurinucléées. Ces cer + 
lules de bordure se vident bientôt tandis que les cellules cen 
trales conservent leur contenu à protoplasme riche (fig. 12); 
elles communiquent fréquemment ávec leurs voisines gråte *. | 
des perforations des cloisons transversales. 

La structure des cellules centrales est précisément celle de 
nombreux ascogones avant la poussée des'hyphes asco gene? 
Rien dans la structure cytologique n'indique une incapacité de 
développement. Il est vraisemblable que toute. sphérule aan 
Eidamia peut continuer son évolution en périthèce mùr, 5I bi 
la place dans les conditions favorables. 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 75 


L'examen cytologique des sphérules des Eidamia confirme 
donc l'assimilation qu'en avait faite Bainier à des périthèces 
arrêtés dans leur développement; ce ne sont pas des périthèces 
abortifs, rien ne paraît s'opposer au développement ultérieur de 
leur ascogone. La cytologie ne rend pas compte des raisons 
. pour lesquelles cet ascogone bien constitué, placé dans des 
= conditions quelconques, ne continue pas son développement 
ordinaire et, limitant son évolution à des formes de jeunesse, 
donne naissance directement à des filaments végétatifs banaux. 
«Pour interpréter ce phénomène jl faut se reporter à la signifi- 
cation de l'ascogone. On admet que cet organe est l'homologue 
d'une ampoule copulatrice d'un Champignon inférieur ou d’un 
eogone de Vaucheria; son retour à l'état purement. végétatif 
rappelle le cas d'apogamie rencontré par plusieurs auteurs et 
nous-méme! chez les Vaucheria ‘où le jeune oogone peut 
parfois se développer en un filament végétatif, en dehors de 
- toute fécondation. Les Eidamia, tant qu'on ne place pas leurs 
-  sphérules dans les conditions convenables pour la formation 
des asques, présentent une suppression totale de tout phénomène 
sexuel ; ils constituent l'un des cas les plus curieux de la dispa- 
rition de la sexualité dans le groupe des Champignons où les 
tendances apogamiques revêtent des aspects si variés. 

. 


M. F. Camus lit les deux communications suivantes : 


Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe 
des Dactyloides Tausch 


PAR M. D. LUIZET. 


(21* article.) 


\ 


Des recherches complémentaires, qu'il m'est difficile de 

, . Nj È 

Poursuivre dans les circonstances actuelles, m'obligent à inter 
rompre la revue des Dactyloides que j'ai classés dans la catégorie 


rches sur la reproduction des Mucorinées et de quel- 


1. MOREAU (F.), Reche 1913, et Le Botaniste, 


tues autres Thallophytes (Thèses Paris, p. 10, 
sér. XIII, 1913). 


76 SÉANCE DU ‘41 MAL 1917. 


des Paucifoliæ (Rev. génér. de Bot., t. XXV, p. 273 et suiv.), 
et à passer à l'étude des Znfrafoliæ (L. c.). 

Je rappellerai en quelques mots quelle distinction j'ai établie 
entre ces deux séries. 

Chez les Paucifoliæ, la ligne de démarcation entre la tige 
florifère et la tige feuillée; dont elle est le prolongement, est 


indiquée par le développement de rosettes stériles; placées à 


l'aisselle des feuilles supérieures de la tige feuillée (feuilles basi- 
laires); la hampe ne porte qu'un petit nombre de feuilles (0-5), 
ordinairement plus simples et espacées, assez souvent entières. 

Chez les Infrafoli», cette. ligne ‘de démarcation n'est pas 


aussi distincte, car on observe, à la partie inférieure de la hampe, | 


au-dessous des feuilles caulinaires proprement dites, un certain 
nombre de feuilles bäsilaires (2-3-4-5), plus ou moins rappro- 
chées, dont les bourgeons axillaires ne se sont pas développés; 
au-dessous de ces feuilles seulement apparaissent les feuilles 
basilaires normales, pourvues de leurs rosettes stériles axillaires. 

Quelle valeur analytique convient-il d'attribuer à cette diffé- 
rence dans le mode de végétation de ces deux séries? Les expé- 
riences, que voudront bien tenter-nos professeurs de culture, 
nous l'apprendront; mais j'ai eru bon, en attendant, de signaler 
une particularité qui n'avait pas encore retenu l'attention des 
botanistes, en raisom de sa constance chez les diverses espèces 
que j'ai-examinées. Seul jusqu'ici, le Saxifraga sponhemica 
Gmel. parait faire exception, et se présente tantôt sous l'aspect 
des Paucifoliz, tantôt sous celui des /nfrafoliæ. Les deux 
formes qu'il revêt ainsi. sont tellement distinctes qu'elles 
pourraient faire eroire à l'existence de deux espèces différentes; 
mais ma documentation actuelle, à cet égard, n'est pas encore 
assez complète pour qu'il me soit possible d'affirmer ou de con- 
tester leur identité spécifique. 

Les Infra/oliæ, réserve partielle faite pour le Sax. sponhe- 
mica Gmel., comprennent deux catégories de plantes : les 
Gemmifera ou Gemmulosæ, et les A gemmulosæ. ' 

Les Gemmulosæ portent, à l'aisselle des feuilles de leurs rejets: 
des bourgeons compacts ou gemmules, enveloppés de petites 
feuilles membraneuses, carénées, hyalines et ciliées; c'est de 


ces bourgeons mêmes, plus ou moins abondants, que naissent 


NE 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION. A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES, 77 


les rosettes stériles, ou les rameaux feuillés qui se termineront 
plus tard par une tige florifère. 

Les Agemmulosæ ne possèdent pas de gemmules et présentent 
des bourgeons conformes à ceux des Paucifoliæ. 

Parmi les A gemmulosæ se groupent les Saxifraga sponhemica 
Gmel., S. aquatica Lap., S. Camposii Boiss. et Reut! et S.cana- 
heulata Boiss. et Reut. 

Les (remmulosæ comprennent, à côté du Saxifragahypnoides L., 
- le plus anciennément connu (1753!) et vrai type de la série, des 
. espèces particulières à l'Espagne et au Nord de l'Afrique, qui 
ont été décrites sous les noms de S. globulifera Desf., S. spa- 
thulata Desf., S. Reuteriana Boiss., S. gibraltarica Boiss. et 
Reut., S. erioblasta Boiss. et Reut., S. oranensis Munby, S. gra- 
` natensis Boiss. et Reut., S. conifera Coss. et DR., S. Rigoyi Freyn. 
Une certaine confusion règne encore parmi ces plantes; j'ai 
l'intention de les étudier avec le plus grand soin et avec la 
- garantie de préparations completes ; mais, pour les motifs que 
- fat invoqués plus haut, je ne puis pas compter en faire mention 
- dans l'ordre méthodique que.j'aurais voulu suivre. On voudra 
bien me pardonner de continuer mes articles sur les Dactyloides 
. nen réglant la publication d’après les résultats successifs de mes 
- recherches. 

Saxifraga hypnoides L. — Cette espéce est l'une des plus 
nettement caractérisées, par ses rejets décombants ou couchés, 
non radicants, et par les gemmules brillantes que ceux-ci portent 
à l'aisselle de leurs feuilles. Elle forme des gazons volumineux, 
plus où moins lâches, d’où s'élèvent de nombreuses hampes 
grèles, fragiles, terminées par une panicule de 3 à T fleurs d'un 
blanc pur, longuement pédicellées. Deux à quatre feuilles, le 
Plus souvent entières (surtout les supérieures), étroitement 
inéaires et aiguës, espacées, occupent la plus grande longueur 
de la hampe; ce sont les feuilles caulinaires proprement dites, 
que je qualifierai feuilles supracaulinaires. Au-dessoüs d'elles 
ipparaissent 2 à 6 feuilles plus rapprochées les unes des autres, 
et non munies de bourgeons, ni de rosettes stériles, à leur 
aisselle; je leur donnerai le nom de feuilles infracaulinaires 
Pour les distinguer des précédentes et des feuilles 2i cg 
qui leur succédent, de haut en bas, avec, leurs rosettes stériles 
lormales. 


18 SÉANCE DU 14 MAI 1917. 


Les feuilles infracaülinaires du S. hypnoides, ne sont jamais 
entières: elles sont étroitement et longuement pétiolées, ter: 
minées par un limbe largement cunéiforme, divisé jusqu'à s 
base en trois lobes étroits, lancéolés, aigus où mucronés, 
ordinairement entiers, les latéraux écartés du lobe médian de 
45° environ. Les feuilles basilaires ne diffèrent des feuilles infra- 
caulinaires que par leur pétiole plus court ou relativement plus 
large, et les lobes de leur limbe souvent 2-3-fides, le médian 
lui-même parfois 2-3-fide. Toutes ces feuilles sont dépourvues 
de sillons et sont lisses sur le vif; leur dessiccation fait apparaître : 
sur chaque pétiole une grosse nervure saillante, qui se ramifie 
en trois nervures plus fines sur les trois lobes fondamentaux 
du limbe, ces trois derniéres ramifiées parfois à leur tour en 
neuf saillies plus ou moins apparentes. en 

Les feuilles infrabasilaires.supérieures, qui ne sont en réalité 
que des feuilles basilairés dépourvues de rosettes stériles axil- 
laires, leur sont à peu prés identiques, mais les inférieures en 
different sensiblement : les unes sont exclusivement trifides, 
à limbe cunéiforme étroit, atténué en pétiole ou brièvement 
pétiolé ; les autres, placées au-dessous, sont entières, lancéolées- 
linéaires, aiguës ou mucronées, et superposées aux vestiges 
plus ou‘moins distincts des enveloppes extérieures de la gemmule 2 
primitive, d’où est issu le rejet florifere. Enfin les enveloppes 
des gemmules revêtent la forme de-folioles entières, carénées, 
longuement acuminées et trés aigués, réduites à une nervu 
dorsale herbacée qu'entoure. de chaque còté une membrane 
blanche, hyaline, bordée de cils aranéeux longs et abondants: | 
réunies elles ont l'aspect d'un bourgeon ovoide trés allonge a 
pointes finement aiguës. En toutes circonstances, qu'il s'agisse 
. d'un rejet feuillé ou d'un rejet florifère, les gemmules donnent 
naissance d'abord à des feuilles entières, et plus tard à des feuilles 
3-5-fides. | 

Les rosettes stériles terminales, issues comme toutes les autres, 
du centre d'un groupement de feuilles entières, présentent À 
vent une succession de feuilles trifides, puis une nouvelle serie 
de feuilles entières aboutissant à une gemmule terminale; des 
gemmules latérales naissent indifféremment à l'aisselle des 
feuilles entières ou des feuilles trifides de ces rejets feuillés. 


^ 


D. LUIZET. .— CONTRIBUTION. A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 79 


^. Chez aucun des Dactyloides que j'ai passés en revue jusqu ici, 
il ne m'avait été donné de constater une telle diversité de forme 
et de disposition des feuilles. A ce point de vue spécial, l'étude 
du S. hypnoides est donc instructive; c'est pourquoi je n'ai pas 
- hésité à faire connaitre tous les détails de mes observations. 

= Le degré de villosité des feuilles est trés variable; il est plus 
accentué dans les régions froides, notamment en Auvergne, que 
- dansles régions méridionales. En général, toutes les feuilles du 
- S. hypnoides sont plus ou moins pubescentes-glanduleuses et 
. bordés de longs poils aranéeux; ces derniers peuvent, chez 
- tertaines formes, être trés rares ou méme faire défaut comple- 
. lement, et l'on n'apercoit plus alors que des poils glanduleux 
espacés sur les bords des feuilles. 

| Les hampes sont glabrescentes dans leur partie inférieure ; les 
1 : pédoncules, les pédicelles et les calices sont pubescents-glan- 
- düleux, à glandes souvent brunâtres ou noirátres. Les divi- 
| sions calicinales sont largement ovales-triangulaires, aiguës et 
mucronées, marquées de trois nervures saillantes in sicco. Les 
= pétales d'un blanc pur, sont obovales et dépourvus d'onglet; ils 
sont 2 fois à 2 fois 1/2 plus longs et plus larges que les sépales, 
el portent trois nervures plus ou moins jaunâtres. Les étamines. 
- de méme longueur que les styles, dépassent assez souvent les 
- divisions calicinales aprés l'anthése; leurs, anthéres, ordinaire- 
_ ment arrondies au: sommet, sont parfois apiculées. L'ovaire. 
globuleux à la maturité, renferme des graines ovoides, plus 
. "menues que chez les espéces énumérées jusqu'ici, mais à tuber- 
- tulés beaucoup plus saillants. 

Lo Le Saxifraga hypnoides L. revêt des formes assez variables : 
5 lantót les rejets sont nombreux et abondamment couverts de 
Semmules, tantôt les rejets et les gemmules sont plus rares. 
Ainsi se distinguent deux formes extrêmes, l'une qui correspond 
(095. hypnoides L. a. gemmifera Ser., l'autre au S. hypnoides L. 
Y- Sehraderi Sternb.. Don avait créé une variété 8. viscosa 
(Monog. p. 447), « mollior et laxior; floribus majoribus », que 
Sternberg décrivit : « caulibus florentibus dense glandulosis, 
foliis densius pubescentibus ». Je n'ai pas pu me documenter 
Sur cette forme, et je n'ai pas observé d'exemplaires dont les | 
E. tiges florifères puissent être exactement décrites « densément 


80 SÉANCE DU 14 MAI 4917. 


glanduleuses ». Néanmoins, sur la foi d'auteurs aussi conscien 
cieux que Don et Sternberg, j'ai maintenu cette variété B. viscosa 
Don ; elle forme un contraste heureux avec la forme ò. australis 


Luiz. que je décris plus loin, et qui est remarquable par l'atté- … 


nuation de sa pubescence, allant presque jusqu'à la disparition 

complète des longs poils aranéeux, sauf sur les bords des enve- 

loppes des gemmules. ET X 
Boissier et Reuter ont fait connaitre un Sax. cantabrica 


dont les feuilles adultes sont absolument glabres; quelques. 


poils glanduleux clairsemés apparaissent au sommet de la hampe, 
sur les pédoncules, les pédicelles et les calices; les enveloppes 
des gemmules seules sont bordées de longs poils aranéeux. 


Cette plante, regardée comme une variété du S. hypnoides ba 
est à la limite extrème de glabréité vers laquelle s'acheminela — 


forme ò. australis. 


Le S. hypnoides présente encore d'autres variations. La pani- 


cule, ordinairement assez réduite et ne comportant que 3 à 9 fleurs, 
peut étre plus rameuse et porter jusqu'à 18 à 24 fleurs sur des 
pédoncules allongés 1-2-3 flores; en ce cas la tige florifere 
atteint jusqu'à 25 centimètres de hauteur. On remarque aussi 
assez souvent l'apparition de lobes sur les feuilles supracauli- 


paires; il peut ne rester qu'une ou deux feuilles entières at 
sommet de la hampe, et même elles sont parfois toutes remplacées 


par des feuilles 2-3 fides à lobes étroits. Cette. variation Se 


, retrouve chez des sujets de moins grande taille ou moins multi- 
llores; j'ai méme pu observer des échantillons chez lesquels les 


braetées ‘nférieures n'étaient pas exclusivement entières, mai 
parfois 2.5 fides. AA 


Je décris la forme multiflore sous le nom de y- cons; icut * 


la forme à bractées 1-2-3 fides sous celui de s. anomala. de 


= 


n entends pas ainsi proposer aux botanistes l'adoption de ces 
formes comme celle de types strictement délimités et intangibles; 
Je tiens seulement à rappeler, par des exemples appropriés les 


principales variations du type linnéen. Mes confrères en appr*- 


cieront peut-être l'intérêt, en reconnaissant avec mot que le 


polymorphisme est de règle chez la plupart des Dactyloides: La 
fixité théorique, exigible des caractères spécifiques prétendus 
immuables, est trop souvent aléatoire. On trouve autant de 


ar dd iin 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES, 81 


UA de de de dd «| 


garanties dans le principe de l'homogénéité de l'espèce, auquel 
j'ai fait allusion à propos du Sax. pubescens Pourr. (Bull. Soc. 
bot. Fr., 1912, p. 125) : homogénéité établie et démontrée, dans 
» chaque cas, par un ensemble concordant de caractères en plus 
- grand nombre, d'une constance théorique moins parfaite, il est 
- vrai, mais d'une valeur moins illusoire. 


. Saxifraga hypnoides L. — Laxe cæspitosa, surculosa, surculis procum- 
bentibus gemmiferis, haud radicantibus ; caudiculis herbaceis laxe foliosis ; 
| Gulibus floriferis nitidis, fragilibus, parce pubescenti-glandulosis, erectis, 
… $395 cm. altis, 1-24-floris (vulgo 2-9) laxe paniculatis. Folia haud sulcata, 
pubescenti-glandulosa, aique pilis mollibus longisque primum marginata, 
serius gabriuscula : supracaulina 2-4 sparsa, vulgo integra, lineari-lanceo- 
- lata, ácuta vel mucronata, rarius 2-3-fida ; infracaulina 2-6 admota, longe 
. tque anguste petiolata, limbo usque ad basin trisecto, lobis lineari-lanceo- 
- lalis, dcutis vel mucronatis, divaricatis, sæpius integris; suprabasilaria 
- primum in gemma occulta, moz conspicua atque lineari-lanceolata; — basi- 
- hmía patula ad axillas gemmis ovato-coniformibus vel foliatis atque gemmi- 
* feris ramulis instructa, profunde trisecta lobis lineari-lanceolatis, acutis vel 
- Wueronatis, integris vel 2-3 fidis, sæpius anguste petiolata, petiolo lineare 
ininérve, nervo prominente in sicco, limbo 3-9 nervis prominulis vicissim 
. Notato; infrabasilaria haud gemmifera, superiora brevius vel latius petiolata 
1 "ida, vel angustius cuneata trifida in petolium attenuata, inferiora 
integra lineari-lanceolata, acuta vel mucronata, gemmarum cataphyllis 
| tetustis Superposita. Folia turionum inferiora integra, intermedia integra 
LOU trifida vulgo axillis gemmiferis, summa integra lineari-lanceolata acuta 
… gemmam terminalem cingentia ; gemma coniformes, cataphyllis exterioribus 
_ hnceolatis, carinatis, mucronatis, nervo medio herbaceo excepto scariosis, 
onge. atque densissime arachnoideo-ciliatis. Pedunculi graciles, erecti, 
3 123-flori, ut pedicelli atque calyces pubescenti-glandulosi, glandulis 
E laud raro fulvis vel nigrescentibus; bracteæ sepius integra, ut prophylla 
» "Iédri-lanceolatze, acute. vel mucronatæ. Calycis laciniæ late ovato-trian- 
E gular $, Mucronatæ, tubo æquilongæ, trinerves. Petala alba, obovata, haud 
1 Inguiculata, laciniis (4 x 2-2,5) longiora atque latiora, trinervia. Styli 
_ aque Slamina lacinias æquantia, haud raro paulo superantia; antheræ 
- Muhdatæ vel rarius apiculatæ. Capsula ovato-globosa. Semina minuta, 
“tinata, ovoidea, tuberculis valde prominulis obsita. » 
+ gemmifera Sev. (Prodr. DC., IV, 1830, n° 65). — Surculorum foliis 
.. divisis rariter lobatis, axillis gemmiferis. $ 7 
[ M viscosa Don. — Caulibus florentibus dense glandulosis, foliis den- 
-. 8ül$ pubescentibus (Sternberg, Rev. Saz., supp. Il, p. 79). 
Y Schraderi Sternb. — surculis gemmiferis parcioribus (l. c.). - 
"australis Luiz. — Folia omnia glabriuscula, pilis glanduliferis bre- 
US sparsis marginata, pilis longis fere orbata, lobis longius mucronutis. 
tis laciniæ angustius ovato-triangulares; petala obovata paulum basi 
nuata. (F1. d'Espagne, Senn, n° 1 534; Sierra de Guadarrama; Nava- 
ada, alt. 1 600 m., Jun. 1919). res 
iP conspicua Luiz. — Folia supracaulina tantum superiora d 
» inferior longe atque anguste 2-3-fida; infracaulina aique bastlart 


T. LXIV, (SÉANCES) 6 


Pul 


82 SÉANCE DU 44 MAI 1917. 


multifida, lobis lateralibus 2-3-4-fidis, medio haud raro 2-3-fido; folia omnia 
lobis acutissime mucronatis, nunc pubescenti-glandulosa atque pilosa, nunc 
glabriuscula. Calycis lacini; angustius ovato-triangulares. Caules floriferi 
90-95 cm. alti, laxe paniculati, 12-24-flori, pedunculis elongatis 1-2-3- 
floris. ' 


Has. præcipue in Hispania : prov. de Santander; Espinama 
(J. Soulié!) 


c. anomala Luiz. — Folia supracaulina omnia 2-3-fida ; bracteae inferiores 
2-3-fidæ, superiores atque prophylla tantum integra. 

Var. 8. cantabrica Boiss. et Reut. Folia in juventa pilis rarissimis 
marginata, demum omnino glabra, lobis longe mucfonatis. Gemmorum 
cataphylla pilis brevioribus marginata. Caules florifrri glabri; pedunculi, 
pedicelli atque calyces. pilis glanduliferis raris instructi. Folia supracaulina 
integra: infracaulina numerosa, ut basilaria minus profunde 3-3-fida, latius 
petiolata lobis minus divaricatis haud lanceolatis, anguste. triangularibus, 
longe mucronatis, Calycis lacini: ovatæ apice breviter attenuatæ, mucro- 
nate. Petala obovata laciniis duplo longiora atque latiora, trinervia. 


/ 


J'ai décrit cette variété d’après les échantillons provenant de 
Boissier et Reuter, récoltés à la Peña de Curavacos en juillet 1898, 3 
et renfermés dans l'herbier Cosson, et, d'autre part, d'après un 
exemplaire récolté par Bourgean à la Braña de Arriba, en 1863, 
à l'altitude de 1600 mètres (Fl. d'Esp., n^ 2 643), que j'ai dà à 
la générosité de notre aimable et savant confrère M. Gandoger: 
et qui m'a permis de procéder à une préparation complète de la 
plante. Deux caractères bien nets différencient le S. cantabrica 
Boiss. et Reut. : la glabréité parfaite de la tige et des feuilles, 
que n'atteint jamais la forme 2. australis du S. hypnoides ; el la 
forme non lancéolée des lobes des feuilles, qui sont étroitement 
triangulaires, plus larges à leur base qu'en aucun autre point 
de leur parcours. 

>X< Saxifraga Souliei Coste — S. hypnoides L. — S. pedatifida 
Sm. (Bull. Soc. bot. Fr., 1905, p. 396 et 397). 

Avant la découverte du x< Sax. Souliei Coste, on ne conna 
sait encore aucun hybride issu du S. hypnoides L.; depuis 3 
découverte du x S. Desetangsii Luiz. et Soul., on en compte Un 
second (Bull. Soc. bot. Fr., 1913, p. 108); mais le >< Sac. Soulet 
reste le seul hybride connu dérivé du S. pedatifida Sm. n ne 
parait pas trés rare, à s'en rapporter à son aire géographique 
(Coste, l. c.), puisqu'il a été rencontré dans l'Aveyron, l'Ardèche 
l'Hérault et la Lozère, presque partout en somme, où se8 der 


is 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU, GENRE HIERACIUM. 83 


. parents croissent à proximité l’un de l'autre. Il se distingue 
. avec facilité du S. hypnoides, mais moins aisément du S. peda- 
- lifida. Dans les cas embarrassants, on se trouve bien d'observer 
. k pubescence des lobes des feuilles suprabasilaires : les poils 
- ganduleux qui bordent les lobes sont toujours plus longs chez 
- lhybride que chez le S. pedatifida, tout en étant parfois aussi 
- pea abondants, et il est rare que l'on n'apercoive pas à cóté d'eux 
_ quelques poils allongés plus ou moins clairsemés. Ces poils 

allongés, également caractéristiques du S. pedatifida et du 
| S. hypnoides sur les pétioles et à la base du limbe, font abso- 
lument défaut sur les lobes du' S. pedatifida; ils manquent 
. Rrement sur ceux du S. hypnoides. 


XSaxifraga Souliei Coste. — Medium tenet inter S. hypnoidem L. 
. sque S. pedatifidam Sm. — Cæspitosa, leviter-odorata, pubescenti-glan- 
. lulosa, caudiculis numerosis dense vel laxe foliosis, apice rosulutis vel 
- Qmmato-foliatis; caulibus floriferis tenuibus, erectis, 12-16 cm. altis, 
- Cephyllis, 6-10-floris laxiuscule paniculatis. Folia haud sulcata, pubes- 
- nti-glandulosa atque pilis mollibus longisque plus minusve marginata; 
» Mprabasilitria erecta longe atque anguste petiolata, limbo profunde trisecto, 
- bhis integris sublinearibus acutis vel mucronatis, glandulis perspicue 
1 pelicellatis atque pilis longiusculis sparse marginatis, inferiora huud raro 
= tegra, lanceolata vel anguste cuneata 2-3-fida in petiolum longum attenuata ; 
- lsilari patula axillis haud. gemmiferis, longe petiolata, profunde tripar- 
- lita, lobis lateralibus vulgo biüdis, medio integro rarius 2-3-fido ; infra- 
p "ilaria latiuscule petiolata vel in petiolum attenuata, limbo cuneato 3-5- 
» Flmato-partito ; caulina 4-4, inferiora longe petiolata, limbo cuneato pro- 
- funde 3-5-secto, summa 1-2 aliquoties integra; bracteæ inferiores 2-3-fida 
~ Jt prophylla indivise. Pedunculi graciles, erecti, 1-2-3-flori, ut 
Pedicelli atque calyces pubescenti-glandulosi. Calycis laciniæ longe atque 
Muste triangulares, acutæ vel mucronatæ, tubum superantes. Petala 
» Obovato-oblonga, haud unguiculata vel viz basi attenuata, laciniis 
© x 2-2,5) longiora atque latiora, trinervia. Stamina stylos atque lacinias 
à Post anthesim æquantia, antheris vulgo apiculatis. Capsula obovato-glo- 
- Sa, Semina... 


= BS 


Observations sur quelques espéces 
du genre Hieracium 
FRAGMENT VIII 


PAR M. H. SUDRE. 
| Ces Observations sont relatives à la synonymie ou à l'interpré- 
lion dé quelques espèces décrites par M. K. H. Zahn dans ses 


- 


51 SÉANCE DU 44 MAI 1917. 


« Hieracium des Alpes maritimes » (P. Burnat : Matériaux 
pour servir à l'histoire de la flore des Alpes maritimes, 1916). 


3. Hieracium tardans N. P., p. 14. 

L'H. saussureoides A.-T., d'après les spécimens authentiques 
contenus dans lherbier d'Arvet-Touvet, appartient au groupe 
del H. Peleterianum Mér. et esttotalement différent del H. tardans 
N. P:! 


7. H. subtardans (N. P.) Zahn, p. 1 — H. tardans-Pilosella ej. 

Les H. tardans, N. P. et Pilose'la L. sont reliés l'un à l'autre. 
par tous les intermédiaires possibles, de sorte que le premier ne 
saurait constituer une espéce principale au méme titre que le 
second; il doit être subordonné à ce dernier. Or, M. Zahn admet 
une troisième espèce qu'il numérote comme les deux autres et 
dont les limites sont tout à fait imprécises. L'auteur reconnait 
(p. 10) que TH. Pilosella L. a été beaucoup trop démembré 
(on pourrait dire même sans aucune exagération, pulvérisé, 
puisqu'il a été décrit près de 600 prétendues sous-espèces subor- 
données à ce type!); pense-t-il que les 5 sous-espèces nouvelles 
qu'il crée et rattache à l'A. subtardans aient plus de valeur que 
eelles de Norrlin, Dahlsteld, Nægeli et Peter, et autres? 

Je ferai remarquer à ce sujet que s'il est très facil 
démembrer un type et de décrire des plantes que l'on suppose 
nouvelles, il est le plus souvent fort difficile de rencontrer des ^ 
échantillons répondant exactement aux diagnoses que Ton 
établit. Peter a distribué dans ses « Hieracia Nægeliana » des 
spécimens authentiques de beaucoup d'espèces décrites par lui 
en collaboration avec Nægeli dans les « Hieracien Mittel-Eur0- 
pas ». Or, beaucoup de numéros de cette collection sont pet 
homogènes et certains échantillons ne possèdent nullement tous 
les caractères qui sont indiqués dans les descriptions. Ceci nons 
montre bien le peu de valeur de toutes ces sous-espèces bait 
uniquement sur des caractères fluctuants, et qui ne sont OPE 


; m ri 
nairement que des variations dont on ne devrait pas encombre 
la science. : : | 


e. de 


17. H. Faurei (A.-T.), p. 35. 
_Arvet-Touvet a désigné sous ce nom les hybrides de 
rıanum et H. glaciale (Cat., p. 14): les plantes répondant 


H. Pelete- 
à la 


H. SUDRE. —— SUR QUELQUES ESPÉCES DU GENRE HIERACIUM. 85 


- formule H. glaciale-tardans doivent porter le nom de H. polioce- 
 phalum N. P. 


18. H. triplex N. P., p. 38. 

Nægeli et Peter ont donné ce nom à un hybride ternaire 
qui aurait pris naissance spontanément au jafdin botanique de 
Munich et dont la formule serait : H. Auricula »« poliocephalum 
[om Auricula X (tardans X glaciale). Un hybride de cette nature, 
- Sil existe, doit être rare et assez difficile à distinguer, soit de 

IH. Smithii Avv.-T., soit de l'A: poliocephalum N. P. — Nægeli 

et Peter ont bien décrit, de Limone, un ZM. ternarium qu'ils 
. ont subordonné à PH. triplex, mais cette plante a aussi tous les 
> caractères de VH. tardiusculum N. P. (H. tardans x Auricula), 
| qui croit dans la méme localité, et on ne voit pas sur quoi ces 
1 auteurs se sont basés pour établir de pareilles distinctions. Or 
` vet hybride, loin d'être rare, serait très abondant dans les Alpes 
- maritimes, puisque M. Zahn en indique environ 60 localités, 
… € y serait représenté par 5 sous-espèces (??) différentes. Une 
| pareille interprétation me parait des plus hasardées. 


ER ^ 23. H. Laggeri Sch.-Bip. Ssp. Verguinii Zahn, p. 53, non 
Biau (1912). 

- Bien que ce nom ne soit pas valable il n'y a pas lieu de lui 
: en substituer un autre; car la plante déerite ne parait pas autre 
E those qu'une simple variation de l'H. Leggeri Sch.- Bip. 


33. H. Zizianum Tausch Ssp. estereliense Zahn, p. 73. 
= Cest la plante appelée H. horrisetum par Arvet-Touvef 
| (Cat, p. 26, 1913). 


|. 97. H. chondrilloides Vill. Ssp. casterinense Zahn, p. 94. 

A Burnat et Gremli avaient rapporté cette plante à lH. chon- 
1 drillifolium Fr. et j'estime que cette détermination était parfai- 
| lement exacte. Les H. Delasoiei Lagg.; inclinatum Arv.-T. pp. 
L Deudorupestre et subrupestre N. P., leucopodum et casterinense 
ähn, ne sont que des variations de P H. chondrillifolium Fr., ou 
"Présentént exactement le type de cette plante, qui est tres 
"pprochée de FH. chondrilloides Vill. 

à ATH. Pamphili A.-T., p. 115. l ' 
[ M. Zahn, in Rchb. Zcones, XIX, p. 119, avait subordonné 
l 


^86. SÉANCE DU 11 MAI 1917. 


cette plante à l'A. Morisianum Rchb., envisagé comme un 
H. lanatum-scorzonerifolium. Dans son nouvel ouvrage il iden- 
tifie FH. Morisianum Rchb. à PH. villosiceps 2. calvulum N. P, 
donnant ainsi de cette espèce une interprétation bien différente 
de celle de Fries, Rouy, Arvet-Touvet, de tous les auteurs en un 
mot qui ont eu à s'en occuper. Je n'ai pas vu la plante de 
lherbier E. Burnat, mais en comparant la planche 138 de 
Reichenbach au n° 349 des Hieracia Nægeliana, qui représente 
IH. villosiceps N. P., il m'est impossible d'admettre que ce 
soient là deux variations d'un même type. J'ajouterai qu'une 
plante récoltée par M. CI. Bicknell à Val Casterino di Tenda, 
graviers de la riviére, 1530 m. et qu'Arvet-Touvet a appelée 
H. blepharanthum (Cat., p. 47), me parait être très exactement | 
la même que celle qui a été décrite et figurée par Reichenbach, | 
et cette plante n'appartient pas à FH. villosiceps N. P. mais M 
est très rapprochée de l'H. Pamphilii Arv.-T., que je considère, - 
comme lavait fait jusqu'ici M. Zahn, comme une simple 
variété de l'A. Morisianum Rchb. (sensu lato). | 


48. Hieracium subpamphilii Zahn, p. 116. E. 

Sérait un H. Pamphilii-chloropsis — (villosum-glaucum-lant- 
tum) — [(scorzonerifolium > bifidum) >> lanatum] ou quelque E 
chose d'approchant. De pareilles interprétations me paraissent - 
passablement laborieuses et bien faites pour exercer la sagacié | 
des botanistes! M. Cl. Bicknell m'a adressé de Val Casterino : 
di Tenda-une forme qui a exactement les caractères attribues 
à cet H. subpamphilii, et qui pour moi n'est qu'une variété de 
FR Morisianum Rchb. Je l'ai décrite sous le nom de H. Mor 
sanum Var. angustifolium, et la distribuerai prochainement 
dans mon Herbarium Hieraciorum. 


51. H. nigritellum (A.-T.) Ssp. anadenum A.-T., p- 132. — 

L'H. anadenum AT. est extrêmement voisin de l'A. subni- 
vale G. G., tous les botanistes sont d'accord à ce sujet. Ce q™ 
le prouve en outre, Surabondamment, c'est que la plante q" 
Nwgeli et Peter ont décrite (l: c., II, p. 250) sous lg Hom 
d'A. subnivale est un H. anadenum A.-T., puisque la diagnose 
porte : « drüsen fehlen », et que le n° 28 de Y Hieraciotheca jé 
M. Zahn, appelé H. subnivale, est encore un H. anadent" 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE HIERACIUM. 87 


A.-T.! de sorte que l'H. subnivale Zahn, Alp. marit., p. 128, est, 
saltem pro: parte, la méme plante que lH. nigritellum anadenum 
Z., p. 132. Or ce dernier serait pour M. Zahn un H. glanduli- 
ferum-armerioides, c'est-à-dire un H. glanduliferum-(glandu- 
liferum-cirritum) — glanduliferum-[glanduliferum-( bifidum >> 
| glanduliferum)| ou encore plus simplement, mais fort problé- 
3 matiquement : H. subnivale > bifidum. 

La recherche de la paternité ne parait pas très aisée dans le 
monde des plantes! C'est pourtant là la méthode employée par 
M. Zahn et préconisée par lui pour la détermination des Hiera- 
cium : établir une formule qui rende compte des caractères de 
la plante, absolument comme un chimiste qui procède à l'analyse 
élémentaire d'une substance dont il veut connaitre la composi- 
lion, puis voir quel est le nom qui correspond à la formule 
admise; mais le chimiste peut déterminer avec précision la 
nature et la quantité des éléments constitutifs d'un corps, tandis 
-que le botaniste ne se base souvent que sur des apparences qui 
peuvent étre trompeuses et il y a nécessairement une grande 
part d'arbitraire dans les formules par lesquelles il essaie de 
traduire les affinités des espèces. Rendons cette justice à 
- M. Zahn que, s'il nous donne des formules souvent tres contes- 
tables, il n'en fait pas entrer les éléments dans les noms spécifi- 
= ques qu'il adopte et n'imite point les chimistes jusque dans leur 
- nomenclature, ainsi qu'avait essayé de le faire M. H. L. Krause 
… peurles Rubus. On trouve par exemple, à la page 96 du « Nova 
Synopsis » de cet auteur, un Rubus vestitoæstivalitomentosobel- 
lurdianus dont le terme spécifique est éomposé comme le mot 
_ Feraméthyldiamidophényloxanthranol par exemple et ne doit pas 
- être d'une lecture très rapide pour les typographes! 

54. H. Bicknellianum A.-T. et Belli, p. 137. " : 

À propos de cette espèce, M. Zahn (p. 138) parle de l H. cordi- 
folium Lap. qui serait pour lui un A. Lanesonii > amplexicaule 
et engloberait les H. eriocerinthe, neocerinthe Fr., ete. mus 
que je l'ai déjà fait observer dans le fragment. IV de mes 
* Observations » (Bull., t. LXII, p. 121), l'A. cordifolium Lap. 
n'est qu'un H. umbellatum L. peu normal; quant aux H. S ICE" 
"inthe et neocerinthe Fr., ce sont deux espèces fort distinctes 
quelles une même formule ne saurait convenir. 


88 SÉANCE DU 14 MAL 1917. 


65. Hieracium bifidum (Kit.) Zahn, p. 174. 
M. Zahn avait jusqu'ici considéré lH. bifidum Kit. comme 
- un H. sylvaticum-glaucum. J'ai fait observer en 1914 (Bull. Ac. 
géogr. bot., p. 179) qu'une telle interprétation était tout à fait 
inadmissible. J'ignore si cet auteur a eu connaissance de mes 
observations, mais il adopte aujourd'hui ma manière de voirau M 
sujet de cette plante, puisqu'il la considère comme une espèce 
principale. Toutefois il rattache à l'H. bifidum des plantes qui. 
d’après les diagnoses qu'il en donne, ont tous les caractères de 
lH. incisum Hoppe, qu'il maintient plus loin (n° 68, p. 189) 
avec la formule H. bifidum 7 villosum vel bifidum-dentatum, et 
d'autres, à inflofescence trés glanduleuse, qui appartiennent 
apparamment à l'A. præcox Sch.-Bip., qu'il considère (p. 141) 
comme un H. pallidum-murorum. Il semble donc que IH. tifi- 
dum Z. soit un assemblage d'éléments assez hétérogènes. 
Ssp. 13 furculaceum Zahn, p. 183. i Mee 
Cette plante est (salt. pr. pte) la méme que celle que Jat M 
décrite sous le nom d'H. cæsiellum (Bull. Ac. géogr. bot., 1916, 
p. 148). | 
Le synonyme H. lævibifidum Arv.-T. et G. est à éliminer car la 
plante représentée par le n° 644 de l'Hieraciotheca gallica à les 
stigmates jaunes et non bruns! QUEM 


16. H. cæsioides A.-T. Ssp. 1 aleuroclinium Zahn, p. 209: 

L'auteur écrit : aleuroclinium (A.-T. ined.). Or Arvet-Touvet 
a décrit cette plante à la page 283 de son Catalogus (1913), 9t 
M. Zahn aurait pu la trouver puisqu'il mentionne à plusieurs ; 
reprises ce dernier ouvrage. | 

Ssp. 12 supraglaucum Zahn, p. 211. : 

Ainsi que je l'ai indiqué depuis longtemps dans une Chartula 
amendata relative au n° 112 de. mon Herbarium Hieraciorum» 
cette plante est exactement la même que celle qui à été distri- 
buée par Arvet-Touvet et Gautier (H. G. n» 950) sous le nom 


d'A. Subincisum var. pulchellum. Elle n'appartient pas 5 
lH. cæsioides Arv.-T. 


87. H. Jordanii A.-T. Ssp. 1 Yvesianum A.-T., p. 239. — de 
Pour M. Zahn ce serait un H. lanatum-bifidum. Je possède 
très beaux exemplaires de cette plante, que M. le Commandán 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE HIERACIUM. 89 


Saint-Yves a eu l'amabilité de me donner, et je me demande en 
= quoi elle peut tenir de l'H. bifidum Kit?? Les stigmates sombres, 
|. la présence de 3-6 feuilles caulinaires sont des caractères de 
premier ordre dont cette formule ne rend nullement compte. 

Si l'on voulait absolument traduire les caractères de la plante 
à l'aide d'une formule, on pourrait écrire : H. tomentosum : 
>vulgatum, mais ce n'est que sur place qu'on pourrait se pro- 
_ noncer sur l'origine de l'espèce qui me parait trés rapprochée , 
1 . de FH. lausicum Arv.-T. et Rav., à la suite duquel Arvel- 
= Touvet Fa du reste placée dans son Catalogus. 


88. H. pellitum (Fr.) Ssp. 7 prasinellum Zahn, p. 241. 
J'ai distribué cette plante (Herb. Hier. n* 281) de Val Caste- 
rino di Tenda, d'où elle m'a été envoyée par M. CI. Bicknell, 
sous le nom d'H. tricholepidum | Arv.-T.!. (Arvet-Touvet 
determ. !). Cette sous-espèce de TlH. pellitum, Zahn, qui serait 
un À. lanatum < bifidum Zahn, est donc la même que celle 
qui, à la page 215, porte le nom d'H. cephalotes Ssp. trichole- 
pidum. (A.-T.), et qui est considérée comme un H. cæsioides- 
pellitum — (H. pictum-bifidum) — (lanatum < bifidum) Zahn. Il 
suffit du reste de comparer les deux diagnoses pour se con- 

Vaincre qu'elles s'appliquent à une seule et méme plante! 


89. H. chlorelloides Zahn, p. 242. 

Considéré comme un H. pellitum-murorum. N'est qu'une 
simple variation de l'//. bounophilum Jord., du groupe de 
lH. pracox Sch.-Bip., plante qui figure à la page 147 de l'ouvrage. 
VH. chlorelloides Z. est donc fort éloigné de sa vraie place. 


97. H. amplexicaule L. Ssp. 7 Chenevardianum Zahn, p. 261.. 
Cette plante doit porter le nom de H. crenatifolium. Arv -T. 
t G. ap. Arv.-T. Elench., p. 99 (1897). Les 77. Derbesianum et 
Vidalianum Arv.-T. sont de simples variétés de l'H. erenatifo- 
lium ACT. et G. | | : 


101, H. digeneum Burn. et Gil., p 268: H. amplexicaule- 
lanatum Zahn. 

la plante récoltée par M. Bicknell a plutót les apparences 
un H. tomentosum-viscosum. 


90 - SÉANCE DU 14 MAI 1917. 


103. Hieracium pallidiflorum Jord., p. 270. 
M. Zahn admet un H. pallidiflorum «(Jord.) qui serait un 


H. intybaceum > prenanthoides et un H. picroides (Vill.) qui 


aurait. pour formule H. prenanthoides-intybaceum, et qui est 
placé page 328 fort loin du premier. Jordan croyait que 
I'H. picroides Vill. était la méme plante que lH. ochroleucum 
Schl., ainsi que cela résulte de spécimens de Jordan qui existent 
dans mon herbier, et on s'explique ainsi que ce botaniste ait 


donné le nom d'H. pallidiflorum au vrai H. picroides Vill. Les. 


n^* 103 et 124 de l'ouvrage de M. Zahn représentent une seule et 
"méme plante. Quant à l'H, lantoscanum Burn. et Gr. je le con- 
sidère comme une bonne sous-espèce subordonnée à l H. picroides 


Vill. Je crois qu'il n'a rien de commun avec lH. intybaceum 


Wulf., qui ne vient pas aux Pyrénées ainsi que laffirme 
M. Zahn, page 270. 


108. H. juranum Fr. Ssp. 13 fontanalbæ Zahn, p. 291. 
Arvet-Touvet a rapporté cette espèce à son H. segureum (Cat. 


p. 264) et c'est sous le nom d'A. segureum A.-T. quéje l'ai dis- 


tribuée dans mon Herbarium Hieraciorum n° 232! L'H. segureum 
est bien indiqué par M. Zahn à la page 312 de son livre, mais 
Arvet-Touvet n'a pas reconnu sa plante dans la planche 230 des 
Icones de MM. Murr et Zahn, de sorte qu'il est fort douteux que 
lespéce décrite par M. Zahn, page 312, soit bien déterminée. 


109. H. umbrosum Jord., p. 395. 

M. Zahn groupe sous ce nom des plantes répondant à la fot- 
mule : H. prenantkoides « murorum (vel juranum-murorunm). 
Cette espèce correspond à celle qu'il avait appelée jusqu'à c 
. Jour H. integrifolium (Lge) et est entendue très largement — 
conséquence de l'extrême élasticité de sa formule — puisqu'elle 
englobe les H. umbrosum, syloicolum, ellipticum Jord., subal 
pinum Arv.-T., subalpinum et umbrosum Rouy, integrifolium 
Lange et des formes à tige bien feuillée qui semblent appartenir 
plutôt à PH. jurassicum Giesl. Quoi qu'ilen soit, puisque l'auteur 
a décrit jusqu'à neuf sous-espèces subordonnées à l'A. wnbrosum 
Jord., il aurait dà attribuer ce dernier terme à l'une de ces SOUS 
espèces, Au lieu de cela, il a fait du type de Jordan — 9" du 
moins de ce qu'il a considéré comme tel — une variété 


adm c ilii ia 


H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU -GENRE HIERACIUM. 91 


8. umbrosum Zahn de sa sous-espèce H. integrifolium décrite 
. page 299, à laquelle il a donné pour synonyme H. subalpinum 
` A.-T. A mon avis, l'H. integrifolium Lge n'existe pas dans les 
Alpes. Les H. umbrosum et sylvicolum Jord. appartiennent bien 
à un méme groupe spécifique, mais le plus répandu aussi.bien 
dans les Pyrénées que dans les Alpes, est l'A. sylvicolum Jord., 
qui correspond exactement à PH. subalpinum A.-T., aussi 
‘j'estime qu'il est préférable d'adopter le nom d'H. sylvicolum 
Jord. pour désigner cette espèce, PH. wmbrosum Jord. étant 
beaucoup plus rare. Ce dernier correspond vraisemblablement à 
la sous-espèce 9, garbellanum Zahn, p. 303. Quant à la var. y. ellip- 
licum Zahn, indiquée page 301, malgré le signe de certitude (?) 
dont M. Zahn fait usage, elle ne correspond pas à l'H. ellipticum 
. Jord., qui s'éloigne des formes de ce groupe par ses involucres 
poilus. Les sous-espèces 7, subvulsum, et 8, subexilentum Zahn, 
p. 302 et 303, ne sont que des variations de l'H. sylvicolum Jord. 


113. H. Epimedium Fr., p. 308. 

Pour montrer combien il est difficile de traduire par une 
formule les affinités d'une espèce et pour mettre en évidence les 
imperfections de la méthode de. Nægeli et de Peter adoptée et 
préconisée par M. Zahn, il me suffira de relever ici les inter- 
prétations successives que cet auteur a données au sujet de 
l'H. Epimedium Fr. i 

H. Epimedium Fr. : — (prenanthoides-villosum) < (sylvaticum 
Zahn in Sch. et Kell., Fl. d. Schw., Il, p. 333 (1905); — (prenan- 
lioides-sylvaticum)-— (sylvaticum 7villosum Zahn, Hier.d. Schw., 
p. 489 (1906) ; — (prenanthoides-silvaticum) < bifidum Zahn in 
Rchb., 7cones, p. 257 (1910); — (prenanthoides < bifidum Zahn, 
H. E., n* 681 (1912); — (prenanthoides-villosum) — bifidum 
Zahn, H. E., n° 181 (1913); — juranum < bifidum (v. umbro- 
Sum-bifidum) Zahn, Alp. marit., p. 308 (1916). 


114. H. macilentum Fr. Ssp. 1. Pollinianum Zahn, p. 312. 

C'est la plante que j'ai décrite et distribuée en 1945, dans 
mon Herbarium Hieraciorum, n° 231, sous le nom d H. maci- 
lentum Fr, var. subepimedium. M. Zahn, qui l'avait rattachée 
en 1910 à son JJ. Beauverdianum, en modifie maintenant la 
formule et la rapproche de VH. macilentum Fr. et se trouve 


99 - .SÉANCE DU 41 -MAIL 1917. 


ainsi à peu près d'accord avec moi à ce sujet, abstraction faite 
de la formule qu'il attribue à VH. macilentum Fr. 


116. Hieracium isolanum Zahn, p. 313. Vm 
Ce serait un H. umbrosum-adusticeps = (prenanthoides 
< murorum) — (murorum > glanduliferum). — Il est" difficile 
-de se prononcer sur une plante dont on ne connait que la 
diagnose. Ce qui est certain c'est que la description que | auteur 
donne de cette espéce convient trés exactement au type H FOR 
colum Jord.! Il est donc vraisemblable que ce n° 116 devrait étre 
rapporté au n° 109. 


119. H. elegantidens Zahn, p. 316 =A. umbroswm-pseudo- 
prasinops = (prenanthoides < murorum) — [(pictum-bifidum) — 
" murorum]. ; 

N'est aussi vraisemblablement qu'une variété de FH. sylot- 
colum Jord., voisine de la var. vipelinum (Huter). 


121. H. viscosum A.-T., Ssp. 2. viscosiforme Zahn, p- 320. 

Arvet-Touvet a donné à cette plante le nom d'H. viscosoides | 
(Cat., p. 403, 1913) et on ne s'explique pas que M. Zahn, ue 
cite la page 402 du Catalogue d'Arvet-Touvet, n'ait pas remarque 
l'H. viscosoides de la page à côté et dont le nom est imprime 
en Caractères pourtant bien apparents ! 


122. H. ramosissimum Schl. Ssp. 2. lactucifolium A.-T. 
L'H. conyzaceum A.-T. in Belli, donné comme synonyme, . 
est une plante bien différente de H. lactucifolium A.-T. 


123. H. Arpadianum Zahn, p. 326. ; 
Plante prise d'abord pour un H. humile »« transsilvanicum, 
- interprétée plus tard (H. prenanthoides > sylvaticum) — amplexi 
caule et qui devient maintenant un juranum (v. umbrosum) — 
amplexicaule. 

L'espèce décrite page 326 paraît fort peu homogène : la plante 
de Croatie représentée par la planche 110 des /cones a de grandes 
analogies avec lH. vulgatum Fr. et semble bien appartenir dr 
sect. Pulmonaroidea ; les sous-espèces décrites à la page 9^ 
sous les noms de H. subscariolaceum et sellanum Zahn (non À: 


T., 1913) paraissent se rattacher, la première à lH. jaceoides 


‘H. SUDRE. — SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE HIERACIUM. 93 


A--T., la seconde à lH. sylvicolum Jord. Chez les espèces à 
inflorescence trés glanduleuse de la section Prenanthoidea, il 
west pas rare de rencontrer quelques glandes sur les feuilles 
supérieures ; de plus ces plantes portent souvent des poils avortés 
dont le moignon est d'apparence glandulaire, ce qui a donné lieu 
à de fausses interprétations; il en est vraisemblablement de 
même des 2 sous-espèces des Alpes maritimes. 


128. H. dolosum Burn. et Grl. ssp. subhispidum Zahn, p. 338. 

Interprété : H. umbellatum-sabaudum. La plante n'a rien de 
= PH. umbellatum L C'est lH. scabiosum Sud. var. hirsutulum 
= (Jord.) ap. Sud. Hier. Cent., p. 20, du groupe de l'H. boreale Fr. 
- Quant au type H. doloswm Burn. et Grl., je crois avec Arvet- 
Touvet que ce n'est pas autre chose qu'une variété de lH. corym- 
bosum Fr. très rapprochée de I'H. glareosum Serres. 


129. H. brevifolium (Tsch) Ssp., 1. hypophyllopleum ` Zahn, 
p. 339. 

On rapporte très souvent et bien à tort à l'A. brevifolium 
Tausch l'A. quercetorum Jord., qui appartient à IH. boreale Fr. 
Il semble bien qu'il en soit de même de la plante décrite par 
M. Zahn, qui a tous les caractères de l'A. quercetorum. 

Je parle de la forme 1 normale, qui a les stigmates jaunes; 
quant à la forme 2 subbrevifolium, qui a les stigmates presque 
noirs, elle doit appartenir à une autre espéce. 


131. H. boreale Fr. Ssp. pereminens Zahn, p. 344. 

C'est IH. eminutum Sud., Bull. Ac. géogr. bot. (1913). p. 11, 
8 Herbar, Hierac. n° 144! 

132. H. lycopifolium Fræl. Ssp. 4. sabaudifolium Zahn, p. 3417. 


C'est la plante appelée par moi H. Heverchonii dans le Fr. IV 
de mes « Observations » [Bull. Soc. Bot. Fr.,t. LXII (1915). p. 149]. 


134. H. symphytaceum A.-T. Ssp. 3. polyadenium A.-T., p. 355. 

LH. symphytaceum A.-T. (4876) doit porter le nom d'A. 
Favratii Muret (1874) et VH. polyadenium A.-T. (1883) celui 
de H. taurinense Jord. (1849). 


L| 


SÉANCE DU 8 JUIN 1917 


PRÉSIDENCE DE M. G. HIBON, ANCIEN VICE-PRÉSIDENT. 


"Lecture est donnée du procès-verbal de la derniere 
séance, dont la rédaction est adoptée. : 


M. F. Camus présente les excuses de M. le Président 
empêché. Il annonce ensuite que M. Dangeard vient d'ètre 
élu membre de l'Académie des Sciences et se fait l'inter- 
prèle des membres présents pour lui adresser leurs félici- 
tations. — * | 


Il fait-part des décès de MM. L: Motelay et H. Mue. 


M. Gagnepain fait la communication ci-après : 


Classification des Eugenia 


PAR M. F. GAGNEPAIN. 


Le genre Eugenia parait avoir une ambition, c'est d'être, 
incommensurable par le nombre de ses éspèces, chaque Flore 
uouvellement étudiée l'aceroissant d'importance. Ainsi le Flora 
of British India qui compte en tout 131 espècés, en ajoute 
30 nouvelles par Duthie, le Flora of Malayan Peninsula sur un 
total de 96, en compte 31 nouvelles décrites par King: Sur les 
98 des Philippines, classées récemment par le regretté Robinson», 
62 portent sa signature '; sur les 15 espèces que compte la Chine 
d'après l Enumeration de Forbes et Hemsley, 11 sont décrites 
depuis moins de trente ans. Il n’est donc pas extraordinaire que 


1. MM. ELMER et MERRILL ont T 


: ; porté ce nombre à plus de 160 espèces: 
très grande partie endémiques 


1 


EPUM UNS e ERR MEUSE NIE TT um ST 


F. GAGNEPAIN. — CLASSIFICATION. DES. EUGENIA. 95 


j'aie pu décrire 29 espèces nouvelles sur les 54 que compte la 
Flore générale de l'Indo-Chine. 

La conclusion qui s'impose est que le nombre des espèces 
communes simultanément à toutes les parties d’un continent ou 
d'une vaste région est relativement minime, que celui des plantes 
propres à chacune des parties de ce vaste domaine est compa- 
rativement très élevé. Pour ne parler que de la Flore de l'Indo- 


Chine et des régions immédiatement contiguës à son domaine, 


+ 


elle ne comporte que 21 espèces communes à elle et à la Flore 
de l'Inde anglaise; que 5 espèces qui se rencontrent dans 
l'énumération des espèces chinoises. Il semble bien prouvé que 
les espèces qui sont le plus largement répandues, le sont le plus 
souvent par les soins de l'homme à cause de l'utilité qu'il en 
retire. Importées par lui, elles peuvent, si les conditions leur 
sont favorables, se propager et méme acquérir à la longue une 
sorte d'indigénat. Quant aux espèces inutilisées, non favorisées 
par les hommes, elles ont, semble-t-il, une aire de dispersion 
assez limitée!. La raison en est multiple: mais il est possible de 
la saisir dans ses aspects principaux : 1? le fruit est lourd et sa 
dispersion par le vent parait impossible à quelque distance: 


2 ilest charnu et sa conservation est limitée ; 3° les cotylédons 


sont relativement volumineux et peuvent se gâter facilement ; 
l^ aucune enveloppe ne protège la graine contre les causes de 
destruction qui agissent sur le péricarpe charnu; 5° la graine 


2 unique dans la plupart des espèces du genre. 


Puisque le genre est abondant en espèces, il est naturellement 
assez difficile de séparer les espèces entre elles, puisque, étant 
Plus nombreuses, elles doivent ètre plus contiguës, plus voisines, 
avoir plus d'affinités. En conséquence, les caractères qui sem- 
blent, par la situation des organes qui les fournissent, devoir 


_ donner des caractères fixes et distinctifs, sont bien encore fixes et 


ivariables à l'intérieur d'uné méme espéce, mais avec les espèces 
Yoisines ils deviennent très difficiles à exprimer et par consé- 
quent à faire comprendre. Aussi, en groupant les individus par 
espèces, c'est souvent que l'on croit avoir affaire à une espèce: 
déjà vue, alors que la comparaison indique indubitablement le 


LM. MERRILL est arrivé à la méme conclusion (Philipp., Journ. Sc., X, 


* 3 (1915), p. 208. 


96 SÉANCE DU 8 JUIN 1917. 


contraire par des différences appréciables dans la fleur, dans 
l'inflorescence, la feuille et méme les rameaux. i 

Si les espèces sont contigués, le genre aussi est homogène. 
On avait bien essayé de le scinder en groupes d'espèces : Jam- 
bosa, Syzygium, etc., qui devaient représenter autant de genres 
dans l'esprit de quelques botanistes. Mais au fur et à mesure 
que le nombre des espèces croissait,on a dû s'apercevoir, forcé- 
ment, qu'il était plus difficile et même impossible de conserver 
ces faux genres et màme de les conserver comme sections du. 
genre Eugenia. Aujourd'hui la multiplicité des espèces est si 
grande et s’accroit si rapidement à chaque étude que lon en 
fait dans une région jusque-là un peu négligée, que dans la 
plupart des cas une espète donnée ne peut être placée dans une 
section (Jambosa, Syzygium ou Eugenia) avec une certitude 
suffisante. Dans ces conditions, l'embarras des phytographes 
est extrême pour établir une classification et celui des détermi- 
nateurs est non moindre pour s'en servir’. Essayons cependant 
la discussion d'une classification : 1° en décrivant les caractères 
essentiels du genre; 2" en les hiérarchisant aprés avoir fait 
choix des meilleurs et des plus pratiques. ; 

1° Style et stigmate. — Le stigmate est toujours poncti- 
forme et occupe toujours l'extrémité du style en alène. Rare- 
ment ce styleest fusiforme, c'est-à-dire plus renflé vers sa partie 
moyenne qu'à sa base et, dans ce cas, c'est probablement lors- 
qu'il est encore jeune. Pourtant le fait que le style est non | 
courbé, courtement ou longuement courbé, donne un caractère 
qu'il est utile de signaler, car il indique des dispositions pré 
coces à l'allongement. ` 
; 2° Ovaire. — Étant soudé au calice dans toute son étendue; 
l'ovaire sera décrit et apprécié en méme temps que le calice. | 
3° Étamines. — Le tube du calice, soudé à l'ovaire, se COR. 
tinue au-dessus de lui par un tube large, peu élevé générale- 
ment, et qui porte les étamines sur son bord supérieur. Certains 
l'appellent disque et bien improprement; d'autres l'appelleraient 
volontiers limbe du calice, mais ce nom est généralement 


1. DUTHIE, in Fl. Brit. India, II insula, Caly- 
^ Ma - India, Il, p. 470; KING, Fl. Malay. Peninsuia, we? 
Cifl., p. 507; C. B. ROBINSON, Phili hie T |, Indi? 

Bat, (A p. 4 SON, Philipp., Journ. Ss., IV, p. 338; MIQ., F 


F. GAGNEPAIN. — CLASSIFICATION DES EUGENIA. 97 


réservé à l'ensemble des lobes; si je ne craignais de créer un 
sens nouveau à une appellation connue, je l'appellerais margelle 
par comparaison trés exacte avec la margelle d'un puits. Les 
étamines naissent donc au bord de cette margelle, se courbent 
vers le bas, portant les anthères au fond de la cavité en contact 
avec le sommet de l'ovaire. Comme elles sont trés nombreuses, 
elles remplissent par les anthères et les filets toute la cavité 
= intérieure de la margelle. Elles sont sur plusieurs rangs ; leurs 
- anthéres sont toujours oscillantes. Il n'y a rien à retenir des 
filets pour la classification parce qu'ils sont inégaux, parce 
qu'ils sont accrescents à l'anthése, parce qu'ils ne portent d'une 
espèce à l'autre aucune différence pratique. Il n'en est pas de 
méme des anthéres; elles sont orbiculaires ou presque, ellip- 
tiques ou oblongues suivant les espèces; elles ont souvent au 
- dos, une gibbosité arrondie bien marquée, faible ou nulle, for- 

mant parfois un mucron obtus entre les deux loges de l'anthére. 
Mais le nombre des espèces est si grand que l’on trouverait 

entre elles tous les intermédiaires dans la gibbosité des éta- 
mines. Je me suis done borné à signaler ce caractère dans la. 
description des espèces de la Flore, pensant judicieusement, je 
trois, qu'il sera utile à connaitre: Il en est de méme, d'ailleurs, 
de la forme des anthères. > 

i Pétales. — Au nombre de 4-5, ou 8-12 plus rarement, les 
Pélales sont insérés en dehors des étamines sur le rebord de la 
margelle. [la sont tout à fait libres à l'anthése, s'étalent et tom- 
bent séparément; ou bien ils sont soudés en calotte de sphère, 
lorment couvercle sur l'orifice de la margelle, se détachent cir- 
tulairement, adhérant cependant quelque temps comme par une 
charnière et tombent d’une seule pièce. C’est la section Syzy- 
gun qui serait bien limitée si on ne trouvait dans certaines 
espèces 3 pétales seulement soudés, l'extérieur se détachant à 
Part. Ainsi entre deux catégories qui paraissent nettement tran- 
thées, il y a encore des intermédiaires qui permettent l'hésita- 
tion. Aussi jai préféré employer de préférence le nombre des 
Pales avant leur soudure : savoir 4-5 pétales d'une part, 8-12 
de l’autre. 

? Bouton floral. — Un peu avant l'épanouissement de la 

‘ur, son bouton présente une forme invariable dans chaque 


T. LNIV. (SÉANCES) 7 


\ 


98 SÉANCE DU 8 JUIN 1917. To 


espéce. Toujours, il est plus renflé au sommet qu'à la base, avec 
les modalités suivantes : obconique, pyriforme, globuleux, 


a) S'il est obconique, il décroit graduellement du sommetà - 


la base et sa coupe verticale est limitée à droite et à gauche par 
deux lignes droites concourantes vers sa base. : 
b) Piriforme, il à un rétrécissement plus marqué vers sa partie 
moyenne etles lignes qui limitent sa coupe verticale sont un 
double talon adouci d'architecture. On voit que suivant que ces 
lignes latérales sont plus ou moins concaves dans leur partie. 


moyenne, on à dans le premiér cas tendance vers la forme obco- 


nique ou, dans le second, vers la suivante. 

c) Sphérique, le bouton est terminé par une sphère etsa 
partie inférieure devient une sorte de faux pédicelle, que nous 
appellerons pédicule. | 


Ainsi encore dans la forme du bouton, à cause du nombre |. 


des espèces, les intermédiaires peu définissables se irouvent 
encore. Pourtant j'ai adopté deux groupes d'espèces dans ma clas- 
sification : 1° forme obconique; 2° + piriforme, comprenant 
l'extréme sphérique. | 
6° Limbe du calice. — Du tube du calice, il n'y a rien à dire 


puisqu'il a été parlé de sa forme dans le paragraphe qui traite 


de celle du bouton; de son contenu, pas davantage, puisque 
c'est l'ovaire. Il a été question de la partie entière de son limbe, 
la margelle ; il n'y a donc plus qu'à parler des lobes du calice. 
Et d'abord, ils peuvent être absents ou présents. Quand ils mar 
quent, les pétales ont l'air de continuer le tissu de la margelle 
sans transition évidente, Quand ils existent, ils peuvent ètre 
très petits, ne former que des ondulations au bord de la mar 
gelle; être assez grands, semi-orbiculaires, oblongs, triangulaires, 
sensiblement équilatéraux ou plus allongés. Dans ces lobes 
existent donc des caractères de forme, de dimensions dont il est 
bon de faire mention dans les diagnoses et de faire état dans la 
classification. $ 

I Ovaire. — Tout ce qui se trouve au-dessous de là base 
du style est logiquement l'ovaire. Cet ovaire, je l'ai dit, est 
infère, donc toujours soudé au calice. Il est à deux loges toujours, 
ou. du moins, je n'en ai jamais constaté trois. L'une de ces deux 
loges peut étre atrophiée et vide, ce que j'ai vu dans un seul cas: 


lucc rh ial aS ha ia i 


F. GAGNEPAIN. — CLASSIFICATION DES EUGENIA. 99 


$ C'est ce que le collecteur Thorel a observé de son côté sur le 


vi. Nos deux observations concordent et se prêtent une très 
grande force. Voilà donc un caractère fixe, invariable qui m'a 
servi en tout premier lieu.\ 

Les ovules sont assez nombreux, dans chaque loge, pour 
toutes les espèces; donc, caractère général et générique sur 


f lequel il est inutile d'insister. 


J'ai parlé du pédicule. Il peut exister dans la fleur et ne pas 
persister dans le fruit. En effet, les loges s'appuient sur un tissu 


- liche, spongieux, qui s'étend vers le bas assez loin des cavités 


ovariennes. Comme celles-ci sont limitées par un plafond d'un 
S SUN è 
tissu dense et ferme, on comprend très bien gue le grossissement 


| Qu fruit se fasse vers le bas et que la graine se développe là où 
.elle trouve la facilité et l'espace. En réalité, l'ovaire se prolonge 


dans la partie rétrécie qui se termine par l'articulation florale. 


| 1 Jusqu'à cette articulation, tout appartient donc àla fleur. Comme 


telte articulation la sépare toujours de l'axe ultime qui porte une 
ou plusieurs fleurs et deux bractéoles au moins, il en résulte 
Qu'il n'y a pas de pédicelle vrai dans ce genre. 

8 Graines. — Il y a plusieurs graines dans un groupe à 
grandes fleurs; il n'y en a qu'une partout ailleurs. Ce caractère 
ne serait peut-être pas très sûr pour distinguer les espèces, car 
il faut se défier des avortements accidentels: mais il n'est pas 


[ du tout pratique et je ne m'en suis pas servi parce que, dans les 
- Ullections les plus riches, on est loin de posséder les fruits de 


loutes les espèces. De plus les descriptions sont souvent muettes 
"Ir ce caractère méme. | 

Üest pour des raisons de méme ordre que je n'ai pas utilisé 
I^ caractère, dont bien des fois j'ai constaté la fixité, pour lequel 
Jè me suis trouvé d'accord toujours avec Pierre, et Delpy son 
*ssinateur; je veux dire l'orientation de la graine. lei une - 
comparaison vulgaire me fera facilement comprendre. Fermons 
55 poings; voilà les cotylédons. Rapprochons-les, les convexités 


. . $ . 

n dehors ; l'ensemble sera la graine, l'intervalle entre les poings, 

à commissure où se trouve l'embryon. Superposons les poings, 
e : Gov i 

s Pouces à gauche par exemple, et nous avons la rac and 

?'2ontale, donc l'embryon horizontal (1* cas). Juxtaposons 

? poings, les pouces en haut, et la commissure et l'embryon 


NUNT 


100 SÉANCE DU 8 JOIN 1917. 


sont verticaux (2° cas). Je n'ai jamais trouvé les deux cas dans 
la méme espèce, ni une position intermédiaire. Ce caractère de 
l'embryon horizontal ou vertical, je l'ai toujours signalé dans 
mes descriptions; j'ai en lui la plus grande confiance et le 
recommande tout spécialement aux botanistes qui, disposant | 
des fruits plus complètement que moi, pourront s'en servir dans 
leur classification. On a placé dans le genre Acmena, aujour- 
d'hui réduit à la condition de section, les espèces à bouton floral, 
long, étroit, obconique et par conséquent graduellement atiénué 
du sommet à la base: Quand j'ai eu le fruit des espèces de cê 
groupe, j'ai reconnu une graine verticale, tronquée et méme 
ombiliquée au sommet avec une commissure verticale. Le cas 
de commissure verticale n'est pas rare, comme il vient d’être 
dit, mais ici la commissure est bien différente des cas ordinairés M 
Elle n'est pas continue, partageant la graine en deux par une 
fente totale; ici elle n'intéresse qu'une partie d'un diamètre et 
même d'un rayon de la section horizontale; elle ne se comporle 
plus comme une lacune entre les deux cotylédons, mais comme 
une fente linéaire et plus ou moins profonde, de telle sorte que 
les cotylédons sont soudés intimement sur une partie de leur 
surface en contact. Cette constatation est extrémement intéres- 
sante et si elle était générale dans tout le groupe, elle légiti- 
merait le genre Acmena. i 
9 Articulation. — La fleur est toujours articulée, par un 
étranglement linéaire, sur l'axe qui la supporte. C'est par cette 
ligne circulaire que le bouton et probablement le fruit se détachent. 
Ainsi l'articulation est constante dans tout le genre. J'ai dit que 
la fleur est souvent pédiculée au-dessus de l'articulation; Mas 
est-elle pédicellée en dessous? Pour répondre à cette question, 
envisageons deux cas : 1° plusieurs fleurs sont groupées SU? - 
axe ultime. Il est évident que là il n'y a pas de pédicelle possible 
à voir dans cet axe ultime et pluriflore, un pédicelle ne pouvant 
qu'étre terminé par une fleur; donc les fleurs sont sessibles: 
— 2° une fleur unique termine l'axe ultime. Dans ce cas F 
dessous de l'articulation, contigués à elle, se trouvent dans le 
jeune âge deux bractéoles, très petites, et, après leur chute, deux 
cicatrices qui marquent leur emplacement. A l'aisselle de chacune 
de ces bractéoles existe virtuellement un bouton; donc cet axe 


TERRE 


> 


DUM EL oO RS 


F. GAGNEPAIN. — CLASSIFICATION DES EUGENIA. 101 


ultime est virtuellement triflore et ce n'est pas un pédicelle: 
donc la fleur qu'il porte est sessile sur cet axe ultime. Comme 
j'ai envisagé tous les cas d'inflorescence partielle, nous sommes 
en droit de conclure que toujours dans les Eugenia les fleurs 
sont sessiles'. M 

10° Bractées et bractéoles. — Elles existent toujours et 
généralement petites; mais dans certains cas. elles disparaissent 


| rapidement, ne laissant que des traces cicatricielles de leur 
- présence. C’est un caractère qu'il est assez intéressant d'utiliser. 


l° Taille des fleurs. — Lorsque l'on mesure une fleur en 


» herbier ou en nature au moment qui précède son épanouis- 
- sement, sa dimension est à peu près invariable dans l'un ou 
- l'autre état, sec ou vivant, et l'écart entre les deux doit être à 
. peu près négligeable. Il est donc possible de distinguer les 


grandes fleurs des petites, les unes et les autres comprises dans 


. de certaines limites et dans chaque catégorie. 


1% Inflorescence. — L'inflorescence est toujours la méme 


ns Je principe : dichotome plus ou moins composée. Elle 
- peut ne l'être que virtuellement avec une seule fleur bibractéolée; 
- elle peut avoir un nombre indéfini de fleurs, terminant des axes 
- de 2°, 3° et même 4° degré. Il sera possible de préciser dans la 
‘lassification certains degrés de complexité de l'inflorescence. 
Mais la situation de l'inflorescence est encore préférable et 
: autrement pratique : a) elle est terminale ou axillaire avec des 
. hlermédiaires parfois, et alors elle est toujours feuillée; b) elle 
> Si axillaire des feuilles tombées et alors trés généralement 
à défeuillée et inférieure aux feuilles. Dans le premier cas, elle 
s'insère sur les rameaux de l'année; dans le second, elle prend 


. > t , 
Position sur des rameaux àgés de un an ou plus. C'est un 


ractère distinctif si pratique que tous les classificateurs s'en 


sont servis ulilement, les exceptions et les transitions entre ces 
ux états étant rares. 


l. La fleur de violette est pédicellée parce qu'au-dessus des braciéolee 
Ja un axe uniflore qui est le pédicelle. Chacune des bractéoles porte 


"Whüuellement une fleur à son aisselle. La preuve en est dans le Viola 


llora, dans lequel une de ces fleurs latérales se développe; une troisième: 
Même, pourrait se développer. Comme conclusion, l'axe Va Biss uif Or 
làtlégles n'est plus un pédicelle, c'est un rameau d'inflorescence; e 
Même que l'axe au-dessous des bractéoles, dans les Eugenia, ne peut étre 
Wn pédicelle. 


102 * SÉANCE DU 8 JUIN 1917. 


13° Feuilles. — Les feuilles sont très généralement opposées; 
elles peuvent être verticillées par trois; elles peuvent réunir les 
deux cas sur un méme rameau. Enfin des feuilles opposées au 
sommet d'un rameau peuvent étre alternes par avortement à la 
base. Ces modalités sont à signaler dans les descriptions et 
peuvent servir de caracteres distinctifs en dernier lieu. La forme, 
les dimensions moyennes des feuilles peuvent être utilisées 
dans les mêmes conditions. Mais de tous les caractères de la 
feuille les plus importants sont : la présence ou l'absence du 
pétiole; la disposition des nervures et veinules. Il n'y a pas 
lieu d'insister sur le premier parce que chacun en comprend 
l'importance pratique. Quant à la nervation, elle a une grande 
qualité, parce qu'elle està peu près invariable, et un grand défaut, 
c'est que la décrire est presque impossible et que le dessin seul 
est capable d'en donner une idée et la photographie. de la rendre 
exactement. Cependant dans le genre Eugenia, il est toujours 
possible d'exprimer certains cas, par exemple : présence de 
nervures secondaires; absence de veinules distinctes; distance 
grande ou proximité entre les premières; parallélisme ou dispo- 
sition réticulée des secondes. 

La présence de glandes superficielles ou saillantes ou de 
dépressions ponctiformes, ou leur absence sont importantes àla 
condition que les feuilles considérées soient sensiblement de 
méme âge. | 

14° Écorce. — Les Eugenia présentent une écorce colorée ou 
blanche sur les rameaux adultes: elle offre des angles longitu- 
dinaux ou peut être parfaitement lisses, etc. et ces caractères 
peuvent étre utilisés à la rigueur. 7 

De cette discussion des caractères du genre, il résulte que l'on 
peut choisir, en connaissance de cause, les meilleurs pour Une 
classification méthodique et pratique à la fois. Il est regrettable 
que les auteurs ne se livrent pas plus souvent à ane judi 
appréciation dans cet ordre d'idées; c'est peut-être unn ij 
raisons, la principale, pour lesquelles les clefs en général, © 
celles que l'on a établies sur le genre Eugenia, sont si em: 
crement établies et d'une utilité si relative. On verra dans ? 
Flore gén. de l'Indo-Chine (II, p. 797), comment les 53 Eugens 


p.» npe x R a . set 
de cette région ont été classés en cinq sections bien nette 


Siaa 


= D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES -SAXIFRAGES. 103 


comment, dichotomiquement, on arrive dans chacune d'elles à 
l'espéce. J'ai donné les principes et la discussion des caractères : 
je signale l'application que j'en ai faite et dans laquelle 
je me suis efforcé de tendre.à la perfection sans y prétendre. 


M. Camus analyse les deux communications suivantes : 


y 


: Contribution à l'Étude des Saxifrages du groupe 
| 4 dos Dactyloides Tausch 
> (22° article) 


PAR M. D. LUIZET. 


Saxifraga Camposii Boiss. et Reut. et Saxifraga canaliculata 
Boiss. et Reut. s i e 

Ces: deux espèces présentent une certaine ressemblance par 
l'épaisseur -de leurs feuilles, rigides, entièrement glabres et 
visqueuses, à lobes obtus ou obtusiuscules chez la première, à 
lobes aigus ou acutiuscules chez la seconde, généralement ter- 
minés par un mucron chez l'une et l'autre; — par leurs pétales 
blancs obovales plus ou moins atténués à la base, moins arrondis 
chez le Sax. cánaliculata, et parfois longuement onguiculés chez 
le Sax, Camposii ; — enfin par leurssépales allongés, mucronés, 

-Plus longs que le tube du calice, surtout du moment de l'anthése. 
— Les deux plantes se différencient aisément par les sillons très 
profonds qui parcourent les lobes du Sas. canaliculata, et qui 
n'existent pas chez le Sax. Camposii. Ces sillons, les plus accen- 
tués que j'aie pu observer chezles Dactyloides, restent parfaitement 
distincts après la dessiccation, avantage que ne possède pas au 

méme degré le Sax. Hariotii Luiz. et Soul., dont les sillons sont 
cependant trés profonds, mais tracés sur des feuilles de moindre 
épaisseur. 

D'autres espèces portent aussi des feuilles charnues; tels on 
les Sax. cuneata Willd., Sax. portosanctana Boiss. et Saa. 
trifurcata Schrad. On les distingue de suite à leurs tiges üoriiores 
qui ne sont pas placées dansle prolongement deJ'axe des remenna 
feuillés qui leur donnent naissance, mais insérees latéralement, 


4 


104 SÉANCE DU 8 JUIN 1917. 


ainsi que les rosettes stériles, au-dessous d'une rosette terminale 
robuste et à l'aisselle de feuilles basilaires. Ces Dactyloides se 
classent parmi les Azilliflorz, tandis que les Sax. Camposü et 
Sax. canaliculata sont des Terminalifloræ (Rev. génér. de Bot., 
1913, p. 273 et suiv.). i 

Une autre similitude dans le mode de végétation rapproche 
encore les deux espèces que je vais décrire : leurs tiges florifères 
portent à leur base, au-dessous des feuilles caulinaires propre- 
ment dites (supracaulinaires),3 à 6 feuilles moins distantes (feuilles 
infracaulinaires), à peu prés semblables aux feuilles basilaires, — M 
mais non pourvues de rosettes stériles; ce sont donc des Infra- 
foli» (l. c.), voisines sur ce point du Sax. hypnoides L., mais 
s’en écartant par l'absence de gemmules sur leurs rejets et rentrant 
ainsi dans la catégorie des A gemmulosæ (l. c.). 

Le Sax. Camposii Boiss. et Reut. (Pug. pl. nov., 1852, p. M. 
a été trés bien décrit par les auteurs, à s'en tenir aux exemplaires 
récoltés par Don Pedro del Campo, dans la province de Grenade, 
en 1849. Quelques-uns des caractéres mentionnés, pris dans 
uu sens trop étroit, rendraient cependant incertaine l'analyse 
de certaines formes de l'espèce, notamment quand il s'agit des 
'feuilles. Chez le type de Boissier et Reuter, les feuilles sont 
bien cwnéiformes, insensiblement atténuées en un pétiole court et 
plan indistinct du limbe; mais chez d'autres formes de l'espèce, 
elles sont très nettement pétiolées, et leur pétiole peut atteindre 
deux fois la longueur du limbe. D’autre part, les pétales décrits ' 
obovales, sont atténués en onglet et parfois aussi longuement que 
chez certaines formes du Saz. pedatifida Sm. ' 
Les diverses variations du Sax. Camposii conduisent à la 
distinction des formes suivantes : > 

2. typica, — à feuilles toutes sessiles ou subsessiles, telles 
qu'elles sont décrites par Boissier et Reuter. 

B. leptophylla Wk. (Fl. hisp., III, p. 113!), à feuilles distincte 
ment et assez longuement pétiolées, à lobes étroits. 
>$ longistamina, — à feuilles pétiolées, mais à limbe élargi par 
l'écartement des lobes surtout chez les feuilles infrabasilaires: à 
étamines trés développées au moment de l'anthése, une fois et 
demie plus longues que les sépales. 

o. unguiculata, — forme à feuilles pétiolées, caractérisée par 


xis. ata i adieu 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 105 


ses pétales nettement onguiculés et par les glandes sessiles, 
dairsemées au sommet des pédicelles et sur les diverses parties 
du calice; c'est la var. glandulifera Debeaux et Reverchon qui 
ligure. dans divers herbiers. Quelquefois, chez cette dernière 
forme, l'élargissement de la base du pétiole se produit, dans les 
feuilles basilaires et infrabasilaires, presque immédiatement au- 
dessous du limbe; il en résulte, en cet endroit, un étranglement 
 brusque et court du pétiole, semblable à celui que présente 
une carafe de forme allongée, entre sa panse et son orifice 
évasé. J'ai observé cette bizarrerie chez un exemplaire récolté 
par Reverchon sous le nom de var. leptophylla Wk. (exs. pl. 
d'Esp., n^ 1 159), et qui doit étre rapporté à la forme 2. ungui- 
tulata. ; pom 

… Le Sax. canaliculata Boiss. et Reut. est trés bien caractérisé 
| par les lobes de ses feuilles, aigus-mucronés et profond ‘ment 
E sillonnés. Il ne peut être confondu avec aucune des Suleate (l c.) 
- à lobes obtus : S. pentadactylis Lap., S. nervosa Lap.. etc.; 
* d'autre part, avec aucune ‘espèce à lobes plus ou moins aigus 
| Ou mucronés, mais jamais sillonnés : S. pedatifida Sm., 
» Š. pedemontana All., ete. Ses pétales blancs et amples, sés 
. sépales allongés, aigus et mucronés, suffisent à le distinguer du 
Sar. Hariotii Luiz. et Soul., dont les pétales sont jaunâtres 
> e relativement petits, et les sépales obtus et mutiques; — enfin 
_ Sa glabréité s'oppose à tout rapprochement du Saz. V ayredana 
luiz qui est pubescent-glanduleux dans toute ses parties, et 
.. dont les feuilles, d'ailleurs, ne sont ni mucronées, ni aussi pro- 
- londément sillonnées. 2 Je 

Les diverses formes de l'espèce que j'ai distinctement observées 
sont les suivantes : a. vulgaris, B. major; y. minor, 2. laxa, dont 
les qualificatifs précisent la nature, et dont je donne plus.loin les 
diagnoses latines. 

Une variété gracilis est remarquable par ses touffes menues, 
lâches, à tiges florifères gréles, pauciflores; par ses rosettes 
stériles, axillaires ou terminales, dont les pétioles et les lobes des 
euilles sont particulièrement étroits. 


Saxifraga Camposii Boiss. et Reut. — Cæspitosa, glabra, Ps ee 

i ` 4 DOM 1 a S S, 
tulis fruticulosis foliis vetustis emarcidis plus minusve denae o Fe i 
"libus floriferis crassiusculis, erectis, 4,5-17 cm. altis, glaberrimts, cory, 


106 . SÉANCE DU 8 JUIN 1917. 


boso-paniculatis, 4-12-floris., Folia carnosula, rigidula, sessilia vel subses- 
silia, vel petiolata petiolo crasso uninervi sulcatulo, basi paulum dilatato, 
limbo anguste vel late cuneato, tripartito, 3-5-fido, haud sulcato, nervis post 
siccationem plus minusye prominulis, lobis oblongo-linearibus, porrectis 
vel plus minusve. divaricatis, obtusiusculis, mucronatis vel mucronulatis; 
suprabasilaria atque infrabasilaria lobo medio integro, lobis lateralibus 
bilidis haud raro iterum dentatis; basilaria 5-fida, lobo medio integro vel 
dentato, lobis lateralibus plus minusve dentatis ; supracaulina 2-4 sparsa, 
vulgo trifida, summa interdum indivisa ut bracteæ atque prophylla lineari- 
lanceolata acuta; infracaulina 3-7 admota, 3-5-fida, basilaribus subsimilia. 
Pedunculi 1-2-flori, pedicellis tenuibus flori subæquilongis. Calycis laciniæ 
ovato-oblongæ acutæ, mucronatæ, primum tubo multo longiores, postremo 
fubum accrescentem breviter superantes. Petala alba, obovata, breviter vel 
longiuscule unguiculata, vulgo trinervia, laciniis duplo longiora utque fere 
triplo latiora, 7-10 mm. longa atque 4,5-5 mm. lata. Stamina lacinias atque 
stylos æquantia vel superantia; antheræ sæpius apice rotundata, Capsula 
hemisphærica. Semina.... 


2. typica Luiz. — Folia omnia sessilia vel subsessilia vel in petiolum 
latum sensim attenuata, limbo angustatim cuneato; suprabasilaria in petiolum 
attenuata; basilaria lobo medio sepius integro; infrabasilariw lobis porrectis, 
lateralibus cum medio angulum 95-309 formantibus. à 

Has. : Sierra de Loja! (Campo); Cerro de Javalcon p. Baza! (Bouryeaul); 
Sierra de Ronda! (Reverchon!). dS 


. e. leptophylla Wk. — Folia omnia distincte petiolata, limbo latiuscule 
atque. breviter cuneato; suprabasilaria longe petiolata, lobis angustis; bast- 
laria lobo medio integro. vel dentato, lobis lateralibus iterum bifidis vel den- 
tatis; infrabasilaria lobis lateralibus cum medio angulum 40-43» formantilus, 


Hab. : Sierra de Segura! (Bourgeau! Exs. pl. d'Esp., n? 900 sub. nom. 
falso. Sax. trifurcata Schrad.). 


y. longistamina Luiz. — Folia omniu distincte petiolata, limbo late 
cuneato ; supralasilaria breviter petiolata ; basilaria lobo medio sæpius integro; 
infrabasilaria lobis divaricatis, lateralibus cum medio angülum 45-60" for- 
mantibus. Stamina lacinias atque stylos post anthesim longe superantia. 


HaB. : Almeria : Sierra de Maria! ( Reverchon! Exs. pl. d'Esp Y^ 461) 


ò. unguiculata Luiz. — Folia omnia distincte petiolata, limbo late cuneató y 
suprabasilaria atque basilaria lobo medio integro vel dentato ; infrabasilar 
ng divar piis lateralibus cum medio angulum 40-43» formantibus. ei 
valde unguiculata; calyx sparsim glan > ulifera Debea 
et Bevertbon) p glandulosus (var. glandulif: à; 

Has. : Sierra de la Sagra! (Reverchon! Exs. pl. d'Esp., n° 1 159). 


Saxifraga canaliculata Boiss. et Reut. — Dense vel laxe cuspilo5" 
glabra, viscosa, caudiculis fruticulosis foliis vetustis emarcidis obtetU* 
caulibus floriferis erectis, 5-20 cm. altis, glaberrimis, 3-25-floris (vulgo 7-4): 
supra corymboso-paniculatis. Folia carnosula rigidula viscida, omnid C* 
tincte petiolata, petiolo crasso valde sulcato "basi nervoso atque paullum 
dilatato, limbo late cuneato, trisecto 3-5 fido lobis ovato-oblongis acutis, ap 
Mucronatis, divaricatis, profunde sulcatis, lateralibus integris Ye bifidis 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 107 


- lobulis exterioribus arcuatis, lobo medio integro; suprabasilaria erecta, longe 
atque anguste petiolata, plerumque trifida; basilaria patula, latius atque 
brevius petiolata, 3-fida; infrabasilaria longiuscule petiolata 5-3-fida ; 
supracaulina 2-3 remota, vulgo trifida; infracaulina 3-6 admota saepius 
fida; bracteæ ut prophylla plerumque integre lineares mucronatæ, 
inferiores haud raro trifidæ. Pedunculi 1-2-flori, pedicellis florem vix 
æquantibus. Calycis laciniæ lineari-lanceolatæ, mucronatæ, primum tubo 
longiores, demum tubo obovato accrescenti-subæquilongæ. Petala alba, obovato- 
oblonga, unguiculatim attenuata, trinervia, laciniis valde duplo longiora 
atque fere triplo latiora, 9 mm. longa atque 4 mm. lata. Stamina atque 
styli lacinias calycinas postremo valde superantia. Styli staminibus paulo 
breviores, erecti, demum divaricati, stigmatibus latis extra arcuatis. 
Capsula rotundato-obovata. Semina.... 

2. vulgaris Luiz. — Laxiuscule vel densiuscule cæspilosu ; rosulis axilla- 
ribus modice elongatis ; caulibus floriferis 10-16 cm. altis, 7-15-floris ; bracteis 
- indivisis. i 
$. major Luiz. —  Robustior, lariuscule cæspitosa; caulibus floriferis 

14-20 em. altis, 15-25-floris; bracteis inferioribus trifidis. 
y. minor Luiz. — Dense cæspitosa, compacta ; rosulis axillaribus brevibus 
. Atque strictis; caulibus floriferis 5-8 cm. altis, 6-12-floris; bracteis indivisis. 

à. laxa Luiz. — Laxe cæspilosa; rosulis axillaribus numerosis, laxis, 
elongatis; caulibus floriferis 15-90 cm. altis, 8-18-floris; bracteis inferioribus 
` haud varo trifidis. 

Var. gracilis Luiz. — Laze atque tenuiter cæspitosa; rosulis axillaribus 
vel terminalibus numerosis, gracilibus, foliis anguste petiolatis atque lobalis ; 
caulibus floriferis tenuibus, 8-10 cm. altis. 3-S-floris; bracteis inferioribus 

integris vel 2-3-fidis. 


X Saxifraga liebanensis Luiz. et Soul. — Sax. canaliculata 
Boiss. et Reut. = Sax. Lamottei Luiz. 

La découverte du premier hybride, issu du Sax. canaliculata 
Boiss. et Reut., revenait de droit à M. l'abbé J. Soulié, dont 
les recherches sont toujours couronnées de succès. Il a suffi à 
mon infatigable collaborateur et ami d'aller herboriser dans les: 
Cantabres, pour qu'il en rapportàt un lot précieux de Dacty- 
loides : Sax. trifurcata Schrad., Sax. hypnoides L., Sax. coni- 
fera Coss. et DR., Sax. pentadactylis Lap. y. trifida Luiz. = 
Sax. Willkommiana Boiss., Sax. canaliculata Boiss. et Reut., 
Sax. Lamottei Luiz., nouveau pour la Flore de l'Espagne, et 
l'intéressant >< Sax. liebanensis Luiz. et Soul., récolté dans le 
. Voisinage des parents, le 1* août 1914, dans la sierra de Liebana, 
Sur les rochers calcaires du pic de Coriscao près Espinama, à 
1800 m. d'altitude. 


108 SÉANCE DU 8 JUIN 1917. 


Je me suis félicité de l'occasion qui se présentait à moi 
d'étudier une seconde fois le Sax. Lamottei, et d'après des 
exemplaires assez nombreux recueillis sur un terrain calcaire, 
dans une région toute différente de l'Auvergne. Dans la sierra 
de Liebana, comme sur le Plateau central, on n'a pas encore 


signalé la présence des Sax. exarata Vill. et Sax. moschata 


Wulf. authentiques. Aucune intervention de ces espéces ne 
peut donc étre invoquée actuellement, qui ait pu modifier les 
caractères du Sax. Lamottei espagnol; les résultats de mes 
recherches précédentes devaient se trouver pleinement con- 
: firmées. C'est ce qui s'est produit : j'ai reconnu la méme espèce, 
bien caractérisée, exactement intermédiaire entre le Sax. exarata 
et le Sax. moschala, c'est-à-dire possédant les pétales assez 
amples du premier et les feuilles glabrescentes et non sillonnées 
du second sous sa forme vulgaris Engl., mais rigoureusement 
distinct de l'un et de l'autre par ses fleurs, à pétales blancs où 
blanc-jaundtre, et à sépales toujours plus courts que dans les 


deux autres espèces, moins longs et moins larges que dans le- 


Sar. firmata. Luiz. — Sax. confusa Luiz. olim non Lej., sim- 
ple race à mes yeux du Sa. moschata Wulf. f. vulgaris Engl. = 
Sax. muscoides Wulf. non All! nes 

Le >< Sax. liebanensis revêt de nombreuses formes interme- 
diaires entre celles des Sax. canaliculata et Sax. Lamottei : — 
tantót à touffes petites et compactes, et à fleurs groupées en 
une panicule courte et assez serrée (a. compacta); — tantôt à 
touffes plus ou moins lâches ou compactes, et à fleurs espacees 
en une panicule terminale, lâche et grêle (2. laxiflora); — tantôt 
à touffes trés volumineuses, à rameaux de la souche très allonges 
“et abondamment couverts de feuilles anciennes d'un brum 
noirâtre, et à fleurs disposées en une panicule multiflore, ample, 
dont le pédoncule inférieur part souvent du milieu ou de la 
base de la hampe (y. multiflora). 

Dans la forme a. compacta, on reconnait aisément l'inflores- 
cence en eyme du Sax. canaliculata, ainsi que les touffes com- 
pactes de sa variété y. minor. 

Dans la forme 8. laxiflora, la panicule grêle et lâche révèle 
bien l'intervention du Sax Lamotte. : 


Dans la forme +. multiflora, l'abondance des fleurs et la 


^ 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 109 


robustesse de la plante proviennent évidemment du Sax. 
canaliculata, tandis que l'écartement des pédoncules inférieurs 
de la panicule rappelle une des variations du Sax. Lamottei, 
observée par moi en Auvergne, et dont je crois utile de donner 
plus loin la diagnose latine, établie d'aprés l'analyse d'échan- 
tillons de France et d'Espagne, sous le titre de Sax. Lamot- : 
tei, Luiz. à. diffusa Luiz. Il importe, je crois, de ne pas 
passer sous silence une forme assez particuliére pour qu'on 
la retrouve bien affirmée chez l'un des hybrides de l'espèce, 
car c'est une coincidence de cette nature qui fournit l'une 
des preuves les plus solides de la valeur d'un caractère spéci- 
fique. : 

Chez les trés nombreux exemplaires du x Sar. liebanensis 
que j'ai passés en revue, j'ai toujours constaté la présence de 
sillons plus ou moins accentués sur les feuilles, ainsi qu'il con- 
vient à un hybride issu du Sax. canaliculata; d'autre part, je 
n'ai jamais observé de mucrons à l'extrémité des lobes des 
feuilles, tous obtus comme dans le Sax. Lamottei. 

Les fleurs du >< Sax. liebanensis sont généralement petites par 
rapport à celles du Sax. canaliculata : leurs pétales, obovales- 
elliptiques ou obovales-oblongs, blanchâtres, ne mesurent guère 
que 4,5 à 5 mm. de longueur sur 2,5 à 3 mm. de largeur; 
leurs sépales sont plus allongés que dans le Sax. Lamottei, et ils 
Sont dépassés longuement, à la maturité, par les étamines et 
par les styles. ! i 

X Saxifraga liebanensis Luiz. et Soul. — Saz. caniculata Boiss. et 
Reut. => Sav. Lamottei Luiz. — Medium tenet inter parentes. Laxe ve 
dense Cæspitosa, caudiculis brevibus vel elongatis foliis vetustis atrofuscis 
obtectis; caulibus floriferis subglabris, erectis, 7-16 cm. altis, 4-35-lloris 
(vulgo 4-20), cymoso-paniculatis vel plus minusve. laxe paniculatis. Fola cras- 
Siuscula, viscidula, glabra vel rarissimis glandulis conspersa, petiolata, limbo 
Cuneato tripartito, 3-5-fido, lobis sublinearibus sulcatis vel sulratulis, obtusis, 
aud mucronatis, modice divaricatis, lateralibus integris vel bifidis. lobo 
medio integro; suprabasilaria trifida, raro integra vel ds; Bavar 
patula, 4-5-fida; latiuscule petiolata; infrabasilaria vulgo trifida, rarius 4 


UL ; : ina 
fida, petiolata vel in petiolum distinctum sensim attenuata; supracaulin 


trilida vel integra, infracaulina 0-2 admota, 3-5-fida ; bracteæ M Mis 
Phylla omnes integra, vel inferiores haud raro trifidæ. Penaeus ie 
ori, pedicellis florem sub:equantibus. Calycis lacini oele ul 
obtusæ, haud mucronatz, primum tubo longiores. raris glandulis #4 na 
atque pedicelli obsitæ. Petala albida, obovato-elliptica vel obovato-oblonga, 


ud unguiculata, trinervia, laciniis fere duplo longiora atque fere triplo 


/ | 
110 SÉANCE DU 8 JUIN 1917. 


latiora. Styli atque stamina Jacinias. calycinas ssepius longe superantia. 
Capsula rotundato-obovata. Semina.... 


„a. compacta Luiz. — Dense eæspitosa, minor; caulibus floriferis 7-8 cm. 


altis, 8-10-floris, supra corymboso-paniculatis. i 
8. laxiflora Luiz. — Plus minusve dense vel lage cæspitosa, modice 
_ robusta ; caulibus floriferis -7-12 cm. altis, 9-9-floris, supra laxe paniculatis. 


y. multiflora Luiz. — Robusta, caudiculis elongatis foliis vetustis nume- 
rosis atrofuscis obtectis; caulibus floriferis 11-16 cm. altis, 12-25-floris, 
paniculatis, pedunculo inferiori sæpe ex medio vel basi caulis orto; bracteæ 
inferiores sepius trifidæ. 

Saxifraga Lamottei Luiz. à. diffusa Luiz. Folia suprabasilaria indivisa 
vel 2-3«fi-la, lobis brevibus vel elongatis; basilaria trifida lobis lateralibus 
integris vel bifidis; infrabasilaria trifida. Caules floriferi aphylli, raro 
monophylli, 3-11-flori (vulgo 6-10), laxe paniculati, pedunculis elongatis, 
pedunculo inferiori sepe ex medio vel basi caulis orto. 


FRANCE : Puy-de-Dôme; cascade de la Dore! et puy de Cacadogne! 
(D*-Chassagne!;; Cantal : au roc des Ombrés! (J. Souliet). — Espagne : 
: j ; CR x : ; PRE 
province de Santander; au pic de Coriscao près Espinama! (J. Soulié !). 


Quatrième voyage botanique en Crète (1917), 


PAR M. MICHEL GANDOGER. 


Flore protège ses disciples, ou plus exactement, le Ciel à 
favorisé ce voyage ‘accompli au milieu de péripéties, d’incerti- 
tudes, de dangers multiples créés par la tourmente de fer et de 
feu qui consume l'Europe et ébranle l'univers entier. i 

Plüsieurs moyens s'offraient pour aller d'Arnas en Crète. 


J; Xa Le $ f 2, Popp , M E 
Par la voie ordinaire, "Marseille-Le Pirée-La Canée, il ny. 


fallait pas compter. Par Malte, les complications étaient trop 
nombreuses et trop incertaines. Restait done la voie d'Italie 
par chemin de fer jusqu'à Catane (Sicile) de laquelle part UP 
bateau directement pour La Canée. J'arrivai heureusement 
dans cette ville au commencement de janvier 1917. Comme les 
années précédentes, j'y avais laissé tout mon attirail botanique 
et j'y retrouvai le personnel crétois qui m'a aidé si puissamment 
à l'esploration de l'ile et à la préparation des plantes. 

Ce quatrième voyage avait pour but l'exploration surtout 
printanière el méthodique du Sud de la Crète à peine entrevu 
par Raulin et De Heldreich en 1846 et par Léonis en 1902. 


UTC TWEEN 


ERUNT san 5 né à Lt 


lip a ii 


M. GANDOGER. — QUATRIÈME VOYAGE BOTANIQUE EN CRÈTE. Hi 


- Mon programme comprenait donc la province de Hierapetra et 
- le Sud de celles de Sitia, de Candie, de Réthymo et d'une 
- partie de celle de Sphakia, soit une longueur linéaire dé plus 
de 200 kilométres sur une largeur variant de 5 à 25 kilo- 
mètres. Ce programme a été exécuté complètement et assez 
facilement grâce aux autorités civiles et militaires de l'ile si 
bienveillantes, surtout pour les Français, à Yaimable hospi- 
. lalité des monastères orthodoxes et aussi au dévoüment des 
. aides que j'avais pris à mon service. - 

Cette campagne, jointe aux précédentes, m'autorise à croire 
que la flore de Créte est assez bien connue maintenant. Les 
vingt-deux mois d'herborisations et de recherches incessantes 
que j'y ai faites, m'ont procuré les matériaux nécessaires et 
considérables consignés dans mon Flora Cretica'!. 


I. — PROVINCE DE SITIA. 


Cest la région la plus orientale de l'ile. En 1914 et en 1915 
| jen ai visité le Nord et le Centre; restait le Sud que j'ai fait 
cette- année. Le sol crevassé, tourmenté, comme dans la 
majeure partie de la Crète, atteint parfois 7 à 800 mètres 
d'altitude, excepté aux monts Dikté (1 400) qui séparent Sitia de 
Hierapetra. Beaucoup d'endémiques, végétation désertique aux 
steppes broussailleuses de Genista acanthoclada, G. Bruguieri, 
— Phlomis microphylla, Prasium | creticum, Stachys spinosa, 
( Rhamnus græcus, etc., à l'ombre desquels croit une foule de 
Plantes xérophiles plus asiatiques qu'européennes. 

Au cap Zakro et dans la région : Ruta fumarifolia, Stachys 
| Mucronata, Ammanthus maritimus, A. tomentellus, Cynara 
 Sibthorpiana, Ægialophila cretica, Tulipa cretica, Eremo- 
| Pyrum cretense, Hypericum  amblycalyx, Viola Methodiana, 
Lotus glaucescens, Galatella cretica. Muscari Gussontt, Statice 
prolifera, Hedysarum Sibthorpii, ete. 

Dans l'ile inexplorée de Kupho, citée nulle part, beaucoup 
de raretés. Voici la liste complète de toutes les plantes récoltées : 


Anemone messarensis Gdyr. Brassica amblyrhyncha Gdgr. 
Ypecoum glaucescens Guss.. Didesmus ægyptius Desv. 


i. M. GANDOGER, Flora cretica, Parisiis, 1916, 1 vol. in-8°. 


112 


Malcomia chia DC. 

Rapistrum rugosum Berg. 
Sisymbrium pumilum DC. 
Helianthemum tomentosum Guss. 
Dianthus arboreus L. 

Reseda lutea L, 

Silene ammophila B. 14. / 
— sedoides Jacq. 

— succulenta Fors£. 

Linum spicatum Presl. 

Malva ægyptia L. 

— cretica Cav. 

Erodium laciniatum Willd. 
Zygophyllum album L. 

Pistacia Lentiscus f. latifolia Coss. 
Astragalus pentaglottis L. 

— kuphoensis Gdgr. 

Lathyrus tenuifolius Desf. 
Lotus cytisoides AH. 

— hälophilus Boiss. 

— pusillus Vir. 

Medicago littoralis Rhode 

— narina L. i 

— cylindracea DC. 

Ononis mollis Savi. 

Trifolium intermedium Guss. 
-—Sscabrum L. . JE 

— procumbens L. 
Paronychia insularum Gdgr. . 
Polycarpon alsinéfolium DC. 
Mesembryanthemum nodiflorum L. 
Daucus setulosus Guss. 

Orlaya cretića (Salzm.) 

— maritima Koch. 

Pimpinella cretica Poir. 
Vaillantia hispida L. 
Centranthus Calcitrapa Dufr. 
Valerianella discoidea DC. 
Atractylis cancellata L. 
Carduus bicolor Vip. 
Ægialophila cretica. 

Cynara Sibthorpiana B. H. 
Kentrophyllum tauricum M. B. 
Ammanthus maritimus B. H. 
— tomentellus Gdyr. 
Anthemis cretica Nym. 

Crepis cretica Boiss. 


SÉANCE DU 8 JUIN 4917. 


Geropogon glabrum L. 
Hedypnois cretica L. 

— Aubiformis Ten. 

Picridium intermedium. ScA. f. 
— tingitanum Desf., 
Podospermum villosum Stev. 
Erica verticillata Forsk. | 
Cblora perfoliata L. 

Erythræa pulchella Fries. 
Convolvulus althæoides L. 

— oleifolius Desr. 

Lycium europæum L. 
Alkanna Sieberi A. DC. 
Lithospermum apulum L. 
Salvia viridis L. 

Satureia Thymbra f. albiflora. 
Sideritis romana L. | 
Trixago latifolia Rchb. 


‘Antirrhinum nanum Debeaux 


Orobanche pubesceus Urv. 
Phelipæa Fraasii Walp. 

— Muteli Rent. 

— tinctoria Walp. 
Plantago albicans L. 

— cretica L. . 
Salicornia fruticosa L. 
Emex spinosa Neck. 
Rumex aculeatus L. 
Cytinus Hypocistis L. 
Euphorbia peploides Guss. 
Juniperus turbinata Guss: | 
Muscari Gussonii Nym. 

— maritimum Desf. 
Colchicum variegatum L. 
Ophrys apifera Huds. 2 
Serapias pseudo-cordigera Moric. 
Juncus acutus L. 
Schenus mucronatus L. 
Avena barbata Brot. | 
'Gastridium nitens Guss. 
¡Lagurus ovatus L. 
Lolium rigidum L. 
Lygeum Spartum L. 
Vulpia membranacea Lk. 
Zostera marina L. 

Fucus vesculosus L. 


M. GANDOGER. — QUATRIÈME VOYAGE BOTANIQUE EN CRÈTE. 113 


H. — Province DE HIÉRAPETRA. >° 


La petite ville de Hiérapetra offre assez de ressources au 
voyageur, entre autre une fabrique d'huile dont les chaudières 
maçonnées sont trés commodes pour sécher au-dessus et rapi- 
dement les papiers et certaines plantes, car le climat maritime 
yest un peu humide. | 
> Les environs, plaine ondulée et cultivée, n'offrent rien de 
L particulier au botaniste: mais, dans le Nord-Est, se dresse le 
E richissime massif de l'Afendi Kavousi, à peu prés inexploré, 
avec ses cimes principales, Orna, Peponas et Koprokephalo, 
qui atteignent près de 1 500 mètres d'altitude. Le mont Orna, .le 
1 plus élevé, se gravit le mieux par Monasteraki ou Vassiliki, 
| Soit encore par Kavousi. Mais, comme toutes les montagnes de 
À la Crète, ses excessives déclivités en rendent l'exploration fort 
3 pénible. Sa richesse botanique dédommage de ces fatigues. 

… Parmi les nombreuses plantes récoltées je citerai : 


Ranunculus cupreus B. H. 
— Agerii Bert. 

. 7 flabellatus Desf. 

1 Alyssum ereticum L. 

E Biscutella ciliata DC. 

- Prassica cretica Lam. 
Didesnus ægyptius Desv. 
 Malcomia chia DC. 

- — flexuosa S. S. 

Cotia cretica B. H. 
apparis rupestris S. S. 
istus parviflorus Lam. 


Helianthemum arabicum Mill. 


Polygala venulosa S. S. 
illene pinetorum B. H. 
| — tenuiflora Guss. 
3 linum collinum Guss. 
. "hlvà cretica Cav. 
Jpericum amblycalyx Gdgr. 
.— empetrifolium Willd. 
p diam gruinum Willd. 
uta bracteosa DC. 
Anthyllis Hermanniæ L. 
— Aspalathi DC. 
nor Goü. var. 
enus cretica L. 
*dicago coronata Jacq. 


T. LIV. 


Medicago Murex Willd. 
Psoralea palæstina Gou. 
Scorpiurus subvillosa L. 
Trifolium Boissieri Guss. 

— physodes Stev. 

— uniflorum L. 

Vicia cretica B. H. 

— peregrina L. . 
Poterium verrucosum Ehrenb. 
Lythrum acutangulum.Lag.. 
Bryonia cretica L. 

Sedum litoreum Guss. 
Umbilicus chloranthus Helir. 
— horizontalis Guss. 
Bupleurum glumaceum S. S. 
Carum ferulaceum Desf. 
Lagæcia cuminoides L. 
Orlaya platycarpos Kock. 
Pimpinella tenuis Sieb. 
Asperula rigida S. S. 
Crucianella macrostachya Boiss. 
Galium græcum L. 

— setaceum Lam. 

Valeriana asarifolia Dufr. 
Valerianella obtusiloba Boiss. 
— vesicaria Mænch. 
Pterocephalus plumosus Coult. 


(sÉANCES) 8 


114 SÉANCE DU. 8 JUIN 1917. 


Centaurea raphanina S. S. 
Crupina Crupinastrum Vis. 
Tyrimnus leucographus Cass. 
Ammanthus tomentellus Gdgr. 
Anthemis chia L. 

Bellis sylvestris Cyr. 
Helichrysum orientale Gaertn. 
— scandens Guss. : 
— siculum Boiss. 

Pallenis aurea (Sal:m.) 
Phagnalon græcum Boiss. 
Crepis cretica Boiss. 

Lactuca cretica Desf. 
Rhagadiolus edulis Willd. 
Rodigia commutata Spr. 


Tragopogon brachyphyllus, Boiss. 


Campanula pelviformis Lam. 
— Spruneriana Hampe. 
Petromarula pinnata A. DC. 
Specularia pentagonia A. DC. 
Cyclamen latifolium S. S. 
Convolvulus italicus H. S. 
Borago cretica Willd. 
Echium calycinum Viv. 
— hispidum S. S. 
Micromeria hispida Benth. 
— Minoa Gdyr. 
. — obtusiflora Gdgr. 
Phlomis lanata Willd. 
Prasium majus L, 
Salvia triloba L. f. 
— virjdis L. ; 
Scutellaria Sieberi Benth. 
Stachys cretica S. S. . 
— Tournefortii Poir. 
Teucrium cuneifolium S. S. 
Linaria micrantha Spr. 
Scrophularia filicifolia S. S. 
Trixagoapula Stev, / 
— carnea Grisb., 


Orobanche canescens Presl. 

— speciosa DC. 

Acanthus spinosus L. ` 
Plantago albicans L. 

— Preslii Ten. 

Rumex tuberosus L. : 
Daphne sericea Vahl. í 
Euphorbia Apios L. 

— pubescens Vahl. 

— acanthothamnos B. H. 
Pinus Laricio Poir. A 
Allium nigrum L. 

— rubrovittatum B. H. 

— subhirsutum L. 

Asphodelus luteus L. 
Lloydia graeca 'Kth. 

Tulipa chrisobasis Gdgr. 

Iris monophylla Boiss. 

Ophrys anthropophora Br: 

— atrata Lindi. 

— bombyliflora Lk. 

— cornuta Stev. 

— fusca Lk. ; 

Orchis pyramidalis L. 

— longicruris Lk. 

— saccata Ten. | ; 
Serapias pseudo-cordigera Morie. 
Andropogon pubescens Vis. 
Avena longiglumis Dur. 
Bromus intermedius 6uss. 
Hordeum bulbosum L. 

Kæleri e qvillosaers.. 

Lygeum spartum L. 


„Phalaris canariensis. L. 


Pitatherum cærulescens P. B. 
— multiflorum P. B. 

Secale villosum L. 

Stipa tortilis Desf. 
Cheilanthes odora Sw. 
Notholæna vellea R. Br. 


Ill. — PnoviNCE pe LassITHI. 


En 1914 et en 1915 j'ai exploré le Centre et le Nord de cett? 
province qui renferme l'important et classique massif de l' Afendi 


Christo (alt. 2160 m.). Restait le Sud dont les principales lop" 


lités visitées sont : Viano, Malés, les monts Aptiki et Elias 


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MTM 


1 


M. GANDOGER. — QUATRIÈME VOYAGE BOTANIQUE EN CRÈTE. 


115 


Malia, Myrtos, etc. L'énumération de toutes les plantes étant 
trés longue, je citerai seulement : 


Adonis intermedia. f. cretica Huth. 


Pæonia corallina Retz. 

— ‘cretica DC. 

Fumaria flabelata Gasp. 
Arabis verna R. Br. 
Dianthus velutinus Guss. 
Silene cretica L. : 
Althæa rosea L. 

Lepidium Draba L. 
Erodium australe Salzm . 
Geranium lucidum L. 
Anthyllis tetraphylla L. 
Astragalus creticus Lam. 
— nummularius Lum. 
Bonjeania hirsuta Rchb. 
Calycotome villosa Lk. 
Hymenocarpus circinatus Savi. 
Lathyrus chius Boiss. 
Lotus decumbens Poir. : - 
— ornithopodioides L. 

— peregrinus L. 

Lupinus albus L. 

— luteus L. : 

. Melilotus indica All. 
Hedysarum Sibthorpii Nym. 
Ononis microphyHa Presl. 
.— Sieberi Bess. 


- — pubescens L: 


Securigera Coronilla DC. 
Spartium junceum L. 


Tetragonolobus purpureus Moench. ` 


Trigonella monspeliaca L. 

Trifolium tomentosum £L. 

Tamarix cretica Rge. 

Bryonia cretica L. 
aucus inyolucratus S. S. 

Valerianella vesicaria Moench. 
arduncellus araneosus B. R. 

~ Cœruleus DC. 
sium cynaroides Spr. 

Echinops creticus Boiss. 
nopordon Sibthorpianum Boiss. 

— myriacanthum Boiss. 
chilleà cretica L. 

adleriscus aquaticus Moench. 
ellis dentata DC. 


l 


Filago cretensis Gdgr. 
Crepis fuliginosa S. S. 
Phænixopus alpestris Gdgr. 
Barkhausia rubra Spr. 
Tolpis umbellata Bert. 
Cyclamen creticum Dörfl. 
Nerium Oleander L. 
Cuscuta pariflora Ten. 
Hyoscyamus aureus L. 
Alkanna Sieberi A. DC. 
Cerinthe strigosa Rchb. 
Echium italicum L. 
Myosotis idæa f. albiflora 
Linaria chalepensis Mill. 
Trixago viscosa Stev. 
Orobanche cumana L.? 
Statice Sieberi Boiss. 
Plantago amplexicaulis Cav. 
— cretica L. ; 
Atriplex Halimus L. 
Polygonum equisetiforme S. S. 
Rumex creticus Boiss. 
Osyris alba L. 

Aristolochia cretica L. 
Platanus cuneata Ten. 
Quercus Ilex L. 

Ephedra campylopoda C. A. M. 
Juniperus phenicea L. 


| Asparagus aphyllus L. f. 


Dracunculus creticus Schott. 
Allium multiflorum Desf. 

— staticiforme S. S. 

Tulipa cretica B. H. 

— saxalilis Sieb. 

lris germanica L. 

Ophrys tenthredinifera Willd. 
— ferrum equinum Desf. 

— Scolopax Cav. 

Orchis longicruris Lk. 

— quadripunctata Cyr. 
Juncus hybridus Brot. 
Keleria brachystachys DC. 
Melica major S. S. 

Polypogon monspeliensis Desf. 
Equisetum palustre L. 
Cheilanthes Szovitsii F. M. 


146 SÉANCE DU 8 JUIN 1917. 


IV. — PROVINCE DE GANDIE. 


Au printemps de 1915 j'ai herborisé pendant deux mois dans 


le Nord et le Centre de Candie. J'y ai récolté 2330 numéros de 
plantes (Gandoger, Herb. cret., 
nombre nouvelles pour la Créte et quelques-unes pour la 
science. Mes récoltes dans le Midi de cette province ne sont 
guère inférieures et étendent considérablement l'aire de disper- 
sion de beaucoup d'espèces qu'on croyait, la plupart, étroi- 
tement localisées. 


Comme il ést impossible de tout voir à la fois, le revers Sud 


du mont Ida, à peine effleuré par Raulin et De Heldreich, reste 
à explorer. IL réserve certainement d'agréables surprises au 
botaniste qui aura le courage d'affronter ces très difficiles 
montagnes. ; ` 
Voici un aperçu des principales trouvailles : files "dans la 
plaine de Messaria, H. Deka, Dibaki, a autour du 
célèbre Labyrinthe, H. Adonis, Anogia, Mirès, etc. 


Adonis autumnalis L. 

Anemone alba Goaty. : ; 
— fulgens Gay. 

— Cyanea Risso. 

— messarensis Gdgr, 

— pusilla DE. 

—, rosea Hanry. 

— stellata Lam. 

Clematis cirrhosa L. 


Sisymbrium Irio L. 

Capparis spinosa DC. 
Me lavandulifolium DC. 
— $salicifolium Pers. "m 
' Cistus incanus L. 

— villosus L. 

Viola Methodiana f. , oblongifolia: 
Reseda alba L. 

Diänthus arboreus L. 


n"9042à 11 432) dont un grand À 


Fricaria grandiflora Rob, Cast: 


Ranunculus asiaticus L. 

— flammipetalus Gdgr. 

— sanguineus Mill. 
Leontice Leontopetalum L. 
Glaucium flavum Cr. 

— pheniceum G. 

Rermeria hybrida DC. 
Fumaria flabellata Gasp. 
Biscutella Columnæ Ten. 
Erucaria aleppica Gærtn. 
Erophila præcox Stev. 
Malcolmia flexuosa S. S. 
Sinapis dissecta Lag. 

— orientalis L. 
Sisymbrium. Columnae Jacq. 


Silene apetala Willd. . 
— cretica L. |, 

— colorata Poir. 

— decumbens Biv. 
Stellaria neglecta We. 
Hibiscum Trionum L. 
Lavatera unguiculata Desf. 
Hypericum perfoliatuni Lam. 
Erodium subtrilobum Jord 
— trilobatum Jord. 

— gruinum Willd. 
Geranium tuberosum L. 


„Oxalis lybica Viv. 


Anagyris fœtida L. 
Asträgalus hamosus L. 
Calycotome cretica Presl. 


M. GANDOGER. —— QUATRIÈME . 


Lathyrus Cicera L. 
Lotus edulis L. 
Medicago pentacycla DC. 


= Onobrychis cretica Desv. 


— Caput-galli Lam. 
Ononis microphylla Presl. 
— pubescens L. 


…. Trifolium Boissieri Guss. 
= — intermedium Guss. 


— nigrescens Viv. 


= Viciaamphicarpa Dorth. 


— Consentini Guss. 

— grandiflora Scop. 
Amygdalus amara Heyne. 
Poterium spinosum L. 
Rubus ulmifolius Schott. 
Lythrum acutangulum Lag. 
Tamarix cretica Bye. 
Saxifraga hederacea L. 
Daucus maximus Desf: 
Smyrnium Olusatrum L. * 
-.. Tordylium apulum L. 
-Globularia Alypum L. 

” Carduncellus cæruleus DC. 
|. — tingitanus DC. 

Carlina grzeca Heldr. 


` Centaurea hellenica Heldr. Sart. 


Cirsium creticum Spr. 
. — Cynaroides Spr. 


| Galactites tomentosà Mænch. 


= Anthemis chia L. 
- Bellis dentata DC. 
"o silvestris Cyr. ` 
Filago prostrata Parl. 
elichrysum scandens Guss. 
ulicaria sicula Moris. 
allenis spinosa Cass. 
Pinardia coronaria Cass. 
Helminthia echioides Grtn. 
Pterotheca bitida F. M. 
, Crepis Sieberi Boiss. 
Rhagadiolus stellatus Willd. 
halacroderis coa DC. 

Colymus hispanicus L. 

hrincia tuberosa L. 
Sesamum indicum L. 
Cuscuta alba Presl. 

"anum miniatum Bernh. 
— moschatum Pr. 
ashdragora vernalis Bert. 

nChusa hybrida Ten. 


VOYAGE BOTANIQUE EN CRÊTE. 117 


Cerinthe strigosa Rchb. 
Cynoglossum Columnæ Ten. 
Echium creticum L. 

— niveum Mazz. ! 


| — hispidum S. S. 


Lithospermum hispidulum S. S. 
Micromeria Juliana. Benth. 
Prasium majus L. 

Phlomis cretica Presl. 

— fruticosa L. 

Rosmarinus officinalis L. 
Salvia clandestina L. 

-— viridis L. 

Satureia Thymbra L. 
Antirrhinum altissimum Sieber 
Linaria chalepensis Mill. 

— neglecta Guss. 

== triphylla Mill. 
Sérophularia filicifolia S. S. 
—; peregrina L. 

Veronica cymbalaria Bod. 

— polita Fries- 

Plantago lusitanica L. 
Amarantus chlorostachys Bert. 
Suæda fruticosa Forsk. 
Polygonum equisetiforme S. S. 
— serrulatum Lay. 

Rumex bucephalophorus L. 


, Passerina hirsuta L. 


t rozophora tinctoria Juss. 
Euphórbia Characias L. 
— dendroides L. 


' Ricinds communis L. 


Urtica pilulifera L. 
Parietaria cretica L. 
Platahus cuneata Ten. 
Quercus cóccifera L. 
Asparagus acutifolius L. 
Arisarum vulgare Targ. 
Narcissus Tazetta L. 


'Leucoium autumnale L. 


Allium neapolitanum Cyr. 
— roseum L. 
Asphodelus microcarpus Viv. 
Gagea chrysanttia Schult. 

— pygmæa S hult. 
Ornithogalum narbonense L. 
Scilla autumnalis L. 

Crocus cretensis Koern. 

Iris cretensis Ika. 

— Sisyrinchium L. 


118 :, SÉANCE DU 8 JUIN 1917. 


- Iris unguicularis Desf. ` 
— tuberosa L. : 
Romulea flaveola J. F. 

— Linaresii Pari. 
Ophrys bombyliflora Lk: 
Orchis rubra Jacq. 


Scirpus australis E. 

Typha angustata Bory Ch. 
Andropogon distachyon L. 
Bromus rigidus Roth. 
Lolium rigidum Gaud. 
Melica Magnolii Gren. Godr. 
Phragmites flavescens Heer. 


Orchis longibracteata Riv. 
— saccata Ten. : 
Juncus acutus L. 

— multibracteatus Tin. 
Carex glauca Murr. 
SchϾnus nigricans L. 


— communis f. stenophylla Boiss. 
Cheilanthes odora Sw. 

— Szovitsii F. M. $ 
Selaginella denticulata Koch. 


V. — Province pe RÉTAYMO. 


Toute la. partie Est de la province depuis Réthymo jusqu'au 
.mont Khédros y compris le versant. occidental du mont Ida, 
' m'est familière, y ayant récolté plusieurs milliers de numéros 

en 1914-15. Par contre, le Centre demeuré inconnu. Pour le 
“Sud, les plantes suivantes récoltées à Melabès, Preveli, Selia, 
Myrtos, Speli, etc., donneront une idée de la végétation de 


cette région. 


Ranunculus asiaticus L. 

~ Ricotia cretica B. H. 
Adonis intermedia Webb. 
Nigella damascena L. 
Thlaspi perfoliatum L. 
Dianthus velutinus Guss, 
Silene cretica L. 

` — Sibthorpiana Rchb. 
Althæa Sibthorpii Boiss. 

, Lavatera unguiculata Desf. 
Hypericum crispum L. 
Rhamnus græcus B. H. 
Genista Alpini Spach. 
Lathyrus sativus L. 

Lotus peregrinus L. 
Lupinus luteus L. 

Ononis Sieberi Presl. 
Trifolium nigrescens Viv, 
— uniflorum L. 

Vicia cretica B. H. 

— salaminia Heldr. 
Pirus amygdaliformis Vil. 
Rosa scandens Mill. 
Rubus ulmifolius Schott. 
Eryngium virens Lk. 


Ferula communis L. 
Pimpinella'peregrina L. 
Asperula idæa Hal. 

— incana S. S. ; 
Valerianella obtusiloba Boiss. 
Knautia integrifolia L. 


, — Urvillei Coult. 
Pterocephalus adenophorus Gdgr- 


Cardopatium corymbosum Pers. 
Carlina gummifera L. 

— lanata L. 

Cirsium morinifolium B. H. ` 
Kentrophyllum creticum Boiss. 
— tauricum M. B. E 
Stæhelina arborescens L. i 
Tyrimnus leucographus Cass. 
Artemisia arborescens L. 
Cichorium spinosum L. 

Tolpis virgata Bert. 
Campanula corymbosa Desf. 
— pelviformis Lam. 

— saxatilis L. ; 
Specularia pentagonia A.DC. 
Laurentia tenella DC. 

Styrax officinalis L. 


b: 


<a 


 Culiés de l'exploration. 


Pa 


M. GANDOGER. —— QUATRIÈME 


po Gomphocarpus fruticosus R. Br. 


Nerium Oleander f. albiflora. 
Erythræa major H. Lk. 
Cuscuta alba Pr. 


— Celsia Arcturus Murr. 


Mandragora vernalis Bert. 
Ünosma grecum Boiss. 


^ Lavandula Stechas L. 


Micromeria Juliana Benth. 
Origanum creticum L. ` 
Pulegium Tomentella H: Lk.’ 
Scutellaria Sieberi Benth. 

Stachys spinulosa S, S. 

Thymus capitatus f. albiflora. 
Veronica Cymbalaria Bod. : 


VOYAGE BOTANIQUE EN CRETE. 119 


Plantago cretica L. 

— lagopus L. 

Rumex creticus Boiss. 
Euphorbia acanthothamnos B. H. 
— spinosa L. 

— Peplis L. 

Parietaria lusitanica L. 
Ornithogalum tenuifolium Guss. 
Tulipa Dórfleri Gdgr. 

Muscari Holzmanni Heldr. 
Colchicum latifolium S. S. 
Orchis fragrans Poll. 

— pyramidalis L. 

Bromus tomentellus Boiss. 
Polystichum pallidum To1. 


VI. — PROVINCE DE SPHÁKIA. 


Tous les botanistes qui ont été en Crète ont herborisé dans 
les monts Sphaciotes (aujourd'hui Aspro Vouna). C'est là que 
se trouvent les pics les plus élevés de l'ile; le mont Troxaris 


que 2418. Ce massif imposant, 


à atteint 2 440 mètres d'altitude et dépasse ainsi l'Ida qui n'en a 


visible de trés loin de la haute 


mer, couvert de neige une grande partie de l'année forme, avec 
ses âpres contreforts, à peu prés toute la province. Souvent 
eXploré à cause de ses nombreux endémiques, il est donc bien 
Connu. Mais, comme toutes les régions très riches, il y a tou- 
jours à découvrir: et c'est ce que j'ai pu constater. 

- Outre les quelques nouveautés, je donne ci-après la liste des 


-— plantes. les plus rares dont beaucoup ne viennent que là. On 


verra que la rareté des espèces récompense des énormes diffi- 


Anemone Heldreichii Gdgr. 
æonia cretica DC. 
Ranunculus creticus L. 
erberis cretica L. 
Æthionema ovalifolium Boiss. 
Alyssum sphacioticum B. H. 
Arabis cretica B. H. 
Aubriatia deltoides DC. 
rassica cretica Lam. 
raba cretica B. H. 
Erysimum creticum B. H. 
7 mutabile B. H. 


Erysimum Raulini Boiss. 


Lepidium nebrodense Guss. 
— spinosum S. S. 

Ricotia cretica B. H. 
Helianthemum hymetium B. H. 
Alsine mucronata L. 
Arenaria cretíca Spr. 

— oxypetala S. S. 

— viscida Lois. 

Cerastium illyricum Ard. 
— luridum Guss. 

— scaposum B. H. 


120 SÉANCE DU 8 JUIN 1947. 


Gypsophila cretica S. S. 
— dianthoides S. S. 
Silene commutata Guss. 
— gigantea L. 

— Mandralisci Parl. 

— glareosa Jord. 

— pinetorum B. H. 


— variegata B. H. ' 


Stellaria Cupaniana J. F. 
Linum arboreum L. 

— Cæspitosum S. S. 

Althæa Sibthorpii Boiss. 
Hypericum Kelleri Bald. 

— trichocaulon B. H. 

Acer creticum L. 
—.obtusifolium W. 
Astragalus angustifolius Lam. 
Coronilla globosa L. 

Cytisus creticus B. H. 

Ononis diacantha Sieb. 
Trifolium graecum Grisb. 

— sclerorhizum Boiss. 

— speciosum Willd. 

Vicia canescens S, S. 

— elegans Guss. 

— pinetorum Boiss. 

— salaminia Hell. ` 

Cerasus prostrata DC. 
Cratægus Heldreichii Boiss. 
Poterium sphacioticum Gdgr. 
Bryonia sicula Guss. 1 
Herniaria parnassica B. H. 
Sedum amplexicaule DC. 
Umbilicus chloranthus Heldr. 
— serratus DC, 
Saxilraga chrysosplenifolia B. H. 
Chærophyllum creticum B. H. 
Daucus involucratus S. S. 
Eryngium creticum Lam. ` 
— ternatum Poir. 
Pimpinella depressa Sieb. 

— tenuis Sieb. 

Scaligeria cretica Vis. 
Asperula incana S. S. 

— kritsensis Gdgr. 

Galium fruticosum L. 

— Monachinii B. H. 

Putoria. calabrica Pers. 
Knautia hybrida f. albiflora. 
Scabiosa sphaciotica R. S. 
Centaurea argentea L. 


x 


Centaurea eumorpha Sicb. 

— idea B. H. 

— Baldaccii Degen. | 
Chám:epeuce fruticosa DC. 

— mutica DC. 

— polycephala DC. 
Echinops creticus Boiss. 
Onopordum illyricum L. 
Stæhelina arborescens L. 
Bellis longifolia B. H. 
Helichrysum Heldreichii Boiss. 
— microphyllum Camb. 
Inula limonifolia S. S. . 
Senecio fruticulosus S. S. 
— nebrodensis L. ) 
Cichorium pumilum Jacq. 
Crepis auriculifolia Sieb. 

— Raulini Boiss. 

— Mungieri B. H. 

— Sibthorpiana B. H. 

— Sieberi Boiss. 

Tolpis sexaristata Biv. 
Campanula corymbosa Desf. 
— pelviformis Lam. 
— trichocalycina Ten. 

— tubulosa Lam. 


"Specularia hirta Ten. 


Cyclamen creticum Dörfl. 
Lysimachia ànagalloides S. S. 
Marsdenia erecta R. Br. 
Convolvulus Dorycnium L. 
Cuscuta globularis Bert. . 
Verbascum macrurum Ten. 
— spinosumL. ; 
Alkanna cæspitosa Lem. 

— Sieberi A. DC. 

Borago cretica Willd. 
Cynoglossum sphacioticum B. H. 
Heliotropium supinum L. 

— villosum Willd. 

Onosma erectum S. S. 
Beringeria acetabulosa Neck. 
— pseudo-diclamnus Neck. 
Brunella crétensis Gdgr.. 
Calamintha cretica B. H. 

— Spruneri Boiss. 

— incana Benth. 

— nebrodensis Strobl. 
Marrubium apulum Ten. 
Micromeria Minoa Gugr. 

— sphaciotica B. H. 


dixil P 


Édité is 


M. GANDOGER. — QUATRIÈME 


Origanum Dictamnus L. 
— — microphyllum Sieb. 
Phlomis cretica Presl. | 
— Salvia pomifera L. 
Seutellaria hirta S. S. 
Sideritis cretica Boiss. 
Slachys spinosa L. 
= — Tournefortii Poir. 
LJ Teucrium cuneifólium S. S. 
— microphyllum Desf. , 
=  Sphacioticum Gugr. 
~ Veronica thymifolia S. S. 
Acantholimon androsaceum Boiss. 
A Rumex Raulini Boiss. 
- Daphne gnidioides J. Spach. . 
= — oleoides Schreb. 
= Aristolochia sempervirens L. 
… Cupressus sempervirens L. 
Ephedra campylopoda C. A. M. 
- Allium staticiforme S. S. 
— rübroyittatum B. H: 
Chionodoxa cretica B.-H. 
— nana B. H. \ > 
Muscari Holzmanni Heldy. fes 
» — Spreitzenhoferi Heldr. 
- Fritillaria sphaciotica Gdgr. 
k Epipactis microphylla Sw. 
Orchis laxiflora Lam. 
~ PSeudo-pallens Tod. 
p “uzala græca Kunth. 
= rex Orsiniana Ten: 
Ægilops caudata L. ! 


- Aristel]a bromoides Bert. 


- lation de cette contrée. 


"Plo majoribus effuse tomentellis, 


Alyssum Curetum Gdgr. mss. — Ab A. idco Boiss. Heldr 


VOYAGE BOTANIQUE EN CRÈTE. 121 


Bromus divaricatus Rhode. 
— sphacioticus Gdgr. 

— tomentellus Boiss. 
Cynosurus elegans Desf. 
Festuca sulcata Hack. 
Melica rectiflora B. H. 

Poa Nymani Tin. 

Scleropoa patens Presl. 
Cystopteris taygetensis Heldr. 
Polystichum pallidum Tod. 
Scrophularia cretica B. H. 
Phyteuma Jacquini Sieb. 
Lactuca acantifolia Boiss. 
Cistus creticus L. 

Linum pubescens Russ. 
Cratægus Insegnæ Bert. 
Umbilicus erectus DC. 
Ferula thyrsiflora Boiss., 
Melissa altissima S. S. 
Nepeta Scordotis L. 
Prasium liparitanum Mandr. 
Teucrium Sieberi Celak. 
Linaria cirrhosa Willd. 
Euphorbia erioclada Heldr. 
— oblongata Grisb. 
Dracunculus creticus Schott. 
Asphodelus liburnicus Scop. 
Melica minuta L. 

Lavatera sphaciotica Gdgr. 
Pteroneurum creticum Jord. 
Pirus oblongifolia Dene. 
Sedum creticum B. H. 
Abelicea cretica Sm. 


Le temps m'a manqué pour explorer le Sud de la province 
| de Kissamos, la plus occidentale de l'ile. Le Centre. (sauf une 
Partie de |'Enneachoria), ainsi que les chaines côtières de 
E l'Ouest, y compris la plus grande étendue des longues pres- 
iles de Grabusa et du cap Spada sont totalement inconnus. 

S monts Korycos et Onika (Tityrus) que j'ai explorés, trop à 
la hâte, ne sauraient donner une idée bien exacte de la végé- 


. differt foliis 
petalis aureis nec pallidis multo 


S'andioribus, silicula ovata, stylo breviore. #.Junio. 


Has : Creta, prov. Lassithi : 


in glareosis alpestribus montis Afeptis 


Supra Plati, alt. 4 800 ped. (Gdgr., Herb. cret., n. 1 976.) 


422 : SÉANCE DU 8 JUIN 19171. 


Folia glauca albida „obovata. 7-8 mm. lata conferta, caules diffusi, 
corolla speciosa 6 m. longa, corymbus compactus. Typus quod habeo 
e loco classico et unico montis Ida (Dörfler n. 6921) multo gracilior est, 
laxus, petalis citrinis angustioribus styloque 2 1/2 m. longo. Nomen 
specificum a Curetis, gens primitiva insula» Crete cujus ad pagum ipsum 
Plati estant ruin: antiquissima (ad quinque millia annorum) ut perhi- 
bunt geologici. 


Astragalus kuphoensis Gdgr. mss. A. ægiceras Gdgr., Fl. cret, 
' n. 24 non Willd. À ^ 

Affinis A. peregrino Vahl a quo differt foliis ovatis brevioribus emargr 
nata retusis, pedunculo folium subæquante, legumine sessile longiore Q. 
Martio-apr. 


Han. Creta austro-orient., in arenosis insulæ Kupho (Gdgr., Herb. cret., 
n. 6 127). 


Caules postrati elongati ut in A. berythæo Boiss. Bl. a quo floribus ss 
2-4-nis statim distinguitur. Specimina quod habeo ex Ægypto A. perum 


(Samaritani!. Letourneux! ete.) majora. sunt, floribus 2-3-nis, sepalis 


latioribus, legumine 4 cent. longo. 


Astragalus Warionis Gdgr. mss. — Planta algeriensis à Wariom 


n. 124 sub nomine 4. peregrini Vahl distributa a typo classico alexandrino . 


sat differt ut speciem novam videatur.ramis adscendentibus brevibus, 
radice perennanti, foliolis oblongis, legumine breviore (ut in DC. Astraj-, 
tab. 27) multo minus trigono longiusque stipitato. 

Han : Algeria ad Smala provinciæ Oranensis (Warion, n. 121). 


VASCA NM ET AS RT ELM 


SÉANCE DU 22 JUIN .1917 


PRÉSIDENCE DU PRINCE R. BONAPARTE, 
PREMIER. VICE-PRÉSIDENT. 


- M: F. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
- verbal, dont la rédaction est adoptée. 


L^. M. Jeanpert donne ensuite connaissance de la Note 
> suivante : | 


B 5c 


Sur quelques Fougéres, 
principalement du genre Blechnum 
PAR M. Ep. JEANPERT. 


- J'ai l'honneur. de présenter à la Société des échantillons de 
 Blechnum Spicant récoltés dans la forêt de Marly près du 
` farrefour . des Éssarts, et dont les frondes fructifères offrent 
lous les passages entre des frondes stériles et des frondes fructi- 
fres ordinaires. | 

Normalement les frondes stériles, étalées ou ascendantes, à 
E Péliole-court, sont sinuées-pinnatifides, insensiblement rétrécies 
tu sommet et à Ja base; les segments sont plans, assez larges, | 


$ t millimètres environ, et distants l'un de l'autre de 2 milli- 


mètres. 

| Les frondes fertiles, plus longues que les stériles, sont 
 ‘ressées, longuement pétiolées, insensiblement retrécies au 
Sommet et assez brusquement à la partie inférieure ; les 
"Ements sont étroits, larges de 2 millimètres et distants l'un 
de l'autre de 5 à 8 millimètres. 


$ 7 


en 


124 SÉANCE DU 22 JUIN 19017. 


Les exemplaires que je montre à la Société peuvent se 
répartir en deux groupes : 


Le premier groupe comprendrait les échantillons se rappro- 


chant des frondes stériles ordinaires; les segments fertiles de 
méme largeur ou plus étroits se trouvent écartés l'un de l'autre 
de 2-4 millimètres. Le deuxième groupe comprendrait les 
frondes se rapprochant des formes fertiles ordinaires, en diffé- 
` rant par la partie inférieure moins brusquement atténuee et des 
segments plus larges, moins distants les uns des autres. 


L'indusium, placé à mi-distance entre la nervure principale — 


et le bord, dans les segments larges se trouve placé au bord 
dans les segments étroits. 

Le dimorphisme. entre les frondes fertiles et les frondes 
stériles qui constituait le seul caractère différent entre. les 
Lomaria et les Blechnum, parait ainsi ne plus pouvoir être 
invoqué pour les séparer, et leur réunion formerait le genre 
Blechnwn. Il est à remarquer que les Blechnum australe de 


l'Afrique du Sud et hastatum de l'Amérique australe ont les 


frondes fertiles à segments plus étroits. Quelques espèces ex^ 
tiques offrent de grandes affinités entre elles. ll serait aimi 
plus avantageux de réunir au Blechnum capense Schlecht. à 
titre de sous-espèces les plantes suivantes : 

Blechnum striatum €. Chr., d'Amérique, muni de nombreuses 
écailles, et ses variétés. 


Blechnum squamulosum Mett., des Andes d'Amérique, à nom- 


, . * n u^ . Los l es A 
breuses écailles noires au milieu, à pinnules stériles coriaee 


arrondies au sommet, roulées sur les bords. d 
B AT . M à c " 
Blechnum vestitum Kuhn, des Philippines, à pinnules coriac" 


. k : k :alacé 
Blechnum violaceum Hier., des Antilles, à rachis brun violacé, 


spinuleux à la base, muni de nombreuses petites écailles — 
Le Lomaria imperialis Fée et Glaziou, du Brésil, Fougere 
semi-arborescente, appartient sans aucun doute au Blechnum 
tabulare Kuhn. i 
Quelques Fougères appartenant à d'autres genres vont main 
tenant reténir notre attention : Dee 
Le Davallia pellucida Desv., d'aprés un échantillon de 50 
herbier, n'est que l'A/hyrium scandicinum Pr. la 
Le Trichomanes radicans Sw., a été récolté en 1821 par de 


sh 222 2 TEE 


V 


3 . HD. JEANPERT. — SUR QUELQUES FOUGÈRES DU GENRE BLECHNUM. 125 


p | Pylaie à Saint-Sébastien (Espagne), d'aprés un échantillon de 
… l'herbier Bory. 

E. Le Pteris ambigua Desv., des Indes occidentales et'de Timor, 
- esl, d'après l'herbier de Desvaux, le Pteris biaurita L. 

Pteris mixta Christ. — Le numéro 14422 de la collection 
de Schlechter (Nouvelle-Guinée) est identique au Pteris ligu- 
- ata Gaud. 


SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1917 


PRÉSIDENCE DE M. BOIS. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière 
séance, dont la rédaction est adoptée. ! 


H est ensuite fait part des décès de nos confrères, Abbé 
Hue, Ph. de Vilmorin, P. Hariot, Abbé Bach, Grand- 


Eury, Bertrand. M. le Président exprime les regrets de 


la Société pour ces nombreuses pertes que viennent 


d'éprouver et notre Société et la Science botanique fran- 
caise. 


M. Jeanpert fait la communication suivante : 


Sur le Stratiotes aloides. 


PAR M. Ep: JEANPÉRT. 


Le Stratiotes aloides est dioique; la plante mâle était seule 
signalée jusqu'ici aux environs de Paris. J'ai l'honneur de 
faire passer sous les yeux des membres de la Société des exem 
plaires de la plante femelle provenant de l'étang des Écrevisses 
dans les bois de Meudon, près de Chaville, où elle était en pleme 
floraison le 17 juin à l'herborisation publique du Muséum is 

Après la floraison, le pédoncule épaissi de l'ovaire se réfléchit 
ordinairement; l'ovaire qui a fortement grossi est ovoide, NA 
peu atténué à la base et longuement au sommet, terminé par 


, . P s 
un style épais et allongé; une coupe transversale montre le 
. Six loges et les ovules grossis. 


GR "ud ant 
? 1. Se rencontre aussi à l'étang de Saint-Cucufas. (Note ajoutée pendan 
l'impression. | 


Saad ar Paga ea aii aa 2 Re fii 
| 2 és dde: LEE > RAUOT NE CIUS I E 


L. GIRAUDIAS. — NOTES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. V. 127 


Les caractères distinctifs des deux sexes peuvent se résumer 


de la manière suivante : 


Plante mâle. 
Plusieurs fleurs dans la spathe 


formée par les deux bractées. 
- . Pédoncule grêle, long, dépassant 
$ ordinairement les bractées de la 
… longueur: méme de la bractée. 


Pièces externes du  périanthe 


D assez minces, un peu pétaloides. 


Ovaire avorté, stigmates à peine 
développés, filiformes. 
Etamines bien développées. 


Plante femelle. 
Une seule fleur. 


Pédoncule épais, renflé au som- 
met, plus court ou un peu plus 
long que les bractées. 

Pieces externes du périanthe 
épaisses, verles. 

Ovaire et stigmates bien déve- 
loppés. 

Étamines stériles, linéaires su- 
bulées. 


M. Giraudias présente les observations ci-après : 


< Notes de botanique systématique. V 


/ 


PAR M. L. GIRAEDIAS. 


Xx Mercurialis Malinvaudii Senn. 


Sous. ce binôme, le frère Sennen a distribué à la Société 


-. Rochelaise, n° 4958, un hybride des' M. Huetii et tomentosa. 


llena publié la description dans le Bulletin de la Société Bota- 


E nique de France, XLIX (1902), p. 375, en précisant qu'il dédiait 
cette plante à notre regretté confrére Malinvaud, alors notre 


Secrétaire général. i: 

Dans sa Flore de France, XIL, p. 135, M. Rouy, réunissant 
Sous un méme nom spécifique les M. annua et M. Huetii, a 
rapporté la plante du frére Sennen comme variété au M. Bicher, 
lui imposant le nom nouveau de M. Malinvaldi, avec référence, 
— d'ailleurs inexacte, — à notre Bulletin. 

Or, d'après l'article 49 de la Loi de nomenclature de 1905, 
tout groupe qui change de rang hiérarchique doit conserver le 
nom primitif, et dès lors l'appellation de M. Rouy ne saurait 


Yalablement subsister. 


128 SÉANCE DU 12 OCTOBRE 4917. 

On dit dans ce cas que le nom mal venu tombe dans la syno- 
nymie. C'est gráce à cette locution regrettable qu'on voit figurer 
dans les Flores, sans utilité, des quantités de noms qui n'auraient 
jamais dû y être énoncés. Or il n’y a pas de pire fléau que la 
synonymie botanique. J'en sais quelque chose, ayant entrepris, 
trois mois avant la guerre, de refondre le catalogue alphabétique 
qui me servait depuis quarante aus, refonte.qui, bien que 
simplifiée, comporte, rien que pour la flore européenne, plus de 
1400 p. et de 70 000 noms, et qui a duré trois ans. 

A cette gigantesque pyramide, réducteurs et multiplicateurs 
semblent d'accord pour apporter continuellement des pierres 
nouvelles. On peut constater, en ouvrant certaines Flores, que 
pour bien des espéces la synonymie est plus étendue que leur 
description. On craindrait de paraitre mal informé en ne citant 
pas les noms créés par la fantaisie de quelques botanistes 
obscurs en révolte contre les lois de la nomenclature. Et je ne 
parle pas du temps inutilement employé à de stériles discus- 
sions sur des points obscurs de dénomination. x 

Mais je Yeux encore présenter quelques observations au sujet 

„du qualificatif Malinvaldi. Le code de 1905, dans la recomman- 
dation X (art. 26) donne des règles précises sur l'emploi des 
noms propres comme noms spécifiques. y 

Lorsque le nom se termine par une voyelle, on ajoute la 
lettre i, ou le suffixe anus: lorsqu'il se termine par une consonne 
on ajoute.les lettres ij, ou anus, etc, En sorte que, suivant celle 
recommandation, il faut dire Malinvaudii. D'après les exemples 

-&ités, il semble méme que les rédacteurs de 1905 ont voulu 
donner à ces règles un effet rétroactif, puisqu'ils citent notam- 
ment R. Boreauanus. 

Et il faut dire que cette réglementation était nécessaire, Cf 
les botanistes en matiére de noms d'hommes se sont livrés à toutes 
les fantaisies. Par exemple Ononis Peyrusiana dédié à Lapey” 
rouse; Cerastium: Riæi dédié à Durieu; Perralderia dédié à la 
Perraudière. Et quelle incohérence! Bordére devient Borderi, 
mais Fries devient Frieseanus, Les tinales au, eu, é, Se pan: 
forment en aei ou en aeanus. Il est impossible de reconstituer 
le nom primitif. Excès de latinisation qui remonte loin, c 
Montajgne s'en plaignait déjà de son temps. 


SNR NUR IIIS ve 


P. LE BRUN. —- LOCALITÉS NOUVELLES DE PHANÉROGAMES. 129 


Du moins, en appliquant à la lettre et rétroaetivement, les 
recommandations de l'article 26, on sera sür, pourvu qu'on se 
souvienne du nom du personnage honoré d'une dédicace, de 
n'avoir plus à hésiter, si la mémoire faiblit, qu'entre les suffixes 
ii et ianus. 2 

On me dit que les recommandations ne sont pas obligatoires. 
Mais... les régles non plus, ne comportant aucune sanction. Et 
ne faudrait-il pas chercher longtemps dans des ouvrages récents 
pour y trouver de notables violations de ces règles! 

Pour moi je trouve ces recommandations parfaites, je les 
applique depuis des années dans tout ce que j'écris ou publie; 
et je continuerai à écrire Malinvaudii là -où il a été proposé 
Malinvaldi, tant que ne sera pas apparu sur l'horizon botaniste 
un Malinvald herborisant assez connu pour qu'on ait songé à 
lui dédier une plante nouvelle. 

Et si parfois il venait à l'esprit d'un de mes céhfières de donner 
mon nom à quelque espèce (ou méme à un genre ce qui est le 
summum des honneurs auxquels puisse aspirer un modeste 
chercheur de simples), je ne me réjouirais nullement que, sous 
le prétexte de donner plus de légèreté à mon nom (je ne trouve 
que cette explication au mot Malinvaldi). on le transformàt en 
Giraldiasia. 


M. Le Brun donne lecture de la Note ci-dessous : 


Quelques localités nouvelles de Phanérogames 
pour la flore parisienne 
par M. P. LE BRUN. 


Calepina Corvini L. — Champs en friche, entre Morigny et 
Villeneuve-sur- Anvers (S.-et- O.). Mai 1913. 

lathyrus tuberosus L. — Talus du chemin de fer de Grande- 

inture, à Pierrefitte (Seine). Juin 1917. 

Sambucus racemosa L. — Forêt de la Loge-à-Gond, au- dessus 
de la halte de Châtillon-sur-Morin (Marne). “Mai 1943. Y semble 
"Pontané ; à rechercher plus prés de nos limites. 


T. LXIV. (SÉANCES) 9 


130 SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1917. 


-Chrysanthemum segetum L. — Moissons, au Perray (S.-et-0.). 
Septembre 1916. 

Cnicus benedictus L. — Champs, le long de la route de Milly 
à Maisse (S.-et-O.). Octobre 1915. 


Linaria Pelisseriana DC. — Pelouses et rochers de grès, sur 
un coteau à l'Est dé Boissy-le-Cutté (S.-et-O.). Juin 1913. 


` Amarantus deflexus L. — Villetaneuse, Pierrefitte (Seine). 
Septembre 1917. | 

Polycnenum majus A. Br. — Chemin de fer de Grande-Ceinture, 
entre Stains et Pierrefitte (Seine). Septembre 1917. 

Polygonum Bistorta L. — Bords de la Juine, à Morigny 
(S.-et-O.). Juin 1917. | p 

Liparis Losselii Rich. — Revu à Noisement, près Brignancour — 
(S.-et-O.), ou sa présence n'avait pas été constatée depuis 
longtemps (juin 1917). Tré$ rare. 

Alopecurus utriculatus Pers. — Prairies, près de la gare de 
Joiselle (Marne), prés de nos limites. Mai 1913. 

Asplenium lanceolatum Huds. — Rochers de grès, au signal 
de -Buloups, prés Dhuison (S.-et-O.), en compagnie de Sedum 
hirsutum All. Juin 1915. à 

Botrychium Lunaria Sw. — Talus sablonneux, le long de la 
route d'Etréehy à Villeneuve-sur-Anvers (S.-et-O.). Juin, 1913. 
Trés rare. : 

Lycopodium clavatum. — Forét de Rambouillet : Gambaiseuil, 


route aux Vaches, prés de la route des 7 Chénes (S.-et-0.). 
Juillet 1912. ' 
* 


M. Allorge résume les principales observations du 
travail ci-après. 


Sur la florule bryologique du Vexin français 
(1* Note) | 
PAR M. A. PIERRE ALLORGE. 
Limité au Sud par la Seine, à l'Ouest par l'Epte, au Nord 
etàl Est par le pays de Thelle et l'Oise, le Vexin francais coni 
une petite unité géographique assez nette pour avoir form 


A.—-P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 434 


autrefois un des « pays » de l'Ile-de-France. Il est tout entier 
compris dans la région parisienne telle qu'elle est habituellement 
définie et s'étend sur les départements de l'Oise et de Seine-et- 
Oise. 

Au cours de multiples herborisations, j'y ai recueilli nombre 
de Muscinées intéressantes dont quelques-unes méme n'avaient 
- pas encore été rencontrées avec certitude dans les limites de la 

flore parisienne. 

. Comme la distribution de ces végétaux aux environs de Paris 
~ m'est pas aussi bien connue qu'on pourrait le croire, j'ai pensé 
quil était bon d'en préciser quelques détails en publiant des 
renseignements inédits sur un territoire particulièrement peu 
visité des bryologues. VX A. 

En effet, les indications bryologiques sur le Vexin francais 
sont rares. 

Dans son Catalogue, Graves'.ne cite que cinq espèces pro- 
venant de localités vexinoises : Phascum pachycarpon Schwæg. 

[= Ephemerella recurvifolia Dicks. (Schimp.)], champs au-dessus 

de Chaumont: Orthothricum Hutchinsiæ Hook., roches calcaires 
à Chaumont : Fegatella conica Corda, garenne de Bertichère ; 
Aneura pin guis L.; Neuville-Bosc: Jungermannia incisa, Schrad:, 
garenne de Trie-Cháteau. 

Roze et Bescherelle n'ont pas laissé de renseignements se 
apportant à notre région. 

Plus récemment, M. J eanpert è indique quelques Muscinées à 
Santéuil, la Roche-Guyon, Arronville. Dans une de ses Glanures 
bryologiques, M. F. Camus? mentionne une dizaine d'espèces 
des environs de Mantes et de Triel. 

Enfin, dans une note plus importante de l'abbé Toussai 
J.-P. Hoschedé, une quarantaine d'espèces sont signalées dans 
des localités du Vexin français, aux environs de la Roche-Guyon 


nt* et 


1. GRAVES (L.), Catalogue des plantes observées dans l'étendue du dépar- 
lement de l'Oise. Beauvais, 1857. n 
2. JEANPERT (Ep.), Mousses des environs de Paris (Rev. bryol., 1893, 1894); 
D., Quelques localités de Mousses des environs de Paris (Bull; Soc. bot. Fr.. 
XXIX, 1892). » y 

3. CAMUS (F.), Glanures bryologiques dans la flore parisienne (3° Note! 
(Bull. Soc. Bot. Fr., XLII, 1895). 

4. Toussaint (abbé) et HoscHEDÉ | 


J.-P.), Aperçu sur les Muscinées de 
Vernon et du Vezin (Bull. Ass, Fr. Bot., le Mans, 1898). 


132 SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1917. 


principalement. Mais ces indications mises à part, il semble 
que les recherches de ces deux botanistes aient porté plutôt sur 
la rive gauche de la Seine et la rive droite de l'Epte, c'est-à-dire 
en dehors de nos limites. d 


J'ai retrouvé la plupart des Muscinées rencontrées par tous 


ces botanistes, mais afin de ne pas répéter des renseignements 
déjà publiés je n'ai indiqué, en général, que les localités 
inédites. Lus 

Un certain nombre des espéces énumérées ici ont été déter- 
minées au laboratoire de Cryptogamie du Muséum que M. le 
professeur Mangin m'a trés aimablement autorisé à fréquenter. 


: J'y ai trouvé auprès de M. F. Camus des encouragements. 


continus et l’aide d’une précieuse expérience. 
MM. Cardot et Jeanpert ont bien voulu également examiner 

quelques-uns de mes échantillons. 

^. Je suis heureux de leur témoigner à tous ma vive gratitude. 


HÉPATIQUES. 
Lejeunea serpillifolia Lib'. — Sur des grès et à la base des 


arbres : Vaux, Mézy, Villarceaux prés Chaussy, Louvières près 
Magny *. (St.) : 


Madotheca levigata Dum. — Rochers calcaires ombragés aux — 


carrières de Chérence; sur des grès, à Louvières près Magny. (St.) 


Trichocoléa tomentella Dum. — Ruisseaux et fossés des bois - 


siliceux : bois des marais de Boisemont; bois de Jambville; 
bois de l'Etang, commune de Fremainville; bois des Garennes, 
commune d'Aincoürt; Méré prés Chaussy; le Ruel, commune 
d'Haravilliers. Cresnes près Neuville-Bosc ; Chavencon (Oise); è 
cette dernière localité, j ài observé quelques archégones. 

Lepidozia setacea Mitt. — Dans les mares siliceuses, parmi 


1. La nomenclature adoptée est la suivante : pour les Hépatiques, celle 


de l'abbé BouLay (Musrinées de la France, 2 partie. Hépatiques. pde 
1904); pour les Sphaignes, celle de Russow (Zur Kenntniss der Subsecundum 
und Cymbifoliumaruppe europ. Torfmoose (Arch. für die Naturkunde UY» 
Est und Kurlands, 2 Série, X, 1894); pour les Mousses, celle de BROTHERUS 
(Musci, in ENGLER et PRANTL, Planzenfamilien, 1901-1910). 


2. Sauf indication contraire. le i i i nt en 
lar ^ , les lo Y liste S0! 
Seine-et-Oise. calités citées dans cette 


X 3i 10 a daa dd a t eio. i f iatis ve ER 


AE ONEEN act ain 5 


A.-P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 133 


1 . les Sphaignes et sur les souches pourries dans les bois tourbeux : 
mares des bois de Guerry et de Galluis, commune de Lainville : 
Haute-Souris prés Chaussy. Buttes de Rosne prés Chavençon 
et molière de Serans (Oise). 

Pleuroschisma trilobatum Dum. — Talus des bois siliceux : 
bois des marais de Boisemont; le Tértre prés Maudétour. (St.) 

Odontoschisma Sphagni Dum. — Mares et petits marais des 
- bois siliceux : abondant dans les mares du bois de Guerry, 
i commune de Lainville; le Tertre prés Maudétour. Chavençon 
(Oise). (St.) 

Chiloscyphus polyanthus Corda var. rivularis Nees. — Bien 
caractérisé sur des pierres inondées dans le Montcient, à Sailly. 
… Le type n'est pas rare dans notre région et assez communément 
- fertile (Hardricourt, Berville, Montreuil-sur-Epte, Saint-Cyr-en- 

Arthies, etc.). TS 
' Lophozia gracilis (Schleich.) Steph. — Sur des meulières 
 Ombragées : bois des Garennes, commune d'Aincourt; Mau- 
détour; Jambville; Boisemont; Méré près Chaussy. (St.) 

L. incisa Dùm. — Talus siliceux au Hazay près Jambville. (St.) 

Mesophylla nigrella (DN.) N. Boul. — C'est une des Muscinées 
les plus répandues sur les rochers et parois de carrières du 
^, calcaire grossier. Je ne l'ai jamais observée sur la craie où elle 
doit être peu commune. Cette Hépatique passait autrefois pour 
- Une rareté : elle est en réalité assez commune dans les environs 
|. de Paris partout où elle rencontre la roche qui lui convient. 

: Voiei les nombreuses localités du Véxin francais oü je l'ai 
observée ou récoltée : 

Oise : Parnes; Vaudancourt; Trie-Château; Tourly; Hénon- 
ville; Montagny. (C. fr.) 

SEINE-er-Ôrse : Hardricourt (C. fr-); Seraincourt; Sailly; 
Sagy : Guiry ; Nucourt (C. fr.); Chaussy (C. fr.) ; Chérence ; Haute. 
sle; Chars; Boissy-l'Aillerie; Theuville; Auvers; Limay; 
Saint-Clair-sur-Epte. 

Blasia pusilla L. — Très abondant sur des sables humides 
» lisière du bois des Garennes, en face la Feuge, prés Arthies. 

C. fr.) y , ` 


Preissia commutata (Lindenb.) Nees. — Tourbière à fond 


134 d SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1917. 


calcaire : Arronville près la source orientale du Sausseron. 
Cette intéressante Hépatique était particulièrement fertile 
en 1916. 

Espèce à aire très vaste (Europe, Amérique du Nord, Japon, 
Himalaya, d'après K. Müller), elle se rencontre en France dans 
toutes les parties calcaires des montagnes; en plaine, elle n'aété 
signalée qu'assez rarement {Marne : Lude (Géneaw de Lamarlière); 
CaLvapos : marais de Plainville (De Brébisson) ; Norn : Dunkerque 
(Bouly de Lesdain)]. 

Graves l'indique à plusieurs localités de l'Oise' : la plante ny 
a jamais été retrouvée et comme beaucoup d'indications se 
rapportant aux Cryptogames, celles-ci sont douteuses. La loca- 
lité d'Arronville semble donc être la première localité parisienne 
authentique. ; 


Reboulia hemisphærica Radd. — Talus sablonneux des ad 
chemins creux : Apremont près Juziers ; la Naze prés Valmondols. A 
Cresnes près Neuville-Bosc, Chavencon (Oise). (C. fr.) | 
- Targionia hypophylla L. — Avec le précédent à Apremont et 
à Cresnes. (C. fr.) : 

Riccia fluitans L. — Bras mort de la Seine entre Guernes et 
Dennemont, très abondant sur plus d'un kilomètre, en octobre 
1917; fossé près du tunnel de Chars. Tourbière de Fay-les- 
Etangs (Oise). Lavoir aux Grands Jardins près Sainte-Geneviève- 
lès-Gasny (Eure). (St) | 

R. bifurca Hoffm?. — Chemin argilo-sablonneux, bois us 
Jambville prés la ferme du Hazay. (St.) 

R. crystallina L. — Vases au bord de la Seine, à Aubergen 
ville. (St) : 102 


SPHAIGNES. 


Sphagnum fimbriatum Wils. — Mares siliceuses des bois de. 
Guerry, communes de Lainville et de Jambvillé; fossé tour” 
beux sur le plateau meulier du bois des Garennes, commune 


1. GRAVES, loc. cit., p. 170. 
2. Détermination de M. le Dr Trabut. 


A.P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 135 


d'Aincourt; pentes tourbeuses boisées derrière le pare de 
-Maudétour. Entre Cresnes et Neuville-Bosc; Chavençon (Oise). 
Cette Sphaigne, rare dans les environs de Paris (Montmorency, 
env. de Beauvais), est peu commune en France : M. G. Dis- 
mier en signalant récemment sa présence dans les Pyrénées, a 
donné la distribution de cette espèce!. 


. S. Russowii Warnst. — Pentes tourbeuses du bois des 
Garennes, en face la Feuge, commune d'Aincourt. Cette 
Sphaigne, très rare en plaine (en France); avait été trouvée à 
Marly par M. Ed. Jeanpert, il y a une vingtaine d'années. M. F. 
Camus dans une note publiée en 1903 * soulignait l'intérèt géogra- 
phique de cette découverte et laissait prévoir la disparition pro- 
chaine de la plante dans cette localité. J'ignore si le Sphagnum 
Russowii existe encore à Marly; quoi qu'il en soit, il fait partie 
dela flore parisienne pour longtemps encore sans doute, car 
au bois des Garennes il est abondant et végète dans de bonnes 
conditions. | j ; 
- S. tenellum (Schimp.) von Klingt. — Bois des Garennes, 
commune d'Aincourt; Vaux; Neuville-Bosc (Oise). 
8. acutifolium (Ehrh.) Russ. et Warnst. — Bois des Garennes, 
commune d'Aincourt. Buttes de Rosne prés Chavencon (Oise). 


S. recurvum (P. B.) Russ. et Warnst. — C’est avec les 
- S. eymbifolium, Gravetit et subnitens la Sphaigne la plus 
.. répandue dans notre dition. Je l'ai observée ou récoltée aux 
localités suivantes : 

Oise : moliére de Serans: massif de Neuville-Bose à plusieurs 
places. ; 

SENE-ET-OisE : bois des marais de Boisemont: mares des 
bois de Guerry et de Jambville; Fremainville; Villers-en- 
Arthies: Méré prés Chaussy (C. fr.); bois des Fréneaux, com- 
mune de, Sailly; bois des Garennes, commune d'Aincourt. 

la variété amblyphyllum existe à Serans et à Jambville. | 

S. squarrosum Crome. — Mare siliceuse du plateau meulier 


1. DiswtER (G.). Trois nouveautés bryologiques pour les Pyrénées (Bull. Soc. 
9L Fr., LXI, 1914) | 
.- Camus (F.), Le Sphagnum Russowii Warnst auz environs de Paris (Bull. 


9€. bot. Fr., 1903) 


. 


136 SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1917. 


au-dessus du bois de Vaux; bois de Jambville au vallon de 
Maléra; Évecquemont; le Ruel, commune d' Haravilliers. 
Chavencon, le Petit-Serans (Oise), avec la variété imbricatum. ` 

S. teres J. Aongstroem. — Sur des pentes tourbeuses boisées 
au Bout-du-Bois près Montagny. RR dans la région parisienne : 
Saint-Germer-en-Bray, tourbière de Bretel (Jeanpert); forêt de : 
Rambouillet, étang d'Angennes (Ch. Douin). E 

S. rigidum Schimp. — Mares siliceuses du bois de Jambville 
et des Garennes, commune d'Aincourt. La var. subsquar- 
rosum s’y rencontre avec le type. 

S. subsecundum (Nees) Russ. —: Bruyères marécageuses au 
Tertre prés Maudétour; bois des Garennes en face Aincourt. Entre. 
Cresnes et Neuville-Bosc (Oise). D’après M. F. Camus, « cette 
espèce est certainement trés rare autour de Paris »; dans son 
Catalogue des Sphaignes de la Flore parisienne’, il Ja signale 
seulement dans la forêt de Rambouillet (Roze e! Bescherelle) et 
à Eméville près Villers-Cotterets (Questier). Rs 

S. inundatum Russ?. — Fossés tourbeux aux prises d'eau des 
Buttes de Rosne près Chavencon (Oise). 


Mousses. B5 


Seligeria Doniana (Sm.) C. Müll. — Sur des rochers ombragés 
du caleaire grossier, dans un bois abrupt entre Hardricourt et 
Gaillonet. Espèce trés intéressante, acquise depuis peu à la flore 
parisienne où elle a d'abord été trouvée par M. G. Dismier à 
Chantilly *. Cette petite Mousse qui ne compte que quelques 
localités en France est également rare en Europe. (C. f^) 

Dicranum montanum Hedw. — Sur des souches de Châta” 
gniers et des troncs de Bouleaux : bois du Picquenard i 


1. Camus (F.), Catalogue des ] v parisienne (Bull. 59€: 
bot. Fr., L, UA dd D Jo Mire PETAR 

2. J'ai récolté dans le Vexin français un grand nombre de Sphaigne* 
de la section subsecundum ; la plupart appartiennent au S. Graurti, espè? 
trés variable et trés commune. Je n'ai cité que les localités où les jene 
tions présentaient nettement les caractères qui ont fait considérer 
comme autonomes les deux espèces signalées ici. d 

3. DISMIER (G.), Sur le Seligeria Doniana (Sm.) C. Müll.-auz environ d 
Paris (Bull. Soc. bot. Fr., LVII, 1910). | 


f 


A.-P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 137 


Chérence; bois de Montcient près Sailly; à plusieurs localités 
dans les bois entre Fontenay-Saint-Père et Mézy ; Evecquemont. 


(St.) | 


D. flagellare Hedw. — Sur des souches de Châtaigniers : 
bois des Fréneaux prés de Lainville; entre Triel et Vaux. (S/.) 
D. undulatum Ehrh. — N'est pas rare dans les bruyères 


sèches ou tourbeuses des hautes buttes tertiaires : Vaux: 
Chanteloup ; la Chartre prés Brueil-en-Vexin; Mézy: Arthies; 
Lainville; Méré prés Chaussy; Drocourt; Marines. Montagny ; 
massif de Neuville-Bosc (Oise). 


D. majus Sm. —  Talus frais des bois siliceux : bois des ' 
marais de Boisemont; bois de Vaux; bois des Fréneaux prés 
Lainville; bois du Picquenard prés Chérence où il est trés 
abondant; la Chartre prés Oinville. Entre Cresnes et Neuville- 
Bose (Oise). (C. fr.) | 


D. spurium Hedw. — Bruyéres montueuses au bois de Vaux. 
(St.) 
Dicranoweisia cirrata (L.) Lindb. — Sur des meulières dans 


les bois siliceux : bois de Vaux; Menucourt; Arthies; Lain- 
ville; Drocourt ; Méré près Chaussy ; Marines; Frémainville. 
Molière de Serans; Neuville-Bosc (Oise). Plus rarement sur 
des arbres : Boisemont (sur. Quercus pedunculata) ; Jambville 
(Sur Pinus silvestris); Villers-en-Arthies (sur Betula alba); 
Maudétour (sur Pommier). (C. fr.) ` 
. . leucobryum glaucum (L.) Schimp. — Souvent fertile dans les 
bois siliceux des hautes-buttes tertiaires : l'Hautie, massif 
l'Arthies. Molière de Serans et massif de Neuville-Bosc- (Oise). 
La variété pallidum J. Cardot à Cheverchemont prés Triel. . 


Fissidens pusillus Wils. — Assez répandu sur les rochers et 
les pierres calcaires ombragées. (C. fr.) 

Oise : parc d'Halincourt prés Parnes; 
Trie-Château; la Villetertre. | 

SuiNE-ET-Orsk : Hardricourt; Seraincourt; Sagy ; Montalet-le- 
Bois ; Vienne-en-Arthies: Chérence; Saint-Gervais; Berville; 
Ableiges : Chars; Valmondois; Guiry. 

F. cristatus Wils: — (F. decipiens D. N.) — Rochers et 


Tourly; Fosseuse; 


138 — SÉANCE DU 12 OCTOBRE 4917. 


talus- pierreux. calcaires : Hardricourt ; Montalet-le-Bois; 
Sailly; Chérerice; Guiry; Us: Fosseuse (Oise). (C. fr.) - 

F. crassipes Wils: — Cà et là dans l'Oise et la Seine, sur les 
piles des ponts et les pilotis : Valmondois, Auvers, Pontoise, 
Triel, Mézy, Limay, la Roche-Guyon. Répandu dans les vallées 
secondaires : Hardricourt, Sailly, Sagy, Seraincourt, Marines, 
Theuville, Magny, Osny, Chaussy. Fosseuse (Oise), Trie- 
Château (Oise). Commun dans la vallée de l'Epte. Souvent 
fertile. 

F. adiantoides (L.) Hedw. — Commun dans le territoire: 
tourbières calcaires des vallées et des pentes, bois tourbeux à 
Sphaignes. Presque toujours abondamment fertile. 

Hymenostomum tortile (Schwægr.). Br. eur. — Rochers 
crayeux entre Mantes et Vernon; Saint-Clair-sur-Epte. (C. fr) 

Eucladium verticillatum (L.) Br. eur. — Sources et rochers 
calcaires. 

OISE : Trie-Cháteau; pare d'Halincourt; Monts. 

SEINE-ET-OisE : Hardricourt; Seraincourt; Sailly; Juziets; 
Issou; Vaux; Chérence; Omerville: Chars; Courcelles-sur- 
Viosne; Nucourt ; parc de Saint-Cyr-en-Arthies ; Vallangou- 
. jard; Champagne. - 

Quelques capsules à la fontaine de Montcient, pres Sailly. 
Tortella tortuosa (Brid.) Limpr. — Rochers calcaires : Hardri- 


: `: court; Us; Chérence; Saint-Clair-sur-Epte; Theuville. Bois de 


Gomerfontaine près Chaumont:en-Vexin (Oise). (St.) 

T. inclinata (Hedw. fil.) Limpr. — Sables calcaires : Sa8 
Saint-Martin-la-Garenne ; Nesles-la-Vallée ; Arronville; Guiry; 
Chérence; Santeuil. Trie-Château (Oise). (St.) 

_Pleurochæte squarrosa (Brid.) Limpr. — Espèce méridionale, 
bien caractéristique des pelouses calcaires arides exposées au 
midi. Vaux; Seraincourt; Sagy ; Ambleville; Theuville; Santeüil: 
Saint-Clair-sur-Epte; etc. N'est pas rare sur les coteaux de la 
rive droite de la Seine, d'Issou à Bennecourt. (St) 

Crossidium squamigerum (Vir.) Jur. ( — Barbula membra- 


nifolia Br. eur.). — Rochers calcaires chauds : Vaux; Méy: | 


Saint-Martin-la-Garenne ; Theuville. (C. fr.) 
Encalypta contorta (Wulf.) Lindb. — C'est une des mousse? 


* * 


nd bai dc > cite Re és PMP NS ot EL E 


A.P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 139 


les plus répandues dans les stations calcaires un peu fraiches de 
notre région. Elle est rarement fertile : bois de Gomerfontaine 
prés Chaumont-en-Vexin; bois de Fosseuse (Oise): 


Grimmia orbicularis Bruch. — Rochers calcaires chauds de 
la vallée de la Seine, cà et là; plus rare dans les vallées secon- 
= daires : Chars, Theuville; Ambleville. (C. fr.) 
= G. crinita Brid. — Rochers calcaires chauds : Mézy ; Chérence. 
(E. fr.) : 
|. Rhacomitrium hypnoides (L.) Lindb. (— Rh. lanuginosum 
» Brid.). — Meulières du bois de Vaux; bruyères récentes aux. 
carrières du bois de Galluis; commune de Fremainville. Molière 
de Serans (in herb. Bouteille! Hoschedé et Toussaint). (C. fr.) 


. Rh. heterostichum (Hedw.) Brid. — Meulières et grès : bois 
|. de Vaux; Boisemont: Villers-en-Arthies; bois des Garennes, 
Commune d'Aincourt. (St.) 
| Funaria obtusa (Dicks). Lindb. [— Entosthodon ericetorum 
- (Bals et de Not.) Br. eur.]. — Bruyères et chemins des plateaux 
meuliers, avec Pogonatum nanum, P. urnigerum, Fossom- 
bronia Wondraezekii, Haplozia crenulata, etc. : bois de Vaux, 
la _Chartre près Brueil-en-Vexin, bois de la Bucaille près 
Aincourt, Neuilly-en-Vexin. Molière de Serans (Oise). (C. fr.) 


Leptobryum piriforme (L.) Wils. — Abondant au bord de la 
Seine, sur les vases découvertes aux basses eaux; sur un mur 
à Gaillon; carrières de Villarceaux près Chaussy. Carrières de 
Montagny (Oise). 

Mnium stellare Reich. — Talus ombragés des bois argileux 
êt sablonneux : la Chartre près Brueil-en-Vexin; bois des 
Garennes, commune de Lainville; Maudétour, Neuville-Bosc 
(Oise). (S1.) : 

M. punctatum (L., Schreb.) Hedw. — Répandu dans tous 
les bois des hautes-buttes tertiaires, le long des ruisseaux et 
Presque constamment fertile en cette station. Se rencontre égale- 
ment près des ruisselets rapides qui descendent de l'argile bleue 
Sur. la craie aturienne (Saint-Clair-sur-Epte, Haute-Isle). Dans 
-. le Nord-Est du Vexin français, il est fréquent dans les ravins du 
Gülcaire grossier. (Trie-Château, Berville) et les chemins creux 


140 SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1947. 


des sables auversiens et bartoniens (le Ruel, La Villetertre, 
Monneville, Amblainville). Assez souvent fertile. 


M. affine Schwægr. — Cette espèce pourvue de moyens de 
propagation végétative très actifs est rarement fertile. J'ai 
obervé quelques capsules aux localités suivantes : bois du, 
Chénay près Vétheuil; carrières de Sagy ; chemin creux sablon- 
neux au Ruel, commune d'Haravilliers) ; la Chartre près Brueil- 
en-Vexin. Es 

M. Seligeri Jur. — Marais d'Amenucourt et de Santeuil; 
tourbière d'Arronville. Le Fay (Oise). Cette espèce est consi-, 
dérée par beaucoup comme une simple variété du M: affine. 
Les échantillons récoltés dans les localités précitées présentaient 
très nettement les caractères établis pour la distinction spéci- 
figue. (S1.) HR 

M. rostratum Schrad. — Répandu dans nos limites, principa- 
lement sur les rochers et les, pierres ombragées du calcaire 
grossier. (C. fr.) | 

Oise : Chaumont-en-Vexin; parc d'Halincourt près Parnes; 
Vaudancourt ; Monts. 

SEINE-ET-OISE : Hardricourt ; Seraincourt ; Sailly ; Breuil-en- 
Vexin; Saint-Cyr-en-Arthies;- Chérence; Villarceaux près 
Chaussy; Guiry; Brignancourt; Vallangoujard; Sagy; Omer 
ville; Nucourt. M 

M. cuspidatum (L. ex part. ; Schreb.) Leyss. — Même station 
que le précédent, mais beaucoup plus rare. ; Hardricourt; Serain:. 
court; Guiry; Chars. (C. fr.) 


Webera sessilis (Schmid.) Lindb (— Diphyscium foliosum 
Mohr.). — Talus frais des bois siliceux : Lesseville près 
Aincourt; la Guillaumette prés Lainville; bois de Jambville près 
le Hazay; bois entre Méré et Chérence où il est très abondant: 
(C. fr.) S 

Buxbaumia aphylla L. — Talus des chemins creux dans les 


sables stampiens : bois des marais de Boisemont; bois du 
Picquenard près Chérence. 


Pogonatum aloides (Hedw.) P. B. — Talus sablonneux frais: 
bois des Garennes et des Fréneaux, commune de Lainville: 


A.-P. ALLOHGE. — SUR LA. FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 444 


arrières d'Arthies; Méré prés Chaussy. Moliére de Serans 
(Oise). (C. fr.) 

Polytrichum commune L. —  Pentes tourbeuses des bois 
siliceux : Enfer prés Arthies; le Tertre prés Maudétour; bois 
des Garennes en face Aincourt. Cresnes prés Neuville-Bosc 
(Oise). Fertile dans un taillis marécageux sur l'argile à meulière, 
au-dessus du bois de Vaux.' 

Fontinalis antipyretica L. — Dans les sources du Sausseron, 
à la tourbiére d'Arronville, j'ai récolté une belle forme de cette 
espèce, forme voisine de la variété gigantea, d'après M. J. Cardot. 
Elle vient là en compagnie de Jrepanocladus scorpioides et 
Calliergon giganteum déjà signalés par M. Jeanpert. 

Neckera crispa (L.) Hedw. — Rochers calcaires et crayeux : 
Gaillonet prés Hardricourt; cà et là entre Limay et Bennecourt 
(C. fr.) ; carrières de Chérence; Guiry; bois du Cornouiller près 
Us. Bois de Gomerfontaine près Chaumont-en-Vexin, sur des 
= Hétres (Oise). A Saint-Clair-sur-Epte, j'ai observé cette espèce 
sur des Genévriers. . 

Hookeria lucens (L.) Hedw: (=  Pterygophyllum lucens 

Sw.) — Ruisseaux des bois siliceux : bois de Jambville, au 
vallon de Haléra; bois des Garennes, commune d'Aincourt, en 
deux places. Buttes de Rosne prés Chavencon (Oise). Dans 
toutes ces localités, cette belle Mousse est abondante et fructifie 
très bien. Sous le nom de Leskæ lucens Schwægr.. Gráves la 
 Mentionne aux localités suivantes : bosquets de la vallée de 

Bray, forét de Hez, forêt de Compiègne, aux étangs de Saint- 
Pierret, Elle a été signalée également à Meudon, mais la seule 
localité parisienne dont on possède des échantillons authen- 
tiques est Montmorency. 

 Heterocladium heteropterum (Bruch.) Br. eur. — Sur des 
euliéres ombragées : bois de Vaux. (Sf.) 

Thuidium recognitum (L, Hedw.) Lindb. — Sur la atsak daB 

rocher calcaire, dans un bois abrupt entre Hardricourt et 
Gaillonet, peu abondant, mais fertile. C'est une mousse très 
tare aux environs de Paris où elle a été souvent prise pour le 
Th. Philibert beaucoup plus répandu. Elle est également rare 


1. GRAVES (L.), loc. cit., p. 166. 


\ 


142 SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1911. ; ^ 


en France où elle a été trouvée dans la Haute-Marne (C fr), 
le Rhône, la Meurthe-et-Moselle, le Jura, la Seine-et-Oise et 


'" l'Yonne (C.fr.)". 


Campylium polygamum (Br. eur.) Bhryn. — F ossés de tour- 
bière calcaire : le Fay (Oise). ( St.) : 
. €. protensum (Brid.) Broth. — Rochers calcaires : Hardri- 
court; Sagy; Chérence; Santeuil; Berville; Menouville; Saint- - 
Clair-sur-Epte: Parnes; Trie-Château; Tourly (Oise). (St) ~ 
C. helodes’ (Spruce) Broth. — Tourbière à fond calcaire : 
Arronville. ($/.) 


Rhytidiadelphus loreus (Dill., L.) Warnst. — Talus sablon- 
neux ou argileux des bois silieeux : assez répandu entre 
Ecancourt et Evecquemont, sur le versant Nord des bois (C. fr); 
bois de Vaux ; Mézy; bois de Jambville (C. fr.) ; carrières d'Arthies 
(C. fr.); bois des Garénnes et de la Bucaille près Aincourt: 
Villareeaux près Chaussy; bois du Picquenard près Chérence 
(C. fr.); bois de la Roche-Guyon, sur l'argile à silex; Sailly. - 


| Saint-Cyr-sur-Chars; entre Cresnes et Neuville-Bosc; le Mesnil- 


Lancelevée prés Serans (T'oussaint et Hoschedé)! (Oise). 


Rh. squarrosus (L.) Warnst. — Fertile aux localités sui- 
vantes : pentes tourbeuses à Maudétour; bois marécageux à 
Hazeville prés Lainville; fossé du plateau meulier à Menucourl. 


Stereodon arcuatus Lindb. — Espéce trés caractéristique des 
chemins sablonneux, argileux ou humides des hautes-bultes 
tertiaires : massif d'Arthies (sensu lato); hauteurs de y Hautie: 
butte de Marines. Molière de Serans: massif de Neuville-Bos? 
(Oise). Très rarement fertile: malgré de fréquentes recherches: 
je n'ai réussi à trouver qu'une seule fois, quelques capsules 
dans un chemin du bois de Galluis, conimune de Frémain ille. 


; S. pratensis (Koch) Warnst. — Tourbière à fond calcaire" 
l'entrée du vallon de Gouline, prés Santeuil, avec Cratoneuro" 
intermediwm, Fissidens adiantoides, Philonotis calcarea. in 
trouvé la plante munie de capsules, ce qui est trés rare: jusqu 10 

1. DISMIER ( 


Philiberti Lim 
1907). 


G.), Observations sur les Thuidium recognitum Lindb., ki 
pr. et Th. delicatulum Mitt, (C. R. Congr. Soc. Sav-: Pa 


, 


A.-P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 443 


elle n'est connue aux environs de Paris qu'aux Vaux-de- Cernay 
(F. Camus). 

Isopterygium elegans (Hook.) Lindb. — Talus sablonneux 
frais : Vaux; la Chartre prés Brueil-en-Vexin; bois de Jamb- 
ville; bois des Garennes et de la Bucaille, commune d'Aincourt:; 
Méré prés Chaussy. Le Petit-Serans prés Serans; Chavencon: 
entre Cresnes et Neuville-Bosc (Oise). Je n'ai pas encore 
rencontré cette espèce munie de capsules; elle porte presque 
toujours à l'aisselle des feuilles plusieurs petits rameaux groupés, 
trés fragiles et à feuilles rudimentaires. 


I. depressum (Bruch.) Mitt. — Rochers‘ calcaires et grès 
ombragés : bois de Vaux (C. fr.); Mézy; la Chartre prés Oin- 
ville; Sailly ; Montalet-le-Bois; Ambleville; Chérence; Montreuil- 
| Sur-Epte; Villarceaux prés Chaussy; Maudétour; Seraincóurt; 
Gadancourt; Berville; Brignancourt; Nucourt. Parc d'Halin- 
court prés Párnes; bois de Gomerfontaine prés Chaumont-en- 
Vexin (Oise). Comme l'espéce précédente et sans doute aussi à 
cause de sa stérilité habituelle, cette jolie Hypnacée a été long- 
temps méconnue aux environs de Paris où elle est en somme assez 
fréquente. 


I. silesiacum (Selig.) Warnst. — Sur les troncs pourris et les 
vieilles souches de Fougères dans les bois tourbeux, à la base 
des Chátaigniers et des Bouleaux et quelquefois sur les talus 
= sablonneux frais : Neuilly-en-Vexin; Valmondois; Chever- 
 ‘Chemont prés Triel; bois de Vaux; bois des marais de Boise- 
1 - mont; Arthies; bois de Jambville; bois de la Bucaille près 
| Aincourt; Méré prés Chaussy; Mézy; la Chartre prés Oinville. 
Massif de Neuville-Bosc à plusieurs places ; molière de Serans 
(Oise). | 
L'abbé Boulay dit à propos de cette espèce qu'elle « se re 
tontre exceptionnellement dans la zone inférieure, sur les troncs 
de Saules pourris »; je n'ai rencontré I7. silesiacum sur ce 
Substratum qu’en une localité (tourbière d'Arronville) et je crois 
que dans la région parisienne il est surtout répandu dans les 
stations signalées plus haut. (C. fr.) 


: ; 1884, p. 89. 
l. Abbé BouLay, Huscinées de la France, 1** partie, Mousses, 188%, p 


ikk TN SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1917. 


Scleropodium illecebrum (Vaill., Schwægr.) Br. eur. — Talus 

et chemins sablonneux secs : Apremont près Juziers; la Grue 
prés Fremainville; bois de la Bucaille prés Aincourt; Maléra 
près Lainville; bois éntre Sandrancourt et Saint-Martin-la- 
Garenne (C. fr ). Bois de Beaumont prés la Villetertre. 
j Cirriphyllum crassinervium (Tayl.) Leske et Fleisch. — 
"Rochers calcaires ombragés : Sailly; parc de Saint-Cyr-en- 
Arthies (C. fr.); bois du Cornouiller prés Us; Omerville. Bois 
de Gomerfontaine prés Chaumont-en-Vexin (Oise). 

Eurhynchium striatulum (Spr. ) Br. eur. — Rochers calcaires 
ombragés : Hardricourt; Seraincourt (C. fr.); Montalet-le-Bois; 
: Pate (C. fr.); Ambleville (C. fr.); Berville. Trie-Château 
(Oise). 

E. Schleicheri (Hedw. fil.) Lor. — Talus ombragés des bois 
calcaires et argileux : bois de Vaux; Gaillon ; bois des Garennes 
près Aincourt; Berville; Villers-en-Arthies (C../r.); Marines; 


bois de la Roche-Guyon. Four Haul- CAES Délin- 
court (Oise). 


SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1917 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. Moreau donne lecture du procès-verbal de la dernière 
séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. Bois analyse ensuite le travail ci-dessous : 


Herborisations dans la région de Royan 
(Gharente-Inférieure) 
PAR M. D. BOIS. 


Ayant été passer une partie des mois d'aoüt et septembre 1917 
à Saint-Georges-de-Didonne, j'ai fait un certain nombre d'her- 
borisations en vue de la récolte de graines destinées à compléter 
les collections de plantes vivantes (École de botanique) du 


: Muséum d'histoire naturelle de Paris. 


J'ai été assez heureux pour récolter 223 espéces, parmi 

lesquelles les suivantes dont la liste intéressera peut-étre 
quelques-uns de nos collègues, certaines d'entre elles provenant 
de localités non encore citées dans les flores régionales. 
Les moyens de communication, très difficiles en raison de 
= la guerre, ne m'ont pas permis d'étendre, autant que je l'aurais 
voulu, mes excursions, qui ont porté uniquement sur la zone 
littorale comprise entre la forêt de la Coubre (Grande côte), à 
l'Ouest de Royan et Talmont, à l'Est. 

Cette région possède un sol calcaire comme la plus grande 
Partie du département de la Charente-Inférieure, qui est compris, 
dans ]e secteur aquitanien, domaine atlantique de la région 
. tempérée de l'Europe occidentale, tel que le définit M. Charles 
Flahault dans la préface de la Flore de France de l'abbé Coste. 

le est caractérisée par la présence d'un bon nombre d'espèces 

T. LXIV. (SÉANCES) 10 


446 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1917. 


méridionales. Pour l'étude de sa flore, consulter le Catalogue 
raisonné des plantes de la Charente-Inférieure, publié en 1818 
par Foucaud, et la Flore de l'Ouest de la France, de Lloyd, 
5* édition, publiée en 1897 par les soins de M. Gadeceau. 

Les coteaux arides, les champs incultes, les prairies, les 
champs cultivés, au voisinage du littoral, m'ont donné quelques 
espèces intéressantes. Il en est de méme des falaises, ou 
croissent les Statice Dodartii, Crithmum maritimum, [nula 
crithmoides et squarrosa, etc. Les bois, que l'on observe jusqu'au 
bord de la mer, sont plantés en Pin maritime (Pinus Pinaster); 
on y trouve les Quercus Iex et pubescens, Daphne Gnidium. Les 
Cistus salvifolius, Helichrysum Stechas, Rubia peregrina, Osyris 
alba y sont trés abondants. Dans les dunes fixées s'observent 
les Dianthus gallicus, Silene Otites, Ononis Natrix, Melilotus 
alba, OEnothera biennis, Artemisia campestris, var. maritima 
(A. critlimifolia), Helichrysum Stæchas, Centaurea aspera, Soli- 
dago Virga-aurea, Thrincia hirta Roth. var. arenaria, Asperula 
cynanchica, Cynanchum acutum, Scirpus Holoschænus, Coryne- 
phorus canescens, Kæleria cristata, Calamagrostis littorea, Brom s 
madritensis, etc. Dans les sables mobiles : Cakile maritima, 
Honckeneja peploides, Xanthium spinosum et strumarium, Calys- 
tegid Soldanella, Salsola Kali, Agropyrum junceum, Psamma 
arenaria, Phleum arenarium, etc. 

Dans les plages sablo-vaseuses : Aster Tripolium, Statice 
Limonium, Plantago maritima, Salicornia herbacea, Suæda mari- 
tima; Triglochin marios, | Crypsis aculeata. ; 


ESPÈCES LES PLUS INTÉRESSANTES DANS L'ORDRE DES FAMILLES : 


Ranunculus Lingua L. — Marais de Chenaumoine. 

Adonis autumnalis L. — Champs bordant la route de Didonne 
à Cozes, en face de Chenaumoine. 

Nigella gallica Jordan. — Champs bordant la route de Didonne 
à Cozes, en face de Chenaumoine. 

Delphinium Ajacis L. — Champs cultivés. Partout. 

Brassica oleracea L. — Pointe de Suzac. 


Sinapis incana L. (Hirschsfeldia adpressa Mœnch). — Commun 
sur tout le littoral. DES 


MUT EE M PO ASETE X SP NR ES 


D. BOIS. — HERBORISATIONS DANS LA RÉGION DE ROYAN. 147 


Diplotaxis muralis DC. — Meschers, Talmont. 


D. viminea DC. — Champs. Partout. 
. Cheiranthus Cheiri L. — Vieux murs. Didonne, Meschers, 
- Talmont. 
Alyssum maritimum Lamk. — Naturalisé et très abondant 


i 


"We WE STSTTWAOT TIRE 7 LR COE CON INE 


NU UE ERE PT ES ES ER 


dans le cimetière de Saint-Georges-de-Didonne. 
Iberis amara L. — Champs incultes. Commun. 
Lepidium graminifolium L. — Saint-Georges-de-Didonne. 


Cakile maritima Scop. — Sables, au bord de la mer. Saint- 
Georges-de-Didonne. Bn 

Rapistrum rugosum All. — Champs cultivés. Trés commun 
lans toute la région. 

Cistus salvifolius L. — Dunes et bois. Trés commun. 

Helianthemum guttatum L. — Dunes. 


Cucubalus baccifer L. — Bords des fossés. Didonne. 

Silene maritima With. — La Grande-Cóte, prés Royan. 

8. Otites Sm. — Dunes et bois. Trés commun de Saint- 
Georges-de-Didonne à la pointe de Suzac. 

Dianthus prolifer L. — Dunes. 

D. Armeria L. — Bois. 

D. gallicus Pers. — Dunes. Trés commun. 

D. Caryophyllus L. — Vieux remparts, à Talmont. 

Honckeneja peploides Ehrh. — Sables maritimes. Saint-Georges- 


| de-Didonne. 


Spergularia marina Roth. — Sables maritimes. Saint-Georges- 


* t-Didonne, Meschers, etc. 


linum salsoloides Lamk. — Coteaux arides. Champs incultes 
ax environs de Didonne. ; 

L. angustifolium Hudson. — Pelouses aùx environs du phare 
e Saint-Georges-de- Didonne. 

Althea officinalis L. — Terrains marécageux de la région 
maritime, entre Meschers et Talmont. Très abondant. 

À. cannabina L. — Bords des chemins. Baloire, Chenaumoine, 
üison-Fort. 

Ononis Natrix L. — Dunes, bois. Trés commun. 

Melilotus parvitlora Desf. — Talmont. Autour de l'église. 

Trifolium angustifolium L. — Commun partout. 

rycnium suffruticosum Vill. — Pointe de Suzac, près du fort. 


148 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1917. 


Tetragonolobus siliquosus Roth. — Rochers de Vallières. 
Astragalus bayonensis Loisel. — Dunes, à Saint-Palais. 
A. monspessulanus L. — Rochers des bords de la mer, de 

Saint-Palais à la Grande-Cóte; coteaux arides. 

Lathyrus hirsutus L. — Champs incultes. Pointe de Vallières. 

Coronilla scorpioides Koch. — Champs incultes. Beloire. 

Tamarix anglica Webb. — Abondant dans la région mari- 
time (planté?), de Meschers à Talmont. : 

- Ecballium Elaterium Rich. — Vieux remparts. Talmont. 
Sedum Cepæa L. — Bois. Saint-Georges-de-Didonne. 
Peucedanum officinale L. — Coteaux arides. Route de Didonne 

à Cozes, en face de Chenaumoine. | 


Tordylium maximum L. — Cominun. 

Crithmum maritimum L. — Falaises. 

Silaus pratensis Bess. — Prairies humides. Chenaumoine, 
Maison-Fort, etc. : 

(Enanthe Lachenalii Gmel. — Ruisseaux de Belmont, à Mai- 
son-Fort. 

Bupleurum protractum Lamk. — Champs. Route de Didonne 
à Médis. 

B. aristatum Bart. — Pelouses, à la pointe de Suzac. 

B. tenuissimum L. — Région maritime, entre Meschers et 
Talmont. 

Sium latifolium L.,— Fossés. Chenaumoine. 

Ammi majus L. — Champs incultes. Environs de Royan et 
de Didonne. 

Falcaria Rivini Host. — Pointe-de Suzac. Environs du fort. 

Rubia peregrina L. — Dunes boisées. Commun partout. 

Galium anglicum Huds. — Champs incultes. Pointe de Val- 
lières. Environs de Didonne. 

Linosyris vulgaris Cass. — Pelouses bordant les falaises de 


la plage de Saint-Georges-de-Didonne à la Pointe de Vallières: 
Coteaux arides, route de Didonne à Cozes, en face de Chena- 
moine. 
Erigeron acris L. — Dunes. Saint-Georges-de-Didonne: 
Senecio erucifolius L. — Route de Royan à Didonne, bords 
des bois, et coteaux incultes, route de Didonne à Cozes: | 
Artemisia campestris L., var. maritima (A. crithmifolia 


D. BOIS. — HERBORISATIONS DANS LA RÉGION DE ROYAN. 149 


DC.). — Dunes, de la plage de Saint-Georges-de-Didonne à la 
Pointe de Suzac. Commun. | 
Pyrethrum corymbosum Willd. — Falaises. Environs du 
phare de Saint-Georges-de-Didonne et Pointe de Suzac. 
Asteriscus spinosus Gren. et Godr. (Pallenis spinosa Cass.). 
— Bord de la falaise, à Meschers. 
Inula squarrosa DC. — Bord de la falaise, du phare de Saint- 
Georges-de-Didonne à la Pointe de Vallières. 


I. crithmoides L. — Falaise, près du phare de Saint-Georges- 
de-Didonne. 
Cupularia grancalens Gren. et Godr. — Champs incultes. 


Environs de Royan et de Saint Georges-de-Didonne: 

Helichrysum Stechas DC. — Dunes et bois du littoral. Trés 
commun, 
Cirsium tuberosum All. — Prés marécageux. Chenaumoine. 

Carduncellus mitissimus DC. — Rochers de Vallières (très 
rare) ; coteaux arides; route de Didonne à Cozes, en face Che- 
. naumoine (abondant). 

Centaurea Scabiosa L. — Champs incultes. Commun. 

C. aspera L. — Très commun dans les dunes et les bois du 
- littoral. Abondant près de la plage de Saint- Georges-de-Didonne. 
-  Kentrophyllum lanatum DC. — Champs incultes de toute la 
région. 

Serratula tinctoria L. — Bois bordant la route de Royan à 
Didonne. 

Xeranthemum cylindraceum Sibth. — Commun par endroits 
- dans les champs incultes bordant là route de Didonne à Cozes 
et celle de Didonne à Médis. : 

Catananche caerulea L. — Bords de la route de Serres à 
Beloire (rare) et cóteaux arides, route de Didonne à Cozes, en 
hee de Chenaumoine (abondant). 

Helminthia echioides Gærtn. — Commun partout. 

Tragopogon major Jacq. — Assez commun dans les dunes. 

Chondrilla juncea L. — Dunes. Assez commun. 

lactuca saligna L. — Champs incultes. Commun. 

Sonchus maritimus L. — Rochers du bord de la mer, de 
Saint-Palais à la Grande-Cóte. 

Crepis (Barkhausia) setosa Hall. — Commun. 


/ 


150 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1917. 


Crepis (B.) fœtida L. — Assez commun. 


Andryala integrifolia L. — Champs incultes. Saint-Palais, 


Pointe de Vallières. 


Scolymus hispanicus L. — Champs incultes, bords des routes. 
Commun partout. . 

Xanthium strumarium L. — Sables au bord de la mer. 
Meschers. . | 

X. spinosum L. — Sables au bord de la mer. Meschers, 
Talmont. i 

Jasione montana L., var. maritima. — Falaises et rochers au 


bord de la mer. 
Erica scoparia L. — Bois. Commun partout. i 
Monotropa Hypopitys L. — Bois de Pins marilimes, de Saint- 
Georges-de-Didonne à la Pointe de Suzac. 


Jasminum fruticans L. — Bord de la falaise, à l'entrée du 
port de Talmont (naturalisé). : 
Samolus Valerandi L. — Bords des fossés. Chenaumoine. 


Cynanchum acutum L. (Scammonée de Montpellier). d 
Abondant dans les dunes, de Saint-Georges-de-Didonne à la 
Pointe de Suzac. | 

Erythrea pulchella Fries. — Dépressions humides des dunes. 
Saint-Georges-de-Didonne à la Pointe de Suzac. 

Chlora perfoliata E. — Commun. 


Convolvulus lineatus L. — Bord des falaises et rochers. du 


phare de Saint-Georges-de-Didonne à la Pointe de Vallières et 
de Royan à la Grande-Côte. 
Anchusa italica Retz. — Champs incultes. 


Lithospermum officinale L. — Bords de la route de Sane 


Georges-de-Didonne à Meschers. : 
Echium italicum L. (E. pyramidale Lap.)..— Bord des fele 
du phare de Saint-Georges-de-Didonne à la Pointe de Vallières. 
Solanum miniatum Willd.. — Commun. | 
Verbascum Blattaria L. — Assez commun. 
V. sinuatum L. — AC. 
V. floccosum L. — AC. 
, V. Thapsus L. — AC. 
Odontites serotina Rchb. — Commun. 
0. Jaubertiana Boreau, — Très commun. 


POET PO TRE ANE TUERI TE ME 


D. BOIS. — HERBORISATIONS DANS LA RÉGION DE ROYAN. 151 


Calamintha officinalis Mœnch. — Trés commun par endroits. 
Salvia Verbenaca L. — Commun. 

.Galeopsis Ladanum Lamk. — Champs cultivés. Trés commun. 

Brunella laciniata L. — Champs incultes. 

Ajuga Chamæpitys Schr. — Champs cultivés. 

Teücrium Scordium L. — Bords du ruisseau, de Belmont à 
Maison-Fort (entre Royan et Didonne). 

T. montanum L. — Rochers bordant la mer à la Grande- 
Côte, et coteaux arides, route de Didonne à Cozes. 

Plantago maritima L. — Sables vaseux, entre Meschers et 
Talmont. 

Armeria maritima Willd. — Rochers au bord dela mer, de 
Saint-Palais à la Grande-Cóte. 

Statice Limonium L./— Sables vaseux, entre Meschers et 
Talmont. 

S. Dodartii Girard. — Rochers maritimes, falaises. Commun. 


Euxolus deflexus Raf. — Commun au pied des murs. 

Obione portulacoides Moq. — Falaises près du phare de Saint- 
Georges-de-Didonne, et sables vaseux, de Meschers à Talmont. 

Beta maritima L. — Commun. 


Sueda maritima Dumt. — Sables vaseux, de Meschers à 
Talmont. Trés commun. ; 
Salicornia herbacea L. — Sables vaseux, de Meschers à Tal- 


mont. Trés commun. ; 
Salsola Kali L. Sables mobiles au bord de la mer. 


Atriplex Halimus L. — Commun dans la région maritime 
(planté?) on 

- Daphne Gnidium L. — Très commun dans les bois du littoral. 
- Passerina annua Spreng. — Champs incultes. Commun. 
Thesium humifusum DC. — Commun. 
- Osyris alba L. — Très commun dans les bois du littoral. 

Euphorbia falcata L. — Champs. Commun. 

E. Paralias L? — Sables mobiles du bord de la mer. Commun. 

Quercus Ilex L. — Trés commun. ` 

Q. pubescens Willd. — T. C. 

Pinus Pinaster Soland. (planté). : 


Ephedra distachya L. — Pointe de Suzac. 
Polygonatum vulgare L. — Bois. Assez commun. 


b 


152 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1917. 


Spiranthes autumnalis Rich. — Pelouses au bord des falaises, 
du phare de Saint-Georges-de-Didonne à la Pointe de Vallières. 
Triglochin maritimum L. 


Talmont. 
Juncus maritimus Lamk. — Commun. 
J. Gerardi Lois. — Commun. 


Cyperus longus L. — Saint-Georges-de-Didonne, dépressions 
humides derriére les grandes buttes des Dunes. 

Scirpus silvaticus L. — Bords des fossés. Chenaumoine. 

S. maritimus L. — Ruisseaux de la région maritime, entre 
Meschers et Talmont. 

S. Holoschenus L. — Dépressions humides des dunes et des 
bois du littoral. Trés commun. 

Carex pseudo-Cyperus L. — Fossés. Chenaumoine. 

C. arenaria L. — Dunes. Trés commun. 
C. divulsa Good. — Entrée de la forêt de la Coubre, à la 
Grande-Cóte. | 


C.nitida Host. — Pelouses au bord de la falaise. Pointe de 
Suzac. 

Crypsis aculeata Ait. — Sables maritimes. Talmont. 

Phleum arenarium L. — Commun dans les dunes. 

P. Bœhmeri Wib. — Saint-Georges-de-Didonne. 

Tragus racemosus Hall. — Dunes près de la plage de Saint- 
Georges-de-Didonné, et Vignes, entre Didonne et Merchers. 

Digitaria filiformis Kel. — Environs de Didonne. 


Calamagrostis littorea DC. — Dunes et bois de la région litio 
rale. 


Psamma arenaria Rem. et Sch. — Dunes. 

Polypogon monspeliensis Desf. — Sables vaseux au bord de 
la mer. Talmont. 

Corynephorus canescens P. Beauv. — Dunes. Très commun. 


Avena barbata Brot. — Commun. 
Koleria phleoides Pers. — Dunes. Saint-Georges-de-Didonne. 


K. cristata Pers. — Dunes. Trés commun. 
Eragrostis megastachya Link. — Plage de Saint-Georges-de- 
Didonne. 


Catapodium loliaceum Link. — Saint-Georges-de- Didonne: 
Scleropoa rigida Griseb. — Saint-Georges-de-Didonne: 


Sables vaseux, de Merchers à - 


dai 2 Em 


D. BOIS. — HERBORISATIONS DANS LA RÉGION DE ROYAN. 153 


Bromus maximus Desf. — Dunes, entre Saint-Georges-de- 
Didonne et la Pointe de Suzac. 

B. madritensis L. — Dunes. Lieux sablonneux. Commun. 
. Hordeum maritimum L. — Hégion maritime, entre Meschers 
et Talmont. 

Agropyrum junceum Pal. Beauv. — Sables mobiles au bord 
de la mer. : 


Lepturus filiformis Trin. — Saint-Georges-de-Didonne. Route 
de la mer. 
Adiantum Capillus-Veneris L. — Murs des vieux puits. Didonne. 


PLANTES CULTIVÉES. 


Les vignobles tiennent une grande place dans les cultures, 
de méme que les céréales ordinaires, à cóté desquelles le Mais 
occupe une certaine étendue. On cultive’ aussi quelque peu le 
» Sorgho à balais et, comme plante fourragère, le Chou moellier. 
Les Figuiers sont abondants et de variétés diverses. 

- L'horticulture d'ornement ne semble pas être en grande 
faveur. La flore des jardins est peu variée, malgré les possibi- 
lités culturales indiquées par la présence de certaines espèces. Il 
convient cependant de faire remarquer que la nature calcaire du 
sol exclut un bou nombre de plantes qui concourent pour une 
grande part à la beauté des jardins dans les régions granitiques 
_ Plus septentrionales : Bretagne et Normandie; notamment la 
. plus grande partie des Conifères. Les Hortensias et les Rhodo- 
dendron y sont aussi moins beaux. 

Parmi les arbres et arbrisseaux les plus répandus dans les 
Jardins, je citerai surtout : 

Magnolia granditlora L. — Médiocres. 

Tamarix gallica L. : 

* Acacia dealbata Link. — Quelques rares exemplaires, de petite 
taille. 

Albizzia Julibrissin Duraz, dont on voit partout de beaux 
léprésentants. 

Spartium junceum L. 

Pyracantha coccinea Rœm. — Très répandu. 

Baccharis halimitolia L. 


154 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1917. 


Arbutus Unedo L. (Arbousier). 

Sorbus domestica L. 

Phillyrea (les diverses espéces). 

Ligustrum lucidum Ait. — Souvent de grande taille. 

Lonicera japonica Thunb. 

Periploca greca L. — Plante grimpante trés répandue. 

Tecoma grandiflora Loisel. — Trés beaux. 

Buddleia variabilis Hemsley. 

Lippia citriodora Humb. Bonpl. et K. — Beaux exemplaires. 

Laurus nobilis (Laurier-Sauce). — Trés béaux. 

Quercus Ilex L. — Parfois de trés grandes dimensions. 

Polygonum Baldschuanicum Regel. 

Atriplex Halimus L. — Très répandu. 

Morus alba L. - 

Elæagnus angustifolia L. — Très répandu. 

Yucca (diverses espëces). 

Trachycarpus (Chamærops) excelsa Wendl. — Nombreux 
et très beaux exemplaires. 

Parmi les Conifères : 

Pin maritime; Pin Pignon (Pinus Pinea L.); Cupressus macro- 
carpa Hartw. (C. Lambertiana Carrière), très répandu et dont 
on voit de superbes exemplaires; le C. fastigiata DC. (Cyprës 
pyramidal), planté dans les cimetières. ; 


M. Dismier fait la communication suivante : 


Le Campylosteleum strictum de Solms-Laubach 
dans les Alpes-Maritimes 


PAR M. G. DISMIER. 


Berre-des-Alpes est une charmante localité alpestre des 
Alpes-Maritimes. A proximité de Nice dont elle n'est séparé® 
que par une vingtaine de kilomètres, elle offre pour le bryo- 
logue, qui a épuisé l'examen de la région nicoise, essentiel- 
lement calcicole, le grand avantage d’être située sur la silice. 
Pour retrouver- des représentants de cette sorte de terrain ! 


iade cs a i c rec 5 2 a dice 


RCRUM et C METTE NE DURO dt RR 


6. DISMIER — LE CAMPYLOSTELEUM STRICTUM DE SOLMS-LAUBACH. 155 


faut aller loin de Nice, soit dans la direction de Cannes soit 
dans celle de la grande chaine des Alpes vers Saint-Martin- 
Vésubie ou dans la région de Menton; ils sont d'ailleurs peu 
nombreux et de peu d’étendue, l 

— Berre-des- Alpes occupe l'un des points culminants d'un 
chainon dépendant du massif des Alpes-Maritimes; ce cháinon 
sépare la vallée du Paillon de Contes de celle du Paillon de 
l'Escaréne, son altitude est d'environ 700 m. et sa distance de 
la mer est à peu prés de 12 km. à vol d'oiseau. En somme 
Berre-des-Alpes peut être considérée comme étant à la lisière 
de ce que l’on est convenu d’appeler la région méditerranéenne 
ou des oliviers. l 

C'est à environ 4 km. au Nord de Berre-des-Alpes au lieu 
dit « la Crès » (d’après la carte de l'État-Major), que j'ai décou- 
vert, vers la fin du mois de décembre de l'année dernière, le 
Camyylosteleum strictum, à la base des grès ombragés que l'on 
rencontre à gauche de la route qui suit la crête. Ces grès, qui 
Sont entierement siliceux et trés durs, appartiennent à l'étage 
que les géologues dénomment « grès d'Annot ». 

Cette plante était peu abondante et en assez mauvais état par 
suite de l'envahissement d'Algues inférieures; en outre les 
capsules, déjà vieilles, avaient pour la plupart perdu leur péris- 
tome. J'avouerai que lorsque je découvris cette rarissime Mousse 
je crus recueillir un Seligeria, d'autant. plus que le Campylos- 
teleum strictum n'a pas, comme son congénère le C. saxicola, le 
Pédicelle arqué qui permet de le reconnaître de suite. Cependant 
les coiffes lobées m'avaient laissé des doutes, celles des Seligeria 
étant cucullées. : 

Jusqu'à présent le Campylosteleum. strictum semble étre une 
rareté mondiale; car, en dehors de trois localités du Portugal 
. € d'une seule en Corse, on ne trouve aucune mention de cette 
Mousse dans la littérature bryologique. Cette plante étant fort 
peu connue je crois devoir lui consacrer quelques lignes. : 

Le Campylosteleum strictum fut découvert en 1866 par 
De Solms-Laubach : dans le Sud du Portugal, dans les fissures 
des rochers granitiques ombragés à Monchique, province 


1. DE SOLMS- LAUBACH, Tentamen bryo-geographiæ Algarviæ regni Lusitani 
Provincize, 41, 4868. 


156 SÉANCE DU 26 OGTOBRE 1917. 


d'Algarve, oü elle füt vainement recherchée en 1947 par 
MM. Dixon et Nicholson! au cours de leur voyage d'étude 
botanique dans cette contrée. Presque en méme temps que 
De Solms-Laubach, De Mercey* recueillait cette espèce en 
Corse à Arbori prés de Vico. | 

Au sujet de cette dernière découverte qui a été mise en doule 
par l'abbé Boulay? en raison du support arboricole atr à 
cette plante par Schimper, je rappellerai que M. F. Camus à 
fait observer dans une Note sur les récoltes bryologiques de 
Mabille en Corse, que le mot arbori avait été mal interprété 
par le célèbre bryologue qui avait traduit arbori par arbres. 
Arbori est un village situé au Nord de Vico. M. F. Camus fait 
en outre rémarquer qu'il a vu dans l'herbier Mabille l'échan- 
tillon recueilli par de Mercey et qu'il appartient sans ageun 
doute possible au Campylosteleum strictum , quoiqu'il ait été 
inscrit sous un nom erroné. : 

Quelques années plus tard, probablement fin 1879 ou com- 
mencemenf 1880, il fut observé à nouveau dans le Portugal 
mais au Nord, dans la province du Minho, aux environs de 
Porto, par Isaac Newton, puis, toujours dans la méme région, 
vers 1914, à Famalicao par M. Machado. : 

Entre temps Schimper avait écrit à Geheeb en lui faisant 
remarquer que le Campylostelewm strictum était identique à son 


Weisia Welwitschii publié dans la seconde édition du Synopsis: 


il ajoutait : « Les échantillons de M. Welwitsch n'avaient n 
coiffe ni péristome complet, c'est pourquoi nous avons Crt 
devoir les rapporter au genre Weisia. » 


A la suite de cette rectification de Schimper, presque tous les 


gs . T 
auteurs, venus postérieurement, on fait rentrer le Wets 
opt : "ctum 

Welwitschii dans la synonymie du Campylosteleum strictum, 


reportant par ce fait la découverte de cette espèce en 1849 et au 
bénéfice de Welwitsch. 


1. Dixoy (H. N.), Results of a Bryological Visit to Portugal (Rev: bryol. 
1912, p. 34). 


: se 
2. CAMUS (F.), Notes sur les récoltes bryologiques de M. P. Mabille en Cors 
(Rev. bryol., 1895, p. 67). 


3. BOULAY (Abbé), Mascinées de la France, 4e partie, 1884, p. 542- 
4. CAMUS (F.), loc. cit., p. 67. ` 


5. GEHEEB (A.), Note sur le Weisia Welwitschii Schpr. 


NCMO TNNT Ee, E 


6. DISMIER. — LE CAMPYLOSTELEUM STRICTUM DE SOLMS-LAUBACH. 157 


Or, en 1913, M. Dixon' ayant eu l'occasion d'étudier le 
Campylosteleum strictum, fut amené à examiner le Weisia 
Welwitschii qui figure dans les collections de l'Herbier de Kew. 
Dans une Note trés intéressante. notre confrère établit d'une 
manière irréfutable que le We/sia Welwitschii est une plante 
. complètement différente du Campylosteleum strictum et qu'elle 
peut être admise en méme temps comme une bonne espèce. Le 
Weisia Welwitschi? doit donc disparaître de la synonymie du 
Campylosteleum strictum pour reprendre sa place comme espèce 
autonome. 

Pour terminer il me reste deux remarques à faire au sujet du 
Campylosteleum strictum, d'abord sur la structure du péristome, 
ensuite sur l'inflorescence. Presque tous les auteurs qui se sont 
occupés de cette plante disent que les dents du péristome du 
C. strictum comme celles du C. saxicola sont divisées en 
deux branches. J'ai en effet observé que chez le C. saxrico/a les - 
dents sont.le plus souvent bifides, mais parfois aussi on 
remarque trois branches. Chez les échantillons de Campylos- 
teleum strictum du Portugal, que je dois à l'obligeance de 
M. Machado ainsi que sur celui que j'ai recueilli à Berre-des- 
Alpes, les dents sont très souvent divisées en trois, plus rarement 
deux branches. 

Quant au mode d'inflorescence du Campylosteleum strictum, ` 
De Solms-Laubach ?’en a donné une bonne description dans les 
lermes suivants : « Flores hypogyi vel bisexuales. Folia peri- 
gonialia minima, valde concava. antheridia in axillis foventia, 
vel ad basin vaginule accumulata, vel in foliorum comalium 
axillis sparsa, vel gemmulam formantia flori femineo quam 
proximam. » Dans.le Synopsis de Schimper’, cette description 
est à peu prés identique. Depuis, elle a été modifiée sans 
qu'aucune raison ait été donnée par les auteurs : pour Boulay ‘ 
l'inflorescence est synoique, M. Husnot* et Limpricht” la 


1. Dixox. (H. N.), Miscellanea- bryologica, I (Journal of Botany, 1913, 
p. 246). 
- DE SoLus-LauBacn, loc. cit., p. #1. i : 
- Scuiupsn (W. Ph.), Synopsis, 2° éd., p. 133, 1876. 
- BouLay (Abbé), loc. cit., p. 542. 
. Husnor (T.), Muscologia Gallica, p. 59, 4884-1890. 6 
: LimPRicHT (K. G.), Die Laubmoose (Kryptogamen-Flora), HI, p. 


D QE CO 10 


82, 1901. 


158 SÉANCE DU 26 OCTOBRE 41917. 


considèrent comme paroique, M. Roth! dit qu'elle est synoique- 
paroique. En somme les échantillons que j'ai examinés sont 
absolument conformes à la description de De Solms-Laubach, 
c'est-à-dire hétéroiques (synoiques-paroiques-antoiques). 


M. Le Brun présente les observations ci-après : 


Espéces et localités nouvelles 
_ pour la flore du Dauphiné 


PAR M. P. LE BRUN. 


Au mois de juillet dernier, mettant à profit une permission de . 
quelque durée, j'ai pu me rendre dans les Alpes du Dauphiné 
et y faire quelques excursions fructueuses, favorisées par une 
saison dont un hiver rigoureux avait accentué le retard. Les 
difficultés provenant des moyens de communication, notamment 
la réduction totale des trains et la suppression des services auto- 
mobiles m'ont fait apprécier les services que la bicyclette peut 
rendre, en montagne, an botaniste. | 
Le 23 juillet, je descendais à Montmaur, petite station de la 
ligne P.-L.-M. de Veynes à Briançon, pour faire le lendemain 
l'excursion. du mont Aurouse. Il est inutile d'insister sur les 
caractères de la flore de ce massif; elle a été trop souvent décrite 
et étudiée. Elle n’en demeure pas moins le but de l’une des plus 
belles courses botaniques de nos Alpes, puisqu'elle. permet 
d'étudier, au cours d'une méme journée, tous les étages de la 
flore, depuis Montmaur, dont les environs, riches en plantés 
méridionales, résonnent du crissement des cigales, jusqu'au pic 
de Bure, habitat de nombreuses espèces alpines et nivales, en 
passant par cette zone si particulière des éboulis mouvants, où 
se rencontrent toutes les endémiques des Alpes calcaires du 
Dauphiné. 
Avant la guerre, un bon sentier permettait d'accéder faci- 
lement au plateau de Bure, à travers d'immenses éboulis et des 
barres de rochers parfois scabreuses. Ce sentier a été, en 1914, 


1. ROTH (G.), Die Europaischeh Laubmoose, 1, p. 263, 1904. 


P. LE BRUN. — LOCALITÉS NOUVELLES POUR LA FLORE DU DAUPHINÉ. 459 


emporté sur de longs parcours par des éboulements et des 
orages, et impossible à retrouver en de nombreux endroits, de 
sorte qu'une ascension entreprise sans guide comporte, à l'heure 
actuelle, quelques risques. L'itinéraire indiqué par Verlot (in 
Guide du botaniste herborisant), passant par la Roche-des- 
Arnauds et Matachard, est abandonné depuis longtemps. Les 
botanistes se rendent aujourd'hui de Montmaur aux maisons 
forestières des Sauvas, où l'on doit passer la nuit, pour monter 
le lendemain au pic de Bure. 

- C'est l'itinéraire que j'ai suivi le 25 juillet: une abondante 
récolte. m'a largement dédommagé des grandes fatigues de la 
course; il est superflu d'en donner la liste. Le plateau supérieur, 
situé à 2550-2600 métres d'altitude, et dont une éminence, 
élevée à 2 712 mètres forme le pic de Bure, a été moins fréquem- 
ment visité (excursions des abbés Coste et Soulié, 1898; puis 
celles, plus récentes, d'Alph. Faure, Girod et feu Brachet). Je le 
trouvai encore occupé par de vastes champs de neige, entre 
lesquelles les touffes de Petrocallis pyrenaica commençaient à 
fleurir. Au sommet méme, je trouvai, mais trés rare, Androsace 
pubescens; et mon guide, qui était allé cueillir du genépi au 
bord des escarpements aboutissant au grand: précipice qui 
commence dès la cime, me ramena un pied de Callianthemum 
rutæfolium, plante indiquée avec signe de doute au mont 
Aurouse. Sa présence sur le calcaire néocomien laisse supposer 
que ce n'est pas une espéce exclusive des Alpes siliceuses. A 
noter que le Carduus aurosicus, très abondant au-dessus du col 
de Matachard, au lieu dit « Fontalibao », est trés rare sur le 
versant des Sauvas, où il se trouve exclusivement dans un petit 
ravin situé en deçà du rocher des Hirondelles. Cette rare espèce 
est limitée à la zone d'éboulis mouvants comprise entre 1 650 et 
1800 mètres. L'Iberis aurosica, largement répandu dans tout le 
massif aux mêmes altitudes, descend, par les eaux de la Sigouste, 
dans la plaine de Montmaur (880 m.). 

Après un court séjour au Lautaret, je me rendis dans le 
Quayras par le col Izoard, beau passage alpestre suivi par une 
excellente route le long de laquelle croissent de nombreuses 
espèces intéressantes. Je ne pus trouver x< Saxifraga patens 
Gaud., mais, je me dédommageai en récoltant Carex ornitho- 


160 j SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1917. 


podioides dans la « Casse déserte », au-dessus de la route à 
l'endroit où cette dernière, aprés un parcours en palier, redes- 
cend vers Brunissard. Cette rare espèce avait déjà été observée 
dans ces parages, mais sur le versant de Cervières, le long de 
l'aréte du Clos de la Cime. 

. Vérification faite d'une station de Viola pinnata découverte 
par M. Henry Correvon sur la rive droite du Guil. au-dessous de 
la jonction de la route du col Izoard à la route d'Abries à 
Guillestre, et après avoir vu, à Ville- Vieille, l'Astragalus 
alopecuroides en pleine floraison, j'arrivai le soir, à bicyclette, 
(29 juillet) à la Chalp, le dernier hameau de la vallée du Guil, 
dépendant de la commune de Ristolas. Ce pauvre village, 
pourvu d'une modeste auberge, peut excellemment servir de 
quartier général aux botanistes qui se proposent de faire les 
quatre ou cinq excursions classiques du haut Quayras. 

Celle du col de la Traversette, faite le 30 juillet, m'enchanta 
particulièrement. Dans le fond de la vallée, au delà du Rocher- 
Croulé, de vastes amas de neige, restes d'avalanches point 
fondus. étaient bordés de Crocus, Bulbocodium, Gagea Liottardi, 
Primula marginata, Fritillaria delphinensis, et autres espèces 
hivernales en pleine floraison. — Antoine Albert, qui fut le guide 
et le compagnon de feu Petitmengin, avait découvert Saxifraga 
valdensis dans un petit ravin (vallon des Brun) situé à 200 mètres 
au-dessus du chemin muletier qui suit la vallée du Guil. Cette 
espèce abonde à cet endroit, plus commode d'acces que la loca- 
lité classique du col Lacroix. — Au delà des bergeries Roche, 
une montée très longue, mais agréable, à travers d'immenses 
prairies dont la richesse ne le cède en rien à celles du Lautaret, 
puis des gazons rocheux, habitat du Thlaspi alpinum. enfin des 
rochers et des névés — conduit au col, brèche ouverte dans la 
crête frontière et creusée d'une galerie. Je fus très surpris de 
trouver encore l'Üreochloa pedemontana au-dessus du col, à la 
cote 3 051, à la limite extrême de la végétation phanérogamique. 

Une légère déception m'attendait le lendemain. Ayant esca- 
ladé la bréche de Ruines, passage mauvais et fort raide ouvert 
au Sud de la créte de la Taillante, je me proposais d'explorer la 
base du col Vieux et les abords du lac Foréant; malheureu 
sement la partie supérieure du vallon de la Taillante était encore 


P. LE BRUN. — LOCALITÉS NOUVELLES POUR LA FLORE DU DAUPHINÉ. 161 


entiérement recouverte de neige, en sorte qu'il me fut impos- 
sible de trouver les Saxifraga, diapensioides, Carex ustulata et 
Tofieldia borealis, qui y eroissent. 

Le 1** août, refaisant en sens inverse la seconde partie de 
cette excursion, je remontai, par le plateau et les chalets de 
la Médille, jusqu'aux deux lacs situés au pied de la Taillante, 
= entre 2 200 et 2 250 mètres d'altitude. Le lac Baricle me procura 
-Potamogeton marinus L., point encore signalé, à ma connais- 
sance, dans le Quayras. Le lac Egourgeon, situé à l'Ouest du 
précédent, est réputé pour sa flore; les /satis alpina, Pinguicula 
variegata et Chamaæorchis alpina étaient en pleine floraison; 
mais grande fut ma surprise de découvrir Carex microglochin 
sur la rive gauche du lac, prés du déversoir, dans des alluvions 
= schisteuses où croissaient Juncus arcticus, Scirpus alpinus et 

. Carex bicolor. Cette espèce, nouvelle pour le Dauphiné, n'était 
- . connue, en France, que des vallées supérieures de la Maurienne et 
… de la Tarentaise (Savoie). Comment échappa-t-elle à mes sagaces 

- prédécesséurs, Jeanpert, Correvon et Petitmengin? Sans doute, 
àl'époque plus tardive de leurs investigations, était-elle mécon- 
'naissable, les utricules, trés caducs, ayant alors disparu. — Le. 
lac Egourgeon étant formé par letorrent descendu du lac Foréant, 
te dernier doit, selon toute apparence, renfermer aussi la méme 
espèce. 

Chargé d'une précieuse récolte, je repartais le 2 août à minuit, 
à bicyclette, de Ja Chalp, et prenais le lendemain matin, à 
Fe Montdauphin, le train vers Paris. : 

- Je termine cette Note par une courte remarque : plusieurs 
?Spéces croissant dans les Alpes Graies (Praba nemorosa, 
Achillea Herba-Rota, Carex microglochin), se retrouvent dans le 
: Quayras. Il se pourrait fort que d'autres espèces de cette région, 
 insi que du Mont-Cenis existassent dans la vallée du Guil ou 
dans les vallées adjacentes. D'autre part, sur le versant italien 
des cols Lacroix et de la Traversette, vers Torre-Pellice, Bobbio 
et Castel-Delfino, il existe quelques espèces (Primula Cottut, 

Mpanula Elatines, etc.), qui n'ont pas encore été trouvées en 
France, Elles pourraient, quelque jour, étre rencontrées en 
deçà de la frontière. C'est ce que des recherches ultérieures 
Permettront sans doute de vérifier. 


T. LXIV. (SÉANCES) 11 


SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917 


PRÉSIDENCE DE M, P.-A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la précédente 


séance, dont la rédaction est adoptée. 
M. le Président annonce ensuite deux présentations. 


M. H. Lecomte donne lecture de son rapport sur l'attri- 
bution du Prix de Coincy pour 1917. Ce rapport, dont les 
termes ont été antérieurement adoptés par la commission 


du Prix de Coiney, est approuvé par les membres présents- 


Rapport sur l'attribution 
du Prix de Coincy en 1917 


PAR M. H. LECOMTE. 


M. F. Gagnepain, qui est l'un des memhres les plus actifs de notre 
Société, a fourni depuis plus de quinze ans un nombre considérable de tra- 
vaux relatifs à l’étüde des flores tropicales et en particulier de la Chine et 
de l'Indo-Chine. Dans le cours des cinq dernieres années écoulées, soit de 


1911 à 1916, il a publié le nombre respectable de 39!Notes où Mémoires 
insérés dans le Bulletin de la Société; dans les Notulæ Systematic? et . 


enfin dans le Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun. Beaucoup 


de ces travaux, élaborés en vue de la rédaction de la Flore générale i 


l'Indo-Cbine, dont M. Gagnepain est l'un des principaux collaborateurs; 
se rapportent à la famille des Légumineuses et quelques-uns aux Crassu- 
lacés, Saxifragacées et Ampélidacés. Ces études successives ont fourni 
à M. F. Gagnepain l'occasion de créer plusieurs genres nouveaux et un 
grand nombre d'espèces. Elles constituent, par leur ensemble, une très 
importante contribution à l'étude de la flore de l'Asie orientale et ©” 
particulier de l'Indo-Chine. Par leur nombre, par leur variété et enfin par 
le soin avec lequel elles ont été élaborées et rédigées, ces études méritent 
d'être hautement encouragées par la Société Botanique de France & 


votre rapporteur propose d'attribuer le prix de Coincy à M. F. Gagnepalt» 
pour l'année 1917. 2 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 163 


M. F. Camus résume le travail suivant : 


Sur la flore de la Haute-Tarentaise 
PAR MM. F. EVRARD ET H. GHERMEZON. 


La liste de plantes que nous donnons ici résume les anno- 
lations prises, durant l'été de l'année 1913, dans la région de la 
Haute-Tarentaise qui s'étend des Brévières de Tignes aux 
sources de l'Isére, en y comprenant les cols et sommets avoi- 


Sinants. Elles devaient faire l'objet d'un travail floristique et 


géographique que les événements nous ont jusqu'à présent 
contraints de différer. Cette simple liste permettra néanmoins de 
donner un apercu des résultats principaux d'une saison consacrée 
à une région assez restreinte, depuis les dernières neiges de 
juillet jusqu'aux premières de septembre, et comprenant près 
de quarante courses importantes. Nous sommes donc autorisés 
à considérer ces résultats comme l'expression assez exacte de 


. l'ensemble de la flore, bien que quelques espèces signalées 


antérieurement aient échappé à nos recherches. 

La Haute-Tarentaise a été visitée par de nombreux botanistes ' ; 
nous citerons entre autres, parmi ceux qui ont laissé un 
compte rendu de leurs herborisations, Perrier et Songeon *, 
J. Gay’, Chabert‘, Gave 5, Convert, Durafour', Petitmen- 


1, Voir à ce sujet BOUVIER (L.), Histoire de la botdnique savoyarde. Bull. 


Soc. bot. France, X (1863), 644-675. 


"m 


2. PERRIER (E.) et SONGEON (A.), Indication de quelques plantes nouvelles, 


_ lüres ou critiques, observées en Savoie, spécialement dans les provinces de Savoie- 


Jopre, Haute-Savoie et Tarentaise, suivie d'une revue de la section Thyla- 
cites du genre Gentiana. Ann. Soc. hist. nat. Savoie pour 1854, Chambéry 
(1855). 46 p. — PERRIER DE LA BÂTHIE (E.), Excursions en Tarentaise, guide 
botaniste. Moutiers (1894), 86 p. Š 
3. Note de Gay (J.). Bull. Soc: bot. France, VII (1860), 575-576. 
: CHABERT (A.), Esquisse de la végétation de la Savoie. Bull. Soc. bot. 
lance, VII (1860), 565-579. — Note sur l'Echinospermum deflexum Lehm., 
Plante probablement nouvelle pour la flore de France, et sur quelques plantes 
"ré de la Savoie. Bull. Soc. bot. France, XXXI (1884), 367-371. 
5. GAVE (R.-P.), Excursions botaniques dans les hautes vallées de la Taren- 
fise, Bull. Soc. hist. nat. Savoie, 2° sér., I (1894), 101403. : 
5. CONVERT (B.-H.), Herborisation en Maurienne et en Tarentuise. Ann. 50€. 
t. Lyon, XXI (1896), 103-122. PEN ; 
1. DUnAFOUR (A.), Excursion botanique en Tarentaise, en Maurienne et au 
Mont-Conis. Bull. Soc. nat. Ain, X (1905), 48-70. 


105 : SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1947. 


gini, Bocquier?, etc. ; là plupart n'ont fait que traverser le pays 
assez rapidement, explorant presque toujours les mêmes localités 
(Tignes, Val-d'Isère, sources de l'Isère, cols de l'Iseran et du 
Palet), en dehors desquelles nous n'avons que peu de rensei- 
gnements. Le présent travail aura ainsi pour effet de compléter 
sur un grand nombre de points les indications des botanistes 
antérieurs. 

Nous ne signalons du reste que les plantes que nous avons 
observées nous-mêmes, renvoyant pour les autres aux publi- 
cations citées plus haut?; nous avons également négligé un cer- 
tain nombre d’espèces banales de la vallée. 


Clematis alpina Mill. — AC. rochers et rocailles des bois 
jusque vers 2 000 m. 


Thalictrum aquilegifolium L. — Çà et là bois et rocailles 
de la vallée jusque vers 2 000 m. 


T. fœtidum L. — (à et là bois et rocailles de la vallée jusque 
vers 2 100 m. La var. glabrum Koch se rencontre à Tignes dans 
le bois de Ronnaz (1700 m.), mêlée au type. 


Anemone vernalis L. — AC. pelouses de 2200 à 2700 m. 


A. alpina L. — Çà et là dans la vallée; monte jusqu'& 2 400 m. 
aux sources de l'Isère, 


A. baldensis L. — AC. pelouses et rocailles de 2300 à 
2 900 m. : Grande Parei, Rochers de Chardonet, col du Palet, 
Petite-Balme, la Thouviére, cols de la Rocheure et de l'Iseral 
vallon de la Sassière, la Davie. | j 


A. Hepatica L. — C. bois jusque vers 2 000 m. , 


Actea spicata L. — Clairières des bois : les Brévières 
(4 800 m.). 


1. PETITMENGIN, Session de l'Académie en Savoie. Bull. Acad. inier. 
géogr. bot., XVI, 3* sér. (4907), 310-354. botaniques 

2. BocQUIER (E.), A la découverte du roi de l'Alpe (Ascensions enr 
en Tarentaise). Bull. Soc. bot. Deux-Sèvres, XXII (1910-1911), 1 
XXIII (1911-1912) 03582. | pira, 

3. Ainsi qu'à l'excellent ouvrage posthume de PERRIER DE LA 433p. 
Catalogue raisonné des Plantes vasculaires de Savoie, Paris, I (4947), se à 
et 1 carte, dont la première partie, publiée par les soins de J. OFFN*» 
des Renonculacées aux Composées. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZÓN. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 165 : 


Callianthemum rutæfolium C. A. Mey. — Pelouses alpines : 
col de la Tourne, versant Ouest (2 500 m.), Grande-Balme près 


I . du torrent descendant au lac de Tignes (2 300 m.), vallon de la 


Sassière sur la rive Sud du lac de la Sassière (2450 m.). 


Ranunculus lutulentus Perr. et Song. — Lac de Tignes 
(2088 m.), assez abondant sur la rive Nord-Ouest. — Localité 
connue depuis Perrier et Songeon; indiqué par Chabert aux 
sources de l'Isère. : , 


f R. aconitifolius L. — Cà et-là prairies de 1 800 à 2300.m. : 


lac de Tignes, Val-d'Isére, vallon de la Sassière. 


R. platanifolius L. — AC. clairiéres et rocailles de la vallée 
jusque vers 2 000 m. 
R. glacialis L. — C. débris rocailleux humides des hautes 


régions, au voisinage des neiges fondantes, au-dessus de 
2300. m. : vallon de la Sachette, lac de Gratelo, cols du Palet, 
dela Leisse, de Fresse, de la Rocheure et de l'Iseran, sources de 
l'Isère, vallon de la Sassière, la Davie. 


.R. pyrenæus L. — (à et là pelouses et prairies de 2200 à 
2500 m. : 
. R. montanus Willd. (sensu lato). — AC. pelouses de 2 200 


à 2600 m., surtout dans les montagnes situées sur la rive 
gauche de l'Isère. 
Caltha palustris L. — Prairies marécageuses de la vallée; 


| monte jusqu'au lac de Tignes (2 088 m.). 


Trollius europæus L. — AC. de 1 700 à 2300 m. dans les 
lieux herbeux. 

Aquilegia atrata Koch. — Les Brévières au bois de la 
Balme (1 700 m.). re 
À. alpina L. — Tignes dans le bois de Ronnaz et jusqu’au- - 
dessous du Pas de la Thouviere (2000-2200 m.). — Non 
indiqué dans la région; existe en Maurienne, dans le bassin de 
Pralognan et au Mottet prés Aime. 


Aconitum Lycoctonum L. — AC. dans la vallée jusque 
-Yers 1 800 m. 
Berberis vulgaris L. — C. rocailles de la vallée jusque 


Vers 1 800 m. 


' 166 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Arabis alpina L. — AC.lieux rocailleux depuis la vallée 
jusqu'à 2 900 m. 

A. sübcoriacea Gren. — Cà et là rocailles humides de 2 100 à 
2 600 m. : lac de Gratelo. col de la Rocheure, sources.de l'Isère, 
vallon de la Sassiére; parfois entrainé dans la vallée par les 
eaux : Tignes, au torrent du lac de Tignes- (1 800. m.) et à la 
Eric (1650 m.). : 


A. cærulea All. — AC. rocailles de 2 300 à 2900 m. : col du 
Palét, moraine du glacier de la Grande-Motte, la Thouviere, . 
cols de la Rocheure et de l'Iseran, sources de l’Isère à la moraine 
du glacier de la Galise, Rochers de Franchet, vallon de la 
Sassière. l l 


Cardamine amara L. — Prairies marécageuses jusque vers 
2100 m. : Tignes, lac de Tignes. | 

C. resedifolia L. — (à et là rochers et rocailles jusque vers 
2600 m. | 


C. alpina Willd. — AC. pelouses et rocailles de 2 300à 2800m. 


Sisymbrium tanacetifolium L. — Prairies de 1800 à 
2300 m. : lac de Tignes, Val-d'Isère, vallon de la Sassière: 


S. austriacum Jacq. — AC. rocailles ét éboulis de la vallée 
jusque vers 1800 m. — Semble rentrer dans le $. monli- 
vagum Jord. S. 

S. pinnatifidum DC. — Débris rocailleux : col de la Tourne 
versant Est (2550 m.), col du Palet versant Ouest (2 600 m.) 
— Non indiqué dans la région, mais existe tout autour (Petit- 
Saint-Bernard, bassin de Pralognan, Mont-Cenis, etc.). 


Erysimum pumilum Gaud. — AC. pelouses rocailleuses de 
la vallée; monte à 2300 m. dans le vallon de la Sassière. 


Erucastrum obtusangulum Schleich. — Éboulis et rocailles 
de la vallée, graviers de l'Isère, jusqu'à 1 800 m. 


Huichinsia alpina R. Br. — CC. rochers et rocailles jusqu'à 
2 800 m. — Les individus des hautes régions sont naturellement 
plus petits et à corymbe plus court, sans que nous puissions en 
rapporter aucun cependant à H. brevicaulis Hoppe, que w 
a signalé à l'Iseran. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 167 


Biscutella longifolia Vill — AC. pelouses et rocailles 
jusque vers 2500 m. 


Thlaspi Gaudinianum Jord. — Les Brévières dans le haut du 
bois de la Balme (1 700 m.), vallon de la Sassière près des chalets 
du Saut (2300 m.). — Indiqué dans le Nord du département 
et au Mont-Cenis; Gay a signalé « T. alpestre L. » entre Tignes 
et Val-d'Isère; l'espèce de Linné est T. brachypetalum Jord. 
indiqué en aval de notre région, à Sainte-Foy, mais la plante de 
Gay pourrait être T. alpestre Gaud. non L., c'est-à-dire 7. Gaudi- 
nianum. 


Alyssum pedemontanum Rupr. — Pelouses rocailleuses 
entre le Fornet et le chalet de Saint-Charles (2 000-2 100 m.). — 
Signalé dans cette localité par Cariot, Gave et Bocquier, sous 
le nom de A. montanum L., dont il n'est du reste qu'une 
forme. Indiqué à l'Iseran et en Maurienne. 

Roripa palustris Bess. var. pusilla DC. — Lac de Tignes, 
dans les prairies marécageuses prés des chalets de Lognant 
. (3100 m.). 

Kernera saxatilis Reichb. — AC. rochers et rocailles jusque 
vers 2300 m. —— 

Petrocallis pyrenaica R. Br. — Cà et là débris rocailleux 
de 2 400 à 2 800 m. : col de la Tourne, moraine du glacier de la 
Grande-Motte, col de l'Iseran. | 
Draba aizoides L. — C: rochers et rocailles de 1 900 à 
. 2800 m. ; 

p. frigida Saut. — AC. rochers et rocailles de 2 200 à 2 900 m. ; 


E | descend parfois dans la vallée à 1 700 m. autour des Brévieres 


et de Tignes. 


— D. carinthiaca Hoppe. — AC. pelouses et rocailles de 
2000 à 3000 m. : Grande-Parei, vallon de la Sachette, lac de 
Tignes, cols du Palet et de la Leisse, la Thouviére, cols de la 
Rocheure et de l'Iseran, vallon de la Sassière, la Davie. 


D. fladnizensis Wulf. — La Davie : rocailles du petit col entre 
l'extrémité Sud-Ouest de la Davie etle Rocher Blanc (2 900 m.). — 
lndiqué à l'Iseran; existe en Maurienne, dans la Vanoise, à la 
Glière (d’après Bocquier) et en Haute-Savoie. 


168 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 4917. 


Helianthemum œlandicum DC. var. alpestre Rouy et Fouc. 
— C. pelouses rocailleuses de la vallée; moins fréquent dans la 
zone alpine oü il atteint 2500 m. au col de la Tourne. : 

Viola arenaria DC. — Tignes au-dessus de Villard-Strassiaz 
(1 800 m.), vallon de la Sassière (2 350 m.). 

V. pinnata L. — Rocailles calcaires : Tignes entre la route 
de Val-d'Isère et le hameau de Franchet (1:800 m.), sources de 
l'Isère au Malpas (2 250 m ). — Déjà signalé dans la région par 
Allioni et souvent retrouvé depuis. 

V. biflora L. — C. dans les bois detoute la vallée: se rencontre 
également, mais plus rare, dans les pelouses alpines jusque 
vers 2 200 m. Z 

V. calcarata L. — CC. pelouses de 2 100 à 2 800 m: ; parfois 
entrainé dans la vallée : Tignes au-dessus de Villard-Strassiaz : 
(1 900 m.). 

V. alpestris Jord. — C. champs et prairies de la vallée 
jusque vers 1 800 m. : | 

Polygala Chamæbuxus L. — AC. autour de Tignes, jusque 
vers 2 000 m., dans les clairières et les pelouses rocailleuses. 

P. alpestris Reichb. — AC. pelouses et prairies de la vallée 
jusque vers 2 000 m. i | 

P. austriaca Crantz. — Cà et là pelouses et clairières jusque 
vers 2 000 m., autour de Tignes. : 

Melandryum sylvestre Roehl. — AC. prairies et clairières 
de la vallée; monte à 2100 m. au lac de Tignes. 

Viscaria alpina Don. — AC. pelouses et rocailles de 2 300 
2 800 m. : cols de la Tourne, du Palet, de Fresse, de la Rocheure 
et de l'Iseran, sources de l'Isère, vallon de la Sassière. 

Silene alpina Thomas. — Vallon de la Sassiére, assez abon-. 
dant surtout dans les graviers du torrent près du Saut (2 300- 
2400 m.). — Non indiqué dans la région; existe en Maurienne; 
dans la Vanoise, et dans le Nord du département. 

S. acaulis L. — C. de 4 800 à 2500 m., pelouses, rocailles, 
parfois même partie supérieure des bois. 

S. exscapa All. — C. pelouses et rocailles au-dessus de 
2100 m.; atteint le sommet de la Davie (3162 m.). 


às 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 169 


Silene rupestris L. — Éboulis et pelouses rocailleuses de la 
vallée, presque toujours sur les quartzites, où il est parfois très 
abondant; atteint 2300 m. à la Grande-Parei. | 


Saponaria ocymoides L. — AC. rochers, éboulis et pelouses 
rocailleuses de la vallée; atteint 2 200 m. au Pas dela Thouviére. 


Gypsophila repens L. — Cà et là éboulis et pelouses rocail- 
. leuses jusque vers 2500 m. : la Thouvière, Tignes, Val-d'Isère, 
vallon de la Sassière. 


— Dianthus sylvestris Wulf. — Cà et là rochers et rocailles de 
la vallée j jusque vers 1900 m. 


à Cerastium arvense L. var. alpicolum Fenzl. — C. pelouses 
- rocailleuses et éboulis de 1 700 à 2600 m. — C'est sans doute 
cette plante que Bocquier a rencontrée à Tignes sur la rive 
gauche du. torrent du lac de Tignes, où elle existe en effet en 
— abondance, et qu'il indique sous le nom de C. alpinum, proba- 
blement par confusion de noms; ; cette dernière espèce n'est pas 
_ signalée dans notre région. 


C. latifolium L. . rocailles, débris schisteux, graviers 
|. des torrents, au-dessus de 2 300 m. : vallon de la Sacliette, cols 
| de la Tourne et du Palet, moraine du glacier de la Grande-Motte, 
hh Thouviére, cols de Fresse, de la Rocheure et de l'Iseran, 
3 Vallon de la Sassière, la Davie. — Petitmengin signale à l'Iseran 
L les formes C. uniflorum Murith et C. pedunculatum Gaud. 


C. trigynum Vill. — AC. rocailles humides, bords des tor- 
= Tents de 2400 à 2800 m. : vallon de la Sachette, lac de 
 Gratelo, cols de la Leisse, de Fresse, de la Rocheure et de 
l'Iseran, Rochers de Franchet, vallon de la Sassière, la Davie. 


Stellaria nemorum, L. — Clairières des bois : Tignes en 
[lant vers les Brévières (1600 m.). 
Arenaria ciliata L. — AC. pelouses 'et éboulis de 2200 à 
2800 m. ; descend prés de Tignes à 1800 m. 
4. biflora L. — Débris rocailleux : col de la Leisse, 
versant Nord prés du sommet (2750 m.). — Non indiqué dans. 


^ région, mais existe tout autour. 
Alsine Cherleri Fenzl. — C. pelouses au-dessus de 2100 m. 


420 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 

et -parfois aussi rocailles; atteint le sommet de la Davie 

(3162 m.).: 
Alsine Villarsii Mert. et Koch var. villosula Koch. — AC. 

rochers de la vallée jusque vers 2 100 m. 


A. verna Bartl. — C. pelouses et rocailles de 2200 à 
2800 m.; descend parfois dans la vallée, par exemple à Tignes 
(1650 m.). | 

A. rostrata Koch. — Cà et là pelouses sèches et rocailles de 
la vallée jusque vers 1900 m. : Tignes, Val-d'Isére. 


A. laricifolia Crantz. — AC. pelouses rocailleuses autour de 
. Tignes jusque vers 1 900 m. : 
Sagina repens Burn. — (Cà et là pelouses fraiches, lieux 


humides, prairies marécageuses, de 1 700 à 2 600 m. : col de la 
Tourne, lac de Tignes, Tignes, col de l'Iseran, la Davie. 


Myricaria germanica Desv. — Graviers de l'Isère jusque 
vers 1 800 m. ! 


Hypericum Richeri Vill. — Grande-Parei (2 300 m.). 


H. quadrangulum L. — AC. prairies, clairières, buissons, 
jusque vers 2 400 m. 


Monotropa Hypopitys L. — Tignes (1 900 m.). 


Pirola rotundifolia L. — T ignes au bois de Ronnaz jusque 
vers 2000 m. : if | \ 

P. minor L. — Cà et là bois autour de Tignes jusque vers 
1 900 m. : i j 


P. secunda L. 


AC. dans les bois jusque vers 2 000 m. 

Linum alpinum l. — (à et là pelouses rocailleuses et 
éboulis dé 1 900 à 2300 m. : Tignes, Pas de la Thouvière, source? 
de l'Isère depuis le Fornet. 


Geranium sylvaticum L. — AC. dans la vallée jusque von 
2100 m. 


G. phæum L. — AC. dans la vallée; monte à 2100 m. dans 
les prairies du lac de Tignes. 
; Rhamnus pumila Turra. — Rochers de la vallée; monte” 
2500 m. dans les vallons de la Sachette et de la Sassiere. 
Anthyllis Vulneraria L. — AC. pelouses et rocailles jUsQ"* 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 171 
vers 2 500 m. Se rencontre sous deux formes, l'une à gros capi- 
tules, fleurs assez grandes, calice concolore, corolle jaune pâle 
à carène pourprée, l'autre à petits capitules, fleurs petites, calice 
discolore, corolle d'un jaune rosé ou violacé parfois assez foncé. 

Trifolium badium Schreb. — AC. clairieres, pelouses, 
prairies jusque vers 2400 m. 

Tr. aureum Poll. — (à et là dans la vallée jusque vers 
2000 m. 

Tr. montanum, L. — AC. clairières et lieux herbeux de la 
vallée jusque vers 1 800 m. 

Tr. pallescens Schreb. — Col de l'Iseran (2500 m.). 

Tr. Thalii Vill. — Vallon de la Sachette (2 400 m.), col de 
l'Iseran (2 300-2 500 m.). 

Tr. alpinum L. — AC. pelouses de 2300 à 2600 m. 


: Tr. alpestre L. — Cà et là clairiéres et prairies de la vallée 
jusque vers 1900 m. ; 
Phaca astragalina DC. — (à et là pelouses de 2100 à 


2800 .m. : Tignes au-dessus du Villaret du Mial, Pas de la 
Thouviére, col de l'Iseran. 
Ph. alpina L. — Tignes, clairières des bois le long de l'ancien 


| E chemin. des Brévières (1600 m.), sources de l'Isère entre le 
=  Fornet et le chalet de Saint-Charles (2050 m.) — Non indiqué 


dans la région; existe dans la Haute-Maurienne, dans le bassin 


4 de Pralognan et dans le Nord du département. 


Astragalus aristatus L'Hér. — Vallon de la Sassière, 
Surtout dans les parties herbeuses des cónes de déjection des 
ruisselets. descendus de la Grande-Sassière (2300-2400 m.) — 
Non indiqué dans la région, mais existe en Maurienne et dans 


> le Nord du département. 


A. leontinus Wulf. — Vallon de la Sassière, assez abon- 
dant dans la méme station que l'espèce précédente (2300- 
2 400 m.) — Jusqu'ici, cette. espèce n'avait été signalée en 
France qu'en trois localités, dont la plus rapprochée, une 
vingtaine de kilomètres environ, est le vallon de la Bocheure 
Près du chalet d'Entre-deux-Eaux; les deux autres sont, 
dans les Hautes-Alpes, le Mont-Viso et le Pic des Trois- 


4,2 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Évéchés, l'indication de Sieber (vallée de Cervières près Brian- 
con): résultant d'une erreur de détermination d’après Petit- 
mengin. Cette plante a été signalée plusieurs fois, près de nos 
frontières, au Mont-Cenis, et également, plus loin en Piémont, 
dans les montagnes de Cogne; elle réapparaît, au delà du 
massif du Mont-Blanc, au Grand Saint-Bernard. * 


Oxytropis campestris DC. — AC. pelouses et rocailles de 
2 000 à 2 800 m. ; parfois entraîné dans la vallée autour de Tignes, 
par exemple au bois de Ronnaz (1700 m.) et aux Bréviéeres - 
dans les graviers de l'Isère (1 580 m.). s 


0. fœtida DC. — Sources de l'Isère dans les rocailles du 
Malpas (2 250 m.). i | 
0. Gaudini Bunge. L AC. de 2200 à 3000 m., pelouses 
rocailleuses, graviers des torrents et surtout débris rocailleux 
des schistes lustrés : cols du Palet, de Fresse, de la Rocheure 
-et de l'Iseran, sources de l'Isère, vallon de la Sassière, la Pavie. 


0. lapponica Gaud. — Cà et là pelouses et rocailles de 2100 
à 2800 m. : Grande-Balme, Pas de la Thouvière, col de l'Iseran, 
vallon de la Sassière, Tignes au-dessus du Villaret du Mial; 


descend à 1900 m., au-dessus de Tignes le long du torrent du 
lac de Tignes. e 


Lathyrus heterophyllus L. — Tignes à la cascade du torrent B 
de la Sassière (1700 m.). — Non indiqué dans la région; existe 
dans le bassin de Pralognan et dans le Nord du département. 

Orobus niger L. — Cà et là jusque vers 1900 m. dans les 
clairières et lieux herbeux de la vallée. 

Onobrychis montana DC. — C. dans la vallée jusqu'au 
chalet de Saint-Charles; monte dans la zone alpine jusque Ve 
2300 m., par exemple au Pas de la Thouvière. 


Prudus Padus L. — Les Brévières (1600 m.). - 


Rubus saxatilis L. — (à et là rocailles des bois jusque VE? 
2 000 m. 


R. idæus L. — C. bois et éboulis de la vallée jusque V°" 
1 900 m. 
Dryas octopetala L. — AC. pelouses, rocailles des bois 


éboulis, de 1 700 à 2600 m. 


E 


F. EVRARD ET H.  CHERMEZON. Pre FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 173 


Sibbaldia procumbens L. — Cà et là pelouses rocailleuses 


1 de 2300 à 2600 m. : col de la Tourne, sources de l'Isère, 


vallon de la Sassière, la Davie. 


Geum rivale L. — Çà et là dans la vallée jusque vers. 
1800 m., prairies et clairières des bois. 


G.. montanum L. — C. pelouses et rocailles de 1900 à 


- 2800 m. 


- P. heptaphylla Mill. 


G. reptans L. — Cà etlà débris rocailleux de 2 400 à 3000 m. 
vallon de la Sachette, moraine du glacier de la Grande Maia; 
col de la Rocheure, vallon de la Sassière, la Davie. 

Potentilla rupestris L. — Çà et là rocailles et talus de la 
vallée, jusque vers 1900 m. : les Brévières, Tignes, Val- 
d'Isère. 

P. aurea L. — (à et Ta de 1800 à 2800 m., Selona d et 
rocailles. 


(1630 m.) et en dessous de Franchet (1800 m.). 


P. salisburgensis Hænke, — Çà et là pelouses, rocailles, 
éboulis, de 1 900 à 2 800 m. : Grande Parei, cols de la Tourne 


et de la Leisse, Tignes, la Davie. 
-~ P. nivea L. — Pelouses rocailleuses du versant Sud du col 


de l'Iseran, à mi-chemin entre le lac de Cema et le Pays désert 
(2750 m.). — Indiqué aussi au sommet du col, prés du refuge, 


Où il n'a pas été revu, ni par Petitmengin, ni par nous; existe 


. dans le massif de la Vanoise, ainsi qu'au Mont-Cenis et dans 
les Hautes-Alpes. 

P. grandiflora L. — Pelouses rocailleuses, éboulis; AC. 
dans toute la vallée; moins abondant dans la zone alpine où il 
atteint 2500 m. au col de Fresse et dans le vallon de la Sas- 
sière, 5 

P. minima Hall. f. — AC. pelouses, débris rocailleux de 
2200 à 2600 m. : vallon de la Sachette, col de la Tourne, 
Pas de la Thouvière, col de Fresse, Rochers de Franchet, 
Vallon de la Sassière. 


"P. frigida Vill. — Pelouses rocailleuses du sommet du col 


de l'Iseran (2 770 m.). 


474 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Potentilla caulescens L. — Cà et là rochers autour de TON 
jusque vers 4 800 m. 


Rosa alpina L: — AC. rocailles et clairières de la vallée 
jusque vers 2000 m. 


Alchemilla alpina L. (pnpa lato). — AC. pelouses et 
rocailles jusque vers 2500 m.; les formes les plus répandues 
rentrent dans A. saxatilis Buser et A. Hoppeana Buser; 
A. conjuncta Bab. existe à Tigues prés du chalet Constantin 
(2000 m.); nous avons également rencontré À. subsericea Reut- 
sur les pentes de la Grande-Parei (2300 m.), peu abondant; 
ce dernier a été signalé au Mont-Cenis, dans le bassin de Pralo- 
gnan et en Haute-Savoie. 


A. glaberrima Schmidt. — AC. pelouses et rocailles de 
2100 à 2 600 m. : vallon de la Sachette, Rochers de Chardonet,- 
Grande- Balme, la Thouviére, sources de l'Isère, vallon de la 
Sassière, la Davie. 


A. vulgaris L. — CC. bois, prairies, pelouses et rocailles: 
monte jusque vers 2 600 m. 

A. pentaphylla L. — C. pelouses et débris rocailleux de 
2100 à 2800 m.; c'est une des premières plantes qui fleuris- ` 
sent sur les. places: récemment abandonnées par les neget 
d'ordinaire en compagnie de Salix herbacea. 


Cotoneaster vulgaris Lindl. — AC. rochers et éboulis de 
la vallée jusque vers 2 100 m. 


Sorbus Aucuparia L. — Cà et là dans les bois jusque vers, 
2 000 im. 


` S. Aria Crantz, — Comme le précédent, mais plus dissémine- 


S: Chamæmespilus Crantz. — AC. bois, buissons, ropaibet 
éboulis de la vallée de 1 800 à 2 100 m. 


Amelanchier vulgaris Mœnch. — AC. rochers et éboulis 
de la vallée jusque vers 1 900 m. 


Saxifraga stellaris L. — C. bords des ruisselets, pelouses 


humides, graviers des torrents, praris marécageuses, de 
1800 à 2800 m. 


S. cuneifolia L. — AC. dans les bois jusque vers 2000 m: 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. — 175 

Saxifraga rotundifolia L. — C. bois et lieux herbeux de la 
vallée jusque vers 2 100 m. 

S. aspera L. — Cà et là rochers et éboulis jusque vers 
2400 m. : vallon de la Sachette, Tignes, vallon de la Sassière. 


- S. bryoides L. — AC. rochers, éboulis, pelouses rocailleuses 

de 2000 à 2 900 m. : vallon de la Sachette, cols de la Tourne, 
| du Palet et de la Leisse, Pas de la Thouviére, cols de la 
- Rocheure et de l'Iseran, Rochers de Franchet, Passage du 
Dôme, vallon de la Sassière, la Davie; descend à 4 700 m. à 
Tignes en dessous des Boisses. l 


®@ S aizoides L. — C. prairies marécageuses, pelouses et 


rocailles humides, graviers des torrents, jusque vers 2600 m. 
S. controversa Sternb. — Pas de la Thouviére, éboulis en 

- descendant vers le lac de Tignes (2 250 m.), col de la Rochevre 

| au sommet (2 990*m.). — Indiqué à l'Iseran; existe également 

en Maurienne et dans Ja Vahoise. 

À S.exarata Vill. — C. rochers, éboulis, pelouses rocailleuses 
E jusque vers 3 000 m. | 

S. moschata Wulf. — AC. mêmes stations que le précédent. 


S. androsacea L. — C. pelouses et rocailles un peu fraîches 
de 2200 à 2 800 m. 

S. muscoides All. non Wulf. (S. planifolia Auct, mult. non 
Lap.). — Çà et là, parfois assez abondant, rochers, débris 
rocailleux, pelouses rocailleuses, au-dessus de 2500 m. : cols 
de la Tourne, du Palet et de l'Iseran; Pointe de Picheru, vallon 
dela Sassière, la Davie jusqu'au sommet (3 162 m.). 

S. oppositifolia L. — Répandu à toutes les altitudes, depuis 
la vallée, où il est localisé sur les rochers, jusqu'aux débris 
mouvants de la zone nivale, en passant par les pelouses et 
Tocailles de la zone alpine, oü il atteint son maximum de fré- 
quence; c'est en somme une espèce de hautes régions, capable 
de vivre à une altitude relativement basse, mais que la compé- 
tition des espèces de la vallée relègue alors dans une station à 
végétation ouverte. ; 

S. biflora Al. — AC. débris-rocailleux humides, graviers 
des torrents au-dessus de 2300 m. : moraine du glacier de la 


* 


176 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Grande-Motte, cols de la Leisse, de la Rocheure et de l'Iseran, 


sources de l'Isére à la moraine du glacier de la Galise, vallon de 
la Sassière, la Davie. 


Saxifraga diapensioides Bell. — Çà et là rochers, peu répandu : 
Tignes au bois de Ronnaz (1800 m.) et en dessous du hameau 
de Franchet (1 850 m.), sources de l'Isère au Malpas (2250 m.), 
vallon de la Sassière entre le lac de la Sassière et le glacier de 
Rhéme (2500 m.). s 

S. cæsia L. — AC. rochers, éboulis, pelouses rocailleuses de 
1 800 à 2 600 m. : Grande-Parei, cols de la Tourne et du Palet, 
la Thouvière, Pas de la Thouvière, Tignes à plusieurs localités, 
Val-d'Isère, sources de l'Isère; d'ordinaire sur les calcaires. 


. S. Aizoon Jacq. — CC. rochers, éboulis et _pelouses rocail- 
leuses jusque vers 2 600 m. d 


Chrysosplenium alternifolium L. — Cà eet là bois et lieux 
humides de la vallée jusque vers 1 800 m. x 
Parnassia palustris L. — CC. jusque vers 2400 m. dans 
tous les endroits frais ou humides. 


Ribes petræum Wulf. — (à et là clairières et rocailles des 
bois jusque vers 1 800 m. 


Sedum Anacampseros L. — (à et là éboulis et rocailles de 
la vallée; monte à 2 100 m. au lac de Tignes. 

S. montanum Perr. et Song. — AC. pelouses rocailleuses 
Jusque vers 1 100 m. autour des Brévières et de Tignes. 

S. alpestre Vill. — Cà et là rochers, éboulis, pelouses rocail- 
leuses de 2300 à 2900 m. : vallon de la Sachette, cols de la 
Tourne, de la Rocheure et de l'Iseran, vallon de la Sassière ` 


<S. dasyphyllum L. — AC. rochers et rocailles de la vallée 
jusque vers 1 800 m. 


S. annuum L. — AC. rochers et pelouses rocailleuses de la 
vallée jusque vers 1 800 m. 


S. atratum L. — AC. rochers, éboulis et pelouses rocailleuses 
jusque vers 3 000 m. 


Sempervivum tectorum L. — Çà et là rochers et pelouse? 
rocailleuses de la vallée; monte à 2 200 m. au lac de Tignes: 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 177 


. Sempervivum montanum Jacq: (S. Candollei Rouy et Cm.). 
AC. rochers et pelouses rocailleuses de 2 000 à 2 800 m. : vallon 
de la Sachette,: cols de la Tourne et de la Leisse, Pas de la 
Thouvière, lac de Tignes, col de l'Iseran, vallon de la Sassière. 


. S. arachnoideum L. — Rochers et pelouses rocailleuses ; AC. 
- dans la vallée; cà et là dans lazone alpine jusque vers 2 600 m. : 
… Pas de la Thouviére, vallon de la Sassière, la Davie. 

" Epilobium spicatum Lamk. — Cà et là clairières et rocailles 
-. de la vallée jusque vers 1 800 m. 

- E. Fleischeri Hochst. — Graviers de l'Isère jusqu'à la 
. moraine du glacier de la Galise (2300 m.), lac de Tignes 
- (2100 m.). 

= E.anagallidifolium Lamk. — Lieux humides; sources de 
- l'Isère au glacier de la Galise (2300 m.), vallon de la Sassière 
| 2300-2 500 m.). | 

: E. trigonum Schrank. — Bois : Tignes, le long de l'ancien 
4 chemin des Brévières (1 600 m.). 


E. collinum Gmel. — Cà et là jusque vers 1 700 m. dans les 
hois autour de Tignes. 


| Astrantia major L. — Çà et là prairies de la vallée jusque 
E vers 1 800 m. 
A. minor L. — Cité et pelouses, presque uniquement 


 Surles quartzites, où il est assez commun jusque vers 2 300 m. 


| ulour de Tignes et des Brévières, ainsi que sur us pentes de la 
E Grande-Parei. 


» Laserpitium latifolium L. — AC. clairières, lieux herbeux 
. " rocailles jusque vers 2000 m. autour des Brévières et de 
à ignes. 

L. gallicum L. — Comme le précédent. 


- L Panax Gouan. — AC. pelouses et rocailles des quartzites 
; tour des Brévières et de Tignes, jusque vers 2100 m. 


Athamanta cretensis L. — Cà et là rochers et rocailles 
| calcaires de la vallée jusque vers 2 200 m. 


Din Mutellina Gærtn. — (Cà et là pelouses de 2200 à 
00 m. 


i 
T. LXIV. . (SÉANCES) 12 


138 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 

Meum adonidifolium Gay. — Prairies de 1 700 à 2000 m. 
Tignes, Val-d'Isére; ne semble étre qu'une forme subalpine d ii 
précédent. 

Anthriscus alpinus Jord. — Prairies de Tignes (1 650 m. ) 

Gharophyllum Cicutaria Vill. — Çà et là clairières ct 
prairies de la vallée jusque vers 1 900 m. 

Ch. Villarsii Koch. —.Cà et là prairies autour de Tignes 
(1600-1 100 m.). : 

: Bupleurum ranunculoides L. — Pelouses rocailleuses; 
commun surtout dans la vallée, mais monte par endroits jusque 
vers 2500 m. 

Pimpinella magna L. — AC. prairies de la vallée! jusque 
vers { 800 m. : "i 

Carum Carvi L. — AC. clairières, pelouses et prairies de la 
vallée jusque vers 1 900 m. 


Pachypleurum simplex leichb. — Cà et là pelouses de 
2200 à 2700 m. ; 
Peucedanum Ostruthium Koch. — AC. clairières, prairies 


et lieux herbeux de la vallée jusque vers 2 100 m. 

Galium hypnoides Vill. — Moraine du glacier de la Grande- 
Motte (2 400 m. ). 

Asperula Jordani Perr. et Song. — AC. pelouses rocailleuses 
et éboulis de la vallée jusque vers 2 100 m. 

Sambucus racemosa L. — (à et là dans les.bois jusque vers 
1800 m. 


Lonicera nigra b — Cà et là dans les bois jusque vers 
1 800 m. 

L. alpigena L. — AC. bois jusque vers 4 800 m. 

L. cerulea L. — AC.'rocailles des bois et éboulis de la 
vallée jusque vers 2 000 m. 

Valeriana dioica L. — Prairies marécageuses ; se rencontre 
au lac de Tignes à 2.088 m. 

V. montana L. — (à et là pelouses rocailleuses et éboulis 


de 2 000 à 2400 m. : vallon de la Sachette, Tignes, sources de 
l'Isère au Malpas: 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 179 


Valeriana tripteris L. — (à et là dans les bois jusque vers 
1 800 m. 


Knautia sylvatica Duby. — à et là clairières des bois 
jusque vers 1 800 m. 
Scabiosa alpestris Jord. — AC. clairières, pelouses, prai- 


ries de la vallée jusque vers 2 100 m. 

= Solidago alpestris Waldst. et Kit. — Cà et là éboulis et 
- rocailles de 1 800 à 2 400 m. : Tignes, lac de Tignes, moraine 
E da glacier de la Grande-Motte. 


= Bellidiastrum Michelii Cass. — AC. bois et pelouses 


jusque vers 2 500 m. ` | 
"Aster alpinus L. — C. pelouses rocailleuses, éboulis et 
rochers de 2 000 à 3000 m.; descend parfois dans la vallée, à 
Tignes (1 650 m.). "Xa ' 
-Erigeron Villarsii Bell. — AC. pelouses, rocailles et 
rochers de la vallée jusque vers 1 900 m. 
E. alpinus L. — AC. clairiéres, pelouses et rocailles jusque 
vers 2200 m. : 
E. uniflorus L. — AC. pelouses rocailleuses de 2 000 à 2 800 m. 
Antennaria dioica Gærtn. — C. pelouses rocailleuses de la 
= valléé: moins abondant dans la zone alpine ;’atteint cependant 
-. 2800 m. au col de l'Iseran. 
- A. carpathica Bl. et Fing. — C. pelouses et rocailles de 
2200 à 2 800 m. 
Leontopodium alpinum Cass. — AC. pelouses rocailleuses 


Let éboulis de 1 800 à 2 900 m. : cols de la Tourne et du Palet, 


- Ürande-Balme, moraine du glacier de la Grande-Motte, Pas de: 
la Thouvière, la Thouvière, cols de la Rocheure et de l'Iseran, 
Val-d'Isère jusqu'au Malpas, vallon de la Sassière, Tignes en 
dessous. de Franchet et en dessus du Villaret du Mial, la Davie. 

Gnaphalium sylvaticum L. var. nigrescens Gren. — Cà et là 
tlairiéres des bois jusque vers 2 000 m. : 

G. supinum L. — C. pelouses et rocailles de 2 100 à 2 600 m.; 
Parfois entrainé dans la vallée près de Tignes'à 1 100 m. 

Achillea Herba-rota All. — Pelouses rocailleuses des 
sources de l'Isère au-dessus de la moraine du glacier de la 


| Galise (2 400 m.). 


180 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Achillea moschata Wulf. — Pelouses et éboulis herbeux : 
Grande-Parei prés du torrent de la Sachette (2 200 m.), et plus 
baut, mais moins abondant, dans le vallon de la Sachette 
(2 400 m.); la Davie, au Sud et au Nord-Ouest du Rocher Blanc 
(2 600 m.). 

A. nana L. — AC. pelouses rocailleuses, débris mouvants, 
graviers des torrents, de 2300 à 2900 m. : cols du Palet, de 
la Leisse, de Fresse, de la Rocheure et de l'Iseran, sources 
de l'Isère à la moraine du glacier de la Galise, Rochers de 
Franchet, vallon de la Sassière, la Davie. 

A. macrophylla L. — Clairières des bois : Tignes en allant 
vers les Brévières (1600 m.). : 

A. tanacetifolia All. — Cà et là j jusque vers 1 900 m. ; prine 
de Tignes et de Val-d'Isère. 

Pyrethrum alpinum wind. — C. pelouses et rocailles de 
2 200 à 2800 m. ; 

Artemisia spicata Wulf. — AC. rochers, débris rocailleux, 
graviers des torrents, de 2300 à 3000 m. : col du Palet, 
moraine du glacier de la Grande-Motte, cols de la Rocheure 
et de l'Iseran, sources de l'Isère à la moraine du glacier de la 
Galise, vallon de la Sassière, la Davie. S 

A. Mutellina Vill. — Mémes stations; çà et là au-dessus 
de 2300 m. : cols de la Tourne, du Palet et de la Rocheure, 
vallon de la Sassière, la Davie jusqu'au sommet (3 162 ni.). 

A. glacialis L. — Rochers, pelouses rocailleuses, anit 
des torrents : sources de l'Isére au Malpas (2 200 m.), vallon de 
Ja Sassiére (2 300-2 500 m.), la Davie (2 800-2 900 m.). 

A. nana Gaud: — Graviers des torrents : vallon de la Sassiére; 
le long du torrent (2300-2 400 m.). : 


Arnica montana L. — AC. clairières, lieux herbeux, potes 
jusque vers 2 300 m., surtout sur les quartzites. 


Aronicum scorpioides DC. — AC. clairières, lieux herbeux, 
pelouses et rocailles de 1 700 à 2 900 m. 


Senecio Doronicum L. — AC. pelouses et rocailles de 
2 000 à 2 500 m. 
S. incanus L, — AC. pelouses rocailleuses et éboulis- de 


2 300 à 2800 m. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 181 


Petasites albus Gærtn. — AC. dans les bois jusque vers 

… (1800 m. 

— - P. niveus Baumg. — Graviers des torrents, cà et là de 1 900 

- à 2400 m. - Grände: Balme, moraine du glacier de la Grande- 

Motte, lac de Tignes, Val-d'Isère. 

3 Homogyne alpina Cass. — AC. bois et pelouses jusque vers 
- 2500 m. 

- Adenostyles.albifrons Reichb. — AC. bois, lieux herbeux 

_ et prairies de la vallée; monte à 2 100 m. au lac de Tignes. 

_ 4. leucophylla Reichb. — Éboulis du vallon de la Sachette 

(2400 m.). — Non indiqué dans la région; existe en Maurienne, 

dans la Vanoise et en Haute-Savoie. 

' Carlina acaulis L. — AC. pelouses et rocailles de la vallée; 

. monte à 2 100 m. au lac de Tignes. | 

Cirsium spinosissimum Scop. — Pelouses humides, bords 
dis ruisselets, C. de.2000 à 2 600 m.; descend parfois dans la 
Yällée, comme à Val-d'Isère (1 800 iu y par exemple. 


C. heterophyllum DC. — AC. pan de la vallée jusque . 


vers 2.000 m. 
— .Cardugus Personata Jacq. — AC. prairies de là vallée jusque 
- Vers 1 800 m. à 
|. €. defloratus L. — AC. pelouses et éboulis de la vallée; 
. Monte à 2 200 m. au Pas de la Thouvière. 
© Saussurea alpina DC. — Tignes, éboulis sous le Pas de la 
 Thouvière (2000 m.), col de l'Iseran, versant Nord, au-dessus 
des derniers arbres (2350 m.). 
_ Centaurea üniflora L. — Pelouses rocailleuses, éboulis; 
AC. de 1900 à 2200 m. autour de Val-d'Isére. 

C. nervosa Willd. — AC. clairières, lieux herbeux et prairies 
de la vallée; monte à 2 100 m. au lac de Tignes. 

C. montana L. — Comme le précédent. 

C. alpestris Heg. et Heer. — Cà et là clairières et prairies 
de la vallée jusque velt 1 900 m. 

Taraxacum alpestre DC. — Rocailles du col de l'Iseran 
(2 TIO m.). 


- 


182 . SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Mulgedium alpinum Less. — Çà et là dans les bois jusque 
vers 1 800 m. ed. 
Lactuca perennis L. — Cà et là jusque vers 1 800 m., 
pelouses et éboulis herbéux autour de Tignes. EC 
Crepis grandiflora Tausch. — AC. clairières, pelouses 
, herbeuses et prairies jusque vers 2 100 m. 
C. blattarioides Vill. — Cà et là clairiéres et prairies de la 


vallée jusque vers 1 900 m. 


C. montaha Tausch. — Tignes en montant au lac de Tignes 
(4950 m.). — Non indiqué dans Ja région; existe en Maurienne 
et dans le Nord du département. 

C. aurea Cass. — AC. pelouses humides, bois, prairies de 


la vallée; moins répandu dans la zone alpine où il atteint 
2 400 m. au col de la Tourne. 


C. paludosa Mench. — Bords des ruisseaux, lieux humides 
des bois, prairies marécageuses de la vallée jusque vers 2 000 m. 


C. jubata Koch. — Pelouses rocailleuses au sommet du col 
de l'Iseran, prés du refuge (2 770 m.), localité classique qui 
risque d'étre détruite par l'établissement de la route projetée de 
Val-d'Isére à Bonneval. — Les seules autres localités françaises 
semblent être les cols de la Vanoise (Petitmengin) et du Palet 
(Perrier). 

Hieracium staticifolium All. — AC. éboulis de la vallée, 
jusque vers 2 000 m. | 

"H. Pilosella L. var. incanum Frœl. — Pelouses rocailleuses - 

de 2000 à 2400 m. : sources de l'Isére, Tignes au-dessus du 
Villaret du Mial, vallon de la Sassiére. Le type est assez fré- 
quent dans la vallée. 


H. Peleterianum Mérat. — Pelouses rocailleusés : Tignes 
au-dessus de Franchet (2 000 m.). 


H. Auricula L. — Cà et là dans les bois jusque vers 2 100 m: 

H. aurantiacum L. — Cà et là pelouses des quartzites : 
Tignes sous les Granges des Marais (2000-2 100 m.) et à la 
Chaudanne (1 650 m.) 3 , 


H. glaciale Reyn. — Cà et là pelouses de 2100 à 2 500 m. : 
col de la Tourne, la Thouvière, vallon de la Sassière. : 


A PE ERIRE " 
t CEN T TUIS 
- NT PT SES 


.. H. villosum Jacq. 
-. 2200 m. dans les bois. prairies, pelouses et rocailles. ` 


| F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 483. : 


|. Hieracium cymosum L. — Tignes au bois de Ronnaz 
- (1900 m.). ! 


H. sabinum Seb. et M. — Val-d'Isére, talus de la route du 


-. Fornet (1900 m.). 


H. prealtum Vill. — Cà et là pelouses et éboulis de la vallée 


E jusque. vers 1 800 m. 


H. alpinum L. — Cà et là clairières et pelouses des quartzites, 


. jusque vers 2 100 m., autour de Tignes. 
. H. piliferum Hoppe. — Pelouses du col du Palet (2 400- 
+ 2900 m.). 


H. glanduliferum Hoppe. — Cà et là pelouses de 2 000 à 
2900 m. : vallon de la Sachette, col de la Tourne, Tignes sous 


le chalet de la Vachai, col de l'Iseran, vallon de la Sassière. 


C. sous diverses formes jusque vers 


H. bupleuroides Gmel. — Éboulis et pelouses rocailleuses : 


- Tignes (1 700 m.), Val-d'Isère (2 000 m.). 


H. murorum L. — C. sous diverses formes jusque vers 


2200 m. dans les bois; pelouses et rocailles. 


H. jurassicum Griseb. — Tignes (1800-2 000 m.). 


| H. prenanthoides Vill. — Tignes (1 600 m.), dans les bois. 


H. intybaceum Wulf. — Éboulis des quartzites autour des 


- Brévières et de Tignes, jusque vers 1 900 m. 


H. ochroleucum Schleich. — Pelouses rocailleuses des 


- Quartzites : Tignes sous les Granges des Marais (2100 m.). 


. H. amplexicaule L. — Eboülis des quartzites autour des 
Brévières et de Tignes, jusque vers 1 900 m. 
. Prenanthes purpurea L. — AC. clairières des bois jusque 


- Yers 1 800 m. 


Leontodon Taraxaci Lois. — Cà et là pelouses rocailleuses 
et éboulis de 2200 à 2800 m. : lac de Tignes, la Thouvière, 


*ols de la Rocheure et de l'Iseran, la Davie. 

Hypocheris maculata L. AC. clairières et pelouses 
des quartzites autour de Tignes, jusque vers 1 900 m. 
. Campanula barbata L. — C. clairières, pelouses et rocailles 
JüSque- vers 2 500 m. 


ri 


184 * SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Campanula Allionii Vill. — Assez abondant dans les graviers 
du torrent et les éboulis du vallon dela Sassière (2 300-2 400 m.). 
— Non indiqué dans la région; existe en Maurienne. 


AG. thyrsoidea L. — AC. clairières et prairies de la vallée 
jusque vers 2 100 m. ; 


C. spicata L. — Qà et là lieux herbeux de la vallée jusque 
vers 1 900 m. 


/ 


C. cenisia L. — Qi à et là débris rocailleux, graviers des 
torrents au-dessus de 2300 m. : moraine du glacier de la 
Grande-Motte, vallon de la Sassière, la Davie. 


C. rapunculoides L. — Tignes (4 800 m.). 


C. rhomboidalis L. — AC. prairies, clairières et pelouses 
de la vallée; monte à 2100 m. au lac de Tignes et à 2 300 m. 
dans le vallon- de la Sassière. 


C. pusilla Hænke. — AC. rochers, éboulis et pelouses rocail- 
leuses jusque vers 2 500,m. 


C. Scheuchzeri Vill. — AC. bois, re et dr jusque 
vers 2 600 m. 


Phyteuma Halleri All. — AC. prairies et clairières y la 
vallée; monte à 2 100 m. au lac de Tignes. 


"Ph. betonicifolium Vill. — C. clairiéres, prairies, pelouses 
et rocailles jusque vers 2 500 m. 


Aie orbiculare L. — AC. bois et pelouses. jusque. vers. 
200 m. 
Ph. hemisphæricum L. — à et là pelouses rocailleuses et 
éboulis de 1 800 à 2600 m, : Grande-Parei, col de la Tourne, 
Tignes, col de l'Iseran, sources de l'Isère, Rochers de Franchet. 


Ph. pauciflorum L. — AC. pelouses et débris schisteux de 
2300 à 3000 m. : cols de la Tourne, du Palet, de la Leisse; de 
Fresse, de la Rocheure et de l'Iseran, vallon de la Sassibre, $ 
Davie. 

Vaccinium Myrtillus L. — C. bois, buissons et éboulis, 
surtout sur les quartzites, jusque vers 2 100 m. 


V. uliginosum L. — AC. bois, buissons, pelouses rocailleuses 
de 4 800 à 2600 m. 


E. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 185 


= Vaccinium Vitis-idæa L. — AC. bois, pelouses, éboulis, 
- surtout sur les quartzites, jusque vers 1 900 m. 


Arctostaphylos alpina Spreng. — Pelouses rocailleuses, 
» éboulis : Tignes (1 800 m.), Pas de la Thouviére (2 200 m.). 

- A. Uva-ursi Spreng. — Mémes stations ; cà et là jusque vers 
1 2500 m. : les Brévières, Tignes, Grande-Balme, la Thouvière, 
Pas de la Thouvière, vallon de la Sassière. 

—— Calluna vulgaris Salisb. — Tignes, butte de quartzites entre 


- les Boisses et les gorges de l'Isère (1 800 m.). 


Loiseleuria procumbens Desv. — Cà et là pelouses de 1 800 
- à 2500 m. : Grande-Pare, Grande-Balme, Tignes, col de 
+ l'Iseran, vallon de la Sassière. 
| Rhododendron ferrugineum L. — C. bois, buissons, éboulis 
-- jusque vers 2 300 m. 


; Plantago alpina L. — C. pelouses rocailleuses de la vallée; 
-. monte à 2 200 m. à la Thouvière. 
- — P. montana Lamk. — AC. pelouses et rocailles jusque vers 
-2000 m. 


Soldanella alpina L. — AC. bois, pelouses etrocailles jusque 
vers 2500 m., 

Cortusa Mathioli L. — Parties fraiches des bois, jusque vers 
2000 m., autour de Tignes, où il est connu depuis longtemps; 
très abondant notamment dans,les gorges de l'Isére en amont 
de Ronnaz; plus rare entre Tignes et les Brévières et à la cascade 
de Tignes. — Signalé en aval jusqu'à la Gurra. 

^ Primula pedemontana Thomas. — Rochers, surtout sur les 
quartzites; AC. dans la vallée; moins fréquent dans la zone 

- Alpine; atteint 2 600 m. au Passage du Dóme. 
e p. farinosa L. — AC. prairies marécageuses, lieux humides 
. des bois et des pelouses, jusque vers 2 500 m. / : 

Androsace obtusifolia All. — C. pelouses et rocailles de 2 200 
à 2800 m. 

-. A. carnea L. — Cà et là pelousesrocailleuses de 2300 à2 500 m., 
Vallon de la Sachette, col de Fresse, sources de l'Isère, vallon de 
la Sassière. | 


186 NAE SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Aretia alpina L. — Trés caractéristique des débris rocailleux 
au-dessus de 2600 m., surtout sur les schistes lustrés où il 
est parfois abondant : cols de la Tourne, de la Rocheure et 


de l'Iseran, vallon de la Sassiére, la Davie jusqu'au sommet 
(3 162 m.). 


Gregoria Vitaliana Duby. — Cà et là pelouses rocailleuses 
de 2 200 à 2 900 m. : cols de la Tourne et de Fresse, Rochers de 
Franchet, vallon de la Sassière, la Davie. 


Gentiana lutea L. — C. prairies, clairiéres et pelouses jusque 
vers 2100 m. 


G. punctata L. — Cà et là pelouses et rocailles de 2000 à 
2500 m. : col du Palet, Tignes sous les Granges des Marais et 
au-dessus du bois de Ronnaz, Pas de la Thouviére, col de la 
Rocheure, vallon de la Sassière: parfois entraîné dans les clai- 
riéres, autour de Tignes (1 600 m.). | | 


G: excisa Presl. — AC. pelouses de 2 100 à 2500 m., mais 
descend parfois plus bas jusqu'à 1 800 m. 


G. asclepiadea L. Prairies et clairières : Tignes à la cas- 


.cade du torrent de la Sassière (1650 m.) et au bois de Ronnaz 
(1100 m.). 


G. bavarica L. — AC. pelouses et rocailles de 4 900 à 2500 m. ; 
la var. rotundifolia Koch se trouve au col de l'Iseran (2 600 m.). 
et dans le vallon de la Sassière (2 300 m.). 


G. verna L. — (à et là prairies, pelouses et rocailles jusque 
vers 2500 m. 


G. estiva Rem. et Schult. — Cà et là clairières, prairies, 


pelouses et éboulis de la vallée; monte à 2300 m. au vallon de 
la Sassière. : 


G. brachyphylla Vill. — Çà et là pelouses rocailleuses de 2200 
à 2800 m. : cols de la Tourne et du Palet, Grande-Balme, Pas de 
la Thouvière, col de l'Iseran, vallon de la Sassière. 


G. utriculosa L. — Cà et là pelouses plus ou moins rocail- 
leuses de 1700 à 2300 m. : lac de Tignes, Tignes au-dessus de 
Franchet, à la cascade du torrent de la Sassière et prés dU . 
chalet de la Reviette, Val-d'Isére au-dessus des Étroits. 


"4 


LR. EVRARD ET H. CHERMEZON. >— FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 187 


= Gentiana nivalis L. — AC. prairies, pelouses et rocailles 
- de1700 à 2600 m. 

G. ciliata L. — Çà et là pelouses et éboulis de Ja vallée 
- jusque vers 2100 m. 
= &. campestris L. — CC. pelouses et rocailles jusque vers 
- 2600 m. " 


= &.tenella Rottb. — AC. prairies marécageuses, pelouses, bords 
- des ruisselets, débris rocailleux humides, de 2000 à 2 900 m. : 
cols de la Tourne et du Palet, lac de Tignes, Tignes sous le Pas 
- dela Thouvière, col de l'Iseran, vallon de la Sassière, la Davie. 
. Myosotis sylvatica Hoffm. — AC. dans les bois jusque | 
| Yers 1 800 m. 
E- M. alpestris Schmidt. — AC. pelouses et rocailles de 2000 à 
2600 m., surtout dans les montagnes à l'Ouest de Tignes. 
 Echinospermum Lappula Lehm. —Eboulis : Tignes(1800 m.). 
E. deflexum Lehm. — Rocailles des bois de 1 600 à 1 800 m. : 
les Brévières, assez abondant sur la rive droite de l'Isère, au- 
- dessus de l'entrée des gorges, quelques pieds méme au bord de 
- laroute de Tignes, quelques pieds également sur la rive gauche 
| en face. — Indiqué déjà dans cette localité par Convert. N'existe 
- illeurs en France que dans la haute vallée de l'Arc et dans les 
- Hautes-Alpes ; Petitmengin le signale bien entre Bozel et Cham- 
 Pagny dans un compte-rendu d'herborisation, mais sans en 
Parler dans sa liste de plantes rares; comme, d'autre part, il le 
f?mpte parmi les espèees propres à la Maurienne, il est fort 
Probable qu'il n'y a là qu'un lapsus pour L. Lappula, plante 
-3886z répandue en Savoie. R 
—Asperugo procumbens L. — Décombres et lieux incultes; 
commun jusque vers 1800 m. autour de Tignes. 
Veronica aphylla L. — AC. pelouses et rocailles de 2 200 à 
0 m. : cols de la Tourne et du Palet, Grande-Balme, la 
Thouvière, Pas de la Thouvière, col de l'Iseran, Rochers de 
Franchet, vallon de la Sassiére; descend parfois à 1600 m., 
ans les bois, 
V. urticifolia Jacq. — AC. dans les bois jusque vers 1 800 m. 


V. Allionii Vill. — Cà et là pelouses rocailleuses de 1 900 à 


+ 


188 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


2500 m. : Tignes dans le haut du bois de Ronnaz, lac de Tignes, 
col de la Rocheure, Rochers de Franchet, vallon de la Sassiere, 
la Davie. 

‘Veronica bellidioides L. — C. pelouses et rocailles de 2100à 
2800 m. . 1 

V. alpina L. — C. pelouses et rocailles de 2200 à 2800m., | 
descend à 1700 à Tignes, dans le bois de Ronnaz. Wa 
V. saxatilis Scop. — Pelouses sèches ; assez commun surtout 
dans la vallée, mais monte jusqu’à 2 800 m. 

Linaria striata DC. — Tignes (1 700-1 800 m.), pelouses et 
éboulis. * 

L. Perrieri Rouy. — Lieux herbeux à Tignes (1 700 m. 

L. alpina Mill. — C. pelouses rocailleuses, éboulis, graviers 
des torrents au-dessus de 2100 m. ; atteint le sommet dela Davie 
(3162 m.); souvent entrainé dans la vallée jusqu'à 1 600 m., 
dans les éboulis et les graviers, de l'Isère. : 

Digitalis grandiflora Lamk. — Cà et là clairières, lieux 


herbeux et éboulis de la vallée jusque vers 1800 m., surtout . 3 


sur les quartzites. : à 

Pedicularis verticillata L. — C. prairies, pelouses, clai- 
rières, rocailles, prairies marécageuses, jusque vers 2500 me 

P. rosea Wulf. — AC. pelouses rocailleuses, éboulis, graviers 
des torrents de 2 000 à 2900 m. : col de la Tourne, Grande-Balme. 
la Thouviére, Pas de la Thouviére, cols de la Rocheure et de 
l'Iséran, sources de l'Isère, vallon de la Sassière, la Davie. 

P. foliosa L. — Çà et là prairies de la vallée jusque ve 
1 900 m. 

P. comosa L.—- Prairies de Val-d'Isère (1850 m.). — Non 
indiqué dans la région; existe en Maurienne et dans le Nord du 
département. | 

P. gyroflexa Vill. — Cà et là clairières et pelouses rocail- 
leuses de 1 700 à 2300 m. : Tignes à plusieurs localités, sources 
de l'Isère au Malpas. . 

P. cenisia Gaud. — AC. pelouses de 1600 à 2500 m. : 
Grande-Parei, vallon de la Sachette, Grande-Balme, Pas de la 
Thouvière, lac de Tignes, Tignes à plusieurs localités, sources 
de l'Isère, vallon de la Sassière, la Davie. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 189 


- , Pedicularis rostrata L. — Qà et là pelouses rocailleuses, 
- débris mouvants, de 2200 à 2 900 m. : Grande-Parei; sources 
+ de l'Isère, vallon de la Sassière, la Davie. 

- P. helvetica Rouy (P. incarnata All. non Jacq.). — Pelouses : 
- Grande-Balme (2 200 m.), Pas de la Thouvière (2300 m.), col 
- del'Iseran (2 400 m.). 

= Melampyrum sylvaticum L. — C. bois, clairières et pelouses 
- dela vallée jusque vers 2000 m. 

~ Bartsia alpina L. — C. un peu partout jusque vers 2 600 m. 
- Euphrasia salisburgensis Funk. — AC. pelouses et rocailles 
; de la vallée jusqu'aux sources de l'Isère; monte à 2 300 m. au 
- vallon de la Sassière. 


= E. hirtella Jord. — AC: prairies marécageuses et lieux 
. humides des pelouses de la vallée jusque vers 1800 m. 
… É. minima Jacq. — Cà et là pelouses et rocailles jusque vers 


z E m. : Tignes, la Thouvière, vallon de la Sassière. 
^. Orobanche Epithymum DC..— Cà et là pelouses et rocailles 
? de la vallée jusque vers 2 000 m. 


- Pinguicula alpina L. — AC. lieux humides ou marécageux 
. autour de Tignes, jusque vers 2 000 m. 
P. vulgaris L. var. alpicola Reichb. — Çà et là dans la 


- Vallée jusque vers 1 800 m., dans les prairies marécageuses, 
. mares tourbeuses, lieux humides des bois. 
-Globularia Willkommii Nym. (G.vulgaris. Auct. non L.). — 
(à et là pelouses rocailleuses autour de Tignes, jusque vers 
E 1 800 m. 
G. cordifolia L, — Çà et là rochers, éboulis, pelouses 
. Tecailleuses jusque vers 2500 m. : la Thouviére, Tignes, vallon 
de la Sassière. 
— Ajuga pyramidalis L. — Çà et là clairières et pelouses de 
la vallée jusque vers 2 000 m. : 
| Teucrium montanum L. — AC. pelouses et rocailles cal- 
caires autour de Tignes, jusque vers 2 000 m. 
| Scutellaria alpina L. — Cà et là éboulis et pelouses rocail- 
leuses de | 800 à 2 500 m. : vallon de la Sachette, Tignes, Val- 
Isère, vallon de la Sassière. 


" 


190 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 

Galeopsis intermedia Vill. — AC. éboulis, graviers de 
l'Isère, pelouses rocailleuses de la vallée jusque vers 1 800 m. 
Betonica hirsuta L. — AC. pelouses de 1 900 à 2 400 m. 

Calamintha alpina Lamk. — AC. pelouses, rocailles et 
éboulis de la vallée; monte jusqu'au lac de Tignes (2 100 m.) et 
- au fond du vallon de la Sassiére (2 500 m.). : 

Thymus ovatus Mill. — à et là pelouses de la vallée jusque | | 
vers 2000 m. 


Th. lanuginosus Mill. — Rocailles : sources de l'Isère 
(2300 m.). 

Mentha sylvestris L. (sensu lato). — Tignes au bord de 
l'Isère (1 700 m.). 

Herniaria alpina Vill. — Cà et là pelouses rocailleudés 


débris mouvants : moraine du glacier de la Grande-Motte 


(2400 m.j, sources de l'Isère au Malpas (2200 m.), la Davie $ 


(2 800-2 900 m.). 

Oxyria digyna Hill. — AC. éboulis et rocailles de 1900 à 
2 900 m. : vallon dela Sachette, cols de la Tourne, dela Rocheure 
et de l'Iseran, Val-d'Isère, sources de.l'Isére, Passage du Dóme, 
vallon de la Sassière. 

Rumex alpinus L. — C. bois et prairies de la “ae jusque 
- vers 1 900 m. 

R. scutatus L. — C. éboulis et rocailles jusque vers 2 100 m. 
autour des Brévières et de Tignes, d ordinaire sur les quartzites. 

R. montanus Desf. (R. arifolius All. ). — AC. bois et prairies 
de la vallée jusque vers 2100 m. 

Polygonum Bistorta. L. — C. prairies et lieux humides de 
la vallée jusque vers 2 100 m. 


P. viviparum L. — CC. jusque vers 2 600 m., un peu partout: 


Daphne Mezereum L. — AC. bois, rocailles et éboulis de là 
vallée jusque vers 2 000 m. 
Empetrum nigrum L. — (à et là pelouses et rocailles de 


1 800 à 2500 m. : Grande-Parei, Tignes, Grande-Balme, Pas de 
la Thouviére, col de l'Iseran, vallon de la Sassière. 

Salix cæsia Vill. — Lieux humides de la vallée : les Bré- 
vières (A 600 m.), Tignes près de la Chaudanne (4650 m.). 


. F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 191 
Salix grandifolia Ser. — Cà et là dans les bois jusque vers 
1700 m. 


S. hastata L. — (à et là clairières et pelouses rocailleuses 
de 2000 à 2400 m. : Tignes dans le haut du bois de Ronnaz, 
col de l'Iseran, Val-d'Isère au Fornet. 


TUTTI NUITS © és . a 
T T 


S. Arbuscula L. — AC. clairières, bords des torrents, 
graviers humides de la vallée de 1 700 à 2000 m. 


S. Myrsinites L. — Sources de l'Isère à la moraine du glacier 
de la Galise (2 300 m.). 
S. glauca L. — Buissons à la limite supérieure des forêts : 


Tignes dans le haut du bois de Ronnaz (2000 m.), col de 
l'Iseran au-dessus du Fornet (2 400 m.). 


S: reticulata L. — C. bois, pelouses et rocailles jusque vers 
2909 m. 


- S. herbacea L. ione et débris mouvants, surtout 
-. prés des neiges fondantes, de 2200 à 2 700 m. 


- S. retusa L. — AC. bois, pelouses et rocailles jusque vers 
Es 2500 m. 
S. serpyllifolia Scop. — AC. pelouses de 1900 à 2500 m. 


- Alnus viridis Michx. — AC. bois et éboulis jusque vers 
£ 2100 m. : forme souvent des buissons denses au-dessus de la 
limite iles orbts; 


Thesium alpinum L. — AC. clairiéres, pelouses et rocailles 
ko» la vallée jusque vers 2 000 m. 
T. pratense Ehrh. — Cà et là clairières et pelouses es la 


E vallée, parfois méme prairies humides, jusque vers 1 800 m. 

-  Paradisia Liliastrum Bert. — Pelouses rocailleuses : sources 
de l'Isère près du chalet de Saint-Charles (2 000-2100 m.). — 
Non indiqué dans la région, mais existe tout autour. 

Allium. Schænoprasum L. — Prairies, méme marécageuses : 
lac de Tignes (2100 m.), Val-d'Isère (1 850 m.). 

Gagea Liottardi Mom. et Schult. — Çà et là pelouses de 
2200 à 2 500 m. : vallon de la Sachette, cols de la Tourne et 
du Palet, la Thouvière, col de l'Iseran, sources de l'Isère, vallon 
de la Sassiore. 


192 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Lloydia serotina Meichb. — Pelouses rocailleuses : Pas de 
la Thóuviére (2 250 m.), col de l'Iseran (2 750 m.), vallon dela 
Sassière (2 300-2 500 m.). . 

Lilium Martagon L. — AC. clairières et éboulis de la vallée 
jusque vers 2 000 m. 


Paris quadrifolia L. — (à et là parties humides des bois 
autour des Brévières et de Tignes, jusque vers 1 100 m. 

Maianthemum bifolium Schmidt. — Cà et là dans les bois 
jusque vers 2 000 m. 

Streptopus amplexifolius DC. — Tignes au bord de la 
route de Val-d'Isére, à l'entrée des gorges (1800 m.). — Non 
indiqué dans la région; existe dans le bassin de Pralognan et 
dans le Nord du département. 


Polygonatum verticillatum All. — Çà et là clairières des 
bois, jusque vers 2000 m. 


Colchicum alpinum DC. — (à et là prairies et pelouses 
jusque vers 2200 m.-- 

Veratrum album L. — C. de 1 800 à 2 400, surtout dans les 
pelouses des quartzites et des schistes, parfois.dans les éboulis 
ou les clairiéres des bois. 

Tofielda calyculata Wahlenb. — €. clairières, pelouses; 
prairies et lieux humides de la vallée jusque vers 2 200 m. 


T. borealis Wahlenb. — Vallon de la Sassière près du lac 
(2500 m.), peu abondant; déjà trouvé à cet endroit par Cortey 
(cf. Rouy, Flore de France, XII, p. 520). — N'est indiqué par 
ailleurs en France qu'au Vallonnet près Bonneval et dans les ` 
Hautes-Alpes. | | 

Crocus vernus Wulf. — Pelouses : lac de Tignes (2 100 m.), 
chalet de la Reviette au-dessus de Tignes (2300 m.). 

Cœloglossum viride Hartm, — AC. clairières, pelouses 
prairies et lieux humides de la vallée jusque vers 2 100 m. 

C. albidum Hartm. — AC. clairières 
de la vallée jusque vers 2 100 m. 


Nigritella angustifolia Rich. — (à et là pelouses de 1 800 


à 2400 m. : vallon de la Sachette, Tignes, Val-d'Isère, col de 
l'Iseran, sources de l'Isère. 


, prairies marécageuses 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 193 


Gymnadenia conopsea R. Br. — AC. clairières, prairies, 
méme marécageuses, de la vallée jusque vers 2 100 m. 
Chameorchis alpina Rich. — Pelouses rocailleuses : Pas 


de la Thouviére (2200 m.), col de l'Iseran, versant Nord 
(2400 m.). | 

. Orchis ustulata L. — (à et là pelouses et clairières jusque 
vers 1 800 m. 

Listera cordata R: Br. — Bois : Tignes, le long de l'ancien 
chemin des Brévières (1600 m.), peu abondant. — Non indiqué 
dans la région, mais seulement dans la partie Nord du dépar- 
tement. 

Corallorrhiza innata R. Br. — Bois : Tignes, méme localité 
que l'espèce précédente (1 600 m.), quelques pieds seulement. — 
Non indiqué dans la région; existe en Maurienne, dans le bassin 
- de Pralognan et dans le Nord du département. 
> Juncus arcticus Deth. — Graviers humides : vallon de la 
— Sachette (2400 m.), lac de Tignes (2088 m.). 

J. Jacquini L. — Pelouses et débris rocailleux : col du Palet 
(2700 m.), col de l'Iseran, versant Nord (2 400 m.). 

J. triglumis L. — Cà et là lieux humides des pelouses, bords 
des ruisselets, de 1 800 à 2 600 m. : Tignes à plusieurs localités, 
Vallon de la Sassière. 

J. trifidus L. — Pelouses de la Grande-Parei (2300 m.). 
12 alpinus Vill. — Mares tourbeuses, graviers humides, de 
1800 à 2 500 m. : Tignes, Val-d'Isére, lac de la Sassière. 
|. Luzula flavescens Gaud. — Cà et là clairières des bois jusque 

vers 1 900 m. 

L. lutea DC. — Çà et là pelouses et rocailles de 2300 à 
2800 m.. : vallon de la Sachette, col de l'Iseran, sources de 
llsére, vallon de la Sassière. 

L. nivea DC. — Cà et là clairières des bois jusque vers 
- 1700 m. 


L maxima DC. — AC. bois et clairières jusque vers 
2000 m. 
L. spadicea DC. — Pelouses et rocailles : Grande-Parei 


(2100 m.), vallon de la Sassière (2300 m.). 


T. LXIV. (SÉANCES) 13 


194 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Luzula sudetica DC. — (à et là mares tourbeuses, prairies 
marécageuses, pelouses humides, jusque vers 2 700 m. : lac de 
Tignes, Tignes, Val-d'Isére, col de l'Iseran. 


L. spicata DC. — Cà et là pelouses et rocailles de 2000 à 
2500 m. : Grande-Parei, vallon de la Sachette, Pas de la 
Thouviére, Tignes sous le chalet de la Vachai, col de l'Iseran, 
vallón de la Sassiére. 


Triglochin palustre L. — Çà et là prairies marécageuses de 
la vallée; monte à 2100 m. au lac de Tignes. 


Potamogetón marinus L. — Lac de Tignes (2 080 m.), où 


il est connu depuis longtemps; abondant notamment sur la rive 
Nord-Ouest. | 


Eriophorum vaginatum L. — Mares tourbeuses : Tignes, 
butte de quartzites entre les Boisses et les gorges de l'Isère 
(1800 m.). — N'est signalé en Savoie que dans le Nord du 
département au lac de la Girottaz. 


E. Scheuchzeri Hoppe. — Cà et là pelouses humides; bords 
des ruisselets, de 2300 à 2600 m. : vallon de la Sachette. 
vallon de la Sassiére, la Davie. 


E. angustifolium Roth. — Çà et là mares tourbeuses et 
prairies marécageuses de la vallée, jusqu'à 2 100 m. au lac da 
Tignes; la var. alpinum Gaud. se trouve au‘lac de la Sassière 
(2450 m.) dans les graviers humides. 


Heleocharis palustris R. Br. — Dans une mare près du lac 
de Tignes (2088 m.). 


Scirpus compressus Pers. — Prairies marécageuses : Tigues 
près de la Chaudanne (1 650 m.), lac de Tignes (2 100 m.). 

S. cæspitosus L. — Çà et là mares tourbeuses, prairies 
marécageuses, lieux humides des pelouses, jusque vers 2 600 m.: 
Tignes à plusieurs localités, lac de Tignes, vallon de la Sassière- 

S. pauciflorus Lightf. — Çà et là prairies marécageuse?: 
lieux humides des pelouses, jusque vers 2100 m. : Tignes à 
plusieurs localités, lac de Tignes. 

Kobresia caricina Willd. — Prairies marécageuses : lac de 
Tignes (2090 m.), où il est abondant; se retrouve dans la vallée 


} 


f 


Df. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 195 


à Tignes, près de la Chaudanne (1650 m.), sans doute venu des 


régions supérieures. 

Elyna spicata Schrad. — AC. pelouses et rocailles de 2 000 
à 2800 m. : moraine du glacier de la Grande-Motte, col de la 
Leisse, Pas de la Thouviére, vol de l'Iseran, sources de l'Isère, 


. Tignes au-dessus de Franchet, vallon de la Sassière. 


Carex Davalliana 8m. — AC. prairies marécageuses, lieux 


- humides des pelouses, jusque vers 2 600 m. 


C. rupestris All. — Pelouses rocailleuses : Tignes au-dessus 
du bois de Ronnaz (2 000 m.), Pas de la Thouviére (2 200 m.). 


C. microglochin Wahlenb. — Prairies marécageuses, graviers 
humides : lac de Tignes (2 100 m.), vallon de la Sassière le long 


du torrent, du Saut jusqu autour du lac (2300-2 450 m.). 


C. fœtida All. — C. prairies marécageuses, pélouses humides, 


bords des torrents de 2 000 à 2600 m. 


C. incurva Lightf. — Graviers humides, lieux marécageux : 


4 vallon de la Sassière le long du torrent, du Saut jusqu'autour 


du lac (2 300-2 450 m.). 


C. curvula All. — Çà et là pelouses rocailleuses de 2 200 à 


; 2800 m. : col de la Tourne, Grande-Balme, la Thouvière, Pas 
i de la Thouvière, col de l'Iseran, vallon de la Sassière. 


C. stellulata Good. — Mares tourbeuses, prairies maréca- 


_ Beuses : Tignes (1 800 m.), lac de Tignes (2100 m.). 


C. ornithopoda Willd. — Çà et là pelouses et rocailles 
calcaires jusque vers 2 300 m. : Grande-Balme, Pas de la Thou- 
vière, Tignes à plusieurs localités. — Non indiqué däns la 


| légion; existe au Mont-Cenis et dans le Nord du département. 


C. capillaris L. — Cà et là premios marécageuses, lieux 
humides, de 1800 à 2300 m. : lac de Tignes, Tignes pres 
de Franchet, vallon de la Sissiére; existe sous une forme 
Mine dans les pelouses rocailleuses du Pas de la Thouvière 
(2 250 m. ). 

C. pallescens L. — Tignes, butte de quartzites entre les 

isses et les gorges de l'Isére (1 800 m.). 

C. nitida Host. — Pelouses rocailleuses : sources de l'Isére 


àù Malpas (2 250 m.). 


196 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 


Carex ferruginea Scop. — (à et là prairies marécageuses 
et lieux humides de la vallée jusque vers 2 100 m. 


C. limosa L. — Mares tourbeuses : Tignes, butte de quartzites 
entre les Boisses et les gorges de l'Isére (1 800 m.), assez abon- 


dant. — Non indiqué dans la région; existe au Mont-Cenis el 
au Mont-Mirantin. 
C. frigida All. — Prairies marécageuses : Tignes (1 650 m.). 


C. sempervirens Vill. — AC. clairières, pelouses et rocailles 
de la vallée jusque vers 2100 m. 


C. flava L. — C. prairies marécageuses et lieux humides de 
la vallée; monte cà et là dans la zone alpine, par exemple au 
lae de Tignes (2100 m.) et dans le vallon de la Sassière 
(2300 m.). : : 

C. ampullacea Good. — Cà et là prairies marécageuses de 
là vallée; monte à 2100 m. au lac de Tignes. 


C. claveeformis Hoppe. — Prairies marécageuses, lieux 
humides : Tignes à la Chaudanne (1630 m.) et au bois de 


Ronnaz (1800 m.). — Non indiqué dans la région; existe en 
Maurienne. à 


C. vulgaris Fries. — AC. prairies marécageuses, mares 
; tourbeuses, lieux humides des pelouses, jusque vers 2600 m. 


C. atrata L. — Sources de l'Isére (2400 m.), vallon de la 
Sassiére (2300 m.). 


C. aterrima Hoppe. — Prairies marécageuses : Tignes au 
hameau de Franchet (1900 m.), Val-d'Isère (1850 m.): 


C. nigra All. — AC. rocailles et pelouses humides., bords 
des ruisselets, de 2000 à 2500 m. 


C. bicolor All. — Graviers humides, lieux marécageux : 
vallon de la Sassière le long du torrent, du Saut jusqu'autour 
du lac (2300-2 450 m.). 

Colobachne Gerardi Link. — AC. pelouses et rocailles de 
2200 à 2800 m.: vallon de la Sachette, cols du Palet et de 


Fresse, Pas de la Thouvière, cols de la Rocheure et de l'Iseran 
sources de l'[sére. 


Phleum alpinum L. — AC. clairières, prairies et rocailles 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. —- FLORE DE HAUTE-TARENTAISE, - 197 


de la vallée; cà et là dans la zone alpine, lac de Tignes (2 100 m.), 
la Davie (2 600 m.). 

Agrostis rupestris All. — (à et là pelouses rocailleuses et 
débris mouvants, de 2200 à 2600 m. : cols du Palet et. de 
Fresse, Pas de la Thouviére, vallon de la Sassiére. 


A. alpina Scop. — Pelouses rocailleuses : Tignes (1800- 
2000 m.), col de la Leisse (2780 m.). 


_ Calamagrostis Halleriana PB. — Clairières : Tignes dans 
le haut du bois de Ronnaz (1950 m.). — Nonindiqué en Savoie; 
- signalé, en France, seulement dans les Hautes-Alpes; existe dans 
les Alpes-Maritimes italiennes, en. Piémont, dans les Alpes 
yaudoises et valaisannes. 


C. varia Host. — Cà et là clairiéres, pelouses rocailleuses, 
éboulis, de 1 700 à 2 000 m., autour des Brévières et de Tignes. 
— Non indiqué dans la région; existe dans le Nord du dépar- 
tement. 

Deschampsia cæspitosa PB. — (à et là prairies et pelouses 
= de la vallée; monte à 2300 m. au col de l'Iseran et au vallon 
. dela Sassière. 

D. flexuosa Trin: var. montana Gremli. — Cà et là éboulis . 
et pelouses sur les schistes et les quartzites, de 1 900 à 2300 m. : 
Grande-Parei, Tignes au-dessus des Boisses, vallon de la Sassière; 
le type se trouve plus bas à Tignes (1800 m.), sur les quartzites. 


|... Avena versicolor Vill. — Pelouses rocailleuses : col de 
Fresse (2 400 m.), la Davie (2600 m.). 
Trisetum subspicatum PB. — (à et là pelouses rocail- 


leuses et: débris mouvants de 2300 à 2900 m. : cols du Palet, 
de la Rocheure et de l'Iseran, sources de l'Isere, la Davie. 

Tr. distichophyllum PB. — Cà et là pelouses rocailleuses, 
éboulis, débris mouvants, de 2100 à 2900 m. : la Thouvière, 
Val-d'Isère en amont de la Rizière, vallon de la Sassière, la Davie. 

Tr. flavescens PB. var. purpurascens Arc. (T. Candollei 

erl.). — Clairières : Tignes (1 900 m.); le type assez commun 
dans les prairies de la vallée jusque vers 1 900 m. 

Kæleria brevifolia Reut. — Çà et là pelouses rocailleuses 
de 1800 à 2300 m. : Tignes, Val-d'Isére, sources de l'Isère. 


198 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1917. 

Sesleria caerulea Ard. — AC. clairières, pelouses et rocailles 
de la vallée; cà et là dans la zone alpine jusque vers 2 500 m. : 
la Thouvière, Pas de la Thouviére, col de la Tourne. 

Melica nutans L. — AC. clairiéres et éboulis de la vallée 
jusque vers 2 000 m. 

Molinia caerulea Moench. — Tignes, butte de quartzitesentre - 
les Boisses et les gorges de l'Isére (1 800 m.). 

Festuca rubra L. — (à et là clairières, pelouses et rocailles 
jusque vers 2400 m. : Grande-Parei, Tignes, col de l'Iseran, 
vallon de la Sassière. 

F. violacea Gaud. — (à et là pelouses et rocailles de 2 300 
à 2600 m. : vallon de la Sachette, col de la Tourne, moraine 
du glacier de la Grande-Motte, sources de l'Isére, la Davie. 


F. glauca Lämk. — AC. pelouses rocailleuses de la vallée 
jusque vers 2000 m. | 

F.alpina Sut. — Pelouses rocailleuses : col de la Tourne 
(2 500 m.). : à 


F. flavescens Béll. — Bois : Tignes (1 600 m.). 

F.pumila Vill. — C. pelouses et rocailles de 1 900 à 2900 m. 

'F. spadicea L. — Pelouses rocailleuses : Tignes sous les 
Granges des Marais (2 000 m.), vallon de la Sassière (2 300 m.). 

Poa supina Schrad. — AC. pelouses humides, bords des 
ruisselets, de 2300 à 2600 m. : vallon de la Sachette, lac de 
Gratelo, cols de la.Leisse et dela Rocheure, vallon de la Sassière, 
la Davie. 

P. minor Gaud. — (à et là éboulis et rocailles de 2 400 à 
2900 m. : moraine du glacier de la Grande-Motte, la Thouvière, 
sources de l'Isère, Rochers de Franchet, la Davie. 


P. alpina L. — C. prairies, clairières, pelouses et rocailles 
jusque vers 2800 m. 
Nardus stricta L. — (à et là clairières et pelouses jusque 


vers 2600 m. : les Brévières, Tignes, cols de la Tourne et de la 
Rocheure, la Davie. : 

Picea excelsa Link. — Bois de toute la vallée et des pentes 
jusque vers 2100 m.; commun et dominant en aval de Tignes: 
beaucoup plus disséminé au delà. 


TARNEN, i d, mE T QNARE TENER D oL CRI IE e ET RA NIS YR MY LI RET ENTER TET S RIS Ra NC T 


— 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 199 


Larix europea DC. — Bois de toute la vallée et des pentes 
jusque vers 2300 m.; à l'inverse du précédent, est dominant en 
amont de Tignes et disséminé en aval. 


Pinus Cembra L. — Disséminé de 2000 à 2 300 m. dans les 


bois de mélèze de Val-d'Isère en montant au col de l'Iseran. 


P. uncinata Ram. — Cà et là dans la vallée jusque vers 
2200 m., dans les éboulis et rocailles, parfois dans les bois. 


Juniperus nana Willd. — AC. rochers, éboulis, pelouses et 


'roCailles jusque vers 2600 m. 


J. Sabina L. — Cà et là rochers plus ou moins ombragés, 
jusque vers 1 800 m., autour des Brévières et de Tignes. 

Allosorus crispus Bernh. — Çà et là rochers et éboulis, 
surtout sur les quartzites, jusque vers 2300 m. : Grande-Parei, 


les Brévières, Tignes, vallon de la Sassière. 


Polypodium Dryopteris L. — Bois : Tignes (1600 m.). 
P. calcareum Sm. — Qà et là rochers et éboulis calcaires, 
jusque vers 1 800 m., autour de Tignes. 

P. Phegopteris L. — Bois, éboulis des quartzites : Tignes 
le long de l'ancien chemin des Brévières (1 600 m.) et au-dessus 


E des Boisses (1900 m.).' 


- Nephrodium Filix-mas Rich. — Cà et là bois autour des 
Brévières et de Tignes, jusque vers 1 700 m. 

N. rigidum Desv. — Éboulis : Tignes près de la Chaudanne 
(1650 m.), la Thouvière (2200 m.). 

N. dilatatum Desv. — Bois : Tignes (1 600 m.). 

Aspidium Lonchitis Sw. — AC. bois jusque vers 2 100 m. ; 
éboulis du vallon de la Sachette (2 400 m.). 


Cystopteris fragilis Bernh. — AC. rochers ombragés jusque 


vers 1 900 m. 


C. alpina Desv. — Éboulis calcaires : la Thouvière (2 400 m.), 
Pas de la Thouvière (2100 m.). 

C. montana Bernh. — Tignes, rochers humides du bois de 
Ronnaz (1 800 m.), peu abondant. — Non indiqué dans la région : 


Signalé dans le département seulement à Pralognan à la base du 


Roc du Dar (Gave e). 


200 SÉANCE, DU 9 NOVEMBRE 1917. ; 
Athyrium Filix-fœmina Roth. — Bois : Tignes (1 600 m.). 


Asplenium viride Huds. — Cà et là rochers ombragés de la 
vallée autour des Bréviéres et de Tignes, jusque vers 2000 m.; 
éboulis du vallon de la Sachette (2 400 m.). 


A. septentrionale Hoffm. — AC. rochers et éboulis des 
quartzites autour des Brévières et de Tignes, jusque vers 2 000 m. 


Botrychium Lunaria Sw. — Qà et là clairières, pelouses et 
rocailles jusque vers 2300 m. : Tignes, Pas de la Thouvière, 
vallon de la Sassiére; se retrouve, peu abondant, dans les 
débris mouvants de la Davie (2 800-2 900 m.). 


Selaginella spinulosa A. Braun. — C. bois, pelouses, lieux 
humides, prairies marécageuses de la vallée; monte à 2 200 m. 
au Pas de la Thouvière. | 


Lycopodium Selago L. — (à et là bois, pelouses et rocailles 
jusque vers 2300 m.-: les Brévières, Tignes, vallon de la 
Sassière. 


Equisetum hiemale L. — Val-d'Isére en amont du Fornet 
(2000 m.). ! 

E. variegatum Schleich. — Graviers humides : Tignes 
(1800 m.). 


Nous ferons simplement les remarques suivantes : 

1° Un certain nombre d'espèces, d'ordinaire assez répandues 
dans les Alpes, sont ici peu fréquentes ; ce sont pour la plupart 
des plantes sylvicoles, comme par exemple Actæa spicala, Aqui- 
legia atrata, Stellaria nemorum, Pirola rotundifolia, Epilobium 
trigonum, Achillea macrophylla, Polypodium Dryopteris. etc. ; 
de nombreuses espèces sylvicoles, du reste, plus ou moins 
abondantes dans les bois situés plus en aval, n'atteignent méme 
pas notre région; c'est le cas notamment de Dentaria pinnalt, 
Impatiens Noli-tangere, Lathyrus vernus, Spiræa Aruncus, Galium 
rotundifolium, Senecio Fuchsii, Melampyrum nemorosum, Cala- 
mintha grandiflora, Festuca sylvatica, Hordeum europæum, etc. 
L'explication de ce fait est peut-être le caractère relativement 
xérophile que prennent les bois à. mesure qu'on approche de 
leur limité supérieure. Pour Calluna vulgaris et Molinia cæruled 


FRA WO P A PT PIU 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON.. — FLORE DE HAUTE-TARENTAISE. 201 


leur rareté ici tieht au faible développement des stations tour- 
beuses favorables. 

2 Un grand nombre d'espéces, signalées dans les comptes 
… rendus d'herborisations en quelques points seulement, sont en 
… réalité répandues ou assez répandues, aux altitudes et dans les 
- stations convenables bien entendu. Nous citerons notamment : 
Anemone baldensis, Ranunculus glacialis, Arabis cærulea, Car- 
damine alpina, Draba frigida, D. carinthiaca, Silene exscapå, 
Cerastium latifolium, C. trigynum, Arenaria ciliata, Alsine 
… Cherleri, A. verna, Oxytropis campestris, Alchemilla : pen- 
taphylla, Amelanchier vulgaris, Saxifraga bryoides, Sedum 
- montanum, S. annuum, Laserpitium latifolium, Erigeron uni- 
E florus, Antennaria carpathica, Leontopodium alpinum, Gna- 
20 phalium supinum, Achillea nana, Pyrethrum alpinum, Senecio 
= Aincanus, Crepis paludosa, Phyteuma betonicifolium. P. pauci- 
= forum, Androsace obtusifolia, Gentiana excisa, G. bavarica, 
= Veronica aphylla, V. alpina, Pedicularis verticillata, P. rosea, 
= Salix reticulata, S. herbacea, Carex fœtida, C. nigra, Festuca 
… Pumila, etc. Cela tient à ce que les localités visitées sont 
~ toujours les mêmes et aussi à ce que les botanistes n'ont pas 
= toujours noté toutes les espèces rencontrées. On se ferait donc 
| une idée assez inexacte de la fréquence plus ou moins grande 
'. d'une espèce donnée en s'en tenant uniquement aux sources ci- 
.. dessus mentionnées. | 

…. 3° Parmi les espèces peu répandues en Savoie, nous avons pu 
En rencontrer plusieurs qui n'étaient pas encore indiquées dans 
" la région ; le plus souvent, d'ailleurs, ces espéces étaient.connues 
D dans la plupart des districts avoisinants (Nord du département, 
E bassin de Pralognan, Maurienne, Piémont), et les localités que 
| ous signalons ne font que combler une légère lacune dans leur 
- distribution; c'est le cas par exemple pour Aquilegia alpina, 
3 Sisymbrium pinnatifidum, Silene alpina, Arenaria biflora, 
X Phaca alpina, Astragalus aristatus, Adenostyles leucophylla, 
- Crepis montana, Pedicularis comosa, Paradisia Liliastrum, 
Streptopus amplexifolius, Listera cordata, Corallorrhiza, innata, 
| Carex: ornithopoda, C. limosa, C. clavæformis, Calamagrostis 
- "aria, Cystopteris montana. La lacune était plus intéressante 
pa combler pour les deux espèces suivantes, particulièrement 


209 SÉANCE. DU 9 NOVEMBRE 1917. 


rares dans les Alpes francaises : Astragalus leontinus (Hautes- 
Alpes, vallon de la Rocheure, puis Mont-Cenis et Cogne en 
Piémont, Grand-Saint-Bernard et Valais) et Calamagrostis Hal- 
leriana (Alpes maritimes italiennes, Hautes-Alpes, puis Vaud 
et Valais); pour cette derniére espéce notamment, la distance 
aux stations les plus rapprochées est assez considérable. Nous 
: ferons remarquer enfin que Campanula Allionii avait jusqu'ici 
en France la Haute-Mauriénne pour limite Nord, tandis que 

Eriophorum vaginatum (lac de la GiroHas) voit sa limite Sud 
_ reportée sensiblement plus bas. 

Nous attirerons l'attention, pour terminer, sur la grande 
richesse florale de la Haute-Tarentaise, puisque sur une circon- 
scription assez restreinte, nous avons pu, en négligeant les 
plantes banales de la vallée, citer presque 500 espèces, auxquelles 
il faudrait ajouter encore une cinquantaine d'espèces signalées 
par divers botanistes, mais que nous n'avons pas pu rencontrer. 
Cette richesse tient, d'une part, à la présence de nombreux 
sommets dépassant 3 000 mètres et aecompagnés d'importants 
glaciers, d'autre part, à la structure géologique complexe de la 
région, qui se traduit par l'affleurement de roches trés diverses 
et donne ainsi naissance à une grande variété de stations. 


SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1917 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


® Lecture est donnée du proces-verbal dela dernière séance, 
$ dont la rédaction est adoptée. 
1 E -Par suite des présentations faites dans cette séance 
d sont proclamés membres de la Société : 

= MM. Lenee (Albert), receveur à Mamers (Sarthe), 
: DecariezD (Mathurin L.), avenue Davel, 29, à 
, Lausanne (Suisse), présentés l'un et l'autre 

; par MM. Léveillé et Dangeard. 


E M. le Président annonce ensuite une nouvelle présen- 

$ ation. ; 

“ Le Prince Bonaparte offre à la Société les fascicules 3 et 

à ‘de ses Notes ptéridologiques et donne quelques expli- 
- Gations à leur sujet. 


= M. F. Camus donne ensuite lecture des deux communi- 
p cations suivantes : 


Note sur un Carex présumé hybride 
des Carex acuta et paludosa 


PAR M. ÉwrLE GADECEAU. 


Au cours d'une herborisation faite le 10 juin dernier, en 
E tompagniei de notre confrère, M. Elie Cottereau, mon attention 
= Sest portée sur un Carex dont le port me semblait celui du 
C. acuta, mais qui en différait, dès le premier examen, par la 
Présence de trois stigmates au lieu de deux. Il croissait dans 
ls prairies marécageuses au voisinage des C. acuta L. et 
C. paludosa!Good., à Guéville, prés Rambouillet. 

Ce Carex est voisin de la plante décrite par M. Lambert, 


204 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1917. 


comme C. acuta <x paludosa, sous le nom de C. aurontensis”. 
Il en diffère cependant par un certain nombre de caractères, en 
particulier par la forme des utricules : je dirais que le C. auro- 
niensis tient davantage du C. acuta que du C. paludosa, tandis 
que la plante de Guéville montre la tendance contraire. 
Si tant est qu'on doive nommer chacune de ces formes 


hybrides, qui semblent avoir la méme origine, je propose, 


pour celle-ci, le nom de C. Cottereaui. 
Un examen attentif, comparatif, avec les parents présumes, 


m'a permis de préciser dans le tableau ci-dessous les principaux 
caractères des quatre formes visées. 


C. acuta L. C. paludosa Good. 
Épillets måles.. ,  Linéaires, gréles. Oblougs cylindriques, ro- 
? bustes. 
Épillets femelles.  Linéaires-allongés, l'in- Cylindriques, denses, 
férieur assez longue- dressés, , sessiles, lin- 
ment pédonculé, ordi- ^ férieur courtement pê- 


nairement penchés, au donculé. 
moins l'inférieur ; sou- 
vent mâles au som- 


met. | 
Utricules . . . . Petits, obovales, à bec Ovales-coniques, graduel- 
presque nul. . „lement rétrécis en bec 
bifide, un peu allonge, 
rugéeux sous la loupe: 
Sligmales . . . . Deux. bona ~ Trois. : 
C. auroniensis Lambert. C. Cottereaui Nob. 


Ud. 
Épillets mâles. . Cylindriques, étroits. ^^ Oblongs-cylindriques; as- 


x LN sez robustes. - ; 
Epillets femelles. . Sessiles, l'inférieur pé- Sessiles, l'inférieur tres 


donculé, les supé-  courtement pédonculé, 
rieurs un peu étalés. cylindriques, denses; 
7 dressés, måles au s0m- 
met. 

Utricules . `... Petits, à bec court, en- Assez gros, ovales, brus- 
tier. : quement et nettement 
rétrécis en bec bifide 
assez court, rugueux 

sous la loupe. 

Stigmates . . Trois. Trois. Qr 


1. Bulletin Académie de Géogr. botanique, Le Mans, 1908, p. 341. 


E 


É. GERBAULT. — SUR LE LINARIA CYMBALARIA MILLER. 205 


_ Forme heterophylla du Linaria Cymbalaria Miller 


\ 


PAR M. Ép. GERBAULT. 


E Il est infiniment probable que le Linaria Cymbalaria Miller 
… nest indigène nulle part dans le Nord-Ouest de l'Europe et qu'il 
= yestadventice partout; il y est d'ailleurs parfaitement naturalisé 

- & trés abondant sur beaucoup de points '. 

Les stations sont strictement limitées aux agglomérations 
urbaines et aux alentours des habitations où la plante appar- 
lent presque exclusivement à la flore murale; par suite de leur 

Nature méme, ces stations sont nettement circonserites et com- 
— plètement isolées les unes des autres. . 

E la raison du mode de propagation antérieure de la plante, qui 
E fut introduite et propagée par la culture, dans le cours des deux 
En trois siècles précédents, pour ses qualités officinales? ou 
ornementales ?, il est trés probable que dans beaucoup de cas 
: la population d'une même localité actuelle procede à l'origine 
d'un seul individu dont elle est la descendance; dans d’autres 
— localités les parents originels auront été en nombre trés limité. 


E Conditions de végétation qui rappellent en somme celles de 
plusieurs plantes célèbres, les Ænothères américains et les 


E au reste, l'opinion généralement admise. Cfr. plures. britannic. 
D MILLER lui-même, créateur du binôme en usage, Gard. Dict., éd. 8, 
COME n. 17; A. THELLUNG, La Flore adventice de Montpellier, Mém. de Ja Soc. 
nat. des Sc. nat. et Math. de Cherbourg, t. XXXVIII (4° sér., t. VIIL, p. 471 
den Suiv.); l'article de Thellung contient des références bibliographiques 
; reuses et une discussion de la question; — et en ce qui concerne 
: T cialement la région visée dans notre étude : L. CoRBIÈRE, Nouvelle FI. 
dud Normandie, p. 428; — A. CHEVALIER, La Flore adventice des ruines du 
hâteau féodal de Domfront. Bull. Soc. Linn. Normandie, 1897, p. 57; abbé 
TACQ, in litt., etc. 
Es trouvera une liste des usages thérapeu 
Fe Tibués à la Cymbalaire il y a moins d'un si 
Mversale della provincia di Napoli de TENORE, 
àples en 1832, — Cfr. Ep. CHAVANNES, Monogr- 
3. La Cymbalaire a été parfois cultivée comme 
2 rs de «Ruine de Rome »; elle figure encore s$ 
""ogues commerciaux. 


tiques qui étaient encore 
écle dans le Flora medica 
vol. I, p. 500-501, paru à 
des Antirrhinées, p. 35-36. 
plante d'agrément sous 
ous ce nom à quelques 


á 


206 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1917. 


Erigerons du Canada dans leurs stations d'Europe, le Geranium 
pyrenaicum du Staffordshire, etc. 

D'autre part la fécondation croisée n'est pas nécessaire ici 
pour la propagation et, en réalité, le pourcentage des auto- 
fécondations paraît être en général de beaucoup supérieur prati- 
quement à celui des croisements”. 

Pour des motifs d'ordre théorique qu'il ne m'est pas possible 
de développer dans cette courte Note, je me suis trouvé amené, 
en raison de ces diverses conditions particulières de végétation 
de la Cymbalaire dans ma région, à surveiller attentivement un 


certain nombre des stations de cette plante; mes observations, 


commencées il-y a plusieurs années ont porté sur quelques 
localités de la Basse-Normandie et du Maine. Je m'attendais à 
voir apparaitre, dé temps en temps, des anomalies intéressantes 
à divers points de vüe mais particulièrement au point de vue 
de la phylogénie des Anthirrinées. Il est bien évident que de 
simples observations de ce genre ne peuvent avoir, directement, 
qu'une. valeur démonstrative limitée; elles peuvent du moins 
fournir. parfois des indications suggestives; elles peuvent 
également procurer un matériel, qu'il sérait pratiquement 
impossible d'obtenir autrement, pour des ràcherches plus pré- 
eises ?, \ 

L'une des localités que j'ai pu le mieux observer, Fresnay- 
| sur-Sarthe, dans le haut bassin de la Maine, a déjà fourni en 


1. J'ai pu m'en rendre compte en cultivant cóte à cóte et abandonnant à 


elles-mêmes des Cymbalaires du type ordinaire et des Cymbalaires à - 


caractères particuliers : E. Cymbalaria albiflora Hort. (à fleurs blanches 
tachées de jaune au palais) et L. Cymbalaria globosa Hort. (naine, entière- 
ment dépourvue de rameaux étalés ou rampants), variétés horticoles bien 
fixes de semis. Chez les hybrides du F, les caractéres du type normal 
ont une dominance complète. Par suite, ces hybrides sont facilement 
reconnaissables dans les semis de la Cymbalaire blanche et de la Cymba- 
laire naine. La proportion des hybridations spontanées a varié sous mes 
yeux entre 0 p.100 et 7 p. 100. Cette proportion dépend évidemment de 


causes multiples et variables; ces chiffres néanmoins donnent une idée de: 


l'importance du phénomène. La proportion courante doit probablement 
être moindre pour les plantes éparpillées sur les murs d'une station que 
pour celles qui furent cultivées cóte à cóte au jardin. 

2. Cf. HUGO DE VRIES, Species and varieties, trad. franc. L. Blaringhem, et 
spécialement 20* Conférence : Origine des espèces et des variétés de 
plantes sauvages. 


i idein a 


É. GERBAULT. — SUR LE LINARIA CYMBALARIA MILLER. 207 


à 1912 le L. Cymbalaria antirrhiniflora, à fleurs héréditairement 
dépourvues d'éperon'. | 

= L'absence d'éperon est accompagnée d'un autre caractere : la 
= disparition complète de tache jaune au palais de la corolle. 
L'anomalie se transmet bien de graines. L'épreuve en a été 
- faite au jardin et la plante nouvelle a essaimé autour de son 
- point d'apparition. Je suis encore imparfaitement renseigné sur 
- les conditions de la propagation par pollen. | 
… En 1915, dans la méme localité, j'ai constaté l'apparition 
- dune nouvelle forme anormale que je crois inédite. 

1 L'anomalie est principalement caractérisée parle dimorphisme 
- ürs-marqué des feuilles basilaires et des feuilles caulinaires. 
- Les basilaires sont hédériformes à lobes profonds, les plus basses, 
- 3-5 lobes, les suivantes à 3 lobes, tandis que, chez la Cym- 
- balaire- type, les feuilles, on s'en souvient, sont réniformes à 
… 5-1 lobes larges et peu profonds. Les feuilles caulinaires sont 
entières lancéolées, quelquefois lancéolées-cordées, tandis que 
chez la plante normale elles sont du même type que les feuilles 
“inférieures à 3-5 lobes. 

À la base des rameaux, au point où s'opère le passage de l'un 
des types foliaires à l'autre, les feuilles de la plante nouvelle 
présentent une disposition intermédiaire; elles sont du type 
lancéolé d'un côté du plan médian, et, de l'autre cóté, du type 
- hédériforme trilobé, disposition qui fournit des feuilles dissymé- 
.lriques à 2 lobes. 

“À L'épreuve des semis est faite; l'anomalie se transmet par 
graines et de facon constante, autant que j'ai pu l'apprécier en 
deux ans de semis. Là forme nouvellement apparue est donc 
- Plus qu'une simple morphose; elle a une valeur génétique et : 
… Mérite le nom de variété. Je propose de la dénommer : L. Cym- 
1 alaria var. heterophylla. ; ; 

. l'anomalie de l'appareil foliaire a une répercussion assez 


inattendue dans certains détails de la fleur. Chez la fleur du type 


| 
. Mart environ, quelquefois jusqu'au tiers de la longueur totale. 


E 


: la lèvre supérieure de la corolle est fendue seulement jusqu au 


; jignée du 
[x GERBAULT : Absence héréditaire de l'éperon floral dans une lignée 
linari ; à i , la Sarthe, 
E Cymbalaria Mill. (Bull. de la Soc. d'agr. Sc. et arts de la 


hes 


208 . SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1917. 


, \ 
Chez L. C. heterophylla la lèvre supérieure est plus profondé- 
ment fendue; elle l'est dans certaines fleurs au delà des 3/5 et 
généralement au moins jusqu'à la moitié. 

Chez la plante-mère de la nouveauté ce caractère anormal de 
la corolle présente un certain affolement, c'est-à-dire subit des 
fluctuations extrémes; dans beaucoup de fleurs les lobes de la 
lèvre supérieure sont si profondément fendus qu'ils s'écartent 
et laissent dépasser les étamines. Dans la descendance cet 
affolement a tendance marquée à disparaître; il n'existe plus 
que chez certains individus exceptionnels; mais la lèvre supé- 
rieure de la corolle demeure constamment plus fendue que chez 
le L. Cymbalaria type. X 

Chez la fleur normale les 3 lobes de la lèvre inférieure sont 
plus ou moins nettement projetés en avant; chez la variété 
heterophylla le lobe médian de la lèvre inférieure est toujours 
rétracté, en méme temps que la bosse de la gorge proémine 
davantage; cela donne un profil différent aux fleurs du type et 
à celles de l'anomalie. ; | 

Quelle interprétation convientil d'attribuer à l'apparition 
soudáine d'anomalies héréditaires aussi marquées que L. C. anlir- 
rhiniflora et L. C. heterophylla? 

Une des conditions de la végétation du L. Cymbalaria, du 
moins dans la région envisagée, et qu'il faut ajouter aux condi- 
tions rappelées.au début de cette note, complique le. probleme. | 
C'est un point qui demande quelques explications. 

Thellung pose la question de savoir si la Cymbalaire de nos 
régions ne serait pas à considérer dès maintenant comme Une 
plante cultivée, c'est-à-dire une plante ayant acquis certains de 
. ses Caractères actuels par suite de cultures antérieures. 

Voici textuellement comment cet auteur s'exprime : oe 

« Aprés avoir développé historiquement que la plante, orig 
« naire probablement de l'Italie S. et peut-étre d'autres parties 
« de l'Europe S., cultivée depuis le milieu du xvr' siècle dans 
« l'Italie N., s'est répandue peu à peu par la culture dans les 
€ Jardins botaniques, vers l'Ouest et le Nord », Thellung 
ajoute (l. c., p. 472 en note) : « Alph. de Candolle (66ogr- Bol. 
« rais., lE, 1855, p. 6751) admet que la plante est « indigène en 
« Dalmatie, en Gréce, dans plusieurs parties de l'Italie ». Mais , 


É. GERBAULT. — SUR LE LINARIA CYMBALARIA MILLER. 209 


« Boissier ne la mentionne pas dans son Flora Orientalis; il 
« n'indique en Grèce qu'une espèce voisine, le L. longipes 


Fig. de gauche : Linaria Cymbalaria heterophylla; en bas, feuilles iii e 
hédériformes; en haut, rameaux avec leurs feuilles entières; 2: tar 
feuilles prises à la base des rameaux et qui présentent d [a Dvinba- 
Intermédiaire ; — Fig. de droite : feuilles basilaires el rameaux de ta t 
laire type pour la comparaison. 


* Boiss. et Heldr. (Diagn. pl. Or., sér. 1, XII, 1853, p- 40; FI. 
Lor... c., iles de Chio, Salamine, Rhodes, Créte, Pamphylie). 
T. LXIV. (SÉANCES) 14 


210 Ed SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1917. 


« Le L. pilosa (Jacq.), (Lam. et DC., Fl. Franc., MI, 1805, 


« p. 584); Antirrhinum pilosum Jacq. (Obs. bot., VE, 1767, p. 28; 


« L. Mant., II, 1771, p. 249), espèce de l'Italie S. et de la Sar- 


« daigne (naturalisé au Jardin des Plantes de Paris d'après 
« Lamark et De Candolle, l. c.), est encore trés voisine du 
« L. Cymbalaria; sa variété pubescens (Presl., Delic. Prag., 
« 1822, p. 64, pro. spec.; Fiori et Paoletti, Fl. anal. Lal., Il, 
« 3, 1902, p. 449), (L. Cymbalaria var. pubescens Tornab. ex 
« Fiori et Paoletti, l. c., Sicile) parait méme former un passage 
« vers cette derniere espèce dont elle se distingüe surtout par 
« 
« 


la pubescence de la plante, L'une de ces espèces serait-elle à - 


regarder ‘comme le type sauvage, dont le L. Cymbalaria est 
« dérivé par la culture? » 


Chez les L. Cymbalaria que j'ai pu observer soit in situ dans 


mes limites, soit sur des semis faits au jardin avec des graines 


de diverses provenances, les plantules sont généralement cou- 


vertes dans le premier âge, de longs poils qui disparaissent plus 


tard. Je ne sais si ce détail a été déjà relevé. Faudrait-il voir là 


un fait d'ordre patrogonique qui viendrait confirmer l'hypothése 
de Thellung? CLA 

Quoi qu'il en soit du passé, il est certain que les circonstances 
dans lesquelles la Cymbalaire végète aujourd'hui chez nous la 
ont participer à plusieurs des conditions biologiques des plantes 
cultivées t. ! | ; 

Plante localisée sur les constructions, en continuel voisinage 
avec l'homme qui la traite en mauvaise herbe maintenant que 
les idées thérapeutiques ont changé, la Cymbalaire est exposée 
à de fréquents traumatismes, elle subit de cruelles tailles des 
tiges et des racines. susc MEDIA | 

En méme temps, pour paradoxale que, s'agissant d'une plante 
murale, l'affirmation- puisse paraître, la Cymbalaire est fré- 
quemment suralimentée. Elle pousse de préférence sur les 
vieux murs humides plus ou moins dégradés et mal étanches, 
qui, dans beaucoup de nos villes et de nos bourgs accidentés, 
soutiennent des jardins, des routes, des quais, des terrains 


1. C'est un point que j'ai déjà fait ressortir ailleurs. V. GERBAULT, b €: 
et aussi : Une Cymbalaire fasciée hémipéliorée, communic. faite à Ja séance 
de la Soc. Linn. de Normandie du 2 déc. 1915, : 


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É. GERBAULT. — SUR LE LINARIA CYMBALARIA MILLER. 211 


p. 


quelconques oü les apports d'engrais sont abondants. Les eaux 

E surchargées d'aliments impregnent le mur et parviennent à la 
~ plante. J'ai cultivé la Cymbalaire dans des terreaux divers, 
| trés riches, sans obtenir une végétation sensiblement plus luxu- 
E riante que celle des longues guirlandes qui couvrent certains 
P murs d'accotement. 

-  Mutilations, suralimentation des plantes, ce sont des condi- 
| tions que d'éminents botanistes contemporains. considérent 
comme susceptibles de provoquer certaines modifications irré- 
- versibles de la constitution chimique des plasmas, et, par là; 
- de nouveaux états morphologiques héréditaires, bref, des 
| mutations. ^ 

Faut-il donc voir des mutations vriesiennes dans la Cymba- 
- daire à fleur de Muflier et dans la Cymbalaire hétérophylle ? 
- C'est très possible, mais elles peuvent aussi être simplement le 
~ résultat de recombinaisons factorielles, à la suite de croisements 
* accidentels entre des types coexistants sous le phénotype trivial 
. mais différents par leur composition génétique. 
= Autre chose : ces plantes sont-elles réellement des nou- 
B veautés correspondant à un édifice factoriel inédit? Ou bien ne 
= Seraient-elles le produit de la ségrégation plus ou moins par- 
E faite de génotypes fondamentaux et préexistants du phénotype 
trivial? 
. Autant de questions qui se posent à l'esprit, en pareil cas, 
avec beaucoup d'autres problèmes ; paints obscurs qu'il serait, 
semble-t-il, téméraire de vouloirdésmaintenantessayer d'éclaircir, 
pour les plantes qui nous occupent, avec les seules données 
que nous possédons. | x. 
"Si des recherches paralléles aux nótres amenaient ailleurs la 
découverte des mémes anomalies héréditaires, ce serait une 
- indication précieuse. Des expériences d'hybridation, que j'espère 
mener à bien, fourniront peut-être également des éléments 
 Partiels d'appréciation. ie 
Une remarque, toutefois, semble dès maintenant utile à 
. Présenter. 
. C'est que le Z. Cymbalaria var. heterophylla par son caractere 
- de dimorphisme foliaire constitue une forme de passage entre 
le L, Cymbalaria Mill. et une autre « espèce » du méme groupe; 


CM EET 


212 SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1917. 


* 


je veux-parler du Linaria hepaticæfolia Duby, plante endé- 
mique de la Corse, par conséquent d'une zone limitée qui se | 
trouve enclavée dans l'aire générale de dispersion actuelle du — 
L. Cymbalaria Mill. NC. 

Autant que j'en ai pu juger par des échantillons d'herbier, ce | 
caractère « heterophylla » apparait aussi chez le L. æquitriloba : 
DC. de Sardaigne, de Corse et des Baléares. 


^ il 


SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1917 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A.. DANGEARD. 


M. Moreau donne lecture du procès-verbal de la dernière 
Séance, dont la rédaction est adoptée. 


Par suite de la présentation faite à cette séance, M. le 
Président proclame membre de la Société : 
M. HaciE (Philippe), rue Gustave-Courbet, 32, à Paris, 
présenté par MM. Hickel et Dollfus. 


M. le Président annonce ensuite une nouvelle présen- 
tation. 


3 M. H. Gadeau de Kerville a envoyé à la Société un lot, 
j en un certain nombre d'exemplaires, de ses dernières 
Dictons pour être distribuées aux. membres de la 
- Société. Des remerciements sont adressés à notre généreux 
confrère. 

M. Dupont, professeur au | vidc d'Évreux et petit-fils du 
“botaniste L'Héritier a bien voulu faire don à la Société 
d’un exemplaire ‘en fort bel état d'un ouvrage de son 
 Srand-père : S/irpes novæ aut minus cognitæ, in-folio, 
84 pl. Les membres présents peuvent admirer ce magni- 
‘fique travail et adressent tous leurs remerciements 
au donateur. 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


GANDOGER (Micue). — (Conspectus dichotomicus. Rosarum 


omnium hucusque cognitarum. — Paris, Hermann, 1916; 567 p. 


autographiées. 


Si cet ouvrage était sorti de la plume d'un rhodologue peu initié aux 
diverses classifications émises depuis Tournefort pour le genre litigieux 
des églantiers, l'entreprise eùt été téméraire, car nul n'ignore les diffi- 
cultés qu'ont rencontrées en biologie et en systématique les prédéces- 
seurs de M. Gandoger. Heureusement, au cours d'un demi-siecle, l'auteur 
du Conspectus ici analysé avait réuni en son riche herbier des échantil- 
lons authentiques des espèces soit européennes, soit asiatiques et amé- 


ricaines; à cet herbier était adjointe une bibliotheque spéciale composée . 


des travaux rhodologiques modernes, c'est-à-dire écrits entre le milieu 


du xvin* siècle et nos jours. Ainsi outillé, M. Gandoger estime être en S 


mesure de fournir quelques vues d'ensemble sur tous les Rosa connus et 


de condenser sous une forme; commode ce qui a paru dans de nombreux - 


Jivres et brochures en latin, francais ou langues étrangères. 


Mettant à profit les remarques amicales des botanistes qui étudiaient . 


conjointement cette intéressante sous-tribu Rosa de la famille des 


Rosacées quand parut, à partir de 1872, la premiere publication de 
M. Gandoger suivie de dix autres parmi lesquelles l'£ssai sur une nòu- 


velle Classification des Roses, 1816, le Tabulæ vhodologicze europæ0- 
orientales locupletissimæ, 4881, et le Monographia Rosarum Europ? 


et Orientis, 1892, l'auteur du Conspectus d'aujourd'hui y résume ses- 


idées définitives dont le public jugera par la classification adoptée pour 
provoquer, de la part des actuels et futurs adeptes de la Res Herbaria, 
une lumiere plus grande, si possible, sur les églantiers du globe. 

En tant que nomenclature fondée sur une biologie assez nuageuse, 
fallait-il que M. Gandoger adoptàt la maniere de voir hypothétique 
d'Ozanon, Déséglise et Crépin et souscrivit pleinement à l'interprétation 
ici reproduite : « .... La plupart des hybrides de Rosiers se confondent 
« peu à peu en un type unique reproduisant, malgré quelques différences» 
« les caractères généraux des parents, de telle sorte qu'il devient diffi- 
« cile de distinguer les générateurs. I apparait, par suite, des micro- 


« morphes ou petites espèces dans lesquelles les rhodologues ne doivent - 


À 
i 


SEMPER T ie MUR in 4 St ue II, 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 215 


«pas voir des variétés ou formes des espèces primordiales, mais des 
4 hybrides fertiles, des métis fixés reproduisant pendant un certain temps 
«tous leurs caracteres, ou devenant parfois stériles et comme dioiques 

« par l'oblitération ancestrale de certains caractères... (Exposé dogma- 

«tique dà à feu X. Gillot.) »? Ou bien convenait-il que M. Gandoger 

se modelât sur l'arrangement arbitraire de M. Rouy, qui, dans sa Flore 

de France, opine pour de multiples variétés avec lettres grecques, 
lesquelles, selon la critique d'Ozanon « embrouillent le genre Rosa »? 

: Dans son indépendance et son légitime éclectisme, l'auteur du Cons- 

pectus juge préférable de s'en tenir aux principes de l'École analytique, 
tout en rangeant les Roses d'apres les vues de taxinomie proposées par 
De Candolle (Catal. Monsp.). Incidemment, chacune des sections decan- 

dolléennes (sous-genres [pour M. Gandoger]) a reçu, de l'auteur des 

Essai, Tabulæ, Monographia et Conspectus, le nom d'un des notables 
rhodologues contemporains : par exemple, le sous-genre Ripartia, dédié 

à Ripart, remplace onomastiquement la section Synstyleæ de De Can- 

dolle; le sous-genre Chabertia, dédié à Chabert, remplace la section 


E - Rubiginosæ DC. Pour plus de clarté et de facilité, le sous-genre Cre- 


` pinia, dédié à Crépin et remplaçant la section Canineæ DC, est, en 1916, 
-.'Scindé par la création utile de trois sous-genres : Dentirosa, Glandulipea 
et Graveræa. 

En dehors de cette petite augmentation subgénérique, le Conspectus 
enrichit la rhodologie de maintes « formes affines » inédites dans les 
= Ouvrages précédents de M. Gandoger. L'ensemble des Rosa de premiere 

ou de seconde importance théorique et des formes affines constitue les 
nombreuses « sections [selon le sens particulier ici admis par l'auteur] » 

. des 15 sous-genres : ainsi, pour le sous-genre Ripartia il y a trois 
"Sections : Sempervirentes (Crép.), Euarvenses (Gdgr) et Stylosze (Crép.), 
. tette dernière section décomposée en 2 sous-sections : a) Eustylosæ, 


b) Tomentelloide:e. Telle est la clé de la classification du livre. 
ant la mention de 


. Le Conspectus ne recule pas, notons le fait, dev à 
variétés et de produits de croisement; mais il laisse d'une manière tacite 
la responsabilité de ces qualificatifs aux rhodologues (à cet égard, 
M. Gandoger lui-même inclus) de qui il reproduit les noms donnés pré- 
- cédemment par eux à ces plantes; exemples : page JR honi Teone © 
— Ripartia pinicola B attenuata Gdgr, Tab., 172; p. 16 : A. strata 
8 latifolia Gdgr, Tab., 193; p. 24 : R. alpina >< pumila Rchb; p. 25 : 
R. arvensis x< pumila Sch. Sauf ces variantes accidentelles de nomen- 
tlature, les formes affines sont. inscrites binominalement à l'instar des 
espèces suivantes de premiere importance (aux yeux des adversaires de 
l'École analytique) : Rosa sempervirens Rau, A. dumetorum Thuill., 


R. sepium Rau, At. montana Chaix, R. pomifera, etc. Pareil nivellement, 


216 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


bizarre au premier abord, a son explication dans la force majeure des. 
différences morphologiques établies succinctement par simple voie dicho- 
tomique (ce. procédé d'analyse, en soi fort avantageux, ne permet point, 
par malheur, de faire ressortir la valeur prééminente de certaines plantes 
par rapport aux autres). 


Le recensement des 15 ou 16000 Rosa du monde entier est si 


complet dans le Conspectus, que M. Gandoger, ne craint point de con-: 


clure : « Les nouvelles formes à découvrir seront peu nombreuses; 
« seules les Roses de l'Europe orientale et surtout de l'Asie sont 
« encore mal connues : il y aura toujours à faire de ce cóté-là. » 

: | CARO 


GANDOGER (MıicaeL). — De Leguminosis. — Paris, Lhomme, 
1917; 133 p. autographiées. 


Il s'agit, dans cette brochure, de l'étude, au point de vue de l'École 
analytique, de quelques genres seulement de Légumineuses. Depuis la 
publication, par l'auteur, du Flora Europa, 1885-1886, vol. VI et VIII, 
les groupes génériques Adenocarpus, -Anthyllis, Bonjeania, Calyco- 
tome, Ebenus, Erinaceus, Hippocrepis, Onobrychis, Hetama, Saro- 
thamnus (et les sous-genfes Vulneraria, T. ripodion, Cornicina, Aspa- 
lathoides, Dorycnopsis, Bolia, Spartocytisus) demandaient. à étre 
élaborés plus complètement, M. Gandoger ayant reçu ou récolté lui- 
méme d'importants matériaux pour un examen approfondi, 

Des clés dichotoníiques conduisent à la distinction de nombreuses 
« formes affines »; et pour chacune de ces formes se trouve l'indication 
des localités où croît la plante, soit en France, soit ailleurs. Quant aux 
« espèces » proprement dites, elles: portent parfois des diagnoses 
étendues davantage, qui permettent de juger de leur valeur plus ou moins 


solide consolidant ou ébranlant celle de leurs satellites ; le lecteur remar- ` 


quera plusieurs francs aveux qui témoignent de l'impartialité de M. Gan- 
doger, quand il faut convenir des visibles fluctuations morphologiques 
auxquelles sont sujettes, par contre-coup, les formes affines de certaines 
espèces bien peu constantes : exemples : | 


Page 29, à propos de l'espèce Vulneraria maura Beck (V. macro- 


z; 


phylla Ry), il est dit : « Ad hanc nonnulle rom Vulnerariæ rubrt 


Gouan probabilius spectant; sed innumeris TRANsITUS obstantibus, ÆGRÈ 

DHUDICANDUM est num ista aud illa huc pertinent. » — P. 50, nous 

lisons : « Fiert potest ut nonnulke rogME Hippocrepidis Bourg 

Nym. ab H. scabra DC desumptæ huic etiam APPROXIMANDE Sint. » 77 

P. 65, bien que classée comme « espèce » sous le nom d'Onobrychis 

Boræi Gdgr (O. alba Bor. non Desv.), il est reconnu que cette Légumi- 
b 


Gi aea 


NE PES EC 


édit 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 217 


neuse « est Forma albiflora precedentibus [O. sativa Lmk, O. collina et 
0. decumbens Jord.] vicina. » 

- Complimentons l'auteur du De Leguminosis pour la franchise de ces 
aveux relatifs à l'importance fort douteuse des « formes affines », de 


= telles « espèces » chancelantes. C'est sans doute par oubli de la bonne 


= voie, que M. Gandoger a inscrit comme unité spécifique trichologique- 
: . ment valable le Zonjeania tomentosa Rhode (Lotus sericeus DC), avec 
16 formes affines; l'incorporation de cette plante dans le Bonjeania 
hirsuta Rchb. n'eüt-elle pas été préférable? Loiseleur, Fl. Gall., ayant, 


non sans raison, fait observer que les échantillons où les poils tomenteux - 


-Soyeux sont un peu plus rares ne permettent guère de séparer l’ « espèce » 
hyperbolique de De Candolle du type de Reichenbach. 
A. R. 


GANDOGER (MicxeL). — Revue du genre Ulex. — Paris, Masson, 
1917; 21 p. autographiées. 


- . Au cours de vingt et un voyages (1894-1912) dans la péninsule ibé- 
rique, aussi d'herborisations antérieures en Provence, Languedoc, Rous- 
- sillon, au moyen au surplus d'envois amicaux de divers correspondants, 
l'auteur a pu étudier presque toutes les espèces du genre Ulex. Nanti 
d’un millier d'exemplaires, il juge profitable à la Science d'écrire aujour- 
… (hui un travail d'ensemble. Conformément à la subdivision classique 
* moderne, les trois sous-genres £'uulex, Nepa et Stauracanthus sont tour 
E à tour présentés avec leurs 43 espèces, dont chacune comporte une clé 
E: dichotomique des formes affines, les habitats de ces 453 petites entités 
~ figurant après leurs diagnoses. | 

- M. Gandoger avoue que les Ulex sont fort polymorphes, à tel point qu'on 
» ést souvent-« embarrassé pour rattacher à tel ou tel type certaines espèces 
B. déjà connues » ; à plus forte raison, ajouterai-je, l'analyste hésitera maintes 
.. féis en présence des simples « formes affines » ci-dessus. Par exemple, 
- tn fait d'espéces, le lecteur s'apercevra avec satisfaction que, dans cette 
E Revue du genre Ulex, le monographe diffère de manière de voir par 
E rapport à ce que son Conspectus Floræ Europæ, 1884, disait de l Ulex 
| provincialis Lois. : c'était un simple synonyme de l'Ulez parviflorus 
Pourr. Or, la vérité demeure que l’Ajonc provençal se différencie quelque 
peu de l'Ajonc à petites fleurs. Entre la rive gauche du Rhône et les 
Alpes maritimes il y a lieu de présumer l'existence des quatre formes 
. affines (méconnues en Provence par les botanistes régionaux inattentifs) 
e l'Ulez de Pourret (— formes de M. Gandoger : Pinchinati, ruscino- 
LO "ensis, T'imbali, Delorti —), indiquées particulièrement dans les Pyré- 
3 nées-Orientales et l'Aude, cette existence étant trés probable à côté des 


218 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


treize formes affines (— Huetii, telonensis, olbiensis, massiliensis, ete. —) 
de l Ulex de Loiseleur, indiquées comme propres au Var et aux Bouches- 
du-Rhóne. Il est évident qu'en face de ces dix-sept formes reliées l'une 
à l’autre par des passages graduels, aucun observateur éclectique ne 
donnera raison à Grenier et Godron identifiant l'Ajonc à petites fleurs : 
et T'Ajonc provençal, d'autant plus que ces deux auteurs de la Flore de 
France faisaient entrer également, en 1848, dans la synonymie de leur 
complexe espèce « Ulex parviflorus », l'Ulex australis Clem., plante 
espagnole autonome (sauf une future revision approfondie); Grenier et 
Godron se fierent à Willkomm et Lange, Prodromus Floræ Hispanica, 
livré où lés tendances en général multiplicatrices sont parfois contre- 
balancées par des réductions assez arbitraires. | 
A. R. 


GANDOGER(Micuuz). — De Genistis. — Paris, Lhomme, 1917; 
65 pages autographiées. / 


Sauf quelques exceptions, ayant ‘en herbier la collection complète des 
Genista connus sur le globe, l'auteur a pensé qu'il serait utile de SOU. 
mettre les 101 espèces et les 1643 « formes affines » de ce genre tes | 
polymorphe à des tableaux dichotomiques permettant de reconnaitre les- 
dits Genéts. Pour les sous-genres et les types spécifiques principaux, 
l'ordre suivi dans le De Genistis est la classification de Spach (Annales 


des Sciences Naturelles, 1846), si exacte qu'elle a été adoptée par les 


meilleurs auteurs: Eugenista, Spartocarpum, Phyllobotrys, Corniola, | 
Drymospartum et Genistella. Les séries les plus nombreuses de « formes 
affines » concernent les espèces Genista Scorpius (Spartium Scorpius L.) 
S partocarpum germanicum (Genista germanica L.), Spartocarpum 
hispanicum (Genista hispanica L.), Phyllobotrys anglica (Genista 
anglica L.), Corniola cinerea (Genista cinerea DC), Corniola pilosa 
(Genista pilosa L.), Corniola tinctoria (Genista tinctoria L.) et Genistella 
sagittalis (Genista sagittalis L.). i 

Il est bon de dire que l'auteur du De Genistis n'attache pas à Sès 


« formes affines » la valeur d'une considérable stabilité morphologique E 


contre laquelle les non-partisans de l'école analytique protesteraient. On 
trouve, en effet, dans la présente brochure de M. Gandoger plusieur 
preuves d'une sage interprétation de la variabilité de certaines « espèces ^ 
de Genista : ainsi, p. 8, le Genista bætica Sp., cru être un type endé- 
mique, est reconnu instable : « A Genista aspalathoide VIX DIVERSA el 
ad G. Lobelii Fons PLURIBUS TRANSIT » ; c'est donc.sous toutes réserves 
que le monograplie propose 8 formes affines qu'il avait d'abord discernées 
dans les pseudo-limites du Genét de la Bétique. — P. 49, M. Gandoger 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 219 


P: avoue qu'une vingtaine de formes du Genista umbellata Poir. (de 
~ l'Algérie occidentale), cueillies en Espagne méridionale, se confondent 
| presque avec le Genista equisetiformis Sp. (de la Bétique), de sorte 
- qu'entre cette dernière espèce de Spach et le type normal à ombelle, de 
7. Poiret, ces formes « MEDIUM TENENT ». — P. 55, 56, à propos du 
… Genistella cantabrica Sp., il est déclaré que ce Genét « ab affinibus 
E -Speciebus. VIX DISTINCTA est, IN ILLAM AUF ILLAM TRANSIENS ». Ce sont, à 
- l'honneur de M. Gandoger, des confessions nous éclairant sur la valeur 
E intrinsèque des formes affines : sous-variétés enregistrables pour les 
— phytologues qui veulent se rendre compte du protéisme de presque toutes 
… les espèces, 
2) A. R: 


Sardaigne. — Paris, Hermann, 1917; 16 pages autographiées. 


E " Quoique la Sardaigne ait été explorée, au xrx* siècle, par bón nombre 
… de botanistes (malheureusement n'hahitant point dans l’île), entre autres : 
-— Moris, Barbey, Vaccari, Martelli et Nicotra, Sommier, il restait — et il 
… Peste encore — à rendre plus complète la connaissance de sa riche florule. 
E. Pour contribuer aux recherches méritant d'étre poursuivies, M. Gandoger, 
3 - Qui, il y a une vingtaine d'années, fit de fructueuses herborisations en 
… Sardaigne, livre au public un Catalogue des plantes récoltées par lui, 
à joindre à celles déjà inscrites dans le Flora Sardoa de Moris et dans 
les Flores italiennes depuis Bertoloni jusqu'à Fiori, Paoletti et Béguinot. 
Aotre confrère relève donc une à une environ 1 600 unités spécifiques 
(les « formes affines » étant exclues), desquelles espèces il possede en 
herbier des exemplaires cueillis au cours de son attentive exploration 
. insulaire. Il classe par familles d'abord (celles-là se suivent dans l'ordre 
Systématique), puis par genres et espèces (ceux-ci disposés alphabétique- 
à  mént pour la commodité pratique); de sorte que les phytogéographes 
-. du domaine tyrrhénien toscan, ainsi que les futurs collecteurs intéressés 
- à consulter sur le terrain ce Catalogue, pourront pointer à leur aise dans 
… les listes où M. Gandoger indique, outre les espèces de l'intérieur, celles 
- des ilots voisins de la côte sarde : San-Antioco, Maddalena, Tavolara, 
- San-Pietro, Barratini, dei Cavoli, Spalmadore. De 


GANDOGER (Micuez). — L'Herbier hispano-portugais de Bour- 
| Beau. — Paris, Hermann, 1916; 34 p. autographiées. 


-.. Dansla préface de cette brochure, l’auteur nous apprend qu'après trente 
années d'investigations il est parvenu à se procurer coùteusement une 


220 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


api IT 


part de chacune des 3 663 plantes numérotées (dont 2819 de la péninsule — M 
ibérique et 845 des Pyrénées espagnoles) distribuées, de 1847 à 1861 
par Edmond Bourgeau. Avant de fondre dans son propre herbier de 
récoltes opérées en-Espagne et Portugal la collection des 3 663 espèces \ 1 
du zélé explorateur français, M. Gandoger a étudié avec grand soin ces - - 
exsiccata; il a jugé ensuite convenable de mettre sous les yeux du public M 
un catalogue, selon l'ordre des familles, genres et unités spécifiques 
(variétés et formes étant exclues),en y joignant l'indication des habitats, 
de toutes les plantes constituant! Herbier hispano-portugais de Bourgeau. : — 
L'auteur y rectifie maintes méprises dues à Cosson, Nyman, Amo dans M 
leurs citations dés espèces de la péninsule et des Pyrénées que distribua M 
Bourgeau parfois mal contrôlé. Par la lecture de la brochure on constàa- — 
tera la richesse incomparable de la flore d'Espagne et du Portugal, dont 1 
la connaissance revient en májeure partie au zélé explorateur; après lu: 
personne n'a mis la main sur autant d'espèces, ou fait des découvertes 
aussi importantes pour baser la. géographie botanique du Sud-Ouest 
austral de l'Europe. ~ 

Tel est le juste hommage rendu par M. Gandoger à l'oculatissimus et 
vaillant Bourgeau qui explora si consciencieusement la péninsule ibérique 
au cours de la première moitié du xix* siècle. | ; 


pd a a 


A. R. 


GANDOGER (Micnzi). — Catalogue des Plantes récoltées en 
Espagne et en Portugal pendant mes voyages de 1894 à 1912. — 
Paris, Masson, 1917; 378 p. autographiées. | 


: Ce Catalogue est le résumé des récoltes faites dans la péninsule ibé- 
rique au cours des vingt et une explorations de l'auteur. Chaque voyage 
durait en moyenne trois à quatre mois; les provinces à peine effleurées pat ` 
les devanciers de M. Gandoger furent de préférence choisies afin que 
l'apport des ‘trouvailles qui y étaient faites contribuât à mieux établir la 
géographie botanique de ce Sud-Ouest austral dont la flore est si merveil- 
leuse. Les résultats des susdites recherches, longues, pénibles et coüteuses 
furent satisfaisants, puisque, outre environ 40000 localités nouvelles; 
nombre de plantes jusqu'alors inaperçues enrichirent le recensement 
continué, depuis Bourgeau, par divers collecteurs soit espagnols 0U ' 
portugais, soit venus, des centres scientifiques européens, herboriser 
dans la péninsule. 

À peu de chose près, M. Gandoger possède en herbier toutes les unités 
de la flore hispano-portugaise ; c'est pourquoi le Catalogue qui est offert : 
au public peut être tenu pour le plus complet régionalement. Pr or 

Dans le but de faciliter la lecture d'un volume de/prés de 400 pages 0U — 


REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 221 


… se suivent 7 400 binómes, l'arrangement alphabétique a été adopté, sauf 
P ` en ce qui concerne les familles (le classement de celles-ci est selon l'ordre 
… de la Systématique normale). Il va de soi que le secours de la dichotomie 
: na pu être introduit dans un simple Catalogue, afin de permettre la dis- 
-~ tinction sommaire de tant de végétaux y inscrits avec des titres plus ou 
- moins valables aux yeux des non- partisans de l'Ecole analytique : avec 
3 maintes espèces cardinales se trouvent, en contact immédiat, beaucoup 
I - d'unités dont la valeur est assez négligeable du moment qu'elles furent 
E en relief par des floristes au penchant bien connu vers la multipli- 
3 tation, en pareille circonstance, pour être complet, M. Gandoger a inscrit 
| quand méme ces plantes dont la paternité n'est pas sienne. 

Du reste, l'auteur du Catalogue n'interviént point avec des allures 
3 doctrinales : la preuve en est dans sa citation, p. 87, d'un Medicago 
= apiculata Willd. B legionensis Gdgr; et, p. 133, d'un Chærophyllum 
P | aureum L. 8 asturicum Gdgr; la lettre grecque B fait ici ressortir le sage 
: - abandon, par intervalles, des formes affines binominales qui, ailleurs, 

r figurent à l'instar des espèces de bou aloi. Parmi ces dernières espèces 
- portant des vocables: irrépréhensibles dus à M. Gandoger, relevons, eu 
. tant qu'inédits (depuis les publications sur la flore de l'Espagne et du 
Pa parues dans le Bulletin de la Société Botanique de France, 

- années 1895-1913, sous la signature de l'auteur) : Sarcocapnos arach- 
noidea S. trifoliata, Silene Charidemi, Galium labranuni, Pyrethrum 
E  Debauianum, Zollikoferia dicthyacantha, Teucrium setabense, Antir- 
~ rhinum ar achnoideum, Pedicularis Bona-herba, Veronica flavidula, 


| Populus cladotricha, Juniperus navicularis. 
3 . ZI MACR. 


. GANDOGER (Micuec). — Flora Cretica. — Paris, Hermann, 1916, 
E p. autographiées. 


-D'ile de Créte, au relief hérissé & montagnes qui gardent la neige 
- pendant la plus grande partie de l'année, sise à l'extrémité Sud de 
1 E possede une végétation riche et variée. Les premiers explora- 
- leurs furent Tournefort, Sibthorp et Smith; vinrent ensuite divers bota- ` 
F _bistes (surtout marchands de plantes) ne récoltant que celles jugées 
? rares; nonobstant d'autres incursions par Sieber, De Heldreich, Raulin, 
à Reverchon, Dürfler et, il y a six ans, celle de M. Cousturier, le total, pour 
| toutes les récoltes, ne dépassait guère 1600 espèces. Frappé de ce 
= ombre bien bas eu égard à un territoire si vaste, M. Gandoger pensa 
Qu'il serait bon de visiter plusieurs points de l'ile parcourus trop à la hâte 
» 9! absolument négligés. En 1914, 1915 et 1916, trois voyages ont permis 
: à l'auteur du Flora Cretica d' She 488 unités spécifiques au recense- 


929 : : SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 


ment; ce résultat heureux porte ainsi à 2 170 les phanérogames connues NE 


aujourd'hui dans la moderne Candie. S 
' Le plan du volume que j'analyse a été d'écrire. non une Flore au sens 
précis de ce mot, mais de dresser la liste systématique des familles, 
genres et subdivisions, en ajoutant des notules utiles aux personnes que 


n'effrayeront pas de nouvelles recherches floristiques en Crète, ar o 


l'espoir fondé demeure de parvenir à 2 500 espèces au moins comme en M 
Sicile. En vue de ces recherches, l'auteur consacre, sous la rubrique — - 
Herborisations dans l'ile, 50 pages'du Flora Cretica à des indications .— — 


intéressantes sur la richesse ou la pauvreté quant au bouquet floral, ainsi 


que sur la topographie des endroits (74 localités principales) par lui par- s 


courus. Ce volume a donc été rédigé d'une maniere différente de celle 
` des articles Plantes nouvelles pour l'ile de Crète, 1915, Troisième 


voyage botanique en Crète, 1916, relations déjà parues dans notre Bul- - 


letin de la Société Botanique de France où sera publiée bientôt (la 3 


guerre ayant été cause du retard) la seconde portion des Herborisdtions 
en Crète en 1914. 


Les espèces, inédites avant décembre 1916 (date du plus récent des. … 1 


fascieules arriérés du susdit Bulletin), décrites par M. Gandoger dans le 
Flora: Cretica, sont : Ranunculus flammipetalus, Alyssum oocarpum, 


Viola idæa, Lavatera sphaciotica, Cytisus subidæus, Cratægus chry- 
soclada, Umbilicus lassithiensis, Filago cretensis, Galactites crebet, 


Helichrysum Minoum, Campanula subidæa, Micromeria obtusiflora, 
. Teucrium sphacioticum, Muscari Couslurieri, Tulipa Dærfleri, Bromus 
sphacioticus. ; | 


Le lecteur observera que, dans le Flora Cretica, le nombre des 


« formes » des 2170 espèces n'est nullement considérable, par compas ‘4 


raison avec la multiplicité de ces sous-variétés chez les ouvrages anté- 
rieurs d'un chaud partisan de l'école analytique. Quant à la citation; 
sous la plume de M. Gandoger, des « variétés » classées avec les lettres 


grecques, 8, y, à la suite du type spécifique, elle témoigne que l'auteur à 


sait opportunément céder le pas à la doctrine classique qui n'admet 


point les micromorphes comme des « espèces », alors méme que celles- 


ci soient reconnúes à part être de pures « formes affines » convention- 
nellement pourvues de vocables binominaux. 


ALFRED REYNIER. 


. i, 
Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin; 
F. Camus. 
ARI d RE, i 


Coulommiers, — Imp. Payt BRODARD. 


\ 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES 
MATIÉRES CONTENUES DANS LE TOME LXIV 


i i 
CA j 


: Nora. — Les chiffres arabes se rapportent aux comptes rendus des Séances. 
Les chiffres arabes entre crochets [ ] désignent la pagination de la Revue biblio- 
graphique, les chiffres en italiques celle du Mémoire 30. 

Toutes les espèces qui, dans le cours du tome LXIV, sont l’objet de remarques 
ou de descriptions figurent dans cette table. Les espèces simplement énumérées 


3 n'y figurent pas. 


Les noms de genres nouveaux, d’espèces, de variétés ou de formes nouvelles 


E. ‘Sont imprimées en caractères gras. 


Ear j 
UM A 
EV. À 


FP -Académie des Sciences, 18, 94. 

a Acide tartrique. Végétation et nutri- 

‘lion azotée du. Citromyces Pfeffe- 

eges Wehmer dans une solution 
15. 

-Admission de M. BRETIN, 18; de 

E M. DELAFIELD, 203; de M. HAGENE, 
.: 213; de M. LEMÉE, 10; de M. JANO- 

: WICZ, 10. 

EU tropica occidentali lichenes in 
PEF 

Albinisme à propos du Cirsium lanceo- 

latum, 12. 

, ÁLLORGE (P. Sur la florule bryolo- 

~ . gique du Vexin francais, 130. 

- Alyssum Curetum Gdgr, 121. 

= Aspicilia eximia Hue, 15. 

= Astragalus kuphoensis Gdgr, 122. 

Astragalus Warionis Gdgr, 121. 


K 

* 

4 
3 


Es 


A 
4 


B 


= BACH (Abbé), 126. 

BERTRAND, 126. ! 
Blechnum, Fougère du genre —, 123. 
BONAPARTE -(Le Prince R.). A propos 
Tune Fougère trouvée en Espagne, 
n — Notes ptéridologiques 9, 54, 


T. EXIV, 


Bors (D.), Herborisations dans la région 
de Royan (Charente-Inférieure), 145. 

Botanique systématique. Notes de —, 

\ A0, 121. 

BouRGEAU, Herbier hispano-portugais 
de —, [219]. 

BRETIN (P.), Admission, 18. 

Bulbilles des Eidamia, Ti. 


C 


GADECEAU (E.), Note sur un Carex pré- 
sumé hybride des Carex acuta et 
paludosa, 203. 

Campanula, Les — et les Campanu- - 
lacées de l'ile Crête, 4. 

Campylosteleum | strictum de Solms- 
Laubach dans les Alpés-Maritimes, 
154. 

Carex Cotteraui, 204. 

Carex présumé hybride des Carex 
acuta et paludosa, 203. 

Catalogue des plantes récoltées en Es- 
pagne et en Portugal, [220]. 

CHABERT, Décès du D' A. —, 9. — 
Notice biographique, 18. - 

Chenopodium amaranticolor et Ch. pur- 
purescens. Les — ne sont pas iden- 
tiques en tous points, 64. ` 

CHERMEZON (H.), Voir Evrarn (F.), 163. 

CHEVALIER (A.), Observations sur la 
flore des Alpes maritimes, 24. 


(SÉANCES) 15 


224 


CuupEAv (CL), Lichenes in Africa et 
precipue in Mauritania a — lectos, 
fa 

Citromyces Pfefferianus Wehmer. Végé- 
tation et nutrition azotée dans une 
solution d'acide tartrique pur, 15. 

Coixcy, Prix de —, 9, 162. 

Conspectus dichotomicus Rosarum om- 
nium hucusque cognitarum, [214]. . 

CosTE (H.) et REYNIER (A.), Les Cheno- 


podium amaranticolor: et C. purpu- 7 


rascens ne sont pas identiques en 
tous points, 64. : 

Crète. Flore de —, [221]. — Voyage en 
—, 1, 110. 


; D 

Dactyloides, Saxifrages du groupe des 
—, 46, 15, 103. Xd: 

DANGEARD, Élection à l'Académie de 
Sciences, 94. 1 

Dauphiné, Flore, 158. $ 

Décès A. CHABERT, 9; L. MOTELAY 
et H. MuE; 94; Abbé Hur, Ph. de 
Virwonm, P. Harot, Abbé BacH, 
GRaAND-EuRY, BERTRAND, 196. 

DismiEr (G.), Le Campylosteleum stric- 
tum de Solms-Laubach dans les 
Alpes maritimes, 154. 

Duro, Don fait à la Société, 213. 


E 
Eidamia, Bulbilles, 71. 
Espagne, Plantes récoltées en —, [220). 
EvrarD (E.) et CHERMEZON (H.), Flore 
de la Haute-Tarentaise, 163. 
Eugenia, Classification, 94. 


F 
Flora cretica, [224]. 
Flora Sardoa, [219]. 
Flore de la Haute-Tarentaise, t63. 
Flore des Alpes maritimes, 24. 
Flore du Dauphiné, 158. 
Flore parisienne, 199. 
me bryologique du Vexin français, 

130. 

Fougère trouvée en Espagne, 54. 
Fougères du genre Blechnum, 423. 


G 


-GabEAU de KERVILLE (H), Envoi de 
publications, 913. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LX(V.' 


GaAGNEPAIN (F.), Prix de Coincy, 162. 
— Classification des Eugenia, 94. 
GANDOGER (M.), Catalogue des plantes: 
récoltées” en Sardaigne, [219]. — 
L'herbier hispano-portugais de Bour-- 
geau, [219]. — Catalogue des plantes 
récoltées en Espagne et en Portugal 
pendant un voyage de 1894 à 1912, 
[220]. — Flora cretica, (221]. — Cons- 
pectus dichotomicus Rosarum om- ` 
nium hucusque cognitarum, [214]. — 
De Leguminosis, [216]. — De Genis- 
tis, (218]. — Les Campanules et les 
Campanulacées de l'ile de Créte, Ho 
— Quatrième voyage en Crête (1917), 
110. — Revue du genre Ulex, [211]. 
Genistis, De —. [218]. | 
GERBAULT (E.), Forme heterophyll& . 
du Linaria Cymbalaria Miller, 205. 
GrmAUDIAS (L.) Notes de Botanique 
systématique, IV, 10. — Notės de bota- - 
nique systématique, V, 121. — Une 
nouvelle nomenclature des hybrides, 
68. 
GRAND-EuRY, 126. 


H 


HAGÈNE, Admission de M. —, 213: 

Harior (P.), Décès, 126. 

Heppia ahaggariana Hue, H. Chu. 
deaui Hue et H. Schweinfurthil 
Hue, 1. : 

Herbier nispano-portugais de Bourgeat, 
(219]. 

Herborisations dans la région de Royan. 
145. i p 

Heterina egentissimà Hue et H.. 
nigra Hue, 4. 

Hieracium. Quelques espèces, 35, 83. 

Hur (abbé), Lichenes in Africa troplé®- 
occidentali et præcipue in Mauritania 
a Cl. Chudeau, annis 1908-1912 lectos 
descripsit (Mémoire), 4. — E 
sariam velatam (Turn.) Nyl- a R. à 
Faurie in Japonia, Corea et insu a. 
Sakhalina, annis 1893-1906 lectam. 
descripsit, 55. — Décès, 126. 

Hybrides, Nomenclature, 68. 


J 


Jaxowicz (S.), Admission, 10. es 
JEANPEnRT (E.), Sur quelques Fougere? 
principalement du genre Blecha m 
123. — Sur le Stratiotes aloides, 126. 


Lactuca acanthifolia. Gdgr, 5 

- LE Brun (P.) Espèces et localités 

E. nouvelles pour la flore du Dauphiné, 

Loo 458. — Quelques localités nouvelles 
de Phanérogames pour la flore pari- 

+ sienne, 129. 

| Lecanora asekremensis Hue, L 

— ^ .eonlgobata Hue, L. concinnata 

= 1 . Hue, L. inconcinna Hue, L. cæsio- 

" * nigricans Huc, 6. 

~ Lecidea sordida Hue, L. Maurita- 

— A miaHue, L. Chudeauiana Hue, 11. 

[Lecomte (H.) Nomination à l'Acadé- 

des Sciences, 18. — Rapport. sur le 

prix de Coincy, 162. 

Biosominosis, [216]. 

"L'HÉnrriER, Séirpes nove aut minus 

cognita, 913. 

_Lichenes in Africa tropica occidentali 

- et præcipue in Mauritania a CI. Chu- 

- ~ deau, annis 1908-1912 lectos descrip- 

…._ Sİt A. Hue (Mémoire), 4 

v. Linaria Cymbalaria Miller. 

‘heterophylla du —, 205. 

* Lurzer (D.), Contribution à l'étude des 

* Saxifrages du groupe des ne 

dmiad Tausch, 46, 75, 103. 


M 


. ManNac. Voir REYNIER, 9. 

punte lichenes in —, 1. 

- Wercurialis Malinvaudii, 121. 

Moreau (F.), Signification des bül- 
~ billes des Eidamia, 11. — Végéta- 


T myces Pfefferianus Wehmer dans 
rs solution “d'acide tartrique pur, 
IO 

—- MoreErAY (L.), Décès, 94. 

- Mur (H. ^ Décès, 94. 


N 

QR de botanique systématique, 10. 
1. 

Notes ptéridologiques, 9, 54, 203. 


0 


Observations sur quelques espèces du 
. Benre Hieracium, 35, 83. 


EE P 
| Plea hastata Prantl, 54. 


Forme ` 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LXIV, 


he 


‘tions et nutrition azotée du Citro- |^ 


225 


Pertusariam velatam (Turn.), Nyl. a 
R. P. Faurie in Japonia, Corea et 
insula Sakhalina, annis 1893-1906 
lectam descripsit A. M. Hue, 55. 

Phanérogames de la flore parisienne, 
129. À 

Portugal. Plantes récoltées en —,(220). 

Prix de Coincy, 9, 162. 


R 


Revue du genre Ulez, (211). 

REYNIER et Mansac. Prix de Coincy, 
9. 

REYNIER (A.). Voir Coste (H.), 64.5 

Rosarum omnium hucusque cognita- 
rum conspéctus dichotomicus, [214]. 

Royan. Herborisation dans la région 
de —, 145. 


Msn 
SaiNT-YvEs (A.). Notice biographique 
sur le D" À. Chabert, 18. 
Sardaigne. Plantes récoltées en —, 
(219]. j 
Saxifraga Camposii Boiss. et Reut., 103: 
Saxifraga hypnoides L., 11, 81. ; 
Saxifraga liebanensis Luiz.et Soul., 
107. 


-Saxifraga pedatifida Sm., 51. 


Saxifrages du groupe des Dactyloides 
Tausch, 46, 75, 103. 

Stirpes nov aut minus cognitæ, 213. 

Stratiotes aloides, 126. 

Subvention de 700 fr., 15. 

SuprEe (H.), Observations sur quelques 
espèces du genre Hieracium, 35, 83. 


/ T 
Tarentaise. Flore de la Haute —, 163. 
U 
Uler. Revue du genre, [211]. 
uM 
Vexin français. Florule bryologique, 


130. 
ViLMOnRIN (Ph. de NY Déces, 126. 


Voyage en Créte, 110. 

wW 
Weisia Welwitschii, 156. ` 
Welwitschia mirabilis, 54. 


226 : CLASSEMENT DU TEXTE. AVIS AU RELIEUR. 


MÉMOIRE PUBLIÉ PAR LA SOCIÉTÉ 
ET DÉPENDANT DU TOME LXIV (1917) 


Lichenes in Africa tropica occidentali et praecipue in Mauritania à 
Cl. Chudeàu, annis 1908-1912 lectos descripsit A. Hue, 16 pute 
(mémoire 30, paru avec le tome LXIV). 


CLASSEMENT DU TEXTE 
Le tome LXIV comprend : 


1* Les comptes rendus des Séances et la Revue bibliographique. sans ; : 


pagination spéciale. 
2 Le Mémoire ci-dessus indiqué. 


AVIS AU RELIEUR 


Le Mémoire 30 peut étre relié avec les autres parties du texte consti- 
tuant le tome LXIV, ou au contraire étre relié à part. Dans ce cas, ib. 
fait peri du tome VII des Mémoires. 


Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, 
F. Camus. 


— 
Coulommiers. — Imp. Paur BLODARD. 


CE pu 23 MARS acc a a 
ANGE DU SE avi HOT Sez LC ERE E EUIS QNO RU Een re $e ir, e 
BÁANCE DU 14 Mal 4917.,,,, essen ehh hehe enenneeeennn 
CE DU 8 JUIN ROUE ie csi QU EQUUS OE de D DT à Ca CAES RA Uca tx ne 


CR DU 12 ocroBnk 1917... icem eere 
E DU 26 OCTOBRE 1941, eese rename ener ita 
DU 9. NOVEMBRE 1917... . cien ree rra hri 
DU 23 NOVRMBRE 19l1.. cese ehem 


**4249429294*99*9990€9€12999999*92*59 


QR DU 14 DÉCEMBRE LRU NN OU A TRS PRES 
i 


i 


ANGE DU 22 JUIN 1911. cessent ener : 


94. — 


123 


145. 
162 
203 
213 
214 


s 


AVIS IMPORTANTS relatifs à la Publication du BULLETIN | 


I. — Les manuscrits, rédigés ne varielur et lisiblement, doivent être déposés 
le jour méme où sont faites les communications, faute de quoi leur impression 
est ajournée sans que les auteurs puissent élever de réclamation à cet égard. 


IL. — Si les manuscrits sont accompagnés de figures destinées à être insérées 
dans le texte, celles-ci doivent être dessinées à la plume et au trait, ou bien au 
crayon Wolff sur papier procédé, ou consister en bonnes photographies, de 
maniere à en- permettre la reproduction par les procédés zincographiques. 
L'insertion de, toute figure ne pouvant étre reproduite que par, des procédés 
différents reste soumise à l'approbation de la Commission du Bulletin. 


III. — Les auteurs recoivent une épreuve en placards et en double exemplaire 
de leurs communications, la corréction des autres épreuves étant faite par le. 
Secrétariat. Les corrections doivent étre rétournées dans le délai maximum, de 
trois jours au Secrétaire-rédacteur, faute de quoi la correction est faite d'office 
par le Secrétariat. : ; 


IV. — Lorsque les manuscrits dépassent la longueur réglementaire de 6 pages 
et qu'ils ne comportent pas de question de priorité, ils peuvent être publiés . 
Sous la rubrique : Mémoires publiés par la Société botanique :de- France. Ces. 
Mémoires sont édités avec tonte la célérité possible, mais sans garantie de date. 
Ils prennent place dans les volumes annuels à la suite des communications 
insérées aux séances ordinaires et sont fournis aux Membres de la Société sans 
majoration de leur cotisation. (La publication des Mémoires est momentané- |. 
ment suspendue.) " T 


dites | 


Tout ce qui concerne l'administrati iété doi ssé au 
štai óné on de la it être adressé à 
Secrétaire général à l'adresse suivante : POE s 


M. Lutz, professeur agrégé à i 'Obser 
valire, Fio (VI) agrégé à la Faculté de Pharmacie, 4, avenue de l'O 


Le Secrétairerédacteur, Gérant du Bulletin, 
,F. Camus. 


(2*4 5, 


Coulommiefs. — Imp. Pavu BRODARD. 


-. SOCIÉTÉ BOTANIQUE 


DE FRANCE 


COULOMMIERS 
Imprimerie Pau. BRODARD 


N d or d Ta E 


BULLETIN 


SOCIÉTÉ BOTANIQUE 
DE FRANCE 


FONDÉE LE 93 AVRIL 1854 ` 


, 
ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE 


PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 


TOME SOIXANTE-CINQUIÈME 
(Quatrième série. — TOME XVIII) 


1918 


n 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 


RUE DE GRENELLE, 84 


SÉANCE DU 11 JANVIER 1918 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


M. Moreau, vice-secrétaire, donne lecture du procès- 
verbal de la dernière séance, dont la rédaction est 
adoptée. 


M. le Président annonce la mort de notre confrère 
M. Allard, d'Angers, créateur et propriétaire de l'Arbo- 
reium de la Maulévrie. M. F. Camus donne quelques 
détails biographiques sur le défunt et exprime l'espoir que 
l'Arboretum de la Maulévrie ne sera pas délaissé. 


Par suite dela présentation faite dans la derniere séance, 
M. le Président proclame membre de la Société : 

M. Broyer (Charles), rue du Sahel, 51, à Paris, XII, - 
: présenté par MM. Jeanpert et Allorge. 


Il annonce ensuite deux nouvelles présentations. 
L'ordre du jour appelle l'exposé, par leurs auteurs, ou la 
lecture, par le secrétariat, des communications ci-après : 


Étude critique sur le Carex turfosa Fries 
pan M. ÉNILE GADECEAU. 


Mon attention a été appelée sur ce Carez par M. le professeur 
Antoine Magnin de Besancon, à propos des plantes recueillies 
Par Grenier dans la région qu'il habite, plantes qui font partie 
de l'herbier de ce dernier botaniste, actuellement au Muséum. 

C'est en effet sur la publication du Carex turfosa dans la 7 lore 
dé la Chaine Jurassique (1865-1873), avec la mention : Marais 
de Saône près Besançon et tourbière de Pontarlier, que se base 


TOME LXV. — 1918. (SÉANCES) 1 


2 SÉANCE DU 41 JANVIER 1918. 


l'introduction, dans la.flore française, de cette espèce. Nous 
possédons donc, au Muséum, les matériaux susceptibles de 
résoudre la question de savoir si elle doit y être maintenue. 
J'ai été ainsi conduit à en faire une étude approfondie. 

Le C. turfosa a été décrit d'abord par Elias Fries in Botan. 
Not., p. 104 (1843), p. 117, puis in Summa vegetabilium Scan- 
dinavinz (1846), p. 228. 

Voici les diagnoses de son C. vulgaris! (dont il se rap- 
proche le plus, nous dit-il) et de son C. turfosa. 


C. vulgaris Fries, (Cfr. /Vov. Mant. MI, p. 153). Spicis arrectis, 
femineis distigmaticis approximatis cylindricis subsessilibus bracteisque 
foliaceis, auriculatis, fructibus ellipticis nervosis, intus planis, extus 
gibbis squamam obtusam muticam superantibus, culmo acutangulo, 
basi foliato, vaginis omnibus foliiferis effibrillosis, foliis ecarinatis 
siccitate involutis, radice stolonifera cæspitosaque. 


Mira sane hujus cum C. cæspitosa L. confusio, a qua singulis partibus 
diversissima et antiquibus in Suecia distincta, sed C. acutæ, l. potius 
C. aquatili utique proxima, infinite varia. (Cfr. l. c.). Accedit sepe spica 
feminea remota pedunculata; mascule apud nos sæpissime plures; 
solitaria in C. cæspitosa (Fries, Summ. veget., p. 230). 


C. turfosa Fr. (Bot. Not., 1843, p. 104, 1845, p. 117). Spicis graci- 
libus distinctis, mascula subsolitaria, femineis, distigmaticis gracilibus 
arrectis, bracteis foliaceis culmum subæquantibus, fructibus, stipitatis 
ovatis acutis adpressis lævibus, intus planis, extus convexis squamam 
superantibus, cu/mo acutangulo rigido inferne polyphyllo, foliis 
strictis canaliculatis late carinatis, vaginis parce fibrillosis, radice 
cæspitosa breveque stolonifera : >X< Jun. 

Eximia species, precedentibus cognata, at C. vulgari similior, 
(vaginis parce quidem, at non tenuiter ut in C. cæspitosa) fibrilliteris, 
foliis angustis carinatis spicisque facile distincta. Quando in cæspiles 
stipata nascitur, vaginæ inferiores aphyllæ adsunt; cum vero cæspites 
soluti desunt, culmi tamen (curvuli) basi aphylli et fasciculus foliorum 
persistentium a radice remotus. (Fries, Summ. veget., p. 228). 


1. Le Carex vulgaris Fries, Nov. Mantissa, III, p. 153 (1842), doit, en 
vertu des lois de la nomenclature botanique, prendre le nom 4e 
C. Goodenoughii J. Gay (Ann. sc. nat., sér. 2, X, p. 191, 1839). 

Mais pour la facilité de l'argumentation, nous conserverons, au cours 
de cette étude, le nom de Fries. 


É. GADECEAU. — ÉTUDE CRITIQUE SUR LE CAREX TURFOSA FRIES. 3 


Comparant entre elles ces deux diagnoses, nous relevons, 
comme principaux caractères distinctifs les suivants : 


C. vulgaris C. turfosa. 
Feuilles...... sans caréne largement carénées 
Gaines....... toutes foliifères, parfois aphylles 
sans fibrilles, un peu fibrilliferes 
Fruits ....... elliptiques, nervés ovales aigus, lisses 


Quelle est la valeur et la fixité de ces caractères? 
Examinons, tout d'abord, les échantillons types du C. turfosa, 
_ récoltés et publiés par Fries, dans son Herbarium normale sue- 
aicæ, Fasc. X, n° 79, avec l'étiquette suivante : C. turfosa Fr., 
Bot. Not., 1843, Uplandia, Upsaline, Laby trask. — Jul. — 
Leg. E. Fries. 
Racine incomplète, paraissant cespiteuse (on n’y aperçoit pas 
de Stolons). Tige élancée, anguleuse, feuillée inférieurement, 
paraissant canaliculée. Epillets cylindriques, grêles, les måles 
_ lou 2, les femelles dressés 3 à 4; bractées foliacées plus courtes 
que le sommet des épis måles. Fruits trés courtement stipités, 
ovales aigus, apprimés, plans intérieurement, convexes exté- 
Méurement; plus ou moins, mais distinctement nervés. 
Osservarions. — 1° Le caractère des feuilles carénées ou non 
' St d'une observation difficile sur le sec. Des botanistes obser- 
| vateurs sagaces et consciencieux, tels que Corbière, Fl. Norm., 
- p. 612, ont'constaté, chez le C. vulgaris, des feuilles planes ou 
| en gouttière, ce qui permet de douter de la fixité de ce caractère. 
= œ% Quelques échantillons sont munis, à la base des tiges, de 
- Rines brunes aphylles, peu nombreuses, avec quelques fibrilles 
* À peine discernables. Ces gaines aphylles constituent seulement 
œ que nous nommons aujourd'hui un caractère biologique; 
elles se montrent sur de nombreux échantillons du C. vulgaris 
de l'herbier général du Muséum, sur quelques-uns des C. cæspi- 
losa Linné! et davantage encore sur les C. stricta Good., de la 
même collection. On ne saurait en faire état, au point de vue 


| i i du Nord 

1. Nous n'avons pas, en France, le C. cæspitosa Linné, plante ! d 

i de l'Europe, mais Seulement, celui de Goodenough qui est le C. vulgaris 
"ries (c. Goodenoughii J. Gay.) 


4 SÉANCE DU 11 JANVIER 1918. 


systématique, car nous avons vu plus haut que l'auteur de 
l'espèce lui-même écrit que la présence ou l'absence de ces 
gaines est liée au mode de végétation résultant du milieu 
auquel la plante doit s'adapter. On pourrait y voir un de ces 
caractéres biologiques, communs aux plantes des lieux secs et 
à celles des tourbiéres, signalés par Warming!, caractères qui 
leur permettent, par la réduction des organes d'évaporation, 
de lutter contre les difficultés d'absorption qu'elles rencontrent 
dans les terrains acides. 

3° Les caractères tirés de la forme des fruits et de leur nerva- 

, tion, qui seraient les plus importants, ne résistent pas davantage 

a un examen approfondi. Chez la plante publiée par Fries, les 
utricules sont, plus ou moins, mais distinctement nervés, de 
méme que dans les échantillons de l'herbier général du Muséum, 
émanant de son pays d'origine et nous verrons plus loin que 
tous les commentateurs l'ont observé : de méme, d’après la 
planche de Boot et nos échantillons, leur forme varie de l'ovale 
à l'elliptique ou au lancéolé. Dans l'échantillon publié par Fries 
(Herb. norm. suec., Fasc. VIII) de son C. vulgaris, n° 16, les 
fruits ovales elliptiques sont de méme forme et n'ont pas les 
nervures plus accentuées que chez son C. turfosa du méme 
exsiccata. Enfin les échantillons suivants de l Herbier général, 
énumérés ci-après, ne m'ont pas fourni de différences plus pro- 
bantes entre les deux espéces. 

1° C. turfosa Fries, Bot. Not. (C. stricta >X< vulgaris) Dorfler, 
Herb. normale, n* 3595. — Thuringia prope Weimar inter 
parentes — leg. G. Kukenthal, Julio, 1897. 

Tiges trés élancées ; feuilles étroites, planes, fruits avortés, 
déformés, à peine nervés. - 

2° C. turfosa Fr.. — Upsaliæ, leg. Th. Fries; Herb. Joh. 
Lange. 
. Tiges peu élevées, non élancées; épis femelles plus rapprochés 
de l'épi mâle; fruits distinctement nervés. 

3° Quatre feuilles de l'Herbier Steudel supportant des échan- 


tillons du C. turfosa Fr. récoltés par le D" Lagger aux environs 
. de Fribourg. 


1. WARMING, Plantesamfund (OEcology of plants; trad. anglaise Oxford, 
1909, p. 193 et suiv., Oxylophytes). EY OP ' 5 | 


TU MG ERRARE a IR. TORTOR SH ^ RATS UE RE e Ne cé 


EEE OS APE Aue a e E 


É. GADECEAU. —— ÉTUDE CRITIQUE SUR LE CAREX TURFOSA FRIES. 5 


a) varietas — avec lannotation : « Lusus absque dubius 
Caricis turfosæ proteæ » (Fries in litt.). 

Tige trés élancée, gréle, fruits trés distinctement nervés. 

b) genuina — Tige trés élancée, grêle; feuilles très étroites, 
racine paraissant cespiteuse, fruits elliptiques lancéolés, distinc- 
tement nervés, paraissant avortés. | 

c) Les deux autres échantillons de même source sont 
étiquetés : forma alpina — Valais supérieur — forma particu- 
laris, Fribourg. Ils différent seulement par les épis femelles plus 
ou moins rapprochés de lépi mâle et par les feuilles plus ou 
moins étroites, Les fruits sont plus ou moins distinctement 
Dervés, souvent déformés, avortés. 

4° C. stricta v. turfosa Fr. (Fellman, Pi. arct., n° 280), 
Lapponia or. Ponoj, lat., 1 863 — leg. N. J. Fellman. 

Tige courte; feuilles atteignant le sommet de la tige. 
— Utricules faiblement mais distinctement nervés. 

L'examen auquel nous venons de nous livrer montre bien 
à quel point sont précaires les caractéres invoqués pour séparer 
les deux espèces. Fries lui-même, dans la phrase citée par 
le D Lagger sur son étiquette, convient de l'extréme variabilité 
de son C. turfosa et, quoique avouant son étroite parenté avec 
son C. vulgaris, il place le premier dans sa section Cæspitosæ et 
le second dans sa section Aquatiles malgré linconstance 
absolue des caractères sur lesquels il s'appuie. 

Andersson (Plant. Scand., Fasc. I, p. 47, 1849) adopte les 
mêmes divisions et tout en écrivant au sujet du C. vulgaris Fries: 
€ Formæ et varietates hujus speciei tam infinite ut de eisdem 
libellum facile scriberes » et dans la description du C. turfosa 
Fries il écrit : « fructus tenuissime nervoso-striati, interdum 
*Xsiccatione subcostati ». mE . 

Lang (D* O.-F.), (Caricineæ Germanice et Scandinaviz, 185 1), 
suit aussi la méme classification : Cæspitosæ et Aquatiles ; 
mais il dit le fruit du C. turfosa « enerviis » ce qui est 
inexact. 

Boot (Illustrations of the genus Carex, 4° part., p. 170, 
tab., 262, 1867) n'admet le C. turfosa, quà titre de variété du 
C. vulgaris, avec la mention : « Perigynium... obovatum ; 
orbiculatum ; elliptico-ovatum vel elliptico-lanceolatum plus 


6 SÉANCE DU 14 JANVIER 1918. 


minus nervatum ut in forma typica » et sa planche montre les 
différentes formes de l'utricule. 

Kukenthal, dans sa Monographie des Cypéracées (Pflanzen- 
reich, IV, 20, 1909), place le C. turfosa Fr. (in Bot. Not. et in 
Summ. veget. Scand.) dans sa section des hybrides Subcæs- 
pitosa sous le nom de C. Goodenoughii >< Hudsoni* forma 4 : 
super Goodenoughii. Ce monographe réduit ainsi la valeur du 
C. turfosa Fries à une forme d'hydride! 

En résumé, on voit que les Caricologues n'apportent pas, 
au sujet qui nous occupe, plus de lumière que-les spécimens 
d'herbier examinés plus haut. 


Ce Carex turfosa, quelle que soit sa valeur systématique, 
existe-t-il en France? 

Voici les seuls documents offerts à cet égard par l'herbier 
de France du Muséum: ils appartiennent tous à l'herbier de 
Grenier et sont étiquetés de sa main, comme suit : 

1° C. turfosa Fries — Marais de Saône, près Besançon, 
17 juin 1869, Grenier. . 

2° C. cæspitosa L. Besancon, 8 juin 1847, Grenier. 

.9* C. cæspitosa L (avec un! de Duval Jouve, Tourbières de 
Pontarlier (1868), Grenier, 15 juillet 1868. 

4 C. vulgaris Fries, Tourbières de Pontarlier, Grenier 
15 juillet 1868. 


5° Cet échantillon est accompagné d'une étiquette de Verlot 
ainsi concue : 

C. Dematranea! Lagger, Bot. Zeit., 1855, p. 206, non Regen- 
burg; Marais de Premol, prés Grenoble, 1860; Verlot « Cette 
plante m'intrigue, elle me semble identique avec ce que J% 
recu sous le nom ci-dessus, c'est peut-étre aussi le C. cespr 
tosa », signé Verlot. Une annotation de Duval Jouve (1868), 
porte « Je ne puis voir là que le C. vulgaris Fries; C. Goode- 
noughii Gay ». 


Cependant Kukenthal (loc. cit.) rapporte le C. Dematraned 


1. Cette formule équivaut à celle de C. vulgaris » stricta puisque le 
C. vulgaris Fr. est devenu le C. Goodenoughii et le C. stricta Good." 
C. Hudson A. Bennett parce que, à la date (1794) où Goodenough créal 
son binôme, il existait déjà un C. stricta de Lamarck, s'appliquant à une 
espèce différente de l'Amérique du Nord. 


~ 


É. GADECEAU. — ÉTUDE CRITIQUE SUR LE CAREX TURFOSA FRIES. Í 


Lagg. in Flora, XXXVIII, p. 207 (1855) à son C. Super — 
Goodenoughii qui est le C. turfosa Fries. 

À mes yeux les cinq plantes énumérées ci-dessus sont iden- 
tiques; elles ont pour caractéres communs le chaume élancé, 
. les épis femelles gréles, cylindriques, allongés; les utricules, 
faiblement mais distinctement nervés : celle étiquetée C. turfosa 
par Grenier offre un petit stolon; quand aux gaines aphylles, 
fibrilliferes, elles sont nulles ou trés réduites et les fibrilles ne 
sont pas appréciables. Telles qu'elles sont, ces cinq feuilles 
d'échantillons vont bien à la plante publiée par Fries, in Herb. 
norm. suec., sous le nom de C. turfosa. 

Il convient de remarquer que c'est à tort que Grenier, dans sa 
diagnose du C. turfosa (loc. cit.) souligne le caractère de : 
gaines de la base de la tige foutes munies de limbe foliacées, d'un 
fauve pâle; Fries disant précisément le contraire : C. vulgaris ; 
€ vaginis omnibus foliiferis ». C. turfosa : « quando, in 
Cæspites stipata nascitur vagina inferiores, aphyll adsunt ». 
Grenier dit aussi que les utricules sont lisses, tandis que chez 
les plantes du Jura, ils sont visiblement nervés. 

En résumé, l'extréme variabilité de cette forme, la fréquence 
chez elle d'utricules déformés, stériles, justifie le caractère 
d'hybridité admis par Kukenthal. La végétation du C. stricta et 
celle du C. vulgaris. sont trés différentes. Il appartient aux 
botanistes, placés à proximité de localités où ces deux espèces 
croissent ensemble, de rechercher, sur place, si elles forment des 
hybrides discernables, mais il nous parait que le C. turfosa ne 
peut, en tout cas, étre maintenu comme espéce distincte du 
C. vulgaris. 


Place de quelques genres soi-disant de la famille 
des Ficoïdes 
paR F. GAGNEPAIN. 


Quatre genres de cette famille, appartenant à la flore de 
l'Indo-Chine, doivent être par cela méme l'objet de mon examen ; 
ce sont Sesuvium, Trianthema, Mollugo et Gisekia, tous des 


8 l SÉANCE DU 414 JANVIER 1918. 


Ficoides pour Bentham et Hooker. Tous, ils ont l'ovaire S 
et c'est une surprise de les rencontrer dans cette fami e 
entourée par les Cactacées, les Datiscacées, les Cucurbitacées, 
les Bégoniacées, d'une part; les Ombelliféres, les Araliacées 
et les Cornacées, d'autre part, qui sont toutes nettement inféro- 
variées. Deux cas peuvent se présenter : ou bien les genres 
considérés font exception dans les Ficoïdes parl ovaire supére, 
ou bien les Ficoides font exception toutes parmi les inférovariees 
qui les entourent et dans les deux cas ce n'est pas heureux 
comme classification. Or, cette famille des Ficoides comprend, 
en réalité, surtout des genres à ovaire supére. In 

Aussi, des botanistes réputés ne partagent-ils pas l'opinion 
des auteurs du Genera plantarum sur la position et la compo- 
sition de cette famille. | 

Le genre Gisekia, par exemple, a été compris parmi les 
Phytolaccacées par Moquin-Tandon, dans le Prodrome de 
De Candolle, par Baillon dans son Histoire des plantes, pif 
Engler et Prantl dans le P/lanzenfamilien. Ils ont raison si on 
considère l'ovaire à carpelles libres, simplement verticillés, sans 
adhérence entre eux; les coques presque charnues et mono 
spermes du fruit, enfin l'absence complète de stipules. Ce Gisekia 
n'a vraiment de commun, avec les autres genres compris par 
Bentham et Hooker dans les Ficoïdes, que le fait de ressembler 
aux Mollugo dans l'ensemble et parce qu'il offre un embryon 
courbé, circonscrivant le périsperme central. Mais, on sait qu en 
botanique, il ne faut pas toujours, là non plus, se fier aux 
apparences et enfin toutes les Cyclospermeés (Mésembryan- 
thémacées, Caryophyllacées, Portulacacées, Chénopodiacées, 
Amarantacées, Nyctaginacées) portent des graines ainsi cons- 
tituées. 

Pour moi, comme pour Moquin, Baillon, Engler et Prantl, 
les (risekia sont bel et bien des Phytolaccacées et, regrettant 
qu'ils n'aient pas été compris parmi cette famille dans la Flore 
de l'Indo-Chine, je me vois obligé de les incorporer aux 


. 2. . . 407. 5 ut 
Ficoïdes, si je dois suivre la classification du Genera et surtout, 


ne voulant pas les laisser dans l'oubli. "anràs 
Bentham et Hooker ont classé leurs familles du 
l'insertion des étamines (hypogynes ou périgynes), suvant 


ia 


F. GAGNEPAIN. — LA FAMILLE DES FICOIDES. 9 


quil y a un thorus de nature axiale ou un disque d'origine 
périanthaire pour les porter. Il était peut-être inconséquent 
de mettre dans la.méme famille, les Mollugo qui n'ont pas de 
réceptacle élargi, à l'inverse des Disciflores, avec les 
Mesembryanthemum dont les étamines sont insérées sur un 
disque appréciable; de les comprendre, quoique à ovaire supère 
et sans pétales, avec les Mesembryanthemum qui sont inféro- 
variés et pétalés. Mais de plus ces Mollugo présentent des 
stipules libres comme celles de la plupart des Caryophyllacées. 
Celles des Mesembryanthemum, quand elles sont bien 
apparentes, sont adnées au pétiole, comme celles des Rosiers, 
forment une gaine ouverte supérieurement dans toute sa 
longueur et révèlent nettement leur présence par deux petites 
oreillettes très courtes. Ce fait donne à penser que, proba- 
blement, les stipules, quand elles ne sont pas évidentes dans 
te genre, existent dans la portion élargie et embrassante du 
pétiole avec lequel elles sont complètement soudées. C'est 
` donc une différence trés notable à signaler qui sépare, en plus, 
les Mollugo des Mesembryanthemum et les reporte dans un 
groupe à part. 

Ce caractère de stipules adnées au pétiole est très remarquable 
avec un peu d'attention dans les Sesuvium et Trianthema que 
jai étudiés. A ce point de vue, ces deux genres ne se quittent 
pas et vont bien avec les Mesembryanthemum. Il est vrai que 
dans les Trianthema les étamines ne sont pas insérées autour 
de l'ovaire sur un réceptacle élargi, adhérent au périanthe, 
disque qui existe dans les Sesuvium et Mesembryanthemum, 
Par quoi peut-être le Trianthema Portulacastrum serait affine 
avec les Portulaca comme son aspect et son nom spécifique 
l'indiquent et comme le veut le fruit en pyxide. 

Comme conclusion je serais disposé, pour ma part : 

1° à renvoyer les Gisekia dans les Portulacacées; 

2° à rapprocher les Mollugo et les Trianthema des Portulaca, 
opinion de Baillon; 

3° à placer les Sesuvium à côté des Mesembryanthemum el 
des Tetragonia. 2. 
= Si nous envisageons quelques idées beaucoup plus générales, 
. Vous constatons que la préoccupation, dans le groupement des 


10 SÉANCE DU 11 JANVIER 1918. 


familles, de la présence ou de l'absence des pétales a rompu 
trop souvent des affinités indéniables. C'est ainsi que ce groupe 
important et naturel des familles cyclospermées (à embryon 
circulaire entourant le périsperme central) a été démembré, 
porté soit dans les Dialypétales, soit dans les Apétales, aux 
deux extrémités de la chaine des Dicotylédones. Je reste per- 
suadé que les stipules, qui sont des organes rémanents, c'est-à- 
dire résultant des époques anciennes, sans fonction actuelle bien 
connue, préciseraient, par leur présence ou leur absence, des 
affinités certaines dans les familles et j'espere qu'un jour ou 
l'autre leur étude organogénique et anatomique, étendue à l'en- 
semble des familles, sera féconde en résultats intéressants pour 
un groupement plus rationnel des familles de phanérogames. 


Découverte d'une station de Meconopsis cam- 
brica Vig. dans les Préalpes de la Dróme 
(Dauphiné) 

PAR M. F. LENOBLE. 


Le 16 août 1917, lors d'une excursion au mont Musan (Dróme), 
dans la première chaine subalpine dauphinoise, la plus occi- 
dentale, dominant la plaine de Romans- Valence, j'ai récolté par . 
1 150 métres environ d'altitude, prés du « Pas de Laragnolle », 
une Papavéracée à fleur jaune qu'il ne me fut pas difficile de 
reconnaitre pour le Meconopsis cambrica Vig. 

Pressé par le temps, je n'avais cueilli qu'un échantillon, à 
passage, sans rechercher s'il y en avait d'autres constituant une 
station. Le 5 septembre suivant, je retournai dans la Localité 
pour y faire une reconnaissance plus approfondie. Je ne retrouval 
pas le pied dont j'avais cueilli la tige, mais à 300 mètres environ 
du « Pas de Laragnolle », dans le bois de hêtre et de Corylus 
Avellana qui occupe la base des à-pics du Musan, je rencontrai | 
une petite station de cinq pieds de Meconopsis avec fleurs et 
fruits, à l'altitude de 1 150 mètres. 

, Le Meconopsis cambrica existe donc en Dauphiné dans les 
Préalpes de la Drôme. Je ne sache pas qu'il ait été signalé anté- 
rieurement à l'est du Rhône. 


-— 


G. DISMIER. — UNE MOUSSE NOUVELLE POUR LA FRANCE. 11 


Une Mousse nouvelle pour la France à Joinville- 
le-Pont (Seine) : Fissidens Arnoldi Ruthe 


PAR M. G. DISMIER. 


Le 15 du mois d'aoüt dernier, au moment des basses eaux, j ai 
fait quelques recherches bryologiques sur les bords de la Marne 
à Joinville-le-Pont. 

Dans la partie comprise entre la limite de la commune de 
Saint-Maur et le pont reliant Joinville-le-Pont à Polangis, à 
quelques mètres en aval du barrage, on trouve, sur le perré plus 
ou moins désagrégé qui soutient le chemin qui longe la Marne, 
toute une colonie de Mousses, parmi lesquelles je citerai : 
Webera carnea, Cinclidotus riparius, Limnobium palustre, 
Amblystegium irriguum et surtout Fissidens crassipes abon- 
damment pourvu de capsules. Sur une pierre de ce perré, 
presque au ras de l'eau, je remarquai une trés petite Mousse bien 
fructifiée qui me parüt être une forme réduite de cette dernière 
espèce. Néanmoins, frappé par l'exiguité de cette plante, j'en 
recueillis quelques touffes que je fis sécher et que j'étiquetai 
provisoirement Fissidens crassipes variété pygmæus. . 

Dernièrement j'ai repris cette Mousse en vue de l'étudier au 
microscope ; je me suis apercu de suite qu'elle est trés différente 
du Fissidens crassipes, car, indépendamment de sa petitesse à 
laquelle je n'ai jamais vu descendre celui-ci, les feuilles sont 
entièrement dépourvues de marge aussi bien sur la lame verticale 
que sur les ailes. N'ayant pu parvenir à identifier ce petit 
Fissidens avec les ouvrages de Boulay et de M. Husnot, et pour 
cause : à l’époque où ces deux Flores ont été publiées le F issi- 
dens Arnoldi n'était pas connu en France; j ài eu recours à 
l'ouvrage de Limpricht, lequel m'a permis d'obtenir un résultat 
concluant mais inattendu, c'est-à-dire de reconnaitre dans la 
Plante de Joinville-le-Pont le Fissidens Arnoldi Ruthe, qui 
n'était encore signalé que dans les États centraux et en Suisse. 

Je possède, en herbier, un fragment, malheureusement en 
assez mauvais état, de Fissidens Arnoldi provenant de Ham- 
bourg; je l'ai néanmoins comparé avec la plante des bords de la 


12 SÉANCE DU 44 JANVIER 1918. 


Marne : celle-ci lui estidentique. Finalement j'ai adressé quelques 
brins de ma trouvaille à M. Amann qui connait le Fissidens 
Arnoldi pour l'avoir recueilli sur les bords du Rhin. Voici en 
quels termes l'excellent bryologue de Lausanne a confirmé ma 
détermination : « Au recu de votre lettre je me suis empressé 
d'examiner votre petit Fissidens : c'est sans aucun doute le 
Fissidens Arnoldi Ruthe, in Hedwigia, 1870, p. 178. Vos exem- 
plaires correspondent très exactement du reste à la description 
princeps ainsi qu'à celles de Limpricht et de Roth. Les cellules 
foliaires sont notablement plus petites que celles du Fissidens 
crassipes : 8-12 u, 11000 à 14000 au mm? chez Fissidens 
Arnoldi. » 

Cette rarissime espéce européenne est donc acquise d'une 
facon définitive à la flore bryologique francaise. 

Aux remarques de M. Amann j'ajouterai que le Fissidens 
Arnoldi est hygrophile-saxicole et qu'il a le port du Fissidens 
crassipes, tout en étant beaucoup plus petit que les plus petites 
formes de cette derniére espéce : sa tige atteint environ 2 mm. 
et l'ensemble de la plante, c'est-à-dire capsule comprise, ne 
dépasse guére 5 mm.; elle est munie de 3-4 paires de feuilles 
oblongues ou lingulées, obtuses et, ainsi que je l'ai dit plus 
haut, complétement dépourvues de marge, aussi bien sur la 


lame verticale que sur les ailes, le pédicelle est relativement. 


épais. 

Le. Fissidens Arnoldi a été découvert par Ruthe dans une 
touffe de Fissidens crassipes qui avait été recueilli en 1858 par 
Arnold sur un petit galet calcaire dans le lit du Danube, prés dè 
Kelheim en Bavière. Puis il fut successivement retrouvé en 
Thuringe, à Hambourg, dans le duché de Bade, le Schleswig- 
Holstein ainsi qu'en Hongrie et en Bohème. M. Amann la 
aussi recueilli en Suisse, dans l'Argovie, sur les bords du 
Rhin, prés de Rheinfelden. 


iin cti caia M 


SÉANCE DU 25 JANVIER 1918 


PRÉsIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière 
séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce les décès de MM. Barthélemy 
Dupuis et Émile Vallot. | 
Par suite des présentations faites à la précédente séance 
Sont proclamés membres de la Société : 
MM. ArxauD, chef de travaux à la Station de Pathologie 
végétale, rue d'Alésia, 11 bis, à Paris, 
XII, présenté par MM. Dangeard et 
Mangin. 
LeGraxp (Charles), ingénieur-agronome, boulevard 
— Henri-IV, 21, à Paris, IV*, présenté par 
MM. Perrot et Allorge. 


Il est ensuite donné lecture de la Notice suivante : 


Paul-Auguste Hariot 
PAR M. J.-B. DE TONI. 


Notre Société vient de faire une nouvelle et trés sensible perte en la 
Personne de Paul-Auguste Hariot, assistant au Muséum d'Histoire natu- 
elle, décédé à Paris, le 5 juillet 1917, dans sa 64* année. 

M. Paul Hariot, né au mois de février 1854 à Méry-sur-Seine oü son 
Père était pharmacien, après avoir suivi ses premières études au lycée 
de Troyes, alla à Paris suivre les cours de l'École supérieure de 

harmacie ; interne de 1876 à 1880 il devint pharmacien de 17* classe en 

32; mais il abandonna la pharmacie pour accepter les fonctions de 
Préparateur au Muséum. En 1883 il fut attaché, en qualité de botaniste, 


h 


14 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


à la mission francaise du Cap Horn qui lui procura un riche matériel 
pour ses futures recherches scientifiques. 

A son retour il reprit ses fonctions auprès de M. le professeur 
Ph. Van Tieghem, plus tard il devint assistant dans la section particu- 
liere de Cryptogamie, sous la direction de M. le professeur L. Mangin; 
ainsi M. Hariot, à part le voyage d'exploration au détroit de Magellan età 
la Terre de Feu, dédia toute son activité au Muséum, durant plus de 
trente-quatre ans, avec l'attachement qui lui venait de sa grande cons- 
cience du devoir et de sa vive passion pour l'histoire naturelle des plantes 
surtout inférieures. 

Il s'adonna très jeune à l'étude de la botanique, attiré par la charmante 
beauté de la végétation du département de l'Aube, aidé aussi par le fait 
que lui était possible la revision des herbiers de Plumier et de Poiret 
conservés à la Société Académique de l'Aube; déjà dans ce premier 
fruit de ses recherches, publié sous le titre modeste de Florule du canton 
de Méry-sur-Seine, M. Hariot fit connaitre quelques espèces rares pour 
la flore francaise (Utricularia neglecta Lehm., Linum Loregi Jord., 
Androsace mazima L., trois espèces de Nitella, etc.); quoiqu'il fùt 


presque totalement absorbé par ses observations de cryptogamie et de , 


phytopathologie, il n'oublia pas plus tard de s'occuper encore plusieurs 
fois d'arguments relatifs aux plantes supérieures, soit au point de vue 
floristique, soit historique ou pratique; il donna l'histoire de la botanique 
du département de l'Aube à partir de la seconde moitié du XvIm siecle, 
c'est-à-dire de l'époque de Pierre Bulliard et l'indication, pour cette 
région, de nombreuses plantes particulièrement hybrides ; signala pour 
le département de Seine-et-Marne la présence des Viola stagnind et 
Nitella capitata. L'examen des herbiers et de la correspondance de 
Bory de Saint-Vincent lui permit de faire l'histoire de la découverte et 
de la distribution en France des Hymenophyllum tunbridgense L. et 
Ophioglossum vulgatum var. ambiguum Coss. et Germ. 

Avec M. Gibault, en 1903, M. Hariot publia l'énumération des plantes 
nouvelles ou peu connues décrites.ou figurées dans les publications 
françaises et étrangères; à l'occasion de l'illustration des matériaux 
récoltés dans le détroit de Magellan et à la Terre de Feu, sur lesquels 
M. Hariot porta son étude aussi à propos des cryptogames, il dressa la 
liste des végétaux vasculaires, comprenant 13 Ptéridophytes €t trois 
centaines de Phanérogames, parmi lesquelles à signaler un Schænus, 
un Verbena et des variétés nouvelles. D'autres articles se rapportent au¥ 
plantes ornementales ou cultivées, auxquelles il consacra un Atlas 
de poche des fleurs des jardins les plus faciles à cultiver, orné de 
128 planches. 

Le champ d'investigation où P. Hariot obtint le plus grand succi 
cest sans doute la cryptogamologie; cette branche importante de la 


RUNI SIRE A PANE TPET ER 


J.-B. DE TONI. — PAUL-AUGUSTE HARIOT. 15 


botanique occupa presque sans interruption l'activité de notre confrère 
depuis 1882 jusqu'à sa mort. 

Si l'en fait abstraction de petites notes dont les arguments sont 
restreints, comme celles sur les cryptogames rapportées par la Manche, 
sur la flore cryptogamique de l'ile Jan Mayen, de la Terre de Feu, du 
Sahara et des régions voisines, l'activité de P. Hariot est vraiment 
merveilleuse dans l'étude des groupes particuliers des Thallophytes. 

Trois travaux seuls se rattachent aux observations exclusivement 
lichénologiques. Dans ses Cladoniées magellaniques où sont énumérées 
2? espèces, c'est M. Wainio qui décrit quelques Cladonia nouveaux. 
Plus important est le mémoire Sur quelques Cenogonium ; M. Hariot, 
d'après l'inspection d'échantillons authentiques, réussit à démontrer que 
Cenogoniumt simplex, C. dialeptum, C. diffractum et C. effusum 
sont réellement attribuables au genre d'algues 7° rentepohlia et que le 
C. deplanatum de Krempelhuber est un véritable Cenogonium, un 
lichen à texture trés délicate, Enfin dans ses Observations sur les espèces 
du genre Dictyonema l'auteur donna un ensemble d'intéressants détails 
Sur un genre de ces curieux Hyménolichens, étudiés déjà par Mattirolo 
et Johow ; il parvint à conclure que le champignon du Dictyonema est un 
Coniophora à basides tétraspores, que les gonides sont constitués par 
Un Scylonema et que la seule espèce à conserver serait le Dictyonema 
sericeum; il faut rappeler que A. Möller confirma plus tard (1893) que 
c'est précisément une Théléphorée qui se trouve associée aux Chroococ- 
cus ou aux Scytonema pour la constitution des Hyménolichens (Cora, 
Dictyonema et Laudatea); cest une omission regrettable que 
M. Zahlbruckner a commise dans son traité général de Lichénologie 
(Engler-Prantl, Die Natürlichen Pflanzenfamilien) en ne citant pas 
l'intéressant mémoire de P. Hariot, dont il acceptait implicitement les 
justes conclusions. o, 

Les Champignons ont formé l'objet de nombreuses publications, les 
unes tout simplement descriptives d'espèces indigènes et exotiques, 
nouvelles ou critiques, les autres constituant des études monographiques 
de groupes particuliers, surtout des Micromycètes. M. Hariot eùt, dans 
Plusieurs de ces travaux mycologiques, la collaboration de Karsten, 
Briard, Roumeguére, Poirault, Patouillard. EE 

Avec la collaboration de ce dernier mycologue, M. Hariot étudia les 
Champignons récoltés par R. Chudeau dans la Mauritanie, par M. Erring- 
lon de ]a Croix en Malaisie, par M. A. Chevalier au Sénégal, dans le 
Soudan occidental et dans le Congo français, par M. Diguet dans la 
Basse-Californie, par le D" Harmand au Japon; avec ces matériaux et 
ceux conservés au Muséum d Histoire naturelle, les deux savants collabo- 
Tateurs ont contribué à la connaissance d'intéressantes nouveautés, 


* 


16 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Hariot et Patouillard, ayant examiné le type du Bovista ammophila 
Lév., y reconnurent une espèce de Zovistella ; d'autre part ils donnèrent 
dans le genre Æymenochæte la véritable place au Thelephora adnata 
Lév. Parmi les genres plus singuliers proposés par Hariot et Patouillard 
on peut se borner à mentionner ici Æyalodothis (Dothideacez hyalo- 
sporæ de Saccardo), Coniodictyum (Mucedinacezæ hyalodictyeæ dè 
Saccardo) et Colletomanginia (Hypocreaceæ phæosporeæ de Saccardo); 
ce dernier genre est surtout étrange car il possède l'habitus d'un Mor- 
chella, tandis que les périthèces rappellent ceux des Hypocréacées et les 
organes de fructification ceux des Sordaria, Rosellinia ou Xylaria. 

Mangin et Hariot, au sujet de la maladie du rouge du Sapin pectiné, 
ont découvert quatre Champignons nouveaux dont deux représentent des 
genres pour la première fois observés, savoir : Æhizosphæra (Sphæ- 
rioideæ hyalosporæ, amerosporæ) et Menoidea (Tuberculariez hyalos- 
poræ, amerosporæ). , 

M. Hariot démontra encore que le Stemonitis fusca distribué dáns 
l'exsiccata de Cooke, Fungi Brit. n° 522, appartient au Stemonitis dictyos- 
pora Rosl., dont il indiqua la présence en France, Mexico, Nicaragua. 
Guyane. 

Lorsque parüt en France pendant l'année 1907 la maladie dite le blanc 
du chêne, laquelle se diffusa rapidement et fut vite constatée en Italie. 
Belgique, Hollande, Luxembourg, Suisse, Autriche, Bohéme, Hongrie, 
Allemagne, Suède, Portugal et dans l'ile de Madère, M. Hariot crùt 
pouvoir identifier le parasite (Oidium) du Quercus au Microsphæra; 
identification qui s'aecorde, quant au genre, avec celle proposée par 
Neger. Ce sont ses premières recherches sur les rapports de l'Oidium 
quercinum Thüm. avec sa forme ascophore, qui donnèrent lieu à des 
controverses : quelques auteurs étant enclins à considérer comme 
forme ascophore un Microsphzra peut-être affine au M. densissima Peck, 
M. quercina (Schew.) Sacc. ete., quelques autres disposés à soupçonne 
une relation entre l'Oidium du chêne et un Sphærotheca voisin du 
S. lanestris Harkn. M. Hariot ajouta au groupe des Champignons 
lumineux une espèce nouvelle, Pleurotus Luz, provenant de Tahiti; 
par de nombreuses notes il contribua à la connaissance des Ustila- 
ginées, des Urédinées, des Péronosporacées et des Chytridiacées; il est 
très difficile de donner ici un résumé détaillé, mais on peut signaler les 
observations de P. Hariot sur des autotypes conservés au Muséum: pouf 
citer seulement quelques exemples, Aspergillus Bellemontii Mont 
correspond au Sporodinia grandis; Ustilago Fischeri Passer. est une 
espèce de Sterigmatocystis, ete. 

Ayant par suite acquis une parfaite connaissance de la biologie et e 
la systématique des rouilles des plantes, il donna sur cet importan! 


it aio a saut 


J.-B. DE TONI. — PAUL-AUGUSTE HARIOT. 11 


sujet un résumé très utile dans l'Encyclopédie scientifique; l'Académie 
des Sciences (séance 7 décembre 1908, rapporteurs G. Bonnier et 
A. Chatin), décerna une mention honorable du concours Desmazieres 
à M. Hariot pour cet ouvrage sur les Urédinées, y reconnaissant un 
exposé à la fois trés clair et trés substantiel des faits se rapportant aux 
maladies si nombreuses des plantes les plus variées, qui sont dues 
à lattaque des parties aériennes par les Champignons du groupe 
susdit. 

Mais une grande part de l'activité de P. Hariot fut consacrée aux 
recherches phycologiques. Les Algues apportées du détroit de Magellan 
et de la Terre de Feu lui donnèrent la matière de plusieurs mémoires et 
notes, parmi lesquels l'ouvrage, édité en 1889 sous le titre Algues 
recueillies par la Mission scientifique de Cap Horn, 1882-83, est réel- 
lement fondamental pour une région qui avait été jusqu'à ce temps-là 
explorée d'une manière imparfaite; 224 espèces dont 19 Myxophycées, 
#3 Chlorophycées, 38 Phéosporées et 131 Floridées en partie 
nouvelles y sont soigneusement énumérées, avec bon nombre d'intéres- 
santes corrections et synonymies rédigées à l'appui du contróle d'échan- 
lilons authentiques; quelques notices préliminaires parurent dans le 
Journal de Botanique' de 1887; ainsi M. Hariot proposa, comme 
espèces nouvelles, Siphonocladus volutirola, Ectocarpus Constanciæ 
Sphacelaria Borneti, Callophyllis atrosanguinea, Hildenbrandtia 
Lecanellieri, Ceramium Dozei; puis il soutint que le genre Mastodia 
de Hooker et Harvey n'a pas de raison d’être et doit disparaître car le 
Mastodia tessellata des auteurs du Flora antarctica serait tout simple- 
ment le Prasiola tessellata Kuetz. parasité par un champignon auquel 
Winter assigna le nom de Læstadia Prasiolæ, qui remplit de ses 
filaments mycéliens les espaces intercellulaires de l'Algue, repousse les 
lissus de la fronde dont il finit par occuper presque entièrement la place 
et vient produire les spermogonies et les asques à la surface extérieure ; 
quoique plus tard (1909) l'abbé Hue, suivant l'opinion de M. Wainio, 
üt soutenu que le Mastodia est un véritable lichen pyrénocarpe, il 
faut retenir que la question complexe de ce genre, que M. Hariot avait 
considéré peut-être comme un état maladif du Prasiola tessellata, se 
rattache à des’ cas analogues récemment signalés par M. Reed, comme 
ceux du Prasiola borealis infesté par le Guignardia alaskana Reed et 
du Ulva californica parasité par le Guignardia Ulvz Wille. ll n'est 
Pas rare, au reste, qu'une Algue soit infestée par un champignon et 
MM. Hariot et Patouillard observèrent aussi ce fait sur des Sphacélariées 
Qui étaient parasitées par le Zygnoella enormis et le Zygnoella 
tubensis. 

À la flore algologique de la mission du Cap Horn, M. Hariot fit 


T. LXV. (SÉANCES) 2 


18 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


suivre des additions, publiées dans Notarisia de 1892 et dans le Journal 
de Botanique de 1895. 

Dans une série.de Notes imprimées de 1889 à 1893 il examina avec 
soin quelques genres d'Algues aériennes comme Cephaleuros Kunze et 
Trentepohlia Martius, étudia de ce dernier genre la nomenclature’ et 
la disposition systématique des espèces, il rechercha quels sont les 
meilleurs caractères sur lesquels on peut en baser la classification, les 
disposant en deux sections, l'une embrassant les espèces à cellules 
cylindriques, l'autre .celles qui offrent des cellules toruleuses ou monili- 
formes. M. de Wildeman, bien connu par ses travaux sur les Chroolé- 
pidées jugea ce travail trés bien fait et bon à consulter par quiconque 
voudra étudier les nombreux représentants de ce groupe d'Algues 
encore peu connu; M. Hariot démontra encore, presque en méme 
temps que moi, la vraie nature du Phyllactidium arundinaceum de 
Montagne, petite Algue épiphyte de l'Algérie, qui doit étre assimilée 
aux Phycopeltis. Aussi ses observations critiques à propos de certaines 
espèces exotiques décrites par MM. de Wildeman et G. Karsten et celles 
sur les Trentepohlia pléiocarpes ont le mérite d'avoir approfondi la 
question relative à l'autonomie de quelques Chroolépidées. Pour 
l'ensemble de ses mémoires phycologiques l'Académie des Sciences dans 
la séance du 30 décembre 1890 lui décerna le prix Montagne. Le 
rapporteur du prix, M. Bornet, après avoir loué le mémoire concernant 
les Algues du Cap Horn et rappelé l'intérêt des notes sur les Algues de 
l'ile Miquelon et celles appartenant au genre Cephaleuros, insista Sur la 
valeur particulière de la Monographie des 7rerttepohlia, accompagnée 
de notes critiques étendues et de figures; cette publication, ajoutait 
M. Bornet, aurait justifié à elle seule la récompense décernée par la 
section de Botanique de l'Académie pour l'ensemble des publicatious 
présentées au concours. 

D'après l'inspection d'échantillons authentiques Hariot prouva, © 
accord avec Bornet, de Toni et de Wildeman, que le Bolbotrichit 
peruana Kuetz. est un Nylandera c'est-à-dire un Trentepohlia ? 
cellules pourvues d'une soie dorsale (d’où le nom spécifique Nylandert 
tentaculata) et que les autres espèces du genre sont des lichens 0U des 
états primordiaux de lichens; il démontra aussi que le Polycocem 
punctiformis Kuetz. est une forme terrestre du Nostoc Hederulæ Born- 
et Flah. [= Nostoc punctiforme (Kuetz.) Hariot;; il reconnut que 
l'Algue qui vit dans les racines des Cycadées est la même qui envahit 
les Gunnera et correspond à la susdite forme de Vostoc. l 

M. Hariot apporta à là connaissance des flores algologiques exotiques 
une contribution considérable, Pour la flore des còtes de Madagascar; 
illustrée en 1885 par M. Bornet sur des matériaux récoltés Par Á 


en 


J.-B. DE TONI. —— PAUL-AUGUSTE HARIOT. 19 


capitaine Ch. Thiébaut (46 espèces), il donna un Catalogue de 80 espèces 
parmi lesquelles il faut signaler des nouveautés comme Siphonocladus 
Delphini, Phacelocarpus affinis, Delesseria Ferlasci et des Litho- 
thamniées étudiées par F. Heydrich. Des renseignements importants ont 
été aussi publiés par lui sur les Algues du golfe de Californie, du Brésil, 
du Congo, du Japon, de lile Miquelon, de Mauritanie, du Maroc, de 
l'Islande, des régions polaires. A la flore française se rattachent en 
particulier deux travaux fort appréciés : l'Atlas des Algues marines, 
avec 48 planches et la Flore algologique de la Hougue et de Tatihou 
(1912). Ce dernier travail, vraiment magistral, conduit sur une plage qui 
constitua le but des recherches antérieures de Thuret, de Bornet et de 
Le Jolis, valut à son auteur le prix Desmazières sur rapport de M. Mangin 
qui démontra l'importance de l’œuvre de notre regretté collègue. Dans la 
flore algologique de la Hougue et de Tatihou l'auteur, selon la relation 
du rapporteur du prix, aprés avoir fait connaitre les conditions générales 
de la végétation, donne la liste des espèces localisées autour du Labo- 
ratoire, accompagnant cette énumération trés complete de données 
originales et critiques sur la biologie d'un certain nombre d'espèces, 
parmi lesquelles les unes proviennent de documents inédits puisés dans 
l'herbier Thuret, d'autres sont spéciales à l'auteur; ainsi à la suite de 
nombreux séjours à Tatihou aux diverses saisons, la physionomie de la 
végélalion v est retracée pour chacune des saisons de l'année; l'abon- 
dauce et la précision des documents, la clarté des descriptions font de 
l'inventaire publié par M. Hariot une œuvre originale et nouvelle. 

Un coup d'œil sur la liste chronologique ci-jointe des publications de 
Paul Hariot peut donner une idée de la grande activité, je voudrais dire 
de la grande passion qu'il avait pour la botanique; mais il faut ajouter à 
toutes ses publications particulièrement énumérées, les comptes rendus 
qu'il publia dans les périodiques scientifiques comme le Botanisches 
Centralblatt et le Bulletin de la Société botanique de France; combien 
de temps il a consacré à ces revues toujours sérieuses et pleines de 
courtoisie! : 

Paul Hariot fut un travailleur consciencieux et modeste; peut-être sont- 
elles trop modestes ces lignes avec lesquelles jai essayé de résumer les 
travaux de mon vieil ami et d'en mettre en pleine lumière les mérites 
scientifiques; les travaux du regretté confrère lui assurent sans doute la 
considération des botanistes surtout dans le domaine si important et 
compliqué des Thallophytes dont il étudia avec compétence la biologie et 
la taxinomie; le souvenir de l'activité et de la bonté de Paul Hariot 
Sera toujours conservé chez toutes les personnes qui eurent l'occasion, 
comme moi, d'apprécier les belles qualités du savant et excellent obser- 
vateur, 


20 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


M. Dangeard donna, en 1889, en son honneur le nom de Zariotina 
à une Sorastrée très voisine des Celastrum par sa structure et qui, selon 
Borzi et Senn, diffère des Celastrum usuels par la présence de proémi- 
nences verruciformes dans ses éléments cellulaires; M. Karsten, la 
méme année, proposa pour le Sphæria strobiligena Desmaz. le nouveau 
genre Zariotia, qui occupe sa place près des Didymella, parmi les 
Sphériacées. 


LISTE CHRONOLOGIQUE DES PUBLICATIONS DE M. P. HARIOT. 
í 

1874. Florule du canton de Méry-sur-Seine (Mém. Soc. Acad. de l'Aube, 
t. XXXVIII, p. 76). 

1819. Flore de Pont-sur-Seine. Troyes, 63 pages in-8°. 

1882. Observations sur quelques champignons de l'Herbier du Muséum 
(Bull. Soc. mycol. France, t. VIII, fasc. 2). 

— Liste des plantes vasculaires observées dans le détroit de Magellan et à 
la Terre de Feu (Bull. Soc. bot. France, t. XXXI, p. 153-164). 

1887. Les Cladoniées magellaniques (Journal de Botanique, t. I, p. 282- 
286). 

— Algues magellaniques nouvelles (Ibidem, p. 55-59, 72-74, 6 fig.). 

— Note sur le genre Mastodia (Ibidem, p. 231-234). ; 

1888. Champignons de la mission scientifique du cap Horn, 1882/83. Paris, 
Gauthier-Villars et fils, p. 27, in-4o. 

1889. La Truffe (Le Naturaliste, n° 50, p. 77-78, n° 52, p. 401-103). 
ic Note sur le genre Cephaleuros (Journal de Botanique, t. II, p. 80, 
ig. 1-6). 

— Liste des Algues recueillies à l'ile Miquelon par M. le docteur Delamare 
(Ibidem, p. 154-157, 181-183, 194-196, 1 fig.). 

— Fungi nonnulli gallici [avec P. A. Karsten] (Ibidem, p. 206-207). 

— Algues recueillies par la mission scientifique du Cap Horn, 1882/83. 
Paris, Gauthier-Villars et fils, p. 109, in-4», 9 planches. 

1890. Notes sur le genre Trentepohlia Murtius (Journal de Botanique, t. I, 
novembre-décembre, t. III, 4*7 février, 4e" mars, 4°" et 16 mai, p. 56, 10- °, 
24 fig.). , 

— Le genre Bulbotrichia (Notarisia, t. V, p. 993-996). 

— Fungilli novi (avec P. A. Karsten et C. Roumeguère] (Revue myeol., 
t. XII, p. 79-80). Ms 

— Fungilli imperfecti novi (avec P. A. Karsten] (Journal de Botanique; 
t. IV, p. 357-363). | 
"m Micromycetes novi [avec P. A. Karsten] (Revue mycol., t. XII, p. 129- 

— Fungi novi [avec P. A. Karsten] (Ibidem, p. 128-129). 

— Ascomycetes novi (avec P. A. Karsten] (Ibidem, p. 169-173). 

— La flore du Japon au temps de Kæmpfer (Le Naturaliste, 15 décembre). 
" Quelques Algues du Brésil et du Congo (Notarisia, t. Vl, p- 1217 
— Le genre Polycoccus Kützing (Journal de Botanique, t. V, P- 29-32). 
— Les Trentepohlia pléiocarpes (Ibidem, p. 77-78). 


J.-B. DE TONI. — PAUL-AUGUSTE HARIOT. 21 


1891. Une nouvelle espèce d'Uromyces (Ibidem, p. 99-100). 

— Mycetes aliquot novi [avec H. Briard] (Ibidem, p. 170-173). 

— Sur quelques Cænogonium (Ibidem, p. 288-290). 

— Une nouvelle Urédinée des Cruciféres (avec G. Poirault] (Ibidem, p. 272- 
213). 

— Stemonitis dictyospora Rost. (Ibidem, p. 356). 

— Contributions à la flore des Ustilaginées et Urédinées de l'Auvergne 
(Revue mycol., p. 117-123), 

— Sur quelques Urédinées (Bull. Soc. mycol. France, t. VII, fasc. IV, 
p. 195-202). 
. — Notes critiques sur quelques Urédinées de l'herbier du Muséum de Paris 
(Ibidem, t. VII, fasc. III, p. 141-149). 

— Sur quelques Champignons de la flore d'Oware et de Bénin, de Palisot 
Beauvois (Ibidem, t. VII, fasc. IV. p. 203-207). 

— Observations sur les espéces du genre Dictyonema (Ibidem, t. VII, 


p. 32-41). 

— Une herborisation à Méry-sur-Seine (Bull. Soc. bot. France, t. XXXVIII, 
p. 278-280). 

— Contribution à la flore cryptogamique de la Terre de Feu (Ibidem, 
p. 446-422). 


— La botanique dans le département de l'Aube (Mém. Soc. Acad. de l'Aube, 
p. 165-189). 

— Liste des Algues marines rapportées de Yokoska (Japon) par M. le 
D" Savatier (Mém. Soc. sc. nat. Cherbourg, t. XXVII, p. 211-230). 

1892. A propos des Trentepohlia des Indes néerlandaises (Journal de Bota- 
nique, t. V, p. 114-116). 

— Un nouveau Champignon lumineux de Tahiti (Ibidem, p. 411-412). 

— Sur une Algue qui vit dans les racines des Cycadées (Compt. rend. 
Acad. Sc., t. CXV, p. 325). | | 

— Atlas des Algues marines les plus répandues des côtes de France. Paris, 
54 p., in-8, 48 planches. o 

— Complément à la flore algologique de la Terre de Feu (Notarisia, t. VI, 
p. 1427-1435). 

— Sur la présence de l'Equisetum littorale Kühl. dans le département de 
l'Aube (Bull. Soc. bot. France, t. XXXIX, p. 350-351). 

— Les Uromyces des Légumineuses (Revue mycol., p. 11-22). 

— Note sur deux Champignons nouveaux (Bull. Soc. mycol. France, 
t. VII, p. 28-29). 

1893. Fungi aliquot novi in regione congoana collecti [avec N. Patouillard] 
(Ibidem, t. IX, p. 206-211). i 

— Note sur les collections cryptogamiques rapportées par la Manche (Nouv. 
Arch. des missions scientif., t. V, p. 235-254). | | 
. — Notes sur quelques Ustiliginées (Journal de Botanique, t. VII, 

p. 75-76). . 

— Contribution à la flore cryptogamique de l'ile Jan Mayen (Ibidem, 
P. 118-121). 

— Les trois genres Trentepohlia (Ibidem, p. 216). 

— Le Chroolepus lageniferum Hild. en France dbidem, p.296). .— 

— Contribution à l'étude des Algues d'eau douce d'Islande (Ibidem, 


P. 313-318). | 
— Note sur l''Ecidium carneum Nees (Ibidem, p. 315-316). 


22 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. s 


1893. Nouvelle contribution à la flore des Algues de la région magellanique 
(Ibidem, t. IX, p. 95-99). 

— Le genre Tenarea Bory (Ibidem, p. 113-115). | 

— Algues du golfe de Californie recueillies par M. Diguet (Ibidem, 
p. 167-170). 

— Liste des Algues recueillies au Congo par M. H. Lecomte (Ibidem, 
p. 242-244). 

1896. Sur la flore du département de l'Aube (Assoc. franc. av. sc., 
25* session, p. 360-365). 

— Note sur deux nouveaux Champignons de France (Journal de Bota- 
nique, t. X. p. 299-301). . 

— Liste des Champignons récoltés en Basse-Californie [avec N. Patouil- 
lard] (Ibidem, p. 250-252, 1 planche). . . 

1898. Le danger d'importation des Insectes nuisibles aux États-Unis (Le 
Naturaliste, p. 200-204). . 

1900. Champignons recueillis en Malaisie par M. Errington de la Croix 
[avec N. Patouillard] (Journal de Botanique, t. XIV, p. 65-69, 4 fig.). 

— Urédinées et Ustilaginées mouvelles (Ibidem, p. 115-118). 

— Énumération des Champignons récoltés par M. A. Chevalier au Sénégal 
et dans le Soudan occidental (avec N. Patouillard] (Ibidem, p. 234-246, 
1 planche). . 

1902. Quelques Algues de Madagascar (Bull. Mus. Hist. nat., Paris, 
VII, n° 6, p. 470-472). | 

| — Deux plantes nouvelles pour le département de Seine-et-Marne (Bull. 
Soc. bot. France, t. XLVII, p. 156-158). . 

— Liste des Phanérogames et des Cryptogames vasculaires récoltées à la 
Terre de Feu par MM. Willems et Rousson (Journal de Botanique, t. XIV, 
p. 148-153). 

— Levisticum Delavayanum n. sp. (Ibidem, p. 172-173). 

1901. Enumération des Champignons récoltés en Corse jusqu'à l'année 1901 
(Assoc. franc. av. sc., Congrès d'Ajaccio, p. 448-457). 

— Les Coniféres de la flore francaise (Le Naturaliste, N. 371). . 

— Atlas de poche des fleurs des jardins les plus faciles à cultiver. Paris, 
184 p., in-125, 498 pl. 

— Liste des Champignons récoltés au Japon par M. le D" Harmand [avec 
N. Patouillard] (Bull. Mus. Hist. nat. Paris, p. 129-132). 

— Le Bovista ammophila Lév. [avec N. Patouillard] (Journal de Bota- 
nique, t. XVI, p. 11-14, 1 fig.). n 

1903. Polygonum polystachyum Wallich (Le Jardin, t. XVII, p. 4). 

— Pinus pindica Formanek (Ibidem, p. 22). . 

— Plantes nouvelles ou peu connues décrites et figurées dans les publica- 
tions françaises et étrangères [avec G. Gibault] (Journ. Soc. nat. hortic. 
France, t. XXIII, p. 61-63, 179-183). . 

— Quelques Champignons de la Nouvelle-Calédonie, de la collection du 
Muséum [avec N. Patouillard] (Journal de Botanique, t. XVII, p. 6-15). 

'"— Une Algue parasitée par une Sphériacée [avec N. Patouillard] (Ibidem, 
p. 228). 


1904. Hydrangea petiolans (Journ. Soc. rég. d'hortic. du Nord de la 
France, t. XXIV, p. 88-90). 


— Description de Champignons nouveaux de l'herbier du Muséum [avec 
N. Patouillard] (Bull. Soc. mycol. France, t. XX, p. 61-65, 1 fig.). 


J.-B. DE TONI. — PAUL-AUGUSTE HARIOT. | 23 


1906. Le pommier. Paris, in-40, 35 illustr. 

— L'origine de la pomme de terre (Revue hortic. Marseille, t. LII, 
. p. 38-39). 

— Fungorum novorum decas prima [avec N. Patouillard] (Bull. Soc. 
mycol. France, t. XXI, p. 84-86). 

— Fungorum novorum decas secunda [avec N. Patouillard] (Ibidem, 
p. 116-120). 

— Note sur le genre Colletomanginia [avec N. Patouillard] (Ibidem, 
. « 201-204, 2 fig.). 

— Sur un nouveau genre de Champignons de l'Afrique orientale 
anglaise [avec N. Patouillard] (Le Naturaliste, sér. 2, t. XX, p. 52). 

— Sur un nouveau genre de Champignons de l'Afrique orientale 
anglaise [avec N. Patouillard] (Compt. rend. Acad. Sc., t. CXLII, p. 
224-226). 

— Sur la maladie du rouge chez l'Abies pectinata [avec L. Mangin] 
(Ibidem, t. CXLHI, p. 840-842). 

1907. Instructions pour la récolte des Cryptogames cellulaires. Lons-le- 
Saunier, 28 p., in-12. . 

— Note sur un Oidium du Chéne (Bull, Soc. mycol. France, t. XXIII, 
p. 157-159). | 

— Algues de l'Expédition française (1903-1905) commandée par le 
D! Jean Charcot. Paris, Masson et Cie, p. 9, in-4°. E 

— Excursion algologique au Laboratoire de Cryptogamie à Tahitou (Bull. 
Mus. Hist. nat. Paris, 5, p. 352-356). . . 

1908. Fungorum novorum decas tertia [avec N. Patouillard] (Bull. Soc. 
mycol. France, t. XXIV, p. 13-16). 


— Sur l'Oidium du Chéne (Compt. rend. Acad. sc., t. CXLVI, 
P. 816-818). | - 
— Les Algues de San Thomé (Journal de Botanique, t. XXI, 


p. 161-164). | , 
— Les Urédinées, rouilles des plantes (Encycl. scientif., cryptog., vol. 5. 
Paris, O. Doin, 387 p., 47 fig. - 
1909. Sur la croissance des Fucus (Compt. rend. Acad. sc., t. CLIX, 
p. 352-354). , 
— Sur une collection d'Algues recueillies au Maroc par M. Buchet (Bull. 


Mus. Hist. nat. Paris, n° 3 p. 128-130). . 
— Collections recueillies “par M. A. Chevalier au Congo français [avec 


N. Patouillard] (Ibidem, p. 84-94, 196-201). ME 
— Coniodictyum, nouveau genre de Mucédinées (avec M. Patouillard] 
(Bull. Soc. mycol. France, t. XXV, p. 13-14, 1 fig.). NEM 
NE Une nouvelle espèce de Sphærophragnium S. Chevalieri [avec 
- Patouillard] (Ibidem p. 108-110, 1 fig.). IEEE 
1910. Champ i nons de la région de Tombouctou et de la Mauritanie [avec 
N. Patouillard] (Ibidem, t. XXVI, p. 205-209, 4 p) 
— Cryptogames rapportées par la mission arctique | 
par M. Charles Bénard (Bull. Mus. hist. Nat. Paris, 6, p. mn dans les 
~ Bory de Saint-Vincent et l'Hymenophyllum tunbric ^ s et Germ. 
stes Pyrénées, L'Ophioglossum vulgatum var. ambiguum Coss. € ' 
Bull. Soc. bot. France, t. LVII, p. XY-XIX). 
us A " i VIII, 
Algues de Mauritanie recueillies par M. Chudeau (Ibidem, t. LVIII, 
P. 438-445). | 


française commandée 


24 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


4912. Flore algologique de la Hougue et de Tatihou (Ann. Mus. Océanogr. - 
t. IV, fasc. 5, 57 p., 2 cartes). 
— Champignons de Mauritanie récoltés par M. R. Chudeau [avec 
N. Patouillard] (Bull. Soc. mycol. France, t. XXVIII, p. 144-147, 1 fig.) 
1913. Sur quelques Urédinées (Ibidem, t. XXIX, p. 229-232). 
— Algues d'eau douce du Maroc (Bull. Soc. bot. France, t. LX, 
p. 40-43). 
— Quelques Cryptogames du Sahara et des régions voisines (Bull. Mus. 
hist. Nat. Paris, p. 113-115). 
— Algues marines (C. I. Pitard, Explor. scientif. du Maroc, p. 142-155). 
1915. Sur quelques Usédinées et Péronosporacées (Bull. Soc. mycol. France, 
t. XXX, p. 330-335, 1 planche). 
— Deux Chytridiacées nouvelles (Compt. rend. Acad. sc., t. CLVII, 
p. 1705-1707). 
`— Sur quelques Urédinées et Ustilaginées nouvelles ou peu connues (Bull. 
Soc. mycol. France, t. XXX, p, 235-238). 
— La flore marine de l'ile de Tatihou et de Saint- Vaast-la-Hougue (Compt. 
rend. Acad. Sc., t. CLIX, p. 689-692). 


M. F. Camus analyse le travail ci-après : 


Sertum plantarum novarum. Pars prima 


PAR M. MICHEL GANDOGER. . 


Sous ce titre, je décris un certain nombre de plantes nouvelles 
xe diverses contrées du globe, d'aprés les échantillons de mon 
herbier. Comme beaucoup de ces échantillons appartiennent à 
des collections classiques assez répandues, il sera facile de les 
étudier dans les herbiers où elles se trouvent. 


Europa innumerabiles species vel formas Ruborum fere gignit, ita etiam 
Africa australis et certius altera orbis terræ partes quas futuris monogra- 


phicis commendare liceat. Nunc Rubus pinnatus Willd. sic protulit 
praecipuas subspecies : 


| Caulis villosus, foliola supra opaca, pedunculi subinermes....:: 
, Caulis glaber, foliola glabra supra lucida, ped. valde aculeati. — 
Africa tropicalis, ad Malange (Márqués n. 51). " 
Rubus Marquesii Gdg" 
3 


( Folia plerumque 3-juga....,,.........................e. 


2, i Folia plerumque 1-2 juga. — Oceania, ins. Philippinæ (Cumtng 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 25 


[ Inflorescentia subinermis, fol. tantum serrata, rami subangu- 
losi. -— Africa austro-occid., Knysna (Schlechter n. 5 922. 
Rubus eaffrorum Gdgr. 
3. < Inflorescentia aculeata, fol. obscure sed prorsus lobulata rami 


teretes. — Cap, Woormansbosch et Grootvader (Zeyher 
| n.2452!), ad Platteklipp (Ecklon et Zeyher). 
| Rubus Zeyheri Gdgr. 


Simili modo Rubus parvifolius L. sequentes species secundi ordinis 
praebet, nempe : 


f Folia trifoliota......,....,................................. 
' l Foli quinata..........................,.................... 
Foliola mediocria 1-1,5 cm. lata apice attenuato-acuta, pani- 
cula subinermis........,................................. 
Foliola ample (2,5-3 cm.) deltoideo-rhombæa apice subobtusa, 
panicula aculeata. — Japonia ad Tokyo (Makino!)........... 
Rubus tokyensis Gdgr. 
Sepala inermia, aculei caulinares recti...................... 4. 
Sepala fere omnino aculeolata, aculei caulinares falcati. — Ja- 
ponia (Buerger!)......,............... Rubus Buergeri Gdgr. 


Indumentum album breve subadpressum, foliola tenuia ambitu 
| 
( 


n2 


c 


ovata, pedunculi graciles elongati. — Oceania, in Tasmaypia 
(Simson!)...:............,........ Rubus tasmanieus Gdgr. 
Indumentum flavescens elongatum patulum, foliola crassa valde 
tomentosa ambitu triangulari-acuta, ped. crassi, breves. — 
Australia, N. S. Wales ad Menangle (Baker !). 
Rubus Novæ Cambriæ Gdgr. 
Indumentum album elongatum, fol. tenuia subtus tomentosa 
crassa ambitu rhombæo-acuta, ped. tenues valde aculeati. 


— Australia, N. S. Wales ad Awaba (Boorman !). 
Rubus Boormani Gdgr. 
` 6 


F. subtus nivea ad apicem attenuata..................... ee 
F.subtus virescentia apice dilatata etinterdum flabellata! — China 
orientalis ad Hong-Kong (Debeauz/).... Rubus sinarum Gdgr. 
Rami purpurei obscure angulosi, calyx inermis. — Australia, 
N. S. Wales ad Wandong Ranges (C. Walter). 


* Rubus Walterianus Gdgr. 


Rami cinereo-virides teretes, calyx basi aculeatus. — Oceania, in 
Tasmania {Simson!).............. Rubus Simsonianus Gdgr. 


. Sorbus Tilingii Gdgr. — Arborea glabra 
Sime obovatis subobtusis basi sensim at 
Mlegris cæterum serrato-cuspidatis, corymbus floralis glaber laxus, 
Sepala lata triangularia cuspidata, bacca ovata inferne praesertim attenuata. 
Han. : Sibiria orient. in insulæ Sitka (Tiling /). . us 
Affinis S. sambucifoliz Cham. Schl. a qua inflorescenua glabra et foliis 


Subobtusis duplo (2,5-3 cm.) latioribus basi sessilibus statim secernitur. 
— In herbario habeo specimina e variis locis Sibiriæ (Amur : Glehn. 
lrkutzk : Stubendorff! Ochotzk : Middendorff! elc.) quie huic accedere 
Videntur, sed foliola minora lanceolata. Ceterum specimina boreali- 


americana : Vermont (Pringle/), Montana (Williams), Illinois (Bross:), 


5, 


, folia 6-7-juga, foliolis amplis- 
tenuatis glabris in 1/4 inf. 


26 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Colorado (Candall!) ab asiaticis recedunt foliis ac inflorescentia plus 
minusve pubescentibus, bacca subrotundata petalisque majoribus : unde 
concluendum est species affines variæ hoc in typo verosimiliter ad huc 


lateant. 


Malaleuea glaucocalyx Gdgr. — Rami glabri virgati non sulcati, folia 
lineari-lanceolata acuminata cuspidata sessilia recta non coriacea, rachis 
florifera villosa, calyx glaucus ejus dentes subobtusi brevissimi. 

Han. : Australia, N. S. Wales ad Murwillumbah (Forsyth). 

Facies omnino M. parvifloræ Lindl. a qua recedit foliis subpungentibus 
duplo (1,5 cm.) longioribus, calyce majore racemisque laxifloris. 


Malaleuea abominensis Gdgr. — Rami glabri, folia ample lanceolata 
acuminata cuspidata petiolata basi longe attenuata 7-9-nervia, rachis 
glabra, spica pauciflora interrupta, dentes calycini triangulares. 

HAB. : Malaisia, in insula Amboina (De Vriese/). | 

Prppe M. Leucadendron L. ponenda a qua foliis longissime acuminatis 
statim distinguitur. Racemi depauperati, flores sæpius solitarii sessiles, 
folia 2 cm. lata 10-12 cm. longa interdum subfalcata. 


Malaleuea eriorachis Gdgr. — Rami novelli pubescentes, folia ample 
oblonga utrinque sensim attenuata breviter petiolata 7-nervia nec falcata, 
rachis albo-tomentosa, spica densiuscula, dentes calycis obtusa brevia. 

Has. : Malacca, ad Singapore (Ridley /). . 

Facies praecedentis a qua foliis duplo (3 cm.) latioribus sed brevioribus, 
rachis et calyce recedit. — In peninsula Malacca adsunt insuper vari» 
ormæ M. Leucadendri L. quæ cum typo non congruunt : idcirco proba- 
bilius novæ ulteriusque describendæ. 


Leptospermum subargenteum Gdgr. — A L. lanigero Sm. differt 
foliis laxis nervosis oblongis basi attenuatis vel cuneatis majoribus subtus 
argenteo-niveis patulis, calyce lanuginoso fructifero duplo majore. 

Has. : Australia, Victoria ad Harrietville (Audas /). 


Folia 2-2,5 cm. longa acuto-mucronulata, rami pauciflori remot, 
fructus 6-7 mm. latus. 


_Kunzea glabruiseula Gdgr. — Differt a K. Muelleri Benth. foliis 
viridibus glabratis magis confertis, floribus terminalibus 1-2, calycis 
dentibus longioribus corollaque minore. | . 

Hav. : Australia, Victoria in m. Hotham (Audas!), N. S. Wales in m: 
Kosciusko (Maiden! Walter!). — Frutex virens nec incano-tomentellus, 
foliis linearibus fasciculatis conspicuus. 


Myrrhinum salieinum Gdgr. — Arbor mediocris glabra, ramis 
patulis elongatis, folia anguste -oblongo-lanceolata basi longissime 
contracta, cymæ densifloræ dichotomæ, pedunculi 3 m. longi, sepala 
acutiuscula, bacca parva ovata utrinque attenuata. | 

HAB. : Uruguay ad Montevideo (Arechavaleta !). : 

Est forma insignis M. atropurpurei Schott foliis 5-7 mm. latis minus 
viridibus, etc., a speciminibus Selloanis (n.4 204!) ex eodem loco distincta, 
et a planta brasiliana foliis non lucidis nec coriaceis recedens. 


G Myrtus curvipes Gdgr. — A typo authentico M. vaccinioidis Brongp 
ris (Vieillard, n. 4881 489! 4901) secernitur foliis lucidis subtus glabre* 


M. GANDOGER. —— SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 27 


centibus minoribus. pedunculis demum curvatis folio saltem æquilongis 
gracilioribus calyceque minore. 

Has. : Nova Caledonia ad cap N'Dua (Franc n. 702!). 

Folia 8-10 mm. lata subtus lateraliter non aut obscure nervosa, sepala 
cuspidata, pedunculi tenues interdum 2,5 cm. longi tomentelli. 


Tristania Bakeriana Gdgr. — Glaberrima, rami vix angulosi, folia 
late oblonga apice rotundata basi valde attenuata lucida coriacea, panicula 
glabra multiflora, pedunculi ternati valde angulosi, calyx fructu subæqui- 
longus. 

Ha. : Australia, N. S. Wales (R. T. Baker). | . 

Foliis majoribus non lanceolatis et inflorescentia a T. laurina R. Br. 
discrepans. 


“Piriqueta Traeyi Gdgr. — Flexuosa simplex basi indurata, pube 
brevissima adpressa aspera, folia lineari-oblonga obtusa sessilia hinc 
inde dentata, sepala floribus duplo breviora, peduneuli graciles adpresse 
puberuli. 

Hab. : Florida, in insula Sanibel (Tracy n. 7 459!). " 

Bene distincta a P. fulva Chapm. indumento non patulo-strigoso, foliis 
sublinearibus 3-4 mm. latis sessilibus, fructu minore, facieque viridi nec 
fulvo. 


Casearia Urbaniana Gdgr. — C. hirta f. glabrior Urban. A typ ob d 
foliis glabris majoribus crebre ac profundius crenatis basi acutioribus, 
Tamis subinermibus, pedicellis longioribus. L. er n. 1199! 

Has. : Cuba, prov. Pinar del Rio ad Cañas (Wilson et Baker n. 195 ). 

Specimina n. 4 212 et 1 758 ab istis collectoribus ex eadem provincia 
Prorsus rufo-hirta sunt indumento patulo-strigoso cum floribus subma- 
joribus. Fructus obverse pyramidalis angulosus. 


‘Œnothera niveifolia Gdgr. —  Niveo-tomentosa, caules indurati 
adscendentes, folia oblongo-acuta basi longe attenuata sessilia MA 
Patula integra, flores axillares calyce breviores, sepala triang , 
ctus falcatus lanatus. T 87191) 
AB. : Florida, ad Perdido (Tracy n. DE . 

Prope 0. humifusam Nutt. vello anda a qua indiuiento pannos ue 
loliis integris minoribus conspicue recedit. — In Ampana STI um 
CO Tracy exstant alia specimina in insula Horn, Mississipl e 5 0617) q 
huc referri possunt, sed foliis minus pannosis ac laxiusculis. 


Jussima lamprotes Gdgr. — A plantis ægyptiaca J. diffusa Fori 
(Kralik? Ehrenberg! etc.) et algeriensi (Kralik n. 1391) ifort gi olia 
Partium, foliis lucidis longe petiolatis, pedunculis superior 
æquantibu cido glabro majore. - 

Has, : America bor, Lonisiana ad Cameron (Tracy n. 8 HON errima: 
Decumbens lucida ad apicem sparse pilosula cæterum &g ; 
calyx lævigatus. . . 
Tamarix Lipskyi Gdgr. — Patule pubescens gaoa aa dn eten 
podata breviter acuta, racemi laxiflori tenues SUIP? ii patulis 
linearis calycem æquans, flores pedicellati, petalis ond breves obovati. 
mox deciduis, lobi disci in filamenta attenuata, styli , 
S'amina.5, capsula gracilis 2 mm. longa. 


98 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Has. : Turkestan ad Boukhara (Lispsky n. 8661). 
A T. hispida Willd. songarica (Schrenk! etc.) certe recedit foliis tenuio- 
ribus non acuminatis, corolla gemmisque majoribus, stylo breviore. 


Cucumis mascatensis Gdgr. — Incano-villosus scaberrimus perennis, 
caulibus angulosis prostratis, folia ambitu ovato-deltoidea obtusa basi 
cordata breviter trilobata lobis dentatis, majore vero ovato-cuspidato, 
flores axillares solitarii calycem æquantes, cirri simplices parvi, fructus . 
ovatus apice attenuatus basi subrotundatus longe echinatus. 

HAB. : Arabia austro-orient., ad Mascate (Aucher n. 4503! Bornmüller 
n. 3581). 

À C. propheterum L. recedit foliis multo minus lobatis, pube altera 
villosa tenui. 


Cueumis Anguria L. saltem in duas subspecies scindi potest, scilicet : 


Caulis multangularis, angulis brevissimis tenuiter pilosis, folia 
5-7 lobata, lobis oblongis obtusis denticulatis, pedunculi elon- 
gati, fructus aculeis longis dense fultus. — Cuba, Pinar del 
Rio ad Punta Brava (Baker n. 3992!). “Cucumis cubensis Gügr. 

Caulis quadrangularis, angulis magnis aculeato-scaberrimis, 
folia trilobata, lobis ovato-attenuatis crebre dentatis, ped. 
tenues, fruetus aculei breviter conici. — Jamaica ad Hope 

\ (Harris n. 6967!)................ Y Cucumis jamaicensis Gdgr. 


Paronyehia subandina Gdgr. — A. P. Chilensi DC. differt caulibus 
crassis brevibus, foliis tenuibus imbricatis linearibus longissime mucro- 
natis subpungentibus, stipulis duplo minoribus, glomerulis depauperalis 
sepalisque majusculis. | 

HAB. : Argentina prope Cordoba (Stuckert n. 5 5511). . 

Herba perennis diffusa atrovirens conferta, foliis valde mucronatis àc 
sepalorum dentibus duplo longioribus insignis. — In vastissima collectione 
austro-americana a cl. Stuckert mihi benevole transmissa adsunt specr 
mina n. 10 038 et 10665 a qua ad veram P. chilensem pertinent. 


Polycarpæa breviflora Gdgr. — Recedit a P. corymbosa Lam. statur 
humiliore, ramis æque corymbosis confertis, indumento brevissimo, 
parco, foliis muticis 2-3-plo brevioribus, cymis densifloris, corolla duplo 
breviore. 

HAB. : India orient., Canara prope Mangalor (Metz n. 223 !). 

. Plantula rigida superne tantum ramosa*annua 4-5 cm. alta glabresct 
virescens nec incana, folia liliformia 3-4 mm. longa, flores confertissim! 
2 mm. longi. P. corymbosa sat variabilis est; sic specimina ad Hongkong 
lecta (Bodinier n. 775!) lanuginosa sunt sicut et illa a Drège! ex Alre? 
australi. Eadem etiam est planta a Marqués n. 1! e Lourenço Marques 
Africæ orientalis. Dum planta birmanica novam esse speciem videtur : 


Paronyehia birmanica Gdgr. — Annua decumbens effuse ramos? 
sparse pubescens, folia linearia sessilia basi dilatata acuminato-aristalà; 
Stipulæ lanceolatæ, flores corymbosi cymis confertis paniculam laxam 
efformantibus, tlores saltem 3 mm. longi. 

Hab. : Birmania ad Minbu (Mokim n. 1.028 !). 

A. P. corymbosa Lam. statim secernitur facie glabrescente, 
diffusis cymisque confertissimis. 


rescens 


caulibus 


M. GANDOGER. —- SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 29 


Miris modis etiam Polycarpæa candida Webb et Berth. variat in insulis 
Canariensibus, nempe : 


Folia ovata vel elliptica..................................... 2 


1. Paronychia oblongella Gdgr. 
Folia obovato-oblonga apice attenuata basi cuneata undique 
niveo-tomentosa, caules fruticosi erecti, flores dense capitati 
non paniculati 2 mm. longi. — Canariæ, in insula Lanza- 
rote ad Diama (Pitard n. 69!). 
Paronychia dendroides Gdgr. 


9 Virescens.................................................. 


Flores capitati pauciores, folia ovata sessilia. — Insulæ Lanza- 
rote et Graciosa (Bourgeaut n. 390 !). 
Polycarpæa lancerottensis Gdgr. Fl. Eur., IX, p. 120. 
Flores ample corymbosi numerosi, folia elliptica basi attenuata 
petiolata. — Gran Canaria ad Baia del Confital (Pitard n. 701). 
Polycarpæa Pitardi Gdgr. 
Sepala subobtusa, folia ovato-acuta sessilia dense tomentosa. 
— Gran Canaria ad Las Palmas (Husnot n. 5261). 
Polycarpæa diotides Gdgr. l. c. 
Sep. acuta, folia rotundata obtusa sessilia nivea. — Canariæ in 


maritimis insule Graciosa (Pitard n. 14). 
Polycarpæa paupera Gdgr. 


Mollugo sumatrana Gdgr. — Annua glabra subeffusa, caulis 
quadrangularis a basi ramosissimus, folia 4-verticillata lineari- 
oblonga acuminata mucronata inferne longe attenuata, cym:e dichoto- 
Dic» laxæ paucifloræ, flores remoti, sepala vix marginata capsulam 
quantia. 


HAB. Sumatra (Korthals !). ' . i 
Ad. M. strictam L. accedit a qua capsula majore (3 mm. lata) sepalis 


*quante distinguitur. — Quod attinet, planta indica (Metz n. 15!) floribus 
minoribus sepalisque albo-marginatis gaudet; dum specimina ex insulis 
Philippinis (Cuming n. 4391!) inflorescentiam paniculatam laxam pedicel- 
‘que tenuissinos habent. 

Limeum induratum Gdgr. — Basi edurescens rigidum superne 
lamoso-fastigiatum glabrum glaucescens, folia fasciculata lineari-oblonga 
mucronata basi longe attenuata, cymæ laxifloræ ramoso-corymbosiv, 
Sepala capsula rum rugosam æquantia. Hn 

Han. : Transvadl ad Madsaba, alt 4 660 m. (Schlechter n. #583!). 
Affine est L. linifolio L. longifolio Fenzl secundum specimina anthen- . 
tica a Drége lecta, sed habitus diversus, cymæ non capitatæ et capsula 


minus rugosa. 
Vahlia longifolia Gdgr. 


ales flexuosi aperte ramosi, folia 
Jarilanceolata petalis longiora. 


\ 


— Pedalis et ultra frutescens glaberrima, 
linearia mucronata opposita, sepala 


30 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


HAB. : Africa orient., Lourenço Marqués ad Matola (Quintas n. 1321). 

A V. capensi Thunb secernitur glabritie, foliis multo longioribus 
(3-4 cm.), calyce" majore ac toto facie effuso-flexuoso. Calyx 7 mm. 
longus. 


Escallonia patagonica Gdgr. — Differt ab E. virgata Pers. ramis 
magis angulosis flexuosis laxe foliosis, foliis duplo majoribus obtusis 
basi valde attenuato-cuneatis tenuius serratis, floribus racemosis, 
racemis patulis multifloris, floribus subsessilibus minoribus, sepalis 
brevioribus. | 

HAB. : Patagonia, ad lacum Nahuelhuapi prope S. Carlos de Bariloche, 
alt. 800 m. (O. Buchtien!). 

Frutex glaber ramosissimus, petala 4,5-mm. longa; sepala ovato-rotuni 
data, flores non axillares sed spicati vel racemoso-foliosi, folia parum 
lucida 1-5 cm. longa. ' 


v Saxifraga Crandallii Gdgr. — Hispido-glandulosa perennis stoloni- 
fera, stolonis demum rosulatis, folia plana marcescentia late obovato- 
spathulata cuspidata undique asperrima crebre ciliata, flores 4-7 subspi- 
cati, calycis rubentis hispidissimi segmenta oblongo-obtusa, petala flava 
basi bicallosa sepalis vix duplo longiora, filamenta subulata, ovarium ad 
calycem vix adhærens, semina acuta fusco-brunea. 

HAB. : America bor. Colorado ad nives in Gray's Peak, alt. 13 000 ped. : 
(C. S. Crandall!). E» 

Pulchra species a S. flagellari Willd. tam e Caucaso quam e Sibiria et 
Himalaya speciminibus optime recedens foliis majoribus utraque pagina 
hispidis, caule plurifloro stricto sæpius purpureo, calyce et floribus 
multo magis grandioribus. | 


Saxifraga molybdosepala Gdgr. — Cæspitosa, caudiculis epigeis 
foliosis, folia alterna rosulata late petiolata 5-fida marginibus ciliatis, 
lidis lineari-acutis enerviis, flores solitarii albi calycem pubescentem 
æquantes, ovarium ad calycem adhærens, sepala acuta atropurpurea 
vel nigrescentia. 

HAB. : cum præcedente. ; 

A S. cwspitosa L. differt foliis non nervosis glabrescentibus, floribus 
majoribus et calycis magni dentibus semper nigrescentibus quam note 
in numerosissimis individuis ex Europa et Asia nunquam vidi. 


Bupleurum sinensium Gdgr. — Perenne ramosissimo-paniculatum; 
ramis sat divaricatis subteretibus, folia late lineari-lanceolata sessilia 
5 nervia, radicalia vero subfiliformia, umbellæ tenues 3-4-radiatæ. radiis 
5 mm. longis pauciloris, invo!ucelli phylla subnulla vel floribus 3-4-plo 
breviora, petala minutissima. 

Has. : China orientalis ad Tche-Fou (0. Debeaux!). t 

Nonnisi cum B. scorzonerifolio Willd. comparandum a quo abhor” 
caule paniculato-corymboso multiumbellato, umbellis tenuibus pauciré 
diatis ac' petalis duplo minoribus. — Planta typica sibirica major es 


minus ramosa glaucescens rigidior, umbellis 7-40-radiatis. 


Bupleurum Ecklonianum Gdgr. (B. Mundtii B. montanum Eckl. e! 
Zeyh., Enum., p. 342). — A typo in herbario meo copiose asservato secer 
nendum caule longiore minus anguloso, pedicellis fructiferis elongatis, 
involucelli phyllis umbellam saltem æquantibus ac latioribus. 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 31 


Han. : Africa australis ad Katriviersberg (Ecklon, Zeyher /); Natal; prope 
Nottingham Road (Wood n. 6 2581). 

Planta natalensis humilior est nec tripedalis et ultra ut aiunt Eckl. et 
Zeyh.; quod non vidi. Specimina classica vix sunt bipedalia. 

Tres species pr:ecipuas e sola Crantzia lineata Nutt. distinguimus : 


Styli patentes vel arguati...................,................ 2 

1. 4 Styli recti. — America austr ins. Falkland ad East F. Sparrow 
(Skottsberg n. 140415............. Crantzia macloviana Gdgr. 
Umbella 6-8-flora..............,....,...................... 3 

2. < Umbella 2-3-flora foliis saltem triplo brevior. — Nova Zelandia, 
| ad Dunedin{Thomson!)...... Crantzia Nove Zelandiæ Gdgr. 

Flores arcuati, umbella foliis triplo brevior: — Australia, N. S. 
| Wales (Maiden!).................. Crantzia polyantha Gdgr. 

3. ! Flores recti, umbella foliis parum brevior. — California 
|... (Jepson/etc.),.........,........,..... Crantzia lineata Nutt. 


Eryngium Molleri Gdgr. — Ab E. fætido L. distinguitur caule minus 
sulcato, ramis rectis nec apertis vel subpatentibus, involucri phyllis 
duplo longioribus multo magis serratis vel incisis, spica longiore, stylis 
elongatis. 

Han. : Africa trop. occid. in insula S. Thomé ad Roca Rodia (Moller 


n. 5131). 
Herba ramosa atrovirens foliis radicalibus late dentatis caulinis vero 
incisis. — Specimina ad Singapoor, Malacca (Ridley!) lecta huc quoque 


Spèctare videntur. 
Ferulago Sintenisii Gdgr. — Glabra glaucescens, caulis teres aperte 
ramosus parce foliosus, folia ternatisecta lobis bipinnatiseclis, eorum 
lobulis obovato-acutis mucronatis, umbella longe pedunculata 7-9-radiata, 
phylla involucri ovato-obtusa albo-marginata, pedicelli fructum iequantes, 
,mericarpium inferne non attenuatum. | | 
. HaB. : Armenia, Gumuschkhane ad Jamurdere (Sintenis n. 6 1301). 
A. F. pauciradiata Boiss. Heldr. cui dubitanter referebat collector 
recedit lobulis minus acutis, phyllis marginatis, mericarpio non atte- 


nuato, etc. 


“Hydrocotyle trilobulata Gdgr. — Herbacea glabra repens, folia 

orbiculata latiora quam longa lobulata, lobulis triangulari-acutis mucro- 

natis elevatim nervosis, umbella ramoso-multiflora, umbellulis ensi- 
oris, involucelli phyllà ovata, styli recti, mericarpium Drev costatum. 
HAB. : America bor-, Mississippi in insula Horn (Tracy n. ò 3901) toli 
Affinis, cum sequente, H. bonariensis Lam. a qua statim distincta foliis 


àcute trilobulatis. 


Hydrocotyle pelviformis Gdgr. — Repens glabra herbacea, folia 
ovato-rhombæa 7-8 cent. lata brevissime lobata, lobis obtusis in egris, 
vix nervosa, umbella simplex multiflora, umbeilulis RES Pos 
involucelli oblongo-acuta, styli divergentes, mericarpium và le 5 . 

Has. : Africa trop. occid. in insula do Principe (Quintas n EE» onsi 

Inter specimina numerosa herbarii mei has duas e sola H. 

L. elegi, cæterum variabili formasque diversas præbente. 


L 


32 | SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Hydrocotyle abyssinica Gdgr. — Repens crispule pubescens peren- 
nis, folia orbiculata basi cordata acute et late crenata, sinubus divergen- 
tibus, umbella axillaris sessilis villosa multiflora, mericarpium reticu- 
latum. 

Has. : Abyssinia prope Adoa (Schimper n. 13! et 11101). 2. 

Characteribus indicatis ab H. asiatica L. recedit. — Sub eodem nomine 
botanici americani (Tracy n. 139! et 4476! Hitchcock! Lindheimer!) 
miserunt varia specimina foliis ovatis vel obovatis, floribus subsolitariis 
quie cum typo non concordant. Insuper, planta in Nova Zelandia variat 
microphylla (Thomson!) et macrophylla (Heusler! Walter!); tandem in 
Africa australi (Zeyher n. 405! et 2661!, Schlechter n. 2854), folia sunt 
ampluiscule ovata vel subrotundata, umbella pedunculata, 3-4-flora, 
videndum est quod exstat variabile in hac specie etiam in permultis 
invenitur aliis speciebus generis hujus vasti circiter 468 sp. hucusque 
descriptas continentis. 


Sanieula natalensis Gdgr. — A S. capensi Eckl. Zeyh. recedit foliis 
duplo minoribus trifoliatis, foliolis trilobulatis serratis parvis diffluen- 
tibus, involucelli phyllis folia non æquantibus, glochidiis brevioribus 
minusque uncinatis. 

HAB. : Natal, ad Weenen alt. 3-4 000 ped. (Wood n. 6 7281). 

Gracilis, folia ambitu 3 cm. lata. — Specimina authentica e Tulbagh 
(Zeyher n. 2186!) Ceded Territory et Philippstown (Ecklon!) saltem 
pedalia sunt, foliis 5-7 cm. latis, mericarpiis duplo majoribus ac longius 
glochidiatis. Huc quoques refero Schlechter n. 6441! (e Natal) el 


Schimper n. 1127! (ex Abyssinia); sed in his ultimis lobis unt profundius 
lobulati. 


Zozimia transeaspiea Gdgr. — Glabrescens vel subglaberrima, caulis 
sulcatus 1,5.2-pedalis ramoso-subdivaricatus, folia ambitu oblonga 
acuta pinnatisecta in lobis obtuse lobulatis decomposita, umbella glabra 
multiradiata, petala radiata, fructus glaber obtusus. 

HAB. : Transcaspia, in steppis ad Krasnowodsk (Sintenis n. 1 530!). 

Biennis valida elatior, foliorum juga magis conferta quam in Z. absin- 
thifolia Hoffm. cui accedit; sed petalis sat radiantibus inter hanc et 
Z. radiantem Boiss. Hohen. mediam videtur esse. 


Xanthosia tasmanica Gdgr. — A X. pilosa Rudge recedit indu- 


mento adpresso nec patulo-strigoso, foliis triplo minoribus, lobis 
integris, pedunculis brevioribus. 


HAB. : Tasmanin, ad Rocky Cape (Milligan n. 1721). 


Lonicera himalayensis Gdgr. — Fruticosa glaberrima, folia ample . 


suboblonga apice breviter attenuata basi rotundata vel subcordata 
undique glabra subtus cærulescentia minute dentata, pedunculi flor® 
4-5-plo longiores tenuiter glandulosi, bracteæ ovarium paulo superantes, 
bracteolis 2 caducis linearibus, corolla glabra violascens ? campanulata, 
tubo gibboso, baccæ in unam concrets. 

Has. : Himalaya, Jihri-Garwal ad Kiksin Range (Duthie n. 210431). 

Notis indicatis a L. orientali Lam. valde differt et mediam inter hanc 
et L. ulpigenam L. esse censeo. Rami novelli tenuissime puberuli, folia 


3,5-Cm. lata non venoso-reticulata, peduncu!! 2,5-cm. longi, stamina 
inclusa, bacca globosa. 


M. GANDOGER.. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 33 


Lonicera Bornmülleri Gdgr. — A. L. nummularifolia Jaub. Sp. differt 
habitu cinereo-glauco adpresse et multo minus villoso, foliis (in eodem 
spec.) plerumque ovato-ellipticis utrinque attenuatis mucronulatis, 
corolla glabra minore, sepalis curvatis intus hirsutis. 

HAB. : Persia austro-orient., Kerman in m. Kuh-i-Diwani Rhabur. alt. 
3100 m. (J. Bornmüller n. 3 573!) | 

Du» præcipuæ subspecies affines Loniceræ ciliosæ (Pursh) Poir. sic 
exponendæ sunt : 


Folia glaberrima.......................................,.... 2 
l Folia ciliata-1,5-2 cm. lata basi longius truncato-attenuata. — 
| | America bor., Arizona (Macdougal n. 104!) etc. 
Lonicera ciliosa (Pursh) Poir. 
Flores 3 cm. longi, stamina corollam superantia, bracteæ 
ovarium æquantes, folia 2 cm. lata undique viridia. — 
Mexico, Chihuahua ad Garcia in sierra Madres (Townsend et 


à Barber n. 38!)...°,............... Lonicera longiflora Gdgr. 
Flores 4 cm. longi, stamina inclusa, bracte;e ovario duplo 
breviores, folia 4-5 cm. lata subtus glauco-cinerea. — Ame- 


rica bor., Washington ad Bingen (Suksdorf n. 5 678 !). 
Lonicera Suksdorfii Gdgr. ~ 


Lonicera strigosissima Gdgr. — A L. arborea Boiss. valde recedit 
foliis anguste oblongis apice sensim attenuatis basi longissime con- 
tractis, petiolo subalato et presertim indumento effuse patulo strigosis- 
simo, 

HAB. : Hispania merid., Granada in quercetis alpestribus ad sierra de 
Alfacar (Gandoger). Frutex metralis conferto-ramosissimus, cortice decor- 
licante, folia 4 cm. lata 3 cm. longa. 


Rami subglaberrimi, folia coriacea glabra, corymbus laxus, 
pedicelli adpresse et parum pubescentes, bracteæ ovario 
breviores, sep. glabra. — Guatemala, ad Alta Verapaz (Tuer- 

1 ckheim!).................... Viburnum guatemalense Gdgr. 
|] Rami dense et adpresse tomentosi, folia tenuiora subtus ad 
nervos hirta, pedicelli tomentelli, bracteæ ovarium longe 
superantes, sepala hirta. — Bolivia ad Yungas (Bang n. 370*). 
Viburnum bolivianum Gdgr. 


Dendropanax boliviana Gdgr. — A D. arborea Dcne et Pl. distin- 
guitur foliis minoribus minus acutis sed inferne longius contractis, 
Pedunculis patentibus, pedicellis floriferis duplo brevioribus petalisque 
minoribus. . 

Has. : Bolivia ad Yungas, etc. (Bang n. 2 2451. — o . 

Folia subtus lutescentia 2,5-3 cm. lata, pedicelli floriferi 1-1,5 mm. 
ongi. 


. Viscum birmanicum Gdgr. — Folia oblongo-linearia obtusa basi 
m petiolum longum attenuata carnosa elevatim trinervia semipatula, 


llores axillares solitarii breviter pedunculati, bacca ovoidea (rubella?) 
| Wringue attenuata patula. 


HAB. : Birmania ad Minbu (Mokim n. 4461). 


T. LXV. (SÉANCES) 3 


34 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Flexuosus parce foliosus, folia 4 cm. lata. Prope V. orientalem Willd. 
collocanda. 


Loranthus Pentheri Gdgr. — A variis speciminibus classicis 
e Bothasberg (Zeyher n. 2284!), Vischrivier (Ecklon et' Zeyher!) etc., hiec 
species differt a L. Dregei E.. Z., Enum. p. 358, foliis glauco-pulverulentis 
basi magis attenuatis, bracteis brevioribus, floribus duplo longioribus 
extus non villosis sed patule et effuse piloso-strigosis nitidis, intus 
rubris. : 

HAB. : Cap, ad Keirivier (Penther et Krook n. 1 6251). 

Specimina Dregeana non habeo. Icon Wood Natal pl. IV, p. 4, tab. 312, 
huc referenda est quamvis folia sint latiora minusque basi contracta. 


Crusea guatemalensis Gdgr. — Annua virgata subsimplex tota pilis 
albis elongatis horridula, caulis tripedalis rigidus nigro-punctatus, folia 
late oblongo-lanceolata media parte dilatata dein usque ad basin longe 
attenuata petiolata nervosa undique hirta binata, flores ample capitali 
foliis magnis involucrati, stamina longe exserta. 

Han. : Guatemala, ad Alta Verapaz (Tuerckcheim!). . 

Prope C. calocephalam DC. ponanda a qua pilositate, etc., statim 
secernitur. 


Cephaelis Sagoti Gdgr. — Distincta a C. tomentosa Vahl foliis 
glabrescentibus apice brevius cuspidatis, capitulis majoribus, involucro 
pallido subherbaceo. 

HaB. : Guyana, ad Acarouany (Sagot n. 321!) . 

Involucrum 6-7 cm. latum, folia adscendentia breviter petiolata 
conferta. | 


Borreria Molleri Gdgr. — A B. verticillata G. Meyer differt caule 
subsimplici rigido, ramis rectis nec divaricatis magisque angulosis, foliis 
paucioribus elongatis, stylis curvulis longioribus. 

HAB. : Africa trop. occid. in insula S. Thomé (Moller n. 685!). 

Indurata elata vix ramosa, folia oblongo-linearia sessilia. 


Folia mediocria 2-3 cm. lata superne lucida basi truncata... 2 

1. 4 Folia ampla 5-6 cm. lata opaca basi longius attenuata. — Java 
(Korthals!).......,.........., Nauclea purpurascens Korth. 

Calyx obtusiusculus pallidus, folia acuta. — Asia merid., 
9 Malacca (King n.8603!)..,...... Nauclea malaccensis Gdg- 


Calyx acutus rubens, folia acuminata. — Sumatra (Korthals . 
| Nauclea sumatrana Gdg": 


, .Àmbz affines N. purpurascentis Koithals. — Arbores 15-pedales foliis 
intense viridibus, flores lutescentes. 


Timonius oxyphyllus Gdgr. — A T. Jambosella Thwaites distinct 
ramis ad apicem cinereis, foliis saltem duplo (2-2,5 cm.) angustioribu 
utrinque valde attenuatis longe acuminatis brevius petiolatis, inflores- 
centia cinereo-puberula, cymis multifloris, sepalis minutis. 

HAB. : Asia merid., Malacca ad Pulo-Penang (Curtis /). ; 

Arbor glabra ramis divaricatis, flores cymoso-racemosi, fade 
angulatus globosus. — Specimina e Singapore (Ridley!) et ex insu? 


~ 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 35 


Andaman (King!) folia habent amplissima 5-6 cm. lata utrinque paulatim 
contracta floresque pauciores. 


Stephegyne birmaniea Gdgr. — Rami graciles angulosi divaricati 
denudati, folia glabra parva 2 cm. lata subobtusa basi rotundata vel 
cordata, pedunculi subpatentes, calyx tenuiter nervosus, capitula fructi- 
fera 7-9 mm. diam. lata. 

Has. : Birmania, in Pegu (Kurz n. 3 087!). 


Affinis S. diversifoliæ Hook. f. a qua presertim foliis 3-&-plo minoribus 
differt. 


“Spermacoce floridana Gdgr. — Annua glabra, caules subdecumbentes 
acute anguloso-albidi subalati, folia geminata præter margines ciliatas 
glabra lineari-oblonga mucronata sessilia, sepala filiformia calycem 
subæquantia, flores minuti inclusi. 

HaB. : Florida, ad Lee Myers (Hitchcock! n. 1781). 

Caulibus subalatis foliisque minoribus a S. tenuiore mox distinguitur. 


Spermacoce Scortechinii Gdgr. — A S. hispida LA recedit caulibus 
minus hispidis, foliis late ovato-obtusis subspathulatis asperis longius 
petiolatis, verticillastris paucifloris. 

HAB. : Asia merid., Malacca ad Perak (Scortechini n. 1 0031). 

Caules non diffusi sed recti, folia crassa 10-12 mm. lata. 


Rubia eonotrieha Gdgr. — A variis formis R. cordifoliæ L. bene 
recedit indumento brevissimo, pilis asperis conicis, foliis ovatis brevibus 
cordatis. plerumque trinerviis ad apicem attenuatis, inflorescentia 
tomentella, corollae segmentis obtusis. 

HAB. : Africa austro-orient., in arenosis prope fluvium Umzinklowa, 
alt. 4 500 m. (Schlechter n. 6 550!). 

Pili aculeiformes truncato-conici plantam totam cooperientes; flores 
Tàcemosi paniculati; folia atrovirentia bullato-asperrima. — Quod 
attinet, Rubia cordifolia L. in Sibiria! China! India! etc., multum 
variat. 


Pæderia Prainii Gdgr. — A P. fœtida L. recedit foliis duplo majoribus 
basi truncatis nec cordatis apice minus acutis brevius petiolatis, cymis 
laxifloris, sepalis vix acutis, corolla extus glabrescente.. 

Has. : India or., Assam ad Jaboca Tengali (Prain n. 41!) et ad Naga 
(Prain n. 701) - ME 

Folia 3-& cm. lata oblongo-acuta, bacca globosa sessilis lucida, caules 
Scandentes, 


‘Plectritis racemulosa Gdgr. — Caules breviter angulosi glabri apice 
ramosi, folia glabra obovato-obtusa subspathulata integra amplexicaulia, 
Ores racemosi, verticillastris remotis, sepala tubo gracillimo duplo 
reviora linearia, corolla parva rosea, fructus glaber lævis conoideus calyce 
revior non costatus. . 

HAB. : America bor.-occid., Washington ad Whatcom Bellingham Bay 
(Suksdorf n. 973). . 

Species a P. majore (F. M.) Hoeck notis supra memoratis longe 
discedens inflorescentiæ forma, corolla duplo minore, fructu non 
trigono, etc. — Cl. Suksdorf qui messem copiosissimam plantarum ex 


36 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


America boreali-occid. mihi benevole transmisit sub n. 2 677. Plectritis 
major Hoeck distribuit specimina optima. 


/ plectritis Suksdorfii Gdgr. — A variis speciminibus boreali-ameri- 
canis Pl. congestæ (Lindl.) DC. v. g. Idaho (Heller /), California (Hansen 
n. 415381), Nevada (Cowgill! Kennedy!) hæc differt foliis subacutis, 
caule rigidiore, floribus saltem duplo majoribus, sepalis filiformibus 
staminibusque longius exsertis. 

HAB. : America bor.-occid., Washington ad Bingen (Suksdorf n. 1101 et 
2 5521 var alba Suksd. a typo præter flores albos non recedens). 

Fructus globoso-depressus angulatus 3 mm. diam. latus; corolla 
rosea. 


Valeriana assamensis Gdgr. — Astolona tota adpresse pubescens, 
caules e radice crasso. plures rigidi pedales et ultra, folia radicalia 
ample obovato-subhastata acuta basi late cordato-emarginata, sinubus 
parallelis, undulata integra, caulinaria autem integra, ima amplexicaulia 
lanceolata, flores dense capitati rosei Q et & minuti, styli crassi ultra 
corollam vix producti, bracteæ angustiores. 

HAB. : India orient., Assam ad Osmalong Jaintea (Prain! 1899). ^ 

Prope V. Wallichii DC. collocanda a qua differt foliis radicalibus 
longe petiolatis omnibus integris, corolla triplo minore, etc., secundum 
specimina n. 10 2241 12 997! etc., a Duthie et Inayat in montibus Hima- 
layensibus collecta. 


v Valeriana Suksdorfii Gdgr. — A V. sitchensi Bong. discedens caule 
multo robustiore stricto folioso, foliis trifoliolatis dentatis, floribus albis 
vel carneis duplo minoribus, staminibus corollam saltem duplo superan 
tibus, bracteis longioribus. . 

HAB. : America boreali-occid., Washington in silvis montis Paddo, alt. 
2 000 m. (Suksdorf n. 6 0601). 

Planta asiatica, ab americana, ut videtur, diversa est. 

In America boreali Valeriana silvatica Banks varias formas Set 
subspecies protulit quz tales ejusdem dignitatis videntur esse ac nostr? 
europaa V. officinalis, sambucifolia, exaltata, etc. Sic ergo dispon! 
possunt sive $ sive 9 : 


Folia radicalia integra, caulinaria vero pinnata vel incisa... -> 2 
Folia saltem radicalia pinnata vel lobata...............-...+.- 3 

1. 4 Folia omnia integerrima crassa obtusa, flores in gregulo 
maximi. — Colorado, ad Beaver Creck, alt. 11-12000 ped. ; 
(Crandall!).....:,,,.............. . Valeriana glacialis Gdgr- 


Stylus stamina longe superans, bracteæ 2/3 sup. tubi coroll 
æquantes, caulis puberulus, folia angusta lobo terminali 
integro. — Oregon, Mts Stein ad Wild Horse Creek (Cusick Z 

2. n.2131!)..............,........ .. Valeriana Cusiekii 648" 


viores, caulis glaberrimus, folia ampliuscule oblonga lono 
alt. / 


9 500 ped. (Crandall!) ...... ...... Valeriana Crandallii 608 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 31 


Glaberrima ............................................. 4 
Pubescens, folia caulinaria 4-5-juga, foliolis lanceolatis falcatis, 
stamina corolam non superantia. — Michigan, ad Howell 


Junction (Beal/). Forsan a gregulo aliena. | 
Valeriana dubiosa Gdgr.” 
Pubescens, folia caulinaria bijuga, foliolis acuminatis rectis, 
stamina corollam excedentia. — Oregon orient., in silvis alt. / 
4-6 000 ped. (Cusick n. 1 715!).... Valeriana frigidorum Gdgr. 
s Foliorum caulinarium lobi oblongo-lanceolati vel acuminati. — 
Montana. ad Bridger Mts, alt. 7000 ped. (Rydberg et Bessey 
n.5001!)................... BEN Valeriana psilodes Gdgr. ^ 
Foliorum caulinarium lobi ovati obtusi terminali autem amplo 
integro. — Utah, ad Brigham Young College (Linfurd!). | 
uM Valeriana utahensis Gdgr. ' 


Valeriana jenisensis Gdgr. — A V. capitata Pall. tam sibirica quam 
rossica et lapponica differt caule puberulo, foliis caulinis semper trilobis, 
lbo medio dentato, bracteis brevioribus, floribus majoribus longius 
stamineis. 

HAB. : Sibiria bor., ad ostium fluvii Jenisei loco dicto Dudino, lat. 69° 25 
(Tolsta ja /) 

Herba elegans, floribus pallidis bracteisque nigricantibus insignis. 


Carduus transeaspieus Gdgr. — A C. uncinato MB. differt foliis 
minus pinnatis spinosisque, caule anguste. alato, pedunculis multo 
longioribus prorsus exalatis, involucri glaberrimi phyllis magis arcuatis 
subfiliformibus dorso minus carinatis. t 

HaB. : Transcaspin, Kisil Arwat in subalpinis m. Sandsodagh (Sintenis 
A. 17341). 

Validus, caules rigidi, flores rosei, pappus niveus, pedunculi 18-20 cm. 
longi. A cæteris speciminibus tam rossicis quam asiaticis recedens 
Pedunculo longissimo nudo et involucro glabro. | 


Centaurea Sintenisiana Gdgr. — Prope C. carduiformem DC. collo- 
Unda a qua secernitur glabritie, caulibus magis angulosis, foliis infe- 
Moribus latius sectis, involucri phyllis lateraliter minus et molliter ciliatis, 
‘Pina terminali validiore capitulum ipsum longe superante. d 
i in : Transcaspia, Kisil Arwat in monte Sandsodagh (Sintenis 
: 1 7981). 

Virens pedalis et ultra, collum nudum, pilis papillosis sparse hirsuta, 
ores tubulosi quam in typo longiores, spinæ validæ 3,5-4,5 cm. longa. 


Achillea kermanica Gdgr. — Virescens glabrescens ramosa, caulibus 
retibus, folia in segmenta transversa remota nec imbricata, eorum 
“égmenta vix spinulosa plana tripartita, pedunculi tomentosi involucrum 
inatum glabrescentem æquantes, ligul: lute» minute trilobatæ 
tvolucro tri ; 

plo breviores. | . 
à "nd : Persia austro-or., Kerman in segetibus, alt. 2 000 m. (Bornmüller 

: 39991). l 

Ab 4. Santolina L. differt facie virenti, involucro glabriore basi atte- 
mato ejus phyllis minus carinatis. E copia speciminum herbarii mei e 

us locis orientalibus (ultra 20) a typo certe recedit. 


38 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Anandria lævipes Gdgr. — Folia lyrato-pinnata superne glabra subtus 
nivea, lobis lateralibus 2-4 acutis dentatis plerumque undulatis terminali 
autem amplo orbiculato obtuso, scapus glaber, involucri lævis phylla vix 
attenuata, pappus albidus, ligulne integrae. 

HAB. : Mandchuria orient. in apricis prope Wladiwostock (Palczewsky 
in Herb. fl. Rossine n. 4 931 a! et 1 931 51). 

Prope A. vernalem Turcz. ponenda a qua foliis majoribus primato-lobatis 
incisis petioloque late alato sejuncta est. 


/Arnica eriopoda Gdgr. — A. latifolia f. viscidula Gray. — A typo 
recedit indumento glanduloso copiosiore, foliis radicalibus ovatis non 
cordatis, caulinis vero oblongis utrinque attenuatis pubescentibus breviter 
dentatis, pedunculo apice lanato, phyllis involucri lævibus acuminatis. 

HAB. : America boreali-occid., Oregon in montibus Cascade (Cusick 
n. 2944!). 


Superne ramosa vix pedalis, folia 3 cm. lata, ligulæ luteæ invoļucrum 
saltem æquantes. 


Aplopappus nanus (DC.) Eaton, sub duas sequentes formas præcipue 
ludit in America boreali-occid. (Rocky Mountains) : 


Vix glutinosus, folia linearia apice curvato-hamata, cym pau” 
cifloræ, phylla involucri recurvata, pappas albus. — Oregon; . 
ad Snake River (Cusick n. 2 125!)J. Aplopappus hamatus Gdgr. 

Valde glutinoso-gummifluus, folia late linearia recta, cym® 
multiflore, phylla involucri recta, pappus lutescens. — 
Washington, ad Bingen (Suksdorf n. 5 884!) : 

Aplopappus gummiferus Gigt- 

v Artemisia coloradensis Gdgr. — Sat diversa ab A. norvegica Fries. 

Planta americana ab europæa differt caulibus pedalibus ramosis, antho- 

diis duplo minoribus, involucri phyllis triangularibus brevioribus. — . 
HAB. : America bor., Colorado ad Larimer Estex Park (Osterhout/) etin 

Beaver Creek alt. 11-12 000 ped. (Crandall !). 


Artemisia turcomanica Gdgr. — Canescens caules indurati Ms ns 
ramis rigidis. angulosis paniculam amplam laxam efformantib Jy o 
pinnatisecta ambitu rotundata, segmentis crassis obtusis carinatis, flor * 
vero indivisa, capitula 4-5-flora cylindrica villoso-incana pure 
sparsa in spicas laxissimas elongatas producta, phylla involucri m 
brevissima margine herbacea. | 

HAB. : Turcomania, Aschabad ad Saratowka (Sintenis n. 18041). lis 

Affinis A. sogdianz Bge, sed inflorescentia ample paniculata, gar 
remotis, phyllis involucri non hyalinis bene distincta. — Huc qu 
refero A. Lessingiana var.? subalpina Bge Pl. Lehm. p. 343 € Turkon 


‘ Aster behringensis Gdgr. —  Villoso-canescens, caulis sin 
flexuosus monocephalus, folia breviter oblongo-acuta basi subpel? lla 
denticulata, pedunculus apice incrassatus nudus, involucri P y 
oblonga vix acuta hirsuta violaceo-purpurea; ligulæ oblong® due 
giores angusto, pappus fulvus. Nc 

HAB. : America subarctica, in insula S. Paul, Behring (Mucoun 1). invo" 

Differt ab A. sibirico L. indumento copioso, foliis minus acutis; invo- 
lucri hirsuti phyllis brevioribus. Radix reptans caulis 3-5 cm. altus, ' 
lucrum albido-purpureum 1,5 cm. diam. latum. 


1. 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 39 


/ Aster humistratus Gdgr. — Differt ab A. frondoso Torr. Gray caulibus 
brevibus prostratis vel diffusis subhirsutis, foliis ciliato-marginatis, cymis 
laxifloris, phyllis involucti longioribus, pappo albo longiore. 

HAB. : America bor.-occid., Washington ad Prokland (Suksdorf n. 663! 
et 5 1031); Idaho ad Caldwell (Jensen /). 

Planta humilis prostrata glaucescens a cæterisspeciminibusamericanis: 
Wyoming (Nelson n. 4 1591), Oregon (Cusick n. 2 119!), Colorado (Cran- 
dall!) habitu peculiari, capitulis paucioribus, pappo non ochroleuco, etc., 
recedens. 

Odontospermum odorum (DC.). Sch. bip. singulas formas ex Africa occi- 
dentali protulit, nempe : 


i j Indumentum effusum vel non adpressum.................,... 2 
Indumentum breve adpressum ............................... 3 
/ Folia linearia angusta, superiora autem capitulo breviora. — 
Canaria, La Isleta (Husnot n. 464!). 
Odontospermum eanariense Gdgr. Fl. Eur., vol. XIII. 
Folia oblongo-linearia apice dilatata superiora vero capitulum 
excedentia. — Canaria, La Isleta (Bourgeau n. 1 3841). 
Odontospermum Bourgsei Gdgr., l. c. 
Cano-argenteum fruticoso-ramosissimum..................... 4 
Virens glabrescens decumbens. — Canaria. Teneriffa (Sagot !). 
Odontospermum approximatum Gdgr., l.c. 


;. | 
| Involverum '5 m. diam. latum, ligulæ disco longiores, folia non 
\ 


spathulata. — Maroc, Mogador (Balansa, 1867). | 
Odontospermum mogadorense Gdgr. 
Involucrum 8 m. diam. latum, ligulæ disco breviores, folia dila- 
tata apice spathulata. — Africa occid., Cap Vert ad St Vincent 
(Thiébaut !)............ Odontospermum arborescens Gdgr. 
Dus ultimæ a canariensibus toto cœlo differunt atque intermedium 
probent inter O. odoratum Sch. bip. et O. Daltoni Webb. 
Blumea Pappii Gdgr — Affinis Bl. auriculatæ DC. sed a typo indico 
V. g. ex Assam (Hooker f.!) differt foliis radicalibus acute pinnatis majo- 
ribus, ramis magis apertis, inflorescentia glandulosa, pedunculis longio- 
ribus valde glutinosis, foliis superioribus acutis, etc. 
HAB. : Africa orient., Erythræa secus fluvium Man$ura prope Debra 
Nelesii (Pappi n. 6 401!). | 
Yirens pedalis annum apice ramosissimo-glandulosa, auriculæ foliorum 
caulin. patulæ, involucrum multo minus villosum glandulosum, ejus phyllis 
acuminato-filiformibus, pappus subalbidus. m | 
Celmisia neo-zelandica Gdgr. — Præcipue ad C. longifolium DC. 
accedit, sed ab ea valde discrepans indumento parco, gracilitate partium, 
folis lineari-filiformibus, involucri parce tomentelli phyllis subacutis 
pice atropurpureis, ligulis duplo minoribus. 
Has. : Nova Zelandia, prope Dunedin (Thomson ^). | | PR 
Species elegans caulis tenuis sesquipedalis, folia ut in cæteris, ra io » 
"ix 2 mm. lata junciformia, involucrum quam in typo saltem dup 
minus 1 cm. diam. latum basi attenuatum. | u 
Calea eolombiana Gdgr. — Hirta ramosissima, ramis patulis parcius 
villosis, folia coriacea oblongo-lanceolata acuminata basi truncata bre 


4. 


40 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


petiolata undique aspero-hirta lucida 5-nervia haud aut vix bullata integra, 
cymæ 2-3-floræ corymbum efformantes, involucrum cylindricum bracteis 
oblongis eo duplo brevioribus suffultum. 
Hag. : America trop., Columbia ad Cauca (C. F. Lehmann n. & 8851). 
Sub nomine C. trichotomæ J. Donnell-Sm. accepta ab hac longe differt 


indumento minus strigoso, foliis integris acuminatis non bullatis, bracteis 
flor. longioribus, etc. 


Eclipta philippinensis Gdgr. — Annua suberecta, ramis flexuosis, 
indumentum, adpressum strigoso-tuberculatum, folia anguste oblongo- 
lanceolata basi vix attenuata plana integerrima, pedunculi folia sat supe- 
rantes albo-pilosi, phylla involucri obtusa ovata parum hirta, achenia 
sparse tuberculata non marginata paleæ eis longiora, Hgulæ albæ. 

HAB. : Oceania, insulæ Philippine (Cuming n. 2 436!); Nova Caledonia 
in planitie Dombea (Debeauz !). 

Media videtur inter E. album L. et E. marginatum Hochst. 


Scabroso-hirtellus, caulis subteres, folia late oblongo-lanceolata, 
phylla involucri glabra acuminata, pappus 7 mm. longus. — 
America bor., Montana ad Bitter Root Resowe, alt. 4000 ped. ; 

A (Leiberg n. 51)........,..,......... Encephalus scaber Gdgr. 
' | Glabrescens, caulis sulcatus, folia anguste oblonga, phylla invo- 
lucri ad margines valde barbata breviter acuta, pappus 5,5 mm. 
longus. — America bor., Idaho ad Henry's Lake, alt. 8 000 j 
ped. (Rydberg and Bessey n. 51131). Encephalus frigidus Gdgr. 


Ambo affines E. elegantis Nutt. — Achenia hirsuta, pappus rufus. Herba 
subbipedalis floribus subcorymbosis cum involucro eos Serratulæ sat 
referentes; folia Asteris uninervia integerrima. 


Eupatorium Conzattii Gdgr. — Egregia species recedens ab E. tubi- 
floro Benth. caulibus glanduloso-hirsutis, foliis amplo ovatis longissime 
acuminatis basi cordato-subemarginatis subtus cano-villosis superne 
tenuiter puberulis crebrius serratis, inflorescentia villosa, cymis horizon- 
talibus, phyllis involucri villosis flosculis subtriplo brevioribus, flosculis 
ipsis multo majoribus. . 

Has. : Mexico, ad Oaxaca, alt. 4 750 m. (Conzatti et Gonzalez n. 258 ). 

Folia 4-5 cm. lata coriacea, anthodia quam in ceteris speciminibus 
mexicanis duplo majora. — Planta ab Ehrenberg (n. 4 4051) prope Ment’ 


lecta huc quoque referri potest quamvis folia sint glabriora basique Mus 
cordata. 


/ Eriophyllum nevadense Gdgr. — Planta pulchra sed molesta inter 
E. integrifolium Greene, cæspitosum Dougl. et lanatum Forbes mixta; Sé 
ab omnibus discrepans indumento niveo, foliis apice trifidis, pedunculis 
non sulcatis, phyllis involucri apice truncato-mucronatis ligulisque 
Intense croceis. 


HaB. : California, sierra Nevada ad King's Cañon, Ormsby, alt. 2 000 E 
(Baker, Pl. of Nevada n. 9381). 


A basi ramosum 15 cm. altum pluricaule subcæspitosum, folia long" 


lateque petiolata spathulato-trifida, ligulæ latæ involucro subduplo lon- 
giores. | 


In vastissima collectione americana (Florida, Texas, Mississipph Lou 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 41 


siana, etc.) a cl. Tracy magno pretio a me empta, nonnulke adsunt 
species novæ ex ordine Compositarum v. g. e solo genere Eriocarpum; 
scilicet : | ` 


Folia lata obtusa plerumque integra glauca fere amplexicaulia, 
caules decumbentes, phylla involucri longe cuspidata. — 
Texas, ad Galveston (Tracy n. 7 3651). 

Eriocarpum glaucum Gdgr. ~ 

Folia angustius oblonga acuta copiose dentata viridia sessilia, 

í, caules recti, phylla involucri breviter acuta. — Florida, ad 
Pensacola (Tracy n. 85151)... Eriocarpum floridanum Gdgr.” 

Folia anguste oblonga subacuta copiose dentata viridia sessilia, 

dentibus spinulosis, caules rigidi, phylla involucri cuspidata. 
— Florida, in insula Sneed (Tracy n. 6 354!) 
Eriocarpum Traeyi Gdgr. ^ 


Herb» puberulo-glandulosæ, rami uniflori, capitulis magnis 2 cm. diam. 
latis, ligul: lutem. 
Folia linearia 4,5-3 mm. lata apice recurvata cuspidata, rami 
laxe foliosi, cymæ multifloræ, ligulæ aurantiacæ. — America 
bor., Washington ad Bingen (Suksdorf n. 6 408!). / 

Euthamia linarifolia Gdgr. 
Folia oblongo-linearia 5-7 mm. lata acuta non curvata, rami 
dense foliosi, cym:e confert», ligulæ pallide luteæ. — Cali- 


fornia, Sta Clara ad Palo Alto (Baker n. 1 517!). 
Euthamia californica Gdgr.^ 


Ambæ affines E. occidentalis Nutt. — Suffrutices 2-5-pedales glabri in 
paludosis Americae boreali-occid. obvii. 


Euryops Krookii Gdgr. — Glaber, rami subdichotomi, folia anguste 
oblonga acuta basi sensim attenuata integerrima crassa sessilia 2-3 mm. 
lata imbricata semipatula, flores terminales corymboso-axillares, pedun- 
culi folio circiter duplo longiores, ligulæ discum superantes. 

Hab, : Africa austr., ad Harrismith (Krook n. 1 306 D. 

Differt ab E. laterifloro L. f. foliis saltem duplo minoribus subpatulis atte: 
nuatis, ligulis majoribus totoque habitu. — Specimina ab Ecklon (n. 608!) 
lecta inter hunc et typum media videntur ob folia angustata sed laxiora 
ét subpathulata. 

Euryops megalanthus Gdgr. — Glaber, glaucescens, rami sulcati, 
folia laxa pinnatifida, fidis linearibus subobtusis elongatis rigidis crassis, 
Pedunculi terminales folio longiores, involucri enervii phylla breviter 
triangularia vix nervosa, ligul» maximæ disco fere triplo longiores. 

HAB. : Cap, ad Piquenierskloof (Penther n. 4 423). o 

Ab E. Athanasiæ DC. distinctus segmentis foliorum longioribus, invo- 
lucro haud aut vix nervoso ejus dentibus multo breviores, etc. Ligulæ 
3,5 cm. longæ patentes luteæ. | 

Galatella macrosciadia Gdgr. — Tenuiter puberula, caules flexuosi 
pice ramosi, folia late linearia acuta trinervia punctata basi attenuata, 
Pedunculi cum involucro dense villosi cinerei, phylla non cuspidata, 
ligulæ 10-10 mm. longe cærulæ late disco 2,5-3-plo longiores, achenia 

Irsutissima, pappus pallide fulvus. 


42 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


HAB. : Sibiria, Tobolsk in abruptis ad fluvium Irtysch (Skalosubow in 
Herb. floræ Ross. n. 4 3651). | 

Notis indicatis a G. dracunculifolia DC. differt. — Planta rossica ut jam 
observavit cl. Litwinow in Sched. Herb. fl. Ross. a sibirica certe non est 
identica ut egomet video in variis speciminibus herbarii : Odessa 
Szovits !), Ural, Ilmen (Meinshausen ^), Kursk (Nikolsky ^), Saratow (Becker!) 

Huc quoque etiam duo loca in Boiss. Fl. orient., III, p. 161 omissa, 
nempe : Amanus Syri» ad Othmanyeh (Post! : GALATELLA SYRIACA Gdgr., 
Fl. Eur., vol. XIII) et Trébizonde Ponti (Simon? : GALATELLA PONTICA Gdgr., 
l. c.) referenda sunt. 


Flaveria Pringlei Gdgr. — A F. angustifolia Pers. differt caule tereti, 
foliis majoribus minus acutis plerumque integerrimis, cymis confertis- 
simis, bracteis involucro multo brevioribus, phyllis obtusis, disco auran- 
tiaco. 

HaB. : Mexico, Puebla ad Tehuacan (Pringle n. 7 3691). ` 

Media videtur inter F. angustifolia Pers. et F. contrayerba Pers., sed ab 
utraque foliis integris et inflorescentia statim secernitur. 


Grangea strigosa Gdgr. — A G. maderaspatana Poir. distincta 
indumento copioso patule strigoso, caulibus nanis diffusis, foliis obtusis 
minus lobatis, involucro hispidissimo. 

Has. : India orient., Goghat (Nusker n. 33! Prain!). ird 

Herba annua incano-hirsutissima a cæteris speciminibus tam asiaticis 
quam africanis recedens facie peculiari, capitulis minoribus, etc. 


Involucri phylla acuta lanceolata lutescentia, spicæ laxifloræ 

vel potius flores racemuloso-axillares. — Chili (Philippt:). 
Gnaphalium Philipp! Gdgr. 

Involucri phylla obtusa fusco-ferruginea, spicæ conferti, folia 

, crassa non spathulata. — America austr., ins. Falkland ad 
Port Stanley (Skottsberg n. 941). . Gder 
Gnaphalium maclovianum 668 

Involucri phylla paulo acuta apice fusca, spicæ densz, folia 

tenuia elongata spathulata. — Guatemala, ad Alta Verapaz 
(Tuerckheim!)..........L.. Gnaphalium guatemalense Gdgr. 


L . .. . . ili e 
Inter specimina e-.variis americanis hæc tres notabiliores id 
G. spicatum Lam. collocandæ sunt. — Herbae perennes foliis discolori 
faciem G. norvegici Gun. referentes. 


. i i " P 
^ Gnaphalium pannosum Gdgr. — Perenne multicaule incano at 
tosum, caules simplices foliosi, folia oblongo-spathulata apice mucro, 
basi longe coptracta, undique molliter lanata planiuscula, Cap! 


axillaria spicam ovatam confertam foliolosam efformantia, phylla bod 

lucri fusca spinuloso-acuta. sdorf 
HAB. : America boreali-occid., Washington ad Klickitat (Suhsd0 

n. 1580!) et Chehalis ad Montesano (Heller n. 39191). : n (Jores- 
Species insignis proxima G. purpurei L.; sed indumento et inflo 


. . LT " : nge 
centia ab omnibus speciminibus meis (ultra 10 e variis locis) 10n8 
diversa. 


" . . icaule 
Gnaphalium Pentheri Gdgr. — Perenne humifusum multica a 
caulibus flexuosis densissime foliosis, folia linearia acuta curvata p 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 43 


subtus incano-tomentosa superne glabra, capitula 3-5 corymbosa termi- 
nalia, involucrum glabrum ferrugineum, ligul: ovatæ breves. 

HAB : Africa austr., ad Stormolei (Penther n. 11311). 

Affinis G. micranthi Thunb. a quo secundum specimina ab Ecklon 
n. 463! et Zeyher n. 28891 foliis falcatis patulis ligulisque duplo mino- 
ribus primo intuitu secernitur. 


Gnaphalium chinense Gdgr. — A G. indico L. recedit foliis apice 
latius dilatatis, spica conferta, involucro valde lanato ejus phyllis tenuio- 
ribus superne nigricantihus. 

Has. : China, ad Hongkong (0. Debeaux!). 

Herba annua erecta canescens, ut et sequens. 


Gnaphalium ehrysocephalum Gdgr. — Affine etiam G. indici L. a 
quo longius distat foliis superne adpresse tomentellis, caule ramoso, 
cymis globosis, involucri phyllis aureis longioribus. | 

Planta in mentem revocat G. luteoalbum L. sub quo nomine accepi. 
Cæterum typum in India sat variabile est et proprio nomine conser- 
vandum, cum specimina tam ægyptiaca quam nubica et ex Africa 
tropica ad G. niliacum pertineant, negante Boissier, FI. orient., IIT, p. 226, 
qui species duas in unam immerito junxit. 


Breviter hirtus, caulis simplex, pedunculi subnulli, involucrum 
fructiferum 3 mm. latum: — California, S. Clara Stanford U. 
(Baker n. 876)............. Harpæcarpus ealifornieus Gdgr. 

Longe hirto-strigosus, caulis subpatenter ramosus, pedunculi 
2 cm. longi, involucrum fructiferum 4,5 mm. latum breviter 
hirtum. — America bor.-occid., Washington ad Bingen 
(Suksdorf n. 5 872!)........... Harpæcarpus longipes Gdgr. 

Longe hirto-strigosus, caulis recte ramosus, pedunculi 3 cm. 
longi, involucrum fructiferum 5,5 mm. latum longe hirtum. 

— Washington, ad Bingen (Suksdorf n. 5637! sub nom. 


H. exigui var. macrocephali Suks.). . 
n VAT. M P Harpæcarpus Suksdorfii Gdgr. 


ræ 


\ 


Tres præcedentes affines sunt H. exigui Gray. 


Ha nsvaalensis Gdgr. — A speciminibus authenticis 
H. a atrey "Burke! Zeyher n. 9021) differt foliis magis rosulatis 
ovatis nec oblongis apice breviter attenuatis basi abrupte contracti 
subsessilibus sinuato-undulatis, scapo breviore, ligulis majoribus. , 

Has. : Transvaal, ad Apjesrivier, alt. 4 500 m. (Schlechter n. 3 666 !). 

Scapus circiter 20 cm. altus, in planta Zeyheriana 35-45 cm. cum 
foliis oblongis utrinque longe attenuatis petiolatis. 


i i i icaulia. — Africa trop. occid. 
Papilloso-hirta, folia sup. amplexicaulia. — Africa : 1 
in insula S. Thomé (Moller n. 246 p. p.) Gynura papillosa Gdgr. 
Glaberrima, caulis sulcatus, foliorum lobi ovati, rami orales 
aperti. — Africa trop., Kameroun ad Neu Togel (Win ler 
n 2381) VEMM Gynura Winkleri Gdgr. 
Glaberrima, caulis teres, foliorum lobi oblongo-lanceolati, rami 


nc : ica trop.. in insula S. Thomé (Moller, l. c.). 
flores recti. — Africa trop., 1n 1n Gynura Molleri Gder. 


44 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Omnes ad gregem G. crepidioidis Benth. pertinent. — Herbæ annu® 
elatæ, foliis amplis runcinatis pinnatipartitis vel lyratis, inflorescentia 
senecioidea eligulata. 


Heliehrysum montosicolum Gdgr. — Specimina ab Hort. Botan. 
Zurich distributa non ad H. Steudelii Sch. bip. pertinent, nam ab eo longe 
recedunt indumento parciore, foliis non decurrentibus supra glabris 
viridibus planis, phyllis involucri argenteis acutis majoribus, inflores- 
centia laxa. 

HAB. : Africa austr., ad Camperdown, alt. 1 000 m. (SchlecMer n. 32821). 

Specimen originale herbari mei (Schimper, Pl. Abyss., II, n. 2311) habet 
folia undique lanato-incana marginata longe decurrentia, capitula 
parva nitide aurea, etc. 


Helichrysum semipapposum DC. miris modis variat. in Oceania. 
Præcipuas formas vel species secundi ordinis ejus sic enumerari juvat : 


Folia glaberrima ...,....................................... 2 
Folia plus minusve villosa linearia........................... 3 
, Folia undique lanata oblonga linearia. — Australia, Victoria ad 
` Mentone (Tovey /).............. Helichrysum sarcodes Gdgr. 
Folia undique hirto-glandulosa, viscosa. — Australia, Victoria 
(Waller!)............... Helichrysum hirtoviseosum Gdgr-- 
Capitula 3 m. lata, inflorescentia non viscosa. — Australia, Vic- 
2 toria (Walter!) .......... Heliehrysum abrotaniforme Gdgr. 
^ ) Capitula 5 m. lata, inflorescentia viscosa. — Australia merid., 
Flinders Range (Koc^/).... Helichrysum adonidiforme Gdgr. 
Folia subtus nivea superne viridia glabra..................... 4 
3. 4 Folia undique floccosa. — Australia, Victoria ad Harrietville 
(Audas!)................... Heliehrysum suleaticaule Gdgr. 
Folia recta............,,,,...........,..................+. 5 
4. Folia recuvata patula brevia. — Austr. mer., Flinders Rge 
C  (Koch!)......,..,.... TE Helichrysum porrectum Gdgr. 
Involucri phylla recta, caulis flexuosus........... nn 6 
5 Involucri phylla curvata semipatula, caulis strictus virgatus. — 
` Australia, N. S. Wales ad Jenolan Caves (Maiden !). 
Helichrysum Maidenii Gdgr- 


Caulis subteres, phylla involucri glabri acutiuscula. — Australia, 
Victoria ad Vimmera (Reader/).. Helichrysum Readeri Gdg"- 
6. 4 Caulis angulosus sulcatus, phylla involucri basi lanuginosi 
obtusa. — Tasmania (Simson /). 


Helichrysum tasmanieüm Gdgr- 


Insuper, hoc in genere pulchro sed vastissimo, non paucæ exstant 


altera novæ species e regionibus orbis australibus ulterius investi- 
gandæ. 


/ Hulsea nevadensis Gdgr. — Glanduloso-pubescens, radix Crasse; 
caulis rigidus 1-2-foliosus, folia radicalia arcuate oblonga 5-nervia late 
petiolata breviter incisa, lobis planis acutis, involucri villoso-canescentis 
phylla lanceolata rubentia flosculos æquantia. 
HAB. : California, Nevada in monte Rose (Doten !). 
Affinis H. carnosz Rydberg cujus specimina pulchra possideo (Rydberg 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 45 


and Bessey. Expl. Montana and Yellowstone Park n. 51941); sed ab ea 
differt foliis longioribus 5 nec 3-nerviis ad caulem raris, involucro magis 
hirsuto. ` 


'Hulsea vulcanica Gdgr. — Tota hirsuto-glandulosa, radix crassa 
longissima, caulis flexuosus brevis 1-2-foliosus, folia radicalia breviter 
oblonga acuta angustius petiolata crispo-incisa, lobis numerosis obtusis. 
involucri glabrescentis phylla acuta flosculos subæquantia. 

HAB. : America boreali-occid., Washington in glareosis vulcanicis 
montis Paddo, alt. 2300 m. (Suksdorf n. 5 7751). 

Media inter H. carnosum Rydb. et H. nanum Gray. Ab utraque distin- 
guitur foliis confertis valde hispido-glandulosis inciso-crispatis, involucro 
parce villoso. Radix reptans pedalis; caules vel potius scapi 5-10 cm. 
longi uniflori; pappus albus brevissimus; achenia longe pilosa. 


Homoianthus patagonicus Gdgr. — Differt ab H. echinalati Cass. 
foliis duplo brevioribus ad margines sæpius non spinuloso-ciliatis, 
phyllis involucri non ciliatis recurvatis pappo brevioribus capitulisque 
minoribus. 

HaB. : Patagonia, ad Lago Nahuehurpi prope S. Carlos de Bariloche 
(Buchtien !). 

Ligulæ majores paucæ; capitula basi foliosa, folia recurvata 1 cm. 
longa lucida coriacea, phylla involucri lanceolato-aristata. 


Homoianthus pectinellus Gdgr. — Facies præcedentis a quo et ab 
H. echinulato Cass. foliis non aculeatis sed tenuiter et copiose ciliatis 
longioribus rectis planis nec revolutis, caule laxe folioso, phyllis invo- 
lucri brevissime mucronatis ciliatis nec aculeolatis. 

HAB. : cum præcedente in Andibus Pampeanis Patagoniæ, alt. 1100 m. 
(Buchtien !) 


Inula rhodia Gdgr. — Griseo-canescens nec nivea tomentosa basi 
suffrutescens, caules apice ramosi, folia radicalia ample ovata obtusa 
basi truncata regulariter crenata ut et caulinaria subtus incana superne 
virescentia, capitula late hemisphærica terminalia subsessilia, phylla 
involucri exteriora apice attenuata interiora vero membranacea lanceo- 
lata, ligul: nulla. 

Han. : Rhodus, in rupibus m. S. Elia prope Salakos (Bourgeau n. 931). 

À Boissier immerito cum sua I. heterolepide juncta differt facie non 
niveo, indumento nec pannoso, foliis radicalibus majoribus crenatis, 
capitalis grandioribus magis depressis 1,5 cm. diam. latis; quibus 
notis a speciminibus orientalibus distincta, Y. Bec Smyrna (Balansa 
n. 256!), Lycia (Bourgeau, n. 154!), Amasia Ponti (Bornmüller n. 6891), 
Armenia (ejusdem n. 33771), etc. In hoc ultimo loco capitula sunt majora 
et squamz interiores vix membranacea. 


Millotia hispidula Gdgr. — Annua virescens villosa glandulosa a basi 
ramosissima, folia filiformia apice sat recurvata uninervia, involucri 
viridis glandulosi phylla lanceolata pappo æquilonga. uU 

HaB. : Australia occid., Canning River ad Kelmscott (Morrison /). m 

Herba 4-6 cm. alta virens a M. tenuifolia Cass. notis indicatis 
l'ecedens. 


46 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Osmitopsis calva Gdgr. — Ab A. astericoide Cass. differt glabritie, 
foliis duplo longioribus apice denticulatis dense imbricatis, capitalis 
sessilibus ipsis foliis occultatis, involucri glabrescentis phyllis acutis, 
ligulis brevioribus. 

Has. : Cap, Caledon ad Houhoek (Penther n. 4 449!) 

Frutex rigidus, rami hirsuti, folia glabra punctata lineari-lanceolata 
basi dilatata. 


Obelisearia hispidula Gdgr. — Annua, fere tota pilis patulis tuber- 
culo insitis obsita, caules rigidi striati apice recte ramosi, folia 1-2-juga 
pinnata, pinnis setosis lineari-lanceolatis, pedunculi longissimi nudi 
profunde sulcati, sepala linearia, ligulæ ample ovatæ ad apicem emargi- 
nato. 

HAB. : America bor., New Mexico Lincoln in White Mountains, 
alt. 6 700 ped. ( Wooton n. 2611) | 

Differt ab O. columnarem Sims indumento strigoso copioso et foliis 
multo minus sectis. 


Glaberrima, folia glaucescentia linearia, phylla involucri obtusa 
albida flosculis multo breviora, pappus niveus. — Australia, 
Victoria ad Wimmera (Reader/), Keilor Plains (Walter!) et 
Mentone (Tovey!)................. Podolepis lzevigata Gdgr. 

1. ( Inferne copiose aspero-hirta pilis papillosis, folia viridia late 
linearia, phylla involucri lanceolata pallide fuscaflosculas 
longe superantia, pappus lutescens. — Australia, N. S. Wales 
ad Warrumbungle Range (Forsyth!), Victoria (Walter !). 

Podolepis papillosa Gdgr. 
Amb: affine P. acuminatz R. Br. Caulis pedalis rigidus uniflorus, capi- 
tulis magnis argenteis valde squamosis conspicua. 


Folia superne glabra viridia eorum lobi breviter spinosi, invo- 
lucri phylla glabrescentia abrupte spinosa. — Cap, ad Gamtoos 

i River (Schlechter n. 60481).... Platycarpha calvescens Gdgr. 
Folia superne araneoso-canescentia eorum lobi longe spinosi, 
involucri phylla lanuginosa in spinam longam paulatim pro- 

ducta. — Cap (Ecklon et Zeyher!). Platyearpha Ecklonis Gdgr. 


Affinis P. glomeratæ Less. — Herbæ annu: facie Cardui vel Cirsii; 


radix crassa in speciminibus citatis tuberosa, folia pinnatisecta discoloria 
spinosissima. 


Copiose glanduloso-hirta, folia linearia elongata, phylla invo- 
lucri hirta nervosa. — Mexico, ad Agangues (Schiede!). 
1. Sehkuhuria Schiedei Gdgr- 
Glabrescens, folia linearia brevia, phylla involucri glabra parum 
nervosa. — Mexico, Valley of Mexico, alt. 7300 ped. (Pringle 
n. 79281)................... Schkuhuria glabrescens Gdgr- 


Utraque affines S. virgatæ DC. 


Senecio durbanensis Gdgr. — Differt a S. deltoideo Less. pube tenuis- 
sima, caulibus magis angulosis, foliis amplioribus basi cordatis apice 
breviter acutis ciliolatis serratis nec lobulatis, cymis densifloris et multi- 
floris, capitulis majoribus 7-10-flosculosis. 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 47 


Hag. : Natal, circa Durban (Schlechter n. 2 884! Wood n. 6 4301) in fru- 
ticetis scandens. 

Specimina capensia glabra sunt, foliis breviter lobulatis, capitulis 3-5- 
floris. 


/Solidago unalaschensis Gdgr. — Facies S. Lapponicæ With. a qua 
recedit caule flexuoso hirto, foliis curvatis trinerviis integris sessilibus, 
capitulis glomeratis subsessilibus, involucri phyllis angustioribus lanceo- 
latis, ligulis parvis. 

Has. : Sibiria bor.-orient., in Unalaschka (Langsdorff!) 
Planta gracilis 6-7 cm. alta dense foliosa, faciem S. minute L. in 
mentem revocans. 


Vernonia paulina Gdgr., V. scorpioidea f.sororia Baker. — A typo differt 
foliis majoribus superne glabris, cymis vix scorpioideis patulis confertis, 
involucri adpresse cinereo-tomentosi phyllis subacutis, pappo duplo 
longiore. 

HAB. : Brasilia, S. Paulo ad Campinas (Novaes n. 304! Löfgren Herb. 
com. S. Paulo n. 1 835!) 

Folia amplissime (6-7 cm. lata) oblongo-attenuata subtus tomentosa 
longe petiolata, rami albo-tomentosi, pappi.setæ 5,5 m. longue rigida, 
achenia tomentosa. 


Vernonia Deflersii Gdgr. — A V. atriplicifolia Jaub. Sp. differt ramis 
demum non spinescentibus magis foliosis, foliis duplo minoribus semper 
tridentatis subsessilibus, capitulis numerosioribus ternatis, pedicello 
divergentibus. 

HAB. : Arabia, circa Aden (Deflers! Thomson !) l 

Specimina (Aucher n. 4794! Bornmüller n. 396! e loco classico 
Mascate Arabiæ orientalis laxiora sunt, folia 5-6 m. lata sæpe 5-dentata, 
capitula solitaria phyllaque breviora. — Pappus niveus scaber biserialis 
serie externa multo breviora, flores purpurei. 


Varthemia Debeauxii Gdgr. — Fruticulosa villoso-subcanescens 
ramosissima, ramis paniculatis, folia lineari-oblonga mucronata utrinque 
attenuata integerrima crassiuscula, flores cymosi longe peduncu ati, 
pedunculis bracteatis rigidis elongatis in corymbo 3-5-nis, involucri 
pallide lutescentis phylla glabra lanceolata adpressa flosculis breviora, 
pappi albidi setæ achenis tenuissime es triplo longiores. 

HAB. : ia, Aden (0. Debeaux). | 

Species. RonAisi cum v persica DC. compari potest a qua indumento 
albido, foliis vix carnosis, floribus cymoso-corymbosis, involucri 
Phyllarum forma, etc. longe distat. Fructiculus, ut videtur, pe a is e 
ultra, foliis sparsis 3 m. latis canescentibus, capitulis corymbum 
amplum multiflorum efformantibus. — A beato amico Debeauz sine 
nomine accepta, in cujus memoria plantam hanc insignem sanctum m 


officium dedicare est. 


— A speciminibus mexicanis (Ehrenberg 
recedit habitu multo majore, foliis minus 
lis majoribus usque ad 20 cm. longis, 
phyllis involucri late ovatis. 

7500 ped. (Pringle n. 7 969). 


Tridax macropoda Gdgr. 
n. 1 4851 Galeotti, Uhde! etc.) 
hirsutis sed latius sectis, pedunculis 
Capitulis duplo grandioribus ligulatis, 

HAB. : Mexico, prope Tacubaya alt. 


48 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Prope T. procumbentem Hemsl. ponanda a qua habitu majore, phyllis 
ovatis statim distinguenda. 


Indumentum patulum, folia caulinia sparse serrata, involucrum 
glabratum. — America bor., Alabama ad Gateswood (Tracy i 
n. 85531).......,.............. Stenactis alabamensis Gdgr. 

Indumentum adpressum, folia caulinia integerrima, involucrum 
hirsutissimum. — America bor.-occid., Washington ad Bingen , 
(Suksdorf n. 28461)..,.......,..... Stenactis eriolepis Gdgr. 


Herbs @ vel ®© habitu S. annue Cass. ad apicem ramosæ, ligulis 
albis. 

Ecopiaspeciminum boreali-americanorum generis Hieracium acceptorum 
certum est nonnullas'inibi esse species novas ejusdem vel majoris 
dignitatis quæ a recentioribus in Europa descriptae fuerunt. Itaque 
novas formas vel species saltem secundini ordinis ex herbario meo 


depromptas huc propono : 


1. 
2. 
3. 


4, 


E grege Hieracii venosi Mich. 6 sequentes : 


$ Folia radicalia glaberrima aut pilis raris hinc inde aspersa.. ... 2 
Folia radicalia copiose hirta................................. 
Phylla involucri pappum saltem æquantia................... à 
| Phylla involucri pappo breviora. — Virginia, Monongalia (Pol- 
lock!}................,,......... Hieracium Pollockii Gdgr. : 
Rami flor. recti. — Ohio, Cuyahoga Parma (Watson/). j 
Hieracium ohioense Gdgr. 
Rami flor. divergentes. — Pensylvania, Westmoreland (Block). 
Hieracium blattariforme Gdgr. ' 
Folia integerrima............................. eeeeeosooPent 5 
) Folia dentata. — Rhode Island, Providence (Mac Dougal!). J 
( Hieracium Maedougalii Gdgr. 
Pili breves sparsi, ligul: pallida. — Pensylvania, Buks Rockhill 


\ 


(Mac Elwee n. 4301) ....... Hieracium pensylvanorum Gügr. 
Pili elongati rigidi copiosi, ligul; luteo-aurantiacæ.— Michigan, , 
ad Muskigon (Beal n. 1171) ........... Hieracium Bealii Gdgr. 


Du: sequentes affines sunt Hieracii Scouleri Hook. : 


cinerea nec pilosa. — Idaho, ad Palouse et Lake Cœur J 
" d'Aléne (Aüton!).....,.,........ Hieracium idahoense Gdgr. 
Pübes strigosa elongata copiosissima, caulis prorsus hirsutus 
ut et involucrum. — Oregon (Cusick n. 2 1601). / 


1. j Phyllopodum. — Florida, Braidentown (Tracy n. 7 7051). BM 
| Hieracium floridanum Gdg". 

Folia superne glabra subtus breviter pilosa......... ees 3 

, ] Eolia undique breviter pilosa....,..,,...,................... 5 


M. GANDOGER. —  SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 49 


Hieracium iodobasis Gdgr. ^ 


Corymbus confertus, f. integra. — Rhode Island. Providence 
(Bailey !).........,.,.......... Hieracium Baileyanum Gdgr. - 
Corymbus effusus, f. denticulata. — Ohio, Cuyaboga (Watson). 
Hieracium Watsonianum Gdgr. 


Folia oblonga, caulis basi longe hirsutus...................... 4 
3. 4 Folia ovata, caulis basi breviter hirsutus. — Massachussetts 
Monson (Morris!).....,...,...... Hieracium decalvans Gdgr. - 
Calyculus vel phylla inf. adpressus, folia integra. — Canada, 
Ontario Cartwrigh's Pd (Ford!)... Hieracium ontariense Gdgr. ^ 
4. « Calyculus patulus, folia denticulata. — Pensylvania, Delaware 
Williamson (Mac Elwee n. 4 4761). 
Hieracium acanthotrichum Gdgr. * 
5. j Folia sublanceolata. — New Hampshire, Jefferson (Mac Dougal!). 


Folia vix acuta.................... ue... ee... 6 


6. 
Du: sequentes sunt affines Hieracii proceri Fries : 


| Inflorescentia racemoso-paniculata, ramis patulis, involucrum 

glabrescens, folia caulinaria acuta. — Libanus, ad Ain Flox 
(Kotschy Iter Syr. 1855, n. 3291)... Hieracium drusorum Gdgr. 

1. 4 Inflorescentia exacte corymbosa, pedunculis rectis. confertis, 

involucrum hirsutum, folia caulinaria lanceolata. — Trans- 

caspia, Saratowka ad Gul (Sintenis n. 717!) et Aschabad ad 
Messinew (ejusdem n. 1038a!). Hieracium turcomanicum Gdgr. 


Sequentes prope H. Hookeri Steud. (H. gracile Hook. non Fræl) collo- 
candæ sunt : | 


Folia villosa subdentata 28-40 mm. lata....................... 2 

Folia glaberrima integra 8-10 mm. lata, involucri pili rariores 
lutescentes. — Colorado, ad Beaver Creak, alt- ^ 000 ped. 
Crandall!) et ad Larimer, alt. 9 500 ped. (ejusdem). . 

à (Oran | Hieracium Crandallii Gdgr. ~ 

Folia glaberrima subdentata 17-20 mm. lata, involucri pili 

copiosi nigri. — Wyoming, ad Plata Mines (Nelson n. 5 0791). | 
Hieracium wyomingense Gdgr. 


| F. acuta. — Utah, ad Cache (Linford/). : Hieracium utahense Gdgr. " 
2 


. — do, ad Routh (Crandall!), alt. 6000 ped. 
F. obtusa Colorado, Hieracium coloradense Gdgr. : 


Sequentes sunt affines Hieracii Gronovii L. 


Involucrum valde hirsutum, flores paniculati......... ou 
Involucrum sparse hirsutum basi lanatura, flores corymbosi, 
hujus gregis? — Michigan, ad 
Hieracium melastomoides Gdgr. . 


| Involucrum glabrum, flores paniculati.............:......... 2 
1. 


| pedunculis rigidis patulis. An 
Port Huron (Dodge!)....... 
| Phyllopodum...... sse mmt 


y — tlantic City (Hexamer ^). 
Apbyllopodum, — Now Jersey, A Hieracium Hexameri Gdgr. - 


SÉANCES) 4 
T. LXV. ( ) 


50 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Glabrum. — Massachussetts, ad South Adley (Earl). 
| Hieracium samolinum sg. 
3. Longe pilosum. — Florida, ad Eustis (Hitchcock /). 
Hieracium subtropicale Gdgr. 
Folia caulinia late ovata sessilia, caulis superne glaber, phylla 
involucri 8 m. longa. — Arkansas, ad Benton (Blankinship!). v 
Hieracium arkansanum Gdgr. 


t. Folia caulinia anguste oblonga petiolata, caulis toto pilosus, 
phylla involucri 6 m. longa. — Kansas, ad Cherokee (Hitch- ~ 
cock n. 7451).................. Hieracium Hiteheockii Gdgr. 


Omnes sequentes e grege Hieracii capensis L. affines sunt, quie species 
à cæteris hujus generis valde differunt, ita ut, nunc ad Crepidem, au 
Picridem vel etiam ad Hypochoeridem et Tolpidem passim relatæ, genus 
proprium probabilius constituantur : 


Folia hirta...... welt erteetes ets ED S S S s ; 
f Folia glabra......,....,.................... ...... MEME ; 
Involucri phylla pappum æquantia.......................... : 
2 Secus. — Africa austr. (Drege! var. 5. DC., Prodr.). 
Hieracium austroafricanum Gdgr. 
Le virescens, folia radicalia late dentata. — Cap, Caledon- 
(Ecklon et Ze yher: n... Hieracium erepidanthum Gdgr. 
3. cas cinereus, folia radicalia plerumque integra. — Cap, 
Albany (Ecklon et Zeyher, var. y. DC., L c.). 
Hieracium albanyense Gdgr. 
Folia radicalia dentata......,...,........................ .. 
4. < Folia rad. integra. —- Transvaal, ad Magalisberg (Zeyher n. 4 02 8!). 
Hieracium transvaalense Gdgr. 
Involucrum glabratum VITENS..........,...............s..e: M 
Involucrum cinereo-pulverulentum .......................... l 
oblonga. — Cap, ad Zwartkopsrivier (Zeyher n. 3 082!). 
6. i P P "Hieraclum Zeyheri Gdgr. 


Phylla involucri pappum æquantia, vix marginata, folia late 
oblonga. — Cap (Ecklon et Zeyher !). 3 
Hieracium prototypum Gdgr. 
Folia caulinia profunde serrata. — Cap, Zuyperberg (Ecklon 
Hieracium Eeklonii Gdgr. 
Folia anina integra. — Cap (Drege !). Hieracium Dregei Gdgr. 


, t: 
Species infra descriptæ e grege Hieracii canadensis Michx decerptæ sun 


n. 271) 


mette ttt t. n. t t 1 | |. t]. s. À |] n 9 n9 n9 


d 
i Phylla involucri pappo breviora albo-marginata, folia anguste 
P 


1. Caulis hirtus vel hispidus......,............................ ^ 
Caulis glaber...,..............,............................ | 
a, V Calyculus rectus..,,......,..,.....,...................... 5 
| 0 Calyeulus patulus ............. eo s cs sss err 4 
Rami flor. recti ...,..,...,.,,.............................. 
3. | Rami flor. cernui. — Canada, ad Kingston (S«unders:). der." 
Hieracium eremocephalum 64$ 
Folia anguste oblonga breviter dentata. — Illinois, DD or r. 
&. | (Moffat n. 4461).......,......... Hieracium illinoense Gd8 
Folia ample oblonga. profunde dentata. — Michigan, West M 
/ Pullman (Lansing n. 6501).. Hieracium proteotrichum Gdg": 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 51 


( Ped. albo-cinerei, folia basi dilatata. — New York, Chemung 
s, J (Lucy n. 4301) ...,,,.,.,,... Hieracium neoboracense Gdgr.' 
| Ped. viridi-puberuli, folia basi attenuata. — America bor., 
Somerset (Pease!).,.......,......... Hieracium Peasei Gdgr. ` 
6 Folia fere omnia glabra....,................................ 1 
` € Folia fere omnia hirta......... Lieu eese e ees 8 
Styli lutescentes, ped. vix glandulosi. — Canada, Quebec Ri- 
vière Pentecôte (Lemay /)........ Hieracium oxyaerum Gdgr. " 
Styli nigri, ped. copiose glandulosi. — Chicago, ad Woodlawn 
l Mansing n. 410!)............ Hieracium michiganense Gdgr. ' 
Minime ........,,....,,...,,......ceeeuucuceeecee . 9 
8. | Inflorescentia aspera glandulosa. — Canada, Manitoba ad Por- 
lage (Mac Morine!)............ Hieracium manitobense Gdgr. “ 
| Pappus lutescens, styli fuscescentes. — Washington, ad Falcon , 
9 ) Valley (Suksdorf n. 58901) ...... Hieracium Suksdorfii Gdgr. 
! / Pappus albus, styli pallidi. — Minnesota, ad Anna Battle Lake 
(0 (Seldon?) ................ Hieracium mineapolitanum Gdgr. * 


Hieracium canadense Michx valde affine est H. sabaudi L. ita ut species 
Supra memoratze eadem dignitate gaudent ac illæ quz nuper ab H. sabaudo 
ipso desumptæ fuerunt; quod verum est de toto genere hoc vastissimo 
Valdeque intricato. 


Pubes cinerea pilis elongatis fere nullis, flores paniculati, invo- 
lucri virescentis phylla 6,5 mm. longa, ped. eglandulosi, 
pappus 3 mm. longus. — Washington, ad Falcon Valley 

I, (Suksdorf n. 377!)........ Hieracium washingtonense Gdgr.- 

Præter pilos elongatos glabrum, flores corymbosi, involucri 
nigricantis phylla 9-10 mm. longa, ped. glandulosi, pappus 
7 mm. longus. — Washington, in monte Paddo (Suksdorf 
n. 2255).............. pe Hieracium paddoense Gdgr. - 

Secundum el. Suksdorf qui, ut jam dixi, collectionem amplissimam 
plantarum Americæ boreali-occid. (Rocky Mountains, etc.) mihi bene- 
Yole dedit, duæ species supradictæ per tinent ad H. amplum Greene 
*- cynoglossoides, Bot. amer. non Arvet-T.); sed deficientibus exemplariis 
authenticis hujus speciei num verosimile sit dijudicare nequeo. 

lime sequentes prope H. albiflorum Hook. collocandæ sunt : 


Ul 
L | Involucrum longe pilosum .................................. 2 
Involucrum glabrum.................... ................ 
Folia ample sinuata, flores corymbosi. — Washington, Chehalis, 
Montesano (Heller n. 3918!)........ Hieracium Helleri Gdgr.* 
2, Folia angusta 1 cm. lata, flores racemosi. — California, Nevada 
; | 


m. $ i Kennedy and Doten n. 2617). | 
oda Springs (Kennedy Hieracium Kennedyi Gdgr. 


Ped. breves crassi, folia caulinia dentata........ see Uu 
Ped. elongati tenues, folia caulinia integra. — W ashington, a 


Fal Suksdorf n. 6 0231). 
con Valley (Suksdorf Hieracium leptopodanthum Gdzr. 


52 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Involucri phylla 7 mm. longa, caulis basi hirsutissimus. — 
| ington, ad M City (Sandberg !). ? 
Washington, ad Mason City ( Hieracium candelabrum Gdgr. 
Involucri phylla 10 mm. longa, caulis basi glaber. — Wyoming, 
> i Nelson n. 4 678!). o y 
ad Centennial Valley (Nelson V ieracium Nelsoni ič. 


Folia superiora pinnata vel incisa, rami patuli pauciflori, phylla 
intima involucri 8 mm. longa. — America bor., Texas uae. 
dheimer an. 1849-511) ........ Mulgedium Lindheimeri Gdgr. 

Folia sup. pinnata, rami adscendentes multiflori, phylla Lr 

1. involucri 41 mm. longa. — Amer. bor., Kansäs ad ed n 
| (Norton n. 3151)......,....... Mulgedium polyanthum gr. 

Folia syp. integerrima, rami uniflori, phylla intima 9,5 mn. 
longa. — America bor., Illinois ad West Pullman Gants 
n. 6681)......................... Mulgedium centrale Gdgr. 


EMEN i 
Tres precedentes, quoad habitum, etc., sat dissimiles, prope M. flor 
danum DC. sunt collocandæ. 


" Microderis nevadensis Gdgr. — Biennis prorsus. papilloso cases g 
ad collum araneosa, folia nervosa primatifida fidis lanceolatis fy 
ciliatis, pedunculi puberuli tubo incrassati, achenia apice tantum hi 
paleis profunde bifidis. m 

HAB. : California, Nevada ad Reno (Doten! Kennedy! Heizer ^). dixe, 

À M. linarüfolia Sch. bip. (Suksdorf n. 5 5831), etc., differt indum 
foliis magis sectis. . tibus 

Microderis Forsteri Hook. f. in Oceania multum variat; e sequen 
conjice : 


2 

A Folia incisa vel subpinnatifida.............................. i 
` € Folia integerrima.........,,.,.............ue.eceet ; 
>, $ Folia obtusa......,,.,,,,,,.....................4........ , 


. 
es...» 
959255255 9^...22.*292.2»25292*»*?*«^ 


Scapus glaber, phylla intima involucri ligulis subbreviora. — . 
Tasmania, Little Plains (Simson n. 527!). | À 
| | Mieroderis obtusifolia Nd 
`.) Scapus pulverulentus, phylla intima involucri ligulis triplo g 
viora. — Tasmania, ad Sandy Bay (Spicer n. 94! ex par e). a. 
Microderis tenuicula 
( Calyculus purpuréus, folia lata undulata, scapus glaber. — AUS 
tralia, N. S. Wales ad Tia Falls (Forsyth !). ons Dir 
Mieroderis latifolia > 
+. Calyculus viridis, folia angusta plana, scapus fere toto pulveru 


lentus. — Tasmania, ad Kanguroo Point (Spicer n. 94 p. P: Gdgr. 


Microderis tasmanica 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 53 


Pieris persica Gdgr. — Biennis a basi aperte ramosissima, ramis 
albido-viridibus aculeolatis, folia infer. lineari-oblonga acuta sinuata 
viridia, capitula longe pedunculata, pedunculi tenues non incrassati, 
involucri oblongi phylla cana dorso setosa pappum niveum deciduum 
equantia, calyculus subpatulus, achenia rugosa fulva. 

HAB. : Persia austro-or., in rupibus ad Kerman (Bornmüller n. & 138!). 

A P. strigosa MB. differt ramis subdivaricatis albidis, foliis subintegris, 
etc. Sub eodem n. exstat etiam permixta P. glaucescens DC. cum 
P. strigosa ssepius immerito confusa et cujus specimen a Bornm. lectum 
habeo. 


Picris tureomaniea Gdgr. — A P. strigosa MB. differt indumento 
multo magis aspero-aculeolato, foliis inferioribus profunde lobatis 
lyratis, lobis obtusis, pedunculis incrassatis brevioribus, pappo sordide 
albido, calyculi phyllis sæpe recurvatis. 

HAB. : Transcaspia, Kisil-Arwat in m. Sundsodagh (Sintenis n. 18511 
sub. nom. var. turcomanica Bornm. Sint.) 

Caulis rigidus virgatus superne tantum et recte ramosus. 


' Stephanomeris Hitchcockii Gdgr. — A basi divaricatim ramosissima 
humilis conferta glaucescens, folia linearia tenuissime incisa, calyculus 
adpressus, capitula breviter pedunculata solitaria, phylla involucri 8 mm. 
longa, pappus albus nec albidus. 

HAB. : America bor., Kansas ad Meade (Hitchcock n. 1 1221) 
‘Medium tenet inter S. minorem Nutt. et S. rucinatam Nutt. sed huic 
proximior a qua foliis filiformibus, statura nana (10-15 cm.) etc. differt, 
Radix incrassata. 


'Stephanomeris oregonensis Gdgr. — Biennis humilis glaucescens 
paniculato-ramosissima, folia filiformia integra, pedunculi valde bracteati 
Uiflori in racemos tenues laxifloros producti, calyculus subpatulus, 
capitula anguste cylindrica 3-5-flora, pappus albus. | 

HAB. : America bor.-occid., Oregon ad Ochoco River (Cusick n. 2 6951). 

Facies praecedentis sed prope S. minorem Nutt. collocanda quacum 
cl. collector, dubitanter quidem, associat. Sed gracilitate partium, 
llosculis optime secernenda. | o. 

Cæterum, cl Suksdorf sub. n. 5 867 (e Bingen, Washington) specimina 
distribuit huic speciei sat proxima, sed caules subbipedales, flosculi 
lumerosiores et capitula non racemosa; unde novam speciem sisteunt 
alque Stephanorneris Suksdorfii Gdgr salutandam esse autumo. 


Thrincia Carreiroi. Gdgr. — Radix fibroso-incrassata, caules 
*Xuosi ramosi hispidi, folia oblonga sublonga basi longe lateque 
petiolata hispida remote dentata nec incisa, pedunculi sulcati foliis 
longiores, phylla involucri sparse pilosa ligulis duplo breviora, pappus 
albidus, 

HAB. : Açores, insula S. Miguel ad Lagüa (Carreiro n. 902 B!) ji 
. Affinis T. nudicaulis Lowe a qua indumento parciore, foliis non 
mceisis vel runcinatis, caulibus elongatis recedit. | | 
.Ql. collector ex eodem loco alteram formam insignem præcedenti 
"einam distribuit sub n. 980 : caule pedali, indumento subnullo, bus 
änceolatis acute dentatis, involucri glaberrimi phyllis duplo minoribus 


54 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


gaudens, qua potius propriam speciem constituit ac Thrineia subgla- 
bra Gdgr. nominandam videatur. | 2l 

Tandem in opere meo Flora Europæ, XIV, p. 334, olim descripsi 
subspecies duas T. nudicaulis affines, nempe: 


| Involucrum et scapi glaberrima, folia tenuiter pilosa nec 
hispida obtuse dentata. — Madera, Ribero Sero, Rib. Sta 
Luzia (Mandon n. 153!).......... Thrincia maderensis Gdgr. 
Involucrum sparse hirtum, scapi hispidissimi, folia setosa 
ambitu ovato-lanceolata basi attenuata acute serrata. — Acores, 
Caldeira de Fayal (Thiébaut n. 8121)... Thrineia azorica Gdgr. 
Involucrum cum scapo hispidissima, folia setosa ambitu oblongo- 
acuta basi attenuata et pinnata, cæterum longe et acute den- 
tata. — Açores, in insula, S. Miguel ad Sete Cidades (Car- 
reiro n. 902 A!l)................. Thrineia nudicaulis Lowe! 


G. Mandon, insuper sub eodem n. 153. Thrinciam hirtam Roth et T. nudi- 
calycem permixte distribuit quæ, capitulis magnis, ligalis elongatis, etc., à 
planta europæa sat distinctæ sunt. 


- Xanthium pensylvanicum Gdgr. — Inerme, folia ambitu deltoideo- 
triangularia subacuta basi truncata longe petiolata glabrescentia VIX 
aspera obscure trilobata, lobis et dentibus obtusis, involucrum oblongum 
prorsus hamatum subpedunculatum glaberrimum lucidum, ejus spinisgla- 
bris breviter curvatis, rostra convergentia. 

HAB. : America bor., Pensylvania Delaware ad Darby Creek (Mac Elwee 
n. 4 3161). 

A X. canadense Mill. differt foliis glabrescentibus, involucro oblonge 
duplo minore glabro, etc. 


/Franseria californiea Gdgr. — A F. Hookeriana Nutt. differt pube 
tenuissima grisea nec muricata, ramis non scabris, foliis ambitu oblongo- 
lanceolatis remote pinnatisectis, racemis masculis laxifloris, involucri # 
spinis rubentibus fere duplo (5-5,5 mm.) longioribus. 

HaB. : California, ad San Bernardino (Parish sine n. !) . 

Herba viridi-grisescens prostrata ramosissima, caulibus ut in ceteris 
speciminibus americanis (Oregon : Cusick n. 2129! ; Montana: Blankinship:; 
Colorado : Crandall!) multo minus vel non hirto-muricatis. 


Campanula saxonorum Gdgr. — Distinguitur a C. propinqua F. M. 
(sec. specimina authentica herbarii mei a Szovits in Persia bor. lecta!) 
indumento hispidissimo elongato strigoso (nec tenui vel pube minuta), 
calyce longe setoso, sepalis corolla subduplo brevioribus, foliis oblongis 
integerrimis apice attenuatis nec obtusis. 

Has. Anatolia, ad Amasia (Bornmüller n. 5811); Armenia, in monte 
Dolidayh (Bornmüller n. 3429!) et ad Gumuschkhane (Sintenis n. 60141). 

Specimina Szovitsiana 6-8 cm. alta sunt tenuiter sed scabride pubes- 


centia, folia suboblonga obtusa, flores pauciores divaricatim pedun- 
culati. 


Wahlenbergia planifolia Gdgr. — Annua bipedalis glabra stricte 
ramosissima, folia oblongo-linearia lanceolata sessilia nec dilitata 
crassa marginibus plana integerrima uninervia, anthela ramosa, pedun- 
culi uniflori valde elongati crassi sulcati, calyx glaber, sepala lineari- 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 55 


lanceolata petalis lanceolato-acuminatis duplo breviora, capsula recta. 
stigma trifidum antheras æquans. 

HAB. : Natal, ad Durban (Wood n. 6 2251). 

Foliis planis non dilatatis etc. a W. undulata A. DC. quacum convenit, 
secernitur. Sed icon cl. Wood PI. natal. I, p. 31, tab. 37 exhibet plantam 
typicam qualis exstat in variis speciminibus austro-africanis : Laidley E. 
8. C. A. n. 164! et 3741; Zeyher n. 40681 et 3 137! ; Ecklon, etc. 


^Downingia brachypetala Gdgr. — Annua glabra, caules adscendentes, 
folia anguste suboblonga acutiuscula sessilia ac basi dilatata integra 
uninervia, ovarium puberulum, sepala acuta petalis longiora. 

HAB. : America bor.-occid., Washington in Falcon Valley (Suksdorf 
n. 2 762 1). 

À D. elegante Torr. differt floribus duplo minoribus, ovario puberulo, 
sepalis acutis, etc. Flores violaceo-cærulei racemoso-foliosi nec corymbiferi 
üt in D. brachyantha Rydberg (Cusick n. 2 602!) cui floribus parvis etiam 
accedit. 

Monotoca concolor Gdgr. — Ramuli glabri rufescentes dense foliosi, 
folia elliptico-suboblonga acuta vix mucronata basi attenuata sessilia 
utrinque viridia, flores racemosi antea penduli, sepala acuta viridia 
glabra. 

HAB. : Australia, Victoria in m. Hothan (Audas!/). 

Nonnisi, et quidem dubitanter, cum M. elliptica R. Br. comparanda a 
qua abhorret foliis non discoloribus nec apiculato-spinulosis, inflores- 
centia altera, racemis pendulis, etc. 

Leucopogon eygnorum Gdgr. — A L. Richei R. Br. differt ramis 
laxe foliosis, foliis duplo latioribus minus acutis oblongis 5-nerviis (nec 3), 
racemis folio longioribus petalisque subduplo grandioribus. 

HaB. : Australia occid., ad ostium fluvii Swan River (Morrison !). 

Frutex elegans glaucus, racemi laxiusculi, folia 5 mm. lata remota 
Interdum septemnervia. ` 
Due sequentes affines sunt Leucopogonis pulchelli Sond. | 
Glaber, folia conferta mucronulata, cymæ depauperatæ, calycis 


segmenta breviter triangularia. — Australia occid., m 

(Moore !).....................2. Leucopogon glabratus 6dgr. 
1. Hirto-villosissimus, folia remota obtusa, cymæ densæ, calycis 

segmenta triangulafi-lanceolata. — Australia occid., Darling 


Range : arli Iorrison !). . 
"nge ad Darlington (or | Leueopogon Morrisonii Gdgr. 
— A. L. ericoide R. Br. distinctus foliis 


Leue illigani Gdgr. i 
opogon Milligani Gdgr duplo longioribus, sepalis 


Patulis remotis brevius spinulosis racemo 
Rinus acutis, 


HAb. : Tasmania (Milligan n. 5211). | 
iosa efformantes, flores submajores. 


Racemi spicam foliosam densam 2 
L, | Folia acuta non mucronata nec aristata..... «0n n8 : 
Folia longe aristata.......s se mmm 

ge aristata............ v Lad 
Racemi laxiflori, folia patula vel recurvata. Australia, 


2 Port Jackson (Maiden/)......... Epaeris Maidenii Gdgr. 


. . . ; antieaj — Australia, 
Racemi densiflori, folia erecta minutissima. . 
|! Queensland (Walter!) sequ noe rena nn Epacris leptalea Gdgr. 


56 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Folia adscendentia brevius (4 mm.) aristata floribus æquilonga. 
— Australia, Victoria in Buffalo Mts (Walter/). 
Epacris Walteri Gdgr. 
3- $ Folia patula longe (2 mm.) aristata flores duplo superantia. — 
Australia, Victoria ad Bachan’ (Aud«s ). 
l Epaeris longespinulosa Gdgr. 


Præcedentes & affines sunt E. microphyllæ R. Br. 


Blæria polyantha Gdgr. — Differt a B. purpurea L. foliis submajo- 
ribus, ramis magis floriferis, corolla longiore basi minus attenuata, stami- 
nibus minus exsertis styloque longiore. 

- HAB. : Cap, ad Franchouek (Schlechter n. 10 265). s. 

Fruticulus humilis ramosissimus, folia imbricata, flores capitati 
purpurei. 


/ Bejaria floridana Gdgr. — A B. racemosa Vent. recedit ramis novellis 
non hispidis, foliis oblongis majoribus, pedunculi viscosi bracteis multo 
brevioribus fructuque magis depresso. 
Haeg. : Florida, ad Polk (Ohlinger n. 5691). 
Folia coriacea glauca integerrima. — Frutex in Florida non rarus : 
Sarares (Rolfs n. 573!), Sneed's Island (Tracy n. 6862!) Jacksonville 


(Williamson!), Myers (Hitchcock n. 1931). In. hoc ultimo loco folia basi 
subcordata sunt baccaque major. 


Erica megastyla Gdgr. — Prope E. ftoccosum Bartl. collocanda a qua 
differt ramis laxifloris, pedicellis brevioribus, sepalis magis inflatis, stylo 
corollam longe superante nec incluso. 

HAB. : Cap, ad Caledon (Penther n. 2 8831). ME 

Rami virgati hirsuti, folia imbricata carinata, sepala scarioso-inflata. 
Hoc in genere vasissimo ac perdifficile numerosæ adhuc exstant species 
nov» in Africa australi a variis collectoribus lect». Sed quis valet 
extricatu et investigatu eas lucide exponere? 


Maenabia longistyla Gdgr. — Rami virgati dense hirsuti laxe foliosi, 
folia linearia mucronata concava ciliata, flores geminati oppositi !n 
spicam longam foliosam dispositi, corolla foliis vix duplo longior, corolla 
segmenta acuta dorso lineata stylo breviora, semina orbiculata ferru- 
ginea. 

Has. : Cap, ad Montagu Pass, alt. 4 460 m. (Schlechter n. 5 8201). 

Floribus majoribus, stylo elongato ramisque magis villosis a M. mon- 
tana Benth. (Zeyher n. 3 308! etc.) distinguitur. 


Royena diehrophylla Gdgr. — Cinereo-canescens, rami novelli subad- 
presse villosi, folia anguste oblonga obtusa basi longe attenuata petiolata 
superne glauca glabra subtus cano-argentea, flores axillares solitarit 10 
racemum laxum foliosum dispositi, pedicelli arcuati elongati, sepala 
triangularia incana 1/3 corollæ majusculae æquantia. 

. HAB. : Cap, Keiskamarivier (Penther n.4 985 !). 


. Pedicelli quam in R. hirsuta L: cui accedit triplo (10 mm.) longiores, 
indumentum quasi pulverulentum. 


Payena Ridleyi Gdgr. — A P. costata distincta foliis duplo majoribus 
non acuminatis sed breviter acutis basi truncatis subtus glaucis, floribus 


L4 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 57 


3-5-fasciculatis, pedicellis glabris duplo brevioribus, calyce non dentato 
styloque longiore. 

Hab. : Asia merid., ad Singapore (Ridley n. 6 6981) 

Ex eodem cl. collectore, qui ingentem copiam plantarum peninsula 
Malacca, Malaisia, etc. benevole mihi transmisit, specimina a præceden- 
tibus notis diversis typum ipsum referentia, 


Folia obovata obtusa basi longe attenuato-cuneata, antheræ 
petalis æquilongæ. — Florida, ad Longboat Key (Tracy n. 
7454!) et ad Myers (Hitchcock n. 1981). 


l.c Myrsine floridana Gdgr.' 
Folia oblongo-lanceolata acuminata basi abrupte truncata, 
antheræ petalis breviores. — Guatemala, ad Coban (Tuer- 

\ ckheim n. 1001!).......... .... Myrsine guatemalensis Gdgr. 


Præcedentes dux prope M. Rapanea Ruiz Pav. colocari debent. 


‘Myrsine leueoealyx Gdgr. — Folia oblongo-attenuata basi longe 
contracta, flores axillares 5-10-glomerati, pedicelli, ut et calyx, albidi 
angulosi 2,5 mm. longi, sepala laticuscule triangularia, stylus crassus. 

HAB.: Cap, ad Elandsrivier (Penther n. 4 983!); Africa austr. (Drége !). 

À ceteris speciminibus austro-africanis M. melanophleos R. Br. (Schle- 
chter n. 3 3121, Wood n. 6126! Schónland! Zeyher n. 3 3701) differt foliis 
basi magis contractis, stylo longiore, sepalis albido-argenteis, floribus 
longius pedunculatis. 


llex azorica Gdgr. — Folía ovata obtuso-retusa basi subcordata crassa 
integerrima albido-marginata, ped. 5-7 mm. longi axillares inferne articu- 
lati, bacca ovata utrinque attenuata 6-7 mm. diam. lata. dad 

HAB. : Açores, ad Pico do Corvao (Carreico n. 810!) et ad Sete Cidades 
(ejusdem n. 891 et 891 A1); Fayal ad m. Caldeira (Thiébaut n. 8071). N 

Frutex egregius glaberrimus affinis I. Perado Ait.; sed a specimin ii us 
maderensibus longe recedit foliorum indole, pedunculis duplo breviori us, 
bacca multo minore. — Planta a Reverchon n. 76!et a meipso in sierra de 
Palma, Bæticæ occidentalis lecta sicut et specimen herbarii mei e monte 
Ulia Güipuzcoa Hisp. bor. cum maderensibus ejusdem nominis non 
*Xacte concordant, ita ut formas singulas esse videantur. 


llex Fauriei Gdgr. — Rami pruinosi subhirtelli adscendentes, folia | 
Parva suboblonga utrinque paulatim attenuata superne crenata ucica 
glabra inermia petiolata, pedunculi tenues solitarii axillares, bacca p 
Blobosa porrecta, sepala triangularia minuta. "T 

Han. : Japonia, in insula Kunashiri (Faurie n. 5 ; 

Notis indicatis ab I. crenata Thunb. recedit. Bacca p 
folia 1 cm. lata subtus pallida sæpe sublanceolata. 
J. Barrelivri f. latifolia Pitard. — Forma 
lo majoribus ovato-obtusis basi cordatis. 


si magnitudine, 


. Jasminum gomeræum Gdgr., 
Insignis a typo recedens foliis dup 
ores non vidi. 0 m. 
Hab. : Canariæ, ins. Gomera ad Cumbre del Carbonero, alt. 80 
dn. i iridia 
Foliola lateralia 2 cm. lata (medio autem 3,5 cm.) intense v ; 
àd apicem breviter mucronata: 


58 - SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


subsessiles. — Africa orient., Erythræa in m. Ira-Nuret, alt. 

2 000 m. (Pappi n. 910!)............... Olea monticola Gdgr. 
1. 5 Folia 48-25 mm. lata acuta, ramuli florales adscendentes, flores 
pedunculati. — Abyssinia, ad Gennia (Schimper ed. H, 

\  n.945!)...................,...,...,.. Olea Schimperi Gdgr. 


( Folia 8-40 mm. lata acuminata, ramuli florales patuli, flores 


Prope O. chrysophyllam Lam. ambæ collocandæ. Folia oblonga subtus 
aurea, racemi florales adscendentes, dentes calycini subnulli. 


Lysimachia kamtschatica Gdgr. — Forma peculiaris L. thyrsifloræ 
L. quacum valde affinis est sed distincta caule apice magis pubescente, 
foliis tenuioribus pallide viridibus, floribus non thyrsoideis sed corym- 
bosis, staminibus petalis duplo longioribus styloque breviore. 

HAB. : Asia bor.-orient., Kamtschatka (Komarow Iter I, n. 4 586 !). 

Rami flor. valde remoti corymbum planum nec thyrsum efformantes. 


/ Parum tomentosa, folia vix 2 mm. longa rosulas clausas for- 
mantia, scapi usque ad 10-12 mm. longi, calyx virescens. — 

, Sibiria altaica (Bunge, 1839!).... Androsace dasyphylla Bge! 
) Incano-tomentosa, folia 4-5 m. longa acuta, rosulas apertas effor- 
mantia, scapi subnulli, calyx incanus. — Phrygia, ad Sul- 

.  tandagh (Bornmüller n. 5 5021)..... Androsace phrygia Gdgr. 


Specimen authenticum Bungei ab orientalibus omnino differt. 


Folia apice cuspidato-acuminata, sepala elliptica. — Malacca, 
ad Pulo-Pénang (Curtis n. 3013!) Fagræa longicuspis Gdgr. 

Folia vix cuspidata basi breviter attenuata, sep. oblonga. — Bir- 

, mania, ad Minbu Chlim, alt. 4 000 ped. (Mokim n. 1 209!) 

| Fagræa birmanica Gdgr. 

Folia vix cuspidata basi valde attenuata, sepala subrotundata. 

— Assam. ad Jaboocka Naga (Hock; Prain n. 962). 

Fagræa Prainii Gdgr. 


Arbores foliis carnosis integerrimis ample oblongis, bacca magna 


globosa 1 !/, cent. diam. lata cærulea. Tres superiores affines F. obovata 
Wallich. 


Glabrum, foliola (pinna) ovatæ vel oblongæ.................. 2 
1. Glanduloso-pubescens, foliola orbiculata. — America bor., 
— Montana ad Bridger Mts (Scheuber !). ‘ 
Polemonium orbieulare 6dgr. 
Sepala lanceolata 3 


... 
ss ot e 9 9 o. 9 9 o. 9. o, 9 9 o. 9 os t oh s t] t] n, | t  À |] | |] [gn t1: 0 tg 


Sepala subacuta $ 


t tot o9 os t t 9 9 9 9 n o t9 ho. s à o 9 o» o? o9 o» o» mms ` 


Cor.-albida, foliola oblongo-sublanceolata. — Amer. bor. occ., 
Oregon ad Blue Mts (Cusick n. 4 7171). 


| Polemonium oregonense Gdgr- 
Cor. cierulea, foliola obovato-subattenuata. — Amer. bor.-occ.; 
Washington ad m. Paddo (Suksdorf n. 2 766!) 


Polemonium paddoense Gag" 


Flores 12-15 mm. longi 


Flores 4-5 mm. longi. — Oregon, ad Cycan Valley (Cusick 
n. 2 750!) 


Merit s 9 0 5 n 5 9 À 8 5 À i 8 |] 5 9| 5 i] 85 v 60: 0: 5 
sn 


beean resource. Polemonium oreades Gdg". 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 59 


, Folia lata hirta acuta. — Rossia arct., Samojed. Petschora 
5 (Schrenk!)................ Polemonium samojedorum Gdgr. 
` ) Folia minuta glabrescentia obtusa. — Lapponia norv. ad Vadsó 
in Sydvaranger (Wik!) ........ Polemonium lapponum Gdgr. 


Species præcedentes seu potius formæ memorabiles tam ad P. pulchel- 
lum Bge quam ad P. humilem W. accedunt. Quod superest, duas subspe- 
cies hujus gregis olim descripsi in mea Flora Europa, XV, p. 313, nempe 
P. glaciale et P spitzbergense ambo e Spitzberg. — Genus sane admodum 
variabile, monographo commendandum, cum pluribus exstant species 
adhuc non descripta affines P. Richardsoni, viscosum, reptans, campanu- 
latum, antarcticum, etc. 


Loselia columbiana Gdgr. — Perennis tenuiter scabrido-puberula, 
caules flexuosi, folia ovato-oblonga a 1/3 inf. ad apicem usque longe 
attenuato-lanceolata basi contracta breviter petiolata undique puberula 
subtus glauca acute serrata, flores axillares capitato-pedunculati, corolla 
parva calycem paulo superans. 

HaB. : America trop., Columbia ad Merida (Moritz n. 9951). 

Longe differt a L. glandulosa (v. g. e Mexico : Pringle n. 5 218! Conzatti 
n. 295! etc.) cui falso retulit cl. Lósener, propter inflorescentiam axil- 
larem capitatam nec spicatam et flores multo minores. 


“ Gilia longisepala Gdgr. — Annua parum ramosa inferne glabra ad 
apicem tantum puberula, folia lineari-oblonga acuta sessilia integra, 
flores albi axillares solitarii breviter pedunculati spicam laxam pauci- 
floram foliosam formantes, sepala rigida subulata capsulam subtriplo 
excedentia. . 

HaB. : America bor.-occid.; Washington ad Skamania (Suksdorf 
n. 2314!) et ad Bingen (ejus n. 5 1441). | mE . 

Affinis G. gracilis Hook. a qua sepalis rectis nec uncinatis elongatis, etc. 


bene differt. 


Calotropis persiea Gdgr. — A C. procera R. Br. Sahara algeriensis 
(Kralik n. 69! Chevallier n. 221! Reboud!) differt foliis incanis magis 
acutis basi rotundatis nec cordatis, sepalis acutioribus, petalis roseis nec 
atropurpureis. 

HaB. : Persia australis, ad Buschir (Bornmüller n. 5071). à flores 

Frutex 10-pedalis fere niveus foliis crassis amplis 4-6 cm. latis, flore: 


umbellati, fructus globosus. 

— E numerosis speciminibus austro- 
minoribus abbre- 
floribus 


Arduinia megaphylla Gdgr. — ne 
Africanis hic ab A. bispinosa L. differt spinis multo inoribi 
viatis, foliis 3-4-plo majoribus minus crassis parum mucrona is, 


duplo minoribus. Gal 3 4521) 

Hae. : Cap, ad East London (Galpin n. 3 452:). fati 

Frutex virens ad basin foliorum 2-4-spinosus, flores capitati 10 mm. 
longi. 

Mieroloma Pentheri Gdgr. — Inferne præsertim adpresse tomon 
tellum, caules subscandentes rigiduli, folia tenuiter m 2 eoo to-acu- 
revoluta sagittata, flores axillares 3-5-pedunculali, sepata "an 
minata petalis duplo breviora. ` 

Has. : Cap, Piquenierskloof (Penther n. 8271). 


60 SÉANCE pU 25 JANVIER 1918. 


A M. sagittata R. Br. differt indumento parciore non effuso, foliis duplo 
longioribus, calyce adpresso pulverulento. 


Erythræa cymuligera Gdgr. — Rigida apice ramulosa, caules acute 
quadrangulares, folia latiuscule oblonga obtusa basi dilatata trinervia, 
flores in cymas 4-5-floras dispositi cymosi, corolla purpurea parva, 
sepala sublinearia tubo calycis duplo breviora. | 

Has. : Australia occid., Darling Range ad Darlington (Morrison 1). 

Prope E. australem R. Br. collocanda a qua foliis obtusis floribusque 
non subspicatis sed axillari-cymosis dispositis recedit. Folia 4 cm. lata, 
corolla parva fauce lutescens. 


Gentiana turkestanorum Gdgr. — G. umbellata f. glomerata Regel. — 
A typo caucasico valde differt statura duplo majore, caulibus flexuosis 
folia ample oblongo-lanceolatis subamplexicaulibus, floribus glomeratis 
duplo majoribus lobis eorum acuminatis calyce duplo longioribus. 

Han. : Turkestan, in valle Dshanku infer. (Regel). 


Sesquipedalis valida basi non ramosa, corolla 14-16 mm. longa, stigmata . 
suberecta. 


Gentiana Regeliana Gdgr. — (G. Olivieri f. elongata Winkl.). — E variis 
locis orientalibus a typo etiam discedit caule sesquipedali, foliis radica- 
libus obtusis, calycinis segmentis acutioribus, corollae lobis lanceolato- 
mucronatis, stigmatibus antheras æquantibus. . 

HAB. : Turkestan, in montibus Kuhi Frusch inter vallem Niab et 
Darwas, alt. 9-10 000 ped. (Regel ?). . 

Cwterum G. Olivieri Grisb. in Oriente sub variis formis ludit qu# 
verosimiliter subspecies novas, ut tales, considerandas sunt. 


Gentiana Crandallii Gdgr. — A nostra G. frigida Hke certe differt 
foliis duplo longioribus omnibus rectis, segmentis calycinis minus acutis, 
floribus fere triplo majoribus intus omnino punctatis acute lobatis. 

HAB. : America bor., Colorado, in Gray's Peak, alt. 12-13 000 ped. 
(Crandall!); Wyoming, ad Plata Mines, alt. 10000 ped. (Nelson n. 5 2091). 

Species egregia interdum sesquipedalis, floribus magnis 4/5 cm. 
longis lutescentibus conspicua. 


Gentiana Duthiei Gdgr. — Forma G. detonsæ Rottb. foliis obtusis, 
calycis virentis segmentis multo minus acutis latius albo-marginaus, 
lobis coroll: integris. | 

Has. : Himalaya, Kumaoun in Rallam Valley (Duthie n. 24 697!). — 

Num mera forma sit, dijudicare nequeo, cum in ingenti ac prodigiosa 


collectione a Duthie in Himalaya facta non paucæ adsunt plantæ e variis 
generibus cum nostris minime similes. 


Folia parva elliptico-attenuata basi subcontracta, corolla impunc- 
tata. — America bor., Idaho ad Petit Lake, alt. 7200 ped. . 
(Evermann!)..................... Gentiana idahoensis Gdgr- 

Folia late orbiculata obtusa basi rotundata, corolla punctata, 
sepala oblonga. — America bor., Washington in m. Paddo, 
alt. 6 000 ped. (Suksdorf n. 6057!) Gentiana myrsinites Gdgr. 

Folia late rotundata subobtusa basi fere cordata, corolla 
vix punctata, sepala elliptica. — Amer. bor., Oregon (Cusick 
n.1772!....... s sess esee Gentiana Cusickii Gdgr. 


M. GANDOGER. —- SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 61 


E rhizomate crasso caules plures decumbentes, flores magni cærulei. 
Tres sunt affines G. calycosae Grisb. 


/Sabbatia Traeyi Gdgr. — Annua apice ramulosa, caules graciles 
flexuosi subangulosi, folia linearia utrinque attenuata sessilia subpatula, 
pedunculi tenues fere toto foliosi, sepala linearia mucronata 3-4 sup. 
coroll» albe» æquantia, capsula turbinata. 

HAB. : America sept., Mississippi ad Biloxi (Tracy n. 6 468!). 

À S. gracili Salisb. foliis tenuioribus, sepalis mucronatis, corolla alba 
distinguitur. 


Halenia japoniea Gdgr. — Annua humilis superne divaricatim 
ramosa, caules vix angulosi, folia mediocria ovata acuta basi abrupte 
attenuata 5-nervia, flores in cymas axillares 3-&-nas dispositi, sep. late 
triangulari-suboblonga corollam 5-calcaratam æquantia, capsula oblonga 
apice attenuata. | 

HAB. : Japonia, ad Iyo (Faurie n. 11 720!). 

A. H. sibirica Borkh. differt floribus ternatis, sepalis majoribus, etc. 


Halenia deltoidea Gdgr. — Annua sesquipedalis subsimplex, caules 
breviter angulosi, folia ample ovato-deltoidea cuspidata basi abrupte 
petiolata trinervia, flores axillares plerumque geminati breviter 
pedunculati terminales, sepala linearia corollam 5-calcaratam saltem 
duplo-breviora, capsula ovato-elliptica apice non attenuata. 

HAB. : Japonia, in peninsula Vulcanorum (Faurie n. À 4941). 

A præcedente et ab H. sibirica notis indicatis optime distincta. 


Ipomæa Molleri Gdgr. — Differt ab I. palmatam Forsk. foliis semper 
S-foliolosis, foliolis minoribus acutioribus, pedunculis sspe solitariis 
folium saltem æquantibus, stipulis minoribus. 

HAB. : Africa occid., in insula S. Thomé (Moller n. 338). 

Planta »gyptiaca major est ac sepala latius albo-marginata. 


Solanum Pentheri Gdgr. — A S. panduriforme E. Meyer (Drège! 
- Zeyher n. 4 2581 Laidley E. S. C. A. n. 364!) recedit foliis duplo majoribus 
latius lobatis, lobis obtusis ad costam mediam aculeatis, aculeis 
pubescentibus, indumento minus adpresso, pedunculis crassioribus 
etiam fructiferis erectis, sepalis amplioribus, bacca pubescente. 

HAB. : Africa austr., ad Colossa (Penther n. 1 8421). ! 

Folia 3-4 cm. lata oblonga 2-3-lobata, caulis sparse spinosus, indumen um 
lutescens stellatum, flores terminales 2-4-ni lanati, pedunculi plerumque 


inermes demum non refracti. 


‘Coldenia nevadensis Gdgr. — Perennis virens tenuiter pubescens, 

caules prostrati indurati, rami ternati divaricati proliferi, folia parva 

ovata utrinque attenuata sulcato-nervosa integra marginibus setosa, 
llores axillares glomerati, ent. linearia petalis longiora. 

21 i i Reno (Hillman !). , "M 

3 Nat Hook. ex a Carica bor.-occid. (Cusick n. 2033! Kenni dy 

n. 7291 etc.) differt radice perenni indurato, facie non canescente, sepais 


longioribus, etc. 


Caccinia turkestaniea Gdgr. 


— Perennis virescens ramosissimo- 
1 * L NE i 
paniculata, folia late oblongo-lanceolata basi dilatata sessil 


a marginibus 


62 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


setosa cæterum  albo-tuberculata, calyx linearis accrescens demum 
amplissime triangularis albido-ciliatus floribus subduplo brevior, nuculæ 
orbiculatæ disco tuberculato-rugosæ ad margines vix aut non dentatæ. 
HaB. : Turkestan, inter Sarai et Telekul ad fl. Pandsch (Regel). | 
A C. glauca Savi foliis lanceolatis et nuculis tuberculatis statim 
distinguitur. . 
| Indumentum parcum adpressum, folia 1,5 cm. lata vix ser- 
rata tenuiter pubescentia, cymæ densifloræ adpresse pube- 
rulæ. — Brasilia trop. (Sello/)....... . Cordia diseolor Cham.! 
1. ( Indumentum copiosum patulum, folia 2,5-3 cm. lata apice 
argute serrata molliter tomentosa, cymæ laxifloræ villosæ 
ruf:. — Bolivia, ad Yungas (Bang n. 399!). 
Cordia boliviana Gdgr. 


E comparatione cum specimine authentico, species ultima indumento 
rufo patulo floribus duplo majoribus, etc., insignis ac distinctissima. 


/ Cryptanthe wyomingensis Gdgr: — Annua homotricha pilis longis 
albis subpatulis, prorsus obsita, caules recti apice ramosi recti, folia 
linearia mucronata sessilia integra, flores cymoso-dichotomi in racemos 
laxos paucifloros dispositi, calycis valde setosi sepala floribus duplo 
breviora linearia acuta. 

HAB. : America sept., Wyoming ad Cummins (Nelson n. 1 5231). 

Affinis C. Torreyi (Gray) Greene a qua pilis conformibus ac anthela 
diversa recedit. 


/Lithospermum arizonicum Gdgr. — Perenne virens tuberculato- 
scaberrimum, pilis paucis adscendentibus obsitum, caules rigidi superne 
ramosi, folia anguste oblonga obtusa basi dilatata sessilia revoluta 
uninervia, flores terminales cymoso-paniculati, sepala linearia tubo 
elongato glabrato saltem triplo breviora, corolla basi non inflata. 

pem ` America sept., Arizona ad Flagstaff, alt. 7 000 ped. (Mac Dougal 
n. 2421). 

Species molesta affinis equidem L. multiflori Torr. propter inflorescen- 
tiam sed indumento scaberrimo tuberculato, foliis revolutis, corollæ 
tubo inferne non inflato ab eo longe differt. — Specimina a cl. Crandall 
in Colorado ad Como Park, alt. 40000 ped., huc quoque spectare 
videntur, sed tubus corollæ multo brevior ac inferne inflatus. 


Lithospermum persicum Gdgr. — Incanum semipedale suffruticosum, 
caules adscendentes, indumentum adpressum, folia latiuscule suboblonga 
acuta sessilia ad margine patule setosa recta plicata, flores axillares 
breviter spicati, sepala obtusa tubum æquantia, corolla flavida extus 
hirtula ad faucem non plicata, nuculæ ovatæ triquetræ læves nitide 
lutescentes. 

HAB. : Persia merid., Laristan ad Bender-Abbas (Bornmüller n. 5211). 
| Affinis L. Kotschyi Boiss. Hohen. a quo (secundum specimina à Kotschy 
in insula Kongo Karrack n. 45! a lecta) recedit foliis dupla latioribus noD 
curvatis patule setosis, floribus flavidis brevioribus. 


Heliotropium sinaieum Gdgr. — A planta persica et ægyptica 
L. persici Boiss. differt indumento prorsus adpresso, foliis suboblongis 


obtusis minus undulatis sed rugosioribus, calyce minus setoso. corolla 
minore. 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 63 


HAB. : Arabia, in vallibus montis Sinai (Planés!). 
Suffruticosum virescens, tubus coroll albidæ (e sicco) villosissimus. 


Eritrichium sinensium Gdgr. — Ab affine E. myosotideo Maxim. 
cujus specimina authentica ea Amur Sibiriæ orientalis possideo, differt 
pilis numerosioribus, gracilitate partium, foliis minoribus, pedunculis 
triplo brevioribus, sepalis corollam minutam fere æquantibus. 

HAB. : China orient., ad Tien-Tsin (0. Debeauz!) 

Herba annua gracilis virens vix ramosa. Pedicelli fructiferi 2-3 mm. 
longi, flores quam in typo triplo minores. 


Sepala adpresse parciusque setosa, stylus inclusus........... 2 
Sepala patule valdeque setoso-hispida, stylus longe exsertus. 
— America sept., S. Carolina ad Oconec (Anderson !). 
Onosmodium longistylum Gdgr. v 
Cor. 7 mm. longa ejus lobi lanceolati, sepala 1/3 inf. tubi 
æquantia. — Florida ad Polk (Ohlinger, n. 618"). , 
Onosmodium floridanum Gdgr. 
Cor. 12 mm. longa ejus lobi elongati lineares, sepala saltem 
1/2 tubi æquantia. — America sept., Alabama ad Gateswood 
(Tracy n. 8 400!)........... Onosmodium alabamense Gdgr. 


Herbae perennes foliis oblongis sessilibus, floribus folioso-spicatis; 


ex affinitate omnes O. virginiani DC. 
Tres sequentes prope Plagiobotrys tenellum Gray collocari debent. 


Indumentum patulum, sepala corollam æquantia............. 2 
, | Indumentum adpressum, sepala petalis breviora. — America 
l sept., Washington ad Bingen (Suksdorf n. 5 5501). 
/ Plagiobotrys adpressus Gdgr. 
: Virens, pedicelli fructiferi brevissimi. — California, Nevada in 
Truckee Valley (Hilleman/) et ad Peavine (ej.). 
Plagiobotrys nevadensis Gdgr. “ 
Canescens pedicelli fructiferi elongati. — America sept., Idaho 
ad Nez Percés (Canby n. 3 0291). | 
Plagiobotrys ehrysocephalus Gdgr. * 
Planta graciles 4-8 cm. alt» a basi rosulata ramosa, flores pauciores 
Spicati, sepala pilis aureis rigidis dense obsita, flores minuti, calyx 
ructifer demum accrescens, Americæ  bor.-occid. (Rocky Mts) et 
California præcipue incolentes ubi circiter 40 species adsunt. 


Lippia guatemalensis Gdgr. — Differt a L. umbellata Cav. pube 
strigosa patula omnium partium, foliis profundis serratis minusque 
àcuminatis, umbellis villosissimis longius pedunculatis, bracteis floralibus 
magis cuspidatis. D 

AB. : Guatemala, ad Alta Verapaz (Furchheim). | 

orma singularis a speciminibus mexicanis (Ehrenberg Schiede! 
Pringle n. 7 744!, etc.) abhorrens indumento hispidissimo patulo, foliis 
alrovirentibus, pedunculis saltem duplo longioribus. 

— A planta typica mexicana (Ehrenberg 
Schlecht. valde differt ramis glabris 
5-6 cm. latis) oblongo- 
labris subtus tenuiter 


Lippia melastomifolia Gdgr. 
D. 12021) L. myriocephalæ Cham. T 
late quadrangularibus sulcatis, foliis amplissime ( 
lanceolatis basi magis contractis integris supra 8 


64 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


hirtellis, inflorescentia glabra, pedunculis glabris angulosis brevioribus, 
bracteis floralibus cuspidato-lanceolatis. 
. HAB. : Guatemala, ad Alta Verapaz (Türckheim !). 
An hujus sectionis ob ramos valde angulosos? Specimina mexicana 
tomentella sunt foliis minoribus villosis obsolete crenulatis, verlicillastris 
multifloris longe pedunculatis. 


Vitex neo-ealedoniea Gdgr. — Arborescens, rami obscure angulosi 
tomentelli, folia prorsus 5-foliolosa, foliolis late ovato-acutis basi 
breviter truncatis integerrimis superne viridibus glabris subtus niveo- 
pulverulentis, flores terminales in racemos laxos corymbulosos dispositi, 
pedicelli tenues breves bracteolati, segmenta calycina minute triangularia 
mutica. l 
HAB. : Nova Caledonia, prope Noumea (Debeaux !). 


Ab affine V. Negundo Willd. primo visu foliolis brevioribus non 
acuminatis distinguitur. 


Eremophila chlorella Gdgr. — Virens tenuiter tomentella, folia line- 
arioblonga acuta basi longe attenuata sessilia integerrima valdeque con- 
ferta, flores axillares virides solitarii, sepala pilosa lanceolato-linearia, 
stylus corollam saltem duplo excedens. 

Has. : Australia occid., ad Lower Canning River (Morrison). 

Prope E. Brownii F.v. Müller collocanda cujus est var. viridiflora F. v. M. ; 
sed a typo Australiæ orientalis et meridionalis (N. S. Wales! Victoria! etc.) 
certe differt ramis non glutinosis, foliis brevioribus, stylo elongato, 


floribus viridibus. ` 


( Subcanescens, pedunculi fructiferi folio longiores, capsula vil- 
losa. — America bor. occid., Washington ad Rockland 
(Suksdorf n. 26381)............. ^ Nemophila eriocarpa Gdgr- 

Virens, pedunculi fructiferi folia breviores, capsula subglaber- 
rima. — California, Ormsby in King's Cafion, alt. 2000 m. 


(Baker n.9141)................ “Nemophila nevadensis Gdgr- 


— 


Herbæ teneræ annuæ aspero-pilosæ ramosæ, foliis primatis vel 3-5- 
lobatis, flores axillares solitarii, sepala linearia hirta, capsula globosa. 
Ambæ affines N. pedunculatæ Dougl. 


/Avicennia floridana Gdgr. — Ab A. nitida Jacq. (ex Antillis! elc.) 

differt foliis duplo latioribus oblongis interdum retusis basi multo 

longius attenuato-petiolatis, racemis paucifloris, sepalis mucronatis. 
Has. : Florida, ad Myers Lee (Hitchcock n. 2701). 

Folia 2,5 cm. lata discoloria, racemi foliis duplo breviores. — Cl. Tracy 
distribuit ac mihi transmisit (n. 7 445! e Palma Sola Florida) sub eodem 
nomine specimina quæ certe ad A. nitidam non pertinent propter eorum 
glabritiem, folia carnosa levissima anthelamque diversam. 


Selago Pentheri Gdgr. — A speciminibus Drége! Zeyher n. 3 580! etc. 
S. fasciculatæ L. recedit foliis majoribus imbricatis rectis nec arcuato- 
patulis breviter serratis magis glaucescentibus, corymbo confertissimo 
sessili, floribus majoribus latius bracteatis, staminibus brevioribus. 

Han. : Cap, ad Muizenberg (Penther n. 1 8671). n, 

Caules validi flexuosi parum angulosi, rami florales nulli nec folios! ut 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 65 


in typo, petala intus barbulata obovato-obtusa stamina stylumque duplo 
superantia. 


Polyeenia Dregei Gdgr. — Fruticosa, rami glabrescentes albidi 
graciles, folia rotundata cordata sessilia apice triangulari-mucronata 
denticulata adscendentia, spice laxifloræ, bracteæ oblongæ curvatim 
cuspidatæ floribus paulo breviores. 

HAB. : Africa australis (Drége! sine num.). 

A proxima P. cordata E. Meyer differt notis datis ac insuper foliis 
remotis minus carnosis. 


Hebenstreitia filifolia Gdgr. — Recedit ab H. dentata L. caulibus 
validioribus ramosissimis, foliis filiformibus hinc inde dentatis, spicis 
confertis, tloribus majoribus bracteam duplo superantibus. 

HaB. : Cap, Piquetberg (Penther n. 19131). 

Bipedalis et ultra, caules angulosi pilis albis sparse obsiti, bracte: 
latius marginatæ. Huc etiam referri potest planta in Horto Paris. culta 
(a Verlot olim missa). 


Anisomeles tonkinensis Gdgr. — Perennis virens toto villosa, caules 
recti flexuosi, folia ample ovata abrupte acuminata basi attenuato longe 
petiolata, serraturis profundis, verticillastra conferta, calycis breviter 
tomentelli sepala triangularia subacuta nec cuspidata corollis glabris 
duplo breviora. 

Has. : Tonkin, ad Hanoi (D'Alleizette n. 184). . mE 

Prope A. mollissimam (Wallich) collocanda a qua foliis longe acuminatis 


et dentibus calycinis muticis presertim differt. — Sub eodem n. typum 
ipsum etiam accepi. 
Calamintha fuchsifolia Gdgr. — Differt a C. macrostema Benth. 


caulibus glaberrimis, foliis late oblongo-acuminatis basi attenuato-petio- 
latis glabratis, cymis 3-4-floris, tubo ac corolla brevioribus. 
HaB. : Mexico, ad Oaxaca (Conzatti n. 2091). o | | 
Folia 1,5 cm. lata, 4,4-5 cm. longa. — Specimina mexicana typi 
(Ehrenberg! Udhe! Pringle! n. 7712!) omnino villosa sunt, folia parva 
6-8 mm. lata, flores 2 cm. longi stamina exserta cymasque multifloras 
habent. Caules fruticosi ramosissimi, a nostris europæis prosusabhorrentes. 


Eremostachys cilicica Gdgr. — Caulis validus elatus parce lanatus, 
folia glabra bipinnatisecta, lobis oblongis acutis angustis remotis, vet icik 
lastra multiflora discreta lanata, sepala triangularia spinosa, corolla 
ampla ochroleuca, calyx cylindricus ejus limbus rectus æqualis. 

HaB. : Cilicia, inter Mersina et Tarsous (Balansa n. 1 078). < Planta 

Ab E. laciniata (L.) Bge foliis glaberrimis statim secernitur. lanta 
e Libano (Blanche!) villosissima est; ex Asia Minore (Charrel’) to iis pra 
glabris subtus incanis ampleque sectis; Caucasıca vero (Bayern) m 
neosa cum sepalis spinosis, characteribus alteris ac diversis non obs 
tibus. 


Perenne glaucum tenuiter 
aria obtusa basi attenuato- 
ta 3-5-flora, calyx pube- 
iores, antheræ 


Dracocephalum Politowii Gdgr. — 
pubescens ramosissimum, folia oblongo-line 
petiolata scabra vix serrulata, verticillastra remo a 
rulus nervosus spinulosus, flores magni calyce duplo long 
glabra. 


(SÉANCES) 5 
T. LXV. 


66 -SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. 


Has. : Sibiria, ad Tschuja (Politow /). 
Recedit a D. peregrino L. caule indurato a basi ramosissimo, foliis 
integris, etc., quibus notis etiam ad D. multicaule Montb. Auch. accedit. 


Draeocephalum turkestanicum Gdgr. — Perenne pubescens humile, 
caules simplices, folia ovata apice subattenuata basi cordata crenata infe- 
riora longe petiolata caulinia vero feresessilia, flores subcapitati pauciores, 
calycis villosi dentes spinosi, corolla magna calyce duplo longior, antheræ 
villosæ. | 

HAB. : Turkestan, ad Jugantau, alt. 6-7 000 ped. (Regel /). 

Ab affine D. altaica Laxm. indumento, foliis brevioribus, corolla hirta 
recedit. E 


Glabra, caulis vix muricatus, folia basi longe attenuata ovato- 
lanceolata, bracteæ florales calycem æquantes, sepala 4 mm. 
longa. — Mexico, ad Atoyac (Kerber n. 139!). 
o Hyptis Kerberi Gdgr. 
1. ) Pubescens, caulis copiose setoso-muricatus, folia basi rotun- 
data deltoidea, bracteæ florales calyce breviores, sepala 
vix 1/2 mm. longa. — Florida, ad Jacksonville (Williamson). 
Hyptis floridana Gdgr. 


Species due præcedentes inter se valde dissimiles affines sunt H. spi- 
catz Poir. ` 


Glabra folia oblongo-lanceolatá haud aut vix rugosa basi longe 
attenuata ................................................ 
1. < Pubescens apice hirsutissima, folia ovato-subobtusa basi rotun- 
data reticulato-rugosa. — Brasilia (Sello n. 4 877 !). 
Hyptis normalis Gdgr. 
Involucri phyla capitulo glabro breviora, caules ad angulos 
glabri,.folia anguste oblonga. — Florida, ad Jacksonville 
(Keeler! Leggett!).................. Hyptis leiocephala Gdgr. 
Involucri phylla capitulum villosum superantia, caules ad 
angulos hispiduli, folia late oblonga. — America sept., Missis- 
sipi ad Biloxi (Tracy n. 61!) et ad Mendenhall (ejusdem n. , 
8 757!).............:................... Hyptis Tracyi Gdgr. 


Affines sunt H. rugosæ L., sed dux ultimæ quas ita vocant botanici 
americani a typo Linneano tam longe recedunt ob folia non rugosa sed 
levia ac plana, quod dubitare liceat num vere huc pertineant. 


Hyptis Winkleri Gdgr. — Annua, preter angulos caulium ciliatos 
glabra, caules simplices virgati tripedales et ultra, folia late oblonga utrin- 
attenuata-acuminata longe petiolata serrata supra glabra subtus scabra, 
flores capitati ad axillas geminati pedunculati, involucri phylla lata reflexa 
integra glabra ample triangulari-acuta capitulo saltem duplo breviora, 
calycis glabri dentes setacei floribus minutis longiores. 

HAB. : Africa trop., Kameroun ad Victoria (H. Winkler n. 5561). . 

Notis datis ab H. brevipes Poit. differt. — Specimina asiatica et oceaniCaà 
pilosa sunt cum phyllis involucri ciliatis ac setaceis. 


19 


Lavandula subtropica Gdgr. — Ramosissima virgata piloso-scabra; 
folia villosa pinnatisecta segmentis oblongis obtusis, spicæ graciles laxæ 
paniculate, flores oppositis bracteæ calyce cinereo-albido duplo breviores 


* 


M. GANDOGER. —- SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 61 


aristatæ, dentes calycini subulati omnes exappendiculati, corolla 
minuta. . l 

Has. : Africa occid., Cap vert S. Antåo (Cardoso!); Santiago ad La 
Praya (Thiébaut n. 225 !). 

Indumento et cæteris characteribus ab affine ægyptiaca et arabica 
L. coronopifolia Poir. differre videtur. 


Micromeria Perrottetii Gdgr. — A M. biflora Benth. differt foliis 
condensatis ovato-acutis basi cordatis crassis marginatis, nervo medio 
prominulo, floribus axillaribus remotis paucis longius pedunculatis, 
dentibus calycinis glabris. 

Hae. : India orient., in montibus Nilagiri (Perrottet n. 9381). 

Prostrata ramosissima glabra, folia presertim superne nervulosa 
albido-marginata. — Specimina abyssinica (Schimper n. 12!) floribus dense 
rTtacemosis foliisque ovatis gaudent; dum planta a Zeyher in monte 
Winterberg Caffrariæ lecta habet folia hirtella hinc inde denticulata; qua- 
mobrem species diversas esse videntur ex eodem typo variabili M. biflora. 


Folia suboblonga vix acuta basi subrotundata glabra valde punc- 
tata, involucri folia (vel bractæ) puberulæ, corolla calyce 
duplo longior. — America bor. occid., Oregon (Cusick n. 
19561)....................... Monardella elegantula Gdgr.” 
Folia oblongo-sublanceolata basi attenuata puberula vix punc- 
tata, bractæ involucri villosæ, calyx 2/3sup. corollae æquans. 
— California, in monte Lola (Kennedy n. 173!). y 
Monardella ealiforniea Gdgr. 


Ambæ ex affinitate M. odoratissim# Benth. Suffrutices pedales a basi 
ramosi, caules simplices, folia grate olentia, flores conferto-capitati. 

Cl. Cusick sub. n. 2846! e Klamath Mts Cascade (Oregon) distribuit formam 
alteram quae precedentibus: sat similis esse videtur, sed foliis glaber- 
rimis oblongo-acutis tortis vel undulatis, bracteis purpureis histellis caly- 
tisque dentibus albo-villosis tubum duplo æquantibus gaudens subspecium 
novam Monardella tortifolia Gdgr nomidan esse censeo. 


Ocimum guatemalense Gdgr. —.Ab O. micrantho Willd. distinguitur 
taulibus ad angulos non scabridis, foliis majoribus glabris ovatis, rachide 
piloso-glanduloso, pedunculis brevioribus, dentibus calycinis minus 
ongis. 

Hp. : Guatemala, ad Gubilquitz (Türckheim n. 4 413!). 0. 

Herba annua rigida glabra, folia late ovata serrata, flores laxe spicati. — 
Specimina a Curtiss n. 4 929! in Florida ad Key West lecta huc quoque 
accedunt, foliis minoribus subintegris non obstantibus. 


Hirtellá, folia breviora recta, calyx villosus, galea apice pubes- 
cens. — Australia, N. West Victoria ( Walter !). . 
Prostanthera eriocalyx Gdgr. 
Glabra, folia longiora patula, calyx corollaque glabra. — Aus- 


[ i ia ad Wimmera (Sutton ^. 
tralia, Victoria a i ( Prostanthere patuta Gdgr. 


Frutices ramosissimi glandulosi, folia ericina integra, flores axillares 
el capitati coccinei porrecti. Affines amba P. coccineæ F. von Müller. 


* 


68 SÉANCE DU 25 JANVIER 1918. , 


{ Tota pilis elongatis crinitis copiose obsita, folia oblonga, calycis 
oblongi dentes cuspidati tubo duplo breviores. — Guate- 
temala, ad Alta Verapaz (Türckheim/). Salvia erinigera Gdgr. 
Indumentum breve, folia ovata superne glabra, calycis ovato- 
tubulosi dentes submutici tubo triplo breviores. — Mexico, 
ad Mexico in Rio Hondo Cañon (Pringle n. 3 153!). 
| Salvia supraglabra Gdgr. 
Indumentum breve, folia ovata supra hirta, calycis ovato-cam- 
panulati dentes mutici tubo triplo breviores. — Mexico, ad 
Oaxaca (Conzatti n. 1441)............. Salvia Conzattii Gdgr. 


Tres ist: ex affinitate S amarissimz Ort. Insurper adsunt alice formæillis 
proximæ e Mexico (Galeotti! Sieber!, etc.) ulterius investingandæ. 


V Sphacele cordifolia Gdgr. — Suffrutescens 2-3-pedalis pubescens, 
folia ample ovato-subobtusa basi cordata longe petiolata utrinque hirtella 
dentibus acutis, flores axillares solitarii breviter pedunculati, calycis 
villosi dentes acuminati corolla magna extusque ` puberula duplo 
breviores. ' 

HaB. : California, ad Claremont (Baker n. 5 0611). 

Affinis S. calycinz Benth. Folia 4-5 cm. lata concoloria argute serrata, 
flores (cum calyce) 3 cm. longa. . 

Cl. C. F. Baker qui, ingentem copiam plantarum tam boreali-amerlca- 
narum quam e Cuba et e regione amazonica Brasiliæ mihi transmisit, 
sub n. 605 vara Sphacele calycina distribuit e Santa Clara California. Est 
fruticulus foliis oblongo-acutis superne glabris caulinis superioribus sessi- 
libus, floribus glabris terminali-subspicatis. 


Villosa canescens au! subincana............................: 2 
1 Glabrescens virens, folia angusta, dentes calycis breves subre- 
| curvi. — Persia austr., in m. Kuh-Daéna (Kotschy n. 5641). 
| Stachys daenensis m 


Folia 2-3 cm. lata basi cordata sessilia ....................... 

9 Folia 4 cm. lata basi attenuata petiolata. — Armenia, Gumus- 
chkhane ad Ketschikale (Sintenis n: 6 100!). 

Stachys Sintenisii Gdgr. 


Caules recti, pubes laxa elongata, folia remota tenuia. — 
Persia austr., Kerman ad Rahbur (Bornmüller n. 4298!) 
3 Stachys Bornmulleri Gdsr 
Caules diffusi ramosissimi, pubes brevis densa, folia crassius- 
cula condensata. — Lycia, ad Elmalu (Bourgeau n. 220!). 
' Stachys lycia Gdg": 


Quatuor antecedentes ex affinitate S. setiferæ C. A. Meyer sunt © 
Oriente valde variabilis. 


\ 


Westringia lurida Gdgr. — Subbipedalis pluricaulis lurida ramos 
ràmi ternati divergentes glabri valdi angulosi, folia ternata glabra lineari: 
revoluta sessilia mucronulata-spinulosa patula lurido-lucida, flores n 
lares 1-2 remoti, calycis glabri dentes breviter triangulares corolla: hir- 
sutæ duplo breviores. 


HAB. : Australia Victoria N. W. Mallec (Hardy /). 


M. GANDOGER. — SERTUM PLANTARUM NOVARUM. 69 


Ab affine W. rigida R. Br. differt caulibus glabris, foliis duplo brevio- 
ribus spinulosis et flores sparsi nec spicati. 


Folia sessilia atrovirentja, pedunculi breves, racemi flor. recti. 
— Australia, N. S. Wales (Walter !). 
Anthocercis genistifolia Gdgr. 
Folia petiolata pallide viridia, pedunculi tenues elongati, rami 
florales subpatuli. — Australia, N. S. Wales ad Nepean River 
(Maiden!)...................... Anthocercis tenuipes Gdgr. 


Elata, folia oblonga integerrima, flores in racemos cymiferos demum 
paniculatos dispositi, rachis hirta. Ambæ prope A. Endesii F. von Müller 
collocandæ. 


SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1918 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


} 


Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière 


séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce le décès du Frère Héribaud 
Joseph. M. F. Camus rappelle, en quelques mots, l'œuvre 
botanique de ce savant confrère. 


M. Bois annonce que l'Arboretum fondé, par M. Allard, 
à la Maulévrie, près d'Angers, a été légué à l'Institut 
Pasteur. 

M. le Président donne ensuite connaissance d'une circu- 
laire émanant de l'euvre de reconstitution des jardins, 
vergers et plantations forestières dans les régions dévastées. 

M. F. Camus fait savoir que les collections et la biblio- 
thèque botaniques de l'abbé Hue ont été léguées par lui 


au Muséum où elles sont à la disposition des travailleurs, 
dans le service de Cryptogamie. 


Les deux communications suivantes sont ensuite pre 
senlées par leurs auteurs : 


De la notion d'étre chez les végétaux, 
réflexions théoriques 


PAR M. JEAN FRIEDEL. 
En biologie, on définit l'étre: « ce qui va de l'œuf à l'œuf ». 


Les divers modes de multiplication asexuée (boutures, marcottes, 
spores) donnent naissance à des individus distincts faisant 


J. FRIEDEL. — DE LA NOTION D'ÉTRE CHEZ LES VÉGÉTAUX. 7A 


partie d'un méme étre. La reproduction sexuée seule produit 
un étre. 

Qu'est-ce que la reproduction sexuée? 

C'est la fusion de deux cellules spéciales appelées agmètes ; le 
résultat de la fusion est l'œuf. 

Les gamétes sont préparés par une série de phénomènes de 
condensation . que l'on appelle maturation sexuelle; le plus 
saisissable de ces phénomènes est la réduction chromatique. 

Rappelons que le noyau d'une cellule contient une sorte de 
filament que l'on nomme spiréme. Lorsque la cellule est sur le 
point de se diviser, soit quand le tissu est en croissance, soit 
. dans un cas de multiplication asexuée, le spirème se fragmente 
en plusieurs morceaux que l'on appelle chromosomes. Les chro- 
mosomes se divisent chacun en deux de sorte que le nombre de 
chromosomes de chacune des cellules-filles est égal au nombre 
de chromosomes que contenait la cellule-mére. Pour les cellules 
d'une espèce donnée, animale ou végétale, le nombre de chro- 
mosomes est constant. Or, l'une des divisions qui précéde la 
reproduction sexuée présente un caractère tout particulier 
avant la division, le spirème se contracte sur hui-méme, diminue 
de longueur et augmente d'épaisseur. En se fragmentant, le 
spirème, au lieu de donner le nombre n de chromosomes, normal 


"2 . n , - 
pour l'espèce, donne un nombre moitié moindre 3 La fécon 


dation a lieu : c'est la fusion des deux gamètes; l'œuf qui a recu 


5 chromosomes d'un gaméte, 5 de l'autre a n chromosomes et 
la cellule normale de l'espèce est reconstituée. 
Il était utile de rappeler ces traits bien connus sur lesquels 


repose toute la notion biologique d'être. On admet aujourd'hui 
en général que, dans la plupart des cas’, les chromosomes sont 
le véhicule essentiel des hérédités. Toutes les cellules d'un 


!. Citons une exception curieuse. Chez l'Humulus japonirus var. albo- 
maculata la panachure est transmise par hérédité maternelle et non par 
hérédité paterńelle. Or, l'oosphére a un abondant cytoplasme, lant Yéro- 
7oide un cytoplasme trés réduit. On pense que la panachnre est trans- 
mise par le cytoplasme de l'oosphère (Winge 0.) The c "ATE el 
their number and general importance, C. R. lab., Carlsberg, XIII, 1917, 


p. 225). 


12 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1918. 


arbre immense portent dans leurs chromosomes les hérédités 
qui étaient cachées dans les chromosomes de l'œuf, cellule uni- 
que d'oü est sorti ce gigantesque organisme. Si l'on coupe une 
branche de l'arbre, si l'on en fait une bouture, elle donne un 
individu nouveau, mais les cellules de la bouture restent 
semblables aux cellules de l'arbre. Il n'y a pas eu de changement 
dans les hérédités dont les chromosomes sont le véhicule. Un 
étre est quelque chose qui existe en soi et qui a des propriétés 
distinctes; une bouture qui ne fait que continuer les propriétés 
de la plante d'où elle provient n'est pas un être. 

Au premier abord, la définition biologique de l'étre diffère de 
l'acception courante du mot, mais si l'on regarde de plus prés 
on constate que les deux notions sont parfaitement d'accord. 
Un étre n'est pas la continuation pure et simple d'un objet 
préexistant, c'est un commencement, un point de départ : l'être 
est caractérisé par la faculté de produire des caractères nouveaux. 
Or, tel est bien l'organisme sorti d'un ceuf : il résulte d'un grou- 
pement nouveau de caractères anciens; il peut s'écarter plus ou 
moins du type des parents tandis qu'une bouture reste parfaite- 
ment semblable aux branches qui ont été laissées sur l'arbre. 

La pratique horticole utilise ce fait depuis des siècles, bien 
longtemps avant que personne ait eu l'idée qu'il existait non 
seulement des chromosomes mais méme des cellules. Quand 
les jardiniers veulent guetter l'apparition possible de variétés 
nouvelles, ils font des semis; quand ils veulent conserver une 
variété avantageuse, ils font des boutures ou des marcottes. 

L'étre est ce qui provient de l'œuf : cette définition simple et 
claire semblerait écarter toute idée de plus ou de moins; cepen- 
dant nous allons voir que, dans certains cas, l'étre implique 
des degrés. 

Chez les végétaux dioiques la question ne se pose pas : le 
renouvellement produit par la fécondation est toujours aussi 
complet que possible, les deux courants d'hérédités qui se 
rencontrent dans l'euf proviennent nécessairement de deux 
êtres distincts. | 

Chez la plupart des Phanérogames, au contraire, la même 
fleur contient à la fois des étamines et des carpelles. Trois cas 
peuvent alors se présenter : un ovule produit par une fleur 


J. FRIEDEL. — DE LA NOTION D ÊTRE CHEZ LES VÉGÉTAUX. 73 


peut être fécondé, soit par du pollen de la même fleur, soit par 
du pollen d'une autre fleur du même pied, soit par du pollen 
d'une fleur d’un autre pied de même espèce. 

Ecartons tout de suite le dernier cas identique à ce qui se 
passe chez les plantes dioiques : les deux gamètes proviennent 
l'organismes distincts, la fécondation renouvelle l'étre d'une 
manière aussi complète que possible; c'est ce que l'on appelle 
lécondation croisée. Les deux autres cas peuvent étre réunis 
sous le nom général d'auto-fécondation '. Que le pollen provienne 
lela méme fleur que l'ovule ou qu'il provienne d'une autre 
leur du méme pied, l'anthérozoide apporté par le pollen et 
l'aosphère contenu dans l'ovule sont des cellules d'un même 
être. Toutes les cellules de la plante proviennent de l'œuf par 
bipartitions successives. Si les deux gamétes proviennent du 
méme étre, on pourrait croire que la fécondation n'apporte 
aucun renouvellement réel, l'élément mâle et l'élément femelle 
apportant les mémes hérédités. Cependant, il y a quelque chose 
de plus que dans la multiplication asexuée : la fécondation a 
été précédée par la réduction chromatique; il y a eu une sorte 
le condensation de la substance qui sert de véhicule aux héré- 
dités. | 

L'être se renouvelle en quelque sorte lui-même, ce qui est 
Yraisemblablement une régénération moins complète que lors- 
qu'il y a fusion d'éléments étrangers. 

Il convient de signaler encore un autre cas, fréquent dans le 
"gne animal et dans le règne végétal, la parthénogenése. Ce 
l'est ni une multiplication asexuée, ni une reproduction sexuée. 
l'élément femelle se forme comme s'il devait y avoir lécon- 
dation, il y a réduction chromatique mais aucun gamète måle 
d'intervient. D'après certains auteurs ce phénomène se produit 
Souvent chez diverses espèces du genre Hieracium. Or, on sait 


1. P.-P. RICHER a fait des expériences de fécondation croisée et d'auto- 


fécondation sur diverses plantes, au point de vue du pourcentage de 
Wines aptes à germer. ll a constaté que, chez certaines tie. chez 
Pourcentage est le même quel que soit le mode de fécondation. eu nde 
autres espèces, le pourcentage est meilleur s'il y a fécondati n croce 
st que, dans le cas d'auto-fécondation, il est le méme que ! posen 
provienne de la même fleur que l'ovule ou d'une autre fleur du 

ype. 


74 ` SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1918. 


que, d'autre part, le genre Hieracium est très riche en hybrides; 
il est curieux de remarquer que cet intéressant genre peut pré- 
senter deux phénoménes inverses au point de vue du renouvel- 
lement de l'être : la parthénogenèse où ce renouvellement està 
peine indiqué et l'hybridatión oü il est aussi complet que 
possible, puisque les gamètes appartiennent, non seulement à 
deux individus mais à deux espèces distinctes. 

Ainsi, chez les plantes supérieures, la qualité d'étre n'est pas 
une question de oui ou de non comme on serait tenté de le 
croire, l'étre implique des degrés. Il y a tous les termes de 
passage entre la fécondation croisée qui renouvelle l'étre et crée 
quelque chose de proprement nouveau en groupant des héré- 
dités de provenances différentes, et la multiplication asexuée 
qui ne fait que continuer un étre préexistant. La multiplication 
asexuée peut étre réalisée par des procédés plus ou moins 
compliqués au moyen de spores formées dans des organes 
spéciaux; elle reste simple dans son essence : au fond c'est un 
cas particulier de la croissance suivi de dissociation des éléments 
nouvellement formés. 


Considérons la multiplication asexuée sous sa forme la plus 


simple : la séparation aprés bipartition. 

Soient deux petites algues vertes : l'une unicellulaire comme 
le Pleurococcus, l'autre filamenteuse. Supposons le filament 
d'algue très petit, réduit à une cellule; les deux sortes d'algues se 
ressemblent beaucoup. Ces deux petites cellules se mettent à 
se diviser : dans l'algue filamenteuse, les cellules ainsi formées 
restent accolées les unes aux autres, un long ruban se con- 
stitue — chez l'algue en grain, la lamelle médiane de la paroi 
qui sépare les cellules-filles se gélifie, chaque bipartition donne 
naissance à deux individus. Une légère différence dans la qua- 
lité des membranes fait que, dans un cas, on a eu un phéno- 
méne de croissance, dans l'autre un phénoméne de multipli- 
cation. 

On pourrait se demander ce que devient la notion d'étre chez 
les organismes dépourvus de reproduction sexuée. À strictement 
parler, cette notion s'évanouit lorsqu'il n'y a pas d'œuf puisque 
l'être est défini ce qui va de l'œuf à l'œuf. 

Cependant l'étre étant caractérisé par la capacité de produire 


F. GAGNEPAIN. — POLYMORPHISME FLORAL DANS LE GENRE ADENIA. 75 


des propriétés nouvelles, on pourrait étendre la notion d'être 
aux organismes toujours asexués, comme les Bactéries, de la 
maniére suivante. Supposons une Bactérie unique ensemencée 
sur un milieu de culture : par des bipartitions successives, elle 
donnera naissance à une colonie bactérienne formée d'un grand 
nombre d'individus. Les membres de cette colonie constituent 
évidemment un même être, mais la Bactérie qui a été le point 
fe départ de la colonie était, elle aussi, un même être avec la 
colonie sur laquelle elle a été prélevée et ainsi de suite... On 
ne peut s'arréter qu'en remontant à l'espéce. 

Chez les organismes dépourvus de sexualité, l'étre se confond 
avec l'espèce. 

Chez les organismes qui ne se propagent que par reproduction 
sexuée et qui ne présentent pas de phénomènes de polyem- 
bryonie, l'étre se confond avec l'individu. 

Chez les organismes qui, comme la plupart des végétaux, 
‘présentent à la fois la multiplication asexuée et la reproduction 
sexuée, l'étre se compose d'un certain nombre d'individus et 
diffère à la fois de l'individu et de l'espèce. 


Polymorphisme floral dans le genre Adenia 
des Passifloracées 


pAR M. F. GAGNEPAIN. 


En étudiant attentivement les sept espèces de ce genre qui 
appartiennent à la Flore générale de l'Indo-Chine, j'ai apercu 
| quelques variations, soit dans le genre, soit méme dans une 
espèce, qui sont intéressantes et qu'il ne sera pas inutile de 


signaler. Elles sont, en efTet, de nature à compléter nos connais- 


Sances morphologiques sur le genre, à donner aux botanistes 


descripteurs des indications sur la valeur des caractères spéci- 
liques et à les amener à ne pas baser de soi-disant espéces sur 
des organes variables. | 

Ces variations intéressent : 
degrés dans la monœcie; 3° la-di 


1° la polygamie florale; 2* les 


œcie probable; 4° l'insertion 


16 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1918. 


des pétales suivant le sexe; 5° la position des articulations 
florales. . 

1° Tous les auteurs s'accordent à dire qu'il y a dans ce genre 
deux sortes de fleurs : d'une patt, les máles avec étamines bien 
constituées, le gynécée étant totalement absent ou partiellement 
avorté; d'autre part, les femelles avec pistil bien constitué et 
atrophie partielle des étamines. Mes observations m'aménent à 
penser que, dans une méme inflorescence, les fleurs mâles sont 
de beaucoup les plus nombreuses et que trés rarement, en her- 
bier, on rencontre une fleur femelle. 

. Mais, fait notoire, l Adenia cardiophylla Engl. m'a montré, 
à l'analyse, une fleur nettement hermaphrodite avec androcée 
et gynécée parfaitement constitués. Ce n'est pas là une anomalie, 
c'est un fait rare qui se retrouverait probablement sur des indi- 
vidus vivants appartenant à certaines espèces et peut-être à la 
plupart des espèces du genre. La monœæcie n'est donc pas 
absolue dans le genre Adenia. | 

2° J'ai affirmé, et c'est l'opinion de tous les auteurs que j'ai 
consultés, qu'il y a des atrophies partielles du sexe sacrifié dans 
les fleurs unisexuées. Voici ce que j'ai observé sur les diffé- 
rentes fleurs analysées : , 

Adenia Harmandii Gagnep. : ovaire absolument nul dans les 
fleurs mâles. 

A. cordifolia Engl. : méme cas et méme absence d'ovaire. 

A. Pierrei Gagnep. : ovaire réduit au tiers de sa longueur et 
de son diamétre; présence d'un stigmate parfaitement formé, 
bien que réduit. Pierre a laissé, dans son herbier, un dessin 
analytique de lui qui montre qu'il a constaté identiquement le 
méme fait. 

A. parvifolia Gagnep. : ovaire trés réduit; stigmate (ou style?) 
en forme d'aléne, indivis, aussi long que l'ovaire. 

Dans les fleurs femelles que j'ai observées, les étamines sont 
encore monadelphes par la base des filets, ta partie libre de 
ceux-ci est réduite à une dent aiguë sans trace d'anthére. > ^ 

3° L'Adenia Chevalieri Gagnep. m'a fourni, sur un méme indi- 
vidu, 2 fleurs entiérement femelles et, à l'examen de la forme, 
de la lobation, de larticulation, tout me fait prévoir que 
les autres fleurs que j'ai dà laisser intactes sur l'échantillon 


í 


F. GAGNEPAIN. —- POLYMORPHISME FLORAL DANS LE GENRE ADENIA. 77 


sont de méme sexe. Ce serait alors un acheminement vers la 
diæcie. 

4° A. cordifolia Engl. Dans la fleur mâle, les pétales sont 
insérés à la gorge du calice au point oü le tube se rétrécit au 
sommet; de plus ils sont saillants assez longuement, dépassant 
notablement les lobes du calice. Dans la fleurfemelle, les pétales 
sont insérés beaucoup plus bas, vers le milieu du tube; ils sont 
alors complètement inclus, atteignant à peine la gorge du calice. 

5° Les pédicelles floraux sont toujours articulés, qu'il s'agisse 
d'un sexe ou de l'autre; mais cette articulation varie quant à sa 
hauteur. Elle est trés distante de la base de la fleur dans les 
fleurs mâles des A. cordifolia, Harmandii, Pierrei, parvifolia; 
elle est distante encore dans les fleurs femelles del A. Chevalieri 
et les fleurs hermaphrodites de l'A. cardiophylla; elle devient 
sous-florale dans les fleurs femelles de lA. cordifolia. 

Ces observations sont difficiles à faire en herbier. Elles seraient 
à reprendre, à continuer, à contróler sur des individus vivants. 
Aux points de vue morphologique, physiologique et systéma- 
tique, bien complètes et concluantes, elles seraient d'un réel 
intérét. 


SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1918 


PRÉSIDENCE DE M. D. BOIS, ANCIEN VICE-PRÉSIDENT. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière 
séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce à la Société que M. le Ministre 
de l'Instruction publique lui accorde, pour l'année 1919, 
une subvention de 700 francs. 


M. F. Camus lit la notice ci-après de M. Jacques de 
Vilmorin sur le botaniste Jacques Gay, un des membres 
fondateurs de notre Société. Après cette lecture, il entre- - 
tient les membres présents de la récolte de diverses 
Muscinées rares ou nouvelles pour la flore parisienne. 


Notice biographique sur J. Gay 


PAR M. JACQUES DE VILMORIN. 


Un de mes amis, M. Gary, possédait depuis longtemps dans 
ses archives le brouillon d'une lettre de J. Gay, qui lui a paru 
fort intéressant pour notre Société; il a pensé à votre serviteur 
pour étre son intermédiaire auprés de vous et j'ai accepté bien 
volontiers cette charge. 

Je donnerai d'abord une courte biographie de J. Gay 
que je puiserai dans le Bulletin de la Société botanique de 
France, séance du 23 décembre 1864, sous la signature de 
M. A. Ramond. 

Jacques-Étienne Gay, né à Nyon, canton de Vaud, le 
14 octobre 1786, décédé le 16 janvier 1864, botaniste 
français, fit ses études à l'Institution Snell (à Nyon) sous la 
direction de Gaudin. Bientót à son exemple il ressentit, pour 
la botanique un vif attrait; il termina brillamment ses cours 


J. DE VILMORIN. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR J. GAY. 79 


universitaires à Lausanne tout en s'occupant de botanique et 
s'associa aux excursions qui devaient fournir les matériaux du 
Flora Helvetica. 

À la suite des guerres de la Révolution française et de la 
perturbation amenée en Suisse par ces événements, Jacques 
Gay songea à sa carrière et ses vues se portèrent sur Paris. Il 
y vint en 1811, fut présenté à M. de Semonville, sénateur et 
pair de France, qui l'attacha aux bureaux du Sénat et lui 
donna la direction de son cabinet particulier. 

M. Gay, en témoignage de reconnaissance pour les deux 
hommes qui avaient aplani pour lui les difficultés du début, 
établit plus tard les deux genres Gaudinia et Semonvillea dont 
les types lui furent fournis par deux plantes nouvelles de 
l'Afrique méridionale. 

D'aprés les manuscrits de M. Gay, c'est en 1818 que, moins 
absorbé par sa collaboration à la Flore de Gaudin, il a écrit ses 
premiers mémoires de botanique. 

Sollicité de se présenter à l'Institut en remplacement de 
Gaudichaud, il trouva lui-méme ses titres trop faibles, en 
raison de ce qu'il n'avait produit aucun grand ouvrage et eut 
la modestie de ne pas se présenter aux suffrages de cette Com- 
pagnie, où il n'entra jamais. | 

De 1823 à 1854, il aborda l'étude d'un grand nombre de 
familles. Plusieurs de ces Monographies restèrent inédites ou 
ne furent connues qu'après bien des années, par des fragments, 
que son affection pour la Société botanique de France l'engagea 
à publier dans notre Bulletin. | 

Gay reçut la Légion d'Honneur le 24 août 1824, se maria au 
Mois d'août 1826, mais cette union devait être trop tôt brisée. 
Madame Gay ne put pas survivre au second de ses fils mort 
jeune, elle mourut le 11 février 1847. Gay devait souffrir aussi 
dans ses intérêts de fortune. Les événements du 24 février 1848 
Süpprimaient avec la chambre des pairs les emplois qui en 
dépendaient. , . 

Ces événements auraient pu avoir la consequence de lui 
Permettre de se livrer exclusivement à l'étude, mais il perdait 
We partie de ses revenus, et était menacé de quitter 1 HM 
lement qu'il occupait dans les annexes du Luxembourg e 


80 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1918. 


menacé par conséquent d'étre fort en peine pour loger ses 


herbiers, fruit de cinquante ans de voyages, de recherches et 
de dépenses. 


L'exiguité de*nos appartements parisiens ne lui permettait | 
pas de leur donner asile. Les démarches se multipliérent et 
elles eurent le résultat qu'on devait attendre. L'herbier de 
M. Gay, considéré à bon droit comme le complément de nos 
herbiers publies, ne fut pas déplacé. 

C'est donc à cette époque qu'a dà étre écrite la lettre dont 


je viens déposer le brouillon pour les archives de la Société. 
En voici la teneur : 


A Monsieur le Général Marquis d Hautpoul, Grand Référendaire. 
Général, 


Les soussignés, membres de l'Institut et de la Société botanique de 
France, viennent d'apprendre, que M. Jacques Gay, savant botaniste, 
était menacé de perdre son logement au second étage d'une maison, rue 
Vaugirard, sous la dépendance du Sénat. 

M. Gay possede un herbier trés considérable et une riche bibliothèque 
qu'il ouvre, généreusement et tous les jours, à tous les Botanistes 
Francais ou étrangers qui se trouvent à Paris. Son salon est, depuis 
vingt-neuf ans, chaque samedi, le rendez-vous des jeunes Naturalistes 
les plus dévoués à la science végétale. C'est chez lui qu'a été d'abord 
organisée la Société botanique Francaise, aujourd'hui si florissante. 

M. Gay n'est pas riche. S'il perd son logement, il ne pourra pas con- 
server ses plantes, ni ses livres, et ce sera un vrai malheur pour la 
Science et pour ceux qui la cultivent. à 

Les soussignés ont cru devoir, Général, vous présenter ces considé- 
rations. Ils vous demandent, en méme temps, de conserver à M. Jacques 


Gay, si la chose est possible, ce logement dont il jouit et dont il fait UP 
si utile usage. . 


M. Gay est âgé de soixante et onze ans. 


. r 
Les soussignés vous prient, Général, d'agréer lhommage de leu 
haute estime et de leur profond respect. 


En 1854 la création de la Société botanique de France ouv"? 
comme une ére nouvelle dans la vie de Gay. La suppression 
simultanée des deux chaires qu'Adrien de Jussieu aval 
occupées à la Faculté des Sciences et au Muséum avait fait 
comprendre aux botanistes qu'ils devaient se grouper et mettre 


J. DE VILMORIN. — NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR J. GAY. 81 


en commun leurs efforts pour suppléer aux lacunes que l'ensei- 
gnement officiel pourrait présenter. 

M. Gay fut au premier rang de ceux qui se préoccupérent de 
cette situation et qui voulurent y porter reméde. Notre Société 
le compta parmi ses fondateurs et nul ne lui a prété un 
concours plus actif et plus utile. Il en fut nommé vice-président 
en 1854. Gay triompha à ce moment d'une timidité particulière 
à se mettre en rapports avec le publie, qui a été un écueil pour 
sa carrière scientifique. Les grands ouvrages commencés dans 
sa jeunesse ne seront pas, il est vrai, continués, mais à mesure 
que la Société botanique se trouvera saisie des questions si nom- 
breuses qu'il a étudiées, il ouvrira pour elle ses manuscrits. 

De méme qu'il a été pendant plusieurs années le collabo- 
rateur de la Flore de Gaudin, qu'il a livré à Besser ses Arte- 
misia, à Gussone ses Anthemis, il interrompra ses études pour 
quiconque réclamera ses conseils. 

Tous les botanistes qui venaient le consulter, devenus ses 
amis, lui demeureront fidéles jusqu'à la fin; son salon était pour 
eux le centre des réunions dont le souvenir leur sera toujours 
cher. 

Dans leurs voyages à Paris les botanistes des départements 
et de l'étranger tenaient à l'honneur d'y étre admis. 

Gay a employé chaque été plusieurs semaines à des excur- 
sions scientifiques. Durieu a été invité à prendre part à son 
dernier voyage à la recherche des /soetes en août 1863. Il 
mourut le 16 janvier 1864. o. 

Ses publications sont au nombre de soixante-cinq, beaucoup 
Dé sont que des fragments. | 

Je ne puis qu'effleurer la question de ses travaux qui portent 
sur les Graminées, les Caryophyllées, les Paronychiées, Cruci- 
féres, Fumariacées, Résédacées, Tamaricinées, Ombelliféres, 
Composées, Sésamées, Liliacées, Potamées et Cyperacées. | 

Voici pour compléter cet aperçu une note de M. de Jussieu : 


Herbier de J. Gay. 


L'herbier de J Gay offre un intérét d'étre une étude des plantes de 

"Eur i ‘gions 

France comparées avec celles du reste de l'Europe, depuis les régions 
les plus méridionales jusqu'aux régions polaires. 


(SÉANCES) 6 
T. LXV. 


82 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1918. 


Tous les échantillons sont soigneusement étudiés et accompagnés de 
descriptions et de notes innombrables : c'est un véritable monument. 


Malheureusement, cet herbier n'est pas resté en France, au 
moins pour la partie la plus importante; il a été acheté en 1868 
par Sir Joseph Hooker pour les collections de Kew. Seul son 
herbier de l'Amérique du sud a dù rester en France. 

J'ajouterai que J. Gay s'intéressait aux expériences de 
Verriéres et publia en 1860 une note sur les curieux croise- 
ments d'Ægilops et de blés qui y avaient été faits. 

Ce sont les épis des plantes provenant de ces croisements 
retrouvés à Verrières, qui ont fait le sujet de la présentation et 
de la communication de mon cousin Philippe à la IV* Confé- 
rence internationale de Génétique à Paris en 1911. 

Jacques Gay et Decaisne ont présenté à la Société botanique 
de France, à la séance du 13 avril 1860, ma propre grand mère 
Élisa de Vilmorin, veuve de Louis de Vilmorin. 


SÉANCE DU 8 MARS 1918 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière 
. Séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce une nouvelle présentation. A ce 
sujet, M. F. Camus fait observer que, au cours des sessions 
extraordinaires les candidats présentés sont admis séance 
tenante; étant donnés les événements actuels, on pourrait, 
ajoute-t-il, procéder de semblable manière. Tous les mem- 
bres présents partageant cette opinion, M. le Président 
proclame donc membre de la Société : 

M. Roc. (René), élève à l'Institut agronomique, boulevard 

Richard-Lenoir, 22, à Paris, XI’, présenté 
par MM. Dangeard et Allorge. 


| Aprés une causerie de M. Dangeard sur les modifications 
du cliondriome dans les pétales de la jeune fleur de Tulipe, 
M. F. Camus analyse le travail ci-après : 


Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe 
des Dactyloides Tausch 


(28° Article. Première partie) 


‘par M. D. LUIZET. 


Chez quelques Dactyloides l'inflorescence n'est pas terminale: 
au lieu de se trouver dans le prolongement de l'axe du tronc 
feuillé, elle est oblique par rapport à lui et part de l'aisselle 
d'une feuille basilaire, située au-dessous du bouquet formé par 
les feuilles terminales. Il y a souvent plusieurs tiges florifères 
Sur un méme tronc feuillé. 


84 SÉANCE DU 8 MARS 1918. 


Six espèces se classent dans cette catégorie des A villifloræ : 
Sax. ajugifolia Lap., S. perdurans Kit., S. cuneata Willd., 
S. portosanctana Boiss., S. maderensis Don et S. trifurcata 
Schrad. (Rev. gén. de bot., 1913, p. 3). Les S. ajugifolia et 
S. perdurans, distincts par leur port particulier, forment le petit 
groupement des Supinæ (l. c.). | 


Saxifraga ajugitolia Lap. non L. (Amoen., IV, 271!) — Cette 


espèce, spéciale aux Pyrénées, ne peut être confondue avec 


aucune autre. Elle se distingue, au premier coup d'œil, par sés 
tiges étalées sur le sol, redressées à leur extrémité, puis par les 
caractères trés nets de ses fleurs et de ses feuilles : pétales 
amples deux fois aussi longs que les sépales; — sépales ovales- 
aigus beaucoup plus courts que les étamines; — feuilles glabres- 
centes, bordées, surtout dans leur partie inférieure, de poils épars 
plus ou moins longs, à 3-5-lobes profonds lancéolés-aigus. Au- 
dessous du bouquet feuillé qui termine chaque rejet issu de la 
souche se trouvent d'abord des rosettes stériles axillaires plus 
ou moins apparentes, parfois à peine visibles, parfois longue- 
ment développées, puis les tiges florifères, pauciflores, au 
nombre de 1 à 5. Les feuilles, peu différentes les unes des 
autres sur les diverses parties des rejets, sont toutes cunéi- 
formes et atténuées en pétiole; les feuilles caulinaires supé- 
rieures sont sublinéaires aigués, les inférieures ordinairement 
trifides. Les hampes, les pédoncules, les pédicelles et les calices 
sont pubescents-glanduleux. La capsule à maturité ne dépasse 
pas les divisions calicinales et elle est surmontée par les styles 
divergents. Les graines, trés petites et parsemées de tubercules 
extrémement menus, sont ovoides, anguleuses et apiculées. 
— Var. Sax. maubermeana Luiz. et Soul. (Bull. Soc. bot. Fr. 
1912, p. 716!). — J'ai décrit sommairement, en 1912, un S02. 
maubermeana Luiz. et Soul. découvert en Catalogne par 
M. l'abbé J. Soulié, sur les pentes humides du pic de Maubermé. 
Je crois devoir le regarder aujourd'hui comme une variété du 
Sax. ajugifolia Lap. ll en diffère par sa {aille beaucoup plus 
réduile; — par ses tiges florifères presque toujours uniflores, a 
fleurs plus petites à pétales blanc-jaunåtre ordinairement inégaur; 
— par ses feuilles trifides, rarement 4-5-fides, les caulinaires 
toujours entières ainsi que les bractées, les suprabasilaires entières 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 85 


el non 3-5-fides; — enfin par ses capsules dépassant nettement 
les divisions calicinales. 

L'observation de feuilles suprabasilaires entières, ainsi que 
celle de pétales jaunâtres souvent de même taille et de même 
forme que ceux du Sax. moschata W ulf., pourrait justifier 
l'hypothèse d'une hybridation, et, en ce cas, le Sax. mauber- 
meana ne serait qu'une forme particulière du »« Sax. ciliaris 
Lap. = S. ajugifolia Lap. = S. moschata Wulf.. Je ne me suis 
cependant pas arrêté à cette manière de voir assez admissible, 
à cause du mode de végétation de la plante qui reste invaria- 
blement celui du-S. ajugifolia, tandis que, chez les diverses 
formes du >< Sax. ciliaris Lap., on reconnait l'intervention du 
S. moschata Wulf., soit par les modifications de l'inflorescence, 
soit par les déformations plus ou:moins accentuées des rameaux 
feuillés. D'autre part, chez le »« S. ciliaris, les lobes des feuilles 
ne sont jamais aigus : ils sont acutiuscules, obtusiuscules ou 
méme obtus; chez le S. maubermeana les lobes sont toujours 
extrémement aigus, presque mucronulés. 


4 


Diagnoses latines. — Saxifraga ajugifolia Lap. — Cæspitosa, caudiculis 
indeterminatis, humifusis, basi radicantibus atque subnudis, apice erectius- 
culis atque foliosis; caulibus floriferis 1-7 tenuibus, 3-8 em. altis, 4-3-ftoris, 
ex axillis foliorum inferiorum rosulæ terminalis nascentibus. Folia glabres- 
centia, pilis sparsis plus minusve infra præcipue marginata, haud sulcata, 
nervis haud prominulis, limbo sübcuneato profunde tripartito, 3-5- fido, in 
petiolum planum attenuato, lobis lineari-lunceolatis, acutis; caulina supe- 
riora sæpius sublinearia integra acuta, inferiora sæpius trifida; oe 
vulgo lineares integra, acutæ, rarius trifidæ, Scapi, pedunculi, pedicelli 
atque calyces, pubescenti-glandulosi. Petal alba obovato-oblonga, viz a 
basim attenuata, lacinis calycinis duplo longiora atque latiora, trinoma 
nervis haud raro purpurascentibus. Calycis laciniæ tubo æquilongæ, au i 
raro purpurascentes, ovatæ, acutæ, Stamina lacinias longe superantia. ap 
sula ovata lacinias haud superans, stylis valde divaricatis atque exsertis 
demum coronata. Semina minuta, ovata, angulosa atque apiculata, tuber- 
culis minutissimis obsita. , | 

— Var. S. maubermeana Luiz. et Soul. — Cæspitosa, habitu S. ajugi- 
folie Lap., valde humilior; caulibus floriferis tenuissimis, 1-5, sæpius Ml 
floris, rarius bifloris, 2-4 cm. altis. Folia vulgo trifida, rarius 4-5-fida, obi 
acutissimis ; suprabasilaria, caulina atque bracteæ, linearia integra aa » 
Scapi, pedunculi atque calyces pubescenti-glandulosi. Peta a lu are 
minora, sæpius invqualia, oblonga, trinervia, lacinias calycinas pawi d 
duplo superantia. Calycis laciniæ ovatæ, acute. Stamina d MA 
Superantia. Capsula ovata lacinias paulum superans, stylis va 


Postremo coronata. Semina.... 


86 SÉANCE DU 8 MARS 1918. 


HYBRIDES DÉRIVÉS DU Sax. AJUGIFOLIA Lap. — On connait 
aujourd'hui deux hybrides dérivés du Sax. ajugifolia Lap. : l'un, 
le >x< Sax. capitata Lap., a été longtemps contesté, mais il a 
fini par être admis universellement; — l'autre, le x< Sax. ciliaris 
Lap., a été méconnu jusqu'en ces dernières années, et il le serait 
peut-être encore, à l'heure actuelle, sans les remarquables et 
patientes recherches de M. E. J. Neyraut, qui découvrit d'abord 
le x Sax. Ramoridii Luiz. et Neyr. (Bull. Soc. bot. Fr., 1911, 

p. 945, et retrouva enfin le x S. ciliaris Lap. authentique, 


conforme. de tous points à la description publiée par l'auteur 
(Hist. abr. Suppl., p. 541). 


— X Saxifraga capitata Lap. — S. ajugifolia Lap. = S. aqua- 
tica Lap. — Les formes de l'hybride varient autour de deux 
types bien distincts : tantôt, sous l'influence dominante du 
S. ajugifolia (Axillifloræ), il présente, comme cette espèce, un 
certain nombre de hampes pauciflores, disposées à la base d'un 
bouquet feuillé terminal plus ou moins redressé; c'est la formé 
a. pauciflora Luiz. — S. ajugifolia L. > S. aquatica Lap. 
(G. Rouy et G. Camus!); — tantót, sous l'influence dominante 
du S. aquatica (Terminalifloræ), il possède une hampe florifère 
multiflore qui parait terminale, mais qui est en réalité placée 
latéralement à une tige feuillée plus ou moins couchée; c'est 


la forme 8. S. Borderi G. Rouy et G. Camus = 5S. ajugifolia 
Lap. — S. aquatica Lap. 


— X Saxifraga ciliaris Lap. = S. ajugifolia Lap. z2 S. mos- 
chata Wulf. (Luizet et Neyraut! in Bull. Soc. bot. Fr., 1913, 
p. 434! 435!). — Deux formes principales s'observent aussi 
pour cet hybride : l'une, qui correspond à la description publiée 
par Lapeyrouse, a le port du S. ajugifolia et ne possède qu'une 
seule hampe terminale ou subterminale, pauciflore; c'est la 
forme a. pauciflora Luiz. et Neyr. — S. ajugifolia Lap. > S. 
moschata Wulf. (Luizet et Neyraut!); — l'autre, antérieurement 
décrite sous le nom de X Sax. Ramondii Luiz. et Neyr. (Bull. 
Soc. bot. Fr., 1911, p. 642!), a le port d'un S. moschata, à 
tronc feuillé un peu oblique ou couché, et présente une hampe 
terminale rameuse et multiflore; elle devient aujourd'hui la 
forme 8. S. Ramondii Luiz. et Neyr. — S. ajugifolia Lap. < 
S. moschata Wulf. (Luizet et Neyraut!) 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 87 


Le double rapprochement que l'on peut faire des formes des 
X Sax. capitata Lap. et »« Sax. ciliaris Lap. confirme, de la 
plus heureuse facon, l'origine hybride de ces deux plantes. 


Diagnoses latines. — »« Saxifraga capitata Lap. «. pauciflora Luiz. — 
Laxe cæspitosa, caudiculis indeterminatis basi humifusis atque radican- 
„tibus, apice erectis atque dense foliosis; caulibus floriferis 4-4 subtus rosu- 
lam foliorum terminalium atque rosulas steriles axillares nascentibus, 4-8 cm. 
altis, 4-4-floris. Folia majuscula glabrescentia, pilis sparsis plus minusve 
marginata, haud sulcata, nervis haud prominulis, limbo cuneato pro- 
funde tripartito, in petiolum attenuato, lobis lanceolatis 2-3-4-fidis, acutis; 
caulina sæpius 3-5-fida; superiora, bracteæ atque prophylla linearia 
integra acuta. Scapi, pedunculi, pedicelli atque calyces, pubescenti-glan- 
dulosi. Petala alba subelliptica, laciniis calycinis duplo longiora atque 
latiora, trinervia. Calycis laciniæ, tubo primum longiores, ovatæ, acute. 
Stamina atque styli lacinias valde superantia. 


— Xx Saxifraga capitata Lap. B. S. Borderi G. Rouy et G. Camus. — 
" Robustior caudiculis crassioribus minus numerosis, basi supinis, apice erectis 
atque laxe foliosis; caulibus floriferis sublerminalibus, erectis, e basi panicu- 
lato-ramosis, 15-25 cm. altis, multiftoris, pedunculis elongatis 1-5-floris. 
Folia majuscula glabrescentia, pilis sparsis plus minusve marginata, 
haud sulcata, nervis haud prominulis, limbo cuneato profunde tripartito, 
in petiolum planum attenuato, lobis lanceolatis 2-3-4-fidis, acutis; caulina 
atque bracteæ sessilia, profunde tripartita, lobis cuneato-lanceolatis, 2-3- 
fidis vel integris acutis; prophylla lanceolata integra acuta. Caules, pedun- 
culi, pedicelli atque calyces, glanduloso-pilosi. Petala alba obovato-oblonga 
laciniis calycinis duplo longiora atque latiora, trinervia, Calycis laciniæ 
ovatæ, acutæ, tubo æquilongæ. Stamina atque styli lacinias valde supe- 
rantia. 


— x Saxifraga ciliaris Lap. «. pauciflora Luiz. et Neyr. — Cæspitosa. 
caudiculis indeterminatis, basi supinis, apice erectiusculis atque dense foliosis, 
caulibus ftoriferis terminalibus vel subterminalibus, 4-6 cm. altis, 1-5-foris 
cymosis. Folia suprabasilaria glabra, sparsim ciliata, lanceolata obtusa ve 
obtusiuscula; basilaria cuneata in petiolum attenuata, tripartita, lobis ovato- 
linearibus integris obtusis vel obtusiusculis; infrabasilaria cuneata subses- 
silia, tripartita, lobis integris brevioribus atque latioribus ; caulina, ut 
bractea inferior, sepius sublinearia integra obtusa; prophylla linearia 
integra obtusa. Caules floriferi, pedunculi, pedicelliatque calyces, breviter 
glanduloso-pilosi. Petala alba vel luteo-albida subelliptica, laciniis ca y- 
cinis duplo longiora atque latiora, trinervia. Calycis lacini triangulari- 
ovatæ, tubo æquilongæ, obtusiusculæ. Stamina atque styli lacinias sup 
rantia. 


— x Saxifraga ciliaris Lap. 5. S. Ram 
tosa, caudiculis basi supinis, apice erectis d 
vel subterminalibus, 4-11 cm. altis, e basi l e 
corymbosis, 8-10 floris, pedunculis inferioribus remotis vel elongatis. Fora 
Suprabasilaria cuneata in petiolum attenuata, plerumque. apr ME 
lobis triangularibus obtusis, inferiora tantum lineari-lanceolata in eg obtusa; 
basilaria cuneata subsessilia, apice tripartita, lobis sublinearibus S, 


ondii Luiz. et Neyr. — Cæspi- 
caulibus floriferis terminalibus 
go ramoso-paniculatis vel 


88 SÉANCE DU 8 MARS 1048. 


lobo medio integro, lateralibus integris vel bifidis; infrabasilaria cuneata 
in petiolum valde attenuata, apice tripartita, lobis sublinearibus obtusis; 
caulina atque bracteæ lineari-lanceolata integra obtusa. Caules floriferi, 
pedunculi, pedicelli atque calyces, breviter glanduloso-pilosi. Petala 
luteo-albida minora, subelliptica, laciniis calycinis subduplo longiora 
atque latiora, trinervia. Calycis lacini: ovato-lineares, tubo æquilongæ, 
obtusiuscula. Stamina atque styli lacinias primum vix superantia. 


Saxifraga perdurans Kit. in Wahlenb. F/. carp., p. 123! — 
Cette espèce, trés voisine par son port du Sax. ajugifolia Lap., 
s'en distingue par les caractères suivants : plante entièrement 
glabre; — feuilles à lobes obtus, mutiques ; — divisions calici- 
nales ovales obtuses; — étamines ne dépassant pas les sépales. 
Comme dans le S. ajugifolia, les rosettes stériles axillaires sont 
placées au-dessous du bouquet feuillé terminal des rameaux et 
immédiatement au-dessus de la tige florifère; les feuilles 
suprabasilaires sont ordinairement trifides; néanmoins il m'a 


été donné d'observer parfois la présence de feuilles entières 
lancéolées obtuses. 


Saxifraga cuneata Willd. (Sp., IL, 658!) et Saxifraga portosanc- 
tana Boiss. (Diagn. pl. nov., ser. 2, II, 68!). — Ces deux espèces 
sont très voisines l’une de l’autre. Elles se ressemblent par leurs 
tiges florifères insérées, ainsi que les rosettes stériles axillaires, 
au-dessous du bouquet feuillé terminal; par leurs feuilles 
coriaces, cunéiformes, pétiolées, à limbe large étroitement 
décurrent sur le pétiole qui est élargi à sa base, à trois divisions 
primaires peu profondes, ovales-oblongues, ovales triangulaires 
ou ovales, obtuses, les latérales souvent bilobées, la centrale 
plus souvent entière, mais parfois munie de lobules latéraux 
rudimentaires; — par leur extrême viscosité; — par l'aspect 
papilleux brillant de la surface de leurs feuilles couvertes de 
glandes sessiles. 

Le Sax. portosanctana Boiss. diffère du Sax. cuncata Willd. 
par ses touffes plus denses ; — par ses tiges florifères flexueuses et 
pauciflores ; — par ses fleurs à pétales plus longs et plus larges 
nettement cunéiformes à leur base; — par les lobes de ses 
feuilles non mucronés; — par ses calices plus abondamment 
recouverts de glandes sessiles. 

Le Sax. cuneata, qui est resté jusqu'ici une espèce rare 
spéciale à la flore espagnole, a été récolté par M. l'abbé 


.D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 89 


J. Soulié non loin de la frontière des Basses-Pyrénées, notam- 
ment à la Peña de Ezcaorry, qui en est distante de 10 à 15 km., 
et aux environs de Aoiz. Peut-étre le découvrira-t-on un jour 
sur le territoire francais, dans la région montagneuse qui 
sétend de Saint-Jean-Pied-de-Port à Sainte-Engráce? Cette 
plante est à rechercher. 


Diagnoses latines. — Saxifraga cuneata Willd. — Lare cæspitosa, valde 
viscosa, caudiculis crassiusculis sublignosis apice dense foliatis. Caules 
floriferi glabri, haud terminales, subtus fasciculum foliorum terminalium, 
ut rosulæ steriles, nascentes, 10-15 cm. alti, 3-12-flori, paniculato-cymosi. 
Folia crassa, coriacea, nervosa, papillosa, glandulis sessilibus ut calyces 
sparsim obtecta, late cuneata, petiolata, limbo palmato-tripartito, lobis 
ovatis, ovato-oblongis vel ovato-triangularibus, obtusiusculis, mucronatis, 
medio integro vel 1-2-lobulato, lateralibus integris vel bipartitis; supraba- 
silaria inferiora interdum lanceolata integra obtusiuscula; caulina supe- 
riora, ut bracteæ atque prophylla, lineañ-lanceolata integra obtusiuscula, 
mucronulata; inferiora triloba. Pedunculi, pedicelli atque calyces, sparsim 
glandulosi, vel subnudi. Petala alba obovato-oblonga, basi viz attenuata, 
laciniis calycinis duplo valde longiora atque latiora, trinervia. Calycis 
laciniæ tubo æquilongæ, ovatolanceolatæ, acuta. Stamina atque styli 
lacinias paulum superantia. Capsula ovato-globosa, stylis divaricatis 
coronata. Semina ovato-oblonga, apiculata, tuberculis minutissimis 
Obsita. 


Saxifraga portosanctana Boiss. — Dense cæspitosa, valde viscosa, caudi- 
culis sublignosis apice dense foliatis. Caules floriferi glabri, haud termi- 
nales, subtus fasciculum foliorum terminalium, ut rosulz steriles, nas- 
centes, 7-8 cm. alti, flezuosi, 1-3-flori cymosi vel paniculalo-cymosi. Folia 
crassa, coriacea, nervosa, lucida, papillosa, glandulis sessilibus numerosis 
ut calyces obtecta, late cuneata, petiolata, limbo palmato-tripartito, ovis 
ovatis, ovato-oblongis vel ovato-triangularibus, obtusis, haud. micronatis, 
medio integro vel lobulato, lateralibus integris vel bipartitis; supra à 
Silaria inferiora rarissime lanceolata integra obtusa; basilaria lobis late- 
ralibus haud raro tripartitis; caulina superiora, ut bracteæ atque pro- 
phylla, linearia integra obtusa, haud mucronata ; inferiora m 
Pedunculi atque pedicelli parce glandulosi vel subnudi ; calyces tense g i 
dulosi, Petala alba obovata busi breviter cuneata, laciniis calycinis M 
ongiora atque latiora, trinervia. Calycis laciniæ tubo eequilengs. o car. 
anCeolatæ, acuto. Stamina atque styli lacinias haud supe a. 
8ula.... Semina... 


SÉANCE DU 12 AVRIL 1918 


PRÉSIDENCE DE M. FRIEDEL, VICE-PRÉSIDENT. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la précédente 
séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce ensuite une nouvelle présenta- 
tion. Aprés cette présentation et sur l'avis unanime des 
membres présents, il proclame membre de la Société : 

M. Guérror (D, rue de Tolbiac, 169, à Paris, XIP, 

présenté par MM. Giraudias et Camus. 


M. Hibon fait part de ses impressions botaniques au 
cours d'un récent voyage en Provence. 


M. Friedel présente ensuite la communication suivante : 


Observations sur une particularité anatomique 
de la fleur chez diverses espéces du genre 


Narcissus, application possible à la classifi- 
cation 
. PAR M. JEAN FRIEDEL. 


Si l'on disséque les fleurs de divers Narcisses, on constate 
que, chez certaines espèces telles que le Narcissus Pseudo-Nar- 
cissus L., le Narcissus odorus L., etc., les étamines sont toutes 
semblables entre elles; elles ont des filets assez volumineU* , 
adhérant seulement à la base du tube de la corolle et libres 
au-dessus. Cette disposition rappelle tout à fait ce qui se passe 
chez les Amaryllidées sans couronne, telles que le Chwa 
nobilis Lindl. Dans la fleur de Clivia, les étamines, opposées 
chacune à un pétale ou à un sépale, ne sont soudées à cette 


pièce florale que par leur partie inférieure et sont libres Sur leur 
plus grande longueur. 


$ 


J. FRIEDEL. — OBSERVATIONS SUR LA FLEUR DU GENRE NARCISSUS. 91 


Au contraire, chez d'autres espèces, telles que le Narcissus 
Tazetta L., le Narcissus polyanthos Lois., le Narcissus poe- 
ticus L., etc., les six étamines se divisent en deux groupes de 
trois étamines chacun, différant par la longueur du filet, de sorte 
quil y a deux verticilles de trois anthères chacun superposés. 


Fig. 1. — Coupe transversale de là fleur du Narcissus polyanthos au niveau 
des anthères inférieures. b boutonnière; f. l. b. faisceau libéro-ligneux, 

Fig. 2. — Coupe transversale de la fleur du Narcissus Pseudo-Narcissus mon- 
trant les filets f des étamines accolés au tube de la corolle. Sae deur on 

Fig. 3. — Coupe transversale pratiquée plus haut sur la même fleur, 
- Voit les filets f se détachant du tube de la corolle. 


` 


Dans la plupart des cas, si l'on regarde par en haut a pis 
intacte, on n’aperçoit que les trois anthères supérieures. Les 
filets, en général moins épais que chez le XV. Prado mar 
Par exemple, sont entièrement adhérents au tube de la e j 
dont ils constituent comme des nervures, ils ne sen détac on 
que sur'une longueur de deux à trois millimètres à peine pour 


92 SÉANCE DU 12 AVRIL 1918. 


porter l'anthére. L'insertion des trois anthères inférieures est 
située vers le haut du tube de la corolle, un peu au-dessous 
des sépales, l'insertion des trois anthères supérieures vers la 
base de la couronne qui s'épanouit au milieu de la corolle. 

Si l'on pratique des coupes transversales dans le tube de la 
corolle au niveau de l'insertion des étamines chez le W. poe- 
ticus, le N. Tasetta ou le N. polyanthos, on observe, en face de 
chaque étamine, une sorte de boutonnière ressemblant extérieu- 
rement à une glande septale sans d'ailleurs qu'il y ait aucune 
raison de croire à une ressemblance quelconque entre le rôle 
de ces boutonnières et celui des glandes septales. On peut se 
rendre compte de la disposition d’après le schéma ci-joint (fig. 1) 
qui représente une coupe pratiquée dans une fleur du Narcissus 
polyanthos au niveau des anthères inférieures. Les boutonnières 
sont un peu moins faciles à mettre en évidence au niveau des 
anthères supérieures parce que les coupes se présentent dans 
des conditions moins commodes mais on peut les voir avec une 
netteté particulière chez le N. poeticus. | 

Rien de semblable chez le N. Pseudo-Narcissus. La figure 2 
donne le schéma d'une coupe transversale pratiquée sur le tube 
de la corolle dans la région oü les filets des étamines Se 
. détachent du tube. La figure 3 montre une portion d'une coupe 
pratiquée un peu plus haut, trés peu au-dessous du niveau où 
les étamines deviennent libres : il n'y a pas de disposition en 
boutonnière. 

Il serait intéressant d'étendre ces observations sur un grand 
nombre d'espèces: Je crois, dès à présent, pouvoir avancer, 
sous toutes réserves, la proposition suivante : 

La disposition en boutonnière existerait chez toutes les 
espèces de Narcisses dont les étamines sont complètement 
adhérentes au tube de la corolle et se divisent en deux groupes 
de trois étamines chacun, différant par la longueur du filet !. 
Cette disposition n'existe pas dans les espéces dont les étamines 


1. Chez d'autres plantes, appartenant à des familles bien différentes des 
Amaryllidées, il peut y avoir des étamines à filets adhérents au tube de 
la corolle et à anthéres disposées en deux verticilles superposés sans 
qu'il y ait de disposition en boutonniére; c'est ce qui a lieu dans le 
genre Daphne, 


J. FRIEDEL. —— OBSERVATIONS SUR LA FLEUR DU GENRE NARCISSUS. 93 


sont toutes pareilles. Si l'on adopte la classification des 
Narcisses donnée par Nicholson dans son dictionnaire horticole 
(traduction Mottet 1895-1896), on peut diviser le genre 
Narcissus en trois sections : 


I, — Wagicoronati, ex. : N. Bulbocodium L. 
Pseudo- Narcissus I.. 
Mediocoronati, ex : N. triandrus L. 
: N. odorus L. 
Ill. — Parpicoronati, ex : N. Jonquilla L. 
N. Tazetta L. 
N. polyanthos Lois. 
N. poeticus L. 


II. 


Cette classification, 'comme les noms de sections l'indique, 
est basée sur les dimensions de la couronne. 

Remarquons que les trois espèces chez lesquelles j'ai trouvé 
des boutonnières appartiennent à la section des Parvicoronati. 

Il semblerait qu'il y aurait lieu de considérer deux grands 
groupes dans le genre Narcissus. 

Les Parvicoronati d'une part, avec étamines adhérentes et 
inégales et avec boutonnières. 

Les Magi et Mediocoronati qu'il y aurait avantage à réunir 
en une méme section qui serait caractérisée par des étamines 
libres, sauf à la base, égales entre elles et par l'absence de 
boutonnières. 

Le Narcissus odorus L. est considéré par quelques auteurs 
comme un hybride du Narcissus Pseudo-Narcissus et du 
Narcissus Jonquilla; sa structure rappelle de fort prés celle du 
N.. Pseudo-Narcissus, les étamines sont libres sauf à la base, 
égales et il n'y a pas de boutonnières. Rappelons que le 
N. Jonquilla appartient à la section des Parvicoronatt. De plus 
j'ai examiné un échantillon d'herbier d'un hybride du Narcissus 
poeticus et de N. Pseudo-Narcissus récolté par Boutigny 
en 1851. Dans la mesure oü j'ai pu m'en rendre compte, les 
étamines sont libres et égales comme dans une fleur de 
N. Pseudo- Narcissus. MEM 

Je serais porté à croire que, dans les cas d'hybridation d une 
eSpéce sans boutonnières et d'une espèce à boutonnières, 
l'absence de boutonnières et les étamines égales seraient des 


95 SÉANCE DU 412 AVRIL 1918. 


caractères dominants vis-à-vis de la présence des boutonnières 
et des étamines inégales. Il y aurait lieu de reprendfe cette 
étude sur un grand nombre d'espéces et surtout sur des 
hybrides dont l'origine aurait été bien établie. 


M. F. Camus résume les principales observations de 
| p p 
, » Y 

étude ci-après : 


Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe 
des Dactyloides Tausch 


(23° Article. Deuxième partie) 


PAR M. D. LUIZET. 


Saxifraga maderensis Don (Trans. of the Linn. Soc., XIII, 
p. #14! n? 111). — Cette fort belle plante a une grande ressem- 
blance avec le Sax. geranioides L., mais elle s'en distingue. 
immédiatement par son mode de végétation : ses tiges flori- 
féres ne sont pas terminales, et elles naissent, ainsi que les 
rosettes stériles axillaires, au-dessous d'un bouquet feuillé 
placé dans le prolongement de l'axe de végétation. La position 
particulière des tiges florifères, tout à fait semblable à celle 
des rosettes stériles axillaires, démontre bien que le Sas. 
maderensis est de la catégorie des Axillifloræ (Rev. gén. bot., . 
1913, p. 3). 

L'espèce est remarquable par ses feuilles raides, étalées, 
longuement et étroitement pétiolées, à limbe réniforme, 
échancré en cœur à la base et bordé de trés nombreuses décou- 
pures, trois ou cinq primaires cunéiformes atteignant tout au 
plus le milieu du limbe et à sinus arrondi, les autres ne 
dépassant pas le tiers ou la moitié de la longueur des premières. 
Tous les lobes ou lobules sont à sommet obtusiuscule où 
acutiuscule. Les pétioles, trés étroitement bordés par suite 
de la décurrence du limbe, sont un peu élargis à leur base; ils 
sont parcourus sur leur face supérieure par un sillon Jongitu- 
dinal et ils atteignent deux à trois fois la longueur du limbe. 
Les tiges et les pétioles, ainsi que le limbe des feuilles, sont 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 95 


‘dépourvus des poils longs que l'on observe chez le Sax. gera- 

. nioides; à peine découvre-t-on quelques poils rares à la pointe 
des lobes. La surface du limbe est papilleuse, couverte de 
glandes sessiles éparses et marquée de nervures saillantes 
nombreuses et ramifiées, plus ou moins courbes. Toutes les 
feuilles, à l'exception des caulinaires supérieures, ont sensible- 
ment la méme forme et ne différent que par le nombre de 
leurs lobes ou de leurs découpures : les suprabasilaires et 
infrabasilaires sont à 3-5 divisions primaires, les basilaires 
en ont cinq à sept. Les feuilles caulinaires supérieures et la 
bractée inférieure sont subcunéiformes, à trois divisions 
primaires triangulaires entières ou lobulées; les bractées supé- 
rieures sont étroitement triangulaires sublinéaires. Les tiges 
floriferes, hautes de 15 à 20 cm. sont glabres et portent à leur 
sommet 5 à 8 fleurs en panicule làche, à pédoncules et à 
pédicelles poilus-glanduleux. Les pétales, blancs, obovales- 
oblongs, sont faiblement cunéiformes à leur base; ils sont 
trinerviés, trois fois aussi longs et deux fois aussi larges que 
les sépales, ceux-ci triangulaires aigus, ciliés-glanduleux sur 
leurs bords et couverts extérieurement, ainsi que le tube du 
calice, de glandes sessiles clairsemées. Les étamines et les 
styles sont plus courts que les divisions calicinales. 

Diagnose latine. — Saxifraga maderensis Don. — Laxe cæspitosa, caudi- 
culis lignosis foliorum vetustorum reliquiis infra obtectis, apice valde 
foliatis. Caules floriferi glabri, haud terminales, foliorum. terminalium 
subtus fasciculum, ut rosulæ steriles, axillares, nascentes, 15-20 em. alti, 
9-8-flori laxe paniculato-cymosi. Folia rigida, patula, glabra, papillosa, 
glandulis sessilibus obtecta, multinervosa, longe atque anguste petiolata, 
petiolo basi dilatato superne canaliculato limbo duplo vel triplo longiore, 
limbo reniformi basi cordato, palmato-5-7-partito, lobis cuneiformibus apice 
2-3-4-5-dentatis, lobulis ovatis vel triangulari-ovatis obtusiusculis vel 
acutiusculis, superiora rosularum brevius petiolata, lobis acutis; caulina 
Superiora atque bractea inferior cuneata tridentata, inferiora palmato-3- 
S-partita petiolata, petiolo limbum æquante vel duplo superante ; bracteae 
Superiores atque prophylla triangulari-linearia. Pedunculi atque pedicelli 
glanduloso-pilosi; calyces brevius et parcius glandulis obsiti. Petala alba 
obovato-oblonga, basi breviter cuneata, laciniis calicinis triplo longiora 
atque duplo latiora, trinervia. Calycis laciniæ oblongo-triangulares, pus 
glandulosis ciliatæ, acutæ, tubo paulo longiores. Stamina atque styli laci- 
niis breviora. Capsula..... Semina..... 

: . !). — 

Saxifraga trifurcata Schrad. (Hort. gætt., fasc. I, 13!). 
Cette plante est le type le plus parfait des Aailliflore (l. c.) : 


‘96 . SÉANCE DU 12 AVRIL 1918. 


son bouquet feuillé terminal est souvent entouré à sa base d'un 
grand nombre de tiges florifères et de rosettes stériles axil- 
laires plus ou moins développées. Parfois ces rosettes font 
défaut au moment de la floraison : ainsi j'ai pu observer 
jusqu'à six hampes multiflores, sans aucune rosette stérile 
axillaire dans leur voisinage; dans un autre cas, au contraire, 
j'ai compté, autour de la rosette centrale terminale, dix rosettes 
stériles axillaires longuement stipitées et huit hampes en 
pleine floraison. 

Le qualificatif trifurcata. convient très bien à la description 
des feuilles de l'espéce : celles-ci, en effet, ont leur limbe 
profondément découpé en trois lobes primaires divergents, 
sublinéaires dans leur partie inférieure, brusquement dilatés 
à leur sommet et divisés eu 2-3 lobules triangulaires ou ovales- 
triangulaires, écartés, parfois recourbés en dehors, aigus, 
mucronés, entiers ou 2-3-fides. Les feuilles toujours épaisses, 
- coriaces, extrêmement visqueuses,,ne portent aucun poil; elles 
sont toutes pétiolées, à pétiole épais sublinéaire, caréné en 
dessous, une ou deux fois aussi long que le limbe, parcouru 
sur la face supérieure par un sillon longitudinal qui parait 
formé par le rapprochement des bords décurrents du limbe, ce. 
dernier totalement dépourvu de sillons et de nervures saillantes. 
Le pétiole des feuilles basilaires et infrabasilaires est élargi 
brusquement à sa base dans la proportion de 1 à 2 4/2; celui 
des autres feuilles ne l'est pas d'une facon aussi accentuée. Les 
feuilles de la rosette terminale, vertes, dressées ou plus où 
moins étalées, forment, dans le prolongement de l'axe de végé- 
tation, un cóne opposé par son sommet à celui que représentent 
les feuilles basilaires et infrabasilaires, brunes, réfléchies et 
rapprochées les unes des autres. Les feuilles caulinaires et les 
bractées inférieures sont -profondément 3-5-fides à lobes 
linéaires acuminés aigus, mucronés, entiers ou 2-3-fides; les 
bractées supérieures et les bractéoles sont linéaires entières 
aiguës. 

Le Sax. trifurcata est glabre dans toutes ses parties. Les 
hampes, au nombre de 1 à 8, sont hautes de 8 à 25 cm. et 
portent 3-12 fleurs en cyme paniculée lâche. Des glandes 
sessiles trés clairsemées se montrent à la partie supérieure des 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 97 


hampes, sur les pédoncules et les pédicelles; elles sont moins 
rares sur les calices. Les pétales, blancs, obovales-oblongs, un 
peu atténués en coin à leur base, trinerviés, sont deux fois et 
demie aussi longs et deux fois aussi larges que les divisions 
calicinales, celles-ci oblongues-triangulaires aiguës, un peu 
plus longues que les styles, mais plus courtes que les étamines. 

L'espèce se présente sous trois formes principales : une 
forme trés dense, a. compacta; — une forme, $. vulgaris, à 
hampes plus hautes, à rosettes stériles axillaires plus appa- 
rentes et à touffes plus ajourées; — une forme, y. excelsa, à 
hampes hautes de 25 cm., à rosette centrale terminale et à 
rosettes stériles axillaires trés développées. 


Diagnose latine. — Saxifraga trifurcata Schrad. — Dense vel laze cæspi- 
tosa, tota glabra, viscosissima, caudiculis foliis vetustis atrofuscis reflexis 
infra obtectis, foliis viridibus erectis vel patulis in rosulam aggregatis 
lerminatis; caulibus floriferis atque rosulis sterilibus axillaribus subtus 
rosulam terminalem nascentibus. Scapi 1-8, erecti, plus minusve incurvi, 
8-25 em. alti, 3-12-flori laxe paniculato-cymosi vel paniculati, ut pedunculi 
atque pedicelli 1-2-flori, glandulas sessiles sparsim supra ferentes. Folia 
crassa, coriacea viscosissima, glaberrima, haud sulcata atque nervis haud 
prominulis; petiolata, petiolo crasso sublineari, carinato, superne sulcato, 
basi late dilatato precipue in foliis basilaribus atque infrabasilaribus, limbum 
&quante vel duplo superante; limbo profunde tripartito, lobis infra subli- 
nearibus divergentibus, apice 2-3-furcatis lobulis triangularibus-oblongis vel 
triangulari-ovatis, acutis, mucronatis, haud raro incurvis, integris vel 2-3- 
fidis; suprabasilaria viridia erecta; basilaria atque infrabasilaria, fusca 
vel atrofusca, reflexa; caulina atque bracteæ inferiores profunde 3-5-fida, 
lobis linearibus acuminatis, acutis, mucronatis, integris vel 2-3-fidis 
bracteæ superiores atque prophylla linearia, integra, acuta. Petala alba 
obovato-oblonga, basi paulum attenuata, laciniis. calycinis duplo valde 
longiora atque latiora, trinervia. Calycis laciniæ triangulari-oblongæ, 
aculæ, tubum æquantes, ut tubus glandulis sessilibus plus minusve 
obtectæ, stylis paulo longiores, staminibus breviores. Capsula ovata 
Stylis div i oronata. Semina.... n | 
n compania Luis — Dense cæspitosa, caudiculis intricatis; caulibus 
loriferis 7- . alti uciftoris. | u 

B vulgaris Lais 5 Pienuscule vel laxiuscule cæspitosa; rosulis sterilibus 
rillaribus vulgo productis; caulibus floriferis 1 0-20 cm. altis, re in 

T. excelsa Luiz. — Laze vel laxissime cæspitosa ; rosulis steri ibus azi la: 
ribus maxime productis, 14-15 cm. longis, laze foliatis; caulibus florife 


excelsis, 20-25 cm. altis, multifloris. 


Saxifraga paniculata Cav. (Descr. de las plantas, 2, 1808, 
P. 473! n° 1 036.). — L'obscurité a régné longtemps autour du 
Sax, paniculata Cav., et de nombreusés erreurs ont été 


ANCES) 7 
T. LXV. (sÉ ) 


98 SÉANCE DU 42 AVRIL 1918. 


commises à son sujet. Bubani, qui ne sut pas reconnaitre 
l'origine hybride du Sax. ladanifera Lap., a classé le S. pani- 
culata Cav. et le S. cuneifolia Cav., — S. cuneata Willd., dans 
la synonymie du S. ladanifera Lap. Il a donc confondu spéci- 
fiquement trois plantes tout à fait différentes : un hybride, une 
espèce de la catégorie des T'erminalifloræ (l. c.) et une espèce 
de la catégorie des Axillifloræ (l. c.). Sans doute a-t-il attaché 
une importance capitale à leur extrême viscosité; caractère 
qui leur est commun, en effet, mais qui s'observe au méme 
degré chez d'autres Dactyloides. 

Willkomm et Lange, d'autre part, ont rapproché le Sax. 
paniculata du S. trifurcata Schrad. (Fl. hisp., III, 112!) et 
Willkomm, créateur du S. valentina, déclara celui-ci voisin du 
S. paniculata, du S. trifurcata et du S. Willkommiana Boiss., 
dont il serait peut-étre une variété, ajoute-t-il (Suppl. ff. hisp., 
2091). - . 

Tout rapprochement du S. trifurcata et du S. cuneata doit 
être rejeté : ces espèces sont des Azilliflore, tandis que les 
S. ‘paniculata, S.. valentina et S. Willkommiana sont des 
Terminalifloræ. J'ai fait observer en 1913 (Bull. Soc. bot. Fr., 
110! 111!) que le S. Willkommiana Boiss. doit être réuni spéci- 
liquement au S. pentadactylis Lap. ; il possède des feuilles entiè- 
rement sillonnées dont sont toujours dépourvus les S. panicu- 
lata. et S. valentina. Ce dernier ne peut donc pas étre regardé 
comme une variété du S. Willkommiana, et par suite du 
S. pentadactylis. | z 
. Bubani ne s'est pas trompé toutefois en classant dans là 
méme synonymie le S. paniculata Cav. et la plante du Mont 
Alaric et de Saint-Antoine de Galamus : le Sax. corbariensis 
Timb. Lag. En conséquence, je ne retiens que le rapprochement 
signalé par Willkomm entre les S. paniculata et S. valentind, 
et celui adopté par Bubani entre les S. paniculata et S: corba- 
riensis. 

Je me suis efforcé de découvrir des distinctions spécifiques 
concluantes entre ces trois plantes; je n'y suis pas parvenu. 
Leurs variations, de l'une à l'autre, ne portent que sur le degré 
d'évidence ou de développement de caractéres communs et 
secondaires, et ces variations ne sont pas constantes. AUSSI 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 99 


doit-on rattacher spécifiquement au S. paniculata Cav. les 
S. valentina Wkm. et S. corbariensis Timb., ainsi que le 
S. Tremolsii, simple forme un peu réduite de ce dernier. 
L'hypothése du S. corbariensis, sous-espèce du S. geranioides, 
à laquelle je m'étais rallié en 1910 (Bull. Soc. bot. Fr., 601! 
602!) n'est plus admissible. Le S. paniculata Cav. est bien une 
espèce distincte du S. geranioides L., et il s'en différencie par 
les caractéres suivants : sépales moins longs d'un tiers au 
moins, un peu plus étroits et moins acuminés, obtus ou obtu- 
siuscules, un peu plus longs que le tube du calice au moment 
de l'anthése, mais finalement à peu prés de méme longueur 
. que lui; — étamines et styles dépassant déjà les sépales au 
moment de la floraison, et finalement beaucoup plus longs; 
— absence totale des poils simples et glanduleux si abondants 
chez le S. geranioides ; au sommet des tiges, sur les pédoncules, 
les pédicelles et les calices, on apercoit seulement des glandes 
sessiles clairsemées, plus abondantes sur les calices, et ces 
glandes font parfois défaut; — feuilles basilaires et infrabasi- 
laires brillantes, couvertes de papilles, toujours trés visqueuses, 
àinsi que toute la plante, à tel point que Timbal Lagrave a 
Souvent étiqueté S. ladanifera Lap. des exemplaires de son 


S. corbariensis. 


Diagnose latine. — Saxifraga paniculata Cav. — Dense vel densiuscule 
cæspitosa, ramosissima, ramis intricatis frutescentibus, foliosis apice 
rosulatis; glabra atque viscida; caulibus floriferis terminalibus, erectis, 
0-1-2-phyllis, 6-30 cm. altis, 4-10 floris ( vulgo 8-20-) paniculatis vel cy moso- 
paniculatis, pedunculis elongatis 1-2-3-floris, pedicellis tenuibus plus 
minusve flexuosis. Folia suprabasilaria viridia, longe petiolata, profunde 
tripartita, lobis lanceolato-oblongis, haud sulcatis, tum angustis, tum 
latiusculis, obtusis, integris vel bifidis; basilaria luteo-fusca atque infraba- 
silaria fusca, nitida, papillosa, petiolo plus minusve elongato basi dilatato, 
superne sulcato, limbo suborbiculato sæpe basi cordato, profunde tripartito, 
haud sulcato, nervis vulgo prominulis, lobo medio sæpius 2-3-fido, rarius 
lanceolato integro, obtuso, lobis lateralibus vulgo bifidis atque sepe 
iterum divisis, lobulis lancéolätis vel ovato-oblongis, obtusis; caulina 
atque bracteæ inferiores profunde trišecta, vulgo 3-4-5-fida lobis laneca 
lato-linearibus obtusis; prophylla integra obtusa. Petala alba obova 0- 
oblonga plus minusve basi attenuata, laciniis calycinis valde duplo oni r 
atque latiora, trinervia. Calycis laciniæ triangulari-vel m b nja, 
obtusæ, glandulis sessilibus sparsis, ut pedunculi atque pe ice pus 
minusve onustæ, vel omnino nude. Stamina atque styli jam sul an esi 
laciniis longiora, demum patentissima; styli stigmatibus c aratis; s amina 
antheris apice rotundatis vel apiculatis. Capsula subglobosa, tubo laci 


ngiora 


100 SÉANCE DU 42 AVRIL 1948. 


æquante vel paulum superante. Semina anguloso-ovato, apiculata, atro- 
fusca, tuberculis minutissimis obsita. 

x. S. corbariensis Timb. Lag. — Robusta; habitu S. geranioidei L.; 
multiflora, floribus paniculatis; bracteis inferioribus rarissime integris; 
calycis lacini: triangulari-oblongz; stamina laciniis multo longiora. 

8. S. Tremolsii Pau. — Humilior; floribus cymoso-paniculatis ; bracteis 
inferioribus haud raro integris; calycis lacinie triangulari-oblongæ; 
stamina laciniis multo longiora. : 

y. S. valentina Wk. — Humilior; floribus laxe cymoso-paniculatis, pedi- 
cellis lateralibus divaricatis, demum arcuatis et nutantibus ; bracteis inferio- 
ribus vulgo integris; calycis lacini ovato-oblonga, obtusissimæ ; stamina 
lacinias paulum superantia. 


x Saxifraga aragonensis Coste et Soulié — S. moschata 
Wulf. => S. paniculata Cav. — Cet hybride a été découvert, le 
26 juillet 1908, par M. l'abbé Soulié, en Aragon, sur les 
rochers calcaires de la Sierra de Guara, à l'altitude de 1 600 m. 
et dans le voisinage du S. moschata Wulf. et du S. panicu- 
lata Cav. 

La grande similitude qui existe entre le S. paniculata Cav. 
et le S. geranioides L. fait pressentir celle que l'on constate 
entre le x S. aragonensis et le S. Costei a. Luiz. et Soul. = 
S. geranioides L. => S. moschata Wulf. Néanmoins on diffé- 
rencie assez facilement les deux hybrides : les feuilles du 
» S. aragonensis sont, en général, plus épaisses, plus où 
moins coriaces, visqueuses et enduites d'une résine brillante; 
elles portent des nervures saillantes in sicco plus étendues et 
plus apparentes, à lobes moins allongés, oblongs et non 
` lancéolés, trés obtus; elles sont moins étroitement et moins 
longuement pétiolées; les feuilles infrabasilaires sont les plus 
caractéristiques, elles sont longuement cunéiformes, sessiles 
ou subsessiles, à pétiole court et large de 1 mm. 5 à 2 mm., 
à lobes trés courts obtus; les sépales sont plus courts, ovales- 
oblongs, obtus. 


Diagnose latine. — >x Saxifraga aragonensis Coste et Soulié — 
S. moschata Wulf. zx S. paniculata Cav. — Dense vel densiuscule cæspl- 
tosa, viscosa atque odorata, caudiculis numerosis intricatis ; caulibus fiort- 
feris erectis, glabrescentibus, sparse glanduloso-puberulis, 4-12 cm. altis, 
2-12 floris cymoso-paniculatis. Folia cuneata crassiuscula, plus minusve resi- 
nacea atque viscida, sparse atque brevissime glunduloso-pilosiuscula; sup"? 
basilaria alia lanceolata integra obtusa, alia longiuscule petiolata vel m 
petiolum attenuata, 2-3-fida, lobis breviusculis oblongis obtusis; busilarit 
latiuscule petiolata vel in petiolum paulatim attenuata, vulgo trifida, rarius 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 101 


&-5-fida, lobis oblongis obtusis; infrabasilaria anguste et longe cuneata sessilia 
vel subsessilia, trifida, lobis brevibus ovato-oblongis obtusis; basilaria atque: 
infrabasilaria nervis aperte in sicco prominulis; caulina petiolata vulgo 2-3- 
fida; bracteæ inferiores ssepius sublineares integre obtuse; prophylla 
sublinearia integra obtusa. Pedunculi, pedicelli atque calyces, viscosi, pilis 
glandulosis brevissimis plus minusve dense obsiti. Petata alba vel luteo-albida 
obovato-oblonga vel obovata, basi paulum attenuata, laciniis calycinis 
duplo valde longiora atque latiora, trinervia. Calycis laciniæ ovato- 
oblonga, vel triangulari-oblongæ, obtuse, tubo longiores. Stamina atque 
styli sub anthesi lacinias haud superantia. Capsula.... Semina.... 


HaBrrAT : Aragon, in Sierra de Guara, in rupis calcareis 
1600 m. alt., inter parentes! (J. Soulié!). Jun. Jul. 


SÉANCE DU 26 AVRIL 1918 


PRÉSIDENCE DE M. FRIEDEL, VICE-PRÉSIDENT. 


Aprés lecture de l'ordre du jour, on apprend la mort de 
M. Maurice de Vilmorin, ancien président de la Société. 


La séance est levée en signe de deuil. 


SÉANCE DU 10 MAI 1918 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la séance du 
12 avril, dont la rédaction est adoptée. 


L'ordre du jour de la séance comporte communication 
de la Note suivante dont M. F. Camus donne lecture aux 


membres présents. . 


Contribution à l'étude des Saxifrages du groupe 
des Dactyloides Tausch 


(24* Article) 


PAR M. D. LUIZET. 


Saxifraga exarata Vill. et Saxifraga moschata Wulf. 


Saxifraga exarata Vill. (Prosp. hist. dauph., A119, p. 49!). — 
Dans mon 8° article, du 8 décembre 1911, j ài mis en évidence 
les regrettables confusions commises à propos de cette espèce; 
un tableau démonstratif a prouvé que, si l'on devait accorder 
à chaque auteur une confiance égale, on aboutirait à l'obli- 
i gation de réunir, sous le même nom spécifique, toute une série 
d'espèces dont la plupart sont incontestablement distinctes. 

Quand Villars créa son S. exarata (l. c.), l'importante section 
des Saxifrages, à laquelle Tausch devait donner plus tard le 
nom de Dactyloides, ne comptait que huit espéces bien reconnues: 
S. androsacea L., S. cæspitosa L., S. groenlandica L., S. hyp- 
noides L., S. sedoides L. (sp. 1, 1753!), S. ajugifokia, fe 
S. geranioides L. (Amoen., IV, 1133:), et S. ét " 
(Auct. ad. syn. meth. stirp. hort. taurin., 1774!). ne se : 
d'entre elles, le S. cæspitosa L., pouvait donner mati Te 
discussion : Linné avait eu le tort de réunir sous ce nom deux 


404 ' SÉANCE DU 10 MAI 1918. 


plantes très différentes, l'une de Laponie, l'autre des Alpes. La 
première est la seule à représenter aujourd'hui le S. cespi- 
tosa L., la seconde a été rattachée aux Sax. muscoides Wulf. non 
All. et Sax. moschata Wulf. (in Jacq. Misc., II, p. 124! p. 128), 
réunis avec raison maintenant sous le nom de S. moschata 
Wulf. Les deux types de Wulfen ne différent, en effet, que par 
le degré de leur pubescence extrémement variable, et le quali- 
ficatif muscoides, adopté en 1781 par Allioni pour désigner une 
autre espéce, devait céder sa place, malgré sa priorité, à celui 
de moschata. | 

Le S. cæspitosa L., en ouvrant le chapitre des espèces poly- 
morphes, inaugurait en méme temps l'ére des confusions. Des 
erreurs graves allaient se produire dès l'apparition du S. exarata 
Vill., en 1779, et du S. pubescens Pourr., en 1788; elles devaient 
se multiplier aprés les brillantes découvertes de Lapeyrouse 
(1801). On doit en attribuer la cause d'abord au polymorphisme 
du S. exarata Vill., voisin dans ses variations extrêmes des 
S. moschata Wulf. et S. pubescens Pourr., puis à la réelle 
insuffisance des diagnoses trop laconiques en usage depuis 
Linné. 

Villars publia deux diagnoses de son S. exarata; la première, 
en 1TT9, dans son Prospectus : Sax. foliis palmato-trifidis, 
superne lineatis, hirsutis; caule ascendente multiflore; petalis 
trinervosis; — et il ajoutait : « An S. cæspitosa Scop.? n° 494, 
t. XIV »; — la seconde, en 1789, dans sa Flore du Dauphiné 
(ITI, n° 19, p. 674!) : Sax. caule assurgente, foliis digitatis, 
segmentibus | obtusis, petalisque superne exaratis, calicibus 
hirsutis; — et il ajoutait, en commentaire : « cette espèce à le 
plus grand rapport avec le S. cæspitosa Scop. et peut-étre en . 
est-elle une variété? » 

D'après l'auteur, le S. cæspilosa Scop. pouvait être carat- 
térisé en ces termes : Sax. hirsuta foliis palmato-trifidis ; 
floribus striatis ramoso secundis (l. c., n° 48, p. 672! 613!); 
mais le S. cæspitosa décrit par Villars n'est pas du tout le 
S. cæspilosa Scop., qui correspond au S. moschata Wulf. 
Enfin Villars décrivit la plante de Wulfen sous le nom de 
S. pyrenaica, en l'identifiant à tort au S. pyrenaica Scop. qu 
se rapporte au S. androsacea L. (l. c., n° 17, p. 671!). Le célèbre, 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. ` 105 


botaniste a done commis de graves erreurs de dénomination, 
malgré qu'il eüt une notion exacte de la valeur spécifique de 
son S. pyrenaica (n° 17) et de son S. exarata (n° 19), variété 
peut-être à ses yeux de son S. cæspitosa (n° 18). 

Les deux diagnoses du S. exarata sont concordantes. Sans 
doute Villars a-t-il, dans la seconde, voulu différencier plus 
nettement son S. exarata de son S. cæspitosa dans la description 
des feuilles : foliis digitatis au lieu de foliis palmato-trifidis. 
Cette modification rapproche ainsi davantage le S. exarata Vill. 
du S. pubescens Pourr. (Art. Toul., IIl, 1778, p. 321!) : Sax. 
foliis radicatis, aggregatis, palmatis, laciniis linearibus, pubes- 
centibus, viscidis; caule subnudo, paucifloro. Comme elle fut 
introduite en 1789, c'est-à-dire un an aprés la publication du 
S. pubescens Pourr., elle ne saurait être prise en considération 
au détriment de l'espèce de Pourret, qui est décrite exactement 
avec des feuilles pubescentes, palmées, à lobes linéaires disposés 
comme les doigts de la main. 

Ces observations faites, j'en arrive à la comparaison des trois 
plantes décrites par Villars : S. exarata (n° 19), S. cæspilosa 
(n° 18) et S. pyrenaica (n° 17). L'identité du S. pyrenaica Vill. 
et du S. moschata Wulf. m'autorise à ne plus parler du 
S. pyrenaica Vill. que sous le nom de S. moschata Wulf. 

Les feuilles du S. exarata Vill. et du S. cæspitosa Vill. se 
ressemblent par leurs sillons, tandis que ceux-ci sont inexistants 
chez le S. moschata Wulf. Les feuilles du S. exarata se rap- 
prochent davantage par leurs découpures des feuilles du 
S. pubescens Pourr. ; celles du S. cæspitosa ont plus d analogie 
avec les feuilles du S. moschata Wulf. On peut objecter que 
Villars différenciait les feuilles de son S. cæspitosa en disant 
qu'elles sont plus divisées que celles de son S. pyrena:ca et très 
rarement entières; mais ces feuilles entières ne sont pas aussi 
rares que le croyait l'auteur, et elles abondent méme chez le 
S. exarata, dont toutes les feuilles sont, d'après lui, 3-A-fides, 
rarement 5-fides. Je décris plus loin une variété integrifolia du 
S. exarata Vill. La présence ou l'absence de feuilles entiéres n a 
donc aucune valeur pour différencier les S. exarata, cæspitosa 
Vill. et moschata. Elle est, au contraire, essentielle à observer, 
Pour ne pas confondre avec ces trois plantes le S. pubescens 


106 SÉANCE DU 10 MAI 1918. 


Pourr., dont les feuilles sont exclusivement 3-T-fides, à 
l'exception des bractéoles et de quelques bractées. 

Les fleurs du S. exarata, à pétales blancs, différent peu de 
celles du S. cæspitosa, à pétales blanc-verdátre, à s'en tenir aux 
seules indications de l'auteur; tandis que les fleurs du S. moschata 
portent des pétales plus petits, ordinairement jaunes ow jaune- 
verdátre. Le S. cespitosa, intermédiaire sur certains points entre : 
les S. exarata et S. moschata, parait donc plus voisin du 
premier par ses feuilles sillonnées et ses pétales blanchátres. 
Aussi Villars avait-il raison de croire à l'étroite parenté spéci- 
fique de son S. exarata et de son S. cæspitosa. 

Mes recherches personnelles m'ont conduit à la méme 
conclusion. 

Les observations, relatives à la visibilité des nervures des 
feuilles, avaient déjà permis à la plupart des auteurs d'établir 
une distinction assez nette entre le S. exarata Vill. et le 
S. moschata Wulf. ; celles que j'ai faites relativement aux sillons 
des feuilles sont encore plus décisives, et elles m'ont amené, 
non seulement à séparer spécifiquement les espèces de Villars 
et de Wulfen, mais à déterminer la place exacte du S. cæspilosa 
Vill. parmi les Dactyloides. 

L'importance qu'il convient d'attacher à la présence ou à 
l'absence des sillons sur les feuilles, chez les Dactyloides, me 
parait pleinement démontrée par l'existence de nombreuses 
espéces chez lesquelles ces sillons sont trés apparents, prof onds, 
ramifiés et prolongés souvent jusqu'à l'extrémité des lobes : 
S. canaliculata Boiss. et Reut., S. Hariotii Luiz. et Soul., 
S. pentadactylis Lap., S. intricata Lap., S. nervosa Lap., 
S. Iratiana Fr. Schultz.... On est en présence d'un caractère 
particulier d'autant moins négligeable qu'il est atténué chez 
d'autres espèces, et qu'il disparaît totalement chez le S. moschata 
Wulf. et chez le S. Lamottei Luiz., par exemple. Il fournit donc, 
par sa variabilité même, des indications aussi précieuses que 
celles offertes par les caractères des nervures. 

En conséquence, il m'a semblé logique de proscrire la réunion 
spécifique d'une plante à feuilles sillonnées et d'une plante à 
feuilles dépourvues de sillons. C'est pourquoi je n'ai pas rattaché 
au S. exarata Vill. le S. moschata Wulf., nile S. Lamottei Luiz. 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 107 


` J'ai cherché en vain, dans les ouvrages, une mention précise 
du S. cæspitosa Vill. De Candolle en avait fait une variété 2. de 
son S. pubescens; — Sternberg le classa dans la synonymie de 
son S. pubescens 8. avec citation de la diagnose de Villars; — 
Don le placa parmi les synonymes de son S. exarata B. pubes- 
cens, avec le simple rappel bibliographique de la Flore du 
Dauphiné; — Mutel le rattacha p. p. à la variété b. du 
S. exarata Vill., en l'assimilant inexactement au S. pubescens 
Pourr. et au S. mixta Lap., p. p. à la variété c. compacta, en 
l'identifiant à tort au S. groenlandica Lap. non L. La plupart 
des autres auteurs ont passé sous silence le S. cæspitosa Vill. 
Une étude attentive des S. exarata Vill. et S. cæspitosa Vill. 
permet cependant de distinguer les deux plantes avec la plus 
grande facilité : chez le S. exarata, dont on a fait le type de 
l'espèce, les sillons des feuilles sont moins apparents que chez. 
le S. cæspitosa; on les aperçoit nettement sur les feuilles supra- 
basilaires vivantes et sur les feuilles infrabasilaires desséchées, 
mais on les voit peu distinctement sur les feuilles. basilaires, 
Surtout i» sicco, à cause de la forte saillie des nervures qui les 
refoulent et qui se prolongent souvent jusqu'à l'extrémité des 
lobes; — chez le S. cæspitosa Vill., au contraire, les sillons 
Sont trés visibles sur toutes les feuilles, à cause de la faible 
saillie des nervures et de leur moins long développement, et 
les feuilles basilaires se montrent, méme in sicco, plutôt 
sillonnées que pourvues de nervures saillantes, les sillons appa- 
raissant à l'extrémité des nervures, celles-ci médiocrement 
proéminentes, et affaissées au delà du pétiole. Chez les formes 
intermédiaires, aussi voisines du S. exarata que du S. cæspilosa, 
ces sillons en prolongement des nervures saillantes se réduisont 
souvent à une simple fossette, apparente à quei des 
lobes, dont la constatation suffit à empécher toute confusion 
avec le S. moschata. . 
Dans le but de rappeler la grande ressemblance qui, à premio ; 
vue, rapproche le S. cæspitosa Vill. du S. mosohata m "n 
désigné la plante de Villars sous le nom de : S. exar 
var. moschatiformis Luiz. 
Gaudin, Fa Mutel et Gremli, sont les move qu om 
connu le plus exactement le S. exarata Vill. : ils ont p 


108 SÉANCE DU 10 MAI 1918. 


considération les sillons et les nervures saillantes des feuilles. 
Koch et Mutel ont méme fait remarquer que la plante vivante 
est beaucoup plus facile à différencier du S. moschata que la 
plante séche, chez laquelle les sillons deviennent moins distincts. 
La diagnose'publiée par Koch (F1. germ., 1831, p. 312!) est la 
plus compléte et la plus rigoureuse ; mais l'auteur n'attribue au 
S. exarata que des feuilles 3-5-fides, tandis que la présence de 
feuilles entières est fréquente, surtout sur les tiges florifères et 
dans les rosettes stériles axillaires. 

Ma documentation trés imparfaite, au début de mes recher- 
ches, relativement au S. cæspitosa Vill., l'abondance de cette 
variété du S. exarata dans les Alpes-Maritimes et sa ressem- 
blance particulière au S. moschata, toutes ces causes, jointes 
à l'erreur commise par Koch au sujet de la présence de feuilles 
entières chez le S. exarata, m'ont fait croire à l'existence de 
l'hybride exarata x moschata, auquel j'avais donné le nom de 
xS. Burnatü. 

L'existence de cet hybride n'est pas démontrée. Je prie 
donc mes confréres de rayer cette désignation sur les éti- 
quettes d'herbier où elle figure, et de lui substituer celle-ci : 
S. exarata Vill. var. moschatiformis Luiz. Je remercie vivement 
MM. Verguin, Saint-Yves et Wilezek, d'avoir bien voulu me 
signaler mon erreur et m'en remettre les preuves concluantes, 
en me communiquant les résultats de leurs recherches dans 
les Alpes-Maritimes en 1913 : ils récoltérent en abondance le 
S. exarata var. moschatiformis que je prenais' pour l'hybride 
exarata X< moschata, sans jamais rencontrer, sur leur chemin, 
un seul exemplaire authentique de S. moschata Wulf., à 
feuilles lisses dépourvues de sillons. Sans doute l'espèce de 
Wulfen est-elle rare ou localisée dans les Alpes-Maritimes, et 
peut-étre a-t-on souvent rapporté à cette espéce le S. exarata 
var. moschatiformis? 

J'ai dû classer, parmi les variétés du S. exarata Vill., les 
Sax. Rhei Schott, Sax. Allionii Gaud. et Sax. delphinensis 
Ravaud, qui possèdent des feuilles sillonnées et ne peuvent pas, 
de ce fait, être rattachés au S. moschata Wulf. 

A la suite des diagnoses latines du S. exarata et de Se$ 
variétés figure celle du >X< Sax. Vetteri Burnat — S. exarata Vill. 


ft 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 109 


«x S. pedemontana All., découvert par M. Burnat dans plusieurs 
localités des Alpes-Maritimes, dans le voisinage des parents. 

Saxifraga moschata Wulf. (in Jacq. Misc., II., 1785, p. 1281). 
— Le polymorphisme du S. moschata Wulf. n'expose les bota- 
nistes à aucune confusion, s'ils ont soin d'examiner attenti- 
vement les feuilles de cette espèce, toujours lisses et dépourvues 


de sillons; les nervures, invisibles sur la plante vivante, 


n'apparaissent qu'aprés sa dessiccation, et elles sont moins 
nombreuses et beaucoup moins saillantes que chez le S. exarata 
et les espèces voisines; elles ne sont guère distinctes au delà du 
pétiole ou de la base du limbe, elles nele sont plus sur les lobes. 
Ces caractéres, d'une constance absolue, présentent toutes 
garanties. 

' D'autre part, le S. moschata Wulf. est bien caractérisé par 
ses fleurs : pétales jaunes ou citrins, parfois orangés, rosés ou 
pourpre foncé, ordinairement oblongs, étroits et courts, à trois 
nervures jaunátres ou purpurines; — sépales ovales-oblongs, d'un 
tiers plus courts que les pétales. Les pétales du S. moschata sont 
les plus petits de la série du S. exarata, tandis que ses sépales 
sont les plus longs, à l'exception de ceux du S. fastigiata Luiz. 
tout à fait caractéristiques sous ce rapport. Certaines formes de 
l'espèce possèdent cependant des pétales longs et larges, aussi 
grands que chez le S. exarata Vill. : tel est le S. carniolica 
Huter — S. moschata Wulf. var. grandiflora Huter, du Mont 
Wischberg en Carinthie ; tel se présente également le S. moschata 
de Zizia prés Courance, dans le Jura, à l'altitude de 300 à 
400 mètres. 

Des variations du même genre sont fréquentes chez un grand 
nombre de Dactyloides. On observe souvent aussi des formes à 
pétales et à sépales raccourcis et arrondis : pétales mE ou 
subelliptiques, sépales nettement ovales. Enfin, il n'es pas 
rare de rencontrer des pétales à peine aussi longs que es 
Sépales et n'atteignant méme parfois ni leur longueur, ri leur 
largeur. L'extrême diffusion du S. moschata Wulf., prs 
l'altitude de 300 à 400 mètres jusqu'à 2500 mètres et au delà, 
permet de comprendre pourquoi cette espèce revêt tant d aspects 
différents. Elle.n'en conserve pas moins invariables ses carac- 
tères spécifiques. Les principales variations ont pour objet : 


, 


110 SÉANCE DU 10 MAI 1918. 


1° le degré de sa pubescence; — 2° le degré de compacité 
de ses touffes; — 3° la forme de ses feuilles, tantôt exclusi- 
vement lobées ou entières, tantôt les unes entières et les autres 
lobées ; — 4° l'épaisseur de ses feuilles; — 5° la hauteur de ses 
tiges florifères; — 6° le nombre plus ou moins grand de ses 
fleurs; — 7° la couleur de ses pétales; — 8° la grandeur de ses 
pétales. 

Aussi les auteurs ont-ils décrit une foule de formes ou de 
variétés : 1° f. vulgaris Engl. — S. muscoides Wulf. non All.!; 
f. glandulosa Engl. =S. moschata Wulf. vera!; — 2° f. com 
pacta Mert. et Koch =f. a. hemisphærica Sternb.; f. B. inter- 
media Koch. ; f. à. laxa Sternb.; Sax. elongella Haw.; — 3° f. 
ò. integrifolia Koch; f. y. lobata Sternb. ; f. <. divisa Sternb.; 
— / f. crassifolia Gaud.; f. ampullacea Ten.; — 5° var. acaulis 
Gaud.; f. elatior Gaud.; S. pygmæa Haw.; f. y. nana Sternb.; 
— 6° var. uniflora Gaud.; — T° S. crocea Gaud.; S. atropur- 
purea Sternb.; — 8° var. grandiflora Huter = S. carniolica 
Huter, etc... ' 

Ces nombreuses distinctions donnent une idée assez complète 
du polymorphisme du S. moschata; mais elles ne répondent pas 
toujours à une forme unique parfaitement différente des autres. 
Ainsi les formes vulgaris Engl. et glandulosa Engl. mériteraient 
l'une et l'autre, suivant les conditions de leur végétation, les 
qualificatifs : compacta, intermedia, laxa, acaulis, nana, pygmæa; 
uniflora, elatior; de méme la diversité de forme de leurs 
feuilles justifierait aussi bien l'emploi des qualificatifs : lobata, 
divisa. Une classification gagne en clarté à s'en tenir aux carat- 
teres individuels de telle ou telle variété; ce sont les seuls qui 
soient précis et puissent motiver une distinction de nomencla- 
ture. Aussi ai-je écarté de mes diagnoses toutes les formes dues 
aux variations générales de l'espèce. 

Les trois formes fondamentales du type S. moschata Wulf. 
sont relatives au degré de sa pubescence : f. glandulosa Engl. 
— S. moschata Wulf. vera!; — f. vulgaris Engl. — S. mus- 
coides Wulf. non All.!; — f. glabra Luiz. trés rare! — Les 
modifications particulières des fleurs permettent .de décrire 
plusieurs variétés : var. atropurpurea Sternb., à pétales pourpre- 
foncé; var. S. crocea Gaud., à pétales orangés; var. rotundata 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 111 


Luiz., à pétales ovales ou subelliptiques et à sépales courts et 
arrondis; — var. artipetala Luiz., à pétales plus étroits que les 
sépales; — var. grandiflora Huter, à pétales elliptiques ou 
ovales-arrondis presque deux fois aussi longs et aussi larges que 
les sépales; — var. pontica Engl., à sépales linéaires trois fois 
aussi longs que le tube du calice au moment de l'anthése. 

Le S. firmata Luiz. — S. confusa Luiz. olim non Lej. (Bull. 
Soc. bot. Fr., 1911, p. 372! et 1913. p. 409!) se classe comme 
sous-espèce du S. moschata Wulf., dont il diffère seulement par 
ses fleurs à pétales ovales et plus développés, et par ses feuilles 
Suprabasilaires toujours entières. Il se rapproche de la forme 
vulgaris Engl. par sa pubescence glanduleuse très peu accentuée. 
Aucune de ses variations ne présente quelque similitude avec 
la forme glandulosa Engl. 


Diagnoses latines. — Saxifraga exarata Vill. — Polymorpha, dense vel 
laxe cæspitosa, viscosa atque odorata, caudiculis herbaceis vel sublignosis, 
foliis vetustis fuscis plus minusve vestitis. Caules floriferi terminales 
erecti, 2-18 cm. alti (vulgo 5-10), nudi vel 1-2-foliosi, ut pedunculi, pedi- 
celli atque calyces, glanduloso- pilosi, rarius glabriusculi. Folia glanduloso- 
pubescentia, rarius glabriuscula, viscidula, sulcata atque nervosa, nervis 
numerosis atque ramosis exsiccatione plus minusve prominulis, nunc tan- 
tum in petiolo, nunc etiam in lobis conspicuis ; suprabasilaria erecta, aper- 
tissime in vivo sulcata, alia lineari-lanceolata integra obtusa, alia cuneata, 
sessilia vel petiolata, 2-3-fida, interdum 4-5-fida, vel omnia lobata vel rarius 
unice integra, nervis tenuibus in sicco parum prominentibus vel conspicuis, 
lobis plus minusve brevibus vel elongatis, tum ovato-oblongis, tum linea- 
ribus, obtusis; basilaria patentia vel reflexa, cuneata, petiolata vel in 
petiolum planum attenuata, rarius sessilia vel subsessilia, aperte sulcata 
vel elevato-nervosa, vel pariter sulcata atque elevato-nervosa, nervis nume- 
rosis exsiccatione valde prominulis haud raro in lobis etiam conspicuis, 
vulgo palmato-tripartita, rarissime integra, lobis ovato-oblongis vel linearibus, 
obtusis, medio sæpius integro, lateralibus haud raro bifidis; infrabasilaria 
reflexa, cuneata, sessilia vel subsessilia, vulgo pariter sulcata atque elevato- 
nervosa, 3-5-fida, raro indivisa, lobis sulcatis brevioribus atque latioribus, 
Obtúsis, sæpe inæqualibus, medio lateralibus latiori atque longiori; cau ina 
sublinearia integra obtusa, vel 3-5-fida petiolata velin petiolum attenua a; 
bracteæ 2-5-fidæ vel ut prophylla sublineares integræ obtusæ. Flores T 
(vulgo 5-7) racemosi vel paniculati vel cymost, pedunculis longiuscuris 
1-2-floris, rarius 3-floris, plus minusve remotis, inferiori e basi cau is 
floriferi interdum nascente. Calycis laciniæ modice orato insanos, «n 
anthesi tubo paulo longiores, demum paulo breviores. Pe aibi 
Yel luteo-albida, rarius alba, exsiccatione plus minusve tute . 


Interdum purpurascentia, obovata vel obovato-oblonga, odd asit 
Calycinis fere duplo longiora atque latiora, rarius eas brevi er 2 peranan: 

tamina atque styli laciniis breviora vel eas post anthesim la oborata vel 
antheræ apice vulgo rotundate, stigmata clavata. Capsu 


412 SÉANCE DU 10 MAI 1918. 


obovato-globosa, stylis divergentibus lacinias vix superantibus coronata. 
Semina ovata late subcarinata, tuberculis minutissimis obsita. 

a. typica Luiz. — Folia precipue 3-5-fida, rarius indivisa; basilaria 
superne et inferne valde elevato-nervosa, 3-5 nervis in limbo ramosis atque in 
lobis etiam apertis; infrabasilaria late petiolata vel in petiolum attenuata, 
nunc tota elevato-nervosa atque lobis haud conspicue sulcatis, nunc in petiolo 
tantum elevato-nervosa atque lobis vix elevato-nervosis perspicue sulcatis ; 
caulina vulgo 3-5-fida. Petala albida, obovato-oblonga vel obovata, vulgo 
laciniis calycinis duplo longiora atque latiora. 

— Subvar. leucantha Thomas. — A forma typica differt foliis supraba- 
silaribus sæpissime aliis indivisis aliis 2-3-fidis; basilaribus elevato-nervosis 
2-3-fidis, interdum integris ; infrabasilaribus plus minusve elevato-nervosis 
vel sulcatis, sepe lineari-lanceolatis integris obtusis; caulinis vulgo sublinea- 
ribus integris; petalis albis. 

— Var. integrifolia Luiz. — Compacta; caules floriferi tenues, 2-3-flori 
dense cymosi; folia omnia integra obtusa; basilaria lanceolata-oblonga, 
elevato-nervosa; infrabasilaria obovato-oblonga elevato-nervosa, inferiora 
subelliptica sulcata; petala subelliptica. 

— Var. S. intermedia Gaud. (Fl. helw., III, 4828, p. 1211) — Laze cæspi- 
tosa; folia basilaria petiolata vel in petiolum attenuata; infrabasilaria 
sessilia, basi elevato-nervosa, lobis ovato-oblongis vel linearibus conspicue 
sulcatis, obtusis; petala alba, patentia, obovato-oblonga, laciniis calycinis 
triplo vel quadruplo majora. 

— Var. multifida Luiz. — Robusta, caulibus ftoriferis crassis, sepe nudis, 
multifloris, e basi haud raro paniculatis, pedunculis 1-3-ftoris. Folia crassü 
multifida atque multinervosa; suprabasilaria longe petiolata, sulcata, limbo 
cuneato 4-5-fido, rarius trifido; basilaria latiuscule petiolata, valde elevato- 
nervosa, limbo cuneato palmato-tripartito, lobis oblongis obtusis, medio 
integro vel lobulato lateralibus curvulis 2-3 fidis longiori atque latiori; infra- 
basilaria cuneata, subsessilia vel in petiolum latum attenuata, elevato- 
nervosa, 5-fida, lobis latiusculis obtusis, haud conspicue sulcatis ; bractea 
inferior petiolata 5-fida; petala albida rotundato-obovata. 

— Var. $. delphinensis Ravaud (Guide du Dauph., fasc. VI, p. 23!) — 
Humilis, dense cæspitosa, pauciflora; folia basilaria elevato-nervosa, late 
petiolata, limbo 3-5-fido, lobis anguste linearibus longiusculis divaricatis, 
obtusis ; infrabasilaria basi elevato-nervosa, cuneata, petiolata vel in petio- 
lum attenuata, trifida, lobis angustis sulcatis, obtusis; petala alba interdum 
purpurascentia, laciniis calycinis duplo longiora atque latiora. (Apud sp. OF- 1) 

— Var. aurosica Luiz. — Dense vel densiuscule cgspitosa, pauciflora; 
folia cuneata, sessilia, 3-5-fida, lobis angustis linearibus brevibus atque 
porrectis, obtusis; basilaria omnino elevato-nervosa; infrabasilaria basi 
elevato-nervosa, lobis sulcatis; petala albida. Hab. in H. Alpes; rochers du 
mont Aurouse, 2 500 m. alt. (H. Coste!) 

— Var. maculata Rchb, — Dense cæspitosa. Folia cuneata, in petiolum 
longiorem attenuata, indivisa vel apice trifida lobis lateralibus brevissimis. 
Petala albida, inferne macula oblonga purpurea notata. (Englerl) . 

— Var. orientalis (Boiss.) Engler! — S. adenophora C. Koch (in Linn., 
XIX, p. 40!). — Cæspitosa, glandulosa, caudiculis densissime imbricato- 
foliosis; caules floriferi breves subunifolii apice corymbose et laxe 3-7-[l0ri : 
folia cuneata sessilia vel in petiolum brevem attenuata, nervis in sicco parum 
prominulis, 3-5-7-fida, lobis brevibus, ovato-linearibus, porrectis, obtusis; 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 113 


suprabasilaria inferiora interdum lanceolato-oblonga integra obtusa; 
infrabasilaria lobis aperte sulcatis; petala alba laciniis calycinis duplo fere 
longiora atque valde latiora. 

— Var. moschatiformis Luiz. — S. cæspitosa Vill. non Scop.! excl. syn. 
— Dense vel densiuscule cæspitosa, viscida atque moschata, obscure virens, 
glanduloso-pubescens; caules floriferi 3-9 cm. alti, 0-3-foliati, 1-9-flori 
(vulgo 2-6-) paniculato-cymosi vel cymosi. Folia valde sulcata, cuneata, sessilia 
vel in petiolum attenuata, palmato-trifida, lobis ovato-oblongis vel linea- 
ribus obtusis; suprabasilaria alia lineari-lanceolata integra, alia 2-3-fida; 
basilaria 3-5-fida, nervis ultra petiolum parum elevatis atque in lobis haud . 
conspicuis ; infrabasilaria sessilia 3-fida ; caulina 2-3-fida vel indivisa. Petala 
viridi-albida vel luteola, interdum lutea, raro purpurascentia, obovato- 
oblonga, trinervia, laciniis calycinis tum duplo majora, tum eas parum 
Superantia, nervis interdum purpurascentibus. 

— Subvar. S. Rhei Schott (Ann. bot., 1854, p. 30!) — Foliis cuneatis 
lamina cuneato-tripartita, laciniis ineari-oblongis obtusis, supra sulco 
tenui perductis, sulcis in petiolum (inde tenuiter trisulcatum) decurren- 
tibus. (Schott !) 

— Subvar. S. Allionii Gaud. (in Meisn. Anz., 1818, p. 18!) — Folia late 
cuneata, acute nervosa, 3-5-fida, in rosulis rarissime integra, segmentis 
parum divergentibus approximatis, obtusis; petala albida, exsiccatione 
fere ochroleuca neque citrina, late obovata, contigua, triplinervia. (Gaudin! 
Fl. helv., III, p. 126!) 

Habitu similis, S. muscoidi proxima est et inter hanc speciem etezaratam 
media. Folia fere ut in posteriore sed tantum sulcatula, petala ut in priore.. 
Schott! 1. c., p. 31! 

x Saxifraga Vetteri Burnat = S. exarata Vill. S. pedemontana All. 
(Fl. Alp. Marit. Burnat, Suppl. 1913, p. 811). — Medium tenet inter parentes : 
a S. pedemontana All. præcipue differt 4° laciniis calycinis brevioribus; — 
2 petalis brevioribus minus vel vix unguiculatis; — a S. exarata vill. 
1° petalis multo latioribus haud raro in unguem attenuatis; — 2° laciniis 
talycinis valde longioribus. E | 

Cæspitosa, caulibus floriferis erectis, glanduloso-pilosis, 3-4 2-cm. altis, 
oligophyllis vel nudis, 3-20-/toris subcorymbosis vel paniculatis, pedunculis 
1-5-floris. Folia omnia glanduloso-pubescentia ; suprabasiluria erecla, 
subsessilia vel petiolata, palmato 3-5-fida, lobis linearibus sæpius integris, 
brevibus vel elongatis, obtusis; basilaria patula vel reflexa, haud raro 
| Sulcata, nervis numerosis prominulis valde conspicuis, palmato-5-fida, lobis 
lihearibus angustis elongatis obtusis integris vel bifidis, vel lobis brevibus 
latioribus plus minusve dentatis; infrabasilaria reflexa, cuneata, sessilia vel 
Sübsessilia vel latiuscule petiolata, plus minusve sulcatu, 5-fda, lobis brevio- 
ribus atque latioribus, plerumque integris linearibus, obtusis ; caulinum 
04 cuneatum subsessile vel petiolatum, palmato-5-fidum, lobis lineari us 
integris, medio integro vel lobulato; bractea inferior folio cau i sape 
consimilis. Calycis lacini. tubum æquantes vel superantes, su s vel in 
Obtusze. Petala alba, obovata vel obovata-oblonga, haud unguiculata M s 
Unguen attenuata, 1.5 ad 2.5 longiora quam latiora, laciniis co Vm 
duplo longiora atque duplo vel triplo latiora. Styli atque samina la 
Sigo superantia. Antheræ apiculatæ vel apice subrotundatæ. Capsa... 

?mina..., 


— Saxifraga moschata Wulf. — Polymorpha, 
T. LXV. 


dense vel densiuscule vel 
(SÉANCES) 8 


114 SÉANCE DU 10 MAI 1918. 


laxe cæspitosa, plus minusve odorata atque viscosa, caudiculis herbaceis 
vel sublignosis foliis vetustis obtectis. Caules floriferi terminales, erecti, 
1-15-cm. alti, 4-3-foliosi, rarius nudi, glanduloso-pubescentes vel glubrius- 
culi, rarissime glaberrimi. Folia lævia, haud suleata, nervis in vivo haud 
prominulis, exsiccatione basi precipue conspicuis, glabra vel g labriuscula 
vel glanduloso-pilosa; suprabasilaria erecta, alia sublinearia integra obtusa, 
alia cuneata sessilia vel petiolata 9-3-fida lobis linearibus obtusis, rarius 
omnia indivisa vel 2-3-fida ; basilaria erecta vel patula, cuneata, sessilia vel 
in petiolum attenuata, 3-5-fida, raro indivisa, lobis linearibus obtusis, late- 
ralibus lobo medio angustioribus; infrabasilaria vulgo reflexa. cuneata, 
sessilia vel subsessilia, 3-fida, raro indivisa, lobis brevioribus; caulina inte- 
gra vel 2-5-fida; bracteæ atque prophylla linearia obtusa ; bractea inferior 
interdum 2-3-fida. Flores 1-10 (vulgo 1-4) racemoso-vel paniculato-cymosi, 
pedunculis unifloris, rarius bifloris. Calycis laciniz ovatæ vel ovato-lineares 
obtusa. Petala lutea vel luteola, rarius crocea vel atropurpurea, patentia, 
crassiuscula, vulgo oblonga, haud raro ovato-vel obovato-oblonga, vel 
rotundato-obovata; trinervia, laciniis calycinis dimidio longiora atque quarto- 
latiora, rarius subduplo longiora atque latiora vel eas longitudine atque 
latitudine vix æquantia aut superantia. Capsula ovato-globosa, stylis diver- 
gentibus lacinias calycinas vix superantibus coronata. Semina oyato- 
oblonga, subcarinata, tuberculis minutissimis obsita. 

— forma glandulosa Engl.— S. moschata Wulf. vera! —Sapius dense 
vel densiuscule cæspitosa, valde odorata atque viscosa, tota pubescenti-glan- 
dulosa; folia suprabasilaria sublinearia integra vel cuneata 2-3-fida; bast- 
laria cuneata, petiolata vel in petiolum attenuata, rarius sessilia vel sub- 
sessilia, omnia 2-5-fida. Petala lutea vel viridi-lutea. 

— forma vulgaris Engl. — S. muscoides Wulf. non All. ! — Dense vel laxe 
cæspitosa, modice odorata atque viscosa ; caules floriferi infra glabriusculi, ul- 
pedunculi, pedicelli atque calyces, supra glandulosi ; folia glabra vel basi tan- 
tum glandulosa; suprabasilaria haud raro omnia indivisa ; basilaria atque 
infrabasilaria tum cuneata 3-5-fida, tum sublinearia integra, nonnunquam 
omnia indivisa (f. à. integrifolia Koch !). Petala lutea vel citrina, anguste 
oblonga, lacinias calycinas latitudine vix superantia, trinervia, nervis hau 
raro purpurascentibus. 

— forma glabra Luiz. — Glaberrima; caules, pedunculi, pedicelli atque 
calyces, glandulis omnino orbati; folia glabra; suprabasilaria integra, basi- 
laria atque infrabasilaria integra vel trifida; petala luteola anguste oblonga,. 
lacinias calycinas latitudine paulum superantia. Hab. in Pyrenæis : port Ce 
Vénasque (Luizet!) rarissima! 

— Var. atropurpurea Sternb. (Rev. Sax., p. 41!) — S. ampullacea Ten. 
(prod. Fl. neap., app. IV, p. 201). — Dense cæspitosa hemisphærica, glabres: 
cens; folia crassiuscula glabra vel glabriuscula, fere omnia integra, obtusa; 
basilaria interdum apice 2-3-crenata. Petala atropurpurea, anguste oblonga; 
lacinias calycinas longitudine atque latitudine valde superantia. 

— Var. S. crocea Gaud, (in Meisn. Aùz., 1818, n° 9, p. 691). — Dens 
cæspitosa ; caules floriferi undique glanduloso-subpubescentes ; folia glandulis 
minutis obsita, linearia, indivisa atque trifida, lobis perangustis. Calycis 
laciniæ anguste lanceolatæ, obtusiuscule. Petala crocea, concava, elliptica, 
laciniis calycinis fere breviora. 

— Var. rotundata Luiz. — Dense vel laxe cæspitosa ; folia plus m 
glandulosa; basilaria cuneatd, petiolata vel in petiolum attenuata, 


inusté 
rarius- 


D. LUIZET. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES SAXIFRAGES. 115 


sessilia, 3-fida, rarissime 5-fida vel oblonga indivisa. Calycis laciniz ovatæ 
vel rotundato-ovatz. Petala obovata vel rotundato-obovata, laciniis calycinis 
longiora atque latiora. 

— Var. artipetala Luiz. — Densiuscule cæspitosa, glabrescens; folia basi 
tantum glandulosa; suprabasilaria sublinearia integra; basilaria cuneata, 
petiolata vel in petiolum attenuata, trifida, rarius integra; infrabasilaria 
vulgo subsessilia vel sessilia, trifida, interdum integra. Calycis laciniz ovato- 
oblonga ; petala viridi-lutea angustissime lineari-lanceolata, 3 mm.-3 mm. 5 
longa atque 0 mm. 5-0 mm. 75 lata, laciniis calycinis viz longiora atque paulo” 
angustiora. Hab. in Pyrenæis : Vignemale! alt. 4 800 m. — Val de Maillet ! 
(H. Coste!) 

— Var. grandiflora Huter — S. carniolica Huter. — Dense cæspitosa; 
glandulosa; folia suprabasilaria plerumque linearia integra, obtusa ; basilaria 
cuneata, petiolata, 3-fida; infrabasilaria in petiolum attenuata vel sessilia, 
trifida. Calycis laciniæ late ovato-oblongæ. Petala luteola, subelliptica, lacinias 
calycinas fere duplo longiora atque latiora. 

— Var. pontica Engl. (Monog. Sax., 1872, p. 1771). — Cæspitosa caudi- 
culis brevibus, dense foliosis, caulibus tenerrimis sparse, supra densius 
glandulosis, subunifloris. Folia tenera, sparse glandulosa, canescenti- 
viridia, turionum integra, linearia, obtusa, inferiorum caudiculorum 
triloba lobis linearibus obtusis, porrectis, in petiolum planum linearem, 
lobo medio triplo quadruplove longiorem attenuata. Calycis laciniæ 
lineares, tubo glanduloso anthesi triplo longiores. Petala oblongo-linearia, 
trinervia, calycinis laciniis dimidio, st&minibus duplo longiora. (Engler!) 

— Subspecies Saxifraga firmata Luiz. — S. confusa Luiz. olim non Lej. 
(Bull. Soc. bot. Fr. 1914, p. 372! 1913, p. 4091). — Dense vel laxe cispi- 
tosa, glabrescens; caules floriferi, ut pedunculi, pedicelli atque calyces, 
Plus minusve glandulosi, 1-6-flori racemosi vel cymosi. Folia lævia, haud 
sulcata, in vivo haud elevato-nervosa, nervis in sicco basi tantum promi- 
nulis, glubra vel basi parce glandulosa; suprabasilaria omnia integra, linea 
ria vel subspathulato-linearia, obtusa, basilaria cuneata, tum petiolata ve 
in petiolum attenuata, tum subsessilia, 2-3-fida, vel integra; infrabasilária 
cuneata, sessilia, 2-3-fida, vel integra. Calycis laciniæ ovalæ vel A 
Oblongz, obtusæ. Petala luteola vel albida, vulgo ovata, laciniis calycinis 
dimidio vald iora atque latiora. - i 

— &. typica Lia. — Folia basilaria atque infrabasilaria 2-3-fida ; caules 
1-6-flori; petala ovata vel ovato-oblonga. 

ds S. planifolia Lap. (excl. syn. S. muscoid es All. non Wulf. 1). — 
Folia omnia integra; caulina anguste linearia; caules 1-3-flori; petala ovata 
vel obovata. . r 

— y. tenuifolia Rouy et Camus (excl. syn. S. sedoides Lap. non mi - 
Polia omnia integra; caulina breviter linearia ; suprabasilaria lineari-o J 
asi attenuata; caules 4-3-flori; petala ovata vel rotundato-ovata. 


X Saxifraga ignota Luiz. et Soul. —$8. moschata, vie 
S. LLL. ?.....) — Cet hybride rarissime a été récolté par M. l'ab é 
J. Soulié, le 4 juin 1912, en Aragon, dans les environs de Fanlo, 
au-dessus du Barranco de Pardina à 2 000 mètres d'altitude :un 
seul exemplaire au milieu d'une colonie de.S. moschata Wulf. 


f. vulgaris Engl. 


116 SÉANCE DU 10 MAI 1918. 


Il se rapproche de l'espéce de Wulfen, dont il dérive sans 
aucun doute, par ses feuilles dépourvues de sillons et de nervures 
saillantes, et par ses pétales jaunátres, mais ceux-ci sont plus 
développés, obovales-oblongs, nettement deux fois aussi longs 
et aussi larges que les sépales. Ses feuilles basilaires et infra- 
basilaires sont cunéiformes, à pétiole linéaire large, 3-5-fides, à 

*lobes courts trés obtus; les suprabasilaires sont sublinéaires 
obtuses, ou cunéiformes trifides atténuées en un long pétiole 
étroit et élargi à sa base; les caulinaires 0-2 sont sublinéaires 
obtuses, ainsi que les bractées et les bractéoles. Toutes les 
feuilles, plus ou moins glanduleuses à leur surface, sont bordées . 
de poils glanduleux, ceux-ci assez courts et rares sur les lobes, 
mais plus longs et plus nombreux à la partie inférieure du 
pétiole. Les tiges florifères, les pédoncules, les pédicelles et les 
tubes calicinaux, sont entiérement couverts de poils glanduleux 
longs et abondants ; les sépales sont presque glabrescents. Les 
hampes nombreuses, hautes de 5 à 7 cm., portent 2 à 9 fleurs 
disposées en panicule corymbiforme lâche, à pédoncules 
1-3-flores, l'inférieur trés long et prenant souvent naissance à la 
base dela hampe. ^ 

Par ses pétales, par les pétioles de ses feuilles et par sā 
villosité, cet hybride ressemble beaucoup au S. cæspitosa L.!; 
sa villosité le rapprocherait encore plus du S. decipiens Ehrh. 
Il ne peut être confondu avec aucun des hybrides du S. moschata 
précédemment décrits. Il pourrait provenir d'un . Dactyloides 
encore inconnu dans la région pyrénéenne ou d'une espèce 
appartenant à une autre section. De nouvelles recherches à son 
sujet présentent donc le plus vif intérét. 


Diagnose latine. — Dense cæspitosa; caules floriferi numerosi, ut pedun- 
culi, pedicelli atque tubi calycis, dense et longe glanduloso-pilosi, 5-7-cm. 
alti, flexuosi, subnudi, 2-9-ftori laxe corymboso-paniculati vel cymosi, pedun- 
culo inferiori elongato 2-3-floro e basi caulis sepe nascente. Folia plus minusve 
glandulosa, pilis glandulosis infra numerosis atque longis ciliata, hau 
sulcata, nervis haud prominulis; suprabasilaria sublinearia integra, obtust» 
vel cuneata, trifida, in petiolum longum basi dilatatum atque villosum atte- 
nuata; basilaria atque infrabasilaria cuneata, petiolo lato atque lineari, 
3-5 fida, lobis brevibus obtusissimis ; caulina et prophylla sublinearia, integr? 
obtusa. Calycis laciniæ ovato-oblongæ, subglabrescentes, tubo subaquilong?" 
obtuse. Petala luteola vel luteo-albida, obovato-oblonga, laciniis calycinis 
duplo valde longiora atque latiora. Stamina lacinias vix superantia, anthe- 
ris apiculatis. Styli stigmatibus elevatis. Capsula.... Semina... 


SÉANCE DU 14 JUIN 1918 


PRÉSIDENCE DE M. P..A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la précédente 
séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. Allorge prend ensuite la parole pour la communi- 
cation suivante : 


Sur la florule bryologique du Vexin francais 


‘(2° Note :) 


PAR M. A. PIERRE ALLORG E. 


Dans une précédente Note, j'ai signalé un certain nombre 
de Muscinées intéressantes pour la flore parisienne et récoltées 
dans les limites du Vexin francais; j'ai eu l'occasion, durant 
ce dernier hiver, de circuler encore trés activement dans ce 
méme territoire et d'y récolter de nombreuses espéces rares ou 


nouvelles pour les environs de Paris. 
Gráce à la complaisance de MM. Dismier et Ch. Douin qui 


ont bien voulu examiner, l'un plusieurs espèces des genres 
Philonotis et Bryum (sensu lato), l'autre la plupart des Hépa- 
tiques à feuilles, j'ai pu augmenter la liste ci-dessous de 


plusieurs numéros importants. 


HÉPATIQUES 


Scapania gracilis (Lindb.) Kaal. — Sur l'argile à meulière, 
au bord des mares et dans les chemins inondés l'hiver : bois 
de Guerry et des Garennes, commune de Lainville; la Chartre 


prés Juziers?. . | 
S. undulata (L.) Dum. — Sur des meulières, dans un ruis- 


1. Voir Bull. Soc. bot. Fr., LXIV, p. 130, 1917. " 
2. Sauf indication contraire, les localités citées sont en Seine-et-Oise. 


118 SÉANCE DU 14 JUIN 1918. 


selet hivernal du bois de Vaux. Cette Hépatique, qui est 
répandue en Bretagne et se rencontre cà et là en Normandie et 
en Eure-et-Loir, semble trés rare aux environs de Paris. 
Mérat' et Chevallier? rapportent au Scapania undulata l Hepa- 
. tica saxatilis, foliis undulatis, seminifera que Vaillant dit avoir 
trouvée « attachée aux grez qui sont autour des mares dans les 
landes de la forest de Fontainebleau... »?. Ils reproduisent la 
méme indication sans commentaire, mais aucun échantillon 
authentique n'existe de cette localité qui reste donc douteuse. 
Graves* signale cette plante au bois de Savignies, à Morfon- 
taine et dans la forêt de Compiègne, au bois de Damart. Cette 
derniére localité est représentée dans l'herbier du Muséum de 
Paris par un échantillon signé de Marcilly : s'il s'agit du vrai 
Scapania undulata, ce que je n'ai pas vérifié, ce serait la seule 
indication parisienne antérieure à celle que je signale ici. 


Scapana curta Dum. — Chemins sur l'argile à meulière : 
bois des Garennes, commune de Lainville. 
S. dentata Dum. — Chemins sablonneux des bois : Méré 


prés Chaussy. C. fr. 


Diplophyllum obtusifolium (Hook.) Dum. — Talus sablon- 
neux : Saint-Laurent près Sailly. 

Lepidozia silvatica Evans. — Talus sablonneux : Butte- 
Marisis près Fontenay-Saint-Père. Espèce trés rarement 
signalée en France où elle a été trouvée pour la première fois 


par M. Ch. Douin, il y a une dizaine d'années, dans la forét de 
Rambouillet 5. 


Calypogeia suecica K. Müller. — Mare siliceuse du bois de 
Guerry, commune de Lainville, sur une souche pourrie et 
parmi les Sphaignes. 


Odontoschisma denudatum Dum. — Talus tourbeux : bois de 
Jambville, Rarement signalée dans la région parisienne, cette 


1. MÉRAT (F. V.), Nouvelle Flore des environs de Paris, 4* éd., Paris, 1836. 

2. CHEVALLIER (F. F.), Flore générale des environs de Paris, Paris, 18%. 

3. VAILLANT (S.), Botanicon parisiense, Paris, 1827, p. 99 et pl. XIX, 6- 

&. GRAVES (L.), Catalogue des plantes observées dans l'étendue du départe- 
ment de l'Oise, Beauvais, 1851, p. 173. 


5. DouiN (CH.) Les Micro-Lepidozia français (Bull. Soc. bot. Fr, LVII, 
1910, session extraordinaire, p. LII). 


A.-P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 119 


plante est considérée par beaucoup d'hépaticologues comme 
une variété écologique de l'O. Sphagni réalisée dans les 
stations plus sèches que celles où végètent le type. 

Cephalozia connivens Dicks. — Sur les souches pourrissantes 
dans les bois tourbeux des hautes buttes tertiaires et parmi les 
Sphaignes : bois de Guerry, commune de Lainville. Chavencon 
(Oise). C. fr. 

C. Francisci Dum. — Mare siliceuse du bois de Guerry, 
commune de Lainville, sur la terre tourbeuse. 

Cephaloziella Baumgartneri Schiffn. — Sur les parois verti- 
cales des galeries dans les carrières du calcaire grossier, 
associé à des Cyanophycées (Glæocapsa Magma, G. polyder- 
fica, G. atrata), et à d'autres Muscinées (Mesophylla nigrella, 
Gyroweisia tenuis, Gymnostomum calcareum, Eucladium verti- 
cillatum, Campylium protensum) : Hardricourt, Vaux, Oinville, 
Sagy, Sailly, Guiry, Vallangoujard, Santeuil, Chérence, 
Genainville, Saint-Gervais, Nucourt. Saint-Cyr-sur-Chars, 
Tourly, Parnes (Oise). 


C. Hampeana (Nees). — Talus sablonneux des bois siliceux : 
Serans (Oise). m 
C. Starkii (Nees). — Talus sablonneux des bois siliceux, 


meulières : Lesseville près Sailly; Arthies; Neuilly-en-Vexin; 
Lainville; la Chartre prés Juziers. 

C. rubella (Nees) Douin. — Talus sablonneux et chemins 
argileux des bois siliceux : le Ruel, commune d'Haravilliers. 

Lophocolea minor Nees. — Rochers calcaires, parmi d'autres 
Muscinées : Hardricourt, Chérence, Sailly, Berville, Chars, 
Saint-Clair-sur-Epte. Parc d'Halincourt, Fosseuse (Oise). St. 

Plagiochila asplenioides Dum. — Abondamment fertile sur 
des grés ombragés à Archemont prés Magny, avec Metzgeria 
conjugata, Madotheca lævigata, Plagiothecium silvaticum. Bien 
qu'elle soit commune dans la région parisienne, cette hépatique 
n'y avait pas encore été trouvée avec des capsules. Dans son 
catalogue d'Eure-et-Loir, M. Douin le signale avec périanthes 
stériles dans la forêt de Senonches'. M. F. Camus ma dit 
l'avoir rencontrée dans le même état à Fontainebleau. 


1. DoviN (CH.), Muscinées d'Eure-et-Loir (Mém. Soc. Nat. Sc. nat. et 
math. Cherbourg, XXXV, 1905-1906). 


120 ` SÉANCE DU 44 JUIN 1918. 


Lophozia exsecta (Schmid.) Dum. — Talus des bois siliceux : 
. bois de Galluis, commune de Fremainville. 


L. exsectitormis (Breidl). — Talus et chemins sablonneux et 
argilo-sablonneux des bois siliceux : Butte Marisis prés Fon- 
tenay, Saint-Pére; bois de Guerry, commune de Lainville. 


L. excisa (Dicks.) Dum. — Talus et chemins sablonneux et 
argilo-sablonneux des bois siliceux : bois de Guerry, com- 
mune de Lainville; carriéres d'Arthies. Serans (Oise). 


L. inflata (Huds.) Howe. — Mares siliceuses du bois de 
Guerry, commune de Lainville et du bois de Jambville, abon- 
dant et avec de nombreux périanthes stériles. 


Haplozia lanceolata Dum. — Talus sablonneux frais ; bois de 
l'Etang et de Galluis, commune de Fremainville. Signalée par 
les anciens auteurs, Chevallier et Mérat, sans localité : « on le 
trouve sur la terre, dans les lieux humides èt ombragés » dit 
le premier ', « sur les rochers parmi les mousses, au printemps » 
écrit le second ?. Graves l'indique à plusieurs localités de la 
vallée de Bray, dans la forét de Compiègne et à Ivors? : elle 
n'a jamais été retrouvée à aucune de ces localités. 


Fossombronia Wondraczekii (Card.) Dum. — Chemins humides 
sur l'argile à meuliére : bois de Vaux; bois de Guerry, com- 
mune de Lainville; le Ruel, commune d'Haravilliers. 


F. Dumortieri (Hübn. et Genth) Lindb. — Méme station que 
le précédent, et en outre au bord des petites mares découvertes, 
sur la terre tourbeuse : la Chartre prés Juziers; bois des Fré- 
neaux et de Guerry, commune de Lainville. 

Metzgeria conjugata Lindb. — Sur des grés ombragés à 
Archemont prés Magny. ` 

Spherocarpus terrestris (Mich.) Sm. et S. californicus Aust. 
Ces deux espéces dont la seconde a été longtemps méconnue 
en France‘ végètent souvent en mélange dans les moissons et 


1. CHEVALLIER (F. F.), loc. cit., II, p. 14. 

2. MÉRAT (F. V.), loc: cit., I, p. 415. 

3. GRAVES, loc. cit., p. 173. 

4. Doux (CH.), Les Sphærocarpus français (Revue bryologique; 1901). 

Dans une note parue au Bulletin en 1919, c'est-à-dire antérieurement 
à celle-ci par suite du grand retard dans l'impression des années 
1917 et 1918, M. Dismier a bien voulu indiquer, en annonçant la décou” 


A.-P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 421 


les friches récentes sur sables siliceux humides J'ai récolté 
la première à Mézy, Juziers, Jambville, Menucourt, Livilliers ; 
la seconde à Juziers, Menucourt, Livilliers, Hadancourt-le- 
Haut-Clocher. 


SPHAIGNES 
Sphagnum cuspidatum (Ehrenb.) Russ. et Warnst. var. 
plumosum. — Mare siliceuse du bois de Guerry, commune de 


Lainville, avec Drepanocladus fluitans, Lophnzia inflata. ` 

S. papillosum (Lindb.) Russ. — Bruyéres tourbeuses entre 
Maudétour et le Tertre, avec Odontoschima Sphagni, Cepha- 
lozia connivens. 


MOUSSES 


Ditrichum pallidum (Schrad.) Hampe. — Jeunes coupes des 
bois siliceux : Mézy; Arthies. C. fr. 

Seligeria pusilla (Ehrh.) Br. eur. — Rochers ombragés du 
calcaire grossier : Hardricourt; Seraincourt; Theuville; Chars; 
Chérence; Genainville; Saint-Gervais. Parc d'Halincourt prés 
Parnes; Monto (Oise). C. fr. 

S. calcarea (Dicks.) Br. eur. — Parois verticales exposées au 
nord, dans les carrières de craie : Hodent; Saint-Clair-sur-Epte; 


Amenucourt. Hénonville (Oise). C. fr. 


Campylopus brevipilus Br. eur. — Places dénudées des 
bruyéres sèches : bois de Vaux. Chavencon (Oise). St. 
Fissidens Julianus (Sav.) Schimp. — Dans la Seine, au bar- 


rage de Mézy et à Gargenville. Cette espèce, signalée seule- 
ment à Moret (Bescherelle) et dans Paris, à l'ile aux Cygnes 
(F. Camus), doit exister cà et là dans la Seine. St. 
Gymnostomum calcareum Br. eur. — Rochers et talus sablon- 
neux calcaires : Hardricourt, Gaillonet; Gadancourt; Nesles-la- 
Vallée; Santeuil; Ableiges; Chérence. Délincourt (Oise). St. 
(S.-et-M.), que je l'avais 


bien que cette 
j'ai plaisir 


sat: i Grange 
verte de cette hépatique au bois de la As 
déjà signalée en séance dans la région parisienne; PIS 
question de priorité d'invention soit bien peu !mp , 


à signaler la courtoisie de notre confrère. 


* 
422 SÉANCE DU 44 JUIN 1948. 


- Gyroweisia tenuis (Schrad.) Schimp. — Rochers du calcaire 
grossier : Montalet-le-Bois; Chars; Berville. 


Trichostomum brachydontium Bruch (— T. mutabile Br. 
eur.). Chemins sur l'argile à meulière : Villers-en-Arthies; 
la Chartre prés Breuil-en- Vexin. St. 


Didymodon tophaceus (Brid.) Jur. — Talus suintants cal- 
caires : Hardricourt; Montalet-le-Bois; Sailly; Ambleville; 
Vienne-en-Arthies. La Villetertre (Oise). C. fr. 


Tortula montana (Nees) Lindb. (— Barbula intermedia). 
Rochers calcaires chauds : Vaux; Gargenville; Guernes. 


Rhacomitrium aciculare (L.) Brid. — Sur des meuliéres 
inondées en hiver dans un ruisselet intermittent, au bois de 
Vaux. Indiquée par les anciens auteurs dans la Seine, à 
Argenteuil et dans la rivière de Crosne‘, cette espèce ne figure 
pas dans les herbiers parisiens : ces deux localités paraissent 
d'ailleurs bien peu vraisemblables pour une espéce qui est liée 
aux eaux peu minéralisées. On peut donc la considérer comme 
nouvelle pour la région parisienne. C. fr. 


Funaria mediterranea Lindb. — Rochers calcaires chauds, 
sur la terre : Mézy; Guernes; Chérence. 
Mniobryum albicans (Wahlenb.) Limpr. — Sources et sables 


humides des terrains siliceux : Butte- Marisis près Fontenay- 
Saint-Père; bois de Vaux; Mézy; bois des Garennes en face 
Aincourt; le Rosnel près Bréancon; Nucourt. Montjavoult 
(Oise). St. 

M. carneum (L.) Limpr. — Sur l'argile et les marnes : au 
bord de la Seine et de l'Oise, AC; fossés à la Villetertre (C. fr.); 
Butte-Marisis prés Fontenay-Saint-Père ; bois de Vaux; Nesles- 
la-Vallée (C. fr.); le Ruel, commune d'Haravilliers. Hadan- 
court-le-Haut-Clocher (Oise). 

Pohlia annotina (Hedw.) Lindb. — AC sur les sables siliceux 
humides et l'argile à meuliére : Vaux, la Chartre près Juziers; 
massif d'Arthies à plusieurs places; Marines. Buttes de Rosne, 


1. « Sur les pierres baignées par les eaux courantes, le long de la Seine, 
à Argenteuil, etc. » Mérat, loc. cit., I, p. &30; « elle croit dans la rivière 
de Crosne et dans la Seine sur les pierres, autour des moulins près de 
Charenton ». Chevallier, loc. cit., II, p. #4. 


A.-P. ALLORGE. — SUR LA FLORULE BRYOLOGIQUE DU VEXIN. 4123 


moliére de Serans (Oise). La var. decipiens Leske. à Ain- 
court. St. 

Bryum pallens Sw. — Sables humides : bois de Vaux: Butte- 
Marisis prés Fontenay-Saint-Pére: C. fr. 

B. intermedium Brid. — Sables humides. 

Philonotis capillaris Lindb. — Chemins sablonneux humides 
des hautes buttes tertiaires : Evecquemont; Lainville; le 
Heaulme. St. 

Ph. calcarea Br. eur. — Tourbières à fond calcaire, sables 
calcaires humides : Santeuil, Arronville, Brignancourt, Vaux, 
Ableiges. Fay-les-Étangs (Oise). St. 

Ph. cæspitosa Wils. — Sources etsables humides des terrains 
siliceux : bois de Vaux; butte de Marines à plusieurs places; 
Hazeville prés Arthies, le Hazay prés Jambville. Cresnes prés 
Neuville-Bosc (Oise). St. 

Pogonatum urnigerum (L.) P. B. — Chemins humides sur 
largile à meuliére : Maudétour; Lainville; bois de Vaux; le 
Heaulme. Molière de Serans. C. fr. 

Polytrichum strictum Banks — Mare siliceuse parmi les 
Sphaignes d'un ilot : bois de Guerry, commune de Lainville. 
C. fr. 

Hygroamblystegium irriguum (Wils.) Loeske. — Sur des grès 
inondés dans un ruisselet hivernal : bois de Vaux. C. fr. 

H. fallax (Brid.) Lœske. — Sources et ruisseaux à eau cal- 
caire : Seraincourt; Gargenville; Ambleville; Vigny; Nucourt. 
La Villetertre. St. B 

Drepanocladus fluitans (Dill:) Warnst. — Mares siliceuses : 
bois de Guerry prés Lainville (C. fr.); Arthies; l'Hautie prés 
Triel; la Chartre prés Juziers. Buttes-de-Rosne (Oise). 

D. intermedius (Lindb.) Warnst. — Tourbières et marais à 
fond calcaire : Santeuil, Bray-Là, Nesles-la- Vallée, Arronville. 
Tourly (Oise). St. h 

Calliergon stramineum (Dicks.) Kindb. — Mare ssiiceuse 
parmi les sphaignes, dans un îlot : bois de Guerry, commune 


de Lainville. St. 
C. Richardsoni (Mitt.) Kindb. — Pré tourbeux : Amenucourt. 


l 


124 SÉANCE DU 14 JUIN 1918. 


Cette plante, voisine du C. giganteum et considérée par beau- 
coup de bryologues comme une variété de cette espèce, n'avait 
pas encore été signalée dans le Bassin de Paris. St. 

Hygrohypnum palustre (Huds.) Lœske. — Sur des pierres 
inondées : bois de Vaux; Mézy; Arthies; Marines. Cà et là dans 
la Seine, sur les pilotis et les quais. 

Campylium stellatum (Schreb.) Lang. et C. Jensen. — 
Bruyéres tourbeuses : bois de Vaux; Neuilly-en-Vexin ; la 
Chartre prés Juziers. Neuville-Bosc (Oise). | 


Plagiotheciut) Reseanum (Hamp.) Br. eur. — Talus sablon- 
neux siliceux : Menucourt. St. 
P. undulatum (L.) Br. eur. — Bois tourbeux, sur souches 


pourrissantes : bois des Garennes en face Aincourt, avec Spha- 


gnum Russowi, Pterygophyllum lucens. Trichocolea tomentella.: 
St. 


Camptothecium nitens (Schreb.) Schimp. — Prairie tour- 
beuse : Amenucourt. St. 
Brachythecium Mildeanum (Schimp.) Schimp. — Sables 


humides : le Ruel, commune d'Haravilliers. C. fr. 

B. plumosum (Sw.) Br. eur. — Meuliéres inondées dans les 
ruisselets des hautes buttes tertiaires : bois de Vaux. Le Bout- 
du-Bois prés Montagny (Oise). C. fr. | 

B. rivulare Br. eur. — Pierres calcaires inondées dans les rus 
rapides : Guiry; Nucourt (C. fr.). 


Oxyrhynchium pumilum (Wils.) Broth. — Rochers calcaires 
frais : Vienne-en-Arthies; Berville; Hardricourt. C. fr. 


Rhynchostegium megapolitanum (Bland.) Br. eur. — Sables 
siliceux secs : les Mureaux (C. fr.); Carriéres-sous-Poissy ; Saint- 


anciano; le Ruel, commune d'Haravilliers; Fremain- 
ville 


SÉANCE DU 28 JUIN 1918 


PRÉSIDENCE DE M. F. CAMUS, ARCHIVISTE. 


Après lecture du procès-verbal dont la rédaction est 
adoptée, M. Giraudias donne quelques détails sur la Note 
ci-après : 


Notes de botanique systématique. VI 
PAR M. L. GIRAUDIAS. | 


Viola scotophylla Jord. 

Cette plante ne figure pas dans le Catalogue des plantes du 
Loiret, publié par M. Julien Crosnier, non plus que dans les 
deux suppléments. 

Elle n’est cependant pas très rare aux environs d'Orléans. 
J'en possède un exemplaire, sans feuilles automnales à la 
vérité, mais cependant très reconnaissable, récolté par moi au 
printemps de 1901, dans les haies qui bordent le chemin de 
halage, commune de la Chapelle Saint-Mesmin. Je l'ai vue 
également dans les anciennes tranchées remontant, paraît-il, à 
l'occupation anglaise, qui se trouvent au bois de l Ermitage. 


QUELQUES VIOLA DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE. 


J'ai retrouvé récemment un petit fascicule contenant plusieurs 
parts d'espéces du genre Viola récoltées par moi en 1882 dans 
la Charente-Inférieure et que j'avais négligé d'étudier. En 
m'aidant des tableaux dichotomiques contenus dans la Flore de 
M. Rouy, je suis parvenu à leur donner des noms que je consi- 
dére comme exacts. 

Ce sont : dans le groupe du V. tricolor : | 

Viola Kitaibeliana R. s. var. parviflora Reichb. — Aulnay. 
(Plante grêle, dressée, presque constamment uniflore.) 


126 SÉANCE DU 28 JUIN 1918. 


Viola Deseglisei Jord. Aulnay, à Palud. 
V. mentita Jord. Villemorin, dans un champ de lin à Presles. 


V. lepida Jord. Aulnay. Les fleurs assez grandes à pétales 
supérieurs d'un beau violet la distinguent facilement des autres 
variétés du méme groupe. 

Dans le groupe du V. hirta : 

- V. hirta var. fraterna Reichb. — Aulnay. Mes échantillons 
répondent à la description de M. Rouy, mais ils offrent cette 
particularité que les pétales supérieurs sont dépourvus de poils. 

J'ai noté également quelques échantillons de cette espèce 
dont l'éperon serait mucroné. Je n'ai pu revoir sur la plante 
sèche ce caractère que j'avais observé sur la plante vivante. 
Un seul éperon est visible, il est longuement atténué en pointe 
et recourbé ascendant. Ce serait, sauf le léger détail rappelé 
plus haut, le V. revoluta Heuf. d'après M. Rouy. 

M. Joly, instituteur honoraire à Orléans, botaniste zélé et 
méticuleux, m'a fait récolter dans la forêt d'Orléans plusieurs 
pieds de V. Riviniana dont l'éperon portait un petit éperon 
superposé. 


Cas D'ALBINISME DANS LE GENRE GERANIUM. 


Geranium columbinum. — Seine: Paris, Vaugirard, juin 1896. 
— Leg. E. Bécourt. 
G. dissectum. — Gard : le Vigan, 26 mai 4877. Leg. 
' L. Anthouard. 
G. modestum Jord. — Aveyron : Conques, 11 mai 1875; 
Leg. G. Chastaingt. 
G. molle. — Charente-Inférieure : Chátelaillon, 10 mai 1883, 
ispe legi. 
G. pheum. — Allier : Saint-Pourcain, juin 1884. Leg. 
C. Bourgougnon. 


G. pyrenaicum. — Haut-Rhin : Markich, 19 juin 1891. Leg. 
Hausser. , 


G. Robertianum. — Ariège : Foix, 5 juin 1889, ipse legi. 
Lavatera arborea L. 
J'ai récolté cet arbuste en juillet 1916 à Pontaillac, près 


L. GIRAUDIAS. —- NOTES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 127 


Royan, dans un jardin abandonné. J ignore si cette Malvacée y 
avait été cultivée précédemment. Le L. arborea se trouve 
fréquemment dans l'Ouest à l'état sporadique. Lloyd, dans la 
Flore de l'Ouest, ne le signale pas dans la Charente-Inférieure; 
mais la Société Rochelaise l'a distribué de Saint-Georges 
d'Oléron, sous le n* 2 820, recueilli par M. Réau. 


Carduus tenuiflorus Curt. 

Cette espèce n'est pas indiquée dans la péninsule scandinave. 
Cependant j'en ai reçu un bel exemplaire dans un fascicule de 
plantes suédoises. La plante désignée à tort sous le nom de 
C. acañthoides a été récoltée le 2 juillet 1893 par M. J. A. Holm. 
L'étiquette porte l'indication géographique suivante : Medelpad 
Wifstavay (Carlau). Il est à remarquer qué cette plante vient 
surtont dans les décombres et qu'il est admissible qu'elle ait des 
tendances à se répandre. 

Sonchus arvensis var. riparius Magn. 

A Royan, dans le bois de Valliéres, sur les bords du ruisseau, 
j'ai récolté un Sonchus de trés grande taille que je ne puis 
rapporter qu'à cette variété. Elle est trés assimilable aux 
échantillons distribués par M. Magnier dans son Fl. selecta, sous 
le n° 1224, numéro indiqué comme référence par M. Rouy, 
(Fl. de Fr., IX, p. 205). Elle a toutefois des calathides moins 
nombreuses et les feuilles moins longues (de 20 à 25 cm. au 
plus). Les fleurs sont trés grandes, abondamment pourvues de 
poils glanduleux. cx 

Il est à noter que cette variété n'a pas échappé à l'œil pers- 
. picace de Lloyd qui en dit (loc. cit., éd. 4, p. 241): « Quel- 
quefois haut de 10-15 décimètres, sur le bord des eaux; en 
cet état, il ne faut pas le confondre avec le suivant (S. palus- 
tris)». Iu 
Peu d'espéces végétales peuvent mieux que le S. arvensis 
revendiquer la qualification de « variable ». Mot me 
vérité et qui, je le crains, ne correspond pas à une réa ité bien 
définie. Je possède dans mon herbier le S. arvensis d'assez nom- 


breuses localités. 11 ne s'y trouve pas deux parts qu'on 
Pourrait réunir sous un même vocable, comme étant exactement 
synonymes. Ce qui indique que ce type nest renferme un 
trés grand nombre de formes, ou méme de races q 


428 SÉANCE DU 28 JUIN 1948. 


pourrait distinguer, qui se reproduisent peut-être avec leurs 
caractères propres et dont l'Ecole jordannienne, en les culti- 
vant, aurait fait autant d'espèces. 

Jasione maritima Duf. 

M. Rouy, dans sa Flore de France, X, p. 92, rapporte cette 
plante comme race au J. montana dont ta caractéristique est de 
ne pas porter de rosettes stériles. Or, dans une excursion que 


je fis en juillet 1916 entre Saint-Palais-sur-Mer et la Grande - 


Côte, prés Royan (Charente-Inférieure), sur des falaises sablon- 
neuses avoisinant le Puits de Loture, j'ai récolté deséchantillons 
du J. maritima manifestement pourvus d'assez nombreuses 
rosettes. Il n'y a aucun doute à émettre sur l'identification de la 
plante. Or Willkomm et Lange dans leur Prodromus flore 
hispanicæ avaient fait la même remarque que moi et rapporté 
le J. maritima qui croit aussi sur les cótes océaniennes de 
l'Espagne comme variété au J. humilis. 

Je ne crois pas avoir à discuter ce rapprochement entre une 
plante montagnarde et une plante maritime, mais toujours est- 
il que la plante de nos cótes de l'Ouest n'appartient pas au 
groupe du J. montana et doit être classée dans une espèce diffé- 
rente. Elle ne doit pas être confondue avec la var. littoralis Fr., 
plante septentrionale signalée en Normandie et en Bretagne. 

J'ai examiné les Jasione du Muséum sans y trouver d'échan- 
tillons caractéristiques pouvant étre assimilés avec certitude à 
la plante charentaise. 

J'ai été plus heureux avec l'herbier Cosson, que son très 


obligeant conservateur, M. Jeanpert, a mis à ma disposition . 


avec une complaisance dont je ne saurais trop le remercier. 

J'ai trouvé dans cette collection deux exemplaires portant des 
rosettes : l'un récolté par A. Guillon à Royan en juin 1842; 
l'autre rapporté de la Teste (Gironde), le 14 juillet 1847, par 
Cosson lui-même. 


Dans cette dernière part les rosettes commencent à 8e 
développer. 

Dans ses exsiccata, M. Magnier a publié, sous le n° 2519, un 
J. Maritima que M. Rouy n'indique pas comme référence, mais 
dont les exemplaires, bien que ne portant pas de rosettes, ne 
laissent subsister aucun doute sur leur identité avec la plante 


L. GIRAUDIAS. — NOTES DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 129 


de Royan. Ces exemplaires ont été récoltés à Arès (Gironde) 
par H. Brochon. 

Je signalerai encore dans l'herbier Cosson un J. montana 
récolté à Saint-Aigulin (Charente-Inférieure) par A. G. de 
Bévès (?), lequel a des analogies avec la plante de Saint-Palais, 
sans cependant pouvoir lui étre identifié. Sa singularité n'a pas 
échappé au collecteur qui a marqué sur son étiquette : aspect 
singulier. 

Le J. maritima a des affinités avec le J. lusitanica DC., du 
Portugal. 


Origanum creticum L.; O. vulgare L. var. macrostachyum Brot 
(R. X, p. 341). 

On sait que cette « variété » présente cette singularité d'avoir 
des épis allongés prismatiques. J'ai rencontré assez souvent 
l'O. creticum mélangé au type, pour ainsi dire à l'état spora- 
dique. 

On trouve sur le même pied et dans la méme inflorescence 
des épis normaux et des épis allongés. Exemple : les échan- 
üllons, d'ailleurs peu caractérisés, distribués par la Société 
Dauphinoise sous le n° 5464. 

Je constate semblable déformation dans d'autres espéces : 

O. lirium Held. Eubée M. Dirphys, Heldreich (H. gr. norm., 
n° 783/2). 

O. humile Poir. Ain : Trévoux B., n° 4 061. 

O. hirtum Lk. Kerata (Constantine), juillet 1896, Leg. Rever- 
chon, n° 77. | 

Je me demande s'il ne faut pas interpréter cette prétendue 
Variété comme une déformation traumatique due à la piqüre 
d'un insecte. | 

Et cotto supposition s'appuie sur des échantillons de | Achillea 
Ageratum récoltés par Reverchon dans la Sierra de Cartama le 
13 juillet 1888 et distribués sous le n° 295, lequel présente le 
méme aspect spiciforme que l'O. creticum. 


Limodorum occidentale Rouy. | 
M. Rouy ne donne comme station de cette sous-espece que 
les environs de Dœuil (Charente-Inférieure). Je l'ai renconirée 
le 24 avril 1869 à Chaillot, commune de Fontcouverte, dans 


(SÉANCES) 9 
T. LXV. 


130 SÉANCE DU 28 JUIN 1948. 


le méme département. Cette précocité est remarquable. L'échan- 
tillon que j'ai conservé répond entiérement à la description 
de la Flore de France, et j'estime que M. Rouy a eu raison de 
séparer cette plante du type dont elle se distingue au premier 
coup d'œil. | 


SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1918 


PRÉSIDENCE DE M. F. CAMUS, ARCHIVISTE. 


Après la lecture du procès-verbal, M. F. Camus fait part 
de la mort de M. l'abbé Hy. Il a également le regret 
d'annoncer les décès du fils de notre confrère M. Perrot, 
tué à l'ennemi, et du fils de notre confrère M. Gagnepain, , 
mort d'accidents consécutifs à l'inhalation de gaz toxiques.- 


Il donne ensuite connaissance de deux nouvelles présen- 
tations. Suivant les régles en vigueur et aprés approbation 
des membres présents, il proclame membres de la Société: 

MM. Poss, pharmacien à Briançon, présenté par 

MM. Perrot et Camus. 
Biorer (abbé), actuellement aux Armées, présenté 
par MM. Camus et Moreau. 


M. Delafield, actuellement à Lausanne, ayant rempli les 
conditions prescrites par les statuts, est proclamé membre 
à vie. 


Il est ensuite donné un résumé du travail suivant : 


Matériaux 
pour servir à l'étude du genre Prunus 


PAR M. E. J. NEYRAUT. 


Lorsqu'en 1915, notre aimable confrére, M. Jeanjean, voulut 
bien me demander mon avis sur quelques Prunus. récoltés 
par lui aux environs de Villeneuve-sur-Lot, je n'avais à cette 
époque, en fait de documents, pour m'éclairer, que quelques 
rares ezsiccata, quelques exemplaires d'une détermination 


132 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1918. 


douteuse, quelques Flores régionales et la Flore trés documentée - 
de MM. Rouy et Camus. C'est à l'aide du tome VI de cette 
derniére que je lui donnai mon avis; malheureusement je ne 
tardais pas de constater, dans la suite, que des espèces différentes 
répondaient à une méme diagnose. 

Sur les indications de la Flore de l'Ouest de la France par 
Lloyd et Foucaud et de celle de Normandie par M. L. Corbière, 
je pris connaissance de l'esquisse faite par Clavaud (in Act. de 
la Soc. linnéenne de Bordeaux, vol. XXXVIII, 1884, 
p. 584-608) ', et, dés 1916, je repris mes excursions au profit 
exclusif du genre Prunus; mais bientôt de nouveaux doutes 
s'élevaient : les descriptions de Clavaud cependant complètes, 
n'étaient pas, à mes yeux, assez comparatives entre elles; là oü 
je lisais avec clarté un caractère important, je l'ignorais 
totalement dans une autre espéce. J'allai lever mes doutes 
dans l'herbier du maitre. Aprés avoir pris une copie du 
contenu (plantes, étiquettes, notes et trois schémas faits plutót 
pour la mémoire de l'auteur) j'allai à la recherche des Prunus 
de Clavaud dans leurs localités classiques. A l'heure actuelle 
le tiers environ des pieds classiques ont été retrouvés, le tiers 
des espéces ont été retrouvées dans les haies classiques, l'autre 
tiers est à retrouvér en partie. 

Dans l'intervalle je pris connaissance de l'étude faite par 
Savalier (in Comptes rendus de l'Assoc. franc. pour l'avance- 
ment des sciences — 11° session, à La Rochelle, en 1882. 
p. 432 à 435) ainsi que des Notes et des Prunus publiés à la 
Société Hochelaise de 1882 à 1885, et j'allai explorer les localités 
classiques de cet auteur autour de Beauvais-sous-Matha dans 
la Charente-Inférieure. Je ne saurais dire, encore, ce que ja 
rapporté de Beauvais, mais je puis assurer que j ai retrouvé 
des plantes conformes à celles que Savatier a. publiées à la 
Société Rochelaise, notamment quelques Prunus que les 
auteurs de la Flore de France qualifient de « variations sans 
importance... » (obs. p. 23), alors que chez la plupart d'entre 
eux je vois au contraire des espèces ou formes d'un rang 


en 


1. Ce travail n'est le fruit que d'assez rares excursions faites sle 
r 


partie dans des localités où l'hybridation semble avoir joué un 
important. 


E.-J. NEYRAUT. — MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE DU GENRE PRUNUS. 133 


plus élevé. Je compte entretenir la Société de quelques-uns de 
ces Prunus. 

Aujourd'hui elle voudra bien me permettre de lui faire 
connaitre deux plantes de Clavaud; les Prunus rubella et 
coronata, afin qu'elle médite sur leur classification" à venir. 
— J'emprunte au vol. III, p- 21, de la Flore des Alpes-Mari- 
times de Burnat, la définition des figures indiquées dans mes 
diagnoses : « Les folioles (ici les feuilles, les pétales, les pro- 
jections, coupes, etc., — les divisions calicinales exceptées —) 
seront dites elliptiques lorsqu'elles auront la forme d'une 
ellipse dont la longueur sera moins de deux fois sa largeur; 
elliptiques-orbiculaires et elliptiques-oblongues exprimeront les 
passages à la forme arrondie ou à celle oblongue qui est pour 
nous celle d'une ellipse dont le grand axe dépasse deux fois 
au moins le petit. » Par suite, les figures seront dites oblongues 
lorsqu'elles auront la forme d'une ellipse dont la longueur 
Sera plus de deux fois sa largeur; oblongues-linéaires et 
oblongues-elliptiques exprimeront les passages à la forme 
linéaire ou à celle elliptique qui est pour nous celle d'une 
ellipse dont le grand axe est inférieur à deux fois au moins 
le petit. C'est-à-dire — si l'on suppose par exemple égale à 
1 unité la longueur de la figure considérée, la largeur 
maximum de l'oblongue-linéaire aura 0,1666... celle de 
l'oblongue moyenne 0,3333..., celle de l'oblongue-elliptique 0,500, 
celle de l’elliptique-oblongue 0,6666..., celle del ellipse moyenne 
0,8333..., et celle de l'elliptique-orbiculaire ira jusqu'à 1 unité. 
C’est ainsi que j'entends les figures inscrites dans le cercle, 
méme en supposant que je n'aie pas compris Burnat. Incidem- 
ment ces figures seront suivies d'un des mots ovées ou obovées 
toutes les fois que leur largeur maximum par rapport an 
support qui leur sert de base sera déplacée d'une manière 
sensible au-dessous ou au-dessus du milieu de la figure ellip- 
tique, que cette dernière ait ou non la forme de la coupe vori 
cale d'un œuf ou qu'elle soit arrondie ou atténuée en pointe 
tous les rés. . 

Les noa « obtuses, obtusiuscules, EE M 
sujettes à interprétations, résulteront des tracés judicieusem » 
répartis entre l'arc de cercle (figure arrondie) et un ang 


134 SÉANCE DU 235 OCTOBRE 1918. 


curviligne (figure aiguë d'une ouverture sensiblement égale 
à 60-62 degrés) inscrits dans la moitié d'une figure oblongue 
de 0,333..., de largeur maximum. — Toute autre figure 
(extrémité ou base) sera désignée de facon qu'aucun doute ne 
puisse s'élever à son sujet. 


Prunus rubella Clavaud (P. erythrocalyz forme P. rubella Clavaud, loc. 
cit. p. 591). 
Arbrisseau franchement épineux, ordinairement peu élevé (1 m. à 
4 m. 50) !, à port étalé ou diffus, plus ou moins rameux, à rameaux 
épars plus ou moins divariqués, relativement allongés, gréles et flexibles, 
écartés entre eux de 85 à 90° (55 mensurations) et 50° seulement vers leur 
“extrémité (15 mensurations). — Bois brun-rouge, parfois grisátre, mat- 
luisant, lisse ou plus ou moins rugueux, rarement grumeleux, perdant dés 
la troisième année le vestimentum qui recouvre les jeunes pousses; Ces 
derniéres brunes plus ou moins rougeátres, mates-luisantes, pubescentes, 
à pubescence courte plus ou moins serrée et entremélée de poils épars 
plus allongés, ou simplement pubérulentes et généralement terminées 
en épine. — Plante d'un aspect rougeátre avant l'épanouissement des 
fleurs. | 
Fleurs tardives(avril), assez petites (14 mm. de diamètre), paraissant avant 
les feuilles, solitaires, indifféremment écartées sur les rameaux ou 
rapprochées en petits glomérules. Pédoncules de longueurs variables 
(4-5 mm.), rougeátres et entièrement glabres. Calice rougeátre ou d'un 
rouge vineux plus ou moins intense, à tube obconique ou obconique- . 
campanulé de 3 millimètres de long sur 3 mm. 25 de largeur au sommet, 
glabre à l'extérieur, tapissé à l'intérieur d'un revétement vert-jaunâtre ° 
plus ou moins épais, paraissant écailleux, — dans tous les cas pourvu de 
quelques points brillants, — parfois teinté en dedans, à la gorge, mais 
accidentellement, d'un cercle ou couronne lavé de rouge qui est 
susceptible de colorer les pétales et le filet des étamines * même à l'état 
Jeune, séparé transversalement en deux parties, près du sommet du 
pédicelle, par une ligne un peu saillante, la partie de la cupule (récepta- 
culaire) qui reste adhérente au pédicelle à la chute du tube atteignant 
1 mm. 75 à 2 millimètres de largeur. — Dents calicinales oblongues, de 
? mm. 75 de long sur 1 mm. 25 de large, non rétrécies à la base, à bords 
denticulés, légèrement convexes, atténués insensiblement jusqu at 
sommet qui est acutiuscule ou plus rarement aigu ou obtusiuscule, 


1. Clavaud en a vu, à Soulac, à l'état arborescent. Les échantillons de 
cet état, renfermés dans son herbier sont bien conformes aux échantillons 
des prunus frutescents. | 

2. Cette coloration vert-jaunátre est celle qui s'est présentée lors de mon 
examen; mais elle est toujours verte avant l'anthése; plus tard elle pren 
une couleur ocracée plus ou moins prononcée. C'est un caractère auque 
on ne peut se fler dans le genre Prunus. | ; 

3. Cette coloration de la gorge du calice est sans valeur : Si un? 
année elle est manifeste, une autre année elle manque totalement: 
Lors de ma récolte j'ai vu ces deux états de coloration. 


E.-J. NEYRAUT. — MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE DU GENRE PRUNUS, 1435 
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136 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1918. 


glabres sur les deux faces et séparées entre elles par des sinus vaguement 
aigus. — Pétales blancs, assez petits, ordinairement 5, elliptiques-oblongs 
(ovés) plans, de 5 mm. 6 de long sur 3 mm. 1 de large, obtus ou obtusius- 
cules au sommet et brusquement rétrécis à la base en onglet court t. — 
Étamines à filets blanchátres. — Anthéres rouges ou purpurines avant 
leur déhiscence, brunes ou noirátres aprés. — Style vert-jaunâtre et 
entiérement glabre. 

Fruit assez petit, globuleux, arrondi au sommet et à son point d'attache 
au pédicelle, dépourvu de sillon superficiel latéral, dressé ou étalé, 
mesurant en moyenne 12 millimètres dans tous les sens; acerbe, bleu- 
noirátre et de maturité assez précoce (août). — Noyau osseux petit de 
8 mm. 25 de long sur 7 mm. 25 de large et 5 mm. 75 d'épaisseur 
(moyenne de 10 noyaux), à bord ventral fusiforme peu proéminent de 
0 mm. 75 de haut sur 3 millimètres de large dans sa partie médiane, 
formé de stries confuses à cótes plus ou moins arrondies, et limité, de 
chaque cóté, par un sillon peu marqué ou nul ou remplacé par une 
proéminence légèrement carénée : faces externes plus ou moins rugueuses- 
alvéolées, offrant dans leur 1/4 ou leur moitié inférieure quelques cótes 
longitudinales arrondies, — de forme elliptique-orbiculaire de 8 mm. 25 
de long sur 7 mm. 25 de large, à peine inéquilatére (le bord ventral plus 
fortement arqué de 0 mm. 75 seulement), à bords atténués vers le haut 
sous un angle curviligne émoussé d'une ouverture sensiblement égale 
à 110^ (la pointe à peine, surhaussée), et, vers le bas, sous une extrémité 
trés obtuse-échancrée du côté du bord ventral; vue sur l'une de ses 
faces, dorsale ou ventrale, l'image a une forme elliptique de 8 mm. 25 de 
long sur 5 mm. 75 de large, à bords atténués vers le haut sous un 
angle curviligne émoussé trés légérement surhaussé d'une ouverture 
de 90 à 95», et, vers le bas, sous une extrémité simplement obtusiuscule; 
enfin, vue sur l'une de ses extrémités, inférieure ou supérieure, le noyau à 


une forme elliptique de 7 mm. 25 de long sur 5 mm. 55 de large, à 


bords atténués vers les cótes qui bordent le sillon de la nervure dorsale 
par des lignes d'abord convexes puis par des courbes voisines de la 
ligne droite, et, vers la base des saillies de la suture ventrale par des 
lignes assez réguliérement convexes, le groupe des saillies, légèrement 
exert, paraissant inscrit dans la figure? ou lui donnant un aspect. très 
vaguement lagéniforme. 

Feuilles adultes nettement dimorphes : celles qui naissent sur les 
rameaux fertiles et qui forment des rosettes à l'extrémité des ramuscules 
sont, dans leur moyenne, petites, planes, souvent concaves, d'un vert 


ordinaire et un peu luisantes en dessus, légèrement plus pâles €? : 


dessous, non rugueuses, d'épaisseur et de consistance moyenne; À 
limbe oblong-elliptique (obové), mesurant en moyenne 26 millimétres de 


1. Dans sà note, Clavaud accuse des pétales atténués et acutiuscules aux 
deux extrémités. Aprés ramollissement de quelques pétales renfermés 
dans l'herbier Clavaud, je les vois au contraire, conformes .& ceux què 
J'ai rapporté de Soulac, c'est-à-dire « obtus ou obtusiuscules... etc. »* 

2. Clavaud a noté des noyaux obtus aux deux bouts. Que ces derniers 


aient été cueillis par Clavaud ou par moi ils sont conformes à celui que 
Je viens de décrire. 


E.-J. NEYRAUT. — MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE DU GENRE PRUNUS. 137 


long sur 9 millimétres de large, à largeur maximum située sensible- 
ment au-dessus du milieu du limbe, vers les a (mensurations faites sur 
100 feuilles diverses), et, à partir de cette largeur, à bords atténués vers le 
haut par des lignes assez régulièrement convexes (de 15 millimétres de 
rayon) jusqu'au sommet qui est aigu (70? environ), et, vers le bas, à bords 
atténués par des lignes d'abord convexes puis par des courbes voisines 
de la ligne droite, à base aiguë (40° env.), glabres en dessus si ce n'est 
le sillon de la nervure médiane qui est muni de quelques rares poils 
blancs dans sa partie inférieure, également glabres en dessous, mais 


offrant, en général, dans le 3 inférieur du limbe quelques flocons de poils 


étalés, sublaineux, légèrement jaunátres, localisés aux aisselles des 
nervures, ou plus rarement une ligne peu épaisse et plus ou moins 
interrompue de ces mêmes poils. — Serrature foliaire consistant en dents 
peu saillantes, plus ou moins régulières, ordinairement simples, non 
ciliées à l'exception des deux dents inférieures, formant des triangles 
hauts de 0 mm. 25 à 0 mm. 50, très inclinés en avant, plus ou moins 
convexes à l'extérieur, plus ou moins concaves à l'intérieur, à sommets 
aigus et + mucronés, séparés entre eux par une distance moyenne de 
1 mm. 2. — Pétioles rougeátres, de 5 millimètres de long, pubescents ou 
poilus en dessus et sur les lignes correspondant à la marge foliaire, 
glabres sur le reste du pourtour qui est semi-cylindrique, et pourvus à leur 
base de stipules linéaires fugaces, pubescentes sur les deux faces, à marge 
ciliée et additionnée de quelques appendices + étroits. 

Les feuilles qui naissent sur les scions terminaux stériles d'été sont hété- 
rophylles et différent totalement, dans leur généralité, de celles qui 
naissent sur les rameaux fertiles : celles du bas des scions sont bien sem- 
blables aux feuilles des rosettes des rameaux fertiles, mais les suivantes, 
en dessus, passent insensiblement à une série de formes dont les mensu- 
rations multiples (sur 100 feuilles choisies dans la région médiane des 
Scions) donnent une image oblongue-elliptique (ovée) mesurant en 
moyenne 34 millimètres de long sur 14 millimètres de large, à largeur 
maximum située sensiblement au-dessous du milieu de la figure, 
vers les 5, comptée à partir de la base et, à partir de cette largeur, à 
bords atténués vers le haut par des lignes d'abord convexes puis par des 
lignes droites ou très légèrement concaves jusqu'au sommet qui Á 
aigu sous un angle de 65 à 70°, et vers le bas, à bords atténués par " 
lignes régulièrement convexes (de 20 mm. de rayon), à base acutiusci 
ou obtusiuscule. La face inférieure de ces feuilles est plus ou moins 
pubescente le long de la nervure médiane, ainsi que sur la plupar » 
nervures secondaires, surtout à la base du limbe, et la ligne de poils 
Subfloconneux est plus dense et moins interrompue. La serrature es 
moins couchée, les dents sont indifféremment aigues, 
forment des triangles hauts de 0 mm. 5 
fin la pubescence du pétiole 


plus grossière, 
acutiuscules ou obtusiuscules et 
à 0 mm. 75 espacés en moyenne de 1 mm. 5; en 


est moins compacte. TP 
i i . — Haie entourant une prairie a 
Han. — Le Vieux-Soulac (Gironde) à fait à l'extrémité 


. , i ière de Soulac, tout -— 
150 mètres environ à l'Est du cimetiè Prunus non encore déterminés, 


d'un passage, en compagnie d'autres 
mais Parmi les quels les P. acuminata et congestiflora Clavaud! 


138 - SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1918. 


La description ci-dessus a été faite au moyen d'éléments 
cueillis sur les pieds qui ont servi à Clavaud à écrire sa note 
parue en 1884 dans les Actes de la Société linnéenne de 
Bordeaux! — Un plan trés succinct que Clavaud a laissé dans 
son herbier et sur lequel il a marqué la position exacte de ses 
Prunus classiques, rubella, congestiflora, et acuminata et un 
Prunus « ordinaire » qu'il n'a pas cueilli mais que j'ai reconnu . 
étre un fecundissima, ne laisse aucun doute à ce sujet. 
Depuis 1884 l'état des lieux n'a pas changé : les Prunus en 
question viennent toujours aux points indiqués! 

À Soulac le P. rubella m'a paru A. C. 


Prunus coronata Clavaud, loc. cit. p. 597! 

Arbrisseau franchement épineux, assez élevé (2-3 métres), à port 
étalé ou diffus, plus ou moins rameux, à rameaux épars, étalés-dressés 
ou diffus, assez, allongés, relativement épais et + flexibles, écartés 
entre eux de 60° environ (moyenne de 50 mensurations). — Bois brun 
pourpre grisâtre (brun-loutre foncé ou clair), un peu luisant, lisse, 
parfois grumeleux et noueux, perdant dès la troisième année le vesti- 
mentum qui recouvre les jeunes pousses, ces dernières brun-loutre, 
mates ou mates-luisantes, pubérulentes ou pubescentes à poils très 
courts plus ou moins serrés, et généralement terminées en épine. 
jante d'un aspect ordinairement verdátre avant l'épanouissement des 

eurs. 

Fleurs assez tardives (avril), assez petites, de 14 millimètres de dia- 
mètre, paraissant ordinairement bien avant les feuilles, solitaires, rap- 
prochées en glomérules ou + écartées sur les rameaux. Pédoncules courts 
(jusqu'à 7 millimètres de longueur), verdátres, parfois lavés de rouge, 
les uns absolument glabres, les autres: glabriuscules dans leur partie 
inférieure à villosité rare et extrémement courte visible seulement sous 
une forte loupe!. — Calice verdâtre ou rougeátre, à tube obconique- 
campanulé de 2 mm. 75 de long sur 3 millimétres de largeur au sommet, 
glabre à l'extérieur, tapissé à l'intérieur d'un revétement vert-jaunátre 
assez épais, glabre ou furfurescent-écailleux, parfois teinté en dedans, à 
la gorge, mais accidentellement, d'un cercle ou couronne d'un pourpre 
vif qui colore le filet des étamines et la base des pétales? se détachant, 


1. Clavaud n'a pas vu cette villosité; cependant elle existe sur la 
plupart des pédoncules des échantillons de son herbier! 

2. Il est incontestable que le P. coronata de Blanquefort tire son nom 
de la « couronne pourpre vif» que Clavaud a remarquée en 1883 et 
en 1884, à la gorge du calice des fleurs de cet arbrisseau; mais cette 
coloration ainsi que celle des étamines et des pétales est purement 
accidentelle, car elle ne se manifeste qu'en présence du rouge plus 
intense que prend quelquefois l'enveloppe florale, notamment les divi- 
sions calicinales. — Le 1** avril 1917, c'est à grand'peine que jai pu 
constater sur quelques rares fleurs des pieds classiques de Clavaud, € 


E.-]. NEYRAUT. — MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE DU GENRE PRUNUS. 139 


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140 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1918. 


sa chute, prés du sommet du pédicelle. — Dents calicinales ovales, de 
1 mm. 75 à 2 millimètres de long sur 4 mm. 50 de large, non rétrécies à 
la base, à bords denticulés, légérement convexes jusqu'au sommet qui 
est obtus ou obtusiuscule, ou, plus rarement acutiuscule !, glabres, sur 
les deux faces et séparées entre elles par des sinus + aigus, ou arrondis. — 
Pétales blancs (parfois accidentellement teintés de rouge à leur base, 
assez petits, ordinairement 5, rarement jusqu’à 9 dans les fleurs possédant 
deux ovaires, elliptiques-orbiculaires (ovés), plans, de 5 mm. 5 de long 
sur 4 mm. 7 de large, largement obtus au sommet, brusquement rétrécis 
à la base en onglet très court. Étamines à filets blanchâtres ou accidentel- 
lement lavés de rouge?. Anthéres jaune-orangé avant leur déhiscence, 
— (mais parfois d'une couleur rouge-orangé sur le méme rameau), — 
brunes aprés ou + noirátres. — Style vert-jaunâtre, accidentellement 
pourpre et entièrement glabre. 

Fruit assez gros, largement ovoide, atténué en pointe obtuse au sommet, 
un peu déprimé à son point d'attache au pédicelle et offrant latérale- 
ment un sillon superficiel peu marqué, dressé ou étalé, mesurant en 
moyenne 15 millimètres de long sur 13 millimètres de large dans le 
sens parallèle au plan du sillon et 14 millimètres perpendiculaire à ce 
dernier plan (29 juillet 1917) ou 16 millimètres de long sur 15 millimètres 
de large (8 octobre 1916), très acerbe, bleu-noirâtre et de maturité 
tardive (septembre-octobre). — Noyau osseux, petit ou assez petit, de 
10 mm. 2 de long sur 7 mm. 4 de large et 5 mm. 4 d'épaisseur (moyenne 
de 10 noyaux), à bord ventral fusiforme peu proéminent de 0 mm. 6 de 
haut sur ? mm. 75 de large dans sa partie médiane, formé de stries 
confuses, à côtes (3-5) + arrondies mais dont la médiane est un peu 
carénée dans sa partie inférieure, et limité, de chaque cóté, par un 
sillon très net : faces externes rugueuses alvéolées, offrant dans leur 1/4 
inférieur quelques côtes longitudinales + arrondies, — de forme 
elliptique (ovée), de 10 mm. 2 de long sur 7 mm. 4 de large, à peine 
inéquilatére (le bord ventral plus fortement arqué — de 0 mm. 6 seule- 


sous la loupe, une coloration rosée à la gorge du calice. — Le 
22 avril de la méme année, alors que les fleurs étaient entièrement déve- 
loppées, on ne remarquait la couronne pourpre que sur les fleurs 
dont les divisions du calice étaient le plus fortement colorées. J'ajoute 
que tous les Prunus dans le cas du P. coronata, notamment le P. rubella, 
peuvent se montrer avec la gorge du calice plus ou moins colorée en 
rouge. 

1. Glavaud, loc. cit., accuse des divisions calicinales ogivales, aiguës au 
sommet. C'est un caractère que je n'ai vu ni dans l'herbier Clavaud n! 
sur les pieds classiques observés par moi : les divisions sont en général 
largement obtuses au sommet, plus rarement obtusiuscules...! — Clavau 
na pu voir la forme ogivale aiguë que sur des sépales desséchés à bords 
recoquillés et non sur des sépales frais ou ramollis. 

2. Clavaud accuse des pétales « teintés de rouge violacé à leur base ^ 
le style et le filet des étamines « plus ou moins pourpré au moins à la 
base ». Ces teintes quand elles existent, ne sont que la conséquence de 
la coloration intense et accidentelle que prennent les divisions calicinales- 
Elles n'ont aucune valeur! 


E.-J. NEYRAUT. — MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE DU GENRE PRUNUS. 444 


ment), à bords atténués vers le haut sous un angle curviligne d'une 
ouverture sensiblement égale à 95^, et, vers le bas, sous une extrémité 
obtuse échancrée-tronquée sur une largeur dg 3 millimétres; vue sur 
l'une de ses faces dorsale ou ventrale, l'image a une forme oblongue- 
elliptique (ovée) de 10 mm. 2 de long sur 5 mm. 4 de large, à bords 
atténués vers le haut sous un angle curviligne d'une ouverture sensible- 
ment égale à 80? et vers le bas, par des lignes d'abord convexes puis par 
des lignes + droites ou légèrement concaves à base acutiuscule ébréchée 
(de 80 à 85°); — enfin, vu sur l'une de ses extrémités inférieure ou 
supérieure, le noyau a une forme elliptique (ovée) de 7 mm. 4 de long 
sur 5 mm. 4 de large, à bords atténués vers les cótes qui bordent le 
 Sillon de la nervure dorsale, prise pour base de l'ovée, par des lignes 
d'abord convexes puis par des lignes généralement droites ou un peu 
concaves, et vers les sillons qui limitent la suture ventrale, par des 
lignes à peu prés de méme forme, le groupe des saillies de la 
suture, en anse de panier et peu exert, paraissant inscrit dans la 
figure. 

Feuilles adultes dimorphes : celles qui naissent sur les rameaux 
fertiles et qui forment des rosettes à l'extrémité des ramuscules, sont, 
dans leur moyenne, médiocres, planes, d'un vert ordinaire trés luisantes 
en dessus, un peu plus pâles et mates en dessous, non rugueuses, 
d'épaisseur et de consistance moyenne; à limbe elliptique-oblong (obové) 
mesurant en moyenne 36 millimétres de long sur 22 millimétres de 
large, à largeur maximum située sensiblement au-dessus du milieu du 


limbe, vers les 55, comptée à partir de la base (mensurations faites sur 
100 feuilles diverses), et, à partir de cette largeur, à bords atténués vers 
le haut par des lignes assez régulièrement convexes (de 15 mm. de rayon) 
jusqu'au sommet qui se présente sous un angle émoussé ou légèrement 
obtus d'une ouverture sensiblement égale à 105-110°, et, vers le bas, à 
bords également atténués par des lignes convexes (de 30 mm. de rayon), 
à base aiguë sous un angle de 75 à 80°, glabres dessus, si ce n'est le 
sillon de la nervure médiane qui est muni de quelques poils blancs, 
également glabres en dessous, mais offrant daus le 1/3 ou ^ moitié 
inférieure quelques flocons de poils étalés sublaineux jaunâtres localis 

aux aisselles des nervures, ou plus rarement une ligne + interrompue 
de ces mêmes poils. — Serrature foliaire consistant en dents peu saillantes, 


( 


, m. 5 à 1 millimèt 
formant des triangles hauts de 0 m s à lintérieur, à 


$ à lextérieur et droit 
avant, généralement convexes à l'ex i 
ek souvent mucronés, séparés par une 


som igus ou acuminés, et 1 
dumnmets moyenne de 1 mm. 7. — Pétioles + colorés en rouge de 
8 millimétres de longueur en moyenne, iig en "le reste du 
les lignes correspondant à la marge foliaire, gla res sur de stipules 
pourtour qui est semi-cylindrique et pourvu à  - rre ciliée et + 
linéaires fugaces, glabres sur les deux -faces, à marg 
laciniée. . . el "un t 
Los feuilles qui naissent sur les scions terminaux stériles au ellos 
hétérophylles et different sensiblement, dans eur gén a tions sont 
qui naissent sur les rameaux fertiles : — celles. u suivantes en dessus 
bien semblables aux feuilles des rosettes, mais jes 


142 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1918. 


passent insensiblement à une série de formes dont les mensurations mul- 
tiples (sur 60 feuilles) donnent l'image d'une feuille médiocre, plane, 
elliptique-oblongue (ovée), proportionnellement plus large que les feuilles 
des rosettes, mesurant en moyenne 37 millimétres de long sur 24 milli- 
métres de large, à largeur maximum située sensiblement au-dessous 
du milieu du limbe, vers les M comptée à partir de la base, et, à 
partir de cette largeur, à bords atténués vers le haut par des lignes 
assez régulièrement convexes (de 25 mm. de rayon) jusqu'au sommet qui 
est obtusiuscule, et, vers le bas, à bords atténués par des lignes 
également convexes (de 20 mm. de rayon), à base largement obtuse — 
légèrement tronquée en biais. Le vestimentum de ces feuilles ne 
differe de celui des feuilles des rosettes que par l'addition de quelques 
poils trés courts et clairsemés répandus sur la page supérieure de 
quelques feuilles seulement, et par l'addition de quelques poils plus 
allongés sur le trajet des neryures et des nervilles de la page inférieure. 
— La serrature est plus grossiére et plus arrondie : elle tend vers les 
formes crénelées; elle est méme crénelée sur certaines feuilles; les 
triangles hauts de 1 millimètre tout au plus sont espacés en moyenne. 
de 2 millimétres. — Tous les autres détails ne différent pas ou trés peu 
de ceux des feuilles des rameaux fertiles. Les feuilles des rejets ou des 
rejetons qui sont également dentées-crénelées ou crénelées atteignent 
parfois 60 millimétres de long sur 45 millimétres de large. 

HAB. (loc. classique et seule connue à ce jour) : Blanquefort (Gironde): 
sur le chemin qui, partant de la route d'Ille à 200 métres environ à l'Est 
de la gare du chemin de fer, se dirige vers le cháteau « Fleurenne »; 
haie à gauche du chemin, à 200 mètres environ de sa naissance, « entre 
une rangée perpendiculaire de peupliers et une rangée perpendiculaire 
de chénes ». 


Les échantillons de l'herbier Clavaud ont été cueillis à cet 
endroit précis, sur les plus beaux pieds, « entre deux petits 
chénes de la haie ». Les deux chénes dont l'étiquette de 
Clavaud fait mention existent toujours à l'endroit indiqué (ils 
sont espacés tout au plüs de3à 4 m.), et le Prunus y forme, à 
droite et à gauche une haie d'une vingtaine de mètres au milieu 
de broussailles. 

En feuilles adultes et en fruits (mais non en fleurs) cette 
plante ayant une physionomie de certains éduliens, on peut se 
demander si elle n'est pas issue d'un P. spinosa à feuilles 
glabres et trés luisantes qui vient à cóté, et, à un plus faible 
degré, d'un Znsititia ou espéce cultivée, disparu ou à retrouver. 
C'est une plante et un voisinage qu'il est peut-étre bon de ne pas 
perdre de vue. | 

Oss. GÉNÉRALES AUX DEUX Prunus. — Les cotes données 
dans mes diagnoses résultent de la moyenne de mensurations 


E.-J. NEYRAUT. — MATÉRIAUX POUR L'ÉTUDE DU GENRE PRUNUS. 143 


ou de tracés multiples. Naturellement il faut se représenter les 
plantes avec des axes à la fois plus ouverts et plus fermés, des 
figures plus grandes et plus petites, des lignes plus droites et 
plus courbes sans trop altérer la forme générale des organes 
décrits. 

Mes communications ultérieures, qu'elles aient trait à des 
espéces inédites ou non, à des hybrides ou à des formes 
intermédiaires, seront présentées invariablement sous le méme 
cliché. Elles permettront à nos collégues de dessiner trés 
approximativement les contours réels des organes décrits et 
non des contours vagues et de comparer entre eux tel caractère 
qui leur conviendra. J'ignore la valeur de ces caractéres; 
mais je crois que l'écartement des axes, la forme des pétales, 
des sépales et des feuilles, leurs dimensions approximatives, 
leur consistance, le vestimentum des divers organes, enfin et 
surtout la forme des fruits et de leur noyau doivent fixer plus 
spécialement notre attention; ces derniers choisis naturellement 
parmi ceux qui sont le plus conformes entre eux, au cas oü un 
fruit et son noyau un peu différent (cas plutót rare) serait le 
résultat d'une fécondation adultérine'. — Pour l'instant je ne 
puis offrir à la Société, sur ce genre difficile et trés peu connu, 
que des matériaux de comparaison. 

J'ai l'espoir que notre collégue M. Jeanjean, qui, de son côté, 
a récolté de nombreuses formes inédites, voudra nous les faire 


connaître d’une manière précise. 


1. Quelques semis de noyaux cueillis sur le méme individu et soigneu- 
sement triés, nous éclairaient sur ce point. 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1918 


, PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la dernière 
séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. le Président annonce le décès de M. Casimir de 
Candolle et celui du fils de notre confrère M. Molliard, au 
cours d'un congé de convalescence. 


Il est ensuite donné connaissance du travail suivant de 
M. Vuillemin. 


Le placenta. Son indépendance primitive 
PAR M. PAUL VUILLEMIN. 


Dans une Note antérieure t, j'ai considéré le carpelle comme 
un membre mixte, composé de deux parties concrescentes, un 
phylloide et un frondoide; la paroi ovarienne appartient à la 
première, le placenta à la seconde. 

Cette glossologie n'exprime pas clairement ma pensée. Le 
terme membre mixte ne fait pas suffisamment ressortir la dualité 


originelle des deux sortes de membres associés habituellement: 


dans le pistil; il s'agit, non des parties d'un membre mixte, mais 
de deux membres essentiellement différents lors méme qu'ils 
sont concrescents. L'un est homologue de la feuille, l'autre de 
la fronde, sans présenter pourtant le mode particulier de diffé- 
renciation évoqué par ces mots. Il existe un terme technique 
applicable à tout appendice homologue de la feuille. Phyllome 
est un nom générique embrassant plusieurs espèces, entre 
autres, feuilles, phylloide de Lignier, carpelle. Ce dernier nom 


1. VUILLEMIN (P.), Le Placenta. Sa nature ligulaire (Bull. Soc. bot. de 
France, LXII, p. 42-49, 1915.) 


P. VUILLEMIN, — LE PLACENTA. 145 


convient, non à un membre mixte, mais à la portion du pistil 
qui est homologue des phyllomes en général. 

Le placenta contracte avec le carpelle, dans les cas visés, les 
mêmes relations que la ligule avec la feuille. Il est homologue 
de la fronde; mais le mot frondoide, pendant du mot phylloide, 
doit être écarté avec lui. Chaque modification particulière des 
membres homologues de la fronde a déjà un nom usuel qui 
suffit en l'espèce. Ce qui manque, c'est un nom générique 
commun. Nous appellerons frondometout appendice homologue 
de la fronde, comme on appelle phyllome tout appendice homo- 
logue de la feuille. Ainsi le placenta, l'ovule (sauf la portion 
homologue du sporange), le stigmate, font partie d'un frondome, 
de méme que le carpelle est un phyllome. 

Dans la Note précédente, je n'envisageais que les cas, parti- 
culiérement fréquents, oü le placenta est concrescent au carpelle, 
le frondome au phyllome. Je faisais dériver ceux oü le placenta 
se dichotomise en branches longeant les sutures carpellaires de 
ceux où le frondome indivis, est éloigné des marges du carpelle. 
La conclusion que le placenta est primitivement une lame 
opposée au milieu du carpelle ou détachée de sa base n'est vraie 
que pour les placentas de nature ligulaire. 

Les Angiospermes inférieures présentent des placentas sans 
contact avec les carpelles ou méme antérieurs à l'apparition 
des phyllomes ovariens. Avant d'étre une lame détachée de la 
base du carpelle, le placenta était indépendant. Cet état primitif, 
manifeste chez la plupart des Amentales, se retrouve, soit 
habituellement, soit accidentellement, dans des groupes plus 
élevés. Le type le plus inférieur, relié aux frondomes Sporangi- 
fères des Cryptogames, est le placenta attaché exclusivement à 
laxe sans aucune connexion avec des phyllomes, avec des 
carpelles. m 

Réservant le placenta des Angiospermes primitives pour une 
monographie de la classe des Amentales, empruntons que n 
exemples de placentas indépendants aux Anthogones sup 
rovariées (Primulacées, Solanées), ou inférovariees (Myrtacées). 


1. Pour la définition des Anthogones, voir : vuian (Paay principes 
de la classification botanique (C. R. Ac. Sc., CLXVII, p. $97, 
LXV (SÉANCES) 10 
T. LXV. i 


146 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1918. 


PamULACÉESs. — Le placenta des Primulacées n'est pas en: 
contact avec les parois de l'ovaire; il est indépendant des 
carpelles. Il n'est pas non plus central. Les ovules, dit 
Ad. Brongniart', s'insérent directement sur l'axe prolongé de 
la fleur. Les ovules font partie du méme frondome que le 
placenta. Que l'on considère les ovules comme les branches du 
placenta multifide ou le placenta comme la base confluente des 
ovules, c'est le placenta qui s'insère directement sur l'axe. Il 
n'en occupe pas le sommet. A. de Saint-Hilaire? avait aperçu ce 
sommet libre et nu chez les Primula; il le croyait d'abord en 
continuité avec le style, puis affranchi secondairement par 
rupture. Duchartre? reconnait qu'il est libre dès le début; c'est 
le mamelon déja distinct au moment où l'ovaire apparait autour 
de lui comme un bourrelet annulaire. Le mamelon central n'est 
pas, comme dit Duchartre, la première ébauche du placenta; 
celui-ci apparait, comme les appendices floraux précédents, 
autour de l'axe et sous le mamelon terminal. 

L'accrescence insolite de l'axe endocarpique, soit au-dessous, 
soit au-dessus de l'insertion périphérique du manchon placen- 
taire, en écartant davantage le placenta, tantót des parois, 
tantôt du centre du pistil, exagère les séparations normales et 
dissipe toute illusion sur l’origine carpellaire ou sur la position 
centrale du placenta des Primulacées. : | 

La nature caulinaire de la base de l'axe s'accuse par la pro- 
duction de bourgeons entre l'insertion de l'ovaire et le placenta 
dans un Anagallis arvensis étudié par Marchand‘. Elle est 
non moins manifeste quand l'axe s'allonge et porte de vraies 
feuilles sous les ovules. Brongniart décrit, chez le Primula 
sinensis, des ovaires clos, presque cylindriques, renflés supé- 
rieurement et surmontés d'un style avec petit stigmate. L'axe 
accrescent restait nu dans la portion rétrécie de l'ovaire. Le 
placenta chargé d'ovules normaux ou droits était souvent 


1. BROUGNIART (AD.), Note sur un cas de monstruosité du Primula sinensis 
(Ann. Sc. nat. Bot. 2° sér., t. I, p. 308-310, PI. IX, c., 1834). 

2. SAINT-HILAIRE (A. DE), Mém. sur les plantes auxquelles on attribue un 
placenta central libre, Paris, 1816. 

3. DUCHARTRE (P.), Obs. sur l'erganogénie de la fleur (Ann. Sc. nat. Bot. 
3* sér., t. II, p. 277-297, Pl. VII, VIH, 4844). 

4. MARCHAND (L.), (Adansonia, IV, p. 166). 


P. VUILLEMIN. — LE PLACENTA. 147 


séparé de la base allongée et nue de l'axe endocarpique par 
une zone couverte de feuilles pétiolées, ou réduites à un 
entonnoir stipité (scyphie) ; cette rosette de feuilles remplissait 
‘la vésicule terminale. Suivant les errements traditionnels, 
Brongniart considérait les feuilles comme des ovules trans- 
formés; nous y voyons des phyllomes évincant plus ou moins 
complétement les placentas ovuliféres, faisant ressortir les 
caractères végétatifs de l'axe, habituellement masqués par les 
caractéres reproducteurs des frondomes. 

Parfois l'appareil végétatif était moins envahissant; l'axe 
endocarpique ne portait point de feuilles et les ovules diffé- 
raient trés peu de leur état naturel, si ce n'est par leur écar- 
tement résultant de l'allongement de la colonne. Parfois il 
l'était davantage; les feuilles étaient entremélées aux ovules. 
Parfois enfin les ovules faisaient défaut et l'axe endocarpique 
ne différait pas de la tige d'une pousse feuillée. 

L'accrescence de l'axe endocarpique, au lieu de siéger à la 
base comme dans les cas précédents, se localise au-dessus de 
l'insertion du manchon placentaire, dansla portion normalement 
réduite à un mamelon ou à un cóne. Le Cortusa Matthioli en 
a fourni deux exemples à Duchartre (loc. cit.), L'axe, dégagé du 
placenta, restait assez vigoureux pour recommencer à émettre 
des pétales, des étamines, un ovaire secondaire à l'intérieur 

. duquel l'axe se terminait, au delà du placenta, par un petit 
cóne dénudé. | B 

. Pas plus dans les conditions anormales que dans les conditions 
normales, les plaéentas des Primulacées n'ont de connexions 
avec aucun phyllome. Ils naissent, comme les autres appendices, 
à la périphérie de l'axe, plus ou moins loin de son sommet et 
de l'insertion de l'ovaire, selon que la croissance de l'axe auquel 
ils sont concrescents se poursuit plus ou moins en dehors d'eux. 

L. Marchand! décrit une fleur Primula Auricula, dont 
l'ovaire était disloqué. Autour de l'axe allongé, les carpelles se 
succédaient suivant une hélice qui portait ensuite des ovules 
séparés jusqu'au voisinage du sommet dénudé, comparé sans 
raison à un placenta anormal. Sous les carpelles, des étamines, 

« 


1. MaRCHawD (L.), Bydragen tot de Natuurk (Wetensch, V, 1830). 


148 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1918. 


des pétales, puis des sépales présentaient la méme disposition 
en hélice. Cet axe allongé, sur lequel les ovules étaient insérés 
isolément comme les autres appendices, se dressait au centre 
d'un réceptacle portant d'abord un calice, une corolle stamini- ` 
fere, différant seulement de ceux d'une fleur normale par 
l'hexamérie, puis un verticille d'étamines libres et un verticille 
de piéces, en partie pétalaires, en partie staminales. Isolés ou 
réunis par un empátement placentaire, les ovules, comme les 
étamines et les pétales, s'insérent directement sur l'axe, endo- 
carpique ou non, sans s'unir à aucun phyllome. 

SoraNÉEs. — Des faits de méme ordre se rencontrent chez les 
Solanées. Dans des hybrides à fleurs pleines de Petunia, 
Godron' signale des ovaires clos dont le stigmate est parfois 
divisé en trois, quatre ou cinq lobules et d'autres, brièvement 
stipités, transformés en un calice tubuleux à 2-5 lobes blanc- 
verdâtre. Il se borne à dire que l'ovaire, clos ou caliciforme, 
renferme des étamines. i 

Dans la postérité d'un Petunia hybride de violacea et de 
nyctaginiflora muni de lobes interpétalaires d'origine staminale, 
j'ai obtenu en 1909 des fleurs dontla corolle était renforcée par 
de nombreuses lames pétaloides provenant de la partition des 
frondomes de l'androcée. Les fleurs trés pleines étaient le siège 
d'une accrescence endocarpique. Rarement les carpelles sont 
disjoints par la poussée de la masse interne; chacun d'eux forme 
alors une écaille surmontée d'un apicule correspondant au style. 
Le plus souvent l'ovaire reste clos et présente une base étroite 
et une vésicule terminale translucide; en un mot il prend la 
forme de massue figurée par Brongniart chez un Primula 
sinensis affecté d'accrescence endocarpique. La structure interne 
rappelle encore le cas de Brongniart par l'existence d'un axe 
dépourvu d'appendices dans la portion correspondant au rétre- 
éissement inférieur de l'ovaire. Pour le reste elle ressemble 
davantage au Cortusa de Duchartre; l'axe endocarpique ne 
porte pas de feuilles du type végétatif. L'ovaire est uniloculaire 
comme celui des Primulacées, en sorte que l'axe endocarpique 
n'est pas relié à la paroi. Au-dessus dela base dénudée, l'axe 


ggg, Ns Étu.le sur les prolifications (Mém. Acad. de Stanislas, Nancy; 
í . . ' 


P. VUILLEMIN. — LE PLACENTA. 149 


est enveloppé d'un manchon placentaire; plus haut encore il 
se dégage et, suivant les cas, il s'épuise en formant un filament 
` stérile, ou bien il demeure large etémet de nouveaux appendices. 
Dans le premier cas (fig. A), les ovules grandissent et donnent 
des graines; dans le second (fig. B.) les ovules ne se développent 


pas. Le sommet de l'axe endocar 


voüte de l'ovaire. | 
Le manchon ovulifère n'est pas continu; il est formé de deux 


placentas médians, légèrement écartés à la base, sans être 
séparés par le moindre vestige de cloisons. Les placentas sont 
affranchis de tout contact avec les carpelles, ce qui accentue la 
ressemblance avec les Primulacées. 

Quand l'axe continue son développement au delà de la zone 
placentifére, il donne des pétales dont on apercoit les nervures 
à travers la paroi de la vésicule ovarienne, puis des étamines 
dont le filet recourbé porte une anthére normale; il peut méme 
se terminer par un nouvel ovaire qui reste rudimentaire. et 

La convergence inattendue entre le pistil des Solanées e 
celui des Primulacées démontre à l'évidence l'indépendance 
des frondomes placentaires et des phyllomes carpellaires. 


pique ne rejoint jamais la 


130 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1918. 

MyrracÉées. — Les anomalies du genre Bæckea prouvent que 
le placenta des Myrtacées est distinct des parois de l'ovaire et 
n'est pas indissolublement uni aux marges des carpelles. 

Tison' observe dans ce genre des placentas dégagés de la 
suture sous forme de patère dont le manche court s'insère direc- 
tement sur l'angle interne de la loge ovarienne. Aupafavant 
Masters ? avait rencontré des fleurs de Bæckea diosmæfolia, dont. 
l'ovaire infère, à peine modifié à l'extérieur, n'était pas cloi- 
sonné. Ces ovaires uniloculaires renfermaient parfois un placenta 
axile. Plus souvent on ne trouvait pas trace de frondomes 
femelles. Qu'il y eût ou non un placenta ovulifère, la paroi 
interne de l'ovaire était garnie d'étamines en partie complètes 
et polliniféres, plus nombreuses dans la portion inférieure, 
mais ne manquant absolument que sous la coupole succédant 
à l'androcée normal. 

L'apparition des étamines endocarpiques coincide avec la 
disparition partielle ou totale des ovules; on entrevoit une 
corrélation entre l'androgénie et la castration femelle. On sait 
que les frondomes måles et femelles sont homologues et inter- 
changeables ; souvent le placenta porte des étamines mélangées 
aux ovules ou des piéces munies à la fois de sacs polliniques 
et d'ovules. Mais les étamines pariétales ne prennent pas la 
place des placentas; pour les rattacher aux placentas, il faudrait 
supposer, d'abord que la rétraction des cloisons a entrainé les 
placentas sur la paroi, ensuite que ceux-ci ont abandonné les 
sutures des carpelles pour disperser sans ordre apparent les éta- 
mines substituées aux ovules. 

Ces hypothèses compliquées sont superflues. Il est plus 
probable que, comme dans les Cortusa et les Petunia, les éta- 
mines endocarpiques sont formées sur la tige en dehors de la 
zone placentifére, indépendamment du placenta réduit où 
atrophié. Nous ne saurions considérer la portion infère de 
l'ovaire comme résultant de la concrescence des bases des 
divers appendices floraux, quand ceux-ci n'y laissent aucune 
trace. C'est en réalité une émergence normale de l'axe. Comme 
dans les fleurs hypogynes, le réceptacle émet successivement les 


1. TisoN, Rech. sur la placentation... dans les Myrtacées, Paris, 1876. 
2. MASTERS, Vegetable Teratology, London, 1869. 


P. VUILLEMIN. — LE PLACENTA. 151 


sépales, les pétales, les étamines, les carpelles et les placentas. 
Les carpelles s'unissent en une coupole surbaissée surmontée 
du style; leurs bords repliés forment les cloisons qui se rejoi- 
gnent entre les placentas. Une croissance intercalaire du récep- 
tacle sous les placentas produit l'urne qui constitue la portion 
infère de l'ovaire soulevant le calice, la corolle, l'androcée et les 
carpelles. Tous ces appendices sont libres sur les bords de l'urne 
caulinaire, tandis que les cloisons plongeant dans la cavité 
restent en contact avec les placentas qui se dressent de la base. 

Dans les anomalies décrites par Masters, la coupole carpellaire 
et les placentas plus ou moins atrophiés ne sont plus reliés par 
les cloisons; mais chacun reste en place et leurs insertions sont 
Séparées par l'urne réceptaculaire. La paroi interne de cette 
émergence caulinaire, affranchie des appendices normaux, 
héritant des matériaux rendus disponibles par la suppression 
des cloisons et l'atrophie des placentas, émet de nouveaux 
appendices. Les étamines endocarpiques du Bæckea sont insérées 
entre les carpelles et les résidus placentaires, sur le méme axe 
. que les appendices normaux. Nous trouvons une seule diffé- 

rence avec les Cortusa et les Petunia : les étamines endocar- 
piques naissent, d'une part sur une émergence caulinaire qui 
existe normalement sous les placentas, d'autre part sur l'axe 
accrescent au-dessus des placentas. 

Des anthéres sont signalées par Schimper ‘ sur la paroi interne 
de l'ovaire de Primula acaulis. Elles sont indépendantes du 
placenta comme les étamines endocarpiques du Beckea. Leur 
présence prouve que l'ovaire supére des Primulacées n'est pas 
exclusivement formé de carpelles, qu'il présente, au moins à la 
base, une portion caulinaire. Nous n'avons aucun moyen de 
préciser la limite entre l'axe et les appendices gamophylles. 
L'orientation des faisceaux est la méme dans la portion libre 
d'une feuille, dans sa trace à l'intérieur de la tige et dans les élé- 
ments propres de l'axe. L'anatomie est impuissante à démontrer 
la valeur caulinaire ou foliaire des ovaires ou des coupes péri- 


gynes. re des 
CoxcLUsipN. — On s'est mépris sur la valeur respective de 


1. SCHIMPER (C.), Flora, t. II, 4829. 


152 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1918. 


placentas et des carpelles, parce qu'on partait du préjugé que 
tous les appendices floraux sont homologues de la feuille. Leur 
association est en général si intime, qu'on prenait le placenta 
pour une émergence du carpelle. Elle est si habituelle, qu'on la 
jugeait nécessaire. La tératologie qui décèle la disjonction de 
ces membres hétérologues, est d'accord avec l'ontogénie et la 
phylogénie pour démontrer que le frondome ovulifère, homo- 
logue de la fronde sporangifére des Cryptogames, non de la 
feuille, contracte avec le carpelle une union secondaire. Cette 
‘union n'est pas nécessaire, puisqu'elle manque, non seulement 
dans les groupes inférieurs tels que les Amentales, mais encore 
chez les Primulacées et qu'elle peut étre dissoute chez les 
Solanées et les Myrtacées. 


SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918 


PRÉSIDENCE DE M. P..A. DANGEARD. 


Lecture est donnée du procès-verbal de la précédente 
séance, dont la rédaction est adoptée. 


M. F. Camus analyse ensuite assez longuement le travail 
suivant de MM. Evrard et Chermezon. 


La végétation de la Haute-Tarentaise 


PAR MM. F. EVRARD ET H. CHERMEZON. 


La Haute-Tarentaise correspond à peu prés à la partie supé- 
rieure du bassin de l'Isére située en amont de Sainte-Foy; il 
Dé sera pas question ici de la région qui s'étend entre Sainte- 
Foy et la Savine; nos explorations ont été en effet limitées au 
Nord par le bois de la Balme, se tenant toutes par conséquent 
à une altitude supérieure à 1500 mètres. 

Dans toute cette partie de son cours, l'Isére, sortie vers 
2400 métres du glacier de la Galise, a un caractére torrentiel 
et coule dans des gorges resserrées, séparées par les paliers de 
Val-d'Isére (1850 m.), de Tignes (1650 m.) et des Brévières 
(1570 m.), où la vallée s'élargit un peu; elle est grossie par 
de nombreux torrents, dont les principaux sont, à “droite le 
torrent de la Sassiére, à gauche les torrents de l'Iseran, du 
Manchet, du lac de Tignes et de la Sachette; ces torrents 
occupent des vallées secondaires souvent élevées et se raccor- 
dant avec la principale par une brusque dénivellation; 
quelques-unes de ces vallées renferment de petits lacs, s 
les plus importants sont le lac de la Sassière (2446 m.) et le 
lac de Tignes (2088 m.). | 

Tous les mE sttoignont de fortes altitudes et presen 
le plus souvent un développement de glaciers assez conside- 


154 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


rable : massif de la Sassiére (la Davie 3162 m., Grande-Sas- 
sière 3 156 m.), avec les glaciers du Fond et de la Sassière, — 
massif de la Pointe de Bazel (le Dóme 3303 m., Pointe de 
Bazel 3606 m., Pointe de Calabre 3363 m.), avec les glaciers 
de Rhème et de Calabre, — massif de l'Iseran (Cime d'Oin 
3514 m., Signal de l'Iseran 3241 m., Pointe de Méan-Martin 
3337 m.), avec les glaciers de la Galise, du col Pers, des 
Lessières et des Fours, — massif de la Sana (Pointe de la Sana 
3450 m., Rochers de Genépy 3 157 m.), avec le glacier de la 
Barme-de-l'Ours, — massif de la Grande-Motte (Aiguille de la 
Grande-Motte 3663 m., Rochers de Pramecou 3021 m.), avec 
le glacier de la Grande-Motte, — massif du Mont-Pourri 
(Grande-Parei 3 611 m., Mont-Pourri 3 788 m.), avec les glaciers 
de la Savine et de la Gurra. Les cols qui mettent en communi- 
cation la Haute-Tarentaise avec les régions avoisinantes sont 
eux-mémes assez élevés : cols de Rhéme (3063 m.), de la 
Galise (2998 m.), de l'Iseran (2769 m.), de la Rocheure 
(2990 m.), de la Leisse (2 780 m.), du Palet (2658 m.), de la 
Tourne (2600 m.), dela Sachette (2729 m.). 

Au point de vue géologique, la région présente une grande 
complexité. Les schistes houillers, trés développés plus au 
Nord, ne se rencontrent guère ici que vers les Brévières et 
sous la Grande-Parei, et passent insensiblement aux schistes du 
Mont-Pourri d'áge un peu plus récent. Le Trias couvre une 
trés grande partie de notre circonscription, mais sous des 
aspects trés différents, quartzites (Dóme, Villaret-du-Mial, les 
Boisses), caleaires phylliteux occupant les pentes notamment 
dans les massifs de la Pointe de Bazel et de la Grande-Motte, 
calcaires compacts formant dans les mémes régions la plupart 
des sommets, ainsi que les gorges entre Tignes et Val-d'Isère, 
gypses enfin de la Thouviére et du col du Palet. Les schistes 
lustrés (sommet du Trias et base du Lias) constituent la plus 
grosse partie des massifs de la Sassiére, de l'Iseran et de la 
Sana et sont fréquemment calcarifères. Les hautes vallées sont 
souvent formées par des éboulis considérables, tandis que le$ 
alluvions anciennes et modernes ne se rencontrent guère que 
dans la vallée principale à Tignes et aux Brévières. Les 
divers massifs ne sont du reste jamais complétement homo- 


Fr 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. —  vÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. — 155 


gènes et, si chacun d'eux a bien dans l'ensemble son caractère 
, particulier, on y rencontre toujours cà et là des affleurements 
de roches physiquement ou chimiquement différentes. 

La haute altitude de toute la circonscription entraine un climat 
rigoureux ; la neige couvre la vallée pendant plus du tiers de 
l’année; vers 2000-2500 mètres elle n'est pas entièrement 
fondue à la mi-juillet et commence à réapparaitre vers la fin de 
septembre. Pendant la courte durée de la belle saison, la fonte 
des neiges alimente une infinité de petits ruisselets qui se 
réunissent en torrents et donnent à toute la région une humi- 
dité plus grande que celle qui se rencontre dans les parties des 
Alpes plus éloignées de la chaine centrale; c'est le moment oü 
se développe rapidement et presque d'un seul coup la végé- 
tation alpine et nivale; dans la vallée, la période de végétation 
est un peu plus longue et au mois de juillet les plantes 
vernales sont déjà en fruits, tandis que la plus grande partie 
de la flore est en pleine floraison; cette période est cependant 
trop courte pour permettre d'autres cultures que quelques maigres 
champs de pommes de terre, d'avoine ou de seigle, ces der- 
niers souvent fauchés avant maturité; les arbres fruitiers font 
défaut et les cultures potagères elles-mêmes sont des plus réduites. 

La Haute-Tarentaise a été souvent parcourue par les bota- 
nistes!, au moins dans certaines de ses parties, et sa flore nous 


1. Bouvier (L.), Histoire de la botanique savoyarde (Bull. Soc. ne PN 
X (1863), 644-675); PERRIER DE LA BÂTHIE (E.) et SONGEON (A) In ica reira 
quelques plantes nouvelles, rares ou critiques observées en ave» P es 
ment dans les provinces de Savoie-Propre, Haute-Savoie et Taren aise, e" 
d'une revue de la Section Thylacites du genre Gentiana (Ann. Soc. hist. nat. 


Savoi 1854, Chambéry (1855), 46 p.); GAY Q.), Note in Bull. Soc. 
bot. France, VII (1860), 575-576; CHABERT (A.), Esquisse de la végétation de 
la Savoie (Bull. Soc. bot. France, VII (1860), 565-579). — Note "nh flore de 
permum deflexum Lehm., plante probablement nouvelle pour France 
France, et sur quelques plantes rares de la Savoie (Bull. 0c, ^ » pert 
XXXI (1884), 367-371); GAVE (R.-P.), Excursions dear. T (1808 101-163); 
- vallées de la Tarentaise (Bull. Soc. hist. nat. Savoie, 2* sér., I (1894), D 


. LEE u? enn Ann. C. 


7 : R " 
bot. Lyon, XXI (1896), 103-122); DURAFOU (Bull. Soc. nat. Ain, X (1905), 


Tarentai Maurienne et au mont Cenis C “i | 

48-70) : PETITMENGIN, Session de l'Académie en Savoie (Bulle te du 

géogr. bot., 3e sér., XVI (1907) 340-356) 'rarentaise) (Bai Soc. bot. Deux- 
i , i iques en as 

roi de l'Alpe (Ascensions bo XXIII (1911-1912), 25-82). 


Sévres, XXII (1910-1911), 174-207 


156 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


est assez bien connue dans ses grandes lignes; nous avons 

nous-mémes, dans un travail antérieur dont la publication a 

été retardée par les événements!, donné une liste des espéces 

les plus remarquables avec l'indication de leur répartition 

locale. Le travail le plus intéressant sur la région est une note 
de Perrier de la Báthie et Songeon?, qui embrasse d'ailleurs 

toutes les Alpes de Savoie; les auteurs distinguent à la fois 

des régions floristiques et des zones altitudinales avec liste 

des espèces les plus caractéristiques; la Haute-Tarentaise rentre 

dans la région du Sud-Est, la plus riche de toutes par suite de 

sa constitution géologique (Houiller et Trias); au point de vue 

altitudinal, abstraction faite de la zone des plaines et de celle 

des collines qui ne nous concernent pas, les auteurs distinguent 
la zone montagneuse (foréts), la zone subalpine (taillis herbeux 
et prairies), la zone alpine (buissons et pâturages), la zone 
nivale et la zone glaciale °. 

Nous nous sommes proposé ici d'étudier rapidement les 
diverses formations de la région, leurs principaux facies et les 
passages qui s'observent de l'une à l'autre. Il nous a paru 
suffisant de distinguer seulement trois zones altitudinales, qui 
sont d'ailleurs assez classiques. La vallée et ses pentes plus où 
moins couvertes de foréts constituent la zone subalpine, 
sélevant approximativement jusque vers 2000 métres; de 
2000 mètres à 2600 mètres environ, s'étend la zone alpine, 
occupée surtout par des pelouses; au-dessus de 2600 métres, 
les parties libres de neige des sommets ou des cols, forment 
la zone nivale caractérisée par des débris rocailleux à végétation 
clairsemée. Nous verrons plus loin que cette division se justifie 
par des différences à la fois dans la flore et dans les associa- 
tions végétales. 


1. EVRARD (F.) et CHERMEZON (H.), Sur la flore de la Haute-Tavenlaise 
(Bull. Soc. bot. France, LXIV (1917), 163-202). | 
de PERRIER DE ^ BÂTHIE (E.) et SONGEON (A.), Aperçu sur la distribution 

s espèces végétales dans les Alpes de la Savoie (Bull. Soc. bot. France, ` 
(4863), 675-686). P te | ° | 

3. Consulter aussi PERRIER DE LA BATHIE (E.), Catalogue raisonné des 
plantes vasculaires de Savoie, Paris (1917), xLv-433 p. ct 1 carte. — L'auteur 
divise la région du Sud-Est en district du Briançonnais et district du 
irand-Paradis, ce dernier comprenant notre circonscription (Note ajoutée 
pendant l'impression). 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — vÉGÉT. DE HAUTR-TARENTAISE. — 157 


I. — ZONE SUBALPINE 


La zone subalpine occupe la vallée et les pentes jusque vers 
2000 mètres environ; à ce niveau se trouve souvent un palier 
qui marque à peu près le commencement des formations alpines; 
bien entendu cette limite n'est qu'approximative et varie sui- 
vant les circonstances locales. 

Au point de vue floristique, la zone subalpine présente un 
mélange d'espèces spéciales, d'espèces de plaines et d'espèces 
communes avec la zone alpine; quelques espèces des régions 
élevées peuvent s'y rencontrer, mais plus rarement et d'ordi- 
naire entrainées par les eaux. 

Les espéces propres à la zone subalpine sont surtout des 
types sylvicoles et les forêts sont la formation de beaucoup la 
plus caractéristique. Les pelouses, plus ou moins rocailleuses, 
jouent également iei un róle important par l'étendue de la 
surface qu'elles occupent. D'autres formations sont plus loca- 
lisées, prairies et prairies marécageuses dans la vallée, éboulis 
et rochers sur les pentes; certaines méme comme les graviers 
et surtout les mares tourbeuses ne se rencontrent que rarement, 
les premiers cà et là le long de l'Isère, les secondes en un seul 


point prés des Boisses. 


1. — FORÉTS 


Les foréts occupent les premieres pentes de la vallée, mais 
sans former une bande ininterrompue comme c'est le cas en 
aval; elles sont ici fragmentées et manquent méme sur d assez 
vastes étendues, soit qu'elles y aient été détruites par le déboi- 
sement, soit. que les conditions naturelles ne se soient jamais 
prêtées à leur établissement. 

Par suite de l'altitude élevée de la vallée, nous ne rencon- 
trerons que des forêts de résineux, épicéa ou mélèze. Suivant 
les cas, c'est l'une des deux essences qui forme la majeure 
partie de la forét, l'autre étant nettement subordonnée. Nous 
pouvons donc distinguer deux types, assez distincts à certains 
égards, bien qu'ayant en commun un grand nombre d'especes. 


158 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


La forét d'épicéa s'étend en aval de Tignes et n'est que la ter- 
minaison des foréts analogues situées plus bas dans la vallée; 
en amont au contraire les bois, diminuant graduellement 
d'importance, sont constitués par le mélèze ; il y a là sans doute 
à Ja fois une question d'altitude et de substratum, car l'épicéa 
occupe surtout une région siliceuse, alors que le mélèze est le 
plus souvent établi sur des terrains calcaires. 


a. — FoRÊTs D'ÉPICÉA. 


La forét d'épicéa est surtout développée sur la rive droite de 
l'Isère, où elle atteint le hameau du Chevril; sur la rive gauche, 
elle est assez fragmentée sur les pentes inférieures, déjà trés 
abruptes, du Mont-Pourri et de la Grande-Parei, mais il en 
existe un lambeau assez important entre les Brévières et 
Tignes, le long des gorges de l'Isére. 

La limite supérieure ne dépasse guère 1 800 mètres, au moins 
à l'état de bois denses; au delà les arbres s'espacent rapidement 
et on passe aux formations de buissons ou de páturages de la 
zone alpine. 

La principale caractéristique des bois d'épicéa est d'étre 
sombres et relativement humides, ou tout au moins frais; la 
pente est assez forte car la vallée est ici trés encaissée; le sol, 
souvent rocheux, est recouvert de mousse et d'aiguilles d'épicéa 
dont l'accumulation et la décomposition forment un humus 
assez épais pour permettre l'établissement d'une végétation 
abondante. | 

Comme il a été dit plus haut, Picea excelsa Link est de 
beaucoup lespéce dominante et souvent méme presque la 
seule; c'est grâce à son feuillage dense que la lumière pénètre 
peu dans le sous-bois; cependant la grande différence de niveau 
qui, par suite de la pente, existe souvent entre arbres voisins, 
provoque des brèches par où pénètre un peu plus de lumière etla 
flore se trouve ainsi plus riche que dans les forêts analogues 
établies sur des pentes plus douces. 

Avec l'épicéa, mais toujours disséminés et peu abondants, 
croissent quelques autres arbres tels que Acer Pseudo-Plata- 
nus L., Prunus Padus L., Sorbus Aucuparia L., S. Aria Crantz, 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 159 


Sambucus racemosa L., Salix grandifolia Ser., Populus Tre- 
mula L., Betula alba L., Larix europea DC., Pinus uncinata 
Ram. Le mélèze ne se trouve ici que par pieds isolés, sauf dans 
les parties supérieures, oü il est un peu plus abondant; quant 
au Pinus uncinata, il ne se rencontre qu'accidentellement, des- 
cendu des éboulis situés au-dessus des bois et qui sont sa 
véritable station. Les arbustes sont représentés par quelques 
espèces, assez abondantes par places, comme Sorbus Chamæmes- 
pilus Crantz, Ribes petræum Wulf., Lonicera nigra L., L. alpigena 
L., Rhododendron ferrugineum L., Alnus viridis Michx., ce der- 
nier provenant des buissons de la zone alpine. 

Sous, le couvert des épicéas, s'établit une végétation assez 
variée d'espéces supportant ou exigeant lombre, formée 


principalement, dans les parties denses, de : 


Anemone Hepatica L. 
Aquilegia atrata Koch. — R. 
Viola biflora L. 

Stellaria nemorum L. 
Pirola. rotundifolia L. 

— minor L. 

— secunda L. 

Monotropa Hypopitys L. 
Oxalis Acetosella L. . . 
Orobus niger L. 

Potentilla Tormentilla Neck. 
Fragaria vesca L. 
Alchemilla vulgaris L. 
Saxifraga cuneifolia L. 

— rotundifolia L. 


Epilobium trigonum Schrank. 


— montanum L. 

— collinum Gmel. 
Valeriana tripteris L. 
Bellidiastrum Michelii Cass. 
Petasites albus Gærtn. 
Homogyne alpina Cass. 
Hieracium murorum L. 
Vaccinium Myrtillus L. 
— Vitis-idæa L. 
Soldanella alpina L. 
Cortusa Matthioli L. 
Myosotis sylvatica Hoffm. 
Veronica aphylla L. 


C'est dans de telles stations que se rencontre le ty 


Veronica urticifolia Jacq. 

— officinalis L., 

Bartsia alpina L. 

Melampyrum sylvaticum L. 
Brunella vulgaris L. 
Polygonatum verticillatum All. 
— multiflorum All. 
Convallaria maialis L. 
Maianthemum bifolium Schmidt 
Paris quadrifolia L. 

Tofielda calyculata Wahlenb. 
Listera ovata R. Br. 

— cordata R. Br. — R. 
Epipactis latifolia All. 
Corallorrhiza innata R. Br. — R. 
Luzula flavescens DC. 

— maxima DC. 

Melica nutans L. 

Festuca flavescens Bell. 


Brachypodium sylvaticum Rem. et 


Schult. 
Polypodium Dryopteris L. 
— Phegopteris L. 
Nephrodium Filix-mas Rich. 
— dilatatum Desv. 
Aspidium Lonchitis Sw. 
Athyrium Filix-fæmina Roth 
Lycopodium Selago L. 
Selaginella spinulosa A. Braun 


pe le plus 


160 . SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 1918. 


caractéristique de la végétation forestière; dans les parties plus 
claires, ainsi, comme nous verrons plus loin, que dans les bois 
de mélèze, le tapis végétal est plus varié, grâce à l'apparition de 
nombreuses espèces plus exigeantes au point de vue de la lumière 
et dont beaucoup se retrouvent dans les formations voisines. 

Ces parties claires de la forêt présentent généralement une 
végétation plus vigoureuse ; les Graminées sont plus nombreuses, 
tandis que les Fougéres ont presque entiérement disparu; on y 


rencontre notamment : 


Thalictrum fætidum L. 
Anemone alpina L. 
Ranunculus platanifolius L. 
Aconitum Lycoctonum L. 
Actæa spicata L. — R. 
Silene nutans L. 
Hypericum montanum L. 
Geranium sylvaticum L. 

— phæum L. 

Trifolium badium Schreb. 
— aureum Poll. 

— montanum L. 

— alpestre L. 

Phaca alpina L. — R. 
Orobus niger L. 

Rubus idæus L. 

Potentilla Tormentilla Neck. 
Rosa alpina L. 

Alchemilla vulgaris L. 
Saxifraga rotundifolia L. 
Epilobium spicatum Lamk. 
Astrantia major L. 

— minor L. 

Laserpitium latifolium L. 
— gallicum L. 

— Panax Gouan, — R. 
Chærophyllum Cicutaria Vill. 
Carum Carvi L. 
Peucedanum Ostruthium Koch 
Galium Cruciata Scop. 
Valeriana officinalis L. 
Knautia sylvatica Duby 
Scabiosa alpestris Jord. 
Bellidiastrum Michelii Cass. 
Erigeron alpinus L. 
Antennaria dioica Gærtn. 


Gnaphalium sylvaticum L. var. 


nigrescens Gren. 


Achillea macrophylla L. 
Leucanthemum vulgare Lamk. 
Arnica montana L. — R. 
Homogyne alpina Cass. 
Adenostyles albifrons Reichb. 
Centaurea montana L. 
Mulgedium alpinum Less. 
Crepis grandiflora Tausch 
Hieracium alpinum L. — R. 
— villosum Jacq. 

— prenanthoides Vill. 

— murorum L. 

Prenanthes purpurea L. 
Campanula bardata L. . 

— Trachelium L. 

— rhomboidalis L. 
Phyteuma Halleri All. 

— betonicifolium L. 
Vaccinium Myrtillus L. 

— Vitis-idæa L. 

Soldanella alpina L. 
Gentiana lutea L. 

— punctata L. — R. 

— excisa Presl. — R. 

— campestris L. 

Veronica aphylla L. 

— urticifolia Jacq. 

Digitalis grandiflora Lamk. 
Pedicularis verticillata L. 
— cenisia Gaud. — R. 
Bartsia alpina L. 
Melampyrum sylvaticum L. 
Brunella vulgaris L. 
Chenopodium Bonus-Henricus L. 
Rumex alpinus L. 

— montanus Desf. 
Polygonum viviparum L. 
Thesium alpinum L. . 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 164 


Thesium pratense Ehrh. 

. Daphne Mezereum L. 
Lilium Martagon L. 
Colchicum autumnale L. 
Veratrum album L. 
Tofielda calyculata Wahlenb. 
Gymnadenia conopsea R. Br. 
Orchis ustulata L. 
Epipactis latifolia All. 
Luzula nivea DC. 

.— maxima DC. 
Phleum alpinum L. 


Agrostis vulgaris With. 

Calamagrostis varia Host 

Sesleria caerulea Ard. 

Melica nutans L. 

Poa alpina L. 

Brachypodium sylvaticum Ram. et 
Schult. 

Nardus stricta L. 

Aspidium Lonchitis Sw. 

Botrychium Lunaria Sw. 

Selaginella spinulosa A. Braun 


Il est à remarquer que certaines espèces, telles que Laserpi- 
tium Panax, Arnica montana, Gentiana punctata, G. excisa, 
Pedicularis cenisia, caractéristiques des páturages alpins, 
peuvent descendre jusqu'ici, où elles sont du reste peu abon- 


dantes. 


Quand, en méme temps que la forét s'éclaircit, le sol devient 
de plus particulièrement rocailleux, la végétation se modifie et 


se compose principalement de : 


Clematis alpina Mill. 
Thalictrum fœtidum L. 
Arabis hirsuta Scop. 

, Sisymbriùm austriacum Jacq. 
Helianthemum grandiflorum DC. 
Silene rupestris L. 

— nutans L. 

Saponaria ocymoides L. 
Geranium sylvaticum L. 

— phæum L. 

Trifolium aureum Schreb. 
Onobrychis montana DC. 
Rubus idæus L. 

Potentilla aurea L. 

— grandiflora L. 

Rosa alpina L. 

Alchemilla alpina L. 
Cotoneaster vulgaris Lindl. 
Amelanchier vulgaris Mench 
Ribes petreum Wulf. 
Saxifraga exarata Vill. 

— Aizoon Jacq. 

Sedum Anacampseros L. 

— montanum Perr. et Song. 
Asperula Jordani Perr. et Song. 


T. LXV. ` 


Lonicera cærulea L. 

Erigeron alpinus L. 

— Villarsii Bell. 

Antennaria dioica Gaertn. 
Leucanthemum vulgare Lamk. 
Hieracium villosum Jacq. 
Picris hieracioides L. 
Campanula barbata L. 
Arctostaphylos Uva-ursi Spreng. 
Gentiana lutea L. 

— verna L. 

— campestris L. 
Echinospermum deflexum Lehm. 
Veronica spicata L. 
Orobanche Epithymum DC. 
Galeopsis intermedia Vill. 
Calamintha alpina Lumk. 
Thymus Serpyllum L. 
Plantago alpina L. 

Rumex scutatus L. 

Daphne Mezereum L. 

Sesleria cærulea Ard. 

Festuca glauca Lamk. 
Juniperus nana Willd. 


(SÉANCES) 11 


, 


162 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


Les espèces les plus caractéristiques de'la forêt ont’donc en 
grande partie disparu, par suite de la trop faible quantité 
d'humus et de l'éclairement plus intense, et ont été remplacées 
par des plantes des pelouses rocailleuses ou méme des éboulis; 
tous les états intermédiaires peuvent naturellement se 
rencontrer. . / 
— Les bois sont fréquemment coupés d'escarpements rocheux, 
au pied desquels se trouvent de gros blocs détachés de la 
paroi verticale. Bien qu'ombragées, ces stations possèdent une 
végétation rupicole assez semblable à celle des rochers décou- 
verts et constituée par : 


Clematis alpina Mill. Sempervivum arachnoideum L. 

Cardamine resedifolia L. Athamanta cretensis L. i 

Draba frigida Saut. Erigeron Villarsii Bell. 

Alsine Villarsii Mert. et Koch var. | Campanula pusilla Haenke 
villosula Koch Primula pedemontana Thomas 

Rhamnus pumila Turra Globularia cordifolia L. 

Cotoneaster vulgaris Lindl. Juniperus nana Willd. 

Amelanchier vulgaris Mænch — Sabina L. 

Saxifraga bryoides L. — R. . | Allosorus crispus Bernh. 

— exarata Vill. Polypodium vulgare L. 

— oppositifolia L. — calcareum Sm. 

— Aizoon Jacq. Cystopteris fragilis, Bernh. 

Sedum annuum L. Asplenium viride Huds. 

— atratum L. |[:— Trichomanes L. 

— dasyphyllum L: — septentrionale Hoffm. 

— album L. 


Enfin les parties humides des bois, comme par exemple les 
abords des sources au pied des rochers et les ruisselets qui s'en 


échappent, sont occupées par quelques espèces dont l'asso- 
ciation est assez constante : 


Parnassia palustris L. Euphrasia hirtella Jord. 
Saxifraga aizoides L. Polygonum viviparum L. 
Chrysosplenium alternifolium L. —R. | Cologlossum viride Hartm. 
Crepis aurea Cass. — albidum Hartm. 


Primula farinosa L. Carex ferruginea Scop. 
Pinguicula alpina L. — R. Selaginella spinulosa A. Braun 
— vulgaris L. var. alpicola Reich. 


Presque toutes ces espèces se rencontrent également dans 
les stations humides découvertes. 


En résumé le type de la forét doit étre recherché dans les 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE, 163 


parties les plus denses; c'est là seulement que, grâce au faible 
éclairement et à l'épaisseur de la couche d'humus, se trouvent 
réunies les espéces dont l'association forme un ensemble si 
caractéristique. Dés que ces conditions se modifient, la végé- 
tation change et, bien que l'épicéa persiste tant que le change- 
ment n'est pas trop profond, son cortége habituel disparait en 
grande partie et est remplacé par des éléments des formations 
voisines. 


t 


b. — FoRÉTs DE MÉLÈZE. 


La forêt de méléze commence à peu prés au niveau de 
Tignes. Sur la rive droite, elle ne forme que des lambeaux 
épars dont les plus importants se trouvent au voisinage du 
hameau de Franchet; dans le bassin de Val-d'Isère, la rive 
droite, trop abrupte et exposée au Sud, n'est méme guère 
occupée que par des pelouses et des éboulis, contrastant ainsi 
nettement avec la rive opposée. Sur la rive gauche, en effet, 
la forêt est bien développée; dans le bassin de Tignes, elle 
s'étend des deux côtés du torrent du lac de Tignes et sous le 
Pas de la Thouvière; dans le bassin du Val-d'Isère, elle 
forme une bande, interrompue par places, depuis les 
Étroits jusqu'au-dessus du Fornet et sur le chemin du col de 
l'Iseran. MEE 

La limite supérieure est plus élevée que pour la forêt d'épicéa; 
sous le Pas de la Thouvière, elle dépasse 2000 mètres et au- 
dessus du Fornet elle atteint 2 200 mètres; vers le haut, la forét 
s'éclaircit graduellement et est d'ordinaire limitée par les buis- 
sons de la zone alpine. | 

Bien que les arbres soient aussi serrés que dans les bois 
d'épicéa, le mélèze, par suite de la disposition de son feuillage, 
donne une ombre moins considérable; la couverture de mousse 
et la couche d'humus sont également plus faibles et l'humidité 
est en général moins grande. ; 

L'essence dominante, Larix europæa DC., est souvent à peu 
près seule, Picea excelsa Link ne jouant qu un rôle subor 
donné et faisant entièrement défaut sur de grandes étendues; 
dans les parties inférieures, on rencontre en outre comme 


164 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


arbres quelques Sorbus Aucuparia L., S. Aria Crantz, 
Sambucus racemosa L., Salix grandifolia Ser.; cà et là, en 
terrain rocailleux, croit Pinus uncinata Ram.; erfin au-dessus 
de Val-d'Isére et du Fornet, dans le haut de la forét principa- 
lement, on peut observer Pinus Cembra L., en assez grande 
abondance par places. 

Dans l'ensemble, la végétation est assez comparable à celle. 
des parties claires des bois d'épicéa; les espèces d'ombre sont 
moins nombreuses et plus ou moins fortement mélangées de 
plantes qui, dans la forét d'épicéa, étaient caractéristiques des 
clairiéres; il s'y ajoute de plus, grâce à l'altitude générale plus 
élevée, un certain nombre d'espéces des pelouses de la base de 
la zone alpine. Il en résulte que, si la flore est plus riche, elle 
a un caractére moins tranché, comme on peut s'en rendre 
compte par la liste suivante : 


Thalictrum aquilegifolium L. Potentilla grandiflora L. 
— fœtidum L. — Tormentilla Neck. 
Anemone alpina L. Fragaria vesca L. 
— Hepatica L. Rosa alpina L. 
Troilius europæus L. Alchemilla vulgaris L. 
Arabis alpina L. Sorbus Chamæmespilus Crantz 
Viola arenaria DC. — R. Saxifraga cuneifolia L. 
— biflora L. | — rotundifolia L. 
— calcarata L. — R. Ribes petræum Wulf. 
Polygala Chamæbuxus L. Epilobium collinum Gmel. 
— austriaca Crantz Carum Carvi L. 
Silene acaulis L. Peucedanum Ostruthium Koch 
— nutans L. Lonicera nigra L. 
Arenaria ciliata L. — alpigena L. 
Alsine verna Bartl. Valeriana tripteris L. 
Pirola rotundifolia L. Bellidiastrum Michelii Cass. 
— minorL. . Erigeron acris L. 
— secunda L. Antennaria dioica Gærtn. 
Monotropa Hypopitys L. Gnaphalium sylvaticum L. var. ni- 
Geranium sylvaticum L. : grescens Gren. 
" num L. Leucanthemum vulgare Lamk. 
nthyllis Vulneraria L. Aronicum scorpioides DC. 
Trifolium badium Schr eb. Homogyne alpina Cass. 
— montanum L. Adenostyles albifrons Reichb. 
" a pestre L. , Centaurea montana L. 
Xy topis lapponica Gaud. — Crepis aurea Cass. 
Rubus idæus L. Hieracium Auricula L 
Dryas octopetala L. — villosum Jacq 
Geum rivale L. — murorum L | 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 


Leontodon autumnalis L. var. pra- 


tensis Koch 
Leontodon hispidus L. 
Campanula barbata L. 
Campanula rhomboidalis L. 
— Scheuchzeri Vill. 


Rumex montanus Desf. 
Polygonum viviparum L. 
Empetrum nigrum L. 
Daphne Mezereum L. 
Alnus viridis Michz. 
Salix hastata L. 


Phyteuma Halleri All. — Arbuscula L. 
— orbiculare L. — glauca L. — R. 
Vaccinium Myrtillus L. — reticulata L. 
— uliginosum L. — retusa L. 


— Vitis-idæa L. 
Rhododendron: ferrugineum L. 
Soldanella alpina L. 

Cortusa Matthioli L. 

Gentiana lutea L.* 

— asclepiadea L. 

— estiva Rem. et Schult. 


Lilium Martagon L. 
Polygonatum verticillatum All. 
Convallaria maialis L. 

Paris quadrifolia L. 

Tofielda calyculata Wahlenb. 
Gymnadenia conopsea R. Br. 
Cœloglossum viride Hartm. 


165 


— albidum Hartm. 

Listera ovata R. Br. 

Luzula maxima DC. 

Carex sempervirens Vill. 

— nigra All. — R. 

Phleum alpinum L. 

Sesleria cerulea Ard. 

Trisetum flavescens PB. var. pur- 
purascens Arc. 

Festuca pratensis Huds. 

Poa alpina L. 

Brachypodium sylvaticum Rem. et 
Schult. 

Aspidium Lonchitis Sw. 

Lycopodium Selago L. 

Selaginella spinulosa A. Braun 


— bavarica L. — R. 

. — campestris L. — R. 
Myosotis sylvatica Hoffm. 
Veronica aphylla L. 

— urticifolia Jacq. 

— Allionii Vill. — R. 

— alpina L. 

Bartsia alpina L. 
Pedicularis verticillata L. 
— gyroflexa Vill. — R. 

— cenisia Gaud. — R. 
Melampyrum sylvaticum L. 
Euphrasia salisburgensis Funk 
Ajuga pyramidalis L. 
Betonica hirsuta L. 
Brunella vulgaris L. 
Thymus Serpyllum L. 


Plus la forêt s'éclaircit, plus sa végétation s'enrichit en 
éléments des pelouses, au détriment des espèces sylvicoles 
proprement dites, et finalement elle ne diffère plus de celle des 
pelouses ou des lieux herbeux que par la présence des 
arbres. | | | - 

Les parties rocailleuses ont à peu prés la méme végéta ion 
que dans les bois d'épicéa, avec quelques espèces on plus ou 
en moins; nous n'y reviendrons donc pas. Il en est de méme 
des rochers, où est seulement à signaler la présence e 
Aquilegia alpina L., Saxifraga diapensioides Bell., Streptopus 
amplexifolius DC. et Cystopteris montana ien tr A ocal " 
tous les quatre. Les parties humides n'ont également r 


166: SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


bien particulier, sauf la plus grande abondance de Pinguicula 
alpina L. 

Vers sa limite supérieure, la forêt est constituée par des 
arbres plus espacés et de taille de plus en plus réduite, accom- 
pagnés d’un grand nombre de plantes buissonnantes. La pro- 
portion d'espèces alpines est naturellement plus forte, mais, Si. 
les conditions sont favorables, on rencontre aussi un certain 
nombre d'espèces des pelouses de la vallée, qui faisaient 
parfois défaut dans la forêt proprement dite. C'est ce qui se 
passe en dessous du Pas de la Thouviére; la forét, formée de 
Larix europea DC. trés espacés, mêlés de Pinus uncinata Ram. 
et de quelques rares Sorbus Aucuparia L. et Picea excelsa Link, 
se termine là vers 1950-2000 métres, au pied d'un grand 
escarpement, par un petit plateau assez sec et rocailleux, où 


nous avons relevé les espéces suivantes : 


Anemone alpina L. 
Biscutella longifolia Vill. 
Draba aizoides L. 

— frigida Saut. 


Helianthemum grandiflorum DC. 


Silene nutans L. 
Gypsophila repens L. 
Pirola secunda L. — R. 
Geranium sylvaticum L. 
Rubus saxatilis L. 

Dryas octopetala L. 

Geum montanum L. 
Potentilla salisburgensis Haenke 
— grandiflora L. 

Rosa alpina L. 

Alchemilla vulgaris L. 
Cotoneaster vulgaris Lindl. 
Sorbus Chamæmespilus Crantz 
Saxifraga cuneifolia L. 

— Aizoon L. 

Sedum Anacampseros L. 

— atratum L. 

— album L. 

Sempervivum tectorum L. 
Laserpitium latifolium L. 
Scabiosa alpestris Jord. 
Solidago alpestris W. et K. 
Bellidiastrum Michelii Cass, 
Aster alpinus L. 

Erigeron alpinus L. 


Leontopodium alpinum Cass. — R.- 
Leucanthemum vulgare Lamk. 
Arnica montana L. 

Homogyne alpina Cass. 
Carduus defloratus L. 
Hieracium villosum Jacq. 
Campanula barbata L. 

— rhomboidalis L. 

— Scheuchzeri Vill. 
Phyteuma Halleri All. 
Vaccinium Myrtillus L. 

— uliginosum L. 
Arctostaphylos Uva-ursi Spreng: 
Rhododendron ferrugineum L. 
Soldanella alpina L. 

Gentiana lutea L. 

— punctata L. — R. 

— excisa Presl 

— campestris L. 
Melampyrum sylvaticum L. 
Bartsia alpina L. 

Orobanche Epithymum DC, 
Teucrium montanum L. 
Thymus Serpyllum L. 
Globularia cordifolia L. 
Rumex montanus Desf. 
Polygonum viviparum L. 
Empetrum nigrum L. 

Daphne Mezereum L. 

Alnus viridis Micha. 


F. EVRARD.ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 167 


Lilium Martagon L. Calamagrostis varia Host 
Polygonatum verticillatum Al. Melica nutans L. 

Convallaria maialis L. Festuca rubra L. 

Cœloglossum viride Hartm. — glauca Lamk. 

Luzula maxima DC. — pumila Vil. 

Anthoxanthum odoratum L. Brachypodium sylvaticum Ram. et 
Phleum alpinum L. Schult. 

Sesleria cærulea Ard. Juniperus nana Willd. 

Agrostis vulgaris With. Aspidium Lonchitis Sw. 
Calamagrostis Halleriana PB. — R. | Botrychium Lunaria Sw. 


C'est là une association très mélangée d'espèces des bois, des 
pelouses de la vallée et des pelouses alpines; les plantes 
Sylvicoles, presque toutes peu exigeantes au point de vue de 
l'ombre, se maintiennent gráce à l'existence d'un léger couvert; 
les autres sont favorisées surtout par le substratum rocailleux 
et sec; les éléments xérophiles sont du reste nombreux. Cet 
exemple est une preuve de l'influence des conditions locales 
sur les associations; quand, en effet, la forêt de mélèze atteint sa 
limite supérieure sur un. sol moins aride, ce qui est le cas le 
plus fréquent, on.observe simplement le remplacement graduel 
de la végétation sylvicole par celle des páturages ou des 
pelouses de la zone alpine, ou encore par celle des buissons 
alpins, avec absence des éléments xérophiles de la vallée. 


2. — PELOUSES 


Nous avons vu précédemment que la forét est loin de 
couvrir partout les premières pentes, surtout. en amont de 
Tignes; elle cesse notamment quand la déclivité est trop forte 
ou quand le substratum est particuliérement rocailleux; on 
rencontre alors soit des éboulis, dont il sera question plus loin, 
soit des pelouses caractérisées par une végétation dense mais 

eu élevée. | 
| Ces pelouses existent dans toute l'étendue de noia ign 
scription, mais sont surtout développées autour de vignes et 
de Val-d'Isére. L'épaisseur de terre est trés faible e P vs 
cette terre est' plus ou moins mélée de débris rocai as i 
pente souvent très prononcée facilite l'écoulement rapide des 


eaux. 


168 


SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


La végétation est variée, aucune espèce n'étant dominante, 
sauf localement, et trés serrée, sauf quand les rocailles sont 
trop abondantes; la plupart des espéces sont de petite taille et 
beaucoup sont nettement xérophiles. 

Autour de Tignes, de 1 600 à 2000 mètres, ces pelouses sont 


caractérisées par : 


Erysimum pumilum Gaud. 
Biscutella longifolia Vill. 
Alyssum calycinum L. 
Helianthemum grandiflorum DC. 
— œ@landicum DC. var. alpestre R. 
et F. 

Viola pinnata L. — R. 

Polygala Chamæbuxus L. 

— alpestris Reichb. 

— austriaca Crantz 

Silene nutans L. 

— acaulis L. 

— rupestris L. 

Saponaria ocyínoides L. 
Gypsophila repens L. 

Dianthus sylvestris Wulf. 
Cerastium arvense L. var. alpico- 

lum Fenzl 

Alsine verna Bartl. 

— rostrata Koch 

— laricifolia Crantz 

Linum catharticum L. 

Geranium pyrenaicum L. 
Anthyllis Vulneraria L. 

Lotus corniculatus L. 

Oxytropis campestris DC. — R. 
Hippocrepis comosa L. 
Onobrychis montana DC. 
Potentilla rupestris L, 

— heptaphylla Mill. 

— granditlora L. 

Alchemilla alpina L. (sensu lato). 
— vulgaris L. 

Saxifraga exarata Vill. 

— moschata Wulf. 

— Aizoon Jacq. . 
Sedum montanum Perr. et Song. 
— annuum L. 

— atratum L. 

Sempervivum arachnoideum L. 
Laserpitium latifolium L. 
— gallicum L. 


Bupleurum ranunculoides L. 
Asperula Jordani Perr. et Song. 
Aster alpinus L. — R. 
Erigeron acris L. 

— Villarsii Bell. 

— alpinus L. 

Antennaria dioica Gærtn. 
Leontopodium alpinum Cass. — R. 
Leucanthemum vulgare Lamk. 
Senecio viscosus L. 

‘Carlina acaulis L. 

Carduus defloratus L. 
Lactuca perennis L. 
Hieracium Pilosella L. 

— villosum Jacq. . 
Phyteuma betonicifolium Vill- 
— hemisphæricum L. — R. 
Campanula pusilla Haenke 
Vaccinium Vitis-idæa L. 
Gentiana excisa Presl. — R. 
— verna L. 

— æstiva Rem. ct Schult. 

— pivalis L. 

— ciliata L. 

— campestris L. 

Veronica spicata L. 

— saxatilis Scop. 

Linaria striata DC. 

Bartsia alpina L. | . 
Euphrasia salisburgenis Funk 
— minima Jacq. . 
Orobanche Epithymum DC. 
Globularia vulgaris L. 
Globularia cordifolia L. 
Calamintha Acinos Clairv. 

— alpina Lamk. — 
Galeopsis intermedia Vill. 
Thymus Serpyllum L. 
Plantago alpina L. 

— montana Lamk. | 
Scleranthus perennis L. 
Polygonum viviparum L. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. — 169 


Thesium alpinum L. Phleum Bemeri Wib. 
— pratense Ehrh. Agrostis alpina Scop. — R. 
Allium sphærocephalum L. Koleria brevifolia Reut. 

. Orchis ustulata L. Bromus erectus Huds. 
Carex præcox Jacq. Festuca glauca Lamk. 
— ornithopoda Willd. Brachypodium pinnatum PB. 
— sempervirens Vill. Botrychium Lunaria Sw. 


Un grand nombre de ces espéces se retrouvent dans les sta- 
tions comparables de la zone alpine; quelques-unes même ne 
descendent ici que rarement, leur véritable habitat étant plus 
haut; c'est le cas notamment pour Oxytropis campestris, Aster 
alpinus, Leontopodium alpinum, Phyteuma hemisphæricum, 
Gentiana excisa, Agrostis alpina. Par contre d'autres espèces ne 
se rencontrent qu'exceptionnellement dans la zone alpine et 
caractérisent parfaitement les pelouses de la vallée, entre autres 
Alyssum calycinum, Linum catharticum, Hippocrepis comosa, 
Sedum montanum, Laserpitium latifolium, L. gallicum, Aspe- 
rula Jordani, Erigeron acris, Leucanthemum vulgare, Lactuca 
perennis, Hieracium Pilosella, Gentiana ciliata, Veronica spi- 
cata, Linaria striata, Globularia vulgaris, Calamintha Acinos, 
Thymus Serpyllum, Scleranthus perennis, Orchis ustulata, 
Cares præcox, Phleum Bæhmeri, Bromus erectus, Festuca 
glauca, Brachypodium pinnatum, toutes plantes de plaines ou 


de basses montagnes. E 
Les parties où le sol est moins rocailleux offrent une végé- 


tation plus vigoureuse, plus ou moins mélangée de plantes des 
prairies ou méme des bois clairs et par conséquent d'un 
caractére moins tranché. Ces pelouses herbeuses sont bien 
représentées par places tout autour de Tignes; on y rencontre 


principalement : 
Trifolium alpestre L. 


Ranunculus platani lius L Orobus niger L 
R ; latanifolius L. zu 
Aconitum Ljcoctenum L. Lathyrus heterophyllus Le — R. 
Polygala austriaca Crantz Onobrychis montana . 
Silene nutans L. Geum riva E. a L. (sensu lato) 
Hypericum quadrangulum L. Alchemilla alpina . (s 

i i — vulgaris L. | 
um sylvaticum r Saxifraga rotundifolia L. 
— p renaicum L. Astrantia major L. 
Trifolium badium Schrel. Laserpitium latifolium L. 

— gallicum L. | 

— montent È Peucedanum Ostruthium Koch 


— montanum L. 


LI 


170 — SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


Knautia arvensis Coult. 
Scabiosa alpestris Jord. 
Leucanthemum vulgare Lamk. 
Centaurea nervosa Willd. 
— montana L. 

— alpestris Heg. et Heer 
Crepis blattarioides Vill. 
Hieracium villosum Jacq. 
— murorum L. 
Hypochæris maculata L. 
Campanula barbata L. 

— thyrsoidea L. 

— spicata L. 

— glomerata L. 

Phyteuma betonicifolium Vill. 
Gentiana lutea L. 

— excisa Presl. — R. 

— asclepiadea L. — R. 

— æstiva liem. et Schult. 
— utriculosa L. 

Digitalis grandiflora Lamk. 


Bartsia alpina L. 
Melampyrum sylvaticum L. 
Pedicularis verticillata L. 

— gyroflexa Vill. 

— cenisia Gud. 

Ajuga pyramidalis L. 
Polygonum viviparum L. 
Thesium alpinum L. 

Lilium Martagon L. 
Colchicum autumnale L. 
Tofielda calyculata Wahlenb. 
Nigritella angustifolia Rich. 
Cœloglossum viride Hartm. 
— albidum Hartm. 
Gymnadenia conopsea R. Br. 
Orchis ustulata L. 

Listera ovata R. Br. 

Phleum alpinum L. 
Brachypodium pinnatum PB. 
Botrychium Lunaria Sw. 


C'est là une végétation qui rappelle beaucoup à certains égards 


celle des clairiéres des bois et qui se rencontre sur presque toutes 
les lisiéres de la forêt ainsi que sous les petits boquetaux déta- 
chés de la masse principale. 

Les pelouses présentent aussi des passages latéraux aux éboulis 
et aux prairies" marécageuses. Dans le premier cas la transition 
est,tout à fait insensible, la végétation étant toujours xérophile 
et beaucoup d'espèces étant communes aux deux formations. 

Le passage aux associations hygrophiles,se fait par l'inter- 
médiaire des suintements ou des petites dépressions humides 
qui se rencontrent un peu partout par suite des conditions 
locales; il en résulte, au Milieu de la végétation xérophile, 
l'apparition de petites taches formées de : 


Parnassia palustris L. 

Saxifraga aizoides L. 

Crepis aurea Cass. 

Primula farinosa L. 

Pinguicula alpina L. 

— vulgaris L. var. alpicola Reichb. 
Rhinanthus minor Ehrh. 

Bartsia alpina L. 

Euphrasia hirtella Jord. 
Polygonum viviparum L. 


Tofielda calyculata Wahlenb. 
Cœloglossum viride Hartm. 
Gymnadenia conopsea R. Br. 
Juncus triglumis L. 

Scirpus cæspitosus L. 

— pauciflorus Lightf. 

Carex Davalliana L. 

— nigra All. — R. 

— vulgaris Fries 

— flava L. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. —- VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 171 


Selaginella spinulosa A. Braun 
Equisetum variegatum Schleich. —R. 


Carex ferruginea Scop. 
— panicea L. 


Partout où, par suite d'une faible pente, la terre et l'humidité 
peuvent s'accumuler en quantité suffisante, les espèces 
hygrophiles deviennent de plus en plus nombreuses et si ces 
conditions se trouvent réalisées sur une certaine surface, on 
aboutit à la formation d'une petite prairie marécageuse, 
trés semblable à celles, plus étendues, du fond de la vallée. 

En résumé, sous leur forme habituelle, les pelouses de la 
vallée ont une végétation très-caractéristique et, dans l'ensemble, 
nettement xérophile; mais de faibles changements dans les 
conditions physiques du sol suffisent pour provoquer leur 
passage aux formations voisines. 

L'altitude, d'autre part, amène le passage graduel aux pelouses 
alpines, par disparition des types de plaines et augmentation 
du nombre des espéces alpines; c'est ainsi que vers l'extrémité 
de la vallée de l'Isère; autour du chalet de Saint-Charles et à 
l'entrée des gorges du Malpas, vers 2100 mètres, nous avons 


relevé : 


Thalictrum aquilegifolium L. 

— fotidum L. 

Erysimum pumilum Gaud. 

Biscutella longifolia Vill. 

Alyssum pedemontanum Rupr. 

Helianthemum grandiflorum DC. 

— œlandicum DC. var. alpestre 
R. et F. 

Viola pinnata L. — R. 

Gypsophila repens L. , 

Cerastium arvense L. var. alpicolum 
Fenzl . 

Geranium sylvaticum L. 

Linum alpinum L. 

Phaca alpina L. 

Oxytropis campestris DC. 

— fetida DC. 

— Gaudini Bunge 

Onobrychis montana DC. 

Potentilla grandiflora L. 

Alchemilla glaberrima Schmidt 

— vulgaris L. 

Sempervivum tectorum L. 

— montanum Jacq. 

Valeriana montana L. 


Erigeron alpinus L. 

Leontopodium alpinum Cass. 

Aronicum scorpioides DC. 

Senecio Doronicum L. 

Carlina acaulis L. 

Carduus defloratus L. 

Centaurea uniflora L. 

Crepis grandiflora Tausch - 

Hieracium Pilosella L. var. incanum 
Froel. 

— Peleterianum Mérat 

— villosum Jacq. 

— murorum L. 

Campanula barbata L. 

— pusilla Haenke — | 

Phyteuma betonicifolium Vil. 

Arctostaphylos Uva-ursi Spreng. 

Gentiana verna L. 

— ipstiva Rem. et Schult. 

— bavarica L. 

— nivalis L. 

— ciliata L. 

— campestris L. 

Pedicularis verticillata L. 

— gyroflexa Vill. 


172 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1948. 


Pedicularis cenisia Gaud. Nigritella angustifolia Rich. 
Bartsia alpina L. Elyna spicata Schrad. 
Ajuga pyramidalis L. Carex nitida Host. — R. 
Herniaria alpina Vill. — sempervirens Vill. 
Polygonum viviparum L. Phleum alpinum L. 

Salix hastata L. Kæleria brevifolia Reut. 
Paradisia Liliastrum Bert. Juniperus nana Willd. 


Le passage des pelouses subalpines aux pelouses alpines se 
fait généralement vers 2000-2100 métres, mais il suffit de 
trés peu de chose pour abaisser ou élever légérement cette 
limite, qui est du reste souvent difficile à préciser. 


3. — PRAIRIES 


Les prairies occupent presque uniquement les trois paliers 
qui constituent les bassins de Val-d'Isére, de Tignes et des 
Bréviéres; là l'Isère et ses affluents ont pu déposer, en terrain 
relativement plat, une couche d'alluvions formée de matériaux 
fins, suffisamment épaisse et bien drainée pour permettre 
l'établissement de prairies assez étendues. Sur les flancs de la 
vallée, de telles conditions sont rarement réalisées, à cause 
de la pente, et les prairies font à peu prés défaut. 

Ces prairies, qui sont fauchées àla fin de juillet ou au 
commencement d'aoüt, ont une végétation trés dense et sont 
formées de plantes généralement élevées; les nombreuses 
espéces qui les constituent croissent péle-méle, sans quil y ait 
de véritables dominantes, et les Graminées jouent un rôle 
relativement restreint, ce qui, joint à l'abondance des plantes 
à fleurs grandes et brillamment colorées, leur donne un 
aspect trés différent de celui des prairies de plaines. 

Les principaux constituants des prairies sont : 


Anemone alpina L. Hypericum quadrangulum L. 
Ranunculus aconitifolius L. Geranium sylvaticum L. 
Aconitum Lycoctonum L. — phlæum L. 
Sisymbrium tanacetifolium L. Trifolium badium Schreb. 
Viola alpestris Jord. — alpestre L. 
Polygala alpestris Reichb. Onobrychis montana DC. 
Melandryum sylvestre Ræhl. Geum rivale L. 
Lychnis Flos-cuculi L. Alchemilla vulgaris L. 

illene inflata L. Astrantia major L. 
— nutans L. Meum adonidifolium J. Gay 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 


Anthriscus alpinus Jord. 
Chærophyllum Cicutaria Vill. 
— Villarsii Koch 

Pimpinella magna L. 

Carum Carvi L. 

Peucedanum Ostruthium Koch 
Scabiosa alpestris Jord. 
Knautia arvensis Coult. 
Achillea tanacetifolia All. 

— Millefolium L. 


Leucanthemum vulgare Lamk. 


Adenostyles albifrons Reichb. 
Cirsium heterophyllum DC. 
Carduus Personata Jacq. 
Centaurea nervosa Willd. 
— montana L. 

— alpestris Heg. et Heer 
Crepis grandiflora Tausch 
Crepis blattarioides Vill. 

— aurea Cass. 

— montana Tausch. — R. 
Hieracium villosum Jacq. 
Leontodon hispidus L. 

— hastilis L. 

Campanula thyrsoidea L. 
— rhomboidalis L. 
Phyteuma Halleri All. 

— betonicifolium Vill. 


Gentiana lutea L. 

— asclepiadea L. — R. 

— verna L. 

— æstiva Rem. et Schult. 
— nivalis L. 

Pedicularis comosa L. 

— foliosa L. 

— verticillata L. 
Rhinanthus hirsutus Lamk. 
Rumex alpinus L. 

— montanus Desf. 
Polygonum Bistorta L. 

— viviparum L. 

Thesium alpinum L. 

— pratense Ehrh. 

Allium Schenoprasum L. 
Colchicum autumnale L. 
— alpinum DC. 
Celoglossum viride Hartm. 


Gymnadenia conopsea R. Br. 


Orchis maculata L. 
Phleum alpinum L. 
Trisetum flavescens PB. 
Festuca pratensis Huds. 
Bromus mollis L. 
Dactylis glomerata L. 
Poa pratensis L. 

— alpina L. 


3 


Les parties plus séches ou un peu rocailleuses ont une 
végétation rappelant celle des parties herbeuses des pelouses; 
il suffit de comparer la liste ci-dessus avec celle que nous 
avons donnée pour ces pelouses herbeuses pour constater 
le grand nombre d'espèces communes à ces deux stations. 


4. — PRAIRIES MARÉCAGEUSES 


Bien que reliées aux prairies ordinaires par une série 
d'intermédiaires, les prairies marécageuses nous ont semblé 
devoir étre traitées à part, parce que, sous leur forme typique, 
elles sont nettement différenciées par leur condition physique 
et leur végétation. , d 

Ces prairies marécageuses s'établissent dans la vallée et dans 
certains creux des pentes, partout où l'écoulement des eaux se 
fait mal. Le sol est formé par une terre noirátre, trés fine et 


i14 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


fortement imbibée d'humidité, bien que l'eau affleure rarement 
à la surface; les couches superlicielles sont riches en débris 
végétaux décomposés, sans cependant qu'il soit encore question 
de tourbe. 

La végétation, moins élevée dans son ensemble que celle des 
prairies ordinaires, est formée de : 


Caltha palustris L. Thesium pratense Ehrh. 
Arabis subcoriacea Gren. — R. Tofielda calyculata Wahlenb. 
Cardamine amara L. , Cœloglossum viride Hartm. 
Lychnis Flos-cuculi L. — albidum Hartm. 

Spiræa Ulmaria L. Gymnadenia conopsea R. Br. 
Parnassia palustris L. Orchis latifolia L. 

Saxifraga stellaris L. Triglochin palustre L. 

— aizoides L. Juncus compressus Jacq. 
Chrysosplenium alternifolium L. Luzula sudetica DC. 
Cirsium spinosissimum Scop. — R. Eriophorum angustifolium Roth 
Crepis aurea Cass. Scirpus compressus Pers. 

— paludosa Mench — cæspitosus L. 

Primula farinosa L. — pauciflorus Lightf. 
Veronica Beccabunga L. Kobresia caricina Willd. — R. 
Scrofularia nodosa L. Carex Davalliana Sm. 
Pedicularis verticillata. L. — paniculata L. - 
Rhinanthus hirsutus Lamk. — aterrima Hoppe 

— minor Ehrh. — vulgaris Fries 

Bartsia alpina L. — flava L. 

Euphrasia hirtella Jord. — clavæformis Hoppe. — R. 
Pinguicula alpina L. — frigida AL. 

-— vulgaris L. var. alpicola Reichb. | — capillaris L. s 
Mentha sylvestris L. — ampullacea Good. 
Polygonum Bistorta L. — ferruginea Scop. 

Salix cæsia Vill. — R. — panicea L. 

— Arbuscula L. Selaginella spinulosa A. Braun 


Quelques-unes des plantes ci-dessus sont des espèces alpines 
amenées par les eaux des régions supérieures et sont générale- 
ment ici plus ou moins localisées; tel est le cas par exemple 
de Arabis subcoriacea, Cirsium spinosissimum, Kobresia car 
cina. ` | 

La composition floristique est done trés différente de ce 


qu'elle était dans les prairies ordinaires et notamment les 


Cypéracées remplacent les Graminées. De plus, les espèces 
sont moins uniformément mélangées les unes aux autres et un 
certain nombre croissent de façon grégaire; c'est ainsi qu 97 


verra dominer suivant les circonstances Lychnis Flos-cuculis 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 175 


Polygonum Bistorta, Eriophorum angustifolium ou Carex 
Davalliana, pour ne citer que les plus remarquables. 

Comme il a été dit plus haut, un certain nombre d'espèces 
des prairies marécageuses se rencontrent dans les parties humides 
des pelouses, notamment dans les creux où l'eau suinte au 
pied des rochers; ces suintements des pelouses peuvent être 
considérés comme une forme très réduite des prairies maré- 
cageuses, auxquelles ils sont réunis par de nombreux inter- 
médiaires. 


5. — MARES TOURBEUSES 


Nous n'avons observé cette formation qu'en un seul point, 
la petite butte de quartzites située entre le chemin de Tignes 
aux Boisses et les gorges de l'Isère, vers 1 800 mètres d'altitude. 
Le sommet de cette butte est constitué par un petit plateau 
de 500 mètres sur 100 mètres à peine, où la roche, souvent à nu, 
forme une série de protubérances arrondies séparées par des 
dépressions de profondeur et d'étendue variables; certaines de 
ces dépressions ont un mince revêtement de terre, tandis que 
d'autres, plus profondes, sont occupées par de petites mares où 
l'eau n'a guère plus de quelques décimétres de hauteur au 
maximum; c'est là, pour prendre au point de comparaison 
classique, quelque chose de trés comparable aux mares des 
plateaux gréseux de la forét de Fontainebleau. 

Quelques arbres seulement se rencontrent sur le P 
l'état d'individus de petite taille et le plus souvent isolés; e 
plus fréquent et le plus caractéristique est Pinus unoinata m 
les autres sont Populus Tremula L., Betula alba L. et, plus 
rarement, Sorbus Aucuparia L. Les dépressions sont envahies 
par une abondante végétation de Muscinées, notamment 
Sphagnum acutifotium Ehrh. et S. compactum DC., pe 
pagnés de Polytrichum gracile Menzl et Bartramia vnd 
Schw., dont la décomposition donne naissance à un $0 
beux. 

Les parties les plus profondes de 
dépourvues de végétation; leurs 


s grandes mares sont presque 
insi s petites 
bords, ainsi que les pet 


116 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


mares peu profondes, sont occupés par les espéces suivantes, 


croissant parmi les Sphaignes : 


Pinguicula vulgaris L. var. alpicola 
Reichb. | 

Juncus alpinus Vill. 

Luzula sudetica DC. 

Eriophorum angustifolium Roth 


Eriophorum vaginatum L. 
Scirpus cæspitosus L. 
Carex stellulata L. 

— limosa L. 

— vulgaris Fries 


Les dépressions non occupées par des mares ont une 
végétation plus riche et qui rappelle un peu celle des landes par 
la présence de certaines espèces; on y rencontre principale- 


ment : 


Sorbus Chamæmespilus Crantz 
Epilobium spicatum Lamk. 
Solidago alpestris W. et K. 
Prenanthes purpurea L. — R. 
Vaccinium uliginosum L. 

— Myrtillus L. 


|: — Vitis-idæa L. 


Arctostaphylos Uva-ursi Spreng. 
Calluna vulgaris Salisb. 
Loiseleuria procumbens Desv. 
Rhododendron ferrugineum L. 
Melampyrum sylvaticum L. 


Polygonum viviparum L. 
Empetrum nigrum L. 
Cœloglossum albidum Hartm. 
Luzula maxima DC. 

Carex pallescens L: 
Anthoxanthum odoratum L. 
Agrostis vulgaris With. 
Molinia caerulea Mænch 
Deschampsia flexuosa Trin. 
Naàrdus stricta L. 

Juniperus nana Willd. 
Lycopodium Selago L. 


Quand la couche de terre est un peu plus épaisse et non. 


tourbeuse, la végétation tend vers celle des páturages des 
quartzites; on voit alors apparaitre par exemple Astrantia 
minor L., Laserpitium Panax Gouan, Arnica montana L., 
Hypochæris maculata L., Campanula barbata L., Gentiana 
excisa Presl, Pedicularis cenisia Gaud., Veratrum album L., 
Botrychium Lunaria Sw., etc... Partout au contraire où le 
revêtement de terre est faible et où le sol se trouve pierreux 


par suite de la désagrégation des quartzites, on retombe sur la 


flore des pelouses rocailleuses avec prédominance des types 
silicicoles tels que Silene rupestris L., Alsine laricifolia Crantz, 
Antennaria dioica Gærtn., Phyteuma betonicifolium yill., 
Veronica spicata L., V. saxatilis Scop., Agrostis alpina 
Scop., ete. Les protubérances des quartzites sont elles-mêmes 
envahies par Sedum annuum L., S. atratum L., Sempervivum 
arachnoideum L. et surtout Primula pedemontana Thomas. 
Cette formation de mares tourbeuses doit son existence à 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 177 


l'ensemble des conditions qui se trouvent réalisées en ce seul 
point de la région : sol fortement siliceux, absence de pente, 
` stagnation de l'eau dans les cuvettes des rochers. La végétation 
est dans son ensemble nettement calcifuge et c'est le seul 
endroit où nous ayons observé Calluna vulgaris et Molinia 
cærulea, plantes de landes au premier chef; c'est également 
l'habitat de deux espèces très rares en Savoie, Eriophorum 
vaginatum et Carez limosa, plantes de tourbières plus répandues 
dans le Nord de l'Europe que dans la chaine des Alpes et qui 
peuvent étre considérées comme des épaves de la flore d'une 
époque antérieure. 

I! est fort possible que cette butte, actuellement à peu près 
dénudée, ait été autrefois boisée, comme le ferait supposer la 
présence d'espéces plus ou moins sylvicoles, telles que Sorbus 
Chamæmespilus, Epilobium spicatum, Prenanthes purpurea, Vac- 
cinium Myrtillus, Melampyrum sylvaticum, Luzula maxima, 
Lycopodium Selago; la disparition de la forét aurait entrainé 
la dénudation progressive de toutes les parties en saillie où la 
roche est actuellement à nu, et la bruyére, ainsi que ses satel- 


lites, aurait envahi le reste. 
3 


6. — GRAVIERS DE L'ISÈRE 


L'Isére dépose cà et là, dans les parties oü la pente s'adcucit 
un peu, des bancs de graviers et de cailloux roulés, dont la 
végétation s'empare en partie, en restant toujours trés ouverte. 

Les parties les mieux fixées sont occupées par des arbustes 
tels que Myricaria germanica Desv., trés caractéristique de 
cette station, Alnus viridis Michx., Salix casia Vill., S. Arbus- 
cula L., S. hastata L. | 

Les points où le sol est plus ou moins humide ou frais sont 
colonisés par : 


Juncus alpinus Vill. 
Deschampsia cæspitosa PB. 
Equisetum palustre L. 

— variegatum Schleich. 


Parnassia palustris L. 
Saxifraga aizoides L. 
Epilobium Fleischeri Hochst. 
Petasites niveus Baumg. 
Cirsium heterophyllum DC. 


Au contraire les parties sèch 
T. LXV. 


es ont une flore rappelant 
(SÉANCES) 12 


118 | SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


beaucoup celle des éboulis et où on peut remarquer, entre 
autres : 


Arabis alpina L.  . Artemisia Absinthium L. 
Erucastrum obtusangulum Schleich. | Carduus defloratus L. 
Geranium phæum L. Arctostaphylos alpina Spreng. 
Anthyllis Vulneraria L. Gentiana campestris L. 
Oxytropis campestris DC. Linaria alpina Mill. 
Saxifraga exarata Vill. Galeopsis intermedia Vill. 
Erigeron acris L. 


Cette flore est du reste sujette à d'assez grandes variations, 
par suite de l'apport par les eaux d'espèces des régions plus 
élevées, souvent incapables de se maintenir longtemps. 


7. — ÉBOULIS 


Les éboulis sont trés développés sur certaines pentes placées 
au pied des grands escarpements. Les plus étendus sont ceux 
qui sont formés par les quartzites, roches dures se désagré- 
geant difficilement; ils constituent de grandes nappes de blocs 
à contours plus ou moins arrondis, souvent de tres fortes 
dimensions, et sont bien représentés autour de Tignes et des 
Brévières. Les éboulis calcaires sont d'ordinaire “formés de 
débris plus petits, plus anguleux et plus mobiles,’ souvent 
mêlés de matériaux pulvérulents. | 

Sur les éboulis de quartzites, relativement stables, $ sauf 
quand la pente est trop forte, la végétation, calcifuge dans son 
ensemble, est abondante et souvent assez vigoureuse; les. 
racines des plantes s'insinuent entre les gros blocs et la forét 
tend parfois à se reconstituer; on observera, par exemple, sur 
toutes les pentes qui avoisinent les Boisses : 


Ranunculus platanifolius L. Potentilla salisburgensis Haenke 
Berberis vulgaris L. Rosa alpina L. 

Sisymbrium austriacum Jacq. Cotoneaster vulgaris Lindl. 
Erucastrum obtusangulum Schleich. | Sorbus Aria Crantz. — R. 
Cardamine resedifolia L. — Chamæmespilus Crantz 
Silene rupestris L. Amelanchier vulgaris Manch 
Geranium sylvaticum L. Saxifraga exarata Vill. 

— phæum L. Sedum Anacampseros L. 
Rubus idæus L. Epilobium spicatum Lamk. 

— Saxatilis L. Laserpitium gallicum L. 


»— 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 


Laserpitium Panax Gouan 
Lonicera cærulea L. 

Erigeron alpinus L. 

Artemisia Absinthium L. 
Leucanthemum vulgare Lamk. 
Carduus defloratus L. 
Hieracium staticifolium All. 
Hieracium intybaceum Wulf. 
— amplexicaule L. 
Vaccinium Myrtillus L. 

— Vitis-idæa L. 
Rhododendron ferrugineum L. 
Gentiana punctata L. — R. 
Asperugo procumbens L. — R. 
Digitalis grandiflora Lamk. 
Thymus Serpyllum L. 
Galeopsis intermedía Vill. 


179 

Rumex scutatus L. 

Alnus viridis Michr, — R. 

Daphne Mezereum L. 

Lilium Martagon L. 

Veratrum album L. 

Anthoxanthum odoratum L. 

Deschampsia flexuosa Trin. 
montana Gremli 

Melica nutans L. 

Pinus uncinata Ram. 

Picea excelsa Link. — R. 

Larix europæa DC. — R. 

Juniperus nana Willd. 

Allosorus crispus Bernh. 

Polypodium Phegopteris L. 

Asplenium septentrionale Hoffm. 

Nephrodium rigidum Desv. 


var. 


Les parties qui sont envahies par la forét voient progressi- 
vement leur sol se fixer et se recouvrir de mousse et d'aiguilles 
de Conifères, formant une couche plus ou moins épaisse, 
pendant que les espéces sylvicoles deviennent de plus en plus 
abondantes. | 

Les éboulis calcaires, quand ils sont au pied d'un massif 
particuliérement rocheux, forment des entassements considé- 
rables de débris mobiles et sont trés stériles, par suite de la 
difficulté que les plantes ont alors à se procurer les aliments 
nécessaires. C'est ainsi que dans les gorges entre Tignes et 
Val-d'Isére, sous les derniers escarpements des Rochers de 
Franchet, de grands espaces restent nus ou ne présentent 
qu'une végétation trés clairsemée, formée principalement de : 
Campanula pusilla Haenke 
Arctostaphylos alpina Spreng. 
Linaria alpina Mill. 

Scutellaria alpina L. 
Galeopsis intermedia Vill. 
Calamintha alpina Lam. 


Pinus uncinata Ram. — R. 
Polypodium calcareum Sm. 


Erucastrum obtusangulum Schleich. 
Draba aizoides L. 

— frigida Saut. 

Kernera saxatilis Reichb. 
Gypsophila repens L. 

Cotoneaster vulgaris Lindl. — R. 
Saxifraga cæsia L. 

Athamanta cretensis L. 

Carduus defloratus L. 


Quand, au contraire, l'escarpement est lui-même 3urmonté de 
pentes couvertes de pelouses ou de pâturages, lés éboulis 
calcaires, étant alors formés d'un mélange de débris rocailleux 
et de terre, ont une végétation au moins aussi riche que ceux 


180 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


des quartzites, mais naturellement assez différente; par exemple, 
sous le Pas de la Thouviére, au-dessus de la forêt de mélèze, 
on peut rencontrer : 


Hutchinsia alpina R. Br. Phyteuma betonicifolium Vill. 

Biscutella longifolia Vill. Vaccinium uliginosum L. 

Kernera saxatilis Reichb. Arctostaphylos U va-ursi Spreng. 

Silene inflata Sm. — alpina Spreng. 

— nutans L. Rhododendron ferrugineum L. 

Cerastium arvense L. var. alpicolum | Cortusa Matthioli L. — R. 
Fenzl Soldanella alpina L. 

Pirola rotundifolia L. — R. Gentiana bavarica L. 

Linum alpinum L. — campestris L. 

Anthyllis Vulneraria L. — tenella Rottb. — R. 

Trifolium badium Schreb. l Pinguicula alpina L. — R. 

Onobrychis montana DC. Pedicularis verticillata L. 

Dryas octopetala L. — rosea Wulf. — R. 

Alchemilla vulgaris L. Bartsia alpina L. 

Cotoneaster vulgaris Lindl. Rumex scutatus L. — R. 

Sorbus Chamæmespilus Crantz . | Polygonum viviparum L. 

Saxifraga aizoides L. — R. Empetrum nigrum L. 

— exarata Vill. Thesium alpinum L. 

— oppositifolia L. Daphne Mezereum L. 

— cæsia L. | Salix reticulata L. 

— Aizoon Jacq. — retusa L. 

Sempervivum tectorum L. Cœloglossum viride Hartm. —- R. 

Valeriana montana L. — albidum Hartm. — R. 

Scabiosa alpestris Jord. Luzula spicata DC. 

Bellidiastrum Michelii Cass. — R. | Carex rupestris All. 

Aster alpinus L. — ornithopoda Will4. 

Aronicum scorpioides DC. — ferruginea Scop. — R. 

Homogyne alpina Cass. — sempervirens Vill. 

Cirsium spinosissimum Scop. — R. | Sesleria cærulea Ard. 

Carduus defloratus L. Festuca pumila Vill. 

Saussurea alpina DC. — R. Larix europæa DC. — R. 

Hieracium villosum Jacq. Pinus uncinata Ram. 

Campanula pusilla Haenke Juniperus nana Willd. 

— Scheuchzeri Vill. Cystopteris alpina Desv. 


L'altitude relativement élevée de cette station (2000 m.) 
explique le nombre assez grand d'espéces alpines qui s'y 
rencontrent, à cóté de quelques éléments sylvicoles issus de la 
forét voisine, tels que Pirola rotundifolia, Bellidiastrum 
Michelii, Cortusa Matthioli; en ce point, du reste, certaines 
parties du haut de la forét sont établies sur d'anciens éboulis 
fixés. La présence de Saxifraga . aizoides, Cirsium spinosis- 
simum, Gentiana tenella, Pinguicula alpina, C«eloglossum 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 181 


viride, C. albidum, Carex ferruginea indique l'existence de 
quelques places humides. 

Quand la proportion de terre mélée aux débris calcaires 
augmente, la végétation devient plus dense. On peut s'en 
rendre compte au-dessus de Villard-Strassiaz, le long du 
torrent du lac de Tignes, où une exposition chaude donne de 
plus un caractère fortement xérophile à l'ensemble de la flore; 
nous y avons relevé, vers 1 750 mètres, les espèces suivantes : 
Hieracium præaltum Vill. 

— bupleuroides (mel. 
Campanula pusilla Haenke 

— Scheuchzeri Vill. 
Phyteuma betonicifolium Vill. 
Arctostaphylos Uva-ursi Spreng. 


Gentiana ciliata L. 
— campestris L. 


Thalictrum fætidum L. 

Berberis vulgaris L. 

Biscutella longifolia Vill. 
Helianthemum grandiflorum DC. 
Silene nutans L. 

Saponaria ocymoides L. 
Gypsophila repens L. 


Dianthus sylvestris Wulf. 

Cerastium arvense L. var. alpicolum 
Fenzl : 

Anthyllis Vulneraria L. 

Lotus corniculatus L. 

Hippocrepis comosa L. 

Onobrychis montana DC. 

Dryas octopetala L. 

Laserpitium latifolium L. 

— gallicum L. 

Asperula Jordani Perr. et Song. 

Leucanthemum vulgare Lamk. 

Senecio viscosus L. — R. 

Carlina acaulis L. 

Carduus defloratus L. 

Lactuca perennis L. 

Hieracium Pilosella L. 


Linaria striata DC. 
Pedicularis gyroflexa Vill. 
Euphrasia salisburgensis Funk 
Orobanche Epithymum DC. 
Teucrium montanum L. 
Stachys recta L. 

Calamintha alpina Lamk. 
Thymus Serpyllum L. 
Globularia vulgaris L. 

— cordifolia L. 

Plantago alpina L. 

— montana Lamk. 

Euphorbia Cyparissias L. — R. 
Orchis ustulata L. 
Calamagrostis varia Host. 


C'est là une végétation rappelant beaucoup celle'des pelouses 
rocailleuses et cet exemple peut être considéré comme un cas 
de fixation des éboulis, se transformant graduellement en une 


association presque fermée. 


8. — ROCHERS 


Il a déjà été question plus haut des rochers ombragés des 
bois; les rochers des parties découvertes ont une flore assez 
analogue et dont un grand nombre de constituants se rencon- 
trent aussi dans les stations simplement rocailleuses. Nous 


182 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


nous contenterons de donner simplement la liste des espéces 
les plus caractéristiques des rochers de la‘vallée : 


Clematis alpina Mill. Saxifraga Aizoon Jacq. 
Cardamine resedifolia L. Sedum annuum L. 
Kernera saxatilis Reichb. — atratum L. 
Draba frigida Saut. . — dasyphyllum L. 
Alsine Villarsii Mert. et Koch var. | — album L. 

villosula Koch | Sempervivum arachnoideum L. 
Rhamnus pumila Turra : Athamanta cretensis L. 
Cotoneaster vulgaris Lindl. Erigeron Villarsii Bell. 
Amelanchier vulgaris Mænch Campanula pusilla Haenke 
Potentilla caulescens L. Primula pedemontana Thomas 
Saxifraga aspera L. Juniperus Sabina L. 
— exarata Vill. Polypodium vulgare L. 
— oppositifolia L. — calcareum Sm. 
— diapensioides Bell. — R. Cystopteris fragilis Bernh. 
— cæsia L. Asplenium septentrionale Hoffm. 


Beaucoup de ces espèces sont indifférentes à la nature 
chimique du substratum; Primula pedemontana et Asplenium 
septentrionale cependant sont très caractéristiques des quartzites, 
tandis que Potentilla caulescens, Saxifraga diapensioides, 


S. cæsia, Athamanta cretensis, Polypodium calcareum occupent 
les rochers calcaires. 


II. — ZONE ALPINE 


La zone alpine commence à peu près vers 2 000 mètres; elle 
occupe la partie supérieure du cours des divers torrents et les 
pentes des montagnes avoisinantes jusque vers 2600 mètres, 
altitude à partir de laquelle la végétation se raréfie considéra- 
blement et qui peut étre considérée comme la limite inférieure 
approximative de la zone nivale. | 

La flore est caractérisée par la présence d'une forte propor- 
tion de types spéciaux, mélés à un certain nombre d'espéces 
qui se trouvaient déjà plus bas; les plantes de plaines, sans 
avoir entièrement disparu, ne jouent plus cependant qu'un róle 
trés effacé. 

Les foréts font entièrement défaut et c'est en somme leur 
limite supérieure qui marque la fin de la zone subalpine; le 
plus souvent, la base de la zone alpine, au-dessus des terri- 
toires occupés par les bois, est colonisée par une formation de 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 483 


buissons qui en est en quelque sorte la terminaison, les divers 
arbustes constitutifs se trouvant déjà tous dans la forét. 

La formation la plus caractéristique par son étendue et par 
les espéces qui s'y rencontrent est celle des pelouses, rases ou 
herbeuses, rocailleuses ou non, suivant les circonstances 
locales. Les formations que nous avons signalées pour la zone 
subalpine se retrouvent ici, sauf celle des mares tourbeuses, 
mais avec une flore différente; les prairies et les prairies maré- 
cageuses sont beaucoup plus localisées; les éboulis, les 
rochers et surtout les graviers des torrents ont au contraire 


une extension plus considérable. 


1. — BUISSONS 


Au-dessus de la forét, on observe le plus souvent, vers 
2 000-2 200 métres, une formation oü les arbustes jouent un róle 
prépondérant, formant des buissons plus ou moins serrés. 

Deux cas peuvent se présenter suivant que l'arbuste domi- 
nant est Alnus viridis Michx. ou Rhododendron ‘ferrugineum L. 
On a vu précédemment que ces deux plantes se rencontrent 
déjà dans la forêt, mais c'est ici, à la base de la zone alpine, 
qu'elles atteignent leur maximum d'abondance; nous verrons 
plus loin que les plantes qui les accompagnent sont, soit des 
espèces de la forêt, soit des espèces des pelouses alpines. Il en 
résulte que les buissons constituent une sorte de trait d'union 
entre la zone subalpine et la zone alpine, à la fois par leur 
position topographique et par la nature de leur flore. 


a. — BUISSONS D'ALNUS VIRIDIS. 


Ces buissons, hauts de un à deux métres, forment une bande 
plus ou moins épaisse et visible de loin à cause de sa densité 
et de sa couleur plus claire que celle des forêts. Ils n'existent 
dont la végétation phanérogamique 


1. Nous avons laissé de côté les lacs, f nes (9 n 
est à peu prés nulle; c'est ainsi que dans le lac de Tignes (2088 m 


S ogeton 
nous n'avons vu que Ranunculus lutulentus Perr. et Song. et Potamogeton 
marinus L.; une petite mare voisine était remplie par He 

- | 


palustris R. Br. 


184 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


pas partout et indiquent plutôt un sol assez profond et un peu 
frais. 

L'arbuste dominant est accompagné de Sorbus Chama- 
mespilus Crantz et Rhododendron ferrugineum L., tous deux peu 
abondants; le peuplement est si serré que la végétation est 
trés pauvre; c'est ainsi qu'entre les Boisses et les Granges-des- 
Marais, nous avons noté seulement : 


Anemone alpina L. Cirsium spinosissimum Scop. — R. 
Trollius europæus L. Centaurea nervosa Willd. 
Melandryum sylvestre Ræhl. Campanula rhomboidalis L. 
Hypericum quadrangulum L. Phyteuma Halleri All. 

Geranium sylvaticum L. Gentiana lutea L. 

Saxifraga rotundifolia L. — punctata L. 

Laserpitium Panax Gouan Rumex montanus Desf. 
Peucedanum Ostruthium Koch Empetrum nigrum L. — R. 
Adenostyles albifrons Reichb. Veratrum album L. 


Beaucoup d'espèces rappellent la zone subalpine, mais l'as- 
sociation est nettement délimitée et, à quelques pas des taillis, 
on rencontre des pelouses alpines bien caractérisées. 


b. — BUISSONS DE RHODODENDRON FERRUGINEUM. 


La hauteur des buissons est plus faible que dans le cas pré- 
cédent et ne dépasse guère un mètre; les arbustes sont beau- 
coup moins serrés et forment plutôt des sortes de massifs 
séparés par des parties herbeuses. 

L'extension de ces buissons est bien plus grande que celle 
des précédents et l'association couvre souvent des espaces 
considérables ; la flore est beaucoup plus variée et plus nette- 
ment alpine. Bien que les buissons de Rhododendron ferru- 
gineum se rencontrent à peu prés sur tous les sols, ils ont sur- 
tout leur plein épanouissement en terrain siliceux, sur certains 
schistes et sur les quartzites, ce qui explique leur grand déve- 
loppement sur les flancs de la Grande-Parei et sur les pentes 
au-dessus des Boisses; aussi est-ce cette région que nous pren- 
drons pour exemple. 

L'arbuste dominant est accompagné par Vaccinium Myrtil- 
lus L. et V. uliginosum L., tous deux abondants, surtout le 
second, avec plus rarement Sorbus Chamæmespilus Crantz et 
Salix hastata L.; parmi ces plantes croissent en outre : 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 185 


Anemone alpina L. Campanula barbata L. 
— vernalis L. — Scheuchzeri Vill. 
Ranunculus montanus Willd. Phyteuma betonicifolium Vill. 
- Trollius europzus L. — hemisphæricum L. 
Viola calcarata L, Loiseleuria procumbens Desv, 
Hypericum Richeri Vill. Soldanella alpina L. 
— quadrangulum L. Gentiana lutea L. 
Trifolium badium Schreb. — punctata L. 
Trifolium alpinum EL. — excisa Presl 
Geum montanum L. Myosotis alpestris Schmidt 
Alchemilla subsericea Reut. — R. | Veronica bellidioides L. 
— vulgaris L. Pedicularis verticillata L. 
Saxifraga rotundifolia L. — cenisia Gaud. 
Astrantia minor L. Bartsia alpina L. 
. Laserpitium Panax Gouan Betonica hirsuta L. 
Scabiosa alpestris Jord. Polygonum viviparum L. 
Bellidiastrum Michelii Cass. Empetrum nigrum L. 
Aster alpinus L. — R. Salix reticulata L. ; 
Gnaphalium supinum L. Veratrum album L. 
Achillea moschata Wulf. Juncus trifidus L. 
Arnica montana L. Luzula spadicea DC. 
Homogyne alpina Cass. — spicata DC. 
Crepis grandiflora Tausch Carex leporina L. 
Hieracium aurantiacum L. Festuca spadicea L. 
— alpinum L. Nardus stricta L. — 
— villosum Jacq. Juniperus nana Willd. 
— murorum L. Aspidium Lonchitis Sw. 
— ochroleucum Schleich. Lycopodium Selago L. 


Plusieurs de ces plantes sont par places extrémement abon- 
dantes, par exemple Trollius europæus, Astrantia minor, 
Arnica montana, Campanula barbata, Gentiana lutea, G. punc- 
tata, Veratrum album, Juncus trifidus,. Nardus stricta, et très 
caractéristiques de cette station. | 

Un grand nombre des espèces ci-dessus se rencontrent éga- 
lement dans les pelouses alpines, auxquelles les buissons pas- 
sent insensiblement par raréfaction des arbustes; les deux for- 
mations ont entre elles de grands rapports et sont parfois 


difficiles à séparer l'une de l’autre. 


2. — PELOUSES 


de beaucoup la formation la plus impor- 
où elles couvrent de vastes étendues. 
n'est jamais trés grande, 
et peut se trouver méme 


Les pelouses sont 
tante de la zone alpine, 
L'épaisseur de la couche de terre 
méme dans les cas les plus favorables, 


186 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


trés réduite dans les parties rocailleuses. L'humidité est assez . 
variable, sans que cela ait sur la végétation une répercussion 
aussi grande que dans la zone subalpine, à cause de la tempé- 
rature plus basse. Les plantes sont généralement de petite 
taille et présentent les caractères bien connus des plantes 
alpines, organes souterrains trés développés, rosettes de feuilles, 
croissance en coussinets, etc. 

Les parties non rocailleuses ont une couverture végétale 
dense et trés variée; les espéces les plus caractéristiques sont 
les suivantes : 


Anemone vernalis L. Alchemilla pentaphylla L. 
— alpina L. | Saxifraga stellaris L. 

— baldensis L. — androsacea L. 
Callianthemum rutæfolium C. A. | Meum Mutellina Gærtn. 

Mey. — R. Pachypleurum simplex Reichb. 
Ranunculus pyren:eus L. Bellidiastrum Michelii Cass. — R.. 
— montànus Willd. Erigeron alpinus L. 

Arabis alpina L. — uniflorus L. 

Cardamine resedifolia L. Antennaria carpathica Bl. et Fing-. 
— alpina Willd. ` — dioica Gaertn. 

Hutchinsia alpina R. Br. Gnaphalium supinum L. 

Draba frigida Saut. Achillea Herba-Rota L. — R. 

— carinthiaca Hoppe — moschata Wulf. — R. 

Viola biflora L. Pyrethrum alpinum Willd. 

— calcarata L. Senecio incanus L. 

Viscaria alpina Don Homogyne alpina Cass. — R. 
Silene acaulis L. Crepis aurea Cass. 
— exscapa All. . Hieracium Pilosella L. var. incanum 
Arenaria ciliata L. Froel. 

Alsine Cherleri Fenz! - — glaciale Reyn. 

— verna Bartl. — pilifeum Hoppe 

Sagina repens Burn. — glanduliferum Hoppe 

Trifolium badium Schreb. — villosum Jacq. 

— alpinum L. . Campanula barbata L. 

— Thalii Vill. — Scheuchzeri Vill. 

Phaca astragalina DC. Phyteuma betonicifolium Vill.. 
Oxytropis lapponica Gaud. — hemisphæricum L. 

Dryas octopetala L. Vaccinium uliginosum L. 
Sibbaldia procumbens L. Loiseleuria procumbens Desv. 
Geum montanum L, Soldanella alpina L. 

Potentilla aurea L. Androsace obtusifolia All. 

— salisburgensis Haenke Gregoria Vitaliana Duby 

— grandiflora L. Gentiana punctata L. 

— minima Hall. f. — excisa Presl 

Alchemilla alpina L. — bavarica L. 

— glaberrima Schmidt — verna L. 

— vulgaris L. — brachyphylla Vill. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE, 


Gentiana utriculosa L. — R. 
— nivalis L. 

— tenella Rottb. 

Myosotis alpestris Schmidt 
Veronica aphylla L. 

— Allionii Vill. 

— bellidioides L. 

— alpina L. 

Pedicularis verticillata L. 

— rosea Wulf. — R. 

— cenisia Gaud. 

— rostrata L. — R. 

— helvetica Rouy. — R. 
Bartsia alpina L. 

Euphrasia salisburgensis Funk 
— minima Jacq. 

Betonica hirsuta L. 
Polygonum viviparum L. 
Empetrum nigrum L. 

Salix reticulata L. 

— herbacea L. 

— retusa L. 

— serpyllifolia Scop. 

Gagea Liottardi Rem. et Schutt. 


187 


Lloydia serotina Reichb. — R. 
Veratrum album L. 

Tofielda borealis Wahlenb. — R. 
Nigritella angustifolia Rich. 
Crocus vernus Wulf, 

Juncus triglumis L. 

— Jacquini L. 

Luzula lutea DC. 

— spadicea DC. 

— spicata DC. 

Elyna spicata Schrad. 

Carex curvula All. 

— sempervirens Vill. 

— atrata L. 

— nigra All. 

Colobachne Gerardi Link 
Festuca pumila Vill. 

Poa alpina L. 

Nardus stricta L. 

Juniperus nana Willd. 
Botrychium Lunaria Sw. 
Lycopodium Selago L. 
Selaginella spinulosa A. Braun 


Suivant les conditions locales, les pelouses, en un endroit 
donné, présenteront un plus ou moins grand nombre des espèces 
de la liste précédente; il suffit, en effet, d'une très légère diffé- 
rence dans la nature ou l'humidité du sol pour faire apparaitre 
ou disparaître telle ou telle espèce; il en résulte que la végéta- 
tion des pelouses est rarement homogène sur une graude 
étendue, mais au contraire offre une grande diversité. Les par- 
ties les moins variées sont celles qui correspondent à un sol 
de nature minéralogique uniforme; c'est ainsi que sur les gypses 
en particulier la flore est très monotone : entre le Pas de la 
Thouvière et le col de Fresse, par exemple, les pelouses des 


gypses ne présentent guère que : 


Ranunculus montanus Willd. 
Viola calcarata L. 

Viscaria alpina Don 

Silene exscapa All. 

Alsine Cherleri Fenzl 

Geum montanum L. 
Potentilla grandiflora L. 

— minima Hall. f. 
Alchemilla pentaphylla L. 
Meum Mutellina Gærtn. 


Pachypleurum simplex ReicAó. - 
Antennaria carpathica Bl. et Fing. 
Gnaphalium supinum L. 
Pyrethrum alpinum Willd. 
Senecio incanus L. 

Androsace obtusifolia A//. 
Myosotis alpestris Schmidt 
Veronica bellidioides L. 

Gagea Liottardi Rem. et Schult. 
Colobachne Gerardi Link 


188 ` SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


Dans les massifs calcaires, la flore est sensiblement plus riche, 
ces calcaires ayant rarement une nature homogène; il en est 
de méme sur les schistes lustrés, oü les intercalations calcaires 
ne sont pas rares. 

Quand le substratum est rocailleux, la végétation est plus 
courte, moins serrée, mais toujours trés variée; une grande 
partie des espèces précédentes sont encore présentes et il s'y 
ajoute de plus : 


Arabis cærulea All. Aronicum scorpioides DC. 
Biscutella longifolia Vill. Senecio Doronicum L. 
Draba aizoides L. Campanula pusilla Haenke 
Helianthemum œlandicum DC. var. | Phyteuma pauciflorum L. 
alpestre R. et F. Arctostaphylos Uva-ursi Spreng. 
Cerastium arvense L. var. alpicolum | — alpina Spreng. 
Fenzl Androsace carnea L. 
— latifolium L. . Gregoria Vitaliana Duby : 
Linum alpinum L. Gentiana bavarica L. var. rotundi- 
Anthyllis Vulneraria L. folia Koch 
Oxytropis campestris DC. — campestris L. 
— Gaudini Bunge Linaria alpina Mill. 
Saxifraga bryoides L. Veronica saxatilis Scop. 
— exarata Vill. >, Globularia cordifolia L. 
— moschata Wulf. Oxyria digyna Hill 
— muscoides All. Chamæorchis alpina Rich. — R. 
— oppositifolia L. Carex rupestris All. — R. 
— cæsia L. — ornithopoda Willd. 
= Aizoon Jacq. — capillaris L. — R. 
“edum alpestre Vill. Phleum alpinum L. 
— atratum L. Agrostis rupestris All. 
Sempervivum montanum Jacq. — alpina Scop. 
— arachnoideum L. Sesleria cærulea Ard. 
Bupleurum ranunculoides L. Trisetum distichophyllum PB. 
Aster alpinus L. | — subspicatum PB. 
Leontopodium alpinum Cass. Avena versicolor Vill. 
Achillea nana L. Festuca violacea Gaud. 
Artemisia Mutellina Vill. Poa minor Gaud. 
— glacialis L. — R. 


Ón remarquera qu'on rencontre ici un certain nombre d'es- 
pèces des pelouses rocailleuses de la vallée. Le méme fait se 
reproduit assez souvent dans les endroits rocailleux exposés 
au Sud et par conséquent relativement chauds. C'est ains! 
qu' au-dessus du lac de la Sassiére, vers 2500 métres, non loin 
de l'extrémité du glacier de Rhéme, et au milieu d'une végé- 
ation à caractère beaucoup plus alpin, on peut observer, SUT 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 


189 


une petite butte rocailleuse trés séche et bien exposée, l'asso- 


ciation suivante : 


Anemone vernalis L. 
Rauunculus pyrenæus L. 
Biscutella longifolia Vill. 
Gypsophila repens L. 
Rhamnus pumila Turra 
Oxytropis campestris DC. 
Saxifraga diapensioides Bell. 
— Aizoon Jacq. 


Sempervivum montanum Jacq. 


Bupleurum ranunculoides L. 
Bellidiastrum Michelii Cass. 
Aster alpinus L. 


Antennaria dioica Gærtn. 


Leontopodium alpinum Cass. 


Artemisia glacialis L. 
Gentiana campestris L. 
Veronica saxatilis Scop. 
Pedicularis cenisia Gaud. 
— rostrata L. 
Scutellaria alpina L. 
Calamintha alpina Lamk. 
Globularia cordifolia L. 
Juniperus nana Willd. 
Botrychium Lunaria Sw. 


De même dans le vallon de la Sachette, sur les pentes de la 
Grande-Parei, vers 2500 mètres également, croissent Alsine 
verna Bartl., Rhamnus pumila Turra, Bupleurum ranuncu- 
loides L., Campanula barbata L., Phyteuma betonicifolium Vill., 
Myosotis alpestris Schmidt, Veronica saxatilis Scop.. Pedicularis 
cenisia Gaud.; ces plantes, qui occupent ici les petites corni- 
ches des escarpements rocheux exposés au Sud, font défaut 
aux alentours, constitués par des éboulis ou des pelouses à 
flore nettement alpine, et il faut descendre de 300 ou 400 mètres 
pour les rencontrer de nouveau. Ces exemples montrent com- . 
bien les conditions locales peuvent contre-balancer les effets de 
l'altitude; les espèces xérophiles des régions inférieures sont 
ici favorisées par la sécheresse de la station et par la compéti- 
tion relativement faible qu'elles y trouvent. 

Au point de vue de l'action de la nature chimique du sub- 
stratum, nous signalerons simplement, comme pourles pelouses 
ordinaires, la pauvreté relative des gypses; sur le flanc Nord- 
Est de la Thouvière, par exemple, au pied de pentes curieuse- 
ment ravinées et dépourvues de végétation, on rencontre vers 
2200 mètres des pelouses rocailleuses, oü nous avons observé 
seulement : 


Saxifraga aizoides L. — R. 

— cæsia L. 

Bellidiastrum Michelii Cass. — R. 
Antennaria dioica Gartn. 
Leontopodium alpinum Cass. — R. 


Helianthemum «landicum DC. var. 
alpestre R. et F. 

Gypsophila repens L. 

Dryas octopetala L. — R. 

Parnassia palustris L. — R. 


190 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


Cirsium spinosissimum Scop. — R. | Plantago alpina L. 

Hieracium glaciale Reyn. Polygonum viviparum L. 
Leontodon Taraxaci Lois. Salix reticulata L. 
Campanula pusilla Haenke — retusa L. 

Arctostaphylos Uva-ursi Spreng. Sesleria cærulea Ard. 
Gentiana campestris L. Trisetum distichophyllum PB. 
Pedicularis rosea Wulf. — R. Festuca pumila Vill. 
Globularia cordifolia L. Poa alpina L. 


Les pelouses rocailleuses sont bien développées surtout sur 
les calcaires et les schistes lustrés ; elles sont plus rares sur les 
quartzites où on rencontre le plus souvent, soit de gros 
éboulis, soit des pelouses ordinaires peu ou pas rocailleuses. 

Comme dans la zone subalpine, et méme plus souvent 
encore, les pelouses présentent de petites taches humides, au 
voisinage des ruisselets ou des suintements locaux; la végé- 
tation se compose alors de : 


Ranunculus glacialis L. Juncus triglumis L. 
Arabis subcoriacea Gren. Eriophorum Scheuchzeri Hoppe. 
Cerastium trigynum Vill. Scirpus cæspitosus L. 
Sagina repens Burn. — pauciflorus Lightf. 
Saxifraga stellaris L. Carex Davalliana Sm. 
— aizoides L. — fœtida All. 
Epilobium anagallidifolium Lamk. | — capillaris L. 
Cirsium spinosissimum Scop. — flava L. 

Primula farinosa L. — vulgaris Fries 
Gentiana tenella Rottb. .— nigra All. 

Bartsia alpina L. ' Poa supina Schrad. 


Beaucoup de ces espèces se rencontrent aussi dans les prat- 
ries marécageuses. 


3. — PRAIRIES 


Les prairies ne tiennent dans la zone alpine qu'une place 
très secondaire, car les conditions nécessaires à leur établisse- 
ment ne se sont réalisées qu'en quelques points du vallon de 
la Sassière vers 2300 mètres et autour du lac de Tignes vers: 
2100 métres. Les prairies occupent dans ces vallées élevées la 
méme situation que dans la vallée principale, c'est-à-dire les 
sols d'alluvion déposés par les torrents dans une partie de leur: 
cours oü la pente est faible. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 191 


L'aspect général est le même que celui des prairies subal- 
pines; beaucoup d'espéces sont communes aux deux stations, 
mais la flore est plus pauvre; on trouve en effet ici : 


Ranunculus aconitifolius L. 
— pyrenæus L. 

Trollius europæus L. 
Sisymbrium tanacetifolium L. 
Melandryum sylvestre Roehl. 
Silene inflata Sm. 
Hypericum quadrangulum L. 
Geranium phæum L. 
Trifolium badium Schreb. 
Onobrychis montana DC. 
Alchemilla vulgaris L. 


Leucanthemum vulgare Lamk, 
Centaurea montana L. 
Crepis grandiflora Tausch 
Campanula rhomboidalis L. 
Phyteuma Halleri All. 

— betonicifolium Vill. 
Gentiana lutea L. 
Pedicularis verticillata L. 
Polygonum Bistorta L. 
Gymnadenia conopsea R. Br. 
Phleum alpinum L. 


Deschampsia cæspitosa PB. 


Meum Mutellina Gærtn. 
Poa alpina L. 


Peucedanum Ostruthium Koch 

Dès que la couche de terre devient moins épaisse, la prairie 
passe insensiblement aux pelouses alpines. Les prairies du 
vallon de la Sassière sont même souvent parsemées de petits 
monticules secs, formant, au milieu de la végétation précé- 
dente, autant d'ilots à flore toute différente, avec notamment 
Erysimum pumilum Gaud, Viscaria alpina Don, Trifolium 
alpinum L., Gentiang estiva Wem. et Schult., Veronica saxa- 
lilis Scop., Deschampsia flexuosa Trin. var. montana Gremli, 
Festuca rubra L., F. spadicea L. Quand au contraire l'humidité 
augmente, la végétation tend vers celle des prairies maréca- 


geuses, 


4. — PRAIRIES MARÉCAGEUSES 


Les prairies marécageuses sont, elles aussi, localisées dans le 
vallon de la Sassière et surtout autour du lac de Tignes où elles 
s'étendent sur une assez grande surface; elles occupent les 
mêmes alluvions que les prairies ordinaires, mais dans leurs 
parties les plus humides. Les conditions d'existence sont à 
peu prés les mémes que dans la vallée, l'altitude mise à part; 
l'aspect général sera donc le méme, avec seulement quelques 
différences dans la flore qui est un peu moins variée et ren- 
ferme une proportion encore plus forte de Cy péracées. 

Tout autour du lac de Tignes, vers 2100 métres, on peut 


Observer l'association suivante : 


192 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


Ranunculus aconitifolius L. Eriophorum angustifolium Roth 
Caltha palustris L. Scirpus compressus Pers. 
Cardamine amara L. — cæspitosus L. 

Roripa palustris Bess. var. pusilla | —- pauciflorus Lightf. 

DC. — R. Kobresia caricina Willd. 
Sagina repens Burn. Carex Davalliana Sm. 
Saxifraga aizoides L. — microglochin Wahlenb. 
Epilobium anagallidifolium Lamk. | — fœtida All. 

Valeriana dioica L. — stellulata Good. 
Primula farinosa L. — leporina L. 
Gentiana tenella Rottb. — capillaris L. 
Veronica Beccabunga L. — R. — panicea L. 
Bartsia alpina L. . — ampullacea Good. 
Allium Schenoprasum L. — flava L. 
Luzula sudetica DC, — vulgaris Fries 
Triglochin palustre L. 


Les prairies marécageuses du vallon de la Sassière sont 
moins étendues; leur flore est plus pauvre et plusieurs des 
espèces ci-dessus font défaut; par contre on y trouve de 
plus Eriophorum Scheuchzeri Hoppe, Carex incurva Lightf., 
C. bicolor All. 


5. — GRAVIERS DES TORRENTS 


Comme dans la vallée, les torrents déposent des graviers 
plus ou moins étendus dans les parties où leur vitesse Se 
trouve ralentie par suite d'une diminution de pente; c'est le 
cas notamment quand ils se jettent dans un lac; il se forme 
alors une sorte de delta souvent trés humide, mais avec des 
parties surélevées plus séches. 

Le delta du torrent issu du glacier de Rhéme, à son arrivée 
dans le lac de la Sassière à 2450 mètres, est un des plus 
grands. Les parties humides sont peuplées par une végétation 
clairsemée et formée de : | 


Ranunculus glacialis L. 


num Gaud. 

Arabis subcoriacea Gren. Carex microglochin Wahlenb. 
Cerastium trigynum Vill. — ida All. 

Saxifraga stellaris L. — incurva Lightf. 

— aizoides L. — nigra All. 

Juncus alpinus Vill. — vulgaris Fries 

Eriophorum Scheuchzeri Hoppe — bicolor All. 

— angustifolium Roth var. alpi- | Poa supina Schrad. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 193 


Les parties plus séches n'ont guére que Achillea nana L., 
Artemisia. spicata Wulf., Campanula cenisia L., Pedicularis ^ 
rosea Wulf., sauf sur les bords qui sont occupés par des 
pelouses rocailleuses. 

Au lac de Gratelo (2500 m.), la végétation est beaucoup 
moins variée et surtout remarquable par l'abondance de 
Ranunculus glacialis L. qui est nettement dominant. Au lac de 
Tignes (2088 m.), le torrent issu du lac du Chardonet forme 
un petit delta assez sec oü abondent Epilobium Fleischeri 
Hochst., Solidago alpestris W. et K., Erigeron alpinus L., 
Petasites niveus Baumg., Linaria alpina Mill., tandis que les 
parties humides, prés du lac lui-méme, donnent asile à Juncus 
arcticus Deth. 

Les graviers sont parfois bien représentés le long des tor- 
rents eux-mêmes, par exemple sur les bords du torrent de la 
Sassière entre les chalets de la Sassière et ceux du Saut. Les 
parties les plus humides offrent là Ranunculus glacialis L., 
Parnassia palustris L., Saxifraga aizoides L., S. biflora All., 
Carex microglochin Wahlenb., C. incurva Lightf., C. bicolor All.; 
les parties plus sèches ont une flore plus variée, où nous avons 
noté : 


Helianthemum œlandicum DC. var. 
alpestre R. et F. 

Silene alpina Thomas 

Cerastium latifolium L. 

Anthyllis Vulneraria L. 

Astragalus leontinus Wulf. 

— aristatus L'Hér. 

Oxytropis campestris DC. 

— Gaudini Bunge 

Saxifraga exarata Vill. 

— oppositifolia L. 

Bupleurum ranunculoides L. — R. 

Achillea nana L. 


Artemisia spicata Wulf. 
— Mutellina Vill. 

— glacialis L. 

— nana Gaud. 
Campanula Allionii Vill. 
— cenisia L. 

— pusilla Haenke 
Linaria alpina Mill. 
Pedicularis rosea Wulf. 
Elyna spicata Schrad. 
Poa alpina L. 
Botrychium Lunaria Sw. 


Les moraines des grands glaciers constituent des stations 
analogues et forment des entassements de gros blocs séparés 
par des graviers plus fins. Au fond du vallon du lac de Tignes, 
vers 2400 mètres, le glacier de la Grande-Motte a donné nais- 
sance à une moraine assez étendue; les parties humides, au 
voisinage des ruisselets, donnent asile à Ranunculus glacialis L., 


T. LXV. (SÉANCES) 13 


194 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


Saxifraga stellaris L., S. aizoides L., S. biflora All., Cirsium 
spinosissimum Scop., Salix reticulata L., alors que les parties 
plus sèches sont occupées par : 


Arabis alpina L. Saxifraga androsacea Z. 
— cærulea All. — oppositifolia Z. 
Cardamine alpina Willd. Galium hypnoides Vill. 
Ħutchinsia alpina R. Br. Solidago alpestris W. et K. 
Petrocallis pyrenaica R. Br. Leontopodium alpinum Cass. 
Draba frigida Saut. Artemisia spicata Wulf. 
Silene exscapa All. | Aronicum scorpioides DC. 
Cerastium latifolium L. Petasites niveus Baumg. 
Alsine Cherleri Fenzl Campanula cenisia L. 
Herniaria alpina Vill. Linaria alpina Mill. 

Dryas octopetala L. Festuca violacea Gaud. 
Geum reptans L. Poa minor Gaud. 

Saxifraga exarata Vill. 


La moraine du glacier de la Galise (2300-2400 m.), aux 
sources de l'Isére, présente une végétation analogue, à quelques 
espèces prés; elle est particulièrement étendue et offre d'assez 
grandes variations de flore; alors qu'à son extrémité inférieure 
elle est presque envahie par la végétation des pelouses rocail- 
leuses, sa partie supérieure, près du front du glacier, est con- 
stituée par des graviers extrêmement pauvres, avec quelques 
rares pieds de Saxifraga oppositifolia L., Artemisia spicata 
Wulf., Linaria alpina Mill., ou même entièrement dépourvus 
de végétation. 

Ces diverses stations, graviers des lacs, graviers des torrents 
et moraines, sont en somme très voisines les unes des autres; 
le sol y est formé de débris rocailleux de taille variable réunis 
par une boue glaciaire grisâtre à éléments très fins, où les 
plantes sont profondément enracinées. La végétation y est très 
ouverte par suite du peu de stabilité du terrain, toujours sus- 
ceptible d'étre remanié par les eaux; les parties les plus 
humides rappellent par leur flore les taches marécageuses 
disséminées un peu partout dans la zone alpine, avec cependant 
quelques espèces trés caractéristiques comme Ranunculus 
glacialis et Saxifraga biflora; les parties plus sèches, beaucoup 
plus riches, se rapprochent au contraire des pelouses rocail- 
leuses et surtout de certains éboulis. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. —— VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 195 


6. — ÉBOULIS 


Les éboulis se rencontrent au pied de la plupart des grands 
escarpements rocheux, en nappes d'importance variable, mais 
généralement moins étendues que dans la région subalpine. 

La végétation, trés ouverte, a le même aspect que dans les 
éboulis: de la vallée, mais avec une composition floristique 
différente. 

Le type calcifuge est bien représenté dans le vallon de la 
Sachette et sur les flancs de la Grande-Parei; les éboulis, con- 
Stitués par des schistes du Mont-Pourri et des quartzites, for- 
ment là, vers 2200-2 400 mètres, des entassements de gros 
blocs, entre lesquels croissent : | 


Arabis alpina L. Sempervivum montanum Jacq. 
Cardamine resedifolia L. Valeriana montana L.  . 
— alpina Willd. | Achillea. moschata Wulf. — R. 
. Hutchinsia alpina R. Br. Pyrethrum alpinum Willd. 

Cerastium arvense L. var. alpico- | Aronicum scorpioides DC. 

lum Fenzl Adenostyles leucophylla Reichb. 
— latifolium L. Phyteuma hemisphæricum L. 
Geum montanum L. Veronica alpina L. 
— reptans L. Linaria alpina Mill. 
Potentilla salisburgensis Haenke. — | Scutellaria alpina L. 

R. Oxyria digyna Hill 
Saxifraga aspera L. Veratrum album L. 
— bryoides L. Deschampsia flexuosa Trin. wr. 
— exarata Vill. montana Gremli 
— androsacea L. ‘Festuca violacea Gaud. 
— oppositifolia L. Allosorus crispus Bernh. 
— Aizoon Jacq. Aspidium Lonchitis Sw. — R. 
Sedum alpestre Vill. Asplenium viride Huds. — R. 
— atratum L. 


Les éboulis calcaires, plus fréquents, sont fragmentés en 
blocs beaucoup plus petits et plus mobiles, la végétation y est 
encore plus clairsemée et d'assez grands espaces restent nus. 
Les éboulis du versant Nord de la Thouvière, vers 2 200- 
2400 mètres, peuvent être pris comme exemple; nous y avons 
relevé : 

Anemone baldensis L. Biscutella longifolia Vill. 


Arabis alpina L. Hutchinsia alpina R. Br. 
— caerulea Ail. Draba aizoides L. 


196 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


Draba carinthiaca Hoppe Saussurea alpina DC. — R. 
Arenaria ciliata L. Leontodon Taraxaci Lois. 
Alsine verna Bartl. Arctostaphylos Uva-ursi Spreng. 
Dryas octopetala L. Androsace obtusifolia All. 
Saxifraga bryoides L. — R. Gentiana verna L. 

— controversa Sternb. — R. Myosotis alpestris Schmidt 

— exardta Vill. Linaria alpina Mill. 

— androsacea L. Pedicularis rosea Wulf. — R. 
— oppositifolia L. Salix herbacea L. 

— Aizoon Jacq. Trisetum distichophyllum PB. 
Sedum atratum L. Poa minor Gaud. 
Leontopodium alpinum Cass. Cystopteris alpina Desv. 
Pyrethrum alpinum Willd. — Nephrodium rigidum Desv. 


Les éboulis tendent, en certains points, à être fixés par la 
végétation, sous la forme ultime de pelouses rocailleuses. Les 
divers états intermédiaires s'observent bien dans le vallon de 
la Sassiére, vers 2350-2 400 mètres, où les éboulis descendus 
de la Grande-Sassiére offrent tous les stades entre des débris 
rocailleux presque dépourvus de végétation et des pelouses à 
tapis végétal plus ou moins dense; on rencontre dans les 
éboulis à moitié fixés les espèces suivantes : 


Draba aizoides L. num Froel. 
Helianthemum grandiflorum DC. Hieracium glaciale Reyn. 
Viola cdlcarata L. — R. Campanula Allionii Vill. 
Viscaria alpina Don Gregoria Vitaliana Duby 
Alsine verna Bartl. Gentiana bavarica L. var. rotundi- 
Antjyllis Vulneraria L. folia Koch 
Astragalus leontinus Wulf. ` — verna L. 
Oxytropis campestris DC. — nivalis L. 
Potentilla grandiflora L. — campestris L. 
Sempervivum arachnoideum L. Veronica Allionii Vill. 
Bupleurum ranunculoides L. — bellidioides L. 
Aster alpinus L. ' | Veronica saxatilis Scop. 
Erigeron uniflorus L. . | Polygonum viviparum L. — R. 
Antennaria dioica Gærin. Luzula lutea DC. 
Artemisia glacialis L. Trisetum distichophyllum PB. , 
— nana Gaud. — R. Festuca pumila Vill. 
Hieracium Pilosella L. var. inca- Botrychium Lunaria Sw. — R. 


Nous avons signalé plus. haut les rapports entre la flore des 
parties sèches des graviers et celle des éboulis; les deux sta- 
tións sont du reste très comparables à tous égards. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 197 


+ 


|j. 


— ROCHERS 


Les rochers de la zone alpine ont une flore trés semblable à 
celle des rochers de la vallée, à quelques espéces prés; les plus 
caractéristiques sont les suivantes : 


Cardamine resedifolia L. 
Draba aizoides L. 

— frigida Saut. 

Kernera saxatilis Reichb. 
Rhamnus pumila Turra. — R. 
Saxifraga aspera L. 

— bryoides L. 

— exarata Vill. 

— moschata Wulf. 

— muscoides All. ' 

— oppositifolia L. 


Saxifraga diapensioides Bell. — R. 
— cæsia L. 

— Aizoon Jacq. ` 

Sedum alpestre Vill. 

— atratum L. | 
Sempervivum arachnoideum L. 
Athamanta cretensis L. 

Aster alpinus L. | 
Campanula pusilla Haenke 
Primula pedemontana Thomas 
Polypodium vulgare EL. 


Sur les quartzites, les deux espéces les plus communes sont 
Primula pedemontana et Saxifraga bryoides. 

Un`grand nombre de plantes d'éboulis peuvent se rencontrer 
à l'occasion sur les rochers et tous les intermédiaires existent 


entre les deux stations. 


III. — ZONE NIVALE 


La zone nivale commence à peu prés vers 2600 métres, 
c'est-à-dire qu'elle comprend la majeure partie des sommets et 
méme des cols; la neige la recouvre presque toute l'année et 
persiste méme par plaques plus ou moins étendues pendant les 
quelques semaines de la belle saison. E 

La faible durée de la période de végétation et les conditions 
d'existence très dures excluent un trés grand nombre de plantes; ' 
les espèces de plaines ou de la zone subalpine font à peu près 
défaut, et parmi les espèces alpines même une faible proportion 
seulement se retrouve ici; peu d'espèces cependant sont propres 
à la zone nivale, mais plusieurs, qui se rencontraient déjà plus 
bas, y atteignent leur maximum d'abondance. 

Les formations sont moins nombreuses que dans la zone 
alpine et se réduisent aux pelouses, débris rocailleux et 
rochers. Les pelouses sont peu fréquentes, sauf dans la partie 


198 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


inférieure, généralement peu étendues et toujours fortement 
rocailleuses, par conséquent à végétation peu serrée. Les 
rochers ont le plus souvent une flore très pauvre, quand ils ne 
sont pas absolument nus. Seule la formation des débris rocail- 
leux, qui correspond à peu près aux éboulis des régions plus 
basses, joue ici un rôle de quelque importance et c’est elle 
qui peut être considérée comme caractéristique de la zone 
nivale. Toutes:ces formations sont trés ouvertes et xérophiles 
et justifient par là, jusqu’à un certain point, la comparaison 
souvent faite entre la zone nivale et une région désertique. 


1. — PELOUSES 


Les pelouses sont peu développées ici, en tous cas infini- 
ment moins que dans la zone alpine, et sont toujours du type 
rocailleux. Elles se rencontrent de préférence dans les cols, 
c'est-à-dire en des points où la pente est relativement faible, et 
n'y forment généràlement que des ilots occupant les places 
privilégiées au milieu des débris rocailleux; les plantes sont 
peu serrées et toujours de petite taille. 

Un état intermédiaire entre les pelouses alpines et celles dela 
zone nivale se rencontre au col de l'Iseran; là, vers 2 700- 
2800 métres, sur les pentes assez douces des schistes lustrés, 
les pelouses sont encore assez étendues et leur flore est relati- 
vement riche, étant constituée par : 


Anemone baldensis L. 


Potentilla frigida Vill. 
Arabis carulea All. 


Alchemilla pentaphylla L. 


Cardamine alpina Willd. 


Hutchinsia alpina R. Br. 
Draba aizoides L. 

— carinthiaca Hoppe 
Viola calcarata L. 
Viscaria alpina Don 
Silene exscapa All. 
Gerastium latifolium L. 
Arenaria ciliata L. 
Alsine Cherleri Fenzl 
— verna Bartl. 

Phaca astragalina DC. 


Oxytropis campestris DC. 


Potentilla aurea L. 
— hivea L, — R. 


Saxifraga stellaris L. 

— andro$acea L. 

— muscoides All. 

— oppositifolia L. 

Sedum alpestre Vill. 
Pachypleurum simplex Reichb. 
Erigeron uniflorus L. 
Antennaria dioica Gaertn. — R. 
— carpathica Bl. et Fing. 
Leontopodium alpinum Cass. 
Achillea nana L. 

Pyrethrum alpinum Willd. 
Artemisia spicata Wulf. 
Senecio incanus L. 
Taraxacum alpestre DC. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. —- VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 199 


Crepis jubata Koch. — R. Veronica saxatilis Scop. 

Phyteuma pauciflorum L. Pedicularis rosea Wulf. 

Androsace obtusifolia All. Lloydia serotina Reichb. 

Gentiana bavarica L. var. rotundi- | Juncus Jacquini L. 
folia Koch Luzula lutea DC. 

— brachyphylla Vill. — sudetica DC. 

— tenella Rottb. Carex curvula All. 

Veronica bellidioides L. Colobachne Gerardi Link 

— alpina L. Poa alpina L. 


Le plus souvent les pelouses n'occupent qu'une superficie 
réduite et forment de petites associations à nombre d'espéces 
restreint; nous en donnons ci-dessous quelques exemples. 

Les pelouses calcaires du col de la Leisse (2780 m.) nous ont 
donné seulement : 


Cardamine alpina Willd. Aster alpinus L. 
Hutchinsia alpina R. Br. Erigeron uniflorus L. 
Draba aizoides L. Achillea nana L. 
— carinthiaca Hoppe Pyrethrum alpinum Willd. 

Viola calcarata L. Senecio incanus L. 

` Oxytropis campestris DC. Phyteuma pauciflorum L. 
Geum montanum L. Veronica bellidioides L. 
Potentilla salisburgensis Haenke — alpina L. 
Alchemilla pentaphylla L. Salix herbacea L. 
Saxifraga exarata Vill. Elyna spicata Schrad. 
Sedum atratum L. Agrostis alpina Scop. 
Sempervivum montanum Jacq. Festuca pumila Vill. 


Les schistes lustrés de la Davie portent vers 2 800 métres de 
maigres pelouses rocailleuses, où nous n'avons noté que : 


Hutchinsia alpina R. Br. Artemisia Mutellina Vil. . 
Silene excapa All. — glacialis L. 
Oxytropis lapponica Gaud. Leontodon Taraxaci Lois. 
Saxifraga bryoides L. Phyteuma pauciflorum L. 
— muscoides All. Gregoria Vitaliana Duby 
Aster alpinus L. Veronica alpina L. 
Leontopodium alpinum Cass. Pedicularis rostrata L. 


Au sommet du col de la Rocheure (2990 m.), également sur 
les schistes lustrés, se trouvent, au milieu de débris rocailleux 
en partie sous la neige, de petites pelouses rases où croissent : 


Sedum atratum L. 

Aster alpinus L. 

Artemisia spicata Wulf. 
—  Mutellina Vill. 

Phyteuma pauciflorum L. 


Ranunculus glacialis L. 
Draba carinthiaca Hoppe 
Cerastium latifolium L. 
Oxytropis Gaudini Bunge 
Saxifraga controversa Sternb. 


200 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


En général, les pelouses, avec l'altitude, se réduisent de plus 
en plus en surface et en richesse florale, passant ainsi insen- 
siblement aux débris rocailleux; cependant, méme à une alti- 
tude élevée, des conditions favorables de sol peuvent permettre 
l'établissement de pelouses à tapis végétal assez continu. | 


2. — DÉBRIS ROCAILLEUX 


En dehors des rochers et des régions couvertes par lesneiges 
éternelles, la majeure partie de la zone nivale est occupée par 
des débris rocailleux plus ou moins mobiles. Ces débris pro- 
viennent de l'éclatement- des roches sous l'action du gel et des 
différences journalières de température et s'accumulent en 
grandes masses au pied des escarpements rocheux; quand la 
pente est faible, les débris restent en place et forment ainsi 
une couverture assez épaisse à la roche sous-jacente. 

Pendant la courte période de végétation, le sol est fortement 
imprégné d'eau provenant de la fonte des neiges, mais cette 
eau à basse température est difficilement absorbée par les 
racines; comme d'autre part la transpiration est activée du 
fait notamment de l'insolation intense et de la faible pression 
atmosphérique, il s'ensuit que les plantes ont des caractères 
xérophiles assez prononcés, taille réduite, parties souterraines 
développées, feuilles petites et épaisses, souvent en rosettes, 
croissance en coussinets, pour ne parler que de la morpho- 
logie externe. | 

De grands espaces sont dépourvus de toute végétation et 
les parties colonisées ne le sont que faiblement, les plantes 
étant toujours trés espacées. La flore est presque partout assez 
pauvre, mais avec quelques variations suivant le terrain. 

Au col de la Tourne, vers 2 600 mètres, sur des débris formés ` 
de calcaires assez compacts, nous n'avons noté que : 


Sisymbrium pinnatifidum DC. Saxifraga muscoides All. — R. 
Hutchinsia alpina R. Br. — oppositifolia L. 
Draba frigida Saut. Senecio incanus L. 
Cerastium latifolium L. Phyteuma pauciflorum L. 
Potentilla minima Hall. f. Androsace obtusifolia All. 
Saxifraga bryoides L. Aretia alpina L. — R. 

— exarata Vill. Pedicularis rosea Wulf. 

— androsacea L. Salix reticulata L. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. ‘201 


Les débris calcaires, mêlés de schistes, du col de la Leisse ne 
donnent guére, vers 2700 métres, que : 


Ranunculus glacialis L. 
Cardamine alpina Willd. 
Hutchinsia alpina R. Br. 
Draba aizoides L. 
Arenaria biflora L. 
Alchemilla pentaphylla L. . 
Saxifraga bryoides L. 

— exarata Vill. 


Saxifraga biflora All. 

— oppositifolia L. 
Sedum atratum L. 
Achillea nana L. 
Pyrethrum alpinum Willd. 
Senecio incanus L. 
Linaria alpina Mill. 

Salix herbacea L. 


Les calcaires plus ou moins gypseux, toujours mélés de 
schistes, du col du Palet forment vers 2600-2 700 mètres des 
débris rocailleux à flore plus riche et à végétation un peu plus 
serrée, passant méme par places à des pelouses rocailleuses; on 


peut y observer : 


Anemone vernalis L. 

— baldensis L. 
Ranunculus glacialis L. 
Sisymbrium pinnatifidum DC. 
Draba aizoides L. 

— frigida Saut. 

—  carinthiaca Hoppe 
Viscaria alpina Don 
Silene exscapa All. 
Cerastium latifolium L. 
Oxytropis campestris DC. 
Saxifraga bryoides L. 

—  muscoides All. 

— oppositifolia L. 


Saxifraga cæsia L. 
Leontopodium alpinum Cass. 
Artemisia spicata Wulf. 
—  Mutellina Vill. 
Phyteuma pauciflorum L. 
Androsace obtusifolia All. 
Gentiana tenella Rottb. 
Veronica bellidioides L. 
Juncus Jacquini L. 
Colobachne Gerardi Link 
Agrostis rupestris All. 
Trisetum subspicatum PB. 
Festuca pumila Vill. 


La flore est également assez variée sur les débris de calcaires 
et de schistes lustrés qui se trouvent entre la Davie et le Rocher- 
Blanc, vers 2800-2900 mètres; nous y avons en effet noté : 


Anemone baldensis L. 
Ranunculus glacialis L. 
Arabis alpina L. 
Draba frigida Saut. 
— carinthiaca Hoppe. 
— fladnizensis Wulf. — R. 
Cerastium latifolium L. 
Oxytropis Gaudini Bunge 
Geum reptans L. 
Saxifraga muscoides All. 
— oppositifolia 


Saxifraga biflora All. 
Aster alpinus L. — R. 
Leontopodium alpinum Cass. 
Artemisia spicata Wulf. 
— glacialis L. 
Aronicum scorpioides DC. 
Campanula cenisia L. 
Gregoria Vitaliana Duby 
Gentiana tenella Rottb. 
Pedicularis rosea Wulf. 
— rostrata L. 


‘202 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


Trisetum distichophyllum PB. 
Festuca pumila Vill. 
Botrychium Lunaria Sw. — R. 


Herniaria alpina Vill. 
Achillea nana L. 
Trisetum subspicatum PB. 


Dans toutes les régions où affleurent les schistes lustrés, 
massifs de la Sassière et de l'Iseran principalement, les débris 
rocailleux couvrent une étendue considérable, par suite de la 
facilité avec laquelle la roche se débite en petits fragments, qui 
restent en place si la pente n'est pas trop forte; certaines mon- 
tagnes ont ainsi leurs flancs couverts d'un épais manteau de 
débris anguleux de couleur brunátre, oü la végétation est 
extrêmement clairsemée, au point de sembler absente à quel- 
que distance. 

Sur le versant Sud du col de l'Iseran, par exemple, les 
débris rocailleux sont colonisés vers 2 700-2 800 mètres par : 


Ranunculus glacialis L. 


Saxifraga androsacea L. 
Arabis cærulea All. 


— muscoides All. 


Cardamine alpina Willd. 
'Hutchinsia alpina R. Br. 
Petrocallis pyrenaica R. Br. 
Draba aizoides L. 

— carinthiaca Hoppe 
Cerastium latifolium L. 

— trigynum Vill. 

Alsine Cherleri Fenzl. 
Saxifraga stellaris L. 


— oppositifolia L. 

Sedum alpestre Vill. 
Achillea nana L. 
Pyrethrum alpinum Willd. 
Artemisia spicata Wulf. 
Taraxacum alpestre. DC. 
Aretia alpina L. 

Gentiana tenella Rottb. 
Poa alpina L. 


Au col de la Rocheure, vers 2 800-3 000 mètres, les débris 
schisteux du versant Nord, beaucoup plus mouvants par suite, 
de la forte pente, ne nous ont guère donné que : 


Arabis cærulea All. . 
Cerastium latifolium L. 
Geum reptans L. 
Saxifraga bryoides L. 
— oppositifolia L. 

— biflora All. 


Sedum alpestre Vill. 
Achillea nana L. 
Aretia alpina L. 
Oxyria digyna Hill 
Salix reticulata L. 


Les débris schisteux recouvrent également toute la partie 
supérieure de la Davie du côté Ouest où la pente est douce, 
alors que les flancs Nord-Est et Sud-Est de la montagne sont à 
pic; de 2800 mètres jusqu'au sommet lui-même qui atteint 
3162 métres, la végétation se réduit aux espéces suivantes : 


Anemone baldensis L. 


Silene exscapa All. 
Ranunculus glacialis L. 


Cerastium latifolium L. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 203 


Alsine Cherleri Fenzl Achillea nana L. 

Geum reptans L. Artemisia Mutellina Vill. 
Saxifraga exarata Vill. Campanula cenisia L. 
— muscoides All. . Aretia alpina L. 

— oppositifolia L. Linaria alpina Mill. 

— biflora All. Poa minor Gaud. 


C'est en somme sur les schistes que les débris rocailleux se 
présentent sous leur aspect le plus typique; l'espèce caracté- 
ristique est alors sans contredit Aretia alpina qui se rencontre 
presque uniquement dans cette station et souvent en grande 
abondance. 


3. — ROCHERS 


Les parois de rochers à pic de la zone nivale sont souvent 
entiérement dépourvues de végétation. Quelques espéces seu- 
lement trouvent asile dans les anfractuosités et s'élèvent ainsi 
trés haut; les principales sont : 


Cardamine resedifolia L. Saxifraga muscoides All. 
Hutchinsia alpina R. Br. — oppositifolia L. 

Draba aizoides L. Sedum alpestre Vill. 
Saxifraga bryoides L. — atratum L. 

— exarata Vill. Primula pedemontana Thomas 


Toutes ces espèces se rencontrent également dans la zone 
alpine où elles sont généralement plus abondantes; la plupart 
descendent méme dans la zone subalpine. « 


CONCLUSION. 


Nous avons rencontré, dans ce qui précéde, plusieurs 
exemples des transitions, parfois insensibles, par lesquelles se 
fait le passage de la zone subalpine à la zone alpine et de celle- 
ci à la zone nivale. Chacune des trois zones, prise dans son 
ensemble, est cependant très distincte des deux autres, à la fois 
floristiquement et écologiquement. | 

Les différences floristiques sont très frappantes, malgré la 
présence de beaucoup d'espèces communes, sinon aux trois 
zones, du moins à deux d'entre elles ; un grand nombre d espèces 
atteignent, en effet, leur maximum de fréquence dans l'une de 


204 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


ces zones ou méme y sont étroitement localisées et peuvent 
ainsi servir à la caractériser. 

La zone subalpine est la plus riche en espéces, gráce en 
partie à l'appoint fourni par les plantes de plaines, qui pour la 
plupart montent rarement plus haut; déduction faite de ces 
derniéres, le nombre des espéces propres à cette zone atteint 
presque la centaine, sur les six cents environ que nous avons 
observées dans toute l'étendue de la région. Voici la liste des 


espèces les plus caractéristiques de la zone subalpine : 


Clematis alpina Mill. 
Thalictrum aquilegifolium L. 
Ranunculus platanifolius L. 
Aconitum Lycoctonum L. 
Aquilegia atrata Koch 
Viola alpestris Jord. 
Polygala Chamæbuxus L. 
— alpestris Reichb. 
Dianthus sylvestris Wulf. 
Alsine laricifolia Crantz 
Myricaria germanica Des». 
Pirola secunda L. 
Trifolium alpestre L. 
Phaca alpina L. | 
Lathyrus heterophyllus L. 
Prunus Padus L. | 
Potentilla rupestris L. 

— heptaphylla Mill. 

— caulescens L. 

Rosa alpina L. 
Cotoneaster vulgaris Lindl. 
Ribes petræum Wulf. 
Saxifraga cuneifolia L. 


Sedum montanum Perr. et Song. 


— annuum L. 

Epilobium trigonum Schrank 
Astrantia major L. 
Laserpitium gallicum L. 
Chærophyllum Cicutaria Vill.. 
— Villarsii Koch 

Meum adonidifolium J, Gay 


Asperula Jordani Perr. et Song. 
Lonicera nigra L. 


— cærulea L. 

— alpigena L. 
Valeriana tripteris L. 
Knautia sylvatica Duby 
Erigeron Villarsii Bell. 


Achillea macrophylla L. 

— tanacetifolia 

Petasites albus Gærtn. 
Cirsium heterophyllum DC. 
Carduus Personata Jacq. 
Centaurea alpestris Heg. et Heer 
Mulegedium alpinum Less. 
Crepis blattarioides Vill. 

— montana Tausch 

— paludosa Mænch 

Hieracium staticifolium All. 
— cymosum L. 

— præxaltum Vill. 

— bupleuroides Gmel. 
Hieracium prenanthoides Vill. 
— intybaceum Wulf. 

— amplexicaule L. 
Prenanthes purpurea L. 
Campanula thyrsoidea L. 

— spicata L. 

Cortusa Matthioli L. 

Gentiana asclepiadea L. 
Pinguicula alpina L. 

Myosotis sylvatica Hoffm. 
Echinospermum deflexum Lehm. 
Veronica urticifolia Jacq. 
Digitalis grandiflora Lamk. 
Pedicularis comosa L. 

— foliosa L. 

Melampyrum sylvaticum L. 
Euphrasia salisburgensis Funk 
— hirtella Jord. - 

Galeopsis intermedia Vill. 
Rumex alpinus L. 

Thesium alpinum L. 

— pratense Ehrh. 

Salix grandifolia Ser. 

Lilium Martagon L. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. 


` Streptopus amplexifolius DC. 
Polygonatum verticillatum All. 
Tofielda calyculata Wahlenb. 
Listera cordata R. Br. 
Corallorrhiza innata R. Br. 
Luzula flavescens DC. 
Luzula nivea DC. 
Careł clavæformis Hoppe 
— aterrima Hoppe 


— VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 


205 


Calamagrostis Halleriana PB. 
— varia Host 

Festuca flavescens Bell. 
Pinus Cembra L. 

Picea excelsa Link 

Larix europæa DC. 
Juniperus Sabina L. 
Polypodium Phegopteris L. 
Cystopteris montana Bernh. 


La zone alpine est au total moins riche que la zone subalpine, 
à cause surtout du petit nombre de plantes de plaines qui s'y 
rencontrent; les espéces caractéristiques sont cependant à peu 
prés aussi nombreuses, comme on peut s'en rendre compte par 
la liste suivante, qui en donne les principales : 


Anemone vernalis .L. 


Callianthemum rutæfolium C.A. 


Mey. 
Ranunculus pyrenæus L. 
— montanus Willd. 
Trollius europæus L. 
Viola calcarata L. ' 
Silene alpina Thomas 
— acaulis L. 
Viscaria alpina Don 
Hypericum Richeri Vill. 
. Linum alpinum L. 
Trifolium alpinum L. 
— Thalii Vill. 
Astragalus leontinus Wulf. 
— aristatus L'Hér. 
Phaca astragalina DC. 
Oxytropis campestris DC. 
— lapponica Gaud. 
Sibbaldia procumbens L. 
Geum montanum L. 
Potentilla salisburgensis Haenke 
— minima Hall. f. 
Alchemilla glaberrima Schmidt 
Saxifraga cæsia L. 
Sempervivum montanum Jacq. 


Epilobium anagallidifolium Lamk. 


Meum Mutellina Gærtn. . 
Pachypleurum simplex Reichb. 
Valeriana montana L. 

Erigeron uniflorus L. 


Antennaria carpathica Bl. et Fing. 


Gnaphalium supinum L. 


Achillea Herba-Rota L. 

— moschata Wulf. 

Senecio Doronicum L. 

Petasites niveus Baug. 

Adenostyles leucophylla Reichb. 

Cirsium spinosissimum Scop. 

Saussurea alpina DC. 

Hieracium Pilosella L. var. inca- 
num Froel. 

— aurantiacum L. 

— glaciale Reyn. 

— piliferum Hoppe 

— glanduliferum Hoppe 

Campanula Allionii Vill. 

Phyteuma hemisphæricum L. 

Loiseleuria procumbens Desv. 

Androsace obtusifolia All. 

— carnea L. 

Gregoria Vitaliana Duby 

Gentiana punctata L. 

— excisa Presl 


` — bavarica L. - 


Myosotis alpestris Schmidt 
Veronica Allionii Vil. 

— bellidioides L. 
Pedicularis cenisia Gaud. 
— helvetica Rouy 

Betonica hirsuta L. 
Empetrum nigrum L. 
Lloydia serotina Reichb. 
Gagea Liottardi Rem. et Schult. 
Tofielda borealis Walhenb. 
Crocus vernus Wulf. 


206 


Chamæorchis alpina Rich. 
Nigritella angustifolia Rich. 
Juncus arcticus Deth. — 

— trifidus L. 

Luzula lutea DC. 

— spadicea DC. 

— spicata DC. 
Eriophorum Scheuchzeri Hoppe 
Elyna spicata. Schrad. 
Kobresia caricina Willd. 
Carex rupestris All. 

— microglochin Wahlenb. 


SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1948. 


Carex incurva Lightf. 
— fætida All. 

— curvula All. 

— bicolor All. 

— nigra All. 
Colobachne Gerardi Link 
Agrostis rupestris All. 
Avena versicolor Vill. 
Festuca violacea Gaud. 
— spadicea L. 

Poa supina Schrad. 
Cystopteris alpina Desv. 


La zone nivale est avant tout caractérisée par un appauvris-- 


sement considérable de la flore, réduite à peu prés à une soixan- 
-taine d'espèces, dont les deux tiers sont plus répandues dans 


les régions inférieures; quelques espéces seulement, bien.que. 


se rencontrant dans la zone alpine, atteignent leur maximum 


de fréquence dans la zone nivale, par exemple Ranunculus . 


glacialis L., Petrocallis pyrenaica R. Br., Cerastium latifolium l., 
Geum reptans L., Saxifraga biflora All., Achillea nana L., 


Artemisia Mutellina Vil., Phyteuma pauciflorum L., Trisetum. 


subspicatum PB. Un trés petit nombre d'espéces seulement nous 
ont paru tout à fait propres à la zone nivale : Sisymbrium 
pinnatifidum DC., Draba fladnizensis Wulf., Arenaria biflora L., 
Potentilla nivea L., P. frigida Vill., Saxifraga muscoides All., 
Taraxacum alpestre DC., Crepis jubata Koch, Aretia alpina L. ; 
la plupart de ces plantes sont très peu répandues à l'excep- 
tion de Saxifraga muscoides et Aretia alpina qui sont ainsi les 
deux espéces les plus caractéristiques de la zone nivale, surtout 
le second. 

Les différences écologiques entre les trois zones ne sont pas 
moins remarquables que leurs différences de flore. Dans la zone 
subalpine, les formations les plus importantes comme étendue 
sont le plus souvent mésophiles ou hygrophiles (foréts, prairies, 
prairies marécageuses), plus rarement xérophiles (pelouses); le 
rôle prépondérant appartient aux forêts, à la fois parleur grande 
extension et par le nombre considérable d'espèces qui en 
dépendent plus ou moins directement; leur limite supérieure 


peut être prise comme frontière entre la zone subalpine et la 
zone alpine. 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. — VÉGÉT. DE HAÜTE-TARENTAISE. 907 


La zone alpine est déjà, dans son ensemble, beaucoup plus 
xérophile; la formation dominante est celle des pelouses, 
souvent rocailleuses, et presque toujours plus ou moins 
séches; les prairies et les prairies marécageuses sont peu déve- 
loppées, toujours localisées en quelques places privilégiées, et 
ne sont guére que lés derniers prolongements des formations 
analogues de la vallée; les foréts ont disparu et les formations 
de buissons de la base de la zone n'en sont qu'un reflet trés 
atténué; comme dans la zone subalpine, les rochers et les 
éboulis sont plus ou moins développés suivant les conditions 
locales. 

Quant à la zone nivale, elle est remarquable à la fois par son 
caractére nettement xérophile et par la raréfaction considérable 
de la végétation ; la formation typique, celle des débris rocail- 
leux, est en effet trés ouverte et physiologiquement séche; les 
formations des zones inférieures font défaut, à l'exception des 
rochers, à flore trés réduite, et de quelques pelouses rocail- 
leuses occupant les territoires les moins défavorables de la 
zone. 

Le caractére général de la végétation est donc de plus en 
plus xérophile à mesure que l'altitude est plus forte, si bien que 
dans les hautes régions toutes les formations sont nettement 
xérophiles. Les formations hygrophiles ou mésophiles sont en 
effet graduellement éliminées par suite de la sécheresse crois- 
sante du milieu, sécheresse à la fois physique et physiologique, 
puisque le sol devient de plus en plus rocailleux et l'absorption ` 
de l'eau de plus en plus difficile, tandis que d'autre part la 
transpiration se trouve activée. Les formations xérophiles sont 
au contraire représentées dans les trois zones, assez localement 
dans la zone inférieure, trés largement dans les autres; les 
formations ouvertes (éboulis, graviers, rochers) varient assez 
peu avec l'altitude, par suite notamment de la faible compéti- 
tion qui y règne, et beaucoup d'espèces s'y rencontrent à des 
niveaux trés divers; dans les pelouses, au contraire, les diffé- 
` rences de flore sont grandes, surtout entre la zone subalpine et 
la zone alpine, les espèces adaptées à chaque zone excluant en 
grande partie celles que des exigences différentes mettent en 
état d'infériorité; le degré de xérophilie varie du reste un peu 


208 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1918. 


avec la nature du sol, les pelouses des terrains siliceux étant 
moins fortement xérophiles que celles des schistes lustrés et des 
calcaires. 

Les différences de sol permettent d'ailleurs (abstraction faite 
des terrains d'alluvions occupés par les prairies, marécageuses 
ou non) de distinguer dans la région trois types principaux de 
végétation, caractérisés à la fois par leur flore et par la prédo- 
minance ou les particularités de certaines formations. Nous 
avons déjà eu plusieurs fois l'occasion de donner des exemples 
de variations floristiques en rapport avec la nature du substra- 
tum; nous nous bornerons donc ici simplement à résumer en 
quelques mots les caractères principaux de ces trois types de 
végétation, qui correspondent chacun à peu prés à un district 
déterminé de la région. i 

1°. Type siliceux. — Les terrains siliceux (Houiller, schistes 
du Mont-Pourri, quartzites triasiques) sont représentés princi- 
palement dans la région Nord-Ouest, bien que des lambeaux de 
quartzites apparaissent également ailleurs. Dans la vallée, les 
foréts sont constituées surtout par l'épicéa; les éboulis forment 
de grandes nappes de gros blocs et portent une végétation trés 
abondante; en un point particulier, des mares tourbeuses ont 
pu s'établir, gráce à un ensemble de circonstances favorables. 
Dans la zone alpine, outre des éboulis analogues aux précédents, 
prédominent d'une part des buissons, d'autre part, et un peu 
plus haut, des pelouses peu rocailleuses, relativement. peu 
xérophiles et à végétation souvent assez haute. La zone nivale 
est surtout occupée par des rochers et quelques pelouses, les 
débris rocailleux faisant souvent défaut. Les terrains siliceux 
forment, dans leur ensemble, le facies le moins xérophile de 
toute la région, et également celui où une méme végétation 
couvre les plus grands espaces. 

2° Type mixte. — Les schistes lustrés sont intermédiaires 
entre les sols siliceux et les sols calcaires, par suite des nom- 
breuses intercalations qu'ils renferment; trés développés, ils 
occupent surtout la région Nord-Est et toute la partie méridio- 
nale, sur les limites de la Maurienne; les escarpements rocheux 
y sont assez rares et les pentes relativement douces. La zone 
subalpine n'a que des affleurements trop peu importants pour 


F. EVRARD ET H. CHERMEZON. —- VÉGÉT. DE HAUTE-TARENTAISE. 209 


qu'il en soit question ici. Dans la zone alpine, les pelouses sont 
presque toujours rocailleuses, à végétation variée mais rase ; les 
éboulis sont peu développés et de plus rapidement fixés sous 
forme de pelouses, par suite de leur fragmentation en éléments de 
petit calibre mélés de particules terreuses. La zone nivale, bien 
représentée, est surtout occupée par des débris rocailleux restés 
en place sur les flancs des principaux sommets. Au point de 
vue floristique, les schistes lustrés constituent les parties les 
plus riches de toute la région, à cause précisément de leur 
caractére intermédiaire. 

3* Type calcaire. — Les terrains calcaires du trias, compacts 
ou non, s'étendent principalement sur toute la région centrale, 
de l'Ouest à l'Est. Dans la vallée, les foréts sont formées surtout 
par le méléze; les pelouses, sèches et chaudes, ont une végéta- 
tion trés xérophile. La zone alpine présente un grand dévelop- 
pement de pelouses, le plus souvent rocailleuses, à végétation 
rase, mais assez variée, sauf dans les parties gypseuses oü la 
flore devient trés monotone. La zone nivale est occupée par des 
pelouses encore plus arides, alternant avec des débris rocail- 
leux peu étendus. A tous les niveaux se rencontrent en abon- 
dance de grands escarpements rocheux et, à leur pied, des 
nappes d'éboulis parfois considérables; les éboulis calcaires, 
d'ordinaire formés d'assez petits matériaux, sont généralement 
assez mobiles et à flore souvent peu variée. Les terrains 
calcaires sont ceux où le caractère xérophile est le plus marqué. 

La Haute-Tarentaise doit en grande partie la richesse de sa 
flore à la coexistence de ces trois types de terrains dans une 
circonscription réduite. Les régions avoisinantes sont caracté- 
risées chacune par la prédominance marquée de l'un ou l'autre 
de ces types, au détriment des autres, ce qui leur donne une 
flore plus individualisée, mais un peu moins variee. 


T. LXV (SÉANCES) 14 


SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1918 


PRÉSIDENCE DE M. P.-A. DANGEARD. 


Après lecture du procès-verbal, M. le Président annonce 
le décès de M. Sudre et celui de M* Léveillé. 


Il fait part ensuite de trois présentations. Aprés avis 
favorable des confrères présents, sont, en conséquence, 
admis membres de la Société : | 


M. Sauces (Yves), rue de Rome, 78, à Paris, VIII, 
présenté par MM. Viguier et Allorge. 

M"* Garin (Valentine), préparateur à la Sorbonne, pré- 
sentée par MM. Viguier et Allorge. 

M. Canes (Edmond), avocat à la Cour, rue de Tilsitt, 5, 
à Paris, VII, présenté par MM. Dan- 
geard et Friedel. 


: M. le Président annonce la récente élection, comme 
.eorrespondant de l'Institut, de notre confrère M. Battan- 
idier et lui adresse les félicitations de la Société. 

“fait ensuite remarquer qu'en raison des événements 
récents qui vont amener le retour à la vie normale, de 
ombreux confrères sont d'avis qu'il y auraitlieu de renou- 
véler le Bureau et le Conseil d'Administration de la Société - 
a dé s'occuper dès maintenant de préparer les élections 
générales pour ce renouvellement. Les membres présents, 
partageant cette manière de voir, entament, séance 
tenante, une délibération à ce sujet, au cours de laquelle 
sont émises nombre d'idées susceptibles de servir de base 
à une discussion ultérieure. Il est décidé que le Conseil 
d'administration s'assemblera le 20 courant pour délibérer 
sur cette question et dresser une liste électorale. 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES 
MATIERES CONTENUES DANS LE TOME LXV 


Nora. — Les chiffres arabes se rapportent aux comptes rendus des Séances 
qui constituent seuls la matière du tome LXV. 

Toutes les espèces, qui, dans le cours du tome LXV, sont l'objet de remarques 
ou de descriptions, figurent dans cette table. Les espéces simplement énumérées 


n'y figurent pas. 


Les noms de genres nouveaux, d'especes, de variétés ou de formes nouvelles 


sont imprimés en caracíéres gras. 


A 


Achillea kermanica Gádgr, 31. 

Adenia. Polymorphisme floral dans le 
genre — des Passifloracées, 15. 

Admission de MM. ArNauD, 13; l'abbé 
BIORET, 131; BROYER, 1; CAHEN, 
210; de M"* Val. GATIN, 210; du 
D' GuÉTROoT, 90; de MM. LEGRAND, 
13; Pons, 131; RorL, 83; Y. SÉAIL- 
LES, 210. 

Albinisme dans le genre Geranium, 
126. 

ALLARD. Décès, 1. — Legs de l'arbo- 
retum de la Maulévrie à l'Institut 
Pasteur, 70. 

ALLORGE (P.). Sur la florule bryolo- 
gique du Vexin francais, 117. 

Anagallis arvensis, 146. 

Anandria lævipes Gdgr, 38. 

Androsace phrygia Gdgr, 58. 

Anisomeles tonkinensis Gdgr, 65. 

Anthocercis  genistifolia Gdgr, 
A. tenuipes Gdgr, 69. 

Aplopappus gummiferus Gügr, 
A. hamatus, Gdgr, 38. 

Arboretum de la Maulévrie, 1, 10. 

Arduinia megaphylla Gdgr, 59. 

ARNAUD. Admission, 13. 

Arnica eriopoda Gdgr, 38. 

Artemisia coloradensis Gdgr, À. 
turcomanica Gdgr, 38. 


Aster behringensis Gdgr, 38; A. 
humistratus Gdgr, 39. 
Avicennia floridana Gdgr, 64. 


B 


Bæckea diosmæfolia, 150. 

BATTANDIER. Election comme corres- 
pondant de l'Institut, 210. 

Bejaria floridana Gdgr, 56. 

Blaeria polyantha Gdgr, 56. 

Blumea Pappii Gdgr, 39. 

BionET (abbé). Admission, 131. 

Borreria Molleri Gdgr, 34. 

Botanique systématique. Notes de —, 
135. 

BnoyER (C.). Admission, 1. 

Bupleurum sinensium Gdgr; B. 
Ecklonianum Gdgr, 30. 


C 


Caccinia turkestanica Gdgr, 61. 
Canen (E.). Admission, 210. 
Calamintha fuchsifolia Gdgr, 65. 
Calea colombiana Gdgr, 39. 
Calotropis persica Gdgr, 59. 
Campanula saxonorum Gdgr, 54. 
CANDOLLE (Casimir de —). Décès, 144. 
Carduus transcaspicus Gdgr, 31. 


212 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LXV. 


Carex vulgaris, 2. 

Carex turfosa Fries. Etude critique 
sur le —, 1. 

Gasearia Urbaniana Gdgr, 21. 

Celmisia neo-zelandica Gdgr, 39. 

Centaurea Sintenisiana Gdgr, 31. 

Cephaélis Sagoti, Gdgr, 34. 

CHERMEZON (H.). Voir Evnanp (F.). 

Chondriome dans les pétales de 
Tulipe, 83. 

Clivia, 90. . 

Coldenia nevadensis Gdgr, 61. 

€ordia boliviana Gdgr, C. dis- 
color Gdgr, 62. 

Cortusa Matthioli, 147. 

Corylus Avellana, 10. 

Crantzia macloviana Gdgr, C. 
Nova Zelandia Gdgr, C. polyan- 
tha Gdgr, 31. 

Crusea guatemalensis Gdgr, 34. 

Cryptanthe wyomingensis Gdgr, 
62. 

Cucumis mascatensis Gdgr, C. 
cubensis Gdgr, C. jamaicensis 
Gdgr, 28. 

Cynura Molleri Gdgr, C. papillosa 
Gdgr, C. Winkleri Gdgr, 43. 


D 


Dactyloides. Saxifrages du groupe des 
— Tausch, 83, 94, 403, ` 

Décès de ALLARD, 1: de C. de Cay- 
DOLLE, 144; de B. DuPuis, 13; du 
fils de M. GAGNEPAIN, 131; du frère 
HÉRIBAUD, 70; de l'abbé Hv, 131; 
de Mgr LÉvEILLÉ, 210; du fils de 
M. MorLnnp, !44; du fils de 
M. PERROT, 131; de M. Supre, 210; 
de E. VarrLoT, 13; de Maurice de 
VILMORIN, 102. 

DELAFIELD, proclamé membre à vie, 
131. 

Dendropanax boliviana Gdgr, 33. 

DISMIER (G.). Une mousse nouvelle 
pour la France à Joinville-le-Pont 
(Seine) : Fissidens Arnoldi Ruthe, 10. 

Downingia brachypetala Gdgr, 55. 

Dracocephalum Politowii Gdgr. 
65; D. turkestanicum Gdgr, 66. 

Dróme. Découverte d'une station de 
Meconopsis cambrica Ng. dans les 
Préalpes de la —, 10. . 

Dupuis (B.). Décès, 13. 


E 


Eclipta philippinensis Gdgr, 40. 

Encephalus frigidus Gdgr, E. 
scaber Gdgr, 40. 

Epacris leptalea Gdgr, 55; E. lon- 
gespinulosa Gdgr, 56; E. Mai- 
denii Gdgr, 55 ; E. Walteri Gdgr, 
56. 

Eremophila chlorella Gdgr, 64. 

Eremostachys cilicica Gdgr, 63. 

Erica megastyla Gdgr, 56. 

Eriocarpum floridanum Gdgr, E. 
glaucum Gdgr, E. Tracyi Gdgr, 
41. 

Eriophyllum nevadense Gdgr, 40. 

Eritrichium sinensium Gdgr, 63. 

Eryngium Molleri Gdgr, 31. 

Erythræa cy muligera Gdgr, 60. 

Escallonia patagonica Gdgr, 30. 

Etre. De la notion d' — chez les végé- 
taux. Réflexions théoriques, 70. 

Eupatorium Conzattii Gdgr, 40. 

Euryops Krookii Gdgr, E. mega- 
laníhus Gdgr, 41. 

Euthamia linarifolia Gdgr, E. 
californica Gdgr, 41. | 
EvrarD (F.) et CHERMEZON (H.). La 
végétation de la Haute-Tarentaise, 

153. 


F 


Fagræa birmanica Gdgr, F. lon- 
gicuspis Gdgr, F. Prainii Gdgr, 
58 


Ferulago Sintenisii Gdgr, 31. 
Ficoides. Place de quelques genres 
soi-disant de la famille des —, 7. 
Fissidens Arnoldi Ruthe. Mousse nou- 
,velle pour la France à Joinville-le- 

Pont, 11. 

Flaveria Pringlei Gdgr, 42. . 

Florule bryologique du Vexin francais, 
117. 

Franseria californica Gdgr, 54. 

FRIEDEL (J.). Observations sur une 
particularité anatomique de la fleur 
dans le genre Narcissus, application 
possible à la classification, 90. — De 
la notion d'étre chez les végétaux, 
réflexions théoriques, 170. 

Frondome, 145. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOMF LXV. 213 


G 


GADECEAU (E.). Etude critique sur le 
Carex turfosa Fries, 1. 

GAGNEPAIN (F.). Place de quelques 
genres soi-disant de la famille des 
Ficoides, 7. — Polymorphisme floral 
dans le genre Adenia des Passiflo- 
racées, 75. — Décés du fils de M. 
—, 131. i 

Galatella macrosciadia Gdgr, 41. 

GANDOGER (M.) Sertum plantarum 
novarum, 24. 

GATIN (M"* Val.). Admission, 210, 

Gaudinia, 19. 

Gay (J.) Notice biographique sur — 
par M. J. de Vilmorin, 78. 

Gentiana Crandallii Gdgr, G. Cu- 
sickii Gdgr, G. Duthiei Gdgr, 
G. idahoensis Gdgr, G. myrsi- 
nites Gdgr, G. Regeliana Gdgr, 
60. 

Gilia longisepala Gdgr, 59. 

GiRAUDIAS (L.). Notes de botanique 
systématique, VI, 125. 

Gisekia, 1. 

Gnaphalíum chinense Gdgr, G. 
chrysocephalum Gdgr, 43; G. 
guatemalense Gdgr, G. maclo- 
vianum  Gdgr, G. pannosum 
Gdgr, G. Pentheri Gdgr, G. Phi- 
lippi Gdgr, 42, 

Grangea strigosa Gdgr, 42. 

GUÉTROT (D"). Admission, 90. 


H 


Halenia deltoidea Gdgr, H. japo- 
nica Gdgr, 61. 

Haplocarpha transvaalensis Gdgr, 
43. : 

Hanror (Paul-Auguste). Notice biogra- 
phique par M. J.-B. de Toni, 13. 

Harpæcarpus califormicus Gdgr, 
H. longipes Gdgr, H. Suksdorfii 
Gdgr, 43. 

Haute-Tarentaise. La végétation de la 

(0 —, 153. 

Helichrysum adonidiforme Gdgr, 
H. abrotaniforme Gdgr, H. hir- 
toviscosum Gdgr, H. Maidenii 
Gdgr, H. porrectum Gdgr, H. 


Readeri Gdgr, H. sarcodes Gdgr, ' 


H. semipapposum Gdgr, H. sul- 
calicaule Gdgr, H. tasmanicum 

\ Gdgr, 44. 

Heliotropium sinaicum Gdgr, 62. 

Herbier J. Gay, 81. 

Herbier abbé Hue, 70. 

HERIBAUD (J.). Décès, 70. 

HiBox. Impressions botaniques, 90. 

Hieracium acanthotrichum Gdgr, 
49; H. albanyense Gdgr, H. ar- 
kansanum Gdgr, H. austro-afri- 
canum Gdgr, 50; H. Baileyanum 
Gdgr, 49; H. Bealii Gdgr, H. blat- 
tariforme Gdgr, 48; H. candela- 
brum Gdgr, 52; H. coloradense 
Gdgr, 49; H. Crandallii Gdgr, 49; 
H. cremocephalum  Gdgr, 50; 
H. crepidanthum Gdgr, 50; H. 
Cusickii Gdgr, 48; H. decalvans 
Gdgr, 49; H. Dregei Gdgr, 50; H. 
drusorum Gdgr, 49; H. Ecklonii 
Gdgr, 50; H. floridanum Gdgr, 48; 
H. Hallianum Gdgr, 48; H. Hel- 
leri Gdgr, 51: H. Hexameri Gdgr, 
49; H. Hitchcockii Gdgr, 50; H. 
idahoense Gdgr, 48; H. illinoense 
Gdgr, 50; H. iodobasis Gdgr, 49; 
H. Kennedyi Gdgr, 5!; H. lepto- 
podanthum Gdgr, 51; H. Macdou- 
gallii Gdgr, 48; H. manitobense 
Gdgr, 31; H. melanostomoides 
Gdgr, 49; H. michiganense Gdgr, 
51; H. mineapolitanum Gdgr, 
51; H. Nelsoní Gdgr, 52; H. neo- 
boracense Gdgr, 51; H. paddoense 
Gdgr, 51; H. Peasei Gdgr, 51; 
H. pensylvanicum Gdgr, 48; 
H. Pollockii Gdgr, 48: H. pro- 
teotrichum Gdgr, 50; H. proto- 
typum Gdgr, 50; H. ohioense 
Gdgr, 48; H. ontariense Gdgr, 
49; H. oxyacrum Gdgr, 51; H. 
samolinum Gdgr, H. subtropi- 
cale Gdgr, 50; H. transvaalense 
Gdgr, 50; H. turcomanicum Gdgr, 
49; H. utahense Gdgr, 49; H. wa- 
shingtonense Gdgr, 51; H. wy- 
mingense Gdgr, 49; H. Zeyheri 
Gdgr, 50. 

Homoianthus patagonicus Gdgr, 
H. pectinellus Gdgr, 45. 

Hur (Abbé). Legs de ses collections 
au Muséum, 70. 

Hulsea nevadensis  Gdgr, 44; 
H. vulcanica Gdgr, 45. 

Hv (Abbé). Décès, 131. 

Hydrocotyle  trilobulata  Gdgr, 


214 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LXV. 


H. pelviformis Gdgr, 31; H. abys- 
sinica Gdgr, 32. 

Hy ptis floridana Gdgr, H, Kerberi 
Gdgr, H. leiocephala  Gdgr, 
H. normalis Gdgr, H. Tracyi 
Gdgr, H. Winkleri Gdgr, 66. 


I 


Ilex azorica Gdgr, I. Faurei Gdgr, 
51. 

Inula rhodia Gdgr, 45. 

Ipomæa Molleri Gdgr, 61. 


J 


Jasminum glomeræum Gdgr, 51. 
Jussiæa lamprotes Gdgr, 21. 


K 


Kuntzea glabriuscula Gdgr, 26. 


L 


Lavandula subtropica Gdgr, 66. 

LEGRAND (C.). Admission, 13. 

LENOBLE (F.). Découverte d'une station 
de Meconopsis cambrica Vg. dans les 
Préalpes de la Dróme (Dauphiné), 
10. 


Leptospermum subargenteum 
Gdgr, 26. 
Leucopogon cygnorum  Gdgr, 


L. glabratus Gdgr; L. Morrisonii 
Gdgr, 55. 
LEVEILLÉ. Décès de Mgr —, 210. 
Limeum induratum Gdgr, 29. . 
Lippiaguatemalensis Gdgr, L. me- 
lastomifolia Gdgr, 63. 


Lithospermum arizonicum Gdgr, 


L. persicum Gdgr, 62. 

Loselia columbiana Gdgr, 59. 

Lonicera Bornmulleri Gdgr, L. ci- 
líosa Gdgr, 33; L. himalayensis 
Gdgr, 32; L. longiflora Gdgr, 
L. strigosissima Gdgr, L. Sud- 
sdorfii Gdgr, 33. 

Loranthus Pentheri Gdgr, 34. 

LuizET (D.). Contribution à l'étude 
des Saxifrages du groupe des Dacty- 
loides Tausch, 83, 94, 103. 

brstmaohia Kamtschatica Gdgr, 


M 


Macnabia longistyla Gdgr, 56. 

Maulévrie. Arboretum de la —, 1, 10. 

Meconopsis cambrica Vg. Découverte 
d'une station de — dans les Préalpes 
de la Dróme (Dauphiné), 10. 

Melaleuca  glaucocalyx  Gdgr, 
M. abominensis Gdgr, M. erio- 
rachis Gdgr, 26. 

Mesembryanthemum, 9. 

Microderis latifolia Gdgr, M. neo- 
zelandica Gdgr, M. nevadensis 
Gdgr, M. obtusifolia Gdgr, M. tas- 
manica Gdgr, M. tenuifolia Gdgr, 
M. Walteri Gdgr, 52. 

Microloma Pentheri Gdgr, 59. 

Micromeria Perrottetii Gdgr, 61. 

Millotia hispidula Gdgr, 45. 

MorLiARp. Décès du fils de M. —, 
144. 

Mollugo, 7. 

Mollugo sumatrana Gdgr, 29. 

Monardella californica Gdgr, 
M. elegantula Gdgr, M. tortifolia 
Gdgr, 67. 


` Monotoca concolor Gdgr, 55. 


Mousse nouvelle pour la France à 
Joinville-le-Pont : Fissidens Arnoldi 
Ruthe, 11. | 

Mulgedium centrale Gdgr, M. Lin- 
dheiméeri Gdgr, M. polyanthum 
Gdgr, 52. : 

Muséum. Legs des collections de 
l'abbé HuE au —, 70. 

Myrrhinum salicinum Gdgr, 26. 

Myrsine floridana Gdgr, M. gua- 
temalensis Gdgr, M. leucocalyx 
Gdgr, 51. . 

Myrtacées. Placenta des —, 150. 

Myrtus curvipes Gdgr, 26. 


N 


Narcissus. Observations sur une parti- 
cularité anatomique de la fleur 
chez diverses espèces du genre —; 
application possible à la classifica- 
tion, 90. 

Nauclea malaccensis Gdgr, N. su- 
matrana Gdgr, 34. 

Nemophila eriocarpa Gdgr, N. ne- 
vadensis Gdgr, 64. ZA 
NEYRAUT (J.). Matériaux pour servir à. 

l'étude du genre Prunus, 131. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DU TOME LXV. 


0 


Obeliscaria hispidula Gdgr, 46. 
Ocimum guatemalense Gdgr, 67. 
Odontospormum approximatum 


Gdgr, O. arborescens  Gdgr, 
O. Bourgæi Gdgr, O. canariense 
Gdgr, 39. 


Œnothera niveifolia Gdgr, 21. 

Olea monticola Gdgr, O. Schim- 
peri Gdgr, 58. 

Onosmodium alabamense Gdgr, 
O. floridanum Gdgr, O. longi- 
stylum Gdgr, 63. 

Osmitopsis calva Gdgr, 46. 


P 


Paronychia . subandina Gdgr, 
P. birmanica Gdgr,28; P. oblon- 
gellaGdgr, P. dendroides Gdgr, 29. 

Parthénogenese, 73. 

Passifloracées. Polymorphisme floral 
dans le genre Adenia des —, 75. 

Payena Ridleyi Gdgr, 56. 

PERROT. Décès du fils de M. —, 131. 

Petunia nyctaginiflora, P. violacea, 148. 

© Phyllome, 144. 

Picris persica Gdgr, P. 
manica Gdgr, 53. 

Piriqueta Tracyi Gdgr, 21. 

Placenta. Le —. Son indépendance pri- 
mitive, 144. 

Plagiobotrys adpressus  Gdgr, 
P.chrysocephalusGdgr, P. neva- 
densis Gdgr, 63. 

Platycarpha  calvescens 
P. Ecklonis Gdgr, 46. 

Plectritis racemulosa Gdgr, 35; 
P. Sudsdorfii Gdgr, 36. 

Pleurotus Luz, 16. 

Podolepislævigata Gdgr, P. papil- 
losa Gdgr, 46. : 

Polemonium lapponum Gdgr, 59; 
P. orbiculare Gdgr, P. oreades 
Gdgr, P. oregonense Gdgr, P. pad- 
doense Gdgr, 58; P. samojedorum 
Gdgr, 59. 

Polycarpæa breviflora Gdgr, 28; 
P. Pitardi Gdgr, P. diotides 
Gdgr, 29. 

Polycenia Dregei Gdgr, 65. 

Polymorphisme floral dans le genre 
Adenia des Passifloracées, 75. 

Pons. Admission, 131. 

Primula Auricula, 141. 

Primulacées. Placenta des —, 146. 


furco- 


Gdgr, 


M 


215 


Prostanthera eriocalyx  Gagr, 
P. patula Gdgr, 61. 

Prunus. Matériaux pour servir à l'é- 
tude du genre —, 131. 

Prunus coronata Clavaud, 138. 


Prunus rubella Clavaud, 134. 


R 


Rorr (R.). Admission, 83. 

Royena dichrophylla Gdgr, 56. 

Rubia conotricha Gdgr, 35. 

Rubus MarquesiiGdgr,R.Cumingii 
Gdgr, 24; R. caffrorum Gdgr, 
R. Zeyheri Gdgr, R. tokyensis 
Gdgr, R. Buergeri Gdgr, R. tas- 
manicus Gdgr, R. Nove Gam- 
brie Gdgr, R. Boormani Gdgr, 
R. sinarum Gdgr, R. Walteria- 
nus Gdgr, R. Simsonianus Gdgr, 
25. 


S 


Sabbatia Tracyi Gdgr, 61. 

Salvia GonzattiiGdgr, S. crinigera 
Gdgr, S. supraglabra Gdgr, 68. ~ 

Sanicula natalensis Gdgr, 32. 

Sarifraga ajugifolia var. mauber- 
meana, 85. 

Saxifraga capitata var. x. pauciflora, 
var. 8. S. Borderi, 81. 

Sazifrag ciliaris var. x. pauciflora, 
var. 8. S. Ramondii, 81. 

Saxifraga Crandallii Gdgr, S. mo- 
lybdosepala Gügr, 30. 


Saxifraga exarata var. a. typica, 
subvar. leucantha, var integri- 
folia, var. S. intermedia, var. 


multifida, var. S. delphinensis, 
var. aurosica, var. orientalis, 
112; — var. moschatiformis, sub- 
var. S; Rhei, subvar. S. Allionii, 
113. 

x Saxifraga ignota Luiz. et Soul, 
115. 

Saxifraga moschata f. glandulosa, f. 
vulgaris, f. glabra, var. atropür- 
purea, var. S. crocea, var. rotun- 
data, 14; — var. artipetala, var. 
grandiflora, var. pontica; subsp. 
Sax. firmata, 115. 

Saxifraga paniculata var. corbarien- 
sis, var. Tremolsii, var. valen- 


tina, 99. 


216 


Saxifraga trifurcata var. compacta, 
var. vulgaris, var. excelsa, 97. 
Saxifrages du groupe des Dactyloides 

Tausch, 83, 94, 103. 

Schkuhuria  glabrescens 
S. Schiedei Gdgr, 46. 

SÉAILLES (Y.). Admission, 210. 

Selago Pentheri Gdgr, 64. 

Semonvillea, 7). 

Senecio durbanensis Gdgr, 46.. 

Sertum plantarum novarum, 24. 

Sesuvium, 1. 

Spermacoce floridana Gdgr, S. 
Scortechinii Gdgr, 35. 

Sphacele cordifolia Gdgr, 68. 

Solanées. Placenta des —, 148. 

Solanum Pentheri Gdgr, 61. 

Solidago unalaschensis Gdgr, 47. 

Sorbus Tilíngii Gdgr, 25. 

Stachys Bornmulleri Gdgr, S. dae- 
nensis Gdgr, S. lycia Gügr, 
S. Sintenisii Gdgr, 68. 

Stenactis alabamensis Gdgr, S. 
eriolepis, 48. 

Stephanomeris Hitchcockii Gdgr, 
S. oregonensis Gdgr, S. Suks- 
dorfii Gdgr, 53. 

Stephegyne birmanica Gdgr, 35. 

Subvention de 700 fr. du Ministre de 
l'Inst. publique, 78. 

SupnE. Décès de M. — 210. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES 


Gdgr, 


T 


Tamarix Lipskyi Gdgr, 27. 
Tarentaise. Voir Haute-Tarentaise. 
Thrincía azorica Gdgr, 54; T. Car- 
reiroi Gdgr, 53; T. maderensis 
Gdgr, T. nudicaulis Gdgr, 54. 
Timonius oxyphyllus Gdgr, 34. 
Towi (J.-B. de). Notice biographique 
sur Paul-Auguste Hariot, 13. 
Trianthema, 1. 
Tridax macropoda Gdgr, 41. 
Tristania Baker:ana Gdgr, 21. 


AVIS AU 


L 


MATIERES DU TOME LXV. 


Tulipe. Chondriome dans les pétales 
de —, 83. 


y 


Vahlia longifolia Gdgr, 29. 

Valeriana assamensis Gdgr, V. 
Crandallii Gdgr, V. Cusickii 
Gdgr, 36; V. dubiosa Gdgr, V. fri- 
gidorum Gdgr, 31; V. glacialis 
Gdgr, 36; V. jenisensis Gdgr, 
V. psilodes Gdgr, V. utahensis 
Gdgr, 31. 

VALLOT (E.). Décès, 13. 

Varthemia Debeauxii Gdgr, 47. 

Végétation. La — de la Haute-Taren- 
taise, 153. 

Vernonia Deflersii Gdgr, V. pau-: 
lina Gdgr, 41. 

Vexin francais. Sur la florule bryolo- 
gique du —, 117. 

Viburnum guatemalense 
V. bolivianum Gdgr, 33. 

VILMORIN (J. de). Notice biographique 
sur J. Gay, 78. 

ViLmorIN (Maurice de —). Décès, 102. 

Viola. Quelques — de la Charente- 
Inférieure, 125. 

Viscum birmanicum Gdgr, 33. 

Vitex neo-caledonica Gdgr, 64. 

VuiLLEMIN (P.). Le placenta. Son indé- 
pendance primitive, 144. 


Gdgr, 


W 


Wahlenbergia planifolia Gdgr, 54. 
Westringia lurida Gdgr, 68. 


X 


Xanthium pensylvanicum Gdgr, 
54. 
Xanthosia tasmanica Gdgr, 32. 


Z 


Zozimia transcaspica Gdgr, 32. 


RELIEUR 


Li 
Le tome LXV ne comprend que le compte rendu des séances. 


Le Secrétaire-rédacteur, gérant du Bulletin, 


— 


F. Camus. 


Coulommiers. — Imp. Paur BRODARD.